Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Wednesday, May 3, 2023
-
Vol. 47 N° 7
Étude des crédits budgétaires du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, volet Métropole
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures trente minutes)
Le Président (M. Schneeberger) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui afin
de procéder à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du
portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice financier
2023-2024. Une enveloppe de 1 h 30 a été allouée pour...
11 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Schneeberger) : ...l'étude
des crédits.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplaçants?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Monsieur Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par madame Boivin-Roy
(Anjou-Louis-Riel); Madame Dufour (Mille-Îles), par madame Rotiroti
(Jeanne-Mance-Viger); et Monsieur Fontecilla (Laurier-Dorion), par Monsieur
Marissal (Rosemont).
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Nous avons procédé à une discussion d'ordre général par blocs d'échanges
incluant les questions et réponses. La mise aux voix des crédits sera effectuée
à la fin du temps alloué, soit après... en après-midi, vers 13 heures.
Alors, nous... vous êtes tous là, alors
nous allons commencer avec un groupe d'échanges avec le groupe de l'opposition
officielle. Et je donne la parole à la députée... de Jeanne-Mance-Viger.
Excusez-moi.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
Président. Alors, bonjour à tous. Bonjour à mes collègues, et M. le ministre,
et tous les gens qui vous accompagnent de votre cabinet. Merci d'être là.
Alors, je ne passerai pas trop de temps sur des remarques préliminaires parce
que je considère que la métropole, c'est très important. On dit tous :
Quand la métropole fonctionne, l'ensemble du Québec fonctionne bien. J'étais
très contente de voir votre nomination, M. le ministre, comme ministre
responsable de la Métropole, d'autant plus que vous avez une excellente
réputation. On vous... on vous nomme le superministre, alors je suis très
confiante que, quand vous êtes assis autour de la table du Conseil des
ministres, vous avez quand même du pouvoir. Alors, c'est une bonne nouvelle
pour Montréal.
Puis moi, je vous vois un petit peu votre
rôle comme un ministre de coordination, veiller sur tous les dossiers qui
touchent la métropole. Alors, j'avais le goût de vous demander : Pour
vous, ça serait quoi, les dossiers prioritaires pour la métropole pour la
prochaine année?
M. Fitzgibbon : Bon, merci.
Alors, bonjour, tout le monde. Heureux d'être ici avec vous. Merci pour vos
commentaires en introduction. Et vous avez raison le ministre de la Métropole
est un rôle de coordination. Quand j'ai rencontré madame Plante, en début de
mandat, on avait établi des priorités, elle et moi, où j'étais pour être plus
présent ou plus supporteur. Je dirais que le premier, à l'époque, était la
sécurité publique. Clairement, il y avait un enjeu là, on se rappelle, à l'automne
dernier. Et je dois avouer que mon collègue, le ministre de la Sécurité
publique, a fait un très beau travail, donc mon rôle a été un peu effacé, mais
j'étais quand même alerté à ça.
Le deuxième, clairement, c'est la question
du transport structurant, transport collectif. Je crois beaucoup que Montréal
en a besoin. J'ai très hâte de voir le REM en opération, qui va, selon moi,
être un catalysme, pour que les gens réalisent comment important c'est.
Clairement le REM de l'Est ou le projet structurant de l'Est est très proche de
mon cœur, mais ma collègue aux Transports, ça l'est aussi, important pour elle,
donc je vais la supporter dans les efforts. On va voir le rapport qui va sortir
bientôt en juin.
L'autre élément, clairement, c'est l'habitation.
Ma collègue, la ministre de l'Habitation, je l'aide beaucoup. Elle n'a pas
besoin d'aide tant que ça, mais quand même je veux la supporter, surtout quand
on va regarder comment le privé va s'impliquer.
Évidemment, la culture, c'est important,
puis le tourisme. Je vous dirais que ça, c'est les trois piliers importants.
Puis le quatrième, qui est ma responsabilité fonctionnelle, c'est l'est de
Montréal. Je m'en occupais avant que je sois ministre de la Métropole et je
vais continuer. Et j'aimerais ça que mon legs, c'est qu'on voit quelque chose
de structurant qui va se faire dans l'Est avant la fin du mandat.
Mme Rotiroti : Merci, M. le
ministre. Et je vais vous dire que vous me... vous me faisiez sourire un petit
peu parce que, dans les dossiers que vous nommez prioritaires, on va en
discuter, c'est exactement les dossiers que je voulais vous... sur quoi je veux
vous questionner. Vous avez mentionné le transport structurant, entre autres le
REM de l'Est. Alors, on est... on pourrait dire qu'on est dans la case de
départ avec le REM de l'Est suite au travail que la CDPQ a fait, le 10 milliards
qui était promis. Là, on est autour de la table avec la STM, l'ARTM, la ville
de Montréal, finalement, qui a une place, qui s'est battue pour avoir une place
là-dessus.
Et là, si je prends les... la réponse de
la ministre du Transport, pas plus tard qu'hier, aux études de crédit, elle dit
qu'elle voudrait avoir un plan pour 2026. Ça, ça veut dire que ça nous amène à
la prochaine élection où est-ce que vous devrez encore promettre le REM de l'Est.
Alors, quand vous dites que l'est de Montréal est important, moi, je... Ma
circonscription se trouve dans l'est de Montréal, je suis entièrement d'accord
avec vous, il y a un potentiel énorme de développement économique dans l'est de
Montréal. Puis on parlera pour les projets qui s'en viennent pour l'Est, mais,
pour le REM de l'Est, est-ce que vous êtes d'accord? Est-ce que vous ne trouvez
pas que huit ans, c'est long, avoir un plan, un tracé? Parce que là on va
arriver en 2026 puis on n'a rien fait dans l'est de Montréal au niveau de la...
du transport structurant.
M. Fitzgibbon : Premièrement,
ma collègue a mentionné, je pense, un plan final. Alors, il faut définir c'est
quoi, un plan final. Je pense qu'elle ne référait pas un tracé, elle référait à
beaucoup plus que ça. C'est clair que le projet est parti sur les caps de roue,
on se rappelle de l'histoire, puis je ne veux pas refaire cette histoire-là.
Moi, je regarde ça aujourd'hui, je... L'ARTM va déposer son projet...
M. Fitzgibbon : ...le plan au
mois de juin. Moi, je l'ai dit à la ministre des Transports, je veux avec elle,
je veux revoir ça. On a vu les maires de la couronne nord qui ont exprimé leur
désir eux aussi. Je pense qu'il n'y a personne au gouvernement qui questionne
le fait que le REM de l'Est va être la colonne vertébrale de développement
économique d'une région qui en a besoin. Alors, je pense que personne n'est
contre ça. La question, à quelle vitesse peut-on aller? Quand on va s'entendre
sur un tracé, là, qui n'est pas nécessairement simple. Après ça, il faut faire
la DO au PQI. Le PQI considère que le REM de l'Est, tu sais, il va arriver un
jour. La question, c'est à quelle vitesse on peut faire les différentes étapes.
Un, tracé, il faut s'entendre sur ça. Deux, qui va faire le REM de l'Est?
Comment on va travailler? Est-ce qu'on travaille avec la Caisse de dépôt?
Est-ce qu'on travaille avec le MTQ? Est-ce qu'on a une agence? C'est des
décisions que le gouvernement... que le gouvernement n'a pas encore prises. Je
vais vouloir participer dans les discussions parce qu'un coup qu'on a décidé
qui va le faire, c'est quoi le tracé, c'est quoi le coût, bien là, on va... on
aura les éléments pour avancer le plus vite possible. Mais je pense qu'on est
très clair qu'il faut aller le plus vite possible dans les contextes où il faut
avoir des données, là, évidemment, probantes pour justifier le...
Mme Rotiroti : Ça fait que
quand vous parlez en juin, le plan qui va être déposé, est-ce que ça va...
Parce que là, présentement, on parle de quatre tracés différents. Je voudrais
porter à votre attention que les gens de Rivière-des-Prairies, qui sont quand
même un peu enclavés, ne sont vraiment pas desservis. Je sais qu'il y a un
tracé où est-ce qu'on passe... il y aurait une station dans
Rivière-des-Prairies. J'aimerais ça savoir, vous, dans votre... Dans les quatre
tracés qui sont plaisamment présentés, on a vu cinq maires sortir avant-hier,
en faire la promotion sur le tracé qui s'en va vers Laval. Vous, est-ce que dans
les quatre tracés il y en a un que vous privilégiez plus qu'un autre par
rapport à... toujours en gardant en tête que l'accessibilité... L'objectif du
REM de l'Est, c'était d'avoir un accès rapide au centre-ville de Montréal?
M. Fitzgibbon : La réponse,
c'est que je n'ai pas de préférence. Par contre, je peux affirmer que ma
préférence, ça serait qu'on ait un projet, premièrement, étapiste. Parce que
c'est clair, pour moi, que la couronne nord, tu sais... ça part de Repentigny,
ça va à Terrebonne, Mascouche, ça va à Laval aussi pour la reconnexion avec le
métro Montmorency. C'est clair que la couronne nord doit avoir une certaine
intégration avec le REM de l'Est. Ça se fait du premier temps ou du deuxième
temps? Moi, je suis un de ceux qui pensent qu'on y va par étapes, faisons-le
comme il faut, une étape. On a la question aussi du centre-ville. Beaucoup de
gens disent : Ah! il faut le mettre au centre-ville tout de suite. Moi, je
pense qu'il faut y aller par étapes. Puis la ligne verte est bonne pour
l'instant, peut-être pas pour 20 ans, mais elle est bonne peut-être pour
10 ans. Alors, allons-y par étapes, mais ayons en tête le tracé ultime. Je
pense qu'avec l'ARTM, au mois de juin, on va, je pense, être capable de
choisir, j'espère, ça ne sera pas facile, là, un tracé, puis après ça
dire : Bien là, on fait ça comme ça parce que voici les étapes suivantes
qui vont arriver.
Mme Rotiroti : Oui, vous avez
entièrement raison de dire que ce n'est pas... ce n'est pas facile, je vous
l'accorde. Ça devient d'autant plus plus compliqué quand on parle du fait que,
là, l'accès au centre-ville se ferait par la ligne verte et la ligne bleue, ça
fait qu'il y aurait comme deux stations intermodales, un sur la ligne bleue,
qui est la station de Lacordaire, et l'autre sur la ligne verte. Ce qui m'amène
à vous dire : Avec les bris de service qu'on a eu, dans une semaine on a
deux bris de service, évidemment, c'est toute la question de l'entretien dans
nos lignes de métro, et on se rabat sur la ligne verte en disant que c'est une
question d'achalandage, il y a moins d'achalandage qui est capable de supporter
les gens qui vont arriver de la couronne nord. Est-ce que ça vous inquiète, M.
le ministre, le fait qu'on a eu ces deux bris de service là?
M. Fitzgibbon : La réponse,
c'est oui. Au même titre qu'on a vécu ça avec Hydro-Québec... le transport.
C'est clair que, pendant qu'on considère des nouvelles infrastructures, le
déficit d'infrastructures existants ne doit pas être oublié. Puis je pense que,
depuis 15, 20 ans, souvent, c'est ça qui est arrivé, on fait des nouvelles
patentes, puis les anciennes, bien, ne sont peut-être pas en ordre. Clairement,
ça a réveillé beaucoup de monde, pas que le monde était endormi, mais c'est
qu'il faut... même si on considère des nouveaux... des nouveaux infrastructures
dans le cas du REM de l'Est, qui commencerait peut-être à Radisson ou à
Honoré-Beaugrand, parce que je ne sais pas où on va... ça va se faire, là, ce
qu'on a... ce qu'on a en place doit mieux fonctionner ou doit à tout le moins
être... être contemporain, parce que sinon, on va créer le problème à la base,
là. Je suis d'accord qu'il faut...
Mme Rotiroti : Ça fait que
j'imagine qu'au niveau de l'entretien vous êtes très au fait des revendications
de la STM en disant qu'il n'y a pas de... suffisamment de fonds malgré les
investissements que nous avons... vous avez fait, qu'il n'y a pas assez,
suffisamment de fonds pour, justement, faire ces entretiens-là de nos lignes de
métro qui en ont besoin. J'imagine, vous êtes très au fait et très conscient du
problème déficitaire de la STM?
M. Fitzgibbon : En fait, je
suis au courant en partie. Je dois avouer la mécanique du déficit, je l'ai
probablement sur une fiche à quelque part, là, mais je pense que ma collègue
aux Transports, elle connaît tous les faits puis...
Mme Rotiroti : ...millions.
M. Fitzgibbon : Pardon?
Mme Rotiroti : On parle d'à
l'entour de 70 millions.
• (11 h 40) •
M. Fitzgibbon : Alors, c'est
sûr qu'il va falloir... il faut considérer à quelle vitesse on va rehausser nos
actifs existants.
Mme Rotiroti : Parfait.
Alors, juste pour finir pour le...
Mme Rotiroti : ...REM de
l'Est, vous êtes confiant qu'au moment que le plan soit soumis en juin, vous
pouvez arriver avec un échéancier, un plan de match, je dirais ainsi, pour
arriver en 2026 avec à tout le moins une pelletée de terre?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je pense que la clé, c'est qu'avec l'ARTM, au mois de juin, qu'on a
des propositions de tracés. Et là il y a beaucoup de monde qui vont être
impliqués, il y a beaucoup de maires, puis, bon, ça veut dire, ça, c'est
complexe, hein?, en soi, là. De prétendre que ma collègue aux Transports va, en
quelques semaines, avoir un tracé final, tout le monde va être content, je
pense, c'est un peu utopique. Mais je pense qu'on est tous... on est tous,
tous... Tu sais, moi, je suis député de Terrebonne, puis je parle à Mathieu
Traversy, Guillaume, M. Boucher, Valérie, tout le monde veut que ça
fonctionne, là. Ça fait que je pense que, si on s'entend rapidement, parce
qu'on doit avoir une acceptabilité de la part des maires, même si c'est nous
autres qui payent, puis, aussitôt qu'on a l'acceptabilité, bien, là, il faut
aller au fond pour avoir... Qui va être le maître d'oeuvre. C'est encore
incertain. Il y a plusieurs fonctionnements.
Alors, je ne veux pas mettre de promesses,
là, mais je peux vous dire, je vais mettre mon effort pour supporter ma collègue
aux Transports.
Mme Rotiroti : Puis le
10 milliards qui était prévu pour le REM de l'Est, est-ce que vous
anticipez évidemment, avec les nouveaux tracés, on ne sait pas lequel qui va
être privilégié ou lequel qui va être choisi, est-ce que le 10 milliards
est toujours là pour le REM de l'Est? Est-ce qu'il y aura suffisamment d'argent
pour terminer le projet?
M. Fitzgibbon : Évidemment,
j'aurais de la difficulté à vous dire si 10 milliards, c'est trop ou c'est
assez... C'est trop ou ce n'est pas assez, je m'excuse, parce qu'évidemment
tant qu'on n'a pas le tracé... Mais c'est sûr que c'est un projet qui va être
excessivement dispendieux. Mais, encore une fois, je pense que, comme
gouvernement, considérant l'impact économique, parce que ce n'est pas juste un
transport pour du monde, c'est économique aussi, on veut relier une partie de
Montréal qui a été complètement abandonnée... pas «abandonnée», mais qui n'a
pas été utilisée, n'a pas été développée, alors c'est clair qu'il y a une
valeur économique incroyable. Alors, 1 milliard de plus, 1 milliard
de moins, je ne pense pas que c'est l'enjeu auquel on fait face.
Mme Rotiroti : Parfait.
Juste pour... on parle de mobilité, on parle d'avoir l'accessibilité, d'arriver
rapidement, comme mode de transport, le métro, pour que les gens délaissent un
petit peu les voitures pour utiliser des... le transport en commun. En même
temps, ça diminue les gaz à effet de serre, c'est bon pour l'environnement, et
cetera.
Vous êtes au courant qu'il y avait... La
STM a annoncé en janvier qu'elle mettait fin à huit lignes d'autobus express,
qui faisaient 10 minutes, là, l'intervalle, c'était de 10 minutes,
faute de financement. Et ce service-là a été très apprécié, entre autres, mais
aussi important pour que les travailleurs retournent au centre-ville. Puis là,
on rentrera sur les études que la Chambre de commerce a faites, le télétravail
puis le fait qu'on veut revitaliser le centre-ville, puis on veut que les gens
reviennent dans les tours au centre-ville.
Est-ce que vous avez été avisé ou est-ce
que vous avez été... Est-ce que vous avez eu des discussions avec la STM pour
voir pourquoi on n'a pas pu à tout le moins, au lieu de tout, tout, tout
annuler, là, à tout au moins en garder deux, trois... Trois lignes?
M. Fitzgibbon : Je n'ai
pas eu de discussions... J'ai eu des discussions avec la STM sur un autre
sujet, pas celui-là, c'est sur l'autobus électrique hybride.
Par contre, j'ai eu une discussion avec ma
collègue ministre aux Transports, qui, comme vous savez peut-être, fait une
consultation présentement sur le terrain pour préparer un plan quinquennal qui
va inclure comment, justement, est-ce qu'on a plus de besoins au centre-ville
par rapport à ça.
Donc, je n'ai pas eu une discussion avec
la STM, directement. Ma collègue en a eu. Puis, c'est clair que je vais...
Mme Rotiroti : Mais, si
je vous dis que... Vous avez raison quand vous dites votre collègue de
Transports a eu des conversations, sauf qu'elle lance la balle. Ils se lancent
la balle, là. La ministre des Transports lance la balle au STM, la STM lance la
balle au ministre du Transport. Entretemps c'est les citoyens qui paient le
prix parce qu'il n'y a pas de ligne express.
M. Fitzgibbon : Oui.
Non, je comprends. Puis, en... écoutez, en même temps, je suis très, très près
de la Chambre de commerce avec qui on a travaillé pour la relance du
centre-ville, monsieur Leblanc, on travaille aussi avec... Tourisme Montréal.
Alors, écoutez, je vais le prendre de
l'autre bord, je vous dirais. C'est que c'est clair que le centre-ville de
Montréal a besoin d'amour, comme l'est de Montréal, pour d'autres raisons,
alors c'est clair que, s'il y a des moyens de transport additionnels qu'il faut
faire, que tout le monde veut avoir, bon, j'aurai la discussion avec ma
collègue aux Transports. Mais, à ce moment-ci, je n'ai pas eu le... je n'ai pas
eu de détails encore, mais vais suivre ça de très près.
Mme Rotiroti : Il me
reste-tu du temps, M. le Président?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
4 minutes.
Mme Rotiroti : Je vais
revenir à la ligne bleue, la ligne bleue, parce que c'est, pour moi, mon legs,
dans mon comté. Vous savez, c'est cinq stations, trois stations se retrouvent
directement dans ma circonscription. Je vois qu'on a réglé l'enjeu avec la
station d'Anjou, qui est en excavation, présentement. Vous vous me garantissez
que l'argent est là et que...
Mme Rotiroti : ...il n'y aura
aucune interruption de construction et que les cinq stations vont rester
intégralement?
M. Fitzgibbon : Oui, non, je
confirme qu'on ne veut pas reculer sur un projet dont on parle depuis plus de
20 ans. Il y a des enjeux dans lesquels j'ai été impliqué au niveau de
l'expropriation, des enjeux économiques où j'ai été consulté. Et j'ai, encore
une fois, discuté... bien, à l'époque, c'était avec le ministre du Transport
précédent, là. Puis la volonté du gouvernement, c'est de le faire. Il y avait
des enjeux, il faut s'entendre. Il y a des stations en particulier, là, il y
avait du monde qui n'était pas content de se faire exproprier, mais, bon, je
pense qu'ultimement les Montréalais méritent d'avoir cette extension-là, puis
elle va se faire.
Mme Rotiroti : Parfait.
Alors, je vais revenir dans le prochain bloc. Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Schneeberger) :
O.K. Merci, la députée de Jeanne-Mance. Alors, nous allons maintenant à la
deuxième opposition. Et j'entends le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Pouvez-vous me dire j'ai combien de temps?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui.
Alors, vous avez des blocs... Et c'est vrai, je m'excuse, j'ai oublié de nommer
les blocs tout à l'heure. Alors, l'opposition officielle a trois blocs de
17 min 51 s. La deuxième opposition a un bloc de
8 minutes... deux blocs de 8 min 56 s. L'opposition... la
deuxième opposition... troisième opposition, pardon, a 5 min 48 s.
Et, si un groupe d'opposition ne prend pas les minutes au complet, à ce
moment-là, ils sont automatiquement redirigés aux autres groupes, redistribués.
Alors, M. le député de Rosemont, la parole est à vous.
M. Marissal : Merci. Vous
avez proactivement répondu à ma deuxième question. Je vous en remercie. M. le
ministre, bonjour. Bonjour. Bonjour, collègues. Ça fait longtemps, M. le
ministre, je m'ennuyais presque.
Blague à part, comme ma collègue
d'Anjou... pas d'Anjou, Jeanne-Mance-Viger, excusez-moi, excusez-moi, j'étais
plutôt... heureux, c'est un gros mot, là, mais c'est plutôt sympathique à votre
arrivée à la Métropole, parce que, bon, on ne s'est pas tout le temps entendu,
là, vous et moi, mais vous avez la réputation de livrer. Puis moi, je suis un
député de l'est de Montréal, puis on a besoin de livrer dans l'est de Montréal.
Montréal, oui, c'est vrai en général, mais il y a des coins franchement plus
urgents, et l'est de Montréal... Vous le savez, je suis heureux de vous
entendre dire que vous cherchez quelque chose, vous cherchez un legs. Je pense
que vous avez probablement trouvé quelque chose.
Mais, d'abord, petite question, petite
parenthèse. Vous dites, vous cherchez un legs, c'est donc que vous vous ne
représentez pas, vous nous annoncez votre départ prochain? Non, mais parce que,
quand on cherche un legs, c'est parce qu'on s'en va, d'habitude.
M. Fitzgibbon : Non, mais mon
legs va être en 2030 peut-être, mais... Non, mais je pense clairement... Et,
quand j'étais ministre de l'Économie, j'avais ce même intérêt-là. Parce que je
travaille avec Investissement Québec depuis 2018, on parcourt le monde, j'ai
parcouru le monde moi aussi. Et je dois avouer qu'on ne parlait jamais de l'est
de Montréal. On n'en parlait pas parce que comment on s'y rend, comment on y habite...
Puis là je pense qu'avec mes deux collègues, ministre aux Transports et
ministre à l'Habitation, qui sont très motivées, bien, là, quand eux vont
pouvoir annoncer des choses, nous allons pouvoir, au niveau économique, je
pense, valoriser le territoire, surtout dans un contexte où on manque de... on
manque de terrains grands, on manque d'accès à l'électricité. Ça, c'est un
autre débat, là, mais on peut faire des choses à l'Est de Montréal pas mal
rapidement.
M. Marissal : O.K., mais
comme quoi? Parce que je suis sûr que vous avez deux, trois idées, là. Vos
priorités pour l'est de Montréal, c'est quoi?
M. Fitzgibbon : J'ai eu
beaucoup de discussions avec Valérie puis avec la... la mairesse madame
St-Laurent pour comprendre leur vision. Parce qu'ultimement j'ai beau arriver
avec des projets, là, s'ils n'en veulent, bien, ça ne se fera pas. Alors, on
parle évidemment... on ne parle pas d'industries lourdes, là, mais on parle
d'industries légères, on parle de recyclage, j'aime beaucoup l'idée. Alors, on
a commencé déjà, chez Investissement Québec, à cibler des industries. Puis moi,
je dirais industries légères, services, évidemment, côté climatique via le
recyclage, c'est des thématiques qui sont très proches des deux mairesses et
pour lesquels je pense qu'on peut peut-être livrer des projets. On en a un
qu'on regarde déjà... là, on en parle beaucoup, là. Il y a une couple de
projets qu'on regarde présentement.
M. Marissal : En chimie
verte?
M. Fitzgibbon : Machinerie
verte?
M. Marissal : La chimie
verte. On a beaucoup parlé d'un pôle de développement.
M. Fitzgibbon : On regarde
avec Parachem, par exemple, le projet que vous êtes au courant, sûrement, avec
SAF+, où on pourrait prendre le CO2 qui est émis par Parachem, prendre
l'hydrogène vert, présentement, qui vient de Bécancour, c'est la seule place
qui en fait, faire du SAF, le «sustainable aviation fuel». Parachem, Suncor
regarde des projets aussi. Suncor a un intérêt considérable, notre source
hydroélectrique... Suncor est intéressée à faire des projets aussi. Alors, oui,
on regarde.
M. Marissal : Comment ça va,
la décontamination des terrains? Ça fait des années qu'on parle de ça, là,
avant que vous et moi n'entrions en politique, là. Puis il me semble que ça ne
bouge pas tant que ça. Puis vous dites : Il n'y a pas de grand terrain. Il
y en a quand même, il y en a quelques-uns, là. Comment ça avance, ça?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, il y avait... on a octroyé, en...
M. Fitzgibbon : ...2019, je
pense que c'était 100 millions de dollars sur un projet de 200. J'avais
dit à la mairesse, aux deux mairesses que nous allions les aider. C'est des
projets qui sont organisés, qui sont coordonnés par la ville. On a offert notre
aide, puis là, tranquillement, on va être sollicités pour les aider. Et je n'ai
pas le chiffre, là... je ne sais pas, quelque part, là... on a commis, à date,
sur le premier 100 millions. Il y a quand même des projets qui se sont faits,
là, puis... On a, présentement, à peu près 13 millions de projets qui sont en
cours, mais on est... 85 millions qui s'en viennent.
Alors, il est possible que, d'ici six
mois, la mairesse nous demande de faire la deuxième contribution de 100
millions. Ce qu'on a dit, évidemment : Dépense le premier 100 millions,
puis on verra le deuxième, là. Mais nous avons 200 millions disponibles. Et,
oui, il faudra aller plus vite. Mais c'est quand même complexe, hein, vous...
avec moi, là. On met de la pression parce que, plus vite on va décontaminer,
plus vite on va pouvoir faire des projets.
M. Marissal : Et 13 millions,
donc, sur les 100, qui ont été, à ce jour....
M. Fitzgibbon : Commis, là,
mais il y a 85 qui sont comme en discussion. Je pense que la ville de Montréal
a accéléré... Il y a une nouvelle personne en charge du développement
économique, là, j'oublie son nom, je m'excuse, mais je sens que la ville a
commencé à accélérer un peu l'effort pour trouver les terrains à décontaminer,
les décontaminer puis les revaloriser après. Parce qu'il ne faut pas oublier
qu'il faut les revaloriser après, puis ça prend un acheteur, là.
M. Marissal : Êtes-vous
satisfait du...? Parce qu'il me semble, 13 millions en 2019, 100 millions trois
ans plus tard... quatre ans plus tard, même, déjà, le temps passe vite. On a
dépensé 13 millions, il y a 87 % qui dort, alors que c'était la priorité,
là, avec le fameux protocole de Montréal puis...
M. Fitzgibbon : Oui, puis, en
même temps, tu sais, bon, il y a la pandémie. On n'a pas parlé de ça, mais il y
a la pandémie. Puis, ultimement, ça prend du développement aussi, tu sais. Je
pense que la ville était un peu... avait raison de dire : Bien là, on va
décontaminer pour quelle utilisation? Tant que tu ne sais pas l'utilisation, tu
décontamines comment? Décontaminer pour faire un parc avec des canards,
décontaminer pour faire une usine d'industrie lourde, ce n'est pas la même
affaire, là. Je pense que la ville était prudente, à juste titre, selon moi,
mais là je pense qu'avec tout ce qui va se passer avec le REM de l'Est, ce qui
va se passer avec l'habitation, on sent un momentum, là, je sens que... tout
ça, là, puis je pense que Mme Plante réalise que, tu sais... On a demandé
l'autre 100 millions, on a dit non... d'avoir le deuxième, là. Ça fait qu'on a
un incitatif à aller plus vite, puis je pense qu'on est cohérents avec la ville
de Montréal, là.
M. Marissal : Nonobstant la
pandémie, là, qui a bel et bien existé, là, il n'y aura pas de débat
là-dessus... mais, nonobstant cela, qu'est-ce que votre gouvernement a livré
en, j'allais dire, en cinq ans, mais c'est quatre ans et quelques mois, là...
En quatre ans, qu'est-ce que votre gouvernement a livré pour la métropole?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, on a fait des choses dans plusieurs segments, là. Je regarde la... Au
niveau de la sécurité publique, je pense qu'on a pallié à un paquet de choses.
On a aussi, au niveau de... bon, l'économie, on a quand même mis des projets, à
Montréal, qui ont été faits. On a travaillé activement... ce n'est pas l'est,
là... on a travaillé activement sur la relance de Montréal, on a mis 40
millions à Montréal sur... 50 millions sur les centres-villes. Le transport
collectif, on encourage, quand même, l'étude du REM. Le logement social, il y
avait l'AccèsLogis, est remplacé par le PHAQ, qui va fonctionner. On a
travaillé aussi un peu sur l'itinérance. Mon collègue ministre... j'oublie son
ministère, là... Santé, il travaille avec le ministre de la Santé... Tourisme,
on a fait des choses aussi. Alors, j'ai la liste ici, là, mais je pense qu'on a
quand même bien performé, là.
M. Marissal : Mais ce que
vous nous nommez, c'est des trucs à venir, en grande partie, ou réactifs, là.
Il y a eu des fusillades à Montréal, on ne se le cachera, pas, là, puis,
effectivement, il fallait faire quelque chose, là. Mais ce que vous nous
nommez, ce n'est pas des réalisations, c'est des projets.
M. Fitzgibbon : Bien, on a
quand même aussi continué le programme de Réflexe Montréal, là, vous vous
rappelez qu'on a un programme, le plan économique... le plan de développement
économique de Montréal, le... comme on l'appelle. On a mis... On a reconduit
150 millions, 50 millions par année. La ville, il faut comprendre la ville
aussi, est responsable de nous donner... de nous soumettre des projets. On a
reconduit le 100 millions pour le montant annuel qu'on donne à la ville.
Alors, les sommes d'argent allouées à la
Ville de Montréal ont été au rendez-vous. La ville a la souveraineté de
déterminer comment dépenser de l'argent, puis je pense qu'il y a des choses qui
ont été faites. On est toujours en support puis on va continuer à l'être.
M. Marissal : Mais,
honnêtement, j'ai vu des gouvernements plus actifs envers la métropole, là, M.
le ministre, puis prenez le pas personnel, mais j'ai vu des gouvernements plus
actifs qui avaient des ministres plus actifs. Je regarde, là, j'ai passé au
crible le discours prononcé par le ministre des Finances le mois dernier, ou il
y a deux mois maintenant, sur 7000 mots, pas...
M. Marissal : ...fois le
mot «métropole», pas une fois le mot «Montréal». Ça n'a pas l'air d'être une
priorité prioritaire, comme disait l'autre.
M. Fitzgibbon : Je vous
dirais, je pense que c'est faux, là, je vous... respectueusement. Moi, par
exemple, je suis pas mal dans les 125 députés, celui qui a passé plus de
temps à Montréal, ne serait-ce que par mon âge. Alors, moi, je pense que les
gens...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
M. le ministre. Alors, nous retournons maintenant du côté de la première
opposition... l'opposition officielle, pardon. Alors, Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger,
pour un total de 19 min 40 s
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci beaucoup, M. le Président. Je souris parce que dernier commentaire par
rapport à l'âge du ministre, ça me fait rire. Ce n'est pas pour... Je ne pense
pas que c'est pour ça qu'il a un intérêt pour la métropole. Je pense que...
Bon.
Ceci dit, vous avez parlé... on a... vous
avez abordé dans vos priorités la sécurité publique de Montréal puis, vous
savez sans doute que la SPVM a beaucoup, beaucoup, beaucoup de défis devant
eux. Entre autres, le fait qu'il y a des agents qui quittent leur emploi, il y
en a qui vont à la retraite, mais il y en beaucoup... il y a un exode des
policiers de la ville de Montréal qui s'en vont dans les banlieues pour des
différentes raisons, mais aussi pour le fait que c'est rendu inquiétant
qu'est-ce qui se passe dans les rues de Montréal, qui fait en sorte qu'ils s'en
vont dans les banlieues pour avoir un petit peu plus de répit et de paix, sans
mentionner les salaires qui font, le salaire de base qu'ils font souvent sur
l'île de Montréal, avec tout le danger et toutes les responsabilités qui ont versus
en banlieue, qui sont mieux payés.
Juste vous donner un chiffre qui va quand
même... qui est frappant, là, en 2023, il y a 4 020 policiers en
service versus... payés, versus 4 600 en 2017. Ça fait qu'au lieu
d'augmenter le nombre de policiers, on est en diminution pour des raisons que
je vous ai mentionnées tout à l'heure. Alors, je sais qu'on a un nouveau
directeur à la SPVM. Il a l'air d'être plein de volonté. Il faut lui donner la
chance au coureur. Vous, est-ce que vous, vous êtes dans les discussions avec
la SPVM ou vous vous dites : C'est la juridiction de la ville de Montréal,
et je ne m'en mêle pas, ou est-ce que vous êtes autour de la table? Est-ce que
vous leur parlez? Est-ce que c'est une question d'argent, de... C'est quoi
votre contribution dans ce...
M. Fitzgibbon : En fait,
je n'ai pas de solution directement avec eux. Clairement, c'est un dossier que
je vais laisser à mon collègue ministre de la Sécurité publique. Par contre,
j'ai eu beaucoup de discussions avec lui parce qu'évidemment, comme j'ai dit
tantôt, c'était une des priorités de Mme Plante quand je suis arrivé en
poste, puis je suis heureux constater qu'on a quand même octroyé, je vais
regarder les chiffres, 225 millions sur cinq ans pour l'embauche de policiers.
Puis on a aussi, à ma connaissance, commencé à rehausser le salaire d'entrée
parce que, vous avez raison, je l'ai vécu quand je parlais à la... de
Terrebonne, j'étais beaucoup impliqué avec Terrebonne à l'époque, qu'il y a
beaucoup de policiers qui préféraient en banlieue que rester à Montréal
considérant le niveau de risque et ainsi de suite. Alors, je pense que mon
collègue a, je pense, adressé l'enjeu avec hausse de budget pour les salaires.
Et à ma connaissance, Mme Plante est quand même satisfaite de la progression
qui a eu lieu.
Mme Rotiroti : On a vu
récemment, puis je... puis le Grand Prix s'en vient à grands pas. C'est dans un
mois et demi à peu près. On a... il y a eu un cri, un cri d'alarme en
disant :Ça va être... ça va être un été chaud à Montréal en parlant de la
violence. Puis on sait qu'on a des nombreux festivals, rien qu'à penser au
Festival de jazz, des gens qui arrivent de partout, les touristes. Il y a des
milliers de personnes dans la rue à Montréal. Est-ce que... À votre connaissance,
M. le ministre, est-ce qu'il y a un comité de coordination, un comité qui a été
mis en place pour s'assurer justement, dans cette période chaud, comment on
sait, qu'il y aura plus d'affectif, il y aura plus de policiers? Il y a un
plan... Y-a-tu un plan de match qui est en train de se mettre en œuvre pour
s'assurer que, même à l'étranger, ceux qui sont intéressés de venir cet été
pour participer à ces festivals-là , puis on le sait, le tourisme, à quel point
c'est un dossier économique qui nous rapporte de l'argent, qui vont se sentir
en toute sécurité pour venir visiter Montréal cet été?
M. Fitzgibbon : Non.
Absolument. Vous avez donné un très bon point.
D'ailleurs, je veux en profiter pour
répondre à une question du député de Rosemont, là. Une de mes contributions à
Montréal, c'est que j'ai rajouté deux ans au Grand Prix. Je suis fier d'avoir
fait.
Mais pour revenir à votre question,
effectivement, c'est un enjeu. Et mon collègue aux... à la Sécurité publique,
je regardais mes notes, là, a travaillé avec la Ville de Montréal pour une
cohorte additionnelle de 72 policiers à court terme pour, justement,
adresser les enjeux ou... vivre avec les enjeux, heureusement, du rehaussement
des touristes à Montréal...
12 h (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...on le voit,
hein, je veux dire, au Palais des congrès, il y a... Cette semaine, pour le
congrès des mines, là, on voit une effervescence, les gens veulent revenir. On
a aussi une chaire... pour justement revoir comment on va mieux encadrer la
violence. Puis il y a le programme CENTAURE, comme vous connaissez aussi. Il y
a beaucoup de prévention. Donc, oui, on est conscients de ça, et je pense que,
clairement, les 72 personnes de plus qu'on va avoir durant l'été vont
permettre...
Mme Rotiroti : Ça fait qu'il
n'y a pas de plan spécifique ou une coordination spécifique pour le temps
estival à Montréal.
M. Fitzgibbon : Bien, le
rehaussement des zones de policiers, ça, c'est... spécifique. Il y a-tu d'autres
choses qui sont faites? Probablement, mais je ne suis pas dans le détail...
Mme Rotiroti : Puis, quand
vous parlez de rehaussement de policiers... Parce que vous avez... on... Est-ce
que vous parlez de 250 millions de dollars qui est investi...
M. Fitzgibbon : Bien, ça fait
partie de ça. Mais ils ont quand même... Mais on a 72 policiers à court
terme qui vont être rajoutés à la cohorte, exclusive pour le SPVM, là. C'est
quand même...
Mme Rotiroti : O.K. Parce que
je vous fais remarquer que le 250 millions, là, qui est investi sur cinq
ans, présentement, il y a 78 policiers de moins. Ça fait que vous, vous
dites que vous allez en avoir 72 de plus.
M. Fitzgibbon : Bien, c'est l'intention,
oui.
Mme Rotiroti : C'est l'intention.
O.K., parfait. C'est ça, il en manque encore 150, effectivement. Concernant le
centre-ville de Montréal, on va aller... je sais que vous êtes très, très au
fait des études, puis vous parlez souvent à monsieur Leblanc, qui est le
président de la chambre de commerce. Ils ont déposé plusieurs études où est-ce
qu'ils veulent la fin du télétravail, même eux, ils prônent le retour à
100 %, malgré qu'on sait qu'il y a des entreprises qui font des
concessions deux jours par semaine, un jour par semaine, etc. Vous, est-ce que
vous êtes d'accord avec le retour à 100 % dans les...
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
clair, il faut être prudent comme gouvernement. Parce que je ne pense pas que c'est
à nous de mettre des règles trois, quatre ou cinq jours, d'une part. Deuxièmement,
je pense qu'on a vécu clairement, depuis jusqu'à récemment, je dirais, une
situation où la pénurie de main-d'oeuvre faisait en sorte que les gens... les
employeurs avaient un enjeu sur la rétention. Donc, de forcer des gens à
retravailler aurait probablement causé des départs importants. Ça dérangeait
les entreprises. Donc, il y a eu une espèce de tolérance assez grande par
rapport au télétravail. Et on voit de plus en plus des institutions
financières. On a vu le président de la Banque Nationale, cette semaine, qui a
dit : Bien là, moi, je... je ne sais pas si c'est quatre jours, là, mais :
Moi je vais imposer un retour plus... Alors, je pense qu'on commence à avoir
des entreprises qui sont plus confortables de dire : Bien là, peut-être
que la productivité est bonne, là, à la maison, peut-être, peut-être un peu
mieux.
Alors, je pense qu'on voit un plus grand
confort qui est lié au fait, peut-être, que la productivité, c'est un élément
qu'ils doivent considérer, mais, d'autre part, c'est que... bon, le
centre-ville de Montréal, c'est le fun, là, puis les gens... les jeunes,
certainement, les jeunes aiment se retrouver. Alors, moi, je pense qu'on est en
train de voir une convergence. Est-ce qu'on va revenir à une normalité
prépandémique? Probablement pas. Hein, on avait déjà, avant la pandémie, ce
désir de la part des jeunes. Alors, moi, je pense que les entreprises vont
respecter ça. Le gouvernement, moi, je vais être prudent, pour ne pas s'immiscer
dans des décisions comme celles-là, parce que je pense que c'est très dangereux
de prendre une approche pour toutes les entreprises.
Mme Rotiroti : Ça fait que
vous êtes au courant... Parfait. Vous êtes au courant. D'abord, vous parlez de
pénurie de main-d'oeuvre, et, en effet, je pense que le sondage que la chambre
de commerce a fait fait justement mention que c'est un enjeu majeur. Mais aussi
ils font la recommandation, puis ça a été demandé lors de votre... du dernier
budget, l'enveloppe budgétaire, qui n'a pas tout à fait répondu à l'appel de la
chambre de commerce, en disant que d'assurer un service de transport collectif
qui, dans le fond, rassurait le transport rapide, pour que les travailleurs...
C'est un incitatif, dans le fond, pour que les travailleurs arrivent au
centre-ville. J'ai fait mention tout à l'heure des lignes express qui ont été
coupées, les lignes express de 10 minutes. Dans le fond, on fait le
contraire de qu'est-ce qu'on aurait dû faire, c'est-à-dire garder les lignes d'express
pour fonctionnelles pour que ces travailleurs-là aient un incitatif pour qu'ils
retournent au centre-ville. Alors, est-ce que vous allez mettre la pression au
plan auprès de vos collègues, M. le ministre, pour s'assurer que ces lignes-là
reviennent en service?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
comme je disais tantôt, je pense que c'est un peu l'oeuf et la poule :
Est-ce qu'on fait des lignes puis on attend que le monde vienne ou on attend
que le monde... si le monde veut venir, on a des lignes? Je pense qu'il y a un
équilibre à avoir là. Clairement, on veut le retour au centre-ville. Tout le
monde est unanime. Ici, on est dans une situation où, les enjeux de transport
collectif, il va falloir remédier à ça. Les lignes auxquelles vous parlez,
là... je n'ai pas dans la tête lesquelles spécifiquement, mais clairement, si
on voit qu'il y a un enjeu puis que, si avoir plus de lignes, plus de gens vont
venir, on va le faire, c'est clair. Puis d'ailleurs moi, je...
M. Fitzgibbon : ...de voir le
REM rouvrir, là. Le REM va être un... je pense, ça va être un...
extraordinaire, les gens vont dire Wow! Puis nous autres, on va voir une
activation importante qui va justifier de faire le REM de l'Est encore plus
vite.
Mme Rotiroti : Tout à fait,
puis je nous le souhaite, le REM de l'Est, je pense que tout le monde... tout
le monde veut... veut le REM. Il faut voir si, en 2026, on sera... où est-ce
qu'on sera rendus pour la prochaine campagne, en espérant que ça... ça ne sera
pas comme le troisième lien.
On ira sur l'habitation dans le prochain
bloc, M. le ministre, mais au niveau de la rétention, on parle de l'exode des
policiers, on parle de... on a de la misère à retenir nos policiers sur l'île
de Montréal, mais on a aussi un problème de rétention des jeunes familles sur
l'île de Montréal, des jeunes familles professionnelles qui s'en vont dans les
banlieues pour des différentes raisons, plus de terrain, la paix, l'effet que
les coûts sont exorbitants à Montréal. Je vous dirais que, pour une jeune
famille, avoir une maison sur l'île de Montréal, c'est quasiment... quasi
impossible avec l'inflation d'aujourd'hui, les condos écoutent, on n'en parle
pas, écoute, ils sont rendus aussi cher qu'une maison, on peut parler d'un
condo à 800 000 $, ne serait-ce dans mon comté à moi, que je ne me
considère pas très près du centre-ville quand même, puis c'est des frais
exorbitants.
Vous ne pensez pas si on avait...
avez-vous pensé à une statégie de, un, de retenir les jeunes familles
professionnelles qui pourraient avoir un effet de diminuer leur trajet pour
aller travailler au centre-ville, diminuer les gaz à effet de serre? Avez-vous
pensé à des mesures qui pourraient venir combattre ou à tout le moins diminuer
la pression qu'ils ont pour qu'ils puissent s'acheter leur première maison ou
leur premier condo sur l'île de Montréal?
M. Fitzgibbon : La réponse,
c'est, définitivement, parce que je pense que c'est très, très important.
D'ailleurs, on a créé le ministère de l'Habitation. La ministre qui est
responsable de l'Habitation, je travaille très étroitement avec elle. Vous vous
rappelez de mes priorités pour la ville de Montréal, c'est une des priorités.
Et, en fait, il va avoir des annonces qui vont se faire bientôt. Puis moi, ce
qui m'encourage beaucoup, c'est qu'on voit le privé, des promoteurs privés qui
viennent nous voir. Ils venaient me voir comme ministre de l'Économie, ils
venaient me voir comme ministre de la Métropole. Ils vont voir la ministre de
l'Habitation, ils disent : On veut participer à ça, parce que tous les gens
qui sont à Montréal, les entrepreneurs, les entreprises réalisent qu'il faut...
il faut réanimer. Quand je dis «réanimer», il faut offrir des logements
abordables à nos jeunes. Et on regarde des choses dans l'Est, on regarde des
choses plus dans l'Ouest... dire : Va dans Décarie, dans ce bout-là.
Et je suis très, très confiant qu'on va
pouvoir annoncer bientôt, puis restez aux aguets, que le privé va être au
rendez-vous. Et ça, pour moi, c'est très important, parce que ce n'est pas rien
que le gouvernement qui... quand e gouvernement est le seul pourvoyeur, ça ne
marche pas, il faut avoir le privé là-dedans. Puis je pense qu'on a un
engouement, parce que les gens de Montréal sont soucieux de tout... que vous
nous mentionner, puis il faut avoir des logements abordables, logements sociaux
aussi, un mélange de tout ça ensemble, là. Et moi, je pense que c'est une
priorité puis et ma collègue...
• (12 h 10) •
Mme Rotiroti : Très bien. Je
suis contente que vous allez là, M. le ministre, parce qu'avec la ligne bleue,
je vais prendre juste la ligne bleue, on parle des tonnes de densification
autour des stations de métro, et tout ça, qui fait en sorte que les prix des
maisons sont en train d'exploser. Je peux vous en parler, j'habite dans mon
comté. Mais tout ce concept-là de densification de tonnes de logements, vous
dites, le privé doit s'en mêler, entièrement d'accord avec vous, mais vous
savez que le privé, il va s'en mêler s'il va faire l'argent au bout du fil.
Alors, les logements sociaux, malgré le fait qu'il y a un 20 % qui est
obligatoire quand on fait la densification, est-ce que vous, vous êtes confiant
que ça sera respecté?
M. Fitzgibbon : Il y a deux
choses. Premièrement, effectivement, il faut que ma collègue... Bon. Il y avait
AccèsLogis, on a changé ça pour un nouveau programme qui pouvait être plus
efficient selon moi. Donc, il faut que le gouvernement puisse donner un certain
niveau de subvention pour baisser le prix. Mais je peux vous dire que, pour en
avoir parlé à plusieurs entrepreneurs qui travaillent à Montréal, certains sont
prêts à réduire leur retour sur investissement, considérant la valeur
économique d'avoir plus de jeunes, plus de gens au centre-ville de Montréal.
Alors, moi, je pense qu'on peut combiner
avec le privé et le gouvernement. C'est sûr que le gouvernement va avoir un
rôle à jouer pour baisser le prix des portes, là, puis on est dans le détail
mécanique, dans un projet qui est plus à l'ouest du centre-ville. On regarde ce
qui se passe, Bridge, vous savez ce qui se passe là, il y a plusieurs personnes
qui regardent ça. On a plusieurs noyaux durs à Montréal, puis là il faut
balancer ça entre les logements sociaux puis les logements abordables. Il y a
deux... mais moi, je pense qu'on va y arriver avec quelque chose qui va être
structurant.
Le Président (M. Schneeberger) : Cinq
minutes.
Mme Rotiroti : Cinq minutes.
Si je vous pose la question, M. le ministre : Qu'est-ce que vous...
Mme Rotiroti : ...du site de
l'hippodrome? Pour vous, ça serait...le projet idéal qui pourrait aller là, ça
serait...
M. Fitzgibbon : C'est ça que
je parle.
Mme Rotiroti : Pardon?
M. Fitzgibbon : Je pense
qu'on peut faire des logements sociaux là.
Mme Rotiroti : Logements
sociaux?
M. Fitzgibbon : Ou
abordables.
Le Président (M. Schneeberger) : Il
vous reste du temps. Vous allez...
Mme Rotiroti : Oui, il en
reste encore?
Le Président (M. Schneeberger) : Oui,
il vous reste 5 min 40 s Vous voulez le remettre ou le garder?
Mme Rotiroti : Non. Je vais
le garder, oui. On va rester dans l'habitation, vu qu'on est là. Vous avez
parlé d'AccèsLogis. Selon vous, c'est... vous avez aboli le programme puis vous
avez dit que votre collègue en Habitation a mis en place un nouveau programme
qui, selon vous, fonctionne très bien.
M. Fitzgibbon : Bien là,
on... Demain, elle fait ses crédits budgétaires. Là, je pense que j'aimerais
ça, laisser en parler demain, elle a beaucoup de choses à... J'ai sa fiche ici,
mais j'aimerais mieux qu'elle vous en parle directement, là.
Mme Rotiroti : Puis qu'est-ce
que vous pensez du fait que, dans votre nouveau programme, il n'y a pas un
logement qui a été construit depuis? Vous pensez que ça fonctionne?
Mme Rotiroti : Depuis six
mois?
Mme Rotiroti : Dans le
nouveau programme. Vous avez aboli AccèsLogis, vous avez dit que la ministre de
l'Habitation a mis en place un nouveau programme justement pour faciliter les
logements sociaux. Depuis que le programme existe, là, vous allez me dire,
c'est à peu près un an, il n'y a aucun logement qui a été construit, et en...
même pas en construction, en vue d'être construit.
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, le programme a été fait je ne sais pas quand, là, à l'automne, la
ministre a été nommée au mois d'octobre. Une nouvelle ministre, ça lui a pris
une couple de mois. Alors, je pense qu'on est quand même très récent, là. Ça
fait que, comme je vous dis, je pense qu'il y a des choses qui s'en viennent,
qui vont être annoncées. Puis moi, je suis très à l'aise avec ce que je vois
présentement, beaucoup de conceptions sont faites, des devis. On va attendre
les annonces, là. Mais c'est une priorité pour le gouvernement, je peux dire
ça.
Mme Rotiroti : Ça fait que
vous êtes au courant qu'au moment que vous avez aboli AccèsLogis, il y avait
déjà un «backlog» de 3 300 unités de logement et qu'on ne sait pas ce
qui... qu'est-ce qui arrive, qu'est-ce que... où est-ce qu'ils sont.
M. Fitzgibbon : Elle va faire
état... Il y a des projets qui vont pouvoir continuer sous la forme du nouveau,
là. Encore une fois, je pense, demain on aura les crédits à l'Habitation, je
pense que ça va être le moment approprié pour poser ces questions-là.
Mme Rotiroti : Puis avez-vous
une idée, pour Montréal, pour la métropole, on parle de combien de logements
qui pourraient voir le jour dans... - je vais vous donner un petit répit, là -
d'ici 2026?
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
d'opinion, je n'ai pas des détails de ça, là. Je pense qu'on sait tous les
besoins. On travaille avec la ville, on a des projets... En fait, plus on va
avoir... le privé va être impliqué, ça peut être exponentiel, là. Tu sais, on
ne regarde pas à faire des duplex, là, on regarde pour faire des projets
majeurs. Alors, moi, je pense qu'on est... Moi, je suis très à l'aise de voir
la réponse du privé par rapport aux besoins. Certes, on en a parlé tantôt, ils
veulent faire de l'argent, c'est sûr. Mais ce n'est pas au gouvernement à faire
l'investissement seul. Alors, moi, je suis très à l'aise que tout le monde va
travailler ensemble, on va y arriver.
Mme Rotiroti : Mais, si...
Vous parlez beaucoup du privé, comme si... J'ai l'impression que vous êtes...
vous avez l'information comme quoi le privé est très intéressé d'embarquer dans
ces projets-là. Pourtant, il n'y a personne qui a levé la main jusqu'à date.
Alors, avez-vous une annonce à nous faire bientôt, M. le ministre?
M. Fitzgibbon : Pas moi, mais
ma collègue va le faire. Puis personne n'a levé la main parce qu'il n'y a
peut-être rien de prêt, mais là...
Mme Rotiroti : De complet?
M. Fitzgibbon : ...mais je
pense qu'on est... En tout cas, moi, je leur parle régulièrement, puis moi, je
suis très confiant, puis j'ai vu des chiffres aussi sur les logements à
faible... depuis 2018, mais ce n'est pas à moi à dire ça, ça va être à la
ministre de l'Habitation demain, là. Mais, moi, je suis à l'aise de dire que le
privé va être au rendez-vous, puis, si le privé est là, ça va aller bien.
Mme Rotiroti : Mais vous avez
passé la feuille... Vous avez les chiffres, vous ne voulez pas les donner...
M. Fitzgibbon : Non, je ne
veux pas les dire, ça, c'est...
Mme Rotiroti : ...parce que
vous voulez que la ministre le fasse en primeur?
M. Fitzgibbon : Oui, oui,
c'est à... Moi, je suis le ministre de l'Économie.
Mme Rotiroti : Vous ne voulez
pas la contredire?
M. Fitzgibbon : Moi, je suis
le ministre de l'Économie, moi. On apprend, en politique, à s'occuper de nos
affaires.
Mme Rotiroti : C'est bon.
Le Président (M. Schneeberger) : Ça
va?
Mme Rotiroti : Parfait.
Le Président (M. Schneeberger) : O.K.
Alors, nous allons maintenant du côté de la troisième opposition, et j'entends
le député de Camille-Laurin pour un temps de 5 min 48 s
M. St-Pierre Plamondon : Merci,
M. le Président. M. le ministre, j'ai deux sujets. Le premier : la
violence par arme à feu dans la métropole. C'est un sujet qui préoccupe de plus
en plus les Montréalais, et à juste titre, on est devant une augmentation
fulgurante de la violence faite par arme à feu. Récemment, le Journal de
Montréal titrait : «Une balle siffle tous les deux jours à Montréal». La
Presse, trois semaines auparavant, relevait que la dernière semaine de mars,
c'étaient des attentats par arme à feu à tous les jours durant cette
semaine-là. Et, évidemment, Montréal s'est toujours définie comme une ville
sécuritaire, on n'a jamais voulu devenir une ville comparable à ce qu'on voit
des fois aux États-Unis en termes de violence...
M. St-Pierre Plamondon : ...par
arme à feu. Donc, c'est un sujet qui est très sérieux. Je sais que votre
gouvernement a augmenté les ressources de manière à saisir les armes, mais,
selon plusieurs observateurs, il est fort possible que le nombre d'armes qui
rentrent illégalement à la frontière soit plus grand que notre capacité à
saisir ces armes-là, ce qui veut dire que la prolifération des armes n'est pas
facile à régler.
Le Parti québécois propose de créer une
escouade mixte pour lutter contre la contrebande d'armes à feu à la frontière
et donc patrouiller davantage le long de cette frontière afin de freiner le
trafic d'armes. Et je suppose que c'est un sujet qui vous préoccupe également.
Donc, est-ce que vous êtes d'accord avec une telle proposition d'agir à la
frontière? Et, si oui, est-ce que vous pouvez vous engager à porter cette
idée-là auprès du ministre de la Sécurité publique et de travailler
conjointement dans l'intérêt de la métropole?
M. Fitzgibbon : Bon, écoutez,
clairement, je... étant Montréalais, là, d'origine, et je pense beaucoup de
temps à Montréal, ça me préoccupe beaucoup, je pense, comme tout le monde.
Puis, quand j'ai commencé la commission, j'ai mentionné à vos collègues que,
quand j'ai pris position comme ministre de la Métropole, je me suis assis avec
Valérie puis Madame St-Laurent, puis on a regardé les choses importantes, bon,
il y a l'est de Montréal, mais Montréal dans son ensemble, puis sécurité
publique était numéro, parce qu'à l'époque, après les élections, c'était
carrément quelque chose qui était très, très haut dans les priorités. Il y
avait, évidemment, la question de logement, question des transports collectifs.
Alors, avec le ministre de la Sécurité publique, comme je le dis, je ne suis
pas responsable de ce... évidemment, mais j'ai un peu d'influence concernant
mon rôle dans la métropole.
Je ne peux pas commenter sur votre
suggestion sur les armes à l'entrée des États-Unis, mais je peux vous dire que
tout le rehaussement du budget que vous connaissez, le rehaussement aussi du
salaire d'entrée pour les policiers de Montréal, parce qu'on a vu un exode dans
les banlieues, me préoccupe beaucoup, et je considère que ce qui est fait
présentement, le programme CENTAURE aussi, on a... du SRM... Je suis soucieux
des enjeux, mais je ne peux pas commenter sur votre projet spécifique parce que
ce n'est pas de ma nature, ce n'est pas de mon ministère comme tel.
M. St-Pierre Plamondon : M.
le Président, je comprends que vous ne voulez pas peut-être commenter sur
certains sujets, là, qui peut relever... mais vous pouvez-vous au moins... Deux
questions. Si c'est une priorité, comment expliquez-vous une détérioration
aussi rapide dans les dernières années de la sécurité par rapport aux armes à
feu? Nous, on pense, ça a rapport avec la frontière, là, mais j'aimerais vous
entendre. Puis, à tout le moins, pouvez-vous le proposer, pouvez-vous le mettre
sur la table, cette solution-là auprès de votre collègue, puis, tu sais,
d'avoir une discussion au Conseil des ministres?
M. Fitzgibbon : Clairement,
c'est un enjeu qui touche le fédéral aussi, je pense, hein? Le fédéral... Mais
c'est... Je suis d'accord avec vous qu'il faut changer ça, parce que la
capacité d'attraction de Montréal, avec ce qu'on a vécu, est... a baissé un
petit peu, puis ça, ça m'inquiète beaucoup comme développement économique.
Alors, je suis 100 % d'accord avec vous. Les mesures... et je vais me fier
à mon collègue qui va travailler avec le fédéral, mais il faut faire quelque
chose pour rehausser l'image de Montréal. Je suis extrêmement d'accord avec
vous.
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais... Deuxième sujet, le français, évidemment. J'imagine que vous
reconnaissez que le français est en déclin à Montréal.
M. Fitzgibbon : Oui.
M. St-Pierre Plamondon : Est-ce
que vous êtes au courant que l'immigration temporaire a augmenté par sept fois
par rapport aux libéraux? Lorsqu'on compare sous la CAQ versus sous les
libéraux, c'est une augmentation de sept fois le nombre d'immigrants
temporaires. Êtes-vous au courant de ça?
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
les chiffres, là, puis... on a parlé de ça à la dernière étude de crédits
aussi, là. Ce n'est pas nécessairement relié à Montréal, nécessairement, mais
oui, les chiffres sont connus.
• (12 h 20) •
M. St-Pierre Plamondon : La
dynamique est surtout à Montréal, en matière d'immigration temporaire comme d'immigration
en termes permanents. Donc, la question que j'ai à vous poser, elle est
simple : Est-ce que vous trouvez ça normal que quelqu'un puisse vivre,
travailler, consommer au Québec exclusivement en anglais en renouvelant son
statut d'immigrant temporaire un nombre illimité de fois, alors qu'il n'a
aucune connaissance du français? Est-ce que vous, vous trouvez ça normal?
M. Fitzgibbon : Il faut
corriger, améliorer l'intégration des immigrants au Québec. Je suis un de ceux
qui disent qu'on doit avoir un certain nombre d'immigrants économiques. On a le
programme temporaire. Ma collègue à l'Immigration travaille présentement pour
revoir... Il va avoir une consultation. On en discute intensément au Conseil
des ministres, au caucus. Et je pense qu'il faut l'équilibre entre la bonne
proportion d'immigrants... Il faut les intégrer par le français. Mais je pense
qu'on va y arriver, puis il faut qu'on ait bien une bonne intégration.
M. St-Pierre Plamondon : Mais,
au niveau de l'immigration temporaire, on n'est pas nécessairement, M. le
Président, dans une logique d'intégration, le mot temporaire le dit. Est-ce que
vous pouvez au moins vous engager à ce que les emplois sur une base temporaire
qui desservent le public sur le plan linguistique, là, qui impliquent la
connaissance du français, bien, on retrouve une exigence de connaître le
français si on veut renouveler le statut d'immigrant temporaire?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, moi, j'ai toujours...
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : Quoi?
Le Président (M. Schneeberger) : 15 secondes.
M. Fitzgibbon : 15 secondes.
On s'y attaque...
Le Président (M. Schneeberger) : ...merci
beaucoup. Alors nous allons maintenant du côté de la deuxième opposition, et j'entends
le député de Rosemont pour neuf minutes.
M. Marissal : Oui, merci.
Merci, M. le Président. Allons-y peut-être en rafale parce que j'ai peu de
temps, mais beaucoup de questions, là. La première, vous l'avez vue venir,
j'imagine, là, HMR, bon. Les nouvelles de votre collègue à la Santé
m'encouragent, encouragent le milieu aussi. Vous avez des liens, vous aussi,
avec les gens de Montréal, là. Je pense que je n'ai pas besoin de vous
convaincre de l'importance de construire cet hôpital, puis un vrai hôpital,
puis pas de rapprocher ça comme ça tenait là, là.
M. Fitzgibbon : Oui, je pense
que monsieur... le ministre de la Santé a mentionné qu'il y aurait un projet,
c'est la bonne nouvelle. Là, il va annoncer quand ça va être, alors je vais le
laisser faire, mais je pense qu'on est tous d'accord avec le concept, là.
M. Marissal : O.K.. Puis
vous, comme ministre de la Métropole qui voulez faire quelque chose pour l'Est,
là, qu'est-ce que vous pouvez nous donner comme assurance aujourd'hui puis
comme garantie que vous allez pousser? À la fin, peut-être qu'on ne s'entendra
pas, là, sur la couleur des murs, là, ça se peut, mais le nombre de chambres,
un hôpital, un hôpital majeur, de la recherche, comment vous pouvez imprimer
aujourd'hui, là, vous en avez l'occasion, votre appui formel à ça?
M. Fitzgibbon : Clairement,
je pense que... bien, on parle de l'est de Montréal en plus, là, puis je pense,
quand on regarde la démographie, on regarde les besoins, je pense qu'il n'y a
personnes qui... il n'y a personne qui a jamais questionné le bien-fondé de
faire ce réaménagement-là. Comme vous savez très bien, il y a la question du
PQ, les priorités, mais je pense que quand on parle de services, la mission
sociale, l'importance du gouvernement en santé, l'éducation, ça doit passer
avant le reste. Alors, je pense qu'on est tous supporteurs du concept... juste
passer dans le bon tunnel.
M. Marissal : O.K.. Bien, on
compte sur vous, hein, parce que c'est vous le ministre de la Métropole, puis
honnêtement c'est un peu honteux, là, qu'on ait laissé l'est de Montréal se
dégarnir à ce point. On n'est plus capable de garder notre monde à
Maisonneuve-Rosemont. C'est un hôpital qui, je l'ai dit, là, tient avec de la
broche, malgré le dévouement extraordinaire des gens qui travaillent là puis
des chercheurs aussi, dont on ne parle pas assez souvent, là, qui font un
travail vraiment extraordinaire, puis vous le savez, je vous ai déjà rencontré
à l'hôpital pour des questions de recherche.
M. Fitzgibbon : Oui, ça, je
pense que, moi, je... raison de plus pour supporter le projet. Vous savez
probablement que je regarde une zone d'innovation en santé qui serait dans
l'est de Montréal, avec plusieurs thérapistes, chercheurs, médecins qui sont au
HMR. Ça fait que plus ils vont être heureux, plus on va être capable peut-être
de faire un projet structurant.
M. Marissal : C'était ma
prochaine question. Vous en êtes où avec, justement, le pôle santé?
M. Fitzgibbon : Je suis...
nous sommes convaincus que l'expertise qui existe dans les thérapeutes associés
au HMR quand on parle de cellules souches, de la thérapie génique, on est
champion, comme on l'est à l'Institut de cardiologie de Montréal. La question,
c'est d'arrimer ça avec le privé, parce qu'une zone d'innovation doit avoir une
contribution du privé, puis on travaille sur ça, présentement, puis aussitôt
qu'on va avoir le privé au rendez-vous, je pense qu'on va être capable de faire
une annonce. Je n'ai pas d'échéancier, parce qu'une partie n'est pas sous mon
contrôle, mais on a clairement alloué les ressources humaines nécessaires pour
que ces docteurs-là soient capables de participer à cette zone d'innovation là.
M. Marissal : Vous cherchez
quoi ou qui, comme partenaires au privé?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, une zone d'innovation, si on retourne à son concept de base, c'est
qu'on veut une thématique où le Québec peut se distinguer à l'international.
Donc, je pense, dans la thérapie génique, dans les cellules souches, on est là,
clairement. Maintenant, on parle de projets qui vont probablement être de
l'ordre de 200, 300, 400 millions de dollars. Si c'est juste le
gouvernement qui finance, ça ne marchera pas. Il faut avoir le privé qui va être
au rendez-vous. Nous voulons construire l'infrastructure, qui ne sera pas loin
du HMR. Moi, je suis prêt à investir là-dedans, mais il faut que le privé soit
là pour permettre la construction d'une usine qui va faire des cellules
souches, qui va vous permettre d'avoir des... le... toute la question de la
recherche clinique. Alors, ça me prend du privé qui va supporter ça.
Et le privé commence à lever la main, là,
parce qu'il réalise... Au Québec, on a un système de santé qui est un peu
déficient, là, au niveau de l'infrastructure, on va corriger ça bientôt avec le
projet de loi, mais, à la base, les gens qui nous donnent du service dans les
hôpitaux, c'est extraordinaire au Québec, là. Alors, moi, je pense qu'on
commence à avoir beaucoup d'intérêt. C'est toujours long, ces projets-là, mais
j'aime autant le faire comme il faut que le faire trop vite, puis à moitié.
M. Marissal : O.K.
Rapidement, j'enchaîne. Ma collègue du Parti libéral a parlé, tout à l'heure,
de la situation du logement. Moi, je veux parler plus précisément de la
situation des itinérants, notamment les camps. Bon, il y a eu des décisions de
cour, mais ce n'est pas viable, là, ce n'est pas une solution pérenne. Quel est
votre plan? Ou avez-vous un plan? Parce que, bon, l'été passe encore, là, il
fait un peu plus chaud, il fait un peu plus beau, mais l'hiver va revenir, là,
puis on va se retrouver avec le même problème. Et puis il est déjà question de
démantèlement par la police. Bref, où est-ce que vous en êtes avec ça?
M. Fitzgibbon : Bien, mon
collègue le ministre... Le ministre de quoi, donc?
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : Santé et
Services sociaux...
M. Fitzgibbon : ...oui, vous
savez de qui je parle. Alors, on travaille sur ça, clairement. Puis moi, je
suis assez impliqué avec Émilie-Gamelin, évidemment, là. On regarde ce qui se
passe là, le Quartier latin, qui m'intéresse beaucoup. Alors c'est sûr qu'on
a... ils s'en occupent puis il y a des... il y a un projet, là, je regarde le
projet concerté pour l'itinérance, là, on parle de 150 millions sur cinq
ans. Je pense qu'il est conscient de l'enjeu puis je pense qu'il fait des
bonnes choses pour essayer d'améliorer la situation, parce que c'est clairement
inapproprié qu'on ait maintenant près de... quoi, 2000 itinérantes, je
pense...
M. Marissal : Oui, puis le
Quartier latin qui est en décrépitude avancée. Ça n'aide pas beaucoup pour la
relance économique de Montréal, ça non plus, avec le pôle de l'UQAM, on en
conviendra. Le programme AccèsLogis avait une portion, là, son volet trois, là,
qui permettait, là, d'avoir de l'aide urgente pour, notamment les situations
d'itinérance. Je crois comprendre que ce volet-là n'existe plus dans la
nouvelle mouture. J'ai l'impression qu'on recule plus qu'on avance, là.
M. Fitzgibbon : Oui, mais je
pense que... Je ne sais pas s'il y a des vases communicants avec le plan
concerté, là, que le ministre de la Santé s'occupe, là, mais je n'ai pas la
réponse à votre question, de toute évidence. Mais je pense qu'on va laisser...
On va le laisser mettre son plan en place, là, puis je pense qu'on va la
suivre, puis je pense que vous pourriez lui poser des questions aussi
directement, là.
Le Président (M. Schneeberger) :
Trois minutes.
M. Marissal : Trois minutes.
Merci. On va parler d'un sujet dont on ne parle presque plus, si ce n'est qu'il
y a 50 ans qu'on commençait sa construction. Le stade olympique. Je
dis : On n'en parle presque plus parce que, bon, pour certains, c'est
l'éléphant dans la pièce. D'autres voudraient faire quelque chose avec ça. Ça
fait des années qu'on parle de ça. Ça va prendre un nouveau... une nouvelle
toile. J'ai eu l'occasion de visiter ça avec mon collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, là, il y a quelque temps en haut, là, sur la toile,
là, puis les ingénieurs du stade font un mapping... pardonnez-moi, une
cartographie de toutes les fissures dans la toile. Je pense qu'ils étaient
rendus à 17 000 quand j'ai visité ça. C'est assez impressionnant, mais
c'est un peu épeurant aussi en même temps. On en est où avec ça parce
qu'honnêtement moi, je n'habite pas très loin. C'est juste, juste de l'autre
côté de ma circon, mais l'ombre du mode... du stade dans ma circo. C'est un peu
déprimant comme endroit, puis il ne se passe rien. En tout respect pour les
gens qui travaillent puis qui essayent, là, il ne se passe pas grand-chose.
M. Fitzgibbon : Bien,
clairement, ma collègue au Tourisme a deux projets d'infrastructure importants
pour Montréal qui me... qui m'anime, entre guillemets, où je veux aussi l'aider
dans la mesure où je peux l'aider... Palais des congrès, on va le laisser de
côté, et stade olympique, c'est deux infrastructures qui sont dans le ministère
du Tourisme. Clairement, on a regardé, il y a des études, comme vous savez, qui
sont faites pour savoir combien ça va coûter pour le couvrir comme il faut,
qu'est-ce qu'on... quelle va être l'utilisation. Parce qu'en bout de piste,
combien d'argent que ça prend pour le couvrir? Puis quels vont être les
bénéfices économiques de ça? Comment on va faire... la vocation du stade. Et
présentement moi, je très à l'aise que les gens qui sont au conseil
d'administration de la... du Parc olympique. C'est quoi le nom?
Une voix : La Société...
M. Fitzgibbon : Des gens que
je connais très bien sont là-dedans, puis on va regarder comment est-ce qu'on
justifie l'investissement, son effet économique. Et je pense que quand on parle
de l'est de Montréal, bon, on peut argumenter, mais je pense que le Stade
olympique a quand même une valeur, ne serait-ce qu'émotive, que les gens de ma
génération qui ont vu les Jeux olympiques. On veut faire quelque chose avec le
stade olympique, mais il faut être aussi rigoureux en termes de l'utilisation
des deniers publics et on travaille... là, les gens travaillent beaucoup sur le
côté économique. Qu'est-ce qu'on va faire avec ça? Qui on peut ramener
là-dedans? Puis je pense que ma collègue est très engagée là-dedans. C'est une
promesse qu'on avait faite, qu'on voulait faire quelque chose. Et le Conseil
des ministres supporte de faire un projet mais qui n'est pas nécessairement
facile à trouver... l'angle de passage, mais on arrive bientôt, je pense... Je
n'ai pas la date exacte, là, mais je pense que ma collègue va sûrement nous
présenter quelque chose dans les prochains mois, là.
• (12 h 30) •
M. Marissal : Y compris pour
le remplacement de la toile?
M. Fitzgibbon : Bien, on
n'aura pas le choix. Si on veut faire quelque chose avec le Stade olympique, il
faut le couvrir, sinon ça ne marche pas, là, on n'a pas le choix.
M. Marissal : O.K. Mais ça,
encore là, ce sont des projets, là? Ce n'est pas...
M. Fitzgibbon : Oui. Oui,
parce que...
M. Marissal : Il n'y a pas de
réalisation, il n'y a pas...
M. Fitzgibbon : ...si c'était
facile, on l'aurait fait, mais, tu sais, ça demande beaucoup, beaucoup,
beaucoup d'argent, mais c'est quelque chose qu'on veut... qu'on veut regarder,
on veut considérer. Alors, moi, je pense qu'on est capables de... pas on est
capables, mais on doit faire le travail comme il faut, là, puis...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, nous allons maintenant retourner du côté de
l'opposition officielle. Et j'entends la députée de Jeanne-Mance-Viger pour
20 min 41 s, je pense, voilà.
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci, merci beaucoup, M. le Président. On va juste finir le bloc d'habitation
avant que je change de sujet. Je voulais juste vous rappeler, M. le ministre,
qu'il y a 24 000 personnes sur la liste d'attente pour un logement.
Vous avez annoncé 11 700 dans la campagne électorale, sans parler que
trois HLM sur quatre sont en mauvais état, très mauvais état, sont barricadés,
on dirait... on peut dire. Les mises en chantier ont baissé de 55 %. Puis
vous...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Rotiroti : ...vous avez
parlé beaucoup du privé, là, je vais vous donner une citation de Maude Marquis
de l'ENAP, qui dit : «Le secteur privé ne règle pas la crise de logement,
sinon elle serait déjà réglée.» Alors, avec tout ça, M. le ministre, puis, tu
sais, sans vous parler de l'itinérance, parce que ça, c'est un autre enjeu qu'on
vit à Montréal, puis mon collègue de Rosemont l'a abordé dans ses questions,
comment croyez-vous qu'on va régler cette situation-là? Un, est-ce que vous êtes
d'accord qu'il y a une crise de logement ou... Et deux, comment qu'on va régler
ça? Parce que ce n'est pas avec le 11 700, que vous avez annoncé il y a cinq
ans, qui va régler la liste d'attente, puis les gens qui sont en attente d'un
logement.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je reviens encore, je suis comme vieux disque, là, qui n'arrête pas.
Mais il faut les construire, il y a des enjeux, évidemment, importants en
termes de main-d'œuvre, pour la construction, on sait beaucoup de choses. Ma
collègue est consciente, parce qu'évidemment on est tous conscients que
Montréal particulièrement, là, c'est pénible. Il y a eu une livraison qui a été
faite de logements depuis 2018. Il y en a qui sont en chantier présentement. Je
regarde la feuille, là, la fameuse feuille que ma collègue va vous divulguer
demain. On est rendu, depuis 2018, là, entre ce qui est livré, chantier,
développement, là, on est rendu en haut de 6000, 7000. Il en manque encore.
Mais je pense qu'avec ce que j'ai dit tantôt, que le privé qui veut focaliser
sur ces chantiers-là, on parlait de l'hippodrome, on parle de Bridge, on parle
de l'est de Montréal, bien là, tu sais, ça ne prendrait pas grand-chose, s'il y
a des gros projets qui arrivent, pour arriver des chiffres importants. Ça fait
que moi, je pense qu'il faut laisser la chance au coureur, je pense que la
conscientisation de la population et de l'industrie va aider.
Mme Rotiroti : Le chiffre que
vous avancez, M. le ministre, le 6000, c'est un peu de tout, là, logement abordable,
logement social, réservation de HLM, tous confondus.
M. Fitzgibbon : Exact.
Mme Rotiroti : Puis ça, c'est
dans... ces 6000 là sont sur le marché, ils sont disponibles.
M. Fitzgibbon : Il y en a qui
sont livrés. Il y en a qui sont en chantier, en chantier, ça va être livrable.
Il y en a en développement. Je vais laisser, encore une fois ma collègue vous
donner plus de détails.
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci. On entend beaucoup... Le premier ministre aime se comparer à l'Ontario.
Je vais vous parler de la qualité d'air à Montréal. Vous avez, sans doute, vu
que Montréal se classe septième ville canadienne dans les moins bons, qualité d'air.
En 2023, deux ans plus tard, sur votre mandat, Montréal trône au sommet des
villes canadiennes polluées devant Windsor, Hamilton, Kitchener, Ottawa,
London, Mississauga, Oshawa et Toronto. Alors, vous savez qu'on a parlé de la
qualité d'air dans Rouyn-Noranda, à Limoilou, ici, à Québec, et là c'est le
tour de Montréal. Avez-vous un plan d'action pour combattre ce phénomène-là?
Parce qu'on parle de... que Montréal, les gens de Montréal respirent jusqu'à
124 cigarettes par jour. Si on veut faire la comparaison, à quel point que l'air...
la qualité d'air n'est pas bonne sur l'île de Montréal, alors est-ce que vous
avez un plan d'action? Vous allez me parler que ça relève de la santé publique,
et cetera. Est-ce que vous avez... Un, est-ce que vous vous connaissez ce
phénomène-là qui est en hausse? Et deux, avez-vous un plan pour, à tout le moins,
stopper ou contrôler, je dirais, la qualité d'air sur l'île de Montréal?
M. Fitzgibbon : Bien, vous ne
serez pas surpris de m'entendre dire que mon collègue, le ministre des l'Environnement
et des Changements climatiques est à l'oeuvre. C'est clair, on est au courant,
que ce soit Glencore, CCR, du côté sud, que ce soit Clairsonic dans l'est de
Montréal, on est familier avec ça. Des choses qui datent de plusieurs,
plusieurs années, générations. Mais c'est clair qu'il faut que le ministère de
l'Environnement, il travaille sur des calendriers de réalisation comme on a
fait à Rouyn-Noranda.
Donc, je pense que oui, c'est en place,
puis il faut faire le plus vite possible considérant les nouvelles normes. Puis
on travaille aussi avec la ville de Montréal qui met des règlements aussi par
rapport à ça. Donc, on est tous conscients qu'il faut améliorer la situation et
on va faire du mieux qu'on peut avec le ministère de l'Environnement et des
Changements climatiques.
Mme Rotiroti : Je ne suis pas
très rassurée, M. le ministre, quand vous comparez Montréal avec qu'est-ce que
vous avez fait avec Glencore puis Rouyn-Noranda. Sincèrement, ça ne me rassure
pas. Moi, j'aimerais ça avoir un engagement de votre part que ce sera un
dossier que vous allez prioriser, puis que vous allez faire en sorte qu'il y
ait une concertation autour de la table du Conseil des ministres pour qu'on
porte... qu'on soit vigilant pour pas que le problème... et que...
Mme Rotiroti : ...on trouve
des solutions pour s'assurer que les gens respirent de l'air propre.
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, moi, je suis très heureux de ce qui se passe à Rouyn-Noranda.
D'ailleurs, on a vu... le résultat de l'élection l'a prouvé. Deuxièmement, je
pense qu'il faut aussi... on va travailler le dossier, il faut travailler le
dossier, il n'y a aucun doute, on est tous pour la vertu. Il ne faut pas
oublier que la CMM aussi est responsable de toutes les réglementations
d'émissions de l'air. Ce n'est pas le gouvernement provincial qui a autorité
ultime, mais, clairement, on va supporter la CMM. Je suis d'accord avec vous,
il faut... on ne peut pas être contre la vertu, il faut y aller l'ordre puis on
va... on va supporter la CMM.
Mme Rotiroti : Ça fait que
j'ai votre... votre parole que vous allez prioriser puis vous allez porter une
attention de temps en temps à cet enjeu-là.
M. Fitzgibbon : Si on me...
si on me sollicite pour... La CMM, ministère de l'Environnement me sollicitent
pour les supporter pour améliorer les conditions de... les émissions de l'air à
Montréal, c'est sûr, je vais supporter.
Mme Rotiroti : Mais je compte
sur vous pour flaguer l'enjeu.
M. Fitzgibbon :
Taper... taper... bâton.
Mme Rotiroti : Parfait.
M. Fitzgibbon : Petit
bâton... un petit bâton.
Mme Rotiroti : Flaguer, je
veux... je vous dirais.
M. Fitzgibbon : Je comprends.
Mme Rotiroti : Je vais vous
amener... pas loin du centre-ville, on va retourner sur le Village gai. Vous savez
qu'il y a des défis énormes, des enjeux énormes, puis je pense que vous avez vu
qu'avec la fermeture du magasin Archambault sur la rue Berri a fait en sorte
que... c'était, mettons, on n'avait pas besoin de ça, un fardeau de plus pour
revitaliser le secteur. Il y a des enjeux de pauvreté, d'itinérance,
toxicomanie. Puis vous... j'imagine que vous êtes très, très au courant de ce
phénomène-là. Ça a été quand même, le Village gai, ça a été quand même une
attraction touristique qui était très, très convoitée, toute l'animation qui se
faisait dans... à cet endroit-là, la gastronomie, les bars, le nightlife, comme
on dit, qui était vraiment convoité non seulement par les gens de Montréal
et... mais les touristes, les touristes, c'était une attraction touristique
aussi, et que, malheureusement, je vais vous dire, là, quand on regarde les
images, ça crève un peu le coeur parce qu'on dit : C'est un attrait
touristique important qui est en train de se... complètement se dépérir. Il y
a... il y a une pétition en ligne ici à l'Assemblée nationale qui... pas plus
tard qu'il y a quelques jours, il y avait 1 245 pétitionnaires qui
demandent justement la coordination du ministre responsable de la métropole de
s'assurer qu'il mette en place un comité avec la Ville de Montréal, la SDC, de
trouver des façons et des mécanismes qui pourront, oui, régler le problème de
l'itinérance et la toxicomanie qui... je sais que vous allez me dire : Ça
relève de mes collègues de la Santé et Services sociaux. Très bien. Mais cette
table de coordination là, moi, je la verrais où est-ce que c'est... vos
collègues aussi pourrait être autour de cette table-là. Vous, qu'est-ce que
vous pensez de cette situation-là? Avez-vous été mis au fait? Est-ce qu'une
table de concertation, ça serait quelque chose que vous pouvez envisager pour
s'assurer que, justement, on peut revitaliser ce secteur-là?
• (12 h 40) •
M. Fitzgibbon : Bien,
clairement... Bon, premièrement, je pense qu'il revient la ville, à la base, de
nous faire part de ses intentions. Je pense que la ville a lancé, comme vous
savez, la consultation, là, pour le forum Village. Puis je vais faire un
commentaire plus général sur le Quartier latin, là, puis... qui inclut un peu
le Village, Berri-UQAM, Émilie-Gamelin, j'ai dit à Valérie... à Mme Plante
que je veux en faire un projet personnel, personnel, dans le sens suivant, je
pense qu'on parle de... on parle de tout ça, on parle d'itinérance, on parle de
logement, on parle de culture, on parle de touristes, donc il y a paquet de
monde là-dedans. Puis je pense que quand on parle de... je parlais de legs
tantôt, là, moi, le Quartier latin, c'est un dossier qui m'intéresse
personnellement, et je pense que je trouve triste de voir le Quartier des
spectacles qui a... on a fait une chose avec des choses extraordinaires-là,
puis là woup, à côté, il y a une espèce de... On se penserait dans un pays du
tiers monde, là, puis ce n'est pas acceptable, c'est très, très désolant.
Alors, je... Mme Plante va finir son étude, je pense qu'elle va divulguer
bientôt quels sont les enjeux, mais on parle... tout l'espace Saint-Denis, là,
on parle de la relance du théâtre Saint-Denis, là, qui est une... qui était une
icône à l'époque, qui est rendu... c'est rendu un désastre de voir ça, on parle
de la... de la bibliothèque du Saint-Sulpice, on parle de l'École nationale de
l'humour. Je veux qu'on regarde ça avec plusieurs ministères, une table de
concertation peut-être, ça prend des gens détachés du gouvernement et de la
Ville qui vont nous faire des recommandations, parce que je pense qu'on a un
gros chantier, là, qu'il faut... qu'il faut rehausser, puis ça va passer par
une multitude d'initiatives. L'itinérance, c'est le numéro un, c'est très, très
problématique, parc Émilie-Gamelin, toute la question de l'Îlot...
M. Fitzgibbon : ...question de
la rue Saint-Denis, qui est rendue un désastre visuel. Alors, je pense, pour
ça, il y a plusieurs ministères qui vont être impliqués là-dedans. Alors, moi,
je... c'est un dossier qui me tient à cœur, puis oui, il faut faire quelque
chose. Puis la ville de Montréal est consciente qu'on va travailler avec elle
sur ces enjeux-là, tout en laissant à la ville de Montréal, quand même, qui
veut son autonomie et sa souveraineté, arriver avec des recommandations.
Le Président (M. Schneeberger) : Neuf
minutes.
Mme Rotiroti : Oui, très
bien, M. le Président. Je suis très contente que, pour vous, c'est... vous
semblez... Puis je sais qu'il y a des promoteurs qui gardent... gardent le
village et qui... qui ont des idées. Je suis tout à fait d'accord, ça ne peut
pas juste demeurer au niveau des ministères, mais il faut que ça soit des gens
de l'extérieur qui viennent avec leurs idées, tout à fait d'accord.
Mais le cri de coeur, c'est quelqu'un qui
doit prendre le pôle puis qui doit coordonner tout ça. Et la demande de...
entre autres, de la pétition mais aussi des intervenants, qu'on parle de... et
d'autres, qui disent que ça... il faut que ça se fasse au niveau
intergouvernemental. Et je pense qu'ils font appel à vous, M. le ministre,
comme responsable de la Métropole et comme ministre de l'Économie, d'être celui
qui prend ça en charge puis qui coordonne ces travaux-là, toujours en
respectant les compétences de la ville de Montréal. Ça, c'est... c'est acquis.
Est-ce que vous êtes prêt de relever le défi?
M. Fitzgibbon : Oui, j'ai
mentionné... je rencontre des gens régulièrement quand je fais ma... ma bulle
Montréal, beaucoup de gens. Je reviens au privé, tantôt je parlais du privé, du
logement, il y a beaucoup de gens, là, tout le monde qui demeure à Montréal,
qui regarde ça, c'est désolant de voir ce qui se passe. Alors, c'est incroyable
de voir les gens qui sont intéressés. Je ne les nommerai pas ici, aujourd'hui,
nécessairement, là, mais à vouloir contribuer. Et le problème, c'est ça, c'est
qu'il y a plusieurs initiatives qui ne sont pas reliées, et clairement ça va
prendre un chef. C'est-tu moi, le chef? Je ne sais pas si ça va être moi qui va
être le chef, là, à un moment donné, on ne peut pas tout faire, mais clairement
c'est une chose qui m'intéresse, puis il faut avoir quelqu'un, une personne qui
va être responsable, qui va travailler avec la ville de Montréal, qui va
travailler avec les différents ministères du gouvernement, Tourisme,
Habitation, Économie, quelqu'un qui va coordonner ça. Je pense qu'on doit ça au
centre-ville de Montréal.
Mme Rotiroti : Ça fait
qu'au-delà de la bonne volonté il n'y a pas de plan encore, il n'y a pas
d'échéancier, il n'y a pas de personne qui pourrait coordonner. On est encore à
l'étape à faire des constats. On sait qu'il y a quelque chose à faire, mais
personne ne veut trop se mouiller.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je pense qu'on va y aller en temps et lieu, là, au moment approprié.
Je pense qu'on fait les choses dans l'ordre. Comme je disais, il y a la
consultation qui est faite, présentement, pour le Forum village, c'est une
partie seulement. J'ai des discussions régulières avec madame Plante, puis qui
disait : Bien là, on va faire le Théâtre Saint-Denis, on va fait ça.
Alors, bien, je pense qu'on est tous d'accord qu'il y a plusieurs initiatives
qui sont intéressantes, mais on est tous d'accord aussi sur ce que vous venez
de dire, ça prend une coordination. Puis on n'a pas déterminé encore avec la
ville qui va faire ça, comment ça va se faire, mais c'est à mon échéancier
court terme.
Mme Rotiroti : Ça fait que,
M. le ministre, je vais vous faire sourire, si jamais, l'année prochaine, on
est à la même place, il y aura un comité en place puis qu'il y aura quand même
suffisamment de travail qui a été fait pour revitaliser le village ou on va
être à la même case de départ qu'on est aujourd'hui?
M. Fitzgibbon : Si on est à
la même place, l'année prochaine, aux études de crédits, qu'on est cette année,
je vais être un petit peu embarrassé.
Mme Rotiroti : Vous allez
être déçu. Parfait. Pour les villages, ça va, excellent. J'avais une petite
question dans le cahier des études des crédits des Affaires municipales, puis
je vais vous dire pourquoi je vous pose la question, parce que... Juste pour
vous... vous êtes... si vous voulez être capable de vous retrouver, je ne sais
pas si vous avez le document, c'est dans... à la page... Bon, ça va bien, mes
pages ne sont pas numérotées. C'est la demande numéro six, où est-ce qu'on fait
la ventilation des différents contrats qui ont été octroyés par des différents
ministères à des organismes, par des comités... cabinets ministériels. Puis,
dans ça, on trouve quelque chose qui est quand même assez bizarre puis qui vous
concerne, M. le ministre, c'est la Production Go, vous avez produit un vidéo
présentant des vœux de fête du ministre responsable de la Métropole de la
région de Montréal, un gré à gré, évidemment, à l'auteur de 3 661,20 $.
Pouvez-vous me dire c'est quoi?
M. Fitzgibbon : ...c'est
juste un très beau vidéo que j'ai fait avec... avec notre députée d'Anjou-Riel.
Très, très beau vidéo pour les employés, on était dans le parc Émilie-Gamelin,
je me rappelle comme si c'était hier. Malheureusement, le vidéo n'a pas été
publié parce que, quelques jours après, nous avions la problématique avec
Hydro-Québec. On a coupé l'électricité...
M. Fitzgibbon : ...à
Montréal. Alors, j'aurais trouvé inapproprié que le vidéo pour célébrer Noël
avec ma chère collègue adjointe parlementaire à la ville de Montréal soit
divulgué pendant que les gens n'avaient pas de courant. Premièrement, ‘ils ne
l'auraient pas vu, probablement ils n'avaient pas de courant électrique, pas à
la maison, pas de... .Mais ce n'était pas approprié donc, mais c'était un très
beau vidéo. Je vais vous le montrer un jour.
Mme Rotiroti : O.K. Moi,
j'aimerais ça le voir. Mais je vous pose la question parce qu'on on a le
service à l'Assemblée nationale qui est totalement gratuit où est-ce qu'on fait
des vœux de Noël, puis on souligne... on parle à nos concitoyens puis à
l'ensemble du Québec. Là, vous me dites qu'il y a l'enjeu d'Hydro-Québec. Mais
vous ne trouvez pas que 3 600 $ pour faire une vidéo pour des vœux de
Noël, c'est un peu...
M. Fitzgibbon : Nous, on
n'avait pas les ressources pour le faire, alors il a fallu aller à l'extérieur.
Encore une fois, c'est un très beau vidéo. Je vais vous l'envoyer.
Mme Rotiroti : Alors, si...
c'est votre cabinet qui a payé ça, M. le ministre?
M. Fitzgibbon : C'est le
ministère?
Une voix : ...Affaires
municipales.
M. Fitzgibbon : Le ministère
des Affaires municipales, ma collègue ici à ma gauche, et le sous-ministre
adjoint à part ça
Mme
Rotiroti
:
Parce que votre collègue ne semblait pas d'être très au fait ou au courant.
Elle a lancé la balle, en disant : Bien, posez-lui la question. Alors,
c'est pour ça que je vous ai posé la question aujourd'hui.
M. Fitzgibbon : 3 600 $
dans des budgets de plusieurs milliards, moi, je trouve ça normal qu'elle ne
le sache pas, je pense.
Mme Rotiroti : C'est bien.
Alors, je prends note que vous allez me montrer ce vidéo- là, M. le ministre.
J'ai hâte de le voir.
M. Fitzgibbon : Lui, il va
lui envoyer.
Mme Rotiroti : Moi, mon
collègue me dit : On pourrait, on pourrait le déposer à la commission, ça
va permettre à tous les membres de la commission de visionner ce beau vidéo-là.
M. Fitzgibbon : Oui, en fait
il va servir à Noël prochain. On va sauver 3 000 $.
• (12 h 50) •
Mme Rotiroti : Merci, M. le
ministre. Je vais aller sur un autre sujet concernant les médias locaux. Et
suite à notre questionnement en Chambre la semaine passée avec moi puis ma
collègue de 3mro, on a su par la suite que vous avez rencontré M. Mulé et le
journal ainsi que votre collègue le ministre de la Culture. Je vais vous dire
qu'ils ont été plus, j vous dirais, contents de la rencontre qu'ils ont eu avec
vous comparée à votre collègue de la Culture. Ceci dit, je pense que c'est un
enjeu pour le Québec, puis je pense que je n'ai pas à réitérer à tous les
collègues ici l'importance de nos journals locals, nos hebdos locaux. Le fait
que c'est des journaux qui sont distribués à nos portes, c'est, je pense, à nos
électeurs-personne âgées. Pour eux, c'est leur source d'information première.
Et avec avec, qu'est ce qui se passe, évidemment, bon, la décision de la ville
de Montréal pour enlever les Publisacs fait en sorte que c'était la manière de
distribution de ces journaux-là, on est conscients. Mais il y a tout l'aspect
virage numérique et le virage numérique se trouve long et se trouve très
dispendieux pour ces petits journaux-là qui n'ont pas nécessairement les moyens
pour pour aller aussi d'être aussi rapide qu'ils voudraient y aller. Ceci dit,
les médias locaux, c'est la base de notre démocratie aussi, puis je pense que
c'est de la diversification des nouvelles qui fait en sorte que nos citoyens
sont bien informés.
Alors, M. le ministre, sans dévoiler le
tout qu'est ce qui a été dit dans votre rencontre, vous vous avez engagé auprès
de médias... médiaux... médias locals de leur aider pour faire ce virage
numérique là. Est-ce qu'il y a des montants précis qui ont été engagés? C'est
quoi la hauteur de votre engagement auprès d'eux?
M. Fitzgibbon : Comme vous
savez sûrement, j'adore les journaux. Je pense que c'est un élément important
pour le Québec. Métro Média emploie 40 journalistes entre Québec et
Montréal, et je suis très soucieux de la pérennité d'un tel organisme. Je
connais très bien Hebdos Québec. À l'époque, j'avais été un des grands
supporteurs du Groupe Capitales Médias qu'on a réussi à sauver avec le
ministère... le ministre des Finances et la ministre de la Culture à l'époque.
On est très engagés. Le gouvernement fait beaucoup, je pense, pour les journaux
régionaux. Je suis encore aussi commis que nous l'étions à l'époque.
Maintenant, dans le cas spécifique de Métro Média, on sait l'enjeu. L'enjeu,
c'est le PublicSac. Ils font face maintenant à un environnement où pour
distribuer les journaux, on parle de 20 $ le 1000, on est rendu à
100 $ le 1 000 à Postes Canada. Ça ne marche pas. Il faut aller peut être
dans un système de dépôt de journaux qui cause des problèmes pour les... les
gens qui font la publicité. Donc, ici, on parle d'une transformation
accélérée...
M. Fitzgibbon : ...numérique
que Métromédia doit passer à travers. Il y a des besoins financiers importants.
J'ai rencontré André... vendredi dernier. Mon collègue ministre de la
Culture... ministre de la Culture, oui, a... hier. On va bien regarder ce qu'on
peut faire.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
M. le ministre. Alors, le temps de l'opposition officielle est alloué. D'ailleurs,
le temps des oppositions est terminé. Alors, nous allons maintenant du côté
ministériel et j'entends la députée d'Anjou-Louis-Riel.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Schneeberger) : Pour
neuf minutes 47.
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. Alors, je vais joindre ma voix aux collègues de l'opposition pour
vous féliciter, M. le ministre. En fait, superministre, comme l'ont dit nos
collègues des deux comtés. Alors, bien sûr, en tant qu'ancienne élue de la
Ville de Montréal, des huit dernières années, je me suis aussi réjouie de vous
voir nommé ministre de la Métropole. Et ma joie a été quintuplée puis
qu'également je suis votre adjointe gouvernementale. Alors, c'est un privilège
de pouvoir travailler avec vous, également de travailler avec l'équipe du
ministère de l'Économie qui travaille vraiment d'arrache-pied pour faire
atterrir les dossiers sur Montréal.
Alors, M. le ministre, vous conviendrez
qu'en tant que ville la plus peuplée de la province du Québec et la deuxième
ville la plus peuplée du Canada, Montréal est confrontée à de nombreux défis.
Je pense qu'on en a discuté un peu aujourd'hui. Et, comme vous le savez, le
gouvernement du Québec, la ville de Montréal et tous ses partenaires sont
responsables de veiller à ce que la ville soit et demeure une communauté
dynamique, sûre et prospère pour tous ses citoyens et ses citoyennes. Comme
vous le savez encore, le gouvernement du Québec est responsable de plusieurs
domaines clés à Montréal, notamment la sécurité publique, la santé, l'éducation
et les infrastructures. Ils travaillent en collaboration avec la ville de
Montréal pour gérer et financer les services publics tels que les transports en
commun, les parcs, la gestion des déchets et l'approvisionnement en eau
potable.
Alors, on remarque que Montréal continue
de se développer rapidement avec une population en constante augmentation. On
voit ça d'ailleurs dans l'est de Montréal. Notre responsabilité, qui est certes
partagée, est de veiller à ce que les besoins des citoyens en matière
d'habitation, d'infrastructures et de services soient accessibles et
suffisants. Alors, également, comme vous le savez, Montréal est une ville
multiculturelle avec des populations venant de partout dans le monde. C'est une
des richesses de la métropole. Nous avons mis en place, avec le projet de loi
n° 96, des moyens pour favoriser la compréhension et l'apprentissage de la
langue commune pour les différentes communautés culturelles, tout en
garantissant un avenir pérenne de la langue française.
Alors, M. le ministre, une première
question pour vous, et j'espère qu'on aura le temps d'en poser d'autres.
Question à trois volets sur le fait que Montréal est un centre économique important
pour le Québec. Et nous savons que le gouvernement travaille pour attirer de
nouvelles entreprises et de nouveaux investissements dans la ville afin de
stimuler la croissance économique. Alors, premier volet, pouvez-vous nous
dire... en fait nous en dire plus parce que, déjà, on a commencé à en parler
aujourd'hui, sur comment on peut stimuler la croissance économique de la
métropole. Deuxième volet : Quelle est sa spécificité par rapport au reste
du Québec? Et enfin, troisième volet, l'approche pour Montréal versus celle
pour le reste du Québec est-elle différente?
M. Fitzgibbon : Bon. Merci
pour la question. Merci aussi de votre support comme adjointe parlementaire,
c'est très apprécié parce que la tâche est immense, puis on est toujours incapables
de tout faire. Donc je suis heureux d'avoir votre collaboration et votre
support. Bien, premièrement, Montréal, c'est le poumon du Québec, hein, c'est
près de deux tiers du PIB. Donc, il faut reconnaître ça. Tantôt, je n'ai pas pu
répondre totalement à la question du député de Rosemont, mais une chose que je
pense que Montréal va devenir, ça va être le Centre d'innovation du Québec.
D'ailleurs, une chose que je suis très fier, c'est qu'on a annoncé récemment
Ax-C, qui est un incubateur de start-up innovants à Montréal via le... On a mis
50 millions de dollars là-dedans pour pouvoir rehausser l'image du...
avec l'ETS, d'autres universités, Concordia, pour ne pas nommer McGill. Et je
pense qu'on doit rendre Montréal attractif pour avoir des chercheurs qui vont
venir se greffer aux différentes universités. On a vu le programme fédéral
Apogée, qui a donné à Concordia et à McGill et à l'Université de Montréal... en
fait, les trois universités de Montréal ont eu des sommes d'apogée, en domaine
électrique, en domaine de la médecine, des vaccins ARN puis au niveau de
l'intelligence artificielle. Donc, Montréal est le centre innovateur et je
pense qu'on va pouvoir alimenter dans les régions des ramifications importantes
pour le développement économique régional par rapport à ça. Ce qu'on...
M. Fitzgibbon : ...faire,
c'est qu'on doit rendre le lieu encore plus sécure, on a parlé tantôt de
sécurité publique, il faut rehausser l'image, alors il faut baisser le taux de
criminalité, il faut baisser les enjeux de sécurité, puis je pense qu'on a
d'abord le bon ministre pour s'y adresser. Je pense ma collègue aux Transports,
clairement, le REM va être la colonne vertébrale, ce que le métro de Montréal a
été dans les années 60, le REM va le devenir puis le REM de l'Est va être
encore plus pertinent quand on va y arriver dans plusieurs années. Alors, moi,
je pense qu'on est en train de mettre la colonne vertébrale à Montréal, la
solidifier au niveau transport, au niveau logement, j'en ai parlé tantôt, au
haut niveau... un hub d'innovation, comme la Station F est à Paris, par
exemple, ou MaRS à Toronto. Alors, Montréal va être... va être la plaque
tournante pour attirer le talent, pour que nos jeunes puissent y oeuvrer au
niveau innovation, puis ça va alimenter tentaculairement tout le reste du
Québec.
Le Président (M. Schneeberger) : 3
min 30 s.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup. Merci pour votre réponse, M. le ministre. J'aimerais qu'on revienne
sur la revitalisation et la relance du centre-ville de Montréal après la
pandémie. Notre collègue de Rosemont ainsi que notre collègue de Jeanne-Mance
Viger en a parlé tout à l'heure au niveau, là, de la productivité et le
télétravail. Alors, comment vous voyez le gouvernement soutenir davantage la
Ville de Montréal sur cette revitalisation?
M. Fitzgibbon : Ce n'est
pas... ce n'est pas nécessairement simple, hein, je pense que... Bon, d'une
part, quand on a octroyé 40 millions de dollars, on avait les
relances des centres-ville, on a mis 40 millions à Montréal, 5 à Québec et
le 5 résiduels dans 17, je pense, autres municipalités du Québec. 40 millions à
Montréal, c'était beaucoup, mais c'est clair qu'étant le poumon, il fallait
s'en occuper. Ça a été un travail qui a été fait avec la SDC du centre-ville,
avec la Ville de Montréal et avec la Chambre de commerce. Plusieurs
initiatives, je n'ai pas le chiffre exact, il y en a probablement une
cinquantaine, la plupart ont été... ont été engagées. Alors, on voulait rendre
le centre-ville plus accueillant, on a passé par la culture aussi, par le
tourisme un peu, mais à l'époque, durant la pandémie, il n'y avait pas de
touristes évidemment. Alors, ce n'est pas facile parce que ramener le monde au
centre-ville, c'était contre-intuitif par rapport au réflexe que les gens ont
eu après la pandémie. Par contre, aujourd'hui, force est de constater...
j'étais au Palais des congrès lundi, pour le congrès des mines, il y avait
1 500 personnes de partout au Canada. On a revu le Palais des congrès
comme on l'avait vu avant la pandémie. Le Grand Prix va arriver, là, en juin,
tous les festivals vont commencer, on a rehaussé de 72 personnes, le
service de policiers. Alors, moi, je pense qu'on en est là, là, on revoit
l'effervescence touristique, l'effervescence culturelle. Quand ça va arriver,
les restaurants ont réouvert, entre guillemets, ils sont déjà... il y a des
problèmes de réservations, il y a des... qui ont fermé. Alors, moi, je pense
qu'il y a comme un momentum qui s'est installé puis moi, je pense que ça va...
ça va encourager nos jeunes, pour les jeunes et les moins jeunes, de vouloir
travailler au centre-ville et non pas de rester à Terrebonne dans la maison
pour voir le gazon pousser. Moi, je pense qu'on est rendus là puis je pense que
les entreprises vont avoir un plus grand... je l'ai dit tantôt, là, les
entreprises vont avoir un plus grand confort d'imposer, de façon douce, le
retour en ville. Moi, je pense qu'on en est là, là, les gens veulent... veulent
voir le centre-ville, les gens veulent voir l'effervescence. L'été arrive, là,
on va faire du bicycle, on va se promener dans la ville partout, là. Moi, je
pense qu'on est là, là, puis on va y arriver. Puis, dans un an, on ne parlera
plus de ça.
Mme Boivin Roy : Merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, peut-être, en terminant, vous nous parlez de
l'été qui s'en vient, les festivals, est-ce que vous pouvez nous en dire
davantage sur les plans du gouvernement pour renforcer le secteur touristique?
Tout à l'heure, vous nous disiez, là, qu'il y a une collaboration avec le
ministère du Tourisme sur deux grands projets sur Montréal, mais encore, est-ce
que vous pouvez nous dévoiler d'autres choses aujourd'hui?
M. Fitzgibbon : Je ne
dévoilerai rien comme tel, mais je peux dire que la collègue au Tourisme est
très excitée, elle travaille avec M. Lalumière, mon collègue aux...
Culture aussi, on parlait des théâtres, puis le programme qu'on gère.... On
appelle ça, le FIRM?
• (13 heures) •
Une voix : ...
M. Fitzgibbon : FIRM. Le FIRM
a été reconduit, puis là on travaille sur...
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
M. le ministre. Désolé. Alors, nous avons presque terminé le volet métropole
des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation.
Alors, avant de terminer, je vais mettre
aux voix le programme numéro cinq, intitulé Promotion et développement de la
région métropolitaine, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Schneeberger) : Adopté
subdivision. Alors, je dépose aussi les réponses aux demandes de renseignements
des oppositions.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux à 15 heures où elle entreprendra l'étude du volet
Capitale-Nationale des crédits budgétaires, portefeuille Conseil du trésor et
Administration gouvernementale. Bon dîner à tous.
(Fin de la séance à 13 h 01)