(Vingt
heures cinquante-quatre minutes)
La Présidente
(Mme Boutin) : Alors, rebonsoir, tout le monde. Je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La
commission est réunie afin d'entendre les intéressés de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi n° 203, Loi
concernant la ville de Laval.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Perry Mélançon (Gaspé)
est remplacée par M. Gaudreault (Jonquière).
Remarques préliminaires
La Présidente
(Mme Boutin) : Parfait. Merci beaucoup. Dans un premier temps,
j'aimerais céder la parole à M. le député de Sainte-Rose afin qu'il puisse nous
présenter brièvement le projet de loi et faire ses remarques préliminaires. Par
la suite, je vais donner la parole à Mme la ministre des Affaires municipales
et de l'Habitation, aux représentants des oppositions et aux autres membres qui
désireraient s'exprimer sur le sujet.
Alors, M. le député
de Sainte-Rose, la parole est à vous.
M. Christopher Skeete
M. Skeete :
Bien, permettez-moi, chers collègues, de vous saluer tous. Mme la ministre,
toujours un plaisir de siéger avec vous. Chers collègues de l'opposition, chers
collègues de la banquette ministérielle, salutations à vous. Et une salutation particulière à mon maire,
M. Boyer, avec qui j'ai le plaisir d'échanger sur divers dossiers
lavallois de temps et autre. Toujours un privilège et un plaisir de
travailler pour et avec vous pour les citoyens de Laval, M. le maire.
Bien, vous savez,
ici, on a un projet de loi qui... bien, qui s'inscrit dans la vision
stratégique pour l'avenir de Laval, qui est une ville, on le sait, de plus en
plus urbaine, soutenue par un vaste réseau routier et des milieux naturels
qu'ils souhaitent protéger. Après l'orientation exigée par le PMAD et de la CMM
et la densification du territoire qui s'est suivie, bien, il est plus que temps
que la ville de Laval mette à jour son ou ses règlements d'urbanisme, qui
remontent, il faut le dire, à l'année 1970.
Bien, depuis quatre
ans, la ville travaille sur les nouvelles moutures du code d'urbanisme, puis il
faut maintenant revoir les réglementations de zonage, de lotissement et prévoir
des nouvelles dispositions. C'est dans ce cadre-là que la ville tente
actuellement de mettre à jour son CDU, son CDU qui va lui permettre de
continuer le bon travail qu'il s'est donné suite à la consultation de ses
citoyens.
Et puis, bien, on le
sait, avec l'adoption du projet de loi n° 203, bien, ça va faciliter
l'arrimage et la vision ultime de ce que la ville souhaite faire à court, moyen
et à long terme. La Charte de la Ville de Laval doit être mise à jour — ça,
c'est une première étape — et
je vous dis humblement que je pense qu'on est plus que dû.
Donc, voilà, merci
beaucoup à tout le monde pour votre aide. Les citoyens de Laval, vous en serez
reconnaissants, c'est quelque chose qui est dû. Merci.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci beaucoup, M. le député. Je céderais
maintenant la parole à Mme la ministre des Affaires municipales et de
l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui. Alors, merci, Mme la Présidente. Merci. Bonjour, M. le maire,
M. Boyer, M. Caron, M. Chartier.
Alors, je suis quand
même très, très heureuse d'amener ici le projet de loi d'intérêt privé, le
projet de loi n° 203 pour la ville de Laval. Alors, c'est important, comme
on le mentionnait, de mettre à jour les règlements d'urbanisme. Et il y a
aussi... Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a eu déjà certains articles qui
avaient été travaillés dans le projet de loi n° 16, au départ, la première
année qu'on était en poste, avec ma collègue de Vaudreuil. Alors, c'est
certain, là, je veux aviser tout le monde, il y a eu une pandémie. C'est ce qui
a fait qu'on doit adopter un article, mais qui était déjà dans l'article du
projet de loi n° 16. Donc, c'est du connu, on l'avait déjà travaillé.
Alors, je remercie
mes collègues et évidemment la députée de Vaudreuil et le député de Jonquière
pour être ici, pour étudier votre projet de loi d'intérêt privé, et ça devrait
aller rondement. Merci, le député de Sainte-Rose d'être présent aujourd'hui.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je céderais
maintenant la parole à la porte-parole de l'opposition officielle, Mme
la députée de Vaudreuil.
Mme
Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Alors, bonsoir, M. Boyer, bonsoir aux gens qui vous
accompagnent.
Bien sûr, c'est un
projet de loi qui est quand même assez important pour la ville de Laval, on le
comprend. On comprend aussi les représentations, là, du porte-parole de
Sainte-Rose. On souhaite évidemment que ça aille rondement. C'est toujours ce
qu'on souhaite quand on fait des PLIP, mais les projets de loi d'intérêt privé,
parfois, il y a des surprises. Mais nous aurons des questions en lien avec les
articles qui sont dans le PLIP, puis je suis certaine que vous serez en mesure
d'y répondre. Donc, merci d'être parmi nous et merci de votre collaboration.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci infiniment. Je céderais maintenant la parole
au troisième groupe de l'opposition, à M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Je veux saluer aussi les gens de Laval, les
collègues députés, la ministre, le député qui porte le projet de loi et les
équipes, évidemment, qui accompagnent la ministre.
Alors, moi, c'est
simple, j'ai eu l'occasion de travailler avec plusieurs groupes qui se
préoccupent de la préservation des espaces verts, notamment les anciens
terrains de golf. J'ai même déposé... c'est-à-dire parrainé une pétition qui
sera déposée dans les prochains jours. Je peux déjà vous le dire, là, c'est
au-dessus de 2 500 pétitionnaires et j'aimerais qu'on puisse répondre
à des questions ou, à tout le moins, se préoccuper de deux enjeux, celui de la
consultation préalable à tout changement de zonage du côté des anciens terrains
de golf à Laval et voir également c'est quoi, les intentions, là, concernant
les changements de zonage des golfs en vue des prochaines années. Donc, c'est
dans ce sens-là que je suis ici et c'est une préoccupation qui est très, très
importante.
Je vous rappelle que
la pétition vise à demander au gouvernement d'interdire aux municipalités
d'accepter toute demande de changement d'affectation de zonage et tout
développement résidentiel, commercial ou industriel sur les terrains de golf,
de réformer rapidement la Loi sur l'expropriation, qui permettrait aux
municipalités d'acheter ces terrains à leur juste valeur marchande pour les
transformer en parc — peut-être
que la ministre aura des réponses à offrir là-dessus — et de
récolter, bien sûr, les données sur la contamination des golfs et de les rendre
publiques. Je sais qu'à Laval c'est une préoccupation très importante des
citoyens, du maire aussi. J'ai vu ses sorties publiques sur cette question-là.
Alors, je pense qu'il faut qu'on soit capables d'en parler et d'échanger là-dessus.
Merci.
• (21 heures) •
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci beaucoup, M. le député. Est-ce que d'autres
membres de la commission souhaiteraient s'exprimer? Non, c'est bien parfait.
Auditions
Nous en sommes
maintenant... J'inviterais maintenant les représentants de la ville de Laval à
se présenter et à nous exposer les grandes lignes du projet de loi. Vous
disposez de cinq minutes. Ensuite, il y aura une période d'échange avec les
membres de la commission. Alors, à vous la parole.
Exposé de la requérante
M. Boyer
(Stéphane) : Parfait. Eh bien, merci beaucoup. Bienvenue... bien,
bienvenue, en fait, bien, bonjour, Mme la ministre, M. Skeete, qui porte
le projet, et l'ensemble des membres, collègues élus. Je suis content d'être
ici avec vous ce soir. Je vais y aller rondement, je sais que vous avez une
grande soirée devant vous.
Donc, si on résume la
raison pourquoi on vient vous voir ce soir, Laval est en grande transformation.
Depuis plusieurs années, on travaille à moderniser nos outils réglementaires et
notre règlement d'urbanisme est probablement une pièce maîtresse de ce
casse-tête-là. Notre règlement d'urbanisme date de 1970, donc il a maintenant
plus de 50 ans. Il a été modifié à plus de 3 000 reprises et il
est aujourd'hui obsolète, désuet et favorise des modes de développement qui ne
sont plus en adéquation avec le développement durable.
Donc, on souhaite
avoir un tout nouveau règlement d'urbanisme. Les objectifs, c'est qu'il soit
moderne, qu'il ait une vision d'ensemble, qu'il ait une vision cohérente pour
tout le territoire lavallois. On souhaite que ce nouveau règlement là puisse
simplifier les façons de faire à Laval, donc il va remplacer une dizaine de
règlements. Donc, maintenant, il va y avoir un seul règlement unique à consulter.
On souhaite aussi faciliter la compréhension des citoyens et des développeurs
pour, quand ils font des projets, que ce soit plus simple, plus compréhensible.
Pour ce faire, le nouveau règlement inclut, entre autres,
500 illustrations et aussi des outils d'interprétation en ligne, qui vont
grandement aider et faciliter la compréhension.
Pour ce faire... en
fait, pour y arriver, on a suivi une démarche qui est exemplaire. En 2017, on a
adopté notre schéma d'aménagement. En 2018, on a commencé les travaux pour
avoir un règlement d'urbanisme qui se collait au schéma, au tout nouveau
schéma. On a fait des ateliers de consultation en 2019 avec plusieurs groupes,
que ce soit environnemental, développement économique, agricole, communautaire,
etc. On a fait des portes ouvertes à l'automne 2020 où on a présenté à
l'ensemble des citoyens les grandes orientations du nouveau règlement
d'urbanisme, qui était d'ailleurs disponible en ligne et qui a été consulté à
des milliers de reprises. Et finalement, en avril 2021, on a
déposé notre projet de règlement d'urbanisme, qu'on a soumis à une consultation
formelle, où on a invité les citoyens à se prononcer et les organismes à se
prononcer. La consultation qu'il y a eu au printemps 2021 a mené au dépôt
de plus de 260 mémoires et plus de 1 000 demandes de
modifications.
Donc, aujourd'hui, si
on est ici devant vous ce soir, en fait, c'est pour pallier un peu à une
technicalité juridique, c'est-à-dire que, dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, pour remplacer totalement un règlement d'urbanisme... en fait,
normalement, ça vient avec un plan d'urbanisme, mais Laval, avec sa charte,
avec son modèle de gouvernance particulier, on n'a pas de plan d'urbanisme,
donc on est une région assez distincte à ce niveau-là au niveau du Québec. Et
pour pallier à cette particularité-là du territoire lavallois, en fait, il y a
l'article 160 du chapitre 28 des lois de 2019 qui avait été adopté,
qui prévoyait, notamment, l'adoption du nouveau code d'urbanisme d'ici décembre
2021. La raison pourquoi on est ici devant vous aujourd'hui, c'est que, devant
la forte contribution des citoyens, des organismes à la consultation publique,
on voulait être sûrs d'avoir tout le temps nécessaire pour bien étudier les
mémoires. Et donc, plutôt que de l'adopter à la va-vite, si je peux dire, en
décembre 2021, on a préféré prolonger de quelques mois pour être sûrs qu'on ait
un projet béton qui répond bien aux attentes. Et, dès le dépôt au conseil de
ville, que l'on souhaite faire cet été, en fait, dès l'adoption de la loi, on
va rendre publics, en fait, tous nos constats. Donc, tous les mémoires qui
auront été déposés par les citoyens ou les organismes, on va faire un
compte-rendu, une reddition de comptes, on va dire : Voici comment on a
traité votre demande, dans quel sens on est allés puis pourquoi on est allés
dans cette direction-là.
Alors,
voilà, et, en termes d'impact, si jamais on n'adopte pas le projet de loi et
qu'on... ce qui ne nous permettrait pas
d'adopter la refonte réglementaire cette année, bien, évidemment, ça mènerait à
une certaine ambiguïté pour les gens qui développent le territoire
lavallois. Ça ferait en sorte qu'il y a des promoteurs qui développent des
projets... Il y a plus de 1 milliard de projets qui se développent à Laval
chaque année, mais c'est des projets qui se développeraient selon des modes de
développement qui sont archaïques, et, en fait, ça retarderait aussi des
projets qui souhaitent, là, se conformer à une nouvelle vision, plus moderne,
qui colle au XXIe siècle. Bien, ces projets-là ne pourraient pas être...
aller de l'avant encore pour une autre année. Et l'adoption va nous permettre
de mieux protéger nos milieux naturels, va nous permettre de faire face à la
crise du logement, bref, va nous permettre de régler plusieurs enjeux de
société.
Donc, en conclusion,
c'est assez essentiel pour nous de pouvoir aller de l'avant, là, le plus tôt
possible avec cette refonte-là. Je termine. Brièvement, il y a aussi d'autres
articles, là, dans le projet de loi... Entre autres, on souhaiterait augmenter,
en fait, le montant qu'on peut mettre dans un fonds de réserve pour
l'autoassurance. Donc, Laval, comme d'autres villes, payait des firmes
d'assurance pour se protéger de différents sinistres. Après différentes études
actuarielles, on a... en fait, on a constaté qu'il serait plus profitable
financièrement pour la ville de s'autoassurer, mais la charte de Laval prévoit
un maximum de 10 millions de dollars. Donc, c'est un article qui a
été adapté voilà fort longtemps, et aujourd'hui ce montant-là ne nous semble
pas raisonnable pour assurer la ville de Laval et...
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, M. le maire. Je suis vraiment extrêmement désolée. Je
vous ai laissé plusieurs secondes, mais je dois malheureusement vous
interrompre. Mais vous allez pouvoir poursuivre lors de la période d'échange.
Donc, nous allons
débuter avec la partie gouvernementale. Est-ce que c'est M. le député de
Sainte-Rose qui commence? Vous disposez de 2 min 30 s.
M. Skeete : Bien, premièrement, M. le maire, je vais vous
laisser terminer votre phrase... peut-être nous exposer sur les les
réalités que vous avez sur l'autoassurance et peut-être nous donner un petit
mot rapide sur la norme que vous voulez corriger avec votre directeur général,
s'il vous plaît.
M. Boyer
(Stéphane) : Oui. Donc, on aimerait pouvoir mettre de côté plus de
10 millions de dollars pour s'autoassurer. On juge que c'est
nécessaire notamment parce qu'on a plusieurs actifs sur notre territoire, là.
Pensons juste aux usines de filtration d'eau, qui valent plus de
100 millions de dollars chacune. On en a trois. Et donc nos actuaires
nous disent qu'on doit avoir plus que 10 millions en banque, et on va
financer cette réserve-là à même les économies qu'on fait. Donc, plutôt que de
verser de l'argent à des compagnies d'assurance, on va le mettre de côté pour,
nous-mêmes, s'assurer.
Et dernièrement, là,
vous le mentionnez, on a un article aussi qu'on veut corriger par rapport au
directeur général. Donc le p.l. n° 49 a été...
le projet de loi n° 49, en fait, venait demander aux directeurs généraux
d'être un peu des superdélateurs, donc, en
cas de manquements, d'obliger les D.G. à se prononcer, à faire savoir ces
problématiques-là, et ça, ça se faisait en corrigeant l'article 114
de la Loi sur les cités et villes. Or, dans notre charte... En fait, excusez,
l'article 114 ne s'applique pas à la ville de Laval. Donc, on souhaite
simplement s'assurer qu'à Laval, comme partout ailleurs au Québec, le D.G. ait l'obligation de dénoncer, si jamais il
constate un manquement au sein de l'administration. Donc, c'est vraiment
une mesure, là, pour être éthique.
M. Skeete : Puis je sais que vous avez à coeur le
développement durable et le développement intelligent digne de ce
siècle. Pouvez-vous nous donner un exemple d'un genre de projet... le genre de
projet qui, si on n'adopte pas le projet de
loi, pourrait voir le jour versus les types de projets que vous voulez
désormais qui voient le jour suite au projet de loi.
M. Boyer (Stéphane) : Absolument. Premièrement,
le nouveau règlement d'urbanisme va, par exemple, exiger un certain nombre de plantations d'arbres par case de
stationnement. On a, à Laval, des immenses centres commerciaux où... qui deviennent des immenses îlots de chaleur. Donc, avec le
nouveau règlement, quand un projet va se développer, il va y avoir plus
d'arbres, plus de plantation. On réduit aussi le nombre de cases de
stationnements exigées.
Je vous donne un
autre exemple. Présentement, quand on construit des condos ou des appartements,
c'est très coûteux, adapter un bâtiment pour avoir des voitures électriques.
Donc, aujourd'hui, on a des gens qui habitent dans des édifices multilogements
qui souhaitent faire la transition vers l'électrification, mais ils doivent
convaincre leur syndic de copropriété d'investir, des fois, 10 000 $,
20 000 $, 50 000 $ pour faire passer des câbles électriques
qui n'étaient pas prévus lors de la construction.
La Présidente (Mme
Boutin) : Je vous remercie. Je suis vraiment extrêmement désolée.
Encore là, je vous laisse du temps. Bien,
peut-être que Mme la députée de Vaudreuil voudra aller dans la même direction.
C'est maintenant à elle de parler. Vous avez deux minutes.
Mme Nichols : Deux minutes? Merci, Mme la Présidente. Donc, on va
faire ça vite. J'ai des questions qu'évidemment je pourrai poser lors de
l'étude détaillée, mais, entre autres, la ville souhaite que la procédure de
remplacement s'applique également à l'adoption d'un règlement sur les usages
conditionnels. Pouvez-vous juste rapidement nous dire ou nous donner un exemple
où cette demande-là ferait une différence?
• (21 h 10) •
M. Boyer
(Stéphane) : Oui. En fait, bien, on souhaite pouvoir l'adopter en
bloc, parce que, sinon, on n'aurait pas un règlement cohérent puis ça serait un
règlement, quand même, gruyère. Il y a plus de 2 000 zones où il y aurait justement des usages conditionnels. Donc, on
s'entend que, s'il y a un processus référendaire pour chacune des 2
000 zones, ça va devenir cacophonique, mais il y a plein d'exemples. Par
exemple, les bureaux en zone industrielle. On veut pouvoir permettre à une
usine d'avoir un espace administratif. Par contre, on ne voudrait pas qu'une
tour à bureaux s'implante dans un centre commercial et bénéficie du fait que
les terrains sont moins chers en zone industrielle. Donc, c'est le type de
projets qu'on souhaite pouvoir assurer la conformité, là, par les usages
conditionnels.
Mme Nichols :
Bien, j'aurai des questions un petit peu plus tard sur la procédure de
remplacement, là, en tant que telle, comment ça va fonctionner. Ça fait que je
vous le dis d'avance pour que vous puissiez élaborer peut-être un petit peu
plus loin.
On va revenir aussi
plus tard, là... mais sur la possibilité de transmettre aux autorités
concernées, là, les renseignements susceptibles de démontrer... un acte
répréhensible a été commis. Je vous pose la question qui me vient d'emblée,
comme ça, en tête, puis peut-être que la question est bizarre, là, mais est-ce
que ça a un lien avec le BIEL et est-ce que ça a un lien avec les articles
qu'on a adoptés dans le dernier projet de loi, où on donnait un peu plus de mordant, entre autres, là, à la CMQ puis on... La
procédure entre le BIEL puis la CMQ, est-ce que c'est dans ce cadre-là
que c'est proposé?
M. Boyer
(Stéphane) : Je dirais, on a, de nous-mêmes...
La Présidente (Mme
Boutin) : J'ai vraiment l'horrible travail de devoir vous couper
régulièrement. Je suis extrêmement désolée, mais retenez la question puis vous
pourrez la réitérer, là, au moment voulu. Je suis désolée. Maintenant, j'aurais
besoin de votre consentement pour offrir quelques secondes supplémentaires au
député de Jonquière qui aurait...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Boutin) : Bien non, mais quand même, est-ce que j'ai votre
consentement? Parfait. Vous disposez de 50 secondes.
M.
Gaudreault : Golfs.
M. Boyer
(Stéphane) : Oui. Donc, les golfs, on souhaite les protéger, le
maximum, aussi. Une chance que... On a sept golfs sur notre territoire. Donc,
tous ceux qu'on va pouvoir protéger intégralement, on va les protéger
intégralement. Il y en a trois qui sont dans l'ouest, qui sont dans un secteur
TOD, et, pour respecter le schéma d'aménagement de la CMM, on doit pouvoir
permettre un certain développement, mais, pour protéger un maximum d'espaces
verts, on va mettre un critère, chose qu'aucune ville n'a. Donc, on va vouloir
innover et on va vouloir forcer un promoteur à inclure au moins 50 % de
superficie qui soit protégée, zones et parcs, et le promoteur devra déposer un
plan d'ensemble qui sera soumis au processus référendaire. Donc, le projet
devra être accepté par la population.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci infiniment. Il reste trois secondes. Je vous remercie
beaucoup pour votre contribution aux travaux de la commission. Ne vous sauvez
pas car nous aurons sans doute besoin de vous lors de l'étude article par
article dans quelques instants.
Nous allons suspendre
quelques instants pour accueillir le prochain intervenant.
(Suspension de la séance à
21 h 13)
(Reprise à 21 h 14)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
la Commission de l'aménagement du territoire reprend ses travaux.
Exposé des opposants
J'inviterais maintenant la prochaine personne
intéressée, M. Jonathan Tremblay, à vous présenter et à effectuer votre
exposé sur le projet de loi. Vous disposez de cinq minutes, et ensuite nous
allons procéder à une période d'échange avec les membres de la commission.
Alors, à vous la parole.
M. Jonathan Tremblay
M.
Tremblay (Jonathan) : Super. Merci beaucoup. Bonsoir, tout le monde. Je
sais que c'est une longue soirée, je pense,
pour vous. Moi, écoutez, je suis un citoyen de Laval puis j'habite Laval depuis
30 ans, dans l'ouest particulièrement plus. Je suis aussi
co-porte-parole du Regroupement citoyen Parc Sentiers des Bois puis aussi
co-porte-parole de la coalition mobilisations citoyennes de Laval.
Rapidement, à Laval, selon l'Institut de la
statistique du Québec, on est une population de 440 000. Il y a un
ralentissement de... déficit d'immigration depuis les dernières années puis le
taux de participation des élections municipales est de moins de 30 %, ce
qui est très peu, parmi les pires au Québec. Laval a un lourd passé en termes
d'aménagement du territoire, mauvaise planification, c'est-à-dire que...
laissant des milieux très fragmentés, des petits boisés, majoritairement dans
la partie centrale, puis aussi peu d'accès aux berges, puis, en même temps, le
boisé de Sainte-Dorothée, qui est supergénial, n'est même pas accessible aux
citoyens l'été.
Il y a eu beaucoup d'action citoyenne qui s'est
faite depuis ce temps-là. Il y a eu un mémoire qu'on a fait dans le cadre des
règlements du CDU, le code d'urbanisme, de l'importance de l'avenir des golfs.
Ça a été appuyé par plus de 100 citoyens, qui est très... extrêmement rare pour
des mémoires, puis ça a été aussi appuyé par plus d'une vingtaine d'organismes
en environnement reconnus. Il y a eu un sondage récemment dans le Courrier
Laval qui dit que les citoyens veulent préserver les espaces verts, et il y
a eu peu de personnes qui se sont prononcées contre. Il y a eu une pétition
lancée avec M. Gaudreault concernant les golfs à Laval, qui a été lancée,
justement, à Laval. Il y a eu une manifestation citoyenne qui s'est produite
récemment, le 28 mai. On est parmi les neuf regroupements... qui s'est créé les
dernières années.
Puis,
concernant les consultations publiques, c'est-à-dire au niveau des révisions
des règlements d'urbanisme, on a eu
peu de temps, et les délais ont été prolongés. Il fallait choisir parce qu'il y
a plusieurs consultations... qui s'est faite en même temps, soit le
CDU-1, le SADR qui... au niveau de Repensons Laval... consultations, puis aussi
au niveau des projets de règlement qui... en
lien avec le schéma d'aménagement, 1.3, 1.4, 1.5, qui s'est fait aussi en même
temps que les consultations
publiques. Ça fait que, comme vous le savez, c'est un peu dur pour les
citoyens, c'est lourd de pouvoir participer à toutes ces... puis il faut
choisir. Ça fait qu'on était un peu limités. Le code de l'urbanisme, c'est
environ 1 000 pages. Les auditions publiques, auditions vocales, elles
n'ont pas nécessairement été prolongées, si je ne me trompe pas.
Puis il faut se rappeler aussi que L'Institut de
développement urbain a relevé beaucoup de concordance... des problèmes de
concordance et de cohérence dans le nouveau code de l'urbanisme. Il faut bien
faire les choses, comme le mentionne le quatrième principe de la loi sur
l'aménagement du territoire... une participation plus active des citoyens à la
prise des décisions et à la gestion de l'aménagement.
Nous, ce que nous souhaitons, c'est de... On
demande... Dans le fond, c'est... On sait que c'est un gros projet. On sait que
ça encadre mieux la ville. Il y a beaucoup de fonctionnaires qui ont travaillé
ce projet-là très fortement. On ne demande pas d'arrêter le projet de loi. On
demande un amendement sur le projet de loi qui permet d'interdire la permission
de remplacer les règlements de zonage et de lotissement pour les golfs
Cardinal, Islesmere et Laval-sur-le-Lac. Il y a des enjeux trop importants pour
intégrer ça dans une consultation qui est très difficile pour les citoyens.
Puis, entre-temps, il y a la CMM aussi qui travaille pour un règlement de
contrôle intérimaire sur les golfs, puis il y a aussi la stratégie qui est
toujours en attente concernant l'architecture puis l'aménagement du territoire.
Ça fait que nous, ce qu'on souhaite aussi, c'est
qu'il y ait une consultation particulière sur ces enjeux-là qui sont
d'importance, parce que les golfs à Laval... bien, comme ça le dit dans le
cadre de l'aménagement du territoire, les seuls espaces de taille importante
sont à Laval, puis il y a peu, malheureusement, de grands parcs urbains.
Comparativement à Longueuil, on est vraiment sous... à Laval, là, puis on a un
ratio très faible, là, qui est d'environ 1,5 hectare par 1 000 habitants,
qui est très sous la norme, là, puis c'est un peu...
Puis aussi il y a
des enjeux en lien avec la qualité de vie, autant pour la congestion routière,
la planification en amont des écoles
et des garderies qui sont... des listes d'attente, peut-être trois ans, quatre
ans. Puis, juste en donnant un exemple, il y a un projet qui se fait actuellement au golf Cardinal. Le golf
Cardinal, on... Il y a des risques de... c'est plus de deux kilomètres
de la zone TOD de Sainte-Dorothée, c'est à l'extérieur de la zone TOD. Puis,
l'île Bigras, il faut comprendre la dépréciation du visage du secteur, c'est...
L'île Bigras, qui est la station du REM, était... sa zone TOD, pour le golf Islesmere, c'est à plus de
800 mètres environ, c'est loin de faire une densification dans ce
secteur-là, qui ne favorise pas les principes du développement durable. Puis
aussi les égouts ne sont pas nécessairement desservis dans ces... Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
M. Tremblay. Malheureusement, je dois vous interrompre, mais vous aurez la chance de continuer à vous exprimer
puisque nous entamons la période d'échange avec la partie
gouvernementale. M. le député de Sainte-Rose, à vous la parole. Vous disposez
de 2 min 30 s.
M. Skeete : Merci,
Mme la Présidente. M. Tremblay, bonsoir à vous, toujours un plaisir d'échanger
avec un citoyen de Laval. Je sens votre inquiétude. M. le maire, lui, nous dit
que tout développement va être assujetti à un référendum, une acceptabilité
sociale. Elle est où exactement votre inquiétude?
• (21 h 20) •
M.
Tremblay (Jonathan) : Bien, actuellement, le zonage actuel, il ne permet
pas le développement d'habitations.
Ça fait qu'on envoie la spéculation immobilière sur ces terrains-là en les
changeant en secteurs d'expansion urbaine dans le nouveau code de
l'urbanisme. Ça, ça fait en sorte qu'on précipite les promoteurs à... Un
exemple, le golf Islesmere, actuellement, il est en vente à 80 millions,
soit 10 fois la valeur municipale. Ça n'a pas de bon sens, excusez-moi le
terme, mais il y a aussi, au niveau du golf Cardinal, sans compter les... au
niveau de la planification du territoire, bien, tu sais, c'est à l'extérieur des zones TOD. Ça fait que ce n'est pas
trois terrains en zone TOD comme M. le maire l'a mentionné.
M. Skeete : Mais ce qui m'inquiète
avec... Mettons, si on suit votre logique jusqu'au bout... Puis l'idée à Laval,
c'est : il faut, un, réduire l'étalement urbain, il faut, deux, densifier
davantage. Donc là, on a des terrains qui sont zonés adéquatement pour le
développement. Il me semble que c'est une opportunité, justement, de mettre
l'épaule à la roue pour tout faire pour éviter l'étalement urbain. Sinon, les
lots sont assez restreints à Laval. Donc, pourquoi vous ne voyez pas en ces
projets-là, bien faits, dignement faits, une occasion, justement, de ramer dans
la bonne direction en matière de développement durable?
M. Tremblay (Jonathan) : Bien, comme
je l'ai un peu expliqué tantôt, tu sais, on a le centre de la nature qui est à
l'est, le boisé de Sainte-Dorothée, où que les sentiers sont fermés l'été. On a
peu d'accès aux berges parce que ça a été urbanisé. Ça fait que, si vous
regardez le bilan historique qui a été fait à Laval, il ne reste pas beaucoup
de parcs urbains comparativement à Longueuil, par exemple, où eux, ils ont plus
de 281 hectares de grands parcs, puis, à Laval, les trois grands parcs
combinés, c'est 60 hectares, ce qui est très peu pour une ville de...
quand on se compare à des villes canadiennes, là, un peu travers le monde. Ça
fait qu'il y a aussi des enjeux de qualité de vie, là, autant au niveau de la
congestion routière puis autant au niveau aussi... bien, congestion routière
puis aussi autant au niveau des déversements des eaux usées.
M. Skeete : Excusez-moi, M.
Tremblay, je ne veux pas vous couper, il me reste juste 10 secondes. Vous,
dans le fond, le 50 % promis par le maire, ce n'est pas suffisant. Vous
souhaitez plus d'espace.
M. Tremblay (Jonathan) : Bien,
effectivement.
M. Skeete : Merci beaucoup, hein? Je
suis désolé de vous bousculer. Je voulais vraiment une réponse à cette
question-là. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Je cède maintenant la parole à la députée de Vaudreuil. Vous disposez de
1 min 40 s.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. Tremblay. Bienvenue à notre commission.
M. Tremblay (Jonathan) : Bonjour.
Mme Nichols : D'abord, je vous
félicite. Moi, je trouve ça vraiment remarquable, là, que des citoyens
intéressés se manifestent comme ça en commission parlementaire auprès des élus
et fassent valoir leurs points. C'est important pour nous, les législateurs. On
n'a pas beaucoup de temps, par exemple. On est serrés dans le temps.
Donc, j'ai compris... Je comprends un peu... Je
comprends où vous vous en allez. Là, je sentais que c'était très, très
concentré sur les clubs de golf de l'ouest de Laval. Est-ce qu'il y avait une
raison en particulier?
M. Tremblay (Jonathan) : Bien, en
fait, oui, effectivement, parce que le code de l'urbanisme est grand, puis, en
termes de consultation, comme je l'ai expliqué un peu plus tôt, c'est que c'est
difficile pour les citoyens d'avoir des consultations spécifiques sur les
enjeux des espaces verts. On l'a vu dans le Courrier Laval, le monde
sont intéressés que ça soit des espaces verts. C'est un enjeu très important à
Laval. Puis il y a une partie des golfs qui était déjà protégée avec un zonage
agricole comme le Golf UFO puis St-François. Il a été refusé. La pression, elle
n'est pas... elle ne date pas d'hier, là, pour les développer, ces golfs-là.
Puis, c'est un peu ça, c'est que nous, on se positionne pour pouvoir en
protéger davantage, parce qu'on s'en va où pour les générations futures? Si
vous lisez un peu la Loi sur le développement durable, ça le dit, il faut
prendre en compte l'avenir des générations futures.
Mme Nichols : Vous avez... En
18 secondes, là... je le sais que le maire nous parlait un peu plus tôt
qu'il y a eu des consultations. Est-ce que
vous avez participé aux consultations? Est-ce que vous avez déposé un mémoire?
Est-ce que vous vous êtes manifesté, vous ou votre organisation?
M. Tremblay (Jonathan) : Oui, on a
déposé un mémoire qui a été appuyé par plus d'une centaine de citoyens et aussi
20 organismes en environnement reconnus au Québec.
Mme Nichols : Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. Tremblay. Je céderais maintenant la parole au député de Jonquière,
qui dispose de 50 secondes.
M. Gaudreault : Oui. Bonjour, M.
Tremblay. Donc, rapidement, je comprends que le projet de loi vous convient,
sauf une exception concernant les terrains de golf. C'est comme si on avait un
amendement pour dire : On passe le projet de loi, mais, pour les terrains
de golf, on veut une meilleure consultation, on veut prendre le temps de bien
faire les choses avant de faire procéder l'ensemble du projet de loi, je
dirais, sur les terrains de golf. C'est un peu ça, finalement.
M. Tremblay (Jonathan) : Oui, merci.
Oui, effectivement, c'est ça, c'est que, tu sais, nous, on souhaite... Tu sais,
le code de l'urbanisme, c'est un gros projet, beaucoup de fonctionnaires ont
travaillé là-dessus. Ça fait qu'on sait que ça implique aussi des meilleurs
encadrements pour la ville. Ça, on est conscients de ça, mais, par contre, pour
les enjeux... des grands enjeux comme les golfs, les grandes... les derniers espaces
verts, là, de grande taille, là, c'est surtout ça, le grand mot, là, grande
taille... ça fait qu'il faut y réfléchir.
M. Gaudreault : Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. Tremblay. Je vous remercie infiniment pour la contribution aux
travaux de la commission.
Et puis je vais suspendre quelques instants, le
temps de laisser à notre prochain intervenant de s'installer.
(Suspension de la séance à 21 h 25)
(Reprise à 21 h 28)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
la Commission de l'aménagement du territoire reprend ses travaux. J'inviterais
maintenant les prochaines personnes intéressées, M. Yves Deshaies et Mme
Catherine Vallée, à se présenter et à nous exposer brièvement, là, leur opinion
sur le projet de loi. Vous disposez de cinq minutes. Après, nous allons
procéder à une période d'échange avec les membres de la commission. Alors, je
vous céderais la parole.
M. Yves Deshaies et Mme
Catherine Vallée
M. Deshaies (Yves) : Catherine.
Mme Vallée (Catherine) : Oui. Mon
nom est Catherine Vallée. Je suis biologiste et porte-parole de la coalition
Terrains de golf en transition. C'est un regroupement de plusieurs groupes
citoyens qui militent pour la protection des espaces verts des golfs dans
plusieurs villes du Québec. Souvent, ce sont les derniers espaces verts dans
les villes.
(Interruption)
Mme Vallée (Catherine) : O.K. Alors
donc, c'est ça, excusez-moi, parce que j'avais le son ouvert, là.
Ensuite, donc, juste pour reprendre, nous, on
veut aussi demander un amendement sur le projet de loi seulement pour exclure
les golfs de l'ouest de Laval du secteur d'expansion urbaine, O.K. Alors, dans
le contexte de la réalité des changements climatiques, on pense que c'est un
geste qu'on doit faire pour l'importance pour l'environnement et pour la santé
publique de ces espaces-là.
Tout d'abord, j'aimerais revenir sur le fait
que, contrairement à ce qu'on a dit un peu plus tôt, la densification, ce n'est
pas de construire sur les espaces verts, mais dans les zones qui sont déjà
habitées, qui... où il y a déjà des infrastructures pour l'acheminement de
l'eau, et tout ça.
Une autre chose aussi que je... J'ai bien
examiné les cartes, et les golfs de l'ouest de Montréal ne sont pas en zones
TOD, sauf exception d'une petite partie d'un des golfs, O.K., si on définit une
zone TOD comme étant un secteur d'un kilomètre autour d'un réseau de transport
collectif.
• (21 h 30) •
Ensuite, je voudrais rappeler que la superficie
des espaces verts, de parcs, selon les données de l'observatoire du Grand
Montréal, c'est de moins de 1 % de la superficie de Laval. Les normes de
l'Organisation mondiale de la santé recommandent 1,5 hectare par
1 000 habitants. À ce moment-ci, à Laval, on a 1,5 hectare par
1 000 habitants, mais je rappelle les normes de l'Organisation
mondiale de la santé, 2,5 hectares par 1 000 habitants, et ce
sont des recommandations aussi pour la Chine et l'Inde. Donc, nous, les
recommandations en Amérique du Nord, selon l'association nationale des parcs et
de récréation, c'est quatre hectares par 1 000 habitants.
Alors, la ville de Laval a grand besoin de
considérer l'importance des anciens golfs pour faire des parcs pour la santé
publique et pour la préservation de l'environnement.
Je vais laisser la parole à Yves.
M. Deshaies
(Yves) : Bonjour. Je ne sais pas si... Écoutez, bien, bonjour. Mon
nom, c'est Yves Deshaies. Je suis urbaniste. Je suis ici à l'invitation de
M. Tremblay. Dans un premier temps, merci. Ça me fait vraiment plaisir de
pouvoir vous présenter nos observations en ce qui concerne le projet de loi
n° 203 de la ville de Laval.
Dès le départ, je
tiens à souligner que la proposition de M. Tremblay en ce qui concerne,
finalement, ce projet de loi là nous semble tout à fait adéquate. Permettez-moi
de vous rappeler quatre grands principes de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. M. Tremblay le soulignait un peu plus tôt, il faut se
rappeler que le quatrième principe de cette loi adoptée en 1979, 1980 annonçait
et souhaitait une véritable participation plus active des citoyens à la prise
de décision et à la gestion de l'aménagement.
Maintenant, il faut
considérer les faits suivants. Aux dernières élections municipales, le taux de
participation au Québec au niveau municipal était de 38,7 %. La direction
de la... la direction, c'est-à-dire, des élections du Québec disait s'en
inquiéter. Plus précisément, au niveau de la ville de Laval, le taux de
participation était de 28,8 %. Vous conviendrez qu'il y a certainement
l'urgence d'agir, sinon certainement raison de s'en inquiéter.
Maintenant,
considérant les enjeux soulignés un peu plus tôt par M. Tremblay et
Mme Vallée, la question que nous devons
nous poser, c'est la suivante : Devons-nous ou pouvons-nous faire fi des
règles et des principes fondamentaux de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme précisément au moment de la révision
des règlements d'urbanisme de la ville de
Laval? Je pense que nous devons répondre non à cette question, notamment pour
les raisons invoquées un peu plus tôt.
Nous pouvons
comprendre également la volonté de la ville de Laval d'aller de l'avant, O.K.,
c'est tout à fait... On comprend la situation. Par ailleurs, vous conviendrez
également que ce privilège en ce qui concerne les procédures d'adoption ne
devrait aucunement être au détriment des dossiers relatifs aux changements
climatiques, des dossiers relatifs au développement durable, des dossiers
relatifs à la qualité de vie des citoyens de la ville de Laval.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup, M. Deshaies. Je dois malheureusement vous
interrompre, je vous ai laissé quelques secondes, d'ailleurs, c'est mon rôle.
Vous pourrez poursuivre vos échanges lors de la période d'échange que nous
entamons maintenant. Alors, M. le député de Sainte-Rose, vous auriez droit à
2 min 30 s.
M. Skeete : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi de vous saluer, chers résidents de Laval et
chers... bien, des Lavallois de souche comme moi. Donc, toujours un plaisir.
Merci de votre intérêt à ce sujet.
J'aimerais vous
entendre, parce que vous êtes le deuxième groupe à faire état du taux de
participation municipal. Pourquoi vous nous citez le taux de participation et
en quoi c'est relié avec votre démarche pour le golf?
M. Deshaies
(Yves) : Bien, écoutez, je pense que c'est très important de prendre
acte, finalement, de cette problématique de la participation citoyenne à la vie
municipale. Le geste que s'apprête à poser ou que demande la ville de Laval, en ce qui concerne les procédures d'adoption,
c'est un geste très distinctif, très particulier, qui va complètement à
l'encontre des principes fondamentaux de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. À mon humble avis, il faut vraiment respecter les éléments
fondamentaux de l'adoption de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, y
compris pour la ville de Laval, d'autant plus considérant les enjeux du
XXIe siècle qui ont été évoqués un peu plus tôt.
M. Skeete : Bien,
ça me surprend un peu, parce que, tu sais, quand je pense au PDRS... PRDS, je
pense à la consultation qui a eu lieu avec Culture Laval, je pense à la
proposition du maire de consulter, pour tout projet de golf, avec les citoyens.
On parle aussi des plus de 260 quelques mémoires reçus dans le cadre du CDU. Il
me semble que la ville est à l'écoute. Qu'est-ce que vous diriez à des gens qui
disent ça?
M. Deshaies
(Yves) : Ah! bien, écoutez, là, je crois qu'il y a une grave
confusion, finalement, qui a été proposée... présentée un peu plus tôt, là. Je
pense que, de faire un parallèle entre les procédures de révision de plans et
de règlements d'urbanisme avec des procédures relatives à un plan d'aménagement
d'ensemble, c'est vraiment comparer deux choses qui sont totalement
incomparables ensemble, O.K.?
Ce qu'on regarde
aujourd'hui, ce que propose le projet de loi n° 203, c'est finalement des
procédures qui font fi des procédures fondamentales de la Loi sur l'aménagement
et l'urbanisme et non pas, finalement, des amendements aux procédures relatives
au plan d'aménagement d'ensemble. Il faut bien comprendre que, lorsqu'on étudie
un plan d'aménagement d'ensemble, on comprend qu'on a déjà, préalablement, dans
nos plans et dans nos règlements d'urbanisme, annoncé nos orientations
d'aménagement pour les secteurs concernés par le PAE. Ça fait que, sincèrement,
on ne peut pas mêler les deux éléments.
M. Skeete : Donc,
vous, vous dites qu'on ne peut pas faire fi de la loi en vigueur, mais
justement on est dans un processus législatif ici, là. Donc, si on fait fi, il
faut nous dire comment, là.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, M. le député de Sainte-Rose. Malheureusement, c'est
tout le temps qu'on avait. Je céderais maintenant la parole à Mme la députée de
Vaudreuil qui dispose de 1 min 40 s.
Mme Nichols :
Oui. Merci beaucoup. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je le réitère, je
vous remercie de collaborer, d'être ici parmi nous. C'est toujours
hyperimportant, là, que... la participation citoyenne, on le sait, on a des
projets de loi là-dessus, mais c'est toujours très, très bonifiant pour nous,
là, que vous participiez à nos travaux. Malheureusement, on n'a pas beaucoup de
temps. Je trouvais que ça pouvait peut-être même être pertinent, la question
précédente du député de Sainte-Rose. Qu'est-ce que vous proposez comme...
d'apporter comme modifications à la législation qui iraient dans le sens que
vous voulez aller?
M. Deshaies
(Yves) : D'accord. Bien, encore une fois, j'essaie vraiment de le
faire à la vitesse grand V. Écoutez, je pense que...
Mme Nichols : Oui, je le sais.
M. Deshaies (Yves) : C'est correct.
Je pense qu'essentiellement il y a vraiment de nombreuses dispositions, dans le
projet de révision des plans et des règlements d'urbanisme de la ville de
Laval, où on peut aller de l'avant. Maintenant, en ce qui concerne, finalement,
des enjeux déterminants en ce qui concerne la lutte aux changements
climatiques, le développement durable, on est en mesure d'identifier,
finalement, les secteurs, notamment les golfs, mais ce n'est peut-être pas
seulement les golfs, mais c'est peut-être notamment les golfs, et faire en
sorte que, pour ces secteurs-là, on respecte les éléments fondamentaux, les
principes fondamentaux de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Nous en
sommes capables, d'autant plus si on veut favoriser, finalement, la
participation citoyenne. Écoutez, il y a un déficit, partout au Québec, il faut
agir maintenant.
Mme Nichols : C'est un bon slogan,
ça : Osez l'avenir.
La Présidente (Mme Boutin) : ...
Mme Nichols : En cinq secondes... je
donne mon cinq secondes à Sylvain.
La Présidente (Mme Boutin) : Vous
aurez la chance d'intervenir plus tard, sûrement. Alors, M. le député de
Jonquière, vous disposez de 50 secondes.
M. Gaudreault : Oui, moi, je voudrais
vous entendre sur l'élément suivant... On comprend que ça fait longtemps que le
projet de loi est en attente, la ville veut passer rapidement à l'action pour
revoir son urbanisme. Vous, vous nous dites, et M. Tremblay aussi : Oui,
mais sauf sur les golfs, s'il vous plaît.
Donc,
seriez-vous prêt à un amendement qui dirait ça, puis, même avec un délai, pour
dire : Au bout d'un an, le reste de
la loi, disons, s'appliquera sur les terrains de golf? Donc, de redonner...
comme faire un petit pas de côté pour dire : Oui, on donne l'aval à
Laval, c'est le cas de le dire, pour le projet de loi, mais on fait un petit
pas de côté d'un an, un an et demi, deux
ans, peu importe, on trouvera, pour les terrains de golf, puis, après ça, ça
embarquera dans le reste de la loi.
Mme Vallée (Catherine) : Bien, en
fait, si je peux me permettre, si je comprends bien votre question, moi, je ne
permettrais... Si on décide de ne pas construire sur les golfs, de protéger les
golfs, bien, je pense qu'il faut les protéger à vie, hein, à perpétuité, parce
que, dès... une fois qu'on minéralise dessus, eh bien, c'est fini pour au moins
200 ans, là, on ne peut pas...
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
madame. Je dois malheureusement vous interrompre. Je vous ai laissé même
25 secondes de plus, donc, c'est ça, je suis à la veille de me faire
chicaner. Alors, je vous remercie infiniment pour votre belle contribution aux
travaux de la commission.
Alors, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 40)
(Reprise à 21 h 41)
La
Présidente (Mme Boutin) : Alors, c'est reparti. La Commission de
l'aménagement du territoire est en ondes.
Étude détaillée
Nous en sommes maintenant rendus à l'étape de
l'étude article par article. Alors, j'inviterais le député de Sainte-Rose à
nous faire la lecture de l'article 1, pas du préambule, parce que nous
allons le faire à la fin. Donc, commencez avec l'article 1. M. le député.
M. Skeete : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Article 1 : «Malgré l'article 110.10.1 et le
deuxième alinéa —
ça, je vous le dis tout de suite, j'ai de la misère avec ce mot-là, «alinéa» — de
l'article 264.0.9 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
(chapitre A-19.1), la ville de Laval peut, à tout moment avant le
(indiquer ici la date qui suit d'un an celle de la sanction de la présente
loi), remplacer ses règlements de zonage et de lotissement aux conditions et
selon la procédure décrites aux deuxième et troisième alinéas de l'article 160
de la Loi visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et de
la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du
logement et l'amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi
sur la Société de l'habitation du Québec et diverses dispositions législatives
concernant le domaine municipal (2019, chapitre 28).
«La ville
peut également, lors de l'exercice des pouvoirs visés au premier alinéa — je te l'ai dit, j'ai bien de la misère
avec celui-là — adopter
un règlement sur les usages conditionnels, aux mêmes conditions et selon la
même procédure.»
Notes explicatives,
article 1 : L'article premier du projet de loi propose de permettre à
la ville de Laval de remplacer ses règlements de zonage et de lotissement et
d'adopter un règlement sur l'usage conditionnel selon la procédure simplifiée,
comprenant notamment l'adoption d'un projet de règlement, la tenue d'une
assemblée publique de consultation et l'approbation d'un règlement pour toute
personne habile à voter de la ville.
Un pouvoir équivalent, qui ne visait toutefois
que le règlement de zonage et de lotissement, avait été octroyé à la ville par
l'article 160 du chapitre 28 de la loi... des lois de 2019, mais le
délai de l'exercice est échu depuis le 11 décembre 2021. L'article
propose... proposé accorderait à la ville un nouveau délai d'un an pour exercer
son pouvoir, qui lui avait déjà été conféré, tout en élargissant la portée de
ce pouvoir afin de viser également le règlement sur les usages conditionnels.
Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. le député. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de
Vaudreuil, allez-y.
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme la
Présidente. J'ai compris... Bien, c'est toujours complexe, là, quand on rentre
dans du technique comme ça pour les municipalités puis particulièrement à la
ville de Laval qui est, disons-le, un cas... (Interruption), pardon, un cas
exceptionnel. On parle d'une procédure simplifiée, notamment, pour l'adoption
du projet de règlement. C'est quoi, la procédure simplifiée, là, pour le
projet... pour l'adoption du projet de règlement? Est-ce que c'est une
procédure qui existe déjà ou ça va être une nouvelle procédure?
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a consentement pour entendre M. Chartier, M. Caron? Consentement.
Parfait, allez-y.
M. Chartier (Jean) : Je vais y
aller. Je vais y aller. En fait, c'est que, dans la loi, il y a deux procédures
pour modifier des règlements d'urbanisme ou les remplacer. Mais il y a la
procédure de remplacement, que toutes les villes du Québec ont, qu'ils peuvent
faire à tous les cinq ans lorsqu'ils révisent leur plan d'urbanisme. Le
problème, à Laval, c'est que nous n'avons pas de plan d'urbanisme. Donc,
nous... c'est pour ça qu'en 2019 nous... il a été nécessaire d'avoir une
procédure spéciale. Et, comme M. Skeete le disait si bien, bien, la procédure
spéciale se terminait, là, le 11 décembre dernier. On n'a pas été
capables, en raison des nombreuses requêtes que nous avons eues au niveau des
mémoires, 273... bien, 263 mémoires, plus de 1 200 requêtes. Et
c'est... donc, c'est cette procédure-là de remplacement qui permet une approbation
référendaire à l'ensemble du territoire et non pas zone par zone, que toutes
les municipalités du Québec peuvent, en fonction de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, sauf Laval, à cause que nous n'avions pas de plan d'urbanisme.
Mme Nichols : Donc, quand vous
parlez de cette procédure simplifiée là, il y a un lien directement avec la
procédure de remplacement?
M. Chartier (Jean) : C'est
exactement cette procédure-là.C'est la procédure de remplacement qui
est prévue par la loi, mais pas pour Laval pour le moment.
Mme Nichols : O.K. Ça, ça me fait
toujours rire quand les villes parlent de procédures simplifiées... Oui.
M.
Chartier (Jean) : Oui, bien, c'est que ce n'est pas zone par zone.
Vous connaissez l'approbation référendaire, lorsqu'on modifie, mais donc
c'est une approbation... c'est simplifié parce que c'est une approbation
référendaire à l'ensemble du territoire.
Mme Nichols : Très bien.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de Jonquière,
allez-y.
M. Gaudreault : Bien, je pense que
c'est l'article qui est au coeur de la discussion, là. Les deux autres
articles, ce que je comprends, c'est pour des pouvoirs spéciaux pour le D.G.,
la question de l'autoassurance aussi, j'imagine. Donc, on fait quoi avec les
golfs, là?
M. Chartier (Jean) : Bien, si vous
me permettez peut-être de répondre...
M. Gaudreault : Oui, oui, allez-y.
M.
Chartier (Jean) : O.K. Si vous permettez peut-être, voyez, les
golfs, il y a... rapidement, là, il y en a huit, golfs à Laval. Il y en
a deux qui sont en zone agricole, qui vont rester verts, hein, ça, c'est
certain. Il y en a un autre qui est à
Sainte-Rose, il est déjà zoné golf, puis il y en a trois autres... en fait,
j'ai dit huit... trois autres, sept. Il y en a trois autres que... ceux
qu'on parlait tout à l'heure, qui sont dans l'ouest de l'île. Actuellement, si
on lit bien, dans le projet de règlement qui est sur Repensons Laval, depuis
qu'il a été adopté en mai 2021, c'est très clair que les seuls usages
autorisés, déjà, ce sont les golfs.
Par
contre, on a... dans le projet de règlement du CDU, on a mis une procédure de
plan d'aménagement d'ensemble, qui est prévue dans la loi, qui oblige,
si jamais un promoteur veut les développer, de déposer un plan d'aménagement
d'ensemble sur certains critères de conservation et comme... ou de critères de
développement de bonnes pratiques en urbanisme, qui fait en sorte que, lorsque
c'est approuvé, un tel projet d'aménagement d'ensemble nécessite, de toute
façon, une modification réglementaire au règlement de zonage de la ville et
qui, comme vous le savez, est susceptible d'approbation référendaire dans...
Autrement dit, le projet de règlement qui est
sur la table, et le règlement qui va être probablement adopté comme comme cela
par les élus, parce qu'on a reçu énormément de mémoires, bien, va... prévoit un
zonage différé qui permet le dépôt d'un plan d'aménagement d'ensemble, mais ce
plan d'aménagement là doit être approuvé par la population, si on veut que le
zonage entre en vigueur. Donc, actuellement, dans les faits, si je reprends
tout ça, les seuls éléments qui sont autorisés pour les golfs, à l'heure
actuelle, dans le projet de CDU, ce sont l'activité golf.
La Présidente (Mme Boutin) : ...vous
avez d'autres questions, M. le député de Jonquière?
M. Gaudreault : Bien, je pense que
le député de Sainte-Rose...
La Présidente (Mme Boutin) : Oui, M.
le député de Sainte-Rose, à vous la parole.
M. Skeete : Moi, l'enjeu de
protection d'espaces verts, parce qu'il faut se le dire, là, le développement à
Laval a été fait antérieurement... on va rester poli, là, mais c'était vraiment
mauvais. Là, il y a eu un changement...
Une voix : ...
M. Skeete : Non, mais, tu sais, si
c'est ça qui est poli, imaginez. Là, depuis quelques années, ça va beaucoup
mieux en termes de réflexion sur l'avenir sur le territoire. Là, vraiment, ce
que je vois, moi, c'est une impasse, un peu, sur comment faire un développement
intelligent de l'opportunité qu'on a avec les golfs, mais je vous rappelle,
comme disait si bien... je crois que c'était Me Chartier qui disait : Il y
a déjà des terres qui vont être protégées dans l'est. Dans l'ouest, ce qui est
le fun puis ce qu'on a, c'est un développement qui doit se faire en lien avec
le transport en commun. On a le REM qui passe à un kilomètre, donc c'est
des zones TOD qui doivent être développées pour justement faciliter le
transport en commun. Je verrais mal une protection... Même si on parle d'un
enjeu important, donner accès aux citoyens, je verrais mal renoncer à une
opportunité de densifier en lien avec un TOD. Ça fait que moi, c'est surtout ça
que je vois comme enjeu.
On est un peu... tu sais, personne ici ne dit
qu'il faut développer, il faut mettre du béton, là, ça va être le fun, là, on ferme les... Personne ne dit ça à Laval.
Là, on est en... dans comment on fait pour faire un développement digne
du XXIe siècle, qui va être en lien avec ce que les citoyens ont de
besoin, aussi considérant qu'ils n'ont pas beaucoup d'accès, là. Je le concède, dans l'ouest, il n'y a pas beaucoup d'accès
à la verdure, mais, en même temps, on ne peut pas défaire le passé. Ça
fait que moi, je suis un peu là dans ma réflexion, si ça peut alimenter une
discussion, chers collègues.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Mme la ministre, vous aviez également une intervention?
• (21 h 50) •
Mme
Laforest : Bien oui. Je vais... je laisse le temps au député
de Sainte-Rose, sauf que je voudrais ajouter quelque chose, puis c'est
important de le mentionner. On va déposer, dans quelques jours, le 6 juin,
la politique nationale d'aménagement du territoire. Ça concerne également les
golfs. En ce qui concerne les golfs, on a mis un comité en place avec mon
collègue aux Transports, parce que, oui, la loi sur l'expropriation, par
exemple, est aux Transports, et il y a des liens, évidemment, avec les golfs.
Ça fait que moi, ce que je veux dire, c'est que,
dans quelques jours, il va y avoir la politique nationale d'aménagement,
justement, pour planifier, structurer le territoire. Donc, c'est important de
le mentionner puis même aux citoyens qui ont passé précédemment. Alors, c'est
important de... quand même, de l'ajouter. Et, avec la vision qu'il va y avoir,
là, vous allez pouvoir aussi constater que, oui, nos golfs sont essentiels et,
oui, on est capables de bien aménager et garder, conserver nos milieux
naturels.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme la députée de Vaudreuil. Oui.
Mme Nichols : Je me demandais,
est-ce que la ville est préoccupée par... parce qu'on le sait, là, quand il y a
des TOD, là, on peut densifier, mais je pense qu'il y a une problématique où
c'est particulier à Laval, entre autres, quand on parlait du REM. Où va passer
le REM, justement, il y a un TOD autos, puis on parle de l'île Bigras, mais je
sais que le TOD vient aussi empiéter sur un terrain de golf. Ça fait que...
est-ce que ça, la ville, vous êtes préoccupés par cette partie-là? Puis est-ce
que c'est là, justement, où on se dit : Bien, j'ai écouté... tu sais, on a
entendu aussi les citoyens, on a entendu les organisations. Donc, est-ce que ça
pourrait être peut-être la partie conflictuelle? Puis, si oui, c'est quoi, la
vision?
M. Chartier (Jean) : Bien, écoutez,
la... on a une obligation de densification, en vertu du Plan métropolitain
d'aménagement de la CMM, alentour des gares, mais, dans le fond, c'est une
densification globale. Est-ce que ça va être sur les terrains de golf? Est-ce
que ça va être ailleurs? Ce n'est pas quelque chose, là, qui est précisé à
l'heure actuelle, là. Donc, oui, pour aller un peu dans
le sens de votre question, oui, ça pourrait être une partie des golfs qui
pourrait être densifiée. On sait que c'est juste leur partie sud, là, qui font
vraiment partie, là, du TOD, entre guillemets, mais, pour le reste, ça pourrait
très bien être conservé ou développé avec un développement durable.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que vous avez terminé votre intervention, Mme la députée?
Mme Nichols : Oui, merci d'avoir...
merci de votre réponse.
M. Chartier (Jean) : Ça fait
plaisir.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Est-ce qu'il... Oui, allez-y, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, en fait, moi,
je pense qu'on a eu quand même des représentations de citoyens engagés,
impliqués, qui nous disent de faire attention, de ne pas... Puis moi, je
n'impute rien, là, de malveillant au maire ou à l'équipe de la municipalité, ce
n'est pas ça du tout, mais c'est sûr qu'il y a toujours deux versions à une
histoire puis il y a toujours deux côtés à
une médaille. Donc, ils nous disent : Bien, la consultation aurait pu être
meilleure sur l'enjeu des terrains de golf, on a besoin d'avoir plus
d'espaces verts à Laval. C'est vrai que le passé, à Laval... puis j'en sais quelque chose, parce que c'est moi qui ai connu la
tutelle de Laval comme ministre, là, avec les histoires qu'on se
souvient. Alors, je me souviens très, très bien de tout cet épisode-là. Alors,
il faut être sûr de repartir sur des bases solides.
Je veux dire, quand on me dit : Ah! mais,
de toute façon, ça va être soumis à un référendum, bien, on sait c'est quoi,
là, l'enjeu du référendum, c'est que... Ce que nous disent les citoyens, c'est
qu'ils veulent transformer les golfs en espaces verts accessibles à toute la
population, mais le référendum, il va s'adresser aux gens qui sont directement
concernés autour du terrain de golf. Des fois, bizarrement, ça peut se
retrouver juste à quelques résidences, alors que l'accès à un terrain de golf
transformé en parc pourrait toucher l'ensemble de la population de Laval, qui
ne seraient, eux, pas accessibles à une consultation populaire ou un
référendum. Donc, il faut faire attention à ça.
La ministre nous dit, par ailleurs : Dans
les prochains jours, on va développer une politique nationale d'aménagement
dans laquelle il y aura un chapitre ou des dispositions sur le golf. Donc,
c'est pour ça, on est... tu sais, je trouve qu'on travaille un petit peu à
l'envers, dans le sens que ce projet de loi, moi, je pense que c'est important.
Moi, quand j'entends que la ville de Laval n'a pas eu de plan d'urbanisme
pendant des années, ça me dresse les cheveux sur la tête, là, comme le député
de Sainte-Rose, sans aucun doute.
Et nous allons... je veux dire, il faut
absolument donner le droit à la ville de Laval d'aller rapidement avec un plan
d'urbanisme. Ça, je suis entièrement d'accord avec ça, mais est-ce qu'on ne
pourrait pas prendre juste un pas de recul,
pour les golfs, en attendant de voir ce qu'il y aura dans la politique
nationale d'aménagement, dire, bien... parce que, si la politique
nationale d'aménagement donne des alignements clairs sur les terrains de golf,
bien... puis là on a déjà autorisé le projet de loi avec des affectations sur
les terrains de golf, il m'apparaît que c'est un peu travailler à l'envers.
Moi, je
trouve que, sur l'enjeu des terrains de golf, vu que ça sort quand même de
façon importante dans les consultations, on pourrait peut-être les
mettre comme entre parenthèses le temps de voir c'est quoi que la ministre a à
proposer dans sa politique nationale d'aménagement, quitte à revenir plus tard
pour réamender ou revoir un projet de loi privé. Voilà.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, peut-être
juste... j'aimerais ça juste vous reposer la question, parce que la question
est très, très bonne, de mon collègue de Jonquière, sauf que, dans votre plan
d'aménagement, finalement, vous allez... admettons, pour les golfs, vous allez
être obligés de soumettre la proposition du plan avec un processus
référendaire. Ça, c'est obligatoire, j'imagine?
M. Chartier (Jean) : Oui, tout
à fait. En fait, la technique de PAE, c'est le dépôt d'un plan d'aménagement.
On exige un dépôt d'un plan d'aménagement. Si on ne veut pas faire des
activités de golf, autre... parce que la seule chose qui est autorisée, à
l'heure actuelle, dans le projet de règlement ou dans le règlement actuel,
c'est les golfs. Donc, si quelqu'un veut déposer quelque chose pour le développer,
faire d'autres choses que le golf, c'est de déposer un plan d'aménagement
d'ensemble qui est approuvé par les élus. Mais nous, à la ville de Laval, on
veut travailler en amont avec les citoyens dans ce type de développement là. On
veut faire les choses autrement. Et, si ce plan est approuvé, bien, ça
nécessite une modification réglementaire de zonage régulière qui est approuvée
zone par zone avec les citoyens limitrophes au projet en tant que tel.
Mais actuellement, pour répondre à
M. Gaudreault, c'est que la seule chose qui est autorisée dans le CDU, ce
sont l'activité golf. Ça fait qu'on ne peut pas faire plus que ça, parce que,
si on vient zoner parc, on peut se ramasser avec des poursuites d'expropriation
déguisées, parce que ce n'est pas des terrains qui nous appartiennent à l'heure
actuelle. Donc, il faut quand même travailler dans la jurisprudence actuelle
pour ne pas se faire... être, je pourrais dire, passible de poursuites.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
M. le député de Sainte-Rose, à vous la parole.
M. Skeete :
Moi, je ramènerais deux éléments. Le collègue dit : peut-être mettre
en suspend, attendre. Il y a déjà un enjeu de retard dans le CDU. Il faut faire
ce changement-là le plus rapidement possible, et le temps manque. Et deuxièmement le collègue dit qu'il y a deux côtés de la
médaille. Moi, je suis convaincu que, les citoyens, leur intervention vient
d'une place... on est tous à la même place, là, tu sais, par rapport à la
protection qui est nécessaire, mais la loi actuelle, aujourd'hui, elle est très
claire, on ne peut pas changer de zonage.
Donc, ici, on parle
d'un territoire qui est zoné golf. Ce n'est pas comme si, demain matin, si on
fait... on adopte le projet de loi, il va y avoir des bulldozers, puis on va
mettre des condos, là. Demain matin, on change de projet de loi, puis il y a
quand même un processus de changement de zonage qui, oui, affecte les gens
limitrophes, mais, on ne se cachera pas, les gens qui sont intervenus sont
limitrophes, là. Alors, c'est des gens qui sont concernés par ce qui se passe
dans leur quartier, qui vont intervenir pour dire s'ils sont d'accord, oui,
avec le changement de zonage. Donc, la loi actuelle donne la protection de
consultation.
En tout cas,
personnellement, moi, ce que je vois vraiment, puis je sais que mon... le
collègue est sensible à ça, ce que je vois vraiment, c'est deux courants de
bonnes pratiques qui s'affrontent, là, tu sais. On a ici un terrain vacant,
dans un milieu qui n'en a pas beaucoup, qui est naturel, qui est accessible à
la population, et, de l'autre côté, un milieu qui est déjà assez dense en
population, qui a des besoins en transport en commun, avec des besoins de TOD.
Et là il va falloir, à un moment donné, faire le choix imparfait entre ces deux
choix-là.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Oui, allez-y, M. le député de Jonquière.
• (22 heures) •
M.
Gaudreault : Oui, oui, dernière chose, là, je ne veux pas étirer
indûment. Peut-être que les... deux choses. Peut-être que les citoyens qui sont
venus nous voir, ce soir, sont effectivement directement proches des terrains
de golf, mais ça ne répond pas à l'argument de dire : Pour permettre
l'accès à l'ensemble de la population de futurs espaces verts aménagés en
parcs, qui étaient jadis des terrains de golf, ça concerne l'ensemble des
citoyens. On ne parle pas juste de ceux qui sont venus nous témoigner ce soir.
Puis je pense que la procédure de référendum ne répond pas à un besoin
collectif de l'ensemble de la municipalité, qui peut être préoccupé par l'enjeu
de la reconversion des terrains de golf, premièrement.
Deuxièmement, je
comprends la question de l'expropriation, là, qui a été soulevée par... je ne
me souviens plus du nom de maître...
M. Chartier
(Jean) : M. Chartier.
M.
Gaudreault : Chartier, bon, par M. Chartier, mais c'est... justement,
pour moi, c'est une raison de plus pour mettre les golfs de côté du projet de
loi, pour qu'on puisse modifier, éventuellement... peut-être que ce sera nommé
dans la politique nationale d'aménagement qui sera déposée par la ministre...
de modifier la loi sur l'expropriation pour permettre aux municipalités
d'acheter les terrains à leur juste valeur marchande, des terrains de golf à
leur juste valeur marchande.
Ça
fait que, là, on est comme pognés avec un genre d'expropriation déguisée, parce
que la loi sur l'expropriation ne permet pas, au moment actuel, à une
municipalité de dire : Bien, moi, je vais l'acheter, le terrain de golf, à
sa juste valeur marchande, puis je vais le transformer en parc. Ça fait que
c'est pour ça que je vous dis qu'on travaille à l'envers. Ça fait que, si on
mettait la question des terrains de golf de côté, bien, ça nous permettrait de
travailler correctement, d'avoir une vraie politique.
Parce que c'est...
moi, je ne suis pas ici juste pour Laval. Vous allez dire : De quoi il se
mêle, lui, le gars de Jonquière? Mais c'est
parce que le problème, il se répète à l'ensemble du Québec, ce n'est pas... Là,
il y a comme Laval qui est un peu le phare ou la bougie d'allumage, mais
les terrains de golf, il y en a plein à Montréal, il y en a à Québec, il y en a
dans ma région puis il va y en avoir de plus en plus. C'est une pratique qui
change, la pratique du golf. Alors, c'est pour ça. Alors, c'est un... Il faut qu'on
le fasse correctement. Moi, c'est ça qui me préoccupe, mais voilà, moi, je
pense, j'ai suffisamment plaidé à ce stade-ci. Merci.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, M. le député. Mme la ministre, allez-y.
Mme
Laforest : Oui. Je veux juste ajouter, par exemple, vous êtes au
courant sûrement du projet de loi n° 37, qu'on étudie demain, ou on
commence les consultations demain avec ma collègue de Vaudreuil. Et, dans le
projet de loi n° 37, les villes qui vont vouloir acquérir des terrains de
golf vont pouvoir le faire, évidemment avec le droit de préemption, qu'on va
étudier, là, dans le projet de loi n° 67... 37. C'est important de le
mentionner. Alors, vous êtes au courant, sûrement, là, mais prenez ça en note
quand même.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 1? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix de l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Boutin) : Bien, on peut faire un appel, si vous faites la demande.
C'est pour ça que j'ai donné une petite pause après, tu sais, pour voir...
Appel nominal? Personne ne réagissait.
M.
Gaudreault : ...
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
on peut faire un vote par appel nominal.
Le
Secrétaire : M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
Le Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Abstention.
Le
Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme
Boutin) : Abstention. Alors, l'article 1 est adopté. M. le député
de Sainte-Rose, je vous inviterais à nous présenter l'article 2, s'il vous
plaît.
M. Skeete : Oui,
Mme la Présidente. Laissez-moi m'organiser dans mes papiers, en espérant que le
mot «alinéa» n'est pas souvent exprimé.
L'article 109 de
la Loi des cités et villes (Statuts refondus, 1964, chapitre 193), édicté
pour la ville de Laval par l'article 18 de la Charte de la Ville de Laval
(1965, 1re session, chapitre 89) et modifié par l'article 5 du
chapitre 112 des lois de 1978 et par l'article 168 du
chapitre 57 des lois de 1983, est de nouveau modifié par l'ajout, à la
fin, du paragraphe suivant :
«u) — je ne
sais pas comment dire ça — transmettre
à la Commission municipale du Québec ou au Protecteur du citoyen, selon le cas,
les renseignements portés à son attention susceptibles de démontrer qu'un acte
répréhensible, au sens de l'article 4 de la Loi facilitant la divulgation
des actes répréhensibles à l'égard des organismes publics (chapitre D-11.1), a
été commis ou est sur le point de l'être, à l'égard de la ville.»
Notes explicatives.
L'article 2 du projet de loi vise à rendre applicable au directeur général de
la ville de Laval une responsabilité qui incombe actuellement à l'ensemble des
directeurs généraux des municipalités du Québec, en vertu de la Loi sur les
cités et villes, du Code municipal du Québec. Cette responsabilité,
nouvellement introduite dans ces deux lois en vertu du chapitre 31 des
lois de 2021, projet de loi n° 49, prévoit que le directeur général d'une
municipalité transmet à la Commission municipale du Québec ou au Protecteur du
citoyen, selon le cas, les renseignements portés à son attention susceptibles
de démontrer qu'un acte répréhensible, au sens de l'article 4 de la Loi
facilitant la divulgation d'actes répréhensibles à l'égard des organismes
publics, chapitre D-11.1, a été commis ou est sur le point de l'être à
l'égard de la municipalité.
Voulez-vous que je lise
aussi le petit carré de l'article 109 qui est modifié, ou c'est correct?
La Présidente
(Mme Boutin) : Non, je pense que c'est bon.
M. Skeete :
C'est correct? Parfait.
La Présidente (Mme Boutin) : Je
vous remercie. Est-ce qu'il y a des interventions pour l'article 2? Oui,
Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. Bien, je reviens avec ma question que j'avais
posée à la suite de la présentation du maire Boyer. Le lien avec le BIEL,
est-ce que ça vient changer la façon de fonctionner? Est-ce que ça va justement
avoir un impact avec la structure qu'on appelle le BIEL, à Laval, évidemment?
M. Caron
(Josselin) : Oui. En fait, je vais me permettre de répondre à
celle-là. En fait, c'est ça, il y a une technicalité à Laval. On a le BIEL, qui
est comme notre organe d'enquête interne pour tout ça, qui a été mis en place
il y a quelques années dans le contexte, là, que tout le monde connaît, sur
lequel je ne vais pas m'appesantir aujourd'hui. Mais en fait, c'est ça, la
ville a déjà des bonnes pratiques en matière de divulgation, et cet article-là,
à toutes fins pratiques, c'est de s'harmoniser avec les autres municipalités
qui ont déjà ce devoir-là pour leur directeur général.
Je vous dirais que ce
n'est pas ça qui empêcherait la ville de Laval de divulguer les actes
répréhensibles. Il y a déjà eu, à l'aide du BIEL, notamment, des divulgations à
l'UPAC, des divulgations à la Commission municipale, des divulgations au Directeur
général des élections, donc c'est quand même des pratiques qu'on a déjà à
l'interne. On pourrait s'autoassujettir, là... n'eût été la technicalité qui
fait qu'on n'est pas assujettis, il n'y a rien qui empêcherait le directeur
général de divulguer, mais, par souci de cohérence, je pense, avec les autres
dispositions législatives, on l'introduit dans notre projet de loi privé pour
boucler la boucle.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Est-ce que vous avez terminé votre intervention, Mme la députée?
Mme Nichols : Oui. Bien, en
fait, j'ai peut-être juste un petit bout, là, que je ne comprends pas, ou
peut-être qu'il me manque juste un élément.
Une voix : Oui. Non, il n'y a pas de
souci.
Mme Nichols : Quand vous dites
«s'harmoniser avec les autres municipalités», bien là, s'harmoniser avec les
autres municipalités, ce n'est pas toujours... je veux dire, ça ne veut pas
dire que c'est obligatoire puis qu'il faut le faire absolument, là. Je veux
dire, il existe d'autres méthodes de le faire, là. Je pense que ça ne peut
pas...
Mais je comprends la réponse que, dans le fond,
là, le directeur général pourrait se reporter... C'est une responsabilité, dans
le fond, qu'on introduit... qui était introduite dans le projet de loi
n° 49 qu'on a fait, où on est venus donner plus de mordant à la CMQ
puis... mais on avait... tu sais, en même temps, on donnait plus d'importance à
la CMQ, puis je sentais qu'on... je ne veux pas dire ce mot-là, mais... Tu
sais, par rapport au BIEL, là, c'est... je ne veux pas dire qu'on venait
affaiblir le BIEL, là, ce n'est pas ça que...
M. Caron (Josselin) : Je
comprends ce que vous dites.
Mme Laforest : ...
Mme Nichols : Oui, je ne sais
pas comment l'interpréter.
La Présidente (Mme Boutin) : Peut-être
que Mme la ministre a une réponse.
Mme Laforest : Oui,
mais je vais juste donner l'information. C'est que, quand on a étudié le projet
de loi n° 49, on a assujetti toutes les municipalités à divulguer
les actes répréhensibles à la Commission municipale.
Laval n'était pas assujettie. Alors, qu'est-ce
qu'on fait, c'est qu'on ajoute Laval, comme toutes les municipalités. On avait
tout... Gatineau, c'est fait avec le projet de loi n° 49, puis ça, c'était
la demande du député également de Chomedey. Il manquait la ville de Laval. Avec
le projet de loi, le projet de loi d'intérêt privé, c'est pour ça qu'on en profite pour ajouter Laval. Il restait
seulement cette municipalité-là à ajouter. Ça fait que c'est juste,
comme, rendre Laval conforme avec toutes les
municipalités et l'obligation également de divulguer à la Commission
municipale. On l'avait fait avec toutes les villes dans le projet de loi
n° 49, il nous manquait Laval. Merci, Mme la Présidente.
Mme Nichols : ...Gatineau dans la
tête? Non. Bien, peut...
Mme Laforest : Ils sont visés aussi.
Ils sont... Gatineau, c'est la même chose, c'est fait. On l'avait adopté
ensemble pour toutes les municipalités. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Est-ce que vous avez d'autres questions?
Mme Nichols : Non. C'est bon. Merci.
Merci pour les précisions, Mme la ministre.
Mme Laforest : Ça fait plaisir.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions pour l'article 2?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 2. Est-ce que vous voulez un appel
nominal? Par appel nominal. Allons-y. Par appel nominal.
Mme Nichols : ...demandé, Mme la
Présidente.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Pour.
Le Secrétaire : Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
Le Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
Le Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
• (22 h 10) •
Le Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 2 est adopté.
M. le député de Sainte-Rose, je vous inviterais
à faire la lecture de l'article 3, s'il vous plaît.
M. Skeete : Oui, Mme la Présidente.
Avec plaisir. Article 3 :
L'article 465.19 de la Loi sur les cités et
villes (chapitre C-19), édicté pour la ville de Laval par l'article 12 du chapitre 57 des lois de 1994, est modifié par la
suppression, dans le premier alinéa, de «d'un maximum de dix millions de
dollars».
Bien, la note explicative, voilà, pour l'article
3 : L'article 3 du projet de loi propose de retirer le plafond de
10 millions de dollars qui est fixé par la loi à l'égard du fonds de
l'autoassurance de la ville de Laval. Comme le disait M. le maire dans son
intervention, cette disposition-là, de 10 millions de dollars, a été fixée
à un moment où est-ce que 10 millions de dollars, c'était beaucoup
d'argent. Aujourd'hui, la ville souhaite un régime d'autoassurance qui va lui
permettre non seulement de sauver des sous, mais en faire pour les citoyens de
Laval. Les actuaires actuels nous disent qu'un montant d'à peu près
100 millions est requis, donc ils veulent simplement oeuvrer en ce sens.
Une voix : Il faut juste lire
l'article.
M. Skeete : Oui, je l'ai lu.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
l'article a été lu. Alors, est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 3?
Mme Laforest : Est-ce qu'il a été
notifié? Oui? O.K.
M. Skeete : Bien, on ne les a pas
lus, les autres. Si vous souhaitez, je peux lire l'article...
Mme Laforest : Non, non, non.
La Présidente (Mme Boutin) : Non,
non, non.
Mme Laforest :
On a un autre
projet de loi à étudier. Non.
La Présidente (Mme Boutin) : C'est
beau. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 3?
Mme Nichols : Aucune intervention.
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
s'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
l'article 3 est adopté. Parfait.
Je vous inviterais à procéder à la lecture de
l'article 4, M. le député.
M. Skeete : Article 4 : La
présente loi entre en vigueur le (indiquer la date de la sanction de la
présente loi).
Bien sûr, l'explication, c'est que cet article
prévoit que la loi entrera en vigueur le jour de sa sanction, qui n'est pas
encore à ce jour connu.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Alors, est-ce que l'article 4 est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Je vous inviterais maintenant, M. le député, à nous
faire la lecture du préambule avant de pouvoir l'adopter.
M. Skeete :
Avec plaisir, Mme la Présidente. Projet de loi n° 203, Loi concernant la
Ville de Laval :
«Attendu que la ville
de Laval souhaite que soient modifiées certaines dispositions législatives qui
lui sont spécifiques et qui concernent les règlements d'urbanisme de la ville,
son fonds d'autoassurance et les devoirs de son directeur général;
«Que la ville demande
un délai supplémentaire pour remplacer ses règlements de zonage et de
lotissement à la suite de la révision de son schéma d'aménagement et de
développement;
«Que la ville
souhaite que la procédure de remplacement s'applique également à l'adoption
d'un règlement sur les usages conditionnels;
«Que la ville
souhaite verser dans son fonds d'autoassurance les sommes qu'elle estime
nécessaires afin de se protéger adéquatement;
«Qu'il est
souhaitable que le directeur général de la ville doive, comme les directeurs
généraux des autres municipalités, transmettre aux autorités concernant les
renseignements susceptibles de démontrer qu'un acte répréhensible a été commis;
«Qu'il est opportun
d'apporter les modifications législatives requises à ces fins;
«Le Parlement du Québec
décrète ce qui suit :».
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci infiniment. Est-ce que le préambule est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Boutin) : Adopté. Parfait. Est-ce que le titre du projet de loi est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Remarques finales
La Présidente (Mme
Boutin) : Nous en sommes maintenant à l'étape des remarques finales.
Je laisserais la parole au porte-parole du troisième groupe d'opposition, M. le
député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Golf. Je veux dire, je n'ai pas... Bien, on fait
des blagues, mais c'est sérieux, Mme la Présidente. C'est vraiment un enjeu qui
va se présenter de plus en plus dans toutes nos régions partout à travers le
Québec. J'ai hâte de voir les orientations de la ministre à cet égard. Et je
pense qu'on aurait pu faire un bout, là, concernant la ville de Laval, mais je
termine en disant que juste le fait qu'on ait fait le débat ici, entre nous, je
pense, va changer les perceptions, à la ville de Laval puis ailleurs, sur la
reconversion des terrains de golf.
Alors,
chaque... puis je termine là-dessus, en environnement, chaque geste compte. Ça
peut avoir l'air : Voyons! On parle des terrains de golf, c'est
technique. Ce n'est pas vrai. C'est... chaque geste compte puis... et ça, ça
s'inscrit dans une grande vision d'ensemble. Les gens qui sont venus nous
parler l'ont dit, ont fait référence aux changements climatiques, etc. Alors,
voilà. Merci.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup, M. le député. Je céderais maintenant la
parole à Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Oui, merci. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis sensible aux propos
de notre collègue, qui est, disons-le,
pragmatique. C'est parce qu'il a écrit un livre, un livre, entre autres, là,
sur l'environnement. Puis, quand il dit que chaque petit geste compte,
il est venu faire une présentation, justement, dans le comté de Vaudreuil. Il
est venu présenter son livre puis il est
venu le présenter à des étudiants chez nous, puis c'est vrai que chaque petit
geste compte.
Merci à la ville de
Laval. C'est vrai que c'est... Vous étiez dus, hein? C'était pas mal, pas
mal... l'échéance était passée. Il reste beaucoup de travail, là, disons-le
comme ça, là, à la ville de Laval, entre autres, la charte. Ça vient souvent à
nos oreilles qu'il y a beaucoup de non-conformités ou il y a beaucoup de choses
à ramener dans le droit chemin, disons-le comme ça, pour ne pas utiliser de
vilains mots, comme le fait le député de Sainte-Rose, mais je pense que c'est
déjà un pas dans la bonne direction.
Vous avez participé, ce
soir-là, au PLIP de la ville de Laval. Je suis certaine que vous avez retenu ou
senti l'importance des citoyens relativement à la préservation des espaces
verts, particulièrement, là, les golfs qui étaient... qui sont abordés ce soir.
Vous êtes chanceux... je suis sûre que vous le savez, là, mais des fois on
dit : C'est embêtant, la participation
citoyenne, là, mais vous êtes chanceux d'avoir une participation citoyenne. Des
fois, il y a des municipalités où il y a zéro intéressé. Je comprends
que Laval, c'est plus gros, mais moi, je le dis, c'est une chance puis c'est
une chance aussi, là, pour les élus... le maire nous écoute peut-être, là, mais
c'est une chance aussi pour les élus, là, d'avoir des citoyens, là, qui s'impliquent.
Donc, j'espère que vous allez rester à l'écoute,
là, pour la suite des choses. C'est superimportant. Puis voilà, bien, bon
succès avec les différents articles et le projet de loi qu'on a adopté.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Alors, Mme la ministre, quelques secondes.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui, quelques
secondes. Alors, bien, félicitations. C'est certain que moi, je vais dire qu'on
avait déjà adopté l'article pour les règlements d'urbanisme dans le projet de
loi n° 16. Donc là, j'espère que, oui, ce sera la dernière fois qu'on
adopte un règlement de ce genre-là pour l'aménagement et les règlements
d'urbanisme. Et je suis très heureuse aussi, parce qu'évidemment, comme je le
mentionnais et que mon collègue mentionnait aussi, quand on parle
d'environnement, on parle d'aménagement. Alors, on entend parler vraiment de
plus en plus d'aménagement du territoire. Alors, oui, on sait qu'est-ce qui
s'est passé à Laval, mais maintenant ce serait le fun que vous soyez un exemple
au niveau de l'aménagement du territoire pour la ville de Laval.
Alors, merci à mes collègues. Merci au député de
Sainte-Rose. Et voilà, félicitations.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, Mme la ministre.M. le député de Sainte-Rose.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Bien, je vais être
rapide mais très sensible aux arguments du collègue de Jonquière. Puis Laval
est en bonne main. Laval a changé. Et le souci quotidien que mon maire apporte
dans les débats et dans le développement, je
vous assure, il n'y a plus personne à Laval qui est dans les méthodes arriérées
de développement urbain. On est tous sur la même page, puis c'est une
des forces de ma région on est une ville, une MRC, une région. Puis aussi on a
un maire qui représente toutes ces visions-là. On a une culture, maintenant, de
consultation générale. Donc, les choses vont bien.
Ça, ici, ce qu'on fait aujourd'hui, c'est très
important, chers collègues, parce que ça donne des outils à la ville de, bien,
procéder, dans les prochaines étapes, justement, de faire mieux.
Donc, merci beaucoup à tous les intervenants.
Merci beaucoup à tout le monde. C'est mon premier projet de loi, donc j'en suis
très fier. Je vais me garder un petit souvenir. Et j'apprécie tous les
intervenants et votre temps. Merci beaucoup et félicitations aux gens de la
ville de Laval.
M. Chartier (Jean) : Merci à vous.
M. Caron (Josselin) : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
M. le député, et félicitations pour votre premier projet de loi. Je vous
remercie...
M. Skeete : ...un peu technique, là,
tu sais, ne fait pas rêver, là, mais c'était bon.
La Présidente (Mme Boutin) : Ce
n'est pas terminé. Ne vous sauvez surtout pas. Je vous remercie pour votre
collaboration.
Document déposé
Avant de
suspendre nos travaux, je dépose le document suivant : Mémoire sur le
projet de loi d'intérêt privé n° 203 de la
ville de Laval. Et je vous remercie pour votre grande collaboration.
La commission, ayant accompli son mandat,
suspend ses travaux quelques instants. Après quoi, elle reprendra. Elle
entreprendra un autre mandat. Merci infiniment.
(Fin de la séance à 22 h 19)