Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, April 10, 2024
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Vol. 47 N° 49
Clause-by-clause consideration of Bill 50, An Act to enact the Act respecting civil protection to promote disaster resilience and to amend various provisions relating in particular to emergency communication centres and to forest fire protection
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11 h (version non révisée)
(Onze heures trente minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon matin à tous. Alors, le quorum étant établi, je déclare la Commission de l'aménagement
du territoire ouverte. Je rappelle que la commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi no 50, Loi édictant la Loi sur la
sécurité civile visant à favoriser la résilience aux sinistres et modifiant
diverses dispositions relatives notamment aux centres de communications d'urgence
et à la protection contre les incendies de forêt.
Est-ce que nous avons des remplaçants, M.
le secrétaire?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Setlakwe (Mont-Royal-Outremont) est remplacée par Mme Maccarone (Westmount-Saint-Louis).
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, avant de débuter, je dépose un autre mémoire qui nous est
parvenu hier, c'est le Regroupement des coordinateurs en sécurité incendie et
civile du Québec.
Alors, hier, à la suspension, nous... à l'ajournement,
plutôt, nous étions à l'article 29. Par contre, il n'avait pas... il était sur
le point d'être mis aux voix. Alors je ne sais pas si la nuit porte conseil, si
vous avez d'autres questions sur l'article 29, sinon, nous allons le mettre aux
voix immédiatement. Alors, ça va? Alors, est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 30.
M. Bonnardel : Alors, M. le
Président, l'article 30 se lit comme suit :
«Le ministre conseille et soutient les
autorités municipales et gouvernementales en matière de sécurité civile,
notamment dans le cadre de la réalisation de leurs démarches de gestion des
risques de sinistre. Il veille à ce que ces autorités s'acquittent des
responsabilités qui leur incombent en vertu de la présente loi. À ces fins, le
ministre peut leur adresser des lignes directrices concernant toute question se
rapportant à la présente loi.
En outre, le ministre peut exiger que ces
autorités lui communiquent tout renseignement nécessaire à l'application de la
présente loi et peut communiquer un tel renseignement à une autre de ces
autorités, s'il est nécessaire à l'exercice des responsabilités de celle-ci en
vertu de la présente loi.»
Commentaire. Cet article précise le rôle
de conseil et de soutien que le ministre joue auprès des autorités municipales
et gouvernementales en matière de sécurité civile. Il précise que le ministre
veille à ce que ces autorités s'acquittent de leurs responsabilités en vertu de
la loi et prévoit que le ministre peut leur adresser des lignes directrices
concernant toute question qui se rapporte à la loi. Finalement, cet article
prévoit que le ministre pourra exiger que les autorités municipales et
gouvernementales lui communiquent tout renseignement qu'il juge nécessaire à l'application
de la loi et qu'il pourra, dans certains cas, communiquer un tel renseignement.
Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Questions
ou commentaires sur l'article 30? Ça va? Alors, est-ce que l'article 30 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 31.
M. Bonnardel : Article «31.
Le ministre peut accorder, selon le cadre qu'il établit, un soutien financier,
technique ou informationnel :
1° pour la réalisation de projets ou de
travaux relatifs à la gestion des risques de sinistres, notamment en vue du
développement de la connaissance de ces risques, de la prévention des sinistres
et de la préparation de la réponse à ceux-ci;
2° à une autorité municipale pour la
réalisation de la démarche régionale de gestion des risques de sinistre pour sa
collaboration à celle-ci ou pour l'élaboration d'un plan prévu par la présente
loi;
3° à des organisations désignées en vertu
de l'article 6 de l'article 33... du paragraphe 6 de l'article 33, pardon, et à
des associations...
11 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...dans le
domaine de la sécurité civile, notamment pour le recrutement de bénévoles ou
pour favoriser la formation de telles associations.»
Commentaire. Cette disposition habilite le
ministre à accorder un soutien financier, technique ou informationnel pour
certains projets ou travaux relatifs à la gestion de risques de sinistre ou à
certains bénéficiaires.
Le Président (M. Schneeberger) :
Est-ce qu'il y a des commentaires ou questions? Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M.
le Président. Je serais curieuse de savoir si le gouvernement avait déjà
préidentifié des organisations désignées, comme mentionné dans le paragraphe
3°.
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est plus... C'est plus dans le contexte de la réserve opérationnelle qu'on
va... qu'on ne va pas juste souhaiter, qu'on va mettre en... qu'on va mettre en
place. Donc, je vais donner deux exemples, je vais revenir avec ceux-ci, là, ça
peut être des... un organisme comme la SOPFEU, ça peut être la Croix-Rouge, qui
sont... qui sont sur le terrain, des partenaires, des partenaires importants,
autant en termes de... de bénévoles, côté Croix-Rouge, là, mais pour pouvoir
assister, accompagner quand il y a des évacuations, hébergements ou autres,
autant que pour la SOPFEU. Si on a besoin, comme je le mentionnais, là, de
créer cette réserve avec des... des effectifs de la SOPFEU qui pourraient être
formés dans un cadre... dans un cadre autre aussi que les feux de forêt, là.
Mme Maccarone : Sauf que
ce n'est pas à l'article 33 qu'on parle de cette réserve. C'est le sixième
paragraphe à l'article 33. Ça fait qu'il me semble qu'on parle d'autres
organisations ici.
M. Bonnardel : Oui. Ça,
c'est des organisations qu'on va désigner à l'article 33. J'aurais dû le
préciser, là.
Mme Maccarone : Je suis
désolée. Je ne comprends pas.
Une voix : …
M. Bonnardel : Non, c'est
ça, le mot... Le mot «réserve opérationnelle» n'apparaîtra, là, pas dans le
projet de loi, là. C'est pour ça que dans l'article 33, là, on dit
«désigner des organisations chargées de mettre en place des mesures visant à
renforcer et à accroître les capacités opérationnelles des autorités
municipales. Ça va être... C'est ça qui va être le libellé ou le terme, la
formulation utilisée, là, pour cette réserve opérationnelle, là. Donc, ce sont
des organisations. Là, j'en ai nommé deux, là, mais ça pourrait être d'autres
aussi avec lesquelles on va... on pourrait, on pourrait s'entendre.
Mme Maccarone : Mais
quelle est la différence, ici, à l'article 31 versus l'article 33?
Parce qu'ici on parle de «le ministre peut accorder, selon le cadre qui est
établi, un soutien financier, technique ou informationnel pour des
organisations désignées». Quand on arrive à.
M. Bonnardel : L'article 6.
Mme Maccarone : Paragraphe 6°,
article 33, qu'on parle de «le ministre peut, entre autres, désigner des
organisations chargées». Alors, quelle est la différence entre les deux?
M. Bonnardel : C'est ça,
on les désigne.
Mme Maccarone : Mais on
les...
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça.
C'est le 31. L'article 31, on les soutient, et 33, on les désigne.
Mme Maccarone : O.K. Je
comprends.
M. Bonnardel : J'aurais
peut-être dû être plus... plus précis, là.
Mme Maccarone : O.K.
Puis quand on parle des organisations dans le domaine de sécurité civile, bien,
on pourra peut-être aussi en débattre, rendu aussi à l'article 33, parce
que c'est là où on l'identifie aussi. Mais je comprends, le ministre parle des
organisations, un peu comme la SOPFEU, mais est-ce qu'il y a aussi des
organisations civiles, sociétés civiles qui seront désignées aussi? Et si oui,
y a-t-il un cadre déjà établi en termes de formation, accompagnement? Puis,
dans le fond, je souhaite peut-être entendre les ministres un peu par rapport à
la vision par rapport à ceci. Je l'ai entendu à maintes reprises dans les
auditions parler de : Nous, on va être une nouvelle référence puis, les
gens, on s'est inspiré, mais les gens vont s'inspirer de nous, on est comme un
précurseur. Alors, je trouve ça bien, mais je veux... Peut-être le ministre
peut prendre quelques minutes, juste pour expliquer un peu comment ce... cette
nouvelle façon de faire des choses avec des organisations désignées, ça va être
déployé, l'encadrement, le recrutement, formation. Parce que moi, ce que je
souhaite entendre dans les remarques du ministre, c'est qu'est ce qui est
planifié en termes d'aussi protection de ces personnes. Vous m'avez déjà
entendue avec les questions que, moi, j'avais posées. J'ai des craintes à
quelque part, tout dépendamment des regroupements qui vont être recrutés,
comment allons-nous s'assurer qu'eux sont protégés face à des travaux qu'eux,
ils vont être demandés de mettre en place en ce qui concerne la protection,
peut-être, des citoyens, des lieux, etc.
M. Bonnardel : ...la... je
veux prendre un moment pour en parler, la structure, là, il faut comprendre,
elle est à être élaborée, là, on est... Quand on va adopter la loi... Oui, j'ai
déjà nommé des organismes, il y en aura assurément d'autres qui pourraient
être... qui pourraient nous accompagner, tout ça... dans tout ça. Le but, c'est
d'être capable de répondre avant de faire appel à l'armée à chaque fois, c'est
d'être capable d'avoir une force, une réserve, une réserve opérationnelle sur
le terrain, et là je vous expose ma pensée, là, qui pourrait être dans
différentes régions du Québec, où, lorsqu'il y a un événement exceptionnel, en
Outaouais, des inondations, exemple, ou peu importe, un feu x, y du côté de
Mont-Laurier, qu'une équipe... une équipe serait appelée et pourrait répondre
et supporter, donc, la municipalité si la municipalité en fait la demande, que
ce soit pour... que ce soit, encore une fois, pour évacuation, hébergement,
donc, des... Cette réserve serait, nécessairement, rémunérée et... serait
rémunérée, on a du financement, du financement pour ces personnes, de la
formation qui va suivre.
Quand je parle de la SOPFEU, la SOPFEU
nous dit : Bien, nous, on est actifs l'été, l'hiver, début de printemps,
on l'est peut-être un peu moins. Est-ce qu'on peut mettre à contribution nos
combattants, nos pompiers, hommes et femmes, pour supporter, exemple, verglas,
verglas au mois de janvier, bon? Bien, ça se peut que... ça se peut que... ou
pompier, pompier volontaire, pompier volontaire dans différentes régions. On
sait qu'il y a plus de pompiers volontaires qu'il y a de pompiers réguliers.
Donc, c'est un peu tout ça, là, qu'on est
à... qu'on va mettre en place pour avoir... avoir ces... cette force de frappe,
si je peux le dire ainsi, cette réserve qui va nous permettre... Mais, encore
une fois, là, l'ébauche, là, va... nous, on prévoit mettre ça en place pour la
saison 2025. C'est ça qui est le défi, là, vous comprendrez qu'il va être un...
ça va être un peu serré pour cet été, là, mais... Puis de discuter avec nos
différents partenaires, de quelle façon on va le faire, quelle approche on va
mettre de l'avant puis qu'est-ce qu'on va cibler aussi comme formation pour ces
personnes qui vont nous donner un coup de main un peu partout sur le territoire
québécois puis qui ont une capacité de répondre rapidement aussi à ces
événements, là, que ce soit pour la Croix-Rouge... Croix-Rouge, vous le savez,
là, les gens, quand il arrive un événement comme à Mont-Laurier, pour la digue,
il y a souvent des bénévoles qui étaient là puis qui doivent prendre leurs
vacances pour passer la semaine, c'est... des fois, 10 jours ou même deux
semaines pour accompagner les citoyens évacués. Donc, c'est un processus qui
n'est pas simple, là, mais c'est une... c'est pas mal une première, une
première canadienne, là. Quand j'exposais ça, là, à la... aux collègues
fédéraux, voilà un mois ou à peu près, là... on est les premiers, là, on est
vraiment, vraiment les premiers, là, dans ce cas-ci, là, qui mettons de l'avant
cette forme de réserve. Donc, on nous regarde.
Et puis, à la fin, ça ne nous empêcherait
pas de faire appel à l'armée, si besoin est, puis la catastrophe nous amène...
nous amène à faire appel à eux, là, mais, avant ça, là, c'est cette réserve qui
va nous permettre, là, d'avoir une force sur le terrain plus... plus
importante.
• (11 h 40) •
Mme Maccarone : Merci. Et
est-ce que c'est prévu que le gouvernement gère cette base de données des
personnes ou des organisations qui vont être appelées à prêter main forte lors
d'un sinistre ou est -ce que c'est une organisation à part qui va gérer ça?
M. Bonnardel : Bien, quand la
force de frappe va être... quand la réserve va être mise en place, ça va être
sous la supervision d'entités, d'entités x, là, donc, la...
Mme Maccarone : ...quoi,
excusez-moi?
M. Bonnardel : Ça va être
sous la supervision d'une entité, d'entités que j'ai déjà énumérées, là. Si on
fait appel à la SOPFEU pour un verglas, bien, la SOPFEU va nous répondre :
O.K., on a tant de personnes, tant de personnes de disponibles, qui peuvent se
libérer, qui peuvent se libérer immédiatement, mettons, pour, encore une fois,
une période de verglas, je ne sais pas, là, il faut évacuer les gens pour des
raisons x, c'est la Croix-Rouge qui pourrait être partie prenante, ça pourrait
être d'autres partenaires qui sont venus nous voir aussi., là. Donc, dans ces
conditions, là... Comme je le mentionnais, là, c'est... on est aux
balbutiements, là, on est aux balbutiements, là, de la création de tout ça.
Donc, cela va évoluer avec les discussions qu'on va avoir du côté de nos
équipes, nos équipes du ministère.
Mme Maccarone : Ça fait que
ce n'est pas une banque, dans le fond, c'est une liste d'organisations que le
ministère pourra faire appel au besoin, tout dépendamment de l'expertise et la
formation déjà acquises par ces personnes.
M. Bonnardel : Ça aussi,
c'est un autre point, là, la formation, là, sur laquelle on va... Je prends la
SOPFEU, encore une fois, là, si... la SOPFEU, bien, c'est les combattants du
feu, qui ont été formés, qui ont étudié là-dedans, qui ont des connaissances...
là, on leur dit : O.K., tu deviens, tu deviens... je ne sais pas, tu deviens
un... tu fais partie de la réserve puis tu viens donner un coup de main pour...
pour les inondations...
M. Bonnardel : ...les
pompiers, tu vas... Ça va demander... Ça va demander, là, une expertise ou une
formation additionnelle, comme eux le font déjà pour ceux qui viennent... qui
viennent avec un titre de pompier auxiliaire, ou à peu près, là, qui sont
formés rapidement puis qui vont... qui vont supporter... qui vont supporter les
équipes, là, déjà... déjà sur le terrain, là. Donc, encore une fois, là, je
vous expose le... ce qu'on... ce qu'on veut mettre en place, l'idée qu'on a,
mais, si vous me demandez c'est quoi, le plan de match, là, l'es-tu écrit, puis
tu... On est vraiment, là... On part... On part, comme on dit en anglais, à
scratch.
Mme Maccarone : O.K. J'aime
ça me faire un scratch, c'est bon. C'est... C'est bien. C'est juste pour avoir
un peu l'idée des orientations. Je comprends que ce n'est pas tout élaboré.
M. Bonnardel : Grosso modo,
c'est ça.
Mme Maccarone : Mais vous
avez mentionné qu'ils seront rémunérés. Ça fait qu'ils ne sont pas bénévolat?
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est ça. Bien, le nerf de la guerre, ça reste quand même toujours... C'est
correct, là, c'est le fun, d'avoir du côté de la Croix-Rouge, mais il reste que
ces gens, dans des conditions ou des situations x, y, comme les feux de forêt,
là, on ne souhaite revoir un été comme l'année passée... mais il reste que ces
gens... ces gens, souvent, là, vont prendre... Je pense que c'est la
Croix-Rouge qui nous disait, la Croix-Rouge : Ces gens vont prendre leurs
deux semaines de vacances ou une semaine de vacances pour aller donner un coup
de main. On est contents, on est immensément contents. Mais il reste que pour
nous, ça va être pas mal plus facilitant de rémunérer, de rémunérer ces gens,
de payer leur formation, puis que les équipements viennent avec ou autre, peu
importe. Donc, comme je le mentionnais, là, on part vraiment à la base avec la
formation de cette réserve puis avec les partenaires avec lesquels on va
travailler.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a un montant déjà budgété pour ça?
M. Bonnardel : Il y a un
budget... Il y a déjà un montant de budgété pour ça, oui.
Mme Maccarone : C'est quoi,
le montant?
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est à peu près 37 millions pour les cinq prochaines années.
Mme Maccarone : Et maintenant
qu'eux, ils seront rémunérés, ça m'amène à avoir des questions par rapport à
les assurances, parce que c'est quand même des éléments de travail, entre
guillemets, que ces personnes vont mettre à l'œuvre, tout dépendamment les
demandes du gouvernement, ils vont être rémunérés. Alors, côté assurance pour
ces personnes, est-ce qu'il y a une vision aussi pour ça qui est... qui est en
place?
M. Bonnardel : Mais ça, ça
appartient... ça appartient aux organisations, aux organisations qui ont des employés,
ont des assurances déjà. Donc, s'il arrivait un événement... un événement
mineur ou un événement majeur, il reste que ce sont les entités qui sont
responsables... qui sont responsables de leurs propres employés qui sont
rémunérés. Donc, ça leur appartient et pas à nous.
Mme Maccarone : Incluant
comme CNESST, c'est ça?
M. Bonnardel : Tout à fait.
Bien, tout à fait, sous l'entité... sous l'entité d'un... Si un pompier de la
SOPFEU tombait au combat, blessure, un arbre, peut importe, il pourrait y avoir
enquête de la CNESST, et, là-dessus, c'est des recommandations qui seraient
données, qui seraient suivies par la suite. Mais ça reste que c'est sous
l'égide de l'organisation... que... sont... que... sont responsables... eux
sont responsables, donc, de leurs employés...
Mme Maccarone : Est-ce que
vous prévoyez que ça soulève quelques préoccupations des employeurs quand même,
comme les villes et les municipalités, par exemple? Parce qu'on le sait, que,
vous savez, on a une pénurie de pompiers, par exemple, on sait... on fait face
à une crise dans la région, même, il faut faire du recrutement. En faisant
ceci, si ces pompiers tombent malades ou sont blessés parce qu'ils sont en
train de prêter main forte puis aider en cas de sinistre, est-ce qu'il y a
aussi cette préoccupation...
M. Bonnardel : Bien, c'est
tout ça qui est en lien aussi avec les... je ne veux pas aider les
accréditations syndicales, mais le syndicat aussi, exemple, des pompiers, là.
Si un pompier, pour des raisons x, y, se déplaçait pour épauler la SOPFEU ou
venait... venait aider pour... pour les inondations, est-ce qu'il vient sous le
chapeau de la municipalité, est-ce qu'il vient sous le chapeau de quelqu'un?
C'est tout ça, là, qui va à être à élaborer. Puis là je... Puis là on pourrait
en parler pendant 1 h, vous et moi, là, mais ça, c'est à définir, c'est à
définir aussi avec qui on va travailler puis est-ce que ça devient un
partenaire ou non, là.
Mme Maccarone : Moi... Moi,
je veux dire, je trouve ça très intéressant, je souhaiterais, je ne sais pas
votre vision là-dessus, mais je souhaiterais faire partie... Je ne sais pas si
c'est quelque chose que nous pouvons faire d'une façon transpartisane, mais
d'établir un comité où on parle de la vision, de mettre ça à l'oeuvre. Parce
que, il me semble, c'est quelque chose qui va être en place pour la pérennité,
c'est quelque chose qui pourrait influencer beaucoup de choses dans la
province, même qu'on pourrait s'inspirer d'un tel programme pour les autres ministères
quand on a des besoins. Je trouve très intéressant. En tout cas, je lance... je
lance l'idée au ministre. Ça fait que, là, c'est sur... basé sur ce que vous
venez de partager en réponse aux questions, un individu ne pourra pas
participer. D'abord, un individu qui ne fait pas partie d'une...
Mme Maccarone : ...ma mère,
qui est une infirmière à la retraite, elle, elle ne pourra pas venir prêter
main forte.
M. Bonnardel : Bien, oui, si
elle devenait bénévole de la Croix-Rouge... Je donne un exemple...
Mme Maccarone : O.K., ça fait
qu'il faut absolument être associé.
M.
Bonnardel
:
Elle devient bénévole officiellement de la Croix-Rouge puis elle répond aux
paramètres, aux protocoles que la Croix-Rouge demande, il y avait un certain
protocole qu'eux demandaient, là, donc si tu deviens membre en règle ou
bénévole de la Croix-Rouge, bien là, oui, tu pourrais cocher : Moi, je
suis disponible dans la région de Québec ou du Saguenay-Lac-Saint-Jean, si
catastrophe il y a. Je me présente, 24 heures, je suis là, donc... Parce
qu'une personne seule ne peut pas... ne pourrait pas demain matin... On ne
pourrait pas dire : Jennifer Maccarone, à Montréal, elle devient... elle
ne devient pas juste bénévole, elle est rémunérée, là, parce qu'elle veut
aider. Il faut que tu sois sur un chapeau de quelque chose, là, sur le chapeau
de quelqu'un, là.
Mme Maccarone : O.K, mais ça
aussi, je pense que c'est bien que ce soit clarifié. Ça fait qu'il n'y a aucun
individu à part...
M. Bonnardel : Non, ce ne
serait pas utile.
Mme Maccarone : ...il faut
vraiment être inscrit ou être membre d'une organisation pour le faire. O.K.
Puis, peut-être, on va les rémunérer, mais mettons les frais de déplacement,
est-ce que, ça aussi, ça va être considéré? Ce sont tous des éléments que nous
pourrions penser qui vont être élaborés. Merci.
M. Bonnardel : C'est ça,
exact.
Mme Maccarone : O.K.,
merci...
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Pas d'autres questions? Oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : J'aimerais
bien... mieux comprendre l'architecture du projet de loi. Et concrètement,
quelle est la différence entre l'article 31 puis l'article 33 qu'on
va voir tantôt, là? Parce que, dans les deux, en tout cas, vous parlez de
formations, par exemple, financer la formation.
M. Bonnardel : C'est ça,
l'article 31 dit : «peut accorder, selon le cadre, un soutien
financier, technique ou informationnel à des organisations désignées en vertu
du paragraphe 6°», de là la question de la députée de Westmount—Saint-Louis
tantôt à 33. L'article 33, quand on va voir le paragraphe 6°, ce sont des
organisations chargées de mettre en place des mesures visant à renforcer et à
accroître les capacités opérationnelles des autorités municipales ou
gouvernementales. Donc, c'est cette réserve opérationnelle que nous pourrions
financer à l'article 31.
• (11 h 50) •
M. Fontecilla : Donc,
l'article 31, plus spécifiquement, habilite le gouvernement à mettre en
œuvre l'article 6 de... pas l'article 6, mais l'alinéa 6.
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : Parfait. Mais
vous parlez aussi dans, l'article 1... dans l'alinéa 1 de
l'article 31, là, «la réalisation de projets ou de travaux relatifs à la
gestion des risques de sinistre, notamment en vue du développement de la
connaissance de ces risques». Est-ce que cela s'applique à la réserve sur
laquelle vous travaillez? Donc...
M. Bonnardel : Ça, c'est dans
le cadre du... cadre de prévention des sinistres, c'est des sommes qu'on verse
aussi à des villes pour la prévention, carte de prévention de sinistres, là,
c'est le CPS qu'on appelle chez nous, là. Donc, on verse des sommes à ces
municipalités pour prévenir et... dans un contexte... en contexte de résilience
à des changements climatiques.
M. Fontecilla : Donc, en plus
de vos habilités à créer une réserve, très concrètement, ça vous permet, entre
autres, de financer le développement de recherche de la connaissance dans les
municipalités.
M. Bonnardel : Si on veut
aussi, oui. Ça, on peut... dans les universités aussi, là.
M. Fontecilla : Ce n'est pas
limitatif, là, ce n'est pas... Dans votre esprit, ce n'est pas seulement aux
municipalités, mais ça peut être d'autres... Mais, par exemple, dans
l'article... dans l'alinéa 2, vous le spécifier : «un soutien
financier, technique ou informationnel à une autorité municipale». Là, vous le
spécifier, là. Mais dans l'alinéa 1, vous ouvrez la porte à d'autres types
d'organisations, comme des universités, par exemple.
M. Bonnardel : Des
scientifiques, là, exactement, chaire de recherche ou...
M. Fontecilla : Très bien. Une
question qui me vient à l'esprit dans votre volonté de créer une réserve. Il y
avait... Dans le mémoire de l'Association des entreprises forestière, il y
avait la proposition d'utiliser la main-d'œuvre et les installations, bien, la
logistique, les infrastructures de cette industrie-là pour combattre les feux
de forêt en particulier. Est-ce que, dans votre esprit, cette réserve-là
pourrait inclure cet apport-là?
M. Bonnardel : Ça va faire
partie des discussions...
M. Bonnardel : ...nous, si on
peut... si on peut avoir le... le plus de... de personnes qui sont bien formées
puis... ça, je dirais plus que c'est sous le chapeau de la SOPFEU, là, parce
que déjà là ces travailleurs sylvicoles ou autre, en foresterie, ont une
connaissance déjà de la... de la forêt, donc ils peuvent être formés plus
rapidement par la SOPFEU. Est-ce qu'eux aussi peuvent devenir des... des...
une... une aide importante en cas de sinistres autres que les feux de forêt,
peut-être, peut-être, mais, comme je le disais tantôt, à... à la députée de
Westmount Saint-Louis, ces personnes peut-être disponibles, ou qui voudraient
être formées ou être disponibles... bien, rémunérées, devront être sous le
chapeau d'une organisation x, là.
M. Fontecilla : Soit la...
soit la SOPFEU ou...
M. Bonnardel : Bien, je dis
la SOPFEU, la Croix-Rouge, là, c'est les deux principaux je j'ai toujours en
tête, là, mais il faut qu'ils soient sous... sous le chapeau de... de
quelqu'un, là.
M. Fontecilla : Je vais
peut-être, et vous me le direz, là, devancer l'article 33, là, mais on...
on a vu, il y a un chercheur qui a présenté un mémoire, là, Yan Boulanger, qui,
entre autres, mentionnait, et je cite, que «le personnel qualifié afin de mener
ce genre d'évaluations, d'évaluation des risques aux feux de forêt est, pour
l'instant, très limité». Donc, est-ce que vous êtes d'accord avec cette...
cette affirmation-là de la part de...
M. Bonnardel : Bien, pas
nécessairement parce qu'on travaille, premièrement, avec beaucoup de
partenaires, autant Ressources naturelles Canada, on travaille avec surtout
notre partenaire principal qui est la SOPFEU. Et la SOPFEU, je m'excuse, mais
je pense que tout le monde au Canada souhaiterait une organisation comme la
SOPFEU, ils ont... ils ont... ils ont de l'équipement qui est très... très
perfectionné pour être capable de... de prendre en compte les situations un peu
partout sur le territoire québécois : travailler avec des... des
satellites ou autres, même... même la nuit, donc drones ou autres. Alors, c'est
une organisation sur laquelle j'ai entièrement confiance. Puis je le dis, l'année
passée, ce fut une saison historique, mais à la fin, grâce au professionnalisme
de ces équipes, il n'y a pas eu de fatalité, il n'y a pas eu de blessure grave.
Je ne dis pas qu'on n'est pas à l'abri, là, risque zéro, mais il reste quand
même que... que les effectifs, les installations comme telles, les sommes
additionnelles qu'on leur a... qu'on va leur verser, là,
29 millions $ pour les prochaines années, bien, va leur permettre
d'aller chercher des effectifs additionnels, c'est 80 qui est prévu de plus
pour les deux prochaines... les deux prochaines années, plus les équipements à
renouveler ou non. Alors, non, non, je... c'est une équipe que... que... avec
laquelle j'ai appris à travailler, autant avec ma collègue le ministre... la
ministre ressource... responsable des Ressources naturelles, ça a été... ça a
été un bonheur de travailler avec eux, et ils ont à cœur... à cœur de livrer,
mais, à quelque part, ils ont aussi de bons outils, de bons outils. Donc, les
partenaires canadiens sont là, mais au Québec, on est bien... on est bien
formés.
M. Fontecilla : Donc, selon
vous, là, contrairement à ce que ce chercheur avançait, au Québec, on est bien
dotés en termes de connaissances des différents modèles d'intervention. La
question qui se pose, c'est est-ce qu'il faudrait en faire plus? Est-ce qu'il
faudrait développer cette connaissance-là?
M. Bonnardel : On est
toujours dans un contexte d'amélioration continue, là, c'est un terme... c'est
un terme populaire, mais il reste que... que même moi, là, je suis
toujours : Qu'est-ce qu'on peut faire de mieux, là? Qu'est-ce qui a
peut-être moins bien fonctionné? Quel outil vous avez besoin? C'est mon...
c'était mon rôle puis c'est le rôle de ma collègue aussi. Quand on a fait le
post-mortem, O.K., quand on regarde le constat on se réjouit parce qu'il n'y a
pas eu de fatalités, il n'y a pas eu de maisons principales qui ont passé au
feu, mais à la fin, dans l'exercice, là, de l'été, l'été 20-23, c'est...
c'est vraiment... Non, non, ils sont... ils sont bien équipés en termes de
technologie et de préparation. Maintenant, ils sont toujours dans un contexte
comment on peut s'améliorer, ce qui se fait de mieux aussi ailleurs, au Canada
ou en Amérique du Nord, ou même dans le monde, parce que, vous le savez, là, on
a eu des partenaires internationaux, là, qui sont venus donner tout un coup de
main. Puis quand ils nous voient travailler, ils font : O.K., O.K., c'est
différent de quelle façon, là? La façon, nous, on travaille le terrain. De
toute façon, notre... notre forêt est un peu assez... est assez unique, là,
mais ce n'est pas... ce n'est pas gênant, là, d'avoir la SOPFEU sur le terrain,
là, quand on se compare, là.
M. Fontecilla : Très bien.
C'est bon.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors... Oui, députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. M. le
ministre, vous avez dit 37 millions sur cinq ans, ça, c'est basé sur quoi,
ce chiffre-là? Comment vous avez établi le... le montant de 37 millions?
M. Bonnardel : ...mais...
(Consultation)
M. Bonnardel : Il va vous
donner... il va vous donner un peu le portrait, là, rapidement, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
je vais... Vu que c'est la première fois aujourd'hui, j'ai besoin du
consentement. Alors, vous nommez et votre titre...
M. Savard (Jean) : ...bonjour,
Jean Savard, sous-ministre associé sécurité civile, sécurité incendie. En fait,
le montant, là, qui nous a été donné, ça se veut une partie pour créer une
équipe au sein du ministère, une petite équipe pour pouvoir coordonner, mettre
en œuvre, développer le concept dont M. le ministre faisait référence, la
réserve opérationnelle, appelons-la comme ça, là, pour le moment. Par la suite,
il y a du budget de transfert aussi pour les entités dont on mentionnait, en
l'occurrence, on parlait Croix-Rouge, SOPFEU qui viendraient comme nous aider à
mettre la base du système, en bénéficiant de leur capacité, là, Croix-Rouge a
grande capacité pour des bases de données de recrutement, SOPFEU, grandes
capacités opérationnelles. Alors, ça, ça vise ça.
C'est sûr qu'à terme, là, on veut... C'est
une démarche qu'on veut qui soit pérenne dans le temps. Alors, bien sûr, on
veut aller maximiser l'utilisation des compétences qui sont déjà présentes au
Québec, et il y en a, des entités qui pourraient être mises à contribution. On
a l'Ambulance Saint-Jean, l'Armée du Salut. Il y a plusieurs entités, là, qui
existent déjà sur le territoire. Il y a un rassemblement dans le coin de
Montréal qui est le... de plein... plein d'entités bénévoles qui pourraient
être mises à contribution, qui ont des... qui ont des capacités, autant dans le
service aux sinistrés que dans la réponse opérationnelle terrain, plus des
bras, dans le langage commun de la sécurité civile.
Alors, c'est comme ça qu'a été élaboré le
budget sur cinq ans, pour en venir avec une base de données d'une capacité de
mobilisation de ces entités-là. Et vous savez que, pour avoir une réponse, avec
100 personnes terrain, ça en prend, une base de données, qui en contient
environ 1000, de ces personnes-là, formées, exercées, si on veut être capable
en... disons, en disant un matin, on a un sinistre, d'en avoir 100. Ça en prend
10 de plus, selon les experts du domaine et les gens qu'on... avec lesquels on
est en lien présentement, là. Alors, ce n'est pas des gens qui... ce n'est pas
des gens qu'on... qu'on aurait à temps plein en ce moment sur notre feuille de
paie, mais c'est des gens qui pourraient être mobilisés, qui ont un intérêt à
venir se mobiliser dans les organisations dont M. le ministre parlait.
Mme Maccarone : Ça fait que
le montant a été établi, basé sur les informations que vous avez reçues des
acteurs sur le terrain. C'est ça, c'est eux qui...
M. Savard (Jean) : Bien,
c'est notre connaissance du domaine, notre connaissance du milieu, les besoins
qu'on connait des différentes entités qui pourraient être mises à contribuer.
Alors, c'est comme ça qu'on l'a ventilé dans le temps pour les cinq prochaines
années.
Mme Maccarone : Juste par
curiosité, pourquoi que ce n'est pas centralisé au ministère?
M. Bonnardel : Qu'est-ce que
vous voulez dire?
Mme Maccarone : Bien, dans la
réponse de M. Savard, il parlait d'avoir d'autres organisations qui vont
contribuer à cette cause, mais pourquoi que ce n'est pas centralisé au
ministère?
• (12 heures) •
M. Bonnardel : Bien, ça
répond un peu à votre question. Vous voulez dire les organisations, là?
Mme Maccarone : Oui... la
banque...
M. Bonnardel : Oui, mais
c'est ça, c'est parce qu'on va travailler avec le chapeau, avec différents
chapeaux, là. Ça peut être l'ambulance Saint-Jean, ça peut être la Croix-Rouge,
ça peut être la SOPFEU. Je reviens à votre question tantôt, ce n'est pas nous
qui devenons l'employeur, entre guillemets, là, ce sont ces organisations qui,
comme le sous-ministre l'a mentionné, exemple, la Croix-Rouge pourrait avoir
400 noms pour être capable de nous donner 50 personnes qui
viendraient supporter une catastrophe, dans un temps record de... dans un temps
de réponse de 12 h ou de 24 h. Ambulance Saint-Jean pourrait en avoir
200, pour être capable de nous en donner 20, la SOPFEU pourrait en avoir 500,
pour être capable de nous en donner 50. Alors, c'est tout... si je suis la
logique, là, que le sous-ministre vient de vous exposer, c'est ces entités. Puis
là, bien, il y a toute la question que vous me posiez tantôt, les assurances,
et tout. Donc, ces personnes sont sous un chapeau, une organisation X. Nous, on
les connaît parce qu'on les a répertoriées, on a discuté avec eux, puis on a
convenu d'ententes x, y, z, puis c'est comme ça qu'on va... qu'on va
définir...qu'on va définir la suite.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est prévu, d'abord, que nos policiers, SQ, pompiers vont automatiquement est
inscrits?
M. Bonnardel : Non, ça, c'est
des... c'est des entités complètement séparées. De toute façon, quand on fait
appel à eux, quand... quand le coordonnateur sécurité civile fait appel à eux,
ils sont déjà, de toute façon, partenaires là, et ils le savent. S'il arrive
une situation, une évacuation, tout ça, O.K., c'est eux-mêmes qui décident
d'envoyer des effectifs additionnels, comme en Abitibi, l'année passée, pendant
les feux, c'était une centaine, répondre à Chibougamau immédiatement pour être
capable d'évacuer, on envoie tant de policiers. Donc, c'est... c'est ça. Ce
sont des organisations indépendantes.
Mme Maccarone : Et les autres
organisations comme St. John Ambulance puis Croix-Rouge, etc., est-ce que ça
aussi, ça va être un automatisme pour leurs membres, entre guillemets?
M. Bonnardel : Bien, comme je
le mentionnais, c'est eux qui vont définir une liste précise de noms qui
peuvent répondre.
Mme Maccarone : Ça fait que
les gens vont pouvoir dire : Oui ou non.
M. Bonnardel : C'est ça.
C'est pour ça que... c'est pour ça que, quand le sous-ministre dit : Pour
100 personnes, ça nous prend 1 000 noms,
c'est normal, quand tu commences à faire les coups de téléphone ou tu envoies
le courriel, puis tu es 9-1-1 : Bonjour, on a besoin d'une réponse immédiate,
ou vous devez vous rapporter dans 12 h dans telle région pour... pout
tel...
12 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...telle
catastrophe pour supporter la municipalité, vous serez sous la supervision de
x, y. C'est là... Ça t'en prend peut-être, comme il disait, là, 10 pour dire :
O.K., oui, j'en ai finalement un qui me dit oui, qui peut se rapporter
immédiatement, là.
Mme Maccarone : O.K. Puis le
37 millions, c'est provisionné où? Où est-ce que je peux trouver...
Des voix : ...
M. Bonnardel : Dans l'annonce...
Dans le dernier budget, là. Dans le dernier budget, là.
Mme Maccarone : Mais où...
M. Bonnardel : On va vous le
trouver. On va vous le trouver.
Mme Maccarone : O.K.,
parfait. Pendant que vous faites la recherche, juste quelques autres précisions,
juste pour comprendre, suite aux échanges que nous avons eus, dans le
paragraphe trois, parce que vous avez dit que tout le monde serait rémunéré,
mais on parle de notamment pour le recrutement des bénévoles.
M. Bonnardel : Oui, je vais
vous donner un exemple.
Des voix : ...
M. Savard (Jean) : On finance
déjà des organisations bénévoles. Je vais vous en donner des exemples. Et c'est
ce qui permet aussi au ministre ici de... d'assurer un... un certain soutien
financier à l'Association québécoise en recherche et sauvetage, qui sont
environ 400... 400 bénévoles, qui pourraient à terme, pour... dans d'autres
spécificités, joindre la réserve. Mais présentement, lorsqu'il y a des
activités de recherche, des gens perdus en forêt ou... c'est... les corps de
police peuvent faire appel à l'AQRS, des gens formés dans les aspects de
sécurité civile puis formés aussi sur des scènes où ils ne viendraient pas
contaminer une scène s'il y avait un crime ou si... Ils ont été formés par la
Sûreté du Québec à cet effet-là. Donc, ils peuvent venir en soutien. Alors,
nous, on finance le maintien de cette capacité bénévole là, là, annuelle.
Autre entité qu'on finance, bénévole, ici :
Avalanche Québec, qui agit dans les... en Gaspésie, qui est comme... On
maintient avec ça une certaine expertise dans le domaine des avalanches au Québec,
puis c'est eux qui vont vérifier le risque d'avalanches, qui font des rapports
sur les... le site d'Avalanche Québec pour dire quels sont les risques, là,
associés en période où il y a plus de risques d'avalanche, tout ça.
Alors, ça, c'est le genre de... d'organisations
bénévoles que... qu'on peut soutenir aussi à cet effet-là. Il y en aurait
peut-être d'autres, mais là, présentement, c'est deux, là, probants, que je
vous...
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
risque d'avoir deux catégories : des regroupements, des organisations puis
des personnes, dans le fond, des individus qui vont... qui sont membres des
organisations qui vont prêter main forte lors d'un sinistre pour aider. On va
avoir une catégorie, des gens qui sont rémunérés, puis une autre catégorie, des
personnes qui ne seront pas rémunérées?
M. Bonnardel : Ça pourrait
arriver. Ça dépend de la catastrophe, ou de la situation, ou du sinistre. Ça
pourrait arriver. Ça pourrait arriver.
Une voix : ...
M. Bonnardel : De toute façon,
à la Croix-Rouge... Oui, c'est ça, c'est déjà le cas pour eux. Il y a des gens
payés, il y a des gens pas payés, là.
Mme Maccarone : Oui, bien...
Ça fait que là je trouve l'exemple de M. Savard intéressant, et vous aussi, M.
le ministre. Si jamais, exemple, moi, j'ai décidé d'être bénévole la fin de
semaine pour le service de recherche, sauvetage et quelque chose m'arrive
pendant que j'aide en cas de sinistre, je fais partie de cette réserve
opérationnelle, je fais partie de cette organisation, je suis bénévole, je
prête main forte, puis quelque chose m'arrive, puis je suis blessée, ce n'est
pas l'Assemblée nationale qui va couvrir...
M. Bonnardel : C'est l'organisation,
c'est l'organisation.
Mme Maccarone : Ça fait que c'est
l'organisation qui va être responsable de toutes les mesures d'assurance.
M. Bonnardel : Même si vous
êtes bénévole.
Mme Maccarone : Même si je
suis bénévole.
Une voix : ...
Mme Maccarone : Ça fait qu'est-ce
que ça veut dire qu'il y aura aussi un... Parce que je présume que leur prime d'assurance
va augmenter, étant donné que le niveau de risque, peut-être, est changé.
M. Bonnardel : Ça sera un des
sujets ou une discussion qu'on aura, là, mais c'est certain que... Je ne sais pas.
Mme Maccarone : Juste que je
voulais juste m'assurer ou savoir si les orientations sont aussi de prévoir un
budget pour accompagner ces organisations qui ont quand même des bénévoles qui
ne seront pas rémunérés étant donné que, peut-être, leur charge financière va
augmenter, que c'est prévu d'aider puis de faire un accompagnement à ce niveau.
M. Bonnardel : De toute
façon, c'est déjà le cas. Exemple, la Croix-Rouge, quand on les supporte dans
les événements extraordinaires, on leur donne des sommes, là, on leur donne des
sommes, puis eux, ils dépensent ces sommes avec... avec bon aloi, mais c'est
eux qui décident de ce qu'ils font avec eux, avec les effectifs qu'on a de
besoin, puis les activités avec lesquelles ils sont... ils sont habitués de
travailler et de faire.
Mme Maccarone : O.K. Et vous
avez trouvé l'endroit...
M. Bonnardel : C. 67.
Mme Maccarone : C. 67,
O.K.
M. Bonnardel : Il y a... Il y
a un point, là, sur la réserve opérationnelle.
Mme Maccarone : Réserve
opérationnelle, O.K. O.K. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Pas d'autres questions? Alors, est-ce que l'article 31 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 32, M. le ministre.
M. Bonnardel : Alors, l'article 32
se lit comme suit :
«Dans l'exécution de ses fonctions, le
ministre peut conclure, conformément à la loi, une entente avec un gouvernement
au Canada ou à l'étranger, l'un de ses ministères ou organismes, une
organisation internationale ou un organisme de cette...
M. Bonnardel : ...commentaire.
Cette disposition confère au ministre le pouvoir de conclure des ententes
intergouvernementales ou internationales, ce qui était avant à l'article 74. Je
pense que c'est conforme mot à mot, mot à mot à ce qui était déjà dans la loi.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que nous avons des questions? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous avez déjà conclu des ententes avec d'autres types de gouvernement ou
organisation?
M. Bonnardel : Le
sous-ministre va vous exposer...
M. Savard (Jean) : Je
pourrais vous en... Il y en a une qui s'appelle le Groupe international de
gestion des urgences. C'est une entente qu'on a avec les États de l'Est
américain et des provinces limitrophes dans l'est du Canada. Une entente de
collaboration opérationnelle, si jamais on avait besoin de support... ou si
elles ont besoin de support, qu'on puisse aider. Ça fait... Tout est coordonné,
les liens avec nos centres d'opération 24/7, pour s'assurer que ... s'il y a
des besoins particuliers. Dans cette entente, on a deux rencontres par année où
on vient... On a un plan d'action qu'on suit ensemble sur l'amélioration de nos
relations pour s'assurer qu'on partage les bonnes pratiques, lorsque ces
entités-là, que ce soit des États américains ou des provinces, vivent des
situations d'urgence. Ils nous le présentent, comment ils sont intervenus sur
leur territoire. Ça nous permet de bonifier, nous aussi, notre connaissance du
domaine de la sécurité civile puis de garder des connaissances sur les
capacités de nos partenaires, sur lequels ils peuvent venir nous aider. Ça fait
que c'en est un exemple d'une entente au niveau international et provincial.
M. Fontecilla : Donc, très
bien, on peut recevoir de l'aide. On a établi des liens pour... surtout, avec
les juridictions limitrophes, mais est-ce que nous, on envoie aussi de l'aide,
parce que la réciprocité est présente, au Québec, en cette matière-là?
M. Savard (Jean) : C'est déjà
arrivé qu'on a envoyé de l'aide, à mon souvenir, dans le Maine. On avait
développé un poste d'intervention mobile pour venir assurer une coordination de
communication. Alors, c'est arrivé qu'on envoie du support, Nouveau-Brunswick
aussi, on a envoyé des gens pour aller agir dans un centre de coordination
d'urgence, comme différentes fonctions. Lorsqu'on arrive là-bas, bien, nos
gens, ils vont se référer aux gens qu'il y a sur le commandement, puis on
demande quelle tâche qu'on peut faire. Généralement, on envoie les gens, et on
nous a identifié le profil en amont, ça fait que là on envoie les gens qui
pourront vraiment être une valeur ajoutée. Il ne faut pas qu'on vienne avec des
gens qui ne pourront pas les aider à terme. Alors, oui, c'est déjà arrivé.
M. Fontecilla : Et pour les
coûts de ces opérations-là, ils sont assumés par qui?
M. Savard (Jean) : Le
demandeur qui rembourse à la province par la suite.
M. Fontecilla : Donc,
lorsqu'ils viennent, c'est nous qui payons des frais et lorsqu'on va quelque
part, c'est le gouvernement en place qui assure les frais. On entend souvent,
lors des épisodes de verglas, on entend souvent dire qu'il y a des équipes des
États-Unis qui viennent. Est-ce que ça fait partie de la même mécanique, là?
• (12 h 10) •
M. Bonnardel : C'est
Hydro-Québec qui...
M. Fontecilla : ...
M. Bonnardel : Les coûts, les
coûts sont assumés par Hydro-Québec.
M. Fontecilla : Oui, mais les
coûts, mais, je veux dire, c'est une catastrophe. Est-ce que ça fait partie de
cette architecture-là?
M. Savard (Jean) : Non,
c'est...
M. Fontecilla : Ah non!
Verglas et réseau électrique, c'est à part, là.
M. Savard (Jean) : C'est
Hydro-Québec. Si, lors d'un verglas, on doit évacuer des gens où il y a un état
d'urgence locale qui est voté, l, nos équipes de coordination régionale se
mettent en place. Et là, bien, tu as Hydro-Québec qui fait son travail, mais on
prend soin, on prend soin des gens.
M. Fontecilla : Donc, le
réseau électrique, c'est Hydro-Québec et tout ce qui vient à côté.
M. Bonnardel : Tout ce qui
touche au rétablissement, oui.
M. Fontecilla : O.K. Et ça
rentre dans ce qu'on est en train d'étudier aujourd'hui, là, dans les mesures
d'urgence, etc.
M. Bonnardel : Oui, si
catastrophe il y a versus le verglas, là. Donc, s'il y a panne de courant, mais
personne... Le retour de l'électricité prévu dans 12 heures, bien, il n'y a
personne qui va être... évacuée, mais si c'est 36, 48, bien là... En tout cas,
vous le savez, là, on met en place, on met en place un protocole, un processus
pour déménager ces gens, puis là la Croix-Rouge peut être partie prenante ou
autres.
M. Fontecilla : O.K. L'aide
internationale, on va l'appeler comme ça, ou à l'extérieur du Québec, là, il y
en a de deux sortes, la première, pour réparer un électrique. Donc, ça, ça
appartient à Hydro-Québec, avec des ententes qu'ils ont, je suppose. Et, si
besoin en est ou d'autres types de besoin, là, par exemple, des évacuations
massives, etc., on pourra recevoir de l'aide éventuellement.
M. Bonnardel : Ce n'est pas
arrivé souvent, à ma connaissance, non, sinon jamais, là. La SOPFEU, la SOPFEU
a des ententes...
M. Bonnardel : ...avec des
partenaires, d'autres législations, d'autres partenaires provinciaux ou
internationaux. Donc, la SOPFEU, l'année passée, vous le savez, on a reçu
jusqu'à des Sud-Coréens qui sont venus de la Corée du Sud, là, les Espagnols,
des Français, hein?
M. Fontecilla : Des avions?
M. Bonnardel : Les
combattants du feu, là.
M. Fontecilla : O.K.
M. Bonnardel : Non, non,
c'est... c'est... c'est... L'international a été un partenaire non négligeable
l'année passée, non négligeable. Et nous... Et nous-mêmes, on va de l'autre
côté aussi supporter... supporter... supporter la Californie ou d'autres pays,
si la demande vient.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va. Députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Par
curiosité, comment ça fonctionne au niveau budgétaire quand on a ces ententes,
quand nous, on se déplace puis quand il y a autre province ou pays qui se
déplace pour prêter main forte pour nous aider?
M. Bonnardel : Il faut faire
la distinction, là, entre Hydro, qui s'occupe de ses choses, il faut faire la
distinction entre SOPFEU. Si...
Mme Maccarone : Oui. Non, je
ne parle pas d'Hydro. Je parle de...
M. Bonnardel : Bien là...
vous a donné l'exemple du Maine, tantôt, du Nouveau-Brunswick, là.
Le Président (M. Schneeberger) : ...sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Il y a une
mécanique, là, je vais la simplifier, mais on va créer un compte à fin
déterminée avec le Trésor. Puis là on se met en lien avec nos ressources
financières, matérielles... On se crée un compte à fin déterminée. Il y a déjà
des chartes d'identifiées sur qu'est-ce... quels sont les coûts associés. Mais
encore là, on n'a jamais reçu l'aide en lien avec ces... avec ces ententes-là.
On est quand même une structure qui est assez efficace, sans dire que c'est
parfait, mais on a quand même une structure qui est quand même assez efficace,
qui est assez résiliente en sécurité civile. Donc, on a toujours été en mesure,
là, de composer avec les enjeux qu'il y avait sur le... je parle dans le
domaine des... opérationnel, là. Alors, mais c'est comme ça. On créait un
compte à fin déterminée. On complète les documents afférents qui sont en lien
avec l'entente dans tous les processus opérationnels lorsqu'on a une entente comme
ça. On le dit à la province en question, puis eux, par la suite, après analyse,
ils nous transfèrent puis ça s'en va dans le compte à fin déterminée. Si ça a
impliqué d'autres ministères, bien, considérant qu'il y a un compte à fin
déterminée où ce ministère-là est impliqué, bien, lui, il pourra aller chercher
les sommes que lui, ça en a coûté. Ça fait que les ministères... les autres
ministères, il n'y a pas que la Sécurité publique qui va recevoir des sommes ou
le trésor, chaque entité ayant collaboré va avoir ses propres sommes.
Mme Maccarone : Et c'est la
même chose à l'échelle internationale?
M. Savard (Jean) : Oui,
c'est... Dans l'entente que je présente là, c'est la même chose.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
Mme Maccarone : Merci, oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
ça va. Alors, nous allons mettre aux voix l'article 32. Est-ce que
l'article 32 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 33. M. le ministre.
M. Bonnardel : Article 33.
Le ministre peut en outre :
1° effectuer ou faire effectuer des
recherches portant sur toute matière en lien avec la sécurité civile;
2° documenter l'état de la situation de la
sécurité civile aux niveaux local et régional de même qu'au niveau
gouvernemental, exiger que toute personne qui dispose des... de renseignements
à cet égard les lui communique et rendre publique en tout ou en partie cette
information;
3° organiser les activités de formation en
matière de sécurité civile destinées au personnel des autorités municipales et
gouvernementales ou participant à leur... à leur organisation;
4° instaurer un mécanisme d'agrément des
activités de formation en matière de sécurité civile offertes par des
organismes ou par des entreprises et s'il s'agit d'activités de
perfectionnement par les établissements d'enseignement;
5° susciter, encourager ou reconnaître des
initiatives et des projets en matière de sécurité civile, notamment en
décernant des prix visant à souligner des actions accomplies par des personnes,
des entreprises, des autorités municipales ou gouvernementales ou d'autres
organismes; et
6° désigner les organisations chargées de
mettre en place des mesures visant à renforcer et accroître les capacités
opérationnelles des autorités municipales ou gouvernementales pour répondre à
un sinistre ou à son imminence et prévoir les modalités de déploiement de ces
mesures.
Commentaire : Cet article précise
certains pouvoirs que le ministre peut exercer en matière de sécurité civile,
dont celui de désigner des organisations qui seront chargées de mettre en place
des mesures pour renforcer et accroître les capacités des autorités municipales
ou gouvernementales en cas de sinistre.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Alors, étant donné qu'il y a six paragraphes, peut-être juste nommer
le paragraphe auquel vous faites référence au niveau de s'il y a des questions
ou commentaires. Alors, est-ce qu'il y a des commentaires, questions? Oui,
députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Alors, dans le paragraphe deux, quand on parle de documenter l'état
de la situation, je comprends que, par la suite, là, «dispose des
renseignements», qui vont être peut-être rendus publics, mais la documentation
de l'état de la situation, cette information, est-ce que ça va être enregistré
quelque part? Est-ce qu'on va produire un rapport, un rapport qui va faire
partie du rapport annuel, et après, la suite, rendue publique?
Des voix : ...
M. Bonnardel : ...en réalité,
on veut documenter l'état de situation de la sécurité civile au niveau local et
régional. «Exiger que toute personne qui dispose de renseignements les lui
communique et rendre publique en tout ou en partie cette information», donc...
M. Bonnardel : ...on rend
publiques, ou non, certaines informations qui vont nous être... qui vont nous
être données, puis ça va être documenté au ministère... au ministère, là.
Mme Maccarone : Au ministère
ici puis pas les municipalités comme dans les articles précédents?
M. Bonnardel : Bien,
documenter l'état de la situation aux niveaux local et régional, donc c'est
avec eux qu'on... qu'on va travailler. Donc là, leur information, ils l'ont
déjà. On travaille en partenariat avec eux. Si vous voulez une explication du
sous-ministre, là...
Mme Maccarone : Allez-y.
M. Bonnardel : ...ça peut
peut-être être mieux que...
Le Président (M. Schneeberger) : ...
M. Savard (Jean) : En fait,
l'article de loi ici mentionne que le ministre peut documenter l'état de situation
de la sécurité civile aux niveaux local, régional, gouvernemental, et,
admettons, que M. le ministre demande un état des lieux en sécurité civile en
2026. La loi est mise en œuvre depuis deux ans. Comment ça se passe? On est
rendu où? Et j'aimerais ça le partager avec la population, ça fait qu'on est
rendu où dans la mise en œuvre de ce projet de loi là. Bien, il a tous les
pouvoirs, tu sais, pour aller chercher l'information, puis, après ça, bien,
bien sûr, la rendre publique, là, sous... sous un document qui pourrait être,
exemple, un état des lieux de la sécurité civile au Québec. Ça lui donne... Le
ministre peut, avec cet article-là, aller chercher l'information, là, afférente
à ça.
Mme Maccarone : Ça me ramène
aux discussions que nous avons eues hier en ce qui concerne les informations
qu'on souhaite être colligées. Je comprends que les gens vont pouvoir faire une
demande à l'accès à l'information auprès des municipalités, mais je ramène
quand même le souhait que ça serait colligé par le gouvernement, par le
ministère, pour aider les gens qui travaillent à la recherche, pour mettre en
place des mesures de prévention, protection des renseignements pour la
population. C'était quelque chose qui était souhaité par des chercheurs, ça a
été soulevé à maintes reprises dans les mémoires que nous avons reçus puis par
les experts.
Alors, j'espère que cette information...
J'espère qu'ici... parce que le ministre a le pouvoir de l'exiger et de le
faire. Je lance la demande à l'univers. Je pense que ça serait la chose à faire
en ce qui concerne la protection face à des changements climatiques qui sont
imprévisibles pour être en mesure d'avoir un portrait de qu'est-ce qui se passe
au Québec. Alors, voilà.
• (12 h 20) •
J'aurais des questions... On retourne
encore une fois avec les organisations... alors les réserves, ça fait que le
paragraphe 6°. J'aurais des questions en ce qui concerne la ventilation du
budget. Ça fait que merci à l'équipe du ministre de nous avoir aidés à retracer
la page. On l'a trouvée ici, puis je vois dans le montant que le ministre avait
établi, ça fait partie de quand même de 61,3 millions de dollars sur
les cinq ans. Je suis toujours... Juste pour faire référence, on est toujours
sur la page... le C.67, puis je vois dans... pour les gens qui nous suit. On a
quand même les quatre mesures, ça fait que je voulais savoir comment c'est...
la ventilation de la séparation de ce budget. Parce que si on a le
37 millions qui est identifié pour le point 2, qui est de mettre en place
une équipe d'intervention constituée d'une réserve opérationnelle des
intervenants, formés et disponibles rapidement et en tout temps, il y a quand
même les trois autres mesures. Ça fait que les autres sont, pour les
collègues : la première, c'est accompagner les municipalités pour la mise
à niveau des pratiques en gestion des risques et sinistres et la mise sur pied
d'une nouvelle équipe consacrée au soutien à la coordination. Alors, combien il
sera mis en place pour eux? Troisième, c'est d'appuyer l'École nationale des
pompiers du Québec afin qu'elle bonifie son offre de formation spécialisée pour
les pompiers volontaires ou à temps partiel et reconduire l'aide financière
accordée aux municipalités. Et la quatrième, c'est de renforcer les effectifs
et les équipements des plongeurs au sein de la Sûreté du Québec pour agir de
manière optimale. La raison... En tout cas, je souhaite savoir la ventilation
de ceci étant donné qu'on a le 37 millions pour le point 2, ça fait
que comment ce serait...
M. Bonnardel : Je vais tout
vous donner ça aux crédits. On va sortir tout ça, puis je vais vous donner ça
aux crédits la semaine prochaine, parce que là on est... parce que là le
sujet... on est hors sujet quand même avec l'École nationale des pompiers, puis
je n'ai pas les informations sur aussi les effectifs plongeurs Sûreté du
Québec, là.
Mme Maccarone : O.K. Bien, je
soulève quand même la préoccupation en termes de le montant, parce que dans le
61 millions... Puis si on va juste... juste un petit peu plus haut pour
voir comment c'est établi ou réparti à travers les cinq ans, ça reste qu'il y a
très peu d'argent pour les trois autres mesures à l'intérieur de... de cette
enveloppe. En tout cas, voilà.
M. Bonnardel : Je vais tout
vous donner ça.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres questions? Non?...
Le Président (M. Schneeberger) : ...oui,
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je voudrais
me référer à l'alinéa 4, «instaurer un mécanisme d'agrément des activités de
formation en matière de sécurité civile offertes par des organismes ou par des
entreprises, et, s'il s'agit d'activités de perfectionnement, par des
établissements d'enseignement. Est-ce que ça existe déjà?
M. Bonnardel : ...déjà 80
formations qui sont... qui sont disponibles pour les gens.
M. Fontecilla : Donc,
lorsque... Les activités de formation sont là, mais est-ce qu'il y a le
mécanisme d'agrément?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : O.K.
Qu'est-ce que vous entendez par mécanisme d'agrément, est-ce... comme quoi ces
formations-là sont conformes aux orientations ou aux cibles? Ça, c'est... Je
vous pose la question.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : En fait,
on a un mécanisme, justement, pour agrémenter, là, c'est des... Il y a un
comité qui est mis en place avec des gens du milieu de la sécurité civile, des
membres de l'Organisation de sécurité civile du Québec, qui se réunit, et les
demandeurs d'agrément, là, présentent leur contenu de formation. Nous, on
s'assure que c'est conforme à toutes les... certaines grilles d'éléments de
doctrine qu'on a, en sécurité civile, la structure de sécurité civile, comment
fonctionne la sécurité civile au Québec, là, différents éléments qu'on a parlé
au cours du projet de loi.
Par la suite, une recommandation
d'agrément qui est faite au ministre, puis c'est lui qui donne l'agrément à ces
formations-là. Sur Québec.ca, vous avez la liste des compagnies qui offrent par
la suite... compagnies et entités, la Croix-Rouge en donne aussi, de ce type de
formation là, qui peut aller à... la coordination d'un centre d'hébergement,
d'un centre de services aux sinistrés, rôle du coordonnateur en sécurité
civile. Alors, c'est la façon dont ça fonctionne, là, puis c'est bien instauré
dans le milieu des entreprises, là, qui...
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
y a aussi des établissements d'enseignement qui sont agréés pour donner des
formations?
Des voix : ...
M. Savard (Jean) : C'est ça,
sur... On va approuver certains contenus d'établissements d'enseignement qui
donnent ces types de formations.
M. Fontecilla : O.K., mais...
je comprends... est-ce que je dois comprendre que c'est surtout des entreprises
qui donnent ces formations-là?
M. Savard (Jean) : Il y a des
entreprises, il y a des entités comme la Croix-Rouge, des ONG, il y a un peu de
tout.
M. Fontecilla : O.K. Parfait.
Quels sont les... Je suppose que vous avez, parce que c'était dans la loi en
vigueur jusqu'à maintenant, les prix que vous décernez. Est-ce que vous en...
il y en a, des prix, en sécurité civile?
M. Savard (Jean) : Vous
parlez... à l'alinéa 5, là?
M. Fontecilla : Voilà. C'est
ça.
M. Savard (Jean) : O.K. Oui,
on a le Mérite québécois de la sécurité civile, qui est donné lors du colloque
de la sécurité civile. Présentement, c'est les mises en candidature, et, à
chaque année, il y a des mérites québécois, là, qui...
M. Fontecilla : O.K., un prix
qui est donné à...
M. Savard (Jean) : Bien, il y
a quelques prix, mais c'est des mérites québécois de la sécurité civile.
M. Fontecilla : Très bien.
J'aimerais savoir, en lien toujours avec l'article 31, surtout, il est stipulé
que «le ministre peut effectuer ou faire effectuer des recherches portant sur
toute matière en lien avec la sécurité civile». J'aimerais savoir si, en ce
moment, le ministère finance des recherches en cette matière-là.
M. Savard (Jean) : En fait,
comme M. le ministre a présenté tout à l'heure, dans le cadre... dans le cadre
du cadre de prévention des principaux risques naturels, on va financer,
exemple, avec... je vais vous donner un exemple, l'Université du Québec à
Rimouski. Ils vont faire des recherches pour le gouvernement en lien avec la
submersion, submersion marine, quelles sont les meilleures pratiques à mettre
en place pour atténuer les effets de submersion, pour préserver, là, les
communautés, les municipalités côtières? Alors, c'est le genre de recherche
qu'on va financer, là, qu'on a présentement.
M. Fontecilla : Et, dans le
domaine forestier, est-ce que vous financez des recherches ou ça appartient au
ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Forêts?
M. Bonnardel : Oui, Ressources
naturelles, c'est ça.
M. Fontecilla : O.K., donc,
mais des ressources en lien avec les feux de forêt, la sécurité civile? Parce
qu'on peut faire toutes sortes de recherches, là.
M. Savard (Jean) : Présentement,
on va financer davantage, encore dans le cadre des principaux risques naturels,
on va financer la mise en place de ceintures coupe-feu autour de différentes
municipalités... C'était déjà... c'était déjà initié avant la saison
exceptionnelle qu'on a eue l'année passée, mais c'est sûr que la saison de
l'année passée a créé un intérêt davantage, alors on a... on finance la mise en
place de ceintures coupe-feu, de la formation, de la sensibilisation des
intervenants aussi, à l'aide du cadre de prévention. Tout ce qui est une action
de prévention pour atténuer la conséquence et prévenir l'occurrence...
M. Savard (Jean) : ...ça
peut être financé par la cadre de prévention.
M. Fontecilla : Et la
préparation du plan, la cartographie des zones inondables, est-ce que c'est
sous la responsabilité de... C'est quel ministère qui s'en occupe?
Une voix : ...
M. Fontecilla : Pardon?
M. Bonnardel : Environnement.
M. Fontecilla : C'est
l'Environnement. O.K. Vous, vous avez... Vous n'avez pas de...
M. Bonnardel : Non.
M. Fontecilla : ...de
rapport avec ça, là. Et c'est très bien.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va? Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste
une dernière question par curiosité, parce que je vois que ça faisait partie de
la loi actuelle puis on le reconduit encore une fois pour les... décernant des
prix, etc. Pourquoi qu'on a besoin d'avoir ça dans la loi, on a besoin d'écrire
dans une loi qu'on a l'intention de décerner des prix? Parce que c'est déjà
écrit, susciter, encourager et reconnaître des initiatives. Il me semble que
c'est assez clair. Je me base sur... Il y avait autres moments où je voulais
ajouter des choses, puis on s'est dit que ce n'était pas nécessaire parce que
c'était assez clair. Mais ici, pendant qu'on est en train de reconduire un peu,
puis harmoniser, avoir des synergies, un langage plus clair, pour vrai, est-ce
qu'on a besoin d'avoir ça dans une loi aujourd'hui?
M. Bonnardel : Quand on…
Le Président
(M. Schneeberger) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Je vais
donner un exemple. C'était... C'était déjà dans l'article...
Mme Maccarone : Je sais.
C'est pour ça, j'ai dit, que je pose la question.
M. Bonnardel : ...dans
l'article. Et, oui, on veut, là, souligner les actions, là, qui sont... qui
sont faites par des personnes, des entreprises, des autorités municipales ou
d'autres organismes, là. C'est... La question est bonne, mais on l'indique.
Mme Maccarone : J'ai déjà
vu, on reconduit des fax dans autre loi. Ça fait que c'est...
M. Bonnardel : Non, on
n'est pas là. On n'est pas là.
Mme Maccarone : C'est
juste qu'on... En tout cas, je n'ai pas d'amendement à proposer, c'est juste
que je questionne pourquoi qu'on reconduit ça dans une loi, étant donné que le
ministre peut en outre susciter, encourager et reconnaître des initiatives et
des projets en matière de sécurité civile. C'est... Je ne sais pas pourquoi
qu'on soulève des prix, des choses comme ça. En tout cas. C'est une question de
même. Peut-être que c'est juste par l'esprit de la créativité en rédaction de
changement. Je ne sais pas. Merci.
Le Président
(M. Schneeberger) : Est-ce qu'il y a d'autres questions? Est-ce
que l'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Schneeberger) : Adopté. Article 34.
M. Bonnardel : Donc,
j'ai un amendement, là, de concordance avec... On a déjà adopté le...
• (12 h 30) •
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Est-ce qu'ils sont soumis au Greffier.
M. Bonnardel : Je vais
finir de lire l'article. Puis le Greffier l'a, oui.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Parfait.
M. Bonnardel : L'article 34
se lit comme suit :
«Le ministre ou toute personne qu'il désigne
comme inspecteur peut, pour s'assurer du respect des dispositions de la
présente loi ou pour vérifier l'efficacité des mesures prévues par un plan
adopté en vertu de la présente loi :
«1° exiger de toute autorité municipale
qu'elle lui communique dans le délai qu'il indique pour examen ou reproduction
tout document et tout renseignement;
«2° pénétrer à toute heure raisonnable
dans tout bureau d'une autorité municipale ou dans tout lieu où s'appliquent
des normes réglementaires prises en vertu du paragraphe 1° de
l'article 82, en faire l'inspection et examiner et tirer copie de tout
document ou y prendre des photographies;
«3° obliger toute personne se trouvant sur
les lieux à lui prêter une aide raisonnable;
«Un inspecteur doit, sur demande, s'identifier,
exhiber le document attestant sa qualité.»
Commentaire. Cet article accorde au
ministre ou à toute personne qu'il désigne les pouvoirs requis en matière
d'inspection pour s'assurer du respect des dispositions de la loi et pour
vérifier l'efficacité des mesures prévues dans un plan de sécurité civile ou
dans un plan régional de résilience aux sinistres.
L'amendement se lit comme suit :
Le Président
(M. Schneeberger) : Il apparaît à l'écran. Ça fait que vous
pouvez y aller.
M. Bonnardel : Modifier
l'article 34 de la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la
résilience aux sinistres, proposé par l'article 1 du projet de loi :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «adopté» par «réalisé» et;
2° par l'insertion, dans le premier alinéa
et après «photographies» de «ou des enregistrements».
Donc, ce sont les... les deux points de
concordance.
Le Président
(M. Schneeberger) : Parfait. Est-ce qu'il y a des questions sur
l'amendement lui-même? Non? Député de...
M. Fontecilla : Oui.
Le Président
(M. Schneeberger) : ...Westmount... Laurier-Dorion, pardon.
M. Fontecilla : Donc,
«réalisé» versus... Merci, M. le Président. «réalisé» versus «adopté», attendez
une minute, «des mesures prévues par un plan adopté». Pourquoi les changements?
De «adopté» à «réalisé», là, c'est quoi le...
M. Bonnardel : On en a
discuté à l'article 7.
M. Fontecilla : Rappelez-nous,
s'il vous plaît, la discussion.
M. Bonnardel : ...du
même point, là. C'est un amendement qui nous est demandé par le ministère des
Affaires municipales, là. C'est moins coercitif. C'est tout.
M. Fontecilla : Donc,
«réalisé», c'est moins coercitif. Donc, ça peut être une mesure, une
disposition...
12 h 30 (version non révisée)
M. Fontecilla : ...qui n'est
pas adoptée mais qui est... On s'attend à ce qu'elle soit réalisée.
M. Bonnardel : C'est ça,
comme on l'a mentionné à l'article 7 quand on a fait l'amendement, donc c'est
une recommandation, un libellé, un mot qui devait être remplacé, selon le
ministère des Affaires municipales, là, pour que ce soit moins coercitif.
Le Président (M. Schneeberger) : Bon,
alors, est-ce que l'amendement de l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté?
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Est -ce que maintenant il y a des questions sur l'article 34, tel qu'adopté...
tel qu'amendé, pardon? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Est-ce
que le ministre peut expliquer la différence dans cet article 34 avec l'article 23,
l'inspecteur ici versus l'inspecteur?
M. Bonnardel : Bien là, c'est
nous, c'est le ministre, là. Ce n'est pas les autorités municipales, là.
Mme Maccarone : C'est vos
inspecteurs.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : C'est parce
que, quand on a fait le débat à l'article 23, vous avez dit que ça va être
important de leur donner tout ce pouvoir, c'est le principe de subsidiarité. Ça
fait que c'est quoi, le rôle qui sera différent dans cet inspecteur qui aura
quand même un accès dans les municipalités, dans ces lieux, qui pourra pénétrer
un aide raisonnable? Quelle est la différence entre cet inspecteur puis l'autre?
M. Bonnardel : Donc, on ne va
pas... Là, on ne va pas, comme l'indique... on ne va pas dans des entreprises
privées, là, où il y a des générateurs de risque, là, c'est dans les autorités
municipales, là.
Mme Maccarone : Ça fait qu'exemple,
comment cet inspecteur va agir?
M. Bonnardel : Bien, M. le
sous-ministre pourrait être la personne désignée. Il va rentrer dans la
municipalité X pour aller faire des vérifications si... Il pourrait y avoir...
je nomme le sous-ministre, là, mais ça ne sera pas lui, là, mais ça peut être n'importe
qui au ministère pour vérifier si on voit si des plans, ou des documents, ou
des... un examen a besoin d'être fait, là, concernant tout ce qui est de l'aspect
sécurité civile, là.
Mme Maccarone : Fait que ça
veut dire : Ça se peut que le sous-ministre, M. Savard... j'espère
que ça ne va jamais avoir lieu, pauvre vous, bien, vous allez devoir vous
déplacer pour aller au conseil de la ville, l'hôtel de ville.
M. Bonnardel : ...
Mme Maccarone : Ce n'est
jamais arrivé?
M. Bonnardel : Ce n'est
jamais arrivé, là. Ce n'est jamais arrivé.
Mme Maccarone : Ce serait une
question que je ne t'ai pas posée. Ça fait que ça veut dire... Mais dans la
mesure où il faut mettre à l'oeuvre cet article, ça veut dire que M. Savard
va se déplacer puis il va se déplacer à l'hôtel de ville.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : Puis il aura
accès à tous les documents, tous les ordinateurs.
M. Bonnardel : Qu'il
souhaite, exactement.
Mme Maccarone : C'est un
pouvoir que les policiers n'ont pas.
M. Bonnardel : Bien, c'est à
votre question de... votre question des autorités municipales. Les autorités
municipales vont désigner le directeur général adjoint pour aller faire des
vérifications chez un générateur de risque. C'est ce que les policiers n'ont
pas.
Mme Maccarone : C'est ça, c'est
un grand pouvoir...
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : ... un grand
pouvoir d'enquête. En tout cas, je le soulève parce que... ce n'est pas une
question d'être contre, mais je le soulève parce qu'évidemment, c'est une
grande responsabilité qu'on accorde à M. Savard d'aller veiller... pas
pour vous pointer, mais c'est parce que vous êtes notre exemple pour ceci,
parce que M. Savard... Est-ce que ça veut dire que M. Savard... pas besoin
d'utiliser M. Savard tout le temps, mais la personne nommée, est-ce que ça
veut dire que cette personne pourra obliger une ville à aller inspecter une
entreprise lorsque lui, il ne peut pas? Est-ce que c'est ce genre de pouvoir...
M. Bonnardel : Non. Ce n'est
pas ça que ça dit, là. C'est vraiment dans un contexte de sécurité civile, là.
C'est le plan que la ville met en place. Ce n'est pas une vérification parce qu'on
a su qu'une entreprise X, Y... cela appartient aux municipalités, là.
Mme Maccarone : Ça fait que
ce n'est pas exécutoire, dans le fond, c'est à part de... On peut exiger aux
municipalités de fournir tout document. On peut avoir accès à leurs lieux, les
instances publiques, dans le fond.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : Puis là on
parle de municipal, mais on ne parle pas nécessairement de scolaire, on ne
parle pas...
M. Bonnardel : Ça n'a rien à
voir.
Mme Maccarone : Bien, si on a
besoin d'avoir accès à leurs lieux parce qu'on a besoin de... je ne sais pas, c'est
une autre instance publique ou santé.
M. Bonnardel : Bien, c'est
toute autorité municipale, là. C'est des autorités municipales.
Mme Maccarone : Mais est-ce
qu'on a prévu aussi pour les autres instances publiques...
Mme Maccarone : ...on parlait
de pandémie, quand on parlait des définitions, mais pandémie...
M. Bonnardel : ...là, vous
allez trop large, là. Là, nous, on se concentre sur ce qui est sécurité civile
avec nos partenaires municipaux. Là, on ne va pas aller... on ne va pas aller,
je ne sais, là, on ne va pas aller dans les écoles, on ne va pas aller les
garderies, on ne va pas aller... On parle sécurité civile, là.
Mme Maccarone : Oui, mais on
a quand même évoqué la notion de pandémie au début dans nos définitions. Puis,
mettons, ce n'est pas la municipalité qui va mettre à l'œuvre un plan, ça va
être Santé publique, ça va être nos CIUSSS. Puis, si on a besoin d'avoir
plus... je ne sais pas, parce que je ne peux pas même imaginer pourquoi qu'on a
besoin de pénétrer.
M. Bonnardel : Bien, ça, le
ministère de la Santé à ses propres pouvoirs à lui, là. Le ministère de la
Santé a ses propres pouvoirs à lui.
Mme Maccarone : Est-ce que je
peux avoir un exemple de quand il faut mettre cet article à l'œuvre?
M. Bonnardel : Le
sous-ministre va vous donner un exemple.
M. Savard (Jean) : Je vais
vous donner un exemple, là. On a un article présentement à l'article 194
qui dicte un règlement où les municipalités ont un plan de secours minimaux,
plan de mesures d'urgence, qui adopte par résolution. Et, lorsque, dans ce
plan-là, on dit que le centre d'hébergement, centre de coordination doit avoir
une mesure alternative, exemple, génératrice, mais ce n'est pas obligé que ce
soit une génératrice, mesure alternative pour... en cas de panne de courant
pour... ils peuvent avoir une entente avec un fournisseur de génératrice, tout
ça. Admettons que dans le cas d'un sinistre, dans une région donnée, on se rend
compte que la majorité des municipalités avaient un plan adopté, tout ça, mais,
force est de constater, lorsqu'on s'est déployés sur le terrain, lorsqu'on est
intervenus, que la majorité, finalement, n'avait pas une source de courant
alternative pour... Alors, le ministre pourrait dire : Bien, écoutez, on
va aller plus loin un peu dans la démarche, on va aller voir si, effectivement,
ce qui était dans le plan adopté est conforme dans la réalité, pour s'assurer
que les gens qui ont confiance en leur entité municipale, comme quoi ça,
c'était vraiment branché, je vais dire ça comme ça. Ça l'est dans les faits.
Et, lorsqu'il y a une panne, est-ce que c'est... est-ce que c'est fonctionnel
pour que ces gens-là demeurent au chaud? Alors, c'est le genre de cas où on
pourrait... peut-être pas moi, mais quelqu'un en l'occurrence, là, pourrait y
aller.
Mme Maccarone : Aller à
l'hôtel de ville pour avoir accès aux documents...
• (12 h 40) •
M. Savard (Jean) : Oui, aller
à l'hôtel de ville ou dans tout bureau d'une autorité municipale ou dans tout
lieu qui s'applique... des normes réglementaires prises. Vous savez, des... la
présente loi dit qu'à l'article 194, supposons, présentement, ils doivent
avoir un règlement. Maintenant, quand on dit qu'on est conforme puis qu'on a un
plan, le ministre pourrait dire : On va aller vérifier, là. C'est le genre
de... C'est un exemple.
Mme Maccarone : O.K. merci.
Puis je vois qu'on reconduit, puis on est en train de reformuler
l'article 76 qui est déjà existant, ça fait qu'étant donné que c'était
déjà en place, est-ce que ça veut dire que nous avons déjà des inspecteurs qui
sont identifiés?
M. Savard (Jean) : Non, non,
on n'a pas de gens, là... on n'a pas des gens prévus en ce moment, si... pour y
aller, puisqu'on n'a jamais mis en œuvre... bien, on n'a jamais eu besoin d'y
aller, là.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) :
Ça va?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Donc, cet
article-là habilite le ministre, lui donne le pouvoir de vérifier si la
municipalité fait son travail en matière de sécurité civile, en quelque sorte.
Mais il y a une question qui me... qui surgit de tout cela, selon le principe
de la... comment... l'imputabilité ou... ultime, si l'on peut dire. Et je me
pose la question, là : Si, par exemple, il arrive aux oreilles du ministre
l'information comme quoi il y a une situation potentiellement dangereuse, et la
municipalité, pour x raisons, ne s'en occupe pas, est-ce que le ministre a la
capacité d'aller faire des inspections lui-même, par exemple, ou il peut forcer
la municipalité? C'est quoi, le pouvoir du ministre, là, au cas où il y a une
entité défaillante, par exemple, la municipalité? Ça n'arrive pas et
heureusement, mais... dans l'absolu.
M. Bonnardel : Non, mais il
n'y a pas un ministre de la Sécurité publique qui arrive à l'hôtel de ville,
qui dit : Je m'en viens... je m'en viens vérifier tel ou tel document, là.
M. Fontecilla : J'ai hâte de
voir ça.
M. Bonnardel : Je n'ai jamais
vu ça, là. C'est... L'article, ce qu'il dit aujourd'hui, puis ce qu'il disait
avant, c'est qu'on peut permettre une personne désignée, donc, par le ministre,
d'aller faire, comme le sous-ministre l'a mentionné, une vérification comme
telle.
M. Fontecilla : Tout à fait,
dans le cas... dans ce cas-ci, là, mais je pose une question hypothétique,
j'espère que ça n'arrivera pas. Est-ce que le ministre a une... la capacité
légale de faire... de faire des vérifications qui normalement aurait dû être
faites par... auraient dû être faites par la municipalité....
M. Bonnardel : ...à 35, ce que
ça dit un peu plus loin, c'est que si je constate des déficiences, je peux
émettre, je peux émettre une ordonnance x.
M. Fontecilla : O.K. Vous
avez cette capacité-là.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Parfait. Députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste par
curiosité, parce que je me souviens la fin de la journée, hier, on disait que
les schémas de sécurité civile, on n'a jamais mis ça à l'oeuvre. Puis là on est
en train de reconduire des articles qu'on n'a jamais mis à l'oeuvre. Pourquoi
la nécessité de ça si on ne l'a jamais utilisée dans le passé? Honnêtement, on
jasait, on disait qu'on a l'impression qu'il y a plusieurs articles qu'on
reconduit, qu'on n'a jamais mis à l'oeuvre, qu'on n'a jamais utilisés.
M. Bonnardel : On souhaite de
ne jamais les utiliser, mais ils sont disponibles.
Mme Maccarone : Mais si... On
ne l'a jamais mis à l'oeuvre, c'est quoi, la réalité, si on n'avait pas cet
article?
M. Bonnardel : Bien, la
réalité, c'est qu'il suffit d'une fois, il suffit d'une fois, d'une
catastrophe, où je n'ai pas les outils, le sous-ministre n'a pas les outils
pour aller faire des vérifications. Il suffit d'une fois. Puis moi, j'espère
que, dans 10 ans, on ne l'aura jamais utilisé.
Mme Maccarone : Mais il n'y a
pas une autre loi au-dessus de cette loi, comme par exemple quand on a vécu la
pandémie puis il y avait des arrêtés, il y avait des décrets, il y avait des
mesures d'urgence qui étaient mis en place. On n'a pas autres moyens à notre
disposition quand on est au gouvernement pour avoir ce type de pouvoir si ce
n'est pas dans une loi? Juste parce que j'ai... je comprends, je comprends
l'intention, c'est juste que j'ai un peu l'impression qu'on est en train de
poursuivre dans une loi avec toutes sortes d'articles qu'on n'a jamais mis à
l'oeuvre. Puis, dans un autre 20 ans, on va avoir d'autres députés autour
de la table puis ils vont dire : Comment ça se fait que...
M. Bonnardel : Oui, c'est...
Moi, je considère ça que c'est de bonne guerre d'avoir des articles qu'on
renouvelle, qu'on améliore dans le libellé, mais qu'on n'a pas besoin
d'utiliser. Il suffit d'une fois. Il suffit d'une fois. Puis chaque ministère a
son autorité, a sa capacité à répondre à des situations xyz. Et là dessus,
bien, la nôtre, la nôtre est spécifique. Puis vous avez raison, on ne l'a
jamais utilisée, puis j'espère qu'on ne l'utilisera jamais parce que, de toute
façon, nos partenaires sont importants. Puis nos partenaires, ils n'ont pas...
Une voix : ...
M. Bonnardel : On le fait en
accompagnement. Puis personne... personne ne joue à la cachette, là, tu sais,
on est là pour... pour sauver des vies puis s'assurer de répondre aux... aux
sinistres puis aux catastrophes naturelles, puis d'être... d'être préparés en
amont, là.
Mme Maccarone : Puis si on
n'avait pas ces articles en place, on n'a pas autres lois qui existent qui nous
donnent ce pouvoir exceptionnel d'agir? Ça n'existe pas ailleurs?
M. Bonnardel : Non.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 35.
M. Bonnardel : L'article 35
se lit comme suit : En cas de non-respect des dispositions de la présente
loi par une autorité municipale ou de déficiences dans les mesures prévues par
un plan adopté en vertu de la présente loi, le ministre peut, après avoir... et
après avoir évalué globalement la situation et lui avoir donné l'occasion de
présenter ses observations, lui recommander des mesures correctrices, ou, s'il
est d'avis que la sécurité l'exige, lui ordonner de prendre les mesures qu'il
juge nécessaires pour assurer la protection des personnes ou des biens contre les
sinistres.
Commentaire. Cette disposition permet au
ministre, en cas de défaut d'une autorité municipale, de lui faire des
recommandations, ou, lorsque la situation est grave, de lui ordonner de prendre
les mesures nécessaires pour assurer la protection des personnes ou des biens
contre les sinistres. Donc, c'est... c'est la réponse un peu que je vous ai
donnée, M. le député de Laurier-Dorion, là, tantôt, là.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Questions?
Mme Maccarone : Ça, c'est un
autre article qu'on n'a jamais utilisé, on n'a jamais mis à l'œuvre?
M. Bonnardel : Pas à notre
connaissance. Et on espère ne pas l'utiliser non plus.
Une voix : ...
M. Bonnardel : ...concordance
là aussi, oui. Merci, Mme la députée.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, juste, peut-être, si vous voulez le mettre, peut-être qu'on l'ait...
qu'on l'ait au Greffier pour qu'on puisse l'afficher avant de le lire, là.
M. Bonnardel : ...réalisé,
là. C'est encore juste ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
M. le ministre, vous pouvez y aller.
M. Bonnardel : Oui, donc,
article 1, modification à l'article 35, donc remplacer, dans
l'article 35 de la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la
résilience aux sinistres, proposé par l'article 1 du projet de loi,
«adopté» par «réalisé.»
Donc, c'est... c'est la même... la même
concordance que tantôt.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Est-ce qu'il y a des questions? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Est-ce que l'article 35, tel qu'amendé, vous avez des questions? Non. Alors,
est-ce que l'article 35, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 36.
M. Bonnardel : Bon,
l'article 36 : Le ministre...
M. Bonnardel : ...une personne
qu'il désigne à cette fin peut faire enquête sur toute question relative à
l'application de la présente loi. À cette fin, le ministère ou la personne
qu'il désigne est investi des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés
en vertu de la loi sur les commissions d'enquête sauf du pouvoir d'ordonner
l'emprisonnement. Le ministre peut transmettre les conclusions de l'enquête aux
personnes ou aux autorités concernées. Lorsque ses conclusions proposent des
mesures correctrices, le ministre peut exiger que ces personnes ou autorités
lui communiquent dans le délai qu'il détermine leur projet à cet égard. Lorsque
ces conclusions proposent à une autorité municipale des mesures qu'il juge
impératives pour la sécurité publique, le ministre peut ordonner leur mise en
œuvre et la transmission d'un rapport d'exécution dans le délai qu'il
détermine.
Commentaire : Cet article permet de
tenir une enquête sur une ou l'autre des matières visées par le présent projet
de loi et d'exiger, au besoin, des mesures pour la protection des personnes et
des biens.
Le Président (M. Schneeberger) : Commentaires?
M. Bonnardel : Alors, c'est...
rapidement, là, c'est... c'est un peu repris à l'article 78, là.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Commentaires, questions?
Mme Maccarone : ...si c'est
possible d'avoir un exemple de la mise en oeuvre de ceci aussi, si c'est possible?
Je comprends qu'on ne l'a jamais mis à l'oeuvre.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Bien, un
exemple. Admettons qu'on a un sinistre dans une municipalité, la structure
de... municipale se met en œuvre pour ouvrir centre d'hébergement, centre de
services aux sinistrés, et le ministre constate que la réponse n'est pas...
n'est pas ce qui a été anticipé dans le plan de sécurité civile de la
municipalité, ce n'est pas au rendez-vous pour assurer la sécurité civile
adéquate auprès des citoyens. Il pourrait demander une enquête, par la suite,
aller chercher les documents afférents puis y aller après ça d'une évaluation,
là, de la... de la réponse qui a été mise en place et il y aller de
recommandations par la suite, là. C'est le genre d'exemple, là, qui pourrait
être mis.
À ma connaissance, on pourrait le faire
aussi pour un ministère qui est dans le plan de réponse au sinistre pour que le
ministre... aurait des questions. Parce que sa responsabilité, c'est de
coordonner la réponse gouvernementale, et dans un tel type de sinistre, il
trouve que la réponse n'était pas adéquate à ses... à ses attentes. Il pourrait
aller voir, demander à ce qu'une enquête soit faite, est-ce que la mission de
ce ministère-là, dans sa réponse au sinistre, était adéquate. Alors, il
pourrait demander une enquête pour qu'on vienne faire les lumières là-dessus
puis émettre des recommandations pour qu'à l'avenir ça soit selon son niveau
d'attente.
• (12 h 50) •
Mme Maccarone : Ce n'est pas
obligatoire?
M. Savard (Jean) : Non.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
obligatoire de transmettre les conclusions de l'enquête. Pourquoi que ce n'est
pas obligatoire? Si on a ce grand pouvoir de faire une enquête, on se donne le
privilège, le pouvoir, c'est un grand pouvoir, là, d'aller enquêter, de
s'insérer, il me semble qu'encore une fois le contrepoids de tout ça...
Pourquoi que ce n'est pas obligatoire d'abord de fournir cette information par
la suite? Parce que là, c'est «on peut», ça fait que ça veut dire, quand c'est
«on peut», ce n'est pas «on doit», ça fait que ça se peut qu'on ne fera pas le
partage des conclusions.
M. Bonnardel : ...on a gardé
la même... on a gardé le même... le même libellé qu'à l'article... qu'à l'article 78.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Oui, c'est ça.
Ce n'est pas une obligation, c'est un pouvoir discrétionnel... discrétionnaire,
de le... de le transmettre ou de ne pas le transmettre, là.
Mme Maccarone : C'est...
C'est... Encore une fois, pour moi, j'essaie de trouver un équilibre à
l'intérieur de tout ça. J'aurais voulu voir un «doit», parce que, si on se
donne le pouvoir de faire ce type d'enquête parce qu'on a des craintes, bien,
il me semble, ça devrait être une obligation de partager l'information avec les
entités concernées parce qu'on ne souhaite pas revenir à la charge pour faire
une autre enquête. J'aurais voulu voir «doit» parce que, dans la mesure où on
souhaite la résilience, la prévention, l'amélioration, le seul moyen de faire
ceci, c'est si partage l'information avec les entités concernées. Je comprends
qu'on reconduit quelque chose qui était déjà écrit, mais, si on a une
opportunité de bonifier puis d'améliorer, je dirais que ce serait une place où
nous devons le faire.
M. Bonnardel : Bien,
j'imagine que le «peut» nous amène à... peut-être à avoir une analyse ou... à
une conclusion où des... situations compromettantes, qui ne doit pas être
rendue publique aux autorités, le «peut»... le «peut» permet de le faire, ne permet
pas de le faire, pour des raisons... des raisons qui appartiennent... qui
appartiennent au ministre comme tel. Donc, je comprends votre point, mais le
«peut», on le reconduit comme c'était déjà indiqué dans l'ancien
article 78. Puis là, je vous expose ma pensée, là, puis ça peut être un
autre exemple, mais j'imagine que ça n'a jamais été utilisé. On ne souhaite pas
que ça soit utilisé, encore une fois...
M. Bonnardel : ...mais, s'il y
a des conclusions ou des analyses compromettantes, j'imagine que c'est dans ce
cas-ci que, là, bien, qui pourrait... qui pourrait nous permettre de ne pas
transmettre pour des raisons capitales, d'une importance x.
Mme Jeannotte : M. le
Président...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
députée de Labelle.
Mme Jeannotte : Oui, merci,
M. le Président. Dans le fond, vous me corrigerez si je me trompe, M. le
sous-ministre ou M. le ministre, moi, comment je le comprends, c'est qu'il
arrive des situations où ce n'est pas nécessairement le ministre, la machine,
quand... quand on dit dans le jargon, c'est-à-dire, les fonctionnaires, il
arrive des situations, et les fonctionnaires font des recommandations. Donc,
c'est de la base vers le haut. Et c'est là qu'il arrive la possibilité pour le
ministre de répondre oui à la recommandation. Ça fait que je le vois comme ça,
moi. Ça a-tu du bon sens? Ça fait que «peut» dans une situation, ça fait que
c'est pour ça que c'est là. Puis, comme dit M. le ministre, bien, tant mieux si
on ne s'en sert pas, mais c'est là quand il arrive des situations. C'est comme
ça que je le perçois.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Ça va?
Mme Maccarone : Ce n'est par
mon interprétation. Je remercie la députée. Moi... Moi, mon interprétation
suite à les explications de M. Savard, c'est : Le ministère ou le ministre
a l'intention de faire une enquête en ce qui concerne une situation lors de
cette enquête. Parce qu'on a... c'est un grand pouvoir de rentrer dans un lieu,
de déterminer si les aspects qui ont été identifiés par la municipalité, par
exemple, s'ils ont été mis à l'œuvre, puis on souhaite avoir plus
d'informations, par la suite on aura des conclusions, oui, peut-être par
l'équipe du ministre ou autre inspecteur qui... qui va avoir accès au lieu de
faire ceci. Moi, ma question, c'est vraiment en lien... Puis je comprends ce
que le ministre, il dit en termes de «ça se peut qu'il va avoir de
l'information privilégiée, compromettante, qu'on ne souhaite pas partager»,
mais, dans la mesure où les conclusions proposent des mesures correctifs...
correctrices, c'est ici peut-être que... j'envisagerais un amendement qui
dirait que, dans cette situation, bien, c'est clair, il y a de l'information
qui serait partagée avec les gens sur le terrain qui doivent mettre des
modifications, s'il y a lieu. Je ne sais pas si la collègue a des questions,
mais voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui.
Troisième paragraphe. Donc : Le ministre désigne une personne qui peut
faire enquête. Cette personne est investie des pouvoirs et de l'immunité des
commissaires. Bon, il y a eu une enquête, etc., il y a des mesures correctrices
qui sont proposées et... Donc, le ministre exige d'une municipalité, par
exemple, et dans le délai qu'il détermine, leurs projets à cet égard, «cet
égard» étant les mesures correctrices. Mais c'est un peu comme si on fait une
enquête et on dit : Pour corriger telle situation, il faut faire telle
chose. Et la façon dont c'est formulé, ce que le ministre demande ensuite au
responsable de cette situation-là : Mais qu'est-ce que vous pensez faire
par rapport à cette recommandation? C'est leurs projets à cet égard. C'est un
peu... c'est... c'est très... je... Donc, on... Le ministre ne demande pas
d'appliquer la mesure correctrice, on lui... le ministre demande à la
municipalité ou à l'autorité concernée : Qu'est-ce que vous pensez
faire... c'est quoi, leurs projets par rapport à la mesure correctrice? Il y
a... Ce n'est pas tout à fait la... On ne demande pas la correction, mais on
demande l'avis sur la mesure correctrice.
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est qu'un peu plus bas dans le dernier paragraphe : «...le ministre peut
ordonner leur mise en œuvre et la transmission d'un rapport d'exécution dans le
délai qu'il détermine».
M. Fontecilla : Et pourquoi
que... Mais quel est le but d'utiliser cette phrase-là, «leurs projets à cet
égard»?
M. Bonnardel : Bien, non.
M. Fontecilla : Si... de
toute façon, plus loin, on va lui demander d'appliquer la mesure correctrice.
Mais je me pose la question sur le fonction de «lui communiquent, dans les
délais qu'il... leurs projets à cet égard».
M. Bonnardel : Bien, vous...
vous souhaiteriez envoyer... enlever «à cet égard» : Dans le délai qu'il
détermine, leurs projets?
M. Fontecilla : Je pose... je
pose... je pose la question : Quelle est l'utilité de cette... de cette...
On est en train de demander... On est en train de demander deux choses. Dans un
premier temps, qu'est-ce que vous pensez de la mesure correctrice proposée...
bien, apportée par l'enquêteur, et ensuite on lui dit : Bien, vous devez
l'appliquer?
M. Bonnardel : On a une
explication, là, de... plus sémantique, là. Le sous-ministre va vous
l'expliquer.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Merci.
M. Savard (Jean) : ...C'est
qu'en fait, lorsque le... l'enquête ou le... propose des mesures correctrices,
le ministre peut demander à l'autorité qu'elle lui communique qu'est-ce qu'elle
entend faire avec ça. Toutefois, si le ministre, il a des conclusions qui
sont... que lui, le ministre, juge qui sont impératives à mettre en œuvre... Et
c'est là... bien ça, ce qu'il dit à la quatrième phrase, là. Pour la sécurité
publique, bien, le ministre peut ordonner la mise en œuvre et la transmission.
...il y a une différence, il y a une gradation, hein? Il y a des mesures que
le... que le ministre... des mesures correctrices que... qui sont identifiées à
réaliser, mais il y en a qui sont impératives pour assurer la sécurité
publique. Alors, pour ces mesures-là, le ministre peut déterminer qu'il veut un
plan de mise en œuvre pour celles-ci. C'est comme ça que... C'est pour ça qu'il
y a une gradation dans le texte ici.
M. Fontecilla : O.K. Donc, je
comprends que... Dites-moi si je suis dans la bonne voie. Les conclusions...
Les mesures correctrices définies par l'enquêteur ne sont pas exécutoires en
soi. C'est le ministre qui décide, là... Donc, le ministre prend la mesure
proposée en fait par l'enquêteur, va voir l'autorité X, Y, Z, une municipalité
pour lui dire : Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous pensez de... C'est
quoi vos projets par rapport à ça? Et, s'il n'est pas satisfait, il peut
ordonner...
Une voix : ...
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 04)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
bon après-midi à tous. Alors, nous reprenons les travaux de la Commission de l'aménagement
du territoire. Je rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 50, Loi édictant la Loi sur la... sécurité
civile, pardon, visant à favoriser la résilience aux sinistres et modifiant
diverses dispositions relatives notamment aux centres de communications d'urgence
et à la protection contre les incendies de forêt.
Alors, avant la suspension, nous en étions
à l'article 36. Il n'a pas été adopté. Alors, nous poursuivons le débat.
Est-ce qu'il y avait des questions sur l'article 36? S'il n'y a pas de
question, on va le mettre aux voix. Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Article 37.
M. Bonnardel : ...37, donc c'est
la section deux, Structure de coordination gouvernementale.
1 — Coordonnateur gouvernemental
de la sécurité civile
L'article 37 se lit comme suit :
«Le sous-ministre associé responsable de
la sécurité civile au ministère de la Sécurité publique agit à titre de
coordonnateur gouvernemental de la sécurité civile.
«Le coordonnateur exerce les fonctions qui
lui sont conférées par la présente loi ou par le ministre. Dans l'exercice de
celles-ci, il doit favoriser la coordination des actions menées en matière de
sécurité civile par les autorités gouvernementales et s'assurer de leur
cohérence et de leur complémentarité.»
Commentaire : Cet article prévoit le
rôle du coordonnateur gouvernemental de la sécurité civile.
Le Président (M. Schneeberger) : Questions
sur l'article 37? Députée de...
Mme Maccarone : Westmount—Saint-Louis.
Le Président (M. Schneeberger) : ...Westmount—Saint-Louis,
pardon.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Je
m'en allais dire D'Arcy-McGee. C'est juste à côté, mais ce n'est pas le bon.
Allez-y. Allez-y.
Mme Maccarone : Non, non, c'est
vrai, ce n'est pas le bon. C'est un très bon comté, par contre. Pourquoi qu'on
a besoin... Parce que ça, c'est un nouvel article de loi. On n'est pas en train
de réapproprier quelque chose qui existe déjà. Ça fait que pourquoi nous avons
besoin de mettre ceci dans une nouvelle loi?
M. Bonnardel : Bien, on
statue... on statue le rôle d'importance du coordonnateur de la sécurité
civile, ce qui n'était pas le cas... ce qui n'était pas le cas dans... bien,
dans l'ancienne loi comme telle. Donc, c'était peut-être un oubli à l'époque...
moindre importance, mais aujourd'hui, dans la structure gouvernementale, la
structure de coordination, c'est important de statuer que le sous-ministre
associé devient le coordonnateur gouvernemental de la sécurité.
Mme Maccarone : Puis, ça, c'est
quelque chose qui existe dans les autres ministères, ce type de statut?
Une voix : ...
M. Bonnardel : Oui, un petit
peu plus loin on va le voir, les coordonnateurs ministériels, oui.
Mme Maccarone : Pardon? Excusez-moi.
M. Bonnardel : Coordonnateur
ministériel, c'est un... c'est le terme que le sous-ministre...
Mme Maccarone : Les coordinateurs
ministériels, ça existe ailleurs, dans les autres ministères, parce que nous...
M. Bonnardel : Oui, si vous
voulez l'explication tout de suite...
Mme Maccarone : ...nous l'avons
instauré dans des lois. Oui, allez-y.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Merci. En
fait, la structure de sécurité civile, avec autant les organisations
régionales, organisations nationales au sein de l'Organisation de sécurité
civile du Québec, ça, c'est coordonné par le coordonnateur gouvernemental de la
sécurité civile. Et, dans chaque ministère, il y a des missions pour répondre à
des besoins en sécurité civile. Ces missions-là sont sous la responsabilité de
coordonnateurs ministériels en sécurité civile, qui ont le même niveau
hiérarchique que le coordonnateur gouvernemental ici. Toutefois, le
coordonnateur gouvernemental en sécurité civile, qui relève, là, au... du
ministre au MSP, lui, s'assure de la coordination des actions de tous dans le
plan de... gouvernemental de réponse aux sinistres. C'est déjà... C'est déjà
comme ça dans la structure de sécurité civile du Québec. C'est comme ça que ça
fonctionne. Donc, on vient l'établir clairement dans la loi, là.
Mme Maccarone : O.K. Si c'est
la façon qu'on fonctionne actuellement... Encore une fois, je comprends... Moi,
ma... mon interprétation un peu de cette loi, c'est : on sait... on essaie
à quelque part d'être plus réactifs, d'être plus rapides, avoir moins de
lourdeurs. C'est juste que j'ai l'impression que nous sommes en train d'ajouter
quelque chose que, peut-être, on n'a pas un besoin de faire si vous agissez
déjà en ce titre puis en ce rôle.
M. Bonnardel : Oui, mais c'est
important de... c'est important de le statuer dans la loi qu'on va... dans la
structure comme telle, là, dans la hiérarchie, là, de tous les... tous les
paliers, là, de ces mécanismes, là, que ce soit le comité de sécurité civile, l'organisation
en sécurité civile puis les organisations régionales, bien, c'est important d'avoir
le grand patron.
Mme Maccarone : Ça fait que,
quelqu'un qui va faire une recherche, mettons, pour télécharger l'organigramme
du ministère, on va avoir ce poste aussi qui va paraître, mais on va avoir,
mettons, le nom de M. Savard dans les deux cases, c'est-tu ça?
M. Bonnardel : Oui, sur
quebec.ca, tu vas... vous allez voir la structure, oui.
Mme Maccarone : Puis,
maintenant, on va voir le coordinateur gouvernemental de la sécurité civile
ainsi que le sous-ministre associé...
M. Bonnardel : ...bien, pour
ce qui est de la portion sécurité civile, là, c'est ça, oui.
Mme Maccarone : O.K., ça fait
que c'est... mon point, c'est que ce n'est pas dans la case, mettons... sous
les responsabilités du sous-ministre, on ne va pas voir un autre... tu sais, un
point, en termes de ses responsabilités. Parce que ça se peut que ce n'est pas
M. Savard, si je comprends bien. Est-ce que ça se peut que ça peut être un
autre, un autre sous-ministre associé?
M. Bonnardel : Non. Non,
c'est le...
Mme Maccarone : C'est
toujours le sous-ministre responsable de ce dossier?
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : O.K. O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? D'autres questions? Alors, ça va? Alors, est-ce que l'article 37
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 38.
M. Bonnardel : L'article 38
se lit comme suit :
«Le gouvernement forme le Comité de
sécurité civile et de résilience aux sinistres du Québec et en détermine les
modalités de fonctionnement. Le coordonnateur gouvernemental de la sécurité
civile agit à titre de conseiller stratégique au sein du comité et assure la
liaison entre celui-ci et l'Organisation de la sécurité civile du Québec.»
Commentaire. Cet article prévoit que le
gouvernement forme le Comité de sécurité civile et de résilience aux sinistres
et en détermine les modalités de fonctionnement.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce qu'il y a des questions? Députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je pense que
j'ai presque toujours des questions, M. le Président. La composition de ce
comité?
M. Bonnardel : Donc, à
l'heure actuelle, il y a pas mal de monde, pas mal tous les ministères y sont.
Bien, pas mal... non, pas tous les ministères. C'est le secrétaire général et
greffiers du conseil exécutif, le secrétaire du Conseil du trésor, le
sous-ministre à la Santé, le sous-ministre de la Sécurité publique et le
directeur général de la Sûreté du Québec, sous-ministre à l'Agriculture, à
l'Économie, aux Ressources naturelles, à l'Environnement, aux Affaires
municipales, aux Transports, au Travail et à l'Emploi.
Mme Maccarone : Et la
composition du comité est prévue de rester stable? La raison qu'on n'identifie
pas les personnes qui sont déjà attribuées, c'est parce qu'on souhaite avoir
une certaine souplesse?
M. Bonnardel : Bien, on a la
latitude de le modifier ou de l'ajouter si... d'ajouter ou de modifier si on le
souhaite, mais la structure, comme elle existe depuis des années, je vais le
dire ainsi, là, c'est celle qui est... c'est celle qui est énumérée, avec ce
que je viens de vous donner, là.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est toujours les mêmes personnes depuis les... combien d'années? C'est...
• (15 h 10) •
M. Bonnardel : Depuis...
Des voix : ...
M. Bonnardel : En 2021, au
Conseil des ministres, le comité, comme tel, a été officialisé.
Mme Maccarone : Puis ça, ce
n'est pas précisé quelque part, que c'est le Conseil des ministres qui va
nommer les membres qui siègent comme...
M. Bonnardel : Le
gouvernement forme, c'est le gouvernement, donc le Conseil des ministres,
l'exécutif.
Mme Maccarone : Ah! O.K.
C'est la première fois que je le vois écrit de cette façon. Habituellement,
c'est identifié que le gouvernement... bien, pas... le gouvernement forme ou le
gouvernement nomme, par le biais d'une note ministérielle, oui, un décret.
Habituellement, c'est écrit, la façon que ce serait fait. Ça fait que, quand on
dit : Le gouvernement forme, c'est par décret?
M. Bonnardel : ...Conseil des
ministres, par décret.
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
pourra le préciser?
M. Bonnardel : Bien, c'est
déjà dans le libellé...
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça,
c'est le langage législatif, là, qui définit, donc, l'orientation par la suite
ou la nomination, donc, de ce comité, ou le changement dans ce comité-là.
Mme Maccarone : Puis c'est
uniquement les membres du... des fonctionnaires qui travaillent près du
gouvernement? Ça fait qu'on n'a pas des membres, mettons, de la société civile
qui font partie?
M. Bonnardel : Non.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y aura une opportunité d'avoir... Parce qu'étant donné que le gouvernement
propose quand même une réforme avec les organisations qui vont maintenant
prêter main forte, est-ce qu'il y aura une place pour eux, peut-être, autour de
la table?
M. Bonnardel : Bien, plus
loin, plus loin, il y a l'Organisation de la sécurité civile, qui, elle aussi,
à, donc, a ses ministères et ses... les différents organismes du gouvernement,
ministère de la Santé. Je sais où vous voulez aller, là, vous voulez répondre à
une des interrogations, là, du côté, je pense, des paramédics, donc... oui, en
tout cas, mais la santé... la santé représente l'ensemble, l'ensemble du
préhospitalier, si c'est là que vous souhaitiez aller, je vous donne tout de
suite...
Mme Maccarone : Ce ne l'était
pas. C'est une bonne idée, mais ce n'était pas... Mais, O.K., merci, ils vont
pouvoir siéger ailleurs. Mais moi, mon but, c'était plus, exemple, on vient de
parler des organisations chargées de mettre en œuvre des mesures à renforcer.
Ça fait que ces personnes qui vont être rémunérées, ou des bénévoles... ça fait
qu'eux, étant donné que c'est une nouvelle...
Mme Maccarone : ...dès que
nous allons mettre en place, puis ils font partie des mesures identifiées que
le gouvernement peut utiliser dans le besoin. Alors, est-ce qu'eux, ils auront
quand même une place autour de la table?
M. Bonnardel : Le secrétaire
général a toute la latitude d'inviter, d'inviter, exemple, la SOPFEU au comité,
comme tel, si besoin était.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que, dans le fond, c'est vraiment juste une structure gouvernementale.
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : C'est ça.
O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : D'autres
questions? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Moi,
j'aimerais bien comprendre la différence des mandats entre le mandat du Comité
de sécurité civile et de résilience aux sinistres du Québec et le mandat de
l'Organisation de la sécurité civile du Québec, où le coordonnateur du comité
participe aussi et agit à titre de conseiller.
M. Bonnardel : C'est la
stratégie, l'opération.
M. Fontecilla : O.K. Et si je
lis le mandat que le comité... attendez, l'organisation, donc... O.K....
Le Président (M. Schneeberger) : Bon.
Alors, est-ce que l'article 38 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 39.
M. Bonnardel : «39. Le comité
a pour fonctions :
«1° d'assister le ministre dans l'exercice
des responsabilités que lui confère la présente loi`;
«2° de conseiller les autorités
gouvernementales en matière de sécurité civile;
«3° de contribuer à la planification
gouvernementale en cette matière en conseillant le gouvernement sur les mesures
à prendre pour gérer efficacement les risques de sinistre et pour répondre de
manière optimale aux sinistres, en cohérence et en complémentarité avec les
autres domaines qui concourent à la sécurité civile et en tenant compte des
changements climatiques;
«4° de superviser le déploiement des
mesures d'intervention et de rétablissement par les autorités gouvernementales
pour répondre à un sinistre;
«5° de réaliser tout autre mandat que lui
confie le gouvernement.»
Commentaire. Cet article prévoit les
fonctions du Comité de sécurité civile et de résilience aux sinistres du
Québec.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la députée de Westmount-Saint-Louis, vous avez une question?
Mme Maccarone : Oui. Merci.
Quelle surprise! Merci encore, M. le Président. Le ministre a dit que le comité
existe déjà, on sait c'est qui, la composition. Ça fait qu'eux, ils se sont
déjà réunis pour discuter des enjeux. C'est des réunions qui ont lieu quatre
fois par année, deux fois par année.
M. Bonnardel : Ce n'est pas
un comité qui se réunit quatre fois par année ou six fois par année comme au
conseil d'administration. C'est au besoin, sinistres majeurs ou tragédies ou
peu importe, là, ce qui pourrait arriver comme tel au Québec. Donc, ce n'est
pas un comité qui a statué... qui a statué, là, des rencontres aux trois mois,
là.
Mme Maccarone : Alors,
l'année passée, c'était quand même une année exceptionnelle, ils se sont réunis
combien de fois?
M. Bonnardel : Le
sous-ministre.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : À mon
souvenir, l'année passée, il y a eu quatre... quatre ou cinq rencontres du
Comité de sécurité civile, dans la forme actuelle qu'on connaît, pour des
enjeux stratégiques, autant feux de forêt, que pour... au pont Touzel.
Mme Maccarone : O.K. Puis
est-ce qu'il produit des rapports, des recommandations qui...
M. Savard (Jean) : C'est
plutôt des décisions exécutives, là, qui viennent enligner les travaux de
l'Organisation de sécurité civile du Québec.
Mme Maccarone : Comme par le
biais des décrets qui sont fournis par la suite.
M. Savard (Jean) : S'il y a
besoin de décrets.
Mme Maccarone : O.K. Parfait.
Et le point numéro 5°, «de réaliser tout autre mandat qui lui confie le
gouvernement», est-ce qu'on peut avoir un exemple de ceci?
M. Savard (Jean) : Bien,
écoutez, dans le projet de loi n° 50, le Comité de sécurité civile et de
résilience va avoir aussi à approuver le plan gouvernemental de réponse aux
sinistres, qui est la nouvelle version du Plan national de sécurité civile
qu'on voit ici, qui est axée vraiment plus vers la réponse de l'ensemble du
gouvernement par une approche par mission pour venir répondre à l'ensemble des
besoins de la société lorsqu'il arrive des sinistres. Alors, c'est ce comité-là
qui va venir en approuver le contenu. Et c'est aussi ce comité-là qui va venir
approuver puis recommander au Conseil des ministres l'adoption du...
l'approbation, pas l'adoption, ça, on va... plus loin, du plan national de
résilience aussi, ce qui est la même démarche que les MRC auront à faire au
niveau régional.
Le gouvernement aussi ne fait pas que le
demander aux MRC. On va devoir, nous aussi, effectuer cette démarche-là de
gestion des...
M. Savard (Jean) : ...pour
s'assurer qu'on ait la résilience, aussi, aux sinistres, là, et qu'on ait
une... on pourra l'aborder plus loin... quel est le contenu du plan de
résilience aux sinistres. Mais c'est ce comité-là qui va venir en faire
l'approbation aussi.
Mme Maccarone : Puis la
société civile, qui souhaite avoir une copie de ces informations, les rapports,
les recommandations qui sont produites... ils vont être disponibles pour le
public?
M. Bonnardel : C'est une
demande d'accès à l'info.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est de l'information qui sera quand même disponible?
M. Bonnardel : Une demande
d'accès à l'info.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, alors,
le quatrième alinéa, donc, «de superviser le déploiement de mesures
d'intervention et de rétablissement», «superviser». Tantôt, le ministre m'a dit
que ce comité-là a un rôle stratégique, là, mais, lorsqu'on supervise un
déploiement, ça me donne l'idée qu'on est pas mal dans les opérations, là.
M. Bonnardel : On n'est pas
dans les opérations comme telles, mais on s'assure que l'opération, plus bas,
par l'Organisation de la sécurité civile, fait le travail. Donc, il se
pourrait, lors des quatre rencontres qui ont eu lieu l'année passée, qu'on pose
des questions pour s'assurer que le travail est fait, là, par l'OSCQ.
M. Fontecilla : Et ne
craignez-vous pas qu'il y ait, en utilisant cette formulation-là, la
supervision... il n'y ait pas une confusion des rôles, de temps en temps,
qu'ils se mettent à faire des opérations, non pas à surveiller et à faire en
sorte que... s'assurer que les opérations se déploient, se font et se
réalisent...
• (15 h 20) •
M. Bonnardel : ...on est
vraiment dans... L'OSCQ, là, elle soutient l'opérationnalisation des mandats en
matière de sécurité civile. Ici, on est vraiment dans les opérations.
M. Fontecilla : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Oui? S'il n'y pas d'autre question, est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
L'article 40, et je pense que vous avez un amendement aussi avec l'article 40,
si mes informations sont bonnes.
M. Bonnardel : Oui, vos
informations sont bonnes, M. le Président. Alors, l'article 40 se lit comme
suit :
«Le gouvernement forme l'Organisation de
la sécurité civile du Québec, composée des autorités gouvernementales désignées
et présidée par le coordonnateur gouvernemental de la sécurité civile, et en
détermine les modalités de fonctionnement.
«Chaque autorité gouvernementale désigne
un sous-ministre adjoint ou associé ou un haut dirigeant, selon le cas, pour la
représenter au sein de l'Organisation. Ce représentant agit à titre de coordonnateur
de la sécurité civile auprès de son ministère ou de son organisme et veille à
la mise en place des décisions de l'Organisation, de celles du Comité de
sécurité civile et de résilience aux sinistres du Québec, ainsi que de celles
du ministre et du gouvernement.»
Commentaire. Cet article prévoit que le
gouvernement forme l'Organisation de la sécurité civile du Québec et en
détermine sa composition. L'article prévoit également la composition de
l'organisation.
Donc, l'amendement, bien, c'est le texte
anglais. Il apparaît, là? Bon.
Le Président (M. Schneeberger) : Il
y avait une...
M. Bonnardel : O.K.
Alors : Insérer, dans le texte anglais du premier alinéa de l'article 40
de la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la résilience aux
sinistres, proposé par l'article 1 du projet de loi, et après «composed of»,
par «composed of designated».
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Est-ce qu'il y a des questions sur le terme anglais? Non? Sur l'amendement?
Non? Alors, est-ce que...
Mme Maccarone : J'aurais
voulu, M. le Président, mais il y a des limites.
Le Président (M. Schneeberger) : Je
m'adresse à la bonne personne, au niveau de l'anglais, j'imagine. Alors, est-ce
que l'amendement de l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Est-ce que l'article 40, tel qu'amendé, vous avez des questions? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Alors,
si je comprends bien, parce qu'on... puis je comprends, quand on continue, avec
les articles qui suivent, on parle vraiment de la hiérarchie et de la
structure. Est-ce que c'est possible, pour le ministre, de déposer un schéma,
juste pour la compréhension de la mise en œuvre? Je présume que ça existe déjà.
Je pense que ça va nous aider à suivre un peu où on est rendus. Parce que moi,
je le vois en papier, avec tous les titres, mais pas un plan.
M. Bonnardel : Bien,
rapidement, là, je vais vous donner la liste, là, puis je vais vous répéter les
mêmes ministères que tantôt, mêmes ministères que tantôt. Pour votre gouverne,
on ajoute Bureau du coroner, Secrétariat du Conseil du trésor, Société
d'habitation, Secrétariat aux relations avec les Premières Nations, Régie du bâtiment,
Hydro-Québec, Centre d'acquisitions gouvernementales, Société des traversiers,
Commission des normes et de l'équité du travail, Sûreté du Québec.
Mme Maccarone : Puis est-ce
que c'est possible d'avoir une copie du schéma?
M. Bonnardel : Bien, je vais
vous sortir ça. Je vais vous donner la composition...
M. Bonnardel : ...la
composition de... de l'organisation de la sécurité civile. Donc, c'est une
trentaine de ministères et organismes.
Mme Maccarone : Trentaine de
personnes parce que... Puis, dans le schéma, je présume, pas pour devancer
notre travail, M. le Président, mais je vois qu'on... qu'on poursuit aussi avec
les autres personnes qui vont en faire partie, les organisations régionales
constituées, ils font partie de ce... de ce plan. O.K. Ça fait que si c'est
dans le document que le... que le va déposer, je pense que ça va aider à
visualiser le plan de match. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : D'autres
questions? Est-ce que l'article...
M. Bonnardel : Excusez. Il
est sur Québec.ca, mais je vais vous le sortir pareil.
Mme Maccarone : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que l'article 40, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 41.
M. Bonnardel : Donc,
41 : L'organisation est responsable de la planification de la Sécurité
civile au niveau gouvernemental et de la coordination du déploiement de mesures
pour répondre aux sinistres. Elle contribue à mobiliser et à concerter les
autorités gouvernementales afin de maintenir la cohérence et la complémentarité
des actions menées par celles-ci en ces matières. Elle favorise également la
concertation entre les différents acteurs de la sécurité civile.
Commentaire. Cet article détermine les
principales responsabilités de l'organisation de la Sécurité civile du Québec.
Donc, c'est celle qu'on... qu'on vient de discuter.
Le Président (M. Schneeberger) : Questions?
Mme députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
peut avoir un exemple de comment ça va différer des responsabilités qui sont
déjà octroyées dans l'article 39? Parce que le paragraphe 3, c'est
de... on dit que : de conseiller les... les autorités gouvernementales, de
contribuer à la planification, de superviser le déploiement. Puis ici, on parle
aussi de la coordination du déploiement de mesures. Ça fait que comment est ce
que ça va différer, en termes de responsabilité, de qui fait quoi?
Le Président (M. Schneeberger) : ...
M. Savard (Jean) : Merci. Je
vais vous expliquer le fonctionnement de la structure au niveau...
Mme Maccarone : Incluant
aussi les organisations régionales, ou on peut attendre jusqu'à... Peut-être,
si vous pourriez élaborer, ça va éviter...
M. Savard (Jean) : Je peux...
Des voix : ...
M. Savard (Jean) : Mais, en
fait, dans la hiérarchie des... la structure de sécurité civile déjà établie au
Québec, on a, au niveau municipal, les Organisations municipales de sécurité
civile, qu'on a parlées en amont dans le projet de loi, c'est les OMSC, dans
l'acronyme qui est... qui est généralement reconnu.
Ensuite, de ça, au niveau régional, au
niveau gouvernemental, pour soutenir les municipalités, on a les ORSC, Organisations
régionales de sécurité civile, qu'on voit un petit peu plus loin. Alors là,
ici, une organisation régionale, c'est nos directeurs régionaux dans nos
12 directions régionales qui coordonnent l'apport gouvernemental pour
soutenir les municipalités à l'aide de... de la... de tous les ministères qui
sont présents ou pas en région. Si un ministère n'est pas présent, ça va être
une unité centrale qui va être déployée... en région pour se mobiliser dans
l'ORSC. Et la réponse gouvernementale, les... les actions de ces ministères-là
n'est pas improvisée, c'est... c'est inscrit dans le Plan national de sécurité
civile.
Alors, chaque ministère intervient selon
un champ de... leur champ de compétence dans une mission prédéterminée qui
vient répondre à des besoins. Alors, la réponse régionale est coordonnée au
niveau de nos organisations régionales par nos directeurs régionaux qui sont
coordonnateurs.
En haut de tout ça, à un niveau, disons
national, toujours opérationnel, on a l'Organisation de sécurité civile du
Québec qui, elle, est coordonnée par le sous-ministre associé à la sécurité
civile, sécurité incendie. En l'occurrence, c'est moi, ici. Alors là, c'est...
c'est pour... on a comme mandat de coordonner l'ensemble de l'action des
organisations régionales et de coordonner la réponse opérationnelle au niveau
national.
Pour ce qui est des décisions plus
stratégiques, vous donner un exemple, on se doit de mobiliser pour du
ravitaillement des avions, et là les coûts deviennent onéreux pour le
gouvernement, on a de décisions à un niveau plus stratégique, le CSCQ, Comité
de sécurité civile du Québec, va se mobiliser, et là on va demander une
approbation pour certaines... certaines actions, type de dépenses, priorisation
d'actions. Alors, c'est là que je vais assurer l'interface avec le... le Comité
de sécurité civile du Québec.
La hiérarchie, on la voit ici entre les
décisions, le fonctionnement, les... à mon niveau, au niveau OSCQ, c'est les
sous-ministres associés aux dirigeants dans des organisations qui viennent
siéger et qui sont en mesure de coordonner la réponse de chacune de leurs
unités administratives pour que la réponse s'effectue de façon cohérente et
concertée dans l'ensemble des régions du Québec. Ça fait qu'en gros, c'est...
M. Bonnardel : ...
M. Bonnardel : ...le pont
Touzel est le plus bel exemple, là. Le pont Touzel... Le pont Touzel, sur la
Côte-Nord, l'année passée, quand il a dû être fermé, et que là, la 138, on ne
pouvait plus transporter denrées alimentaires, essence ou peu importe,
urgences. Il fallait... Il fallait y aller par avion. Donc, c'est là que le
comité prenait des décisions pour alimenter en denrées ou autres la
Basse-Côte-Nord, la Jamésie comme telle, là.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est... Il fonctionne de la même manière? Bien, dans le fond, ce comité, le...
je ne sais pas votre acronyme, là, mais cette organisation, à
l'article 41, celui qui s'en vient aussi à 42, est-ce qu'ils fonctionnent
de la même façon que... de comité qui chapeaute le tout avec les hauts
dirigeants, ils sont convoqués seulement au besoin? Ça fait qu'eux, ils n'ont
pas des rencontres préétablies, mettons, annuellement?
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Merci. Ils
ont deux rencontres... un minimum, je dirais, de deux rencontres officielles
annuelles où on vient faire état. Exemple, dernièrement, on en a tenu une sur
l'état de préparation aux inondations, feux de forêt. Alors, les spécialistes
du domaine viennent dire qu'est-ce qu'on anticipe au niveau de...
d'inondations, feux de forêt. On vient aussi réaliser des exercices de
«débriefage». Une grosse année, l'année passée, alors l'ensemble des ministères
sont conviés dans un processus qui est... qui est en continu, à venir dire
comment, quelle a été les bonnes pratiques qu'ils ont identifiées, comment
qu'on pourrait s'améliorer. Alors, on tient des rencontres par la suite pour
faire le point, capter les bonnes pratiques, mais améliorer ce qui... parce
qu'il y a des écueils tout le temps qui surviennent. Alors, il y a deux
rencontres, je dirais, officielles. On fait des éléments de suivi comme ça. Et
là, bien entendu, au besoin, je n'ai pas le nombre exact, mais une année comme
l'année passée, vous comprendrez qu'on en tenait par moments tous les jours,
des réunions, parce que les enjeux se succèdent à une vitesse. Et notre rôle au
sein de l'organisation de sécurité civile, c'est de les traiter, ces enjeux-là,
puis de donner les alignements adéquats aux organisations régionales pour
qu'ils puissent soutenir les municipalités de façon adéquate. Alors...
• (15 h 30) •
Mme Maccarone : C'est bien de
savoir que c'est aussi en prévention. Parce que souvent, quand on parle, c'est
la question de le collègue plus tôt, est-ce que c'est vous qui est responsable
d'identifier les zones inondables, sécurité publique, souvent, c'est réactif,
c'est toujours par la suite. Ça fait que je trouve que c'est bien qu'on est en
train aussi de parler de l'élaboration, un peu, de la prévention, avec des
rencontres qui sont déjà statuées en prévision de tout ce qui peut arriver.
Merci, c'est très clair. Merci beaucoup.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Dans la
relation existant entre l'organisation de la sécurité civile et le comité, donc
vous avez dit, M. Savard, qu'il y a un certain type de décisions qui impliquent
beaucoup plus de frais, par exemple, qui ne sont pas... qui ne sont plus prises
par l'organisation, mais sont prises par le comité. C'est très bien. Ceci
étant, quelle est la responsabilité du ministre dans cette relation-là? Parce
qu'il n'apparaît pas dans le... dans le texte de loi. Est-ce que le ministre a
une... a un mot à dire de façon formelle, là? Je sais que le ministre, en
dernière instance, est redevable de tous les actes du ministère, là, mais, par
exemple, pour cette décision-là d'engendrer des frais significatifs, là, est-ce
que le ministre est consulté ou pas? En tout cas, dans le texte de loi, ça n'apparaît
pas.
M. Savard (Jean) : ...pour ce
type de dépenses là peut être autorisé par le conseil exécutif, là, le
secrétaire général qui préside, là. Toutefois, le...
M. Fontecilla : Qui préside
le comité?
M. Savard (Jean) : Pardon?
Elle préside le comité, oui.
M. Fontecilla : O.K. Parfait.
M. Savard (Jean) : Et le
ministre, toutefois, est informé en continu pour des alignements plus
stratégiques dans certaines régions, inclure les élus à des rencontres, des...
ou le ministre a écho de choses qui, des fois, nous, à l'administratif, ne nous
arrivent pas, alors le ministre va nous donner certains alignements, là, sur
des besoins, là, qui sont exprimés au niveau politique, à son niveau. Alors,
bien sûr, bien entendu, il va passer par notre sous-ministre en titre, nous,
chez nous, qui siège aussi à ce comité-là.
M. Fontecilla : Donc, pour ce
type de décisions là, en tout cas formellement, le ministre n'a pas... n'a pas
à être... n'a pas à approuver ces décisions-là, ça se fait de façon autonome,
là?
M. Savard (Jean) : Par
l'exécutif.
M. Fontecilla : Il est
informé, etc.
M. Savard (Jean) : Oui, oui,
bien sûr, bien sûr.
M. Bonnardel : Ah non, c'est
certain qu'on... dit, on est informé en continu. Le pont Touzel, on avait des
briefings... on avait des briefings avec le... avec le ministre des Transports
trois fois par jour, trois fois par jour, là, pour s'assurer d'alimenter puis,
bon, O.K., les avions, est-ce qu'on a les bons avions, comment on fait ci, comment
on fait ça. Il arrive un cas particulier, il faut... il faut prendre des gens
puis les amener ailleurs. Il y a des cas de santé, où il fallait faire
prendre...
15 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...les
personnes âgées puis les amener... les amener à Sept-Îles. Alors, c'est ça.
M. Fontecilla : Mais tout ça
pose la question de la responsabilité ultime, et le Secrétaire général n'est
pas redevable à la population, ce n'est pas un élu, c'est le ministre qui est
un élu, là. Mais, s'il y a un pépin... on sait qu'iI arrive souvent que, suite
à des événements, on se pose des questions, etc., et... la décision finale
revient à un non-élu, que ce soit... et donc c'est lui qui porte cette
responsabilité-là, notamment, cette personne-là.
M. Bonnardel : Bien, le
secrétaire général porte... bien, le... c'est le gouvernement, dans son
ensemble, qui porte... qui porte la décision, mais, à la fin, ce n'est pas le
secrétaire général qui est redevable, c'est bibi, ici, qui... s'il doit
répondre, s'il doit répondre.
M. Fontecilla : Oui, mais
vous n'avez pas pris... vous n'avez pas été...
M. Bonnardel : Bien oui. Oui,
on a été informés, parce que c'est mon sous-ministre.
M. Fontecilla : Vous êtes
informé, mais vous n'avez pas dit : J'autorise, là. Ce n'est pas vous qui
prenez la décision, là, c'est le secrétaire général, donc la responsabilité lui
revient, là, vous êtes exempté de responsabilité.
M. Bonnardel : À la fin, on
regarde les pour et les contre, là, d'une décision qui doit... qui doivent être
prises. Puis, quand tu es rendu... quand tu es en situation d'urgence, comme
les événements qu'on vous énumère, pour moi, vous m'avez souvent entendu, ce n'est
plus une question de prix, là. Si on... la vie... la vie des gens est en
danger, il faut prendre une décision puis là, bien, il faut aller de l'avant.
Puis c'est ce pour quoi cette organisation, ce comité existe, c'est pour
prendre des décisions, là, d'importance le plus rapidement possible, là. Mais,
à la fin, à la fin, ça reste le gouvernement qui est redevable, c'est le
premier ministre qui est redevable, c'est le ministre responsable du MSP,
exemple, qui est redevable à face à des décisions qui sont prises, ou des
Transports, ou peu importe, là, peu importe, là. C'est une structure qui n'est
pas... qu'on n'invente pas ce matin, là, qu'on n'invente pas ce midi, là, c'est
une structure qui existe depuis très longtemps, là, donc, 1988. 1988, c'est ça.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Tout à fait. Mais le fait demeure que la responsabilité ultime d'un certain
type de décision, puis on ne parle pas d'argent, hein, ça peut être toutes
sortes de décisions plus ou moins graves, là, mais qui dépassent les
compétences de l'organisation, qui doivent être prises par le comité et qui
doivent être prises... Mais c'est une... ça retombe entre les mains d'une
personne qui est non élue, et, à la fin, on le sait, c'est le ministre en
exercice qui va porter le chapeau.
M. Bonnardel : Bien, vous
êtes au salon bleu, s'il y a un problème, ce n'est pas au secrétaire général
que vous adressez votre question.
M. Fontecilla : Oui, mais on
est dans le texte de loi, on est dans le texte de loi, là, que je... Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Oui, députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Dans les
explications de M. Savard, puis vous aussi, M. le ministre, vous avez parlé de
quand vous avez des rencontres. Je tente la chance d'avoir une invitation, de
voir ce genre de «war room», je pense qu'on appelle ça le centre des
opérations gouvernementales, puis je ne sais pas si le collègue souhaiterait
aussi être présent. C'est quelque chose qui s'est fait dans le passé, en 2017,
l'ancien premier ministre, M. Couillard, avait invité les oppositions pour voir
ce genre de «war room», pour les rassurer, pour la compréhension de comment ça
fonctionne, alors... Puis je sais qu'il y en a un à Québec, ça fait que je
voulais savoir s'il y avait une opportunité pour nous aussi, pour comprendre
sur quoi nous sommes en train de parler la semaine prochaine. Moi, je ne suis
pas en crédits jusqu'à la fin de la semaine, alors j'aurais quand même de la
disponibilité, s'il y a une ouverture, de voir... Le ministre sait, pour moi,
en tout cas, ça m'aide beaucoup dans mon rôle, de voir puis d'être sur le
terrain pour comprendre bien la réalité de la sécurité publique. Alors, voilà,
je...
M. Bonnardel : Je ne vous dis
pas que c'est impossible, mais, quand on est en situation de crise, il y a
beaucoup, beaucoup, beaucoup de...
Mme Maccarone : Pas en
situation de crise.
M. Bonnardel : Mais, tu sais,
je ne vous dis pas non, là, je vais juste vérifier avec les équipes, puis on va
regarder, voir si on peut faire une petite visite guidée, là, juste pour vous
montrer comment le COG, le centre d'opérations, fonctionne. Quand il est
mobilisé, bien, il y a pas mal de monde, il y a pas mal de monde.
Mme Maccarone : Tout à fait.
Parfait. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, est-ce que l'article 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Article
42.
M. Bonnardel : 42 se lit comme
suit :
«Des organisations régionales constituées
des représentants en région des autorités gouvernementales composant l'organisation
sont formées dans les régions administratives.
Le directeur régional responsable de la
sécurité civile au ministère de la Sécurité publique coordonne l'organisation
formée dans sa région et assure la liaison avec le coordonnateur gouvernemental
de la sécurité civile. Les organisations régionales assurent la planification
gouvernementale de la sécurité civile dans leurs régions et coordonnent le
déploiement des mesures en soutien aux municipalités locales pour répondre à un
sinistre ou à son imminence...
M. Bonnardel : ...commentaire.
Cet article prévoit la formation d'organisations régionales dans les régions
administratives et détermine leur composition et leur rôle. Donc là, on est un
échelon plus bas, là, on est dans l'organisation régionale de la sécurité
civile, donc l'acronyme ORSC.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Députée de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, juste
peut-il... répète peut-être la question pour M. Savard, pour la composition,
est-ce que vous avez fait le survol des membres de cet... niveau d'instance?
M. Bonnardel : C'est les mêmes...
c'est les mêmes, mais avec des coordonnateurs régionaux, oui, coordonnateurs
régionaux ministériels, c'est ça, le terme?
Mme Maccarone : O.K., O.K.,
merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? D'autres questions? Non. Alors, est-ce que l'article 42 est adopté?
Adopté. Article 43, on change de section, Gestion des risques de sinistre.
• (15 h 40) •
M. Bonnardel : Donc, 43,
section trois, Gestion des risques de sinistre, 1-planification. 43 : «Le
ministre coordonne la réalisation d'une démarche gouvernementale de gestion des
risques de sinistre selon un processus d'amélioration continue visant à
développer la connaissance des risques de sinistre d'intérêt national, ainsi
qu'à planifier et à mettre en place des mesures pour prévenir les sinistres et
pour préparer la réponse à ceux-ci en vue de favoriser la résilience de la
société aux sinistres. Les autorités gouvernementales composant l'Organisation
de la sécurité civile du Québec, ainsi que les autres autorités gouvernementales
sollicitées par le ministre doivent collaborer étroitement à la réalisation de
cette démarche, notamment en mettant à contribution leurs connaissances et
leurs ressources et en transmettant au ministre tous les renseignements et les
documents nécessaires. La démarche s'effectue dans l'esprit d'assurer la
cohérence et la complémentarité des mesures favorisant la résilience aux
sinistres mises en place au niveau gouvernemental dans les domaines qui
concourent à la sécurité civile et en tenant compte des changements
climatiques.»
Commentaire. Cette disposition charge le
ministre de coordonner la réalisation d'une démarche gouvernementale de gestion
des risques de sinistre et précise les objectifs de cette dernière. Elle
détermine les autorités... les autorités qui doivent collaborer à la
réalisation de cette démarche et la manière dont cette collaboration doit
s'effectuer. En outre, le dernier alinéa prévoit que la démarche s'effectue
dans l'esprit d'assurer la cohérence et la complémentarité des mesures favorisant
la résilience aux sinistres qui ont été mises en place au niveau gouvernemental
dans les domaines qui concourent à la sécurité civile et en tenant compte des
changements climatiques.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup pour les explications. Est-ce qu'il y a des questions sur 43? Oui, Mme
la députée de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. C'est
ici que la Corporation des services ambulanciers... ambulances du Québec
propose une modification d'ajouter un paragraphe pour la création d'un comité
conseiller pour crise et un comité national... un comité conseiller national
pour crise. Est-ce qu'il y aura une possibilité de mettre ce désir en place
puis instaurer un... un processus formel d'évaluation, amélioration? Je
comprends qu'on a quelque chose ailleurs. Si je comprends bien, on a un autre
article qui s'en vient pour faire une évaluation par la suite, d'un sinistre,
pour mettre une emphase sur l'amélioration continue, mais est-ce qu'on a une
opportunité ici de bonifier la planification avec le post-crise?
M. Bonnardel : Bien, c'est
déjà le travail de l'organisation de la sécurité civile, comme le sous-ministre
le mentionnait, ils se sont rencontrés, la dernière année, deux fois, et c'est
pour de la préparation. Donc, que ce soit pour la préparation d'une prochaine
saison ou pour faire un peu un post-mortem d'une saison qui s'est terminée, qui
a été... qui a été extrêmement difficile, celle de 2023, bien, nos
organisations déjà existantes vont faire ce travail. Puis, de toute façon,
comme ministre aussi, on fait déjà ce travail quand on... quand on termine une
année ou on termine une... malheureusement, une catastrophe, ou la saison des
feux de forêt, le post-mortem, on l'a commencée au mois d'août, au mois de septembre
avec les... les organismes concernés, là.
Mme Maccarone : Puis pendant
que vous faites ce travail, est-ce que les regroupements comme le... comme la
Corporation des services d'ambulance du Québec... est-ce qu'eux sont convoqués
pour venir témoigner, pour parler de leur expérience? Parce que, de toute
évidence, ils souhaitent être entendus, et ils souhaitent participer dans
l'amélioration puis le partage de l'information. Ça fait que les gens qui ne
font pas partie des comités que nous venons d'adopter, est-ce qu'eux sont
appelés pour partager leur expérience puis aussi leurs recommandations?
M. Bonnardel : Bien, c'est
là... c'est là que tous les partenaires concernés, dans le silo qui... qui les
concerne, celui du préhospitalier, c'est celui de la santé et services sociaux.
C'est là que les paramédics, les ambulanciers ont à expliquer... Bien,
j'imagine que le ministère de la Santé fait comme nous, comme tous les
ministères font la même chose quand on arrive à la fin...
M. Bonnardel : ...d'une
tragédie, d'un sinistre ou d'une catastrophe, quand on fait le post-mortem,
bien, on appelle nos partenaires, on fait le constat, on prend les bons coups,
on prend les mauvais coups, les pistes d'amélioration ou non. Donc, de ce côté,
bien, c'est le ministère de la Santé qui est responsable de faire le... ce même
suivi que tout le monde fait, que tout le monde fait et que, par la suite,
bien, qu'on apporte des pistes de solution pour s'améliorer.
Mme Maccarone : Je pense que
la préoccupation qu'eux soulèvent, c'est parce qu'ils souhaitent être entendus
non seulement par le ministère où ils sont rapatriés, mais aussi le ministère
de Sécurité publique directement, parce que, de toute évidence, quand on parle
de post-crise ou post-mortem, bien, ils souhaitent être entendus directement au
lieu d'avoir leurs voix portées par un autre ministère. Mais est-ce qu'il y a
cette...
M. Bonnardel : Bien, ce n'est
pas...
Mme Maccarone : ...fluidité
qui est possible?
M. Bonnardel : Ce n'est pas
impossible. Ça, on leur a parlé, là, suite à leur présentation, suite à leur
visite, là. Nous, on n'a pas une chasse gardée, là, puis, si ça ne fait pas
partie de mon ministère, on ne le parle pas, là. Donc, pour nous, c'est des
partenaires, c'est des partenaires importants. Puis, comme je l'ai mentionné,
je les ai vus travailler à Baie-Saint-Paul lors des inondations majeures, c'est
des partenaires immensément importants, puis ils étaient à la table des
décisions, là, à chaque matin, là, que... où il y avait la rencontre avec les
différents partenaires. Donc, oui.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
y aura une...
M. Bonnardel : La réponse,
c'est oui. C'est certain que, si on fait le constat puis qu'on a besoin
d'information additionnelle, autant eux, bon, ils ont leur ministère à eux sur
lequel le post-mortem se fait, bien, nous, de notre côté, ça ne nous empêche
pas... ça ne nous empêche pas de leur parler, là.
Mme Maccarone : Mais il faut
que ça se fasse toujours par le biais d'une demande du ministère ou du groupe,
du comité?
M. Bonnardel : Non. Bien, le
groupe peut très bien faire... Écoutez, nous... Vous l'avez dit publiquement,
M. le ministre, là, vous faisiez un post-mortem. Bien, on a entendu ça, nous,
on aimerait ça, faire valoir certains points. Bien, on est là pour ça, là, tu
sais, on... Non, non, c'est là-dessus...
Mme Maccarone : Parfait. Mais
c'est juste ça que je voulais m'assurer, qu'on... que...
M. Bonnardel : Oui, oui! Non,
non! C'est là-dessus...
Mme Maccarone : Si jamais il
suit les travaux... je ne sais pas si c'est le cas, mais, s'il suit les
travaux, qu'il comprenne, que ça soit les services d'ambulance du Québec ou
autres groupements qui ne font pas partie des partenaires du ministère de la
Sécurité publique, mais que ça soit Santé, Environnement ou autre, s'il
souhaite être entendu suite à un sinistre post-crise parce qu'il souhaite
partager des bons coups, des recommandations, bien, il pourra le faire.
M. Bonnardel : Tout à fait.
Mme Maccarone : Bon. Parfait.
Ça répond à mes questions. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. Vous savez, des fois, on utilise des termes qui semblent
tellement évidents, là, mais des fois, avec le temps, là, ils sont moins
évidents. Et, par exemple, les processus d'amélioration continue, c'est inscrit
dans la loi, là. Est-ce que ça réfère à un processus formel, est-ce que c'est
décrit quelque part, ou c'est juste un concept que tout le monde devrait
comprendre? Je pose la question.
M. Bonnardel : Bien, c'est
une formulation qui a déjà été utilisée dans d'autres...
M. Fontecilla : Oui, oui,
non. Je viens d'indiquer, là.
M. Bonnardel : Donc, vous
l'avez vue, là, dans d'autres articles. Je vois même la députée de
Westmount-Saint-Louis, qui disait aimer, aimer cette formulation...
M. Fontecilla : Tout à fait.
M. Bonnardel : ...pour ce qui
est de l'amélioration continue. Mais oui, c'est... c'est un...
M. Fontecilla : Est-ce que
c'est formalisé quelque part, là? Si un jour on vous accuse, un député
d'opposition ou un... M. le premier ministre vous accuse de ne pas avoir suivi
le processus d'amélioration continue, selon l'article 43 du projet de loi n°
50, est-ce que... Est-ce que ça réfère à quelque... Ça réfère à quoi, là,
exactement, là?
M. Bonnardel : «Développer
les connaissances...» «Visant à développer la connaissance des risques». Bien,
développer la connaissance, ça se fait dans un contexte d'amélioration
continue.
M. Fontecilla : Donc, le
processus d'amélioration continue consiste au développement des connaissances?
M. Bonnardel : Dans une
certaine mesure, oui.
M. Fontecilla : Dans une
certaine mesure?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : O.K. Mais...
Parce qu'un processus... On acquiert toujours les connaissances par la
pratique, hein, ce qu'on appelle l'expérience, d'ailleurs, là. Pourquoi l'avoir
mis, alors qu'une organisation, en soi, apprend, là?
M. Bonnardel : Bien là,
c'est... c'est... je pense que c'est bien de le mettre dans un... tu sais, dans
un article de loi pour que tout le monde se dise... Même si, oui, vous avez
raison, ça, on devrait le faire automatiquement, je pense que de l'indiquer
dans la loi, c'est de bon augure de savoir... de savoir qu'on est toujours dans
un contexte où on souhaite améliorer nos processus, puis c'est ça que ça dit.
M. Fontecilla : Très bien.
Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, est-ce que l'article 42... 43, pardon, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 44.
M. Bonnardel : «44. Le
ministre établit un plan national de résilience aux sinistres dans lequel sont
consignées les mesures planifiées dans le cadre de la démarche de gestion des
risques de sinistre pour accroître la connaissance des risques de sinistre et
pour prévenir les sinistres.
«Le plan est soumis à l'approbation du
gouvernement.
«Une fois le plan approuvé, les autorités
gouvernementales doivent mettre en place les mesures dont elles sont
responsables.»
Commentaire : Cette disposition
prévoit que les mesures planifiées dans le cadre de la démarche gouvernementale
de gestion des risques de sinistre doivent être consignées dans un plan
national de résilience aux sinistres. Ce plan est établi par le ministre et est
soumis à l'approbation du...
M. Bonnardel : ...du
gouvernement. Une fois le plan approuvé, les ministères et les organismes
gouvernementaux concernés devront ainsi mettre en place les mesures dont ils
sont responsables.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Est-ce que nous avons des questions. Ça va? Oui, députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est juste
pour vérifier si c'est le même plan... Le plan qu'on est en train de discuter
ici, c'est le plan qu'on voit à l'article 46, ça fait que ça va être
publié sur le site Internet.
M. Bonnardel : Oui. Exact.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
Mme Maccarone : Puis quand on
parle de «approuvé»... «approuvé», on part au conseil du ministre?
M. Bonnardel : Exact.
Mme Maccarone : O.K.
M. Bonnardel : Par décret...
oui.
Mme Maccarone : Par décret,
O.K. O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon.
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Tout d'abord,
l'établissement du plan national de résilience aux sinistres, je me pose la
question s'il doit... on doit attendre que les municipalités, les MRC, les
régions, etc. aient déjà produit leur plan pour approuver ces plans-là ou ça
peut venir avant, là.
• (15 h 50) •
M. Bonnardel : ...d'attendre,
là.
M. Fontecilla : Donc,
c'est... Donc, ça pourrait être un plan national qui prévoit que les
municipalités vont adopter leur... et les MRC vont adopté leur propre plan, là.
M. Bonnardel : Le
sous-ministre...
Le Président (M. Schneeberger) : ...
M. Savard (Jean) : Merci. Le
Plan national de résilience est plus au niveau gouvernemental. C'est que le
gouvernement va voir... La même démarche, par contre, qui va être au niveau
régional, bien, on n'a pas à attendre que la démarche régionale soit débutée.
Les ministères vont donner une image un peu de ce que ça va contenir, ça va
leur permettre de voir les responsabilités, l'exposition aux risques qu'a
chacun des ministères impliqués en sécurité civile, de voir s'il n'y a pas
des... des... une trop grande exposition, une trop grande conséquence, qui
pourrait... sur un risque en particulier, ça va nous permettre d'avoir une photo
globale. Mais, bien entendu, la démarche régionale va venir alimenter la
démarche nationale et celle faite au niveau national pourra aussi alimenter en
connaissances, en cartographie, en produits d'information pour les MRC. C'est
intimement lié les deux démarches, mais celle... celle-ci n'a pas à attendre
l'autre pour débuter.
M. Fontecilla : Très bien.
Autre question. «Le plan est soumis à l'approbation du gouvernement.» Je
suppose que c'est un plan qui est présenté au Conseil des ministres? C'est le
Conseil des ministres qui approuve.
M. Bonnardel : Exact.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va. Oui, députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Quelle est la
durée du plan? On doit le renouveler... Tu sais, habituellement, quand un plan
est déposé, c'est bon pour trois ans, cinq ans...
M. Bonnardel : Toujours dans
un contexte, je vous dirais, d'amélioration continue.
Mme Maccarone : C'est bien,
mais je peux imaginer aussi que ça va engendrer énormément de travail. On est
en train de mobiliser plusieurs personnes pour le développement de ce plan. Ça
fait qu'est-ce que c'est prévu de faire un renouvellement annuellement deux
ans, trois ans, cinq ans?
M. Bonnardel : ...un
contexte... Bien, je ne veux pas dire selon les sinistres qui pourraient nous
frapper, mais c'est un peu ça qui nous amène... qui nous amène... Oui, on est
dans un... Le plan national de résilience, on est en amont. Après ça, on est
en... on est en aval pour ce qui est... pour ce qui est de... de... de l'autre
plan comme tel, là, que... le plan de réponse, pardon, c'est ça. Donc, quand je
dis amélioration continue, c'est un peu le rôle, mais c'est un peu ça pareil,
là, qui... qui... qui est le principe même derrière ça. C'est... C'est de réagir.
C'est de se préparer puis de l'améliorer peut-être au bout 18 mois, au
bout de 24 mois, puis des fois c'est... il ne se passe rien au bout de
36 mois. Mais on est, malheureusement ou heureusement, dans une certaine
mesure, à la merci de la nature puis de certaines situations qui nous amènent
à... à mieux comprendre, à mieux réagir face à... face à ce qui se passe en
amont... ce qu'on prépare en amont versus les réactions qu'on va avoir en aval.
Mme Maccarone : Bien, même
les schémas de couverture sont à renouveler.
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'est-ce qu'on peut avoir au moins une date limite, un maximum avant de
produire un autre plan? Parce que le plan, c'est quand même quelque chose qu'on
introduit, qui est nouveau, n'est-ce pas? C'est quelque chose qui est nouveau,
ça fait qu'est-ce qu'on peut au moins avoir ça? Ça fait qu'il n'y aura pas
d'obligation nécessairement si on n'a pas un changement à aborder d'ici les
trois prochaines années, mais est-ce qu'on peut dire... Mettons, après sept
ans, on comprend, il faut qu'on mette l'épaule à la roue puis on reformule une
modification, si on a besoin. Même ça peut être ce jargon qui peut être
instauré dans la loi, mais que ça nous pousse à faire quelque chose au lieu d'avoir
plusieurs articles qu'on va continuer à adopter, qu'on ne va jamais mettre à
l'oeuvre parce qu'on n'a pas un besoin, tu sais, en prévision d'eux. Peut-être,
ça peut être ça, le plan... mais quelque chose, il me semble... C'est quelque
chose qui est manquant ici de dire : Le renouvellement ou le...
optimisation de revoir, que ça passe... Même le plan actuel, que ça passe au
conseil de ministres chaque deux ans pour révision, pour voir si on a besoin...
Mme Maccarone : ...de faire
une modification, comme ça, on sait que tout ce qui est en place, vraiment, on
ne l'oublie pas et ça passe pas inaperçu. Ça fait partie de la loi. On sait
qu'on a un devoir juste de revoir... même si ce n'est pas pour mettre en
vigueur un nouveau plan, mais juste de dire ça, il me semble, ça n'amène pas
beaucoup plus de travail, mais de dire : À chaque deux ans, le Conseil des
ministres s'engage à revoir le plan national actuellement en place. Puis comme
ça, eux, ils pourront déterminer avec une recommandation si on a besoin de le
changer.
M. Bonnardel : Donnez-moi une
minute, deux minutes.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 54)
(Reprise à 16 h 01)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis désire
déposer un amendement sur l'article 44. Allez-y.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, M. le Président. Et je remercie le ministre et son équipe pour la
souplesse puis aussi pour la rédaction, c'est apprécié. Article 1,
article 44 : Insérer, à la fin du deuxième alinéa de
l'article 44 de la Loi sur la sécurité civile visant à favoriser la
résilience aux sinistres, proposé par l'article 1 du projet de loi, «aux
cinq ans».
Alors, tel que nous avons débattu juste
dernièrement, avant la pause, je vais proposer d'avoir un renouvellement, puis
pas pour rajouter une lourdeur aux tâches du travail, mais je pense qu'on ne
fait pas fausse route, étant donné que les changements climatiques sont très
imprévisibles. Puis ça n'empêche pas le gouvernement aussi, au besoin, de faire
des modifications nécessaires suite aux recommandations du... des comités qui
sont en place.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
qu'il y a des discussions là-dessus? Non, ça va? Parfait.
Mme Maccarone : Un vote par
appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, par appel nominal. Alors, dans le fond, Je vais mettre l'amendement aux
voix. Est-ce que l'amendement de l'article 44 est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Comment?
Par appel nominal, Oui.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Pour.
Le Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière).
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire : Et M.Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
Alors, l'amendement est adopté. Maintenant, nous poursuivons le débat sur
l'article 44 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres questions? S'il n'y
a pas d'autre question, est-ce que l'article 44, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 45.
M. Bonnardel : L'article 45
se lit comme suit : «Le ministre établit également un plan gouvernemental
de réponse aux sinistres qui détermine :
«1° les activités de formation,
d'évaluation, de communication, les exercices ou les autres mesures devant être
réalisés par les autorités gouvernementales afin de renforcer leur capacité à
répondre aux sinistres dont les conséquences prévisibles sont d'intérêt
national;
«2° les mesures d'intervention et de
rétablissement devant être déployées par les autorités gouvernementales en
soutien aux autorités municipales et gouvernementales pour répondre à un
sinistre dont l'ampleur dépasserait leur capacité d'action ou à l'imminence
d'un tel sinistre;
«3° les modalités de concertation avec les
autorités gouvernementales dans le contexte où la réponse à un sinistre
nécessite le déploiement de leurs mesures d'intervention ou de rétablissement.»
Commentaire. Cet article prévoit que le
ministre doit établir un plan gouvernemental de réponse...
16 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...sinistre
ainsi que les éléments qui doivent être déterminés dans ce plan.»
Le Président (M. Schneeberger) :
Questions? Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Ça
me surprend qu'il n'y ait pas un «notamment» avant l'élaboration de cette liste
pour donner plus de flexibilité au gouvernement, au ministre, si jamais l'interprétation
de ce qu'on souhaite accomplir dans le plan gouvernemental ne rentre pas dans
le paragraphe 1°, 2° ou 3°. Ça fait que je propose qu'on ajoute... On fait un
mini amendement. Le ministre établit également un plan gouvernemental de
réponse au sinistre qu'il détermine virgule notamment. Ça vous donne une
souplesse dans une mesure d'urgence, quand on a des actions à mettre en place.
Il me semble que ça vous donne un peu de flexibilité de pouvoir agir si jamais
il y a une interprétation de ce que vous voulez faire, en tout cas, dans ces
trois... trois définitions. Dis oui. Ne dis pas non. Je vois un non...
M. Bonnardel : Bien,
regardez, on va l'ajouter. Donnez-nous une minute ou deux, là.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président
(M. Schneeberger) : Oui. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 05)
(Reprise à 16 h 10)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. M. le ministre, vous avez un amendement à déposer
sur l'article 45.
M. Bonnardel : Oui,
c'est ma collègue... c'est ma collègue de Westmount Saint-Louis qui va la... le
déposer.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, députée de Westmount Saint-Louis, on vous écoute.
Mme Maccarone : Merci.
Insérer... excusez-moi, article 1, article 45 : Insérer, dans ce qui
précède le paragraphe 1 de l'article 45 de la Loi sur la sécurité
civile visant à favoriser la résilience aux sinistres, proposé par
l'article 1 du projet de loi et après détermine notamment.
Alors, directement en lien avec ce que
nous avons dit juste avant la pause, M. le Président, bien que les... les trois
éléments sont essentiels pour le gouvernement à agir dans un... un État major,
je pense que si on est rendu là, c'est bien d'avoir un peu de flexibilité, si
jamais un élément ne rentre pas dans cette liste qui est très restreinte, je
pense qu'on va avoir besoin de la flexibilité. Alors, notamment, nous donner
cette flexibilité. Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Merci beaucoup. Alors, est-ce qu'il y avait des questions sur l'amendement?
Non. Alors, est-ce que l'amendement déposé à l'article 45 est adopté?
Mme Maccarone : Un vote
par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. Schneeberger) : Vote
par appel nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Pour.
Le Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
Le Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire : M. Schneeberger
(Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
Alors, l'amendement est adopté. Est-ce que maintenait il y a des questions sur
l'article 45 tel qu'amendé? Pas de question. Alors, est-ce que
l'article 45, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 46.
M. Bonnardel : 46 se lit
comme suit : Le Plan national de résilience aux sinistres et le Plan
gouvernemental de réponse aux sinistres sont publiés sur le site Internet du
ministère de la Sécurité publique, après qu'en a été extrait, s'il y a lieu,
tout renseignement susceptible de compromettre la sécurité d'installations,
d'infrastructures, d'équipements ou de tout autre type de biens.
Commentaire. Cet article prévoit la
publication sur Internet des plans sous réserve du retrait de certains
renseignements.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Est-ce qu'il y a des questions? Aucune question. Alors,
est-ce que l'article 46 est adopté?
M. Bonnardel : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 47.
M. Bonnardel : 47 :
Le coordonnateur gouvernemental de la sécurité civile veille à ce que les
autorités gouvernementales mettent en place les mesures du Plan national de
résilience aux sinistres et celles du Plan gouvernemental de réponse aux
sinistres dont elles sont responsables.
Commentaire. Cet article confie au
coordonnateur gouvernemental de la sécurité civile le rôle de veiller à la mise
en place des mesures prévues par les plans.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Questions?
Mme Maccarone : Il va
être très occupé.
Le Président (M. Schneeberger) : Comment?
Mme Maccarone : Il va
être très occupé, M. Savard.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
M. Bonnardel : ...
Mme Maccarone : C'est
bien. On l'aime beaucoup, M. Savard. Il est très clair.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
est-ce que l'article 47 est adopté?
M. Bonnardel : Adopté
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
L'article 48.
M. Bonnardel : 48,
protection des biens et des services essentiels, 48 : Les autorités
gouvernementales qui fournissent des biens ou des services essentiels doivent
mettre en place des mesures destinées à réduire l'importance des aléas pouvant
affecter ces biens ou ces services et la vulnérabilité de ceux-ci à ces aléas,
en tenant compte notamment des changements climatiques.
Commentaire. Cet article vise à ce que les
autorités gouvernementales mettent en place des mesures pour réduire
l'importance des aléas qui peuvent affecter les biens ou les services
essentiels qu'il...
M. Bonnardel : ...ou pour
diminuer la vulnérabilité de ces biens et services à ces aléas.
Donc, manque d'électricité dans un
hôpital, j'ai parti les génératrices. Manque d'eau, est-ce qu'il y a des
bouteilles? Ça fait que c'est un peu ça, les exemples dont c'est une
responsabilité directe au ministère.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que, quand on... Excusez-moi.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait que,
quand on parle des autorités gouvernementales, on parle de plusieurs instances,
non seulement Sécurité publique, on parle aussi de Santé, Énergie...
M. Bonnardel : Tous les
autres partenaires. C'est ça.
Mme Maccarone : Voilà. O.K.
Puis services essentiels? Là, vous avez mentionné l'électricité, mais...
M. Bonnardel : Bien...
services essentiels, les hôpitaux. Les hôpitaux doivent être ouverts. Il
faut... On ne peut pas fermer un hôpital, là, en tout cas, on ne souhaite pas.
Mme Maccarone : Non, non.
M. Bonnardel : Donc, il faut
prendre toutes les mesures possibles. L'hôpital peut manquer d'eau, peut
manquer d'électricité. Donc, il faut... il faut se préparer en conséquence.
Mme Maccarone : Ça fait que
service essentiel est... Est-ce que c'est aussi services de garde? Est-ce que
c'est aussi éducation, alimentation?
M. Bonnardel : ...qui le
définit, là...
Une voix : ...
M. Bonnardel : ...dans sa
gestion de risque à elle.
Mme Maccarone : Puis où
est-ce que moi ou n'importe quel autre citoyen peut retracer cette liste de
qu'est-ce qu'eux, ils définissent comme services essentiels? Ça, c'est publié
dans... sur le site Web de chaque ministère?
Des voix : ...
M. Bonnardel : ...puis, c'est
ça, c'est en évolution aussi selon les mandats ou la situation ou les
situations, là, qui peuvent amener... amener ça.
Mme Maccarone : Mais, si on
se base sur... malheureusement, sur la pandémie que nous avons vécue, est-ce que
je suis sur la bonne voie si je présume que, par exemple, services de garde
éducatifs à l'enfance, ça, c'est quand même un service essentiel, parce que
c'est une instance que nous avons privilégiée pour garder ouvert, aussi les
écoles?
M. Bonnardel : Donc, on
pourrait...
Mme Maccarone : Ou peut-être
pas les écoles?
M. Bonnardel : ...on pourrait
prétendre et s'assurer qu'aujourd'hui, à cause de la pandémie, bien, que le
ministère de la Famille, dans son... dans son plan comme tel, va mettre en
place des mesures pour s'assurer que, si, je ne sais pas, moi, il y avait une
panne de courant... une autre pandémie puis il y avait une panne de courant en
plus dans la pandémie... bien, que... s'assurer que la... que... j'imagine que
les garderies puissent rester ouvertes, là, pour... s'il y avait une panne de
courant prolongée, là, prolongée ou autre, là.
Mme Maccarone : Où est-ce que
se retrouve l'alimentation, dans quel ministère, mettons, pour s'assurer que
tous les services alimentaires, qu'on...
M. Bonnardel : C'est
Agriculture.
Mme Maccarone : Ça, ça va
être sous Agriculture. Ça fait que ça, ça doit être un service essentiel
identifié...
M. Bonnardel : Aussi.
Mme Maccarone : O.K. O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Pas d'autres questions? Alors, est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 49, M. le ministre. Si vous êtes aussi capable de rapprocher un petit
votre... un petit peu votre micro. Oui, exactement, ça va l'aider.
M. Bonnardel : Alors, article
49, Mesures de coopération. Le texte se lit comme suit :
«Le ministre peut participer, avec les
autorités gouvernementales dont les ressources sont mises à contribution dans
le plan gouvernemental de réponse aux sinistres, à la mise en place, avec une
autorité de l'extérieur du Québec, de mesures de coopération en matière de
sécurité civile pouvant être déployées pour répondre à un sinistre ou à son
imminence au Québec ou ailleurs.»
Commentaire : Cet article permet au
ministre, pour répondre à un sinistre ou à son imminence au Québec ou ailleurs,
de participer, avec les autorités gouvernementales dont les ressources sont
mises à contribution dans le plan gouvernemental de réponse aux sinistres, à la
mise en place, avec une autorité de l'extérieur du Québec, de mesures de
coopération en matière de sécurité civile pouvant être déployées.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Questions? Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci.
Pourquoi qu'on a besoin de cet article? Pourquoi qu'on a besoin de mettre dans
la loi que le ministre peut participer? Pourquoi que ce n'est pas juste...
M. Bonnardel : C'était déjà
le cas.
Mme Maccarone : ...que ça
fait partie de votre autorité déjà, comme ministre, de participer avec les
autorités gouvernementales puis avec une autorité à l'extérieur du Québec...
mesures de coopération... Puis il y avait aussi autres articles que nous avons
déjà adoptés en ce qui concerne le partenariat avec les autres provinces ou à
l'échelle internationale.
M. Bonnardel : C'est en lien
aussi. C'est en lien aussi avec l'article 52, là, qu'on va voir... qu'on
va voir un peu plus loin, là, où «le gouvernement peut accorder les
autorisations ou les dérogations prévues par la loi pour l'exercice d'une
activité ou pour l'accomplissement d'un acte requis pour le...
M. Bonnardel : ...par les
autorités québécoises ou celles de l'extérieur du Québec, de mesures de coopération
en matière de sécurité civile.
Mme Maccarone : Ça fait que
vous êtes en train de dire : Si on n'adopte pas cet article, on ne peut
pas adopter...
M. Bonnardel : C'est en lien.
C'est en lien.
Mme Maccarone : L'article 52
devient caduc, on ne pourra pas le mettre à l'oeuvre.
M. Bonnardel : Corrigez-moi,
là, mais c'est en lien.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Pas
nécessairement?
(Consultation)
M. Bonnardel : M. le
sous-ministre va donner une petite explication.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
• (16 h 20) •
M. Savard (Jean) : Merci.
Dans l'article de loi existant, là, le ministre venait comme un peu ordonner à
un partenaire impliqué au plan national de sécurité civile de mettre en œuvre
sa mission pour venir soutenir à l'extérieur du Québec. Ici, on y va plus de
façon concertée et collaboration pour venir soutenir une entité qui aurait
besoin à l'extérieur du Québec. On y va plus sur le mode concertation,
collaboration qui est l'esprit même de la loi puis des plans. Le plan de
réponse aux sinistres aussi, la manière dont on fonctionne, c'est la différence
majeure.
Mme Maccarone : Mais vous
n'avez pas déjà cette possibilité sans que ce soit écrit dans la loi?
M. Savard (Jean) : Non, pas
avec notre ministère, non.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Les autres
articles qu'on a regardés, là, sur des activités à l'extérieur, c'est lorsqu'il
s'agit d'interventions. Ici, c'est plutôt dans la préparation, concertation en
vue de préparer une éventuelle intervention dans tel ou tel cas.
M. Bonnardel : Oui, de
mesures de coopération. Oui.
M. Fontecilla : Pourriez-vous
nous donner un exemple d'une mesure de coopération en matière de sécurité
civile?
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Un
exemple? Je vais vous donner un exemple au plan national de sécurité civile.
Dans la mission santé, ou dans le plan de réponse à la mission santé, il y a
tout l'aspect service psychosocial. Et mettons qu'une province limitrophe ou un
État limitrophe aurait besoin de support parce qu'il y a un sinistre majeur
puis qu'ils ont besoin de ces capacités-là en soutien psychosocial, le ministre
de la Sécurité publique, dans son rôle de coordonnateur de la réponse
gouvernementale, pourrait demander à son collègue à la Santé de déployer ces
capacités-là de la mission santé à l'extérieur pour venir prêter main forte.
Alors ça, c'est un cas assez concret, là, que le soutien psychosocial pourrait
s'effectuer par des ressources du Québec à l'extérieur.
M. Fontecilla : Donc envoyer,
par exemple... concrètement, envoyer des psychologues?
M. Savard (Jean) : Ça peut
être des psychologues, travailleurs sociaux.
M. Bonnardel : ...je ne sais
pas, là, il y a besoin de psychologues additionnels en Ontario, à Toronto, il
se pourrait rapidement que l'Ontario, par l'entremise de son ministre, nous
demande de l'aide psychosociale.
M. Fontecilla : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va comme ça? Oui, députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste une
dernière précision, quand on parle des autorités gouvernementales, on parle
uniquement du provincial ou est-ce qu'on parle ainsi de municipal, fédéral?
M. Bonnardel : C'est
provincial.
Mme Maccarone : Uniquement
provincial. O.K., merci.
Le Président (M. Schneeberger) : C'est
bon? Alors, s'il n'y a pas d'autre question, nous allons mettre
l'article 49 aux voix. Est-ce que l'article 49 est adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 50, et nous changeons de section, Réponse aux sinistres.
M. Bonnardel : Alors :
Déploiement de mesures.
Article 50 se lit comme suit :
Lorsqu'un sinistre ou son imminence le requiert, le coordonnateur
gouvernemental de la sécurité civile alerte et mobilise les autorités
gouvernementales concernées. Sous sa coordination, elles doivent déployer les
mesures d'intervention ou de rétablissement du plan gouvernemental de réponse
aux sinistres dont elles sont responsables, en les adaptant s'il y a lieu, ou
toute autre mesure qu'elles jugent appropriée dans les circonstances.
Commentaire : Cette disposition
charge le coordonnateur gouvernemental de la sécurité civile d'alerter et de
mobiliser les autorités gouvernementales concernées lorsqu'un sinistre ou son
imminence le requiert, lesquelles doivent alors déployer les mesures
d'intervention ou de rétablissement du plan gouvernemental de réponse aux
sinistres dont elles sont responsables. Ces autorités peuvent ainsi adapter les
mesures dont elles sont responsables selon les circonstances et déployer toute
autre mesure appropriée.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
pour les explications. Ça va? Oui, députée de Westmount—Saint-Louis...
Mme Maccarone : ...bien,
j'aurais deux questions, dans le fond, ici, dans le 50, parce que je vois qu'il
y a un lien aussi avec le 51, en termes de responsabilités, parce qu'ici on
parle du coordonnateur gouvernemental, mais, à 51, on parle de... du ministre
ou toute personne qu'il désigne qui peut aussi être le coordonnateur
gouvernemental. Ça fait que, peut-être, ici, on peut avoir l'explication de la
différence entre ce rôle puis le rôle du ministre?
M. Bonnardel : ...sous-ministre.
Mme Maccarone : Le
sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Lorsqu'on
parle de déploiement de mesures, et ce n'est pas toujours lorsqu'il y a un
sinistre d'importance nationale, c'est le rôle en continu du coordonnateur
gouvernemental... Je vous donne un exemple. Cette semaine, il y a des grandes
quantités de pluie annoncées dans différentes régions du Québec. Ce n'est pas
le cas, présentement, il n'y a rien d'alarmant, en passant, mais, mettons qu'il
y a des grandes quantités de pluie, j'ai une équipe, moi, qui suit en continu,
à l'aide de différents indicateurs, qui est capable d'anticiper l'effet sur les
cours d'eau. Et, lorsqu'on constate qu'il peut y avoir des effets collatéraux,
que les cours d'eau vont augmenter d'une certaine façon puis il peut y avoir du
risque inondation, bien, c'est mon rôle de mobiliser les différents
intervenants : Sûreté du Québec, Transports, Environnement, les différents
porteurs de mission qui peuvent être les plus interpellés pour soutenir les
communautés afin qu'ils se mobilisent en amont, qu'ils mettent des gens en
disponibilité, qu'ils passent les messages, qu'ils viennent d'entrée de jeu
soutenir les autorités. Et le centre des opérations, que vous viendrez
peut-être visiter, a le rôle aussi d'informer par différents points
d'information officiels du gouvernement, là, les municipalités, en
disant : Voici ce qui est anticipé en fin de semaine, voici les niveaux
sur les rivières qu'on anticipe.
Alors, c'est toutes les mesures qui,
lorsqu'à mon niveau, on constate l'imminence d'un événement particulier, on
déploie en amont des événements. Bien entendu, lorsque le sinistre arrive et
que, là, ce n'est pas anticipé, bien, j'ai ce même rôle-là de mobiliser
l'ensemble des acteurs, ça peut être toute l'OSCQ ou en partie, dépendamment
des besoins, et de mobiliser l'action pour que la réponse régionale en soutien
aux communautés s'effectue le plus rapidement possible. Alors, en gros, c'est
ça, la responsabilité du coordonnateur gouvernemental.
Mme Maccarone : Puis, quand
on arrive au 51, comment c'est différent, d'abord, tout ce que vous venez
d'identifier? C'est quoi, la différence entre les responsabilités qui sont
octroyées au coordonnateur gouvernemental et ce qui est identifié au 51, où on
parle du ministre ou toute autre personne... que, je peux imaginer, serait
vous, M. Savard, par exemple? C'est quoi, la nuance entre les deux?
(Interruption)
Mme Maccarone : On peut
prendre une pause.
Des voix : ...
M. Bonnardel : C'est notre
pouvoir, comme au milieu municipal, qu'on a... où on a déjà adopté cette loi.
Quand on parle de spécialistes, ça peut être ingénieur ou médecin, encore une
fois, sur lequel on va chercher... on va désigner, qu'on va aller chercher des
renseignements.
Mme Maccarone : Peut-être, je
vais poser la question encore, rendu là, parce que... excusez moi, je ne
comprends pas la différence, mais je peux attendre pour poser la question
encore, pour donner une chance à préparer, peut-être, une réponse, parce que,
sincèrement, je ne comprends pas la différence entre les mesures qui seront déployées.
Mais j'ai une autre question aussi, à
l'intérieur du 50. Quand on parle de... ici, on dit «sous sa coordination, elle
doit... déployer les mesures d'intervention ou de rétablissement du plan
gouvernemental de réponse aux sinistres dont elles sont responsables, en les
adaptant, s'il y a lieu». Qu'est-ce qu'on veut dire par «les adaptant»? Parce
qu'il me semble, c'est des plans qui sont mis en place, que tout le monde a
contribué, puis ils sont écrits, puis c'est important, ça fait que, là, si on
les adapte, ça veut dire quoi, exactement?
M. Savard (Jean) : C'est tout
l'aspect évolutif du plan de réponse gouvernemental aux sinistres, parce que,
oui, c'est écrit, on... mais l'occurrence d'un sinistre va toujours nous
arriver avec... Vous savez, un plan, là, c'est... ça tient jusqu'à l'occurrence
du sinistre, et là on se rend compte... il va toujours manquer l'élément qui...
Alors, c'est un plan qui demande beaucoup de souplesse, quand même, des
différents ministères porteurs, pour pouvoir adapter leur réponse au besoin qui
a été exprimé par la communauté. Alors, c'est pour ça que les porteurs de
mission, mes collègues sous-ministres associés dans les autres ministères,
quand ils prennent cette responsabilité, sont bien conscients qu'au-delà de ce
qui est écrit ils vont devoir avoir une approche assez élargie pour pouvoir
répondre aux besoins de la communauté. Il ne faut pas... il ne faut pas avoir
dans l'esprit qu'on va seulement appliquer ce qui est écrit, il faut avoir une
approche plus large, qui demeure dans le champ de compétence de notre
ministère, généralement, mais il faut avoir une approche plus large pour
pouvoir combler le besoin de la communauté...
Mme Maccarone : ...O.K.
C'est clair. Merci.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président
(M. Schneeberger) : Alors, est-ce que l'article 50 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Schneeberger) : Adopté. Article 51.
M. Bonnardel : «51.
Lorsque la vie, la santé ou l'intégrité des personnes est menacée en raison
d'un sinistre ou de son imminence, le ministre ou toute personne qui le désigne
à cette fin peut requérir de tout spécialiste ou de toute personne dont les
biens ou les activités sont menacés ou touchés par le sinistre, ou peuvent
aggraver les conséquences, des renseignements scientifiques, techniques ou
autres et avoir accès à tout lieu afin de connaître et de comprendre la
situation et ses conséquences potentielles. Le ministre ou la personne désignée
peut communiquer les renseignements ainsi obtenus à toute personne à qui ils
sont nécessaires pour protéger les personnes dont la vie, la santé ou
l'intégrité est menacée.»
Commentaire. Cette disposition accorde au
ministre ou à la personne qu'il désigne les pouvoirs pour obtenir les
informations nécessaires pour s'assurer... pour assurer la protection des
personnes et les autorise à les communiquer aux personnes en mesure de protéger
celles dont la vie, la santé ou l'intégrité est menacée. Donc, comme je le
disais tantôt, là, le terme «spécialiste», là, ça peut être ingénieur ou
médecin, exemple. Puis ça, c'est ça, je le disais aussi tantôt, là, on vient...
on l'avait discuté pour ce qui est de la compétence municipale, c'était l'article 15,
qui est similaire à celui-là.
• (16 h 30) •
Le Président
(M. Schneeberger) : Merci. Questions? Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Et la
différence avec le 50 et le 51 parce que... C'est ça que j'essaie de comprendre,
parce qu'il me semble, le coordonnateur gouvernemental, quand M. Savard va
mettre à l'oeuvre le plan, dans le plan, on parle déjà parce qu'on l'a déjà
adopté dans les articles précédents, de... le rôle de l'inspecteur. Puis c'est
l'inspecteur qui va pouvoir prendre les photos, avoir accès. Mais là, on...
Puis il y a aussi les municipalités qui vont pouvoir déployer des spécialistes,
le gouvernement aussi. Ça fait que ce n'est pas le coordonnateur qui va le
faire, c'est le ministre qui fait...
M. Bonnardel : Ou toute
personne.
Mme Maccarone : Ou toute
autre...
M. Bonnardel : Ou toute
personne que je nomme, elle peut être encore...
Mme Maccarone : Ou la
personne que le ministre désigne.
M. Bonnardel : Ça fait
que... Donc, 50, on est plus dans l'opération gouvernementale complète, là.
Une voix : C'est le courant,
là.
M. Bonnardel : Dans le
courant.
Mme Maccarone : Dans
quoi?
M. Bonnardel : Dans
l'opération courante.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va comme ça?
Mme Maccarone : Ça fait
que ça, c'est... Excusez-moi. 50, c'est opérations courantes. Puis 51?
M. Bonnardel : On est
plus dans le quotidien de l'événement ou du sinistre, là. Je ne sais pas si
ça...
Mme Maccarone : O.K.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Bien,
ici, en quelque sorte, 51, là, le ministre ou toute personne qu'il désigne,
enfin, le ministre, à cette fin, peut requérir. Donc, il y a une notion
d'obligation, là, et d'une personne qui n'est pas nécessairement du
gouvernement. Ça peut être extérieur, là. Tandis que 50, c'est, comme vous
l'avez dit, là, c'est la coordination interne du gouvernement, là.
M. Bonnardel : Comme je
vous disais, un spécialiste, ça peut être un ingénieur qui n'est pas... bien,
qui n'est pas au gouvernement.
M. Fontecilla : Qui
n'est pas au gouvernement.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Mais
vous avez la capacité de, c'est quoi le terme, de requérir ces connaissances ou
ou ces autorisations d'accès, etc.
M. Bonnardel : C'est ça.
Un des spécialistes qu'on aura...
M. Fontecilla : Vous
vous donnez la capacité d'ordonner. Il y a un aspect coercitif, là.
M. Bonnardel : C'est ça.
Le Président
(M. Schneeberger) : Ça va? Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Dans le
mémoire de l'INSPQ puis lors de leur présentation, eux, ils avaient fait les
revendications de s'assurer qu'ils font partie des groupes qui sont consultés.
Puis ils font une recommandation, ici, à l'article 51, d'inclure
l'obligation de consulter soit le ministre de la Santé ou le DNSP. Est-ce qu'il
y a une ouverture d'intégrer leur souhait?
M. Bonnardel : C'est
plus en amont, là, ce qu'on vient... ce qu'on vient de discuter, là, qui... Je
reprends l'exemple des ambulanciers avec le ministère de la Santé et des
Services sociaux. Bien, c'est un peu... C'est un peu la même chose pour la
santé publique. Puis, encore une fois, pendant les opérations, l'année passée,
des feux de forêt, on était en communication. Quand c'était le temps de dire
aux gens, O.K., pour telle ville, même Montréal, l'avis... l'avis de ne pas
faire d'activités extérieures, si je ne me trompe pas, c'était de fermer les
fenêtres aussi. Bien, c'est le coordonnateur, mon sous-ministre, qui était
informé par ses partenaires dans l'organisation de sécurité civile qui nous
dit : Bien, voici ceci et cela puis... Ça fait qu'au post-mortem suivant,
ou aux communications directes, ou dans le post-mortem qu'on a... qu'on
pourrait ou qu'on va faire dans le futur, bien, il n'est pas dit que, même si
c'est sous l'égide... sous l'égide du ministère de la Santé, que nous-mêmes, on
ne pourrait pas prendre connaissance ou parler à ces gens-là. Il n'y a pas...
Mme Maccarone : O.K.
Bien, c'est ça, je pense qu'eux, leur souhait, c'est peut-être juste de
l'entendre qu'ils vont être consultés, même s'il n'y a pas l'obligation.
M. Bonnardel : C'est ça.
Mme Maccarone : Je pense
qu'à quelque part, pas...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...pas mettre
des mots dans votre bouche, mais c'est un peu le gros bon sens de s'assurer qu'ils
font partie des partenaires. Puis on ne parle pas de local, parce qu'eux, c'est
vraiment le directeur national de santé publique ainsi que le ministère ou le
ministre qui souhaitent faire partie de toutes les interventions puis les
décisions qui sont prises, pas après, mais souvent avant, qui sont prises. Ça
fait qu'est-ce que j'ai bien encapsulé le souhait puis l'orientation?
M. Bonnardel : Tout à fait.
Mme Maccarone : C'est
parfait. Ça me va. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que l'article 51 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 52.
M. Bonnardel : 52 se lit
comme suit : Le gouvernement peut accorder les autorisations ou les
dérogations prévues par la loi pour l'exercice d'une activité, pour l'accomplissement
d'un acte requis, pour le déploiement rapide et efficace par les autorités
québécoises ou celles de l'extérieur du Québec de mesures de coopération en
matière de sécurité civile pour répondre à un sinistre ou au Québec ou
ailleurs.
Commentaire : cette disposition
permet que des autorisations ou des dérogations prévues dans certaines lois
pour exercer une activité ou accomplir un acte puissent être données par le
gouvernement afin de déployer rapidement et efficacement les mesures de
coopération requises pour répondre à un sinistre ou à son imminence.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce que nous avons des questions? Députée de Westmount-Saint-Louis? Non, ça
va. Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Tantôt, on s'était
dit que lorsque... habituellement, lorsqu'on parle du gouvernement, là, il s'agit
du Comité exécutif ou du Conseil des ministres, le comité... Conseil des
ministres. Pourquoi ne pas parler ici du ministre? Pourquoi le gouvernement? C'est...
Qui autorise, lorsqu'on parle du gouvernement ici, qui accorde des
autorisations?
M. Bonnardel : Bien, le
gouvernement, c'est... c'est... c'est... bien, c'est le Conseil des ministres,
le Conseil des ministres, qui est... qui est... qui est le ministre, comme tel,
qui y répond, là.
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est un
décret du Conseil des ministres, là.
M. Fontecilla : Est-ce que ça
ne pourrait pas... ça ne serait pas plus agile que ce soit le ministre lui-même
au lieu de réunir le Conseil des ministres pour l'exercice d'une activité, l'accomplissement
d'un acte requis?
M. Bonnardel : Non mais,
exemple, si on permet un passage... on on doit permettre des passages de
véhicules lourds en période de dégel, bien là, ce n'est pas moi qui va... qui
va l'autoriser, c'est la ministre des Transports qui va l'autoriser. Donc, on
est plus large dans la définition de «le gouvernement», là.
M. Fontecilla : Bien, est-ce
que le ministre des Transports va passer par le Conseil des ministres? Est-ce
que c'est un...
Des voix : ...
M. Fontecilla : Je comprends
que c'est plus... ça peut dépasser les compétences du ministre de la Sécurité
publique, mais qui va prendre la décision?
M. Bonnardel : C'est ça. C'est
que c'était... Dans l'ancien article, c'était un pouvoir qui était trop grand
ou énorme pour juste le ministre du... de la Sécurité publique. C'est pour ça,
l'exemple que je vous donne du ministère des Transports, bien, ça ne viendrait
pas de moi, là. Si on devait autoriser le transport de véhicules lourds en
période de dégel, bien, moi, je fais la demande, c'est la ministre des
Transports qui l'autorise.
M. Fontecilla : O.K., mais
dans ce cas-ci, c'est la ministre des Transports qui autorise, là, donc c'est
le ministre concerné, pas le gouvernement, là. Si j'entends «gouvernement», là,
selon la définition qu'on a prise, c'est le conseil des ministres.
Des voix : ...
M. Bonnardel : En situation
exceptionnelle, c'est le gouvernement qui prend la décision, mais c'est la
ministre... le ou la ministre, ou le ou les ministres, ou de la ministre... le
ministre concerné qui va faire cette demande, là.
M. Fontecilla : Au Conseil
des ministres?
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Donc, ça doit
passer par le conseil des ministres, obligatoirement. C'est ça, le sens de cet
article-là?
M. Bonnardel : Oui, oui.
M. Fontecilla : Ça ne fait
pas en sorte de créer, comment dire, une démarche d'autorisation
supplémentaire? Ça ne pourrait pas être, par exemple, «le ministre concerné
peut accorder les autorisations», donc c'est chaque ministre, là, dans ses
prérogatives à lui ou à elle?
Des voix : ...
M. Bonnardel : Je vais vous
donner une réponse.
Des voix : ...
M. Bonnardel : Mme... va
vous...
Le Président (M. Schneeberger) : ...du
consentement pour qu'elle puisse prendre la parole. Consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : ...vous
présenter avec votre nom et titre.
Mme Potvin (Noémi) : Noémi
Potvin, avocate aux affaires juridiques du ministère de la Sécurité publique.
Merci.
Comme vous avez pu voir, je voulais
vraiment venir apporter des précisions. C'est qu'ici on ne parle pas
nécessairement...
Mme Potvin (Noémi) : ...nécessairement
d'un pouvoir qui serait exercé par un autre ministre en temps normal. Si, par
exemple, le ministre des Transports à le pouvoir de donner telle autorisation,
il va pouvoir le faire comme à l'habituel. Mais il y a... Les lois prévoient toutes
sortes d'autres autorisations ou permissions. Par exemple, dans le Code des
professions, il y a un mécanisme pour reconnaître un professionnel pour... par
exemple un psychologue, pour qu'il puisse exercer. Mais là, dans un contexte
comme ça, ça pourrait être le gouvernement qui dirait : O.K., normalement,
c'est l'Ordre des psychologues qui doit prendre cette décision-là, mais là
nous, gouvernement, on va prendre la décision à la place parce qu'on doit le
faire rapidement ou... Dans le cas de la sécurité routière, là, je n'ai pas
l'article sous les yeux, mais par exemple, il y a une disposition qui dit que
c'est le propriétaire du chemin privé qui doit consentir à l'installation d'un
panneau, bien, là, à ce moment-là, il faut que ça aille vite, ça pourrait être
le gouvernement qui prenne cette décision-là à la place du propriétaire. Donc,
c'est... c'est... d'où l'utilité, là, de cette disposition-là.
• (16 h 40) •
M. Fontecilla : Très bien,
mais le gouvernement... Concrètement, qui donne l'autorisation? C'est le
ministre concerné...
Mme Potvin (Noémi) : C'est le
Conseil des ministres.
M. Fontecilla : ...ou le
Conseil des ministres?
Mme Potvin (Noémi) : C'est le
Conseil des ministres. Le gouvernement va prendre un décret, par décret.
M. Fontecilla : Dans
l'exemple que vous donnez, là, du propriétaire privé qui doit autoriser
l'installation d'un... d'un... d'un panneau...
Mme Potvin (Noémi) : D'un
panneau, oui.
M. Fontecilla : ...est-ce
qu'on doit convoquer le Conseil des ministres pour autoriser une action de cet
ordre-là?
Mme Potvin (Noémi) : C'est un
exemple, mais ça pourrait être ça. Mais on peut penser qu'il y aurait
plusieurs...
M. Fontecilla : On est au
minimum, ça pourrait être plus import.
Mme Potvin (Noémi) : Oui,
oui, c'est ça.
M. Fontecilla : Mais est-ce
que ça... dans le cas du panneau, parce que vous avez nommé, ça ne pourrait pas
être plus simple que ce soit le ministre concerné qui autorise, là, sans devoir
convoquer le Conseil des ministres?
Mme Potvin (Noémi) : Le
ministre ne peut pas l'autoriser, ça. Dans le cas de la sécurité routière...
(Interruption)
Mme Potvin (Noémi) : Ah!
merci. C'est : «Le propriétaire, ou le locataire d'un véhicule routier, ou
l'exploitant d'un véhicule lourd, ne peut laisser circuler un véhicule routier
ou un ensemble de véhicules routiers», sauf si na, na, na. Bon. Bien là, dans
ce cas-ci, ce n'est pas le ministre des Transports qui peut donner
l'autorisation, c'est le propriétaire ou le locataire d'un véhicule routier qui
peut donner l'autorisation qui est recherchée. Donc, c'est pour ça. Si le
ministre a un pouvoir, en vertu de la loi, de donner une autorisation, c'est
lui qui va le faire. Là, on vise vraiment d'autres situations, là. C'est ça,
par exemple, j'avais dans le Code des professions l'autorisation spéciale, une
autorisation spéciale accordée pour un temps limité qui permet à une personne
qui normalement n'est pas titulaire d'un permis d'un ordre professionnel, bien
là, à ce moment-là, le Conseil des ministres peut autoriser certaines
personnes, certains professionnels à venir exercer pour... pour un certain
moment, là, selon les conditions qu'il aura établies.
M. Fontecilla : Très bien. Je
peux comprendre dans une situation normale, mais dans une situation d'urgence
où le... les... certains... un grand nombre des décisions grandes et petites
doivent être prises à différents moments, etc., là, il me semble que, selon
cette formulation-là qui oblige de passer constamment par le Conseil des
ministres, ça ajoute une lourdeur qui implique du temps, qui pourrait être plus
simple des d'éviter, là, en autorisant les ministres concernés, Transports,
Sécurité publique, Santé, que sais-je, là. On s'ajoute une obligation
bureaucratique supplémentaire, alors, pour certaines décisions qui sont très
simples comme passer par un chemin privé, là, par exemple.
Mme Potvin (Noémi) : Mais
c'est quand même un grand pouvoir qu'on donne, c'est pour ça, d'où le fait que
ça a été confié au gouvernement et non à un seul ministre. Là, rendu là,
c'est...
M. Fontecilla : Je comprends.
Donc, on a... on a de la tension entre une décision qui peut, bon, faire passer
un camion par un chemin privé, qui... ça, c'est une petite décision, on
s'entend, là... mais il peut y en avoir des beaucoup plus importantes,
peut-être, qui méritent la décision du Conseil des ministres. Donc, c'est la
tension entre l'efficacité et l'importance de la décision. Mais ici, même les
petites décisions doivent passer par le Conseil des ministres. Je trouve que,
dans un cas d'urgence, là, ça devient contreproductif. S'il faut confiner
l'ensemble du Québec, là, il me semble que c'est le Conseil des ministres. Mais
comment, d'un point de vue... d'un point de vue législatif, on peut mettre
la... comment dire, une... la distinction entre ce qui est important, ce qui
est moins important. Là, je... je pense que ça... Ça vous appartient, mais je
souligne qu'ici on s'ajoute une lourdeur qui peut... qui peut entraver des
démarches, là, afin de... dans une situation d'intervention d'urgence par
exemple. Ce n'est pas à vous que je pose la question. C'est une question
politique, hein? C'est très politique comme question.
M. Bonnardel : ...cas
exceptionnels, s'il y a des cas exceptionnels, c'est le gouvernement. Mais il y
a des petites, vous l'avez dit, là, petites décisions qui peuvent être prises
au quotidien, là, par...
M. Bonnardel : ...le
gouvernement qui est le ministre, qui est le ministre nécessairement, là.
M. Fontecilla : Non, mais
ici, le gouvernement, c'est le conseil des ministres. Lorsqu'on parle du
gouvernement, c'est le Conseil des ministres, ce n'est pas le ministre.
M. Bonnardel : Bien, chaque
ministre a ses pouvoirs pour prendre des décisions, mais...
M. Fontecilla : Mais pas ici.
Vous devez passer... Vous, vous devez autoriser, je ne sais pas, des
psychologues, de façon... rapidement, mais vous, vous devez recommander au
Conseil des ministres d'approuver, d'octroyer des autorisations à ces
psychologues-là pour exercer pendant, je ne sais, pas, deux semaines ou une
semaine, peu importe, mais là vous devez... vous vous rajoutez une démarche
supplémentaire.
M. Bonnardel : Oui mais, oui,
vous avez raison, mais le Conseil des ministres, Il y a un processus au Conseil
des ministres. S'il y a une décision à prendre, ça peut se faire en accéléré,
ça peut se faire... Ça peut se prendre dans une heure.
M. Fontecilla : Tout à fait.
M. Bonnardel : Il peut avoir
un conseil des ministres spécial qui est appelé une heure plus tard pour
prendre telle ou telle décision. Le Conseil des ministres est à tous les
mercredis, mais on peut avoir un conseil des ministres dans deux heures. Donc,
s'il y a une situation d'urgence, le Conseil des ministres va être appelé dans
deux heures, dans 45 minutes, et c'est là qu'on va prendre une décision.
M. Fontecilla : Très bien.
Mais s'il s'agit d'une série de petites décisions, on va les qualifier comme
ça, vous allez réunir le Conseil des ministres souvent.
M. Bonnardel : Bien, s'il y
en avait, des petites... D'habitude, c'est pour un cas particulier, s'il y a
une urgence ou un conseil qui est appelé. Maintenant, ça peut arriver, dans un
contexte, dans un contexte x, y, puis je n'ai pas de cas de figure, là, qu'il y
ait deux, trois dossiers très rapides qui ont besoin d'être passés au Conseil
des ministres dans une heure, qui vont être passés.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Moi, c'est une question politique, encore une fois, là, comment dire, pour
accélérer l'intervention en cas d'urgence. Et je pense que c'est dans la
pratique que vous allez constater l'efficacité de cet article-là et ...tout en
tenant compte, justement, de cette tension-là, de ce grand pouvoir versus la
nécessité que ce soit le gouvernement et une instance plus représentative qui
approuvent un certain nombre de décisions, là. Je n'apporterai pas
d'amendement, mais il y a une lourdeur administrative évidente qui est là. Et
vous allez voir, dans la pratique, si l'article, en tant que tel, fonctionne ou
ne fonctionne pas.
Le Président (M. Schneeberger) : Parfait.
Députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste une
petite question, une précision. Cette autorisation, cette dérogation une
décision qui va être prendre par le Conseil des ministres, ça va être publié
par la suite dans la Gazette officielle. Ça fait que la population le verront
deux semaines plus tard.
M. Bonnardel : Procédure...
processus normal
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Pas d'autres questions? Alors, est-ce que l'article 52 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Article
53.
M.
Bonnardel
:
«2. État d'urgence national
«53. Le gouvernement peut déclarer l'état
d'urgence national dans tout ou partie du territoire québécois pour une période
maximale de 10 jours, lorsqu'un sinistre ou un autre événement perturbant le
fonctionnement de la communauté au point de compromettre la sécurité des
personnes survient ou est imminent et qu'il estime devoir recourir aux pouvoirs
extraordinaires prévus à l'article 57 afin de prendre les actions immédiates
requises pour protéger la vie, la santé ou l'intégrité des personnes.
«Avant son échéance, le gouvernement peut
renouveler l'état d'urgence pour d'autres périodes maximales de 10 jours ou,
avec l'assentiment de l'Assemblée nationale, pour des périodes maximales de 30
jours, tant que les conditions au premier alinéa sont remplies.»
Commentaire. Cet article confère au
gouvernement un pouvoir exceptionnel pour agir lorsqu'un sinistre ou un autre
événement perturbant le fonctionnement de la communauté au point de
compromettre la sécurité des personnes, survient sur tout ou partie du
territoire québécois ou y est imminent. Pour déclarer l'état d'urgence
national, le gouvernant doit estimer qu'il est requis de recourir à des
pouvoirs extraordinaires afin de prendre les actions immédiates requises pour
protéger la vie, la santé ou l'intégrité des personnes. L'état d'urgence
national peut être déclaré pour une période maximale de 10 jours. Il peut être
renouvelé... la même périodicité ou avec l'assentiment de l'Assemblée
nationale, allonger cette période à 30 jours.
Donc, si vous vous posez la question,
l'état d'urgence national n'a jamais été déclaré. Je devinais peut-être, là
j'ai dit, je vais le dire avant qu'elle me le demande. Mais ça n'a jamais été,
ça n'a jamais été déclaré.
Le Président (M. Schneeberger) : D'autres
questions? Députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Il vient de
répondre à une de mes questions. Ça fait que c'est bon. Peut-être, c'est juste
une question de la formulation de la phrase, mais on débute avec : «Le
gouvernement pour déclarer l'état d'urgence national dans toute une partie du
territoire québécois...
Mme Maccarone : ...mais, si
c'est juste sur une partie, est-ce que c'est vraiment national ou c'est juste
un état d'urgence? «National» me semble... c'est parce que, là, on parle de
vraiment tout le territoire québécois, mais, quand on dit c'est juste une
partie, est-ce que c'est vraiment...
M. Bonnardel : ...état
d'urgence local versus national. National, ça peut être une région, deux
régions concernées, là. Donc, le terme «national» est utilisé, même si c'est
un... une partie du territoire québécois.
Mme Maccarone : Puis est-ce
que c'était cet article ou, dans le fond, l'article 88 de la Loi sur la
sécurité civile actuelle? Est-ce que c'était cet article qui était évoqué lors
de la pandémie que nous avons vécue?
M. Bonnardel : À ma
connaissance, non. Pas à ma connaissance, non. Non, c'est l'état d'urgence
sanitaire.
Mme Maccarone : O.K., ça fait
qu'on n'avait pas besoin d'utiliser article 88 de la loi actuelle.
M. Bonnardel : Exact.
• (16 h 50) •
Mme Maccarone : Ça fait que,
quand est-ce qu'on va avoir le besoin d'évoquer le nouveau article 53, versus
celui en lien avec... Parce... la raison de la question, c'est parce que, dans
le début, avec toutes nos définitions... ça fait que comment... comment faire
le choix?
M. Bonnardel : Un tremblement
de terre majeur. Astéroïde qui frappe le Québec. Je ne sais pas, là, j'essaie
de trouver une catastrophe, là, qui... tu sais, c'est...
Mme Maccarone : J'ai des
visions d'extra-terrestres qui débarquent chez nous.
M. Bonnardel : Non, non, mais
là on est dans de la fiction, là, on ne veut pas que ça arrive, mais...
Mme Maccarone : Mais,
d'abord... bien, d'abord, pourquoi on a inclus pandémie si, pandémie, c'est
sûr, ce n'est pas nous, pandémie, ça va être Santé, dans les définitions? Parce
que pandémie, ça apparaît seulement une fois dans ce projet de loi, puis c'est
dans les aléas, la définition d'«aléa». Ça fait que pourquoi on a inclus... on
l'a inclus ici si, dans le fond, on ne va jamais invoquer le 53, en lien avec
une pandémie? Pourquoi qu'on l'inclut ici? Pandémie, il me semble, ça va
toujours être...
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, mais pandémie...
Une voix : C'est ça, c'est un
événement qui perturbe... oui, c'est ça, qui perturbe la société dans son
ensemble. Là, on est face à une catastrophe... Je ne dis pas que la pandémie,
ce n'est pas une catastrophe, là, mais le contexte n'est pas le même, là.
Mme Maccarone : Juste... Ça
ne répond pas. Je suis désolée, mais ça ne répond pas à ma question. Moi,
j'essaie de comprendre pourquoi on a inclus ici si, chaque fois qu'on va
déclarer un état d'urgence national, on dit que pandémie, ce n'est pas en lien
avec sécurité publique, ce n'est pas en lien avec sécurité civile, c'est
directement en lien avec Santé puis c'est eux qui vont utiliser leur propre
article de loi, que... je ne connais pas l'article en question, pour
l'application de la loi.
M. Bonnardel : Là, c'est
parce qu'on a pandémie en tête, la dernière pandémie, mais il peut arriver une
autre sorte de pandémie, là. Je n'ai pas de cas de figure, là, mais il peut
arriver d'autres choses, là, que la COVID ou une pandémie autre.
Mme Maccarone : Pandémie,
c'est toujours santé.
M. Bonnardel : Non, non, non,
ça, je dis... Non, non. Bien oui, ça, c'est certain, mais on n'est pas dans le
même contexte, aujourd'hui, là, état d'urgence sanitaire versus l'état
d'urgence national. Je vous donne des cas de figure, là, extrêmement graves,
là, mais qui amènent de la fiction un peu, là, mais...
Mme Maccarone : Bref, moi, ma
compréhension... Je comprends très bien la définition d'«aléa» puis quand
est-ce que nous allons agir à l'intérieur de ce projet de loi : glissement
de terrain, tremblement de terre, accident mettant en cause des matières
dangereuses, l'effondrement d'une infrastructure, incendie de forêt, mais on a
ajouté «pandémie» puis... mais, dans le fond, pandémie a toujours fait partie de
la loi, puis je questionne pourquoi, pourquoi on l'a gardé si ça veut dire, à
l'intérieur d'un autre ministère puis une autre loi, c'est là où nous allons
agir quand on parle de mesures d'urgence.
M. Bonnardel : Là, on joue
un... Regardez, une pandémie, on a connu celle de la COVID, je veux dire, je
n'ai pas de figure pour une autre sorte de pandémie qui pourrait nous amener
à... je ne sais pas, à ce que des gens perdent la vie rapidement, à l'intérieur
d'une heure, deux heures, trois heures, où, là, est-ce que l'état d'urgence
sanitaire serait encore le plus efficace pour répondre à une autre pandémie,
différente de celle qu'on a connue? Je ne sais pas, je ne le sais pas, mais
l'état d'urgence national, comme je l'ai mentionné, ça n'a jamais été... n'a
jamais été évoqué, voté, appelé parce que, bon, on n'a jamais eu besoin, on n'a
jamais eu besoin, l'État d'urgence sanitaire faisait le travail. Mais, quand on
met le mot «pandémie» précédemment dans un des articles, pandémie...
M. Bonnardel : ...c'est ça, il
peut y en avoir une qui va être différente dans 25 ans au Québec, puis, dans 50
ans, bien, on ne le souhaite même pas, mais qui va être complètement
différente, et puis qui pourrait faucher des vies encore plus rapidement,
possiblement, que celle qu'on a connue, là, qui a été une catastrophe mondiale,
là. Mais...
Mme Maccarone : Oui, je
comprends. Juste que je suis en train de regarder la définition de «pandémie»,
puis ça me fait beaucoup questionner pourquoi qu'on l'a inclus dans ce projet
de loi, parce que, dans le fond, il me semble, on ne va jamais agir au sein de
sécurité civile, puis tous les éléments pour changements climatiques, que... en
lien avec sécurité publique, vraiment, qui vont être impactés par les changements
climatiques. Parce que la définition de l'Organisation mondiale de la santé,
l'OMS, quand on parle de pandémie, c'est la propagation mondiale d'une nouvelle
maladie. Ça fait que ça ne va jamais être sécurité civile, non.
M. Bonnardel : On dit ça, mais,
comme je vous le mentionne... Une pandémie, oui, c'est la santé, mais l'exemple
que je vous donne, qui n'est peut-être pas bon, mais, si je ne me trompe pas,
c'était la peste espagnole, là, les gens mouraient à l'intérieur d'une heure ou
deux heures. Est-ce que, rendus là, l'état d'urgence sanitaire est le bon
outil? Peut-être, peut-être pas. Donc, on se donne la définition qu'on a donnée
aux aléas, la pandémie. Bien, une pandémie mondiale, on ne le sait pas, là,
vous et moi, là, c'est... on s'expose à s'imaginer que peut-être que ceci ou
cela... On ne souhaite pas que ça arrive, mais...
Mme Maccarone : Et quand on
parle de... on peut renouveler l'état d'urgence pour d'autres périodes
maximales de 10 jours ou, avec l'assentiment de l'Assemblée nationale, pour des
périodes maximales de 30 jours, est-ce qu'il y a une limite de nombre de
renouvellements?
M. Bonnardel : Il n'y a pas
de limite, pour les raisons... comme il n'y en a pas, non plus, pour l'état
d'urgence local, là.
Mme Maccarone : Puis on peut
agir avec l'assentiment de l'Assemblée... «avant son échéance, le gouvernement
peut renouveler l'état d'urgence pour d'autres périodes maximales de 10 jours
ou, avec l'assentiment de l'Assemblée nationale»... Ça fait que quelle est la
différence avec «le gouvernement peut» ou... «L'assentiment de l'Assemblée», ça
veut dire nous, tous les députés ensemble, au salon bleu, on vote?
M. Bonnardel : C'est ça.
Donc, c'est le Conseil des ministres qui va le renouveler aux 10 jours, et, si
on veut aller pour des périodes maximales de 30 jours, là, c'est l'assentiment
de l'Assemblée nationale qui va être... l'Assemblée nationale qui va être
convoquée.
Mme Maccarone : L'assentiment,
est-ce que ça veut dire la majorité, les deux tiers, ou est-ce que ça veut dire
à l'unanimité?
M. Bonnardel : Selon moi,
c'est une majorité simple, là, mais je vais aller...
Mme Maccarone : À la
majorité. O.K., merci...
M. Bonnardel : À l'article
56...
Le Président (M. Schneeberger) : ...Laurie-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, j'aimerais, tout d'abord, m'arrêter plus précisément au
deuxième paragraphe, là, donc, le renouvellement de l'état d'urgence pour...
donc, pour d'autres périodes maximales de 10 jours ou, avec l'assentiment de
l'Assemblée nationale, pour des périodes maximales de 30 jours. Donc, il y a
deux possibilités, là, pour un gouvernement qui a déclaré, pour une première
fois, pendant 10 jours, un état d'urgence national.
La première déclaration, le gouvernement
n'a pas besoin d'une approbation parlementaire, il peut décider, tout seul, 10
jours. Là, après 10 jours, là, il a deux possibilités. Soit qu'il se dit :
J'ai besoin... ça va être... ça va durer longtemps, et ça va durer, au moins,
jusqu'à 30 jours, là, ça fait que, si je choisis 30 jours, là, je dois passer
rapidement... ou, enfin, je dois aller consulter l'Assemblée nationale et, avec
une majorité simple, obtenir une prolongation de 30 jours. Mais si le gouvernement,
dans un autre choix, il se dit : Je n'irai pas à 30 jours, je vais y aller
un autre 10 jours, là, il n'a pas besoin d'aller chercher l'assentiment de
l'Assemblée nationale. Et, après ces 10 jours — on est rendus à 20,
là — il peut dire : J'ai besoin d'un autre 10 jours, là, mais il
n'a toujours pas besoin de la... parce qu'il n'a toujours pas besoin de
l'assentiment de l'Assemblée nationale, des députés réunis. Et il peut aller
jusqu'à 40, 50, 60, il n'y a plus de limite, il n'y a plus de limite. Et...
M. Fontecilla : ...renouvellement
aux 10 jours, ça peut aller à très longtemps sans jamais obtenir
l'assentiment des députés réunis au salon bleu, est-ce que mon interprétation
est exacte?
M. Bonnardel : Bien, c'est ce
qui s'est passé, à ma connaissance... pas à ma connaissance, mais ce qui s'est
passé pendant la pandémie, là, état d'urgence sanitaire, c'était aux
10 jours. Donc, aux 10 jours, le prolongement, le renouvellement se
faisait au Conseil des ministres.
M. Fontecilla : Est-ce
qu'avec... en rétrospective, M. le ministre, ça fait... ça fait quand même
quelques temps, est ce que c'était la bonne façon d'agir ou il aurait fallu
recourir à l'assentiment de l'Assemblée avec les députés?
M. Bonnardel : C'est que la
Loi sur l'état d'urgence sanitaire dictait, à ma connaissance, un
renouvellement aux 10 jours?
• (17 heures) •
M. Fontecilla : Parfait. Mais
on a eu la preuve concrète qu'un gouvernement peut... peut gouverner avec
l'état d'urgence national pendant très longtemps sans jamais avoir
l'assentiment des députés à la... à l'Assemblée nationale. Et on s'entend, là,
dans notre système politique, là, la majorité simple est relativement facile.
Pour un gouvernement majoritaire, de facto, il l'a, là, cette majorité-là.
Donc, il peut aller chercher une... un renouvellement pour les périodes de
30 jours, là, consécutifs si... pour des périodes maximales de
30 jours, la loi stipule, c'est au pluriel, là, donc on suppose que c'est
consécutif, là. Donc, c'est relativement facile pour un... pour un
gouvernement, là, mais on ouvre ici, on formalise la possibilité de... de la
déclaration d'un état d'urgence national pendant très longtemps, je ne dirais
pas ad vitam aeternam, mais pendant très longtemps, sans jamais passer par...
sans jamais passer par l'Assemblée nationale.
Et je vous rappelle, M. le ministre, que,
pendant la pandémie, le gouvernement a utilisé 63 fois, là, cette
disposition-là des 10 jours, là, ce qui est un peu trop, selon... selon
moi, sans jamais recourir à... à l'approbation des députés réunis au salon
bleu. Est ce qu.il ne serait pas temps, là, de changer cette façon-là? À un
moment donné, aller voir les députés et obtenir une... une décision
démocratique, là, pour le renouvellement de l'état d'urgence.
M. Bonnardel : Pour répondre
à votre question, puis je me mets de l'autre côté, côté opposition,
l'article 56 qui est un peu plus loin permettrait à l'Assemblée nationale,
conformément à ses règles de procédure, de désavouer par un vote la déclaration
d'urgence ou tout renouvellement... et tout renouvellement de l'état d'urgence.
Donc, le désaveu prend effet le jour de l'adoption de la motion. Donc, c'est un
outil que l'opposition pourrait utiliser.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Dans la situation de... dans la situation d'un... non, mais ça peut arriver
n'importe quand, hein, mais c'est dans la situation surtout... Cet article-là
pourrait avoir, dans notre système politique, pourrait avoir une incidence
réelle s'il y avait un gouvernement minoritaire. S'il y a un gouvernement
majoritaire, cet article est de facto est non utilisable.
Mais la question est à savoir, M. le
ministre, là, s'il est convenable, en tant que législateur, d'adopter un
article qui permet le gouvernement... au gouvernement de gouverner, là, par
l'état d'urgence national pendant très, très longtemps, ou s'il faudrait plutôt
aller chercher un assentiment de l'Assemblée... des députés réunis à
l'Assemblée... à l'Assemblée nationale, tout en sachant que, dans le cas d'un
gouvernement majoritaire, il va sûrement obtenir un prolongement de l'état
d'urgence national, mais au moins il va avoir une sanction démocratique à la
prolongation de cet état d'urgence nationale. Pourquoi ne pas avoir mis une
limite à la déclaration de l'état d'urgence nationale?
M. Bonnardel : M. le député,
on ne souhaite pas revoir une situation comme on l'a vécu avec la pandémie
mondiale que le Québec et le monde a connue. L'état d'urgence sanitaire était
important pour prendre des décisions rapides et importantes. La première chose
derrière tout ça, c'était sauver des vies. Le premier ministre l'a répété
maintes et maintes et maintes et maintes fois. C'est une pandémie qui nous a
frappés pendant presque deux ans, même un peu plus, on a...
17 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...dû fermer
le Québec. Donc, il était utile... utile d'avoir cet état d'urgence sanitaire,
de la renouveler, oui, aux 10 jours pour être capable de prendre des
décisions importantes pour sauver des vies, sauver les Québécois.
M. Fontecilla : Tout d'abord,
M. le ministre, je ne questionne pas l'utilité, là, de... de l'état d'urgence
national parce qu'il permet de... de faire... d'entreprendre des actions, là,
qui, normalement sont... on ne peut pas... un gouvernement ne peut pas
entreprendre. Mais on vit en même temps dans une société démocratique, et c'est
important de conserver cet aspect... de conserver cet aspect démocratique qui
est... qui s'incarne, justement, dans le fonctionnement de l'Assemblée
nationale et des votes que le gouvernement gagne, ou perd, ou que l'opposition
perd en général. Mais il y a... il y a... il y a un fonctionnement
démocratique... qui se... un fonctionnement démocratique qui s'exprime dans...
surtout pour une situation aussi grave que l'état d'urgence national, mais...
je suis convaincu que... beaucoup de gens le croient également, qu'il faut, à
un moment donné, mettre un cran d'arrêt, là, à la possibilité du gouvernement
de façon unilatérale, sans jamais aller soumettre cette décision-là à... aux parlementaires,
de continuer, bien, pendant très longtemps la déclaration de l'état d'urgence
nationale, surtout que le législateur prévoit que... que les parlementaires
pourraient s'exprimer dans le cas où on veut renouveler pour... un 30 jours
supplémentaire l'état d'urgence national.
Donc, c'est déjà prévu dans... dans les
formulations que... que l'on a jusqu'à présent, mais le gouvernement a choisi
une autre voie... peut choisir une autre voie. En tout cas, il l'a choisie
pendant la pandémie sans devoir se présenter à l'Assemblée nationale pour... 63
fois, hein? Je réitère, 63 fois... l'état d'urgence national sanitaire a
été déclaré sans l'assentiment de l'Assemblée nationale. Il me semble qu'à
la... en rétrospective, si on tire les leçons de cette... de cette façon de
fonctionner là, on devrait peut-être tirer une conclusion différente. Il faut
mettre un cran d'arrêt et, à un moment donné, passer obligatoirement à un... à
un renouvellement de l'état d'urgence national sanctionné par l'Assemblée
nationale.
M. Bonnardel : Bien, je...
M. Fontecilla : N'êtes-vous
pas de mon avis, M. le ministre?
M. Bonnardel : Non, mais je
termine en vous disant que c'est un outil, ‘état d'urgence local ou national,
qui est important autant pour les municipalités que pour le gouvernement. Comme
vous l'avez mentionné, puis je l'ai mentionné, c'est un outil qui était
important pour répondre... répondre à des... à des urgences nationales, lors de
la pandémie, pour sauver des vies.
Donc, que ce soit 63, 62, 64 fois, il
était important de le faire dans un contexte mondial... mondial qui était...
qui était une première au Québec, qui était une première en Amérique du Nord,
au Canada, depuis des décennies. Donc, cet outil... cet outil sera et
continuera d'être important pour répondre à des... à des catastrophes
naturelles, ou à des pandémies, ou à autre chose.
Le Président (M. Schneeberger) : On
continue.
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Bien,
oui.
M. Fontecilla : ...l'état d'urgence
sanitaire, j'en suis convaincu, ont contribué à sauver des vies. Comme beaucoup
de choses... Comme beaucoup de choses dans la vie, là, il y a deux... deux
pôles, là. Dans ce cas-ci, il y a sauver... sauver des vies et... à l'autre
extrémité, il y a la... comment dire, la conservation de notre... de notre...
de notre... d'une caractéristique fondamentale de notre société qui est l'aspect
démocratique. Il peut trop... trop affirmer un seul... sur un seul... un seul
des termes de cette relation-là... qui est souvent contradictoire, dans ce
cas-ci, sauver des vies versus démocratie, mais ça peut amener des conséquences
politiques, comme, par exemple, le fait que...
M. Fontecilla : ...que
certaines personnes, certaines franges de la population perdent confiance dans
nos institutions. Et ça, c'est grave aussi, là, ça, c'est grave qu'une partie
de la population soit à risque de ne plus avoir confiance dans nos institutions
démocratiques parce que ça mine nos caractéristiques fondamentales de notre
société. Donc, il faut tenir compte aussi de cette réalité-là et adresser cette
problématique-là, par exemple en mettant un temps d'arrêt à la déclaration de
l'état d'urgence nationale, surtout dans le cas où... dans le cas d'un gouvernement
avec une majorité qui est assurée d'avoir une majorité afin de déclarer l'état
d'urgence nationale.
Donc, moi, je considère, M. le Président,
là, que c'est important. Évidemment, le plus important dans la vie, c'est de
sauver et de garantir le maintien à là... comment dire, à assurer la vie des
gens. Mais c'est aussi important, et il ne faut pas le perdre de vue, là, le
maintien de notre vitalité démocratique.
• (17 h 10) •
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup pour vos commentaires.
M. Fontecilla : Et je vais
déposer un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
déposer un amendement. Est-ce que vous l'avez? Est-ce que vous l'avez au
Greffier?
M. Fontecilla : Vous me
donnez quelques minutes, une suspension, s'il vous plaît?
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
(Reprise à 17 h 28)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux... On a demandé une suspension pour que le député de
Laurier-Dorion puisse soumettre un amendement. Alors, M. le député de
Laurier-Dorion, on vous écoute.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Évidemment, c'est un... c'est un sujet délicat qui met... qui met en
jeu, là, certains... certaines conceptions fondamentales de ce qui est notre
démocratie et, d'autre part, ce qui est notre... comment dire, la...
l'importance que nous allouons aussi à sauver des vies. D'emblée, il me
semble...
M. Fontecilla : ...très
important d'affirmer que je reconnais l'importance... la possibilité pour
n'importe quel... pour un gouvernement démocratique, par surcroît, de déclarer
l'état d'urgence nationale, qui lui permet d'adopter un certain nombre de
décisions extraordinaires qui, normalement, dans un état... dans un état
normal, ne pourraient pas être prises par un gouvernement, mais qui, dans un
état de crise comme la pandémie, pour ne pas la nommer... et permettre à ce
gouvernement-là de mettre de l'avant des mesures et... et sauver... et sauver
des... concrètement, des vies. Et donc, encore une fois, l'état d'urgence est
une prérogative, est une... est une... est une faculté régalienne d'un État,
d'un État, et il doit pouvoir l'exercer, mais dans... au sein d'une société
démocratique. Et cet état d'urgence national doit aussi comporter certaines...
certaines limites, qui sont déjà reconnues par les textes... par le texte
lui-même du projet de loi n° 50, donc par le gouvernement lui-même.
• (17 h 30) •
Et, lorsqu'il dit que, par exemple...
qu'avec l'assentiment de l'Assemblée nationale un gouvernement peut prolonger
un état d'urgence national pour une... pour des périodes maximales de
30 jours... Encore une fois, c'est important, là, c'est au pluriel. Donc,
il pourrait y avoir plusieurs 30... 30 jours, là. Et, tant et aussi
longtemps que les raisons qui ont conduit à la dégradation de l'état d'urgence
national existent, donc, l'état d'urgence peut... peut être renouvelé avec
l'assentiment de l'Assemblée nationale. Donc, il y a déjà une reconnaissance
dans nos lois actuelles parce que c'est les mêmes... c'est le même texte qui
est... qui est dans l'ancienne version de la loi de la sécurité publique, là,
sur... c'est l'article 89. Donc, il n'y a rien de nouveau. Cette
possibilité-là existe. Le législateur a pris soin d'établir une loterie à
prolongation de l'état d'urgence, d'établir une... une procédure pour conserver
l'aspect, comment dire, le fondement démocratique de la prolongation de... de
l'état d'urgence. Et, dans une société, même dans une période de crise, même
dans une situation de pandémie, il est important de... encore une fois, je l'ai
déjà dit, de conserver malgré tout le caractère démocratique de notre société.
Et il est extrêmement important de conserver... de conserver le caractère
démocratique de notre démocratie en tout temps. Que ce soit en état de crise,
en état normal et... ou, plus précisément, dans un état d'urgence national,
nous continuons ou nous demeurons une société démocratique qui fait face à une
crise sans ampleur dans ce qu'on a connu. Et très concrètement c'est la
pandémie qu'on a... on a connu pour la première fois une crise de cette
ampleur-là, mais, pour autant, on ne doit pas renoncer à certains aspects qui
constituent la spécificité même de notre... de notre société. Donc, on doit
mettre en place des... des mécanismes afin de conserver cet État... cet État
démocratique. Et, dans la prolongation des... du... de l'état d'urgence
nationale, il me semble que le gouvernement devrait recourir à l'approbation, à
l'assentiment du... du... du Parlement de l'Assemblée nationale pour prolonger
l'état... l'état d'urgence.
Et je me rends compte que je n'ai pas lu
mon amendement, puis je vais procéder à la lecture, là. Donc : À
l'article 53, il est proposé par... proposé par l'article 1 du projet
de loi, ajouter, à la fin, l'alinéa suivant :
«Si le gouvernement veut renouveler plus
de trois fois l'état d'urgence national pour des périodes de 10 jours, il
doit avoir l'assentiment de l'Assemblée nationale.»
Donc, ça s'ajoute au texte qui est proposé
par le ministre de la... de la... de la Sécurité publique, là. Donc, pour nous,
c'est un aspect essentiel si l'on veut conserver, comment dire, l'attachement
de l'ensemble de la population à nos institutions démocratiques. Qu'est-ce
qui...
17 h 30 (version non révisée)
M. Fontecilla : ...la vitalité
de notre... de notre société, c'est sa démocratie. Et sa démocratie est
intimement reliée à la confiance de la population envers celle-ci. S'il n'y a
plus de confiance, bien, le lien démocratique est rompu. Heureusement,
heureusement, au cours de la pandémie, une très grande partie de la population,
moi y compris, nous avons adhéré à... aux mesures draconiennes qui ont été
prises afin de faire face à la crise que nous avons connue. Mais,
malheureusement, à cause des... à cause du renouvellement, sans l'assentiment
de l'Assemblée nationale, il y a une partie de la population qui a perdu
confiance dans nos institutions et dans l'institution de l'Assemblée nationale
et... et on doit à tout prix tenter d'éviter cette... cette situation-là.
Donc, cet amendement-là vise à consolider
notre démocratie et même en période de crise, même en période de déclaration de
l'état d'urgence nationale, et il nous semble que… il me semble que l'amendement
qui est mis de l'avant continue à permettre... à permettre à l'État l'utilisation
de moyens extraordinaires pour faire face à une crise sans précédent. C'est un
amendement qui ne compromet en rien la capacité gouvernementale pour faire face
à une crise sanitaire ou... ou autre, mais ça lui assure quand même et une
légitimité démocratique, et, comment dire, l'attachement de l'ensemble de la
population, et la confirmation que notre démocratie fonctionne. Et ça permet de
combattre, justement, le cynisme et la perte de confiance envers nos... nos
institutions. Il est donc essentiel de mettre, à quelque part... d'adopter un
article de ce... un amendement de cet ordre-là afin de mettre une limite à la
prolongation unilatérale par le gouvernement de l'État d'urgence. Évidemment,
je suis ouvert à changer la formulation pour que ça convienne aux partis
ministériels et... mais l'important, c'est, encore une fois, là, de permettre
la légitimité démocratique de la prolongation de l'état d'urgence national.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires, questions? Oui, oui.
M. Bonnardel : Un
commentaire, M. le Président. Pour ceux qui nous écoutent, il est important de
savoir que l'état d'urgence national qu'on a dans l'article 53 ici, qui
était dans l'article 88 et 89 de l'ancienne loi sur la sécurité civile, n'a
jamais, jamais été utilisé au Québec. On ne souhaite pas que cet état d'urgence
national soit utilisé pour une catastrophe majeure, ou autre. Tantôt, je
donnais un cas de figure, tremblement de terre. Maintenant, état d'urgence
national, l'état d'urgence local pour les municipalités, ce sont des outils
importants, importants lors de catastrophes majeures, une catastrophe...
catastrophe régionale ou les feux de forêt comme on les a subis l'année passée,
que ce soient les inondations, ou autres, ou autres situations qui pourraient
nous amener, autant du côté des autorités municipales que du gouvernement, de
voter l'état d'urgence national, qui, soit dit en passant, n'a jamais été
utilisé au Québec.
Donc, ces outils sont extrêmement
importants pour sauver des vies, pour répondre aux situations d'urgence que
nous pourrions avoir. Encore une fois, on l'a vu dans le cas... dans le cas de
la pandémie, pour l'état d'urgence sanitaire, c'est un outil qui a été utilisé
pour répondre rapidement aussi à la situation qui a été unique, unique au
Québec depuis des décennies, sinon une pandémie mondiale qui a frappé l'ensemble...
l'ensemble des pays, des provinces, des États. Donc, dans ces conditions, pour
nous, vous comprendrez qu'à l'article 56, comme j'ai mentionné au député
de Laurier-Dorion, l'article 56 dit que si l'opposition ou les partis d'opposition
ne sont pas d'accord, ils peuvent désavouer par un vote de déclaration et par
un vote la déclaration d'état d'urgence et tout renouvellement de l'état d'urgence.
Le désaveu prend effet le jour même de l'adoption de la motion. Donc, il y a un
outil, un contre-pouvoir, si on peut le dire ainsi, à l'article 56, qui
répond... qui peut répondre, qui peut répondre aux inquiétudes que l'opposition
pourrait avoir. Voilà.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Ça va? Alors, oui, députée de... j'en oublie... Westmount-Sainte-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Je
trouve la proposition du collègue intéressant. Je comprends le point de vue du
ministre dans le sens que, oui, c'est vrai, cet article, l'article 88,
dans le fond, dans la loi actuelle n'a jamais été évoqué...
Mme Maccarone : ...mais
celui... l'état... l'état d'urgence national en santé, oui. Comme nous savons,
renouveler 63 fois, c'est vrai, c'était beaucoup, puis ça a heurté beaucoup des
gens de la population.
Ça fait que je trouve la proposition
intéressante. J'aurais peut-être deux éléments que je voudrais avoir des
précisions ou voir si peut-être il y a une flexibilité, que ça soit... qu'on
doit avoir l'assentiment de l'Assemblée après trois renouvellements, est-ce
qu'il y aurait une ouverture si, mettons, c'est quatre ou cinq ou six? Est-ce
que ça, peut-être, ça changerait le point de vue du gouvernement? Parce que je
ne sais pas si le collègue, il est flexible, mais 63 fois, c'est beaucoup.
Peut-être cinq ou six fois. C'est un compromis que nous pourrions penser de
mettre à l'oeuvre. Surtout que, comme le ministre, il a dit, cet article, dans
le fond, il n'a jamais été évoqué, on souhaite ne jamais avoir la nécessité de
l'avoir. Mais, dans l'éventualité qu'on doit l'évoquer, peut-être on peut
envisager un compromis pour rejoindre un peu le besoin de la démocratie de
prendre une décision en ce qui concerne l'état d'urgence national, pas
d'enlever le pouvoir du gouvernement d'agir, parce qu'on comprend, dans une
mesure d'urgence, quand c'est une... quand c'est un sinistre ou un tremblement
de terre, comme l'exemple du ministre, c'est important que le gouvernement a le
pouvoir d'agir, mais je pense que ce que le collègue souhaite partager puis
que... je partage aussi son point de vue, c'est : il y a beaucoup de gens
dans la population qui se sont sentis vraiment... comme pour le confinement,
c'était très difficile pour eux. Puis, quand on ne peut pas s'exprimer, tous
les élus autour de la table, tous les élus à l'Assemblée nationale, bien, la
population qui nous ont élus ne se sentent pas écoutés.
• (17 h 40) •
Ça ne dit pas... On ne dit pas que, si on
a besoin d'avoir l'assentiment de l'Assemblée nationale... que le gouvernement
n'aura pas un renouvellement pour les 30 jours, peut-être, ou qu'ils ne diront
pas oui. Je présume que, si le gouvernement propose des arguments qui sont
sains puis si c'est pour la protection de la vie, bien, c'est une occasion pour
nous aussi d'agir comme élus, tous confondus, d'une façon transpartisane, pour
la protection de nos citoyens puis de nos forêts ou pour la protection des vies
sur soit une partie du territoire québécois ou nationalement.
Alors, je vous... je ne sais pas s'il y a
une flexibilité puis si c'est quelque chose que nous pourrons envisager, si ce
serait plus facile pour le gouvernement d'accepter, si le collègue, il acceptera
de peut-être être flexible sur le nombre de fois que ça peut être renouvelé.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. Bonnardel : ...additionnel...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
M. le ministre.
M. Bonnardel : ...que j'ai
oublié... que j'ai oublié de mentionner tantôt. Donc, dans l'article de loi, il
est important de savoir que, si le gouvernement souhaite prolonger ou utiliser,
donc, l'état d'urgence national, elle peut le faire pour une période maximale
de 30 jours, au lieu de 10 jours, mais, pour une période de 30 jours, elle
demandera l'assentiment, donc, de l'Assemblée nationale, donc un vote à la
majorité simple, donc tous les députés pourront s'exprimer.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui...
Mme Maccarone : ...
Le Président (M. Schneeberger) : ...député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je pense que
la collègue...
Mme Maccarone : ...juste en
réponse de le commentaire du ministre, parce que ça, c'est seulement si le
gouvernement décide d'avoir l'assentiment de l'Assemblée. Puis, dans l'article
en question, la doléance qu'on souhaite changer ou la doléance... les
problématiques qu'on voit là-dedans, c'est qu'évidemment, de toute évidence,
malgré qu'on a le pouvoir, dans la loi, d'avoir l'assentiment de l'Assemblée au
complet avec la majorité, parce que c'est la majorité qui compte ici... ça
reste que, de toute évidence, on ne va jamais avoir l'assentiment de
l'Assemblée, parce que le gouvernement... ce qu'on a vécu, en tout cas, moi, je
n'ai pas vu une autre pandémie ou une autre expérience de l'état d'urgence
national, on va toujours renouveler le 10 jours. 63 fois, c'est beaucoup, ça
fait qu'on va toujours avoir ce renouvellement. Alors, pourquoi ne pas mettre
un garde à l'intérieur de ceci pour s'assurer qu'il pourrait y avoir une
consultation? Le gouvernement est au pouvoir. Ça fait que, dans le fond, de
toute évidence, le gouvernement va pouvoir continuer. Mais ça reste que, s'il y
a des membres autour de la table qui souhaitent voter contre, au moins ils vont
avoir la possibilité de s'exprimer.
Pour moi, je comprends le principe de
démocratie. Ça fait que je comprends l'orientation, je l'appuie. Je pense que
c'est un exercice fondamental. Le gouvernement au pouvoir va pouvoir quand même
gagner ce vote, si vous voulez, si on a besoin d'avoir l'assentiment, parce que
c'est la majorité. Moi, comme élue, si c'est un état national qui est appelé...
un état national d'urgence qui est appelé, puis c'est l'été puis qu'on ne siège
pas, je pense que mon rôle, c'est me déplacer à l'Assemblée nationale pour
participer dans ce vote, de consulter mes citoyens, de parler avec ma formation
politique pour voir si on appuie ou si on pense que la voix de nos citoyens,
c'est une voix contre. Mais, comme j'ai dit, de toute évidence, le gouvernement
va quand même...
Mme Maccarone : ...gagner ce
vote, parce qu'un gouvernement au pouvoir avec une majorité va toujours gagner
l'assentiment de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, le ministre nous dit qu'en vertu de la Loi sur la
sécurité civile, l'état d'urgence national n'a jamais été déclaré. Il a tout à
fait raison. Par contre, l'état d'urgence sanitaire, lui, il a été déclaré en
vertu de la Loi sur la santé publique, 63 fois, encore une fois, et j'invite le
public à aller consulter la formulation sur l'état d'urgence sanitaire dans la
Loi sur la santé publique. C'est, à toutes fins pratiques, la même formulation
qu'on retrouve ici. Donc, le gouvernement avait le choix d'utiliser celle de
l'état d'urgence national... sanitaire, tel que spécifié dans la Loi sur la
santé publique ou dans la loi... l'ancienne Loi sur la sécurité civile, il a
choisi, avec raison, là, d'utiliser la Loi sur la sécurité publique, mais, au
fond, là, c'est les mêmes pouvoirs, c'est la même formulation. Donc, c'est à
peu près... on ne peut pas dire que l'état d'urgence national n'a pas été
déclaré, il a été déclaré 63 fois, mais en vertu de notre loi.
Ceci étant dit, l'article 2, que nous
avons déjà approuvé pour le projet de loi n° 50, il y a une définition d'un
«aléa», et ça peut être, notamment... il peut y avoir toutes sortes d'aléas,
mais une inondation, un séisme, un glissement de terrain, un accident mettant
en cause des matières dangereuses, l'effondrement d'une... on a changé... on a
changé le terme, ce n'est pas l'effondrement d'une l'infrastructure, c'est...
M. Bonnardel : Défaillance.
M. Fontecilla : La défaillance
d'une infrastructure, merci, un incendie de forêt ou une pandémie. Donc, si
jamais, et j'espère que ça ne se reproduira plus, il y a une nouvelle pandémie,
elle pourrait... un état d'urgence national pourrait être déclaré en vertu du
projet de loi no 50.
Ceci étant, là, je reviens, là, la
formulation actuelle, là, qui a été reprise telle quelle dans le projet de loi
n° 50 prévoit encore une fois deux possibilités. À partir d'une première
déclaration de l'état d'urgence national de 10 jours, le gouvernement,
l'exécutif peut choisir de déclarer pendant 30 jours l'état d'urgence national.
Dans ce cas-là, il doit obligatoirement consulter l'Assemblée nationale,
obtenir l'assentiment. Donc, la notion est déjà très clairement inscrite dans
la loi et dans d'autres lois aussi, ou choisir la voie qui n'exige pas
l'assentiment de l'Assemblée nationale, donc un renouvellement sur une... par
le... uniquement par le conseil du ministre, de façon permanente, à chaque 10
jours, là.
Et ça nous amène à des situations un peu
problématiques, là, on va se l'avouer, d'avoir renouvelé l'état d'urgence
pendant 63... à 63 occasions, sans jamais avoir consulté ou obtenu un vote,
qu'il avait toutes les chances de gagner, puisque c'est un gouvernement
majoritaire. Donc, cela pose problème, alors que nos textes législatifs
prévoient, prévoient d'aller chercher l'assentiment de l'Assemblée nationale,
ce qui donne une légitimité extrêmement puissante à l'état... au maintien de
l'état d'urgence national.
Parce que, je réitère, l'état d'urgence
national, lors de la pandémie, c'était nécessaire. C'est ce qu'il fallait
faire. C'est l'assentiment... la sanction démocratique qui a été... qui a posé
problème, qui a été signalé par ma formation politique, par d'autres formations
politiques, par des personnes ou des organisations de la société, de la société
civile. Ça a posé problème, mais donc je pense qu'on a ici une opportunité,
dans le projet de loi no 50, de mettre... de mieux baliser cette déclaration de
l'état d'urgence nationale, en faisant en sorte, par exemple, qu'après trois
renouvellements consécutifs de 10 jours, bien, le gouvernement soit obligé
d'aller chercher l'assentiment de l'Assemblée nationale. Je suis sûr que
l'ensemble des parlementaires vont lui donner ces votes-là, parce que, dans une
situation d'urgence, un parlementaire est sensible à la nécessité d'adopter des
mesures extraordinaires...
M. Fontecilla : ...pour faire
face à cet état d'urgence là, que ce soit un désastre naturel, une pandémie ou
peu importe, il y a... je suis convaincu qu'à la fin la raison l'emporte
toujours, et il faut se faire confiance. C'est... Il faut faire confiance au raisonnement
et à nos institutions démocratiques. Et on va toujours... Avec l'intelligence
collective, on va opter pour la meilleure option, mais on doit absolument
fonder cette décision-là sur un vote, concrètement, à l'Assemblée... à
l'Assemblée nationale pour obtenir cette... cette légitimité démocratique, là,
qui est... qui se trouve... qui est le socle fondamental de notre démocratie.
Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a un autre commentaire? Ça va. Alors, nous allons...
Oui, députée de Westmount-Saint-Louis.
• (17 h 50) •
Mme Maccarone : Je me
demande, si cet amendement ne plaît pas le Gouvernement, s'il y a peut-être une
autre idée que nous pouvons aborder. Si c'est parce que... Dans le fond, ce
qu'on souhaite, c'est que tous les députés peut s'exprimer, que toutes les
formations peuvent s'exprimer quand des décisions majeures comme ça sont
prises. Pas enlever le pouvoir du gouvernement d'agir dans un état d'urgence,
parce qu'on comprend, encore une fois, que ce besoin est essentiel, mais on ne
veut pas aussi bâillonner la démocratie. On veut donner la possibilité de tous
les élus puis de tous les citoyens de se faire entendre, dans le fond, parce
qu'on est des porte-parole. Puis est-ce qu'il y a un autre moyen peut-être de
faire ceci? Je ne sais pas, je pense avec vous. On voit peut-être de convoquer
quelques députés, un genre de commission, si c'est le cas, quelques heures, au
moins, on va pouvoir, si ce n'est pas tous les députés, si ce n'est pas... si
ce n'est pas l'assentiment de l'assemblée, mais au moins, on... comme un peu
comme une séance de travail qu'on fait pour un mandat d'initiative ou une
pétition, ça peut se faire à huis clos s'il le faut, mais au moins on va
pouvoir convoquer toutes les formations politiques qui auront pu consulter avec
les membres de leur formation pour porter la voix de chaque formation autour de
la table avant qu'une décision finale est prise. Je ne sais pas si ça, c'est
quelque chose qui pourrait être considéré peut-être par le gouvernement comme
un compromis?
Le Président (M. Schneeberger) : Non.
M. Bonnardel : Non.
Le Président (M. Schneeberger) : Non.
O.K. Député...
Mme Maccarone : Bon, bien,
écoute, je comprends l'orientation de mon collègue. Moi, je l'appuie
personnellement. Je... Comme je dis, puis je ne veux pas le répéter
12 fois, M. le Président, je trouve que c'est un compromis intéressant.
Moi, je... Si le gouvernement avait venu avec un contre-amendement, un
sous-amendement à l'amendement pour changer le trois pour quatre, cinq, six,
quelque chose comme ça, je pense que le sens de ce qu'on veut accomplir aurait
été écrit puis il aurait fait partie de la loi. De toute évidence, le
gouvernement aura le pouvoir d'agir, que ça soit un renouvellement...
renouvellement à chaque 10 fois ou même, s'il doit avoir l'assentiment de
l'Assemblée nationale pour une période de 30 jours, mais au moins, on aura
pu s'exprimer à la grande démocratie, à l'Assemblée nationale, chose que, je
pense, est chère pour tout le monde. Personnellement, j'aurais voulu
m'exprimer. En tout cas. Puis je sais que ce n'est peut-être pas tous les
collègues, je pense que c'est juste le ministre qui faisait partie de
l'opposition. Il était membre de l'opposition, peut-être vous aussi, M. le
Président, dans des législatures précédentes, mettons en 2014, je pense que, si
vous, vous étiez à notre place, vous aurez le même argument que nous sommes en
train de mener. Ce n'est pas pour vous empêcher d'agir, mais c'est de s'assurer
que chaque élu à l'Assemblée nationale a une voix à porter puis qu'on a le
droit de s'exprimer. Puis c'est ça, pour moi, le sens de cet amendement. Et,
pour cette raison, je serais favorable. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Voilà.
Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Dernier
élément, M. le Président. La collègue de Westmount-Saint-Louis... a posé la
question à savoir si j'étais disposé à changer un peu les délais que... qui
apparaissent dans mon amendement. Évidemment que je suis... que je suis ouvert
à regarder une autre possibilité, mais je reprends... je reprends, grosso modo,
les termes qui sont déjà établis dans les lois actuelles, là, soit des périodes
maximales de 30 jours, 30 jours, 10 jours fois trois, ça
fait 30. Donc, j'utilise ces barèmes-là, des termes qui me paraissent un
barème, mais évidemment que je serais ouvert à regarder d'autres possibilités.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous... nous allons passer au vote.
Alors...
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
par un vote par appel nominal. Alors, est-ce que l'amendement de l'article
déposé à l'article 53 est adopté...
Le Président (M. Schneeberger) : ...Adopté.
M. Fontecilla : Par appel...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Allez-y, par appel nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Contre.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : Et M.Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
L'amendement est rejeté. Alors, nous continuons sur l'article 53 tel quel.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons mettre...
M. Fontecilla : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
allez-y.
M. Fontecilla : Par appel
nominal, s'il y a un vote.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
mais je n'ai pas appelé... Je vais juste...
M. Fontecilla : Vous n'étiez
pas rendu là.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K,
parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix
l'article 53, par appel nominal. Alors, allez-y, M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour contre
abstention, M. Bonnardel (Granby)?
M. Bonnardel : Pour.
Le Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Pour.
Le Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Abstention.
Le Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
Le Secrétaire : Et M.Schneeberger (Drummond—Bois-Francs)?
Le Président (M. Schneeberger) : Abstention.
Alors, l'article est adopté. Nous en sommes maintenant à l'article 54.
Mme Maccarone : ...suspension,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
très courte.
Mme Maccarone : ...
M. Bonnardel : Oui, on va
suspendre courtement, voilà. Je ne sais pas si ça se dit.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise à 17 h 57)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
nous reprenons les travaux. Alors, nous en sommes à l'article 54. Est-ce
qu'il y avait...
M. Bonnardel : Que je n'ai
pas lu encore.
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
que vous n'avez pas lu. Alors, allez-y.
M. Bonnardel : Article 54 :
Lorsque le gouvernement ne peut se réunir en temps utile, le ministre peut déclarer
l'état d'urgence pour une période maximale de 48 heures.
Commentaire : Cet article permet au
ministre de déclarer l'état d'urgence pour une période maximale de
48 heures et l'état d'urgence ainsi déclaré ne peut être renouvelé.
Le Président (M. Schneeberger) :
Est-ce qu'il y a des questions? Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Merci,
M. le Président. Une question. Pourquoi c'est le ministre et pas le premier
ministre ou le vice-premier ministre?
M. Bonnardel : C'est le même
libellé qui était dans l'article 89 dans l'ancienne loi. C'est le ministre
de la Sécurité publique qui a la prérogative, j'imagine, dans ce cas-ci, là, de
déclarer l'état d'urgence national, vu son rôle.
Mme Maccarone : Mais je questionne...
De toute façon, même si ça faisait partie de la loi de la loi actuellement en
place, je présume qu'on n'a jamais utilisé cet article non plus.
M. Bonnardel : Exact.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que je questionne... Dans le fond, pourquoi on a octroyé ce pouvoir au ministre
étant donné que nous sommes en train de parler de : Si le gouvernement ne
peut pas se réunir, c'est un pouvoir exceptionnel très important. Puis si je me
compare, mettons, avec une ville... Dans les autres articles que nous avons mis
en place, puis c'est un peu partout dans mon expérience, en tout cas, qu'on
débatte un peu de c'est qui qui va avoir ce pouvoir exceptionnel. Au niveau
municipal, on dit le maire ou une personne déléguée par le maire, ça fait que ça
va être le maire suppléant, ça fait que le maire ou le maire suppléante. Ça
fait que c'est toujours le plus haut dirigeant. Je n'enlève rien en ce qui
concerne les responsabilités des autres élus municipaux qui vont avoir des
pouvoirs, des responsabilités...
Mme Maccarone : ...ça fait
que, si je fais une comparaison de la façon de faire, pourquoi on n'octroie
pas? Parce que c'est un superpouvoir d'agir, une personne seule pour déclarer
un état d'urgence. Pourquoi ce n'est pas notre premier ministre? Et, si le
premier ministre n'est pas disponible, pourquoi que ce n'est pas le
vice-premier ministre? Je ne dis pas que je ne fais pas confiance en le
ministre, mais pour être conséquent avec la façon qu'on poursuit dans les
autres paliers de gouvernance, pourquoi on ne suit pas la même logique? Moi, je
vais... je pense que, comme membre de la population, de voir mon premier
ministre ou ma première ministre, peu importe c'est qui, qui va l'évoquer dans
le futur, c'est quand même un symbole assez important que ce soit cette
personne qui est le chef d'État qui va s'exprimer.
• (18 heures) •
M. Bonnardel : On parle... on
parle «ne peut se réunir en temps utile», là, le temps utile...
Mme Maccarone : Qu'est-ce que
ça veut dire, «réunir en temps utile»?
M. Bonnardel : Bien, peut se
réunir en temps utile, le plus rapidement... le plus rapidement possible. Donc,
le ministre, qui est le premier... le ministre de la Sécurité publique, est le
premier informé de la situation ou de la catastrophe comme tel, a le pouvoir de
déclarer une... sur l'état d'urgence, pour une période maximale de
48 heures, là, 2 jours, 2 jours.
Mme Maccarone : Oui, je
comprends.
M. Bonnardel : 2 jours,
puis, par la suite, donc, c'est le gouvernement et son Conseil des ministres et
le premier ministre à sa tête qui vont... qui vont définir... qui vont définir
la suite. Et la suite, bien, on vient de le... on vient de le voter, l'article,
là. Donc, les possibilités de prolonger pour une période de 10 jours ou
une période de 30 jours, ce sera... ce sera au gouvernement de définir
lequel il choisira, là.
Mme Maccarone : Je réitère,
je crois... je comprends la nécessité. Je ne nie pas qu'évidemment, dans la
mesure du possible, on ne souhaite pas avoir besoin d'utiliser cet article de
loi. Mais d'abord, pourquoi que ce n'est pas le premier ministre et si, il ou
elle n'est pas disponible, le ministre?
M. Bonnardel : Le ministre de
la Santé a ce même pouvoir, ce même pouvoir que...
Mme Maccarone : J'aurais la
même question si je faisais le débat...
M. Bonnardel : Donc, c'est
pour ça que je vous expose quand même, là, c'est un exemple, là, mais... Alors,
voilà, c'est... c'est le libellé comme tel qui existe depuis 1984, depuis
plusieurs, plusieurs années, dans l'ancien texte, là, de loi et qui est encore
répertorié dans ce nouvel article 54.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que... c'est parce qu'on le fait depuis toujours, on continue de faire de cette
façon, ça fait que je comprends. Moi, j'aurais voulu peut-être voir une
évolution un peu dans la façon qu'on fait des choses, étant donné qu'on espère
ne jamais avoir besoin de recours à ces articles, mais je comprends. Je n'ai
pas d'amendement de prêt.
Je souhaiterais savoir si... même dans...
parce que je ne sais pas si, même dans l'article précédent, chaque fois qu'on
fait appel à l'urgence, puis... même si c'est une durée de 10... 10 jours
ou 48 h, il y a un... un rapport qui sera traduit. Ça, ça s'en vient plus
tard. Quand c'est 10 jours, c'est la même chose aussi, il y a un rapport
qui produit. Ce rapport, c'est publié, puis on peut le retrouver où? C'est
publié sur le site Web du gouvernement ou ça aussi, c'est la gazette
officielle?
M. Bonnardel : ...déposé à
l'Assemblée nationale, c'est à l'article 60. Dans les six mois suivant la
fin de l'urgence... de l'état d'urgence national, puis c'est aussi à la Gazette
officielle.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est à la Gazette officielle. Ça fait que ça, c'est... cet article. Ça fait
que, dans le fond, article 60, ça s'applique à l'article 54, puis ça
va s'appliquer aussi à l'article 53?
M. Bonnardel : Bien, c'est...
doit déposer un rapport dans les six mois suivant la fin, la fin de l'état
d'urgence. Donc, ce n'est pas le nombre de fois, c'est la fin.
Mme Maccarone : Mais peu
importe le nombre de jours...
M. Bonnardel : Oui, oui.
Mme Maccarone : Que ce soit
48 heures ou que ce soit 10 jours, ou 30 jours.
M. Bonnardel : ...ou que ce
soit... c'est ça.
Mme Maccarone : ...ça va
s'appliquer?
M. Bonnardel : Voilà.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Alors, à ce moment-là, s'il n'y a pas d'autre question, est-ce que
l'article 54 est adopté? Adopté. Article 55.
M. Bonnardel : L'article 55
se lit comme suit : «L'État d'urgence entre en vigueur dès qu'il est
déclaré et est maintenu tant qu'il est renouvelé. La déclaration d'état
d'urgence précise la nature du sinistre, le territoire concerné, la durée de
l'état d'urgence et elle doit en outre préciser les pouvoirs extraordinaires
requis pour répondre à la situation et les raisons qui justifient d'y recourir.
Il peut habiliter des ministres à exercer...
18 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...l'un ou
plusieurs de ces pouvoirs. Tout renouvellement de l'état d'urgence apporte les
mêmes précisions.
«La déclaration et tout renouvellement
sont publiés dans la Gazette officielle du Québec et le ministre doit prendre
les meilleurs moyens disponibles pour informer rapidement et efficacement la
population du territoire concerné.»
(Interruption) Pardon. Commentaire. Cet
article détermine les modalités relatives à l'entrée en vigueur, au maintien et
au renouvellement de l'état d'urgence ainsi qu'au contenu obligatoire de la
déclaration d'urgence et de tout renouvellement. Il prévoit plus
particulièrement que la déclaration et tout renouvellement doit être publiés à
la Gazette officielle du Québec et précise que la population du territoire
concerné doit être informée rapidement et efficacement, par les meilleurs
moyens disponibles.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
qu'il y a des questions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est plus un
commentaire. Depuis le début, je parle de la formulation du projet de loi, puis
je comprends que c'est complexe parce qu'on a plein de lois, je suis dans mon
deuxième mandat. Puis là je pose plein de questions. Ça, ça se retrouve où?
Est-ce que c'est un décret? Est-ce que ça va être publié dans la Gazette
officielle? Ici, on l'indique. Il y a autre place où on ne l'indique pas. Il y a
des places où on fait référence de... des déclarations puis les décisions qui
vont être prises. Ça fait que je ne comprends pas pourquoi la formulation, ici,
on a décidé de garder la «Gazette officielle du Québec» au lieu d'avoir une
continuité, au moins dans ce projet de loi, dans la façon qu'on s'exprime en
termes de la publication d'information. Parce que, si la décision du
législateur, c'est de ne pas être précis d'où on retrouve l'information...
Parce qu'à quelque part on sait où on devrait les retrouver. Pourquoi qu'on a
décidé de garder ici l'endroit où on va le publier? Je ne suis pas contre, c'est
juste... Je ne suis pas légiste, Je ne suis pas juriste. Ça fait que c'est un
exercice chaque fois que je fais la lecture. Puis je vois un manque de
conformité ou des formulations différentes. Pourquoi qu'on a fait le choix de
garder ça ici?
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le ministre.
M. Bonnardel : ...que vous
auriez peut-être souhaité... Bien là, le texte est repris dans l'article 91
de l'ancienne... l'ancienne loi. Vous auriez peut-être voulu : Et tout
renouvellement soit... soit rendu public et le ministre doit prendre les
meilleurs moyens disponibles pour informer rapidement, mais on a utilisé le
même texte de loi qui existait... qui existait déjà.
Mme Maccarone : O.K., je
comprends. Juste que, dans autres... dans... des autres articles où on a repris
le texte, on a aussi fait... pris l'occasion de faire quelques modifications du
libellé pour que ce soit plus clair, pour s'harmoniser, un synthèse, si vous
voulez. C'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi qu'on a pris la décision
de ne pas faire ça ici. C'est correct de reprendre le texte, mais on a une
occasion d'avoir une harmonisation à l'intérieur d'un projet de loi. Je... Pour
moi, en tout cas, en termes d'avoir la clarté ce qu'on fait, j'aurais voulu
avoir une conformité dans la façon qu'on s'exprime.
Le Président (M. Schneeberger) : ...questions
et commentaires? Alors, est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 56.
M. Bonnardel : 56 se lit
comme suit : «L'Assemblée nationale peut, conformément à ses règles de
procédure, désavouer par un vote la déclaration d'état d'urgence et tout
renouvellement de l'état d'urgence.
«Le désaveu prend effet le jour de l'adoption
de la motion.
«Le secrétaire général de l'Assemblée
nationale doit promptement publier et diffuser un avis du désaveu avec les
meilleurs moyens disponibles pour informer rapidement et efficacement les
autorités de la population du territoire concerné. Il doit, de plus, faire
publier l'avis à la Gazette officielle du Québec.»
Commentaire. Cet article confère le
pouvoir à l'Assemblée nationale de désavouer la déclaration d'état d'urgence ou
le règlement de celui-ci. Il prévoit également les modalités de prise d'effet
de la motion et de publication de l'avis de désaveu.
Le Président (M. Schneeberger) : Commentaires,
questions? Députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ici, quand on
parle de l'Assemblée nationale, on parle de... C'est-tu un vote, tous les élus
qui vont être...
M. Bonnardel : ...c'est un
vote à la majorité...
Mme Maccarone : O.K., un vote
à la majorité. O.K. Merci.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Une petite
question concernant la règle des procédures. Qui qu'on peut... Qui, au sein de
l'Assemblée nationale, peut convoquer un vote pour désavouer la déclaration d'état
d'urgence?
M. Bonnardel : ...dans les
règles de procédure qui sont établies par l'Assemblée nationale, donc je ne les
ai pas par cœur, là, mais c'est tout... tout député d'opposition, là, la
plupart du temps, là, la plupart du temps pour désavouer... désavouer, là,
la... ou déposer une motion.
M. Fontecilla : C'est par
une... C'est par une motion?
M. Bonnardel : Parce qu'à l'Assemblée
nationale il y a une motion qui est déposée, exemple...
M. Bonnardel : ...pourrait
être vous, là, comme parti politique, de déposer une motion qui désavoue... et
on demande un vote... vous demandez un vote, comme... comme on le fait... comme
on le fait dans nos règles de procédure, là.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M. Schneeberger) : Est-ce
que l'article 56 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté.
Article 57.
M. Bonnardel : 57,
alors : «Au cours de l'état d'urgence, malgré toute disposition contraire,
le gouvernement ou un ministre habilité à agir dans le cadre d'un état
d'urgence peut, sans délai et sans formalité, pour protéger la vie, la santé ou
l'intégrité des personnes :
«1° ordonner le déploiement de mesures du
plan de sécurité civile d'une municipalité locale ou du plan gouvernemental de
réponse aux sinistres et, si nécessaire, désigner la personne qui en est
chargée;
«2° ordonner la fermeture
d'établissements;
• (18 h 10) •
«3° contrôler l'accès aux voies de
circulation ou au territoire concerné ou les soumettre à des règles
particulières;
«4° ordonner, lorsqu'il n'y a pas d'autre
moyen de protection, la construction ou la démolition de tout ouvrage ou le
déplacement ou l'enlèvement de toute chose;
«5° accorder, pour le temps qu'il juge
nécessaire à l'exécution rapide et efficace des mesures déployées, les
autorisations ou les dérogations prévues par la loi pour l'exercice d'une
activité ou pour l'accomplissement d'un acte requis dans les circonstances;
«6° ordonner, lorsqu'il n'y a pas d'autre
moyen de protection, l'évacuation de personnes ou leur mise à l'abri, dont leur
confinement;
«7° ordonner de cesser l'alimentation en
énergie ou en eau;
«8° requérir les services de toute
personne en mesure d'aider les effectifs déployés;
«9° réquisitionner les moyens de secours
et les lieux d'hébergement privés ou publics nécessaires;
«10° réquisitionner des biens de première
nécessité et voir à leur distribution;
«11° rationner... rationner les biens et
les services de première nécessité, fixer leur prix et établir des priorités
d'approvisionnement;
«12° avoir accès à tout lieu nécessaire
pour l'exécution d'un ordre donné en vertu du présent article, au lieu menacé
ou touché par l'événement ou au lieu d'une activité ou d'un bien susceptible
d'aggraver l'événement afin de connaître et de comprendre la situation et ses
conséquences potentielles;
«13° faire les dépenses et conclure les
contrats qu'il juge nécessaires;
«14° mettre en oeuvre un programme général
d'aide financière ou d'indemnisation établi en vertu du premier alinéa de
l'article 62; on va voir plus tard
«15° ordonner toute autre mesure
nécessaire.»
Et commentaire : Cette disposition
précise les pouvoirs spéciaux qui peuvent être exercés par le gouvernement ou
ministre habilité à agir dans la déclaration d'urgence pour protéger la vie, la
santé ou l'intégrité des personnes.
Donc, on reprend essentiellement ce qui
était à l'article 93 de la Loi sur la sécurité civile.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Questions, commentaires? Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Mais on
ajoute... On prend ce qui était déjà écrit, mais on ajoute le 15e, n'est-ce
pas?
M. Bonnardel : ...est après
le 14° : «Dans les mêmes conditions, le gouvernement peut, en outre,
prendre toute autre décision nécessaire.» Il n'était juste pas...
Mme Maccarone : Puis le
libellé qui suit dans les paragraphes après, «le gouvernement et ses membres ne
peuvent pas être poursuivis en justice», on a déjà dit que ça, ça arrive dans
un autre article où on parle de ceci, parce qu'on avait parlé de ça, cette
application envers les inspecteurs. Ça fait qu'ici on parle maintenant :
Le gouvernement et ses membres, ça fait qu'est-ce que... qui ne peuvent pas
être poursuivis en justice pour un acte accompli de bonne foi dans l'exercice
de ces pouvoirs... Ça, c'est un élément qui serait repris ailleurs?
M. Bonnardel : Juste aller un
petit peu plus loin, là, voir l'article 87, là. C'est ça, c'est :
Le... À 87 : «Le ministre ne peut être poursuivi en justice».
Mme Maccarone : 87?
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : O.K.
Seulement le ministre?
M. Bonnardel : «Le ministre
ne peut être poursuivi en justice», oui. Bien, non, et aussi : «Ne peuvent
non plus poursuivis... un inspecteur, un enquêteur, une personne désignée, une
municipalité locale», et : «le gouvernement ou un ministre».
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que le gouvernement est aussi inclus... inclus.
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : O.K. Puis je
présume que les pouvoirs spéciaux qui sont décrits ici, à l'article 57,
l'ancienne 93 dans la Loi sur la sécurité civile, sont différents de ceux
qu'on peut retrouver pour la loi sur la santé et services sociaux s'il doit
faire appel à des... à un état d'urgence. Il doit y avoir des différences en
termes de pouvoirs, je présume.
M. Bonnardel : C'est ça, je
me doutais, oui, l'état d'urgence sanitaire est plus axé sur la santé,
contrairement à nos dispositions qui sont indiquées à l'article 57, là.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
n'a jamais eu recours au 93...
M. Bonnardel : ...Exact.
Mme Maccarone : Mais on a
quand même réquisitionné des biens, on a réquisitionné des moyens de secours,
on a... on a requis des services lors de la pandémie, ça fait que... il doit y
avoir quand même des éléments...
M. Bonnardel : Oui, bien, ça
se peut qu'il y ait des points, là, je vous dis... je vous dis que c'est plus
l'aspect santé qui était du côté de l'état d'urgence sanitaire, là. Oui, je
l'ai devant moi, là. Bon, exemple, le point 4 interdire l'accès à tout ou
en partie du territoire concerné; 5 ordonner la construction de tout ouvrage ou
la mise en place d'installations à des fins sanitaires; 6 requérir l'aide de
tout ministère ou organisme en mesure d'assister les effectifs déployés; 7
faire les dépenses et conduire les contrats qu'il juge nécessaires, ça, on
l'a... on l'a là; 8 ordonner toutes autres mesures nécessaires pour protéger la
santé de la population, on l'a là; ordonner la vaccination, ordonner la
fermeture d'établissements d'enseignement ou de tout haut lieu de
rassemblement. Voilà.
Mme Maccarone : Puis au
numéro 15, ordonner d'autres mesures nécessaires, est-ce qu'on a une idée
de quoi d'autre on aura besoin?
M. Bonnardel : Bien, c'est...
On ne peut pas mettre tous les cas de figure, là, il y en aurait... on pourrait
discuter, vous et moi, là, jusqu'à minuit, là, de... de possiblement différents
cas de figure. Donc, c'est pour ça qu'on met, comme dans l'ancienne
loi 93, là, ce... ce libellé, là, d'ordonner toute autre mesure
nécessaire.
Mme Maccarone : Pourquoi,
dans l'ancienne loi, le dernier paragraphe, on disait : les sommes
requises par le gouvernement ou les ministères habilités à agir en vertu d'une
déclaration d'état d'urgence dans l'exercice des pouvoirs qui lui sont
attribués en vertu de la présente section sont prises sur le fonds consolidé du
revenu?
M. Bonnardel : Oui, c'est
l'article 58.
Mme Maccarone : Ça, on va
voir à 58?
M. Bonnardel : Oui.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Oui, député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Signaler
tout d'abord à l'article 6, il y a un... à moins que le ministre me
corrige, mais il y a une nouveauté, c'est la... c'est le confinement. Donc, ce
qui était la pratique... en vertu de l'état d'urgence sanitaire, je pense que
ça a été importé de...
M. Bonnardel : Je peux-tu...
je peux-tu vous corriger?
M. Fontecilla : Oui, s'il
vous plaît.
M. Bonnardel : Le confinement
est là, à l'article 93, là.
M. Fontecilla : Pardon?
M. Bonnardel : Le confinement
est là, à l'article 93, là.
M. Fontecilla : De cette
loi-ci?
M. Bonnardel : Et l'ancienne
loi aussi, là.
M. Fontecilla : Ah, 93.
Dites-moi où, s'il vous plaît, monsieur.
M. Bonnardel : À
l'article 6.
M. Fontecilla : L'article...
Le confinement. Parfait. Très bien. J'aimerais... j'aimerais... S'il pouvait me
donner un exemple dans l'alinéa 5 : accorder, pour le temps qu'il
juge nécessaire, les autorisations ou les dérogations prévues par la loi pour
l'exercice d'une activité ou pour l'accomplissement d'un acte requis dans les
circonstances? Est-ce que... est-ce qu'il pourrait nous donner un exemple de ce
que ça pourrait... ce que ça pourrait être?
Une voix : ...
M. Bonnardel : On va vous
donner un exemple qui nous vient en tête vite, vite, là... sous-ministre, là.
Le Président (M. Schneeberger) : M.
le sous-ministre.
M. Savard (Jean) : Oui.
Merci. Bien, un exemple, là, qui me vient tout de suite à l'esprit, c'est
autoriser rapidement des travaux dans un cours d'eau sans autorisation
préalable environnementale qui généralement nécessite des études et des
autorisations du ministère de l'Environnement à cet effet là pour différentes
raisons qui... qui sont dans la loi, ça, on pourrait procéder rapidement à ça
sans ces autorisations-là. C'est un exemple.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres questions? Oui, députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Juste,
évidemment, c'est énormément de pouvoir, énormément de pouvoir. Je suis en
train de regarder évidemment tous les pouvoirs que nous avons aussi à
l'article 123 de la Loi sur santé et services sociaux, quand on parle
d'avoir recours à l'état d'urgence sanitaire, puis évidemment on l'a vécu, on
l'a senti, c'était énormément de pouvoir. Mais en lisant tous ces pouvoirs,
ici, j'ai vraiment l'impression que je suis dans une série de télé, surtout
numéro 7 : ordonner de cesser l'alimentation en énergie ou en eau.
Pourquoi on a besoin... Est-ce qu'on a un exemple de comment ça peut arriver?
Parce que j'ai vraiment l'impression que je joue dans un film quand je lis
ceci.
M. Bonnardel : ...l'eau
pourrait avoir une contamination, là.
Mme Maccarone : O.K.
M. Bonnardel : L'eau pourrait
avoir une contamination pour des raisons x, là, alors on sera obligé de... de réquisitionner,
donc, en termes de bien de première nécessité, là, de l'eau dans les marchés,
j'imagine, pour alimenter... En tout cas, ce ne serait... ce ne serait pas le
fun, là.
Mme Maccarone : Non, non.
M. Bonnardel : Ce ne serait
pas le fun, là.
Mme Maccarone : Non...
Mme Maccarone : ...ça fait
que, comme je dis, c'est pour cette raison-là, juste en lisant chaque
paragraphe, j'ai vraiment l'impression que je joue dans un film à la télé, puis
ce n'est pas de la réalité, là, on peut... J'ai de la misère à m'imaginer à
vivre toute cette expérience. Si le gouvernement disait : Bien là, on a
ordonné de cesser l'alimentation en énergie ou en eau, là, c'est quand même
extrême.
M. Bonnardel : ...exemple,
c'est le sous-ministre qui me le faisait savoir, là, ça peut être : coupe
l'électricité à Montréal pour une période x, on la redonne à Laval, on l'enlève
à Montréal, on la redonne à Longueuil, pour des raisons où, là, l'alimentation
ou le... tous les cas de figure peuvent être inimaginables, là, dans une
situation catastrophique où on perdrait un barrage, ou autre, là, pour des
raisons x, là.
Mme Maccarone : Rationner les
biens et les services de première nécessité, fixer leurs prix, établir des
priorités d'approvisionnement.
• (18 h 20) •
Une voix : ...
Mme Maccarone : Oui, oui,
oui, c'est ça. Ma collègue est inquiète pour le papier de toilette.
M. Bonnardel : En tout cas.
Mme Maccarone : C'est vrai,
on doit s'inquiéter pour ça, c'est...
M. Bonnardel : Oui. Non, non,
on lit ça puis on se dit : Ça ne se peut pas, là, mais, oui, ça...
Mme Maccarone : Oui, en
effet. O.K., Merci, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : L'alinéa
15 : Ordonner toute autre mesure nécessaire, déjà, bien... il y a déjà 14
mesures, des pouvoirs extraordinaires octroyés en vertu d'un état d'urgence
nationale. Donc, ça couvre énormément d'aspects, c'est... et, dans un état
d'urgence, oui, on peut avoir recours à ces différentes mesures, c'est
plausible, mais on prend soin, à la fin, de... c'était déjà dans l'ancienne
loi, là, mais bon, puisqu'on étudie ce texte de loi... on prend soin d'ouvrir
la porte à toute autre mesure nécessaire. Quelle est la limite, là? Est-ce
qu'il y a une limite à «toute autre mesure nécessaire». Je pose la question.
M. Bonnardel : Il n'y a pas
de limite, M. le député, quand il faut sauver des vies puis c'est un état
d'urgence nationale, puis je l'expliquais tantôt à la députée de
Westmount-Saint-Louis, là, on ne peut pas mettre tous les cas de figure ou
expliquer tous les cas possibles. Vous et moi, là, on pourrait en discuter avec
la députée jusqu'à neuf heures ce soir, on pourrait en rajouter un 16ᵉ un 17ᵉ,
un 18ᵉ, possiblement. Donc, comme on l'a fait à l'article 93, on revient avec
le point 15, ordonner toute autre mesure nécessaire pour des situations qui
pourraient, aujourd'hui, nous échapper, sur lesquelles on pourrait se
dire : Au moins, on a l'outil pour aller... aller faire ceci ou cela, pour
répondre. Encore une fois, on est là pour un, pour sauver des vies, là. Si ce
contexte était appliqué un jour, je n'ose même pas m'imaginer, là.
Le Président (M. Schneeberger) : ...de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Dans le
premier paragraphe, quand on dit que «le gouvernement ou un ministre habilité à
agir dans le cadre d'un état d'urgence peut, sans délai et sans formalité»,
sans formalité, est-ce que ça veut dire que, exemple, le ministre a le pouvoir
de faire recours à l'état national d'urgence pour 48 heures, il n'a pas besoin
d'aller voir le Conseil de ministres, par exemple? Est-ce que c'est ça que ça
veut dire, «sans formalité», pour dire : Je coupe l'eau, je coupe l'énergie?
M. Bonnardel : ...c'est un
texte exquis qui... qui... bien, bon, oui, qui revient à l'article 93. C'est un
texte qui est utilisé aussi pour l'état d'urgence sanitaire, à l'article... au
premier paragraphe de l'article 123 de la loi sur la santé... la loi sur la
santé, donc... à moins que le sous-ministre, il ait une explication sur le
terme, mais c'est une formulation qui...
Des voix : ...
M. Bonnardel : O.K., c'est
ça. On n'est plus dans la formalité pour le déclarer parce qu'il est déjà
déclaré, l'état d'urgence. Et c'est là que ça nous donne des pouvoirs qu'on a
pour... C'est au cours de l'état d'urgence, donc il est déjà déclaré, l'état
d'urgence.
Mme Maccarone : Oui, mais je
présume que, même si l'état d'urgence est déjà déclaré... j'ose espérer que si
le ministre ou si le gouvernement décide de procéder à ordonner de cesser
l'alimentation en énergie ou en eau, de réquisitionner des biens de première
nécessité et voir à leur distribution, de rationner des biens, ils vont quand
même avoir une conversation je... Vous avez le pouvoir, on a appelé un état
national d'urgence...
Mme Maccarone : ...moi,
je souhaite savoir le processus par la suite. Si c'est fait, on n'espère jamais
vivre cette expérience, si jamais on doit avoir recours à cet article, on
commence avec soit le 55 ou le 56. On a fait... On a fait cet appel, on a
invoqué la loi, puis là on procède à l'article 57 sans formalité. Est-ce
que ça veut dire que je peux piger n'importe où dans cette liste sans retourner
au Conseil des ministres pour dire : Moi, là, j'ai l'intention de faire
ça?
M. Bonnardel : Exactement,
comme cela a été fait dans l'article 123, pour l'état d'urgence unitaire,
est libellé exactement comme celui... l'article 57 de la Loi sur la
sécurité civile.
Mme Maccarone : Ça fait
que, sans formalité, ça veut dire que vous avez carte blanche.
M. Bonnardel : Exact.
Mme Maccarone : O.K.
Encore une fois, inquiétant. Pas une question de ne pas avoir confiance dans
aucune personne, mais c'est des décisions fondamentales très importantes, sans
formalité. Je pense que j'aurais voulu au moins voir ici... Puis je comprends
que ça faisait partie de la loi actuelle, mais on est en train de travailler
sur une nouvelle mouture de la loi, que le comité serait évoqué, qu'il y aura
au moins... que ce n'est pas juste une personne qui va prendre cette décision
puis que les décisions seront prises par un groupe, un comité. Si ce n'est pas
le Conseil des ministres parce que c'est le ministre ou la ministre pour une
période de 48 heures, puis il y aura quand même une conversation qui va se
faire avec des experts puis quelqu'un qui va valider.
M. Bonnardel : C'est le
gouvernement, là. Le gouvernement ou un ministre habilité à agir dans le cadre
d'un état d'urgence peut sans délai pour protéger la vie, utiliser les pouvoirs
qu'il a. Donc, c'est le Conseil des ministres, là, le gouvernement, là. Ce
n'est pas... On un ministre si la situation...
Mme Maccarone : Le
gouvernement ou un ministre?
M. Bonnardel : Oui, si
la situation est... Peu importe le cas de figure qui peut... qui peut arriver,
mais à la base, le gouvernement va prendre la décision, là. Puis là il faudrait
qu'il y ait une autre catastrophe ou je ne sais pas, là, je n'ai pas... Je n'ai
pas d'image ou de cas de figure spécifique, là, mais c'est le gouvernement ou
un ministre habilité.
Mme Maccarone : Bien,
c'est ça, moi. Et puis je me dis, si c'est le gouvernement, au moins c'est en
Conseil des ministres. On est assis ensemble, on a parlé de pourquoi, on a dit
que ça va être le 10 jours. Mais si c'est la décision, parce qu'on n'a pas
pu le convoquer le Conseil des ministres, puis on a besoin d'agir en urgence,
ça fait qu'on a donné ce pouvoir au ministre d'agir à l'intérieur de
48 heures, il peut appeler, il peut convoquer, il peut dire :
Regarde, c'est un état... un état d'urgence national. Pendant les
48 heures qui suivent, moi, j'ai ce pouvoir. Je vais pouvoir fermer des
établissements, contrôler l'accès aux voies, ordonner lorsqu'il n'y a pas autre
moyen de protection puis...
M. Bonnardel : Excusez,
Mme la députée, là, le ministre est habilité par le gouvernement, là. Le
gouvernement ou un ministre habilité.
Mme Maccarone : Oui, je
comprends. On vous donne le pouvoir.
M. Bonnardel : O.K.
C'est ça.
Mme Maccarone : Je
comprends. C'est... Moi, j'ai la loi ouverte devant moi dans plusieurs autres
langues, juste pour s'assurer que je comprends très bien de quoi on est en
train de débattre. Mais je comprends, le ministre est habilité. Ça fait qu'on
lui a octroyé le pouvoir, c'est mon... Mon point, ce n'est pas parce qu'il n'a
pas le pouvoir d'agir. Mon point c'est que c'est énormément de pouvoir pour une
personne. Moi, ce que je souhaite m'assurer à l'intérieur de tous ces grands
pouvoirs qu'on espère ne jamais avoir recours, qu'il y aura une conversation,
qu'il y aura quelqu'un qui va valider les décisions qui vont être prises, que
ça passe par le comité ou toutes les instances, par le sous-ministre, qui va
travailler de main à main. Mais je peux imaginer que ce serait le cas. Je ne
peux pas imaginer que le ministre... Mettons, c'est demain. Ce n'est pas le
ministre Bonnardel qui va agir tout seul. Il va parler avec M. Savard, il
va parler avec M. Morin, il va parler avec tout le monde. Je comprends
très bien comment ça peut fonctionner, mais c'est parce que ça, ce n'est pas
écrit. On n'a pas ça qui est écrit dans la loi. Puis tu sais, à quelque part,
avec les débats que nous venons de mener, les doléances de la population, les
inquiétudes soulevées par la population lors de l'urgence sanitaire, c'est
justement à cause des éléments comme ça. Ça fait que c'est juste une question
de... Le garde-fou, des précautions pour s'assurer que ces décisions sont
prises ensemble. C'est pour ça un peu qu'à l'époque j'avais parlé de pourquoi
qu'on n'a pas le premier ministre, pourquoi qu'on n'a pas le vice-premier
ministre qui a aussi cette habilité d'agir et pas juste... pas juste le
ministre. C'est un grand poste. Je ne nie pas que le poste est important, mais
que ça soit autres personnes aussi. En tout cas, ça m'amène quand même des
inquiétudes. Moi, j'ai vraiment l'impression qu'on a besoin...
Mme Maccarone : ...d'avoir ça.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va. Alors, s'il n'y a pas d'autre... Député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : ...qui me
trottine depuis tantôt, là. Est-ce que l'état... l'état d'urgence national,
avec toutes les mesures que... ou les pouvoirs qu'il octroie au gouvernement,
là, a préséance... juste pour être clair, hein, savoir de quoi l'on parle, sur
l'application de la Charte des droits et libertés?
Des voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
M. le député de Laurier-Dorion, la... vous allez avoir la réponse demain. Si...
Je dis si, étant donné que je ne peux pas dire si...
Une voix : ...
Le Président (M. Schneeberger) : ...dans
le sens que, vous allez comprendre, suivez-moi jusqu'à la fin, alors vous aurez
la réponse demain.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux au mardi 16 avril, 15 h 30,
où elle entreprendra un autre mandat. Voilà.
(Fin de la séance à 18 h 30)