(Quinze
heures vingt minutes)
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, bon après-midi, tout le monde. Votre attention,
s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est
réunie cet après-midi afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 9, Loi sur le protecteur national de l'élève.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M.
Chassin (Saint-Jérôme) est remplacé par M. Campeau (Bourget); M. Lemieux (Saint-Jean), par Mme IsaBelle
(Huntingdon); Mme St-Pierre (Acadie), par Mme
Charbonneau (Mille-Îles); Mme Dorion (Taschereau), par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, Mme la secrétaire. Donc, je vous rappelle que
les articles 1, 13, 15 et 17 sont suspendus.
Et lors de l'ajournement d'hier, nous étions à l'étude d'un amendement du
ministre à l'article 28. Donc, est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'amendement à l'article 28 de M. le ministre?
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : De
mémoire, on devait amender pour ajouter «écrit». Je ne sais pas si c'était à
cet endroit-là. Puis vous voyez comment que
la nuit m'a débalancée. O.K. On ne devait pas arriver avec un nouvel amendement
à 28?
M. Roberge : Non.
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Guillemette) : Allez-y, M. le ministre, oui, pour nous expliquer le
contexte.
M. Roberge :
Oui, mais c'est correct. Je viens de faire cette opération-là que ma collègue
fait, c'est-à-dire... On était où, donc, exactement? On était à 28, lequel
avait été remplacé. On est là-dessus. Il fallait revenir sur 27 après, puis on
y reviendra, justement, puis il y avait un amendement qui devait être rédigé
par les juristes. Il est prêt. On pourra revenir après, puis ça va exactement
dans le sens que vous demandiez.
La Présidente (Mme
Guillemette) : ...Mme la députée.
Mme Rizqy : Puis
il y avait aussi ma question en suspens par rapport... Je ne sais pas si on
peut... si le juriste peut nous donner ses éclaircissements, le ministre ou...
M. Roberge : Bien,
oui. On peut bien, exceptionnellement, oui.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Vous allez, s'il vous plaît, avant de prendre parole, vous nommer, ainsi
que votre titre, s'il vous plaît.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Oui. Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère de
l'Éducation.
Donc, dans le fond,
la question... Il y a une partie de la réponse qui est à l'article 41. Donc,
pour le protecteur national, les protecteurs
régionaux et les membres de son personnel, ils ne peuvent être contraints de
faire une déposition ayant trait à un renseignement obtenu dans
l'exercice de leurs fonctions ou de produire un document contenant un tel
renseignement.
Par contre, pour une
personne qui aurait fait une plainte, qui saisit, par exemple, un tribunal,
elle peut être contrainte de déposer des
documents qui ont fait l'objet d'une plainte ou aussi témoigner pour...
témoigner des faits qui ont pu être discutés durant l'examen.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. Ça vous va, Mme la députée? Parfait.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup pour les éclaircissements. M. le ministre, je pense que, dans les
documents d'information... je le dis parce que je ne pense pas que ça peut être
intégré dans la loi, mais dans les documents d'information,
ce serait bien, par contre, que ce soit stipulé. Comme ça, les gens
comprennent, lorsqu'on est à l'article 28, parce qu'on accompagne la personne, que, si jamais, d'aventure, les
gens... par exemple, que ce soit une plainte au niveau criminel ou, plus tard, une plainte au niveau
civil, que ce qu'ils déposent pourrait être retenu contre eux dans un
procès futur, que ce soit au niveau civil ou
criminel. Je pense que c'est important que les plaignants le sachent. Comme ça,
ils devront aussi comprendre aussi
l'importance d'être accompagné et, si besoin est aussi, d'avoir l'aide d'un
avocat pour la rédaction de leur plainte.
Puis
je vais juste vous donner un exemple. Malheureusement, tu sais, c'est sûr qu'en
droit criminel... Vous vous rappelez tous de l'avocate de Ghomeshi. Elle était
exceptionnelle, hein, mais ça peut être très aride. Et tout ce qui a été omis ou n'est pas très clair, une
déclaration passée, est souvent utilisé contre une victime. Alors, je pense
que ça, c'est juste au niveau de
l'information, que je pense que ce serait pertinent d'avoir une attention
particulière là-dessus. Merci.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, je pense que c'est intéressant, là. On
va essayer de donner suite, puis mon collègue... en fait, mon... le
juriste à côté de moi... Excusez-moi, votre nom, c'est?
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Alexandre.
M. Roberge : Alexandre,
excusez-moi. Parce que, bon, je l'appelle tout le temps «M. le juriste».
Alexandre nous a amenés à l'article 41, mais le 42 aussi, il y va avec une
précision, en disant qu'«une personne ne peut être poursuivie en justice pour
avoir, de bonne foi, formulé une plainte en vertu de la présente loi», et ça
continue comme ça. C'est bon.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. D'autres interventions sur l'amendement? Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien,
il avait été question, hier, de rajouter le signalement. Ce n'est pas... Hier,
quand on a discuté de cet article-là, il
était question de... parce qu'à certains endroits, on a fait des amendements du
ministre pour parler de plainte ou de signalement. Moi, hier, j'avais
soulevé : Pourquoi, ici, on parle juste de plainte? Pourquoi pas de l'accompagnement
aussi pour les signalements? Et puis le ministre devait y réfléchir hier. Donc,
je me demandais où c'en est là-dessus.
M. Roberge :
Je veux juste le relire pour...
Mme Labrie :
Parce qu'à d'autres endroits, on a fait la distinction. On a nommé les deux à
plusieurs endroits, en apportant des amendements.
M. Roberge : Juste
le relire : «Le protecteur régional de l'élève prête assistance à toute
personne qui le requiert pour la formulation de sa plainte ou pour toute
démarche s'y rapportant. Il l'informe de son droit d'être accompagnée de la
personne de son choix, à toute étape du traitement de sa plainte.» Bien, dans
le fond, on aide à la formulation de la plainte. Ma collègue dit : Il
faudrait que le protecteur régional puisse aider aussi à la formulation d'un
signalement. Est-ce que ça pourrait être utile... Je ne suis pas contre, là.
Est-ce qu'on peut avoir un exemple, de ma collègue, là, pour nous montrer la
nécessité de faire ça?
Mme Labrie : Bien,
oui, je peux replaider la même chose que j'ai plaidée hier à ce sujet-là. Moi,
ma compréhension de la différence entre une plainte puis un signalement, c'est
juste... ça dépend de la personne qui le fait. Si c'est une plainte, c'est
parce que c'est l'élève lui-même ou son parent. Si c'est un signalement, c'est
parce que c'est une autre personne, par exemple, un membre du personnel. Moi,
c'est ça que j'ai compris jusqu'à maintenant. Je ne vois pas pourquoi on
aiderait l'élève ou ses parents, mais qu'on n'aiderait pas un tiers qui a été
témoin d'une situation, par exemple, de violence, puis qui va faire un
signalement.
On le sait que le
contenu de la plainte ou du signalement, finalement, c'est ça qui amorce le
traitement du dossier, donc on veut être certains que la personne qui va avoir
ça entre les mains va avoir toutes les informations pertinentes dedans. Quand la personne fait cette démarche-là, bien, moi,
j'estime qu'elle a besoin d'être accompagnée pour savoir à quoi ça va
servir, quels types d'informations il faut nommer là-dedans, de la même manière
que l'élève ou son parent en a besoin, ou toute personne qui fait cette
démarche-là... peut avoir besoin d'aide aussi.
Pour moi, la
distinction entre plainte puis signalement, là, ça dépend... C'est la même
démarche, au final, là, c'est juste que ça
dépend c'est qui qui l'initie. À moins que j'aie mal compris la distinction
entre plainte puis signalement, mais moi, la distinction que j'ai
comprise jusqu'à maintenant, c'est que ça dépend juste qui initie le processus.
Au final, ça va être utilisé de la même manière, donc ça nécessite le même type
d'accompagnement.
M. Roberge : Bien,
il y a quand même une différence, là, quand même. Le plaignant, lui, il est
accompagné tout le long. Le signalement, ça peut être comparé à quelqu'un qui
voit un problème, qui le signale, puis, après ça, le protecteur prend en
charge... À 39 amendé, il y a aussi l'idée... 39.3, le protecteur, il peut
carrément agir comme inspecteur. Dans le fond, une fois qu'il est saisi du
signalement, il s'en saisit, il s'en occupe, il peut même devenir un
inspecteur, il peut obtenir tous les documents qu'il requiert. Après, il n'a
pas à accompagner la personne qui signale. Il s'en charge, puis il part avec la
rondelle, puis il va aller... il va contacter la personne qui ne s'est pas
plainte, qui veut se plaindre, ou pas, il va faire enquête.
Donc, c'est peu
exigeant de faire un signalement, là, c'est ça que je veux dire. Tu sais, aider
la personne à faire un signalement... Je veux dire, essentiellement, tu
appelles ou tu fais quelque chose, tu dis : Regarde, il y a un problème
là. Après ça, l'enquête appartient au protecteur. Je ne vois pas la nature de
ce serait quoi, l'aide, parce que ce n'est pas exigeant de faire un signalement.
Mme Labrie : C'est
parce que le ministre parle de... Il y a deux moments différents. Il y a ici...
La formulation de la plainte, ça, c'est le moment avant de l'écrire ou
de la déposer. Ensuite, il y a l'accompagnement, après. L'article, ici, parle des deux. C'est sûr que, si c'est un
signalement puis que, donc, ce n'est pas la personne qui a été victime elle-même
d'une situation problématique, ça va nécessiter bien moins d'accompagnement,
là, ça, c'est certain. Cette personne-là risque de ne pas avoir besoin de
soutien psychologique, contrairement à, peut-être, un élève qui a vécu quelque
chose de problématique.
Mais au niveau de
formuler la plainte ou le signalement — ce que je propose d'ajouter — il me
semble que c'est le même type d'accompagnement qu'on doit donner parce que...
l'explication sur le processus, comment ça va se passer, ce qu'il est pertinent
d'inclure, comme informations, dans la plainte ou le signalement... C'est ça
qu'on veut que la personne sache puis c'est ça qu'on a mis sur pied pour les
tribunaux spécialisés aussi. C'est qu'avant de déposer sa plainte à la police
la personne va pouvoir rencontrer, par exemple, un travailleur social ou, en
tout cas, un intervenant qui est spécialisé en violence sexuelle pour savoir à
quoi ça va servir, la plainte qu'elle dépose à la police, quels types
d'informations il faut mettre là-dedans. Parce qu'on s'était rendu compte que
des victimes ne savaient pas trop à quoi ça servait, tout ça, puis pouvaient
omettre des informations sans savoir qu'il n'y aurait pas d'autre moment,
finalement, où c'était le temps de consigner tous ces détails-là, pensaient que
ça viendrait plus tard, qu'on leur demanderait les détails plus tard, par
exemple. Ils ont omis de dire des choses puis, après ça, ils se font
dire : Bien là, vos versions sont contradictoires.
Bon, dans tous les
cas, c'est avant de déposer la plainte qu'il faut que la personne sache très
exactement tout ce qu'elle doit nommer dans le document de la plainte ou du
signalement. Donc, moi, c'est simplement ce que je dis. Puis je suis très
d'accord avec le ministre, c'est sûr qu'après qu'elle va être déposée, la
plainte ou le signalement, si c'est un tiers, il y aura beaucoup moins
d'accompagnement. Mais, en amont du dépôt de la plainte ou du signalement, ça
nécessite le même type d'accompagnement.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Bien,
je comprends l'argument de la collègue. Écoutez, je ne pense pas que ça va
arriver fréquemment, mais je peux comprendre que ça peut être utile aussi. Ça
fait qu'on pourrait peut-être avoir un paragraphe de plus, en disant que le
protecteur de l'élève prête assistance à toute... à une personne qui requiert
de l'assistance... pour formuler un
signalement. Quelque chose comme ça, là, «prête assistance», je peux le faire.
On peut faire un amendement aussi pour les cas où ça pourrait être
utile, là. Je ne le mettrais pas pour... de l'accompagner pour tout le reste,
parce qu'un signalement c'est différent, mais pour la formulation du
signalement... Si on fait un amendement qui va en ce sens-là, ça répondrait aux
préoccupations de la collègue?
Mme Labrie : Bien,
moi, je le vois très bien dans la première phrase, parce que la première
phrase, c'est l'assistance pour la formulation de la plainte, alors que la
deuxième, c'est de l'accompagnement à toute autre étape. Donc, moi, je
l'ajouterais simplement, là : Le protecteur régional de l'élève prête
assistance à toute personne qui le requiert pour la formulation de sa plainte,
ou de son signalement, ou pour toute démarche s'y rapportant. Puis ensuite,
bien, on n'a pas besoin de l'ajouter dans la deuxième partie de la phrase,
parce qu'à ce moment-là, quand c'est plus dans le traitement, effectivement, ce
n'est pas le tiers qui en a besoin.
• (15 h 30) •
M. Roberge : M.
Alexandre... c'est M. Guyon, j'ai son nom de famille... nous propose une
solution qui pourrait répondre à vos préoccupations puis nous permettre
d'avancer. Parce qu'ici, on est plus, vraiment, dans Traitement des plaintes. On est dans la section II, qui s'appelle
Traitement des plaintes. D'accord? Après ça, on arrive dans... Après l'article 39, on a
chapitre II.1, Signalement et initiative du protecteur régional de
l'élève. Donc là, on va traiter spécifiquement des signalements. Puis on
a le temps, d'ici à ce qu'on arrive là, à ce que les juristes préparent un
amendement où on précise exactement ce que vous souhaitez, c'est-à-dire qu'on
prête assistance à la personne qui veut faire faire ou... signalement. Donc, ça
serait oui, mais ça serait juste dans une étape ultérieure, avec une
formulation qui ira dans ce sens-là, parce qu'on est plus dans la plainte ici.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Ça vous va?
Mme Labrie : Bien,
en fait, moi, je n'ai pas d'objection à ce que ça soit ailleurs. Mais là, à
moins que j'ai mal compris, j'ai entendu l'article 39, puis ce n'est pas du tout
ça dont il est question à l'article 39. Le 39 parle des centres de services.
Là, ici, on parlait du protecteur régional.
M. Roberge : À
39, il y a... dans les amendements, il y a 39.1, puis ça dit : «Insérer,
après l'article 39 du projet de loi, le chapitre suivant», et il y a un
chapitre qui s'appelle Signalements et initiative du protecteur régional de
l'élève. Et là, comme on est spécifiquement sur le signalement, on va être
capables de formuler exactement ça, c'est-à-dire que le protecteur prête
assistance à une personne qui le requiert pour la formulation d'un signalement
ou quelque chose comme ça.Puis on aura à la bonne place cette
préoccupation. On pourra y répondre, je veux dire.
La Présidente (Mme
Guillemette) : ...à 39 qui va introduire la notion de signalement,
puis là on pourra, à ce moment-là... Ça vous va comme ça, Mme la députée?
Mme Labrie : On en reparle à 39.1.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. Merci.Donc, d'autres
interventions sur l'article 28... l'amendement de l'article 28? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
mettre aux voix l'amendement. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, l'article 28 amendé... l'amendement à l'article 28 étant adopté, est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 28 amendé? Pas d'autre
intervention. Donc, nous allons passer à la mise aux voix de l'article 28
amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'article 28 amendé est adopté.
Donc, nous
retournons à l'article 27, de ce que j'ai compris, M. le ministre, et il y a...
Ça prend un consentement pour revenir à l'article 27. Il y a un consentement
de tout le monde. Donc, on va mettre à l'écran l'amendement, s'il vous plaît,
de l'article 27. Il est dans le Greffier si vous voulez... Il est déjà rendu
dans le Greffier, l'amendement de l'article 27, mais on va l'avoir à l'écran
dans quelques secondes, d'accord. Ah! et voilà. Donc, M. le ministre, vous
pouvez nous présenter l'amendement.
M. Roberge : Oui. Donc, supprimer,
dans l'article 27 du projet de loi, «par le responsable du traitement des
plaintes».
Donc, ça se lirait comme suit : «Aux fins
de l'application de la présente [loi], le ministre peut, par règlement, établir
toute autre modalité relative au dépôt d'une plainte ou au traitement des
plaintes.»
En retirant
«par le responsable du traitement des plaintes», bien, à ce moment-là, ça
s'applique aux différentes étapes.
Quand on était «par le responsable du traitement des plaintes», bien, à ce
moment-là, on était automatiquement en seconde étape, à l'étape du
centre de services. Donc, en retirant ces mots-là, ça va dans le sens des
interventions qu'on a faites.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Merci. D'autres interventions sur l'amendement? Ça va à tout le monde? Oui, Mme
la députée de Mille-Îles, allez-y, vous avez votre droit de parole.
Mme Charbonneau : J'ai manqué la fin
hier. Qui qui disait, un peu plus tôt cette semaine... Je pense, c'est notre
collègue de Joliette qui disait : Il y a juste nous qui avons le droit de
dire qu'on n'était pas là. Je suis partie un petit peu plus tôt. Donc,
j'essayais de me rembarquer, et, quand je regarde 27, puis moi, j'ai fait la
lecture de 29, quand on dit : «Aux fins de l'application de la présente
section, la ministre peut, par règlement, établir toute autre modalité relative
au dépôt d'une plainte ou au traitement des plaintes», puis je regarde 29, puis
on me dit que toute plainte doit être faite par écrit et adressée au protecteur
de l'élève, est-ce que le règlement peut venir défaire, puis je serais contente
si vous me dites oui, là, ce qui est écrit à 29 pour ne pas que toute
personne soit obligée d'écrire la plainte? Mais je ne veux pas aller plus vite
que tout le monde. Je ne veux pas... Je veux juste m'assurer que 27 ne vient
pas contredire ce qui est à 29 puis que 29 ne vient pas se défaire.
La Présidente (Mme Guillemette) : M.
le ministre.
M. Roberge : Non, bien, on est en
parfaite cohérence. On a fait 27, on a suspendu 28, on revient... Mais, en
réalité, 27, 28, 29, là, sont vraiment interreliés. Réponse simple à une
question simple : Non, je ne crois pas que, par règlement, on peut aller à
l'envers d'un article de la loi qui est clair. Comme à 29, on dit : «Toute
plainte doit être faite par écrit et adressée au protecteur régional de
l'élève.»
Là, on est rendus au palier trois. Je ne
pourrais pas faire un règlement qui va vraiment contre cet article-là qui, lui,
est limpide. Le règlement sert plus à éclaircir, justement, des choses qui ne
sont pas précisées dans la loi. Il ne peut pas aller contre ce qui est dans la
loi. Par contre, je pense, puis vous me corrigerez si je me trompe, mais je
pense que ma collègue s'inquiète du fait que ça peut être difficile, ça peut
être lourd de le faire par écrit pour certaines personnes. Bien là, on réfère à
28 qu'on vient d'adopter, parce que le protecteur lui prête assistance. Non
seulement la personne peut être accompagnée par d'autres personnes de
l'extérieur, puis ça... toutes les compétences possibles, des organismes communautaires, mais, en plus, il a l'aide du
protecteur. Donc, le protecteur pourrait même entendre la personne faire
sa plainte verbalement et la mettre par écrit. Donc, je pense qu'on est
corrects en lisant ensemble les trois.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Ça vous va, Mme la députée?
Mme Charbonneau : Oui, oui, ça me rassure,
Mme la Présidente. Le ministre a bien perçu mon inquiétude puis il a bien
répondu à cette inquiétude-là.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Merci. J'avais Mme la députée de Sherbrooke qui avait une intervention
également.
Mme Labrie : Oui, puis je ne veux vraiment pas avoir l'air de
picosser, parce qu'en plus c'est une proposition que je faisais pour donner du pouvoir au ministre, là. Ça fait que moi,
je ne m'enfargerai pas là-dedans, là, mais, ici, si on le raye, c'est parce que l'article dit : «Aux fins de
l'application de la présente section...» Puis là je suis retournée voir le
titre de la présente section, puis la section, c'est Traitement des plaintes
par un centre de services scolaire ou par un établissement d'enseignement
privé.
Donc, est-ce que ça
marche quand même? Parce que l'objectif, c'est de laisser le ministre, s'il en
sentait éventuellement le besoin, aller encadrer par règlement la première
étape, là, au niveau de l'école. Là, est-ce que le fait que ça dit que ça va
s'appliquer à la présente section, puis que la section, elle parle des centres
de services, ça va marcher pareil ou pas? Honnêtement, là, moi, je ne me
chicanerai pas là-dessus. J'étais pour donner du pouvoir au ministre... plus à
lui de vérifier si ça marche vraiment ou pas.
La Présidente (Mme
Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : Non,
mais comme le centre de services comprend les établissements qui en relèvent,
on est inclusifs là-dedans.
Mme Labrie : O.K.,
parfait.
M. Roberge : Mais
ce n'est pas picosser, c'est juste comprendre.
La Présidente (Mme Guillemette) : Ça
vous va comme ça? Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je
vais mettre aux voix l'amendement de M. le ministre à l'article 27. Donc,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Adopté. Donc, l'amendement étant adopté, nous
revenons à la discussion sur l'article 27 amendé. Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 27 amendé? Pas d'intervention. Donc,
est-ce que l'article 27 amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Adopté. L'article 27 amendé étant adopté, nous
passons à l'article 29.
M. Roberge : Merci. Alors, article 29 : «Toute
plainte doit être faite par écrit et adressée au protecteur régional de
l'élève.
«Elle doit également
être faite conformément aux autres modalités que le ministre détermine par
règlement.
«Malgré le premier
alinéa, le protecteur national de l'élève peut, lorsque les circonstances le
justifient, confier le traitement d'une plainte à un autre protecteur régional
de l'élève que celui à qui elle a été adressée.»
Donc, c'est... Je
n'ai pas d'explication à donner, là. Ce n'est pas des termes juridiques bien
complexes, là. Ça dit ce que ça veut dire.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. Des interventions sur l'article 29? Pas d'intervention
sur l'article 29. Donc, je vais mettre aux voix cet article. Est-ce qu'il
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : L'article 29 est adopté. Nous passons
maintenant à l'article 30, M. le ministre.
M. Roberge : Merci. Donc, 30 : «Le protecteur régional de
l'élève peut, lorsqu'il estime que les circonstances le justifient,
refuser d'examiner une plainte ou mettre fin à l'examen d'une plainte lorsqu'un
recours est exercé par le plaignant devant un tribunal judiciaire ou devant une
personne ou un organisme de l'ordre administratif qui exerce des fonctions
juridictionnelles et que ce recours porte sur les faits qui fondent cette
plainte.
«Il peut également
refuser d'examiner une plainte lorsqu'il juge qu'un autre recours serait
susceptible de corriger adéquatement et dans un délai raisonnable la situation
faisant l'objet d'une plainte.»
Donc, on est dans des
situations exceptionnelles, mais il y a quand même une possibilité ici de ne
pas superposer les recours les uns aux autres, et c'est important de mentionner
que ce n'est pas exclusif. Ce n'est pas parce que, par exemple, il y a un
recours judiciaire qu'il ne peut pas y avoir utilisation du protecteur de
l'élève, mais on laisse ici, je dirais, une marge de manoeuvre.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Merci. Des interventions? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi,
j'ai deux malaises. Le premier, c'est que, dans certains cas, le plaignant, dû
à des délais de prescription, doit intenter son recours, mais ça n'empêche pas
que le protecteur de l'élève doit être interpelé, parce que ça vise le réseau
scolaire. Et si, par exemple, l'individu visé par une plainte au niveau
scolaire est encore dans le réseau, c'est
important qu'on ait une trace écrite quelque part et que cette plainte puisse
cheminer, parce qu'on pourrait avoir un recours qui est... ici, devant
le protecteur régional, qui est, au fond, de nature administrative puis d'avoir
un recours au niveau civil. Ça, c'est ma première chose.
Deuxième
chose, je crois qu'on doit absolument ici exclure les violences à caractère
sexuel. Lorsqu'une victime se décide, il y a un cheminement tellement
long entre le moment de l'acte et de dépôt de la plainte, je ne veux pas qu'il
y ait l'article 30 qui soit dans son raisonnement, et dans le calcul de la
balance de déposer sa plainte, et d'aller
devant le tribunal, puis d'avoir une épée de Damoclès, et se dire : Oui,
mais ça veut dire aussi que, peut-être, mon recours devant le protecteur
va tomber, je pourrais être exclu. Je crois que ça, là, on doit absolument
l'enlever de l'équation, les violences à caractère sexuel, que ça, non, ça, ça
va cheminer quand même au protecteur régional de l'élève, qui devra évidemment
entendre... Mais ici, je crois qu'on a une responsabilité de s'assurer qu'en
aucun temps, de façon directe ou indirecte, qu'on ne puisse influencer la
décision d'une victime de violence à caractère sexuel d'avoir... en fait, de
potentiellement perdre un recours, parce que ça, ici, pour moi, c'est un régime
de protection d'un réseau scolaire. En tout cas, je pense que vous comprenez ce
que je veux dire, puis je vais éternuer.
La Présidente (Mme Guillemette) : À
vos souhaits, Mme la députée. M. le ministre.
M. Roberge : Oui, je comprends qu'il
ne faudrait pas que quelqu'un s'empêche d'aller devant les tribunaux en
disant : Bien, si j'y vais, je vais perdre mon recours, je renonce à un...
c'est un ou bien c'est l'autre. Je comprends cette préoccupation-là. Je veux juste
faire la lecture, parce que j'ai reçu une petite considération juridique... Je
vais vous les lire, puis, en même temps, je vais en prendre connaissance
exactement, puis ça va peut-être nourrir notre réflexion. L'idée, c'est de
permettre et surtout... et pas d'obliger, mais de permettre au protecteur de
refuser d'examiner une plainte ou d'en cesser l'examen dans des situations
particulières.
Ça pourrait
s'agir... De quoi on parle? Ça pourrait être une injonction qui vise une
ordonnance de réintégration dans une
classe après une mesure d'expulsion et que c'est devant les tribunaux de droit
commun. Ça pourrait être un recours en dommages et intérêts dans le
contexte d'actes d'intimidation ou de violence qui ont été commis par le passé
et c'est un recours qui serait pendant devant les tribunaux. Ça pourrait s'agir
d'une plainte en matière de discrimination fondée sur un motif prévu à la
charte québécoise des droits et libertés.
Donc, c'est une petite mesure qui vise à
favoriser la saine allocation des ressources puis de l'administration de la justice, mais sans compromettre la défense
des droits du plaignant. Dans le fond, il faut qu'il y ait une plus-value.
L'évaluation du protecteur de l'élève, il faut dire : Bon, bien, oui,
c'est devant les tribunaux, et je la reçois ou... je la reçois, puis
c'est devant les tribunaux, là. Peu importe, ça peut commencer avant ou après.
Dans le fond, il faut que le protecteur se dise : Bien, est-ce utile?
Est-ce qu'on fait juste dédoubler des choses ou c'est utile qu'on se rende au
bout parce que, bien, on ne veut pas juste avoir deux recours différents avec,
peut-être, des décisions qui iraient dans des... qui iraient une à l'envers de
l'autre? Puis on sait bien que celle du tribunal aura préséance et on sait bien
aussi que les protecteurs de l'élève vont être épaulés, comme on est au
gouvernement, par des juristes, des avocats qui vont les conseiller dans ces
situations-là.
Ceci dit, je comprends la préoccupation. On ne
voudrait surtout pas que quelqu'un s'empêche, puis on pense à la violence
sexuelle, de porter plainte en justice pour éviter de perdre son recours du
protecteur de l'élève. Est-ce un réel danger? Là, on peut en discuter pour
l'évaluer. Je veux voir ce qu'on me dit... oui.
Une voix : ...
M. Roberge : O.K. Ah bon! Ça, c'est une nuance importante.
Merci. On me dit... Quand je lis l'article ici : «Le protecteur
régional de l'élève peut, lorsqu'il estime que les circonstances le justifient,
refuser l'examen d'une plainte ou mettre fin à l'examen d'une plainte lorsqu'un
recours est exercé par le plaignant devant un tribunal judiciaire...» Avec
cette précision-là, quand on dit «recours exercé par le plaignant», dans le
fond, ça exclut les recours criminels parce que, quand c'est criminel, ce n'est
pas exercé par le plaignant. C'est la couronne, en réalité, qui va poursuivre
le fautif ou... Bien, on peut le qualifier de plein de manières, là. Je vais
m'abstenir de qualifier la personne. Donc, ici, dans le fond, ça ne touche pas,
d'une certaine manière... puis on me confirme, ça ne touche pas quelqu'un qui
serait victime de violence sexuelle et qui porterait plainte, d'une certaine
façon, au criminel.
Mme Rizqy : La couronne n'a pas de
cause s'il n'y a pas de victime. Donc, le plaignant dépose une plainte. Le
plaignant, là, entame les démarches juridiques d'un point de vue criminel. Et,
en plus, c'est que le plaignant peut faire,
en matière de violence à caractère sexuel, deux recours, celui de porter
plainte à la police, et évidemment d'avoir tout le cheminement criminel, et, en plus de ça, peut demander
réparation, dans un tribunal de droit civil, non seulement envers
l'accusé, je vais l'appeler... on va l'appeler comme ça pour les fins de la
discussion, mais aussi envers même l'établissement scolaire.
Donc, pour la victime, moi, pour clarté, là, si
ça ne vous dérange pas, vu que, de toute façon, si vous me dites que ça ne vise
pas ça, on peut juste faire un amendement pour dire quelque part, là, que cet
article ne vise pas les recours en violence à caractère sexuel. Comme ça, c'est
clair dans mon esprit, c'est clair pour tout le monde. Puis je suis convaincue
qu'il faut les exclure et que ça soit clair, clair, clair que, dans leur cas,
on va traiter leur plainte. Et, pour moi, la différence qui est notoire, autant
en violence à caractère sexuel, d'un point de vue criminel et d'un point de vue
civil, c'est que, dans le réseau scolaire, le protecteur va avoir sa trace, et
aura aussi l'occasion d'entendre d'autres personnes, et va faire ses
recommandations aussi non seulement par rapport à l'individu visé, mais même au
niveau de comment on peut gérer mieux, alors que le tribunal, que ce soit...
Bien,
au niveau criminel, c'est sûr, on recherche une condamnation, mais, au niveau
d'un droit civil, on cherche une réparation. Or, le protecteur ne
donnera pas réparation, mais va faire des recommandations. Donc, au moins, ça
ne se chevauche pas ni l'un, ni l'autre, ni l'autre,
parce que le criminel, civil, protecteur, moi, je vois trois recours différents
ici et, je vous le dis sincèrement, je trouve que les trois sont importants.
Les trois ont lieu d'être. Autant le protecteur régional doit faire son travail
que... si jamais le plaignant, la victime décide de poursuivre l'individu et
l'établissement scolaire, c'est pertinent, autant qu'évidemment c'est
ultrapertinent, la plainte au niveau criminel.
Moi, c'est juste
enlever tout doute qui peut exister dans la tête de la victime, juste... On
peut écrire un dernier paragraphe, que
l'article 30 ne vise pas les plaintes de nature... les plaintes à caractère
sexuel... violence à caractère sexuel. Puis
je sais que vous êtes très bon pour l'écrire. Je peux en soumettre un, mais je
sais qu'on gagne souvent du temps quand c'est vous autres qui l'écrivez. Ça va enlever tous mes doutes, puis je
vais très, très, très heureuse, puis je vais arrêter de plaider.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. M. le ministre.
(Interruption)
M. Roberge : J'entendais
comme une vidéo. Parfait, merci.
Une voix :
...
M. Roberge : Non,
non, mais ce n'est pas grave. Je ne cherchais pas la personne. Je me demandais
si...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Guillemette) : Ah! bravo.
M. Roberge : Les
premiers pas viennent d'arriver, là, là?
La Présidente (Mme
Guillemette) : En direct.
M. Roberge :
Bon, c'est bon. Est-ce qu'on peut le voir? Non? Bon, mais c'est excellent, les
premiers pas...
Des voix :
...
Mme
Charbonneau :
Oui, oui, oui. Ne testez pas une grand-mère, oui.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Une grand-mère, c'est toujours prêt à montrer ses...
Des voix : ...
• (15 h 50) •
M. Roberge : On
va la déposer sur le Greffier.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Un futur étudiant.
M. Roberge : Bien
oui, O.K., marche-t-il dans les pas de sa grand-mère? Peut-être, la relève...
Mme
Charbonneau : On ne sait jamais.
M. Roberge : Non,
mais c'est bon.
Mme
Charbonneau : On va lui laisser le temps.
M. Roberge : Oui,
on va lui laisser le temps. Je reviens sur la question de ma collègue pour
comprendre ce qu'elle demande sur... L'objet
de sa réflexion, c'est de dire : Même si c'est un recours civil qui
pourrait concerner, par exemple, des
violences sexuelles... On va faire un cas théorique, là. Quelqu'un porte
plainte pour des violences à caractère sexuel
et voudrait, je ne sais pas, moi, s'assurer de ne jamais croiser ce jeune dans
l'école, d'accord, porte... Elle y va...
La victime va devant
le protecteur de l'élève puis, finalement, décide d'aller au criminel. Il n'y a
pas de possibilité d'arrêter pour le protecteur de l'élève, mais elle décide
d'aller aussi au civil ou d'aller devant, supposons, le tribunal des droits de
la personne et de la jeunesse. Bien là, ici, si l'article est tel qu'il est, si
c'est devant le tribunal des droits de la personne et de la jeunesse, le
protecteur de l'élève pourrait dire : Bien là, on est en train de se
pencher, dans deux instances différentes, sur exactement la même question,
puis, comme il n'y aura peut-être pas nécessairement la même décision, parce
que le tribunal des droits de la personne et de la jeunesse a sa jurisprudence,
a son cadre, puis le protecteur pourrait
avoir une vision, supposons, différente, bien, on risquerait d'avoir des
conclusions différentes, puis il pourrait y avoir un enjeu ici.
Et je vois peut-être une problématique à avoir
deux recours exactement sur le même objet, et surtout qui pourraient rendre des
décisions exécutoires, en fait, dans un cas, exécutoire, dans l'autre, c'est
une recommandation, sur la même chose, tandis que, si
c'est en cour criminelle, c'est autre chose, là. C'est la même plainte, mais
c'est des conséquences complètement différentes.
Mme Rizqy : La différence, c'est que
le protecteur régional de l'élève ne peut pas rendre une décision exécutoire.
Il peut faire des recommandations. Puis je vais vous donner un cas vraiment
concret. Un élève subit des violences à caractère sexuel. On dénonce au niveau
du protecteur de l'élève, ça chemine. Il n'y a rien qui va... Le protecteur de
l'élève ne va pas regarder uniquement la personne, entre guillemets, ainsi
accusée d'avoir posé un geste à caractère sexuel. Il va regarder aussi comment
que l'école a géré... Est-ce que ça a été bien géré?
Donc, ce n'est pas juste la partie prenante, la
victime et l'accusé, c'est aussi la gestion de la plainte. Est-ce qu'on... Il
va faire aussi des recommandations : Aïe! La prochaine fois, qu'est-ce
qu'on devrait faire peut-être mieux pour s'améliorer? Est-ce qu'on aurait dû
immédiatement faire un congé avec solde, le temps de l'enquête? Est-ce qu'on
aurait dû s'assurer de séparer la victime de son assaillant? Ça, c'est des
recommandations que le protecteur pourra faire. L'élève, avec ses parents, si
jamais, lui... disons que la situation avait perduré pendant six mois, puis
qu'il a eu de l'anxiété, tout ça, décide aussi de poursuivre pour troubles et
inconvénients, stress, dommages moraux devant un tribunal de droit commun...
pourra le faire, et là ça va faire...
Là, ici, l'objectif recherché, d'avoir un
tribunal de droit commun, ce serait pour avoir réparation des dommages, alors que, dans l'autre cas... Moi, je
sais que, quand je m'embarque devant le protecteur, là, c'est pour être entendue puis pour que la situation change. Je
vais dénoncer quelque chose que je sais qu'il va avoir un pouvoir...
Ici, c'est des recommandations. Alors, moi,
je le vois plus comme un outil pour s'assurer, à la prochaine fois, comment
on va mieux gérer la plainte. Il n'y aura
pas quelque chose qui sera exécutoire. Alors, c'est sûr que ça ne peut pas se
chevaucher. Le seul qui pourra émettre des conclusions qui vont être de nature
exécutoire, ça va être le tribunal, c'est le seul.
M. Roberge : Est-ce qu'on peut
suspendre une minute, parce que, là, c'est vraiment une question juridique...
Est-ce qu'on peut...
Mme Rizqy : Oui, puis ça ne me
dérange pas. On peut même réfléchir là-dessus.
M. Roberge : Oui, c'est vrai. On ne
suspendra pas une demi-heure, juste deux minutes. Si c'est clair, clair, clair,
je vous reviens.
Mme Rizqy : Puis, si vous préférez
qu'au moins on enlève... puis qu'on écrive juste «criminel», parfait. Si,
admettons, vous me dites : Marwah, regarde, nous, le compromis, c'est de
s'assurer qu'on va enlever... on va vraiment préciser qu'on ne peut pas, si
c'est une plainte au niveau criminel, je vais comprendre.
M. Roberge : Laissez-nous juste
une... bien, peut-être une autre question à nous...
La Présidente (Mme Guillemette) : Oui,
avant de suspendre, j'ai Mme la députée de Sherbrooke, peut-être que c'est
en lien également... Donc, avant de suspendre, je vais passer la parole.
Mme Labrie : Je vous remercie, Mme
la Présidente, parce que c'est vraiment en lien, puis je veux que ce que j'ai à
dire soit considéré pendant la suspension. Moi, honnêtement, je veux qu'on
l'exclue tout le temps, pas juste quand c'est au criminel. Ce qu'on veut, c'est
laisser le plus de marge de manoeuvre possible aux victimes pour exercer des
recours. Parfois, elles vont préférer aller au criminel. Parfois, elles vont
préférer utiliser d'autres recours. Parfois, ça ne sera pas possible d'aller au
criminel, parce que la plainte n'aura pas été retenue, parce qu'il n'y avait
pas suffisamment d'éléments de preuve, puis le procureur va avoir décidé de ne
pas porter d'accusation. Et donc la personne va peut-être décider d'aller au
civil parce qu'au civil on n'est pas dans le domaine du hors de tout doute
raisonnable. Il y a des plaintes qui peuvent être entendues puis gagnées au
civil qui ne pourront jamais l'être au criminel, là. Ça fait que je pense que
l'histoire nous apprend ça régulièrement.
Donc, moi, je pense que la demande de ma
collègue de Saint-Laurent, de faire en sorte d'exclure de cette disposition-là
tout ce qui concerne les violences sexuelles puis peut-être même les violences
en général devrait être précisée, puis pas juste quand c'est une plainte au
criminel. On devrait l'exclure aussi quand c'est une plainte au civil parce
qu'il peut arriver effectivement qu'une victime, elle a été victime. Elle a été
victime pour vrai, mais il n'y en aura pas, de poursuite au criminel, parce
que... pour toutes les raisons que vous connaissez. On a vu ça tellement
souvent, des histoires comme ça. Ça n'a pas été retenu, il n'y a pas
d'accusation de déposée, puis la famille décide quand même d'exercer des
recours. Elle va le faire au civil si elle en a les moyens.
Puis il ne faudrait pas que ça empêche d'avoir
le recours en même temps au protecteur de l'élève parce qu'effectivement c'est
deux choses complètement différentes. Le recours au civil ne va jamais émettre
de recommandations pour que les choses changent au sein de l'école, par
exemple, pour que ça se passe d'une manière différente. Donc, je pense qu'il
faut l'exclure. J'aimerais ça que ça soit pris en considération que ce n'est
pas juste quand c'est au criminel qu'il faut viser cette disposition-là, mais
c'est peu importe le type de poursuite.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Donc, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 57)
(Reprise
à 16 h 03)
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
la commission reprend ses travaux, et je cède la parole à M. le
ministre.
M. Roberge : Oui,
merci. Donc, s'il y avait eu un flou, vraiment, puis il avait fallu suspendre
très longtemps, on aurait continué puis on
serait revenus. Là, c'est... l'opinion juridique est assez claire. Je n'ai pas
le beau rôle, il faut que je dise un
peu qu'on ne peut pas vraiment aller dans le sens de ce qui est demandé pour,
vraiment, des questions juridiques.
Je
vais vous donner un exemple en comparant avec la Loi sur le Protecteur du
citoyen. Puis j'ai l'article 18, là, de la Loi sur le Protecteur du citoyen. Ça dit : «Le Protecteur du
citoyen ne peut intervenir à l'égard de l'acte ou de l'omission :
«1° d'un
organisme public ou d'une personne, lorsque la personne ou le groupe dont les
intérêts seraient visés par l'intervention dispose d'un recours légal,
susceptible de corriger adéquatement et dans un délai raisonnable la situation
préjudiciable;».
Donc, ici, même les
protecteurs du citoyen sont beaucoup plus, je vous dirais, frileux que ce qu'on
a dans la loi parce qu'ici... Même, tu n'as même pas besoin de déposer un
recours. Il suffit que ça soit possible de déposer un recours pour que le Protecteur
du citoyen ne puisse même pas y toucher, parce qu'un recours existe, même si le
recours n'est pas exercé.
Nous, on... ce qu'il
y a dans le protecteur, ici, de l'élève, c'est qu'on peut très, très bien
saisir le protecteur de l'élève si un recours existe. Ça ne disqualifie pas le
protecteur de l'élève d'y aller. Même si le recours est exercé, le protecteur
de l'élève pourrait quand même le prendre, même s'il est exercé. On vient
simplement dire que, par exemple... et on
précise, là, quand on dit... quand le «recours est exercé par un plaignant
devant un tribunal judiciaire». C'est qu'ici on couvre... je pense que
ma collègue de Saint-Laurent disait : Quand ça touche le criminel, là...
Donc, aussitôt que ça touche tout type de violence, le protecteur de l'élève ne
peut se dessaisir d'une plainte pour cette raison-là, parce que tout ce qui touche le criminel, c'est le procureur, c'est la
couronne, en fait, qui s'en saisit, et, à ce moment-là, ça reste, ça,
c'est sûr.
Par contre, si c'est
un recours civil — ça
pourrait être dans un tribunal régulier ou, supposons, à la Commission des
droits de la personne et de la jeunesse — bien, le Protecteur pourrait,
voyant, là, que lui et, par exemple, la Commission des droits de la personne et
de la jeunesse... en fait, le tribunal de la Commission des droits de la
personne et de la jeunesse pourrait statuer exactement sur une même question,
dire : Bien, écoutez, là, je ne peux pas y aller. Je ne peux pas y aller,
juridiquement, là, ça ne fonctionne pas dans le cadre juridique de l'État
québécois. À ce moment-là, dans le fond, vous devez choisir dans ce cas-là.
Jamais vous n'avez à choisir pour une plainte au criminel pour violence, là.
Ça, il n'y a pas de question, là. Les recours, ils sont mutuellement exclusifs,
puis il n'y en a pas un qui empêche l'autre. Mais, pour les recours civils, à
un moment donné, il y a un choix. Et ce qu'on me dit, c'est que je ne pourrais
tout simplement pas accepter un amendement ou décrire quelque chose qui irait à
l'envers de ça. Ça serait judiciairement, là, inacceptable, là.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, M. le ministre.
M. Roberge :
Juridiquement. Pas judiciairement, excusez, juridiquement. Ce n'est pas pareil.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke,
puis ensuite Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Labrie : Bon,
le ministre réfère à l'article 18 de la Loi sur le Protecteur du citoyen.
Je suis allée le chercher, là, parce que je voulais me remémorer ce qu'il avait
dit. Je vais le relire, O.K.? «Le Protecteur du citoyen ne peut intervenir à
l'égard de l'acte ou de l'omission :
«1° d'un
organisme public ou d'une personne, lorsque la personne ou le groupe dont les
intérêts seraient visés par l'intervention dispose d'un recours légal, susceptible
de corriger adéquatement et dans un délai raisonnable la situation
préjudiciable;».
Bien honnêtement, là,
si on reprenait ça puis qu'on le mettait ici, dans le projet de loi n° 9, je serais à l'aise, parce qu'il n'y a pas de recours
ni au civil ni au criminel qui permet de corriger adéquatement, puis encore
moins dans un délai raisonnable, une situation, par exemple, de violence ou de
violence sexuelle qu'aurait pu vivre un élève, là.
Donc, si on reprenait
cet exact libellé là, moi, je pense que ça viendrait quasiment régler le
problème, là, parce que personne ne pourra dire : Bien non, le recours au
civil permet de corriger la situation dans un délai raisonnable. D'abord, il
n'y a aucun recours au civil qui va corriger la situation. Ça ne va pas
corriger la situation. Ça ne pourra pas corriger le problème qu'il y a eu dans
l'école, par exemple, au niveau de règles qui pourraient être mises en place
pour éviter qu'une situation se reproduise, par exemple. Ça ne va pas... Ça va
encore moins être dans un délai raisonnable, là. Vous connaissez les délais
dans le système de justice, là. Je pense que...
Donc, moi, je...
c'est une formulation que, si, le ministre, c'est ça, sa référence, à ce
moment-là, reprenons-la, puis on va avoir trouvé un équilibre puis un terrain
d'entente. Puis ça n'empêchera pas une personne... à moins que sa cause puisse
être entendue dans un délai de quelques semaines, comme le fait le protecteur
de l'élève, ce dont je doute fort, ça ne viendra pas l'exclure, là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, on a exactement ça aussi, c'est le deuxième paragraphe dans notre
article 30. On a : «Il peut également refuser d'examiner une plainte
lorsqu'il juge qu'un autre recours serait susceptible de corriger adéquatement
et dans un délai raisonnable». Donc, on l'a aussi, là. Dans le fond, ce que ça
dit, c'est...
Mme Labrie :
Mais n'est-ce pas suffisant d'avoir juste ça?
M. Roberge :
Mais je ne vois pas où est le problème dans l'article, en fait. On ne
pourrait pas forcer le protecteur. Ce que l'article dit, là, c'est qu'on ne
peut pas forcer le protecteur de l'élève à conserver puis à traiter une plainte
s'il sait qu'un autre tribunal est en train de le régler dans un délai
raisonnable. C'est ça que ça dit, en réalité.
Mme Labrie :
C'est ce que le deuxième alinéa dit, mais le premier alinéa ne parle pas de
ça. Moi, le deuxième alinéa, il ne me dérange pas. Le problème est dans le
premier alinéa.
M. Roberge :
Bien, les deux vont ensemble, en fait, là. Les deux disent, en
réalité : S'il y a une plainte au criminel, ça touche un acte de violence,
je continue de traiter la plainte. Je continue, comme protecteur de l'élève, tu
continues, tu vas jusqu'au bout. Par contre, si c'est de nature civile, tu
pourrais refuser d'examiner la plainte si tu considères qu'un autre recours est
en train de corriger... de traiter la plainte et de corriger le problème dans
un délai raisonnable. C'est ça que ça dit.
Mme Labrie :
Mais, de la façon que c'est écrit, ça dit deux choses parce que c'est deux
alinéas, deux alinéas différents. Ça dit, d'une part, dans le premier alinéa,
qu'ils peuvent refuser d'examiner la plainte quand il y a un recours exercé par
le plaignant devant un tribunal judiciaire ou un organisme comme la CDPDJ,
puis, dans l'autre alinéa, ça dit : «Il peut également refuser d'examiner
une plainte lorsqu'il juge qu'il y a un autre recours», blablabla. C'est deux
choses différentes.
Moi, je n'ai pas de
problème avec le deuxième alinéa. J'ai un problème avec le premier alinéa, où
il n'est pas question de parler d'un recours qui se fait dans un délai
raisonnable, là, ou d'un recours qui est susceptible de corriger adéquatement
la situation. Ce n'est pas de ça dont il est question dans le premier alinéa.
C'est deux choses différentes.
M. Roberge :
O.K. Mme la Présidente, comme on est vraiment dans une question, là,
juridique, il y a les principes derrière, on est d'accord, mais il y a aussi,
je dirais, des contraintes pour être sûr que les lois sont cohérentes les unes
avec les autres puis qu'il n'y a pas deux, trois instances qui statuent sur un
même objet dans un même délai. Il y a peut-être des enjeux d'explication, puis
je laisserais, si mes collègues sont d'accord, M. Guyon donner la
précision, l'explication pour comprendre vraiment ce qu'il y a dans le
paragraphe un, dans le paragraphe deux, pourquoi ils sont liés, puis tout ça.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Merci. Il y a consentement? Consentement. Donc, allez-y,
M. Guyon.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Merci.
Donc, effectivement, pour le premier alinéa, ça concerne les tribunaux judiciaires, donc les recours judiciaires, les
recours au casier judiciaire devant des tribunaux, par exemple,
administratifs. Ça, le critère est effectivement plus important que pour le
deuxième alinéa, où ce sont des recours, disons, plus administratifs, étant donné l'enjeu, justement, de cohérence, de
multiplication de décisions qui peuvent... qui pourraient être contradictoires. C'est un risque qui,
dépendamment de la nature de l'organisme, comment dire... il y a plus ou
moins de... Tu sais, le risque de décisions contradictoires, admettons, entre
deux tribunaux judiciaires est plus important. Là, on descend quand même d'un
niveau, vu que c'est un organisme, vu que le protecteur de l'élève est un
organisme qui va être de nature administrative. Par contre, il faut quand même,
disons, avoir... prendre certaines précautions pour éviter certaines
contradictions.
Mme Labrie :
Je fais juste ne pas comprendre, je pense, en quoi il peut y avoir des
contradictions, parce que quelqu'un qui exerce un recours au civil va chercher
à être indemnisé. Ce n'est pas ça, le recours qui est exercé auprès du
protecteur de l'élève. Le recours auprès du protecteur de l'élève, il va
éventuellement déboucher sur des recommandations pour apporter des changements
dans la manière dont ça s'est passé, la situation à l'école. Ça n'a rien à voir
avec l'indemnisation que va pouvoir apporter le recours au civil. Le recours au
civil ne va pas faire des recommandations sur comment l'école aurait dû se
comporter ou comment le membre du personnel aurait dû se comporter. Ça ne peut
pas être contradictoire, c'est juste deux choses complètement différentes.
Donc, pour moi, la personne doit pouvoir faire les deux parce que ça vise deux
choses différentes.
Puis ils ne pourront
pas entrer en contradiction. Il n'y aura pas de recommandation du protecteur de
l'élève, par exemple, qui va dire : On devrait indemniser, à hauteur de
tel montant, l'élève ou sa famille. C'est sûr que ce n'est pas ça, l'objectif,
alors que le recours au civil va faire ça. Puis il n'y aura pas de
recommandation au civil de dire : Il aurait dû y avoir un protocole de ci,
de ça, il aurait fallu congédier l'entraîneur avant, ou quoi que ce soit. Tu sais,
ça, ce n'est pas quelque chose que le recours au civil va faire, alors que le
recours auprès du protecteur de l'élève, oui.
Ça fait que moi, je
ne vois pas en quoi ça peut entrer en contradiction. J'aurais besoin peut-être
d'un exemple pour voir dans quelle situation
ces deux recours-là pourraient entrer en contradiction. Mais, au civil, c'est
du dédommagement en argent, là. Ce n'est pas ça que fait le protecteur
de l'élève. Ça ne peut pas être contradictoire.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
M. le ministre.
M.
Roberge : O.K. Au civil, il n'y a pas que de l'argent non plus, là. On
peut demander autre chose qu'une compensation financière, ou une amende, ou
quelque chose comme ça. Il peut y avoir d'autres demandes, et si, en réalité,
les conclusions demandées sont les mêmes, on demande à deux instances la même
affaire, puis que le protecteur juge que la requête au tribunal peut avoir lieu
dans un délai raisonnable, c'est là où le protecteur pourrait dire : Je n'irai
pas. Parce qu'on se dit : Rien ne va être aussi vite que le protecteur,
puis je suis content, ça veut dire qu'on a des bons délais, mais la personne
pourrait avoir institué un recours au civil pendant six mois sans se rendre au
protecteur, puis après ça lancer les démarches au protecteur, puis finalement
c'est à peu près pareil.
Mais néanmoins, sur
la question des conclusions demandées, il y a peut-être moyen... on me dit
qu'il y a peut-être moyen de rédiger quelque chose, mais peut-être pas non
plus, là, qui pourrait... je ne sais pas dans quelle mesure on peut avancer,
mais on pourrait peut-être avancer un peu dans le sens que vous voulez. Je ne
peux pas m'engager à le faire, mais, si vous voulez, je peux suspendre
celui-là. Je pensais que ce serait plus rapide, mais finalement il y a
peut-être une zone d'ombre à éclaircir. Si vous êtes d'accord, je suspendrais.
Ils vont l'évaluer. Je ne peux pas garantir qu'on
va avoir un amendement, mais on va regarder si on peut avancer dans le sens que
vous voulez. Puis on reviendrait... peut-être pas aujourd'hui, par
contre. J'ai l'impression que c'est quelque chose qui irait à une autre séance.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Merci. Je vais... Ça va, Mme la députée de
Sherbrooke?
Mme Labrie : Bien,
juste très rapidement avant de céder la parole à ma collègue, l'objectif visé,
c'est que les victimes puissent avoir l'éventail de recours à leur disposition,
des recours qui visent des objectifs différents et qu'elles peuvent vouloir...
Oui, des recours qui visent des objectifs différents, donc elles peuvent
vouloir les exercer en même temps. Et, comme ce sont des objectifs différents,
pour moi, il n'y a pas de contradiction possible entre les constats, au final,
de ces différents recours là.
Donc, moi, c'est ce
que je souhaite, c'est qu'on n'entrave pas les possibilités d'une victime
d'exercer la multiplicité des recours, que
ça... qu'un n'exclut pas l'autre, finalement, alors que ce qui est écrit ici
prévoit précisément ça. Moi, c'est mon objectif. Ça fait qu'on trouvera
la formulation, mais c'est ça qu'il faut faire.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Merci, Mme la députée. Donc, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien,
avant de suspendre, moi, j'envoie un amendement qui, je pense, regroupe tout ce
qu'on dit. Puis j'ai pris l'article 18 de la Loi sur le protecteur du
citoyen parce que je partage le même avis que c'est sûr à 100 % que ça ne
sera pas un délai raisonnable. Ça ne risque pas d'arriver, malheureusement,
puis je... si vous... tu sais, je peux juste vous lire à haute voix pour qu'on
chemine. Puis après ça, si on veut suspendre... mais il est envoyé.
«Le protecteur
régional de l'élève peut refuser d'examiner une plainte ou mettre fin à
l'examen d'une plainte lorsque la personne dont les intérêts visés par
l'intervention dispose d'un recours légal susceptible de corriger adéquatement
et dans un délai raisonnable la situation préjudiciable.»
C'est les mêmes
termes. Donc, ça reprend, au fond, le début. On enlève l'alinéa un et deux
puis remplacer ça... et on remplace, au fond, l'article 30 par celui-ci.
Ça, ça nous permet de nous assurer que la victime a vraiment un éventail de
dispositions, et c'est en direct adéquation avec l'article 18 de la Loi
sur le protecteur du citoyen. Ça va dans le même sens, alors, au fond, pour la
réflexion, là, commune.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Donc, on va suspendre quelques instants, le
temps de regarder tout ça. Parfait. Merci.
(Suspension de la séance à
16 h 16)
(Reprise à 16 h 22)
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, nous reprenons les travaux, et je vais céder la
parole à M. le ministre. M. le ministre.
M. Roberge : Bien,
je pense que ça serait plutôt à ma collègue de lire son amendement. Je sais que
ce n'est pas le mien, là.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Ça vous va, donc, madame? Mme la députée de
Saint-Laurent, vous allez déposer officiellement votre amendement?
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme
Guillemette) : D'accord. Donc, la parole est à vous.
Mme Rizqy : L'article
30 du projet de loi est remplacé par le suivant :
«Le protecteur
régional de l'élève peut refuser d'examiner une plainte ou mettre fin à
l'examen d'une plainte lorsque la personne dont les intérêts seraient visés par
l'intervention dispose d'un recours légal, susceptible de corriger adéquatement
et dans un délai raisonnable la situation préjudiciable.»
Alors, les explications,
très sommairement. Moi, je suis d'accord que, lorsqu'on nous a parlé de
l'article 18 de la Loi sur le Protecteur du citoyen, qu'effectivement ça permet
de ne pas dédoubler les recours lorsqu'au fond la finalité recherchée
reviendrait au même.
Dans le cas qui nous occupe, moi, je suis pas
mal certaine que, là, ici, on s'assure que, si la finalité reviendrait aux
mêmes conclusions, évidemment, à ce moment-là, le protecteur régional de
l'élève peut dire : Je mets fin aux procédures. Par contre, dans le cas
qui nous occupe, qui est pourquoi moi, je dépose cet amendement-là, je suis
convaincue que, lorsqu'il est question de violence à caractère sexuel, ici, on
est corrects, parce que le protecteur régional de l'élève, lui, va faire des
recommandations pour essayer de corriger le tir pour s'assurer qu'il n'y ait
pas de prochaine fois, et ça ne vise pas uniquement la personne visée d'une
plainte, mais ça vise aussi l'école dans son ensemble, alors que, si jamais
c'est... que ce soit un tribunal de droit civil ou devant le criminel, à ce
moment-là, évidemment, les objectifs recherchés... Dans un cas, on cherche une
condamnation, une reconnaissance de culpabilité. Ça, le protecteur régional,
même si je l'aime beaucoup, ne pourra pas faire ça. Et, dans le cas d'une
plainte au niveau civil, recours en droit civil, l'objectif recherché, c'est
des dommages et réparations, et, ça aussi, le protecteur ne peut pas faire ça.
Et, dans tous les cas, on connaît déjà, malheureusement, les délais qui
occupent autant le palais de justice en droit civil qu'en droit criminel.
Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
Mme la députée. D'autres interventions sur l'amendement de Mme la députée de
Saint-Laurent? M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, écoutez, je
trouve ça intéressant qu'on prenne, dans le fond, la disposition, en fait,
cette espèce de mélange entre ce qu'on avait puis ce qui vient du Protecteur du
citoyen. Je referais ma proposition aux collègues de... bon, l'amendement est
déposé, là, mais qu'on suspende cet article-là, en particulier, pour que les
juristes analysent pour voir les impacts parce qu'on est vraiment sur quelque
chose de pointu. Mais cette contribution-là va nous aider, probablement, dans
les travaux.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Avec plaisir. Et
n'oubliez pas, si vous avez besoin de reformuler, ça me fait toujours plaisir,
ne vous gênez pas.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Donc, il y a consentement de tout le monde pour suspendre l'article 30?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) : Et
l'amendement à l'article 30.
Donc, nous allons maintenant à l'article 31. M.
le ministre, vous pouvez nous présenter l'article 31 ainsi que votre
amendement.
M. Roberge : Voilà. Donc : «31.
Le protecteur régional de l'élève peut examiner une plainte malgré que les
étapes de la procédure de traitement des plaintes prévues à la section I du
présent chapitre n'ont pas été suivies s'il est d'avis que le respect de ces
étapes n'est pas susceptible de corriger adéquatement la situation ou que le
délai de traitement de la plainte aux étapes précédentes rend l'intervention du
protecteur régional de l'élève inutile.»
Et il y a un amendement. C'est presque la même
chose, mais avec un ajout à la fin. «Le protecteur...» L'idée, c'est de
remplacer l'article.
Donc : «31. Le protecteur régional de
l'élève peut examiner une plainte malgré que les étapes de la procédure de
traitement des plaintes prévues à la section I du présent chapitre n'ont pas
été suivies dans les cas suivants :
«1° il est d'avis que le respect de ces étapes
n'est pas susceptible de corriger adéquatement la situation ou que le délai de
traitement de la plainte aux étapes précédentes rend l'intervention du
protecteur régional de l'élève inutile;
«2° la plainte concerne un acte de violence à
caractère sexuel.»
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Des commentaires sur l'amendement? Pas de commentaire?
Donc, je vais mettre aux voix l'amendement à
l'article 31. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'amendement de l'article 31 est adopté.
Donc, nous revenons aux discussions sur l'article
31 amendé. Donc, des questions, commentaires sur l'article 31 tel qu'amendé?
Donc, pas de question ni de commentaire.
Est-ce que l'article 31, amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'article 31 est adopté amendé. Donc, nous passons à l'article 32.
M.
Roberge : «32. Le protecteur régional de l'élève peut refuser ou
cesser d'examiner, sur examen sommaire, toute plainte qu'il juge frivole,
vexatoire ou faite de mauvaise foi.
«Il peut également refuser
ou cesser d'examiner une plainte dans les cas suivants :
«1° le plaignant
refuse ou néglige de lui fournir tout renseignement ou document qu'il juge
pertinent pour la bonne compréhension des faits;
«2° il a des motifs
raisonnables de croire que ses démarches ne sont manifestement pas utiles;
«3° le délai écoulé
entre les faits sur lesquels elle est fondée et sa réception en rend l'examen
impossible;
«4° il s'est écoulé
plus de 30 jours depuis que le responsable du traitement des plaintes a terminé
l'examen de la plainte, sauf s'il est d'avis que le plaignant était dans
l'impossibilité d'agir.
«Le protecteur
régional de l'élève peut, lorsque le plaignant y consent, suspendre le
traitement de la plainte s'il juge qu'une intervention de sa part serait
prématurée eu égard à la procédure de traitement des plaintes prévue à la
section I du présent chapitre.»
Donc, ici, ce sont
des situations dans lesquelles le protecteur de l'élève pourrait refuser
d'examiner une plainte. Ce sont des situations exceptionnelles, mais je pense
qu'on doit quand même les prévoir.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Paragraphe 4°, pourquoi la question du
délai de plus de 30 jours? Parce que lui-même, le ministre, tout à
l'heure, il a donné un exemple puis il a dit : La personne pourrait avoir
entamé une procédure au civil puis, six mois plus tard, décidé de faire sa
plainte au protecteur de l'élève. C'est un exemple que le ministre a donné, si
je ne me trompe pas, alors que, là, on vient de voir que, finalement, le
protecteur, après 30 jours, lui, il pourrait décider qu'il ne touche pas à ça,
cette plainte-là. Pourquoi on met une prescription sur le traitement de
plaintes?
M. Roberge : C'est un souci d'efficacité pour les délais pour,
en réalité, traiter un dossier. Il y a l'étape 1, c'est 10 jours, supposons, au niveau de l'école; l'étape
2, c'est 20 jours au niveau du centre de services scolaire. Et là c'est
traité, puis il y a une décision, le responsable des plaintes du centre de
services scolaire statue quelque chose, supposons, à la faveur de l'élève, et
là, bon, bien, ce dossier est réglé, ça fait cinq, 10, 20, 30, 40, 50 jours,
c'est fait, et là, bon, bien, tout à coup,
la personne est insatisfaite. C'est là qu'on dit : Bien, à un moment
donné, c'est réglé. Vous avez 30 jours pour, d'une certaine façon,
exercer votre appel. C'est une espèce de... On appelle ça un délai, là... pas
de péremption, mais...
Mme Labrie : Prescription.
M. Roberge : Prescription,
merci. Péremption, c'est plus pour la nourriture. Parce que, là, c'est ça, dans
le fond, l'étape 1 est faite, l'étape 2 est faite, bien, à un moment donné, il
vient une prescription, on considère que c'est réglé à la satisfaction des
parties, puis on dit : Bien là, ça va, là. Donc, on ne peut, un an après,
dire : Finalement, je ne suis pas satisfait de l'étape 2, je vais aller au
protecteur de l'élève.
• (16 h 30) •
Mme Labrie : Bien,
j'aurais le goût de dire peut-être que oui. Peut-être que des choses ont été
proposées ou mises en place à l'étape 2 puis que, quelques mois plus tard,
finalement, ça n'a pas donné les résultats escomptés ou ça ne se passe pas
comme prévu, puis là la personne, l'élève, la famille pourrait décider de,
finalement, passer à l'étape subséquente parce que ça n'a pas... ça ne s'est
pas passé comme prévu.
Moi, je suis surprise
de voir ça parce que, c'est ça, c'est un délai de prescription, puis, sur
d'autres dossiers, on a aboli des délais de prescription sous la CAQ, avec
l'IVAC, on l'a aboli pour des poursuites au civil en matière de violence
sexuelle. La logique semblait plutôt être de dire : Le délai de
prescription, c'est contraignant.
Donc, je me
l'explique mal, là. Il me semble que c'est une... puis, en fait, 30 jours,
c'est très, très, très court. S'il en faut un, je le mettrais vraiment plus
long que ça, mais, a priori, j'aurais tendance à même ne pas en mettre, là.
La Présidente (Mme
Guillemette) : M. le ministre, pas d'autre commentaire?
M. Roberge : Bien,
non, mais, écoutez, je comprends le commentaire de la collègue. Ça pourrait
arriver qu'à l'usage, supposons, la décision
qui est prise à l'échelle du centre de services scolaire semble correcte, puis
après deux mois, finalement, le parent ou le plaignant dit : Oui,
mais finalement, je regarde ça, puis ce n'est pas vraiment satisfaisant.
Est-ce qu'on veut
repartir les étapes ou on veut aller directement au protecteur? Je comprends la
préoccupation de la collègue. Moi, je suis disposé à retirer l'alinéa 4°, à
moins que d'autres membres de la commission aient d'autres éléments à apporter
à la réflexion.
Mme Labrie : Parfait.
M. Roberge : Je
veux juste voir... qu'on finisse d'en discuter, à moins qu'on m'éclaire sur
autre chose, puis qu'il faut le garder. Sinon, je suis ouvert.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait, merci. Commentaires?
Mme Labrie :
J'aurais une autre question pour la discussion. Merci de l'ouverture, parce
que je peux imaginer plein de situations... On a utilisé l'exemple des
micro-ondes hier, là, par exemple. Tu sais, peut-être qu'ils en ont installé, des micro-ondes, mais peut-être que, finalement,
il y en a juste un pour 300 élèves, puis qu'ils ne réussissent jamais à
avoir... tu sais, mais... puis qu'à l'usage on se rend compte que ce n'est pas
satisfaisant comme règlement de la situation. Bon, il y a plein d'exemples.
Mon autre question,
c'est sur le deuxième paragraphe. C'est écrit : «Il a des motifs
raisonnables de croire que ses démarches ne
sont manifestement pas utiles.» Comme on le sait, là, ce n'est pas exécutoire,
les recommandations du protecteur de l'élève. Est-ce que ça pourrait
constituer un motif raisonnable pour croire que ses démarches ne seraient pas
utiles, dans la mesure où ses recommandations ne seront pas exécutoires? Je me
pose la question, là, gentiment.
M. Roberge : Je ne pense pas que c'est
ça qu'on veut couvrir ici. Dans le fond, on est un peu dans ce qu'il y a
au début, une plainte qui serait frivole, vexatoire, faite de mauvaise foi ou
alors une plainte où le protecteur de l'élève dit : Bien là, si
j'arrive... si je vais au bout de cette plainte-là, ça a été demandé... à
l'échelle de l'école, c'était plus ou moins pertinent. Donc, le parent ou le
plaignant n'était pas satisfait. Ça peut arriver, là, hein? Vous en avez
peut-être, des fois, au bureau de comté, des choses que tu dis : Oui, bien
là, on ne peut pas vraiment donner suite à ça, là.
Donc, ça s'en va à
l'échelle du centre de services scolaire. Le parent ou le plaignant n'est pas
satisfait. Donc, ils ont le droit d'aller au protecteur de l'élève. Le
protecteur dit : Bien là, je vais aller donner une recommandation sur
quelque chose qui se fait déjà, je vais aller donner une recommandation qui ne
sera pas utile, donc j'ai des dossiers où, vraiment, ce serait utile. Je pense
qu'il faut quand même laisser la marge de manoeuvre pour ne pas surcharger de
dossiers qui sont, manifestement, peu pertinents. Puis je dis ça avec respect,
là, je ne parle pas... Ça n'existe pas encore, le recours, là, donc je ne pense
pas à quelqu'un, je ne veux pas blâmer des parents, mais ça peut arriver quand
même, des fois, des demandes qui sont moins pertinentes que d'autres, là. Je
pense qu'il faut quand même laisser au protecteur cette marge de manoeuvre là,
là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Ça vous va? Parfait. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Oui, j'aimerais juste revenir, moi... Moi, je suis encore au
paragraphe 4° : «Il s'est écoulé plus de 30 jours depuis que le
responsable du traitement des plaintes a terminé l'examen de la plainte.» Dans
le tableau, qui est très bien fait, partout, il est question de jours
ouvrables. Pourquoi qu'ici ce n'est pas «jours ouvrables»?
M. Roberge :
Bien, ici, ce qu'il y avait, c'était un mois. On comptait des jours
complets, mais, bon, je pense qu'on va probablement retirer ce paragraphe, de
toute manière, pour laisser au plaignant ou au parent la latitude de juger, à
l'usage, de sa satisfaction de la décision rendue à l'étape deux, au centre de
services scolaire. Donc...
Mme Rizqy :
Donc, il n'y aurait plus de délai?
M. Roberge :
Je pense, à la réflexion, qu'on pourrait retirer ça puis permettre au
plaignant, même si ça fait, on va dire, 60 jours, quand même, de
dire : Bien là, je pensais que c'était correct, mais là ce n'est pas
correct, je veux aller quand même au protecteur. Sachant que le protecteur,
lui, il peut quand même, justement, s'il dit : Bien, écoute, ce n'est pas
une question de délais, ça ne fonctionne plus... L'exemple qu'on me dit, c'est,
supposons... c'est ça, l'élève change d'école, hein, il porte une plainte sur
les micro-ondes à l'école. Finalement, la famille déménage au milieu de l'année
scolaire — ça
arrive — et
il arrive dans une autre école, où ce n'est pas ça, puis là, bien, c'est...
plus de plainte, bon, et le protecteur dirait : Bien là, ce n'est pas
utile d'aller au bout de ça. Voilà, ça pourrait être ça.
Mme Rizqy :
O.K., d'accord. Moi, je vais attendre, voir, quand on aura un amendement,
pour d'autres commentaires, toujours sur le 4°.
M. Roberge :
Pardon? Vous allez...
Mme Rizqy :
Je vais attendre, parce que j'ai d'autres commentaires sur le 4°, si jamais
il n'est pas retiré, là.
M. Roberge :
O.K. Bien, si tout le monde est d'accord... parce que je ne veux pas le
retirer pour, après ça, plaider pour le remettre, mais, si tout le monde est
d'accord, on pourrait tout de suite dire qu'on retire le 4°.
Mme Rizqy :
On le biffe? Parfait.
M. Roberge :
C'est-tu correct? Il faut quand même le déposer, faire un amendement au
Greffier.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, il va falloir faire un amendement...
M. Roberge :
Bien, c'est ça, oui.
La Présidente (Mme
Guillemette) : ...de retirer l'article. C'est ça.
Une voix : L'alinéa.
Mme Rizqy : C'est mieux comme ça.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Alinéa.
M. Roberge :
Est-ce qu'il y a d'autres... Est-ce que les collègues ont d'autres
questions sur cet article-là? C'est juste
qu'on me dit : Si jamais il y a d'autres amendements à faire, on les fera
d'un seul coup. Je n'ai pas entendu d'autres préoccupations. S'il n'y en a pas d'autres, on va le faire puis on
l'adoptera. S'il y en a d'autres, bien, débattons ensemble.
Mme Rizqy :
Moi, je n'ai pas d'autre préoccupation.
M. Roberge :
Je ne pense pas que ce soit très problématique. Donc, O.K...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. On pourrait suspendre l'article.
M. Roberge : O.K.
Bien, il s'en vient. Comme on dit, il est dans les Internets.
La Présidente (Mme Guillemette) : Il
s'en vient? Ah mon Dieu! On est efficaces. On est
efficaces, c'est rapide, c'est merveilleux.
M. Roberge : Bien, c'est facile quand c'est juste biffer
quelques lignes. Ce n'est quand même pas un amendement à rédiger qui
sera très long, donc c'est une affaire de quelques secondes.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. On va suspendre quelques instants, parce que,
des fois, le temps que ça arrive dans la boîte de la secrétaire, c'est plus
long un peu.
Donc, on suspend
quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 38)
(Reprise à 16 h 40)
La Présidente (Mme
Guillemette) : La commission reprend ses travaux. Et, M. le ministre,
je vais vous laisser lire l'amendement.
M. Roberge : Oui.
Alors, c'est bien simple. Amendement à l'article 32 :
Supprimer le
paragraphe 4° du deuxième alinéa de l'article 32 du projet de loi.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre. Donc, comme convenu, est-ce qu'il y a des interventions
sur l'amendement? Pas d'intervention? Donc, nous allons mettre aux voix
l'amendement. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons aux
discussions sur l'article 32 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a des commentaires? Pas de commentaire sur l'article 32 amendé?
Donc, est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, l'article 32, tel qu'amendé, est adopté. Nous
allons maintenant à l'article 33. M. le ministre, présentez-nous-le également,
ainsi que votre amendement, parce qu'il y a un amendement qu'on vient de
déposer dans le Greffier.
M. Roberge : O.K.
Donc : «33. Le protecteur régional de l'élève doit, chaque fois qu'il
refuse d'examiner une plainte ou qu'il met fin à l'examen d'une plainte, aviser
sans délai le plaignant, lui en donner les motifs et, dans le cas du deuxième
alinéa de l'article 30, lui indiquer le recours à exercer.»
Amendement...
La Présidente (Mme
Guillemette) : Il va être à l'écran dans quelques secondes. Et voilà.
M. Roberge : C'est
en concordance avec ce qu'on avait déjà dit. Donc, article 33 :
1° insérer, à
l'article 33 du projet de loi, et après «aviser», «par écrit»;
Donc, l'objectif,
c'est, lorsqu'on avise quelqu'un, c'est de l'aviser par écrit, pas simplement
un appel. Je pense que ma collègue allait là.
Une voix :
...
M. Roberge : C'est ça, mais, bon...
C'est bon, on est cohérents avec nous-mêmes.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait, merci. Oui, il faut lire au
complet, M. le ministre.
M. Roberge : Oui.
Je ne l'ai pas lu au complet? Excusez-moi.
Des voix : ...
M. Roberge : Ah!
excusez-moi, pardon.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Vous avez lu juste : insérer, après «aviser», «par
écrit».
M. Roberge : Oui,
je suis allé trop vite.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, je vous demande de... le 2°.
M. Roberge : Voilà,
très bien. Donc : À l'article... Je vais recommencer, parce que là, c'est
moins clair, là.
À l'article 33 du
projet de loi :
1° insérer après
«aviser», «par écrit»;
2° ajouter, à la
fin, l'alinéa suivant :
«De plus, il doit,
s'il est d'avis que la plainte peut être traitée par une autre personne ou par
un autre organisme et que le plaignant y consent, transmettre l'information
relative à la plainte à cette personne ou cet
organisme.»
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Bien oui, parce que le deuxième ajout, c'était lors de nos... Parce que,
là, il faut... ça fait longtemps, là, c'était l'article 11. On a eu la
discussion, le ministre et moi, par rapport à un mécanisme passerelle, et
j'avais marqué : «engagement, M. Roberge, mécanisme passerelle», et
l'engagement est tenu. Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Très agréable d'entendre ça. D'autres
commentaires sur l'amendement de M. le ministre? Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Un commentaire constructif. Quand on reçoit un citoyen dans notre bureau de
comté, on lui fait signer une... je vais appeler ça une décharge, mais ce n'est
pas une décharge, c'est une...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Une divulgation de renseignements.
Mme Charbonneau :
Exactement. Merci, Mme la Présidente. J'imagine qu'il va y avoir une procédure,
au niveau du protecteur de l'élève, pour pouvoir donner les informations
pertinentes au sujet d'un mineur ou d'un sujet... d'une problématique, si on
fait la passerelle auprès d'un autre organisme?
M. Roberge :
Dans le fond, c'est implicite, d'une certaine manière, parce que la loi sur
l'accès aux règlements... aux renseignements s'applique, et donc ça fonctionne.
Mais effectivement, c'est un bon réflexe.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait,
merci. Donc, d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autre intervention, je vais mettre l'amendement de M. le ministre aux voix.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Donc, nous revenons aux discussions
sur l'article 33 tel qu'amendé. Pas de commentaire, pas de question sur
l'article 33 tel qu'amendé? Donc, je le mets aux voix. Est-ce que cet
article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 33, tel qu'amendé, est adopté.
Donc, nous passons à l'article 34, et vous avez également un amendement à
nous déposer, M. le ministre.
M. Roberge : Voilà. Donc, le 34 :
«Lorsque le protecteur régional de l'élève examine une plainte, il en informe
le centre de services scolaire ou
l'établissement d'enseignement privé visé par la plainte. Le centre de services
scolaire ou l'établissement
d'enseignement privé doit alors lui transmettre sans délai les renseignements
qu'il détient relatifs à la plainte.
«Le protecteur
régional de l'élève donne à la personne directement concernée par la plainte,
ou à son supérieur immédiat, l'occasion de se faire entendre et, s'il y a lieu,
l'invite à remédier à la situation faisant l'objet de la plainte.
«Lorsque la plainte
concerne le suivi donné à une dénonciation concernant un acte d'intimidation ou
de violence, il donne au directeur de l'établissement d'enseignement l'occasion
de se faire entendre.»
Et j'irais avec l'amendement, si vous le
permettez.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui.
M. Roberge : Donc, à
l'article 34, voici l'amendement :
1° dans le deuxième alinéa :
a) insérer, après «donne», «au plaignant
et»;
b) remplacer «invite» par «les invite» — puisqu'ils
sont deux;
3° remplacer le troisième alinéa par le
suivant :
«Lorsque la plainte concerne un acte
d'intimidation ou de violence, il donne au plaignant et au directeur de
l'établissement d'enseignement ou à la personne désignée par l'établissement
d'enseignement privé conformément à l'article 63.5 de la Loi sur
l'enseignement privé, selon le cas, l'occasion de se faire entendre.»
Donc, l'amendement vient, dans un premier temps,
préciser que le protecteur régional de l'élève doit donner au plaignant
l'occasion de se faire entendre lors de l'examen de la plainte. Le plaignant
aura, par exemple, l'occasion de compléter, oralement ou par écrit, le contexte
factuel faisant l'objet de la plainte.
L'amendement vise également à préciser que, pour
les plaintes concernant un acte d'intimidation ou de violence, la personne qui
aura l'occasion d'être entendue sera le directeur d'établissement ou la
personne responsable de la mise en oeuvre du plan de lutte contre
l'intimidation de l'établissement d'enseignement privé. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Des commentaires sur cet amendement? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : C'est
un excellent amendement. On gagne beaucoup de temps en travaillant de cette
manière-là. Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
Mme la députée de Sherbrooke. D'autres commentaires? Donc, je vais mettre aux
voix cet amendement. Est-ce que l'amendement à l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
l'amendement étant adopté, nous retournons aux discussions sur
l'article 34 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? Pas de
commentaire? Donc, je mets aux voix l'article 34 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : L'article 34,
tel qu'amendé, est adopté. M. le ministre, il y avait un amendement à ajouter
à... 34.1, je crois?
M. Roberge : Oui, allons-y.
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
présentez-nous cet amendement.
M. Roberge : 34.1. Insérer,
après l'article 34 du projet de loi, l'article suivant :
«34.1. En plus de ce que prévoit l'article
précédent, lorsque la plainte concerne un acte de violence à caractère sexuel,
le protecteur régional de l'élève la transmet sans délai au directeur de
l'établissement ou à la personne désignée par l'établissement d'enseignement
privé, selon le cas, à moins que le plaignant ne s'y oppose.
«Le protecteur régional de l'élève assure le
suivi des actions prises par l'établissement dans la mise en oeuvre du plan de
lutte contre l'intimidation et la violence.»
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Des commentaires sur l'amendement? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : «À moins que le
plaignant ne s'y oppose», est-ce qu'il y a aussi moyen d'ajouter «ou un corps de policiers s'y oppose»? Parce que, lorsqu'il y a
des enquêtes en cours, des fois, ça peut viser un individu et, des fois,
ça peut aussi viser des personnes qui sont autour de l'individu. Et là, à ce
moment-là, on ne va pas non plus... si le service de police nous indique qu'il
y a une enquête en cours il ne faut pas intervenir, là, parce qu'ils cumulent
leurs preuves, là.
Alors, je pense que ce serait peut-être pertinent
que non seulement... Le plaignant, lui, il ne sait pas nécessairement c'est quoi, la stratégie policière, hein? Alors, une fois
qu'il dépose sa plainte, les enquêteurs font leur travail, et, des fois, ça arrive, là, pour avoir certains
dossiers, que la plainte est déposée, et on a de six à neuf mois d'enquête
avant d'arriver à une arrestation. Juste pour vous donner une idée, là, d'ordre
de grandeur, dans le cas de Saint-Laurent, ça a été deux ans d'enquête et
perquisitions.
M. Roberge : Bien, je suis d'accord
avec ma collègue. C'est juste que... Je veux juste vérifier s'il faut l'écrire
ici, ou s'il n'y a pas un autre endroit, ou si ce n'est pas obligatoire qu'une
institution, je vous dirais, se coordonne avec les corps de police. Est-ce
qu'on doit faire... On peut peut-être suspendre juste une minute, pour
comprendre, parce que c'est important, là, puis je veux juste savoir s'il faut
le modifier ou si c'est déjà, je vous dirais, intrinsèque.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Si c'est le bon endroit ou si c'est ailleurs. Parfait.
On suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
(Reprise à 17 h 04)
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
la commission reprend ses travaux. M. le ministre, je vous cède de la parole
pour une courte explication.
M. Roberge : Oui. Donc, les
questions de la collègue nous ont fait travailler, réfléchir, vérifier les
impacts. Vraisemblablement, ce serait correct comme ça parce qu'il y a des
ententes multisectorielles, puis il y a notre copie ici, la fameuse Entente multisectoriellerelative aux enfants
victimes d'abus sexuels, d'abus physiques ou de négligence grave
qui permet un arrimage avec les instances gouvernementales puis les corps
policiers.
Donc, fort probablement que ça s'appliquerait de
toute manière puis qu'il n'y aurait pas d'enjeu à l'adopter tel quel, mais on
veut juste être bien certains, parce que c'est une... c'est aujourd'hui, là,
puis, en fait, c'est maintenant qu'on l'adopte. Si on doit l'ajuster, on va le
faire. Ça fait que je le suspendrais, juste pour s'assurer que tout est
correct. S'il y a un amendement à faire, on
le fera puis, s'il n'y en a pas, on expliquera pourquoi on n'a pas à le faire.
J'y reviendrais, si vous permettez.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Merci, M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'amendement à l'article 34.1?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) : Il
y a consentement. Donc, nous allons suspendre cet article et passer au
prochain, qui est le 35.
M. Roberge : J'y viens. Merci.
Et voilà... le 35, voilà : «Dans le cadre de l'examen d'une plainte, le
protecteur régional de l'élève peut, s'il le juge à propos, procéder à une
enquête.
«Il peut également confier l'enquête à une
personne autorisée à cette fin par le protecteur national de l'élève.»
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci. Questions,
commentaires sur cet article? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : J'aimerais
avoir un court exemple, juste pour m'assurer que je comprends bien quand vous
dites : «Il peut également confier l'enquête à une personne autorisée à
cette fin par le protecteur national de l'élève.» Donc là, je reprends
l'exemple que vous avez pris un peu plus tôt, là, il passe la puck, là, mais
donnez-moi un exemple pour que je puisse faire le lien. En ce moment, je ne
fais pas le lien entre mon régional qui passe la puck au national pour
peut-être avoir une enquête. Je veux juste...
La Présidente (Mme Guillemette) : M.
le ministre.
M. Roberge : C'est que le
national a un pouvoir d'enquête et le régional aussi, mais le national pourrait
avoir des ressources humaines, pourrait avoir des gens qui développent une
expertise dans des enquêtes, ayant peut-être davantage
d'occasions ou d'obligations d'en faire, malheureusement. Donc, on pourrait
avoir quelqu'un qui est peut-être
mieux habilité à le faire. Dans ce cas-ci, bien, le régional pourrait
dire : Bien, on va demander au national parce qu'il y a quelqu'un qui a déjà fait une enquête dans des situations
similaires, ça va peut-être se faire dans des meilleurs délais. On va confier ça au national, tout simplement, parce
qu'ils vont travailler en collaboration. Ça peut être une question de
ressources humaines, ça peut être question
d'expertise développée au fil des mois et des années par quelqu'un qui, au
national, fait ça.
Mme Charbonneau : Donc, au niveau
national, le protecteur... Le protecteur de l'élève national pourrait avoir,
dans les gens qui l'entourent ou les gens qu'il engage, parce que c'est lui qui
va construire son bureau puis qui va avoir l'expertise... avoir des gens avec
lui qui vont faire des enquêtes mais pour le régional. Je ne sais pas, moi, si
je suis au régional, si je suis à Laval, probablement que les gens, à Laval... de
Laval vont mieux comprendre le système ou les gens, tu sais, les organismes
communautaires, puis tout ça. Mais je comprends ce que vous dites, dans le
principe de l'expertise et la ressource humaine. Je croyais juste que
l'expertise se développait dans chacune des régions, parce que chacune d'elles
peut avoir une couleur et des organismes différents. Mais je comprends
l'exemple que vous m'avez donné, là. Je m'inquiète un peu des délais, mais,
bon...
M. Roberge : Mais les délais sont
protégés. C'est toujours bon de le ramener, là, c'est important. Une partie de
l'efficacité du régime, c'est dans les délais.
Mme
Charbonneau : Oui,
tout à fait.
M.
Roberge : Puis je vous ai soumis que ça pourrait être quelqu'un du
national, mais l'article aussi... on dit que ça peut être quelqu'un autorisé à
cette fin par le protecteur national, donc ça pourrait être quelqu'un de Laval
aussi.
Mme
Charbonneau : O.K. Mais il faut que moi, comme protecteur régional,
j'aille chercher l'autorisation nationale pour pouvoir faire cette enquête-là.
M. Roberge : Les
deux sont là. Regardez le premier paragraphe et le second. Le premier, on
dit : «Dans le cadre de l'examen d'une plainte, le protecteur régional de
l'élève peut, s'il le juge à propos, procéder à une enquête.» Donc, il peut
enquêter très bien lui-même. Restons dans l'exemple, là, le protecteur régional
de l'élève de Laval, il peut lui-même procéder à une enquête, d'accord? Il peut
aussi avoir besoin d'aide, question de volume de plaintes qu'il est en train de
faire, ce qu'il est en train de traiter. Il pourrait demander de l'assistance
au national, puis le national pourrait dire : Bien, je comprends, on va
autoriser quelqu'un, à cette fin, de procéder à une enquête.Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) : Ça
vous va? Merci. Donc, d'autres questions, commentaires sur
l'article 35? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre l'article
aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : L'article 35 étant adopté, M. le ministre,
présentez-nous l'article 36.
M. Roberge : Oui...
Excusez-moi. Parfait. «36. L'article 24 s'applique, avec les adaptations
nécessaires, au traitement des plaintes par le protecteur régional de l'élève.»
Donc, je veux le
préciser. L'article propose qu'à l'instar du responsable du traitement des
plaintes d'un centre de services scolaire ou d'un établissement d'enseignement
privé le protecteur régional de l'élève transmette des renseignements obtenus
dans le cadre du traitement d'une plainte et qui, de son avis, pourraient
constituer une matière disciplinaire et, dans le cas où les renseignements
visent un enseignement, une faute grave ou un acte dérogatoire.
Dans
le fond, ce qu'on dit, c'est que cette possibilité de transmettre les
informations qui s'appliquaient à l'échelle du centre de services
scolaire peuvent s'appliquer aussi à l'échelle du protecteur de l'élève.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Questions? Commentaires? Pas de question ni
commentaire? Donc, je vais mettre aux voix l'article 35. Est-ce que cet
article est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Adopté.
L'article 35 est adopté. M. le ministre, présentez-nous
l'article 36.
M. Roberge : Si
vous permettez puis si les collègues le permettent, Mme la Présidente, juste
par cohérence, pour qu'on en fasse des articles qui sont...
• (17 h 10) •
Des voix :
...
La Présidente (Mme Guillemette) : Excusez-moi,
oui, 36. On recommence. On va mettre aux voix l'article 36.
M. Roberge :
Oui.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : L'article 36 est adopté. Donc, M. le
ministre, je vous laisse la parole.
M. Roberge : Oui,
si les collègues sont d'accord, je reviendrais à 23, qu'on avait suspendu,
parce qu'hier on n'avait pas traité 33 encore. Il était question... sur le
droit de se faire entendre. Et tantôt on a traité d'un article sur le...
La Présidente (Mme
Guillemette) : ...suspendu.
M. Roberge :
23 aussi.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Le 23 aussi était suspendu?
M. Roberge :
Oui.
Mme Rizqy : ...on l'a adopté, mais on s'est donné le droit de
revenir, avec consentement. Mais on l'a adopté, le 23.
La Présidente (Mme Guillemette) : Mais
on peut revenir, avec consentement.
M.
Roberge : Il me semble qu'on a un amendement sur la question
du droit de se faire entendre. Si vous permettez, on l'a, l'amendement.
La Présidente (Mme Guillemette) : Est-ce
qu'il y a consentement pour revenir à l'article 23? Il y a consentement?
Donc, vous pouvez nous présenter votre amendement, M. le ministre.
M. Roberge : O.K. Bon, bien,
je...
La Présidente (Mme Guillemette) : Est-ce
qu'il est rendu au secrétariat?
M. Roberge : Il est rendu. Je
vais juste attendre, oui.
La Présidente (Mme Guillemette) : Il
est rendu. Ce ne sera pas long, on va... On peut peut-être suspendre une
seconde, là.
On va suspendre un petit moment, le temps, là,
de donner au secrétariat le temps de...
(Suspension de la séance à 17 h 12
)
(Reprise à 17 h 14
)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, nous reprenons les travaux, et il y a eu consentement pour rouvrir
l'article 23, et M. le ministre va nous présenter son amendement.
M. Roberge : Oui. Juste un peu
de contexte pour voir pourquoi revenir tout de suite là-dessus. C'est parce
que, quand c'est la même journée puis c'est des articles... c'est lié,
peut-être, on l'a plus fraîchement à la mémoire.
Tantôt, on a fait 34 puis, dans 34, on parlait
du droit de se faire entendre. Hier, on a parlé de ça, puis il y a un
amendement qui va exactement dans le même sens. Donc, 23, l'ajout, là, l'idée
de l'article, c'est : Ajouter, à la fin de l'article 23 du projet de
loi, l'alinéa suivant :
«Le responsable du traitement des plaintes doit,
avant de donner son avis sur le bien-fondé de la plainte, donner au plaignant
et à la personne directement concernée par la plainte, ou à son supérieur
immédiat, l'occasion de se faire entendre et, s'il y a lieu, les invite à
remédier à la situation faisant l'objet de la plainte.»
Je pense que ça répond vraiment à la demande qui
a été faite hier. Voilà.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre.
Des commentaires? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Ça répond
parfaitement. Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) : Ça
répond parfaitement? Donc, d'autres interventions? Je vais mettre aux voix
l'amendement à l'article 23. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Guillemette) : L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 23, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Guillemette) : L'article 23, tel
qu'amendé, est adopté. Donc, nous revenons à l'article 37.
M. Roberge : Oui, merci. Merci.
Donc, on y revient. «37. Si les circonstances s'y prêtent et que le plaignant
et les autres personnes concernées y consentent par écrit, le protecteur
régional de l'élève peut, s'il le considère utile, se réunir avec ceux-ci afin
de tenter d'amener les parties à s'entendre. Le traitement de la plainte est
suspendu pour la durée de ce processus.»
Et avec mon commentaire : il y avait quand
même plusieurs personnes qui avaient mentionné, dans les auditions, l'idée
d'inscrire... qui avaient appuyé l'idée qu'il y ait, à un moment donné, une
médiation pour essayer, en réalité, d'en venir à une entente quand c'est
possible.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Puis des commentaires sur cet article? Donc, s'il n'y a pas de commentaire, je
vais mettre aux voix l'article 37. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
l'article 37 est adopté. M. le ministre, vous avez des amendements, donc,
37.1, 37.2 et 37.3. Présentez-nous le 37.1, s'il vous plaît.
M. Roberge :
Voilà. 37.1. Insérer, après l'article 37 du projet de loi, l'article
suivant :
«37.1. Aux fins de
l'application de la présence section, le ministre peut, par règlement, établir
toute autre modalité relative au traitement des plaintes par le protecteur
régional de l'élève.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Questions, commentaires sur cet amendement?
Pas de question? Donc, je vais mettre aux voix l'amendement 37.1. Est-ce
que cet article... Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Adopté. Donc, 37.2, M. le ministre.
M. Roberge :
37.2. Insérer, après l'article 37.1 du projet de loi tel qu'amendé, la
sous-section suivante :
«2. Dispositions
particulières applicables au traitement des plaintes
concernant un acte de violence à
caractère sexuel.
«37.2. Les plaintes
concernant un acte de violence à caractère sexuel sont traitées d'urgence.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Questions, commentaires sur cet
amendement? Ça va? Donc, je vais mettre aux voix l'article 37.2. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 37.2 étant adopté, M. le
ministre, 37.3, s'il vous plaît.
M. Roberge : Donc,
insérer, après l'article 37.2 du projet de loi, tel qu'amendé, l'article
suivant :
«37.3. Le protecteur
régional de l'élève doit, lorsqu'il reçoit une plainte concernant un acte de
violence à caractère sexuel, informer l'élève et, s'il s'agit d'un élève âgé de
moins de 14 ans, ses parents de la possibilité de s'adresser à la
Commission des services juridiques. Lorsque l'élève est âgé de 14 ans et
plus, le protecteur régional peut, si cet élève y consent, en informer
également ses parents.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Questions, commentaires sur cet
amendement?Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Juste pour précision, c'est quoi, l'obligation du protecteur de l'élève, si,
par exemple, c'est une personne de 14 ans et plus qui ne l'a pas dit à ses
parents? Est-ce que le protecteur de l'élève doit quand même faire un
signalement à la DPJ?
M. Roberge :
Oui, à la DPJ. Aussitôt que ça concerne quelqu'un de mineur, on doit le
faire d'office.
Mme Rizqy :
Donc, parfait. Excellent.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. D'autres commentaires?
Une voix :
...
La Présidente
(Mme Guillemette) : 37.3, oui, on va le projeter à l'écran, ça
s'en vient.
Mme Labrie :
Oui, mais c'est parce qu'au lieu de taponner dans les pièces jointes, je...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Et voilà, 37.3 est à l'écran. Ça va? Parfait.
Donc, je vais mettre aux voix l'amendement 37.3. Est-ce que cet amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, l'article 37.3 est adopté. Nous
passons à l'article 38.
• (17 h 20) •
M. Roberge :
Donc, 38 : «Le protecteur régional de l'élève doit, dans les
20 jours ouvrables suivant la réception
de la plainte, terminer l'examen de la plainte et déterminer les conclusions
et, le cas échéant, les recommandations qu'il juge opportun de formuler
au centre de services scolaire ou à l'établissement d'enseignement privé.
«Dans le cas où le
protecteur régional de l'élève juge opportun de formuler des recommandations,
il transmet ses conclusions et ses recommandations ainsi que les renseignements
qu'il détient relatifs à la plainte au protecteur national de l'élève. Le
protecteur national de l'élève dispose alors d'un délai de cinq jours ouvrables
pour informer le protecteur régional de l'élève de son intention d'examiner la
plainte.
«Dans le cas où le
protecteur national de l'élève examine la plainte, il dispose d'un délai de
10 jours ouvrables pour en terminer l'examen et substituer, s'il le juge
opportun, ses recommandations à celles du protecteur régional de l'élève. Il
peut, aux fins de l'examen de la plainte, procéder à une enquête.
«À
l'échéance du délai prévu au premier, au deuxième ou au troisième alinéa, selon
le cas, le protecteur régional de l'élève informe le plaignant et le centre de
services scolaire ou l'établissement d'enseignement privé de ses conclusions
ainsi que des motifs sur lesquels elles s'appuient et, le cas échéant, des
recommandations.
«Si le traitement de
la plainte n'est pas terminé dans un délai de 25 jours ouvrables suivant
sa réception, le protecteur régional de l'élève en informe le plaignant et le
centre de services scolaire ou l'établissement d'enseignement privé et leur
fait part des motifs justifiant un délai supplémentaire.
«Le délai prévu à
l'alinéa précédent est prolongé du nombre de jours équivalant à la durée pendant
laquelle le traitement de la plainte a été suspendu en vertu du troisième
alinéa de l'article 32 ou de l'article 37, le cas échéant.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Et vous avez un amendement à nous présenter,
je crois.
M. Roberge :
Donc, le 38. À l'article 38, voici l'alinéa :
1° remplacer,
dans les premier et troisième alinéas du texte anglais, «terminate» par
«complete»;
2° insérer,
dans le quatrième alinéa et après «informe» «par écrit»;
3° insérer,
après le quatrième alinéa, le suivant :
«Lorsque la plainte
concerne un acte de violence à caractère sexuel, le protecteur régional de
l'élève informe de la même manière le directeur de l'établissement ou la
personne désignée par l'établissement d'enseignement privé concerné.»;
4° remplacer,
dans le cinquième alinéa du texte anglais, «terminated» par «completed».
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Moi, ce sera encore le même questionnement que tantôt. Parce que j'ai lu en
diagonale, c'est 72 pages, j'avais... entre tantôt puis maintenant, je
n'ai pas terminé ma lecture sur l'entente sectorielle.
Rapidement,
dans ce qui est tenu, le corps de police peut refuser de transmettre de
l'information parce qu'il y a une
enquête en cours. Ça, c'est clairement stipulé, mais l'inverse n'est pas
stipulé, par exemple, qu'un centre de services scolaires pourrait ne pas
transmettre de l'information. C'est comme si davantage on regardait, soit pour
le DPCP ou pour le corps de police, qu'eux peuvent avoir le choix de ne pas
transmettre, pour ne pas, justement, causer préjudice à la collecte de
renseignements ou d'une enquête en cours. Là, je me pose la même question, si
c'est le protecteur régional qui n'a pas cette obligation-là puis c'est la
police qui, eux, ont cette prérogative.
Mais pour encore la
question ici... parce que c'est interrelié, les deux, donc j'imagine qu'on va
voir la réponse ultérieurement, mais moi,
j'aurais encore le même souci de nous assurer qu'on ait le consentement d'une
communication de renseignements par les corps de police ainsi que les policiers
avant d'informer l'établissement, parce que c'est eux autres mêmes qui sont les
mieux placés pour nous dire si ça peut mettre en péril une enquête en cours.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, c'est la même question. Donc, on peut parler du reste de
l'amendement, s'il y a d'autres questions et éclaircissements, matière à débat,
mais, à la fin, je pense qu'il faudra le suspendre de la même manière, parce
que, dans les deux cas, on apportera vraisemblablement la même réponse. Peu
importe la réponse, là, qu'on aura, ça sera la même réponse parce que c'est la
même question.
Mme Rizqy :
O.K. Parfait. Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait, merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui. Dans le deuxième alinéa, on dit : «Dans le cas où le protecteur
régional de l'élève juge opportun de formuler des recommandations». J'essaie de
comprendre dans quelle situation le protecteur régional a décidé, donc, de
retenir la plainte. Ça fait qu'il ne la jugeait pas frivole ou, bon, en tout
cas, il l'a retenue, Dans quel cas il retient une plainte mais qu'au final il
n'émet pas de recommandation? Ce n'est pas systématique que ce soit ça,
finalement, l'issue du traitement d'une plainte qui a été retenue, d'émettre, à
la fin, des recommandations?
M. Roberge :
Je vais faire une comparaison, là, même si c'est toujours un peu boiteux, ce
n'est jamais parfait. Un tribunal peut juger de... que quelque chose n'est pas
recevable. Une fois que c'est recevable, ça ne veut pas dire qu'il va juger, il
va condamner quelqu'un, par exemple. Donc là, dans ce cas-ci, ça pourrait être
une plainte qui n'est pas jugée frivole, mais vraiment, après analyse, après
avoir entendu les gens, après enquête, bien, il considère qu'il n'y a pas de
recommandation, que finalement la situation est peut-être correcte, mais ça méritait
quand même analyse. À première vue, il fallait se pencher, il fallait écouter,
il fallait creuser, mais, à la fin, il est possible qu'il n'y ait pas de
recommandation, qu'il y ait tout simplement des conclusions et que la
conclusion pourrait être de dire : Bien, écoutez, je ne sais pas, là, ça
se passe correctement, c'est acceptable, et les balises sont là. Ça pourrait
être ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Ça vous va, Mme la députée, comme ça?
Mme Labrie :
Oui.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Donc, j'ai besoin du consentement de tout le monde pour suspendre
l'amendement ainsi que l'article 38. Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) : Nous
suspendons l'amendement ainsi que l'article 38. Donc, nous
sommes... nous passons à l'article 39.
M. Roberge :
«39. Le centre de services scolaire ou l'établissement d'enseignement privé
doit, dans les 10 jours ouvrables de la réception de toute conclusion ou
recommandation, informer par écrit le plaignant et le protecteur régional de
l'élève des suites qu'il entend y donner et, le cas échéant, des motifs
justifiant tout refus d'y donner suite.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Donc, questions, commentaires sur l'article 39?
Pas de question, pas de commentaire? Je vais mettre l'article 39 aux voix.
Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 39 est adopté. M. le ministre,
vous avez des amendements à nous présenter. Article 39.1.
M. Roberge :
Oui. Bien, si vous permettez, Mme la Présidente, j'aurais un amendement
modifié. Il y avait un amendement qui avait été déposé, mais, plutôt que de
déposer un amendement puis de le sous-amender, on pourrait soumettre quelque
chose ici, tenant compte de ce qu'on disait tout à l'heure. Parce que, là, on
est dans les signalements et tout à l'heure, on disait qu'on... Pardon?
Mme Charbonneau :
Il y a 39.1, 39.1.2, 39.1.3, 39.1.4, mais il n'y a pas d'amendement.
M. Roberge :
Ah! merci.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Oui, 39.1.1, 39.1.2, 39.1.3, 39.1.4, 39.1.5.
Mme Charbonneau :
Donc, si vous voulez amender 39, vous avez le loisir de le faire.
M. Roberge :
Bien, 39, ne vient-on pas de l'adopter?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, 39 est adopté.
M. Roberge :
Parfait. Voilà, bien, 39.1...
La Présidente
(Mme Guillemette) : On passe maintenant à 39.1. C'est du nouveau
droit, donc on va...
M. Roberge :
Parfait, mais 39.1, c'est ça... donc, on va le déposer. Je ne sais pas si
les collègues l'ont reçu.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, il était dans la liasse qui a été
déposée.
M. Roberge :
Oui, mais il y a une nouvelle version.
La Présidente
(Mme Guillemette) : On n'a pas la nouvelle version.
M. Roberge :
Ah! O.K. Est-ce qu'on peut l'envoyer?
La Présidente
(Mme Guillemette) : On va suspendre quelques instants...
M. Roberge :
Ça ne sera pas long.
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...puis on va déposer la nouvelle version, M.
le ministre, parce qu'elle n'est pas déposée encore, donc l'ancienne étant
caduque, là.
On va suspendre.
(Suspension de la séance à
17 h 28)
(Reprise à 17 h 32)
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
nous reprenons nos travaux avec l'amendement à l'article 39.1. M. le
ministre.
M. Roberge : Oui. Donc, allons-y.
39.1 : Insérer, après l'article 39 du projet de loi, le chapitre
suivant :
«Chapitre II.1.»
«Signalements et initiative du protecteur
régional de l'élève.»
«39.1. Le protecteur régional de l'élève doit,
après avoir reçu un signalement ou de sa propre initiative et s'il est d'avis
que les renseignements qui sont en sa possession sont susceptibles de démontrer
qu'un acte de violence à caractère sexuel a été commis à l'endroit d'un élève
qui fréquente un établissement d'enseignement situé dans la région dans
laquelle il est affecté, transmettre ces renseignements au directeur de
l'établissement concerné ou à la personne désignée par l'établissement
d'enseignement privé.
«Le
protecteur régional de l'élève prête assistance à toute personne qui le
requiert pour effectuer un signalement ou pour toute démarche s'y
rapportant.
«Ces renseignements sont traités par le
directeur de l'établissement ou par la personne désignée par l'établissement
d'enseignement privé, selon le cas comme un signalement reçu ou conformément à
l'article 96.12 de la Loi sur l'instruction publique ou 63.5 de la Loi sur
l'enseignement privé.
«De plus, le
protecteur régional de l'élève traite ces renseignements comme une plainte
qu'il examine conformément aux dispositions des sections II et III
du chapitre II, avec les adaptations nécessaires.»
Donc, la partie qui est ajoutée, vous
comprenez que c'est le deuxième paragraphe, là, sur prêter assistance à la
personne qui le requiert pour effectuer un signalement.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Donc, questions, commentaires sur cet amendement?
Mme Rizqy : J'ai le même commentaire
qu'à la personne désignée, c'est ça, c'est la même chose encore. Tu sais, moi,
honnêtement, tu sais, une proposition de compromis avec le ministre, parce qu'on
a... dans la bonne entente. Ça ne me dérange
pas qu'on adopte puis qu'on fasse comme on a fait, mettons, pour le 23. On
s'est dit : On l'adopte, quand on
a la réponse, si on a besoin de rouvrir, on rouvre. Parce que je me rends
compte que mon interrogation va rester dans d'autres... puis là ça va
devenir étonnant, mais on va avoir suspendu trois, quatre articles, là, si on
continue de même.
Alors, proposition, tu sais, de... tu sais, de «gentlemen's agreement», on va pouvoir... tu sais, adoptons,
puis si jamais, d'aventure, on se rend
compte qu'il y a quelque chose qu'on devra corriger, avec consentement, on
rouvrira tout simplement pour corriger le tir, le besoin... le cas
échéant, si ça vous va, M. le ministre.
La Présidente (Mme Guillemette) : Ça
va à tout le monde comme ça? Proposition...
M. Roberge : Oui, bien, je pense que
c'est tout à fait cohérent, parce qu'on a la même volonté. Peut-être que déjà,
avec la fameuse entente multipartite, tout serait correct, puis sinon, bien, on
rouvrira. Donc, je pense, c'est une bonne manière pour éviter de revenir sur
quelque chose, peut-être dans deux semaines, dans trois semaines. On ne s'en
souviendra peut-être plus. On va dire : Pourquoi, donc, le 39.1 n'est pas
adopté? Puis il faudrait le relire pour rien s'il n'y a rien à faire. Donc, on
est d'accord.
Mme Rizqy : Voulez-vous qu'à ce
stade-ci on adopte, de consentement, avec la même façon, ceux qu'on a suspendus pour la même question? Comme ça, ça va
être réglé. Puis si on ouvre... parce que, quand on va ouvrir, on va
ouvrir d'un seul coup puis on va faire un seul amendement qui va venir changer.
Moi, ça ne me dérange pas, là. Moi, je...
M. Roberge : Si tout le monde est
d'accord, on peut y aller comme ça, on va se mettre des petites étoiles, là...
ma collègue de Sherbrooke va les noter. En fait, on va tous les noter, mais je
vois, tout à l'heure, qu'elle fait ça... depuis tout à l'heure, elle fait ça
avec une grande rigueur. On saura qu'il y en a deux, qu'il y en a trois, puis
peut-être même qu'il y en a un quatrième ou cinquième sur lesquels on
reviendra, le cas échéant. Il n'y a pas de problème. Ça pourrait faciliter les
travaux, parce qu'encore, quand on est dans la même journée, ça va bien, on
sait le thème, on sait les noms, puis on peut y aller d'un coup. Si tout le
monde est d'accord, bien, allons-y un à la fois, mais je comprends qu'on peut
quand même faire ça, si vous êtes d'accord.
La Présidente (Mme Guillemette) : C'est
ça. On les fera en blocs après. Ça va aller... Parfait.
M. Roberge : C'est ça, en blocs
ensemble, si jamais il faut revenir.
Mme Rizqy : Exactement. Parfait.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. J'ai Mme la députée de Sherbrooke qui
avait une intervention également.
Mme Labrie : Oui. Bien, moi, sur cet
article-là, en fait, puis ce n'est pas quelque chose de nouveau que j'apporte
en ce moment, là, j'ai une difficulté avec le fait qu'on crée ça seulement pour
ce qui concerne les violences sexuelles. J'aimerais que ce soit possible pour un tiers de faire un
signalement et aussi pour le protecteur régional de l'élève, de sa
propre initiative, d'agir sur toutes sortes d'autres sujets qui concernent les
droits des élèves.
Évidemment
que c'est superpertinent, je l'appuie, cet article-là, je... sauf que pourquoi,
le pouvoir d'autosaisine, le pouvoir de signalement, on ne veut pas le
créer aussi pour d'autres types de sujets qui pourraient concerner, par exemple, des élèves à besoins particuliers, ou
tout autre sujet, un enjeu que le protecteur de l'élève voit dans les médias
par rapport à du transport scolaire, ou quoi que ce soit? Pourquoi il ne
pourrait pas avoir ce pouvoir-là de se saisir du dossier de sa propre
initiative s'il le juge pertinent? Pourquoi un membre du personnel, qui est
témoin d'une situation qui ne concerne pas les violences sexuelles, ne pourrait
pas faire un signalement? Moi, ça, c'est quelque chose que je vais rester déçue
du projet de loi à la fin si on n'a pas ouvert cette porte-là. Évidemment, je
suis contente qu'on l'ouvre pour les violences sexuelles, mais je pense
vraiment qu'on devrait l'ouvrir pour tout autre type de situation.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Des commentaires?
M. Roberge : Bien, je comprends
la préoccupation. En même temps, il y a... Je vous dirais qu'il y a quand même
un traitement spécifique, là... comme on s'est entendu, qu'il y avait un
traitement très, très spécifique, un accès direct
puis tout un... je vous dirais, un traitement accéléré pour tout ce qui touche
les violences à caractère sexuel. Donc, c'est normal que, quand quelque
chose est plus prioritaire, plus urgent, plus grave, on y accorde un traitement
distinct.
Ensuite, revenons à la mission de l'organisme, dans
le fond, qui est de traiter et recevoir les plaintes. Essentiellement, c'est
ça, d'être efficace là-dedans et de ne pas ouvrir, surtout dans ce domaine-là.
Je comprends que, là-dessus, il peut y avoir une petite divergence d'opinions,
mais je suis content qu'on se rejoigne quand même pour les violences sexuelles
pour avoir vraiment un traitement distinct.
Mme Labrie : Mais c'est que,
pour moi, la mission, ce n'est pas juste de traiter des plaintes, c'est
d'assurer le respect des droits des élèves, et donc ça touche tout type de
sujets. Puis c'est vrai que ça prend un traitement distinct pour les violences
sexuelles, notamment le traitement accéléré. On vient d'adopter un amendement
là-dessus, puis c'est parfait. Moi, je ne demande pas qu'il y ait ce type de
traitement accéléré pour tous les autres types de sujets, mais le pouvoir
d'autosaisine, le pouvoir de signalement d'un tiers, ça, moi, je pense qu'on
doit le donner au protecteur de l'élève. On doit le prévoir pour tous les
autres sujets.
Puis je ne demande pas le même traitement, là,
qu'on prévoit pour les violences sexuelles. Évidemment que les autres types de
plaintes n'ont pas nécessairement besoin des mêmes types de modalités, mais
moi, je vois... Pour moi, la mission du protecteur de l'élève, ça doit être de
faire respecter les droits des élèves, de veiller à ce qu'ils soient respectés.
Puis il va arriver que ça ne soit pas l'élève lui-même ou ses parents qui
soient... qui va avoir l'initiative de porter plainte. Puis ça ne veut pas dire
que ses droits sont respectés. Donc, ça pourrait arriver que ça soit le
protecteur de l'élève qui constate une
situation, qui dise : Bien là, ça, je vais me pencher là-dessus, je vais
émettre des recommandations.
Puis ça pourrait arriver qu'il y ait un tiers
qui dise ça : Moi, je pense que l'élève, ce n'est pas respecté. Puis il
pourra peut-être le proposer aux parents, puis les parents vont dire :
Aïe! Je n'ai pas le goût de... avec ça. Moi, mon enfant est handicapé, là, je
passe ma vie à me battre avec le CIUSSS, là. Je ne m'embarquerai pas avec une
bataille avec le milieu scolaire en plus. Puis peut-être que l'enseignante, ou
je ne sais pas quel autre intervenant du milieu scolaire, va avoir le goût de
dire : Bien, moi, je trouve que c'est une situation où les droits ne sont
pas respectés, je veux faire un signalement pareil. Tu sais, je pense que ça
devrait exister. Ce n'est pas juste une mission de traitement de plainte, c'est
une mission de faire respecter les droits. C'est un ombudsman qu'ils ont créé,
c'est de faire respecter les droits. Ça fait que voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Roberge : Bien, on a déjà eu
ce débat-là. Je n'ai pas de commentaire spécifique.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Donc, on va adopter l'amendement de l'article 39.1. Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
le nouvel... L'amendement est adopté. Le nouvel article 39.1 est adopté.
Nous passons à l'amendement de l'article 39.2.
M. Roberge : Alors, 39.2 :
Insérer, après l'article 39.1 du projet de loi tel qu'amendé, l'article
suivant :
«39.2. Le protecteur régional de l'élève prend
toutes les mesures nécessaires afin de s'assurer que [soit préservée] la
confidentialité des renseignements permettant d'identifier une personne qui
fait un signalement [...], sauf avec le consentement de cette personne. Le
protecteur régional de l'élève peut toutefois communiquer l'identité de cette
personne au directeur de la protection de la jeunesse ou au corps [policer]
concerné.»
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Questions, commentaires sur cet amendement? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Moi, c'est plus sur la dernière phrase : «Le protecteur régional de
l'élève peut toutefois communiquer l'identité de cette personne au directeur de
la protection de la jeunesse ou au corps de police concerné.» Première partie,
de communiquer l'identité à la DPJ, est-ce qu'ici ça ne serait pas plutôt «doit
communiquer» l'identité de cette personne à la DPJ? Puis, deuxième partie, je
pense qu'il faudrait scinder, parce que, pour police, je crois qu'à ce stade-ci
police ça pourrait être un «peut communiquer au corps de police concerné». Je
pense que la... une obligation légale pour la DPJ qui doit être... qui existe
déjà.
Des voix :
...
Mme Rizqy :
Ah non! Excusez-moi, la personne, ce n'est pas la plaignante. Ah! c'est la fin
de journée, pardon. Je viens de me... je
viens de relire, puis, dans ma tête, c'était la plaignante, mais non, c'est la
personne qui... Oubliez ce que je viens de dire.
M. Roberge : Pas
de problème. J'essayais de saisir, là, je doutais moi aussi, mais finalement
c'est correct.
Mme Rizqy : Non, «personne»... Dans ma tête, j'étais dans
«plaignante» puis je me rends compte que la personne n'est pas la
plaignante. Oubliez ça.
M. Roberge : Pas
de problème.
Mme Rizqy : Fin
de journée.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Encore un petit effort, on achève. Donc...
Mme Rizqy :
Pas d'autre commentaire.
La Présidente (Mme
Guillemette) : ...d'autres commentaires sur cet amendement? Pas
d'autre commentaire. Donc, je vais mettre aux voix l'amendement à
l'article 39.2. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, l'amendement étant adopté, le nouvel
article 39.2 est adopté. Présentez-nous, M. le ministre, votre amendement
pour l'article 39.3.
M. Roberge : 39.3 :
Insérer, après l'article 39.2 du projet de loi tel qu'amendé, l'article
suivant :
«39.3. Dans
l'exercice des fonctions attribuées par le présent chapitre, le protecteur
régional de l'élève ou toute personne autorisée par le protecteur national de
l'élève peut agir comme inspecteur.»
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci,
Mme la Présidente. «Comme inspecteur», est-ce que c'est au sens de la Loi sur
l'instruction publique?
M. Roberge : Non.
Une voix :
...
M. Roberge :
Ah! c'est ça, on s'en vient avec ça. Les pouvoirs d'inspection, on les prévoit
un peu plus tard. Ce n'est pas la division des enquêtes du ministère de
l'Éducation, c'est autre chose, puis on s'en vient, on va y arriver avec le
pouvoir d'inspection.
Mme Rizqy : Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, pas d'autre commentaire sur cet amendement. Donc,
je vais mettre aux voix l'amendement 39.3. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : L'amendement
étant adopté, le nouvel article 39.3 est adopté. Donc, M. le
ministre, vous avez un amendement également à 39.4.
M. Roberge : Voilà. Donc, article 39.4 : Insérer,
après l'article 39.3 du projet de loi tel qu'amendé, l'article
suivant :
«39.4. La personne
qui agit comme inspecteur peut :
«1° pénétrer, à toute
heure raisonnable, dans les locaux et immeubles du centre de services scolaire,
y compris ceux qui sont mis à la disposition des établissements d'enseignement
du centre de services scolaire, ainsi que dans les installations de tout
établissement d'enseignement privé;
«2° exiger, pour examen ou reproduction, tout
renseignement ou tout document relatif à l'application du présent chapitre;
«3° prendre des photographies ou effectuer des
enregistrements;
«4° exiger d'une personne, par tout moyen
permettant d'en prouver la réception à un moment précis, qu'elle lui communique
tout renseignement ou document requis pour l'exercice des fonctions que lui
attribue le présent chapitre, dans le délai et selon les conditions qu'il
précise.»
La Présidente (Mme Guillemette) : Oui,
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui, deux questions. «À
toute heure raisonnable», moi, j'entends là-dedans que, si l'établissement est
ouvert... Par exemple, ça arrive, dans certaines écoles, qu'avec le parasco,
jusqu'à 21 h 30, les gymnases sont
ouverts. Donc, par conséquent, ils peuvent... Moi, dans ma tête, c'est
raisonnable, si la porte est ouverte puis qu'il y a des activités dans
l'école à cette heure-là. Moi, dans ma tête, c'est raisonnable, incluant les
fins de semaine, où est-ce que les plateaux de gymnases sont ouverts ou même,
des fois, les laboratoires sont ouverts. Moi, c'est ma compréhension. C'est ma
première question, juste pour confirmer. Est-ce que j'ai la même compréhension
que vous?
M. Roberge : Bien, c'est un libellé
qui est standard, quand... toutes les questions d'enquête, puis un peu la même
chose pour la division des enquêtes du ministère, on met ça toujours, «à toute
heure raisonnable». On s'entend que ce n'est pas... ce n'est pas des
perquisitions, là, qu'on fait à 0 h 30, là. Donc, «à toute heure
raisonnable», c'est...
Mme Rizqy : ...quand c'est ouvert.
M. Roberge : ...quand on est capable
d'accéder, là, normalement aux locaux.
Mme Rizqy : O.K.Deuxième
question : Est-ce qu'on peut contraindre un témoignage?
M. Roberge : On y arrive, il me
semble... On l'a plus tard, on parle des dispositions pénales et on va arriver
avec la question que vous parlez.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
D'autres interventions sur cet amendement? Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais mettre aux voix l'amendement de l'article 39.4.
Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Donc, l'amendement étant adopté, le nouvel
article 39.4 est adopté. M. le ministre, vous avez
l'amendement 39.5 à nous présenter.
M. Roberge : 39.5 : Après
l'article 39.4 du projet de loi tel qu'amendé, l'article... insérer
l'article suivant :
«39.5. Une personne qui agit comme inspecteur
doit, sur demande, se nommer et exhiber un certificat attestant sa qualité.
«Elle ne peut être poursuivie en justice en
raison d'un acte accompli de bonne foi dans l'exercice de sa fonction.»
La Présidente (Mme Guillemette) : Questions,
commentaires sur cet amendement?
M. Roberge : Ce sont, ici encore,
des dispositions standards quand on parle de pouvoirs d'inspection.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Merci. Pas de commentaire. Donc, je vais mettre aux voix l'amendement à
l'article 39.5. Est-ce que cet amendement est est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Adopté.
Donc, l'amendement étant adopté, le nouvel article 39.5 est adopté. M. le
ministre, présentez-nous l'article 40, s'il vous plaît.
M. Roberge : C'est juste que, Mme la
Présidente, tout à l'heure, ma collègue a fait une suggestion. On a dit oui, oui, puis je pense qu'on ne l'a pas fait,
c'est-à-dire de revenir puis, si vous êtes d'accord, pour adopter, je pense,
les deux articles qu'on avait suspendus pour
la même raison, le partage de communications avec la direction
d'établissement, juste pour aller... avant qu'on passe tout droit. Ça serait
lesquels? On me dit que c'est 34.1 et 38. Pardon?
La Présidente (Mme Guillemette) : ...le
34.1 et le 38, c'est bien ça?
M.
Roberge : C'est ça? Alors, je ne sais pas si... comment, en même temps
ou un après l'autre, là, mais...
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
un après l'autre, mais ce sera la même chose. Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour ouvrir l'article... l'amendement de l'article 34.1...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Guillemette) : ...nouvel article 34.1, en fait. Consentement.
Donc, est-ce qu'on a un amendement à déposer à ce niveau-là?
M. Roberge : Non.
La Présidente (Mme
Guillemette) : On a des réflexions en cours?
M. Roberge : On
a des réflexions en cours, mais ce qu'on s'était dit, c'est qu'on pouvait tout
de même les adopter, sachant que, si les
réflexions mènent à un amendement pour satisfaire tout le monde, parce qu'on...
Dans le fond, on a le même objectif, on... c'est sûr qu'on les ouvrira
puis qu'on les traitera vraisemblablement les trois... de manière consécutive.
La Présidente (Mme
Guillemette) : En blocs... C'est ça.
M.
Roberge : Pas en blocs, là,
mais bon, bref... Donc, 34.1, si je ne me trompe pas, on peut procéder à
l'adoption.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires
sur l'article... sur l'amendement du nouvel article 34.1? Parfait. Donc,
est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : L'article...
l'amendement de l'article 34.1 étant adopté, le nouvel
article 34.1 est adopté. Et voilà. Donc, nous passons... Oui?Allez-y,Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : ...bien, je vous avais dit... le 34.1 est adopté, je
vous disais : C'était une question ou une affirmation?
La Présidente (Mme
Guillemette) : Le nouvel article.
Mme Charbonneau :
C'est ça, c'est une affirmation, puisque le 34.1 n'existait pas avant.
La Présidente (Mme
Guillemette) : C'est ça.
Mme
Charbonneau : ...autorépondu, Mme la Présidente, ce n'était même pas
nécessaire de vous arrêter.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Ça va, on est là pour ça. Donc, M. le ministre,
présentez-nous l'article 40.
M. Roberge : On
ferait le 38 aussi.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Le 38 aussi.
M. Roberge : Si
vous permettez, on ferait la même chose, le réouvrir puis...
La Présidente (Mme
Guillemette) : D'accord. Ah! il a été... Oui, c'est vrai, il était
suspendu également. Donc, est-ce que l'amendement à l'article 38 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, l'amendement étant adopté, est-ce que
l'article 38, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme
Guillemette) : Oui, Mme la députée de Sherbrooke avait un commentaire.
Mme Labrie : Oui.
Bien, tout à l'heure, j'ai posé la question pour savoir, bon, c'est quoi, les
cas où le protecteur ne jugerait pas opportun de formuler des recommandations.
On m'a répondu. La réponse, je la comprends. Donc, je peux maintenant imaginer
c'est quoi.
Par
contre, je me dis : Pourquoi, même dans ces situations-là où il n'y a pas
de recommandation, pourquoi ce n'est pas envoyé au protecteur national pour
valider? Peut-être que le Protecteur national pourrait, lui, avoir le goût de
proposer des recommandations. J'essaie de comprendre pourquoi c'est juste si le
protecteur décide d'émettre des recommandations, le protecteur régional, qu'on
envoie ça au national, ou pourquoi, quand il décide de ne rien recommander, ce n'est pas... Le processus de
validation, on dirait qu'il se fait juste pour une... pour certains types de
cas puis pas pour d'autres, alors que ça pourrait arriver que lui, il ne
jugeait pas pertinent d'émettre des recommandations, puis finalement le
Protecteur national aurait jugé que oui.
Là, ça va reposer
sur... En fait, c'est que... Moi, si j'ai bien compris le processus, il y a eu
beaucoup de discussions là-dessus, le parent, après, il ne peut pas se tourner
vers le protecteur national, il va falloir qu'il se tourne vers le Protecteur
du citoyen. Donc, il me semble que ça vaudrait la peine de s'assurer que le
Protecteur national, lui, tu sais, qui a une connaissance de ce qui se passe
partout ailleurs au Québec, puisse aussi le regarder, même si le protecteur
régional a dit : Bien, moi, je n'émets pas de recommandation là-dessus.
Peut-être que le jugement pourrait être différent au niveau national. C'est
quoi qui explique de faire ce traitement différencié, finalement?
M. Roberge : ...aller
vers la section pour comprendre. Là, je suis à 38.
Mme Labrie : Le
deuxième.
M. Roberge : Ah!
je pense qu'on est dans le deuxième paragraphe. Mais je pense que c'est dans
tous les cas... 38, je vais le relire pour bien le comprendre. Donc :
«Dans le cas où le protecteur régional de l'élève juge opportun de formuler des
recommandations, il transmet ses conclusions et ses recommandations ainsi que
les renseignements qu'il détient relatifs à la plainte au protecteur
national...» O.K., c'est ça, on est dans le cas où le protecteur régional juge
opportun... s'il n'y a pas de recommandation ou de conclusion, alors le
deuxième...
Mme Labrie :
Peut-être que je comprends mal, mais ma compréhension, c'est que, si le
protecteur régional décide qu'il n'émet pas de recommandation, parce que,
finalement, il s'est penché là-dessus puis, lui, bon, il juge qu'il n'a pas de
recommandation à faire, il dit : C'est correct de même. Pourquoi dans...
Moi, je comprends que, dans ce cas-là, ce n'est pas transmis au Protecteur
national. Premièrement, est-ce que je comprends bien? Deuxièmement, si j'ai
bien compris, pourquoi? Pourquoi il ne transmet pas au Protecteur national pour
une contre-validation? On le fait... une validation pour les recommandations,
mais on ne le fait pas quand il a décidé de ne pas en faire? Ça, je ne me
l'explique pas.
M. Roberge :
O.K. Bien, c'est une très bonne question, effectivement. Parce que ça a
quand même été jugé recevable, il l'a traité puis, dans le fond, il en arrive à
une conclusion, celle de ne pas faire de recommandation, mais il en est quand
même arrivé à une conclusion. Cette conclusion-là pourrait quand même être
envoyée au Protecteur national pour qu'il ait cinq jours pour décider de s'en
saisir ou pas.
Je suis d'accord avec
ma collègue, je pense qu'elle vient de soulever quelque chose de tout à fait
pertinent, une espèce de révision,
dire : Effectivement, puis ça risque de ne pas... pas de rajouter beaucoup
d'élèves. Vraisemblablement, ce sera comme ça que ce sera fait, mais il
pourrait arriver que le Protecteur national dise : Aïe! Vous n'arrivez pas
à aucune recommandation, alors que, dans une situation similaire, il est arrivé
une recommandation. Bien, je pense qu'on pourrait peut-être corriger ici
quelque chose.
La Présidente
(Mme Guillemette) : On va laisser l'article 38 suspendu.
M. Roberge :
On va le laisser suspendu, celui-là, puis on verra si... Bien, en fait, on
devrait... en fait, ce n'est même pas «on verra», on va arriver avec quelque
chose...
La Présidente
(Mme Guillemette) : On va laisser les légistes travailler.
M. Roberge :
...parce qu'elle a été vigilante.
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, c'est l'article 38 qu'on va
suspendre, l'article 38 amendé qu'on va suspendre. Ça va, donc...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait.
M. Roberge :
On assume, on assume, on assume.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, on peut passer maintenant à
l'article 40.
M. Roberge : O.K.
40 : «Pour la conduite d'une enquête, le protecteur national de l'élève,
les protecteurs régionaux de l'élève et toute personne autorisée à cette fin
sont investis des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés en vertu de la Loi sur les commissions
d'enquête (chapitre C-37), sauf de pouvoir d'imposer l'emprisonnement.»
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci. Donc, commentaires
sur cet article? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : J'aimerais ça
savoir s'il y a d'autres endroits ou d'autres lois où je peux nommer un
commissaire sans qu'il soit investi par l'aspect légal, là, que ce soit un
policier ou... J'essaie de me souvenir. Je sais que j'ai fait le projet de loi
sur le transport avec le ministre, puis là on a des enquêteurs sur le principe
d'aller voir pour les gens qui font de la chasse illégale ou des choses comme
ça, mais ce sont des gens qui sont reconnus légalement comme des enquêteurs
pour la faune.
Donc, je me demandais à quel autre endroit je
pouvais retrouver ce rôle-là où quelqu'un peut déterminer que quelqu'un dans le
bureau devient un enquêteur, là.
M. Roberge : Bien,
par exemple, oui, pour le Protecteur
du citoyen, on a la même chose puis
on me dit qu'il y a d'autres exemples. J'attends d'autres exemples, mais
le Protecteur du citoyen est déjà... a une disposition semblable.
Mme Charbonneau : D'inspection?
M. Roberge : Oui, selon la même
chose, selon la Loi sur les commissions d'enquête, chapitre C-37. En santé
aussi, il y a des commissaires des usagers qui ont...
Mme Charbonneau : Qui font des
inspections.
M. Roberge : ...la même chose
toujours sur la Loi des commissions d'enquête, chapitre C-37. Donc, c'est
quelque chose...
Mme Charbonneau : Parfait.
M. Roberge : Vérificateur
général, mais là c'est... moins comparable avec le protecteur de l'élève, mais
le même pouvoir. Donc, au moins trois autres institutions ont à peu près la
même chose.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 40? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, je vais mettre aux voix l'article 40. Est-ce que cet article
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : L'article 40
est adopté. Donc, nous passons à l'article 41.
M. Roberge : 41 : «Malgré
toute autre loi générale ou spéciale, le Protecteur national de l'élève, les
protecteurs régionaux de l'élève et les membres du personnel du Protecteur
national de l'élève ne peuvent être contraints de faire une déposition ayant
trait à un renseignement obtenu dans l'exercice de leurs fonctions ou de
produire un document contenant un tel renseignement.
«Malgré l'article 9 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, nul n'a droit d'accès à un tel document.»
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Questions, commentaires? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ça veut dire que
personne ne pourrait appeler cette personne-là à aller témoigner, par exemple,
dans un procès? J'ai de la misère à me l'expliquer, parce qu'il pourrait
arriver que le protecteur régional ou un membre du personnel ait... Par
exemple, un inspecteur fait une entrevue avec une personne impliquée dans un
dossier, par exemple, un dossier de violence sexuelle, ou tout autre type de
dossier... à avoir récolté dans le cadre de cette entrevue-là, par exemple,
avec un directeur d'école, des propos sur la manière dont le dossier avait été
géré ou peut-être même des propos à l'égard de la victime ou de l'accusé. Et,
après ça, cette personne-là ne pourrait pas aller livrer son témoignage, même si elle reçoit un... il y a des
gens... Non, je ne suis pas familière, peut-être ma collègue de Saint-Laurent
pourra me dépanner, mais, tu sais, avec un subpoena, là, normalement, on peut
obliger des gens à venir témoigner en cour pour une situation.
Mme Rizqy : Ça serait ce qu'il a
entendu d'une autre personne, ça serait du ouï-dire, donc il faut entendre la
personne qui lui a dit le témoignage.
Mme Labrie : Mais il ne peut pas
être témoin s'il a parlé avec le directeur puis il sait que le directeur a dit
ou fait telle chose? Est-ce qu'il ne pourrait pas être témoin que, finalement,
il a été complice parce qu'il a laissé perdurer la situation? Est-ce que, tu
sais, il n'y a pas quelque chose là dont on se prive d'information en ayant une
disposition comme ça qui fait que cette personne-là ne
pourra jamais aller utiliser ce qu'elle a vu ou entendu en cour? Moi, je trouve
ça problématique, là. Il me semble que, si quelqu'un juge pertinent de le faire
venir en cour, pourquoi pas?
Mme Rizqy : Bien, effectivement,
s'il a entendu quelque chose, mettons, une déclaration qui dit : Oui,
effectivement, j'aurais dû mieux agir, j'aurais dû dénoncer moi-même, je ne
l'ai pas fait, ça, c'est une déclaration de... qu'il a failli à sa tâche, là.
Donc, effectivement, ça peut être très pertinent, à ce moment-là, d'avoir ce
témoignage-là.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
M. le ministre.
M. Roberge : ...c'est un article qui
vise à assurer la confidentialité de ce qui est porté à connaissance du
Protecteur national de l'élève. Et c'est la même chose aussi pour le Protecteur
du citoyen, il y a cette même disposition là. Il y a un... plus grande, je vous
dirais, peut-être plus de facilité à recueillir de l'information, des
témoignages en ayant cette disposition-là.
Mme Labrie : C'est juste qu'il y a
des cas... Je ne le sais pas, à quel point ça peut se produire avec des
dossiers qui sont portés à la Protectrice du citoyen, mais je pense que ça
pourrait arriver. Il y a des cas... Par exemple, là, il pourrait y avoir des
accusations portées au criminel pour voies de fait envers un élève qui a commis
des voies de fait à l'égard d'un autre élève
dans la cour d'école. Là, si la surveillante, qui a assisté à la scène, a
été... a été rencontrée par quelqu'un
qui travaillait au protecteur de l'élève puis a livré son témoignage sur la
situation, ce que le protecteur de l'élève a entendu, ou son employé, ne pourra pas être témoin. Je ne sais pas. Il
n'y a pas des situations qui pourraient être utiles?
• (18 heures) •
M. Roberge : Ça serait du ouï-dire
si l'employé dit : L'éducatrice me dit avoir vu quelque chose. Dans le
fond, le corps policier fera témoigner, supposons, l'éducatrice, mais il ne
fera pas témoigner le Protecteur du citoyen.
Mme Labrie : Mais comment il va
faire pour le savoir, si elle change sa version, la surveillante, par exemple?
M. Roberge : Mais là, de toute
façon, on ne fera pas témoigner le protecteur de l'élève contre l'éducatrice,
puis là ça va être la parole de l'un contre la parole de l'autre. Ça devient...
on ne vient pas... on ne judiciarise pas le travail du Protecteur du citoyen.
Mme Labrie : Mais, même la
déposition, c'est prévu qu'il ne peut pas la faire. Ça dit : «Ne peuvent
être contraints de faire une déposition», on ne parle pas juste de témoigner en
cour, là. Faire une déposition, ça peut être pour rapporter des propos entendus
aussi, là.
M. Roberge : Regardez, je vous
ramène l'article du Protecteur du citoyen, pour une mesure analogue, Protecteur
du citoyen, article 34. Vous allez voir, c'est pratiquement la même chose,
là : «Malgré toute loi au contraire, nul ne peut être contrait de faire
une disposition portant sur un renseignement qu'il a obtenu dans l'exercice de
la fonction de Protecteur du citoyen, de vice-protecteur ou de fonctionnaire ou
d'employé du Protecteur du citoyen, ni de produire un document contenant un tel
renseignement.
«Malgré l'article 9 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, nul n'a droit d'accès à un tel document.»
Et la Protectrice du citoyen est venue nous
parler en audition. Elle ne nous a pas dit : Attention, ne mettez pas ça.
Parce que l'article, là, ce n'est pas un amendement, là, elle l'a vu, elle
travaille avec ça. Puis elle ne nous a pas du tout, du tout dit, l'ayant
expérimenté : Ne mettez pas cette disposition-là, ça empêche la justice.
Je pense, c'est... au contraire, c'est quelque chose qui sert l'institution.
Je comprends que... je comprends la
préoccupation de ma collègue. Dans le fond, on veut la justice,
essentiellement, une intervention pour dire : On veut de la justice au
Québec, là. On est d'accord là-dessus, mais, en même temps, il y a... parfois,
il y a... c'est correct qu'il y ait des murs de feu, là. Ça favorise la
confiance puis la réception d'informations.
Mme Labrie : Ça dit qu'ils ne
peuvent pas être contraints, mais ils pourraient le faire pareil, s'ils le
souhaitent. C'est ça?
M. Roberge : Juste le lire pour être
sûr, pour ne pas vous répondre de manière erronée : Malgré la loi, nul...
bien, nul n'a droit d'accès à un tel document. Donc, ça, ici... C'est assez
clair, ici.
Mme Labrie : Non, ça... bien, je
parle plus du premier alinéa, là, quand ça dit...
M. Roberge : Malgré toute autre loi
générale, le protecteur ne peut être contraint. Donc, il pourrait le faire,
s'il le juge opportun.
Mme Labrie : S'il le juge opportun,
il voit qu'il y a une enquête sur tel sujet puis il se dit : Ah! tiens,
j'ai déjà travaillé sur ce dossier-là, moi, j'ai entendu des informations qui
pourraient être utiles à une enquête. Il peut y aller faire une déposition s'il
veut.
M.
Roberge : Il pourrait le faire.
Mme Labrie : Mais
un policier ne peut pas le contraindre à faire une déposition, mais il peut de
sa propre initiative. O.K. Bon, c'est bon.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. Donc, d'autres interventions sur
l'article 41? Donc, je vais mettre aux voix l'article 41. Est-ce
qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : L'article 41 est adopté. M. le ministre, vous
pouvez nous présenter l'article 42 ainsi que son amendement.
M. Roberge : Voilà.
«42. Le protecteur national de l'élève, les protecteurs régionaux de l'élève et
les membres du personnel du protecteur national de l'élève ne peuvent être
poursuivis en justice en raison d'omission ou d'acte accompli de bonne foi dans
l'exercice de leurs fonctions.
«Une personne ne peut
être poursuivie en justice pour avoir, de bonne foi, formulé une plainte en
vertu de la présente loi ou pour avoir, de bonne foi, collaboré avec un
responsable du traitement des plaintes, le protecteur national de l'élève ou un
protecteur régional de l'élève dans l'exercice de ses fonctions.»
Je vais y aller avec
l'amendement. Donc, l'amendement vise à remplacer dans... Vous ne l'avez pas?
La Présidente (Mme
Guillemette) : L'amendement, il est à l'écran.
M. Roberge : Ah!
excusez-moi.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Il était dans la liasse que vous aviez eue, non?
M. Roberge : Il
est à l'écran, cependant, puis je vais en faire la lecture.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Oui, c'est ça.
M. Roberge :
Je suis désolé.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Non, il n'y a pas de souci.
M. Roberge : On y va.Donc, l'amendement à
l'article 42 : Remplacer, dans le deuxième alinéa de
l'article 42 du projet de loi, «formulé une plainte en vertu de la
présente loi ou pour avoir, de bonne foi, collaboré avec un responsable du
traitement des plaintes, le protecteur national de l'élève ou un protecteur
régional de l'élève dans l'exercice de ses
fonctions» par «effectué un signalement, formulé une plainte, collaboré au
traitement d'un signalement ou d'une plainte ou accompagné une personne
qui effectue un signalement ou [...] une plainte conformément à la présente
loi».
Vous aurez compris
qu'on est tout simplement ici dans des... dans de la concordance, là, avec ici
«signalement» et «plainte», pour être cohérence avec le reste du projet de loi.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. Donc,questions, commentaires sur
l'amendement? Donc, je vais mettre l'amendement aux voix. Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, l'amendement est adopté. Est-ce qu'il y a des
discussions sur l'article 42 tel qu'amendé? Pas de discussion sur
l'article 42. Donc, est-ce que l'article 42, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : L'article est adopté. Donc, M. le ministre,
l'article 43.
M. Roberge : On
y va. «43. Aucune action civile ne peut être intentée en raison de la publication
de conclusions ou de recommandations ou de rapports du protecteur national de
l'élève ou du protecteur régional de l'élève ou de la publication faite, de
bonne foi, d'un extrait ou d'un résumé de telles conclusions ou recommandations
ou de tels rapports.»
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je
veux être sûre de bien comprendre. Un parent qui n'est pas satisfait, à la fin
de la journée, n'est pas en accord avec les conclusions, mais qui désire quand
même aller plus loin et de, je ne sais pas, s'intéresser au... Commissions des
droits de la personne et droits de la jeunesse, est-ce qu'il peut, avec
l'article 43?
M. Roberge : Oui,
il peut très bien intenter un recours, mais ça ne sera pas un recours contre le
protecteur. Ça pourrait être un recours à l'endroit de l'établissement
d'enseignement privé ou à l'endroit du centre de services scolaire, mais ça ne
serait pas un recours contre le protecteur, en disant : Bien là, je ne
suis pas d'accord avec ta recommandation, je
poursuis le protecteur. C'est juste ça, la... Mais tu peux quand même
poursuivre l'école ou le centre de services scolaire.
Mme Rizqy : O.K. Parce que la
façon que c'est rédigé, c'est que c'est en raison de la publication des
conclusions. Ça ne stipule pas, de façon assez directe, qu'on ne peut
poursuivre le protecteur.
M. Roberge : Ça serait bizarre
de poursuivre le protecteur...
Mme Rizqy : Je suis d'accord.
M. Roberge : ...pour
complètement autre chose que la recommandation.
Mme Rizqy : Non, mais moi, j'ai
l'impression que ça...
M. Roberge : Mais, de toute
façon, on arrive à 44. On y va sur l'impossibilité de...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Bien non...
Évidemment, le protecteur, je suis d'accord avec ce que vous venez de dire.
Moi, l'enjeu, c'est que la façon que c'est rédigé, l'article 43, il me
semble que ça donne une portée qu'on pourrait interpréter que, bien, moi, si je
me tourne vers la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse, parce que je ne suis pas satisfaite des conclusions obtenues puis je
décide d'avoir... de porter mon recours... de judiciariser, bien, c'est en raison
que je ne suis pas satisfaite des conclusions ou des recommandations qui
émanent de ce rapport.
Bien, moi, je trouve qu'on devrait juste
peut-être le rédiger à nouveau, là, pour dire qu'aucune action civile ne peut
être intentée contre le protecteur national de l'élève de façon très claire,
mais de... Mais sinon, moi, je trouve que ça porte à interprétation, la
rédaction telle quelle de l'article 43. Puis même le commentaire
stipule : L'article proposé... de conférer une certaine immunité contre
les poursuites civiles en raison de la publication de conclusions, de
recommandations, de rapports qu'exige la loi d'une partie. Donc, ça... Les
commentaires vont même dans le sens que la poursuite civile, celle... c'est en
raison de la publication des conclusions. Je ne sais pas, moi, ça... je trouve,
c'est la formulation, là. Je suis d'accord,
j'entends puis je comprends la même chose que vous. Je comprends la même chose
que vous. C'est juste la façon... J'aimerais
ça juste qu'il soit un peu plus clair, qu'on vise, ici, le protecteur national
de l'élève, là.
• (18 h 10) •
M. Roberge : Je
pense, j'ai mal expliqué. Si on donne l'exemple... Bon, il y a un parent qui
est insatisfait — étape 1,
étape 2, étape 3 — et
les recommandations du protecteur ne sont pas à la satisfaction du plaignant,
toujours pas, il décide d'aller à la commission des droits de la personne et de
la jeunesse. Il ne va pas à la commission des droits de la personne, de la
jeunesse en raison des recommandations, il va à la commission des droits de la
personne, de la jeunesse pour faire valoir que, supposons, son enfant trans n'a
pas un traitement adéquat à l'école. Donc, son recours à la commission ne
serait pas : Je vais à la commission en produisant les recommandations du
protecteur de l'élève, en disant, là... j'exerce un recours à cause du
protecteur de l'élève. C'est plutôt : J'exerce un recours parce que je
suis insatisfait de ce qui se passe dans l'école à l'égard de mon enfant. C'est
juste... C'est ça, ici, là, que je veux dire.
Mme Rizqy : Puis
moi, je vais prendre le même exemple. Disons que la recommandation n'est pas
satisfaisante puis c'est pour cela que le parent, là, à ce moment-là, il est
frustré puis il se dit : Bien là, je vais me tourner vers les tribunaux,
je vais judiciariser mon recours puis je vais prendre... Qu'est-ce qu'un parent
va faire? Il va prendre toutes les démarches qu'il a mises, il va les mettre en
liasse et va les déposer, il va dire : Regardez, même la recommandation ne
tient pas compte de tels, tels, tels droits qui sont conférés par la charte,
même le protecteur a erré. Il pourrait tout mettre ça dans sa... en liasse dans
sa demande, là. C'est ça, ma préoccupation, là.
M. Roberge : Il peut transmettre
le document, mais son recours, c'est un recours pour que son enfant ait un
traitement adéquat, puis on est d'accord, et ça, c'est permis. Voilà. Je ne
sais pas comment le dire mieux. Je permettrais à M. Guyon de donner
l'explication, encore une fois, parce que, là, des fois, c'est... Ça pourrait
être pertinent d'expliquer...
La Présidente (Mme Guillemette) : Consentement?
Consentement.
M. Roberge : ...ce qu'on veut
dire, là, quand on dit qu'«aucune action civile ne peut être intentée en raison
de la publication de conclusions», qu'on comprenne ce qu'on veut dire ici, là,
en termes juridiques, là, ça veut dire quoi.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Donc,
en fait, 43 vise des actions civiles qui pourraient être intentées contre toute
personne. Donc, ça vise le plaignant qui a reçu un rapport, ça vise le
protecteur de l'élève, ça vise tout le monde, puis c'est, en fait, notamment,
lorsque la publication de conclusions... bien, les conclusions ou... le rapport
et les recommandations peuvent, par exemple, nuire à la réputation d'une
personne, par exemple, pourraient nuire à la réputation
du centre de services scolaire. Moi, je trouve, par exemple, en tant que
plaignant, que ces conclusions-là sont très satisfaisantes, puis le centre de
services scolaires ne peut pas y donner suite, donc je le publie, par exemple,
sur Facebook, puis là, bien, le centre de services scolaire ne pourrait pas me
poursuivre parce que je porte atteinte à sa réputation, à ce moment-là, vu que
c'est la publication des conclusions.
M. Roberge : C'est ça, là, ce
n'est pas la publication. Ce n'est pas le protecteur de l'élève qui publie son
rapport, c'est la publication, c'est-à-dire un citoyen qui décide de diffuser
les recommandations, qui les publie comme dans... fait un «post», excusez-moi
l'anglicisme, là, mais parce que, comme ça, je distingue de «publication»
autrement, mais là, dans le fond, le fait de diffuser — on va
utiliser ce terme-là — les
recommandations, ne peut pas... ne peut pas aller là.
Et, encore une fois, c'est la même chose, si je
lis l'article 35 sur la Loi du Protecteur du citoyen, ça dit :
«Aucune action civile ne peut être intentée en raison ou conséquence de la
publication d'un rapport du Protecteur du citoyen en vertu de la présente loi,
ou de la publication, faite de bonne foi, d'un extrait ou d'un résumé d'un tel
rapport.» C'est miroir, c'est la même chose, mais on se comprend mieux, là.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Merci. Ça vous va?
Mme Rizqy : Merci pour les
explications.
La Présidente (Mme Guillemette) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je comprends mieux
l'objectif. Je pense qu'on ne l'atteint pas du tout avec une formulation comme
ça, parce que moi, je suis stupéfaite d'entendre que c'est ça, l'objectif de
ces articles. Je n'aurais vraiment pas lu ça comme ça.
Je vais donner un autre exemple, O.K.? Moi, j'ai
l'impression que tel qu'écrit... On reprend le même exemple de l'enfant trans du ministre, O.K.? Un parent
intente les démarches, étapes 1, 2, 3. À la fin, il y a publication de
recommandations de la part du protecteur de
l'élève, publication au sens de... il émet vraiment des recommandations. Là,
on n'est pas sur les réseaux sociaux. Et, dans ces recommandations-là, ça dit
que l'école devrait complètement changer sa politique concernant telle chose,
moi, je ne sais pas, les toilettes ou peu importe. Ça dit, dans le fond, que
l'école a erré, là, dans la situation puis aurait dû faire autrement. Et là le
parent, s'il veut intenter une action civile contre l'école, pour avoir brimé
son enfant, par exemple, puis que les recommandations du protecteur de l'élève
constituent, dans le fond, un outil pour lui, parce que les recommandations,
noir sur blanc, du protecteur de l'élève disent : L'école n'aurait pas dû
faire ça comme ça, ou le centre de services aurait... n'aurait pas dû faire ça
comme ça.
Là, j'ai l'impression, moi, l'article, tel qu'il
est écrit, va venir empêcher le parent d'intenter une action civile qui
serait... qui aurait notamment comme argumentaire les recommandations du
protecteur de l'élève. Je ne sais pas si le ministre comprend mon exemple. Moi,
je comprends son objectif à lui, mais j'ai l'impression qu'en essayant
d'atteindre son objectif à lui, avec la formulation qui est là, ça empêcherait
l'exemple que je viens de donner. Puis ce n'est pas ce qui est souhaité par le
ministre, là, de toute évidence avec l'exemple qu'il a... avec l'explication
qui nous a été donnée. Ça fait que je pense qu'il faut retravailler le libellé
de ça, là.
M. Roberge : Bon, juste une
autre explication avant l'idée de retravailler ou pas le libellé, parce que ma
collègue a ouvert une autre question qu'on n'avait pas traitée encore, elle
disait : Est-ce que je peux prendre le rapport, les recommandations, les
conclusions, puis les déposer en cour, admettons? La réponse, c'est oui, on
peut les prendre puis les déposer en cour. On ne pourra pas poursuivre le
protecteur de l'élève, ce n'est pas ça, la question, mais on peut les déposer
en cour. Après ça, le juge, on verra ce qu'il fait avec tout ça.
Là, on a entendu, là, à micro, ici, c'est quoi
l'intention du législateur. On l'a dit souvent, nos débats peuvent éclairer
ensuite, mais il faut dire aussi que le travail du protecteur national puis des
protecteurs régionaux aussi, ça va être de faire connaître l'institution,
l'impact, qu'est ce que ça va faire, et il y aura de l'information, il y aura
un site Web, il y aura des dépliants qui expliqueront ce qu'on peut faire puis
ce qu'on ne peut pas faire. Une fois qu'on l'aura clarifié, puis c'est un terme
juridique... on voit, c'est pratiquement copié-collé, là, mot à mot, ou presque
avec la Loi du protecteur du citoyen. Avec respect, je ne pense pas qu'il y ait
lieu de reformuler l'article pour qu'il soit plus compréhensible. Si
l'intention du législateur est claire puis exprimée clairement ici, puis c'est
la même chose dans la loi, il faudra que le protecteur de l'élève, lui ou elle,
fasse un bon travail de com, comme on dit, puis, sur son site Internet, ne
fasse pas... ne va pas copier des articles de loi sur le site Internet en
disant : Bien là, comprenez ça, là. Ça va être de l'expliquer, ce qu'on
peut faire puis ce qu'on ne peut pas faire.
Mme Labrie : C'est juste qu'il
y a quand même pas mal plus de gens qui vont lire la loi que de gens qui vont
écouter nos débats parlementaires. Même avec le commentaire qui est écrit ici,
ce n'est pas plus clair qu'il faut, là. Donc, moi, je me dis, peut-être, si on
écrivait : aucune action civile ne peut être intentée contre le protecteur
de l'élève ou le plaignant en raison de la publication, blablabla... Là, à ce
moment-là, peut-être, ce serait plus clair. Parce que moi, dans le fond, j'ai
compris qu'on voulait protéger le plaignant qui diffuserait ça, protéger le
protecteur qui diffuse, sur son site Web, des recommandations, tu sais, pour ne
pas qu'il se fasse accuser de nuire à la réputation d'un tel... Bon, si c'est
ça qu'on veut protéger, à ce moment-là, nommons-le, «ne peut être intenté
contre le protecteur de l'élève ou le plaignant».
M. Roberge :
C'est tout le monde. Ça pourrait même être quelqu'un d'autre que le
plaignant, ça pourrait circuler, ça pourrait être diffusé, ça pourrait être
repartagé. En ne le nommant pas, on est plus large. Mais je comprends qu'en le
lisant, intuitivement, ce n'était pas exactement ça que ça nous dit, mais reste
que ça fait quand même un certain temps que ça fonctionne comme ça puis que ces
articles de loi là, dans... avec le Protecteur du citoyen, vivent, et ont une
connotation juridique puis une interprétation, je pense que c'est correct, mais
il faut se souvenir, encore une fois, qu'il y aura un travail de communication
puis de vulgarisation à faire.
Mme Labrie : Mais encore faut-il que
la personne qui va être nommée protecteur de l'élève comprenne elle-même
qu'est-ce que ça fait dire, cet article-là, là. Ce n'est pas gagné d'avance que
cette personne-là va écouter les dizaines d'heures de travaux parlementaires.
Peut-être que ça va lui tenter, mais peut-être que non.
M. Roberge :
Mais il va être entouré... Le travail de protecteur de l'élève va être
beaucoup accompagné. Si ce n'est pas lui-même ou elle-même un juriste, il va
être entouré de juristes, parce qu'on va toujours être en train de travailler
avec des lois, la Loi sur l'instruction publique, la loi sur l'instruction
privée, les droits des élèves, la charte des
droits et libertés. Donc, c'est sûr qu'il va avoir beaucoup... il va y avoir
une équipe de juristes autour de ces gens-là, là, définitivement, parce
qu'on est dans des droits puis on est dans le cadre législatif.
Mme Labrie : Puis si on utilisait le
mot «diffusion» au lieu de «publication»? Parce que «publication», je
pense que, dans l'esprit de beaucoup de monde, ça va relever de... le moment où
le protecteur de l'élève rend publique la chose, alors que «diffusion», on est
plus dans la reprise de cette information-là par le protecteur lui-même, le
plaignant, un tiers qui fait circuler cette information-là. Peut-être qu'on
rejoindrait plus l'objectif avec ce mot-là.
Mme Rizqy :
...suggestion de formulation, là, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de
mots là-dedans. Moi, j'aurais été beaucoup plus simple : aucune action
civile ne peut être intentée en raison de la diffusion du rapport du protecteur
national de l'élève ou du protecteur régional de l'élève en tout ou en partie.
Parce qu'un rapport, là, ça comprend la conclusion, les recommandations, là.
Là, on n'a pas besoin de spécifier, donc aucune action civile... Je
répète, là, je changerais : aucune action civile ne peut être intentée en
raison de la diffusion du rapport du protecteur national de l'élève ou du
protecteur régional de l'élève, en tout ou en partie.
• (17 h 20) •
M. Roberge :
Bien là, on a un peu... Dans le fond, on a le rapport, on a des extraits,
on a un résumé...
Mme Rizqy :
Oui, tout ça, c'est un tout.
M. Roberge :
...on a les recommandations, puis il y a la notion de «faite de bonne foi»
aussi, là, qu'on doit quand même avoir. Mais c'est juste que je pense que,
sincèrement, on arrive au même parce qu'on veut... Bon, je ne suis pas avocat,
je ne pense pas que ma collègue est avocate non plus, elle est fiscaliste.
Mme Rizqy :
Oui, je suis avocate fiscaliste.
M. Roberge :
Oui, vous êtes avocate? Excusez-moi.
Mme Rizqy :
Membre de deux barreaux, en plus.
M. Roberge :
Non, non, mais ce n'est pas...
Mme Rizqy :
Je paie mes cotisations, même...
M. Roberge :
C'est correct.
Mme Rizqy :
Moi, je suis «full patch». Je paie même ma cotisation pour les assurances
professionnelles.
M. Roberge :
Là, là, vous ouvrez une porte, avec «full patch», puis je n'irai pas, mais
il y en a qui me disent : Vas-y. Bien non, ça va bien, on reste de même.
Bien, écoutez,
on peut en discuter encore, là, c'est un débat, mais moi, je nous appelle à
accepter les formulations juridiques, surtout quand il y a des occurrences
qu'une formulation est utilisée dans plusieurs lois, la cohérence législative,
puis après ça, il y a un travail de vulgarisation. Je répète qu'il va y avoir
des juristes autour de ces personnes-là. Ne
confondons pas la formulation usuelle. Ça arrive, des fois, qu'on prend un mot,
qu'on en jase, puis ce n'est pas comme ça qu'on l'aurait compris si on
avait lu un article de journal versus la loi. C'est souvent comme ça.
Mme Rizqy : Oui,
mais initialement, vous et moi, on ne l'avait même pas compris ainsi, ni aucun
de mes collègues. Puis heureusement on a eu les éclaircissements de Me
Guillaume, mais le commun des mortels n'aura pas un Me Guillaume à leur droite.
Alors, c'est pour ça que...
M. Roberge : Non,
mais il y aura le site Internet du protecteur national, avec les informations,
puis probablement les questions-réponses, les questions fréquentes, les
recours, l'utilisation. Et ça, ça pourra même être écrit, tu sais, «vous pouvez
diffuser les recommandations». Tu sais, ça sera clair, là, ça va être comme ça.
L'objectif, c'est
écrit en toutes lettres dans la loi, justement, qu'il y a une mission de
promotion, d'information, de diffusion et recours, pour que ça soit connu. Je
ne pense pas qu'il faut qu'on reformule quand on a les... l'éclairage des
juristes sur le sens à donner puis qu'on l'a clarifié. On est d'accord sur le
sens à donner, juridique, qu'on trouve que ce n'est peut-être pas formulé de
manière vulgarisée... mais je pense qu'il faut quand même le garder comme ça,
en disant que ce sera vulgarisé, là.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Moi,
j'aurais peut-être besoin que Me Guillaume revienne sur l'exemple que j'ai
donné, là, pour m'expliquer. Mais disons, là, je reprends l'exemple du parent,
il a fait sa plainte, ça a passé toutes les étapes, ça s'est rendu jusqu'au
bout — son
enfant, par exemple, est trans — puis là, dans les recommandations, ça
dit : L'école a erré, il aurait dû se faire telle chose, le centre de
services scolaire aurait dû faire telle chose. Donc, ils sont donc... ils ont
donc commis des erreurs. Et ensuite, ce parent-là décide, à cause de la... du
rapport, à cause que c'est écrit noir sur blanc dans les recommandations du
protecteur de l'élève que l'école a erré, à cause de ça, décide d'intenter une
action civile contre l'école, par exemple. De la façon que c'est écrit là,
c'est comme s'il ne pourrait pas intenter une action civile en raison des
conclusions des recommandations du...
Moi, je ne voudrais
pas que quelqu'un sente qu'il ne peut pas initier une action civile à partir du
rapport ou des recommandations si, au contraire, justement, lui, il pense que
ça lui donne un outil pour intenter ce recours-là. Tu sais, ma crainte, ce
n'est pas que des gens s'empêchent de diffuser, sur les réseaux sociaux, des
recommandations. Ça, je pense que si quelqu'un, il veut lire les publications
dans ce sens-là, il peut le comprendre comme ça, mais ma crainte, c'est que
quelqu'un s'empêche d'intenter une action civile après avoir lu les
recommandations, puis s'être dit : Oh! ça, c'est un bon outil pour moi.
M. Roberge : ...c'est
qu'on comprend tous la disposition après explication puis là on veut la
reformuler, mais notre travail de législateur, ce n'est pas d'en faire un
document, je vous dirais, non juridique.
Même chose, on a
trouvé le Code d'éthique et de déontologie des membres de l'Assemblée
nationale : «Aucune action civile ne
peut être intentée en raison de la publication d'un rapport du commissaire ou
de la publication, faite de bonne
foi, d'un extrait ou d'un résumé d'un tel rapport.» C'est un peu la même chose
encore, c'est tout le temps : publication du rapport ou publication d'un extrait, d'un résumé. C'est ce qu'on
retrouve, là, les occurrences, dans tout cadre législatif.
La réponse est... C'est
ce qu'on me recommande fortement. Puis je suis obligé de dire que ça arrive
assez souvent qu'on arrive, dans des études des projets de loi, où finalement
on dit : Oui, ce serait plus clair, si on le reformulait, il me semble,
comme on le dit, comme on le pense, quand on discute, mais ce n'est pas ça,
tout le temps, un texte de loi, là.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Un petit clin d'oeil avant que ça ferme, parce qu'on est
à la veille de fermer la shop. J'ai eu le
plaisir de faire un échange avec des élèves de secondaire, à la commission
scolaire Sir-Wilfrid-Laurier, il y a quelque
temps, et c'étaient des jeunes en leadership, puis il fallait que je leur
soumette un travail à partir d'un projet de loi. Alors, je me suis
rendue productive, j'ai dit : Tiens, regardez donc le projet de loi
n° 9, c'est sur le protecteur de l'élève, ça vous concerne. Ils m'ont fait
quelques recommandations, puis une de ces recommandations-là, c'était :
Rendez les choses... Vulgarisez-le pour que nous, les jeunes — puis
là je ne parle pas des jeunes de quatrième année, là, je parle de jeunes en secondaire — pour
qu'on puisse le comprendre parce que ça nous concerne. Ça fait que je comprends
puis je vous suis quand vous dites : Il faut écouter les légistes qui nous
disent : Il y a un vocabulaire à utiliser puis il faut le faire. Mais, en
même temps, je crois qu'on a une obligation de le rendre accessible.
Donc, la réponse
officielle que vous allez me rendre, probablement, c'est que vous savez que,
sur le site, ça va être facile, on va le rendre accessible, puis tout le monde
va le comprendre, mais, en même temps, le projet de loi devra être lu par des
parents qui donnent l'école à la maison, par des gens qui n'ont pas
nécessairement la connaissance, puis si c'est mal formulé, bien, ça fait en
sorte que les gens n'appliqueront pas les choses correctement.
Donc, je me rallie à
mes deux collègues qui disent : Il faudrait peut-être que ça soit dans un
vocable qui fait en sorte que tout le monde le comprend puis que la
compréhension qu'on en fait fait en sorte que je peux poser les gestes
correctement puis bien suivre les choses. Mais je le sais que les gens qui
chantent dans vos oreilles, ils vous disent qu'il faut garder le vocable comme
ça.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
Mme la députée. Donc, M. le ministre, pas d'autres commentaires?
Une voix :
...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui,Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, moi,
brièvement, là, c'est juste... Tu sais, tantôt, vous avez dit que je suis
fiscaliste. Effectivement, puis avant de faire la politique puis avant d'être
prof, là, dans une autre vie, nous, on gagnait notre pain puis
notre beurre parce que c'était mal rédigé, l'impôt est tout le temps mal
rédigé. Puis c'est sûr, en pratique privée, tu es content, parce qu'ils sont
obligés de venir te voir pour que tu interprètes la loi... tu fais ton
gagne-pain, puis ils disent : Ah oui! les législateurs continuent d'écrire
des lois qui ne sont pas... qui mènent à une interprétation.
Moi, je vous le dis, là, je vais tenir compte de
votre... qu'il manquait tantôt, dans mon libellé, le «bonne foi» : Aucune
action civile ne peut être intentée en raison de la diffusion, ou publication,
de bonne foi, du rapport du protecteur national de l'élève ou du protecteur
régional de l'élève ou de — ah
oui! il manquait «extrait» — d'un
rapport ou d'un extrait, mais...
Une voix : En tout ou en partie.
Mme Rizqy : En tout ou en
partie. C'est juste de refaire... le rephraser comme ça. C'est intelligible
pour nous tous, et l'interprétation de la... l'interprétation des lois, la
première chose qu'on regarde, ce n'est pas un site Web. Ce qui a force de loi,
c'est toujours, d'abord, la loi. Puis, par conséquent... Là, moi, je vous le
dis, j'ai eu de la misère à le comprendre, puis mes collègues aussi, puis même
vous. Là, j'ai juste tendance à dire : Rephrasons, puis ça va être
correct, là. Je vais l'écrire puis je vais vous le donner demain. Je vais faire
ça.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) : Ce
sera le mot de la fin, comme le dit si bien M. le ministre. Merci, tout le
monde, pour votre collaboration. Ça a été fort agréable.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30
)