Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Tuesday, September 17, 2024
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Vol. 47 N° 72
Special consultations and public hearings on Bill 70, An Act to amend the Animal Health Protection Act
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Schneeberger) :
Alors, bon matin à tous. Ayant le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'aménagement du territoire ouverte et je souhaite la bienvenue à
tous. Et juste peut-être vérifier vos sonneries d'appareil, qu'elles soient
bien éteintes. Alors, la commission est réunie ce matin afin de poursuivre les
consultations particulières et auditions publiques du projet de loi no 70,
Loi modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux. Mme la
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Jeannotte (Labelle) est remplacée par M. Reid
(Beauharnois); M. Ciccone (Marquette) est remplacé par M. Fortin
(Pontiac); et Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis).
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci beaucoup. Alors, ce matin, nous avons trois groupes. Nous commençons
par la Fédération de la relève agricole du Québec, l'Association des médecins
vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux et la Fédération des
éleveurs de volaille du Québec. Alors, j'accueille la relève agricole. Bonjour
à vous deux. Je vous laisse vous présenter. Vous avez 10 minutes par la
suite pour faire votre mémoire et puis on aura un échange avec les députés.
M. Beauvais (David) : Bien,
bonjour. Bonjour à tous et merci de l'invitation. David Beauvais. Je suis
président de la Fédération de la relève agricole du Québec, la FRAQ. Puis la
FRAQ, c'est une organisation qui représente plus de 2 000 membres,
là, dans toutes les régions et toutes les productions du Québec. Je suis aussi
producteur et éleveur, là, d'un troupeau de brebis laitières, là, à Magog, en
Estrie, depuis le 2019. Je laisserai Clovis se présenter.
M. Raymond-La Ruelle
(Clovis) : Bonjour, bonjour. Merci beaucoup pour l'invitation. Clovis
Raymond-La Ruelle. Je suis coordonnateur à la recherche et aux politiques à la
Fédération de la relève agricole. Donc, c'est ça.
M. Beauvais (David) : Au
niveau du projet de loi no 70, on est... On est pas mal dans la même
lignée que les autres. On ne va pas réinventer rien, là. On va y aller avec nos
recommandations puis on pourra en discuter plus avec les questions par la
suite. Première au niveau de... Bien, on veut une meilleure... On veut qu'il y
ait une uniformisation des règlements entre la CIA et le MAPAQ au sujet des
déclarations de maladie, là, entre autres, là, s'il y a... pour ne pas que, si
une maladie se retrouve sur les deux listes, pour ne pas qu'il y ait de
dédoublement, là, au niveau de la paperasse.
On veut puis on pense que ça serait
nécessaire qu'il y ait la mise en place d'une formation reconnue pour les
personnes... les personnes dites autorisées pour être sûr que ça soit toutes
les régions, toutes les productions aient la même interprétation, que les
règlements puis les normes soient établis pareil pour tous.
On parle beaucoup, disons, encore d'harmonisation
des nouveaux registres obligatoires avec les registres volontaires déjà
utilisés. Il y a beaucoup de registres, là, dans différentes productions, là,
qui sont très détaillés, très, très utiles, là, pour les producteurs. Il ne
faudrait pas qu'il y ait un dédoublement.
Au niveau de la traçabilité, c'est
exactement la... exactement la même chose. Il faudrait pouvoir utiliser et
harmoniser les systèmes de traçabilité déjà connus et utilisés.
Concordance entre les nouvelles normes
sanitaires et les normes déjà en place. Par exemple, au niveau du ministère de
l'Environnement, pour la disposition des fumiers contaminés, il ne faudrait pas
qu'il y ait deux normes avec deux ministères qui ne coïncident pas.
Puis pour tout ça, ça va prendre... Il
serait important d'avoir un soutien financier. Plusieurs groupes en ont parlé
pour les producteurs, mais aussi, là, en ressources humaines. C'est des normes,
c'est des applications, c'est des registres, c'est des... Ça fait qu'il faut s'assurer...
Il est important qu'il y ait des ressources humaines adéquates, là, en région
pour soutenir les producteurs, pour les accompagner dans la transition du
nouveau projet de loi.
• (9 h 50) •
Compensations financières aussi pour
toutes les mesures d'urgence obligatoires. Puis, si on parle pour la relève
agricole aussi en plus, il y a une spécificité pour la relève, puis on veut qu'il
y ait une... S'il y a des pertes financières que la... S'il y a un pourcentage,
par exemple... Bien, s'il y a une compensation, par exemple, pour l'élimination
d'un troupeau, ou déplacement, ou désinfection, bien, on croit que ça ne doit
pas devenir la responsabilité des producteurs parce que, là, on parle d'une loi
sanitaire pour la collectivité. Tu sais, il faut...
M. Beauvais (David) : ...ce
n'est pas le producteur qui doit assumer ça, c'est l'ensemble de la
collectivité, ça fait que... puis s'il y a des pourcentages d'aide qui sont
établis, bien, on aimerait ça qu'il y ait une bonification pour la relève.
Pourquoi une bonification pour la relève? Parce que la relève a des
spécificités au niveau des liquidités, au niveau du temps disponible aussi. Tu
sais, on parlait des ressources humaines, il y a 40 % de la relève
agricole qui a un deuxième emploi à l'extérieur, ça fait qu'ils n'ont pas
nécessairement le temps de remplir des registres puis tout ça. Ça fait que ça
va prendre de l'aide financière supplémentaire aussi. Tu sais, quand tu viens
d'acheter un troupeau, c'est... pour démarrer, c'est différent que le
producteur que ça fait 40 ans qu'il a un troupeau en opération. Ça fait
qu'il y a vraiment des spécificités différentes pour la relève, puis on veut
que ça soit... ça soit considéré. Puis au niveau de notre dernière demande
aussi, ça, c'est... c'est un peu ça aussi, c'est la consultation des groupes,
là, pour au niveau de toute la réglementation, puis on aimerait ça que, pour
ces spécificités-là, que la relève soit considérée comme un... comme un groupe,
là, comme... comme l'invitation, là, que vous nous faites aujourd'hui, là. Ça
fait que... ça fait qu'on n'a pas de beaucoup plus que ça. Il y a beaucoup de
choses qui ont été dites, là, dans... lors de nos prédécesseurs, mais on laisserait
plus de temps pour les échanges.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup. Nous allons commencer des échanges avec M. le ministre. La
parole est à vous.
M. Lamontagne : Merci.
Bienvenue, David. Merci beaucoup de votre présence aujourd'hui. Salutations à
ma collègue de Westmount—Saint-Louis, c'est la première fois qu'on a
l'opportunité de travailler ensemble en commission parlementaire, alors c'est
un plaisir de vous accueillir. Et puis pour pour votre... pour votre gouverne,
on a deux lois, au Québec, qui touchent un peu les animaux si on veut, là. Il y
a une loi qui touche vraiment le bien-être animal et les conditions de garde,
et comment on s'occupe des animaux et tout ça, puis qui couvre plusieurs,
plusieurs espèces d'animaux, puis on a une loi qui touche vraiment l'aspect
sanitaire, puis quand on parle d'aspect sanitaire, tout de suite on fait
référence à quand il y a des épidémies, de prévenir des épidémies, de
circonscrire des épidémies ou des épizooties qu'on appelle, qui des fois vont
être des maladies qui vont être propres à certaines espèces, puis qu'il est
très important de faire en sorte qu'on limite la propagation ou qu'on fait en
sorte qu'il n'y a pas de propagation de ces maladies-là.
Alors, la loi qu'on... le projet de loi n° 70 vise vraiment à venir amender la Loi n° 42
qui existe... Premièrement, c'est une loi qui date de presque 100 ans au
Québec, qui vise tout le volet sanitaire. Sanitaire, c'est les animaux, les
gens qui côtoient les animaux, les gens qui mangent les produits des animaux,
les gens qui... tout, tout ce qui touche les humains, qui sont en contact avec
les animaux puis les animaux eux-mêmes. Ça fait que la loi qu'on a
présentement, la dernière fois qu'elle a été mise à jour, si on veut, ça date
il y a une vingtaine d'années. Et puis, depuis ce temps-là, bien, on a eu
plusieurs épisodes de maladies importantes sont survenus. Les juridictions au
Canada, aux États-Unis, dans le monde ont adapté leur réponse pour être plus
agiles et tout ça. Puis le Québec, on traîne la patte un peu là-dedans, bien
honnêtement. Alors, l'objectif de ce projet de loi là, c'est de nous donner
davantage d'agilité et de flexibilité dans la réponse, puis dans la prévention
à... éventuellement la possibilité d'avoir des maladies. Exemple, là, on a eu
la grippe aviaire qui sévit sur le territoire depuis quelques années, depuis
deux ans maintenant, qui vient mettre à mal des troupeaux au complet, que c'est
des difficultés pour les fermes, pour les agriculteurs. Alors, on manque
d'outils pour bien réagir, puis aussi être en bonne synchronicité avec l'Agence
canadienne d'inspection des aliments qui, elle aussi, a un mandat très
important.
Le deuxième volet de la de ce qu'on
cherche à faire, c'est tout ce qui touche l'antibiorésistance parce qu'il est
connu qu'à force d'utiliser des antibiotiques, bien, les animaux peuvent
développer une résistance aux antibiotiques qui font en sorte qu'à un moment
donné les maladies qu'ils peuvent contracter, bien, deviennent de plus en plus
problématiques à s'occuper puis, ultimement, ça peut avoir des conséquences
difficiles pour les humains qui les côtoient. Alors, il y a des mesures dans ce
projet de loi là qui visent à améliorer notre façon de superviser et
comprendre, accompagner au point de vue l'utilisation d'antibiotiques. Ça fait
que je voulais juste faire un peu cette récapitulation-là.
Puis, ceci étant dit. Alors, j'ai écouté
plusieurs de... Un, merci pour votre mémoire, David. Moi, j'apprécie toujours
de pouvoir entendre la voix de la Fédération de la relève, puis on a la voix de
l'UPA, mais d'avoir...
M. Lamontagne : ...aussi
votre signal. C'est très important. Puis, juste pour vous mentionner que les...
tu sais, les craintes... Premières des choses, la dernière affaire qui va
arriver suite à la mise en œuvre de ce projet de loi là, c'est d'avoir une
lourdeur administrative additionnelle pour les producteurs et les productrices.
Tu sais, on est engagé d'une façon vraiment intense dans un... tout un exercice
qui vise à venir réduire, alléger d'un point de vue administratif tout ce qui
touche la fonction de producteur ou productrice au Québec. Ça fait qu'on
n'arrivera pas avec un projet de loi pour venir défaire avec la main droite ce
qu'on... de faire avec la main gauche. Ça fait qu'il y a vraiment... il va
vraiment y avoir un souci dans l'application de tout ça, de ne pas avoir de
lourdeur additionnelle pour les producteurs et les productrices.
L'autre point aussi qui est important,
c'est suite à l'adoption de la loi... Souvent on adopte une loi, puis après ça,
il y a tout un chantier réglementaire, puis, tu sais, il y a des consultations,
et tout ça pour venir ultimement mettre les habilitations dans la loi. On a
des... Les règles sont instituées, mais, après ça, comment on va mettre ça en
application, et c'est par les règlements. Mais il n'est pas prévu au moment où
on se parle, une fois qu'on va adopter la loi, qu'on va lancer des chantiers
réglementaires. On n'a pas... On n'a pas de règlements de... qu'on doit nécessairement
adopter suite à l'adoption de la loi. Ça fait que ça, je voulais vous préciser
ça.
J'ai fait la distinction, là, avec ma
collègue entre la Loi sur le bien-être animal puis la loi sur la question
sanitaire. Vous avez bien compris ça dans votre... dans votre mémoire. Quand
vous parlez de l'uniformisation des règlements, c'est certain qu'encore là,
dans un principe où on ne veut pas avoir de lourdeur additionnelle, la dernière
chose qu'on veut, c'est qu'il y ait un ordre de gouvernement ou qu'il y ait une
organisation qui vous demande des choses, puis qu'après ça on vienne demander
l'équivalent. Bien, il faut que vous travailliez en double, ce n'est pas des
choses qui vont arriver. On a parlé de traçabilité pour certains élevages. Les
systèmes de traçabilité sont au niveau fédéral, et tout ça. On va...
L'objectif, ce n'est pas de venir duplicater ce qui se fait déjà. S'assurer de
la formation des gens pour avoir une application uniforme sur le territoire.
Tous les gens qui sont impliqués dans l'application de la loi naturellement. Je
veux dire, on a cette obligation-là, mais ce désir-là de faire en sorte que les
gens comprennent bien les nouvelles dispositions de la loi puis qu'ils puissent
l'appliquer de façon uniforme et conforme partout sur le territoire.
Quand on parle de soutien financier, c'est
certain que s'il y a des gestes qui sont posés, qui sont demandés en vertu de
cette loi-là, il y a toujours un... une analyse de l'impact que ça peut avoir
pour les gens, tu sais, vers qui la loi va avoir un impact. Puis après ça,
quand c'est jugé approprié, bien, c'est de mettre en place des programmes de
compensation pour accompagner. Puis on a un article dans le projet de loi,
l'article 6, là, qui donne toute la latitude, si on veut, pour être capable
de mettre en place ces programmes-là.
La seule chose que je veux s'assurer qu'on
comprenne bien, tu sais, quand on parle de perte financière, et tout ça, tu
sais, s'il y a un épisode qui se passe, et puis les gens, bien, de par le fait
qu'on applique la loi, ça fait qu'ils, tu sais, ils peuvent... elle peut
engendrer des difficultés. Bien là, de s'asseoir avec eux, puis de voir
l'impact, de voir comment on peut venir accompagner, ça, c'est une chose.
Si par contre, on a des producteurs qui,
de par le fait qu'ils n'étaient pas conformes dans l'application de la loi,
bien, ont généré des difficultés, bien, dans ce temps-là, on ne vient pas
nécessairement nourrir quelqu'un qui peut être à la source d'un problème, là.
Ça fait, que, de toute façon, on comprend tous comment ça marche, là, hein,
mais je voulais juste quand même faire cette distinction-là.
Dans votre mémoire, David, vous parlez
comment vous accueillez la possibilité ultimement de... que le médecin
vétérinaire en chef ou la médecin vétérinaire en chef puisse identifier des
zones, à un moment donné, comme pour mettre en quarantaine ou fermer des
espaces un peu, puis vous voyez ça d'un bon oeil, si on veut, là. Ça fait que
j'aimerais ça que vous me parliez un peu de votre interprétation, votre lecture
du pourquoi vous voyez que c'est une bonne chose qu'on... que le médecin ou la
médecin vétérinaire en chef puissent avoir ces ordonnances-là, si on veut, là.
M. Raymond-La Ruelle
(Clovis) : Bien, si vous me permettez, là, je vais répondre à ça, là.
Dans le fond, tu sais, nous, c'est certain que ce qu'on... tu sais, ce qui est
avantageux avec ce projet de loi là, c'est qu'on, bien, on permet, comme vous
le disiez, tu sais, une meilleure flexibilité, une meilleure agilité. Donc, ça
va assurer, bon, que les producteurs et productrices se sentent un peu plus en
sécurité quand ils arrivent des problématiques sanitaires. Ça fait que si on
peut fermer des zones comme ça, bien, tu sais, ça assure aux producteurs et aux
productrices que... puis surtout aux membres de la relève que, tu sais, leur
production ou leurs élevages ne seront pas affectés par les problématiques
qu'on a relevées dans les zones qui ont été fermées. Ça fait que, tu sais,
c'est vraiment pour ça, là. Tu sais, c'est le temps de réponse, c'est la
flexibilité, justement, comme vous le disiez. Bien, c'est ça, c'est une
question de sécurité pour tout le monde, autant pour le public que pour les
producteurs et productrices.
• (10 heures) •
M. Lamontagne : Oui. Merci.
Parce que c'est vraiment... L'idée là-dedans, c'est... il y a une question de
prévention, là, tu sais. C'est que, soit qu'on veut prévenir ou qu'on veut
contenir...
10 h (version non révisée)
M. Lamontagne : ...aujourd'hui,
on n'a pas les bons outils pour être capable de prévenir la bonne façon puis de
contenir. On l'a vu quand il y a eu la MDC, la maladie débilitante du cerf, là,
c'est... ça a été vraiment, vraiment compliqué, parce qu'il y a des outils qu'on
n'avait pas. O.K. Alors, le commentaire que vous faites dans votre mémoire,
effectivement, tu sais, on parle d'isoler une région. Une région, ça commence à
être vaste, si on veut, là, mais on parle de certains périmètres. Et puis, après
ça, bien, ultimement, c'est de l'étendre à ce que la médecin ou la médecin...
en chef va déterminer qui va être le plus approprié, si on veut, là, pour bien
contrôler puis gérer, là, le risque qu'il va y avoir. Alors, non, pour nous, c'est
une disposition qui est vraiment très, très importante. Je donnerais la parole
à mes collègues. Est-ce que tu as... collègue députée de Laporte, vous avez des
questions?
Mme Poulet : Oui, j'aurais...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
députée de Laporte, allez-y.
Mme Poulet : Oui, j'aurais
une petite question. Ce n'est pas pour vous mettre en boîte, c'est juste pour
avoir peut-être un... Bien, bonjour. Alors, bienvenue à vous deux. Qu'est-ce...
qu'est-ce que... Quelles seraient les raisons pour lesquelles un groupe ne
serait pas en accord avec ce projet de loi là, selon vous?
M. Beauvais (David) : Je ne
vois pas vraiment de...
M. Raymond-La Ruelle
(Clovis) : ...je pense que nous, notre position, aussi, c'est
présenté, tu sais, il est certain que le projet de loi, c'est un bon projet de
loi, tu sais, on comprend qu'il est dû, aussi, tu sais, c'est un... c'est une
loi qui n'avait pas été modifiée depuis longtemps. Mais je pense que c'est
peut-être un peu... tu sais, on l'a spécifié directement dans notre mémoire
aussi, je pense que c'est les zones floues un peu au niveau de la suite
réglementaire qui pourraient inquiéter certaines personnes. Tu sais, parce qu'on
comprend bien. Puis je pense que, tu sais, David comme moi, on est d'accord que...
on est certains que M. Lamontagne n'a absolument aucune intention d'augmenter
la charge... la charge administrative sur les producteurs, productrices, et
encore moins sur les membres de la relève. Mais on... on s'entend que ça
pourrait arriver si c'est par... tu sais, s'il y a une mésentendue, s'il y a un
règlement qui va peut-être un peu à l'encontre de tout ça. Ça fait que c'est
pour ça que je pense que certaines personnes pourraient peut-être mettre un
certain frein. Nous, on s'est positionnés en faveur du projet de loi, mais avec
peut-être une demande pour certaines clarifications pour la réglementation par
la suite, tu sais.
Mme Poulet : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? D'autres questions du côté ministériel? M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui, bien,
peut-être, moi, j'aimerais ça peut-être vous entendre parler d'antibiorésistance
un petit peu, parce qu'on le sait, dans la relève, on a quand même un
pourcentage un peu plus élevé de jeunes qui sont dans les productions animales,
qu'on retrouve de façon générale, là. Ça fait que comment... comment... puis il
y a certaines filières qui, depuis des années déjà, sont très engagées au point
de vue de gestes à poser, là, pour réduire, tu sais, la... pour être... pour
avoir un apport positif pour la question de l'antibiorésistance. Vous, votre
accueil des mesures additionnelles, ce qu'on veut faire, améliorer les
pratiques pour mieux contrôler tout ça, peut-être nous détailler un petit peu.
M. Beauvais (David) : On accorde
beaucoup d'importance justement, là, à l'antibiorésistance, puis on n'a pas une
position claire au niveau de la FRAQ par rapport à ça. Mais nos jeunes, comme
mentionné, tu sais, c'est des nouveaux producteurs qui arrivent dans un
contexte où ça existe, l'antibiorésistance, contrairement à nos pères, nos
grands-pères, ça n'existait pas, puis... ça fait que c'est beaucoup plus... les
gens. Tu sais, autant comme pour par exemple... un exemple facile, c'est au
niveau du développement durable, tu sais, nous, ce n'est pas dans la mode de
notre discours parce qu'on est dedans, tu sais, c'est comme... puis,
effectivement, l'antibiorésistance, c'est important. Puis à tous les jours
on... ça nous inquiète, qu'on va être là pour les 20, 30 ou 40 prochaines
années, tu sais, contrairement à l'autre génération. Ça fait que non, c'est
quelque chose qu'on accueille très favorablement, là, de surveiller ça, là.
M. Lamontagne : Ce que vous
me dites, c'est que vous autres, vous êtes nés dedans.
M. Beauvais (David) : Oui, c'est
ça, on...
M. Lamontagne : Tandis qu'il
y en a qui pourraient être encore en déni aujourd'hui, que ça ne pose pas de
problème.
M. Beauvais (David) : Exactement.
M. Lamontagne : Tandis que
vous autres, vous êtes nés dedans, vous le savez que c'est... il y a des... il
y a des périls qui sont associés à ça, là. Excellent! Bien, merci, c'est tout
pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, nous allons maintenant du côté de l'opposition
officielle avec la députée de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président, bienvenue à vous deux. Merci pour votre exposé puis pour votre
mémoire. C'est un plaisir pour moi d'échanger avec vous. Comme je vous ai
mentionné, avant qu'on était en ondes, je souhaite peut-être mieux comprendre
un peu votre réalité. Puis, si je comprends bien, David, pour vous, vous êtes
un producteur d'ovins. Alors, votre réalité actuelle, comment ça fonctionne?
Parce que ce que vous avez aussi proposé puis ce que j'ai lu aussi dans votre
mémoire, souvent, pour la relève, on a... vous avez mentionné, on a deux
emplois. Ça fait que peut-être juste nous élaborer un peu pour la bonne
compréhension de comment ça fonctionne sur le terrain pour vous.
M. Beauvais (David) : Bien,
pour... c'est sûr que présentement, c'est ça, dans le contexte du projet de
loi, c'est surtout justement au niveau s'il y a des maladies, des épidémies,
des choses comme ça. Ça fait que, pour moi, personnellement, tu sais, moi, j'ai...
M. Beauvais (David) : ...dans
l'ovin, j'ai la traçabilité obligatoire avec Attestra, puis le suivi, là, de...
Puis au niveau du suivi vétérinaire, les registres de quel médicament j'ai,
quel médicament j'utilise, puis tout ça, ce que... ce qui est utilisé au
quotidien, là, chez moi, là, c'est... si je comprends bien la question, là.
Mme Maccarone : Mais c'est un
peu pour me situer, parce que quand j'entends qu'on a des gens comme vous qui
doivent avoir un deuxième emploi pour rejoindre les deux bouts, je veux mieux
comprendre le pourquoi. C'est les dépenses qui sont chères? Est ce que ce
projet... Puis vous avez aussi mentionné que les mesures, que je comprends,
sont essentielles, mais ça va quand même emmener une autre lourdeur financière
pour vous. Vous avez aussi soulevé ceci dans votre mémoire et dans vos
remarques. Quels sont, actuellement, vos besoins? Puis ce serait quoi,
l'impact, ressources humaines ou autres, qu'avez-vous besoin?
M. Beauvais (David) : Mais
c'est sûr que s'il y a des mises en place de normes différentes au niveau de
l'espace de... peu importe, de l'aménagement dans les bâtiments, une chose
comme ça, ça va entraîner... ça entraîne des coûts d'adaptation, des logiciels
de traçabilité des... en tout cas, peu importe, là, c'est sûr que ça amène des
coûts supplémentaires. Puis, dans le cas où, justement, la relève a de la
misère à arriver puis doit travailler à l'extérieur, bien, ce n'est pas...
c'est comme une boucle qui ne fini plus, là. Mais, ça fait que c'est sûr que ça
prend... Puis surtout, vu que c'est un, tu sais, comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, la santé sanitaire des troupeaux, c'est collectif, c'est pour le bien
commun de tous les Québécois. Ça fait que c'est pour ça qu'il ne faut pas que
ça en revienne à notre responsabilité unique, les producteurs agricoles, et la
relève qui va être producteur, là, pour les... pour l'avenir, là.
Mme Maccarone : Puis c'est
pour ça que vous vous demandez d'avoir une spécificité pour la relève, comme,
je pense que vous avez dit que ce n'est pas la même chose pour vous, mettons,
d'acheter un troupeau en comparaison avec quelqu'un qui a 40 ans d'expérience.
Je souhaite aussi peut-être mieux comprendre. Est ce que c'est la seule chose
qu'on a besoin de prendre en considération quand on parle de spécificité pour
la relève?
M. Beauvais (David) : Bien
oui, mais c'est au niveau de s'il y a, par exemple, des... Il y a souvent des
spécificités, là, au niveau de différents programmes pour la relève,
considérant l'unicité de la relève, puis on veut que ça soit dans ce programme
là aussi, là. Tu sais, par exemple, s'il y a un pourcentage d'aide, là,
idéalement, ça serait une aide totale, mais si la réglementation y va avec un
pourcentage, bien, ce serait... notre demande, c'est qu'il y ait un pourcentage
plus élevé pour la relève, considérant, là, c'est... la différence.
Mme Maccarone : O.K. Puis,
moi, je souhaite comprendre concrètement. Qu'est ce que ce projet de loi vous
amènera comme amélioration? Je comprends l'impact financier, c'était très
clair, puis ce que vous souhaitez en termes de relève, mais qu'est ce que ça
vous apportera, concrètement? Est ce que ça va changer des choses pour vous?
M. Beauvais (David) : Mais si
au niveau de... il n'y a pas plus de réglementation, il n'y a pas de
dédoublements, puis tout ça, puis que les aides financières sont là à
100 %, tu sais, c'est... ça va être bien, puis ça va être concrètement...
ça peut juste être positif parce qu'il va y avoir une sécurité puis une
confiance, tu sais, que... Par exemple, tu sais, il y a des épisodes, là, au
niveau de dans le porc, dans les dernières années, qu'il y a un sentiment de
peur un peu pour différents producteurs, puis de jeunes, puis : Est ce que
je me lance dans cette production là? Tu sais, ça fait que ça... c'est ça qui
est important, c'est d'avoir la confiance puis la... pour la production. Puis,
quand les gens choisissent d'aller à l'école en une production ou l'autre, là,
que, je pense, ça peut juste être bénéfique.
Mme Maccarone : Pouvez-vous
me donner un exemple de vos craintes en termes de dédoublement? Vous l'avez
mentionné. Que devons nous prévoir pour éviter? Avez vous des exemples?
M. Raymond-La Ruelle
(Clovis) : Bien, tu sais, je... Tu sais, notre première... tu sais,
une de nos premières demandes, là, c'est par rapport à l'ACIA, par rapport au
MAPAQ. Ça fait que, tu sais, s'il y a... par exemple, il y a une maladie qui se
retrouve, et dans la déclaration obligatoire du MAPAQ, et dans la déclaration
obligatoire de l'ACIA, il pourrait y avoir un risque de devoir déclarer ça,
bon, dans différents documents, dans... à différentes instances, ça fait que ça
représente quand même une charge supplémentaire de ne pas oublier de le faire,
de ne pas... Ça fait que, tu sais, c'est surtout ce genre d'élément là. Sinon,
bien après, c'est... en ce moment, il y a déjà des systèmes de traçabilité, des
systèmes de normes sanitaires, tu sais, qui sont mis en place par des
regroupements de producteurs, productrices. Ça fait qu'après c'est l'idée de ne
pas avoir, en parallèle, un système supplémentaire ou, du moins, un système qui
est différent. Ça fait que, tu sais, je comprends que ce n'est pas ça qui est
dans l'essence du projet de loi, tu sais, mais c'est un peu ça, le désir de ne
pas vouloir dédoubler le travail, là.
• (10 h 10) •
Mme Maccarone : Vous avez
mentionné, dans votre mémoire, puis ça a attiré mon attention, parmi vos
recommandations, quand on parle de l'adoption de règlements ou d'autres
dispositions harmonisées avec des registres déjà tenus par les productrices et
producteurs...
Mme Maccarone : ...dans le
cadre d'un programme volontaire spécialisé au sujet de la biosécurité, de l'administration
des médicaments ou autres pour faciliter sa transition ainsi que son
élaboration». Mais vous mentionnez, à la fin de cette recommandation, qu'«on
souhaite que les registres auront vocation de recherche et de sécurité
sanitaire, qu'ils ne pourront pas être utilisés contre les producteurs et
productrices dans le cas des sanctions qui seraient appliquéees, et dont ils ne
pourraient, donc, pas être servis comme documents de preuve». Je veux
comprendre pourquoi vous mettez ça dans votre mémoire.
M. Raymond-La Ruelle
(Clovis) : Bien, dans le fond, ça a été soulevé, là, que l'idée, en
fait, c'est le bien-être sanitaire, c'est un bien-être commun. Ça fait que
l'idée, c'était... Il y a certaines il y a certaines médications, des fois,
qui sont obligatoirement administrées, par exemple, c'est un exemple que je
donne, mais ça a été soulevé, il y a certains médicaments, par exemple, qui
sont administrés uniquement par des vétérinaires, mais il arrive parfois qu'il
y a pas de vétérinaire dans certaines régions. Comme il n'y a pas de
vétérinaire dans certaines régions, il n'y a pas... tu sais, il y a des régions
qui sont moins bien desservies par le service. Bien, à ce moment-là, avec
l'accord du vétérinaire, le médicament peut être administré par un producteur,
une productrice, ça arrive dans la réalité du quotidien, tu sais. Ça fait que
l'idée, c'est : On veut bien s'assurer que tout le monde ait un registre,
c'est certain. Puis on comprend l'idée de l'antibiorésistance, mais le risque
est là qu'il ne faut pas que ce registre-là, après ça, soit utilisé comme
manière de revenir contre le producteur ou la productrice.
Mme Maccarone : O.K. Aussi,
on a remarqué dans votre mémoire que quand on... Je souhaite comprendre aussi
l'impact de le soutien que vous avez besoin parce que vous dites, exemple, la
page 8, à la fin de votre mémoire : «Une telle augmentation des coûts de
protection déstabilise particulièrement la relève agricole.» Est-ce qu'on a
vraiment tout creusé ce que vous avez besoin, parce que... mais aussi qui peine
à trouver une solution constante dans les institutions gouvernementales, parce
que vous parlez des difficultés qui existent déjà, que nous avons réglées?
M. Beauvais (David) : Oui,
bien sûr, mais là on sort un petit peu du niveau du sanitaire, des animaux, là,
mais c'est ça, c'est les différents paliers de gouvernement puis les
différentes aides demandées par les producteurs en général et la relève, en
plus, pour les... Mais, oui, effectivement, c'est ça. Puis on sait un peu pourquoi
qu'on fait des demandes différentes par rapport à... Par exemple, on a parlé de
l'accompagnement au niveau des ressources humaines, en région, bien, c'est ça,
c'est parce qu'on... il y a du vécu dans différentes régions, au niveau des
ressources humaines, pour les différents gouvernements. Au niveau de La
Finaincière, du MAPAQ, tout ça, que, des fois, c'est difficile. C'est pour ça
que là ça nous fait rappeler que ça va être important pour ce projet de loi là
aussi qu'il y ait des ressources humaines.
Mme Maccarone : O.K. Puis je
souhaite aussi vous entendre par rapport à le rôle du vétérinaire en chef,
parce que, si j'ai bien compris, on souhaite qu'on ait une bonne définition de
ce serait quoi, le rôle. C'est quoi, votre vision pour cette personne?
M. Beauvais (David) : Bien,
nous, ce soit quelqu'un qui soit au-dessus des autres vétérinaires, puis qu'il
ait une ligne directrice, puis qu'il puisse améliorer, justement, la
flexibilité, la rapidité d'interventions, parce qu'il y a quelqu'un qui est
formé puis qui...
Mme Maccarone : Quelle
formation est-ce que cette personne aura besoin? Est-ce que c'est à l'extérieur
de les compétences d'un vétérinaire typique, par exemple, ou il nous manque
quelque chose en particulier?
M. Beauvais (David) : Bien
là, ça, je ne pourrais pas répondre particulièrement, là.
M. Raymond-La Ruelle
(Clovis) : Je pense que, tu sais, l'Ordre des médecins vétérinaires
serait peut-être plus en mesure de répondre à ça. C'est certain que c'est des
personnes qui sont quand même mieux formées. Je pense qu'il est quand même
défini dans le projet de loi. C'est quand même une définition, tu sais, qui
n'est pas... qu'on ne pense pas qui est négative par rapport à ça, là, mais
c'est certain que je pense que, justement, ce genre de décision là, ce genre de
spécificité là, ce serait peut-être, justement, d'aller voir avec les médecins
vétérinaires pour s'assurer que ça concorde.
Mme Maccarone : Puis pour les
producteurs, les éleveurs, il y a quand même des craintes, parce que, si je
sors un peu de... Quand on parle de ce projet de loi, c'est beaucoup de
pouvoirs pour une personne, d'avoir... qu'on peut aller chez vous, on peut
prendre des tests, mettons, on peut faire des tests sur les animaux, on peut
donner des directives qui sont importantes. C'est énormément de pouvoirs.
Est-ce qu'on a des craintes sur le terrain, des gens qui vont être peut-être
affectés par le rôle de ce vétérinaire en chef?
M. Beauvais (David) : Bien,
c'est sûr qu'il y a toujours une petite crainte, surtout, si on parle
d'abattage de troupeau, puis de choses comme ça. C'est sûr que... toujours une
petite crainte personnellement, mais, collectivement, je pense que
l'ensemble... avec les épidémies qu'on a eues dans les dernières années que,
collectivement, c'est mieux que, justement, de pouvoir...
M. Beauvais (David) : ...les
problématiques, là.
Mme Maccarone : Et peut-être
plus difficiles pour les plus petits producteurs ou les plus petits éleveurs,
parce que, si je comprends bien, ceux qui sont bien établis, que... mettons,
dans le domaine porcin, bien, eux, ils sont... ils ont quand même quelque chose
qui est bien établi et en place, ça fait que peut-être qu'ils sont moins
craintifs. Mais je peux imaginer que quelqu'un avec une industrie qui est
beaucoup plus petite, une compagnie plus petite, bien, il va falloir peut-être
trouver un moyen de travailler avec eux, au lieu que ça soit de la répression,
bien, peut-être de la prévention. Ça fait que ce serait la façon que
j'imaginerais la façon de mettre en œuvre cette nouvelle personne.
Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on ne
vous a pas posé comme question que vous souhaitez partager avec les membres de
la commission? Quelque chose que nous n'avons pas touché, un élément qui est
important pour vous?
Une voix : Non, pas vraiment.
Mme Maccarone : Bon, bien, ça
complète pour moi, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Est-ce que... Oui, vous souhaitiez intervenir?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
bien, juste que ça prend le consentement. Consentement pour que le ministre...
Il reste... il lui restait du temps, alors ce n'est pas un problème.
M. Lamontagne : C'est juste
en complément pour ma collègue, le poste de vétérinaire en chef existe depuis
2004. Il a un mandat, mais ce qu'on vient faire avec la loi, c'est lui donner
des pouvoirs d'ordonnance, tu sais. Dans le cas de... de maladie, d'épisode de
prévention, ça prend comme un coordonnateur, mais aussi, quand il y a des
choses qui se passent, un moment donné, ça prend quelqu'un qui va voir le
ministre puis il dit, bien... tantôt, on parlait de zone, là, puis il
dit : Bien, écoutez, nous, là, ça prend une zone à cet endroit-là. Là,
c'est le ministre qui a le pouvoir d'ordonner une zone, mais le vétérinaire ou
la vétérinaire, qui, aujourd'hui, déjà, a un mandat, c'est bien... c'est bien
déterminé, a... c'est-à-dire, n'a pas certains pouvoirs, qui fait en sorte que,
quand c'est le temps de réagir, bien, on n'a pas l'agilité puis on n'a pas la
flexibilité. Alors, on vient ajouter le pouvoir d'ordonnance au rôle qui est
déjà assez complet, si on veut, là, de la vétérinaire ou du vétérinaire en
chef.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Parfait. Alors, je vous remercie pour votre apport à la commission.
Nous allons suspendre quelques instants
pour laisser le temps de prendre le prochain groupe.
(Suspension de la séance à 10 h 18)
(Reprise à 10 h 22)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors nous recevons, entre autres, l'Association
des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux. Nous avons
trois représentants de trois différentes associations. Alors, bonjour à vous
trois. Comme je vous le disais tantôt hors d'ondes, je vais vous laisser le
temps de vous présenter avec votre titre et, par la suite, vous pouvez
présenter votre mémoire.
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Parfait.
Bonjour. Tout d'abord merci à l'Assemblée de nous recevoir. Je me présente, Dre
Eve-Lyne Bouchard, médecin vétérinaire généraliste en pratique des petits animaux,
et je vais être ici en tant que présidente de l'Association des médecins
vétérinaires en pratique des petits animaux.
Mme Daigneault (Josée) : Bon,
je peux y aller. Moi, je suis Josée Daigneault, je suis présidente de
l'Association des médecins vétérinaires en industrie animale, qui regroupe
principalement les médecins vétérinaires pratiquant avec les grandes
populations, soit le porc et la volaille.
M. Perreault (Jean-Yves) : Bonjour
à tous. Tout d'abord, merci de l'invitation de nous entendre, nous donner la
possibilité de discuter avec vous. Puis... (panne de son).
Le Président (M. Schneeberger) : Nous
avons un petit problème de ligne. Est-ce que vous pouvez recommencer, Dr
Perreault? Ça a coupé, on n'a rien entendu.
M. Perreault (Jean-Yves) : Oui,
désolé. Dr Jean-Yves Perreault, je suis médecin vétérinaire puis président de
l'Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec, qui regroupe
l'ensemble des médecins vétérinaires oeuvrant auprès des animaux de ferme. Et
je vous remercie de l'invitation et de la chance qu'on a de pouvoir collaborer
à ce projet de loi.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
on vous laisse faire votre présentation.
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Oui.
Merci beaucoup. Donc, désolée, là, j'ai un petit assistant qui vient de me
rejoindre. Alors, tout d'abord, j'aimerais souligner qu'à nous trois on
représente environ 1 600 vétérinaires québécois qui oeuvrent dans
différents domaines de pratique, dont les grands troupeaux et les petits animaux.
Au niveau de notre mémoire, le premier
point qu'on avait à l'article 1.2... on saluait, c'est sûr, la création du
poste de médecin vétérinaire en chef. On trouve que, lorsqu'on parle de santé
animale, les médecins vétérinaires ont une place extrêmement importante à
occuper. Mais on tient quand même à souligner que toute nomination de
vétérinaire en chef doit se faire vraiment, là, avec une procédure
transparente, une procédure claire qui est surtout accessible à l'ensemble de
la population vétérinaire. Ce qui nous amène vraiment à souligner l'importance
de la communication et de l'engagement des différents acteurs du milieu.
Donc c'est sûr que, là, aujourd'hui, en
fait, officiellement, c'était l'Association des médecins vétérinaires du Québec
qui était invitée. Mais nous, on est dans les petits animaux, donc peut être,
là, que ça nous laisse sous-entendre une certaine méconnaissance parfois des
instances gouvernementales, là, de l'écosystème vétérinaire québécois. Donc, on
tient vraiment à souligner que c'est important, là, de bien connaître notre
écosystème. Il y a plusieurs associations, dont l'AVIA, que représente Dre
Josée Daigneault, et l'AMVPQ, qui représente, là, les animaux de ferme, puis
que toutes les communications associées au projet de loi devront se faire
vraiment, là, de façon...
Mme Bouchard (Eve-Lyne) :
...transparentes pour impliquer l'ensemble des professionnels, y compris ceux
sur le terrain, puis de bien identifier donc, les professionnels concernés. Ça
nous amène à notre troisième point relatif à la surveillance épidémiologique.
Donc, on parle plus précisément des articles 2.001, 2.01 et 2.07. Donc,
lorsqu'on parle de surveillance épidémiologique, on a souvent vu dans le projet
de loi les termes ponctuels apparaître. Et on aimerait vraiment souligner
qu'une bonne surveillance épidémiologique, une bonne surveillance de maladie,
doit se faire plus souvent, là, de façon continue, surtout lorsqu'on parle de
maladie grave, de maladie exotique, de zoonose donc pouvant se transmettre à
l'humain et aussi la résistance aux antibiotiques qui est toujours au cœur des
préoccupations vétérinaires. Et ici donc, je passerais la parole à Dre
Daigneault qui a un exemple de clinique à nous présenter.
Mme Daigneault (Josée) : Oui,
en fait, je voulais donner l'exemple de la diarrhée épidémique porcine. Cette
maladie-là est arrivée avec une souche très virulente aux États-Unis en 2013
puis on savait qu'avec les échanges commerciaux qui se passent, là, il y
aurait probablement une entrée au Canada. Donc, au Québec, on s'est préparé,
puis évidemment, c'est arrivé, là, en Ontario en premier. Le premier cas de
diarrhée épidémique porcine, mais les producteurs ainsi que les éleveurs de
porcs, là, étaient déjà prêts pour la maladie. Il y avait eu des mesures de
biosécurité accrues. Il y a une surveillance en continu qui continue encore.
Donc, ce qui est arrivé, c'est que depuis ce temps, il y a eu quelques cas,
mais on a toujours réussi à garder la maladie en dehors du Québec des
troupeaux. Donc, grâce à ces mesures-là, puis avoir été prêt à l'avance, merci.
Je redonne la parole à Dre Bouchard.
Mme Bouchard (Eve-Lyne) :
Merci, Dre Daigneault, là, pour l'exemple clinique. Et donc, c'est ça, c'est
qu'on veut être plus en proactivité qu'en réactivité. Et ça serait très
important, là, surtout le vétérinaire en chef, on va lui donner des pouvoirs de
prélèvement et d'ordonnance, donc vraiment d'avoir des critères clairs de
dangerosité des maladies et des risques pour aider dans les décisions, pour
aider les vétérinaires sur le terrain, dans leurs jugements professionnels. Et
c'est là qu'on aurait tendance à conseiller l'élaboration d'un comité d'experts
qui pourrait faire des arbres décisionnels pour aider les praticiens. Et tout
ça est dans le but, là, vraiment, là, de maximiser les impacts au niveau
sanitaire, que l'on parle de salubrité alimentaire, d'impact économique,
d'impact de bien-être animal aussi, puis surtout éviter une utilisation accrue
des médicaments, dont les antibiotiques. On en revient souvent au point de
l'antibiorésistance. Puis finalement l'article 2.0.1, on parle, là, qu'il
va y avoir des inspecteurs nommés qui vont agir sous la supervision de
vétérinaire en chef. Donc, on veut vraiment s'assurer que les inspecteurs
nommés, un, vont avoir les compétences nécessaires et toujours être sous
supervision du vétérinaire en chef qui nous semble être la personne la mieux
placée au point de vue, là, santé animale. Puis ça, c'est la même question qui
revient tout au long du mémoire, là, quand on parle de personnes désignées, de
personnes nommées ou d'inspecteurs. On en vient à notre quatre... on en vient à
notre quatrième point qui était la déclaration des maladies, donc, plus
précisément à l'article 3.1. Encore une fois, lorsqu'on parle de maladie,
on veut vraiment de déclaration, on veut vraiment des critères clairs, des
critères précis. On en revient à notre comité d'experts qui devrait nous
élaborer des critères et un arbre décisionnel et nous avons ici une inquiétude
à ce point-là. On veut donc... inquiétude au niveau de la communication. Est-ce
que ces critères-là, la façon aussi de déclarer va être bien communiquée aux
professionnels, là, sur le terrain? Et est-ce que les données sensibles vont
être protégées et aussi la protection des professionnels impliqués? Et là,
encore une fois, Dre Daigneault aurait des exemples cliniques à nous présenter.
• (10 h 30) •
Mme Daigneault (Josée) :
Bien, on sait qu'au Québec, là, en production porcine, il existe la veille
sanitaire provinciale qui, en fait, qui regroupe au moins 95 % des sites
de production, qui est chapeautée par le centre de développement du porc, où on
est capable d'identifier les troupeaux qui sont pour... le statut sanitaire des
troupeaux par rapport à une des maladies qui est la plus importante, là, c'est
le SRRP, syndrome de reproducteur et respiratoire porcin. Puis ça permet
justement de mieux contrôler la maladie, d'identifier les régions qui sont les
plus affectées, tout en respectant la confidentialité. Donc, tout ça pour
souligner qu'il y a des systèmes qui existent, puis faudrait pas...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Daigneault (Josée) : ...éliminer
complètement ce qui existe déjà, ce qui est une avancée, là, importante. Merci.
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Super!
Merci, Dre Daigneault. Oui, ça nous amène maintenant au point 5... qu'on veut
faire ressortir, c'est vraiment l'implication des vétérinaires praticiens qui
sont en charge des troupeaux concernés. Donc, on parle de nos vétérinaires sur
le terrain, c'est eux qui connaissent, là, les populations animales impliquées
et c'est les mieux placés pour agir, et aussi les propriétaires des... (panne
de son)
Le Président (M. Schneeberger) : Nous
avons quelques petits problèmes de connexion, et il y a des coupures.
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Oh?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
on n'a pas entendu votre dernière phrase, dernier extrait.
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Donc,
c'est ça, vraiment insister, là, sur l'implication des professionnels sur le
terrain qui sont les mieux placés, là, pour mettre en place et établir les
plans de biosécurité. Et ici j'ai Dr Perreault qui aurait des exemples pour
nous.
M. Perreault (Jean-Yves) : Oui,
je suis désolé. J'ai vu qu'il y avait quelques petits problèmes de connexion,
là, avec Dre Bouchard. N'hésitez pas à me couper, là, s'il y a quoi que ce
soit. Au niveau de la biosécurité, justement, on a... il y a vraiment un enjeu
parce qu'un programme de biosécurité, ça s'inscrit non seulement dans sa mise
en place mais aussi dans la continuité puis son actualisation constante. Pour
ce faire, le médecin vétérinaire de la ferme a un rôle essentiel par sa
connaissance du cheptel, mais aussi par sa connaissance de l'équipe de gardiens
des animaux. Ce lien de confiance là est très important pour le...(panne de
son)
Le Président (M. Schneeberger) : Une
autre coupure. Oui, on va attendre qu'il... Oui, M. Perreault, ça a coupé.
Peut-être juste vous reprendre, le dernier extrait ou dernière phrase que vous
disiez, là.
M. Perreault (Jean-Yves) : Parfait.
Bien, en fait, là, dans la mise en place d'un plan de biosécurité, je disais
que le rôle du médecin vétérinaire local de la ferme était essentiel par sa
connaissance du cheptel, mais aussi par l'équipe de gardien des animaux. Ce
lien de confiance est très important pour la mise en place du plan, mais aussi
pour susciter le respect et l'adhésion de toute l'équipe. Quand on pense à l'importance...
il est primordial d'avoir un bon plan de biosécurité, mais aussi les bonnes
personnes en place. Est-ce que... est-ce que la communication était
satisfaisante?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Dernier extrait, c'était saccadé, mais on vous a compris, là, c'est correct,
là, on va continuer comme ça.
M. Perreault (Jean-Yves) : Je
suis désolé, mais peut-être dans la période de questions, je pourrai répondre,
avec plaisir. Je m'excuse de la communication.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Pas de problème. Est-ce que vous avez terminé?
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Presque.
Donc, on était rendu que les plans d'urgence, justement, là, devraient être
préétablis. Encore une fois, on est dans la proactivité et non la réactivité,
comme l'exemple, là, de la diarrhée épidémique porcine que Dre Daigneault nous
avait présenté.
Prochain point, traçabilité, registre des
médicaments. On aimerait vraiment souligner qu'il y a déjà plusieurs systèmes
en place de programmes qualité et déjà beaucoup de logiciels en place qui
existent. Donc, ce serait très important de s'harmoniser avec ce qui existe
déjà, dans un but, là, d'éviter de surcharger les médecins vétérinaires, les
éleveurs, les producteurs, les propriétaires d'animaux. Et on avait ici un
questionnement, à savoir tout ce qui était tenue de registre... au-delà des
exigences que notre ordre professionnel encadre déjà.
Point de vue aussi gestion budgétaire et
support technique, donc, on est quand même conscients que ces nouveaux
ajustements là reliés au projet de loi no 70 vont demander, là, des ajustements
de la part des producteurs et des médecins vétérinaires. Et donc on souhaite
vraiment qu'il y ait un support technique et financier à apporter aux
intervenants du milieu.
Puis, finalement, tout ce qui a rapport à
l'immunité professionnelle, qui est représenté, là, dans le projet loi no 70,
on trouve ça très important, là, donc, de protéger les professionnels en cas de
plainte ou de poursuites, là, s'ils pouvaient avoir une déclaration à
maladie... d'une maladie.
Donc, en conclusion, là, on aimerait
vraiment beaucoup insister sur la protection des professionnels, bien sûr, l'importance
de la communication, l'importance d'impliquer les vétérinaires sur le terrain,
l'importance de s'harmoniser aux mesures déjà en place, et un petit rappel, là,
que la médecine de grand troupeau, ce n'est pas qu'une médecine de santé et de
bien-être animal, mais aussi une médecine économique, donc, l'importance de
protéger certaines données sensibles...
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : ...et
qui pourraient nuire à nos producteurs en cas de déclaration de maladie. Donc,
merci beaucoup de nous avoir écoutés.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
merci beaucoup à vous trois pour vos... votre exposé. Alors, nous allons
débuter une période d'échange avec M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui, et merci
et merci beaucoup. Merci de votre contribution, merci tous les trois, là, de
vous être rendus disponibles aujourd'hui pour... pour nos travaux. Juste
souligner que j'ai eu... j'ai eu l'opportunité dans un projet de loi précédent,
en 2019. Ça a été la première fois qu'il y avait des consultations
particulières à distance. Alors, aujourd'hui, vous bénéficiez de cette
possibilité-là. Il y en a qui viennent sur les lieux. Vous, vous avez décidé de
le faire à distance. Mais avant 2019 ou 2020, je ne me souviens pas la date
exacte, là, ce n'est pas quelque chose qui était possible. Alors, je veux juste
faire un clin d'œil, que tout évolue, là, mais c'est certainement très, très
utile qu'on puisse faire ça aujourd'hui, puis là, vous êtes là les trois, alors
merci d'être là.
Juste préciser le vétérinaire en chef, ou
la ou le vétérinaire en chef, tu sais, c'est quelque chose qui existe depuis
2004 puis qui pour lequel il y a un mandat qui est très clair. Mais dans la loi
comme telle, il n'y avait pas... il n'y avait pas de pouvoir d'ordonnance, il
n'y avait pas... qui était conféré, ce qui fait en sorte que, quand on arrive
dans des situations comme on a vécu avec la maladie débilitante du cerf, quand
on a vécu avec influenza aviaire, bien, on est dans des... il y a comme des des
zones où on n'a pas la capacité d'intervenir. On a la capacité de ramasser de
l'information, mais on n'a pas la capacité d'intervenir sous l'égide, si on
veut, de comme d'un grand coordonnateur qui se veut être le médecin ou la
médecine vétérinaire en chef. Alors, la loi va venir vous donner des pouvoirs
d'ordonnance, mais c'est un poste qui existe. Il y a, au MAPAQ, aujourd'hui où
on se parle, un ou une vétérinaire en chef, mais la loi va venir concrétiser ça
par des pouvoirs qui, au moment où on se parle, ne sont pas... ne sont pas
présents.
L'autre chose qui est... qui est
importante, vous dites la surveillance épiziologique, que ce n'est pas quelque
chose qui est ponctuel, mais c'est quelque chose de façon continue. Quand on
parle à l'équipe québécoise de santé porcine, qu'on parle à l'équipe québécoise
pour les maladies aviaires, quand on parle les troupeaux, toutes, toutes nos
organisations qui sont dans l'élevage ont des pratiques et des politiques qui
visent justement à surveiller puis à la prévention au maximum. Puis docteur...
docteur... Dr Daigneault nous donnait des exemples dans le secteur porcin, mais
Dieu sait comment le secteur porcin est mobilisé puis met à profit aussi les
gens de terrain, puis les différents experts, puis on en a un bel exemple dans
tous les travaux qui se font depuis des années en prévision de ce qu'on espère
qui n'arrivera jamais, mais c'est l'arrivée de la peste porcine africaine. On
met vraiment à contribution un large éventail de professionnels puis de gens de
terrain. Alors, c'est certain que de venir mettre à jour la loi qu'on a
présentement sur la protection sanitaire par le biais de la loi n° 70,
ce n'est certainement pas pour moins bien faire que ce qui se fait déjà, ce
n'est certainement pas pour mettre en place des nouvelles pratiques par rapport
à ce qui se fait déjà, c'est... L'objectif, c'est vraiment de venir donner de
l'agilité puis de la flexibilité qu'aujourd'hui on n'a pas. Puis avec les
épisodes qu'on a connus depuis un certain nombre d'années, on a réalisé comment
on pouvait être à la traîne si on se compare avec le Manitoba, si on se compare
avec les États-Unis, si on se compare... tu sais, on a besoin de mettre à jour
notre loi qui n'a pas été mise à jour depuis plus de 20 ans, si on veut,
là.
Ça fait que je veux juste vous rassurer
parce que, tu sais, il y a plusieurs des commentaires qu'on retrouve dans le
mémoire qui sont des craintes en réalité de choses que vous ne voudriez pas qui
arrivent. Bien, on est dans un processus de vouloir améliorer encore. Déjà, il
y a beaucoup de belles initiatives, et il y a un travail de collaboration puis
de concertation exceptionnels sur notre territoire québécois, dans les
différents élevages. Bien, c'est d'amener ça à un autre niveau dans notre
capacité à prévenir, mais dans notre capacité aussi à répondre. Quand on parle
de «ponctuel», bien, «ponctuel», c'est quand ça arrive, tu sais, ça fait que de
nous donner les outils pour répondre de la meilleure façon possible à ces
situations-là.
• (10 h 40) •
L'autre chose très importante, c'est de ne
pas faire en sorte qu'on arrive avec des couches de plus de lourdeur, tu sais,
d'utiliser ce qui est en place. On parlait de traçabilité plus tôt avec les
gens de la relève agricole. Il y a des outils dans certains élevages où on a
déjà des systèmes bien établis de traçabilité des animaux et tout ça. Alors, il
n'est pas question d'arriver et de créer des nouveaux régimes en parallèle. Ce
n'est certainement pas un objectif de la loi, surtout qu'on est dans un
processus d'allègement réglementaire, si on veut, pour tous ces secteurs-là. Ça
fait que ce n'est pas d'arriver d'un côté, chercher à alléger, d'un autre côté,
par le biais de cette loi-là, de venir rendre ça encore plus lourd...
M. Lamontagne : ...un peu plus
difficile pour les gens, là, plus contraignant, si on veut, là. Ça fait que je
veux... je veux vous rassurer là dessus.
Moi, j'aimerais ça vous entendre... parce
que, bien, c'est vrai que vous avez trois organisations en une, si on veut, là,
mais, de façon générale... parce qu'on... tu sais, la surveillance épidémiologique
sur le territoire, c'est vraiment important, ça fait que... vous, votre
contribution, si on veut, là, ou votre... votre... de quelle façon vous
participez, si on veut, à la surveillance, là... voyons, excusez-moi...
épidémiologique, là, sur le territoire québécois.
M. Perreault (Jean-Yves) : Je
peux peut-être y aller, si ça vous va, si vous m'entendez bien. Tout d'abord,
vous avez souligné, M. Lamontagne, la chance qu'on a de pouvoir participer à
distance, puis je vous en remercie, malgré les aléas un peu techniques, là. Ça
aurait été impossible pour nous, là, d'être... d'être présents, les trois,
aujourd'hui, ça fait qu'on apprécie beaucoup le privilège de... qui nous est
donné, là, puis la mise en place des moyens pour le faire. Ça fait que...
(Panne de son)
Le Président (M. Schneeberger) : Non,
ça a coupé, M. Perreault... Dr Perreault. On va attendre un petit peu. Des
fois, ça revient.
M. Perreault (Jean-Yves) : Oui,
vous m'entendez?
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Bon, je pense que vous recommencez presque du début, parce que...
M. Perreault (Jean-Yves) : Des
fois, on... qui n'est pas... qui n'est pas toujours à notre avantage. J'avais
remercié, tout d'abord M. Lamontagne, là, de la chance qu'on avait d'utiliser
les moyens... malgré les aléas techniques. Mais je voulais souligner rapidement
l'importance des vétérinaires locaux, vétérinaire de la ferme, qui est impliqué
d'une façon... dans un lien de confiance très, très important avec les...
(panne de son). On parle de tous ces enjeux là de santé... (panne de son)
...des moyens à mettre en place. C'est extrêmement important, là, la confiance
puis le lien, d'un travail d'équipe avec les gens de terrain.
Puis vous savez déjà, là, que, par le
biais de l'entente ASAQ-PISAQ actuelle, là, on fait plus de 120 000
visites, mais, je vous dirais, près de 200 000, vraiment, interventions
qui se font, au quotidien, dans toutes les fermes du Québec, des différents
secteurs. Puis pour tout le Québec, pour tout le Québec, là, pour le grand
territoire, il n'y a aucun producteur qui est laissé sans services. Puis ça,
c'est... Ce lien de confiance là, puis cette collaboration très, très étroite
qu'on a entre les praticiens, les services gouvernementaux et les associations de
producteurs, bien, je pense qu'on a un levier incroyable, justement, pour
maintenir une veille sanitaire en temps réel, puis je pense que ça, il faut
voir... (panne de son) ... puis surtout, le maintenir. Parce que, pour voir un
peu ce qui se passe, même, juste à l'extérieur de la province, dans le Canada
ou dans d'autres pays, ce serait tout un défi de mettre ça en place, puis nous,
on l'a comme un acquis. On le voit depuis plus que 50 ans maintenant, puis je
pense qu'il faut travailler dans ces bases là, puis surtout, les... continuer à
maintenir ce qui est efficace, puis à le valoriser davantage... Ça fait qu'on a
des outils pour, vraiment, avoir une veille sanitaire en temps réel par la
présence vétérinaire dans tous nos élevages, au quotidien.
M. Lamontagne : Merci. Puis
vous, dans votre commentaire, Mme Bouchard, vous parliez de l'importance de
mettre les vétérinaires à contribution quand on parle des plans de biosécurité,
et tout ça. Bien oui, c'est certainement dans les intentions du MAPAQ, puis
d'ailleurs on a... on a un article, dans le projet de loi, qui spécifie... qui
spécifie que, vraiment, là, on a le pouvoir d'exiger d'avoir des consultations
vétérinaires, là, quand c'est le temps de mettre en place, ou de venir
modifier, ou... des nouvelles générations de... de plans, si on veut, de
biosécurité. Ça fait que c'est certain que les vétérinaires, je veux dire, dans
le quotidien de nos agriculteurs, c'est des partenaires qui sont essentiels.
Mais dans la question du suivi des
maladies, mais d'intervenir, tu sais, au MAPAQ, on a... je pense que c'est 85
vétérinaires qui sont là, puis ces gens-là sont en communication constante,
aussi, avec des groupes qui sont sur le terrain. Alors, c'est certainement dans
nos intentions, dans les intentions du ministère, par les changements qu'on va
apporter à la loi, de faire en sorte que les vétérinaires puissent apporter
leur pleine contribution, là, si on veut, à... dans ce cas-ci, ce qui nous
intéresse, c'est vraiment la protection sanitaire des animaux, alors de pouvoir
les mettre à contribution au maximum, là, pour qu'ils puissent être aidants
dans ce volet-là.
Est-ce que j'ai des collègues qui ont des
questions... Ça va? Député de Beauharnois? Non, ça va? Bien, c'est tout pour
moi. Alors, un gros merci, là, pour... pour vos interventions, puis je vais
céder la parole à ma collègue.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, nous allons maintenant du côté de...
Le Président (M. Schneeberger) : ...opposition
officielle avec la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Bonjour, Docteurs Bouchard, Daigneault et Perreault. Un plaisir de
vous avoir avec nous ce matin. Merci pour votre exposé. Merci pour votre
mémoire. C'était très clair. Puis on est ravis, évidemment, d'avoir un bébé
avec nous en commission parlementaire. Ça fait du bien.
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Oui,
vraiment désolée.
Mme Maccarone : La relève. Ça
fait que merci de partager votre petite famille avec nous.
Dans... Le groupe précédent, juste avant
vous, la Fédération de la relève agricole du Québec, le ministre, en échange
avec eux, il avait dit qu'on a quand même un retard ici en ce qui concerne la
façon que nous traitons l'industrie puis les besoins que nous avons actuellement.
Puis on a... j'ai compris qu'il y avait des pays ou peut-être des provinces qui
sont plus avancés que nous. Pouvez-vous me dire lequel dont nous devons
s'inspirer, parce qu'il y a quelqu'un qui le fait comme il faut? Puis est-ce
qu'il y a quelque chose qu'eux, ils font qui n'est peut-être pas dans le projet
de loi?
Mme Daigneault (Josée) : Jean-Yves,
est-ce que tu veux que je commence? Je prendrai...
Bien, en fait, je pense qu'au Canada, on a
des... on a un système de communication au Québec qui est bien installé, avec
des... les laboratoires qui sont accessibles, là, dans plusieurs régions. Si on
parle aux États-Unis, là, il y a deux laboratoires pour à peu près toute
l'industrie porcine, là, il y en a quelques autres, mais il y a deux principaux.
Ça fait que ça, c'est une chose.
Mais, des fois, quand on regarde ailleurs,
il y a comme... Souvent, on donne en exemple le Danemark, où il y a beaucoup...
c'est très intégré, c'est-à-dire que les laboratoires, tout ça, tout est plus
centralisé ou est plus connu. Donc, l'état sanitaire, là, des fois, des animaux
est plus... c'est... il y a moins de surprises. La même chose quand on parle
d'utilisation de médicaments. Dans ces cas-là, c'est... c'est peut-être plus
contrôlé, plus... C'est... C'est l'exemple auquel je pense.
Mais c'est sûr qu'ailleurs, si on regarde
aux États-Unis, ils ont d'autres moyens parce qu'ils sont moins... ils sont
plus gros, beaucoup, beaucoup plus gros. Donc, il y a des moyens que, des fois,
on n'a pas, là, mais qui... Mais, à ce point de vue là, je pense qu'au Québec,
on est quand même bien... bien.
Parfait. Jean-Yves...
Mme Maccarone : Parfait. Vous
avez parlé...
M. Perreault (Jean-Yves) : Je
pourrais... Je pourrais peut-être... Ah! excusez.
Mme Maccarone : Oh!
Excusez-moi. Allez-y. Allez-y, Dr Perreault.
M. Perreault (Jean-Yves) : Bien,
désolé. Je voudrais peut-être juste amener un complément d'information. On a un
bon exemple... (panne de son) ...qui sont affectés... Ah! je... Est-ce que vous
m'entendez? Est-ce que vous... Est-ce que vous m'entendez?
Mme Maccarone : Ça coupe
beaucoup.
M. Perreault (Jean-Yves) : Est-ce
que vous...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Mme Maccarone : Peut-être
vous pourriez recommencer parce qu'on n'a même pas eu le début de votre
intervention.
M. Perreault (Jean-Yves) : O.K.
Désolé. C'est en dehors de mon contrôle. C'est... On a un bon exemple avec les
États-Unis présentement, avec l'influenza aviaire, là, qui affecte les bovins, et
le peu de troupeaux de... qui est déclaré atteint... puis, probablement, c'est
très, très, très sous-estimé, justement, parce que les enjeux de communication
puis de collaboration sont beaucoup moins organisés qu'on a ici. Est-ce qu'il y
a moyen de faire mieux? Assurément. Mais on a déjà, je pense, une très, très,
très bonne base, là, comme je le soulignais, avec la collaboration entre les
associations de vétérinaires, le gouvernement et les... (panne de son) ...tout
le volet bioalimentaire. Ça fait que... un très, très bon levier.
• (10 h 50) •
Ce qu'il faut s'assurer, par contre, en
communication, je vous dirais, c'est d'aller au-delà des moyens puis des outils
puis des liens qui sont sur des sites web. On dit souvent : C'est
disponible, on l'a... on l'a publié, on l'a annoncé, on a fait une
communication, on l'a répété, mais, au-delà de ça, je pense, ça prendrait un
moyen pour valider vraiment si cette information-là se rend à la base. Puis, à
la base, là, c'est là que les acteurs, ils sont, là, j'aurais le goût de dire
sur le plancher des vaches, mais c'est vraiment là et il faut s'assurer... puis
il faut mettre en place un moyen autre pour s'assurer que la communication qui
est... qui est disponible se rend aux intervenants, que ça soit intervenants professionnels...
que les producteurs eux-mêmes. Puis je pense que, là-dessus, on a... on a un...
(Panne de son)
Mme Maccarone : ...à aborder.
J'étais très intéressée par votre troisième point, la surveillance
épidémiologique, puis que vous parlez de... des critères clairs de dangerosité
et de risque pour guider les décisions. L'élaboration d'un arbre décisionnel
est...
Mme Maccarone : ...par un
comité d'experts est souhaitable et devait prendre en compte les impacts au
niveau sanitaire.» Pouvez-vous nous parler un peu des maladies peut-être
spécifiques qui nécessiteraient... surveillance continue? Je veux mieux
comprendre ce point, parce que je pense que c'est beaucoup le nerf de la
guerre, ce que nous sommes en train d'en débattre ici, je veux vraiment mieux
comprendre votre point.
M. Perreault (Jean-Yves) : Je
vais peut-être juste y aller rapidement. Dre Daigneault pourra compléter. Je
pense qu'il ne faut pas nommer nécessairement certaines maladies, parce que
c'est vraiment en évolution, puis il faut tout le temps... Les nommer, ce
serait peut-être... Ça serait peut-être trop restreint de faire une liste,
comme mettons dire «l'influenza aviaire» ou autre. Je pense qu'il faut être en
surveillance continue, mais c'est surtout de bien définir le critère de
dangerosité. Ce qui est dangereux pour un producteur, ce qui est dangereux pour
un vétérinaire, ce qui est dangereux pour une société peut avoir des
définitions différentes. Donc, c'est bien, bien, bien important de bien définir
les termes, dans un premier temps, et après ça s'assurer d'une surveillance en
continu.
Mme Maccarone : O.K. J'ai
autres questions pour vous. Vous avez parlé de la déclaration des maladies,
l'importance d'établir des critères clairs et précis. Souhaitez-vous que le
ministre vienne avec un amendement à ce projet de loi ou souhaitez-vous un
règlement dont vous êtes consulté à l'intérieur des 45 jours? Que
proposez-vous pour rejoindre cette recommandation?
Mme Bouchard (Eve-Lyne) : Peut-être...
Je ne sais pas si... Drs Daigneault et Perreault avaient quelque chose à dire.
Mais c'est sûr que les règlements avec le... permettent souvent d'aller un peu
plus loin dans la mise en place, là, de quelque chose. Le fait aussi qu'on
puisse être consulté pendant 45 jours et réécrire potentiellement un
second mémoire, ça aide beaucoup. Puis, finalement, c'est que les règlements
vont souvent venir avec un guide d'application du règlement, et ça, c'est
extrêmement utile pour les praticiens, là, qui sont directement à devoir le
faire appliquer. Donc, c'est certain que ça serait quelque chose, probablement,
d'intéressant. Je ne sais pas si mes collègues ont quelque chose à rajouter à
ce niveau-là.
M. Perreault (Jean-Yves) : Comme
M. Lamontagne le précisait tantôt, le poste de vétérinaire en chef, il est déjà
bien en place puis il est bien connu. Ce que ce projet de loi là apporte, c'est
un pouvoir d'ordonnance.
Toutefois, en la lecture du projet, on
sent... on sent qu'il est très, très, très élargi, qu'il donne quand même un
pouvoir extrêmement important. C'est dans cette optique-là qu'on...
fondamental, dans un premier temps, pour... et aux gens qui sont en place.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon.
M. Perreault, ça coupe... Dr Perreault, ça coupe encore. Peut-être...
l'essayer : peut-être, en fermant votre caméra, ça va prendre moins de
volume, peut-être, ça coupera moins. On va l'essayer comme ça.
M. Perreault (Jean-Yves) : Désolé.
Ça semble avoir coupé encore?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
M. Perreault (Jean-Yves) : Oui?
Le Président (M. Schneeberger) : Juste
vos dernières phrases, juste... dernières phrases.
M. Perreault (Jean-Yves) : En
fait, on fait confiance aux gens qui sont en place pour prendre le meilleur moyen
de travailler en collaboration, mais on sent toute la... le poids, qui est
extrêmement important dans ce projet de loi là, pour élargir le pouvoir de...
le pouvoir du vétérinaire en chef, c'est important. On appuie cette
décision-là, sauf que, pour garder l'adhésion puis la confiance des gens, des
intervenants, il faut s'assurer que le cadre, il est très bien établi, bien
compris, bien communiqué puis qu'il y a une collaboration constante entre les
acteurs du milieu.
Mme Maccarone : Avec beaucoup
de pouvoir, ça amène beaucoup de responsabilités. Je vous comprends très bien.
M. Perreault (Jean-Yves) : Tout
à fait.
Mme Maccarone : Pas pour
nommer Spiderman, mais ça me fait vraiment penser à ça. Mais je partage votre
préoccupation, parce qu'en effet c'est un énorme pouvoir, puis je peux imaginer
sur le terrain, il va y avoir plein d'inquiétude, parce que... puis que vous
l'avez nommée aussi au début, la transparence, puis surtout de la façon que la
nomination sera faite.
Vous, vous voyez... La personne qui va
occuper ce rôle, ce serait une période de cinq ans, sept ans, un
renouvellement? Est-ce qu'on devrait avoir une rotation, une formation
continue? Quelle devrait être la formation de la personne qui va occuper ce
rôle? Je comprends que ça existe déjà. Mais, parce qu'on a d'autres pouvoirs,
comment voyez-vous la nomination?
Mme Daigneault (Josée) : Je
vais y...
Mme Daigneault (Josée) : Bien,
je pense que c'est ça qu'on a souligné, c'est quelqu'un qui va avoir une
expérience puis qui va être aussi capable d'aller consulter les personnes. Puis
pas quelqu'un qui se sent menacé s'il y a une consultation qui est donnée. Puis
c'est la même chose, je pense, dans l'établissement des règlements. Tantôt on
parlait, là, 45 jours de consultation, mais moi, je me rappelle que des
fois on a une consultation, on fait des recommandations, puis c'est pareil
comme si on avait... si on n'avait rien fait parce qu'il n'y a absolument rien
de changé. Ça fait que c'est ça. Quand on parle de transparence puis de
communication, c'est aussi être à l'écoute. Ça fait qu'est-ce que le... Est-ce
qu'il doit être nommé aux cinq ans? Ce n'est peut-être pas une mauvaise chose,
là, c'est juste que, des fois, quand on... Le premier deux ans, des fois, peut
être... ça peut être difficile devenir efficace après six mois, mais en fait ça
prend quelqu'un qui est capable d'être à l'écoute des autres puis de ne pas
avoir peur de la consultation.
Mme Maccarone : Oui, je
vous entends. Je trouve très intéressant aussi d'avoir la nomination des
inspecteurs nommés qui agiraient sous la supervision de la vétérinaire en chef.
Est-ce que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne actuellement sur le terrain?
Ça fonctionne autrement? L'inspecteur, il n'est pas sous la responsabilité de
la vétérinaire en chef?
M. Perreault (Jean-Yves) : C'était
peut-être plus dans le libellé qui pouvait amener une certaine... un certain
questionnement au niveau de la compréhension. On sent... De toute façon,
l'Ordre des médecins vétérinaires qui a déjà été entendu, là, dans les jours
derniers, dans la profession, c'est elle qui exerce vraiment le contrôle et le
suivi de nos actions déontologiques et professionnelles. Puis le médecin
vétérinaire, là, par son expertise puis sa profession, par son code de
déontologie, est toujours responsable des personnes qui travaillent sous son
égide. Ça fait que notre compréhension, ça sera la même chose pour le
vétérinaire en chef, qui sera responsable des personnes qu'il nommera pour
exécuter certaines tâches. Ça fait qu'on veut juste s'assurer que l'esprit est
respecté dans ce cadre-là.
Mme Maccarone : Parfait.
O.K. Merci. Puis aussi votre point 5, là, pour le plan de biosécurité, vous
parlez d'un plan d'urgence adapté aux besoins du milieu. Moi, je ne viens pas
du milieu. Je souhaite aussi mieux comprendre. Donnez-moi des exemples de
comment nous pouvons ou nous devons s'adapter pour répondre à votre
préoccupation.
M. Perreault (Jean-Yves) : Un
bon exemple, là, puis il est tout à fait actuel, là, c'est le plan d'influenza
aviaire, là, qui affecte les bovins présentement. Il y a déjà une très, très
bonne collaboration puis il y a une coordination qui se fait d'une façon
hebdomadaire, presque quotidienne, avec un suivi par courriel puis des rencontres,
autant avec le fédéral, le provincial que les différentes associations, là,
vétérinaires et de producteurs. C'est très, très efficace. La seule chose,
c'est que, quand on parle de la base, là, présentement, même si c'est à nos
portes, tout le monde se sent loin parce que ce n'est pas encore rentré au
Canada... au Canada et au Québec.
Ça fait que, même si les mesures vont être
en place, le plus important, ça va être d'avoir une bonne façon de le
coordonner au moment, au moment qu'il arrivera un besoin. C'est là que les gens
vont être sensibles aux moyens de communication. Ça fait que c'est primordial
de se préparer, mais de garder ce plan-là très, très accessible et très, très
efficient pour le communiquer lorsqu'il y aura un momentum, c'est-à-dire, on ne
le souhaite pas, mais lorsqu'il y aura une éclosion, par exemple, de grippe
aviaire bovine ou autre maladie endémique pourrait nous affecter ou affecter le
cheptel.
Ça fait que c'est important de mettre les
choses en place, mais c'est important aussi d'être à l'écoute du momentum pour
vraiment déployer les plans de biosécurité puis les adapter. Le système de
production aux États-Unis, puis même si on regarde en Colombie-Britannique,
même chez nos voisins, directement en Ontario, il est très, très différent, là
je parle du système de production laitière, est très, très différent de notre
système. ...est établi au Québec dans des fermes de taille plus familiale, puis
déployé d'une façon différente aussi à la grandeur du territoire.
Mme Maccarone : Je vous
ai entendu parler de l'impact financier. Évidemment, je comprends très bien
l'impact financier sur les producteurs puis les éleveurs. Mais pour vous, quel
est l'impact financier puis que souhaitez-vous que le gouvernement vous accorde
pour vous aider dans cette transition?
• (11 heures) •
M. Perreault (Jean-Yves) : En
fait, il y a déjà beaucoup d'outils qui sont disponibles pour la consultation
au niveau des outils numériques, là, qui sont présents, là, en collaboration
avec les vétérinaires, avec les producteurs, avec les établissements
vétérinaires. Puis le partage de ces outils-là dans un contexte, là, de... Vous
m'entendez toujours? Oui?
Mme Maccarone : Le
volume est trop bas pour moi. Je suis...
11 h (version non révisée)
Mme Maccarone : ...merci.
M. Perreault (Jean-Yves) : Parfait.
Je disais que le partage des outils qui sont déjà en place est extrêmement
important. Il y a beaucoup, beaucoup d'outils qui sont disponibles et il faut
que cela se fasse évidemment dans un cadre de consentement, de partage des
informations, évidemment. Mais pour maintenir les outils de partage, d'avoir
une structure qui est compatible, qui se fait efficacement, ça demande des
ressources, ça demande de l'énergie puis ça demande un support financier et
technique en continu pour qu'on soit capable d'avoir des banques de données
communes ou des fichiers qu'on peut transférer, ou des données qu'on peut
transférer puis qu'on puisse analyser chacun de notre côté. Ça fait que c'est à
ce niveau-là... les ressources qui seront nécessaires pour les établissements
vétérinaires, des établissements privés, en fait, il faut être sensible à ça,
là, autant qu'ils vont avoir le même défi au niveau des productions, au niveau
des fermes puis des producteurs agricoles humains.
Mme Maccarone : Pendant que
vous parlez des données, vous avez aussi fait de la mention de la protection
des données sensibles. Quel sera l'impact des données qui seront... ces données
sensibles qui seront partagées ou si on a une fuite? Qu'imaginez-vous et que
devons-nous prévoir pour s'assurer que ces données restent confidentielles?
M. Perreault (Jean-Yves) : Je
pense que c'est... on le voit, là, la technologie n'est pas toujours toujours
fiable, là, on le voit bien aujourd'hui, mais il faut s'assurer de mettre des
mesures extrêmement rigoureuses. Présentement, pour nous, on est lié avec le
secret professionnel, là, pour le partage des données et, le cas échéant, on
pourra les partager, là, dans un cadre, là, qui est bien déterminé dans le
cadre de la loi. D'un autre côté, la sécurité de ces données-là est extrêmement
importante parce que, comme Dre Bouchard l'avait mentionné, ça a des impacts au
niveau de la santé financière des entreprises aussi. Donc, je pense qu'il faut
mettre en place un cadre aussi strict que lorsqu'on partage des données
privées, des données financières, des données personnelles, là, de toutes nos
grandes institutions, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
merci beaucoup. Alors, c'était le temps qui était alloué à l'opposition
officielle. Alors, je vous remercie pour votre apport à la commission. Nous
allons suspendre quelques instants pour laisser entrer le troisième groupe de
la journée.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 11 h 03)
(Reprise à 11 h 16)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, nous avons avec nous Mme Nathalie Robin,
directrice audit et programmes, et Mme Jennifer Paquet, membre du conseil d'administration
de la Fédération des éleveurs de volailles du Québec. Alors, bonjour à vous
deux. Vous avez 10 minutes pour faire votre présentation, et puis, par la
suite, on aura une période d'échange avec les élus. Alors, je vous laisse la
parole.
Mme Paquet (Jennifer) : Merci
beaucoup. Merci, M. le Président. M. le ministre, mesdames, Messieurs les
députés et tout le monde ici présent, bien, merci beaucoup. Donc, je me
présente, là, comme ça a été dit, Jennifer Paquet, productrice de poulets et de
dindons tout près d'ici, à Saint-Gabriel-de-Valcartier. Quand je ne suis pas à
la ferme avec mes animaux ou dans le bureau à faire de la paperasse, je suis
administratrice des Éleveurs de volailles du Québec, mais je suis également
déléguée substitut aux Éleveurs de dindons du Canada. Dans le fond, c'est via
cette organisation-là, où je siège comme membre du comité des programmes à la
ferme, que j'ai pu me familiariser un peu plus avec tout ce qui se fait au
niveau national, notamment sur la question de l'antibiorésistance. Je vais
laisser ma collègue, Nathalie, vous entretenir un peu plus justement sur le
sujet de tout ce qui se fait déjà.
Mme Robin (Nathalie) : Bonjour
à tous. Bonjour, M. le ministre Lamontagne, M. le Président, bonjour à tous.
Dans le fond, moi, mon nom, c'est Nathalie Robin. Je suis agronome et je suis
directrice des audits et des programmes à la ferme pour les Éleveurs de
volailles du Québec. On représente les éleveurs de poulets et de dindons.
Donc, au nom des EVQ, je vous remercie de
l'invitation puis de l'opportunité qu'on a de vous soumettre nos commentaires
et nos suggestions. Et le but, évidemment, c'est de bonifier le projet de loi
no 70.
Donc, qui sont les EVQ? Les EVQ
représentent près de 700 fermes de poulets et de dindons qui produisent
annuellement près de 500 millions de kilos vifs de poulets et 36 millions de
kilos de dindons. On est la deuxième province d'importance, en termes de
l'allocation de la production, au Canada. Pour plus d'informations sur le
portrait économique, vous pouvez consulter notre mémoire et aussi nos rapports
annuels.
Ce projet de loi est vraiment en lien avec
deux sujets d'actualité qui nous touchent particulièrement, soit les mesures
d'urgence et la lutte à l'antibiorésistance. Donc, nous tenons vraiment à ce
que nos initiatives, nos actions qui sont déjà en place soient prises en compte
dans le développement de ce projet de loi.
Donc, sans plus tarder, je vais vous
décrire les principales initiatives et actions qu'on a mises en place avec le
temps. Donc, je vais commencer avec les mesures d'urgence. Les EVQ sont un des
membres fondateurs de l'Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles,
l'EQMA. Je vais faire un petit peu d'histoire, un peu, comme dirait mon
président, c'est vraiment aux EVQ qu'a germé l'idée de créer une équipe qui
s'occuperait des mesures d'urgence, il y a exactement 20 ans. Donc, depuis
2019, c'est l'EQMA qui est le chef d'orchestre de la filière pour la gestion
des éclosions des maladies. On fait tout un travail d'équipe. Au sein aussi des
EVQ, on a une équipe qui accompagne les éleveurs par rapport à la ferme
infectée, les fermes de zones à risque, tout ce qui est réglementaire. C'est en
2022 qu'on a été confrontés à l'influenza aviaire. On a eu au total, depuis
2022, 18 cas d'influenza aviaire, ce qui nous a donné une certaine expérience,
là, dans la gestion de cette maladie-là. On a dû former rapidement notre
personnel pour accompagner les éleveurs et, comme on dit, on a fabriqué l'avion
pendant que l'avion était en vol. Et l'EQMA a aussi deux maladies d'incidence
économique dans son mandat, soit la LTI et la MG, la laryngotrachéite
infectieuse et la mycoplasmose, et, au total, depuis la création de l'EQMA, on
a géré 45 cas de LTI et six cas de mycoplasmose. On a géré ces cas-là à l'aide
de notre protocole d'intervention de l'EQMA, qui vient d'être mise à jour,
récemment.
• (11 h 20) •
Aux EVQ, on a aussi des outils
réglementaires dans notre règlement. Donc, on a la déclaration obligatoire des
cas de maladies à déclaration et LTI, MG, et certaines mesures d'urgence...
Mme Robin (Nathalie) : ...qui
doivent être appliquées. Donc, on a ça dans nos règlements. On a aussi nos
programmes... notre programme d'assurance salubrité à la ferme qui... dans le
fond, la certification à ces programmes-là est obligatoire. Et dans ce
programme-là, il y a une section détaillée pour les mesures d'urgence qui se
basent sur la norme nationale de... la norme nationale des mesures d'urgence de
l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Côté recherche, les EVQ investissent en
recherche, notamment au niveau des mesures d'urgence. Actuellement, il y a une
étude de cas sur les fermes infectées et sur les fermes environnantes depuis...
les fermes infectées depuis 2022 en collaboration avec l'Agence canadienne et
la Faculté de médecine vétérinaire. On a la participation active de 40 de nos
éleveurs pour ce projet de recherche là. Donc, moi, je pense que... en
terminant pour les mesures d'urgence, là, la clé du succès a vraiment été la communication
efficace avec nos éleveurs, soit par téléphone, infolettre hebdomadaire,
webinaire et, évidemment, la communication au sein de la structure de l'EQCMA.
Maintenant, je suis rendue à la lutte
contre l'antibiorésistance. Donc, les EVQ sont proactifs depuis 2014, tant
poulets ou dindons, avec l'implantation de notre stratégie nationale de
réduction des antibiotiques. L'objectif étant, évidemment, de réduire les
antibiotiques pour lutter contre l'antibiorésistance. Puis plus concrètement on
veut vraiment protéger la santé de nos oiseaux, la santé et le bien-être, tout
en préservant l'efficacité des options de traitement. En d'autres mots, si nos
animaux sont malades, on veut avoir... on veut que nos médicaments
fonctionnent. Dès 2014, donc, on a retiré la catégorie 1, qui est la
catégorie d'antibiotiques la plus importante en médecine humaine. Ensuite de
ça, on a retiré en 2019 la catégorie 2. Et en 2020, chez le dindon, on a
retiré la catégorie 3. Pour surveiller le retrait de ces catégories d'antibiotiques
là, c'est pendant nos audits annuels à la ferme que nous auditons le retrait
des antibiotiques. C'est une exigence, évidemment, de notre programme de
salubrité à la ferme et c'est même un point critique à maîtriser de notre
programme.
On investit aussi dans la recherche par
rapport à la santé animale. Actuellement, on a trois projets en cours et on a
une autre quarantaine d'éleveurs qui participent à ces trois projets de
recherche, une, entre autres, sur les maladies émergentes, l'antibiorésistance,
des indicateurs de mesure aux antibiotiques. Donc, on est très actifs au niveau
de la recherche.
Et finalement on participe aux travaux du
MAPAQ sur l'élaboration du système de surveillance de l'utilisation des
antibiotiques. Merci. Jennifer.
Mme Paquet (Jennifer) : Merci,
Nathalie. Donc, ma collègue vient de vous entretenir sur les réalisations puis
les engagements du secteur de la volaille. Et justement la principale
préoccupation qu'on a, c'est que le projet de loi n° 70 vient adresser un
paquet d'enjeux qu'on considère d'une importance capitale, mais sur lesquels il
y a déjà beaucoup de travail qui se fait. On a entendu dans les remarques
préliminaires que le Québec était un peu à la traîne et, honnêtement, ça m'a un
peu choquée parce que je pense que c'est important de considérer tout ce qui se
fait en dehors du gouvernement puis en dehors du cadre législatif. Dans le
fond, il y a une expertise qui existe dans les groupes spécialisés, dans les
différentes associations de producteurs, puis cette expertise-là, il faut la
reconnaître. On a au Québec des organisations qui sont agiles, innovantes, à la
fine pointe des meilleures pratiques en termes de salubrité et de biosécurité.
On a également un gouvernement fédéral qui, via Santé Canada ou via l'Agence
canadienne d'inspection des aliments, fait un gros travail d'études et de
recherches sur l'utilisation des antimicrobiens, mais aussi sur l'élaboration
de protocoles de mesures d'urgence en cas d'épizootie. D'ailleurs, en ce qui a
trait à ces protocoles de mesures d'urgence, je pourrais vous en parler
longuement parce que j'ai moi-même eu un site de production affecté par
l'influenza aviaire à l'été 2022. La trop grande préparation à cette
éclosion-là est devenue le pire ennemi en termes de rapidité d'intervention qui
est tellement souhaitée dans un cas comme celui-là. Donc, chaque jour, on était
confrontés à la dichotomie entre la théorie qui était contenue dans un manuel
sur l'influenza aviaire de 140 pages, rédigé il y a 10 ans par des
équipes d'experts, et la réalité du terrain qui était tout autre. On a vu des
fonctionnaires dévoués, des gens compétents, avec toute la meilleure volonté du
monde, mais qui se heurtaient constamment à la rigidité d'un cadre qui n'était
pas adapté. Il a fallu des jours, voire même des semaines, pour qu'on
reconnaisse enfin que le plan ne fonctionnerait pas sans l'expertise et la
collaboration du producteur lui-même. On souhaite, donc que le MAPAQ évite de
répéter les mêmes erreurs et soit à l'écoute, évite de tomber dans le...
Mme Paquet (Jennifer) : ...la
rigidité. Pour être efficace, un plan de mesures d'urgence doit non seulement
être déployé rapidement, mais doit également faire preuve d'assez de
flexibilité puis être appliqué avec assez de jugement pour être capable de
s'adapter à toutes sortes de situations qui ne sont pas possibles de prévoir en
théorie.
Les pouvoirs qui vont être conférés au
vétérinaire en chef par l'adoption du projet de loi n° 70 ne doivent pas
non plus être pris à la légère. Il ne faut pas sous-estimer l'impact qu'une
ordonnance de mise en quarantaine ou une ordonnance d'abattage peut avoir sur
la santé physique, financière et même psychologique d'un producteur. Il faut
s'assurer que toute intervention soit accompagnée d'un plan... bien, de support
psychologique, d'abord, mais également d'un programme d'aide financière qui va
non seulement compenser les coûts supplémentaires engendrés par les mesures à
mettre en place, mais qui va aussi offrir une indemnité aux producteurs pour le
temps qu'ils vont devoir consacrer à l'application de ces mesures-là. La même
recommandation s'applique dans le cas des études épidémiologiques qui
pourraient être réalisées. Les éleveurs doivent être compensés pour la charge
de travail additionnelle requise pour leur participation à l'étude, au même
titre que les professionnels qui vont les réaliser vont être rémunérés.
Plusieurs groupes qui ont présenté avant
nous ont formulé des craintes quant aux risques de dédoublement. Bien qu'on ait
tenté de nous rassurer, je vous dirais que c'est une préoccupation qui est
partagée par les EVQ. Donc, on souhaiterait voir le projet de loi préciser les
limites du champ d'intervention du MAPAQ ou du ou de la vétérinaire en chef,
ou, à tout le moins, reconnaître les secteurs où d'autres groupes pourraient
être habilités à intervenir.
Le Président (M. Schneeberger) : Excusez-moi,
vous avez déjà dépassé de 30 secondes. Est-ce que vous... vous en avez
encore pour longtemps? Parce que sinon je vais demander si on peut le prendre
sur le temps gouvernemental.
Mme Paquet (Jennifer) : J'ai
un paragraphe, mais je peux... je peux conclure, il n'y a pas de problème,
c'est comme vous voulez.
M. Lamontagne : Juste un
paragraphe? De combien de pages, votre paragraphe?
Mme Paquet (Jennifer) : Non,
non. C'est bon.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon. O.K. alors, continuez.
Mme Paquet (Jennifer) : Merci.
Donc, bien, en fait, je voulais faire le parallèle avec justement, là, la loi
P-42 sur la protection sanitaire des animaux. Le MAPAQ a mis en place un
règlement sur les prémélanges médicamenteux et les aliments médicamenteux
destinés aux animaux. On dit être engagé dans un grand chantier pour alléger
toute la question administrative. Par contre, avec ces nouvelles exigences là,
il a fallu que les meuneries investissent dans des logiciels pour réussir à
répondre aux exigences du règlement. Donc, on... je dirais qu'on a certaines
réserves par rapport à l'idée qu'on pourrait nous imposer des registres de
tenue d'utilisation de médicaments, alors qu'on a déjà des registres comme ça
au niveau fédéral qui nous sont exigés. Donc, je termine en vous remerciant
tous pour votre écoute attentive et surtout pour votre ouverture. Les EVQ
reconnaissent l'importance pour le Québec de se doter d'une loi qui adresse de
façon agile les enjeux qui se rattachent à la protection sanitaire des animaux.
On espère que nos commentaires vont vous être utiles et on vous offre
évidemment notre pleine collaboration pour les étapes à venir. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, nous allons... procéder à une période d'échange, en commençant
par le ministre. La parole est à vous.
M. Lamontagne : Merci. Bien,
bienvenue, merci beaucoup pour votre contribution. Puis, Mme Paquet, moi, je
suis toujours impressionné. On sait au départ, un producteur, une productrice,
la charge de travail que vous avez à chaque jour, plusieurs jours par semaine.
Puis là, des fois, tu en as, là, qui rajoute une implication dans tel groupe,
une autre application. Puis là, je vous écoutais décliner un peu toutes les
choses que vous faites dans votre journée, dans votre semaine. Moi,
honnêtement, il y a des journées, je ne comprends pas comment vous réussissez à
faire tout ça ensemble, les producteurs, mais bravo, c'est... ça vaut la peine
de le signaler.
Quand on dit que le Québec est à la
traîne, là, il faut bien comprendre, vous avez parlé de toute la coopération
que... sur le territoire, le travail. Je regarde au niveau de... je veux dire
le travail que vous faites, c'est exceptionnel, depuis des années. Au niveau du
secteur du porc, c'est la même chose, dans le bovin, on regarde le travail qui
se fait. À la traîne, c'est plutôt au niveau de notre capacité d'intervenir,
c'est au niveau de notre... nos pouvoirs de... en ayant ça dans la loi, là, de
pouvoir décréter une zone, de pouvoir décréter un prélèvement, de pouvoir...
c'est plus ça, parce que, si on se compare à d'autres juridictions, ils ont
tous ces outils-là qui font en sorte que, quand il y a une situation qui arrive
ou qu'il y a une menace, bien, ils ont des pouvoirs d'intervention,
aujourd'hui, au Québec, par rapport à ces juridictions-là, on est à la traîne,
mais ce n'est pas au niveau de notre collaboration puis notre talent à
détecter, à surveiller, à s'organiser pour mieux faire, et tout ça. Je veux
juste... je veux juste préciser ça.
• (11 h 30) •
Il y a des choses que vous avez
mentionnées aussi, pour le bénéfice des gens qui nous écoutent, là, tu sais, le
premier intervenant, quand on a des crises comme ça, c'est l'Agence canadienne
d'inspection des aliments. Ça fait que, là, vous parliez d'un manuel, vous
parliez de 10 ans, vous parliez de certaines difficultés, c'est beaucoup
lié à l'ACIA, là, ce que vous étiez en train de décrire. Ça fait que le
bénéfice des gens qui écoutent, là, je veux le mentionner, mais en arrière du
projet de loi, là, la grande motivation qu'on a, c'est de permettre davantage
d'agilité puis de flexibilité pour pouvoir intervenir...
11 h 30 (version non révisée)
M. Lamontagne : ...revenir,
puis l'exemple, parce que si on parle de volaille, on sait au Québec, c'est un
exemple cocasse que je donne un peu, mais on a des gens qui élèvent des poules
de fantaisie puis qu'eux autres, ils aiment ça se rassembler, puis comparer
leurs poules, puis s'échanger des poules, puis tout ça, puis, bien, c'est sûr,
quand on arrive puis on est en période d'influenza aviaire, puis il y a une
alerte générale sur le territoire, bien, de faire des rassemblements de poules,
ce n'est pas une bonne idée. Bien, pouvez-vous croire qu'on n'avait aucun outil
pour faire en sorte qu'ils ne puissent pas se rassembler? Il a fallu qu'on
trouve toutes sortes de façons contournées pour être capables de faire en sorte
qu'il n'y ait pas de rassemblement comme ça qui se tiennent, parce qu'on
trouvait que ça n'avait pas de bon sens en période aiguë, comme on vivait.
Bien, c'est sûr qu'une fois qu'on va avoir adopté la loi 70, bien, je veux
dire, ça va être pas mal moins compliqué, faire en sorte, tu sais, qu'on n'ait
pas d'événements comme ça, ou d'être capable de circonscrire un lieu, d'être
capable de... Quand on dit déterminer une zone, d'être capable de, avant de
permettre à un mouvement d'animaux, d'être capables de venir identifier
vraiment : Il y a-tu une problématique? Il y a-tu un risque qui est là?
Aujourd'hui, là, on est vraiment à la traîne à ce niveau-là, ça fait que c'est
ça qu'on veut venir... qu'on veut venir corriger, qu'on veut venir corriger.
Moi, j'aimerais ça vous entendre. Vous utilisez
tout le programme de salubrité des aliments à la ferme pour vous aider dans
toute la question, là, de la santé des animaux, bien, j'aimerais ça que vous en
parliez un petit peu davantage, là, de, justement, des gains que vous faites ou
des objectifs que vous avez, là, en passant par l'alimentation, si on veut,
pour la protection des animaux, là.
Mme Paquet (Jennifer) : Bien,
je peux commencer, puis Nathalie pourra bonifier au besoin. Dans le fond, ces
programmes-là sont basés sur les principes ASEP. Donc, la reconnaissance, là,
des risques et le contrôle des risques. Donc, on doit mettre en place les
meilleures pratiques, mais on doit aussi documenter tout ce qu'on fait, là, sur
nos fermes. Et, chaque année, il y a un auditeur qui passe à la ferme et qui
vient vérifier, donc, l'application de tous ces règlements-là. Et, dans le
fond, le fait de se conformer aux programmes est une obligation pour avoir son
plein droit de production. Donc, un producteur qui, par exemple, là,
refuserait, pour une raison x ou y, de mettre en place ces meilleures pratiques-là,
serait pénalisé et pourrait en venir, éventuellement, même à avoir son droit de
production saisi, là. Donc, c'est vraiment... ce n'est pas un programme qui
est... qui sur une base volontaire, c'est un programme où tous les producteurs
s'engagent à mettre en place ces meilleures pratiques-là. Et tout découle du
guide des meilleures... Comment ça s'appelle donc?
Mme Robin (Nathalie) : ...
Mme Paquet (Jennifer) : Oui,
le code de pratique du gouvernement fédéral.
M. Lamontagne : Parfait.
Merci. Vous avez dit... Bien, un, vous êtes productrice de volailles puis de
dindons, puis vous avez dit que, vous, personnellement, vous avez vécu un
épisode. Prendre quelques instants pour nous raconter un peu c'est quoi vivre
une épizootie ou un... les séquelles, là, si on veut, quand il y a une maladie
comme ça qui arrive sur le territoire, pour un producteur, là. Ça ressemble à
quoi? À partir du moment où on entend parler que ça existe, puis, à un moment
donné, ça se ramasse chez vous, puis, à un moment donné... Parlez-nous-en un
petit peu, là, je pense que ça vaut la peine.
Mme Paquet (Jennifer) : Je
pourrais vous en parler pendant des heures, mais je veux être brève.
M. Lamontagne : Oui, mais
prenez quelques minutes.
Mme Paquet (Jennifer) : Dans
le fond, bien, de un, c'est ça, on était déjà au fait, là, qu'il y avait eu un
premier cas dans la région. Il faut se rappeler qu'ici, là, à Québec, là, donc
Saint-Gabriel-de-Valcartier, ça a été la première région où est ce qu'il y a eu
des cas dans des élevages commerciaux sous production contingentée. Donc, la...
ça a quand même facilité un peu, là, le fait d'être dans une production
contingentée, le contrôle puis l'arrimage, là, de tout le travail autour. Mais,
dans le fond, à partir du diagnostic, on n'est plus maître chez nous. Donc, l'agence
débarque, et, à ce moment-là, on a l'impression de vivre un film. Je vous
dirais que le matin où je suis rentrée sur la ferme, il y avait environ 60 voitures
sur le terrain. Et les gens ont tous... Comme je vous disais tout à l'heure,
là, tu sais, le cadre était là, tout le monde avait été formé et tout le monde
avait... tout le monde pensait être prêt. Et quand ils sont arrivés sur le
terrain, ils ont réalisé que : Oh, attends, là, il y a un bâtiment, il y a
de l'équipement dans ces bâtiments-là, on ne fait pas ce qu'on veut, il y a...
Alors là, il y a beaucoup de temps qui s'est perdu dans la rapidité d'intervention,
parce qu'on avait un code qui disait certaines choses très précises et une
réalité qui ne fittait pas dans les cases, si on peut dire. Ça a duré plusieurs
semaines, cette intervention-là. Et puis, au final, quand tout est terminé,
bien, le producteur est un peu laissé à lui-même. Donc, tout le monde quitte.
Une fois que l'ordonnance d'abattage des oiseaux a été exécutée, tout le monde
quitte. Puis là le producteur est laissé à lui-même et doit embarquer dans tout
le processus de lavage et désinfection qui est très, très, très laborieux. Là,
on parle littéralement de Q-tips et de brosses à dents dans des bâtiments de 16 000 pieds
carrés et beaucoup plus. Ça fait que c'est un cauchemar. C'est ça, ça dure des
mois. Des mois au cours desquels on n'a pas de revenu qui rentre, parce qu'on
se rappelle...
Mme Paquet (Jennifer) : ...et
le droit de production et, dans le fond, il n'y a plus d'entrées, il n'y a plus
de mouvements d'oiseaux. Donc, les oiseaux sur les sites avoisinants sont
également impactés. Ça fait que ça n'impacte pas juste le producteur, ça
implique les voisins, les producteurs autour. Je ne souhaite pas ça à personne.
Puis, tu sais, vous savez, on met tout en place pour ne pas que ça arrive. On a
des mesures de biosécurité, on a... mais, bon, apparemment le dindon est une
espèce particulièrement fragile. La charge virale dans l'environnement dans
notre région était très élevée à ce moment-là, 50 % des producteurs de
Valcartier en ont été touchés, donc ce n'est pas peu dire. Ça fait que, malgré
toutes les mesures qui ont été mises en place, ce n'est pas... ce n'est pas
toujours facile de conscrire, là.
M. Lamontagne : Oui, bien
merci, et merci beaucoup de votre témoignage, puis vous dites, c'est ça,
Saint-Gabriel, ça a été le... comme le début de tout ça.
Mme Paquet (Jennifer) : Le
cobaye.
M. Lamontagne : Pendant tout
ça, moi chaque jour, les gens... moi, je recevais mes courriels tôt le matin ou
les textos le soir, il y a un nouveau site, où on pensait qu'il y en avait, il
n'y en a pas, puis les périmètres qui ont été faits, c'est... Même moi qui
était à distance, là, je vous dirais que c'est des situations prenantes parce
qu'on sait à quel point c'est comme une allumette qui peut être lancée dans des
bottes de foin, puis un moment donné, le feu prend. Puis encore là, tu sais, ce
qui est important de comprendre aussi tout ce qui touche les maladies animales
exotiques, si on veut. Là, c'est vraiment l'Agence canadienne d'inspection des
aliments, là, tu sais qui a vraiment le rôle d'éradiquer les maladies puis,
dans ce temps-là, exemple comme ministère de l'Agriculture vient en soutien, si
on veut, aux actions... aux actions qui sont... qui sont... les décisions qui
sont prises par par la CIA, puis après ça, bien naturellement, il y a toute la
question de la disposition, on sait que c'est compliqué.
Avec la collaboration qu'on a faite aussi
avec l'EQCMA qui fait... comme j'ai dit, qui fait un super travail, tu sais, on
a travaillé à vous accompagner pour avoir des réserves, si on veut, là, pour...
pour avoir davantage de capacités, pour justement être capable d'intervenir sur
les fermes, l'idée de développer des unités mobiles, si on veut,
d'intervention. Alors, c'est tout le temps d'être à l'affût des meilleures
pratiques, des meilleures façons de faire pour essayer que ça soit le... un,
que ça n'arrive pas. Mais, après ça, si ça arrive, bien, que ça soit le moins
pénible, si on veut, là, de passer à travers tout ça, pour les producteurs,
mais aussi, tu sais, des fois c'est une région complète, tu sais, parce qu'il y
a les périmètres qui sont mis en place, là, de protection, là, puis ça peut
devenir très, très compliqué.
Bien, merci beaucoup. C'est une collègue
qui aurait des questions ou ça va? Bon, bien, merci beaucoup, mesdames. Merci.
Mme Paquet (Jennifer) : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, nous allons maintenant du côté de l'opposition officielle avec la
députée de Westmount---Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, mesdames. C'est un plaisir de vous avoir avec
nous, Mme Robin, puis Mme Paquet. Merci pour votre mémoire puis pour votre
exposé. C'est très intéressant. Je sais que vous avez perdu un peu de temps
dans votre présentation... Avant que je vous pose des questions, est-ce qu'il y
a des éléments que vous n'avez pas pu partager avec nous?
Mme Paquet (Jennifer) : Non,
ça va. Merci.
Mme Maccarone : O.K. Parfait.
Moi aussi, j'avais le même... un peu le même alignement que le ministre. Je
suis curieuse de savoir comment ça se passe quand vous êtes en train de vivre
un tel drame, parce que ça doit vraiment être extraordinaire. Merci de votre
courage aussi de reprendre parce que vous avez dit : Ce n'est pas facile
de reconstruire. Moi, ce que je souhaite savoir parce que je vous aussi
entendue, Mme Robin, on est en train de fabriquer l'avion pendant qu'on est en
train de voler, quand c'est en vol. Si, mettons, ça arrive encore aujourd'hui,
on ne le souhaite pour personne. Mais là, c'est... c'était 2022, là, c'est
2024, est-ce que nous avons appris des choses? Est-ce que les choses ont changé
pour éviter tout ce que vous avez vécu à cette époque?
Mme Robin (Nathalie) : On a
appris énormément.
Mme Maccarone : O.K.
• (11 h 40) •
Mme Robin (Nathalie) : Oui,
parce qu'au début, tout était nouveau, tout l'aspect réglementaire avec
l'Agence canadienne. Donc, il fallait... Nous, il fallait accompagner nos
éleveurs, puis moi, j'ai une équipe d'auditeurs, mais il faut les former ces
gens-là aussi. Et puis donc, il y a des documents à fournir pour l'abattage, il
y a des documents pour les entrées de poussins. Ensuite de ça, il y a des
permis à aller chercher pour les déplacements, sortir des sites. Donc, c'était
quand même assez vaste, là, comme... comme intervention, donc beaucoup
d'appels, puis notre équipe était très dédiée. Dans les zones à risque, on
pouvait avoir jusqu'à 40 éleveurs dans certaines des éclosions qu'on a
eues. Donc, l'équipe, on se divisait, tant d'éleveurs par auditeur. On les
appelait pour les informer la situation, leur dire c'est quoi les signes
cliniques, c'est quoi leurs obligations, leur envoyer les documents, les
accompagner à remplir les documents. Donc évidemment qu'on a appris beaucoup,
puis s'il y a un autre cas demain matin, bien, on sait exactement ce qu'on a à
faire, la procédure est en place puis, si je ne suis pas là, mon équipe sait
quoi faire.
Mme Robin (Nathalie) : ...tu
sais, donc...
Mme Maccarone : Mme Paquet,
vous avez aussi mentionné les interventions du MAPAQ. On souhaite éviter les
erreurs. On a besoin de plus de flexibilité. Comme quoi? Qu'est-ce qu'on aurait
dû faire pour vous aider dans un processus pour que ça soit moins
problématique?
Mme Paquet (Jennifer) : Bien,
je pense que surtout, ce qui est arrivé au départ, c'était peut-être justement
le manque d'écoute parce qu'on croyait que, parce qu'on avait un protocole de
mesures d'urgence puis qu'on avait un manuel très détaillé... qu'on avait
toutes les réponses. Puis nous, sur le terrain, en tant que producteurs, bien,
on est quand même les experts sur nos fermes, on connaît nos bâtiments, on
connaît nos équipements, on sait qu'est-ce qui fonctionne, qu'est-ce qui ne
fonctionne pas. On est là-dedans tous les jours.
Donc, les premiers temps, on avait très
peu d'écoute, mais assez rapidement, là... je pense que c'est une des leçons
qui est ressortie beaucoup dans les post-mortem, de dire : Il faut quand
même consulter, il faut quand même être à l'écoute des commentaires puis que
le... justement, comme je disais tout à l'heure, que le protocole soit assez
flexible pour s'adapter rapidement à des situations. Ce qui était vrai sur ma
ferme, chez nous, n'était pas nécessairement vrai sur la ferme de mon troisième
voisin qui avait des bâtiments à un étage au lieu de deux étages puis... Il y a
toutes sortes de choses qui changent. Donc, vraiment, c'est ça, d'avoir une
plus grande écoute pour réagir rapidement, je pense que c'est important.
Mme Maccarone : Puis les
mesures psychologiques? Parce que vous avez dit : laissés à eux-mêmes. Je
ne peux même pas imaginer. Ce n'est pas pendant que ça arrive, c'est souvent le
après.
Mme Paquet (Jennifer) : Oui.
Une fois que l'adrénaline retombe, là, parce que les premières semaines,
c'est... on ne réalise pas, là, l'ampleur de la tâche, mais on est sollicité de
toute part, puis... Mais vraiment, quand la poussière retombe, on réalise
que... C'est ça. J'en ai perdu mes cheveux, là, c'est... Le stress qu'on vit,
la crainte que ça se reproduise encore, qu'on ait un autre troupeau, sur un
autre site, qui soit infecté, c'est... C'est ça. Ça a pris... Je vous dirais
que ça a pris une grosse année, là, avant de sentir que la poussière retombait.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a un accompagnement pour vous dans ces cas-là? Est-ce qu'il y a quelque chose
qui est offert, je ne sais pas, par le gouvernement?
Mme Paquet (Jennifer) : Oui.
Bien, je vous dirais que, tu sais, s'il y a une chose, mettons, dont on
voudrait s'inspirer ou que j'ai trouvé qui avait bien fonctionné puis qui
pourrait probablement s'appliquer au niveau du MAPAQ, c'est que l'ACIA nomme un
chargé de cas. Donc, à partir du moment où on a un site infecté, il y a un
chargé de cas qui est attitré, et c'est notre ressource pour tout. Donc, tous
les messages, tout transite par cette même personne là. Et cette personne-là,
on l'a senti, avait été formée en soutien psychologique puis, tu sais, on
sentait que c'était quelqu'un qui... bon, oui, des fois, il faut mettre de la
pression parce qu'il y a des protocoles que nous, on devait rédiger, qu'on
devait soumettre puis... mais toujours fait dans une... c'est ça, dans une
approche avec un doigté qui laissait voir que, c'est ça, c'étaient des gens qui
avaient reçu des formations, définitivement, d'un point de vue psychologique.
Ça fait que ça, je pense que c'est quelque chose dont on pourrait s'inspirer
qui fonctionnait bien, là.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, c'est la seule différence entre la façon d'intervention de MAPAQ puis de
l'ACIA? Il doit y avoir d'autres.
Mme Paquet (Jennifer) : Bien
oui, mais je n'ai pas eu à faire directement avec le MAPAQ. Je pense que le
MAPAQ, dans un cas comme celui-là, était en support à l'ACIA. Et je vous dirais
que c'est une bonne chose aussi dans le sens où, justement, par l'ampleur des
interventions, c'est déjà un peu le chaos sur la ferme quand ça arrive, il
faut... il faut qu'il y ait un chef et éviter, donc, qu'on ait, là, deux
protocoles différents qui s'appliquent ou deux ensembles de règlements auxquels
on doit se soumettre. Donc, nous, on était soumis à l'ACIA parce que c'était un
cas d'influenza aviaire. Si ça avait été une autre maladie, à ce moment-là ça
aurait pu être le MAPAQ qui devenait le chef ou l'EQCMA. Dans le fond, nous,
c'est ce qu'on souhaite aussi, là, qu'on reconnaisse le travail qui est déjà
fait via l'EQCMA ou des organisations comme celle-là.
Mme Maccarone : Puis est-ce
que ce projet de loi va régler des choses pour vous? Est-ce que ça va améliorer
les choses pour vous?
Mme Paquet (Jennifer) : Je
pense que oui. Je pense qu'il y a du bien dans tout ça. Tu sais, quand on parle
justement, bon, c'est facile pour les grandes organisations, les gros groupes
de producteurs, les productions contingentées, etc., de mettre des mesures en place,
mais on entendait justement le... M. Rioux de l'Ordre des médecins
vétérinaires, tu sais, qui disait : Bien, il y a toutes sortes d'autres
productions, la production caprine, la production cunicole, qui n'est pas
nécessairement soumis à un ensemble de mesures comme dans le secteur de la
volaille. Donc, je pense que, tu sais, le contrôle des maladies, le contrôle...
la protection sanitaire des animaux, c'est un travail de... qui doit être fait
par l'ensemble du secteur agricole. Donc, oui, je suis certaine qu'il va y
avoir du bien quand même qui va ressortir de ça.
Mme Maccarone : Comment
voyez-vous l'encadrement de... Oui, allez-y. Excusez-moi.
Mme Robin (Nathalie) : Oui.
Je rajouterais, par rapport aux basses-cours ou aux gens qui ont moins de 300
poulets, moins de 25 dindons, c'est important pour nous qu'il y ait un
accompagnement de, premièrement, identifier où sont ces gens-là puis qu'il y
ait un bon accompagnement du MAPAQ, là, ce qui se fait déjà, là, mais peut-être
mettre l'emphase là-dessus par rapport aux autres productions, là, oui.
Mme Maccarone : C'est noté.
Je souhaite vous entendre par rapport à votre vision par rapport à le
vétérinaire en chef. Je sais que ça existe déjà, tout a été expliqué, mais les
pouvoirs d'ordonnance, vous l'avez soulevé. Moi aussi, je l'avais soulevé avec
les deux autres groupes. C'est un énorme pouvoir, c'est un changement. Comment
voyez-vous l'encadrement, formation, nomination de ce...
Mme Maccarone : ...vous,
est-ce que vous avez un rôle à jouer en ce qui concerne l'encadrement et la
formation de cette personne qui va avoir un énorme pouvoir sur le terrain, que,
je peux imaginer, cause des préoccupations, un peu de stress? Je souhaite vous
entendre là-dessus.
Mme Paquet (Jennifer) : Bien,
moi, je dirais, d'emblée de jeu... d'entrée de jeu, là, la chose la plus
importante, à mon avis, c'est d'avoir quelqu'un qui a... un médecin qui a une
connaissance terrain du secteur agricole. Parce que, bon, une ordonnance
d'abattage sur un animal de compagnie, c'est quand même plus rare. On parle
souvent, justement, des productions animales qui sont touchées par ça. Donc, un
vétérinaire qui a visité une ferme une fois pendant ses études universitaires,
ce n'est peut-être pas assez, là. On souhaite voir quelqu'un qui a vraiment une
connaissance du milieu du monde agricole, et donc qui va être capable de
transposer l'impact de ses décisions sur les fermes. Puis, bien, de la
formation, évidemment, tu sais. Il n'y a rien comme s'impliquer, justement, près
des groupes spécialisés pour s'assurer d'avoir vraiment le portrait complet
avant de prendre des décisions qui impactent aussi lourdement.
Mme Maccarone : Puis pour
avoir une acceptabilité aussi, c'est ça, je pense que... pour le bien-être de
tout le monde. Vous avez aussi mentionné de l'aide financière les indemnités
pour la mise en œuvre du projet de loi. Que souhaitez-vous avoir? C'est quoi,
vos besoins pratico-pratiques que ce soit encadré?
Mme Paquet (Jennifer) : Bien,
en fait, nous, ce qu'on souhaite, là, simplement, c'est de dire : Bien,
s'il y a une charge de travail supplémentaire qui est exigée, que ce travail-là
soit reconnu. Je trouve que, trop souvent, on a l'impression qu'un producteur
agricole, ça travaille pour rien, ça fait du bénévolat, puis on va compenser
pour le matériel, on va compenser pour les honoraires professionnels des gens
autour, mais le temps du producteur lui-même, souvent, il est oublié dans les
calculs. Je pense que M. le ministre l'a bien dit tout à l'heure, là, tu sais,
on a... on travaille sans cesse, en fait, mais... vous aussi, vous travaillez
tous très fort, mais on n'a pas le loisir de décrocher, tu sais, c'est quelque
chose qui n'existe pas, pour nous. Puis je pense que c'est ça, on doit
s'assurer que, dans les programmes, on compense le producteur pour la charge de
travail supplémentaire qu'on va exiger, que ce soit par la tenue d'enquêtes,
d'études épidémiologiques ou par des nouvelles mesures de biosécurité ou, peu
importe, là.
Mme Maccarone : J'ai
peut-être juste une dernière question pour vous, mais, quand on parle des
études épidémiologiques, selon vous, les éléments clés pour garantir les études
menées dans le cadre d'un projet de loi... qu'il soit véritablement
complémentaire aux études qui sont déjà en cours et qu'on n'introduit pas des
redondances, des complications inutiles. Comment voyez-vous ça?
Mme Robin (Nathalie) : Au
niveau des études épidémiologiques, mettons les maladies émergentes, on sait
déjà que le réseau est très impliqué, le réseau du MAPAQ est très impliqué
là-dedans. Donc, je pense que vous connaissez ce qui est en place. C'est
toujours la même chose, dans le fond. Ce qui est en place, qui fonctionne bien,
bien, on continue avec ça. Au niveau lutte, antibiorésistance, il y a le... au
niveau fédéral, qui fait une étude, là, de la ferme à la table, comme on dit,
donc, au niveau de l'antibiorésistance. Il y a votre programme aussi, au niveau
du MAPAQ, sur l'antibiorésistance.
Donc, c'est important, on a déjà des
belles choses en place. Donc, oui, il faut se donner des pouvoirs d'en faire
plus, là, mais c'est... tu sais, il faut reconnaître vraiment ce qui est en
place pour ne pas qu'il y ait de dédoublement, là.
Mme Maccarone : Les deux
registres, c'est ça, comme vous l'avez mentionné. Est-ce qu'il y a quelque
chose que vous n'avez pas pu élaborer, un autre point que vous souhaitez
partager avec les membres de la commission, quelque chose dans votre mémoire
que vous n'avez pas pu en discuter avec nous?
Des voix : Non.
Mme Maccarone : Bon, bien,
d'abord, je vous remercie beaucoup. Merci de votre courage, encore une fois. Je
peux imaginer que ce n'est pas facile puis je suis très impressionnée. Ça fait
que merci beaucoup. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis. Alors, je vous remercie pour
votre contribution. Oui, ah! vous vouliez intervenir?
M. Lamontagne : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
ça prend le consentement. Il restait encore du temps, est-ce que...
Mme Maccarone : Non, je ne
consens pas cette fois-ci. Non.
Le Président (M. Schneeberger) : Non?
Ah! Parfait. Alors, à ce moment-là, c'est ce qui met fin aux débats des auditions
particulières. Alors, pour finir, je remets... je procède au dépôt des mémoires
et... des personnes et organismes qui n'ont pas été entendus à cette commission
en auditions publiques.
La commission ayant complété son mandat
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 50)