(Onze heures seize minutes)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, bonjour, tout le monde, bienvenue. Donc, votre attention! Ayant constaté
le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de
l'éducation ouverte. Je souligne que cette séance se déroulera à la fois dans
la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve présentement, et à la fois dans
la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Donc, la commission est réunie afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi n° 93, la Loi visant à reconnaître le
Collège militaire Royal de Saint-Jean comme établissement d'enseignement de
niveau universitaire.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Hivon (Joliette) sera remplacée par M. Roy
(Bonaventure).
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, aussi, je tiens à vous informer que le vote pour ce mandat devra
se faire... devra se tenir par appel nominal, et ce, jusqu'au 11 juin
2021, comme l'entente le stipule.
Remarques préliminaires
Donc, nous
débutons maintenant avec les remarques préliminaires. Donc, Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur, vous disposez de 20 minutes pour vos remarques préliminaires,
et je vous cède la parole.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : Bien, merci, Mme la
Présidente, merci. Alors, c'est avec beaucoup de fierté que je prends aujourd'hui
la parole à l'amorce de l'étude détaillée du projet de loi n° 93, qui vise
à reconnaître le Collège militaire royal de Saint-Jean comme établissement
d'enseignement de niveau universitaire.
Alors, je veux d'abord saluer les collègues
parlementaires, là, qui sont présents aujourd'hui, donc les membres de la
Commission de la culture et de l'éducation, Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
M. le député de Saint-Jean, la députée de Marguerite-Bourgeoys, le député de
Bonaventure aussi, donc, et aussi j'aimerais présenter l'équipe qui
m'accompagne : le directeur général des affaires universitaires,
étudiantes et interordres, M. Marc-André
Thivierge, Mme Isabelle Desrochers-Galipeau, conseillère politique,
Mme Geneviève Verreault-Tremblay, juriste, M. Sébastien
Lacroix, professionnel au service des affaires académiques, et évidemment je
mentionne la présence de professionnels et d'avocates qui ont travaillé sur le
dossier.
Alors, le projet de loi n° 93 a franchi les
premières étapes du processus législatif, et moi, je suis bien heureuse
aujourd'hui d'être avec vous pour qu'on en fasse l'étude détaillée. Alors, je
profite de l'occasion pour remercier l'équipe ministérielle, qui a travaillé
très fort à toutes les étapes du projet, de même que le Collège militaire royal
de Saint-Jean et le cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, qui ont participé aux
consultations particulières qui ont été tenues mardi dernier.
Alors, c'est un projet de loi qui a l'air simple
en substance, mais qui est non moins important, c'est un projet de loi qui
vient clarifier le statut particulier du collège au sein du paysage
universitaire québécois. Alors, j'aimerais rappeler les objectifs principaux
poursuivis avec ce projet de loi.
D'abord, on veut augmenter le nombre de diplômés
universitaires au Québec, on veut qu'il y ait davantage de diplomation de
militaires en français, on va augmenter, donc, la formation d'officiers
francophones au sein des Forces armées canadiennes, évidemment si le projet de
loi est adopté. Il y a d'autres éléments aussi qui nous apparaissent
incontournables : pour le Collège militaire, l'établissement de véritables
partenariats universitaires en recherche et la participation à des associations
universitaires, l'optimisation des investissements en ressources professorales
à travers le développement de nouveaux programmes, l'amélioration de la
planification à long terme et, également et non le moindre, possibilité de
fournir aux étudiants la preuve d'études requise pour toucher le Régime
enregistré d'épargne-études.
• (11 h 20) •
À terme, on parle aussi d'une excellente
nouvelle pour le Québec, parce qu'en reconnaissant le Collège militaire royal
comme établissement d'enseignement de niveau universitaire, ça va remettre sur
un pied d'égalité avec le Collège militaire royal du Canada à Kingston, en
Ontario, le Collège militaire royal de Saint-Jean. On va ainsi pouvoir diplômer
davantage de militaires et d'officiers en français et à coût nul pour le Québec
en plus de rendre possible l'établissement de véritables partenariats en
recherche.
Alors, le projet de loi, c'est une étape très
importante dans notre volonté de consolider notre réseau universitaire et de
faciliter les opérations futures du collège pour améliorer ses pratiques et sa
renommée.
Alors, Mme la Présidente,
je suis ici en mode ouverture et en saine collaboration, comme ce fut
d'ailleurs le cas lors des précédentes
étapes législatives. Moi, je suis là pour entendre les collègues, hein, on
travaille ensemble sur le projet de
loi. Ensemble, en tant que parlementaires, on a les clés pour faire avancer...
C'est un projet porteur pour le Québec.
Alors, je remercie à l'avance pour la
collaboration les collègues, les idées, les suggestions aussi. Alors, je serai
à l'écoute des différents points de vue que nous allons partager ensemble et
qui vont apporter sans aucun doute un précieux éclairage pour les suites du
projet de loi. Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Donc, je céderais maintenant la parole à Mme
la porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur
et de recherche et députée de Marguerite-Bourgeoys. Donc, vous disposez de
20 minutes, Mme la députée.
Mme Hélène David
Mme David : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Bonjour, tout le monde! Bonjour, les collègues de la commission,
bonjour, Mme la ministre, bonjour, ceux qui vous accompagnent, bonjour, ceux à
l'écran, bonjour, les collègues, bonjour, mon attaché politique, que je vois
quand même assez régulièrement, qui était mon directeur de cabinet à l'Enseignement supérieur, je dois le
souligner, qui a fait un travail remarquable. Alors, je pense qu'on
cumule à nous deux pas mal d'années, sans
compter mon vieux nombre d'années en enseignement supérieur sous toutes les
formes.
Et je suis contente d'être ici pour un projet
qui a l'air relativement limité, mais, la ministre l'a dit, qui est spécial,
qui est vraiment spécial, parce qu'il n'y en a pas d'autre pareil et parce que,
plus on creuse, plus ça pose un certain nombre de questions pas insolubles,
mais des questions intéressantes. Mais moi, je suis passionnée par ce sujet-là.
Alors, évidemment, je vais trouver tout intéressant.
Mais commençons par le titre du collège. Il y a
certains, peut-être, partis d'opposition qui aiment moins ça qu'on parle de
«collège militaire», le mot «militaire», «royal», donc qui fait appel à un
collège pancanadien, qui fait appel à l'armée canadienne et qui, donc, fait
appel au mot «Canada». Alors, on aime ou on n'aime pas, mais moi, je trouve ça
extrêmement intéressant et important de pouvoir dire, comme la ministre l'a
dit, à quel point on est fiers d'avoir... enfin de retrouver un pôle
francophone au Canada pour l'armée, pour la formation des officiers, et j'irais
plus loin et je l'ai déjà dit dans l'adoption de principe, pour permettre aux
anglophones qui vont venir avec plaisir, j'espère, fréquenter ce collège de
devenir beaucoup plus bilingues anglais-français et à nos francophones de
pouvoir devenir plus bilingues français-anglais. C'est pas mal gagnant pour tout
le monde, c'est gagnant aussi pour l'enseignement supérieur. La ministre l'a
dit, je suis d'accord, plus il y aura d'enseignement supérieur de qualité aussi
et plus... mieux le Québec s'en portera, et d'être présent dans la francophonie
militaire, appelons ça comme ça, je ne suis pas une spécialiste de l'armée,
mais je sais que c'est important.
Je sais qu'à chaque fois qu'il y a eu des
enjeux, que ça soit militaire ou pacifique — parce que l'armée, ça sert
à... — nos
militaires, on est bien contents qu'ils viennent à notre rescousse, ne
serait-ce qu'à la crise du verglas en 1998 — je m'en souviens, de les
avoir vus dans la rue — même
à la crise d'Octobre en 1970, pendant la pandémie, quand ils sont venus dans
nos CHSLD — la
ministre s'en souvient très bien — on est contents de les avoir. On
dit : Ah! ils existent. C'est formidable! On n'y pense pas quand on n'en a
pas besoin, mais, quand on a besoin tout à coup de bras, de renforts, de gens
qui sont très bien formés, bien, tout à coup, on pense à l'armée.
Alors, bien, pour avoir de l'armée, il faut
avoir des officiers. Pour avoir des officiers, il faut avoir des gens
représentatifs de l'espace anglophone du Canada et de l'espace francophone du
Canada, on veut des bons officiers francophones. D'ailleurs, le brigadier
général, M. Pilon, dont on a dit probablement regretter le départ — je
connais moins, là... c'est le député de Saint-Jean, je pense, qui a dit
ça — il
risque de s'en aller parce qu'il est devenu brigadier général, mais c'est... ce
que j'ai constaté, en tout cas, c'est que c'était un très bon francophone.
Donc, on a des officiers qui deviennent les plus hauts gradés et qui sont des
francophones. Et ça, quelles que soient nos opinions politiques, il faut
toujours être très fiers d'avoir des francophones, au Canada, qui arrivent dans
les plus hauts espaces, je dirais, de responsabilité publique, de
responsabilité étatique, et l'armée en est une, est un bras important de tout
pays qui se respecte et qui doit donner des services à sa population, et,
malheureusement, des fois en temps beaucoup, beaucoup plus difficiles
d'affrontement.
Alors, ce collège est important. Ce collège est
à Saint-Jean, évidemment, une circonscription qu'on aime bien, avec un cégep
aussi qu'on aime bien, avec qui ils ont des liens importants, le Collège
militaire de Saint-Jean, royal, et donc on a déjà des diplômes collégiaux. Ici,
il n'est pas question de diplômes collégiaux, il est question de rentrer le
CMR, comme dit le député de Saint-Jean, dans la grande famille des
établissements universitaires. C'est important à la fois de garder la qualité
de nos établissements universitaires, et ça, je serai toujours là pour veiller
au grain, et je pense que la ministre sera d'accord avec moi que n'importe qui
ne peut pas s'inventer du jour au lendemain de niveau universitaire, mais on a,
et on le confirmera, là, le fait que les programmes universitaires qui vont se
donner à ce collège, qui se donnent déjà, mais qui vont peut-être s'étendre,
passeront par tous les processus d'assurance qualité qu'on demande pour tous
les programmes universitaires au Québec.
Alors, on est devant un petit projet qui est
avec beaucoup, beaucoup de spécificités, comme je dis, à nul autre pareil,
parce qu'il n'y a pas d'équivalent au Québec de quelque chose, comme a dit la
ministre, qui ne coûte rien ou à peu près au Québec, payé par le ministère de
la Défense à Ottawa, mais qui pose avec... Je suis curieuse... Mes questions
ont déjà été à peu près toutes posées dans les audiences, les consultations
publiques. Je pense que la ministre aura
probablement réponse à ces questions-là, qui posent quelques questions de
gouvernance fort intéressantes, j'ai
hâte d'avoir les réponses. Alors, je suis prête à entreprendre cette étude
détaillée avec grand plaisir, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée. Donc,
je céderais maintenant la parole pour les remarques préliminaires au député de Saint-Jean.
M. Louis
Lemieux
M. Lemieux :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. N'ayez crainte, je ne serai pas long, mais
je ne voulais pas rater cette occasion de remercier la diligence et le
professionnalisme de toute l'équipe de l'Enseignement supérieur de la ministre
qui a si bien répondu depuis un bon moment déjà, parce que ça se travaille, ça
se prépare, ces choses-là. D'ailleurs, la députée de Marguerite-Bourgeoys a
dit hier à l'adoption du principe que le fruit n'avait pas été mûr au
moment où elle avait entendu parler... Mais, en fait, ça fait 25 ans qu'on
veut revenir là où on était, et c'est ce qu'on est en train de faire, et donc
la réponse, depuis que je suis en poste, c'est plus que dans l'air, ça se
travaille, et, avec l'arrivée de la ministre au cabinet de l'Enseignement
supérieur, on a réussi, et je l'apprécie et je l'en remercie, à faire en sorte
qu'on puisse étudier ce projet de loi n° 93 qui est devant nous
aujourd'hui avec tout ce qu'on sait qui sera bon et beau pour toutes les
parties prenantes dans ce dossier-là.
• (11 h 30) •
Petite parenthèse,
parce que la députée de Marguerite-Bourgeoys m'a regardé en disant : Le
brigadier général, semble-t-il qu'il s'en va. Je l'ai dit en lui posant la
question, mais c'était peut-être parce qu'on parlait entre initiés, on ne peut
pas être député de Saint-Jean puis ne pas avoir un petit faible pour la chose
militaire et la famille militaire, mais effectivement les commandants comme le
commandant Pilon, commandant du CMR Saint-Jean, on les aime beaucoup, mais il
ne faut pas les aimer trop, parce qu'ils passent très vite. Rarement est-ce
qu'un commandant va faire plus que deux ans, puis ce n'est pas seulement
le CMR Saint-Jean, c'est parce que ce sont de très hauts gradés. Et la raison
pour laquelle je relance là-dessus, c'est qu'effectivement on a besoin d'avoir
de très hauts gradés. Il est devenu brigadier général il y a 10 jours,
M. Pilon, et c'est pour ça que je commence à m'habituer à l'idée qu'il va
être remplacé parce qu'on va avoir besoin d'un brigadier général ailleurs dans
les Forces armées canadiennes. Et c'est ça, le but de mon intervention, on a
besoin, on a vraiment besoin d'officiers supérieurs qui connaissent le Québec,
qui connaissent le français, qui sont à l'aise avec la société québécoise, ça
ne peut qu'être gagnant, gagnante pour toutes les parties prenantes de notre société.
Et c'est au Collège militaire royal de Saint-Jean que ça va se passer.
Hier, pendant les quelques
mots que j'ai prononcés au principe, au salon bleu, bien sûr, on parle des
lettres de noblesse, c'est une chose, mais il ne faut pas oublier que, depuis
25 ans, on ne les a plus, ces lettres de noblesse là et on ne peut pas seulement
les reprendre comme ça. Il y a des habitudes qui se sont installées avec le
temps et, avec le temps, donc, on est devenus, à Saint-Jean, une succursale de
Kingston. C'est un peu regrettable de le dire comme ça, presque méchant, mais
c'est un peu l'enthousiasme qui m'anime en voyant qu'on va redonner le statut
d'université au Collège militaire royal de Saint-Jean, qui me fait constater
que ces 25 années là ont pesé lourd, ont été difficiles pour les gens,
bien sûr, du Collège militaire parce qu'il y avait quand même une activité qui
était ralentie et qui s'est accélérée depuis quelques années.
Et c'est là-dessus que
je termine parce que la beauté, c'est que c'est un tremplin. Ce qu'on est en
train de faire et ce qu'on va bientôt accomplir en adoptant avec les amendements
et les discussions qui viennent avec, c'est un tremplin pour retrouver et
dépasser l'âge d'or de l'époque du Collège militaire royal, ne plus être une
succursale, ce qu'on est depuis 25 ans, de Kingston, ne plus être le petit
frère, si vous préférez, mais d'être vraiment le frère jumeau ou la soeur
jumelle de Kingston, et de pouvoir regarder en avant, et de se servir de ce
tremplin-là que le gouvernement du Québec va donner au Collège militaire royal
de Saint-Jean pour redevenir ce qu'il doit être. Merci, Mme la Présidente.
Étude détaillée
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, M. le député. Donc, s'il n'y a pas d'autre
motion préliminaire, je mettrai en délibération l'article 1 du projet de
loi. Donc, Mme la ministre, je vous cède la parole.
Mme
McCann : Merci, Mme la Présidente. Alors : L'article 1 de la Loi sur les établissements
d'enseignement de niveau universitaire est modifié par l'insertion, après le
paragraphe 11°, du suivant :
«12° le Collège
militaire Royal de Saint-Jean;».
Alors,
l'insertion du paragraphe 12° à l'article 1 de la Loi sur les
établissements d'enseignement de niveau universitaire a pour objet de
réintégrer dans la loi le Collège militaire royal de Saint-Jean. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David :
Bien, écoutez, je n'ai pas d'amendement, je n'ai pas de commentaire, je n'ai
pas de question, et on peut procéder.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Donc, Mme la secrétaire, la mise aux voix par
appel nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, l'article 1 est adopté. Nous passons à l'article 2.
Mme la ministre.
Mme McCann : Alors, merci, Mme la
Présidente. L'article 4.1 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin,
de l'alinéa suivant :
«L'établissement visé au paragraphe 12° de
l'article 1 doit transmettre annuellement au ministre un état du
traitement des membres de son personnel de direction établi conformément aux
dispositions des articles 4.3 à 4.5, un rapport sur sa performance établi
conformément aux dispositions de l'article 4.6 et un rapport sur ses
perspectives de développement.»
L'ajout du troisième alinéa de
l'article 4.1 de la Loi sur les établissements d'enseignement de niveau
universitaire vise à ce que le Collège militaire royal de Saint-Jean soit tenu
de transmettre à la ministre un état du traitement des membres de son personnel
de direction, un rapport sur sa performance et un rapport sur ses perspectives
de développement.
Contrairement aux établissements prévus aux
paragraphes 1° à 11° de l'article 1 de cette loi tel que prévu au
premier alinéa de l'article 4.1, il n'y a toutefois pas lieu que le
Collège militaire royal de Saint-Jean rende compte de ses états financiers à la
ministre de l'Enseignement supérieur puisqu'il est entièrement financé par la
Défense nationale du Canada. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Je vais faire un premier
commentaire d'ordre général, qui n'a rien à voir avec le projet de loi mais qui
a à voir avec une obsession que j'ai depuis que j'ai eu le privilège de passer
par le fait d'être ministre. Il est toujours écrit au masculin :
«L'établissement visé au paragraphe 12° de l'article 1 doit
transmettre annuellement au ministre...» Et j'ai demandé, quand moi-même, je
soumettais des projets de loi : Mais pourquoi ce n'est pas «la ministre»?
Je ne suis tout de même pas non genrée. Je suis genrée, et les commentaires
sont bien genrés, mais on n'a pas le droit, Mme la Présidente. Saviez-vous ça?
Il faut que ça soit toujours au masculin : «la loi présentée par le
ministre», «le ministre», «le ministre». Alors, c'est toujours... je le ferai
jusqu'à ce que je ne sois plus députée, faire le commentaire, et peut-être
qu'un jour, un jour, les législateurs penseront à trouver une solution à cette
question du genre, parce que les femmes ministres, ça fait depuis 1961, ça
ne fait pas si longtemps que ça, mais je pense qu'on a autant le droit à notre
place que les hommes ministres dans la sémantique des projets de loi. Voilà,
c'était pour mon commentaire, que je répéterai à chaque fois que j'ai
l'occasion.
Maintenant, sur le contenu, l'état de
traitement. Moi, je trouve ça fort intéressant parce que c'est une règle
budgétaire, ça a été un gros, gros dossier important de la précédente
législature. Pour le personnel de direction, nous avions établi plein de
normes, et c'est... je pourrais dire, c'est presque ça qui a été choisi,
Mme la ministre, par... et pour vous rendre compte, au ministre, de l'état
de traitement du personnel de direction.
Moi, je suis d'accord, sauf qu'il y a des
conséquences s'ils ne suivent pas la règle budgétaire, il y a des conséquences
qui sont prévues. Et je l'ai bien dit en consultation préliminaire ou même je
ne sais plus si je l'ai dit en adoption de principe, mais vous auriez... C'est
là qu'on est dans le très spécial, hein? Parce que, normalement, la ministre a
une prise importante, c'est l'argent. Alors, elle a le droit, si elle n'est pas
contente, parce que l'établissement ne respecte pas, par exemple, les... pas
les directives, on n'a pas le droit à l'universitaire, mais la règle budgétaire
ou le règlement sur l'état du traitement des membres, elle peut retenir des
fonds, elle peut leur envoyer un message important en disant : Je ne vous
envoie pas. Moi, je me souviens, à l'époque, la fameuse subvention
conditionnelle. La subvention conditionnelle, c'était si on ne fait pas telle
chose, telle chose, telle chose, on n'aura pas notre subvention conditionnelle.
Alors, ma question, c'est : Comme la
ministre n'a pas d'emprise, et que c'est le ministère de la Défense, et qu'elle
ne paie rien de toute façon, elle ne peut rien enlever à quelque chose qu'elle
ne donne pas, alors qu'est-ce qu'elle va faire tous les ans si elle
s'aperçoit... C'est hypothétique toujours, mais on fait de la législation,
alors il faut toujours prévoir, hein? Si on dit ça, c'est parce qu'il doit y
avoir une conséquence si cette transmission annuelle est analysée par le ministère. Le ministère revient à
la ministre en disant : Il y a quelque chose qui ne va pas, là, ils ne
suivent pas du tout, du tout, du tout la règle
budgétaire. Bien, comme elle n'a aucune prise, qu'est-ce qu'elle fait? Je suis
certaine, comme ma question n'est pas nouvelle, que la ministre a déjà une
réponse et je suis curieuse de l'entendre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En fait, ce que je comprends des discussions qu'il y a eu avec le
Collège militaire royal, c'est qu'on leur a demandé s'ils étaient d'accord pour
nous transmettre l'état de traitement des membres de la direction conformément,
hein, comme on le voit, aux articles 83 à 85, et ils étaient d'accord. On
n'a pas eu à inciter le collège à le faire.
C'est sûr que nous n'avons pas une poignée, là,
pour intervenir, étant donné que nous ne finançons pas le Collège militaire
royal, mais je pense que, pour s'inscrire, hein, dans l'esprit de la loi, c'est
intéressant qu'on puisse avoir cette information au même titre que le rapport
sur la performance puis des perspectives de développement. Mais le principe de
transparence, je pense, a prévalu, et le Collège militaire royal ne s'est pas
objecté, a tout de suite voulu collaborer là-dessus.
• (11 h 40) •
Mme
David : Bien, moi, je n'ai jamais fait ça dans ma vie, mais, si je
proposais, mais ce n'est pas fait, là, je ne vous annonce pas je propose un amendement, mais
l'amendement, ça serait : Ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas
nécessaire puisque, un, vous n'avez pas de prise, puis, deux, ce sont des
salaires, l'état de traitement. Je vais vous expliquer. En tout cas, ils vous l'ont sûrement dit, quel est
tout l'historique de cette question de l'état de traitement des membres
du personnel de direction. Vous n'étiez pas encore à l'Assemblée nationale à ce
moment-là, c'était beaucoup pendant la dernière législature, 2014‑2018. Quand
dis 14-18, ça fait Première Guerre mondiale, mais on parle de 2014‑2018.
Mais ce n'est pas nécessaire puisque, de toute
façon, moi, le brigadier-colonel, il est payé par le ministère de la Défense,
j'imagine qu'ils ont des cadres réglementaires eux-mêmes très précis, ce n'est
pas vraiment de nos affaires. Autant on dit, au Québec, qu'on veut avoir une
autonomie dans ce qui nous concerne, dans notre gouvernance à nous, autant,
sincèrement, savoir combien fait le brigadier-colonel, payé par Ottawa, fonds
de pension par Ottawa, assurance maladie par Ottawa, assurance salaire, etc.,
je ne vois pas vraiment ni la pertinence ni l'utilité.
Si, l'utilité, c'est de comparer son état de
traitement comme équivalent, je ne sais pas trop, là, si on peut dire ça, de
recteur d'une université, bien là il faut comprendre pourquoi on a fait une
directive, une règle budgétaire spéciale pour l'état du traitement du personnel
de direction. C'est simple, c'est parce qu'à l'époque, et là je remonte même
avant, même 2014, régulièrement, une fois par année ou deux fois par année,
sortait l'état de traitement des hauts dirigeants des universités : trop
payés, trop grande différence entre le réseau de l'UQ et puis les universités à
charte, Untel a un chauffeur, Untel a une voiture de fonction, Untel a un
appartement, Untel est abonné au Club Saint-Denis — qui n'existe plus nécessairement,
maintenant, un club privé — Untel
fait ci, Untel fait ça. Et là, à l'époque, l'opposition officielle, de la
précédente législature, du précédent gouvernement, l'opposition officielle
n'arrêtait pas de dire : Il faut absolument, il faut absolument baliser,
baliser, baliser. Donc, on a balisé et on a balisé au meilleur, je pense, de ce
qu'on pouvait faire. Puis, ma foi, j'en suis assez fière, parce qu'on n'entend
plus parler, depuis ce temps-là, de cette question d'inégalité interrecteurs,
voiture de fonction, pas voiture de fonction. Je pense que ça a assez bien... en
tout cas, on n'a rien vu depuis ce temps-là, c'est peut-être bon signe. Quand
il n'y a pas de problème, d'habitude, c'est parce que... quand ça ne sort pas
dans les journaux, c'est que ça va bien.
Mais là moi, je ne vois pas l'utilité, puisque
vous ne voudrez jamais comparer le salaire d'un recteur d'une université à
charte, par exemple, avec le salaire du brigadier général. Donc, moi, ça ne me
fait rien qu'il reste, là, il peut bien vous envoyer combien il fait par année,
mais, sincèrement, je ne sais pas pourquoi c'est cette partie-là qui a été
suggérée plutôt que d'autres choses qui... Il y a toutes sortes de règles,
hein, il y a toutes sortes de règles budgétaires avec les universités, il y a
toutes sortes de règlements. Alors, pourquoi c'est celui-là? Donc, je ne
m'objecterai pas, je ne déposerai pas d'amendement, mais je reste un peu
sur : Pourquoi? Pourquoi ça?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, Mme la Présidente,
c'est sûr que je comprends tout à fait la réflexion de la députée de l'opposition
et je pense que je m'y rallie, parce qu'en quelque part, effectivement, là, on
est cohérent dans le sens qu'ils ne sont pas soumis aux mêmes règles budgétaires
que les universités québécoises, ils sont financés par le fédéral, les forces
armées fédérales.
Alors, moi, je vous dirais, Mme la Présidente,
qu'on est ouvert à retirer cette mention de l'article 2. Évidemment, les
autres éléments nous apparaissent très importants, mais cet élément-là, qui est
vraiment de niveau budgétaire, je comprends que... à la lumière de la proposition
de la députée de l'opposition, qu'il y a une question de cohérence et
d'applicabilité, je dirais, parce qu'effectivement ils sont financés entièrement
par les Forces armées canadiennes. Alors, voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, il y aura un amendement, à ce que je crois. Vous déposerez un amendement,
Mme la ministre?
Mme David : Je ne sais pas qui va
déposer l'amendement, mais, en tout cas, ça peut être moi, ça peut être la
ministre. Je n'ai aucun problème. Moi, je n'ai pas une équipe aussi élaborée
que celle de la ministre, alors si vous voulez le faire, je suis très ouverte.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. Donc, on va suspendre quelques
instants, le temps de faire parvenir l'amendement au secrétariat. Merci.
Mme McCann :
Excellent, excellent.
(Suspension de la séance à
11 h 45)
(Reprise à 11 h 54)
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, nous reprenons. Mme la ministre, vous pouvez
nous présenter votre amendement.
Mme
McCann : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors : L'article 2 du projet de loi
est modifié par la suppression de «un état du traitement des membres de
son personnel de direction établi conformément aux dispositions des
articles 4.3 à 4.5,». Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci. Donc, est-ce qu'il y a des interventions? Mme la
députée.
Mme David :
Bien, merci beaucoup. Je trouve, c'est la beauté de l'étude détaillée des
projets de loi, c'est quand il y a un beau
travail de collaboration qui se fait et que l'intelligence collective prévaut
sur d'autres considérations.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, je vais
mettre aux voix l'amendement. Donc, Mme la secrétaire, par appel nominal, s'il
vous plaît.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme David
(Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme
Guillemette) : Abstention. Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 2? Pas d'autre intervention? Donc, nous allons
mettre aux voix l'article 2 amendé.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme David
(Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme
Guillemette) : Abstention. Donc, l'article 2, amendé, est adopté.
Je vais mettre en
délibéré l'article 3. Donc, Mme la ministre, vous pouvez nous présenter l'article 3.
Mme McCann :
Merci, Mme la Présidente. Alors : L'article 16.10 du Code des
professions est modifié par le remplacement, dans le sous-paragraphe bdu
paragraphe 2° du deuxième alinéa, de «11°» par «12°».
La modification au sous-paragraphe bdu
paragraphe 2° du deuxième alinéa de l'article 16.10 du Code des
professions a pour effet d'ajouter le Collège militaire royal de Saint-Jean aux
autres établissements d'enseignement de niveau
universitaire dont la compétence du Commissaire à l'admission aux professions
est exclue concernant les programmes de grade établis par ces établissements
qui donnent ouverture aux permis des ordres professionnels, pour une profession
dont l'exercice est contrôlé par un ordre professionnel. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Des interventions?
Mme David : Bien, écoutez, ça prend
15 lectures à peu près pour comprendre ce que ça veut dire, parce que
c'est : Je n'aime pas que je n'aime pas, que je n'aime pas, ou j'aime, que
j'aime, que j'aime quelque chose. C'est du jargon légal total. Mais je fais
confiance aux légistes et puis je fais confiance à la façon dont c'est rédigé.
Ce que j'en comprends, pour le dire simplement,
c'est que le Collège militaire royal de Saint-Jean ne fera pas des diplômes de
grade donnant accès à un ordre professionnel et ne veut pas, pour une raison
que, là, j'ignore, mais corrigez-moi si je me trompe, hein, dans ma... j'essaie
d'être la Fernand Séguin de la vulgarisation scientifique, là, je parle au
monde qui... si quelqu'un a compris la phrase, là, bravo! Ils n'ont pas intérêt
ou ils ne veulent pas, c'est ce que le brigadier général avait dit, former, par
exemple, un baccalauréat en génie équivalent de l'École polytechnique, l'École
de technologie supérieure, qui donne automatiquement accès à l'Ordre des
ingénieurs, ou former des futurs médecins ou des futurs psychologues dont les
diplômes sont comme organisés pour donner accès directement... ce n'est pas
toutes les professions, mais qui donnent à peu près directement accès à l'ordre
des x, y, z. Ils ne veulent pas avoir ce
genre de programme là. Je pense que c'est ça que j'ai compris. Ils
ont un baccalauréat en études internationales, ce n'est pas un
titre professionnel. Vous êtes, en même temps, Mme la ministre, ministre des ordres
professionnels. Il n'y a pas d'ordre profession des politologues, ou etc.
Alors, je comprends qu'ils ne veulent pas aller vers ça.
Pourquoi? Là, moi, je ne suis pas capable
d'aller plus loin que ça? On peut s'amuser à essayer de répondre à ces
questions-là. Il n'y a peut-être pas d'intérêt. Si vous avez quelque chose qui
satisfasse ma curiosité, je vais l'écouter avec plaisir, mais je n'ai même pas
de question, sinon que c'est l'épitomé de la complexité légale d'une
formulation d'un article de loi. Mais je pense que j'ai compris quand même ce
que ça voulait dire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
• (12 heures) •
Mme McCann : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Bien, comme le disait ma collègue, c'est la beauté de l'étude
détaillée d'un projet de loi, puis c'est vrai que l'écriture juridique,
parfois, ce n'est pas simple, et c'est factuel, ce que je dis, même si, bon...
ce n'est pas négatif, mais ce n'est pas simple, hein?
Mais je dois tout de suite, Mme la Présidente,
vraiment, clarifier, et je vais tenter ma chance pour clarifier pour ma collègue.
En fait, l'article tourne autour du rôle du Commissaire à l'admission aux
professions. Toutes les universités ne sont pas soumises aux compétences du
Commissaire ou de la Commissaire à l'admission aux professions. Là, c'est du Commissaire à l'admission aux professions. Donc, étant
donné que le Collège militaire
royal de Saint-Jean, dans le projet de loi, deviendrait une université, il ne sera pas soumis à la compétence... aux
compétences du Commissaire à l'admission aux professions. Donc, si le Collège
militaire royal de Saint-Jean veut mettre sur pied un programme qui donne lieu
à un diplôme professionnel qui fait partie ou qui ferait partie d'un ordre professionnel,
il pourra, de son propre chef, sans passer par le commissaire, comme toutes les
universités, d'ailleurs, aller directement,
mais avec certaines étapes que ma collègue de l'opposition connaît bien, hein,
l'étude des programmes, etc., du BCI, mais aller par la suite à l'ordre
professionnel en question pour faire la démarche qui est de mise pour que le
diplôme... les diplômés aient accès à un permis de cet ordre professionnel.
Donc, ce qu'il faut comprendre dans cet
article-là, c'est l'exclusion aux compétences du Commissaire à l'admission. Le
Commissaire à l'admission n'a pas... comment dire, ne joue pas un rôle sur...
concernant les diplômes qui sont donnés dans
les universités québécoises. Les diplômés des universités québécoises vont
directement... l'université va directement aux ordres professionnels,
évidemment quand ils ont passé les étapes que vous connaissez au niveau du BCI,
au niveau du ministère, vont aller directement aux ordres professionnels pour
avoir l'obtention du permis, que ce diplôme soit autorisé pour avoir accès au
permis.
J'espère, Mme la Présidente, que j'ai bien compris
l'article. Je me tourne vers les membres de mon équipe. Je pense que oui. Parce
que moi aussi, je dois l'admettre qu'au départ j'avais besoin d'une meilleure
compréhension, ce n'est pas simple. Mais ça m'a permis de comprendre aussi un
peu plus la mécanique, hein, dans ce processus. Mais j'espère que j'ai un début
de clarté pour ma collègue de l'opposition.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre, pour ces précisions. Mme la députée.
Mme David : J'ajoute mes
remerciements, parce que j'avais donc tout faux, j'interprétais par le
contraire et j'apprends par la même occasion que le commissaire du Code des
professions a un rôle particulier à jouer, mais que les universités, toutes les
universités, n'y sont pas soumises. Alors, c'est l'inverse de ce que je
pensais. Vous voyez, il aurait fallu une 18e lecture plutôt qu'une 17e
pour peut-être essayer... ou alors appeler directement vos précieux
conseillers. Donc, je comprends qu'ils vont être comme les autres universités
et qu'ils pourront offrir des diplômes de génie ou de n'importe quoi, si tant
est que, bon, évidemment, ils ont tout ce qui va avec. Mais je comprends donc
l'interprétation, et je n'aurai pas d'autre commentaire, et je serai d'accord
avec l'article.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait, merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre aux
voix l'article 3.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, l'article 3 est adopté. Nous passons maintenant à
l'article 4.
Mme McCann : Merci, Mme la
Présidente. Alors :
L'article 17 de la Loi sur le ministère de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie est modifié par le remplacement, dans
le deuxième alinéa, de «visés à» par «visés aux paragraphes 1° à 11° de».
La modification au deuxième alinéa de
l'article 17 de la Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science et de la Technologie vise à ce que le Collège
militaire royal de Saint-Jean ne puisse faire l'objet d'un financement du Fonds
pour l'excellence et la performance universitaire. En précisant que ce fonds a
pour objet le financement des établissements d'enseignement de niveau
universitaire visés aux paragraphes 1° à 11° de l'article 1 de la Loi sur
les établissements d'enseignement de niveau universitaire, le Collège militaire
royal de Saint-Jean est exclu de la possibilité qu'un tel financement puisse
lui être accordé, puisque, conformément à l'article 1
du présent projet de loi, le collège sera prévu au paragraphe 12° de
l'article 1 de la Loi sur les établissements d'enseignement de
niveau universitaire. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme David : Alors, cette
fois-ci, j'ai compris, j'ai très bien compris qu'évidemment, comme le ministère
de l'Enseignement supérieur ne finance pas le Collège militaire royal de
Saint-Jean... Avec un r minuscule, faut-il le dire, M. le député de Saint-Jean.
Je vois des r majuscules partout, là. J'imagine que ça sera changé partout. Je
ne le savais pas moi-même. Grâce à vous, j'ai compris. Bien, il y a
l'amendement, d'ailleurs. Mais je comprends donc qu'il faut exclure le Collège
militaire de cette disposition de l'article 17, puisqu'on ne finance pas
ce collège. Alors, voilà, je serai pour.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. Merci, Mme la députée. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous pouvons procéder à la mise aux voix de l'article 4.
La Secrétaire : Mme McCann
(Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Guillemette (Roberval)?
La
Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, Mme la ministre, vous pouvez nous présenter
l'article 5.
Mme McCann : Merci, Mme la
Présidente. Alors :
L'article 2 de la Loi visant à prévenir et
à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d'enseignement supérieur est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 1° du premier alinéa, de «11°» par
«12°».
La modification au paragraphe 1° du
premier alinéa de l'article 2 de la Loi visant à prévenir et à
combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements
d'enseignement supérieur vise à ce que cette loi s'applique aussi
au Collège militaire royal de Saint-Jean. En vertu de cette loi et conformément
à l'article 7 du projet de loi, en devenant assujetti à cette loi, le
Collège militaire royal de Saint-Jean devra adopter une politique qui a pour
objectif de prévenir et de combattre les violences à caractère sexuel. Cette
politique est visée à l'article 3 de cette loi. Le collège devra la mettre
en oeuvre dans le délai prévu à l'article 7 du projet de loi. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Alors, je suis très,
très fière et je remercie la ministre et son équipe d'avoir ajouté cet
article 5, parce que c'est une loi dont je ne suis pas peu fière, et de
voir qu'elle vit, elle vit malgré les changements de gouvernement, et tout ça,
c'est important, de voir qu'elle a une vie par elle-même, cette loi-là, et
qu'elle va s'intégrer, donc, à la loi sur le Collège militaire royal de
Saint-Jean, alors, ça, je remercie énormément la ministre.
Et là j'ai déjà évoqué dans mes deux précédentes
interventions les questions de gouvernance. Alors, je répète, et peut-être
qu'il y a une réponse, peut-être qu'il n'y en a pas, on verra, c'est formidable
d'être soumis à une loi québécoise quand on est un collège de niveau fédéral.
Mais, si la... je suis curieuse, encore une fois, de voir comment la ministre,
qui est responsable de cette loi pour les 11 autres établissements nommés
par la Loi sur les établissements universitaires... Comment va-t-elle pouvoir
intervenir au niveau d'un manquement à cette loi-là? Ce qui est prévu dans la loi n° 151, c'est que la ministre peut envoyer quelqu'un
qu'elle choisit aux frais de l'établissement pour remettre la politique
de la loi n° 151 sur les rails s'il y a des manquements. Parce qu'il y a
des rapports annuels à faire, et elle a une reddition de comptes dont elle doit
prendre connaissance annuellement.
Alors, ce qui... pas nécessairement qui
m'inquiète, mais quelle sorte de mécanisme va être fait entre se lever le matin
et dire : Je suis responsable d'une loi provinciale dans les
établissements universitaires, mais je ne suis... je n'ai à peu près aucun
contrôle et aucune responsabilité sur un collège qui est de compétence
fédérale? Il va falloir qu'elle parle au brigadier pour savoir si tout va bien.
Mais, au-delà de ça, encore une fois, on prévient... c'est toujours... des
lois, c'est pour prévenir les problèmes, parce que c'est quand ça va mal qu'on
regarde la loi. Alors, qu'est-ce qu'elle va faire quand ça va aller mal, si ça
va mal, ce qu'on ne veut pas? Mais, si ça va mal, quelle responsabilité légale
a la ministre par rapport à une loi dont elle a la responsabilité, mais face à
un établissement qui n'est pas sous sa responsabilité?
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Mme la Présidente,
c'est une question importante, c'est un dossier important, un dossier important
pour le Québec. D'ailleurs, je salue ma collègue, qui a travaillé à cette loi,
hein, qui a mis en place cette loi, et qui, c'est vrai, continue de vivre très
bien à différents niveaux et dans tous les établissements d'enseignement
supérieur où est-ce qu'il y a une reddition de comptes que ma collègue connaît
bien, pour l'avoir élaborée, et qu'évidemment nous avons une responsabilité de
suivre et d'accompagner les établissements dans le cadre de cette loi très
importante.
Pour ce qui est du Collège militaire royal, je
voudrais dire d'entrée de jeu que, les ayant rencontrés aussi, même quand on en
a discuté — ma
collègue a posé quelques questions lors de la commission parlementaire de
mardi, quand on les a rencontrés — on perçoit de leur côté une volonté de
vraiment mettre en application cette loi et on comprend aussi qu'ils ont une
responsabilité double. Même du côté des Forces armées canadiennes, on sait très
bien, tout le monde, qu'il y a un exercice très important avec l'ancienne juge
Arbour et également des responsabilités à travers toutes les forces armées dans
le cadre des violences à caractère sexuel. Donc, de leur côté, il y a une
double responsabilité. Au niveau du Collège militaire royal, si le projet de
loi est adopté, il y aurait une double responsabilité. Il est évident que nous
n'avons pas de modalités, par exemple financières, mais nous allons appliquer
la loi complètement avec eux. Elle s'applique, et ils sont très conscients, et
donc toutes les modalités prévues à la loi, nous allons les appliquer, et le
Collège militaire royal nous a bien, bien traduit son ouverture et sa volonté
de l'appliquer. Alors, nous avons donné...
Et ça inclut également des mesures qui sont aux
frais de l'établissement auxquelles ma collègue a fait référence, cet
élément-là aussi, qui est important, parce qu'il y a là quelque chose de
concret, quelque chose qui s'affirme, et c'est effectivement ce que nous allons
faire avec le Collège militaire royal. Et le Collège militaire, il est très,
très conscient, hein, il a pris connaissance, très conscient, et nous n'avons
perçu aucune hésitation du côté du collège, étant donné également, je pense,
que, quand nous les avons rencontrés, il y a cette volonté perçue de leur côté
de bien cheminer dans ce dossier.
Alors, nous allons leur donner le temps de la
mettre — et
on va en parler un petit peu plus loin dans un prochain article — le
temps de mettre en application cette loi, mais nous allons l'appliquer
complètement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme David : L'image qui me venait,
je l'assumais bien humblement parce qu'elle vient de me frapper, c'est que vous
seriez en sorte de garde partagée de ce bébé, qui est le Collège militaire
royal de Saint-Jean. Une garde partagée, des fois, ça va bien, des fois, ça va
moins bien, puis, des fois, les deux parents ne sont pas tout à fait d'accord.
Et la loi, bon, prévoit toutes sortes de choses, et je comprends que... Puis je
sais, puis ils n'ont comme pas le choix, là, avec la juge Arbour qui est
en train de revoir tout ça après l'autre rapport de l'autre juge de la Cour suprême, précédemment, je pense, Gendreau... Non? C'était-tu
ça? En tout cas, là, la juge Arbour reprend le rapport et va regarder ça
attentivement, mais ça... Si je comprends bien...
Je parle de garde partagée parce que vous avez,
par votre responsabilité de ministre, le pouvoir d'envoyer quelqu'un. Mais
est-ce que vos juristes vous disent que vous avez le pouvoir, pour le collège
royal de Saint-Jean, d'envoyer quelqu'un s'il se passe quelque chose? Parce
que, d'une part, les étudiants, qu'ils soient officiers ou étudiants à
l'université XYZ, de Sherbrooke, ou de l'UQAM, ou je ne sais trop, sont très
sensibles en ce moment à toutes ces questions-là, savent qu'ils ont une
politique qui les protège ou qui prévoit à peu près tout — je
pense que tout a été regardé tous les ans — et qu'ils savent qu'ils
peuvent porter plainte, ils savent qu'ils doivent être accompagnés, ils savent
qu'il y a un guichet unique, ils savent qu'il y a un comité qui doit être
formé, ils savent enfin qu'il y a un processus de plainte. Encore, même le
ministre de la Justice, en ce moment... Non, ce n'est pas vrai, c'est le ministre aux Institutions démocratiques, je pense, qu'il s'appelle, qui est en train de
regarder la loi sur je ne sais plus quoi, là. En tout cas, ils ont modifié cette loi n° 151
pour pouvoir rendre publique la sanction qui a été donnée à l'agresseur,
entre guillemets, etc. Donc, c'est une loi qui vit, hein, qui est même dans
d'autres, en ce moment, projets de loi.
Donc, le jour où il va arriver quelque chose,
qu'un étudiant va porter plainte — puis là vous allez vous apercevoir...
puis là ça ne sera peut-être plus vous, puis je ne serai peut-être plus là,
parce que ça va être après l'adoption puis la mise en place de la politique — disons
dans trois ans, bien là il faut que la ou le ministre qui occupe vos fonctions
dise : O.K. Est-ce que j'ai le droit d'intervenir? Est-ce que je peux
intervenir? Est-ce que c'est le collège qui intervient? Et puis là vous
regardez la loi, vous dites : Bien non, c'est ma loi, je suis responsable
de la loi. Alors, est-ce que vos juristes disent : O.K., je vais pouvoir
intervenir, je vais pouvoir envoyer un vérificateur aux frais du Collège
militaire royal? Alors, nous qui avons en ce moment les débats constitutionnels,
c'est quand même assez intéressant, parce que la question ne se pose pas pour
aucune autre institution sous votre responsabilité. Alors, je ne suis pas seulement
curieuse, disons que je suis un petit peu précautionneuse d'être sûre que ce
bébé, qui est cette loi-là, donc qui n'a pas beaucoup de long, long passé, qui
commence à être appliquée, puisse vraiment être appliquée sérieusement par le
Collège militaire royal.
Mme McCann : Oui.
La Présidente (Mme Guillemette) : Mme
la ministre.
Mme
McCann : Merci, Mme la Présidente. La réponse claire est oui. Oui, la modalité d'envoyer quelqu'un...
Mme David : Oui, d'intervenir.
Mme McCann : ...aux frais du
collège, les articles 16 et 17, oui, nos juristes nous le confirment, mais on
applique la loi dans son entièreté. Alors, oui, tous les articles de loi seront
appliqués, et, évidemment, si nous adoptons le projet de loi, ce sera clair et
c'est clair pour le Collège militaire royal.
Ma collègue parle de garde partagée. Oui. Moi,
je parle de double responsabilité, de double responsabilité, et je pense que le
collège est conscient et accueille même favorablement... Le ministère de
l'Enseignement supérieur va jouer son rôle. Ce sera, si le projet de loi est
adopté, une université, et le ministère de l'Enseignement supérieur va jouer
son rôle pleinement.
Mme David : Et j'ajouterais même que
le collège a aussi une responsabilité double avec le cégep, parce qu'ils
offrent des D.E.C. en... des vrais D.E.C. de grade, là. Ce n'est pas une
A.E.C., c'est un D.E.C. en sciences humaines, en sciences pures, et la loi n° 151 est aussi applicable aux cégeps. Donc, la ministre a
une double responsabilité aussi dans le sens
qu'elle a deux diplômes de grades
dont elle est responsable par rapport à la loi n° 151
en responsabilité partagée, appelons ça comme ça, avec le collège militaire.
Alors, si c'est ça, moi, la réponse me rassure, et puis un jour, dans notre
vieux temps, on viendra relire des transcripts de nos... Parce que tout ça
reste, hein? J'ai été relire des transcripts de la loi 101, 1977, ce que tout
le monde a dit. Alors, tout ce qu'on dit, Mme la ministre, ça va rester bien
au-delà de nous. Alors, ça me rassure de dire que vous avez une responsabilité
dans ça et que vous devez appliquer la loi. Donc, je voterai pour l'article.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci, Mme la députée. S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais
mettre aux voix l'article 5.
La Secrétaire : Mme McCann
(Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David :
Pour.
La Secrétaire : Et Mme Guillemette
(Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, Mme la ministre, vous pouvez nous présenter... L'article 5
est maintenant adopté. Mme la ministre, vous pouvez nous présenter l'article 6.
Mme McCann : Merci, Mme la
Présidente. Alors :
L'article 1 du Règlement relatif au champ d'application
de la Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme est modifié
par le remplacement, dans le paragraphe 2°, de «11» par «12».
La modification au paragraphe 2° de l'article 1
du Règlement relatif au champ d'application de la Loi sur la transparence et
l'éthique en matière de lobbyisme vise à ce que le Collège militaire royal de
Saint-Jean de même que les membres de son personnel ou les personnes nommées à
ce collège ne soient pas considérés lobbyistes aux fins de l'application de la
Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme, comme c'est le
cas pour les autres établissements d'enseignement de niveau universitaire.
Ainsi, les communications orales ou écrites entre le Collège militaire royal de
Saint-Jean et le ministère de l'Enseignement supérieur ne constitueraient pas
des activités de lobbyisme au sens de la loi. Merci, Mme la Présidente.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Bien, écoutez, je
suis tout à fait d'accord avec cet ajout, donc, du collège avec les
11 autres établissements. On se posait beaucoup la question... Quand on
est ministre de l'Enseignement supérieur, il faut se dire : Est-ce que...
Quand les collèges ou si les universités nous appellent et, bon : Est-ce
que... Vous savez maintenant ce que c'est, le Registre les lobbyistes, il faut
que tout le monde soit inscrit, il faut que tout... il faut que ça soit transparent,
les calendriers... vos calendriers sont transparents. Alors, il faut que tout
soit bien dans l'ordre, que vous n'avez vraiment pas eu... fait affaire... reçu
de trop... — comment
on dit ça? — de
trop lourdes pressions qui ressembleraient à
du lobbyisme, et tout ça. Ce qui est fascinant, par contre, c'est que des fois
les collèges eux-mêmes s'engagent une compagnie de lobbyisme pour
lobbyer sur qui un centre d'études collégiales, qui un agrandissement de
building; les universités font la même chose. Alors, c'est assez fascinant de
voir qu'ils n'ont pas besoin d'être inscrits au registre, mais, quand ils ont
des projets particuliers à porter, souvent, ils vont eux-mêmes se voter des
crédits pour pouvoir engager un lobbyiste. Mais je comprends — ça,
c'était une parenthèse — que
le collège sera comme les autres, et c'est tout à fait normal qu'il n'ait pas à
être inscrit au Registre des lobbyistes, puisque c'est comme... c'est un
établissement au sens des établissements d'enseignement supérieur. Alors, je serai
d'accord avec cet article 6.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais mettre aux voix l'article 6.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, l'article 6 étant adopté, je mets en délibération
l'article 7. Mme la ministre.
Mme McCann : Merci, Mme la Présidente.
Alors :
Le Collège militaire royal de Saint-Jean doit
adopter la politique visée à l'article 3 de la Loi visant à prévenir et à
combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements
d'enseignement supérieur avant le... et la mettre en oeuvre au plus tard le...
Alors, nous allons
indiquer la date qui suit d'un an celle de l'entrée en vigueur de la
présente loi et, pour la mettre en oeuvre, nous allons indiquer la date qui
suit de 21 mois celle de l'entrée en vigueur de la présente loi. Une
disposition transitoire est prévue au projet de loi, puisque les
deux dates mentionnées à l'article 18 de la Loi visant à prévenir et
à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements
d'enseignement supérieur, selon lequel l'établissement
d'enseignement doit adopter sa politique qui a pour objet de prévenir et de
combattre les violences à caractère sexuel avant le 1er janvier 2019
et la mettre en oeuvre au plus tard le 1er septembre 2019... donc
deux dates qui ont déjà passé. Par conséquent, on a une disposition
transitoire qui doit être prévue expressément au projet de loi pour que le
Collège militaire royal de Saint-Jean adopte sa politique à une date butoir
déterminée et qu'il la mette en oeuvre aussi au plus tard à une date déterminée.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme David :
Bien là, on va faire un peu de mathématiques. Je me souviens très bien, dans
l'adoption de la loi n° 151, que les partis d'opposition avaient beaucoup,
beaucoup insisté pour que la date — d'ailleurs, on le voit très
bien dans vos explications — soit
le plus vite possible. Donc, on avait mis un an pour la politique. C'est
ce que vous proposez, je suis d'accord. À l'époque, c'était le
1er janvier 2019, donc c'était en... Je ne me souviens plus quand on
a adopté la loi. En 2018. Je ne me souviens plus exactement, là, mais...
Printemps 2018.
Une voix :
Décembre 2017.
Mme David :
Décembre 2017. Donc, on avait mis... Décembre 2017, décembre 2018,
janvier 2017... Donc, on avait mis un an plus les vacances de Noël.
Grosso modo, là, ça donnait ça. Et, après ça, ce qui devenait important, là,
c'est : Vite, vite, vite, il faut l'appliquer et il faut mettre
six mois. Donc, admettons qu'on met 12 mois puis qu'après ça, entre
janvier et septembre, ça donne...
Donc, 12 et 8, ça
fait 20. Oui, ce n'est pas si pire, 21 mois. J'imagine... Parce que je me
demandais pourquoi le 21 mois plutôt que 20, plutôt que 18. Dans ma tête,
j'avais comme un an et demi en tout, puis là ça donne un peu plus que ça. Écoutez,
je n'en ferai pas un problème. J'imagine que c'est parce que vous avez
regardé... Admettons que c'est aujourd'hui qu'on adopte la loi ou la semaine
prochaine, ils ont compté... Est-ce que c'est un mois d'été? Un mois de
vacances? Est-ce que ça serait ça, les raisons? Autrement dit, est-ce que c'est
juste tombé d'un chapeau comme ça ou il y a une réflexion par rapport à ça?
La Présidente (Mme
Guillemette) : Mme la ministre.
Mme
McCann : Merci, Mme la Présidente. Alors, effectivement, l'entrée en
vigueur de la loi était le
8 décembre 2017, et donc les établissements devaient adopter leur politique
avant le 1er janvier 2019 et la mettre en oeuvre au plus tard le
1er septembre 2019. Donc, le calcul a été fait à partir de ces dates.
Mme David :
Bon, j'ai la réponse à ma question mathématique.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Ça vous va, Mme la députée?
Mme David :
Ça va très bien.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais mettre aux voix l'article 7.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme David
(Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme
Guillemette) : Abstention. Donc, Mme la ministre a un amendement à
déposer à l'article 7.1, qui est déjà sur le Greffier, que vous pouvez voir
ici, aux caméras, déjà. Donc, Mme la ministre, je vous cède la parole pour nous
présenter votre amendement.
• (12 h 30) •
Mme McCann :
Oui. Donc, merci. Merci de le mettre plus gros. Oui. Merci, Mme la Présidente.
Alors :
Insérer, après
l'article 7 du projet de loi, l'article suivant :
7.1. Dans
toute loi, tout règlement et tout autre document, la dénomination «Collège
militaire Royal de Saint-Jean» devient «Collège militaire royal de
Saint-Jean», avec une minuscule — je le dis entre parenthèses — à
«royal».
Alors, on remplace donc la majuscule
de «Royal» par la minuscule dans l'amendement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Parfait. Merci, Mme la ministre. Des interventions?
Mme David :
...c'est la moindre des choses que de bien épeler les noms des établissements.
Alors, moi aussi, j'aurais mis spontanément un r majuscule, mais on va le
laisser en minuscule.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. Merci, Mme la députée. Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix
l'article 7.1.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme David
(Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme
Guillemette) : Abstention. Donc, l'article 7.1 est adopté.
Je mets en délibéré
l'article 8.
Mme McCann :
Merci, Mme la Présidente. Alors : La présente loi entre en vigueur à la date de la sanction,
là, de la présente loi. Voilà.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Des interventions? Ça va. Donc, je mets aux voix
l'article 8.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme David
(Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme
Guillemette) : Abstention. Donc, l'article 8, adopté, et
l'article 8 est adopté. Mme la ministre a un article omnibus à nous
déposer, qui est déjà sur le Greffier. Donc, je vous cède la parole pour la
présentation de l'article 8... de l'article omnibus.
Mme McCann :
Oui. Alors, merci, Mme la Présidente : Sous réserve de l'article 7.1,
remplacer, dans l'ensemble du projet de loi, y compris son titre, «Collège
militaire Royal» par «Collège militaire royal», avec une minuscule. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, Mme la ministre. Des interventions? Donc, je
vais mettre aux voix l'amendement de l'omnibus.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, l'amendement omnibus étant adopté, je vais maintenant
procéder à la mise aux voix du titre du projet de loi. S'il n'y a pas
d'intervention, Mme la secrétaire, par appel nominal.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, je propose que la commission recommande la renumérotation du
projet de loi amendé. Donc, Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Foster
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention.
Donc, je propose que la commission adopte des ajustements
pour les références. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Mme McCann (Sanguinet)?
Mme McCann : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme David (Marguerite-Bourgeoys)?
Mme David : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention.
Remarques
finales
Donc, nous sommes maintenant rendus à l'étape
des remarques finales. Je cède maintenant la parole à la députée de
Marguerite-Bourgeoys et porte-parole de l'opposition officielle. Mme la
députée.
Mme Hélène David
Mme David : Excusez, j'avais oublié
cette étape. Bien, écoutez, je suis très heureuse qu'on ait pu, je pense, faire
le mieux qu'on pouvait avec un projet de loi qui, malgré qu'il soit petit,
était assez spécialisé et spécifique, et donc redonner, comme on a dit, les lettres
de noblesse à ce collège, redonner la possibilité de l'enseignement supérieur.
J'ai remarqué que les professeurs, j'en connais quelques-uns, là, sont déjà de
très haut calibre. Donc, on peut avoir grand espoir qu'on entende parler, donc,
de recherche et d'enseignement de très haut niveau qui vont se faire à ce
collège. Et je pense que ça va être très, très bon pour le député de Saint-Jean
aussi, pour sa circonscription, pour le cégep de Saint-Jean et pour la
francophonie canadienne en général et québécoise en particulier.
Alors, je suis très heureuse que nous
retrouvions ce collège avec la qualité qu'il avait à l'époque et qu'il va
certainement retrouver, grâce, entre autres, à l'excellence actuelle et
probablement à venir de son corps professoral. Alors, bravo et longue vie au
Collège militaire royal de Saint-Jean!
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Donc, j'ai le député de Saint-Jean qui veut nous
adresser également quelques remarques. Je vous cède la parole, M. le député.
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Oui. Bien, en fait, je
vais réserver mes derniers commentaires pour l'adoption finale, mais je voulais
juste partager avec la députée de Marguerite-Bourgeoys que, comme elle, chaque
fois que je vois «du ministre» ou «le ministre» dans un projet de loi, je me
dis toujours... même si je ne suis pas d'accord pour toujours féminiser
partout, l'espèce de mécanique langagière écrite que je n'aime pas toujours,
mais j'ai toujours un petit malaise, moi aussi, avec «le ministre» dans les
lois et j'espère qu'un jour on trouvera quelque chose qui fera l'affaire de
tout le monde, Mme la députée.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci beaucoup, M. le député de Saint-Jean. Mme la ministre, je vous cède la
parole.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : Oui. Bien, merci, Mme la Présidente. Effectivement, moi de même, j'espère qu'on trouvera aussi, un jour, une solution à cet élément qu'a soulevé ma collègue
de l'opposition, que je veux remercier, d'ailleurs, pour son excellent travail de collaboration très apprécié, remercier également les collègues, députée
de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
et député de Saint-Jean, très heureuse pour le député de Saint-Jean aussi et
les collègues, là, du ministère, merci beaucoup, et évidemment ma conseillère
politique. Je vous remercie, aussi, Mme la Présidente, de votre travail.
Et vraiment je me réjouis. Je me réjouis. C'est
formidable que nous ayons maintenant un nouveau membre. Nous allons avoir un
nouveau membre de la grande famille des universités québécoises en la personne,
hein, presque une personne, le Collège militaire royal, je m'en réjouis, et
qu'évidemment aussi sa collaboration avec le cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu
continue. Et ça va renforcer effectivement, comme on disait, la francophonie au
Québec. Alors, tous les bienfaits de ce projet de loi mené à bon port, nous
allons pouvoir en bénéficier, et le collège au premier chef. Alors, merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Merci, tout le monde, pour votre collaboration
et l'apport aux travaux de la commission.
Donc, la commission ayant accompli son mandat,
j'ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 35)