(Onze heures vingt-cinq minutes)
Le
Président (M. Asselin) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de la culture et de l'éducation ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 12, la loi précisant la portée du droit à la
gratuité scolaire et à permettre l'encadrement de certaines contributions
financières pouvant être exigées.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Chassin (Saint-Jérôme) sera remplacé par M. Allaire
(Maskinongé); Mme Grondin (Argenteuil), par M. Simard (Montmorency);
M. Lemieux (Saint-Jean), par Mme Picard (Soulanges); M. Poulin
(Beauce-Sud), par Mme Jeannotte (Labelle); et M. Skeete
(Sainte-Rose), par M. Tremblay (Dubuc).
Étude
détaillée (suite)
Le
Président (M. Asselin) :
Excellent. Alors, hier, lors de l'ajournement des travaux, la commission en
était à l'étude de l'article 13
tel qu'amendé. La députée de Sherbrooke avait indiqué son intention de présenter
un amendement. Alors, Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à
vous.
Mme Labrie :
Merci. Donc, l'amendement se lit comme suit : À l'article 457.2.1 de
la Loi sur l'instruction publique introduit par l'article 13 du
projet de loi, insérer, à la fin, l'alinéa suivant :
«Ce règlement
doit faire l'objet d'une étude par la commission compétente de l'Assemblée nationale d'une
durée maximale de trois heures tous les deux ans.»
L'idée de cet
amendement-là, puis je sais que ce n'est pas une pratique
qui est courante, là, nécessairement, dans les projets de loi, mais c'est d'introduire un minimum de démocratie par
rapport au projet de règlement qui va être présenté. On sait que, dans le contexte d'urgence, la
question du 45 jours de consultation a été éludée. On le déplore, mais on
comprend aussi qu'il y a un contexte spécifique à ça, mais on veut
s'assurer que le règlement va être revu périodiquement, donc pas seulement
lorsqu'un ministre en prendra l'initiative, mais vraiment sur une base
régulière — on
propose ici aux deux ans — pour s'assurer vraiment que le contenu du
règlement est à jour. Ça a été nommé souvent ici que c'est des choses qui évoluent très, très, très rapidement, le
matériel pédagogique notamment, le matériel informatique, donc on veut
s'assurer que la Commission culture et éducation ou toute autre qui
aurait ce mandat-là puisse se pencher sur le règlement minimalement à chaque
deux ans.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. M. le ministre, vos
réactions.
M. Roberge : Je comprends l'intention de ma collègue, mais je
pense que ce n'est pas pertinent ici de se mettre une contrainte alors
que le gouvernement, suite à des recommandations des partenaires du réseau,
peut, doit et va revoir le règlement quand c'est nécessaire. L'idée d'un règlement,
c'est que c'est plus flexible qu'une loi. Donc là, de venir inscrire, dans la loi, quelque chose qui est statique. Je comprends que l'intention, elle peut être intéressante, mais je ne pense pas que ce soit pertinent d'aller de l'avant dans
ce sens-là.
Le
Président (M. Asselin) :
Est-ce qu'on a d'autres commentaires sur l'article 13, sur l'amendement? Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, je pense que le ministre devrait le
considérer sérieusement parce que ce n'est pas quelque chose qui est très lourd. C'est des choses qu'on voit, des fois, qu'il y ait
un rapport qui soit produit. Je vous donne l'exemple de la loi sur les soins de fin de vie, dont on a entendu
parler la semaine dernière, dans la loi, on avait prévu qu'il y aurait
un rapport d'application après trois ans, par exemple, et que ce
rapport-là serait déposé et débattu. Donc, c'est tout à fait le genre de mécanisme qu'on peut prévoir dans une loi. Ça
ne fait pas en sorte de rouvrir la loi ou d'amener un débat sur la loi, ça
fait juste faire en sorte que le règlement
va être regardé par les parlementaires, comme on le fait pour des rapports d'administration
publique, ou tout ça, pendant un maximum de trois heures.
Je trouve que
c'est une proposition qui est très constructive parce que, dans ce
cas-ci particulièrement, le règlement,
en fait, il est essentiel, il est au coeur même de
la loi. La loi n'existe pratiquement pas sans son règlement.
Et puis on a fait beaucoup de chemin de part et d'autre, mais on aurait aimé
qu'il y ait plus de choses dans la loi pour que les parlementaires puissent se prononcer quand
il y aurait des changements, alors... puis le ministre nous dit qu'il manque de
données, il va devoir regarder beaucoup de choses avant de donner suite
à certains éléments sur lesquels il réfléchit encore. Donc, c'est sûr que ça nous permettrait de vraiment
faire un travail constructif sur la base du règlement, alors qu'en ce
moment on nous demande beaucoup un chèque en blanc par rapport à la
suite des choses. Alors, j'appuie complètement cette demande-là.
On pourrait
aussi prévoir un amendement à l'amendement, un sous-amendement, si on voulait dire si le... Bien, je pense
que c'est correct, ça dit «à chaque deux ans», mais on pourrait dire «après
deux ans», puis évaluer tout ça.
Mais, en tout cas, il pourrait
y avoir des modalités différentes, mais je pense que le principe est vraiment important.
• (11 h 30) •
Le Président (M.
Asselin) : Merci. Mme la porte-parole de l'éducation, Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci, M.
le Président. Considérant que nous
sommes présentement en train de débattre d'une loi très importante,
mais qu'on sait déjà que nous avons un manque d'information, on est contents, effectivement,
d'avoir le document de travail, mais
c'est important, puisque plus tard... le ministre
nous a déjà informés qu'il a fait des demandes pour avoir davantage d'information, notamment sur les inventaires. Ici, là, on est déjà en
train de naviguer sans avoir toute l'information, donc c'est pertinent juste de se donner un moyen
de revisiter ce qu'on fait en ce
moment dans quelques
années, puis ce n'est pas très engageant,
là, c'est trois heures tous les deux ans. Donc, ça va nous permettre de
s'ajuster s'il y a lieu, parce que, de toute évidence, il nous l'a
mentionné, le ministre de l'Éducation, qu'on aura davantage
d'information provenant du ministère de l'Éducation. Ça
donne d'ailleurs de la flexibilité pour s'assurer qu'on répond toujours
aux besoins et les préoccupations du réseau de l'éducation, des parents.
Le Président (M.
Asselin) : Je comprends. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. le ministre.
M. Roberge : Rapidement, je veux simplement dire qu'il n'y a pas un
groupe, là, qui nous a demandé ça lors des auditions particulières, et
l'idée d'un règlement, c'est de pouvoir agir à la fois rapidement, mais avec
une période de consultation de 45 jours, donc il y a déjà une opportunité
pour les gens de s'exprimer. Et il y a aussi des possibilités, si jamais des représentants des groupes d'opposition trouvaient que
c'était important de revoir le règlement et qu'ils voulaient
avoir un forum pour en parler, il y a des outils parlementaires qui
existent : la motion du mercredi, l'interpellation du vendredi, où
il y a des débats. La motion du mercredi, c'est un débat de deux heures qui
pourrait porter là-dessus et qu'un ministre
ne pourrait d'aucune façon refuser. Si, en septembre, en octobre, vous voudriez
en parler, bien, vous pourriez le
mettre à l'ordre du jour, de toute façon. Donc, il y a
un paquet d'outils qui existent déjà, je ne pense pas que ce soit nécessaire d'aller vers ça. Puis je répète
que personne n'a demandé ça lors des auditions particulières.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Il n'y
a peut-être personne
qui l'a demandé, mais l'étude
détaillée, ça sert aussi à aller plus
loin que ce qu'on a entendu. Lorsqu'en consultations
particulières on entend des gens, ça
vient nourrir notre réflexion, mais ça ne nous empêche pas de réfléchir. Et, une fois qu'on a réfléchi, vous avez quand même
trois partis de l'opposition qui vous le demandent. Et, contrairement à
la motion du mercredi, vous savez que ça dépend de plusieurs facteurs, mais ce
n'est pas un échange comme qu'on a présentement, où est-ce qu'on est en pleine réflexion. Il y a
une grande différence entre la motion
du mercredi puis quand on est ici, en étude détaillée. On est capables d'avoir
des échanges beaucoup plus courts, beaucoup plus rapides, puis vraiment
de s'ajuster. Puis moi, au contraire, je trouve que ça vous donne des outils,
puis ça démontre aussi, là, votre
grande flexibilité puis votre ouverture d'esprit à vouloir, justement,
toujours peaufiner la loi et le règlement.
Le
Président (M. Asselin) :
Est-ce que j'ai compris que vous vouliez intervenir, Mme la députée de Sherbrooke?
Mme Labrie : Bien, effectivement, je veux seulement réitérer que ça ne m'apparaît vraiment
pas du tout contraignant. On parle même d'une durée maximale de trois
heures, ce sera à la commission de décider à chaque fois si ça vaut la peine de prendre trois heures ou moins. On parle
d'à tous les deux ans, ça me semble vraiment, vraiment minimal. Puis, tu sais, c'est vraiment dans l'esprit de faire fonctionner nos mécanismes
démocratiques aussi. Je pense que c'est vraiment comme
ça qu'il faut le comprendre. Je pense qu'on sous-utilise les mécanismes
démocratiques qu'on a à notre portée puis je propose ça
dans cette intention-là.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui, bien, je pense que ce serait vraiment
important de l'adopter, cet amendement-là. Le ministre
vient de nous dire : Les groupes ne l'ont pas demandé. Il n'y a pas un
groupe qui serait contre ça, là. Je veux dire, les groupes seraient très
heureux de savoir que, statutairement, à chaque deux ans, on va se pencher sur
cette question-là puis qu'on
va pouvoir avoir un échange, poser des questions à la lumière de l'évolution
des choses. Parce que je réitère qu'il n'y a
aucune balise, il n'y a aucun plafond. On ne sait pas si le ministre
va en mettre, il n'a pas voulu s'engager à ça. Et la pratique va continuer d'évoluer à la lumière de ce qu'on est en
train d'adopter qui vient consacrer le droit de facturer pour une tonne de services. Alors, ce qu'on fait en ce moment, ce n'est pas rien, puis on n'a pas les données, on n'a pas les détails
puis on n'a pas une boule de cristal pour savoir comment, sur le terrain, ça va
se vivre. Et je pense que les députés
ont un rôle important par
rapport à une loi aussi importante
qui n'a pas été précédée du débat de société, qu'on est plusieurs ici à penser qui
aurait dû avoir lieu, autour de tous
ces enjeux-là. Ce qui fait en sorte que ça m'apparaît vraiment une demande très raisonnable, je dirais même minimale, pour
pouvoir bien faire notre travail à ce moment-ci, et puis le rôle des
élus, il est très important.
Donc, oui, il
va y avoir des processus de consultation, mais celui-ci, là, le règlement, si
on suit ce que le ministre nous propose, il n'y aura même pas une
période de prépublication de 45 jours. Là, il vient d'évoquer le 45 jours,
mais lui-même, il voudrait, là, qu'on adopte
une loi où il va faire sauter le 45 jours. Donc, évidemment, je pense que
c'est une demande... d'autant plus
qu'on est dans un contexte où le ministre lui-même veut enlever ces obligations
statutaires là, législatives là, de s'assurer qu'on a des garde-fous
pour avoir un vrai échange.
Je comprends
ce qu'il dit, qu'il y a d'autres outils qui sont disponibles, mais je pense que
c'était très à propos de ma collègue
de dire : Oui, mais, dans une motion du mercredi, on n'est pas en train
d'échanger puis d'amener le même type de proposition puis de travail que l'on
fait autour d'une table de travail. Donc, pour cette raison-là, je pense que ce
serait vraiment une belle avancée de faire ça. Ce n'est pas contraignant, ça ne
force pas le ministre ni à changer la loi ni même à changer son règlement. Ça fait juste en sorte
qu'il va pouvoir y avoir un éclairage puis qu'on sait qu'on va s'arrêter sur un
enjeu qui est fondamental.
Le Président (M.
Asselin) : Bien reçu, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, comment que je
lis cet amendement, c'est un appel à la réflexion. J'imagine qu'on est tous d'accord que notre rôle de parlementaires, c'est
de réfléchir puis de surtout peaufiner nos pratiques. Je réitère l'importance
de se donner un outil. Et ici, là, c'est un
outil de trois heures tous les deux ans, ça va juste nous forcer, ainsi que le
ministère de l'Éducation, de faire
leur travail, de s'assurer de faire des inventaires, de revenir avec de
l'information, puis qu'après ça nous,
là, on est toujours capables d'aller plus loin puis de, justement, s'assurer
que l'intention du législateur, bien, elle soit conservée puis que, si, par exemple, on a pris des décisions, puis que,
finalement, il y a quelque chose de nouveau... D'ailleurs, cette semaine, le ministre parlait... Il risque
d'y avoir peut-être des nouveaux programmes, ça va évoluer. L'éducation, ça
évolue. Lui-même a été enseignant, et je suis pas mal persuadée qu'au début de
sa pratique puis maintenant, ça a quand même évolué, ça a changé. Et ça se peut qu'il y ait des nouveaux outils
dans l'enseignement et qu'on va devoir se poser la question : Ce nouveau matériel, ou peu
importe, est-ce que ça, ça va être facturé ou pas facturé? C'est simplement de
se doter collectivement, là, d'un
garde-fou parce que personne, personne ici n'est parfait. On n'en a pas, de
boule de cristal.
Est-ce que le
ministre aimerait réfléchir là-dessus pour s'assurer de se protéger, et de nous
protéger, et de protéger tous nos élèves ainsi que les parents?
M. Roberge :
Bien, écoutez, je répète que je pense que tous les mécanismes sont en place. Il
y a déjà des motions. Il y a la
commission, aussi, qui peut se donner un mandat d'initiative, peut-être dans
deux ans et demi, plutôt que deux ans. Si
on est au milieu des travaux, là, on serait coincés avec une échéance. Tous les
outils sont là pour faire la concertation, la consultation, pour qu'il y ait des interpellations, pour qu'il y ait des
discussions. Moi, je pense que ça viendrait... l'intention est
intéressante, mais je pense que ça vient alourdir et dédoubler des choses, des
mécanismes qui existent déjà.
Mme Rizqy : Bien, on est déjà,
nous autres, coincés, tout le monde, là, avec une échéance maintenant, et c'est
justement parce qu'on est coincés avec un échéancier
très serré qu'on ajoute ça pour se prémunir, juste pour qu'on puisse revisiter nos amendements, notre loi, notre
règlement. Parce qu'une fois que vous l'avez soumis, là, votre projet de loi,
il appartient ici, à l'Assemblée
nationale, ça devient notre projet de loi, alors on travaille tous ensemble
pour le peaufiner, puis vraiment, là, de s'assurer que les garde-fous
sont présents.
Et, si on
avait eu plus d'information de la part du ministère de l'Éducation, peut-être
qu'on serait tous rassurés, mais en ce moment on n'en a pas. Et clairement, là,
on nous demande : Faites confiance au ministère de l'Éducation. Mais
en même temps, sous sa propre gouverne, il
t'en est arrivé, des affaires, au ministère de l'Éducation. Alors, aujourd'hui,
on ne peut pas donner simplement un chèque en blanc, là, alors c'est pour ça
qu'on ajoute ça. Ça va nous forcer, nous, les parlementaires, juste de s'asseoir puis discuter. Puis je suis
convaincue que notre rôle, c'est justement de réfléchir, de débattre, d'échanger, pas juste pour faire la joute
politique, mais vraiment dans l'esprit d'améliorer toujours les services aux
élèves.
Le Président (M.
Asselin) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme
la députée de Joliette.
• (11 h 40) •
Mme Hivon :
Je veux dire, je ne pense pas qu'on peut remettre ça entre les mains... de
dire : un mandat d'initiative ou une interpellation. On l'a, le pouvoir,
là, il est là, on travaille sur ce
sujet-là en ce moment. On essaie,
tout le monde, de mettre de l'eau dans notre vin, on comprend dans quel
contexte on est, mais en même temps je pense que le ministre, il est conscient aussi qu'il y a quand même
beaucoup de choses qui sont demandées à l'opposition, d'actes de foi, de se
fier à ce qui va être fait, ce qui va être trouvé comme information, ce qui va
être peaufiné. Mais là on aurait l'occasion de se dire : On va
revenir dans deux ans, on va le voir, c'est quoi qui est arrivé.
Tout ce qu'il
nous manque maintenant, bien, on va l'avoir, là. Je ne peux pas croire, dans
deux ans, qu'on n'aura pas ça, puis en plus on va pouvoir bénéficier de
l'application de cette loi-là, si jamais elle est adoptée — ça pourrait arriver, j'imagine — que
de voir comment, dans deux ans, elle va avoir vécu. Il me semble que c'est
quelque chose de vraiment raisonnable.
Compte tenu de tout ce qu'on a demandé au ministre, d'où on est partis dans nos
demandes puis de tous les compromis qui ont été faits, il me semble que ce
n'est pas grand-chose pour faire en sorte que, comme parlementaires, on soit vraiment responsables, dans les travaux
qu'on fait aujourd'hui, puis qu'on s'assure d'un suivi responsable, encore
une fois, dans deux ans.
Le Président (M. Asselin) : Très bien. Est-ce qu'on a d'autres interventions?
Mme la députée de Mont-Royal... Excusez, je me suis trompé de nom. Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci. Moi, je
comprends, là, qu'on a un échéancier précis, qu'on veut tous aller plus vite,
mais il faut, à un moment donné, faire des
compromis. Puis ici, je pense que c'est rendu le temps de faire un compromis,
car on ne pourra pas tout simplement, à chaque fois qu'il y a des
amendements, des ajouts, là... On est venus ici, en étude détaillée. Il est
grand temps aussi de faire preuve d'un peu de souplesse puis se dire : On
ajoute ça, là, on va pouvoir progresser,
tout le monde, puis de se dire : Ça, là, ça ne va pas venir restreindre
votre pouvoir décisionnel, ça va juste nous donner l'occasion... nous
autres, si on est encore tous les porte-parole, vous, toujours ministre de
l'Éducation, bien, dans deux ans, on va
s'asseoir ensemble trois heures. Là, je comprends que vous n'avez plus envie de
vous asseoir avec nous, mais un petit trois heures aux deux ans, là, on
va être corrects. Puis sincèrement, là, je le sais que vous êtes un grand orateur, un grand débatteur, mais vous aimez
aussi échanger puis vous êtes habituellement ouvert aux compromis. Alors, j'aimerais savoir qu'est-ce qui vous
empêche aujourd'hui de concéder un trois heures aux deux ans pour réfléchir
à notre réseau de l'éducation.
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge : Il ne s'agit pas de céder ou de concéder, il
s'agit de faire ce qu'on croit être le meilleur, et je pense qu'on a tous les
outils pour débattre dans plusieurs forums, on a des mandats d'initiative. Peut-être
qu'on ne se verra pas dans deux ans, peut-être qu'on va s'en parler dans un an, qu'il y
en aura un, mandat d'initiative puis on travaillera là-dessus. Là, on ne fait que se donner une contrainte. Et
des amendements, il y en a eu, il y en aura d'autres. D'ailleurs, j'attends
qu'on puisse aller de l'avant pour déposer un amendement, qui va répondre
précisément à une demande qu'on a reçue hier, qui va inscrire dans la loi quelque chose qui n'était même pas dans le
règlement. Alors, voilà. Moi, j'attends juste de pouvoir déposer l'amendement
puis de répondre à une demande qui a été formulée hier pour qu'on puisse
avancer, tout simplement. Mais ce n'est pas une question de je gagne, ou
je perds, ou je fais un pas pour céder quelque chose, puis une qui perd, un qui gagne, c'est juste de faire
le meilleur projet de loi possible, et je ne pense pas que cet amendement-là améliore le projet de loi. C'est un désaccord, ce
n'est pas l'idée qui qui gagne, qui qui perd. Je n'ai pas cette logique-là.
J'espère juste que... Voilà, j'ai dit tout
ce que j'ai à dire. C'est pour ça que je ne reprends pas toujours mes droits de
parole parce que je ne ferais que répéter des arguments précédemment
énoncés, voilà.
Le Président (M.
Asselin) : Des interventions? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Je ne le vois pas comme un jeu, là, puis je ne pense pas que... puis je suis
pas mal convaincue que personne ici ne pense que c'est un jeu de gagner et
perdre, là, c'est vraiment d'améliorer le projet de loi, c'est pour ça
qu'on est en étude détaillée. Et ici ce n'est pas tout simplement une
contrainte, là, c'est un outil, au contraire. Vous, vous le voyez comme une contrainte, nous, on le voit comme
un outil. Et nous, on a la plus grande contrainte. En fait, là, nous, on avance
à l'aveugle. Vous, vous avez déjà eu une consultation privée en décembre, vous
avez eu l'avantage de pouvoir entendre plein
de monde; nous, on n'était pas là. Après ça, oui, il y a eu la consultation
publique en ligne, oui, vous avez continué à parler avec les gens, puis
tant mieux, mais vous, vous êtes à la tête du ministère, puis le ministère vous
indique qu'il va y avoir un règlement que
nous, on n'a pas vu. On a, oui, un document de travail, mais on avance quand
même, nous autres, là, du côté des partis de l'opposition, à l'aveugle. Et
notre rôle à titre de partis d'opposition, là, c'est d'ajouter les
garde-fous, puis on n'a pas le choix. Nous, c'est nous autres qui a la plus
grande contrainte en ce moment parce qu'on
doit aussi légiférer, mais on n'a pas tous les outils pour légiférer, c'est
pour ça qu'on s'en donne un. Puis, moi, c'est la première fois que je
suis élue. Vous, vous avez eu l'occasion d'être élu avant moi, d'être assis,
là, à l'opposition. Est-ce que, sincèrement, là, vous auriez signé un chèque en
blanc si vous aviez été à ma place?
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je peux laisser
répondre mon collègue avant de prendre la parole.
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre, vous voulez
répondre?
M. Roberge : Bien, pour moi, ce
n'est pas un chèque en blanc, et on a répondu, on est allés au-delà de nos obligations
légales en déposant le cadre réglementaire,
en répondant à une demande qui venait à la fois des oppositions et des
partenaires. Sincèrement, je ne pense pas que j'aie à faire preuve de bonne
foi, j'ai juste à accepter les amendements qui,
je pense, améliorent le projet de loi. Je ne pense pas que c'est le cas dans ce
cas-ci, malheureusement, c'est tout. On ne pourra pas se rejoindre sur ça précisément parce que je pense que
tous les outils existent déjà, qu'on ne ferait que dédoubler et
alourdir.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Bien, dans le cas qui est devant nous en ce moment, la question du chèque en
blanc se pose vraiment. Puis vous dites que tous les outils existent déjà.
Bien, oui, mais on suspend quand même l'usage de certains de ces outils-là
par rapport au projet de loi, on ne met pas
en application la consultation de 45 jours pour le règlement. Moi, je
pense que, déjà, c'est problématique, à la base. Je
comprends pourquoi vous le faites, parce que vous êtes pressé. Mais, justement,
vous allez adopter un règlement dans
l'urgence, avec de la pression du milieu pour aller vite, c'est d'autant plus
important, dans ce cas-là, de se doter d'un mécanisme pour s'assurer que le
règlement répond vraiment aux besoins puis qu'il est adapté parce que ça se peut qu'il manque des choses ou
qu'il y ait des choses erronées là-dedans, dans la mesure où vous travaillez
super rapidement pour répondre à un besoin.
Il faut se permettre de revenir sur ce règlement-là puis de pencher là-dessus
pour voir si ça répond vraiment aux besoins
du milieu de l'éducation. Même si ce n'était pas adopté dans la catastrophe, là,
comme en ce moment, on sait que les choses
changent puis évoluent rapidement dans le milieu de l'éducation, donc ça va
être important quand même.
Mais
minimalement, là, tu sais, moi, je suis prête à modifier cet amendement-là pour
que ce soit «dans deux ans» et non «tous les deux ans», si ça peut rassurer le
ministre, mais je pense qu'il faut au moins mettre en place quelque
chose pour s'assurer que ce règlement-ci,
là, qui va être déposé par le ministre après l'adoption du projet de loi, on va
pouvoir revenir là-dessus correctement dans le respect de la démocratie.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien,
j'entends le ministre dire que, selon lui, ce n'est pas quelque chose qui va
améliorer le projet de loi, mais ce n'est
pas tant ça, l'enjeu, là. On voudrait beaucoup, beaucoup l'améliorer, le projet
de loi, on a plein d'idées comme ça,
le ministre les a entendues. Là, c'est d'améliorer, je dirais, les suites de
l'application du projet de loi et du règlement, du premier règlement qui
va être pris en application des modifications du projet de loi. C'est ça, en fait, le but, c'est de s'assurer que, compte tenu
de tout ce qu'on n'a pas en ce moment, de tout ce sur quoi on ne peut pas
aller en profondeur parce qu'on n'a pas
l'opportunité et on n'a pas les informations, puis tout ce qu'on ne peut pas
faire, qu'il nous apparaît, nous, de notre côté, de l'opposition, essentiel de
faire, mais qu'on ne fait pas parce que le ministre refuse, à ce moment-ci, plusieurs des amendements
ou des alignements qu'on voudrait... C'est une manière de voir comment
tout ça va s'appliquer, à quoi ça va
ressembler, puis je trouve ça franchement raisonnable. C'est des choses qu'on
voit souvent, surtout dans le contexte dans lequel on est en ce moment,
où le ministre arrive, c'est rapide, on suspend des manières de faire habituelles. Il me semble que,
franchement, ce serait juste la chose responsable. Je sais que je me répète,
mais je ne comprends pas cette fermeture-là pour quelque chose qui est
le gros bon sens, qui n'est pas contraignant, qui est un trois heures puis qui est un mécanisme auquel,
ici, tout le monde peut contribuer, puis qui va juste faire en sorte que les
choses vont aller mieux, sans aucune espèce de contrainte pour l'exécutif.
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'aimerais
suspendre une petite minute, s'il vous plaît, avant de proposer un amendement.
Le
Président (M. Asselin) :
Alors, est-ce que tout le monde est d'accord pour la suspension quelques
minutes? Je vais suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 49)
(Reprise à 11 h 53)
Le Président (M.
Asselin) : Bon, alors, on serait prêt à reprendre. La parole
est à la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bonjour, M. le
Président. Après consultation, nous aurons...
Le Président (M.
Asselin) : On est à l'étude de l'amendement de la députée de Sherbrooke.
Mme Rizqy : Oui. Nous, on aurait un amendement
à proposer, mais je pense qu'on veut d'abord voter sur l'amendement, puis après ça on va pouvoir,
nous, déposer un amendement, donc.
Le Président (M.
Asselin) : Alors, est-ce que l'amendement à l'article 13
est adopté?
Mme Rizqy : Non, non, on vote
sur...
M. Roberge : Attendez un petit peu, juste pour préciser, là, quand même,
parce que, là, le micro est ouvert, mais ce n'est pas grave,
on peut se le dire, là, c'est parce
que ce que je comprends, c'est qu'on pourrait aller de l'avant avec quelque chose qui ressemble à cet amendement,
mais qui ne serait pas identique, mais qui devra être à la fin, dans les
mesures transitoires. Donc, je ne vois pas tellement la pertinence, en ce
moment, d'amender et sous-amender quand, de toute façon, il va falloir
le retirer puis le déposer plus tard. Alors là...
Des voix : ...
Le Président (M.
Asselin) : Est-ce que l'article 13, la proposition
d'amendement tient?
Mme Labrie :
La proposition tient, mais on est prêts à passer au vote.
Le Président (M.
Asselin) : Oui, bon. Alors, est-ce que le vote...
Des voix : ...
Le Président (M.
Asselin) : On va suspendre quelques instants, là, pour...
(Suspension de la séance à 11 h 54)
(Reprise à 11 h 56)
Le Président (M.
Asselin) : ...
Mme Labrie : Donc, je
demanderais le vote nominal sur l'amendement de l'article 13.
Le Président (M.
Asselin) : Est-ce que l'amendement à l'article 13
est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Asselin) : Rejeté sur division.
Mme Rizqy : M. le Président, la
députée de Sherbrooke a demandé un vote nominal.
Le Président (M.
Asselin) : Nominal. Est-ce que le vote nominal pourrait être
appelé, Mme la secrétaire?
La Secrétaire : Oui. Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire : M. Roberge
(Chambly)?
M. Roberge : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
M. Simard : Contre, avec
espoir.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour, avec espoir.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
Le
Président (M. Asselin) : Abstiens. Donc, le vote...
La Secrétaire :
C'est rejeté.
Le Président (M. Asselin) : C'est rejeté. L'amendement est rejeté. Donc,
on revient à l'article 13 tel qu'amendé. C'est-à-dire, il
n'a pas été amendé. Est-ce qu'on adopte l'article 13 tel quel?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Asselin) : Adopté. C'est
bien, très bien. Alors, on est rendus à l'article 14.
M. Roberge :
Alors, M. le Président...
Le
Président (M. Asselin) : Est-ce qu'on adopte un amendement à l'article 13.1?
M.
Roberge : Bien, je ne
présumerai pas de son adoption, mais
je vais déposer ici un article 13.1 — je pense qu'il est, en ce moment, en train
de se faire distribuer, donc on n'a pas besoin de suspendre — qui va exactement dans le sens de ce qu'on a discuté hier et qui répond à
une demande de mes collègues de l'opposition, je vais en faire la lecture.
Alors, article 13.1 : Insérer, après l'article 13 du
projet de loi, le suivant :
13.1. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 475.1, du suivant :
«475.2. Le ministre
doit également prévoir, dans les règles budgétaires visées à
l'article 472, l'allocation aux commissions
scolaires d'une subvention permettant, de l'avis du ministre, le financement de
deux activités scolaires pour chaque
élève inscrit au service de l'éducation préscolaire ou au service
d'enseignement primaire ou secondaire, incluant le transport.
«L'allocation
de la subvention prévue au premier alinéa peut tenir compte de conditions
particulières applicables à certaines commissions scolaires, notamment leur
situation géographique.»
Donc,
il me semble que c'est bien clair. Puis on a précisé, suite à des demandes
d'hier, à cause d'un amendement précédent
où il pouvait y avoir petite confusion ou exclusion, plutôt, on a carrément
écrit, donc, «préscolaire, primaire ou secondaire»
pour pas que l'un ou l'autre de ces ordres d'enseignement soit exclu, je ne
sais pas trop, de manière fortuite ou involontaire.
Le Président (M. Asselin) : Alors, sur cet article 13.1, est-ce qu'il y a
des commentaires? Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, d'abord, je remercie le ministre d'avoir accepté
d'inscrire dans la loi, à la suite des débats que nous avons eus, nommément
qu'il va y avoir un minimum de deux activités scolaires gratuites pour les
élèves. Donc, ça, ça me va très bien.
Je veux juste comprendre pourquoi le deuxième alinéa doit être... donc pourquoi
on doit spécifier la question de la situation géographique. J'imagine qu'il
y a plusieurs règles budgétaires qui doivent intégrer l'idée de la situation
géographique. Donc, pourquoi, spécifiquement ici, faire mention de cette idée
de situation géographique?
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre.
• (12 heures) •
M. Roberge : Bien, j'ai bien peur, ma chère collègue, que, si
nous ne l'avions pas mis, il y aurait eu une demande d'amendement en ce sens parce que plusieurs fois ça a été mentionné. Ça fait vraiment
suite aux débats d'hier où les gens disaient : Oui, mais, vous savez, ce
n'est pas le même coût en fonction de la situation
géographique. Si on ne l'avait pas mis, peut-être que vous auriez
dit : Mais il faudrait préciser que la règle budgétaire
va tenir compte... Donc, on s'est dit : Mettons davantage de
précision, ça semble être la préoccupation des collègues. Donc, c'était
simplement pour que l'amendement reflète les préoccupations des collègues
exposées lors des débats d'hier.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci. Parce que...
Mme Hivon :
Je ne sais pas si je peux terminer...
Mme Rizqy :
Oh! oui, oui.
Le Président (M.
Asselin) : Oui, oui, oui, allez-y, Mme la députée de Joliette,
je reviens à vous.
Mme Hivon : ...O.K., juste pour garder le fil. En fait, moi, je veux
que ça tienne compte de ça, ma question, c'est... J'imagine qu'à la base, pas juste pour ça, mais
les règles budgétaires qui concernent le transport de manière générale, les règles budgétaires
sur tout autre sujet doivent toujours tenir compte de la situation
géographique. C'est pour ça qu'hier, quand
le ministre disait : Oui, mais ça ne veut pas dire que ça va être la même
chose ou le même coût d'un endroit à l'autre, je disais : Effectivement, mais, de toute façon, j'imagine que
c'est déjà le cas, dans les règles budgétaires, on tient compte de ces
disparités-là : rural, bon, métropolitain, et tout ça.
Alors, le
sens de ma question ici, c'est plutôt de dire : Si on le spécifie là... ma
seule minicrainte — je vous
l'expose comme juriste, là — c'est de dire : Si on le spécifie là
que ça doit tenir compte de la situation géographique, il ne faut évidemment pas que ce soit interprété comme si,
dans les autres domaines, dans les autres dossiers, on n'en tient pas compte.
On se comprend, là. Je sais que ce n'est pas ça, mais, pour moi, ça allait de
soi que, dans les règles budgétaires, la situation géographique était toujours, évidemment, tenue en
compte. Donc, je veux juste m'assurer qu'en le mettant là, ça ne fait pas en sorte que c'est comme si on laisse entendre
que, pour les autres sujets, la situation géographique n'a pas à être prise
en compte.
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge :
M. le Président, ce n'est pas un article exclusif, c'est-à-dire que ça ne
dispense pas toutes les autres règles
budgétaires de tenir compte de ça. Et d'ailleurs, pour avoir la ceinture, les
bretelles, et tout le reste, le dernier paragraphe de l'article 472
actuel, donc on n'a pas besoin de modifier, il est bien fait et déjà il
dit : «Les règles budgétaires peuvent prévoir
que l'allocation [de] subventions pour les dépenses visées aux deuxième et
troisième alinéas — et là
j'arrive — peut
aussi être assujettie à des conditions
générales applicables à toutes les commissions scolaires ou à des conditions
particulières applicables à une ou certaines d'entre elles.»
En réalité,
ça se serait fait de toute manière, et les deux sorties aussi auraient eu lieu
de toute manière, même si on n'avait
pas déposé cet amendement-là, mais c'était pour rassurer. Mais je comprends
votre préoccupation. Ça ne nous dispense pas de tenir compte des
conditions géographiques dans les autres règles budgétaires, et c'est déjà
écrit.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : C'est
ça. Ça ne fait pas comme si
c'était une exception parce qu'on le met là, c'est un principe qui
s'applique généralement. Moi, ça me va.
Le Président (M.
Asselin) : Ça va? Alors, je reviens à
vous, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci. Puis, oui, effectivement, je confirme
que, si ça n'avait pas été inscrit, on aurait proposé un amendement.
Mais je vous remercie d'avoir vraiment écouté parce qu'effectivement c'était
une grande préoccupation que nous avions en matière de transport, surtout au
niveau régional. Alors, je me réjouis de voir cet amendement.
Le Président (M.
Asselin) : Est-ce que vous souhaitez intervenir, Mme la députée
de Sherbrooke?
Mme Labrie :
Oui. Je voudrais remercier vraiment le ministre pour cet amendement-là. Je
pense que c'est un legs majeur pour
les générations d'enfants dans le système d'éducation puis celles qui vont
suivre. Je trouve ça très important comme geste de l'avoir inscrit dans la loi.
Donc, je veux vraiment reconnaître l'ouverture que vous avez eue là-dessus.
C'est vraiment significatif, puis ça va
faire toute une différence pour beaucoup d'enfants, en particulier dans
certains milieux où on sait que ces
enfants-là ne fréquentent pas le milieu culturel avec leur famille. Ça va être
un beau coup de pouce aussi pour le milieu culturel, qui a été mis à mal dans
les dernières années par des compressions en éducation, donc, vraiment,
merci.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'aimerais juste souligner à la collègue de Sherbrooke
que les sorties culturelles étaient prévues dans les budgets, et que c'était quelque
chose, d'ailleurs, que le nouveau gouvernement va continuer de faire, les nouvelles sorties culturelles, et qu'il
y a eu toute une nouvelle politique en matière de sorties culturelles, juste
par précision.
Mme Labrie : Oui, mais là elles
sont inscrites dans la loi. C'est ça qui est précieux.
Le Président (M.
Asselin) : Bien là, j'ai l'impression que vous avez donné votre
point.
Mme Labrie : Oui, oui.
Le Président (M.
Asselin) : Bon. Est-ce que l'amendement à l'article 13.1
est adopté?
M. Roberge : En fait, c'est l'article 13.1
lui-même.
Le
Président (M. Asselin) :
Oui, mais c'est un ajout. Oui, adopté? Est-ce
que vous pouvez répondre à la
question?
Des voix :
...
M. Roberge : Oui, bien sûr.
Excusez-moi, je pensais qu'il y avait une autre question, là. J'étais rendu ailleurs.
Le Président (M.
Asselin) : Non, non, non. Je voulais vous l'entendre dire.
M. Roberge : Oui, oui, bien sûr
qu'il est adopté, puis tout le monde est content.
Le Président (M. Asselin) :
Parfait. Alors, on passe à l'article 14.
Des voix : ...
Le
Président (M. Asselin) : Ah!
on n'a pas terminé le 13.1. Mme la députée de Joliette, vous aviez une
intervention à faire?
Mme Hivon :
J'aurais un amendement. Je vous...
Le Président (M.
Asselin) : ...dans quel...
Mme Hivon :
Bien, ce serait un 13.2, mais je ne suis pas certaine que c'est le bon endroit,
mais il y a des légistes fort compétents qui vont pouvoir nous le dire. Mais je
vais le déposer, on va pouvoir le débattre sur le fond, puis on va...
Le
Président (M. Asselin) :
O.K. Bon, on va suspendre puis on va discuter à savoir si c'est opportun de
l'amener à ce moment-ci.
(Suspension de la séance à 12 h 5)
(Reprise à 12 h 9)
Le
Président (M. Asselin) :
Bon, premièrement, on va vous laisser présenter votre amendement. Ensuite, on
va donner la parole au ministre.
Mme Hivon :
Alors, l'amendement se lit comme suit : Insérer, après
l'article 13.1, l'article suivant :
«13.2. La commission
scolaire ne peut exiger de l'élève ou de ses parents que la somme correspondant
aux coûts réels engagés pour offrir un service, une activité ou du
matériel qui n'est pas gratuit en vertu de la présente loi.»
• (12 h 10) •
Pourquoi on
apporte cet amendement-là — puis, s'il n'est pas au bon endroit, on va
trouver la bonne niche pour le mettre au bon endroit — c'est vraiment pour que ce soit inscrit dans
la loi. Je comprends que le ministre, à la troisième page du projet de règlement qu'il nous a donné, il
met quelque chose qui est très similaire à ça qui dit : «Toute contribution financière doit correspondre au coût réel et direct engagé pour le
service, l'activité ou le matériel», mais, pour nous, c'est quelque chose de tellement fondamental, pour toutes les raisons dont on débat depuis
trois jours, parce qu'on est en train
de créer ce droit-là de facturer, mais
évidemment le corollaire, c'est qu'on ne peut pas excéder le coût réel, que,
franchement, on pense que c'est de l'importance que ce soit dans la loi
et que ça ne puisse donc pas être modifié par simple règlement.
Je m'appuie aussi sur le fait que le ministre,
quand il était dans l'opposition, il avait déposé un projet de loi sur la
question des frais, du matériel, tout ça, et lui-même mettait dans la loi
exactement... je me suis inspirée de son libellé, bien honnêtement, donc pour rendre à César ce qui est à César, lui-même
mettait ça : «La commission scolaire ne peut exiger de l'élève ou de ses parents — c'était l'article 3.3 introduit par l'article 2 — que la somme correspondant aux frais réels
engagés par elle pour offrir un service qui n'est pas gratuit en vertu de la
[...] loi.» Là, j'ai ajouté «service, activité ou matériel» parce que, dans le règlement, on venait le préciser. Alors, j'imagine
que le ministre aura une ouverture à accepter de mettre ça dans la loi, puisque c'était sa proposition lui-même quand
il était dans l'opposition. Mais, au-delà de ça, je pense que ce serait
vraiment un principe fondamental qui devrait apparaître dans la loi, pas juste
dans le règlement.
Le Président (M.
Asselin) : Alors, est-ce que vous avez une réaction, M. le
ministre? À vous.
M. Roberge : Bien, M. le
Président, je suis assez d'accord avec le principe, en fait, je suis bien d'accord
avec le principe. Bon, là, si c'est dans le
règlement, on le met dans le projet de loi, si on... c'est parce que ça peut
être long si, chaque article du
règlement, on veut le mettre dans la loi, vous comprendrez qu'on n'est pas
sortis. D'ailleurs, le règlement, on va le revoir dans deux ans. Le
problème où il faudrait peut-être le modifier, là, si jamais on peut
l'utiliser, c'est qu'il est fort possible
qu'en vertu d'un plafond qui viendra ils ne chargeront pas le coût réel, ils
vont charger en dessous. Donc, il faudrait dire... ou je ne sais pas
trop, un coût... au coût réel... ou inférieur ou... parce qu'on risque d'aller
en bas du coût réel, là. Ça fait que tel
qu'il est là, je ne suis même pas sûr que je pourrais mettre un plafond, ce qui
est un problème. Ça fait que je vais demander à... peut-être des gens en
arrière qui peuvent vous aider à concrétiser le principe, parce que je ne
m'oppose pas à cette idée-là, là.
Le Président (M. Asselin) : On va
s'assurer de le formuler comme il faut.
M. Simard :
...je suis tout nouveau dans cette commission, je ne suis ici qu'en
remplacement, mais je me questionnais sur la recevabilité de l'amendement parce
que, dans le fond, il s'agit ici de coûts qui peuvent impacter, finalement,
le budget...
Le Président (M. Asselin) : On cherche la bonne formule, là. Je vais
suspendre. On va trouver la bonne formule puis on va continuer.
M. Simard :
Oui, alors, je me questionnais, M. le Président, sur la recevabilité de la
chose, sans juger de la qualité ou de la pertinence ou du principe,
simplement de sa recevabilité formelle.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien.
Mme Hivon :
M. le Président...
Mme Rizqy :
M. le Président, je veux juste répondre à la recevabilité, peut-être. Ici, il
n'y aura pas d'un impact au niveau du
budget, donc il n'y aura pas une question de recevabilité. Moi, je pense qu'il
est très recevable, on n'affecte pas le budget.
Des voix :
...
Le
Président (M. Asselin) : Non, on va suspendre juste pour
s'assurer...
M. Simard :
...respectueusement, M. le Président, ce sera à vous de juger sur sa
recevabilité. Merci.
Le
Président (M. Asselin) : Oui, mais là, présentement, on cherche
le bon endroit pour être sûrs qu'on fait quelque chose de bien.
(Suspension de la séance à
12 h 14)
(Reprise à 12 h 17)
Le Président (M. Asselin) : Très
bien. Alors, on va reprendre. Je vais
donner la parole à la députée de Joliette, qui nous dira où on en est.
Mme Hivon :
Parfait. Alors, l'objectif de mon amendement, c'est vraiment de venir consacrer
dans la loi le fait qu'on ne pourra jamais
exiger davantage que le coût réel d'un service. Évidemment,
ça peut être en bas de ça, donc, si on
peut le formuler plus clairement pour que ça aille de soi, tant mieux.
Et puis, à la suite d'échanges, je
comprends que cet amendement-là,
donc ce principe-là, serait beaucoup mieux inscrit à l'article 3 du projet
de loi. Donc, si le ministre est ouvert, on
pourrait procéder de cette manière-là pour amener cette précision-là, dans la
loi, à l'article 3. Et, dans ce cas-là, je pourrais
retirer mon amendement en ayant la parole du ministre qu'on va le faire à l'article 3.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. Alors,
on va accepter que vous retiriez l'amendement. On a déjà adopté l'article 13...
Mme Hivon :
Le ministre peut exprimer...
M. Roberge : Ah! bien, très brièvement. Donc, on s'entend
sur le principe et puis on va collaborer pour avoir la rédaction qui
nous permette d'insérer le principe dans la loi d'une façon qui convient à tout
le monde.
Le
Président (M. Asselin) : Alors, on va revenir à l'article 3.
Est-ce qu'il y a consentement pour revenir à l'article 3?
Mme Hivon :
Je pense que le ministre suggérait qu'on aille plutôt faire 14, mais, moi, ça
ne me dérange pas.
Des voix :
...
Le
Président (M. Asselin) : Donc, je vais m'assurer, là, que 3
soit...
Des voix :
...
Mme Rizqy :
...la modification pour l'article 3, puis on va voter...
Le Président (M.
Asselin) : Puis après ça on reviendra à 14.
Mme Rizqy : Oui, exactement. Avec consentement, on retourne à l'article 3, le ministre
dépose son amendement.
Le Président (M. Asselin) : O.K., oui. Donc, déposé par le ministre,
à l'article 3, voici l'amendement qui est proposé.
M. Roberge : Je le dépose, mais je souligne que je m'inspire
de l'amendement de la députée
de Joliette, laquelle
s'est inspirée de mon projet de loi déposé il y a un an et demi.
Donc,
article 3 : Ajouter, à la fin de l'article 75.0.1 proposé,
l'alinéa suivant :
«Une contribution
exigée ne peut excéder le coût réel du bien ou du service visé.»
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. Est-ce
qu'il y a des interventions? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Très contente que le principe soit maintenant incorporé dans la loi.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. Mme la
députée de Sherbrooke. Mme la députée de Joliette.
• (12 h 20) •
Mme Hivon : Oui, moi aussi, je suis très heureuse que ça
puisse être écrit noir sur blanc dans la loi. Je veux juste, en termes
de libellé, m'assurer... Puisque, dans le règlement on parle de «service,
activité ou matériel», on se comprend que
c'est l'équivalent qu'on est en train d'écrire dans la loi, là. Je veux dire,
quand on parle de bien ou service, ça comprend absolument tout. Je veux
juste être certaine qu'il n'y a rien qui peut être échappé là-dedans.
M. Roberge :
Tout à fait, on a la même compréhension.
Mme Hivon :
Parfait.
Le Président (M. Asselin) : Ça va. Très bien. Alors, est-ce que
l'article 3 est modifié en conséquence? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
...
Le
Président (M. Asselin) : Bon. Est-ce que l'article 3
amendé est adopté?
M. Roberge :
Juste un instant, M. le Président. Juste vérifier, puis peut-être avec notre
amie ici, si je voulais bonifier encore l'article 3, est-ce qu'on
doit adopter l'article 3 ou je pourrais tout de suite l'amender?
Une voix :
...
M. Roberge :
Oui? Bon, bien, si vous le permettez, je proposerais un autre amendement à
l'article 3 qu'on a préparé, qui
répond à une préoccupation qui a été énoncée aussi par plusieurs collègues,
notamment ma collègue... mon Dieu! de...
Mme Rizqy :
Saint-Laurent.
M. Roberge :
...Saint-Laurent. Excusez, je ne sais pas pourquoi j'allais me tromper. Donc,
si vous permettez... Est-ce qu'on en a suffisamment de copies?
Une voix :
...
M. Roberge :
Non. Je vais en faire la lecture. Vous allez comprendre tout de suite, puis on
va distribuer, d'accord?
Le
Président (M. Asselin) : Donc, c'est une proposition
d'amendement à l'article 3.
M. Roberge :
Oui, exactement. Donc, la proposition se lit comme suit : Ajouter, à la
fin du premier alinéa de l'article 75.0.1 de la Loi sur l'instruction
publique, proposé par l'article 3 du projet de loi :
«Il
doit — on parle
du conseil d'établissement, en passant — avant d'approuver toute contribution, tenir
compte des autres contributions qu'il a approuvées ou qui lui sont
proposées.»
On peut suspendre, le
temps qu'on distribue, puis on l'expliquera.
Le
Président (M. Asselin) : Oui, O.K., parfait. On va suspendre.
(Suspension de la séance à
12 h 22)
(Reprise à 12 h 24)
Le Président (M. Asselin) : Très bien. Alors, on reprend. La parole est au
ministre pour nous expliquer l'article 3, l'amendement qui est
proposé.
M. Roberge :
Oui, exactement. Donc, ici, le législateur interpelle formellement les
personnes qui siègent sur le conseil d'établissement pour qu'ils et
elles fassent bien attention quand ils approuvent... C'est important que le
conseil d'établissement, selon le principe
de subsidiarité, soit celui qui approuve, ultimement, les frais ou ne les
approuve pas, hein? Ce n'est pas un
chèque en blanc qu'ils font, nécessairement, mais on leur dit : Faites
attention parce qu'on additionne les petits
frais. Donc, plusieurs petits frais peuvent donner une grosse facture, et c'est
ce que le législateur leur rappelle, dans un principe d'accessibilité.
Je pense que
ma collègue voulait aller peut-être dans ce sens-là, au départ, dans
l'article 1, mais ce que mes légistes ont dit, c'est que ça serait
mieux de le mettre dans l'article 3 parce que c'est dans l'article 3
qu'on parle du conseil d'établissement. Donc, quand on dit : «Il doit — on parle du conseil d'établissement et, évidemment,
de leurs membres — avant
d'approuver toute contribution, tenir compte des autres contributions qu'il a
approuvées ou qui lui sont proposées», c'est-à-dire de faire
attention à ne pas avoir une multitude de petits frais qui s'additionnent et
qui viennent compromettre l'accessibilité. C'est ça, l'idée. Ça vient en
quelque sorte renforcer et soutenir le premier des tirets à la page 3 du cadre réglementaire pour dire : Attention à l'accessibilité, c'est un appel à la responsabilité sociale des gens qui sont sur le conseil d'établissement.
Le Président
(M. Asselin) : Très bien. Alors, un commentaire?
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, merci pour
cette précision. Je comprends qu'on demande au conseil d'établissement de tenir compte de l'ensemble des factures, puis ça
répond en partie à mes préoccupations. Mais ma préoccupation principale dans cet enjeu, si vous vous rappelez, c'était beaucoup plus axé aussi de tenir compte
de la capacité de payer. Puis là-dessus peut-être qu'on pourrait peut-être ajouter quelque chose qui tient
compte, justement, aussi de la capacité de payer. Parce que vous le savez aussi
bien que moi que, dépendant d'où est-ce qu'on est situé, ça se peut très bien
que l'école soit dans un milieu plus
favorisé et, dans d'autres endroits, des écoles avec des milieux beaucoup plus
défavorisés. Et, s'il n'y a pas beaucoup de moyens contraignants pour
que le conseil d'établissement soit en mesure de s'assurer que toutes les
contributions vont être, en fait, dans une optique...
Surtout, je vais vous donner un exemple plus
précis, peut-être que ça va mieux illustrer mes propos. Il y a de plus en plus d'embourgeoisement, même dans les
milieux défavorisés. Alors, dans une école, par exemple, si on prend une
école où est-ce qu'il y a une cote de défavorisation importante, et il y a un
embourgeoisement, les élèves... des parents, donc,
qui sont peut-être plus fortunés vont peut-être participer davantage au conseil
d'établissement puis qu'eux autres, dans leur optique à eux... ces
frais-là, quand ils se positionnent, ils vont peut-être réfléchir davantage que
leur portefeuille leur permet d'aller plus
loin. Mais peut-être que ceux des parents dont... issus plus d'un milieu
défavorisé n'auront même pas le temps
de siéger au conseil d'établissement parce qu'ils sont déjà pris à faire deux
emplois pour subvenir aux besoins de base de leurs enfants.
Alors, c'est
là-dessus, moi, ma préoccupation. On sait qu'il y a 239 000 familles
au Québec qui vivent, justement, avec des enfants en milieux... bien, avec un
seuil de faibles revenus. Alors, je ne sais pas comment que les légistes
pourraient peut-être réfléchir à cette préoccupation que j'ai déjà soulevée
pour aussi ajouter peut-être «contributions qu'il a approuvées ou qui lui sont
proposées», mais aussi de tenir compte de la capacité de payer de l'ensemble
des parents.
Le Président
(M. Asselin) : Ça va? M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, je partage cette même inquiétude là. Bon, je pense qu'on ne peut pas
nécessairement présumer que les parents sur le C.E. n'ont pas cette
préoccupation-là, puis c'est pour ça qu'on leur lance un appel. Je veux
juste dire aussi que, sur le conseil
d'établissement, d'autres personnes ont des voix, hein? La direction du service
de garde pour les écoles primaires est là, puis elle rencontre les familles à
tous les jours ou presque, puis il y a aussi les enseignants qui sont là, qui voient bien dans leurs classes que, des
fois, il y a des enfants qui n'ont pas mangé. Je pense qu'on peut faire
confiance aux gens sur le conseil
d'établissement pour représenter la communauté. Je comprends que vous avez une
petite préoccupation que, peut-être, peut-être... je comprends votre
préoccupation, je ne veux pas vous mettre des mots dans la bouche, mais
il est possible que les parents ne soient
pas toujours parfaitement représentatifs du tissu socioéconomique. Peut-être
qu'ils ne sont pas représentatifs, mais ils peuvent être à l'écoute
quand même de leur quartier. Mais il faut faire confiance aussi aux enseignants, enseignantes qui, elles et eux,
savent très bien le profil socioéconomique des familles qui sont là, puis je
suis certain qu'ils vont faire
entendre cette voix-là. Puis, en tout cas, il me semble que, quand même, cet
amendement-là va dans le sens de ce que vous souhaitez. On n'est peut-être pas
parfaits, c'est dur de l'être, mais on va dans la bonne direction.
Le
Président (M. Asselin) :
Autres commentaires? Mme la députée de Sherbrooke, ça va? Alors, est-ce que la
modification à l'article 3, qui est une proposition d'amendement, est
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Asselin) : Adopté. Alors, on revient à... Oh! un
instant. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Pendant qu'on est à l'article 3, j'aimerais juste apporter un
questionnement. Je pense que c'est le bon moment parce qu'on parle ici des
conseils d'établissement puis, bon, de la facturation qui est faite aux
parents. On a une question qui est arrivée de la part de la Fédération des
comités de parents par rapport au fait que son... Ils sentent le besoin
d'avoir un mécanisme d'arbitrage en cas de non-respect de la loi concernant les
frais chargés aux parents. En discutant avec l'équipe de
M. Roberge, on me disait que ce sont des mécanismes qui existent déjà
ailleurs dans la loi. Est-ce que c'est
possible seulement d'expliquer où ça se trouve dans la loi, ce mécanisme
d'arbitrage là, pour qu'on soit certains que ça s'y trouve?
• (12 h 30) •
Le Président
(M. Asselin) : M. le ministre, est-ce que c'est possible
d'intervenir sur cette question-là? À vous.
M. Roberge : Bien oui, je peux répondre. Et j'avoue que j'en
fais la lecture en même temps. Je savais qu'il y avait des mécanismes
puis qu'il y avait des barrières, mais juste pour vous aider à vous référer,
sur la loi actuelle de la LIP, on parle de l'article 220.2. Je n'en ferai
pas la lecture exhaustive, c'est quand même un article qui est plus long que la
plupart des autres, mais le premier alinéa,
le premier paragraphe dit : «La commission scolaire doit,
après consultation du comité de parents, établir par règlement
une procédure d'examen des plaintes liées à ses fonctions.» Il y a quand même toutes sortes de mécanismes, à la commission
scolaire. Il y a l'obligation d'avoir un mécanisme de traitement des plaintes.
Il y a les directions d'école, quand même,
qui sont là en tant que cadres de la commission scolaire et, s'il y a un
problème, qui veillent à acheminer le problème à l'interne, à la
commission scolaire. Ensuite, est-ce qu'on m'indique... qu'il y a un règlement qui existe précisément là-dessus, qui
s'appelle Règlement sur la procédure d'examen des plaintes établie par une commission scolaire. Donc, il y a quand même...
advenant le cas où il y a des problèmes, ça ne tombe pas lettre morte en
disant «tant pis», là, il y a des mécanismes.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. Alors, êtes-vous satisfaite?
Mme Labrie : Oui, je vous
remercie d'avoir clarifié où ça se trouvait. Merci.
Le
Président (M. Asselin) :
Très bien. Alors, on revient à l'article 14. Est-ce qu'on a une
proposition d'adoption de l'article 3 en entier?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Asselin) : Ça va? Adopté. Alors, je reviens à
l'article 14.
M. Roberge : M. le Président,
est-ce que ce serait possible, s'il vous plaît, de revenir à l'article 1,
dont on avait suspendu l'adoption?
Le Président (M.
Asselin) : J'y revenais après le 16. Je préférerais peut-être.
M. Roberge : Ah! O.K.
J'aimerais qu'on fasse le 1, s'il vous plaît. Est-ce que c'est... Bien, je vous
soumets humblement que nous retournerions à l'article 1, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Asselin) : Bien, est-ce que, 14, 15, 16, on peut procéder?
Mme Rizqy : Je pense qu'on serait peut-être
capables de régler 14 puis régler les autres affaires, puis après ça on
va revenir...
Le Président (M.
Asselin) : Oui, oui, inquiétez-vous pas.
M. Roberge : Je ne ferai pas cette bataille-là pour... L'important,
c'est qu'on les passe tous. Si c'est 14, c'est 14.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. Alors, est-ce qu'on
a consentement pour continuer l'article 14?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Asselin) : Ça va. 14.
M. Roberge : Il faut que je le lise, alors : 14.
L'article V du chapitre II du Règlement sur les services de garde en
milieu scolaire (chapitre I-13.3, r. 11), comprenant l'article 18,
est abrogé.
Et les commentaires, c'est que l'article 14
vise une modification de concordance, donc il n'y a pas d'enjeu ici, je l'explique encore. L'article 18 du
Règlement sur les services de garde en milieu scolaire prévoit le pouvoir du conseil d'établissement de l'école de former un comité de parents pour
faire des recommandations sur les services
de garde en milieu scolaire. En réalité, ce qu'on a fait ici,
c'est qu'on a pris quelque chose qui était dans un règlement puis on l'a mis dans
la loi, tout simplement, donc c'est pour ça qu'ici l'article 14 vient...
C'est une mesure un peu exceptionnelle, là, d'inscrire
dans un projet de loi un article qui
vient abroger un règlement, mais on le fait, puisqu'on a mis ce qui était dans
le règlement dans la loi. Voilà.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. Est-ce qu'on a des commentaires sur
l'article 14? Ça va? Est-ce que l'article 14 est accepté...
c'est-à-dire adopté?
Mme Maccarone :
Excusez-moi, M. le Président.
Le
Président (M. Asselin) : Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Hier, nous avons discuté de déposer un amendement, je ne sais pas si c'est
supposé d'être le 14.1 ou le 14. M. le
ministre nous a promis de nous envoyer un amendement suite aux amendements qui
étaient déposés par la députée de
Joliette pour les deux activités scolaires gratuites. On avait dit qu'on était
pour aborder ce changement ici, auprès de l'article 14.
M. Roberge :
Ça a été fait. Peut-être juste une erreur de... on avait dit 14, 13, peu
importe. On l'a fait tantôt, au 13.1, on a commencé notre journée par ça tout à
l'heure. Précisément, on a fait ça, on a modifié l'article, on a inscrit qu'il
allait y avoir deux activités, ça a été voté tantôt en précisant «préscolaire,
primaire, secondaire». Mais pas de problème, «better safe than sorry».
Mme Rizqy :
On va suspendre un moment, on va juste faire des vérifications, s'il vous plaît.
Le Président (M. Asselin) : O.K., on va suspendre pour quelques
instants, le temps de s'assurer que tout est correct.
(Suspension de la séance à 12 h 35)
(Reprise à 12 h 36)
Le Président (M. Asselin) : Alors, on continue nos discussions sur
l'article 14. Est-ce que l'article 14 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Asselin) : Parfait. L'article 15, maintenant,
on va le présenter avant de discuter.
M. Roberge :
Alors, voilà, M. le Président, article 15 : Le premier règlement
édicté par le ministre en vertu de l'article 457.2.1
de la Loi sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), édicté par
l'article 13 de la présente loi, n'est pas soumis aux dispositions
des articles 8 et 17 de la Loi sur les règlements (chapitre R-18.1).
Alors,
commentaires : Les dispositions de l'article 15 ont pour but
d'écarter certaines exigences applicables au
processus réglementaire en vertu de la Loi sur les règlements. Plus précisément, ces dispositions permettent d'éviter
l'étape de la publication préalable
du règlement à titre de projet pour une période de 45 jours ainsi qu'un
délai de 15 jours entre la publication du règlement édicté et son
entrée en vigueur.
Ainsi,
ces dispositions proposent de réduire le délai du processus habituel afin que
le règlement puisse entrer en rigueur...
pardon, pas en rigueur, mais bien en vigueur le 1er juillet 2019, soit à
la même date que celle proposée par l'entrée en vigueur du présent projet de
loi. Conformément à l'article 55 de la Loi d'interprétation, le règlement
pourra être publié dès la sanction du projet de loi et avant la date
fixée pour l'entrée en vigueur.
Et
là une précision très importante ici : la dérogation proposée s'applique
uniquement au premier règlement édicté par le ministre, et l'objectif, c'est de
pouvoir aller rapidement, bon, parce qu'il y a une situation d'urgence, on le
sait. Donc, c'est seulement pour le
premier règlement et c'est pour cette raison-là aussi qu'on a déposé séance
tenante le cadre réglementaire parce que, normalement, on ne dépose pas
le cadre réglementaire en même temps qu'on étudie le projet de loi, mais normalement il y a une période de
consultation. Alors, pour tenir compte du fait qu'on n'a pas la période de
consultation habituelle, on a déposé le cadre réglementaire, on en a discuté,
et voilà. Et c'est une mesure non usuelle qu'on
n'a pas l'intention de ramener dans plusieurs projets de loi, mais ici le temps
joue contre nous, donc c'est pour ça qu'on y va de ce côté-là.
Le Président (M. Asselin) : Très bien. Alors, est-ce qu'on a une modification
de l'article 15 par un amendement?
Mme Rizqy :
Dans un premier temps, il faut d'abord les commentaires, si vous permettez.
Le
Président (M. Asselin) : Oui, oui.
Mme Rizqy :
Dans un premier temps, je...
Le
Président (M. Asselin) : ...qui a été
déposé, là.
Mme Rizqy :
Il n'a pas encore été déposé, je n'ai pas encore parlé, M. le Président.
Le
Président (M. Asselin) : Ah! parfait. Alors, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci. Oui, on est
tous conscients qu'on doit procéder de façon rapide afin, justement, de donner
des indications très claires au réseau de l'éducation. Mais je rappelle quand
même que la première mesure en matière d'éducation, ça a été d'abord le projet de loi n° 3. Après ça, il y a le projet de loi n° 5. Par la suite, oui, on arrive au projet de loi n° 12, qui porte sur les
frais facturés aux parents. Il y a eu, oui, une consultation particulière en
décembre. Mais mon collègue le
ministre de l'Éducation a été député avant moi et il siégeait déjà ici, donc il
y a déjà une réflexion parce que vous avez même siégé sur cette
commission auparavant, donc votre réflexion était même plus avancée que moi,
fort probablement, sur ce sujet.
Maintenant
qu'on est ici, la loi prévoit 45 jours. Je comprends que vous, vous avez
déjà dit qu'on n'ira pas avec le 45 jours, c'est inscrit «immédiatement».
Mais, quand même, c'est important, pour ce règlement-là, puisqu'on n'a pas eu
connaissance du règlement, de quand même
consulter les différents groupes qui sont venus. Certains ont dit :
45 jours, la loi, c'est la loi,
d'autres ont dit : Ça nous prendrait un minimum, certains ont dit 15,
d'autres ont dit 10 jours. Là, j'aimerais connaître, vous, vous logez où. Je comprends que vous n'êtes pas au
45 jours, mais est-ce que vous êtes prêt à aller quand même en
consultations avec un minimum de jours avec le règlement?
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
• (12 h 40) •
M. Roberge :
Oui, bien, juste préciser qu'en ce moment même, là, aujourd'hui, les
partenaires sont en consultation, sont rencontrés dans cette enceinte
même, quelque part ou à quelques coins de rue d'ici, sur le projet de règlement
ou enfin sur le cadre réglementaire, je ne
sais pas, je pense que c'est sur le cadre réglementaire. Donc, la consultation
se fait en ce moment même pour être
certain d'arriver puis d'avoir les commentaires. Donc, tout le monde ont reçu,
en même temps que vous, le cadre réglementaire. Ils ont eu le temps de
consulter leurs instances, brièvement, j'en concède, mais ce n'est pas eux qui nous demandent d'avoir plus de temps.
Au contraire, ils nous demandent à nous d'augmenter la cadence, et les partenaires ne nous demandent pas cette durée en
ce moment, voilà, enfin, à ce que je sache, là. Il me semble que... Vous
avez peut-être une information différente.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée.
Mme Rizqy : M. le
ministre, en parlant de partenaires,
on utilise souvent le vocable ici, entre nous, «collègues». Nous autres aussi,
on est vos partenaires. Puis, si en
ce moment il y a
des gens que vous nous informez qui sont, en ce moment, en un lieu privé qui discutent, c'est correct,
c'est même très bien. Mais nous, on est, en ce moment, entre nous, on n'a pas le règlement, eux autres non plus parce que
vous dites «règlement ou document de travail», celui, au fond, que vous nous avez déposé mardi. Moi, je comprends qu'en
fait ils regardent le document de travail parce que, s'ils ont le règlement,
on a un petit problème procédural en ce moment.
M. Roberge : Bien, ils regardent le cadre réglementaire que nous avons regardé, ils ont le même document
que les... des fois, je dis «partenaires», «collègues», là, pour
distinguer, on peut bien être tous partenaires, tous collègues,
là, mais juste pour séparer les parlementaires des partenaires, là, des regroupements scolaires qu'on consulte régulièrement. Mais je peux dire que non seulement
ils reçoivent le même document que vous avez eu, mais ils ont accès aussi aux
notes et aux propositions que vous avez formulées. Puis on les consulte
aussi là-dessus pour dire : Bien, écoutez, dans le cadre des discussions qu'on a eues mardi, il y a eu telle,
telle, telle idée, telle, telle, telle demande, telle, telle, telle
proposition. Donc, leur réflexion est nourrie par les travaux qu'on fait
ici, ce qui est, je pense, la bonne façon de faire.
Mme Rizqy :
La bonne façon de faire, c'est, dans un premier temps, respecter la loi,
déposer un règlement, qu'on se consulte puis qu'on le travaille dans la façon
la plus transparente possible pour qu'on puisse le bonifier puis que tout le monde, on travaille sur le même rythme aussi.
Présentement, moi, quand que vous dites que les partenaires nous demandent
d'aller plus vite puis d'augmenter la cadence, je comprends que, oui, il y a
des partenaires qui demandent ça, mais je comprends
aussi qu'il y a d'autres partenaires qui disent autre chose. Pouvez-vous être
spécifique? En ce moment, c'est qui qui est dans la salle et de quoi
qu'ils discutent?
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge :
Les regroupements qui sont consultés aujourd'hui, je ne peux pas vous dire à
quelle heure, là, puis dans quelle salle, là, mais...
Mme Rizqy : ...quels sont les
partenaires?
M. Roberge : ...aujourd'hui, je
sais que les... dans la journée, d'accord, les syndicats seront consultés. Là,
je ne veux pas me tromper, mais il y a la
Fédération des commissions scolaires, l'association ou la Fédération des
comités de parents ou l'association
des comités de parents, l'Association des cadres scolaires, des directions...
il y a trois associations de
directions d'établissement, les... Et tout ce que je dis pour les francophones
vaut pour les anglophones, bien sûr. On ne consulte pas plus les cadres
francophones que les cadres anglophones ou vice versa. Voilà. Ensuite, est-ce
que j'en ai oublié? Les directions...
oui, l'association... l'ADIGECS, l'association des directions générales... les
associations de direction d'école. Je fais juste regarder une liste en même
temps, là, il me semble que c'est ça. Ici... Bien, je pense que c'est ça. Dans
le fond, on parle : parents, directions, cadres, directions générales,
fédérations de commissions scolaires, tant francophones qu'anglophones, et aussi les syndicats. Écoutez,
on couvre assez large, là, sincèrement. Il n'y a pas personne qui, je pense,
dira qu'ils n'ont pas été entendus.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent, à
vous.
Mme Rizqy :
O.K. Parce que tous ceux que vous... Est-ce que vous pouvez nous déposer la
liste, s'il vous plaît?
Des voix :
...
M. Roberge :
M. le Président, oui, c'est ça, je n'ai aucun problème, là, c'est la liste, je
viens de faire l'énumération, alors, je
n'ai pas de problème. C'est ce qu'on appelle, habituellement, les rencontres...
les tables MEES-partenaires. Mais aujourd'hui
je précise qu'on va plus loin que d'habitude parce que ce qu'on appelle la
table MEES-partenaires, il n'y a pas les syndicats. Mais aujourd'hui on
a ajouté des consultations auprès des syndicats. Voilà, pas de... Voilà.
Le Président (M.
Asselin) : Ça va? Mme la députée de Saint-Laurent, à vous la
parole.
Mme Rizqy : O.K. Je demandais
la liste parce que tous ceux que vous avez énumérés, ils sont venus ici
publiquement, à micro ouvert, et ils ont dit clairement qu'ils voulaient être
consultés. La très grande majorité ont dit qu'ils
voulaient voir le règlement. J'ai expressément demandé à chaque personne qui
sont venues ici, à chaque intervention, j'ai demandé : Aujourd'hui,
vous n'avez pas le règlement, est-ce que vous voulez voir le règlement avant
qu'il soit adopté? Il y en a qui ont été
beaucoup plus fermes, ont dit 45 jours, d'autres ont dit 10,
15 jours. Et là, premièrement, nous, on est tous réunis ici, incluant vous, le ministre, votre équipe
ministérielle et la sous-ministre, là est-ce qu'on fait deux affaires en même temps? Parce que je sais qu'il faut
avancer vite, mais moi, je ne comprends pas... Que les gens travaillent sur un
document de travail, c'est une chose, mais le règlement, une fois qu'il est
rédigé, est-ce que vous allez quand même leur
soumettre une dernière fois? Puis, si oui, combien de temps vous allez leur
allouer?
Le Président (M. Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge : Ce n'est pas prévu de faire ce que vous dites parce que...
D'ailleurs, l'article ici prévoit que, quand le règlement est
édicté, eh bien, il est édicté, parce qu'on est dans une mesure d'exception, et
ça nous amène à prendre des mesures exceptionnelles. Mais il n'y a pas de problème, je
pense, les gens sont aujourd'hui en train de s'exprimer puis, s'ils ont
des doléances, ils vont les exprimer. On les consulte en ce moment. Voilà.
Est-ce que je pourrais déposer un amendement, M.
le Président?
Le Président (M.
Asselin) : Oui.
M. Roberge : Oui? Justement,
c'est...
Le Président (M.
Asselin) : Sur quel article?
M. Roberge : Bien, à
l'article 15, justement, pour faire suite...
Le Président (M.
Asselin) : Alors, on est rendus là.
M. Roberge : Oui, c'est ça,
voilà, pour faire suite exactement à ce qu'on a dit tout à l'heure, parce
qu'ici on parlait de règlement, puis tout à l'heure on a discuté longtemps de
l'opportunité d'avoir un règlement qui permette aux parlementaires... pardon, d'avoir dans la loi une disposition qui
précise que les parlementaires auront un forum pour parler du règlement.
Donc, article 15 : Ajouter, à la fin
de l'article 15, l'alinéa suivant :
«Ce règlement
doit faire l'objet d'une étude par la commission compétente de l'Assemblée
nationale d'une durée maximale de trois heures, deux ans après son
entrée en vigueur.»
Donc, est-ce que vous l'avez déjà reçu?
Des voix : ...
M. Roberge : Je pense que vous
l'aviez reçu. Ah! vous allez le recevoir dans quelques secondes.
Mme Rizqy : Je ne l'ai pas
encore reçu, mais j'avais écrit un amendement presque identique.
Le Président (M.
Asselin) : On va s'assurer qu'il vous soit distribué.
M. Roberge :
Oui, oui, tout à fait, exactement, ça s'inspire très, très fortement de ce
qu'on s'est dit, en fait, on s'était entendu là-dessus tout à l'heure.
Le Président (M.
Asselin) : On suspend pour distribuer les documents.
(Suspension de la séance à 12 h 47)
(Reprise
à 12 h 48)
Le Président (M. Asselin) : Alors, très bien. Donc, on va procéder à
l'amendement qu'on a à l'article 15. M. le ministre.
M. Roberge :
Je pense que c'est un amendement, tantôt, qui avait été bien reçu. En fait,
c'est moi qui le dépose, là, mais
c'est quasiment un amendement conjoint, on était pas mal tous d'accord
là-dessus. Voilà. Je pense que tout a été dit là-dessus. Voilà.
Le
Président (M. Asselin) : Est-ce qu'il y a une autre
intervention sur le sujet? Est-ce qu'on est prêts à adopter l'article 15
tel qu'amendé?
Des voix :
...
Le
Président (M. Asselin) : Non, on va prendre l'amendement avant,
oui. Oui, on vote l'amendement.
Mme Rizqy :
Après ça, moi, je vais avoir un autre amendement.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Asselin) : Bon. Avant d'adopter l'article lui-même, on va
discuter de l'autre amendement dont vous parlez.
Mme Hivon :
Avant de discuter de l'amendement, moi, j'ai des remarques à faire sur
l'article 15, donc, on va sûrement en reparler dans le cadre d'un éventuel
amendement. Je veux juste amener la distinction que ce n'est pas pour rien
qu'il y a une prépublication puis qu'il y a 45 jours. Je sais que le
ministre le sait, là. Mais de consulter les partenaires traditionnels, c'est
une chose, c'est évidemment le minimum dans les circonstances, mais pourquoi
c'est publié puis qu'il y a un délai? C'est
pour que toute personne, tout groupe, et pas juste les partenaires
institutionnels traditionnels, puisse aussi émettre des commentaires. Et
je pense que, dans le cas qui nous occupe, il y a plein de gens qui peuvent
être concernés, des parents qui n'ont pas
nécessairement la même position que la Fédération des comités de parents, il y
a toutes sortes de gens qui peuvent
s'intéresser à ça, et c'est pour ça que d'avoir une période publique, de
mettre, je dirais, dans l'espace public, le texte, c'est essentiel. Et c'est
pour ça que j'inviterais le ministre à trouver un entre-deux. Je sais que ma
collègue semble vouloir arriver avec un amendement, ça fait que je vais la
laisser le déposer, mais je voulais juste, d'entrée de jeu, amener cette
distinction-là.
Déjà,
dans la liste qu'il nous a donnée, ça ne compte pas tous ceux qui sont venus
nous voir lors des consultations publiques. Il y a beaucoup plus de gens qui
sont venus que ceux qui vont être consultés formellement qui ont un intérêt,
qui ont des choses à dire. Et puis, oui, là
on part sur la base d'un document de travail qui n'est même plus le même,
j'imagine, parce que mardi, nous-mêmes, ici, on a fait des commentaires, et
puis nous aussi, comme parlementaires, ce serait la moindre des choses qu'on puisse voir l'évolution
de ce document de travail là, d'où l'intérêt d'avoir un mécanisme de
publication.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Asselin) : Très bien. Est-ce que vous souhaitez intervenir,
M. le ministre? Non? Alors, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
J'ai plusieurs commentaires. Je reviens sur les commentaires de
l'article 15. Je reviens sur le fait
que, présentement, il y a des partenaires qui discutent avec des gens du
ministère de l'Éducation, ce qui est très bien, mais moi, j'aurais préféré que ces discussions soient dans un cadre
public pour aussi nourrir notre réflexion à nous, à titre de
parlementaires. Et merci de nous avoir déposé la liste des gens présents, en ce
moment, qui seront rencontrés. Je m'interroge,
il y a un partenaire que je pense que c'est important, qui vous rencontrez dans
le milieu culturel? Parce qu'ils sont absents de la liste.
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge :
Les acteurs du milieu culturel ne sont pas ce qu'on appelle partie prenante de
la table MESS-partenaires. Je doute qu'ils s'opposent à ce que...
Une voix :
...
M. Roberge :
Ils travaillent avec le ministère de la Culture, mais, bon, enfin... Pour la
première fois, il y a dans la loi un minimum de deux sorties et pour la
première fois, je veux quand même le dire, les sorties culturelles ne pourront
pas être prises en otage dans le cadre d'une
négociation ou de je ne sais quel moyen de pression, de boycott, parce que
c'est déjà arrivé à quelques reprises puis c'est regrettable à chaque
fois.
Mme Rizqy :
Je reviens pour le milieu culturel, parce qu'on a entendu les Théâtres unis
Enfance Jeunesse, qui sont venus, ils
avaient des préoccupations. Est-ce que vous allez faire de la place dans
l'horaire pour pouvoir les entendre eux autres
aussi? Parce que je comprends que c'est un autre ministère, mais ils sont
excessivement reliés avec le ministère de
l'Éducation pour les sorties éducatives en réseau culturel. Est-ce que vous
allez faire de la plage pour... de la place dans votre plage horaire
pour, eux aussi, être entendus? Je pense que ce serait pertinent.
M. Roberge :
Je ne prévois pas une rencontre formelle comme il y a avec la table
MESS-partenaires. Cependant, le cadre
réglementaire qu'on vous a distribué est public. Ces gens-là qui sont venus
lors de la consultation particulière ont peut-être choisi de le
regarder. S'ils veulent communiquer avec nous, on les écoutera avec plaisir.
Mme Rizqy :
Bien, j'imagine qu'eux c'est le ministère qui les a contactés, dans la liste?
M. Roberge : Il s'agit d'une table formelle qui se rencontre régulièrement. C'est
ça, la table MESS-partenaires.
Mme Rizqy :
Oui, mais tantôt, vous avez dit que la table MESS-partenaires a été élargie.
Bon, là, en ce moment, moi, là, c'est
juste parce qu'on le sait, c'est important aussi, le réseau culturel, à
l'intérieur de notre réseau d'éducation. Tant qu'à élargir, pouvons-nous s'assurer que ceux qu'on a entendus, Théâtres
unis Enfance Jeunesse, Association des diffuseurs spécialisés en théâtre, Association
professionnelle des diffuseurs de spectacles, qui sont venus en commission
particulière, c'est... Là, ce n'est
pas un reproche, c'est juste de nous assurer qu'on va pouvoir aussi collaborer.
Parce qu'eux autres aussi, maintenant, là, ils vont accueillir plusieurs
jeunes, puis il faut s'assurer que l'impact... Il y a des affaires, peut-être,
que nous, on n'a pas pensé, mais qu'eux dans
le réseau culturel, bien, ils vont parler avec le réseau de l'éducation pour
que tout soit bien coordonné, là. Alors, est-ce que vous êtes ouvert?
M. Roberge :
Bien, moi, j'invite ces gens-là à communiquer avec nous s'ils veulent nous
faire part de leurs commentaires, tout simplement.
Mme Rizqy :
O.K. Bien, la commission des droits de la personne et de la jeunesse, est-ce
qu'eux autres aussi vous allez les
consulter? Parce que, si je comprends bien, en ce moment, on fait la commission
ici, entre nous, puis il y a une
consultation privée. Nous, on n'est pas présents, on n'entend pas les
commentaires du réseau et des partenaires. Mais la commission des droits de la personne et de la jeunesse, avec toutes
les remarques que j'ai mentionnées suivant leur rapport... Est-ce que vous allez soumettre votre projet de
règlement puis les consulter pour, justement, s'assurer que ça passe le test et
que, là, vous allez être plus blindé quand vous affirmez qu'il n'y aura pas de
recours collectif en cas de discrimination fondée sur des motifs
socioéconomiques prévus à l'article 10 de la charte?
M. Roberge :
S'ils veulent nous faire part de leurs commentaires, ils peuvent le faire, mais
je les invite à le faire promptement.
Mais, de toute façon, côté légal, on a toutes les équipes et la compétence
nécessaires pour s'assurer qu'on respecte tous les lois.
Le
Président (M. Asselin) : Sur l'article 15...
Mme Rizqy :
Comment?
Le
Président (M. Asselin) : Sur l'article 15, est-ce que
vous...
Mme Rizqy :
On est toujours sur l'article 15, M. le Président.
Le
Président (M. Asselin) : Oui, c'est ça, c'est ça, j'y revenais.
Mme Rizqy :
Inquiétez-vous pas, je suis encore sur l'article 15, très présente sur
l'article 15. Puis je comprends votre... Écoutez, l'enjeu à
l'article 15 est énorme, là, pour nous.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien.
Mme Rizqy :
Vous devez comprendre notre position...
Le
Président (M. Asselin) : Je comprends.
Mme Rizqy :
...et je vais l'expliquer pour le bénéfice de tout le monde. L'article 15
permet de se soustraire à une obligation légale, c'est-à-dire le 45 jours.
On est tous conscients que c'est pour le premier règlement, mais le premier règlement,
on ne l'a pas, ni moi, ni ma collègue de Westmount—Saint-Louis, ni la députée de
Sherbrooke, ni la députée de Joliette. Puis
toute la liste des gens qu'on nous a donnée ne l'ont pas plus, donc même les
partenaires du réseau scolaire n'ont
pas le règlement. Alors, moi, en ce moment, j'essaie de comprendre et de voir
s'il y a de l'ouverture parce que je comprends
qu'il ne veut pas aller au 45 jours, mais il faut qu'on trouve quelque
part un moyen à débat public, transparent, micro ouvert, entendre notre réseau de l'éducation. Il faut trouver un
terrain d'entente, puis ça, je suis convaincue qu'on va le faire
aujourd'hui.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien.
Mme Hivon :
Juste un petit commentaire pour l'instant...
Le Président (M.
Asselin) : Un commentaire, Mme la députée de Joliette?
Mme Hivon : Oui.
Le ministre a dit qu'il consultait les syndicats, mais ils ne sont pas dans la
liste qu'il nous a fournie. Je ne sais pas
si c'est supposé nous dire lesquels. On peut imaginer, mais je suis juste
surprise, je ne les vois pas dans la
liste. Ils doivent être dans la table des partenaires? Non, ils ne sont pas
dans la table des partenaires? C'est correct, vous avez le droit.
M. Roberge : Non, non, c'est
ça, dans la fameuse table qui existe depuis un certain temps, qu'on appelle MESS-partenaires, les syndicats ne sont pas là.
Mais aujourd'hui, en fait, il y a plus qu'une séance de
travail puis il y a une ou des séances dans lesquelles les
syndicats sont spécifiques, donc on va au-delà de la consultation classique.
Et juste pour
revenir très brièvement, l'amendement
qu'on a déposé qui dit que le règlement va faire l'objet d'une étude par
la commission compétente nous permet de nous prémunir contre, je ne sais pas
trop, l'absence de consultation supposée ou
le fait que ça pourrait être fait de manière cavalière parce que, d'abord,
c'est la seule fois, là, c'est une mesure d'exception, ce n'est pas une
mesure habituelle, et l'autre mesure d'exception, c'est qu'on s'est donné
l'obligation de se revoir là-dessus. Donc, je suis assez confiant, sincèrement,
qu'on a fait les choses avec le plus d'ouverture possible, considérant le temps
qu'on avait, il faut bien se le dire, là.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci. L'amendement qui a été apporté, c'est parce qu'une fois que le règlement
va être adopté on se donne le temps de voir comment que ce règlement va être
appliqué, mais aussi... parce que vous-même, vous l'avez soulevé, il est fort possible qu'il y ait des nouvelles
réalités, l'école évolue, puis on veut se donner des moyens de revisiter le
projet de loi puis le règlement. Et d'ailleurs c'est une mesure de compromis
parce qu'initialement c'était aux deux ans, puis là on se disait :
Parfait, au moins on va le voir d'ici deux ans. Mais en ce moment... Ça, c'est
une fois qu'il est adopté. Mais, avant
qu'il soit adopté, nous autres, on aimerait quand même pouvoir le voir avant
qu'il soit adopté, et ça, c'est un enjeu qui est différent. Donc, il y en a un qui regarde après, puis l'autre,
c'est juste avant qu'on se donne une façon de respecter un peu le cadre de loi,
peu importe la mesure exceptionnelle. On l'entend, mesure exceptionnelle, mais
on est quand même capables, là...
puis il y a eu différents scénarios qui ont été envisagés par ceux qui sont
venus, il y en a qui ont dit 45 jours, d'autres qui ont dit 10 jours,
d'autres qui ont dit 15 jours.
Moi, j'aimerais savoir est-ce que vous avez de
l'ouverture, là, pour qu'on s'entende sur un nombre de jours, une fois que vous l'avez eu, votre règlement, pour
qu'on revienne ensemble. Puis peut-être que ce n'est peut-être pas 10 jours,
ce n'est peut-être pas 15 jours, mais on peut trouver aujourd'hui, là,
réfléchissez avec votre équipe. On peut suspendre, vous réfléchissez,
puis on s'en reparle.
Le
Président (M. Asselin) : Là,
on va devoir suspendre, de toute façon, parce qu'il est 13 heures. Et, à
13 heures, je vous recommande
que chacun ramasse ses affaires parce que la salle est utilisée par quelqu'un d'autre.
Alors, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à 15 h 14)
Le
Président (M. Asselin) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
de la culture et de l'éducation
reprend ses travaux. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 12, Loi visant à préciser la portée du droit à
la gratuité scolaire et à permettre l'encadrement de certaines contributions
financières pouvant être exigées.
Lors de la
suspension de nos travaux, nous étions rendus à l'étude de l'article 15 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je pense qu'on
était rendus à la députée de Joliette pour une intervention là-dessus.
Le Président (M.
Asselin) : Allez-y.
Mme Hivon :
Oui, en fait, c'est ça, j'étais en train de terminer, mais je voulais juste
rappeler que c'est important de pouvoir donner une voix aux groupes non
institutionnels et... je dirais, non institutionnels, donc c'est le sens d'une
prépublication que tout le monde dans la société puisse voir... parce que c'est
publié dans la Gazette officielle, donc toutes les personnes qui s'y intéressent aient la même information, tous les citoyens, c'est le but, ce n'est pas pour rien que
ça existe. Puis je vous dirais qu'il y a
des règlements autrement plus
techniques et ciblés qui ne touchent que quelques groupes vraiment, vraiment experts ou très nichés qui
sont, évidemment, prépubliés, comme c'est le cas pour tous les règlements,
alors qu'ici on est quand même dans quelque
chose qui touche la société en général, tout le milieu de l'éducation, tous les
parents, les élèves, les enseignants, les partenaires et n'importe qui qui peut
s'intéresser à l'éducation.
Alors, c'est pour ça que
je pense que c'est un principe important et, bien, évidemment, nous aussi, pour
nous, c'est un principe important parce qu'on ne verra pas la suite des choses,
puis les décisions qui vont être prises, puis les retours des groupes qui vont être faits sur le premier projet, puis
est-ce qu'après il va y avoir une autre étape, donc je pense que c'est
vraiment légitime de ne pas vouloir court-circuiter complètement ce
processus-là.
Le
Président (M. Asselin) :
Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 15? Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Juste un petit
moment. Parfait, donc on vote sur l'amendement du ministre en ce moment?
Le Président (M.
Asselin) : L'amendement... Est-ce que l'amendement est adopté?
Pour commencer...
Des voix : ...
Le
Président (M. Asselin) :
Oui, on avait un amendement, il a été adopté. Donc, est-ce que
l'article 15, tel qu'amendé, est...
Des voix : ...
Mme Rizqy : On va apporter un
amendement, juste un moment.
Le Président (M.
Asselin) : Ah! donc, vous allez déposer un amendement.
Mme Rizqy : Oui, juste un
moment, on peut suspendre.
Le Président (M.
Asselin) : On va suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 17)
(Reprise à 15 h 41)
Le Président (M.
Asselin) : Alors, on est prêts à reprendre. Je laisserais la
parole à la députée de Saint-Laurent concernant l'amendement qu'elle veut
apporter à l'article 15.
Mme Rizqy : Oui. Alors,
puisqu'on n'aura pas l'occasion de pouvoir voir le règlement et de l'avoir dans
les 45 jours, je propose à tout le
moins d'avoir le temps de le regarder, alors c'est pour ça que cet amendement
se lit comme suit :
«Que ce
règlement doit faire l'objet d'une étude par la commission compétente de
l'Assemblée nationale d'une durée maximale de trois heures avant d'être
pris par le gouvernement.»
Cet amendement se distingue de l'autre. L'autre,
c'est parce qu'on veut revenir étudier le règlement une fois qu'il aura vécu pendant à peu près quelques mois,
on aura plus de données. Là, c'est juste pour, à tout le moins, qu'on ait
l'occasion de lire le règlement avant que vous le déposiez.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Labrie :
Bien, oui. Je pense que c'est vraiment le strict minimum, là. D'ailleurs, les
groupes qui sont venus nous voir en commission parlementaire étaient prêts à
faire des grosses concessions déjà sur le 45 jours parce qu'ils
étaient pressés eux-mêmes de voir le
règlement adopté, mais ils nous parlaient de 10 jours, ils nous parlaient
de 15 jours. Là, ici, on a une proposition de trois heures où on
pourrait en discuter ici ensemble, en commission. Donc, je pense que c'est vraiment le minimum puis je trouve ça très, très,
très raisonnable comme demande, donc j'encourage le gouvernement à le
considérer.
Le Président (M.
Asselin) : Merci, Mme la députée de Sherbrooke. Mme la députée
de Joliette.
Mme Hivon : Oui.
Bien, de mon côté aussi, là, je pense qu'il faudrait trouver un terrain
d'entente, assurément, sur cet enjeu-là. Ça,
c'est une proposition qui est mise au jeu, donc on va en débattre. Je pense que
je suis assez d'avis aussi que c'est
un minimum, mais, si le ministre... Je pense qu'il y a d'autres chemins aussi
pour y arriver, comme un temps de prépublication
plus court, bon, il y a toutes sortes de voies possibles qui donnent au moins
la possibilité à tout le monde de pouvoir commenter, d'avoir accès au
document, donc de trouver un équilibre dans tout ça.
Mais
évidemment, en soi, je ne peux pas être contre un tel amendement dans les
circonstances actuelles où, bien évidemment, nous l'avons dit, mais c'est le
règlement qui vient, en fait, déterminer la loi, qui est au coeur de la loi.
C'est une loi qui est plus une armature. Malgré quelques petits ajouts qu'on a
réussi à faire, que le ministre aussi a apportés de son propre chef, ça demeure quand même une
armature qui vient donc présenter un règlement qui contient tout le détail.
Alors, ce n'est pas tous les jours... Une
loi comme celle-là, c'est assez rare qu'on vote ça avec si peu d'information
dans la loi
elle-même. C'est pour ça que je pense que c'est un amendement qui est tout à
fait raisonnable, c'est une demande qui est tout à fait raisonnable.
Si le
ministre a d'autres pistes qu'il préfère... parce qu'il comprend les objectifs
qu'on poursuit — je pense
qu'ils sont doubles — qui sont
que tous les citoyens puissent avoir accès, avec un délai qui peut être réduit,
mais à l'information, donc qu'ils
puissent commenter et, d'autre part, que les élus de l'Assemblée nationale
puissent aussi commenter la version finale
du projet de loi après les consultations et après, bien sûr, d'autres gens qui
pourraient se manifester. Je pense que c'est ça, l'objectif.
Donc, moi, je
suis ouverte au moyen, au libellé de l'amendement. Celui-là, je pense
qu'effectivement ça peut être un minimum. Il n'y a pas l'aspect, je dirais, de
«public», mais on pourrait trouver un moyen de l'insérer. Parce que tantôt j'entendais le ministre, puis il
disait : Les gens peuvent se manifester à moi, mais vous allez comprendre
que ce n'est pas n'importe qui qui va obtenir une rencontre avec le
ministre. S'il y a — je
donne un exemple — 100
groupes ou 100 personnes qui veulent
discuter avec le ministre, je ne suis pas certaine que, dans les délais
impartis, il va nécessairement avoir le temps, alors que, quand il y a un
processus bien encadré, public, ça facilite les choses. Et, au-delà de ça,
je pense que mes collègues ont raison quand
elles disent que d'avoir accès au texte lui-même, c'est quelque chose qui est
fondamental. Parce que le ministre
l'a dit lui-même, il nous a déposé
ça, puis on a commenté ad lib 20 minutes chacune, mais je pense
qu'après la ronde de rencontres, après aussi avoir discuté de tous ces
éléments-là, ce serait la moindre des choses qu'on puisse y revenir.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, le
projet, le cadre réglementaire a été commenté bien plus que 20 minutes
chacune parce qu'on y est revenus tout le
temps de la discussion. Puis j'aurais compris, disons, ce projet d'amendement
davantage si on n'avait pas déposé le cadre réglementaire, si on n'en
avait pas discuté avec un temps dont on avait convenu à l'extérieur des règles parce qu'on a voulu faire preuve de souplesse, si
on ne l'avait pas commenté tout le long des travaux abondamment, puis si
la loi avait vraiment été un cadre rigide avec tout ce qu'un règlement... mais
ce n'est plus le cas. Ce n'était pas le cas
au départ, mais avec tous les amendements qu'on a faits qui sont venus préciser
dans la loi des choses qui étaient dans des règlements ou même dans des
règles budgétaires... il y a quand même des choses qui étaient dans les règles
budgétaires qui sont rendues carrément dans la loi, je ne pense pas que ce soit
encore vrai à ce moment-ci.
Le Président (M.
Asselin) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Oui? Mme la
députée.
Mme Hivon :
Oui. Moi, je veux juste connaître la réponse du ministre aux gens, là, dont une
personne, notamment, sur les réseaux
sociaux, une autre personne qui avait écrit à la commission... c'est quoi, la
réponse du ministre aux gens, à la population qui voudrait se prononcer sur le
règlement tel qu'il va être édicté, tel qu'il va être écrit à la suite de la
ronde de consultations qu'il est en
train de faire, de nos commentaires? C'est quoi, sa réponse à ces gens-là, aux
citoyens du Québec qui disent : Il me semble qu'on devrait avoir une
opportunité de commenter ça si c'est un enjeu qui nous préoccupe?
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge :
L'amendement que l'on lit ne répond pas à cette question-là, de toute façon, on
parle d'une commission parlementaire.
Mme Hivon :
Si vous préférez, je peux déposer un autre amendement après, là, mais je pense
que c'est efficace, des fois, d'aborder l'ensemble des enjeux, là. C'est
exactement ce que j'ai dit, que ça répondait à une partie de la préoccupation. Je peux amener un sous-amendement,
on peut faire plein de choses, là, mais je demandais juste cette question-là au ministre, à savoir c'est quoi, sa
réponse pour ces gens-là. Parce que je pense qu'il y a un double enjeu :
il y a nous, comme législateurs, et il y a la population qui peut
bénéficier d'une prépublication.
Le Président (M.
Asselin) : Oui. Mme la députée de Joliette... excusez, Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Dans ce sens-là,
puisque ça semble préoccuper le ministre que l'amendement qui est proposé ici ne réponde pas au besoin de consulter la
population, moi, je pourrais déposer un sous-amendement qui indique que cette
analyse de la part de la commission de
l'Assemblée nationale suit une consultation publique de 10 jours. Est-ce
que c'est quelque chose qui permettrait de contenter tout le monde?
Parce que, moi, ça me...
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge : Écoutez, je vais
vous dire, je pense qu'on a été très diligents dans notre façon de faire pour
être les plus accommodants possible,
considérant le temps qu'on avait. Et le temps qu'on avait, on l'a dépensé, et
plus. Il faut bien être conscients, là, avec le temps qui a été pris
puis en faisant du temps sur les amendements des autres, puis des autres, puis des autres, la vérité, c'est que, là,
on a perdu plus de trois semaines. C'est ça, la vérité. Ce qui va arriver,
c'est que l'ensemble du réseau
scolaire... Ce que je comprends, là, c'est que, même si on adoptait tous les
articles aujourd'hui, avec l'étude des crédits, avec la semaine de
relâche, on ne pourra pas, vraisemblablement, là, à moins qu'on fasse une contorsion dont on n'a pas encore trouvé le
secret, adopter le projet de loi avant le retour de la relâche, et tout ça
parce qu'on a consulté, consulté, puis c'est
correct, on a écouté, c'est correct, on a rendu public le cadre réglementaire,
c'est correct. Il est sur le site Internet
en ce moment, et c'est très bien ainsi, les gens peuvent le commenter, il y a
des gens qui commentent sur le site
du ministère, puis on va tenir compte, le plus possible, de tout, mais à un
moment donné il faut avancer. On a fait des consultations avant Noël, on a fait
une consultation de plus de 30 000 personnes en janvier. À un moment
donné, là, il faut avancer, il faut
édicter puis il faut permettre à l'organisation scolaire d'avancer, il faut
permettre à l'organisation scolaire d'avancer. Voilà.
Le Président
(M. Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
• (15 h 50) •
Mme Labrie :
J'aimerais ça rappeler au ministre que ça fait juste la troisième journée, en
ce moment, qu'on est en étude détaillée de ce projet de loi là. De
mémoire, là, corrigez-moi si je me trompe, on a passé quatre jours à écouter des groupes en commission, ici. Donc, si
l'agenda législatif du gouvernement a fait en sorte que ça ait tardé jusqu'au milieu
du mois d'avril avant qu'on en soit rendus
là avec ce projet de loi là, je ne pense pas qu'il doit faire porter la responsabilité de ce retard-là aux partis d'opposition. Ici, on n'a pas retardé
rien du tout, on a juste suivi l'agenda législatif. On a été présents, on n'a pas tardé à soumettre nos groupes
pour les consultations, on est ici, on travaille de bonne foi. La
plupart d'entre nous n'avons jamais
utilisé le 20 minutes auquel on avait droit pour étudier les amendements,
les sous-amendements qui ont été soumis. Je pense que, vraiment,
tout le monde travaille de bonne foi. Puis, s'il y a quelqu'un à blâmer pour le fait qu'on soit au milieu du mois d'avril puis qu'on
n'ait toujours pas un projet
de loi adopté sur ce sujet-là, c'est
bien le gouvernement, là. Je veux dire, ce n'est pas nous qui décidons de l'agenda législatif.
J'aimerais bien ça, là, mais ce n'est pas dans notre pouvoir en ce
moment.
Le Président
(M. Asselin) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, c'est sûr que je vais aller dans le même
sens, là, parce que je comprends que, quand on est ministre,
on a plein d'impératifs puis plein de pressions, puis je comprends tout ça, puis,
sincèrement, je pense qu'on a bien travaillé. Mais là de venir dire que d'accepter
des amendements ou de déposer, c'était un accommodement... Je ne
pense pas que c'était un accommodement, je pense que c'était de la responsabilité du ministre pour pouvoir faire une bonne loi, faire des bons
travaux pour qu'on puisse travailler de manière éclairée et responsable que, oui, on puisse avoir un
minimum d'information, en l'occurrence le document de travail qui va devenir,
avec des modifications qu'on espère pouvoir voir, le projet de règlement. Puis c'est sûr qu'un leader du gouvernement, un
leader parlementaire, a toutes sortes de contorsions à faire, mais le
fait est que ça n'a pas été le projet de loi n° 1, 2, 3, 4, 5, ce projet
de loi là, là.
Donc, je comprends
qu'il devait y avoir des travaux à faire. Puis, franchement, on est loin
d'avoir exagéré, là, d'avoir procédé... Oui, on a déposé des amendements puis,
oui, on a fait des débats. Réalisez-vous ce qu'on est en train d'adopter, là?
C'est quelque chose d'assez substantiel, merci, qui vient consacrer le droit de
facturer tous les plus projets particuliers, options. Je veux dire, c'est incroyable, ce qu'on est en train de faire.
Puis le ministre, il sait qu'on est opposés. Puis on ne fait pas de l'obstruction,
puis on n'a pas pris tout notre temps, puis on n'a pas déposé
12 sous-amendements par article. Mais là, à un moment donné, comme dit ma
collègue, d'avoir l'impression qu'on se fait reprocher à nous, parce qu'on
essaie de faire notre travail puis d'avoir
un projet de loi qui se tienne, puis de pouvoir être capables de porter la voix
de ceux qui s'opposent au projet de loi — parce que, oui, il y en a, puis il y a
plusieurs groupes qu'on a entendus qui s'y opposent puis qui voudraient que
l'article 1 ne soit pas dans le projet de loi — je pense qu'on fait juste notre travail, M.
le Président.
Donc, si le
gouvernement a décidé d'y aller comme ça dans l'agenda législatif puis
d'arriver avec l'étude détaillée juste cette semaine, c'est son choix. C'est
vrai que, rendu là, la suite des choses va juste être dans la semaine du
7 mai. Ça, c'est l'agenda législatif et c'est l'agenda
parlementaire puis le budget qui a été déposé à ce moment-là qui fait ça.
L'opposition n'a rien à voir là-dedans, là.
Le Président
(M. Asselin) : D'autres commentaires? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Là, j'ai levé ma main parce qu'évidemment vous m'avez fait un petit peu... vous
m'avez prise un peu par surprise, M. le ministre de l'Éducation, parce que vous
semblez sous-entendre qu'on ne veut pas collaborer alors que c'est juste ça qu'on fait depuis le début.
Puis, sincèrement, mes collègues l'ont dit, le premier projet de loi en
éducation, c'est le projet n° 3,
où est-ce qu'on est en train, nous autres aussi, en Chambre puis au salon bleu,
de débattre. Il y a aussi le projet n° 5 qu'on
va faire. Mais c'est votre choix que ça a été le projet de loi n° 12.
Oui, effectivement, vous avez eu une
consultation. Nulle part dans la consultation en ligne les gens ne savaient
exactement les tenants et aboutissants du règlement, nulle part. Je les ai
regardées, chacune des questions avec les réponses
puis leurs sous-questions, toutes, nulle part on ne parlait de façon explicite
de gratuité, nulle part. Mais vous, fort de ce sondage en ligne, c'est comme si
vous vous sentez légitimé d'aller plus rapidement. Rapidement, là... Moi, je
suis nouvelle en politique, c'est une
étude détaillée, on la fait en trois jours. Je ne sais pas, là, d'expérience,
si ça s'est déjà fait en moins de trois jours, là, mais de nous faire
reprocher de ne pas aller assez vite, moi, je n'adhère pas à ça.
Puis, si on
reprend le calendrier du temps, le 21 février, c'est le dépôt du projet de
loi n° 12. Après ça, vous avez attendu un mois pour débuter les
consultations. Dans d'autres dépôts de projets de loi, vous êtes allé beaucoup
plus rapidement pour les consultations. Après ça, à ce jour, là,
jour 1 du 21 février, on a tout de suite dit : On aimerait avoir
le détail. Parce que le projet de loi, quand
on l'a reçu, là, moi, mon premier commentaire, j'ai dit :
16 articles, c'est court. Vous
voulez apporter de la clarté, mais, dans les 16 articles, je ne la
retrouve pas. Puis vous avez dit d'emblée : Inquiétez-vous pas, ça
va être dans le règlement. Puis nous, là, on a tous dit, à l'unisson
pratiquement : Montrez-nous le règlement, alors. Et, lorsqu'on a commencé finalement
l'étude détaillée, vous n'avez pas déposé le règlement,
vous avez déposé le cadre... oui, comment que... le document de travail, vos
orientations. Présentement, je comprends qu'il y a peut-être des gens
qui regardent le cadre détaillé... pardon, je vais éternuer... (Interruption)
Pardon. Merci.
Des voix :
À vos souhaits.
Mme Rizqy :
Merci, à l'unisson. Et, oui, il y a des importants majeurs qui sont faits, oui,
on fait notre travail, c'est pour le bonifier.
Ici,
là, l'amendement que moi, je propose, c'est le strict minimum pour déroger à
une règle de droit : la consultation, 45 jours. Là, moi, je demande tout simplement... Parce qu'on ne l'a
pas vu, nous autres, le règlement, et presque la totalité sera dans le règlement. Oui, c'est vrai qu'on a
été en mesure d'ajouter, grâce à certains amendements, et de bonifier le projet
de loi, puis ça, j'en suis très consciente,
puis je vous en remercie. Là, je vous demande juste un strict minimum de
transparence, puis ça va nous
permettre...Et d'ailleurs, quand vous-même, vous avez siégé dans l'opposition,
quand que mon collègue le député de Jean-Talon avait fait un projet de
loi, c'est vous qui aviez demandé ça, puis il vous l'avait accordé.
Le
Président (M. Asselin) : D'autres commentaires?
Mme Rizqy :
Donc, est-ce que vous voulez déposer votre projet d'amendement, vu que ça... on
disait que la préoccupation, c'était que ça ne soit pas une consultation
publique?
Le
Président (M. Asselin) : Bien, on va commencer par adopter
celui-là, là, voter sur celui-là.
Mme Labrie :
On a un sous-amendement.
Mme Rizqy :
Il y a un sous-amendement.
Mme Labrie : On parle d'un sous-amendement pour ajouter à
ceci une question de 10 jours. Il
faudrait que je demande la suspension quelques minutes, il n'est pas rédigé en
ce moment, mais est-ce qu'il y a de l'intérêt pour ça? Parfait. Je vais
demander la suspension quelques minutes.
Le
Président (M. Asselin) : On va accorder la suspension.
(Suspension de la séance à
15 h 57)
(Reprise à 16 h 5)
Le Président (M. Asselin) : Alors, on va reprendre. On est à l'étude du sous-amendement de l'article 15. À vous la parole, députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Donc, ce sous-amendement-là est pour
répondre à la préoccupation partagée par moi-même et mes collègues par rapport au fait qu'il n'y avait pas de consultation publique
prévue pour le projet de règlement du
ministre. Et il semble même que le ministre était préoccupé par l'absence de
consultation publique, puisque lui-même soulevait que l'amendement de ma
collègue de Saint-Laurent n'incluait pas de consultation publique.
Donc,
pour répondre à cette préoccupation consensuelle, je propose d'ajouter, à la
suite de l'alinéa de ma collègue de Saint-Laurent, les mots
suivants : «à la suite d'une consultation publique minimale de 10 jours».
Je
pense que 10 jours est vraiment une position de compromis par rapport aux
45 jours habituels. Notez également qu'on a utilisé la formulation
«consultation publique» et non «publication dans la Gazette officielle»,
ou quoi que ce soit, pour donner la souplesse au ministre de tenir sa
consultation de la manière dont il jugera la plus efficace.
Puis
la deuxième partie du sous-amendement, en ce qui concerne de remplacer le mot
«gouvernement» par «ministre», est ajoutée suite à la recommandation de
M. Poisson, qui nous en a fait la recommandation. Donc, voilà.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. M. le
ministre.
M. Roberge :
M. le Président, les journées auxquelles on fait référence, j'ai bien peur
qu'on ne les ait pas. Le projet de règlement ne peut pas être publié avant la
sanction du projet de loi. La date de la sanction est inconnue à ce moment-ci.
Ça dépend, là, si aujourd'hui on réussit à adopter le 15, le 1, etc. Mais,
admettons qu'on procède, là, vu les travaux sur les crédits, la semaine de
travail en circonscription, une semaine additionnelle pour les crédits minimalement,
il faut s'attendre à ce que le projet de loi ne puisse être sanctionné avant la
mi-mai, et encore ça dépend, parce qu'on n'a
pas... je ne sais pas combien... je ne pense pas qu'on va réussir ce soir, mais
je ne sais pas combien de temps il nous reste, mais, mettons, ça ne peut
pas être avant la mi-mai. Par la suite, nous devons prévoir des délais
inhérents à la publication du règlement
de la Gazette, une fois le projet de loi adopté, ça,
c'est au moins 15 jours, ce qui nous amène autour du 5 juin. La version finale du règlement
édicté par le ministre doit être transmise à la Gazette au plus tard le 10 juin pour que le règlement puisse être publié au plus tard le 26 juin,
et ça, cet échéancier nous amène déjà tard par
rapport... en fait, en retard par
rapport à ce que le réseau souhaite.
Les milieux ont besoin d'avoir davantage
d'orientations et plus rapidement
parce que, là, on arrive avec quelque chose le 26 juin, et
normalement, en fait, on a les informations bien, bien, bien avant ça. Les enseignants
savent à quoi s'en tenir, font des listes.
La direction la regarde, tout ça est consulté par les profs mi-juin, mais tout
ça déjà est impossible. Et ça, ça passe par le conseil d'établissement sur
proposition de la direction, mais là je ne sais pas quand est-ce qu'ils vont faire leur conseil d'établissement, mais, en
tout cas, il va être tard. Puis, une fois que ça passe au conseil
d'administration, bien là, il faut le
multiplier, il faut l'imprimer pour que les jeunes au primaire, souvent, partent
avec la liste dans leur sac. Donc, déjà, là, ce calendrier normal mais
serré est impossible, et là vous nous demandez 10 jours de plus.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Je pense que, si le ministre avait pris le temps d'écouter ce que je viens tout
juste de dire en expliquant mon sous-amendement, c'est précisément que la
formulation qui est utilisée ici est celle d'une consultation publique, qui n'implique pas nécessairement de
passer par la Gazette officielle, ça donne plus de souplesse au
ministre. C'est précisément ce que je venais tout juste d'expliquer,
précisément dans l'idée de faire gagner du temps.
Par ailleurs,
honnêtement, là, je vais vous le dire, là, puis j'ai trois enfants, moi-même, à
l'école primaire en ce moment, puis je pense
qu'en général, là, les enfants qui vont à l'école, là, ont une adresse postale
à qui on pourrait très bien envoyer la liste de fournitures scolaires en
juillet sans que ça pose problème du tout pour les familles. Je pense
que c'est très raisonnable de se dire :
On pourra se donner le temps d'une consultation publique de 10 jours qui
prendra la forme que vous le
souhaiterez, sans que ce soit nécessairement la forme traditionnelle, puis
ensuite, parallèlement à ça, ça n'empêche pas les écoles de procéder, puis de
préparer quelque chose, puis de seulement faire une contre-vérification le
jour où le règlement sera officiellement
sanctionné, puis ensuite le conseil d'établissement pourra se réunir, en juin
probablement, pour avoir fini de confirmer les listes sans problème pour
la prochaine rentrée scolaire, là.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Joliette.
• (16 h 10) •
Mme Hivon :
Oui, c'est ça, en fait, ce qui est suggéré avec le sous-amendement, c'est une
souplesse extrême. Donc, c'est vraiment un entre-deux parce qu'on comprend que,
là... on a bien compris la démonstration, puis je pense qu'on l'avait tous réalisé, là, avec la lourdeur du processus,
mais qui, normalement, aurait dû être suivie, on s'entend. Si les choses
avaient été faites en temps utile, on aurait été capable de publier dans
la Gazette officielle, comme on le fait généralement pour tous les règlements. Mais là il y a vraiment une
position de grand compromis, puis, si je suis la logique du ministre, je le
comprends parce qu'importe qu'on finisse ou non l'étude
détaillée aujourd'hui, le reste va tout dans la semaine du 7 mai — le dépôt du rapport de la commission, la
prise en considération, l'adoption finale — donc il nous donne horizon 15 mai pour la sanction. 15 mai,
le ministre fait sa consultation comme il le souhaite. Donc, je ne vous dirai
pas comment la faire, mais il y a un
10 jours, à partir de là, qui part, ça nous amène au 25 mai, on se
réunit à la fin mai pour ici revenir trois
heures, et donc on a fait le travail pour qu'en juin les choses puissent être
claires. Donc, ce n'est peut-être pas le scénario idéal, mais c'est un
scénario qui n'allonge pas beaucoup les choses par rapport à ce que le ministre
demandait, là.
Le
Président (M. Asselin) : J'ai l'impression que la députée de
Saint-Laurent veut parler.
Mme
Rizqy : Oui, je me demande si le ministre veut peut-être prendre une
minute pour parler avec son équipe pour,
justement, voir... parce que son argument que ça va retarder ne tient plus en
ce moment, là, juste peut-être de se consulter entre eux.
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge : ...pas de commentaire à
formuler, là, à ce moment-ci. Je regarde, j'essaie de comprendre les
implications...
Le Président (M. Asselin) : Est-ce qu'on a
besoin de suspendre quelques instants? Sûrement pas. Alors, on serait prêts à voter?
Mme Rizqy :
Vous me permettez, M. le Président?
Le
Président (M. Asselin) : Je vous permets.
Mme Rizqy : Merci. Ici, j'aimerais juste
savoir : Est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi le sous-amendement retarde l'adoption du projet de loi puis du règlement, concrètement?
M. Roberge : Le projet de loi ne... pardon,
je ne crois pas que le sous-amendement retarde l'adoption du projet de loi,
enfin, quelques minutes parce qu'on en jase, mais ça ne change rien, à ce
moment-ci. Simplement, les consultations ont été faites de
manière préalable, et se font en ce moment, et se font aujourd'hui, pourraient
continuer avec la table MEES-partenaires, je ne vois pas, sincèrement,
l'utilité de lancer une autre ronde de consultations à ce moment-ci.
Mme Rizqy : O.K.
Tantôt, vous avez mentionné qu'il y a une consultation, mais elle est privée.
Nous, on ne participe pas. Après ça, vous
avez aussi dit que, sur le site Web, c'est disponible, le règlement, puis que
les gens peuvent commenter. Mais, présentement, on est sur le site Web,
là, il n'y a pas de place pour les commentaires, là.
M. Roberge : J'en ai fait part tout à
l'heure à la sous-ministre de la façon dont c'était fait. Effectivement,
l'information est là. On va trouver une façon pour inviter
les personnes à formuler leurs commentaires, effectivement.
Mme Rizqy :
O.K. Puis c'est quoi, la façon? Parce qu'en ce moment, tantôt, c'était dit, là,
ils vont pouvoir commenter, mais en ce moment il n'y a
nulle part, là. Oui, effectivement, le cadre réglementaire, on le trouve sur le
site du ministère de l'Éducation, on peut cliquer, mais il n'y a absolument
rien qui nous invite à commenter, ils ne savent même pas qu'ils devraient le commenter. Puis là on est dans
une mesure, là, on déroge à la règle. Là, ici, on amène vraiment juste dans
le strict minimum de consultation publique, la transparence nous commande juste
un minimum.
M. Roberge :
Comme je l'ai dit, on va corriger la situation. Là, il est disponible, les gens
peuvent en prendre connaissance, on va faciliter la...
Mme Rizqy : Mais
ils n'ont pas le règlement.
M. Roberge : Ils
ont le cadre réglementaire.
Mme Rizqy : Ce
n'est pas le cadre réglementaire qui va être final, là. Ce n'est pas le cadre
réglementaire qui a force de loi au Québec,
c'est le règlement qui va avoir force de loi. Puis c'est pour ça que c'est
important de respecter la règle de droit, puis juste d'assurer, là, un minimum
de publication puis un minimum de consultation. La règle prévoit 45 jours,
là, là, on est vraiment, là, mesure de compromis. Nous-mêmes, on ne l'a pas, le
règlement. Je vous demande juste de vous mettre à notre position, là.
Le Président (M.
Asselin) : Autres commentaires? Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
J'aurais une question pour le ministre. Est-ce qu'il trouve que la Loi sur les
règlements est une loi pertinente, au Québec?
Le Président (M. Asselin) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Je pense que cette loi est pertinente, et qu'elle répond aux impératifs dans la
grande, grande majorité des cas, et elle appelle des mesures d'exception dans
des situations exceptionnelles. Et ce n'est pas la première fois, je vais vous sortir quelques exemples
de dispositions législatives qui prévoyaient une dérogation similaire à celle
qu'on utilise en ce moment. Sous le précédent gouvernement de ma
collègue du Parti libéral, on y a fait... on l'a utilisé. L'article 57 de la Loi modifiant les diverses dispositions
législatives concernant principalement les services de transport par taxi, donc en 2016,
chapitre 22, sanctionné en juin 2016, donc, ça avait l'air à être correct
à cette époque-là pour la formation politique
de ma collègue.
Il y a aussi l'article 172 de la Loi
modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des
services sociaux — donc, on l'a fait pour le transport, on l'a
fait pour la santé — notamment
par l'abolition des agences régionales, c'était quand même quelque chose, adopté et sanctionné en
février 2015. Je comprends que ça n'arrive pas à tous les mois,
mais c'est arrivé au moins deux fois juste dans la dernière législature.
Je ne sais
même pas si, dans ces cas-ci, c'était si pertinent que ça de le faire, mais je
sais que, dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, c'est pertinent de le faire.
Puis il ne faut pas penser qu'il n'y a jamais de dérogation à des règles.
On peut, très bien, légalement, y déroger. Ce n'est pas un précédent, c'est une
mesure spéciale pour une situation spéciale. Et
je ne pense pas que, dans ces deux cas-là, les prédécesseurs du précédent du
gouvernement, soit pour le transport ou la santé, avaient prévu une étude du règlement en commission
parlementaire deux ans après la loi, à moins que je ne me trompe. On est allés
pas mal plus loin que ça, et je ne pense pas qu'ils aient acquiescé à toute
autre forme. Je ne sais pas s'ils avaient fait une consultation avec
30 000 personnes qui ont participé en consultation Web. En fait, je
sais que non parce que c'est la plus grande
consultation qu'il n'y a jamais eu, on l'a fait. Donc, il faut faire attention
pour dire que les choses ne se fassent pas, ne se sont jamais faites et
que c'est scandaleux.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Mont-Royal... Saint-Laurent. Je ne
sais pas pourquoi j'ai Mont-Royal dans la tête.
Mme Rizqy :
M. le ministre, moi, aujourd'hui, je ne suis pas ici pour commencer à faire le
bilan de part et d'autre. Vous, vous
parlez de deux fois que c'est arrivé, d'accord, je comprends de quoi vous
parlez, mais vous avez vous-même dénoncé
cette pratique. Oui, parce que dans un autre dossier, en matière d'éducation,
vous l'avez dit au député de Jean-Talon : Il faudrait consulter, puis là, à ce moment il dit : Parfait, je
vous offre trois heures de consultation. Puis en fait l'amendement que moi, je dépose, là, ça reprenait pas mal vos
inquiétudes à vous lorsque vous étiez assis à ma chaise dans notre position.
Maintenant,
quand vous parlez de taxis, vous donnez cet exemple-là, vous donnez un autre
exemple en santé, là est-ce qu'on
peut juste mettre l'emphase sur 1 million d'enfants? C'est ça, la réalité
qu'on parle aujourd'hui, là. Ce n'est pas les taxis, ce n'est pas les groupes,
des tables de concertation en santé, puis ça n'empêche pas que c'est important,
mais là, moi, l'emphase aujourd'hui, là, la chaise que j'occupe, là, c'est la
porte-parole en matière d'éducation et d'enseignement supérieur. Vous, vous occupez le ministère de
l'Éducation puis de l'Enseignement supérieur. On parle de 1 million
d'enfants, au minimum 2 millions de parents qui sont concernés,
donc c'est un impact majeur. Et on parle d'une des lois les plus importantes, la Loi sur
l'instruction publique. Il y a tellement une différence importante, et vous
avez aussi le choix de faire quelque chose, de faire mieux. Ça, c'est un
choix, puis ce choix-là, là, je suis convaincue que vous le partagez. Puis, si vous avez déjà dénoncé dans le passé quelque chose,
bien, aujourd'hui, bien, vous ne pouvez pas souffler le chaud puis le
froid, vous devriez, là, à tout le moins, nous donner un minimum.
Le règlement,
je ne l'ai pas vu, ma collègue de Westmount‑Saint-Louis ne l'a pas vu, la
députée de Sherbrooke, la députée de Joliette ne l'a pas vu, les personnes que
vous consultez présentement, dans toute la liste que vous nous avez
donnée, il n'y a personne qui voit le règlement. Sur le Site Web, il n'y a
personne qui voit le règlement. Alors, en ce moment,
là, ce n'est pas moi qui le dis, là, c'est plusieurs personnes qui sont venues
lors des consultations particulières qui l'ont dit, c'est une grande brèche qui
est faite à la Loi sur l'instruction publique, une des lois qu'on s'est dotée
au Québec pour mettre les bouchées
doubles, voire triples, pour refaire notre rattrapage en matière d'éducation.
Et le rattrapage, on en a fait, mais
vous savez aussi bien que moi qu'il y a encore beaucoup de travail à faire puis
que l'égalité des chances, on en a
parlé. C'est pour ça qu'aujourd'hui, là, c'est important ce qu'on fait, puis
moi je réitère l'importance, juste d'un minimum de consultation. Puis ce n'est pas une consultation juste pour les
groupes, là, vos partenaires, mais aussi avec vos collègues, nous autres.
Le Président (M.
Asselin) : Autres commentaires? Mme la députée de Joliette.
• (16 h 20) •
Mme Hivon :
Bien, je veux juste dire que, oui, il y a des précédents, c'est certain, puis à
chaque fois c'est un écart, je dirais, grave par rapport à la pratique
réglementaire de déroger à la Loi sur les règlements. Ça fait que c'est vrai
que c'est des choses qu'on voit rarement,
mais qui arrivent. Puis là je n'ai pas en tête... je ne mets pas du tout en
doute ce que le ministre a mis de l'avant, c'est vrai que ça arrive. Souvent,
c'est pour des choses très, très, très pointues, spécifiques. J'estime qu'on
n'est pas dans ce cadre-là. Et puis je sais que le ministre nous dit qu'il a
fait beaucoup de consultations, mais
il faut savoir aussi que c'est le propre de tous les projets de loi. Je veux dire, quand les ministres arrivent avec des projets de loi, normalement, les projets de
loi bien faits, les ministres qui
font bien leur travail, puis je sais que c'est le cas du ministre, qui a
quand même voulu consulter puis s'assurer de pouvoir avancer avant d'arriver
avec un projet de loi, c'est quand même généralement le cas, là. Donc, c'est
sûr que, même s'il y a un processus de prépublication à la Gazette
officielle normé par la Loi sur les règlements, bien sûr que ça ne fait pas
en sorte qu'il n'y a pas eu de consultation avant. Il y en a généralement
toujours avec le milieu. Il y en a, des consultations publiques, en commission,
c'est des choses qui sont normales. Donc,
quand le ministre dit ça, c'est très bien qu'il ait fait ça, mais évidemment ça
ne dispense pas, normalement, d'un processus de prépublication.
Puis là,
bien, on est ouverts, on n'est même pas dans le formalisme de dire qu'il faut
que ce soit la Gazette officielle, de trouver un moyen d'être encore
dans le cadre de la Loi sur les règlements, parce que moi, j'ai déjà vu qu'on
prend le même processus, mais on
écourte les délais. C'est des choses qu'on voit parfois, là, donc, on suit
processus, mais on écourte les étapes. Mais là, à ce moment-ci, ce n'est même
pas ça, on est prêts à considérer de la forme qu'il voudra, en ligne,
tout ça, en ayant les résultats publics pour
faire en sorte que les gens aient une chance de le faire, que ce soit connu,
qu'il y ait un communiqué d'émis, qu'on dise qu'il y a un processus qui est en
cours, qu'il y a 10 jours pour émettre des commentaires, puis qu'après on puisse s'y pencher. Je pense que
c'est une demande raisonnable, puis, compte tenu des impératifs qu'on
comprend, je pense que c'est quelque chose qui est tout à fait envisageable.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
J'ai une question. Moi, j'aimerais savoir : Maintenant que le document est
disponible sur le site du ministère de
l'Éducation, vous avez mis combien d'argent en publicité pour que les gens
soient informés que le document est disponible en ligne?
M. Roberge : Je ne pense pas
qu'il y ait eu de publicité à cet égard.
Mme Rizqy :
Donc, vous ne pensez pas. Combien vous avez mis d'argent pour faire la
promotion du sondage en ligne?
M. Roberge :
Ça a été diffusé via des communiqués, j'ai fait des entrevues, plusieurs médias
en ont parlé. Je me souviens de ça, on l'a vu dans plusieurs reportages.
Pour avoir plus de 33 000 personnes, il fallait que les gens soient au courant, hein, peut-être plus au courant de
cette consultation-là que sur la plupart des autres. Il y a eu des placements
médias. Je n'ai pas le montant en ce moment-ci, mais ce n'est pas
quelque chose qui est secret, on pourra le dire.
Mme Rizqy :
...M. le ministre, mais ce qui m'étonne, c'est que le sondage, il y a eu des
placements publicitaires. Ce n'est pas un reproche, au contraire, c'est
correct.
M. Roberge : Oui, j'espère.
Mme Rizqy : Vous avez fait
89 000 $ de placements publicitaires. Mais là, en ce moment, là, le
cadre réglementaire est disponible en ligne,
mais il n'y a pas eu 1 $ de mis pour alerter la population puis
dire : Après vous avoir consultés, voici où est-ce qu'on s'en va avec nos
skis. Moi, là, à ce moment-ci, là, si on veut être égal, bien, il va falloir aussi alerter la population. Moi, je ne
suis pas certaine qu'en moment les Québécois, là, savent sur quoi qu'on est en
train de légiférer. C'est important, là, d'être conséquent. Alors, surtout,
là... je comprends que vous avez changé le site Web, mais assurez-vous aussi que la
population soit alertée puis qu'ils puissent savoir que, O.K., voici ce qu'on
fait, là. Il faut être conséquent là-dessus.
Le
Président (M. Asselin) : Autres commentaires? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie :
Bien, juste rappeler, par rapport au fait que le gouvernement... bien, que M.
le ministre répète que les partenaires sont consultés déjà depuis décembre par
rapport à ça puis même en ce moment, l'idée de ce sous-amendement-là, c'est vraiment de consulter la population. On
parle d'une consultation publique. Ça vient compléter ce qui a été fait puis ce
qui est encore fait avec les partenaires pour pouvoir permettre à la population
de prendre connaissance de ce règlement-là puis d'avoir au moins quelques jours pour s'exprimer, ce qui n'a pas été
fait par rapport au projet de règlement qui est disponible en ce moment. Vous
avez beau le montrer aux partenaires, on a vu, tout à l'heure, que, parmi les
partenaires que vous rencontrez par
rapport à ça, il n'y a pas de syndicat, il n'y a pas de mouvement citoyen, le Conseil supérieur de l'éducation ne fait pas partie de cette liste-là non plus.
C'est des groupes qui, à ma connaissance, ne sont pas consultés en ce moment.
Puis en plus la population n'a aucun accès, là, à ça en ce moment. Donc,
vraiment, l'idée, là, c'est de compléter le processus de consultation que vous
faites en ce moment auprès des partenaires pour le rendre disponible auprès de
la population, des citoyens et des
citoyennes du Québec pour lesquels on travaille, là. C'est vraiment ça,
l'esprit du projet... du sous-amendement.
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, juste corriger, vous avez dit : Les syndicats n'ont pas été... les
syndicats ont été consultés.
Mme Labrie :
Bien, sur la liste qu'on avait reçue tout à l'heure, il n'y en avait pas, là,
de...
M. Roberge :
Oui, mais tout à l'heure, c'est ça, j'ai précisé que... On m'a demandé la
liste, j'ai déposé la liste qu'on appelle
la table MESS-partenaires, mais j'ai bien précisé qu'aujourd'hui on avait
élargi aux syndicats. Alors, ils ont été invités.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Si vous me permettez, juste une suggestion, si on veut vraiment faire une consultation
qui ne coûte pas cher, même que
ça peut coûter rien, c'est d'envoyer le lien aux commissions scolaires après
que le site Web sera modifié pour que
les gens puissent répondre, puis eux, ils peuvent faire une distribution par
courriel à tous leurs parents qui ont une adresse courriel, comme ça ils
pourront répondre. On aura un accès assez rapide à l'intérieur de 10 jours.
On ne prend pas en conséquence, peut-être,
les réponses, mais c'est vraiment une façon de rejoindre la communauté
qui vont subir ce qu'on va adopter ou mettre en loi dans cette commission.
Le
Président (M. Asselin) : Autres commentaires? M. le ministre.
M. Roberge : Oui, bien, c'est le genre de chose qu'on peut facilement
faire et, en tout cas, j'aurais été surpris que ça n'arrive pas, de toute façon, même chose pour... Les réseaux, souvent, ont tendance
à faire ça. Je suis certain que la... Je ne veux pas présumer, mais disons que je serais surpris que les parents
ne diffusent pas l'information aussi à
l'intérieur des réseaux, des comités de parents, pour avoir le
feed-back. C'est le genre de chose qui est assez usuel, mais je comprends que vous voulez qu'on lance une invitation aux MESS-partenaires pour
qu'eux diffusent dans leur réseau.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée
de...
Mme Maccarone : ...commissions
scolaires parce que
c'est eux, mais, avec tout le respect, tous les autres partenaires n'ont pas le
même accès au réseau de courriels pour tous leurs parents. Ce n'est pas tout le monde qui peut vraiment faire un «e-push» aux communautés de
parents. Même les regroupements, les représentants des comités de parents ne
peuvent pas faire ça. Sauf que la commission scolaire, eux, ils peuvent envoyer
un mandat aux directions d'école de faire cet envoi-là ou même la commission
scolaire peut faire cet envoi-là avec... tu sais, c'est vraiment juste un
bouton, on fait le lien, puis ce n'est pas obligatoire, mais on leur demande de le faire. Puis, si on est capables de le
faire, est-ce qu'on a un échéancier?
Mettons, est-ce que vous pouvez nous dire si vous êtes en accord
puis, si oui, est-ce qu'on peut le faire, ça... est-ce que ça va se
faire cette semaine? Puis ça serait quoi, le délai ou l'échéance pour avoir une
réponse?
Le
Président (M. Asselin) : Autres commentaires? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui, bien, évidemment que le règlement va circuler, quand il va être
disponible, là. L'idée, avec ce qu'on
propose ici, avec le sous-amendement, c'est de créer un espace où les gens vont
pouvoir être consultés. Parce que,
que les partenaires fassent circuler le règlement
une fois qu'il est adopté, c'est certain que ça va arriver, mais, s'il n'y a
pas d'espace où les gens peuvent envoyer leurs commentaires là-dessus
et être entendus dans une période de consultation,
ça ne sert à rien, on fait juste diffuser de
l'information. L'idée, c'est de consulter ces gens-là. De le
diffuser une fois qu'il est adopté puis qu'il est fini, ce n'est pas une
consultation, ça, là, là.
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge : Non, mais c'est de ça qu'on parle, là, c'est de
diffuser... Je comprends que... on m'a dit que, sur le site Internet, en
ce moment, il n'y avait pas une façon de dire : Répondez, commentez. On va régler ça très, très
rapidement. Mais de diffuser le cadre réglementaire
pour que les gens puissent le commenter, c'est de ça dont on parle, là.
Mme Labrie : Parfait.
Le
Président (M. Asselin) :
Autres commentaires? Est-ce
qu'on est prêts à voter sur le sous-amendement? Oui? Alors, j'appelle le vote sur le sous-amendement à l'article 15.
M. Roberge : Excusez-moi,
avez-vous demandé le vote, là?
Le Président (M.
Asselin) : Oui. Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Une voix : C'est rejeté.
Le Président (M.
Asselin) : Rejeté.
Mme Labrie : Je peux demander
le vote nominal?
Le Président (M.
Asselin) : Oui, on pourrait demander le vote nominal.
La Secrétaire : Alors, pour,
contre ou abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire : M. Roberge
(Chambly)?
M. Roberge : Contre.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire : M. Simard
(Montmorency)?
M. Simard : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme Hivon : Pour.
La
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
Le
Président (M. Asselin) : Je m'abstiens.
La Secrétaire :
Alors, c'est rejeté.
Le
Président (M. Asselin) : Alors, le contre-amendement est
rejeté. On revient à l'article 15.
Des voix :
...
Le
Président (M. Asselin) : On revient à l'amendement, oui. Est-ce
que l'amendement est accepté?
Mme Rizqy :
...
Le Président (M. Asselin) : Oui, si vous voulez parler, bien entendu. Est-ce que vous voulez la parole, Mme la députée?
• (16 h 30) •
Mme Rizqy : Bien, là, ici, c'est vraiment
la mesure la plus... c'est le minimum, minimum, là. Donc là, j'ai des attentes
et j'espère sincèrement que le trois heures va être accepté par le ministre, et
qu'il va nous donner l'occasion, à tout le moins, de voir le règlement, puis qu'on va
pouvoir échanger. Puis je rappelle qu'une fois qu'un projet de loi est déposé
il n'appartient plus au ministre, il
appartient vraiment à l'ensemble des parlementaires, ça devient le projet de
loi du gouvernement. Et là nous, on doit aussi agir là-dedans, on doit
être en mesure de pouvoir cautionner, d'échanger, de bonifier, c'est dans notre
rôle de parlementaires de le faire, et je demande de nous donner le strict
minimum qu'est cet amendement.
Le
Président (M. Asselin) : C'est entendu. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires? Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
O.K., je vais y aller. Bien, c'est sûr, écoutez, je pense qu'on s'est exprimées
plusieurs fois à quel point... c'est sûr que, de ce côté-ci de la table,
on a le sentiment qu'il y a une grosse partie de chèques en blanc, puis on est en train de complètement mettre de côté la
Loi sur les règlements, une mesure rarissime, et dans un cas ici qui concerne
toute notre vision de la gratuité dans le réseau public, de l'égalité des
chances, du deux vitesses, donc ce n'est pas sur rien. Puis là je comprends que le ministre nous a déposé quelque
chose, il reçoit les commentaires, il va rencontrer des groupes, il va recevoir
tout ça. Donc, ça va évoluer, on espère, pour le mieux avec des précisions
qu'on a demandées, des groupes qui ont des commentaires à faire.
Donc,
je pense que, oui, ce serait un minimum dans les circonstances, compte tenu de
l'importance du projet et du règlement qui l'accompagne, que l'on
puisse, comme parlementaires, s'y pencher à nouveau, avoir un bon échange, constructif, comme on a été capables
d'avoir depuis mardi, je pense, avec des gains qui sont importants parce qu'ils
bonifient... Ce n'est pas une question de
gains d'un ou de l'autre, là, c'est une question de gains pour avoir le
meilleur projet de loi possible pour les citoyens et citoyennes du
Québec. On est loin de ce qu'on voudrait avoir, mais chaque élément qu'on peut bonifier, je pense que c'est important.
Donc, de pouvoir avoir cet échange-là, je pense que ce serait quelque chose
de pertinent et responsable qui s'inscrit complètement dans le cadre du travail
qu'on doit faire comme parlementaires.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui, bien, on avait eu l'occasion, avant que le sous-amendement soit déposé, de
déjà aborder un peu la question de cet
amendement-là. Je pense également, comme mes collègues, que c'est vraiment le
strict minimum. Honnêtement, si la partie gouvernementale n'est pas
prête à faire ce petit bout là de chemin pour s'assurer de respecter le plus possible la démocratie, je vais être
extrêmement déçue, parce que trois heures, là, pour discuter du contenu du
règlement qui précise c'est quoi, la
portée de la gratuité scolaire au Québec, alors que c'est un des principes
fondamentaux, là, qui caractérisent la société québécoise, c'est
vraiment ridiculement peu, c'est le strict minimum.
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Non, non, je laisse le ministre s'exprimer.
M. Roberge :
Non, non, mais je cherche une...
Mme Rizqy :
J'ai bonne foi, moi, et espoir.
M. Roberge :
C'est correct. Je suis en train de regarder, trouver une façon de voir si... Y
a-tu moyen de trouver une façon d'en discuter, là? On peut-u suspendre
une minute? Je ne suis pas sûr que je vais la trouver, hein?
Le
Président (M. Asselin) : Est-ce qu'on a besoin d'une
suspension, oui?
Mme Rizqy :
Certainement. Non, non, c'est correct.
Le Président (M.
Asselin) : Très bien, je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 33)
(Reprise à 16 h 58)
Le
Président (M. Asselin) : On
reprend. On était à l'étude de l'amendement de l'article 15, mais avant
tout je vais laisser la parole au ministre.
M. Roberge :
Merci bien, M. le Président. Alors, ce que je souhaite, c'est que... c'est un
souhait, mais évidemment les gens
sont maîtres... Quand ils ont déposé un amendement, c'est eux qui décident
s'ils le retirent ou s'ils le maintiennent puis s'ils choisissent qu'on vote, mais, bon, ce que je souhaite, c'est
que l'amendement soit retiré, auquel cas, si cet amendement était
retiré, je m'engage formellement à tenir une séance de travail avec les
parlementaires ici présents, une séance de trois heures non pas sur le cadre
réglementaire, mais bien sur le règlement, et le plus rapidement possible. Et cette consultation-là aura lieu
vraisemblablement avant que la loi ne soit votée, donc, d'où la pertinence de
ne pas l'inscrire dans la loi,
puisque, de toute façon, la consultation précéderait l'adoption d'une loi
demandant une consultation. Alors, ceci est conditionnel au retrait du
règlement pour que, je pense... L'objectif, c'est de le faire...
Mme Rizqy : Au retrait de
l'amendement.
M. Roberge : ...pardon, retrait
de l'amendement, je suis désolé. Donc, voilà ce qui est sur la table.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Joliette.
• (17 heures) •
Mme Hivon :
Oui, j'ai juste une petite question. Je comprends la diligence avec laquelle on
doit opérer, mais on a eu un vaste
débat sur l'aspect de donner une opportunité de consulter d'une manière ou
d'une autre publiquement. L'amendement formel a été rejeté.
Moi,
j'aimerais quand même... nous aimerions quand même qu'il y ait une forme...
Évidemment, le ministre est libre de la manière avec laquelle il va
consulter les gens, mais... on se comprend, les gens qui ne sont pas des
partenaires institutionnels, pour donner une
chance aux parents du Québec, à quelqu'un qui s'intéresse au dossier, à
l'éducation de pouvoir, donc, donner ses commentaires. Alors, j'aimerais
juste ça, tu sais, savoir si le ministre envisage quelque chose à cet égard-là qui puisse être très souple, court,
tout ça, mais que ce soit quelque chose de connu et que les gens aient vraiment
une chance de le faire. Puis ça serait
pertinent que ça puisse se faire possiblement avant qu'on fasse notre séance, là,
je présume, pour avoir le feeling et
les gens qui ont des choses à dire, là, j'émets ça. Donc, je voulais juste
entendre ce que le ministre avait en
tête tantôt, parce qu'il avait l'air de nous dire qu'il bonifierait les choses
pour pouvoir faire une certaine forme de consultation publique souple.
M. Roberge :
D'ici à ce qu'on ait cette séance de travail, on va convertir le cadre
réglementaire en un règlement. Et ça ne sera pas simplement du copier-coller
parce qu'on va tenir compte de vos interventions et des interventions
qui sont faites encore peut-être en ce
moment par les partenaires, y compris les syndicats. Donc, le règlement ne sera
pas... il va ressembler au cadre
réglementaire, là, on va le reconnaître, mais ne sera pas un simple
copier-coller, il sera bonifié. Et ensuite, bien, en concurrence, donc en même temps, on pourra faire notre séance
de travail et, sur notre site Internet, substituer le cadre réglementaire sur lequel les gens peuvent
réagir en ce moment. Et, quand il y aura un projet de règlement — attention, c'est «projet de règlement» — bien, les gens pourront aussi le commenter
jusqu'à ce qu'à un moment donné le sable dans le sablier s'égrène et qu'il ne nous reste plus de temps, après quoi,
bien, on tiendra compte à la fois de vos commentaires tenus lors de cette séance, de ce que les gens diront
sur Internet, mais aussi de ce que les partenaires diront parce qu'on s'entend
qu'eux aussi on les reconsultera non plus sur le cadre, mais sur le règlement.
Mais tout ça,
comprenez qu'on doit le faire rapidement, puis on va faire ça avec diligence,
avec les horaires de chacun, chacune,
le plus rapidement possible. Mais on s'engage à le faire, là, avec les trois,
là, donc les citoyens, les partenaires, les parlementaires, non plus sur un cadre réglementaire, mais sur un règlement
bonifié, tout ça, allant le plus vite possible pour ne pas retarder pour
les partenaires. Voilà.
Mme Hivon : Puis,
juste pour comprendre le ministre dans son échéancier, l'édiction du règlement
par rapport au moment de la sanction de la
loi, donc, évidemment, ça viendrait, dans son échéancier idéal, là, parce que
vous avez tous réfléchi à ça compte
tenu de la réalité qui est la vôtre, ça serait combien de temps après, là,
compte tenu que la Loi sur les règlements est suspendue? Dans ce que vous
envisagez, là, comme échéancier, je ne sais pas, la loi est sanctionnée le
15 mai...
Une voix : ...
M. Roberge :
Oui, c'est ça, mais au plus tard, on me dit le 10 juin. Mais, si on peut
aller avant ça, là, on va aller avant
ça, là. Il faut donner l'heure juste aux conseils d'établissement puis aux
enseignants, tout ça, le plus vite possible.
Mme Hivon :
Le plus tard, c'était le 10 juin. O.K.
M. Roberge :
C'est ce qu'on me souffle à l'oreille.
Le
Président (M. Asselin) : Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Si on y va vers l'avant avec cette consultation, est-ce que
la proposition du règlement, ce serait traduit? Parce que, présentement,
je suis sur le site Web, puis le document n'est pas traduit. Puis on a quand
même 100 000 élèves dans le réseau
anglophone, ça fait que ces parents-là, ils n'auront pas la possibilité peut-être
de passer leurs commentaires.
M. Roberge :
C'est une excellente suggestion, puis on va aller dans ce sens-là.
Le
Président (M. Asselin) : Donc, est-ce que la proposition
d'amendement est maintenue?
Mme Rizqy : Bien, moi, j'entends les commentaires du ministre.
Qu'est-ce que je vais faire, je vais retirer l'amendement, mais
je vais en soumettre un autre parce
qu'au moment où est-ce qu'on se parle, il n'y a personne qui l'a vu, le règlement, et la loi prévoit 45 jours.
Moi, je comprends parfaitement l'urgence et l'empressement, mais en ce moment
c'est que ce n'est pas moi non plus qui
décide de l'horaire et le calendrier, et on est rendus au projet de loi
n° 12. On a mis beaucoup d'emphase sur d'autres projets de loi,
puis là, maintenant, on est rendus ici. Moi, je pense qu'une consultation de trois heures en commission parlementaire, c'est
le strict minimum. Alors, qu'est-ce que j'ai fait, j'ai repris exactement le
même libellé que le projet de loi n° 144, et on va le faire la
distribution, là. Alors, est-ce que vous permettez que je le lise
pendant... parce que...
Le Président (M. Asselin) : Alors, est-ce que j'ai le consentement, d'abord,
pour retirer l'amendement? Consentement.
Mme Rizqy :
Est-ce qu'il y a un consentement pour que je lise pendant que c'est distribué,
vu que c'est exactement le même
libellé? «Que ce premier règlement doit faire l'objet d'une étude par la
commission compétente de l'Assemblée nationale d'une durée maximale de trois
heures avant d'être pris par le gouvernement.»
Le Président (M. Asselin) : Alors, Mme la députée de Saint-Laurent vient de
lire le nouvel amendement qui est proposé. M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, M. le Président. Bien, là, comme je viens de m'engager formellement, à
micro ouvert, à tenir cette consultation, je
ne crois pas utile de voter un article de loi. Comme on dit, c'est comme... je
ne sais pas trop, là, ça vient confirmer quelque chose de déjà fait,
mais surtout ça a quelque chose de particulier parce que la consultation va
avoir lieu avant l'adoption du projet de loi, alors, point de vue calendrier,
là... Ça dit : Le premier règlement va faire l'objet d'une étude par la commission
parlementaire de l'Assemblée nationale d'une durée maximale de trois heures, or le projet de règlement va faire l'objet
d'une étude avant que la loi ne soit sanctionnée, la loi demandant une étude.
Bien, je ne vois pas pourquoi on ferait ça.
Mme Rizqy : Pourquoi que j'ai inscrit le même libellé que
celui de 144? Parce qu'on a le bénéfice d'avoir la même légiste, et je ne pense
pas que la dernière fois... à moins... elle pourrait peut-être
nous indiquer... Est-ce que la dernière fois, quand vous avez fait 144, ça vous a empêché de sanctionner 144 pour quand même
faire une consultation sur le règlement?
M. Roberge : Bien, on peut difficilement comparer parce que le
144, il n'y avait pas un enjeu de temps, il n'y avait pas un article de loi qui disait qu'on
n'appliquait pas le cadre réglementaire habituel, et les orientations réglementaires n'avaient pas été déposées. Même si ça avait été demandé, soit dit en
passant, à ce que les orientations réglementaires soient déposées, nous nous étions fait
dire non, mais une fois de ce côté-ci de la table, avec notre grande
magnanimité, nous l'avons fait. Mais donc on
ne peut pas copier-coller le projet
de loi n° 144,
l'enjeu... le calendrier, tout
simplement, ne se compare pas.
C'est une question de calendrier.
Mme Rizqy : Je comprends, mais c'est que, tantôt,
l'enjeu, c'était que ça pouvait nous empêcher de déposer, de sanctionner le projet de loi, c'est pour ça
que j'ai utilisé le même libellé. Est-ce que ce libellé-là aussi nous empêche
de déposer le projet de loi puis avoir ce règlement?
M. Roberge : Mais votre amendement retarderait le processus
de consultation. Pourquoi on se forcerait à consulter
après le dépôt du projet de loi quand on peut consulter avant le dépôt du projet
de loi?
Mme Rizqy :
Il n'y a rien qui vous empêche de consulter, vous le faites déjà.
M. Roberge :
L'adoption, pardon, pas le dépôt, mais l'adoption.
Mme Rizqy : O.K. Mais il n'y a rien qui vous empêche de consulter,
de toute façon, vous le faites déjà maintenant,
vous faites des consultations privées, et là, au fond, on aurait juste... là,
vous viendriez devant nous, là, les parlementaires... Il
n'y a rien qui vous empêche de consulter les différents partenaires. Ça, ça va
vous permettre juste de revenir devant nous trois heures, avec vos collègues
de l'Assemblée nationale, puis votre règlement va juste être encore meilleur.
M.
Roberge : Là, est-ce que je
comprends que vous êtes en train, avec cet amendement-là, de nous
demander de faire une consultation sur le projet de règlement — non
pas le cadre réglementaire, mais le projet de règlement — supposons, la semaine prochaine, après ça il
y aurait l'adoption
de la loi, puis après ça, une fois la loi adoptée, bien, il faudrait bien
regarder cet article-là puis dire : Oh!
il faut faire une consultation, et là consulter non pas sur le projet de règlement,
mais sur le règlement,
une fois qu'il est édicté puis qu'il est force de loi, là? Parce que, là, on ne
dit pas «le projet de règlement», mais
«le règlement», donc le règlement, il faudrait qu'il soit... Vous voudriez une
autre séance de trois heures sur ce règlement-là, c'est bien ce que vous demandez?
Mme Rizqy : ...revenir avant qu'il soit pris par le gouvernement, donc le règlement n'est pas encore adopté. Ça nous donne, une dernière fois, une occasion de
s'asseoir avant l'adoption du règlement parce que personne n'a vu le règlement.
Alors, ça nous donne juste une occasion de trois heures pour qu'on puisse
regarder le règlement avant qu'il soit pris par le gouvernement,
donc avant qu'il soit sanctionné. Un trois heures, on l'a, quelque part dans le
calendrier, là.
M. Roberge : Bien là, je pense
que soit qu'on ne comprend pas la même chose ou soit qu'on le comprend puis qu'on n'est pas d'accord, mais de la façon que je
le comprends puis de la façon dont me l'expliquent les juristes, eux qui
ont une interprétation légale, ça voudrait
dire qu'on ferait deux séances de trois heures. Je trouve que c'est un peu
excessif, d'autant plus que je viens
de m'engager ici, à micro ouvert, à la faire, cette séance, très prochainement.
Alors, je ne vois pas pourquoi il faudrait mettre dans la loi quelque
chose que je ferai de toute façon après coup, non.
Le Président (M.
Asselin) : Donc, est-ce que le règlement est adopté?
Mme Rizqy : M. le Président, le
règlement ne peut pas être adopté, on ne l'a pas vu.
Le Président (M.
Asselin) : Non, non, la modification, l'amendement.
Mme Rizqy : Non, c'est parce que je pense qu'on a, en ce moment, un enjeu où est-ce qu'on... ce n'est pas qu'on... peut-être
qu'on ne dit pas la même chose, ou bien peut-être qu'on ne se comprend
pas, ou peut-être que c'est moi qui ai mal compris les
indications de la légiste. Une fois, peut-être, que je vais comprendre, peut-être
que ça va être plus clair, là.
Moi, mon
enjeu est simple, je veux avoir l'occasion de voir le règlement
avant qu'il soit sanctionné, alors c'est pour ça que je me suis
dit : Avec un trois heures... puis ça ne sera pas deux fois trois heures,
juste une fois un trois heures, puis peu
importe c'est quand, avant que soit sanctionné le règlement, j'aimerais
le voir, puis c'est pour ça que j'ai déposé cet amendement.
• (17 h 10) •
M. Roberge : Bien là, je pense que je l'ai compris, mais je ne
suis toujours pas d'accord parce
que je me suis engagé à faire une consultation, mais pas à
l'écrire, et pas de cette façon-là. Mais je ne sais pas si mes collègues
veulent intervenir ou si on procède au vote.
Le Président
(M. Asselin) : Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Roberge : Rejeté.
Le Président
(M. Asselin) : Rejeté.
Mme Rizqy : Sur division, là.
Le
Président (M. Asselin) :
Donc, on revient à l'article 15 tel
qu'amendé. Est-ce que
l'article... Est-ce
que vous avez une
intervention?
M. Roberge : Est-ce qu'il a été
amendé, finalement?
Mme Rizqy : Bien, je ne suis
pas sûre qu'il a été amendé, là, l'article, hein?
Le Président
(M. Asselin) : Non, il n'a pas été amendé.
Mme Hivon : Donc, à la lumière de tous les échanges qu'on a
eus, de toutes les demandes d'éclaircissement, et tout ça, est-ce
que le ministre peut juste nous
résumer, donc, à quoi son engagement tient formellement, là, dans le micro pour
que tout le monde ait la trace, là, de vraiment ce qui est envisagé dans la
séquence?
Le Président
(M. Asselin) : Oui, mais l'article 15, il a été
amendé dès le départ.
Mme Hivon :
C'est ça. Mais là, avant de l'adopter...
Le Président
(M. Asselin) : O.K. Donc, est-ce que l'article 15
est adopté?
Mme Hivon : Avant
qu'il soit adopté, je...
M. Roberge : Bientôt.
Mme Hivon : Oui,
bientôt.
M. Roberge : Ce n'est pas parce
que je veux retarder les choses.
Le Président
(M. Asselin) : Non, non, non.
Mme Labrie : Est-ce qu'on peut
juste le relire tel qu'amendé?
Le Président
(M. Asselin) : On peut le relire.
M. Roberge : Attendez un peu.
J'y vais. Est-ce bien cela? Attendez un peu, on me lasse et me passe.
Des voix : ...
M. Roberge :
Voilà. On y va, on y va. Donc, je pense que, tel qu'amendé, il se lirait comme
suit, article 15 : Le premier
règlement édicté par le ministre en vertu de l'article 457.2.1 de la Loi
sur l'instruction publique (chapitre I-13.3), édicté par
l'article 13 de la présente loi, n'est pas soumis aux dispositions des
articles 8 et 17 de la Loi sur les règlements (chapitre R-18.1).
Ce règlement
doit faire l'objet d'une étude par la commission compétente de l'Assemblée
nationale d'une durée maximum de trois heures, deux ans après son entrée
en vigueur.
Donc, voici le règlement tel qu'amendé. Et,
juste avant qu'on l'adopte — je
suis plein d'espoir — ce
qui a été convenu, c'est que, très
rapidement, sur le site Internet du ministère, le cadre réglementaire qui est
actuellement disponible sera assorti d'une voie de consultation rapide
pour que les gens puissent, par courriel, le commenter rapidement, de manière à
ce que ce soit facilement accessible et que ce soit facile pour les gens de le
commenter. Ce qui a été convenu aussi, c'est
d'inciter nos partenaires, notamment la Fédération des commissions scolaires, à
partager ce qu'il y a sur ce site, et ceci sera évolutif pour que les
gens soient nombreux à en prendre connaissance et à le commenter.
Ce qui a été
convenu aussi, c'est qu'une fois que nous avancerons et que nous n'aurons plus
un cadre réglementaire, mais un
projet de règlement issu des commentaires recueillis ici même sur le Web et
auprès des partenaires, donc quand on aura plutôt un projet de
règlement, celui-ci sera déposé sur ce même site. Il pourra toujours être
commenté par les citoyens. Ce projet de
règlement sera aussi soumis aux mêmes groupes qui ont été consultés
aujourd'hui, MEES-partenaires et syndicats, et fera l'objet d'une séance
de travail avec les parlementaires. Voici.
Le Président
(M. Asselin) : Très bien. Une intervention? Mme la députée
de Joliette.
Mme Hivon :
Puis, dans l'optique du ministre, la séance avec les parlementaires va venir
après ce que je comprends qui est en train de se faire essentiellement
aujourd'hui. Donc, il va y avoir eu la ronde de travaux et de consultations avec les partenaires institutionnels, les
syndicats et les commentaires qui auraient pu être reçus via le Web du
ministère. C'est ce qu'on va avoir en
main, en quelque sorte, lorsqu'on va faire notre séance de travail de trois
heures dans la séquence, là, dans, je dirais, l'ordonnancement des
choses.
M. Roberge :
Bien, tout ça va se faire de manière concurrente, là, c'est parce que tout le
monde voudra être le dernier consulté. Mais, je pense, ça pourra se faire assez
rapidement, même la semaine prochaine parce que, déjà, le cadre réglementaire
étant très près de ce qui sera le projet de règlement, on sera capables de ne
pas juste copier-coller le cadre réglementaire dans un projet de
règlement, mais de tenir compte de ce que vous avez dit et de ce que les
partenaires et syndicats nous ont dit
aujourd'hui. Et moi, j'ai comme l'impression qu'on serait capables de faire ça
aussi rapidement que la semaine... Ce
qu'on me dit, là, c'est qu'ils sont... déjà, il y a des travaux qui sont prêts
pour passer du cadre réglementaire au règlement. On n'est pas loin, là, on continue toujours de le bonifier.
Mme Hivon : Moi, j'encourage juste le ministre
au moins à faire la première ronde de consultations, là, avec les partenaires institutionnels, et je
dirais peut-être, en
tout cas, de solliciter d'une manière ou d'une autre au moins ceux qu'on a entendus, là, qui
sont des groupes organisés, en consultations, que le fruit de ce soit bien
intégré, disons, avant de venir à nous, là,
juste pour que ce soit le plus efficace possible, là. Je pense qu'on se
comprend là-dessus, puisque c'est en train de se faire dans ces
jours-ci, là. Parce qu'après il va y avoir un processus continu, de ce que je
comprends, où les gens vont pouvoir
continuer à commenter, des parents intéressés, particulièrement, des citoyens
qui se... mais — donc, je
pense qu'on suit, là — juste
pour qu'en fait il y ait un plus à ce qu'on soit quand même assez avancés dans
le règlement tel qu'il risque d'être édicté
quand on va faire la séance de travail. Tu sais, si c'est une question d'être
une semaine plus tard
que plus tôt, là, puis je sais qu'on a le défi, de toute façon, d'être en
crédits les deux prochaines semaines, mais, en tout cas, c'est quelque
chose, je pense, qui serait...
M. Roberge :
On se comprend, là, on se comprend. Des fois, ce n'est peut-être pas dans la
lettre, mais c'est dans l'esprit. Voilà.
Mme Hivon : Oui.
C'est beau.
Le Président (M.
Asselin) : Donc, est-ce que l'article 15 est adopté?
M. Roberge : Adopté.
Le Président (M.
Asselin) : Tel qu'amendé?
M. Roberge : Tel qu'amendé.
Le Président (M. Asselin) :
Donc, on passe à l'article 16. Est-ce que l'article 16...
M. Roberge : Attendez, je vais
en faire la lecture, M. le Président.
Le Président (M.
Asselin) : Oui, on pourrait en faire la lecture.
M. Roberge : Alors,
article 16 : La présente loi entre en vigueur le 1er juillet
2019.
Commentaires.
Bien, l'article 16 prévoit que la loi entre en vigueur le premier jour de
la prochaine année scolaire. Je peux peut-être tenter une explication. On
pourrait dire : Bien, voyons, ça presse, il faudrait que ça entre en
vigueur avant ça. En fait, ce qui
presse davantage, c'est qu'elle soit sanctionnée et que les règlements soient
édictés. L'entrée en vigueur ne doit pas survenir avant le
1er juillet parce que certaines choses qui pourraient avoir été facturées
cette année — supposons,
du matériel d'art — si
on fait entrer ça en vigueur pendant l'année scolaire, on va dire le
25 juin, eh bien, dans certaines écoles, il faudrait se mettre à
rembourser parce que, dans le cadre de l'année scolaire actuelle, il y aurait eu deux lois qui s'appliquent à
l'intérieur d'une même année scolaire. Ça pourrait poser des enjeux légaux
qu'on ne souhaite pas, puis un
imbroglio, puis ça serait très, très compliqué. Donc, une fois qu'elle est en
vigueur... une fois qu'elle est adoptée, mais qu'elle entre en vigueur
le 1er juillet, le cadre juridique est très, très clair, et il y a une...
Des voix : ...
M. Roberge : ...prévisibilité,
merci beaucoup.
Une voix : ...
M. Roberge :
Oui, c'est bon, je suis plein de compassion. Donc, il y a une prévisibilité, et
les organisations scolaires, les conseils des commissaires sont dans
leur droit d'adopter des règles tenant compte d'une loi qui sera en vigueur le
1er juillet parce que les règles s'appliquent pour l'année prochaine.
Donc, voici, là, l'explication. Parce que ça pouvait avoir de l'air un peu antinomique de dire que ça presse, mais après ça
de retarder l'entrée en vigueur, mais c'est ça, la cohérence, et c'est ce que
nous disent les partenaires aussi, là, tu sais : Vite, vite, vite,
adoptez-le, mais mettez-le en vigueur le 1er juillet pour éviter
des problèmes juridiques. C'est ça, l'idée.
Le Président (M.
Asselin) : Est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme Rizqy : Merci pour les
explications. Ça nous convient.
Mme Labrie : Ça me convient
également.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Joliette, oui? Alors, est-ce que
l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Asselin) :
Adopté. Alors, on reviendrait à l'article 1. On a un amendement aussi de
la députée de Joliette, là, qui a été suspendu déjà.
M. Roberge : Oui, on va revenir
à celui-là.
Mme Hivon : Ça,
c'était bien l'amendement sur les activités scolaires?
M. Roberge : Exactement. C'est
ça, c'est l'amendement sur les activités scolaires.
Mme Hivon :
C'était cet extraordinaire amendement qui a fait des petits, qui a rayonné
jusqu'à l'article 13. Donc, ça va, on
avait suspendu pour s'assurer que ce serait intégré à l'article 13, donc
nous pouvons retirer cet amendement.
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. Est-ce que l'article 1
est adopté?
Une voix :
Adopté.
M. Roberge :
Attendez.
Le
Président (M. Asselin) : Oh non, on va reprendre l'amendement.
Est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement?
M. Roberge :
Consentement.
Le
Président (M. Asselin) : Consentement.
M. Roberge :
Voilà.
Le
Président (M. Asselin) : Alors, est-ce que l'article 1 est
adopté?
Mme Rizqy :
Je voudrais juste faire une petite vérification que nous, on n'a plus d'autre
amendement de notre côté. Pouvez-vous suspendre une petite minute?
Le
Président (M. Asselin) : Oui. On va suspendre une petite minute
pour être certains.
(Suspension de la séance à
17 h 20)
(Reprise à 17 h 22)
Le
Président (M. Asselin) : Oui, très bien, à vous la parole
députée de Joliette.
Mme Hivon : Merci
beaucoup. Hier, on a porté à mon attention le fait que, dans une école
secondaire de Montréal, il y avait une obligation de choisir absolument
un profil, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas d'enfant qui n'était dans aucun profil et qu'il y avait des coûts associés à tous
les profils, ce qui veut donc dire qu'il y a des écoles où, nécessairement, le
seul fait de fréquenter telle école amène des coûts reliés à un profil.
Je
ne sais pas si c'est quelque chose... Ça ne doit probablement pas être
fréquent, là, mais il y a des gens qui suivent assidûment nos travaux, et donc c'est quelque chose qu'on a porté à mon
attention, qu'il fallait choisir soit arts plastiques, danse, sciences, sport, Everest, rugby, en tout
cas. Et donc je veux le soumettre à notre attention, parce que je trouve ça
assez troublant parce que ça veut dire que la fréquentation potentielle de
certaines écoles irait nécessairement avec des frais supplémentaires. Donc, je ne sais pas à quel point c'est exceptionnel,
j'imagine que c'est plutôt exceptionnel. Mais, avec ce qu'on est en train de faire, c'est une possibilité qui pourrait
tout à fait se concrétiser, qu'il y ait plusieurs écoles où, en fait, le
«régulier» comme on l'entend serait appelé pratiquement à disparaître. Donc, je
ne sais pas si c'est quelque chose sur
quoi on s'est déjà penchés, là, si c'est quelque chose dont vous êtes au
courant puis si ça vous préoccupe comme ça me préoccupe.
Mais,
dans ce cas-là, je me demandais... Je sais qu'on a fait amplement le débat, là,
mais, pour éviter ça, est-ce qu'on ne devrait pas, justement, s'assurer
d'exclure ou, en tout cas, de mieux définir quels sont les profils ou... pour
s'assurer qu'on n'arrive pas à une situation aussi, je dirais,
inquiétante que celle-là? Ça a suscité... Ça m'a inquiétée pour l'école, mais ça m'a aussi inquiétée dans la projection de
ce qui pourrait arriver. Donc, je ne sais pas si le ministre... Ce n'est
vraiment pas une colle, là, c'est quelque chose qui m'est arrivé en
temps réel.
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, ça me surprend et ça ne me surprend pas. Je sais qu'il y a plusieurs
écoles qu'on appelle les écoles à vocation internationale, où toute
l'école se trouve à être dans un projet particulier. Il y a des écoles aussi
qu'on appelle... c'est des écoles
sport-études aussi, et toutes les écoles sont en voie d'être sport-études... en
fait, l'ensemble de l'école...
Mme Hivon :
Tous les élèves.
M. Roberge :
...tous les élèves à cette école. Cependant, là, ce que vous me dites, bien là,
ce n'est pas PEI, ce n'est pas sport-études, c'est le profil où... dans le
fond, 100 % des élèves de cette école-là sont dans un profil. Ils peuvent
choisir le profil, mais ils ne peuvent pas
ne choisir aucun profil, dans l'école dont vous parlez. Donc, je savais que ça
existait, des écoles où il y avait automatiquement un projet pédagogique
particulier...
Mme Hivon :
C'est parce qu'en général, dans ma compréhension, les écoles, par exemple, qui
sont entièrement dédiées sport-études, c'est des écoles qui ont cette
mission-là, donc ce sont des jeunes qui vont vers cette école-là parce qu'ils sont dans un profil athlète, compétition,
tout ça. Mais là ça ressemble plus à une école, quand même, de quartier, là,
dans le sens où, au secondaire, on peut être
une école de quartier, mais, en tout cas, une école de bassin, tout ça. Et on
n'est pas dans une spécialisation, un
programme reconnu, tout ça, mais il s'avère qu'on n'a que des profils, donc que
des possibilités de facturer aux
parents. Puis je trouve ça vraiment inquiétant parce qu'évidemment il n'y a pas
de contrôle sur les coûts. Je ne me
répéterai pas, mais on en est tous conscients. Donc, en théorie, il pourrait y
avoir des écoles qui ne sont pas dans des
programmes très spécifiques sport-études, arts-études, mais où on en viendrait,
par la bande, à avoir des frais facturés pour tous les enfants. Donc, puisqu'on est en train de finaliser
l'adoption en étude détaillée, je pense que c'est important qu'on puisse
débattre de ça.
Le Président (M.
Asselin) : Interventions? M. le ministre.
M.
Roberge : Bien, à ce sujet, je rappelle que, dans chaque cas, ça doit
passer par le conseil d'établissement, qu'on a aussi ramené dans d'autres articles l'obligation, pour le conseil
d'établissement... en fait, l'obligation de considérer, justement, qu'il y a des frais qui peuvent s'additionner puis
qu'on a, dans le règlement, une espèce d'obligation d'assurer l'accessibilité.
Je veux dire aussi qu'au secondaire, très
souvent, non seulement il y a un choix d'un profil ou d'un projet particulier,
mais c'est un choix-école, et c'est... je ne dirais pas que c'est de
moins en moins... oui, c'est de moins en moins vrai que, nécessairement, au secondaire, on va à l'école de
son quartier. Puis là, quand on parle comme ça, on parle de milieu urbain,
parce qu'en milieu rural tu as... souvent
dans un quartier. Mais très souvent tu choisis une école parce que tes amis y
vont, ou parce que c'est près de chez
toi, ou parce que tu choisis tel, tel, tel profil. Mais disons que ça me
questionnerait davantage si c'était
le cas dans une école primaire, où l'école primaire est davantage l'école de
quartier, l'école des marcheurs que l'école
secondaire, où, bien souvent, disons que le jeune ne serait pas forcé de
prendre un profil s'il n'en veut pas, même dans ce cas-ci, parce que, bien souvent, on choisit l'école. Mais ça
m'amène à réfléchir. Je vais vous le dire comme ça, ça m'amène à
réfléchir.
Mme Hivon : Puis,
si je peux juste...
Mme Rizqy : ...
Mme Hivon : Je ne
sais pas. Ah! je vais laisser ma collègue, je reviendrai.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Est-ce qu'on
pourrait juste savoir c'est quoi, le nom de l'école?
Mme Hivon :
Monseigneur-Richard. C'est l'école Monseigneur-Richard.
Mme Rizqy :
O.K., d'accord. Parce que moi, je suis inquiète que ce soit primaire ou au
secondaire parce que, même si...
Mme Hivon : C'est
secondaire, mais...
Mme Rizqy :
...bien, que ce soit primaire ou secondaire, parce que, dans différents
quartiers, l'école secondaire est
dans le milieu de vie du quartier. Puis le transport en commun... ce n'est pas
tous les parents qui ont nécessairement l'argent pour le transport en commun. Là-dessus, je m'interroge, à savoir :
Est-ce que vous avez un mécanisme, là, pour s'assurer que ça n'arrive pas trop? Parce que, là,
évidemment, je comprends que... c'est ça, en vertu... Est-ce que la Loi sur
l'instruction publique, l'article 240, justement, nous permet, justement,
de s'assurer qu'il n'y aura pas d'autres cas comme celui qui est
mentionné? Je pose la question parce que...
• (17 h 30) •
M. Roberge : Je vais vous
ramener à une préoccupation que j'ai, qui est davantage de préserver l'offre
que de forcer les écoles à retirer des
profils qui répondent peut-être à des besoins puis à des désirs. Puis mon
intérêt, c'est davantage de donner,
via les budgets et les règles budgétaires, aux écoles les moyens d'assurer le
plus possible la gratuité ou de payer pour
les parents qui n'auraient pas les moyens. Parce que, dans le cas des règles
budgétaires de cette année, c'est plus possible que jamais pour les
écoles d'absorber les frais, supposons, dans ce cas-ci ou dans un autre cas,
pour des profils qui sont souvent moins dispendieux, là, mais c'est plus
possible que jamais pour les écoles d'utiliser des enveloppes décloisonnées, plus libres pour absorber ces
frais-là, et donc d'assurer la gratuité pour les familles qui ne pourraient pas
absorber cette facture-là. Disons que c'est l'approche qu'on a. Plutôt que de
dire : Bien, on va forcer toutes les écoles à avoir, mettons, au moins un parcours régulier pour s'assurer que ça ne
coûte rien, je préfère forcer les
écoles à absorber le plus possible les frais, mais...
Mme Hivon : C'est ça. Si je peux me permettre, il faudrait
s'assurer qu'il n'y a pas de frais. C'est ça, le défi. Mais je laisse
aller ma collègue.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Bien, moi, ça m'inquiète spécialement pour les écoles en milieu rural, là,
puis... En fait, ça m'inquiète pour toutes
les écoles, là, mais je pense à des milieux en... Je veux dire, il y a des
endroits où l'école secondaire la plus près est à une heure de route,
là, tu sais. S'il fallait que, dans cette école-là, qui est la seule dans la
communauté, il y ait seulement des
programmes pour lesquels on exige des frais, même si ces frais-là ne sont pas
astronomiques, ça impose à un parent qui ne peut pas payer ces frais-là
pour son enfant de carrément envoyer son enfant à l'école d'une autre communauté ou d'absorber ces frais-là, donc ça
vient contrevenir vraiment directement au principe d'éducation gratuite, là.
Je trouve ça extrêmement préoccupant.
Puis, à la lumière du fait que ça existe déjà
dans certaines écoles et que ça pourrait manifestement se développer davantage,
parce que je pense qu'on tend déjà vers ça, en ce moment, avant même qu'on ouvre la
porte avec le projet de loi,
je le sais que je ne peux pas redéposer un amendement que j'avais déposé il y a
plusieurs jours et qui a été battu, mais je
pense — et
j'invite d'autres personnes à déposer un amendement dans le même sens — qu'on
devrait vraiment retirer du projet de loi la question des projets
pédagogiques particuliers pour prendre le temps de se pencher sur cette
question sérieusement, et après ça d'arriver
puis de modifier encore la Loi sur
l'instruction publique spécifiquement pour encadrer la question des
programmes particuliers quand on aura pris le temps de s'y pencher
sérieusement. Je pense que c'est fondamental de se donner le temps de faire ça
comme il faut parce que c'est très grave, là, ce qu'on vient d'entendre.
Imaginez que cette école-là ce soit l'école de Valcourt, par exemple. Valcourt,
là, bien, c'est un petit peu loin de tout. Valcourt, là, si tu es à Valcourt
puis que tous les programmes sont payants, ça veut dire que tu es obligé
d'inscrire ton enfant dans un programme payant, sinon il va faire une heure de
route pour aller à Sherbrooke. C'est ça que ça veut dire.
Donc, moi, je ne peux pas laisser passer, je ne
peux pas tolérer qu'on encadre dans la loi cette possibilité-là. Vous y tenez,
au principe de la gratuité scolaire, vous l'avez dit, mais, quand on constate
que, dans certaines écoles, il n'y en a plus, de programme régulier, puis qu'on
sait que c'est vers ça qu'on s'en va en ce moment comme société, et c'est de
plus en plus des choix que les écoles font parce qu'ils veulent s'assurer que
tous les élèves se sentent inclus dans un projet puis développent un sentiment
d'appartenance, je trouve ça très, très inquiétant.
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge : Ça force la
réflexion. Mais on peut trouver ça inquiétant, on peut trouver ça emballant,
d'une certaine façon aussi, parce que ça voudrait dire que, dans cette
école-là, il risque d'y avoir un effet peut-être plus accrochant, plus motivant
pour 100 % des élèves. Parce que j'entends aussi parfois des personnes
dire que c'est terrible que ce n'est pas tout le monde qui y ait accès, là on a
une école où tout le monde y a accès. Il faudrait que ce soit formidable, d'une
certaine façon, a contrario... Mais je veux juste...
Mme Labrie : Bien, ce serait
formidable si c'était gratuit. Ce serait formidable, c'est certain, si c'était
gratuit.
M. Roberge : Bien, je veux
juste compléter, mais je comprends votre argument. Cependant, je pense qu'il
faut faire confiance, je l'ai ramené à quelques reprises, puis c'est vraiment
l'enjeu qu'on a quand on est aux... On a la bienveillance, on veut prendre soin
du monde, c'est sûr. Donc, on veut prendre des mesures pour garantir, garantir,
garantir, puis on finit par faire des règles qui s'appliquent un peu partout et
qui empêchent, des fois, des initiatives.
Puis j'ai le goût de dire qu'il faut faire
confiance aux conseils d'établissement, sur lesquels il y a quand même des gens
de grande valeur, c'est-à-dire les parents de la communauté qui s'investissent,
qui donnent de leur temps, la direction d'école, qui connaît le milieu, qui est
un ex-prof — au
Québec, pour la direction, il faut être enseignant — il y a les
enseignants, qui connaissent les élèves, il y a même des membres de la
communauté. Je pense que, quand ils prennent cette décision-là qui, là, nous,
au Parlement, dans le cadre d'une séance, nous interpelle, dire : Coudon,
est-ce que c'est correct, ça, ce n'est pas correct... C'est normal que nous, on
dise : Est-ce que c'est correct, ce n'est pas correct?, on n'a pas
l'information, la connaissance du milieu qui a précédé la réflexion, qui a
amené ces gens-là à prendre la décision. Nous, on est juste face à la décision
puis on est peut-être choqués, ou déçus, ou inquiets, mais je pense que ces
gens-là, probablement, avant d'arriver à cette décision-là, ont fait la
consultation, se sont posé des questions, se sont peut-être arrangés pour que
100 % des élèves y aient accès, au fond, par des levées de fonds. Je pense
qu'il ne faut pas présumer que c'est une mauvaise décision. Même si, sur le
coup, nous, on n'a pas le contexte, on a la décision puis on réagit à quelque
chose, je nous appelle, je nous invite à passer par-dessus ça puis à faire
confiance aux milieux, aux directions, aux enseignants, au personnel
professionnel, aux parents qui sont là. Je pense que, sauf erreur, ils et elles
prennent des bonnes décisions en connaissant les gens qui sont dans le milieu,
puis je nous invite à faire attention de ne pas animer des meilleures
intentions, de mettre des règles et des balises qui vont empêcher de belles
initiatives qui gardent des jeunes accrochés. Voilà.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : C'est
sûr que la personne qui nous a écrit nous dit que c'est une école de quartier,
donc c'est quoi, la définition d'une école secondaire de quartier, là? Mais je
veux juste, pour la réflexion, dire qu'en fait moi, ce cas-là, je le trouve
préoccupant en lui-même, mais ça m'a surtout projeté vers une situation que je
n'avais jamais envisagée. Puis je comprends que le ministre dit : Il faut
faire attention, il faut faire confiance aux conseils d'établissement, là, je
comprends tout ça, mais, vers quoi on va aller en faisant en sorte que la
facturation, elle est possible pour tous les types de profils, concentrations?
Moi, je pense que... en tout cas, moi, je n'avais pas pensé à cette option-là d'une école où il n'y aurait que des
profils, que des concentrations et donc potentiellement des frais pour tous les
programmes ou les profils.
Donc, ce que je veux
soumettre au jeu, là, pas dans le formalisme d'un amendement, mais c'est juste
qu'en jouant avec la loi et avec le règlement, ça revient à quand je disais au
ministre, puis je pense qu'il en a pris bonne note : Est-ce que dans...
C'est quoi, la différence entre «concentration» puis «profil», par exemple?
Parce qu'il y a comme une définition dans le projet de cadre réglementaire,
mais, tu sais, d'une école à l'autre, est-ce que, vraiment, «profil», ça veut
dire ça, «concentration», ça veut dire ça?
Donc, je me
demandais, est-ce qu'on ne pourrait pas, en tout cas, réfléchir à un moyen pour
éviter qu'une situation comme ça se présente, où tous les programmes entraînent
des frais, de comme mieux définir c'est quoi, une concentration, par exemple,
puis c'est quoi, un profil, puis de dire, minimalement, qu'il y en a un des
deux qui doit être gratuit? Je veux dire, on ne fera pas tout le fil des
amendements que j'ai présentés puis qu'on a présentés, il y en a un qui était
vraiment pour exclure, donc consacrer la gratuité pour tout ce qui était
concentration, profil, option puis permettre la facturation juste pour
sport-études, arts-études. Mais, ça me pousse vraiment plus loin dans ma
réflexion, je continue à penser que ça aurait été un excellent amendement à
adopter.
Mais, je me dis,
sinon, si le ministre n'est pas ouvert à ça, est-ce qu'il n'y a pas un moyen de
faire en sorte qu'on fasse une différence entre «concentration» puis «profil»,
qu'on la fasse plus clairement, puis qu'au moins il y en ait un des deux qu'on
soit sûrs qu'il est gratuit — je ne suis pas en train de dire que c'est
le scénario idéal, là, je suis en train de réfléchir avec vous — pour
éviter ce cas d'espèce là qui pourrait se multiplier avec ce qu'on est en train
d'adopter?
Le
Président (M. Asselin) : Très bien. Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Bien, je partage la préoccupation de la députée de Joliette parce qu'effectivement,
moi, avant que vous interveniez, je ne
savais pas qu'effectivement, dans une école publique, il y a
une obligation de choisir un profil. Là, on ne parle même pas de projet
particulier, on parle d'un profil avec des frais afférents, puis ça fait en
sorte qu'une famille qui habite dans un
quartier, s'ils n'ont pas les moyens, ils ne peuvent pas envoyer leur enfant à
cette école. Ça, ça me perturbe énormément, et puis c'est une préoccupation que, là, ça nous amène à réfléchir à autre
chose : Est-ce que d'autres écoles
vont commencer aussi à faire plusieurs profils, puis que, là, évidemment,
ça ne deviendra plus une école publique, ça va devenir carrément une
école privée dans le réseau, puis là, à ce moment-ci, nous avons tous manqué
collectivement à notre tâche sur la Loi sur l'instruction publique, là?
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Roberge :
Oui, bien, je comprends votre crainte de dire qu'il y aurait des élèves sur ce
territoire-là qui ne pourraient pas accéder.
Je pense quand même encore que... J'imagine que s'ils ont pris cette
décision-là, c'est parce que... puis ce n'est peut-être pas des
profils... Je ne sais pas si vous avez les coûts, là, dans l'information que
vous avez dit. Il y en a peut-être qui sont à 40 $, là. Puis 40 $, je comprends que c'est de l'argent, mais en
même temps, tu sais, je veux dire,
pour une année, ce n'est peut-être pas grand-chose. Puis c'est peut-être
400 $, je ne veux pas dire que c'est 40 $. Mais ce que je veux
dire, c'est qu'on ne peut pas présumer que parce qu'il y a un profil avec un
coût, c'est automatiquement inaccessible, puis la personne va changer d'école,
ça dépend toujours du coût.
Puis il faut aussi
penser que, dans les conseils d'établissement... et même, je vous dirais, les
directions, souvent, prennent des
arrangements, puis il n'y a personne qui le sait, puis absorbent les coûts
pour plusieurs. Moi, ça m'est arrivé, là, puis je n'étais pas dans un milieu difficile.
Des fois, il y avait un élève, des fois, pendant deux, trois ans, il n'y en avait pas, puis après ça, oups!, il y en avait trois qui, des fois, ne
pouvaient peut-être pas payer la sortie au musée. C'était
avant qu'il y en ait deux gratuites, maintenant ça va beaucoup
mieux, mais ça arrivait, sincèrement, que la direction n'envoyait juste pas la
facture à la maison pour ces familles-là, et puis ils trouvaient le moyen de le
financer. Je ne sais même pas s'ils
prenaient dans les campagnes de financement ou s'il y avait des règles budgétaires
qui le permettaient. Je sais que, cette année, il y en a qui le
permettent, donc ce sera plus facile que jamais de rendre accessibles des
projets qui étaient peut-être inaccessibles les années passées, parce qu'on a
eu cette préoccupation-là.
Mais il ne faut pas
présumer que des gens sur un conseil d'établissement aient choisi de mettre des
profils inaccessibles pour les gens du
quartier et sans prendre les moyens pour absorber les coûts aussi parce qu'ils
peuvent le faire, en disant :
Oui, bon, il y a 2 %,
3 % des personnes ou juste trois élèves, puis on s'en occupe. Mais on ne
voudrait pas que ça arrive, cependant, qu'ils prennent ces décisions-là et qui
ne s'en préoccupent pas. Mais je dois dire qu'avec les amendements qu'on a mis à la loi... qu'il n'y
avait pas encore, hein, je présume, on n'aurait jamais eu autant
d'accessibilité que l'année
prochaine, quand même. Et, avec les amendements qu'on a mis là on a dit :
Attention, conseils d'établissement, vous
devez faire attention et comptez bien tous les coûts avant d'approuver, alors
qu'ils le faisaient probablement, mais là c'est écrit dans la loi. Puis il y a, dans le cadre réglementaire qui
sera un règlement sur lequel vous serez consultés... et, dans le cadre
réglementaire, il y a quand même une obligation aussi de favoriser
l'accessibilité.
Donc,
je vous ramène encore à faire confiance à deux choses à la fois, donc à la
responsabilité des gens du conseil d'établissement, mais aussi aux
moyens qui s'en viennent pour favoriser l'accessibilité. Voilà.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'en suis, de faire
confiance aux conseils d'établissement et à leurs responsabilités, mais d'abord
c'est notre responsabilité de s'assurer que
la Loi sur l'instruction publique s'applique. Et, si on a une école, un cas
concret qui
vient de nous être présenté maintenant, où est-ce que, quand vous parlez de
choix, il n'y en a pas, de choix, c'est que, là, si l'enfant veut fréquenter cette école dans son quartier, il faut
payer pour avoir accès... Et la Loi sur l'instruction publique, c'est que c'est gratuit. Alors, même si, par
exemple, dans un cas que vous donnez, un cas de figure, 40 $, il y aurait
quand même un frein, et ce n'est pas
à nous de venir juger, aujourd'hui, est-ce que c'est 1 $, 2 $, c'est
que ça doit d'abord être gratuit. Et, si tous les élèves doivent être
dans un profil nécessairement, ce n'est plus une école publique parce qu'à ce moment-là il y a des frais, c'est-à-dire que
l'enfant n'a pas le choix, le parent n'a pas le choix. Et c'est pour ça que,
là, je me demande : Avant que la
députée de Joliette intervienne sur ce sujet, est-ce que le ministère de
l'Éducation avait cette information? Non?
M. Roberge : Pardon? Si j'avais
l'information...
Mme Rizqy :
Non, non, pas vous, est-ce que le ministère avait l'information à propos de
cette école? Parce que, là, on ne parle pas de projets particuliers
nécessairement, on parle de profils. Est-ce qu'on avait l'information?
M. Roberge :
Dans le règlement, dans le cadre réglementaire actuel, dans la définition de
«projets particuliers», on inclut les
profils. Donc, on ne peut pas dire «il y a des projets particuliers, il y a les
profils», les profils font partie des projets particuliers.
Est-ce que
j'avais cette information-là sur cette école spécifique là? Non. Mais, comme je
vous l'ai dit, je savais qu'il y avait certaines écoles où 100 % des
élèves étaient en projets particuliers, j'ai nommé sport-études, j'ai nommé
éducation internationale. Je n'ai pas nommé profils parce que je n'avais pas
songé à cette idée. Ça ne me surprend pas, mais
ça m'a amené quand même à me questionner, dire : Est-ce que... Puis j'y ai
réfléchi, parce que, bon, des fois, on nous soumet une nouvelle question, on réagit, on n'a pas toujours la réponse
à tout puis la réflexion toute faite à servir, j'en viens à la conclusion que, de notre point de vue,
n'ayant pas participé à la réflexion qui a amené à faire ça, on peut
s'inquiéter, mais, comme je vous
dis — puis là
je ne répéterai pas trop longtemps — je pense quand même qu'il faut faire
confiance aux gens. Je n'épiloguerai pas là-dessus, je l'ai déjà dit.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Bien, mon intervention va dans le même sens que la députée de Saint-Laurent.
Écoutez, ce n'est pas une question de c'est juste 40 $ ou
400 $. Même si c'était 40 $, ça contrevient au principe de gratuité
scolaire. Si c'est obligatoire de payer pour
suivre un... pour avoir accès à l'éducation dans son école de quartier, ça
contrevient au principe de gratuité
scolaire. Même sans tenir compte de ce projet de loi là, ça contrevient déjà, à
mon sens, au principe de gratuité scolaire,
là, avant même qu'il soit question du nouveau projet de loi. Je trouve ça
extrêmement problématique, puis, honnêtement, mes collègues apprennent
que ça existe en ce moment, moi, je n'aurais pas pu nommer d'écoles, mais c'était déjà une préoccupation que j'avais parce
qu'on le voit bien que, de plus en plus, dans certaines écoles, ça dépasse
la moitié, c'est le trois quarts des élèves
qui sont dans des programmes particuliers. On le sait que c'est les
orientations que les écoles prennent
d'offrir un maximum de programmes particuliers, d'offrir une variété de
programmes pour que tout le monde puisse
en trouver un à son goût. C'est clairement ça, déjà, la tendance, de réduire la
proportion du régulier dans les écoles.
Donc, moi, je
le vois, le problème, là. Puis peut-être pas pour la prochaine rentrée
scolaire, là, mais je pense qu'à très
court terme on court le risque qu'il y ait beaucoup d'écoles dans lesquelles il
n'y a plus nécessairement de programmes réguliers ou de programmes
gratuits. Puis l'idée ce n'est pas seulement de rajouter quelque chose dans la
loi pour dire : Il faut qu'il y ait au
moins un des programmes qui soit gratuit, là. Si c'est le programme de théâtre
qui est gratuit, ça veut dire qu'il y a des jeunes qui vont être obligés de
s'inscrire au théâtre pour pouvoir fréquenter leur école de quartier, ce n'est
pas ça qu'on veut non plus. Je suis vraiment préoccupée par ça.
Puis je
dirais aussi, par rapport aux mesures qui peuvent être prises de ne pas envoyer
la facture à certains parents, il
faut toujours bien que l'école soit consciente qu'il y a de la précarité
financière dans cette famille-là. L'école n'a pas de moyen de savoir ça sans que la famille le dise
elle-même. On connaît quand même la réalité des familles démunies qui hésitent
à demander des ressources, à aller chercher du soutien alimentaire, ou tout ça.
Je veux dire, c'est quand même beaucoup de
marcher sur son orgueil puis d'aller dire à son école : Écoutez, nous, on
n'a pas les moyens de payer. Ça fait que, quand l'école est au courant d'une situation, là, probablement que la
situation est extrêmement précaire. Les écoles ne sont pas au courant de
la précarité financière des familles qui les fréquentent, rarement, mais elles
sont au courant de ceux qui ont demandé un
panier de Noël, là. Mais ça, c'est la pointe de l'iceberg par rapport à la
précarité financière des familles. Puis je suis certaine, là, que vous
la connaissez puis que vous en entendez parler dans vos circonscriptions, de la
précarité financière des familles.
Ça fait que
c'est vraiment problématique, puis j'encourage vraiment à... parlez-vous entre
juristes pour nous dire comment on peut faire pour... Moi, je n'ai pas
l'impression que, si on retire du projet de loi la question des projets pédagogiques particuliers, on manque à notre
devoir de clarifier la question du matériel scolaire en ce moment. Je pense
qu'on peut le retirer, répondre aux besoins
qu'avaient, en ce moment, les commissions scolaires pour envoyer les listes de
matériel pour la prochaine rentrée et qu'on
peut tout à fait prendre le temps de se pencher correctement sur la question
des projets pédagogiques
particuliers, et c'est nécessaire. Ça fait que, s'il le faut, suspendez
quelques minutes pour voir comment c'est
possible de le faire sans contrevenir à l'objectif de permettre aux écoles
d'envoyer leurs listes de matériel, là, mais je pense que c'est
possible.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, à mon expérience, on appelle ça des écoles 240 parce que ça suit la
loi. Tant qu'il y a de la compétition dans le réseau public, privé,
etc., moi, je suis pour les écoles 240 parce qu'on a besoin d'avoir des inscriptions dans nos écoles. Il y a de la
compétition, tout le monde veut des élèves. Ça reste que c'est une école privée
dans le réseau public. Si vous me
permettez de suggérer, dans ces écoles-là, souvent ce qui arrive, oui, c'est
une école de quartier, mais c'est
souvent sans zonage. Et, pour l'élève qui habite dans le quartier, si on est
zoné pour, bien, c'est sûr, ils vont avoir un accès en premier, avant
les autres élèves. Il y a des frais associés avec, comme, un examen d'entrée
puis un frais d'admission. Si ça, ça peut être rajouté au règlement que ce
soit...
Mme Labrie : ...
Mme Maccarone : Des frais
d'examen?
Mme Labrie : Oui, ça a été
rajouté que ce sera gratuit, les frais d'examen.
• (17 h 50) •
Mme Maccarone : Ça répond peut-être
un peu au questionnement de la gratuité parce qu'après ça ce serait peut-être
à évaluer cas pas cas. C'est sûr, je ne connais pas le cas de l'école dans
lequel ma collègue est en train d'identifier, mais j'en connais
plusieurs. Royal West, Vincent Massey, c'en est, des écoles 240, puis
elles fonctionnent très bien. Royal Vale en
est une, école primaire, puis la façon que ça fonctionne pour eux, c'est que
les enfants qui sont zonés, bien, eux,
ils ont un accès en premier, puis les autres élèves, maintenant, bien, ce que
j'ai compris dernièrement, c'est
qu'il n'y a plus de frais associés
suite au dépôt de la directive, l'année dernière, de l'ancien ministre de
l'Éducation parce qu'ils ont compris
qu'on ne devrait pas avoir des frais d'admission. Mais peut-être d'évaluer cas
par cas parce que de dire qu'on va... puis,
oui, améliorer la définition parce qu'on se comprend que, même entre réseaux,
que ce soit anglophone ou francophone, on
n'a pas la même définition, alors c'est vraiment flou. Moi, ma définition de la
concentration, c'est la définition du profil pour le réseau francophone,
etc. Il faudrait peut-être l'améliorer, mais peut-être de clarifier pour le
réseau qu'il y aura vraiment zéro frais.
Le Président (M.
Asselin) : M. le ministre a trouvé quelque chose.
Mme Maccarone : Trouvez quelque
chose pour nous, M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, oui... Bien, on a été interpelés, et puis on a quelqu'un qui a communiqué
directement avec la direction, puis on nous confirme que les profils, à
Monseigneur-Richard, sont gratuits.
Mme Hivon : Donc,
on n'a pas une bonne information.
M. Roberge :
Bien, je ne veux pas faire une bataille pour dire : Vous avez été mal
informée ou je ne sais pas quoi. Vous
avez reçu l'information... Tout le monde est de bonne foi, ici, là. Mais, bon,
là on a une confirmation validée par la direction, donc officielle et claire, que les profils, à
Monseigneur-Richard, sont gratuits. Je ne dis pas que toute réflexion
n'est pas pertinente, mais c'est juste... on est partis de là.
Mme Hivon : Donc,
c'est une école où il y a uniquement des profils.
M. Roberge :
Il y a des profils, mais ils sont accessibles à tous parce qu'il y a des fonds,
quand même, dans le réseau public,
pour financer des profils, pour financer des activités avant même que nous
fassions des règles budgétaires pour faciliter. On appelle ça...
C'était-u la réussite éducative? Non? Je ne me souviens plus comment s'appelait
la règle budgétaire, mais, bref, il y avait de l'argent pour bonifier puis
faire des activités particulières. J'expliquais qu'à notre...
Une voix : ...
M. Roberge :
L'École inspirante, ça s'appelle l'École inspirante, financés par une mesure
qui s'appelait l'École inspirante,
instaurée par le précédent gouvernement. Donc, voilà, donc ça se peut, des
profils gratuits et accessibles à tous.
Mme Hivon : C'est
beau. Nous, c'était une information des parents qui n'allait pas dans ce
sens-là...
M. Roberge : Non, mais c'est
correct.
Mme Hivon :
...donc je ne sais pas si ça... en tout cas, qui disaient qu'il y avait des
frais, mais, bon, puis tantôt...
Le
Président (M. Asselin) : Il
nous reste quelques lignes pour adopter, mais vous avez peut-être encore des
paroles. Allez-y.
Mme Rizqy : M. le Président, je
ne pense pas qu'il nous reste quelques lignes pour adopter, là.
Le Président (M.
Asselin) : Non, non, j'ai...
Mme Hivon :
Moi, je veux juste peut-être clarifier. Donc, l'information que j'ai eue,
c'était que c'était une école uniquement à profils, puis je suis allée sur le
site Web pendant qu'on s'en parlait, puis effectivement c'est écrit «choisis ton profil», puis il y a les listes de
profils, puis qu'il y avait des frais. Donc, peut-être qu'il y en a qui ont des
frais, il y en a qui n'ont pas de frais, là. Je comprends que vous avez
eu l'info qu'il n'y en a pas, donc il y a une zone... Nous, on va revalider avec la personne qui nous a écrit,
là, ce n'est pas... Mais moi, je trouve que le problème est entier, là, puis
surtout que, là, la collègue vient de dire
qu'elle, elle en connaît, des comme ça. Et moi, en tout cas, je dois le dire,
je n'avais pas allumé sur cette possibilité-là.
Puis
en fait ce que le projet de loi vient faire, c'est de tout à fait normaliser la
possibilité que ça puisse exister, donc que chaque élève doit choisir un profil puis qu'il puisse y avoir des
frais pour chacun des profils. Donc, moi, je ne parle pas en termes d'admission puis de sélection sur la
base d'un intérêt, d'un talent, je suis juste sur le financier, là, c'est ça
que je trouve vraiment préoccupant. Mais je
suis contente d'avoir eu la clarification. Donc, nous, on va réécrire au
citoyen aussi pour comprendre son point de vue. Mais je comprends que ça
existe ailleurs, donc, en fait, que ça ne soit pas cette école-là puis que ça
en soit d'autres que la députée de Westmount—Saint-Louis nomme, le problème
reste entier.
Le
Président (M. Asselin) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Moi, mon inquiétude reste quand même présente. Là, je vérifie, puis on
m'indique — on est
en direct, pratiquement, dans nos
vérifications — qu'effectivement
ce serait sans frais parce que, justement, c'est uniforme pour tout le monde.
Donc, il n'y a pas de frais pour, justement, respecter la Loi sur l'instruction
publique parce que, sinon, on pourrait déroger
à la Loi sur l'instruction publique. Et ma compréhension, c'est que l'école en
question, vu que c'est profils et non pas
ce qu'on appelle «projets particuliers», tel qu'écrit dans l'article 240,
elle n'a pas eu besoin de, justement, se soumettre à l'article 240,
cette école, à moins que, vu qu'on a le... Est-ce qu'on est capables de
vérifier?
Puis je vous
explique, en fait, ma préoccupation, après ça peut-être que vous allez me
suivre. Ma préoccupation, c'est que, si
présentement on prend l'école de Monseigneur-Richard, elle est à profils, c'est
gratuit, ça respecte toujours la Loi
sur l'instruction publique. Le mot «profils» n'est pas «projets particuliers».
Là, en ce moment, on légifère, on ajoute, dans «projets particuliers», «profils». Est-ce qu'en ce moment,
justement, on vient de créer une nouvelle brèche auquel cas on n'a pas
réfléchi?
Le
Président (M. Asselin) : M. le ministre.
M. Roberge :
On va pouvoir poursuivre notre réflexion à l'extérieur du projet de loi parce
que la définition de «projets pédagogiques
particuliers», qui inclut dans le cadre réglementaire à la fois les
sport-études, les arts-études, donc, je
pense, les 240, comme on le dit, et des couleurs, et des profils, tout ça, en
réalité est défini par règlement. Et, même une fois l'article 1 adopté, le débat n'est pas mort parce qu'il y a
des gens qui nous écoutent qui vont réagir au cadre réglementaire, il y a des gens qui vont réagir au projet de
règlement qui va être déposé et les partenaires aussi. Puis on a statué, puis
vous avez ma parole, qu'on aura une
rencontre pour parler du projet de règlement, et c'est dans le cadre de ce
projet de règlement là qu'on définit qu'est-ce qui est un projet
pédagogique particulier puis qu'est-ce qui est un profil. Donc, je nous invite...
en réalité, évidemment, on est bien libres,
là, mais je nous invite à adopter l'article 1, sachant que la définition
va se faire dans le cadre du projet
de règlement. C'est là qu'on définit qu'est-ce qu'un projet particulier puis
est-ce que, dans «projets particuliers», il y a l'ensemble des profils
ou bien non si on fait deux catégories qui sont distinctes. Voilà.
Mme Rizqy :
J'entends bien que, si c'est deux catégories distinctes, ça ferait peut-être
bien mon affaire, mais j'aimerais ça que,
d'ici notre prochaine rencontre, si on pouvait faire... Nous autres aussi, on
va faire des vérifications. La raison
pourquoi que, par exemple, dans le cas qui nous est apporté, c'est parce que,
justement, c'était «profils», voir s'ils ont eu un 240 ou pas, est-ce que c'est parce que, justement, ils ne
dérogeaient pas à la Loi sur l'instruction publique, vu que c'était gratuit et que tout le monde y avait,
justement, accès? Au tel cas, on va s'assurer que, justement, la volonté du
ministre soit respectée, c'est-à-dire qu'il voulait continuer à rendre ça plus
accessible — c'est
ce que vous dites depuis le début — à ce moment-là, on ne pourra pas ajouter
«profils» dans «projets particuliers» puis commencer à facturer, même si
on invoque avec un 240. Parce que si, dans Monseigneur-Richard, l'argumentaire
était que c'est gratuit pour ne pas déroger
à la Loi sur l'instruction publique, moi, je comprends qu'on devrait y tendre
avec le statu quo ici pour s'assurer que les profils restent gratuits,
là, surtout lorsque, dans ce cas-là, là, c'est mur à mur, là, vous n'avez pas
le choix.
M. Roberge :
Je comprends mal la question. Je vais laisser ma collègue intervenir là-dessus.
Mme Hivon :
Peut-être laisser la...
M. Roberge :
Mais je n'ai pas de réaction.
Mme Hivon :
Bien, O.K.
Le
Président (M. Asselin) : Je vous rappelle qu'il vous restait
15 secondes seulement pour intervenir.
Mme Hivon :
Ah oui, mon 20 minutes?
Le Président (M.
Asselin) : Oui, c'est ça.
Mme
Hivon :
Bien, j'ai... je vais déposer un amendement pour pouvoir juste continuer à vous
parler.
Le Président (M.
Asselin) : On pourrait.
Mme Hivon : Mais
ce n'est vraiment pas l'objectif, là, mais j'en avais...
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme
Rizqy : Avec consentement...
déposer un autre amendement, est-ce
qu'on peut... il nous reste trois
minutes.
Mme Hivon : C'est
parce que je trouve ça vraiment important.
Le Président (M. Asselin) :
Avec consentement, je pense qu'on pourrait y arriver.
Mme Hivon : Donc,
je dépose l'amendement, il est tout simple, là.
Le Président (M.
Asselin) : Non, bien, on n'a peut-être pas besoin, si on
demande un consentement.
Mme Hivon : Je le dépose. Je vais vous le lire, là, pour
qu'on avance pendant qu'on le fait photocopier. Ça disait juste :
L'article 1 est modifié par l'insertion, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Toutefois, aucun frais ne peut être facturé
pour des projets de type Profil.»
Donc, voici
ce sur quoi nous pourrions débattre. L'idée derrière ça, c'est un petit peu ma question de base. Là, je comprends que le ministre est en train de dire : Ça ne nous empêche
pas, en adoptant ça, de faire le débat dans notre séance de travail via le règlement parce qu'on pourrait
éventuellement venir mettre des définitions puis venir
mettre... peut-être que j'extrapole, là, mais j'ai comme compris qu'il
disait : On continue à réfléchir, donc je... pour qu'éventuellement il y ait des catégories...
Parce que, là, tout est mis dans «projets particuliers», mais on a des sous-catégories — sport-études,
arts-études, programme
international, concentration, profil — puis
je veux juste soumettre à la discussion et à la réflexion que peut-être,
puisque, là, moi, ça m'a alertée, puis je pense que ça nous inquiète un peu,
pour éviter ça, de s'assurer qu'il y ait
des catégories qui soient gratuites, donc qu'on ne puisse pas
arriver, parce qu'on est en train de normaliser ça et on... si ça n'existe pas maintenant, mais on semble dire que ça existe déjà, mais, en tout cas, ça va pouvoir exister, alors on veut éviter ça, je crois. C'est le sens un peu
de l'amendement que je dépose, là, mais mon objectif, c'est juste qu'on en
débatte.
Le Président (M.
Asselin) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, je pense que
c'est l'heure de clore.
Le Président (M.
Asselin) : On est pas mal à l'heure de suspendre les travaux.
Je ferais une proposition pour suspendre les travaux, pour revenir à la
prochaine...
Des voix :
...
Le Président (M.
Asselin) : On ajourne les travaux.
(Fin de la séance à 17 h 59)