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Voirie
(Vingt heures seize minutes)
M. ROY (président): A l'ordre. Messieurs, nous souhaitons la plus
cordiale bienvenue à tous les membres du comité de même
qu'aux officiers du ministère de la Voirie et j'espère que le
tout se déroulera dans l'ordre. Si le député des
Iles-de-la-Madeleine veut se conformer au même règlement que les
autres, cela donne déjà le ton. L'impartialité du
député des Iles se fait sentir. Si vous voulez éviter,
quand vous parlez à vos voisins, de parler vis-à-vis de votre
micro, vous collaborerez de cette façon avec ceux qui enregistrent le
journal des Débats. Je vous remercie à l'avance de votre
collaboration et le comité étudiant les subsides du
ministère de la Voirie est maintenant ouvert.
M. PINARD: Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous voulez procéder à une
discussion générale ou article par article?
M. PINARD: Au poste budgétaire de l'administration, le ministre a
parlé à plusieurs reprises depuis 1966 de réformes de
structures au ministère de la Voirie, je voudrais lui demander si les
réformes faites jusqu'ici l'ont été à la suite des
travaux commandés par le ministère en 64/65 d'abord à la
Firme Woods & Gordon, en ce qui avait trait aux structures administratives
du ministère, et également, sur le plan technique, à une
autre firme dont le nom m'échappe je pense que c'était Les
Cadres professionnels du Québec et j'aimerais savoir du ministre
si les principales recommandations contenues dans le rapport Woods & Gordon
soumises à l'ancien ministre, à l'époque, ont
été suivies et si ce sont ces recommandations qui, aujourd'hui,
forment en quelque sorte la nouvelle ossature ou la nouvelle structure
administrative du ministère. Et sur le plan technique, j'aimerais
également savoir si les principales recommandations contenues dans le
rapport des cadres professionnels ont été mises en application et
si, aujourd'hui, les structures nouvelles dont parle le ministre sont celles
qui étaient préconisées à l'époque par cette
étude.
M. LAFONTAINE: II est exact que nous ayons reçu deux rapports, le
rapport Woods & Gordon et le rapport des Cadres professionnels, qui
était tout de même limité, lui, simplement à
l'étude des problèmes concernant les garages, je crois.
Ce que nous avons fait, nous avons formé un genre de
comité de la voirie, au sein des hauts fonctionnaires du
ministère de la Voirie, comité qui se réunit toutes les
semaines et qui est présidé par le sous-ministre en titre, M.
Mo-nette. Certaines recommandations de la firme Woods & Gordon, je ne sais
pas lesquelles par exemple, on dû certainement être retenues par
les hauts fonctionnaires, comme certaines recommandations des cadres
professionnels. Je dois vous dire que composer un organigramme pour le
ministère de la Voirie n'est pas une chose facile. Toutefois, les hauts
fonctionnaires du ministère de la Voirie, tous les sous-ministres et les
directeurs des services ont fini par en composer un que j'ai accepté
et je pourrais peut-être, si le député de Drummond
n'en a pas une copie...
UNE VOIX: Je dois en avoir une.
M. LAFONTAINE: ... lui en transmettre une il y a seulement une
chose. Evidemment, on a souvent parlé d'un ministère des Ponts et
Chaussées, c'est marqué ici: Province de Québec,
ministère des Ponts et Chaussées.
M. PINARD: C'est un terme français.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas le nom exact du ministère. Il y aura
peut-être une loi, le plus tôt possible, à adopter...
M. KENNEDY: Non, vous êtes en avant de votre époque.
M. LAFONTAINE: ... lorsque le comité aura fini d'étudier
la loi de la voirie qui, je pense, à l'heure actuelle, sans vouloir la
critiquer, ne correspond pas tout à fait aux aspirations du XXe
siècle, elle sera refondue pour qu'elle soit beaucoup plus...
M. PINARD: Vous parlez de la loi?
M. LAFONTAINE: La loi, oui. Alors, à ce moment-là, on
amendera le titre...
M. PINARD: Alors...
M. LAFONTAINE: Mais je pense qu'en l'appelant le ministère des
Ponts et Chaussées, cela donne une meilleure optique, parce qu'il ne
faudra pas croire que les gens qui viennent des Travaux publics, que les ponts
sont ostracisés au ministère de la Voirie. C'est peut-être
pour cela que les gens de la Voirie ont pensé de substituer le nom,
même s'il n'est pas officiel.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire si la date de
février 1968, qui apparaît sur l'organigramme qu'il a eu
l'amabilité de me faire parvenir, raprésente le dernier
organigramme soumis au ministère, et s'il représente celui qui
est maintenant en vigueur?
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: Alors, est-ce que le ministre pourrait...
M. LAFONTAINE: Comme le député de Drummond le verra, nous
avons le cabinet du ministre et du sous-ministre et puis les
délégués du conseil de la Trésorerie, les
délégués du ministère de la Justice, les avocats,
les délégués de l'Office de l'information et de
publicité, qui sont des personnes qui ne relèvent pas du ministre
de la Voirie mais de différents autres ministères.
Vous avez les sous-ministres adjoints et vous avez le bureau de
l'ingénieur en chef et, au-dessous du bureau de l'ingénieur en
chef, vous avez la direction générale de la recherche
présidée par M. Jacques Charland, la direction
générale de la planification par M. Henri Perron, la direction
générale des travaux présidée par M.
Gédéon Legault, la direction générale des ponts
dirigée par M. Raymond Désy, la direction générale
de l'expropriation par M. Jean-Paul Adam, la direction générale
du personnel et de l'administration par M. Jean-Paul Ménard.
Ce sont les grandes lignes de la division. Evidemment il y a beaucoup de
subdivisions.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire combien ont
coûté les études qui ont été faites par la
firme Les cadres professionnels? Je ne me souviens pas si à
l'époque tous les honoraires professionnels avaient été
payés.
M. LAFONTAINE: Nous pouvons nous Informer, je vais prendre la question
en note.
M. PINARD: Les cadres professionnels. Il me semble que le dernier
rapport avait été soumis peut-être à l'automne 1965
ou au début de l'hiver 1966.
M. LAFONTAINE: Le sous-ministre m'informe que nous avons payé le
solde, en novembre 1966.
M. LACROIX: M. le Président, est-ce que le ministre et les autres
pourraient parler un peu plus fort pour qu'on comprenne I ce bout-ci?
M. LAFONTAINE: Je parle dans le micro.
M. LACROIX: C'est votre collègue de Saint-Maurice qui se plaint
de ne pas entendre et nous aussi on entend difficilement.
M. LAFONTAINE: C'est parce que le collègue de Saint-Maurice aime
m'entendre parler.
M. LACROIX: Il est sourd.
M. DEMERS: Pas besoin d'entendre, il comprend!
M. LACROIX: C'est vous qui ne compreniez pas et n'entendiez pas non
plus!
M. LAFONTAINE: C'est Important d'entendre.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il y a eu
augmentation de traitements en faveur de tous les hauts fonctionnaires dont les
noms apparaissent sur l'organigramme qui nous a été
présenté tantôt?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait faire une revue de...?
M. LAFONTAINE: Oui, si je ne me trompe j'aurais pu le donner de
mémoire mais j'aime mieux avoir un document.
L'ingénieur en chef, M. Branchaud... Est-ce que vous me
comprenez?
M. DEMERS: Oui, monsieur, cela va mieux.
M. LAFONTAINE: Nous allons commencer par le sous-ministre, $25,000;
l'Ingénieur en chef, M. Branchaud, $22,500; M. Philippe Bureau,
sous-ministre associé, $22,500; M. Maurice Ostiguy, sous-ministre
adjoint, $20,000; M. Jean Langevln, sous-ministre adjoint, $20,000; M. Antonio
Morisset, directeur général des travaux, $20,000; maintenant,
c'est M. Legault; directeur général de la planification, M.
Perron, $20,000; M. Jean-Paul Adam, $20,000; Jacques Charland, $19,500; M. Jean
Bastlen, $18,500 c'est parce qu'il y a eu certaines corrections
Gédéon Legault, je l'ai nommé tout à l'heure,
$20,000; Jean-Paul Matte, $18,500; Raymond Désy, $16,500; Georges Huot,
$16,500; Robert Tessier, $16,500; Benoit Deshales, $16,000; Flrmin Bernard,
$16,500; Anastase Pigeon, $16,500; John Connelly, adjoint de l'ingénieur
en chef de la région ouest, $17,000; René Rioux, adjoint de
l'Ingénieur en chef de
la région est, $17,000; Mathieu Olier, directeur des projets
spéciaux, $17,000; Jean Lacroix, ingénieur régional
adjoint de la région ouest, $16,000; Gabriel Lecavalier,
ingénieur régional adjoint est, $16,000; et puis le directeur du
personnel, $17,000.
M. PINARD: Est-ce que le ministre aurait une copie ou une photocopie du
document qu'il vient de nous lire?
M. LAFONTAINE: Disons que je n'aurais pas...
UNE VOIX: C'est au journal des Débats.
M. PINARD: Je pourrais annexer à l'organigramme la liste des noms
avec les salaires correspondant à chacune des fonctions.
M. LAFONTAINE: Si le député le permet, il faudrait
corriger deux choses: M. Charland, je l'ai nommé à $19,000, et M.
Désy, $19,000. Disons que c'est une liste qui a été
corrigée par après. On s'est aperçu tout à l'heure
qu'il y avait deux erreurs: Le directeur général des
expropriations était marqué $19,500, ce n'est pas ça,
c'est $20,000. Et une couple d'autres qui ont été
corrigées. Alors, disons que j'aimerais mieux donner une liste qui est
plus officielle que celle-là parce qu'elle a été
amendée. C'est la liste d'éligibilité numéro
352167, mais elle a été amendée après. Je n'ai pas
d'objections à la remettre au député.
M. PINARD: C'est parce que, dans les comptes publics, on a un peu de
difficulté à retrouver...
M. LAFONTAINE: Je comprends. Le député de Drummond s'est
déjà plaint dans le passé.
M. PINARD: Peut-être qu'il y aura des modifications à
apporter aux comptes publics, dans leur confection, en ce qui concerne du moins
les hauts fonctionnaires qui composent l'administration du ministère. Si
on les avait...
M. LAFONTAINE: C'est assez difficile de les retracer.
M. PINARD: Il faut les chercher par ordre alphabétique et bien
souvent dans des postes budgétaires différents.
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. PINARD: Est-ce que le montant de $6,266,900, qui représente
quand même une augmentation sur la somme demandée l'année
dernière, représente la différence qu'il en coûte
cette année pour prévoir l'augmentation des salaires payés
aux fonctionnaires qui viennent d'être nommés.
M. LAFONTAINE: M. Langevin m'informe que c'est le Conseil
exécutif qui, à un moment donné, avec un budget
spécial, nous donnait de l'argent parce que cela fait suite à la
politique d'intégration de tous les cadres, les conventions collectives,
etc.
M. PINARD: Non, mais ce que je veux dire, est-ce que l'augmentation des
salaires, que vient de mentionner le ministre, est payable sur le budget
demandé cette année, ou sont-ce des salaires qui ont
été...
M. LAFONTAINE: Les salaires sont payés à partir du 1er
avril, c'est prévu.
M. PINARD: Alors, l'augmentation des salaires mentionnée par le
ministre tantôt est déjà prévue dans la somme
demandée au poste « administration »: $6,266,900.
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: Est-ce que c'est la seule augmentation de salaires qui
justifie la différence entre les deux montants, au poste «
administration »?
M. LAFONTAINE: Oui, que nous n'avons pas d'augmentation de
personnel.
C'est parce que je crois que les crédits de cette année ne
sont pas présentés comme les années
précédentes, on donne beaucoup plus de détails. Us sont
par entité administrative et imputés à d'autres postes.
Mais tous les hauts fonctionnaires sont payés à même le
budget, administration, $6,266,900.
M. PINARD: Est-ce qu'on pourrait savoir si les divisionnaires ont
reçu également une augmentation de salaire? Je ne parle pas
d'augmentation statutaire. Une augmentation de salaire de la même nature
que celle quia été donnée aux hauts fonctionnaires de
l'administration.
M. LAFONTAINE: Ils ont été intégrés par la
Fonction publique et la Direction générale du travail. Alors
c'est la Fonction publique et la Direction générale du travail
qui ont fait une classification, selon les années d'expérience
valable et certaines classes établies, classes
1, 2, 3, je pense, avec plusieurs échelons, selon un
procédé assez complexe. Je pense bien que le député
de Drummond n'aura pas d'objection, s'il veut avoir des renseignements
additionnels là-dessus, parce que c'est un problème très
complexe. Je pense que la Fonction publique pourrait peut-être lui donner
un meilleur son de cloche. Mais disons que les augmentations des divisionnaires
ont varié jusqu'à $3,000 ou $4,000.
M. PINARD: D'augmentation. Est-ce que, compte tenu des catégories
établies, de la qualification, de l'expérience, le ministre est
en mesure de dire si un divisionnaire, dans un comté ministériel
ou dans un comté de l'Opposition, reçoit exactement le même
traitement?
M. LAFONTAINE: Disons que le divisionnaire qui reçoit le moins
présentement est le divisionnaire du comté de Labelle, qui est un
jeune ingénieur brillant, engagé du temps où le
député de Drummond était ministre de la Voirie et j'ai
réellement un problème...
UNE VOIX: II est trop brillant!
M. LAFONTAINE: Non, il est très brillant, mais à cause de
sa classification, il ne gagne présentement que $6,800, alors qu'il y a
un résident qui travaille pour lui et qui gagne $3,500 de plus par
année, ce qui est un non-sens. Nous tentons, vis-à-vis de la
Commission de la fonction publique de faire corriger ce cas-là, parce
qu'il a tout de même la responsabilité, il est très
dynamique, il ne compte pas ses heures de travail. Il me montrait son bilan, je
pense qu'il a 408 heures supplémentaires auxquelles il n'a pas droit,
d'après certaines autorités. Il n'a pas droit à du
supplémentaire, mais réellement il travaille comme un
forcené. C'est regrettable qu'il n'ait pas le salaire voulu.
M. KENNEDY: Au niveau de la division, est-ce qu'il y a eu un effort qui
a été tenté pour soulager l'ingénieur divisionnaire
d'une foule de travaux d'administration qui sont en fait complètement en
dehors de sa compétence. J'ai eu l'expérience de voir des
ingénieurs qui étaient accaparés par du travail
d'administration.
M. LAFONTAINE: II ne faut pas oublier, le député de
Châteauguay soulève la question qu'à un moment donné
on a classifié les divisionnaires en deux catégories: Les
divisionnaires qui étaient ingénieurs étaient des
professionnels et ceux qui n'étaient pas ingénieurs, on les ap-
pelait des attachés d'administration. Je ne vois aucune
différence d'ouvrage entre le divisionnaire qui est ingénieur et
celui qui est attaché d'administration, qui n'est pas
diplômé. Par contre, les divisionnaires qui étaient
ingénieurs étaient, par le fait même, syndiqués, et
les divisionnaires qui n'étaient pas ingénieurs n'avaient pas le
droit d'être syndiqués. Dans mon humble opinion, je crois que tout
divisionnaire qu'il soit diplômé ou non, ne devrait pas être
syndiqué parce qu'il représente le patron dans chacun des
comtés, et c'est un travail de gestion. Comme je vous le dis, ce n'est
pas facile d'intégrer. Nous tentons présentement
d'intégrer pour soulager la tâche des divisionnaires. Il y a eu la
nomination de M. Ménard, l'an dernier, au titre de directeur du
personnel et de l'administration, ça se dit vite, mais disons que c'est
un travail très considérable que M. Ménard a sur les
épaules. Pour le soulager de son travail, nous avons nommé un
adjoint, M. François Favreau, ancien divisionnaire qui connaît
très bien les divisions. Nous tentons réellement de donner au
divisionnaire, dans chacun des comtés, la place qui lui revient,
c'est-à-dire la place de patron et tout doit converger vers lui.
Maintenant, nous avons pensé à un moment donné de leur
nommer des agents d'administration pour les soulager de tous les travaux et des
problèmes qui relèvent des syndicats etc., parce que c'est
beaucoup plus compliqué que ce l'était...
M. KENNEDY: C'est un peu ce à quoi je voulais en venir, parce
que, depuis que les employés sont syndiqués, le pauvre
divisionnaire...
M. LAFONTAINE: Parfois il en perd son latin.
M. KENNEDY: Tout le monde va brailler sur l'épaule du
divisionnaire. S'il y en a un qui pile sur les orteils de Pautre, c'est le
divisionnaire qui écope, et il n'a pas le temps de faire de travaux de
génie.
M. LAFONTAINE: Le député a absolument raison, bien que ce
ne soit pas tout à fait le rôle principal du divisionnaire de
faire des travaux de génie.
M. KENNEDY: Non, mais la surveillance des travaux de génie.
M. PINARD: Est-ce que ce n'était pas une des recommandations
contenues dans le rapport des cadres professionnels...
M. LAFONTAINE: C'est possible.
M. PINARD: ... de confier davantage des travaux de nature technique
à des ingénieurs et de confier davantage à des
spécialistes en administration des travaux qui relèvent de
l'administration, de la comptabilité.
M. LAFONTAINE: D'accord, disons que dernièrement, pour rassurer
le député de Drummond, nous avons envoyé deux
ingénieurs du ministère de la Voirie suivre des cours en
administration à l'Ecole des hautes études. II sont là
présentement. Je crois qu'ils recevront leur diplôme, leur
certificat en fin de semaine, le 2 juin ou la semaine suivante. C'est dans le
nord, au lac Ouimet je crois. Alors, nous faisons un effort extraordinaire pour
mettre ça sur une base d'affaires. Le ministère de la Voirie doit
être mis sur une base d'affaires. Il ne faut jamais oublier la longue
histoire du ministère de la Voirie qui était, je crois, avant
1922, un service du ministère de l'Agriculture. Il est resté dans
tout le ministère de la Voirie, pas à cause des ministres qui
m'ont précédé, mais disons à cause d'une certaine
tradition, un relent d' « agri-culturalisme » qu'il faut à
tout prix faire disparaître si on veut placer le ministère de la
Voirie à l'heure du XXe siècle comme je le disais tantôt.
C'est l'effort vers lequel nous tendons. Je dois dire évidemment
j'ai toujours horreur d'un mot semblable que la plupart des
employés de la Voirie, des ingénieurs du ministère de la
Voirie, sont des compétences et nous n'avons rien à envier
à aucune autre province et aucun autre pays.
M. BROWN: Mr. Chairman, I understand now that the wages are entirely
under the Department of Roads. Is the administration matched together now, or
in separate buildings?
M. LAFONTAINE: We are just integrating the two departments together. Il
is not an easy task, it is a difficult one.
M. BROWN: Yes, it must. Now, who would be the deputy-minister in charge
of roads?
M. LAFONTAINE: Well, of roads, it is Mr. Monette, with Mr. Bureau as
associate deputy-minister and Mr. Jean Langevin associate deputy-minister for
administration. Mr. Osti-guy, assistant deputy-minister for the cooperation.
Mr. Saint-Arnaud, a member coming from the Department of Public Works, is in
charge of expropriation. Si vous me permettez, M. le Président, je vais
continuer en français.
M. BROWN: Oui, oui.
M. LAFONTAINE: Présentement, c'est assez difficile
d'intégrer le ministère des Travaux publics, c'est-à-dire
la section des ponts des Travaux publics au ministère de la Voirie et
pour une raison bien simple. C'est une raison qui est humaine, que tout le
monde peut comprendre. Quand quelqu'un écrit sur du papier des Travaux
publics pendant 20 ans ou pendant 25 ans, et du jour au lendemain il
écrit sur du papier du ministère de la Voirie, il y a tout de
suite un traumatisme qui se fait, même si personne ne s'en rend compte.
Je pense qu'il y a une gêne à un moment donné.
Maintenant, ce sont les ponts des Travaux publics que nous
intégrons au ministère de la Voirie. Alors, il y a
peut-être des gens du ministère de la Voirie, sans vouloir
blâmer qui que ce soit, qui ont pensé que le ministère des
Travaux publics venait après les chemins. Moi, j'ai dit ceci: Nous
tentons présentement d'établir dans la province de Québec
un véritable ministère des Ponts et Chaussées parce que
c'est notre opinion que les ponts font partie d'une route. On ne peut pas
concevoir un pont sans route et on ne peut pas concevoir une route sans pont
pour passer au-dessus des rivières. Alors, cela a fait une meilleure
intégration. Il ne faut pas oublier qu'au ministère de la Voirie
il y avait ce qu'on appelait un service de structures et de ponts de
voirie.
Dans l'ancienne loi, les ponts de moins de quinze pieds relevaient du
ministre de la Voirie et les ponts de plus de quinze pieds relevaient du
ministre des Travaux publics. Par contre, toutes les structures sur une route
relevaient du ministère de la Voirie, ce qu'on appelait en langage
d'argot au ministère de la Voirie les « ponts-sèches
», si on peut se permettre une expression semblable.
M. BROWN: That was structures on roads.
M. LAFONTAINE: Alors, M. Saint-Arnaud, qui était ingénieur
en chef adjoint du ministère des Travaux publics a été
nommé sous-ministre adjoint aux ponts pour permettre ou faciliter
l'intégration du personnel et du travail au ministère de la
Voirie. M. Lucien Martin, qui était ingénieur en chef des Travaux
publics a été muté au bureau de l'ingénieur en chef
du ministère de la Voirie à titre de conseiller spécial
auprès de l'ingénieur en chef du ministère de la Voirie et
nous lui avons conservé, si on peut dire, les grands projets de ponts.
Comme le pont de Québec, de Chicoutimi, de Noyan, de
Tracy, de Papineau-Leblanc et non pas Papineau. Papineau-Leblanc pour
faire plaisir aux gens de Laval. Alors, M. Martin est conseiller technique
spécial auprès de l'ingénieur en chef du ministère
de la Voirie pour les grands projets. M. Saint-Arnaud s'occupe plus
particulièrement de l'intégration. Le directeur
général de la nouvelle direction générale des
ponts, qui comprend les « ponts-sèches», les ponts
mouillés, comme on dit, et à la direction des structures, M.
Raymond Désy qui, lui, était directeur du service des ponts au
ministère de la Voirie.
Il a comme directeur général adjoint, M. Edgar Gilbert. M.
Gilbert était le coordonnateur entre le ministère des Travaux
publics et celui de la Voirie lorsqu'il s'agissait de bâtir un pont ou de
rebâtir une route. C'était lui qui voyait à la bonne marche
et à la coordination des travaux des deux ministères. Mais il est
maintenant directeur général adjoint. Il y a aussi M. Roland
Guillemette qui est adjoint au directeur général.
M. BROWN: But they will be under Mr. Monette as the deputy-minister for
roads?
M. LAFONTAINE: Yes, there is only one deputy-minister at the Road
Department. It is Mr. Monette. But he will have the help of Mr. Saint-Arnaud as
deputy-Minister to integrate all that...
M. BROWN: In long range planning for your bridge division, is there any
change? In long range planning as it was under the Department of Public Works,
will you continue generally speaking with the same policy?
M. LAFONTAINE: No. Les ponts deviennent partie intégrante de la
route et l'ingénieur qui est aux ponts pourrait, à un moment
donné, verser dans la section des routes. Autrement dit, le pont devient
une section de route. Il n'est plus considéré à part comme
étant une oeuvre d'art. Il est considéré tout simplement
comme une section de route et un ingénieur qui peut entrer au
ministère de la Voirie à titre d'ingénieur résident
pour les ponts peut, à un moment donné et c'est là
qu'est l'avantage de la flexibilité entrer comme ingénieur
résident de la Voirie et finir divisionnaire ou sous-ministre. Autrement
dit, il y a maintenant pour l'ingénieur des Travaux publics beaucoup
plus d'avenir qu'il n'y en avait auparavant quand il était simplement
à l'emploi du ministère des Travaux publics. L'avenue est plus
grande.
M. BROWN: Does that mean that you require all the bridges in the
Province of Quebec on the main highways which are now under the municipalities
or corporations of the Province of Quebec?
M. LAFONTAINE: Disons que la question que le député me
pose est une question qui relève d'une loi qui existe. La loi dit ou
mentionne, je crois, neuf ou treize ponts comme étant des ponts
provinciaux, ponts qui appartiennent à la province. Tous les autres
ponts appartiennent aux municipalités où ces ponts sont
bâtis. Par contre, il y a dans cette loi une prévision qui dit que
tout pont peut être déclaré pont provincial par un
arrêté ministériel. Mais, avant de déclarer tous les
ponts dans la province de Québec comme étant des ponts qui
appartiennent à la province de Québec, nous allons commencer par
le commencement.
Avant de courir, je pense bien que le député a
commencé à marcher, et avant de marcher, il a commencé
à se trader. Alors, c'est un peu ça nous aussi. Nous allons
évoluer dans le sens que le député a mentionné. Je
vais lui soumettre un problème que j'ai eu il y a à peu
près un an, six mois peut-être.
Me promenant dans mon comté avec quelques amis et le maire d'une
municipalité, nous traversions un pont, un pont semi-permanent. Le maire
en question dit, en parlant à celui qui me conduisait: M. Brun, faites
attention, le pont est mangé de l'autre côté. Alors, nous
sommes passés juste entre deux trous lavés par l'eau. Alors j'ai
dit: Cela n'a pas de bon sens. Puis j'ai demandé au divisionnaire de
faire réparer ça. Il a dit: J'y vois immédiatement. Moi,
j'ai parlé au maire, le maire a dit: J'ai demandé au cantonnier.
Le cantonnier a dit que cela ne le regardait pas. J'ai répondu: Il y a
une chose dont je suis sûr, c'est que le pont a été
bâti avec les deniers de la province. Ceux qui passent là-dessus,
c'est le public voyageur de la province. Alors, si le cantonnier n'a rien
à faire, je pense bien qu'il peut prendre son camion il est
payé pour cela la première des choses il est capable de
charger deux voyages de gravier et d'aller, excusez l'expression, mais «
dumper » ça au bout du pont.
Alors, effectivement, ça finit de même. Mais
n'empêche pas que le cantonnier avait refusé au maire deux fois ou
trois fois. Quand un pont est en mauvais état dans une
municipalité, le conseil municipal passe une résolution demandant
au ministre des Travaux publics la réparation du pont en question.
Supposons que les garde-fous aient été emportés par une
niveleuse ou
par une souffleuse. Le ministre des Travaux publics passait la lettre
à son sous-ministre lui disant: Bien, fais-moi faire un rapport.
Celui-ci s'adressait à l'ingénieur en chef pour dire: Fais-moi un
rapport. L'ingénieur en chef transmettait cela à
l'ingénieur du district lui disant: Fais-moi un rapport.
L'ingénieur de district transmettait cela à son ingénieur
résident lui disant: Fais-moi un rapport. Enfin l'ingénieur
résident y allait ou envoyait un contremaître.
M. HOUDE: Il était trop tard.
M. LAFONTAINE: Là il faisait une estimation; cela coûtait
$94.35. Et là le rapport du résident à l'ingénieur
de district, de l'ingénieur du district à l'ingénieur
régional, de l'ingénieur régional à
l'ingénieur en chef, de l'ingénieur en chef au sous-ministre, du
sous-ministre au ministre, et là, on prenait une décision de
réparer le pont pour $94.25. La décision prise, cela partait de
la même façon pour descendre en bas. Cela voulait dire que tout
l'été se passait sans réparer un pont de $95.94. Il aurait
été si simple que le divisionnaire de la voirie envoie son
équipe remplacer trois ou quatre madriers et peinturer, ce qui aurait
peut-être coûté à la province à ce
moment-là, $95.25 au lieu d'en coûter $1,500, $2,000 si l'on
calcule les frais de voyage, les frais de sténographie, les timbres, les
locaux utilisés etc. Autrement dit, il n'y avait pas de planification.
Sans planification, il n'y avait pas de rentabilité au point de vue
administratif.
C'est ce qui a été corrigé, c'est ce que l'on est
en train de corriger. Disons que nous sommes encore dans l'enfance de
l'âge parce qu'il y a tellement à faire là-dessus, je pense
bien que je ne révolutionnerai pas cette année ces deux
choses-là.
Mais il y a une chose, par exemple, c'est que les gens de la Voirie et
des Travaux publics ont commencé à travailler ensemble, ils ont
commencé à se connaître plus. Je pense bien que, d'ici un
an, les résultats seront beaucoup meilleurs qu'ils le sont à
l'heure actuelle, malgré que nous ayons noté un rendement
supérieur à ce qui existait dans le passé.
M. BROWN: Now, in the case of a joint programm between a municipality
and the Department of Roads building a strech of road that would include a
bridge, I suppose now the Department of Roads will be 100% building the
bridge?
M. LAFONTAINE: Non, pas nécessairement.
M. BROWN: Ah!
M. LAFONTAINE: Naturellement, nous donnons quelques fois des subventions
aux municipalités pour bâtir des chemins, et nous ne payons pas le
chemin en entier. Et assez souvent la municipalité va payer 25% du
chemin et le ministère de la Voirie 75%. Cela dépend de la
capacité financière de la municipalité, cela dépend
de l'endroit du pont, cela dépend d'un tas de facteurs.
Mais le député admettra que tous les ponts semi-permanents
dans la province de Québec, même s'ils relevaient, dans le
passé du ministère des Travaux publics, des municipalités,
étaient toujours réparés aux frais, disons dans 99.9% des
cas, du ministère des Travaux publics qui, au fond en avait la
charge.
M. BROWN: In the policy dealing with bridges, at what point do you call
tenders?
M. LAFONTAINE: At what point, what...?
M. BROWN: ... When do you call tenders on your contracts? Every
bridge?
M. LAFONTAINE: Yes.
M. BROWN: Every bridge regardless of the cost, tenders are required?
M. LAFONTAINE: If it costs $5,000 and over. Formerly under the Public
Works, it was $25,000 and over. Now it was $5,000 and over like all the
roads.
M. BROWN: There will be no exceptions? M. LAFONTAINE: No.
M. BROWN: In the case of the group that works on bridges like, for
instance, a man named Ethier, he is in charge of my group in Brome county.
M. LAFONTAINE: Just a moment please. Je vous ferais remarquer, par
exemple, M. le président, qu'il y a beaucoup plus loin, construction et
réfection de routes et de ponts permanents, et un autre article qui
s'intitule: Construction de ponts semi-permanents.
M. BROWN: Mr. President, I am asking what is the general policy
of...
M. LAFONTAINE: Je ne voudrais pas que, tout à l'heure... C'est
une question d'entente.
Cela ne me fait rien de répondre immédiatement, mais le
député va beaucoup plus loin parce qu'il parle à ce
moment-là des politiques du ministère relativement à des
articles qui vont être appelés. Je n'ai aucunement l'intention de
freiner le député, mais disons que je suis prêt à
lui répondre pourvu que cette discussion ne recommence pas aux prochains
articles.
M. PINARD: Si j'ai bien compris l'intervention du député
de Brome, c'est qu'il voudrait que le ministre fasse une revue des politiques
générales de son ministère surtout depuis
l'intégration du service des ponts... pour que nous sachions de quelle
façon fonctionne généralement...
M. LAFONTAINE: Pourvu qu'on ne recommence pas...
M. PINARD: ... quitte à revenir un peu plus tard aux
sous-articles pour demander plus de détails...
M. LAFONTAINE: Oui, plus de détails mais non sur les questions
posées à l'heure actuelle. Il faudrait s'entendre
là-dessus pour ne pas...
M. BROWN: But generally speaking on your policy regarding the bridge
groups that were working in the areas...
M. LAFONTAINE: Yes.
M. BROWN: ... will these be kept on or do you intend to...
M. LAFONTAINE: Ce que nous avons fait, M. le Président, disons
qu'au tout début, en 1966, il y avait au ministère des Travaux
publics - si M. Russell était ici il me le dirait plus
précisément je crois que c'est 125 constructeurs de ponts
et, au fur et à mesure que certains ont pris leur pension ou que
certains se sont retirés, que certains sont décédés
ou ont pris une autre voie, leur nombre a diminué, je crois, à
55. Alors lorsque nous avons intégré les ponts des Travaux
publics, cet effectif de 125 qu'il était en 1966, était
tombé à 55. Maintenant, ce que nous faisons... On me dit 75 et
non pas 55.
M. PINARD: Là, vous parlez du personnel technique attaché
au service des ponts.
M. LAFONTAINE: Non, les constructeurs de ponts. Je vous parle des
contremaîtres.
M. PINARD: Des contremaîtres.
M. LAFONTAINE: Alors il y a 75 contremaîtres comparativement
à 125, c'est-à-dire une baisse de 50 environ. Maintenant, va que
nous intégrons ces gens-là aux divisions, nous avons tenu, sous
la direction du directeur du personnel et des ingénieurs du
ministère des Travaux publics qui avaient été
transférés au ministère de la Voirie, qu'on appelle une
classification. On a classifié, A, B et C. C'est à dire A: les
constructeurs de ponts qui pourraient agir comme surintendants sur n'importe
quel chantier de construction de ponts. A ce moment-là, on les a
intégrés. Je pense qu'il y en a dix ou douze qui ont
été retenus pas les ingénieurs des Travaux publics comme
étant les meilleurs experts en construction de ponts.
Il y a eu une deuxième classe, je ne sais pas quels sont les
barèmes sur lesquels on s'est basé, mais encore des
barèmes techniques pour dire: Bien, voici une deuxième classe et
une troisième classe de constructeurs de ponts.
UNE VOIX: De contremaîtres.
M. LAFONTAINE: Oui, contremaîtres, veut dire constructeurs de
ponts en termes techniques.
M. PINARD: Oui, oui.
M. LAFONTAINE: Le constructeur de ponts, c'est le contremaître qui
va sur les ponts.
M. PINARD: C'est la définition qui était donnée au
personnel technique du service des ponts à l'époque...
M. LAFONTAINE: C'est ça!
M. PINARD: Et vous gardez la même définition maintenant
qu'ils sont intégrés à la Voirie.
M. LAFONTAINE: Bien, je ne sais pas. La définition a
été faite par la Commission de la fonction publique en vertu du
plan du personnel de maîtrise. Evidemment les grands constructeurs de
ponts, les dix ou douze, eux, on les a gardés pour les grands projets
dans toute la province. Les autres ont reçu une lettre comme quoi leurs
services n'étaient plus requis pour la construction des ponts. Par
contre, chacun de ces gens-là aura une revision et nous allons tenter de
les intégrer dans les divisions, comme par exemple, l'entretien des
ponts. Si le type n'est pas classifié comme étant un constructeur
de ponts, par exemple en béton, d'une
valeur de $300,000, il peut fort bien réparer un pont
semi-permanent, clouer quelques planches ou quelques madriers, même le
bâtir ce pont semi-permanent. Maintenant, il y a un autre avantage dans
l'intégration des ponts au ministère de la Voirie, c'est
qu'auparavant, un pont de moins de quinze pieds, c'était à la
Voirie; un pont de plus de quinze pieds, c'était au ministère des
Travaux publics. Mais le ministère des Travaux publics ne
bâtissait pas de ponceaux et assez souvent, dans le cas d'un pont qui
excède quinze pieds, on peut bâtir un ponceau, on peut
peut-être avoir un pont. J'ai le cas précis dans le comté
de Bellechasse, dans la paroisse d'Armagh où nous avions engagé
une firme d'ingénieurs-conseils lors de la grève des
ingénieurs professionnels en 1966, pour étudier et nous faire des
recommandations quant à la reconstruction d'un pont qui était
désuet. L'ingénieur-conseil nous a présenté son
rapport disant que si on rebâtissait un pont, il en coûterait
à la province, je crois, $500,000 et que, si au lieu de faire un pont
nous faisions tout simplement un ponceau, qui donnerait exactement le
même rendement et qui aurait l'avantage de ne plus nécessiter
d'entretien, le coût tomberait à $200,000.
Il est évident qu'à ce moment-là, nous avons
abandonné le projet de pont pour faire le ponceau et, à ce
moment-là, nous sauvions à la province de Québec $300,000,
simplement sur un projet, justement à cause1 d'une
barrière légale qui est dans les statuts, qui n'existe plus
aujourd'hui, parce que les ponts ont été intégrés
au ministère de la Voirie et nous tentons de continuer ce même
service-là.
Dans les divisions, je pense bien que nous allons en nommer un parmi
ceux qui ont été, disons, remerciés comme constructeurs.
Nous allons les reprendre même. Je ne dirais pas tous, même s'ils
n'avaient pas leur permanence, s'ils n'étaient qu'occasionnels. Le
gouvernement est un gouvernement qui a du coeur, nous allons les reprendre mais
les recycler sur la base de la Voirie. Peut-être en nommer un en charge
de l'entretien des ponts. Je parle peut-être à bâtons
rompus, je pense à ma division. Je sais que dans ma division c'est
commencé et je ne sais pas où ils sont rendus dans les autres
divisions, mais le travail est amorcé et il va se continuer dans ce
sens-là.
M. BROWN: Who is your long range planner for roads in the Province of
Quebec? For your long range planning of roads?
M. LAFONTAINE: What do you mean by long range?
M. BROWN: Well, ten years from now.
M. LAFONTAINE: C'est le chef de la planification, M. Henri Perron, que
vous voyez ici, en arrière.
M. BROWN: Yes? Does he have many workers with him?
M. LAFONTAINE: Yes, he has a very large staff. I don't mean staff, I
mean comity.
M. BROWN: Does he work alone in charge of the staff or does he...
M. LAFONTAINE: No, he does not work alone, I have just said five minutes
ago that we have a comity who is meeting every week with the deputy-minister as
president and every member. Tous les sous-ministres, sous-ministres adjoints,
sous-ministres associés, et tous les grands chefs de service et
l'ingénieur en chef se réunissent une fois la semaine et les
grandes décisions du ministère sont prises là.
M. BROWN: Who did you say was in charge of that?
M. LAFONTAINE: M. Henri Perron.
M. BROWN: Oh, yes. In the case of a road, it might possibly have an
alternative of traveling to rough territory of a good farmer. Who makes the
decision how far that road will go...
M. LAFONTAINE: Disons que les décisions sont prises par le
ministre comme les décisions ont toujours été prises par
le ministre dans le passé. Par contre, le ministre agit toujours en
consultation avec ses hauts fonctionnaires.
M. BROWN: Do they consult with the Department of Agriculture now to
discuss this type of thing?
M. LAFONTAINE: You mean...
M. BROWN: We'll say you went a quarter of a mile to the east they would
possibly leave three hundred acres of good farming land alone. If they went to
the center of it, well it...
M. LAFONTAINE: Disons que c'est un problème qui s'est
développé surtout lors de la construction de la route
transcanadienne, le député de Drummond va se souvenir, des
pétitions qu'il
recevait à ce moment-là des cultivateurs. Le
ministère de la Voirie tente autant que possible de passer dans ce que
l'on appelle les trécarrés pour ne pas subdiviser de terres.
Mais, il est évident, que de temps en temps, nous sommes obligés
de faire des courbes et qu'à ce moment-là, il y a des
résidus de terrains. Le service d'expropriation tente, autant que
possible, de reconstituer certaines terres.
M. BROWN: In the case where they are taking up around 100 acres in Brome
county going by Cowansville, could I meet Mr. Perron and discuss it?
M. LAFONTAINE: Sure.
M. BROWN: ... or would it be better for a committee to...
M. LAFONTAINE: Non, go and see him. Mr. Perron is over there.
M. BROWN: Oh, yes.
M. LAFONTAINE: Go and see him.
M. BROWN: I hope, he has read a few of the letters that have come in
protesting the fact that a road, if it is moved this way about a quarter of a
mile, it hurts no farming property while where it is now going, it knocks out
one hundred or two hundred acres.
M. LAFONTAINE: I have no objection that the member meet with Mr. Perron
and discuss all that thing.
M. BROWN: Now, who would be in charge of your research dealing with new
methods of road building?
M. LAFONTAINE: M. Jacques Charland.
M. BROWN: Oh, yes. What is he doing about dust on the roads of the
Province of Quebec, anything?
M. LAFONTAINE: Je pense bien que le problème de la
poussière sur les routes ne relève pas du directeur de la
recherche, mais regarde plutôt le directeur du service de
l'entretien.
M. BROWN: Oh, who would that be?
M. LAFONTAINE: Ce serait M. Bastien, il est là.
M. BROWN: Has there been any new methods introduced into the department
in the last couple of years?
M. LAFONTAINE: Non, ce sont des méthodes conventionnelles connues
depuis assez longtemps, même du temps de nos prédécesseurs
et du prédécesseur de nos prédécesseurs. C'est du
calcium, du calcium liquide, de l'huile abat-poussière, de la pluie
aussi.
M. BROWN: There is a question of a few years ago in the State of Texas.
A certain chemical was inserted in the gravel when it was being pressed, which
supposedly created a permanent solution to the dust for five or six years. Has
there anything at all been studied on these experiments?
M. LAFONTAINE: Oui, il parle du Linisol de la stabilisation de surface
avec des déchets, mais cela n'a pas donné de rendement et
ça coûtait beaucoup plus cher.
M. PINARD: It is a product made by the Pulp companies.
M. BROWN: I am not sure, I just read about it.
M. LAFONTAINE: It is the linisol probably.
M. BROWN: But in view of the fact that this is one of the greatest
protruding agencies in the rural Quebec and where there is such a war on roads
from dust, it would seem worthwhile. Is there anything that could be done? It
would be most helpful, not only for those people that live on the road, but for
those people that make the road.
M. LAFONTAINE: Oui, je comprends le point de vue du
député. Disons que dans la province de Québec, il y a
46,000 milles de route et présentement, il n'y en a que 15,000 milles de
pavées. Alors la différence, ce sont des chemins de terre ou des
chemins de gravier, soit de 1re, 2e, ou 3e classe. C'est évident que le
problème est grave, plus encore avec l'augmentation du nombre de
véhicules et l'augmentation aussi de l'utilisation de ce même parc
automobiles. Mais le député comprendra que nous ne pouvons
régler du jour au lendemain, une question qui est latente depuis
longtemps, sur laquelle plusieurs chercheurs se sont penchés, mais nous
espérons, le temps aidant, et le budget aidant, donner un meilleur
service.
M. LACROIX: Quels sont les barèmes du ministère quant
à la distribution des budgets dans les différents comtés
pour l'amélioration et l'entretien des chemins?
M. LAFONTAINE: Disons que cela dépend de plusieurs points. Si on
entre là-dedans, je vous dis que c'est un sujet assez explosif. Je peux
vous dire que ce qu'on regarde en face de nous. Je pense bien que le
député de Drummond va m'appuyer sur ce point-là. Les
besoins sont immenses dans toute la province. Us sont immenses. Et à un
moment donné, on se demande si on doit pas faire la route là, ou
plutôt celle-là ou une autre. Maintenant l'augmentation du nombre
d'automobiles, il ne faut pas l'oublier. C 'est une augmentation je pense de 7%
à 8% par année. Et l'utilisation de l'automobile connaît
aussi une augmentation effarante.
M. LACROK: Est-ce qu'il y a des critères de planification pour
essayer d'arriver à...
M. LAFONTAINE: Nous sommes en train, présentement au
ministère de la Voirie, de faire l'inventaire des chemins qui
n'existaient pas dans le passé, l'inventaire des chemins en les
classifiant.
Il n'y avait pas de classe de chemins de voirie dans le passé.
C'est le service de la recherche qui s'occupe de cette chose-là. II y a
un travail immense à faire. Je ne vous le cache pas, c'est un travail de
géant, mais il ne faut pas s'attendre à des changements
spectaculaires du jour au lendemain. Quand on volt la nécessité
de former d'abord une banque d'Informations relativement au système
routier. Mais je pense que la banque d'informations s'imposait. J'ai dit tout
à l'heure que le ministère de la Voirie, à son origine,
était un service du ministère de l'Agriculture. Je ne mets pas en
cause la valeur des hommes qui sont au ministère de la Voirie, parce
que, je l'ai dit tout à l'heure, les hommes qui sont au ministère
de la Voirie sont peut-être parmi les plus qualifiés dans le monde
entier, y compris les Etats-Unis.
M. LACROK: Quels sont les critères...
M. LAFONTAINE: Je me souviens, lors de l'Expo, avoir rencontré le
ministre de l'Equipement de l'U.R.S.S., J'ai passé une journée
avec lui. Disons qu'on se parlait par interprète, mais il a
trouvé que, de tous les pays visités J'étais avec
le sous-ministre, à ce moment-là il m'a dit: M. le
Ministre,les routes les mieux entretenues que j'aie vues jusqu'à
présent sont les routes de la province de Québec et j'ai
voyagé.
M. LACROIX: Est-ce que vous l'avez promené sur la route 20 ou
ailleurs?
M. LAFONTAINE: Je l'ai amené àplusieurs endroits, et
savez-vous à quels problèmes il était surtout
intéressé? Aux problèmes de pon-ceaux en tôle
ondulée, il voulait voir des pon-ceaux en tôle ondulée, et
je lui ai fait venir la documentation de la compagnie Armco, de Pedlar People
Ltd, je lui ai remis cela avec des brochures. Il était accompagné
d'une délégation de quinze à vingt' ingénieurs
russes, peu parlaient le français, quelques-uns parlaient un peu
l'anglais, mais je tiens à vous dire que les Russes...
M. LACROIX: Ils parlaient le russe au moins?
M. LAFONTAINE: Ils parlaient le russe. Il y avait un interprète
qui venait de l'ambassade russe. Ils se sont montrés extrêmement
intéressés par le génie routier de la province de
Québec et surtout par l'entretien que le ministère de la Voirie
faisait sur ses routes.
M. HOUDE: Il aurait dû vous remettre une médaille.
M. LAFONTAINE: Non, je regrette, ils nous ont donné des
souvenirs, pas une médaille!
M. LACROIX: M. le Président, quand le ministre parle de faire des
travaux de réparation ou d'entretien selon la nécessité,
sur quels critères se base-t-il pour juger de la nécessité
dans les comtés...
M. LAFONTAINE: Je ne comprends pas, c'est parce que je lisais une
note.
M. LACROIX: Tout à l'heure le ministre disait que les travaux
d'entretien ou de réparation étaient faits selon la
nécessité, c'était le critère qui servait de base.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire de quels critères il se sert
pour établir la nécessité de réparation ou de
construction de chemins dans les comtés.
M. LAFONTAINE: Par exemple, disons que lorsque le député
des Iles-de-la-Madeleine vient me demander: M. le ministre, est-ce que vous
seriez capable de nous accorder $140,000 pour faire travailler nos gens aux
Iles-de-la-Madeleine? Il y a deux ans de cela. J'ai dit au
député:
D'accord, vous avez de mauvais chemins? Et pourtant le
député était un député de l'Opposition. De
quel barème me suis-je servi? Je me suis servi du barème de la
demande du député. Assez souvent c'est un barème,
même si le député n'est pas du même côté
que présentement je suis.
M. LACROIX: A ce moment-là, je voudrais rectifier les propos du
ministre. Quand j'ai été voir le ministre, c'était pour
des travaux d'hiver, pour faire des chemins de municipalité, pour des
municipalités qui n'étaient pas capables de faire l'entretien, la
réparation ou la construction. A ce moment-là, le gouvernement
devait payer les matériaux ou la location de la machinerie pour
permettre aux municipalités de faire les chemins et, par la suite, le
ministère de la Voirie prenait possession des chemins. Mais là,
si vous voulez, c'est une voie d'échappement, mais ce à quoi je
veux en venir...
M. LAFONTAINE: On m'informe qu'on les a pris souvent à notre
entretien ces chemins-là.
M. LACROIX: Ce à quoi je veux en venir c'est que, depuis
plusieurs semaines aux Iles-de-la-Madeleine et particulièrement depuis
quatre semaines, il est arrivé de nombreux accidents qui ont
été mortels. Cette semaine, deux personnes ont péri
à cause du mauvais état des routes aux Iles. En tout cas, c'est
à cause du mauvais état de la route. Depuis deux ans, on n'a
absolument rien fait aux Iles-de-la-Madeleine pour l'entretien des routes et
même des routes qui avaient été améliorées,
nous sommes en train de les perdre parce que, depuis deux ans, le
ministère n'a absolument rien fait. Je pense que c'est malheureux de
constater...
M. LAFONTAINE: Je ne permets pas au député...
M. LACROIX: Si vous regardez dans votre budget, vous constaterez que
l'an dernier, vous avez dépensé moins de $100,000 pour la
construction et l'entretien des chemins aux Iles-de-la-Madeleine, alors
qu'ordinairement le ministère dépensait $350,000 à
$400,000, aans compter les travaux d'hiver.
M. LAFONTAINE: Si le député veut commencer à
m'imputer les morts qu'il y a dans les accidents d'automobile dans la province,
je ne le suivrai pas sur ce débat. Ce n'est pas vrai, même si le
député est présentement en campagne électorale
fédérale.
M. LACROIX: Je n'ai pas l'intention d'imputer au ministre des morts, et
la responsabilité des personnes qui sont mortes, mais je crois que c'est
la responsabilité du ministre de voir à ce que les routes, dans
la province de Québec, que ce soit dans n'importe quel comté,
soient au moins carossables et qu'elles présentent le moins de danger
possible. Je ne veux pas imputer au ministre de responsabilité
particulière mais je demande au ministre d'apporter une attention
spéciale au comté des Iles-de-la-Madeleine parce qu'en 1966 des
soumissions avaient été demandées pour améliorer
des routes où il y a beaucoup de circulation. On a fait des
enquêtes de circulation dans plusieurs municipalités et, depuis ce
temps-là, à cause d'interventions qui ne sont pas celles du
député élu des Iles-de-la-Madeleine, il y a eu
passation... Si vous voulez, on n'a pas donné suite aux demandes de
soumissions et les travaux n'ont pas été
exécutés...
M. LAFONTAINE: Non, non, il faudrait que le député porte
des accusations bien précises sur la façon dont il vient de
s'exprimer. C'est de l'insinuation pure et simple et je n'endurerai pas que le
député insinue. Maintenant, si le député veut avoir
des chiffres, je pourrai lui dire, par exemple, que, dans le comté de
Pontlac, il y a au-delà de 1,300 milles de route; il n'y a que 32% ou
33% des routes qui sont améliorées et le comté de Pontiac
est situé aux portes de la capitale fédérale où il
y a énormément de circulation.
M. LACROIX: II y a 80%...
M. LAFONTAINE: Où la route 58 traverse le comté de Pontiac
pour se rendre en Abitibi, la route 58 est comprise comme étant un
chemin amélioré et malgré ça il n'y a dans le
comté de Pontiac que 32% ou 33% des chemins qui sont
améliorés sur 1,300 milles de route.
M. LACROIX: Seulement, aux Iles-de-la-Madeleine il y a...
M. LAFONTAINE: Si le député est en train de me dire que
les besoins sont immenses à travers la province, il ne fait que
répéter ce que j'ai dit tantôt au comité. Les
besoins de la province sont immenses et dernièrement nous recevions la
Chambre de commerce de la province de Québec et j'avais près de
moi M. Bureau qui est sous-ministre associé au ministère de la
Voirie, que le député de Drummond connaît très bien
pour son sérieux...
M. PINARD: Excellent homme.
M. LAFONTAINE: ... excellent homme, et simplement d'un coup d'oeil, les
principales demandes qui étaient faites par la Chambre de commerce de la
province de Québec, exigeaient un déboursé immédiat
de $1 milliard. Je trouve à ce moment-là que ça
dépasse les capacités financières de la province et ce
n'est plus un problème qui relève du ministre mais des
contribuables en général de toute la province.
M. LACROIX: Ce que je demande au ministre, à l'heure actuelle,
c'est au moins d'entretenir ce que nous avons, et je ne comprends pas le fait
que pour des travaux qui avaient été demandés en 1966 et
pour lesquels des soumissions avaient été demandées et
ouvertes, le ministère n'y a pas donné suite. La semaine
dernière le divisionnaire régional est allé aux
îles, il a demandé au divisionnaire, au maire du village et au
curé d'écrire au ministre pour lui demander d'améliorer
les chemins. Je ne comprends pas ça. Les soumissions ont
été demandées et acceptées au début de 1966,
et en 1968, le divisionnaire régional demande au curé et au maire
de la paroisse d'écrire au ministre pour lui demander de réaliser
les travaux pour lesquels des soumissions avaient été
demandées.
M. LE PRESIDENT: Le député de Baldwin.
M. LACROIX: Vous n'avez rien à répondre à
ça, M. le Ministre?
M. LAFONTAINE: Oui, si vous voulez que je réponde avec la
permission du député de Drummond, je vais répondre.
M. LACROIX: Certainement, répondez!
M. LAFONTAINE: Lorsque j'ai été assermenté ministre
de la Voirie en 1966, exactement le 16 juillet, il y avait une autoroute dans
la région de Montréal qui s'appelait l'autoroute de Berthier. Les
travaux étaient suspendus depuis la fin de 1965...
M. LACROIX: Je crois bien, l'hiver était arrivé.
M. LAFONTAINE: ...et au commencement de 1966, à cause, comme le
disait le président de l'Office des autoroutes, à cause d'un
manque de fonds...
M. PINARD: C'est-à-dire que c'était plutôt à
cause d'un dépassement budgétaire.
M. LAFONTAINE: A cause d'un manque de fonds, tel que le dit le
président de l'Office des autoroutes.
M. PINARD: On lui fera expliquer ça tout à l'heure.
M. LAFONTAINE: Vous vous le ferez expliquer mais on avait signé
des contrats pour une somme je dirais le chiffre peut-être de $60
millions lorsque l'Office des autoroutes n'avait à son
crédit que $35 millions. Il a fallu prendre $10 millions du
ministère de la Voirie pour permettre la construction de l'autoroute
Berthier-Montréal de telle sorte que toutes les routes entourant
Montréal soient prêtes pour l'Expo 67. Nous avons inauguré
l'autoroute Berthier-Montréal le 24 juin 1967.
M. PINARD: Evidemment, M. le Président, cela demanderait des
commentaires de ma part, mais je ne voudrais pas intervenir dans cette
discussion parce que j'ai très bien vécu le problème. Je
pense qu'il s'agissait d'abord d'un dépassement budgétaire parce
qu'à l'Office des autoroutes, nous accordions des budgets basés
sur une période de trois années. Si ma mémoire est
fidèle, c'était $35 millions pour l'année 66/67, $30
millions pour 67/68 et un autre million pour l'année suivante.
Il est arrivé que les dirigeants de l'Office ont jugé bon
d'accélérer leurs travaux, de sorte qu'il est arrivé un
dépassement budgétaire pour une année financière
donnée, quitte pour eux à se reprendre sur l'autre exercice
financier ou sur l'ensemble des deux autres exercices financiers qui devaient
suivre.
Il est arrivé ce qui devait arriver. A un moment donné,
les possibilités d'emprunt de la province n'étant pas
illimitées, et les priorités étant devenues autres que
celles qui avaient été prévues à l'époque
à cause de certains travaux additionnels qu'il a fallu faire pour servir
les fins de l'Expo, il a quand même fallu donner
préférence, priorité et préséance aux
besoins de l'Expo. Et c'est ce qui a expliqué la fermeture temporaire
des chantiers de la rive nord, c'est-à-dire de l'autoroute
Montréal-Berthier, sur une base temporaire, ainsi que d'une partie de
l'autoroute de Sherbrooke, c'est-à-dire Omerville-Rock Island, pour
être capables de finir certains travaux absolument urgents pour permettre
l'ouverture de l'Expo 67 à temps. Je pense que c'est dans cet esprit que
le ministre donne les explications qu'il a données tantôt sans
tricher la vérité, je pense. Je crois qu'il est important de
rétablir les faits aussi.
M. LAFONTAINE: Disons que tous les contrats signés
prévoyaient une date de livraison des travaux, soit le 1er Janvier 1967,
avec une pénalité à chacun des entrepreneurs variant de
$500 à $1,000 par jour. Les travaux ont été
arrêtés par l'Ingénieur en chef sous la dictée du
président de l'Office des autoroutes leur ordonnant d'arrêter
parce qu'ils n'auraient pas pu les payer. Lorsque j'ai été
assermenté comme ministre de la Voirie, j'avais en face de mol des
contrats qui avaient été signés, les travaux
étaient arrêtés; il a fallu réduire certains travaux
d'ailleurs, le député de Drummond le sait pour les
reporter à une année subséquente. Et nous avons dû
prendre $10 millions affectés au ministère de la Voirie et les
transférer à l'Office des autoroutes afin de permettre de
continuer la construction de l'autoroute de Berthier-Montréal afin que
les ouvrages qui étalent en construction à ce moment-là ne
se perdent pas, parce qu'il y avait érosion avec le vent, etc. Je n'ai
jamais blâmé qui que ce soit. Je n'en ai jamais fait effet, mais
il faudrait que le député comprenne, comme je le lui disais tout
à l'heure, que les besoins de la province sont extrêmement grands.
Et il faut y aller avec ordre de priorités. Je lui al mentionné
tout I l'heure que le comté de Pontlac comprenait 1,300 milles de route
dont seulement 34%, 33% ou 32% étalent améliorés, y
compris l'amélioration de la route 58 qui va vers l'Abitibi. Dans le
comté des Iles-de-la-Madeleine, il n'y a que 130 milles de chemin dont
125 milles sont entretenus durant l'hiver par le ministère de la
Voirie.
M. LACROIX: Ce n'est pas là la question. Entretenus l'hiver,
c'est bien beau, mais l'été, quand on se tue dedans... Si vous
voulez considérer, M. le Ministre, les accidents qui se produisent aux
Iles-de-la-Madeleine actuellement, c'est peut-être i cet endroit que les
accidents sont les plus fréquents et où ils amènent le
plus de pertes et de vies et au point de vue matériel également.
Je pense que c'est une priorité qui n'est pas à négliger.
Ce n'est pas la longueur de chemin qui doit être
considérée, c'est l'utilisation qu'on en fait, et c'est aussi le
fait qu'il est inadmissible que, depuis deux, on n'ait pas
dépensé d'argent pour améliorer les routes aux
Iles-de-la-Madeleine. L'entretien des chemins d'hiver, si le ministre le veut,
on en reparlera tout à l'heure; mais, à l'heure actuelle,
l'entretien des chemins d'été est déficient aux
Iles-de-la-Madeleine. Le ministère ne fait rien pour améliorer ou
maintenir les routes au niveau où elles étaient auparavant.
M. LAFONTAINE: M. le Président, j'ai ici dans le rapport du
ministère: Construction et réfection de routes dans les
Iles-de-la-Madeleine: $254,491.61...
M. LACROIX: C'est le budget 66/67, ça.
M. LAFONTAINE: ... entretien des chemins d'été,
$137,968.44. Entretien des chemins d'hiver par le ministère, $94,925.21.
Subventionnés, $16,296. Maintenant, si vous...
M. LACROIX: Combien en 67/68? Est-ce que le ministre pourrait me dire,
avec l'argent qui a été dépensé, soit $127,000,
quelle longueur de route aux Iles-de-la-Madeleine on a améliorée?
On a payé uniquement des salaires avec cet argent.
M. LAFONTAINE: Tout cela est dans le rapport.
M. LACROIX: On n'a pas dépensé. Il n'y a pas eu de
dispositions de prises, il n'y a rien de fait.
M. LAFONTAINE: Le député des Iles-de-la-Madeleine a les
rapports, le député des Iles-de-la-Madeleine sait qu'il n'y a
chez lui que 130 milles de chemin...
M. LACROIX: Ce n'est pas la question, quand même il n'y en aurait
que 70 dans la région...
M. LAFONTAINE: Le député des Iles-de-la-Madeleine sait
qu'il y a 125 milles de chemin entretenus l'hiver. Le député des
Iles-de-la-Madeleine sait qu'il y a une division chez lui dans les
Iles-de-la-Madeleine. Je dis au député des Iles-de-la-Madeleine
qu'il y a un besoin immense dans toute la province. Je ne nie pas qu'il y ait
des besoins chez lui, mais il y a aussi d'autres besoins ailleurs et il peut
être assuré de la sympathie du ministre de la Voirie, non
seulement vis-à-vis des Iles-de-la-Madeleine, mais dans toute la
province, parce que j'ai toujours calculé que le ministère de la
Voirie doit être un service qu'on doit donner au public voyageur. Mais ce
que je n'accepteraipas, par exemple, c'est l'affirmation que le
député disait tout à l'heure, me tenant responsable des
accidents et des morts qui sont survenues aux Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Je ne tiens pas le ministre responsable lui-même, mais
je tiens le ministère responsable de ne pas avoir fait son pos-
sible pour au moins maintenir les routes à la qualité
qu'elles avaient avant 1966. Est-ce que le ministre pourrait me dire
maintenant, si, dans le cours de l'exécution du budget d'ARDA, il y a
quelque chose de prévu au ministère pour améliorer le
réseau routier des Iles-de-la-Madeleine, qui sera payé à
80% par le gouvernement fédéral et administré à
100% par le patronage provincial?
M. LAFONTAINE: Ah! si le député commence sur ce
sujet-là, je peux peut-être lui sortir quelques petites coupures
comme vous autres.
M. LACROIX: Certainement, sortez ce que vous voulez.
M. LAFONTAINE: Je peux lui en sortir en grande quantité, s'il
veut.
M. LACROIX: Sortez ce que vous voudrez.
M. LAFONTAINE: Mais je n'ai pas l'intention présentement de le
suivre sur ce terrain-là...
M. LACROIX: Est-ce qu'avec les ententes
fédérales-provinciales d'ARDA, il y a quelque chose de
prévu pour les Iles-de-la-Madeleine?
M. LAFONTAINE: Parce que je ne crois pas... M. le Président, je
demanderais de ramener le député à l'ordre, on est au
poste budgétaire 1...
M. LACROIX: C'est l'administration du budget du ministère de la
Voirie et je crois que c'est pertinent, les questions que je pose.
M. LAFONTAINE: Evidemment, si le député sait quelque
chose, je ne suis pas un vendeur de bottines en temps d'élection
fédérale. Je peux lui dire cela.
UNE VOIX: M. le Président, que le député des
Iles-de-la-Madeleine retire ses paroles!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LACROIX: Le ministre, s'il veut un permis de bottines, il le
demandera à son homonyme, le bleu, qui s'est présenté
contre Maurice Sauvé, de continuer son action en contestation
d'élection. Lui, il n'est pas assez courageux pour aller au bout de son
action.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. HAMEL: Je me sens courageux.
M. LACROIX: Je me sens capable de le prouver et ce n'est pas le
député de Joliette ni celui de Rouville qui va essayer de me
boucher avec ça.
M. HAMEL: C'est donc intelligent.
M. LAFONTAINE: Le député de Joliette est
présentement président du comité et je pense que le
député des Iles-de-la-Madeleine n'a pas le droit d'insulter le
président du comité, qui l'a simplement rappelé à
l'ordre. Présentement, il n'agit pas comme député de
Joliette, mais comme président du comité.
M. LACROIX: En Chambre, et en comité plénier, le
député de Joliette a fait souvent allusion aux...
M. LAFONTAINE: Présentement, nous sommes au comité.
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît, à l'ordre! Là, je
connais votre grandeur, vous m'attaquerez quand je ne serai pas
président.
M. LACROIX: M. le Président, vous, vous êtes là, et
puis, votre boîte!
M. LE PRESIDENT: Je peux vous montrer que je suis président et
vous faire sortir.
M. LOUBIER: M. le Président, si le député des
Iles-de-la-Madeleine fait une crise d'hystérie, on a des recettes pour
le soigner. Il pourrait au moins avoir du respect pour le président,
quel qu'il soit. Ce n'est pas un combat. Le député des
Iles-de-la-Madeleine n'a pas le droit, par son attitude, d'insulter les gens
qui président.
M. LACROIX: M. le Président, j'ai posé une question au
ministre. J'ai demandé au ministre si, dans les ententes
fédérales-provinciales dans les accords ARDA, il y avait quelque
chose de prévu pour l'amélioration de la voirie aux
Iles-de-la-Madeleine?
M. LAFONTAINE: M. le Président, vous direz au
député des Iles-de-la-Madeleine qu'il suive le budget des
dépenses, article par article, on y arrivera à achat et
construction, à la construction, au poste budgétaire 7:
Construction et réfection de routes et de ponts permanents.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste budgétaire 1: Administration. Le
député de Baldwin.
M. SEGUIN: Je vais essayer de changer de ton, un peu, si vous
voulez.
M. LAFONTAINE: J'apprécierais beaucoup que le
député change un peu.
M. SEGUIN: J'appréciais le ton d'avant, excepté que l'on
pourrait peut-être revenir à nos patates, ou à nos moutons.
Le ministre a répondu au député de Brome, tout à
l'heure, en ce qui concernait la planification de ponts. Le
député de Brome a demandé par qui et comment se faisait la
répartition des coûts ou une question du genre. Et le ministre a
répondu qu'il y avait plusieurs facteurs ou une formule qui
s'appliquait.
Entre autres, il a mentionné la capacité des
municipalités de payer lorsqu'il s'agissait d'un pont dans une
municipalité... Ma question est assez simple, de quelle façon
vous y prenez-vous pour savoir si la municipalité...
M. LAFONTAINE: AuxAffaires municipales.
M. SEGUIN: Vous allez aux Affaires municipales. Alors il s'agit
plutôt de la condition financière de la municipalité, la
population de la municipalité, l'évaluation de...
M. LAFONTAINE: Oui, comme par exemple, il y a une loi que le
député de Drummond connaît très bien, c'est la loi
du boulevard Métropolitain, c'est dans son...
M. SEGUIN: En dehors du boulevard.
M. LAFONTAINE: Non, non, mais cela en est un... Vous me demandez grosso
modo la politique du ministère. Alors, je commence par vous mentionner
le boulevard métropolitain où la capacité
financière de la ville à payer est prise en
considération.
En d'autres cas disons qu'il y a aussi classification, même si la
loi reconnaît des ponts provinciaux et le reste des ponts étant
municipaux disons neuf, treize ponts provinciaux, le reste étant
des ponts municipaux il reste tout de même que certaines
municipalités qui ont des ponts intermunicipaux ne peuvent pas payer le
pont. Ce n'est pas une solution facile. Je mentionnerai simplement, pour le
bénéfice du député, par exemple que le pont de
Cartierville appartient à la ville de Montréal, si ma
mémoire est fidèle, que le pont Pie IX appartient à la
province de Québec...
M. KENNEDY: Le pont Viau à Montréal.
M. LAFONTAINE: Le pont Viau à Montréal aussi...
M. KENNEDY: Le pont Mercier.
M. LAFONTAINE: Le pont Mercier appartient à la province et le
pont que nous allons construire sur la rue Papineau va appartenir en propre
à la province.
M. SEGUIN: Et dans Vaudreuil-Soulanges les ponts Taschereau et
Galipault, par exemple, ce sont des ponts qui appartiennent à la
province.
M. LAFONTAINE: Je me demande, au sujet des ponts que le
député vient de mentionner, s'il y a eu un arrêté
ministériel les déclarant ponts provinciaux.
M. SEGUIN: Bien ils l'ont toujours été.
M. LAFONTAINE: Non, je ne le crois pas. Je ne suis pas sûr. Il
faudrait que je regarde la loi, peut-être.
M. SEGUIN: Il n'est pas question de contredire...
M. LAFONTAINE: Disons qu'il arrive assez souvent présentement que
laprovince construise à 100% des ponts. Mais si aucun
arrêté ministériel n'est passé pour déclarer
ces ponts provinciaux, ils demeurent ponts municipaux et tombent sous la
tutelle de la municipalité.
M. SEGUIN: Une fois que le pont est construit, je comprends que parfois
on cède l'entretien aux municipalités. On le fait pour des
viaducs, on le fait pour différentes choses. Mais ce qui m'intriguait
surtout, c'était la formule que le ministère employait pour
déterminer si une municipalité pouvait ou ne pouvait pas payer.
Voyez-vous une municipalité riche ou une municipalité
pauvre...
M. LAFONTAINE: Je vais donner un exemple. Dans le comté de
Taillon, pour la route numéro 1, la ville a décidé d'en
faire un boulevard. La ville a investi dans la réfection de la route 1,
je pense $2 millions et quelques cents mille dollars. Nous avons
collaboré avec la municipalité de Jacques-Cartier. Elle a fait
ses travaux d'aqueduc, ses travaux d'égouts. Elle a payé
l'éclairage, les trottoirs. Nous avons payé, nous, ce que
normalement nous aurions payé si cette voie était demeurée
à l'entretien de la province, c'est-à-dire $300,000. Alors
nous avons accordé, sur une dépense que la
municipalité faisait de $2 millions et quelques cents milles dollars,
$300,000 de subvention, mais en laissant, à partir de ce
moment-là, l'entretien de la route 1 dans les limites de
Jacques-Cartier, à la municipalité. Il y a plusieurs
problèmes...
M. SEGUIN: Je ne voudrais pas, M. le Ministre...
M,, LAFONTAINE: ... qui se présentent mais qui ne se
présentent pas tous de la même manière. Il est assez
difficile de déterminer...
M. SEGUIN: Je ne voudrais m'éterniser sur la question. Alors je
m'arrête immédiatement parce que je crois que probablement un peu
plus loin dans le budget la chose reviendra. Alors il y aura encore des
questions.
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député de Fabre.
M. HOUDE: M. le Ministre, je voudrais juste savoir pour mon information,
comment est réparti le budget total du ministère de la Voirie.
D'après les conversations il semble que dans certains comtés il y
a un budget de la Voirie pour un comté X, mais dans la région
métropolitaine c'est divisé en districts. Si je me fie au bottin
du gouvernement, je sais, par exemple, chez nous, à Laval, nous sommes
dans le district numéro 4. Maintenant est-ce que c'est juste ce
que je viens de dire? est-ce que c'est vrai que certains comtés
ont un budget de voirie?
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas directement le comté qui a un budget,
c'est la division qui a un budget.
M. HOUDE: C'est une région plutôt.
M. LAFONTAINE: Par contre, quand une division a un budget, quand une
division tombe dans un comté, bien c'est le budget du comté dans
le fond.
M. HOUDE: Ce que nous avons dans le bottin, disons, c'est indiqué
district numéro 4,c'est ça votre division?
M. LAFONTAINE: Non, cela c'est le district. Le district est plus gros
que la division. Il y a deux divisions dans le district numéro 4. La
division 1 et la division 2.
M. HOUDE: D'accord! Maintenant, une fois qu'un montant X est
accordé à une division, est-ce que le responsable ou le chef de
cette division est assez libre de dépenser cette somme selon...
M. LAFONTAINE: Disons que nous demandons, au commencement de chaque
année, à chacune des divisions un programme de travaux
d'ensemble. Je dois vous dire que, lorsque nous recevons ce programme de
travaux, ça dépasse de beaucoup les fonds disponibles. Et,
à ce moment-là, il faut couper.
M. HOUDE : Maintenant, au point de vue local, au niveau d'une division,
le chef divisionnaire, est-ce qu'il y a un comité, est-ce qu'il consulte
les municipalités qui sont dans sa division...
M. LAFONTAINE: Il y a les résolutions de conseil, il y a les
demandes, il y a évidemment, le divisionnaire qui est dans un
comté et qui sait que tel chemin est bien mauvais; il le connaît,
il n'a besoin de consulter personne. Mais, par contre, les programmes de
travaux élaborés par les ingénieurs divisionnaires ou par
les divisionnaires sont envoyés à l'ingénieur de district
qui, lui, fait un genre de compilation, l'envoie à l'ingénieur
régional, et l'ingénieur régional finit par l'envoyer au
sous-ministre adjoint, qui l'envoie au sous-ministre. A ce moment-là,
nous avons une vue d'ensemble de la province.
M. HOUDE: Maintenant, comme député, à qui dois-je
m'adresser pour savoir, par exemple, une fois que ça a été
fait, puisque les budgets sont accordés, puisque nous sommes en train de
les voter, pour connaître la situation et disons, pour pouvoir renseigner
les gens qui nous téléphonent et demandent quels sont les projets
immédiats?
M. LAFONTAINE: Disons que les budgets ne sont pas encore accordés
parce que les budgets ne sont pas encore votés.
M. HOUDE : Une fois qu'ils seront votés, est-ce que le chef d'une
division a droit de nous dire ou de nous renseigner à savoir quels sont
les bouts de chemin ou les bouts de route qui seront réparés au
cours de l'année?
M. LAFONTAINE: Certainement. Même plus que ça, si le
député veut le faire, il n'a qu'à communiquer avec moi et
je sortirai les détails assez vite. S'il veut prendre contact avec son
divisionnaire, libre à lui.
M. HOUDE: J'ai l'impression que ça lui rendrait service et que
ça éviterait à une foule de gens des appels
téléphoniques fort difficiles, si, pour une région
quelconque, je prêche pour ma paroisse en tout cas, si un jour, on
publiait, si on rendait publics les projets à court terme avec le budget
X pour l'année en cours, est-ce possible, ça?
M. LAFONTAINE: Avec grand plaisir.
M. KENNEDY: M. le Président, je voudrais simplement soulever un
point que je ne retrouve pas en titre dans les estimations budgétaires,
ça concerne la signalisation routière. L'an dernier, lors de
l'étude des crédits du ministère de la Voirie, j'avais
soulevé le même point et le ministre de la Voirie avait
été d'une complaisance bien agréable lors de ma
suggestion. Mais, je constate, du moins en ce qui me concerne, le cas qui me
concernait en particulier, qu'il n'y a pas eu de changement, c'était la
question de la signalisation routière. La politique du ministère
semblait être, là où il y a des bifurcations de routes qui
laissent de grandes routes principales, qu'on indique sur le
panneau-réclame, la plupart du temps, la ville d'importance qui est la
plus éloignée sur cette route-là et qu'on saute toutes les
autres villes qui ont leur importance aussi et qu'on les ignore
complètement. Alors, je me demande, si, de façon à
faciliter...
M. LAFONTAINE: Les deux premiers centres rencontrés sur cette
bifurcation sont indiqués sur le panneau-réclame.
M. KENNEDY: Voici, je veux me permettre de contredire ce que le ministre
vient de dire.
M. LAFONTAINE: Les deux premières et la dernière.
M. KENNEDY: Je vais me permettre de contredire ce que le ministre vient
de dire, à la lumière de l'information qui lui a
été fournie par ses fonctionnaires. C'est que, dans le cas de
Châteauguay, au pont Mercier, il y a un panneau-réclame qui
indique Valleyfield et Beauharnois. Or, Châteauguay est avant
Beauharnois, qui est avant Valleyfield. Tout de même, Châteauguay
est une ville de 30,000 de population et Beauharnois...
M. LAFONTAINE: Je me souviens que le député m'a fait cette
observation-là l'an passé et je demanderais à M. Perron de
prendre ça en note, afin que ce soit réglé une fois pour
toutes.
M. KENNEDY: D'ailleurs, M. Perron, je pense, doit se rappeler que je lui
ai déjà écrit à ce sujet-là. Les
réponses étaient qu'on ne pouvait pas mettre plus de deux noms
par panneau-réclame et...
M. LAFONTAINE: Disons que ce n'est pas de la mauvaise volonté
mais un oubli.
M. KENNEDY: Je veux souligner, le point, non seulement de la part de
Châteauguay, mais je crois que c'est important comme politique
générale.
M. LAFONTAINE: D'ailleurs, je me souviens que, lorsque j'étais
assis à la place du député de Châteauguay, j'avais
fait la même demande pour Victoriaville et je poserais au directeur de la
planification la même question.
M. KENNEDY: Remarquez, je vais dire au ministre ce que j'ai dit avant de
commencer mes suggestions, que le ministre avait été d'une
complaisance bien agréable à l'égard de ma suggestion.
M. PINARD: J'aurais une remarque générale à faire,
concernant la discussion qui a été engagée tout à
l'heure avec le député des Iles-de-la-Madeleine.
Précisément à cause des limitations
budgétaires dont le ministre a parlé tantôt, je pense qu'il
a raison quand il dit qu'il n'est pas en mesure avec un budget annuel, de faire
face a tous les besoins qui sont exprimés par tous les comtés de
la province en même temps et sur le plan de la constitution et sur le
plan de l'entretien. Si par contre, il ne trouve pas juste d'équilibrer
les situations en augmentant assez sensiblement, dans une année
donnée, le budget de l'entretien par rapport au budget d'immobilisation,
s'il arrive que le ministre est obligé de donner priorité
à certains besoins de construction de nouvelles routes, dans d'autres
comtés que ceux qui, l'année précédente, par
exemple, ont reçu un plus gros budget à l'immobilisation et
peut-être un budget moindre pour l'entretien des routes, alors, je me
demande si ce n'est pas encore une excellente formule que celle que nous avons
suivie à partir de 1960, du moins pour ce que j'ai connu au
ministère. C'était ma façon d'équilibrer un peu les
situations dans les comtés, de façon à ne pas être
accusé de faire de la discrimination par rapport au côté
ministériel ou par rapport à des côtés de
l'Opposition.
Alors, je me demande si ce n'est pas une façon juste
d'équilibrer les choses.
M. KENNEDY: Si tu parles plus, ça va être bruyant.
M. PINARD: Il est arrivé, par exemple, que des comtés ont
été négligés enfin qu'on me passe le terme
sur le plan de la construction de nouvelles routes. Je ne dis pas que le
réseau n'était pas bien entretenu, mais j'ai dit qu'il n'y avait
pas eu de construction de nouvelles routes dans le comté.
M. LAFONTAINE: Pour répondre au député de
Drummondville, pour préciser sa pensée, normalement, lorsque je
fais la distribution du budget en ayant moins à distribuer que
j'aimerais en distribuer, je prends en ligne de compte, les budgets qui me sont
attribués, la longueur de route dans un comté donné, le
pourcentage amélioré, et les besoins criants. Par exemple, si un
comté est situé près d'une grande ville et que
l'utilisation de son réseau routier est plus grande que l'utilisation
d'un réseau routier plus éloigné, malgré que nous
tentions de faire un genre de péréquation dans toute la province
pour ne pas faire de zones sous-développées. Alors, il y a tout
ce contexte de base qui est tenu en ligne de compte lorsque nous faisons la
distribution du budget.
M. LOUBIER: Pour le ministre de la Voirie, je pense qu'ils ont
été plus que justes pour le comté de Drummond. Si l'on
regarde le rapport de l'exercice financier de 1965, alors que le
député de Drummond était ministre de la Voirie, le budget
dans son comté était de $2,282,000.
M. PINARD: Oui mais là, vis-à-vis de la transcanadienne,
c'était en construction à ce moment-là.
M. LOUBIER: Avec le ministre actuel, c'est le député de
Labelle qui est ministre de la Voirie, le même comté qui est dans
l'Opposition a reçu $300,000 de plus qu'alors que le
député de Drummond était ministre de la Voirie. Je pense
qu'on ne peut pas taxer le ministre de la Voirie d'agir de façon
discriminatoire, lorsqu'il s'agit des comtés de l'Opposition. Il semble
plus généreux pour certains comtés de l'Opposition que
pour certains comtés ministériels. Alors, il doit se baser
sûrement sur des critères qui font qu'il agit en pleine
objectivité et selon les besoins de chacun des comtés, sans
aucune discrimination et le comté de Drummond en est la preuve
éclatante.
M. HOUDE: Cela prouve qu'il y a un bon député dans
Drummond et que même dans l'Opposition...
M. LOUBIER: Cela prouve que le député de Labelle, le
ministre de la Voirie actuel, passe au-dessus des vapeurs partisanes et rejoint
les besoins des comtés en cause. Je félicite le ministre de la
Voirie d'agir d'une façon aussi objective et aussi
désintéressée quand il s'agit du bien d'une
région.
M. COURCY: M. le Ministre de la Voirie, vous donnerez le même
budget qu'en 1965 dans Bellechasse, la différence, vous l'enverrez en
Abitibi-Ouest.
M. LOUBIER: Il faudra qu'on en reparle ensemble.
M. COURCY: Je donne des comparaisons.
M. LOUBIER: Parce que si ce sont les comparaisons de Bellechasse en
1962, 1963, 1964, 1965,là, je sentais qu'on était cruellement
dans l'Opposition.
M. KENNEDY: A la noirceur; le député va me faire pleurer.
Adopté.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait nous dire comment il se fait
que le budget du ministère de la Voirie ait été aussi
considérablement diminué, cette année, par rapport aux
demandes qui sont exprimées, par rapport aux besoins urgents, qui sont
connus des officiers du ministère de la Voirie, des
ingénieurs?
M. LAFONTAINE: Disons que la seule façon de répondre au
député de Drummond, c'est ce que je lui disais tout à
l'heure. En 1966, nous avons pris 10 millions et nous l'avons pris à la
Voirie, pour financer l'Office des autoroutes.
Tout à l'heure je disais que c'était à cause d'un
manque de fonds que les travaux avaient été suspendus sur toutes
les autoroutes de la province. J'ai ici en face de moi une lettre de l'Office
des autoroutes du Québec, signée par son président, M. Guy
Poliquin, relativement à un contrat sur la route de
Berthier-Montréal. Dans le troisième paragraphe, M. Poliquin dit:
« Or, à cause d'un manque de fonds, l'office a du contraindre
l'entrepreneur à suspendre complètement ses travaux le ou vers le
31 janvier 1966. » Ce n'est qu'à la suite d'une revision, et de la
situation financière de l'office et de l'état des travaux,
revision entreprise par le ministère des Finances, qu'ordre fut
donné à
l'entrepreneur, le 19 août 1966, c'est-à-dire après
le 5 juin 1966, de reprendre les travaux à cause de l'injection
de $10 millions que nous avions acceptée mais en partie
seulement, de telle sorte que l'autoroute Berthier-Montréal soit en
service le 24 juin 1967.
Alors la situation d'un manque de fonds qui existait à ce
moment-là,le ministre des Finances a tenté de la corriger. Il y a
évidemment priorité de l'éducation, ce que tout le monde
admet, il y a le système hospitalier qui draine de plus en plus de fonds
du gouvernement provincial, Famille et Bien-Etre. On a un peu comprimé
le ministère de la Voirie, bien que le ministère de la Voirie, en
1966, pas longtemps après l'élection du 5 juin 1966, ait fait
pratiquement un miracle. Nous avions prévu au budget $210 millions
d'immobilisation, nous avons atteint $200 millions d'immobilisation et nous
avons passé $10 millions à l'Office des autoroutes.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté?
M. PINARD: Un instant. Est-ce que je peux savoir du ministre s'il y a eu
une augmentation de salaire en faveur des divisionnaires adjoints? Le ministre
m'a répondu oui dans le cas des divisionnaires, mais, dans le cas des
divisionnaires adjoints, est-ce qu'il y a eu augmentation de traitement?
M. LAFONTAINE: Oui, tous les employés au ministère de la
Voirie. Ils ont tous eu des augmentations, même de la
rétroactivité dans l'intégration des 57 corps de
fonctionnaires comme techniciens de travaux publics. Globalement, tous les
employés du ministère de la Voirie ont eu une augmentation de
salaire.
M. PINARD: Alors, il est juste pour moi de prétendre qu'un
divisionnaire adjoint, qui vient dans la hiérarchie immédiatement
après le divisionnaire, doive être payé plus cher, doive
recevoir un traitement supérieur au traitement que peut recevoir un
contre-maître général.
M. LAFONTAINE: La classe de divisionnaire adjoint a été
abolie pour en faire des techniciens en travaux publics, je pense.
M. PINARD: Non, mais enfin je ne fais pas de distinction entre ceux qui
étaient aux Travaux publics autrefois et qui sont maintenant à la
Voirie, je parle du poste de divisionnaire adjoint
M. LAFONTAINE: Quand je dis technicien de travaux publics, c'est une
classification de la Commission de la fonction publique qui ne comprend pas
simplement les gens du ministère des Travaux publics mais aussi les gens
du ministère de la Voirie.
M. PINARD: Bon.
M. LAFONTAINE: On les appelle les techniciens de travaux publics. La
classe de divisionnaire adjoint n'existe plus et la...
M. PINARD: Ils portent le titre de techniciens de travaux publics.
M. LAFONTAINE: Ils peuvent être de la classe 1, classe 2, classe
principale 1 et 2.
M. PINARD: Alors, est-ce que le ministre pourrait me dire qui est ce
technicien de travaux publics dans la division de Drummond. M. Théodore
Gionet est le divisionnaire, je pense. Celui, qui, autrefois, portait le titre
de divisionnaire adjoint, est-ce M. Tessier?
M. LAFONTAINE: Probablement M. Wilfrid Tessier.
M. PINARD: M. Wilfrid Tessier. Est-ce que le ministre pourrait me dire
son salaire?
M. LAFONTAINE: On peut le donner au député, s'il le veut.
Je prends note de la question et on lui répondra, on n'a pas la
liste.
M. PINARD: Alors, l'assistant divisionnaire qui est maintenant
nommé technicien de travaux publics est payé de quelle
façon? A l'heure, à la semaine ou par période de quinze
jours?
M. LAFONTAINE: II est payé par période de quinze
jours.
M. PINARD: Bon. Quel est le traitement?
M. LAFONTAINE: La classe des techniciens des travaux publics, classe
principale, premier échelon, $6,700; 2e échelon, $6,950; 3e
échelon, $7,200; 4e échelon, $7,450; 5e échelon, $7,700;
6e échelon, $7,950; 7e échelon, $8,200.
M. PINARD: C'est toujours pour le poste de technicien des travaux
publics.
M. LAFONTAINE: Technicien des travaux publics, classe principale.
M. PINARDs Alors, en vertu de quel barème
sont établies les diverses catégories ou les
échelons dont parle le ministre?
M. LAFONTAINE: C'est la Commission de la fonction publique qui
détermine les normes.
M. PINARD: Alors, est-ce que c'est normal, par exemple, qu'un
contremaître général gagne plus cher que celui qui
était divisionnaire adjoint et qui porte maintenant le titre de
technicien des travaux publics?
M. LAFONTAINE: L'intégration a été faite par la
Commission de la fonction publique et suivant l'analyse des fonctions.
M. PINARD: Le ministre a-t-il la liste du personnel avec la
catégorie, le classement et le salaire?
M. LAFONTAINE: On peut l'avoir. Si le député le veut je
peux P envoyer chercher.
M. PINARD; Alors, M. le Président, est-ce que je pourrais
réserver ma question...
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Oui, d'accord.
M. PINARD: ... pour y revenir un peu plus tard lorsque j'aurai les
informations précises. Enfin, je pense que je peux poser la question
demain.
M. LAFONTAINE: D'accord. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PINARD: Est-ce qu'il y aurait d'autres députés qui
auraient des questions à poser sur l'article « administration,
traitements et indemnités »?
M. LESAGE: Qu'est-ce qui arrive aux contremaîtres...
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LAFONTAINE: Ne me dites pas que le chef de l'Opposition, M. le
Président, va recommencer ça!
M. LESAGE: Est-ce qu'il en a été question?
M. LAFONTAINE: Enfin, le chef de l'Opposition en a parlé Pan
passé. Je ne sais pas s'il se souvient?
M. LESAGE: Ah! oui, je m'en souviens très bien.
M. LAFONTAINE: II m'avait demandé la définition...
M. LESAGE: C'est parce qu'il y a des cantonniers qui ont
été suspendus et qui sont toujours suspendus, sans salaire.
M. LAFONTAINE: Des cantonniers, non.
M. LESAGE s Des contremaîtres, en tout cas, au ministère de
la Voirie.
M. LAFONTAINE: Je regrette, non.
M. LESAGE: II y a des gens qui ont été suspendus, qui ont
été remplacés par des contremaîtres
généraux dont le sort n'est pas encore réglé.
M. LAFONTAINE: Non, pas dans mes divisions, je regrette, aucun.
M. LESAGE: II n'y a pas un nommé Borgia de
Saint-Raymond-de-Portneuf, Oscar Borgia?
M. LAFONTAINE: Du 5 juin 1966, date mémorable dans l'histoire
politique de la province de Québec, au 20 janvier 1968, des
employés qui ont été engagés, 1,335;
employés qui ont quitté le ministère, démissions,
117; mutations dans un autre ministère, 61; mise à la retraite,
19; révoqué ou destitué, 1; décès 19; fin
d'engagement 2 pour un total de 219; ingénieurs engagés, 47;
ingénieurs qui ont quitté le ministère, 13; promotions et
reclassifications, 25; divisionnaires mutés, 25.
M. LESAGE: M. Oscar Borgia était cantonnier dans le comté
de Portneuf. Il a été suspendu...
M. LAFONTAINE: Disons que je n'ai pas de dossier d'Oscar Borgia.
M. LESAGE: Qu'est-ce qui est arrivé à M. Oscar Borgia?
M. LAFONTAINE: Disons que je n'ai pas de dossier...
M. LESAGE: Ma question est bien précise.
M. LAFONTAINE: Je dirai au chef de l'Opposition...
M. LESAGE: II a souffert d'une injustice grave...
M. LOUBIER: Attention!
M. LESAGE; ... et qu'est-ce qui lui arrive?
M. LOUBIER: Attention! On va regarder le dossier.
M. LAFONTAINE: II ne faut pas présumer si M. Borgia a fait un
grief de la décision qui sera prise dans...
M. LESAGE: M. Borgia a fait un grief...
M. LAFONTAINE: On peut présumer à ce moment-là s'il
y a...
M. LESAGE: ... il y a des mois et des mois de ça. Je voudrais
savoir ce qui se passe. Qu'est-ce qu'on attend?
M. LAFONTAINE: Alors, j'aviserai le chef de l'Opposition que c'est la
Commission de la fonction publique et non pas le ministère de la Voirie
qui règle les cas de griefs.
M. LESAGE: Cela n'a pas d'importance. Le ministère de la Voirie a
le dossier de M. Borgia.
M. LAFONTAINE: C'est très important
M. LESAGE: Je voudrais savoir ce qu'il y a dans le dossier de M.
Borgia.
M. LAFONTAINE: Le chef de POpposition aurait toutes les chances de poser
la question lors de l'étude des crédits de la Fonction publique,
M. le Président.
M. LESAGE: Non, c'est à ce moment-ci.
M. LAFONTAINE: Voici, M. le Président, si c'est un grief, c'est
devant la Commission de la fonction publique et le chef de POpposition ne
m'entraînera pas dans un débat qui ne doit pas être
soulevé à ce moment-ci, car c'est un problème qui regarde
la Commission de la fonction publique et non pas le ministère de la
Voirie.
M. LESAGE: Avant de dire que c'est un problème qui regarde la
Fonction publique, je suggérerais au député de Labelle,
ministre de la Voirie, de bien vouloir demander à ses fonctionnaires
d'examiner le dossier.
M. LAFONTAINE: J'ai vu mon sous-ministre...
M. LESAGE: S'il vous plaît...
M. LAFONTAINE; ... qui a pris une note: Oscar Borgia, point
d'interrogation, dans le comté de Portneuf.
M. LESAGE: Oui.
M. LAFONTAINE: Le chef de l'Opposition sait que je ne me promène
pas avec les dossiers du ministère de la Voirie dans mes poches.
M. LESAGE: M. le Président, il me semble que c'est tellement
simple. J'ai demandé au ministre de bien vouloir suggérer
à ses fonctionnaires de s'enquérir et de me donner une
réponse demain matin. En attendant, l'article est suspendu.
M. LAFONTAINE: Mais excepté que le chef de l'Opposition a dit
tout à l'heure que c'était une injustice. Je ne suis pas
prêt à dire que c'est une injustice. C'est un grief et c'est
devant la Fonction publique. Ce n'est pas jugé. Le chef de l'Opposition,
comme avocat, doit admettre que ce n'est pas nécessairement une
injustice.
M. LESAGE: Si ce n'est pas une injustice, vous me le direz. J'ai droit
à mon opinion, vous avez droit à la vôtre.
M. LOUBIER: Si le jugement n'est pas rendu sur le grief, on ne peut pas
dire s'il y a eu injustice ou non.
M. LESAGE: Mais vous ne le savez pas, vous n'avez pas le dossier devant
vous.
M. LAFONTAINE: Bien non. C'est à l'état de grief
actuellement. On l'a dit tout à l'heure. Le chef du personnel m'a dit
que c'était à l'état de grief tout à l'heure.
M. LESAGE: Alors, très bien, je veux savoir ce qui en est. Cela
fait combien de mois que c'est à l'état de grief? Qu'est-ce qu'on
attend pour juger de son cas?
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, le chef de l'Opposition demandera
à la Commission de la fonction publique ce qu'on attend pour le juger,
parce que je ne suis pas la Commission de la fonction publique, je suis
ministre de la Voirie.
M. LESAGE: Non. Je pense que le sous-ministre de la Voirie est un homme
consciencieux. Il a pris une note et demain matin, il sera en mesure de nous
dire ce qui en est du cas Oscar Borgia. C'est tellement simple, pas besoin de
faire de chicane.
M. LAFONTAINE: On n'a pas l'intention de faire de la chicane.
M. LESAGE: Suivez donc l'exemple d'en haut. Il s'y déroule un
excellent débat.
M. LAFONTAINE: D'ailleurs, le chef de l'Opposition sait que nos
relations sont très cordiales et très amicales.
M. LESAGE: Cela a toujours été.
UNE VOIX: Je ne le connaissais pas comme ça, ce
gars-là.
M. PINARD: Alors, M. le Président, est-ce que j'ai bien compris
que la discussion sur la reclassification ou le reclasse ment du personnel de
la Voirie ou des Travaux publics, devrait être faite
généralement et de façon détaillée lorsque
viendront les crédits du Conseil exécutif? Avons-nous quand
même la latitude de discuter de certains cas?
M. LAFONTAINE: Disons que je n'ai aucune objection à faire aux
renseignements que je peux avoir ici, excepté que je ne peux pas me
prononcer au nom de la Commission de la fonction publique.
M. LESAGE: Je ne vous demande pas de me dire ce qu'il y a à votre
dossier. Non. Demain!
M. LOUBIER: Sous réserve de votre question, sous-article 1,
adopté?
M. LESAGE: Oui, mais si j'ai des questions de détails?
M. LOUBIER: Sur la même question?
M. LAFONTAINE: Bien, pour autant que cela n'empiète pas sur le
domaine de la Fonction publique.
M. LOUBIER: Adopté sous réserve.
M. LAFONTAINE: Parce que ce n'est pas le ministère de la Voirie
qui remplit les fonctions de la Commission de la fonction publique.
M. LESAGE: J'espère que non.
M. LAFONTAINE: Je l'espère. Je ne le voudrais pas non plus.
M. LE PRESIDENT: Alors, un adopté sous réserve? Article
2.
M. LOUBIER: La réserve de la question d'Oscar Borgia.
M. LAFONTAINE: Un instant, M. le Président.
M. LESAGE: Cen'estpaslaquestiond'Oscar. C'est la question du
député de Louis-Hébert au sujet de M. Borgia.
M. LOUBIER: Je remercie le chef de l'Opposition, M. le
Président.
M. LESAGE: C'était tout ce que je voulais demander. Ma prochaine
question, c'est quels sont les travaux dans mon comté que n'oubliera pas
le ministre?
M. LAFONTAINE: Disons que c'est le comté de la province qui va
recevoir le plus. Ce qui veut dire que je traite bien le chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: Non, ce n'est pas le chef de l'Opposition. C'est parce que
c'est devenu essentiel. D'abord, les routes de ceinture autour de
Québec...
M. LAFONTAINE: A tel point que le chef de l'Opposition rend jaloux tous
les autres députés libéraux.
M. LESAGE: D'ailleurs, les travaux qui peuvent être
effectués dans le comté de Louis-Hébert ne
nécessitent pas l'emploi de tellement d'hommes et les hommes qui sont
employés aux travaux sont rarement des citoyens du comté.
M. LAFONTAINE: Non. Disons que c'est une grosse entreprise. Mais, par
contre, nous continuons à appliquer le système des soumissions
publiques et les entrepreneurs...
M. LESAGE: Par accident.
M. LAFONTAINE: Pas par accident, non. Par principe.
M. LOUBIER: Et au nom de mon député, le
député de Louis-Hébert, je remercie le ministre de la
Voirie de sa grande générosité.
M. LE PRESIDENT: Article 2, Service d'entretien. Construction de...
M. LESAGE: C'est la région de Québec qui en a besoin.
M. PINARD: Un instant. Est-ce que les députés qui font
partie de mon comité n'ont plus de questions à poser à
l'article « administration », sous-article un « traitements
et indemnités ». C'est adopté?
M. BROWN: What is the salary paid to the cantonnier of Shefford, Brome
and Missisquoi Counties?
M. LAFONTAINE: C'est dans la liste du personnel qu'on va apporter demain
à la demande du député de Drummond. On la lui
remettra.
M. PINARD: Je pense que ce serait une excellente formule à
adopter...
M. LAFONTAINE: Nous allons nous adresser à M. Xerox pour faire
une copie et vous la remettre.
M. PINARD: Avec l'entente cependant qu'il y aura peut-être des
questions à poser sur le reclassement, sur la description des
fonctions.
M. LAFONTAINE: Je viens de retirer ma proposition. On me dit que ce sont
deux volumes fort épais.
M. LAFONTAINE: Mais, disons que si le député de Drummond
veut le vérifier, le consulter...
M. PINARD: Je pense bien que nous ne sommes pas tellement nombreux, les
membres du comité de la Voirie, alors je pense qu'il sera assez simple
demain, sur des questions, de répondre verbalement aux demandes
d'information...
M. LAFONTAINE: Pour autant que cela ne dure pas tout l'après-midi
car, à ce moment-là, ce serait plus simple pour moi de la faire
imprimer et de la faire distribuer.
M. PINARD: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 1, article 1, le
sous-article 1: Traitements et indemnités, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2: Frais de voyage?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3: Frais de bureau?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4: Matériel,
articles du bureau, impressions et abonnements, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5: Automobiles: entretien et
opération, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6: Publicité et information,
adopté?
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me donner la signification de
la diminution du montant demandé cette année par rapport à
celui de l'année dernière?
M. LAFONTAINE: C'est parce que le budget a été
transféré à l'Office de publicité de la province de
Québec. Si le député se souvient, lors de l'étude
du discours du budget, le chef de l'Opposition a fait une sortie contre
l'augmentation du budget de la publicité. Bien, cela est une des
raisons. Le budget de la Voirie étant diminué, son budget a
été reporté à l'Office de publicité.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire quels sont les
membres du Service d'information et de publicité du ministère de
la Voirie et de quelle façon maintenant est-il structuré?
M. LAFONTAINE: Disons que, présentement, tous les gens qui
travaillaient au service de l'information au ministère de la Voirie
relèvent maintenant de l'Office de publicité de la province.
D'ailleurs, sur l'organigramme que j'ai donné au député,
il verra l'information est écrite. Moins les employés qui
demeurent au ministère de la Voirie, comme M. Quint par exemple.
M. PINARD: A même quel budget le salaire est-il payé?
M. LAFONTAINE: L'Office d'information.
M. PINARD: Alors, la somme de $27,000 demandée servirait à
payer le traitement du personnel clérical?
M. LAFONTAINE: Non, non. Nous avons fait imprimer l'an
passé...
M. PINARD: Le rapport annuel.
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article 6, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Service d'entretien et de construction de
routes, maintenance. Alors, sous-article 1: Traitements...
M. LAFONTAINE: Bien disons qu'on l'a pas mal discuté
là.
UNEVOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de voyage, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Frais de bureau et autres
dépenses, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Matériel, articles de bureau,
impressions et abonnements, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Châteauguay.
M. LAFONTAINE: L'honorable député de Drummond va remarquer
que la présentation cette année est beaucoup plus longue parce
qu'on l'a mis par entité administrative.
M. PINARD: Elle est différente parce que mes points de
repère ne sont plus les mêmes...
M. LAFONTAINE: Voici, les miens sont plus clairs.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 2, adopté au complet.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3: Service d'entretien et de construction de
ponts. Sous-article 1: Traitements, adopté?
M. BROWN: Mr. Chairman, I would like to know what the foreman on a
bridge receives as a salary?
M. LAFONTAINE: I've just answered, Mr. Brown, the same thing.
M. LE PRESIDENT: Tel que convenu, le député de Brome
recevra sa réponse demain. Article 3, sous-article 1, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de bureau et autres
dépenses, adopté?
M. BROWN: Ah, ah, ah! wait a minute.
M. LE PRESIDENT: Office and other expenses.
M. BROWN: Does this include materials for the bridges that are being
built?
M. LE PRESIDENT: Article 3, sous-article...
M. LAFONTAINE: Les frais de bureau, c'est toujours dans
l'administration. Normalement, si on avait gardé la même
présentation que dans le budget de l'an passé, cette question
aurait été acceptée dans l'administration, ce qu'on a
discuté tout à l'heure.
Le député de Drummond, l'année dernière,
nous a demandé de faire une fragmentation de notre présentation
de budget. Nous avons accédé à sa demande et cela fait
beaucoup plus... si le député le remarque, nous en avons quatre
pages. Cet article a été discuté tout à l'heure
à « administration ». Nous l'avons discuté en
bloc,
M. BROWN: As for materials dealing with bridges in the province, will we
be able to come back to it?
M. LAFONTAINE: Oui, disons que c'est la compilation de chacune des
dépenses à chacun des articles bien précis, tel qu'on le
fait au ministère.
M. BROWN: But in the case of material going into the bridges we
discussed...
M. MAILLOUX: Les matériaux, c'est bien à l'article 2 et
non pas à...
M. LE PRESIDENT: Adopté, 4.
M. PINARD: M. le Président, je vous ferais remarquer que le
député de Stanstead, qui était occupé en Chambre,
n'a pas pu poser une question à l'article 2: Service d'entretien. Est-ce
qu'on pourrait réserver sa question pour demain matin?
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. PINARD: Elle est de même nature que celle sur laquelle j'ai
fait une réserve.
M. LAFONTAINE: Une question de salaire?
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article2: Frais de bureau et autres
dépenses, adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Matériel, articles de bureau,
impressions et abonnements, adopté. Article 4: Service de la route
transcanadienne. Sous-article 1: Traitements. Adopté.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de bureau et autres
dépenses, adopté.
M. PINARD: Un instant. Est-ce que le ministre pourrait me dire si la
somme de $561,900 sert exclusivement à payer les salaires des
employés de la route transcanadienne qui sont encore logés au
bureau de Montréal?
M. LAFONTAINE: C'est ça. Disons que c'est la compilation.
Auparavant, tout ça était voté, par exemple, l'an
passé, au poste budgétaire 1: Administration. Pour faire suite au
désir du député de Drummond l'an passé, s'il se
souvient, nous l'avons fragmenté tel que nous l'avons, nous, dans les
livres. Alors ces salaires sont imputés à la route
transcanadienne dans notre administration de la route transcanadienne.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: A l'article 5: Service des...
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous parler plus fort, vis-à-vis
le...
M. LOUBIER: Le député de Charlevoix à une question
à l'article « expropriation ».
M. MAILLOUX: C'est au sujet des montants à payer? Je voudrais
savoir si c'est parce qu'il n'y a pas assez de fonctionnaires que les
expropriations retardent ou est-ce une question d'argent?
M. LE PRESIDENT: Nous sommes juste à l'article 3 qui est
adopté.
M. LAFONTAINE: L'article 4 n'a pas été adopté.
M. LOUBIER: Sous-article 3, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Matériel et articles de bureau,
impressions et abonnements, adopté.
M. MAILLOUX: On est rendu à l'article 5.
M. LOUBIER: Article 5.
UNE VOIX: Nous ne sommes pas rendus.
M. LE PRESIDENT: Article 5: Service des expropriations, Sous-article 1:
Traitements.
M. MAILLOUX: Ce que je voulais savoir, est-ce que le retard dans les
expropriations provient du manque du personnel ou est-ce...?
M. LAFONTAINE: Disons que, pour les retards en expropriation, on est en
train de se reprendre M. Adam dit qu'il ne pensait pas que cela
passerait ce soir je pense qu'au 5 juin il y en avait 12,400 ou 12,500
il y avait 13,273 cas au 5 juin 1966. Présentement il y en a
8,005. Il y a eu un rattrapage sur les...
M. MAILLOUX: Dans les cas où il n'y a pas de litige, est-ce que
le paiement se fait dans une période assez restreinte ou le
ministère attend-il encore...
M. LAFONTAINE: Oui, nous tentons présentement d'essayer de
régler le plus tôt possible. Nous tentons d'établir comme
base, qu'une expropriation qui n'est pas réglée en dedans de six
mois, surtout quand le propriétaire du fonds de terrain qui se fait
exproprier est consentant avec le ministère de la Voirie, il n'y a
aucune raison de ne pas le régler. Nous tentons ceci
présentement, parce que, auparavant, au service de l'expropriation
je ne blâme pas l'ancien gouvernement ni le gouvernement qui l'a
précédé la méthode appliquée
était qu'il y avait deux prix. On faisait un chemin, une estimation, et
après l'expropriation, on ne s'en occupait pas. On disait, un chemin
coûte $1 million, quand l'expropriation, parfois, coûtait $500,000.
Alors le coût du chemin à ce moment-là, c'était
$1,500,000 et non pas simplement $1 million. Nous tendons
évidemment, nous ne pouvons pas le réaliser tout de suite
vers une politique à l'effet que, lorsque nous ferons voter des budgets
en Chambre, les montants d'expropriation seront en même temps
votés. Maintenant, il y a comme je vous dis, le retard à
rattraper. Par contre, nous avons fait un effort spectaculaire pour baisser de
13,473 cas à 8,500 cas.
M. MAILLOUX: J'avais une deuxième question à poser au
sujet du même phénomène.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministère a eu tendance, au service de
l'expropriation, à engager je ne dirai pas des experts plus
qualifiés parce que je ne voudrais pas blâmer ceux qui
étaient à l'emploi du gouvernement depuis de nombreuses
années, mais il se pose certains problèmes quand ça
concerne des individus qui sont dans le domaine de la culture est-ce que
le ministère a eu tendance a engager des gens qui se spécialisent
dans des connaissances plus approfondies, est-ce que l'UCC, à chaque
congrès, fait des plaintes...
M. LAFONTAINE: Disons que nous avons engagé un agronome au
ministère de la Voirie, qui est un M. Grandmont, qui travaille pour le
service de la recherche. Evidemment, comme vous le savez, le ministre de la
Voirie et mon prédécesseur pourra le confirmer
reçoit des documents à la tonne, comme par exemple au sujet du
rapport du BAEQ, je pense que ça faisait un document assez volumineux.
Il est physiquement impossible, malgré la bonne volonté du
titulaire du ministère de la Voirie, après sa journée
faite, à onze heures du soir, de se retirer à son appartement et
de commencer à faire une lecture longue et très
intéressante...
M. KENNEDY: Je savais qu'elle devait être
intéressante...
M. LAFONTAINE: Alors, à ce moment-là, vu que des
problèmes agricoles sont mêlés à ça, vu qu'au
service des expropriations nous avons aussi des problèmes agricoles,
nous avons nommé, au service de la recherche M. Gaston Grandmont pour
voir spécifiquement aux questions agricoles, parce que c'était un
agronome. Ensuite, trois agronomes spécialisés travaillent au
service de M. Adam.
M. MAILLOUX: Est-ce que ça veut dire que, en raison de certaines
constructions de routes en milieu rural, peu importe le comté de la
province, ça entraîne parfois des changements évidemment
dans l'écoulement de l'eau? Alors, on voit des cultivateurs qui perdent
les puits qui approvisionnent la maison en eau potable...
M. LAFONTAINE: Disons que l'on tente de s'humaniser le plus possible au
ministère de la Voirie, car, comme je l'ai déjà
déclaré dans une conférence, nous travaillons dans
l'humain et nous tentons par tous les moyens possibles, de ne pas spolier les
droits acquis des propriétaires, leurs droits fonciers, leurs droits
réels. Evidemment, il n'y a peut-être pas un service au
ministère de la Voirie plus odieux à opérer que le service
des expropriations et, à ce moment-là, je pense à M. Adam
qui, parfois, n'est pas aimé par tout le monde parce qu'il faut qu'il
tranche une question. Et, quand il tranche une question, il tranche sur la foi
de renseignements lui parvenant des experts qu'il a engagés ou qui sont
à son service. Ce n'est pas un poste de tout repos et je lui rends
hommage d'avoir pu continuer à travailler dans des conditions qui ne
sont pas toujours faciles.
M. LOUBIER: Comme le député de Charlevoix vient de le
signaler, lorsqu'il s'agit, par exemple, de puits, il y a des indemnités
de payées à ce moment-là. C'est arrivé dans mon
comté depuis quatre ou cinq ans et ça a été
remboursé en indemnités, tenant compte du fait que les gens
perdaient leur puits ou leur source d'eau.
M. LAFONTAINE: Comme renseignement complémentaire au
député de Charlevoix, je lui dirai qu'au point de vue de
l'expropriation, ce que le ministère de la Voirie a payé en 67/68
a été la plus grosse année jamais vue au ministère
de la Voirie. Nous avons payé pour $45 millions d'expropriations et nous
avons fermé 8,549 dossiers.
M. MAILLOUX: C'est une question qui appartiendrait probablement à
l'article suivant. Quel est le pourcentage, quel est le montant
d'Intérêt que vous payez? Est-ce que c'est 5% ou 6%.
M. LAFONTAINE: Cinq pour cent. Le taux légal: cinq pour cent.
M. KENNEDY: Est-ce que vous tenez compte de la perte de revenus en
dehors de l'intérêt qui n'est pas tellement considérable.
Est-ce que vous tenez compte de la perte de revenus lorsqu'il y a des
propriétés à revenus qui sont expropriées et qu'il
y a un délai considérable entre le moment de l'expropriation et
le règlement? Est-ce que vous tenez compte de cette perte?
M. LE PRESIDENT: Le député de Drummond.
M. PINARD: Sur le même sujet de l'intérêt payable sur
l'indemnité qui doit être versée à
l'exproprié, je pense qu'il y a une anomalie assez grave surtout avec
les conditions très changeantes du marché financier et surtout du
marché de l'emprunt. Par exemple, j'ai des cas qui ont été
soumis récemment I mon attention.
Il y avait eu des règlements offerts pas le ministère de
la Voirie pour une somme capitale qui a reçu l'assentiment de
l'exproprié mais il s'est écoulé, disons, un délai
assez long entre le moment de la signature de l'acceptation par
l'exproprié du montant de l'indemnité, par rapport à la
date où la quittance a été prête à être
signée chez le notaire et où le chèque devait être
remis 3 l'exproprié. Il arrive que le marché de l'argent est
beaucoup plus coûteux maintenant qu'il l'était autrefois et le
ministère continue à payer l'intérêt à un
taux de cinq pour cent alors que, maintenant, les expropriés doivent,
par exemple, pour se reloger, pour rebâtir ou pour améliorer leur
propre situation sur le plan domiciliaire ou sur le plan industriel, emprunter
aux banques à huit, huit et demi ou neuf pour cent.
M. PINARD: ... sur le plan domiciliaire ou industriel, ils sont
obligés d'emprunter aux banques à 8%, 8 1/2% et 9%, Je me demande
si le ministère de la Voirie ne devrait pas combler l'écart, au
moment où le règlement s'effectue finalement par la remise du
montant en capital et en intérêts, et si l'ajustement ne devrait
pas être fait pour combler cette différence. A ce
moment-là, c'est une perte directe imputable à
l'exproprié. Je pense que c'est injuste à son endroit. Parce que
le taux légal n'est plus 5%, ni pour le gouvernement, ni pour le
citoyen. Le taux légal est le taux actuellement en vigueur.
M. LOUBIER: Selon le code civil, c'est 5%.
M. PINARD: Oui, c'est le code civil qui le dit. Mais seulement le taux
en vigueur...
M. LOUBIER: Le taux courant, actuellement, le taux légal est
5%.
M. PINARD: Oui, mais enfin je pense que le ministre admettra avec moi
que le taux légal, dans sa signification actuelle, c'est
périmé, cela signifie le taux d'intérêt courant, sur
le marché de F emprunt, sur le marché bancaire.
M. LOUBIER: Lorsqu'il n'y a pas de clauses spécifiques sur un
contrat pour le taux d'intérêt, on se reporte au taux
d'intérêt légal...
M. PINARD: En somme, c'est le taux exigé par la banque du Canada
et fixé par la banque du Canada aux banques à charte et aux
intitutions prêteuses.
M. GAGNON: Oui, mais il varie, le taux d'intérêt.
M. PINARD: C'est ça que je dis, le taux varie.
M. LAFONTAINE: Le chef du service de l'expropriation m'informe de ceci.
Disons que nous exproprions un bungalow de $25,000 et que, là-dessus, il
y a une hypothèque de $10,000, une hypothèque qui porterait
intérêt à 5% et que l'exproprié veut se
rebâtir et veut renégocier une autre hypothèque sur une
autre maison, il doit emprunter $10,000, et présentement il est
obligé d'emprunter $10,000 à 8 1/2%, le ministère de la
Voirie paie la différence entre le 5% et le 8 1/2%, comme dommages.
M. PINARD: C'est ça que j'ai voulu dire. Parce que ce qui
empêche parfois le règlement final d'un dossier, ce n'est pas
tellement le montant qui est dû en capital, mais c'est
précisément le règlement final en ce qui concerne les
arrérages d'intérêts, les ajustements actuels. Par exemple,
paiement des taxes scolaires et municipales que l'exproprié a dû
payer même après la prise de possession par le
ministère.
M. LAFONTAINE: Allons, disons qu'on paie les taxes d'amélioration
locale, mais nous ne payons pas les taxes dans l'année où le
dépôt du plan a été fait. Parce qu'à ce
moment-là la personne expropriée a jouissance de sa maison.
M. PINARD: Mais pour y arriver, est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité de laisser au notaire instrumentant, la latitude de faire
les ajustements, pour autant que des directives précises sont
données par le service d'expropriation?
M. LAFONTAINE: Disons que le député de Drummond sait
pertinemment que le rapport Alary, qui n'est pas encore complet... C'est
simplement pour rectifier, en Chambre, j'ai dit au député de
Drummond que je n'avais pas le rapport Alary au complet, et j'ai reçu
hier...
M. PINARDs Il a dû y avoir une remise de rapport
préliminaire.
M. LAFONTAINE: Voici, M. Alary m'écrit en date du 24 mai 1968.
« M. le ministre, « Je prends l'initiative de vous faire parvenir
deux articles concernant le rapport de notre comité d'étude. Vous
trouverez également sous pli copie d'une lettre que j'adresse à
l'honorable premier ministre à ce sujet. « A la vue de ces
documents, je me demande si, à l'occasion de l'étude des
crédits budgétaires de votre ministère, vous ne pourriez
pas corriger efficacement la situation en précisant que le rapport de
notre comité n'est pas encore déposé, mais qu'il le sera
dans un avenir rapproché. « Je déplore vivement le ton de
ces articles qui laisse supposer que le gouvernement se serait
désintéressé de nos travaux, alors qu'au contraire, vous
n'avez cessé de vous tenir informé de la marche de nos
études et de nous accorder votre entier soutien. »
Alors, je le fais. Je ne l'aurais pas fait si la lettre ne l'avait pas
demandé. Je n'ai pas parlé à M. Alary depuis un mois, un
mois et demi. M. Alary me demande, à l'occasion de l'étude des
crédits budgétaires de mon ministère, de corriger
efficacement la situation. Alors, je l'ai fait. Je pense bien que M. Alary l'a
fait en toute honnêteté intellectuelle, mais je me souviens que
l'autre jour, en Chambre, j'avais beau affirmer que je n'avais pas le rapport
Alary, que je n'avais que les conclusions du rapport Alary et qu'il restait
toute la motivation de ses conclusions à nous fournir et que nous ne
l'avions pas encore et que nous ne pouvions pas considérer le rapport
Alary comme étant complet. Et c'était M. Alary lui-même qui
nous l'avait précisé, lorsqu'il nous avait remis ses conclusions.
Nous ne pouvions pas agir parce que, comme législateurs, nous devons
poser des gestes concrets, et il nous de- mandait d'attendre qu'il
dépose tous les addendums et tous les mémoires qu'il avait
reçus, qui précisait la motivation et pourquoi il recommandait
certaines choses, de telle sorte que nous puissions analyser son rapport, ses
conclusions, en pleine connaissance de cause. Alors, je remercie M. Alary qui
m'a envoyé cette lettre datée du 24 mai 1968, sans que j'aie eu
à le consulter en quoi que ce soit. Je n'ai pas vu M. Alary depuis un
mois et demi.
M. PINARD: Alors, le ministre admet que l'équipe qui avait
été chargée de faire ce travail a fait un excellent
travail.
M. LAFONTAINE; Disons que je dis que M. Alary est un expert, j'ai
confiance en M. Alary. Si je n'avais pas eu confiance en M. Alary, il aurait
été facile de le changer par arrêté
ministériel parce qu'il avait été nommé par
arrêté ministériel. Le député de Drummond me
rendra simplement justice en acceptant...
M. KENNEDY: Il vous a envoyé des coupures de journaux aussi.
M. LAFONTAINE: Il n'avait pas besoin de me les envoyer parce que je les
avais au ministère. Disons que je n'ai pas limogé qui que ce soit
sur le comité qui avait été nommé. Je pense bien
que les gens qui ont été nommés étaient des
personnes consciencieuses...
UNE VOIX: Jusqu'à preuve du contraire! M. LE PRESIDENT: Le
député de Rouville.
M. HAMEL: Est-ce qu'il y a des études au service de
l'expropriation? Est-ce qu'il y aurait possibilité de donner un certain
pourcentage à l'exproprié au moment...
M. LAFONTAINE: Quand nous payions avant, c'était 50% de
l'évaluation municipale, 100% de l'évaluation municipale.
Maintenant nous payons 50% de notre offre parce que, disons que dans les
centres ruraux, l'évaluation municipale ne correspond pas toujours
à l'évaluation réelle de l'édifice.
M. HAMEL: Vous payez 50% au moment de la signature de
l'expropriation?
M. LAFONTAINE: Disons que lorsque nous faisons une offre,
l'exproprié a le droit de la refuser ou de l'accepter. Lorsque nous
faisons une offre, nous allons au conseil de la Trésorerie et nous lui
demandons de verser à l'exproprié 50% de notre offre.
M. HAMEL: Cela répond à ma question. M. LE PRESIDENT: Le
député de Baldwin.
M. SEGUIN: M. le Ministre, à l'article 5, sous-article 1:
Traitements, on a une différence d'employés de 227 à 220,
c'est-à-dire une différence de 7 employés. Ces sept
employés-là, si je regarde l'augmentation du traitement
payé, représentent $133 par personne approximativement en
moyenne.
M. LAFONTAINE: Disons qu'il y a eu augmentation des salaires.
M. SEGUIN: Non, non, je veux faire ensuite la comparaison avec l'article
3 que nous avons adopté. Nous avons ici une diminution d'employés
au nombre de quatre, c'est-à-dire de 160 à 156. Il y a une
différence dans les traitements de $311,300, c'est-à-dire, si je
prends les 156 employés indiqués, ça représente une
augmentation de $1,900 par employé. Pouvez-vous m'expliquer la
disparité qui semble exister ici dans une section qui est
composée d'experts dans le service d'entretien? Je me demande si on n'a
pas plutôt affaire à des gens qui devraient normalement recevoir
un traitement moindre. Cela semble ici le contraire. Dans un cas où je
m'attends d'avoir des spécialistes, j'ai une augmentation moyenne de
$133 tandis que dans l'autre service, pour quatre employés, j'ai une
augmentation moyenne de $1,900. Je parle de l'article 3: Service d'entretien,
qui a déjà été accepté, et du sous-article
1, traitements, où on avait 160 employés qui recevaient $933,000.
Nous avons réduit leur nombre à 156 et maintenant, nous payons
$1,245,000, ce qui représente une augmentation moyenne par
employé de $1,900.
M. LAFONTAINE: Je réponds au député de
Robert-Baldwin. Mon chef de personnel m'informe que les employés du
service d'expropriation, lors de l'intégration, étaient beaucoup
plus près de leur salaire réel que ceux qui étaient au
service de l'entretien et de la construction de ponts, ce qui explique une des
disparités. Deuxièmement, M. Langevin, sous-ministre adjoint,
m'informe que quand on marque 160, on aurait peut-être pu marquer 1571/2,
parce qu'il y a des employés qui n'ont pas travaillé
l'année entière, qui ont été envoyés
à un autre service.
M. SEGUIN: Vous admettrez tout de même, M. le Ministre, qu'il y a
une différence dans le traitement dans un cas, dans le cas de l'article
3, de $311,300 et dans Particle 5 il y a une dif- férence de $29,260 et
l'on parle de très peu d'employés. Alors, si je fais la
péréquation, si vous voulez, si je fais la moyenne d'augmentation
par employé, j'arrive avec une différence extraordinaire. Il y a
sans doute une raison, je n'apporte pas ça comme critique. Je pose tout
simplement une question. Peut-être qu'on pourra me le donner avec plus de
précision demain ou à un autre moment, si vous voulez regarder
les chiffres.
M. MAILLOUX: Le ministre de l'Agriculture a soulevé que certains
hauts fonctionnaires étaient mutés dans un autre
ministère...
M. SEGUIN: $1,900 par année, c'est toute une augmentation.
M. LAFONTAINE: Il y a des gens qui ont reçu plus que $1,900
d'augmentation.
M. SEGUIN: Ecoutez!
M. LAFONTAINE: Ah! oui.
M. SEGUIN: C'est basé, c'est une moyenne de $1,900.
M. LAFONTAINE: II y a des employés du ministère de la
Voirie qui ont reçu des augmentations jusqu'à $3,000.
M. SEGUIN: Oui, mais c'est 156 employés avec une
différence de $311,000...
M. LAFONTAINE : Ici, évidemment, pour répondre d'une
façon bien objective et bien sérieuse au député de
Robert-Baldwin, il faudrait que je sorte tous les chiffres qui passent sur la
machine électronique. Ces chiffres-là nous sont donnés par
les machines IBM.
M. SEGUIN: J'aimerais bien avoir une réponse, M. le Ministre,
parce que je pense qu'on peut rencontrer le même problème...
M. LAFONTAINE: J'ai déjà commencé à
répondre au député quand il se scandalise, disons, d'une
façon bien prude, par exemple, de l'augmentation de $1,900. Je dois lui
admettre qu'au ministère de la Voirie certains employés ont
reçu des augmentations jusqu'à$3,000.
M. SEGUIN: Alors $1,900, c'est l'augmentation moyenne pour 156.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. SEGUIN: Alors, s'il compte les augmentations de $3,000 avec
ça.
M. LAFONTAINE: Oui, oui.
M. SEGUIN: C'est $1,900 pour 156 employés.
M. LAFONTAINE: Oui. Réellement, il n'y a rien qui me surprenne
dans la question du député. L'année passée,
l'intégration du ministère de la Voirie, de certains cadres
ouvriers à ceux des fonctionnaires, a coûté exactement
$4,200,000.
M. SEGUIN: Oui, mais il y a beaucoup d'autres choses.
M. LAFONTAINE: Non, l'intégration a coûté
énormément cher au ministère de la Voirie l'an
passé si le député veut regarder les crédits
supplémentaires demandés par le ministre des Finances pour
l'année fiscale Pan passé, il se rendra compte qu'au
ministère de la Voirie il y avait une somme de $4,200,000 à peu
près, pour rajuster, à cause de l'intégration.
M. SEGUIN: Je ne vous demande pas l'impossible, M. le Ministre, mais
tout simplement de me donner pas ce soir si vous pouvez apporter
ou faire donner une explication acceptable.
M. LAFONTAINE: Par exemple, je prends M. François Favreau qui est
ici, je pense, je l'ai vu au souper mais il est parti. M. François
Favreau gagnait $8,200 et il est passé à $14,000 par
année, ce qui donne tout de même une augmentation dans son cas
d'environ $6,000, $5,800.
M. LOUBIER: Un seul cas, $6,000. M. SEGUIN: Où est-il?
M. LAFONTAINE: II est quelque part là-dedans. Il aurait
peut-être été plus facile de présenter les
crédits comme nous les présentions les années
passées. Nous avons donné les réponses...
M. SEGUIN: Vous parlez d'un individu, M. le Ministre...
M. LAFONTAINE: Les individus plus les individus forment des masses. Vous
en voyez 156 au service d'entretien, vous en voyez 1,984 au service d'entretien
et construction de routes; vous en voyez 220 au service des expropriations. Il
y a un nombre incalculable, d'employés au ministère de la Voirie.
Si on commence à vouloir me faire dire tous les salaire...
M. SEGUIN: Non.
M. LAFONTAINE: ... mais je sais que ces chiffres ont été
tirés des machines électroniques du ministère des
Finances. Ils ont été fournis par le représentant du
ministre des Finances au ministère de la Voirie qui est M. Labrie et
l'autre M. Létourneau qui nous est envoyé par le conseil de la
Trésorerie. Nous prenons leurs chiffres, mais je dis au
député de Robert-Baldwin que le chiffre de $1,900 d'augmentation
ne me scandalise pas du tout...
M. SEGUIN: Quand c'est une moyenne pour 156 employés.
M. LAFONTAINE: Certainement, parce qu'il y a eu une intégration
qui s'est faite suivant la convention collective signée en 1966. Il y a
des employés qui ont eu $3,000 d'augmentation et même du
rétroactif au 1er janvier 1967.
M. SEGUIN: Si le plus bas avait $500...
M. LAFONTAINE: J'ai mentionné tout à l'heure au
député de Robert-Baldwin que le ministre des Finances, l'an
passé, dans son budget supplémentaire, a fait voter un budget de
$4,200,000...
M. SEGUIN: C'est pratiquement $5 millions.
M. LAFONTAINE: ... pratiquement $5 millions au ministère de la
Voirie pour payer l'intégration. Alors, c'est évident qu'il y
avait des gens qui étaient mal payés et qui sont mieux
payés.
M. SEGUIN: C'est parce que ces montants-là, comme vous le dites,
sortent des machines. On a déjà eu des résultats d'examen
où ont failli 50% des élèves de la province. Alors, je ne
voudrais pas qu'on se base trop trop là-dessus.
M. LAFONTAINE: Ce ne doit pas être le même genre de machine,
parce qu'à ce moment-là, cela voudrait dire qu'on a payé
nos employés en double. J'espère que les employés de la
Voirie sont assez honnêtes que, s'ils avaient été
payés en double, ils renverraient au moins un des deux
chèques.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. SEGUIN: Il n'est pas question d'intégrité.
Il est question tout simplement de faire une justification que je
n'accepte pas dans le moment, d'après les explications du ministre.
Alors, je ne retarde pas plus le débat et j'espère avoir des
explications plus détaillées.
M. LAFONTAINE: Je vais essayer d'avoir le plus de renseignements
possibles en demandant à M. Langevin de s'informer à l'agent, au
coordonnateur auprès du ministre.
M. LE PRESIDENT: Si le député de Baldwin le comprend, la
justification comparée aux examens d'école, on en parlera au
ministère de l'Education. Alors, le député de
Charlevoix.
M. MAILLOUX: Je voulais simplement ajouter quelque chose aux paroles de
mon collègue, étant donné qu'à chaque poste
budgétaire concernant les traitements, en raison des augmentations qui
s'en viennent, on constate évidemment qu'il y a $100,000 ou $200,000 de
plus. Cependant à ce poste-là, on constate que c'est le
même montant que l'an passé. On doit donc comprendre que toutes
ces gens auraient déjà eu l'an passé leurs augmentations
et vont atteindre les autres aujourd'hui.
M. LOUBIER: Le ministre l'a dit tantôt. Il a dit que
ceux-là étaient plus payés...
M. LAFONTAINE: Disons qu'il s'agissait d'agents d'évaluation
technique qui étaient déjà payés en taux, qui
avaient déjà atteint...
M. LE PRESIDENT: Le député de Châteauguay.
M. KENNEDY: Bien moi, c'est tout simplement une question d'ordre
général. Je voudrais tout simplement savoir, dans le cas des
expropriés, où il y a un immeuble, si l'exproprié a un
privilège de rachat de l'immeuble, ou s'il doit être soumis
à la procédure de solution...
M. LAFONTAINE: Normalement, nous donnons l'avantage à la personne
qui est expropriée.
M. KENNEDY: L'exproprié a un privilège de faire une offre
et si elle la juge raisonnable, vous lui permettez de ravoir sa bâtisse,
de déménager.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté? Le député
de Drummond.
M. LAFONTAINE: M. Adam dit que, normalement, ceux qui ont fait la
demande à l'heure actuelle sont...
M. LE PRESIDENT: Le député de Drummond voudrait...
M. PINARD: Je remarque par la réponse faite le 29 mars 1968
à ma question inscrite au feuilleton et par la réponse faite par
le ministre de la Voirie, M. Lafontaine, qu'il y aurait au ministère de
la Voirie jusqu'au 31 décembre 1967, 8,120 cas d'expropriation, à
l'Office des autoroutes du Québec, 1,681 cas d'expropriation, ce qui
donne un total de 9,801 cas. Alors, globalement, il y aurait à payer aux
expropriés $91,825,000 moins les avances effectuées pour un total
de $19,805,000 ce qui donnerait comme montant total qui reste à payer
aux expropriés, une somme de $72,020,000.
M. KENNEDY: Plus l'intérêt.
M. PINARD: Plus l'intérêt à courir sur ces sommes.
Cela ne donne pas une idée exacte de la situation des expropriations au
moment où nous entreprenons l'étude du budget du
ministère.
M. LAFONTAINE: Disons que les chiffres que j'ai donnés tout
à l'heure sont des chiffres exacts. Pour le bénéfice du
député de Drummond, je lui dirai que vers la fin de
l'année fiscale, nous avons, je pense, au cours de mars, engagé
environ $10 millions, du personnel supplémentaire et des notaires
supplémentaires de telle sorte qu'on a essayé de dégager
les tablettes, de sortir les projets au plus coupant. Je trouve immoral et
amoral qu'une personne expropriée, par exemple il y a dix ans, ne soit
pas payée au bout de ce temps. Il me semble qu'une expropriation devrait
se régler dans six mois. Par contre, il est physiquement impossible
présentement de tout régler du jour au lendemain à cause
du travail accumulé au cours des années. Nous avons fait, comme
je le disais tout à l'heure, un travail de géant cette
année. Nous avons payé $45 millions, ce sont des chiffres pour le
31 décembre 1967 mais les derniers chiffres, c'est que nous avons
payé, sur le dernier budget, $45 millions. C'est l'année
où nous avons payé le plus en expropriations. Nous avons
fermé 8,550 dossiers. Le 5 juin 1967, il y avait 13,273 dossiers.
M. PINARD: C'était en pleine période d'activité.
Alors, au moment où les travaux étaient en voie de
parachèvement...
M. LAFONTAINE: Nous sommes encore en activité. Je peux dire au
député de Drummond que je n'arrête pas de signer des CT
pour payer des expropriés sur la Transcanadienne est-ouest et sur le
boulevard Décarie. Alors, ce n'est pas tout réglé. On en
paie encore.
M. PINARD: Est-ce que le ministre consentirait à nous remettre
demain un tableau qui nous démontrerait la situation à ce
jour?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Alors, je pense que ce serait une façon beaucoup plus
normale de discuter les crédits du ministère.
M. LAFONTAINE: Oui, d'accord. Mais, disons que les chiffres que je viens
de donner au député de Drummond sont exacts.
M. KENNEDY: Parce que...
M. LAFONTAINE: Parce qu'en plus de cela il y a eu le chambardement que
nous avons pris...
M. KENNEDY: D'après ce que le ministre vient de dire, il y aurait
à peu près $28 millions qui auraient été
payés entre le premier janvier 1968 et le 31 mars.
M. LAFONTAINE: Cela comprend l'autoroute là, il ne faut pas
l'oublier.
M. KENNEDY: Bien, on peut enlever $2 millions, ça fait $26
millions.
M. LAFONTAINE: II y a la Transcanadienne aussi.
M. KENNEDY: Enlevez... Cela fait $26 millions, vous avez dit $45
millions, ici...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. KENNEDY: ... vous avez $19 millions...
M. LAFONTAINE: Oui, c'est au cours de l'année.
M. KENNEDY: Oui.
M. LAFONTAINE: Ce sont des chiffres de M. Adam, directeur
général de l'expropriation qui est à côté de
moi. Je pense bien qu'il est bien au fait de la situation. Il me dit qu'il y a
eu $45 millions de payés. C'est la plus grosse année en
expropriation.
M. KENNEDY: Non, moi, je parle seulement de la différence.
M. LAFONTAINE: Disons, que demain matin nous allons vous faire un
tableau.
M. KENNEDY: D'accord.
M. LAFONTAINE: Je n'ai aucune objection. Mais le député
peut prendre ma parole ce soir que...
M. KENNEDY: Je ne veux pas mettre la parole du ministre en doute.
M. LAFONTAINE: Je suis 99.9% pur.
M. KENNEDY: Ah! je n'en doute pas qu'il soit aussi pur que l'oxydol.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire de quelle
façon les règlements interviennent maintenant? Est-ce qu'il y a
eu des centralisations, des pouvoirs de décision? Par exemple, il y a
des bureaux de district, maintenant, qui se chargent de l'expropriation.
M. LAFONTAINE: Bien voici ce que nous tentons de faire au service de
l'expropriation. Auparavant tout était centré sur les
épaules «le M. Adam. Nous tentons d'intégrer,
présentement, le service des expropriations au ministère de la
Voirie en général comme nous tentons de le faire avec les ponts.
Ce n'est pas une chose facile parce qu'il faut casser certaines habitudes.
Disons que le député de Drummond sait très bien, que s'il
appelle son divisionnaire, pour lui demander si tel bout de chemin... Le
divisionnaire va lui dire oui, c'est en construction, le contrat a
été signé, les travaux vont être terminés le
premier septembre.
Mais s'il appelle son divisionnaire pour lui dire: Un tel a-t-il
été payé? Son expropriation...
UNE VOIX: II ne le sait pas.
M. LAFONTAINE: Le divisionnaire ne le sait pas. Et je calcule que
l'homme de base au ministère de la Voirie est le divisionnaire. Et c'est
pour ça que je tente présentement d'intégrer les ponts de
telle sorte que toute construction de pont dans un comté, passe par le
divisionnaire, qu'il en soit le responsable. Que le divisionnaire en soit au
courant des expropriations aussi de telle sorte qu'il puisse informer la
population d'une façon adéquate.
Et je pense qu'on est capable de décentraliser tout en
augmentant...
M,, KENNEDY: Le ministre ne répond pas à ma question. Ce
que je veux savoir, c'est s'il y a maintenant décentralisation des
pouvoirs de décision au niveau du bureau de district.
M. LAFONTAINE: Non, non, le pouvoir de décision relève
toujours du chef du service...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... d'expropriation qui est M. Adam,
M. KENNEDY: Admis, admis. Seulement, ce que je veux savoir, par exemple,
c'est dans un cas d'expropriation de $5,000...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. KENNEDY: ... est-ce que ça ne serait pas normal que le chef de
district qui s'occupe des expropriations puisse avoir la latitude et le
pouvoir, par exemple, de recommander le paiement...
M. LAFONTAINE: Oui, il recommande le paiement.
M.. KENNEDY: ... sans que le dossier revienne automatiquement à
Québec pour fin de revision? Je pense que c'est ça la
procédure qui a trait dans le règlement des cas
d'expropriation.
M. LAFONTAINE: Oui, mais disons que...
M. KENNEDY: II y a trop de dossiers qui se promènent entre le
bureau de district et l'administration centrale à Québec. C'est
peut-être l'une des causes des retards.
M. LAFONTAINE: Oui, peut-être, mais dans les temps
présents, j'aime mieux que le chef du service d'expropriation ait tout
de même la responsabilité. C'est comme pour la construction d'un
pont. L'ingénieur va en faire une estimation et il y a plusieurs
ingénieurs qui passent là-dessus, jusqu'à ce que cela
arrive à l'ingénieur en chef qui donne son approbation. Mais tant
que l'ingénieur en chef n'a pas donné son approbation, le projet
n'est pas officiel.
Et je pense bien que l'on doit continuer exactement la même chose
en expropriation. Maintenant, il s'agit peut-être
d'accélérer la procédure. Il y a peut-être une
lourdeur administrative dans certains coins. M. Adam le sait très bien,
je lui ai demandé à plusieurs reprises au sous-ministre
aussi d'essayer d'intégrer autant que possible le service
d'expropriation au reste du ministère de la Voirie, de telle sorte que
le service d'expropriation ne soit pas un ministère par lui-même
au sein du ministère de la Voirie.
Mais de là à décentraliser au point de vue
monétaire les offres qui pourraient être faites à certains
expropriés, je pense que j'aime mieux que d'autres revisent, pour
être bien sûr que l'affaire se fasse sans mettre en cause la
chasteté ou la pureté ou l'honnêteté de qui que ce
soit, je pense que, quand il s'agit des deniers de la province, il faut y aller
d'une façon prudente.
M. PINARD: Alors j'en parle avec beaucoup d'aise parce que ce sont des
problèmes que j'ai discutés à l'époque avec le chef
du service, M. Alain, à qui je concède les plus hautes
qualifications.
M. LAFONTAINE: Je dois dire au député de Drummond que le
problème est traité dans le rapport Alary. Deuxième des
choses, présentement, en bas de $5,000, les chefs de district prennent
les décisions comme le député de Drummond le disait tout
à l'heure. Mais je vais lui dire que nous tentons présentement
d'intégrer l'expropriation au ministère de la Voirie. J'aimerais
mieux, quand il y a eu une offre de $5,000 faite à un exproprié,
que l'ingénieur divisionnaire et l'ingénieur de district soient
aussi au courant pour ne pas qu'il y ait concussion et pour protéger
celui qui prend la décision de $5,000. A ce moment-là, c'est une
décentralisation de la prise de décision et, en même temps,
c'est une protection pour les fonds publics. C'est plus sage et ça
accélère le service.
Présentement, je ne cache pas que les chefs de district de
l'expropriation aient le pouvoir à l'heure actuelle de prendre des
décisions pour $5,000 encore.
Mais, dans mon intégration du ministère de la Voirie,
l'ingénieur de district du ministère de la Voirie va certainement
y voir parce que c'est simplement pour la protection du bien de la
province.
M. VAILLANCOURT: II faut que ça passe au conseil de la
Trésorerie, ça.
M. LAFONTAINE: Non, parce que c'est en bas de $25,000. En haut de
$25,000, cela passe devant le conseil de la Trésorie.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre voudrait me dire si, dans les
travaux secondaires, seuls les officiers d'expropriation de voirie s'occupent
d'expropriation? Dans les travaux essentiellement secondaires, est-ce que les
adjoints des divisionnaires de comté sont mandatés pour s'occuper
d'expropriation?
M. LAFONTAINE: Non. Pas à l'heure actuelle.
M. MAILLOUX: C'est arrêté complètement.
UNE VOIX: Il n'y a pas de ça. Cela ne s'est jamais fait.
M. LAFONTAINE: Nous avons, par exemple, des
délégués du service d'expropriation qui vont aller
négocier avec les gens...
M. MAILLOUX: Je ne parle pas de délégués, je parle
des adjoints des divisionnaires pour les travaux secondaires.
M. LAFONTAINE: Oui, le chef du service des expropriations corrige, sauf
en Abitibi parce qu'il n'y a pratiquement pas d'expropriations en Abitibi,
où c'est le divisionnaire qui le fait. Mais le divisionnaire, à
ce moment-là, est le représentant du service des
expropriations.
M. MAILLOUX: Une dernière question. Est-ce que le
ministère de la Voirie, même sur des travaux municipaux ou sur des
travaux secondaires, en tout cas aujourd'hui, fait l'expropriation sur des
routes secondaires?
M. LAFONTAINE: Nous faisons évidemment des chemins municipaux
parce qu'il y a seulement 22,000 milles ou 23,000 milles de route sur les
46,000 milles de la province qui sont I l'entretien du ministère de la
Voirie. Je pense que, lorsque le ministère de la Voirie fait des travaux
de réfection ou de reconstruction de routes, il vient de donner une
valeur à la municipalité, et il est normal à ce
moment-là que ce soit la municipalité qui obtienne les droits de
passage pour le ministère de la Voirie, quitte pour nous S envoyer une
équipe d'arpenteurs-géomètres pour faire les plans
parcellaires, pour faire l'enregistrement au bureau d'enregistrement.
Mais je demande, autant que possible, dans tout le comté, l'autre
jour, j'ai réuni les maires de mon comté, pour leur demander en
grâce d'aider le ministère de la Voirie parce que, dans l'opinion
de plusieurs personnes, lorsque c'est le ministère de la Voirie, ils ont
de l'argent, eux, c'est le gouvernement, ils peuvent payer. Si nous prenons le
budget de la province pour payer les expropriations, on n'aura rien pour faire
la construction. Mais en certains cas particuliers, par exemple, nous sommes
obligés d'exproprier un lopin de terre entier ou une maison
complète, là, je pense qu'il est tout simplement juste que...
DES VOIX: Adopté.
M. PINARD: Non. J'ai une question, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Drummond.
M. PINARD: Comment le ministre procède-t-il pour l'attribution
des mandats professionnels quant à la préparation de quittances
relatives...
M. LOUBIER: Comme avant.
M. PINARD: ... au règlement des cas d'expropriations?
M. LOUBIER: Comme avant.
M. PINARD: Est-ce qu'il se fait une bonne décentralisation des
dossiers au niveau des bureaux de notaires de façon que la
procédure soit rapide et efficace?
M. LAFONTAINE: C'est le ministère de la Justice qui nomme les
notaires, etc.
M. PINARD: Je comprends, mais j'aimerais signaler un cas assez
exceptionnel dans mon propre comté où il reste quand même
plusieurs centaines de cas d'expropriations non réglés et je
trouve absolument inefficace la procédure adoptée jusqu'ici. Non
pas que je veuille dire quoi que ce soit contre le notaire qui détient
la très grande majorité des mandats quant aux règlements
des quittances...
M. LAFONTAINE: Disons que c'est la même procédure que du
temps du député de Drummond.
M. PINARD: ... mais je pense que c'est là une des causes des
retards considérables apportés aux règlements des cas
d'expropriations depuis, disons, 1966. Je pense qu'un seul notaire
reçoit tous les mandats de préparer les règlements des
dossiers et les quittances.
M. LAFONTAINE: Je pense qu'il y en a plus que ça.
M. PINARD: A mon époque, je distribuais à tous les
notaires de mon comté, indépendamment de toute question
politique, les mandats, de façon que ça marche rondement et que
ça se fasse de façon efficace et rapide. D'ailleurs M. Adam sait
ça.
M. LOUBIER: Dans le comté de Bellechas-
se, il y a deux notaires, entre autres, qui dans une période de
six ans, s'ils ont reçu cinq contrats, c'est beau. Alors que les autres
bureaux de notaires étaient surchargés, ça prenait cinq ou
six mois avant qu'on puisse obtenir les quittances...
M. LAFONTAINE: Pour l'information du député de Drummond,
M. Adam m'informe qu'il y a un notaire paraplégique de son comté,
qui a été engagé sur une base d'honoraires
présentement, et qui travaille au bureau des Trois-Rivières, au
bureau régional des Trois-Rivières...
M. PINARD: Pour ça, le ministre serait mieux de s'informer, c'est
loin d'être réglé. Ce n'est pas réglé du
tout. C'est un cas que j'ai porté à l'attention du ministre de la
Justice personnellement de façon que les engagements qui ont
été pris à son endroit soient respectés.
M. LAFONTAINE: Disons qu'il n'estpas encore fonctionnaire mais qu'il
travaille pour nous sur une base d'honoraires. Cela a été une
offre d'emploi sur une base d'honoraires à notre bureau des
Trois-Rivières présentement.
M. PINARD: Ce n'est pas la question que j'ai posée au
ministre.
M. LAFONTAINE: Quand le député de Drummond dit qu'on fait
de la discrimination, au point de vue des notaires, je pense bien qu'on n'en
fait pas du tout...
M. PINARD: Je n'ai pas dis ça du tout.
M. LAFONTAINE: Je pense qu'on ne fait pas de discrimination quand on
engage un de ses notaires dans son coin, qu'il a lui-même
recommandé, qui travaille au bureau régional des
Trois-Rivières, sur une base d'honoraires, et j'ose espérer
qu'avant longtemps, la Fonction publique l'acceptera comme fonctionnaire
permanent.
M. PINARD: Je soulève un point d'ordre. Ce n'est pas du tout la
question que j'ai posée au ministre et il le sait fort bien. Je n'ai pas
d'objection à ce qu'il me dise qu'il est préoccupé par le
cas du notaire Geoffroy qui est un paraplégique et à qui j'ai
confié moi-même des mandats parce qu'il était non seulement
un excellent notaire et qu'il était aussi efficace et rapide. Seulement,
sa situation ne lui permet plus aujourd'hui de tenir le bureau qu'il avait
ouvert. Alors, je sais qu'il y a eu des démarches de sa part
auprès du ministère de la Voirie pour obtenir un poste à
temps plein au service du contentieux de la Voirie soit à Québec
soit à Montréal soit dans une région donnée. Cela
n'a pas fonctionné pour des raisons qu'il n'est pas temps
d'expliquer...
M. LAFONTAINE: Présentement, il travaille au bureau des
Trois-Rivières, il est payé sur base d'honoraires...
M. ALLARD: C'est un cas particulier.
M. LAFONTAINE: Je ne sais pas ce qui est arrivé. Il travaille
présentement pour le ministère de la Voirie et, chose assez
surprenante, nous avons accepté la recommandation du
député de Drummond pour l'engager. Présentement, nous le
payons sur une base d'honoraires, car il n'appartient pas au ministère
de la Voirie de l'engager sur une base permanente...
M. PINARD: Il travaillait pour la Voirie avant.
M. LAFONTAINE: ... mais à la Commission de la fonction publique.
Nous avons fait une demande de liste d'éligibilité à la
Fonction publique et nous attendons que la Fonction publique nous sorte cette
liste d'éligibilité. Cela, c'est pour le notaire en question.
M. PINARD: Je sais tout ça, il s'appelle le notaire André
Geoffroy. Ce n'est pas au sujet du notaire André Geoffroy que j'ai
posé une question au ministre. Je voulais savoir quel est le notaire
instrumentalre qui a tous les mandats du ministère de la Voirie,
à l'heure actuelle, dans le comté de Drummond et pourquoi on lui
donne tous les mandats.
M. LAFONTAINE: J'ai répondu tout à l'heure au
député de Drummond que ce n'est pas le ministre de la Voirie qui
nomme les notaires et le ministre de la Voirie n'a pas l'intention de nommer
les notaires. Lorsque M. Adam a besoin d'un notaire, il ne consulte même
pas le ministre de la Voirie, il s'adresse directement au ministère de
la Justice. Et je le prends comme témoin.
M. ALLARD: Les problèmes du comté de Drummond sont
déjà réglés, alors il n'y a ni problème, ni
de complication.
M. LOUBIER: Adopté.
M. PINARD: Ecoutez, on n'est pas pour res-
ter une demi-heure sur le notaire Geoffroy. Je n'ai pas posé de
question au sujet du notaire Geoffroy...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. PINARD: ... et si le ministre veut que je nomme le notaire dont je
veux parler, il s'agit du notaire Marc-André Joyal.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il est honnête?
M. PINARD: Il est honnête.
M. LOUBIER: Est-ce qu'il est compétent?
M. PINARD: II est compétent. Mais il a trop d'ouvrage. Alors les
cas ne se règlent pas dans le comté de Drummond. Il y a des cas
d'expropriation qui datent de 1965, 1966, 1967. Il n'y a pas de
règlement.
M. LOUBIER: Oui, mais le ministre de la Voirie...
M. ALLARD: Une ou deux par paroisse...
M. LAFONTAINE: Je ne veux pas analyser la situation à fond, parce
que je ne la connais pas...
M. ALLARD: Cela ne se faisait pas de même avant 1966.
M. LAFONTAINE: ... avec tous les détails, mais je dois dire au
député de Drummond...
M. LOUBIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. PINARD: Cela a pris du temps...
M. ALLARD: Parce qu'il y avait un inspecteur de nommé chez nous
pour les $150,000 de réclamations.
M. PINARD: C'est un débat que j'ai déjà fait avec
vous et ça été réglé, d'accord.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! ...A l'ordre!
M. ALLARD: Cela explique ce à quoi vous voulez en venir
aujourd'hui. M. le Président, je regrette beaucoup qu'on ait
accepté le café du député de Bellechasse. Cela n'a
pas eu le même effet sur tout le monde.
M. LOUBIER: Non, le café était très orthodoxe et
fourni par le service du Café du parlement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Si les honorables membres de ce
comité veulent bien revenir au service de l'expropriation...
M. LAFONTAINE: Alors, je prends les remarques du député de
Drummond en considération.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1; Traitements, adopté?
M. LOUBIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2: Frais de bureau et autres
dépenses, adopté. Sous-article 3: Matériel, articles de
bureau, impressions et abonnements, adopté. Article 6: Service des
contrats. Sous-article 1: Traitements, adopté?
M. PINARD: Un instant. M. LOUBIER: Adopté.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a des questions à poser sur les
traitements?
M. LE PRESIDENT: Pas de question? M. LOUBIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le député de Drummond, une question?
M. PINARD: Est-ce que vos crédits ont été
adoptés, par hasard?
M. LOUBIER: Oui, oui.
M. PINARD: Bon, alors voudriez-vous laisser adopter ceux des autres.
M. LOUBIERs Bien, je suis membre du comité.
M. PINARD: Oui, je comprends, mais vous n'êtes pas le
président, vous n'êtes pas le ministre responsable.
M. LOUBIER; C'est parce que je trouve que la présentation de ces
chiffres a du bon sens.
M. PINARD: Je vous garantis que la prochaine fois, l'adoption de vos
crédits va durer plus longtemps que cela.
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît. Sous-article 2: Frais de
voyage?
M. LOUBIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3: Frais de bureau et autres
dépenses, adopté. Sous-article 4: Matériel, articles de
bureau, impressions et abonnements? Adopté. Poste budgétaire no
2: Entretien des routes. Article 1: Traitements? Question de l'honorable
député de Stanstead.
M. LAFONTAINE: C'est la même question que tout à
l'heure.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous réserve pour demain matin. Article
2: Salaires, adopté. Article 3: Frais de voyage?
M. PINARD: Un instant.
M. LE PRESIDENT: Le député de Châteauguay.
M. KENNEDY: Simplement les frais de voyages, cela représente
quoi? Est-ce que c'est le déplacement des hauts fonctionnaires de
Québec à Montréal, etc.?
M. LAFONTAINE: Frais de pension, d'automobiles, etc.
M. KENNEDY; Non, non, je parle des frais de voyage .
M. LAFONTAINE: Ah! bien, c'est l'entretien. Disons que si le cantonnier
qui va manger à un autre endroit on le paie.
M. KENNEDY; Alors, cela comprend tous les petits frais de
dépenses des...
M. LAFONTAINE: Des ouvriers qui voyagent, des ingénieurs, des
arpenteurs.
M. KENNEDY: Comment expliquer? Disons qu^un type qui apporte sa
boîte à lunch, c'est compris là-dedans?
M. LOUBIER: C'est ça.
M. KENNEDY: Comment expliquer la forte diminution?
M. LAFONTAINE: Je dois dire au député de Drummond que
c'est peut-être un défi que je prends. Evidemment, il faut que je
compte sur la Fonction publique. Quand je parle de restructuration du
ministère de la Voirie, c'est que je vais tenter, avec
l'intégration du service des ponts au ministère de la Voirie,
d'affecter le personnel à d'autres tâches. C'est d'arriver
à cela. Maintenant, j'espère y réussir. Ce n'est pas une
promesse formelle. C'est un effort que nous faisons d'ailleurs.
M. PINARD: Est-ce que le ministre voudrait me dire si à l'article
« salaires » $26 millions plutôt que $29 millions, cela
comprend aussi les employés temporaires qui sont avec vous?
M. LAFONTAINE: Oui, les ouvriers.
M. PINARD: Est-ce que cela signifierait $3 millions et que plusieurs
routes ne seront pas entretenues?
M. LAFONTAINE : Non, non, c'est la mise en place d'une nouvelle
structure. Evidemment, c'est la première année, cette
année. C'est un effort que nous tentons.
M. SEGUIN: II reste à prouver.
M. LAFONTAINE: II reste à prouver. Mais je tiens à dire
que si je ne réussis pas cette année, l'année prochaine je
réussirai...
M. SEGUIN: Toute tactique est bonne tant qu'elle n'est pas
prouvée fausse.
DES VOIX: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Maintenant, même si les prévisions de
$26,950,000 étaient dépassées, je ne dirai pas à ce
moment-là que mes prévisions étaient fausses, mais
excepté que l'intégration des forces qui viennent du
ministère des Travaux publics au ministère de la Voirie n'est pas
encore à point, mais lorsque le tout sera rodé, je suis sûr
que nous arriverons à des résultats semblables. Nous
espérons arriver cette année...
M. MAILLOUX: Mais l'entretien ne diminuera pas?
M. LAFONTAINE: Non, au contraire? entretien va augmenter. Mais par
exemple, le contremaître des ponts qui construisait seulement des ponts
et qui attendait un tas d'inspecteurs de Québec avant de réparer
trois ou quatre planches sur un pont, on va le faire passer par un
division-
naire et je pense que là, tout de suite, il y a un... M. LE
PRESIDENT: Adopté.
M. KENNEDY: A Particle « salaires » de $26 millions, est-ce
à cet article les traitements des contremaîtres
généraux?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PINARD: M. le Président, je n'ai pas très bien saisi
l'explication du ministre lorsqu'il a dit qu'il y avait une diminution sensible
à l'article « salaires » pour le budget de l'année
courante, au service de l'entretien. Il y a une différence de $3,300,000
par rapport à l'année dernière, parce qu'il y a
démission de personnel toutes les années.
M. LAFONTAINE: Non, non, disons que je peux assurer le
député de Drummond qu'il n'y aura aucune baisse dans la
qualité de l'entretien...
M. MAILLOUX: C'est ce qui arrive...
M. LAFONTAINE: II n'y aura aucune baisse dans la qualité de
l'entretien des chemins de voirie, ce sont des prévisions...
M. PINARD: Est-ce qu'on a le rapport du personnel attaché au
service de l'entretien des routes?
M. LAFONTAINE: Non, mais quand quelqu'un partira, si nous n'avons pas
besoin de lui, nous ne le remplacerons pas. Là tout de suite il va y
avoir une économie. Si le député de Drummond me le permet;
on a eu jusqu'à une demande au ministère de la Voirie pour
installer des tables de pool dans certaines divisions de voirie afin que les
employés de voirie, attendant les tempêtes de neige, puissent
s'amuser.
M. PINARD: Oui, mais cela n'a jamais été...
M. LAFONTAINE: Cela a été demandé par le syndicat,
par le chef du personnel.
M. PINARD: Oui, mais ça ne justifie pas une diminution de
salaire.
M. LAFONTAINE: II y a certaines divisions dans la province de
Québec qui ont été bâties dans les dernières
années, où l'étage supérieur était
réservé comme dortoir pour laisser dormir les employés du
ministère de la Voirie.
UNE VOIX: C'est terrible!
M. LAFONTAINE: Je tiens à préciser au député
de Drummond que les dortoirs ne serviront pas comme dortoirs. Nous allons
respecter évidemment ça regarde la Commission de la
fonction publique et les négociations, je ne veux pas aborder ce
problème... Mais je tiens à dire que nous allons tenter de
mettre le plus d'efficacité possible sans vouloir léser les
droits de qui que ce soit.
Maintenant, ce sont des prévisions budgétaires, nous
allons tenter d'entrer dans les prévisions budgétaires. Si, par
malheur, nous ne le pouvons pas parce que l'intégration ne s'est pas
faite suivant, disons, les données prévues, bien mon Dieu, on
demandera un budget supplémentaire.
M. PINARD: Ce que je ne comprends pas, c'est que l'intégration
n'amène pas une diminution de personnel, mais occasionne plutôt
une augmentation de personnel. On réalise qu'avec une intégration
qui, à mon sens, amène une augmentation du personnel plutôt
qu'une diminution, il y a une diminution au poste des salaires de $2,700,000.
Alors, je demande au ministre...
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond dit que ça
n'amène pas de diminution de personnel. Je lui dirai que, le 16 juin
1966, lorsque j'ai été assermenté comme ministre des
Travaux publics, il y avait 125 contremaîtres occasionnels mais qui
étaient payés, disons, globalement à $3,500 par
année. Par suite du transfert du service des ponts des travaux publics,
et sans avoir mis qui que ce soit à la porte, simplement par
démission, par décès, par maladie, ce nombre de 125
était tombé à 75, c'est-à-dire une diminution de
50. Cette semaine, c'est-à-dire avant hier, j'ai aussi signé la
mise à la retraite de 13 ouvriers de voirie. Sur ces 13 ouvriers de
voirie, 12 avaient été engagés depuis 1960 et l'autre
avant 1960. Ces gens-là ne sont pas remplacés. C'est là
que je dis que j'espère maintenant que ce sont des salaires en moins
à payer. Cela fait tout de même 13 personnes que nous ne paierons
plus.
M. PINARD: C'est ça, c'est ce que le ministre n'a pas
expliqué tantôt, c'est qu'en parlant d'intégration...
M. LAFONTAINE: En plus de ça, il y a eu 1,000 ouvriers qui ont
été intégrés à titre de fonctionnaires et
qui étaient payés avant comme ouvriers. Aujourd'hui, ils sont
payés comme fonctionnaires.
M. PINARD: C'est cela l'explication.
M. LAFONTAINE: Non, non, ce n'est pas simplement l'explication. J'ai dit
tout à l'heure au député de Drummond qu'il y avait 125
contremaîtres lorsque j'ai été assermenté comme
ministre des Travaux publics et aujourd'hui il en reste 75, c'est-à-dire
une diminution de 50, sans remercier de ses services qui que ce soit.
M. PINARD: Il y a des cas de griefs, quand même qui ont
été faits.
M. LAFONTAINE: Non, non, pas là-dessus, pas sur les
contremaîtres des travaux publics, aucun.
M. PINARD: Bien voyons! M. LOUBIER: Adopté.
M. LAFONTAINE: Mais il y a eu en plus l'intégration de 1,000
ouvriers à titre de fonctionnaires.
M. VAILLANCOURT: Le contremaître des travaux publics, est-ce qu'il
était syndiqué?
M. LAFONTAINE: Non, il était occasionnel.
M. VAILLANCOURT: Il n'était pas permanent.
M. LAFONTAINE: Il était payé sur une base annuelle de
$3,500 par année, mais certains travaillaient deux mois, trois mois,
d'autres cinq mois, d'autres six et puis d'autres douze mois mais ils
recevaient tous la même paie.
M. VAILLANCOURT: Il ne pouvait y avoir de griefs s'ils n'étaient
pas syndiqués.
M. LAFONTAINE: Non, il n'y en avait pas de griefs. Mais par contre je
vais tenter, parce que je suis très humain, de recycler ces personnes
ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 3: Frais de voyage,
adopté?
M. PINARD: Avec la réserve quant aux questions qui devront
être posées demain...
M. LAFONTAINE: Disons que la réserve est faite tout à
l'heure sur la liste.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4: Equipement, outillage et
véhicules-moteurs, achat.
M. KENNEDY: M. le Président, je constate une diminution de
$1,500,000. Est-ce une indication d'une politique du ministère qui
tendrait plutôt vers la location de certaines pièces de
machinerie?
M. LAFONTAINE: Non. Disons que le service de la recherche du
ministère de la Voirie a commencé à compiler des chiffres,
à faire des calculs. J'en ai parlé l'an passé en Chambre.
Le problème, c'est que présentement nous achetons de la
machinerie. Nous la payons à même l'administration de la province.
C'est-à-dire que la machine, lorsqu'elle est achetée, elle ne
coûte plus rien, ce qui est faux comme raisonnement. Je pense bien que le
député me comprend comme comptable. Cette machine devrait
être comptabilisée et capitalisée au lieu d'être
achetée sur l'administration. A tel point qu'aujourd'hui, nous ne
connaissons pas le coût de fonctionnement d'aucune machine au
ministère de la Voirie. Les études sont commencées avec M.
Jacques Charland, avec deux ingénieurs de district que nous avons
attachés...
M. PINARD: M. Hamel avait procédé I toutes ces
études.
M. LAFONTAINE: Non. M. Hamel a été consulté. Mais
celui qui est en charge de ces études, ils sont deux. Entre autres, il y
a MM. Lacroix, Lecavalier, Gauthier qui s'occupent de ce problème. Mais
regardez dans les comptes publics passés pour savoir ce qu'une machine
coûte... Présentement, une machine, disons une niveleuse du
ministère de la Voirie, qui coûte dans le présent budget
$2.25 l'heure, c'est faux, parce que je suis convaincu que certaines de ces
machines doivent coûter $25 l'heure au moins. Alors, tant que nous
n'aurons pas déterminé exactement combien coûte une
machine, avec son dossier de telle sorte que, lorsqu'elle devient plus
coûteuse que dans l'entreprise privée, on puisse s'en
défaire. Il y aura beaucoup moins d'achat d'équipement au
ministère de la Voirie...
M. KENNEDY: Je suis entièrement d'accord.
M. LAFONTAINE: J'attends de le mettre sur une base d'affaires.
M. KENNEDY: Je vais souhaiter que vous continuiez dans cette
veine-là.
M. LAFONTAINE: C'est ma ferme intention de continuer.
M. LE PRESIDENT: Alors, deux?
M. PINARD: Cela m'amène I poser au ministre la question suivante.
Quelle est la valeur de l'équipement qui est la propriété
du ministère de la Voirie en ce moment?
M. LAFONTAINE: ... L'équipement qui est la
propriété du ministère de la Voirie en ce moment: $32
millions.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a eu des achats au cours de l'année
1967 et dans l'année en cours?
M. LAFONTAINE: Disons que je me souviens d'avoir signé par
exemple un CT à la suite de soumissions publiques pour le conseil de la
Trésorerie relativement à l'achat d'une machine pour laver le
pont-tunnel de Boucher-ville à l'intérieur. Mais le fait que
c'est une machine spécialisée, je pense bien qu'il n'y a pas
beaucoup d'entrepreneurs qui ont ce genre d'équipement parce qu'il n'y a
pas beaucoup de ponts-tunnels qui portent mon nom dans la province, il n'y en a
qu'un.
M. PINARD: On a été généreux pour le
ministre actuel.
M. LAFONTAINE: Je remercie le député de Drummond...
M. LE PRESIDENT: Je ferai remarquer aux honorables membres du
comité qu'on ne peut pas siéger quand la Chambre ne siège
pas. Alors...
M. LAFONTAINE: C'est toi qui a dit qu'on pouvait siéger
jusqu'à onze heures vingt.
M. PINARD: Je veux savoir si c'est l'entreprise privée qui
s'occupe de l'entretien des routes ou si c'est la Voirie avec son personnel qui
fait l'ouvrage?
M. LAFONTAINE: Non, c'est le ministère de la Voirie avec son
personnel mais excepté dans les cas d'urgence, par exemple dans certains
cas où on a besoin d'entretien supplémentaire, le ministre de la
Voirie va certainement engager de la machinerie qui appartient à des
entrepreneurs. Un outillage qui sera mieux distribué.
M. KENNEDY: M. le Président, est-ce que vous me permettez de
poser une question? D'anticiper sur un article à venir car je sais que
le ministre et ses fonctionnaires n'ont pas l'information présentement
concernant l'extension de la route no 3 à travers la réserve
indienne de Caughnawaga? Est-ce que le ministre pourrait me l'apporter pour
demain à savoir combien y a-t-il eu de réunions depuis le mois
d'avril 1966?
M. LAFONTAINE: Disons que le sous-ministre a rencontré le chef de
la réserve indienne plusieurs fois,...
M. KENNEDY: M. Delisle?
M. LAFONTAINE: ... il l'a même rejoint, je pense, à l'Expo
67 où le chef indien avait un pavillon spécial...
M. KENNEDY: Je demande de relever les rencontres qu'il y a eues depuis
quatre ou cinq ans.
M. LAFONTAINE: Je pense que nous sommes près d'arriver à
une entente avec la réserve. Disons que nous avons accepté
certaines récriminations du chef indien par exemple le nettoyage le long
de la voie maritime.
M. LE PRESIDENT: Alors, il est onze heures, merci.
(23 h 2)
Séance du 31 mai 1968
(Onze heures quarante-neuf minutes)
M. ROY (président): A l'ordre! Nous reprenons au poste
budgétaire 2: Entretien des routes. Article 4: Equipement, outillage et
véhicules moteurs: achat.
M. LAFONTAINE: Page 198.
M. PINARD: J'ai demandé au ministre, hier quelle était la
valeur totale de l'outillage, celui de la voirie?
M. LAFONTAINE: C'est $32 millions.
M. PINARD: Bon, vous m'avez répondu $32 millions. Maintenant,
à quoi sert l'outillage du ministère à l'heure
actuelle?
M. LAFONTAINE: Aux travaux normaux de voirie.
M. PINARD: Est-ce que ça sert aux travaux de construction?
M. LAFONTAINE: Non...
M. PINARD: Aux travaux d'entretien?
M. LAFONTAINE: ... normalement, la machinerie du ministère sert
plutôt aux travaux d'entretien, malgré qu'il ne soit pas exclus
qu'on puisse se servir, à un moment donné, de la machinerie
d'entretien sur la construction.
M. HOUDE: Vous en louez quand même?
M. LAFONTAINE: Règle générale, il sert plutôt
à l'entretien qu'à la construction.
M. HOUDE: M. le Ministre, est-ce qu'il arrive qu'on loue de
l'équipement aux particuliers?
M. LAFONTAINE: Assez souvent.
M. PINARD: Hier, le ministre nous a expliqué qu'une étude
technique était en cours pour savoir s'il était plus rentable de
faire travailler activement l'équipement du ministère, par
rapport au coût par mille, ou si c'est préférable de faire
travailler plutôt l'entreprise privée au service de l'entretien du
ministère de la Voirie. Alors, en vertu de quelle enquête
technique, le ministre peut-il prétendre qu'il coûterait meilleur
marché de faire travailler l'entreprise privée au service de
l'entretien du ministère, plutôt que de faire travailler
l'équipement qui est actuellement la propriété du
ministère?
M. LAFONTAINE: Disons que je ne connais aucune entreprise privée
qui puisse se permettre le luxe d'acheter de la machinerie sur un budget
d'administration et après cela la charger, par exemple, pour une
niveleuse. Prenez n'importe quelle compagnie de construction, je n'en connais
aucune qui achèterait de la machinerie sur un budget d'administration et
qui, après cela, la louerait à des particuliers ou ferait de
l'ouvrage à $2.25 l'heure soit le prix de l'opérateur. C'est
définitivement une mauvaise comptabilité et si nous voulons
mettre l'entretien de la machinerie sur une base comptable mais rentable, il va
falloir savoir ce que coûte chacune des machineries. Parce qu'une
machinerie vieillit à un moment donné. Une niveleuse devient,
disons obsolète comme on dit.
M. PINARD: Elle se déprécie.
M. LAFONTAINE: Elle se déprécie, non seulement ça,
à un moment donné une machine... Vous avez parfois acheté
une automobile, ceux qui sont vendeurs d'automobiles connaissent ça, il
y a des citrons et il y en a qui ne le sont pas et on peut tomber sur une
machine qui est citron et la traîner pendant dix ans.
Quand le taux de location à l'heure d'une machine dans
l'entreprise privée serait de $15 l'heure, cette machine peut
coûter au ministère de la Voirie, $30, $35, $40. Nous l'ignorons
présentement. Le service de la recherche qui a été
formé est présentement à faire des études pour
être capable de connaître le portrait de chaque machine que nous
avons présentement au service du ministère de la Voirie. Tant que
nous n'aurons pas trouvé un système où chacune des
machines aurait un numéro et serait comptabilisée je ne
pense que nous allons continuer à acheter de la machinerie comme on en
achetait auparavant.
M. PINARD: Oui. Mais le ministre est au courant qu'il y a quelques
années nous avons fait une redistribution de l'équipement au
niveau des districts par exemple.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Et l'équipement le plus dispendieux, le plus en mesure
de faire des travaux lourds a été envoyé dans les
districts où, semble-t-il, les conditions de sol, de climat
étaient plus
difficiles qu'ailleurs, de façon que cet
équipement-là serve aux fins pour lesquelles il avait
été acheté. Par exemple, le Caterpillar qui, à mon
avis, est un très bon équipement mais qui est plus dispendieux
que d'autres, devrait normalement travailler dans des conditions de terrain
plus difficiles, parce que l'équipement doit avoir plus d'endurance,
doit coûter moins cher d'entretien, de pièces de rechange, etc.
Par contre, il faut faire travailler un équipement moins dispendieux,
moins puissant, aux endroits où les conditions de terrain s'y
prêtent mieux.
Je pense que c'est une politique qui a été valable. Est-ce
que cette politique-là reste en vigueur au ministère en ce
moment?
M. LAFONTAINE: Lorsque j'entends le député de Drummond
dire qu'on a envoyé dans certaines régions des Caterpillar, parce
que le Caterpillar a beaucoup plus de résistance et dans d'autres
régions, une autre sorte de machine parce qu'elle a moins de
résistance, je lui dirai que, dans une même région, dans un
même comté, nous rencontrons toutes les difficultés
possibles de terrain. Nous allons prendre, par exemple, dans le comté de
Labelle que j'aime citer en exemple, la région de Ferme-Neuve, c'est de
la glaise. La région du lac Pérodeau, la région de
l'Ascension, c'est du sable; la Macaza, c'est du sable. Dans la région
de la Minerve, la région de la Conception, c'est du rocher. Alors, dans
la même division, à ce moment-là il faudra qu'il y ait de
la machinerie résistante sans mentionner aucune marque.
Par contre, ce que le député de Drummond a fait et qui
était un effort loyal à ce moment-là.
M. PINARD: Un effort louable!
M. LAFONTAINE: Non, non, un effort loyal dans son travail, c'est
qu'à un moment donné il a dit c'est probablement ça
qu'il essaie d'expliquer c'est qu'il a dit dans une région
donnée, pour ne pas avoir une réserve de pièces trop
volumineuse : Nous allons tenter de mettre telle machinerie dans tel coin et
telle autre machinerie dans un autre coin.
Je pense que ce geste a été rentable et je l'en
félicite. Par contre, la discussion n'est pas à ce
point-là. La discussion présente est à l'effet de savoir
s'il est plus rentable de garder de la machinerie qui serait
dépassée au ministère de la Voirie. Et nous savons
je le sais pertinemment parce que j'ai déjà travaillé dans
cette sphère-là, je suis un ingénieur civil, mais je ne le
prends pas comme exemple mais Je vois de la machinerie
présentement au minis- tère et simplement en la regardant d'un
coup d'oeil et en voyant son rendement, je suis assuré que cette
machinerie-là coûte $30 et $32 l'heure à opérer.
Parce que dans le calcul du prix, il faut tout de même prendre la
dépréciation, la réparation et en plus de cela, tout le
personnel qui travaille dans les garages. Les salaires de ces gens-là
doivent paraître quelque part et il faut qu'ils soient ajoutés
à la machinerie. Tandis que présentement, ils sont imputés
à l'administration. C'est tout ça qu'il faut faire.
Maintenant, vu que la machinerie dans le passé, a
été achetée sur le budget de l'administration, le service
de la recherche a tout une tâche sur les épaules, pour tenter
d'établir des coûts moyens. Nous ne pourrons pas le passer avec
une exactitude à la ligne, mais je pense que dans l'avenir, il faut
viser vers cela. Mais en attendant, il faut faire l'inventaire de ce que nous
avons. Maintenant, pour la distribution de la machinerie, il a
été extrêmement difficile dans le passé, de faire
une distribution rationnelle de la machinerie, parce qu'il n'y avait même
pas d'inventaire de chemins dans la province de Québec. Il n'y a pas
d'inventaire, nous sommes en train de le faire.
M. PINARD: Cela a été commencé en 1965, cet
inventaire de routes...
M. LAFONTAINE: J'ignore en quelle année, cela a commencé.
Mais présentement, nous tentons d'avoir des machines IBM pour l'y
entrer, de telle façon que nous puissions à un moment
donné, avoir l'inventaire des chemins de la province de Québec.
Nous n'en avons pas d'inventaire présentement. Alors, c'est tout cela.
La distribution de la machinerie va aller suivant les conditions, parce qu'il
ne faut jamais oublier que la voirie est un service que nous devons donner au
public voyageur. Et c'est simplement, en n'oubliant pas ce principe de base,
que nous allons finir par faire de la voirie, un véritable
ministère des Ponts et Chaussées. Sans cela, les efforts seront
des efforts perdus, que cela ait commencé en 1956, 1958 ou en 1965 ou
1968.
M. PINARD: Ce que je ne comprends pas dans l'argumentation du ministre,
c'est qu'il semble vouloir nous dire que cela serait moins rentable pour le
ministère de la Voirie de faire travailler son propre équipement
sur ses travaux de construction et d'entretien, que ce ne l'est, par exemple,
pour l'entreprise privée. C'est le même principe sur le plan
administratif que sur le plan technique. La grosse entre-
prise de construction routière, qui a un équipement
considérable, calcule le coût d'achat dans ses dépenses de
capitalisation, mais aussi le coût de l'entretien annuel de cet
équipement...
M. LAFONTAINE: Au ministère de la Voirie, ce n'est pas fait.
M. PINARD: ... compte tenu des réparations. Alors, ce n'est pas
une raison pour l'entreprise privée qui s'occupe de construction
routière, de concéder l'exécution de ces travaux routiers
par des sous-traitants. Habituellement, les entrepreneurs
préfèrent faire travailler leur propre équipement pour
abaisser le coût...
M. LAFONTAINE: Je pourrais peut-être faire au député
de Drummond une comparaison bien simple. Si un entrepreneur dans la province de
Québec a une niveleuse défectueuse, à laquelle il manque
une batterie et qui est en plein ouvrage, ce que l'entrepreneur va faire, c'est
d'aller acheter une batterie au plus tôt, la placer sur la machine et
reprendre son travail. Si c'est au ministère de la Voirie, il faut
contacter l'ingénieur de district, le chef de garage, le service des
achats et la niveleuse reste à ne rien faire pendant trois semaines,
comme cela s'est vu dernièrement dans le comté de
Lotbinière. Je donne des faits précis. Bien ça, ce n'est
pas rentable d'avoir une machine qui a coûté au gouvernement
peut-être $35,000, qui est inactive pendant trois semaines. On paye le
temps de l'opérateur et on attend après quelques petits morceaux.
Non, l'entreprise privée ne ferait pas ça.
M. PINARD: Mais c'est de la mauvaise administration, ça.
M. LAFONTAINE: Oui, c'est ça.
M. PINARD: Pourquoi cela se passe-t-il au ministère de la Voirie
alors que cela ne se pase pas dans l'entreprise privée? Je ne vois pas
pourquoi les mêmes normes d'administration ne seraient pas en vigueur au
ministère de la Voirie comme dans l'entreprise privée. Je
conçois mal qu'une niveleuse du ministère de la Voirie soit
inactive pendant trois semaines, seulement parce qu'il manque une batterie. On
la remplace et c'est tout.
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond n'a-t-il pas
été ministre de la Voirie pendant six ans? J'espère qu'il
sait ce qui s'est passé durant son règne.
M. PINARD: Oui, j'ai été ministre de la Voirie. Nous avons
amélioré les méthodes et nous avons donné...
M. LAFONTAINE: Tellement amélioré que, dans un
comté pendant trois semaines, une niveleuse est immobilisée.
M. PINARD: Nous aurions donné la responsabilité au niveau
de la division pour avoir un remplacement rapide des pièces de
façon que l'équipement soit actif tout le temps, pour abaisser le
coût de construction de la route par mille. Ce sont les mêmes
principes qui sont valables dans l'entreprise privée et ça doit
être de même dans une entreprise gouvernementale.
M. LAFONTAINE: C'est ce que je compte implanter présentement au
ministère de la Voirie, mais je dirai au député de
Drummond que nous ne pouvons l'implanter sans avoir l'inventaire des chemins.
Nous n'avons aucun inventaire des chemins. Présentement, les machines
que nous envoyons un peu partout, c'est fait comme on le dit en termes de
voirie « sur la gueule ». Aussi simple que ça. Mais nous
voulons le mettre sur une base rentable, parce que la voirie doit être un
service donné au public voyageur.
M. PINARD: Je n'ai pas d'objection à ce que cette enquête
technique soit faite. Au contraire, Je demande qu'elle soit poursuivie.
M. LAFONTAINE: Cela fait un an que nous y travaillons pour prouver au
député de Drummond que ce n'est pas facile à faire.
Deuxième chose, il faut connaître le coût de chacune des
machines présentement. Il est peut-être plus rentable pour le
gouvernement d'engager une machine à $15 l'heure, que d'en maintenir une
à $35 l'heure, absolument plus rentable sur le plan économique.
C'est ce que nous tentons de déterminer.
M. PINARD: Oui, mais pour autant que le ministre me donnera la preuve
que tout P équipement...
M. LAFONTAINE: La preuve, présentement, est en étude.
M. PINARD: Je pose une question. Attendez donc que je la pose, vous
répondrez après.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas une question que le député de
Drummond pose, c'est une longue dissertation.
M. PINARD: La discussion va être acrimonieuse, si le ministre ne
me laisse pas poser ma question. Je vais attendre sa réponse.
M. LAFONTAINE: Si le député de Drummond prend ça
sur ce ton, je n'ai pas d'objection.
M. PINARD: Un instant Alors, ma question est celle-ci. Si le ministre me
donne la preuve que tout V équipement actuellement la
propriété du ministère travaille, c'est-à-dire que
cela devient un équipement actif sur les chantiers...
M. LAFONTAINE: Cela l'est.
M. PINARD; ...administrés par le ministère, à ce
moment-là, cela va certainement abaisser le coût. C'est clair que
si un tiers de l'équipement du ministère reste dans les garages,
compte tenu de la dépense capitale pour en faire l'achat, cela devient
très dispendieux.
Moi, après une tournée rapide des divisions de la voirie,
je me suis aperçu qu'il y avait beaucoup d'équipement inactif
dans les garages et dans les cours des divisions de voirie, alors qu'on voyait
des équipements de loués partout sur les routes de la province.
Alors, je me demande si le ministre n'est pas en train...
M. LAFONTAINE: C'est faux, c'est faux. M. PINARD: ... de renverser le
système.
M. LAFONTAINE: L'affirmation du député de Drummond est
fausse. Il ne fait que reprendre à son compte les accusations du
syndicat des fonctionnaires lesquelles sont parues à la
télévision. Je les ai vues.
M. PINARD: Je ne reprends pas à mon compte les
déclarations du syndicat des fonctionnaires. Je dis ce que j'ai vu
moi-même et ce sont des discussions que j'ai lues avec des personnes
compétentes et elles ont admis ce fait-là, que de plus en plus
l'équipement du ministère restait dans les garages, dans les
cours des divisions, et qu'on allait du côté de l'entreprise
privée pour louer de l'équipement.
M. LAFONTAINE: C'est de l'insinuation que le député de
Drummond est en train de faire, purement et simplement.
M. PINARD: Et la preuve...
M. LAFONTAINE: Purement et simplement.
M. PINARD: ... c'est que le ministre de la
Voirie a admis l'année dernière que de plus en plus il se
faisait des travaux en régie...
M. LAFONTAINE: Oui, construction.
M. PINARD: Oui, et que c'était l'équipement loué
qui servait aux fins de la construction de ces travaux, plutôt que
celle...
M. LAFONTAINE: Le ministre de la Voirie n'a pas peur de dire qu'il
loue...
M. PINARD: ... du ministère.
M. LAFONTAINE: ... de l'outillage qui appartient à l'entreprise
privée.
M. PINARD: Pourquoi alors...
M. LAFONTAINE: Le ministre de la Voirie va continuer à en louer,
mais je dois dire que les niveleuses présentement, les niveleuses
automotrices qui appartiennent au ministère de la Voirie, grattent les
routes de la province. Lorsque nous manquons de niveleuses mécaniques au
ministère de la Voirie et que les chemins sont en mauvais état,
nous en louons de l'entreprise privée, parce que la voirie doit
être un service donné au public voyageur, contribuable de la
province de Québec. C'est clair. Maintenant, ce qui tracasse le
député de Drummond, je vais le lui dire, il ne l'a pas encore
compris.
C'est qu'au ministère de la Voirie, il n'y avait pas encore
d'inventaire d'équipement total, il n'y a même pas cela au
ministère de la Voirie. Nous sommes en train de le faire. J'ai dit,
hier, que le ministère de la Voirie est un ancien service du
ministère de l'Agriculture, détaché du ministère de
l'Agriculture en 1922. Je ne blâme pas le personnel du ministère
de la Voirie.
Le personnel du ministère de la Voirie est peut-être le
personnel le plus qualifié en Amérique du Nord. Par contre, ils
sont toujours pris avec des urgences. Le député de Drummond doit
connaître ça, il a été ministre de la Voirie pendant
six ans...
M. PINARD: Ce n'est pas la preuve...
M. LAFONTAINE: ... des urgences. Par contre, nous avons formé une
direction générale que nous appelons « la direction
générale de la recherche », qui a comme but premier, la
formation d'une banque de renseignements. Ce n'est pas parce que les
renseignements n'existent pas, mais ils sont un peu dispersés dans tout
le ministère. Nous sommes en train de faire une banque de
renseignements. Nous abordons d'a-
bord l'Inventaire total de l'équipement au ministère de la
Voirie, son utilisation et son rendement. C'est clair, ça. On veut le
mettre sur une base comptable.
M. PINARD: M. le Président, je voudrais bien admettre tout ce que
vient de déclarer le ministre de la Voirie. Il vient d'affirmer
lui-même qu'il y a une valeur de $32 millions en équipement au
ministère de la Voirie. Il ne m'a pas donné encore la preuve
qu'il faisait servir tout cet équipement-là pour les travaux
d'entretien, les travaux de construction exécutés par le
ministère en régie. Il vient d'admettre que, de plus en plus, il
recourt I la location d'outillage de l'entreprise privée pour faire des
travaux,alors...
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond...
M. PINARD: Alors, qu'il nous prouve que l'outillage ne sert pas au
ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: ... ne fait pas la différence entre des travaux
d'entretien et des travaux de construction. La machinerie que nous avons au
ministère, la machinerie qu'il y avait au ministère dans le temps
que le député de Drummond était ministre de la Voirie,
était de la machinerie destinée à l'entretien et non pas
à la construction, à quelques exceptions près. Et lorsque
nous louons de la machinerie présentement, c'est surtout sur des travaux
de construction et non pas sur des travaux d'entretien; et lorsque nous louons
de la machinerie pour les travaux d'entretien, c'est parce que la machinerie du
ministère est complètement employée, que les chemins sont
raboteux et que l'on doit donner un service au public voyageur. C'est clair, il
n'y a pas de mystère là-dedans.
Je ne peux pas voir comment il se fait que le député de
Drummond ne puisse pas comprendre ça, lui qui a été
ministre de la Voirie pendant six ans.
M. PINARD: C'est justement parce que j'ai été ministre de
la Voirie pendant six ans que je n'admets pas la déclaration du
ministre. Je suis en mesure de dire que tout l'équipement du
ministère ne sert pas aux fins de l'entretien des routes. Il y a encore
de la location d'outillage au service de l'entretien de la voirie.
M. LAFONTAINE: Je vais dire une chose au député de
Drummond: il n'y a plus de niveleuses qui entretiennent les pistes de course.
Cela je peux lui dire ça, par exemple.
M. PINARD: Ah, c'est une vieille histoire!
M. LAFONTAINE: Cela est une vieille histoire. Je regrette...
M. PINARD: On sait comment cela s'est passé...
M. LAFONTAINE: ... quand le député de Drummond dit que
présentement c'est de l'insinuation l'équipement au
ministère de la Voirie ne sert pas, je lui dis que c'est tout simplement
de l'insinuation et que c'est faux.
M. PINARD: On sait comment cela s'est passé avant 1960, le
même entretien par le ministère de la Voirie se faisait...
M. LAFONTAINE: Parlez-nous donc du temps de Taschereau.
M. PINARD: ... se faisait sous l'ancien régime, c'est hors de ma
connaissance si cela s'est fait sous mon régime à moi. Et c'est
une photo qui a paru dans la Presse qui m'a permis de constater le fait. Les
directives ont été émises en conséquence.
M. LAFONTAINE: Dans le comté du ministre, après six ans
pendant lesquels le député de Drummond était ministre de
la Voirie, une photographie dans la Presse lui a permis de s'en rendre
compte.
Je ne le chicane pas là-dessus. Qu'il oublie ça!
Excepté que je lui dis que présentement son affirmation est
fausse lorsqu'il prétend que, pendant l'été, la machinerie
du ministère est à ne rien faire, lorsqu'on loue d'autres
machines, c'est faux.
M. PINARD: Maintenant, une chose que je voudrais savoir. Est-il vrai que
l'équipement du ministère doit servir les fins du service de
l'entretien et non pas tellement les fins du service de construction du
ministère? Est-ce que le ministre est en mesure de dire si le
ministère exécute de plus en plus de travaux en régie ou
à la journée?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Comme il l'a affirmé l'année
dernière.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Et comme il devra l'admettre cette année.
M. PINARD; ... supposément exécutés par les
équipes du ministère et par l'outillage du ministère,
alors que nous savons que c'est tout simplement une façon
détournée pour...
M. LAFONTAINE: Encore des insinuations, des affirmations gratuites. Le
spécialiste des insinuations et des affirmations gratuites.
M. PINARD: ... alors que nous savons qu'il se fait de moins en moins de
demandes de soumissions publiques. Alors, à ce moment-là, le
ministère fait servir...
M. LAFONTAINE: Le pourcentage est plus fort au budget dans le domaine
des soumissions publiques qu'il ne l'a jamais été dans le
passé.
M. PINARD: Est-ce que le ministère fait servir l'outillage du
ministère de la Voirie pour les travaux de construction ou s'il a
recours à la location d'outillage de l'entreprise privée?
M. LOUBIER: II vous l'a dit tantôt C'est ça qu'il a dit
tantôt II vous a expliqué pour F entretien, la machinerie, c'est
le ministère de la Voirie qui faisait l'entretien...
M. PINARD: Un instant! Occupez-vous de votre ministère,
là!
M. LAFONTAINE: Je pense que le député de Bellechasse a le
droit de parler ici. Il est membre du comité et il a autant le droit de
parole que le député de Drummond.
M. LOUBIER: A part ça, il vous a expliqué tantôt que
la machinerie du ministère servait pour les fins d'entretien et qu'il
recourait à la location pour la construction des chemins. C'est bien
clair. Même si vous parliez pendant deux heures sur ce sujet, il n'y a
pas d'autre réponse.
M. LAFONTAINE: J'ai un document éloquent pour le
député de Drummond. C'est beau de faire des affirmations
gratuites...
M. LOUBIER: On va vous sortir votre paquet tantôt!
M. PINARD: C'est le ministre qui, lui-même, a
déclaré en Chambre que de plus en plus, il songeait à
confier à l'entreprise privée le service de l'entretien.
M. LAFONTAINE: Quand on ne veut pas comprendre, on ne comprend pas.
M. PINARD: Et qu'il était possible...
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas dit que je voulais donner à
l'entreprise privée l'entretien des routes. J'ai dit que, s'il est plus
rentable pour la province de confier à l'entreprise privée
l'entretien des routes de la province, nous le ferons, parce que nous
sommes...
M. LOUBIER: C'est ça!
M. LAFONTAINE: ... les gardiens des deniers publics. Nous n'avons pas
l'intention de dilapider les fonds de la province. C'est aussi clair que
ça. Nous voulons le mettre sur une base comptable. Mais je calcule que
$151'heure c'est meilleur marché que $35 l'heure.
M. PINARD: Alors, comment procède la province d'Ontario pour
faire le service d'entretien de son système routier?
M. LAFONTAINE: Disons que l'Ontario...
M. PINARD; Est-ce que l'Ontario a recours à l'entreprise
privée ou si le ministère fait travailler l'outillage du
ministère de la Voirie à l'entretien?
M. LAFONTAINE: Disons que le député de Drummond qui a
été ministre de la Voirie pendant six ans, ne s'est pas encore
informé de la façon dont cela marchait en Ontario. Mais je lui
dirai qu'en Ontario, il n'y a pas de division de voirie. Ce sont des «
county engineers » des « township engineers » qui sont
subventionnés par des fonds locaux. Mais le ministère de la
Voirie, en Ontario, n'entretient que les grandes routes, point.
M. PINARD: Bon, alors pour ces grandes routes, de quelle façon
procède le ministère de la Voirie de l'Ontario? Est-ce qu'il se
sert de son outillage ou s'il fait appel à une entreprise
privée?
M. LAFONTAINE: Si le député de Drummond a l'intention
d'aller faire un voyage en Ontario, s'il a l'intention d'aller discuter les
budgets, il peut y aller, je pense qu'ils sont en session
présentement.
M. PINARD: Indépendamment du système en vigueur, ou des
structures administratives différentes et des structures techniques
différentes, je pense que le ministre aurait intérêt quand
même à voir de quelle façon cela fonc-
tionne en Ontario, puisqu'il y a eu une enquête très
approfondie sur le ministère de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Oui, je suis allé en Ontario. Je connais
très bien le ministre de la Voirie de l'Ontario qui est un de mes amis.
Je connais le sous-ministre de la Voirie de l'Ontario, M. McNutt qui est aussi
un de mes amis. Et puis nous avons eu des consultations au niveau des deux
gouvernements. Nous avons même invité, si le député
de Drummond veut le savoir, des représentants du ministère de la
Voirie de l'Ontario, pour étudier leurs lois, comparativement à
la loi qui régit le ministère de la Voirie, dans la province de
Québec. Nous avons fait énormément de travail. Nous
tentons de profiter de l'expérience de l'Ontario. Mais je peux dire
aussi au député de Drummond que l'Ontario aussi profite de
l'expérience de la province de Québec.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 4?
M. PINARD: Un instant. Alors, est-ce que le ministre pourrait me dire
s'il y a eu des achats d'équipement durant l'année 1966, puisque
la prise du pouvoir a été faite, effectivement le 16 juin? Alors
pour l'année 66/67, est-ce qu'il y a eu achat de nouvel
équipement au ministère de la Voirie?
M. LAFONTAINE: Le sous-ministre adjoint me dit qu'il n'a pas le total,
mais je pourrais dire au député de Drummond que cet article peut
être discuté lors de l'étude des crédits du Conseil
exécutif. Parce que le service des achats dépend du Conseil
exécutif et non pas du ministère de la Voirie.
M. PINARD: Les réquisitions sont faites par le ministère
de la Voirie.
M. LAFONTAINE: D'accord, mais excepté que c'est le service des
achats du Conseil exécutif qui les fait.
M. PINARD: Alors le ministre doit savoir ce qu'il a
réquisitionné comme achats dans une année. Il a
demandé $3,200,000 l'année dernière et cette année,
il demande $1,500,000. Alors le ministre doit savoir ce qu'il a fait avec
cela.
M. LAFONTAINE: On a acheté pour $2,398,374.51 en 67/68.
M. PINARD: En quoi consistaient ces achats? C'était pour des
béliers mécaniques, pour des nlveleuses, des chargeuses,
c'était pourquoi?
M. LAFONTAINE: Nous avons acheté un balai mécanique,
$19,975; 2 dégeleurs de ponceaux, $6,017.64; un épandeur
d'asphalte, $1,773; un fer à asphalte, $250; 2 pompes à eau,
$2,396; 3 rouleaux, $21,450, pour un total de $51,861.
D'un autre fournisseur, nous avons acheté deux camionnettes pour
$4,791.22, un camion $6,486.86, pour un total de $11,278.08.
D'un autre, nous avons acheté quatre tracteurs pour la somme
globale de $11,599. D'un autre nous avons acheté un camion $6,360.40.
D'un autre, neuf ailes de côté, neuf charrues à sens
unique, quatre ailes de côté, quatre charrues, sept bennes pour un
total de $35,538. D'un autre, Baril Automobiles Inc., de Victoriaville, une
camionnette $2,419.20. Je peux continuer de même...
M. PINARD: Une minute. Si vous voulez me donner par exemple,
l'équipement lourd.
M. LOUBIER: Recommencez-nous tout cela.
M. LAFONTAINE: Je peux continuer la lecture et le député
de Drummond prendra les détails qui l'intéressent.
M. PINARD: Le ministre est certainement capable de faire des
catégories d'équipement, voyons donc! Je parle de la
catégorie des nlveleuses, des chargeuses...
M. LAFONTAINE: Pour 66/67, je ne sais pas, j'ai tout cela ici. Ce n'est
pas moi qui les ai réquisitionnées, ce sont les gens en place,
les divisionnaires.
M. PINARD: Je sais bien que ce n'est pas le ministre qui prépare
lui-même les réquisitions.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre voudrait me dire si à
l'article...
M. LAFONTAINE: On a acheté aussi deux scies à
chaînes pour $405.79. Des caisses à fourgon, des épandeurs
de sel, des camionnettes, des scies à chaîne, des tondeuses...
M. PINARD: Le ministre doit comprendre que je veux savoir s'il y a eu
achat d'équipement lourd, dans la catégorie des niveleuses, des
chargeuses et des pelles mécaniques.
M. LAFONTAINE: ... deux tondeuses, des bennes, des caisses, des
épandeurs de sel, des camionnettes, des commerciales, des marteaux
à air, des niveleuses, des traceuses de lignes,
des compresseurs, des camionnettes, des tondeuses, des camions, des
tracteurs, des machines à sonder, des grues hydrauliques.
M. PINARD: Elles ne sont pas toutes hydrauliques, les grues. Le ministre
devrait savoir ça.
M. LAFONTAINE : Non, cela, on le sait. Des paniers
élévateurs, camions, camionnettes, leveuses de tourbes,
tondeuses, balances, camionnettes, six pelles, camionnettes, camions,
camionnettes, machines à souder, camionnettes, marteaux à air,
pompes à eau, scies à béton, des tondeuses, un Xardier,
caisses à fourgon, camions, camionnettes, tracteurs, faucheuses,
camionnettes, machines à souder, camionnettes. En 66/67, nous avons
acheté des automobiles, des balais mécaniques, des balances, des
camionnettes, des camions, des charrues, des dégeleurs de ponceaux, des
« drilles »...
M. PINARD: Des foreuses.
M. LAFONTAINE: C'est marqué des « drilles », ici.
C'est une liste que je lis. Epandeurs de sable, épandeurs d'engrais,
machines à souder, marteaux à air, niveleuses. On a acheté
37 niveleuses.
M. PINARD: De quelle marque?
M. LAFONTAINE: Ah! ce n'est pas indiqué ici. Il faudrait
peut-être demander au Service des Achats. Quand ils ne passent pas, elles
donnent des marques connues. C'est après appel d'offres. Ce n'est pas
moi qui les achète. Une auto-neige, cela peut intéresser le
député de Drummond.
M. PINARD: C'est du luxe.
M. LAFONTAINE: Deux souffleurs à neige, des tondeuses, des
tracteurs...
M. PINARD: Combien de niveleuses, 37?
M. LAFONTAINE: 37, pour $915,704.02. Une auto-neige pour faire de
l'arpentage dans le bois. Ensuite.
M. PINARD: Alors, des niveleuses de marque Champion.
M. LAFONTAINE: Je ne le sais pas. Aucune idée. Ce n'est pas
indiqué sur le papier.
M. PINARD: Le directeur du service de l'entretien devrait le savoir, il
est ici.
M. LOUBIER: Le service des achats devrait savoir ça.
M. LAFONTAINE: Les Champion.
M. VAILLANCOURT: Combien de traceuses de lignes blanches avez-vous
mentionnées tout à l'heure?
M. LAFONTAINE: Ne me dites pas que je vais recommencer ça.
M. MAILLOUX: Non, non. Il parle dans la province.
M. LAFONTAINE: Qu'on a présentement? Que nous avons
présentement? Pas achetées?
M. VAILLANCOURT: Combien avez-vous présentement de traceuses de
lignes blanches?
M. LAFONTAINE: Les machines à tracer les lignes de circulation,
nous en avons 18.
M. VAILLANCOURT: C'est pour toute la province? Pour moi, il n'y en a pas
assez parce que les lignes blanches se font au mois de septembre et au mois
d'avril.
M. LAFONTAINE: Je suis d'accord. Disons qu'il manque des machines
à tracer les lignes blanches. C'est justement une sorte de machine qui
doit appartenir à la province plutôt qu'être en location.
Parce qu'elle agit seulement pour une chose, pour tracer des lignes blanches.
Or, seulement les municipalités et le gouvernement tracent des lignes
blanches.
M. VAILLANCOURT: Le ministre a-t-il l'intention d'en acheter d'autres?
Pour améliorer le service?
M. LAFONTAINE: Oui, je pense que, sur notre budget de $1 million et
plus, il y en a de prévues.
M. VAILLANCOURT: Combien?
M. LAFONTAINE: Le programme n'est pas complété, dans le
million et demi, excepté qu'il y a présentement aussi une
étude en marche parce que nous trouvons assez curieux et ce n'est
pas d'aujourd'hui, cela date d'assez longtemps que les lignes blanches
ne durent pas. Alors, on se demande si cela dépend de l'épaisseur
ou de la qualité de la peinture appliquée. L'an passé, le
ministère de l'Industrie et du Commerce a sorti d'autres normes, cela
n'a pas amélioré pour la peine, peut-être un peu
mais pas tellement. Je sais que les gens de Washington qui sont venus
ici dernièrement ont le même problème aux Etats-Unis et
nous sommes en train de nous demander si la non-durabilité des lignes
blanches dépend des pneus à crampons, de l'augmentation de la
circulation sur les routes, d'un manque de billes de verre ou peut-être
du fait que les barils ne sont pas agités, parce qu'il s'agit
tout de même d'opérations manuelles lorsqu'on les place dans la
machine, ou peut-être aussi est-ce l'opérateur de la machine qui
ne fait pas les lignes assez épaisses. Tout ça est
présentement en étude.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. PINARD: Un instant. Est-ce que le ministre pourrait me dire pourquoi
les sous-articles 4, 5 et 6 constituent des montants séparés et
si cela semble être pour les mêmes fins: outillage et
véhicules moteurs? $1,500,000. Sous-article 5: Equipement, outillage et
véhicules moteurs: entretien et opération, $6,400,000.
Sous-article 6: Equipement et outillage: loyers, $7,500,000.
M. LAFONTAINE: Justement, disons qu'on a discuté tout ça
ensemble. On a parlé d'achat de machinerie. On a aussi parlé de
l'entretien de la machinerie. Or, l'entretien de cette machinerie-là,
qui appartient au ministère, coûte $6,400,000.
M. PINARD: Est-ce que ce sont des réparations faites en majeure
partie par les services?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît, les membres du
comité, veuillez parler un peu moins fort que les opinants!
M. LAFONTAINE: C'est normalement réparé dans les garages
du ministère de la Voirie.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a une tendance de plus en plus marquée
de compter les réparations, l'équipement lourd, par exemple,
à l'entreprise privée ou est-ce que les garages restent bien
outillés pour faire les réparations à l'équipement
du ministère?
M. LAFONTAINE: Non, chez nous, excepté les cas exceptionnels,
ça va aller ailleurs. Mais normalement, c'est dans les garages de la
Voirie.
UNE VOIX: Adopté?
M. PINARD: Alors, $6,400,000, c'est un bud- get demandé pour les
fins de réparation de l'équipement du ministère par les
employés du ministère dans les garages.
UNE VOIX: Alors adopté?
M. PINARD: Alors à l'article 6: Equipement et outillage, vous
voyez $7,500,000. Alors, c'est de la location d'outillage pour l'entretien des
routes en été ou en hiver?
M. LAFONTAINE: En hiver.
M. PINARD: Car je ne vois pas la distinction entre l'entretien d'hiver
et l'entretien d'été.
M. LAFONTAINE: Cela comprend les deux, entretien d'hiver et entretien
d'été.
M. PINARD: Alors, quelle est la proportion du montant qui doit servir
à l'entretien d'été et à l'entretien d'hiver?
M. LAFONTAINE: C'est $5,000,000 l'été et $2,000,000
l'hiver. Cela comprend tous les camions qu'on loue, les camions de cantonniers,
par exemple, sont compris là-dessus, le salaire des opérateurs
etc.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait répéter les
montants s'il-vous-plaît?
M. LAFONTAINE: C'est $2 millions et $5 millions.
M. PINARD: C'est $5,500,000 l'été?...
M. LAFONTAINE: C'est $5,500,000 l'été et $2,000,000
l'hiver.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. PINARD: Adopté.
M. VAILLANCOURT: Je pourrais peut-être poser la question qu'on a
gardée en suspens hier soir.
M. LAFONTAINE: Disons qu'on va tout garder. Quand on aura tout fini, je
vous répondrai là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Adopté? UNE VOIX: En attente.
M. PINARD: Sur quelle base la location de l'outillage pour l'hiver et
pour l'été est-elle faite?
M. LAFONTAINE: Disons que nous avons constitué un comité
d'officiers du ministère de la Voirie avec un représentant de
l'Association des constructeurs de routes du Québec et, en conjonction,
évidemment, avec le service de la recherche, nous avons pris en ligne de
compte le coût d'achat de la machinerie, les salaires etc., cela a
été un travail extrêmement long. Je pense que le travail du
comité a duré pendant six mois là-dessus avec le
conseiller technique du sous-ministre, on en est arrivé à un
tarif pour chacune des machines qui existent sur le marché. C'est
évident que le tarif choisi faisait l'affaire de certains et non
l'affaire d'autres. Une certaine correction était apportée
lorsque les plaintes étaient réelles, mais, présentement,
le service de la recherche est en train de consigner tous les renseignements de
sorte que, dans l'avenir, si un changement intervient soit dans le coût
de vente d'une machine, soit dans les salaires payés, dans le taux de
taxe, une correction sera apportée et, le lendemain, vous aurez le tout
corrigé. C'est une chose qui ne s'était jamais faite dans le
passé.
Autrement dit, cela a été fait d'une façon
mécanisée avec des détails techniques, d'une façon
scientifique.
M. PINARD: Je me méfie du vocabulaire du député de
Bellechasse.
M. LOUBIER: Vous ne comprenez pas tout le temps!
M. PINARD: C'est trop savant, ça cache des choses.
M. LOUBIER: Ah, monsieur! Vous avezpen-sé ça, dans
Bellechasse. On voit le député de Bellechasse devant une
assemblée contradictoire le samedi suivant. Je ne l'ai jamais revu dans
le comté.
M. PINARD: A l'ordre!
M. LOUBIER: Il y avait une chaise libre. On attendait le ministre de la
Voirie.
M. PINARD: Le ministre savait que j'y étals allé deux
fois. Quand il a décidé de me convoquer, il était
déjà trop tard.
M. LOUBIER: Non, on avait annoncé ça dans les
journaux...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre! S'il vous plaît.
M. PINARD: Le député de Bellechasse était en
élection et moi aussi.
M. LE PRESIDENT: Nous ne sommes pas en élection ici. Nous sommes
à l'étude des budgets. S'il vous plaît.
M. LOUBIER: ... assemblée contradictoire. M. LE PRESIDENT: A
l'ordre! M. PINARD: A l'ordre!
M. LOUBIER: Il était comme un lièvre dans la province, on
ne le voyait plus dans son comté.
M. LE PRESIDENT: Articles 4, 5...
M. PINARD: On se reprendra.
M. LOUBIER: Ah, oui! avec plaisir.
M. LE PRESIDENT: Article 2, sous-article 5, adopté.
M. PINARD: Non, un instant. Est-ce que l'outillage...
M. LAFONTAINE: Là, nous voltigeons de 4, 5 et 6.
M. PINARD: Je veux faire la discussion de façon globale.
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. PINARD: Est-ce que la location d'outillage se fait à l'heure,
à la journée ou bien sur une base à tant le mille?
M. LAFONTAINE: Normalement à l'heure. Excepté lorsqu'il
est question de camions, dans certains cas par exemple, lorsqu'on creuse des
fossés le long des routes, je pense, sur l'entretien, parce que le
camion ne travaille pas tellement fort. Je pense que dans certains cas nous
pouvons les payer à la journée. Alors, on prétend que
c'est à l'heure.
M. PINARD: Est-ce que le ministre me dit que le camion dont se sert le
cantonnier pour faire la visite des chantiers des travaux ou pour surveiller
l'entretine, n'est pas la propriété du ministère?
M. LAFONTAINE: Pas dans tous les cas.
M. PINARD: Le ministre semble me dire que le cantonnier loue son chemin
ou sa camionnette au ministère pour travailler.
M. LAFONTAINE: Non, non, un instant. Quand c'est un cantonnier-chef,
c'est une camionnette fournie par le ministère. Dans d'autres cas, quand
ce sont des cantonniers de paroisse, il existe encore des cas où le
camion appartient au cantonnier et non pas au ministère de la Voirie. Je
me souviens toujours, lorsque je passe à un certain endroit, d'un bon
cantonnier du ministère de la Voirie qui avait un gros camion jaune qui
est toujours stationné à côté de sa porte, c'est
à faire lever le coeur. Cela, c'est de l'immobilisation de la province
à côté de la maison du cantonnier. Il ne sert aucunement.
Cet argent pourrait être employé sur les chemins pour construire
plus de chemins dans la province.
M. PINARD: Alors de quelle façon travaille-t-il? Il travaille
dans la maison ou s'il travaille avec un autre équipement? Cela, c'est
de l'administration locale, au niveau de la division. A ce moment-là il
s'agit de faire faire une meilleure surveillance.
M. LAFONTAINE: Nous en avons pris un, qui depuis 1964... Le
député de Drummond était après, on vient de le
prendre là. Mais par contre nous n'avons jamais pu avoir d'affidavlt
auparavant. Pourtant, dans le temps de l'ancien député de
Drummond, l'ancien ministre de la Voirie, on a tenté, il y a eu des
affidavits. Cela s'est couvert. Il y en a eu d'autres dans mon temps.
L'enquête n'a encore rien révélé, jusqu'à ce
que les officiers du ministère passant là se sont aperçus
que la personne en question qui avait, elle, une camionnette de la Voirie,
était stationnée en face de son restaurant et le monsieur en
question ne travaillait pas. Il a été suspendu. Le monsieur a
placé un grief qui est devant la Fonction publique.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre pourrait me dire, dans certains
travaux de réparation, où vous louez des pelles
mécaniques, est-ce que les pelles en question qui vont venir relever un
ponceau, faire l'excavation nécessaire et souvent attendent 4, 5, 6, 7
jours avant que le travail ne soit accompli, est-ce que ces pelles sont
payées dès l'Instant où elles arrivent au lieu des travaux
jusqu'à la fin? Ou si simplement...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas supposé. Temps fait, temps
payé.
M. MAILLOUX: Même si elle est là dix jours et si elle ne
travaille que deux jours?
M. LAFONTAINE: Temps fait, temps payé.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. MAILLOUX: Articles 4, 5, et 6, adoptés.
M. LE PRESIDENT: Articles 4, 5 et 6 adoptés. Article 7:
Matériaux.
M. MAILLOUX: Au sujet des matériaux, le député de
Stanstead parlait tantôt de peinture. Je me rappelle que l'an
passé, lors de la discussion des crédits en Chambre, le ministre
avait parlé d'expériences chimiques qui normalement devaient
donner des résultats heureux. Je pense que le ministre admet aujourd'hui
que cela n'a pas été ce qu'on espérait.
M. LAFONTAINE: Cela est un peu mieux que c'était, mais ce n'est
pas encore « les chars ».
M. MAILLOUX: A ce sujet-là, je voudrais être dissident avec
le ministre parce que je me rappelle que sur la route 15, malgré que la
saison estivale eut été terminée, quand les travaux eurent
été faits est-ce parce que le calcium a été
mis avec plus d'abondance, ce que je ne pense pas, est-ce qu'il y a eu une
surcharge sur les routes au printemps, il demeure que nous voyons des
sections de plusieurs milles où il n'y a absolument plus aucune peinture
existante.
M. LAFONTAINE: Je suis complètement d'accord avec le
député. Tout le ministère de la Voirie est conscient du
problème I partir de celui qui vous parle. Nous tentons toutes les
expériences possibles.
Dernièrement, le trésorier de la Fédération
routière internationale, qui demeure, je pense, à Washington, est
venu et aux Etats-Unis on a le même problème, pourtant dans un
climat peut-être moins rigoureux que le nôtre, plus doux. Par
contre, dans cette région-là, on a beaucoup plus de circulation
que nous, parce que, entre New York et Washington, la population, est au moins
égale à celle qui habite le Canada tout entier. Alors, c'est
évident qu'il y a là beaucoup de circulation. Par contre, l'hiver
est beaucoup moins rigoureux qu'il peut l'être ici. On met beaucoup moins
de calcium sur la route. Alors, il y a des facteurs qui varient. Quels sont
exactement les facteurs, nous l'ignorons. Mais la seule chose dont nous nous
rendons
compte, c'est que nous avons le même problème que les
Américains, nous tentons de faire l'impossible. Je sais que les
Américains font exactement la même chose. Si nous pouvons essayer
de finir par améliorer la situation, je pense bien que...
M. MAILLOUX: Mais, nous aimerions bien quand même avoir
l'assurance du ministre, que dans le domaine de la signalisation de ces lignes
blanches je ne voudrais pas me rendre aussi loin que le
député des Iles-de-la-Madeleine s'est rendu hier soir, en disant
qu'il tenait le ministre responsable de mortalités mais il
demeure que la signalisation évidemment est devenue tellement
importante. Surtout dans les régions montagneuses, je remarque que les
automobilistes sont rendus à faire poser, des lumières de brume
presque partout, parce qu'il n'y a plus aucun point de repère. Alors, il
y a de nombreux accidents qui, malheureusement sont occasionnés par
l'absence d'une bonne signalisation. Je pense que le ministère devrait
faire en sorte de dépenser un peu plus d'argent en ce sens-là,
pour les machines qui manquent.
M. LAFONTAINE: D'accord, cela pourrait peut-être intéresser
le député; dans la même ligne de pensée, dans la
Presse du 22 mai 1963, page 68, « la Voirie recherche la meilleure
peinture pour tracer les routes. La Voirie du Québec procède
à une étude systématique des moyens d'améliorer la
qualité de la peinture utilisée dans le cadre de la signalisation
routière, pour le traçage des lignes de démarcation sur la
chaussée, annonce le ministère dans un communiqué. Le
résultat des travaux effectués depuis plusieurs mois est
nettement positif. M. Georges-Louis Huot, directeur du service des essais, et
ses collaborateurs poursuivent leurs recherches, avec le concours du service de
la circulation. C'est une des mesures prises par la Voirie pour réduire
le coût d'aménagement des routes et de leur entretien. C'est
également une mesure pour améliorer la sécurité
routière, car on se plaignait du peu de durée des lignes de
démarcation tracées entre les différentes pistes de
roulement d'une chaussée par l'effacement même partiel de ces
lignes, par les agents atmosphériques. L'eau, la chaleur, le frottement
des pneus d'automobiles constituent un danger notamment dans les artères
de circulation rapide et quand le brouillard ou la pluie réduisent
fortement la visibilité. L'équipe scientifique du
ministère de la Voirie met en oeuvre son programme
d'expérimentation, tantôt en laboratoire, tantôt en plein
air. « L'été dernier, dans la région de
Québec, la route de Sainte-Claire a été transformée
en banc d'essai. Les échantillons de peinture dont on connaissait avec
précision, les formules de fabrication, ont été
étendus sur la chaussée. Par la suite, des observations ont
été faites pour déterminer la vitesse de
détérioration des différentes lignes peintes sur le sol.
Ce qui a permis de sélectionner les produits dont l'emploi est le plus
avantageux, compte tenu des prix, de la facilité d'application et de la
résistance à l'usure. De tels renseignements doivent servir lors
de l'acquisition de quantités importantes de peinture nécessaire
au traçage des lignes de démarcation sur les chaussées du
réseau routier, de 200,000 à 225,000 gallons par année.
« Le programme de M. Huot et de ses collaborateurs les conduira
prochainement jusqu'à un centre de recherche de Philadelphie, pour
confronter leurs propres observations avec celles d'hommes de science
américains, sur les procédés des ingrédients qui
entrent dans la fabrication des peintures en modifiant leur composition.
» Alors, je peux assurer...
M. MAILLOUX: Ce sont toujours les mêmes ingénieurs qui
travaillent là-dessus?
M. LAFONTAINE: Oui, ce sont toujours les mêmes qui travaillent
là-dessus.
M. MAILLOUX: D'accord.
M. LAFONTAINE : La seule chose que je peux donner au
député de Charlevoix c'est l'assurance que je comprends
très bien le problème posé et c'est le problème qui
est généralisé dans toute la province, dans tout le Canada
et aux Etats-Unis aussi.
M. MAILLOUX: A Particle « gravier de rechargement » pour les
besoins des divisions, je pense que ce n'est pas par le service des achats que
le ministère procède...
M. LAFONTAINE: Non, par réquisition.
M. MAILLOUX: ... on donne la commande de 10,000 à 15 mille tonnes
à quelqu'un possédant un concasseur. Est-ce que le prix qui
était auparavant payé pour le concassé est demeuré
à peu près le même ou si c'est un prix variable d'un
endroit à l'autre du Québec?
M. LAFONTAINE: Le sous-ministre m'informe que c'est le même
prix.
M. MAILLOUX: Est-ce que vous avez de mémoire un prix à
donner pour ces contrats d'achats?
M. LAFONTAINE: Cela dépend de la grosseur, soit du 3/4 ou du
pouce; entre $0.60 et $0.65.
M. MAILLOUX: L'achat du gravier même, c'est encore $0.03 la tonne,
$0.05 la verge, ou y a-t-il eu une augmentation?
M. LAFONTAINE: Même prix qu'avant.
M. MAILLOUX: Suivant les régions et suivant les
disponibilités.
Devant certains graviers de qualité douteuse, qui peuvent
contenir de la terre forte, est-ce que le ministère en est rendu
à exiger parfois d'autres matériaux en remplacement, comme de la
pierre concassée ou de la pierre à chaux?
M. LAFONTAINE: Oui, nous employons de la pierre concassée et
aussi le sol-ciment.
M. LE PRESIDENT: Articles 5, 6, 7: Matériaux, adopté.
Article 8: Services contractuels.
M. PINARD: De quelle nature sont les services contractuels
demandés par le ministre?
M. LAFONTAINE: C'est l'entretien des chemins d'hiver, $6,500,000
et$3,500,000 l'été. Les couches d'usure et ces choses-là.
Certaines réparations et l'hiver l'entretien des chemins d'hiver.
M. PINARD: Alors, de quelle façon le ministère
procède-t-il pour l'adjudication de ces contrats?
M. LAFONTAINE: Les contrats de quoi? M. PINARD: Les contrats
d'entretien.
M. LAFONTAINE: De la même façon que procédait
l'ancien ministre de la Voirie.
M. PINARD: Sur une base annuelle ou sur une base de trois ans? Comme
nous l'avions essayé dans la région du Bas-Saint-Laurent.
M. LAFONTAINE: Il y en a de trois ans et il y en a d'un an. La plupart
sont d'un an.
M. PINARD; Est-ce que la preuve n'est pas faite maintenant que ce serait
plus rentable, et pour le ministère et pour l'entrepreneur, d'avoir un
contrat sur une base de trois ans pour lui permettre de se reprendre»
M. LAFONTAINE: Il y a des entrepreneurs qui ne veulent pas s'engager
à l'avance. Il y en a d'autres qui viennent nous trouver pour avoir un
contrat de trois ans. Il y en a même qui nous ont demandé des
contrats de cinq ans.
M. PINARD; Parce que ça leur permettrait d'avoir un meilleur
équipement et d'avoir aussi peut-être une meilleure
main-d'oeuvre.
M. LAFONTAINE: Je ne suis pas opposé à un contrat à
long terme, disons de trois ans, de telle sorte qu'ils soient mieux
équipés et plus sûrs. Par contre, à cause de
l'incertitude du marché de l'argent et des conventions, les
entrepreneurs n'aiment pas trop en général s'engager pour trop
longtemps, à cause de l'incertitude de la vie.
UNE VOIX: Cela dépend de l'entrepreneur. Si c'est un gros, il ne
veut pas s'engager. Si c'est un plus petit, il préfère s'engager
pour trois ans plutôt que pour un an.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre a l'intention de reprendre
d'autres chemins à l'entretien de la Voirie, cette année?
M. LAFONTAINE: Là, je ne sais pas quels sont les chemins que nous
allons reprendre à notre entretien.
M. VAILLANCOURT: Je veux dire, est-ce que le ministre a l'intention
d'augmenter le nombre...
M. MAILLOUX: D'augmenter...
M. LAFONTAINE: Disons que c'est notre idée d'augmenter au fur et
à mesure des années, le nombre de chemins entretenus à
100% par la province. Mais le député comprendra que nous sommes
incapables de faire ça immédiatement dans toute la province,
à cause d'un manque évident de disponibilités.
M. VAILLANCOURT.' Mais avez-vous l'intention de reprendre de nouvelles
routes cette année, à l'entretien?
M. LAFONTAINE: Oui. Présentement, on m'informe que le taux
d'augmentation est à peu près une centaine de milles par
année, dans la province.
M. MAILLOUX: Est-ce que la subvention payée quand le chemin n'est
pas entretenu à
100% est encore de $275 ou $300 le mille?
M. LAFONTAINE: Cela dépend de la région. Je crois qu'il y
a cinq régions. $400 le mille pour la région à
l'extrême est comprenant les comtés de Matane, Matapédia,
Bonaventure, Gaspé-Nord, Gaspé-Sud, Iles-de-la-Madeleine et
Duplessis. $325 le mille pour la région est, comprenant les
comtés de Saguenay, Charlevoix, Rimouski, Rivière-du-Loup et
Témiscouata. Pour la région du Nord-Ouest comprenant les
comtés d'Abitibi-Ouest et Abitibi-Est, Rouyn-Noranda et
Témiscamingue au lieu de$300, eux, nous leur avons donné une
augmentation.
M. MAILLOUX: La rive-sud est plus brisée maintenant.
M. LAFONTAINE: C'est $300 le mille pour la région centrale
comprenant les comtés de Frontenac, Wolfe, Arthabaska, Nicolet,
Champlain, Laviolette, ainsi que les municipalités de
Notre-Dame-du-Bon-Conseil, Drummond et tous les comtés à l'est,
sauf énumérés dans les paragraphes A, B et D, $250 par
mille pour la région ouest, c'est-à-dire tous les comtés
non compris dans les paragraphes A, B, C, D ci-dessus y compris mon
comté.
M. LE PRESIDENT: Alors, huit, adopté? Neuf: subventions.
M. PINARD: Un instant. Est-ce qu'il y a une augmentation du millage de
chemins entretenus par le ministère? Parce qu'il y avait une progression
annuelle. Chaque année, on prenait 250 à 300 milles de plus.
M. LAFONTAINE: 320 milles de plus qu'en 66/67.
M. PINARD: Maintenant, est-ce qu'il y a une tendance au ministère
à faire entretenir les routes qui sont maintenant sous la
responsabilité du ministère, par le service d'outillage de la
Voirie ou si c'est encore par l'entreprise privée?
M. LAFONTAINE: Pas nécessairement. Cela dépend de
l'ouvrage qui est en train de se faire à l'heure actuelle.
M. PINARD: Ce serait peut-être une façon pour le ministre
de rendre l'utilisation de l'outillage du ministère plus rentable, en le
faisant servir de façon beaucoup plus soutenue.
M. LAFONTAINE s Certainement. Disons que je pourrais dire au
député de Drummond que, l'année passée, pas
longtemps après mon as-sermentation comme ministre de la Voirie, il y
avait trois niveleuses dans ma région. J'ai demandé de les
équiper pour les travaux d'hiver et les niveleuses nous ont
été livrées au mois de mars. Cela, c'était
l'efficacité du ministère de la Voirie. C'est ça que nous
tentons de corriger. C'est ça que je tentais de dire tout à
l'heure au député de Drummond. C'était ma
région.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre pourrait dire...?
M. LAFONTAINE: Trois, on les a eues, il y en avait deux qui venaient de
Sainte-Thérèse, je pense, et une qui venait de Mont-Laurier. On a
eu les niveleuses au mois de mars. Parce que l'hiver était fini, on a
décommandé.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre pourrait me dire si...?
M. PINARD: M. le Président, on devrait savoir si d'abord les
niveleuses étaient au garage.
M. LAFONTAINE: C'est ça qu'on a commencé à
vérifier.
M. PINARD: Je ne peux pas croire que ç'a pris trois mois à
installer ça sur la niveleuse.
M. LAFONTAINE: M. le Président, on a demandé des
soumissions et le plus bas soumissionnaire, à un moment donné,
s'est retiré parce qu'il a dit: Je ne suis pas intéressé,
je me suis trompé dans mes prix. Cela coûtait $698 ou quelque
chose du genre, si ma mémoire est fidèle. De toute façon,
c'est que la livraison de ces niveleuses s'est faite au mois de mars, lorsque
l'hiver était terminé.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre pourrait me dire...?
M. LAFONTAINE: Nous tentons de mettre de l'ordre là-dedans, c'est
ce que je disais tout à l'heure. Disons qu'on ne recommencera pas la
discussion qui a eu lieu sur les articles 4, 5 et 6...
M. LE PRESIDENT: On ne recommencera pas la discussion, s'il vous
plaît.
M. LAFONTAINE: ... c'est lié à ça.
M. PINARD: Le ministre fait des détours.
M. LAFONTAINE: Mais non, le député de Drummond...
Est-ce qu'il ne serait pas mieux de prendre l'équipement du
ministère et de le faire entretenir? Cela revient toujours
là-dessus. C'est la même discussion d'ailleurs qui a eu lieu l'an
passé.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre pourrait me dire quelle est la
durée moyenne des contrats d'entretien d'hiver?
M. LAFONTAINE: J'ai répondu tout à l'heure. Disons qu'il y
enade... et il y en a d'autres de...
M. MAILLOUX: C'est peut-être, politiquement parlant, mauvais ce
que je dis là, mais un fait demeure, c'est presque inadmissible qu'on
demande à des gens de s'organiser pour donner l'entretien normal au
public, de dépenser des sommes plutôt fantastiques et qu'on limite
ces contrats-là à une période.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas nous qui les limitons. Dans plusieurs cas,
nous avons demandé à certains entrepreneurs de le prendre pour
trois ans et les entrepreneurs ont refusé. Mais c'est notre ferme
intention, je l'ai déclaré l'année passée en
Chambre. L'an passé, les contrats étaient signés. Cette
année, les contrats ne sont pas signés. C'est notre ferme
intention d'essayer d'étendre la période. J'avais
répondul'an passé en Chambre à M. Lévesque,
député de Bonaventure, qui m'avait demandé exactement la
même chose: Nous allons tenter de le faire, mais ça ne veut pas
dire que tous les entrepreneurs vont accepter. Cela dépend de sa
façon à lui d'opérer son affaire. Il y a des entrepreneurs
qui ont peur de l'avenir, qui ont peur de s'engager pour trois ans.
M. PINARD: Ils ont peur d'un changement de gouvernement.
M. LAFONTAINE: Non.
M. LOUBIER: Dans mon comté aucun n'est changé.
M. MAILLOUX: A l'article « subventions», à l'article
9,...
M. LAFONTAINE: Pourquoi auraient-ils peur d'un changement? Est-ce que je
pourrais demander au député de Drummond pourquoi un entrepreneur
aurait peur d'un changement de gouvernement? Est-ce parce qu'ils sont trop mal
traités par l'Union Nationale?
M. PINARD: Il y en a trop qui se sont fait enlever leur contrat
d'entretien de chemins d'hiver après un changement de gouvernement.
M. LAFONTAINE: Vous parlez de 1960? M. PINARD: Non, je parle de 1966. M.
LAFONTAINE: Suivant, M. le Président. M. LE PRESIDENT: Article 9.
M. MAILLOUX: M. le Président, à l'article «
subventions »...
M. LE PRESIDENT: Article 8, adopté.
M. MAILLOUX: ... j'imagine que ce sont surtout les subventions qui
concernent le pourcentage que vous payez pour les revêtements bitumineux
dans les municipalités?
M. LAFONTAINE: Non, ce sont les subventions aux
municipalités.
M. MAILLOUX: Pour l'entretien d'hiver.
M. LE PRESIDENT: Article 9, adopté. Nous reprendrons les travaux
à deux heures trente.
UNE VOIX: On peut continuer, il n'est pas une heure.
M. LE PRESIDENT: La Chambre est ajournée en haut et nous
suspendons les travaux jusqu'à deux heures trente.
M. SEGUIN: Vous me coupez la parole à ce moment-ci. J'ai
posé deux questions hier soir aux articles deux et trois, je n'ai pas eu
de réponse encore. Je ne presse pas le ministère de les
fournir...
M. LAFONTAINE: Non, disons qu'on a...
M. SEGUIN: ... si vous voulez me permettre de finir, M. le Ministre, en
raison d'absences motivées, c'est-à-dire que cet
après-midi et la semaine prochaine, je ne serai pas ici pour voir la fin
des études des crédits du ministère, je voudrais me
réserver le droit en comité plénier.
M. LAFONTAINE: Bien disons, s'il veut les poser ces questions, je vais y
répondre tout de suite.
M. SEGUIN: Non, la question a été posée hier soir.
Je pense bien qu'on sera en mesure de me répondre.
Mais voici, on demande l'ajournement, alors ne retardons pas.
M. LAFONTAINE: Je suis prêt à répondre.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce que les membres du comité sont
d'accord pour continuer?
M. SEGUIN: Cela peut créer un débat.
M. LAFONTAINE: Non, non, il n'y aura pas de débat. Je n'ai
même pas lu le document, je vais le lire, ce n'est pas moi qui l'ai.
M. SEGUIN: Bien, d'après ce que vous avez sur le papier, c'est
tellement court et c'est tellement simple, allez-y.
M. LAFONTAINE: Deux: Services d'entretien et de construction; moyenne de
salaires 67/68, $5,036; 68/69, $6,036, augmentation de $1,000, ce sont des
augmentations statutaires. Cette augmentation comporte les augmentations
statutaires, l'intégration de l'ouvrier au statut de fonctionnaire et le
changement de certains fonctionnaires d'un service à un autre. Article
5: Services des expropriations, 67/68, $5,474; 68/69, $5,781, augmentation de
$307, augmentation statutaire. Les augmentations de traitement avaient un effet
rétroactif au 1er janvier 1967 et cette augmentation a paru aux budgets
67/68 et 68/69.
M. SEGUIN: Est-ce qu'on pourrait me produire une copie de ce
document-là?
M. LAFONTAINE: Je vous la donne.
M. LOUBIER: On va vous donner l'original.
M. SEGUIN: Vous êtes bien gentil. Je me réserve tout de
même le droit d'y revenir.
M. LAFONTAINE: M. le Président, nous sommes en train
d'étudier les crédits et je n'ai pas l'intention de
réserver des questions pour déclencher un autre débat en
Chambre. M. le Député, nous sommes présentement en
comité plénier. Si le député veut étudier
les crédits du ministère de la Voirie, il a tout le loisir de
rester ici au comité et d'étudier, mais je ne me plierai pas au
caprice du député de Robert-Baldwin pour réserver des
questions parce que monsieur doit prendre son train à une heure, ce
n'est pas vrai.
M. SEGUIN: Ce n'est pas parce que je veux prendre...
M. LAFONTAINE: Je refuse, M. le Président, et je demanderai un
vote au comité.
M. SEGUIN: M. le Président, si vous voulez prendre le vote du
comité, très bien, mais, au poste 7 en plus, article 4, je ne
sais pas quand vous allez le débattre. La semaine prochaine, pour une
raison motivée, je ne serai pas ici. Alors, je demande tout simplement
au comité le privilège ou le droit de revenir en comité
plénier sur cet article.
M. LOUBIER: Je refuse. Faites poser votre question par un de vos
collègues, il va y en avoir d'autres.
M. LAFONTAINE: II ne faut tout de même pas étirer, M. le
Président, l'étude des crédits du ministère de la
Voirie pendant un mois.
M. SEGUIN: Alors, le ministre ne sera pas prêt à
répondre aux questions.
M. LAFONTAINE: Certainement.
M. LOUBIER: II est prêt à répondre.
M. SEGUIN: Alors, qu'on m'autorise à revenir en comité
plénier avec cette question-là.
M. LOUBIER: Le comité n'est pas prêt à siéger
la semaine prochaine.
M. LAFONTAINE: Présentement, on siège, M. le
Président, en comité de la Voirie, et le député de
Robert-Baldwin a toute la latitude voulue pour poser les questions et c'est le
moment de les poser.
M. SEGUIN: Et le ministre doit revenir en Chambre quand même pour
le comité plénier, avec ses crédits.
M. LAFONTAINE: Le ministre va répondre, si le
député de Robert-Baldwin pose des questions.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Si vous voulez tous admettre qu'il a
été de coutume, lors de discussions des commissions de
crédits ou comités de crédits, que chaque comité
avait droit de se réserver une question, si vous vous entendez avec
celui qui défend, au nom de l'Opposition, les crédits du
ministère de la Voirie sur un point donné, je n'ai aucune ob-
jection à ce que vous gardiez un point pour débat, c'est
une coutume. S'il vous plaît, laissez-moi finir. Alors, si le
député de Robert-Baldwin s'entend avec l'honorable
député de Drummond, sur un point, on n'a aucune objection,
ça se fait dans tous les comités. Maintenant, on ne reprendra pas
tout le débat en Chambre, s'il vous plaît.
M. LAFONTAINE: M. le Président, est-ce que j'ai le droit de dire
un mot? C'est que, dans le passé, on a formé des comités
de crédits pour chacun des ministères pour tenter
d'accélérer les travaux de la Chambre.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. LAFONTAINE: S'il faut qu'à chacune des interventions, chaque
député ayant des choses personnelles ou des choses publiques
ailleurs doit arriver au comité et se réserver des questions,
ça veut dire à ce moment-là qu'on approuve le principe que
cette discussion que nous faisons ici en comité est inutile et qu'on
peut la recommencer en Chambre, principe auquel je m'objecte. C'est une
question de principe, tout simplement.
M. SEGUIN: M. le Président, je ne discute pas du tout et je
n'argumenterai pas avec le ministre sur ce point-là. Je suis
parfaitement d'accord avec l'énoncé ou la politique qu'il veut
poursuivre à ce comité-ci comme I n'importe quel autre
comité.
Mais je crois tout de même que le comité pourrait me
permettre, à l'occasion de la présentation des crédits en
comité plénier ça se fait, c'est une routine
qu'on me réserve le droit de faire des commentaires, si vous voulez,
à cette occasion-là, sur le poste 7, article 4, lequel article
vous ne toucherez probablement pas cet après-midi.
M. LAFONTAINE: Cela serait si simple moi, je serais prêt
à continuer dix minutes si le député veut finir la
discussion. Parce que si le député, à l'heure actuelle, ne
peut pas être présent cet après-midi, qu'est-ce qui lui dit
que, lorsqu'il sera en Chambre pour poser sa question, je pourrai, moi,
être présent en Chambre?
M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. SEGUIN: Donnez-moi au moins...
M. LE PRESIDENT: Le député de Drummond, s'il vous
plaît.
M. SEGUIN: ... le crédit, M. le Ministre.
M. PINARD: Est-ce que le député de Robert-Baldwin pourrait
nous dire combien ça pourrait prendre de temps pour poser la question
relative à la protection des passages à niveau? Combien de temps
pourra-t-il prendre pour poser la question et recevoir une réponse
satisfaisante?
M. SEGUIN: II y a plusieurs questions. Il y a des renseignements
à demander je suis tout à fait prêt à le faire.
M. LOUBIER: Posez-les tout de suite... M. SEGUIN: Est-ce que vous allez
siéger? M. LOUBIER: On va siéger.
M. LAFONTAINE: On va siéger. Je suis prêt à ne pas
aller dîner.
M. PINARD: Est-ce que le député de Robert-Baldwin sera ici
cet après-midi? On pourrait peut-être donner la
préférence au député de Robert-Baldwin, quand nous
reviendrons...
M. SEGUIN: A deux heures trente. M. PINARD: A deux heures trente.
M. SEGUIN: C'est que je pars pour Edmond-ton. C'est pour une affaire
urgente.
M. LOUBIER: On comprend ça!
M. LAFONTAINE: Mais est-ce que le député ne pourrait pas
vider sa question dans dix minutes, tout de suite? Je lui offre ma
collaboration.
M. PINARD: Moi, je n'ai pas d'objection à ce qu'on réserve
le poste budgétaire en question.
M. SEGUIN: C'est tout ce que je demandais, c'était de
réserver cet article-là.
M. LAFONTAINE: Je comprends, mais ce que je veux faire comprendre...
M. SEGUIN: Même en Chambre, si vous voulez enlever la tribune de
la presse et couper le journal des Débats ça ne me fait rien. Ce
n'est pas pour le journal des Débats que je fais ça.
M. LOUBIER: Cela ne fait rien, c'est que le président a offert de
conserver un article pour le débat de la Chambre.
M. LE PRESIDENT: A la condition que vous soyez d'accord avec le
leader.
M. LAFONTAINE: M. le Président, je ne voudrais pas recommencer en
Chambre. Les comités de crédits ont été
formés pour accélérer les travaux de la Chambre.
M. SEGUIN: Ce n'est pas ça que je vous demande.
M. LAFONTAINE: Deuxième des choses, je sais que le
député doit s'absenter. D'accord, qu'il s'absente mais je lui
donne tout le temps voulu.
M. SEGUIN: Non, vous me dites: Etes-vous capable de le faire dans dix
minutes? Je ne sais pas si je peux le faire en dix minutes.
M. LAFONTAINE: Tentons! Cela fait dix minutes que l'on discute sur
l'opportunité ou la non-opportunité.
M. SEGUIN: Est-ce que je peux réserver l'article en Chambre?
M. LAFONTAINE: Non.
M. SEGUIN: Un article, M. le Président, dit que la chose est
possible.
M. LOUBIER: Cela sera un poste réservé par
l'Opposition.
M. PINARD: II n'y a pas de stipulations, dans les règlements,
pour la réservation d'un article ou de plusieurs articles.
M. LE PRESIDENT: Cela, c'est la coutume.
M. LOUBIER: M. le Président, il y a tout de même
l'usage.
M. PINARD: Non, non.
M. LOUBIER: Je me souviens que, l'an passé, le leader
parlementaire de l'Opposition, le député de Chambly, était
descendu ici pour dire justement que l'usage voulait qu'on conserve un article
et si des députés qui étaient présents devaient
s'absenter.
Moi, j'avais plaidé, à ce moment-là, le contraire
et on s'était entendu pour qu'un seul ar- ticle mais pas un
sous-article soit retenu pour les débats de la Chambre, mais
qu'on voie tous les autres articles en comité. Autrement, ça veut
dire que dix débats peuvent prendre naissance sur tout le budget et que
la mission des comités avortera à ce moment-là.
M. LAFONTAINE: Disons que je pourrais ajouter, pour le
député de Drummond, que n'importe qui prendra comme tactique, de
dire: Je dois m'absenter cet après-midi. Est-ce que je peux
réserver ceci? Et un autre de dire: Est-ce que je peux réserver
ceci? Est-ce que je peux réserver cela? Alors,. à ce moment-ci,
le travail que nous faisons en comité sera un travail purement
inutile.
M. PINARD: Ce n'était pas l'intention.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que ce n'était pas l'intention de
qui que ce soit. Lorsqu'on a formé ces comités, c'était
pour essayer d'accélérer les travaux de la Chambre. Je suis
prêt à donner tout le temps voulu au député de
Robert-Baldwin. Il a la question, il a ses dossiers, qu'il pose donc la
question tout simplement au lieu de discuter pour garder cette
question-là en suspens.
M. LE PRESIDENT: Le député de Baldwin est-il d'accord?
M. SEGUIN: Tout de suite? M. LAFONTAINE: Oui.
M. SEGUIN: Alors, c'est le poste 7, l'article 4.
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Protection du public aux passages à niveau.
M. SEGUIN: Justement, le budget, cette année, à ce
service-là est diminué, ou dans cette section-là, est
diminué de $45,400. A mon avis, M. le Président, il aurait fallu
doubler ou tripler le montant de $5,065,000. Sur les deux lignes de chemin de
fer du Pacifique Canadien et du Canadien National, qui sont parallèles
dans la section de la région ouest de l'île, il y a quatre
passages à niveau, dont un à Montréal-Ouest, sur la rue
Westminster; un deuxième est connu comme le passage à niveau des
Sources, et le troisième est à Saint-Charles, Beaconsfield, le
quatrième à Dorion, rue Saint-Charles. M. le Président, je
ne tiens pas à parler pour les bancs.
M. LAFONTAINE: Non, non, j'écoute.
M. SEGUIN: Vous avez deux oreilles comme mol et...
M. LAFONTAINE: J'ai vu que le député de Robert-Baldwin a
mentionné qu'il y avait trois passages à niveau...
M. SEGUIN: Quatre passages à niveau, alors vous n'avez pas bien
compris.
M. LAFONTAINE: II y en a beaucoup plus que ça dans la province de
Québec.
M. SEGUIN: II y en a quatre que j'ai mentionnés sur cette
ligne-là.
M. LAFONTAINE: II y a tout près de 4,000 passages à niveau
dans la province de Québec.
M. LE PRESIDENT: Pour l'information du député de
Robert-Baldwin, la tradition veut qu'en comité, les réponses
fournies par les officiers des ministères soient toujours
imputées au ministre.
M. SEGUIN: Ce n'est pas un discours, ce sont des notes.
M. LOUBIER: Copiées?
M. SEGUIN: Oui, avec d'autres.
M. LOUBIER: Bon, très bien, lisez.
M. PINARD: II faudrait quand même admettre que le
député de Baldwin soulève une question
d'intérêt public...
M. LAFONTAINE: Non, non, le comité est très très
intéressant.
M. LE PRESIDENT: Plus intéressant que d'intérêt
public.
M. LAFONTAINE: Mais, le député de Baldwin n'a pas fini de
faire son intervention et avant que Je puisse lui répondre, j'aimerais
qu'il continue son intervention, ce qui est bien normal.
M. SEGUIN: C'est parce qu'il y aurait des renseignements que je pourrais
fournir et peut-être que le ministre ne sera pas en mesure de me
répondre. Je ne l'exigerai pas...
M. LAFONTAINE: D'accord.
M. SEGUIN: Son ministère devra peut-être reviser les
chiffres que je présenterai pour faire la vérification.
M. LAFONTAINE: Continuons.
M. SEGUIN: Je suis convaincu que ça ne se fait pas dans cinq
minutes.
M. LAFONTAINE: Si le député commençait à
vouloir étaler son problème. Cela fait au moins vingt minutes
qu'il dit qu'il ne peut pas poser son problème.
M. PINARD: Est-ce que je pourrais demander au Président de
laisser toute la latitude au député de Baldwin de poser le
problème devant le comité et le ministre se réservera le
droit de répondre un peu plus tard.
M. LAFONTAINE: D'accord. C'est exactement ce que je voulais.
M. SEGUIN: Parmi les quatre traverses mentionnées, la
quatrième est celle de la rue Saint-Charles, dans la ville de Dorion,
où l'on sait que dix-neuf écoliers, l'an dernier, ont perdu la
vie. Je voudrais signaler au ministre non seulement l'urgence de
remédier à ces problèmes mais le retard de plusieurs
années sur ces travaux-là.
Je parlerai d'abord, si vous voulez, de la traverse au niveau des
Sources, localisée entre Pointe-Claire et Dorval. Les chiffres que
j'apporterai s'appliquent aussi aux traverses à niveau de la
montée Saint-Charles à Beacons-field. Les mêmes chiffres ou
à peu près les mêmes mais pour ne pas prolonger le
discours, j'éliminerai les calculs et les chiffres qui concernent
Saint-Charles pour m'en tenir au passage à niveau des Sources.
Le mardi, 14 mai 1968, c'est donc tout à fait récent. Les
comparaisons que f ai à fournir sont basées sur les chiffres et
les statistiques du gouvernement provincial, de la Voirie, en 1967.
Alors, je vous donnerai des chiffres plus à jour. Sur une
période de douze heures, c'est-à-dire entre sept heures du matin
et sept heures du soir, un mardi. Des chiffres obtenus par un relevé,
non seulement mécanique mais effectué par des individus qui
faisaient le compte pour doubler et revérifier le chiffre. On peut
s'imaginer la circulation à cette intersection, puisque la traverse des
Sources rencontre la route 220 qui traverse la double voie du Pacifique
Canadien et du Canadien National.
Dans la direction est-nord, c'est-à-dire les
véhicules venant de l'est et tournant vers le nord, durant la
période de douze heures, étaient au nombre de 37,000. Venant du
nord sur les Sources et tournant du côté est, il y avait 3,580
véhicules. La circulation sur la route 220 à ce moment-là
représente approximativement 18,000 véhicules à l'heure.
Dans la direction est sur la route 220, il y a approximativement, durant cette
période de douze heures, soit de sept heures du matin à sept
heures du soir, 12,700 véhicules et dans la direction opposée
10,350, ce qui représente j'ai sous forme de graphique
l'information que je pourrai fournir au ministère, pour tous les
tournants le nombre de véhicules à ce
moment-là.
Et Je fournirai, si le ministre le veut, les chiffres officiels de la
province auxquels lui-même doit avoir accès.
Je ferai remarquer aussi au ministre, qu'ayant pris les données
de ce passage à niveau et de la circulation à cette intersection,
le 14 mai, soit un mardi, nous avons voulu aussi faire une comparaison avec le
vendredi, que l'on pourrait considérer comme une journée
où la circulation serait plus dense. Au lieu de rapporter tous les
chiffres, je dirai tout simplement qu'il y a une augmentation approximative de
20% du mardi par rapport au vendredi. Il faut aussi constater qu'à cette
traverse à niveau, il y a 124 trains qui passent sur une période
de 24 heures. Parmi les 124 trains qui passent là, il y a les rapidos,
il y a aussi en plus de ça ce qu'on appelle les convois de marchandise
rapides, la ligne rapide des convois de marchandise Montréal-Toronto. Il
faut tenir compte aussi pour les mois ou les semaines à venir du «
jet » qui se rendra à Toronto et qui en reviendra.
Avec le système que nous avons présentement pour
contrôler la circulation il s'agit de barrières il y
a des lignées d'automobiles, de véhicules qui attendent aux
heures d'affluen-ce, soit de huit heures à neuf heures et demie le matin
et de quatre heures à cinq heures et demie le soir. Il y a des voitures
qui attendent sur une distance d'un mille ou un mille et demi dans deux ou
trois directions pour prendre le tournant. Le ministère de la Voirie
avait prévu en 1965, 1966, 1967 de remédier à la situation
aux Sources et à Saint-Charles. L'on proposait la construction d'un
tunnel. Nous avons constaté, en regardant les plans et devis du
gouvernement, qu'il se poserait peut-être un problème pour ce
tunnel à cause du niveau de l'eau. Vu la distance du fleuve, ces tunnels
pourraient courir le danger d'inondation. Le gouvernement ou le
ministère de la Voirie, certains fonctionnaires, du moins, au
ministère de la Voirie, ont reconnu ce problème. La ville de
Pointe-Claire et la ville de Dorval, de concert avec des
ingénieurs-conseils ont fait d'autres études, ont
élaboré d'autres plans qui ont été soumis au
ministère pour considération. J'ai eu des discussions avec le
sous-ministre et d'autres officiers de son ministère et il a reconnu, du
moins en principe, que le plan ou la suggestion proposée pour les
Sources sauverait à peu près $1 million sur le coût de
construction, plus une diminution du coût de l'expropriation.
Alors, nous avons pensé contribuer de cette
façon-là, à aider à la voirie à
remédier au problème le plus tôt possible. Quant à
la montée Saint-Charles, depuis deux ans déjà ou un an et
demi, tout est prêt. On me dit que les plans sont prêts, la ville
est prête à faire sa contribution, à faire sa part, de
même que Dorval et Pointe-Claire. Les chemins de fer du Canadien National
et du Pacifique Canadien sont consentants. La Commission des Transports
reconnaît la situation dangereuse qui existe à cet
endroit-là et encore cette année, je ne vois pas comment il sera
possible au gouvernement d'apporter des améliorations ou de faire des
changements à cette intersection. J'ai cherché, j'ai fait des
demandes à maints endroits pour trouver d'autres endroits dans la
province de Québec où il y aurait plus d'urgence parce
qu'il faut combiner à cette intersection-là non seulement la
circulation de Devin, mais la circulation qui existe sur Saint-Charles et sur
les Sources, ces deux rues-là desservant un secteur industriel
très actif. En plus de ça, les Sources fournissent un lien entre
la route transcanadienne et l'aéroport de Dorval. Lorsqu'il s'agit de
départs et d'arrivées d'avions, les gens ne peuvent pas se payer
le luxe d'attendre une demi-heure ou trois quarts d'heure, parce que sans
ça ils vont manquer l'avion.
Je suggère au ministre de consulter son service de génie
et les autres officiers de son ministère qui sont totalement au courant
de la situation, et de bien vouloir demander soit un budget
supplémentaire, soit des changements, si vous voulez, en d'autres
endroits dans le budget, afin de pouvoir poursuivre les travaux à cet
endroit-là ou ces endroits-là dès cette année. Nous
étions d'accord en 1966 pour le remettre à cause de l'expo qui
s'en venait en 1967, il ne fallait pas que ça soit bouleversé par
les travaux de construction. L'expo est terminée. Je pense qu'il n'y a
pas un moment I perdre, il faut dès aujourd'hui attaquer ce
sujet-là, ce problème-là. Quant à la ville de
Pointe-Claire, quant à la ville de Beaconsfleld et ce que les
municipalités doivent payer, il n'y a aucun problème. Les fonds
sont disponibles, les
expropriations nécessaires sont faites, les voies d'approche sont
coordonnées avec la coopération de la voirie. Je demande tout
simplement au ministre, puisqu'il a $5 millions à dépenser dans
la province pour des passages à niveau, s'il y a un seul endroit
où l'on rencontre cette même combinaison de circulation intense,
sans compter que nous parlons d'un milieu ou d'un centre ou d'un secteur
urbain, un centre qui contribue aux coffres de la province à cause des
taxes qui sont payées, I cause du nombre de la population et des revenus
que possèdent les gens. Je pense qu'en toute justice, le ministre doit
donner beaucoup plus de considération qu'il n'en donne
présentement à ce problème. J'arrête à ce
moment-ci, parce qu'il y a d'autres commentaires et puis je ne veux pas faire
retarder les travaux.
M. LAFONTAINE: Continuez!
M. SEGUIN: Si le ministre est prêt, à ce moment-ci,
à faire une déclaration à l'effet que, dès cette
année, les travaux se feront à Saint-Charles et aux Sources, la
discussion sera close et certainement ça ne reviendra pas en
Chambre.
M. LAFONTAINE: Disons que les propos tenus par le député
de Robert-Baldwin sont très intéressants. Le député
de Robert-Baldwin doit tout de même savoir que le problème qu'il
soulève n'est pas nouveau. Il date d'au moins 1950, de près de
vingt ans.
M. SEGUIN: De l'année 62/63.
M. LAFONTAINE: Ce problème, comme dit l'ingénieur en chef,
M. Branchaud, qui est derrière moi, est soulevé depuis environ
vingt ans, depuis 50/51. Le coût total estimé pour la
montée des Sources et la rue Saint-Charles, se totalise, pour chacun des
projets, entre $2 et $3 millions. Le député dit que les villes
sont prêtes à faire leur quote-part. Le député de
Robert-Baldwin doit savoir que la quote-part des villes, dans
l'élimination de ces passages à niveau, sera extrêmement
minime en regard des dépenses que ces travaux entraîneraient. Les
contributions des villes se totaliseraient à quelques centaines de
milliers de dollars, sur des déboursés de l'ordre de $5 à
$6 millions. Maintenant, le député de Robert-Baldwin demande que
je lui fasse une déclaration, tout de suite, au sujet de
l'élimination de ces deux passages à niveau, qui coûterait
plus que le budget que je demande de me faire voter cette année.
Maintenant, c'est évident qu'il y a eu urgence dans le coin
mentionné par le député. Tout le monde l'admet. Ce sont
peut-être même les pires passages à niveau du Canada. Je
suis prêt à l'admettre. Par contre, il faut que le
député admette aussi que, dans la province, il y a environ 4,000
passages à niveau et que les besoins sont immenses.
M. SEGUIN: Je parle au niveau prioritaire.
M. LAFONTAINE: Si à ce moment-là c'est prioritaire, nous
allons dépenser tout le budget que je demande de voter cette
année dans le comté de Robert-Baldwin et nous allons oublier le
reste du Québec et dire qu'il y a un comté qui existe, le
comté de Robert-Baldwin. Présentement, à cause des
disponibilités budgétaires mises à la disposition du
ministre de la Voirie, comme les disponibilités budgétaires qui
étaient émises dans le temps de l'ancien ministre de la Voirie,
je me vois obligé de faire un genre de péréquation et
d'autoriser la construction, dans le comté de Bonaventure, d'un viaduc
qui va coûter $550,000. Dans le comté de Chauveau, un autre qui va
coûter $260,000. Dans un autre, $22,000. Dans le comté de Fabre,
le boulevard Saint-Martin, qui est un carrefour très achalandé
aussi, $500,000. C'est évident que, partout dans la province, des 4,000
passages à niveau, ce serait souhaitable et désirable qu'on en
fasse des voies étagées. Mais je pense que, les budgets
étant restreints comme ils le sont, comme ils l'ont été
dans le passé, le député comprendra qu'il y a
déjà eu des gestes positifs de posés parce que les
études sont déjà commencées, mais je demanderais au
député de ne pas exiger que le ministère de la Voirie
place tout son budget réservé à l'élimination des
passages à niveau, pour simplement deux passages à niveau
à travers la province.
M. SEGUIN: Je ne porte aucune accusation contre le ministre de la
Voirie. Je lui demanderais tout de même d'appuyer ce qu'il vient de dire
au sujet des autres comtés par des chiffres de circulation officiels, le
nombre de personnes, de véhicules qui passent ou qui se servent de ces
endroits et s'ils sont supérieurs aux chiffres...
M. LAFONTAINE: M. le Président, si c'était là le
critère du ministère de la Voirie pour faire des travaux, cela
voudrait dire qu'on ne ferait plus de voirie à travers la province,
qu'on oublierait Québec et qu'on construirait des voies rapides
simplement dans le centre de Montréal, ce que je ne suis pas prêt
à accepter.
Je pense que la transcanadienne bâtie dans
le comté de Drummond ne porte pas le nombre de véhicules
par jour que portent ces passages à niveau.
Et pourtant, elle est utile à l'économie de la province,
elle était nécessaire et essentielle et je félicite le
député de Drummond d'avoir autorisé, à ce
moment-là, la construction de cette route.
M. SEGUIN: Je voudrais tout simplement mentionner.
M. LOUBIER: Ce que vous dites est très difficile à
avaler.
M. PINARD: C'est un bien mauvais système.
M. SEGUIN: C'est très difficile à avaler, quand on voit,
par exemple, $16 millions aux Affaires culturelles et qu'on voit $17 millions
au Tourisme; quand on parle de l'aide à l'étran-ger et quand on
parle de millions au service de l'information.
M. LAFONTAINE: M. le Président, si le député veut
garder...
M. SEGUIN: Ici, il s'agit de personnes et d'individus qui risquent leur
vie tous les jours I ces passages à niveau. Et là, vous vous
basez sur une répartition qui, à mon avis n'est absolument pas
acceptable.
M. LAFONTAINE: Je pense bien que tous les accidents mortels qui arrivent
dans la province ne surviennent pas simplement aux passages à niveau de
la montée Saint-Charles ou de la montée des Sources. Des
mortalités, à travers la province, il s'en produit pratiquement
à tous les passages à niveau. Et je ne crois pas qu'aucun
député ait eu l'audace, dans le passé, de blâmer
quelque ministre de la Voirie que ce soit, de mortalités arrivées
à des passages à niveau. Dans le temps que le
député de Drummond était ministre de la Voirie, il y a eu,
dans la province, des morts imputables à des passages à niveau,
et personne, dans la province de Québec, n'a eu le culot, la
mesquinerie, d'accuser le député de Drummond de la
responsabilité de ces morts.
M. SEGUIN: Je ne demanderai même pas de retirer les paroles de
« mesquinerie », parce qu'il ne s'agit pas de mesquinerie, il
s'agit de vies humaines.
M. LAFONTAINE: Non, parce que le député de Drummond les a
déjà employées I l'endroit de celui qui vous parle, en
1964, et je ne lui ai pas demandé de retirer ses paroles.
M. SEGUIN: Je n'ai pas employé la mesquinerie de ce
côté-là.
M. LAFONTAINE: Non, mais quand le député de Baldwin dit:
J'attends le premier mort! On dirait qu'il souhaite même un accident
mortel, pour être capable d'accuser le ministre de la Voirie!
M. SEGUIN: Il s'en est tué 19, l'an passé. M. LOUBIER: Et
combien dans la province?
M. SEGUIN: Ne me demandez pas les chiffres pour la province.
M. LAFONTAINE: Alors, à ce moment-là, je prends le
raisonnement du député de Baldwin. S'il s'en est tué 19
l'an passé, à Dorion, savez-vous que vous êtes en train
d'accuser votre collègue, le député de Drummond, de ne pas
avoir fait le passage à niveau avant 1967.
M. SEGUIN: Quand on parle...
M. LAFONTAINE: Vous êtes en train d'accuser tous les anciens
ministres de la Voirie.
M. LOUBIER: Il était indépendant, il n'était pas
libéral!
M. SEGUIN: Lorsque le ministre parle de chiffres de 1960, il faut
admettre immédiatement que ces chiffres-là ne se comparent pas du
tout aux exercices67/68,68/69.Vérifiez le nombre de véhicules,
vérifiez l'augmentation de la population, vérifiez le transport
qui se fait et vous allez voir que les deux conditions n'existent pas. Ce qui
existe aujourd'hui n'existait certainement pas en 1960, ni en 1952 ou 1953,
comme vous l'avez mentionné avant.
M. LAFONTAINE: L'ingénieur en chef, qui est un ingénieur
responsable, qui est au ministère de la Voirie depuis longtemps, m'a
dit, tout à l'heure, que depuis 1950, il est question de bâtir ces
passages à niveau, à la montée des Sources et la
montée Saint-Charles.
M. SEGUIN: Oui.
M. LAFONTAINE: Alors, je ne demanderai pas au député de
Baldwin de dire que je ne suis pas un menteur, mais il vient d'affirmer que je
suis un menteur, quand j'ai simplement pris la parole de l'ingénieur en
chef, qui est là depuis de nombreuses années. Il était
ingénieur en chef du temps de l'ancien ministre de la Voirie et il est
encore ingénieur en chef de mon temps.
Alors, que le député de Baldwin ne mette pas en doute les
paroles que je lui ai dites et qui m'étaient soufflées par
l'ingénieur en chef du ministère de la Voirie. Le problème
existe au ministère de la Voirie depuis 50 /51. Je reconnais l'urgence
du problème, comme partout ailleurs, mais le député de
Baldwin devrait comprendre qu'il va être complètement impossible
pour le ministre de la Voirie de construire ces deux passages à niveau,
quand le coût de ces deux seuls passages à niveau dépasse
le budget que je demande I la Chambre de me voter pour tous les passages
à niveau à la grandeur de la province, cela à compter de
celui de Dorion, où il y a eu 19 morts.
Par contre, je dois dire au député de Robert-Baldwin que
des études ont été entreprises sur la question de
Dorion...
M. SEGUIN: M. le Président, nous étudions depuis des
années. Quand va-t-on être diplômé?
M. LAFONTAINE: Pourquoi n'avez-vous pas dit ça à l'ancien
ministre de la Voirie?
M. SEGUIN: Je l'ai dit dans le temps.
M. LAFONTAINE: Vous l'avez dit dans le temps, mais vous n'avez pas mis
autant d'emphase aux paroles que vous disiez à ce moment-lâ.
M. SEGUIN: Absolument. Il y a eu une délégation...
M. LAFONTAINE: Vous êtes parti...
M. SEGUIN: ... le député de Drummond, lorsqu'il
était ministre de la Voirie, a reçu des
délégations, a reçu les mêmes commentaires.
Excepté que les chiffres, à ce moment-là, étaient
beaucoup moindres qu'ils le sont aujourd'hui.
M. LAFONTAINE: Vous avez fait des pressions sur l'ancien ministre de la
Voirie et il ne vous a pas écouté?
M. SEGUIN: Absolument. Il ne nous a pas écoutés.
M. LAFONTAINE: Et malgré cela, vous vous êtes
présenté dans le parti libéral. Je ne vous comprends
pas!
M. SEGUIN: Demandez à M. Branchaud. M. LOUBIER: II était
indépendant.
M. LAFONTAINE: Ah! c'est vrai. Il était indépendant dans
le temps. Alors, à ce moment-là, si le député de
Robert-Baldwin a fait des pressions sur l'ancien ministre de la Voirie, s'il
n'a pas obtenu ce qu'il a demandé, qu'il ne me tienne pas
présentement responsable des morts à venir sur ces traverses
à niveau. A ce moment-là, il faudrait qu'il tienne conjointement
responsables l'ancien ministre et le ministre actuel, s'il veut être
juste dans son argumentation.
M. SEGUIN: Je dois parler au ministre actuel et non pas au ministre du
passé.
M. LAFONTAINE: Ah, bon! Vous êtes un autre à regarder vers
l'avenir. Cela aide toujours.
M. SEGUIN: Jusqu'à maintenant, j'ai tout fait, M. le Ministre,
pour empêcher un soulèvement public, pour empêcher une
mauvaise publicité dans les journaux.
M. LAFONTAINE: C'est pour ça qu'on en entend parler à peu
près tous les jours. Les articles de journaux s'écrivent
continuellement.
M. SEGUIN: Vous n'entendez pas à 2% de ce que cela pourrait
être...
M. LAFONTAINE: Cela n'est pas écrit dans votre bureau toujours et
transmis aux journaux après?
M. PINARD: M. le Président, je pense que le député
de Robert-Baldwin n'a tenté en aucune façon ni à aucun
moment de politiser le problème et de le soulever devant le
comité.
M. SEGUIN: Non.
M. PINARD: Je pense que cela est vrai...
M. LAFONTAINE: II me tient simplement responsable des morts survenues
à ces passages à niveau.
M. PINARD: M. le Président, qu'on ne me coupe pas la parole quand
elle m'est accordée pour que je puisse m'en servir! Je crois que c'est
vrai ce qu'a affirmé tantôt le député de Baldwin. Il
a fait des revendications au ministre de la Voirie durant la période de
1963 à 1966, je crois. Cela est vrai qu'il y avait des raisons d'ordre
budgétaire pour justifier, non pas le refus du ministère à
s'occuper du problème soulevé par le maire de Pointe-Claire mais
pour lui expliquer pourquoi ce n'était pas possible d'agir aussi
rapidement qu'il le demandait.
II l'a expliqué lui-même tantôt avec beaucoup
d'honnêteté. Cependant, je me demande s'il n'y a pas
possibilité d'attirer davantage l'attention des autorités
fédérales, surtout de la Commission des chemins de fer et de la
Caisse des passages à niveau pour peut-être sensibiliser davantage
les autorités fédérales de façon à permettre
que le gouvernement puisse agir rapidement. Je me demande s'il n'y aurait pas
moyen de reviser le partage des coûts...
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: ... payables par le gouvernement provincial, d'une part, et
par les gouvernements municipaux, d'autre part, et aussi par la Caisse des
passages à niveau ou par le ministère des Transports et
Communications.
Alors je crois qu'il s'agit d'une responsabilité au moins mixte.
Elle est peut-être même tripartite. Le maire de Pointe-Claire, qui
est député de Robert-Baldwin, dit: Ma municipalité et les
autres qui m'entourent sont prêtes à partager le coût de
construction. C'est une chose à négocier. Je crois que c'est
négociable aussi. Je pense que l'expérience nous a prouvé
du moins quand j'étais ministre de la Voirie qu'il
s'écoule beaucoup trop de temps entre le moment où une
requête pour l'élimination d'un passage à niveau, pour la
construction de voies élevées, est faite aux autorités
fédérales et le moment où l'enquête est faite,
où les auditions sont faites et le moment où la décision
est prise. Je crois que tout le malaise est là.
Je me souviens de requêtes qui me sont arrivées au
ministère, il y a trois ans, quatre ans, et qui finalement ont
reçu une réponse seulement au bout de trois, quatre et cinq ans,
alors que le ministère de la Voirie, chaque année, essayait
d'avoir une décision favorable en faveur du projet qui était
soumis. C'est peut-être là, l'anomalie.
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond...
M. PINARD: Le ministre pourrait peut-être expliquer au
député de Baldwin plutôt que de répondre de
façon partisane.
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond a absolument raison.
Si j'ai répondu d'une façon partisane, je retire mes paroles
partisanes mais je n'aime pas me faire accuser de meurtrier par quelque
député que ce soit. Mais je dois dire ceci. J'ai écrit
à M. Pickersgill, lorsqu'il était ministre des Transports
à Ottawa, lui demandant de reviser la politique d'Ottawa en regard de
l'élimination des passages à ni- veau. M. Pickersgill m'a
répondu à ce moment-là: Nous prenons votre demande en
considération et avant longtemps, nous vous répondrons. Mais
entre-temps, M. Pickersgill a été nommé président
de la Commission fédérale des Transports et là, toute
communication entre lui et moi-même, à ce moment-là, a pris
fin.
Mais je sais qu'à l'heure actuelle, au niveau des fonctionnaires,
des transactions se continuent avec le gouvernement fédéral.
Mais, pour le bénéfice du député de Robert-Baldwin,
je lui dirai que M. Fortier, avocat de la Commission des Transports du Canada,
a affirmé qu'il en coûterait à l'heure actuelle,
$10,075,000,000 pour éliminer, au moyen de croisements de voies
superposées, c'est-à-dire par des viaducs ou des tunnels, les
31,000 passages à niveau du Canada.
C'est un problème que le gouvernement fédéral doit
subir. Evidemment, le gouvernement fédéral, lorsqu'il transige
avec les provinces, pense à ses $10,075,000,000. Il y pense et c'est
là qu'il reserre. Maintenant le gouvernement fédéral est
limité dans son action. Je pense que la subvention est de $500,000 par
passage à niveau. Alors, c'est une contribution qui est
dérisoire, lorsqu'il s'agit de passages à niveau qui
coûtent $3 millions. A ce moment-là, c'est la province de
Québec qui en supporte entièrement le coût. C'est un
problème à ce moment-là, qui est municipal,
fédéral et provincial. Et le gouvernement provincial va supporter
$4,900,000 dans une dépense, disons, de $6 millions. Je pense qu'il y a
évidemment un travail à faire là. Le travail est
commencé. Par contre, je comprends aussi, les problèmes du
gouvernement fédéral quand on dit $10,075,000,000 pour les 31,000
passages à niveau à travers tout le Canada. C'est évident,
le problème est crucial. Disons que je serais l'homme le plus heureux
aujourd'hui de dire au député de Robert-Baldwin: Oui, M. le
député, nous allons le faire dans votre comté. J'aimerais
demain matin avoir tous les chemins pavés dans la province. J'aimerais
avoir tous les passages à niveau éliminés. Mais on sait
que c'est physiquement impossible. C'est financièrement impossible. Les
projets qui ont été soulevés par le député
de Robert-Baldwin ne sont pas mis aux oubliettes. Je pourrais même lui
dire, lui affirmer que dans mon budget, je l'ai demandé au conseil de la
Trésorerie, mais à cause de difficultés
budgétaires, le conseil de la Trésorerie l'a coupé. C'est
parce qu'on est limité dans nos moyens financiers, mais je dois lui dire
aussi que ce n'est pas un problème nouveau. Il date de 1950. Il pourrit
d'année en année.
M. SEGUIN: D'accord.
M. LAFONTAINE: D'accord, mais si le député veut me faire
un chèque, je suis bien prêt à commencer les travaux. Je ne
suis tout de même pas pour commencer à payer ce projet avec mon
argent personnel.
M. SEGUIN: De toute façon, je voudrais faire une mise au point.
Parce que tout à l'heure, le ministre a semblé penser que je
l'accusais de meurtre ou autre chose. Non, c'est que je n'ai pas terminé
ce que j'allais dire.
C'est qu'à ces passages-là, à cause des services
d'ambulance, de police, de feu, tous ces services-là...
M. LAFONTAINE: Les services publics.
M. SEGUIN: Ce sont les seuls moyens d'accès entre le nord et le
sud.
M. LAFONTAINE: Admis.
M. SEGUIN: Alors, si par exemple, il arrive à cause du fait que
l'on remet, que l'on ne complète pas, ces travaux absolument essentiels,
urgents, prioritaires...
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas dit au député que l'on ne les
ferait pas.
M. SEGUIN: Bien oui, mais...
M. LAFONTAINE: J'ai dit que ce n'est pas prévu sur le budget de
cette année.
M. SEGUIN: Alors, seriez-vous prêt...
M. LAFONTAINE: Cela va être prévu sur le budget de l'an
prochain.
M. SEGUIN: Pouvez-vous apporter un budget supplémentaire cette
année?
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas moi qui décide pour les finances.
M. SEGUIN: Pour au moins commencer les travaux.
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas le ministre de la Voirie qui décide
de l'usage des finances de la province de Québec.
M. SEGUIN: Pouvez-vous en faire la demande?
M. LAFONTAINE: C'est le conseil du budget qui décide.
M. SEGUIN: Pouvez-vous en faire lademan-de?
M. LAFONTAINE: La demande a été faite. J'affirme au
député que la demande a été faite pour commencer
les travaux.
M. SEGUIN: Pourriez-vous répéter la demande?
M. LAFONTAINE: Mais oui, je la répète.
M. SEGUIN: Et la répéter tant que l'on n'aura rien
reçu.
M. LAFONTAINE: Je lui ai dit tout à l'heure que je comprends le
problème. Mais ce que je n'aime pas de l'attitude du
député tout à l'heure, c'est de me faire...
M. SEGUIN: Non, non, parlons pas...
M. LAFONTAINE: ... accuser de meurtre parce qu'il peut y avoir de
nouveau un accident important.
M. SEGUIN: C'est l'interprétation que le ministre apporte
à la chose alors...
M. LAFONTAINE: Bien, c'est ce que j'ai conclu.
M. SEGUIN: ... je ne me souviens pas si j'ai dit meurtrier ou non.
M. LAFONTAINE: Hier soir, je me suis fait accuser d'être
responsable de...
M. LE PRESIDENT: On ne reprendra pas le débat.
M. LAFONTAINE: ... d'accidents aux Iles-de-la-Madeleine. Je n'ai pas
l'intention d'être accusé, encore aujourd'hui, d'être
responsable de tous les accidents de la province.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le comité suspend...
M. LOUBIER: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Je voudrais que le député comprenne que je
fais tout mon possible, que les plans sont en préparation. Quant au
passa-
ge à niveau de Dorion, les ingénieurs du ministère
sont en train de l'étudier, même si le député n'aime
pas les études, comme il le disait tout à l'heure. Les
études n'étaient pas faites dans le cas de Dorion, M. le
Président.
M. SEGUIN: Les commentaires ne s'adressent pas seulement au
ministère de la Voirie, ils touchent beaucoup d'autres domaines.
M. LAFONTAINE: Ah, bon!
M. LOUBIER: M. le Président, si vous me permettez avant
l'ajournement, de demander au député de Drummond d'informer le
chef de l'Opposition, le député de Louis-Hébert, que s'il
veut avoir au comité, réponse à sa question d'hier
concernant M. Oscar Borgia, nous avons tous les documents lui donnant les
raisons, le dossier de M. Borgia, comment il a été engagé
et comment il a été mis à pied et de quelle façon
l'enquête se déroule actuellement.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le comité ajourne à deux
heures trente.
Reprise de la séance à 14 h 47
M. ROY (président): A l'ordre! messieurs.
Poste budgétaire no 3: Entretien des ponts et construction de
ponts semi-permanents. Article 1: Traitements.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire quel est le personnel
affecté au service d'entretien des ponts et de construction des ponts
semi-permanents? Est-ce le personnel qui était affecté autrefois
au service des ponts et structures du ministère de la Voirie, ou le
service est-il maintenant constitué de ceux qui ont été
permutés des Travaux publics au ministère de la Voirie?
M. LAFONTAINE: Des Travaux publics.
M. PINARD: Alors qu'arrive-t-il au personnel qui était autrefois
affecté au service des ponts et structures du ministère de la
Voirie?
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député veut que je lui donne
la structure? C'est qu'on tente présentement de faire...
M. PINARD: On demande, au poste « traitements » une somme de
$500,000. Alors, je voudrais savoir combien il y aura de fonctionnaires
affectés au service de l'entretien et de la construction des ponts, qui
seront payés à même cet article budgétaire.
Je vais poser ma question autrement, ce sera peut-être plus
facile. Avant l'intégration du service des ponts au ministère de
la Voirie, combien de fonctionnaires étaient-ils affectés au
service des ponts et structures au ministère de la Voirie, sous la
direction de M. Désy, à l'époque? Alors, on verra combien
de personnes ont été permutées dans son service.
M. LAFONTAINE: Soixante-dix.
M. PINARD: Alors, c'était le personnel qui était au
service des structures et ponts de la Voirie?
M. LAFONTAINE: Cela variait entre 63 et 70, suivant les
périodes...
M. PINARD: Avant l'intégration.
M. LAFONTAINE: Avant l'intégration. Cela, c'était pour les
structures du ministère de la Voirie.
M. PINARD: Est-ce que le même personnel est en place, en ce
moment?
M. LAFONTAINE: Le personnel de la Voirie est demeuré à la
Voirie.
M. PINARD: Depuis l'intégration, est-ce qu'il y a eu augmentation
du personnel vu qu'il y a eu des fonctionnaires autrefois attachés au
service des ponts et de la construction de ponts semi-permanents des Travaux
publics, qui sont maintenant intégrés dans les structures du
ministère de la Voirie?
M. LAFONTAINE: Soixante-trois ingénieurs.
M. PINARD: Alors, cela reste le même nombre?
M. LAFONTAINE: Oui. Il y a 254 personnes des Travaux publics qui ont
été mutées à la Voirie, dont 63 ingénieurs.
Maintenant, dans l'intégration, nous tentons de placer les
ingénieurs des Travaux publics dans la même ligne
d'autorité que les ingénieurs du ministère de la Voirie.
Alors disons que le chef du service des ponts, des structures est M.
Désy. Par contre, il y a un ingénieur régional qui
dépend aussi de M. Désy, du côté du pont, mais qui
est attaché à l'ingénieur régional de voirie. Il y
a un ingénieur de district pour les districts qui vient des ponts, qui
dépend de M. Désy mais qui est attaché au district,
à chacun des districts de la province. Autrement dit, nous tentons
d'Intégrer les deux structures. Cela n'est pas facile. Mais c'est le
même personnel qui est parti du service des ponts et qui est venu au
ministère de la Voirie.
Maintenant, en confiant l'entretien des ponts aux divisionnaires, aux
différentes divisions, cela permet de soulager certain personnel
technique et de l'affecter à d'autres tâches. C'est là
qu'est le bénéfice de l'intégration, la base même de
la division, pour commencer.
M. PINARD: Ce que je veux dire, ma question est assez simple en somme.
Avant l'intégration du personnel des Travaux publics, qui était
qualifié en construction et en réfection de ponts semi-permanents
et à l'entretien, avant que ces personnes-là ne soient
intégrées à la Voirie, il existait déjà dans
l'intégration un service des ponts et structures au ministère de
la Voirie.
M. LAFONTAINE: II existe encore.
M. PINARD: Il y avait un ingénieur en chef du service qui est M.
Désy, mais il y avait également d'autres ingénieurs qui
étaient sous ses ordres. Ces ingénieurs ont-ils conservé
les mêmes fonctions, depuis l'intégration, ou ont-ils
été envoyés dans d'autres secteurs qui sont, disons, plus
spécialisés du côté routier?
M. LAFONTAINE: Bien, le service des immeubles a été
transféré au ministère des Travaux publics, parce qu'il
s'occupait d'immeubles. Le ministère de la Voirie ne s'occupe plus
d'immeubles.
Auparavant, le ministère de la Voirie construisait ses propres
immeubles. Je pense bien que le député se souvient quand j'ai
déclaré à un moment donné: II faudrait faire des
Travaux publics un véritable ministère des Edifices publics et du
ministère de la Voirie, un véritable ministère des Ponts
et Chaussées.
Alors, M. Désy, qui appartenait à ce service-là, a
été transféré au ministère des Travaux
publics et nous avons gardé ceux qui s'occupaient de ponts et de
structures au ministère de la Voirie, et ajouté des gens qui nous
sont venus des Travaux publics.
Maintenant, est-ce qu'ils ont tous gardé le même travail?
Disons que M. Martin est devenu conseiller technique auprès de
l'ingénieur en chef; M. Gilbert est devenu l'adjoint du directeur
général adjoint. Il y a eu en même temps
l'intégration des cadres qui s'est faite. Mais disons que dans une
proposition de 99% que c'est exactement le même personnel à peu
près avec les mêmes attributions qu'il avait auparavant. Par
contre, où l'on commencera à épargner un peu, ce sera sur
l'entretien des ponts semi-permanents construits par les divisions. Cela va
être le premier bénéfice qu'on va toucher. Mais grosso
modo, sur toute la ligne, c'est un peu la même chose...
M. PINARD: Mais en somme,...
M. LAFONTAINE: ... mais reliée à l'ingénieur
régional, à l'ingénieur de district et à
l'ingénieur de division.
M. PINARD: Est-ce que tous ceux qui composaient le personnel du service
des ponts et de la construction des ponts semi-permanents et de l'entretien et
qui étaient attachés aux Travaux publics autrefois vont accepter
d'être intégrés à la nouvelle structure du
ministère de la Voirie, ou si pour des raisons personnelles ils ont
décidé d'aller dans l'entreprise privée ou ailleurs?
M. LAFONTAINE: II n'y a pas eu de départ, je ne crois pas, ils
sont tous restés.
M. PINARD: Alors,...
M. LAFONTAINE: II y a M. Dumont qui est resté aux Travaux publics
parce qu'on l'a demandé, il faisait les deux ouvrages, les ponts et
édifices, et il est resté pour les édifices des Travaux
publics. Mais ce n'est pas un départ de la Voirie.
M. PINARD: Bon, il est parti du personnel des Travaux publics pour aller
dans les structures du ministère de la Voirie. Il en est parti combien
du ministère de la Voirie pour aller dans les structures du
ministère des Travaux publics?
M. LAFONTAINE: Aucun ingénieur.
M. PINARD: Vingt-six, quelqu'un me répond 26?
M. LAFONTAINE: 37 personnes qui s'occupaient d'immeubles au
ministère de la Voirie ont été transférées
au ministère des Travaux publics. Il n'y a pas eu
d'ingénieur.
M. PINARD: Combien qui sont partis des Travaux publics pour s'en aller
à la Voirie?
M. LAFONTAINE: II y en a eu 254.
M. PINARD: Alors, l'intégration date de quand? Est-ce que
l'intégration et le paiement de ces nouveaux fonctionnaires à la
Voirie, figure au budget de cette année ou si l'opération a
commencé l'année dernière?
M. LAFONTAINE: Cela commence cette année.
M. PINARD: Comment le ministre peut-il expliquer la diminution dans le
montant total des salaires puisqu'il a quand même acquis un personnel
supérieur?
M. LAFONTAINE : Ces chiffres de 6 7/68 sont ceux de la
comptabilité tenue par le comptable des Travaux publics, parce que les
budgets avaient été votés au ministère des Travaux
publics. Mais, quand on a fait les comptes cette année, pour une
comparaison valable pour ceux qui voulaient étudier leurs
crédits, ce qui était imputé au ministère de la
Voirie à cause de la loi qui avait été passée, a
été ajouté aux chiffres qui sont là. Ce qui fait le
chiffre comparatif, le député peut vérifier $500,000
à $584,700, qui à ce moment-là comprenait le personnel qui
travaillait aux Travaux publics.
M. LOUBIER: Adopté?
M. PINARD: Alors, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Salaires, article 2?
M. PINARDs Alors, quelle différence le ministre fait-il entre le
mot « traitements » et le mot « salaires » ? J'imagine
que le mot « traitements » s'applique au paiement des
fonctionnaires supérieurs du service.
M. LAFONTAINE: Les traitements, ceux qui relèvent de la Fonction
publique; les salaires, ceux qui ne relèvent pas de la Fonction
publique, c'est-à-dire les ouvriers.
M. PINARD: Alors, le mot « salaires » s'applique au paiement
du personnel ouvrier?
M. LAFONTAINE: C'est la même chose que dans votre temps. Je me
souviens d'avoir déjà posé la question au
député de Drummond. Il m'avait répondu dans le même
sens que je lui réponds aujourd'hui.
M. PINARD: Alors, je voulais savoir si le ministre avait conservé
les mêmes significations.
M. LAFONTAINE: Disons que c'est une définition donnée par
le ministère des Finances.
M. PINARD: Je ne sais pas mais avec les changements d'hommes il y a
changements de langage.
M. LE PRESIDENT: Alors, deux, adopté. Trois: Frais de voyage.
M. PINARD: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Quatre: Service contractuels; achat de
matériaux, achat, loyer et transport d'outillage. Adopté?
M. PINARD: Non. Comme il s'agit maintenant d'un service relativement
nouveau à la Voirie, est-ce que le ministre pourrait me donner des
explications sur les dépenses envisagées à ce poste
budgétaire?
M. LAFONTAINE: Je peux peut-être vous donner la liste des ponts.
Elle est bien longue, par exemple.
M. PINARD: Il s'agit de ponts semi-permanents?
M. LAFONTAINE: C'est ça. En Abitibi-Est, il y a le canton
Barraute (3); canton Béarn, canton Cadillac...
M. PINARD: Quel est en général le minimum et le maximum
des dépenses qui se rapportent à un pont semi-permanent?
M. LAFONTAINE: La première colonne, la construction, $23,000;
$25,000; $25,000; $25,000; $25,000; $25,000; $20,000. Réparation;
$3,000, $2,000; $3,000; $3,000; $2,500; $3,000; $2,000; $3,000; $3,000; $2,500;
$3,000; $5,000; $3,500; Cela continue ici. Construction: $75,000; $22,000;
$28,000; $29,000; $22,000; $35,000.
M. PINARD: Quand le montant dépasse une dépense de $5,000,
est-ce que le ministre demande des soumissions publiques?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Est-ce que le ministre peut me dire combien il y a eu de
demandes de soumissions publiques à ce chapitre-là? Dans la Loi
des Travaux publics, les demandes de soumissions publiques étaient
obligatoires. Alors, est-ce que la demande des soumissions publiques reste
obligatoire maintenant que le service est passé à la Voirie?
M. LAFONTAINE: Aux Travaux publics, on pouvait négocier
d'après les arrêtés ministériels qui étaient
en vigueur le 5 juin 1966, des ponts de moins de $25,000, mais que
l'arrêté ministériel qui gouvernait les travaux de Voirie,
c'est en bas de $5,000. Les ponts ayant été
intégrés au ministère de la Voirie, au lieu de
négocier $25,000 et moins, les ponts sont négociés $5,000
et moins. On a placé les Travaux publics sur le même pied que la
Voirie.
M. PINARD: Vous prenez le même barème que pour
l'adjudication des contrats des travaux routiers. Ce qui veut dire que chaque
fois que vous projetterez de construire un pont semi-permanent pour un montant
dépassant $5,000, il y aura nécessairement demandes de
soumissions publiques.
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: Publiées dans les journaux? Est-ce que, jusqu'à
aujourd'hui, il y a eu des demandes de soumissions publiques publiées
dans les journaux pour la construction de ponts semi-permanents?
M. LAFONTAINE: On va avoir avant longtemps le pont Papineau.
M. PINARD: Ce ne sera pas un pont semi-permanent, ce sera un pont
permanent.
M. LAFONTAINE: Je comprends que présentement on parle de
l'entretien.
M. PINARD: C'est l'entretien des ponts et la construction de ponts
semi-permanents. Pour l'entretien, j'imagine que le ministre ne demande pas de
soumissions publiques. Cela se fait par le personnel du ministère, avec
l'équipement du ministère.
M. LAFONTAINE: Mais on étudie en même temps et l'entretien
et la construction présentement.
Ah bon! on me dit que, depuis le 1er avril, on a retenu toutes les
demandes de soumissions pour les ponts semi-permanents, parce qu'on se servait
à ce moment-là, des formules de soumissions venant des Travaux
publics et qu'on veut intégrer la formule à une formule du
ministère de la Voirie pour un devis complet. On me dit que le
ministère l'a eu, le nouveau devis accordé.
M. PINARD: Qu'est-ce queçasignifie?C'est qu'il y aura
obligatoirement demande de soumissions, pour une dépense
supérieure à $5,000?
M. LAFONTAINE: Ah, oui! du moment que c'est pour la construction d'un
pont de plus de $5,000, inévitablement, il y aura demande de soumissions
publiques à moins que l'arrêté ministériel ne soit
changé. Mais, à l'heure actuelle, c'est l'arrêté
ministériel qui gouverne le ministère de la Voirie. Le même
arrêté que l'ancien ministre a fait passer.
M. PINARD: Pour l'information des députés, est-ce que le
ministre pourrait dire la signification d'un pont semi-permanent? Est-ce qu'il
s'agit de matériaux moins durables que ceux...
M. LAFONTAINE: C'est un pont qui est fait avec des culées de bois
criblé, avec de la pierre dedans, ce qu'on appelle des ponts blancs,
avec des lambourdes d'acier, un pontage en bois et des garde-fous en bois
tandis que le pont permanent est fait en béton.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté? M. LOUBIER:
Adopté.
M. PINARD: J'imagine que les plans et devis pour la construction de ces
ponts semi-permanents sont préparés par les ingénieurs du
ministère.
M. LE PRESIDENT: Article 5: Subventions et autres dépenses?
M. MAILLOUX: Est-ce que ce sont des subventions aux
municipalités?
M. LAFONTAINE: Non. Je comprends la question du député, ce
n'est pas ce qu'il veut me demander. Ce sont les subventions municipales.
M. MAILLOUX: Non, ce sont les subventions pour $40,000.
M. LAFONTAINE: Ce ne sont pas les subventions que le
député mentionne pour le pavage...
M. MAILLOUX: Non, le pont.
M. LAFONTAINE: Oui, ce sont des subventions qu'on donne aux
municipalités pour entretenir les ponts et les réparations.
M. MAILLOUX: Pour les réparations.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté. Poste budgétaire 7:
Construction et réfection de routes et de ponts permanents?
M. PINARD: II y aura des questions réservées. Avant
d'arriver aux immobilisations, je pense qu'il serait peut-être bon de
régler les problèmes soulevés hier soir et qui ont
été réservés.
M. LAFONTAINE: Ce sont des questions personnelles, je pense.
M. LE PRESIDENT: On revient aux réserves qui avaient
été faites hier soir, à l'administration et à la
question du chef de l'Opposition, concernant M....
M. PINARD: Je veux savoir quelle était la fonction du
divisionnaire adjoint, dans la division de Drummond, à l'heure actuelle
et quel est son nom?
M. LAFONTAINE: Il n'y a plus de titre de divisionnaire adjoint, c'est un
technicien de travaux publics, classe principale.
M. PINARD: C'est ça, oui. Quel est son nom?
M. LAFONTAINE: Le nom. Est-ce que le député de Drummond
pourrait me donner le nom.
M. PINARD: Wilfrid Tessier.
M. LAFONTAINE: M. Wilfrid Tessier, technicien des travaux publics,
classe 1, lieu de travail, Drummondville; date de naissance, 14-2-1912; date
d'entrée, 10-8-60; années de service, 6 1/2 ans; salaire,
$6,281.50.
M. PINARD: $6,281.50. Alors que comporte sa fonction de technicien
routier par rapport à la fonction qu'il avait autrefois sous le nom
divisionnaire adjoint?
M. LAFONTAINE: La terminologie a changée, c'est exactement la
même chose.
M. PINARD: Cela est un changement de titre tout simplement.
M. LAFONTAINE: Oui, fait par la Fonction publique. Ils ont dit: II n'y a
plus de divisionnaires adjoints ou de techniciens. Ils ont classifié
tous les techniciens avec tous leurs grades et...
M. PINARD: M. Gérard Bergeron qui est employé à la
division de Drummondville...
M. LAFONTAINE: Pour répondre encore plus adéquatement
à la question du député de Drummond, au sujet du
règlement 457 de la Commission de la fonction publique concernant les
techniciens de travaux publics, le technicien de la classe 1, comme c'est le
cas pour M. Tessier, peut être préposé à la
coordination de la production d'au moins 4 techniciens de la classe 2 et aides
techniques qui travaillent à la mise en plan des projets. A cette fin,
il vérifie le travail de son équipe, assiste ses membres de la
division technique et voit à l'uniformisation des travaux
conformément aux normes établies.
Il est lui-même chargé d'une partie d'un projet et peut en
préparer le dessin définitif s'il y a lieu. Au besoin il est
préposé à la vérification technique de plans et de
spécifications lors de la demande de paiement de travaux donnés
à contrats dans une unité administrative
spécialisée en dessin, soit de routes, de ponts, de structures
d'édifices, comptant plus d'une équipe de techniciens
préposés à la mise en plan de projets.
Le technicien de classe 1 peut, au lieu de coordonner le travail d'une
équipe, être préposé
â la mise en plan des projets relativement les plus difficiles et
des projets modèles s'il y a lieu. A partir d'une connaissance
générale du but à atteindre, il participe à la
conception d'un projet, à son développement et à la
description des spécifications. Il peut être préposé
à la surveillance et à la coordination technique et
administrative d'une équipe préposée aux relevés
d'arpentage et composée d'au moins deux techniciens de la classe 2,
préposés aux instruments et de quelques aides techniques et
ouvriers de la voirie. Il représente le ministère
intéressé pour obtenir les droits de passage. Il fait la
localisation des lignes de propriétés et les recherches au bureau
d'enregistrement et la mise en plan du cadastre, la localisation et le
jalonnement des projets sur le terrain, la compilation de toutes les
opérations et le maintien de l'outillage en état de service.
Est-ce que je peux continuer?
M. KENNEDY: Vous pouvez prendre une gorgée d'eau!
M. LAFONTAINE: Cela continue encore, ce n'est pas fini. Il en reste
encore une demi-page.
M. KENNEDY: Le député de Drummond a...
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond s'informait ce que
c'était un technicien de classe principale.
M. PINARD: Alors, M. Gérard Bergeron, que fait-il à la
division de Drummond?
M. LAFONTAINE: Dans la liste que j'ai ici, je n'ai pas de Gérard
Bergeron.
M. PINARD: Oui, il est retourné au ministère de la Voirie,
à Drummondville, après l'élection du mois de juin.
M. LAFONTAINE: Je dis que dans la liste que j'ai ici je ne l'ai pas. Je
ne dis pas qu'il ne travaille pas à la Voirie.
UNE VOIX: C'est un confrère de...
M. PINARD: Je ne le sais pas, c'est vous qui allez me le dire. Il
était cantonnier en chef dans Drummond avant 1960. Il est revenu en
1966.
M. LOUBIER: Il a été remercié de ses services pour
quelle raison?
M. PINARD: Activités politiques intenses.
M. LOUBIER: Voulez-vous un autre petit exemple aussi de...
M. PINARD: Un instant, un instant!
M. LOUBIER: Est-ce qu'on commence à parler de Borgia tout de
suite? Non?
M. PINARD: Un instant!
UNE VOIX: II ne veut pas en parler.
M. PINARD: On va étudier les articles un par un.
M. LOUBIER: Les petites lettres des ministres, disant: Il faut le
placer, trouvez-lui du travail.
UNE VOIX: Du premier ministre. M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LOUBIER: Par le ministre qui disait au ministre de la Voirie: Il faut
lui trouver un emploi même s'il n'est pas bon. Même si le
divisionnaire dit qu'il n'est pas bon, il faut lui trouver du travail.
M. LAFONTAINE: « Je compte sur ton appui habituel ».
M. LOUBIER: Oui, mon Saint-Bernard. Cela allait bien dans ce
temps-là.
M. LAFONTAINE: Mais c'était bien confidentiel par exemple, il ne
faudrait pratiquement pas en parler.
M. LOUBIER: Non, on va parler du ministre de la Voirie et...
M. PINARD: II paraît que c'est confidentiel. Vous en parlez pas
mal.
M. LAFONTAINE: Nous en avons une copie.
M. LOUBIER: Nous autres, on ne met pas « confidentiel », on
n'a pas honte de cacher ça!
M. KENNEDY: ... c'est pareil comme vous au sujet de l'enveloppe.
M. LOUBIER: Est-ce qu'on peut lire ça en attendant?
UNE VOIX: Les lettres qui ont été oubliées dans les
dossiers?
M. LOUBIER: Est-ce qu'on peut lire ça en attendant pour s'amuser?
Cela marchait bien dans ce temps-là.
M. PINARD: Pour faire suite aux questions que j'ai posées
relativement à M. Tessier, est-ce qu'il est couvert par les dispositions
de la Loi de la fonction publique? Comme technicien routier, il est couvert par
les dispositions de la Loi de la fonction publique. Ceux qu'on appelait
autrefois les contremaîtres généraux?
M. LAFONTAINE: M. Gérard Bergeron, évidemment,
n'était pas sur la même liste que tout à l'heure, quand le
député a dit: Oui, oui, il travaille là. Cela ce
n'était pas la même liste que ceux-là.
M. PINARD: Je n'ai pas dit qu'il était technicien routier, j'ai
dit qu'il était contremaître général.
M. LAFONTAINE: ... Vous disiez à ce moment-là que vous ne
saviez pas ce qu'il faisait. Vous avez dit par après qu'il était
peut-être ancien cantonnier. Cela, c'est la liste de la Fonction
publique.
M. PINARD: Moi, je sais ce qu'il fait mais je me demande si le ministre
sait ce qu'il fait, lui?
M. LAFONTAINE: Ah! le député le sait. M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Ne me dites pas que le député fait perdre
le temps du comité.
M. LOUBIER: A l'ordre! Vous faites perdre le temps du comité.
M. PINARD: Non, je veux savoir s'il est un employé de la
Voirie?
M. LAFONTAINE: Oui, vous savez. Vous dites que vous le savez.
M. PINARD: Non, moi, je sais ce qu'il fait, je ne sais pas à quel
titre il le fait.
M. LAFONTAINE: Contremaître général pour le
personnel de maîtrise des ouvriers et il est payé $2.75
l'heure.
M. PINARD: Alors, comment se fait-il...
M. LAFONTAINE: Drummondville.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Son numéro matricule, peut-être que le
député de Drummondville n'a pas cela, c'est V-06900...5.
M. PINARD: Je n'ai pas besoin de son numéro de matricule, je
connais sa figure.
M. LAFONTAINE: Ah bon! et vous ne l'aimez pas parce qu'il exerce son
droit de démocratie.
M. PINARD: Ah, oui! je l'aime beaucoup. C'est un de mes amis.
M. LAFONTAINE: II aime voter du côté que cela lui tente, et
cela déplaît au député de Drummond.
M. LOUBIER: Oui, il faut récompenser des amis, on les met
à la porte; qu'est-ce que vous faites à vos ennemis? C'est
épouvantable. Vous devez bien les tuer.
M. PINARD: Alors, est-ce que le ministre pourrait me dire pourquoi le
contremaître général, Gérard Bergeron, qui occupe un
poste inférieur à celui du technicien routier, M. Tessier, gagne
plus cher que le divisionnaire adjoint de la division de Drummond?
M. LAFONTAINE: Disons que son infériorité c'est le fait
d'avoir été mis à la porte par le député de
Drummond en 1960. C'est la seule raison de son infériorité.
M. PINARD: II n'est pas inférieur en salaire?
M. LAFONTAINE: Non, non, son infériorité n'existe que dans
la mentalité du député de Drummond qui l'a mis à la
porte, en 1960, quand il a guillotiné 5,000 employés à
travers la province. Mais nous, par exemple, nous n'avons pas guillotiné
son divisionnaire adjoint de la voirie qu'il a fait nommer en 1960. C'est la
différence entre l'ancien gouvernement et le nouveau.
M. PINARD: Je n'ai pas eu besoin de le mettre à la porte, il
s'est mis à la porte tout seul. Il s'avait ce qu'il avait à
faire.
M. LAFONTAINE: Et pour aller plus loin, je dirai au député
de Drummond que les taux qui sont payés à ces gens-là ne
sont pas déterminés par la Voirie mais par la Commission de la
fonction publique.
M. PINARD: Alors, très bien. Est-ce que le ministre pourrait
m'expliquer pourquoi un technicien routier, qui est quand même dans
une
catégorie supérieure à celle du contremaître
général sur le point des responsabilités, gagne moins cher
que le contremaître général?
M. LAFONTAINE: Encore là, disons que c'est une classification. Il
y a tout de suite une différence, c'est que le technicien fait 40 heures
et puis le contremaître général 48. Mais quand le
député de Drummond dit qu'il est dans une classe
inférieure, je dis encore qu'il est inférieur dans la
mentalité du député de Drummond parce qu'il l'a mis
à la porte en 1960 et nous, nous l'avons réengagé. Et son
divisionnaire adjoint est peut-être supérieur parce que c'est lui
qui l'a engagé en 1960 pour remplacer celui qui avait été
mis à la porte en 1960. Maintenant, cela appartient à la Fonction
publique et je n'ai pas l'intention d'embarquer dans ce sujet-là.
M. PINARD: Je n'accepte pas la réponse du ministre telle qu'il
l'a formulée. Alors, si c'est vrai que le contremaître
général, M. Gérard Bergeron, a des responsabilités
supérieures à celles du technicien routier Wilfrid Tessier, il
faudrait quand même que le ministre justifie comment il se fait qu'il le
paie plus cher que le technicien routier qui, dans la ligne des
responsabilités, vient tout de suite après le divisionnaire?
M. LAFONTAINE: La première des choses, ce n'est pas le ministre
de la Voirie qui paie mais le ministère des Finances, et
deuxièmement, ce n'est pas le ministre de la Voirie qui établit
les taux de la Commission de la fonction publique. Cela fait au moins dix fois
que je répète cela au député de Drummond depuis le
commencement de l'étude des crédits.
Maintenant, si le député de Drummond veut commencer
à rouvrir le débat de l'an passé sur les 5,000
guillotinés, je n'ai aucune objection. On va commencer tout de suite par
un gars qui est encore là, qui s'appelle Borgia et au sujet duquel le
chef de l'Opposition a posé des questions hier. Et peut-être que
le député de Drummond, à ce moment-là, montrera
à la face de la province, comment lui, l'ancien ministre de la Voirie et
son chef procédaient pour placer du monde à la Voirie. Je peux
commencer tout de suite, j'ai le dossier.
M. PINARD: Un instant. M. le Président...
M. LAFONTAINE: Cela va être plaisant pour tout le monde.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre!
Le député de Drummond va finir sa question et ensuite vous
citerez.
M. PINARD: Alors, M. Tessier est couvert par les dispositions de la
Commission de la fonction publique. En sa qualité de technicien routier,
classe 1, il est payé $6,281.50. J'imagine qu'il est payé tous
les quinze jours. Donc il n'est pas payé à l'heure.
UNE VOIX: Peut-être.
M. PINARD: Un instant, cela n'a pas d'importance. Quand je vous
questionnerai, vous répondrez.
M. LAFONTAINE: Ce que f ai dit au député de Drummond, je
l'ai dit pour que le président le comprenne aussi. C'est que le
technicien, classe principale, est un fonctionnaire intégré comme
tel par la Fonction publique qui lui a fixé un traitement. Il est
payé tous les quinze jours, mais dans son contrat de travail, il ne fait
que 40 heures par semaine. Qu'est-ce que le député de Drummond
veut que je lui réponde de plus?
M. PINARD: Cela n'a pas d'importance que vous fassiez 30 ou 40 heures,
si vous êtes payé à la semaine ou aux 15 jours.
M. LAFONTAINE: Allez à la Fonction publique et débattez
votre cas.
M. PINARD: Moi, je veux savoir combien gagne M. Bergeron qui, lui, est
payé à l'heure.
M. LAFONTAINE: On a donné le tarif tout à l'heure. Alors,
que le député de Drummond sorte son crayon et fasse ses
multiplications, s'il le veut. Si on en est rendu à traiter des
crédits de la Voirie avec des niaiseries semblables, je me demande
à quelle place on s'en va, dans la province de Québec, avec une
Opposition semblable.
M. PINARD: Alors, M. Bergeron gagne $260 par quinze jours comme
contremaître général de la Voirie, dans une
catégorie d'emploi inférieure à celle du technicien
routier Wilfrid Tessier qui, lui, est divisionnaire adjoint.
M. LAFONTAINE: Qui, lui, a été nommé en 1960. On
voit que le député de Drummond tente de pousser son «
chouchou » qu'il a fait nommer en 1960, en en guillotinant un autre. Je
viens de dire au député de Drummond que ce n'est pas le ministre
de la Voirie qui fixe
les taux d'emploi, mais la Commission de la fonction publique. Combien
de fois dois-je donner la même réponse au député de
Drummond pour qu'il commence à comprendre? Ce n'est pas le ministre de
la Voirie qui s'en occupe. C'est la Commission de la fonction publique. C'est
clair?
M. PINARD: Alors, quelle est la description des fonctions du
contremaître général?
M. LAFONTAINE: Pour dire comme l'ancien ministre de la Voirie disait en
1964...
M. PINARD: Répondez à ma question. Laissez donc faire la
partisanerie.
M. LAFONTAINE: ... un contremaître général, c'est le
contremaître de tous les contremaîtres. Un cantonnier chef, c'est
le cantonnier de tous les cantonniers. J'ai ça dans des documents
officiels, du temps que le député de Drummond était
ministre de la Voirie.
M. PINARD: M. le Président, j'attends une réponse.
M. LAFONTAINE: C'est la réponse que le député de
Drummond donnait à la Commission de la fonction publique, avant 1966. Il
n'est pas content de ma réponse? Il ne devait pas être content de
sa définition.
M. PINARD: Un instant. Le ministre a dit tantôt qu'il y avait eu
un changement dans la classification, dans la description des tâches et
des fonctions, changements établis par la Commission de la fonction
publique depuis assez récemment. Alors, je pense qu'il est logique pour
moi de demander...
M. LAFONTAINE: Alors, que le député présente sa
question et qu'il la réserve relativement à toutes ces choses de
classification à la Commission de la fonction publique.
M. PINARD: Non. Ce sont les employés du ministère de la
Voirie et je pense que le ministre en est responsable. C'est à lui
d'expliquer...
M. LAFONTAINE: Alors, M. le Président, je vais faire un long
détour pour dire que, le 17 mars 1965, lors de l'étude des
crédits du budget de la Voirie, M. Pinard dit: II se peut
qu'après 1960, il se soit glissé des cas de patronage du genre
indiqué par le député de Bellechasse qui, à ce
moment-là, avait fait l'intervention. « Mais de moins en moins,
cela se produira parce que les exigences du ministère sont de plus en
plus rigoureuses... » On a la preuve que ce n'est pas vrai. On va la lui
montrer tout à l'heure. « De sorte que le personnel à
l'emploi du ministère sera plus compétent et nous exigeons
davantage de lui parce que les normes de construction et d'entretien du
ministère sont plus rigoureuses, plus sévères, et cela
demanderait éventuellement et c'est déjà le cas en
1965 du personnel plus qualifié...» Elle était
qualifiée, la personne. On va montrer ça. « Ce qui nous
conduirait inévitablement vers une procédure d'emploi beaucoup
plus rigoureuse, probablement parce que lorsque le comité Bolduc de la
Commission du Service civil » c'est le député de
Drummond qui disait ça « aura terminé l'étude
que nous lui avons recommandé de faire sur le statut des
cantonniers-chefs et des contremaîtres, le ministre de la Voirie et ses
officiers voudraient voir intégrés une fois pour toutes à
la Commission du Service civil pour être protégés par la
loi, afin que nous puissions être plus sévères ». Ils
en ont pris 5,000: Coupe la tête, guillotine, à la porte, on prend
nos amis, on les met là et on les protège. C'est exactement ce
que vous avez fait. Hypocrisie continuelle. Et la preuve que c'est de
l'hypocrisie continuelle, j'ai ici...
M. PINARD: Un instant Répondez à ma question. On verra
l'autre cas tantôt.
M. LAFONTAINE: C'est à la question que je réponds.
Qu'est-ce que le député veut savoir en plus?
M. PINARD: J'imagine que le cas de M. Bergeron n'est pas...
M. LAFONTAINE: II veut protéger son patronage qu'il a fait en
1960 et 1966? Alors, à ce moment-là, qu'il s'adresse à la
Commission de la fonction publique. Cela relève d'elle.
M. PINARD: Alors, si M. Gérard Bergeron relève de la
Commission de la fonction publique, est-il couvert par toutes les dispositions
de la Loi de la fonction publique?
M. LAFONTAINE: S'il relève de la Commission de la Loi de la
fonction publique, le député de Drummond qui est un avocat
devrait savoir qu'il jouit de tous les avantages des gens qui tombent sous la
loi du service civil, c'est aussi bête que cela. Il n'y a pas de
mystère là-dedans.
M. PINARD: Alors, à ce moment-là, est-ce qu'il a le droit
de se livrer à des activités politiques?
M. LAFONTAINE: Non.
M. PINARD: Cela, c'est le cas de M. Bergeron qui n'a pas le droit de se
livrer...
M. LAFONTAINE: C'est le cas de celui qui tombe sous la Fonction publique
et qui est permanent.
M. PINARD: Alors, est-ce le cas de M. Gérard Bergeron?
M. LAFONTAINE: Je ne sais pas.
M. PINARD: Que le ministre réponde honnêtement. Est-ce que
M. Gérard Bergeron tombe sous les dispositions de la Loi de la fonction
publique? Voyons, c'est une question sérieuse. Ce n'est pas une question
partisane non plus.
M. LAFONTAINE: Est-ce que je peux poser la question à mes
fonctionnaires? Je ne le connais même pas le M. Bergeron en question. Je
ne connais pas les 50,000 employés du ministère de la Voirie. La
seule chose que J'ai c'est la liste de guillotinage de 1960: 5,000
employés à la porte du jour au lendemain. Je peux dire que
dernièrement j'en ai mis à leur retraite parce qu'ils avaient
atteint l'âge de retraite. Sur treize dossiers que j'ai signés
avant hier, il y en a douze engagés depuis 1960, pas longtemps
après l'élection du 5 juin, engagés dans les mois de
juillet et août 1960. Ils prenaient leur pension, parce qu'ils avaient
atteint la limite d'âge de 70 ans. Cela veut dire qu'on les avait
engagés assez âgés, 64 ans.
M. LOUBIER: Sans examen.
UNE VOIX: Ils ont renouvelé leur...
M. LAFONTAINE: Ils renouvelaient ça. C'était du dynamisme
qu'on mettait.
M. PINARD: M. le Président, on n'est pas pour revenir sur des
débats antérieurs, les lois n'étaient pas ce qu'elles sont
aujourd'hui...
M. LAFONTAINE: Non, certainement...
M. PINARD: Le débat a été fait abondamment dans le
passé.
M. LAFONTAINE: ... l'arrêté ministériel bloc,
passé en 1964, n'existait pas à ce moment-ll. Et là
aujourd'hui, on veut se prétendre vertueux après avoir
coupé la tête de 5,000 personnes qui étaient aussi des
pères de famille. Au- jourd'hui, on se prétend vertueux. Et l'on
se demande: Ont-ils fait de la politique ou non?
M. PINARD: Prétendez ce que vous voulez, mais répondez I
ma question.
M. CADIEUX: M. le Président, vous a-t-on déjà
informé pourquoi aussi il y a des têtes qui ont été
coupées comme cela? Dans le comté de Beauharnois, ces
gens-là avaient travaillé le jour des élections,
représentants dans les bureaux de scrutin...
M. LAFONTAINE: Ils ont reçu leurs chèques de pale du
ministère de la Voirie pour du travail qu'ils n'avaient pas fait.
M. LOUBIER: Bien c'est arrivé à l'élection du 5
juin 1966... Un instant, on va tout voir cela.
M. CADIEUX: Ils ont été payés par l'organisation de
l'Union Nationale et ils travaillaient dans les bureaux de scrutin et ils ont
accepté leurs chèques du ministère de la Voirie, qui en
1966...
M. LOUBIER: En 1966, on va vous donner ceux du comté...
M. LE PRESIDENT: Le député de Drummond a la parole. A
l'ordre! A l'ordre!
M. PINARD: Ils travaillaient pour la Voirie, payés par
chèque...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre!
M. LAFONTAINE: On parle de patronage, on parle de patronage? J'ai vu un
télégramme dans les dossiers du ministère de la Voirie,
signé par le sous-ministre du temps, M. LaBrèque, envoyé
dans une municipalité du comté de Bellechasse, exactement le 3
juin à 4 heures de l'après-midi. Le 3 juin, c'était un
vendredi. La Voirie ne travaille pas le samedi, parce que c'est fermé.
Le dimanche, 5 juin, journée d'élections. Mais ça
pressait, le sous-ministre I ce moment-là a envoyé un
télégramme disant...
M. LOUBIER: A centaines de copies...
M. LAFONTAINE: A centaines de copies et cela a été
imprimé et distribué dans le comté disant: L'octroi
accepté, lettre suivra.
M. LOUBIER: Il n'avait jamais été accepté.
M. LAFONTAINE: On veut parler de patronage...
M. PINARD: Alors, M. le Président, si vous voulez...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: C'est de l'histoire récente, ce n'est pas 1960,
c'est 1966.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Qu'on arrête de jouer aux purs.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. PINARD: Cela a été discuté amplement au cours de
l'adoption des budgets antérieurs et je n'ai pas l'intention de revenir
là-dessus.
M. LAFONTAINE: Cela n'a pas été discuté. Bien, si
le député n'a pas l'intention de revenir là-dessus, qu'il
m'écoute quand je lui dis que les questions qu'il me pose
relèvent de la Fonction publique. Qu'il pose ses questions lors de
l'étude des crédits de la Fonction publique.
M. PINARD: Je questionne le ministre sur un fonctionnaire qui est
aujourd'hui à l'emploi du ministère de la Voirie et je veux
savoir sa fonction,son salaire.
M. LAFONTAINE: D'ailleurs, le député le dit, il veut
savoir. Le député ne veut pas le savoir, parce qu'il a admis tout
à l'heure qu'il savait tout cela, mais qu'il le posait simplement pour
me le faire dire. Et je lui ai dit que ce n'était pas le lieu ici au
comité, de perdre notre temps si le député le sait. Alors
si le député de Drummond a une déclaration à faire,
qu'il la fasse donc. Qu'il soit donc assezbrave pour se lever et qu'il porte
une accusation s'il en a une à porter contre quelqu'un et nous ferons
enquête.
M. PINARD: Je connais M. Bergeron. Je veux savoir s'il travaille pour le
ministère de la Voirie et le ministre me dit oui.
M. LAFONTAINE: Je sais que vous le connaissez, vous l'avez mis à
la porte en 1960.
M. PINARD: Le ministre me répond qu'il est fonctionnaire à
titre de contremaître général à la division de
Drummondville. Le ministre répond: Je crois qu'il gagne $2.75 l'heure,
pour une semaine de 48 heures. Ce qui fait que, sur une base de quinze jours,
il gagne un salaire supérieur à celui que gagne le
technicien...
M. LAFONTAINE: Il y en a un qui fait 48 heures par semaine et l'autre
fait 40 heures par semaine. Et lorsque le député de Drummond dit:
II y en a un qui fait un travail inférieur, c'est faux. Ils sont deux
sphères différentes. Il y en a un qui est dans la construction et
l'autre est plutôt dans l'entretien, je crois. Un dans la technique et
l'autre dans l'exécutif.
M. LOUBIER: II gagne $1,000 de moins que le technicien. Ils n'ont 'pas
le même salaire.
M. PINARD: Moi, je discute dans la ligne d'autorité. Vous avez le
divisionnaire qui est en charge d'une division.
M. LAFONTAINE: Et à part cela si le député de
Drummond...
M. PINARD: Le divisionnaire est payé indépendamment du
nombre d'heures qu'il fait dans une semaine. Il est payé tant pour
quinze jours.
M. LAFONTAINE: Si le député de Drummond, en plus de cela,
veut faire son calcul, le contremaître général gagne
environ $1,000 de moins que l'autre.
M. LOUBIER: Ce n'est pas le même salaire ça.
M. LAFONTAINE: Bon calculez-le à 48 heures ef à 40
heures.
M. LOUBIER: M. le Président, pour répondre à la
question posée hier par le député de Louis-Hébert
à l'effet que nous étions disposés à
répondre à sa question, relativement à M. Oscar Borgia, et
de l'inviter au comité, cet après-midi, pour ne pas être
accusés d'avoir profité de son absence, d'avoir profité du
fait qu'il n'était pas là, pour lire le dossier avec les
commentaires qui y sont inhérents, alors, pour répondre
très adéquatement et largement à la question posée
par le député de Louis-Hébert au sujet de son ami, M.
Borgia, ce monsieur entrait au service de la Voirie comme chef cantonnier le 24
octobre 1960, donc peu de temps après l'élection qui avait
porté le parti libéral au pouvoir. Le 19 décembre 1960, il
occupait la fonction de chaîneur. En fait, il n'avait occupé la
fonction de chef cantonnier que pendant deux mois. Le 20 janvier 1961,
intervention politique du premier ministre du temps, l'honorable Jean Lesage,
dans une lettre qu'il adressait
au ministre de la Voirie, où il demandait qu'on le nomme
inspecteur des travaux de voirie, et ce, au même salaire que le chef
cantonnier.
M. LAFONTAINE: Il n'a pas fait ça! C'est épouvantable!
M. LOUBIER: Le 8 mai 1961...
M. LAFONTAINE: Le premier ministre du temps!
M. LOUBIER: ... le chef divisionnaire, et c'est ça qui est
important, c'est le premier ministre de la province qui, pour protéger
son ami, M. Borgia, écrit directement au ministre de la Voirie et lui
dit: Nomme-le inspecteur des travaux de voirie. Or, le 8 mai 1961, le chef
divisionnaire écrit une lettre au sous-ministre, en réponse
à la demande pour nommer M. Bor-gia contremaître, lettre dans
laquelle, entre autres choses, il disait qu'il avait toutes les raisons de
croire que M. Borgia n'avait pas la capacité ni l'expérience
voulues pour remplir ce poste et que, de plus, le personnel de la division
était complet et qu'il n'y avait pas nécessité d'embaucher
un contremaître additionnel. Or, c'est le chef divisionnaire qui, en
réponse à la demande, à l'Intervention directe du premier
ministre, à une lettre du ministre de la Voirie du temps, le
député de Drummond, qui dit: Nommez-le à ce
poste-là. Et le chef divisionnaire dit: Cela n'a pas de bon sens. Il n'a
pas la capacité. Il n'a pas la compétence et nous n'en avons pas
besoin. Or, malgré l'avis du divisionnaire, qui dit: Il n'est pas bon.
Nous n'en voulons pas. Nous n'en avons pas besoin, malgré l'avis du
divisionnaire, M. Borgia était embauché comme surveillant, le 1er
juillet 1961. Au surplus, une directive était émise le 27
décembre 1961 pour qu'il demeure et ça c'était le
ministre de la Voirie du temps, qui ne faisait pas de patronage pour
qu'il demeure à l'emploi de la Voirie comme homme à tout faire et
ce, au même salaire. Alors, on lui donnait le même salaire que le
surintendant et il était homme à tout faire. C'étaient les
ordres du ministre de la Voirie. Le 24 janvier 1963...
M. PINARD: Quel document le ministre lit-il?
M. LOUBIER: C'est un résumé.
M. LAFONTAINE: C'est un préavis des lettres.
M. PINARD: Un résumé fait par qui?
M. LAFONTAINE: Non, c'est un résumé.
M. LOUBIER: Compilé, qui va avec toutes les lettres que j'ai ici,
et je lirai les lettres dans un instant.
M. PINARD: Le document est mal décrit. Le document que le
ministre cite.
M. LOUBIER: Le 24 janvier 1963, des instructions étaient
données pour la nomination de M. Borgia comme chef cantonnier, poste
qu'il occupa jusqu'au 3 avril 1964, alors qu'il était remplacé
par un M. Lefebvre. Or, hier, le député de Louis-Hébert a
affirmé, devant les membres du comité, que c'était le
gouvernement actuel qui avait destitué M. Borgia de son poste de chef
cantonnier. Ce qui est une affirmation absolument contraire aux faits, puisque
M. Borgia a été destitué le 3 avril, par le ministre
actuel de la Voirie...
M. LAFONTAINE: L'ancien ministre de la Voirie.
M. LOUBIER: L'ancien ministre de la Voirie, et ça, en vertu d'une
lettre qui était adressée à M. Champagne. «
Québec, le 3 avril 1964. « M. J.-Georges Champagne, Bureau de la
Voirie, Cap-Santé, comté de Portneuf, « Cher monsieur,
Vous trouverez ci-joint copie d'une lettre que j'adresse à M.
Oscar Borgia, qui exerce depuis l'an dernier la fonction de chef cantonnier
pour le comté de Portneuf. « M. Borgia sera remplacé par M.
Lefebvre, de Saint-Raymond, qui pourra agir comme surveillant, sur les
équipes de surveillance et arpentage dirigées par M. Antoine
Dion, ingénieur résident. Vous voudrez bien aviser M. Lefebvre de
sa nomination. « Votre tout dévoué,
L'ingénieur en chef principal de la Voirie, district No 1.
»
M. LAFONTAINE: Sans passer par la Commission de la fonction
publique.
M. LOUBIER: Et on remplace le chef cantonnier, le surintendant.
M. PINARD: A quelle date?
M. LOUBIER: Le 3 avril 1964. Eton le remplace par un autre sans aucun
examen...
M. LAFONTAINE: Pas de concours.
M. LOUBIER: ... alors qu'on accuse le ministre actuel de la Voirie,
d'avoir destitué M. Borgia, c'est le député de
Louis-Hébert qui disait ça hier, il a été
destitué le 3 avril 1964 par le gouvernement
précédent.
M. LAFONTAINE: II avait été engagé aussi par la
recommandation du premier ministre du temps, M. Lesage.
M. LOUBIER: A partir de cette date, il occupait le poste de surveillant
pour des travaux de construction. Le 29 décembre 1965, sa fonction
devait être surveillant sur entretien d'hiver subventionné.
Imaginez-vous donc le titre, M. le Président! On lui a trouvé un
titre pour lui donner un salaire: surveillant sur entretien d'hiver
subventionné. Essayez de retrouver cela. Pour un autre employé du
ministère de la Voirie, c'était inexistant. Mais il faut penser,
par exemple, que M. Borgia avait la recommandation par lettre de l'ancien
premier ministre de la province qui disait: Il faut le placer là.
M. LAFONTAINE: Comment signait-il? Jean L?
M. LOUBIER: Jean L.
M. LAFONTAINE: Jean L.
M. LOUBIER: Et il fallait en plus de cela une lettre du ministre de la
Voirie du temps qui, avec une complicité extrêmement complaisante,
répondait au voeu pieux du premier ministre du temps pour le nommer,
sans aucun examen, sans aucune compétence, sans qu'on ait besoin de cet
employé-là à la voirie. C'est le chef divisionnaire qui le
dit: On l'engage comme surveillant, chef cantonnier. On le déplace comme
chef cantonnier. Mais étant donné que c'est un bon ami du
régime, même s'il n'était pas bon, même s'il n'avait
pas les capacités, même si l'on n'avait pas d'ouvrage pour lui, on
lui a décerné un titre ronflant de surveillant sur entretien
d'hiver subventionné.
UNE VOIX: Ce n'est pas lui qui était subventionné.
M. LOUBIER: Or, il est à remarquer que ce n'est pas notre
gouvernement qui a démis M. Bor-gia de ses fonctions de chef cantonnier.
Cela s'est fait en avril 1964, tel qu'il appert de la lettre du 3 avril que
j'ai citée tout à l'heure.
Le 12 avril 1967, le chef divisionnaire demandait des instructions au
directeur du personnel alors que M. Borgia se disait incapable physiquement
d'exécuter les travaux qu'on lui confiait.
UNE VOIX: Il n'était pas bon.
M. LOUBIER: Comme il n'y avait pas d'emploi disponible dans la division
qui puisse convenir à l'état de santé de M. Borgia, la
seule chose à faire, était de le remercier de ses services. Le 21
juin 1967, le cas était soumis à la Commission de la fonction
publique. Pas soumis à la discrétion ou au favoritisme de
l'ancien ministre de la Voirie, pas soumis à une lettre de
recommandation de l'ancien premier ministre, soumis à la Commission de
la fonction publique pour que son cas soit Jugé honnêtement, au
mérite dégagé de toute faveur partisane. Le 27 juin 1967,
le directeur du personnel répondant à une demande du
député de Portneuf, M. Plamondon, l'informait de la raison de
cette suspension. C'était que M. Borgia était incapable de
remplir ses fonctions et que le maintenir en poste deviendrait une cause de
favoritisme. Il mentionnait de plus qu'il n'y avait aucune implication
politique dans son congédiement.
Or, M. le Président, avec la permission du député
de Drummond, cela va lui rappeler les beaux jours où l'on faisait de la
pureté en paroles, mais qu'en actes on se permettait toutes les
turpitudes et toutes les infamies sous le couvert, comme il le disait
lui-même, d'un patronage bon pour M. Borgia.
M. LAFONTAINE: Pas bon pour ceux qui se sont fait égorger.
M. LOUBIER: Si le député de Drummond le veut, je peux lui
lire ses lettres à lui d'abord, et puis les lettres de l'ancien premier
ministre, à condition par exemple que ce dernier relève
l'indication confidentielle qu'il avait mise sur sa lettre adressée au
ministre de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Confidentielle, je ne pense pas.
M. LOUBIER: Si l'ancien ministre de la Voirie veut que je lui lise tous
les documents, toutes les lettres ci-annexées, je pense qu'il en aura
plein les yeux et lui-même sera surpris du climat de favoritisme, de la
discrimination qui existait alors qu'il était ministre de la Voirie.
M. le Président, le cas de M. Borgia, c'est un exemple
merveilleux de ce qui c'est passé, de la guillotine de 1960 à
1966...
M. LAFONTAINE: On va lui répondre parce que le chef de
l'Opposition a posé la question, sans cela je ne lui aurais pas
répondu.
M. LOUBIER: On déplace des hommes qui sont là depuis huit
ou dix ans, qui ont la compétence, qui faisaient l'affaire et on prend
un M. Borgia qui, au hasard de ses rencontres politiques, je présume, ou
autres, s'est fait de bons amis, a obtenu de l'ancien premier ministre une
lettre de recommandation. Peu importe sa capacité, sa compétence,
peu importe s'il y a un poste d'ouvert ou non, on le place au haut de
l'échelle et on déplace tout le monde.
Si le député de Drummond soutient à l'avenir, et
s'il veut d'autres cas on en a que le gouvernement actuel, que le
ministre de la Voirie actuel, par le truchement des contremaîtres
généraux dans différentes divisions, a voulu donner une
certaine texture partisane à ces nominations, je pense qu'il est le plus
mal placé pour faire de telles insinuations ou de telles
affirmations.
Il est le plus mal placé, lui, de citer un cas en particulier
dans son comté, puisque celui qu'il avait placé encore là
par favoritisme, en déplaçant les autres, sans aucun examen, son
ami à lui qu'il avait placé comme divisionnaire adjoint, il n'a
pas été déplacé mais est demeuré au poste.
Et c'est lui qui va venir faire un grief au ministre de la Voirie d'avoir
repris un homme qui a été chassé injustement, alors que
nous avons des cas où c'est véritablement du vulgaire patronage.
Patronage éhonté de l'administration précédente. M.
le Président, je pense que les députés des deux
côtés de la Chambre, si l'on veut être le moindrement
sérieux, se rendront compte que le patronage éhonté ou les
insinuations de partisanerie qu'on veut faire à l'endroit du ministre de
la Voirie, sont mal fondées et le député de Drummond est
celui qui le sait le mieux. S'il ne veut pas se couvrir de ridicule, il devrait
laisser aller des arguments comme ceux qu'il a apportés tout à
l'heure, considérant l'individu placé par favoritisme, par
patronage, et qui n'a même pas été déplacé
par l'actuel ministre de la Voirie.
M. PINARD: Est-ce que le cas de M. Borgia est un cas de vieillesse,
actuellement, à la Commission de la fonction publique?
M. LOUBIER: Le cas de Borgia, actuellement, est rendu en étude
à la Commission de la fonction publique.
M. PINARD: Alors, vous ne trouvez pas que le ministre devrait s'abstenir
de rendre jugement avant que la Commission de la fonction publique n'entende le
cas de M. Borgia?
M. LOUBIER: M. le Président, le jugement que je rends, c'est
celui qui est rendu par le chef divisionnaire, dans sa lettre qui dit qu'il
n'est pas bon, qu'il n'a pas la compétence, qu'il n'y a pas de poste
pour lui, qu'il ne sait pas quoi en faire. Cette lettre est écrite en
date du 8 mai 1961 et est adressée àRoger-J. LaBrèque,
ingénieur public, sous-ministre, ministère de la Voirie, ancien
candidat libéral dans Bagot, Hôtel du gouvernement,
Québec.
M. PINARD: Ce n'est pas marqué, ça.
M. LOUBIER: « Cher monsieur le sous-ministre,
J'ai bien reçu votre lettre du 4 courant, relativement à
l'engagement de M. Oscar Borgia, de la ville de Saint-Raymond, comme
contremaître dans notre division. Vous savez sans doute que ce monsieur a
agi pendant quelques mois dans notre service comme chef cantonnier.
Actuellement, il travaille comme chafneur sur une de nos équipes
d'arpentage. Vous savez également que prochainement, nous pensons
être autorisés à entreprendre des travaux de dynamitage sur
la route de Saint-Raymond à Rivière-à-Pierre, dans la
municipalité de Saint-Léonard, à un endroit qu'on appelle
les Quatre-Belles-Rives. Je crois comprendre que ce monsieur désirerait
être embauché comme contremaître sur les travaux en
question. En toute honnêteté, c'est le chef divisionnaire
qui parle, M. J-Georges Champagne, écoutez ça, M. le
Président « je dois vous informer que j'ai tout lieu de
croire que ce monsieur n'a pas la capacité et l'expérience voulue
pour remplir cette fonction. Actuellement, pour notre service d'entretien,
notre personnel est au complet. Et je dois également vous informer qu'il
n'y a pas de nécessité à embaucher un contremaître
additionnel. Mon humble opinion vous étant soumise, j'anticipe le
plaisir de vous rencontrer à la première opportunité et en
attendant, veuillez me croire, cher monsieur le sous-ministre, respectueusement
vôtre, J.-Georges Champagne, chef divisionnaire ».
Or, M. le Président, c'est en 1961, le 8 mai, après
l'intervention partisane de favoritisme du premier ministre du temps et du
ministre de la Voirie du temps, le député de Drummond, c'est le
chef divisionnaire qui dit, écoutez: « En toute
honnêteté, on ne peut pas le prendre. Il n'a pas
d'expérience, pas de compétence et même pour l'entretien,
on n'en aurait pas besoin ». Et il est engagé quand même.
Quand on s'aperçoit que cela devient un scandale dans la région
de Portneuf, parce qu'on sait qu'il n'a aucune compétence, qu'il n'est
pas capable de rien faire, on lui crée un poste tout à lui, fait
sur mesure: chef
cantonnier pour l'entretien d'hiver subventionné. Alors, M. le
Président, je pense que le député de Drummond, s'il veut
que je continue, j'ai toutes les autres lettres. J'ai même la sienne.
M. LAFONTAINE: II ne faudrait pas que le député de
Drummond accuse le ministre du Tourisme de la Chasse et de la Pêche de
poser un jugement.
J'ai même dit, moi, hier, au chef de l'Opposition que le cas
était devant la Commission de la fonction publique et que,
personnellement, je ne voulais pas répondre à cette question. Il
m'a dit que c'était du favoritisme. J'ai dit que le chef de l'Opposition
n'a pas le droit de présumer de l'enquête qui se mène
présentement. Il a dit: J'ai droit à mon opinion, M. le
Président, et c'est la mienne, mon opinion.
Alors, l'opinion, c'est bien simple, on peut résumer le
problème à ceci. C'est qu'en 1961, M. Jean Lesage, dans une
lettre confidentielle, écrivait à son ministre de la Voirie du
temps, l'honorable Bernard Pinard. Il signait non pas Jean Lesage, mais Jean L.
et le dernier paragraphe invitait assez bien le ministre du temps à
fonctionner. La lettre du ministre du temps n'est pas personnelle. S'il le veut
on peut peut-être lire son accusé de réception.
M. LOUBIER: Est-ce que le ministre aimerait qu'on lise ça?
M. PINARD: Non, seulement pour être de bon compte...
M. LAFONTAINE: Voici la situation de M. Borgia, sans vouloir
présumer ou présager de quoi que ce soit. De son propre aveu, M.
Bor-gia est incapable de travailler et refuse de faire tout travail
prétextant que le gouvernement pourrait lui trouver un emploi convenant
à son état physique et qui voudrait dire de ne rien faire. C'est
exactement la situation actuelle. Engagé par patronage, maintenu par
patronage pendant six ans de temps...
M. LOUBIER: Et payé par les contribuables.
M. LAFONTAINE: ... il voudrait encore que le gouvernement le maintienne
à ne rien faire...
M. LOUBIER: C'est faux, M. le Président. C'est pour cela que
c'est rendu devant la commission de la Fonction publique et ce n'est pas le
ministre de la Voirie qui va le juger. Je ne lui ai pas coupé la
tête.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député de Drummond veut
d'autres cas?
M. PINARD: Non, seulement, je pense que pour faire de bons comptes, le
ministre devrait me remettre les photocopies des documents qu'il a lus et qu'il
a rendus publics.
M. LAFONTAINE: Non, ce sera dans les Débats, M. le
Président, et ce sera dans les épreuves des Débats et le
dossier, je peux le montrer mais pas le remettre. Lui montrer et voir si le
député va reconnaître sa signature, lui montrer même
celles de M. Lesage, parce qu'il ne doit y avoir rien de confidentiel entre lui
et l'ancien premier ministre...
M. PINARD: Non, que le ministre arrête de jouer au fin et qu'il
décide s'il me remet les documents. Et s'il ne me les remet pas, qu'il
reprenne son siège et qu'il laisse la Commission de la fonction publique
juger sur les documents tels que soumis...
M. LAFONTAINE: Je regrette. M. le Président, c'est à la
demande du chef de l'Opposition.
M. PINARD: ... sans préjuger les témoignages qui devront
être rendus devant la Commission de la fonction publique. Si le
député de Bellechasse veut être entendu comme
témoin, il demandera à être entendu, mais je pense qu'il
serait juste et raisonnable qu'il reprenne son siège et qu'il ne rende
pas de jugement.
M. LAFONTAINE: M. le Président, que le député de
Drummond n'essaie pas de noyer le poisson. Qu'il réponde tout simplement
à une question que posait hier le chef de l'Opposition...
M. LOUBIER: Le chef de l'Opposition, et il insistait, il insistait.
M. LAFONTAINE: ... où il mettait tellement d'insistance, qu'il
laissait percer dans cette insistance toutes sortes d'insinuations à
l'effet, par exemple, que ce monsieur aurait été maltraité
par le ministre de la Voirie. Vérifiez, c'est ce qu'il nous disait hier
et vous allez trouver toutes sortes de choses. Or, contrairement à la
pratique adoptée par l'ancien ministre de la Voirie, le ministre de la
Voirie actuel a dit: Ce n'est pas à moi à couper des têtes,
cela appartient à la Fonction publique et c'est la Fonction publique qui
jugera. Or, M. le Président, si le député de Drummond veut
d'autres lettres du genre, d'autres dossiers du genre, d'autres noms du genre
où ça pue à pleines narines le favoritisme, le patronage
éhonté, je peux lui citer des listes de noms jusqu'à six
heures. Le député de Drummond a juste à me le signaler
s'il veut que je continue dans cette veine, et il verra qu'il y a des
cas qui frisent une malhonnêteté intellectuelle que je ne
qualifierai pas d'absurde mais qui, par exemple, n'étaient pas I
l'honneur de l'ancien ministre de la Voirie et du chef du parti libéral
du temps.
Maintenant, M. le Président, si on a répondu d'une
façon assez extensive, c'est que hier, à la demande du chef de
l'Opposition, j'ai dit de laisser ce cas-là de côté, mais
le chef de l'Opposition a insisté pour qu'on lui donne aujourd'hui une
réponse. Et avant l'ajournement du midi, le député de
Bellechasse a informé le député de Drummond que, dans
l'après-midi, il apporterait ces faits à la connaissance du
comité, à la demande même du chef de l'Opposition.
Maintenant pour le bénéfice visuel du député de
Drummond, je lui montre ici, l'original de la lettre Cabinet du premier
ministre, le 20 janvier 1961 adressée à l'honorable
Bernard Pinard, ministre de la Voirie et signée en bas: Vou-drait-tu
s'il te plaît, t'occuper particulièrement de ce cas, bien
sincèrement, Jean L.
M. PINARD: En quoi cela est-il...
M. LAFONTAINE: Comment, cela est-il, quand le divisionnaire du coin dit:
On n'en a pas besoin, il est incapable, il ne possède pas les
qualités requises pour faire le travail.
M. PINARD: Le premier ministre avait certainement le droit de l'indiquer
à son ministre pour savoir son occupation.
M. LAFONTAINE: N'est-ce pas du patronage éhonté à
ce moment-là?
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Drummond me
relève du « confidentiel » qui est en haut de la page?
L'autre paragraphe va lui en dire beaucoup plus?
M. PINARD: Est-ce que c'est le député de Bellechasse qui
défend ses crédits aujourd'hui? Pour la vingtième
fois...
M. LAFONTAINE: II est membre du comité.
M. PINARD: On ne peut pas faire la discussion avec deux en même
temps.
M. LOUBIER: Je sais c'est trop pour le député de
Drummond.
M. PINARD: Je demande au président de faire respecter l'ordre au
comité. Autrement, on va bâcler toute l'affaire et tout va se
discuter en haut. C'est cela qui va arriver.
M. LAFONTAINE: Pas d'objection.
M. LOUBIER: M. le Président, quand on donne une réponse
complète, appropriée, avec tous les renseignements qu'il faut,
mais que ça fait mal un peu, parce que même le
député de Drummond a honte de cet état de choses, à
ce moment-là on fait une crise.
M. LAFONTAINE: De la fausse pudeurl
M. PINARD: M. le Président, je demanderais au
député de Bellechasse de retenir ses expressions. J'aurai honte
quand j'aurai raison d'avoir honte. Ce n'est pas à lui de juger de
cela.
M. LOUBIER: Vous n'avez pas honte de ça. M. PINARD: Je n'ai pas
du tout honte de ça.
M. LOUBIER: Ah! c'est encore pire que je pensais!
M. PINARD: C'est épouvantable.
M. LOUBIER: Je suis content de l'aveu du député de
Drummond.
M. PINARD: Maintenant, M. le Président, j'aimerais avoir la
parole pour expliquer jusqu'à quel point le député de
Bellechasse et le ministre de la Voirie ont chargé contre le chef de
l'Opposition, quand ils prétendent que M. Lesage...
M. LOUBIER: On vous a demandé de l'amener avec vous.
M. PINARD: ... a dit ce que vous deux prétendez qu'il a dit hier
soir. Alors que je relis attentivement le compte rendu du Journal des
Débats, je pense que si le ministre de la Voirie veut être de bon
compte avec l'Opposition, ainsi que le député de
Bellechasse...
M. LOUBIER: J'écoute!
M. PINARD: ... ils devraient relire toutes les questions, les
déclarations faites par le chef de l'Opposition. Alors c'est loin
d'être...
M. LOUBIER: J'écoute le député de Drummond.
Lisez!
M. LAFONTAINE: J'écoute le député de Drummond.
M. PINARD: Le chef de l'Opposition voulait savoir tout simplement ce
qu'il advenait du cas de M. Borgia.
M. LOUBIER: Oui.
M. PINARD: Que le chef de l'Opposition savait être un cas de grief
devant la Commission de la fonction publique.
M. LOUBIER: Citez les paroles!
M. PINARD: Et M. Lesage disait: « Je demande au ministre de la
Voirie ou à son sous-ministre, si c'est lui qui connaît le
cas...
M. LOUBIER: Non, non, pas ce...
M. PINARD: « ... de nous dire pourquoi il tarde tant que le cas de
M. Borgia soit étudié devant la Commission de la fonction
publique. Parce que M. Lesage prétend que cela fait des mois que le cas
est devant la Commission de la fonction publique. Est-ce qu'il n'y a pas une
décision de rendue? Il n'y a pas eu de démission dans son
cas.
M. LAFONTAINE: Ce que le député de Drummond peut penser,
ce n'est pas tout à fait cela.
M. PINARD: C'est un résumé.
M. LAFONTAINE: C'est un résumé bien succinct.
M. PINARD: Bien, qu'on fasse comme moi, qu'on relise les feuilles.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'on veut continuer dans cette ligne-là ou
commencer à étudier les crédits du ministère de la
Voirie?
M. PINARD: M. Lesage voulait savoir à quel moment le ministre
pourrait dire...
M. LAFONTAINE: Non, ce ne sont pas les dires de M. Lesage, hier. Si le
député de Drummond...
M. PINARD: ... si la Commission de la fonction publique pourrait
entendre...
M. LAFONTAINE: ... veut me passer le document qui...
M. PINARD: ... le dossier Borgia.
M. LAFONTAINE: ... je vais lui souligner où le
député de Louis-Hébert a impliqué le ministre de la
Voirie en disant: Apportez les renseignements demain.
UNE VOIX: Un cas d'injustice!
M. LAFONTAINE: C'est ce qu'il a dit.
M. LOUBIER: II a dit: C'est un cas d'injustice.
M. LAFONTAINE: Un cas d'injustice. M. PINARD: Oui, et puis...
M. LOUBIER: Bon, ce n'est pas la même chose. ... et cela n'en
n'est pas un actuellement.
M. PINARD: Un instant. Le chef de l'Opposition dit: II a souffert d'une
injustice grave. M. Loubier dit: Attention.
M. LOUBIER: Pas quand il a été engagé en 1961
malgré que le divisionnaire ne voulût pas l'engager. Ce
n'était pas une injustice à ce moment-là.
M. PINARD: Alors M. Lafontaine répond: Il ne faut pas
présumer si M. Borgia a fait un grief de décision qui sera
prise.
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: Bon, à ce moment-là... M. Lesage n'a pas
été plus loin que ça. Il a dit...
M. LAFONTAINE: Non, il a dit: Apportez les documents.
M. PINARD: II a dit qu'il prétend qu'il a subi une injustice
grave. La Commission de la fonction publique décidera.
M. LAFONTAINE: M. Lesage a dit: Apportez les documents.
M. PINARD: Là, tout le monde a admis que le dossier de M. Borgia
est devant la Commission de la fonction publique. Alors M. Lesage s'est enquis
pour savoir à quelle date l'audition de ce cas serait passée.
M. LAFONTAINE: M. Lesage a dit, à la page 1 de R/22-C/VO: «
M. Lesage: M. le Président, il me semble que c'est tellement simple.
J'ai demandé au ministre de bien vouloir au sujet de ce fonctionnaire
s'enquérir et de me donner une réponse demain matin. » On
lui donne la réponse.
M. PINARD: Oui. Ce n'était pas la réponse que M. Lesage a
demandée.
M. LAFONTAINE: Non, ce n'est pas ça. II
ne voulait pas faire produire sa lettre, ni la lettre du ministre du
temps, ni le compte rendu du divisionnaire.
M. PINARD: II demandait à quel moment la Commission de la
fonction publique pourrait adjuger sur le dossier de M. Borgia.
M. LAFONTAINE: Bien à ce moment-là, il faudrait demander
à la Commission de la fonction publique qui ne relève pas du
ministre de la Voirie.
M. PINARD: Alors, on va être de bon compte avec le ministre de la
Voirie. Pourrait-il me dire à quel moment il sera en mesure de rappeler
au travail M. Lauréus Bilodeau, de Saint-Juste, comté de
Montmagny?
M. LAFONTAINE: Alors si ça continue comme ça, Je vous
passe le dossier...
M. PINARD: Un instant. Alors je pose ma question. On va être de
bon compte.
M. LAFONTAINE: Un autre problème, un autre débat, comme
vous en avez ouvert un l'an passé. Je suis prêt à mener le
combat.
M. PINARD: Un instant
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas peur de l'ancien gouvernement libéral.
Je n'ai pas peur du député de Drummond.
M. PINARD: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question?
M. LAFONTAINE: Nous avons tout.. M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: Les problèmes que le député de
Drummond pose relèvent de la Fonction publique et non pas du ministre de
la Voirie. Tout à l'heure, nous avons répondu à la
question posée par M. Lesage et le député de Drummond a
dit: C'est pour ça qu'on l'a posée.
M.PINARD: Si le ministre veut me laisser poser ma question, il aura
amplement de temps pour me répondre. Qu'il me laisse poser ma question,
il va voir d'abord de quoi il s'agit. II commence à rendre jugement
avant de savoir de quoi je veux parler.
M. LOUBIER: C'est un cas individuel. M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LOUBIER: S'occuper de chaque cas en particulier, qu'est-ce que cela
aurait fait?
M. LE PRESIDENT: Al 'ordre! M. PINARD: J'ignore si...
M. LE PRESIDENT: Soyons tous de bon compte. J'admets que tous et chacun,
les membres et les députés ici présents, ont le droit de
poser des questions. Il faudra quand même admettre que celui qui est
questionné a également le droit de répondre. Et quand la
question s'adresse à l'honorable ministre de la Voirie, ou à une
autre personne, qu'on les laisse répondre parce que cela devient
intenable d'être président.
M. PINARD: M. le Président, je voudrais vous faire remarquer que
nous discutons des crédits du ministère de la Voirie et que c'est
le titulaire du ministère qui doit défendre ses crédits et
lorsque l'ancien ministre, député de l'Opposition aujourd'hui,
qui se doit de discuter le budget...
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député pourrait me poser de
nouveau sa question?
M. PINARD: ... attend une réponse du député de la
Voirie, il n'attend pas une réponse d'un autre membre du comité.
Il a le droit d'exiger que ce soit le ministre qui lui réponde et non
pas d'autres personnes. Je pense que ma demande est juste.
M. LAFONTAINE: Le député de Bellechasse a autant droit de
parole au comité qui est présentement à l'étude que
le député de Drummond. Le député de Drummond ne
siège pas ici à titre particulier. Il est un simple
député de l'Opposition, sans aucun titre. On sait que le
député de l'Opposition qui a un titre autre que les autres c'est
le chef de l'Opposition, M. Jean Lesage. En attendant, le député
de Bellechasse a le droit de parole, ici au comité autant que le
député de Drummond. Maintenant, si le député de
Drummond veut poser sa question, il me fera plaisir de lui répondre.
M. PINARD: D'après ce que je peux voir, le fait de poser des
questions et d'exiger des réponses va être un privilège qui
va m'être accordé.
M. LAFONTAINE: Non, non, si c'était commencé à
travailler un peu, posez des questions.
M. PINARD: Alors, je vous ai posé une ques-
tion pour savoir ce qu'il advient du cas de M. Lauréus Bilodeau,
de Saint-Juste, comté de Montmagny qui était cantonnier et qui a
été congédié pour raisons disciplinaires. Alors,
j'ai ici un document daté du 12 juillet 1967 écrit sur le papier
du ministère de la Voirie, document adressé à M. Eddy
Monette, sous-ministre au ministère de la Voirie, Hotel du
Gouvernement.
M. le sous-ministre,
Le comité spécialement formé pour étudier
les griefs à l'arbitrage du ministère de la Voirie, a
étudié le cas de l'employé sous-mentionné et
recommande unanimement la solution suivante: Division, 1, 2, Montmagny. Nom de
l'employé, Lauréus Bilodeau, saisonnier. Nature du grief
contestation d'une suspension effective le 7 septembre 1966, et
réclamation des avantages perdus. Recommandation du comité:
Après étude, le comité constate que l'employé
ci-haut mentionné a été congédié pour
raisons disciplinaires mais que la procédure prévue par la Loi de
la Fonction publique n'a pas été suivie. En conséquence,
le comité est dans l'obligation de recommander que M. Bilodeau soit
réinstallé à partir du 7 juillet 1967, avec effet
rétroactif pour la saison 66/67. Etant donné que votre signature
est requise pour donner effet à cette recommandation, nous soumettons le
cas pour votre approbation. Le document est signé par M. Gilles
Lefebvre, de la DGRT, par Bruno Beau-do in du Syndicat de la Fonction publique,
par M. P.H. Paquet de la Voirie et par Me Bernard Reid de la Voirie. Il est
vérifié par M. Jean-Paul je ne peux pas lire qui signe
pour M. Eddy Monette qui, lui, a signé l'original du document et
le document est approuvé par M. Eddy Monette, sous-ministre, et un
document qui est adressé au sous-ministre Eddy Monette.
M. LAFONTAINE: Alors, voici les informations pour le
député de Drummond. C'est que la personne en question a
été mise à la porte parce qu'il y avait conflit
d'intérêt dans son cas.
M. PINARD: Bon, il y a quand même les recommandations du
comité de réinstaller l'employé.
M. LAFONTAINE: C'est un comité ad hoc.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Bon.
M. LAFONTAINE: II ne connaissait peut- être pas toutes les
implications qu'il y avait en arrière. C'est un conflit
d'intérêt.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a un cas de grief qui a été fait
par M. Bilodeau à la Commission de la Fonction publique?
M. LAFONTAINE: Le comité ad hoc a statué sur les mesures
disciplinaires et par la suite nous avons retrouvé d'autres choses,
relativement à la personne concernée, qui motivent sa
destitution.
M. PINARD: Est-ce que le comité ad hoc a été
informé des motifs nouveaux pour que le ministère refuse de
respecter la recommandation du comité de réinstaller
l'employé?
M. LAFONTAINE: Le comité ad hoc a été
informé, ainsi que le Syndicat de la fonction publique.
M. PINARD: Est-ce que le ministre a des documents pour attester que les
motifs nouveaux ont été mis à la connaissance du
comité ad hoc et de la Commission de la fonction publique?
M. LAFONTAINE: M. Ménard, le chef du personnel, me dit qu'il y a
eu une rencontre avec le syndicat des fonctionnaires, qu'il a expliqué
la situation existante et que le représentant du syndicat a dit à
M. Ménard qu'il reviendrait avec la démission signée en
bonne et due forme par l'employé en question.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire si ces informations
datent de longtemps?
M. LAFONTAINE: Au plus, trois semaines.
M. PINARD: Est-ce que M. Laurius Bilodeau a été
remplacé à la fonction qu'il occupait?
M. LAFONTAINE: II y a eu un remaniement des équipes avec
diminution de cantonniers. Il est possible qu'il n'ait pas été
remplacé. Fort possible.
M. PINARD: Dans un cas comme celui-là, est-ce que le ministre ou
ses fonctionnaires, le directeur du personnel en l'occurence, envoie
automatiquement à la Commission de la fonction publique le cas de M.
Lauréus Bilodeau comme un cas de grief? Parce que je vois sur le
document ici, un numéro de grief, 4332.
M. LAFONTAINE: C'est le numéro de grief des syndicats. Mais vu
que présentement, le
ministère de la Voirie est en pourparlers avec le syndicat...
M. PINARD: Est-ce que je dois comprendre que les membres du
comité, dont les signatures apparaissent sur le document, sont ceux qui
seront sur l'enquête?
M. LAFONTAINE: Ce ne sont pas toujours les mêmes, mais ceux qui
signent le rapport sont normalement ceux qui sont sur l'enquête.
M. PINARD: Alors, ceux qui vont faire enquête sur place,
généralement sont bien informés de la situation qui
prévaut. Dans le cas d'employés qui se plaignent d'avoir
été congédiés.
M. LAFONTAINE: On pourrait penser à un moment donné qu'ils
peuvent l'être. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a déjà
eu au-delà de 1,200 griefs dans la province de Québec et nous les
avons réglés dans un temps record de trois mois. Celui-ci en
était un. Disons qu'il y a peut-être eu certains gestes
jugés trop vite d'un côté et d'un autre, parce qu'il n'y a
rien de parfait sur terre. Mais comme je l'ai dit au député de
Drummond, il y a eu des faits qui se sont révélés
après cette chose.
M. PINARD: Après que ces faits nouveaux sont connus, est-ce que
ce n'est pas la responsabilité du ministère de la Voirie
d'envoyer devant la Commission de la fonction publique ce cas de grief pour
qu'il soit jugé?
M. LAFONTAINE: Disons que le grief avait été porté
par le syndicat des fonctionnaires et le représentant du syndicat des
fonctionnaires a rencontré le chef du personnel de la Voirie et il a
admis que cette personne devrait tout simplement et tout bonnement donner sa
démission.
M. PINARD: Oui, mais l'employé Lauréus Bilodeau n'a pas
donné sa démission. Il n'admet pas les faits qui lui sont
imputés.
M. LAFONTAINE: On m'informe que le syndicat qui représente et qui
défend l'employé en question, qui est le syndicat des
fonctionnaires, admet les dires de la Voirie.
M. PINARD: Bien enfin, je dois accepter la parole du ministre.
M. LAFONTAINE: Disons que c'est une façon plus
élégante de régler que de traîner quelqu'un...
M. PINARD: Parce que là, cela se fait par personnes
interposées. On verra.
M. LAFONTAINE: A ce moment-là, l'individu ne souffre d'aucune
façon de tache à son dossier. Je pense bien que c'est une
façon humaine de régler un problème qui est probablement
très humain.
M. PINARD: En tout cas, le ministre sait que je ne jugerais pas un cas
qui est sub judice.
M. LAFONTAINE: Je ne le juge pas. Si le président me le permet,
le député de Drummond dit: Je ne jugerai pas un cas qui est sub
judice. Lui qui est un avocat, par exemple, me demande, pour un cas qui est sub
judice, de porter un jugement. Je ne l'ai pas jugé, j'ai donné
les renseignements le plus froidement possible, tels qu'ils m'étaient
communiqués.
M. PINARD: J'ai demandé au ministre de la Voirie de me dire
pourquoi la formation du comité n'a pas été...
M. LAFONTAINE: Parce qu'il y a eu des faits nouveaux qui se sont
développés et présentement le ministère de la
Voirie est en discussion avec le syndicat des Fonctionnaires, qui a pour
mission de défendre cette personne-là, et il semblerait que le
syndicat des Fonctionnaires accepte le bien-fondé des allégations
du ministère de la Voirie. Alors, je pense bien que le
député de Drummond ne me taxera pas à ce moment-là,
de juger un employé que je ne connais pas d'ailleurs, qui est un parfait
inconnu pour moi.
M. PINARD: J'aurais aimé que le ministre de la Voirie me
réponde, dans le cas de M. Borgia, exactement de la façon qu'il
m'a répondu...
M. LAFONTAINE: C'est ce que j'ai répondu hier. On a
insisté pour avoir des détails.
M. LOUBIER: Il ne comprend pas encore...
M. LAFONTAINE: On a insisté. Si le député de
Drummond veut que je continue, je vais lui donner plus de détails sur
cette personne qu'il mentionne, que je ne connais pas, qui est un parfait
inconnu pour moi. Je ne lui en veux pas.
M. LOUBIER: Il n'y a pas de lettre de ministre dans son dossier, ni du
premier ministre.
M. PINARD: On verra. On verra. On verra qui s'objecte.
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît, pour le bénéfice
du député de Beauharnois, il avait été entendu que
les articles 1, 2, et 3 étaient acceptés, sous réserve
d'une question de l'honorable député de Drummond, et je crois que
le ministre de la Voirie vient de répondre à cette question.
Maintenant, si l'on recommence le débat à ces articles 1, 2 et 3,
acceptés, on recommence le débat en entier. Si les membres du
comité sont d'accord, qu'on recommence.
M. LOUBIER: Non, non. Ils ont été acceptés
hier.
M. LAFONTAINE: Ils ont été acceptés sous
réserve de quelques détails. Non, ce n'est pas une question.
M. CADIEUX: Oui, c'est une question. Je veux savoir s'il est au courant
de ce qui se passe dans le comté de Beauharnois, lorsque les journaux
disent: Le patronage reprend vie, mécontentement des
employés...
M. LAFONTAINE: Est-ce que je me suis opposé...
M. CADIEUX: M. Jean-Paul Ménard est impliqué directement
d'avoir engagé deux employés...
M. LAFONTAINE: M. le Président, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. CADIEUX: ... sans examen et sans concours.
M. LAFONTAINE: Quel journal?
M. CADIEUX: Non, je n'ai pas de journal. Les trois journaux de
Valleyfield.
M. LOUBIER: Montrez-nous donc ça.
M. CADIEUX: Vous allez me les remettre.
M. uOUBIER: Il n'y a aucune date sur ces journaux-là. Il n'y a
aucun nom de journal. Cela peut être un nom de journal de n'importe
quelle région. Cela pourrait même être imprimé par le
député de Beauharnois.
M. LAFONTAINE: Et deuxième chose, M. le Président, il
n'est pas question de faire un débat sur le patronage à l'heure
actuelle. Nous sommes en train d'étudier les crédits du
ministère de la Voirie.
M. PINARD: M. le Président, une dernière question, sur
l'article que j'avais réservé. Est-ce que le ministre de la
Voirie pourrait me dire si M. Gérard Bergeron, qui est
contremaître général dans la région de Drummond, a
été engagé au ministère de la Voirie, après
avoir passé un concours de la Commission de lafonc-tion publique?
M. LAFONTAINE: Il avait passé son concours, en étant
guillotiné en 1960.
M. PINARD: Ah, bon! Alors c'est une bonne raison pour le ministre.
M. LOUBIER: Je vais vous en citer d'autres.
M. PINARD: La loi étant ce qu'elle est maintenant, est-ce que le
ministre n'aurait pas trouvé plus normal de faire passer un concours
pour M. Gérard Bergeron? Je ne lui reproche pas de l'avoir
employé. Je lui demande s'il a suivi toutes les dispositions de la loi,
avant de l'employer.
M. LAFONTAINE: De la loi, oui. La Fonction publique a permis au ministre
de la Voirie de l'engager.
M. PINARD: Est-ce qu'il y avait un numéro du concours. Est-ce que
le ministre pourrait nous mentionner le numéro de concours auquel M.
Gérard Bergeron aurait participé?
M. LAFONTAINE: Tout personnel ouvrier est engagé sous la
signature du ministre de la Voirie.
M. LOUBIER: Il n'y a pas de concours pour cela.
M. PINARD: II n'y a pas de concours pour le personnel ouvrier. C'est un
règlement de la commission. Alors l'emploi d'un cantonnier ou d'un
contremaître n'incite pas la passation d'un concours?
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député de Drummond voudrait
qu'on mette M. Bergeron à la porte ou s'il veut qu'on le garde?
M. PINARD: Non, non. Dans cela, je veux savoir si les règlements
ont changé.
M. LAFONTAINE: Est-ce qu'il veut qu'on le garde?
M. LOUBIER: Quand il y avait du patronage, il n'y avait pas de
règlement, vous le disiez vous-même.
M. PINARD: Oui, alors je veux savoir s'il en existe des
règlements.
M. LOUBIER: Oui, oui, il y en a...
M. PINARD: Bien non, il n'y en a pas qui prévoient la passation
d'un concours de la Fonction publique pour l'engagement d'un contremaître
général. Alors, c'est ce que je veux savoir.
M. LAFONTAINE: Voici, il n'y avait pas de règlement...
M. PINARD: Alors ce qui était péché dans notre
temps, doit l'être dans votre temps.
M. LAFONTAINE: Est-ce que je peux continuer...
M. LOUBIER: Bien non, je vous dis qu'il y en a des règlements. Je
vais vous les lire, trois pages.
M. PINARD: Alors, c'est ça que je demande.
M. LAFONTAINE: II n'y en avait pas de règlements...
M. PINARD: Ne laissez pas intervenir votre collègue de
Bellechasse trop souvent, parce qu'il mêle les cartes.
M. LOUBIER: Oui, il mêle les cartes. Je ne peux pas vous laisser
dire ce que vous voulez dire. Vous n'êtes plus ministre de la Voirie pour
faire ce que vous vouliez faire, dans le temps.
M. LAFONTAINE: Le règlement de la Fonction publique concernant le
statut particulier du personnel de maîtrise des ouvriers n'a pas
été inventé dans le temps des libéraux. Il n'y en
avait pas. Cela existe depuis le nouveau gouvernement, celui qu'on taxe
d'immobilisme, de patronage. Bien, c'est le gouvernement de l'Union Nationale,
par sa Fonction publique, qui a accepté le 7 décembre 1967, par
l'arrêté en conseil numéro 3353; « Chambre du conseil
exécutif, Québec, 7 décembre 1967, présent, le
lieutenant-gouverneur en Conseil, le règlement de la Commission de la
fonction publique, concernant le règlement particulier du personnel de
maîtrise, des ouvriers ».
UNE VOIX: C'est ça! Quel est le numéro?
M. LAFONTAINE: Il n'y en avait pas avant. D'accord?
M. PINARD: Je comprends. Est-ce que le ministre aurait l'obligeance de
me donner le numéro?
M. LAFONTAINE: II s'agit de l'arrêté en conseil
numéro 3353. « Québec, le 7 décembre 1967. Copie
conforme signée par le greffier du conseil exécutif, Jacques
Prémont ».
M. PINARD: II est publié maintenant. Est-ce que le ministre
aurait une copie de cet arrêté?
M. LAFONTAINE: Non, je n'ai pas de copie.
M. PINARD: Le directeur du personnel en a peut-être une.
M. LAFONTAINE: Je n'en ai pas d'autres, c'est la seule que j'ai
présentement. Si le député de Drummond le désire Je
lui en ferai parvenir une.
M. PINARD: C'est la première fois que je vois le document. J'ai
lu tous les autres, mais celui-là c'est la première fois que je
le vois.
M. LAFONTAINE: Dans lequel on fixe les taux de salaires prenant effet le
4 avril 1966 et le 1er janvier 1967.
M. PINARD: A quel endroit est-il dit que le contremaître
général est soustrait à l'obligation de passer un concours
de la Commission de la fonction publique?
M. LAFONTAINE: J'ai dit qu'avant il n'y avait pas de
réglementation.
M. PINARD: Oui, c'est ça!
M. LAFONTAINE: Et, en vertu de l'article 33 de la Loi de la fonction
publique, tout le personnel ouvrier était engagé sous la
signature du ministre de la Voirie.
M. PINARD: Sans concours.
M. LAFONTAINE: Sans concours.
M. PINARD: Alors c'est exactement ce qu'on faisait autrefois.
M. LAFONTAINE: Le député se souvient.
M. PINARD: Exactement comme c'était autrefois.
M. LAFONTAINE: Oui, mais pourquoi nous accuse-t-on de crime
continuellement avec ces contremaîtres généraux? Est-ce
qu'il y a quelqu'un qui est allergique aux contremaîtres
généraux?
M. PINARD: Je ne vois pas pourquoi le député de
Bellechasse faisait un si grand scandale avec l'engagement de M. Borgia alors
qu'aujourd'hui on procède exactement de la même façon sans
concours.
M. LOUBIER: ... C'est que ces gens-là et le député
de Drummond en tête, se promenaient dans la province...
M. PINARD: A l'ordre, à l'ordre!
M. LOUBIER: ... et prétendaient qu'il n'y avait pas de
patronage... On n'en fait pas. On retrouve des lettres du ministre de la Voirie
du temps, le député de Drummond, des lettres de son chef qui
nomme, par pur favoritisme un homme incompétent, sans expérience,
dont on n'a pas besoin. Cela est scandaleux. Il ne comprend pas ça
encore.
M. HAMEL: M. le Président, est-ce que le député de
Drummond va admettre que dans le comté de Rouville, avant 1960, il y
avait des employés de la Voirie et que l'ouvrage se faisait?
M. PINARD: Certainement, J'ai toujours...
M. HAMEL: Alors, engagement de tous les employés au 27 juillet
1960. M. Tessier, 27 juillet 1960; M. Cardinal, 1er août 1960; M. Forest,
1er août 1960; M. Courtemanche, juillet 1960; M. Roland Saint-Jean,
novembre 1962; M. Doucet, avril 1964; M. Lebleu, 29 novembre 1960; M. Simon
Mercure, 20 avril 1961; M. Roland Séguin, 15 mars 1963; M. Jacques
Massé, 5 mai 1964; M. Jean Charland, 15 mai 1961; M. Georges Ferland, 11
mai 1963...
UNE VOIX: Combien ont été remerciés de leurs
services?
M. HAMEL: On n'en a pas gardé un seul d'avant 1960. Bon! Il y en
avait de la voirie avant que vous arriviez dans Rouville?
M. PINARD: Est-ce que le ministre admet que de tout temps, au
ministère de la Voirie, ce n'était pas nécessaire de les
congédier, automatiquement ils s'en allaient quand ils avaient à
choisir un gouvernement.
M. HAMEL: Bien voyons donc! M. LE PRESIDENT: A l'ordre! UNE VOIX: Il est
encore pire qu'on pensait.
M. PINARD: Je suis prêt à admettre ça et je voudrais
que le ministre actuel de la Voirie admette la même chose parce qu'il
sait que c'est vrai. Automatiquement...
M. LOUBIER: II n'y en a pas un dehors, c'est ça la
différence.
UNE VOIX: C'est le syndicat qui vous a empêchés de les
mettre dehors.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. CADIEUX: M. le Président, c'est la Sûreté
provinciale qui a été obligée de les protéger pour
qu'ils ne soient pas remerciés.
M. LOUBIER: Cela doit être aussi bon que les articles que vous
avez voulu nous montrer tantôt avec les dates et les
numéros...
M. CADIEUX: ... le mois d'avril, le mois de mars...
M. LOUBIER: Ce n'est pas ceux que vous m'avez montrés.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Articles 1, 2, 3, adoptés. Poste
budgétaire 4, on revient à la page 195.
M. LAFONTAINE: M. le Président. UNE VOIX: Vous les
congédiiez en bloc.
UNE VOIX: Nous, nous ne sommes pas capables de les congédier,
c'est ça qui est le plus difficile.
M. LE PRESIDENT: Indemnité aux accidentés ou à
leurs dépendants et soins médicaux. Poste budgétaire 4,
à la page 195.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a des questions sur l'indemnité aux
accidentés?
M. LE PRESIDENT: A la page 195, poste 4.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire si les
indemnités qui ont été payées aux victimes de
l'accident du pont de Trois-Rivières l'ont été à
même son budget ou si
cela a été Imputé au budget de la Corporation du
pont de Trois-Rivières?
M. LAFONTAINE: Les accidents qui sont arrivés à ce
moment-là sont arrivés en 1964.
M. PINARD: La Corporation était existante.
M. LAFONTAINE: Alors, cela a dû être payé, je pense,
par la Corporation du pont de Trois-Rivières et non par le
ministère de la Voirie.
M. LE PRESIDENT: Poste 4, adopté. Cinq: Subventions.
M. KENNEDY: Adopté.
M. MAILLOUX: Le pourcentage payé l'est évidemment suivant
les revenus des corporations.
M. LAFONTAINE: Il y a tellement de demandes que ce ne devrait pas
être un budget de $4 millions mais un budget de $20 millions. Par contre,
on a pris le budget qui est à $1,900,000 et on l'a monté à
$4,400,000. On a présentement des demandes pour $15 millions, selon ce
que me dit M. Langevin.
M. MAILLOUX: Que payez-vous? 50% ou 75%?
M. LAFONTAINE: Cela dépend. Parfois 50%, parfois 100%. Il n'y a
pas de barème établi.
M. KENNEDY: Tout dépend de la situation financière.
M. LAFONTAINE: La situation financière etc... Disons que le
député de Taillon doit être bien bon puisqu'il a eu une
subvention de $300,000 dans son comté.
M. LAFONTAINE: Cinq, adopté. Six:Dépenses diverses ou
imprévues.
M. LAFONTAINE: C'est n'importe quoi qui n'est pas prévu.
Subvention à l'Association canadienne des bonnes routes, qui est
ordinaire, $13,600. Location d'espace, frais de transport, installation de
maquettes du ministère de la Voirie, montants et frais en voie de
publication, projetés pour la région du réseau routier.
Ces maquettes seront montrées à différentes expositions
régionales du Québec qui auront lieu en 68/69, $5,000.
Rénovation du kiosque de la Voirie, aménagement des nouvelles
maquettes pour les projets routiers régionaux, $4,000. Réceptions
à l'occasion d'ouvertures officielles de nouvelles routes et visites de
visiteurs étrangers et de journalistes sur les chantiers de la Voirie,
$10,000. Autres dépenses imprévues, $15,400. Pour un total de
$48,000.
M. LE PRESIDENT: Six, adopté? M. LOUBIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Dépenses en immobilisation. Poste 7:
Construction et réfection de routes et de ponts permanents. On peut
retourner à la page 199 et adopter article par article. Articles 1
à 7: Construction et réfection de routes.
M. PINARD: S'il y a des remarques générales à faire
à l'article « construction et immobilisations »,
envoyez.
M. KENNEDY: Je voudrais simplement savoir si le ministre pourrait me
fournir l'information que je lui ai demandée hier soir, concernant le
prolongement de la route no 3 à travers la réserve indienne de
Caughnawaga.
M. LAFONTAINE: On espère que le sous-ministre est aussi optimiste
que moi.
M. KENNEDY: Bien oui mais cela fait quand même à peu
près six ans que l'on attend.
M. LAFONTAINE: C'est plus que ça. Voici ce qui est arrivé
dans le passé. C'est un territoire fédéral, car c'est une
réserve indienne. Vous savez ça mais cela situe le
problème. Maintenant, le chef du village est M. Andrew Delisle. Si nous
pouvions avoir l'accord de ce chef, les travaux seraient déjà
faits. Alors, ce sur quoi le ministère de la Voirie travaille
présentement, c'est de tenter d'avoir des liens amicaux avec le chef
Delisle, de tenter de comprendre les problèmes qui surviennent dans sa
réserve de Caughnawaga. Nous avons jusqu'à maintenant
nettoyé le long de la Voie maritime, comme je le précisais hier
soir. Nous avons réparé de petites sections de routes aussi. Dans
une semaine ou deux, nous en paverons un autre bout.
Autrement dit, nous tentons d'avoir des relations de bon voisinage, il y
a des rencontres, c'est le sous-ministre lui-même qui est chargé
spécifiquement de ça, parce qu'il m'a promis qu'il
réussirait à régler le problème.
M. CADIEUX: Est-ce que le sous-ministre a formé un comité
pour ça?
M. LAFONTAINE: Il a beaucoup de considération pour le chef de
Caughnawaga et je pense bien qu'avec son habileté et la
compréhension du maire de Caughnawaga,
M. CADIEUX: Surtout qu'il vient de Valley-field, le sous-ministre, il
connaît le problème.
M. LAFONTAINE: Il vient du comté du député de
Beauharnois.
M. KENNEDY: Ce petit bout de chemin retarde tout un développement
et le reste de l'installation au port de Valleyfield, de Canada Steamship
Lines. Cela va créer des embouteillages fantastiques.
M. LAFONTAINE: Complètement d'accord. Mais présentement,
les relations ministère de la Voirie, réserve de Caughnawaga, se
sont beaucoup améliorées, comparativement au passé.
Maintenant, nous ne sommes pas rendus au point final des
négociations. Mais je pense qu'avant peu...
M. KENNEDY: Je ne peux que souhaiter que vous arriviez à une
entente...
M. LAFONTAINE: Disons que nous le souhaitons tous.
M. KENNEDY: ... qui puisse aussi satisfaire les exigences des gens de la
réserve indienne, afin que ceux-ci puissent consentir à
céder le terrain nécessaire au prolongement...
M. LAFONTAINE: Ils ont fait parvenir au sous-ministre une liste de
toutes les choses qu'ils désiraient avant de discuter de cette
rou-te-là. Il y a à peu près 40% de leurs demandes de
remplies. Nous espérons que lorsque nous aurons atteint 100% de leurs
demandes, ils nous donneront la permission de passer. Mais il faut que le
député comprenne que nous n'avons aucun droit dans une
réserve indienne.
M. KENNEDY: Je comprends tout cela, mais je veux savoir...
M. LAFONTAINE: C'est un jeu de diplomatie.
M. KENNEDY: ... si les démarches avancent.
M. LAFONTAINE: D'accord. Comme le sous-ministre vient de m'informer, sur
la liste pro- posée, 40% des travaux demandés ont
été faits.
M. KENNEDY: Parce qu'à la suite d'une déclaration du
président de Canada Steamship Lines, à l'effet que lors du
maximum de leurs activités au port de Valleyfield, il y aura environ 150
camions par jour qui partiront de Valleyfield pour se rendre à
Montréal livrer la marchandise. Alors, cela veut dire 300 camions aller
et retour parce que ces camions doivent revenir à Valleyfield
cela cause un embarras assez considérable à la ville de
Châteauguay-Centre qui doit...
M. LAFONTAINE: Disons que dans cette section-là il y a seulement
cela qui n'est pas fait, à cause justement de la réserve.
M. KENNEDY: C'est ça. C'est ce bout-là qui bloque
tout.
M. LAFONTAINE: Nous avons élargi la route 3 et la route 4 et tout
est en bon ordre.
M. KENNEDY: Les routes 3 et 4, ce sont des améliorations
considérables.
M. LAFONTAINE: Si je me fie à l'optimisme du sous-ministre, je
pense bien que d'ici un an, l'affaire va être réglée, et
l'affaire va être faite.
M. CADIEUX: Comme vient de le souligner le député de
Châteauguay, en parlant des camions de Canada Steamship Lines au port de
mer, à Valleyfield, il réclame à grands cris aussi le
parachèvement d'une nouvelle route dans le rang double. Est-ce qu'il y a
des prévisions pour cela? Parce qu'il y a des travaux qui ont
été commencés de chaque côté de la route.
Est-ce que cette année on peut vous demander combien sera
dépensé pour cela?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. CADIEUX: Mais il y a quelque chose qui va se faire?
M. LAFONTAINE: Oui, cela va bouger.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre voudrait me dire si, dans la route
15, la section de Cap-à-1'Aigle va être terminée cette
année?
M. LAFONTAINE: Le programme n'est pas définitif encore.
M. MAILLOUX: M. le Président, sans être définitif,
je pense que...
M. LAFONTAINE: On en a déjà parlé, la route 15 est
une artère très importante de la province, c'est une route
numérotée...
M. MAILLOUX: En dehors du tourisme, il demeure que pour la circulation
lourde qui se dirige vers Manicouagan et Outardes, ça n'a aucun sens que
le village de Cap-à-1'Aigle soit laissé dans l'état
où il est présentement. Il y a eu une section de faite en 1965,
pour la moitié du parcours de cinq milles, je pense, mais il reste deux
milles et demi. Si le ministère attend après une entente des
particuliers de Cap-à-l'Aigle ou des estivants qui sont là, il
n'y aura jamais d'entente. Il faut qu'il prenne sa responsabilité. Les
ingénieurs ont fait des tracés qui, je pense, sont logiques. Mais
je voudrais insister en disant qu'il n'est pas normal qu'une route soit
laissée dans un tel état. Je pense qu'il y a douze ou treize
pieds de chaussée pour des vannes qui circulent chargées du poids
qu'on connaît. Le cas de Cap-à-1'Aigle, je pense que tous les
officiers du ministère le connaissent.
Sur la route 15 également, dans le comté voisin du mien,
le comté de Montmorency, est-ce qu'à l'entretien on pourrait me
dire si une couche de revêtement sera posée entre les cotes de la
Miche, côte Saint-Joachim, et la ligne de Charlevoix? Il y a huit ou neuf
milles qui sont impraticables.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député voudrait
répéter sa question?
M. MAILLOUX: Je demande si le ministère cette année,
à l'entretien, posera une couche de revêtement entre les hauteurs
des côtes de la Miche à la ligne de Charlevoix? Il y a une section
de sept ou huit milles qui est impraticable dans le comté de
Montmorency.
M. LAFONTAINE: Malgré que je ne vois aucune objection à
répondre au député, je dois simplement lui souligner que
cet article-là a déjà été voté. Mais
tout de même, je n'ai pas d'objection à répondre.
M. MAILLOUX: Non, il ne faudrait pas recommencer. Je n'avais que deux ou
trois questions pour des routes numérotées, pas des projets de
municipalités. Sur la soute 16, de la ligne de Dubuc vers le fleuve
Saint-Laurent, est-ce qu'il y a...
M. LAFONTAINE: Route 16...
M. MAILLOUX: De Sagard en revenant vers Saint-Siméon.
M. LAFONTAINE: $40,000 de prévus.
M. MAILLOUX: Pour un nouveau contrat ou pour un contrat d'asphalte?
M. LAFONTAINE: Recouvrement. M. MAILLOUX: Dans Sagard.
M. LAFONTAINE: II faudrait voir l'ingénieur de district.
M. MAILLOUX: II y a un autre cas que je voudrais souligner à
l'attention du ministère, c'est l'entrée de Saint-Urbain, qui a
été construite en 65/66. Il y a une population de 2,500 personnes
qui se dirige tous les jours vers Baie-Saint-Paul, vers l'hôpital. La
couche d'asphalte n'a pas été posée encore et puis il
reste une section d'un demi-mille qui, franchement...
M. LAFONTAINE: Promis! Un demi-mille, promis.
M. MAILLOUX: Pardon?
M. LAFONTAINE: Un demi-mille, promis!
M. MAILLOUX: Un demi-mille de construction.
M. LAFONTAINE: Ah! de construction.
M. MAILLOUX: C'est-à-dire qu'il y a trois quarts de mille dont la
forme...
M. LAFONTAINE: Ce n'est pas dans le roc épouvantable...
M. MAILLOUX: Disons qu'il y a passablement de traces de vache. Il y a
trois quarts de mille qui sont faits depuis deux ans et qui ne sont pas
asphaltés. Il y a environ un demi-mille...
UNE VOIX: Ce qui est dit est dit!
M. MAILLOUX: II y a trois quarts de mille de faits et qui ne sont pas
asphaltés, de la route 56 vers le parc national.
M. LAFONTAINE: Trois quarts de mille qui sont faits et qui ne sont pas
asphaltés, nous allons le faire.
M. MAILLOUX: Bien disons que le ministre du Tourisme va m'appuyer, parce
que tous ses clients s'en vont vers le parc de Saint-Urbain et là
réellement il y a une montagne de poussière.
M. LAFONTAINE: Il faudrait que le député comprenne que le
budget du ministère de la Voirie ne servira pas au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. LOUBIER: Eh bien!
M. LAFONTAINE: Vu qu'il semble sympathique à la cause du
député de Charlevoix, je pense bien qu'on va accepter sa
représentation.
M. LOUBIER: Ce n'est pas ma recommandation, c'est la recommandation du
député de Charlevoix. Cela a du bon sens!
M. LAFONTAINE: Cela a du bon sens, d'accord.
M. KENNEDY: M. le Président, J'aurais une question
supplémentaire. Les 60% qui restent à faire dans la
réserve indienne de Caughnawaga représentent quelle somme
d'argent à peu près? Ecoutez, à $10,000 près,
ça va faire l'affaire.
M. LAFONTAINE: Même $11,000? Environ $40,000.
M. KENNEDY: Cela, ce sont les 60% qui restent à exécuter
de la liste demandée. Je me demande, à ce moment-là, si le
montant n'étant pas considérable par rapport à l'ensemble
du budget du ministère, s'il n'y aurait pas possibilité de
considérer ces travaux-là comme étant une
priorité.
M. LAFONTAINE: C'est considéré...
M. KENNEDY: Cela bloque nécessairement toute une
région...
M. LAFONTAINE: Je dirais au député que le sous-ministre a
rencontré le chef indien avec son conseil et avec le divisionnaire et on
a fait une liste de priorité. On s'est engagé vis-à-vis de
la réserve de faire ça. C'est commencé, puis parce qu'ils
n'ont pas confiance au ministère de la Voirie. Ils prétendaient
que le ministère de la Voirie n'avait jamais donné suite à
leurs demandes dans le passé. Présentement, nous tentons de leur
montrer que nous sommes sincères Vis-à-vis d'eux, que nous
tentons de leur donner un service routier parce que dans le fond, je disais
tout à l'heure, la voirie, c'est un service au public voyageur et tout
le monde peut passer dans la réserve indienne de Caughnawaga. Je pense
bien que, lorsque nous aurons assumé toutes nos ententes avec la
réserve indienne, je peux compter sur la bonne foi du chef, M.
Délisle, pour nous donner la permission.
M. KENNEDY: Je pense bien qu'une fois que tout sera
réalisé, il y aura entente. Je veux savoir si la priorité
s'étend sur une période de cinq ans?
M. LAFONTAINE: Non, non.
M. KENNEDY: Est-ce qu'il y a possibilité d'exécuter,
disons, en 1968...
M. LAFONTAINE: Cette année, ce que nous avons fait, nous avons
couru au plus pressé; ce que nous étions capables de faire, nous
l'avons fait. Ce qui n'était pas préparé, nous l'avons
préparé et le plus tôt possible que nous allons être
capables de leur donner ce qu'ils nous ont demandé, nous allons le faire
et à ce moment-là nous discuterons à nouveau du passage de
la fameuse route.
M. KENNEDY: ... le plus tôt possible, dans un délai assez
rapproché.
M. LAFONTAINE: Disons le plus rapproché possible. Disons que ce
n'est pas le ministère de la Voirie qui freine; au contraire, le
ministère de la Voirie met tout en oeuvre pour réaliser cette
chose-là.
M. KENNEDY: D'accord.
M. LAFONTAINE: Maintenant, la décision demeure toujours la
décision de M. Delisle, qui est le chef, et de son conseil.
M. KENNEDY: Cela, c'est un autre problème.
M. LAFONTAINE: Nous espérons qu'en ayant montré notre
bonne foi vis-à-vis de la réserve indienne, que celle-ci
comprenne aussi les problèmes du ministère de la Voirie et nous
donne la permission de passer.
M. KENNEDY: A ce moment-là ça ne sera pas le gouvernement,
l'un ou l'autre, qui aura à porter l'odieux d'une situation qui est
intenable.
M. LAFONTAINE: Même le sous-ministre a envoyé une note de
sympathie au chef Delisle, avant-hier, à cause du décès de
sa mère.
M. KENNEDY: II m'a fait part de ça et j'ai envoyé un
télégramme ce matin.
M. LAFONTAINE: Je ne savais pas qu'elle était
décédée, alors je lui offre...
M. KENNEDY: Je coopère avec vous pour maintenir les relations
cordiales.
M. LAFONTAINE: Je lui offre aussi moi-même mes sympathies à
l'occasion du décès de sa mère.
M. LE PRESIDENT: Article 1: Construction, adopté?
M. PINARD: Non, non. Alors, est-ce que le ministre peut nous dire
comment il se fait que les dépenses capitales du ministère de la
Voirie sont tellement diminuées, depuis deux ans? Est-ce que le ministre
peut nous dire ce qui a fait que le ministère des Finances n'a pu lui
accorder tous les crédits demandés?
Qu'est-ce qu'il a l'intention de réaliser ou de parachever avec
la somme de $112,192,400?
M. LAFONTAINE: Disons que, pour répondre à la
première partie de la question du député de Drummond, je
n'ai pas l'intention de faire un tour mondial et de lui expliquer
pourquoi...
M. PINARD: Non, c'est dans le Québec que je pose des
questions.
M. LAFONTAINE: Je comprends, mais on est interdépendant dans le
monde à l'heure actuelle et je n'ai pas l'Intention de lui expliquer
pourquoi il y a eu une dévaluation de la livre anglaise.
M. PINARD: Mon Dieu Seigneur!
M. LAFONTAINE: Je n'ai pas l'Intention de lui dire pourquoi il y a eu
une dévaluation de l'argent sud-américain. Je n'ai pas
l'Intention de lui expliquer pourquoi le gouvernement du Canada est
obligé d'aller emprunter sur les marchés européens, en
euro-dollars, ou autres façons d'emprunter. Disons que
présentement l'économie mondiale...
M. KENNEDY: II serait peut-être intéressant si le ministre
nous expliquait le mécanisme de tout ça.
M. LAFONTAINE: Disons que j'aimerais mieux entendre le
député parce que lui-même est un comptable et je pense bien
que les paroles que je viens de dire résonnent à son coeur. Il
connaît exactement le problème.
M. KENNEDY: Pas mal!
M. LAFONTAINE: C'est un problème à l'échelle
mondiale. Le gouvernement actuel fait tout son possible pour en donner le plus
possible. Par contre, il ne faut jamais oublier que les sommes que le
gouvernement dépense sont des sommes des contribuables et il y a un
dosage de taxes, disons, à appliquer si on ne veut pas jeter
l'économie par terre.
M. PINARD: Alors, qu'est-ce que le ministre va entreprendre comme
nouveaux travaux, à même le budget de $112,192,400?
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député veut que je lui donne
quelques grandes lignes?
M. PINARD: S'il s'agit de travaux déjà amorcés et
qu'il reste à parachever ou s'il y a des grands projets qui doivent
être réalisés par le nouveau gouvernement?
M. LAFONTAINE: Disons que je peux vous dire à même cette
somme-là de $112,192,400... Disons qu'aux retenues sur les contrats
payés à l'avance aux productions de bons de garantie, nous sommes
obligés de payer $225,000. Retenues sur les contrats de 67/67, à
7%, $2,500,000; les expropriations, $13,400,000; expropriations, services
professionnels, $1 million; déplacement d'utilités publiques, $1
million; traitement du personnel permanent du service de construction,
ingénieurs résidents, surveillants, expropriateurs, etc,
$9,892,740; arpentage, surveillance, chaîneurs, hommes de mire, etc, $8
millions; ingénieurs-conseils, $3 millions; frais de voyage du personnel
permanent et ouvriers, $2 millions; contrats commencés en 67/68 à
terminer en 68/69, $18,846,530; travaux de réfection occasionnés
par le drainage, y compris les travaux à contrats ou à la
journée, commencés en 67/68 et à terminer en 68/69, $1
million; approches de ponts, construction et réfection de ponts et
ponceaux à la charge du ministère de la Voirie, y compris les
travaux I contrat et à la journée commencés en 67/68 et
à terminer en 68/69, $1,001,423. Plans de développement de l'est
du Québec, $2 millions; travaux à la journée
commencés...
M. PINARD: Qu'est-ce que sont les plans de développement de l'est
du Québec?
M. LAFONTAINE: BAEQ.
M. PINARD: BAEQ?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Alors, le ministre a répondu
ce matin qu'il n'intervenait pas dans le réseau routier
recommandé par le BAEQ, que c'était financé par un accord
conjoint fédéral-provincial.
M. LAFONTAINE: Le ministre a dit ça? Jamais.
M. PINARD: Oui, parce que vous avez répondu ça au
député des Iles-de-la-Madeleine, hier soir.
M. LAFONTAINE: Jamais. M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Non, le député de Drummond a certainement
mal compris.
M. PINARD: Est-ce que le ministre dit qu'il y aura une somme de $2
millions...
M. LAFONTAINE: Oui, oui.
M. PINARD: ... qui sera affectée au réseau routier...
M. LAFONTAINE: Certainement.
M. PINARD: ... recommandée par le rapport du BAEQ? C'est tout ce
que le ministre...
M. LAFONTAINE: C'est $2 millions, plus la partie du
fédéral qui donne, je pense, $4,500,000. De mémoire, je
cite de mémoire...
M. PINARD: Alors, la somme de $6,500,000 à quelques centaines de
milliers de dollars près, qui est mentionné dans le rapport du
BAEQ, comprend déjà les $2 millions dont parle le ministre de la
Voirie? Cela ne fera pas cher...
M. LAFONTAINE: $ 2 millions pour le réseau routier...
M. PINARD: ... pour le réseau routier dans une partie de la
province.
M. LAFONTAINE: Cela comprend la part du fédéral et la part
du provincial. Maintenant, je dois dire au député de Drummond,
par exemple, que ça n'inclut pas la route 6 qui est pavée.
M. PINARD: ... Non, ce n'est pas...
M. LAFONTAINE: C'est dans la même partie, c'est dans le même
territoire.
M. PINARD: Il y a un article budgétaire séparé pour
ça.
M. LAFONTAINE: Oui, l'autre partie de la route 6. Mais le programme
fédéral-provincial ne comprend pas la route 6 et je pense que la
route 6 fédérale-provinciale comprendune somme de $6,112,000.
cette année.
M. PINARD: C'est un plan conjoint séparé.
M. LAFONTAINE: D'accord. Mais c'est tout de même de l'argent
dépensé dans le territoire qui est maintenu ou est soutenu par le
BAEQ.
M. PINARD: Où sont dépensés les $2 millions dont le
ministre a parlé tantôt?
M. LAFONTAINE: Dans les comtés de Bonaventure, de
Gaspé-Sud, de Matapédia.
M. PINARD: Dans Bonaventure, combien d'argent sera affecté aux
travaux routiers? Aux travaux de construction?
M. LAFONTAINE: $650,000 dans Bonaventure. $650,000 dans
Gaspé-Sud; Matapédia, $500,000. Un instant. Il y a un engagement
de $1,075,000 dans Bonaventure, un de $1,332,000 dans Gaspé-Sud et un de
$1,480,000 dans Matapédia. Je dois souligner au député de
Drummond que ça ne comprend pas l'élimination d'une couple de
passages à niveau que nous avons dans cette région.
M. PINARD: Cela fait l'objet d'un poste budgétaire
séparé.
M. LAFONTAINE: Je comprends, mais Une faudra pas croire que le
gouvernement va dépenser simplement $2 millions en Gaspésie. Il
dépense $6 millions en vertu de l'entente
fédérale-provinciale pour la route 6 Matane-Gaspé et il
dépense, sur le reste de la route 2, $5 millions et un peu plus. Cette
année, sur la route 6. Mais ce n'est pas entré dans l'entente du
BAEQ. C'est un programme spécial, qui fait tout de même partie du
territoire du BAEQ. En cinq ans, nous allons dépenser $21 millions.
M. COURCY: Combien aux Iles-de-la-Madeleine?
M. LOUBIER: On a répondu hier. Le ministre de la Voirie fait du
favoritisme dans ces trois comtés. Qu'est-ce qui se passe?
M. LAFONTAINE: C'est parce que ce sont trois députés
libéraux.
M. LOUBIER: Ah, bon! $5 millions, cette année, dans trois
comtés.
M. COURCY: N'oubliez pas, M. le Président, que le programme a
été préparé de 1963 à 1966 et qu'il a
été remis au gouvernement le 5 juillet 1963.
M. LOUBIER: Nous passons à l'action et lui prend les
décisions. On passe à l'action, on étudie les
décisions.
M. LAFONTAINE: Je dois dire à l'ancien ministre à
l'Agriculture...
M. COURCY: Nous avions le projet préparé, tout cuit.
M. LOUBIER: Ce n'est pas ce que le député de
Matapédia disait du BAEQ. Vous vous souvenez de ce que votre
collègue, le député de Matapédia, disait pour vos
études de 1963 à 1966.
Il a ridiculisé ça au dernier degré et nous, nous
passons à l'action.
M. COURCY: Peut-être que la Matapédia va être
reconsidérée si on s'entend?
M. LAFONTAINE: Oui, très considérée. Maintenant, je
dois dire à l'ancien ministre de l'Agriculture que, vu qu'il a
parlé tout àl'heure des Iles-de-la-Madeleine, ce n'est pas
à cause du ministère de la Voirie si nous ne dépensons
rien, mais c'est parce que le BAEQ n'a rien recommandé relativement aux
Iles-de-la-Madeleine. C'est pour ça que nous n'avons rien mis sur le
budget.
M. COURCY: C'est une bonne chose à savoir. Pour que les gens qui
ont travaillé au BAEQ sachent que cela dépend d'eux, s'il n'y a
rien qui se fait aux Iles-de-la-Madeleine, en voirie.
M. PINARD: Quels sont les grands projets nouveaux que le ministre entend
réaliser? Les projets nouveaux, je spécifie bien.
M. LAFONTAINE: Bien, les projets nouveaux, disons...
M. PINARD: En dehors de la route transcanadienne, évidemment.
M. LAFONTAINE: Oui, la Transcanadienne, c'est un article
spécial.
M. CADIEUX: $3,000,000?
M. LAFONTAINE: $3,200,000.
M. LOUBIER: Répartis sur dix ans.
M. LAFONTAINE: En ce qui concerne les projets nouveaux, on les continue
toujours. Le boulevard Métropolitain de Québec, on ne peut pas
dire que c'est un projet nouveau.
M. PINARD: Combien d'argent sera dépensé au
parachèvement du boulevard Métropolitain?
M. LAFONTAINE: II est commencé depuis 1959. Pour le boulevard
Métropolitain de Québec, il n'y a pas aucun article.
M. PINARD; Est-ce que le ministre pourrait nous donner, par ordre
d'importance, les grands projets?
M. LAFONTAINE: Disons par ordre d'importance, je cite de mémoire
tout le complexe près du pont de Québec.
M. PINARD: Combien d'argent sera affecté, par exemple, au
boulevard Champlain, pour le parachever jusqu'au nouveau pont de Québec,
cette année?
M. LAFONTAINE: Tout le ramblai qui a été pris dans le
complexe G, par les Travaux publics, a été acheté par le
ministère de la Voirie.
M. PINARD: Oui, on peut le dire.
M. LAFONTAINE: Et nous avons prévu $150,000 de plus. De plus il y
a 200,000 verges des approches du pont de Québec qui vont...
M. PINARD: Oui, mais le ministre doit avoir une liste des grands travaux
qui vont être exécutés par région. Il y a dix
régions dans la province de Québec.
M. LAFONTAINE: Je comprends. J'ai beaucoup de documents.
M. PINARD: Oui, mais le ministre devrait avoir un cahier comme j'avais
l'habitude d'avoir.
M. LAFONTAINE: Disons que je ne procède pas de la même
façon que l'ancien ministre de la Voirie.
M. PINARD: Je sais pourquoi, parce que le ministre ne veut pas que je le
retrouve.
M. LAFONTAINE: Ah! non, mon Dieu Seigneur.
M. LOUBIER: Voyons, ce n'est pas gentil, cela.
M. PINARD: Chacun sa méthode de travail.
M. LAFONTAINE: C'est ma méthode de travail.
M. PINARD: Je comprends.
M. LAFONTAINE: Disons que dans le comté de Chauveau, par exemple,
voies périphériques du boulevard Métropolitain.
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: Terrassement et grave-lage de la construction de la
section à voies divisées comprise entre les routes 54-B et
Sainte-Claire, dans Charlesbourg et Charlesbourg-Ouest, 2.15 milles, $1
million. Carrefour du boulevard Laurention et route 54, $240,000.
Troisièmement, viaduc sur la route 54-B au chemin de fer CN, $400,000.
Viaduc sur la 1re Avenue, route 54-C, $200,000, revêtement bitumineux
dans Charlesbourg et Giffard, sur une section en construction de 1.8 mille,
$30,000, pour un total de $20,870,000.
Les approches du pont Papineau, dans la ville de Laval et la ville de
Montréal, $700,000.
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait commencer par la
région de Québec?
M. LAFONTAINE: Oui, mais c'est parce que je vais être
obligé de revenir.
M. PINARD! Vous l'avez région par région.
M. LAFONTAINE: Dans le comté de Louis-Hébert, par
exemple...
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: ... béton bitumineux, couche finale, à
raison de 250 livres par verge carrée, pour le boulevard Charest, dans
Sainte-Foy, 4.25 milles pour $100,000. Bétonbitumi-neux, au carrefour du
chemin du Vallon...
M. PINARD: C'est quelle partie du boulevard Charest, la partie qui va du
côté de l'aéroport? Est-ce que c'est la voie de ceinture
qui va Jusqu'à Cap Rouge? Non?
M. LAFONTAINE: C'est le boulevard Charest..
M. PINARD: Le boulevard Charest.
M. LAFONTAINE: A partir de la côte Saint-Sacrement jusqu'au
boulevard Duplessis. Béton bitumineux au carrefour du chemin du Vallon,
travaux de terrassement, coût $45,000; travaux de protection, gazonnement
de terre-plein, routes et carrefours $150,000; échangeurs à
l'approche nord du futur pont de Québec, dans Sainte-Foy, viaduc,
terrassement et gravelage, $3 millions; carrefour du boulevard Henri IV et de
l'avenue Scott, dans Sainte-Foy, travaux de drainage $2,000; carrefour
boulevard Laurier, chemin Sainte-Foy, Sillery extension des travaux
jusqu'à l'Industrielle, 0.15 mille, $15,000; deuxièmement,
éclairage et gazonnement $28,000; troisièmement, béton
bitumineux, couche finale, $10,000; carrefour du boulevard Laurier, rue
Maguire, à Sillery, voie de refuge et feux de circulation, $50,000;
boulevard Champlain à Sillery, 1) feux de circulation sur section
construite en 1967, $15,000; 2) protection des ouvrages et gazonnement sur
certaines sections, $55,000; 3) prolongement vers l'ouest $150,000, pour un
total de $3,620,000.
M. PINARD: Sur le boulevard Champlain, combien d'argent sera
dépensé? Pour continuer le boulevard Champlain en direction du
pont de Québec? Est-ce $150,000.
M. LAFONTAINE: C'est $150,000.
On est pratiquement rendu au pont de Québec. En plus de cela, il
y a tout le terrassement qui vient du complexe G.
M. PINARD: Et en aval, en direction du pont?
M. LAFONTAINE: Du pont de Québec. Alors, il y a le terrassement,
l'excavation, disons du pont de Québec, l'excavation du complexe G, plus
$150,000 pour le boulevard Champlain.
M. PINARD: Oui, cela, c'est en direction du nouveau pont de
Québec?
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: Mais en aval, du côté du port de Québec,
est-ce qu'il y a des sommes d'argent qui vont être
dépensées cette année?
M. LAFONTAINE: Non.
M. PINARD: Est-ce qu'éventuellement le ministère envisage
de percer...
M. LAFONTAINE: Oui, absolument.
M. PINARD: ... soit par tunnel ou bien par
voie élevée, de façon à aller se raccorder
avec le boulevard qui éventuellement deviendra le boulevard des
Grèves.
M. LAFONTAINE: Les études sont commencées là-dessus
selon M. Perron et d'ici peu de temps, ils vont recommander l'engagement d'un
ingénieur-conseil pour préparer les plans définitifs.
M. PINARD: Alors, vous n'avez pas d'argent prévu au budget de
cette année pour ça?
M. LAFONTAINE: Non. Excepté que dans la préparation des
plans, sur les honoraires, l'argent a été prévu.
M. PINARD: Le projet de faire le boulevard des Grèves, est-ce que
cela avance rondement ça, ou bien si...
M. LAFONTAINE: C'est dans le même projet.
M. PINARD: C'est un projet qui est évalué à
combien?
M. LAFONTAINE: A partir du parlement jusque là, $20 millions.
M. PINARD: Jusqu'à?
M. LAFONTAINE: Jusqu'à Beauport.
M. PINARD: Jusqu'à Beauport. Est-ce que le gouvernement
provincial et le ministère de la Voirie ont conclu l'entente avec le
Conseil des ports nationaux et le gouvernement fédéral, pour
l'acquisition des battures de Beauport?
M. LAFONTAINE: Les pourparlers sont très avancés mais il
n'y a aucune entente de convenue présentement avec eux.
M. PINARD: Est-ce que le ministère s'est fait donner des droits
ou des privilèges, de façon à éviter toutes
spéculations ou toutes constructions, avant qu'une décision
finale ne soit prise conjointement par les deux gouvernements, pour la
réalisation du boulevard des Grèves. Parce que s'il fallait que
l'entreprise privée se mette à construire d'une façon ou
d'une autre, ça monterait les frais?
M. LAFONTAINE: Disons, que nous sommes en pourparlers avec le
gouvernement fédéral, relativement à cette
partie-là, Mais tant que les pourparlers n'aboutiront pas, il est assez
dif- ficile pour le ministère de la Voirie de s'engager dans une chose
qui coûterait de l'argent au trésor public, sans savoir si
ça aboutirait à l'autre bout. C'est ce qui empêche
présentement le ministère de la Voirie d'agir dans cette optique.
Il faut en plus de ça passer à travers la cour du CNR et nous
ignorons à quelle place passer et si le CNR va nous laisser passer.
M. PINARD: Est-ce que le projet dont je parle fait partie de tout
l'aménagement de l'aire numéro 10?
M. LAFONTAINE: Oui.
M. PINARD: Alors, est-ce que le ministre a pris connaissance de la
déclaration qui a été faite par M. Benoît,
vice-président du CPR disant que le CPR attendait la décision du
ministère de la Voirie de réaliser le plan routier, le
réseau routier prévu. Alors...
M. LAFONTAINE: Je pense bien d'après M. Perron, que M.
Benoît en faisant cette déclaration ne parlait pas du même
problème. Il parlait des traverses à niveau qui sont
situées dans la ville de Québec.
M. PINARD: Oui, mais c'est quand même un problème
très urgent que ces passages à niveau à plusieurs
endroits.
M. LAFONTAINE: Oui, mais c'est un problème qui est relié
à l'enquête sur la circulation dont nous n'avons pas encore
reçu de rapport.
M. PINARD: C'est l'enquête de circulation faite par la firme
Vandry-Jobin-De-Leuw-Cather & Associés.
M. LAFONTAINE: C'est ça.
M. PINARD: Est-ce qu'un rapport préliminaire a été
soumis jusqu'à présent? Parce qu'il en a été quand
même question dans les journaux. Alors il a dû y avoir des
documents qui ont été soumis à l'époque?
M. LAFONTAINE: Non, non, disons que le ministère de la Voirie,
d'ailleurs le député de Drummond le sait, agit pour et au nom de
la Commission d'aménagement de Québec. Le ministre du temps a
passé un contrat avec les ingénieurs, il doit s'en souvenir, et
la firme d'ingénieurs-conseils travaille de concert avec les
ingénieurs du ministère. Mais de là à
pré-
tendre qu'un rapport a été présenté au
ministère, c'est complètement faux. Le ministère n'a pas
encore de rapport final.
Hier, je m'informais, on attend le rapport complété dans
environ un mois ou un mois et demi. Alors, dès que le rapport sera
présenté, je peux assurer le député de Drummond,
que nous allons mettre toute la célérité possible pour
l'examiner et en rendre publiques les conclusions que le gouvernement acceptera
à ce moment-là.
M. PINARD: Les journaux ont rapporté, les journaux de
Québec en particulier, le 29 avril 1968, que selon les recommandations
d'ingénieurs-conseils contenues dans le rapport
Vandry-Jobin-De-Leuw-Cather & Associés les 66 milles d'autoroute
pour la région de Québec seraient construits au coût
approximatif de $332 millions. Est-ce que le ministre croit que ce sont des
chiffres réalistes?
M. LAFONTAINE: Disons que je ne peux pas dire au député de
Drummond si c'est vrai ou si ce n'est pas vrai, parce que le rapport ne m'a pas
encore été présenté. Le rapport n'existe pas
présentement.
M. PINARD: Oui, mais le ministre a dû rencontrer quand même
des représentants de la firme pour en discuter.
M. LAFONTAINE: Je me suis informé d'où cette information
provenait. Je crois que c'est quelqu'un qui travaille sur ce projet, qui, un
soir était dans un restaurant, s'est ouvert à un journaliste qui
était près de lui et le journaliste a pris des notes et les a
imprimées dans le journal.
M. PINARD: Oui, mais il reste quand même qu'il y a des
détails très précis quant aux recommandations qui seraient
contenues dans ce fameux rapport.
M. LAFONTAINE: Je ne peux pas le dire, je n'ai pas vu le rapport.
UNE VOIX: Ce n'est pas officiel.
M. LAFONTAINE: Alors, je ne peux pas dire au député de
Drummond...
M. PINARD: Cela me paraît plus qu'une conversation à
bâtons rompus entre un journaliste et un représentant de la
firme.
M. LAFONTAINE: Bien, c'est ce qu'on m'a dit.
M. PINARD: C'était tellement précis.
M. LAFONTAINE: C'est ce qu'on m'a dit. Si ce n'était pas une
conversation à bâtons rompus, il y aurait alors à ce
moment-là, parmi ceux qui s'occupent du problème,
c'est-à-dire les professionnels, soit du ministère de la Voirie,
soit les professionnels de la firme d'ingénieurs-conseils, un manque
à la discrétion professionnelle. Je n'aime pas croire que des
gens qui sont réputés être responsables et consciencieux
aient pu commettre un tel impair. Mais il est toujours possible dans une
conversation de dire; Bien, je travaille sur tel projet, telle chose, nous
allons recommander telle chose, à bâtons rompus, et le journaliste
reconstitue une histoire. J'aime mieux croire cette explication qu'on m'a
donnée hier que de croire que des ingénieurs travaillant pour la
firme d'ingénieurs-conseils auraient tout simplement donné
à un journaliste, les renseignements qu'ils possédaient
d'après ces études payées par le ministère de la
Voirie.
En ce moment le ministre n'a pas été renseigné, le
ministre n'a pas vu de rapport et n'a pas été consulté sur
des directives à prendre en ce qui regarde les voies à être
proposées par la firme d'ingénieurs-conseils.
M. PINARD: Je trouve étrange que le ministre ne soit pas plus au
courant de la marche des travaux de cette firme. Ce sont quand même des
travaux considérables qui vont complètement marquer l'avenir du
Québec métropolitain.
M. LAFONTAINE: Je dois dire au député de Drummond,
quoiqu'il trouve peut-être étrange que je respecte
entièrement le travail des professionnels qui ont été
engagés, que je ne crois pas, même si je suis ingénieur,
qu'il m'appartienne d'intervenir dans les recommandations que les gens que nous
avons engagés doivent faire au ministère de la Voirie pour le
compte de la Commission d'aménagement de Québec.
Agir autrement ce serait simplement renier le statut professionnel des
gens que nous avons engagés. Et à ce moment-là
ç'aurait été de l'argent dépensé en vain que
d'engager ces professionnels. Je pense bien que le député de
Drummond peut comprendre ça. Lui qui est un avocat, il n'ira pas dire
à un autre avocat: tu vas faire ci, tu vas faire ça.
Je n'ai aucun renseignement si ce n'est quelques bribes concernant le
boulevard Dufferin, parce que ça pressait. Nous avons sorti de tout le
contexte un projet que les ingénieurs de la Voirie étaient
prêts à accepter, que les ingénieurs De Leuw, Vandry,
Cather étaient prêts
à recommander et nous avons regardé ça, parce que
la ville de Québec avait demandé, par son bill privé, en
vertu de l'article 7, je pense, la permission d'homologuer ou de se soustraire
de la Commission d'aménagement de Québec, pour édifier la
place Saint-Cyrille.
Alors, j'ai été mêlé à ce
problème-là simplement à cause de la loi, du bill
privé de Québec. Mais, je dois dire au député que
à part cela je n'ai aucune information pertinente à lui donner.
Le rapport officiel n'est pas encore présenté.
M. PINARD: Le ministre l'attend dans combien de temps ce rapport?
M. LAFONTAINE: On m'a dit Mer un mois. Mais là, M. Perron me dit:
Un mois, un mois et demi.
M. PINARD: Est-ce que le ministre a l'intention de rendre public le
contenu du rapport?
M. LAFONTAINE: Disons que lorsque le ministre aura le rapport, il le
transmettra à la Commission d'aménagement de Québec parce
que, à ce moment-là, il était simplement le mandataire de
la Commission d'aménagement de Québec. Le député de
Drummond doit se souvenir lorsqu'il a signé, de ce qui était
écrit au haut du contrat: « Le ministre de la Voirie agissant pour
et au nom de la Commission d'aménagement de Québec mandate les
ingénieurs-conseils De Leuw, Cather, Vandry et Jobin pour faire
l'étude de... » Et il y a toutes les conditions. Et, c'est
signé au bas, Bernard Pinard, je pense, Jobin ou Vandry de Lew Cather.
Il y a cinq ou six signatures en bas. Alors nous agissons d'après le
contrat qui a été signé par le ministre du temps qui est
le député de Drummond. Le député de Drummond dit:
Est-ce que le ministre de la Voirie va rendre le rapport officiel? Je pense
qu'il s'agirait, pour la première des choses, quand le ministre de la
Voirie va l'avoir eu, de le transmettre à la Commission
d'aménagement de Québec. Et là, à ce
moment-là, il appartiendra à la Commission d'aménagement
de Québec, peut-être, de le rendre public.
M. PINARD: A ce moment-là, une fois que le ministre aura lu le
rapport, qu'il l'aura remis à la Commission d'aménagement de
Québec, à quel moment prévoit-il donner sa décision
quant au départ des travaux recommandés et quelle sera la
participation financière du ministère de la Voirie en regard de
ces travaux?
M. LAFONTAINE: Quels travaux?
M. PINARD: Les travaux dont la recommandation apparaîtra dans
ledit rapport.
M. LAFONTAINE: Comment le député de Drummond veut-il que
je lui réponde quand je n'ai pas encore les recommandations sur mon
bureau. Est-ce qu'il va s'agir d'un déboursé de $330 millions, de
$500 millions ou de $125 millions?
M. PINARD: II est question de $330 millions.
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond veut-il commencer
à analyser les journaux à la loupe? Est-ce que ce qui a
été écrit est réel ou pas? Je ne peux pas le dire
parce que je n'ai pas le rapport et je n'ai pas vérifié. J'ai
considéré comme pouvant être déplacé le fait
de prendre le téléphone et puis appeler la firme
d'ingénieurs-conseils et dire: Est-ce vrai ce qu'ils écrivent
dans les journaux? C'est leur travail, ils doivent présenter au ministre
de la Voirie leur rapport complet. Je n'ai pas l'intention d'intervenir dans
leur travail parce que j'ai l'impression que, si j'intervenais, à ce
moment-là je nierais la capacité de l'ancien ministre d'avoir
signé ce contrat-là parce qu'il n'aurait pas été
nécessaire. J'imposerais ma volonté et je n'ai aucunement
l'intention d'imposer ma volonté.
Mais je dois vous dire par exemple, M. le Président, que le
travail se fait en coordination avec les officiers du ministère de la
Voirie, et avec les ingénieurs concernés, tel que décrit
dans le contrat signé par le député de Drummond alors
ministre de la Voirie.
M. PINARD: Le ministre ne nous dirait-il pas là la meilleure
formule pour ne pas se lier avec les recommandations qui peuvent être
contenues dans le rapport de façon à ne pas avoir à
prendre d'engagement final vis-à-vis du Québec
métropolitain?
M. LAFONTAINE: M. le Président, je me lierai avec les
recommandations du rapport de la commission lorsque j'aurai lu le rapport de la
commission.
M. LOUBIER: Oui, c'est ça!
M. LAFONTAINE: Je ne signerai certainement pas un mandat en blanc. Il
n'y a pas une personne responsable sur terre qui va s'engager envers quelque
chose qu'elle ne connaît pas.
M. PINARD: Alors, en regard des besoins routiers exprimés par les
autorités diverses du Québec métropolitain, quel est le
montant que le ministère de la Voirie entend dépenser cette
année?
M. LAFONTAINE: Disons que dans le grand Québec
métropolitain nous allons dépenser cette année $25
millions y compris les travaux du pont, moins la Transcanadienne.
M. PINARD: Alors y compris les travaux du pont de Québec qui
seront de l'ordre de quel montant pour cette année?
M. LAFONTAINE: $12 millions à $14 millions.
M. PINARD: $12 millions à $14 millions. M. LAFONTAINE: II reste
$12 millions.
M. PINARD: Alors ce qui voudrait dire que le reste du montant sera
réparti pour le parachèvement des travaux déjà
commencés.
Alors, qu'est-ce qui restera pour les nouveaux travaux routiers
absolument essentiels pour le développement du Québec
métropolitain?
M. LOUBIER: Il en a nommé une série tantôt, il a
nommé une liste bien précise de travaux dans votre
comté.
M. PINARD: Le ministre a une liste de travaux. Qu'il se donne donc la
peine de la regarder...
M. LAFONTAINE: Ecoutez, les...
M. PINARD: Je ne parle pas d'affaires de $10,000, je parle des grands
travaux routiers pour la région de Québec.
M. LAFONTAINE: Echangeurs des approches du futur pont de Québec,
$3 millions. Carrefour du boulevard Henri IV allant de l'avenue Scott dans
Sainte-Foy, travaux de drainage $2,000, travaux d'extension $15,000,
béton bitumineux $100,000. J'ai donné tout cela, mais cela
ne me fait rien de le répéter
M. PINARD: Sur le boulevard métropolitain, par exemple, qu'est-ce
que le ministère va dépenser?
M. LAFONTAINE: Je l'ai dit tout à l'heure, $1 million.
M. PINARD: Pour aller jusqu'où? Est-ce qu'on va faire le
raccordement avec le viaduc?
M. LAFONTAINE: J'ai dit tout à l'heure: Terrassement et gravelage
pour la construction en voies divisées de la section comprise entre les
routes 54-B et Sainte-Claire dans Charlesbourg et Charlesbourg-Ouest, des Pins,
$15,000, $1 million. Je l'ai dit tout âl'heure, je le
répète une deuxième fois. Mais si le député
de Drummond veut que je le répète une troisième fois, je
peux recommencer la lecture.
M. PINARD: Je comprends, seulement...
M. LAFONTAINE: Cela va donner quoi? Je dis globalement dans la
région métropolitaine de Québec, à l'exclusion de
la Transcanadienne, dans Québec ici, nous allons dépenser $25
millions cette année, y compris évidemment la superstructure du
pont...
M. PINARD: Et Québec pour $14 millions... M. LAFONTAINE: $14
millions.
M. PINARD: Alors, il restera pour $11 millions de travaux routiers
à parachever...
M. LAFONTAINE: Le boulevard Métropolitain, globalement, va
coûter $2 millions.
M. PINARD: $2 millions.
M. LAFONTAINE: De nouveaux travaux.
M. PINARD: Alors, cela va relier le viaduc qui est complètement
dans les airs, sans aucune approche...
M. LAFONTAINE: De Pierre-Bertrand à Bourassa.
M. PINARD: De Pierre-Bertrand à Bourassa. Cela va être du
terrassement?
M. LAFONTAINE: Terrassement et gravelage.
M. PINARD: II n'y aura pas de revêtement bitumineux?
M. LAFONTAINE: Je ne crois pas, pas cette année.
M. PINARD: II n'y aura pas de revêtement bitumineux sur le remblai
qui aura été exécuté cette année.
M. LAFONTAINE: Dans Beauport...
M. PINARD: Alors, est-ce qu'il y aura une circulation automobile
possible àl'automne?
M. LAFONTAINE: A l'automne. Dans Beau-port.
M. PINARD: Et sur le boulevard Hamel, est-ce que les travaux sont
terminés?
M. LAFONTAINE: Pratiquement.
M. PINARD: Sur le boulevard Charest, il y a du revêtement
bitumineux à faire?
M. LAFONTAINE: Dernière couche.
M. PINARD: Est-ce que la voie en direction de Cap-Rouge qui passe
au-dessous du carrefour étagé du boulevard Duplessis, qui conduit
à l'aéroport de l'Ancienne-Lorette, sera terminée à
ce moment-là?
M. LAFONTAINE: Sur le boulevard Charest?
M. PINARD: Oui.
M. LAFONTAINE: En allant rejoindre la route 2?
M. PINARD: C'est cela, oui.
M. LAFONTAINE: Nous avons pris la décision de faire ces
travaux-là le plus tôt possible. Les plans sont en confection. Le
plan d'expropriation est déposé.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a un montant au budget cette année pour
terminer ces travaux?
M. LAFONTAINE: II y a un montant pour l'expropriation.
M. PINARD: L'expropriation seulement. Quel montant?
M. LAFONTAINE: Ils ont payé les expropriations, tout près
de $500,000.
M. LOUBIER: Est-ce adopté?
M. KENNEDY: Est-ce que le ministre pourrait me dire si un montant a
été prévu pour la voie de ceinture du village Ormstown sur
la route numéro 4.
M. LAFONTAINE: Les chemins régionaux ne sont pas
définitifs. Nous tentons de faire l'impossible pour essayer de donner
une meilleure répartition dans la province.
M. KENNEDY: Bon. Ma question est posée. M. LOUBIER:
Adopté?
M. PINARD: Le ministre affirme-t-il que dans son cahier du budget il n'y
a pas de projets routiers?
M. LAFONTAINE : Des projets, on en a plus que pour le budget qu'on
a.
M. PINARD: Oui, mais le ministre doit avoir des projets routiers pour
réaliser autant de travaux que la valeur établie à son
cahier du budget. Est-ce qu'il y a quelque chose de définitif dans le
cas des projets routiers pour lesquels le ministre demande un budget
spécial?
M. LAFONTAINE: Je vais donner un exemple ici. Route 16-A, rue Nelson,
dans Kénogami et Jonquière, 0.84 mille, montant nécessaire
$300,000. Le projet total est estimé à $800,000.
M. PINARD: Alors, c'est la continuation des travaux amorcés en
64/65.
M. LAFONTAINE: Disons que c'est la continuation des travaux
amorcés dans le temps de Taschereau en 1922.
M. PINARD: Alors, pas de nouveaux travaux dans la région de
Québec.
M. LOUBIER: C'est effrayant!
M. PINARD: Dans la région de Montréal, combien d'argent
sera dépensé?
M. LAFONTAINE: Disons que si je prends le raisonnement du
député de Drummond, ça veut dire que le ministère
de la Voirie ne dépense absolument rien cette année dans le
Québec. C'est ce que je viens d'entendre?
M. PINARD: Ce n'est pas ça que je dis.
M. LAFONTAINE: Alors, pour la bonne connaissance du député
de Drummond, le ministère de la Voirie, dans l'agglomération
québécoise, va dépenser $25 millions. Cela commence
à être de l'argent, $25 millions...
M. PINARD: Y compris la construction du pont de Québec?
M. LAFONTAINE: ... en excluant la Transcanadienne. Si le
député de Drummond commence à penser que le pavage, par
exemple, ou la continuation de la route transcanadienne ne sont pas des
nouveaux travaux, parce que ces travaux-là ont commencé en 1961,
bien, j'y perds mon latin.
M. PINARD: C'est la continuation!
M. LAFONTAINE: La route, c'est tout de même la continuation d'une
autre.
M. LOUBIER: Tout est la continuation!
M. LAFONTAINE: Tout est de la continuation! Quand, par exemple, on a
bâti l'autoroute des Laurentides, quand on a bâti l'autoroute des
Cantons de l'Est, c'étaient des problèmes...
M. PINARD: Vous ne l'avez pas bâti l'autoroute des Cantons de
l'Est.
M. LAFONTAINE: Non, c'est la province qui a bâti ça, ce
n'est pas le député de Drummond qui a bâti ça, c'est
la province, avec les fonds publics.
M. PINARD: C'est ça.
M. LAFONTAINE: Mais quand la province, avec ses fonds publics, par la
décision d'un gouvernement en place à ce moment-là, dont
le député de Drummond faisait partie a décidé, par
exemple, de la construction de l'autoroute des Cantons de l'Est, ces
travaux-là étaient prévus dans un rapport de M. Goyer,
daté de 1956.
M. PINARD: II n'est pas volumineux, le rapport Goyer.
M. LAFONTAINE: Je devrais le montrer ici, pas volumineux...
M. PINARD: Je le connais bien!
M. LAFONTAINE: Le député le connaît? Est-ce que le
député l'a lu?
M. LOUBIER: Il s'en est inspiré [C'est comme ça qu'il a
lancé son affaire!
M. LAFONTAINE: Quelle page?
M. LOUBIER: S'il n'avait pas lu ça, ça ne se serait jamais
fait.
M. LAFONTAINE: La page des grandes recommandations.
M. LOUBIER: Je trouve ça enfantin!
M. PINARD: Ce n'est quand même pas ça qui a permis la
réalisation de l'autoroute des Cantons de l'Est et de la route
transcanadienne.
M. LOUBIER: Disons qu'on va vous envoyer un bouquet spirituel pour vous
remercier, c'est grâce à vous. Ce n'est pas la province, c'est
personne d'autre, c'est grâce à vous.
M. PINARD: Ce que je comprends mal, c'est que le ministre n'a pas eu
tellement d'influence auprès du ministère des Finances pour
obtenir plus d'argent pour continuer...
M. LAFONTAINE: Ecoutez donc! Siledéputé de Drummond avait
eu plus de puissance...
M. PINARD: ... le réseau routier...
M. LAFONTAINE: ... auprès du ministre des Finances du temps,
avant le 5 juin 1966, il aurait pu au moins faire voter au budget de l'Office
des autoroutes, un budget suffisant pour couvrir tous les arrêtés
ministériels qui étaient signés par le président du
conseil qui, à ce moment-là, était le premier ministre. Il
aurait été capable aussi de convaincre le ministre des Finances,
qui était aussi le premier ministre, pour obtenir les sommes
nécessaires pour couvrir tous les arrêtés du conseil de la
Trésorerie qui étaient signés en bonne et due forme. Il
aurait été capable aussi d'obtenir du ministre des Finances, qui
était aussi le premier ministre du temps, toutes les sommes pour honorer
les contrats signés en bonne et due forme par le ministre de la Voirie
du temps.
M. PINARD: Là, le ministre parle du budget de l'Office des
autoroutes...
M. LAFONTAINE: Je parle de finance, parce que le député de
Drummond...
M. PINARD: ... qui avait été réparti sur une
période de trois ans.
M. LAFONTAINE: On a annulé tous les travaux à la fin de
1965...
M. HAMEL: Une période...
M. LAFONTAINE: ... c'est là qu'ils ont été
annulés les travaux, à la fin de 1965, à cause d'un manque
de fonds tel que le dit le président de l'Office des autoroutes.
M. PINARD: Ce n'est pas juste!
M. LAFONTAINE: II a fallu que le ministre actuel de la Voirie convainque
et le premier ministre et le ministre des Finances, pour réinjecter une
somme de $10 millions pour finir les travaux de Berthier-Montréal
où la route était en train de se détériorer.
M. PINARD: C'était temporaire à cause...
M. LAFONTAINE: II faut tout de même être réaliste.
J'espère que le député de Drummond ne pense pas avoir
inventé la province en 1960.
M. PINARD: Le ministre pourrait-il me dire quels sont...
M. LAFONTAINE: L'ingénieur en chef qui a agi dans le temps, qui
était ministre de la Voirie, était l'ancien ingénieur en
chef et l'ingénieur en chef qui agit aujourd'hui au ministère de
la Voirie, est l'ancien ingénieur en chef du temps du parti
libéral. Il y a une continuité dans les choses de l'Etat.
L'ère zéro, ça, c'était en 1960. C'était un
mythe du parti libéral. Nous n'avons pas essayé de dire, nous,
depuis 1966, que l'ère zéro venait d'arriver en 1966. On n'a pas
inventé le monde et on n'a pas l'intention d'inventer le monde. Des
mythes il y en a eu assez de créés dans la province. Pourquoi le
député de Drummond tente-t-il d'en créer d'autres en
disant qu'il n'y a pas de nouveaux travaux, quand le ministère de la
Voirie va dépenser $25 millions pour la région de Québec,
la Transcanadienne mise à part. Maintenant, pour l'information du
député, je lui dirai que M. Goyer, au mois de décembre
1956, proposait la liste des projets à être réalisés
dans dix ans, parce qu'encore, avant de commencer des travaux il faut tout de
même avoir un plan directeur. Le voilà le plan directeur : 1)
autoroute des Laurentides ; 2) plan directeur d'un réseau routier de la
rive-sud de la région de Montréal; 3) autoroute
Montréal-frontière de l'état de New York qui est la
nouvelle autoroute 15 et qui est terminée depuis l'an dernier; 4)
autoroute Montréal-Québec par la rive nord; 5) autoroute
Montréal-Cantons de l'Est.
M. PINARD: Autoroute de la rive nord que vous ne ferez pas.
M. LAFONTAINE: On ne la fera pas parce qu'à ce moment-là,
il n'était pas question de la Transcanadienne. Parce que, dans le
rapport Goyer, l'autoroute de la rive nord devenait une partie de la
Transcanadienne. Mais le député de Drummond, à tort ou
à raison, je ne veux pas analyser le fait, a décidé que
la
Transcanadienne passait par la rive sud, par Drummondville et à
ce moment-là, entre Québec et Montréal, la province n'a
pas les moyens de se payer deux autoroutes à péage. Il n'y a pas
une autoroute à péage rentable au Québec. Les autoroutes
à péage dans la province de Québec coûtent environ
$13 millions par année au Trésor provincial pour les sustenter.
La situation est aussi bête que ça. C'est une situation de
chiffres. Deux plus deux donnent quatre.
M. PINARD: Alors, si le ministre prétend que les autoroutes ne
sont pas rentables dans la province de Québec, comment fera-t-il pour en
construire, alors qu'il ne veut pas qu'il y ait du péage sur ces
autoroutes ou ces voies rapides? A ce moment-là, le gouvernement n'aura
pas plus la capacité financière, sur le marché de
l'emprunt, pour réaliser des travaux, que ce soit exécuté
par le ministère de la Voirie ou par l'Office des autoroutes.
M. LAFONTAINE: Disons que lorsqu'on bâtit une autoroute, par
exemple l'autoroute des Cantons de l'Est qui a peut-être
coûté $40 millions ou $45 millions, on a bâti cette
autoroute dans un an ou un an et demi. A ce moment-là, il y a une
question de diviser le budget année par année. On prend en masse
et on investit en masse. Maintenant, on fait normalement beaucoup plus de luxe
sur des autoroutes à péage qu'on en fait sur des routes
ordinaires.
M. PINARD: Ce n'est pas la qualité du standard de construction
d'une autoroute qui fait que le ministre ne doit pas envisager la
nécessité de la continuation de l'autoroute de la rive nord,
entre Montréal-Berthier-Trois-Rivières et Québec. Et je
crois que c'est une erreur qu'il fait quand il prétend que, parce que
c'est une route à péage qui n'est pas absolument rentable, mais
relativement rentable à mon avis, il ne doit pas continuer...
M. LAFONTAINE: Non rentable. Je n'ai pas dit que je ne la continuais
pas.
M. PINARD: Mais oui, vous avez déclaré à Portneuf,
par l'entremise de votre sous-ministre, que la section
Trois-Rivières-Québec ne serait pas terminée.
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond, pour être bien
informé des problèmes de voirie, devrait être invité
à chaque place où je donne une conférence.
M. PINARD: J'ai eu le texte de votre con-
férence. Est-ce que le ministre prétend qu'il n'a pas
déclaré, par l'entremise de son sous-ministre, qu'il ne
continuerait pas la section de l'autoroute de la rive nord, entre Berthier et
Trois-Rivières?
M. LAFONTAINE: Payante! Présentement, nous sommes en train
d'étudier un nouveau tracé dans Trois-Rivières, parce que
la philosophie qui dirige la construction d'une autoroute à péage
n'est pas la même que celle qui dirige une autoroute non à
péage. Pour cueillir des « trente sous ». Parce que
l'autoroute à péage, il faut qu'elle recueille des « trente
sous». On passait dans le centre de Trois-Rivières.
M. PINARD: Bien, il y avait trois tracés possibles.
M. LAFONTAINE: Les plans ont été faits pour augmenter non
la rentabilité mais la collecte des trente sous. Parce que c'est la
philosophie de l'Office. Par contre, si on arrête de penser de cette
façon et qu'on dit qu'il faut que Trois-Rivières soit desservie,
il faut aussi penser à une autoroute non à péage entre
Québec et Montréal. A ce moment-là, on ne construira pas
l'autoroute au même endroit. Avec des « trente sous », on la
placera au coeur de Trois-Rivières pour obliger tout le monde à y
monter et à déposer leurs « trente sous ». Mais si on
ne collecte pas de « trente sous », l'autoroute ne se situe plus au
coeur de Trois-Rivières, mais à sa périphérie, et
devient alors un stimulant économique pour l'agrandissement du complexe
Trois-Rivières, Trois-Rivières-Ouest et Cap-de-la-Madeleine. Et
nous allons obtenir de cette façon, avec une dépense moindre, des
voies du même calibre et qui vont coûter moins cher à la
province et donner un pont en plus entre Cap-de-la-Madeleine et
Trois-Rivières; au lieu d'avoir deux ponts, il va y avoir trois ponts
qui auront coûté moins cher avec le résultat d'une
autoroute. C'est justement ça que le député de Drummond ne
veut pas comprendre.
M. PINARD: Comment les états américains ont-ils
manoeuvré pour en arriver à la conviction qu'il était
rentable et payant de construire des autoroutes à péage?
M. LAFONTAINE: Disons que c'est une affirmation gratuite du
député de Drummond, parce que ce n'est pas nécessairement
vrai partout. Parce que le Pennsylvania Turn Pike, présentement, est
à vendre et on demande à l'Etat américain de l'acheter,
parce que les déficits sont trop grands. C'est en Pennsylvanie,
ça.
M. PINARD: Oui, je comprends, mais c'est un cas extrême.
M. LAFONTAINE: Mais est-ce que le député de Drummond
pense...?
M. PINARD: La majorité des autoroutes à péage aux
Etats-Unis sont rentables.
M. LAFONTAINE: Est-ce que le député de Drummond ignore
qu'il y a deux pôles d'attraction majeurs dans la province de
Québec? Il y a la ville de Montréal et il y a la ville de
Québec. Ces deux villes sont déjà reliées par une
autoroute non à péage. La circulation vient surtout de
Montréal ou de Québec. D'accord? Si on bâtit une nouvelle
autoroute à péage sur la rive nord, qui va l'emprunter pour la
payer?
M. PINARD: Est-ce que les études de circulation faites
jusqu'à maintenant justifient ou ne justifient pas la construction d'une
route à péage entre Montréal, Trois-Rivières et
Québec?
M. LAFONTAINE: J'ai le rapport qui a été demandé
le rapport Pelletier par l'Office des autoroutes.
M. PINARD: Non, demandé par le ministre de la Voirie.
M. LAFONTAINE: Demandé par l'Office des autoroutes et payé
par l'Office des autoroutes et engagé par l'Office des autoroutes et non
pas par le ministre de la Voirie.
M. PINARD: C'est le ministre...
M. LAFONTAINE: Encore une autre insinuation gratuite.
M. PINARD: Pourquoi le ministre a-t-il répondu au feuilleton
qu'il n'avait pas reçu le rapport Pelletier et que l'Office des
autoroutes ne l'avait pas reçu non plus?
M. LAFONTAINE: Je ne l'avais pas reçu dans ce temps-là.
Maintenant, je l'ai. J'ai même dit hier en arrière...
M. PINARD: Le ministre ne l'avait pas eu, c'est lui qui avait
commandé le rapport Pelletier.
M. LOUBIER: II avait demandé qu'on lui donne une copie du
rapport.
M. LAFONTAINE: J'ai demandé qu'on me donne une copie du rapport
Pelletier, ce qui n'est pas la même chose. Le rapport Pelletier n'a pas
été remis au ministre de la Voirie. Il a été remis
à M. Guy Poliquin, président de l'Office des autoroutes. J'ai
demandé à M. Poliquin, avant de prendre des décisions,
parce que les décisions dans les recommandations du rapport Pelletier
impliquent le ministère de la Voirie. Alors, ici c'est marqué: B-
vu la prépondérance du facteur de rentabilité,
après l'analyse du tableau des estimations des coûts de
construction, il ne nous reste plus aucune autre alternative que de recommander
à l'Office des autoroutes que les trois solutions suivantes: A- remettre
à dix ou quinze ans, le projet de construction des quatre derniers
tronçons, en espérant que le nombre d'usagers augmente
sensiblement et améliore par le fait même la rentabilité.
B) Remettre au ministre de la Voirie le projet Berthier-Québec, le
ministère de la Voirie n'étant pas régi par les
mêmes normes pourrait, si les finances le permettent avec des variantes
au point de vue des tracés, techniques etc., en arriver à des
solutions moins coûteuses qui pourraient satisfaire la population, C)
l'Office des autoroutes pourrait s'adresser au gouvernement pour faire
intervenir une nouvelle norme dans sa charte et par le fait même amener
des arguments nouveaux autres que la rentabilité pour lui permettre de
concevoir d'autres projets d'autoroutes. Cela, c'est le rapport Pelletier. La
conclusion.
M. LOUBIER: Adopté.
M. PINARD: Là, on s'est laissé entrâiner dans le
budget qui...
M. LAFONTAINE: Non, non, mais simplement pour préciser certains
points. J'ai ici une lettre de l'Office des autoroutes signée par M. Guy
Poliquin en date du 21 mars 1968 et M. Poliquin me dit au deuxième
paragraphe: « Je me permets de vous rappeler tout d'abord que M. Paul
Pelletier, ingénieur-conseil a été embauché par
l'Office le 28 décembre 1966 »; alors ça prouve ce que
j'avançais tout à l'heure, ce n'est pas le ministre de la Voirie
qui l'a engagé mais l'Office des autoroutes.
UNE VOIX: Alors adopté? M. LOUBIER: Adopté.
M. PINARD: Parce que le ministre ne nous a pas répondu quant aux
projets routiers qui seront exécutés dans la région de
Montréal.
M. LAFONTAINE: Dans la région de Montréal, disons que nous
sommes en train présentement de refaire le boulevard Décarie, le
repaver...
M. PINARD: Quelque chose de temporaire. M. LAFONTAINE: Oui, oui, pour
l'Expo.
M. PINARD: Parce que le boulevard Décarie, dans sa conception, il
est terminé, c'est une couche de pavage.
M. LAFONTAINE: Le boulevard Métropolitain, $1,000,000;
après ça dans Fabre $700,000; dans Lafontaine, pour des
structures élevées au-dessus des compagnies d'huile,
$700,000.
UNE VOIX: Est-ce que c'est dans la partie est de Montréal?
M. LAFONTAINE: Dans la partie est de Montréal, oui. Dans la ville
d'Anjou.
M. PINARD: Est-ce que la voie centrale est terminée? La partie
est du boulevard Métropolitain?
M. LAFONTAINE: Non. Mais cette partie-là que nous allons faire,
va être une partie des voies centrales déterminées,
à $700,000.
M. PINARD: Je ne vois aucun montant à être
dépensé pour la construction de la voie centrale, pour la partie
est du boulevard Métropolitain. Est-ce que ce sera simplement pour
permettre la construction des voies latérales du boulevard
Métropolitain...
M. LAFONTAINE: Un million.
M. PINARD: ... étant donné que c'est dans l'Est?
M. LAFONTAINE: Cela, c'est un million. M. PINARD: Un million.
M. LAFONTAINE : En plus de ça, pour la voie centrale nous avons
$700,000 dans la ville d'Anjou à être dépensés
à cent pour cent par le gouvernement provincial, incluant le carrefour
du boulevard...
M. PINARD: Cela, c'est...
M. LAFONTAINE: Cela, ça représente un total de $2,500,000
et cette année nous en dépenserons $700,000.
M. PINARD: Oui, mais ça ne fera pas le lien avec le début
de l'autoroute de la rive nord.
M. LAFONTAINE: Non. Disons que le plus gros problème de
circulation qui existe entre la fin de la bande centrale du boulevard
Métropolitain et l'autoroute de la rive nord, c'est vis-à-vis des
compagnies d'huile où il y a embouteillage. A la suite des demandes des
municipalités concernées, nous avons décidé de
faire ce tronçon-là le plus tôt possible de telle sorte
à dégager la circulation.
M. LOUBIER: Adopté?
M. PINARD: Est-ce qu'il y a d'autres grands projets, dont le ministre
peut nous parler pour la région de Montréal?
M. LAFONTAINE: Disons que nous continuons encore l'expropriation sur
est-ouest; d'est-ouest à l'est du pont Jacques-Cartier, ce n'est pas
définitif. Il y a des transactions avec la ville de Montréal pour
nous entendre, mais nous continuons à payer les expropriations sur la
partie à l'ouest du pont Jacques-Cartier. Nous en payons
continuellement. Les approches du pont Papineau, $700,000 sur un projet de
$2,500,000.
M. PINARD: Je ne vois aucun montant qui doit être affecté
pour le départ des travaux de la route transquébécoise.
Est-ce que le ministre a décidé de reporter le projet à
plus tard?
M. LAFONTAINE: Nous avons $500,000 pour commencer les travaux cette
année.
M. PINARD: Pour des expropriations ou bien...
M. LAFONTAINE: Non, pour des travaux.
M. PINARD: Pour des travaux à quel endroit?
M. LAFONTAINE: $100,000 dans Nicolet et $500,000 dans
Trois-Rivières.
M. PINARD: Dans Nicolet, c'est pour les approches du pont de
Trois-Rivières?
M. LAFONTAINE: Bien cela continue... M. PINARD: Cela va
jusqu'où?
M. LAFONTAINE: II y a deux voies jusqu'à
Saint-Grégoire.
M. PINARD: Alors, de l'embouchure du pont de Trois-Rivières sur
la rive sud à aller jusqu'à Saint-Grégoire, ce sera un
boulevard à deux voies?
M. LAFONTAINE: Deux voies dans l'entrée de...
M. PINARD: Dans l'entrée de la route actuelle?
M. LAFONTAINE: Non, non, dans l'entrée de l'autoroute. Et du
côté de Trois-Rivières...
M. PINARD: Cela va coûter plus cher que ça. Vous la
réalisez sur quelle période de temps cette section-là?
M. LAFONTAINE: Disons que nous commençons par une route à
deux voies et après ça on prend...
M. PINARD: Le projet total va coûter combien? De l'embouchure du
pont de Trois-Rivières jusqu'à Saint-Grégoire-de-Nicolet,
c'est un projet qui est évalué à combien?
M. LAFONTAINE: $500,000.
M. PINARD: Cela n'est pas fait à deux voies. Alors c'est une
route ordinaire.
M. LAFONTAINE: Nous avons l'emprise voulue...
M. LOUBIER: Adopté.
M. PINARD: Vous prenez la route ordinaire sauf que vous
élargissez l'emprise.
M. LAFONTAINE: Non, c'est une emprise nouvelle...
M. PINARD: ... l'emprise de la route actuelle ou bien... Bien, enfin, le
projet qui avait été conçu au ministère à
l'époque, de relier le pont de Trois-Rivières du
côté sud avec la route transcanadienne, est-ce que c'est le
début de ce projet-là?
M. LAFONTAINE: Oui, c'est ça!
M. PINARD: Alors le projet est évalué à
combien?
M. LAFONTAINE: 20 milles à la Transcanadienne.
M. PINARD: 20 milles, oui. Combien du mille environ?
M. LAFONTAINE: De $500,000 à $600,000.
M. PINARD: Cela fait quoi? Un projet de $10 millions?
M. LAFONTAINE: $10 millions. UNE VOIX: Le double.
M. PINARD: Vous allez dépenser $500,000 pour le départ du
projet cette année.
M. LAFONTAINE: Excepté que nous commençons avec deux voies
au lieu de commencer avec quatre voies. Mais nous prenons l'emprise pour quatre
voies. C'est comme dans Trois-Rivières cette année, nous prenons
l'emprise totale mais nous ne faisons qu'un côté pour $500,000
quitte à revenir après.
M. PINARD: Pour la Transcanadienne du côté nord, de
Trois-Rivières vers Shawinigan jusqu'à
Saint-Etienne-des-Grês, je pense qu'il y avait eu un dépôt
de plan...
M. LAFONTAINE: II est encore là.
M. PINARD: Bien en 65/66, est-ce qu'il y a un montant prévu pour
le départ des travaux du côté de la rive nord?
M. LAFONTAINE: Oui, c'est ça, c'est $500,000.
M. PINARD: Mais c'est du côté sud ça.
M. LAFONTAINE: Non, $100,000 du côté sud, $500,000 du
côté nord.
M. PINARD: Du côté nord, ça va aller
jusqu'où?
M. LAFONTAINE: Cela va aller jusqu'au boulevard Sainte-Marguerite.
M. PINARD: C'est dans Trois-Rivières, ça. M. LAFONTAINE:
Boulevard Jean XXIII.
M. PINARD: Cela est encore une route à deux voies, ça.
M. LAFONTAINE: Voies divisées, coût de l'estimation, $1
million. Coût cette année: $500,000. Cela veut dire que cette
année nous faisons deux voies et l'an prochain nous ferons deux autres
voies.
M. LOUBIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PINARD: Nous avions adopté l'article 4: Protection du public
aux passages à niveau.
M. LOUBIER: Oui, il reste l'article 5.
M. LE PRESIDENT: Article 5: Construction et réfection de ponts
permanents.
M. PINARD: Le ministre nous a dit que pour cette année il
envisageait une dépense d'environ $14 millions pour le nouveau pont de
Québec. Quand ce pont sera-t-il terminé d'après les
dernières prévisions?
M. LAFONTAINE: Le nouveau pont de Québec, d'après les
dernières prévisions des ingénieurs-conseils, va
être terminé, je pense, en octobre ou juillet 1970.
M. PINARD: En octobre 1970.
M. LAFONTAINE: En octobre 1970. On a tenté de le prévoir
pour 1969 mais, à cause de difficultés sur le massif d'ancrage du
côté nord nous avons trouvé des failles...
M. PINARD: Roc friable.
M. LAFONTAINE: ... roc très friable alors il a fallu descendre
plus loin et le retard d'une couple de mois reporte à un an la
construction du pont parce que l'établissement des câbles doit se
faire en été par température chaude.
M. PINARD: Alors quels sont les nouveaux ponts que le ministre entend
construire à part le nouveau pont de Québec?
M. LAFONTAINE: Il y a le pont Papineau qui est un pont assez
important.
M. PINARD: II sera commencé quand?
M. LAFONTAINE: Le pont de Papineau sera l'objet d'appels d'offres ces
jours-ci.
M. PINARD: II est évalué à combien?
M. LAFONTAINE: Le complexe total est évalué à $10
millions.
M. PINARD: Avec les approches?
M. LAFONTAINE: Avec les approches, $10 millions, grosso modo.
M. PINARD: Le nouveau pont projeté à Drummondville sur la
rivière Saint-François pour faire la liaison entre la rue
Saint-Georges et la rive nord du village Saint-Charles, est-ce que c'est encore
un projet caressé par le ministère?
M. LAFONTAINE: Disons que si c'est dans le comté de Drummond, je
le caresse.
M. PINARD: Caressez mon comté mais ne caressez pas le
député, il va être plus satisfait comme ça.
M. LOUBIER: On va mettre un pont Bailey en avant.
M. PINARD; Est-ce que le ministre entend réaliser ce
projet-là cette année ou commencer les travaux cette
année?
UNE VOIX: Caresses séparées...
M. PINARD: J'ai été poli, j'ai dit caressé.
M. LAFONTAINE: Disons qu'il n'est pas sur la liste prioritaire, mais il
est possible que je le place sur la liste prioritaire. Est-ce que c'est le pont
que le député de Drummond a tenté d'avoir pendant de
longues années du ministre des Travaux publics et qu'il n'a jamais pu
réussir?
M. PINARD: Disons que les pourparlers ont commencé en 1965,
ça allait très bien.
M. LAFONTAINE: Je vais me montrer plus généreux
vis-à-vis de l'ancien ministre de la Voirie que son ancien
collègue.
M. PINARD: Les études techniques avaient été
commencées par les ingénieurs des Travaux publics. Alors, ils
peuvent peut-être vous dire où c'est rendu ça...
M. LOUBIER: On « placote » encore!
M. PINARD: ... les études techniques du pont de la rue
Saint-Georges à Drummondville.
M. HAMEL: A Drummond on est gâté par... M. PINARD: Les
besoins sont grands. UNE VOIX: ... vers Frontenac.
M. HAMEL: Les besoins de Charlevoix sont grands.
M. LAFONTAINE: Disons que toutes les études techniques
préliminaires sont faites mais il n'y a aucne étude technique
relativement à la construction du pont même qui est
commencée.
M. LOUBIER: Du pont Bailey?
M. LAFONTAINE: Chicoutimi-Nord...
M. PINARD: II y en a un pour relier le club de golf.
M. LAFONTAINE: Chicoutimi et Chicoutimi-Nord, c'est un assez gros pont,
je pense de $5 millions. Maintenant, le pont de Sorel-Tracy va être
terminé cet automne.
M. PINARD: II vous aura coûté combien, quand vous aurez
terminé, le pont de Tracy?
M. LAFONTAINE: Le pont de Tracy, le contrat est de $4,200,000. Il y a $2
millions à peu près pour les approches. Cette année, le
pont de Sorel va coûter $2,200,000 et il est estimé à
$5,400,000.
M. PINARD: Est-ce que le ministre a l'intention de continuer le
boulevard parallèle à la route no 3 entre Boucherville et Tracy
vers Sorel?
M. LAFONTAINE: C'est-à-dire la nouvelle route 3.
M. PINARD: A l'Intérieur des terres. Est-ce qu'il y a un
montant...
M. LAFONTAINE: Non, il n'y a rien de prévu. M. PINARD: ... qui
est entré au budget?
M. LAFONTAINE: Ce que nous faisons, cette année, c'est le
commencement des approches du nouveau pont de Tracy, $1,800,000.
M. PINARD: Il reste encore une distance à parcourir entre les
approches...
M. LAFONTAINE: Nous finissons aussi le pont permanent de Boucherville
cette année.
Un contrat de $1,200,000 vient d'être donné. M. LE
PRESIDENT: Adopté.
M. KENNEDY: Dans la voie de ceinture au village de Ormstown, il y aura
évidemment un pont, est-ce que c'est inclus dans le montant de
$33,000,000?
M. LAFONTAINE: Est-ce que c'est le pont pour la commission scolaire
régionale?
M. KENNEDY: Non, non, c'est une autre affaire. On va attendre de
bâtir l'école pour commencer.
M. LAFONTAINE; Ils n'ont pas commencé?
M. KENNEDY: Non, les soumissions sont sorties. Vous n'aurez que $800
à payer.
M. LAFONTAINE: II est sympathique.
M. KENNEDY: Je suis toujours sympathique au progrès.
M. LAFONTAINE : Je pense qu'on s'entend bien, le député
concerné et moi-même et il y avait un problème assez urgent
à cause de l'école polyvalente qu'on a placée de l'autre
côté d'une rivière.
M. KENNEDY: Elle aurait été placée d'un
côté ou de l'autre.
M. LAFONTAINE: Et ça nécessitait à ce
moment-là la construction d'un pont...
M. KENNEDY: Cela prend un pont de toute façon.
M. LAFONTAINE: ... et c'est pour vous montrer qu'on est amené
dans des problèmes éducationnels malgré nous, parce que
tout de même, je pense que c'est un projet global de $750,000.
M. KENNEDY: Oui, à peu près, là je suis
d'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. KENNEDY: Ce sont des améliorations permanentes, quand
même, qui vont servir pour toute la population.
UNE VOIX: Adopté?
M. LE PRESIDENT: Adopté. UNE VOIX: Un instant.
UNE VOIX: Voyons donc! Vous en avez mis pour $34,000,000 et vous donnez
$33,000,000.
M. PINARD: Est-ce que le député de Bellechasse peut nous
dire combien il a demandé au ministre de la Voirie pour son propre
comté cette année?
M. LOUBIER: Non, c'est confidentiel.
M. PINARD: L'année passée, c'était
confidentiel.
M. LOUBIER: Très confidentiel. Je vous dirai ça l'an
prochain.
M. PINARD: Parce que moi, le député pourra m'aider
à inaugurer les nouveaux travaux qui seront exécutés dans
son comté?
M. LAFONTAINE: Avec grand plaisir. On arrêtera même sur une
ferme que l'on connaît tous les deux.
M. LOUBIER: Disons que ce sera la croix du voyage.
M. PINARD: Disons au moins que je ferai les premiers pas, c'est ce qui
plairait au ministre, au député de Bellechasse d'être
invité par la suite.
M. LOUBIER: Peut-être, on en reparlera en tout cas.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. PINARD: M. le Président, malgré que nous soyons
adversaires, nous ne sommes pas ennemis. Mes amitiés sont devenues les
siennes.
M. LAFONTAINE: Disons que le meilleur avocat que le député
de Drummond a auprès du ministre de la Voirie est encore le
député de Bellechasse.
M. PINARD: Ah! je m'en doute.
M. LOUBIER: Si vous saviez! J'ai passé des veillées
à parler de vous et de M. La Brique, à un moment donné,
durant la dernière campagne.
M. PINARD: Oui et je suis sûr que ce n'était pas en bons
termes.
M. LOUBIER: Disons que j'aime autant que vous n'entendiez pas tout cela.
Ce n'était pas parlementaire parfois.
M. PINARD: Lorsque j'ai entendu le député de Bellechasse
lire le télégramme, j'ai fermé mes oreilles pour ne pas
entendre les commentaires pas trop élogieux qu'il faisait au
sous-ministre du temps.
M. LOUBIER: Et je l'ai même dit devant lui et j'ai même
accollé à tout cela des épithètes qui
n'étaient pas orthodoxes avec invitation à me poursuivre si
c'était criminel de le qualifier des termes que je l'ai qualifié.
Je n'ai pas eu d'action encore.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je demanderais aux membres du comité
de bien vouloir, s'il vous plaît, se rapporter aux crédits
1968.
Article 5: Construction et réfection de ponts permanents,
adopté.
Article 6: Terrains de camping?
M. PINARD: Est-ce que le ministre pourrait me dire où il
entend...
M. LOUBIER: II voulait que je m'en aille tantôt.
M. PINARD: Bien oui, mais on va savoir qui a la responsabilité de
l'aménagement des terrains de camping, surtout l'aménagement du
parc des Voltigeurs.
M. LOUBIER: II est capricieux, le député de Drummond.
Tantôt, il voulait que je m'en aille et là il faut que je
reste.
M. PINARD: C'est une vieille histoire. Mais pour ceux qui ne la
connaissent pas, elle paraît plus frafche. Est-ce que le ministre va
dépenser encore de l'argent, dans le parc des Voltigeurs, pour le
terminer si possible?
M. LAFONTAINE: Oui, encore. C'est parce que j'ai beaucoup de
considération pour le comté de Drummond et pour l'ancien
titulaire du ministère de la Voirie.
M. PINARD: J'ai hâte de voir cela.
M. LAFONTAINE: C'est parce qu'on caresse le comté, vous savez,
pour la prochaine élection. Nous allons dépenser ce ne
sont pas des farces, M. le Président $277,000, cette
année.
UNE VOIX: Eh, monsieur! $150,000 en expropriation.
M. PINARD: Ce sont des vieux cas d'expropriation à être
réglés.
M. LAFONTAINE: Et dire que, dans le comté de Labelle, M. le
Président, on va dépenser seulement $275,000. J'ai l'impression
que des fonctionnaires en arrière de moi...
M. PINARD: Ne parlez pas du parc de... Est-ce qu'il y a un lac qui
s'appelle Tibériade dans le comté de Labelle?
M. LAFONTAINE: Oui, j'ai essayé de marcher un soir, dessus, et
j'ai calé. Je n'ai pas été capable de faire comme un
certain personnage.
M. PINARD: Est-ce qu'il y a un ruisseau qui s'appelle le ruisseau
Jourdain, qui se jette dans le lac Tibériade?
M. LAFONTAINE: Non, non. Il faudrait que je corrige le
député de Drummond. Ce n'est pas le ruisseau Jourdain qui se
jette dans le lac Tibériade. C'est le lac Tibériade qui se jette
dans la rivière Jourdain, qui se jette dans la Nominingue.
M. PINARD: Combien d'argent a été
dépensé...
M. LAFONTAINE: Je me promène assez souvent le soir...
M. PINARD: ... pour l'aménagement de ce parc-la?
M. LAFONTAINE: Ah! beaucoup moins que pour le parc des Voltigeurs. Cinq
fois moins qu'au parc des Voltigeurs. Pour le parc des Voltigeurs:
immobilisation, $1,644,489...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LAFONTAINE: ... et parc du lac Tibériade, $903,700.
M. PINARD: Un instant. Le ministre dépense plus d'argent qu'il en
demande dans son budget pour le parc des Voltigeurs de Drummondville. Alors, je
ne crois pas cela.
M. LAFONTAINE: Non, non, le total. C'est ce qui est fait à ce
jour.
M. PINARD: A l'article « immobilisation», vous demandez
$1,485,000.
M. LAFONTAINE: Non, le député m'a demandé ce qu'il
y a eu de dépensé. Je réponds à sa question.
M. PINARD: Ce qui a été fait durant notre temps.
M. LAFONTAINE: S'il me demande cela, je vais lui répéter
ce que je lui disais tout à l'heure, $277,000 dans le parc des
Voltigeurs...
M. PINARD: Pourquoi là?
M. LAFONTAINE: ... plus $150,000 d'expropriation, contre $275,000
à Sainte-Véronique. Alors c'est plus encore dans le parc des
Voltigeurs que dans le comté de Labelle. Disons que c'est parce que j'ai
beaucoup d'amitié vis-à-vis de ce comté.
M. PINARD: Est-ce que le ministre continue...
M. LAFONTAINE: Le député de Drummond a dû se rendre
compte que nous avons passé sous la Transcanadienne. Nous l'avons
pavée. J'ai été voir cela, l'autre fois, c'est très
joli. Si je n'avais pas été gêné.
M. PINARD: On a fait un magnifique mur de pierre...
M. LAFONTAINE: Un magnifique mur de pierre à l'entrée. Si
je n'avais pas été gêné, j'aurais appelé le
député de Drummond; mais j'ai dit que peut-être ses
partisans n'aimeraient pas cela le voir avec moi...
M. LOUBIER: Sous la même tente.
M. LAFONTAINE: Alors, je n'ai pas osé lui causer de tort
politique dans son comté. Alors je ne l'ai pas appelé, mais je
suis allé voir cela avec beaucoup d'intérêt.
M. PINARD: Est-ce que ce sera encore à péage
l'entrée du parc des Voltigeurs, cette année?
M. LAFONTAINE: Disons que l'exploitation, c'est le tourisme. Le
ministère de la Voirie n'a pas l'intention d'exploiter les parcs
touristiques qu'il bâtit. Alors, du moment que la parc est bâti,
nous allons le transférer au ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche.
M. PINARD: Qui va se charger de l'aménagement, de la
réparation du magnifique manoir
Trent, qui est sur le terrain du parc des Voltigeurs?
M. LAFONTAINE: Cela devrait relever de notre collègue des
Affaires culturelles, parce que c'est un magnifique manoir qui date de
très longtemps. C'est de l'histoire.
M. PINARD: Est-ce que le ministre peut faire une recommandation
généreuse dans ce sens-là?
M. LOUBIER: Je dirais même au député de Drummond,
sérieusement, que nous avons demandé... Je pense que c'est M.
Adam qui nous avait demandé si on avait l'intention de le garder dans le
parc, et j'avais dit: Enormément. Nous voulons le conserver là et
tenter de l'aménager ou de le restaurer, pour lui donner tout son
éclat et faire en sorte que cette bâtisse historique puisse
devenir un lieu d'attraction. J'ai insisté pour qu'on le conserve;
deuxièmement, pour qu'on le restaure, qu'on le meuble et qu'on
s'organise avec le ministère des Affaires culturelles pour que ça
devienne un lieu de rendez-vous, de visites, et que ça crée une
autre attraction. Et le député de Drummond a raison de
s'interroger sur le sort réservé à cette bâtisse
qui, sur le plan architectural et le plan historique, est merveilleuse.
M. PINARD: Dans le rapport des ingénieurs
spécialisés en espaces verts, M. Verge, est-ce qu'il n'y avait
pas une recommandation pour en faire un relai gastronomique?
M. LOUBIER: Je n'ai pas pris connaissance de ce rapport. Il a dû
demeurer au ministère de la Voirie. Pour ma part, ce que je vois dans
cette bâtisse-là, c'est d'abord l'aspect architectural, l'aspect
historique, sur tous les plans, et j'aimerais que le ministère des
Affaires culturelles puisse l'aménager, le meubler et le décorer,
de façon à reproduire réellement l'époque de cette
bâtisse, de faire en sorte que ça devienne un autre pôle
d'attraction pour le terrain de camping. Maintenant, si le député
de Drummond me le permet, à certains endroits où il y avait des
bâtisses, nous avons, par exemple, à l'Ile d'Orléans, nous
nous sommes servi d'une bâtisse pour en faire un théâtre
d'été, une salle de réception, une salle de projection,
etc. Alors, peut-être qu'à ce moment-là, pourrait-on
négocier? Mais il y a une chose certaine c'est que nous ne voulons pas
nous en départir. C'est un actif précieux pour le terrain de
camping des Voltigeurs de le garder là, de le restaurer, avec beaucoup
d'éclat.
M. PINARD: II peut être constitué en musée aussi. Il
y a une société privée qui détient les droits sur
tous les objets d'art, les objets historiques qui ont été
trouvés dans le manoir et qui est disposée à en remettre
la propriété, soit au ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, soit au ministère des Affaires culturelles.
M. LOUBIER: Qu'est-ce que souhaiterait le député de
Drummond, honnêtement?
M. PINARD: J'aimerais mieux que le ministre lise les recommandations
faites par les ingénieurs; ce sont des recommandations très
pertinentes.
M. LOUBIER: Mon opinion personnelle, c'est que j'aimerais beaucoup plus
comme vous dites, le voir restaurer, comme musée, le meubler, le
décorer au style de l'époque, que de le voir comme relais
gastronomique sur un terrain de camping.
M. LAFONTAINE: M. Perron me dit la même chose. Il y a eu une
recommandation de faite pour qu'on l'aménage en musée. Mais,
à ce moment-là, disons que ça dépasserait les
attributions et du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et du ministre de la Voirie. Mais je suis complètement
d'accord avec ce que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
dit. Il faut faire tous les efforts possibles pour garder à la
bâtisse son style et peut-être la meubler avec des meubles de cette
époque. Ceci, à ce moment-là, en ferait un pôle
d'attraction supplémentaire.
M. LOUBIER: Adopté?
M. PINARD: J'ai terminé, moi, si mes confrères n'ont pas
d'autres questions. Est-ce que le ministre pourrait me dire, à
même le budget des dépenses capitales pour l'année
dernière, combien il y a eu de dépensé pour ce qu'on
appelle les travaux en régie, les travaux faits à la
journée, par rapport à ceux qui ont été
exécutés à contrat, après demande de soumissions
publiques?
M. LOUBIER: Est-ce que vous gardez le poste budgétaire 8 pour en
haut?
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste budgétaire no 7 est
adopté, tout en gardant le droit de le reprendre.
M. LAFONTAINE; Alors, pour les postes budgétaires 7 et 8, disons,
d'une manière générale, pour donner un article, de 60/61
à 65/66, les travaux exécutés à la journée
ont été de 29.1% du budget et en 66/67 et 67/68: 21.5% du budget,
en régie.
M. PINARD: Oui, mais il y avait une diminution des dépenses
capitales.
M. LAFONTAINE: Je comprends, mais disons que, dans l'ordre d'importance,
avant le 5 juin 1966, il y a 29.1% des travaux qui ont été
exécutés en régie et, depuis le 5 juin 1966, il y a 21.5%
des travaux exécutés en régie.
M. PINARD: Je remarquais...
M. KENNEDY: Cette compilation est valable jusqu'à un certain
point mais elle ne répond pas à la question. Il faudrait
répondre en chiffres absolus.
M. LAFONTAINE: La question m'a été posée en
chiffres absolus mais disons que je vais aller au-devant de la question du
député de Drummond parce que dans le fond, c'estpour faire des
chiffres, pour faire une comparaison. Alors la meilleure comparaison, c'est
encore de l'établir par pourcentage.
M. KENNEDY: Cela ne répond pas exactement à la
question.
M. PINARD: En régie par exemple, c'est pour quel montant. En
66/67 pour quel montant?
M. LAFONTAINE: Disons, ici, 67/68, des contrats, $39,608,000, à
la journée, en régie parce que lorsque nous disons
à la journée c'est plutôt en régie c'est
$24,075,000 pour un total de $63 millions. En 66/67, $90 millions en contrats;
$11 millions en régie pour un total de $101 millions.
M. PINARD: Vous incluez la route transcanadienne là-dedans.
M. LAFONTAINE: Non comprise. La route transcanadienne non comprise.
M. PINARD: Est-ce que le ministre aurait l'amabilité de me donner
une copie du tableau?
M. LAFONTAINE: Je n'ai aucune objection.
M. PINARD: Cela faciliterait la discussion et cela écourterait
les questions.
M. LAFONTAINE: Je ne voudrais pas l'enlever de là-dedans parce
que cela fait partie de mon dossier. Ma secrétaire vous en enverra une
lundi. D'accord?
M. PINARD: Alors pour l'année 66/67 et..
M. LAFONTAINE: Maintenant, ici, tenez peut-être que je pourrais
vous donner ça. Cela résumerait peut-être mieux la
situation de l'autoroute, la route trans canadienne, la voirie et les
soumissions non publiques qui ont été négociées.
L'autre jour, lorsque M. Lesage a fait son intervention en Chambre, lorsque je
me suis levé pour dire que cela n'était pas tout à fait
exact ce qu'il disait, je n'avais pas ce document-là mais je l'avais vu.
Disons que...
M. PINARD: Maintenant, pour revenir aux questions qui apparaissent au
feuilleton et pour lesquelles il n'y a pas eu de réponse, est-ce que le
ministre m'assure qu'il y aura une réponse à chacune des
questions qui sont inscrites au feuilleton? Parce que là ça me
paraît essentiel.
M. LAFONTAINE: Moins la réserve que je lui ai faite l'autre jour
relativement à un cas bien particulier.
M. PINARD: S'il n'y a que ça qui manque je n'en ferai pas de
reproche au ministre.
M. LAFONTAINE: Seulement ça. Pour le reste je n'ai pas
d'objection.
M. LE PRESIDENT: Très bien. Adopté. Poste
budgétaire 8, adopté avec réserve.
M. LAFONTAINE: Le poste budgétaire, ce n'est pas avec
réserve.
UNE VOIX: Cela s'en va en haut
M. PINARD: Est-ce que je peux faire remarquer que dans le tableau, dans
la partie intitulée « Soumissions non publiques », cela
n'indique pas nécessairement que ce sont des travaux faits à la
journée ou en régie ça. M. LAFONTAINE: Pardon?
M. PINARD: Dans la partie intitulée « Soumissions non
publiques », cela n'Indique pas que ce sont des travaux routiers
réalisés en régie ou à la journée. Cela peut
être...
M. LAFONTAINE: Cela, c'est pour les contrats non négociés.
Ce sont les soumissions non publiques.
M. PINARD: Oui, je comprends, négociés mais
exécutés par des entrepreneurs ou aux frais du ministère.
En régie, c'est exécuté aux frais du ministère.
M. LAFONTAINE: C'est une comparaison... Disons qu'on prendra...
M. PINARD: Aujourd'hui les contrats à exécuter à la
journée le sont souvent par des entrepreneurs qui louent
l'équipement et qui exécutent pour le compte du
ministère.
M. LAFONTAINE: Non. Nous louons l'équipement d'un entrepreneur et
on travaille avec le personnel qui est engagé.
M. PINARD: Avec un contremaître du ministère.
M. LAFONTAINE: Avec un contremaître du ministère. Alors, le
poste budgétaire 8, réservé en Chambre, la route
transcanadienne.
M. LE PRESIDENT: Adopté. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Alors, le budget du comité de la Voirie a
été adopté avec réserve de l'article 8 pour
discussion en Chambre. Je remercie tous les membres de leur collaboration.
(17 h 39)