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Etude des projets de loi no 233 Loi concernant Rodican
Investments
Limited et no 44 Loi constituant la
Société de développement coopératif
(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, madame et
messieurs!
Il n'y avait pas de désordre, mais je demande l'ordre. La
commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières...
Mme Payette: Est-ce que le député de Jean-Talon
doit revenir?
Le Président (M. Marcoux): On n'interrompt pas...
Mme Payette: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Nous reviendrons à cette
question par la suite. ... est réunie pour faire l'étude du
projet de loi privé no 233, Loi concernant Rodican Investments Limited
que nous devons étudier article par article, après la
première lecture.
Les membres de la commission sont MM. Beauséjour (Iberville);
Bisaillon (Sainte-Marie) remplacé par Paquette (Rosemont); Gagnon
(Champlain), Gosselin (Sherbrooke), Goulet (Bellechasse), Laberge
(Jeanne-Mance); Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) remplacé par Garneau
(Jean-Talon); Landry (Fabre), Larivière (Pontiac-Témiscamingue),
Lefebvre (Viau), Marois (Laporte), Marquis (Matapédia), Payette
(Dorion), Raynauld (Outremont), Roy (Beauce-Sud), Russell (Brome-Missisquoi),
Saint-Germain (Jacques-Cartier), Vaillancourt (Jonquière).
Le rapporteur de la commission sera le député de Viau, si
vous êtes d'accord, pour poursuivre dans la même ligne que mardi
passé. Il y a consentement?
M. Saint-Germain: Oui, on consent.
Le Président (M. Marcoux): II n'y a pas de "filibuster"
sur ce sujet?
M. Saint-Germain: Je n'ai pas compris.
Le Président (M. Marcoux): Avant d'entreprendre
l'étude, article par article, du projet de loi no 233, on pourrait
peut-être inviter le parrain à nous préciser le sens de ce
projet de loi.
M. Paquette: Le discours...
Le Président (M. Marcoux): Le discours de deuxième
lecture.
Projet de loi no 233
M. Paquette: M. le Président, c'est un projet de loi comme
les autres que la commission a étu- diés récemment.
Malheureusement, il n'a pu être présenté en même
temps que les autres, à cause d'un petit vice de procédure, parce
que les quatre avis réglementaires dans les journaux avaient
été faits avant le dépôt, alors qu'ils auraient
dû l'être après le dépôt du projet de loi.
Le projet de loi a tout simplement pour but de reconstituer une
compagnie créée en 1975 qui a été tenue morte, donc
n'a pas fait de rapport financier. Par conséquent, elle a
été dissoute. L'actionnaire principal est M. Rocco Di Zazzo. Il y
a trois actionnaires, ce sont des membres de sa famille.
La première chose qu'il m'a dite, c'est qu'il n'y avait aucun
lien de parenté avec un autre Di Zazzo bien connu. J'ai
vérifié, j'ai fait une petite enquête avant d'accepter de
parrainer le projet de loi auprès, par exemple, des banques, où
il a des comptes, auprès de son notaire et auprès de la
Régie de la construction, puisque M. Di Zazzo a un certain nombre de
compagnies qui s'occupent de construction, principalement dans le domaine
résidentiel; l'une d'entre elles est Château Saint-Marc
Construction et une autre porte le nom évo-cateur de Investissements Pro
Canada. Tout ce que j'ai pu faire, c'est de franciser le nom de la compagnie,
à l'article 3. Essentiellement, je pense qu'il s'agit d'une mesure
mécanique qui ne devrait pas poser de difficultés.
M. Saint-Germain: Est-ce que ces personnes sont
représentées?
Le Président (M. Marcoux): Je crois deviner qu'elles sont
là.
M. Zaurrini (Dominique): Dominique Zaurrini, procureur de M. Di
Zazzo, et mon client M. Rocco Di Zazzo.
M. Saint-Germain: Ceux qui sont concernés sont trois
propriétaires, avez-vous dit? Y a-t-il unanimité?
M. Zaurrini: Pardon?
M. Saint-Germain: II y a trois propriétaires, a-t-on
dit?
M. Zaurrini: II y a trois actionnaires, c'est cela.
M. Saint-Germain: Les trois actionnaires sont unanimes à
vouloir cette loi?
M. Zaurrini: Certainement.
M. Saint-Germain: Accepté, M. le Président.
Mme Payette: Je voudrais apporter une correction, cependant,
à ce qui a été dit auparavant. C'est une compagnie qui a
été constituée par lettres patentes en 1969 et qui a
été dissoute en 1973, et non pas en 1975, comme cela a
été mentionné.
M. Zaurrini: C'est exact.
M. Saint-Germain: C'est accepté, quant à nous; je
ne sais pas s'il y a...
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il d'autres commentaires
de la part des députés? Tous les articles sont-ils
acceptés?
M. Saint-Germain: Accepté.
Le Président (M. Marcoux): Sans amendement?
Mme Payette: On peut souligner qu'à l'article 3 on demande
que le nom français de la corporation soit La Corporation
d'investissement Rodi-can Limitée, ce qui a été
accepté par les demandeurs. Il y a eu un accord à ce niveau.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
La commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières remercie ceux qui sont venus assister à cette
commission. J'espère qu'ils sont satisfaits de leur visite à
Québec.
M. Zaurrini: II est toujours agréable de venir à
Québec.
M. Di Zazzo: Merci.
Projet de loi no 44
Le Président (M. Marcoux): La commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières va
poursuivre maintenant l'étude article par article, tel que l'avis lui a
été donné en Chambre, du projet de loi no 44, Loi
constituant la Société de développement
coopératif.
A l'ajournement de nos travaux la semaine dernière, nous en
étions rendus à l'étude de l'article 11 que nous
étions sur le point d'adopter. La parole était...
Constitution et organisation (suite)
M. Saint-Germain: La parole, si je ne m'abuse, appartenait au
député de Jean-Talon. Il est parti se chercher du tabac et il
n'est pas de retour.
Le Président (M. Marcoux): Dans ce cas, peut-on disposer
de l'article?
M. Saint-Germain: On peut peut-être passer à
l'article 12, si vous le permettez, et revenir à l'article 11 par la
suite.
Mme Payette: Est-il parti se chercher du tabac à Cuba?
M. Saint-Germain: Oui, c'est cela.
Mme Payette: On va attendre un bon bout de temps.
M. Saint-Germain: Peut-être, si la commission le
permettait, pourrait-on prendre l'article 12 et revenir à l'article
11.
Le Président (M. Marcoux): II n'avait pas tellement l'air
contre l'article. On pourrait... Est-ce qu'il y a consentement pour qu'on passe
à l'article 12?
Mme Payette: On peut passer tous les autres...
Le Président (M. Marcoux): A 44...
Mme Payette: Oui, si vous le voulez, M. le Président. Je
n'ai aucune objection.
Le Président (M. Marcoux): D'accord, on va passer à
l'article 12. Tout s'est bien passé jusqu'à maintenant. On va
continuer dans le même esprit.
Mme Payette: Bien, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Alors, l'article 12 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: A l'article 12, M. le Président, il est
assez surprenant que les membres du conseil d'administration soient
nommés de la façon décrite à cet article. On sait
pertinemment que ceux qui sont au courant de la façon de procéder
des coopératives savent que les conseils d'administration sont
habituellement nommés pour trois ans. Il y a élection,
habituellement, du tiers des membres annuellement, de façon que dans
l'administration de la compagnie il y ait une continuité. Pour autant
que je sache, je ne connais pas de conseil d'administration au niveau des
coopératives qui puisse être chargé au complet lors d'une
même élection. Je crois qu'il y a là une lacune au point de
vue administratif qui est à mentionner et qui est importante. Il serait,
à mon avis, fondamental que les membres du conseil d'administration
soient changés partiellement et annuellement, de façon qu'il y
ait une suite dans l'administration de cette société. Je ne
comprends pas la philosophie qui sous-tend l'article 12. Je me demande pour
quelle raison on n'a pas procédé comme on procède
habituellement dans les coopératives.
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
Mme Payette: Mme le ministre, M. le Président, mais vous
allez vous y habituez vous aussi. M. le Président... Mme le
Président,...
Le Président (M. Marcoux): Faites-moi le coup quelques
fois et...
Mme Payette: M. le Président, deux années nous
paraissent suffisantes pour assurer une sorte de continuité, surtout que
les personnes qui seront nommées pour ces deux années peuvent
être réélues, le cas échéant, si bien que
nous ne voyons pas l'utilité d'un changement à ce niveau.
M. Saint-Germain: Je crois, M. le Président, que ce n'est
pas là une raison. Que le ministre nous dise que lui croit que c'est
bien de même, cela ne veut, dans le fond, absolument rien dire. C'est
clair que le ministre croit que c'est bien comme cela, c'est écrit
là. Nous espérons qu'elle croit que c'est la meilleure
façon de procéder, mais je dis que ce n'est pas la façon
de procéder des caisses populaires. Le ministre veut bien, dans une
telle législation, procéder de cette façon. Pour quelles
raisons? On ne le sait pas. Pourquoi procéder autrement que les caisses
populaires ou que les coopératives, en général,
procèdent?
D'ailleurs, il n'y a pas que les coopératives qui
procèdent de cette façon. On sait pertinemment bien qu'au niveau
des commissions scolaires on procède de cette façon. Dans combien
de choses procède-t-on de cette façon! Alors, pourquoi y a-t-il
une différence? Il devrait y avoir une philosophie, une façon de
voir, une raison que je suis bien prêt à admettre, M. le
Président, à la condition qu'on me la décrive.
Mme Payette: M. le Président, les associations
coopératives peuvent, à leur choix, élire des gens pour
deux ans ou pour trois ans, dans un premier temps. Au-delà de cela, ce
que j'ai à dire au député de Jacques-Cartier, c'est que
nous avons mûrement réfléchi ce projet de loi et que nous
en sommes arrivés à la conclusion que nous souhaitions que les
membres soient élus pour deux ans.
M. Raynauld: M. le Président, je pense qu'il y a deux
arguments qui ne sont pas tenus suffisamment distincts. Le problème, en
ce qui nous concerne, ce n'est pas les deux ans du tout; c'est de savoir s'il
n'y aurait pas lieu d'avoir des précisions pour que l'élection,
la première fois, soit faite par rotation, qu'on en nomme, par exemple,
la moitié pour deux ans, une autre moitié pour trois ans ou pour
un an, pour qu'il y ait une continuité. Ainsi, ce ne serait pas
laissé entièrement aux circonstances du temps qui feront que,
peut-être, le gouvernement pourra nommer des gens pour assurer cette
continuité, peut-être qu'il ne le pourra pas. Je voudrais attirer
l'attention de Mme le ministre sur le fait que, pour la Société
de développement industriel, la SDI par exemple, il y a une clause qui
se lit à peu près comme ceci, en tout cas, pour l'essentiel: Les
trois premiers membres sont nommés pour un an, il y en a trois qui sont
nommés pour deux ans et trois qui sont nommés pour trois ans.
Alors, c'est un système par lequel on assure dans la loi qu'il n'y aura
pas de coupures dues à des circonstances. Il y a beaucoup de
sociétés où, pour la première fois, on assure cette
continuité de cette manière.
En plus, ici, évidemment, il y avait une deuxième
considération que nous trouvions importante. C'est qu'il y a vraiment
deux partenaires ici et que lorsqu'on va faire cette réélection,
au moins la première fois, cette renomination, tout au moins, qu'on
assure que ce ne sera pas simplement de la continuité pour l'ensemble de
la so- ciété, mais aussi pour les deux partenaires. On voulait
suggérer une procédure par laquelle on dirait: La moitié,
par exemple, des membres qui sont nommés en vertu de l'article 9
pourraient être nommés pour deux ans et une autre moitié
pour trois ans, en vertu de l'article 10. A ce moment, on pourrait faire la
même chose pour deux ans ou pour trois ans.
C'était cela qui était l'idée, c'était
d'essayer d'assurer la continuité. Ce serait plus facile, je pense, que
ce qui a été proposé ici. La proposition est faite
simplement pour vraiment essayer...
M. Russell: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell:... seulement quelques remarques. Pour abonder dans le
même sens, je crois qu'il devrait y avoir une formule pour essayer de
s'organiser pour ne pas qu'il y ait un changement d'un coup. Ce n'est pas
tellement deux ans qui est important. C'est assurer une continuité. J'ai
moi-même vécu cette expérience dans d'autres domaines,
comme dans le cas des municipalités rurales. Il y a une stagnation aux
élections. Jamais d'un coup. J'ai aussi fait partie des villes où
on lave cela d'un coup sec. Quand le maire se ramasse avec un conseil tout neuf
et avec surtout des gens qui veulent tout chambarder, cela cause des
problèmes et cela paralyse probablement l'opération pour une
année avant que les nouveaux élus commencent à comprendre
exactement le fonctionnement.
La même chose pourrait arriver dans ces cas. Je pense qu'il serait
très mauvais qu'on se ramasse dans cette situation. Donc, on doit, comme
législateur, essayer de trouver un moyen pour éviter que ces
choses arrivent dans un domaine aussi important que celui-là. Je pense
qu'il y aurait certainement moyen de trouver une formule pour y arriver, sans
qu'on ait une loi et que le ministre dise: C'est cela que j'ai
décidé. C'est final, cela va passer de même. Je sais, ils
ont la majorité, ils peuvent le passer mais ils en prendront la
responsabilité. On le fait simplement à titre de suggestion,
à la suite d'expériences vécues.
Mme Payette: M. le Président, je voudrais rassurer le
député de Brome-Missisquoi. Il n'est pas question, au contraire,
d'imposer quoi que ce soit. Même si, effectivement, nous avons la
majorité de ce côté et que nous pourrions décider
que cela va être cela, je suis convaincue et nous sommes convaincus que
ce que nous proposons assure cette continuité, dans le sens où
ces nominations sont faites par le Conseil de la coopération, que ces
nominations peuvent être renouvelées tant et aussi longtemps que
le conseil en décide, d'une part.
Donc, une fois les deux ans terminés, on peut renommer les
mêmes gens ou choisir d'en renommer quelques-uns et d'en changer
quelques-uns, si bien que nous sommes, quant à nous,
convaincus que la continuité est assurée de cette
façon.
M. Russell: M. le Président, on a fait notre devoir, on a
averti le ministre.
M. Saint-Germain: M. le Président, c'est assez surprenant
qu'on puisse discuter et s'entendre au niveau des principes, et lorsqu'on
arrive dans les faits, on ne soit pas capable de s'entendre.
Enfin, le ministre nous donne raison, dans ce sens qu'il dit qu'il doit
y avoir continuité. C'est vrai que le ministre est nouvellement
élu et il apprendra vite que la seule chose pour assurer la
continuité, c'est de l'indiquer dans la loi. Parce que les lois durent
beaucoup plus longtemps que les ministres, soyez assurée de cela. Tout
le monde sait cela.
Mme Payette: Vous en savez quelque chose.
M. Saint-Germain: Oui, vous pouvez en être sûre. Rien
n'indique que cela va changer non plus. Pourquoi ne pas le mettre dans le
projet de loi? Cette philosophie, cette façon de voir selon laquelle
nous nous entendons, ce serait la loi. Quel que soit le ministre, il y aurait
une protection pour la société, savoir que la loi exigerait que
cette continuité se fasse. Il me semble qu'au point de vue
législatif, ce serait normal; c'est la façon normale de
procéder. Si cette continuité est importante,
nécessairement, elle ne doit pas dépendre d'une décision
administrative, elle doit dépendre de la loi. Nous allons tout de
même, pour qu'il soit bien dit que nous avons fait notre possible, faire
un amendement, M. le Président, sur cet article, qui se lirait ainsi:
"Que l'article 12 soit amendé, premièrement, en changeant
à partir de la deuxième ligne les mots "deux années
financières de la société" par les mots "trois ans".
Deuxièmement, en ajoutant un deuxième alinéa qui se lirait
comme suit: "Quatre premiers membres, dont deux membres visés à
l'article 9 et deux autres visés à l'article 10 sont
nommés pour un an, quatre autres membres dont deux membres visés
à l'article 9 et deux autres visés à l'article 10 sont
nommés pour deux ans et trois derniers membres dont deux visés
à l'article 9 et l'autre visé à l'article 10 sont
nommés pour trois ans." Troisièmement, en ajoutant un
troisième alinéa qui se lirait comme suit: "Au renouvellement de
ces mandats, la durée de mandat est de trois ans."
Le Président (M. Marcoux): Alors, passons à
l'étude des amendements. Logiquement, c'est un amendement. Or, y a-t-il
des questions ou commentaires sur cet amendement? L'amendement est-il
adopté?
Mme Payette: Rejeté.
M. Russell: M. le Président, sur cette motion, je pense
que c'est un amendement qui serait bien acceptable, qui répondrait aux
voeux que j'ai exprimés tout à l'heure et qui ne causerait aucun
préjudice à cette loi, qui la bonifierait et qui obligerait
même le successeur du ministre actuel ou les fonctionnaires
d'appliquerà moins de rappeler la loi en Chambre pour la changer... Et
là, tous les législateurs en auraient connaissance et cela ne
coûterait pas cher. Dans ce contexte, je pense que cet amendement qui est
proposé est acceptable, et je ne vois pas en quoi le ministre voudrait
s'obstiner et le refuser. Cela ne coûte rien de l'insérer
là, cela va prendre deux minutes.
Mme Payette: M. le Président, je n'ai rien à
répondre au député de Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est-il
adopté?
Une Voix: Rejeté.
M. Saint-Germain: Vote enregistré, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): MM. Beauséjour
(Iberville); Bisaillon (Sainte-Marie), contre; Gagnon (Champlain), contre;
Gosselin (Sherbrooke), contre; Goulet (Bellechasse); Laberge (Jeanne-Mance),
contre; Garneau (Jean-Talon), pour; Landry (Fabre); Larivière (Pontiac);
Lefebvre (Viau), contre; Marois (Laporte); Marquis (Matapédia); Mme
Payette (Dorion), contre; MM. Raynauld (Outremont), pour; Roy (Beauce-Sud);
Russell (Brome-Missisquoi), pour; Saint-Germain (Jacques-Cartier), pour;
Vaillancourt (Jonquière). L'amendement est rejeté. Nous revenons
à la proposition principale. Sera-t-elle adoptée?
M. Saint-Germain: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté sur division.
Article 12, adopté sur division. Nous revenons à l'article 11
avec le retour de l'homme à la pipe.
M. Garneau: M. le Président, je voudrais vous remercier
d'avoir gardé l'article 11 en suspens. Tout simplement, je vais faire
quelques remarques, parce que je me rends compte de l'entêtement du
ministre à ne pas vouloir laisser la liberté au mouvement
coopératif d'agir à l'intérieur de la philosophie qui est
la sienne, et je dois bien prendre acte du désir du ministre de vouloir
mettre en tutelle le mouvement coopératif par cette loi qui donne toutes
les chances au gouvernement de mettre la main sur la société et
la contrôler, ainsi que de contrôler le mouvement
coopératif. Comprenant l'entêtement du ministre qui ne veut pas
aller plus loin dans ce débat, ce n'est pas mon intention de faire un
"filibuster " mais surtout de bien marquer notre objection à cette
philosophie qui est celle inscrite dans le projet de loi et que le gouvernement
défend avec autant d'entêtement.
Le Président (M. Marcoux): Article 11, adopté?
Une Voix: Adopté sur division. M. Garneau: Sur
division.
Le Président (M. Marcoux): Adopté sur division.
Article 13.
M. Raynauld: L'article 13, on le trouve inutile, mais on ne fera
pas de bataille sur celui-là.
M. Garneau: Je voudrais bien savoir pourquoi un tel article de
loi.
M. Raynauld: On n'aura pas de raison, de toute façon.
M. Garneau: Je ne comprends pas l'objectif visé par cet
article, avoir en quelque sorte un...
Mme Payette: II s'agit d'une corporation sans assemblée
générale, parce que sans membres ou actionnaires, il n'y avait
pas lieu de prévoir un conseil d'administration provisoire. Donc, les
premiers administrateurs seront nommés pour une période qui ne
saurait être inférieure à un an, mais qui, de toute
façon, ne saurait excéder les deux ans prévus à
l'article 12. Ainsi, si les premiers administrateurs sont nommés le 1er
novembre 1977, ils seront en fonction durant la période comprise entre
le 1er novembre 1977 et le 31 mars qui suit, non pas immédiatement en
1978 parce que la période est inférieure à douze mois,
mais le 31 mars 1979.
Dans une telle hypothèse, les membres du conseil d'administration
seront en fonction durant 17 mois.
M. Garneau: On avait compris le sens de l'article, on sait lire,
sauf qu'on ne comprend pas la motivation qu'il y a derrière la
nomination.
On dit qu'ils sont nommés pour deux ans quelque part. Pourquoi ne
pas nommer des gens pour une période de deux ans? Il n'y a rien qui
oblige un conseil d'administration à voir nécessairement le
renouvellement de ses membres coïncider avec la date de l'année
financière. D'ailleurs, je trouve très courte la nomination de
deux ans; cela donne à peine le temps à un conseil
d'administration de se mettre en place, de planifier une politique et de
commencer à en voir les résultats au moment où il pourrait
être changé.
Mme Payette: On revient sur un article.
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse, mais je crois que
vous revenez à l'article 12 qui a été adopté sur
division.
M. Garneau: Non. Les premiers membres du conseil d'administration
pourraient théoriquement être nommés pour une
période qui serait plus courte que deux ans. Je pense que cela touche
bien le sens de l'article 13. A mon sens, cela ne donnera pas le temps à
un conseil d'administration sérieux de se mettre en place, de jeter les
ba- ses des politiques qu'il veut développer et de commencer à en
voir les résultats avant que la possibilité d'être
remplacé lui pende au bout du nez.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Saint-Germain: Qu'est-ce qui arrive si c'est le gouvernement
qui nomme ses représentants en premier et qu'on a quorum par ces
nominations précipitées des conseillers? Le président
pourrait-il être nommé sans que les coopérateurs aient
réussi à nommer leurs membres?
Mme Payette: Je pense que la réponse se trouve à
l'article 9. On trouve les réponses à cette question à
l'article 9 et à l'article 13.
M. Saint-Germain: C'est de celui-là qu'on discute,
l'article 13.
Mme Payette: Alors, c'est là que vous avez la
réponse. Aux articles 9 et 13, cela vous donne la réponse
à la question que vous avez posée.
M. Saint-Germain: II n'y a pas de réponse là-dedans
à la question que je vous pose. Je vous demande ce qui arrive si, d'une
façon précipitée, le gouvernement nomme ses
représentants et qu'ils ont quorum à eux seuls. Ce n'est pas
écrit dans l'article 13, cela! Laissez donc répondre votre
sous-ministre; au moins, il connaît le dossier, lui, et il va nous dire
ce qu'il en est.
Mme Payette: Arrêtez donc, M. le député de
Jacques-Cartier!
M. Saint-Germain: II n'y a pas d'arrêtez donc! Vous nous
répondez de telle façon qu'on dirait que ce n'est pas vous qui
êtes responsable de cela.
Mme Payette: Ne charriez donc pas, ce matin! Restez donc
tranquille!
M. Saint-Germain: Laissez donc parler ceux qui y ont
pensé.
Mme Payette: Oui, oui.
M. Saint-Germain: II va nous donner une réponse
là-dessus.
M. Raynauld: Est-ce qu'on pourrait avoir une réponse?
Mme Payette: Disons qu'on tient pour acquis que les nominations
qui seront faites, d'une part, par le conseil de coopération et, d'autre
part, par le gouvernement, seront simultanées. Dans un contexte de
partenaires, c'est évident que des abus de ce côté ne
sauraient se produire. La corporation ne sera formée que lorsque les
administrateurs seront nommés. Il est impossible que la corporation
puisse fonctionner sans que le
Conseil de la coopération ne fasse parvenir la liste de ses
membres qui constituent la majorité. A ce moment-là, n'ayant pas
quorum, la corporation ne pourra pas fonctionner.
Je vois mal comment le gouvernement, nommant uniquement ses propres
membres, pourrait aboutir sur un quorum qui est constitué de la
majorité simple des membres.
M. Garneau: II n'y a rien dans la loi qui oblige le gouvernement
à nommer en bloc, suivant l'article 9, les cinq membres
suggérés par le Conseil de la coopération. C'est le sens
de la question.
Mme Payette: Oui, je comprends, évidemment. Il est
impossible de penser que le gouvernement nommerait cinq personnes qui seraient
incapables d'agir faute de quorum à l'intérieur d'un conseil
d'administration.
M. Garneau: Le gouvernement, d'après les articles 9 et 10,
nomme cinq membres et il y en a cinq sur une liste du Conseil de la
coopération. Comme, dans la loi, il n'y a rien qui oblige le
gouvernement à nommer en bloc les cinq membres suggérés
par le Conseil de la coopération, il pourrait en nommer deux ou trois
et, avec les cinq de l'article 10, prendre le quorum du conseil. C'est cela que
je veux dire. Il n'y a rien dans la loi qui le spécifie.
M. Russell: Sur une question de règlement, je voudrais que
ce soit clair. Je n'ai pas d'objection à ce que les fonctionnaires
répondent à la place du ministre, mais ce qui sera dit par les
fonctionnaires sera enregistré au nom du ministre. C'est la coutume et
je tiens simplement à le préciser.
Mme Payette: II y a seulement le député de
Jacques-Cartier qui ne comprend pas cela.
Le Président (M. Marcoux): Je tiens à
préciser que, de toute façon, pour les fins du journal des
Débats...
M. Saint-Germain: Lisez le journal des Débats. Je ne
comprends pas les articles. Vous allez trouver des contradictions d'une
déclaration à l'autre. Elle ne comprend pas la philosophie qui
sous-tend ce projet. C'est évident. C'est simple ce projet de loi. Il
n'y a rien de compliqué là-dedans. Pourquoi ne pas avoir des
réponses directes?
Mme Payette: C'est qu'à l'article 13 il est prévu
que les premiers membres du conseil d'administration sont nommés dans
les plus brefs délais. Il y a toujours une obligation morale qui, en
vertu de l'esprit du projet de loi, assure que la corporation sera
formée, dans les plus brefs délais, de toutes les personnes qui y
sont mentionnées, quelle que soit la source d'où elles
proviennent. Évidemment, s'il n'y a personne qui fonctionne, cela ne
fonctionnera pas. On tient pour acquis que, dans un cas comme celui-là,
le gouvernement étant obligé d'avoir deux concours du
Conseil de la coopération pour avoir un conseil d'administration
où il y a quorum, évidemment, il faudra que la nomination se
fasse dans son ensemble. Je vois difficilement, en vertu des articles qui
précèdent, comment la recommandation du Conseil de la
coopération qui porte sur cinq membres pourrait, sans sombrer dans
l'illégalité, être divisée entre deux ou trois
membres par après.
M. Gagnon: II n'y a rien dans la loi qui oblige à les
nommer en bloc.
M. Raynauld: Le quorum est de six. Il est bien sûr que sur
le plan moral, vous ne pouvez pas faire une chose comme cela. On en arrive
à discuter de cette histoire simplement parce que l'article 13 est
là, et on se demande pourquoi vous en avez besoin. On en est venu
à discuter de cette question à partir de l'article 13 qui n'a
rien à voir avec cela. L'article dit que vous voulez les nommer
immédiatement. Les premiers membres du conseil sont nommés dans
les plus brefs délais de l'entrée en vigueur. On se demande si
c'est vraiment indispensable une chose comme celle-là. Nous avions
l'impression que ce n'était pas indispensable du tout. On aurait pu
l'enlever. Si on l'enlevait, on ne se poserait pas ces questions. On se demande
pourquoi.
Mme Payette: Est-ce qu'on parle de l'indis-pensabilité de
l'article?
M. Raynauld: Oui, c'est cela.
Mme Payette: On parle de la possibilité par le
gouvernement de ne nommer qu'une partie des gens recommandés par le
Conseil de coopération.
M. Raynauld: On essaie de trouver les mauvaises raisons pour que
vous ayez l'article 13. Dans le fond, c'est cela. Pourquoi avez-vous un article
13, si vous ne nous donnez pas de raisons? Vous dites: ...
Mme Payette: Ecoutez, il ne m'appartient pas de commenter cet
aspect de cette question. Tout ce que je peux dire, c'est qu'à l'article
9 on dit que le gouvernement nomme cinq membres.
M. Raynauld: Oui.
Mme Payette: Quand une loi se prononce d'une façon
affirmative, c'est donc une obligation statutaire. Elle ne nommera pas trois
membres sur une liste de cinq. Donc, il y aura cinq membres de nommés
plus la sixième personne qui est choisie dans le secteur non
structuré. Donc, il y aura six personnes de nommées. A ce moment,
il y aura quorum. Si cela ne se fait pas, c'est qu'il y a eu infraction
à la loi, purement et simplement. L'obligation statutaire y est.
Lorsque, dans une loi statutaire, on emploie des termes impératifs, il y
a une obligation statutaire stricte. Il n'y a pas capacité, à ce
moment, de n'en nommer que deux. Et à ce moment, il faut tenter de
former un quorum fan-
tôme avec cinq membres du gouvernement et deux personnes venant du
Conseil de coopération, ce qui ferait sept sur onze, ce qui permettrait
de fonctionner.
A ce moment, il y aura eu infraction à la loi et les nominations
seraient illégales.
M. Saint-Germain: C'est clair. Au moins, on a une réponse.
Vous pouvez être correct ou pas correct, mais c'est clair. Je ne suis pas
légiste, je ne sais pas. Vous avez probablement raison, je ne veux pas
douter de votre capacité de légiste, si vous voulez.
Malheureusement, je ne suis pas juge. Mais, puisque vous l'affirmez, cela nous
donne au moins une raison pour laquelle l'article est là. Je ne sais pas
si un juge dirait la même chose. Ce qui arrive, en fait, quand on lit
cette loi, on comprend vite, par la teneur de plusieurs de ses articles, que le
gouvernement veut réellement dominer la société. Cela
semble être évident.
Ceci dit, ce sera un inconvénient sérieux dans les
bienfaits comme résultat. Il y aura des inconvénients. On ne
sortira pas de cette loi, à mon avis, à cause de sa
rédaction. Le maximum de bienfaits. Et on aura très probablement
certaines difficultés, à un moment donné, à tenir
cette bonne entente entre le gouvernement. Surtout si le gouvernement veut
réellement imposer à la société sa volonté.
Parce que si le gouvernement veut le faire, il a tout dans la loi pour le
faire. Et comme le ministre ne veut rien comprendre, ou ne comprend rien, on
peut choisir, cela nous rend inquiets. On dit: Pourquoi? Pour quelle raison?
C'est aussi simple que cela. On ne poserait pas toutes ces questions si la loi
était rédigée de façon à,
définitivement, obliger le gouvernement à jouer un rôle, si
vous voulez, d'aide, ou un rôle secondaire.
Si la loi laissait définitivement le leadership aux
coopérateurs. C'est aussi simple que cela.
Mme Payette: M. le Président, il s'agit là de
l'opinion du député de Jacques-Cartier tout simplement.
M. Saint-Germain: C'est clair. C'est simplement cela.
M. Garneau: Ce n'est non seulement l'opinion du
député de Jacques-Cartier, mais aussi celles d'autres
députés de ce côté-ci de la Chambre et surtout
l'opinion de plusieurs représentants du mouvement coopératif
qu'on a rencontrés en se préparant à la discussion de
cette loi, M. le Président.
Mme Payette: M. le Président, nous avons eu, avec le
mouvement coopératif, de longues consultations lesquelles nous
permettent de penser que le mouvement coopératif est entièrement
d'accord avec le projet de loi qui est devant nous.
M. Garneau: Alors à ce moment, M. le Président, il
faudrait avoir l'autorisation de faire venir des témoins.
Malheureusement, la Chambre ne nous a pas autorisés à entendre
des témoins.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous êtes
prêts à adopter l'article 13?
M. Garneau: M. le Président, je trouve que l'article 13
n'a pas sa raison d'être. Quant à moi, on est prêt à
l'accepter sur division si mes collègues sont du même avis.
M. Saint-Germain: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 14?
M. Saint-Germain: II n'y a rien là, comme le disait le
député.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 15?
M. Saint-Germain: L'article 15 est un autre de ces articles qui
permet au gouvernement de jouer un rôle dominant. S'il y a une vacance
parmi les représentants des coopérateurs, on peut simplement le
remplacer après consultation avec le Conseil de la coopération du
Québec. Pourquoi ne pas remplacer ce représentant des
coopérateurs de la même façon dont il est nommé?
Mme Payette: M. le Président, cet article prévoit
le mécanisme de remplacement des membres du conseil d'administration
dont le poste est devenu vacant. Il nous a déjà été
souligné que ce mécanisme est différent de celui que
prévoit l'occasion de la nomination originale d'un administrateur. Nous
avons répondu qu'une vacance est tout de même un
phénomène exceptionnel qui ne justifie pas de remettre en branle
tout le processus de nomination utilisé lors du renouvellement en bloc
du conseil d'administration. De toute façon la qualité de
partenaire de l'Etat et du mouvement coopératif assurent que la
consultation, dont l'article fait état, ne restera pas lettre morte.
Le Président (M. Marcoux): L'article 15 est-il
adopté?
M. Garneau: Non, M. le Président. La lecture du papier que
le ministre vient de nous faire ne satisfait certainement pas l'Opposition ni
je suis convaincu le mouvement coopératif. Si on a
accepté de nommer des membres suivant une procédure quelconque,
vous vous rappellerez, M. le Président, les efforts qu'on a faits de ce
côté-ci pour s'assurer que les représentants du Conseil de
la coopération et du mouvement coopératif structuré
puissent avoir la possibilité de nommer eux-mêmes leurs personnes.
Pour des raisons juridiques, cet amendement n'a pas été
accepté par le gouvernement. Mais il reste qu'à l'article 15, je
ne comprends et je ne vois pas de raison autre que celle qui pourrait
être invoquée par une majorité au conseil d'administration,
pourquoi une vacance
ne serait-elle pas remplacée de la même façon que
lorsque cette personne prend une retraite pour quelque raison que ce soit:
maladie, décès, incapacité d'agir ou autres, pourquoi,
dis-je, cette dernière ne serait-elle pas remplacée de la
même façon qu'elle a été nommée?
Quand on parle de consultation, on dit: C'est évident que le
gouvernement va être bon garçon et qu'il va accepter les
représentations du mouvement coopératif. C'est bien beau, mais,
si c'est cela qu'on veut faire, pourquoi ne pas le mettre dans la loi et
indiquer, lorsque survient une vacance, que le gouvernement comble la vacance
en se conformant aux articles 9 et 10? A ce moment, on aurait, au moins, une
espèce d'assurance que la consultation n'aura pas été
faite uniquement verbalement, mais qu'il y aura eu, en bonne et due forme, de
la part du conseil de la coopération où tout le monde est
représenté, une résolution qui indiquerait clairement que
telle personne qui est dans l'incapacité d'agir, ou qui a
démissionné, puisse être remplacée par une autre.
Là on aurait, au moins, l'assurance morale, même si nous n'en
n'avons pas la certitude, que le Conseil de la coopération aurait au
moins le rôle qu'on prétend vouloir lui voir jouer par la loi qui
crée cette société.
Mme Payette: M. le Président, si le député
de Jean-Talon veut formuler son amendement et que nous pouvons tomber d'accord
sur la formulation, nous n'avons pas d'objection à revoir cet
article.
M. Garneau: Ce qu'on propose, c'est que l'article 5 soit
amendé en retranchant à partir de la troisième ligne tous
les mots à partir des mots "le ministre" pour les remplacer par les mots
"le gouvernement comble la vacance en se conformant aux articles 9 et 10".
Le Président (M. Marcoux): Cet amendement est-il
adopté?
Mme Payette: Adopté. M. Saint-Germain:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Sur
division?
M. Raynauld: J'espère qu'on ne divise pas.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement étant
adopté, je crois que pour la forme je dois... Article 15,
adopté?
M. Garneau: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Marcoux): Adopté tel
qu'amendé, bien sûr. Article 16?
M. Saint-Germain: Adopté. Une Voix:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 16, adopté.
Article 17?
M. Saint-Germain: A l'article 17, M. le Président,
d'habitude on dit, dans ce genre d'article, qu'une fois fixé, le salaire
ou le revenu des membres du conseil ne peut être réduit. On trouve
ces articles dans la Société de développement industriel,
par exemple. Je m'excuse, c'est pour la Société de
développement de la baie James qu'on retrouve ces articles.
Je crois qu'il y a là un élément de
sécurité pour ceux qui acceptent ces postes. Il arrive assez
souvent que les personnes en autorité soient protégées par
la loi. On peut toujours s'en défaire élégamment en
baissant leur traitement. Je souligne cela. Je ne veux pas faire une bataille
là-dessus, mais est-ce qu'on pourrait nous dire pour quelle raison on
n'a pas donné cette protection à ceux qu'on nomme?
Mme Payette: M. le Président, je pense que l'exemple qui
est donné est quand même assez exceptionnel. On ne le retrouve
pas, règle générale. Je vous avoue que comme individu, je
trouverais cela parfaitement inadmissible qu'on agisse de cette façon.
Si on sentait le besoin d'ajouter cette protection, je n'aurais pas
d'objection, mais cela ne me paraît pas être une attitude courante
de baisser le traitement de gens en cours de mandat. Si on insiste vraiment, je
n'ai pas d'objection à le mettre.
M. Raynauld: Non, on n'insiste pas.
Mme Payette: Sauf que l'exemple donné de la
Société de développement de la baie James est un exemple
très exceptionnel.
M. Raynauld: Notre idée n'était pas d'insister
là-dessus. Personnellement, je ne trouve pas que c'est indispensable
d'apporter cette précision, mais effectivement, cela y est dans d'autres
lois.
M. Russell: M. le Président, aujourd'hui, dans les
années courantes, cela ne se verrait pas cela s'est
déjà vu mais...
Mme Payette: A moins de faire un tel scandale, que personne ne
pourrait s'en tirer.
M. Russell: Aujourd'hui, c'est qu'on reconnaît à peu
près toujours à un salaire un droit acquis.
M. Garneau: Aujourd'hui, on demande la démission,
plutôt, c'est cela qu'on fait.
Mme Payette: De façon assez élagante. Cela se
pratiquait déjà avant.
M. Garneau: J'ai vu récemment que cela a l'air
d'être la tactique du gouvernement.
Mme Payette: Cela dure depuis longtemps. Cela remonte même
loin dans les siècles.
M. Garneau: Je ne suis pas sûr s'il y a bien bien des
exemples.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il un amendement
proposé ou non?
M. Saint-Germain: Donnez-nous un cours là-dessus.
Le Président (M. Marcoux): Non. Adopté? Article 18.
Adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 19?
Adopté?
M. Saint-Germain: Attendez un peu.
M. Raynauld: II faut au moins qu'on le lise.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Garneau: A l'article 19, là, non plus, ce n'est pas mon
intention de faire des amendements, mais il m'est arrivé, dans le
passé, de constater que dans des périodes de longue absence d'un
président, parce qu'il est malade ou n'importe quoi c'est
arrivé, en tout cas, lorsque M. Prieur est décédé,
à la Caisse de dépôt le vice-président, qui
était le président de la Régie des rentes, n'était
pas capable de partir pendant la période où il devait le
remplacer parce qu'il était bloqué dans la caisse.
Evidemment, le président a des pouvoirs et il n'y a pas d'autres
mécanismes pour le remplacer s'il y avait des documents importants
à signer. C'est un cas peut-être marginal, mais je sais que cela
avait été soulevé par les administrateurs de la Caisse de
dépôt dans le temps parce qu'il n'y avait pas de mécanisme
au cas où les deux seraient malades d'un coup sec. Dans le cas de la
Caisse de dépôt cela a été
vérifié quand M. Prieur est mort le président de la
Régie des rentes a été, pendant une période d'un
mois ou deux, incapable de s'absenter parce qu'il fallait qu'il soit aux deux
endroits pour signer les documents presque quotidiens qui nécessitaient
la signature du président. Comme il n'y a pas de mécanisme dans
un cas semblable, je ne sais pas s'il y a lieu d'en ajouter un. Comme ce n'est
pas aussi gros que la Caisse de dépôt, évidemment, ce n'est
peut-être pas nécessaire, mais je voulais le souligner. On
reviendra devant la Législature.
M. Bisaillon: Ce sont des situations temporaires. L'exemple que
vous souleviez dans le cas de décès, c'est l'article 15 qui
réglerait cela. C'est une vacance qui est comblée
immédiatement.
M. Garneau: Evidemment, il faut qu'elle soit comblée
immédiatement. Si le président vient du mouvement
coopératif et que le Conseil de la coopération doit se
réunir, faire une recommandation au gouvernement qui adoptera un
arrêté en conseil, il peut y avoir une période de trois
semaines ou d'un mois avant que ce soit comblé. Je ne veux pas aller
plus loin que cela; c'est réellement une question technique et je
voulais attirer l'attention sur un cas que j'avais vécu.
Le Président (M. Marcoux): Article 19, adopté?
M. Saint-Germain: Toujours sur l'article 19, M. le
Président. On parle de l'incapacité d'agir du président,
mais, s'il arrivait qu'un membre nommé au conseil d'administration soit
malade pour un temps assez prolongé, six mois ou un an, n'y aurait-il
pas lieu, dans ces cas, de trouver une procédure pour le remplacer
temporairement?
Le Président (M. Marcoux): Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, c'est une possibilité
qui ne peut pas durer tellement longtemps puisque les nominations ne sont que
de deux ans, non, je faisais une boutade. Dans ce genre de
société je ferais remarquer que le président n'est pas
à temps plein, pour commenter ce qui a été dit
tantôt. C'est différent d'une régie où le travail
est quotidien. Ici, il y aura un directeur général et le
président ne fait que veiller à l'exécution des
décisions du conseil d'administration. Il peut arriver que le
vice-président le remplace entre des réunions, mais pas à
temps plein.
Pour ce qui est d'un membre qui s'absente, le conseil d'administration a
onze personnes. Si un membre était absent pendant un certain temps, je
ne crois pas que cela empêcherait vraiment le conseil d'administration de
fonctionner. Est-il nécessaire de préciser un mécanisme de
remplacement et de forcer quelqu'un à démissionner s'il est
absent trop souvent? C'est peut-être par les règlements qu'on
pourrait le prévoir.
M. Saint-Germain: Oui, mais le sens de ma question n'était
pas de remplacer définitivement un membre absent à cause de
maladie. Pour donner un exemple précis, un type peut être malade
pendant six mois ou un an et revenir à la santé. Il peut
être malade pendant six mois ou un an et ne jamais revenir, cependant,
à la santé. Il y a tout de même un laps de temps qui peut
se prolonger. Si c'était un représentant des coopérateurs,
tout de suite il y aurait un certain vide, à mon avis.
On pourrait remplacer, si vous voulez, ce membre temporairement.
Mme Payette: II semble que les expériences qui ont
été vécues dans d'autres organismes, qui ne se comparent
pas parfaitement mais qui ont un fonctionnement semblable, nous permettent de
penser que cela ne pose pas véritablement un problème, c'est
pourquoi on n'a pas senti le besoin de préciser davantage.
M. Saint-Germain: Je n'ai rien à ajouter là-dessus,
je ne sais pas si mes collègues ont quelque chose.
Le Président (M. Marcoux): Article 19, adopté.
Article 20.
M. Garneau: A l'article 20, ne considère-t-on pas qu'un
conseil d'administration de onze membres, avec un exécutif de sept,
c'est un peu beaucoup? Il n'y a qu'une différence de quatre personnes;
est-ce réellement ajouter à l'efficacité que d'avoir un
exécutif de sept? Il me semble qu'avec un conseil de onze membres, un
exécutif de cinq membres aurait peut-être été
suffisant. Y a-t-il une raison pour cela?
Mme Payette: Au moment où on a travaillé à
la préparation de ce projet de loi, on a envisagé des
compositions différentes. Il y a eu, à un moment donné,
treize membres avec un exécutif de cinq, de sept, etc., même de
neuf, à un certain moment. Dans les négociations avec le
mouvement coopératif, on est tombé d'accord, de part et d'autre,
sur ce qui est présenté maintenant à la satisfaction des
deux parties.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Malgré la réponse du ministre, qui
fait état de rencontres avec le mouvement coopératif et de leur
acceptation, je pense que l'argument du député de Jean-Talon est
à retenir. Ce n'est pas loin du dédoublement quand, sur onze
personnes, il y en a sept qu'on utilise à l'exécutif. Je trouve,
quant à moi, que le nombre est important et qu'il y aurait
peut-être avantage à le réduire, même juste en termes
d'efficacité et de rendement.
Mme Payette: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
proposer, aussi bien au député de Sainte-Marie qu'au
député de Jean-Talon, qu'on puisse reproposer au mouvement
coopératif une composition différente, une composition de cinq,
par exemple? Il a accepté cette composition de sept membres; s'il
accepte la composition de cinq, nous n'avons pas d'objection. Est-ce qu'on
accepterait que la décision soit prise après une consultation
rapide avec le mouvement coopératif?
M. Saint-Germain: Ce serait certainement acceptable. Puisqu'on va
repenser cet article, il y a peut-être un autre facteur auquel on doit
penser. On dit que l'exécutif doit comprendre trois membres
nommés en vertu de l'article 10. Si le président élu
était un représentant du gouvernement ou était
nommé par le gouvernement au conseil, il arriverait que le
président, étant un représentant du gouvernement, trois
membres de l'exécutif, nécessairement, étant du
gouvernement, il se trouverait que l'exécutif tomberait ou pourrait
tomber, en pratique, sous la juridiction du gouvernement. Je crois qu'il
faudrait repenser ce facteur qui, à mon avis, est fondamental.
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Moi, je trouve que c'est un faux problème.
Cela n'a rien à voir. Si le président vient du groupe
nommé par le gouvernement et qu'il est élu, c'est parce que les
gens du mouvement coopératif l'acceptent; à ce moment-là,
il n'y a pas de problème, il a été choisi par eux, le
président. C'est un faux problème.
M. Saint-Germain: Je ne crois pas qu'il y ait là un faux
problème.
M. Bisaillon: Je vous donne mon opinion, je ne vous demande pas
de la partager.
M. Saint-Germain: Oui, oui.
M. Bisaillon: Même si je suis d'accord avec ce que disait
le député de Jean-Talon, je n'entre pas du tout dans votre
intervention. Je trouve que c est un faux problème. C'est, en fait,
très théorique. Si les gens ont choisi un président, c'est
parce qu'ils l'acceptent. S'il est choisi par des gens dont la majorité,
dans le fond, vient du mouvement coopératif, cela ne pose pas de
problème.
M. Saint-Germain: Ecoutez, il est entendu que dans le sens
où vous le dites, cela ne cause pas de problème. Mais les choses
des fois ne sont pas aussi simples que cela, malheureusement.
M. Bisaillon: C'est un problème théorique, ce ne
sont pas des problèmes pratiques.
M. Saint-Germain: Ce n'est pas une théorie que
j'émets. Je veux simplement vous dire qu'en fait l'exécutif
pourrait être dominé par ceux qui ont été
nommés par les représentants du ministère. Ce n'est pas de
la théorie. C'est une question de fait. Cela pourrait certainement
causer des problèmes. Je crois que cette façon de
procéder, quant à la nomination de l'exécutif, c'est un
autre article qui nous fait dire que, constamment, on retrouve la domination du
gouvernement au niveau de la société. Cela me semble être
évident.
Mme Payette: En réponse à M. le
député de Jacques-Cartier, je pense qu'il est évident,
dans l'article 20, que le président est nommé par les membres du
conseil d'administration. Là on ne peut pas nier le fait que si les
membres du conseil d'administration choisissent entre eux, de façon
libre, un président qui viendrait de ceux nommés par le
gouvernement, c'est qu'ils auraient reconnu en cette personne les
qualités nécessaires à la présidence. Il faut faire
confiance à l'intelligence des gens représentant le mouvement
coopératif à l'intérieur de ce conseil pour se choisir le
président qu'ils désirent avoir.
M. Saint-Germain: Oui, mais mon argumentation n'est pas d'enlever
la liberté du conseil de se nommer le président de son choix. Si
on trouve que le représentant du gouvernement est le plus apte à
remplir ce rôle, je n'ai pas d'objection de principe. Ce n'est pas
là la discussion. Mais si le président est nommé parmi un
des représentants du gouvernement, on doit, je crois, en tenir
compte dans la formation du reste du conseil exécutif. C'est tout
ce que je veux dire. Au moins pour équilibrer les influences au niveau
de l'exécutif.
Enfin, écoutez, vous pouvez y penser et quand vous reviendrez
avec l'article, on verra.
Mme Payette: Ce sont là des choses auxquelles on a
pensé déjà. M. le Président, ce qui a primé,
pour nous, c'est de considérer tous les administrateurs, une fois
nommés, sur le même pied. On croit qu'on ne ne peut pas enlever la
liberté à un conseil d'administration de choisir l'administration
qu'il juge le plus valable pour occuper le poste de président de
l'exécutif. Si on faisait autrement, si on excluait un certain nombre de
personnes, on les considérait un peu comme des administrateurs de
seconde zone, des gens qui ne peuvent pas accéder à toutes les
fonctions d'un conseil d'administration libre. C'est l'interprétation
qu'on a faite. Là-dessus les avis sont partagés dans le mouvement
coopératif. Il y a des gens qui sont en faveur de cela. Il y en a
d'autres qui voudraient que le mouvement coopératif continue à
garder la majorité à l'exécutif.
Rappelons-nous que les pouvoirs de l'exécutif sont
déterminés par le conseil d'administration, qui est
majoritairement contrôlé par le mouvement coopératif, et
qu'on ne peut pas empêcher qu'un homme transcendant, qui exerce un
leadership reconnu de tous, puisse accéder à la présidence
de l'exécutif, mais toujours sous la supervision du conseil
d'administration dominé par le mouvement coopératif.
M. Saint-Germain: Seulement pour terminer. Mon argument de fond
n'est pas là. Je ne crois pas qu'on doit limiter, comme vous l'avez
décrit, la liberté des membres de se donner le président
de leur choix, devrait-il être nommé par les coopéra-teurs
ou par le gouvernement. Je dis que si l'exécutif se nomme un
président parmi les représentants du gouvernement,
peut-être qu'il devrait y avoir compensation dans la formation de
l'exécutif.
M. Raynauld: Je voudrais ajouter simplement un mot
là-dessus sans insister pour en faire un amendement. Je trouve amusant
qu'on parle de vouloir avoir des membres sur un pied d'égalité,
une fois qu'ils sont nommés, lorsque dans le même article on dit
que l'exécutif doit avoir trois des membres qui sont nommés en
vertu de l'article 10. Donc, ils ne sont pas sur un pied
d'égalité. On veut bien s'assurer qu'il y en a trois.
La liberté vaut seulement pour le président. Cela ne vaut
pas pour les autres membres. J'aimerais qu'on applique cette philosophie et
à ce moment l'exécutif serait simplement formé de cinq
membres nommés par le conseil d'administration. Point final. C'est cela
qui serait le plus logique et le plus simple. Mais on dit: Ah non! il en faut
trois en vertu de l'article 10. A ce moment, on peut retourner tous les
arguments. On va dire: "Si vous avez vraiment confiance aux gens que vous
nommez, laissez-les se nommer un exécutif sans faire des restrictions
additionnelles. J'aimerais mieux cela.
Mme Payette: M. le Président, il est courant que dans les
règlements des coopératives on regroupe ou on demande que dans un
conseil d'administration il y ait une certaine représentation
régionale. Je n'ai jamais vu qu'on excluait des régions de la
présidence. Il est courant que dans un conseil d'administration on
demande qu'il y ait des gens représentant certaines régions. Je
n'ai jamais vu dans un article qu'on pouvait exclure certaines régions
de la présidence. C'est un partage équitable de
responsabilités. Tous les administrateurs doivent être
égaux pour pouvoir accéder à un poste de
responsabilité, choisi librement par un conseil d'administration
libre.
M. Raynauld: M. le Président, je ne comprends pas le sens
de cette réponse. Je suis entièrement d'accord avec vous, mais
pourquoi cette restriction? Le comité doit comprendre trois des cinq
membres nommés en vertu de l'article 10. Cela va exactement contre votre
argumentation. Justement, il faut que tous les membres soient sur un pied
d'égalité. Il ne faut exclure personne. Il faut assurer une
représentation, etc. On dit que c'est le conseil d'administration qui
forme son exécutif. Ici, on insiste pour avoir trois membres de
l'exécutif sur sept parmi ceux qui sont nommés en vertu de
l'article 10, donc nommés par le gouvernement. Encore une fois, je ne
veux pas...
Mme Payette: Moi non plus je ne suis pas juriste, mais tout
simplement à partir du bon sens il me semble que la réponse est
que c'est une société mixte. Ce n'est pas le but de la
création de la Société de développement
coopératif de donner au mouvement coopératif un cadeau de
Noël. Vous savez que dans trois ans, ce sera à part égale de
part et d'autre. C'est une société mixte. C'est pourquoi,
à l'intérieur de ce comité où il y aura sept
personnes, il y en a quatre venant du mouvement coopératif et trois qui
viennent du côté gouvernemental. Quand on dit du gouvernement,
c'est-à-dire qui sont nommés par le gouvernement. Il me semble
que c'est la définition même. C'est simplement à partir du
bon sens parce que je n'ai pas d'argument légal puisqu'il
s'agit d'une société mixte.
M. Garneau: M. le Président, que la Société
de développement coopératif ne soit pas un cadeau de Noël
pour le mouvement coopératif, j'en conviens. C'est cela qui est notre
argument depuis le début. Le sous-ministre, parlant au nom du ministre,
a interprété les propos de l'Opposition officielle comme
étant une restriction quant à la nomination du président.
Ce n'est pas cela du tout qu'on soutient. Je ne dis pas que le président
doit être d'un secteur ou de l'autre. Ce n'est pas cela. Comme votre
article 20 au premier paragraphe se termine en disant que "ce comité
comprend trois des cinq membres nommés en vertu de l'article 10", ce que
vous appelez votre représentation ré-
gionale par analogie avec d'autres formations de
fédérations dans le secteur coopératif, nous, nous disons:
D'accord pour que le président puisse être choisi librement parmi
le conseil d'administration, mais si ce dernier est nommé parmi les
membres représentant le gouvernement, comme il y a obligation dans les
trois dernières lignes qu'il y en ait au moins trois nommés en
vertu de l'article 10, cela veut dire que si le mouvement coopératif se
tient un peu et qu'il y a des frictions dans le temps il n'y en aura
peut-être pas à la première nomination mais à
ce moment, pour se protéger et garder une majorité à
l'exécutif, il va peut-être être obligé de refuser un
homme ou une femme qui serait un excellent président parce qu'en nommant
un président venant du gouvernement il perd la majorité à
l'exécutif. C'est cela qu'on veut dire tout simplement. Laissez le
président être nommé librement, on n'a pas d'objection
à cela.
Corrigez cette chose, pour laisser au moins la possibilité
à un membre nommé par le gouvernement d'être élu
président. Autrement, il ne le sera pas. Les coopérateurs vont
dire: Si on nomme un président parmi ceux nommés en vertu de
l'article 10, on perd le contrôle de l'exécutif.
M. Laberge: C'est "outre le président ", d'après ce
que je lis.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Sainte-Marie, ensuite le député de Jeanne-Mance.
M. Garneau: Ce que je mentionne, c'est qu'il y a sept membres
à l'exécutif dont trois doivent absolument être
nommés parmi les membres suggérés à l'article 10,
à moins qu'on n'interprète ce dernier membre de phrase comme
incluant le président. Cela ne se peut pas, à mon sens,
juridiquement, puisque c'est outre le président.
M. Laberge: Moi, c'est ce que j'interprète.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, étant donné
que le ministre a annoncé qu'il y avait une consultation faite sur la
composition de l'exécutif avec le mouvement coopératif et qu'on
doit donc laisser cet article en suspens, est-ce qu'on ne pourrait pas
suggérer de reprendre cette discussion au moment où le ministre
nous fera rapport des consultations et passer à l'article 21?
Le Président (M. Marcoux): On va passer...
Mme Payette: M. le Président, je m'interroge, cependant,
sur l'opportunité de revenir en commission pour changer de sept à
cinq s'il y a un accord du mouvement coopératif, à la suggestion
de l'Opposition. Est-ce qu'on reprendrait cette discussion? Je pense qu'il
faudrait peut-être la continuer quand même, puisque le
problème, si j'ai bien compris le député de Jean-Talon, se
poserait quand même à l'intérieur d'un exécutif de
cinq membres. Est-ce qu'il y a un amendement précis que vous pouvez
apporter à ce sujet qui serait peut-être une solution?
M. Garneau: Nous avons un amendement. Encore là, suivant
le texte que vous allez avoir, si vous acceptez cinq ou sept, il serait
formulé différemment. Nous nous l'avons fait en remplaçant
sept par cinq, à la troisième ligne. Est-ce que vous en avez une
copie? Il se lirait comme ceci: "dont au moins trois membres visés
à l'article 9 ". On interprète cela comme étant la
possibilité d'avoir un président choisi par n'importe quel des
membres, mais cela donne la chance d'avoir la majorité au conseil, tout
en élisant un président qui viendrait du gouvernement.
Maintenant, peut-être qu'il y aurait une autre formulation qui
serait davantage appréciée sur le plan juridique. Si vous le
laissez à sept, à ce moment il faudrait probablement remplacer
l'article 10 par l'article 9.
Mme Payette: M. le Président, sous réserve que le
mouvement coopératif accepte de réduire de sept à cinq le
libellé de l'amendement serait acceptable en ce qui nous concerne.
Est-ce qu'on peut laisser en suspens l'acceptation de sept à cinq, parce
que cela ne change rien, en fait, au reste de l'amendement, à mon
avis?
M. Raynauld: D'accord.
Mme Payette: Nous accepterions l'amendement, mais nous allons
quand même consulter le mouvement coopératif pour savoir s'il
préfère sept ou cinq. Ce serait le seul changement avec leur
accord.
M. Garneau: M. le Président, juste une question de
technique. Il est onze heures et quart; je ne sais pas si on aura
terminé à treize heures ou pas. Si nous avions terminé
à treize heures, cet article 20 pourrait peut-être être
modifié lors de la présentation du rapport en Chambre, pour
éviter de revenir en commission juste pour un article. On pourrait en
faire la discussion à ce moment.
Mme Payette: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): Si je comprends bien, on
pourrait accepter l'amendement comme si c'était sept, à ce
moment...
Mme Payette: M. le Président, juste une minute, s'il vous
plaît.
L'amendement pourrait être accepté sous réserve
d'une vérification sur le plan juridique.
Le Président (M. Marcoux): Ce que je proposais, c'est de
l'ajouter de la façon suivante. Garder l'esprit de l'amendement; au lieu
de cinq membres, mettre sept membres et cinq membres; sept membres dont au
moins cinq des membres visés à l'article 9. Si on indique qu'il y
a cinq membres de l'exécutif et que le mouvement coopératif
accepte,
la concordance, à ce moment, c'est cinq et trois, au moment de
l'acceptation du rapport en Chambre.
M. Gameau: Oui. M. le Président, est-ce qu'on pourrait
suggérer un autre moyen? Comme je ne voudrais pas embêter, non
plus, la préparation du rapport, si on laissait en suspens l'article 20
jusqu'à une heure. Si on a terminé à une heure, il faudra
prendre une décision. Si on n'a pas terminé, de toute
façon, il faudra revenir et la consultation aura eu lieu.
Le Président (M. Marcoux): On va le laisser en
suspens?
Mme Payette: L'esprit de la modification est celui-ci: si le
président vient du fonctionnarisme, par exemple, ou de personnes qui
sont nommées par le ministre, par le gouvernement, l'idée est
celle-ci: au comité exécutif, si le président vient d'une
nomination du gouvernement, qu'il n'y ait pas plus de personnes pour rompre
l'équilibre de trois vis-à-vis de l'équilibre qui
prévalait.
Votre article modifie le nombre au comité exécutif et nous
voulons absolument être assurés que la proportion, tout de
même, demeure conservée, dont au moins trois membres visés
par l'article 9, trois des cinq membres nommés selon l'article 10. Il
faudra regarder l'agencement de cela et bien s'assurer que la nomination d'un
président qui provient du fonctionnarisme a bien pour but de maintenir
une proportion identique à celle qui prévalait avant la
diminution du nombre des gens du conseil exécutif.
M. Garneau: Je pense que vous avez compris le sens. Si la
formulation juridique qu'on propose n'est pas parfaite, après la
consultation, il y aura possibilité pour vous de la rédiger.
Mme Payette: Elle est probablement parfaite, il s'agit simplement
de la confirmer.
Le Président (M. Marcoux): On suspend l'adoption de
l'article.
M. Saint-Germain: II faut quand même ajouter, M. le
Président, que le ministre a déclaré, dans la discussion,
que c'était une société mixte, comme si c'était
toute autre société de développement économique. Je
pense qu'il y a là une différence fondamentale entre le point de
vue du gouvernement et le nôtre. Nous, de l'Opposition, ne
considérons pas cette société comme une
société mixte comme toute société. C'est une
société qui doit aider au développement de la
coopération. En plus de tous les éléments financiers, il y
a un élément philosophique, il y a une façon de vivre, une
façon de se développer financièrement
économiquement. A cause de cette philosophie qui sous-tend tout le
mouvement, c'est là qu'on croit que ce ne devrait pas être
considéré réellement comme une société mixte
comme toute autre société. Si c'était une
société, à mon avis, comme toute autre
société, on n'en aurait pas besoin.
C'est une société qui aurait pu être fondée
d'une autre façon, ou peut-être qu'on n'aurait pas eu à la
fonder du tout, qu'il y a des services, au niveau du gouvernement, qui auraient
pu être développés, qu'on aurait pu donner les mêmes
services aux coopérateurs que cette loi peut leur donner. Je crois qu'il
y a là une différence fondamentale, et on croit réellement
que l'esprit coopératif ne peut être apporté
réellement que par les représentants des coopérateurs.
Enfin, j'ai terminé.
Mme Payette: Maintenant, juste pour conclure avant que vous
suspendiez l'article 20, nous allons tenter de faire faire la
vérification immédiatement, si bien qu'on aurait probablement une
réponse avant 13 heures, qu'on ait terminé ou pas.
Le Président (M. Marcoux): Très bien. Nous allons
passer à l'étude de l'article 21. Peut-on considérer que
le deuxième paragraphe de l'article 20 est adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 21.
M. Raynauld: M. le Président, il semblerait qu'avant de
passer à l'article 21, il y aurait lieu d'envisager s'il n'y aurait pas
un article qui aurait pu être oublié et qui pourrait être
placé juste entre l'article 20 et l'article 21, et qui se lirait comme
suit et, encore une fois, je propose pour faire vite, c'est plus facile
que de tourner longtemps autour du pot: Les membres du conseil d'administration
de la société ainsi que ceux du comité exécutif ne
peuvent être poursuivis en justice en raison d'actes officiels accomplis
de bonne foi dans l'exercice de leurs fonctions. Cela, c'est purement
juridique, mais cela apparaît dans beaucoup de lois, et je me demande
s'il y a une raison quelconque pour laquelle cela n'a pas été mis
dans celle-ci.
Mme Payette: Disons que c'est quelque chose qu'on retrouve assez
fréquemment dans le cas de certaines corporations publiques. Je crois
que la tendance actuelle, dans le droit administratif, c'est d'éviter
que le gouvernement puisse se libérer de certaines
responsabilités par le truchement de clauses comme celle-là.
S'il y a de la mauvaise administration qui se fait, que les gens
répondent de leur devoir de bon administrateur et de fiduciaire, surtout
lorsqu'on parle en termes de deniers publics ou de deniers qui viennent de
mouvements qui ramassent l'épargne des gens. S'il y a un secteur
où la responsabilité fiduciaire doit être resserrée,
c'est bien là. Qu'on leur donne la possibilité de se
libérer de fautes d'administration ou de négligences
grossières, c'est, je crois, donner un statut particulier à des
organismes à caractère quasi public et je ne crois pas que ce
soit nécessairement un bon exemple à donner aux organismes
privés.
M. Raynauld: Comme je suis entièrement d'accord avec ce
qui vient d'être dit, je me tais.
Le Président (M. Marcoux): Comme l'amendement était
proposé, y a-t-il consentement pour retirer l'amendement?
Des Voix: Consentement.
Le Président (M. Marcoux): Consentement. L'amendement est
retiré. Article 21.
M. Saint-Germain: Je n'ai rien à ajouter à
l'article 21, je ne sais pas si mes collègues ont quelque chose.
Accepté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 22.
M. Saint-Germain: Je n'ai rien à dire sur cet article.
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 23.
M. Russell: On pourrait peut-être le garder en suspens
parce que cela change le quorum.
Le Président (M. Marcoux): Oui, j'accepte votre
proposition. On va le garder en suspens parce qu'il peut y avoir un
amendement.
M. Saint-Germain: Tout de même, M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): On l'adoptera en même
temps, je pense que ce serait plus logique. Article 24.
M. Saint-Germain: Non, non, excusez, M. le Président. A
l'article 23, on dit: "Le quorum du conseil d'administration est de six
membres. Celui du comité exécutif est de quatre membres". On ne
dit pas, pour la formation de ce quorum, qu'il faut qu'il y ait trois membres
du mouvement coopératif et trois membres nommés par le
gouvernement. Je dis ceci parce que...
M. Bisaillon: Donnez-nous des exemples où cela existe.
M. Garneau: Le sous-ministre a dit tout à l'heure que cela
existait dans moult coopératives où il y avait des
représentations régionales.
M. Bisaillon: Mais pas au niveau du quorum. On parle de quorum,
ici. Donnez-moi des exemples où cela existe au niveau du quorum.
M. Saint-Germain: J'ai bien l'impression, en fait, que les
nominations gouvernementales sont probablement des gens qui demeurent
près de Québec, qui sont peut-être des fonctionnaires
aussi, tandis que les représentants des coopéra-teurs seront
vraisemblablement des gens dispersés partout dans la province; ils ont
toutes les chances au monde d'être plus éloignés de la
capi- tale que les membres nommés par le gouvernement. Il pourrait
facilement arriver que les absences ou que les heures de rencontre du conseil
d'administration de l'exécutif ne conviennent pas, par exemple, à
ceux qui sont éloignés de la capitale. Pourtant, il pourrait se
tenir quand même. Il y a certainement là des
éléments à considérer.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'on peut suspendre
l'étude de cet article en même temps que l'article 20?
Mme Payette: Ce qu'il y a à discuter, par rapport à
la réponse qu'on attend, c'est le nombre; sur le fond, en ce qui nous
concerne, nous allons maintenir l'article tel qu'il est, sauf au niveau du
nombre, sous réserve de la réponse que nous attendons.
Le Président (M. Marcoux): Sur le fond, est-ce qu'il y a
accord?
M. Raynauld: Est-ce qu'on ne pourrait pas en décider
maintenant? Cela devient un article de concordance: le quorum du conseil
d'administration est de six membres, cela demeure.
Le Président (M. Marcoux): Adopté avec
concordance.
M. Raynauld: Celui du comité exécutif est de quatre
membres, si c'est cinq, ce sera trois.
Mme Payette: Si vous êtes d'accord.
Le Président (M. Marcoux): Adopté avec concordance,
s'il y a lieu. Article 24, adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 25.
M. Garneau: Juste une question sur l'article 24, je n'ai pas
l'intention de faire d'amendement. On dit: "Les procès-verbaux des
séances du conseil d'administration ou du comité exécutif,
signés par le président de la société ou par toute
autre personne autorisée à cette fin par les règlements de
régie interne de la société, font preuve par
eux-mêmes de leur contenu." Est-ce que cela signifie implicitement que
les procès-verbaux, pour faire la preuve par eux-mêmes de leur
contenu, doivent être approuvés par le conseil d'administration
à la séance subséquente? Est-ce implicite? D'habitude, un
procès-verbal est accepté par le conseil d'administration
à la séance suivante, mais est-ce ce que cela veut dire?
Mme Payette: La signature du président de la
société ou par toute autre personne autorisée,
établit l'authenticité, maintenant, cela peut être
contredit, cela peut être attaqué pour faux, à ce moment,
parce qu'on dit que cela fait preuve
prima facie. Autrement dit, cela ne peut être attaqué que
par une procédure en faux. Mais le fait que ce soit signé fait
preuve de son contenu, parce que tout de même il y a une certaine
sécurité qui doit être attachée aux
résolutions qui sont énoncées éventuellement dans
les procès-verbaux.
Le fait que ce soit signé par le président fait
preuve.
M. Garneau: Disons que le conseil d'administration de la SDC se
réunit le premier du mois d'août, qu'il se réunit le
premier septembre, le premier septembre, à la réunion,
d'habitude, à l'agenda, c'est l'analyse du procès-verbal de la
dernière rencontre. Est-ce que c'est implicite qu'un
procès-verbal soit approuvé par le conseil d'administration? Cela
va de soi?
Mme Payette: Cela va de soi. Ce sont les procédures
normales aux assemblées.
M. Garneau: Parce que dans d'autres lois, on l'indiquait.
Le Président (M. Marcoux): Mme le ministre. M.
Saint-Germain: C'est probablement...
Le Président (M. Marcoux): C'est 24, M. le
député de Jacques-Cartier?
M. Saint-Germain: On a discuté, M. le Président,
des procès-verbaux. Maintenant, pour ce qui regarde les autres
documents, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, dans la loi, de...
Mme Payette: Ce sont les règles du droit corporatif
ordinaire qui vont s'appliquer dans un tel domaine. C'est la théorie de
l'agence. Lorsqu'une personne semble être habilitée à
signer certains documents, comme, par exemple, un gérant ou un officier
qui est désigné par la compagnie, la compagnie est liée
à moins qu'il y ait réellement outrepassement des pouvoirs de la
corporation mentionnée. Mais c'est la théorie de l'apparence tout
de même qui continue à subsister et on pourrait toujours attaquer
la volonté de la compagnie telle qu'elle transparaît par un agent
qui n'en est pas un. Mais à ce moment, faudra-t-il établir que la
compagnie n'a rien fait pour laisser entendre que l'agent la
représentait?
Je veux dire qu'un gérant qui est congédié la
veille qui se présente comme étant encore en fonction,
évidemment, pourrait toujours être présumé comme
engageant la compagnie, à moins qu'on fasse la preuve que la compagnie a
fait diligence. Autrement dit, ce sont les règles de droit commun et je
ne crois pas que ce soit absolument essentiel qu'on mentionne dans un tel
projet de loi toutes ces règles de procédure, toutes ces
règles de droit qui ont été élaborées par
les tribunaux et qui sont une véritable foison.
Le Président (M. Marcoux): Article 25?
Mme Payette: A l'article 25, si vous permettez, je serais en
mesure de vous dire que nous pourrions maintenant adopter l'article 20 tel
qu'amendé, c'est-à-dire avec "cinq" remplaçant le chiffre
"sept", et également l'article 23 avec "trois" composant le quorum.
Le Président (M. Marcoux): Un instant, pour être
sûr qu'on s'entend. Article 20, une seconde. Si j'ai bien compris, le
nouvel article 20 se lirait comme suit: "Le conseil d'administration constitue
parmi ses membres un comité exécutif composé de cinq
membres dont au moins trois membres visés à l'article 9. Le
président de la société en est membre d'office et
président". Cela irait?
M. Saint-Germain: Cela va aller.
M. Garneau: II y a un autre article qui est l'article...
Le Président (M. Marcoux): II serait adopté?
Mme Payette: Pour le quorum, cela va être trois au lieu de
quatre.
Le Président (M. Marcoux): L'article 23 remplace le mot
"quatre" par le mot "trois ".
M. Garneau: Les deux articles sont adoptés? On n'aura pas
à revenir là-dessus.
Une Voix: Ils sont adoptés. M. Saint-Germain:
Adopté, oui.
Le Président (M. Marcoux): Nous sommes rendus à
l'article 25.
M. Saint-Germain: A l'article 25, j'admets que je n'ai pas
d'objection.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Saint-Germain: Pour quelle raison les règlements... Il
n'y aurait pas intérêt à ce que ces règlements
soient publiés quelque part?
M. Raynauld: D'habitude on se réfère à la
Gazette officielle. Je m'en fous.
M. Garneau: Parce que quand on réfère à
l'administration, je ne sais pas au juste si on dit: "Adopter des
règlements pour sa régie interne et son administration?
Je ne sais pas au juste si le sens d'administration implique des
règlements qui pourraient être édictés par la
société en ce qui concerne l'aide financière, par exemple,
pour faire connaître aux coopératives que, suivant telles
conditions, dans telle situation, une demande peut être acceptée.
Si c'est cela le sens du mot règlements quand on parle de "son
administration", il y aurait sans doute avantage à ce qu'ils soient
connus du pu-
blic, et cela dans la Gazette officielle. S'il s'agit tout simplement de
savoir que, pour émettre un chèque pour payer tel gars, cela
prend la signature du trésorier et du président, ce n'est pas la
peine que ce soit publié dans la Gazette officielle. C'était le
sens d'administration que je voulais connaître.
M. Bisaillon: II faudrait que le député de
Jean-Talon fasse preuve que, quand c'est publié dans la Gazette
officielle, cela informe la population.
M. Garneau: C'est un point de référence que les
juristes utilisent régulièrement. Evidemment, ce n'est pas le
public.
Mme Payette: Ce n'est pas la population.
M. Garneau: Par leur biais, c'est la population.
Mme Payette: De loin, de loin.
Le Président (M. Marcoux): Nous allons éviter ce
débat.
M. Raynauld: M. le Président, peut-on demander au ministre
s'il y a une raison pour laquelle on n'a pas mentionné la Gazette
officielle du Québec, comme dans beaucoup d'autres lois?
Le Président (M. Marcoux): C'est plus pertinent.
M. Raynauld: C'est cela la question.
Mme Payette: II s'agit strictement de règlements de
régie interne et d'administration de la société
elle-même. Ces règlements n'ont pas à être
publiés dans la Gazette officielle, du moins, c'est exceptionnel.
Lorsque cela subsiste, d'habitude, c'est simplement pour des corporations
à caractère vraiment public où il y a absolument
nécessité que les règlements soient publiés.
Les seuls règlements qui, d'habitude, sont publiés dans la
Gazette officielle, ce sont ceux qui sont approuvés par le gouvernement,
parce qu'il est d'intérêt public qu'ils soient connus de tous. Or,
l'administration dont il s'agit ici, c'est l'administration de la corporation
elle-même et non pas les critères qui pourraient être
établis éventuellement pour admissibilité à
certaines formes d'aide de la part des coopératives. C'est le conseil
d'administration qui doit décider cela. Ce ne sont pas, tout de
même, des hommes de paille. Ils vont faire preuve de jugement. Il vont
pouvoir considérer qu'une aide qui est accordée, je ne sais pas,
par exemple, à la Coopérative de tomates de Manseau n'est pas du
même genre que celle qui peut être accordée à une
autre entreprise d'une autre envergure.
Ce serait ce genre de règlements qui devraient être
entérinés par le lieutenant-gouverneur en conseil et
publiés dans la Gazette officielle. Les règlements internes des
corporations, c'est comme dans toute autre corporation, ils ne sont pas
publiés dans la Gazette officielle. Dans le cas de la troisième
partie de la Loi des compagnies entre autres, le gouvernement, il y a
déjà quelques années, a accepté que ce ne soit plus
nécessaire que soit même étudié par le gouvernement
parce que ce ne sont pas des règlements de régie interne qui,
éventuellement, peuvent nous informer sur les activités qu'aura
une corporation. Ils nous informent strictement sur la légalité
des structures internes d'une corporation.
M. Garneau: Le conseiller juridique, parlant au nom du ministre,
nous indique que "son administration", c'est véritablement relié
à l'administration interne de l'entreprise. Cela ne touche pas les tiers
qui seraient susceptibles d'avoir de l'aide financière. Si c'est cela le
sens du mot "administration", ma discussion est finie.
Mme Payette: Elle ne touche pas les tiers susceptibles d'obtenir
une aide financière. Cela peut toucher des tiers qui ont connaissance
des règlements en ce qui concerne la légalité des contrats
et la légalité de la représentation de certaines personnes
de la corporation. Autrement dit, si quelqu'un sait qu'une personne, en vertu
du règlement, n'est pas habilitée à signer un contrat, il
pourra peut-être ne pas pouvoir invoquer l'illégalité du
contrat parce qu'il le savait.
Le Président (M. Marcoux): L'article 25 est-il
adopté?
M. Garneau: Vous êtes aussi bien de ne pas aller plus loin,
parce que je vais aller plus loin, moi aussi. On va dire adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Garneau: Là, vous venez de toucher un point qui
pourrait être fort embarrassant.
Le Président (M. Marcoux): Article 26?
M. Garneau: Le public ne pourra pas connaître qui est
autorisé à signer, sauf et là ce sera l'ouvrage des
conseillers juridiques de s'assurer, lorsqu'il signe un contrat, qu'il y
a une résolution de la corporation ou une copie de la résolution
autorisant une telle personne à signer, comme cela se fait en droit
privé.
Mme Payette: Les règles de droit commun s'appliqueront
dans les circonstances.
Le Président (M. Marcoux): Article 26?
M. Saint-Germain: Je n'ai rien à ajouter sur cet article.
Je ne sais pas si mes collègues ont quelque chose à ajouter.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 27?
Aide financière
M. Saint-Germain: C'est la même chose pour l'article
27.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 28?
M. Garneau: Dans le cas de l'article 27, "avances" signifie un
prêt fait par le ministre des Finances. Est-ce comme cela qu'il faut
l'interpréter? Lorsqu'on dit: "Le ministre des Finances verse, à
même le fonds consolidé du revenu, des avances", il faut
considérer "avances" comme un prêt fait par le gouvernement
à la société.
Mme Payette: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): Article 28?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 29.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 30.
M. Garneau: Egalement.
Le Président (M. Marcoux): C'est préférable
de donner le temps aux membres de la commission de lire les articles, cela
facilite la clarté du journal des Débats. Article 30
adopté. Article 31.
M. Garneau: A l'article 31, M. le Président, on dit:
"L'aide financière totale accordée par la société
durant une année financière à une même entreprise
coopérative en vertu de l'article 29 ne peut excéder $100 000."
Vous la limitez à $100 000 pour une année financière, mais
cela pourrait, si je comprends bien, être $100 000 le 29 mars 1977 et
$100 000 le 2 avril 1978. C'est ce que cela veut dire?
Mme Payette: Cela pourrait.
M. Russell: Pourquoi $100 000 seulement?
Mme Payette: Parce que, comme la société va
disposer d'une somme qui est précise, cela limite à 0.1 de la
somme totale pour une entreprise la possibilité d'intervention de la
société de développement coopératif.
M. Russell: On pourra faire comme dans d'autres cas, rappeler la
loi et augmenter le...
Le Président (M. Marcoux): Article 31 adopté.
Article 32.
M. Saint-Germain: Adopté.
M. Garneau: A l'article 32, bien sûr, selon le sens des
mots, une avance qui serait faite durant une année financière
à une entreprise, disons le 2 avril et, le 31 décembre, cette
entreprise rembourse $50 000, elle devient admissible pour une autre somme de
$50 000? Je répète ma question. Est-ce que le sens de l'article
32 "durant une année financière ne peut excéder $100 000
plus les sommes provenant des remboursements de ces prêts
hypothécaires, lesquelles peuvent être remployées à
cette fin", c'est uniquement, comme je l'ai mentionné, s'il y avait $100
000 de prêts et qu'elle rembourse $50 000, disons, au début de
l'année financière, et si elle rembourse $50 000 dans le milieu,
avant la fin de l'année financière, elle pourrait obtenir un
autre prêt de $50 000 pour autant que ce soit uniquement le remboursement
relié aux prêts hypothécaires?
Mme Payette: Le montant total des prêts garantis par
l'hypothèque à toutes les associations coopératives serait
de $100 000. S'il y a remboursement, il y a, si on veut, un "pot" de $150 000
qui est ouvert pour les prêts hypothécaires, toujours assujettis
à la condition qu'une seule société, une seule
coopérative ne puisse recevoir au-delà de 10% de ce que la
société reçoit annuellement. Ce sont deux critères
qui empêchent qu'on puisse canaliser vers une seule coopérative
l'ensemble des sommes d'argent versées annuellement. Il s'agit
également d'un critère qui empêche qu'on puisse
excéder, dans le domaine des prêts garantis par
l'hypothèque, au-delà également de 10%, parce qu'on ne
veut pas transformer cette société en une société
de prêts hypothécaires parce que ce n'est pas son rôle.
M. Garneau: Oui, mais le conseiller juridique nous dit, au nom du
ministre, qu'il peut y avoir d'autres formes, si je comprends bien, d'avance
que celle qui pourrait être faite par hypothèque, c'est cela?
Mme Payette: Oui.
M. Garneau: Mais pour être capable de replacer le total de
$100 000, c'est uniquement les remboursements qui seraient faits au niveau des
hypothèques, c'est ce que je veux savoir.
Mme Payette: $100 000 par année plus le
réemploi.
M. Garneau: Mais il y a réemploi relié au
remboursement d'hypothèque seulement?
Mme Payette: C'est cela. Cela ferait $150 000.
M. Raynauld: La société qui a reçu un
prêt de $100 000 rembourse $50 000; peut-elle se faire reprêter $50
000 à même ce remboursement de sorte que l'entreprise aura
reçu, dans l'année, $100 000 plus, si vous voulez, $50 000? Elle
aura eu
$150 000, mais à chaque moment du temps, elle n'aura jamais eu
plus de $100 000.
Mme Payette: Non, elle ne pourra pas le faire parce que le
réemploi dont il s'agit concerne la totalité, pour toutes les
coopératives. Cependant, une coopérative ne peut recevoir plus de
$100 000 de sorte que si, par hasard, un prêt hypothécaire de $100
000 était consenti à une association coopérative, elle ne
saurait se prévaloir du réemploi; elle a déjà
dépassé la norme qui lui est personnelle, si on veut employer ce
terme.
Le Président (M. Marcoux): Article 32 adopté.
Article 33.
M. Saint-Germain: A l'article 33, je n'ai, personnellement, rien
à demander. Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 34.
M. Saint-Germain: A l'article 34, il me semble qu'imposer
à une société coopérative qu'elle accepte
d'admettre à son conseil d'administration un observateur
désigné par la société, c'est assez violent,
surtout si on considère qu'on doit remettre des rapports mensuels et que
le ministre peut demander, en tout temps, un rapport sur les activités
de la société. Je me demande s'il y a réellement
nécessité d'aller jusque-là; il y a bien d'autres
façons de protéger les fonds publics que d'envoyer quelqu'un
représentant de la société au conseil d'administration
d'une coopérative.
Le Président (M. Marcoux): Mme le ministre.
Mme Payette: C'est un article qui a été inscrit
là à la demande du mouvement coopératif et tenant compte
de l'expérience du mouvement coopératif dans certains prêts
qui sont faits à des entreprises naissantes. Rappelons-nous que c'est un
objectif de développement et c'est un peu une forme d'accompagnement,
une partie d'assistance technique qu'on y retrouve. Rappelons-nous que les
fonctions de la société sont de faire des prêts et aussi de
fournir une assistance technique. On se dit, et le mouvement coopératif
est d'accord là-dessus avec nous, que faisant un prêt, on doit, en
même temps, faire un peu d'assistance technique. C'est pour cette raison
qu'on voit un observateur qui vient accompagner et aider au bon fonctionnement
de la coopérative. En même temps, c'est pour assurer le bon
succès de toute l'opération.
M. Saint-Germain: Je n'ai rien à ajouter.
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 35.
Services
M. Saint-Germain: Je n'ai rien à ajouter,
per- sonnellement, je ne sais pas si mes collègues ont quelque chose.
Accepté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 35 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Oui. M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 36.
M. Saint-Germain: A l'article 36, pourquoi dit-on "que des
coopérateurs-souscripteurs se soient engagés à verser",?
Pourquoi ne pas dire simplement "versent "?
M. Raynauld: La différence entre les deux serait qu'ils
souscriraient, dans un cas, et dans l'autre cas, ils versent.
M. Saint-Germain: Non. On y dit: "que des
coopérateurs-souscripteurs se soient engagés à verser,'.
Pourquoi ne pas dire: "En vertu de l'article 45, à la condition que des
coopérateurs-souscripteurs versent une somme équivalente"?
Le Président (M. Marcoux): Mme le ministre.
Mme Payette: C'est pour accélérer la
décision gouvernementale. Parce qu'il faudrait que la décision du
ministre soit prise au moment où l'argent est versé,
effectivement, or il peut être versé un peu plus tard. S'ils
s'engagent à verser et comme on prend leur parole, à ce
moment-là, cela a le même effet et cela accélère la
décision administrative.
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Saint-Germain: Une petite seconde, à l'article 36. On
dit: "Le total des sommes additionnelles versées par le ministre et les
coopérateurs-souscripteurs ne peut excéder, pour une même
année financière de la société, la somme de $100
000 ou toute autre somme dont pourront..." Selon la rédaction, ce
montant veut-il dire que c'est $100 000 du gouvernement et des
coopéra-teurs, ou si c'est $50 000 du gouvernement et $50 000 des
autres?
Mme Payette: C'est le deuxième alinéa de l'article
36, il s'agit, à ce moment-là, d'une somme versée
conjointement par les deux partenaires.
M. Saint-Germain: Alors, c'est fait conjointement, c'est $50 000
respectivement?
Mme Payette: On parle du total des sommes additionnelles,
versées par le ministre et les coo-pérateurs, qui ne peut
excéder $100 000.
M. Saint-Germain: Alors, pourquoi ne pas dire que le total qui
peut être versé est de $100 000,
soit $50 000 respectivement? Il me semble que cela...
M. Bisaillon: Ce n'est pas ce que cela veut dire.
Mme Payette: C'est très clair comme cela.
M. Saint-Germain: II me semble que cela éclaircirait, que
ce serait plus précis. Non?
Le Président (M. Marcoux): Adopté?
M. Saint-Germain: ...on disait simplement $50 000
respectivement.
Le Président (M. Marcoux): Article 37.
M. Saint-Germain: Non, j'aimerais avoir, peut-être qu'on a
quelque chose...
Le Président (M. Marcoux): Sur l'article 36, est-ce qu'il
y a une autre formulation?
Mme Payette: M. le Président, il y a eu une discussion
assez longue avec le mouvement coopératif là-dessus. On a fait
une formulation comme celle-là qui était claire en tout cas pour
les deux parties, au moment où on a rédigé l'article. Mais
cela veut dire effectivement ce que vous venez de dire. Le mouvement
coopératif ne voulait pas s'engager à plus de $100 000 dans un
premier temps, étant prêt à partager
moitié-moitié. C'est ce que cela veut dire ici.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 37?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 38?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 38 est adopté.
Article 39.
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 40.
M. Saint-Germain: Adopté.
M. Garneau: Adopté, sauf qu'avant je veux poser une
question, parce qu'on en a parlé au début des discussions.
J'avais soulevé moi-même le problème en demandant si
à même l'aide technique on pouvait contribuer au remboursement des
sommes fait en vertu de la section III. J'avais cru comprendre des
réponses que ce n'était pas le cas, mais là, l'article 40
semble nous indiquer que "la société peut assumer, à titre
d'assistance technique, à l'exclusion des intérêts, les
frais incidents à l'aide financière prévus à la
section III". En fait, vous paieriez du monde au lieu que la coopérative
les paie elle-même pour dégager le "casti flow" nécessaire
pour rembourser?
Mme Payette: Ce sont des frais incidents et non pas les frais
principaux. Disons qu'à ce moment on entend peut-être...
M. Garneau: Les conseillers juridiques, des affaires comme
cela?
Mme Payette: Oui, les frais juridiques, les honoraires
d'experts.
M. Garneau: D'accord.
Emprunts et placements
Le Président (M. Marcoux): Article 41?
M. Raynauld: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 42?
M. Garneau: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le
député d'Outremont agrée?
M. Raynauld: C'est parce qu'à l'article 41, j'ai toujours
des positions de principe qu'autant que possible j'essaie de faire passer dans
les faits. Je n'aime pas les restrictions du genre: "La société
ne peut contracter des emprunts". La société est une
société et elle devrait avoir la liberté de faire ce
qu'elle veut, à la condition que ce soient des gens responsables. On
retrouve dans les lois toutes sortes de restrictions continuellement. En
principe, je suis opposé à ces choses. Je ne m'opposerai pas
à l'article 40 s'il y a des raisons un tant soit peu bonnes, mais en
principe, je trouve que c'est le genre de restrictions dans les lois qui ne
sont que des emmerdements. Parce qu'à un moment, il peut y avoir une
très bonne raison pour laquelle une société devrait faire
des emprunts, puis même ici, on dit: "...sauf pour combler ses besoins
temporaires de liquidité".
Mme Payette: II ne s'agit pas là, M. le
député d'Outremont, d'une société ordinaire,
cependant. C'est peut-être là où ça diffère
un peu.
Il y a aussi le fait que la société elle-même voit
ses fonds générés par des avances, donc c'est une forme
d'emprunt. Il serait, je crois, imprudent de laisser à la
société le droit d'aller chercher des emprunts autres que ceux
qui sont prévus par la loi, de façon à gonfler inutilement
les dettes qu'elle pourrait, éventuellement, avoir envers ses bailleurs
de fonds. De sorte que pour faire le "bridging" entre deux arrivages de fonds
de la
part, soit des coopérateurs souscripteurs ou de l'Etat, elle
pourra, à ce moment, emprunter à la banque ou aux autres
institutions habilitées à prêter les montants qui lui sont
nécessaires pour couvrir ses besoins de liquidité. Ce n'est pas
une société qui doit faire des prêts en allant chercher des
fonds à même des emprunts. A ce moment, ce serait un
intermédiaire financier et ce n'est pas son rôle.
M. Raynauld: Je vous prédis que dans trois ans on aura
changé l'article.
Mme Payette: M. le député, vous pouvez
peut-être...
Une Voix: Sur division?
M. Raynauld: Non, pas à ce point. Je ne m'oppose pas
à ce point.
Le Président (M. Marcoux): Article 41, adopté.
Article 42.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 43.
M. Raynauld: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 44?
M. Raynauld: Vous avez peur, en vertu de l'article 43, qu'ils
aillent déposer leurs fonds en Floride?
Mme Payette: A Burlington. M. Raynauld: A Burlington.
Une Voix: Ou à Plattsburg.
Mme Payette: Oui. A Plattsburg, ils ne peuvent plus en prendre,
ils en ont trop.
M. Raynauld: Ce qui arrive dans ces choses, c'est qu'on
crée des sociétés et, après cela, on inscrit dans
des lois toutes sortes de restrictions, toutes sortes de choses qu'elles ne
peuvent pas faire. Elles ne peuvent pas faire ceci, elles ne peuvent pas faire
cela. Il faut qu'elles fassent cela.
Mme Payette: C'est comme le mariage, M. le
député.
M. Raynauld: Dans mon mariage, il n'y a pas tant de restrictions
que cela.
Mme Payette: Vous devriez vérifier. C'est un mariage qui
est consacré entre le gouvernement et le mouvement
coopératif.
M. Garneau: Selon l'ancienne mode où le gouvernement joue
le rôle d'homme. Il contrôle.
Mme Payette: Que vous connaissez bien, M. le député
de Jean-Talon.
Le Président (M. Marcoux): Article 44?
M. Saint-Germain: C'est adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 45? M.
Saint-Germain: Adopté. Le Président (M. Marcoux):Article 46? M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 47?
M. Raynauld: Je ne peux pas accepter cela. Article 47, "la
société doit fournir mensuellement au ministre un état de
ses revenus et dépenses et un état de leur appar..." de leur
appartement?
M. Saint-Germain: De leur appariement.
M. Garneau: Appariement.
Mme Payette: En parlant de mariage.
M. Raynauld: Un état de leur appariement. C'est le
"mensuellement", là. Franchement, c'est sérieux. Je pense que
cela mériterait vraiment d'être révisé à
nouveau. Je ne vois vraiment pas pourquoi on impose à une
société des rapports mensuels et, avant cela, on a le culot de
dire" sans restreindre l'application de la Loi de l'administration
financière", qui prévoit déjà des choses sans
doute. Quelle est la raison pour laquelle on demande des rapports mensuels?
Est-ce qu'on ne pourrait pas faire comme dans n'importe quelle
société, demander des rapports annuels?
Mme Payette: Annuel, c'est peut-être un peu long. Sur
mensuel, peut-être que je vous ferais des concessions, mais, à
cause même de la Loi de l'administration financière, au chapitre
des subventions, je pense qu'il faudrait quand même une
possibilité de regard plus régulière qu'annuelle.
M. Raynauld: C'est parce qu'on nous a dit, en rapport avec
beaucoup d'articles antérieurs, que, sur le plan juridique, ce
n'était pas une société publique; ce n'étaient pas
des mandataires du gouvernement. C'était une société qui
était mixte, qui était plus éloignée que, je ne
sais pas, une société publique proprement dite et, tout à
coup, on retrouve des choses comme celle-là qui vont plus loin.
Mme Payette: M. le député d'Outremont, les
subventions versées par l'Etat sont quand même importantes,
surtout dans les premières années où il n'y a pas
parité entre les deux, jusqu'à la troisième année.
Si vous étiez d'accord pour un amendement qui dirait, je ne sais pas,
trimestriel
au lieu de mensuel, peut-être qu'on pourrait tomber d'accord.
Mais, annuel, cela me paraît beaucoup trop long.
M. Russell: M. le Président, est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité qu'on dise semi-annuel, en laissant le pouvoir au ministre
d'exiger un rapport mensuel au besoin? On pourrait en faire la demande dans la
réglementation. Mais l'obligation devient mensuelle.
M. Saint-Germain: On donne des subventions assez importantes par
exemple dans le domaine des arts que M. le sous-ministre connaît
très bien, et, pourtant, on ne demande pas de rapports mensuels sur le
comportement de ces sociétés.
Mme Payette: II s'agit d'un autre domaine complètement. Je
ne pense pas qu'on puisse comparer les deux. Est-ce qu'on pourrait tomber
d'accord sur trimestriel, ce qui serait un compromis entre la proposition de
l'Union Nationale, notre proposition et la vôtre.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement vise à
remplacer le mot "mensuellement" par "trimestriellement".
M. Bisaillon: On pourrait dire au trois mois. C'est plus
simple.
Le Président (M. Marcoux): Le secrétariat
vérifiera si c'est français.
M. Garneau: Surtout quand on regarde 47, en regard de 48,
déjà à 48 il y avait des demandes spéciales qui
rejoignaient les préoccupations...
Le Président (M. Marcoux): Alors l'article 47 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Bisaillon: Je pensais que le député d'Outremont
demanderait aussi qu'est-ce que cela veut dire "appariement".
M. Raynauld: Je ne veux pas trop faire montre de mon
ignorance.
M. Bisaillon: C'est parce que j'attendais que vous le demandiez
pour le savoir. Puis-je me permettre de poser la question? Qu'est-ce que cela
veut dire "appariement"?
M. Saint-Germain: Alors vous avez posé la question, donnez
la réponse. C'est cela que vous voulez faire?
M. Bisaillon: Non, non, je veux savoir. Je ne le sais pas.
M. Saint-Germain: On attend.
M. Bisaillon: Je ne peux traiter des affaires que je ne sais
pas.
Mme Payette: C'est une drôle de réponse que de dire
qu'on peut regarder le texte anglais pour se faire éclairer et non pas
nécessairement définir le mot "appariement". C'est une
corrélation véritablement. On tente d'établir le
cheminement des dépenses par rapport au budget qui a été
prévu au début de l'année. On voit s'il y a
réellement appariement.
M. Bisaillon: C'est une concordance.
M. Raynauld: ... de leur conformité aux
prévisions.
Mme Payette: Le texte employé...
M. le député de Sainte-Marie, si on avait cela pour les
Jeux Olympiques on aurait constaté qu'il n'y avait pas appariement.
Le Président (M. Marcoux): L'article 47 est-il
adopté tel qu'amendé un?
Mme Payette: Entre n'importe quoi et n'importe quoi.
Le Président (M. Marcoux): L'article 48?
M. Garneau: A l'article 48 on n'a plus besoin de 47.
Mme Payette: Je ne suis pas d'accord avec le député
d'Outremont. Il est normal qu'un rapport soit fait aux trois mois puisque c'est
ce qu'on vient de décider. Dans une circonstance spéciale, on
doit laisser au ministre le pouvoir de demander un rapport si c'est
nécessaire.
M. Garneau: Le ministre aurait pu le faire en vertu des
premières phrases de l'article 47 également, sans restreindre
l'application de la loi de l'administration financière qui permet
à un ministre de demander un rapport détaillé du
contrôleur des finances à tous les jours, s'il le voulait. Cela
m'apparaît de l'impérialisme du ministre sur la
Société de développement coopératif, mais comme
c'est là sa philosophie...
Mme Payette: Je suis un ministre impérial.
M. Garneau: ... coopérative, on va laisser faire.
Le Président (M. Marcoux): L'article 48 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 49?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 50?
M. Saint-Germain: A l'article 50, ce rapport devrait être
déposé à l'Assemblée nationale. Ce serait normal,
de façon que tous les intéressés
puissent se rendre compte de l'évolution de la
société.
Le Président (M. Marcoux): Vous proposez qu'il y ait un
amendement visant à changer "produire au ministre" par "produire
à l'Assemblée nationale"?
M. Garneau: Non, non, qu'il le dépose à
l'Assemblée nationale.
M. Saint-Germain: Je peux bien faire l'amendement si vous le
voulez, mais je ne sais pas...
Mme Payette: M. le Président, je suis en train de me
demander si le député de Jacques-Cartier n'est pas je ne
dirai pas lui aussi en train de mettre le mouvement coopératif en
tutelle par l'obligation .de déposer à l'Assemblée
nationale le rapport d'une société mixte.
M. Saint-Germain: Pas du tout! C'est la chose la plus normale,
à mon avis, qui puisse exister.
M. Bisaillon: Est-ce que ça ne va pas...
M. Saint-Germain: C'est déposé à
l'Assemblée nationale. C'est public. Tous ceux qui sont
intéressés peuvent prendre connaissance de l'évolution de
la société. Pourquoi ce document devrait-il rester... C'est
beaucoup plus dangereux de le laisser au niveau du ministre que de le
déposer à l'Assemblée nationale.
Mme Payette: Notre restriction, pour l'instant, c'est qu'il ne
s'agit pas d'une société publique comme telle. C'est une
société mixte. Il y aura, à un moment, parité
d'investissement de la part du gouvernement et du mouvement
coopératif.
M. Saint-Germain: Cela n'a rien à voir avec le fait de
déposer le rapport à l'Assemblée nationale.
M. Garneau: Lors de l'étude des crédits du
ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières, il va falloir analyser les crédits qui sont
votés annuellement et versés à cette chose-là. Pour
être capable de discuter de ces articles au budget, on devra avoir quand
même des renseignements pour poser les questions. Probablement qu'ils
vont l'être publics, de toute façon, ce ne sont pas des affaires
confidentielles, c'est une méthode d'informer officiellement la
députation.
Mme Payette: En ce qui concerne les crédits, ceux qui sont
versés par le ministre des Finances sont déjà
déterminés dans la loi d'une façon fixe, de sorte qu'il
n'y a pas lieu de retourner devant l'Assemblée nationale à chaque
année pour les faire approuver.
M. Garneau: Non, mais dans la section... Mme Payette:
C'est cela, dans la section des projets spéciaux,
c'est-à-dire que les montants qui sont versés sous
l'autorité du ministre des consommateurs, évidemment, sont sujets
à une approbation par l'Assemblée nationale.
M. Garneau: Bien oui, et au moment où on va étudier
ces crédits qui sont versés à la société, on
va poser des questions au ministre sur la façon dont ces fonds ont
été utilisés, de la même façon qu'on peut
poser des questions sur les crédits. Au lieu de les voter annuellement
par des crédits, on les met dans la loi d'une façon statutaire,
mais cela n'empêche pas la députation de poser des questions.
J'imagine que même si ce n'est pas dans la loi, cela va être rendu
public.
Mme Payette: M. le député de Jean-Talon, je vous
pose une question. C'est rare que c'est dans ce sens. Ne pourrait-on pas dire
que, le moment venu, avec un accord du mouvement coopératif, le ministre
pourrait déposer, pour l'information de la Chambre, le document? Mais
est-ce qu'on peut mettre dans la loi que le ministre est tenu de le faire si le
mouvement coopératif ne désirait pas que ce soit fait?
M. Garneau: Dans le cas présent, je crois que peu importe
qui sera ministre des consommateurs, il devra répondre à
l'Assemblée des crédits qui ont été
utilisés, des fonds publics qui ont été utilisés
par cette société, et le fait d'y être. C'est un peu comme,
par exemple, SIDBEC, qui est associée avec British Steel et Quebec
Cartier Mining et qui dépose la loi fait obligation au ministre
responsable de SIDBEC les états financiers consolidés de
SIDBEC... En plus, lors de l'étude du projet de loi, il a
été convenu qu'on aimait mieux un état
détaillé déconsolidé qui a été
déposé devant l'Assemblée nationale. Je suis convaincu
d'une chose, même si ce n'est pas dans la loi, cela va devoir se faire
indirectement.
Mme Payette: J'allais vous poser une question, M. le
député de Jean-Talon. Est-il nécessaire de le mettre dans
la loi ou ne doit-on pas tenir pour acquis qu'il serait normal que le ministre
le dépose pour l'information de la Chambre? C'est-à-dire, cela
permettrait au ministre, à ce moment-là, d'avoir un accord de
principe du mouvement coopératif chaque année.
M. Bisaillon: En fait, n'importe quel député
pourrait faire une motion de dépôt de documents. Si jamais cela
n'était pas déposé?
M. Garneau: C'est pour cette raison que je dis...
M. Saint-Germain: Oui, mais s'il est d'intérêt
public de le faire, pour quelle raison ne le fait-on pas?
M. Bisaillon: Mais je pense que l'argument invoqué par le
ministre, on doit en tenir compte. Il y a quand même un partenaire qu'on
doit consulter.
Par ailleurs, cela n'empêche pas les motions des
députés pour obtenir le rapport, de toute façon. Pour ma
part, je pense que, devant le texte qui est là, c'est implicite qu'un
ministre qui reçoit un rapport, normalement, le dépose à
l'Assemblée nationale, après avoir convenu avec l'autre partie
qui va le faire.
Mme Payette: M. le Président, de toute façon, je
n'ai pas d'objection à ce qu'on l'inscrive, si on veut en faire un
amendement. La seule chose que j'exigerais cela, je ne le mettrai pas
dans la loi quand il sera déposé, c'est que l'Opposition
le lise.
M. Saint-Germain: Ah! laissez-nous cela! Mme Payette: Mais
ce ne sera pas dans la loi.
M. Saint-Germain: Vous savez, c'est inutile, cela ne ferait pas
avancer les travaux de la commission.
Mme Payette: Vous avez perdu votre sens de l'humour, cela allait
si bien ce matin. Faites-moi donc un sourire.
M. Saint-Germain: Vous me permettrez quand même de me
réveiller. Ne me réveillez pas si je dors.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement serait le suivant:
Ainsi que les états financiers, ainsi qu'un rapport des activités
de l'année financière précédente,
déposé à l'Assemblée nationale.
M. Saint-Germain: On a ici un amendement: Que l'article 50 soit
amendé en ajoutant, à la fin, les mots suivants: Ce rapport est
déposé devant l'Assemblée nationale dans ies 30 jours si
elle est en session, ou, si elle ne l'est pas, dans les dix jours de
l'ouverture de la session suivante.
M. Garneau: C'est la formule traditionnelle.
M. Saint-Germain: C'est la formule traditionnelle.
Le Président (M. Marcoux): Avez-vous le texte
d'amendement?
M. Saint-Germain: Alors, voilà.
Le Président (M. Marcoux): C'est seulement le rapport qui
est déposé, ce ne sont pas nécessairement les états
financiers.
M. Saint-Germain: Dans le rapport, vous aurez tout.
M. Garneau: Cela inclut les états financiers.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est adopté
et l'article est adopté. Article 51?
Dispositions finales
Mme Payette: M. le Président, juste une seconde. Le
conseiller juridique me dit qu'on s'entend sur la clause habituelle. On va
vérifier le libellé pour être bien sûr que la clause
traditionnelle sera là.
M. Saint-Germain: Vous le changerez.
Le Président (M. Marcoux): Article 51?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Avant d'adopter l'article 52,
je vous proposerais de revenir à l'article 1.
M. Bisaillon: Nous avons adopté l'article 50? On a
voté l'amendement, mais pas l'article 50.
Le Président (M. Marcoux): Quoique l'article 52 peut
être adopté tout de suite, c'est automatique. Adopté?
M. Saint-Germain: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Pour revenir à l'article
1, le ministre peut-il nous communiquer...
M. Garneau: A l'article 52, quelle est la raison pour laquelle on
inclut la proclamation? Est-ce pour attendre les nominations des membres du
conseil et le versement des avances? Pourquoi entre-t-elJe en vigueur sur
proclamation et non pas au moment de sa sanction? Y a-t-il une raison?
Mme Payette: C'est parce que, dans l'établissement d'une
telle société, il y a la mise en place, il y a tout le
fonctionnement qu'il faut prévoir. Il y a des contacts à faire en
ce qui concerne l'engagement du personnel, toutes sortes de mécanismes
dont on a besoin sur le plan strictement de l'administration matérielle,
etc. Pour être bien sûr que tout entre en vigueur au moment
où la société est prête à démarrer,
que les gens ont été contactés, que les nominations sont
acceptées de part et d'autre, à toutes fins pratiques, parce
qu'il y aura sûrement des négociations, on se dit: C'est mieux
d'attendre qu'on soit en mesure de faire entrer la loi en vigueur pour qu'on
n'ait pas une corporation qui ne soit pas en mesure de fonctionner
immédiatement. Une corporation sans loi ou une loi qui fait marcher une
corporation non organisée, c'est aussi pire.
M. Russell: Cela veut dire que cela peut prendre deux ans
à la mettre en application.
Mme Payette: Je pense, M. le député, que le
mouvement coopératif va voir à ce que cela ne prenne pas deux ans
et je le comprends.
M. Russell: J'aurais pensé que le ministre se serait
occupé de cela.
Mme Payette: Le ministre a l'intention de s'en occuper, mais il
est talonné aussi par le mouvement coopératif qui fait bien son
travail.
Définitions (suite)
Le Président (M. Marcoux): Nous revenons à
l'article 1 que nous n'avions pas adopté. Le député de
Jacques-Cartier avait proposé d'ajouter un paragraphe f) qui se lirait:
"Aide financière: l'aide financière prévue à la
section III". Mme le ministre a-t-elle eu le temps de consulter?
Mme Payette: Des explications ont été
données lors de la dernière séance. On a dit qu'il y avait
tout de même une certaine approche qui pouvait être
envisagée, celle de la description des objets, un peu comme on le fait
dans le cas de corporations constituées en vertu d'une loi
générale. Procéder par définition nous
paraîtrait peut-être un mécanisme un peu lourd, d'autant
plus que les objets sont là pour bien déterminer quelles sont les
sphères dans lesquelles la corporation peut s'engager. Plus loin, on
voit les pouvoirs qu'elle peut utiliser pour atteindre ces fins. C'est une
méthode qui, je crois, en vaut une autre. Si on procédait par
définition, il faudrait repenser toute cette façon d'approcher le
projet. Je ne crois que cela puisse être nécessaire à ce
point.
Le Président (M. Marcoux): L'article 1 est adopté
tel quel?
M. Saint-Germain: Adopté.
M. Garneau: Je ne partage pas nécessairement le point de
vue de M. Rioux, mais je n'ai pas l'intention de faire de bataille
là-dessus.
Le Président (M. Marcoux): La commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières a
terminé l'étude du projet de loi no 44, Loi constituant la
Société de développement coopératif. Elle demande
au député de Viau de faire rapport à l'Assemblée
nationale qu'elle a complété ses travaux. Je remercie tous les
membres de la commission de leur joyeuse collaboration.
M. Saint-Germain: M. le Président, au nom de l'Opposition
officielle, je tiens à vous remercier et à remercier tous ceux
qui ont concouru, de loin ou de près, à nous aider à
l'étude de ce projet de loi. C'est de tout coeur que nous souhaitons
à cette nouvelle société du succès, et ceci dans
l'intérêt de la population et du mouvement coopératif.
Soyez assuré que, malgré les lacunes qu'on trouve dans ce projet
de loi, c'est du fond du coeur que nous souhaitons à la
société le plus grand des succès.
Mme Payette: M. le Président, je voudrais aussi remercier
et l'Opposition officielle et l'Opposition de l'Union Nationale du travail
constructif qui a été fait durant l'étude de ce projet de
loi.
Le Président (M. Marcoux): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 16)