(Neuf heures quarante-cinq minutes)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Loisirs et sports et saines habitudes de vie des crédits
budgétaires du portefeuille Éducation pour l'exercice financier 2022‑2023.
Une enveloppe d'une heure a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Jacques (Mégantic) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); M. Skeete (Sainte-Rose), par M. Girard
(Lac-Saint-Jean); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), par Mme Grondin (Argenteuil); et M. Benjamin
(Viau), par M. Ciccone (Marquette) ainsi que M. Fontecilla (Laurier-Dorion), par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Loisirs et sports et
saines habitudes de vie
La Présidente (Mme Boutin) : Parfait,
merci beaucoup. Alors, nous allons procéder à une discussion d'ordre général
par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. Et
la mise aux voix de ces crédits sera effectuée
à la fin du temps qui sera... qui est alloué, soit cet avant-midi vers
10 h 45. Alors, je vous rappelle qu'il n'y a pas
d'intervention initiale.
Discussion générale
Je vais être maintenant prête à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échanges. Alors, M. le député de Marquette, je vous laisserais la parole.
Vous disposez de 16 minutes, environ.
M. Ciccone : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, chers
collègues. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour
à toute votre équipe. Content d'être ici aujourd'hui. C'est notre quatrième
rencontre, Mme la ministre, puis on ne sait jamais, c'est peut-être
notre dernière rencontre. On ne sait pas ce qui va arriver au mois d'octobre
prochain. Alors, on va faire un peu le tour.
Vous connaissez un peu mes habitudes. J'ai des
dossiers qui sont plus importants que d'autres. Cependant, je vais tenter de
toucher à tout, un petit peu, puis d'aller chercher des réponses, des réponses
qui sont nécessaires, des réponses qui m'ont été... des questions qui m'ont été
transmises également par le public et par certains organismes et des
fédérations. Ça n'a pas été facile pour tout le monde, j'en conviens. Vous la
première, Mme la ministre. Ça n'a pas été
facile non plus pour nos jeunes, pour nos parents, qui ont vécu énormément de
détresse pendant ces deux dernières années, et la détresse, aussi,
parentale. Quand tu vois ce que tu aimes le plus au monde dépérir devant tes
yeux puis tu tentes de les sauver le plus possible, puis tu vois que tes
enfants ont de la difficulté à s'en sortir, bien, c'est sûr et certain que,
pour certains, on vit énormément d'anxiété, beaucoup de panique également.
Alors, vous avez des enfants, j'ai des enfants, puis on a tous vécu cette
anxiété-là.
Mais on va commencer, Mme la ministre, avec
justement une chose qui me tient énormément à coeur puis je vais faire un peu
le bilan là-dessus. Bien, ça va être un peu un bilan des quatre dernières
années, à savoir où on est rendu avec ça. Vous n'êtes pas sans savoir que le...
puis on fait un peu l'histoire, parce qu'il y a des gens qui nous écoutent, là.
Le 11 avril 2019, je déposais le projet de loi n° 196,
qui était pour colliger l'information sur les... en gros, colliger
l'information sur les commotions cérébrales. Le 24 septembre 2019, vous
avez annoncé une stratégie nationale des commotions cérébrales qui touchait
tout l'ensemble, pas juste le sport, mais l'ensemble des commotions cérébrales,
que ça soit la violence conjugale et autres, et c'est... Moi, j'ai applaudi
cette stratégie nationale là. Maintenant, ma première question, bien
simple : Où on est rendu avec ça?
• (9 h 50) •
Mme Charest : Bien, merci, M.
le député de Marquette. Bien, je vous salue aussi. Je salue les collègues et
toutes les équipes qui, évidemment, font toujours un travail très important
pour préparer cet exercice qui est important pour, justement, aller peut-être
plus en profondeur sur des questions qu'on peut avoir sur des sujets qui, bien,
malheureusement, ne sont pas toujours traités de la façon dont on voudrait
parce que ça nous tient évidemment très à coeur, tout ce qui est le contexte du
sport, du loisir, des saines habitudes de vie, parce qu'on sait à quel point ça
procure un bienfait important d'un point de vue physique, mais aussi d'un point
de vue mental.
Donc, on se lance dans un dossier qui, je sais,
tient beaucoup à coeur au député de Marquette. En fait, on peut même reculer à
avant avril 2019, à... je pense que c'est en octobre 2018 ou novembre, c'est la
première discussion qu'on a eue après qu'on ait eu respectivement nos
fonctions, où le député de Marquette est venu me rencontrer puis il me parlait de son projet de loi, où je pense qu'on a eu des
échanges, en fait, très porteurs, où je lui faisais valoir toutes les
problématiques que je voyais avec son projet de loi puis à quel point
c'était... en fait, ça ne rencontrait pas les objectifs et que ça pouvait, au
contraire, faire en sorte de freiner la dénonciation, d'une part, en fait, le
dévoilement des commotions cérébrales pour plusieurs athlètes, mais ultimement,
la prise en charge, donc évidemment, ça allait à l'encontre de ce qu'on
voulait. Cependant, le député de Marquette a quand même déposé un projet de loi
en avril, puis ensuite, avec une analyse des spécialistes, il s'est avéré que
ce que je faisais valoir, dans notre rencontre préliminaire, bien, était vrai,
donc s'est avéré qu'il était vrai, mais, en tout cas, bon, et de sorte
qu'évidemment on a continué le dossier, parce que c'est un dossier qui nous
tient à coeur, qui a été entamé, en 2015, avec un comité, où il y a plusieurs travaux qui ont été faits. Oui, il y a eu le volet
qu'on s'est associé avec... en fait, sous l'égide de la santé, parce qu'il y
a beaucoup de contextes pour les commotions cérébrales, beaucoup plus larges
que juste le contexte sportif, fédéré, organisé,
alors je vais rapetisser. Mais tout ça pour dire que, bon, évidemment, il y a
eu un ralentissement des travaux, on sait qu'il y a eu une période de
pandémie où le milieu de la santé a été très sollicité. Mais, ceci étant dit,
on a évidemment continué les travaux, on a continué la mise en place aussi de
réglementation, puis je pourrai en parler plus longuement.
M. Ciccone : Merci beaucoup. Vous avez dit que vous allez continuer les
travaux, l'année passée...
La
Présidente (Mme Boutin) : Juste une petite règle de base, là, parce que vous
êtes super cordial, là, mais juste vous adresser à la présidence. Merci.
M. Ciccone : O.K. Parfait.
Mme Charest : On va s'adresser à
vous, Mme la Présidente.
M. Ciccone :
Mme la Présidente, l'année passée, j'avais posé la question suivante, à
l'effet... où on en était rendu avec cette stratégie-là, il y avait eu une
rencontre l'année passée. Là, cette année, la ministre vient de dire qu'on
poursuit les travaux. La ministre n'est pas sans savoir que je suis près de
certains membres de ce comité-là et je sais ce qui se passe dans ce comité-là,
et il n'y a eu aucune rencontre. Ils étaient supposés avoir la rencontre du
25 avril et, étonnamment, Mme la ministre... je ne sais pas si vous le
savez, là, mais je vais vous lire une partie d'un petit message qui a été envoyé à ce comité-là : «C'est avec
déception que je dois annuler la rencontre de lundi du groupe de
prévention sur la stratégie nationale sur les commotions cérébrales.
Malheureusement, on me dit qu'il y a une révision des priorités de la part de
la direction responsable.» Êtes-vous la direction responsable, Mme la ministre?
Mme Charest : En fait, je ne sais
pas à quoi fait référence ce message-là. Ce que je peux dire, c'est qu'on a
adopté, au mois de mai, une modification pour faire un changement sur la
réglementation sur laquelle, en fait, les matières
qui sont réglementées vont porter, où on a ajouté «les commotions cérébrales».
Donc, il y a eu cette modification en mai 2021, donc les travaux se sont
continués.
Maintenant, cette modification-là fait en sorte
qu'on va... puis on est encore en élaboration puis en train de finaliser une
nouvelle réglementation qui va porter sur la sensibilisation et sur la
prévention, et ça, ça va rentrer en fonction incessamment, là. Donc, pour faire
en sorte qu'évidemment les fédérations vont avoir l'obligation de faire de la
sensibilisation, de la prévention, les parents aussi devront devront signaler
qu'ils ont pris connaissance de toutes les étapes
de prévention, mais aussi de signalements puis de savoir les outils qui sont en
place. Par rapport à ça aussi, il y a eu une formation pour avoir des
agents multiplicateurs, pour pouvoir faire connaître les outils qui sont en
place et, encore une fois, là, les travaux se poursuivent.
M. Ciccone : Merci. Ma question était sur la stratégie nationale. Ce que
je comprends, c'est que la stratégie nationale n'a jamais débuté, n'a jamais
avancé, c'était conjointement avec le ministère de la Santé. Ça, c'est tombé à
l'eau, je viens de vous lire un petit message qui vient directement du
ministère de la Santé. Alors, la stratégie nationale n'a jamais fonctionné,
puis je trouve ça un peu étrange que vous ne saviez pas que, justement, ça a
été annulé.
Mme Charest : Non, en fait, ce n'est
pas sur le..
M. Ciccone : Ah! je n'ai pas terminé, Mme la ministre...
Mme Charest : Ah! excusez-moi.
Pardon.
M. Ciccone : ...Mme la Présidente. Vous avez parlé tantôt, justement
pour clore le dossier sur les commotions cérébrales... L'année passée, je vous
avais sorti un tableau où les fédérations devaient se mettre à jour au niveau
des dispositions sur les commotions
cérébrales, puis je vous avais nommé quelques sports, quelques fédérations où
ça datait de 2002, le karaté, la
crosse, le rugby. Il y en a qui n'avaient même pas de dispositions sur les
commotions cérébrales. Avez-vous fait un suivi là-dessus, à savoir
est-ce que tout le monde s'est mis à jour, là? Parce ces fédérations-là
reçoivent quand même du budget, mais ne suivent pas les règles à ce niveau-là.
Est-ce que ça a été mis à jour, ce tableau-là?
Mme Charest : Bien, comme je vous
disais, avec le changement réglementaire sur les matières sur lesquelles porte
le r.4, effectivement, les protocoles de gestion... puis on a inclus les
commotions cérébrales spécifiquement, qui est une matière
sur laquelle les règlements puis les protocoles doivent porter. Alors, les
fédérations ont eu un moment pour s'adapter. Bon, il y a des choses qui ont été
modifiées, de sorte qu'il y a eu un délai, mais là les fédérations doivent
déposer leurs protocoles, et nous, on va approuver ces protocoles-là, faire...
procéder à l'approbation de ces protocoles-là par la suite.
M. Ciccone : Est-ce que ça va être sous réserve de financement? Parce
que, je veux dire, là, ils ne l'ont pas fait. Il y en a depuis 2002 qui ne
l'ont pas fait, là, ça n'a pas de bon sens, là.
Mme Charest : Bien, réserve de
financement... On sait que toute l'adhésion aux protocoles... en fait, à
l'énoncé ministériel est sous réserve du financement, donc ça fait partie de
toute cette logistique-là.
M. Ciccone : Parfait. On va passer un peu sur la gestion du sport pendant la
pandémie. On le sait tous, là, il y a eu trois confinements sportifs,
qui n'ont pas été faciles, là, pour personne, sur la santé mentale,
dépendances, décrochage scolaire et sportif également, problèmes alimentaires,
notamment chez les jeunes filles. Le premier, on comprend, je veux dire, on
apprend, là, c'est nouveau, on ne sait pas où est-ce qu'on s'en va avec ça. Le
deuxième aussi, mais, en même temps, je
pense qu'il y a des questions qui doivent être posées, il faut savoir aussi où
est-ce qu'on s'en va avec ça.
Moi, je veux savoir : Est-ce que la
ministre pourrait nous... Est-ce qu'elle a eu des chiffres après le deuxième
confinement, par exemple? Parce qu'on a demandé des chiffres sur la contagion
des différents sports, le hockey, par exemple, le ski, le basketball scolaire,
la ringuette, par exemple. Avec les régions aussi, est-ce que c'est différent?
Parce que, quand on faisait un confinement, on le faisait à la grandeur du
Québec, sans prendre en considération, justement, peut-être, les réalités
différentes, tu sais, où ou on aurait pu y aller pièce par pièce, puis y aller
aussi avec ce que les régions puis les sports vivent. Mais ça, pour être
capable de le faire, il faut que tu aies des données, il faut que tu aies des
chiffres également. Alors, est-ce que ce travail-là était fait en amont, après
la deuxième vague, par exemple... pas la deuxième vague, mais le deuxième
confinement? Est-ce que Mme la ministre a fait des demandes à la Santé publique
à l'effet de : Est-ce qu'on peut avoir, là, la réalité terrain dans
différents sports?
Mme Charest : Bien, Mme la
Présidente, ce que je comprends par l'intervention du député de Marquette,
c'est qu'il est en train de remettre en question les directives de la Santé
publique.
M. Ciccone : Ah! bien là, non, non, là, là...
Mme Charest : Bien, c'est ce que
j'entends. Parce que les directives qui nous ont été...
M. Ciccone : Non, non. 35.6, là, question de règlement, madame...
La Présidente (Mme Boutin) : Faites
juste preuve de prudence, s'il vous plaît. Je ne pense pas qu'il remettait en
question...
Mme Charest : D'accord. Donc, je
rappelle que toutes les directives ont été données par la Santé publique.
Cependant, je peux assurer au député de Marquette que non seulement j'ai posé
des questions sur la contagion dans les sports, que j'ai fait valoir la
différence entre différents sports, j'ai fait valoir la différence entre
différentes ligues, entre différents contextes, entre... où j'ai fait appel à
tous les partenaires... Donc, on a travaillé avec les partenaires pour établir
des protocoles, on a travaillé avec la Santé publique pour que les partenaires
puissent parler à la Santé publique. On a... Durant les deux années, j'ai fait
tout ce qui était en mon pouvoir pour pouvoir avoir le dialogue avec la Santé
publique, pour faire en sorte, évidemment, d'alléger les impacts du confinement
qu'il y a eu sur nos jeunes, sur nos moins jeunes, mais pour tout le monde,
dans un contexte sportif. Alors, ça, ça a été fait. Et il y a effectivement des
données. La Santé publique a des données sur les lieux de contagion,
d'éclosion, et tout. Mais ce que je peux vous assurer, c'est que j'ai tout fait
en mon pouvoir pour faire en sorte que nos jeunes puissent bouger le plus
rapidement possible et dans un contexte le plus normal possible.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Il vous reste 2 min 40 s.
• (10 heures) •
M. Ciccone : Oui. Finalement, Mme la ministre, vous n'avez pas ces
chiffres-là, là? Parce que, moi, je n'ai jamais contesté la Santé publique. Ça
fait quelques fois que la ministre le fait, là, qu'elle me prête ces
intentions-là, puis ça n'a jamais
fonctionné. Ça fait que je ne comprends pas pourquoi vous réessayez cette
chose-là aujourd'hui. On veut juste comprendre ce que les parents n'ont
pas compris et ce que la population n'a pas compris, c'est le pourquoi. Puis ça, il fallait l'expliquer. Il fallait
l'expliquer. Puis je le sais que c'était dur, c'était dur, là, parce qu'on est
dans une position où on est varlopés,
si vous me permettez l'expression, Mme la Présidente, où on doit répondre.
Mais en même temps, on a un titre, on
a un titre de ministre puis il faut prendre les... il faut prendre nos
responsabilités. Puis, des fois, bien, il faut se faire voir, non plus,
il faut se faire voir, non plus. Vous n'étiez pas là. Pendant deux, trois mois,
on ne vous entendait pas, c'était... Je le
sais que c'était difficile, mais, en même temps, vous êtes la mère des sportifs
au Québec. Puis il faut les rassurer. Il faut les rassurer, puis ça n'a
pas été fait. Ça fait que vous pouvez penser ce que vous voulez, mais ça n'a
pas été fait.
Vous dites que vous
avez fait le travail. Il y a des décrets qui sont signés à tous les
10 jours depuis deux ans. On annonce que tous les tournois, toutes les
compétitions, c'est terminé. On passe à d'autres choses pour un certain temps. Et là, il y a Ski alpin Québec qui envoie un message,
on reçoit des téléphones : Voyons donc, nous autres, on est sur une piste, on est tout seuls, on fait le
tour des piquets. Comment ça se fait qu'on est inclus là-dedans? Cinq
jours plus tard, il y a le... cinq jours plus tard, l'arrêté numéro 2021-089,
on change ça. Puis là, on dit : Bien, finalement, on va être à part. Le
ski va pouvoir continuer. Mme la ministre... Mme la Présidente, est-ce que
pendant le Conseil des ministres, il y a-tu quelqu'un qui lève la main, qui
dit : Wo! Attention, là. Ça ne fonctionne pas, le décret, là. Dans mon
dossier à moi, là, ça ne fonctionne pas, là. Ça, il faudrait peut-être le
réajuster. Pourquoi ça n'a pas été fait?
La Présidente
(Mme Boutin) : 30 secondes.
Mme Charest :
Mme la Présidente, ce que je peux vous dire, là, c'est que la situation ou
la gestion de la pandémie se faisait extrêmement rapidement. Pendant deux ans,
là, on était à gérer une urgence avec des ramifications incommensurables. Et,
oui, des fois, la communication a été difficile, des fois, la communication n'a
pas été transmise de façon optimale, mais on travaillait avec ce qu'on avait,
avec les ressources qu'on avait, aussi, parce qu'on a géré toute une nation
dans un contexte de crise qu'on n'a jamais connue avant.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup. C'est maintenant la fin de ce premier bloc là. Je vais
maintenant céder la parole à Mme la députée de Sherbrooke, qui dispose
d'environ huit minutes.
Mme Labrie :
Merci, Mme la Présidente. Je veux discuter de la question des camps de jour
avec la ministre. Comme la ministre le sait, il y a différentes difficultés, en
ce moment, vécues dans le milieu des camps de jour, notamment, une importante
pénurie de main-d'oeuvre, notamment, beaucoup de demandes pour les enfants à
besoins particuliers, très peu de places adaptées aux besoins de ces
enfants-là. Et récemment plusieurs associations se sont rassemblées et ont fait
une déclaration commune, ont demandé que la ministre mette sur pied un comité
interministériel pour se pencher sur l'avenir des camps de jour et discuter de
ça. Donc, j'aimerais savoir ce que la ministre en pense, si elle compte mettre
sur pied ce comité interministériel.
Mme Charest :
Oui. Bien, merci. Bienvenue à la députée de Sherbrooke. Contente que... Ça
fait longtemps qu'on ne s'est pas croisées. Donc, effectivement, camps de jour,
on a été interpelés. Bien, on se souviendra que pendant la pandémie on a
soutenu financièrement les camps de jour parce qu'on savait à quel point
c'était important pour nos familles puis pour nos enfants aussi. Il y a eu une
demande qui a été faite dernièrement. On sait que les camps de jour, bon, ce
n'est pas sous l'égide d'un ministère et c'est un peu compliqué, il y a
plusieurs personnes qui sont impliquées. On sait qu'il y a un contexte,
évidemment, de pénurie de main-d'oeuvre, comme ce qu'il y a dans tous les
secteurs. Donc, il y a eu une demande qui a été faite. Et là ce qu'on est en
train de faire, bon, oui, il va y avoir une table de travail. Quelle forme
exactement que ça prendra, ce sera à déterminer, mais là, la première chose,
c'est vraiment d'évaluer quels sont les enjeux, les objectifs aussi de cette
mise en place là. Mais une chose est sûre, c'est qu'on a toujours été des
partenaires des camps de jour. Puis, encore une fois, là, je réfère à ce qu'on
a fait, particulièrement sur le soutien financier, le soutien financier aussi
pour l'accompagnement des personnes à besoins particuliers. Alors donc, on va
continuer à travailler avec eux. Puis ça, c'est clair qu'on ne les laissera pas
tomber.
Mme Labrie :
Effectivement, il y a beaucoup de ministères impliqués puis c'est vrai que
ça a été assez compliqué, on l'a vu pendant les derniers mois, de démêler
qu'est-ce qui relevait de quoi là-dedans. C'est pour ça que la demande, c'est
un comité interministériel, là. La ministre a parlé de table de travail. Est-ce
qu'on parle d'un comité interministériel? Est-ce que les autres ministères
concernés vont faire partie de cette table de travail?
Mme Charest :
Bien, Mme la Présidente, avant de dire quelle forme exactement ça va
prendre, on va faire le recensement de quelle est la situation, puis à quel
niveau on peut travailler, puis c'est quoi la meilleure méthode d'adresser — je
m'excuse de l'anglicisme — cette
problématique-là, là. Mais, le premier tour de roue qui est fait présentement où...
puis les collègues des différents ministères voient la situation, puis après on
pourra dire quelle solution sera proposée.
Mme Labrie : Peut-être que la ministre
pourrait être plus explicite puis me dire qui va... qui fait partie
actuellement de cette table de travail.
Mme Charest :
Bien là, présentement, on est à un niveau administratif, encore une fois,
pour voir où est-ce qu'on en est, et quelle est la situation, et tout. Puis
ensuite on pourra voir comment ça se déroule. Mais, tu sais, il faut savoir que
la demande nous vient d'il y a deux semaines. Ça fait qu'on va s'organiser puis
faire les choses dans l'ordre pour pouvoir amener la réponse qui est la plus
pertinente.
Mme Labrie :
Tout à fait. Puis je ne demande pas les conclusions des travaux de ce
comité, je sais bien que la demande vient d'être faite il y a deux semaines,
mais ça fait quand même déjà deux semaines. Là, la ministre me parle, bon,
que... Bien, elle me dit que c'est un comité administratif, donc j'en comprends,
elle me corrigera si je me trompe, que c'est à l'interne de son propre
ministère pour l'instant.
Mme Charest : Non. Je m'excuse,
j'aurais pu préciser. Là, le MAMH puis la Santé et, évidemment, le MEQ est
impliqué. Donc, oui, il y a de l'interministériel, si on peut s'exprimer ainsi.
Mme Labrie : Parfait.
Donc, c'est déjà plus intéressant que ce que je comprenais.
Mme Charest : Oui. Désolée, je
précise ma réponse.
Mme Labrie : Merci
de la précision, c'est important. Est-ce que le mandat qui est confié à cette
table de travail là, en ce moment, ça fait partie de leur mandat de se
pencher sur l'offre de services pour les enfants à besoins particuliers?
Mme Charest : Bien, encore une
fois, le mandat n'est pas établi, là. Premièrement, là, on fait un premier tour
de roue, puis, encore, je répète, là, ça fait deux semaines qu'on a eu cette
demande-là, et on va commencer par recenser, les rencontrer aussi. Puis ça, ça
a été déjà signalé à nos différents partenaires qui font partie des discussions
pour vraiment faire le tour d'horizon de quelle est la situation puis où sont
les problématiques, quels sont les objectifs, puis quelles sont les clientèles
qu'il va falloir cibler et tout. Mais, pour le moment, je ne peux pas vraiment
en dire plus sur le mandat, puis sur les délais, puis sur les enveloppes, et
tout ça, puis qui va en prendre en charge, et tout. On est vraiment aux étapes
préliminaires, là.
Mme Labrie : O.K. Parce que
c'est quand même une problématique de longue date. Moi, je... on le voyait dans
les années passées aussi, là, la difficulté de recrutement de personnel,
notamment du personnel, souvent, qualifié. Quand on parle d'offrir des services
à des enfants à besoins particuliers, là, ça prend des gens qui ont un petit
peu plus d'expérience ou de formation. Il y a une demande importante de places
en camp de jour, une demande qui va aller en augmentant, on s'en doute, parce
qu'avec le développement de la maternelle quatre ans, il y a des enfants qui
vont développer un besoin d'avoir une place en camp de jour pendant l'été, ce
qu'ils n'avaient pas nécessairement besoin avant. Donc, ces questions-là me
semblent urgentes. Il y a des choses qu'on voit venir depuis quand même
plusieurs années, là, notamment ce que je viens de nommer par rapport à des
enfants de plus en plus jeunes qui vont avoir besoin de places en camp de jour.
Ça fait que j'ai de la misère à m'expliquer qu'on n'ait même pas encore
réfléchi à un mandat à donner à ce comité-là aujourd'hui.
Mme Charest : Bien, je pense,
là, Mme la Présidente, qu'il y a déjà beaucoup de travaux qui ont été faits,
là, dans... sans que ce soit directement ciblé sur ce que la... sur la demande
qui a été posée, là, premièrement, pour l'accompagnement des personnes à
besoins particuliers. On se souvient qu'on a augmenté, je pense, le... Le
financement était de 1 million de dollars puis on a augmenté de
4 millions en 2020‑2021, qui est devenu récurrent. Donc, déjà on s'était
penché sur la problématique et on est tout à fait au courant de ça.
Si on parle de la pénurie de moniteurs aussi,
bon, une des mesures que... Probablement ma mesure préférée, une de mes mesures
préférées, c'est la mesure du parascolaire. On sait qu'il y a la formation DAFA
qui est offerte là, donc qui est accessible. Les jeunes peuvent le faire quand
ils sont à l'école. Donc, évidemment, ça va augmenter la population de
moniteurs. Donc ça, c'est déjà des choses qui avaient été entamées, qui
faisaient partie de nos préoccupations. Donc, évidemment, on est sur le dossier
des camps de jour bien avant cette demande-là. Mais là si on me pose la
question spécifiquement sur le mandat du comité qui va y travailler, je pense
qu'il faut laisser les choses se mettre en place, puis on pourra en parler
davantage dans la prochaine étude de crédits, si Dieu le veut, comme le disait
le député de Marquette.
La Présidente (Mme Boutin) : ...il
reste une minute.
• (10 h 10) •
Mme Labrie : Parfait,
on verra bien si on aura l'occasion de s'en reparler ensemble, mais je ne sais
pas non plus ce que l'avenir nous
réserve. Mais est-ce que... Puis, comme je le répète, là, je le sais que la
demande date de deux semaines, là, et je ne m'attends pas que tout soit
terminé, en termes de réflexion, mais est-ce qu'au moins la ministre s'est fixé
un échéancier pour le travail de ce comité-là que...
Mme Charest : En fait, tu sais,
comme je le disais, les travaux sont commencés depuis bien avant cette
demande-là. Donc, je pense qu'on va laisser les choses évoluer. On a,
évidemment, puis je le répète, on a toujours été au premier plan avec les
différents partenaires pour faire en sorte que le milieu soit pérennisé. Alors,
on va continuer les travaux puis on va voir la suite des choses.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci beaucoup. C'est tout le temps qu'on
disposait pour ce bloc. Nous revenons maintenant à l'opposition
officielle avec M. le député de Marquette. Vous disposez de 16 minutes,
environ.
M. Ciccone : Merci beaucoup. Je vais partir mon chronomètre. Bon, on va
continuer un peu dans la même veine, là, puis je vous promets, Mme la ministre,
qu'on va passer à d'autres choses après, là. La reprise des sports a été
annoncée le 25 janvier 2022, pour le 31 janvier 2022, pour les moins
de 18 ans. Puis là je sais que la ministre, là, je sais qu'elle n'est pas
contente que je lui pose ces questions-là, mais il faut qu'elle comprenne, là,
que ce n'est pas le député de Marquette qui lui pose ces questions-là, là,
c'est la population, là. Ça, je comprends ça. Puis si elle veut s'en prendre à
moi, je suis capable d'en prendre. Je suis capable d'en prendre. Je suis grand,
gros et fort, puis je suis capable. J'en ai vu des plus toffes, je veux juste
le dire comme ça.
Alors, la reprise des sports pour le 31 janvier
2022 pour les moins de 18 ans. Question bien simple, là. Encore une fois,
Conseil des ministres, on dépose un décret. On entend... Puis moi, j'ai
toujours l'impression que, quand tu es dans un... tu es
un ministre, là, puis peut-être que j'ai tort, puis peut-être que la ministre
va me le dire, là, elle va dire : M. le député, vous êtes dans le champ,
puis c'est correct, je n'ai jamais été là, mais moi, il me semble que j'aurais
ma check-list. Puis là je disais, là, quand on va arriver à la lecture de mon
dossier, là, je vais m'assurer qu'il n'y a rien qui passe puis je veux faire
rajouter des choses puis m'assurer que ça passe go.
Là, on annonce qu'on reprend les sports, mais
pour les moins de 18 ans. Tu sais, je veux dire, ce n'est pas de s'en prendre
à la Santé publique, c'est juste que peut-être que la Santé publique, elle
n'est pas spécialiste non plus dans le sport puis comment ça fonctionne dans le
sport. Moi, de voir la moitié d'une équipe de ringuette sur la glace, puis
l'autre moitié dans les estrades, parce qu'eux autres jouent 16, 17, 18,
19 ans ensemble, puis le hockey, bien, midget, c'était des petits gars qui
ont 18 ans au mois de janvier, ça fait qu'eux autres, tu as deux, trois,
quatre petits gars dans l'équipe. Puis là tu dis : Bien, voyons, ça n'a
pas de bons sens. Puis là tu parles avec les intervenants, tu parles avec les
fédérations, puis ils disent : Bien oui, mais, Cicco, on n'a pas été
consultés là-dessus. Comment ça se fait que ça a passé, ça? Comment ça se fait
que ça a passé? Tu sais... Avez-vous au moins posé la question?
Mme Charest : Mme la
Présidente, je vais juste peut-être rappeler un fait au député de Marquette,
là. Le milieu sportif, je pense que je le connais un petit peu. J'ai été
athlète pendant de nombreuses années, j'ai été bénévole, j'ai été parent, j'ai
été entraîneur, j'ai été administrateur, j'ai été officiel, j'ai fait pas mal
le tour, j'ai été cheffe de mission puis j'ai touché à à peu près tous les
sports, j'en connais quand même pas mal. Alors, je peux assurer au député de
Marquette que ces problématiques-là ont été soulevées à maintes et maintes
reprises. Mais il faut comprendre qu'il faut voir une gestion de pandémie dans
son ensemble, dans sa globalité, ce qui fait en sorte que, malheureusement, il
faut tracer une ligne quelque part, et cette ligne-là ne peut pas être
flexible. On ne peut pas dire : En ringuette, parce que dans la catégorie
qu'il y a des 16, 17, 18 ans, bien, eux autres ont le droit à 18 ans.
Il faut la tracer. Mais forcément, quand on trace une ligne quelque part, ça
fait en sorte qu'il y a du monde qui sont de l'autre bord et qui sont
mécontents.
Donc, on a essayé par tous les moyens possibles.
Et je le répète, j'ai fait tous les travaux possibles, parce que je les ai tous
faits valoir. On a vu, là, les filles de patinage... de patin synchronisé qui
ont gagné le championnat du monde, il n'y a pas tellement longtemps. Bien, ils
m'ont appelé, eux autres aussi, parce que, dans l'équipe, il y a des filles qui
ont 16 ans, qui pouvaient reprendre l'entraînement, puis il y a des filles
qui ont 21 ans, qui ne pouvaient pas reprendre l'entraînement, puis ils se
préparaient pour le championnat du monde. Alors, on a fait tout ce qu'on
pouvait, mais malheureusement il y a des contraintes avec lesquelles on n'avait
pas le choix parce que la Santé publique devait marquer la ligne quelque part,
et malheureusement c'était la situation.
M. Ciccone : Mais pourquoi vous l'avez changé quelques semaines plus
tard?
La Présidente (Mme Boutin) : ...
M. Ciccone :
Ah! Pardon. Mais, Mme la Présidente, pourquoi le gouvernement a changé ça
quelques semaines plus tard? Parce que je comprends que les recommandations à
la Santé publique, il y a un pouvoir de recommandation, là, je veux dire, elle
est essentielle, puis on a besoin d'elle, puis je pense qu'on l'a bien suivie,
là, puis elle est très importante pour notre société québécoise, puis elle doit
nous sauver. Puis moi, là, haut la main, vraiment, là, ceux qui ont passé là,
là, extraordinaire.
Cependant, là, on me dit qu'on n'avait pas le
choix, puis dans la globalité... Bien, c'est ça, le problème. Tu sais, il y
avait des exceptions à faire. On aurait pu faire des exceptions qui ne
changeaient rien. Parce que là, là, Mme la ministre, elle dit que : Bien
là, on a tracé la ligne. Bien oui, mais ils l'ont changée pas longtemps après.
C'est comme si, après, ils disent oui, finalement. Puis on regardait les points
de presse, puis c'était... Le premier ministre avec le directeur de la santé
publique se trompaient avec le scolaire puis le sport fédéré civil. Puis là on
avait... Ça fait que, là, nous autres, comme citoyens, on avait l'impression
que... On se disait : Voyons, ils savent-tu qu'est-ce qui se passe? Puis
là Mme la ministre nous parle de tirer une ligne. Oui, mais pourquoi, s'ils ont
tiré une ligne, puis il fallait le faire, pourquoi qu'on a eu l'impression
qu'ils l'ont réalisé un peu plus tard, puis ils ont dit : Oui, finalement,
il faut monter ça en bas de 21 ans parce que ça n'a pas... ça ne marche
pas, là, tu sais. Puis on touchait à une infime partie des athlètes, là. On ne parlait pas ici de 1 million
d'athlètes, là. On parle de catégories, puis ça touchait peut-être quelques
1 000 athlètes, là, au Québec, tu sais, je veux dire...
Ça fait qu'à un moment donné pourquoi qu'on a
décidé tout simplement de la changer? Moi, c'est juste ça que je ne comprends
pas. Puis je n'accepterai pas ça, de dire... Bien là, tu sais, on aurait pu
faire des différences. On aurait pu tirer la ligne différemment si on y avait
juste peut-être pensé. Parce qu'en bout de ligne ce n'est pas la Santé publique
qui décide, c'est le gouvernement qui
décide. C'est le gouvernement qui décide. Oui, on va suivre les
recommandations, mais la responsabilité revient toujours au gouvernement qui
prend les décisions finales.
Je veux maintenant parler du budget qui a été
annoncé par la ministre. Puis je vais la citer, là : «Ma collègue la
ministre déléguée à l'Éducation annoncera prochainement les détails d'un plan
d'action en sport, en activité physique pour faire bouger les Québécois.»
Est-ce qu'on peut avoir votre plan, Mme la ministre? Est-ce vous pouvez nous déposer quelque chose? Ça fait quand même un mois
que ça a été déposé, là. Juste, peut-être, nous faire comprendre un peu
comment que le 250 millions va être dépensé de façon spécifique, là.
Mme Charest : Bien, Mme la
Présidente, moi, je ne parlerais pas de dépense, je parlerais d'investissement.
Mais je vais peut-être revenir juste sur un
élément que le député de Marquette a dit. Pourquoi ça a changé après
quelques semaines? Bien, je pense que c'est
l'illustration des représentations qu'on fait puis le travail qu'on fait avec
les partenaires, avec le Dr Cossette, entre
autres, puis avec les différentes organisations qui ont fait en sorte que la
Santé publique a pu évoluer puis a pu faire des allègements. Puis évidemment la
situation pandémique a fait en sorte aussi qu'on pouvait procéder à des
allègements. Donc, c'est peut-être... Puis je rappelle qu'on était dans une
gestion de crise sans précédent et que les choses vont vite.
Maintenant, quant au plan d'action, ce que je
peux dire, puis évidemment je pense qu'on va se laisser le privilège de
l'annoncer en temps et lieu, mais la notion qui chapeaute toutes mes actions,
c'est la notion d'accessibilité. Alors, pour moi, je suis venue en politique
pour faire en sorte que les jeunes — les jeunes et les moins
jeunes, mais particulièrement les jeunes — aient des opportunités de
pouvoir vivre leurs passions, leurs rêves, s'émanciper, s'épanouir, avoir des
objectifs, et tout. Et on sait très bien que, pour que ça puisse se faire,
bien, il faut qu'ils aient accès aux opportunités puis que ça soit de mettre...
d'enlever des freins, comme des freins financiers d'accès à des
infrastructures, accès à de l'équipement, accès à des programmes. Alors, c'est
sûr que c'est la ligne directrice de tout ce que je mets en place. Et, bien, je
suggère au député de Marquette de rester à l'affût des annonces qu'on va faire,
mais ce sont de très belles annonces.
Puis j'ai envie de vous montrer un tableau pour
montrer à quel point, pour nous, l'activité physique, le sport, le loisir,
c'est important, et on en a fait une priorité. Puis je veux juste vous montrer
les investissements qui ont été faits dans, bien, les cinq dernières années
libérales. Ça, c'est les investissements qui ont été faits en sports et
loisirs, et ça, ce sont les investissements
qui ont été faits par le gouvernement de la CAQ. Alors, je pense qu'on voit la
progression, d'une part. Puis ça, ici, on remarque que c'est l'année de
pandémie, où on a donné le 70 millions pour, justement, contrer les effets, parce qu'on était tout à fait
au fait que c'était très problématique pour nos jeunes. Alors, je pense
que la progression est très impressionnante, et ça démontre à quel point c'est
important pour nous. Et je peux vous le remettre, si ça vous tente. Et ça
n'inclut pas les infrastructures où on a investi près de 800 millions pour
les infrastructures.
• (10 h 20) •
La Présidente (Mme Boutin) : Allez-y,
M. le député.
M. Ciccone : Merci beaucoup. Vous parlez du PAFIRS, là?
Mme Charest : Bien, PAFIRS et
toutes sortes d'autres, parce qu'on en a plein. Je peux vous donner tous les
acronymes : le PSEPA, le PAFEMAP, puis le PSISRSES, le PSISRPE.
M. Ciccone : Pourriez-vous le... Bien, avez-vous un tableau du PAFIRS
pour dire que c'est le Parti libéral qui l'a amené aussi sur le tapis, ça? Je
veux dire, montrer...
Mme Charest : En fait, il n'est
ni là pour la CAQ et ni là pour le libéral. Alors, on...
M. Ciccone : Ah! O.K. Parfait.
La Présidente (Mme Boutin) : Parlez
à la présidence, s'il vous plaît.
Mme Charest : Mme la
Présidente, ils ne sont pas là...
M. Ciccone : C'est facile, sortir... Bien, finalement, vous parlez du
PAFIRS, avez-vous une influence sur l'octroi d'argent?
Mme Charest : Si, moi, j'ai une
influence sur le...
M. Ciccone : Oui.
Mme Charest : Absolument pas.
M. Ciccone : O.K. Parfait. Non, mais c'est parce que je vous voyais
donner des chèques.
Mme Charest : J'ai zéro
influence, Mme la Présidente, je n'ai aucune influence. En fait, l'influence
que j'ai... que j'ai faite, c'est sur l'établissement des critères. Et, encore
une fois, pour moi, la chose la plus importante, c'est que les projets soient
des projets qui sont accessibles pour la population, qui sont portés par la
population. Donc, j'ai fait une tournée du Québec pour faire... pour, justement,
parler des critères, pour rassembler les différents acteurs du milieu sportif,
pour qu'ils puissent présenter les meilleurs projets possibles. Alors, voilà.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député.
M. Ciccone : Non, j'ai posé cette question-là parce que quand c'était le
temps de remettre un chèque, là, pour le PAFIRS, vous étiez là, Mme la
ministre. Juste... Est-ce que... Vous avez parlé des investissements, de ce que
vous avez donné, ce que vous allez donner aussi au fil des années. C'est beau,
là, l'argent. Puis personnellement, je trouve qu'il n'en a pas assez donné,
moi. Puis il aurait dû en donner bien avant. Puis même si mon parti était là,
je suis capable, moi, de le dire qu'il aurait dû en donner avant. Puis le
parti... Puis le sport était l'enfant pauvre de l'Assemblée nationale.
Puis ça, ce n'est pas d'aujourd'hui, là, c'est même quand on était là, puis les
15 ans de libéraux. Vous aimez ça, le dire? Je vais le dire. Même quand on
était là, il n'y en avait pas assez. Il n'y en avait pas assez puis, encore, ce
qui est investi aujourd'hui, ce n'est pas assez, puis il faut en mettre plus
parce que le sport, c'est la santé. Ça devrait être collé sur la santé. Ce
n'est pas un loisir, le sport, là. Il faut arrêter de penser que c'est
seulement un loisir. Le sport, c'est la santé. Ça va désengorger notre système
de santé, nos urgences. C'est comme ça qu'il faut le voir puis c'est comme ça
qu'il faut investir dans cette vision-là. Vous avez parlé d'argent, puis je suis
content, moi, quand je vois un 250 millions de plus, là, qui embarque sur la
table, là. Sur cinq ans, ça? C'est ça, sur cinq ans. C'est des gros montants,
mais il faut l'expliquer, c'est sur cinq ans aussi.
Maintenant, on a vu que, pendant la pandémie,
les jeunes ont délaissé le sport. On avait notre sport national, qui avait au-dessus de 100 inscriptions. Là,
on est rendus à peu près à 80. C'est quoi votre plan pour ramener ce monde-là,
ces jeunes-là, ces jeunes filles là, ces garçons-là à faire du sport, qui ont
décroché? Parce qu'on peut bien mettre de l'argent là, on peut bien mettre de
l'argent là puis faire des grosses annonces, mais comment est-ce qu'on va les
chercher? Il faut-tu aller cogner à leur porte? Puis on fait quoi? Qu'est-ce
que vous allez faire?
La Présidente (Mme Boutin) : À
la présidence, s'il vous plaît. C'est la dernière fois que...
M. Ciccone : Oui. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que la ministre va faire,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Mme Charest : Bien, Mme la
Présidente, je pense que la ministre agit sur plusieurs plans. J'ai parlé
tantôt de la mesure du parascolaire. Pour moi, c'est une mesure phare qui est
tellement importante, qui donne accès aux élèves dans leur milieu. Donc, ils
n'ont pas besoin de sortir de l'école, là, ils ont accès à une panoplie
d'activités, où ils vont peut-être découvrir des passions puis des sports
qu'ils n'ont jamais vus puis qu'ils n'ont jamais soupçonné l'existence. Bien,
ça, pour moi, là, c'est une mesure tellement importante, et qui est collée avec
de l'argent aussi, et qui fait en sorte de venir consolider le milieu sportif
parce que les écoles peuvent engager à l'extérieur. Donc, un club d'escrime,
c'est toujours l'escrime qui est mon exemple, un club d'escrime peut venir
faire son offre de services dans une école puis aller peut-être découvrir une
Sandra Sassine qui se présentera aux Jeux olympiques éventuellement. Alors, ça,
pour moi, c'est une mesure très importante.
J'ai parlé d'accessibilité, donc de faire en
sorte, justement, que les opportunités soient là pour les jeunes. Donc, encore
une fois, je rappelle qu'on va faire les annonces incessamment. On a parlé
d'infrastructures. Ça aussi, c'est superimportant d'avoir des infrastructures de
qualité, ce qui va faire en sorte, justement... sécuritaires, de qualité, qui
va faire en sorte que nos jeunes vont avoir du plaisir. Mais une autre chose
dont je suis extrêmement fière puis qui a été probablement mon engagement
premier, c'est de faire en sorte que le milieu du sport soit sain et
sécuritaire. Donc, on a mis... On a fait l'établissement d'un officier
indépendant des plaintes qui fait en sorte justement que, tu sais, les
histoires d'horreur qu'on a entendues, là, bien, que ça ne se répète pas.
Alors, sur plusieurs plans, je m'assure que le
milieu sportif soit attractif, et que les jeunes y prennent plaisir puis qu'ils
vont y adhérer.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
M. le député de Marquette, 1 min 40 s
M. Ciccone : Oui, merci. Bien, en terminant, je vais juste rapidement...
Bien, moi aussi, j'aurais aimé ça, faire avancer des dossiers de façon
sécuritaire, hein? La loi dans la sécurité dans les sports, qui n'a pas été
changée depuis 2007, j'ai tenté de la faire changer à deux reprises. Les
projets de loi doivent être sur une tablette pleine de poussière, là. Là, je
peux... Je ne peux pas laisser la ministre sans lui parler de bagarres. Là, il
reste 1 min 15 s, là. Quand j'ai déposé mon projet de loi
n° 692... Parce que, moi, je connais ce milieu-là, je sais comment ils ont
avancé, reculé, avancé, reculé. Puis là je me suis dit : Bien, il faut
passer par l'aspect législatif si on veut faire avancer les choses, parce que
je connais très bien ces intervenants-là du hockey, du sport en général. Le
premier ministre a déjà dit que le projet de loi que j'avais déposé n'était pas
applicable parce qu'il y avait cinq équipes dans les maritimes. Là, Mme la
ministre, dernièrement, elle dit qu'elle va le faire par voie réglementaire. Pourquoi
que ça serait applicable par voie réglementaire? Bien, il y a encore cinq
équipes... Puis, moi, je ne parlais pas de la ligue junior majeur du Québec,
«by the way», je parlais du sport en général, parce qu'on ne sait jamais quel
genre de sport qui peut arriver ici puis frapper sur la gueule. Alors, comment
vous allez faire ça? Puis expliquez-moi comment vous allez faire ça.
Mme Charest : Oui.
Bien, on se rappellera effectivement que ça a été un dossier que j'ai mené de
front aussi, le contexte de bagarre. On se rappellera que le hockey est
le seul sport qui réglemente ses bagarres. Donc, c'est vraiment le sport qui est ciblé, là, parce que les autres
sports, bien, d'office, tu es disqualifié quand tu es impliqué dans une
bagarre.
Maintenant, la raison pour laquelle le projet de
loi du député de Marquette n'est pas applicable, c'est qu'on ne peut pas
édicter des règles de jeu par voie législative. Donc, je comprends que le
député de Marquette connaît très bien le milieu sportif, peut-être connaît un
petit peu moins le milieu législatif...
La Présidente (Mme Boutin) : Je
suis désolée, je dois vous interrompre.
Mme Charest : ...mais nos
légistes nous ont vraiment dit que par voie réglementaire, on doit faire...
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci. C'est tout le temps qu'on avait.
C'est mon erreur, j'aurais dû vous interrompre avant. Excusez-moi.
Mme Charest :
...
La Présidente
(Mme Boutin) : C'est ma faute. C'est la fin de ce bloc. Je vais
maintenant céder la parole à Mme la députée de Gaspé qui dispose d'environ huit
minutes également.
Mme Perry
Mélançon : Je vais y aller très rapidement. Alors, je vais saluer,
bien, Mme la ministre, votre équipe, les collègues de la banquette du
gouvernement et des oppositions.
Je vais commencer
avec une question qui est sur toutes les lèvres depuis toutes les récentes
histoires qu'il y a eu, notamment, là, dans un collège, là, récemment, bon, sur
la question des violences sexuelles faites aux jeunes filles, aux jeunes
garçons, là, mais dans le monde du sport. Donc, je sais que, bon, il y a un
climat hypernocif, là, dans plusieurs équipes sportives. C'était le cas pour le
basketball féminin dans ce collège-là justement. Est-ce que la ministre est...
Elle est sensibilisée, évidemment, mais est-ce qu'elle joue un rôle dans
cette... en tout cas, dans ce milieu-là? Qu'est-ce qui est fait présentement
pour améliorer finalement le sort de ces filles-là, pour qu'elles puissent
s'épanouir dans leur sport sans avoir de menaces, là, qui planent?
Mme Charest :
Oui. Bien, bonjour, députée de Gaspé. Bienvenue.
Mme Perry
Mélançon : Merci.
Mme Charest :
Vous aussi, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas croisées. Bien, tu sais,
je rappellerais, la première chose qui a été mise en place, c'est l'officier
indépendant des plaintes. Donc, ça, c'est l'outil par excellence pour faire en
sorte que ces situations-là ne se représentent pas, un outil qui a encore à
être plus connu. Ça, c'est... Bon, c'est vrai que c'est un jeune outil, puis il
faut en faire la promotion. Et les fédérations ont ce mandat-là, mais il faut
le faire connaître encore davantage. Un outil qui, je pense aussi, a inspiré le
gouvernement fédéral parce qu'ils sont à mettre en place quelque chose de similaire,
mais je pense que, ça, c'est le premier pas pour faire en sorte que les jeunes
filles et les garçons, parce qu'on a vu avec le nombre de plaintes qui ont été
déposées...
Mme Perry
Mélançon : Combien il y en a eu, justement, de plaintes?
Mme Charest :
Le nombre de plaintes, je pense, c'était... Je vais vous revenir, mais
c'était 58 % qui venait de jeunes garçons. Donc, ce n'était pas... Mais on
peut comprendre aussi qu'il y a plus de garçons qui sont dans le sport. Donc,
c'est une statistique à prendre avec un bémol, là.
Mme Perry Mélançon : Mais est-ce que cet
outil-là, Je porte plainte, est suffisant selon vous, dans le contexte
actuel?
• (10 h 30) •
Mme Charest :
Bien, en fait, c'est sûr qu'on en fera une évaluation plus rigoureuse,
mais, au moins, on a une porte d'entrée puis on a l'officier indépendant des
plaintes. Parce que ce qu'on entendait souvent, c'est que les athlètes ou peu
importe qui qui est dans... les intervenants dans le milieu du sport n'osaient
pas porter plainte quand c'était une fédération
qui portait le mécanisme de plaintes, parce qu'évidemment, si tu es juge et
partie... Donc, c'était problématique. Donc, maintenant, d'avoir
l'officier indépendant des plaintes qui va gérer les plaintes, je pense que ça
vient justement sécuriser puis faire en sorte que les personnes vont utiliser
ça.
Maintenant, pour le
cas plus spécifique de Saint-Laurent... Je n'ai plus le temps?
La Présidente (Mme
Boutin) : Il reste cinq minutes.
Mme Perry Mélançon :
Bien, non, c'est juste que je vais peut-être continuer avec ça, là, Je
porte plainte, mais il y aussi la ligne téléphonique...
Mme Charest :
Oui, Sport'Aide.
Mme Perry
Mélançon : Sport'Aide. Est-ce que c'est possible aussi d'avoir les chiffres
sur combien d'appels qui ont été logés? Donc, combien de suivis qui ont été
faits? Y a-tu eu des accusations criminelles qui ont été faites à partir de
cette voie-là?
Mme Charest :
Accusations criminelles, je... Mais est-ce que vous voulez que je revienne
sur Saint-Laurent? Est-ce qu'elle veut que je revienne sur Saint-Laurent?
Mme Perry Mélançon : Oui,
bien, sur le nombre de plaintes en général, pour vous. En fait, ça suffit pour
vous, l'outil...
Mme Charest :
Non, je n'ai pas dit que ça suffisait. J'ai dit que c'était un bon début,
puis, encore une fois, il y a encore à le faire connaître puis qu'il soit
davantage utilisé, puis est-ce qu'on aura besoin de mettre plus de ressources,
c'est à évaluer.
Mme
Perry Mélançon : Par exemple, on parlait de voie législative tout à
l'heure. On sait que le collectif La Voix des jeunes compte réclame une loi
pour prévenir les violences sexuelles au primaire et au secondaire. Donc, je
serais bien aussi curieuse de savoir concrètement, là, si la ministre va
s'attaquer, bon, à cette culture du sport là par la voie législative. Ce ne
sera peut-être pas elle, mais est-ce qu'elle est ouverte à une telle loi pour
protéger au maximum, finalement, les victimes de violence sexuelle dans les écoles?
Mme Charest :
Bien, on a, Mme la Présidente, via le r-4, là, les réglementations, puis
tout ça, c'est... Il est-tu nommé dans le... La violence est une matière sur
laquelle les réglementations par les fédérations doivent être faites, et que je
dois approuver. Maintenant, il y a aussi tout le mécanisme puis tout l'énoncé
ministériel que j'ai fait... et que les
fédérations doivent adhérer sous peine de perdre leur financement.
Maintenant... Puis je vais revenir à Saint-Laurent, parce que vous avez posé la
question, là, puis... En parallèle avec l'enquête qui se fait auprès de
l'école, il y a aussi une enquête qui se fait auprès de la fédération.
Donc, évidemment, pour moi, c'est une situation que je prends très, très, très
au sérieux et, évidemment, je pose des actions, là, pour...
Mme Perry
Mélançon : Et, pour la loi, je n'ai pas entendu la réponse.
Mme Charest :
Bien, pour la loi, bon, c'est sûr qu'il y a le protecteur de l'élève que
mon collègue... sur lequel il travaille. Donc, évidemment, je suis en contact
avec lui pour...
Mme Perry
Mélançon : Donc, une loi comme telle pour prévenir les violences
sexuelles.
Mme Charest :
Bien, ça fait partie de nos règles puis c'est nommé dans les lois de
sécurité dans le sport qu'il doit y avoir des mécanismes en place puis il doit
y avoir des règles, là, qui s'appliquent au milieu sportif. Ça fait déjà partie
de la loi.
Mme Perry
Mélançon : Je vais devoir changer de sujet rapidement parce que j'ai
seulement huit minutes. Je viens d'écouler une bonne partie... Rapidement, dans
le PAFIRS, on avait eu pour presque 1 milliard de demandes, je pense, là,
et on avait un programme d'environ 294 millions. Il me semble avoir
entendu — peut-être
de votre part ou même du premier ministre — dire : Bien, dans la
relance économique, on pourra peut-être voir si on en ajoute parce qu'il y a
des demandes, puis le besoin est là, puis on veut faire bouger nos jeunes.
Donc, est-ce qu'on peut... Les municipalités, je sais que c'est une déception
dans le budget. Est-ce qu'on peut s'attendre à plus d'argent, et pas dans le
volet scolaire, mais vraiment comme municipal, tout ça? Où est l'argent?
Mme Charest :
Oui, bien, tantôt, je disais tous les investissements qui ont été faits en
infrastructures. Tu sais, on parle de près de 800 millions qui ont été
faits. Puis il y a, oui, le PAFIRS, mais il y a aussi, puis particulièrement
pour des plus petites municipalités, le PSISRPE qui... Ça a été un programme
qui a été très bien accueilli par les petites municipalités parce que c'étaient
des municipalités de moins de 10 000 habitants qui ont pu se
prévaloir de sommes. On a aussi les
programmes d'aide financière pour les sentiers qui... Ça aussi, ce sont des
enveloppes qui s'ajoutent à des programmes
comme le PAFIRS ou le PSISRSES, qui est pour les infrastructures scolaires,
mais c'est sûr que, pour nous...
Mme Perry
Mélançon : Bien, pour le PAFIRS, il n'y a pas de nouvelle entente de
prévue.
Mme Charest :
Bien, le PAFIRS, on se souvient que c'est un programme conjoint avec le
fédéral. Donc, pour le moment, ce n'est pas dans les plans. Le fédéral ne veut
pas non plus aller là. Mais ça ne change pas qu'il y a des programmes
d'infrastructures...
Mme Perry
Mélançon : Et disons qu'il y a des dépassements de coûts, même pour ce
qui a déjà été annoncé, c'est le cas chez nous, là, je sais qu'il y a des
projets... pas chez nous spécifiquement, mais dans ma région, comment que c'est
géré, ça, les dépassements de coûts? Qui assume ça?
Mme Charest :
Oui, bien, en fait, effectivement, c'est une problématique parce qu'on sait
à quel point les coûts de construction ont augmenté. Malheureusement,
l'enveloppe, c'est une enveloppe fermée, donc, qu'on... Puis on a pris la
décision d'octroyer tous les fonds qu'on avait dans cette enveloppe-là. Donc,
ce qu'on propose, c'est de l'accompagnement avec les différents organismes qui
sont devant une situation... que ce soit de donner des délais supplémentaires
pour pouvoir réaliser des travaux, que ce soit de peut-être fractionner un
projet, mais c'est comme ça qu'on les accompagne. Mais le financement,
l'enveloppe a été utilisée au complet.
Mme Perry
Mélançon : Et est-ce qu'on sait s'il y a des projets, justement, qui
ne verront pas le jour, que c'est déjà connu?
Mme Charest :
Pour le moment, on n'a pas de...
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. C'est tout le temps que nous disposions pour le bloc.
Malheureusement, je dois vous interrompre. Nous allons maintenant terminer avec
le dernier bloc, avec la partie gouvernementale, et je comprends que c'est M.
le député de Lac-Saint-Jean qui débute. À vous la parole. Vous avez
9 min 30 s pour l'échange.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Combien, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Boutin) : 9 min 30 s.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : O.K.
Bien, merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de vous saluer, saluer mes collègues ici présents aussi qui sont avec
nous, l'équipe de Mme la ministre ainsi que son équipe qui l'accompagne.
Donc, c'est un plaisir de vous voir ici ce matin.
Et, tout à l'heure, bien, j'ai écouté, là, les
discussions, puis moi, Mme la ministre, j'aimerais ça m'entretenir avec vous,
en fait, des activités parascolaires. C'est quelque chose qui, pour moi... et,
peu importe pour quel parti on est, je pense que tout le monde est d'accord
pour dire que c'est extrêmement important. Je vais vous poser la question un
peu à savoir... Peut-être, échanger avec vous un peu, là, on va se passer un
peu la parole, un peu, entre nous, mais vous demander, au niveau des écoles, ça
touche les écoles primaires, est-ce que ça touche les écoles secondaires aussi,
les activités parascolaires? Parce que je pense que l'enveloppe avait été
bonifiée, si je ne me trompe pas.
Mme Charest : Oui, bien, bonjour,
cher collègue. En fait, les activités parascolaires, c'est pour les écoles
secondaires. Donc, toutes les écoles secondaires ont accès... En fait, tous les
élèves de toutes les écoles secondaires ont accès à une heure d'activités
parascolaires par jour gratuites, donc, qui peuvent être des activités
sportives, qui peuvent être des activités culturelles, qui peuvent être des
activités scientifiques, donc, en fait, une façon d'aller rejoindre toutes les
clientèles pour développer des passions, pour créer un sentiment
d'appartenance, pour faire en sorte que les jeunes se sentent investis dans
leur milieu scolaire, et donc, forcément, favoriser la persévérance scolaire
puis la réussite scolaire.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : O.K.
Donc, c'est au-delà du sport, et je pense que... Peut-être un peu me dire...
C'est plusieurs formations, il y a toutes sortes de choses, peut-être m'en
nommer quelques-unes.
Mme Charest : Bien, on pourrait
parler... Si on parle d'un point de vue sportif, ça pourrait être une équipe de
basketball, ça pourrait être de l'escrime — c'est toujours mon exemple — ça
pourrait être du théâtre, ça pourrait être de la robotique, ça pourrait être
des clubs d'échecs, ça pourrait être... Bien, tantôt, je parlais aussi de la
formation DAFA. Donc, un jeune pourrait, en parascolaire, suivre la formation
DAFA puis ensuite être moniteur dans un camp de jour l'été suivant. Donc,
plusieurs choses... Ça peut être de l'aide aux devoirs aussi, mais, voilà,
plein, plein d'activités qui peuvent être faites.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Puis,
au niveau des activités parascolaires, parce qu'en fait c'est les écoles, mais
il y a des partenaires, on peut avoir des partenaires rattachés à ça?
Mme Charest : Oui, bien, en fait, tu
sais, quand je dis à quel point c'est important, cette mesure-là, évidemment,
dans le milieu scolaire, puis ce que ça a comme incidence sur le parcours d'un
élève... mais aussi c'est qu'il faut comprendre que le 112 millions qu'on
investit, là, par année, pour... là, présentement, pour les écoles, on peut
effectivement aller chercher des partenaires extérieurs, qui, ça, fait en
sorte... Tu sais, souvent, nos organisations, là, on peine à avoir du
financement puis on peine à aller rejoindre aussi les nouveaux membres, et tout
ça, bien là, ils peuvent avoir leur offre de service dans les écoles, aller
rejoindre une clientèle qui, peut-être, deviendront des membres. Donc, ça vient
consolider aussi le milieu associatif, le milieu sportif, le milieu des loisirs.
Alors, moi, je trouve que c'est une mesure très, très importante.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Alors,
par le fait même, en ayant des partenaires, on a besoin de bénévoles, et vous
savez qu'on est dans la Semaine de l'action bénévole cette semaine. Donc, ça
m'amène, en fait... Puis je sais, avec votre parcours, que le bénévolat a
été... en fait, est extrêmement important dans toutes les sphères, à tous les
niveaux, mais, quand on arrive dans les niveaux sportifs, éducatifs, loisirs,
c'est primordial. On est tous conscients aussi qu'il n'y a pas personne qui
peut faire en sorte de fonctionner dans une société sans avoir du bénévole.
Puis ça m'amène un peu justement aussi à l'action bénévole, parce que je pense
que les deux se marient très bien. Puis le soutien à l'action bénévole, on sait
qu'on a travaillé... puis j'aimerais ça vous entendre un peu, parce que ça a
été bonifié, une mesure qui est transpartisane, là.
• (10 h 40) •
Mme Charest : Oui, absolument,
tout à fait, puis, ça, je pense qu'on a été effectivement à l'écoute du milieu
et des députés, parce que c'est une façon de soutenir terrain nos
organisations, et souvent ce sont des petits montants à nos yeux, mais qui sont
des gros montants pour nos organisations, qui font en sorte qu'ils peuvent
tenir un événement sportif, qu'ils peuvent, peu importe, là, avoir une
formation pour leurs bénévoles, pour leurs jeunes ou peu importe. Alors,
effectivement, ça a été triplé l'année de la pandémie, au gros de l'année de
pandémie. Ça a été doublé l'an dernier et ça a été encore doublé cette année.
Alors, ça, c'est une façon concrète de faire une différence dans le milieu, et
de façon tout à fait transpartisane, parce que chaque député peut faire une
différence dans leur milieu.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Oui,
effectivement. Bien, de toute façon, moi, c'est sûr qu'en tant qu'élu je
considère que je vais me battre pour qu'on maintienne ce soutien à l'action
bénévole là à ces niveaux-là parce que de là l'importance... Puis, au cours de
votre carrière, je sais aussi que vous avez... comme vous avez fait du sport,
du sport... bien, du sport amateur, vous avez commencé à
tous vos débuts, puis, peut-être, le bénévolat, qu'est-ce que ça a pu vous
apporter dans votre vie... Vu qu'on est dans la Semaine de l'action bénévole,
j'aimerais ça vous entendre, une athlète de renom comme vous, puis... qu'est-ce
que ça a apporté.
Mme Charest : Bien, merci de la
question, parce qu'effectivement ça me donne l'opportunité de dire à quel point
c'est important dans le parcours, en fait, d'un être humain, mais d'un athlète,
très certainement. Moi, si ce n'était pas des bénévoles, évidemment, je
n'aurais jamais connu le parcours que j'ai connu. Hier, j'étais au défi
Altergo, puis, évidemment, il y a plein de bénévoles, puis je pense que tous
les bénévoles que j'ai rencontrés, je les ai remerciés. Puis je sais à quel
point, bon, évidemment, ce qui redonne puis qui fait en sorte que ces jeunes-là
puissent relever des défis puis puissent s'épanouir... Puis, tu sais, la
lumière qu'ils avaient dans les yeux, c'était fantastique. Mais, pour les
bénévoles, aussi, ce que ça nous apporte, puis souvent on oublie ça... Puis,
juste de s'impliquer dans le bénévolat puis d'en retirer les bénéfices... Je
pense que tout le monde veut rester accroché.
Alors, j'encourage évidemment tout le monde à
s'impliquer parce que ça nous revient au triple, au double ou, en tout cas,
1 000 fois ce qu'on donne et ce qu'on reçoit en faisant du bénévolat,
mais... Puis, encore là, je pense que c'est important aussi d'avoir des outils,
puis, dans mon plan de relance, il y a des choses que je vais mettre en place
au-delà du soutien à l'action bénévole... mais que ce soit dans la formation,
que ce soit dans la rétention, et tout ça. Alors, c'est tellement important,
puis j'en profite pour remercier tous les bénévoles qui s'impliquent, qui
donnent de l'énergie, qui donnent du temps, mais qui font en sorte que des
passions, des rêves peuvent se concrétiser. Alors, merci à tout ce monde-là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Une
minute? Donc, oui, bien, vous en avez glissé un mot, au niveau de votre plan,
puis il y a toute la question aussi de la formation, peut-être, je ne sais pas
si vous êtes en mesure de nous en dire un petit peu davantage... mais de
l'importance de la formation au niveau des activités sportives, loisirs,
culturelles.
Mme Charest : Oui, bien,
rapidement, ce que je peux dire, c'est que, quand j'ai fait la tournée du
Québec, c'est un élément qui a été souvent amené par les partenaires, la
nécessité de professionnaliser tout le contexte sportif et de loisirs, donc,
évidemment, d'éduquer et de former nos intervenants. Donc, il y a des choses
qui ont été mises en place avec le plan de relance, mais il y a aussi des
choses qui seront mises en place et qu'on va annoncer en temps et lieu, mais,
très certainement, de faire en sorte que nos intervenants sont mieux outillés
pour agir, bien, ça va être un meilleur encadrement pour nos jeunes, puis ils
vont évoluer dans un lieu encore plus sain, et plus sécuritaire, et plus
propice à l'épanouissement.
La Présidente (Mme Boutin) : Bien,
il reste 15 secondes.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Je
vous laisse le mot de la fin.
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Boutin) : Bien,
je vous remercie. Nous allons maintenant pouvoir procéder au vote.
Alors, le temps alloué à l'étude du volet
Loisirs et sports et saines habitudes de vie des crédits budgétaires du
portefeuille Éducation étant presque écoulé, nous allons maintenant pouvoir
procéder à la mise aux voix des crédits.
Alors, le programme 5, intitulé
Développement du loisir et du sport, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Documents déposés
La Présidente (Mme Boutin) : Bon,
parfait. Alors, je dois déposer... C'est ça? En terminant, je dépose les
réponses aux demandes de renseignements des groupes d'opposition ainsi que tous
les documents.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 h 15, où elle entreprendra l'étude du
volet Habitation des crédits budgétaires du portefeuille Affaires municipales
et Habitation. Je vous remercie infiniment pour votre cordialité, et bon lunch.
(Fin de la séance à 10 h 45)