Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Thursday, November 2, 2023
-
Vol. 47 N° 25
Clause-by-clause consideration of Bill 31, an Act to amend various legislative provisions with respect to housing
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-quatre minutes)
La Présidente (Mme Haytayan) : Bonjour
à toutes et à tous. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui afin
de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 31, Loi modifiant diverses
dispositions législatives en matière d'habitation.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M.Schneeberger
(Drummond—Bois-Francs) est remplacé par Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides).
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
M. le secrétaire. Lors de l'ajournement de nos travaux hier, la commission
avait adopté l'article 32. Nous sommes toujours dans le sujet 3,
Améliorer l'efficacité de l'intervention du Tribunal administratif du logement
et offrir une meilleure accessibilité à la justice.
Mme la ministre, je crois que vous vouliez
proposer un nouvel article, 0.1.1, par amendement, selon le plan de suivi. Je
vous invite donc à en faire la lecture. Merci.
Mme Duranceau : Merci, Mme la
Présidente. Donc, effectivement, c'est l'article 0.1.1, article 10...
qui vise l'article 1070.2 du Code civil. Alors : Insérer, avant l'article 1
du projet de loi, le suivant, donc :
«0.0.1. L'article 1070.2 du Code
civil du Québec est modifié par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la
phrase suivante :
«Les normes prévues au règlement peuvent
varier en fonction des caractéristiques d'un immeuble.»
Alors : Cet amendement propose de
modifier l'article 1070.2 du Code civil afin de permettre au gouvernement
de prévoir, dans un règlement concernant le carnet d'entretien des immeubles
détenus en copropriété divise, des normes qui pourront varier en fonction des
caractéristiques d'un immeuble. Ces caractéristiques pourraient être, par
exemple, le nombre d'unités de l'immeuble, ses composantes, son année de
construction ou toute autre caractéristique susceptible de justifier une
modulation des règles en matière de carnet d'entretien.
Alors, voilà. Donc, écoutez, c'est que,
dans sa forme actuelle, la loi ne permet pas justement de moduler en fonction
des caractéristiques des immeubles, puis, quand cet article de loi a été
introduit puis qu'on a exigé des carnets d'entretien, entre autres pour des
petites copropriétés, il y a eu beaucoup de gens qui ont manifesté un peu leur
désaccord ou leur désarroi face à ça parce que ça entraîne des coûts qui sont
élevés, puis, quand on parle d'une copropriété, disons, de quatre, cinq unités,
bien, clairement, ce n'est pas les mêmes besoins que quand on parle d'un immeuble
de 100 unités, là. Alors, c'est juste pour nous donner l'habilitation
juridique de faire, au niveau du règlement, une modulation là-dedans.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Oui, Mme la députée.
Mme Dufour : Oui, je m'excuse,
c'est parce que je cherchais le 1072 d'origine. C'est ça, 1070... oui. Ah!
Voilà. C'est parce que la feuille était inversée. O.K. Voilà. Alors, hier on
parlait, là, c'est ça, que la forme du carnet d'entretien était déterminée par
règlement du gouvernement, les modalités...
Mme Dufour : ...ça n'aurait
pas été possible que le règlement ait des... prévoit des normes différentes,
là, c'est ce que je comprends, là? Même si on précisait la forme, le contenu,
les modalités, tenue et révision du carnet, c'était prévu dans le règlement,
mais les normes n'auraient pas pu être prévues dans le règlement. C'est bien
ça?
Mme Duranceau : C'est ce que
mes juristes m'indiquent, puis c'est ce qui ait fait qu'on est obligé de
modifier la loi. Je ne sais pas s'il y a un ajout juridique à être fait ici.
M. Bernier (Guillaume) : Guillaume
Bernier, avocat au ministère des Affaires municipales et de l'habitation.
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui,
parfait.
Des voix : Consentement.
M. Bernier (Guillaume) : Disons,
ce qu'on vient faire ici, là, c'est, disons, donner plus de...
La Présidente (Mme Haytayan) : Juste
un instant, juste s'assurer qu'on consent. Donc...
M. Bernier (Guillaume) : Ah!
O.K., excusez, le consentement, bien sûr.
La Présidente (Mme Haytayan) : aucun
souci. Donc, consentement pour que M. puisse répondre et intervienne? Parfait.
Juste vous nommer et votre nom, titre. Merci, M..
M. Bernier (Guillaume) : Parfait.
Donc, Guillaume Bernier, avocat au ministère des Affaires municipales et de
l'habitation.
L'intervention ici, dans le fond, c'est
pour donner vraiment une solidité juridique, là, au règlement à venir, là, qui
va prévoir des normes, bon, très certainement en tout cas va prévoir des normes
qui vont varier, là, en fonction des caractéristiques de l'immeuble, là. Mme la
ministre en a nommé quelques-unes, tantôt, c'est des modulations qui sont
encore à déterminer. Mais on écarte ainsi, là, un vieux principe
jurisprudentiel dans le domaine réglementaire, là, à l'effet que, tu sais,
c'est... on ne prévoit pas, règle générale, des règles différentes pour des
administrés placés dans une situation identique, donc des immeubles détenus en
copropriété, pourquoi leur imposer des règles variées si, dans le fond, c'est
des bâtiments puis c'est administré de la même façon, en copropriété divise?
Donc, on s'assure d'écarter, là, toute contestation qui pourrait être amenée
par des associations de copropriétaires, par exemple, là, qui pourraient
dire : Bien, cette règle-là, là, qui m'impose de produire un carnet
d'entretien à tous les cinq ans, je la trouve déraisonnable parce que d'autres
copropriétés n'ont... Ne sont pas assujetties à la même règle que moi, ma... la
règle qui s'applique à moi est plus contraignante. Donc, c'est... Bref, c'est
un principe de droit administratif, là, qu'on... qui s'applique ici puis qu'on
cherche à écarter, dans le fond.
• (11 h 30) •
Mme Dufour : O.K. Est-ce que
la forme, le contenu et les modalités de tenue et révision du carnet
d'entretien, eux, dans le règlement, pourraient aussi varier en fonction des
caractéristiques de l'immeuble, d'un immeuble, dans le règlement?
M. Bernier (Guillaume) : Oui,
bien, en fait, c'est ce que j'ai cherché à dire, là, dans le fond, c'est que
ces règles-là sont des sujets précis, là, en lien avec le carnet d'entretien,
la forme, les personnes qui peuvent rédiger le carnet, tout ça, la... les
dates, là, auxquelles il faut réviser le carnet, tout ça, bien, c'est ces
aspects-là qui pourront éventuellement varier dans le règlement, c'est les
règles, là, qui régissent ces aspects-là, qui pourront varier en fonction des
caractéristiques des immeubles.
Mme Dufour : Peut-être juste
me préciser c'est quoi, les normes, si ce n'est pas... Parce que moi, j'ai posé
la question, la forme, le contenu, les modalités, vous m'avez dit : c'est
ce que j'avais répondu. Mais avant, je posais la question sur les normes.
Alors,l qu'est-ce qui distingue la forme, le contenu, les modalités des normes?
C'est quoi, les normes, ça inclut quoi?
M. Bernier (Guillaume) : Bien,
en fait, c'est... Je dirais que c'est pas mal la même chose, dans le fond. Il y
a la norme qui vient encadrer ces aspects-là, dans le fond. Donc, quand on
parle de forme d'un carnet, par exemple, on pourrait dire : bien, tu sais,
papier, numérique, là, bon, bien, c'est peut-être... Les personnes, par
exemple, qui peuvent l'établir, des ingénieurs, des techniciens en bâtiment,
ça, c'est des normes qui vont être prévues dans le règlement, qui concernent
ces aspects-là, relativement au carnet d'entretien.
Mme Dufour : Je lisais que le
carnet d'entretien, il me semble que c'est ça, qu'il devait établir... là, je
le cherche, là, dans quel article, là, mais que ça devait établir les travaux
dans les parties privatives. Je le cherche, là. Est-ce que ça vous dit quelque
chose? O.K., attendez, je le sais, je l'ai ailleurs.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Haytayan) : ...est-ce
que vous voulez qu'on suspende quelques instants?
Mme Dufour : ...le temps que
je retrouve c'est quel article, là. Je ne la connais pas par cœur, cette
section-là du Code civil...
11 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Haytayan) : ...on
s'entend? Parfait, merci.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 35)
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
on va reprendre.
Mme Dufour : O.K. Merci, Mme
la Présidente, de la petite pause. C'est une loi complexe, la section sur le
Code civil sur les copropriétés divises, donc j'essayais de repérer mes
questions. Dans le fond, à l'article 1073, on parle, O.K., d'intérêts
assurables, là, ce n'est pas nécessairement les carnets d'entretien, mais, par
contre, on demande, dans le fond, de déterminer, là... On dit que, dans le
fond, avant les changements, là, récents, là, le syndicat avait déjà l'obligation
de souscrire des assurances des biens pour tout l'immeuble, tant les parties communes
que privatives, à l'exception des améliorations apportées aux parties
privatives par les copropriétaires, c'est-à-dire travaux ou ajouts d'éléments
donnant une plus-value à l'unité privative. Là, on disait que, plus récemment,
là, les nouveaux changements sont venus ajouter une lourde obligation, pour le
syndicat, de tenir un descriptif des parties privatives suffisamment précis
pour qu'une tierce personne, tel qu'un promettant acheteur d'une partie
privative, soit en mesure de déterminer les améliorations qu'il doit assumer.
Là, ce que je me demandais, c'est :
Le carnet d'entretien, est-ce qu'il y a un lien avec les travaux assurables,
entre guillemets, là? Ou, tu sais, est-ce qu'il va falloir que le carnet d'entretien
établisse les travaux qui ont été faits sur la partie privative aussi, mais qui
relèvent d'un immeuble? Et là je vais vous donner un cas de figure précis, là,
parce que c'est un peu complexe, là. Mais il y a des cas de figure un peu
particuliers. Tu sais, on pense souvent... quand on pense aux divises, on pense
souvent, tu sais, à des condos, tout ça, mais il y a aussi des cas où c'est
comme des maisons de ville, et donc le toit, par exemple, c'est... L'immeuble,
c'est commun, mais ce n'est pas vraiment commun, parce que chacun est vraiment
responsable...
Mme Dufour : ...et de
100 % de sa portion, incluant le toit, incluant les fenêtres, etc., même
les fondations. C'est assez particulier. Il y en... Moi, j'ai été sensibilisée
à des cas comme ça. Il y en a beaucoup à Laval, en fait, qui ont été faits.
Puis ces regroupements, par exemple, de quatre unités, puis là c'étaient comme
des parties communes qui sont partagées, mais... Ça fait que, là, le carnet
d'entretien... Tu sais, dans les faits, aujourd'hui, au niveau des assurances,
là, les obligations au niveau des assurances, l'assurance du syndicat doit
couvrir la totalité de l'immeuble, alors que, dans le fond, chacun est
responsable de son unité, qui représente le quart, admettons, du bâtiment,
mais, au niveau de l'entretien, chacun des... tu sais, des propriétaires,
copropriétaires sont responsables de leur partie du toit, leur partie des
fondations, etc. Ça fait que je me demandais, au niveau du carnet d'entretien,
comment, c'est quoi qui va être... qui va apparaître, la... entre guillemets,
comme la charge pour le syndicat alors qu'il y a des parties privatives mais
qui sont la responsabilité, au niveau des assurances, de l'ensemble du
syndicat? Je ne sais pas si c'est clair, ma question, là. C'est un peu
particulier.
La Présidente (Mme Haytayan) : Est-ce
qu'il y a consentement pour que M. Savoie prenne la parole?
Mme Dufour : Oui.
La Présidente (Mme Haytayan) : Consentement.
Mme Dufour : Puis, en toute
gouverne, j'avais un peu donné mes interrogations à M. Savoie hier pour que...
parce que je savais que c'était technique, là, ça fait que l'idée, c'était
qu'on gagne du temps.
La Présidente (Mme Haytayan) : Donc,
consentement?
Mme Dufour : Oui, moi, je
consens.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Veuillez vous présenter, s'il vous plaît, M. Savoie, prénom, nom, titre. Merci
beaucoup.
M. Savoie (Jocelyn) : Jocelyn
Savoie, sous-ministre adjoint aux politiques au ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation. Dans le fond, il faut distinguer les deux
choses, il y a le régime pour l'assurance puis celui pour le carnet d'entretien
et le fonds de prévoyance. Le règlement dont on parle aujourd'hui puis les
modifications qui sont proposées visent à permettre de moduler ce règlement-là
pour permettre que les évaluations de fonds de prévoyance et donc le carnet
d'entretien qui va en découler puissent être faits en fonction, là, de la
typologie, là, des syndicats de copropriété.
Maintenant, pour ce qui est du fonds
d'autoassurance... puis le règlement dont on parle n'a pas d'incidence et n'a
pas de lien avec le fonds d'autoassurance, le régime d'autoassurance, il est...
Dans le fonds, c'est que... La distinction, c'est que, oui, un syndicat de
copropriété doit assurer non seulement les parties communes, mais aussi la
portion privative, là, qui est considérée comme faisant partie, là, de ce que
je pourrais appeler en langage commun, là, la base du condo, là, tel qu'il
aurait été livré. Puis, quand il y a un dégât, tu sais, un dégât d'eau, là, le
meilleur exemple, bien, habituellement, les planchers vont être pris en compte
dans cette évaluation-là, puis le syndicat de copropriété va ramasser
l'entièreté de la facture, puis après ça il va aller se faire rembourser en
poursuivant ceux qui sont responsables du dossier. Mais il n'y a pas de lien
entre ça puis le fonds de prévoyance. Le syndicat de copropriété n'a pas besoin
de prévoir, dans son étude et ni dans son carnet d'entretien, le fait de
remplacer ces planchers-là, tout cet élément-là va être couvert par le biais du
fonds d'autoassurance puis de sa couverture d'assurance, qu'il est obligé
d'avoir pour le bâtiment.
• (11 h 40) •
Mme Dufour : O.K. Mais, juste
pour comprendre, là, le carnet d'entretien... Mais admettons que c'est le toit
qui coule parce qu'il y a une usure prématurée, ou peu importe, ça, ce ne
serait pas dans le carnet d'entretien parce que le copropriétaire est
responsable du quart du toit dans le cas que je donnais, le cas de figure.
M. Savoie (Jocelyn) : La
façon dont un syndicat de copropriété... Dans le fond, la responsabilité du
syndicat de copropriété est de gérer les parties communes. La déclaration de
copropriété vient établir c'est qui, les parties communes, les parties privées
puis des parties qu'on appelle communes à usage privatif, c'est une nuance, là,
dans les frais du... Puis là il faudrait voir c'est quoi, la déclaration en
question, là, mais, s'ils sont considérés comme des parties communes, bien, ils
vont être dans le fonds de prévoyance, si c'est des parties privatives
entièrement, ils vont être dans... ils ne seront pas dans le fonds de
prévoyance puis, si c'est des parties communes à usage privatif, par exemple,
les balcons, là, c'est ça qu'on appelle une partie commune à usage privatif,
eux vont être dans le fonds de prévoyance puis dans le carnet parce que
normalement ils font partie de la structure, puis éventuellement... Mais là
c'est vraiment une question de comment a été modulée la déclaration de
copropriété du cas que vous soulevez. S'ils ont été considérés comme des
parties privatives entièrement, le syndicat de propriété n'aura donc pas à les
inclure dans son fonds de prévoyance.
Mme Dufour : Ça fait qu'il
pourrait y avoir des cas que le carnet d'entretien, ça se limite au
stationnement puis aux allées, là, tu sais, pas au gazon. C'est ce que je
comprends
M. Savoie (Jocelyn) : En
fonction de ce qui serait prévu dans la déclaration, je ne peux pas vous le
dire.
Mme Dufour : Donc, l'immeuble
ne serait pas du tout couvert dans les carnets d'entretien parce que les
immeubles, dans ce cas-ci, c'est chacun des propriétaires sont responsables à
100 % de leur portion de l'immeuble. Donc, le syndicat n'a aucun...
M. Savoie (Jocelyn) : Le
syndicat gère les parties communes en fonction de ce que la déclaration de
copropriété stipule, il ne peut pas aller plus loin que ça. C'est sa limite de
sa responsabilité dans le partage des biens.
Mme Dufour : O.K. Ça me
confirme que...
Mme Dufour : ... Ça me
confirme que les règles concernant l'assurance ont à être modifiées, parce que,
si, au niveau de leur carnet d'entretien, on le voit de cette façon-là, bien,
les règles de l'assurance vont devoir être modifiées par rapport à ce que je
mentionnais hier. Mais je comprends que ce n'est pas l'objet de l'article, mais
ça confirme qu'il va falloir revoir ça, Mme la ministre, au niveau des
assurances, parce qu'il y a un enjeu majeur de ce côté-là. Donc... Mais... mais
merci des... des éclaircissements.
Puis c'est... Puis ça, c'est supposé de
rentrer en vigueur quand, le carnet d'entretien?
Mme Duranceau : Après
l'adoption du règlement.
Mme Dufour : O.K. Je...
Mme Duranceau : Il va falloir
que le règlement soit rédigé, déposé.
Mme Dufour : Je pensais qu'il
y avait comme un... Je pensais que ça venait en vigueur dans trois... deux ans,
ou quelque chose... O.K. Ça fait que c'est déjà...
(Consultation)
Mme Dufour : Oui. C'est trois
ans, c'est ça.
Mme Duranceau : ...trois ans.
Les carnets d'entretien, c'est trois ans après l'adoption du règlement. C'est
ça qu'on a dit hier.
Mme Dufour : O.K. Bien, c'est
ça, c'est ça que j'avais en tête. O.K., c'est bon, excellent. Trois ans après
l'adoption du règlement, et non pas...
Mme Duranceau : Donc, là...
Mme Dufour : ...de la loi à
l'époque, là?
Mme Duranceau : Non, c'est
ça.
Mme Dufour : O.K. Excellent.
Mme Duranceau : Ça fait que,
là, il va falloir rédiger...
Mme Dufour : Ça fait
qu'entre-temps, on pourrait travailler sur les assurances, on aura le temps.
Ça complète mes questions pour cet
article-là.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le député.
M. Fontecilla : Merci, Mme
la... la... la Présidente. Moi, je voudrais m'assurer de l'absence d'un
caractère superfétatoire dans cet... dans cet... dans cet article-là. Je... Je
m'explique. Une loi, de façon générale... Un règlement a une portée générale.
Mais, la réalité étant générale et spécifique en même temps, une loi... un
règlement doit prévoir des... comment dire, des exceptions ou des catégories,
je ne sais pas, dans ce cas-ci, des bâtiments de cinq condominiums et plus, ou
moins, 100 et plus, etc., des catégories : A, B, C. Et vous nous avez dit
tantôt que, de façon générale, et c'est ça que je voudrais bien comprendre, un
règlement a.. a une... a une portée générale qui l'empêche, pardon, de s'adresser
à des... d'adresser des cas plus particuliers, comme le caractère d'un
bâtiment, qui est... peut être unique, là, et que ça... et... et... et que
cette absence de... comment dire, de définition du caractère unique, là,
pourrait occasionner des poursuites... des poursuites en disant : Bien,
ce... ce règlement, ça ne s'applique pas à moi, là. Mais, là, vous avez
dit : De façon générale, le règlement ne prévoit... des caractéristiques
propres à chaque bâtiment. Mais on peut regrouper ces caractéristiques par catégories.
Est-ce qu'un règlement peut que... un règlement du... découlant d'une loi peut
définir des... des... des catégories, par exemple? Est-ce que vous comprenez
ma... le sens de ma question?
M. Bernier (Guillaume) : Bien,
c'est sûr que ce matin, ce dont je peux parler davantage, c'est ce qu'on a sous
les yeux, à savoir une modification législative à l'article 1070.2 du Code
civil pour permettre la modulation des règles en fonction des caractéristiques
des immeubles qui vont être visés par ce règlement-là.
M. Fontecilla : Mais c'est
dans ce cas de facto dans le règlement? C'est ça que je.... Un règlement ne
doit pas déterminer les...
M. Bernier (Guillaume) : Bien,
sans entrer dans les détails juridiques, là, qui ont fait l'objet de discussions
au sein du gouvernement, bon : Doit-on aller de l'avant avec cette
modification législative là?, il y a eu une analyse qui a été faite, et les
conclusions... on s'est dit : Pour être plus sûrs par rapport aux
règles... qui s'en viennent dans le règlement, là, qui vont encadrer notamment
le carnet d'entretien, il y a eu une décision d'ajouter cette précision-là dans
l'habilitation réglementaire, de prévoir clairement que les règles vont pouvoir
varier en fonction des caractéristiques de l'immeuble. Donc, c'est ce qu'on
vient faire ici. C'est pour, disons, éviter d'éventuelles contestations sur le
motif que, là, les règles...
Par exemple, un syndicat de copropriété
qui dirait : Bien, moi, je trouve que, là, ce n'est... ce n'est pas juste
ou ce n'est pas... c'est déraisonnable, parce qu'on m'impose de faire un carnet
d'entretien aux cinq ans, alors que pour l'immeuble voisin, eux, bon, peut-être
parce que c'est un immeuble plus récent, par exemple, eux, ils doivent le faire
aux 10 ans, ça leur coûte moins cher. Donc, pas... Dans une situation comme ça,
bien, le règlement, qui va prévoir des règles différentes, bien, va être plus
facile à défendre éventuellement en cas de contestation. Donc, c'est ça,
l'idée, c'est de... d'assurer plus de solidité...
M. Bernier (Guillaume) : ...d'assurer
plus de solidité juridique aux normes, qui vont varier. Et peut-être
qu'effectivement, ça va déplaire à certains copropriétaires, mais, bon, ça,
c'est autre chose, là. Mais c'est ce qu'on vient faire ici, là. Donc, il y a eu
une analyse de faite, puis on a considéré, au plan juridique, là — c'est
très technique, c'est très juridique, tout ça — que cet ajout-là
était requis.
M. Fontecilla : ...en
d'autres mots, c'est une mesure préventive, là, vous l'avez dit, pour prévenir
d'éventuelles contestations, et qui fait en sorte de rendre très explicite,
dans le Code civil, là... C'est quelque chose, pour eux, qui est déjà
implicite. C'est de le prendre encore plus clair. Est-ce que je pourrais voir
les choses comme ça?
M. Bernier (Guillaume) : C'est
une façon très juste de voir les choses, effectivement, là. Bon, certains
pourraient dire que le législateur ne doit pas parler pour ne rien dire. Donc,
nous, on s'est dit que, quand même, il y avait besoin de précisions ici, là. La
phrase qu'on ajoute, on a considéré, le gouvernement a considéré que c'était
pertinent de l'ajouter. Ça venait donner plus de sécurité juridique, là, aux
interventions réglementaires qu'on propose de faire, là, dans les prochains
mois.
M. Fontecilla : Et, pour
suivre le cas de figure que vous avez nommé, les normes prévues au règlement,
par exemple, peuvent concerner aussi, ce que vous dit, la date de construction?
M. Bernier (Guillaume) : Ça
pourrait être un aspect qui est retenu, là, comme caractéristique de
l'immeuble. On peut... Il y en a peut-être d'autres, le nombre d'étages, les
composantes particulières, le nombre d'unités. Je ne suis pas un expert en
bâtiment, là, je ne saurais dire exactement c'est quoi les caractéristiques qui
sont réellement pertinentes et qui pourraient justifier, de façon raisonnable,
des variations dans les différentes normes qu'on va prévoir, notamment sur le
carnet d'entretien, mais ça pourrait être ça, effectivement, là.
M. Fontecilla : Très bien,
merci.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce l'amendement introduisant le
nouvel article 0.1.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : Adopté,
parfait. Donc, le nouvel article 0.1.1 est adopté. Mme la ministre, nous en
serions à un nouvel article introduit, 0.2.1. Je vous invite donc à en faire la
lecture, merci.
• (11 h 50) •
Mme Duranceau : Parfait.
Alors, on va rentrer un petit peu dans le même film qu'hier, là, de modifier
quelque chose qui existe dans une autre loi. Alors :
0.2.1. L'article 1071 de ce code, modifié
par l'article 39 du chapitre 28 des lois de 2019, est de nouveau modifié, dans
le deuxième alinéa, par la suppression de «tous les cinq ans», et par
l'insertion, à la fin, de «et détermine à quelle fréquence une nouvelle étude
doit être obtenue par le conseil d'administration. Ces normes peuvent varier en
fonction des caractéristiques d'un immeuble.»
Alors, commentaire. Cet amendement propose
de modifier l'article 1071 du Code civil concernant la fréquence de l'obtention
de l'étude du fonds de prévoyance des immeubles détenus en copropriété divise.
Il est proposé de retirer l'exigence d'obtenir une telle étude à tous les cinq
ans et de, plutôt, déterminer la fréquence de l'obtention de l'étude dans un
règlement du gouvernement.
L'amendement vise aussi à permettre que
les normes prévues dans ce règlement puissent varier en fonction des
caractéristiques d'un immeuble. Ces caractéristiques pourraient être, par
exemple, le nombre d'unités de l'immeuble, ses composantes, son année de
construction ou toute autre caractéristique susceptible de justifier une modulation
des règles en matière d'étude du fonds de prévoyance.
Alors, l'objectif poursuivi : alléger
la tâche des plus petites copropriétés, assouplir la manière dont l'État peut
faire varier les exigences applicables aux copropriétés, réduire les coûts
associés à la révision de l'étude du fonds de prévoyance réalisée par des
membres des ordres professionnels, atténuer la pression sur les firmes et
professionnels qui établissent et révisent les études du fonds de prévoyance.
Donc, le gouvernement adopterait un règlement visant à moduler la fréquence de
révision de l'étude du fonds de prévoyance selon les caractéristiques de
l'immeuble, comme on l'a discuté à l'amendement précédent. Voilà, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la ministre. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Mme la députée.
Mme Dufour : Merci. Alors, je
vais revenir sur...
Mme Dufour : ...on parle du
fonds de prévoyance, je vais revenir avec... sur le cas de figure que je
parlais tout à l'heure parce que, je trouve, ça l'illustre bien, là. Là, on a
parlé des assurances, là, on parle d'un fonds de prévoyance. Là, l'enjeu des
assurances, c'est que, dans les cas de figure que je vous parlais, là,
maintenant, l'assurance est obligatoire sur l'ensemble de l'immeuble. S'il y a
un dégât d'eau, par exemple, non volontaire, là, qui n'est pas la cause d'un
copropriétaire, bien, c'est l'ensemble du syndicat qui en est responsable,
alors que normalement... avant les changements à la loi qui ont été faits il y
a quelques années, normalement, bien, chacun des copropriétaires était
responsable à 100 % de sa partie, et donc son assurance... tu sais,
personnelle de sa maison aurait normalement assumé ces coûts-là, et donc il n'y
aurait pas eu une hausse, par exemple, du coût, là, de franchise, ou quoi que
ce soit. Ça fait que, là, maintenant qu'on dit ça, le fonds de prévoyance,
c'est quoi que ça va... que ça doit prévoir dans un cas comme ça? Est-ce que le
fonds de prévoyance doit prévoir des dégâts d'eau pour l'immeuble, par exemple?
Tu sais, des... ou de... je ne sais pas, voir à... tu sais, on parlait
d'entretien, mais voir à s'assurer que tous les drains, je ne sais pas,
français soient... alors que normalement chacun devrait être responsable de ça.
Comment? Comment ça se sépare entre, tu sais, les copropriétaires puis ce qui
relève du syndicat dans un cas comme ça? Je sais que c'est très technique, là,
mais...
Mme Duranceau : ...je vais
offrir un commentaire. Là, moi, honnêtement, c'était pour nous donner la
latitude d'écrire le règlement comme il faut, là, ces modifications-là. Ça fait
que, je pense, c'est des excellents points que vous soulevez. Personnellement,
je ne suis pas allée là dans mon détail de la compréhension de tout ce qui va
venir au niveau du règlement, je vais y venir, mais quand je vais m'occuper du
règlement. Donc, pour répondre à ça de manière plus technique, je vais laisser
M. Savoie préciser.
Une voix : Parfait.
M. Savoie (Jocelyn) : Dans le
fond, typiquement, là, une étude de fonds de prévoyance, le syndicat de
copropriété va faire affaire avec une firme qui va venir faire une évaluation
du bâtiment, de toutes ses pièces et de la durée de vie utile des différentes
composantes, donc ça va... il va avoir tous les éléments de structure d'un
bâtiment, colonne, soutènement, stationnement, les recouvrements du sol, le
toit, les fenêtres, ascenseurs, pièces de ventilation, machinerie, équipements
électriques, etc. Puis c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles on
propose, là, de faire la modulation par règlement plutôt que de prévoir par
défaut à tous les cinq ans. Parce que plus l'immeuble est complexe, plus c'est
coûteux, mais il y a quand même un niveau minimal, quelle que soit la taille
d'une copropriété, qui doit être déboursé. Donc, ça crée des frais qui peuvent
être assez élevés pour les plus petites copropriétés. Mais l'idée, c'est que
l'étude va impliquer des ingénieurs qui vont, entre autres, regarder, là,
certaines composantes du bâtiment, la firme va produire une évaluation
actuarielle de ce qui devrait être mis de côté sur tout l'horizon de durée de
vie des différents composants pour les remplacer. Ça fait que ça remplace tout
ce qui est dans les éléments communs de la copropriété.
Mme Dufour : Bien, c'est ça,
mais là, ici, il n'y a pas d'élément comme en outre un stationnement puis du
gazon. Tu sais, c'est ce que je parlais tout à l'heure. Ça fait que, là, vous
m'avez donné beaucoup d'exemples, mais, tu sais, compte tenu que, l'assurance,
elle, l'obligation sur le syndicat est de couvrir tout dégât, ou à peu près,
qui est à l'immeuble, même si chacun des copropriétaires sont responsables à
100 % de leur portion de l'immeuble, il n'y a pas... officiellement, il
n'y a pas de partie commune à l'immeuble. Ça fait qu'est-ce que, dans un cas
comme ça, le... puis là je dis «immeuble», là, je parle du bâtiment, là, parce
qu'évidemment, le terrain, ça, il y a des parties communes, mais, dans un cas
comme ça, est-ce que le fonds de prévoyance ne devrait, dans le fond, inclure
que le stationnement puis le gazon?
M. Savoie (Jocelyn) : En
fait, dans le cas que vous soulevez, il faudrait voir qu'est-ce que leur
couverture d'assurance couvre aussi également, là, parce que la copropriété ne
sera peut-être pas responsable des toits qui vont... Le cas est très
particulier, là, mais, dans un cas standard...
Mme Dufour : ...là, vous me
parlez d'assurance, mais...
M. Savoie (Jocelyn) : C'est
parce que vous faites le lien avec le fonds d'autoassurance puis le fonds de...
le fonds de prévoyance, là. Mais, dans votre fonds de prévoyance, on va revenir
à ce qu'on disait tantôt, en fonction de ce qui est dans la déclaration, c'est
certain que, par défaut, normalement, tous les éléments de structure sont
dedans. Mais le cas que vous avez soulevé a l'air d'être très particulier. Ça
fait qu'ils ont peut-être écrit quelque chose de différent, mais normalement il
est pris pour acquis que les éléments de structure sont dans le fonds de
prévoyance. Mais c'est ça...
Mme Dufour : ...je peux vous
dire que c'est clair, clair, clair dans le... Tu sais, dans le fonds, ils ont
utilisé...
M. Savoie (Jocelyn) : Mais,
dans ce cas-là, il va utilisé les aires communes.
Mme Dufour : ...les
copropriétés divisent, mais, dans le fond, chacun est propriétaire de sa
maison, mais la copropriété, c'est surtout pour les éléments communs qui sont
le stationnement, le gazon.
M. Savoie (Jocelyn) : Oui.
Mme Dufour : Mais ça, vous
dites, c'est très particulier...
Mme Dufour : ...Mais il y a
beaucoup, beaucoup, de... c'est un grand développement qui s'est fait comme ça.
C'est un modèle qui a été très commun à Laval. Il y a beaucoup de regroupements
comme ça, qui ont été faits, et donc ce n'est pas si anodin. Mais là, vous me
parlez d'assurance, moi, tu sais, je vous le disais, à mon avis, hier, je vous
le disais, je pense qu'il y a un lien entre les deux, vous disiez non, mais là,
vous le faites, le lien, ça fait que...
Mme Duranceau : ...à quoi, là?
Mme Dufour : Par rapport au
fonds de prévoyance, qu'est-ce que le fonds de prévoyance, la distinction? Puis
j'espère que le règlement va venir faire la distinction d'un cas comme ça.
Mme Duranceau : On peut-tu
comme prendre ça puis s'en occuper quand on va faire le règlement?
Mme Dufour : Oui, tout à
fait, tout à fait.
Mme Duranceau : Ou il faut
faire un changement à ce qui est proposé là?
Mme Dufour : Non, non, on est
en train de parler de «les normes peuvent varier en fonction des
caractéristiques d'un immeuble». Mais j'espère qu'on va prendre en
considération...
Mme Duranceau : Oui, oui,
c'est bien noté.
Mme Dufour : ...Ce genre de
caractéristique là, où il n'y a rien commun dans les bâtiments, là. Mais les
autres articles qui touchent au fonds d'autoassurance, eux autres ne disent pas
ça. Eux autres ne font pas de distinction entre les caractéristiques. Eux
autres considèrent que c'est comme si c'était des... tu sais, des condos un
par-dessus l'autre.
Mme Duranceau : Je comprends.
Mme Dufour : Ça fait qu'il y
a comme deux éléments contradictoires dans le Code civil actuel, il y a une
incongruité qui cause... tu sais, c'est... Vraiment, ça lèse des gens
actuellement, là, puis ça fait en sorte que leurs coûts d'assurance augmentent
de façon exponentielle pour aucune raison, juste à cause de la façon que la loi
est écrite. Donc, je vous invite à revoir ça rapidement parce que ça... Les
coûts d'assurance, vous le savez, ils ont monté pour tout le monde, mais là,
pour eux, c'est encore pire. Puis, tu sais, les franchises, parce qu'avant,
c'était chacun avec sa franchise pour sa partie de bâtiment, là, maintenant,
c'est la franchise du syndicat pour l'ensemble des unités, ça fait que ça coûte
beaucoup plus cher. Évidemment, les frais de condo aussi, là, suivent avec.
Mme Duranceau : C'est bien
noté.
Mme Dufour : Ça fait que, tu
sais, dans le règlement, j'espère qu'au moins qu'au niveau du fonds de
prévoyance, on va venir considérer ce genre de cas là, qui est vraiment
distinct de ce qu'on pense quand on pense à des copropriétés divises.
Mme Duranceau : Oui, très bon
point. On a noté ça.
Mme Dufour : Merci.
Mme Duranceau : Merci.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député.
• (12 heures) •
M. Fontecilla : Donc,
c'est... j'aimerais savoir, celui qui détermine à quelle fréquence, ou celui...
Qui détermine à quelle fréquence une nouvelle étude doit être obtenue par le
conseil d'administration? C'est le règlement qui détermine la fréquence. Ce
n'est plus automatiquement?
Mme Duranceau : Non, c'est le
conseil.
M. Fontecilla : C'est ça, là.
Je lisais...
Mme Duranceau : C'est le
règlement qui va déterminer à quelle fréquence le conseil...
M. Fontecilla : Voilà. O.K.
Parfait. Comment... on disait tantôt, là, qu'il y a toutes sortes de bâtiments,
chaque bâtiment est unique, là, puis il y en a qui sont beaucoup plus complexes
que d'autres, comment... j'ai de la difficulté à voir comment un règlement
pourra déterminer pour tous les bâtiments sans faire de catégories, je m'avance
un peu sur le règlement, mais c'est important de comprendre comment le
règlement va déterminer, va faire une évaluation juste du temps de la période à
laquelle le conseil d'administration doit produire une étude du fonds de
prévoyance? Est-ce que ça va être pour chaque bâtiment, une... je pose la
question, là : comment ça va se passer?
Mme Duranceau : Bien, quand
on va faire le règlement, là, d'une part, il y a des commentaires qui ont été
formulés, on va les prendre en compte. L'idée, c'est de distinguer les
immeubles avec beaucoup d'unités versus ceux avec un plus faible nombre
d'unités, O.K.? Là, après ça, s'il y a lieu d'aller plus en détail, là, comme
ce qui vient d'être soulevé par notre collègue des Mille-Îles, O.K., peut-être
qu'on verra une catégorie pour ça. Il n'est pas fait, le règlement, là, ça fait
qu'honnêtement tout est ouvert. Si vous avez des bonnes idées à nous suggérer,
on va les prendre en compte. L'idée, encore une fois, c'est dans, c'est ça, mon
état d'esprit, c'est de nous donner la flexibilité de faire les bonnes affaires.
Donc, on va écouter tout le monde sur ça, prendre en compte les commentaires
qui ont été formulés. Idéalement, on n'a pas 122 catégories, là, parce que
là, on ne va pas bien servir personne, mais on va regrouper les besoins
pertinents à partir, là, par types de catégories, de tailles d'immeubles, comme
on indique, là, peut-être selon les années de construction, selon le type de
structure, ça fait qu'à voir, là, on va faire ça... On va essayer de faire ça
de manière intelligente, là.
M. Fontecilla : C'est
justement ça, Mme la ministre, c'est ma crainte...
12 h (version non révisée)
M. Fontecilla : ...une
multiplication des catégories, qui peut entraîner non seulement une
bureaucratie supplémentaire... À chaque année, il y a des nouveaux bâtiments
qui s'ajoutent, donc il faut les mettre quelque part, il faut envoyer quelqu'un,
un inspecteur ou, que sais-je, pour déterminer dans quelle catégorie... C'est
une multiplication... Et ça peut aussi occasionner d'éventuelles poursuites. «Mais
je n'appartiens pas à cette catégorie-là parce que mon édifice est d'une
autre... a d'autres caractéristiques qui font en sorte qu'il appartient à une
autre caractéristique.» Et ça entraîne des coûts. C'est-à-dire, une étude à
partir d'un bâtiment avec des caractéristiques telles peut coûter plus cher qu'un
autre bâtiment avec d'autres caractéristiques. Donc, ma crainte, c'est la
multiplication des... Là, vous vous donnez le pouvoir de multiplier les
catégories, là. Et jusqu'où? Donc, ça peut concourir, bien, comment dire, à
être moins efficaces.
Mme Duranceau : M. le député
de Laurier-Dorion, sur ce point, on s'entend très bien. Je veux vous rassurer.
Le but, c'est de ne pas multiplier les catégories. C'est de répondre aux
besoins, mais ne pas multiplier les catégories, garder ça simple. C'est... On
vient faire ces modifications-là parce que c'était trop lourd, pour bien des
gens, de devoir s'astreindre à produire un rapport à tous les cinq ans, puis ce
n'était pas adapté pour une grande proportion de la population, alors on vient
rendre ça plus souple. Puis l'idée, ce n'est pas de multiplier les catégories.
La dernière affaire dont on a besoin, c'est des inspecteurs pour vérifier tout
ça, là, donc on va garder ça simple. Puis vous aurez l'occasion de vous
prononcer quand on va déposer le règlement, même.
M. Fontecilla : ...dès que le
règlement va être déposé?
Mme Duranceau : Bien là, on
va commencer par adopter les articles de loi qui nous permettent de faire le
bon règlement, puis, ensuite de ça, on va le déposer, sans doute, dans les
prochains mois, là, j'imagine. Mais merci de votre commentaire, j'ai la même
préoccupation. Bon point.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y avait d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, on va donc procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 0.2.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : Adopté,
merci. Donc, le nouvel article 0.2.1 est adopté. À ce stade-ci, je comprends qu'il
est souhaité par les membres de suspendre la séance avant d'entreprendre le
prochain thème.
Je suspends donc la séance quelques
minutes. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 05)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 35)
La Présidente (Mme Haytayan) :
Nous reprenons les travaux. Durant la suspension, je comprends qu'il y a eu
consentement pour modifier l'ordre d'étude des articles selon une nouvelle
séquence. Consentement? Excellent. Merci.
Nous entamons donc le thème 4, Préserver et
accroître l'offre de logements, faciliter la réalisation de projets d'habitation
et assurer une meilleure gestion des logements sociaux abordables et
communautaires. Mme la ministre, je vous invite donc à faire la lecture de l'article 19,
s'il vous plaît. Merci.
Mme Duranceau : Alors :
L'article 62 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante :
«Le produit d'une telle aliénation peut
toutefois, avec l'autorisation de la société, être employé pour la rénovation
ou la reconstruction d'un immeuble d'habitation à loyer modique appartenant à
cette municipalité ou à cet office ou dans le cadre d'un projet visant la
réalisation de logements abordables.»
Alors : L'article 19 du projet de
loi modifierait l'article 62 de la Loi sur la Société d'habitation du
Québec afin de permettre à une municipalité ou à un office d'habitation d'employer
le produit de l'aliénation d'une habitation à loyer modique afin de rénover ou
de reconstruire un autre immeuble d'habitation à loyer modique lui appartenant
ou afin de réaliser un nouveau projet d'habitation abordable, par exemple, dans
le cadre du programme AccèsLogis ou du Programme d'habitation abordable Québec.
Donc, encore une fois, c'est une recherche
de souplesse, là, dans l'utilisation des sommes pour construire plus rapidement
puis augmenter l'offre de logements sociaux communautaires ou abordables.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions sur cet article? Mme la
députée.
Mme Dufour : Mme la
Présidente, oui. Bien, en fait, une des inquiétudes, que j'avais soulevée assez
tôt dans... lorsqu'on a lu le projet de loi puis que des organismes aussi sont
venus confirmer cette inquiétude-là, partageaient la même inquiétude, notamment
la Fédération des locataires d'habitations à loyer modique du Québec, c'est le
fait qu'ici on propose d'aliéner des logements, dans le fond, dits sociaux, là,
donc des logements à loyer modique, pour que ça puisse servir à du logement
abordable. Mais on en a parlé abondamment que logement abordable n'équivaut pas
à un logement social, et il y a dans... il y a beaucoup de variétés... disons,
de variabilités dans la définition de ce qu'on considère du logement abordable.
Alors, considérant de l'importance du...
Mme Dufour : ...Logement
social, pour ceux qui y habitent, de voir ici qu'il y aurait la possibilité
qu'on aliène des HLM et pour en faire autre chose, là, tu sais... Il y a par
exemple des HLM qui sont vétustes seront... Devront être démolis, il y en a
dans diverses régions du Québec, mais il y en a même dans votre comté, Mme la
Présidente, donc à ce moment-là, ce qu'on pourrait voir, c'est, dans le Fond,
que l'Office pourrait décider de les... Que ça soit transformé en logement
abordable, et là, il y aurait une perte, tu sais, une perte, dans le fond, de
logements sociaux pour les gens qui, vous l'avez certainement vu dans...
lorsque vous avez, j'imagine, visité les logements place Saint-Martin, ce n'est
pas des gens qui ont les moyens de vivre dans des logements abordables, ce sont
des gens qui ont besoin de vivre dans les logements sociaux. Alors, il y a une
inquiétude ici. Et d'ailleurs à cet effet-là, moi, j'ai proposé, j'ai déposé un
amendement.
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui,
Mme la députée, votre amendement a été reçu. Je vous invite à en faire la
lecture, s'il vous plaît.
Mme Dufour : Oui, parfait.
Donc, article 19, article 62 de... Est-ce que vous voulez que
j'attende qu'il soit à l'écran, par contre, pour tout le monde, peut-être?
D'habitude, on attend. Je vais juste attendre qu'il soit à l'écran.
Des voix : ...
Mme Dufour : Merci. Alors,
article 19, article 62 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec.
L'article 62 de cette loi est modifié par le remplacement des mots «ou
dans le cadre d'un projet visant la réalisation de logements abordables» par
les mots «ou pour la construction ou l'acquisition d'un immeuble dont la
totalité des logements est destinée à du logement social».
Je ne sais pas si on peut baisser l'écran?
Merci. L'article se lirait comme suit : 62. Toute municipalité ou tout
office doivent employer le produit de toute aliénation des immeubles acquis
pour la réalisation d'un programme dûment autorisé au remboursement des
emprunts contractés auprès de la société en vertu du paragraphe B ou des
subventions accordées en vertu du paragraphe C de l'article 60. Le produit
d'une telle aliénation peut toutefois, avec l'autorisation de la société, être
employé pour la rénovation ou la reconstruction d'un immeuble d'habitation à
loyer modique appartenant à cette municipalité ou pour la construction ou
l'acquisition d'un immeuble dont la totalité des logements est destinée à du
logement social.
• (12 h 40) •
Alors, Mme la Présidente, c'est ce que
j'expliquais tout à l'heure. Et là, et là, on ouvre aussi à acquisition, parce
que c'est une tendance, il y a de plus en plus d'offices, là, qui commencent,
et de groupes sociaux, là, à acquérir des immeubles pour les préserver et les
destiner à du logement social. Et je sais que c'est envisagé, même chez nous, à
Laval, mais ça s'est vu ailleurs. Et donc, ça ouvre la porte à quand même plus
de possibilités que précédemment, mais ça vient préserver le logement social
dans ce secteur-là, dans ce territoire-là, qui est visé, puis c'est ça. Puis je
considère que vraiment, il y a une grande distinction entre des logements
abordables et du logement social. Il y a... Puis d'ailleurs, dans les dernières
années, c'est la première fois qu'on a vu un recul, on a vu un recul du nombre
de logements sociaux au Québec, et ça, il faut arrêter cette saignée-là.
Alors, voilà pour l'amendement. Là, je
suis prête à échanger sur la question. J'imagine que mon collègue de
Laurier-Dorion aura aussi des commentaires.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement de la
députée des Mille-Îles? Oui, Mme la ministre.
Mme Duranceau : Alors, j'aime
l'ajout de la notion d'acquisition. J'aime ça parce qu'effectivement c'est un
autre volet pour la souplesse dans ce qu'on veut pouvoir faire avec des sommes
qui pourraient être disponibles. Ça fait que, ça, on va trouver une façon
d'ajouter cette référence-là.
Maintenant, enlever... Je comprends, là,
ça a été soulevé, la préoccupation qu'on veut absolument que ça soit pour des
projets de logements, loyer modique ou social, mais c'est là déjà, loyer
modique est là, puis logement abordable, il faut qu'il soit là aussi parce que
dans les programmes, tu sais, on va se dire les vraies affaires, là, dans que
ça soit AccèsLogis ou que ça soit le PHAQ, il y a des PSL qui sont disponibles.
Puis on vise des clientèles qui sont...
Mme Duranceau : ...vunérable,
puis, si c'est des... premièrement, ça va être discuté avec la Société
d'habitation, là. Ça fait que notre mission, c'est le logement pour les gens
les plus vulnérables. Alors, moi, ce que je veux, c'est de la flexibilité. Puis
là, si on vient mettre «logement social», encore là, on vient se contraindre.
Il faut selon le cas. Puis c'est ça, la problématique de toute notre histoire
de système de financement du logement, c'est trop régimenté, trop strict puis
on n'est pas capable de saisir les bonnes opportunités au bon moment. Alors là,
on veut se donner toute la souplesse d'agir selon la nature des projets qui
vont être proposés. Puis on ne se contentera pas d'histoire, là... C'est une
municipalité qui vend ou c'est un office? Alors, les offices, qu'est-ce qu'ils
détiennent? Ils détiennent du logement social, de manière générale. Les
municipalités, ça peut être l'un ou l'autre, puis c'est eux qui vont
dire : Regarde, je veux vendre puis je veux garder l'argent pour faire
d'autre chose.
Alors, par définition, ceux qui vont venir
demander la permission, ils... leur motivation, c'est de faire du logement
social et/ou abordable. Mais il ne faudrait pas, parce qu'il y a trois, quatre
logements qui sont plus abordables puis qui ne rentrent pas 100 % dans la
définition de logement social, que l'on soit contraints. Il y en a tellement,
de contraintes, là, j'essaie d'assouplir.
Mme Dufour : Bien, écoutez,
il y a malheureusement une tendance, là, dans les dernières années, à glisser
vers de moins en moins de logement social et de plus en plus vers le logement
abordable, qui ne veut pas... Ce n'est vraiment pas clair. Tu sais, si au moins
on avait une définition claire, si au moins il y avait un engagement clair,
qu'est-ce que ça implique, du logement abordable, mais là on n'a pas ça. Ce
n'est pas la SHQ, là, qui a investi là-dedans, mais il y a eu un cas chez nous,
à Laval, pas dans mon comté, mais dans un autre comté, c'est une tour
d'habitation qui a été financée en partie par le fédéral, puis c'est des
logements... c'est hallucinant, là, les loyers, puis c'est considéré du
logement abordable. Et c'est comme ça, c'est de plus en plus très variable, la
définition, très élastique. Et, comme on sait, c'est souvent en fonction du
marché. Mais là le marché est en forte hausse, et ce n'est plus en fonction du
revenu des personnes, et c'est ça, l'enjeu. Et je comprends bien, là, qu'il
peut y avoir des PSL, mais il n'y a pas d'assurance.
Alors, en identifiant que c'est du
logement social, bien, ça pourrait être des logements abordables associés à du
PSL et être considérés social. Mais il faut que ce soit attaché, il faut que ce
qu'on aliène, ce qui est déjà des acquis pour le secteur, qui est déjà du
logement social reste du logement social. Comme je l'ai dit tout à l'heure, il
n'y a jamais eu... C'est la première fois, là, depuis je ne sais plus combien
de décennies, qu'on diminue, qu'il y a moins de logements sociaux qu'avant. Je
ne dis pas qu'il n'y a pas eu de construction, mais, parce qu'il y a eu des dégradations,
parce qu'on a construit du logement abordable, bien, le nombre de logements
sociaux a diminué, étonnamment. Parce que c'est vrai qu'il s'en est construit,
mais il s'est probablement construit surtout de l'abordable.
Donc, il y a vraiment un enjeu. Et ça, les
groupes ont fait un appel, là, vraiment un cri du cœur pour dire :
Préservons au moins les acquis. On le sait, il y en a moins, d'unités de
logement social qui sortent de terre. Ça fait qu'au moins que les
investissements qui ont été mis dans le passé par les fonds publics restent des
acquis en logement social. C'est à ça que servait ces aides... les aides à
l'époque, c'était pour faire du logement social, pas pour que ça devienne on ne
sait pas quoi après. Parce que c'est trop, c'est trop libre, la définition de
logement abordable. Mais je comprends le besoin de la flexibilité, mais est-ce
qu'on peut dire qu'un projet de logement abordable qui, automatiquement et
nécessairement, vient du PSL serait considéré du logement social? Je serais ouverte
à regarder ça, mais il faut que ça reste du logement social.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur...
Mme Duranceau : Bien, je
pense que, si vous me permettez, M. Foster voudrait faire une intervention.
C'est quelqu'un qui connaît très bien le contexte des offices d'habitation qui
se retrouvent à disposer de propriétés. Je pense, ça pourrait ajouter à la
discussion.
La Présidente (Mme Haytayan) : Parfait.
M. Foster, bonjour. S'il vous plaît, vous nommez, prénom, nom et titre. Merci.
M. Foster
(Claude) :Claude Foster, P.D.G. de la
Société d'habitation du Québec. On est dans la même voie, Mme la députée. Ce
qui est très clair, c'est sous autorisation de la Société d'habitation du Québec,
ça ne peut pas se faire sans autorisation. Il y a des cas quand même importants
là où on pourrait même augmenter le nombre de logement social et abordable par
des situations qui, actuellement, avec les règles actuelles, on a...
M. Foster (Claude) :...capables de faire les choses autrement.
Je vais vous donner des exemples très
concrets. Un bâtiment qui a été fait, là, dans la fin de l'investissement
fédéral, dans les années 94, où est-ce qu'on avait fait une réhabilitation
d'un trois logements, en pensant faire, vraiment, un bon investissement. On
arrive en 2019, où est-ce que là, on a des travaux majeurs à faire pour trois
logements. On parle de 1 195 000 $ pour trois logements. Ça, c'est
avant-pandémie. Actuellement, si on reprendrait le dossier, on serait
probablement à 1 600 000 $, 1 500 000 $. Donc, l'objectif, c'est
d'être capables de dire : Est-ce que c'est correct d'investir autant
d'argent alors qu'on pourrait faire du flambant neuf dans un quartier qui est
plus approprié, à proximité des services, pour les citoyens qui sont à faibles
revenus, puis d'être capables de voir autrement? Présentement, on a de la
difficulté dans ces dossiers-là, c'est très complexe, et le projet nous permet,
justement, d'arriver à ces fins-là.
L'autre volet hyperimportant, c'est
lorsqu'on prend le foncier, lorsqu'on parle... Vous parliez de Place
Saint-Martin. Lorsqu'on prend Place Saint-Martin, qui, à Laval, a quand même
des bons espaces qu'on peut reconfigurer, qu'on peut travailler différemment, faire
des ouvertures pour s'assurer qu'entre autres on n'ait pas une enclave, qui
peut permettre, là, entre autres, à certaines personnes, de faire des choses un
peu isolées, donc, on peut faire une ouverture. Et on peut profiter de la vente
du terrain pour investir directement, donc l'OH pourrait investir rapidement et
directement pour construire plus de logements. Donc, c'est un peu ça qui est la
volonté à l'intérieur de l'article pour accélérer et mettre beaucoup plus
d'agilité. Et je vous dirais que, dans 95 % des cas, c'est principalement
pour le terrain, pour le foncier, être capable d'utiliser des espaces pour être
capable de soit construire ailleurs, soit d'augmenter la densité sur certains
bâtiments. C'est ça, l'objectif.
• (12 h 50) •
Mme Dufour : Bien, parlons...
au lieu de place Saint-Martin, je vais aller Val-Martin, c'est un dossier que
je connais bien. Et, à l'époque, ça se discutait de revendre une partie des
terrains. Il y a la... c'était très peu dense, là, en fait, là, les
nouvelles... les nouveaux bâtiments. On a construit beaucoup plus dense sur les
terrains. Et puis c'est tant mieux parce que ça a permis vraiment d'optimiser
les terrains. Tout à fait d'accord. Mais, quand on parlait de justement faire
du privé, à ce moment-là, c'étaient des terrains de la SHQ, à ce moment-là.
Mais, si je lis, là, l'article comme il est proposé, on dit que... pas ma
modification, là, mais plutôt ce qui était là avant, on dit : "Visant
la réalisation de logements abordables", mais ce qu'on prévoyait à l'époque
pour Val-Martin, bien, c'était de revendre, mais pas pour du logement
abordable, là, c'était pour faire, tu sais de la mixité, dans le fond, qu'il y
ait des logements, disons, d'irréguliers, là, sans contrôle de marché, sans
contrôle des loyers, plutôt, peut-être même des condos, et cetera. C'est ce qui
était prévu, puis peut-être même du commercial, parce que le terrain permettait
de faire une requalification globale. Mais l'article, comme il est proposé, ne
permet pas plus ça, là. On dit : "Visant la réalisation de logements
abordables". Donc, j'essaie de comprendre en quoi la modification que je
propose serait différente, tu sais, vous... ne permettrait pas, par exemple, de
faire, tu sais, ce que vous parliez de faire avec Val-Martin... avec place
Saint-Martin.
M. Foster
(Claude) :Bien, écoutez, dans le cas de
Val-Martin, que je connais quand même assez bien aussi, c'est clair que la
volonté, c'est d'avoir un projet avec un milieu de vie intéressant. Mais ne pas
de faire une vente au privé, là, c'est d'être capable d'avoir... puis vous avez
eu des projets qui ont été faits avec, bon, mixité sociale à l'intérieur, donc
des gens qui sont subventionnés à l'intérieur d'un même immeuble, avec des gens
qui sont en deçà du loyer médian. Donc, ce qui est intéressant, c'est que, là,
vous amenez une nouvelle vocation ou une nouvelle vision à l'intérieur du
projet, là. Donc, l'intérêt c'est de ne pas aller vers le privé pur, puis on
n'est pas en désaccord, pas du tout, parce que ça va être sous autorisation de
la Société d'habitation du Québec. Et, vous le dites bien, c'est une propriété
présentement de la Société d'habitation. On nous a approchés pour faire une
fiducie d'utilité sociale. On a dit : Écoutez, notre intérêt à nous, ce
n'est pas de vendre ça au privé, c'est de continuer à faire du logement
abordable et social sur le territoire. Donc, est-ce qu'on a vraiment besoin
d'une fiducie d'utilité sociale à cet effet? Donc, on est vraiment dans la même
optique de conserver du logement social et abordable.
Mme Dufour : Mais, quand vous
parliez tout à l'heure, l'exemple de Place Val-Martin... place Saint-Martin,
plutôt, les noms sont très similaires. Vous parliez que, bien, l'office
pourrait vendre une partie du terrain et avec le profit ou l'argent réalisé,
investir dans des logements à côté. À ce moment-là, on n'est pas du tout ce que
vous...
Mme Dufour : ...proposer
que... l'article original ne permet pas plus ça, là.
M. Foster
(Claude) :Vous pourriez avoir un projet
PHAQ qui pourrait être déjà en avance sur les autres parce que vous avez déjà
une portion de l'argent qui est... Parce que chaque... Il faut s'assurer que le
terrain... puis là, présentement, je ne suis pas capable de faire ça, là, mais
que le terrain va servir justement à la réalisation de projets. On nous
déposerait un programme d'habitations abordables au Québec en disant :
l'Office municipal d'habitation nous cède telle partie de terrain, ils sont
déjà en avance sur un paquet de monde parce que le coût du foncier est assez
important dans la réalisation d'un projet. Donc, encore une fois, c'est sous
autorisation. Si on ne nous présente pas le programme d'habitation abordable ou
toute autre forme qui permettrait à du logement abordable, c'est évident qu'on
ne sera pas positif parce que ce qu'on veut, c'est maintenir du logement
abordable et social.
Mme Dufour : Mais là, à ce
moment-là, est-ce qu'il y aurait moyen de distinguer le terrain des immeubles?
Parce que, tu sais, le bâtiment qui est existant et qui est du social, mais
qu'on ne... tu sais, on ne reconduit pas en social, c'est une perte. Ce que
vous me dites, si on parle du terrain, puis c'est vrai, tu sais, que la
possibilité... là, à ce moment-là, il n'y a pas de perte parce qu'on préserve
ce qui est social puis on optimise le terrain, on permet de l'abordable sur une
autre portion de terrain. Mais le cas de figure qui est épeurant pour les
groupes puis moi aussi, c'est si on vient à démolir du social pour refaire du
abordable, parce que ce nest pas la même chose, puis ça, vous le savez. Ça fait
qu'il y a cette... c'est ça, l'inquiétude. Puis je ne sais pas s'il y a moyen
de le... de séparer les deux, tu sais, pour qu'on puisse préserver les...
M. Foster
(Claude) :En fait, ce qui est important
là-dedans, c'est... puis on a plusieurs cas de figure, c'est quand vous avez
une habitation qui a 0 demandeur, puis on a trois... excusez-moi, trois
personnes qui demeurent dans un 24 logements, ça, c'est des cas réels. Ça n'a
pas de sens, surtout avec une crise du logement. Donc, quand on a une situation
où le bâtiment... Parce que, bon, il y a eu migration de la population vers des
centres urbains, puis le bâtiment est là, mais il reste trois occupants sur 24,
ça nous permet à l'intérieur de ça de dire : bon, bien, O.K., est-ce que
le besoin du 24 est encore nécessaire par rapport à cette population-là, donc
la possibilité de construire quelque chose avec la vente de l'immeuble et du
foncier, qui est beaucoup plus adapté à la réalité maintenant de cette
région-là. Parce qu'on a quelques secteurs où, malheureusement, on n'a pas de
demandeur à l'intérieur de nos listes de logements sociaux. Ça arrive.
Mme Dufour : Je serais
curieuse d'avoir les cas que vous mentionnez.
M. Foster
(Claude) :Ça va me faire grand plaisir,
Mme.
Mme Dufour : Parce
qu'effectivement il y a une crise du logement, puis il y a probablement du
monde qui serait peut-être prêt à déménager s'il savait qu'il y a des unités,
changer de région, s'il savait qu'il y a des unités disponibles dans une autre
région. Ça, ça m'étonne d'ailleurs qu'on ne fasse pas ce tour de roue là avec
les gens qui sont en attente, parce qu'il y a des gens, chez nous, ça fait six,
sept, huit ans qu'ils sont sur une liste, là, donc peut-être qu'ils seraient
prêts à déménager. Je ne sais pas si c'est dans le bout de Cowansville, là,
l'exemple que vous parlez, par exemple, là, mais ça, c'est une inquiétude, tu
sais, que...
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui,
Mme la Ministre.
Mme Duranceau : O.K.
J'aimerais ça qu'on entende notre juriste commenter, parce que, là, tout le
débat, là, est autour de la notion de réaliser du logement abordable, puis il y
a une définition à «abordable» qui peut être précisée, puis on va voir que ça inclut
le social.
La Présidente (Mme Haytayan) : Est-ce
qu'il y a consentement à ce que Me Leduc puisse répondre?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Haytayan) : Consentement.
Merci. Me Leduc, vous le savez : prénom, nom puis votre titre, s'il vous
plaît. Merci beaucoup.
Mme Leduc (Véronique) : Véronique
Leduc, je suis juriste à la Direction des affaires juridiques de la SHQ. Donc,
en fait, cette disposition-là, elle vise des immeubles qui sont
principalement... bien, en fait, exclusivement, propriété d'un office
d'habitation, puis les offices d'habitation, leurs pouvoirs, ils sont limités à
ce qui est prévu dans la loi sur la SHQ. Donc, si un office voulait faire du
logement abordable, il doit demander l'autorisation de la SHQ en vertu de
l'article 57, paragraphe 3.1-G, qui vient encadrer un peu le tout, là. Donc, du
logement abordable, il est déjà prévu dans la loi que c'est du logement qui est
destiné à des familles, personnes ou familles à faibles revenus, à revenus
modiques ou à revenus modestes.
Mme Dufour : C'est du
logement qui est destiné à des familles, vous avez dit, à revenus modiques ou
modestes, mais comment est établi le loyer?
Mme Leduc (Véronique) : Le
loyer, en fait, bien, ça va être laissé un... ça va dépendre, en fait, de la
manière dont le financement va être fait. Si c'est via un programme, bien,
c'est paramétré, sinon, bien...
Mme Dufour : Je vais juste
rephraser, peut-être, rephraser ma question, là, dans le fond, ou reformuler ma
question, c'est mieux, en français...
Mme Dufour : ...est-ce que...
si une personne habite dans ces habitations-là et que son revenu pour une
raison... diminue de façon substantielle, est-ce que le loyer va être ajusté
dans du logement abordable ou c'est fixé, peu importe le revenu?
Mme Leduc (Véronique) : Ce
n'est pas comme des logements à loyer modique où est-ce qu'il est possible de
demander une diminution de loyer.
Mme Dufour : Donc, ça veut
dire que même si on dit «c'est destiné à des familles à revenus modiques ou
modestes», dans les faits, on ne le sait pas ça va être quoi le niveau de loyer
qui va être... tu sais, puis on ne sait pas, c'est-u 5 %, 10 %,
15 %, 20 %, 30 % en dessous du marché. Comment il va être
établi, on ne le sait pas.
Mme Leduc (Véronique) : Ça va
être à l'office, dans son projet d'habitation, dans le fond, de fournir des
chiffres à la SHQ puis la SHQ va pouvoir autoriser le projet en fonction de ça.
Pour l'instant, ce n'est pas quelque chose qui se fait, là. Pour l'instant,
quand on fait du logement abordable, c'est au sens de dans AccèsLogis ou dans
le PHAQ.
Mme Dufour : Oui. Là, vous
parlez de l'office. C'est à l'office de déterminer, mais ici ce qui est proposé
dans l'article original, c'est de dire : «ou dans le cadre d'un projet
visant la réalisation de logements abordables. Ce ne sera peut-être pas
l'office, ce sera peut-être un autre organisme ou des fonds fiscalisés qui vont
faire ces projets-là et qui vont déterminer les loyers.
Mme Leduc (Véronique) : Bien.
Je vois mal l'office remettre le fruit de la vente de son immeuble à quelqu'un
d'autre, là, qui... pour qu'il réalise un projet.
Mme Dufour : Bien,
M. Foster a mentionné que c'était un cas de figure possible, là. Il y a
quelques instants, il a dit que ça pourrait être pour ça, pour faire un projet
dans le PHAQ et, dans le PHAQ, ce ne sera pas nécessairement un office. En
fait, ça risque de ne pas être un office dans le PHAQ, donc...
Mme Leduc (Véronique) : Les
offices sont admissibles au PHAQ, mais je ne suis pas certaine parce que, dans
le fond, il faut recadrer peut-être l'article. L'article n'autorise pas un
office à vendre ces immeubles. Ça fait juste dire que si vous aliénez un
immeuble au lieu de remettre le produit de l'aliénation à la SHQ, vous pouvez
le conserver pour faire autre chose, donc rénover des HLM ou faire un autre
projet de logements abordables.
Mme Dufour : Mais ça
dit : «Il peut être employé pour la rénovation, la reconstruction d'un
immeuble HLM appartenant à la municipalité ou à l'office, ou dans le cadre d'un
projet visant la réalisation de logements abordables». Ça fait que peut-être la
municipalité pourrait... ça pourrait être sa contribution dans un projet PHAQ
qui est hors office, là.
Mme Leduc (Véronique) : Sauf
que, dans les faits, on s'est assuré de regarder c'était qui les propriétaires
puis on n'a recensé aucun cas où c'était la municipalité. C'est vraiment les
offices dans les faits qui sont propriétaires.
Mme Dufour : O.K.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Me Leduc. On va poursuivre après le dîner. Donc, compte tenu de l'heure, je
suspends les travaux jusqu'à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 03)
La Présidente (Mme Haytayan) : ...en
ondes ou avant d'embarquer? Ah! O.K. Parfait. Donc, je vais reprendre puis, à
ce moment-là, je dirai que...
Une voix : On est en ondes.
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui.
Parfait. La Commission de l'aménagement et du territoire reprend ses travaux à
l'instant. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 31, Loi
modifiant diverses dispositions législatives en matière d'habitation.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions à l'étude d'un amendement de la députée des Mille-Îles
à l'article 19. Mme la députée, si vous permettez, la parole est à vous,
mais il y a Mme la ministre qui aimerait prendre un instant la parole. Merci.
Mme Duranceau : Oui, bien, c'est
en lien avec l'amendement qui est proposé. Je pense qu'on a un débat,
peut-être, sur quelque chose qui n'a pas lieu d'être, sous... en tout respect.
Quand on regarde l'article 57 de la Loi sur la SHQ, à l'alinéa g...
Mme Dufour : ...
Mme Duranceau : Oui.
Une voix : ...
Mme Duranceau : Ah! alinéa...
c'est l'article...
Une voix : ...
Mme Duranceau : ...paragraphe 3.1,
alinéa g.
Êtes-vous là?
Mme Dufour : Oui.
Mme Duranceau : O.K. Donc,
avec le... Ça fait que l'alinéa g, là : «avec l'autorisation de la
SHQ...», ça fait qu'un office, O.K., un office peut, «avec l'autorisation de la
société, acquérir, construire et rénover des immeubles d'habitation dans le
cadre de projets visant la réalisation de logements abordables, logements
abordables, comprenant les logements destinés aux personnes ou familles à
faibles revenus, à revenus modiques ou à revenus modestes», O.K.? Ça fait
que... Puis ça, si je ne me trompe pas, là, puis notre juriste pourra préciser,
c'est des... c'est des ajouts qui avaient été faits déjà par... ou qui avaient
été suggérées par le député de Laurier-Dorion à l'époque, si je... C'est-tu ça?
Non? Ça aurait été un bel ajout. ...prendre le crédit pour ça.
M. Fontecilla : ...
Mme Duranceau : O.K., bon, ce
n'est peut-être pas vous, là, mais toujours est-il que la définition de
logement abordable vient inclure familles à faibles revenus, revenus modiques,
revenus modestes. Ça fait que la notion de logement social, dans la loi, elle n'est
pas là. Ça fait que là on ne rajoutera pas un concept qui n'existe pas dans la
loi, c'est ça que je veux dire.
Mme Dufour : O.K. Non, c'est
vraiment distinct, là. Je comprends. Puis ici ce qu'on vient dire, c'est
acquérir, construire, rénover, on ne parle pas d'aliéner. Donc, on... il n'y a
pas de perte.
Mme Duranceau : ...je
référerais à la notion de logement, là, social.
Mme Dufour : Oui. Mais, si...
vous savez que, dans la loi puis dans les programmes, c'est écrit logement
social puis c'est pour ça qu'il y a des amendements qu'on vient faire pour
permettre d'investir dans des logements abordables, là. Ça fait que vous
comprenez qu'il y a une distinction entre les deux et que c'est prévu, du
logement social. Et, quand ça a été créé, ces HLM là, c'était du logement
social, ce n'était pas du logement abordable. Là, on parle...
Mme Duranceau : ...là, il y a
des groupes, là, à qui on parle abondamment toutes les deux, là, qui font
référence à revenus modiques puis revenus modestes. Elle est là, la
distinction.
Mme Dufour : Oui, mais on
parle de : l'immeuble est destiné à cette population-là, mais il n'y a
pas... il n'y a aucune indication que les loyers seront l'équivalent de ce qu'on
trouve en logement social. Donc, il y a une distinction, là. J'ose espérer que
vous voyez la différence, là.
Mme Duranceau : Bien là, je
vois surtout, là, qu'on complique les affaires pour rien, parce que...
Mme Dufour : Je comprends que
vous n'êtes pas d'accord...
Mme Duranceau : Non, c'est
ça.
Mme Dufour : ...mais ce n'est
pas la même chose.
Mme Duranceau : Parce qu'on
vient... On a une municipalité ou un office. Par définition, un office a des
logements...
Mme Duranceau : ...abordable,
tel que décrit dans la loi, là, donc revenus faibles, revenus modestes, revenus
modiques. Puis un office va faire, ça par définition, comme nouveau projet, et
on veut lui laisser la marge de manœuvre. S'il y avait des logements qui sont
qualifiés d'abordables selon le programme en vigueur à ce moment-là, bien, ça
va être permis par la loi. Là, on veut juste contraindre encore. Il y a
tellement de contraintes, là, je le sais, je les ai toutes lues, là. Ça prend
de la souplesse, puis cet article-là, il vient permettre de la souplesse.
Mme Dufour : Je comprends
votre intention, mais ce que je vous exprime, c'est que ma crainte, c'est qu'on
aliène du logement social pour faire du logement abordable. Et ce n'est pas la
même chose, ce n'est pas équivalent. Et donc, moi, ce que... ma proposition...
tu sais, quand il y aura le vote, vous voterez contre, là, mais ma proposition,
c'est que ça reste du logement social. Là, ce que je comprends aussi, c'est que
vous avez vu dans la question un intérêt, ça fait qu'il y aura peut-être...
Mme Duranceau : ...non-précision,
ça aussi. Puis je vais laisser parler notre juriste sur ça, parce que, dans la
notion de réalisation, ça inclut acquisition, sur le plan juridique, alors on
n'aurait pas besoin. J'ai suggéré de faire l'amendement, puis on me dit :
Écoute, c'est déjà inclus dans la définition de «réalisation». Je ne sais pas
si vous voulez ajouter quelque chose, si c'est permis.
La Présidente (Mme Haytayan) : Bien
sûr, Mme la ministre.
Mme Dufour : Oui, on avait
consenti plus tôt.
La Présidente (Mme Haytayan) : Maître,
si vous voulez prendre la parole, allez-y, la parole est à vous. Merci.
Mme Leduc (Véronique) : Oui,
donc, effectivement, dans la réalisation, on parle de réaliser un nouveau
projet. Ça pourrait prévoir l'acquisition, ça pourrait prévoir la construction
aussi.
Mme Dufour : O.K. Et vous
avez dit... Excusez-moi, vous avez dit la construction ou...
Mme Leduc (Véronique) : La
construction ou l'achat.
Mme Dufour : L'acquisition,
O.K., c'est ça, je n'étais pas sûre si je l'avais entendu. O.K.
Mme Duranceau : Voulez-vous
revenir sur la définition, juste pour conclure, de notre côté, là, du moins,
sur ça, sur la notion d'abordable puis à quoi sert la définition?
Mme Leduc (Véronique) : Absolument.
Dans le fond, ce qu'il faut savoir, c'est que les offices d'habitation,
contrairement à d'autres types d'organismes, ont des pouvoirs qui sont un peu
plus restreints puis qui visent des clientèles précises. On vous a déjà
mentionné 3.1, paragraphe G, pour ce qui est du logement abordable. Ils ne
peuvent pas sortir de ce cadre-là pour faire du logement abordable puis ils
doivent viser les clientèles qui sont prévues à cet article-là ainsi qu'au
paragraphe 1.
• (14 h 10) •
Donc, c'est ça, puis, par rapport au
logement social, l'emploi de cette expression-là, je crois, pourrait porter à
confusion parce que, dans la loi, on utilise la même expression pour les fonds
de logement social qui visent la réalisation de projets AccèsLogis. Je pense
que, quand vous parlez de logement social, c'est au sens de logement à loyer
modique.
Mme Dufour : Hum-hum. Oui,
bien, effectivement, c'était aussi des projets AccèsLogis. Effectivement.
Mme Leduc (Véronique) : Mais,
dans des projets AccèsLogis, il y a autant des unités qui sont subventionnées
au supplément au loyer, donc qui constituent du logement à loyer modique au
sens du Code civil, que des unités que... dans le langage un peu initié, on
parle de logements communautaires, là, qui sont abordables.
Mme Dufour : O.K. Mais
pourquoi on ne définit pas logement abordable? Pourquoi il n'y en a pas, de
définition, tu sais? Je regarde la section définition de la SHQ, là, il y a
comme cinq termes qui sont définis. Pourquoi logement abordable ne s'y trouve
pas?
Mme Leduc (Véronique) : Le
seul emploi de logement abordable, c'est à cet endroit-là dans la loi, puis le
souhait, c'était de laisser de la flexibilité à la société pour déterminer ce
qui était abordable ou pas. Il y a d'autres termes qui peuvent être prévus par
règlement aussi, là, quand on parle...
Mme Dufour : Mais votre
réponse vient de me confirmer que ça peut être n'importe quoi. Parce que le
soin... et vous avez dit, là, le soin... on voulait laisser le soin à la
société de déterminer ce que c'était, du logement abordable. Ça veut dire que
ce qu'on considère abordable aujourd'hui... une définition aujourd'hui pourrait
être complètement différente dans deux ans parce que ce n'est pas défini nulle
part dans la loi. Puis vous dites que c'est le seul endroit qu'on le trouve, à
l'article G, mais, dans les faits, on le retrouve dans toutes sortes d'autres,
parce qu'on vient modifier, là, ici, là. À plein d'endroits, on vient les
modifier pour rajouter du logement abordable.
Mme Leduc (Véronique) : Dans
d'autres lois, par contre.
Mme Dufour : Oui, oui, bien,
je comprends.
Mme Leduc (Véronique) : Donc,
c'est une des préoccupations qu'on a, c'est que c'est un terme qui est employé,
par exemple, par la SHL, ça veut dire quelque chose à la SHL, donc, avant de le
définir, il faut considérer aussi les autres termes, là, comme logement à loyer
modique, logement à loyer modeste, que veut dire abordable par rapport à ça,
puis sans non plus porter de la confusion dans l'emploi du terme.
Mme Dufour : Bien, ils
pourraient être définis, ces termes-là aussi. Mais ça, c'est quelque chose que
la Vérificatrice générale disait, là, il faudrait le définir.
Mme Leduc (Véronique) : Oui,
mais la loi... les autres termes prévoient qu'elle doit se définir par
règlement. Donc, c'est à l'article 86 de la Loi sur la SHQ.
Mme Dufour : À l'article 86,
vous avez dit?
Mme Leduc (Véronique) : Pas
le terme «abordable», là, mais...
Mme Dufour : Non...
(Consultation)
Mme Leduc (Véronique) : Paragraphe
K.
Mme Dufour : Paragraphe?
Mme Leduc (Véronique) : K.
Mme Dufour : Mais il n'y a
pas «logement abordable»?
Mme Leduc (Véronique) : Non,
parce que le seul emploi, c'est vraiment pour permettre aux offices
d'habitation d'avoir une certaine flexibilité, mais une flexibilité qui est
encadrée du fait que leur mission, dans leurs lettres patentes autant que par
le premier paragraphe de l'article 57, c'est quand même illimité. Ce n'est
pas comme une entreprise privée ou une autre coopérative qui peut être pourrait
avoir... ou un OBNL qui pourrait avoir dit une mission un petit peu plus large.
Là, un office d'habitation, c'est vraiment limité à la clientèle qui est prévue
dans la loi, donc le risque n'est pas le même que c'était un autre genre
d'organisme.
Mme Dufour : Puis l'autre
élément que vous avez dit, que je voulais revenir, c'est que vous avez
mentionné qu'elle l'aliénation, tu sais, dans le fond, ça serait pour l'office.
Mais tout à l'heure, quand on parlait des cas de figure avec M. Foster, ça
aurait pu être pas pour l'office aussi, ça aurait pu sortir de l'office. C'est
ce que je comprends. L'aliénation peut être pour un projet, par exemple, FAQ,
mais qui n'est pas de l'office.
M. Foster
(Claude) :...développé par l'office...
Mme Dufour : Mais il pourrait
ne pas être développé par l'office aussi.
M. Foster
(Claude) :Bien, on ne l'autorisera pas à
ce moment-là. La société doit l'autoriser.
Mme Dufour : Mais... oui,
oui, mais ça dépend de votre volonté, là. Ça fait que vous pouvez l'autoriser
aussi.
M. Foster
(Claude) :On peut, on peut...
Mme Dufour : Ça fait que la
loi ne l'empêchera pas, là. Actuellement, avec la proposition, ça pourrait se
faire. Donc, ça pourrait être aliéné pour faire un autre type de logement. Ça
fait que, moi, je maintiens que ça serait une perte de logement social si ça
devient du logement abordable.
Mme Leduc (Véronique) : Mais
si je peux me permettre une précision, dans le fond, ce n'est pas en vertu de
cet article-là qu'un office pourrait aliéner l'immeuble. Ça, ils peuvent déjà
le faire, mais avec l'autorisation de la SHQ. Dans tous les cas, c'est prévu à
57, paragraphe 3°. Cette fois-ci, ça fait juste dire que quand ils le font,
aliéner un immeuble, ils peuvent conserver l'argent pour faire quelque chose
d'autre avec cet argent-là. Parce que sinon, la seule conséquence si on ne fait
pas la modif dans la loi, la seule conséquence, c'est qu'ils doivent remettre
le produit de l'aliénation à la SHQ pour compenser pour toutes les subventions
au déficit d'exploitation qu'on a versées. Donc, au final, ça se retrouve
essentiellement au fonds consolidé du revenu, puis il n'y a pas nécessairement
de nouveau projet qui est réalisé. Donc, dans ce cas-ci, mais ça offre une
possibilité additionnelle, puis on laisse la possibilité à la SHQ de donner ou
pas son autorisation selon ce qui va être fait aussi, là.
Mme Dufour : Mais c'est
intéressant. Je lis l'article 57, le paragraphe 3° que vous
mentionnez. Donc, l'office pourrait aliéner un immeuble et là les fonds sans
iraient à la SHQ, puis la SHQ aurait pu réinvestir dans un projet pour le même
terrain. Dans le fond, c'est ce que je comprends, c'était déjà une possibilité,
là.
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
pas de réévaluer. Dans le fond, il faudrait évaluer. Je réfléchis. Dans le
fond, l'argent retournerait à la SHQ. C'est peut-être moins juridique puis un
peu plus opérationnel, là. L'argent retournerait à la SHQ, puis selon la
personne qui acquérait l'immeuble, ce n'est pas vraiment l'objet de la
disposition qui est plus le retour de, le remboursement à la SHQ. Il pourrait
envisager qu'il y ait un autre projet qui soit réalisé au même endroit, selon
les critères du programme si le programme AccèsLogis...
Mme Dufour : Donc, ça avait
déjà été possible.
Mme Leduc (Véronique) : Ça
pourrait être possible.
Mme Dufour : Oui.
Mme Leduc (Véronique) : Mais
quand la SSQ donne son autorisation pour l'aliénation, bien, elle s'informe sur
ce qui va être fait par la suite, donc à qui on vend, est-ce que le projet va
être repris, etc. Puis il faut savoir que ce n'est pas tout le temps non plus
le projet HLM en tant que tel. Des fois, ça peut être une cession d'une
parcelle de terrain, puis ça permettrait de faire un projet AccèsLogis si le
terrain est très grand, tout en conservant le HLM aussi. Il y a plusieurs cas
de figure.
Mme Dufour : D'accord. Merci.
Bon, je pense que ça répond à mes questions. Mme la Présidente. Là, je vais
laisser.
La Présidente (Mme Haytayan) : Donc,
parfait. D'autres interventions? M. le député, oui, parfait. Merci.
M. Fontecilla : Je n'ai pas
très bien compris, Mme la juriste, quand vous avez dit que la mission de la
SHQ, c'était de répondre aux besoins d'une clientèle précise. Excusez-moi, je
n'ai pas... j'ai moins saisi cette partie-là. Si c'est le cas, là, quelle est
cette clientèle précise, là? Quelle est la définition?
Mme Leduc (Véronique) : Ce
n'est pas une définition. Dans le cas de figure, ce serait un office
d'habitation. Donc, ça ferait les clientèles qui sont visées au
paragraphe 1 de l'article 57. Puis dans les lettres patentes de
chacun des offices d'habitation, il y a les mêmes précisions qui apparaissent
aussi.
M. Fontecilla : Donc, ce sont
les offices d'habitation qui définissent la clientèle cible?
Mme Leduc (Véronique) : Et
c'est prévu dans la loi...
Mme Leduc (Véronique) : ...mais
dans leurs lettres patentes.
M. Fontecilla : O.K., et qui
détermine, qui encadre cette définition-là de la part des offices d'habitation?
Est-ce que c'est la loi constitutive de la Société d'habitation du Québec ou
c'est autre... Qui dit aux offices municipaux d'habitation : Bien, vous
devez répondre... votre clientèle cible, c'est telle clientèle... caractéristique?
Elles n'ont pas la... il n'y a pas une liberté totale pour les...
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
en fait, un office d'habitation normalement ne fait pas des profits. Donc,
s'ils font un projet, c'est via un programme de SHQ qui va préciser la
clientèle qui est visée, celle des HLM, elle est connue, c'est des gens à
faible revenu selon des revenus qui sont indiqués entre autres sur le site
internet de la SHQ. C'est ce qu'on appelle les PRBI, là, les... et c'est connu,
c'est public. Le revenu est calculé en fonction des règlements sur les loyers
modiques.
M. Fontecilla : Et pour du
logement dit abordable, est-ce que c'est les mêmes critères d'admissibilité, en
termes de revenus, ou c'est d'autres critères?
Mme Leduc (Véronique) : Pour
le logement abordable, en fait, à ma connaissance, il n'y en a pas. C'est une
possibilité additionnelle, une souplesse additionnelle qui a été accordée. Ça
permet de faire du logement abordable, mais pour ce qui est de la clientèle qui
l'habiterait, si ce n'est pas dans un programme qui est normé comme AccèsLogis
ou le PHAQ qui prévoit, lui des critères par rapport à ça, ça serait à la
discrétion de la société qu'on lui donne son autorisation.
M. Fontecilla : O.K.,
laissez-moi comprendre. Donc ce n'est pas la loi constitutive de la Société
d'habitation du Québec qui définit la clientèle cible en tant que telle. C'est
plutôt le programme qui permet la réalisation du projet, que ce soit si c'est
un programme pour construire des HLM, ça va être les critères du programme qui
construit des HLM. Si c'est pour... c'est AccèsLogis, ça va être les critères
du programme AccèsLogis, etc. Et, si c'est un programme par exemple pour les
programmes... logements abordables, j'en connais juste un, là, c'est le
programme PHAQ, ça va être les critères contenus dans le programme, là. Donc
c'est comme vous avez une structure légale, qui est la SHQ, qui... comment
dire, qui encadre la société d'habitation... les offices municipaux
d'habitation, mais les critères d'admissibilité sont définis par les
programmes, là, qui réalisent des logements à l'intérieur de la mission de la
SHQ.
• (14 h 20) •
Mme Leduc (Véronique) : En
fait, c'est les deux. La loi prévoit toutes ces clientèles-là. Ensuite de ça, à
l'intérieur des programmes, on cible certains... certaines clientèles en
fonction de l'objectif du programme, comme les programmes HLM, ça vise la
clientèle seulement à faibles revenus. Plus communautaire, donc on aurait des
gens qui ont des faibles revenus, qui reçoivent un supplément au loyer. Puis on
aurait des gens qui ont des revenus qu'on dit modestes en fonction du
programme, selon des barèmes qui sont prévus sur le site de la SHQ et dans le
programme.
M. Fontecilla : En fait, en
ce moment là, il y a un seul programme qui finance du logement abordable. Et, à
votre connaissance, est-ce que les critères d'admissibilité à ces programmes-là
sont les mêmes? Au programme de logement, là, le PHAQ, là, les logements
abordables... et sont les mêmes que les critères d'admissibilité à un HLM?
Mme Leduc (Véronique) : Ce ne
sont pas les mêmes, à moins que l'unité de logement bénéficie d'un supplément
au loyer. Là, pour le locataire, c'est le même coût de loyer.
M. Fontecilla : O.K., c'est
le même coût résultant, là, du loyer.
Mme Leduc (Véronique) : C'est
ça.
M. Fontecilla : Et... mais
pour la personne qui... les critères d'admissibilité, en fait, pour pouvoir
postuler à cette... Est-ce que c'est la même... c'est-à-dire une personne qui
postule, qui est admissible à un HLM pourrait être admissible au programme
PHAQ?
Mme Leduc (Véronique) : Oui.
M. Fontecilla : C'est les
mêmes critères d'admissibilité?
Mme Leduc (Véronique) : C'est
à dire que la personne qui doit résider dans un logement PHAQ, qui ne bénéficie
pas d'un supplément au loyer, c'est les critères qui sont prévus dans le
programme. Parce que, dans le fond, ce qu'il faut savoir, c'est que le
supplément au loyer, il est rattaché à l'unité de logement, puis à l'intérieur
du logement, il y a une personne qui l'occupe qui répond aux critères, dans le
fond, du règlement sur les conditions de location des logements à loyer
modique.
M. Fontecilla : Mais...
répétez ça, je ne vous ai pas bien entendue, là.
Mme Leduc (Véronique) : Oui,
désolée. Dans le fond, quand on parle de supplément au loyer, c'est un petit
peu différent du HLM, même si la résultante pour le locataire est la même,
c'est-à-dire qu'il paie 25 % de son loyer... de ses revenus comme loyer.
Dans le fond, dans un assez HLM, le loyer total, c'est 25 % du revenu de
la personne. Donc, à son bail, ça va être par exemple 200 $, dans
l'hypothèse où ça correspond à 25 % de ses revenus. Dans un...
Mme Leduc (Véronique) : ...un
PSL, ce qui serait le cas d'un... de ce qui arriverait dans le PHAQ, ça se
calcule autrement. On établit un loyer en fonction d'une CRE qui est prévu dans
le programme, donc disons qu'on dit que c'est 800 $ le loyer au bail.
Ensuite de ça, on calcule en fonction du règlement, la part du ménage pour que
ça corresponde à 25 % de son revenu. Donc, pour le locataire qui occupe ce
logement-là, son loyer quand même qu'il va rembourser à l'organisme
propriétaire, ça demeure 200 $, mais il y a une subvention supplément
loyer qui va être versée pour compenser la différence de 600 $. Donc, le
calcul ne se fait pas de la même façon, mais une personne qui occuperait un
logement subventionné au PSL, c'est la même clientèle que celle qui peut
résider dans un HLM.
M. Fontecilla : Est-ce que...
c'est peut-être une question que je vais... à la ministre, est-ce qu'en termes
des... il y a une question d'investissement public ici, hein, j'en suis, il
faut investir de l'argent du public, là, pour financer le logement, mais est-ce
qu'il y a des études comparatives de ce qui coûte plus cher ou moins cher,
c'est-à-dire un coût d'exploitation par ménage ciblé, là? Est-ce que ça coûte à
l'État plus cher d'investir dans des HLM ou dans du logement abordable? Parce
que là ce qu'on vient de comprendre, là, c'est que le PSL, là, c'est en fonction
du revenu de la personne, mais n'est pas rattaché au coût du loyer en tant que
tel, là, donc le coût du loyer peut coûter... vous allez me confirmer
l'information, là, peut coûter, je ne sais pas, 1 000 $ et... mais si
la personne, selon son revenu, elle peut payer 200 $, donc le PSL vient
couvrir la différence. J'aimerais savoir, là, s'il y a des études qui nous
disent qu'en termes comptables, c'est plus rentable d'investir dans du logement
avec des PSL qu'un HLM ou le contraire. Est-ce que je me fais comprendre?
Mme Duranceau : Oui, non,
oui. En fait, c'est un peu des vases communicants, ou bien on subventionne plus
la brique, auquel cas les coûts de construction sont payés par l'État puis ça
permet donc de charger un loyer qui est moindre parce que, c'est ça, il y a
moins d'emprunts disons, ou les coûts... la balance des coûts non financés par
l'État sera moindre, alors là le loyer peut être moindre, puis si on
subventionne moins la brique, bien, à ce moment-là, le coût du logement, il va
finalement coûter plus cher à l'organisme qui construit, donc il va être obligé
de demander un loyer plus important au locataire.
M. Fontecilla : Mais en PSL.
Mme Duranceau : Et par
conséquent, bien, on va venir compenser en offrant un PSL pour que les gens se
retrouvent à payer moins cher ou payer... Justement, quand on donne un PSL,
finalement, les gens finissent par payer 25 % de leur revenu puis là ça
devient, bon, social. Ça fait que c'est une forme de subvention ou l'autre honnêtement.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Bien, je me place du point de vue de la logique comptable, financière...
Mme Duranceau : Oui, mais
là...
M. Fontecilla : ...mais juste
finir, parce que vous nous avez dit, là : Si vous baissez votre subvention
à la brique puis le béton, évidemment, vous allez... l'État va dépenser moins
en termes de briques puis de béton, mais il va compenser par... le loyer va
être plus cher, mais il va donner un PSL plus élevé, et ça, on le multiplie par
le nombre de ménages dans le même bâtiment et on le multiplie par un certain
nombre d'années, là, si c'est une personne de 50 ans qui vit là, elle a
une espérance de vie jusqu'à 90, pendant 40 ans, on va donner des PSL. Et
tout ça, on peut le chiffrer, là. Et la même opération pourrait être faite du
côté des HLM, c'est-à-dire on construit un HLM, il y a... donc les frais de
constructions et, ensuite, on ajoute les frais d'exploitation qui sont assumés
aussi par l'État de façon générale.
Mme Duranceau : Tout à fait.
M. Fontecilla : Mais est-ce
qu'il y a des études, là, qui comparent la rentabilité des deux, là? Les deux
visent à ce que les ménages à faibles revenus ne payent que 25 % de son
revenu. Tout à fait d'accord. C'est ça, la résultante finale, là. Mais du point
de vue de la logique financière de l'État, qu'est-ce qui est plus rentable?
C'est d'investir dans la construction de HLM et assumer les déficits
d'exploitation pendant... bien, jusqu'à l'éternité en quelque sorte, jusqu'à ce
que le bâtiment n'existe plus, ou donner une subvention et, en plus, donner des
PSL qui peuvent être très chers aussi jusqu'à ce que la personne n'ait plus
besoin, soit parce qu'elle a changé de situation économique, soit parce qu'elle
est allée dans l'au-delà, qu'est-ce qui est plus rentable?
M. Fontecilla : ...est-ce
qu'il y a des études, là, qui...
Mme Duranceau : Bien, chaque
projet est analysé dans cette perspective-là, puis ça va dépendre de chaque
projet puis du mix de clientèles, puis... En fait, le PSL, dans les deux cas,
ça coûte cher, là, que tu construises ou que tu utilises des PSL. Le PSL vient
donner de la souplesse parce que, des fois, tu n'as pas besoin de construire
puis tu vas aider des gens, pareil, dans un immeuble privé, en donnant des PSL.
M. Fontecilla : Oui, oui.
Tout à fait.
Mme Duranceau : Mais, sur un
projet donné, il y a un mix des deux puis ce n'est pas... Actuellement, à part
les HLM, là, qui étaient du côté fédéral, tous les projets AccèsLogis, c'était
un mix des deux, donc, c'était subvention de l'État appuyée d'un PSL pour être
capable d'inclure une certaine clientèle qui avait moins de revenus. Ça fait
que ce n'est pas exclusif un ou exclusif l'autre, c'est un mix des deux. Puis,
dans les analyses, au niveau de l'analyse financière des projets, c'est quelque
chose qui est regardé, mais...
M. Fontecilla : Mais ce n'est
pas tellement au niveau du projet en tant que tel, là, situé à telle adresse
civique, là, c'est plutôt sur le plan de... J'ai, je ne sais pas, 500
millions de dollars et je l'investis... et je dois assurer le droit
d'habitation, là, de ménages à faibles revenus. Est-ce que je l'investis... mon
500 millions, je l'investis dans le véhicule A ou dans le véhicule B?
Mme Duranceau : Sur le plan,
là, strictement financier, une rente à perpétuité, ça coûte une fortune, là. Ça
fait que, si c'était purement PSL, je n'ai pas de chiffre ou de projet
spécifique en tête, mais, dans mon livre à moi, ça finit par coûter plus cher
qu'un investissement «up front». Sauf que ça prend les deux, ça prend les deux.
M. Fontecilla : Au-delà... Je
suis dans les strictes réalités.
Mme Duranceau : Ça fait que,
moi, j'adore qu'on mène une analyse purement financière, là, mais...
M. Fontecilla : Bien, voilà,
on y est.
Mme Duranceau : C'est ça.
Sauf qu'on ne peut pas ramener ça juste à ça, ça prend les deux pour que le
modèle fonctionne.
• (14 h 30) •
M. Fontecilla : Tout à fait.
Mais il y a plein d'acteurs dans le monde de l'habitation, les offices
municipaux d'habitation, c'est un acteur parmi d'autres, qui s'adresse à une
clientèle très particulière, très démunie aussi. Et la question, pour moi, est
à savoir si les sommes investies ou qui sont retirées de la gestion de ce parc
immobilier, là, sont mieux investies dans du... qu'elles soient réinvesties,
parce qu'on parle d'aliénation, là, il y a... le fruit d'une aliénation, il
faut que ce soit réinvesti dans du HLM, strictement HLM, ou qu'on peut aussi
aller financer d'autres programmes, comme le... là, parce que c'est ça, la
flexibilité que vous cherchez. Mais, d'après ce que... C'est ça, j'essaie de
faire le comparatif, là. D'après les informations que vous me donnez, c'est
mieux que... les ressources financières des offices municipaux d'habitation,
d'un point de vue strictement financier, comptable, c'est plus rentable qu'elles
restent dans le périmètre des HLM, là, donc pas... Il ne faudrait pas qu'elles
sortent du périmètre des HLM vers d'autres programmes, là, qu'on pourrait
qualifier de sociaux selon la définition, là, mais strictement dans le terrain
HLM.
Mme Duranceau : Non. Là, je
sais à quelle conclusion vous voulez arriver, mais ce n'est pas ça, là.
M. Fontecilla : Pourquoi?
Mme Duranceau : Là, ce qu'on
veut, c'est pouvoir avoir la flexibilité de construire le bon projet au bon
endroit pour la bonne clientèle. C'est ça qu'on veut. Et, à l'occasion, ça va
requérir qu'il y ait, par ailleurs, des PSL qui soient ajoutés aux subventions
à la brique. Puis ça va dépendre des projets, mais, s'il y a une chose qui est
certaine, dans le contexte actuel, là, il faut construire. Il faut construire
n'importe quoi, mais il faut construire, il faut... tous les types
d'habitations doivent être construits.
Puis on veut aussi s'assurer qu'il y a une
mixité, puis qu'on n'en construit plus, des HLM isolés, juste avec une certaine
clientèle. On veut une mixité, puis c'est ce que les programmes permettent, que
ça soit AccèsLogis ou que ça soit le... Puis il ne faut pas perdre de vue, là,
dans le débat sur cet article-là, spécifiquement, que la société... On a un office
d'habitation qui, à la base, est en charge des clientèles les plus vulnérables,
qui va disposer d'un terrain ou d'un bâtiment et qui, au lieu d'être obligé de
passer par les dédales administratifs, de retourner l'argent à la SHQ,
reddition de comptes... il va y en avoir pareil, là, mais on veut assouplir
tous les dédales administratifs pour que, si finalement cet office-là, puis mon
Dieu qu'ils en ont, des projets, puis ils veulent les faire, puis ils trouvent
ça trop compliqué... On veut juste dire : O.K., bien...
14 h 30 (version non révisée)
Mme Duranceau : ...tu peux
aller de l'avant directement avec ton autre projet. Puis la SHQ, par
définition, elle n'est pas dans la construction de condos de luxe, là, elle est
dans la construction d'unités sociales et abordables, là, selon toutes les
définitions qu'on veut y donner. Ça fait que, je veux dire, la logique, c'est
qu'un office veut construire un projet directement ou à travers un OBNL de son
choix ou la municipalité, demande la permission à la SHQ, qui est aussi dans
une perspective de soutenir les clientèles vulnérables. Je veux dire, il va
se... puis on veut construire plus, plus rapidement, plus vite, c'est ça que ça
vise, cette mesure-là. Puis les programmes, là, on les connaît. C'est
AccèsLogis, c'est le PHAQ. Le PHAQ, on le voit, là, qui fait les projets dans
le PHAQ, des OBNL, tout le monde avec la même perspective d'aider les
clientèles les plus vulnérables. Ça fait qu'on n'est pas en train de ne rien
perdre, là, on veut s'assurer d'en construire plus, plus efficacement. Puis ultimement,
de tout ça, il va y en avoir plus pour les clientèles vulnérables, là, c'est l'objectif.
M. Fontecilla : Je comprends
tout à fait l'objectif. Il faut effectivement diversifier l'offre de logements
pour s'adresser à différents segments socioéconomiques de la population, en
général, la population qui a des besoins en termes de logement. On ne se mettra
pas à construire des condos, condominiums de luxe, etc., en tant qu'investissements
publics, là, mais je pense qu'on ne peut pas... La mission des offices
municipaux d'habitation, elle est telle, mais elle n'est pas... ce n'est pas la
mission de la Société d'habitation du Québec, là, la Société d'habitation du
Québec, là, vous allez me corriger. Elle a une mission plus vaste qui inclut la
mission des Offices municipaux d'habitation, des offices... Donc, en quelque
sorte, la mission des offices d'habitation, elle est plus restreinte, elle s'adresse
à une catégorie non pas plus précise, peut-être pas en termes de nombre, parce
qu'il y a beaucoup de gens quand même, là... je crois qu'il y a 38 000 ménages, là, qui sont en
attente d'un HLM, en plus des 74 000 ménages qui occupent un HLM, là, bon.
Donc, ça fait un paquet de ménages. Je ne sais pas combien de gens, là,
peut-être que M. Foster pourrait nous dire combien de personnes on retrouve
dans... sous ce chapeau-là. Mais quoi qu'il en soit, la mission de la SHQ, la
Société d'habitation dépasse la mission des Offices municipaux d'habitation.
Là, par cet article-là, vous donnez la
possibilité aux offices d'habitation... des offices d'habitation municipaux de
sortir de leur mission strictement HLM, là, aller... quel terme je pourrais,
jouer, là, dans la mission... dans d'autres programmes qui ne sont plus des
HLM. C'est du logement abordable et on s'entend, je crois qu'on a compris ça,
du logement abordable, ce n'est pas du logement HLM, là, si on s'en tient à
certaines définitions, là. C'est ça, l'enjeu, là. Est-ce qu'on n'est pas en
train d'en quelque sorte ouvrir une brèche dans la mission des offices
municipaux d'habitation pour qu'ils fassent autre chose que des HLM, là?
Mme Duranceau : Bien, moi, je
ne la vois pas, la brèche, là. Parce que l'office, c'est ça, sa mission, O.K.?
Puis l'Office vient voir la SHQ pour demander l'autorisation de ne pas être
obligé de rembourser l'emprunt, obtenir une quittance, faire transférer l'argent.
Il veut avoir l'autorisation de prendre l'argent puis faire un autre projet
déterminé par l'Office en fonction de sa mission qui est celle de gérer des HLM
et de gérer des projets AccèsLogis qui incluent des clientèles vulnérables.
Alors, il ne faut pas oublier, c'est... une municipalité a un office qui vend
quelque chose puis qui vient demander l'autorisation à la SHQ de faire un autre
projet avec cette somme d'argent là, O.K.? Puis nous, on va regarder ça, la SHQ
va regarder ça. Si l'autre projet, ça n'a pas de bon sens selon les critères ou
selon la mission officielle des offices, bien, je veux dire, on va dire non.
Mais là, là, on présume qu'il y a bien du monde qui ne dit pas la bonne
affaire, là, dans votre brèche, là.
M. Fontecilla : Non, moi, je
veux protéger, en fait, je veux protéger les parcs HLM. Et vous avez un office
municipal, prenez-le de façon très illustrative, là, vous avez un Office municipal
d'habitation qui a a 100 logements. Ça peut exister. Il y a des petits OMH
à travers le Québec, je crois bien. Et...
M. Fontecilla : ...il y en a
un, et pour utiliser votre exemple, M. Foster, un immeuble de 25 logements
qui est excentré, etc., pour différentes raisons, il n'y a presque plus que
plus des locataires dans ces logements-là, et il y a une perte de productivité.
Il y a 25 logements, et on fait des calculs et on se rend compte que de
façon prévisible et d'ici les 20 prochaines années, il y aura... on ne
pourra pas remplir ces logements-là. L'édifice est vieux, etc. Alors, il
faudrait mettre beaucoup d'argent pour la rénovation. Peut-être que ça vaut la
peine de le démolir et en construire un autre, peut-être pas sur place, peut-être
ailleurs dans une ville régionale, par exemple. Ça me paraît un choix auquel
les offices municipaux d'habitation peuvent être confrontés de façon... ce
n'est pas ce n'est pas impossible. Et j'en suis de la flexibilité que vous
demandez. Moi, je veux répondre à des besoins de logement des ménages les
plus... les plus faibles revenus et je veux la flexibilité nécessaire pour y
répondre. Donc, je suis tout à fait d'accord avec les... à lever tous ces
circuits d'autorisation, etc., pour donner la possibilité à l'OMH de vendre ces
bâtiments-là, qui pourraient se vendre très cher, peut-être, l'aliéner et
obtenir des gains. Et qu'est ce qu'on va faire avec ces gains-là? Est-ce qu'on
va l'investir dans du logement abordable ou dans des HLM, là? Et c'est ça la question
essentielle, là. Ce n'est pas... On n'est pas dans la flexibilité.
Je pense qu'ici tout le monde autour de la
table veut la flexibilité pour produire plus de logements. Ce qu'on voudrait,
c'est que cet argent-là, le fruit de l'aliénation puisse être destiné à
construire d'autres HLM là où on en a besoin, là, dans la zone de l'office
municipal d'habitation, évidemment, là, et non pas destiné à un autre type de
clientèle qui est la clientèle du logement abordable. Voilà, c'est ça. C'est ça
l'enjeu central, c'est de garder l'argent des HLM dans les HLM, là, parce qu'il
y a de l'argent dans les HLM, là. On a un parc locatif, là, souvent très
situé... Je pourrais vous donner un exemple, les Habitations Jeanne-Mance, à
Montréal, en plein centre-ville, là. Si on se mettait à vendre ça, là, mondou
qu'on aurait du capital pour construire. Évidemment, on ne va pas le vendre,
mais ça vaut de l'avant tout ça, là, et ça peut se répéter partout à travers le
Québec. Parce qu'il y a combien d'offices d'habitation au Québec, M. Foster?
• (14 h 40) •
M. Foster
(Claude) :149.
M. Fontecilla : 149, Parfait.
Bon. Au-delà du phénomène de regroupement, etc. Mais voilà, c'est on veut
protéger le parc de HLM.
Mme Duranceau : Mais là, je
comprends, là, puis il n'y a personne qui n'est pas en train de protéger le
parc HLM. Le droit, il existe déjà, il existe déjà de le faire. Alors là, ce
qu'on vient juste de dire... Alors, le droit, il existe déjà. On vient juste de
simplifier la mécanique. Puis, si on ne la simplifie pas, la mécanique, là, ce
qui arrive bien souvent, c'est que l'argent retourne à la Société d'habitation
du Québec. Puis savez-vous quoi? On peut financer Accès Logis. On peut financer
le FAC avec ça. Ça va sortir du giron de l'office, là. Donc là, ce qu'on vient
dire, c'est : On simplifie la mécanique, que ce soit pour un programme...
pour construire exactement la même chose, à la même place, pour la même
clientèle, ou peut-être construire un programme soutenu par l'office... un projet
soutenu par l'office qui s'inscrit dans le cadre d'un de nos programmes
actuels. Ça fait que c'est un faux débat, là. C'est...
M. Fontecilla : Parfait, Mme
la ministre. Je pense que c'est un... L'intention est... comment je...
l'intention est à 90 % bonne. Il s'agit de donner de la flexibilité aux
offices municipaux et d'habitation de se départir d'actifs, là, qui n'ont plus
de raison d'être en fonction de leur mission. M. Foster a donné un exemple
tantôt, un bâtiment pratiquement abandonné, il n'y a personne qui veut aller là
et non pas parce qu'il est mal en point, parce qu'il n'y a pas de demande, tout
simplement, là. Et l'office municipal d'habitation devrait avoir la flexibilité
d'aliéner cet actif-là et d'obtenir des...
M. Fontecilla : ...produit...
un gain, un produit de la vente, de pouvoir le réinvestir pour continuer ou
développer sa mission. Encore une fois, je répète, je pense que ma collègue des
Mille-Îles est aussi... je l'ai entendue, là, elle partage aussi ce point de
vue. On est tous pour la flexibilité et pour donner plus de moyens d'action,
là. Et c'est qu'est-ce qu'on va faire, comment on va investir cet argent
produit, qui a été obtenu suite à l'aliénation d'un actif d'un office municipal
d'habitation.
Vous, ce que vous dites, là, c'est qu'on
pourrait l'envoyer vers du logement abordable, mais il y a beaucoup de gens...
et moi, entre autres, je pense que la collègue des Mille-Îles aussi, on
voudrait que ça reste dans les HLM pour financer... dans les offices municipaux
d'habitation pour financer du HLM. C'est juste ça. C'est juste ça qui nous
dérange.
J'aurais une question. J'ai cru comprendre
que, dans la façon actuelle de fonctionner, si l'office municipal décide de se
départir d'un actif, d'un immeuble, il procède, s'il a les autorisations, etc.,
là, il fait tout le circuit, là, très compliqué dont vous parlez, Mme la
ministre. L'argent, le fruit de cette vente-là s'en va à la SHQ, et la SHQ,
j'ai cru comprendre que la SHQ devait le remettre au fonds consolidé de la province.
Donc, ça sort complètement du domaine de l'habitation. Ou est-ce que cet
argent-là reste à la SHQ? Détail que j'ai manqué.
Mme Duranceau : On me dit que
ça reste à la SHQ, mais que ça peut être utilisé à d'autres fins, qu'on
pourrait subventionner un programme quelconque avec ça, là.
M. Fontecilla : O.K. Parfait.
Bon. On s'entend que ça pourrait être... ça va être investi dans le cadre de la
mission de la SHQ.
Mme Duranceau : Oui, oui,
bien sûr.
M. Fontecilla : Peut-être pas
pour du HLM. On n'est pas très contents, mais bon, au moins, c'est la mission
de la SHQ, dont, moi, je partage...
Mme Duranceau : Bien, ça
existe déjà, là, hein, ça. Cette situation-là existe déjà.
M. Fontecilla : La question à
se poser, Mme la ministre : Est-ce que c'est une situation qui s'est déjà
posée souvent? Est-ce que les offices municipaux d'habitation...
Mme Duranceau : Bien
clairement, c'est posé parce qu'on veut de la flexibilité, puis on veut de la
flexibilité pour agir dans le cadre des programmes existants puis répondre à
une demande des offices. Ça fait que c'est pour ça, là.
M. Fontecilla : Est-ce que la
Société d'habitation du Québec possède un inventaire d'édifices dont,
éventuellement, il faudrait se départir pour différentes considérations, tout
aussi logiques les unes que les autres?
Mme Duranceau : Bien, on a
l'inventaire de tous les... on a l'inventaire de tout ce qui appartient aux
offices d'habitation, effectivement.
M. Fontecilla : O.K. Non,
mais les bâtiments dont le nombre d'unités correspondantes dont on pense qu'à
terme, d'ici... à court ou moyen terme, ce serait plus rentable de s'en
départir, est-ce que ça existe?
Mme Duranceau : Bien là,
c'est une... Ça existe, un inventaire de toutes les unités d'habitation HLM. Ça
existe, un plan de redéploiement puis de rénovation de ces unités-là. Puis,
effectivement, à l'intérieur de ces toutes ces unités-là, il y en a qui
pourraient être... puis l'exemple de Val-Martin, de tantôt, est un bon exemple,
là, il y a des édifices qui pourraient mériter d'être reconstruits complètement
puis... Mais c'est une analyse en cours, là, je veux dire, les équipes
travaillent là-dessus, je n'ai pas une liste à vous présenter. Puis c'est
juste, encore une fois, une mesure pour se sortir des dédales administratifs.
M. Fontecilla : En d'autres
mots, Mme la ministre, est-ce que vous allez au cas par cas ou vous avez une
vision, là, de ce qui pourrait transformer une autre... est-ce que les offices
municipaux pourraient se départir ou pas ou c'est vraiment... ça se présente à
votre bureau un peu, bon, il y a tel office qui voudrait se faire... se
départir de tel immeuble ou il y a une vision, là, sur ce secteur-là, en termes
d'actifs dont on pourrait se départir?
Mme Duranceau : J'ai très
certainement une vision sur le redéveloppement de plusieurs actifs immobiliers,
mais, effectivement, il faut les regarder au cas par cas, chacun
individuellement, puis définir quelle est la meilleure approche pour chacun.
Ça, c'est la job de la SHQ, de faire ça, puis je m'attends à ce que ce soit
quelque chose qu'ils regardent pour optimiser le parc immobilier,
effectivement. Mais là il n'y a pas de vente de feu, il n'y a personne qui est
en train de liquider le parc HLM. On veut juste construire plus d'unités de
logement pour tout le monde dans le contexte de la crise actuelle. Mon
objectif, c'est assouplir les règles pour être capable de construire plus vite.
C'est vraiment l'objectif de ce...
Mme Duranceau : ...terme-là.
Vous allez voir, on va le répéter, mais c'est ça, le but, là.
La Présidente (Mme Haytayan) : M.
le député de Laurier-Dorion, juste vous dire qu'il vous reste trois minutes.
M. Fontecilla : Trois
minutes.
La Présidente (Mme Haytayan) : Pour
votre information, oui.
M. Fontecilla : Dans le cadre
de cet amendement-là.
La Présidente (Mme Haytayan) : Exactement.
M. Fontecilla : Très bien.
Moi, je...
La Présidente (Mme Haytayan) : Donc,
est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Fontecilla : Pas pour
l'instant.
La Présidente (Mme Haytayan) : Pas
pour l'instant. Excellent. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 19
est adopté?
Mme Duranceau : Refusé.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Haytayan) : Parfait.
M. le secrétaire, vote par appel nominal, s'il vous plaît. Merci.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
Le Secrétaire : Mme Duranceau
(Bertrand)?
Mme Duranceau : Contre.
Le Secrétaire : Mme Jeanotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire : M. Rivest,
Côte-du-Sud?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire : M. Gagnon,
Jonquière?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire : M. Girard,
Lac-Saint-Jean?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Fontecilla, Laurier-Dorion?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire : Mme Haytayan,
Laval-des-Rapides?
La Présidente (Mme Haytayan) : Abstention.
L'amendement est donc rejeté. Nous sommes donc de retour sur l'article 19.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député.
M. Fontecilla : ...un autre
amendement à déposer, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Haytayan) : Parfait.
Donc, on vous écoute, M. le député, pour l'amendement.
M. Fontecilla : Donc, je
pense qu'il a été déposé dans Greffier.
La Présidente (Mme Haytayan) : Puis
est-ce qu'on l'a reçu, M. le secrétaire? Parfait. C'est reçu, donc on vous
laisse en faire la lecture s'il vous plaît, M. le député.
M. Fontecilla : Laissez-moi
le trouver.
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui.
Parfait.
M. Fontecilla : Je peux y
aller?
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui,
allez-y. On vous écoute.
• (14 h 50) •
M. Fontecilla : Donc,
amendement à l'article 19, Loi sur la Société d'habitation du
Québec : À l'article 19 du projet de loi, modifiant l'article 62
de la Loi sur la Société d'habitation du Québec, remplacer les mots «ou dans le
cadre d'un projet visant la réalisation de logements abordables» par «aux
conditions qu'elle maintienne ou augmente le nombre d'unités à loyer modique
avec l'assentiment des locataires concernés.»
L'article 62, tel qu'amendé, se
lirait ainsi :
«62. Toute municipalité et tout office
doivent employer les produits de toute aliénation des immeubles acquis pour la
réalisation d'un programme dûment autorisé, au remboursement des emprunts
contractés auprès de la société en vertu du paragraphe b ou des subventions
accordées en vertu du paragraphe c de l'article 60. Le produit d'une telle
aliénation peut toutefois, avec l'autorisation de la société, être employé pour
la rénovation ou la reconstruction d'un immeuble d'habitation à loyer modique
appartenant à cette municipalité ou à cet office aux conditions qu'elle
maintienne ou augmente le nombre d'unités à loyer modique avec l'assentiment
des locataires concernés.»
Donc, si je peux procéder à quelques
explications, Mme la Présidente. J'ai été très satisfait d'entendre la ministre
nous dire qu'elle veut conserver les offices d'habitation du Québec, là, et les
parcs d'habitations à loyer modique. C'est important que la ministre de
l'Habitation envoie ces messages-là à l'ensemble du Québec, là, pour dire que
les HLM, c'est important, parce qu'on a déjà vu dans des juridictions très
proches de la nôtre où ce n'était pas le cas. En Ontario, concrètement, il y a
eu des ventes de feu d'habitations à loyer modique. Donc, ce n'est pas... ça
dépend de la volonté politique de garder notre parc d'HLM. Il y a d'autres
pays, d'autres provinces dans ce cas-ci, qui ont procédé à toutes fins pratiques,
à abolir ces parcs-là.
Donc, je considère important les
déclarations de la ministre, là, voulant... dans le sens de garder notre parc
d'HLM au Québec. Et c'est ça qui est important, Mme la Présidente, là, c'est la
conservation de notre parc d'HLM au Québec, là, et éviter autant que possible
toute possibilité de diminuer la présence et le nombre absolu, là, d'unités
d'habitation à loyer modique. Et les habitations à loyer modique, c'est un
secteur qui est très... quand même très encadré...
M. Fontecilla : ...qui
comporte une définition très précise, avec des institutions qui gèrent et qui
sont administrées d'une façon... d'une façon tout à fait normée, c'est les
offices municipaux d'habitation, qui reçoivent une clientèle très bien
déterminée. On a entendu... On a entendu tantôt, il y a même un règlement,
j'oublie l'acronyme, là, le PR... Peut-être, M. Fortin va nous en informer
tantôt, qui établit très clairement les... les caractéristiques et surtout le
niveau de revenu des ménages admissibles. Et c'est un parc destiné aux
personnes les plus pauvres du Québec, et on va se le dire, les personnes les
plus démunies, les plus, en même temps, les plus vulnérables, dont une grande
proportion de personnes seules, une grande proportion de femmes qui vivent dans
les HLM. J'en sais quelque chose parce que dans ma circonscription il y en a
plusieurs. En face de mon bureau, il y a une HLM pour personnes... pour
personnes âgées, et je connais bien cette réalité-là.
Donc, il est primordial, essentiel d'éviter
toute perte de logements et d'habitations à loyer modique, là, peu importe le
motif. Il y a une perte objective, une perte objective qui était en cours, et
je pense qu'on est en train de renverser la tendance, heureusement, par,
comment dire, la détérioration du parc de HLM, là, au Québec, là, faute
d'investissements. Et, bon, peut être... je pense qu'avec Mme la ministre de
l'Habitation, on s'est... un petit peu, là, sur... il y a quelques mois, là,
sur la question des programmes de rénovation, là, des HLM, et moi-même, avec
mes collègues, là, on a mis en lumière un certain nombre de HLM dans la région
de Montréal qui étaient carrément barricadés. À un moment donné, on parlait de
700, et lorsqu'on a porté notre attention, 700 logements HLM qui étaient
barricadés parce qu'ils étaient impropres à l'habitation. Et il y a quelque
temps, on était rendu à 400. C'est déjà beaucoup.
Et si l'on sait que'à chaque année... mais
je parle de mémoire, à chaque 1ᵉʳ juillet, il y a un certain nombre de familles
qui se retrouvent à la rue, qui viennent du secteur locatif privé. Je pense que
l'année passée, le 1ᵉʳ juillet, là, on dépassait, on était à 560, là, si on
prend les chiffres du FRAPRU, 560 familles qui étaient à la rue. Bien,
écoutez, s'il y a deux, trois ans, on avait 700 logements barricadés,
bien, ces logements auraient pu servir à héberger ces familles au lieu de les
envoyer dans des hébergements transitoires, des hôtels ou des motels, comme on
fait maintenant. Donc, il est essentiel. Et moi-même, j'ai fait une lutte
politique et j'ai talonné pas mal la ministre et je l'ai vu s'activer pour
aller chercher des sommes à Ottawa, là, pour faire en sorte d'investir dans les
HLM au Québec, là. Et elle a même fait... je crois, savoir qu'elle a fait
beaucoup de gestion pour faire en sorte que cet argent-là transige de façon
plus flexible et souple, pour reprendre ses termes, parce qu'il y avait un
certain nombre de complications, on va le dire, bureaucratiques, là, qui
empêchaient que les sommes d'Ottawa qui étaient doublées par des sommes de
Québec telles que ça se fait d'habitude, là, ce n'est pas... comment dire? Bon,
bref, c'était quand même un montant d'argent. Elle a travaillé dur pour faire
en sorte que cet argent arrive sur le terrain et que les travaux finalement
commencent à se faire. J'en suis bien content. Et je peux le constater
moi-même, je vous disais tantôt qu'en face de mon bureau, il y a un édifice de
sept ou huit étages, là, qui est un HLM en fait, et je vois les travaux qui
sont en train d'être réalisés et on est bien contents.
Donc, il est primordial que ces parcs-là
soient préservés et c'est l'État du Québec qui en est propriétaire. Et on en a
parlé dans d'autres sections de l'étude détaillée de ce projet de loi là, un
bon propriétaire doit prendre soin de son actif, c'est sa tâche première, et
éviter de l'aliéner et éviter qu'il se détériore, éviter aussi de l'aliéner, et
par la mission de la Société d'habitation du Québec, le fruit de l'aliénation
doit nécessairement rester dans le périmètre de la mission des offices
municipaux d'habitation. Mais malheureusement, par cette...
M. Fontecilla : ...cet
amendement-là de la ministre, et on voit qu'il y a une brèche qui s'ouvre, j'ai
utilisé le terme «sciemment» il y a quelques minutes, il y a une brèche qui
s'ouvre, parce que les fruits de l'aliénation pourraient sortir du périmètre
des offices... des HLM, on ne... même pas de l'office municipal de
l'habitation, des HLM, pour aller construire d'autres types de logement, du
logement qui est du type abordable. Et ce n'est pas ce qui est souhaité, ce
n'est pas ce qui est souhaité par moi et par un très grand nombre
d'organisations au Québec, là. Et je vous fais remarquer, Mme la Présidente,
que l'amendement, tel qu'il a été modulé, c'est copie conforme de la
proposition de la fédération... la proposition faite dans le cadre des
consultations du pl 31, là, par la Fédération des locataires d'habitations à
loyer modique du Québec. Je n'ai pas sorti ça de ma poche arrière, là, ça vient
dès la base, ça vient de l'organisation qui représente 74 000 ménages au
Québec, là, qui vivent dans des HLM.
Donc, c'est la voix officielle des
locataires d'un HLM, là, qui nous dit : Il y a un danger là et il ne
faudrait surtout pas ouvrir cette brèche-là, et faire en sorte que les parcs,
ouvrir la porte parce que le parc de HLM diminue au Québec. D'où ma volonté
de faire en sorte que, si jamais, et j'approuve, encore une fois, à 90 %
la proposition de Mme la ministre pour octroyer davantage de souplesse, de
flexibilité aux HLM, si jamais on arrive... un office municipal d'habitation
arrive à la conclusion qu'il est plus... qu'il est convenable, d'un point de
vue financier, humain, économique, et cetera, là, il y a plusieurs types...
autrement dit, il faut faire une analyse complète comprenant l'ensemble des
critères, si jamais il convenable de s'aliéner un immeuble, mais que les fruits
de cette vente-là servent à conserver ou à développer, agrandir le parc de HLM,
et non pas à le diminuer, et financer d'autres types de logement.
• (15 heures) •
Ce qu'il faut ici, Mme la Présidente,
défendre les parcs de HLM au Québec et donner, évidemment, le plus, et sûrement
qu'on va... qu'on aura la chance d'en discuter aussi, donner une plus grande
voix aux locataires de HLM et pour décider aussi, donner leur avis sur la
destinée du parc dans lequel ils vivent, là, après tout, c'est des propriétés
publiques, là. Donc voilà, c'est ça, la motivation première. Je reprends la
formulation de la Fédération des locataires d'HLM du Québec, là, pour faire en
sorte de protéger les parcs de logements sociaux au Québec.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
M. le député de Laurier-Dorion. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme Duranceau : Oui, une
brève intervention de ma part pour rappeler l'objectif de l'article 19, tel que
proposé, alors souplesse, souplesse pour construire plus rapidement. Et si je
peux offrir un commentaire additionnel, on en a besoin, d'HLM. Puis on n'est
pas du tout, là, ni moi ni la société d'habitation dans une posture où on veut
en voir diminuer le nombre. On en veut plus. On va s'assurer de rendre cette
information-là disponible. On va être bien transparent sur le nombre de HLM à
chaque année. Puis HLM, ça peut être avec PSL, ça peut être 100 %
subventionné. Donc, on va s'assurer que cette information-là, elle percole
comme il faut puis que les gens n'aient pas l'impression qu'on est en
diminution du nombre d'unités, mais plutôt qu'on est en train de préserver ce
qui existe puis d'en faire plus.
Donc, pour moi, cette mesure-là, c'est une
mesure pour ajouter de la souplesse, pour se donner la latitude de faire les
bons projets aux bons endroits pour les bonnes... les clientèles qui sont
vulnérables. Puis, je le répète, c'est tellement compliqué depuis des années,
tous les programmes de subvention puis de financement, tout le monde nous a
demandé d'être plus flexibles. C'est ça qu'on vise à faire avec cet article-là.
Et par ailleurs je vous dis ça, je veux que ça soit clair, moi, il y en a combien
de HLM puis combien...
15 h (version non révisée)
Mme Duranceau : ...il y en a
combien de HLM, puis combien on en reconstruit, puis combien on en rénove, puis
combien sont des nouveaux. Mais ça, ça ne fait pas partie de cet article de loi
là, ça fait partie du plan en habitation puis ça fait partie de ma vision puis
de celle de la SHQ. Ça fait que c'est... c'est juste ça que je voulais ajouter,
là, pour peut-être répondre à la préoccupation qui est... qui était soulevée.
Bien, ça sera tout. Merci.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Fontecilla : Il y a
quelques minutes, Mme la Présidente, j'ai posé la question pour savoir si la
ministre avait une idée, là, de combien de... d'unités ou de bâtiments qui sont
des HLM aujourd'hui, là, pourraient être aliénés pour être... pourraient être
vendus, là, en vertu de cet article-là et... et transformés peut-être,
peut-être en logements abordables. Mme la ministre ne m'a pas donné une...
une... de chiffre exact. J'espère qu'elle va se doter de cette... de cette
information-là, parce qu'il faut voir les... les... les... comme on dit en bon
français, il faut voir la... la «big picture», il faut voir les choses dans son
ensemble. Si je ne me trompe pas, il y a 74 000 logements HLM au
Québec, là, et il y en a un certain nombre qui sont à... qui sont occupés.
Bon, il y a toute une catégorisation, là.
Il y en a beaucoup qui sont maganés, surtout les... les endroits où le parc est
plus... est vieillissant, à Montréal en particulier, parce que c'est normal, c'est
là que le programme de HLM a commencé il y a quoi, là, 50, 60 ans,
peut-être plus, et donc les bâtiments sont nécessairement plus vieux et
nécessitent davantage des... des... des travaux. Mais, donc, ce... ce... ce
serait bien de se doter d'une vision, là, où qu'on dise : ces bâtiments-là
sont en quel état et sont occupés, ces bâtiments-là ne sont pas occupés, et on
a un certain... partout au Québec, hein, on a un certain nombre de bâtiments,
là, dont on peut... dont on pourrait se départir pour, encore une fois, toute
une série de... de raisons, et pour... non pas pour faire du logement
abordable, pour faire d'autres HLM, là, qui sont... qui ont une
caractéristique très, très, très précise, là, c'est...
Le logement abordable, ça peut être la...
la... — je sais que ce n'est pas la bonne expression, là — la
tenure... La propriété de... du logement abordable n'est pas nécessairement...
n'appartient pas nécessairement au public, là, au secteur public, là, ça peut
appartenir à un OSBL, à une coopérative, et même, dans la première version du
programme PHAQ de la... de la ministre de l'Habitation, ça pouvait surtout, ou
c'était ça, l'intention, appartenir à... à des propriétaires, et à des
propriétaires privés, là. Et c'est encore le cas, c'est encore le cas.
Et... et... et donc, moi, je verrais d'un
très mauvais oeil, et... et j'aimerais savoir si la ministre... qu'est-ce
qu'elle en pense, de cette possibilité-là : s'il y a un propriétaire et si
on... on... on aliène un... un bâtiment HLM, peu importe la région à travers le
Québec, là, et le fruit.... est-ce qu'il pourrait y avoir la possibilité que -
et là, c'est... je n'en suis pas... pas sûr - que cet argent-là soit utilisé
pour financer la construction de logements abordables qui ultimement
appartiendraient à un propriétaire privé? Une question très précise, là. Je...
je... je ne vois pas trop la possibilité, mais j'aimerais avoir la
confirmation.
Mme Duranceau : Encore une
fois, on oublie, là, ici qu'on... on serait dans une situation où une
municipalité ou un office d'habitation, hein, un office d'habitation qui a à sa
charge la gestion des HLM ou de différents projets AccèsLogis, là... Donc, on a
un office qui vient nous voir, qui dit : Regarde, je veux garder l'argent,
fruit de la vente de ça, pour faire un autre projet. Alors là, bien
franchement, ça supposerait qu'un office a décidé de donner de l'argent à un
promoteur privé dans le cadre du PHAQ pour faire des HLM. Honnêtement, le privé
ne va pas là-dedans, là. Je veux dire, ce n'est pas rentable. Ce n'est pas un
modèle, de toute façon, qui est... qui est conçu pour être rentable. Alors, je
ne vois pas cette situation-là survenir. Et, si elle survenait, hein, si elle
survenait, c'est parce que, là, on a des gens des offices qui pensent que c'est
vraiment le meilleur projet pour leur clientèle à ce moment-là, là, qui vont
présenter à la SHQ un projet qu'ils considèrent pertinent...
Mme Duranceau : ...qu'il
considère pertinent, puis il faudrait que tout le monde à la SHQ trouve ça par
ailleurs une superbonne idée, puis que c'est la meilleure idée, je veux dire,
là on serait comme dans un monde un peu ésotérique, là, je pense.
Une voix : ...
Mme Duranceau : De licornes,
oui. Donc, j'apprécie, c'est correct...
M. Fontecilla : O.K. Mais ce
que j'entends, là, c'est que ça pourrait se produire, légalement, ça pourrait
se produire, même si c'est... ça semble peu absurde, ça pourrait se produire.
Mme Duranceau : Oui, mais
encore là, le PHAQ, là, ce n'est pas un outil, là, méchant, là, c'est pour
produire du logement abordable, lesquels logements sont admissibles au PSL.
Donc, sais-tu quoi, si on a un promoteur privé qui est prêt à faire ça
rapidement à l'intérieur des balises qu'on lui impose, qui sont
hyperrestrictives dans le PHAQ par ailleurs pour le privé, puis que ça marche,
puis que ça ne coûte pas cher, puis qu'il y a des PSL, puis qu'on dessert la
clientèle comme l'aura analysé l'office d'habitation, puis qui considère que
c'est la bonne chose... O.K.?
Là, j'entends votre inquiétude : là,
ils deviennent PHAQ, ce n'est plus du logement communautaire...
M. Fontecilla : HLM.
Mme Duranceau : Non, détenu
par un OBNL, dans ce cas-là. Écoute, ça peut arriver, là, mais ce n'est pas ça,
l'objectif là. Ce qu'on veut, là, c'est que ça... qu'on ait la flexibilité, je
le répète, pour faire les bons projets à la bonne place. Puis là, j'ai en
jeu... pas «j'ai en jeu», la personne qui va venir poser cette question-là ou
demander cette permission-là, c'est un office d'habitation, alors là, si vous
me trouvez des offices d'habitation qui s'en vont vers des projets privés,
bien, écoutez, on va avoir franchi des grandes étapes, là.
M. Fontecilla : Des fois, les
choses vont vite, hein? Mais c'est intéressant que vous me disiez ça, Mme la
ministre, parce que...
Mme Duranceau : Bien, je dis
que c'est fictif, là. Moi, je n'adhère pas à cette théorie-là. Et je conclus
sur le fait que c'est de la souplesse que je vais chercher.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Mme Duranceau : Et je pense
que j'ai tout dit, moi.
• (15 h 10) •
M. Fontecilla : Et je pense
que moi aussi je partage le souci de souplesse, là. Mais ce que je viens
d'entendre, c'est qu'en théorie les lois, telles qu'elles sont faites
actuellement, pourraient permettre une telle situation, même si cela semble
absurde. Et si jamais on trouve un promoteur privé qui a un grand coeur, qui
est prêt à faire pas beaucoup d'argent ou peut-être en perdre parce qu'il est
un homme philanthropique, là, ça, on pourrait faire... ça pourrait exister,
même si ça semble... Mais, le fait, vous l'avez dit, la possibilité existe.
Donc, si, allons-y dans l'hypothétique, si ça se produit comme situation, on va
avoir la situation nette de perte, de diminution de l'actif de HLM au profit
d'autres types d'entité. Que ça s'en aille vers une coopérative ou un OSBL
d'habitation, c'est une propriété collective, c'est hors marché, c'est moins
pire, mais quand même, on a toujours la perte de la taille du parc de HLM, si
par hasard ça s'en va vers le privé, bien là, c'est encore pire, là. Parce
qu'il y a un moment donné, ce privé-là pourrait le vendre, pourrait faire
toutes sortes de choses se trouver là pour vendre des choses. Mais quoi qu'il
en soit, dans les deux cas de figure, là, il y a une perte du parc locatif HLM
au Québec, là, c'est ça la brèche dont je parle, Mme la ministre. En
introduisant le concept d'aliénation au profit du logement abordable, c'est ça
le risque, le danger de voir diminuer le parc de HLM au Québec, là, alors que
beaucoup de gens, dont moi et la Fédération des locataires de HLM du Québec, on
tient absolument à protéger dans les textes législatifs, dans le projet de loi
n° 31, et là, on a l'opportunité de le faire, là, de protéger, justement,
ce parc-là pour qu'il reste tel quel, à tout le moins, ou qu'il soit appelé à
se développer, ce que je souhaite, là, dans un avenir prochain, là. Mais là,
vous ouvrez la porte, et je viens d'avoir la confirmation, à ce que ce parc-là
puisse être rétréci par l'ouverture au logement abordable. Voilà. Donc, le
danger est bien réel si on adopte... si on n'adopte pas mon amendement et on
adopte tel quel votre vote article de loi, la menace est réelle, là, il
pourrait y avoir diminution du parc de logements HLM au Québec.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?...
La Présidente (Mme Haytayan) : ...Merci.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement à l'article 19 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Haytayan) : M.
du secrétariat, possible de passer à l'appel nominal? Merci.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Duranceau
(Bertrand)?
Mme Duranceau : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
Le Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : ...
Le Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
La Présidente (Mme Haytayan) : Abstention.
Donc, l'amendement à l'article 19 est rejeté. Merci... retourne maintenant
à l'article 19. Est-ce qu'il y a d'autres interventions, toujours sur
l'article 19? Oui, Mme la députée.
Mme Dufour : Mais je vais
réitérer que, tu sais, je pense que mon collègue a fait... il a bien exposé
l'enjeu, je l'avais exposé au préalable, il y a quand même un risque qu'on
perde du logement social ou du logement à loyer modique, qui était quand même
un gain et qui convient à une certaine part de la population. Il y a une
incertitude par rapport à ce que le logement abordable soit réellement pour les
gens qui vont y résider. Alors, je voulais juste le rappeler, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Parfait. S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 19 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Haytayan) : Parfait.
M. le secrétaire, pouvez-vous procéder par le vote nominal? Merci.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Duranceau (Bertrand)?
Mme Duranceau : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
Le Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Contre.
Le Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
La Présidente (Mme Haytayan) : Abstention.
Donc, l'article 19 est adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît, nous
faire la lecture de l'article 20. Merci beaucoup.
Mme Duranceau : Alors :
L'article 85.1 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Les dispositions de la présente section
s'appliquent à un organisme d'habitation qui est un organisme sans but
lucratif :
«1° qui reçoit de la société de l'aide...
aux fins de l'exploitation et de l'entretien d'immeubles d'habitation;
«2° qui a reçu de la société de l'aide...
dans le cadre d'un programme d'habitation mis en œuvre en vertu de la présente
loi afin de réaliser un projet concernant des logements abordables pour la
durée de tout accord portant sur l'exploitation de ces logements.»
Alors : L'article 20 du projet
de loi... Ah! j'ai un amendement lire que... bien, que je lis après ça? Bon, je
lis l'amendement de l'article 20 : Insérer, dans ce qui précède le
paragraphe 1° de l'article 85.1 de la Loi sur la Société d'habitation du
Québec, proposé par l'article 20 du projet de loi, et après «qui est un»,
«office d'habitation ou autre».
Alors : Le présent amendement
modifierait l'article 20 du projet de loi, lequel modifie
l'article 85.1 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec afin de
préciser quels sont les organismes d'habitation visés par les mesures
d'administration provisoires prévues à cette loi. L'amendement vise à éviter
tout doute quant à l'assujettissement d'un office d'habitation à une telle
mesure.
La Présidente (Mme Haytayan) : ...Mme
la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Est-ce qu'il y a des
interventions? Oui, oui, Mme la députée, je vous écoute.
Mme Dufour : Oui, Mme la
Présidente. Dans le fond, la Fédération des locataires habitations à loyer
modique du Québec, si je ne me trompe, c'est bien eux autres qui avait fait la
recommandation de faire cet amendement, que la ministre vient de déposer,
qui... Ils nous soulignaient, à juste titre, qu'il y avait le risque qu'office
d'habitation ne soit pas équivalent à un organisme sans but lucratif dans la
loi. Et donc cet amendement-là... et leur était... nous l'était suggéré, et
j'aurais proposé le même amendement, là, que... tout simplement le souligner.
Merci.
Une voix : ...
Mme Dufour : Hein? On l'avait
dans notre tableau, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 20?
S'il n'y a pas d'autre intervention sur... sur l'amendement, oui. S'il n'y a
pas d'autre intervention sur l'amendement de l'article 20, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article... l'amendement à
l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : Donc,
l'amendement à l'article...
La Présidente (Mme Haytayan) : ...est
adopté, merci. Donc, on est de retour à l'article. Est-ce qu'il y a des
interventions? Il y a une intervention, M. le député? Merci.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Donc, pour le bénéfice des parlementaires et du public qui nous
écoute, là, je vois bien, cela donne... si on l'adopte, cela donnera à la
Société d'habitation du Québec la capacité, de façon claire, d'intervenir, de
mettre sous tutelle, c'est cela, un organisme. Bon, on définit les organismes
qui pourraient être mis sous tutelle, n'est-ce pas? Et donc la question qui est
à se poser, c'est : La SHQ ne possédait pas ces pouvoirs-là auparavant?
Mme Duranceau : Bien, on
pense que l'interprétation qui est faite par certaines personnes est erronée,
mais, par mesure de clarté, on a accepté de faire la modification qui est
proposée. Donc, nous, on considère qu'on les avait, les pouvoirs, que ce
n'était pas un problème, mais comme certaines personnes remettaient ça en
question, bien, on est venu le préciser, ce n'était pas dommageable pour qui
que ce soit. Donc, oui, la SHQ avait... à nos yeux, on avait déjà les pouvoirs.
M. Fontecilla : J'ose croire,
Mme la ministre, que... en tout cas, je l'espère, que la mise sous tutelle,
c'est un peu la bombe atomique en termes de gouvernance, là, que ça n'arrive
pas souvent. Voilà. Est-ce que... bien, pour le bénéfice de tout le monde,
est-ce que vous, au cours de votre mandat... je ne veux pas savoir des
informations précises ou nominales, mais est-ce que c'est une situation
courante ou pas d'avoir à intervenir ou à songer à intervenir, à mettre sous
tutelle?
• (15 h 20) •
Mme Duranceau : Bien, je suis
contente de vous me posiez la question, là, parce qu'honnêtement, là, il y en a
souvent. Ça, ça veut dire que les OBNL, bien, ont des déficiences en matière de
gouvernance, en matière de maintien d'un fonds de roulement raisonnable pour
pouvoir subvenir aux besoins de l'immeuble. Puis c'est très dommage parce que
c'est des immeubles qui ont été financés par le gouvernement, qui... donc,
subventionnés, là, comme vous voulez, puis malheureusement ils ne sont pas
bien... Les gens n'en prennent pas soin comme il faut après. Je ne dis pas que
c'est généralisé, mais je dis qu'il y en a trop pour ce que ça nous coûte, là,
il y en a trop, puis c'est hyperimportant. C'est pour ça que les discussions
qu'on a avec toutes les fédérations qui représentent les OBNL ou les coops, on
est beaucoup dans un discours de prévention puis d'amélioration de la
gouvernance, puis de professionnalisation de toutes les équipes de gestion,
puis on veut les épauler là-dedans. Puis il faut tendre vers ça parce que,
malheureusement, des trop petits organismes, souvent, ce n'est pas de la
mauvaise foi, c'est juste, les gens ne sont pas équipés pour gérer ça. Puis ça
donne lieu à des situations comme celles qu'on... bien, comme des situations de
tutelle, là. Et puis, moi, je trouve que j'en ai trop vu, depuis que je suis
arrivée en poste, puis je me... je signe des autorisations, là, de prolongation
de tutelle parce que les gens sont en train de se reprendre en... pas les gens,
mais les administrateurs sont en train de reprendre le contrôle de la
propriété. Puis c'est bien malheureux qu'on ait à se rendre là.
Ça fait que vous avez raison, c'est comme
la bombe atomique d'être obligé de se rendre là, puis là il y a beaucoup de
travail qui est fait pour avoir l'état de santé de tout notre parc, parce qu'on
a un parc HLM qui, lui, est sous le contrôle de l'État, mais notre parc de
logements communautaires... tu sais, on aime ça se comparer à Vienne, puis aux
autres pays d'Europe, mais on a un gros parc à travers toutes les tenures, à
travers les OBNL, à travers les coops d'habitations. Alors c'est important que
ce parc-là soit en bonne santé puis qu'il soit maintenu en santé par des gens
dont c'est la profession puis qui ont le temps de s'en occuper, là. Alors,
c'est des discussions qu'on a avec les fédérations puis toutes vos
recommandations à cet égard là seront pertinentes. Parce qu'on a un gros parc,
puis il faut le garder. Vous l'avez amplement décrit tantôt, là. Donc, il faut
le garder puis s'assurer que les gens ont les bons outils. Mais là, bon, ceci
dit, là, c'est une modification qui est technique, là, dans le contexte pour
s'assurer...
Mme Duranceau : ...les
offices d'habitation rentrent dans la catégorie des OBNL.
M. Fontecilla : Oui, tout à...
c'est technique en effet, mais cela nous amène à une problématique qui peut
mettre en péril certaines organisations. Tantôt, on a entendu, de la part de M.
Foster, le cas d'une coopérative qui était, bien, inactive, qui était
déficitaire, abandonnée, etc., là. C'est des situations auxquelles il faut...
qu'il faut éviter à tout prix là et en amont. Et évidemment, vous en avez
parlé, Mme la ministre, des problèmes de gouvernance dans des coopératives
d'habitation et des OSBL, et j'ajouterais aussi, parce qu'on en a entendu
parler, il y a des problèmes des fois et parfois un problème de gouvernance
dans certains offices municipaux d'habitation. Puis, écoutez, les conflits, ça
existe partout, et ce n'est pas... ce n'est pas le secteur, ce secteur-là
qui... ça existe aussi dans l'administration des syndicats de condominiums. Je
vais juste finir mon idée. Je ne veux juste pas envoyer le message qu'il n'y a
plus de problème, là, qu'ailleurs, là. Des problèmes, il y en a partout, là. Et
juste... et pour finir mon idée, ça nous... ça nous ramène.
Évidemment, la ministre explicite son
pouvoir d'intervention, de mise en tutelle, mais elle nous a dit qu'elle est en
conversation avec les fédérations. Mais cela pose toute la problématique des du
soutien qu'on donne à ces organisations-là pour éviter que les problématiques
qu'elles affrontent dégénèrent et aboutissent à une mise en tutelle, là, et
c'est la... Et fait, c'est comme dans le système de santé, il n'y a pas juste le
curatif, il y a aussi la prévention.
La Présidente (Mme Haytayan) : Mme
la ministre.
Mme Duranceau : Oui. Je
voulais dire qu'effectivement, là, ce n'est pas propre au secteur
communautaire, que ça... qu'il y a des cas de chicanes qui mènent à des
déficits et tout ça. Mais la différence, c'est que dans ce contexte-ci, dans un
contexte purement privé, le gouvernement n'en entend pas parler et il n'a pas à
faire un chèque additionnel. Dans ce contexte-ci, quand il y a une mise en
tutelle, l'immeuble... puis qu'on ne s'en sort pas, là, l'immeuble est repris
par la SHQ. Tous les coûts, puis les dommages causés, bien, il y a quelqu'un
qui les assume, puis ce sont les contribuables. Ça fait que c'est important,
encore plus important honnêtement, que ça soit géré de manière professionnelle
parce que ce sont les deniers publics qui sont utilisés pour financer tout ça.
Ça fait que pour moi, là, c'est ça qui est primordial.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la ministre. Oui, M. le député.
M. Fontecilla : À la question
précise, là, Mme la ministre nous a parlé qu'elle est en conversation avec les
fédérations, etc. Très bien, là. Et... mais est ce qu'il y a une, au sein de
votre ministère ou de la Société d'habitation du Québec, ou ailleurs, là,
comment dire, une politique de soutien, formation, etc., justement pour essayer
de prévenir autant que possible les problèmes de gouvernance? Est-ce que vous
pourriez nous nous parler de ce qui est mis en place ou projeté pour éviter justement
la mise en tutelle?
Mme Duranceau : Oui. Je vais
passer la parole à, si vous permettez, à M. Foster.
La Présidente (Mme Haytayan) : Parfait.
M. Foster.
M. Foster
(Claude) :M. le député, il y a
effectivement énormément d'accompagnement qui est fait par rapport aux groupes.
On a des conseillers en gestion qui sont spécialisés, qui vont travailler avec
les groupes qui lèvent le drapeau. Évidemment, là, si des personnes ne lèvent
pas le drapeau, bien là ils ont une autonomie étant quand même des OBNL
autonomes. Et à partir du moment où est-ce qu'il y a une signification qu'il y
a une problématique, soit par une dénonciation, soit parce qu'ils ont levé le
drapeau de façon volontaire, il y a un travail qui est fait, mais aussi avec
les fédérations, parce qu'à quelque part, lorsqu'on parle d'une tenure, qui est
la coopérative ou une tenure qui peut être un OBNL, bien, on aime bien
travailler avec les spécialistes de ces tenues-là. Donc, il y a même des
mandats qui sont donnés à ces fédérations-là, avec... avec un taux horaire qui
est prévu, qui vont les accompagner pendant plusieurs, plusieurs
administrations provisoires pour être capable de reprendre le contrôle.
Donc je vous dirai que, lorsque je regarde
l'ensemble du portrait, on pense sincèrement qu'il est important d'avoir un peu
plus longtemps. Là, on est sur le début de l'article pour avoir les
concordances, mais je vais me devancer un peu sur l'autre partie. On a regagné
un peu de temps. C'est d'être capable de dire bon bien, il y a un minimum de
temps pour être capable de faire une administration provisoire et là,
actuellement, le délai est trop court, c'est comme on fait de la paperasse, on
fait de la paperasse alors que pour refaire une administration provisoire, il
faut avoir vraiment un paquet de détails, alors que l'avancée de
l'administration provisoire n'est pas suffisante. Donc, on doit avoir des
délais qui sont plus grands pour être capable d'avoir un résultat positif...
M. Foster (Claude) :...notre volonté, pour nous, c'est de reprendre le contrôle
d'une situation avec les gens puis avec les bonnes tenures. Donc, le conseiller
en gestion, lui, il se trouve à être une personne qui va venir aider, s'assurer
que c'est fait correctement, pas parce qu'on n'a pas confiance aux partenaires,
mais on ne veut pas avoir une administration provisoire qui revient dans un an
ou dans deux ans. Donc, on veut s'assurer qu'on aille au fond des choses pour
être capable de corriger complètement la situation, que ça soit dans la gouvernance,
que ça soit sur les réserves de remplacement, que ça soit sur le taux de loyer
qui est raisonnable. Quand vous êtes à 60 % du loyer médian, bien, c'est
sûr qu'il va manquer des sous à quelque part pour, exemple, rénover la toiture.
Bien, malheureusement, ça peut arriver dans certaines organisations où les gens
ont une vision très, très court terme. Alors, quand arrive quelqu'un de
l'externe, bien, à ce moment-là, on s'assure d'avoir une pérennité immobilière,
une pérennité à l'intérieur de l'administration, mais surtout aussi une vision
d'un milieu de vie qui est conforme à la tenure, que ce soit coopératif. Est-ce
que les membres font vraiment... Est-ce qu'ils sont impliqués ou est-ce que
c'est... C'est une coop, mais on a 100 % de contrats externes. Ce n'est
plus une coop. Alors, à ce moment-là, si vous mettez les sous sur l'ensemble
des contrats, vous avez des administrateurs, vous avez... ce n'est plus une
coop, puis qu'on n'arrive pas, bien, c'est ça que ça sert, c'est d'être capable
de revoir l'ensemble des éléments puis de se dire : Bon, bien, O.K. Est-ce
que vous voulez rester dans cette tenure-là ou vous aimeriez, là, qu'on regarde
autrement? Parce que là ça ne peut pas... on ne peut pas avoir une pérennité
immobilière dans la situation où vous êtes. Vous allez avoir une problématique
dans la caisse dans même pas un mois, dans deux mois.
Alors, le problème, bien, on veut
s'assurer de le corriger, de le corriger avec les bons délais, de le corriger
de façon à ce que ça soit pérein. Parce qu'on a de nombreux organismes qui ont
une viabilité financière, qui ont une viabilité de milieu de vie, qui ont, en
plus, des plans de relève. Donc, malheureusement, on arrive dans des cas où on
est obligé d'intervenir, mais ce n'est pas la majorité. Puis il faut s'assurer
qu'il y ait justement un investissement qui va servir à d'autres pour donner au
suivant. C'est ce qu'on souhaite.
M. Fontecilla : Merci.
• (15 h 30) •
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
M. Foster. Est-ce qu'il y avait d'autres interventions? Non? Parfait. Il y
avait... Oui, pardon, Mme la députée...
Mme Dufour : Merci.
La Présidente (Mme Haytayan) : ...oui,
la parole est à vous.
Mme Dufour : Oui, j'aurais
juste une question. En fait, l'article 85.1, actuellement, la façon qu'il est
rédigé, il dit que, dans le fond, ça s'applique... la section en question, là,
l'administration provisoire, s'applique à tout organisme d'habitation... je
vais sauter le paragraphe, mais dire «qui reçoivent de l'aide financière de la
société». Et je me demandais pourquoi on a eu besoin de venir préciser tous les
cas de figure, tu sais : l'aide financière pour les fins d'exploitation,
l'entretien dans le cadre d'un programme... Tu sais, on disait qu'on cherchait
de la flexibilité... Tu sais, l'article actuel avant son... sa modification
semble beaucoup... donner beaucoup de flexibilité, on se limite à une aide
financière de la société. Pourquoi on vient préciser autant de cas de figure?
Tu sais, on... il n'y a pas un risque, dans le fond, qu'il y ait des cas qu'on
exclurait parce qu'on aurait oublié de les nommer?
Mme Leduc (Véronique) : En
fait, non. C'est que le libellé actuel pourrait prendre en compte des cas qu'on
ne souhaitait pas viser, par exemple le PSL. On ne souhaite pas qu'un immeuble
à l'intérieur duquel il y a un seul PSL soit assujetti à une mesure
d'administration provisoire. Tel que libellé actuellement, ça pourrait... cette
interprétation-là pourrait être donnée. Donc, en mentionnant spécifiquement maintenant
et de manière, je pense, plus claire les cas qu'on vise...
Mme Dufour : Mais vous dites
un immeuble qui a un PSL, mais on parle ici d'un... d'organismes d'habitation,
donc ce ne serait pas un privé, là.
Mme Leduc (Véronique) : Non,
mais il pourrait être possible qu'un OBNL, par exemple... à l'extérieur du
cadre d'AccèsLogis, mais qu'un OBNL ait un PSL, un seul, mettons.
Mme Dufour : O.K. Mais cet
OBNL là, si elle a reçu de l'aide financière, on va vouloir que ça s'applique,
la section, non?
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
on vise plus des immeubles qui ont été financés, entre autres, au déficit
d'exploitation parce qu'il y a beaucoup de fonds publics qui ont été investis
puis des programmes de logements communautaires comme AccèsLogis, parce que
toute la construction... ou une grosse partie, plutôt, de la construction a été
financée par des fonds publics. Quand ce n'est pas le cas, quand une
coopérative ou un OBNL a créé son propre projet, puis, à l'intérieur de ça, il
y a une seule, par exemple, unité de PSL... mais là on ne va pas sortir la
mesure d'administration provisoire pour viser ces cas-là, ce n'est pas ça qu'on
cherchait du tout à l'origine. Il faut rappeler qu'il y a quelques années aussi
ça visait seulement les HLM...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Leduc (Véronique) : ...donc
en 2019, on a modifié pour prévoir les... entre autres, les accès logis. Mais c'est
vraiment ça qu'on visait, là, c'est plus une correction législative que d'autre
chose.
Mme Dufour : Par curiosité...
C'est clair, là, votre explication, mais juste par curiosité, est-ce qu'il y a
eu des cas que ça aurait pu s'appliquer, qu'il y avait juste un PSL, puis que
ça a été soulevé, puis que ce n'était pas souhaité?
Mme Leduc (Véronique) : À ma
connaissance, je ne le sais pas.
Mme Dufour : Tu sais, des...
par exemple, des locataires qui auraient dit : Je veux que ça s'applique à
cette... parce que là, on parle d'administration provisoire, là, dans le fond,
là, d'administrateurs, là. Tu sais...
Mme Leduc (Véronique) : Bien,
il faut qu'il y ait un défaut qui soit soulevé en vertu... un de ceux qui sont
listés à 85.2.
Mme Dufour : Mais il n'y a
pas eu de cas, là.
Mme Leduc (Véronique) : Je ne
sais pas s'il y a eu des cas.
Mme Dufour : O.K. Parce que j'essayais
de comprendre pourquoi qu'on faisait ce changement-là, là.
Mme Leduc (Véronique) : C'est
vraiment juste pour être plus clair. Puis c'est une clarté au niveau de la loi,
là, puis son application, puis ça ne change rien sur le fond de ce qui est
visé.
Mme Dufour : O.K. Ça a été
fait en 1996, l'article, ça fait que j'imagine...
Mme Leduc (Véronique) : La
première fois en 1996. En 1996, ça ne visait seulement que le HLM, par
exemple...
Mme Dufour : O.K. Puis c'est
depuis 2019 qu'on a ouvert.
Mme Leduc (Véronique) : Exactement.
Mme Dufour : O.K. C'est bon.
Merci.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y avait d'autres interventions? Non. Parfait. S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 20 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : Adopté.
Parfait. Alors, l'article 20 amendé est adopté. Merci. Nous passons à l'article 21
maintenant. Mme la ministre, pouvez-vous nous en faire la lecture, s'il vous
plaît? Merci.
Mme Duranceau : Oui. Alors, l'article 85.2
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «120 jours»
par «12 mois».
L'article 21 du projet de loi
modifierait l'article 85.2 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec
afin d'augmenter à 12 mois la durée maximale de l'administration
provisoire d'un organisme visé à l'article 85.1 de cette loi. La loi
prévoit actuellement une période maximale de 120 jours.
Alors, comme l'a énoncé M. Foster,
tout à l'heure, très, très fastidieux, là, les mises sous tutelle puis les
renouvellements de tutelle, ça requiert à chaque fois une reddition de compte
de l'organisme qui s'occupe de la tutelle, ça requiert après ça une note au
niveau de la Société d'habitation du Québec pour réviser tout ça, ça requiert
une approbation de la ministre à chaque fois.
Donc, ce qu'on veut faire, là, c'est
donner plus de temps. On le constate, de multiples... Là, c'était six mois, on
donne un an parce que de toute façon, on voit très bien qu'en six mois, les
gens n'y arrivent pas, ça fait que ça va... Ils peuvent prendre moins de temps,
tant mieux, puis s'ils en ont besoin de plus, bien, on enlève un fardeau
administratif de reddition de compte puis de paperasse, autant au niveau de l'organisme,
que l'organisme qui s'occupe de la tutelle, que la Société d'habitation du
Québec, que le cabinet de la ministre. Donc, c'est ça. Encore là, souplesse et
efficacité.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 21? M.
le député.
M. Fontecilla : Effectivement,
120 jours pour régler des conflits, des problèmes de gouvernance, ce n'est
pas beaucoup, là. Souvent ces choses-là, comment dire, prennent la forme de
conflits personnels, donc c'est d'autant plus difficile. 120 jours
apparaît peu, 12 mois apparaît... d'au plus 12 mois, là, ça me paraît
justifié.
Il y a toute la question, parce qu'on l'a
nommé au moins à deux reprises, là, du renouvellement. Effectivement, en 120 jours,
là, il est fort probable qu'on ait à produire... à effectuer un renouvellement
d'une mise en tutelle, là, et, en 12 mois, on se donne plus de chances.
Mais il peut toujours exister la possibilité que le conflit ne soit pas réglé
en 12 mois, puis qu'il faille continuer encore. Moi, je voulais juste
savoir si vous avez changé votre façon de renouveler la mise en tutelle, même
si avec 12 mois, on se donne... on espère qu'il n'y aura pas... il y aura
beaucoup moins de renouvellement, même pas du tout, là, mais enfin, peut-être
pas. Mais j'aimerais ça que vous nous disiez... Vous avez très brièvement
esquissé, Mme la ministre, là, la façon de...
M. Fontecilla : ...renouveler
une mise en tutelle. Et quelle est la... Quelle est la procédure, là, pour un
renouvellement, là, de la mise en tutelle?
Mme Duranceau : Je vais
laisser M. Foster en parler de manière détaillée. Là, la modification qui
est faite, c'est juste le délai. Ça fait qu'on ne touche pas au processus.
La Présidente
(Mme Haytayan) : ...M. Foster.
M. Foster
(Claude) :Donc, le processus étant le
même, ce qu'il est important de dire, c'est qu'on pense qu'en 12 mois on
va être capable d'avancer, mais on prévoit aussi, vous allez voir l'article
d'après, qu'on peut prolonger aussi. Donc, les prolongations seront... seront
de six mois par la suite. Donc, on pourrait avoir dans un cas où il y a
amélioration ou une situation qui est en train de se... une reprise en
contrôle, on pourrait à ce moment-là avoir deux, trois modifications ou
ajustements, excusez-moi, là, qui permettrait de dire : Bon, bien, O.K.
Là, il y a vraiment une avancée.
Ce qui est triste, c'est qu'avec les
délais actuels, les avancées sont tellement petites qu'on se demande parfois
est-ce que c'est valable, ce qu'on est en train de faire? Tandis que, là, après
12 mois, on va être capable de voir ce qui a été fait. On va être capable
de voir ce qu'il reste à faire. On va être capables de dire : Bon, bien,
O.K. On y va pour un autre six mois. Puis si après six mois il y a eu encore
des avancées, notre objectif, ce n'est pas de mettre personne en tutelle. Notre
objectif, c'est de s'assurer qu'il y ait une vraie prise de contrôle de la part
des gestionnaires en place, qui sont souvent des bénévoles, hein, quand on
parle d'un conseil d'administration, de la gouvernance, puis de s'assurer qu'on
va avoir des gens qui vont être capables, là, de... de pouvoir donner aux
autres un logement dans le futur.
Malheureusement, dans certains cas, les
cas les plus pathétiques, il n'y en a pas beaucoup, là, mais on a des
situations où est ce que les gens ont fait le minimum, ne se sont à peu près
pas investis. On a eu des loyers qui étaient très, très bas. Puis reprendre ça,
là, on en a eu une présentement, là, où on est rendus à 24 mois. Mais
pensez... Pensez-y, là, à tous les trois mois... Mais on voit une amélioration
à chaque fois. Et là on pense même à une possibilité d'avoir une fédération qui
se crée, donc, deux coops qui vont devenir ensemble.
Alors, notre objectif pour nous, c'est de
s'assurer qu'il puisse y avoir des gens qui vont travailler avec des gens qui
sont plus professionnels, hein, que ce soit... Puis que ça soit... Le liant, ça
soit les fédérations, que ça ne soit pas la Société d'habitation du Québec qui
viennent imposer quoi que ce soit, mais avec ces délais-là, on va pouvoir, à
mon avis, arriver à des résultats qui sont supérieurs parce qu'on va avoir
probablement des fédérations qui vont se créer dans un secteur pour dire :
Bien, regarde, nous, on est capables de donner un coup de main parce que, là,
on voit bien, là, que tu as de la misère en administration. Puis, nous, on est
prêts. Puis les fédérations sont là pour aider, pour justement assurer que le
milieu coopératif ou le milieu de l'OBNL puisse livrer la marchandise comme il
est prévu, parce qu'il y en a plusieurs qui la livrent.
• (15 h 40) •
M. Fontecilla : Là, on
est dans la situation en amont, c'est-à-dire un renouvellement. On va le voir
tantôt plus précisément.
M. Foster
(Claude) :Oui.
M. Fontecilla : Mais je
veux revenir à... en aval. Pardon, là. Là, je veux revenir en amour. Et tantôt
vous avez dit, là, il y a quelqu'un qui lève le flag, qui dit : Il y a un
problème ici. J'aimerais connaître qu'est-ce qui... Quelle est la procédure à
la Société d'habitation du Québec amenant une mise en tutelle? Une fois que
vous avez un rapport, souvent, c'est quelqu'un, là, qui va vous écrire une
lettre pour vous dire : Ça ne va plus du tout ici, là. Ça ne marche pas,
là. Vous devez faire quelque chose, etc. Vous recevez cette lettre-là.
Qu'est-ce qui s'enclenche dans votre machine à vous à la Société d'habitation
du Québec?
M. Foster
(Claude) :En fait, ce qu'on a comme processus,
c'est qu'on a plusieurs possibilités. Souvent, une visite d'un conseiller en
gestion, hein, qui est associé à un parc immobilier est capable de voir tout de
suite et rapidement, avec quelques questions, mais surtout avec certains
chiffres, qu'il a de besoin, parce que théoriquement, on a des états financiers
qui sont faits. La grande surprise, c'est quand ça fait trois ans qu'il n'y a
pas eu d'états financiers, bien, déjà là, c'est un signal assez clair. Donc à
partir du moment où on a quelques éléments, bien là, on va... on va s'assurer
de parler à la fédération. Leur intérêt est de venir appuyer ces gens-là.
Dans d'autres cas qu'il peut y avoir
peut-être possibilité de... où on pense que c'est un peu plus grave, fraude ou
autres, alors, à ce moment-là, on va aller avec les vérificateurs internes de
la Société d'habitation, lorsqu'on a la disponibilité, ou un vérificateur
externe pour s'assurer que les biens et les fonds publics soient... soient
maintenus.
Donc, dépendamment de la situation... Mais
c'est très, très rare qu'on va arriver vers l'externe. Souvent, on est capable
déjà par une rencontre du conseil d'administration, de décoder. Lorsque vous
n'avez aucun procès-verbal des deux dernières années, lorsque vous avez une
encaisse qui est déficiente, lorsque vous avez après ça des questions sur le
taux de vacance puis qu'il n'y a aucune réponse à tout ça, c'est assez simple,
là, c'est assez facile de voir que, là, ça ne va pas, là.
M. Fontecilla : Et là
vous faites un... Vous avez un portrait, un diagnostic. Vous avez une lecture
de la situation, là. Et qu'est ce que vous faites à ce moment-là?
M. Foster
(Claude) :Administrativement, ça va aller
vers les gestionnaires qui sont en responsabilité à la Société d'habitation du
Québec. Vous...
M. Foster
(Claude) :...ont contacté les fédérations
pour avoir leur appui, parce que le premier exercice qu'on veut faire, nous,
c'est, essayer de récupérer. Donc, le processus est quand même très bien cadré,
là. Donc, ce qu'on veut, c'est, d'une façon très rapide, intervenir pour ne pas
que ça devienne irrécupérable. Mais il y a tout un processus, là, puis ce n'est
pas normé, là. On a un processus qui est établi pour s'assurer que ça ne tombe
pas entre deux chaises.
M. Fontecilla : Et quand
est-ce que vous arrivez à la décision de la mise en tutelle?
M. Foster
(Claude) :À partir du moment où on a un
rapport qui est clair. Donc on a fait le processus, on a un rapport qui dit que
plus rien ne va. On n'a plus personne qui est impliqué. Là, à ce moment-là, on
va avoir un rapport qui va être fait, qui va être acheminé, qui va venir
jusqu'au bureau du PDG, qui, par la suite, on va faire la recommandation à la
ministre. Alors, souvent, lorsque ça arrive à mon bureau, mais on va s'assurer
qu'on a passé toutes les étapes. Donc, dans certains cas, on va dire: Bon, je
ne vois pas que la fédération a été communiquée. Oui, elle a été communiquée,
OK, pouvez-vous me le mettre dans le rapport pour s'assurer que madame la
ministre voit bien qu'on a tout fait les étapes? Donc... Mais ça, c'est très
rare ce que je viens de vous dire, habituellement, l'ensemble des étapes sont
faites. Et, à la fin, quand on regarde ça, on dit: OK Là, on a vraiment une
situation... on doit avoir une administration provisoire pour permettre
justement de récupérer les billes, puis s'assurer que les gens comprennent que
là, ils sont en train de l'échapper.
M. Fontecilla : Donc, lorsque
ça se rend au directeur général, vous, là, vous avez encore une marge de
manœuvre, des démarches qui peuvent être faites, là, mais, à un moment donné,
vous vous rendez compte qu'il faut intervenir, la bombe atomique, la mise en
tutelle. Là, vous vous adressez... ou à la ministre en tutelle.
M. Foster
(Claude) :Tout à fait. Et là on lui fait
la recommandation d'aller vers une administration provisoire.
M. Fontecilla : C'est elle
qui signe...
M. Foster
(Claude) :Absolument. C'est elle qui va
autoriser, mais avant de lui transmettre... Ça m'est arrivé d'aller même voir
les habitations. Moi, j'origine des opérations. Alors, vous comprenez que, dans
certains cas où on parle de grands montants d'argent à investir, après quelques
années, on se pose des questions, à savoir comment on est rendu là. Donc, dans
des cas que j'appellerais majeurs, je vais me déplacer pour aller voir, là, à
travers d'autres activités, pour être certain qu'on est vraiment dans une
situation, là, qui est très problématique.
M. Fontecilla : ...vous-même.
M. Foster
(Claude) :Tout à fait.
M. Fontecilla : OK.
M. Foster
(Claude) :Souvent, j'ai des photos,
souvent j'ai un paquet. Vous savez, les équipes travaillent très, très bien
là-dedans. On n'en a pas des millions de situations, mais on veut s'assurer
qu'il y en ait le moins possible. Puis on travaille avec les fédérations puis,
actuellement, le discours qu'on amène avec eux, c'est comment on peut être
encore plus performant en amont, comment on est capable d'aller encore plus
loin pour ne pas qu'on se ramasse à une administration provisoire ou à une
situation où on ne sait pas trop qu'est-ce qui s'est passé. Les fédérations ont
un grand rôle à jouer. Ils sont en accord avec ça, on les a rencontrés, entre
autres cette semaine, encore. Ils sont très favorables, parce qu'ils ne veulent
pas que la tenure, auquel ils croient, périclite.
M. Fontecilla : Mais là j'ai
cru comprendre, il y a une évolution. Au début, ça a commencé par une capacité
d'intervention dans les offices municipaux d'habitation, maintenant, c'est dans
les coopératives et les OSBL. Là, vous commencez à gérer un très... Non, vous
ne commencez pas à gérer, là, vous commencez à avoir un droit de regard sur un
très grand nombre d'organisations et donne la possibilité de... au milieu de
tout ça, si vous avez une population, un plus grand nombre de situations, là,
n'est-ce pas?
Mme Duranceau : Oui, mais là
je ne sais pas exactement ce qu'on cherche à comprendre ici. Parce que, depuis
35 ans, on finance des organismes au Québec. C'est les OBNL qui ont fait du logement,
qui ont produit du logement. Donc là, ces OBNL là, des fois, se retrouvent dans
des situations...
M. Fontecilla : Des coops.
Mme Duranceau : Bien, des
coops, des OBNL, un ou l'autre, parce qu'il y a les deux tenures, des fois, se
retrouvent dans des situations où ils sont... qui sont malheureuses, qui sont
difficiles. Donc, le risque, là, il ne vient pas d'augmenter. Ça fait 35 ans
que ces gens-là... c'est ça, l'écosystème. Au contraire, ce qu'on veut faire,
c'est le réduire, le risque, puis que les gens se regroupent, puis qu'on s'en
aille vers des groupes qui ont une masse critique plus grande pour être
capables d'avoir un niveau de professionnalisation puis de gouvernance qui
augmente. Mais là on parle du délai pour les mises en tutelle.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Parfait. S'il n'y a
pas plus d'autre intervention, alors nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : L'article
21 est donc adopté. Merci. Nous allons passer à...
La Présidente (Mme Haytayan) : ...article 22.
Mme la ministre, est-ce que vous pouvez nous en faire la lecture, s'il vous
plaît?
Mme Duranceau : Oui.
L'article 85.5 de cette loi est modifié par :
1° le remplacement, dans le paragraphe 1°
du premier alinéa, de «90 jours» par «six mois»;
2° par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, du paragraphe suivant :
«4° faire toute recommandation aux
administrateurs de l'organisme concernant son administration ou celle d'un
immeuble d'habitation.»;
3° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Un administrateur déclaré déchu en vertu
du paragraphe 3° du premier alinéa est inhabile à siéger comme membre du
conseil d'administration de tout organisme d'habitation visé à
l'article 85.1 pour une période de trois ans à compter de la
déclaration.»;
4° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «n'excède pas 90 jours» par «additionnel n'excède pas six
mois.»
L'article 22 du projet de loi
modifierait l'article 85.5 de la Loi sur la Société d'habitation du Québec
afin d'augmenter à six mois la durée de la prolongation de l'administration
provisoire d'un organisme visé à l'article 85.1 de cette loi. La loi
prévoit actuellement qu'une prolongation à une durée maximale de 90 jours.
Il est également proposé d'accorder à la
ministre responsable de l'Habitation un pouvoir lui permettant de faire à un
organisme d'habitation, dans sa décision relative à l'administration
provisoire, toute recommandation jugée pertinente à l'administration de son
projet d'habitation.
Finalement, il est proposé de rendre
inhabile à siéger sur le conseil d'administration d'un organisme visé à l'article 85.1,
pour une durée de trois ans, un administrateur déclaré déchu par une décision
de la ministre.
Donc, ce qu'on veut ici, c'est, bon,
améliorer le processus lors de la mise en administration provisoire
d'organismes d'habitation, laisser davantage de temps aux administrateurs
provisoires afin de remédier aux problématiques qui ont mené la ministre à
mettre un organisme en administration provisoire, éviter la répétition des
problématiques qui ont mené à la mise en administration provisoire. Donc, dans
la même logique, là, que l'article précédent, on prolongeait de 120 jours
à 12 mois la durée maximale d'une administration provisoire. Bien, dans le
même objectif, la disposition ici ferait passer de 90 jours à six mois la
durée d'un renouvellement, bien, que là aussi, là, on allait de renouvellement
en renouvellement, là on y va avec des périodes un petit peu plus longues pour
que ce soit plus efficace pour les raisons énoncées précédemment.
• (15 h 50) •
Puis l'autre chose, bien, on permet à la ministre
de formuler toute recommandation pertinente sur l'administration. Puis la
ministre a actuellement le pouvoir de déchoir un administrateur suspendu et de
pourvoir à la nomination ou à l'élection de nouveaux administrateurs. Il est
souhaité de prévoir une période d'inhabilité afin d'éviter qu'un administrateur
déchu ne soit élu ou nommé pour les mêmes fonctions dans un laps de temps. Et
puis ça, ça s'est vu, là, il y a des exemples précis où on a un administrateur
qui était déchu qui a été réélu dans les fonctions d'administrateur puis ce
n'était vraiment pas souhaitable. Alors, on vient prévoir une période de
latence où ce ne sera pas possible pour ne pas se remettre les pieds dans la
même situation. Donc, c'est ça l'objectif des mesures. On peut offrir d'autres
commentaires s'il y a des questions.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la ministre. Il y a une intervention. Mme la députée, on vous écoute.
Mme Dufour : Oui. L'éclairage
de la Fédération des locataires d'habitations à loyer modique du Québec sur cet
article-là était fort intéressant. Puis ça nous a été expliqué, là, dans leur
mémoire, là, qu'il y avait un différend entre... avec la société... avec la SHQ
sur la portée de l'article 85.5, là, avant l'adoption de l'article 22
concernant le pouvoir de la ministre de déchoir des administrateurs de leur
mandat, puis là ils donnaient l'exemple que la SHQ refusait à deux locataires
le droit de se porter à nouveau candidat pour être élu au conseil
d'administration de l'office sous l'argument qu'ils avaient été déchus par la
ministre, et la fédération prétendait, là, que ce pouvoir accordé sous la SHQ
ne comprenait pas une période d'inéligibilité, donc ça, ça viendrait préciser
ça, et ils le soulignent.
Par contre, ils disent... et ils ont...
ils sont contents, là, de cette modification-là, mais ils disaient :
«Cependant, nous pensons également que le code de déontologie des dirigeants et
des administrateurs d'un office d'habitation, adopté en vertu de
l'article 86.1 de la Loi sur la SHQ, devrait lui aussi être modifié à
l'article 41 pour préciser la durée de l'inéligibilité à siéger suite à
une révocation de mandat prononcée par le P.D.G. de la SHQ». Ça fait qu'il y
aurait peut-être une petite concordance à venir préciser ici...
Mme Dufour : ...je vous invite
à le regarder, moi, je n'ai pas préparé d'amendement là-dessus précisément.
Mais, tu sais, c'est souvent le cas, hein, quand on vote certaines lois, là. Un
moment donné : Oups, on se rend compte que le code de déontologie doit
être ajusté. Donc...
Mme Duranceau : Bien, je
pense qu'on a peut-être un commentaire ou pas du tout de suite? Ça peut être
regardé sans qu'on commente maintenant.
Une voix : ...
Mme Dufour : ...parce que
l'article 86.1, lui, tout ce qu'il vient dire dans le fond, c'est que la
société peut édicter un code de déontologie. Donc, il n'y a pas de détail ou
quoi que ce soit. Donc, ce ne serait pas en modifiant cet article-là, mais,
visiblement, là, c'est ça que ça serait dans le règlement. Ça fait que, bref,
ça semble en concordance, là, ce que... Mais, par contre, j'aurais peut-être
une question. Pourquoi on l'a limité à six mois, tu sais, de prolonger
l'administration provisoire? Pourquoi on a choisi six mois, dans le fond? Je comprends
qu'on veuille que ce soit plus long que trois mois, mais pourquoi le limiter à
ça? C'est juste ça. Parce qu'on dit vouloir gagner de la flexibilité.
Mme Duranceau : Oui, oui. Ce
qu'on me dit, là, dans le fond, là, on a un premier 12 mois, puis, après
ça, on a une possibilité de six mois, potentiellement un autre six mois, parce
que, règle générale, ça prend 24 mois. Ça prend comme un 24 mois pour
faire le redressement. Ça fait qu'il y a la première période d'un an. Puis on
pourrait s'attendre à deux renouvellements de six mois, puis on va être dans
l'ordre des choses.
Mme Dufour : Mais si on sait
déjà que c'est souvent du 24 mois, pourquoi on n'est pas allé à un
prolongement de 12 mois?
Mme Duranceau : Bien, moi,
j'aime ça... Tu sais, à l'intérieur du premier 12 mois, là, il y a
beaucoup de choses à faire. Ça avance moins vite ou... tu sais, avant d'avoir
les résultats. Quand tu as un premier 12 mois, il va y avoir beaucoup de
choses de réalisées. Dans mon livre à moi, 12 mois, ça devrait... tu sais,
Il faudrait que ça... Pour moi, c'est toujours trop long, là, ces affaires-là.
Je trouve que ça devrait avancer plus vite que ça. Mais, bon, les choses sont
comme elles sont. Ça fait que, 12 mois, c'est raisonnable. Six mois, ça s'inscrit
dans cette même logique là où les choses avancent, mais peut être un peu moins
vite, là. Puis on donnerait une autre période de renouvellement de six mois.
Puis, après ça, s'ils n'ont pas réglé leur affaire, c'est fini, là. Donc, c'est
ça, là, c'est un monde.
La Présidente (Mme Haytayan) :
Merci. Est-ce qu'il y avait d'autres interventions? M. le député.
M. Fontecilla : Oui.
Concernant les administrateurs déchus, évidemment, c'est une mesure lourde et
on a entendu déjà ce terme-là dans d'autres sections du p.l. n° 31,
là. On prive d'un droit, droit à la participation d'une personne. Est-ce que...
comment dire, est ce qu'on s'expose et de façon... un peu trop à des poursuites
judiciaires, là, c'est-à-dire, la personne déchue de ses droits de
participation au conseil d'administration, par exemple, ne pourrait pas se
retourner vers les tribunaux puis dire : Bien, voilà, la SHQ ou la
ministre carrément m'a privée de mes droits de façon injuste?
Mme Duranceau : Je vais
laisser M. Foster répondre parce qu'on a des cas clairs où est ce qu'il
faut agir. Ça fait que...
Une voix : Oui, tout à fait.
M. Foster
(Claude) :Bien, écoutez, le projet de
loi, là, permet d'avoir une clarification. On l'a entendu, la Fédération des
locataires trouvait que c'était clair maintenant, ce qui ne l'était peut-être
pas avant. Puis c'est ça, l'objectif. Mais, vous savez, des fois, dans une
bonne volonté, quelqu'un qui s'implique à l'intérieur du conseil
d'administration... Puis je pense aux locataires qui mettent beaucoup de cœur
là-dedans, O.K., et puis on croit en ça parce qu'ils s'impliquent puis ils nous
donnent une vision fort pertinente de ce qui se passe, là, souvent, là, dans
leurs habitations. Mais il y a aussi le défaut de nos qualités, dans le sens
que, si on veut partir avec vraiment un «reset», des fois, il faut dire :
Jour un, il faut opérer, il ne faut pas revenir sur des histoires antérieures.
Il faut être capable d'avoir quelqu'un qui arrive avec les coudées franches au
niveau d'un conseil d'administration pour être capable d'avancer rapidement.
Parce que, parfois, il y a des situations qui nécessitent des redressements
rapides pour le bien des clients, le bien des citoyens.
Donc, on pense sincèrement que de rester
avec quelqu'un qui a tout un historique de ce qui s'est passé au conseil
d'administration, qui, bien souvent, va avoir raison, bien, ça va ralentir le
processus qui est hyperimportant de changer rapidement pour ne pas perdre par
rapport à l'organisation, que ce soit au niveau, là, de la gestion des
immeubles, la gestion de la relation avec les clients et si on parle aussi au
niveau...
M. Foster (Claude) :...de l'ensemble des opérations à l'intérieur d'une
organisation. Ça protège l'individu, ça protège aussi celui qui arrive parce
qu'il ne sera pas taxé d'être celui qui est responsable d'avoir fait le
changement, puis je pense que c'est important de protéger ces gens-là, là, dans
ces décisions-là.
Une voix : Très bien.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y avait d'autres interventions? S'il n'y a plus d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 22 est
adopté? Est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : L'article 22
est donc adopté. Merci. Nous allons maintenant passer à l'article 12. Mme
la ministre, s'il vous plaît, nous lire l'article 12. Merci beaucoup.
Mme Duranceau : Donc,
l'article d'abord, l'amendement ensuite. Par le remplacement de «dont l'affectation
est sociale ou communautaire, qui a été construit, acquis» par «y compris un
fonds de terre dont l'affectation est sociale ou communautaire, qui a été
acquis, construit», par l'insertion, après «octroyer» de «à cette personne
morale aux fins de l'affectation», par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant : «la présente section s'applique également à une personne morale
qui acquiert un immeuble visé au premier alinéa lorsque celle-ci est liée par
l'entente portant sur l'aide en matière d'habitation conclue par le cédant.».
Là, je lis l'amendement. Donc,
l'amendement à l'article 12 du projet de loi : supprimer, dans le
paragraphe 2, «à cette personne morale», et supprimer le troisième
paragraphe. Bon.
Donc, le présent amendement modifierait l'article 12
du projet de loi, lequel modifie l'article 227.77 de la Loi sur les
compagnies, afin de clarifier qu'un fonds de terre est visé par cet article en
plus du bâtiment érigé sur celui-ci. Les termes «acquis» et «construit» sont
également inversés pour faciliter l'interprétation de l'article. Par ailleurs,
il est proposé d'apporter une précision pour prévoir que l'assujettissement à
la loi est lié à l'immeuble qui a bénéficié d'une aide en matière d'habitation
et que cette aide doit avoir été versée pour les fins de son affectation
sociale ou communautaire.
• (16 heures) •
Bon, alors, un peu technique, là, ici,
mais c'est... L'objectif poursuivi, c'est de maintenir le statu quo quant à
l'application de la section 3.2 de la Loi sur les compagnies à tout
immeuble dont l'affectation est sociale ou communautaire, qui a été acquis,
construit, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation, puis de
clarifier que l'aide visée à l'article 227.7 de la Loi sur les compagnies
doit avoir été versée pour les fins d'une affectation sociale ou communautaire.
Probablement que les commentaires d'un juriste seraient pertinents dans le
contexte, peut-être, pour vous clarifier ça.
La Présidente (Mme Haytayan) : Parfait.
Me Leduc. Merci.
Mme Leduc (Véronique) : Dans
le fond, comme la ministre l'a indiqué, l'amendement vise vraiment à corriger
ce qui avait été proposé dans le projet de loi. Donc, il est proposé de
maintenir le statu quo quant au fait que l'article 227.7 va viser une aide
financière qui est octroyée mais pour les fins d'une affectation sociale et
communautaire d'un immeuble sans égard au fait que c'est le propriétaire actuel
qui a reçu l'aide financière ou pas. Puis l'article qui est proposé dans le
projet de loi va venir préciser la portée de l'article, notamment quant au
fonds de terre.
Mme Dufour : Oui. Bien,
merci, Mme la Présidente. Encore...
La Présidente (Mme Haytayan) : ...oui,
allez-y, allez-y.
Mme Dufour : excusez-moi,
j'ai interprété votre visuel.
La Présidente (Mme Haytayan) : On
s'est dit oui. Allez-y, on vous écoute.
Mme Dufour : Merci.
L'amendement qui a été déposé, et je vous le confirme, on l'avait même rédigé,
le même amendement, de biffer le dernier paragraphe, donc on était prêt à
l'envoyer, mais là, on ne l'a pas fait. Et ça venait de deux recommandations,
là, le groupe UTILE et le réseau, là, le RQOH qui en avait parlé. Puis le RQOH
l'expliquait quand même assez bien, c'était quoi, la portée. On disait, dans le
fond, qu'avec la modification qui était proposée, avant l'amendement de la
ministre, que l'organisme acquéreur ne serait soumis à l'obligation
d'autorisation ministérielle que si le cédant est encore lié par une entente
portant sur l'aide en matière d'habitation, qu'il a reçue, et que cette entente
suit dans la transaction. Alors là, il y aurait eu des cas où, dans le fond,
ils n'auraient plus été liés, et donc on aurait investi des sommes publiques
dans un bâtiment, et là, le cédant aurait pu faire ce qu'il aurait souhaité. Et
on disait que, dans le fond...
16 h (version non révisée)
Mme Dufour : ...la
modification, on disait que... si on avait l'adoptée telle quelle, que ça
aurait ouvert toute grande la porte à une nouvelle affaire comme celle qui s'est
produite l'an dernier à Sherbrooke. C'était l'organisme Cité des retraités de l'Estrie
qui ont aliéné l'immeuble pour... qui était propriété de l'organisme. Et, comme
il n'était plus lié à une entente portant sur l'aide en habitation, bien, ils
se sont personnellement approprié les actifs de l'organisme et ils l'ont fait
en toute légalité. Donc, c'était inacceptable.
Alors, je remercie... je remercie d'avoir...
d'avoir proposé, et j'espère que, si je l'avais proposé moi-même, vous l'auriez
accepté, parce que c'est... c'est inacceptable que des fonds publics s'en
aillent pour enrichir des... personnellement des gens qui sont rendus
administrateurs d'un organisme de logements. Donc, voilà. Ça fait le tour de
mon intervention. Merci.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a plus d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 12
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : Adopté.
Donc, l'article 12 est adopté... l'amendement à l'article 12 est
adopté, dis-je bien. Merci. Merci. Allons donc revenir à l'article 12
amendé. Est-ce qu'il y a des interventions? Une question, Mme la députée? Oui,
on vous écoute.
Mme Dufour : Merci. Juste
pour comprendre, qu'est-ce que ça changeait que ça soit écrit «acquis,
construit» ou «construit, acquis», qu'il soit dans cet ordre-là ou dans l'autre?
Tu sais, on l'a faite à plusieurs endroits, là, la modification, là. Juste
savoir qu'est-ce que ça changeait réellement. Je comprends la logique, là, mais
est-ce qu'il y a eu des cas où ça a été problématique?
Mme Duranceau : ...pour ça,
ça fait que je vais laisser...
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui.
Me Leduc?
Mme Leduc (Véronique) : Oui.
La Présidente (Mme Haytayan) : Oui,
parfait. On vous écoute.
Mme Leduc (Véronique) : Dans
le fond, c'est vraiment pour enlever tout doute en matière d'interprétation
quant au fait que les terrains pourraient être assujettis parce que, quand on
met «construit» avant «acquis», ça pourrait donner l'impression qu'il faut
avoir un bâtiment avant d'acquérir quelque chose.
Mme Dufour : Est-ce qu'il y a
eu des cas où ça a été interprété comme ça?
Mme Leduc (Véronique) : À ma
connaissance, non. C'est vraiment une précision pour s'assurer justement qu'il
n'y ait pas une interprétation différente de celle qu'on veut, c'est-à-dire qu'on
vise un immeuble autant au sens de bâtiment que de terrain.
Mme Dufour : O.K. C'est bon.
La Présidente (Mme Haytayan) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a plus d'intervention, on va
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 12 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Haytayan) : Donc,
l'article 12 amendé est adopté. Merci. Nous allons maintenant passer à...
Pardon? Oui, Mme la députée.
Mme Dufour : Oui. Mme la
Présidente, il y aurait un amendement 12.1 qui a été envoyé. Et là j'imagine
déjà qu'on va le suspendre, mais...
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, ce n'est
pas le même 12.1. Il était déjà préparé.
La Présidente (Mme Haytayan) : ...transmis.
Mme Dufour : Oui, il a été
envoyé.
La Présidente (Mme Haytayan) : Est-ce
qu'on l'a reçu? On ne l'a pas reçu. On va suspendre.
Mme Dufour : O.K.
La Présidente (Mme Haytayan) : On
va suspendre un instant. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 06)
(Reprise à 16 h 24)
La Présidente (Mme Haytayan) : Nous
reprenons les travaux. Merci. Mme la députée des Mille-Îles, je vous invite à
la lecture, à faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît. Merci.
Mme Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Mais avant, je vais faire une petite introduction. Dans le fond, il
y a quelques semaines, je ne suis plus certaine, deux semaines, je pense, j'ai
déposé un projet de loi pour permettre aux municipalités d'avoir un nouvel
outil urbanistique qui s'appelle le zonage différencié, qui était demandé par
plusieurs groupes, plusieurs mémoires qu'on a reçus aussi... bien, au projet de
loi 16, de l'autre... du printemps dernier, mais aussi dans le cadre du
projet de loi n° 31. Et donc ce projet de loi là, que j'ai déposé, avait
quand même plusieurs articles, et donc pour l'intégrer dans le projet de loi
n° 31, bien, il y avait plusieurs... disons que ça impliquait de le mettre
à plusieurs endroits parce qu'on touchait à plusieurs lois, les mêmes lois,
soit dit en passant, que le projet de loi n° 31 modifiait, donc notamment
la loi sur l'aménagement et l'urbanisme, la loi sur les compagnies, les lois
sur les coopératives.
Alors, il y a eu entente avec... entre les
deux groupes, là, notre groupe parlementaire et la partie ministérielle pour
déposer dans le fond l'ensemble des amendements en bloc. C'est
13 amendements. Je vais lire simplement le premier pour maintenant, parce
que ça s'insérait ici puisqu'on modifie exactement le même article qu'on vient
juste de modifier. Et donc... et donc je vais lire celui-là pour la procédure.
Mais ce que je comprends, c'est que par la suite on va suspendre, puis le débat
se fera plus tard sur le zonage différencié. Donc, je vais juste le lire, je ne
sais pas si on peut remonter, je m'excuse, je n'ai pas... O.K., merci.
Donc, c'est l'article 12.1,
l'article 1959 du Code civil du Québec : Insérer, après
l'article 12 du projet de loi, l'article suivant : 12.1.
L'article 227.7 de la loi sur les compagnies chapitre C-38 est
remplacé par le suivant : « 227.7.
La présente section s'applique à une personne morale :
« 1 : qui est propriétaire d'un
immeuble dont l'affectation est sociale ou communautaire, qui a été construit,
acquis, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation octroyée
par le gouvernement, le gouvernement fédéral ou l'un de leurs ministères ou
organismes;
« 2 : qui a bénéficié d'un
zonage différencié en application en application de la section x.2 du
chapitre quatre du titre un de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme,
chapitre A-19.1;
« 3 : qui a bénéficié d'une
dérogation en application de l'article 14 de la loi modifiant
principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, afin de permettre aux
municipalités d'adopter un règlement relatif au zonage différencié visant à
accroître et à pérenniser l'offre de logements sociaux ou abordables, et là,
entre parenthèses, indiquer si l'année et le numéro de chapitre de cette loi. »
L'article se lirait comme suit : « La présente section s'applique
à une personne morale, puis là...
« 1 : qui est propriétaire d'un
immeuble dont l'affectation est sociale ou communautaire, qui a été construit,
acquis, restauré ou rénové grâce à une aide en matière d'habitation octroyée
par le gouvernement, le gouvernement fédéral ou l'un de leurs ministères ou
organismes;
« 2 : qui a bénéficié d'un
zonage différencié en application de la section x.2 du chapitre cinq du
titre un de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, chapitre A-19.1;
« 3 : qui a bénéficié d'une
dérogation en application de l'article 14 de la loi modifiant
principalement la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, afin de permettre aux
municipalités d'adopter un règlement relatif au zonage différencié visant à
accroître et à pérenniser l'offre de logements sociaux ou abordables entre
parenthèses, indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de cette loi. » Alors, ça...
Mme Dufour : ...c'est le
premier amendement d'une série de 13 qui, les autres, seront, dans le fond,
discutés à la fin du bloc qu'on est en train d'étudier, qui est le
thème 4, donc, qui est le bloc Préserver, accroître l'offre de logements
juste pour situer tout le monde. Il y a beaucoup d'amendements qui ont été
déposés, aussi, par la ministre dans ce même bloc-là, là. Donc, on va vraiment
sortir un peu de l'étude... tu sais, des articles du projet de loi. Ça fait que
ça s'insérait aussi, puis ça, comme je disais, c'est une entente entre les
groupes parlementaires, de procéder ainsi. Et il y a eu... ça a été convenu
aussi que, comme on va le faire à la fin, si c'est nécessaire, on réouvrira des
articles qui auront été traités entre maintenant et la fin du bloc 4, même si
c'est les mêmes auxquels on touche. Donc, je pense que j'ai bien résumé,
j'espère, en tout cas, si j'ai manqué quelque chose, Mme la ministre, n'hésitez
pas à ajouter. Voilà.
La Présidente (Mme Haytayan) : Parfait.
Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'étude de
l'amendement de l'article 12.1?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Haytayan) : Consentement?
Consentement. Excellent.
Compte tenu de l'heure, la Commission
ajourne ses travaux au mardi 7 novembre, à 9 h 45. Merci et
bonne fin de journée à tous.
(Fin de la séance à 16 h 29)