Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
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Tuesday, April 26, 2022
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Vol. 46 N° 6
Étude des crédits budgétaires du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, volet Habitation
Étude des crédits budgétaires du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, volet Affaires municipales
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Intervenants par tranches d'heure
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David, Hélène
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Jacques, François
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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David, Hélène
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Fontecilla, Andrés
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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David, Hélène
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Perry Mélançon, Méganne
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Laforest, Andrée
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Perry Mélançon, Méganne
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David, Hélène
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Nichols, Marie-Claude
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Roy, Sylvain
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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David, Hélène
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David, Hélène
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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Fortin, André
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Jacques, François
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Leduc, Alexandre
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Laforest, Andrée
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Leduc, Alexandre
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David, Hélène
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Nichols, Marie-Claude
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Perry Mélançon, Méganne
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Perry Mélançon, Méganne
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Laforest, Andrée
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David, Hélène
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Nichols, Marie-Claude
15 h 30 (version révisée)
(Quinze heures quarante-cinq minutes)
La Présidente (Mme David) :Alors, je suis maintenant prête à reconnaître... Non,
attendez un petit peu, soyez patiente, Mme la députée.
Donc, ayant constaté le quorum, je déclare
la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Habitation des crédits budgétaires du portefeuille Affaires
municipales et Habitation pour l'exercice financier 2022-2023.
Une enveloppe de 2 h 30 min
a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boutin (Jean-Talon) est remplacée par Mme Grondin
(Argenteuil); Mme Tardif (Laviolette-Saint-Maurice) est remplacée par M. Lefebvre
(Arthabaska).
Habitation
La Présidente (Mme David) :Alors, nous allons procéder à une discussion d'ordre
général par bloc d'environ 20 minutes, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui
leur est alloué, soit cet après-midi vers 17 h 45. Puisque nous avons
débuté nos travaux à 15 h 45 et qu'une période de 2 h 30 min
doit être consacrée à l'étude de ces crédits cet après-midi, y a-t-il
consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue ou y a-t-il
un aménagement qui a été prévu?
M. Jacques : ...que nous
terminions les travaux à l'heure, mais en amputant le temps du gouvernement, le
temps qui est octroyé au gouvernement, pour nous permettre de terminer à l'heure
les crédits de l'habitation.
La Présidente (Mme David) :Donc, ça va être pris sur votre temps à vous.
M. Jacques : Exactement.
La Présidente (Mme David) :Et est-ce qu'il y a consentement?
Une voix : Consentement.
La Présidente (Mme David) :Consentement. Alors, ça veut dire que nous allons terminer
à l'heure prévue, qui est l'heure 17 h 45. Parfait.
Discussion générale
Là, c'est vrai, je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. Mme la députée de Vaudreuil, la parole est à vous.
Mme Nichols : Merci
beaucoup. Merci, Mme la Présidente. Alors, permettez-moi de commencer ces
études de crédits en habitation, là, pour saluer tous les gens qui se déplacent
pour supporter la ministre. Ces gens-là, souvent, on les rencontre. On a eu
beaucoup de projets de loi, entre autres, là, des omnibus, dans les dernières
années. Donc, on a eu l'opportunité de travailler avec ces personnes-là. Donc,
merci d'être d'être parmi nous justement pour compléter peut-être certaines
interrogations ou certaines questions suite à l'étude des crédits, suite aux
documents déposés par la partie gouvernementale. Merci aussi à mes collègues
qui sont comme nous tous, là, des passionnés en habitation.
On a un peu plus de temps cette année en
habitation, mais je veux... Considérez-vous tous salués, je veux tout de suite
aller dans le cœur du sujet, dans le vif du sujet, parce que l'habitation, vous
le savez, puis je l'ai dit, puis je le répète, puis je suis sûre que vous l'entendez
et vous le lisez aussi dans les journaux, ça va être... l'année 2022 va
être l'année de l'habitation. Donc, vous comprendrez qu'on a plusieurs,
plusieurs questions en lien avec... à essayer de décortiquer les chiffres, les
programmes, puis un peu où est-ce qu'on s'en va.
Donc, Mme la ministre, je veux tout de
suite commencer ma première question en vous demandant... en rentrant dans le coeur
du sujet, qui est la crise du logement. Donc, pour une deuxième année
consécutive, on vit une crise du logement. Tout comme l'année dernière, c'est
une crise sans précédent, la pire des 18 dernières années. On le sait qu'il
y a des données catastrophiques relativement au taux d'inoccupation, puis ce n'est
pas juste dans les grandes métropoles, hein, je tiens à le dire. J'ai vu votre tableau
un peu plus tôt aujourd'hui, là, à la période de questions, puis tout le monde
est d'accord pour dire que c'est... Il y a eu un déplacement des grandes
métropoles vers les régions, mais il reste que Montréal vit une crise du
logement, les grandes métropoles vivent une crise du logement, mais les régions
aussi en sont victimes. Bonne nouvelle, hein? On dit tout le temps que les
oppositions critiquent, mais ce n'est pas vrai quand il y a un bon coup, on le
soulève.
Alors, c'est un bon coup enfin de reconnaître
enfin la crise du logement, c'est important. Puis, justement, quand on
reconnaît comme ça une crise de logement, bien, on s'attend à ce qu'il y ait
des mesures, des mesures qui... des modalités qui soient mises en œuvre, une
cellule de crise qui soit élaborée justement pour contrer cette crise-là. Et
rappelons-le, l'année dernière, le Québec y a goûté à la crise du logement,
encore là pas juste à Montréal, Sherbrooke, des petites régions, c'est les
municipalités qui sont venues suppléer puis qui ont créé les cellules de crise,
alors que, sincèrement, je pense que le gouvernement a une responsabilité au
niveau de fournir les logements, de venir suppléer. Au niveau de cette crise-là,
il y a des mesures qu'on peut mettre en place rapidement pour aider les ménages
québécois. Donc, maintenant que vous avez reconnu la <crise du
logement...
15
439
Mme Nichols :
...les
ménages québécois. Donc, maintenant que vous avez reconnu la >crise du
logement, je comprends que c'était une semaine sainte aussi, vous l'avez dit à
la période de questions, maintenant que la crise du logement est reconnue,
c'est quoi, le plan de la ministre pour venir en aide aux ménages québécois
rapidement? Puis je parle rapidement et je parle directement pour le 1er juillet
prochain.
15
379
La Présidente
(Mme David) :Mme la ministre.
• (15 h 50) •
17
913
Mme Laforest : Oui.
Alors, bonjour, tout le monde. Bonjour, chers collègues. Bonjour à l'équipe des
Affaires municipales et de l'Habitation. Merci de votre présence. Évidemment,
j'ai la question tout de suite. Qu'est-ce qu'on fait pour le 1er juillet?
Qu'est-ce qu'on fait pour le 1er juillet? En fait, tous les 1er juillet,
on les travaille bien avant le 1er juillet, on les travaille dès le mois
de janvier et même avant. Donc, comme on parlait tantôt, on vérifie les taux
d'inoccupation. C'est quand même des chiffres importants, qu'on soit de la SCHL,
mais il y a des mesures en place qui sont dans les offices d'habitation depuis
le début. Il y a toujours des montants qui sont donnés pour les municipalités.
On parle de 2 millions qui ont été octroyés dans le budget.
Maintenant, pour les offices d'habitation,
on est toujours en communication. On a vérifié, il y a deux, trois semaines, je
crois, M. Foster, deux, trois semaines, on a rencontré nos offices
d'habitation et, même encore cette semaine, on a offert tout notre appui. Et
toutes les offices... tous les offices d'habitation se considèrent bien
accompagnés. Il y a des offices qui ont demandé, peut-être, une
personne-ressource pour le 1er juillet, mais elles vont vérifier vraiment
qu'est-ce qu'elles ont besoin. Je le mentionnais tout à l'heure, puis c'est sûr
que la situation de crise du logement, on a sorti les chiffres de la SCHL, je
le disais tantôt, il y a neuf régions sur 17 qu'il faut vraiment voir et suivre
de très, très, près. Puis j'aimerais ça les nommer, quand même, on a le
Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Mauricie, l'Estrie, Gaspésie,
les Îles-de-la-Madeleine, Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Laurentides,
Centre-du-Québec. Et ce sont toutes des régions qui ont connu un bilan
migratoire considérable, ce qui veut dire qu'il y a beaucoup plus de citoyens
qui se sont déplacés des grandes villes dans ces régions-là.
Donc, c'est sûr que la pandémie... On sait
que c'est comme le résultat de la pandémie, parce que, oui, les gens ont quitté
les grandes villes pour aller en région. Maintenant, n'empêche qu'on aide
également les grandes villes, parce que ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas
augmenter l'offre à Québec, à Montréal, à Laval. C'est quand même des
municipalités qu'on doit augmenter l'offre. Qu'est-ce qu'on a fait? Oui, il y a
l'aide d'urgence dans les municipalités, il y a les personnes-ressources dans les
offices d'habitation. Également, ce qu'on fait, c'est qu'on a le programme de
logement abordable. Et toutes les possibilités sont là, reprendre des hôtels
dans les municipalités, construire plus rapidement, reprendre des bâtiments
patrimoniaux.
Donc, dépendamment de tous les projets,
tous les projets considérables et dont le montage financier est important et
normal, acceptable, seront financés dans le Programme d'habitation abordable
Québec.
15
379
La Présidente
(Mme David) :...égal entre les deux.
15
439
Mme Nichols : Merci,
Mme la Présidente. J'aurais voulu dire d'emblée, là, juste, peut-être, être
proportionnelle, là, dans la durée de la question, la durée de la réponse. Mais
ma réponse, elle était très précise, là, puis c'est très... On a offert tout
notre appui, ce n'est pas une réponse, tu sais, ça n'aidera pas personne, là,
que vous offrez votre appui. C'est quoi, votre appui? C'est quoi, concrètement,
votre appui? On va les suivre de très près en les nommant. Oui, oui, on va les
suivre de très près. Je suis sûre que vous l'avez fait en 2021, mais il reste
qu'il y a encore des centaines de familles qui sont dans des hôtels. Moi, je
veux savoir concrètement.
Vous avez terminé en parlant des
programmes de supplément loyer. Il y a des programmes de supplément loyer
d'urgence. Ça fait que peut-être que c'est une porte de sortie, là. Est-ce que
vous pensez augmenter le nombre de PSLU d'urgence? Et je vais faire... Dans la
même question, je vais vous demander : Est-ce que vous allez changer les
critères, les modalités pour l'offrir à plus de personnes possibles étant donné
que, des logements, il n'y en a pas?
17
913
Mme Laforest : Oui,
tout à fait, parce que c'était même annoncé dans le budget, les mesures pour
les PSL, par exemple, au niveau des PSL privés. On a 1600 PSL, à la hauteur de
50 millions, qui sont offerts, c'est déjà prévu. Donc, ça, ça a été très,
très apprécié. 21 millions pour les personnes en situation d'itinérance, pour
nos PSL; 4,3 millions pour celles... les personnes en situation de
violence conjugale. Il y a 2 millions également dans les municipalités.
Donc, les montants qui étaient de 20 % à 50 % d'aide dans nos PSL ont
été augmentés de 50 % et 80 %. Donc, oui, on s'est ajusté. Et, pour
l'allocation logement également, on passe de 80 $ à 150 $.
Puis on dit : Qu'est ce que vous
faites? On accompagne, bien oui, on accompagne, c'est certain, parce qu'à
chaque semaine il n'y a pas une fois qu'on ne communique pas dans un office
d'habitation pour savoir : Est-ce que vous avez libéré des HLM? Est-ce
qu'il y a des HLM vacants? Donc, les... Le travail se fait à tous les jours, à
toutes les semaines et, oui, avec tous les offices d'habitation, ça, c'est ce
qu'on fait depuis quatre ans, mais, en même temps, oui, les PSL <sont là...
Mme Laforest :
...ce
qu'on fait depuis quatre ans, mais, en même temps, oui, les PSL >sont
là, ils sont augmentés, ils sont prévisibles.
Mme Nichols : Vous nous
parlez de beaucoup de millions de dollars, on voit ça, là, à
4 millions, 4,3 millions, 2 millions. C'est déployé comment?
Parce que c'est facile... Puis ce n'est pas une critique, là, mais c'est une
constatation, là, c'est qu'en habitation, là, on annonce des chiffres, puis
souvent le chiffre comprend l'autre chiffre de l'autre annonce. Pouvez-vous,
là, nous dire concrètement, là, les montants que vous venez de parler? Les
programmes supplément loyer, là, on s'entend que les gens en ont besoin. Le 4 millions,
il est déployé quand? Comment? Est-ce que ça va aider pour la crise pour le
1er juillet prochain?
Mme Laforest : Bien,
c'est certain qu'on se fie beaucoup à nos partenaires, puis eux ont vraiment
tous les chiffres, toutes les demandes. Donc, c'est important de considérer que
nos demandes vont selon l'offre et selon les demandes des offices d'habitation.
Par contre, ce qu'on fait de différent, c'est que, maintenant, les offices
d'habitation peuvent déjà réserver des logements. Les offices peuvent signer
des baux depuis... pas depuis ce jour, depuis des mois pour réserver des
logements pour le 1er juillet. Donc, il y a des logements qui sont
réservés avec les offices d'habitation pour prévoir le 1er juillet.
Les PSL, bien, encore là, c'est les
offices d'habitation, parce que les offices d'habitation, il y a plus de
demandes pour des personnes en situation d'itinérance, violence ou encore peu
importent les demandes. Donc, il faut s'ajuster avec les demandes des offices
d'habitation. Puis c'est toujours, toujours avec les municipalités, avec les
offices d'habitation, donc on va selon les demandes.
Mme Nichols : L'année
passée, il y en a eu 1 600, PSLU d'annoncés, des programmes supplément
au loyer d'urgence, puis il y en a eu 250 d'accordés. Cette année, qu'est-ce
qu'on va faire pour être capable de toutes les distribuer? Parce qu'on
s'entend, le besoin est là, ça, je suis sûre qu'on s'entend sur ce point-là. Le
besoin est là. Maintenant, vous gelez des montants, vous octroyez des montants.
Cette année, il y en a combien? L'année passée, il y en avait 1 600, il y
en a eu 250 qui ont été donnés. Cette année, il y en a combien? Puis est-ce que
les modalités, les critères ont changé, justement, pour le rendre accessible à plus
de personnes?
Mme Laforest : Comme je
le disais, les programmes supplément au loyer ont été augmentés, ceux qui
étaient de 20 % à 50 % sont passés de 50 % à 80 %. Donc, on
s'est vraiment ajusté avec le marché, avec le prix des loyers. Et, encore là,
ça va selon les demandes des offices.
Mme Nichols : Parfait.
Cette année, là, combien on prévoit en rendre disponible?
Mme Laforest : On va
sûrement... on va avoir... On va annoncer nos chiffres pour le
1er juillet. Il va avoir un plan qui sera annoncé, mais on attend d'avoir
toutes les demandes des offices d'habitation. Comme je le mentionnais, il y a
des offices d'habitation au Québec, ce n'est pas partout, ils n'ont pas
nécessairement besoin de logements parce que les gens ont quitté leur région.
Par contre, ceux qui ont vraiment plusieurs demandes, on va avoir les demandes
des offices d'habitation puis on va répondre à la demande le plus possible,
j'aimerais vous répondre.
Mme Nichols : Les
montants, là, les 4 millions, 4,3 millions, 2 millions, ça ne
veut pas dire qu'ils vont être tous accordés, qui vont tous... ça ne veut pas
dire qu'ils vont être tous accordés, il pourrait en rester.
Mme Laforest : Ce sont
des montants qui sont disponibles, alors j'invite les offices d'habitation. De
toute manière, on leur dit tout le temps. Ce n'est pas nécessairement les offices
d'habitation aussi, on ne parle pas toujours de PSL. Il y a d'autres demandes
qui sont à considérer, sauf qu'il y a des demandes parfois dans le parc des
HLM, donc ça dépend des demandes des offices d'habitation.
Mme Nichols : Est-ce que
vous avez fonctionné comme ça l'année passée, en passant aussi par les offices
municipaux d'habitation?
Mme Laforest : On
fonctionne toujours avec les offices d'habitation. D'ailleurs, dès la première
année, on nous a dit : On ne peut pas signer des baux à l'avance, on ne
peut pas connaître nos PSL à l'avance. Donc c'est problématique, on arrive au
1er juillet, et là les gens restent parfois dans les hôtels très, très
longtemps parce qu'on n'a pas de prévisibilité. Qu'est-ce qu'on a fait, nous,
avec le ministère... le ministre des Finances? C'est qu'on a demandé des
montants pour leur permettre d'avoir une prévisibilité. D'ailleurs, l'office
d'habitation de Montréal a salué vraiment cette mesure-là, parce que jamais,
jamais on ne pouvait les prévoir, les demandes à l'avance. Signer des baux à
l'avance, ça ne se faisait pas. Donc, oui, on le permet maintenant.
Mme Nichols : Mais, si
c'était problématique l'année passée, puis on utilise la même méthode, puis je
ne mets pas ça sur le dos des offices municipaux, là, peut-être qu'ils manquent
de temps, même, pour s'y préparer, là, mais pourquoi on utilise la même méthode
si, l'année passée, ça n'a pas été superpopulaire, là? Puis je reviens aux
données, là, 250 sur 1 600. Pourquoi on ne s'ajuste pas? Pourquoi on ne
trouve pas une formule ou on n'apporte pas les changements nécessaires pour en
faire bénéficier le plus de gens possible?
Mme Laforest : En fait,
comme je le disais, la première année, quand on est arrivé, la mesure
d'offrir... de pouvoir signer des baux à l'avance n'était pas possible. Donc,
il a fallu améliorer cette possibilité-là. Donc là, vraiment, ils peuvent
signer des baux à l'avance. On peut... Puis, oui, il y avait des PSL qu'on
offrait qui étaient disponibles, mais nos PSL, il fallait les ajuster. Les PSL,
les montants n'étaient pas ajustés. Donc, on hausse le pourcentage des PSL, on
augmente également la possibilité de signer des baux. Donc, toutes nos mesures <sont
là...
Mme Laforest :
...la
possibilité de signer des baux. Donc, toutes nos mesures >sont là, mais
il faut y aller selon les demandes des offices d'habitation.
Mme Nichols : O.K. Mais
vous comprendrez ma préoccupation, si ça n'a pas été superpopulaire, je ne
comprends pas qu'on ne s'ajuste pas cette année. On est en deuxième année de
crise du logement, puis je pense qu'il y aurait eu... il aurait dû, peut-être,
avoir eu un assouplissement auprès des offices ou peut-être, justement,
quand... Vous dites : Quand on a changé les règles, c'était ça, bien, il
faut les changer, les règles, là, puis, en plein milieu de crise, les règles ne
peuvent pas être les mêmes non plus. Donc...
• (16 heures) •
Mme Laforest : On a changé
toutes les règles, il faut vraiment le mentionner, là, parce que ce n'est pas
juste autant... Puis vous avez raison de dire ce n'est pas juste tant de
millions, 4 millions. Ce n'est pas juste ça, c'est de changer les règles.
Il y a même... Par exemple, les règles, avec les HLM, on fonctionne avec le
gouvernement fédéral. On ne peut pas dire du jour au lendemain : On change
les conventions. Ça, c'est important. On le fait, on change la réglementation
dès que c'est possible. On s'ajuste, on libère des... par exemple, des HLM qui
étaient vacants depuis cinq à 10 ans. On l'a fait, on les a offerts.
Alors, il y a énormément eu d'assouplissements dans nos programmes, Mme la
Présidente.
Puis, par exemple, on est passé, dans les montants
des loyers, maximum de 120 % à 150 %, parce que ce n'est pas toutes
les mêmes demandes, on le sait très bien. Les loyers coûtent plus cher à
Montréal, donc il a fallu s'ajuster. On travaille avec la mairesse, on
travaille avec l'office d'habitation pour que nos montants, nos PSL soient
augmentés. Par exemple, comme Montréal, il faut y aller de 120 % à
150 %, c'est ça qu'il a fallu... Il faut s'ajuster tout le temps. Donc, ça
dépend des demandes des offices d'habitation.
Mme Nichols : Mais,
sincèrement, Mme la ministre, je pense que, tu sais, on pourrait se retourner puis
regarder ce qui s'est passé en 2021, puis faire les ajustements nécessaires
pour ne pas que 2022 ressemble à 2021. Entre autres, là, il y a des... Puis
moi, je pense, c'est l'Abitibi, c'est l'Abitibi, entre autres, qui ne savait
même pas qu'il y avait des PSLU d'urgence qui étaient déployés. Ça fait que
peut-être que le message ne se rendait pas. Puis peut-être aussi ça serait
important de savoir dans quelle ville, justement, ce service d'urgence là est
en place justement pour aider.
Donc, je ne sais pas s'il n'y a pas une
façon... une autre façon de déployer l'information alors que c'est
superimportant. Puis on le voit, là, 250 sur 1 600, ça fait que... Cette année,
Montréal a déjà annoncé entre 10 % et 25 % de plus de ménages qui
sont à la recherche d'un logement, ils vont avoir besoin de toute forme d'aide.
Mme Laforest : Montréal,
on est en discussion, d'ailleurs, avec Mme Cécile, Montréal est en contrôle
présentement. Oui, il y a des demandes, mais on essaie de toutes les... Les
demandes sont différentes dans chacune des régions, et on s'ajuste avec les
offices d'habitation, on s'ajuste avec les demandes. Ce que je peux dire, c'est
que vous parlez pour l'Abitibi, bien oui, on rencontre les 1 000 et plus, mais
il y a aussi la FQM qui donne l'information, l'UMQ. Donc, on travaille aussi
avec les unions. Toute l'information est donnée. Même la Société d'habitation
du Québec, le vice-président et le président, oui, donnent l'information. Il y
a une tournée. Même au cabinet, on travaille avec toutes les municipalités.
Donc l'information est donnée.
Ça se peut, vous me dites ça, ça se peut
qu'un office d'habitation n'était pas au courant, sauf qu'on est là, les lignes
sont là, on est disponible, on est très, très collaborateurs. Alors, on peut...
on peut téléphoner, encore une fois, à l'office d'habitation, il n'y a aucun
problème. Ça va nous faire plaisir de leur donner de l'information.
Mme Nichols : J'y vais d'un
commentaire. Je crois que vous travaillez beaucoup avec les offices municipaux d'habitation,
puis je... sans préjudice, là, pour... je ne veux pas dire que les coops, ce
n'est pas important, puis tout, là, bien que, peut-être, il y en a certains qui
se sentent un peu plus abandonnés. Mais il reste que les offices municipaux d'habitation,
vous avez un lien direct avec eux, là, ça fait que ça serait la moindre des
choses de leur passer... de leur passer le message pour qu'ils soient prêts
pour 2022. C'est dans deux mois, là.
Mme Laforest : O.K. J'aimerais
quand même donner l'information, Mme la Présidente. Quand on dit : Il
faudrait donner l'information aux offices d'habitation, on a quand même M. le président
de la Société d'habitation du Québec, Claude Foster, qui était directeur
de l'Office d'habitation de Québec. Et, en passant, il communique à tous les
jours avec les directeurs et les directrices d'offices d'habitation. Donc, je
vais quand même... Ici, là, si on dit : Vous devriez communiquer avec les
offices d'habitation, je peux quand même... je suis très, très fière d'avoir
M. Foster. Et je remercie également M. Jean-Pascal Bernier, qui
a travaillé, depuis des années, à redresser la situation à la SHQ. Alors, merci
beaucoup. Mais il vient de... il était directeur de l'office d'habitation de
Québec. D'ailleurs, Québec, c'est une belle... c'est quand même un exemple en
habitation, si je peux dire.
Mme Nichols : Merci. On
les salue. On aura l'occasion sûrement de leur poser des questions.
Entre autres, Mme la ministre, vous savez
sûrement qu'il y a environ 37 000, plus ou moins, là,
37 000 ménages, au Québec, qui sont en attente d'un logement. Qu'est-ce
qui est prévu dans le <budget, là...
>
16 h (version révisée)
<15439
Mme
Nichols :
...dans le >budget, là, où on peut trouver,
dans le budget, le plan pour leur offrir rapidement, là... puis je ne parle
pas, là, dans les deux prochaines années, là, mais rapidement leur offrir un
logement? On sait qu'il y a des projets, là, qui sont en attente de financement,
il y en a plusieurs, projets, qui sont en attente de financement. Peut-être qu'on
pourra poser, là, les questions à la SHQ, à M. Foster, mais c'est... de
façon, là, limitée, bien, comment on va venir en aide à ces 37 ménages là
qui sont en attente?
Mme Laforest : Bien...
collaboration qui se fait avec les autres ministères, hein? On travaille
également avec le ministre du Travail, le ministère du Travail, évidemment,
pour le domaine de la construction. Il y a certaines règles qui ont été
assouplies. Vous le savez, le domaine de la construction a été très, très... ça
a bougé énormément dans le domaine de la construction. Au niveau des chantiers,
il y a eu 68 000 chantiers construits cette année au Québec. C'est un
record. Et, dans le domaine locatif... il y en a 35 000 ou 32 000
dans le domaine locatif, alors ça a été une année record également. Donc, on le
voit, le domaine de la construction bouge énormément.
Il y a eu également tous les projets qui
ont été... et qui étaient bloqués depuis des années, depuis 10 ans, par
exemple, avec des ententes fédérales. Tout ça a été débloqué, l'ICRL-1, l'ICRL-2,
et tous les projets ont été débloqués. Donc, ce qu'on veut, c'est bien s'entendre
de gouvernement en gouvernement et bien s'entendre, également, pour que tout le
monde reprenne les projets qui sont en attente, et il faut faire tout pour que
les projets voient le jour.
Mme Nichols : Les projets qui
sont en attente, est-ce...
Une voix : ....
Mme Nichols : Ah! parfait.
Bien, je vais la poser d'avance, ma question, comme ça vous serez prêts pour
quand on va revenir au prochain bloc. Bien, il y en a, des projets en attente.
Il y a combien de projets en attente de financement auprès de la SHQ? C'est ça,
combien de projets en attente auprès de la SHQ pour le financement? Puis est-ce
que vous êtes en mesure de me dire aussi dans quelles régions?
Mme Laforest : Oui. J'ai la
liste. Est-ce que vous voulez y aller, M. Foster? Allez-y. Est-ce que vous
acceptez?
La Présidente (Mme
David) :On va passer à un autre bloc, et
puis on pourra déposer, avec le consentement, la liste. Consentement? Ça va?
Mme Laforest : ...il faut le
mentionner, il y a des projets dont les...
La Présidente (Mme
David) :Rapidement, parce que c'est
terminé, le temps pour le bloc.
Mme Laforest : O.K. Parce qu'il
y a des projets confidentiels.
La Présidente (Mme
David) :Bien, vous pourrez revenir
amplement dans les prochains blocs. Alors, je vais passer la parole,
maintenant, à M. le député de Laurier-Dorion pour 19 min 16 s.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour, messieurs dames du ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation. Ça me fait plaisir de vous voir
aujourd'hui ici.
Écoutez, on a... il y a plusieurs
personnes qui ont été très, très étonnées, il y a seulement quelques minutes, d'entendre
la ministre de l'Habitation nous dire qu'il n'y avait pas de crise de logement,
par exemple, en Abitibi et à Montréal sur la base de bilans migratoires.
Écoutez, on pourrait parler de Montréal, mais je veux... tout d'abord, où le
taux d'inoccupation est en effet plus élevé, pour des raisons conjoncturelles
que je vais spécifier ultérieurement, mais allons-y, en Abitibi-Témiscamingue,
là. J'ai les chiffres, ici, donnés par la SCHL, là. Écoutez, à Rouyn-Noranda,
le taux d'inoccupation est à 0,3 %. C'est à peu près... si on arrondit, c'est
zéro, un gros zéro; Amos, le taux d'inoccupation, selon la SCHL, le dernier
chiffre, c'est à 1,1 %; à Val-d'Or, le taux d'inoccupation est à
2,2 %, alors que la règle... la règle, on va dire, comptable définit le
taux d'inoccupation à partir de 3 %. C'est le chiffre magique, et tous les
chiffres de l'Abitibi-Témiscamingue nous disent que c'est moins que 3 %,
là.
Maintenant, concernant Montréal, là,
effectivement, si... je peux mettre la faute sur la pandémie, sur la COVID, de
la crise du logement, bien, c'est tout à fait dans le sens contraire. À
Montréal, la COVID a contribué à augmenter le taux d'inoccupation parce que,
justement, d'une part, il y a eu des dizaines de milliers d'étudiants et
étudiantes qui ne sont pas venus s'installer à Montréal et qui occupent, pour
une bonne partie, des logements. Donc, ça libère des logements, et, d'autre
part, pendant deux ans, l'immigration a été arrêtée. Donc, on sait que le
Québec accueille annuellement autour de 50 000 nouvelles... des
nouveaux arrivants, dont la plupart s'installent dans la région de Montréal, mais,
si ces personnes-là, donc, 100 000 personnes en deux ans, là, ne se
sont pas installées à Montréal, n'ont pas exercé une pression sur le logement. Donc,
c'est normal que le taux d'inoccupation est monté dans la grande région de <Montréal...
M. Fontecilla :
...le
logement. Donc, c'est normal que le taux d'inoccupation est monté dans la
grande région de >Montréal, mais cela est provisoire et conjoncturel, et,
si l'immigration arrive, et si les étudiants et étudiantes reviennent étudier à
Montréal, le taux d'inoccupation va redescendre sous le taux du 3 %.
Donc, j'aimerais ça que la ministre nous
explique, là, comment dire à la population de ces deux régions-là qu'il n'y a
pas de crise de logement dans ces... à Montréal et en Abitibi-Témiscamingue.
La Présidente
(Mme David) :Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, il faut vraiment mettre une chose au clair, là. Tantôt, qu'est-ce que
j'ai dit? J'ai donné l'exemple, en Abitibi-Témiscamingue, qu'il y avait quand
même moins 205 000 citoyens. Ce que je disais, c'est qu'il y a des
gens qui sont partis des grandes villes pour aller en région. Par contre, en
Abitibi, il n'y en avait pas. Donc, ce n'est pas une situation qu'on dit :
Il n'y a pas de crise du logement, parce qu'au niveau de... En Abitibi-Témiscamingue,
il faut en construire encore. Il faut augmenter l'offre, mais ça, c'est partout
au Québec. Puis ça, je l'ai mentionné tantôt, je le disais : Il faut
augmenter l'offre partout au Québec, autant dans le social que l'abordable.
• (16 h 10) •
Par contre, en Abitibi, ce n'est pas une
région où il y a eu énormément... si je peux dire, il n'y a pas eu de bilan
migratoire considérable. Tantôt, je le montrais, là, dans mes tableaux, puis
c'est important, quand même, puis je le disais tantôt, là, des tableaux, ça
reste des tableaux, mais ça veut tout dire. Parce que, si on regarde la
situation, ça, ici, on est à Montréal, Laval, Côte-Nord, Abitibi-Témiscamingue
et le Nord-du-Québec, l'Outaouais. Et, vous voyez, en vert, c'est le
déplacement de la population. Les gens sont allés dans les régions, Gaspésie,
Saguenay–Lac-Saint-Jean et toutes les régions qui s'ensuivent. Donc, ça, c'est
quand même un tableau important à considérer.
Puis, si on regarde ici, en Abitibi, ici,
Témiscamingue, bien, vous le voyez, il n'y a pas plus de migration en Abitibi.
Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas construire. Partout au Québec, il faut
augmenter l'offre, parce que, je le dis, la pénurie a vraiment touché le
domaine de l'habitation. Les gens sont restés à la maison, télétravail et pour
toutes les raisons que j'ai mentionnées. Donc, il faut continuer à construire.
En Abitibi, il y a trois projets, présentement, et 125 logements qui sont
en chantier. Il y en a 54 qu'on a livrés. Et je peux... Il y a les noms,
ici, également, si vous voulez les avoir, mais c'est vraiment important de dire
que, par exemple, Gaspésie—Les Îles, il y a un bilan migratoire incroyable, là.
Il y a eu une hausse de population incroyable. Donc, ça aussi, il faut le
noter.
On prend les bouchées doubles et on
construit, mais je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas de crise du logement.
J'ai dit qu'il y avait moins de population qui s'était déplacée dans cette
région-là.
M. Fontecilla : Donc, la
ministre reconnaît qu'il y a une crise du logement en Abitibi-Témiscamingue?
Mme Laforest : Si vous
voulez jouer sur les mots, je vais dire qu'il y a une crise du logement, qu'il
y a une situation de crise du logement au Québec. Par contre, il y a des
endroits qu'il y a beaucoup plus de familles, d'étudiants. On le dit, de toute
manière, les étudiants ont quitté Montréal. Et, on le sait, avec la situation
dans les collèges, les universités, les gens, les étudiants sont revenus en
région, donc, oui, mais moi, je ne peux pas faire plus que l'avouer. Qu'est-ce
que je peux faire de plus, c'est, encore une fois, augmenter l'offre, trouver
des solutions, et c'est ce qu'on fait présentement.
M. Fontecilla : Très
bien. Donc, il y a une crise du logement en Abitibi-Témiscamingue. C'est déjà
une... On avance, on avance dans ce débat-là. Écoutez, je viens de terminer une
tournée en Gaspésie, dans le comté de Bonaventure en particulier, et donc de la
baie des Chaleurs. Et, dans mes rencontres avec les élus municipaux, en
particulier, là, le premier... le premier élément qui nous est... qui arrive
sur la table, là, c'est la crise du logement dans des régions qui, normalement...
ils nous l'ont dit, c'est complètement une nouvelle situation pour ces
régions-là, qui n'avaient jamais entendu parler de la crise du logement, là.
Et, là-bas, ce qu'ils constatent, ce que
beaucoup de gens nous disent, ce qui s'apparente à ce que vit... est vécu dans
d'autres régions du Québec, en particulier les villes, là, c'est ce qu'ils
appellent les été-évictions. Donc, des locataires qui doivent quitter leur
logement dès le début de la saison touristique, là, pour faire de la place à
des touristes. C'est un peu la même situation qu'on retrouve dans les grands
centres, donc, où, sous l'excuse de rénovations, il y a beaucoup de locataires
qui sont évincés de façon tout à fait locale... légale, pardon. Et la ministre
nous avait, il y a quand même quelque temps, un an et demi, deux ans, nous
avait promis de revoir et encadrer, mieux encadrer les rénovictions. Il
s'ajoute les été-évictions. Qu'est-ce que la ministre entend faire pour régler
cette situation-là?
Mme Laforest : On
continue, évidemment... La situation des évictions — le Tribunal
administratif du logement est ici — oui, on continue à trouver des
solutions. On l'a vu même ce matin, je crois, dans la revue de presse, on <disait...
17
913
Mme Laforest :
...à
trouver des solutions. On l'a vu même ce matin, je crois, dans la revue de
presse. On >disait les causes qui avaient été entendues, les causes qui
ont été... si je peux dire, les causes gagnées, les causes perdues au Tribunal
administratif du logement. C'est vraiment une situation à ne pas prendre à la
légère. Je vais le redire quand même, il y a la situation, pour les évictions,
que, oui, les municipalités peuvent ou non donner des permis pour changement
d'affectation. Évidemment, ce sont les municipalités qui donnent les permis
pour des changements d'affectation. C'est pour ça que je disais que les
municipalités qui voient qu'il y a trop de changements d'affectations, bien, il
y a peut-être une situation à vérifier par rapport aux évictions. Ça, c'est la
première des choses.
Et ensuite, pour votre question sur... c'était,
au début... Gaspésie, bien, Gaspésie, ça a été quand même un exemple qu'on a
pris parce que c'était important de le mentionner tantôt, quand je parlais des
chiffres pour l'Abitibi. Bien, Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine, je vous
donne un exemple, en 2019‑2020... Bien, quand on est arrivés en poste, en 2018,
il y a eu 131 citoyens de plus. En 2019‑2020, 681, et, en 2020‑2021, 1378 citoyens de plus
en Gaspésie. Donc, c'est sûr que, quand je dis qu'il y a eu un déplacement de
la population dans les régions, bien, on voit aussi la même situation. L'exemple,
c'est, oui, en Gaspésie.
Donc, qu'est-ce qu'on a fait? On a même
répondu à la demande d'un projet de loi d'intérêt privé pour donner la
possibilité au maire de construire avec un promoteur privé sur son territoire.
Et je crois que... si je ne me trompe pas, que c'est 143 logements de plus
que la municipalité aura. Il y a des projets économiques, également parce que
ça, également... en Gaspésie, il y a énormément de projets économiques. Et,
oui, il y a des travailleurs qui vont en Gaspésie, il y a des étudiants qui
sont retournés, des familles également. Donc, il faut continuer d'augmenter
l'offre. C'est la même, même chose, là.
Donc, vous voyez qu'on prend même des
projets de loi d'intérêt privé pour changer la situation. Et la situation du
projet de loi n° 49 pour Gaspé, on l'a permise à la
grandeur du Québec maintenant, parce que, oui, les municipalités... C'était un
exemple de construction que, oui, le maire a dit : Je vais construire sur
mon territoire, et on a dit : Avec les municipalités, il y a trop une
bonne collaboration, on va le permettre partout au Québec.
17
953
M. Fontecilla : Un
des éléments que les élus municipaux me rapportaient dans la baie des Chaleurs,
là, c'est qu'après des années d'immenses efforts, là, pour faire en sorte de
renverser l'exode, le déficit migratoire, l'exode de la population de ces
régions-là, là, ils ont réussi, quand même, depuis quelques années, à renverser
cette tendance-là. Il y a de plus... vous l'avez dit, de plus en plus de gens
qui s'installent dans la baie des Chaleurs, dans l'ensemble de la Gaspésie, mais
que la crise et le manque de logements est en train de miner cet effort-là, de
détruire cet effort-là puisque les gens qui veulent s'installer n'arrivent pas
à trouver un logement. Est-ce que la ministre reconnaît que la crise du logement
est en train de mettre gravement en danger, là, les efforts de ces régions-là
pour se revitaliser?
17
913
Mme Laforest : Bien,
c'est certain qu'il faut absolument... C'est quand même positif, là, que les
gens... De toute manière, c'est un choix personnel, là, que les familles et les
étudiants retournent en région. Maintenant, on va tout faire pour que ces
familles-là puissent rester en région. Donc, évidemment, on prend toutes les...
on prend toutes les bouchées doubles. Regardez, on a annoncé 300 millions,
le Programme d'habitation abordable Québec. Pourquoi? C'est, bien, pour que
toutes les régions qui ont connu une hausse au niveau de l'accueil, bien,
puissent offrir du logement.
Donc, on a changé la réglementation. On
permet aux municipalités de déposer des projets rapides, comme je le disais,
conversion d'hôtels ou encore... Le Programme d'habitation abordable est essentiel
pour les municipalités et a été très bien accueilli. Maintenant, les projets
doivent être déposés. On attend des projets pour le 5 mai. Il y a
80 demandes, je crois, à ce jour. On aura des dépôts de projets officiels.
Il y a beaucoup, beaucoup de... beaucoup d'interrogations, beaucoup de
questions. Et j'invite les municipalités à déposer leurs projets, également,
avec les offices d'habitation, les OBNL, les coopératives. Donc, tout le monde
est invité à déposer rapidement, parce que, oui, s'il y a des municipalités et
des régions qui ont plus de citoyens, on va essayer de bien les loger, ça,
c'est certain.
17
953
M. Fontecilla : Vous
savez, Mme la ministre, il y a... En février dernier, en fait, j'ai déposé un
projet de loi afin d'abolir la section F du bail, là. On a eu plusieurs
conversations à ce sujet-là. Il y a quelques minutes, encore une fois, en
période de questions, vous avez reconnu que votre gouvernement allait agir.
Même le premier ministre a dit que le gouvernement de la Coalition avenir Québec
allait s'en occuper. Là, maintenant, le temps presse. On est à la fin mai, la
session va se terminer le 11 juin prochain. Il vous reste quelques <semaines...
M. Fontecilla :
...mai,
la session va se terminer le 11 juin prochain. Il vous reste quelques >semaines.
Est-ce que vous pouvez nous confirmer que le gouvernement va déposer une pièce
législative pour régler ce problème-là, qui pourrait être un tout petit projet
de loi? Et je suis convaincu que l'ensemble des oppositions vont regarder très
attentivement ce projet de loi et accélérer son adoption. Est-ce que vous allez
légiférer avant la fin de la session parlementaire?
Mme Laforest : Bien, je
l'espère. C'est sûr que, je l'avoue, j'ai... oui, on a des intentions. J'ai des
intentions législatives. Maintenant, comme vous le dites, il ne faut pas que ce
soit un projet de loi de 200 articles, là, qui va demander
250 heures. On est en train de regarder la situation. Puis je le dis
toujours, en tout respect pour les propriétaires et les locataires, la clause
F, on est en train de regarder parce que, quand on parle de hausse abusive,
bien, parfois, des logements qui sont nouvellement construits, les cinq
premières années... qui connaissent des hausses comme on a vues parfois dans
les articles dans les médias, bien, c'est vraiment déplorable. Maintenant, j'ai
vraiment l'intention, ici, avec mon équipe... on est en train de regarder, là,
je vous l'avoue, c'est certain, et le plus tôt possible.
Puis vous avez raison parce que c'est sûr
qu'on va essayer d'avoir un petit... si on a un projet de loi, il faudrait
qu'il soit petit, mais, en même temps, il faut vraiment qu'on ait votre
collaboration. Il faut qu'on ait la collaboration des oppositions aussi. Parce
qu'en même temps, si on a la collaboration de tout le monde, bien, ça va aller
plus vite pour le projet de loi. On sait que l'année achève, l'année se termine
bientôt, l'agenda est très, très serré, là, au niveau des projets de loi, mais
j'ai l'intention... j'ai vraiment des intentions législatives pour aller de
l'avant.
• (16 h 20) •
M. Fontecilla : Encore une
fois, Mme la ministre, je peux parler pour ma formation politique, on va voir
le contenu de cet éventuel projet de loi et on va juger la chose à sa teneur.
Et vous pouvez compter la collaboration s'il s'agit d'un projet de loi qui va
aller dans le sens de corriger cette injustice-là, là.
J'aimerais discuter avec vous, aborder,
dans le temps qu'il me reste, là, la question de la construction de logements
sociaux, là. Tout d'abord, je lis ici, là, dans les réponses que les
oppositions ont posées à la Société d'habitation du Québec, là, donc, le nombre
des logements sociaux construits en 2021‑2022 et les prédictions pour 2022‑2023.
À deux reprises, il est indiqué que le programme AccèsLogis ne finance pas la
construction de logements sociaux mais la construction de logements abordables.
Là, j'aimerais clarifier le concept, là,
parce qu'on nage un peu dans différents concepts, et c'est facile d'être perdu.
Donc, AccèsLogis, ce n'est pas des logements sociaux. Si je vois la réponse de
la Société d'habitation du Québec, c'est des logements abordables. En même
temps, vous avez créé un programme, Programme d'habitation abordable Québec. Là,
qu'est-ce que c'est, le logement social, qu'est-ce que c'est, le logement
abordable, qu'est-ce que c'est, le logement communautaire? Démêlez-nous, s'il
vous plaît, là, aidez-nous à comprendre.
Mme Laforest : Oui, avec
plaisir. Alors, au niveau du social ou de l'abordable, bien, c'est sûr que ça
dépend, comme je le mentionnais tantôt, de nos programmes PSL, quand il y a des
PSL, des programmes supplément au loyer, qui sont octroyés dans les projets
AccèsLogis, donc ça transforme, à ce moment-ci, là, le statut du logement.
Maintenant, combien qu'on a de logements
sociaux, je vais laisser l'équipe en arrière bien l'expliquer, combien qu'on en
a... si vous le voulez, bien entendu, combien qu'on a de projets, de programmes
et de logements AccèsLogis. Je vais laisser mon équipe donner les chiffres.
La Présidente (Mme
David) :Attendez, vous devez avoir le
consentement.
Mme Laforest : Si vous voulez.
La Présidente (Mme
David) : C'est ça. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
que... est-ce que la personne va se présenter, Mme la ministre?
Mme Laforest : Oui.
M. Foster (Claude) :Alors, bonjour. Claude Foster, nouveau président à la
Société d'habitation du Québec, alors, à mon 55e jour. Donc, bonjour. Dans
un premier temps, lorsqu'on regarde le programme AccèsLogis, c'est très, très
clair que vous avez une grande portion où est-ce que vous avez du logement
abordable, donc, que les gens vont payer entre 75 % et 95 % du loyer médian,
et une autre portion qui peut aller jusqu'à... de 50 % à 80 % où ça
va être des gens qui vont avoir une subvention par le Programme de supplément
au loyer. Donc, c'est des gens qui sont subventionnés à 25 % de leurs
revenus. Alors, vous allez avoir une mixité sociale à l'intérieur d'un même
immeuble. Bon, lorsqu'on parle... Est-ce que c'est du logement abordable, du
logement social? Bien, on peut dire que c'est du logement communautaire. On
pourrait rajouter ce terme-là aussi, mais ce qu'il est important de dire, c'est
que vous avez une mixité, à l'intérieur d'un même immeuble, qui permet d'avoir
les deux types d'individus à l'intérieur de l'immeuble.
Pour ce qui est des nombres, évidemment,
lorsqu'on regarde la quantité de logements qu'on a livrés, vous avez, au
rapport annuel, un chiffre, là, qui est en février 2022. Alors, il y a des
données qui se rajoutent en cours de route, qui sont des réalisations, qui sont
faites par des GRT et... qui sont faites et que, là, on complète, ce qui fait
que, <présentement...
M. Foster (Claude) :
...GRT, et qui sont faits, et que, là, on complète. Ce qui fait que >présentement,
on a près de 80 projets qui sont en réalisation pour près de 3 000 logements.
Donc, quand on va arriver à la fin de l'année financière, puis avec les
chiffres qu'on va avoir, on va arriver à peu près à un montant qui, l'année
dernière, était près de 1 100, 1 200.
M. Fontecilla : ...
M. Foster (Claude) :Oui, pardon.
M. Fontecilla : ...il me
reste une minute, là. Très intéressant, mais je voulais poser une toute petite
question. Moi, j'ai 369 logements livrés pour 2021‑2022, et la question...
Je m'adresse à la ministre directement, là. En début de mandat, vous avez
promis 15 000 logements sociaux. Selon nos comptes, là, on est rendu
à la moitié. Donc, êtes-vous prête à dire que vous avez seulement fait
50 % de votre promesse électorale?
Mme Laforest : Non, parce qu'on
avait promis... Présentement, il y en a 8 143 qui sont en livraison,
présentement, ou en fin de chantier, si je peux dire, on avait promis d'en
financer 15 000 et on en aura financé 15 000. Si je ne me trompe pas,
c'est 14 980 quelques. Alors, on a promis de les financer. Puis, en plus,
on a notre Programme d'habitation abordable. Quand vous regardez les
chiffres... Je ne sais pas si j'ai encore le temps, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
David) : 37 secondes, et peut-être que M. le député a
encore...
M. Fontecilla : ...
Mme Laforest : O.K. Bien,
quand on regarde les chiffres, moi, j'ai le chiffre global de 8 143.
Dépendamment des dates que vous prenez, ça se peut que ce soit 400, 300, 800,
mais le chiffre total, c'est vraiment 8 143. Mais, financés, présentement,
avec tous les projets qui étaient bloqués, bien, on en a financé 14 980
quelques, 15 000.
M. Fontecilla : On reviendra
sur le chiffre.
Mme Laforest : Merci.
La Présidente (Mme
David) : Alors, il reste 16 secondes, M. le député.
M. Fontecilla : 16 secondes?
La Présidente (Mme
David) : 16 grosses secondes.
M. Fontecilla : Donc,
écoutez, là, je suis bien content que la ministre ait reconnu qu'il y ait,
oui... il y a une crise du logement, y compris dans des régions comme l'Abitibi-Témiscamingue,
et on va continuer le débat, à savoir s'il y a une crise du logement à Montréal,
ce que... La population y croit fermement, et puis je pense que la ministre n'est
pas tout à fait convaincue encore.
La Présidente (Mme
David) : Parfait, M. le député de Laurier-Dorion. Alors, après
avoir enlevé tout le temps au gouvernement, nos travaux se poursuivront tout de
même au-delà de l'heure prévue. Y a-t-il consentement pour poursuivre les
travaux jusqu'à 17 h 48? Nous avions parlé de 17 h 45.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
David) : Ça va? Bon, alors, prochaine intervention, Mme la
députée de Vaudreuil, pour 19 min 50 s.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Alors, bien, je reviens à mon premier bloc, je reviens sur la
question qui était posée... puis je pense qu'il y a un document qui était
proposé, là, par la SHQ, je demandais combien qu'il y a de projets en attente
de financement par région, présentement.
La Présidente (Mme
David) : Mme la ministre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
David) :Est-ce qu'il y a consentement
pour que monsieur...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
David) : Consentement.
M. Foster (Claude) :
Bonjour. Excusez-moi. Je vais finir par m'habituer. On a 22 projets,
présentement, et on les a invités à déposer au PHAQ, et les gens vont déposer,
là, suite aux rencontres qu'on a eues.
Mme Nichols : O.K. Je veux
juste être certaine de comprendre. Présentement, il y a 22 projets qui
sont en attente de financement, puis ils ont été invités à déposer au nouveau
programme. Et les régions... ça représente quelles régions, ces 22 projets
là?
M. Foster (Claude) :
Je n'ai pas la donnée, mais je pourrai vous la donner, là. On va s'assurer de
vous transmettre la bonne information.
Mme Nichols : Parfait. Je vous
remercie, là, de la réponse. Il reste que moi, ça soulève... En fait, j'ai un
clignotant rouge, là, parce que, tu sais, la ministre nous répond que les
oppositions, on dit ou on est de ceux qui... qui font la promotion de l'abolition
AccèsLogis, là, tu sais, qu'on est de ceux qui disent qu'AccèsLogis va finir.
Mais là, là, ce qu'on vient de nous dire, c'est qu'il y a 22 projets qui
étaient... qui attendaient du financement. C'est 22 projets qui étaient,
je présume, dans AccèsLogis, qui étaient financés par AccèsLogis, qu'on envoie
au PHAQ.
Mme Laforest : Bien, il faut
voir, là... Est-ce que je peux répondre, M. Foster?
Mme Nichols : Je veux juste
être certaine.
La Présidente (Mme
David) : Bien, c'est à vous de voir, Mme la ministre...
M. Foster (Claude) :
Les projets n'avaient pas été déposés. Les gens ont dit : On aurait... Ces
nouveaux projets-là, qu'est-ce qu'on fait avec? On les a invités à déposer au
PHAQ en leur disant : Écoutez, ça va être analysé au PHAQ et ça vaut la
peine de le déposer. C'est comme ça qu'on leur a dit.
Mme Nichols : Parfait. Donc,
ça, je comprends que c'est 22 nouveaux projets...
M. Foster (Claude) :
22 nouveaux projets, tout à fait.
Mme Nichols : ...qui vont
demander du financement au PHAQ.
M. Foster (Claude) :
Tout à fait.
Mme Nichols : Parfait. Présentement,
là, dans AccèsLogis ou... de projets qui sont en attente de financement, là, il
y en a combien? Parce que... Puis, le temps que vous faites la recherche, là,
je vais vous aider à... préciser ma question, c'est que... Tu sais, on fait le
tour des municipalités, là, puis je donne un <exemple...
Mme Nichols :
...c'est
que... Tu sais, on fait le tour des municipalités, là, puis je donne un >exemple,
j'ai été à Longueuil voilà deux semaines, puis la mairesse de Longueuil disait :
Bien, nous autres, on a 14 projets en attente de financement. Ça ne doit
pas être les 14 sur 22 qui sont envoyés au PHAQ, là, je présume que non, là, mais
il y a présentement combien de projets qui sont en attente, AccèsLogis, pour le
go, là, pour l'autorisation, peut-être? Il y a combien de projets dans
AccèsLogis? Combien qui sont en attente de l'autorisation ou, peut-être,
combien qui seront... On comprend qu'il y a 22 nouveaux projets envoyés
aux PHAQ.
M. Foster (Claude) :Actuellement, là, je ne l'ai pas par région. Par contre,
là, en attente, là, de... en fait, en confirmation, on a les sous qui sont
disponibles, on parle de 2 068 logements. Donc, les sommes sont
prévues, c'est... Les gens doivent nous fournir de la documentation, fournir
certaines informations pour compléter le projet, mais on a des sommes qui sont
disponibles pour donner 2 068 logements.
Mme Nichols : O.K. Ça fait
qu'on ne sait pas c'est combien de projets, mais on sait que c'est
2 068 logements. C'est... tu sais, c'est compliqué pour ceux qui
sont... parce que c'est souvent par projet, là, tu sais, ça fait que...
M. Foster (Claude) :Tout à fait. Puis vous avez... en plus de ça, vous en avez
en engagement conditionnel, donc, une autre étape, 3 556. Donc, au total,
on arrive à un total de près de 5 600 logements.
• (16 h 30) •
Mme Nichols : Et c'est quoi,
l'autre montant, l'autre...
M. Foster (Claude) :3 556 en engagement conditionnel.
Mme Nichols : O.K. Puis
l'engagement conditionnel, ça veut dire qu'il manque quoi? Il manque un permis,
il manque l'autorisation des municipalités, il manque...
M. Foster (Claude) :Tout à fait. Il manque quelques précisions par rapport au
programme, mais c'est quelque chose qui chemine très, très bien.
Mme Nichols : La majorité de
ces projets-là, là, entre autres, là, ceux... mettons, là, sur les
5 000... Bien là, on ne parle pas de projets, là, mais on parle de
logements, là. Moi, j'aurais... peut-être plus facile, là, de parler de
projets, parce que, souvent, on autorise les projets qui sont un bloc de
logements, là. Bien, la majorité de ces projets-là sont en attente depuis
combien de temps?
M. Foster (Claude) :C'est variable. Vous avez des projets que ça va faire
quelques mois, d'autres, ça va faire quelques années. Ça va dépendre de
qu'est-ce qui manque, comme information. Il y a des précisions à avoir aussi,
parfois, lorsqu'on regarde au niveau de la réglementation municipale. Donc, des
fois, il leur manque des précisions au niveau du permis, lorsqu'ils arrivent,
là... par rapport à la commission d'urbanisme, ou ainsi de suite. Alors, c'est
très variable, dépendamment, là, de la région et aussi de la grosseur du
projet.
Mme Nichols : Puis, dans la
dernière année, parce que ce n'était pas clair non plus quand on regarde les
crédits budgétaires, là, dans la dernière année, il y en a combien, de projets
qui ont été autorisés?
M. Foster (Claude) :Dans la dernière année, je vous sors ça, ce ne sera pas
long. On peut vous revenir avec la réponse, si vous voulez, là. Ils sont en
train de trouver l'information.
Mme Nichols : Oui, s'il vous
plaît. Parfait. Qu'est-ce que... peut-être, Mme la ministre, là, qu'est-ce qui
fait que c'est long, qu'est-ce qui... ou la SHQ, là, mais qu'est-ce qui fait
que c'est long pour les autoriser, ces projets-là? Pourquoi c'est... Parce que,
quand on se promène dans le milieu, là, c'est ça qu'on entend, là : C'est
long, autoriser nos projets à la SHQ, ils sont sur le coin du bureau. Je
comprends, des fois, c'est juste un permis, là, j'entends qu'il y a 5 556,
là, qu'il manque un engagement, là, mais on parle, des fois, de quelques mois à
quelques années. Qu'est-ce qui fait que c'est long?
Mme Laforest : En fait, pour
vous dire la vérité, c'est que la liste des coûts des matériaux admissibles
n'avait pas été ajustée depuis 2009. Ça fait que c'est certain que, quand on
est arrivés, nous, on s'est posé la question, pourquoi les projets ne levaient
pas de terre, ce n'était pas normal, mais la liste pour soumissionner sur des
projets en habitation datait de 2009 à la Société d'habitation du Québec, donc
il a fallu ajuster. Tout de suite, on a investi 260 millions pour mettre à
jour cette liste des coûts admissibles.
Maintenant, cette année, encore une fois,
il a fallu redonner des montants, parce qu'à cause des coûts des matériaux de
construction il a fallu hausser tous les projets. Et des montants ont été
envoyés également dans les offices d'habitation qui avaient des projets en
attente et dont les coûts étaient plus élevés que prévu.
Il y a également, tantôt... J'aimerais
peut-être ajouter comme réponse que tous les projets qui étaient admissibles
dans l'Initiative de création rapide de logements, 1 et 2, bien, tous les
projets qui étaient dans AccèsLogis, la plupart, ces projets-là, on a pu les
déplacer dans l'ICRL-1 et 2. Donc, plusieurs projets AccèsLogis, maintenant,
sont présentement soit en construction ou en plans et devis avec ces deux
programmes-là, ces deux initiatives.
Mme Nichols : Deux petites
questions rapides, là. La liste des matériaux, là, vous dites que vous l'avez
mise à jour, qu'elle n'avait pas été mise à jour depuis 2009. Quand vous l'avez
mise à jour?
Mme Laforest : Tout de suite
quand on est arrivés en poste, en 2018, dans le premier budget, 260 millions.
Mme Nichols : O.K. Avec la
surchauffe immobilière, là, puis avec la présente crise du logement, là, est-ce
que vous <pensez...
>
16 h 30 (version révisée)
<15439
Mme
Nichols :
…avec la surchauffe immobilière, là, puis avec la
présente crise du logement, là, est-ce que vous >pensez peut-être... est-ce
que vous pensez sérieusement, justement, à la mettre à jour rapidement? Parce
que vous les avez sûrement rencontrés aussi ce matin, là, le RQOH, qui sont
ici, qui nous disaient qu'ils n'arrivent pas dans leurs projets, là, les coûts,
ça ne marche plus, là.
Mme Laforest : Oui, on l'a
fait... Bien, ça me fait plaisir quand même de le dire, on n'a pas attendu,
parce qu'honnêtement on a tout de suite réinvesti 150 millions. Alors, on
a ajusté encore une fois les CMA, les coûts maximums admissibles, dans nos
soumissions.
Mme Nichols : Vous avez parlé
de l'ICRL, le projet ICRL-2, on parlait... je pense qu'il y avait 150 millions
dans l'ICRL-2. Est-ce que c'est possible de nous le ventiler? Sincèrement, là,
c'est vraiment difficile de décortiquer tout ça, là, puis je pense que ça ne
doit pas être plus facile pour vous qui êtes assise là, mais, pour les
oppositions, là, impossible, on parle avec les groupes, impossible aussi. Ça
fait qu'est-ce ce serait... Puis on fait des demandes d'accès à l'information
puis on n'y arrive jamais. Donc, je profite de la période des crédits pour vous
le demander : Pouvez-vous nous le ventiler, ces montants-là sont où?
Mme Laforest : Oui. Alors,
dans l'ICRL-1, on a pu construire 500 nouveaux... 511 nouveaux
logements. On a investi 128 millions, le Québec, le fédéral a investi 338 millions.
On a pris tous les projets qui étaient dans les grandes villes et également les
projets qui étaient en région. Pour l'ICRL-1, il y a d'ailleurs cinq projets
qui sont terminés dans la région de... ici, à Sainte-Foy, Chaudière-Appalaches,
Sherbrooke. Donc, ces projets-là, dans l'ICRL-1, sont terminés.
Puis moi, je pense que ce serait
important, si c'est possible, là, parce que, tantôt, je disais : Il faut
être prudent... Mais il y a quand même des projets, par exemple, pour femmes en
situation de violence, il y a des projets qu'on ne peut pas dévoiler
publiquement. Mais moi, je pense que, si... puis je vous comprends très, très
bien, parce qu'en date du 13 août 2021, l'ICRL-2, bien, c'est quand même
338 millions, c'est 1 458 unités. Mais moi, je trouve ça
important même de vous envoyer cette liste-là, puis on l'a, on va l'envoyer. La
seule affaire, c'est le nom des projets, quand il y a des projets pour femmes
en situation de violence, possiblement qu'on va les biffer parce qu'il ne faut
pas que ce soit public. Mais on va vous envoyer cette liste-là, vous avez
vraiment une bonne question.
Mme Nichols : Parfait. Donc,
il y aura un engagement, là, il y a un... Parfait.
Mme Laforest : Oui.
Mme Nichols : Parfait. Je
reviens encore sur le programme AccèsLogis. On... Vous le savez, là, vous l'entendez
puis vous dites que, non, ce n'est pas l'abandon du programme AccèsLogis, mais
est-ce que je me trompe si on dit qu'on est en train de vider, là, les dossiers
qui sont dans le programme AccèsLogis pour les envoyer par le PHAQ? Est-ce que
vous... il est... c'est dans votre intention de modifier ou donner une autre
vocation au programme AccèsLogis ou de scinder AccèsLogis pour le communautaire
puis le PHAQ pour le privé? C'est quoi, les intentions derrière...
Mme Laforest : Non, pas du
tout, parce que peut-être... je vais peut-être faire une petite correction.
Tous les projets AccèsLogis qui pouvaient voir le jour, on les a sélectionnés,
ont été sélectionnés par la Société d'habitation du Québec. Maintenant, quand
on dit qu'il y a des nouveaux projets, bien, c'est des nouveaux projets qui
sont arrivés peut-être plus tard ou des projets qui n'étaient pas inscrits sur
la liste du «backlog» et qu'on a invité justement les offices d'habitation à
déposer ces projets-là dans notre nouveau Programme d'habitation abordable.
Considérant que, là, l'ICRL-1 et l'ICRL-2 avaient déjà été sélectionnées, on ne
pouvait plus redéposer des projets, et, AccèsLogis aussi, les projets avaient
été sélectionnés pour voir le jour. Donc, les nouveaux projets, comme M. Foster
le mentionnait, bien, c'est à ce moment-là qu'on ne les a pas refusés du tout.
On leur a dit, au contraire : On a un nouveau programme, déposez-le dans
le PHAQ.
Puis aussi AccèsLogis, je ne sais pas, AccèsLogis
est toujours en vigueur, AccèsLogis est toujours accessible, admissible, on
peut déposer des projets. Il y a trop de projets, justement, qu'on a
sélectionnés dans AccèsLogis pour fermer ce programme-là. Qu'est-ce qu'on a
dit, c'est qu'AccèsLogis est très compliqué, c'est un programme qui date depuis
très, très longtemps, est très compliqué. Maintenant, on le vit, avec la
pandémie, il a fallu trouver un programme plus rapide et que les municipalités
aussi étaient très, très intéressées à avoir pour travailler avec les
promoteurs privés, mais le programme AccèsLogis est toujours en force.
Mme Nichols : Je fais une
parenthèse sur la promesse électorale de la CAQ du 15 000... de 15 000 logements,
là, de livrer 15 000 logements. Tantôt, vous avez dit : Non,
non, notre promesse électorale, ce n'était pas de livrer 15 000 logements
mais de financer 15 000 logements. Est-ce que c'est... c'est ça que
vous dites, que vous... la promesse électorale, c'était de financer 15 000 logements?
Parce que moi, j'ai de la documentation qui me dit que, non, le gouvernement de
la CAQ a toujours voulu livrer 15 000 logements.
Mme Laforest : Bien, c'est
certain qu'on ne peut pas livrer si on ne finance pas, il fallait financer au
départ. Mais c'est sûr qu'on en a... ils sont financés, les <projets...
Mme Laforest :
...ils
sont financés, les >projets. Donc, si vous me dites : Est-ce qu'on
a permis de livrer? De toute manière, ça prend quand même, si je peux dire, une
logique certaine, à voir qu'un projet Accès Logis, c'est deux à trois ans à
voir le jour. Si vous me dites : Les 15 000 étaient supposés être
terminés, construits, la clé sur la porte et... Ce n'est pas possible, là,
quand même, mais c'est possible... bien, grâce au financement, là, on est rendu
à 977 millions définancé, puis on a mis 247 millions dans le budget.
C'est sûrement parce qu'Accès Logis est toujours en... intéressant quand même,
même s'il est plus long. Puis d'ailleurs même les comités de logement disaient
que le programme AccèsLogis était beaucoup trop long. Il n'y a pas juste les
municipalités, même les offices d'habitation trouvaient que le programme était
très, très long.
Mme Nichols : Oui, mais ça ne
veut pas dire qu'un programme mérite d'être... Tu sais, le programme
AccèsLogis, c'est un programme qui a 25 ans, qui fonctionne depuis
25 ans, j'en conviens, qui aurait peut-être dû être modernisé. Mais je ne
pense pas nécessairement que c'est un programme qui doit être abandonné. C'est
un programme qui fonctionne bien. Si vous êtes proches des gens, si vous êtes
proches des organismes sur le terrain, ils le disent, là. Puis, oui, il y a une
forte inquiétude, là, suite à l'annonce... suite à l'annonce du PHAQ.
D'ailleurs, je regardais le plan
budgétaire, puis le gouvernement, là, affirme, dans le plan budgétaire, qu'il y
avait des montants importants qui vont être investis, entre autres pour
augmenter l'offre de logements sociaux. Pourtant, moi, ce que je vois, il y a
juste 100 millions de dollars pour 1 000 logements
supplémentaires, dans le nouveau programme PHAQ, qui sont prévus d'ici
2026-2027. Est-ce que c'est... Est-ce que c'est les bons objectifs?
• (16 h 40) •
Mme Laforest : Le programme PHAQ,
tous les projets qui peuvent et qui sont considérés, si je peux dire,
admissibles, et que le montage financier est tout à fait réglementé et
réglementaire, bien, ils vont voir le jour. Ça fait qu'on a jusqu'à
300 millions. S'il faut offrir plus, on va offrir plus. Tout à fait.
Puis, juste une chose, j'aimerais ça quand
même le préciser, parce qu'il y a quand même... quand on dit que le programme
AccèsLogis est quand même lourd à travailler, bien, il faut voir que, s'il était
si facile que ça, les 15 000, dans l'ancien gouvernement, auraient été
construits. Mais le programme... puis vous n'étiez pas en poste à ce
ministère-là, ça fait que ce n'est pas vous du tout. Mais, s'il était si
rapide, le programme AccèsLogis, bien, les 15 000 qui ont été annoncés et
qui n'ont jamais été construits ni livrés... il y a sûrement une raison pour
ça. Et on a validé, puis c'est vrai...
Mme Nichols : Bien, ils n'ont
pas été construits, ils n'ont pas été livrés, mais ils ont été financés, par
exemple. Puis il manquait juste des petits engagements pour qu'ils voient le
jour. Tu sais, c'est jouer avec les mots, quand même.
Mme Laforest : Bien, oui,
mais nous, on finance, on est rendus à 8 000. C'est quand même bon, les
constructions ont levé. Je ne veux pas jouer sur les mots, mais je veux juste
dire que le programme AccèsLogis est très, très complexe. Puis aussi, dans le
passé, je suis avec l'équipe de la Société d'habitation du Québec, et ils l'ont
dit, que c'est très lourd, AccèsLogis.
Mme Nichols : Mais il y avait
plus, puis je veux... tu sais, je veux... on n'est pas dans les crédits, là,
pour se relancer un puis l'autre, là, mais, tu sais, les groupes qu'on
rencontre sur le terrain nous disent quand même, là, que, quand il y avait un
gouvernement libéral, là, il y avait 2 000 logements par année qui
étaient livrés. Puis là il y en a moins de 1 000 depuis les dernières
élections, ça fait qu'il y a... il y a une préoccupation sur le terrain. Puis
le délai qu'il y a eu pour signer l'entente entre le fédéral puis le
provincial, on le vit présentement, on vit les... on vit présentement les
répercussions de tout ça.
Je veux revenir sur le programme PHAQ que
vous avez annoncé. Le programme PHAQ, je ne sais pas si vous avez déjà pris
connaissance ou entendu un peu aussi, là, les préoccupations du milieu, mais je
parle du milieu, là, du monde municipal, des organismes, là, d'un peu partout.
Ma première question, ça serait le fardeau. On entend beaucoup que le fardeau
va être sur le dos des propriétaires, des locateurs qui vont devoir vérifier
chaque année les revenus faibles ou modestes du locataire, alors que ces
notions-là ne sont même pas définies. Qu'est-ce que vous pouvez répondre à ces
propriétaires?
Mme Laforest : Bien, moi, je
veux les rassurer parce que les coûts moyens seront... sont établis,
d'ailleurs, à la Société d'habitation du Québec. Donc, ça, c'est selon les
revenus, c'est déjà établi, il n'y a aucun... ce n'est pas compliqué du tout.
Toute la grille, au niveau des revenus possibles, sera... et le loyer médian,
également, le loyer moyen, toute la grille des montants admissibles et des
loyers payés sera à la Société d'habitation du Québec. Ce n'est pas compliqué
du tout, du tout.
Mme Nichols : Mais moi, ce
que je comprends, là, c'est...
Mme Laforest : Et ce n'est
pas au propriétaire à faire ça, au contraire. Le propriétaire, lui, il loue les
logements puis... bien, en fait, jusque... dépendamment de sa collaboration
dans le Programme d'habitation abordable Québec, peut avoir jusqu'à 50 %
de subvention. Donc, il n'y a aucun... ce n'est pas du tout compliqué pour les
propriétaires. Les coûts sont gérés avec la Société d'habitation du Québec.
Mme Nichols : Donc, les propriétaires
n'auront pas le fardeau de faire ces vérifications-là de façon annuelle, à
vérifier si le locateur... le locataire a des revenus faibles ou moyens, c'est
ce que j'en <comprends...
Mme Nichols :
...c'est
ce que j'en >comprends.
Mme Laforest : Pas du tout.
Mme Nichols : Parfait.
Relativement aux barèmes, les barèmes du PHAQ, je ne sais pas, est-ce que vous
avez eu des commentaires relativement aux barèmes? Parce qu'on parle, entre
autres, je donne un exemple, d'un trois logements pour 1 083 $.
Est-ce que... Est-ce que ces logements... Est-ce que ces barèmes-là, là, sont à
jour? Vous les... Ils viennent d'où, ces barèmes-là? Ils ont été pris où? Parce
que ça ne ressemble pas à la réalité terrain.
Mme Laforest : O.K. Alors...
Bien, tous les coûts admissibles pour le projet dans le PHAQ, ça dépend
également de la région, de la municipalité, de l'immeuble. En fait, tous les
projets sont calculés selon l'espace dans le logement, de la grandeur du
logement, le nombre de pièces. Ça aussi, c'est très, très bien établi à la
Société d'habitation du Québec. Donc, il y a une subvention de base. Le coût de
construction, la superficie qui est admissible, avec le nombre d'années dont le
propriétaire va s'engager, c'est ça qui va donner la subvention de base. Donc,
ça aussi, c'est déjà tout établi avec la Société d'habitation du Québec.
La Présidente (Mme
David) : Mme la députée, 1 min 18 s.
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Est-ce que ça comprend, entre autres, le prix du terrain? Parce
que c'est vraiment bas, les chiffres sont vraiment bas, puis on trouvait que ça
ressemblait... ça ne reflétait pas nécessairement, là, la réalité.
Mme Laforest : Bien, c'est
important de voir... Là, vous dites : le coût du terrain. Il y a une
responsabilité de la municipalité.
Mme Nichols : Bien oui.
Mme Laforest : La
municipalité investit à la hauteur de 20 %, soit par un don de terrain, un
crédit de taxes, une subvention. Donc, ça, c'est le 20 %, c'est la
municipalité qui peut offrir un terrain ou encore si elle a choisi de donner
des subventions. Donc, c'est certain qu'on a une belle collaboration de la
municipalité, et tous les coûts sont bien établis selon le taux de subvention
du promoteur et l'indice de prix à la construction du bâtiment selon Statistique
Canada. Donc, tout est bien établi, et ça varie par région.
Mme Nichols : Le programme
PHAQ est ouvert, entre autres, aux développeurs privés à but lucratif, et ça, c'est
une grande inquiétude, une grande inquiétude dans le milieu. Qu'est-ce que vous
répondez à ceux qui disent que ça va garantir un logement pour un temps limité?
Moi, c'est une grande inquiétude, le PHAQ. Je me dis : Où est la pérennité
des logements sociaux au Québec, là? Alors, j'ai l'impression qu'avec le PHAQ
il n'y en aura pas parce que c'est... vous donnez ça à du privé, puis c'est du
privé qui va gérer ça, puis le privé va... à un moment donné, après cinq ans,
va pouvoir dire : Bien, moi, je tire la plug puis je...
La Présidente (Mme
David) : Mme la députée, on va laisser à la prochaine... au
prochain bloc la réponse. Vous pouvez noter. Alors, on va passer la parole à la
députée de Gaspé pour environ 19 min 40 s. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Parfait.
Mais merci, Mme la Présidente. Je vais tout de suite partir le chrono, parce
que ça va aller assez rapidement, tellement de sujets à couvrir en habitation.
D'abord, je veux saluer Mme la ministre, toute l'équipe du ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation, également la collègue, là, qui a déjà
pris la parole sur plusieurs des sujets qui nous concernent également au Parti
québécois.
Je veux... D'abord et avant tout, il y a
quelque chose que j'ai envie de dire depuis un certain moment, puis je vais en
profiter pour le faire ici, parce que j'entends beaucoup la ministre dire que
la situation démographique... les hausses qu'on connaît dans certaines régions
sont directement liées à la pandémie. Bien, moi, je veux ici tout de suite
rectifier les faits, parce qu'il y a des organismes qui travaillent très fort
pour attirer des gens dans nos régions. Chez nous, c'est beaucoup la Stratégie
Vivre en Gaspésie qui pilote l'attraction de gens, de main-d'œuvre pour s'implanter
chez nous. Ça fait depuis les années 2000 qu'ils sont à l'oeuvre partout
dans les villes, qu'ils font des stratégies de campagnes de recrutement
extraordinaires, et ce n'est pas le hasard. Ce n'est pas un contexte de
pandémie qui a mené à la situation démographique qu'on connaît chez nous, en
Gaspésie, puis moi, je tiens à le rectifier parce que je trouve ça un petit peu
réducteur de toujours entendre dire que la crise du logement est associée à la
pandémie, parce que les gens se sont réveillés pour dire : Finalement, les
régions, on est pas mal mieux là pour une crise comme on connaît qu'à certains
autres endroits qui étaient moins convenables, des petits logements, tout ça,
dans la période de confinement. Je peux comprendre que ça a créé un engouement,
mais ce n'est pas de là que vient le problème de logement chez nous, en
Gaspésie. Donc, je tiens à le dire, je tiens à saluer la Stratégie Vivre en
Gaspésie, qui travaille très fort, et les municipalités qui ont embarqué
là-dedans, qui ont mis de l'argent, qui ont travaillé pour la faire demeurer jusque...
en vie jusqu'ici.
Je veux revenir, encore une fois aujourd'hui
sur une motion que j'ai déposée à l'Assemblée nationale et je veux entendre la
ministre, je veux qu'elle m'explique, en fait, qu'est-ce qui... quel passage de
ma motion l'a irritée au point de ne pas être... en fait, ni donner son
consentement ni être même conjointe à la motion, ce qui aurait été absolument
extraordinaire, étant donné qu'on avait des gens dans les tribunes. On demandait :
«Que l'Assemblée <nationale...
Mme Perry Mélançon :
...On
demandait «que l'Assemblée >nationale reconnaisse que le Québec vit une
crise sans précédent en matière de logement, et ce, dans toutes ses régions.»
Je pense qu'on vient de s'entendre sur le fait, avec le député de
Laurier-Dorion, qu'il y avait effectivement une crise vécue dans les régions
également.
On demandait à souligner que «l'accès à un
logement convenable et abordable [doit être] un droit fondamental». Et là
peut-être que la ministre pourra me donner son avis là-dessus. Est-ce qu'elle
considère que le logement est un droit?
Et, qu'on demande au gouvernement,
finalement, d'agir de toute urgence pour contrer les effets de la crise et
respecter ce droit au logement, donc, je veux savoir comment... Première
question : Pourquoi est-ce qu'on a refusé cette motion qui, pour moi, me
paraît être une évidence?
La Présidente
(Mme David) :Mme la ministre.
• (16 h 50) •
Mme Laforest : Oui.
Bien, normalement, dans les motions, on essaie vraiment d'avoir une belle
collaboration, mais il faut dire quand même les vraies choses. Puis, dans la
motion, bien, c'est certain qu'on disait «une crise sans précédent». Si on
regarde... S'il y a une crise du logement, comme on le mentionne, comme c'était
mentionné dans la motion, c'était partout au Québec et c'était sans précédent.
Si on regarde en 2002, il y avait une crise du logement, et c'est... le
taux d'inoccupation était à 1,2 %. Qu'est-ce qu'on a comme taux
présentement partout au Québec? C'est 2,5 % de taux d'inoccupation. Et, en
même temps, je le mentionnais, il y a neuf régions sur 17 qui sont très,
très touchées par le taux d'inoccupation après les chiffres qu'on a reçus de la
SCHL. Donc, oui, on le mentionne, qu'il y a une crise du logement dans
certaines municipalités, certaines régions.
Mais, même si on regarde la ville de
Montréal, Montréal, c'est vrai, son taux d'inoccupation est à 3,6 %. Donc,
3,6 %, on voit quand même qu'il y a certains logements... plusieurs logements
qui ont été libérés. Par contre, je ne suis pas assez... je suis assez honnête
pour dire qu'à Montréal il y a une crise d'abordabilité, parce qu'à Montréal
les prix ont augmenté.
Qu'est-ce qu'on fait? On travaille
autrement, comme je le mentionnais au député de Laurier-Dorion. On essaie de
travailler, par exemple, avec les nouvelles constructions, avec la clause F,
pour ne pas avoir de frais ou d'abus dans les prix demandés par loyer.
Donc, au Québec, dans votre motion,
vous... c'était mentionné : Toutes les régions. Bien là, le tableau ici,
on pourra vous l'envoyer. Parce que, si on dit qu'il y a une crise de logement,
par exemple, peu importe, là, comme les... Certaines régions, vous allez voir,
il y a plusieurs personnes qui ont quitté ces régions-là pour changer de
région. Donc, on ne peut pas dire que c'est partout au Québec.
Mais, oui, il y a une crise du logement en
général, c'est certain, parce qu'il y a neuf régions sur 17, donc il y en
a plus que moins. Puis la responsabilité qu'on a, au ministère des Affaires
municipales, honnêtement, bien, c'est d'offrir... d'augmenter tout le temps l'offre.
Alors là, on... Même dans tous les... si je peux dire... Même au Tribunal
administratif du logement, qu'est-ce qu'on a fait quand on est arrivés? Les
délais, on les a améliorés de 56 % au Tribunal administratif du logement
pour entendre les causes, les causes de reprise, les causes d'éviction, les
causes de non-paiement.
Alors, c'est plus dans la globalité du
ministère de l'Habitation qu'il a fallu améliorer certaines réglementations ou
faire des changements législatifs, que vous avez collaboré également. Donc, la
motion, pour ces raisons, quand on dit «une crise sans précédent», en 2002,
c'était 1,2 % à la grandeur du Québec.
Mme Perry Mélançon : Donc,
Mme la Présidente, on peut s'entendre pour dire qu'il y a une crise du logement
partout dans les régions du Québec.
Mme Laforest : Vous
dites qu'il y a une crise du logement partout dans les régions du Québec.
Regarde...
Mme Perry Mélançon : Parce
que... Parce que Gaspé n'est même pas inclus dans la liste que vous avez
présentée récemment, alors qu'on le sait, là, depuis 2017 qu'on est dans
des taux variant entre 1 %... 0,8 %... 1,7 % à 0,8 %, là,
on est dans... toujours dans ces eaux-là. En Abitibi, le collègue a fait l'attribution
des taux d'inoccupation, là, dans les trois grandes villes. Je ne
comprends pas d'où... pourquoi on est capable de le reconnaître à une place
puis pas à l'autre, puis...
Mme Laforest : ...je
comprends vraiment. Parce que la liste qu'on a présentée, c'étaient les 20 000
et plus. Ça fait que c'est pour ça, peut-être, que vous ne voyez pas Gaspé.
Mais Gaspé, je l'ai mentionné. Puis, oui, regardez, je le mentionnais tantôt. L'année
passée, 681 habitants, puis là 1 370 de plus en 2021. Ça fait
que c'est sûr et certain, qu'il faut augmenter l'offre puis... c'est parce
que... Je comprends, là, la situation, c'était dans les 20 000 et plus,
puis Gaspé n'était pas mentionné.
Mme Perry Mélançon : Puis
surtout que vous êtes venue à Gaspé, en été dernier, puis vous... à une
réponse... à une question d'un journaliste, vous avez dit qu'il n'y avait pas
de crise du logement. Donc, je me demandais si le discours avait évolué depuis.
Parce que, là, vous me parlez que la ville est dans le tableau, mais là, il y a
un an, on n'y figurait pas, alors que les taux sont sensiblement les mêmes.
Donc, c'est... bien, tu sais... Puis je ne
veux pas... je ne veux pas aller trop dans le détail de la crise du logement,
mais c'est juste pour dire qu'il me semble qu'on devrait être en mode action
sur tous les fronts. Puis ça fait combien de fois qu'on parle ici, dans toutes
sortes de contexte, les interpellations, les périodes de questions, les
conférences de presse, à... J'ai même fait un <documentaire...
Mme Perry Mélançon :
...J'ai
même fait un >documentaire, là, dans le comté de Gaspé, là, aller cogner
aux portes des gens qui sont dans la misère, qui sont... se sont fait refuser
des logements, que c'est des... soit des jeunes professionnels, soit des
jeunes, des gens vulnérables qui sont à faibles revenus, le... Puis là on voit
encore plein d'autres articles qui sortent sur les évictions à cause qu'Airbnb
est encore trop présent dans des endroits où est-ce que les taux
d'inoccupation, comme chez nous, comme à Montréal, sont bas dans certains
secteurs. Puis on est arrivés avec combien de propositions pour réglementer,
pour donner des outils aux municipalités? Et on arrive toujours au constat qu'on...
le gouvernement s'attaque à... sur un front en essayant de gérer les unités de
logement dans AccèsLogis, mais n'en a pas proposé de plus.
Les demandes sont les mêmes, par les
groupes, depuis quatre ans, sur les 5 000 unités de logement. C'est
catégorique, tous les groupes s'entendent, les oppositions s'entendent,
5 000 logements par année. D'abord, ça, la conférence de presse,
est-ce que la ministre y a... a écouté les demandes des groupes? Et qu'est-ce
qu'elle répond à cette demande de 5 000 logements spécifiquement?
Mme Laforest : Bien,
moi, je veux dire la vérité, puis je ne suis pas capable de dire que
5 000 logements, on serait capables de les construire en un an.
Alors, faire accroire qu'on va construire 5 000 logements chez vous,
après ça, l'année prochaine, je me ferais dire que j'ai dit des mauvais
chiffres ou encore j'ai dit des... en tout cas, des mensonges.
Mme Perry Mélançon : ...ambitions?
Mme Laforest : Je suis
désolée, on donne tous les moyens à Gaspé...
Mme Perry Mélançon : Je
vais répéter la question : On ne veut pas se donner les moyens de nos
ambitions?
Mme Laforest : Bien, je
suis désolée.
Mme Perry Mélançon : ...logements
par année, tout le monde s'entend là-dessus, puis...
La Présidente
(Mme David) :...on va laisser la
ministre...
Mme Perry Mélançon : Bien,
c'est parce que ça fait plusieurs fois qu'on pose la question, puis, à un
moment donné, c'est dommage, là, de toujours...
La Présidente
(Mme David) :Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Je
suis d'accord, c'est important de s'entendre, mais il faut être logique, il
faut être terre-à-terre. Puis, en même temps, oui, les montants sont là, mais
il faut les construire, il y a une pénurie de main-d'oeuvre aussi, il y a les
coûts des matériaux de construction. Je le disais tantôt, il y a une situation,
vraiment, avec la pandémie, c'est du jamais vu. Quand on dit, là, que vous
avez... c'est la seule crise, bien, on regarde en 2002, là. On le voit, en 2002,
c'est 1,2 %, le taux d'inoccupation. Ici, en 2021, on est à
2,5 %.
Quand tu... Quand vous dites : Vous
ne travaillez pas sur... il faudrait travailler sur tous les fronts, bien,
regardez en Gaspésie, on a le programme Fonds régions et ruralité, très, très
intéressant. Ça, c'est un programme intéressant parce que, oui, ça a attiré de
la main-d'oeuvre. Maintenant, dans le programme Fonds régions et ruralité, les
MRC peuvent avoir même les projets en habitation. Ça fait que ce n'est pas
juste en habitation, c'est les programmes aussi aux Affaires municipales et à
l'Habitation.
Chez vous, vous avez de la chance, vous
avez un maire proactif, et tant mieux, parce que, présentement, je pense que
tous les maires sont très proactifs en habitation, mais il a été le premier,
avec le projet de loi d'intérêt privé, donc, oui, il a construit
143 logements. Et, je vous le dis, si vous avez d'autres projets, bien... déposez
vos projets dans le PHAQ puis, si vous en construisez 5 000 en un an,
bravo! Mais déposez les projets dans le PHAQ, puis on va voir si, en un an,
c'est logique, et réaliste, et honnête de dire que, oui, on va construire
5 000 logements en un an dans votre région. Alors, moi, j'aime
mieux dire la vérité, voilà la vérité.
La Présidente
(Mme David) :Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Bien,
j'ai entendu quand même quelques... quelques réponses intéressantes. Le coût
des matériaux, qu'est-ce qui est fait pour essayer de réduire le coût des
matériaux? AccèsLogis, qu'on sait qui est désuet, qu'est-ce qui est fait pour
moderniser AccèsLogis? Quand je dis : Agir sur plusieurs fronts, on me
donne des réponses, qu'est-ce qui est fait là-dessus, le coût des matériaux, la
main-d'oeuvre? Est-ce qu'on est en proaction?
Mme Laforest : Bien,
c'est parce que, tantôt, je ne le sais pas, je l'ai mentionné, la liste des
coûts des matériaux admissibles, on l'a ajustée dès qu'on est arrivés en poste.
On l'a ajustée en 2018. Cette liste-là n'avait pas été ajustée depuis 2009,
donc on agit. En plus, tantôt, je l'ai mentionné aussi, on a ajusté encore
150 millions dans tous les projets pour les faire lever de terre, pour
s'ajuster avec la liste des... avec les coûts des matériaux, on l'a fait. Ça
fait deux fois qu'on bonifie nos subventions pour les coûts des matériaux
de construction, alors on le fait.
L'inflation, ce n'est pas juste dans le
domaine de l'habitation, on vit... C'est... Bref, en plus, c'est un phénomène
mondial. On le sait, qu'on vit un phénomène mondial. On a quand même un
avantage, que le coût moyen de nos logements sont moins chers que partout à la
grandeur du Canada et même si on regarde ailleurs également. Donc, ça n'empêche
pas qu'on a vécu une perturbation économique sans précédent, mais on s'ajuste :
on augmente nos coûts, on augmente nos subventions, on augmente nos programmes,
on prend tous les moyens. Mais on est assez honnêtes pour dire... Je ne serais
pas capable de ne pas être honnête aujourd'hui et de dire : Bien oui, vous
voulez 5 000 logements, on va les construire, l'année prochaine, je
crois que ça ne serait pas fait.
Mme Perry Mélançon : Je
vrais prendre la balle au bond. Donc, quand votre premier... quand le premier <ministre...
Mme Perry Mélançon :
...le
premier >ministre, votre chef, vient en Gaspésie dire aux gens :
Vous aviez tel besoin, parce qu'il y aura 300 emplois de plus chez LM Wind
Power, puis on veut être sûrs que tout le monde puisse se loger, quand le
premier ministre vient dire : On va travailler ça avec les municipalités,
si le privé ne veut pas prendre les risques, on va le faire, pourquoi est-ce
qu'il est capable de dire ça comme ça, en visite comme ça en Gaspésie? Et
est-ce que, finalement, ce n'est pas... ce n'est pas honnête de dire ça? Parce
que, là, il y a deux discours, là, dans le même gouvernement.
Mme Laforest : Tout à fait,
tout à fait, tout à fait, c'est ça qu'on se dit, c'est ça qu'on dit, en plus,
avec le Programme d'habitation abordable, on s'ajuste à toutes les demandes des
municipalités. Donc, c'est tout à fait réaliste de dire : Si vous avez des
projets, on va vous aider, si vous avez des projets économiques et plus de
travailleurs, on va vous aider, on va construire du logement, on va trouver des
moyens. S'il faut faire un autre programme, oui, on va le faire. Donc, c'est
tout à fait... encore là, c'est une fois... très, très honnête également de la
part du premier ministre. De toute manière, à chaque semaine, on parle de
l'habitation depuis trois ans et demi, quatre ans, donc on suit la
situation de près. Si vous avez plus de travailleurs... puis je le sais qu'il y
a eu quand même des beaux projets économiques chez vous, de très, très bons
projets, mais on le sait que l'habitation sera très touchée. Donc, il faut
augmenter l'offre, puis c'est ce qu'on fait.
• (17 heures) •
Mme Perry Mélançon : Bien,
c'est quand même particulier que le FRAPRU est sorti publiquement pour dire :
C'est spécial, qu'on puisse assurer ces logements-là en Gaspésie et aller avec
la demande qui va exploser. Bon, s'il a besoin de... on a besoin de nouveaux...
on a 300 nouveaux travailleurs qui vont arriver, bien, combien d'unités...
tout ce que vous avez besoin, on va travailler ça. Mais le FRAPRU disait :
Pourquoi est-ce qu'on n'est pas capable d'avoir la même garantie que le
chantier, qu'on a besoin en logement social, soit comblé, que les besoins
soient... tu sais, c'est... Donc, c'est un peu là où je trouve que le discours
est difficile à suivre.
Je vais poursuivre, justement, dans la
lancée. On a parlé d'Airbnb. Moi, j'aurais beaucoup aimé avoir un engagement
plus ferme du gouvernement du Québec, parce que c'est quand même une grosse
responsabilité de donner ça aux municipalités. Je conviens de la question de
l'autonomie des gouvernements de proximité, ça, j'ai souvent entendu la
ministre, puis je la salue pour ça, mais là on leur donne un peu la
responsabilité de dire : Regarde, vos gens qui... qui louent leur maison
l'été, puis que ça empêche des gens de venir s'installer pour du 12 mois,
parce que trouver... chercher un logement présentement, bien, c'est toujours
pour du mois de septembre au mois de juin, après ça, bye-bye, organisez-vous. C'est
ça chez nous, en Gaspésie. Aux Îles-de-la-Madeleine, c'est pareil.
Donc, le Airbnb, qu'est-ce qu'on en fait?
Pourquoi est-ce que, dans des villes avec des taux d'inoccupation très bas, on
ne pourrait pas l'empêcher carrément, temporairement, comme Percé l'a fait?
C'est correct de pouvoir y aller comme ça, par règlement, mais pourquoi que le
gouvernement du Québec n'assume pas cette responsabilité-là, ce leadership-là
quand on a des problématiques aussi grandes que celles que certaines villes
connaissent, certaines grandes villes? Donc, pour moi, ça... j'aimerais
connaître votre intention, vos... il y a... Est-ce qu'il y a un engagement
possible pour ça, pour réglementer l'hébergement collaboratif dans les villes
de taux d'inoccupation très bas?
Mme Laforest : O.K. Bien,
deux choses très, très importantes. La réglementation pour l'hébergement
collaboratif, c'est vraiment chez ma collègue ministre du Tourisme. Donc...
Mme Perry Mélançon : ...bien
non, mais, durant le projet de loi n° 9...
Mme Laforest : Non, non, non.
Le projet de loi n° 100.
Mme Perry Mélançon : ...n° 100.
Mme Laforest : Le projet de
loi n° 100 pour la réglementation pour Airbnb, par exemple, est chez ma
collègue au Tourisme.
Maintenant, c'est demandé par les municipalités,
dont la FQM. La Fédération québécoise des municipalités a demandé, nous a
approchés pour que ça se passe comme ça avec l'hébergement collaboratif. Alors,
moi, je pense que... puis je ne pense pas, je... Moi, je pense qu'il faut
assurer la confiance et la collaboration avec nos unions, puis c'est demandé
par les municipalités. Mais, moi, ce que je peux vous dire, c'est peut-être
discuter avec vos maires, vos mairesses, puis c'est... puis c'est à eux, parce
qu'ils ont la possibilité, ils ont le pouvoir de gérer, ils ont le pouvoir de
zoner ou dézoner sur leur territoire. Moi, je ne suis pas assez... non, je veux
quand même respecter l'autonomie municipale, vous l'avez bien mentionné.
Donc, les municipalités, la FQM, par
exemple, nous ont demandé ce pouvoir-là, elles ont le pouvoir. Maintenant, je
vous invite à rencontrer les maires, les mairesses, parce que, oui, elles
peuvent le faire. Puis c'est la première fois qu'un gouvernement a donné... a
légiféré au niveau de l'hébergement collaboratif à court terme également, même
pour la résidence principale, alors on a été le premier gouvernement à le faire
mais en tout respect pour l'autonomie municipale. Mais, à ce moment-là, il faut
discuter avec nos municipalités, qui pourraient légiférer par zonage sur leur
territoire.
La Présidente (Mme
David) :Mme la députée, il vous reste 2 min 30 s.
Mme Perry Mélançon : Oui,
bien, c'est ça, je n'irai pas plus loin, parce que je trouve ça très décevant
d'entendre ça, là. Les municipalités sont prêtes à collaborer, oui, mais là, de
porter tout ce fardeau-là, c'est quand même beaucoup. Puis j'ai une conseillère
<municipale...
>
17 h (version révisée)
<18217
Mme Perry
Mélançon :
...et j'ai une conseillère >municipale qui a
été élue justement après avoir fait la vidéo avec... le documentaire. Entre-temps,
elle a été élue, puis, oui, c'est un combat que, maintenant, un peu... La
jeunesse amène ces débats-là dans les municipalités. Mais ce n'est quand même
pas toutes les municipalités qui sont outillées pour ça, puis le gouvernement
pourrait, je pense, jouer un pas mal plus grand rôle là-dessus, parce que les
articles sont multipliés présentement sur cet enjeu-là, même chose que les
flips touristiques et immobiliers. La spéculation immobilière prend beaucoup de
place dans l'espace public, et il n'y a pas de taxe antispéculation. Pourquoi
on ne veut pas qu'il y ait une taxe plus importante quand c'est des
investissements étrangers? Puis c'est des gens qui n'habiteront pas ces
maisons-là et qui prennent un espace important dans le parc immobilier qui est
déjà hypersaturé. Pourquoi il n'y a pas quelque chose qui est fait pour s'attaquer
à cette spéculation immobilière là?
Mme Laforest : Première...
Bien, je... vous avez deux sujets dans votre question. La première des choses,
c'est qu'au niveau de la taxation étrangère, bien, il y a mon collègue aux
Finances qui suit la situation de très, très près à Montréal, considérant aussi
Vancouver, Toronto. On est à 3 % dans la situation de Montréal. Mais, je
vous rassure, il suit la situation de très, très près.
Maintenant, là, c'est important, parce que
vous avez parlé tantôt des... C'est terrible, donner ça aux municipalités.
Première des choses, les municipalités l'ont demandé. Moi, je vous invite
vraiment à discuter avec M. Côté, c'est le président de l'UMQ, c'est lui
qui est chez vous. Alors, discutez avec pour voir comment... si vous voulez des
changements ou travaillez peut-être avec lui. Parce que c'est les unions qui
ont demandé la réglementation pour le zonage Airbnb. Alors, moi, je vous le dis
en toute honnêteté, je suis toujours en collaboration. Puis, en plus, cette
réglementation est chez ma collègue au Tourisme.
Ce n'est pas décevant du tout comme
réponse. Parce qu'il faut quand même respecter les demandes des unions,
respecter la demande des maires, dont M. Daniel Côté. Alors, moi, je vous
invite à vous rencontrer par la suite.
Mme Perry Mélançon : Les
locataires, ça passe... en dernier.
Mme Laforest : Pas du
tout. On est le seul gouvernement qui a légiféré au niveau des Airbnb. Il n'y a
personne qui l'a fait, on est les seuls dans le monde. Alors, on est quand même
fiers. Mais je vous invite aussi à rencontrer ma collègue ministre du Tourisme.
La Présidente (Mme David) :...14 secondes.
Mme Perry Mélançon : Oui,
mais le projet de loi n° 100, elle m'a dit que c'était dans votre cour,
justement, de réglementer. Elle était là pour le tourisme, mais pas pour l'empêcher.
Donc, vous voyez, hein, c'est le jeu du ping-pong. On aime beaucoup ça dans les
travaux comme ça.
Mme Laforest : Bien, il
faut vérifier les projets de loi, qui les porte.
La Présidente (Mme David) :Merci beaucoup. Merci beaucoup, Mme la députée de Gaspé.
Alors, on va revenir à la... Mme la collègue de Vaudreuil pour 19 minutes
et 40 grosses secondes.
Mme Nichols : Merci, Mme
la Présidente. Je voulais... J'annonce mes couleurs d'avance, j'ai quelques
questions, deux petites questions sur le PHAQ, une question sur un programme d'adaptation,
puis après ça j'aimerais questionner la Régie du bâtiment du Québec. Alors... Comme
ça, la RBQ peut se préparer.
Alors, je reviens sur le programme... le
PHAQ. Le PHAQ, Mme la ministre, le... ce programme-là, bien, on le sait, là, c'est
un programme qui est ouvert aux développeurs privés, là. J'ai terminé là-dessus
le bloc précédent. Puis c'est des fonds... Dans le fond, c'est des fonds
publics pour construire des logements qu'on dit abordables, mais «abordables»,
ce n'est toujours pas défini, puis ça ne sera pas nécessairement abordable pour
tout le monde, à cause des modalités dudit programme, puis évidemment ça va
être pour un temps limité. Pourquoi ça va être pour un temps limité? Parce que
j'ai soulevé tantôt, là, mon inquiétude relativement à la pérennité de ces logements-là.
Pourquoi donc c'est pour un temps limité?
Mme Laforest : Bien, on
respecte quand même... C'est les citoyens qui paient nos programmes en
habitation et tous les autres programmes. Donc, on ne peut pas faire un
programme, si je peux dire, sans date, parce que le but, c'est d'augmenter l'offre
rapidement, c'est des projets en habitation. Quand nos projets en habitation
auront répondu à la demande, bien, à ce moment-là, on va voir que le programme
a bien répondu, a bien... a été très, très utile.
Maintenant, je pense que le PHAQ a une
grande qualité, parce qu'on met à profit le domaine des... de la construction,
les promoteurs également. Donc, c'est sûr qu'en sollicitant le secteur privé,
on croit que ce sera peut-être plus rapide, mais, en même temps, on ouvre toute
la porte et tous les projets au niveau... avec le milieu communautaire, tous
les projets avec des coopératives, avec les OBNL, tout le monde peut
travailler. Puis moi, je dis que le PHAQ, c'est un programme qui est... il y a
un équilibre entre propriétaires, locataires, entre privé, public dans tous les
programmes. Donc, c'est un programme qui... qui est important, puis il était
demandé par les municipalités.
Puis c'est important aussi d'évoluer dans
nos programmes. On avait AccèsLogis, on a encore AccèsLogis, on garde
AccèsLogis. Mais il faut évoluer dans nos programmes. Puis, s'il y a des des
endroits, par exemple en Gaspésie ou peu importe... On a fait des programmes
dans des endroits particuliers avec des programmes privés. Bien, si c'est ça qui
est la demande dans certaines régions, on va répondre à la demande aussi.
Mme Nichols : Parfait. Il y a
combien de municipalités... Parce qu'ils ont jusqu'au 5 mai pour appliquer
sur le PHAQ. Il y a combien de municipalités, là, qui sont arrivées avec des
projets <pour le PHAQ?
Mme Nichols :
...municipalités...
Parce qu'ils ont jusqu'au 5 mai pour appliquer sur le PHAQ. Il y a combien de
municipalités, là, qui sont arrivées avec des projets >pour le PHAQ?
Mme Laforest : Bien, jusqu'à
ce jour, on a... Bien, moi, ce qu'on m'a dit… On est toujours en appel de
projets, on a jusqu'au 5 mai. Il y a cinq projets, 80 qui, normalement,
seront déposés. C'est ce qu'on nous a dit.
Maintenant, je le dis ici ouvertement,
s'il faut déplacer d'une semaine ou deux pour avoir plus de projets, ou encore
peut-être si on va avoir assez de projets, on va le voir quand l'appel de
projets sera terminé.
• (17 h 10) •
Mme Nichols : Bien, moi, je
vous la partage d'emblée, mon inquiétude, je me demande toujours pourquoi le
promoteur va vouloir rester attaché à un programme pour une aussi longue durée.
Donc, je vous la partage, cette inquiétude-là. Je le sais, que c'est... les
gens sur le terrain aussi ont la même inquiétude. On ne l'a pas vu. On ne les
connaît pas, les détails, les détails complets, on a ce que... On l'a au
compte-gouttes. Mais reste que le logement social, le logement communautaire, il
faut assurer une certaine... une certaine pérennité, puis moi, je ne la vois
pas avec ce programme-là. Puis même les groupes qu'on rencontrait ce matin, puis
je me disais : Ah! ils n'ont pas tort, je n'avais pas pensé à ça, mais ils
nous disaient, entre autres : Si c'est tourné vers le privé, il va être
où, le soutien communautaire? Il va être où, le soutien communautaire
là-dedans? Puis c'est vrai, là, c'est important, le soutien communautaire.
Quand on est dans un... un OSBL d'habitation, là, il y en... il y a des aires
communes, il y en a, du soutien communautaire. Il va être où, là, le soutien
communautaire? Donc, je pense à la santé mentale, je pense... Ça touche à
beaucoup de choses. Ça fait que je ne vois pas, sincèrement, puis je ne le dis
pas méchamment, là, mais je ne le vois pas, je... je ne vois pas comment le
logement abordable va... Tu sais, ça va donner du logement de façon temporaire,
puis ça... ça ne va pas se bâtir demain matin, ça va être dans deux ans. Ça
fait que je ne vois pas... je ne vois pas, là, l'avantage... l'avantage à court
ni à long terme.
Mme Laforest : Bien, juste...
il faut juste corriger, là...
Mme Nichols : Oui.
Mme Laforest : ...parce que,
dans le PHAQ, le Programme d'habitation abordable Québec, on a quand même
80 % qui est offert pour le milieu communautaire. Donc, quand on dit qu'on
oublie le milieu communautaire, ce n'est pas vrai, les projets qui sont déposés
pour le milieu communautaire sont subventionnés à la hauteur de 80 %.
C'est important. Pour le privé, c'est subventionné à la hauteur de 50 %,
maximum, dépendamment de l'engagement.
Quand vous parlez de l'engagement pour le
Programme d'habitation abordable, bien, le programme d'AccèsLogis aussi est sur
35 ans. Donc, il faut voir que ça prend une date pour un programme, et AccèsLogis
est sur 35 ans. Le PHAQ, ça dépend toujours de l'engagement du promoteur.
Mme Nichols : Bien, puisque vous
ouvrez la porte sur le... les conventions, justement, là, de 35 ans, est-ce
que vous prévoyez prendre le... prévoyez une certaine mesure, ou... Parce que
vous la connaissez, là, la problématique, on la vit à deux endroits en
particulier, puis vous dites : Bien, je ne peux pas... je ne peux pas
intervenir, je ne peux pas intervenir, là. Mais il y a des gouvernements
précédents qui sont intervenus en changeant, entre autres, les... la loi puis
les règles au niveau des coopératives, puis c'est ce qui est demandé aussi, de
changer la loi sur les OBNL, parce que la problématique, c'est qu'en fin de
convention, qui est souvent 35 ans, bien, en fin de convention, qu'est-ce
qui se passe, c'est que ces logements-là de... tu sais, les gens doivent
quitter.
On le vit, là, à Saint-Jean-sur-Richelieu,
on a... Vous n'avez pas été capable d'intervenir pour mettre fin à une
transaction, donc c'est le privé qui l'a racheté. Même chose à Sherbrooke, là, puis
Sherbrooke, là, est-ce que j'ai besoin de rappeler comment c'est terrible, ce
qui s'est passé, là? Il y en a qui empochent des millions de dollars dans ce
dossier-là. Puis là je n'irai pas plus loin, parce que je sais qu'il va y avoir
des sorties, là, bientôt, là, mais... Puis c'est des logements... Tu sais, on
cherche à rajouter du logement parce qu'il en manque, puis là, ici, dans le
temps de le dire, en une couple de mois, on a deux dossiers où on perd du
logement social. Donc, est-ce que vous avez... en fin de convention, là, est-ce
que vous pensez à intervenir, à venir légiférer justement pour permettre, là,
en fin de convention... Puis ça peut être de demander aux organismes, là,
d'intervenir en fin de convention. Quelles sont vos intentions?
Mme Laforest : Bien, je l'ai
mentionné, je crois... C'était-tu tantôt en période de questions? Parce que,
oui, je l'ai, l'intention, puis je l'ai dit. Je le répète quand même parce que
les programmes... les... la situation comme on vit à Sherbrooke ou Richelieu,
c'est des conventions fédérales. Alors, c'est sûr qu'on a des discussions. Même
ce matin, mon équipe avait des discussions avec le gouvernement fédéral.
Mais je le dis ouvertement, oui, j'ai des
intentions législatives de revoir cette situation-là. Puis je veux rassurer
aussi la mairesse de Sherbrooke, parce que je veux qu'elle sache que, voyons,
c'est une préoccupation pour nous, et il y a une députée, d'ailleurs, qui m'en
parle régulièrement de chez elle. Donc, oui, j'ai l'intention de légiférer sur
cette possibilité-là. Mais, quand même, on essaie de tout faire, comme
ministère de l'Habitation, mais il y a un gouvernement fédéral qui est là, il y
a des conventions fédérales, il y a des conventions avec notre gouvernement.
Donc, la majorité des conventions avec nous, c'est avec AccèsLogis, c'est sur
35 ans. Donc, c'est important de mentionner que, pour nous, il y a une
certaine sécurité, <mais je veux...
Mme Laforest :
...de
mentionner que pour nous il y a une certaine sécurité, >mais je veux
rassurer même la mairesse de Sherbrooke qu'on essaie de faire tout notre
possible pour les OBNL. Bien oui, on le fait. Puis, s'il faut déposer
possiblement un projet de loi, on va regarder si c'est possible, mais, oui,
j'ai des intentions législatives, vous pourrez le mentionner. C'est important
de sécuriser tout le monde, nos locataires, puis des ventes comme on le voit
puis des hausses abusives de loyer, bien, on a des intentions pour améliorer
cette réglementation-là.
Mme Nichols : Oui. Ça prend
un plan, ça prend un plan, ça prend un plan. Vous êtes la ministre, vous pouvez
demander aux... vous pouvez interpeller des gens, les groupes, les organismes
sur le terrain pour qu'ils puissent agir, mais, définitivement, ça prend un
plan, c'est... Ça me dépasse, ça me dépasse, ces événements-là.
Mme la ministre, sur le programme en
adaptation au domicile, le PAD, pour les personnes handicapées — puis
je l'avais regardé aussi, là, aux derniers crédits, puis là j'en profite vite,
vite pour vous poser une petite question — je pense que vous le savez
que le montant de base, c'est 16 000 $, le montant qui est accordé, ça
n'a pas été indexé depuis 30 ans. Je pense que ça fait 30 ans que ce
montant-là, il n'est pas indexé. Il y a des listes d'attente aussi, là. Je
pense que c'est trois ans et demi, une liste d'attente. Puis c'est souvent des
besoins d'adaptation qui sont identifiés par l'ergothérapeute. Puis là je
regarde encore dans les crédits budgétaires, puis on reste encore autour du
16 000 $. Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de changer des postes
budgétaires pour y arriver? Mais, en fait, vous comprendrez que ça nécessite...
Puis on en entend parler beaucoup en plus cette année, étant donné, là, la
crise du logement, les gens déménagent, ou la hausse des coûts des matériaux,
entre autres, donc. Puis vous l'avez fait, vous dites que vous avez changé,
entre autres, la liste des coûts de matériaux. Bon, bien, ici, c'est une
indexation qui est... c'est un 16 000 $ qui date de 30 ans, là.
Si on fait juste le mettre à jour, là, ça donnerait une bonne idée de l'aide
qu'on pourrait donner. Puis je sais que c'est administré, entre autres, par la
SHQ. Donc, quelles sont vos intentions?
Mme Laforest : Bien... Oui. Le
Programme d'adaptation à domicile, c'est vraiment important, parce que, dans le
budget, on a mis 64 millions, 64,4 millions. Là, il faut tout de
suite rectifier la... les montants, parce qu'on peut aller jusqu'à
33 000 $. Qu'est-ce qui est important dans le Programme d'adaptation
à domicile, c'est de dire, puis je rassure tout le monde : Le programme
est en révision présentement. Parce que c'est vrai... Vous avez en tête
16 000 $, on peut tout de suite aller jusqu'à 33 000 $. Mais,
encore une fois, le Programme d'adaptation à domicile, c'était un programme
très lourd, très complexe. Il faut y aller plus rapidement, et c'est ce qu'on
fait présentement. Le programme est en révision, on devrait le terminer très,
très prochainement.
Mme Nichols : Bien, je
comprends qu'il y a un investissement de 64 millions, là, mais reste que,
dans l'investissement de 64 millions, le 16 000 $ reste toujours
le même montant, donc c'est le 16 000 $, c'est le même montant pour
faire... c'est le montant maximum qui est admis pour l'aménagement. Puis, si je
ne me trompe pas, j'y vais vraiment de mémoire, là, mais je pense qu'il y a
20 % de la population, là, qui a un handicap. Ça fait que vous comprendrez
que, tu sais, la liste d'attente, là, la liste d'attente est là, puis ça prend
pas loin de trois ans et demi pour avoir ce montant-là pour pouvoir faire les
changements.
Mme Laforest : Puis vous avez
raison. On est en train de le réviser — c'est vraiment important, vous
avez raison — on est en train de le réviser. Présentement, les délais
sont passés de 47 mois à 18 mois, mais, pour moi, 47 mois à 18 mois,
ce n'est pas encore assez rapide, on va essayer d'y aller plus rapidement.
Puis, je le mentionne, on est rendu jusqu'à 33 000 $ de subventions
qui peuvent être octroyées. Mais on va essayer d'aller encore plus vite, et ce
projet-là... ce programme-là, justement, il faut corriger — jusqu'à
33 000 $ — diminuer de 18 mois. Mais, encore là, 18 mois...
Quand quelqu'un a besoin d'aide, a besoin d'adaptation, il faut réagir plus
rapidement.
Mme Nichols : Merci.
Maintenant, Régie du bâtiment. Vous le savez, on a travaillé... on a travaillé,
là, dans la dernière année, là... on a travaillé plusieurs dossiers, mais on a
travaillé, entre autres, les inspections obligatoires. Je me demandais... Puis
j'ai vu, là, dans... j'ai vu dans la Gazette officielle, là, les deux
règlements. Je pense, c'est le... au mois de février, de février 2022, là,
qu'ils ont été publiés. Je me demandais : Est-ce qu'avec le nouveau projet
de règlement qui était dans la Gazette officielle on va avoir des
inspections complètes obligatoires?
Mme Laforest : Pour les
maisons de 25 ans, les résidences de 25 ans, on l'avait adopté dans
un projet de loi également, on est allés de l'avant. Maintenant, là, la
réglementation est en consultation, et, oui, on va y aller, de l'avant, pour
les maisons de 25 ans. Je peux laisser ici le président de la Régie du
bâtiment... si vous voulez donner plus de détails. Mais, oui, on va de l'avant,
puis le règlement présentement est en consultation... est en première lecture
pour consultation.
La Présidente (Mme
David) :Est-ce que vous voulez qu'il
intervienne, madame...
Mme Nichols : Bien là, pour
cette réponse-là, ça va, là, on...
Mme Laforest : O.K.
Mme Nichols : Oui. Il y aura consentement
pour la suite des choses, si M. Beaudoin veut prendre la parole.
Pour les <inspections...
Mme Nichols :
...cette
réponse-là, ça va, là, on...
Mme Laforest : O.K.
Mme Nichols : Oui. Il y
aura consentement pour la suite des choses, si M. Beaudoin veut prendre la
parole.
Pour les >inspections
obligatoires, là, je comprends qu'elles vont être imposées aux bâtiments de
25 ans et plus, donc à l'ensemble... Quelqu'un qui va acheter un bâtiment
de 25 ans et plus va se voir, l'inspection obligatoire, imposer. Est-ce
que... Est-ce qu'il est possible de renoncer à cette inspection-là?
Mme Laforest : Oui, il y
a une possibilité de renoncer, évidemment, parce que, par exemple, si c'est une
maison... Si par exemple l'acheteur achète la maison familiale, il faut qu'il y
ait une clause possible de renoncement, évidemment, pour l'obligation
d'inspection. Ça, c'est un exemple de situation que quand on rachète une maison
familiale, parfois les gens n'ont pas besoin d'inspection.
Mme Nichols : À part les
clauses de renonciation, là, entre conjoints qui se séparent puis que l'autre
veut acheter la partie de l'autre ou... À part ça, là, quand c'est entre deux
particuliers qui n'ont pas de liens, que ce n'est pas un cas de divorce, ce
n'est pas... est-ce qu'il y a... est-ce que ce... c'est possible... Parce que
je l'ai lu, je l'ai lu, le projet de règlement, là, puis moi, dans ma tête, je
vois que c'est possible, qu'on a juste à remplir un formulaire. Ça fait que je
ne poserai pas 22 questions pour y arriver, là. Moi, ce que je comprends,
c'est que, bien oui, il y a un petit formulaire à remplir, on remplit le petit
formulaire, puis on est... on peut renoncer comme ça à l'inspection.
• (17 h 20) •
Mme Laforest : Bien, en
fait, c'est sûr qu'au départ — puis c'est pour ça que je disais le
règlement est en consultation présentement pour première lecture — il
y a une obligation d'inspection pour les maisons de 25 ans. Maintenant,
ceux ou celles qui veulent renoncer peuvent renoncer, c'est sûr que c'est bien
écrit. Même, je veux le mentionner, là, il y a même le formulaire de l'OAICQ
qui a été corrigé pour donner la responsabilité et démontrer la responsabilité
au futur acheteur. Ça, ça a été modifié également avec mon collègue ministre
des Finances.
Mme Nichols : Et qui va
traiter le formulaire pour l'exemption... pour la demande de renonciation à
l'inspection obligatoire?
Mme Laforest : Je vais
laisser le président de la Régie du bâtiment répondre.
Mme Nichols : Parfait. Bonjour.
La Présidente
(Mme David) :Monsieur?
M. Beaudoin (Michel) : Alors,
bonjour. Michel Beaudoin, président-directeur général du Québec... président-directeur
général de la Régie du bâtiment du Québec. C'est les notaires. Ça va être
inclus à l'intérieur de la transaction et ça sera notarié.
Mme Nichols : Mais,
quand on arrive chez le notaire, là, la décision est déjà prise de faire ou pas
inspecter le bâtiment. Donc, le notaire a... Je ne sais pas s'ils l'apprennent
aujourd'hui, là, mais les notaires vont avoir à notarier une clause comme quoi
les parties renoncent à l'inspection?
M. Beaudoin (Michel) :
Tout à fait. Il faut juste comprendre aussi que ce règlement-là est inclus à
l'intérieur d'un projet de règlement qui est en pleines consultations
présentement. Est-ce que la décision finale de ce... Suite aux consultations,
on a reçu quand même quelques commentaires, et, pour nous, c'est important
d'écouter ce que le milieu va dire et éventuellement d'aller de l'avant avec
des recommandations. Vous savez comme moi, un règlement, il a deux lectures. Il
y a aussi tout l'encadrement au niveau de l'inspection, qui est fait alors par
le BNQ. Donc, il y a un arrimage important à faire entre les deux. Et, pour
répondre encore plus clairement, dans la transaction, ça sera notarié et ça
sera inclus dans le cadre du contrat de transaction entre l'acheteur et le
vendeur.
Mme Nichols : Oui. Ça,
je le comprends, qu'une fois que les parties vont avoir convenu... ou qu'ils
seront autorisés à renoncer, là, que le notaire va l'inscrire, là, dans... dans
l'acte, là, puis c'est normal que ça soit indiqué. Mais moi, je veux juste
savoir, puis je comprends que c'est en consultations, là, puis on en a déjà
parlé, là, dans un... en commission parlementaire, quand on va renoncer à
l'inspection, là, c'est l'acheteur qui dit : Moi, je... Puis c'est
important, là. Je veux juste rappeler, Mme la Présidente, à quel point c'est
important, parce qu'on est dans le cadre d'une surchauffe immobilière, puis,
des fois, là, pas juste des fois, là, mais, hein, il y a des... ça «bid» sur
des maisons, puis, pour aller plus vite, bien, on dit : Bien, moi, pas de
garantie légale, je renonce à la garantie légale puis je renonce à
l'inspection. Go chez le notaire, appelle le notaire. Peux-tu mettre mon
dossier sur le dessus de la pile? Ça fait que... Puis moi, légalement, là, je
vois en... j'ai beaucoup, beaucoup, là, d'inquiétude, je me dis : Qu'est-ce
qui va être devant les tribunaux dans une couple d'années? Ça va être terrible.
Ça fait que je veux savoir, quand on... L'acheteur
qui dit : Moi, je renonce à l'inspection, qu'est-ce qu'il fait? Il remplit
un formulaire. Puis qui va lui dire : Oui, tu peux renoncer ou, non, tu ne
peux pas? Puis je ne parle pas, là, des cas de divorce puis des cas entre
conjoints ou de résidences familiales.
M. Beaudoin (Michel) : Bonjour,
Mme la Présidente. Comme toute transaction, c'est fait de façon à avoir la connaissance,
ça sera fait en toute connaissance de cause, et, quand l'acheteur va déterminer
de se retirer, ça sera notarié et fait devant le notaire. Il n'y aura pas des
décisions qui sont prises au préalable. Et, en même temps, je vous rappelle que
c'est encore en consultations, que tous les commentaires sont encore ouverts <pour
voir à...
M. Beaudoin (Michel) :
...en
même temps, je vous rappelle que c'est encore en consultation, que tous les
commentaires sont encore ouverts >pour voir à l'évolution de ce
règlement-là.
15
439
Mme Nichols : On
n'aura pas la réponse aujourd'hui, parce que ça fait deux fois que j'ai la même
réponse. Mais c'est correct, j'ai compris que c'était en consultations.
Maintenant, la norme de l'inspection,
comment ça se passe? C'est quoi, la norme de l'inspection? Le déroulement,
c'est une inspection visuelle ou c'est une inspection sommaire qui est prévue?
15
379
La Présidente
(Mme David) :Mme la ministre ou...
15
439
Mme Nichols : Mme
la ministre, est-ce que M. Beaudoin peut répondre?
M. Beaudoin (Michel) : Oui.
La norme... Présentement, il y a eu tout près — et je pense que vos
collègues en ont discuté dernièrement, et tout le monde — de
22 rencontres faites avec le BNQ. Il y a des normes... Bien sûr, c'est une
norme d'action qui va permettre de... je ne veux pas appeler ça «visuel», mais
il y a des actions, il y a tout près de 200 points, 240 points qui
seront identifiés, hein, et elle aussi est en finalité de consultation. Vous
allez comprendre qu'il y a tout près d'une quinzaine d'organismes qui
participent à cette norme-là. Et, du même coup, ça va aller... Je dis souvent :
Elle sera plus restrictive que dans le passé. Vous avez eu l'occasion de la
lire, et elle est publique. Et, pour ce qui est du système du BNQ — on
était encore avec eux la semaine dernière — il reste encore des
discussions à avoir, il y a une prochaine rencontre de prévue, et on parle
d'une inspection avec tout près d'au-delà de 200 quelques points qui seront vus,
du toit à aller jusqu'au sous-sol, et tout ce qui est dans l'environnement
potentiel de la norme.
15
439
Mme Nichols : Parfait.
Là, il reste 45 secondes, ça fait que je vais avoir des questions courtes,
des réponses courtes. Le vendeur, l'acheteur, est-ce qu'ils doivent être
présents lors de l'inspection?
M. Beaudoin (Michel) : ...
Mme Nichols : Le vendeur,
l'acheteur, est-ce qu'ils doivent être présents lors de l'inspection?
M. Beaudoin (Michel) : Ils
pourraient être présents, hein, il est toujours possible, hein. Et, pour nous,
ce qui est important, c'est une inspection préventive, c'est une inspection qui
va permettre d'identifier et de permettre d'aller plus loin, dans le cas
existant, s'il y avait des enjeux particuliers identifiés par l'inspecteur.
15
439
Mme Nichols : Puis
est-ce que le projet de règlement — puis je l'ai lu, là — rend
l'inspecteur imputable personnellement?
M. Beaudoin (Michel) : Il
y a des assurances qui seront éventuellement établies dans le cadre de la... de
tout ce qui touche le REIBH — on appelle ça comme ça, excusez les
termes, là — qui est en inspection, en encadrement, et chaque
inspecteur aura des responsabilités à l'intérieur de ces activités-là. La
réponse est oui.
15
379
La Présidente
(Mme David) :Merci beaucoup. C'est
le temps qui était alloué. Alors, la prochaine intervention, M. le député de
Bonaventure, pour deux grosses minutes, 30 secondes.
12
163
M. Roy : Merci,
Mme la Présidente, pour les deux minutes du peuple, hein? Bonjour, Mme la
ministre. Un enjeu qui... que j'ai débattu... sur lequel je me suis penché
régulièrement, c'est celui de l'accès aux plans d'eau au Québec. Le fédéral a
transféré au provincial la gestion des plans d'eau, que... et le provincial
n'en voulait pas, il l'a envoyée dans les municipalités. Mais les municipalités
ne sont pas équipées pour gérer ça, il faut qu'ils gèrent l'entretien des
rampes, la gestion des accès, les enjeux environnementaux et la pression des
résidents qui ne veulent pas avoir de monde en avant de chez eux.
Au Québec, on a... avec la pandémie, on a
vu un engouement pour le prélèvement faunique. On a près de 800000 pêcheurs au
Québec, Mme la ministre, qui demandent des droits d'accès à leur patrimoine,
aux plans d'eau. Et là, il va falloir qu'il se passe quelque chose, parce c'est
quand même des gens qui méritent qu'on s'attarde à leurs besoins puis à leurs
enjeux. Donc, est-ce que vous seriez prête à réfléchir à des solutions, à
des... à un environnement normatif pour cadrer l'accès aux plans d'eau au
Québec pour les 800000 pêcheurs,
qui se font rétrécir de plus en plus leur terrain de jeu?
17
913
Mme Laforest : Bien,
vous me posez une très, très bonne question, parce que l'accès aux plans d'eau...
D'ailleurs, dans le projet de loi... si ce n'est pas le projet de loi n° 67,
on a établi une réglementation pour les nouveaux plans d'eau, les nouvelles...
les nouveaux accès à l'eau, la possibilité que les municipalités puissent
compenser les nouveaux accès à l'eau. Ça, ça a été fait dans un projet de loi.
Maintenant, ce que vous me mentionnez, ça
relève de mon collègue à l'Environnement. Il y a des discussions avec mon
collègue à l'Environnement, ça, c'est certain, puis il y a aussi... il y a des
municipalités qui sont en train de regarder cette situation-là. Mais, pour les
nouveaux plans d'eau, nous, on l'avait adopté dans un projet de loi, qui était
le projet de loi n° 67, je crois, l'accès aux plans d'eau. Ça, ça a été
bien décidé pour ne pas en faire partout au Québec. Mais, pour les
embarcations, que ce soit légiféré...
15
379
La Présidente
(Mme David) :On va laisser... Parce
qu'il reste 30 secondes.
12
163
M. Roy : L'enjeu,
c'est... Mme la ministre, l'enjeu, c'est la tarification. Les municipalités
vont facturer des gens 200 $, 300 $ pour embarquer un bateau sur un
lac pour une journée. On ne peut pas tolérer ça, il faut trouver une stratégie.
Moi, je vous lance une idée. Les sentiers de motoneige sont gérés par une
fédération, avec des passes, avec des cartes, avec un environnement normatif,
une signalisation. Pourquoi ne pas prendre un modèle similaire et l'appliquer
aux plans d'eau au Québec, un nombre x de lacs qui seraient expérimentaux pour
permettre un accès à ces gens-là?
La Présidente (Mme
David) :Merci beaucoup. C'est <tout
le temps...
M. Roy :
...expérimentaux
pour permettre un accès à ces gens-là.
La Présidente
(Mme David) :
Merci beaucoup.
C'est >tout le temps dont on dispose. Alors, désolée, mais... bonne
question. Alors, nous revenons à la députée de Vaudreuil pour
19 min 50 s
Mme Nichols : Merci, Mme
la Présidente. Ça tombe bien, là, on a eu un temps de prendre une petite gorgée
d'eau. M. Beaudoin ou Mme la ministre, là, je me demandais, par... On en a
parlé, puis on en a déjà parlé, à quel point c'était important, les inspections
au préalable. Peut-être Mme la ministre, par quels moyens concrets on va rendre
attrayante, obligatoire ou on va rendre l'inspection préalable... on va
encourager l'inspection au préalable obligatoire?
Mme Laforest : Les
courtiers immobiliers ont l'obligation, hein, d'offrir l'inspection pour les
maisons. À quel point, vous dites, on va la rendre obligatoire? Bien, c'est
comme on l'a mentionné avec la consultation du règlement qui est présentement
en cours. Comment on va rendre attrayante l'inspection? Bien, c'est certain que
c'est la... On est les seuls à avoir fait ça. Encore une fois, c'est la
première fois qu'on le fait pour les maisons de 25 ans. On va regarder
aussi comment ça se passe.
Maintenant, il y a eu énormément de
rencontres. Il y a une consultation qui a été faite avec mon collègue ministre
aux Finances avec l'OAICQ, il y a une consultation qui a eu lieu pour que...
pour demander qu'est-ce qu'on pouvait améliorer dans le formulaire des
courtiers immobiliers pour les achats, et il y a plusieurs améliorations,
plusieurs ajouts qui ont été faits dans le formulaire d'achat.
Maintenant pour l'inspection, l'obligation
d'inspection, bien, nous, ce sera obligatoire, mais c'est une obligation de l'OAICQ
maintenant, avec une nouvelle formation qui est obligatoire, la formation avec
les courtiers immobiliers. Il y a même... Ils ont même commencé à donner la formation,
les... l'OAICQ, la formation est commencée. Puis il y a l'Association des
inspecteurs en bâtiment aussi qui ont... qui vont ajouter des critères
obligatoires. On vous a...
• (17 h 30) •
Mme Nichols : On va y
arriver, je vous le promets.
Mme Laforest : Ah! O.K.
C'est bon.
Mme Nichols : Mais je me
demandais : Présentement, quand on renonce à l'inspection, c'est qui qui a...
c'est qui qui renonce? C'est qui? C'est dans le document de... C'est dans le
document du courtier qu'on renonce présentement à l'inspection, quand on ne
veut pas en faire?
Mme Laforest : Bien, ce
sera sûrement dans le document du courtier, oui, mais, en même temps, en
passant chez le notaire, il va y avoir une vérification à savoir : Vous
avez renoncé à l'inspection, et c'est chez le notaire que ce sera vraiment bien
éclairci.
Mme Nichols : Les
inspections obligatoires pour les bâtiments de 25 ans et plus, c'est prévu
quand, rentrer en vigueur quand?
Mme Laforest : Le plus
tôt possible.
M. Beaudoin (Michel) : Vous
pouvez me... Je peux répondre?
Mme Laforest : Le plus
tôt possible, j'espère.
Mme Nichols : O.K., mais
c'est parce que je sais... moi, je sais qu'on n'a pas tous les moyens pour que
ça rentre en vigueur... Si ça rentre en vigueur dans un mois, on n'est pas en
mesure de faire 100 % des inspections, ça fait que j'imagine qu'il va y
avoir des pourcentages d'inspection ou des cibles qui vont être prévues. Je
veux savoir — on y a sûrement déjà pensé, parce qu'on en avait déjà
parlé — quelles sont les cibles, là, une fois que ça rentre en
vigueur, pour les bâtiments de 25 ans et plus. Puis est-ce qu'on a une
idée ça représente combien?
M. Beaudoin (Michel) : Je
m'excuse, je n'ai pas compris la question.
Mme Laforest : Est ce qu'on
a des cibles?
M. Beaudoin (Michel) : Ah!
des cibles. C'est sûr que l'objectif premier, c'est d'aller le plus... Il faut-tu
que je me renomme? Non. Aller le plus rapidement possible, pour nous, c'est
important. On a l'encadrement et tout ce qui touche la partie BNQ. BNQ, normalement,
ils devraient être capables de nous avoir une norme qui serait dans la... dans
le juin, juillet, août, là, tout dépendant comment ça va aller au niveau de la
fin des consultations. REIBH, au niveau de l'encadrement, c'est sûr que, pour
nous, on peut aller le plus rapidement possible. En termes de dates, ça va
dépendre aussi du genre de consultations. Mon vice-président aux opérations
consulte régulièrement pour s'assurer que les processus soient faits
adéquatement autant avec les notaires, qu'avec le BAC, qu'avec les associations — là,
c'est 18 organisations — et de changer éventuellement une
culture demande beaucoup, et, pour nous, c'est d'y aller le plus rapidement
possible.
Mme Nichols : Quand un
grand organisme comme la Régie du bâtiment du Québec, là, prévoit, là, rendre l'inspection
obligatoire à tous les bâtiments de 25 ans et plus au Québec, si on
choisit les bâtiments de 25 ans et plus, c'est parce qu'on le sait qu'on n'a
pas... on n'a pas l'effectif pour... tu sais, on y va petit peu par petit peu, on
mange un éléphant une bouchée à la fois, ça fait qu'on commence avec les
bâtiments de 25 ans et plus. Vous avez sûrement des objectifs, des cibles
de pourcentage d'inspections, puis j'imagine que vous devez aussi déjà vous
préparer pour ça, là. Ça va prendre plus d'inspecteurs, on le sait, les
inspecteurs ne sont pas formés. Je m'en viens avec mes questions. Il y a...
Ça fait que c'est quoi, les cibles? Moi,
que ça soit juin, juillet, août, ça ne me dérange pas. Dites-moi, si c'est dans
six mois : Bien, notre premier six mois, on vise tant... pourcentage ou en...
Je veux juste avoir une idée, puis ceux qui nous écoutent aussi aimeraient ça,
avoir une idée.
M. Beaudoin (Michel) : Alors,
il est... Vous me permettez? Il est clair que, présentement, il y a tout près
de 1 200 inspecteurs, que ça demande aussi, en termes d'information,
de formation, d'éducation... Il y a huit cégeps impliqués à l'intérieur. Il
faut comprendre que ces inspecteurs-là sont des <inspecteurs...
>
17 h 30 (version révisée)
< M. Beaudoin (Michel) :
...aussi. En termes d'information, de formation, d'éducation, il y a huit
cégeps impliqués à l'intérieur. Il faut comprendre que ces inspecteurs-là sont
des >inspecteurs existants dans le domaine du privé. Il ne faut pas
mélanger ça avec les inspecteurs de la Régie du bâtiment, là. Ces gens-là ont
déjà tout près de 1 000... 1 200, je vous disais. Il s'en forme
annuellement tout près de 200. Est-ce qu'il y aura un vacuum? On va analyser,
bien sûr. Et c'est pour ça que le 25 ans est important, parce que même l'industrie
nous demande d'y aller par étapes.
Mme Nichols : ...M. Beaudoin.
Puis je le dis en tout respect, là, puis ça fait deux fois : Quelles sont
les cibles une fois que... ou peut-être, Mme la ministre, si vous les avez, là,
une fois, là, qu'on va l'adopter? Puis on l'attend, là, ce... on l'attend,
ce... vous le savez, on en a parlé, puis, tu sais, on se disait... on comprend,
là, qu'on ne peut pas aller 25 ans... à 25 ans et plus, mais c'est
quoi, la cible? Puis je vais vous donner l'exemple, là... La Garantie des
constructions résidentielles, là, la GCR, là, en 2020, il y avait 14 000 habitations
d'enregistrées, puis ils prévoient, d'ici 2023, faire 100 % des
inspections. Ça fait que j'ai une cible, je le sais, j'ai... Je ne vous dis pas
qu'ils vont l'atteindre, mais il y a une cible. Quelle est la cible de la RBQ
une fois que ça va être en...
M. Beaudoin (Michel) : C'est
sûr que, pour nous, on veut, le plus rapidement, 100 % des 25 ans et
plus dans un contexte où la transaction va être faite. À titre d'exemple, vous
êtes à 80 %... C'est parce que vous me posez une question, madame, puis,
moi, mon objectif... Je sais que je ne peux pas interpeler, mais, pour moi, ce
qui est important de vous répondre, c'est le plus adéquatement. Il y a 1 200 inspecteurs,
on vient encadrer l'inspection préachat dans le cas d'une transaction
immobilière. L'objectif, c'est d'éviter d'avoir des mauvais inspecteurs et d'avoir
juste de bons inspecteurs, et la cible, si, d'ici un an, on peut aller de l'avant
pour tous les 25 ans et plus, on va le faire.
Mme Nichols : Bien, c'est
parce que je ne peux pas croire... On fait des budgets, c'est super. Tu sais, c'est
tout décortiqué, on a des postes budgétaires. Ça fait que je ne peux pas croire
qu'on n'est pas... Il faut le budgéter, il faut le budgéter, il faut le présenter
à la ministre, il faut que ce soit autorisé, il faut que le ministre des Finances
passe dessus. Ça fait que je ne peux pas croire qu'on n'est pas capables de
nous dire : Bien, s'il est adopté en 2022, dans le premier six mois, notre
objectif, ce serait toutes les transactions de 25 ans et plus, ce serait d'avoir,
je ne sais pas, 25 %, le temps qu'on forme nos inspecteurs ou le... Tu
sais, il faut...
On est dans les crédits budgétaires, là,
ça fait que c'est des montants qui sont budgétés. Mais là on se dit :
Bien, on a deux projets de règlement, ils sont à la Gazette officielle
du 22 février, ils sont 45 jours en consultations. Ça, on comprend
tout ça, là. Mais, moi, c'est juste une idée des cibles. Si on ne les a pas, ce
n'est pas grave, je vais passer à d'autres choses, je vais passer à la
formation des inspecteurs.
Mme Laforest : ...il faut
mentionner aussi que c'est des entreprises privées, et, en plus, c'est une
nouvelle réglementation. Et, en plus, comment voulez-vous qu'on... admettons, qu'on
prévoie il va y avoir combien de maisons de 25 ans inspectées, combien il
va y en avoir à vendre? Donc, c'est quand même une nouvelle réglementation. Ça
fait qu'on ne peut pas vous donner des chiffres du futur. Ce qu'on peut vous
dire, c'est qu'on attend les commentaires. Ça dépend des commentaires reçus. Si
on a des commentaires qui... Si on n'a plus de commentaires, évidemment, ça va
aller plus vite. Mais, comme je vous mentionne, les cibles — c'est un
nouveau règlement — le plus tôt possible et le plus de maisons
possible de 25 ans, évidemment, la totalité, si c'est possible, les
résidences de 25 ans et plus. C'est ça, le but.
Mme Nichols : C'est correct.
Mme Laforest : Mais c'est des
entreprises...
Mme Nichols : C'est correct.
Mais, tu sais, on le sait que ça ne peut pas fonctionner comme ça, là. Puis, en
plus, on est au gouvernement, là. Et une entreprise privée, elle est capable de
le ventiler, de le prévoir, on fait des projections, on fait... Mais c'est
correct. Moi aussi, je dirais la même chose, là. On veut 100 % dès qu'il
est adopté, mais on le sait que ce ne sera pas 100 % puis on ne budgète
pas 100 % non plus, parce qu'on a la partie formation, là.
Je lisais, dans le communiqué... Entre
autres, là, tu sais, on disait que le premier projet, là, le premier projet qui
est dans la Gazette officielle, là, tu sais, prévoit que toutes les
personnes qui exercent les fonctions d'inspecteur en bâtiment doivent être
titulaires d'un certificat délivré par la Régie du bâtiment du Québec. Donc,
comment ça va fonctionner pour délivrer le certificat de la Régie du bâtiment
du Québec? Ça va être quoi, les critères pour délivrer le certificat? Il y en a
qui s'y exercent déjà, là, qui se disent déjà inspecteurs. Est-ce qu'ils vont
avoir un... une clause grand-père, ou un droit acquis, ou un...
M. Beaudoin (Michel) : Alors,
avec les institutions et... les huit institutions, il existe déjà des
programmes qui reconnaissent, entre autres, des inspecteurs en bâtiment. Ces
mêmes programmes seront applicables, et, de là, il y aura une licence d'émise,
et un certificat qui permettra à la régie de délivrer une licence et d'encadrer
adéquatement les inspecteurs actuels. Et, bien sûr, toute cette
certification-là sera en lien, aussi, avec la norme du BNQ, qui, elle, va venir
déterminer les normes en termes de toiture, en termes d'efficacité énergétique,
en termes <d'infiltrations...
M. Beaudoin (Michel) :
...la norme du BNQ, qui, elle, va venir déterminer les
normes en termes de toiture, en termes d'efficacité énergétique, en termes >d'infiltrations,
etc., alors toute la documentation et la certification suite aux formations, et
il y aura une période transitoire, bien sûr, dans le cadre des acquis, qui va
permettre, éventuellement, d'arriver et avoir une reconnaissance demandée,
émise par la régie, mais suite à des formations faites auprès des institutions,
des cégeps, entre autres.
Mme Nichols : Parfait.
Ceux qui pratiquent déjà, est-ce qu'on va leur exiger aussi une formation? Est-ce
qu'on va leur exiger une mise à jour?
M. Beaudoin (Michel) : Alors,
oui, il y aura des reconnaissances et, oui, il y aura peut-être, pour certains,
des mises à niveau qui seront faites. Mais il y aura des reconnaissances de
faites dans le cas de ceux qui exercent depuis des années, et ça va de soi dans
tous les domaines.
Mme Nichols : Les
reconnaissances officielles qui vont être faites, est-ce qu'elles vont être
faites par la Régie du bâtiment, par la RBQ ou est-ce que ça va être une autre
institution qui va le...
• (17 h 40) •
M. Beaudoin (Michel) : Tout
ça sera fait en collaboration avec les cégeps et sera émis par la Régie du
bâtiment du Québec.
Mme Nichols : Est-ce qu'il
y aura un laps de temps, évidemment là, pour...
M. Beaudoin (Michel) : Transitoire?
Mme Nichols : ...pour ceux qui
pratiquent déjà, pour recevoir la reconnaissance?
M. Beaudoin (Michel) : Pardon?
Mme Nichols : Est-ce que
ce moment-là est prévu?
M. Beaudoin (Michel) : Oui,
il y aura une période transitoire. Je m'excuse, là.
Mme Nichols : Puis est-ce
qu'on a une idée de la période de transition? Un an, deux ans, trois ans?
M. Beaudoin (Michel) : La
proposition qui est faite dans le règlement, je pense que c'est deux ans.
Mme Nichols : L'inspecteur...
Puis je reviens au communiqué que vous avez émis. On dit que l'inspecteur aura
des obligations à respecter en ce qui concerne, notamment, la formation
continue, l'éthique et les conflits d'intérêts. Les obligations, ces
obligations-là à respecter sur la formation continue, l'éthique et les conflits
d'intérêts, on peut les retrouver où? Puis la formation continue, est-ce qu'on
a une idée de qu'est-ce qu'on veut imposer comme formation continue?
M. Beaudoin (Michel) : Ce
qui est établi, c'est tout près de 12 heures de formation continue qui
devront être faites et réalisées par les membres. Et ceux-ci, c'est
éventuellement... Excusez, j'ai dit 12, mais je suis mêlé avec un autre
règlement. C'est 20 heures de formation continue qui seront exigibles
auprès des gens. Et, pour nous, ce qui est important aussi, c'est l'encadrement
au niveau de l'éthique. Ça va être sur le même principe qu'un entrepreneur à la
Régie du bâtiment du Québec. Si quelqu'un était vu... ou s'il y avait des
enjeux ou des enquêtes démontrés, il pourrait ne pas se voir émis une
certification. Et, là encore, c'est sous toutes réserves d'une réglementation
et d'une consultation qui est en train de se faire présentement, mais c'est
dans la proposition à l'intérieur du règlement.
Mme Nichols : Puis c'est
des obligations à respecter, mais c'est des obligations à respecter même une
fois qu'on a reçu là, l'attestation?
M. Beaudoin (Michel) : Tout
à fait.
Mme Nichols : Donc, ils vont
sûrement avoir... on prévoit sûrement des pénalités ou... tu sais, si les obligations
ne sont pas respectées. Est-ce que, justement, ça, ça va être...
M. Beaudoin (Michel) : Si
jamais ces obligations-là n'étaient pas respectées, on a des régisseurs chez
nous, et il pourrait se voir suspendre son attestation. Oui, ça pourrait aller
jusque chez le régisseur, chez nous, s'il y avait des manquements, des
enquêtes. J'ai le vice-président aux enquêtes avec moi, ici présent. Et c'est
sur le même principe que ça a été fait. Ce qu'on veut, c'est des inspecteurs.
Ce qu'on veut, c'est des gens qualifiés et des gens qui font un travail et qui
seront encadrés adéquatement par une norme du BNQ et par la norme, bien sûr, de
la Régie du bâtiment du Québec.
Mme Nichols : Parfait.
Je... Il y a... On dit que le projet de règlement encadre aussi la forme et le
contenu du contrat de service relatif à l'inspection d'un bâtiment en
habitation. Comment le projet de règlement vient encadrer ça? C'est quoi, l'objectif,
aussi, de venir encadrer ça?
M. Beaudoin (Michel) : O.K.,
un des objectifs, c'est la protection du consommateur. Vous allez comprendre
que tout est axé sur la protection du consommateur. Dans la proposition qui est
faite, là, pour l'instant, si vous avez le règlement du BNQ, étant donné qu'on
ne peut pas supposer éventuellement, que le BNQ, sa finalité va être là, pour
nous... Quand je dis «tant qu'il n'est pas approuvé», je ne peux pas supposer «que».
Et, dans mon règlement, il y a des références au BNQ. Alors, pour nous, ce qui
est important, c'est qu'à l'intérieur de la transaction immobilière il y aura,
bien sûr, des protections, et tout est axé sur la protection, bien sûr, du
consommateur et de l'acheteur.
Mme Nichols : ...le
cahier de la demande des renseignements généraux de l'opposition, au RG.63, on
demande, entre autres, d'indiquer le montant des amendes perçues en vertu de l'application
des lois dont votre ministère est responsable de l'application, ventilées par
lois et articles depuis cinq ans. La réponse qu'on reçoit de la RBQ, c'est que
la RBQ ne détient pas les renseignements au sujet de la perception des amendes
en vertu de l'application de la Loi sur le bâtiment, que c'est le Bureau des
infractions et des amendes du ministère de la Justice qui a la responsabilité
de produire ces données. Donc, la RBQ a... émet des... émet des constats, mais
ne sait pas pour quels montants par année?
M. Beaudoin (Michel) : La
partie poursuivable est faite par le DPCP, et, bien sûr, il y a des échéances
qui s'établissent, et ces montants-là ne sont <malheureusement...
Mme Nichols :
...par
année?
M. Beaudoin (Michel) :
La
partie poursuivable est faite par le DPCP, et, bien sûr, il y a des échéances
qui s'établissent, et ces montants-là ne sont, >malheureusement pas
toujours disponibles, et les décisions ne sont pas toujours en fonction. Et je
peux peut-être laisser M. Paquet répondre, si vous me permettez, qui
pourrait avoir plus de justesse, là. Mais, pour nous, c'est la partie DPCP, là.
La Présidente
(Mme David) :Mme la députée, est-ce
que vous voulez que quelqu'un d'autre intervienne? Est-ce que le... Il vous
reste quatre minutes.
Mme Nichols : Bien, c'est
parce que, moi, je voulais savoir ça représente combien... combien, en amendes
par année, que la RBQ émet en...
M. Beaudoin (Michel) : Tout
près de... c'est... condamnations, 256, 5,7 millions.
Mme Nichols : Ça, c'est
les chiffres que vous avez qui vous ont revenus du bureau des amendes. C'est
ça, je trouve ça plate parce que, dans le cahier, on prend quand même la peine
de poser la question, puis on nous dit qu'on n'a pas la réponse. Là, je
trouvais ça assez surprenant que la RBQ n'ait pas la réponse sur...
M. Beaudoin (Michel) : On
essaie, dans la mesure... de vous donner la justesse quand l'information est
disponible avant la transaction des documents. Mais, pour nous, ce qui est
important, c'est qu'il se touche à peu près 5,7 millions au niveau des
condamnations qui sont faites, au niveau des enquêtes. Et, en inspections, on
me dit tout près de 63 amendes pour 232 000 $.
Mme Nichols : Je vais aller
en rafale sur certaines questions dans le cahier. Entre autres, c'était dans
les... c'est-tu l'annexe? Le RG.06, il y a des montants, puis là c'est très
crédits budgétaires, là, mais le fournisseur, c'est l'Association des stations
de ski du Québec, pour un montant de 63 060 $, et la description :
sensibilisation sur l'utilisation des remontées mécaniques. Est-ce qu'on peut
avoir du détail?
M. Beaudoin (Michel) : Oui.
Pour nous, c'est important, c'est une entente qu'on fait annuellement avec
cette association-là. L'objectif, c'est de sensibiliser versus l'utilisation
des remontées mécaniques. Vous savez comme nous l'importance de rendre ces
sites-là sécuritaires. Ça relève de nous, avec eux aussi, on travaille
efficacement pour s'assurer de bien sensibiliser les consommateurs, de mieux
protéger les consommateurs. On fait la tournée, ils font la tournée. On
travaille avec eux pour ce qui est d'une sensibilisation dans le cadre des
remontées mécaniques.
Mme Nichols : Parfait.
Il y a Aviseo Conseil inc., deux montants, ça totalise 92 969 $,
étude d'impact monétaire relative à l'introduction de nouvelles exigences suite
à l'intégration de l'inspection du bâtiment dans la Loi sur le bâtiment, et
l'étude comparative et étalonnage de certaines bonnes pratiques sur les
inspections en bâtiment préachat. Donc, est-ce que ça représente les contrats
que vous donnez à l'externe?
M. Beaudoin (Michel) : Tout
à fait. C'est toutes les AIR touchant le REIBH, ROIBH, ce qui est
l'encadrement et tous les impacts, qui sont demandées. Il faut se rappeler que,
dans le cadre du projet de loi n° 49, on a eu des obligations d'aller de
l'avant rapidement pour ce qui est de vous déposer un règlement et... déposer
un règlement, et ça fait en sorte que, oui, ces mandats-là ont été donnés
directement, oui. Donc, c'est les analyses d'impact.
Mme Nichols : Parfait.
CBCI Telecom, acquisition de systèmes intégrés de conférence Web, téléviseurs,
pour 286 000 $, installation de systèmes de vidéoconférence.
M. Beaudoin (Michel) : Bien,
tout à fait. Je pense que vous allez comprendre...
Mme Nichols : Ce n'était
pas à jour ou quoi?
M. Beaudoin (Michel) : Bien,
j'ai 14 bureaux. J'ai des actions prises. Ça m'a permis d'avoir, bien sûr,
des activités et de pouvoir avoir le... les visioconférences d'une façon
efficace. C'est sûr que les transferts de bureaux à Montréal et les transferts
et la mise à jour de ces systèmes-là doivent se faire, et ça n'avait pas été
fait depuis quelques années.
Mme Nichols : Pour finir
vite, vite, il reste quelques secondes, vous allez vous en sortir. Le Cabinet
de relations publiques National pour gérer l'image, un montant de
40 000 $. Ça représente quoi, 40 700 $, gérer l'image de la
RBQ?
M. Beaudoin (Michel) : O.K.
C'est des contrats... Un, ces sommes-là n'ont pas été dépensées. Ça a été donné
en grande partie. Ce qui a été fait, oui, c'est des contrats, mais il s'est
dépensé tout près de... montant de 13 000 $ au total. C'est des
consultations qui ont été faites au niveau de la Régie du bâtiment du Québec.
On a eu quand même une année assez sur le... sur le qui-vive, qui nous a permis
d'avoir quelques petits conseils techniques, au niveau des ressources humaines,
suite au départ de notre directeur des ressources... des communications.
Mme Nichols : Parfait.
La Présidente
(Mme David) :Ça va? Bon, bien, en
terminant, le temps alloué à l'étude du volet Habitation des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation... Pardon?
Une
voix : ...
La Présidente
(Mme David) :Non, on a décidé, au
début, qu'ils se... qu'ils se départissaient de leur temps pour finir à l'heure
prévue.
Adoption des crédits
Donc, je recommence. Le temps alloué à
l'étude du volet Habitation des crédits budgétaires du portefeuille Affaires
municipales et Habitation étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder
à la mise aux voix des <crédits...
La Présidente (Mme
David) :
...Affaires municipales et
Habitation étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix des >crédits. Le programme 7, intitulé Habitation, est-il
adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
David) :Sur division.
Documents déposés
Alors, en terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements des groupes d'opposition. Alors, il y avait des
demandes, Mme la ministre, Mme la députée. Alors, il y aura dépôt des réponses.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 18 heures — long arrêt — où
elle entreprendra l'étude du volet Affaires municipales des crédits budgétaires
du portefeuille Affaires municipales et Habitation.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise à 18 h 01)
La Présidente (Mme David) :À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Affaires municipales des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation pour l'exercice
financier 2022-2023. Une enveloppe de 1 h 30 a été allouée pour
l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boutin (Jean-Talon) est remplacée par Mme Grondin
(Argenteuil) et M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
Affaires municipales
La Présidente (Mme
David) :O.K. Nous allons donc procéder à
une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant
les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera effectuée à
la fin du temps qui leur est alloué, soit vers 19 h 30. Puisque nous
avons débuté nos travaux à 18 h 02 et qu'une période de
1 h 30 min doit être consacrée à l'étude de ces crédits ce soir,
y a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue,
soit jusqu'à 19 h 32? Je ne sens pas d'objection majeure, consentement.
Discussion générale
Alors, nous allons... Donc, je suis prête
à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. Mme la députée de Vaudreuil, la parole est à vous.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Alors, maintenant, le bloc des crédits en Affaires municipales.
Donc, permettez-moi... permettez-moi de saluer, évidemment, Mme la ministre,
mais de saluer aussi son équipe de... tous ceux qui les accompagnent, tant au
niveau du cabinet, souvent, on les appelle pour des petits dossiers, mais aussi
les autres, les sous-ministres, là, qui accompagnent... et avec qui on a
travaillé aussi, disons-le, là, plusieurs projets de loi omnibus. Donc, merci
d'être parmi nous pour essayer de nous éclairer dans ces fameux crédits
municipaux, qui ne sont pas toujours évidents à décortiquer.
Mme la Présidente, j'aimerais d'emblée
aborder certains sujets avec la ministre, mais un sujet... entre autres, là,
les infrastructures d'eau potable et d'eaux usées. On le sait, c'est... on voit
beaucoup, beaucoup, beaucoup de dossiers, beaucoup de municipalités qui lèvent
la main. Il y a... C'est incroyable, je regardais... je regardais les
municipalités au Québec puis je regardais, entre autres, là, les usines
d'épuration, mais aussi les usines de filtration, je regardais ça date de
quand. C'est fou, il y a comme eu un blitz dans les années 1980. Bien là,
on est rendus à 2022, puis, évidemment, ils ont besoin de sous, ils ont besoin
d'argent pour mettre aux normes leurs infrastructures municipales.
J'ai un cas en particulier puis j'ai le
dossier, là, de... puis ce n'est pas... je le sais que ce n'est jamais le fun,
là, citer les municipalités, mais, tu sais, je <pensais...
>
18 h (version révisée)
<15439
Mme
Nichols :
...tu sais, je >pensais, entre autres, à la
municipalité de Saint-Lin, Saint-Lin qui est dans la MRC Montcalm. Bien,
Saint-Lin, là, ils n'ont pas d'eau. Saint-Lin, c'est une municipalité qui n'a
pas d'eau. C'est des citernes qui font la livraison d'eau aux citoyens. On est
en 2022. Je suis vraiment très préoccupée de voir ça, puis, évidemment, bien,
quand on voit des données comme ça... puis on va le rappeler, là, parce que
Saint-Lin-des-Laurentides, là, c'est la principale MRC de la MRC Montcalm, là,
puis quand on voit... quand on voit ça, qu'il y a des citoyens qui n'ont pas d'eau
en 2022, bien, on se dit : Je pense qu'il faut... je pense que, comme
législateurs, je pense que, comme élus, puis surtout au niveau provincial, je
pense qu'il faut qu'on se regarde puis qu'on se dise : Bien, on va... besoin
d'avoir un plan de match à tout point de vue, tant au niveau... puis ça a des
tentacules partout, là, tant au niveau de l'aménagement du territoire, puis...
C'est grand, là, ça va gros.
Saint-Lin-des-Laurentides, là, Équiterre
puis Greenpeace, là, ont dit que la MRC, là... sur leur site, là, ils ont dit
que la MRC Montcalm, là, c'était un film d'horreur de l'aménagement du
territoire du Québec. Les groupes écologistes ont qualifié de massacre l'étalement
urbain dans la région. Ça fait que c'est sûr que ça a un lien direct avec les
municipalités, la possibilité de fournir de l'eau puis les infrastructures qui ne
sont pas à jour.
Moi, je veux savoir, Mme la ministre... là,
j'ai fait une grande introduction de 2 min 50 s, mais je veux savoir,
Mme la ministre, avec... alors que l'eau va se raréfier, on le sait, la demande
de cette ressource vitale-là va exploser, particulièrement quand on donne des
autorisations de dézonage dans des MRC où on autorise de l'étalement urbain, qu'est-ce
que la ministre prévoit pour aider les municipalités afin qu'elles puissent
transmettre de l'eau à leurs citoyens?
La Présidente (Mme
David) :Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
premier lieu, je veux vraiment mentionner que Saint-Lin—Laurentides,
évidemment, c'est une situation, c'est un schéma qui a été adopté et c'est une
demande de la municipalité qui a été faite avant que j'arrive. Donc, quand une
municipalité demande des services d'eau potable, évalue un nouveau projet en
habitation, un nouveau quartier, par exemple, bien, il faut voir que la
municipalité est responsable, également, avec le promoteur, de savoir s'il y
aura assez d'eau pour nourrir le futur quartier, le futur développement. Donc,
on s'entend que, pour Saint-Lin, honnêtement, je n'étais pas en poste, ça a été
accepté. Oui, j'ai vu la situation que vous mentionnez, que, oui, ça prend des
camions-citernes pour aller porter de l'eau potable dans... à Saint-Lin—Laurentides.
Maintenant, comme je le mentionne, il y a
une responsabilité des promoteurs, il y a une responsabilité aussi des
municipalités pour dire : Est-ce qu'on accepte? Est-ce qu'on a les
capacités? Est-ce que notre nappe phréatique est capable de recevoir de
nouveaux citoyens dans cette municipalité-là ou dans ce nouveau schéma d'aménagement
là? Donc, je le mentionne, quand même, Saint-Lin—Laurentides, ça s'est fait, ça
s'est décidé avant mon entrée en poste. Donc, pour les détails, peut-être que l'équipe
pourrait répondre, en arrière, mais ça ne s'est pas fait durant mon mandat.
Par contre, ce qu'il est important de
mentionner puis... c'est vraiment essentiel de voir qu'on a quand même 7,7 milliards
dans nos montants pour tout le nouveau développement d'eau potable dans toutes
les municipalités du Québec. On a les programmes PRIMEAU, le TECQ... le TECQ, qui
a été bonifié, le PRIMEAU. Et je le mentionne, c'est important, on a lancé la
stratégie d'économie d'eau potable également, donc on a tous les moyens. Toutes
les municipalités, même les plus petites municipalités, avec le ministère de l'Environnement,
c'est important, il y a des possibilités d'aller chercher de l'eau potable.
Mme Nichols : Petite
question, Mme la ministre. Vous dites : La MRC de Montcalm, je n'étais pas
en poste. Vous n'étiez pas en poste à quel moment? Parce que la MRC Montcalm,
là, le schéma d'aménagement de la MRC Montcalm, là, a toujours été refusé par
les gouvernements précédents, et c'est votre gouvernement qui a autorisé le
schéma qui est... on peut parler, on peut revenir sur ce dossier-là, si vous
voulez, je le connais super bien, là, mais l'orientation 10, le dézonage,
c'est vous qui avez, et ce, contre plusieurs recommandations avec des... il y
avait des ministères qui ont fait des recommandations pour ne pas aller de l'avant
avec ce schéma-là, vous avez quand même donné l'aval. C'est un précédent
important dans le monde municipal. Ça fait que je veux juste savoir, quand vous
dites que... je n'étais pas en poste, vous faites référence à quoi? Parce que
vous êtes quand même là depuis 2018.
Mme Laforest : Oui, tout à
fait. Et la municipalité a modifié son règlement de zonage en août 2018. Moi,
je suis arrivée en poste en octobre. Puis, quand vous dites que toutes les
maisons qui ont été construites... Bien, c'est sûr que le règlement de zonage
qui a été adopté en août 2018, bien, la date est ici, elle est bien expliquée,
et tout est bien validé. Donc, moi, ce que... je dis que les promoteurs
immobiliers et les municipalités qui <fournissent...
Mme Laforest :
...Donc,
moi, ce que... je dis que les promoteurs immobiliers et les municipalités qui >fournissent
les infrastructures en eau potable, bien, c'est sûr qu'il y a une responsabilité
par rapport aux futurs développements. Alors, prenez en note, peut-être, la
date d'août 2018 pour Saint-Lin—Laurentides.
Mme Nichols : Mais elles ne
sont pas toutes bâties à ce moment-à, puis le schéma a quand même été autorisé
par vous après, là. Ça fait que, tu sais, l'étalement urbain, les... on n'en a
pas nécessairement tenu compte, puis c'est là ma grande préoccupation. Sur la
façon de fournir, là, de l'eau, comment on peut... comment vous pouvez y
arriver? Comment vous pouvez aider les villes de façon... rapidement, là? Je
les connais, là, les programmes, là.
Mme Laforest : Il faut
rappeler, quand même, puis malheureusement je n'étais pas là, là, en août 2018...
puis le développement a été autorisé en août 2018, donc là je n'étais pas en
poste. Maintenant, ce que je dis, c'est que, oui, on a une grande sensibilité,
je le dis, pour les municipalités, pour les... toutes les... même les petites
municipalités. On est arrivés ici, il y avait 91 municipalités, si je ne
me trompe pas de... 91 petites municipalités qui n'avaient pas de service
d'eau potable, et maintenant je crois qu'on en a 86, 87.
En plus, c'est ça que je disais tantôt,
mon collègue à l'Environnement a déposé un programme pour aider les plus
petites municipalités, pour leur accorder la possibilité d'avoir de l'eau
potable, évidemment, mais, quand ça parle... quand on parle du zonage, il faut
respecter vraiment comme ça... je dis les schémas d'aménagement, les demandes
des municipalités. Mais je n'étais pas en poste.
• (18 h 10) •
Mme Nichols : Je vais céder
la parole à mon collègue de Pontiac.
M. Fortin :Merci. Là, Mme la ministre... bien, bonsoir, mais vous avez
cité... vous avez cité plusieurs des programmes que vous avez pour, justement, les...
pour améliorer les conduites d'eau, pour améliorer les conduites d'égout. Vous
avez cité votre préoccupation pour les plus petites municipalités, entre autres,
mais je dois vous dire, bien, malheureusement — puis je vois certains
de vos collègues de la Coalition avenir Québec qui représentent des comtés
ruraux, qui vont comprendre — qu'il y a plusieurs de vos programmes,
là, qu'ils sont difficiles d'application pour des municipalités. Je vous
donne un exemple, là, puis je veux juste... C'est une municipalité, je vais la
citer, avec la permission du maire, dans ma circonscription, puis je ne vous
demande pas nécessairement, juste ce soir, d'arriver avec une solution pour
eux, mais je vous demande de comprendre que le programme ne fonctionne pas. Cette
municipalité-là a appliqué en 2018 sur le programme FIMEAU. Ils avaient un
projet de 5 millions — c'est la municipalité de L'Isle-aux-Allumettes — pour
le renouvellement des conduites d'eau potable et d'égout. Ils ont eu
4 millions de subventions. C'est un programme 80-20, hein, 80 %
payé par la subvention, 20 % payé par la municipalité. Ils ont reçu cette
approbation-là en 2020, en 2020, puis là on est rendu en 2022, ils sont prêts à
faire les travaux, et les soumissions qu'ils ont, c'est de l'ordre de
9 millions. L'inflation, le coût... le coût... je ne veux pas dire «ridicule»,
là, mais c'est rendu ridicule, le coût de construction qui a augmenté de façon
exponentielle, disons. Là, vos programmes sont faits pour donner le montant
bien précis, mais là le projet de 5 millions est rendu 9 millions. Si
votre subvention ne change pas, comment la municipalité peut-elle aller de
l'avant avec un projet comme ça? Comment ils sont supposés de payer le
5 millions d'augmentation de coûts?
Mme Laforest : Bien, votre
question, elle est excellente. En même temps, je peux vous dire que ce n'est
pas la seule municipalité qui vit ça. On est en train de regarder chez nous,
aux Affaires municipales, parce qu'il y a une considération, également, on
l'avait tantôt, la hausse des coûts dans le secteur de l'habitation. Au niveau
des infrastructures en eau également, oui, il y a des demandes, il y a des
hausses des coûts. Par contre, il y a des lettres qui sont envoyées dans les
municipalités ou encore il y a même, parfois, des situations dans des
municipalités, que les municipalités n'ont pas eu l'accord final et les
municipalités sont parties en appel d'offres. Mais il y a des endroits que
c'est comme ça. Peut-être que ce n'est pas l'endroit chez vous.
Maintenant, ce que je peux dire, c'est
qu'on est en train de regarder, même au niveau de nos critères, dans nos
programmes, on est en train de regarder et on va essayer de collaborer. Mais,
en même temps, c'est un programme qui est bien établi. Les soumissions... Mais ce
n'est pas partout au Québec, aussi, il y en a que les soumissions arrivent à
des taux réguliers. Donc, il faut voir qu'est-ce qu'on fait, mais il y a des
municipalités, je le mentionne, qui se sont engagées très, très rapidement, qui
ont donné, déjà, des contrats avant les promesses signées du gouvernement.
M. Fortin :Et je ne vous demande pas... je ne vous demande pas... en
tout respect, Mme la ministre, je ne vous demande pas de mettre le blâme sur
des municipalités. Il y en a qui ont fait les choses correctement, O.K.? Travaillons
sur ceux-là. Il y en a qui se retrouvent dans une situation comme L'Isle-aux-Allumettes,
où ils se disent : Moi, j'ai tout fait ce qu'on m'a dit de faire. Là, j'ai
une subvention en bonne et due forme de 4 millions. Le projet... la valeur
du projet a explosé, et là vous leur dites... Vous ne pouvez même pas réduire
la taille du <projet...
M. Fortin :
...la valeur du projet a explosé. Et là vous leur
dites : Vous ne pouvez même pas réduire la taille du >projet, vous
ne pouvez pas garder le 4 millions puis réduire le projet de moitié pour
que ça demeure un 80-20. Vous leur dites : Soit vous le faites au complet
puis vous avez juste 4 millions sur un projet de 9... Puis on s'entend,
là, une municipalité comme celle-là, ça a 3 millions de budget annuel, ce
n'est pas capable de se payer quelque chose comme ça, ça a besoin de l'aide du
gouvernement dans une proportion comme celle qui était établie par le programme.
Alors, à partir de ce moment-là, qu'est-ce
que vous dites aux municipalités, aujourd'hui, qui se retrouvent dans cette
situation-là? Est-ce que vous leur dites : Abandonnez le projet ou
est-ce... Parce qu'ils ne le savent pas, là, ils peuvent bien vous redonner le
4 millions, mais ils ne le savent pas s'ils vont être capables de le
ravoir un jour. Alors, qu'est-ce que vous leur dites, aujourd'hui, à une
municipalité comme celle-là qui se dit : Je n'en vois pas, d'issue, là, je
ne vois pas la solution?
Mme Laforest : Bien, il
y a quand même deux choses. Parce que, comme vous dites, la demande de ce
programme-là dans cette municipalité-là, si j'ai bien entendu, c'est avec le
programme FIMEAU. Le programme FIMEAU, le programme le dit, c'est un programme
fédéral-provincial. Maintenant, les normes fédérales, il n'y avait pas de
flexibilité, je vous le dis, je suis honnête. Nos programmes ici, au
gouvernement, sont plus flexibles. Alors, moi, je le dis puis... je le dis
encore une fois, il y a des municipalités qui sont parties tout de suite en
appel d'offres, avant que les lettres soient signées, les lettres... même les
lettres de promesse, il y en a qui partaient en appel d'offres.
Maintenant, c'est sûr qu'il faut essayer
de vous aider. C'est sûr qu'on essaie d'aider les plus petites municipalités.
Je le mentionne, tantôt, les programmes... les montants, avec la TECQ, avec le
PRIMEAU... le PRIMEAU, là, notre programme à nous, bien, ils sont beaucoup plus
élevés. Ça fait que moi, je vous le dis, on va vous aider, c'est certain, puis
je mentionne que toutes les municipalités, les plus petites qui ont besoin
d'aide comme ça, on va essayer... Parce qu'on en a débloqué quatre, cinq,
petites municipalités, ça s'est bien passé. C'est très, très complexe, là, je l'accorde,
c'est complexe, mais, en même temps, ce n'est pas une raison pour laisser une
demande comme ça chez vous, on va essayer de vous aider, c'est certain.
La Présidente
(Mme David) :M. le député de
Pontiac, avant de vous laisser la parole... je veux annoncer officiellement
qu'il remplace en ce moment la députée d'Anjou—Louis-Riel. Alors, le député de
Pontiac, la parole est à vous.
M. Fortin :Merci, Mme la Présidente. Je comprends, là, puis... On en a
déjà discuté avec votre personnel, on en a déjà discuté avec beaucoup de monde,
de la situation de L'Isle-aux-Allumettes, et je vous entends quand vous dites :
On va essayer de trouver une solution, mais ce n'est pas la seule municipalité
dans cette situation-là, il y en a plus que les quatre, cinq qui ont été
réglées, là, je n'en ai aucun doute.
Alors, pour une municipalité qui se
retrouve à avoir eu de l'aide du programme FIMEAU, O.K., et qui se retrouve
dans une situation comme celle-là, qu'est-ce que vous pouvez faire? Qu'est-ce
que vous pouvez mettre en place à court terme? Parce qu'eux, là, ils ont des
dates butoirs, avec tous ces programmes-là, pour lesquelles ils sont obligés de
vous revenir puis pour lesquelles les subventions ne sont plus valables. Je
suis certain, là, si, aujourd'hui, ils se disent : Bien, on va laisser
tomber, on va laisser tomber la soumission qu'on a eue, on va retourner, ça va
ressortir encore plus haut. Puis, si, tout d'un coup, ils disaient : Bien,
on va laisser tomber le 4 millions qu'on a reçu, bien, ils vont retourner
dans un programme dans deux ans, ça va être approuvé, peut-être, puis, à ce
moment-là, bien, ça va coûter encore plus que 9 millions actuels.
Alors, si on ne veut pas que ça coûte trop
à l'État, qu'est-ce que vous pouvez dire à ces municipalités-là, qui ont un
manque à gagner? Est-ce que vous pouvez vous... Je comprends que le programme
initial, c'est un programme fédéral-provincial, mais, dans les sommes que vous
avez, les nombreux millions et milliards que vous mettez de côté, est-ce que,
pour toutes ces petites municipalités là, vous pouvez dire : Bien, on va
le financer, cet écart-là, qui manque? Parce que les municipalités ne sont pas
capables de le faire.
Mme Laforest : Le
programme FIMEAU, comme je le mentionne, c'est un programme fédéral, il est
fermé. Nous, on a le programme PRIMEAU. Je vous invite... On va essayer de
collaborer avec vous. Je lance, justement, le message aux autres municipalités
qui ont des besoins. Évidemment, c'est certain que quand... Nos prix, nos
montants sont basés sur les appels d'offres, vous comprenez. Maintenant, il y a
une hausse des coûts... On est assez conscients, on le vit. D'ailleurs, le
sous-ministre aux Infrastructures, je viens de le voir, qui est ici, aux Infrastructures
municipales... Et on va tout faire pour essayer d'aider cette municipalité-là,
comme on le fait.
Maintenant, pour celles qui sont déjà... qui
ont déjà donné les contrats sans que rien ne soit signé, bien, il faut être
assez honnête qu'il faut que ce soit bien fait, quand même, mais, pour votre
municipalité et les autres qui ont besoin, on est là, les montants sont là, on
va collaborer.
M. Fortin :Je ne vous parle pas de ces municipalités-là, je vous parle
des municipalités qui font les choses correctement.
Mme Laforest : ...on va
vous aider. Aucun problème.
La Présidente
(Mme David) :On va maintenant passer
la parole au député de Mégantic pour un temps de 14 min 20 s.
M. Jacques : Merci, Mme
la Présidente. Bien, je veux saluer les collègues des oppositions parce qu'on a
eu la chance de travailler énormément sur plusieurs projets de loi à la
Commission d'aménagement du territoire. Mme la ministre, les gens du cabinet,
les gens des ministères, je pense qu'il y a plein de personnes qu'on a vues
régulièrement aussi, là, dans toutes les commissions auxquelles nous avons
participé depuis les trois <dernières...
M. Jacques :
...régulièrement
aussi, là, dans toutes les commissions auxquelles nous avons participé depuis
les trois >dernières années, et plus.
Donc, vous savez, Mme la Présidente, le
Québec a connu des inondations majeures en 2017 et 2019, et je peux dire qu'il
y a deux municipalités dans ma circonscription qui ont connu les deux, je peux
parler de Weedon et de Cookshire-Eaton. Et on va toucher à du bois, cette
année, jusqu'à présent, tout semble calme, j'ai l'impression qu'on va pouvoir
s'en passer, mais, avec tous ces épisodes, on peut penser qu'il pourrait y en
avoir d'autres éventuellement... et surtout s'intensifier avec les changements
climatiques dans les prochaines années. Donc, il est apparu clair pour notre
gouvernement qu'il fallait poser des actions concrètes pour avoir une meilleure
gestion des zones inondables et des risques qui y sont rattachés et qui y sont
associés, là, pour les prochaines années.
Donc, notre gouvernement a passé à
l'action, a mis en place des zones d'intervention spéciale, les ZIS, afin
d'assurer, de manière temporaire, un moratoire sur la construction et
reconstruction des bâtiments dans les zones inondables et sur les territoires
inondés en 2017 et 2019. C'était une mesure courageuse mais nécessaire afin de
permettre de réviser le cadre normatif applicable en zone inondable. À travers
le projet de loi n° 67, auquel on a passé plusieurs
heures en compagnie des oppositions, et de la ministre, et les gens des
cabinets et des ministères, pour... contre les inondations, le règlement de
transition et le règlement de la nouvelle cartographie, la mise en place des
bureaux de projet ainsi que la création de programmes. Avec des sommes de près
d'un demi-milliard pour financer des mesures de résilience, notre gouvernement
a agi de manière cohérente et concrète en collaboration avec les partenaires
municipaux et les experts du domaine pour protéger durablement la population.
• (18 h 20) •
Je me souviens, là, dans mes premiers pas
au cabinet comme adjoint parlementaire de la ministre, on a eu plusieurs
rencontres, là, avec les tenants... des gens qui s'occupaient, entre autres,
là, des municipalités. Gatineau était là, il y avait aussi la ville de
Montréal, il y avait Vivre en ville. Il y avait plein de monde qui était là,
dont des gens de la MRC d'Argenteuil, là, qui étaient présents pour partager
leurs expériences, et aussi regarder ce qui en était de cette cartographie-là,
et faire la naissance des ZIS, entre autres.
Le ministère a octroyé une aide financière
totale de 21 millions par le biais de huit conventions d'aide financière
avec le milieu municipal afin de poursuivre les travaux de cartographie, la
cartographie du territoire par bassins versants, entre autres. Ces travaux de
cartographie permettront de mieux comprendre et de mieux prendre en compte les
risques réels sur notre territoire. Nous avons annoncé, donc, aussi une
bonification de 2 790 000 $ pour poursuivre ces efforts. Il y a
aussi... un investissement total de 479 millions a été consenti pour la
mise en œuvre du plan de protection contre les inondations, dont
89 millions sont prévus pour les bureaux de projet dans 10 bassins
versants prioritaires. J'en ai deux chez nous : le bassin versant de la
rivière Saint-François et aussi le bassin versant de la rivière Chaudière. Ils
ont pour mission d'élaborer des solutions durables afin d'assurer la sécurité
des personnes et la protection des biens. Le Programme de résilience et
d'adaptation face aux inondations a aussi été lancé et représente des
investissements de 270 millions. Ce programme permettra de financer des
mesures de résilience prioritaires, élaborées par les 10 bureaux de projet
des bassins versants.
Donc, Mme la Présidente, j'aimerais
demander à la ministre : Quel est l'état d'avancement des travaux des
bureaux de projet, et aussi combien de projets ont été retenus pour les
premiers appels de projets? Merci.
La Présidente (Mme
David) :Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, quand se sont passées les inondations de 2017, 2019, c'est sûr que ça a
été une catastrophe, et on a vu que c'était... les inondations coûtaient plus de
1 milliard en soit indemnisations ou encore réaménagement. Donc, on a mis
en place le programme, près de 1 479 000 000 $, le
programme pour contrer les inondations ou prévenir les inondations. Également,
on a <travaillé...
Mme Laforest :
...programme
pour contrer les inondations ou prévenir les inondations. Également, on a >travaillé,
oui, on a déposé un moratoire sur la construction et la reconstruction des
bâtiments partout au Québec. On a établi et, si je puis dire, mis en place la
zone d'intervention spéciale. Donc, évidemment, pas de construction, pas de
reconstruction, surtout dans les endroits où il y a eu inondations, où les
maisons ont été inondées.
On a fait le projet de loi, oui, n° 67, un projet de loi vraiment important, vraiment
intéressant. C'est bien, en plus, parce que, là, on peut le voir, au mois
d'avril, les inondations... En tout cas, on espère que ça va bien se passer. Jusqu'à
maintenant, ça va quand même bien. On a pris des mesures en place, par exemple,
avec les digues à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Il y a également... On a travaillé
vraiment différemment pour chacune des régions ou des endroits qui ont été
inondés. Par exemple, en Beauce, ça a été d'autres mesures qui ont été
choisies. Donc, on a essayé d'être à la demande de chacune des régions, de
chacune des municipalités.
Maintenant, c'est sûr qu'au niveau de
votre question pour les bureaux de projet, bien, les bureaux de projet, c'est
très positif, ils sont tous présentement en fonction. Et les bureaux de projet,
très, très prochainement, ils vont mettre en place des tables de concertation
avec la société civile, les gens du secteur économique, du secteur touristique,
environnemental, communautaire et social. On va également travailler les
bureaux de projet avec les communautés autochtones. Il y a également le
programme qui se poursuit auprès des organismes municipaux, qui est très, très
apprécié, le PRAFI.
Donc, on essaie, comme je le dis, de
travailler secteur par secteur. On voit que c'était une priorité parce qu'il y
a des endroits, présentement, qui sont protégés, il y a eu des déplacements,
même, d'immeubles ou de résidences en Beauce. Donc, ça aussi, je crois que
c'était très positif. Nos bureaux de projet, c'est quand même 89 millions
dans 10 endroits où les bassins versants étaient souvent problématiques.
Donc, on voit aussi que c'était vraiment
attendu, mais c'est quand même de bons montants, je suis... Je ne veux pas trop
parler, parce que, là, on sait très bien que les inondations, on ne sait pas,
de jour en jour ou de semaine en semaine, comment ça devrait aller, mais on a
pris les mesures pour protéger les citoyens, on a nos programmes, comme je le
dis, le PRAFI, quand même, un programme très, très avantageux, 340 millions.
Il y a des endroits, si je regarde, je ne sais pas, je crois que c'est dans les
Laurentides—Lanaudière, il y a des endroits qui veulent faire du réaménagement,
alors on va travailler pour les accompagner, c'est certain.
Maintenant, tout est en place. Et je crois
que ça a été une très bonne décision de se déplacer dans nos régions avec nos
bureaux de projet pour voir qu'est-ce qui se passait vraiment dans le milieu.
Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
David) :M. le député de Mégantic, il
reste six minutes.
M. Jacques : Parfait, Mme la
Présidente. Je veux revenir, les collègues ont parlé un peu... les projets
d'eau, d'eau potable. Donc, vous savez, le ministère, accompagné par la Fédération
québécoise des municipalités, la FQM, l'Union des municipalités du Québec,
l'UMQ, la ville de Montréal, de Québec, du Réseau Environnement, a procédé au
dévoilement de la Stratégie québécoise d'économie d'eau potable, la SQEEP, pour
l'horizon 2019‑2025.
La stratégie 2019‑2025 vise à
améliorer le bilan québécois de l'usage de l'eau par la réalisation d'actions
concrètes afin de mieux préserver cette ressource et d'assurer la pérennité des
services publics d'aqueduc. Plus précisément, d'ici 2025, les trois grands
objectifs de la stratégie pour l'ensemble du Québec sont de réduire de
20 % la quantité d'eau distribuée par personne au Québec par rapport à
2015, d'atteindre un niveau de fuites modéré dans les réseaux de distribution
et d'assurer la pérennité des services d'eau potable en réalisant des
investissements nécessaires au maintien des infrastructures et en éliminant
graduellement le déficit d'entretien lorsqu'il existe.
Si je peux juste ajouter, quand j'étais
conseiller municipal à la ville de Lac-Mégantic, on avait une partie du réseau
qui allait dans une autre municipalité, et il y avait une perte importante de
l'eau potable qui se faisait entre les deux jonctions. On n'a jamais été
capable de trouver, sur notre territoire, où était la fuite. L'autre
municipalité disait qu'elle ne trouvait pas la fuite. Je crois que la fuite est
encore là en 2021, et on parle de choses qui se sont passées en 2017. Donc, il
y a plusieurs éléments qui font que les conduites d'eau potable ont des
problématiques, et c'est... il y a des programmes pour ça.
Donc, afin d'assurer la mise en œuvre de
la stratégie, un plan d'action a été établi et un suivi, bisannuellement, par
le comité de suivi de la stratégie... Le ministère publie également chaque
année un rapport annuel de l'usage de l'eau potable. En <appui...
M. Jacques :
...le
ministère publie également, chaque année, un rapport annuel de l'usage de l'eau
potable. En >appui aux efforts des municipalités visant à économiser
l'eau potable, le ministère offre des programmes d'aide financière pour les
projets d'infrastructures visant le maintien des actifs et la pérennité des
services publics d'aqueduc, principalement du TECQ, et le PRIMEAU, étant donné
que le FIMEAU est provincial-fédéral, tout comme le TECQ.
Le PRIMEAU est doté d'une enveloppe
financière de 670 millions et vise à soutenir les municipalités dans la
réalisation des études, des plans et des devis, dans la réalisation des travaux
de construction, de réfection et d'agrandissement d'infrastructures d'eau
potable et d'eaux usées, notamment dans le cadre de la mise aux normes des infrastructures,
mais aussi dans la réalisation des travaux de renouvellement de conduites d'eau
potable et d'égouts.
Le TECQ, quant à lui, est un transfert aux
municipalités du Québec et d'une partie des revenus de la taxe fédérale
d'accise sur l'essence et de la contribution du gouvernement du Québec, qui
peut être utilisée par les municipalités pour financer des infrastructures
d'eau potable, d'eaux usées, de voirie locale et d'autres types
d'infrastructures.
Donc, petites questions pour Mme la
ministre. Est-ce possible de nous faire le bilan de l'avancement de la
Stratégie québécoise d'économie en eau potable pour améliorer la situation? Et
de quelle façon vous entendez résorber le déficit dans la mise aux normes des
infrastructures d'eau au Québec tout en permettant d'éviter le gaspillage d'eau
potable? Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme David) :En
2 min 30 s, Mme la ministre.
• (18 h 30) •
Mme Laforest : En
2 min 30 s. Bien, je vais y aller rapidement, mais je vais
saluer quand même l'ancien gouvernement, parce que la stratégie d'économie
d'eau potable a été lancée avec l'ancien gouvernement, une très, très belle
stratégie. Nous, on l'a prolongée de 2019 à 2025.
Donc, le but, c'est vraiment de réduire de
20 % la quantité d'eau distribuée par personne. Et évidemment, comme je le
mentionnais — je vais y aller très rapidement — on a nos
programmes. Moi, je le dis toujours : Déposez vos demandes dans nos
programmes, c'est important, c'est une source tellement importante à protéger.
Puis évidemment on a notre... tous nos programmes avec le PQI, le Plan
québécois des infrastructures, pour nos infrastructures en eau potable,
aqueducs, eaux usées, à la hauteur de 13,8 milliards, avec le gouvernement
fédéral. On a le TECQ qui été haussé considérablement cette année, le programme
du TECQ, qui est très intéressant, et que je crois que les municipalités... oui,
les municipalités apprécient énormément le TECQ.
Je l'avoue, les besoins sont très, très
grands en distribution d'eau potable. Maintenant, aussi, il faut voir, je le
dis depuis deux ans, on a vécu une pandémie sans précédent. Les gens étaient
plus dans leurs maisons, on croit qu'il y aura plus de consommation d'eau, et,
au niveau des fuites dans les municipalités, il y a beaucoup de travail à
faire, mais on est là pour accompagner les municipalités. Et on le sait très,
très bien que la problématique au niveau de la distribution et des
infrastructures en eau potable date depuis les années 2000, mais on va
essayer de collaborer plus rapidement avec nos municipalités, puis on est à la
disposition de toutes... de celles-ci pour tous les programmes d'aide
financière pour améliorer les infrastructures. Je sais... Puis je salue
également la ville de Montréal, qui a pris plusieurs mesures pour cette... pour
revoir les infrastructures en eau potable, avec, également, le gouvernement
fédéral.
Donc, c'est important de dire que, oui, on
est là pour les infrastructures d'eaux usées également. Alors, le bilan de la
Stratégie québécoise d'économie d'eau potable, pour cette situation-ci, je peux
dire que, oui, ça va bien, mais la pandémie fait qu'il y a eu certaines
problématiques, on a dû fermer des fontaines d'eau, on a eu vraiment des
événements qui se sont produits, inattendus. On va essayer de reprendre le
retard du passé, mais tous les programmes, tous les montants sont là pour
aider.
La Présidente
(Mme David) :Merci. Vous avez un
chronomètre interne, Mme la ministre, il restait quatre secondes. Alors, on va
passer la parole, maintenant, à la députée de Vaudreuil pour
15 min 45 s
Mme Nichols : Merci.
Une voix : Ce n'est pas à
moi, Mme la Présidente?
Mme Nichols : Oh! on
réclame un droit de parole.
La Présidente
(Mme David) :Moi, c'est... dans ma
liste, j'avais l'opposition officielle puis, après ça, la deuxième opposition.
M. Leduc : Ah! ça
revient comme ça?
La Présidente (Mme
David) : Oui.
Mme Nichols : Bien, ça
ne me dérange pas si...
La Présidente
(Mme David) :Bien, écoutez, si c'est
par consentement puis que M. le député est impatient...
M. Leduc : Je ne veux
pas m'imposer, j'avais compris que c'était mon tour, mais...
Mme Nichols : Ça va te
libérer, hein?
M. Leduc : Je ne dis pas
non.
La Présidente
(Mme David) :Alors, allez-y, M. le
député de...
M. Leduc : Hochelaga-Maisonneuve.
La Présidente
(Mme David) :Ah oui! Comment puis-je
oublier?
M. Leduc : La plus belle
circonscription du Québec, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme David) :Hochelaga-Maisonneuve.
Allez-y, M. le député.
M. Leduc : Merci
beaucoup.
La Présidente
(Mme David) :Donc, vous, vous
avez... combien?
M. Leduc : 12 min 30 s,
si je ne me trompe pas.
La Présidente
(Mme David) :Moi, j'ai
11 min 57 s
M. Leduc : Bon, on va
faire dans 11 min 57 s. Merci pour l'accommodement, c'est très
apprécié. Salutations à Mme la ministre, à tout le monde qui l'accompagne.
Je sauterais sur le premier sujet, qui est
la question de la <loi...
>
18 h 30 (version révisée)
<17935
M. Leduc :
...ministre, à tout le monde qui l'accompagne. Je sauterais sur le
premier sujet, qui est la question de la >Loi sur l'expropriation. Vous
le savez, au Québec, les dispositions fiscales de la Loi sur l'expropriation,
bien, ça nuit quand même beaucoup aux municipalités dans leurs projets... d'acquisition,
pardon, que ce soit autant des immeubles ou des terrains. Il y a l'Union des
municipalités du Québec qui a considéré que cette réforme-là était nécessaire
pour ne pas hypothéquer, en quelque sorte, la réalisation de plusieurs projets
d'intérêt. On parle ici de logement social, de transports collectifs, de
protection de boisés, de milieux humides, de création de parcs, etc.
L'an dernier, le conseil d'administration
de l'UMQ a adopté une résolution, là, pour vous demander, au gouvernement, de
modifier cette Loi sur l'expropriation. Dans un article de LaPresse
le 6 mars dernier, qui traitait notamment, là, d'une problématique qui
avait eu lieu à Candiac, où un terrain de golf avait été vendu à un promoteur
privé alors qu'il y avait des discussions avec la ville, ça avait dopé
artificiellement le prix du terrain... Bref, il y a urgence d'agir en cette
matière.
Ma question, c'est : Est-ce que les
travaux ont suffisamment avancé pour espérer un dépôt de projet de loi d'ici la
fin de la législature, Mme la ministre?
Mme Laforest : Oui, c'est
une excellente question. Puis, honnêtement, je ne m'attendais pas à avoir cette
question-là ce soir, sauf que le sujet de l'expropriation est travaillé avec
mon collègue aux Transports, le ministre des Transports, parce que la Loi sur l'expropriation
est au ministère des Transports.
Maintenant, on le sait très, très bien, on
a lancé la politique d'aménagement du territoire, la consultation qui a duré un
an et demi. À l'intérieur de cette politique-là... à l'intérieur de ces
consultations-là, il y a eu des... oui, il y a eu des maires qui en ont parlé,
il y a eu des demandes. Évidemment, c'est un sujet d'actualité, parce qu'on le
sait il y a même plusieurs maires qui nous ont consultés pour des terrains de
golf, par exemple. Alors, on a des endroits et des terrains de golf qui... on a
eu des propositions. Maintenant, comme je le dis, il y a un comité qui a
été mis en place. On l'avait promis, de mettre un comité, avec le ministère des
Transports et des Affaires municipales. Pour les modifications à faire, comme
je le mentionne, c'est aux Transports, mais les travaux vont bien. C'est
certain que c'est complexe, hein, l'expropriation, mais c'est certain qu'on
envisage, le plus tôt possible, encore là, une fois, si on a la collaboration
de tout le monde, de revoir ou d'encadrer mieux l'aménagement et de revoir
également la situation de la Loi sur l'expropriation.
Mais, en même temps, je le mentionne, quand
ce sera fait avec le ministère des Transports — je veux être
prudente, tu sais, je ne veux pas parler en son nom — mais, à ce
moment-ci, on va continuer de travailler avec nos partenaires municipaux. Puis,
quand le ministère des Transports sera prêt pour proposer une solution ou des
modifications, bien, je vais laisser mon collègue aux Transports le faire.
M. Leduc : Si je
comprends bien, si d'aventure il y a un projet de loi déposé d'ici la fin de la
législature, ça ne sera pas vous qui va le déposer, ça va être le ministre des
Transports, sur ce sujet de la Loi des expropriations.
Mme Laforest : Bien, je
ne peux pas vous le dire présentement, parce qu'on le sait, parfois, on porte
un projet de loi et on a des amendements de d'autres ministères qui arrivent
dans nos projets de loi. Présentement, comme je le mentionne, je ne voudrais
pas parler au nom de mon collègue aux Transports. Puis je sais que le comité va
très, très bien, puis il y a... tous les maires collaborent très, très bien.
Puis même, étant donné que les unions sont bien impliquées dans... avec ce
comité-là qui est en place et étant donné que c'est une loi aux Transports, on
va laisser le travail se faire.
Mais, comme je vous dis, ça se passe bien.
Et, oui, on est préoccupés, on le sait très bien, puis, comme je le mentionne,
là, la pandémie, encore là, a donné une situation problématique pour certains
terrains de golf. Il faut protéger nos milieux naturels. Et on a lancé la
politique d'aménagement, qui a été très, très bien... qui a été très saluée.
Maintenant, on a reçu le rapport, on va voir pour la suite.
M. Leduc : Sur un sujet
connexe, Mme la ministre, le droit de préemption. Vous le savez, la ville de
Montréal possède ce droit de préemption, là, qui lui permet d'acheter, en
priorité sur tout autre acheteur, des terrains ou des immeubles pour y réaliser
des projets qu'on assume être au bénéfice, donc, de la population. Est-ce qu'il
ne serait pas intéressant d'élargir ce droit de préemption à l'ensemble des
municipalités du Québec pour leur permettre d'avoir toute cette marge de
manœuvre là nécessaire pour construire les projets dans le sens du bien commun?
Est-ce que c'est une idée à laquelle ce groupe de travail là est aussi appelé à
se pencher? Est-ce que vous, vous avez déjà réfléchi à cette idée-là?
Mme Laforest : Bien, il
faut juste être prudent, parce que ce n'est pas le même groupe de travail. Là,
c'est... La Loi sur l'expropriation est au ministère des Transports.
Maintenant, le droit de préemption, on le travaille aux Affaires municipales. C'est
quelque chose que, oui, je suis très, très sensible. On sait que, présentement,
il y a juste Montréal qui a la possibilité de cette loi sur la préemption, le
droit de préemption.
Maintenant, je le vois, dans d'autres
municipalités, il y a eu des demandes également, puis c'est quelque chose qu'on
regarde. Je vais le dire tout de suite, c'est quand même très complexe, parce
qu'il y a des endroits, il y a des municipalités qui ont moins d'ouverture, d'autres,
plus d'ouvertures. Mais les analyses sont là, puis je peux vous dire que c'est
quelque chose, d'ailleurs, qu'on parle à toutes les semaines, puis on essaie de
voir comment on pourrait aider et, si on peut aider et si on en aide, <quels
changements...
Mme Laforest :
...comment
on pourrait aider, et si on peut aider, et si on en aide, >quels
changements on pourrait voir dans certaines municipalités. Est-ce que c'est un droit
qu'on donne et qu'il n'y aurait pas de changement dans les municipalités dans
certains projets? Est-ce que, si on donne le droit de préemption, il y aurait
plusieurs projets en habitation, par exemple, qui pourraient voir le jour?
Alors, il y a toutes les municipalités qui en ont parlé. On est en train de
regarder si ça donnerait plusieurs projets en habitation plus rapidement.
M. Leduc : Parfait. Bien
content de savoir que c'est sur votre écran radar. Parlons un peu de fiscalité
municipale. Vous le savez, il y a 75 % à 80 % des revenus de la
plupart des municipalités qui proviennent de l'impôt foncier. Ça, ça fait en
sorte, selon plusieurs analystes, de limiter l'autonomie des villes. On les
rend plus vulnérables, notamment en temps de crise. Jumelez ça, évidemment, au
fait qu'ils n'ont pas le droit de faire des déficits, là, ça les met dans des
situations délicates.
En 2009, le gouvernement, il a conclu un
nouveau pacte fiscal avec les municipalités. Mais, au-delà de ce nouveau pacte
fiscal là, l'impôt foncier est devenu le même. La logique de l'impôt foncier
comme revenu principal est toujours au centre de — c'est difficile
d'écouter deux personnes en même temps, j'imagine, oui — l'impôt
foncier est toujours au centre de la structure financière d'une municipalité.
Plusieurs personnes vont qualifier ça comme d'un système désuet.
N'est-il pas temps d'aller vraiment de
l'avant avec la question de points d'impôt sur le revenu pour les
municipalités? Est-ce que ça aussi, c'est quelque chose qui pourrait faire
partie de vos réflexions dans les prochaines années pour donner plus de marge
de manœuvre, pour donner plus d'air aux municipalités puis qu'ils puissent vraiment
faire leur mission, là, qui est celle d'un gouvernement de proximité?
• (18 h 40) •
Mme Laforest : Bien, on
a déjà... Quand on a annoncé le pacte fiscal, on a déjà annoncé le retour de la
croissance du point de TVQ. Ça a été vraiment ajouté dans le pacte fiscal, ça a
été très salué par les unions municipales. Maintenant, il y a moyen, puis il y
a plusieurs discussions avec les unions, il y a moyen d'avoir des revenus,
comme municipalité, autrement. On discute aussi et on donne des solutions aux
municipalités, ça, c'est certain. Il y a eu le sujet de la taxe de mutation,
hein, la taxe... la fameuse taxe de bienvenue, ça, on en a parlé également. Ça,
c'est quand même... Il faut y aller très, très doucement, parce qu'on sait que
c'est une belle source de revenus pour les municipalités. Est-ce que,
possiblement, la taxe de bienvenue pourrait être envisagée dans le prochain
pacte fiscal? Ça, il y a des discussions qui sont présentement en cours. Sauf
que les municipalités, c'est vraiment une bonne source de revenus, la taxe de
mutation.
Donc, il faut quand même travailler avec
les unions municipales. Et c'est toujours... Quand on regarde tous les
programmes qu'on fait avec les municipalités, même quand on a ajouté le Fonds
régions et ruralité, c'était vraiment un ajout impressionnant et très demandé
pour les municipalités. C'est un fonds, c'est un véritable fonds. Ça a été
vraiment... C'est très, très populaire. Donc, évidemment que les municipalités
demandent une meilleure prévisibilité au niveau de la croissance de leurs
revenus. On va travailler, on va continuer de travailler avec... ensemble,
parce que le pacte fiscal, c'est bien signé avec toutes les unions. Québec,
Montréal, ça s'est très, très bien passé. Puis il y a une table déjà au
ministère des Affaires municipales, si je ne me trompe pas, il y a une table
pour évaluer la fiscalité municipale. On avait d'ailleurs promis de revoir les
en-lieu de taxes pour que ce soit beaucoup moins compliqué pour les
municipalités. On l'avait promis également dans le pacte fiscal et on a
légiféré, si je peux dire. C'était dans le 49, Me Paradis, ou le 67? Dans le
49. Alors, ça, on l'a fait aussi pour les municipalités.
Donc c'est sûr qu'il y a différents...
différentes manières, différentes facettes pour avoir des revenus dans les
municipalités. Il faut considérer que c'est les citoyens également qui... Il
faut protéger toujours nos citoyens. Mais ça va très, très bien, puis on va
laisser le travail se faire présentement.
M. Leduc : Parce que
vous comprendrez que, tant que l'essentiel des revenus d'une municipalité sera
sur l'impôt foncier, il sera toujours avantageux, pour une municipalité, d'y
aller faire du développement, par exemple, de condo plutôt que le logement
social, de logement social, plutôt que de parc. Ça fait qu'il y a une espèce
d'incitatif à faire toujours un certain type de développement pour stabiliser
ses finances ou, du moins, aller chercher plus... d'élargir son assiette
fiscale. Alors, c'est vraiment cette logique-là qui, dans certains cas, peut
devenir malsaine, qu'on aurait voulu voir, là, être prise à bras-le-corps avec
une réflexion. Je comprends qu'elle est déjà entamée, c'est tant mieux.
Le temps me permet peut-être une dernière
question sur la question du dézonage agricole et de l'étalement urbain. Vous le
savez, c'est un phénomène qui n'est pas nouveau, qui est même en expansion. Les
banlieues deviennent, des fois, des banlieues de banlieues. Ça se développe à
vitesse grand V. Les... organisations, pardon, de ruralité s'en inquiètent. On
parle de l'UPA, on parle de Vivre en ville, notamment. Les terres agricoles
disparaissent face à cet étalement urbain et on perd des hectares, on perd des
hectares. Je lisais justement, dans le coin de Montcalm, on a parlé de
160 hectares de bonnes terres agricoles qui sont disparus... hectares à
Beauharnois pour... de centres de données de Google. On est en train <un
peu...
M. Leduc :
...hectares
à Beauharnois pour... de centres de données de Google. On est en train >un
peu de saboter notre propre autonomie alimentaire, à cet égard-là. Ma question
pointue pour commencer, puis on verra si on a le temps d'avoir une discussion
plus large : Est-ce que le ministère a un chiffre exact du nombre
d'hectares de terres agricoles qui ont été dézonés dans l'exercice de votre
mandat, depuis 2018?
Mme Laforest : Bien là, c'est
sûr que vous me posez une très, très bonne question, parce que moi, je n'ai pas
la responsabilité de dézoner. Ce n'est pas le ministère des Affaires
municipales qui dézone, c'est la CPTAQ, on s'entend avec le ministère de
l'Agriculture. Évidemment, le ministère de l'Agriculture pourrait avoir ces
chiffres-là, on va vous les envoyer. Il n'y a pas de problème. Mais moi, ma
responsabilité n'est pas de dézoner du tout, du tout, ni l'équipe des Affaires
municipales. Par contre, la responsabilité que, moi, j'ai prise, c'est de
lancer la politique nationale d'aménagement et d'architecture au niveau du
territoire. Ça, c'est vraiment un travail de longue haleine. Un an et demi de
consultations, on a été conviés, je crois, 16 à 18 ministères qu'on a été
impliqués. Tous les sous-ministres adjoints ont participé à cette politique-là.
Et c'est certain que c'est la question aussi qui est discutée à l'intérieur de
cette consultation-là.
Donc, ce que je peux dire, je vais
m'avancer, notre politique, c'est un énorme travail, c'est très colossal. Mais
en même temps, si on peut soit déposer un rapport, soit déposer un document,
parce que, oui, notre vision, tout le travail qui a été fait depuis un an et
demi, si on a la chance de déposer une certaine politique... Alors, toute
l'équipe travaille présentement parce qu'il faut quand même ramasser toutes les
informations, toutes les données qu'on a eues des organismes et des
municipalités et, bref, de tous les acteurs.
La Présidente (Mme
David) :...au député.
Mme Laforest : Pas de
problème.
M. Leduc : Merci. Puis
j'attendrai le chiffre, là, que vous allez chercher auprès de vos collègues.
Merci beaucoup.
Mme Laforest : Parfait.
La Présidente (Mme
David) :Merci beaucoup. Merci beaucoup.
Alors, prochaine intervention, la députée de Vaudreuil, pour 14 min 45 s.
Mme Nichols : Merci, merci,
Mme la Présidente. J'ai mon collègue de Pontiac, là, qui parlait un peu plus
tôt des exemples de petites municipalités qui n'ont pas nécessairement les
budgets, là, pour mettre à jour leurs infrastructures en eau. Je tiens à
souligner qu'il y en a, vous le savez, là, Mme la ministre, mais je ne sais pas
si on a... tu sais, si on a le recensement pour l'ensemble du Québec, si, en
tant que ministre des Affaires municipales, vous avez l'état de la situation
pour l'ensemble du Québec, mais c'est quand même assez inquiétant.
Puis je vais vous donner l'exemple, puis, tu
sais, je me demande est-ce que... Puis ma question, ça va être ça, c'est :
Est-ce que c'est un problème au niveau des programmes qui sont inflexibles ou
au niveau des programmes qui sont mal financés? Parce que... Puis je donne
l'exemple de la ville de Léry, là. Léry, c'est 2 300 de population, là.
Depuis 2015, là, qu'ils essaient de... qu'ils veulent faire une usine de
filtration... qui veulent refaire le réseau, puis c'est pour 500 portes,
500 portes. Ils ont fait un règlement d'emprunt de 40 millions.
Maintenant, quand ils font faire les appels d'offres, bien, câline, c'est trois
appels d'offres qui sortent à 51, 54 et 56 millions. Une municipalité qui
a un budget... tu sais, son budget municipal est de 2 millions, bien, expliquez-moi
comment il peut se permettre un dépassement de coûts.
Tu sais, j'ai compris ce que vous avez
dit, là, tantôt, au député de Pontiac, là, tu sais : On va regarder
comment on peut les aider, mais, tu sais, ce que je porte à votre attention,
là, c'est qu'il y a un problème. Puis vous allez le rencontrer, puis je me
permets de le dire, là, même dans vos nouveaux programmes, là, puis je les ai
vus, les nouveaux programmes, peut-être pas nécessairement en Affaires
municipales, mais en Habitation, partout, puis je l'ai soulevé précédemment,
tous les nouveaux programmes vont se retrouver avec la même problématique, c'est
que les coûts qui sont estimés, ce n'est pas les coûts qui sortent une fois
qu'on va en appel d'offres. Ça fait que je me demande, tu sais, comment vous
pouvez aider les municipalités, justement, à... Ça va leur prendre plus de
sous, ça va leur prendre plus d'argent, ça va leur prendre plus de flexibilité.
Qu'est-ce que vous allez faire? Vous allez revoir le programme qui est
inflexible ou, sinon, vous allez vous arranger pour mieux financer?
Mme Laforest : Bien, votre
question est excellente, puis je l'aime aussi, parce que vous donnez la
situation de Léry. Notre équipe, je le sais, parce que la situation de Léry,
c'est un décret que vous avez passé avec le gouvernement libéral. Donc, il y a
eu un décret pour Léry. Maintenant, il y a 1139 municipalités.
Nous, on ne veut pas faire des décrets, évidemment, pour tout le monde. Là, ce
que je peux dire, comme je le dis, les petites municipalités, il faut
collaborer, il faut aider, c'est une situation qui me préoccupe vraiment. Donc,
oui, il y a eu des montants qui ont été établis par décret pour Léry, mais il
n'est pas question qu'on fasse ça partout au Québec. Ce que je peux dire,
peut-être, pour les petites municipalités, parce que je sais que le
sous-ministre est ici et je sais qu'il y a beaucoup de pression, parce qu'il
n'y a pas une journée qu'on n'en parle avec ma collègue ici, au cabinet, <c'est
vrai que...
Mme Laforest :
...avec ma collègue ici, au cabinet, >c'est vrai
que les programmes PRIMEAU sont très généreux. Le programme la TECQ a doublé,
on a doublé les montants de la TECQ. Maintenant, le FIMEAU est très, très, si
je peux dire, inflexible. Alors, si vous voulez, il n'y a pas de problème, je
vais laisser répondre le sous-ministre aux Infrastructures, si vous voulez.
Mme Nichols : Je n'ai pas
besoin des détails, je veux savoir qu'est-ce que vous allez faire pour aider
les petites municipalités. Puis là on parle de petites municipalités, puis
c'est correct, là. Léry a un décret, mais, même avec le décret, ils ne sont pas
capables d'aller de l'avant parce que ça représente trop d'investissements pour
2 300 de population pour 500 portes. Ça fait que, tu sais, je pense
que, comme élus ici, on devrait être préoccupés de ça. Puis moi, je pense qu'on
devrait, tu sais, je pense même — puis je vous la soumets, l'idée,
vous ferez ce que vous voulez avec, là — mais je pense qu'on devrait
même en faire un grand chantier à travers le Québec. Quand on autorise du
dézonage, ou quand on autorise de l'étalement urbain, ou... il faut prévoir ça.
C'est pour ça, je me dis : Ça doit être un chantier, ça doit être
superimportant puis ça doit être un chantier...
• (18 h 50) •
Je vais vous donner l'exemple. On parle
des petites municipalités, je vais aller dans le plus gros, Longueuil.
Longueuil, là, Longueuil, il y en a une, problématique. Longueuil, là, si je ne
me trompe pas, là, ils ont une usine qui date de... je pense, c'est 1942. Ils
ont trois usines. La plus vieille date de 1942. Il n'y a aucune modification,
aucune amélioration qui a été apportée, qui a été apportée depuis. Ils
prévoient 300 millions. Mais là les chiffres sortent, c'est pas mal plus
que ça. Qu'est-ce qu'ils vont faire? Puis, en plus, eux, là, puis là, vu qu'on
parle de Longueuil, je me permets de vous faire la parenthèse, là, mais l'eau,
c'est une compétence d'agglomération. Ça fait qu'ils ont un problème encore
plus grand au niveau des subventions. Ça aussi, je me permets de vous poser la
question. Il n'y a pas quelque chose qu'on peut changer au niveau d'un libellé
pour, justement, les aider? Parce que les subventions qui s'appliquent ne sont
pas les mêmes parce qu'ici on parle d'agglomération.
La Présidente (Mme
David) :Mme laministre.
Mme Laforest : Bien, la
question est excellente. Comme je le mentionne, c'est vraiment quelque chose
qu'on doit considérer et qu'on considère, parce que des petites municipalités
peuvent avoir de l'aide jusqu'à 95 % dans le programme le PRIMEAU.
Maintenant, ce que je mentionne, puis je le vois aussi, il y a des petites
municipalités que c'est une fortune, amener l'eau potable. Sauf que ça coûte
une fortune aussi pour tous les citoyens qui paient l'eau potable. Est-ce qu'il
y a d'autres moyens? On regarde. Présentement, on est à monter, et, même, ça va
très, très bien, on est vers la fin, une demande, un plan de gestion des actifs
au niveau des infrastructures d'eau pour les municipalités. Ça, ça se passe
très, très bien parce que, vous avez raison, ça prend une vision. Il faut voir
comment on peut accélérer le processus.
Mais comme je le dis, il y de l'aide
jusqu'à... à la hauteur de 95 % pour les petites municipalités. Mais il y
a certaines municipalités, je le vois présentement, on demande des documents,
c'est difficile, mais on est là pour accompagner. Il y a même, si je peux dire,
une équipe d'ingénieurs pour supporter les municipalités, pour essayer de les
aider à avoir de l'eau potable. Donc on est très ouverts, il y a les montants,
on est là pour aider. Puis il y a le plan de gestion des actifs qui sera
bientôt déposé ou lancé.
Mme Nichols : C'est ce que
j'essaie de dire, puis c'est ce que mon collègue de Pontiac essaie de dire
aussi, là, ça prend plus que ça. Ça prend plus que juste un accompagnement, là.
Il faut soit changer les règles ou il faut soit, là, investir plus de sous.
Savez-vous il y a combien de...
Mme Laforest : Mais 95 %
d'aide dans les municipalités, c'est beaucoup.
La Présidente (Mme
David) :... laisser la députée de
terminer.
Mme Laforest : Ah! O.K.
Mme Nichols : Mme la
ministre, c'est moi qui pose les questions. Mais je me demandais : Savez-vous
il y a combien de kilomètres de conduites d'eau potable dans les municipalités
du Québec qui sont considérées à risque de défaillance élevé et très élevé?
Mme Laforest : Bien, c'est ça
qu'on dit, on a le plan de gestion, on est en train de travailler sur le plan
de gestion de risques, le plan de gestion des actifs au niveau des infrastructures
municipales. C'est ce qu'on fait, parce que, oui, on a des chiffres,
peut-être...
Mme Nichols : Je vais vous le
donner, là. Il y a 4 707 kilomètres...
Mme Laforest : Bon, alors
voilà.
Mme Nichols : ...qui sont défaillants,
qui sont élevés ou très élevés dans les risques de défaillance, là. Ça fait
que…
Mme Laforest : Mais on va
vérifier quand même, on a sûrement les bons chiffres ici, là. Mais, comme…
Mme Nichols : Oui, je les ai
pris dans vos documents. Donc...
Mme Laforest : Bon.
Mme Nichols : Donc, sauf que,
tu sais, c'est pour rappeler que c'est, tu sais... c'est impressionnant comme
chiffre, puis il y a définitivement, là, une problématique, ça fait qu'il faut
intervenir. Les avis d'ébullition d'eau, savez-vous il y a combien de
municipalités qui ont des avis d'ébullition d'eau?
Mme Laforest : ...à tout
moment, ça peut changer. Il y en a...
Mme Nichols : Puis des
ébullitions d'eau, là, des ébullitions d'eau qui perdurent et perdurent, là.
Moi, je peux vous donner chez nous, à Vaudreuil-Dorion.
Mme Laforest : ...
Mme Nichols : Mais j'ai pris
vos chiffres, c'est pour ça que je les donne.
Mme Laforest : Bien, c'est
sûrement lui qui les a envoyés ou son équipe. Alors, ils ont sûrement envoyé
les bons chiffres, ça, c'est certain.
Mme Nichols : Mais je reviens
aux avis d'ébullition d'eau, là. Il y a des municipalités, là, que ça fait 10 ans
qu'ils sont en avis d'ébullition d'eau, là. Je pense, entre autres, vous en
avez parlé tantôt, le président de l'Union des municipalités du Québec, là,
Daniel Côté, <il fait face...
Mme Nichols :
...parlé
tantôt, le président de l'Union des municipalités du Québec, là, Daniel Côté, >il
fait face... il est maire de la ville de Gaspé. Il y a le village de
L'Anse-au-Griffon, il y a 45 résidences qui sont aux prises avec des avis
d'ébullition d'eau permanents depuis plus de 10 ans, 10 ans. Même
chose dans Vaudreuil-Dorion, là, puis Vaudreuil-Dorion, on est quand même à
proximité de Montréal, on n'est quand même pas une région hyperéloignée, là. Il
y a un avis d'ébullition d'eau qui est en vigueur, depuis 2010, pour 35 résidences.
Puis il y a des rapports, vous les avez vus, les rapports publiés en 2020 par
le Centre d'expertise et de recherche en infrastructures urbaines.
Ça fait que c'est pour ça, je me demande
comment on pourrait rapidement, là, concentrer... bien, je dis «des énergies»,
là, mais, entre vous puis moi, c'est pas mal plus de l'argent que ça prend, là.
Mais comment on peut... comment on peut venir en aide rapidement et faire... je
vais dire un plan de match, là, mais, tu sais, faire... tu sais, s'organiser
rapidement pour venir en aide à ces gens-là? Moi, je ne peux pas concevoir...
puis Saint-Lin, on en a parlé, mais ça, je comprends que c'est du nouveau
développement, mais, même à ça, ils ne s'attendaient pas à ne pas a voir d'eau
ou à avoir de l'eau livrée par citerne, là. Mais comment on peut les aider, ces
municipalités-là, ces citoyens-là qui sont en avis d'ébullition depuis plus que
10 ans?
Mme Laforest : Bien, vous
voyez que c'est très complexe, et, si ça fait quand même 10 ans, c'est bon
de voir que ce n'est pas toujours facile. On dit : C'est une question
d'argent. Ce n'est pas une question d'argent, parce que les montants sont là,
les programmes sont là, et on est là pour accompagner, évidemment. C'est pour
cette raison qu'on va déposer ou qu'on... je n'ai pas la date exacte, puis, en
même temps, peut-être qu'on ne l'a pas, mais, incessamment, le plan de gestion
des actifs. Ça nous prend ça, au Québec. Il faut savoir, tu sais, qu'est-ce
qu'on fait avec nos municipalités qui ont des avis d'ébullition.
Maintenant, les avis d'ébullition, on le
sait très bien, il y a des municipalités que ce n'est pas depuis 10 ans,
c'est nouveau. On a une municipalité qu'on travaille avec elle pour l'eau
potable. Donc, évidemment, ça peut être une municipalité comme ça. Mais, oui,
c'est assez problématique, mais les montants sont là, puis, je le dis, on est
là pour accompagner. Les municipalités, demandez de l'aide, on va essayer de
vous aider.
Mais vous avez tout à fait raison. Ça fait
10 ans, il faut travailler. D'ailleurs, on a lancé la stratégie d'économie
d'eau potable, ça, c'est fait, on continue pour diminuer les fuites d'eau dans
les municipalités. Et on va avoir notre plan exigé pour les municipalités, le
plan de gestion des actifs. Mais merci de reconnaître que ce n'est pas facile.
Merci beaucoup de le reconnaître.
Mme Nichols : Il n'y a rien,
précisément, là, dans le budget 2022, en lien pour venir en aide. Il n'y a
rien de direct, là, pour venir en aide face à ces situations-là.
Mme Laforest : C'est ça. Ce
n'est pas une question d'argent. C'est une question vraiment que c'est
complexe. Puis, si vous parlez à plusieurs maires de petites municipalités,
même pour eux, c'est complexe. Ça prend des ingénieurs, ça prend, encore là, la
collaboration des citoyens, du conseil municipal. Parce que, parfois, ça coûte
une fortune, puis il y a des municipalités qui préfèrent avoir des puits ou des
systèmes différents. Donc, il faut respecter ça aussi.
Mais ce que je veux dire, c'est que notre
équipe est là. Demandez de l'aide, les montants sont là. Ce n'est pas une
question de montants. Puis on va continuer. Il y en a quatre, cinq, maintenant,
qui ont l'eau potable. On va essayer d'aider par la suite.
Mme Nichols : Mais je
comparerais, entre autres, le Plan québécois des infrastructures, celui qui a
été récemment déposé, puis il y a quand même une baisse au niveau des infrastructures
municipales, alors que le besoin est là. C'est passé de 7,6 milliards à
7,4. Ça fait que je me demandais : C'est-tu parce qu'on a moins d'intérêt,
ou on met l'argent ailleurs, ou on met l'argent dans d'autres programmes? C'est
une baisse...
Mme Laforest : Bien, ce
montant-là est diminué, mais, comme je disais, la TECQ a doublé. Ça fait que ça
dépend des programmes aussi. Il y a d'autres programmes qui ont augmenté.
Mme Nichols : Je vous amène
sur le dossier, votre adjoint parlementaire en a parlé un peu plus tôt, là,
relativement aux ZIS, la cartographie, les ZIS, les RCI. Votre adjoint
parlementaire parlait, entre autres, là, des bureaux de projet. Moi, ce
dossier-là, on le sait, on a eu des inondations importantes en 2017. Suite aux
inondations de 2017, il y a un mandat qui avait été donné pour refaire la
cartographie du Québec, pour la réviser, l'ensemble de la cartographie. C'était
le gouvernement libéral qui a donné ce mandat-là, pour revoir les zones 0-20 ans,
0-100 ans. On se disait, tu sais, ça ne devrait plus s'appliquer comme ça,
ça devrait... Là, vous avez développé un autre concept, les zones modérées,
puis c'est un petit peu plus complexe, mais on l'a vu aussi, là, dans l'étude
d'un projet de loi. Puis après ça, il y a eu les inondations en 2019.
Je me demandais, il y a eu des règlements
de contrôle intérimaire, il y a eu des... je vais dire, c'est bizarre, comme
formulation, là, mais il y a des zones qui ont été gelées. Il y a encore des
citoyens qui nous appellent, qui nous disent : Bien, moi, je ne peux même
pas faire de travaux mineurs sur ma maison, ma ville ne veut pas m'émettre de
permis, parce qu'il y a encore un RCI. On en est rendu où dans ce dossier-là?
La nouvelle <cartographie...
Mme Nichols :
...on
en est rendu où dans ce dossier-là? La nouvelle >cartographie va sortir
quand?
La Présidente (Mme
David) :Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
La Présidente (Mme
David) :Il reste 2 min 19 s
à vous deux.
Mme Laforest : Deux minutes.
Mon Dieu! O.K. Bien, en fait, au niveau de la cartographie, j'aime mieux le
mentionner tout de suite, parce que, si... La question de la cartographie,
évidemment, on le travaille avec le ministère de l'Environnement. Qu'est-ce
que... Comment on travaille maintenant les inondations? Bien, on a un nouveau
régime qui prend en compte, tant mieux, les effets des changements climatiques.
Donc, avec la gestion de risques, maintenant, vous le savez, on ne parle plus
des zones... mais on parle vraiment plus de gestion de risques. Et maintenant,
au niveau de la construction, reconstruction, moi, je vous le dis, s'il y a des
municipalités ou des endroits, des citoyens, envoyez-nous les adresses, il faut
essayer de régler cette situation-là. On va essayer de les accompagner.
Maintenant, il y a des reconstructions qui
sont maintenant interdites en zones inondables, malheureusement, mais c'est
pour justement arrêter de construire et reconstruire. Ça, c'est vrai que c'est
décevant, mais, parfois, il faut être assez responsables pour dire : Ça
n'a plus de bon sens. On ne reconstruit pas, les bureaux de projet sont en
place. On a présentement notre règlement transitoire, puis le règlement
définitif sera... est en élaboration présentement. Alors, moi, je pense qu'on a
eu énormément de courage. On a levé la zone d'intervention spéciale, c'est fait.
On travaille avec le ministère de l'Environnement. Et, oui, maintenant, on
pourra plus parler de gestion de risques et considérer les changements
climatiques, maintenant, pour les futures zones inondables.
• (19 heures) •
Mme Nichols : En terminant,
parce que j'imagine qu'il me reste quelques secondes, là, mais, en terminant, est-ce
que le MAMH a approuvé la cartographie de la CMM qui maintient, entre autres,
là, les cotes en vigueur depuis 1985?
Mme Laforest : Non.
Mme Nichols : Non. O.K.
Parfait. Les municipalités ou les citoyens qui sont dans la CMM, c'est souvent
eux autres, là, qui lèvent la main, qui ont des problématiques. Comment vous
envisagez régler le problème avec la CMM? Est-ce qu'il y a des ententes avec la
CMM?
Mme Laforest : Bien,
présentement, il y a plusieurs discussions avec la CMM pour qu'on puisse
s'entendre sur les modalités, sur les modifications, sur les changements. C'est
sûr qu'on essaie d'aller très, très rapidement. C'est complexe, mais on a beaucoup
de pression, là. Ne soyez pas inquiet, personne, on a beaucoup de pression pour
ça. Mais, en même temps, il faut bien faire les choses puis... Mais, je le dis,
donnez-nous les adresses des citoyens ou les quartiers, puis on va, encore là,
essayer de régler des situations.
La Présidente (Mme
David) :...avec un chronomètre interne.
On était à zéro seconde.
Mme Laforest : Ah! OK Merci.
La Présidente (Mme
David) :Vraiment, vous m'impressionnez.
Mme la députée de Gaspé, pour 11 min 40 s.
Mme Perry Mélançon : Merci.
On va essayer d'être aussi discipliné, mais avec très peu de temps. Donc,
rebonsoir à tous et toutes. Je vais commencer avec un sujet... Je crois que la
ministre ne sera pas surprise de me voir renchérir sur cette position qu'on a
au Parti Québécois. On a annoncé récemment qu'on allait déposer un projet de
loi pour accorder le droit de préemption à toutes les municipalités du Québec.
Le droit de préemption, en fait, c'est le droit légal qu'une personne, ou physique
ou morale, là, dans ce cas-ci, possède comme premier acheteur d'un bien.
Donc, en habitation, par exemple, ça
permet d'être le premier acquéreur d'un bâtiment ou d'un lot qui est déjà
spécifié, déjà, par règlement, donc on va viser certains lots. C'est inscrit au
Registre foncier. En fait, là, je vous donne les exemples qui proviennent, là,
du droit de préemption, le seul qui est déjà accordé, qui est celui de la ville
de Montréal, et qui a déjà fonctionné pour certaines transactions, donc qui a fait
ses preuves récemment et qui permettrait finalement, à toutes les municipalités
du Québec... C'est sûr qu'il y aurait une limite parce que la capacité
financière de nos municipalités est limitée. Alors, ce n'est pas un droit qu'on
pourrait utiliser à maintes et maintes reprises, mais qui pourrait, à
quelque... dans quelques occasions, soit protéger un bâtiment de logement
social déjà existant ou bien d'avoir d'autres projets en partenariat avec les
communautés pour assurer du logement social ou en développer.
Donc, bref, je pense qu'il y a plusieurs
demandes qui ont été faites en ce sens-là, dont la ville de Longueuil. On a
souvent parlé du besoin de reconnaître l'autonomie, mais aussi la
décentralisation vers nos gouvernements de proximité que sont les municipalités
du Québec.
Alors, ma question, en fait, elle est très
claire pour la ministre des Affaires municipales : À ce stade-ci, est-ce
qu'elle reconnaît, finalement, que ce droit de préemption là pourrait
éventuellement jouer un rôle central pour nos municipalités pour pouvoir mieux
définir les besoins, mieux se projeter dans les besoins en logement social dans
les prochaines années sur leur territoire puis pouvoir jouer un rôle clé dans
la protection et la construction de nouvelles unités en <logement social.
>
19 h (version révisée)
Mme Perry Mélançon : ...dans
la protection et la construction de nouvelles unités en logement social.
Mme Laforest : O.K. En
fait, bien, tantôt, je l'ai… j'ai répondu à la même question à votre collègue,
pour le droit de préemption. Je le disais tantôt, oui, il y a seulement
Montréal présentement qui a le droit de préemption. On regarde si c'est
possible pour l'offrir à d'autres municipalités. Si on peut aller de l'avant,
tant mieux. C'est sûr que c'est quand même... Encore là, c'est énorme pour les
municipalités, mais c'est énorme aussi pour certaines situations au niveau
économique dans certaines municipalités. Mais, je vous le dis, on n'a pas une
fermeture, on a une ouverture. On veut regarder ça, parce que, oui, dans une
situation, comme vous le dites, pour protéger des bâtiments, pour du logement
social, du logement abordable, bien, parfois, il y a des municipalités qui n'ont
plus de terrains. Maintenant, est-ce que ce sont toutes les municipalités du Québec?
Est-ce qu'elles le veulent toutes? Alors, c'est ça qu'on est en train d'analyser
présentement, mais, oui, il y a beaucoup d'ouverture.
Mme Perry Mélançon : Je
suis rassurée d'entendre l'ouverture de la ministre. C'est vraiment apprécié.
Je pense que l'UMQ aussi sera contente de voir cette ouverture-là parce que,
dans leur déclaration en habitation, la déclaration municipale, là, on
demandait... finalement, ce n'est pas que toutes les municipalités auront à se
prévaloir de ce droit de préemption là, mais d'avoir la possibilité d'avoir cet
outil-là de plus parce que ça s'ajouterait, par exemple, à toute la question
des outils de zonage, d'expropriation, de réserve foncière et ça viendrait même
réduire le recours à l'expropriation dans certains cas. Donc, je pense que c'est
une bonne voie à utiliser, et le Parti québécois va déposer son projet de loi
très bientôt. Alors, est-ce qu'on peut savoir si la ministre va accepter de l'étudier?
Et, sinon, est-ce qu'elle va déposer son propre projet de loi très, très vite
pour que, dans cette législation-là… législature-là, on puisse déjà accorder le
droit?
Mme Laforest : Bon, le
droit de préemption, tantôt, j'ai répondu. Maintenant, j'aimerais aussi ajouter
la Loi sur l'expropriation, qui se travaille avec mon collègue ministre des
Transports, parce que, oui, la Loi sur l'expropriation dépend du ministère des
Transports. Il y a un comité qui est en place pour travailler cette loi-là. Il
y a des ouvertures. Il y a des possibilités. On est rendus très, très loin.
Maintenant, c'est comme je le mentionnais tantôt, je ne veux pas parler au nom
de mon collègue aux Transports, mais la Loi sur l'expropriation, le droit de
préemption, on le dit, puis je le disais tantôt avec toute transparence, parfois,
c'est pour construire du logement ou faire une conversion de logements. Bien,
si c'est pour ça, parfois, puis c'est une urgence dans une municipalité… Mais,
en même temps, la Loi sur l'expropriation, on ne peut pas dire tout de suite :
Oui, demain matin… Il y a encore quelque travail qui doit se faire, parce qu'on
le voit, là, dans certaines municipalités, bien, on ne peut pas arriver comme
ça et dire à tous les citoyens : Maintenant, vous êtes expropriés. Si on
fait le travail, on va faire comme d'habitude, on va bien le faire, mais, oui,
il y a de l'ouverture de la part de notre gouvernement. On est en analyse
présentement.
Mme Perry Mélançon : Très
bien pour la Loi sur l'expropriation, mais par contre je ne pense pas qu'il y ait
de conséquences à agir prochainement sur le droit de préemption. Donc, je ne
sais pas qu'est-ce qui est à valider encore de votre côté. Nous, avec les
légistes, bon, on a été capables de, quand même, arriver à un projet de loi
rapidement. Donc, encore une fois, ma question, c'est : Est-ce qu'on va
étudier notre projet de loi ou est-ce que le gouvernement va déposer son propre
projet de loi à l'intérieur de ce mandat-ci? Donc, je vais répéter la question
pour être bien claire.
Mme Laforest : Bien, c'est
sûr que vous le savez très bien, là, je ne répondrai pas à cette question, mais,
en même temps, les projets de loi qui sont déposés, on le sait, qu'il y a une
priorité dans les projets de loi. Il y a certaines priorités qu'on a demandées,
qu'on a établies avec notre ministère et avec l'Habitation. Maintenant, il y
aura une suite. On verra la suite pour les futurs projets de loi. Je ne peux
pas vous donner de réponse et je sais très bien que vous saviez que je ne
pouvais répondre à cette question.
Mme Perry Mélançon : Donc,
oui, donc, bien, le droit de préemption, c'est un outil de plus pour les
municipalités. Je pense qu'elles en ont vraiment besoin rapidement pour être
ces alliées-là qu'on veut pour lutter contre la crise du logement, la pénurie
de logements. Là, on l'appellera comme vous le souhaitez, mais je pense que c'est
un outil qui serait vraiment très bienvenu. L'UMQ a déjà salué notre initiative.
Donc, je pense que, ça, on peut le faire rapidement. Et on me rappelait
justement que la loi… le projet de loi de mon collègue sur la primauté du
Québec dans les champs... bien, en matière d'environnement, bien, on a adopté
le principe du projet de loi déjà, donc, je pense, ça a déjà été fait, et qu'on
pourrait utiliser cette approche transpartisane qui a beaucoup fait couler d'encre
et qui a été saluée largement cette semaine.
Je vais aller sur le deuxième sujet et je
ne veux pas que la ministre croie que je suis malintentionnée de revenir
là-dessus, mais je pense que c'est important d'entendre ce que la ministre des
Affaires municipales a à dire sur ce litige-là qui a eu lieu entre <son...
Mme Perry Mélançon :
...entre
>son gouvernement et la ville de Québec, le maire de Québec. Il y a une
loi sur les champs de compétence municipale qui dicte un certain nombre de
dossiers auxquels les villes ont le pouvoir d'agir en fonction de leurs
intérêts, qu'on pense notamment à la culture, les loisirs, les activités
communautaires, les parcs, le développement économique local, l'environnement,
la salubrité, les nuisances, la sécurité, le transport. Bref, nos
municipalités, on les a dotées de ces pouvoirs-là, et c'est très bien.
J'aimerais peut-être... parce qu'on n'a
pas beaucoup entendu l'avis de notre ministre des Affaires municipales, qui
s'occupe des liens, des relations avec les municipalités. Qu'est-ce qu'elle a
pensé de tout ce litige-là du Québec qui voulait un peu, là, s'ingérer dans les
champs de compétence de Québec dans son dossier du tramway? Je serais bien
curieuse de savoir comment ça a été vécu par la ministre des Affaires
municipales. Est-ce qu'elle a dû intervenir? Est-ce qu'elle a parlé à ses
collègues? Bref, quel a été son rôle dans tout ce dossier, dans toute la saga
du tramway?
• (19 h 10) •
Mme Laforest : Oui.
Alors, évidemment, si vous me posez la question, au niveau de l'autonomie
municipale, j'y crois fortement, puis une chance, parce que ce sont vraiment de
bons partenaires, et ça se passe très, très, très bien, même avec les maires et
les mairesses. Moi, je vais dire, comme ça, naturellement, c'est normal que, de
part et d'autre, on pose des questions quand il y a des grands projets, et
évidemment il y a des discussions. Puis je vais rencontrer le maire de Québec
également dans le futur. Et je comprends aussi toute la situation du projet,
parce que c'est, en même temps, deux grands projets, mais, maintenant, c'est
normal qu'on pose des questions.
Et je peux dire : Honnêtement, puis
je vais en profiter pour le dire, ça fait deux ans qu'on vit une situation de
pandémie, je salue les maires, les mairesses, je remercie leur autonomie, je
remercie leur travail, parce qu'on s'entend que parfois les maires et les
mairesses ont pris des décisions seuls parce qu'on avait des situations assez
problématiques, mais toutes les décisions qui ont été prises, honnêtement, je
félicite les maires, les mairesses. Et ça va toujours bien se passer, moi, je
n'ai aucune inquiétude, parce que, oui, l'autonomie municipale qui a été votée avec
la loi n° 122, je la respecte, et je vais
continuer de rencontrer tous les maires, comme je le fais, même au sujet des
affaires municipales. Et, encore là j'ai plusieurs rencontres pour le Programme
d'habitation abordable Québec avec les maires, dont le maire de Québec… pour le
Programme d'habitation abordable Québec. Donc, évidemment, je respecte cette
autonomie.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Bien, je suis heureuse de l'entendre. Je pense que ça aurait
été bien d'avoir cet avis-là durant ce dossier-là, mais en fait qu'on puisse
s'entendre sur cette notion de respect des champs de compétence. On a même
adopté une motion à l'unanimité que j'ai déposée justement pour s'assurer qu'on
respecte toute la question de la décentralisation vers nos gouvernements de
proximité, qu'on reconnaisse leur expertise, qu'on réclame du gouvernement
qu'il respecte cette autonomie-là. Donc, je n'irai pas plus loin parce que je
vois qu'on est déjà à 10 minutes puis que j'ai d'autres sujets, mais je veux
m'assurer que la ministre soit toujours à l'écoute des besoins des
municipalités et du respect de leur autonomie.
Est-ce que je vais là-dessus? On a parlé
rapidement... En fait, j'ai siégé sur le projet de loi n° 103, et il y
avait un seul litige, en fait, c'était sur l'allègement du fardeau financier,
fiscal, bref, l'allègement du cadre réglementaire, là, par le gouvernement, et
il y avait un seul point litigieux, en fait, qui concernait la Loi sur les
mines, qui est comme au-dessus de beaucoup du pouvoir des municipalités, par
exemple, qui… La FQM et les groupes demandaient et demandent encore, là, qu'elle
soit assujettie à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme pour qu'une ville
puisse être maître chez elle quand il y a des litiges avec des entreprises
minières.
Donc, peut-être avoir le son de cloche de
la ministre si elle désire aller dans cette voie-là. C'était une demande qui
n'a pas été répondue dans le projet de loi. Donc, je me demandais qu'est-ce qui
empêchait le gouvernement d'aller vers cette voie-là qui est une demande de la
FQM et de l'UMQ.
La Présidente
(Mme David) :En 16 secondes.
Mme Perry Mélançon : 16?
La Présidente
(Mme David) :C'est ce que vous lui
avez laissé.
Mme Laforest : Bien, les
municipalités peuvent déjà définir des zones incompatibles avec les activités
minières. Alors, voilà, les municipalités peuvent déjà le définir. Est-ce qu'il
reste quelques secondes?
La Présidente
(Mme David) :Ça va.
Mme Laforest : Ça va?
Merci.
La Présidente
(Mme David) :C'est ce qui s'appelle
une réponse rapide. Merci beaucoup. Alors, nous allons passer au dernier bloc
avec Mme la députée de Vaudreuil pour 14 min 30 s.
Mme Nichols : Merci, Mme
la Présidente. On en a parlé un peu plus tôt, de fiscalité municipale. Bien,
comme tout le monde, là, je pense que je suis vraiment préoccupée par la
fiscalité municipale. On le sait, ce n'est pas 75 %, là, c'est plus que ça
qui vient des revenus de taxation foncière. Il y a des sujets qui ont été
abordés. Il va y avoir le nouveau pacte fiscal. Vous <avez parlé...
Mme Nichols :
...vous
>avez parlé peut-être du point de TVQ qui va être changé. Les tenant
lieu de taxes, c'est quoi, votre position? Est-ce que vous avez l'intention que
le gouvernement finisse par payer? Parce que peut-être que les gens ne le
savent pas, là, mais le gouvernement ne paie pas de taxes pour ses écoles, pour
tout qu'est-ce qui sont des institutions gouvernementales. Quelle est votre
position sur ce point?
Mme Laforest : Bien, il
y a deux choses. On va avoir le nouveau pacte fiscal qui sera signé sûrement en
2024. Ça devrait bien se passer. Il va y avoir encore des discussions pour les
en-lieu de taxes. Alors, je vois immédiatement votre position que vous aurez
pour les en-lieu de taxes avec le pacte fiscal. Il faut être prudent, parce que
les en-lieu de taxes, c'est quand même 1 milliard. Alors, quand on a le
montant, 1 milliard, on a tout à fait raison d'évaluer et d'analyser la
situation, et, évidemment, s'il y a une bonification à faire pour les en-lieu
taxes, il y aura bonification dans le pacte fiscal, mais, présentement, je ne m'avance
pas, c'est certain, parce qu'il y a des négociations qui sont présentement… et
qui vont commencer, qui sont en cours, n'est-ce pas, Me Paradis? Alors, on va
prendre le temps de bien négocier. Puis, quand on parle d'un montant comme
1 milliard, il faut être prudent, quand même.
Mme Nichols : Oui, en
effet. Bien, en effet, là, vous avez peut-être lu notre programme, notre charte
des régions, et, dans la charte des régions, évidemment, c'est une des façons,
donc, qu'on veut aider les municipalités afin que le gouvernement paie ses
taxes municipales, la même chose relativement à la taxe de mutation, mais on l'a
bien ventilé, là. Je prends la peine de l'expliquer parce que je ne veux pas
faire peur au monde municipal non plus, là, donc, c'est de payer la taxe de
bienvenue pour les acquéreurs d'une première maison et évidemment compenser le
monde municipal. Ça représente 130 millions approximativement, là. Donc,
voilà, mais c'est… Les municipalités ne perdent pas puis ça aide, ça donne un
petit coup de pouce aux citoyens qui veulent avoir accès à la propriété.
Mais je suis contente d'entendre qu'il y a
une table sur la fiscalité municipale, puis la même chose relativement à l'autonomie,
puis le gouvernement… les gouvernements de proximité, ça aussi, je suis plutôt
contente de vous entendre dire que vous adhérez au principe de l'autonomie
municipale puis au principe du gouvernement de proximité parce que, bien sûr,
vous n'étiez pas là, mais le projet de loi n° 122,
qui a été adopté en juin 2017, l'ensemble de vos collègues caquistes ont voté
contre ce projet-là. Ça fait que je suis contente que vous reconnaissiez tout
de même ce principe-là d'autonomie… d'autonomie municipale puis de gouvernement
de proximité. C'est superimportant, puis je pense même que c'est des
partenaires… c'est des partenaires du gouvernement.
Question, entre autres, là, relativement à
l'étalement urbain, on en a parlé, là, un petit peu plus tôt, mais moi, j'aimerais
savoir la position de la ministre, là, relativement à l'étalement urbain que
pourrait générer, entre autres, le troisième lien. On l'a dit, il y a beaucoup
de gens qui s'inquiètent, là, relativement à ce dossier-là, puis vous êtes
quand même ministre des Affaires municipales, ça fait que dites-moi pas que
vous ne pouvez pas vous prononcer sur l'étalement urbain. Ça a un lien
directement avec votre ministère, mais je me demandais c'est quoi, votre vision
à vous, ministère des Affaires municipales, sur l'étalement urbain, puis sur
les limites aussi de l'étalement urbain, puis jusqu'où on peut aller. Est-ce
que c'est quelque chose qu'on doit ventiler? Est-ce qu'on doit faire des
exceptions dans des cas précis? Mais je veux savoir votre position à vous sur l'étalement
urbain.
Mme Laforest : Oui, bon,
alors, je suis quand même très très fière puis je reviens sur la politique
nationale d'aménagement et d'urbanisme qu'on a lancée, parce que ça a été
vraiment un énorme travail. Je remercie d'ailleurs certains collègues qui ont
été très, très, si je puis dire, au travail à temps plein, plus que temps
plein, soirs, jours, fins de semaine. Alors, merci pour le travail qui a été
fait.
Au niveau de l'étalement urbain, bien, c'est
sûr qu'il est... et on n'a pas le choix, je le considère… oui, c'est un
phénomène qui est partout présent à la... si je peux dire, dans plusieurs
régions du Québec. On a des schémas d'aménagement aux Affaires municipales et à
l'Habitation, puis les schémas d'aménagement font une bonne analyse pour l'étalement
et le… pour contrôler l'étalement urbain. Puis aussi, bien, dans les schémas d'aménagement,
on considère les tendances démographiques. On considère également les
orientations gouvernementales, c'est quoi, nos priorités, c'est quoi, notre
vision. On considère également le potentiel d'accueil dans certaines régions. Donc,
évidemment, il y a plusieurs considérations pour l'étalement urbain.
Maintenant, ce <que...
Mme Laforest :
...maintenant,
ce >que je peux dire avec la politique nationale d'aménagement du
territoire, oui, il y a beaucoup de travail qui se fait. Est-ce que c'est
maintenant? Il faut être prudent, parce que… Est-ce qu'on parle maintenant de
développement régional? Est-ce qu'on parle justement d'aider et de rendre plus
près certains centres-villes à centres-villes? C'est des questions qu'on se
pose. Il y a une réflexion qui se fait, mais, une chose est sûre, l'étalement
urbain… Il y a plusieurs manières de le voir, l'étalement urbain. Parfois, il y
a des manières parfois qu'on voit que c'est... il y en a qui voient que c'est
de l'étalement urbain, mais c'est beaucoup plus du développement régional.
Donc, il faut être prudent dans ces
orientations-là ou dans cette vision-là. Il y a une organisation du territoire
qui est importante à considérer. Il y a une croissance urbaine également qu'il
faut considérer. On le sait, je le disais, il y a même des régions qui sont...
qui ont une migration importante à considérer. Donc, l'important, c'est de
donner des outils au milieu municipal, c'est de doter les régions, les
municipalités pour qu'elles puissent prévoir, par exemple, leur développement,
une meilleure planification dans les régions, avec les municipalités, avec,
justement, la modalité, si je peux dire, démographique. Alors, la politique
d'aménagement du territoire, une excellente vision. On est en train de
finaliser les travaux. Et vous allez voir qu'honnêtement cette stratégie-là
nationale d'aménagement du territoire, c'est pour un Québec meilleur. Je ne
fais pas une publicité, mais honnêtement ça fait longtemps qu'on aurait pu
travailler ça et on l'a fait. J'en suis très, très fière.
• (19 h 20) •
Mme Nichols : Merci. On a
bien hâte. Est-ce que votre stratégie va s'appliquer, entre autres, là… Vous
étiez partie sur une longue envolée, là, je vous ai à l'oeil, Mme la ministre,
mais est-ce que justement cette politique-là, là, avec les... va s'appliquer
même avec le troisième lien? Puis je le sais, que c'est très politique comme
question, là, mais est-ce que ça va s'appliquer directement avec le troisième
lien? Est-ce qu'ils vont être soumis aux contraintes… aux mêmes contraintes?
Mme Laforest : …en même temps
parce qu'il faut que ce soit une analyse complète qu'on fait, parce que… Est-ce
qu'on intègre de manière durable du développement territorial dans les régions
du Québec, d'une région à l'autre? Est-ce que c'est un développement durable? Est-ce
que… Il y a plusieurs questions. Est-ce qu'on consolide deux milieux urbains
ensemble? Donc, c'est plusieurs questions qu'on se pose. On n'a pas tout à fait
les réponses exactes avec la politique d'aménagement du territoire. C'est pour
ça qu'il reste du travail à faire avec cette politique-là, mais il y a
plusieurs considérations à avoir par rapport à deux centres-villes… mais toute
la politique nationale d'aménagement se travaille justement pour également
avoir un bon développement régional.
Mme Nichols : J'ai compris la
position de la ministre relativement à l'étalement urbain. Je veux maintenant
prendre les dernières minutes pour aller dans les cahiers de crédits puis
vérifier avec vous certains montants ou, enfin, avoir plus de détails.
Évidemment, là, je suis dans les demandes de renseignements généraux des
oppositions, dans le cahier des demandes, là, 1 à 63, la demande n° 10,
«mobilier de bureau et ameublement». À ma grande surprise, là, en 2020‑2021, il
y avait pour 1 420 $, cette année, il y a 87 772,70 $ de
mobilier de bureau et ameublement. C'est occasionné par…
Mme Laforest : Bien, pour les
chiffres exacts, je vais laisser M. le sous-ministre les donner, mais il faut
considérer qu'on a déménagé à Montréal. Donc, c'est de l'aménagement, c'est de
l'immobilier. Je vais laisser M. le sous-ministre donner les montants exacts,
mais on a vraiment déménagé les bureaux et on a consolidé les Affaires
municipales et l'Habitation dans un même endroit. Alors, je vais... Si vous
êtes d'accord, on va donner des chiffres.
Mme Nichols : …je ne veux pas
avoir les montants. Les montants, je les ai. Moi, je vous pose la question à
savoir c'est quoi, le montant.
Mme Laforest : Le montant de…
Mme Nichols : Le montant de
87 772,70 $ pour le mobilier de bureau.
Mme Laforest : C'est ça,
c'est le nouveau mobilier pour le déménagement qu'on a fait à Montréal, c'est
l'achat du mobilier.
Mme Nichols : C'est l'achat
du mobilier pour le...
Mme Laforest : Oui.
Mme Nichols : …parfait, pour
le ministère des Affaires municipales?
Mme Laforest : Excusez,
répétez votre…
Mme Nichols : C'est pour le
ministère des Affaires municipales, c'est pour le MAMH?
Mme Laforest : Et de
l'Habitation, 131 employés.
Mme Nichols : Parfait.
J'avais d'autres questions. On parle de... C'est à quelle page? Je pense, c'est
à la demande n° 2 ou 3. On parle du Centre
d'acquisitions gouvernementales, un montant de… un contrat de
33 047,47 $ pour la campagne élections municipales 2020‑2021, placement
publicitaire. J'ai juste un problème avec la fin. Les élections municipales,
c'était le 7 novembre, puis ici on dit que c'est le 8 décembre, ça
fait que je voulais juste vérifier. Est-ce que c'est une erreur ou est ce que
la campagne...
Mme Laforest : Bien, c'est le
temps d'avoir la <facture...
Mme Laforest :
...d'avoir
la >facture. C'est normal. On attend la facture avant de payer.
Mme Nichols : C'est la
date de la facturation. Ce n'est pas la date sur laquelle la campagne élections...
Ce n'est pas la date du placement publicitaire.
Mme Laforest : Non, mais
il faut attendre d'avoir les montants. C'est ça. On a reçu la facture et on a
payé après comme tout bon payeur.
Mme Nichols : Dans la
demande n° 6, il y avait BIP Recherche inc., «réaliser
un sondage sur mesure sur le volet printanier de la campagne Je me présente
aux élections municipales», 6 300 $, un contrat de gré à gré. C'est
quoi, le sondage?
Mme Laforest : Le
sondage pour la campagne… On n'a pas compris la question.
Mme Nichols : Il y a, à
la demande n° 6, «réaliser un sondage sur le volet
printanier de la campagne Je me présente aux élections municipales»,
mais un sondage, pour 6 300 $, sur une campagne.
Mme Laforest : Là, par
exemple, peut-être le mot «sondage» n'a pas sa place parce qu'on a lancé la
campagne municipale. C'est pour... Quand on a fait la campagne… la campagne qui
s'appelait La campagne municipale, je me présente, là, oui, c'est ça qu'on
a... justement, qu'on voulait inciter plus de femmes, plus de jeunes dans les
municipalités, ce qui a été réussi quand même. On a eu plus de femmes, plus de
jeunes, c'est ça.
Mme Nichols : Je ne
parle pas de la campagne publicitaire, là. Je parle vraiment, là, réaliser un
sondage…
Mme Laforest : C'est la
suite de la campagne municipale pour l'évaluation de cette campagne municipale
là, qu'est-ce que ça a donné, les montants.
Mme Nichols : O.K., ça
fait que c'est un sondage pour évaluer la campagne publicitaire.
Mme Laforest : Bien,
c'est un… mais pourquoi le mot «sondage»? Bref, c'est l'évaluation de la
campagne.
Mme Nichols : Et il y en
a plein, de sondages, c'est incroyable, là, je n'en reviens pas des montants en
lien avec les sondages, là. Je vais être obligée d'adhérer au propos que…
Corporation Plex a produit des tableaux de données statistiques de loyers basés
sur les annonces de logements à louer, 3 750 $. Ce n'est pas un grand
montant, mais, je me dis, quand même, ce n'est pas la SHQ qui vous fournit ces
données-là ou ce n'est pas le... «produit des tableaux de données statistiques
sur des loyers basés sur les annonces de logements à louer, Corporation Plex
inc.»
Mme Laforest : Je crois
que ça fait deux ans. On a 70 personnes de plus qui travaillent avec les
Affaires municipales. On a transféré certains postes SHQ aux Affaires
municipales. Donc, ça, ça concerne un dossier qui est à l'Habitation, mais qui
est maintenant rendu aux Affaires municipales. Donc, oui, il y a des montants
qui sont justes à la SHQ et il y a des montants maintenant qui sont aux
Affaires municipales suite à ce regroupement-là.
Mme Nichols : …quand
même un mandat pour produire un tableau sur les statistiques des loyers, alors
que c'est vous qui avez toutes les données.
Mme Laforest : Bien, on
a toutes les données, mais parfois il faut aller les chercher. Puis, comme je
le dis, on est rendus aux Affaires municipales. Les gens sont avec nous, mais
parfois il faut aller chercher les montants aussi.
Mme Nichols : Gauthier
Murtada & Partenaires, «effectuer une démarche d'accompagnement en matière
de coaching au sein d'une unité du ministère», 24 600 $, qu'est-ce
que c'est?
Mme Laforest : Oui, Guy…
Si vous voulez, le sous-ministre peut répondre.
La Présidente
(Mme David) :Oui, oui, oui, bien
oui, c'est... Non, excusez, c'est moi qui n'étais pas... Est-ce qu'il y a
consentement?
Mme Nichols : Oui,
consentement.
La Présidente
(Mme David) :On est fatigués. Il y a
consentement. En 24 secondes.
M. Guy (Frédéric) : Mme la
Présidente, Frédéric Guy, sous-ministre aux Affaires municipales et à l'Habitation.
Oui, on a effectivement donné un mandat au
niveau des ressources humaines pour accompagner, là, au niveau de la gestion.
Il y a eu un besoin d'avoir du coaching. Donc, vous comprenez qu'il y a des
questions de confidentialité là-dedans, mais effectivement ça a été un mandat
qui a été donné pour accompagner au niveau gestion.
La Présidente
(Mme David) :Merci beaucoup. Ça va
clore donc le temps alloué à l'étude du volet Affaires municipales des crédits
budgétaires du portefeuille Affaires municipales et Habitation, et, le temps
étant écoulé, nous allons procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, intitulé Soutien aux
activités ministérielles, est-il adopté?
Mme Nichols : Sur division.
La Présidente
(Mme David) :Le programme 2,
intitulé Modernisation des infrastructures municipales, est-il adopté?
Mme Nichols : Sur
division.
La Présidente
(Mme David) :Le programme 3,
intitulé Compensations tenant lieu de taxes et soutien aux municipalités,
est-il adopté?
Mme Nichols : Sur
division.
La Présidente
(Mme David) : Le programme 4, intitulé Développement
des régions et des territoires, est-il adopté?
Mme Nichols : Sur
division.
La Présidente
(Mme David) :Le programme 6,
intitulé Commission municipale du Québec, est-il adopté?
Mme Nichols : Sur
division.
La Présidente
(Mme David) :En terminant, je dépose
les réponses aux demandes de renseignements des groupes d'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajoute ses travaux au jeudi 28 avril à 11 h 15, où elle
entreprendra l'étude du volet Capitale-Nationale des crédits budgétaires du
portefeuille Sécurité publique. Merci, tout le monde. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 19 h 30)