Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
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Wednesday, May 4, 2022
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Vol. 46 N° 8
Étude des crédits budgétaires du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, volet Métropole
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Intervenants par tranches d'heure
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Boutin, Joëlle
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Benjamin, Frantz
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Rouleau, Chantal
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Rotiroti, Filomena
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Fortin, André
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Rotiroti, Filomena
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Rouleau, Chantal
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Boutin, Joëlle
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Benjamin, Frantz
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Leduc, Alexandre
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Fortin, André
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Rouleau, Chantal
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Benjamin, Frantz
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Boutin, Joëlle
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Skeete, Christopher
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Bérubé, Pascal
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Benjamin, Frantz
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Rouleau, Chantal
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Boutin, Joëlle
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Campeau, Richard
11 h (version révisée)
(Onze heures quinze minutes)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du portefeuille Affaires
municipales et habitation pour l'exercice financier 2022-2023. Une enveloppe de
1 h 45 min a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a-t-il des <remplacements
La Présidente (Mme Boutin) :
...M. le secrétaire, y a-t-il des >remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice est remplacée par M. Campeau
(Bourget); M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par Mme Hébert
(Saint-François); Mme Nichols (Vaudreuil) est remplacée par M. Fortin
(Pontiac); Mme Thériault (d'Anjou—Louis-Riel) est
remplacée par MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger); M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
Métropole
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup. Nous allons donc procéder à une discussion d'ordre général
par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. Et
la mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est
alloué, soit cet après-midi, vers 13 heures. Également, quand le ton est
cordial, moi, je vous laisse échanger, là, de manière assez ad lib., mais, si
le ton se corse, je vais vous rappeler à l'ordre, je vous le dis d'emblée.
Alors, je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. Ce sera M. le député de Viau en premier. Vous disposez
de 19 minutes.
Discussion générale
M. Benjamin : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Donc, bonjour à Mme la ministre, à tous les
membres de cette commission. Donc, très heureux de participer à ces crédits.
Mme la Présidente, donc, j'avais commencé, lors de la période de
questions, à partager, avec l'ensemble des collègues, ma déception. Donc, je
sais que plusieurs journalistes se sont essayés. Je vais moi-même à mon tour
essayer en essayant d'avoir une réponse claire de la ministre. Pour les gens
qui vous regardent actuellement, Mme la ministre, pour les gens de l'est de
Montréal qui nous écoutent aujourd'hui, est-ce que vous êtes en mesure de dire
aux gens de l'est de Montréal en quelle année, je ne demande pas le mois, ni le
jour, ni la semaine, en quelle année que les gens de l'est de Montréal vont
pouvoir mettre le pied dans un éventuel REM de l'Est de Montréal? Une question
très simple.
Mme Rouleau : Bien,
merci beaucoup. D'abord, mes salutations, Mme la Présidente. Salutations, M. le
député de Viau. Je veux saluer mes collègues de la commission qui sont avec
nous. Merci beaucoup. Puis je veux saluer aussi nos sous-ministres adjointes,
Mme Manon Lecours et Mme Marcoux, Guylaine Marcoux, qui sont avec
nous et avec toute leur équipe.
Bien, vous avez une question toute simple,
mais ce n'est pas si simple y répondre avec un chiffre, parce que, vous savez
très bien, on a, en décembre 2020, annoncé le REM de l'Est avec CDPQ Infra, la ville
de Montréal, le gouvernement. Il y a des travaux qui ont été effectués depuis
ce temps-là pour déterminer un tracé et la structure architecturale de ce
projet en s'assurant, là, avec le groupe d'experts qu'on a créé, qu'on a nommé,
de voir à la meilleure intégration possible, meilleure facture architecturale
possible. Et beaucoup, beaucoup, beaucoup de consultations ont été faites, des
préoccupations ont été soulevées, importantes. Nous sommes donc très à l'écoute.
Et, d'un commun accord avec la ville de Montréal, avec la mairesse de Montréal,
nous avons décidé, le gouvernement du Québec et la ville de Montréal, de
reprendre le leadership de ce projet de transport collectif structurant pour l'est
de Montréal et de poursuivre le travail qui a déjà été effectué par CDPQ Infra
pour voir, revoir aussi le tracé...
M. Benjamin : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Je veux juste rappeler...
Mme Rouleau : ...ce qui
fait qu'un...
La Présidente (Mme Boutin) :
...l'importance de la proportionnalité, un petit peu, des réponses et des questions.
Mme Rouleau : Bien, je
vais raccourcir pour dire qu'il y a un groupe de travail qui s'est mis au
travail, justement, le jour un et qui est en train d'établir le tracé et l'échéancier.
Alors, je pourrai vous revenir avec plaisir lorsque nous aurons les données de
ce groupe de travail.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Mes questions sont très courtes, j'apprécierais des réponses
très courtes, parce que j'ai beaucoup de sujets à aborder avec Mme la ministre
et j'aimerais profiter au maximum de ce temps qui nous est alloué. Donc, c'est
des blocs de 20 minutes, donc des réponses courtes, s'il vous plaît.
Mais, Mme la ministre, ma question est une
question toute courte aussi. Vous avez passé les deux dernières années à vous
chicaner avec des instances montréalaises, avec la mairesse, avec l'ARTM.
Comment vous expliquez ce virage? Comment vous l'expliquez? Virage que d'autant
plus... plusieurs voient dans ce virage une forme d'aveu d'échec. Comment vous
expliquez ce virage?
Mme Rouleau : C'est à
mon tour, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) :
...
M. Benjamin : Oui.
• (11 h 20) •
Mme Rouleau : Bon, alors,
il n'y a pas de chicane, Mme la Présidente. Il s'agit de... parfois, de
remettre les choses en place. C'est ce qui a été fait avec certaines instances,
mais avec aussi toute la confiance dédiée aux organisations, par exemple
l'ARTM, qui pilote ce groupe de <travail...
Mme Rouleau : ...aux
organisations, par exemple l'ARTM, qui pilote ce groupe de >travail, qui
l'a fait aussi pour la ligne bleue, je tiens à le rappeler, et qui nous amène à
un succès pour la ligne bleue. Alors, il y a un très bon climat de travail, et
toutes les instances sont prêtes à travailler ensemble. Et je pense que c'est
ce qu'on a démontré aussi lundi en présence du premier ministre, de la mairesse
de Montréal... et du départ, là, de ce groupe de travail qui est en train
d'établir le nouveau tracé du transport collectif structurant pour l'est de
Montréal.
M. Benjamin : J'ai ma
collègue, la députée de Jeanne-Mance—Viger, donc, qui souhaiterait poser
quelques questions aussi. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : ...de
Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti : Merci, Mme la
Présidente. Alors, à mon tour de saluer tous les collègues, Mme la ministre et
tout son cabinet qui est avec nous aujourd'hui.
Alors, je vais continuer un petit peu sur
la lancée de mon collègue de Viau pour parler du REM de l'Est, que je tiens à
réitérer que c'est un projet de mobilité qu'on veut dans l'est à Montréal.
Alors, ce n'est pas une question de remise en cause d'avoir un réseau
structurant, comme la ministre fait souvent référence. Il y a eu un montage
financier qui a été fait avec la REM de l'Est, la proposition faite par le
gouvernement de la CAQ. Et, dans ce montage financier là, on avait 25 %
qui venaient du fédéral, 25 % qui venaient du provincial puis 50 %
qui étaient la caisse qui finançait le projet. Avec le retrait de la caisse,
qui qui va compenser pour ce 50 % là?
Mme Rouleau : Le montage
financier dont vous parlez, c'est le REM de l'Ouest, là, le REM 1. Les
discussions étaient en cours avec la Caisse de dépôt, la caisse annonçait un
projet de 10 milliards, et le gouvernement, maintenant, parle d'un projet
public, entièrement public. Alors, lorsque nous aurons les coûts... Puisque le
tracé change un peu, il y aura des coûts différents, peut-être moins. Alors...
Et c'est le gouvernement qui prend la responsabilité, et il y aura des
discussions sur le financement.
Mme Rotiroti : Alors, je vais
peut-être reposer la question. Vous parlez du... Moi, je parle de votre projet,
le REM de l'est de Montréal. Vous avez annoncé : C'est un projet de
10 milliards de dollars. Comment cette somme-là est répartie?
Mme Rouleau : Mais là,
aujourd'hui, la Caisse de dépôt n'est plus le principal financier.
Mme
Rotiroti
:
Bailleur de fonds, oui.
Mme Rouleau : Alors, c'est le
gouvernement qui reprend le projet entièrement avec le financement, et on est
en train de voir comment se fera ce financement.
Mme Rotiroti : Alors, vous
dites qu'on est en train de remettre l'ensemble du projet, l'ensemble de l'oeuvre,
c'est-à-dire tout le travail que la CDPQ a fait, incluant le montant. Ça se
peut que ça soit plus de 10 milliards, c'est ça?
Mme Rouleau : Bien, c'est...
à l'origine, c'est un projet de 10 milliards qui a été annoncé. On peut
encore parler de projet autour de 10 milliards, mais je ne peux pas vous
donner le montant exact, parce qu'il y a une partie importante du centre-ville
qui ne fait plus partie, qui n'est plus dans le tracé.
Mme Rotiroti : Oui, qui
était... D'ailleurs, l'objectif du REM de l'Est, c'était d'amener les gens de
l'est de Montréal, qu'il y ait un lien rapide au centre-ville puis à
l'aéroport. Alors là, on vient de dire que ça, ça ne sera pas passé pour les
gens de l'est de Montréal, parce qu'on s'en irait vers Repentigny, ou
Lanaudière, ou dans... ailleurs qu'au centre-ville, qui était l'objectif
principal du REM de l'Est.
Mme Rouleau : Puis-je
intervenir ici?
La Présidente (Mme Boutin) : ...Mme
la députée.
Mme Rotiroti : Oui, allez-y.
Mme Rouleau : Mais simplement
vous rappeler qu'il y a quatre objectifs, là, qui ont été mentionnés par le
premier ministre. D'abord, c'est de s'assurer de la connexion du REM de l'Est
avec le réseau du métro, les lignes de métro, c'est de s'assurer...
Mme
Rotiroti
:
Oui, d'ailleurs...
Mme Rouleau : ...c'est de
s'assurer de la meilleure harmonisation, intégration de ce transport collectif
structurant dans Mercier-Est parce qu'il y avait des enjeux là, et on veut
s'assurer de la meilleure harmonisation, intégration, je le répète, de faire
l'analyse de l'avancement vers Lanaudière ainsi que vers Laval pour offrir une
meilleure mobilité par transport collectif structurant dans toute la région de
l'est de Montréal, région métropolitaine Est. Et, concernant le financement,
bien, il y a évidemment des discussions qui ont déjà débuté avec le
gouvernement fédéral pour ce transport collectif structurant.
Mme
Rotiroti
:
Bien, vous avez raison que le REM, il y avait une connexion avec le <métro
Mme Rotiroti :
...Bien,
vous avez raison que le REM, il y avait une connexion avec le >métro, la
ligne bleue que, d'ailleurs, que vous savez, c'est un dossier que j'ai fait
avancer dans mon comté, et la station intermodale, c'était la station de Lacordaire,
mais il ne demeure pas moins que l'objectif du REM de l'Est, c'était ce lien
rapide là au centre-ville et, pour les gens de l'est, de se rendre de
centre-ville, aéroport. Puis là, finalement, ça ne sera pas ça. Alors...
Mme Rouleau : Mais le lien de...
Mme Rotiroti : Nous, on
n'aura pas le droit, les gens de l'est, d'avoir cette...
Mme Rouleau : Le lien avec
l'aéroport se fait, madame.
Mme Rotiroti : Oui. Ah, bien,
on verra. Comme le premier ministre aime dire, on verra.
Mme Rouleau : Bien, il y a
100 millions pour la station...
Mme Rotiroti : Vous me
permettez, Mme la ministre, d'avoir des réserves sur le fait que... si ça se
fait ou pas. Alors, je vais laisser peut-être la parole à mon collègue de
Pontiac puis je reviendrai par la suite.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
pas de problème. Allez-y, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Merci, Mme la Présidente. Bonjour, tout le monde. Bonjour,
Mme la ministre. Aïe, j'ai une question pour vous, parce que le REM de l'Est,
là, vous l'avez défendu longuement, ce projet-là. Vous y croyez, hein? Vous
avez dit... vous nous avez sorti la carte de Paris à un moment donné...
Mme Rouleau : Oui, ça vous a
choqué un peu.
M. Fortin :...pour dire que c'était un projet fort, un peu, de votre
gouvernement, là. Moi, c'est ce que j'en ai compris, à tout le moins, là.
Alors, est-ce que vous trouviez ça beau, la structure aérienne au centre-ville,
vous?
Mme Rouleau : Bien, je n'irai
pas avec mon goût personnel, mais je pense que c'était un projet qui tenait la
route, c'était... il y avait un travail architectural très avancé, et le groupe
d'experts s'est aussi prononcé sur l'immense travail qui a été effectué par la
Caisse de dépôt et par l'architecte pour avoir vraiment une belle facture
architecturale de ce projet.
M. Fortin :
Vous trouviez que c'était une belle facture architecturale du projet?
Mme Rouleau : C'était
certainement osé, mais est-ce que... En tout cas, on ne peut pas retourner, là,
c'est enlevé. Alors, c'est enlevé, il n'y a plus de... On ne parle plus de
cette portion-là.
M. Fortin :Oui, mais à l'époque, vous étiez prête à l'accepter, là?
Mme Rouleau : Ah! tout à
fait, oui.
M. Fortin :O.K. Donc, vous n'aviez pas de problème à... Il y a
certains qui l'ont qualifié de défigurer le centre-ville, là.
Mme Rouleau : Une
transformation, très certainement une transformation, mais pas une
défiguration.
M. Fortin :Non, ce n'était pas ça? O.K.
Mme Rouleau : Non.
M. Fortin :O.K. C'était une transformation, ça, c'est intéressant comme
mot. Mais là vous l'avez retirée. Mais c'est une transformation qui était
acceptable, puis vous l'avez retirée quand même.
Mme Rouleau : D'un commun
accord entre la mairesse de Montréal, le gouvernement du Québec et la Caisse de
dépôt, ça a été... En fait, il y a eu un accord entre le gouvernement et la
mairesse de le retirer. À ce moment-là, la Caisse de dépôt ne poursuivait plus
le travail.
M. Fortin :Il y a-tu une raison pour laquelle vous n'avez pas mis la
mairesse de Montréal autour de la table dès le début?
Mme Rouleau : La mairesse de
Montréal était autour de la table.
M. Fortin :Bien, voyons! Elle a fait des sorties publiques pour dire
qu'elle n'était pas autour de la table. Elle était autour de la table?
Mme Rouleau : Et elle est
encore plus, la mairesse, autour de la table. Maintenant, c'est la ville de
Montréal et le gouvernement du Québec qui prennent le leadership pour s'assurer
de la réalisation du REM de l'Est.
M. Fortin :Là, vous avez provoqué une réaction chez ma collègue, alors
je vais lui passer la parole.
La Présidente (Mme Boutin) :
...
Mme Rotiroti : Oui, bien,
écoutez, avec...
La Présidente (Mme Boutin) : Bien,
c'est quand même moi qui passe la parole, à moins que vous vouliez prendre ma
place, ça ne me dérange pas.
Mme Rotiroti : Mme la
Présidente, avec tout respect, là, je ne peux pas accepter que la ministre
aujourd'hui affirme haut et fort que la mairesse était autour de la table quand
elle a fait des sorties publiques à plusieurs reprises et plusieurs entrevues.
Elle a mis tellement de pression sur tout le monde pour dire qu'elle n'était
pas autour de la table, puis là vous venez de dire exactement le contraire.
Alors, moi, je veux savoir qui qui dit vrai. Est-ce que c'est vous ou c'est la
mairesse?
Mme Rouleau : Non, je
n'oserais pas dire le contraire de ce que la mairesse a dit, bien sûr.
Mme Rotiroti : Alors, elle
n'était pas?
Mme Rouleau : Il y avait des
discussions avec la mairesse, avec la Caisse de dépôt et avec le gouvernement
pour arriver à la meilleure gouvernance. La meilleure gouvernance s'avère être
le gouvernement du Québec et la ville de Montréal.
Mme Rotiroti : Ma dernière
question, parce que mon collègue de Viau voudrait en poser. Vous, comme
responsable de la Métropole, Mme la ministre, je ne comprends pas pourquoi vous
n'avez pas mis la pression. D'ailleurs, ça n'aurait été même pas la pression,
ça aurait été un droit d'acquis d'avoir la mairesse autour de la table,
d'entrée de jeu, au début du projet.
• (11 h 30) •
Mme Rouleau : Mais, au
départ, Mme la députée, il y a eu des rencontres avec la ville de Montréal,
plus de 150 rencontres avec la ville de Montréal. J'ai personnellement eu
des rencontres avec la mairesse de Montréal et avec le P.D.G. de la Caisse de
dépôt. Il y a eu ces rencontres, il y a eu des discussions, il y a eu des... il
y avait parfois des moments de discussion. Puis, à la fin de tout ça, puis là
je ne peux pas entrer dans toutes ces discussions-là, parce qu'elles sont
évidemment <privées...
>
11 h 30 (version révisée)
<17931
Mme
Rouleau :
...de discussions. Puis, à la fin de tout ça, puis là
je ne peux pas entrer dans toutes ces discussions-là parce qu'elles sont
évidemment >privées, mais il y a eu des discussions, puis, à la fin de
tout ça, le résultat, c'est qu'il y a un tronçon qui manque vraiment d'acceptabilité
sociale et politique, devrais-je dire, et on a enlevé ce tronçon-là, qui est
celui du centre-ville. On poursuit plus de 85 % du travail, du tracé du
REM de l'Est, et c'est le gouvernement du Québec et la ville de Montréal qui,
ensemble, vont le réaliser.
Mme Rotiroti : Oui. Bien,
écoutez, Mme la ministre, de nous dire qu'il n'y avait pas de l'acceptabilité
sociale sur le tronçon de la partie du centre-ville, écoutez, il y a des
experts, il y a des ingénieurs qui ont quitté la table parce que c'était
impossible de faire qu'est-ce que vous avez demandé. Ma question était très
simple. Si vous dites, aujourd'hui, vous dites que la mairesse était dans les
discussions dès le début, comment ça se fait qu'aujourd'hui on se retrouve dans
la situation où est-ce que, un, depuis des mois, la mairesse a crié sur toutes
les tribunes pour dire qu'elle ne comprenait pas pourquoi... puis, sincèrement,
on ne comprend pas non plus comment que la mairesse n'était pas là dès le début.
D'autant plus que vous avez... À un moment donné, on avait parlé que la ville
de Montréal prenait la facture pour tout le réaménagement qui était autour du
REM. Ça, c'est la première chose. Puis, deuxième chose, si vous dites... Ça
veut dire que la mairesse, dans le fond, là, elle était dans les discussions
puis elle a crié haut et fort pour rien parce que ce n'était pas vrai.
Mme Rouleau : Bien, je
corrige une chose. Il n'a jamais été question que la ville de Montréal prenne l'entièreté
de l'aménagement, là, qui... de l'intégration du REM de l'Est. La mairesse, en
campagne électorale, a annoncé qu'elle était prête à investir 500 millions
de dollars pour l'intégration du REM de l'Est. Le gouvernement du Québec a dit :
Bien, nous aussi, on y va. On veut s'assurer de la meilleure intégration
possible de ce projet extrêmement important. C'est la pierre angulaire du
redéveloppement de l'est de Montréal. Et on veut... Puisque c'est un tracé qui
va à travers des quartiers urbanisés, il faut que ce soit très bien intégré.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Il reste deux minutes, environ 2 min 20 s pour M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Ça devrait être
assez. Donc, j'attends une réponse très courte de la part de la ministre. Vous
êtes l'ancienne mairesse de Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles, Mme la
ministre. Vous connaissez très bien les enjeux d'enclavement de Rivière-des-Prairies.
Vous avez quand même soutenu un projet qui aurait pour effet de maintenir cet enclavement
des citoyens de Rivière-des-Prairies. Je rappelle que, dans le projet que vous
aviez soutenu, quatre stations étaient chez la députée de Pointe-aux-Trembles,
mais, pour les gens de Rivière-des-Prairies, ils ont été oubliés. Comment vous
justifiez? Comment vous comptez... Est-ce que vous comptez, dans le nouveau
tracé, éventuellement réparer cette injustice faite aux gens de Rivière-des-Prairies?
Mme Rouleau : Je ne parlerais
pas d'une injustice, M. le député de Viau, parce que le tracé vers le nord-est,
c'est quelque chose que nous avons demandé. Et que ça passe à Marie-Victorin n'était
pas un hasard, c'est parce que c'est dans Rivière-des-Prairies et c'était un
secteur qui était... qui permettait d'avoir du rabattement, là, facilement.
Cela dit, il y a des choses qui changent. On a un nouveau groupe de travail, et
puis on va laisser ce groupe de travail faire les évaluations parce qu'on est
très à l'écoute. On le sait qu'il y a cette demande de la part des citoyens de
Rivière-des-Prairies. On veut bien desservir l'ensemble du territoire de l'Est.
Alors, il y aura... Je vais laisser vraiment le groupe de travail faire sa job,
si vous me permettez l'expression, et nous revenir avec des propositions.
M. Benjamin : C'est quoi, l'échéancier,
Mme la ministre?
Mme Rouleau : Rivière-des-Prairies...
M. Benjamin : C'est quoi...
Mme Rouleau : ...fait partie
de ce mandat de révision.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme
la ministre, le député de Viau, on n'a pas bien entendu sa question. Vous
pouvez reposer votre question.
M. Benjamin : C'est quoi,
l'échéancier?
Mme Rouleau : Bien, à l'origine,
on parlait de 2029. On aimerait que ce soit dans les mêmes eaux. On veut garder
cet horizon de temps parce que et le premier ministre, et la mairesse, et
moi-même sommes impatients que ce transport structurant soit mis en place. On
ne veut pas attendre 40 ans, comme ça s'est déjà fait pour d'autres projets.
On veut réaliser ce REM de l'Est, ce transport structurant pour l'Est de
Montréal, rapidement et efficacement.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
C'est tout le temps qu'on avait pour ce premier bloc. Je cède maintenant la
parole à M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, qui dispose de 14 minutes.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour. Madame, vous êtes la <ministre de la Métropole...
M. Leduc :
...Bonjour.
Madame, vous êtes la >ministre de la Métropole. Ma question est très
simple : Est-ce qu'il y a, selon vous, ministre de la Métropole, de
Montréal, est-ce qu'il y a une crise du logement à Montréal?
Mme Rouleau : Ma collègue, la
ministre de l'Habitation s'est exprimée à plusieurs reprises sur...
M. Leduc : Mais vous, je
parle de vous, là.
Mme Rouleau : ...sur ce
sujet-là. Et, quand on regarde ce qu'il se passe à Montréal, c'est réellement
une question d'abordabilité. Le coût des loyers a augmenté, cela est vrai.
Alors, les loyers ayant augmenté, ça devient... c'est un enjeu, c'est vraiment
un enjeu qu'on prend en considération, et on met en place des mesures, des
programmes pour aider à ce que les gens puissent... pour s'assurer que les gens
aient un loyer à un coût raisonnable.
M. Leduc : Parfait. Donc, pas
de crise du logement à Montréal, c'est bien ça?
Mme Rouleau : Bien là, je... Vous
voulez absolument une crise du logement à Montréal. Je vous dis que le
problème, là, du logement à Montréal, puis appeler ça... Ça ne me dérange pas
que vous appeliez ça «crise», si vous aimez les crises.
M. Leduc : Mais vous, vous ne
l'appelez pas comme ça. O.K.
Mme Rouleau : Moi, je ne suis
pas dans la crise, je suis dans les solutions pour que les gens aient un
logement et que ce soit abordable. On construit plus de logements abordables.
On construit plus de logements sociaux.
M. Leduc : Bien compris.
Mme Rouleau : C'est une
nécessité.
M. Leduc : Merci beaucoup.
Revenons à la question du REM. On a eu quelques échanges à ce sujet en Chambre
hier. Je vous ai posé la question à savoir la technologie aérienne... Vous n'avez
pas répondu en Chambre. Peut-être qu'on aura plus le temps d'aborder ça aujourd'hui.
On a appris hier qu'il y avait 100 millions de factures, là, qui nous étaient
chargées ici, aux contribuables du Québec, à travers les études. Il faut qu'on
achète les études du REM à la CDPQ. Mais la technologie aérienne du REM, ce n'est
pas du «open source», là. Ça, ça appartient à la caisse. Elle s'en est d'ailleurs
vantée. C'est sa technologie. Est-ce que, si vous maintenez le trajet aérien,
ça veut dire que vous allez maintenir la technologie de la CDPQ? Est-ce que ça
va nous être donné gratuitement, ça, ou il y aura une compensation à payer?
Mme Rouleau : En fait, c'est...
On ne part pas à zéro, on part avec l'ensemble des études qui ont été réalisées
par CDPQ Infra. On part avec une technologie. Il y a des discussions qui se
font à l'heure actuelle. Puis on aura un tracé et la technologie appropriée
pour desservir convenablement, adéquatement et enfin la population de l'est de
Montréal.
M. Leduc : Mais vous
confirmez que, donc, au moment où on se parle, l'État québécois, à travers le
MTQ, à travers la STM, ne possède pas les droits de cette technologie. C'est la
caisse qui les possède.
Mme Rouleau : C'est la caisse
qui possède à l'heure actuelle. Nous allons faire l'acquisition des études, et
toutes les discussions qui doivent avoir cours pour s'assurer d'avoir la
technologie appropriée... Ça sera peut-être cette technologie-là. Alors là, il
y a des discussions, là, qui se font.
M. Leduc : Ça, je comprends.
Ma question, c'est, si d'aventure on maintient la technologie comme c'est pour
l'instant, ce que vous nous avez fait comprendre hier, notamment dans le comté
de Bourget, si d'aventure on maintient la technologie, il faudrait s'attendre
potentiellement à ce qu'il y ait un coût à payer pour obtenir cette technologie.
Mme Rouleau : J'ai l'information.
La technologie n'appartient pas à CDPQ Infra.
M. Leduc : Ah, bon? Vous me
confirmez ça?
Mme Rouleau : Bien, c'est ce
que je confirme.
M. Leduc : Donc, nous, on peut
la reprendre à notre compte.
Mme Rouleau : On peut la
reprendre. Oui.
M. Leduc : Bon, bien, coudon,
tant mieux.
Parlons un peu de la STM. On a... Bien, je
fais un pont entre le REM puis la STM. Hier, il s'est dit toutes sortes de
choses depuis, bien, même depuis deux jours, depuis l'annonce de lundi. On
disait : Ah! bien là, avec la nouvelle prise publique du REM de l'Est, ça
va être plus long, ça va être compliqué. On repart dans les calendes grecques. Puis
on utilisait l'exemple de la ligne bleue, ce qui a été compliqué, ce qui a été
long. Mais n'importe qui qui a fouiné un peu le dossier de la ligne bleue sait
qu'un des blocages majeurs, c'était la loi sur les expropriations qui permet d'aller
obtenir au propriétaire d'un terrain des montants pas seulement sur la valeur
marchande de son terrain, mais sur les profits qu'il aurait pu y faire en l'exploitant,
des profits quasiment théoriques. La caisse n'avait pas besoin de se soumettre
à la Loi sur l'expropriation. Elle la contournait avec sa propre loi, la loi de
la CDPQ Infra.
Donc, d'une option... De deux choses l'une,
soit vous allez récupérer toutes les propriétés foncières qui ont été faites
par la caisse, vous allez les intégrer dans votre nouveau projet, ou soit que vous
allez devoir les refaire à travers la loi, mais celle de l'offre publique. Et
là, rebelote, comme avec la ligne bleue, on va être pognés pour rejouer dans le
mauvais film de la ligne bleue et de la complication que représente la Loi de l'expropriation.
Alors, est-ce que vous pouvez me confirmer
qu'on va prendre les terrains qui étaient réservés par CDPQ Infra ou si on va
devoir réviser la loi sur les expropriations, comme le demande l'Union des
municipalités du Québec, une loi qui n'a pas été révisée depuis 1983, donc
avant ma naissance, Mme la ministre?
• (11 h 40) •
Mme Rouleau : La ligne bleue
a été inscrite dans la loi n° 66 pour l'accélération. C'est ce qui nous a
permis d'aller plus vite. Là, on reprend le projet de transport structurant
pour l'est de Montréal, gouvernement et ville de Montréal. Alors, on va mettre
en <place tous les outils nécessaires...
Mme Rouleau : ...ville
de Montréal. Alors, on va mettre en >place tous les outils nécessaires
pour s'assurer de l'accélération du projet parce que tout le monde est
impatient que ça se réalise. On n'a pas aucunement l'intention de laisser le
temps filer. On veut que les choses se fassent rapidement, correctement,
rigoureusement, mais sans perte de temps.
M. Leduc : Donc, ce que
vous me dites, c'est : De l'avoir inclus dans votre loi vous permet de
contourner la loi des expropriations actuelle.
Mme Rouleau : On va
s'assurer d'avoir les mêmes... les mêmes outils, les mêmes moyens qui avaient
été attribués à la Caisse de dépôt pour faire avancer ce projet-là.
M. Leduc : Est-ce qu'il
va falloir, donc, modifier la loi sur les expropriations pour bénéficier de ces
mêmes moyens?
Mme Rouleau : Bien là, on
pourra les... On fera ce qu'il faut pour que ça puisse avancer.
M. Leduc : Je fais le
pont avec la STM. La STM vit des heures difficiles. Vous savez, vous êtes au
courant qu'il y a une baisse substantielle d'achalandage avec la pandémie. On
retrouve tranquillement l'achalandage prépandémie. Là, on se compare à 2019,
mais on est quand même loin d'y être arrivé. La STM a dit qu'elle visait
85 % de l'achalandage pour l'automne. En ce moment, on serait en quelque
part entre 60 % et 70 %. Ça implique donc des pertes énormes de
revenus, bien sûr. Vous avez compensé une partie de ces revenus-là pendant la
pandémie. Est-ce que vous pouvez me donner le chiffre qui a été investi par le
gouvernement du Québec pour combler les pertes de revenus à la STM?
Mme Rouleau : On a
d'abord investi 1,4 milliard de dollars pour les sociétés de transport au
Québec, la majorité pour l'ARTM et les sociétés de transport. Et, dans l'ARTM,
c'est la STM qui a eu le gros du... passons le gâteau, je ne pense pas qu'on
puisse dire gâteau, mais...
M. Leduc : La tarte?
Mme Rouleau : ...du
montant. Et on a ajouté, au dernier budget de mon collègue le ministre des
Finances, un autre 400 millions. C'est 1,8 milliard de dollars qu'on
a investis pour les sociétés de transport pour s'assurer qu'il n'y ait aucune
perte de service, pour maintenir le service, plus tous les programmes qui sont
dévolus aux sociétés de transport pour le maintien des actifs et faire en sorte
que tout fonctionne. Alors, pas de perte de service, on n'en veut pas, on veut
améliorer plutôt le service du transport collectif.
M. Leduc : Parce que,
là, plusieurs acteurs tirent la sonnette d'alarme parce que, si vous ne
renouvelez pas ces sommes-là, la STM, qui a déjà dû faire des choix difficiles,
notamment, vous le savez, le report d'un an des entretiens des wagons Azur qui
étaient déjà rendus à avoir une bonne dose de maintenance, bien, ils ont
reporté d'un an. Pas de danger pour le public, pas de danger de santé et
sécurité, semble-t-il. Tant mieux, mais c'est quand même une décision
étonnante. Et là ils craignent que, si vous ne renouvelez pas de manière forte
vos investissements maintenant dans la STM pour maintenir le taux d'offre de
service en attendant que l'achalandage revienne dans les taux prépandémie, ils
vont être forcés de faire des coupures, ils vont être forcés de faire des
compressions. Alors, vous les maintenez dans une drôle de situation où ils sont
pris à devoir faire des compressions internes parce que, là, il manque de
revenus pour combler le manque d'achalandage. Est-ce que vous vous engagez
aujourd'hui, Mme la mairesse... Mme la ministre de la Métropole, à combler ces
revenus-là jusqu'à tant que l'achalandage soit revenu à des niveaux
prépandémie?
Mme Rouleau : Il y a un
travail constant qui est fait avec l'ARTM et les sociétés de transport, un
accompagnement constant. On vérifie que tout est correct et on a la
confirmation que c'est correct. L'argent qu'on investit est là, il est sérieux.
On a été le premier gouvernement au Canada, d'ailleurs, à mettre autant
d'argent, à donner cet argent-là pour les sociétés de transport au moment où
c'était crucial, et avant... avant tout le monde, avant le gouvernement
fédéral, avant même que le gouvernement fédéral s'engage. Donc, nous sommes là,
nous sommes extrêmement présents. On investit, dans les 10 prochaines
années, 56,5 milliards de dollars en transport collectif au Québec, une
grande partie pour Montréal et la région métropolitaine. Je pense qu'on est un
gouvernement très sérieux en transport collectif.
M. Leduc : La STM a un
déficit de 62 millions à ce moment, puis ce n'est pas des mauvais
gestionnaires à la STM. Ils ont plein de projets. Ils sont placés devant la
perspective réelle de faire des compressions. Là, vous êtes en train de me dire
que, si, dans quelques mois, on apprend que telle ligne, ils ont réduit la
fréquence du métro, tel autobus, ils ont réduit la fréquence, ça va être la
faute de la STM qui aura mal géré ses revenus? Vous devez être davantage
présente, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Bon, L'ARTM
a salué les engagements financiers qu'on a annoncés. Et, quand on annonce un
engagement, c'est que l'argent est là. Alors, il y a cette discussion
continuelle qui se fait avec les sociétés de transport, avec l'Autorité
régionale de <transport métropolitain...
Mme Rouleau :
...fait
avec les sociétés de transport, avec l'Autorité régionale de >transport
métropolitain. On a mis en place un plan d'urgence pour les sociétés de
transport, qui est en vigueur jusqu'au 31 décembre 2023. Alors, il n'y a
pas... Il n'y a pas, aujourd'hui, là, de feu nulle part. Tout est là. On
prévoit que l'achalandage va revenir. Il faut offrir un service qui soit au
rendez-vous.
M. Leduc : Le problème,
ce n'est pas aujourd'hui. Le problème, c'est demain parce que, là, vous n'allez
pas renouveler ces mesures d'urgence là.
Mme Rouleau : Demain, au
31... Ce programme d'urgence se poursuit jusqu'au 31 décembre 2023. Alors,
demain est garanti encore, là. Et nous sommes là pour soutenir les sociétés de
transport.
M. Leduc : Bien, visiblement,
il n'est pas suffisant, ce programme-là, il faudrait le bonifier. C'est ça, la
question, Mme la ministre.
Mme Rouleau : De
combien, monsieur?
M. Leduc : Bien là, je
ne suis pas... Je n'ai pas les chiffres de la STM. J'espère que vous êtes
capable de négocier avec eux, je suis conscient que vous... Je suis confiant
que vous êtes capable de le faire, mais, visiblement, il faut mettre davantage
d'efforts, Mme la ministre.
Mme Rouleau : Bien,
voyez-vous, le financement qui est offert...
La Présidente (Mme Boutin) :
Un à la fois.
Mme Rouleau : Vous
permettez?
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, sinon on n'entend pas, là. Allez-y.
Mme Rouleau : O.K. Le
financement qui est offert aux sociétés de transport et à l'ARTM répond aux
besoins pour maintenir et assurer le meilleur service possible aux citoyens. C'est
à ça qu'il faut penser, le service aux citoyens.
M. Leduc : Oui, mais là
ce que tout le monde dit, c'est que ça ne sera pas suffisant. Bientôt, il va
falloir faire des compressions. Mais, bon, j'ai entendu vos réponses. Puis il
se rajoute à ça le défi de maintenir l'offre de service. Parce que vous savez
ce qui va arriver si on ne maintient pas l'offre de service, c'est un cercle
vicieux qui commence, moins bons services, moins bonnes fréquences, moins
d'argent. Moins d'argent? Moins de bons services, moins de bonnes... Bon, bref,
vous comprenez?
Mme Rouleau : Tout à
fait.
M. Leduc : Ça fait que
c'est là que vous avez un rôle fondamental à jouer. Puis je vous appelle, je
vous invite à le faire dans les prochaines semaines. Puis en plus...
Mme Rouleau : Nous le
faisons, M. le député.
M. Leduc : ...que le SRB
Pie IX va être en fonction bientôt, là. Et qui dit le nouveau SRB Pie IX...
Vous le savez, on s'est battus pour ça, on en a discuté en début de mandat, il
va être prolongé dans une deuxième phase jusqu'à Notre-Dame, mais ça va
nécessiter des ressources humaines supplémentaires. Alors, comment on va être
capables de gérer, à la STM, l'ensemble des services actuels et rajouter ceux
du SRB Pie IX? Il va falloir que vous soyez plus généreuse que ça, Mme la
ministre. C'est mon invitation.
J'aimerais terminer avec une question, vu
qu'on parle de Notre-Dame.
Mme Rouleau : 1,8 milliard
de dollars pour maintenir le service dans une période très critique.
La Présidente (Mme Boutin) :
Il reste seulement deux minutes pour M. le député, qui avait une question.
M. Leduc : Dernière question,
Mme la ministre. Vu qu'on parle de Notre-Dame, on l'a évoqué un peu hier, bien,
je reviens à la charge aujourd'hui. À la dernière campagne électorale, tous les
partis avaient quelque chose à proposer sur Notre-Dame, hein, il fallait qu'il
y ait une connexion, il fallait qu'il se passe quelque chose là-dessus. On
s'est battus, je me suis battu, on s'est entendus pour prolonger le SRB
Pie IX jusqu'à Notre-Dame parce que, de manière étrange, il s'arrêtait au
métro Pie IX puis laissait tomber tout le quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Heureusement, ça s'est réglé. Dans une deuxième phase, il sera prolongé à
Notre-Dame.
Mais tout le monde comprenait qu'il allait
se connecter à quelque chose. Bon, là, vous nous avez proposé le REM de l'Est,
qui allait défigurer le parc Morgan. C'est une chose du passé, heureusement.
Mais je vous avais avertie plus tôt cette session en vous disant : C'est
quoi, votre plan B pour Notre-Dame si d'aventure le REM de l'Est est retiré
dans la portion Hochelaga-Maisonneuve? Et là on se retrouve exactement dans
cette situation-là où on n'a plus de REM de l'Est. Là, on n'a rien d'autre.
Qu'est-ce que vous avez à suggérer pour les gens d'Hochelaga-Maisonneuve, les
gens de Bourget, les gens de Sainte-Marie—Saint-Jacques qui habitent au sud et
qui s'attendaient à un transport collectif sur Notre-Dame? Ça ne sera pas le
REM de l'Est, donc ça va être?
Mme Rouleau : Bien,
autre chose.
M. Leduc : Mais c'est
quoi? C'est vous, la ministre des Transports et de la Métropole, Mme la
ministre.
Mme Rouleau : Écoutez,
la décision s'est prise tout dernièrement de reprendre le REM de l'Est,
d'enlever une portion de ce REM de l'Est qui servait, oui, à la reconfiguration
de la rue Notre-Dame. Alors là, il y a déjà, là, des discussions qui sont en
cours avec la ville de Montréal et le gouvernement pour revoir cette
planification.
M. Leduc : Mais donc
vous n'étiez pas prêts, au jour un de l'annonce du retrait du REM de l'Est
sur Notre-Dame, à avoir tout de suite une alternative?
Mme Rouleau : Je pense
que c'est, quoi, depuis les années 50...
La Présidente (Mme Boutin) :
Je suis désolée de vous interrompre, malheureusement...
Mme Rouleau : ...qu'on
veut refaire la rue Notre-Dame.
La Présidente (Mme Boutin) :
Je suis désolée, c'est malheureusement tout le temps qu'on avait pour ce
bloc. Nous revenons maintenant avec l'opposition officielle, avec M. le député
de Pontiac, pour 19 minutes.
M. Fortin :Merci. Je vais faire ça rapidement, j'ai juste quelques
questions pour vous encore, Mme la ministre, parce que vous avez soulevé
quelques points tantôt, là, qui, disons, amènent des interrogations
supplémentaires. Tantôt, vous avez parlé de 2029 pour votre... appelons ça REM
de l'Est 2.0, là, pour utiliser le terme, même si la caisse n'est pas d'accord.
Alors, 2029, c'est pour se rendre à Pointe-aux-Trembles et à Montréal-Nord ou
c'est pour l'ensemble du projet?
• (11 h 50) •
Mme Rouleau : Bien, ce
que je souhaiterais, là, M. le député de Pontiac, c'est qu'on laisse le groupe
d'action, là, qu'on a remis en <place après l'excellent travail...
Mme Rouleau :
...le
groupe d'action, là, qu'on a remis en >place après l'excellent travail
qu'ils ont fait pour la ligne bleue, les laisser travailler et puis qu'ils nous
fassent les recommandations, qu'ils nous disent, là, quel sera le tracé exact,
et puis avec les échéanciers, et...
M. Fortin :
Mais vous, vous n'êtes pas prête, aujourd'hui, à leur demander de travailler
pour Montréal-Nord, pour Pointe-aux-Trembles, avant de regarder le reste. Vous
voulez qu'on fasse l'étude complète pour Charlemagne, Repentigny, L'Assomption,
Terrebonne, Laval, et tout le reste, avant de faire les travaux pour
Pointe-aux-Trembles et Montréal-Nord?
Mme Rouleau : J'aimerais qu'il
y ait d'abord un tracé. Et puis ensuite il y aura les étapes subséquentes.
Mais, chose certaine, M. le député, notre engagement, c'est de desservir la
population qui ne l'a jamais été par aucun gouvernement précédent.
M. Fortin :
Oui, mais le problème, c'est que pour tout le reste, là, toutes les
municipalités qui ont été évoquées hier ou avant-hier par le premier ministre,
c'est qu'on... Vous partez de zéro en ce moment, tandis que vous avez déjà
certains plans pour Pointe-aux-Trembles puis pour Montréal-Nord. Pourquoi ne
pas les mettre en œuvre tout de suite et étudier le reste des tracés
potentiels?
Mme Rouleau : Alors,
justement, on ne part pas de zéro, M. le député, on poursuit le travail qui a
déjà été entamé puis on va y ajouter des analyses. Alors, il y a un travail qui
est fait. On veut s'assurer que ce tracé soit efficace pour la population de l'Est
de Montréal, répondre aux engagements qu'on a donnés et aux besoins de la
population.
M. Fortin :
Je trouve ça malheureux qu'on ne puisse pas prendre l'engagement formel envers
les gens de Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Nord, de leur dire : On va
régler le vôtre tout de suite puis regarder le reste...
Mme Rouleau : Monsieur...
M. Fortin :
...pendant qu'on fait ces travaux-là. Mais, bon...
Mme Rouleau : M. le député...
M. Fortin :
...ça, ça vous appartient, là. Non, je vais... J'ai une question qui s'en
vient, ça ne sera pas très long. Vous avez évoqué le modèle de gouvernance. Vous
avez dit tantôt, là : Le meilleur modèle, c'est celui du gouvernement du
Québec et de la ville de Montréal. Est-ce que je vous ai bien comprise?
Mme Rouleau : Que c'est le
meilleur modèle?
M. Fortin :
Oui.
Mme Rouleau : C'est le modèle
le plus efficace pour s'assurer de réaliser rapidement le transport structurant
pour l'Est de Montréal. Parce que notre objectif, c'est de le faire, et puis de
le faire rapidement. Alors, on a besoin du tracé, on a besoin d'avoir les
différentes étapes pour que ça se fasse vite. On veut que ça se fasse vite. Je
veux autant que vous le voulez, peut-être nouvellement, que la population de
Pointe-aux-Trembles, de Montréal-Nord, de Saint-Léonard...
M. Fortin :
De Rivière-des-Prairies, nous, surtout.
Mme Rouleau : ...soit bien
desservie, M. le député. C'est ce que je veux.
M. Fortin :
Mais là... Là, vous me dites : C'est le meilleur modèle pour aller
rapidement, là. Comment vous pouvez expliquer ça? Le REM, là, le REM pour... vers
Brossard, le REM vers Deux-Montagnes, le REM vers l'ouest a pu commencer la
construction en trois ans. Est-ce que vous allez pouvoir faire ça dans le
modèle actuel?
Mme Rouleau : D'ailleurs, je
vous rappellerai que, lorsqu'on est arrivés en poste, les travaux du REM de l'Ouest
étaient sur stop parce qu'il n'y avait aucune mesure de mitigation qui avait
été prévue par l'ancien gouvernement, ce qu'on a fait rapidement quand on est
arrivés. Alors, le REM de l'Ouest se fait. Il va être en fonction très, très
prochainement.
M. Fortin :
Oui, mais ma question, c'est : Est-ce que vous allez être en mesure d'amorcer,
dans votre modèle de gouvernance, des travaux en trois ans?
Mme Rouleau : Bien, c'est ce
qu'on... C'est ce qu'on veut, effectivement.
M. Fortin :
O.K. Parfait. Dernière chose. Vous avez évoqué ce matin votre plan de décongestion,
celui que vous aviez présenté à la campagne 2018. Dans ce plan de
décongestion là, Mme la Présidente, on promettait un tramway pour l'est de
Montréal, on promettait un REM vers Chambly puis Saint-Jean-sur-Richelieu, on
promettait des voies réservées sur la 13, la 15, la 19, la 440, la 640, on
promettait un incitatif financier au covoiturage dans le Grand Montréal, on
promettait des ascenseurs dans toutes les stations de métro. Mme la Présidente,
je soumets que, bien malheureusement, l'ensemble de ces engagements-là n'ont
pas été réalisés par le gouvernement. Alors, je me demande, dans leur plan qu'ils
vont présenter à la prochaine campagne, comment on peut se fier aux engagements
qu'ils vont faire en matière de transports quand ils ne vont avoir réalisé
aucun de ces engagements-là, quand ils vont avoir changé d'idée sur l'ensemble
de leurs propositions pour le Grand Montréal en matière de transports.
Mme Rouleau : Alors, il y a
des gestes très concrets qui sont posés pour la décongestion de la région
métropolitaine, des engagements, du financement, des projets de transport
collectif qui se mettent en place. Parfois, on a parlé de tramway. Ça a été
autre chose qui a été décidé, parce que le tramway s'est avéré être moins
efficace que le REM, par exemple. À d'autres endroits, bien, on souhaitait le
REM, mais ce n'est pas le REM qu'il faut, ce n'est pas la bonne technologie
pour répondre aux besoins d'achalandage et de <déplacement de la
population...
Mme Rouleau :
...aux
besoins d'achalandage et de >déplacement de la population. Mais tous ces
projets-là, M. le député, font partie de notre plan de travail, et que nous
mettons en place.
M. Fortin :Bien, c'est ça, mon point. Vous avez proposé un paquet
d'affaires puis vous allez n'en mettre aucune de ces choses-là en place. Vous
avez proposé des choses aux gens de Montréal puis après vous leur dites :
Oui, finalement, ce n'était pas pantoute ça, la meilleure idée. Je change
d'idée complètement. Comment ils peuvent se fier aux promesses que vous allez
leur faire cette année?
Mme Rouleau : Bien, ce qui
est important pour la population, M. le député, c'est d'avoir du transport
collectif efficace pour que les gens délaissent la voiture et embarquent dans
ce train, dans ce mode de transport moderne, électrique, qui va faire qu'ils
vont pouvoir se déplacer plus rapidement et mieux sur le territoire. Il faut
une meilleure desserte sur le territoire. Alors, c'est ça qu'on fait, M. le
député. C'est ça, notre objectif. C'est là-dessus qu'on travaille avec les
partenaires. En cours de route, quand on est sur un projet, s'il arrive quelque
chose puis que ce projet-là, il risque d'achopper, là, il ne se réalisera pas
parce qu'il y a un os, là, trop... Bien, on n'abandonne pas, nous, on
n'abandonne pas. On écoute, on regarde la situation. Est-ce qu'il y a d'autres
solutions? Et on est capables, M. le député, de modifier des choses pour
s'assurer que le projet se réalise.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Mme Rouleau : C'est ce qui
est arrivé avec la ligne bleue, d'ailleurs.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Il resterait 11 min 39 s pour M. le député de
Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, il y a beaucoup de sujets qu'on veut aborder. On
comprend, pour les gens de l'est qui nous regardent aujourd'hui, qu'il va
falloir encore se fier aux promesses de la CAQ, donc, pour atteindre... pour
pouvoir bien desservir l'est de Montréal.
Un enjeu sur lequel j'aimerais bien
entendre Mme la ministre de la Métropole, on a appris, la semaine passée, que
Québec obligera Montréal à assouplir sa norme d'émissions de nickel, sans cible,
dans l'air en lui imposant son nouveau règlement qui permettra à l'industrie
beaucoup plus de particules cancérigènes. Comment, Mme la ministre, comment vous
justifiez, vous, une décision pareille, qui est de permettre d'introduire une
plus forte quantité de produits potentiellement cancérigènes, cinq fois plus,
dans l'air de la métropole?
Mme Rouleau : Bien, M. le
député, il n'y a pas d'impact, certainement pas d'impact, à Montréal, dans
cette décision-là qui a été dûment prise par le ministre de l'Environnement et
le gouvernement pour s'assurer, là, d'être... d'avoir des normes qui sont
compatibles avec ce qui se passe ailleurs dans le monde et qui répondent aux
besoins, là, aux normes efficaces qui n'ont pas d'impact sur la santé. Si ça
avait un impact, je ne pense pas que cette décision-là aurait été prise. Et,
pour Montréal, ça n'a pas d'impact en particulier. Et ce n'est pas pour dire :
C'est bien ou pas bien ailleurs, mais, à Montréal, ça n'a pas d'impact.
M. Benjamin : À Montréal en
particulier, ça n'a pas d'impact? Je ne sais pas. Est-ce que les citoyens de
Montréal vivent sur une autre planète? Je ne sais pas. Donc... Mais toujours
est-il qu'aux dernières nouvelles les Montréalais sont des Québécois comme tant
d'autres, comme tous les autres. Et à Montréal, dans la métropole, Montréal
disposait déjà d'un règlement. Et vous, comme ancienne mairesse
d'arrondissement, Mme la ministre, est-ce que vous accepteriez, basé sur une
seule étude, que le gouvernement du Québec empiète sur votre autonomie
municipale et vous impose une quantité cinq fois plus importante de nickel dans
l'air de votre arrondissement?
Mme Rouleau : Bien,
voyez-vous, la ville de Montréal est la seule ville au Québec à avoir une
entière autonomie sur la qualité de l'air et la qualité de l'eau, justement.
M. Benjamin : Donc, vous
l'auriez accepté, donc, comme ancienne...
Mme Rouleau : La ville de
Montréal a toute l'autonomie sur la qualité de l'air et de l'eau, M. le député.
M. Benjamin : Mais ce qu'il
faut savoir, Mme la ministre, je viens de vous le rappeler dans ma première
question, Québec a décidé, votre gouvernement, votre gouvernement a décidé
d'assouplir, de passer outre la compétence de la ville de Montréal dans ce
dossier-là pour augmenter les normes de nickel dans l'air.
• (12 heures) •
Mme Rouleau : Non. La ville
de Montréal a toute la compétence pour la gestion de la qualité de l'eau et de
l'air. C'est la seule municipalité au Québec qui l'a. Et, lorsque vous parlez
de cette norme, c'est basé sur une rigoureuse recherche scientifique et d'avis
scientifiques, M. le député.
M. Benjamin : Est-ce que vous
êtes en train de me dire, Mme la ministre, que, contrairement à ce qui a été
dit la semaine dernière, que le gouvernement du Québec va respecter les
compétences de <Montréal...
>
12 h (version révisée)
<17909
M.
Benjamin :
...gouvernement du Québec va respecter les
compétences de >Montréal depuis 1872, c'est-à-dire de ne pas imposer à
la ville de Montréal les normes d'augmentation du nickel dans l'air? Est-ce que
c'est ce que vous êtes en train de me dire?
Mme Rouleau : Je vous répète...
Je vous répète, M. le député, que la ville de Montréal est la seule
municipalité au Québec à avoir la responsabilité de la qualité de l'air et
qualité de l'eau. C'est un pouvoir qui a été délégué.
M. Benjamin : Donc, je
comprends que ce pouvoir-là, qui a été délégué, va être respecté, que,
contrairement à ce qui a été annoncé dans les journaux la semaine dernière, le
gouvernement du Québec respectera les compétences de la ville de Montréal, c'est-à-dire
en n'imposant pas l'augmentation des normes de nickel dans l'air?
Mme Rouleau : Le gouvernement
du Québec respecte toutes les compétences de la ville de Montréal.
M. Benjamin : Un autre thème,
Mme la Présidente. J'aimerais vous parler, Mme la ministre, d'un enjeu très
important pour les familles montréalaises ce matin. Mme la ministre, est-ce que
vous savez... est-ce que vous êtes au courant de combien d'enfants qui sont
présentement sur une liste d'attente pour une place en service de garde?
Mme Rouleau : Le nombre
exact. Avez-vous le nombre exact des enfants qui sont sur une liste d'attente? Je
n'ai pas le chiffre exact, M. le député.
M. Benjamin : Alors vous n'avez
pas le chiffre exact?
Mme Rouleau : Je pourrai vous
revenir. Je pourrai vous revenir rapidement avec un chiffre.
M. Benjamin : D'accord. Bien,
je l'ai, je l'ai, Mme la ministre : 8 622 enfants de la métropole. Qu'est-ce
que vous allez faire pour corriger cette situation?
Mme Rouleau : Bien, mon
collègue le ministre de la Famille, mon collègue le ministre de l'Éducation
travaillent très fort pour s'assurer que tous les services soient rendus et
augmenter les services pour les enfants et pour les familles.
M. Benjamin : Vous savez, Mme
la ministre, je pense que votre ministre de la Famille ne travaille pas trop
fort. En réalité, je pense qu'il ne travaille pas du tout pour les gens de la
métropole. Saviez-vous que, selon le ministère de la Famille, les informations
recueillies dans les cahiers de crédits, il est indiqué que le nombre de places
manquantes en service de garde éducatif à l'enfance n'est que de 95 places?
95 places. Comment vous expliquez cela? Quand je viens de vous dire que le
nombre d'enfants, sur une liste d'attente, c'est 8 622 enfants, sur
une liste d'attente, et on parle ici de 95 places seulement, comment vous
l'expliquez?
Mme Rouleau : Bien, alors,
pour répondre à votre question, on a annoncé la création de 633 nouvelles
places de service de garde éducatif à l'enfance dans la région de Montréal,
dont — c'est un secteur qui vous intéresse aussi — 188 sur
le territoire de l'est de Montréal d'ici 2025, et sans compter tous les projets
de construction et d'agrandissement d'écoles primaires et secondaires sur le
territoire, dont dans l'est de Montréal.
M. Benjamin : En fait, ma
question, Mme la Présidente... En fait, je veux...
Mme Rouleau : Bien, c'est
juste pour vous dire que, contrairement à ce que vous dites, là, vous prétendez
qu'il y a des... j'ai des collègues qui ne travaillent pas, ce n'est pas le
cas.
M. Benjamin : Non, ce n'est
pas des prétentions, Mme la ministre, ce n'est pas des prétentions, c'est dans
les cahiers de crédits. Ce n'est pas des prétentions. Il y a 8 622 enfants
qui sont en attente pour une place en service de garde dans la région de
Montréal. C'est dans le cahier de crédits. Ce n'est pas une prétention. Et ce n'est
pas une prétention non plus lorsque j'évoque 95 places seulement par votre
ministre de la Famille et de l'Enfance. S'il est vrai que votre ministre
travaille, je ne sais pas s'il travaille, mais il ne travaille pas fort pour
Montréal.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député de Viau, je vous demanderais de faire preuve de prudence.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Je m'en occupe. Prudence. Ça ne vous ressemble pas. Merci beaucoup.
M. Benjamin : Et pourtant,
Mme la Présidente...
Mme Rouleau : Moi non plus,
je ne le reconnais pas, là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Non, mais...
M. Benjamin : Écoutez, vous
savez, les enjeux des enfants... Ce que j'ai dit, Mme la Présidente, s'il est
vrai que votre ministre de la Famille travaille, il travaille fort... il ne
travaille, parfois, pour la région de Montréal, c'est un fait. Les chiffres en
parlent. Ce sont les chiffres qui en parlent.
M. Skeete : Le collègue sait
très bien qu'à tous les matins le ministre se présente au travail et effectue
son boulot. Alors, il prête des intentions de non-respect et d'absentéisme au
ministre, et je ne pense pas que c'est équitable. Alors j'inviterais le
collègue à être prudent dans ses prétentions.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Mais j'inviterais tout le monde à être prudent.
M. Benjamin : On va être
prudents, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Puis
on va continuer. Il reste 3 min 54 s.
M. Benjamin : On va être
prudents, Mme la Présidente, mais j'aimerais pouvoir que les collègues fassent
un bon usage du temps qui nous est alloué.
Mme la Présidente, je vais vous amener sur
un autre sujet, donc un autre thème, Mme la Présidente, sur lequel vous m'avez
entendu au cours des derniers mois, puisque, moi-même, comme père de famille, à
deux maisons de chez moi, il y a eu une fusillade. Et je veux parler ici au nom
des gens de Saint-Michel, de Rivière-des-Prairies, de Montréal-Nord, de
Lachine, de Saint-Léonard, de Laval, de Longueuil, de partout, de partout qui
se questionnent maintenant sur... depuis deux ans, sur l'augmentation <fulgurante...
M. Benjamin :
...de
Lachine, de Saint-Léonard, de Laval, de Longueuil, de partout, de partout qui
se questionnent maintenant sur... depuis deux ans, sur l'augmentation >fulgurante
de la violence armée dans les rues de Montréal, alors que l'année 2022
semble vouloir se diriger vers un autre triste record puisque les chiffres sont
là. Les faits sont têtus, Mme la Présidente.
Autre les annonces en grande pompe, qu'est-ce
que vous comptez faire, comme ministre de la Métropole, pour sécuriser, pour
aider, pour contribuer à sécuriser véritablement les rues de Montréal, les
quartiers de la métropole?
Mme Rouleau : Bien, vous
savez, M. le député, que c'est un enjeu sur lequel moi aussi, j'ai eu à me
prononcer, puis j'ai travaillé avec la ministre de la Sécurité publique
là-dessus. Effectivement, des annonces, pas en grande pompe mais importantes,
ont été faites pour sécuriser Montréal, notamment enlever les armes à feu sur
le territoire avec CENTAURE, donner plus de moyens aux organismes
communautaires qui travaillent auprès des gangs de rue, travailler du
financement à la mission, améliorer leur financement. Et, aujourd'hui même, M.
le député, j'ai annoncé la création d'une nouvelle chaire de recherche sur la
violence armée pour Montréal et ce qu'on appelle un «living lab», là, qui va
être attribué à un ou deux arrondissements de Montréal, selon les appels de
propositions que nous allons recevoir. Alors... Et cela, M. le député, est
extrêmement important et est salué par les organismes, par les chercheurs parce
qu'on va pouvoir avoir... on aura vraiment un portrait très clair de la
situation métropolitaine et on sera... on pourra mettre en place des actions de
recherche, actions sur le territoire en collaboration avec les partenaires.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
M. Benjamin : Vous savez, il
y a un autre aspect, en fait, dans ce dossier-là. Et les gens de tous les
quartiers de Montréal, de la métropole, les gens de tous les arrondissements
nous demandent, demandent au gouvernement d'arrêter d'envoyer et de jouer du
ping-pong avec les autres paliers gouvernementaux. J'aimerais savoir ce que
votre gouvernement a fait en termes de... au niveau de ses relations avec le
fédéral sur les enjeux des armes de poing.
Mme Rouleau : Bien, ma
collègue la ministre de la Sécurité publique est en relation constante avec son
homologue fédéral pour, un, côté financement, mais, deux, aussi pour s'assurer
que les armes ne traversent pas les frontières. Parce que ce n'est pas une
question de ping-pong, c'est une question de chacun ses responsabilités. Alors,
nous prenons nos responsabilités, nous mettons en place des programmes
importants. Et moi, personnellement, j'ai...
Une voix : …
Mme Rouleau : Bon.
La Présidente (Mme Boutin) : …30 secondes.
Je me suis... J'ai rajouté un peu de temps.
Mme Rouleau : Et moi,
personnellement, j'ai mis en place, à Montréal-Nord, un comité d'élus pour
s'assurer qu'on puisse travailler ensemble, tous les paliers gouvernementaux,
et transpartisan, d'ailleurs, pour...
M. Benjamin : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
15 secondes.
M. Benjamin :
15 secondes.
Mme Rouleau : ...pour mettre
en place les mesures efficaces pour cesser cette violence, notamment dans
Montréal-Nord.
La Présidente (Mme Boutin) : Cinq
secondes.
M. Benjamin : Je déplore, Mme
la Présidente, que, jusqu'à présent, la ministre n'ait pas encore rencontré le
Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci.
M. Benjamin : Ça vous aurait
permis de vous...
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Vous aurez un dernier bloc, M. le député, vous aurez un dernier bloc. Nous
allons maintenant avec le député de Matane-Matapédia. Et vous disposez de 14 minutes.
• (12 h 10) •
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Mme la ministre, vous savez que j'ai un intérêt pour Montréal, une
partie de ma vie s'y passe, dans Hochelaga-Maisonneuve, ce n'est pas un secret.
Je veux aborder la question linguistique. À Montréal, le français recule, c'est
une évidence, sur tous les plans. Et ce n'est pas la première fois que le Parti
québécois, à l'étude des crédits ou ailleurs, aborde cette question-là.
Je vous donne deux nouvelles statistiques
récentes qui proviennent de l'essayiste Frédéric Lacroix sur la question des
cégeps en anglais : il y a une domination des cégeps en anglais, notamment
à Montréal, qui continue de s'accroître, 29,3 % des D.E.C. remis en 2020,
c'est des D.E.C. en anglais; pourcentage de la population de Montréal
anglophone ayant droit, 8,1 %. 29,3 %, 8,1 %. Ce qui veut dire
qu'il y a un transfert important qui se fait, notamment des nouveaux arrivants
qui sont passés par le primaire et le secondaire en français vers les cégeps
anglophones, un moment important de leur vie où il se fait de la socialisation,
des choix professionnels et bien d'autres choix importants qui guident leur
vie.
Au Parti québécois, on a proposé, comme
Guy Rocher, le grand sociologue à qui on rend régulièrement hommage, comme
l'essentiel des <spécialistes...
M. Bérubé :
...et
bien d'autres choix importants qui guident leur vie.
Au
Parti québécois, on a
proposé, comme Guy Rocher, le grand sociologue à qui on rend régulièrement
hommage, comme l'essentiel des >spécialistes qui sont venus nous voir,
qu'on puisse assujettir les cégeps, notamment ceux de Montréal, à la Charte de
la langue française. Ma question très simple : Pourquoi êtes-vous contre
cette mesure?
Mme Rouleau : Cette mesure du?
M. Bérubé : D'assujettir les
cégeps à la Charte de la langue française.
Mme Rouleau : Bien, il y a eu
toute une analyse qui a été faite, et discussion. Ce qui est certain, M. le
député, c'est qu'autant pour nous que pour vous la langue française est
extrêmement importante. C'est notre langue commune, et on veut protéger le
français et mettre en place toutes les mesures nécessaires pour protéger le
français. C'est la loi n° 96, qui est à la veille d'être adoptée,
souhaitons-le, qui va nous permettre d'avancer.
Alors, les actions de francisation se
font, les actions d'intégration pour les immigrants se font. Et nous nous
assurons, M. le député, que le français gagne plus de place et que l'anglais ne
puisse pas aller au-delà du français.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député, je vous inviterais peut-être à reformuler votre question.
M. Bérubé : J'ai ma réponse.
Ceci, respectueusement soumis, comme on dit en droit, ça ne suffira pas. Il y a
bien des enjeux qui sont importants, par exemple l'immigration francophone. Ce
n'est que récemment que votre collègue à l'Immigration a dit que ça nous
prendrait tous les pouvoirs. Bien, le statut de province et le statut de
fédéralistes vous placent dans une situation où vous êtes en attente d'une
réponse. Vous l'avez obtenue, en 24 heures, de Justin Trudeau : Vous
n'aurez pas les pouvoirs en immigration.
Ensuite, sur la question du collège en
français, je veux dire, si vous ne le prenez pas de moi, prenez-le de Guy
Rocher, qui a coécrit la loi 101, c'est essentiel. Vous faites le choix de
ne pas aller de l'avant. Je sais qu'il y a eu des débats. Il y a des gens qui
étaient pour, il y a des gens qui étaient contre. Résultat des courses, je
pense qu'on passe à côté de quelque chose d'important. Et mon appréciation, qui
sera partagée, vous allez vous en rendre compte dans les prochains jours, les
prochaines semaines, c'est que la loi n° 96 ne sera pas suffisante pour
affronter le défi de faire en sorte que Montréal demeure la deuxième plus
grande ville francophone au monde. Et je vous prédis qu'en ne faisant pas les
efforts nécessaires, en n'adoptant pas les mesures fortes, bien, l'anglais va
devenir majoritaire à Montréal. Et c'est ce qui nous guette. Et, moi, ce n'est
pas le destin que je souhaite à notre métropole.
Alors, j'ai dit ça à votre ministre, je
vous le dis à vous : Il est... Il est... Il n'est pas trop tard pour
changer le projet de loi, mais il est trop tard, si on ne fait rien pour la
langue française. Donc je voulais vous l'exprimer. Je sais que vous êtes une
nationaliste, je vous ai déjà vue à l'épluchette de blé d'Inde de Nicole Léger,
je sais d'où vous venez, avant d'être à la CAQ, dans l'est de Montréal. Vous
savez que je vous apprécie beaucoup. Je sais que vous êtes une authentique
nationaliste, mais ça ne suffira pas, le projet de loi n° 96. Je voulais
échanger avec vous. Et je ne doute pas que vous avez fait part d'un certain
nombre d'arguments au moment voulu. Alors je voulais vous dire ça.
Deux projets importants... bien, deux
projets, deux infrastructures importantes maintenant à Montréal. J'aimerais
connaître l'échéancier, vous en êtes où, vous allez où. J'ai eu le privilège
d'en être le responsable. Vous voyez un peu où je m'en vais? Le Palais des
congrès de Montréal. Donc, en novembre dernier, on apprenait, dans La Presse,
que, bon, il y a des enjeux quant à, je dirais, l'expropriation, les montants
qu'on doit accorder dans le coin, pour les amateurs de musique, de chez Steve's
Music.
Donc, est-ce que vous allez de l'avant
avec le Palais des congrès? À ma connaissance, ce n'est pas au PQI. Donc, c'est
quoi, l'échéancier, c'est quoi, l'intention du gouvernement du Québec pour
l'agrandissement du Palais des congrès? Moi, je considère que, pour la relance
de Montréal, c'est un placement gagnant : c'est bon pour le rayonnement,
pour les hôteliers, pour les restaurants, pour les attraits. Donc, vous en êtes
où, sur le projet d'agrandissement du Palais des congrès de Montréal, à partir
du moment où ce n'est pas dans le PQI? Et la ville de Montréal s'est déjà
engagée pour 80 millions. Ils sont prêts à procéder. Et ça, je le tiens de
la mairesse elle-même, qui me l'a confié il n'y a pas tellement longtemps.
Mme Rouleau : C'est... Évidemment,
le Palais des congrès, je peux vous dire que, depuis le jour un de mon arrivée
en poste comme ministre de la Métropole et dans mes discussions avec la ministre
du Tourisme, qui est responsable de ce dossier plus particulièrement, on a
énormément échangé. Puis on reconnaît, bien sûr, l'importance de cet édifice,
qui est plus qu'un édifice, là. C'est un moteur économique important qui
vient... qui attire des congressistes à travers le monde, puis qui est un des
meilleurs lieux au Canada, et qui travaille à obtenir cette place-là. C'est un
projet qui est à l'étude à l'heure actuelle, qui est en <bonification...
Mme Rouleau :
...à
travers le monde puis qui est un des meilleurs lieux au Canada et qui travaille
à obtenir cette place-là. C'est un projet qui est... qui est à l'étude, à
l'heure actuelle, qui est en >bonification. On... Il y avait des enjeux
avec la ville de Montréal, des... certains enjeux ont été atténués puis...
M. Bérubé : Ils sont pas mal
réglés, là.
Mme Rouleau : ...et puis là
on avance avec le dossier.
M. Bérubé : O.K. Parce que,
du côté de la ville de Montréal, on parle des aménagements autour, il y a un
nouveau poste de pompiers qui serait à proximité aussi, il y a des
compensations de taxes. Autrement dit, la ville de Montréal est prête à
procéder. Je la comprends, je pense que l'association des hôteliers de Montréal
aussi. J'aimerais que le gouvernement de la CAQ puisse envoyer un signal fort :
si vous y allez, ça va se faire quand, c'est quoi, l'échéancier. Moi, je pense
que c'est gagnant en termes de revenus. Si on n'a pas ces congrès-là, Toronto
va les avoir, ou d'autres destinations. Puis ça va s'autofinancer. C'est bon
pour Montréal. Donc c'est le premier dossier que je voulais aborder.
Mme Rouleau : Qui est en
dossier d'opportunité avec la SQI à l'heure actuelle.
M. Bérubé : Contrairement au
troisième lien, qui, lui, n'est pas... n'a pas de dossier d'opportunité, j'ai
posé la question hier. Ça, c'est la voie rapide pour le troisième lien. Je vous
trouve plus prudente avec Montréal. Parfois, j'aimerais ça que vous soyez en
charge de d'autres dossiers avec un véritable ministère de la Métropole, comme
à l'époque de Louise Harel. Mais ça, c'est moi qui dis ça.
Alors, deuxième dossier, dans Hochelaga-Maisonneuve,
le Stade olympique. J'ai eu le privilège également d'en être gestionnaire. Là,
il n'y a plus d'échéancier. C'était prévu pour 2022. On parle de la toiture,
évidemment. Vous savez les désagréments que ça a occasionnés avec différents
sports, donc on est limités, là. Bon, vous connaissez ça autant que moi. Là, l'échéancier,
c'était 2022, là, c'était 2024. J'ai ça ici, là, un texte de Romain Schué qui
date du 21 février dernier. Donc l'échéancier a vraiment disparu. Donc, c'est
quoi, l'échéancier de remplacement de la toiture du Stade olympique?
Mme Rouleau : Bon, à l'heure
actuelle, le toit est maintenu, là. Les infrastructures sont maintenues de
manière très sécuritaire. Le travail se poursuit pour s'assurer d'avoir le
meilleur projet de toiture. Et là aussi je peux vous garantir que j'ai de
nombreuses discussions avec ma collègue. Nous y croyons, toutes les deux, à la
réalisation de ce projet-là. Et on travaille pour que ça puisse se réaliser.
M. Bérubé : Mais, Mme la
Présidente, j'imagine que la ministre est consciente qu'il n'y a aucune note de
tout cela dans l'étude des crédits. Dans les cahiers des crédits, il n'y a rien
sur le Stade olympique. Je pense, c'est la première année, depuis très
longtemps, qu'il n'y a rien. Il n'y a pas d'étude d'opportunité, il n'y a pas...
Il n'y a rien, là, on a fouillé comme il faut, là, donc autant pour le Palais
des congrès que pour le Stade olympique, qui sont deux infrastructures très
importantes pour la métropole, qui sont...
Mme Rouleau : Et
complémentaires.
M. Bérubé : Oui, absolument. C'est
deux sites touristiques très importants. D'ailleurs on avait même déjà envisagé
d'avoir des collaborations encore plus importantes avec Espace pour la vie
autour du stade. Donc, dans les deux cas, ça prend des échéanciers. Je veux
dire, la relance, dans l'est de Montréal, pour le stade... en a besoin
absolument. Puis le stade, avec un directeur général fantastique qu'est Michel
Labrecque, fait le maximum avec les moyens qu'il a depuis des années. Mais là
je pense qu'on a besoin d'envoyer un message à la fois à l'est de Montréal, à Hochelaga-Maisonneuve
et aux utilisateurs du Stade olympique : Maintenant
qu'on sait qu'il n'y aura pas de stade dans le bassin Peel, à moins que vous me
disiez le contraire, bien, on va investir sur notre Stade olympique, qui est un
atout, qui est un attrait pour l'ensemble des Québécois. Je pense, qu'on le
réalise, que c'est important. Moi, j'ai déjà entendu ici, dans une commission
parlementaire, aux crédits Métropole, un député dire... qui, lui, voulait le
faire exploser. Il voulait le détruire. Imaginez! On partait de loin. C'est un
ancien député de l'ADQ. Oui, je vous dirai qui tout à l'heure. Alors, je pense
qu'il faut la maintenir, cette infrastructure.
Alors, j'aimerais avoir un échéancier dans
les deux cas, Palais des congrès et Stade olympique. Puis, si ce n'est pas
aujourd'hui, bientôt, mais c'est la demande que je vous fais.
Mme Rouleau : D'accord.
Alors, je vous reviendrai avec un échéancier plus précis lorsque ce sera
possible, mais je veux juste vous dire à quel point je sais bien que le Stade
olympique, il est important. D'ailleurs, ma collègue a transformé l'organisation
de... en fait, le Stade olympique, là, est maintenant une...
M. Bérubé : Il y a une loi
qui encadre le... C'est mieux.
Mme Rouleau : Oui. Il y a une
loi qui fait que le Stade olympique peut procéder à du développement...
M. Bérubé : Autonome. Je
vous...
Mme Rouleau : Oui, plus... c'est
ça.
M. Bérubé : Tout à fait.
• (12 h 20) •
Mme Rouleau : Et, lorsque j'ai
signé la déclaration pour la revitalisation de l'est de Montréal avec la
mairesse, bien, c'est au Stade olympique que nous l'avons fait, dans le mât.
M. Bérubé : Très bien.
Mme Rouleau : Alors... Et j'ai
visité l'entretoit aussi. J'ai vu le...
M. Bérubé : Vous avez fait ça,
vous aussi?
Mme Rouleau : J'ai fait ça,
moi aussi.
M. Bérubé : Bon, la ministre
est bien au courant qu'on a... on a fait ça tous les deux. C'était important.
Puis il y a maintenant Desjardins qui est présent dans la tour. Et puis c'est
un milieu de vie. Il y a des associations sportives importantes qui sont là.
Bon, le toit, le plafond coule, là, mais c'est dans le sous-sol. Mais il y a un
signal à envoyer là, <O.K.?...
M. Bérubé :
...associations
sportives importantes qui sont là. Bon. Le toit... Le plafond coule, là, mais
c'est dans le sous-sol. Mais il y a un signal à envoyer là. >O.K.?
Mme Rouleau : Oui.
M.
Bérubé
: Est-ce
que la ministre me permet qu'on se rende juste un petit peu de l'autre côté du
fleuve, à Longueuil, pour parler de transport, comme c'est connecté un petit
peu sur Montréal? Si elle le permet.
Mme Rouleau : Oui, oui.
M. Bérubé : O.K. Je vais lire
un... Combien on a de temps, encore, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) : ...50 secondes.
M. Bérubé : Je fais vite. Je
cite La Presse, dans un article du 15 avril dernier, Tommy
Chouinard : «Le 14 février, juste avant le déclenchement de l'élection
partielle dans Marie-Victorin, le premier ministre a confirmé subitement le
prolongement prochain du REM sur la Rive-Sud. C'est l'une de ses promesses
électorales. Il a révélé que la Caisse de dépôt et placement a conclu qu'un tel
projet est-ouest serait rentable. Encore une fois, le premier ministre a
devancé la caisse, qui est muette depuis et qui, en février, se limitait à dire
que les "études préliminaires" étaient en cours. En mars, le premier
ministre a précisé, en entrevue à la Télévision Rive-Sud, que "le tracé
envisagé se situe entre La Prairie et Boucherville, où le maire est toutefois
très réfractaire au projet et n'a pas encore eu de rencontre avec le
gouvernement à ce sujet."» C'est là que ça devient intéressant. «Le train
électrique passerait dans l'axe du boulevard Taschereau. L'ex-députée de
Marie-Victorin et nouvelle mairesse de Longueuil a toujours eu des inquiétudes
quant à une structure aérienne qui défigurerait le Vieux-Longueuil. Québec a évoqué
une structure au sol, mais le premier ministre a aussi indiqué ceci, le mois
dernier : "Dans Longueuil, évidemment, on ne peut pas juste mettre ça
aérien, il y a une partie qui doit être faite de façon souterraine."»
Savez-vous, c'est quoi, le titre de cet article-là? Une annonce précipitée
sur la Rive-Sud.
Est-ce que ça se peut que, quand le
premier ministre a demandé expressément à rencontrer la mairesse de Longueuil
puis il a voulu absolument qu'elle apparaisse, là, avec lui dans une conférence
de presse, ce n'était pas tout à fait attaché, ce dossier-là, même pas du tout?
Mme Rouleau : Bien, je me
permettrai de vous dire que ce projet pour la Rive-Sud est... est... est là, il
est sur la table et il se discute, à l'heure actuelle, avec la Caisse de dépôt,
avec CDPQ Infra, pour que CDPQ Infra le réalise.
M. Bérubé : Si je suggère à
la ministre que, s'il n'y avait pas eu d'élection partielle dans
Marie-Victorin, il n'y aurait pas eu cette demande expresse à la mairesse de
Longueuil de participer à une conférence de presse pour annoncer ça, comment
elle réagit?
Mme Rouleau : Bien, vous
présumez de choses qui ne... qui n'existent...
M. Bérubé : C'est une
hypothèse, c'est une hypothèse, d'accord. Bien, je le dis parce que c'est
important, parce que les ministres peuvent jouer un rôle important d'influence
dans le cadre d'une élection ou dans le cadre du financement des partis
politiques. Et ça, je vais en parler bientôt, mais dans un autre forum. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. le député. Il restait 30 secondes, hein, si vous vouliez.
M. Bérubé : Bien, je veux
saluer les collègues. Je veux dire... Bien, dernière réflexion sur la création
d'un ministère de la Métropole. Les avantages d'un ministère de la Métropole,
c'est qu'il y a une expertise qui se développe. Et moi, j'aimerais que la
ministre ait vraiment son propre ministère, il y a tellement d'enjeux
importants dans la métropole. Je pense qu'on mérite ça. Et c'est la proposition
que je ferai au gouvernement qui sera élu le 3 octobre prochain, un
véritable ministère de la Métropole. On a déjà eu ça. Je pense que ça a son
utilité. Et je pense que l'expérience démontre que c'est tellement important
que ça nous prend une interlocutrice...
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci...
M.
Bérubé
:
...ou un interlocuteur, avec la mairesse de Montréal, encore plus fort.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. le député, merci. Nous revenons maintenant avec l'opposition
officielle. M. le député de Viau. Il vous reste 19 minutes pour ce bloc.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je vais poursuivre sur la lancée du député de Matane, donc,
Matapédia, donc, en demandant à la ministre : Est-ce que le toit du stade,
est-ce que c'est, pour vous... Le remplacement du toit du stade, est-ce que
c'est, pour vous, une priorité?
Mme Rouleau : Bien, c'est
important, parce que l'infrastructure... l'infrastructure olympique a toute
sa... a un rôle à jouer dans le... dans le secteur... dans ce secteur-là de
l'est de Montréal. Le stade est un... est aussi un emblème pour l'est de
Montréal, mais pour la métropole, pour la région métropolitaine, pour le
Québec. C'est le... C'est l'endroit le plus visité par les touristes qui
viennent au Québec. Alors, il est important, oui, d'aller... de faire... de
poser les bons gestes pour avoir le bon projet. Il faut le bon projet qui va
répondre adéquatement à ce qu'on veut faire avec le Stade olympique.
M. Benjamin : Mais merci pour
votre réponse, Mme la ministre. Et j'aimerais beaucoup que vous usiez de votre
influence. Vous venez de souligner l'importance, pour vous, le remplacement du
toit du Parc olympique, de partager cette urgence-là, cette importance-là avec
votre collègue la présidente du Conseil du trésor, qui lors des études de
crédits, donc, quand on lui a posé cette même question, est-ce que c'était
prioritaire, est-ce que c'était important pour elle, s'est contentée de dire
que c'est un projet majeur. Mais j'aimerais que vous fassiez de votre
influence... usiez de votre influence pour la convaincre à ce <niveau-là...
M. Benjamin :
...s'est
contentée de dire que c'est un projet majeur. Mais j'aimerais que vous fassiez
de votre influence... usiez de votre influence pour la convaincre à ce >niveau-là.
Je vais revenir sur un dossier que... il y
avait une dernière question que je voulais poser à Mme la ministre. Je ne sais
pas si elle a eu le temps de m'entendre. C'est ce regroupement... Je veux
parler encore de ce Regroupement intersectoriel des organismes communautaires
de Montréal, un regroupement qui rassemble plus de 350 organismes dans
différents secteurs de la vie de la métropole, en éducation, en santé, et
toutes sortes de clientèles, jeunes, aînés, familles. La question que je vous
posais, Mme la ministre : Les avez-vous rencontrés depuis les deux
dernières années?
Mme Rouleau : Ai-je rencontré
le regroupement sectoriel? Peut-être. Je ne le sais... Là, je ne veux pas
m'égarer là-dedans, là. Il faudrait que je vérifie. Mais je rencontre
énormément... Vous savez sans doute que je suis très disponible et toujours,
toujours prête à rencontrer les organisations qui veulent me rencontrer, alors
c'est possible, là, mais je ne peux pas vous... je ne peux pas vous dire à quel
moment puis...
M. Benjamin : Alors, je vais
vous dire, Mme la ministre, qu'ils sont toujours en attente d'une réponse de
votre part pour les rencontrer depuis les dernières années. Et, vous savez, si
vous...
Mme Rouleau : Bien, je
m'excuse, je m'excuse, M. le député, là, mais, moi, là, moi, là, comme députée
et comme ministre...
M. Benjamin : Si vous
permettez, Mme la ministre... Mme la Présidente, est-ce que je peux intervenir
sans me faire interrompre?
Mme Rouleau : Bien, puis-je
répondre?
M. Benjamin : Bien, écoutez,
je n'ai pas... je n'ai pas fini.
La Présidente (Mme Boutin) : Bien,
reformulez votre question. On repart à zéro. Reformulez votre question, ensuite
vous pourrez répondre. On a du temps en masse.
M. Benjamin : Bon, alors,
merci. Alors, ce que j'allais dire, donc, à Mme la ministre, donc je lui suggère — c'est
une suggestion amicale que je lui fais — de les rencontrer. Parce
qu'à les avoir rencontrés... Moi, c'est suite à leur rencontre que j'ai appris,
par exemple, que, quand on parle de sous-financement des organismes
communautaires, les organismes les plus sous-financés, ce sont les organismes
jeunesse. Et, vous voyez, dans une stratégie de lutte contre la violence armée,
ça a son pesant d'or de rencontrer des groupes comme ça. Donc, c'est une
suggestion que je vous fais, de les rencontrer, puisque je crois qu'il y a une
demande qui est à votre bureau, depuis plusieurs mois, en attente d'une
rencontre de votre part.
Mme Rouleau : Puis-je
répondre?
M. Benjamin : Allez-y.
La Présidente (Mme Boutin) : Allez-y,
Mme la ministre.
Mme Rouleau : Je n'ai pas eu
de demande de la part de ce regroupement, M. le député, mais je sais cependant
que le regroupement a rencontré mon collègue Jean Boulet, le ministre du
Travail et du Développement social, et...
M. Benjamin : Parfait.
Toujours sur le même sujet, Mme la Présidente, il y a une annonce qui a été
faite aujourd'hui par la vice-première ministre sur la prévention de la
délinquance chez les jeunes de 12 à 18 ans. On annonce qu'il y aurait
35 organisations qui seraient financées. J'aimerais savoir... En fait, la
question que je pose à la ministre : Combien d'organismes montréalais vont
recevoir cette aide-là? Quelle est la ventilation des 2,25 millions qui
ira aux organismes montréalais? Est-ce que la ministre dispose de cette
information?
Mme Rouleau : Je n'ai pas
l'information.
Une voix : ...
Mme Rouleau : Oui, j'ai
l'information, ce ne sera pas long. J'ai l'information. Puis je veux vous
rappeler que c'est 52... oui, c'est ça, c'est 52 millions de dollars
en prévention pour les organismes... et pour les organismes de... de Montréal
ou du Québec?
Une voix : ...
Mme Rouleau : Du Québec. Et,
pour Montréal, on aura une partie de ce montant.
M. Benjamin : D'accord. Donc,
je comprends que la liste des organismes, vous les avez?
Mme Rouleau : Il y a une
vingtaine d'organismes qui sont... qui sont ciblés pour ce montant.
M. Benjamin : Est-ce que
c'est possible de les partager avec nous, la liste de ces organismes?
• (12 h 30) •
Mme Rouleau : On vous fera
parvenir l'information, M. le député.
Et sachez que je ne refuse pas. Lorsqu'on
me demande une rencontre, je ne refuse pas, je suis toujours disponible. Mais
je n'ai pas eu de rencontre de ce regroupement. Je tiens à vous le redire
encore.
M. Benjamin : J'apprécie
votre précision, Mme la ministre, merci. Toujours sur ce même enjeu, il y a
plusieurs annonces qui ont été faites par rapport au financement. Est-ce
qu'aujourd'hui, Mme la ministre, comme Montréalaise, comme Montréalaise,
êtes-vous satisfaite de la situation par rapport à la violence armée dans les
rues de la métropole? Est-ce que vous êtes satisfaite? Est-ce que vous êtes en
train... Est-ce que vous nous dites que les décisions que vous avez été... que
vous avez prises jusqu'à présent sont suffisantes?
Mme Rouleau : Bien, M. le
député, on est arrivés à une situation, là, qui a été exacerbée, bien sûr, par
la pandémie, mais il y avait une situation qui était là depuis de nombreuses
années. Alors, il y a peut-être 15 ans, si on avait agi autrement,
peut-être que nous n'en serions pas là aujourd'hui. Mais ce que je peux vous
garantir, cependant, c'est que nous <agissons...
>
12 h 30 (version révisée)
<17931
Mme
Rouleau :
...peut-être 15 ans, si on avait agi autrement, peut-être
que nous n'en serions pas là aujourd'hui, mais ce que je peux vous garantir,
cependant, c'est que nous >agissons, nous mettons en place des actions,
des programmes, de l'argent pour la prévention, pour s'assurer d'enlever ces
armes à feu auprès des jeunes. Nous travaillons avec les organismes
communautaires, nous travaillons sur le financement de ces organismes.
On a mis en place CENTAURE, qui porte
fruit, parce qu'il y a un nombre important d'armes qui sont enlevées, mais il
faut être très vigilants, M. le député. Et puis j'ai annoncé aujourd'hui
une nouvelle chaire de recherche sur la violence armée à Montréal pour s'assurer
d'avoir le portrait, d'avoir des actions avec... en travaillant avec le monde
scientifique aussi.
M. Benjamin : Je comprends, Mme
la Présidente, qu'il y a cette facilité-là de toujours blâmer les autres, donc,
pour nos inactions ou, du moins, nos sous-actions. C'est ce que vient de faire Mme
la ministre...
Mme Rouleau : Je n'ai pas
blâmé personne, j'ai...
M. Benjamin : ...en
mentionnant que, s'il y avait des...
Mme Rouleau : ...dit que les
gestes auraient pu être posés avant, mais nous les posons aujourd'hui.
M. Benjamin : ...s'il y avait
des gestes qui avaient été posés...
La Présidente (Mme Boutin) : Un
à la fois, mais il n'y a pas eu de mention d'aucun gouvernement.
M. Benjamin : Bon, alors, il
y a 15 ans, ce n'était pas la CAQ qui était là.
Mme Rouleau : Bien, si vous
vous sentez visé...
M. Benjamin : Bon, alors, si
vous permettez, je vais y aller avec mes questions. On assiste, Mme la ministre,
à des phénomènes, depuis les deux, trois dernières années, notamment, par
exemple, par rapport à la prolifération de la publicité sur les armes à feu à
travers les réseaux sociaux. Il y a 15 ans, il n'y avait pas ça.
Mme Rouleau : Il y a une pandémie,
monsieur le... il y a une pandémie qui a eu...
M. Benjamin : Il y a la
pandémie aussi, deuxième élément, bon. Alors, moi, ce que je vous demande, je
vous repose la question, sans vouloir... sans devoir reprocher aux autres qui
étaient là il y a 15 ans, est-ce que les actions que vous avez posées...
quelles autres actions que vous comptez poser afin de ramener le sentiment de
sécurité. Et vous êtes Montréalaise, vous-même, Mme la ministre, vous le savez,
le sentiment de sécurité des Montréalaises et des Montréalais n'a jamais été
aussi bas dans la métropole. Alors, moi, ce que je vous demande, au-delà de
cette chaire que vous me dites que vous venez de créer, que vous venez d'annoncer :
Quelles sont les autres actions que vous comptez entreprendre?
Mme Rouleau : Chaque fois que
j'ai l'occasion de le dire, là, puis j'espère que vous êtes d'accord avec moi...
Montréal est une métropole sécuritaire. Montréal est une métropole sécuritaire.
Il y a effectivement des gestes de violence, et inouïe, puis qui ont touché nos
jeunes, et on travaille pour contrer ça par différents gestes que nous mettons
en place. On n'attend pas, on le fait. Il y a des comités stratégiques avec les
parties prenantes, avec les forces policières, avec la ville, avec les
organismes. Il y a énormément d'argent qui est investi. CENTAURE, c'est 90 millions,
le 52 millions pour les organismes, il y a, encore là, cette chaire de
recherche. On travaille pour. Effectivement, il faut que les gens se
sentent en sécurité, puis j'espère que vous allez travailler avec nous pour
propager ce message essentiel que la métropole est une métropole sécuritaire et
que nous posons les gestes qu'il faut pour enlever les armes à feu. Il y a un
contexte. La pandémie a exacerbé énormément cet enjeu.
M. Benjamin : Un autre
dossier, Mme la Présidente, qui me préoccupe énormément, et ça, cette
préoccupation, elle n'est pas nouvelle. Mme la ministre, vous savez que je suis
le député de Viau, le quartier Saint-Michel, que vous connaissez très bien,
donc, et dans le quartier Saint-Michel, dans la circonscription de Viau, nous
avons une installation qui est le centre de tri, donc, de Montréal. Vous êtes
ministre de la Métropole, vous êtes au courant, au cours des... ce qui se passe
dans notre circonscription, dans Viau, dans Saint-Michel, par rapport à cet
enjeu-là, le centre de tri. Et, parlant du centre de tri de Saint-Michel, je
pourrais évoquer celui de Lachine aussi, qui est dans la même situation.
Il y a un peu plus de deux ans, à titre de
député de la circonscription, j'ai moi-même demandé un avis à la direction de
la santé publique sur les impacts du centre de tri sur la population de
Saint-Michel. Vous savez, lorsqu'il y a tout cet amas de carton, de papier de
toutes sortes, de résidus qui s'envolent dans l'air, qui vont dans la cour des
gens, qui vont chez les <gens...
M. Benjamin :
...qui
s'envolent dans l'air, qui vont dans la cour des gens, qui vont chez les >gens...
Et j'ai avec moi, donc, si vous le souhaitez, Mme la ministre... je pourrais
toujours partager cet avis avec vous, de la Santé publique. La ville de
Montréal se retrouve dans une situation où il y a un enjeu, où le gouvernement
du Québec aurait et a un rôle à jouer par rapport à cet enjeu. Quelles actions
que... vous comptiez entreprendre afin de soutenir la ville de Montréal pour
régler cette situation pour l'ensemble des Montréalaises et des Montréalais,
que ce soit à Lachine et aussi dans Saint-Michel?
Mme Rouleau : C'est un
domaine que je connais aussi beaucoup parce que j'ai travaillé une bonne
vingtaine d'années dans le domaine de la récupération et du recyclage. Ce
centre de tri est problématique. Le ministre de l'Environnement, responsable de
ce dossier, est très au fait de la situation, la ville de Montréal aussi, parce
que c'est dans la... ça fait partie de la responsabilité de la ville de
Montréal aussi.
Il y a ce centre de tri, il y a un centre
de tri plus à l'ouest qui a été construit, là, il y a deux ans, c'était, il me
semble, peut-être avant la pandémie, là, que ça s'est fait pour dégager un peu
celui de Saint-Michel. Il y a une réforme sur la gestion des matières
résiduelles qui est en cours, à l'heure actuelle, par mon collègue le ministre
de l'Environnement, et réforme qui avance très bien, et on aura prochainement
des centres de tri de bien meilleure qualité. Mais tout ça, là, c'est un
contexte, là encore, qui fait que la situation s'est dégradée pour ce centre de
tri, mais je serai heureuse de voir votre avis de la Santé publique, M. le
député.
M. Benjamin : Avec grand
plaisir, mais, vous savez, Mme la ministre, le printemps est là, et, déjà, je
vois déjà les impacts, lorsque vous passez aux abords de ce centre de tri là,
sur la qualité de vie des résidentes et résidents de la circonscription, des
gens de Saint-Michel, qui en ont... Et vous êtes une ancienne élue montréalaise
et vous savez que les gens de Saint-Michel ont assez donné, Saint-Michel a assez
donné à la métropole, que ce soit à travers cet ancien dépotoir, qui est devenu,
maintenant, heureusement, une chance, un parc. Et aujourd'hui les gens de
Saint-Michel nous disent, les gens de la circonscription de Viau nous disent
qu'ils ont besoin d'un appui ferme pour régler cette situation au plus vite.
Alors, quelles sont les actions que vous comptez entreprendre afin de régler
cette situation le plus vite que possible?
Mme Rouleau : Oui, bien, je
comprends très bien ce que vous me dites, et c'est une situation qui date d'il
y a longtemps, malheureusement. Et des solutions sont analysées, sont étudiées
actuellement. Il y a un travail très rigoureux qui se fait aussi avec la ville
de Montréal pour mettre en place ces solutions. Et je vous rappelle que je suis
aussi concernée, je suis une élue de Montréal.
M. Benjamin : Absolument,
bien sûr.
Un autre sujet. J'ai vu les statistiques
avec effroi par rapport à la démographie montréalaise. Montréal connaît
actuellement une baisse démographique. Les facteurs, nous les connaissons très
bien, mais les réponses tardent à venir, les bonnes réponses, pour endiguer
tout cela. Ça fait des mois qu'on parle de l'accès à la propriété, et partout
au Québec. Les familles, les jeunes familles montréalaises quittent l'île. Le
ministre des Finances, la ministre responsable de l'Habitation ne proposent
rien d'autre que d'attendre que le marché se corrige.
Nous croyons qu'il faut une intervention
gouvernementale. Mme la ministre, que dites-vous à ces jeunes familles, ces
jeunes couples qui désirent s'acheter une maison sur le territoire de Montréal,
sur le territoire de la métropole, en fait? Qu'est-ce que vous leur dites, à
ces jeunes couples?
• (12 h 40) •
Mme Rouleau : Bien, que
Montréal est une métropole où il fait bon vivre. Il faut rester à Montréal. Je
les invite à venir dans l'est de Montréal, parce qu'on est en train de procéder
à un redéveloppement dans l'est, et c'est sans doute le territoire où
l'abordabilité est aussi la meilleure, et qu'il y a énormément d'énergie et
d'investissements qui se font pour assurer une qualité de vie exceptionnelle à Montréal.
M. Benjamin : Vous savez, Mme
la ministre, moi, il m'arrive de parler, de jaser avec des <agents...
Mme Rouleau :
...à
Montréal.
M. Benjamin :
Vous
savez, Mme la ministre, moi, il m'arrive de parler, de jaser avec des >agents
immobiliers qui me disent très bien qu'actuellement Montréal n'est plus
abordable. Moi, je connais des agents immobiliers qui sont obligés d'aller...
qui travaillaient auparavant à Montréal, qui sont maintenant rendus en
Mauricie. Donc, ce que, jusqu'à présent, votre gouvernement nous dit, c'est
d'attendre que le marché se corrige, s'autorégule. Est-ce que vous ne pensez
pas, si on veut endiguer, justement, ce fléau de la décroissance démographique
de Montréal, qu'il fasse... qu'on doit arriver avec des mesures fortes pour
encourager les jeunes couples, les jeunes familles à rester à Montréal?
Mme Rouleau : Et c'est
là-dessus que travaillent ma collègue la ministre de l'Habitation, le ministre
des Finances, pour s'assurer que les jeunes familles puissent avoir accès à du
logement plus abordable. Il y a des programmes qui sont mis en place pour la
construction de logements abordables. Et vous parlez d'acquisition, mais il y a
énormément d'investissements qui sont faits pour s'assurer qu'autant comme
locataires ou comme propriétaires les familles aient accès à du logement à
Montréal.
M. Benjamin : Vous savez, Mme
la ministre, le prix médian d'un logement à Montréal, d'une habitation à
Montréal? 560 000 $. Le prix médian. Mise de fonds, 5 %,
10 %. Qui est capable d'assumer ça quand on parle des jeunes couples, des
jeunes familles? Ça fait des mois que ma collègue la députée de Vaudreuil
demande à la ministre responsable de l'Habitation d'arriver avec des mesures
pour favoriser l'accès à la propriété. Quelles sont... Vous, comme ministre de
la Métropole, je vous parle de cette décroissance de la démographie
montréalaise. Aujourd'hui, si Montréal n'est pas encore plus en déclin qu'elle
devait l'être en matière démographique...
La Présidente (Mme Boutin) : ...
M. Benjamin : Ah! on n'a plus
de temps?
La Présidente (Mme Boutin) : Non.
Je suis vraiment désolée, là, mais il fallait que je termine. Je vous remercie.
M. Benjamin : Mesures d'accès
à la propriété.
Mme Rouleau : Est-ce que
je...
La Présidente (Mme Boutin) : Non,
il n'y a plus de temps de réponse.
Mme Rouleau : Désolée.
La Présidente (Mme Boutin) : Je
me tourne maintenant vers la banquette gouvernementale, et vous disposez de
près de 17 minutes. Et je pense que c'est le député de Bourget qui
intervient. À vous la parole.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. Je vais commencer par... plus un commentaire avant une question,
là, parce que, comme adjoint parlementaire à l'Environnement, je vais juste...
pas rectifier, mais ajouter un peu d'information. Quand on a parlé de la norme
nickel qui est augmentée de cinq fois, il faudrait savoir que des normes de ce
type-là... il y a des normes aux 15 minutes, aux heures, aux huit heures,
aux 24 heures, annuelles, des normes dans le milieu ambiant, des normes...
Ce n'est pas juste : Ça a augmenté de cinq fois. Ça ne veut rien dire, ça.
Il faut regarder quelle norme. Et, en passant, il y a aussi une norme qui a été
ajoutée, une norme annuelle, qui n'est pas... tu sais, on passe de 14 à 70, mais
la norme annuelle est à 20.
Alors, ça, ce sont des chiffres, et j'ai trouvé ça
bien bizarre qu'on ait parlé de ça ce matin, savoir si le pouvoir était
respecté sur une affaire où il n'y a pas d'enjeu à Montréal. J'ai trouvé ça un
peu surprenant.
Deuxième commentaire que je voulais faire,
c'est sur le mot «crise». Je suis toujours mal à l'aise, personnellement, quand
on utilise ce mot, «crise», un mot de cinq lettres qui, pour moi, ne veut
normalement pas dire grand-chose. Je pense que la pandémie, c'est une crise,
ça, c'est évident pour tout le monde, mais, quand on dit : En haut de
7 % de chômage, en haut de 8 %, en bas de 4 %, il est où, le mot
«crise», là-dedans? D'un pays à l'autre, d'un gouvernement à l'autre, on ne
calcule pas de la même façon. Moi, je préfère être factuel. Mais on a utilisé
le mot «crise» quand on a parlé d'itinérance à Montréal. C'est quelque chose
qui m'a beaucoup touché, personnellement, bon, parce que, l'été passé, je me
souviens d'être dans un parc avec des citoyens qui se plaignaient qu'il y avait
un groupe important d'itinérants qui étaient maintenant... bien, ils n'étaient
plus itinérants parce qu'il y avait l'Hôtel Royal Versailles et ils étaient
concentrés là. Il y a eu environ 120, 125 personnes, quelque chose comme
ça. Et on a essayé de traiter ça avec humanité, en disant... et j'étais en
réunion virtuelle avec plusieurs citoyens et le maire d'arrondissement, et on a
parti ça sur la base de : ce sont des Québécois non judiciarisés qui ont
le droit <d'être...
M. Campeau :
...et
on a parti ça sur la base de : ce sont des Québécois non judiciarisés qui
ont le droit >d'être là, qui ont des problèmes de santé mentale dans
certains cas, et on doit les traiter avec respect. Il y a, autour, des citoyens
qu'il fallait traiter avec respect. Et ça, on a entendu des choses, parfois... normalement,
les citoyens ont bien réagi, mais il y a certains cas où c'était, mettons, un peu
moins joli à entendre.
La question que j'aimerais vous demander,
c'est : On s'en va où avec l'itinérance actuellement? Comment ça a évolué?
On sait que depuis très peu, depuis quelques jours, le problème est
passablement réglé, mais on l'a juste transféré ailleurs. On a séparé le
problème en différents endroits. Pouvez-vous nous en parler un peu plus, de ce
qui a été fait sur l'itinérance, en relation avec la pandémie? Qu'on l'appelle
crise ou pas crise, ce n'est pas grave.
Mme Rouleau : Oui. Merci
beaucoup, M. le député de Bourget, pour votre question et préambule. Bien,
l'itinérance, c'est certainement un enjeu pour la métropole. La pandémie a fait
qu'il y a pratiquement le double de personnes qui se sont retrouvées en
situation précaire et sans domicile réel à Montréal. Et mon collègue le
ministre délégué à la Santé et des Services sociaux, Lionel Carmant, a
développé un programme extrêmement important, 280 millions de dollars
sur cinq ans, un plan pour contrer l'itinérance, avec trois grands thèmes :
la prévention, l'accompagnement, s'assurer de l'intersectorialité, des actions
très structurantes pour... qui sont déployées, là, par différents moyens au
Québec et à Montréal en particulier. Alors, un plan, un plan sur cinq ans qui
signifie aussi qu'il y a des partenaires très impliqués. Ce n'est pas... ça ne
se fait pas par une seule personne. Ce n'est pas que le gouvernement, c'est
aussi la ville de Montréal, c'est aussi les CIUSSS, c'est aussi le MSSS, les
organismes communautaires qui sont impliqués.
Et il y a un aspect qui est crucial, c'est
les rôles et responsabilités de chacun dans le déploiement pour s'assurer que
ça fonctionne bien et qui permettent, par exemple, de relocaliser les gens, dans
le cas de Versailles, de les amener sur un autre site qu'est l'église, là, que
vous connaissez. Et c'est là que la ville a un rôle important à jouer, parce
qu'elle doit être partie prenante, elle doit permettre de trouver ces lieux,
puis ensuite, bien, les différents partenaires embarquent dans la suite des
choses.
Donc, c'est évidemment très complexe.
C'est une question de santé, c'est une question d'individus, c'est des cas
particuliers. C'est complexe, mais nous travaillons avec les partenaires, nous
prenons... nous avons le leadership de cette action-là et nous nous assurons
que personne ne soit laissé derrière.
• (12 h 50) •
M. Campeau : Effectivement.,
j'aime bien le commentaire. Je pense qu'on peut résumer ça, peut-être, en une
phrase : Québec avait les fonds, il faut que Montréal décide où ça va. Et,
quand on a... on s'est mis d'accord sur juste ça, je pense que le reste a
découlé beaucoup mieux par la suite.
On a parlé beaucoup du REM de l'Est, mais
je vais vous amener sur la ligne bleue. J'entendais de la déception, ce matin,
de la part des oppositions — je comprends — sur le fait que
REM de l'Est... combien de temps ça va prendre pour l'avoir, etc. Pour moi, il
y a toujours cet aspect environnemental là, qu'il faut lâcher l'auto solo, il
faut qu'on ait du transport en commun et il faut que ces choses-là arrivent
dans le temps. Alors, j'étais d'accord aussi, en entendant le commentaire,
qu'il y a eu un changement dans le cas du REM. Et, oui, les gouvernements
précédents n'ont pas changé d'idée par rapport à la ligne bleue, c'est vrai,
mais je me souviens, bien avant l'arrivée de la CAQ, que je me disais : Ça
n'a pas de bon sens, un festival de ciseaux et de rubans à <découper...
M. Campeau :
...que
je me disais : Ça n'a pas de bon sens, un festival de ciseaux et de rubans
à >découper pendant tant d'années, tout ça pour ne rien avoir. Et ça...
On dirait, là, que ce qu'on a appelé «l'urgence climatique» — je ne
vais pas utiliser le mot «crise» pour ne pas me le faire reprocher — bien,
on dirait qu'elle n'existait pas, alors que, là, on semble aller réellement de
l'avant.
Alors, je ne sais pas si vous vous en
souvenez, mais, quand l'annonce a été faite à la bibliothèque d'Anjou, un
journaliste nous avait dit, à ce moment-là, qui n'avait pas 35 ans... il
m'a dit : Bien, moi, je n'ai pas vécu les débuts de ça, mais... puis,
quand il a posé la question, c'était un peu comique, comment il la posait, mais
c'était quand même symptomatique : Qu'est-ce qui nous fait croire
maintenant avec certitude qu'on va aller de l'avant?
Mme Rouleau : Vous voulez
dire avec la ligne bleue?
M. Campeau : Oui.
Mme Rouleau : Ah! bien, parce
que c'est un projet qui est attendu depuis 40 ans, comme vous l'avez dit,
qu'il fallait remettre ce projet sur les rails. À un moment donné, il y avait
vraiment des enjeux de coût, portée, échéancier, etc. Il fallait revoir, là,
s'assurer que le projet reprenait toute sa normalité pour bien desservir. On
voulait un projet de cinq stations. On voulait un budget qui était raisonnable
et on voulait un échéancier conséquent.
Alors, on a nommé un groupe d'action
piloté par l'ARTM, avec la STM, avec la ville de Montréal, avec le MTQ, en
fait, le même groupe d'action qu'on a maintenant pour le REM de l'Est. On a
donné un mandat très précis, très clair à ce groupe d'action de régler cette
impasse. Et, quelques mois plus tard, ils sont arrivés avec des solutions :
une réduction de coûts de 1,2 milliard de dollars sur ce qui nous
avait été annoncé par le promoteur... pas le promoteur, mais le... en fait, la
STM, qui réalise le projet. Donc, une diminution de coûts importante, une
amélioration du projet comme tel, une amélioration de l'offre de services à la population,
parce qu'avec les cinq stations et en bonifiant le tracé, bien, on est
maintenant capable de passer le mur de l'autoroute 25, et aller desservir
la population d'Anjou beaucoup plus efficacement, et de garder un échéancier
raisonnable : 2029.
C'est un chiffre magique, 2029, plusieurs
projets de transport collectif seront réalisés pour 2029. Et ce que nous avons
fait qui est significatif et qui détermine que le projet est maintenant en
réalisation, c'est qu'on a donné à la ville de Montréal... j'ai dit 1,2, ce
matin, mais c'est 1,1 milliard de dollars, je vous dirais, cash.
L'argent a été transféré à la ville de Montréal pour que la STM puisse aller en
appel de qualification pour le tunnelier. Alors, dans quelques mois, on aura un
tunnelier qui sera en train, là, de creuser le sol pour créer ce prolongement
du métro. Alors, ça, c'est une garantie énorme.
M. Campeau : Le prix a monté
puis il a rebaissé, mais on a gardé le même nombre de stations. On a même
ajouté un édicule au niveau d'Anjou. Est-ce qu'il y a une inquiétude à ce que
le projet va remonter dans le temps? Est-ce qu'au niveau des contingences on a
prévu...
Mme Rouleau : Tout est prévu,
oui, parce que, dans le budget qui a été attribué, là... Le budget idéal, je
dirais, est en bas de 6 milliards, mais on s'est gardé une réserve pour au
cas où il y aurait des augmentations de coûts, là, à cause de l'inflation et de
choses semblables avec lesquelles on doit vivre, mais les contingences sont
prévues dans le budget qui est décrété par le gouvernement.
M. Campeau : Et les gens qui
étaient autour de la <table...
Mme Rouleau :
...le
gouvernement.
M. Campeau :
Et
les gens qui étaient autour de la >table, là, pour redynamiser la ligne
bleue, je ne sais pas si je devrais le dire comme ça, est-ce que c'est
sensiblement les mêmes personnes qui vont travailler au REM de l'Est?
Mme Rouleau : Oui. C'est
ce que je vous disais tout à l'heure, M. le député, c'est ce même groupe de
travail qui est déjà là à l'ouvrage pour le REM de l'Est. Puis, pour la ligne
bleue, là, je veux vous dire aussi que, quand on parle des économies qu'on a pu
réaliser, ça n'affecte aucunement... et, au contraire, là, dans les
propositions qui nous ont été faites, on a pu améliorer, optimiser le tracé et
l'offre, l'offre pour les usagers. Alors, c'est vraiment un projet plus, plus,
plus, à un coût moindre et dans les échéanciers. Puis, autour de la table,
autour de la table, ce groupe, là, ce sont... ce qui est important aussi à retenir,
c'est que ce sont des décideurs, donc ce sont des personnes imputables,
décisionnelles qui sont autour de la table.
M. Campeau : On a
combien de temps, là? Trois minutes? Bien, peut-être un peu rapidement, mais
Ray-Mont Logistiques. Ray-Mont Logistiques, c'est sûrement le sujet sur lequel
j'ai passé le plus de temps et de salive à parler aux promoteurs, à parler aux
maires d'arrondissement, aux groupes de pression et à l'ensemble des gens qui
sont impliqués là-dedans. Alors, ceci arrive dans L'Assomption-Sud, et il y a
un enjeu, là, dont on parle beaucoup. Alors, est-ce que vous pourriez nous
expliquer un peu plus qu'est-ce que vous prévoyez faire qui va toucher Ray-Mont
Logistiques, là?
Mme Rouleau : Bien,
Ray-Mont Logistiques, c'est une entreprise qui, de plein droit, a fait l'acquisition
d'un terrain qui est en zone industrielle, industrialo-portuaire, qui fait
partie de la logistique, là, de transport et puis qui a développé une certaine
expertise. Il y a, disons, beaucoup de discussions, et avec eux, et avec les
différents partenaires. Et on veut s'assurer que ce projet, comme plusieurs
projets qui sont dans ce secteur-là aussi... parce qu'il y a aussi le poste de
transformation d'Hydro-Québec, il y a aussi le viaduc du port de Montréal, il y
a aussi le prolongement de Souligny, il y a aussi le REM, qui sont dans ce...
tous dans ce secteur-là. Alors, il faut s'assurer de la meilleure intégration
possible. Il faut avoir la discussion avec les citoyens pour qu'il y ait l'acceptabilité
nécessaire, mais les mesures mises en place pour que ce soit un secteur, là,
qui va être un objet de développement efficace, durable, je dirais. Alors, c'est
ça, c'est ça, l'objectif que nous avons, et c'est de travailler avec les
partenaires pour y arriver.
M. Campeau : Autrement
dit, les discussions qu'il y avait actuellement avec un groupe... qu'il y avait
des groupes de pression, et Ray-Mont Logistiques et la ville seraient agrandis
pour qu'on puisse avoir l'ensemble des partenaires, si je comprends bien.
Mme Rouleau : Bien, on a
des discussions avec les partenaires, puis il y a des solutions qui sont sur la
table, et puis c'est de ces solutions-là... Parce qu'on est en mode solution,
comme vous le savez, M. le député.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci infiniment. Maintenant, ne vous sauvez pas trop vite — M.
le député de Matane-Matapédia, vous allez m'aimer — est-ce que, Mme
la ministre, vous vous engagez, on en a parlé précédemment, à fournir à la
commission la liste des organismes, là, des 20 organismes qui ont été
mentionnés, qui a été demandée par le député? Oui?
Mme Rouleau : Oui.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Merci infiniment.
Adoption des crédits
Alors, le temps alloué à l'étude du volet
Métropole des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales et
Habitation étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix de ces crédits. Le programme 5, intitulé Promotion et développement
de la région métropolitaine, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Adopté sur division.
Adoption de l'ensemble des crédits
Finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice
financier 2022‑2023 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Boutin) :
Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements des groupes d'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci infiniment à
tous.
(Fin de la séance à 13 heures)