(Dix heures)
La Présidente (Mme Thériault) :
...éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder à l'interpellation
de la députée de Saint-Laurent au ministre de l'Éducation sur le sujet
suivant : Propositions concrètes visant à redresser la situation dans la
gestion de la crise de la COVID-19 dans le réseau de l'éducation par le gouvernement
caquiste.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme Lachance (Bellechasse); M. Lemieux
(Saint-Jean) est remplacé par M. Lévesque (Chauveau); et Mme Melançon
(Verdun) est remplacée par Mme Charbonneau (Mille-Îles).
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait, merci. Et je comprends qu'il y a une entente entre le deuxième groupe d'opposition... puisse
intervenir à la troisième série d'interventions et que le troisième groupe d'opposition intervienne lors de la cinquième série
d'interventions.
Donc, nous allons débuter par des déclarations
d'ouverture. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, la porte-parole officielle en
matière d'éducation, vous avez la parole pour 10 minutes.
Exposé du sujet
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Merci pour cette interpellation. Je crois qu'elle est parfaitement souhaitée et
souhaitable. Je salue toutes mes collègues qui sont présentes aujourd'hui, ma
collègue la députée des Mille-Îles ainsi que les députées de Sherbrooke et de Joliette.
Merci au ministre d'être présent.
O.K. Les écoles, je pense qu'on avait besoin de
se rencontrer, parce que le nombre de classes avec la COVID-19 n'arrête pas
d'augmenter au Québec. Je sais que ça a été très difficile pour le gouvernement
d'avoir juste le bilan dans les écoles. C'est un parent bénévole qui, à partir
de son sous-sol, est capable de le faire. Le site COVID Écoles nous tient
informés assez... assez rapidement. Et, quand on se compare avec les autres
provinces, le Québec, nous, là, c'est ça, notre courbe. Elle est vraiment
exponentielle quand on se compare avec l'Ontario, l'Alberta, la
Colombie-Britannique. On parle quand même des taux d'infection, là, qui
dépassent les autres provinces deux fois, trois fois, même cinq fois plus dans
nos écoles québécoises.
Alors, clairement, il y a quelque chose que les
autres provinces ont peut-être compris, que nous, on n'a pas compris. Et, des
fois, on peut piger les bonnes idées ailleurs. Puis les bonnes idées, ce n'est
pas juste au ministre, là, qu'il y en a, là. Nous, on en a fait plein, des
propositions. D'entrée de jeu on vous a demandé d'avoir un corridor sanitaire
scolaire pour les écoles. Ça, c'est une idée. Elle vient de l'Ontario, qui,
eux, ont une équipe dédiée à la santé, 500 infirmières puis hygiénistes
qui sont uniquement dédiés à surveiller les écoles, venir en aide aux écoles, freiner les éclosions. Moi, j'aimerais vraiment
savoir pourquoi que ça, ça ne pas toujours été fait au Québec. On attend.
Le ministre de la Santé a dit : Ça s'en vient, mais ce n'est pas encore
arrivé.
Cette
semaine, on apprend qu'Ottawa a fait des commandes importantes, des tests
rapides de moins de 15 minutes pour obtenir le résultat, un peu
comme un test de grossesse, là. C'est rapide. 15 minutes plus tard maximum,
on a un résultat. Ça, ça va changer, là, complètement, là, l'organisation des
écoles. Pour les directions d'école, savoir qu'ils sont capables d'isoler rapidement
les élèves ou le personnel qui a été infecté à la COVID-19, bien, ça leur
permet de prendre des décisions très, très rapides, mais surtout, surtout,
éviter la fermeture d'une classe.
Alors, hier, je disais au ministre : Bien,
Ottawa en a reçu 100 000. Moi, je ne comprends pas que la livraison a été faite à Ottawa, donc en Ontario, mais pas au
Québec, alors que c'est nous qui a le pire bilan. Puis comprenez-moi
bien, je comprends parfaitement qu'on doit d'abord prioriser, dans le
dépistage, le personnel de la santé. Ça va de soi. Mais je vous rappelle que,
lorsqu'on a déconfiné le Québec, rien n'était obligatoire, sauf l'école. Quand
on a ouvert les restaurants, ce n'était pas obligatoire. Les bibliothèques, ce
n'était pas obligatoire. Les gyms, ce n'était pas obligatoire. Les gens avaient
le loisir d'y aller ou de ne pas y aller. Les écoles, ça a été obligatoire pour
le personnel scolaire au complet et pour les élèves aussi. Alors, la moindre
des choses, là, c'est de les protéger.
Moi, aujourd'hui, j'ai une question très, très
spécifique pour le ministre, d'entrée de jeu. Je vous présente ce tableau, M.
le ministre. Fin août, déjà,
les experts disaient qu'on commençait une deuxième vague. La fin août,
là, c'est la rentrée scolaire. Le 17 septembre, vous dites, la CAQ
dit : On est encore trop tôt pour dire qu'on est dans la deuxième vague.
C'était en réponse, au fait, à un point de presse que j'ai fait avec mon collègue
de Pontiac le 15 septembre, qui disait : C'est la rentrée parlementaire
et c'est aussi, en quelque sorte, la première journée de la deuxième vague. Vous avez plutôt fait un vidéo pour
vous moquer qu'on était trop tôt pour dire que c'était une deuxième vague. Le 21 septembre, finalement, la CAQ mentionne que nous sommes en deuxième vague. Et finalement, le
8 octobre, vous mettez des nouvelles mesures pour les écoles. Et, hier,
moi, ma mâchoire a un peu disloqué d'entendre le ministre de la Santé
dire : On est au 50e jour de la deuxième vague. Hier, là, 50e de la
deuxième vague. Alors, si vous permettez, là, 50e jour de la deuxième
vague, ça nous ramène quand? Ça nous ramène au 2 septembre. Ça nous ramène
à la rentrée scolaire.
Ma question très
spécifique au ministre : Qu'est-ce que vous auriez fait différemment si
vous l'aviez su, le 2 septembre, qu'on
était en deuxième vague? Concrètement, qu'est-ce que ça aurait changé pour les
écoles du Québec? Auriez-vous imposé le masque plus tôt? Auriez-vous dit
aux élèves de secondaire IV et secondaire V : Vous serez
désormais un jour sur deux à l'école?
Concrètement, si
vous, là, le ministre de l'Éducation, aviez... vous, là, si vous aviez cette
information, là, que, finalement, la deuxième vague, c'était le
2 septembre... Parce qu'hier le chat est sorti du sac. On apprend que,
finalement, ce n'était pas le 21 septembre, c'était le 2 septembre,
donc que c'est une vingtaine de jours, presque trois semaines qu'on aurait
gagnées si on avait su cette information névralgique. Vous, concrètement, là, qu'est-ce
que vous auriez fait différemment?
La Présidente (Mme
Thériault) : Je comprends, Mme la députée, que c'étaient vos remarques
d'ouverture, parce que le premier bloc sert à ça, et que vous avez conclu votre
intervention. Vous arrêtez là?
Mme Rizqy :
Oui.
La Présidente (Mme
Thériault) : Parfait. M. le ministre, c'est maintenant votre tour.
Vous avez 10 minutes pour faire vos remarques d'introduction.
Réponse du ministre
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Merci, Mme la Présidente. Donc, je salue les collègues des oppositions. Merci,
ça fait plaisir de vous voir pour échanger avec vous aujourd'hui sur le sujet
très important qui nous préoccupe, donc, évidemment, l'éducation, le droit à
l'éducation, la qualité des services rendus, la réponse à la situation
épidémiologique, l'ajout de ressources pour venir en aide aux écoles. Je salue
aussi la présence de mes très estimés collègues, donc, députés de Chauveau, de
Bellechasse et de Huntingdon. Merci d'être présent et présentes avec nous
aujourd'hui. Je sais que, depuis longtemps, l'éducation, c'est un sujet qui
vous a à coeur... qui vous tient à coeur, on a eu plusieurs échanges à ce
sujet-là. Donc, je suis content que vous participiez au débat aujourd'hui.
Ma collègue, dans ses
remarques d'ouverture, fait un florilège d'interventions sur beaucoup, beaucoup
de sujets. Elle nous a parlé du site
Internet, des tests, de la présence obligatoire à l'école, des consultations,
de la situation épidémiologique qui a changé. Donc, je vais aborder brièvement
chacun de ces sujets, sachant qu'on aura probablement le temps de creuser davantage, au cours de
l'interpellation dans le cadre des autres interventions, certaines interventions
du gouvernement puis certaines problématiques aussi soulevées sur le terrain au
fil du débat, ce matin.
Donc, elle est
revenue sur la transmission des données, des informations sur la situation
épidémiologique dans nos écoles, donc le nombre d'élèves au Québec qui,
malheureusement, ont reçu un test positif, le nombre de classes qui sont
malheureusement fermées de manière temporaire. C'est important de le mentionner.
On ferme des classes malheureusement parce que la Santé publique constate qu'il
y a des cas et qu'il peut y avoir un danger, mais on les réouvre toujours.
C'est vrai qu'en début d'année pendant quelques jours, voire un peu plus d'une
semaine, on a eu de la difficulté à colliger l'information, mais là,
maintenant, je pense que c'est une histoire du passé. Ça fait pas mal plus qu'un mois maintenant que, de manière
très transparente, à chaque jour, autour de 13 heures, les informations
sont rendues publiques, et il n'y a personne, là, au Québec qui remet en
question la validité et la fiabilité des données qui sont transmises, la
transparence du gouvernement à cet égard-là. Donc, je pense, ça, c'est quelque
chose qui méritait d'être traité très, très sérieusement puis qu'on a traité
très sérieusement aussi, on a corrigé cette erreur bureaucratique de début
d'année.
Sur la question de la
fréquentation obligatoire de l'école, je suis content que ma collègue revienne
sur ce sujet-là. C'est quelque chose d'important. Je pense que c'est une des
valeurs fondamentales au Québec. L'éducation, c'est extrêmement important. La
fréquentation scolaire, c'est dans la Loi sur l'instruction publique. On peut
s'acquitter d'une obligation de fréquentation scolaire des élèves de 6 à
16 ans de diverses manières, mais on ne peut se soustraire à la
fréquentation scolaire. La façon habituelle et privilégiée, évidemment, c'est
d'aller à l'école.
Au fil des années,
par contre, c'est arrivé, des fois, que des élèves aient des problèmes de santé
bien avant que la COVID fasse son arrivée, puis le réseau scolaire, là, était
capable de s'adapter puis de soutenir les parents et soutenir les enfants, les
adolescents qui ont besoin, parce qu'ils ont un problème de santé, de recevoir
des services à domicile. C'est encore le cas pendant le temps de la COVID, cet
automne. On a bien travaillé avec les centres de services scolaires. Je
souligne l'initiative du centre de services scolaires des Hautes-Rivières, qui,
dès le printemps, avait innové avec une espèce d'école virtuelle, puis c'est
une initiative qui a fait des petits. Et plusieurs centres de services se sont
inspirés de ça pour être capables de donner des services de qualités aux élèves
qui ont une vulnérabilité médicale à la COVID et qui reçoivent,
sur plusieurs semaines et peut-être pendant toute l'année scolaire, des
services éducatifs à domicile.
• (10 h 10) •
Ceci dit, ma collègue s'intéresse à la
fréquentation obligatoire comme si c'était un problème. En tout cas, elle
disait : Oui, mais, vous savez, il y a juste dans le domaine de
l'éducation que c'est obligatoire par rapport aux bibliothèques, aux musées. On
est d'accord, là, on veut que les gens fréquentent les musées, mais on ne
l'obligera pas. J'espère qu'elle ne remet pas en question la fréquentation
scolaire obligatoire au Québec, même en temps de pandémie. Je sais que d'autres
États ont fait des choix différents du nôtre. Ils ont laissé plus de choix, je
vous dirais, aux parents. Pour moi, c'est une prise de position que je qualifierais
de hasardeuse, et il faut donner des balises très claires pour que le droit à
l'éducation soit respecté pour tous les élèves du Québec, tous nos jeunes, tous
nos adolescents. C'est un sujet sur lequel nous nous sommes penchés dès notre
arrivée au gouvernement. On s'est assuré que les parents qui font le choix de
l'éducation à la maison et qui le faisaient bien avant que la COVID n'arrive
aient des balises très, très claires pour être bien certains que les enfants
dont les parents ont fait le choix de l'éducation à domicile s'acquittent de leurs obligations. Mais je pense qu'il faut
clarifier, il faut statuer là-dessus, là, c'est important, l'éducation,
puis ce n'est pas négociable, la fréquentation obligatoire puis le droit à
l'éducation au Québec.
Ma collègue nous dit que la situation
épidémiologique a changé dans le temps. Évidemment, on a connu la première
vague. On est en ce moment au sein de la deuxième vague. Et, à la grandeur du Québec,
c'est comme si on était arrivés à un plateau en ce moment, mais on aurait hâte
de redescendre ce plateau, hein? C'est vrai pour tout le monde,
parce que ce n'est pas juste des chiffres, hein? C'est des personnes, c'est des
parents, c'est des grands-parents, c'est des oncles, des tantes, c'est
des enfants. Puis c'est sûr que toute la société québécoise doit poser tous les
gestes nécessaires. C'est vraiment un effort collectif. Les écoles doivent
participer à l'effort collectif, mais toute la société doit participer à
l'effort collectif.
Maintenant, oui, on adapte les mesures gouvernementales
en fonction des avis de nos experts de la Santé publique. Et ma collègue nous
faisait le reproche de ne pas en avoir fait assez assez tôt. C'est toujours
facile après coup de savoir ce qu'il faut faire ou ce qu'il aurait peut-être
fallu faire, hein? Ça, c'est comme après le fameux match de hockey classique du
samedi soir. Le dimanche matin, tout le monde sait quel gardien on aurait dû
mettre devant le but puis quel joueur aurait été sur le premier trio, puis
c'est comme ça qu'on aurait gagné le match. Mais ce n'est pas comme ça que ça
se passe.
Au mois d'août, au mois de septembre, quand on
est arrivés avec un plan de la rentrée scolaire, c'était un plan solide, qui
était tout à fait adapté avec la situation épidémiologique du moment, qui était
en phase avec les recommandations de la Direction de la santé publique au Québec,
et qui était même en phase avec la direction de la santé publique du Canada, et
qui résultait de beaucoup de consultations avec les gens du réseau, donc les
directions générales, les cadres, les directions, les syndicats, les experts,
les parents. Quand on a rendu public notre plan, à la mi-juin, ça avait été
salué par l'ensemble des partenaires. Quand on a déposé nos ajustements, autour
du 10 août, ça a été salué par à peu près
tous les groupes partenaires du réseau scolaire. Et quand on l'a mis en
application, au mois de septembre, c'est sûr que ça a été un ajustement
important pour le réseau scolaire. Il n'y a personne de sérieux qui remettait en doute la validité du plan qui avait
été validé par la Santé publique, donc côté épidémiologique, côté médical, et par tous les partenaires du réseau scolaire qui
ont les deux mains dedans, les mains dans nos écoles, dans l'organisation
scolaire, dans le transport scolaire, dans l'embauche du personnel. Ça tenait
définitivement la route.
La situation
a changé entre le 15 août, le 20 août, 5 septembre, le
10 septembre et ce qu'on connaît aujourd'hui. C'est pour ça qu'il y a à peu près deux
semaines, bien, on s'est adaptés puis on a donné davantage... plutôt, on a
adopté davantage de mesures, qui sont des contraintes pour le réseau scolaire,
pour les élèves, pour le personnel, je le reconnais, mais qui sont nécessaires
pour protéger la santé des élèves et du personnel. Donc, c'est pour ça qu'il y
a deux semaines est arrivé le port du couvre-visage en classe pour les élèves
du secondaire. Non, ce n'est pas arrivé au début
du mois de septembre, ce n'était pas ce que recommandaient les experts de la
Santé publique au début du mois de septembre.
On peut bien refaire l'histoire, là, mais ce n'était pas ce que recommandaient
les experts de la Santé publique au début du mois de septembre.
Et il y a toujours des gens qui critiquent les
positions gouvernementales et qui critiquent les experts de la Santé publique, disant qu'on en fait trop ou trop
peu. Et, devant cette pluralité d'avis, autant de quidams, que d'experts, que
d'enseignants, bien, il faut se retourner vers les gens qui nous conseillent,
qui sont des experts, qui font des revues de presse internationales, qui
regardent ce qui se passe dans toutes les écoles en Occident et qui regardent
ce qui se passe aussi en fonction des
dernières recherches pour faire des recommandations auprès du gouvernement. Donc, on va continuer de discuter avec nos partenaires,
de discuter avec les syndicats, de discuter avec les directions d'écoles,
avec les parents, même avec les élèves, puis on va continuer de tenir compte
des avis des experts de la Santé publique pour prendre les meilleures décisions
pour protéger la santé, la sécurité des élèves, mais aussi pour donner tous les
services éducatifs qui vont maintenir la valeur de notre diplôme d'ici la fin
de l'année et pour la suite des choses. Merci.
Argumentation
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Vous êtes juste dans les temps. Donc, nous allons maintenant
procéder en alternance aux interventions de cinq minutes selon la séquence
suivante : un député de l'opposition... une députée de l'opposition,
devrais-je dire, parce qu'il n'y a que des femmes, ensuite, le ministre et, par
la suite, un député formant le gouvernement. Vous avez cinq minutes
chacun, et nous allons recommencer par la suite. Donc, sans plus tarder, nous débutons cette
première série avec une intervention de Mme
la députée de Saint-Laurent. Vous avez la parole.
Mme Rizqy : Merci beaucoup. Donc, si
je comprends bien le ministre, à ma question très précise, qu'est-ce qui aurait
changé s'il avait su plus tôt qu'effectivement on était dans une deuxième vague
et qu'en fait le curseur n'était pas au 17 septembre mais bien au
2 septembre, c'est de la faute de la Santé publique. C'est ça que je dois
en tirer, comme conclusion. Donc, vous tenez responsable la Santé publique parce
que vous dites que vous avez tenu compte de tous les avis de la Santé publique.
Alors, c'est ça que je comprends, c'est que ce n'est pas la faute du ministre
de l'Éducation, c'est la faute de la Santé publique. Est-ce qu'on peut avoir un
engagement de votre part de déposer les avis de la Santé publique que vous avez
eus?
Est-ce que ça, on peut, Mme la Présidente,
demander cet engagement-là? Parce que ce serait important, nous, d'avoir ces
avis de la Santé publique, surtout qu'au mois de mai nous avons participé à une
conférence avec le ministre sur le Web, et
il nous a présenté différents scénarios de retour en classe pour l'automne. Et
là-dedans il y avait retour à 100 %. À l'époque, vous disiez :
Très peu probable. Après ça, il y avait l'autre colonne pour 50 % des
élèves de retour en classe en alternance. Puis il y avait même un scénario d'un
tiers. Vous avez finalement décidé d'aller à 100 % et vous nous avez
dit : J'ai eu le O.K. de la Santé publique.
Par la suite, on entend l'INSPQ qui nous dit que
ce n'est pas tout à fait ça, la réalité puis que ce n'était pas supposé d'avoir
tant de monde dans les écoles. Nous, là, oui, on veut avoir nos écoles
ouvertes, mais on veut faire ça de façon sécuritaire. Puis vous nous demandez,
en fait, de vous croire sur parole quand vous nous dites : C'est la Santé
publique. Moi, je commence à trouver que la Santé publique a le dos large. Ça
devient quand même facile de pelleter ça dans la cour de la Santé publique.
Puis vous avez la responsabilité que lorsqu'un enfant quitte sa maison,
lorsqu'un enseignant quitte sa maison, lorsqu'un orthophoniste quitte sa
maison, lorsqu'une préposée à l'entretien qui
s'en va à l'école quitte sa maison, lorsqu'un surveillant quitte sa maison,
mais l'école devient son deuxième endroit le plus sécuritaire. Ça, c'est
votre responsabilité.
Et on a appris qu'il y avait des téléphonistes
disponibles, 13 000 à Ottawa, vous en avez utilisé 1 000 pour le
Québec. Vous avez boudé l'aide offerte par Ottawa. Finalement, ça a été quoi,
la conséquence? Ça a été que des orthophonistes, des orthopédagogues ont été
retirés des services aux élèves qui en ont vraiment besoin, des enfants HDAA,
pour aller faire du traçage, du dépistage. Ça, ce n'est pas normal.
Alors, nous, aujourd'hui, on vous réitère ça,
là, comme proposition. Ça prend un corridor sanitaire scolaire. Ça, là, c'est
sûr, là, que vous devez trouver des moyens, puis ils existent, les moyens. Vous
dites... Vous parlez de l'international. Je ne vous demande pas de parler à l'international.
Je vous demande de parler avec vos homologues fédéraux
puis aussi de voir ce qui se fait ailleurs au Canada. Les provinces
ontarienne, albertaine et Colombie-Britannique, ça va quand même mieux qu'ici. Il y a quelque
chose qui se passe, là. Les tests de dépistage rapide, est-ce que vous pouvez
prendre l'engagement suivant : de vous assurer que, dès lundi, les tests
vont être livrés au Québec et que, oui, vous allez prioriser les écoles du Québec?
Ça, c'est votre responsabilité, d'offrir le meilleur milieu sécuritaire pour
nos enfants puis le personnel.
Imaginez, là, une trousse de premiers soins, là,
au Québec, là, en ère de coronavirus, il me semble, à mon sens à moi, que, maintenant,
toutes les trousses de premiers soins dans les écoles devraient avoir une bonne
douzaine de tests rapides. Ça serait la
moindre des choses si on veut
vraiment garder nos écoles ouvertes. Est-ce que ça, on peut
prendre l'engagement?
• (10 h 20) •
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
complétez votre bloc là-dessus? Parfait. M. le ministre, la parole est à vous
pour un cinq minutes.
M. Roberge
: Merci, Mme la
Présidente. Je vais répondre à une question. Est-ce que je blâme la Santépublique?
Absolument pas. Je ne jetterai pas la pierre à la Santé publique, parce qu'ils
travaillent à chercher des solutions, parce qu'ils travaillent à protéger la
santé des Québécois, autant ceux qui sont à l'école que tous les autres. Ils font un travail extrêmement difficile,
extrêmement exigeant. Ils sont toujours disponibles, soir, matin, fin de semaine,
comme nous, d'ailleurs. Il n'est pas question de jeter le blâme à qui que ce
soit. Tout le monde est de bonne foi, tout le monde veut protéger la santé des Québécois
et tout le monde fait des arbitrages, cependant, pour que ça soit applicable.
Donc, la Santé publique nous fait des recommandations
très importantes. On discute avec les gens du terrain. Oui, on n'est pas
déconnectés. On parle avec les gens qui sont dans nos écoles puis ceux qui sont
dans nos centres de services scolaires, qui coordonnent ce qui se passe dans
l'école, mais aussi directement, là, ceux qui, tous les jours, prennent leur
voiture, comme disait ma collègue, puis se dirigent vers l'école pour rendre
des services directs aux élèves. On les consulte. Après ça, on donne cette
rétroaction-là à la Santé publique pour vérifier l'applicabilité puis, aussi,
les incidences sur la pédagogique, parce qu'on veut que nos jeunes réussissent.
On veut que nos jeunes continuent d'apprendre. Et c'est comme ça qu'on
travaille.
Je veux revenir sur d'autres sujets qui ont été
abordés par ma collègue. Elle nous a parlé d'orthopédagogues qui, supposément,
là, ne rendaient pas de services directs aux élèves parce qu'ils étaient
affectés à d'autres tâches. Je sais que ça a été soulevé à plusieurs reprises.
Juste pour mettre les choses en perspective, au centre de services scolaires de
Montréal, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'orthopédagogues. Il y en a eu
10 ou 11 qui ont été affectés à des classes pour devenir titulaires de classe.
Et on me dit que, sur ces orthopédagogues-là, il y en avait une dizaine qui
étaient affectés comme titulaires de classe qu'on appelle une classe spéciale
ou une classe d'adaptation pour des élèves qui sont
vulnérables. Donc, je ne pense pas que c'est une mauvaise nouvelle quand on est
dans une classe pour élèves en difficulté d'apprentissage puis qu'on se fait
assigner comme enseignant titulaire un orthopédagogue. Sincèrement, là, il faut
chercher le problème pas mal pour voir un problème à cet endroit-là.
Le problème, c'est si on n'a pas d'autres
orthopédagogues pour remplacer ceux-là et continuer de donner des services aux
élèves qui sont intégrés en classe régulière. Du délestage de services à des
élèves en difficulté, c'est inacceptable. Il n'est pas question qu'on cautionne
ça. Il n'est pas question qu'on accepte ça. C'est pour ça qu'on travaille si
fort pour combattre la pénurie de personnel qu'on a hérité des derniers
gouvernements. Puis ça, il faut le dire, il faut le nommer. Mais il faut faire
attention, là, à faire croire que, tout à coup, là, les orthopédagogues ne font
plus d'intervention aux élèves parce qu'il y a du délestage, ils font d'autres
choses. Il faut en prendre puis en laisser.
Ma collègue
est revenue sur la question des tests. C'est au coeur, évidemment, de
l'intervention gouvernementale. Hein, on est parmi les États qui testent
le plus en proportion de notre population. C'est vrai pour les écoles, c'est
vrai pour tout le monde. On voudrait être encore plus rapides dans notre façon
de donner des rendez-vous. On voudrait être encore plus rapides dans notre
façon de donner les résultats, particulièrement pour les élèves et pour le
personnel enseignant. Je peux vous dire que
c'est une préoccupation première pour le ministre de la Santé, qui est très
actif là-dessus. Les directions d'école ont un numéro de téléphone,
elles sont capables de guider, d'orienter, en fonction du corridor de services,
les parents qui ont besoin d'un test, donc les enfants qui en ont besoin, même
chose pour le personnel.
Ceci dit, ce n'est pas toujours aussi rapide
qu'on voudrait, on va se le dire, là. La cible, c'est en moins de
24 heures pour avoir le résultat. C'est une cible qui est la plupart du
temps atteinte, mais pas toujours. Puis j'ai entendu des histoires d'horreur,
là, cinq jours, six jours, sept jours, huit jours. On ne va pas le nier, là,
qu'il y a eu des dérapages puis qu'il y a eu des erreurs. Il y en a eu, mais
ils ont toujours été corrigés. Puis on ne cautionnera pas les erreurs, on ne
défendra pas ça. On va les corriger, les erreurs. On va les reconnaître, et
puis on va les corriger.
Pour ce qui est des tests qui nous viennent du
gouvernement fédéral, je peux vous dire qu'on travaille très fort, qu'on
négocie avec les gens du gouvernement fédéral, et les fameux tests Abbott
seront envoyés au Québec au plus grand bénéfice des Québécois. On parle de plus
de 81 000 instruments, plus de 60 000 tests qui s'en
viennent ici, au Québec, pour nous permettre de faire plus et mieux. Et des
cliniques de dépistage massif, où la Santé publique débarque et teste de
manière massive dans les écoles, il y en a plus de 30 depuis le début de la
pandémie.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre, cela met fin à votre bloc. Je reconnais maintenant une
députée ministérielle. Mme la députée de Bellechasse, la parole est à vous.
Mme Lachance : Merci beaucoup.
Alors, d'abord, je saluerai tous les collègues, je saluerai M. le ministre.
Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, très contente d'être ici avec vous
aujourd'hui. Les collègues le député de Chauveau,
et la députée de Huntingdon, ainsi que vous, les collègues de l'opposition,
certains que j'ai vus plus souvent au cours des dernières semaines,
bonjour.
Je suis heureuse de prendre la parole
aujourd'hui sur un sujet, évidemment, qui me tient beaucoup à coeur. Comme vous
le savez, j'ai travaillé pendant plus d'une quinzaine d'années dans les écoles
du Québec lors, d'abord, de l'implantation de la réforme, et puis, par la
suite, j'ai continué quelques années.
La période de l'implantation de la réforme a été
une période qui a été une période de grands changements dans nos écoles. J'ai
eu la chance de couvrir les écoles de l'Est du Québec, comme je l'ai déjà
mentionné, ce qui veut dire... de Sherbrooke, entre autres, jusqu'aux
Îles-de-la-Madeleine, sur la rive sud. Et puis j'ai rencontré beaucoup
d'enseignants, beaucoup de directions d'école, des conseillers pédagogiques, et
puis j'ai visité beaucoup d'écoles aussi. Et
je vous dirais que c'était... j'en ai développé une passion parce que je
n'étais pas issue du milieu de l'éducation. Et au fil des rencontres, par la suite,
parce qu'évidemment le ministre, avant d'être ministre, était déjà collègue
dans les années précédentes, et nous avions
eu des discussions sur l'éducation, et, ma foi, c'est la raison pour laquelle... une
des raisons pour laquelle je me suis impliquée en politique.
Ce qu'il faut savoir pendant l'implantation de
la réforme... Puis j'y repense, là, c'est qu'avant même la réforme il
y avait des projets pilotes qui avaient été mis en place, puis je repense à une école de la rive
sud de Québec, les Petits-Cheminots, peut-être pour les
nommer, qui était une école projet pilote avec un groupe d'enseignants.
Pourquoi je vous parle de ça? Bien, évidemment, il y a une raison, c'est que déjà,
à la réforme, on réalisait que ça prenait des grandes qualités pour faire un
virage comme celui-là. Et je peux vous assurer que, dans nos écoles, ces
compétences-là sont là. On parle ici de l'imagination, on parle ici des
capacités d'adaptation. Nos enseignants ont une grande capacité de travail et
de se retourner, comme on dit chez nous, sur un dix sous. Alors, ces
compétences-là et ces habiletés-là sont essentielles aujourd'hui, dans la
période qu'on vit avec la COVID.
Vous le savez, on est un gouvernement qui
priorise l'éducation, puis, dès le discours inaugural, le premier ministre a
été clair sur l'avenir et les ambitions du gouvernement pour que les enfants,
nos jeunes, puissent atteindre leur plein potentiel. Plusieurs engagements ont
été mis en place par la coalition. Je pense à la stabilisation du cadre budgétaire
pour une meilleure planification à long terme. Planification, prévisibilité
dans nos écoles, c'était bien mérité. Le
dépistage précoce des difficultés d'apprentissage puis une offre de services appropriée. Là, ici, je vous parle aussi de mon rôle d'adjointe parlementaire
à la Famille. Avec le programme Agir tôt, on va arriver à pouvoir dépister tôt et donner des chances à des petits qui n'en
auraient peut-être pas eu sans la mise en place de cette offre de services là. La maternelle quatre ans aussi, on peut en parler, parce que
la maternelle quatre ans, ce n'est pas rien. Et, je vous dis, moi, je parle
pour Bellechasse, c'est extrêmement apprécié et utilisé.
Donc, ça, ce
sont tous des engagements et des réalisations qu'on a mis en place. Il y a
du soutien aux enseignants, l'ajout de ressources professionnelles, la
valorisation de la profession. Là... Et, sincèrement, là, pour avoir travaillé longtemps dans les écoles, 15 ans, c'est quand même
une belle période pour faire une évaluation, on a eu des discussions, et la
valorisation des enseignants, ça faisait tellement longtemps que... Oui?
La Présidente (Mme
Thériault) : ...qu'il vous restait une minute, c'est tout.
Allez-y.
• (10 h 30) •
Mme
Lachance : O.K. Merci. Donc, évidemment, toutes ces mesures-là sont extrêmement
importantes.
Ce que j'ai vu aussi,
bien, il faut en parler, parce que la gestion de la crise nous a mis en lumière
plusieurs, plusieurs problématiques. Vous savez, le sujet de l'interpellation
de notre collègue la députée de Saint-Laurent, c'est la gestion de la crise, mais on ne peut pas parler de la gestion de la
crise sans parler de l'état de la situation avant la crise.
En 2015, le
gouvernement libéral avait effectué des coupures en éducation, comme il l'avait
fait aussi en santé d'ailleurs. En janvier 2019, on apprenait que notre
collègue de Saint-Laurent voulait que le PLQ s'excuse pour ses années de coupures
budgétaires. Bien, ces années-là, on en a pâti dans nos écoles. Évidemment,
c'est une réalité qu'aujourd'hui on doit comprendre et prendre en
considération. Puis je félicite le ministre de pouvoir naviguer avec ça et
mettre en place un réel plan pour pouvoir... pour permettre à nos jeunes
d'aller à l'école malgré la crise de la COVID-19.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Ça met fin à votre bloc de temps. Donc,
je regarde maintenant du côté de l'opposition officielle. Mme la députée de
Mille-Îles, la parole est à vous pour cinq minutes.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je vais faire une intervention en deux temps. En
premier temps, le ministre me connaît bien, je pense qu'il sait que je peux
faire un petit éditorial rapido. Puis je vais prendre la balle au bond de ma collègue de Bellechasse. En premier, je vais vous
dire bonjour, chères collègues de Saint-Laurent, de Joliette et de
Sherbrooke et à vous, collègues du gouvernement. Parce que ça l'air que c'est
comme ça qu'il faut qu'on se nomme. Quand on est du bord... on nomme nos comtés
puis, quand on est de l'autre bord, on ne les nomme pas. Ceci dit, c'était mon
petit remontant.
Je commencerais par
vous dire, Mme la Présidente, qu'après plus de 10 ans dans une commission
scolaire j'ai compris une chose précieuse, c'est-à-dire que la deuxième bulle
d'un enfant, le deuxième lieu où il trouve sa stabilité, son environnement, ses
amis, c'est l'école. Et je serai toujours de celles qui croient qu'il faut les
garder ouvertes, parce que c'est un endroit précieux pour eux. Et je crois
aussi que c'est la place où la bulle devrait être d'autant plus de protection
envers nos petits. Je vais dire nos petits. Je pourrais dire nos grands. Je
vais dire, tiens, les étudiants. Le deuxième endroit le plus sécuritaire pour
un étudiant, après sa résidence, devrait être à l'école.
Pourquoi on insiste
tant sur le dépistage, sur les premiers gestes, sur le masque en tout temps,
sur les façons de faire dans nos écoles? Bien, c'est parce qu'on y croit. On
croit que l'école devrait non seulement être un lieu très protégé, mais un lieu
très fréquenté. On a appris dernièrement que l'éducation est menacée. Il faut
prendre un regard objectif puis se dire : Le pouvoir, c'est le savoir. Et
on se doit de le maintenir. Et là-dessus, j'y crois.
Mais, quand on
dit : Il faut dépister tôt chez les jeunes enfants les problématiques, il
faut s'assurer qu'il faut aussi dépister tôt s'il y a une problématique chez
l'enfant en santé. Et, quand ma collègue de Saint-Laurent dit : Dans la
trousse de secours, il devrait y avoir des tests, bien, je vous explique pourquoi,
moi, la vision que je peux y avoir. Bien,
parce que, s'il y a un signe — puis
les directions d'école nous le disent — il
faut retourner l'enfant à la maison. Mais qui va récupérer l'enfant? Bien, on
va faire un appel aux parents, puis le parent va essayer de trouver de toutes
les façons possibles qui va récupérer
l'enfant. C'est une priorité. Bien, souvent, bien, c'est la grand-mère, c'est
le grand-père, c'est la voisine qui a donné un peu de disponibilité. Et,
tout à coup, si cet enfant a été pas encore évalué, détecté comme porteur de la
COVID, bien, je viens de mettre quelqu'un d'autre dans son circuit. Je viens de
handicaper, je viens de pénaliser, je viens d'infecter
quelqu'un d'autre. Donc, je vous dis pourquoi on pense que c'est important d'y
aller rapidement puis que les tests devraient être une réponse rapide.
Puis, quand on nous dit : Trouvez-nous des solutions, c'est vers ça qu'on
va. C'était mon éditorial.
Par
contre, j'ai une question. Puis je reviens à mes amours principaux,
c'est-à-dire la formation professionnelle. On a fait une formation
accélérée pour des gens qui sont maintenant dans nos CHSLD. La première cohorte
est arrivée. Les gens étaient contents de les voir arriver. Par contre, je nous
rappelle que ces intervenants-là n'ont pas la même latitude que ceux qui ont
fait le cours complet. Ils ont des actes restreints, ils ont des gestes qu'ils
ne peuvent pas poser nécessairement comme les autres et ils sont aussi
restreints à l'emploi, puisque, si je suis dans la cohorte accélérée, je ne
peux que travailler dans un CHSLD. Je ne peux pas aller ailleurs. Je ne peux
pas voir ça autrement que rester dans le principe CHSLD, c'est à ça que je me suis
engagée.
Donc, la première
partie de ma question, c'est : On a vu des gens sortir, on a vu des gens
partir parce qu'ils se sont sentis
bousculés, parce qu'ils se sont sentis aussi intimidés par des gens déjà sur le
marché qui disaient : Aïe! Toi, tu l'as un peu trop facile. C'est
ma première question : Est-ce qu'on va mettre un encadrement plus sûr pour
les gens qui font le cours en accéléré? Je vais plus vite parce que je viens de
voir les minutes.
Ma
deuxième question va être beaucoup sur : Est-ce qu'on peut mettre en place
un principe de reconnaissance des
acquis pour leur permettre de voir un avenir plus grand que juste le CHSLD,
qu'ils peuvent postuler sur le monde de la santé, c'est-à-dire dans nos
hôpitaux puis dans les autres? Parce qu'en ce moment tout ce qu'ils ont devant
eux, c'est : Tu rentres dans le CHSLD, tu restes dans le CHSLD puis tu
n'as pas rien d'autre que le CHSLD.
Donc, est-ce que le
ministre peut regarder? Un peu un principe d'après tant d'heures de pratique,
après tant d'heures sur le marché, je peux
avoir une reconnaissance des acquis ou je peux avoir le même principe qui va...
que je peux aller plus vite puis je peux me retrouver dans le système de
la santé, comme quelqu'un d'autre qui pourrait postuler sur un poste en santé.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, Mme la députée. Ça met fin à votre bloc. M. le ministre, pour un autre
bloc de cinq minutes.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. Merci à ma collègue pour ses questions précises. Elle a abordé deux
sujets. Je vais essayer d'y répondre de la meilleure façon possible. On a parlé
de la bulle puis de sentiment de sécurité puis de la formation spécifique qu'on
a faite pour nos préposés en CHSLD.
D'abord, je suis d'accord avec elle que, bien
avant l'arrivée de la pandémie, on voyait déjà l'école comme un endroit sûr,
enfin, qui doit être un endroit sûr, un endroit protégé, sécurisant. On sait
qu'il y a malheureusement certains milieux familiaux qui sont difficiles, qui
ont des valeurs contraires à celles, des fois, qu'on transmet à l'école, des
valeurs d'ouverture, des valeurs de dialogue, où on valorise la lecture, la
curiosité. Ce n'est pas partout pareil dans toutes les maisons. Puis c'est vrai
que, d'ores et déjà, c'était un défi, des fois, de lutter contre l'intimidation
puis de tendre la main à une famille qui, des fois, travaille à contre-courant,
mais de tendre la main quand même, créer un lien puis faire de l'école un lieu
sécurisé puis une bulle.
Là, c'est a fortiori, on veut encore plus que ça
soit un endroit protégé, un endroit où toutes les mesures de santé et sécurité
soient prises pour protéger la santé des jeunes puis qu'on ne pense pas, quand
on va à l'école, qu'on soit un tout-petit, ou un adolescent, ou un adulte des
centres de formation, je sais que ma collègue a une préoccupation particulière
pour la formation générale aux adultes, la formation professionnelle, il ne
faut pas qu'on se demande si on est en sécurité quand on va à l'école. Puis on
travaille très fort là-dessus, mais on est d'accord.
Sur la question peut-être plus précise de nos préposés
aux bénéficiaires en CHSLD, je dois d'abord donner un solide coup de chapeau à
l'équipe, au gouvernement, qui s'est revirée de bord de manière exceptionnellement
rapide, qui a été très dynamique, très inventive, très créative. Puis je
souligne la présence de la sous-ministre adjointe qui a été aux commandes pour
la création de cette formation-là où il a fallu qu'on travaille avec les gens
dans le réseau, au ministère puis avec la Santé, pour accoucher, en quelques
semaines à peine, d'une formation qui nous permettait de passer à travers la
crise, parce qu'on manquait de personnes, lors de la première vague, pour
pendre soin de nos aînés essentiellement pour deux raisons : les postes
n'étaient pas attractifs, excusez-moi l'anglicisme, n'étaient pas assez
attirants, ils n'étaient pas assez bien payés, hein, bien sûr. Puis, si on
augmentait le salaire d'un coup puis que ça devenait tout à coup tentant de devenir
préposé, bien, il fallait compter quand même plusieurs mois de formation avant
d'aller prêter main-forte. Or, le feu était pris à la grange, comme on dit.
Donc, ce n'était pas le temps, là, d'aller former des pompiers sur un horizon
puis moyen puis à long terme, là, ça pressait. Donc, on l'a fait.
C'est vrai, cependant, que la formation mène à
un emploi en CHSLD seulement pour l'instant. Ceci dit, il va être possible pour
les gens, par la suite, d'aller compléter la formation pour avoir le diplôme de
formation professionnelle complet qui permet de travailler dans une pluralité
de milieux. Puis la question de la reconnaissance des acquis, c'est une question
qu'on s'est posée préalablement et sur laquelle on travaille effectivement.
Donc, quelqu'un qui a le diplôme qu'on a fait en accéléré, qui travaille en ce
moment en CHSLD puis qui dit : Bien, c'est correct, mais peut-être que
dans un an, dans deux ans, dans cinq ans, je voudrai continuer d'exercer ma
profession dans un autre milieu pourra vraisemblablement se faire reconnaître
des acquis, devra vraisemblablement aussi aller suivre des cours. Ce sera probablement
quelque chose d'hybride. On y travaille. Je ne peux pas vous dire, là, que
c'est réglé. De toute façon, il n'y a pas personne, là, qui veut, je pense,
changer d'emploi tout de suite, là. Il faut... Pour avoir une reconnaissance
des acquis, il faut toujours bien avoir des acquis. Donc, il faut que les gens
vivent quelques mois, sinon au moins quelques années.
Mais je vous dis tout de suite que l'idée d'une
passerelle pour que ces personnes-là aient une mobilité pour aller aider des
aînés dans différentes situations, c'est quelque chose sur laquelle on se
penche. On ne veut pas avoir une formation cul-de-sac pour ces personnes-là.
Puis je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas intéressant de travailler
en CHSLD, mais c'est encore plus intéressant d'avoir le choix. Puis c'est
normal qu'au fil d'une carrière on veut avoir une certaine mobilité.
Donc, la reconnaissance des acquis, des
formations complémentaires pour permettre aux gens de pouvoir aller dans
différents domaines, c'est quelque chose qu'on étudie, sur laquelle on va
travailler dans les prochains mois. Merci.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Donc, je reconnaîtrais maintenant la députée de Huntingdon pour
votre intervention de cinq minutes. Mme la députée.
Mme IsaBelle : Merci, Mme la
Présidente. Moi, j'aimerais remercier d'emblée la députée de Saint-Laurent de
nous donner l'occasion et l'opportunité de discuter de l'éducation ce matin. Je
pense que nous partageons la même passion, hein? Nous sommes toutes les deux
issues du milieu de l'éducation par notre profession, pas de la même discipline
ni de la même université, si vous voulez, mais je pense qu'on partage vraiment
la même passion de l'éducation.
De mon côté, j'aimerais vraiment aborder, puis
je suis contente parce que la députée de l'opposition ainsi que le ministre le
mentionnent bien, nos écoles doivent rester ouvertes. Mais il faut voir aussi
dans quel contexte sont nos écoles. Alors, avant d'aborder, si vous voulez...
En fait, ce qu'il faut se dire, c'est qu'on a hérité effectivement d'écoles qui
étaient en pénurie de main-d'oeuvre, d'enseignants. Et cette pénurie-là n'est
pas arrivée avec la COVID. On va s'entendre, là, ce n'est pas la COVID qui a
provoqué la pénurie. Ça existait... Cette situation ou cette problématique,
elle était là bien avant, ne serait-ce que juste de penser, et le MELS se
donnait des statistiques en 2002 et 2005, de 15 % à 20 % de nos
nouveaux enseignants quittaient la profession à l'intérieur de cinq à sept ans
de leur pratique. On a aussi la chercheuse Nault de
l'UQAM qui avait aussi alerté, hein, le Québec avec ses statistiques. On a eu
par la suite Karsenti.
Donc, tout ça pour vous démontrer que la pénurie
de main-d'oeuvre, elle était là, ou la pénurie d'enseignants, bien avant la
COVID. Et, qui plus est, on constate, ou, enfin, une chercheuse professeure de
l'UQTR a souligné cet été qu'il semblerait qu'il y a des enseignants qui
précipitent leur départ. Hein, on n'a pas de statistique à toute épreuve, là,
mais elle est en train d'étudier ce sujet-là, puis vraiment je la félicite, là,
qui précipiteraient leur départ à la retraite depuis la COVID. Alors, ça met
donc nos écoles en situation de manque d'enseignants, il faut se l'avouer.
Donc, je veux profiter de mes quelques minutes
qu'il me reste, vraiment de parler des mesures concrètes que notre
gouvernement, que notre ministre a mis en place pour
effectivement combler ces lacunes en manque de personnel enseignant, puis
que je veux féliciter. On a d'abord la... Au niveau pédagogique, on a toute la
mesure qui a été mise en place pour aller chercher nos retraités, je vais y
revenir en détail tantôt, et toute la campagne je... présent et présente.
Alors, la première mesure qui, à mon avis, est
innovatrice et vraiment brillante, excusez-moi, mais je dois le dire, c'est un
incitatif financier, bon, d'abord, majeur pour encourager les enseignants
retraités de moins de cinq ans, hein, qui
sont à la retraite depuis moins de cinq ans, de venir prêter main-forte,
justement, à notre système d'éducation pour nos jeunes, pour nos élèves,
pour les aider, justement, à passer, là, leur primaire et leur secondaire.
Mais ce qu'il
faut savoir, pourquoi on a ciblé ces enseignants retraités, c'est parce qu'ils
sont 8 000 à avoir pris leur
retraite depuis 2015. Alors, c'est une bonne raison d'aller en chercher. On a
un beau bassin là de 8 000 enseignants à la retraite. Et,
comme ça ne fait que cinq ans qu'ils ont pris leur retraite, on peut penser
qu'ils savent encore leur programme en enseignement, ils savent encore leur
programme d'étude. Donc, c'est vraiment encourageant d'aller les chercher.
Ensuite, il faut voir aussi, puis on l'entend,
on a souvent des jeunes retraités enseignants qui disent qu'ils aiment ça pouvoir revenir faire de la suppléance
une fois de temps en temps. Donc, on a un beau bassin, là, d'enseignants
qui peuvent venir nous aider dans nos écoles dans cette période difficile.
Mais non seulement ça, c'est que notre
gouvernement a aussi un incitatif financier. Alors, écoutez, il double la
rémunération habituelle. Il passe de 212 $ par jour à 412 $. En plus,
leur rente de retraite ne sera pas impactée négativement. C'est important, ça,
là, ce que je vous dis là, là. Ensuite, leur rente de régime ou le RREGOP, là,
si vous voulez, ils vont pouvoir continuer à la recevoir. Écoutez, c'est une
mesure, là, qui varie entre 3 et 11 millions. C'est évident qu'on ne peut pas établir clairement c'est combien, parce
qu'on ne sait pas combien de retraités reviendront ni combien de jours
de suppléance ils feront.
Rapidement, je veux parler de ma dernière
mesure, qui est toujours au niveau pédagogique. C'est une réorientation
d'études ou de carrière où on incite les personnes qui ont déjà une formation
universitaire dans un domaine qui s'enseigne
ou une matière qui s'enseigne à répondre à la campagne du gouvernement :
Présent, présente. Et ça, c'est une
autre belle mesure, une autre belle façon de dire à notre population, à nos
élèves : On les aime et on veut les aider. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée. Parfait pour le temps. Donc, sans plus tarder, je
regarde du côté des députés de l'opposition et j'ai cru comprendre qu'il y
avait une entente pour que ce soit le troisième groupe d'opposition qui prenne la
parole. Non? Désolée, je dois... Je ne suis pas là. Donc, on... Parfait, il n'y
a pas de problème. Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous. Allez-y.
Mme Labrie : Merci. Je ne suis pas
au courant de ça. Donc, il y aurait plusieurs problèmes à aborder par rapport à
la gestion de crise en éducation, mais je vais me concentrer aujourd'hui sur la
détresse psychologique. Je sais que le
ministre a ouvert les écoles précisément pour le bien-être des enfants. Je suis
d'accord avec ça, évidemment. Ouvrir les écoles, c'était la chose à
faire. Mais, contrairement à ce que semble penser le ministre, ouvrir les
écoles, ça ne suffit pas pour assurer le bien-être des jeunes, et, visiblement,
la manière dont ça se passe, ça contribue même à dégrader la santé mentale des
élèves et du personnel. Le ministre a beau nous dire que l'information a
toujours été claire de son point de vue, elle a été comprise de manière très
différente un peu partout sur le terrain. Et, dans le milieu, constamment ils
ont été obligés de se réajuster parfois d'une journée à l'autre. Il y a des
endroits où ils ont dû refaire toute la
planification des groupes, annuler des activités, l'annoncer aux parents, aux
élèves. C'est des problèmes de communication puis des changements d'idée qui
ont été très anxiogènes pour les équipes-écoles, et ça, ça s'ajoute à un
climat social qui l'est déjà, comme tout le monde sait.
Et les tâches, elles se sont beaucoup alourdies
aussi depuis le début de la pandémie. En plus d'enseigner, les profs doivent
maintenant superviser des mesures sanitaires, désinfecter, gérer les absences
d'élèves, gérer les parents inquiets, et le personnel ne va pas bien. Il y a
trois semaines, huit enseignants sur 10 disaient déceler des signes de détresse
chez leurs collègues. Donc, on est au tout début d'année, et c'est grave au
point où même les collègues s'en rendent compte. Donc, imaginez les élèves qui
passent, eux, des heures dans la même classe que ces enseignants-là, ils
doivent s'en rendre compte aussi. Donc, l'épuisement et l'anxiété des profs, ça
se répercute sur les élèves et c'est grave,
parce que les spécialistes nous disent qu'un des facteurs de protection pour
les enfants, c'est de pouvoir s'appuyer sur des adultes qui vont bien.
Alors, on a des très gros problèmes si la majorité du personnel ne va pas bien.
Et d'ailleurs les élèves non plus ne vont pas
bien. Les pédiatres nous disent qu'il y a déjà une vague très bien amorcée de décrochage, dépression, toxicomanie,
cyberdépendance, trouble alimentaire, peur incontrôlable, distorsion de la pensée. Les lignes d'écoute pour jeunes
voient une hausse importante des demandes. Moi, je ne veux pas banaliser
la pandémie, là, mais, quand les pédiatres
écrivent une lettre ouverte pour nous rappeler qu'un enfant est 70 fois
plus à risque d'être
hospitalisé pour des problèmes de santé
mentale que pour la COVID-19,
je trouve que ça mérite d'être entendu et
d'être pris en compte dans gestion de la pandémie. Et les pédiatres sont très
clairs sur le fait qu'il y a certaines mesures prises par le gouvernement qui ont un impact sur la détresse des élèves, notamment
l'annulation des activités organisées qui pose problème, en particulier
les activités sportives.
Donc, ça, c'est toutes des activités qui,
normalement, participent à la socialisation des enfants, ça fait partie de la mission de l'école de socialiser. Et là
c'est un volet qui est complètement laissé de côté, en particulier en zone rouge.
Les jeunes sont isolés, ils manquent d'occasion de libérer leur stresse parce
que c'est interdit, même si les écoles avaient
mis en place des protocoles sanitaires pour leurs activités. Et pourtant les
pédiatres nous disent que la contamination se déroule à l'extérieur des
murs de l'école, entre amis, justement là où les jeunes risquent de se voir
sans respecter les règles de distanciation.
Et, pendant qu'on interdit aux jeunes des
activités qui pourraient être encadrées de manière sécuritaire et qui
pourraient leur faire du bien, on est incapables d'avoir assez de ressources
dans nos écoles pour offrir le soutien nécessaire aux élèves pour leur
détresse. Les professionnels, les enseignants nous disent qu'il manque de
soutien. Même si le ministre en a ajouté dans les dernières années, il en
manque encore des centaines. Et là on n'a pas du tout la capacité, en ce
moment, de faire de l'intervention préventive parce qu'on ne répond même pas à
la demande pour la détresse.
Le ministre a attendu en octobre pour lancer un
appel aux volontaires pour faire de la surveillance, de la désinfection. C'est venu trop tard, comme si,
pendant tout l'été, le ministre pensait que toutes les tâches supplémentaires
pouvaient être confiées aux membres du personnel qui sont déjà en place, comme
s'ils avaient du lousse dans leur temps pour
faire ça. Et, parce que le ministre a tardé à chercher des renforts, bien là on a des
enseignants, des professionnels qui manquent de temps pour répondre aux
besoins des élèves parce qu'ils doivent remettre eux-mêmes du papier à main
dans la salle de bain puis s'assurer qu'on ne manque pas de savon.
Et, parce que le ministre s'est fermé les yeux
trop longtemps sur l'ampleur des besoins, parce qu'il a été déconnecté des gens sur le terrain pour prendre
des décisions, parce qu'il a pris une approche autoritaire en interdisant
des activités qui sont essentielles au bien-être des enfants et qui jouent
pourtant un rôle dérisoire, à entendre les pédiatres, dans la transmission
communautaire, bien là on a un paquet d'acteurs du réseau de l'éducation et d'élèves
qui ne vont pas bien du tout.
Et je dis que c'est une décision du ministre
parce qu'à ce jour, bien, on n'a pas la trace du tout d'un avis de la Santé
publique qui recommandait de mettre fin aux activités organisées pour les
jeunes. Qu'on nous le démontre si ce n'est pas le cas.
Alors, moi, je demande au ministre de corriger
la situation. J'aimerais ça qu'il demande l'autorisation à la Santé publique de rouvrir les activités sportives
et parascolaires dans le respect des règles sanitaires. Je pense que c'est
possible que beaucoup de ces activités-là puissent se dérouler. J'aimerais ça
aussi qu'il s'engage à créer des postes de
professionnels et de personnel de soutien assez intéressants pour aller
chercher ceux qui sont au privé, parce que ça, c'est des emplois pour
lesquels on n'en manque pas. Simplement, ils travaillent au privé. Donc, on
veut aller les chercher pour pouvoir les avoir dans le réseau public et offrir
des services adéquats aux jeunes.
Donc, c'est deux demandes que je fais au ministre
parce qu'il faut corriger la situation très rapidement. Il y a beaucoup trop de
détresse en ce moment, autant chez les jeunes que chez le personnel. Le
personnel lui-même est en détresse, ne peut pas répondre à la détresse des
jeunes, et c'est très préoccupant.
• (10 h 50) •
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, Mme la députée de Sherbrooke.
Donc, sans plus tarder, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Roberge : Merci, Mme la Présidente. Ma collègue a abordé plusieurs
sujets qui sont extrêmement importants. La santé mentale, autant celle du
personnel scolaire que des élèves, on pourrait dire aussi des parents des
élèves, des restaurateurs, des artistes. C'est lourd pour tout le monde.
Mais intéressons-nous à ce qui se passe dans nos écoles.
Oui, on a fait des demandes à la Santé publique
en disant : Est-ce qu'il y aurait moyen de protéger davantage tout ce qui garde une motivation spécifique aux
élèves? Est-ce qu'on pourrait protéger davantage nos sports, nos activités
culturelles, les concentrations? On parle souvent de sport-études, arts-études.
Il n'y a pas beaucoup d'élèves au Québec,
là, qui sont dans des programmes spécifiques, reconnus au ministère,
sport-études, arts-études, mais il y a beaucoup d'élèves qui font du
parascolaire, des concentrations, des profils. On a déjà eu des conversations
sur les projets pédagogiques particuliers. Et il y a beaucoup d'écoles qui les
avaient préservés en début d'année, hein? Et, bien sûr, c'est normal. C'est
comme ça que le débat politique est ainsi fait. On prend la lampe de poche puis
on éclaire là où ça ne va pas. Puis c'est
vrai qu'il y a des écoles qui n'ont pas pu maintenir les programmes
particuliers, les programmes d'art, etc.
Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'écoles
aussi qui s'étaient organisées pour garder ces activités-là en groupes-classes, pour faire les regroupements
d'élèves, sachant qu'on allait avoir les groupes-classes, les bulles-classes,
mais pour placer les élèves, ceux qui sont en concentrations denses, ensemble
dans la même classe, placer les élèves qui veulent jouer au volleyball ensemble
dans la même classe. Ça n'a pas été vrai partout. Il y en a moins cette année que les années passées, il faut le reconnaître.
Mais ce n'est pas vrai qu'il n'y en a pas puis ce n'est pas vrai qu'il n'y en avait
pas depuis le début du mois de septembre. C'est... Il faut quand même remettre
les choses en perspective. On avait fait un sondage au début septembre, et
puis, grosso modo, il y avait à peu près 50 % des centres de services scolaires qui nous disaient qu'ils avaient pu
préserver l'ensemble des activités dont on parle en tout ou en partie. Ça veut
quand même dire qu'il y en a 50 % qui nous avaient dit qu'ils n'avaient
pas réussi, il faut le reconnaître.
Ce
sont des contraintes qui nous viennent d'une pandémie mondiale. Parce que, d'un
autre côté, c'est sûr que, si on n'avait pas accepté les recommandations
de la Santé publique... Je me demande bien ce que ma collègue nous aurait dit
ce matin si on avait bafoué les recommandations de la Santé publique, on avait
dit : Non, nous autres, là... Vous nous dites que, pour protéger les
élèves, il faut être en groupes-classes. L'OMS le dit, Santé publique Canada le
dit, Santé publique Québec le dit, mais nous autres, non, on va éclater les
groupes-classes puis on va permettre aux enfants
de jouer, puis il va y avoir des éclosions dans les écoles, puis après ça on va
fermer les classes, puis là il n'y a plus personne qui ne va jouer de
rien. Parce que c'est ça qui serait arrivé aussi, là.
On a déjà des classes qui sont fermées
temporairement, trop à mon goût, même en appliquant les mesures et les
contraintes que personne n'aime. Alors, s'il avait fallu qu'on fasse fi des recommandations,
combien d'écoles seraient fermées de plus au moment où on se parle? Combien de
classes seraient fermées de plus au moment où on se parle? Combien d'élèves
l'auraient attrapé et transmis à des gens de leur famille? Est-ce qu'il y
aurait plus de gens hospitalisés, on ne le sait pas, mais on a été obligés de
prendre ces mesures-là. Mais ce n'est vraiment, vraiment pas de gaieté de coeur. Et c'est pour ça que, pour
venir en aide au personnel et aux élèves, on a débloqué des millions de dollars pour embaucher
plus de gens pour faire de la surveillance, pour alléger la tâche du personnel
qui porte l'école à bout de bras et pour
éviter la propagation. Même chose pour plus de concierges dans nos écoles, même
chose pour plus d'éducatrices.
Donc, des millions de dollars pour
compléter les tâches de celles qui sont déjà dans nos écoles, qui étaient là depuis des années puis qui voulaient faire plus
d'heures. On est capables de leur donner plus d'heures cette année puis
on est contents de pouvoir compléter leurs tâches. Puis, si on manque de
personnel, bien, on a une banque de C.V. Il y a 21 000 personnes qui
ont dit : Moi, je réponds présent. Merci au gouvernement de nous donner
cette chance-là, puis je réponds présent.
Ça, ça va venir aider les gens, ça va venir faire diminuer la tension,
l'anxiété, les problèmes de santé
mentale. C'est sûr que ça va venir aider. Ça et l'initiative conjointe avec mon
collègue le ministre délégué à la Santé qui a pris une initiative extraordinaire
d'injecter 30 millions de dollars de plus : 15 millions pour de
l'intervention et de la promotion en prévention pour la santé mentale et
15 autres millions pour la prévention des dépendances. Parce qu'on sait que c'est interrelié, hein? On peut
développer des dépendances et ensuite avoir des problèmes de santé mentale ou avoir des problèmes de santé
mentale qui mènent vers la
dépendance. On couvre les deux axes grâce à un partenariat Santé, Éducation avec les directions régionales de la
santé publique. Donc, on couvre tous les angles. Ceci dit, je reconnais que
c'est encore difficile.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Donc, maintenant, du côté des députés ministériels, M.
le député de Chauveau, la parole est à vous.
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Vraiment, c'est un plaisir, ce matin, de participer à ce débat sur l'éducation.
Mais, avant d'en parler, permettez-moi tout
d'abord de saluer tous mes collègues,
M. le ministre, mes collègues de la partie ministérielle, les partis de l'opposition.
Puis, oui, on a le droit de se nommer, peu importe, Mme la députée de Mille-Îles,
de Saint-Laurent, de Sherbrooke, de Joliette ainsi que mes collègues ici. Il
n'y a aucun problème. Puis j'apprécie le ton du débat. C'est intéressant. Les
gens... Parce que moi, je suis convaincu
d'une chose, Mme la Présidente, c'est que les 125 élus ont à coeur l'éducation, tout le monde, tout le monde,
tout le monde. Il n'y a pas personne dans cette enceinte qui fait le pas de
venir siéger à l'Assemblée nationale qui ne considère
pas l'éducation comme étant le principal sujet qu'on devrait parler au Québec.
C'est l'avenir, c'est nos jeunes, c'est notre monde. Moi, je n'ai pas d'enfant,
mais j'interviens pour tellement de jeunes dans ma circonscription qui
sont des jeunes familles que c'est très important.
Puis M. le ministre l'ignore peut-être, mais
moi-même... Parce que je regarde les expertises variées des collègues en
éducation, c'est impressionnant. Des gens qui ont été enseignants, des gens qui
ont travaillé pour des programmes comme ma collègue de Bellechasse. Moi, j'ai
enseigné une session en formation professionnelle. J'ai été prof pour donner le
cours de recherche d'emplois il y a une quinzaine d'années dans une... c'était
un centre de formation professionnelle. Puis, je vous dis, même si ce fut
court, ce fut très intéressant. Et, dans mon travail, à l'époque, dans les
carrefours jeunesse emploi, j'ai donné pas mal de temps à coacher des jeunes
dans le sport étudiant, en badminton
notamment. Ça a été une expérience extraordinaire. Puis là c'est intéressant,
le débat d'aujourd'hui, parce qu'on parle de moyens, comment on peut
faire mieux, améliorer la situation en éducation malgré la crise. C'est ça, la
question principale.
Mais moi, je veux faire un petit aparté avant de
venir avec une solution qui me touche, c'est les problèmes concrets individuels
que chacun des jeunes peuvent vivre. Bien, je suis content de voir que le
ministre de l'Éducation est au travail, parce que moi, chez nous, j'ai un petit
garçon qui était pris dans un dédale, là, entre de l'administratif, puis là... des changements de situation. Il était
au privé. Il se ramasse dans le système public où est-ce que, là, il y avait
des orthos qui lui était promis. Puis, malheureusement, les orthos, avec la
pénurie de main-d'oeuvre, c'était difficile d'aider. Bien, savez-vous? Le
ministre de l'Éducation m'a appelé personnellement, je n'ai pas vu ça souvent,
là, le ministre de l'Éducation m'a appelé personnellement pour me parler qu'il
allait mettre de l'argent sur la table pour les commissions scolaires et les
centres de services, pour leur permettre d'embaucher des professionnels. Puis moi,
je vous dis, là, un homme comme lui, qui prend... qui a à coeur, justement, les
cas individuels des élèves, moi, ça m'a impressionné. Je tenais à vous le dire
publiquement aujourd'hui : Merci, M. le ministre.
• (11 heures) •
Maintenant, quand on regarde la situation, il
faut s'inspirer des bonnes pratiques. En santé, actuellement, le ministre en a
parlé tantôt, il y avait une pénurie majeure de préposés aux bénéficiaires. Le
gouvernement a mis en place
l'initiative Je contribue. Ça a permis de recruter 11 000 personnes
de plus dans la première vague et 980 de plus dans la deuxième vague.
Une très vaste majorité des gens se maintiennent en emploi. C'est un moyen très
concret qui a été mis en place. Donc, ça a fonctionné. Il faut répondre à la
situation urgente maintenant.
Donc, le Je contribue a été bon. Donc, on va
s'en inspirer en éducation. Pourquoi ne pas faire la même chose? Le gouvernement
a mis en place une stratégie de soutien, de recrutement massif. Il y a 19 000 personnes
qui ont soumis leur curriculum vitae et il y a 2 000 personnes qui
vont obtenir un emploi dans les centres de services et qui vont... On va cibler
des besoins très précis. Puis il faut savoir que dans chacune des écoles, dans
chacune des régions, dans chacun des centres de services, les besoins ne seront
pas identiques dans chacun de ces endroits-là.
Tantôt, on a besoin peut-être plus de gens en service
de garde, tantôt on a besoin de concierges, tantôt on va avoir besoin
d'éducatrices en service de garde et de surveillants d'élèves aussi. Ça fait
qu'il faut être capable d'avoir une flexibilité.
Donc, l'argent a été mis sur la table. Chacune
des régions, chacune des écoles a une marge de manoeuvre, une marge de
manoeuvre pour agir. Puis ça, c'est le fun d'avoir de la flexibilité dans ce
cas-là.
Moi, ce que j'entends, c'est que les gens, on
fait appel à eux, on leur demande de venir donner un coup de pouce, et les gens
répondent présent. Le ministre met en place des initiatives qui sont flexibles,
qui sont dynamiques, qui répondent aux besoins locaux. Moi, je suis bien, bien
fier de ça, Mme la Présidente. 85 millions qui ont été ajoutés pour ces
besoins précis là d'une école à l'autre. Alors, je dis bravo au ministre de
l'Éducation et merci aux collègues de contribuer au débat aujourd'hui.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le député. Nous sommes rendus à la quatrième série
d'interventions. Je regarde maintenant la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Merci. On est aussi en mode propositions parce que, oui, il y a le
Je contribue qui est, en fait, le Je réponds présent. On voit que ça été une proposition
qui a été faite par la députée de Joliette. Deux semaines plus tard, finalement,
ça a été mis en place. Les gens ont levé la main, mais, concrètement, sur le
terrain, là, je suis moi-même allée sur le terrain, il manque encore du monde.
Et ça, il faut travailler et il faut aussi trouver des solutions pérennes.
Cette semaine, nous, on vous a proposé, mercredi,
M. le ministre, de penser à nos étudiants du cégep, qui, eux, présentement, là,
on le sait, là, vivent aussi de l'isolement et de la détresse psychologique.
Plusieurs d'entre eux disent : Moi, je
me sens tout seul dans mon coin. Puis je peux comprendre, là. Quand on passe
notre journée à regarder un écran loin de tout le monde, ce n'est pas facile et ça peut vraiment... le risque de
décrochage est vraiment présent.
Alors, on
vous a proposé ici : Bien, est-ce qu'on
peut faire appel aux étudiants collégiaux, à très court terme, là, à
venir donner un coup de main dans leur école de quartier? De venir, là,
s'impliquer et... Je sais que ce n'est pas facile de rapidement avoir un
nouveau cours à option dans le cégep. Je le sais. Je sais que les programmes,
c'est normé. Tout ça, je suis au courant. Mais j'ai parlé avec le président de
la Fédération des cégeps, et, s'il y a de la volonté politique, on est capables
de se virer de bord au Québec, on est capables de faire les choses autrement,
on est en urgence. On serait capables d'avoir un cours à option où un étudiant
choisit, c'est volontaire, Implication citoyenne, choisit son projet. Ça peut
être, oui, une école puis, oui, ça pourrait être un CHSLD. Puis on a parlé avec
Bernard Tremblay, puis on se lançait des idées. Est-ce qu'on peut faire appel,
par exemple, aux étudiants qui sont en technique pour devenir travailleurs
sociaux? Est-ce qu'on peut faire appel aux futures éducatrices? Est-ce qu'on
peut faire appel aussi aux étudiants qui, un jour, aspirent à devenir médecins?
Bien, justement, c'est une belle occasion de s'impliquer très tôt. Ça développe
aussi des compétences, des compétences d'empathie. Ça dépend... On apprend
aussi à être plus autonome. Ça donne aussi... Pour certains, là, c'est la première
expérience en milieu de travail.
Et je crois qu'on peut rapidement, si on
travaille tous ensemble, le ministre de l'Éducation, avec la ministre de
l'Enseignement supérieur, avec le réseau collégial, avec, évidemment, les
directions d'établissement et les centres de services scolaires — eh
oui! je le dis maintenant — bien,
si on se met tout le monde de la partie, on est capables d'avoir une solution
plus pérenne. À court terme, évidemment, j'invite les professeurs des collèges
qui, eux, dans leur grille-matière actuelle, là, ils sont capables de changer
quelques... pardon, évaluations — j'ai de la misère ce matin, hein? — alors, évaluations pour développer des
compétences, pas nécessairement à travers un travail de session, mais
plus à travers une expérience...
Et moi, je l'ai vécu à l'Université de
Sherbrooke. C'est un régime coopératif puis, oui, ça a des bienfaits.
Évidemment, c'est encadré. Et je rappelle, là, la proposition. L'étudiant ne
devient pas suppléant. L'étudiant, là, peut être appelé à faire plusieurs
tâches. Moi, la première journée, là, quand je suis allée dans mon école, bien,
j'ai mis des masques de procédure dans des
sacs Ziploc parce qu'on... ils en reçoivent, mais il faut les préparer pour les
distribuer après ça aux enseignants, bien, sinon, c'est les enseignants
ou les directions d'école qui font ça tard le soir. Puis, oui, on a besoin de
la surveillance dans les cours de récréation. Mais cette pause de
20 minutes, bien, ça permet à l'enseignant,
là, de, ouf! de reprendre un peu de recul avant de revoir encore ses enfants...
ses élèves devant elle ou devant lui. Alors...
Et, vous savez, après... il y a l'école, bien,
le service de garde le matin, c'est beaucoup de monde, là, maintenant. Et juste
gérer le trafic humain à l'extérieur de l'école... Parce que ce n'est plus
comme avant où est-ce qu'on arrive dans la
cour de récréation, tout le monde joue ensemble. Non, non. Il y a une
chorégraphie : groupe 101 arrive, groupe 102. O.K.,
maintenant, c'est... 402, vous y allez. 403, c'est à vous. Juste ça, là, ça
prend aussi du monde.
Alors, ça, là, je crois sincèrement qu'on est
capable. Si le ministre de l'Éducation dit que, oui, il embarque là-dedans puis
que, oui, il va porter le ballon avec la ministre de l'Enseignement supérieur,
on serait capable, à court terme, d'avoir un nouveau
cours à option au Québec, implication citoyenne. Et d'ailleurs, au secondaire,
ceux qui connaissent le programme d'éducation internationale, il y a des heures
de bénévolat qui sont déjà prévues. Et on veut aussi préparer les citoyens de
demain. Et je crois que ça ne peut être que bénéfique, autant pour l'étudiant
collégial que pour l'école de quartier, de se réapproprier aussi notre école de
quartier puis de s'assurer d'avoir assez de monde pour apporter de l'oxygène, vraiment
de l'oxygène, à nos écoles.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée. Donc, sans plus tarder, M. le ministre, votre bloc de
cinq minutes.
M. Roberge : Merci,
Mme la présidente. Effectivement, il y a parfois possibilité de s'adapter assez rapidement. On en a parlé tout à l'heure, quand on a réussi, en
quelques semaines, là, à concevoir un nouveau pour les préposés aux
bénéficiaires en CHSLD. Il arrive que, comme on dit, face au même problème, on
se pose les mêmes questions, on trouve à peu près les mêmes solutions, puis il
y a des convergences d'opinion, peu importe de quel côté on est au gouvernement
ou dans l'opposition.
Je sais que la question des camps pédagogiques
avait fait l'objet de discussions. On avait à peu près tout le monde une même
opinion sur cette option-là qui a été mise en oeuvre, finalement, en juin et en
août. L'idée d'avoir un Je contribue pour le... Je réponds présent, on y
travaillait déjà. Des gens de l'opposition nous en ont parlé aussi. Donc, finalement,
je pense qu'ils sont bien contents qu'on soit allé dans cette direction-là.
Je pourrais en nommer d'autres aussi où des fois
les collègues m'appellent ou m'envoient un courriel en disant : Ah! Jean-François, on pourrait faire telle affaire, telle
affaire. Des fois, on est déjà en train de la faire. Des fois, non. Puis
ça suscite une discussion. Puis on y pense. On se revire de bord, on en parle
en caucus, on en parle avec le ministère, puis on est capable de mettre quelque
chose de l'avant. Puis c'est tout à fait constructif.
Puis j'invite nos amis les journalistes qui nous
écoutent en ce vendredi matin à documenter puis à parler de ces initiatives-là, transpartisanes, de ces
collaborations-là aussi, parce que, souvent, ce qui fait l'objet, là, de
reportages, ou ce qui sort dans les
médias sociaux, c'est les points de divergence, alors qu'il y a bien souvent
des points de convergence entre les gens qui contribuent autour des
commissions. Puis la Commission culture éducation ne fait pas exception.
L'idée, d'ailleurs, d'avoir des programmes, là
ma collègue parle au collégial, mais elle a parlé aussi de ce qui se passe au
secondaire, un programme qui incite à l'implication sociale, c'est quelque
chose avec laquelle ma formation politique est d'accord depuis un certain
temps. Je me souviens dans la précédente législature, alors que c'était l'équipe du Parti libéral qui était au
pouvoir, ils ont fait des consultations sur une politique jeunesse, et c'était
dans le mémoire de ma formation
politique de dire : On devrait
avoir quelque chose sur l'implication sociale, l'implication citoyenne
au secondaire. Pourquoi ce seraient juste les élèves qui sont au programme d'éducation
internationale, au PEI, qui s'impliqueraient socialement? Puis on le voit, là,
dans nos comtés souvent. Si... Supposons, la guignolée, je le remarque particulièrement.
Je suis là puis je distribue les routes, puis on fait du bénévolat, nous autres
aussi, comme députés. Puis, très, très souvent, arrivent beaucoup, beaucoup,
beaucoup d'élèves, puis on leur demande : Pourquoi tu viens participer à
la guignolée? Bien là, je dois m'impliquer socialement parce que je suis au
programme d'éducation internationale. Pourquoi ce ne seraient pas tous les
élèves qui feraient ce genre de chose là?
• (11 h 10) •
Puis là ma collègue nous dit : Oui, très
bien, mais au cégep? Alors, plus grand niveau d'autonomie. Bien, moi, je ne
ferme pas la porte à ça. Je pense que c'est une suggestion qui est très
intéressante. Je peux en discuter avec ma collègue à l'Enseignement supérieur.
On avait déjà des conversations pour la question des stages, qui est une autre
façon d'aborder le problème ou l'opportunité, c'est peut-être plus une
opportunité qu'un problème, pour valoriser, encadrer, encourager l'implication
de nos étudiants, pas juste au collégial, au collégial et à l'universitaire, socialement. Peut-être que la fenêtre
d'opportunité est particulièrement ouverte en ce moment, en temps de pandémie,
alors qu'on a besoin de bras et de coeurs dans notre réseau de la santé, dans
notre réseau de l'éducation. Donc, ça peut se faire par des stages
d'observation, par des stages d'intervention ou ça peut se faire aussi d'une
autre façon. Donc, moi, je prends note de
cette suggestion-là. On va voir si on est capables de l'appliquer puis de la
rendre très concrète.
Je signale cependant que les gens peuvent aussi
tout simplement être rémunérés pour leur travail. On n'est pas contre ça. Avec Je réponds présent, on
pourrait très bien avoir des étudiants de cégep puis des étudiants d'université
qui, plutôt que d'aller travailler dans un commerce ou dans un restaurant qui,
bien souvent, sont fermés, enfin, la salle à
manger est fermée, bien, peut-être qu'on a beaucoup d'étudiants qui vont
dire : Bien, finalement, moi, je pourrais aller travailler en
service de garde cinq heures, 10 heures, 15 heures-semaine, hein, ils
étudient à temps plein, donc on ne les encouragera pas à faire
30 heures-semaine, bien que ce soit leur choix, mais ou ils pourraient
dire : Bien, moi, je vais aller travailler 10 heures,
15 heures-semaine pour faire de la surveillance dans nos écoles
secondaires.
Donc là, il ne s'agit pas de leur dire :
Viens faire du bénévolat. Il s'agit de leur dire : Bien, réponds présent, dépose ton C.V., on va t'embaucher, on va te
rémunérer. C'est quand même entre 20 $ et 24 $ l'heure. Ces
étudiants-là peuvent être une force vive, puis je les invite à venir
contribuer de cette façon-là. Merci.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Donc, nous sommes
maintenant rendus à la députée ministérielle. Mme la députée
d'Huntingdon, la parole est à vous.
Mme IsaBelle : Oui, merci. Et
maintenant j'aimerais parler vraiment de l'enseignement au niveau supérieur, ce
qui va certainement plus aussi combler notre députée de Saint-Laurent, puisque
c'est vraiment dans ce domaine-là qu'on est,
dans l'enseignement supérieur. Et j'aurai deux blocs, blocs que j'ai surnommés
COVID et bloc investissement.
Le
premier bloc, bon, c'est sûr, on va s'entendre, la pandémie, elle a vraiment
touché l'expérience universitaire et
collégiale, mais ce qu'il faut voir... notre gouvernement a mis en place un
plan flexible, hein, tant pour les impératifs sanitaires et pour aider nos étudiants et étudiantes à poursuivre leurs
études. Et... Mais, également, notre gouvernement a respecté les
demandes des établissements universitaires ou d'enseignement universitaire qui
demandaient une marge de manoeuvre dans cette gestion de la pandémie. Alors, le
gouvernement a répondu à ça et leur a permis effectivement d'offrir de la
formation à distance, hybride, etc. Et je veux profiter, là, de cette occasion
que j'aie ce matin, moi, pour remercier des maires qui, dans mon comté, ont
permis d'ouvrir des salles ou mettre des salles à la disposition des étudiants
de chez nous qui avaient à suivre des formations à distance, mais qui n'avaient
pas accès à Internet chez eux. Alors, je félicite et je remercie les maires qui
ont fait ça dans mon comté, à Huntingdon.
Mon deuxième bloc, c'est l'investissement.
Écoutez, déjà, en mars 2020 et pour le budget 2020‑2021, déjà le
gouvernement proposait un investissement supplémentaire de plus de
100 millions pour les études supérieures. Puis ça se décline en plusieurs
objectifs, mais je veux toucher d'abord quatre objectifs, et c'est ça qui est
intéressant ici et qui innove. Le premier objectif, c'était d'inciter davantage
d'étudiants et d'étudiantes à entreprendre des études postsecondaires. Et, pour
les inciter à prendre... qu'on mette davantage d'étudiants, bien, on va offrir,
hein, c'est ce qui est proposé, d'offrir de nouveaux parcours académiques, tels
que... entre autres, en sciences, en génie, en informatique, et de s'assurer
aussi de mettre des stratégies qui vont permettre à ces étudiants de persévérer
et de réussir. Alors donc, si on a plus d'étudiants qui entreprennent des
études, et qui persévèrent, et qui réussissent, bien, forcément, on aura donc
plus d'étudiants ou de finissants pour combler le marché du travail.
Une deuxième mesure était... est de soutenir les
facultés universitaires dans des programmes de génie et de l'informatique, parce qu'on ne se leurrera pas,
là, l'intelligence artificielle, les innovations technologiques deviennent
de plus en plus importantes. Et que l'on pense seulement qu'à la formation et
la télémédecine, bien, l'intelligence artificielle va devenir un créneau fort
important et pertinent pour les prochaines années.
Le troisième élément, si vous voulez, ou
objectifs, et ça aussi, on innove par ce troisième objectif, c'est d'aider nos
régions. On l'a dit, nous sommes un gouvernement qui veut aider les régions,
mais celui-là, il cherche à résoudre certaines problématiques des régions en
offrant davantage de budgets pour de la formation en région. Et je donne
l'exemple, il y aura une cohorte de 24 étudiants en médecine qui va être
formée annuellement en Outaouais. Il y a une cohorte de 18 futurs
étudiants ou médecins, en tout cas, on peut le dire comme ça, qui vont être
formés annuellement sur la rive sud de Québec et au Bas-Saint-Laurent. Donc,
c'est toute cet ordre de formation aussi qui est possible dans des créneaux
qui, habituellement, étaient réservés aux grandes villes, mais là on va les
offrir en région. Et ça, là, c'est un plus, plus, plus. Je remercie mon
gouvernement. C'est vraiment, là, important.
On sait que les études supérieures, ce n'est pas
juste la formation, c'est aussi la recherche. Alors, écoutez, tout le volet de la recherche est bonifié par cet
investissement-là. Je remercie encore mon gouvernement de reconnaître
l'importance de la recherche et de la reconnaître aussi non seulement en ville
ou au centre-ville, mais aussi en région. Ça, c'est essentiel.
Alors, voilà, notre gouvernement innove en
favorisant la décentralisation de la recherche en permettant la création
d'unités mixtes de recherche dans nos universités régionales. On va d'abord
commencer par le réseau de l'Université du
Québec à Montréal, puisque ça sera
plus facile, et ensuite on suppose et on espère, en fait, que davantage de
budgets seront offerts pour la création d'unités mixtes de recherche qui pourra
s'étendre dans les zones d'innovation, dans l'ensemble des universités
et des cégeps pour permettre effectivement l'innovation et la recherche. Parce qu'on
sait que nos étudiants, ce n'est pas juste de la formation qu'ils visent, hein,
aux études supérieures, mais c'est aussi de pouvoir participer à des projets de
recherche qui soient nationaux ou internationaux.
Alors, voilà. Moi, je remercie sincèrement mon gouvernement
pour tout l'investissement qu'il accorde aux études supérieures. Merci, M. le
ministre, et merci, chers collègues, de nous avoir permis de pouvoir échanger
avec vous ce matin.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Merci beaucoup, Mme la députée de Huntingdon. Donc, nous sommes rendus
au cinquième bloc d'intervention. Avant de débuter ce bloc-là, j'aimerais
préciser que, puisque nous avons travaillé avec célérité et débuté nos travaux
à l'heure, il y aura une sixième série d'interventions où il y aura cinq minutes à la députée de Saint-Laurent et
deux ou trois minutes, tout dépendant du temps qu'il nous reste, à M. le
ministre avant de passer aux 10 minutes
chacun de remarques finales. Donc, sans plus tarder, la parole est à la députée
de Joliette.
Mme
Hivon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Très heureuse aussi d'avoir cette occasion de
pouvoir échanger avec le ministre sur l'impact énorme de la COVID dans le
milieu scolaire et sur, bien sûr, nos jeunes.
Je pense que c'est certain que tout le monde est
conscient qu'on vit une situation totalement inusitée, sans précédent et que ça
pose des défis hors du commun pour tous les milieux, mais aussi pour le milieu
de l'éducation. Et puis je pense que, si, au printemps, il y a eu quand même
beaucoup de compréhension et d'indulgence, je dirais, dans tous les secteurs,
il y en a un petit peu mois à l'automne, comme on le voit, là, pour les CHSLD
parce qu'on semble revivre certains des mêmes
problèmes, mais c'est un peu la même chose pour le milieu de l'éducation. On a le sentiment que, malgré tout ce qu'on a vécu au printemps
puis tout ce qu'on voyait venir pour l'automne, la planification qui aurait dû
être au rendez-vous n'a malheureusement pas été au rendez-vous à la hauteur de
ce qu'on aurait dû voir et qu'il y a encore eu malheureusement beaucoup
d'improvisation.
Puis je veux juste ramener certains éléments,
parce que, quand on comprend ou quand on voit la frustration du milieu, en ce
moment, puis les difficultés qui se vivent sur le terrain, il y a des exemples,
dans ça, qu'on se dit : Il me semble qu'on aurait pu
faire mieux. Je donne comme exemples deux grandes annonces qui sont venues la
semaine de la rentrée. On a commencé une campagne publicitaire pour recruter
des enseignants face à la pénurie quand? La semaine de la rentrée. Il me semble
qu'on aurait dû commencer ça au printemps en prévision de la rentrée. Même
chose, l'annonce pour la restriction en lien avec le sport, les activités
parascolaires, les arts, c'est venu quand? Le jour de la rentrée. Ça a
désorganisé tout le réseau. Tout le monde a dû remettre son travail encore sur
le métier. 100 fois sur le métier, je pense qu'ils commencent à connaître
le proverbe, les gens dans nos écoles. Même chose pour ce qui est de la question
du bulletin. Je pense qu'on pouvait prévoir que ce ne serait peut-être pas
l'idéal de demander une tonne d'évaluations puis d'avoir un bulletin très
rapide. C'est venu quand? C'est venu en octobre, alors que, déjà, les gens
travaillaient sur la première communication avec les parents.
Tout ça pour dire que je pense qu'il y a ce
sentiment-là qu'on est toujours en rattrapage dans le milieu de l'éducation, on
est toujours en train de remettre les choses qu'on avait planifiées parce que
les règles changent. Et, en plus de tout ce qui doit être fait, c'est excessivement
difficile pour le milieu et extrêmement frustrant.
• (11 h 20) •
Donc, nous, on avait plein de propositions, puis
on ne reviendra pas dans le détail sur toutes les propositions qu'on a faites
au printemps, mais on avait parlé d'escouade en santé mentale à déployer rapidement,
on avait parlé de budgets dédiés à prévoir pour le soutien pédagogique des
élèves qui auraient du rattrapage à faire, évidemment, toute la question du
matériel informatique, on avait parlé de lancer tout de suite une campagne de
recrutement. Puis on a le sentiment que, du printemps jusqu'à la rentrée, il y
a très, très peu de choses, concrètement, qui se sont faites puis que... On a
vu, finalement, des mesures arriver, puis on en est très heureux, puis, à
chaque fois, moi, j'ai félicité le ministre.
Je suis très heureuse qu'il ait repris l'idée du Je contribue qu'on a déposée
formellement au mois de septembre. Mais le fait est que ça arrive
toujours tard, puis le milieu était déjà en train de s'organiser, puis là ils
doivent inclure ça, ces nouvelles réalités là, en étant en train de
s'organiser. Donc, je suis très inquiète sur l'état de nos ressources
professionnelles, personnel de soutien et les enseignants en ce moment.
Et c'est pour ça que je veux voir très
concrètement avec le ministre c'est quoi, le plan de match, d'une part. Le
personnel de soutien est vraiment extrêmement sollicité. Donc, c'est quoi, le
plan de match? On lit, ce matin, là, dans un article de Valérie Gamache, que, par
exemple, les éducatrices en service de garde, jusqu'à 70 % sont toujours
précaires. C'est quoi, le plan de match pour eux, pour nos concierges, pour les
personnes qui accompagnent nos élèves handicapés? C'est quoi, le plan de match
pour bonifier leur travail, faire en sorte qu'elles aient vraiment du temps et
qu'elles puissent avoir des tâches complètes? C'est quoi, le plan de match pour
ça? Parce que je pense que ce serait déjà une très bonne idée de clarifier ça.
L'autre chose, c'est tout le soutien pédagogique
à nos élèves. Je ne sais pas jusqu'où... vous devez avoir beaucoup d'échos vous
aussi, mais, moi, on me dit que les enseignants, ils ne sont pas capables de
faire du rattrapage ou de la récupération en ce moment. Ils sont pris dans
50 000 tâches. Et ce qui devrait être l'essentiel en ce moment pour
éviter d'avoir une vague de décrochage plus accrue, d'avoir des périodes de
récupération plus importantes, ce n'est pas là parce qu'il y a toutes sortes
d'autres tâches qui doivent être faites.
Donc, est-ce qu'on est capables de faire venir
vraiment... Parce que je lisais... pour Je contribue, je lisais un peu les
embauches qui ont été faites jusqu'à maintenant. Il n'y a rien qui a trait aux
élèves, aux stagiaires, aux élèves universitaires qui peuvent venir prêter
main-forte aux retraités dans les classes pour faire spécifiquement ça. C'est
quoi, le plan de match avant qu'on se réveille, puis qu'il soit trop tard, puis
qu'on se rende compte à quel point les élèves ont eu de la difficulté à
rattraper...
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Merci, Mme la députée de Joliette. Ça met fin à votre intervention.
Donc, je me tourne maintenant du côté de M. le ministre. Cinq minutes.
M.
Roberge : Merci, Mme la Présidente. J'ai de la misère à réconcilier
les différents éléments de l'intervention de ma collègue parce qu'elle énonce plusieurs éléments du point de
match... du plan de match puis elle nous dit à la fin : Mais c'est
quoi, le plan de match? Bien, elle vient d'en faire une bonne partie, là. Elle
vient d'énumérer plusieurs des éléments du plan de match.
Ma collègue nous reproche de faire une campagne
de recrutement des enseignants. On n'a pas commencé à faire du recrutement des
enseignants au mois de septembre. L'élection, c'était le 1er octobre 2018.
Un des premiers gestes que j'ai posés, je
pense, en début novembre 2018, ça a été d'ajuster la réglementation pour les
tolérances d'enseignement, pour les
brevets temporaires, pour faciliter l'arrivée de nouveaux talents dans la
profession enseignante. Après ça, on a créé des formations innovantes,
on a lancé le défi au réseau universitaire pour créer des formations, des
formations passerelles pour aller chercher des enseignants. Après ça, on a créé
notre site Devenir enseignant qui permet
justement aux gens au Québec, mais dans le reste du Canada puis partout à
travers le monde, de voir : O.K., bon, bien, quelles sont les formations que j'ai? Où est-ce que je pourrais
travailler? Quelles sont les formations passerelles? Quelle est la
réglementation? On en a parlé, on a fait de la promotion.
On n'a pas découvert cet enjeu-là quelque part
au mois de septembre, là. Ça fait deux ans qu'on agit, et de plusieurs
façons : recrutement, formation,
information, missions à l'international, brevet temporaire, tolérance d'enseignement,
campagne de promotion sur Internet, à la télévision. Et, oui, c'est vrai, on en
a aussi fait au mois de septembre, mais ça faisait deux ans qu'on travaillait
là-dessus. C'est une question de perspective, j'imagine.
Même chose pour le plan de la rentrée. Ma
collègue dit qu'on a déposé le plan de la rentrée le jour de la rentrée. Absolument pas. On est la première
province au Canada à avoir rendu public notre plan de la rentrée. On l'a rendu
public à la mi-juin, après une grande consultation de tous les partenaires dans
le réseau scolaire. On l'a ajusté à la mi-août parce
qu'il fallait tenir compte, évidemment, de
ce qui s'était passé entre la mi-juin et la mi-août. En deux mois, la
situation épidémiologique avait changé.
Ma collègue nous reproche de faire une
adaptation qui était demandée, celle des bulletins. Les gens ne nous faisaient
pas cette demande-là, les gens terrain. Nous, on est comme ça, on est terrain.
C'est la couleur qu'on a. On est
pragmatiques, concrets, axés sur les résultats, à l'écoute des gens qui, tous
les jours, vont à l'école. Et cette demande, de dire : Écoutez, c'est
lourd. On se rend compte, là, à l'usage, en voyant nos élèves, qu'après deux,
trois semaines, les retards... dans
certains cas, pas partout, mais il y a beaucoup de jeunes qui ont accumulé des
retards lors du printemps dernier, et ce serait difficile de déposer un
premier bulletin selon le calendrier habituel. Est-ce que vous pourriez, au
gouvernement, revoir les règles pour nous donner de l'assouplissement? Donc, la
demande est arrivée. Elle n'est pas arrivée
au mois de juin, là. Elle est arrivée après la rentrée en constatant ce qui se
passait dans les écoles. On l'a reçue. On
l'a traitée avec beaucoup d'ouverture. On a fait les processus administratifs.
On a fait les modifications au règlement. Et les gens sont très contents
sur le terrain.
Je peux vous dire, moi, je parle directement à
des regroupements, je parle... mais aussi à des personnes qui parlent en leur
propre nom, là, qui sont des intervenants directement dans les écoles, les
directions d'écoles, les enseignants, qui nous remercient de cette ouverture.
Après avoir formulé une demande, en septembre, de voir que ça s'applique en
deux, trois semaines après, tout le processus réglementaire est fait, c'est une
grande agilité. Ils ne sont pas habitués de voir un gouvernement aussi agile,
capable après avoir reçu une demande, trois semaines après, de concrétiser une
modification au régime pédagogique. Beaucoup de gens saluent ça.
Ils font d'autres demandes qu'on étudie, puis,
je vous le dis, ça se peut qu'on fasse d'autres ajustements en cours d'année.
Ce n'est pas parce que notre plan du mois de septembre n'était pas bon, c'est
parce que la situation de l'épidémiologie change, c'est parce que,
pédagogiquement, il y a des gens sur le terrain qui nous donnent des échos
différents. Puis on va continuer de les écouter, puis on va continuer de faire
des ajustements, puis on va continuer de se faire critiquer par certaines
personnes qui pensent que chaque ajustement est une reconnaissance d'une erreur
précédente. Moi, je ne vois pas ça comme ça.
Moi, je vois ça comme être un gouvernement
agile, à l'écoute du terrain, capable d'ajouter des ressources financières au
milieu de l'année scolaire. Bien oui, entre deux budgets, on est capables
d'aller débloquer des fonds supplémentaires. Que ceux qui ne sont pas d'accord
me critiquent amèrement. Allez-y, gâtez-vous. On va continuer d'aller chercher
des fonds supplémentaires pour répondre aux besoins qui arrivent en plein
milieu de l'année. On n'est pas prisonniers d'un cadre budgétaire déposé en
mars dernier. Si on peut aller chercher d'autre argent au fédéral au milieu de
l'année, on va le faire. Si on peut donner plus d'aides dans nos écoles au
milieu de l'année, on va le faire, on ne se gênera pas puis on va accueillir
les critiques avec un grand sourire.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Donc, je regarde maintenant la députée de
Bellechasse pour la dernière
intervention de ce groupe, de cette série d'interventions. Allez-y.
Mme
Lachance : Merci beaucoup. Cinq minutes, c'est très rapide. Je veux essayer, en tant que dernière
intervention, de ramasser un peu tout ça.
La collègue députée de Huntingdon nous a parlé
des actions en enseignement supérieur, des investissements, de l'importance de
la sociabilisation des étudiants, des initiatives pour permettre aux retraités
de s'impliquer dans le milieu puis pour répondre aux besoins. C'était éclairant
de vous entendre, c'était éclairant de nous partager votre point de vue à la
lumière d'une grande expérience. Alors je le salue.
Le collègue de Chauveau a parlé de l'initiative
Je contribue, qui démontre bien qu'en travaillant ensemble on peut faire
avancer les choses et que c'est souhaitable. Je sais aussi... et puis il y a eu
des propositions de la part des collègues de l'opposition, puis c'était la raison
pour laquelle on était ici ce matin. Donc, ça rend les choses, ma foi,
dynamiques, cohérentes et pertinentes.
On le sait,
la crise de la COVID touche tout le
monde, touche tous les milieux, et ça met en lumière beaucoup de
vulnérabilité. Je vais vous partager une petite expérience personnelle. J'ai
une de mes filles qui est dyslexique. Depuis la première année, on le sait,
c'était évident. En première année, au mois de mars, elle ne connaissait pas
encore l'alphabet. Donc, quand tu arrives au mois de mars de la première année
puis que ton enfant ne connaît pas son
alphabet, tu dis : On a un problème. Et, bien, elle est rendue en
cinquième secondaire, et tout son parcours jusqu'à cinquième secondaire
s'est déroulé à merveille, et ça va encore très bien, je vous rassure. Malgré
tout, on se rend compte qu'avec la COVID le
stress, la vulnérabilité est présente, c'est plus difficile. Fréquemment, elle
fait plus d'erreurs. Et elle s'en rend compte aussi. Donc, c'est une
vulnérabilité qu'elle a et qui, ma foi, dans la condition actuelle, avec
la COVID, est encore plus perceptible et
difficile. Donc, elle doit prendre des moyens, se coucher tôt, etc., pour
arriver à combattre sa vulnérabilité. Puis des vulnérabilités dans la
population, il y en a partout.
• (11 h 30) •
Et tout à l'heure, quand je vous parlais, bien,
je vous parlais de l'état du système, mais c'est aussi ce que la COVID a mis en lumière, hein, la vulnérabilité de tout notre système et nos institutions. C'est une crise sans précédent, c'est du jamais
vécu. La science évolue, elle évolue chaque jour. La technologie aussi. Et ça n'a pas fini, hein? Ça va continuer d'évoluer. On a
parlé de technologie. Tout à l'heure, la collègue députée de Saint-Laurent nous
a parlé des tests rapides. Oui, les tests rapides existent, mais ce n'est pas
encore une panacée, parce que, j'imagine qu'elle le sait, mais j'aimerais le
préciser, ce n'est pas comme un test de grossesse, parce que le test rapide est
analysé un à la fois, et, évidemment,
bien que ce soit 15 minutes, c'est 15 minutes, un test à la fois.
Donc, on a une avancée, ça avance, ça s'améliore, mais ce n'est pas
encore totalement gagné.
Puis je suis contente
d'avoir entendu le collègue ministre qui a dit qu'il continuerait à faire des
ajustements, parce que, bien évidemment, plusieurs ajustements seront encore à
faire dans les prochains mois, et c'est souhaitable. C'est souhaitable qu'on
s'adapte en fonction de l'avancement de la science, de l'avancement de la technologie,
qu'on puisse mettre en place des mesures et
utiliser ces technologies qui nous permettront d'être encore plus
efficaces dans cette crise-là.
Tout à l'heure aussi, des collègues ont parlé de
pérennité. Bien, je veux vous rappeler simplement, puis là, évidemment, je vais
me limiter aux chiffres, on a agi rapidement pour les personnes vulnérables. Et
puis c'est ça, la pérennité, c'est d'avoir des mesures qui sont là et qui vont
permettre des avancées. C'est 100 millions de mesures pour la rentrée, 20 millions
pour l'embauche de centaines de nouveaux enseignants. C'est 350 nouvelles
personnes et plus de 700 ressources
embauchées l'année dernière. Donc, quand on parle de pérennité, on parle
d'avancer dans le temps aussi. 7 millions pour 75 nouvelles classes spéciales, 41 millions pour l'aide aux devoirs puis des activités supervisées.
Évidemment, dans la lutte à la COVID — puis
là je vais aller vite, je vois le temps qui file — on a mis en place...
on a appuyé de nombreux organismes communautaires dans l'aide alimentaire, la
lutte au décrochage, la persévérance scolaire et l'alphabétisation. On en
parle, c'est important. Et ça, c'est des problématiques et des vulnérabilités qui continuent. Maintenant, on a
aussi allégé la bureaucratie pour permettre de débloquer des heures auprès
des professionnels pour répondre à des besoins particuliers plutôt, évidemment,
que de remplir des formulaires.
Donc, tout ça, c'est des mesures qui nous ont
permis d'avancer et ce n'est pas terminé. Je vous le confirme puis je suis
contente d'entendre le ministre nous le confirmer aussi, ça va continuer
d'évoluer, puis on va s'adapter pour arriver à avoir les meilleures solutions
pour nos écoles, pour nos élèves au Québec.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci. Merci beaucoup, Mme la
députée de Bellechasse. Donc, tel qu'annoncé, pour la sixième série d'interventions, Mme
la députée de Saint-Laurent, vous avez cinq minutes. Allez-y.
Mme Rizqy : Merci. Je vais
diviser ce bloc en trois différents sujets. Premièrement, une analogie, le
propre, c'est que c'est imparfait. Deuxièmement, le test COVID rapide de
15 minutes, contrairement à ce que la députée de Bellechasse dit, ce n'est
pas une panacée, la réalité, c'est que tous les pays, en ce moment, essaient
d'en commander parce que, oui, ça change complètement la donne, avoir
un résultat en 15 minutes versus trois jours, quatre jours, 10 jours
ou pire, ce qu'on a vu, là, au Québec, des fois 14 jours.
Hier, Doug Ford a dit la chose suivante, le premier
ministre de l'Ontario : C'est un «game changer». En français, changement
majeur. Pourquoi? Bien, parce que, mercredi, les 100 000 tests
qu'Ottawa a reçus pour l'ensemble des provinces ont été livrés à Ottawa
mercredi. Jeudi, quelle province a mis la main sur les 100 000 tests?
L'Ontario. Pourquoi l'Ontario? Tout le monde se pose la question, mais pas le
ministre de la Santé du Québec puis pas le ministre de l'Éducation. Moi, je me
la pose, cette question. Puis savez-vous quoi? Christine Elliott, la ministre
de Santé de l'Ontario, se pose la même question. Elle se dit : Je ne sais
même pas pourquoi nous, on l'a reçu en priorité. C'est vrai. Je me pose la même
question que Christine Elliott. Pourquoi que l'Ontario l'ont reçu en priorité
puis pas nous au Québec? Seigneur, Dieu! Là, ça n'a pas de bon sens. On est
ici. On est cinq fois pire que l'Ontario pour nos écoles. Puis ça, c'est sans
parler des CHSLD puis les réseaux de la santé. C'est nous qui devrions les
avoir en priorité. Alors, oui, je suis en
beau fusil parce que, non, je ne comprends pas, ici, la logique d'avoir envoyé
l'entièreté des tests en Ontario.
Et quand le ministre, d'entrée de jeu, nous a
dit : Ah! bien, il y en a 60 000 qui s'en viennent pour Québec, bien,
à qui qu'il a parlé pour savoir qu'il y en a 60 000 qui s'en viennent au
Québec si tout l'inventaire qui a été reçu mercredi
a déjà été donné à l'Ontario? Nous, on attend quoi? La prochaine livraison?
Elle va arriver quand, la prochaine livraison?
Est-ce qu'on peut avoir une date précise? Est-ce
qu'on peut savoir aussi, sur les millions de tests qu'Ottawa a commandés au nom
des provinces, au nom aussi du Québec, quel pourcentage est réservé pour les
Québécois? On est, là, le pire bilan au
pays. On doit taper du pied. On doit se mettre au téléphone. Puis, non, on ne
doit pas accepter, là, que les autres provinces vont être en priorité
sur nous, alors que c'est nous qu'on en a le plus besoin au pays. Puis j'espère que vous partagez la même insatisfaction
que moi aujourd'hui puis que vous êtes tout aussi outré que moi. Ça n'a
pas de bon sens, là, qu'on n'a pas reçu un seul test de la commande de
100 000 au Québec, pas un pour nous, là.
Alors,
j'espère que, M. le ministre, là, vous allez partager, pour de vrai cette
fois-ci, mon inquiétude, puis que, oui,
vous allez taper du pied, puis que, oui, il y a des appels qui vont se faire, puis
que vous... Au pire des cas, là, l'Ontario, là, ils pourraient peut-être
nous en passer 50 000 pour la première commande.
Une deuxième affaire. Ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis...
Vous avez reçu, là, le courriel de la commission scolaire Sir Wilfrid Laurier.
Le temps va vite, je vais essayer de résumer. Ils ont fait plusieurs demandes
pour être en mesure d'avoir des agrandissements, sinon les enfants doivent
faire deux heures le matin, deux heures en fin de journée pour revenir à la
maison parce qu'ils doivent changer d'école. Et c'est une commission scolaire
anglophone et c'est des enfants avec un trouble d'apprentissage, des élèves
HDAA. Ils vous ont envoyé une lettre où est-ce que je suis en copie conforme,
mes collègues sont en copie conforme, ils vous demandent de revenir sur votre
décision et de permettre l'agrandissement. De votre propre bouche, vous avez
dit à plusieurs reprises : Envoyez-nous
vos demandes pour des agrandissements, vous serez agréablement surpris. Bien,
en ce moment, ils vous l'ont répété dans la lettre, je peux la redéposer à la
commission, la lettre, ils n'ont pas reçu de réponse. Donc là, en ce
moment, je vous sollicite.
Troisième
sujet, le temps va vite. Cette semaine, M. le ministre de l'Éducation, des
demandeurs d'asile attendent d'avoir le go pour pouvoir s'inscrire à
leur cours de français. La priorité de la CAQ, on le sait bien, avec le ministre
de la Justice, le français, il nous en parle tout le temps. Je veux bien,
là, c'est... moi aussi, c'est une très grande priorité. Par contre, je
n'arrive pas à comprendre aujourd'hui pourquoi qu'avec un nouveau critère qui a
été instauré en pleine pandémie, là, maintenant,
les demandeurs d'asile doivent attendent d'avoir le CAQ, le critère
d'accessibilité du Québec,
pour avoir accès à leur cours de français.
Les centres de services scolaires, même d'ici,
du Québec, là, là-dessus, ils vous ont interpellé. Ils vous ont dit : Bien là, ça fait en sorte qu'il y en a
qui peuvent attendre six mois avant d'avoir accès à leur cours de français.
Ça n'existait pas avant, ce critère pour les demandeurs d'asile. Je vous
demande de reconsidérer votre position, de reculer et de permettre dès maintenant
aux demandeurs d'asile d'avoir accès à leur cours de français. La meilleure
façon de s'intégrer au Québec,
vous le savez comme moi, je suis persuadée que vous partagez le même sentiment
que moi, c'est par la langue, notre
langue commune, le français. Alors, là-dessus, j'espère entendre aujourd'hui de votre bouche que vous allez reculer.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. M. le
ministre, vous avez deux minutes pour
clore l'échange, et par la suite on repart les chronos pour vos 10 minutes
de remarques finales.
M. Roberge : Donc, on a deux
minutes, à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
avez deux minutes, oui.
M. Roberge : O.K., merci.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
après...
• (11 h 40) •
M. Roberge : Ma collègue s'est gâtée
en allant dans vraiment beaucoup, beaucoup de sujets, certains qui ne sont pas en lien avec le thème de
l'interpellation. Je vais y aller sur la question des tests, qui est une
question qui nous interpelle tous au Québec. Il faut dire qu'on a énormément
progressé depuis la première vague. Je me souviens que, pendant un certain
temps, on se fixait la cible de 14 000 tests par jour, puis ça a
été... ça prend un certain temps avant qu'on
réussisse, là, à l'atteindre. Dernièrement, on a passé allégrement le cap des
20 000 tests par jour et puis, même, on est monté pas mal plus
haut que ça. Donc, c'est dire qu'il y a énormément de travail qui s'est fait
dans le réseau de la santé puis dans toutes les instances régionales pour
améliorer notre capacité à tester. Donc, sincèrement, il y a eu des pas de géant qui ont été faits, puis je pense
qu'il faut saluer le travail de mon collègue à la Santé à cet égard-là. Ce n'est pas
évident de plus que doubler la capacité de tests au Québec.
On a embauché des gens, on a changé nos façons de faire.
Ma collègue arrive avec l'idée des fameux tests
qu'on appelle les tests Abbott, là, suite au contrat signé entre Ottawa et l'entreprise.
On n'a pas attendu que ma collègue se mette à en parler, là, dans des interventions
pour discuter avec le gouvernement fédéral. Donc, je veux rassurer ma collègue,
le gouvernement joue très, très bien son rôle, et, bien sûr, nous aurons les
tests que nous avons besoin d'avoir.
On va continuer d'améliorer notre capacité de tester
parce que... Puis j'en parlais avec un des directeurs généraux de l'OMS cette
semaine, au coeur de la stratégie de la lutte à la COVID, pour assurer la santé
et la sécurité de tous les Québécois,
mais encore plus de nos élèves et des
membres du personnel, c'est la traçabilité. C'est la capacité à tester
rapidement et à avoir les résultats rapidement. Donc, soyez assurée qu'on met
tous les efforts nécessaires sur notre capacité de gérer notre personnel
et aussi en faisant appel au gouvernement fédéral.
Conclusions
La
Présidente (Mme Thériault) : ...maintenant repartir pour vos remarques
finales. Vous avez un 10 minutes à votre disposition.
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, on a vraiment
abordé beaucoup de thèmes aujourd'hui. La plupart étaient en lien avec la
COVID, la gestion de la crise qui touche nos écoles, des enjeux logistiques,
des enjeux pédagogiques, des enjeux de santé mentale et des enjeux de
recrutement de personnel. Donc, on a couvert assez large, puis c'est très bien. C'est la beauté de la chose avec une
interpellation comme ça. On a pu voir la problématique sous plusieurs
angles.
Je pense
sincèrement que le gouvernement a très bien fait dans les circonstances. Je dis
«dans les circonstances» parce que c'était extrêmement difficile alors
qu'on a une cible mouvante, hein? On essaie d'attaquer le virus, mais il est
sournois, il est très contagieux, et les connaissances sur le virus évoluent.
Donc, ce n'est pas évident de garder toujours l'oeil sur la cible et de
toujours avoir la meilleure mesure d'avance. C'est vrai que, souvent, on doit
s'adapter et réagir. Je pense que la meilleure chose qu'on peut faire, c'est de
se fier aux avis des scientifiques, de se fier aux revues internationales, de
discuter avec des collègues. Évidemment, nos experts de la Santé publique le
font, mais je peux vous dire que, de mon côté puis au sein de mon équipe, on le
fait aussi.
J'ai eu, dans les derniers mois, plusieurs
conversations avec mon collègue le ministre ontarien M. Lecce, avec M. Cardy au Nouveau-Brunswick, avec Mme LaGrange en Alberta, avec M. Blanquer en France. J'ai un rendez-vous de pris avec le ministre de l'Éducation de l'Écosse la
semaine prochaine. On a eu plusieurs rencontres internationales pour voir ce
que nous proposent nos experts de santé publique État par État, l'applicabilité
de ces mesures-là et comment ça s'implante, comment ça se vit sur le terrain,
école par école, puis je vais même dire cégep par cégep, université par
université. Tout le monde partage leurs bons coups, les bonnes pratiques puis
s'ajuste.
Quand on regarde simplement une situation puis
qu'on voit un problème dans une école, on le déplore. Puis on n'est pas dans le
déni au gouvernement actuellement. Quand il y a un enjeu, quand il y a une
école qui ferme, on se regarde dans le miroir, on regarde qu'est-ce qui s'est
passé, la Direction de la santé publique fait une enquête, puis je peux vous
dire que nous, on pose des questions ensuite. Bien, il s'est passé quoi?
Comment ça se fait? On n'est pas dans le déni. On ne prétend pas que tout est
parfait. Personne ne s'attend à ce que tout soit parfait.
Notre mission, c'est d'être agiles, c'est de
respecter les avis des experts puis c'est de s'ancrer dans ce qui est
applicable dans le réseau scolaire en fonction des contraintes.
Ensuite, c'est de lever les contraintes. Est-ce
que des mesures appliquées avec succès dans un autre État pourraient nous
servir ici? Oui. Est-ce qu'on est capables de le faire? Est-ce qu'on a besoin
de plus de temps de formation pour nos enseignants? Est-ce qu'on a besoin de
davantage de ressources techniques? Est-ce qu'il faut plus de tablettes, plus
d'ordinateurs? Est-ce qu'on a besoin de plus de techniciens informatiques pour
faire du support? Parce que, là, il y a des gens qui manipulent les outils
informatiques. À un moment donné, il faut être capable d'appeler pour avoir du
soutien. Est-ce qu'on a besoin de plus d'argent? Souvent, la réponse à toutes
ces questions-là est oui. On a besoin de
plus de soutien, on a besoin de plus de personnel, on a besoin de plus de
personnel d'encadrement, on a besoin de plus de surveillance, on a
besoin de plus de tablettes puis on a besoin de plus d'ordinateurs, on a besoin
de plus d'argent. On a ajouté tout ça dans les derniers mois. On a ajouté tout
ça dans les derniers mois puis on va probablement continuer d'en ajouter encore
dans les derniers mois.
À chaque fois qu'on a pris une décision dans les
derniers mois et depuis le début du mandat, c'était évidemment fidèle à nos
valeurs d'inclusion puis de reconnaissance du professionnalisme des
intervenants scolaires, les enseignants comme les autres, puis en respectant le
principe de subsidiarité, hein? Ça veut dire que la décision doit être prise le
plus près possible de l'élève. On aimerait ça que ce soit l'enseignant qui
prenne la décision. L'enseignant ne peut pas la prendre directement? Ça va se
prendre à l'échelle de l'école, en équipe-école ou même en conseil
d'établissement. Ça ne peut pas se prendre là? Comité de répartition des ressources.
Ça ne peut pas se prendre là? Conseil d'administration ou carrément au
ministère. Mais, à chaque fois qu'on peut donner une balise nationale pour
assurer la cohérence, mais donner l'agilité locale sur l'application de cette
balise dans l'école, on le fait. Et je pense que c'est la clé du succès futur.
Je ne prétends pas que tout est parfait à ce
moment-ci, mais il faut quand même souligner qu'on est du bon côté de la courbe
en ce moment. Si je regarde le nombre de classes fermées, qui est pour moi un
indicateur très, très important de la pandémie qu'il y a dans nos écoles, mais
qui est à la grandeur du Québec, mais on ne peut pas penser que le virus circule partout mais qu'il ne fera
pas son entrée dans les écoles, bien, il faut se dire que, le 16 octobre,
on est montés jusqu'à 1 118 classes fermées. Aujourd'hui, on arrive à
801 classes fermées. C'est trop, 801 classes fermées.
On va continuer de lutter contre le virus à la
grandeur du Québec parce qu'on sait bien que, quand le virus se propage en
milieu de travail, à l'épicerie, dans la vie de tous les jours, bien, il arrive
à l'école. On va continuer de regarder si on peut ajuster nos mesures dans les
écoles en parlant aux gens qui sont dans les écoles, sur le terrain, bien sûr.
On ne va pas juste arriver puis imposer des mesures sans leur avoir parlé. Mais
on va continuer d'aller dans la bonne
direction parce qu'on a quand même un écart... J'ai dit 801. Je pense que c'est
881, je m'en excuse. Mais on a quand même un écart d'à peu près
220 classes de plus qui sont ouvertes. On va faire les efforts pour
assurer encore mieux la santé... garantir, je veux dire, que les écoles sont
des lieux sains et sécuritaires pour le personnel et pour les élèves.
Ce qu'on a fait depuis le début, ça allait déjà
dans cette direction-là... Ma collègue a parlé en sommes, en millions de
dollars, hein, parce que les discours, ça va bien, mais encore faut-il donner
les outils techniques pour que ça s'applique et l'argent, c'est sûr. C'est sûr
qu'on a besoin de fonds. Et on fait tout ça. Comme on dit, les bottines suivent
les babines. Puis, si on peut le faire, c'est beaucoup grâce aux gens qui sont
dans nos écoles. Donc, salut et merci à tout le personnel qui travaille fort
dans nos écoles. On compte sur vous, on compte sur votre... des fois, on dit le
dévouement des gens dans les écoles, mais moi, j'ai le goût de parler de
professionnalisme, parce que ce n'est pas juste des gens qui ont le coeur sur
la main, là, c'est des gens qui savent ce qu'ils font, c'est important de le
mentionner, mais aussi pour nos cadres dans les centres de services scolaires.
Et, cette semaine, c'est la Semaine québécoise
des directions d'établissement scolaire. Il faut quand même prendre un moment
pour le souligner. Les directions d'école, c'est un peu les capitaines à bord
dans nos bateaux. Ce sont... des fois on
utilise le terme des chefs d'orchestre» parce qu'ils s'assurent que chacun
donne le meilleur de lui-même et que tout le monde contribue en fonction
de son rôle. Et ça a été très exigeant pour les directions d'école comme pour tout
le monde depuis le début. Mais de coordonner des équipes comme ça, d'avoir tantôt
une classe qui ferme, une classe qui
réouvre, un enseignant qui a besoin d'une formation, de prêter du matériel, ça
a été très exigeant, notamment sur les directions d'école. Donc, en cette
semaine québécoise de directions
d'école, je veux leur dire merci à ces dirigeants du réseau scolaire.
Puis je veux dire aux parents aussi qui nous
écoutent qu'on a plusieurs conversations avec vos représentants, autant la
fédération des comités de parents du réseau anglophone que les deux fédérations
de comités de parents des réseaux
francophones. On est à l'écoute de ce que vous nous dites parce que, bien sûr,
vous voulez le meilleur pour votre enfant. Parfois, vous êtes inquiets.
On ne cherche pas seulement à vous rassurer, on cherche à tenir compte de vos
propositions et en posant des gestes qui, eux, vont vous rassurer. Donc, ça,
c'est important de le mentionner.
Et je termine, Mme la
Présidente, en vous remerciant pour avoir si bien arbitré nos débats et en
disant qu'encore une fois, oui, on va continuer de s'ajuster dans les prochains
mois puis on va continuer de discuter avec nos experts de la Santé publique
pour poser tous les gestes qui protègent la santé des uns et des autres en
tenant compte de l'applicabilité et de la viabilité pédagogique des gestes que
l'on pose. Parce que, bien sûr, on doit, en temps de pandémie, prendre soin de
la santé des gens, mais on ne peut jamais perdre, bien sûr, notre mission, qui
est d'instruire, socialiser, qualifier puis mener chaque jeune à développer son
plein potentiel. Merci.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Donc, je cède maintenant la parole pour la députée de
Saint-Laurent pour votre dernière intervention. 10 minutes à vous aussi.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup. Je tiens
à remercier tous mes collègues, la députée de Mille-Îles, la députée de
Sherbrooke, la députée de Joliette et évidemment tous les députés qui sont
présents ici.
L'objectif, pour nous, là, c'est vraiment de protéger
nos milieux scolaires et c'est pour ça qu'on fait des propositions depuis le
début. Quand je dis «début», là, je parle du mois de mars. Les gens ne savent
pas, peut-être, mais on avait des appels avec le ministre, tous les partis d'opposition
avec le ministre, et, d'entrée de jeu, on a toujours, toujours fait... on a essayé de donner tout le temps les meilleures solutions
parce qu'on comprenait que c'était une situation inédite.
Et par la suite, à partir du mois de juin, pour
nous, c'était clair qu'on devait se préparer pour la deuxième vague. On n'a pas
de boule de cristal, mais les experts nous disaient : Il va y avoir une
deuxième vague et, en plus de ça, il va y
avoir, en plus, la grippe saisonnière. Donc, attachez votre tuque. Alors, nous,
tout de suite, on s'est mis en mode proposition, puis je vais vous en
faire un mini-inventaire. Je ne pourrai pas tout dire et je ne peux dire
exactement qui, mais il y en a plein, là, qui viennent des partis d'opposition,
de moi, de mes collègues.
Faire des partenariats avec les universités pour
trouver de la main-d'oeuvre. On savait d'entrée de jeu que ça se peut qu'il va falloir qu'on réduise le nombre
d'enfants par classe. On s'est dit : Bien, si on réduit le nombre
d'enfants par classe, comme ça a été fait au mois de mai, un enseignant
pour maximum 15 élèves... Ça s'est bien passé, le retour en classe au mois
de mai. Il n'y a pas eu un paquet d'éclosions, il n'y a eu que quelques cas
isolés. Et on trouvait aussi que c'était bénéfique pour les enfants d'être dans
un milieu avec un enseignant et beaucoup moins d'enfants autour. On s'est
dit : Pourquoi on ne répète pas l'expérience, au mois d'août, pour la
rentrée scolaire? On savait qu'il allait y avoir deux problèmes : pénurie
d'enseignants, pénurie de locaux à certains endroits.
Alors, on
s'est dit à ce moment-là : Bien, parfait. On sait que ça ne va pas très
bien pour les salles de spectacle. À ce moment-là, c'était fermé. Est-ce qu'on
peut prendre des salles de spectacle? Est-ce qu'on peut prendre Centre
des sciences, des musées, réaménager des espaces? Donc, on pourrait avoir des
endroits, même les salles de réception. Il y a plein de mariages qui ont été
annulés, là, au Québec, là. Donc, on pourrait, à ce moment-là, même aider des
entrepreneurs, parce qu'on les loue, leurs salles à eux. On réaménage l'espace,
on a des nouveaux espaces.
Là, vous allez me dire : Oui. Mais, Marwah,
tu n'as pas réglé le problème de pénurie d'enseignants. Vous avez raison. Mais
on sait qu'au Québec, là, on a des étudiants qui aspirent à devenir enseignant
et qui, eux, ont des stages, donc différents stages à leur cursus de quatre ans
à l'université. On aurait pu travailler avec les doyens de toutes les facultés d'éducation et adaptation
scolaire. Il y a environ 17 000 étudiants au Québec, presque
18 000, même. Si on prenait ceux de troisième année, quatrième
année puis qu'on devançait certains stages pour la rentrée scolaire, on aurait
eu pas mal... 8 000 étudiants juste pour venir nous prêter main-forte pour
être dans cet autre lieu, que ça soit, par
exemple, Centre des sciences, dans un musée, une salle de spectacle avec des
élèves. Ça aurait pu... on aurait pu faire ça si on avait pris l'idée
qui a été donnée fin mai.
On a demandé aussi plus de souplesse pour
l'enseignement à distance. Plus de souplesse, là, ça veut dire qu'il y a des
parents que, oui, eux, là, leur enfant, dans le contexte familial... Moi, je me
rappelle très bien, là, d'être venue ici parler de
Mme Varin, une mère de plusieurs
enfants qui a un cancer et qui apprend qu'elle en a un deuxième. Elle,
ça a été le parcours du combattant. Elle m'a écrit, elle a écrit aussi à la ministre
du Tourisme pour avoir de l'aide parce que c'était pratiquement impossible
d'avoir le billet médical à la rentrée scolaire. Ça a pris pratiquement un
mois. Puis, quand elle a eu son billet médical, elle s'est fait refuser par son
centre de services scolaire le droit à avoir l'enseignement à distance.
Peut-être plus de flexibilité, bien, ça aurait permis à une mère de se
concentrer sur sa vraie bataille, le cancer, et ne pas devoir stresser avec ça.
Ça a été demandé depuis plusieurs mois, l'ajout
d'heures pour le support scolaire. On a aussi demandé des camps pédagogiques,
du rattrapage. Au mois de juin, ça a été annoncé, puis, rapidement, le
3 juin, ça a été terminé parce qu'évidemment ça a été annoncé sans être
attaché avec le milieu scolaire. C'est sûr que c'est voué à l'échec à ce
moment-là. Mais, rapidement, nous, on dit, à ce moment-là, là, le 3 juin,
on a dit : Pour la rentrée scolaire, est-ce qu'on peut faire revenir les
élèves deux semaines avant, ceux qui ont besoin d'une attention plus
particulière? On aurait pu le faire. Et savez-vous quoi? Nicolas Prévost, là,
des directions d'établissement, l'avait dit au mois de juin : Si vous nous
donnez le temps, on est capables de le faire pour le mois d'août. Évidemment,
ça prend du temps, ça prend des ressources, ça prend de la volonté politique.
On a demandé... cliniques de dépistage mobiles.
Le ministre dit aujourd'hui qu'il y en a 30. Bien, elles sont où, les 30? Sont-elles identifiées? Parce que,
moi, sur le réseau, ce n'est pas ça qu'on me dit. C'est quand la Santé publique
décide d'aller quelque part, de façon
isolée, faire du dépistage massif. Mais, souvent, c'est qu'il est trop tard.
C'est ça, le problème. On a donné
l'exemple, cette semaine, de l'école dans Joliette. C'est passé d'un cas, sept
cas, 10 cas, 14 cas, puis finalement on a fermé l'école. On ne veut pas
fermer les écoles. C'est pour ça qu'on dit : Si on est capable d'avoir
une équipe de santé dédiée au réseau scolaire, on va être capable de tester
tellement rapidement et vraiment s'assurer de ne pas fermer les écoles.
On vous a
parlé de la ventilation durant l'été. Finalement... même durant les crédits, on
revenus sur la ventilation parce que
l'Ontario ont décidé d'injecter 50 millions juste pour la ventilation dans
les écoles. Finalement, oui, vous l'avez fait, mais un peu en retard et
beaucoup moins : 20 millions de dollars.
On vous a demandé aussi de faire du pairage, du
pairage avec les enseignants qui sont, oui, à la retraite. Parce que moi, je me mets à la place de
l'enseignant à la retraite. Ça se peut que ça ne lui tente pas de revenir dans
une classe à 25 ou 30 élèves, mais, si, par exemple, on jumelle un
enseignant à la retraite avec un nouvel enseignant, tu sais, celui, là, qui a
une chance sur quatre de quitter la profession dans les cinq premières années,
ça va faire d'une pierre deux coups. Le
jeune enseignant va se dire : Ah! j'ai de l'expérience de quelqu'un qui a
35 ans dans le réseau. C'est moins lourd dans une classe.
C'est difficile, être enseignant aujourd'hui.
C'est vraiment dur parce que, dans votre classe, là, ce n'est pas vrai qu'ils
sont tous égaux. Il y a différents problèmes qu'on doit résoudre, puis l'enseignant
est, oui, enseignant, oui, psychologue, oui,
travailleur social. Il est tout ça à la fois. C'est un superhéros. Alors, c'est
pour ça que ça prend un peu d'aide puis du support.
On vous a aussi demandé de convoquer, oui, une
réunion entre nous plus souvent parce que je pense qu'il y a des bonnes idées
puis qu'on est capables de vraiment, là... de tout mettre ça à contribution.
Oui, on vous a demandé de débloquer des sommes additionnelles pour le transport
scolaire parce que ça a été toute une gymnastique.
Mais là je vais me concentrer sur les dernières,
dernières propositions parce que la liste est vraiment longue. Prioriser les
familles des enseignants pour obtenir des tests rapides. Puis je reviens avec
les tests rapides parce que j'ai besoin de
sentir du ministre, là, que vous partagez ma frustration. On aurait
dû recevoir les 100 000 tests
ici. Puis là on peut regarder, là. Je
comprends que l'Ontario les a reçus avant nous puis je ne sais pas c'est quand,
la prochaine cargaison, quand est-ce qu'elle va arriver.
Est-ce qu'on peut au moins appeler Doug Ford, je
pense que le premier ministre du Québec a une bonne relation, puis dire :
Pouvez-vous partager? Donnez-nous la moitié. On en a pour de vrai besoin. On
n'a pas de place d'avoir notre orgueil mal
placé au Québec, on a besoin d'aide. Puis ce n'est pas la faute du gouvernement
du Québec. Tant qu'à moi, là, ici, la décision de la ministre de la
Santé fédérale, elle a erré. Elle a véritablement erré. Elle aurait dû savoir, là, que, quand on regarde la courbe,
c'est ici que ça se passe. C'est nous qui aurait dû être priorisés. Peut-être
pas 100 %, je comprends qu'il faut partager, mais on aurait dû avoir notre
part du lion puis on ne l'a pas eue.
Je demande aussi... Hier, le ministre de la
Santé a parlé des «SWAT teams», là, pour... les équipes de SWAT pour les CHSLD.
Comment ça a été reçu par certains médecins gériatres, c'est que c'est souvent
tard. Ça arrive quand que l'éclosion est déjà entamée, trop bien entamée.
Alors, moi, je vous dis : Si on est capables, là, d'apprendre de ce qui est arrivé dans les CHSLD, on va être
capables de ne pas le répéter dans nos écoles. On a des gens à protéger. Et je
vous demanderais, là, M. le ministre, là, de réfléchir à la vaccination, parce que
la grippe arrive. Là, il va falloir qu'on trouve une façon peut-être
d'offrir le vaccin carrément sur les campus, dans les écoles, à ceux qui en ont
besoin. Ça, c'est quelque chose que vous devez vraiment réfléchir immédiatement.
Je vous demande aussi, là, de statuer le plus
tôt possible sur les épreuves ministérielles, c'est un stress autant pour les
élèves que pour le réseau de l'éducation, on devrait avoir une réponse, et
surtout de considérer que plusieurs enfants sont encore en train de faire du
rattrapage de l'année dernière. Donc, ça, je pense, ça va être quelque chose
que vous n'aurez pas le choix, mais de statuer très rapidement.
• (12 heures) •
Je vous ai
aussi demandé la chose suivante : les tablettes électroniques. Je vous
l'ai dit, dans le réseau, là, il y en
a beaucoup qui disent qu'il en manque. Si jamais, là, plusieurs écoles
doivent fermer en même temps, nous savons, là, on le sait, il n'y aura pas
assez de tablettes pour tous les enfants en même temps. Et je vous ai demandé,
au lieu d'avoir une réserve à Québec, distribuez dès maintenant votre réserve à
ceux qui en ont besoin dès maintenant. Ça va faire deux affaires. Un, ça va
permettre à l'élève de se familiariser avec ce nouvel outil et, deuxièmement, ça
va vous permettre, vous, là, de dormir, là,
la tête très, très tranquille parce qu'elle va vous
dire : J'ai distribué, puis, finalement,
il n'y en a pas, de problème d'inventaire ou, au contraire, de vous rendre
compte que, finalement, les directions d'école
qui nous envoient des courriels pour dire qu'il manque de matériel, finalement,
il faut en commander davantage.
Ça va vous donner l'heure juste.
En terminant, ma dernière recommandation, M. le
ministre, on est là pour vous aider parce qu'on y croit. On croit que le
meilleur endroit qu'un enfant doit être, c'est à l'école. Mais, pour nous, là,
c'est impératif de mieux protéger le réseau scolaire, parce que, sinon, on va
voir trop souvent des classes fermées pendant deux semaines. 14 jours,
c'est long.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Merci beaucoup, Mme la députée de Saint-Laurent. Ceci met fin à l'interpellation.
Donc, merci, M. le ministre. Merci, les collègues, d'avoir été avec nous.
Je lève la séance de la... Je le lève la séance,
et la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
Merci. Bonne fin de semaine, tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 01)