(Onze heures vingt-six minutes)
La Présidente (Mme Boutin) :
Alors, bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. La commission tient aujourd'hui une séance simultanément dans les salles Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine pour permettre à tous les membres de
participer à nos travaux. Je souhaite donc la bienvenue aux collègues qui se
trouvent dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections
et les référendums dans les municipalités, la Loi sur l'éthique et la
déontologie en matière municipale et diverses dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Provençal (Beauce-Nord) est remplacé par M. Asselin
(Vanier-Les Rivières); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), par Mme Picard
(Soulanges); Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis); et M. Fontecilla
(Laurier-Dorion), par M. Zanetti (Jean-Lesage).
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup. Et je comprends également qu'il y a consentement pour procéder à
l'appel nominal lors des votes?
Mme Nichols : Consentement.
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la députée de Vaudreuil. Alors, ce matin, nous poursuivons l'étude
du bloc VII, Mesures en fiscalité municipale et en évaluation foncière.
Lors de l'ajournement des travaux, hier, on était rendus à introduire l'amendement...
en fait, à étudier l'amendement qui introduit l'article 127.2. Alors, Mme
la ministre, je vous inviterais à en faire la lecture.
Mme Laforest :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Insérer, après l'article 127.1 de ce projet
de loi, tel qu'amendé, l'article suivant :
127.2. L'article 256 de cette loi est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «genres d'immeubles ou d'établissements»
par «immeubles ou établissements»;
2° par le remplacement du troisième alinéa par
les alinéas suivants :
«Aux fins du calcul du montant de la somme
prévue à l'article 254 qui est payable pour un exercice financier à l'égard de tout immeuble visé à l'un ou l'autre
de ces alinéas, on utilise le taux global de taxation établi pour
l'exercice précédent en vertu de la
section III du chapitre XVIII.1 ou établi selon les règles de calcul
prescrites par un règlement visé au
premier alinéa, si ces règles sont prescrites, et la valeur non imposable de
l'immeuble pour l'exercice précédent.
«Les règles relatives à l'établissement de la
somme d'argent versée par le gouvernement à l'égard d'un immeuble ou d'un établissement d'entreprise visé
au premier alinéa de l'article 255 dont le propriétaire ou
l'occupant est l'État peuvent être modifiées par le règlement visé au premier
alinéa.»
Alors, cet
alinéa est de concordance avec l'amendement introduisant l'article 124...
127.4 du projet de loi, lequel modifie les pouvoirs réglementaires du
gouvernement concernant le régime de compensation tenant lieu de taxes.
L'article 256 actuel, tel qu'il serait
modifié :
«Les immeubles ou établissements d'entreprises
qui sont compris dans une catégorie visée à l'article 255 ou qui en sont
exclus peuvent être énumérés dans le règlement adopté en vertu du paragraphe 2°
de l'article 162.
«Les pourcentages mentionnés aux deuxième,
troisième et quatrième alinéas de l'article 255 peuvent être augmentés par
le règlement visé au premier alinéa.
«Aux fins du calcul du montant de la somme
prévue à l'article 254 qui est payable pour un exercice financier à
l'égard de tout immeuble visé à l'un ou l'autre de ces alinéas, on utilise le
taux global de taxation établi pour l'exercice précédent en vertu de la
section III du chapitre XVIII.1, ou établi selon les règles du calcul
prescrites par un règlement visé au premier alinéa si ces règles sont
prescrites et la valeur non imposable de l'immeuble pour l'exercice précédent.
«Les règles relatives à l'établissement de la
somme d'argent versée par le gouvernement à l'égard d'un immeuble ou d'un établissement d'entreprise visé
au premier alinéa de l'article 255 dont le propriétaire ou
l'occupant est l'État peuvent être modifiées par le règlement visé au premier
alinéa.
«Les modifications ou
précisions apportées par le règlement visé au premier alinéa à
l'article 255 sont réputées faire partie — de cet exercice — de
cet article.»
Alors, l'objectif est d'établir les
compensations en utilisant les valeurs foncières et le taux global de taxation
de l'année qui précède le versement, le type de paiement des compensations des
immeubles de l'État, le TGT plutôt, qui est égal aux taxes peut être modifié
par règlement, on vient de simplifier les... le système des compensations pour le MAMH et pour les municipalités également.
Alors, voilà. Merci, Mme la Présidente. C'est un engagement également pour l'entente dans le pacte fiscal, l'entente
Québec-municipalités 2020-2024 au niveau du programme de compensation
tenant lieu de taxes pour simplifier la gestion. Merci.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, M. le député de Chomedey, à vous
d'ouvrir le bal.
M. Ouellette : J'ai une
question de directive, Mme la Présidente, avant qu'on commence, parce que, dans
les commentaires, c'est écrit que cet amendement est de concordance avec l'amendement
introduisant l'article 127.4, puis je ne
suis pas sûr qu'on a vu 127.4. Je me pose la question, si on ne devrait pas
voir 127.44 avant de voir 127.11, parce que, là, on voit 127.1. Bien,
c'est juste pour être certain...
Mme Laforest : O.K. On va aller à
127.4, c'est bon, O.K. C'est une suite logique.
M. Ouellette : Non, non, mais ce n'est
pas juste comme je veux, Mme la Présidente, c'est juste voir... C'est vous qui le savez, au niveau de la compréhension,
si c'est mieux qu'on voit 127.4 avant de voir 127.1, 127.2 et 127.3.
Mme Laforest : C'est bon. Est-ce que
tout le monde est d'accord pour aller à 127.4?
La Présidente (Mme Boutin) : Je vais
juste vous demander votre consentement pour suspendre le 127.2.
M. Ouellette : 127.2?
La
Présidente (Mme Boutin) : L'amendement actuel qu'on vient de lire, le suspendre, pour ensuite aller au
127.4.
M. Ouellette : Vous avez mon consentement
puis vous avez aussi mon consentement pour faire parler Me Paradis toute
la journée.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait.
Mme Laforest : Sur la fiscalité.
La Présidente (Mme Boutin) : Il va quand
même devoir se présenter, mais il connaît, je pense, la procédure. Alors, si on
est...
Mme Laforest : Sur la fiscalité, il
est très utile.
La Présidente (Mme Boutin) : On a un
consentement. On va... Mme la ministre, je vous inviterais à nous présenter l'amendement
qui introduit l'article 127.4.
Mme Laforest : L'article
127.4 : Insérer, après l'article 127.3... Mais, à ce moment-là, est-ce
qu'on étudie 127.3? Parce qu'on dit : Insérer, après l'article 127.3 de ce
projet de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
127.4. L'article 262 de cette loi est modifié,
dans le paragraphe 2° du premier alinéa :
1° par l'insertion, après le sous-paragraphe a, du
sous-paragraphe suivant :
«a.1) modifier les règles relatives à
l'établissement de la somme d'argent versée par le gouvernement à l'égard d'un
immeuble ou d'un établissement d'entreprise visé au premier alinéa de l'article
255 dont le propriétaire ou l'occupant est l'État;»;
2° par le remplacement, dans le sous-paragraphe
b, de «genres d'immeubles ou d'établissements» par «immeubles ou
établissements»;
3° par la suppression du sous-paragraphe b.1;
4° par l'insertion, après le sous-paragraphe
b.1, du sous-paragraphe suivant :
«c) prescrire les règles de calcul du taux
global de taxation d'une municipalité locale, aux fins de l'article 210 ou 255,
qui peuvent différer de celles prévues par la section III du chapitre
XVIll.1;»;
5° par la suppression, dans le sous-paragraphe
e, de «en cas de modification du rôle»;
6° par l'insertion, après le sous-paragraphe g,
du sous-paragraphe suivant :
«h) déterminer les cas où un sommaire du rôle,
produit conformément au règlement pris en vertu du paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 263, tient lieu d'une
demande de paiement visée à l'article 210 ou 254.1;».
Alors, cet amendement propose des modifications
aux pouvoirs réglementaires du gouvernement concernant le régime des
compensations tenant lieu de taxes municipales. Il élargit le pouvoir de
modifier les immeubles ou établissements d'entreprises
compris dans une catégorie visée par ce régime, permet de prescrire des règles
du calcul de taux global de taxation d'une municipalité locale qui lui sont
spécifiques et exclut l'utilisation d'un taux global de taxation pondéré.
Enfin, il élargit le pouvoir de prescrire des règles concernant le paiement ou
le remboursement des sommes et permet que la transmission d'un sommaire du rôle
d'évaluation puisse tenir lieu demande de paiement par les municipalités.
Alors, le paragraphe 2° du premier alinéa
de l'article 262 actuel tel qu'il serait modifié :
«262. Le gouvernement peut adopter des
règlements pour :»
1° le paragraphe est abrogé;
«2° a) augmenter un pourcentage prévu par le
deuxième, troisième ou quatrième alinéa de l'article 255;
«a.1) modifier les règles relatives à
l'établissement de la somme d'argent versée par le gouvernement à l'égard d'un
immeuble ou d'un établissement d'entreprise visé au premier alinéa de
l'article 255 dont le propriétaire ou l'occupant est l'État;
«b) énumérer [...] immeubles ou établissements
d'entreprise qui sont compris dans une catégorie visée à l'article 255, ou
qui en sont exclus;»
le paragraphe b.1 est enlevé;
«c) prescrire les règles de calcul du taux
global de taxation d'une municipalité locale, aux fins de l'article 210 ou
255, qui peuvent différer de celles prévues par [l'article] III du
chapitre XVIII.1;
«d) désigner la personne qui verse la somme
visée à l'article 210, 254 ou 257 et prescrire les autres modalités de ce
versement; désigner des personnes ou prescrire des modalités différentes selon
les catégories d'immeubles ou d'établissements d'entreprise qu'il détermine;
«e) prescrire les règles de paiement ou de
remboursement applicables à la somme visée à l'article 210, 254 ou 257;
«f) prescrire le paiement et le mode de calcul
des intérêts dans le cas d'un retard dans le paiement de la somme visée à
l'article 210, 254 ou 257, y compris dans le paiement ou le remboursement
visé au sous-paragraphe e, ou dans le cas où
une décision du tribunal ou un jugement d'une cour donne lieu à un paiement ou
à un remboursement visé à ce sous-paragraphe;
«g) prescrire
le délai à l'intérieur duquel la demande de paiement visée à
l'article 210, 254.1 ou 257 doit être faite;
«h) déterminer les cas où un sommaire du rôle,
produit conformément au règlement pris en vertu du paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 263, tient lieu d'une
demande de paiement visée à l'article 210 ou 254.1.»
Alors, l'objectif, c'est que le type de paiement
égal aux taxes d'utilisation du TGT, des compensations des immeubles de l'État,
peut être modifié par règlement. Les règles du calcul du TGT peuvent être
établies par règlement... déterminer les cas où les sommaires du rôle
foncier vont servir de demande de paiement. On vient simplifier, à ce
moment-ci, les compensations. Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Oui, M. le député de Chomedey, allez-y.
M. Ouellette : Oui, merci, Mme
la Présidente. Ce qu'on fait avec 127.4... Bon, je présume qu'on est dans le
pacte fiscal. On est dans les négociations avec les municipalités. C'est un amendement
qu'on apporte. Donc, les dernières discussions qu'il y a eu avec les représentants
des municipalités... et ce qu'on est en train de faire, là, c'est un patron, je vous dirais. On a adopté
des dispositions à gauche et à droite, et là c'est comme si on
mettait une armoire dans laquelle on va
tout mettre nos tiroirs. Et, pour les dispositions qu'on a déjà adoptées, et donnant plus de pouvoirs à la ministre
ou élargissant ses champs d'intervention, 127.4, si je comprends bien, c'est
tout le pouvoir réglementaire qui va avec ça.
Ça fait que, là, on est en train d'établir le
cadre réglementaire de ce qu'on a adopté et de ce qu'on va adopter à 127.1,
127.2 et 127.3, si je comprends bien où est-ce qu'on en est. Et le fait qu'on
ait cet amendement-là, ça nous vient directement des négociations par rapport
au pacte fiscal et des dernières ententes, parce qu'on l'a vu hier, des
dernières suggestions qui ont été faites ou des dernières négociations qui ont
été faites entre le gouvernement, le ministère et les municipalités.
Mme Laforest : C'est en plein ça,
oui.
M. Ouellette : On est à la
bonne place. On va aller du côté des avocats maintenant.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Bien oui, j'ai
quelques questions. Là, je comprends que c'est un amendement qui propose des
modifications au pouvoir réglementaire du gouvernement, là. Évidemment, c'est
le gouvernement qui peut réglementer le régime de compensation tenant lieu de
taxes. Dans les commentaires, on arrivait avec un nouveau concept qui est le
taux global de taxation pondéré. On dit, entre autres, que ça l'exclut de
l'utilisation.
Je voulais savoir, un, à quel moment on utilise
le taux global de taxation pondéré, puis je voulais savoir aussi pourquoi il
est exclu de l'utilisation.
M. Paradis (Nicolas) : Nicolas
Paradis, sous-ministre adjoint au ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation.
Mme Nichols :
Consentement.
M. Paradis (Nicolas) : Merci,
Mme la Présidente. Le taux global de taxation pondéré est un autre concept qui
est présent dans le calcul actuel, qui tient compte de particularités, j'ose
dire, fort complexes, liées à une période de transition, là, qui résultait
d'anciens pactes fiscaux, aux alentours de 2010, qui visaient à permettre... Lorsque
ce taux-là a été créé, ça permettait d'éviter que certaines municipalités
subissent les effets négatifs de très, très grandes hausses d'évaluation qui
étaient survenues à cette époque.
Donc, pour certaines municipalités, donc, le TGT
pondéré doit être pris en compte dans tous les calculs qui sont faits dans la
formule actuelle du TGT qui permet de déterminer les compensations tenant lieu
de taxes. Dans le cadre de la nouvelle formule qu'on met en place, on n'a
plus besoin du TGT pondéré. C'est juste que, dans la structure de la Loi sur la fiscalité municipale,
on ne supprime pas l'effet et la présence du TGT pondéré, parce qu'on ne modifie pas les différents éléments, si le besoin était là en
termes de... lorsqu'il y a une demande qui est faite à la municipalité
d'établir son propre TGT. Donc, ça, ça entrera, le cas échéant, dans les
calculs.
Et puis, je vous confirme, le TGT pondéré,
c'était lié, dans le fond, à des impacts d'évaluation, parce que les
compensations tenant lieu de taxes avaient considérablement diminué lors des
dépôts des rôles entre 2007 et 2010. Ça avait été fait pour rééquilibrer la situation
pour les municipalités qui étaient pénalisées à l'époque.
• (11 h 40) •
Mme Nichols : ...parce qu'il y avait
eu réévaluation, puis il y avait eu une réévaluation à la baisse, puis on avait
pondéré pour ne pas que les municipalités aient des pertes à compenser ou
n'aient pas de... ne subissent pas trop de pertes?
M. Paradis (Nicolas) : Il y avait eu
des évaluations à la hausse à l'époque, à la hausse, qui... Vous savez, dans le
TGT, l'évaluation... La détermination du TGT tient compte de deux facteurs, les
revenus générés par les municipalités versus les valeurs, mais si... On le
sait, lorsqu'un rôle entre... un nouveau rôle entre en vigueur, s'il y a des très grandes... des nouvelles... des valeurs
plus grandes, ça ne signifie pas, pour autant, une augmentation des revenus, parce que les municipalités
vont fixer des taux en conséquence, parce que, s'il y a une augmentation de 50 % des valeurs dans la municipalité,
il n'y aura pas 50 % d'augmentation des taxes. Puis là ça créait un
débalancement dans cette situation-là. Donc là, ça permettait de rééquilibrer
les choses liées à cette situation très, très ponctuelle, là, qui est arrivée
en 2007‑2010.
Mme Nichols : Mais on fait quand
même ici référence aux compensations tenant lieu de taxes municipales. Ça fait
qu'on fait référence aux immeubles gouvernementaux ou aux immeubles, là, qui
ont été mentionnés hier, les écoles, ces choses-là, là. Ça fait que ce TGT là,
le TGT pondéré, là, il ne sera plus utilisé avec le nouveau TGT, avec les nouvelles formules qu'on a adoptées. Puis, si
je ne me trompe pas, il s'appliquait... La municipalité a la possibilité
de l'utiliser pour le résidentiel. C'est un concept qui existe, là, pour le
résidentiel ou c'est un concept qui existait juste pour les tenants lieu de
taxes?
M. Paradis (Nicolas) : Non, il n'y a
pas d'impact pour le résidentiel. C'était vraiment dans la détermination des
compensations tenant lieu de taxes, qui était l'effet premier, parce que, dans
le fond, l'élément supplémentaire que je
pourrais ajouter, qui permet d'éclairer encore davantage la commission,
c'est que les valeurs avaient augmenté beaucoup pour les immeubles en
général, mais pas pour les immeubles de l'État ou ceux qui sont compensés.
C'est là qu'il se créait l'écart
préjudiciable pour les municipalités. Mais, dans la nouvelle formule, on n'a pas
besoin de considérer ça. Cette nouvelle formule là n'a pas la même base
de calcul, beaucoup plus simple, simplifiée, qui permet d'éviter tous ces
calculs-là en amont, là, que les municipalités devaient effectuer pour arriver
à un résultat similaire.
Mme Nichols : Mais le TGT pondéré,
là, si je ne me trompe pas puis si je comprends bien, là, dans le fond, il venait avantager le gouvernement, là, parce que c'est le gouvernement qui aurait eu des compensations trop
élevées. Si l'évaluation avait monté, c'était le gouvernement qui aurait dû verser des compensations trop élevées aux municipalités.
M. Paradis (Nicolas) : Non, c'est le
contraire.
Mme Nichols : C'est le contraire?
M. Paradis (Nicolas) : C'était le
contraire, parce que, c'est ça, c'est le petit élément que j'ajoutais, là, tout
à l'heure, là, c'est que, globalement, les valeurs dans les municipalités augmentaient, mais les immeubles non imposables, ceux qui sont
compensés, eux n'avaient pas augmenté dans les mêmes proportions. Ça fait que
l'écart, c'est le plus faible... Ça fait qu'eux, à ce moment-là, étaient moins
compensés. C'était pour rééquilibrer, là, la situation.
Mme Nichols : O.K. Puis ici, là, on
les exclut à l'utilisation, c'est-à-dire que... parce qu'on va venir, dans le
fond, là, prescrire les règles du calcul du taux global de taxation des municipalités
locales, mais on va... on l'exclut, là. On l'exclut... c'est-à-dire que, tu
sais, on n'en aura pu... Moi, je dis : On l'exclut. Je comprends qu'on
l'exclue, mais, dans le fond, on n'en a juste plus besoin, là.
M. Paradis (Nicolas) : Vous avez
raison. Dans la nouvelle formule, on n'en a plus besoin.
Mme
Nichols : O.K. Ça fait que... mais on laisse le... Ah! je comprends
que ce n'est pas ici qu'on pourrait nécessairement retirer ce concept-là. C'est
ça?
M. Paradis
(Nicolas) : Exact.
Mme Nichols :
Quand on dit, là, qu'on élargit le pouvoir de prescrire des règles qui
concernent le paiement ou le remboursement des sommes, puis ça permet la
transmission d'un sommaire du rôle d'évaluation, puis ça, c'était, entre autres,
là, dans les commentaires que la ministre nous a partagés, là, je ne suis juste
pas certaine de comprendre. On élargit les
pouvoirs de prescrire des règles concernant le paiement ou le remboursement des sommes. Donc, avez-vous
un exemple pourquoi... Pourquoi on viendrait changer les...
C'est quoi... On permettrait des échéanciers? On permettrait des
paiements à tempérament ou... À quoi on fait référence dans les règles qu'on
veut changer?
M. Paradis
(Nicolas) : Le meilleur exemple, dans le plus grand assouplissement
qu'il y a, c'est lié au fait qu'actuellement il y a une demande qui doit être
faite par les municipalités pour chacun des immeubles qui peut être compensé dans le programme de compensations tenant
lieu de taxes. Donc, il y a une demande pour chaque immeuble qui est
faite par la municipalité.
Là, dans le fond,
pour faciliter le tout, on va se baser sur la... On va y aller sur la base du
sommaire... de l'évaluation, qui va nous permettre d'avoir les données sans
qu'il y ait une demande d'une municipalité pour dire : Je le demande pour
mon école, je le demande pour mon hôpital, pour ci, pour ça. On va y aller
globalement, à ce moment-là, avec les outils qui sont déjà en la possession du
ministère, pour pouvoir verser plus facilement, et sans que la municipalité ait
à poser cet acte administratif supplémentaire là pour chaque immeuble.
Mme Nichols :
Oui, mais ça, on en avait parlé hier. On l'avait prévu, là. Tu sais, dans le
fond, il va y avoir une liste des immeubles. Là, on peut dire que c'est un
sommaire... Dans le fond, ça va être le sommaire du rôle d'évaluation. Ça fait
que ces immeubles-là vont apparaître au sommaire du rôle d'évaluation. Puis on
a compris aussi, là, dans certains cas, qu'il y a des demandes qui devront être
faites, mais, dans d'autres cas, il n'y aura pas... on n'aura pas besoin de
demande. Ça, c'est ce que j'avais compris aussi hier.
M. Paradis
(Nicolas) : Exact.
Mme Nichols :
On venait simplifier cette façon administrative de faire. Ça fait que ça...
moi, ça, ça me va, que... de permettre la transmission sommaire du rôle
d'évaluation, mais je veux juste revenir à pourquoi on se donne le pouvoir
d'élargir les règles concernant le pouvoir... je m'excuse, concernant le
paiement puis le remboursement des sommes. On élargit le pouvoir de prescrire
des règles concernant le paiement ou le remboursement des sommes puis permet la
transmission d'un sommaire.
Moi, ça, ça me va,
là, permettre la transmission du sommaire. C'est logique avec qu'est-ce qu'on a
prévu hier, là, qu'il y ait un sommaire de
rôle d'évaluation... «...puisse tenir lieu demande de paiement par les
municipalités.» La partie que je comprends... où que je me questionne, c'est
pourquoi on élargit ce pouvoir-là de prescrire les règles pour le paiement ou
pour le remboursement des sommes. Les paiements n'arrivaient pas à temps ou on
veut permettre des échéanciers, des paiements à tempérament. Pourquoi on veut
changer ces règles-là?
M. Paradis
(Nicolas) : À vrai dire, c'est essentiellement pour déterminer les
modalités afférentes aux paiements, comme
les... alors, sur quelle base on va le faire puis la fixation, là, du moment
que c'est fait, là, à titre d'exemple. Le pouvoir réglementaire... parce que, dans la structure... Ces articles-là
sont tous interreliés, hein? Le pouvoir réglementaire, lui, est là pour
venir fixer les différentes modalités d'exercice liées aux programmes qui se
veulent, dans le fond, dans l'exécution des grandes lignes qui sont prévues
dans la loi.
Ça fait que, là, ça,
toutes ces modalités-là sont articulées dans le règlement. Actuellement, le
pouvoir réglementaire actuel, il ne permet pas de régir les paiements... le
paiement initial, seulement les modifications qui sont effectuées par la suite. Et là, comme on l'a dit hier, on entre
dans une dynamique différente. Plutôt
qu'il y ait des modifications en
cours d'année, on s'assure d'avoir un montant qui va être connu dès le début,
une meilleure prévisibilité, qui va être celui pour l'année qui vient au
complet. Ça fait qu'on fait... C'est de l'arrimage, là, qui se fait, mais qui
doit se faire par le pouvoir réglementaire pour que tout soit cohérent.
Mme Nichols :
Oui, je comprends qu'on veut faire ça par pouvoir réglementaire pour ne pas
avoir à venir se rasseoir ici à chaque fois qu'on veut changer ces
modalités-là, mais pourquoi on vient l'élargir, ce pouvoir? Pourquoi on vient, là, définir d'autres règles pour le
paiement puis le remboursement des sommes? Ça se fait déjà. Il y a déjà
des paiements qui se font. Il y a déjà un
remboursement des sommes qui se fait, puis ça, comment ça fonctionne, là,
présentement, quand il y a des... Bien, on
en a parlé hier. On ne reviendra pas cinq minutes sur comment ça
fonctionne pour le versement de la compensation, mais... parce qu'il y avait un
90 % puis il y avait un 10 % après ça, là... En tout cas, il y
avait... On avait compris, là, hier, que ça se faisait comme en deux étapes,
pour résumer.
Bien, ici, ça va se
faire en une étape, mais pourquoi on vient élargir, justement, là, les règles
pour le paiement puis le remboursement de ces sommes-là? Ça devrait être... On
ne devrait pas avoir besoin de les élargir. Ça devrait être encore plus simple,
là, c'est un versement.
M. Paradis
(Nicolas) : Bien, je pense que vous avez... À vrai dire, Mme la
Présidente, Mme la députée a mis le doigt sur l'exemple précis. C'est
qu'auparavant on avait une demande de paiement par immeuble, ça fait que le
résultat, c'est qu'il y avait un paiement qui se faisait par immeuble. Et là,
dans ce cas-ci, on peut avoir des... On peut fixer, sur la base du sommaire...
Et donc qu'est-ce qui va se faire? Dans une des modalités qui seraient
prescrites, il va y avoir, dans le fond, une
modalité pour dire : Le paiement... un seul paiement s'effectue pour
l'ensemble des immeubles. C'est une modalité de paiement qu'on n'avait
pas dans les pouvoirs réglementaires auparavant parce que ça visait uniquement
les modifications et non pas le paiement initial. Donc, c'est vraiment de la
chirurgie, là, pour s'assurer que toutes ces modalités-là soient bien
prescrites pour l'application du programme en question.
• (11 h 50) •
Mme Nichols : Je comprends. C'est
juste que je trouve que c'est une latitude où on... Je comprends, là, la
dynamique, là, en arrière de tout ça, c'est qu'il y aura un sommaire, puis on
dira : Bien, sur le sommaire, là, je ne sais pas, là, le building 6, 12, 14, 18, 22... et c'est des compensions, ça
fait que versez le montant pour... tu sais, pour ceux qui seront
énumérés, parce que je ne pense pas, en ce moment, que ça soit nécessairement
tous les immeubles qui seront admissibles à
la compensation tenant lieu de taxes, mais je ne veux pas rentrer
nécessairement, là, dans les techniques du... ou l'énumération qui sera
au sommaire.
Au même article, là, à 262, le c, quand on
dit «prescrire les règles de calcul du taux global de taxation d'une municipalité locale», prescrire les règles du TGT,
dans le fond, c'est le mot... c'est le «prescrire», là... Ça
fait que, dans le fond, c'est quoi, c'est la demande qui est faite au ministère
ou c'est l'obligation du ministère d'émettre le TGT?
M. Paradis (Nicolas) : L'obligation
du ministère de déterminer, là... Dans le fond, là, ce qu'on disait... on a dit
comme étant... établir la formule, là, c'est exactement ce paragraphe-là.
Mme Nichols : La dernière modification
était au h, là, on dit : «Déterminer les cas où un sommaire du rôle,
produit conformément au règlement pris en vertu [...] tient lieu d'une demande
de paiement visée...» Puis là on fait beaucoup de renvois. Là, on renvoie au paragraphe
1° du premier alinéa de 263 puis on vise aussi l'article 270... 210 ou 254.1,
là. Plutôt que de retourner là, peut-être, est-ce que c'est possible, juste
nous expliquer l'objectif du h?
M. Paradis (Nicolas) : Donc, c'est
de faire la distinction entre les différents immeubles. Comme ça a été discuté
lors de la précédente séance, vous savez, dans certains immeubles, les
immeubles de la SQI, il y aura toujours...
Il y aura encore des demandes précises pour chaque immeuble, et donc ceux-là,
le cas de la Société de la Place des Arts de Montréal et autres cas...
propriétaires évoqués hier, mais, dans les autres cas, on va, donc, dire...
Dans les autres catégories, notamment les immeubles de l'État, non
résidentiels, résidentiels ou autres, les écoles, le réseau de la santé... Dans
ce cas-là, on va déterminer les cas, ces catégories-là où seul le sommaire sera
nécessaire pour qu'il n'y ait pas de demande ponctuelle. Donc, on va faire
cette distinction-là pour dire : Ces immeubles sommaires, SQI, demande
particulière, société de place des beaux-arts, demande particulière.
Mme Nichols : ...qu'énuméré, là,
dans les articles précédents, puis qu'on a vu hier, où il faut adresser une
demande à la ministre.
M. Paradis (Nicolas) : Exactement.
Mme Nichols : Pour être certaine, le
e, on vient enlever, là, «en cas de modification du rôle». «Prescrire les
règles de paiement ou de remboursement applicables à la somme visée à l'article
210, 254 [...] 257 en cas de modification du rôle.» On enlève «en cas de modification
du rôle».
Est-ce que... Bien, je soumets que... Comment je
vois cette partie-là... puis corrigez-moi si ce n'est pas ça, mais est-ce
que ça veut dire, dans le fond, que, vu que ça va être une fois par année puis ça sera... Vu que ça ne
sera pas en deux étapes, mais ça va se faire plutôt une fois, bien, il
n'y aura pas de rôle ajusté qui sera déposé. Ça fait qu'il n'y aura pas, comme,
la deuxième étape.
M. Paradis (Nicolas) : Exactement.
Il n'y a pas de modification effectuée en cours d'exercice financier pour
ajuster la compensation. Celle-ci est fixée une fois pour l'année complètement.
Et c'est lors de l'année qui suit, à ce moment-là,
qu'on prend en considération la fluctuation qu'il peut y avoir eu dans le
volume immobilier de la municipalité pour, après ça, avoir une nouvelle
compensation. Il n'y a plus d'ajustement en cours d'année, comme on
l'indiquait.
Mme Nichols : Puis, s'il y a une modification
du rôle, dans le fond, ça ne sera pas en cours d'année, comme vous dites. Ça
sera l'année d'après, puis il y aura les ajustements en conséquence. Mais on le
modifie, par exemple... En a.1, par exemple, là, on vient le modifier. Par
exemple, on vient... Non, ça ne s'appliquera pas. O.K. Moi, ça me va. Je
n'avais pas d'autre question. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non? Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
qui introduit l'article 127.4. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement qui introduit l'article 127.4 est adopté. Alors, avec votre consentement, nous pourrions
revenir à 127.2, suite logique. Parfait. Alors, Mme la ministre, je
vous inviterais à nous représenter l'amendement déposé à l'article 127.2, s'il
vous plaît.
Mme Laforest : Je crois que je
l'avais déjà lu, hein, le 127.2.
M. Ouellette : ...Mme la Présidente.
Mme Laforest : Ce n'est pas lui que
j'avais lu, puis, après ça, on a dit : On va... Non?
La Présidente (Mme Boutin) : Oui, je
pense que vous avez raison.
Mme Laforest : Je l'ai lu au
complet.
M. Ouellette : Ah! vous voyez,
hein...
Mme Laforest : Ça veut dire que je
n'ai plus à les lire, d'abord...
M. Ouellette : Non, non, là, mais...
Non, mais c'est parce que...
La Présidente (Mme Boutin) : Ou peut-être
faire un petit récapitulatif, là, résumé, là, non?
M. Ouellette : Non, même pas.
La Présidente (Mme Boutin) : Ça va?
Parfait. Si vous êtes prêt à intervenir...
M. Ouellette : Effectivement, Mme la
ministre a lu 127.2, parce que c'est après que j'ai fait ma question de
directive par rapport à 127.4, et on l'a suspendu.
La Présidente (Mme
Boutin) : Tout à fait, parfait, et c'est directement...
M. Ouellette : Donc, Mme la ministre
a raison.
La Présidente (Mme Boutin) : Et je
crois que Mme la députée de Vaudreuil est prête à intervenir. Alors, à vous la
parole.
Mme
Nichols : Merci, Mme la Présidente. 127.2, là, je suis contente
d'avoir regardé le 127.4 avant. Peut-être juste une question
supplémentaire, là, quand... parce qu'à 127.4, là, on vient modifier les
pouvoirs. On propose, entre autres, là, des
modifications aux pouvoirs réglementaires sur les régimes de compensation
tenant lieu de taxes municipales. Est-ce que... Dans le fond, cet
article-là, là, est-ce que ça donne le pouvoir au gouvernement de changer, là,
les pourcentages auxquels il contribue aux tenants lieu de taxes?
Je vous donne l'exemple, là, on en a parlé hier,
on parlait de... je ne me souviens pas, là, par coeur, de 70 % ou... Je retourne voir les chiffres, là. Je ne les
ai pas, mais vous vous souvenez, Mme la ministre, on parlait, mettons,
que c'était 78 %, le secteur scolaire, ou santé, ou... Est-ce que ces
articles-là permettraient au gouvernement, par pouvoir réglementaire, de
dire : Le gouvernement va payer 100 % de ces tenants lieu de taxes?
Mme Laforest : Non, non, ça va aller
à la prochaine négociation. On ne pourrait pas arriver, Me Paradis, puis
dire : On change complètement les montants pour les en-lieu de taxes?
Mme Nichols : Bien, si, dans le...
Mme Laforest : Ce n'est pas ce
que l'article dit, là.
Mme Nichols : Bien, oui, s'il y a
une négociation pour un prochain pacte fiscal, puis, au prochain pacte fiscal, on décide que c'est 90 % que le
gouvernement paie son tenant lieu de taxes ou 60 % parce qu'on donne un
bonbon ailleurs, bien, moi, je pense que ces articles-là vont permettre au
gouvernement, par pouvoir réglementaire, de changer les pourcentages.
Mme Laforest : Me Paradis, oui?
Mme Nichols : Ah oui! Je suis sûre.
Mme Laforest : Bien, à la prochaine
convention, à la prochaine négociation.
Mme Nichols : Bien, quand on veut.
M. Paradis (Nicolas) : Bien, les
dispositions prévues font en sorte d'assurer le respect du pacte fiscal qui a
été convenu entre les parties, donc, et ici, c'est un pouvoir général de
fixation de taux par le gouvernement. Mais ce qu'on
prévoit, par ailleurs, un article plus loin, dans les dispositions
transitoires, 143.2, si mon souvenir est exact, 143.2 ou 143.3, là, dans le fond, on prévoit expressément
que les taux qui peuvent être fixés ne peuvent être inférieurs à ce qui
a été prévu dans le cadre de l'entente pour
protéger les taux en question. Il y a une fluctuation des taux qui vont
résulter de...
À vrai dire, c'est une fluctuation... ce n'est
pas comme ça, mais une fluctuation comme ça des taux qui vont résulter de la
nouvelle formule, compte tenu de l'ensemble des paramètres, pour laisser le
milieu municipal dans la même situation financière, avec la même enveloppe, de
sorte qu'un taux qui était à 70 % pourra être augmenté pour s'assurer que
le même résultat d'argent soit versé au municipal. Mais ça n'a pas pour effet
d'entraîner plus d'argent versé par le gouvernement. L'enveloppe demeure la
même pour respecter l'entente conclue avec le milieu municipal.
• (12 heures) •
Mme Nichols : Bien, ça, je le
comprends, là. Tu sais, je comprends qu'il y a un pacte fiscal, il y a une
entente, puis que vous allez respecter cette entente-là. Mais ce que je dis,
c'est qu'on est en train de faire une loi... on ne met pas les chiffres ici,
dans la loi. Au contraire, ce qu'on fait, c'est qu'on vous donne la possibilité
de le changer sans nous consulter. Par règlement,
là, vous n'avez pas besoin de revenir ici, là. Ce qu'on vous donne, c'est qu'on
vous donne la possibilité de pouvoir changer ces taux-là par voie
réglementaire, dire que, s'il y a un pacte fiscal, c'est 2020‑2024. Si vous
commencez à négocier, vous attendez en 2025, puis les taux changent, vous
n'avez même pas besoin de réouvrir la loi, là. Vous avez un pouvoir
réglementaire qui va vous permettre d'appliquer les taux que vous aurez
déterminés dans le prochain pacte fiscal.
C'est sûr que c'est un pouvoir réglementaire, ça
fait que, je veux dire, les municipalités vont le voir passer, puis c'est sûr
que ça pourrait, je vais dire, ça pourrait sursauter, là. Je vais utiliser
un terme francophone, en français, c'est sûr que là les municipalités
pourraient sursauter, de voir ce changement-là, mais il reste que c'est ce que
ça permet, là, ces articles-là. Ça vous permet de... tu sais, on vous délègue
un pouvoir réglementaire pour le faire. Puis c'était un peu ça, ma question,
là, c'était vraiment ça, ma question, ces articles-là, puis je pense que c'est confirmé, là, ces articles-là vous donnent la
possibilité, là, de changer, par voie réglementaire, les taux pour les
tenant lieu de taxes pour les municipalités,
pour... Il y a 3 000 immeubles gouvernementaux, là, il y a 3 000
immeubles de l'État, là, qui sont sujets à... qui sont quand même
concernés... bien, ils sont concernés, ce n'est pas...
Mme Laforest :
Oui, c'est ça, sauf que... Oui, vous avez raison, mais on ne peut pas fixer des
taux plus bas, c'est ça, je veux dire. Tu sais, il y a quand même... il y a un
règlement qui dit : C'est le taux qui a été établi durant l'entente de la
négociation Québec-municipalités. Il y a un taux qui a été établi, on ne peut
pas le revoir plus bas. Mais, vous avez raison, là, c'est certain...
Mme
Nichols : Oui, c'est ça,
nous autres, on ne le voit pas. Moi, je ne l'ai pas vu ici, là. Je prends votre
parole, là.
Mme Laforest : On va le voir, je
pense... c'est quoi, hein, 140.1, c'est ça, hein, Me Paradis, je pense?
Mme Nichols : 143.2.3.
Mme Laforest : Ah! c'est ça, c'est
là qu'on va le voir, qu'on ne peut pas... pendant la durée du pacte, on ne peut
pas fixer le taux plus bas que ce qui a été entendu durant l'entente
Québec-municipalités.
Mme Nichols : On le verra rendu là.
Moi, je ne conseille pas d'aller plus bas non plus que ce qui est entendu
pendant le pacte, ce n'est pas ça.
Mme Laforest : C'est pour ça que les
municipalités étaient d'accord pour ce point-là, parce qu'il y avait vraiment
une demande de : O.K., vous pouvez aller plus haut, mais vous ne pouvez
pas aller plus bas. Donc, c'est vraiment cet article-là qui est prévu pour
respecter le seuil qui a été...
Mme Nichols : Non, c'est l'autre,
c'est 143.2.3. Ce n'est pas celui-là, oui.
Mme Laforest : À l'autre, oui, c'est
ça. À l'autre, on va le voir pour ça.
Mme Nichols : Je vais... Mme la Présidente,
je pense, mon collègue voulait intervenir.
M. Ouellette : J'ai une
complémentaire sur la discussion actuelle. Le taux que mentionne Mme la
ministre, c'est le taux qui a été fixé, qui a été négocié, là, en octobre 2019,
là, quand l'entente a été signée. Ce n'est pas un taux qui fait partie des
dernières négociations, tu sais, parce qu'on comprend, Mme la Présidente, que,
même si on a un pacte fiscal puis on a une
entente Québec-municipalités, on a quand même continué... ça a été évolutif, on
a quand même continué à discuter, négocier et échanger sur divers
points. On le fait régulièrement. Je veux juste qu'on soit clairs que le taux dont on parle ici, c'est le
taux d'octobre 2019. C'est le taux quand l'entente a été signée. Ce n'est
pas quelque chose qui a fait partie des
dernières négociations qui ont amené la série d'amendements sur lesquels on
travaille dans le p.l. n° 49.
Mme Laforest : Exactement.
Puis, durant toute la durée du pacte, on ne peut pas le changer.
Mme Nichols : À la baisse?
La Présidente (Mme Boutin) :
Vous pouvez continuer, Mme la députée. Il n'y a pas de problème.
Mme Nichols : Parfait. À 127.2,
là, où on regarde l'article 256... Là, je regardais l'article 256
actuel puis l'article 256 tel qu'il va être modifié. Bon, la première
modification, ça me va, là, «immeuble ou établissement». Mais on vient enlever... On remplace le troisième
alinéa par un nouvel alinéa. Puis là je comprends, c'est parce qu'on
veut faire une... On veut ajuster avec le 127.4, entre autres, puis l'autre
qu'on va voir aussi, le 127.3.
Mais on parlait... Dans les explications que la
ministre nous avait données avant, là, on parlait, évidemment, «faciliter les
compensations». On parle aussi que c'est l'engagement du pacte fiscal, mais on
parlait, entre autres, là... «qui précède le
versement». Ça fait que, ça, je n'étais pas certaine de comprendre cette
explication-là... en fait, je suis certaine de ne pas comprendre cette
explication-là. Puis, quand je relis aussi, là, de la façon qu'il est libellé,
on dit qu'on «utilise le taux global de taxation établi pour l'exercice
précédent ou établi selon les règles de calcul prescrites par un règlement visé
au premier alinéa, si ces règles sont prescrites...» Mais là, prescrites, on
fait «recommandé» ou «prescrites expirées»?
M. Paradis (Nicolas) : Je peux
vous l'expliquer globalement, là, tu sais, puis après, peut-être, ça facilitera
la discussion de la commission.
Dans le fond, pour que le ministère puisse
appliquer une formule et les règles qu'il édictera... qu'il édicte par
règlement, il a besoin de données qui soient arrêtées, de données fiables et
arrêtées de la municipalité. Donc, ce qu'on va utiliser, c'est le TGT de la municipalité
sur la base de son dernier rapport financier. Donc, quand on va le faire à
l'automne, supposons l'automne 2021, on utilisera, à ce moment-là, le
rapport financier de l'année 2020, qui a été
reçu au ministère, normalement, je pense, au printemps. Je
pense, c'est avril que c'est reçu au ministère. Ça
fait que c'est sur ces données-là, financières, auditées, qu'on va
appliquer le TGT pour avoir des données fiables. Et de cette manière-là, ça, ça
va être, donc, le montant qui sera versé sur la base de ces TGT là pour 2023,
et on fera le même exercice en 2022 sur la base du nouveau rapport financier
qui aura été reçu.
Mme Nichols :
O.K. C'est logique, là. La formule, les chiffres vont être à jour, puis je
trouve ça logique. Je ne comprends juste pas pourquoi que, dans le fond, on dit
que «ou»... Tu sais, il y a beaucoup de «ou», hein? Il y a «ou établi selon»...
Dans le fond, est-ce que ça veut dire que le ministère va pouvoir... ou est-ce
qu'il y a des cas particuliers pourquoi on vient mettre un «ou établi selon les
règles de calcul prescrites par un règlement visé, si ces règles sont
prescrites, et la valeur non imposable de l'immeuble pour l'exercice
précédent»? Pourquoi on met le «ou établi selon les règles de calcul
prescrites»?
M. Paradis
(Nicolas) : Les règles sont...
Mme Nichols :
Parce qu'on utilise le TGT, le taux global de taxation, «établi pour l'exercice
précédent — ça, ça va — ou établi selon les règles de
calcul prescrites par un règlement visé, si ces règles sont prescrites, et la
valeur non imposable de l'immeuble». Ça fait
que... est-ce qu'on fait référence à un autre cas qui n'aurait pas de TGT?
Non.
M. Paradis
(Nicolas) : Dans le fond, la loi, ici, ce qu'elle fait, là, elle ne
peut présumer que le gouvernement adoptera son règlement. Donc, elle pourvoit à
toutes les situations. S'il ne devait pas y avoir de règlement gouvernemental qui prescrit les règles, voici
qu'est-ce qui s'applique, comment on utilise le TGT. Il y aura un
règlement... Je ne peux pas présumer pour le gouvernement, mais l'entente prise
avec le milieu municipal prévoit qu'il y aura des règles, donc un règlement
sera fait.
Donc, sous cet
angle-là, on prévoit, donc, l'alternative, là... soit qu'il n'y a pas de
règlement, voici qu'est-ce qui s'applique,
ou il y aura le règlement avec les règles prescrites qui ont été discutées et
entendues avec le milieu municipal, et voici donc ce qui s'appliquera. La
première partie de la phrase vise... s'il n'y a pas de règlement, puis
le «ou établi selon les règles de calcul prescrites par un règlement», c'est la
situation, dans le fond, du TGT déterminé par le règlement qui a été étudié,
là, tout à l'heure.
Mme Nichols :
O.K. C'est ce que ça veut dire... cette formule-là, là, c'est vraiment ce que
ça veut dire. C'est qu'il y a deux cas possibles : le TGT tel qu'il sera
émis par le ministère ou sinon...
• (12 h 10) •
M. Paradis
(Nicolas) : ...actuel, soit le droit actuel, c'est-à-dire le TGT
prévisionnel et le TGT réel. On peut le
résumer comme ça. C'est le droit actuel qui continue de vivre, TGT
prévisionnel, TGT réel, ou, nouvelle approche, c'est-à-dire par le règlement
gouvernemental qui prévoit un TGT établi par le ministère. C'est l'expression
du principe, là, qui a été mentionné précédemment.
Mme Nichols :
Oui, O.K. On est prudents, on prévoit les deux cas. Moi, je présumais, par
défaut, que c'était l'ancienne méthode, s'il n'y avait pas nécessairement de modification,
mais c'est correct que ça soit indiqué, mais je ne l'interprétais pas du tout
comme ça. O.K.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur le 127.2? Non? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
qui introduit l'article 127.2 par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M.
Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme
Boutin) : Abstention. Alors, l'amendement qui introduit
l'article 127.2 est adopté.
Nous en serions maintenant
à l'amendement qui introduit l'article 127.3. Mme la ministre.
Mme
Laforest : L'article 127.3. Insérer, après l'article 127.2
de ce projet de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
127.3. L'article 261.3.1
de cette loi est modifié, dans le troisième alinéa :
1° par le
remplacement de «être supérieur à celui que mentionne l'alinéa applicable de
l'article 255, afin de tenir compte de la totalité ou de la
quasi-totalité» par «tenir compte»;
2° par l'ajout,
à la fin, de la phrase suivante : «Le pourcentage fixé par le ministre ne
peut être supérieur à 100 %.» C'est sérieux?
Une voix :
...
Mme
Laforest : Cet amendement vise à préciser que le pourcentage fixé par
le ministre et dont on doit tenir compte aux fins de l'établissement de la
richesse foncière uniformisée doit tenir compte des sommes globales que le
gouvernement verse en compensations tenant lieu de taxes municipales. Ce
pourcentage ne pourrait cependant être supérieur à 100 %.
L'article 261.3.1
actuel, tel qu'il serait modifié :
«261.3.1. Pour
l'application du paragraphe 7° de l'article 261.1, le ministre fixe, pour
chaque exercice financier, le pourcentage auquel correspond la partie dont on
tient compte, aux fins de l'établissement de la richesse foncière uniformisée, des
valeurs non imposables des immeubles visés à l'un ou l'autre des deuxième,
troisième et quatrième alinéas de l'article 255.
«Il peut fixer des
pourcentages différents selon les catégories qu'il détermine parmi ces
immeubles.»
Tout pourcentage fixé
par le ministre compte des sommes globales que le gouvernement compte...
Attends un peu. «Tout pourcentage fixé par le ministre doit tenir compte des
sommes globales que le gouvernement verse pour l'exercice financier à l'égard
des immeubles visés, en vertu à la fois de l'article 255 et de tout
programme instauré par le gouvernement ou l'un de ses ministres ou organismes
afin d'augmenter les compensations tenant lieu de taxes versées aux
municipalités. Le pourcentage fixé par le ministre ne peut être supérieur à
100 %.
«Le ministre donne
avis à la Gazette du Québec de tout pourcentage qu'il a fixé.»
Alors, on vient
modifier ici... c'est une modification nécessaire aux fins du calcul de la
richesse foncière. On vient permettre au ministre de fixer des pourcentages du
paiement de compensations supérieurs à ceux prévus de la loi et modifier aussi
le calcul de la RFU, richesse foncière uniformisée.
Aux fins de
déterminer la RFU, les pourcentages de paiement des compensations des immeubles
des réseaux de la santé et éducation sont
fixés par le ministre, et, pour cette détermination, ce pourcentage ne peut
excéder 100 %, comme le prévoient ici les règles de calcul pour
tout immeuble. Merci. Merci, Mme la Présidente. Alors, voilà.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, je cède la
parole à Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Oui. Juste dans l'article, là, actuel, la lecture, là, actuelle, et tel que
modifié, là, ce n'était pas l'article 255, c'était 254, juste comme ça.
Je veux... Là, je
comprends, là, qu'on vient jouer dans la modification que... du calcul de la
RFU. Dans le fond, je veux... Est-ce qu'on vient prendre les compensations
tenant de lieu de taxes municipales puis on vient les exclure des RFU ou on
vient les ajouter dans les RFU? Comment ça fonctionne? Parce que, là, ce que je
comprends, c'est que... Je ne le sais pas, comment ça fonctionne, là,
présentement, là. La richesse foncière uniformisée d'une municipalité, est-ce
qu'on tient compte ou pas des tenants lieu de taxes? Puis là, si on vient jouer
dans la RFU, c'est parce que soit qu'on les ajoute ou soit qu'on les exclut.
M. Paradis
(Nicolas) : Si, Mme la Présidente, vous me permettez, je passerais la
parole à... je vous inviterais à inviter mon collègue Me Veilleux à
pouvoir répondre à la commission.
La Présidente (Mme
Boutin) : Est-ce que nous avons le consentement pour entendre
Me Veilleux?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Je vous invite à vous présenter.
Mme Nichols : M. le notaire.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Oui.
Jean-Pierre Veilleux, notaire au ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation.
En fait, essentiellement, bon, le calcul de la
RFU est prévu à l'article 261.1 de la loi, et, à cet article-là, on vient effectivement intégrer un pourcentage,
justement, pour les immeubles qui font partie de... dans le fond, pour
lesquels il y a une compensation tenant lieu
de taxes. Donc, oui, ils sont inclus. Il y a un pourcentage qui est terminé par
la ministre, et c'est effectivement ce pourcentage-là qui est inclus
dans l'article qu'on étudie actuellement.
Mme Nichols : Donc, quand on dit
qu'une municipalité a une... je ne sais pas, on va dire, souvent, hein, les
municipalités, on se pète les bretelles, moi, j'ai une RFU élevée. On se les
pète un peu moins quand on arrive dans les quotes-parts, par exemple, puis on
tient compte des RFU, là. Mais, quand la municipalité, là, fait son calcul de richesse
foncière uniformisée, présentement, là, il y a un pourcentage dont on tient
compte des immeubles... je dis gouvernementaux, là, mais des immeubles de
l'État.
Là, ce qu'on prévoit ici, c'est que les
pourcentages pourraient changer, mais ça ne pourrait pas aller plus haut que
100 %.
M. Veilleux (Jean-Pierre) :
Exactement, parce qu'aux fins du calcul de la RFU, bien, on ne peut pas prendre en considération plus de 100 % de la
valeur imposable de l'immeuble. Or, avec les modifications
réglementaires, en théorie, les pourcentages de TGT pourraient être plus
élevés. Donc, c'est pour éviter de débalancer, finalement, la RFU par le biais
de cette modification-là.
Mme Nichols : Ah! puis présentement,
peut-être à titre informatif, là, ou indicatif, là, dans les RFU, en général,
c'est quel pourcentage qui est utilisé pour les bâtiments de l'État, en
moyenne?
M. Veilleux (Jean-Pierre) : À
l'heure actuelle, c'est les mêmes pourcentages que ceux qui ont été négociés
dans le pacte fiscal. Donc, c'est les...
Mme Nichols : Les 78...
Mme Laforest : 71 et 84.
Mme Nichols : O.K. Oui, c'est ça.
Donc, ça a augmenté...
M. Bussière : C'était à 65 % à
un moment donné.
Mme Nichols : Oui. Je ne me
souvenais pas de ça.
M. Bussière : Je m'en souviens très
bien.
Mme Nichols : Quand on... parce
qu'on vient supprimer, là, dans le fond, que le... «Tout pourcentage fixé par
la ministre doit...» On enlève «doit être supérieur à celui que mentionne l'alinéa
de 255, afin de tenir compte de la
totalité», ou de la quasi-totalité, mais on remplace plutôt
par «tenir compte des sommes globales que le gouvernement verse pour l'exercice financier». Pourquoi on fait
cette modification-là? Pourquoi on vient plutôt
dire qu'on vient tenir compte de... on vient en tenir compte plutôt...
Pourquoi on amène cette modification-là? Je ne sais plus où regarder.
M. Veilleux (Jean-Pierre) : Bien, en
fait, actuellement, lorsqu'on lit l'alinéa en question, on voit que «tout pourcentage
fixé par le ministre doit être supérieur à celui que mentionne l'alinéa
applicable de l'article 255». Or, le pouvoir réglementaire prévu à 262 permet
au gouvernement, par règlement, de venir modifier ces taux-là. Si ces taux-là
devaient être supérieurs à 100 %, eh bien, on se retrouverait avec la problématique
qu'on vient d'expliquer, c'est-à-dire qu'avec... sans modification, c'est comme
si l'article exigerait, finalement, que ces pourcentages-là soient supérieurs à
100 %. Or, on ne peut pas pour conserver le calcul de la RFU, en fait.
Donc, c'est ça, en fait, c'est, à la limite, une
modification de concordance, avec l'obligation que ce ne soit pas supérieur à
100 %.
Mme Laforest : ...conserver les
montants qui ont été convenus. C'est ça? O.K. Ah! c'est bon.
Mme Nichols : Non, je pense que les
montants qui ont été convenus, ça va être au 143.2 puis au 143.3. Ce n'est pas
ça.
Mme Laforest : Non, mais, je veux
dire, la formule qu'il expliquait le 100 %... parce que c'était le
100 % que je voulais savoir.
Mme
Nichols : Bien non, je pense que... bien, je vais poser la question,
là, mais le 100 % auquel on fait référence, ça n'a pas de lien avec les
montants auxquels on s'entend dans le pacte fiscal.
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Non. En fait, on...
Mme Nichols :
C'est juste...
Mme
Laforest : ...la formule du calcul.
Mme Nichols :
Non. Moi, ce que je comprenais, c'était juste pour ne pas... l'explication, là,
était... moi, en tout cas, je la trouvais claire, là, c'était juste pour ne pas
excéder dans la RFU, pour que ce soit la... Non?
• (12 h 20) •
M. Veilleux
(Jean-Pierre) : Je vais me reprendre un peu. Il faut séparer,
finalement, le calcul, finalement, des compensations tenant lieu de taxes de
l'implication que ce régime a sur le calcul de la RFU, en fait. Donc, dans le
cadre des tenants lieu de taxes, où est-ce qu'on parle des compensations, là,
il pourrait y avoir des pourcentages supérieurs,
etc., mais il ne faudrait pas, par
contre, que cet aménagement-là ait un
impact qui serait... qui ne fonctionnerait pas, finalement, avec la RFU
et que ça vienne déséquilibrer la RFU. C'est simplement ça.
Donc, pour en revenir
au 100 %, l'important, c'est qu'il n'y ait pas plus de 100 % de la
valeur de l'immeuble non imposable qui soient intégrés dans la richesse
foncière uniformisée.
Mme Nichols :
Parce qu'on aurait pu utiliser aussi ce pourcentage-là, des fois, pour arriver
à des données recherchées ou à des... Je comprends, là, qu'on aurait pu mettre un
104 % pour... mais là on se le fixe à 100 % de la valeur. Je comprends pourquoi on va là, par exemple. O.K.
Ce n'est pas... Il n'y a pas de lien avec les... En tout cas, moi, je
le...
Est-ce que...
L'impact, pour les municipalités, de ce changement-là, est-ce qu'il y a...
est-ce qu'il va y avoir... Est-ce que c'est
préjudiciable pour les municipalités où est-ce que ça va avoir un impact, où
est-ce que ça a été calculé, ou les
municipalités vont juste, quand ils vont faire leur calcul de la RFU, là, ils
vont être au courant de... ou ça ne change rien dans le calcul de la RFU
de dire que le pourcentage fixé par le ministre ne peut pas être supérieur à
100 %, là, pour le moment?
Une voix :
Non.
Mme Nichols :
Aucun changement?
M. Paradis
(Nicolas) : Ça permet de garder le même équilibre que celui qui existe
actuellement, malgré les modifications qui sont effectuées, là, dans le régime,
là. C'est ça, l'objectif. Vous savez, la RFU va être utilisée pour garder...
assurer un équilibre fiscal entre différentes municipalités. Donc, ça, on veut
s'assurer de garder le même équilibre, là, là-dedans pour ne pas préjudicier personne.
Mme Nichols :
Ça va pour moi. Merci.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci, Mme. Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le 127.3? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement qui introduit l'article 127.3
par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement qui introduit l'article 127.3 est adopté.
Nous en serions maintenant à l'amendement qui
introduit l'article 140.1. Mme la ministre.
Mme Laforest : L'article 140.1 :
Insérer, après l'article 140 de ce projet de loi, ce qui suit :
«Loi assurant la mise en oeuvre de certaines
mesures de partenariat 2020‑2024 entre le gouvernement du Québec et les
municipalités.
«140.1. Les articles 5 et 6 assurant la
mise en oeuvre de certaines mesures du partenarait 2020‑2024 entre le
gouvernement du Québec et les municipalités (2019, chapitre 30) sont
abrogés.»
Alors, cet
amendement prévoit l'abrogation des articles 5 et 6 de la Loi assurant la
mise en oeuvre de certaines mesures du partenariat 2020‑2024 entre
le gouvernement du Québec et les municipalités (2019, chapitre 30).
L'article 5 de cette loi modifie à la
hausse les pourcentages du taux global de taxation utilisés pour le calcul de
la somme d'argent tenant lieu de taxes municipales versée par le gouvernement à
l'égard de certains immeubles visés par l'article 255 de la Loi sur la fiscalité municipale (chapitre F-2.1) pour les exercices
financiers de 2020 à 2024. Quant à l'article 6, il intègre les
modifications au calcul de la richesse foncière uniformisée en concordance avec
ces hausses de pourcentage.
Alors, l'abrogation de ces articles est requise
afin de permettre au gouvernement d'établir de nouveaux pourcentages pour des
exercices financiers à venir, conformément aux dispositions de
l'article 262 de la Loi sur la fiscalité municipale. Ceci est proposé, par
le biais de l'amendement introduisant l'article 143.3 du projet de loi, de
prévoir expressément que ces nouveaux pourcentages ne pourraient être
inférieurs à ceux prévus à l'article 5 de la Loi assurant la mise en
oeuvre de certaines mesures du partenariat 2020‑2024 entre le gouvernement du
Québec et les municipalités.
Donc, les pourcentages bonifiés de compensation
des immeubles du réseau de la santé et éducation prévus pour la durée du
partenariat sont abrogés et remplacés par des pourcentages plus élevés, qu'on a
acceptés et adoptés tantôt par règlement, prévus dans la simplification des
compensations.
Alors, ça fait partie des mesures, ici, qui
étaient convenues entre les municipalités dans le partenariat 2020 et 2024.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, allez-y, Mme la députée de
Vaudreuil.
Mme
Nichols : Oui. Je sais, là, qu'on retire, là, dans le fond, les... je
sais qu'on fait ça parce qu'il y a le pacte fiscal, là, 2020‑2024 entre le gouvernement du Québec puis
les municipalités. Donc, on abroge, là, les articles 5 et 6 de la
loi.
Je veux juste... parce qu'il y avait, dans le
commentaire, un lien avec les pourcentages, les nouveaux pourcentages pour les
exercices financiers à venir. Mais, si je ne me trompe pas, on a déjà donné un
pouvoir réglementaire, on a déjà prévu, dans les articles précédents, de le
faire par un pouvoir réglementaire.
M. Paradis (Nicolas) :
Effectivement, dans le fond, les pourcentages vont être fixés, suivant le
nouveau calcul, grâce au pouvoir réglementaire, sauf que, dans la loi qui
visait à assurer la mise en oeuvre du partenariat 2020‑2024, cette loi venait
fixer des pourcentages dans le temps de manière immuable. Donc, on avait fixé
71,5 % pour les immeubles des écoles primaires et secondaires et
84,5 % pour le réseau de la santé, notamment. Et là, ça, ça ne pouvait pas
bouger. Si on ne modifiait pas... on n'abroge pas ces dispositions-là, c'est
ces pourcentages-là qui doivent trouver application. Et là ça ne fonctionnera
pas, parce qu'en appliquant la nouvelle règle, si on garde les pourcentages
tels quels, il pourrait y avoir une perte pour les municipalités dans la
nouvelle formule. Alors, pour s'assurer qu'il n'y ait pas de perte, il faut
faire en sorte que ce soient les pourcentages prévus par le règlement du
gouvernement, avec le rempart qui est à 143.3, qui, dans tous les cas, les
pourcentages ne pourront pas être inférieurs à ceux qui ont été prévus par...
pour garder la même enveloppe globale. Donc, c'est vraiment pour ça.
C'est parce que, là, on passe d'un régime
juridique qui n'est pas tout à fait le même. Entre le moment où on a eu cette
loi-là, l'ancien projet de loi n° 47, et aujourd'hui, il y a eu cette
évolution-là entre deux.
Mme Nichols :
...hypothétique : s'il y a un autre pacte fiscal à venir, on n'aura pas
besoin d'un projet de loi, on pourrait tout faire ça par voie réglementaire
avec ce qu'on est en train d'adopter?
M. Paradis (Nicolas) : Oui,
absolument.
Mme Nichols : Puis on prévoit que les taux ne pourront pas être
plus bas. Très bien. Je n'avais pas d'autre question.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a une autre intervention? Non. S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
qui introduit l'article 140.1 par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement qui introduit l'article 140.1 est adopté.
Nous en sommes maintenant à l'amendement qui
introduit l'article 143.2, Mme la ministre.
• (12 h 30) •
Mme Laforest : Oui, merci.
Article 143.2.
Insérer, après l'article 143.1 de ce projet
de loi, tel qu'amendé, l'article suivant :
«143.2. L'article 208 et le premier règlement
pris en vertu du paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 262 de la
Loi sur la fiscalité municipale (chapitre F-2.1), tels que modifiés par
les articles 125.1 et 127.4 de la présente loi, ont effet à l'égard de
tout rôle d'évaluation foncière et, le cas échéant, de tout rôle de la valeur
locative à compter de l'exercice financier municipal déterminé par le
gouvernement.
«Au besoin, l'évaluateur modifie le rôle
d'évaluation foncière et, le cas échéant, le rôle de la valeur locative pour y
intégrer les changements qui découlent de l'application du premier alinéa. Les
modifications effectuées par l'évaluateur sont réputées être faites en vertu de
l'article 174 ou 174.2 de la Loi sur la fiscalité municipale et elles ont
effet à compter du premier jour de l'exercice financier municipal déterminé
conformément au premier alinéa.»
Cet amendement octroie au gouvernement le
pouvoir de déterminer l'exercice financier municipal à compter duquel les modifications prévues à
l'article 208 de la Loi sur la fiscalité municipale (chapitre F-2.1)
et celles qui seraient prévues au premier
règlement pris en vertu du paragraphe 2° du premier alinéa de
l'article 262 de cette loi après l'entrée en vigueur de la présente loi
auront effet à l'égard de tout rôle d'évaluation foncière et, le cas échéant,
de tout rôle de la valeur locative.
Il habilite également les évaluateurs à modifier
ces rôles afin d'y intégrer les modifications qui découleront des modifications
à l'article 208 de la loi... du premier règlement.
Ici, on vient préciser que les dispositions
prévues aux articles 125.1 et 127.4 ont effet à l'égard de tout rôle
d'évaluation foncière et de tout rôle de la valeur locative à compter de
l'exercice financier municipal déterminé par le gouvernement. On prévoit que l'évaluateur
doit tenir à jour le rôle pour y refléter des changements qui découlent de
l'entrée en vigueur de ces articles. Alors, voilà.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Pourquoi on fait
ça? Pourquoi on vient... bien, oui, pourquoi on fait ça? Pourquoi on octroie au
gouvernement le pouvoir de déterminer l'exercice financier municipal à compter
duquel les modifications sont prévues? Puis, bien, je vais y aller avec cette
question-là ou à moins qu'on nous explique...
M. Paradis
(Nicolas) : Parce que, lorsque la loi est rédigée, on ne peut pas
présumer à quel moment l'Assemblée nationale va l'adopter. Donc, il
fallait prévoir, dans les moyens transitoires... s'assurer que le gouvernement,
au moment que la loi entrera en vigueur,
pourra prescrire à partir de quel exercice financier ça va s'appliquer. Ça,
c'est le premier élément, mais aussi pour pouvoir mettre une règle
claire dans le cadre de cette transition-là, notamment pour le travail des
évaluateurs, pour qu'ils puissent être à même de faire les ajustements au rôle
d'évaluation, vous savez, concernant la notion d'occupants, là, d'immeubles,
qu'on a vue hier, en fonction des valeurs 50 000 $ ou
100 000 $, donc faire les
ajustements en conséquence pour ce qui sera ou non porté au rôle à la suite de
ce nouveau règlement là.
Mme Laforest : C'est quand même
intéressant de voir... oui, c'est quand même une question de taxation municipale,
mais c'est intéressant de voir, quand même... des élections arrivent. Ça
démontre encore que, bref, il y a des
nouvelles mesures, même au niveau administratif, après les élections, avec les
nouveaux élus, que les nouveaux élus pourront prendre connaissance. Je
trouve ça intéressant.
Mme Nichols : On ne vient pas
changer, là, les dates d'un exercice financier municipal. On vient juste prévoir, les modifications, à partir de quel
moment elles vont entrer en ligne de jeu dans l'exercice financier municipal.
Est-ce que c'est ce que je comprends?
Mme Laforest : Oui, c'est exactement
ça.
Mme Nichols : Puis, quand on dit
qu'il habilite également les évaluateurs à modifier les rôles pour y intégrer
les modifications qui vont découler des modifications, puis on fait référence,
entre autres, au premier règlement, on parle de quoi? Là, est-ce qu'on parle, mettons,
d'un pourcentage, mettons, justement, là, d'un immeuble de l'État, où il y
aurait un pourcentage pour, mettons, un guichet automatique? Est-ce que c'est
ce à quoi on référence?
M. Paradis (Nicolas) : Pour
l'élément... pensons à la notion d'occupant. La Loi sur la fiscalité municipale,
comme on l'évoquait précédemment, c'est une loi de recettes, hein, très, très...
on a le droit de faire ça, on n'a pas le droit de faire ça, tout est très,
très, très bien détaillé, y compris le travail des évaluateurs, ce que les
évaluateurs peuvent faire en termes de modifications. Et la loi ne prévoit pas
de situation pour faire des modifications au rôle pour tenir compte de cette
modification législative là qu'on vient de faire.
Donc, c'est ça que ça vient dire, dans le fond,
c'est qu'on va pouvoir ainsi... le résultat de ça, c'est que l'évaluateur va
être à même de pouvoir modifier le rôle pour tenir compte des modifications qui
ont été apportées, notamment à l'égard de la dynamique des valeurs pour les occupants,
là, notamment.
Mme Nichols : Ça va jouer juste
sur... ça ne va pas jouer en cours de route, ça va jouer juste sur...
M. Paradis (Nicolas) : Dans la
transition, ça va jouer une fois, quand la transition va s'effectuer.
Mme Nichols : C'est ça, c'est
transitoire, là.
M. Paradis (Nicolas) : Oui.
Mme Nichols : Puis si on... «Au
besoin», là, je comprends pourquoi on dit «au besoin», là, parce qu'il y a des
cas où il y aura... l'évaluateur n'aura peut-être rien à modifier, là, mais
l'évaluateur modifie le rôle d'évaluation foncière.
M. Paradis (Nicolas) : Si la
municipalité n'a aucun immeuble qui est en bas de... aucun local, aucun
immeuble en bas de 200 000 $ occupé par un occupant, il n'y aura pas
besoin de faire de modifications.
Mme
Nichols : Il n'y aura pas de changement.
M.
Paradis (Nicolas) : Il n'y aura pas de changement. S'il y a des
immeubles entre le 50 000 $ et le 200 000 $, là, il
y aura des changements qu'il devra effectuer.
Mme Nichols :
Mais, quand on dit qu'il va modifier le rôle d'évaluation foncière, là, tu
sais, le rôle d'évaluation foncière, là,
c'est global, là, c'est l'ensemble, là, ça fait qu'il ne va pas... l'évaluateur
ne va pas venir modifier un à un les immeubles, il va s'occuper de
modifier l'ensemble. C'est ça?
M. Paradis
(Nicolas) : Il va faire la modification à l'égard de chaque immeuble
concerné. Donc, reprenons l'exemple du guichet automatique. Le guichet
automatique qui était, autrefois, évalué à 75 000 $, lui, devait être
porté au rôle et faisait l'objet d'un compte
de taxes directement par la municipalité. Maintenant, avec la nouvelle
règle, compte tenu qu'il est en bas de
200 000 $, il ne sera pas porté au rôle. Il va entrer dans
l'immeuble, comme tel, public, et ne fera pas l'objet, à ce moment-là,
d'un compte de taxes particulier mais entrera dans les compensations tenant
lieu de taxes. Donc, c'est des interventions pour chaque immeuble concerné, là,
potentiellement, s'il y en a.
Mme Nichols :
Puis au niveau, là, de la formulation qui est utilisée, là, «au besoin,
l'évaluateur modifie le rôle d'évaluation
foncière et, le cas échéant», ça n'aurait pas pu être : Si nécessaire, là,
l'évaluateur modifie? Ou c'est un synonyme ou ça revient à la même
chose, là, le «au besoin», là?
M. Paradis
(Nicolas) : C'est la formation... dans le fond, je vous dirais que
l'occurrence arrive, donc on doit le faire. C'est la formulation légistique utilisée.
Mme Nichols :
O.K. Parce que je me disais, «si nécessaire», ça justifiait que... le «au
besoin».
M. Paradis
(Nicolas) : ...«si nécessaire» aurait pu entraîner le
questionnement : Est-il nécessaire que ce soit effectué? Alors que là, «au
besoin», c'est l'occurrence...
Mme Nichols :
C'est une excellente question de savoir si c'est nécessaire ou pas. Ça
apporte... ça amène le petit cheminement. Moi, je trouvais que ça... il y avait
un processus en arrière du «si nécessaire», là. «Au besoin», je trouvais ça
moins juridique, là, «au besoin», mais je comprends que c'est aussi...
c'est un article de transition.
Puis quand on disait,
là : Ça va s'appliquer, là, à l'exercice financier, là, suivant, bien, il
n'y aura pas... ça veut dire qu'il n'y aura
pas nécessairement, là, de prorata à tenir compte ou de... il n'y aura pas...
Mettons que l'exercice financier, là, c'est... donc, ça fait neuf mois
qu'il y a eu le changement, à l'exercice financier d'après, on ne va pas tenir
compte d'un prorata, là, ça va être l'exercice financier, la photo, c'est là,
puis...
M. Paradis
(Nicolas) : Exact.
Mme Nichols :
Puis relativement à ce besoin, là, le besoin de l'évaluateur de modifier le
rôle d'évaluation foncière, ce besoin-là fait référence à la norme du
50 000 $ au 200 000 $, là, qu'on a... 50 000 $,
là, qui est...
M. Paradis
(Nicolas) : Oui.
Mme Nichols :
O.K. Ça, l'évaluateur, va le comprendre, écrit comme ça? Oui?
M. Paradis
(Nicolas) : Oui, l'évaluateur va le comprendre. Et par ailleurs, comme
c'est fait pour toutes les modifications législatives, le ministère publiera
les informations. On a... le ministère a d'ailleurs un bulletin destiné
spécifiquement aux évaluateurs municipaux, qui les informera des modifications
qui devront les guider.
Mme Nichols :
Parfait. Puis juste, bien, quand on parle que l'évaluateur va modifier le rôle
d'évaluation, là, l'évaluateur, on fait toujours le... soit l'évaluateur de la
municipalité ou l'évaluateur qui aura reçu le mandat de la municipalité, c'est
ça?
M. Paradis
(Nicolas) : Oui.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Si vous avez terminé votre intervention, je pense que
votre collègue M. le député de Chomedey aimerait également participer.
M.
Ouellette : Oui. Merci, Mme la Présidente. Après les explications
savantes demandées et fournies à ma collègue de Vaudreuil... c'est un article
de transition. Partons du principe que la loi... et tel qu'on en a parlé au
cours des derniers jours, que la loi est adoptée et sanctionnée pour les
élections municipales du 7 novembre. Je pense qu'il y a une date butoir, parce qu'on a déjà vu, dans
certains autres articles, qu'on va mettre en vigueur le 1er avril 2022,
qui normalement devrait correspondre avec la première journée du prochain
exercice financier des villes, là. Ça pourrait être ça, normalement, ou les villes sont d'avril à mars comme le
gouvernement? Ils sont de janvier à décembre? Donc là, ça vient de
compliquer encore plus.
Partant
du moment où le projet de loi est adopté, sanctionné pour l'élection, vous
prévoyez, Mme la Présidente, cette transition-là. Est-ce que vous avez assez de
temps, entre le 7 novembre et le 31 décembre, pour tout mettre en
place pour que les changements qu'on apporte à 125.1, à 127.4, toutes les
mesures transitoires, le nouveau règlement qui va être publié ou actualisé...
est-ce que le ministère va avoir assez de temps pour que tout soit en place pour le début du prochain exercice financier des
municipalités ou, peu importe la date d'adoption, on parle d'une mise en
place juste en janvier 2023?
• (12 h 40) •
Mme Laforest :
La réponse est quand même simple. Il faut que la formule s'applique pour 2022,
évidemment, puis il faut que le projet de
loi soit sanctionné avant le 7 novembre. Si le projet de loi n'est pas
sanctionné au 7 novembre, il va falloir faire un autre amendement.
L'objectif, c'est vraiment que cette formule-là, là... bien, ces formules-là...
cette formule-là s'applique avant 2022. Pour qu'on puisse l'appliquer avant
2022, il faut que le projet de loi soit sanctionné avant le 7 novembre...
sûrement avant le 7 novembre 2021, Me Paradis? Oui, c'est ça.
M. Ouellette :
Puis je veux bien comprendre. Avant le 7 novembre, parce que c'est la date
des élections puis qu'il y a une nouvelle cohorte qui arrive? Pourquoi le
7 novembre? Pourquoi pas le 1er, là? Le 7 novembre, on...
Mme Laforest :
Avant le 7 novembre.
M. Ouellette :
Oui. On sait... on a amené dans le débat la date du 7 novembre parce que
c'est la date de l'élection municipale. On veut que les nouveaux conseils de
ville ou ceux qui seront élus partent sur des nouvelles bases, avec une
nouvelle loi, des nouvelles données, des nouveaux pouvoirs, etc. En quoi ce que
la ministre vient de nous dire, que le projet de loi doit être adopté avant la
date d'élection... (panne de son) ...novembre, là, en quoi ça a une importance?
Parce que, s'il est... Mettons qu'il est sanctionné le 5, que, par rapport au
10... Je comprends qu'il va y avoir un
changement ou une continuité dans les différents conseils de ville, mais je
voudrais juste qu'on m'explique pourquoi cette date butoir là, avant le
7 novembre, est si importante.
Mme
Laforest : La date avant le 7 novembre est importante parce qu'il
faut prévoir aussi les délais de publication. Donc, si on est avant le
7 novembre, ce qu'on nous a mentionné, au ministère des Affaires
municipales, c'est que, là, on aurait le temps de faire les prépublications.
Sauf que, si on dépasse le 7 novembre, bien, à ce moment-là, on va manquer
de temps pour arriver avec l'objectif que ce soit fait pour 2022.
M.
Ouellette : À ce moment-là, pourrait-on prévoir, justement, pour ne
pas... pas juste se faire coincer, mais se faire compresser, là, pourrait-on
prévoir, pour être en place pour le 1er janvier, parce que c'est le but de
l'exercice, au début du prochain exercice financier des municipalités... La
prépublication ordinaire, c'est un certain nombre de jours. Souvent, dans certains projets de loi, on diminue ces délais-là,
justement, pour nous permettre d'être fonctionnels à des dates précises.
Est-ce qu'on ne
devrait pas réfléchir, pour l'ensemble des règlements qui devront être adoptés
et devront être en vigueur pour le début du prochain exercice financier...
est-ce qu'on ne devrait pas réfléchir est-ce qu'on adopte, en finissant les
différents articles de notre projet de loi... qu'on adopte une disposition, un
amendement qui fait que la prépublication pourra... ce qui est, normalement,
peut-être 45 jours, là, mais elle pourrait peut-être être plus courte pour
vraiment nous permettre, parce que vous me dites que le ministère a les
capacités, Mme la ministre, d'être prêt pour
le 1er janvier, le 1er janvier étant le début de l'exercice
financier... puis pour ne pas qu'on reporte ou qu'on perde complètement
une année? S'il faut raccourcir les délais de prépublication, c'est un
amendement.
Puis probablement, à
la fin de l'étude de notre projet de loi, quand il restera juste ça, j'ai comme
l'impression qu'on pourrait être très
accommodants pour permettre au ministère de faire en sorte que tout soit prêt
pour le 1er janvier, là. Je vous
le suggère. Si vous me dites vous n'en avez pas besoin, puis qu'il y en a qui
vont travailler à Noël pour que, le 1er janvier,
tout le monde soit en place, c'est correct, mais, si vous avez besoin de cet
espace-là puis s'il faut, pour ça, modifier le nombre de jours de
prépublication, je suis certain que vos partenaires du pacte fiscal, les
municipalités puis ceux qui étaient alentour
de la table... je ne pense pas qu'il y ait personne qui soit contraire... qui
soit contre ça, là.
Mais je veux juste
qu'on y pense que, si vous avez besoin de cette disposition-là... Parce que je
nous regarde avancer dans l'étude du projet de loi puis je me dis : Bon,
peut-être qu'on va être... On vous l'a dit, ça devrait être sorti pour la date
d'élection ou quelques jours avant, mais, si on a besoin d'avoir une disposition
législative pour les règlements sur la prépublication, j'ai l'impression qu'on
est pas mal tous d'accord pour vous donner cette... pour vous donner cette...
Mme
Laforest : Bien, moi, qu'est-ce que j'aimerais peut-être proposer,
c'est qu'on continue... De toute manière, oui, c'est vrai, vous avez raison,
là, ça va très, très bien, l'étude du projet de loi. Les élections arrivent.
Moi, ce que je peux proposer, c'est qu'on continue d'étudier le projet de loi,
si on voit qu'on a besoin d'un amendement, à ce moment-là, on pourrait revenir
à la fin sans problème, là. Mais d'ailleurs on siège la semaine prochaine,
c'est confirmé... je crois qu'on siège la semaine prochaine?
M.
Ouellette : Ah! bien, on attend justement la convocation. Normalement,
elle sort le vendredi.
Mme Laforest : O.K. Bien, qu'est-ce
qu'on va faire, est-ce qu'on peut s'entendre, Mme la Présidente, de dire :
On continue d'étudier le projet de loi? Je vais regarder votre proposition, je
suis très ouverte. De toute manière, c'est sûr que c'est
à cause des prépublications qu'on doit avoir des délais à respecter.
Maintenant, vous avez raison, là, ça va bien, le projet de loi, mais on se
laissera la possibilité d'avoir un amendement à la fin, si vous voulez.
Êtes-vous d'accord?
Une voix : ...
Mme Laforest : Oui, oui, tout le
monde est d'accord.
M. Ouellette : Non, mais je pense
que c'était le but de la suggestion que je faisais, Mme la ministre. Je pense
que, tout en faisant notre travail de façon consciencieuse, il ne faut pas que
ce travail-là retarde toute la mise en
application, là. Parce que, là, on garde des délais, puis je comprends que le
projet de loi n° 49, ça va faire deux ans qu'il a été déposé. Dieu
merci, le fait de l'ensemble des négociations qu'il y a eu par rapport au pacte
fiscal, on l'a bonifié grandement. On a des élections municipales qui s'en
viennent. Je pense qu'on a toute l'ouverture du monde pour faire en sorte que
ça ne retarde pas pour rien, surtout si le ministère est prêt à l'implanter et
que certains des amendements qu'on a adoptés doivent coïncider avec le début de
l'exercice financier.
Donc, des nouveaux... à partir du
7 novembre, des nouveaux conseils de ville, des nouveaux codes d'éthique et de déontologie, des nouveaux pouvoirs à la ministre
et des nouvelles obligations qui rentrent avec leur nouvel exercice
financier, je pense que tout le monde est d'accord avec ça. Puis je suis entièrement
d'accord avec Mme la ministre, on va
continuer d'étudier le projet de loi. Mais je voulais tout simplement lui souligner
l'ouverture que nous avions que la prépublication
ne devrait pas être un obstacle à ce qu'on soit en fonction pour le
1er janvier, pour la majorité des articles.
Mme Laforest : Parfait. O.K. Merci, Mme
la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Alors, si je comprends bien, s'il y a un amendement, ça va être plus tard,
ultérieurement, pas sur cet amendement-là... pas sur cet article-là?
Mme Laforest : ...suspendre. Je
pense qu'on s'entend, là, tout le monde, de toute manière. On continue puis on
reviendra à la fin.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement
qui introduit 143.2? Parfait. Je veux juste être certaine. Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
qui introduit l'article 143.2. Par appel nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) : Abstention. Alors, l'amendement
qui introduit l'article 143.2 est adopté. Nous en sommes maintenant
à l'amendement qui introduit l'article 143.3.
• (12 h 50) •
Mme
Laforest : Oui. L'article 143.3, j'ai juste une question avant de
lire l'article, parce que, si on doit ajouter
la date de la sanction de la présente loi pour la Loi sur la fiscalité, est-ce qu'on prend tout de suite l'article 143 quand même, Me Paradis?
Parce qu'en fait... C'est juste pour fixer la date? O.K.
Article 143.3 :
Insérer, après l'article 143.2 de ce projet de loi, tel qu'amendé,
l'article suivant :
«143.3. Un règlement
pris en vertu du paragraphe 2° du premier alinéa de
l'article 262 de la Loi sur la fiscalité municipale (chapitre F-2.1)
pour augmenter un pourcentage prévu par le deuxième, troisième ou quatrième alinéa
de l'article 255 de cette loi ne peut prévoir, aux fins du calcul d'une
somme versée pour l'un ou l'autre des exercices financiers
municipaux 2022 à 2024 un pourcentage inférieur à celui prévu à
l'article 5 de la Loi assurant la mise en oeuvre de certaines mesures du partenariat 2020‑2024
entre le gouvernement du Québec et les municipalités tel qu'il se lit le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).»
Alors, voilà, ici...
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions sur le
143.3? Allez-y, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
...parce qu'on en a parlé, là, précédemment, ce qu'on comprend, là, ici, à
143.3, c'est qu'on vient, là, confirmer
l'entente du pacte fiscal relativement au pourcentage puis on va dire... on dit
qu'ils vont s'appliquer, là, quand la loi va être sanctionnée?
Mme
Laforest : Oui, puis les
montants minimums qui ont été calculés pour les en-lieu de taxe seront
respectés.
Mme Nichols :
Parfait. Puis tous les aspects, là, financiers qui ont été préalablement, là,
entendus dans le pacte fiscal 2020‑2024... parce que, là, on est quand
même en septembre 2021, même si c'est sanctionné, là... juste pour ceux
qui nous écoutent, là, même si c'est sanctionné, supposons, là, le
7 novembre, ou après, ou autour du 7 novembre prochain, toutes ces
ententes-là vont être...
Mme Laforest :
Respectées.
Mme Nichols :
...vont être respectées?
Mme
Laforest : Oui. Les montants... Tous les montants sont déjà établis,
là, comme je le disais, hier, pour chaque année. Donc, c'est déjà signé. Il n'y
a pas de changement qu'il peut y avoir.
Mme Nichols :
Est-ce qu'ils s'appliquaient même si la loi n'était pas entérinée?
Mme
Laforest : Oui, Me Paradis?
M. Paradis
(Nicolas) : Oui, les taux qui sont prévus dans le pacte fiscal ont été
édictés dans le cadre du projet de loi n° 47. Ils sont applicables depuis
le début... depuis l'exercice financier 2020. Donc, ça a commencé à
s'appliquer dès 2020. Ce projet de loi là a été adopté tout de suite à
l'automne 2019 pour assurer une application immédiate, là, du pacte.
Mme Nichols :
O.K., puis là ce qu'on est en... tu sais, ce qu'on met ici, dans le fond, les
changements, là, qu'on a dans le projet de loi n° 49, il n'y a pas de
changement, là, au niveau du taux, parce qu'il était déjà dans le 47. Ça fait
que...
M. Paradis
(Nicolas) : Pour le passé, il n'y a pas de changement. Pour l'avenir,
il peut y avoir des... il y aura des taux qui seront fixés avec la nouvelle
formule, lesquels ne pourront pas être inférieurs à ce qui a été fixé dans le
pacte fiscal et le projet de loi n° 47.
Mme Nichols :
O.K. Quand on parle, là, des nouvelles formules... puis là je reviens sur le
TGT, là, qui va être maintenant, là, une formule unique, mais ça ne va pas
s'appliquer rétroactivement, là, ça va s'appliquer à la date de la sanction,
même s'il y a eu une entente au préalable?
M. Paradis
(Nicolas) : Si le... dans la mesure où la loi est adoptée en temps, je
vais le dire comme ça, en temps utile, sous réserve qu'il y aurait un amendement,
là... mais en temps utile, pour que le gouvernement puisse prendre
un règlement pour l'exercice financier 2022, puis ça va s'appliquer à partir de
l'exercice financier de 2022 au municipal, donc
1er janvier 2022.
Mme Nichols :
Parfait.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...M. le député de Chomedey?
M.
Ouellette : Même si c'est un taux fixé en 2019, pour le pacte fiscal,
en octobre, on sait qu'il y a eu des... il a continué à y avoir... il y a eu
une évolution dans les négociations entre le gouvernement puis les
municipalités. On attend l'adoption et la sanction du projet de loi dans
l'évolution de ces négociations-là. Puis je comprends qu'on veut... tout être en place pour le
1er janvier 2022. Il pourrait y avoir, dans le règlement qui va être pris
puis qui va être en fonction en 2022,
une décision prise en 2019, là, pour un taux x qui ne sera jamais moindre. Mais
on pourrait voir, avec le règlement qui va être pris puis qui va être en
vigueur pour le 1er janvier 2022, une différence à la hausse de ce qui
avait été préalablement décidé en 2019.
M. Paradis
(Nicolas) : Dans la formule, il peut y avoir une différence à la
hausse quant au pourcentage, mais pour
permettre d'arriver au même résultat financier que celui entendu dans le pacte
fiscal pour que ce soit la même enveloppe budgétaire qui soit versée au
milieu municipal.
M. Ouellette :
O.K. Donc, on va compter ça différemment, mais on va arriver au même argent...
au même montant d'argent, mais on va le compter différemment, en simplifiant la
vie de tout le monde. Je suis prêt à voter.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, Mme la députée de Vaudreuil, allez-y.
Mme Nichols :
...j'écoutais le député de Chomedey puis je veux juste m'assurer, là, pour les
municipalités, dans le fond, est-ce qu'il y
a des sommes qui n'ont pas été versées, qu'on attend d'entériner ce projet de loi là, qui vont être versées? Ou
ça n'a aucun impact, là, les sommes... Je comprends, là, les montants sont déjà là,
sont déjà indiqués dans le
pacte fiscal, mais il n'y a pas de sommes qui attendent d'être versées, qui
attendent le projet de loi...
Mme Laforest :
Non, non, aucune somme. Toutes les sommes ont été versées.
Mme Nichols :
Parfait. Et plus, plus, plus, avec la COVID.
Mme Laforest :
Oui, c'est bon, ça.
Mme Nichols :
Les sommes COVID, c'est 800 millions, COVID.
Mme Laforest :
Oui.
Mme Nichols :
Aïe! Je fais de la promotion pour vous, Mme la ministre.
Mme Laforest :
...on y va.
La Présidente
(Mme Boutin) : Parfait. Alors, nous allons procéder au vote de
l'amendement qui introduit l'article 143.3, par appel nominal.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
120.9... Excusez! Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'amendement qui introduit l'article 143.3 est adopté.
Il nous reste un beau trois minutes pour que vous fassiez la lecture de l'amendement
qui introduit le 120.9.
Mme Laforest : Article 120.9.
Insérer, après l'article 120.8 du projet de loi tel qu'amendé, ce qui
suit :
Loi concernant les droits sur les mutations
immobilières.
120.9.
L'article 20 de la Loi concernant les droits sur les mutations
immobilières (chapitre D-15.1) est modifié :
1° par le remplacement, dans le
paragraphe d.1 du premier alinéa, de «dans les 12 mois qui suivent la
date où ils ont commencé à vivre séparés en raison de l'échec de leur union»
par «, selon le cas :
«i. dans les
12 mois qui suivent la date où ils ont commencé à vivre séparés en raison
de l'échec de leur union;
«ii. dans les
30 jours qui suivent la date du résumé des ententes, traitant notamment du
transfert de l'immeuble concerné, signé par un médiateur accrédité;
«iii. dans les 30 jours qui suivent la date
de l'homologation de l'entente convenue à la suite d'une médiation familiale,
traitant notamment du transfert de l'immeuble concerné;
«iv. dans les 30 jours qui suivent la date
du jugement relatif au transfert de l'immeuble concerné;»
2° par l'ajout, à la fin, des alinéas
suivants :
«Pour l'application des sous-paragraphes ii et
iii du paragraphe d.1 du premier alinéa, la médiation familiale doit avoir
débuté dans les 12 mois qui suivent la date où les ex-conjoints de fait
ont commencé à vivre séparés en raison de l'échec de leur union et elle doit
avoir une durée maximale de 24 mois;
«Pour l'application du sous-paragraphe iv
du paragraphe d.1 du premier alinéa, la procédure menant au jugement
relatif au transfert de l'immeuble concerné doit avoir débuté au cours de la
durée maximale accordée pour la médiation.»
Alors, les droits sur les mutations immobilières
doivent obligatoirement être imposés par les municipalités en vertu de
la Loi concernant les droits sur les mutations immobilières, LDMI, sous réserve des exonérations que celle-ci
prévoit.
• (13 heures) •
Pour les
transferts effectués entre les ex-conjoints de fait, ils bénéficient d'une
exonération sur la transaction... si la transaction survient dans les
12 mois suivant la date où ils ont commencé à vivre séparément en raison
de l'échec de leur union. Cette exonération ne tient pas compte des délais liés
à la médiation à laquelle les ex-conjoints peuvent avoir recours.
Les modifications proposées consistent à prévoir
les différentes situations où les ex-conjoints ont recours à la médiation et
lorsque les tribunaux doivent se prononcer relativement à l'immeuble concerné.
L'article 20 actuel, tel qu'il sera
modifié :
«20. Il y a exonération du paiement du droit de
mutation dans les cas suivants :
«a) le montant de la base d'imposition est
inférieur à 5 000 $;
«b) l'acte est relatif au transfert d'un
immeuble à une personne morale alors que le cédant est une fiducie qui a été
constituée dans le seul but d'acquérir et de détenir temporairement l'immeuble
jusqu'à ce que cette personne morale soit constituée;
«c) l'acte est relatif au transfert d'un
immeuble par un cédant, qui est une personne physique ou une fiducie, à un
cessionnaire qui est une fiducie, lorsque celle-ci est établie au bénéfice
exclusif du cédant;
«d) l'acte est relatif au transfert d'un
immeuble en ligne directe, ascendante ou descendante, entre conjoints ou à un
cessionnaire qui est le conjoint du fils, de la [mère], du père ou de la mère
du cédant ou qui est le fils, la [mère], le père ou la mère du conjoint du
cédant;
«d.1) l'acte est relatif au transfert d'un
immeuble entre ex-conjoints de fait ou à un cessionnaire qui est l'ex-conjoint
de fait du fils, de la fille, du père ou de la mère du cédant ou qui est le
fils, la fille, le père ou la mère de l'ex-conjoint de fait du cédant, si ce
transfert survient, selon le cas :
«i. dans les
12 mois qui suivent la date où ils ont commencé à vivre séparés en raison
de l'échec de leur union;
«ii. dans les 30 jours qui
suivent la date du résumé des ententes traitant notamment du transfert de
l'immeuble concerné, signé par un médiateur accrédité;
«iii. dans les 30 jours qui suivent la date de
l'homologation de l'entente convenue à la suite d'une médiation familiale
traitant notamment du transfert de l'immeuble concerné;
«iv. dans les
30 jours qui suivent la date du jugement relatif au transfert de l'immeuble
concerné.
«Pour l'application
des sous-paragraphes ii et iii du paragraphe d.1 du premier alinéa, la
médiation familiale doit avoir débuté dans les 12 mois qui suivent la date
où les ex-conjoints de fait ont commencé à vivre séparés en raison de l'échec
de leur union et elle doit avoir une durée maximale de 24 mois.
«Pour l'application
du sous-paragraphe iv du paragraphe d.1 du premier alinéa, la procédure
menant au jugement relatif au transfert de l'immeuble concerné doit avoir
débuté au cours de la durée maximale accordée pour la médiation.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci, Mme la ministre. On va poursuivre plus
tard. Alors, je vous remercie pour votre belle collaboration.
Compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à
13 h 02
)
(Reprise à 14 h 08)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'aménagement du territoire
reprend ses travaux.
Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les
élections et les référendums dans les
municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale et
diverses dispositions législatives.
Alors, ce que j'ai
bien compris lors du dîner, c'est que vous souhaitez suspendre l'article 120.9,
qui traite de la question des ex-conjoints. Est-ce que j'ai bien compris? Si
c'est le cas, j'ai besoin du consentement.
Mme Nichols :
En fait, ça traite de la taxe de mutation.
La Présidente (Mme
Boutin) : Ah! d'accord. Est-ce que j'ai votre consentement?
Mme Nichols :
Oui. Consentement pour suspendre 120.9 puis...
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Alors là, j'ai également besoin de votre consentement.
Est-ce que vous avez... vous voulez parler?
Mme
Laforest : Non. Bien... Non,
continuez. C'est juste qu'il va falloir suspendre pour envoyer les amendements.
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui. Inquiétez-vous pas. Oui, je sais, je sais déjà.
Mme
Laforest : Ah! je ne suis pas inquiète.
La Présidente (Mme Boutin) : On va... J'ai besoin de votre consentement également pour réouvrir le bloc 3.
Des voix :
Consentement.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait.
Et, étant donné que
les amendements vont être en route dans Greffier, là, les amendements qui
introduisent le 27.1 et 141.2, nous allons
suspendre quelques instants, le temps que vous ayiez connaissance
de ceux-ci. Alors, on suspend.
(Suspension de la séance à
14 h 10)
(Reprise à 14 h 23)
La Présidente
(Mme Boutin) : Alors, c'est reparti. Nous allons maintenant
étudier le... finir l'étude du bloc 3, Probité des élus municipaux. Nous en
étions au deuxième sujet, introduire de nouveaux motifs d'inhabilité et
modifier certaines règles afférentes.
Mme la ministre, je vous inviterais à nous faire
la lecture de l'amendement qui introduit l'article 27.1, s'il vous plaît.
Mme Laforest : Oui. Merci, Mme
la ministre. Mme la ministre... Mme la Présidente. C'est ma journée, on dirait,
hein?
Alors,
l'article 27.1 : Insérer, après l'article 27 du projet de loi,
l'article suivant :
27.1. L'article 300 de cette loi est
modifié :
1° par
l'insertion, dans le paragraphe 4° et après «(chapitre O-9)», de «, membre
du conseil d'administration d'un centre de services scolaire»;
2° par
l'insertion, dans le paragraphe 5° et après «municipale», de «, de membre du
conseil d'administration d'un centre de services scolaire».
Alors, cet amendement a pour but d'ajouter à la
liste de personnes qui sont inhabiles à exercer la fonction de membre du conseil d'une municipalité la personne
qui aurait été élue alors qu'elle était membre du conseil d'administration
d'un centre de services scolaire et qui n'aurait pas cessé d'occuper ce poste
avant le 31e jour suivant la prestation de son serment comme membre du
conseil de la municipalité ou de la personne qui commence, après son élection,
à occuper un poste de membre du conseil d'administration d'un centre de
services scolaire.
L'article 300 actuel, tel qu'il serait
modifié :
«300. Est inhabile à exercer la fonction de
membre du conseil qu'elle occupe la personne qui :
«1° a été élue alors
qu'elle était inéligible, pour toute la durée de son mandat;
«2° cesse, après le 1er septembre de
l'année civile où a eu lieu l'élection, de remplir les conditions d'éligibilité
prévues à l'article 61, tant qu'elle ne les remplit pas de nouveau;
«3° devient, après son élection, inéligible
en vertu des articles 62 ou 63, tant que dure son inéligibilité;
«4° a été élue alors
qu'elle était préfet d'une municipalité régionale de comté élu conformément à l'article 210.29.2 de la Loi sur
l'organisation territoriale municipale (chapitre O-9), membre du conseil
d'administration d'un centre de services scolaire ou membre du Parlement du
Québec ou du Canada et n'a pas cessé d'occuper ce poste avant le 31e jour
suivant la prestation de son serment comme membre du conseil, tant que dure ce
cumul;
«5° commence, après
son élection, à occuper le poste de préfet élu conformément à
l'article 210.29.2 de la Loi sur
l'organisation territoriale municipale, de membre du conseil d'administration
d'un centre de services scolaire ou de membre du Parlement du Québec ou
du Canada, tant que dure ce cumul.»
Alors, voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Alors, y a-t-il des interventions? Oui, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis,
à vous la parole.
Mme Maccarone : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je suis très contente de voir cet amendement, parce que, comme,
d'emblée, j'avais mentionné quand j'ai passé en commission pour ce projet de
loi, il y a vraiment une situation... un manque d'éthique, et il y a des
situations où les élus et les personnes qui siègent ainsi au sein des C.A.,
pour les commissions scolaires et les centres de services scolaires, peuvent se
retrouver. Alors, je trouve que c'est bien parce que c'est un amendement qui va
non seulement protéger les centres de services scolaires, les commissions
scolaires et les municipalités, mais ainsi les personnes qui représentent ces
instances.
Ça fait que, juste pour situer les gens qui nous
écoutent, on sait que, si on est un élu dans une commission scolaire ou
quelqu'un qui est nommé au sein d'un centre de services scolaire, on va souvent
toucher des contrats qui sont liés au... sécurité publique, alors les ententes
avec la police. Ça fait que c'est municipal et scolaire. Transport, les grandes
villes en particulier, Laval, Montréal, ils vont avoir des ententes en ce qui
concerne le transport scolaire. Alors, encore une fois, on peut avoir des
conflits d'intérêts.
Les terrains, je vous dirais que c'est quand
même un enjeu assez important, parce que, c'est sûr, on sait qu'il y a un besoin criant de terrains pour bâtir les
écoles dans tous les quartiers. Alors, il y a des ententes en ce qui
concerne les terrains entre le réseau
scolaire et municipal... parcs-écoles, puis je rajoute, écoute, les camps de
jour de l'été. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'ententes à faire
ici.
Et je veux terminer en ce qui... mes
préoccupations pour ceci, les élections, parce que nous sommes en plein milieu
des élections scolaires pour le réseau des commissions scolaires anglophones,
et là on débute aussi les élections pour les municipalités dans la province.
Quand on est quelqu'un qui se présente au niveau de... n'importe où, nous, ici,
il y a quand même une visibilité qui vient avec ceci. Puis si, mettons, nous
sommes présidents, par exemple, d'une commission scolaire, puis on commence
notre campagne électorale plus tôt, bien, ça veut dire que j'ai quand même
accès à mes citoyens beaucoup plus tôt. Ça me donne beaucoup plus de visibilité
sur le terrain. Ça fait que je peux
travailler pour mon élection municipale pendant que je suis en train de
travailler pour mon élection scolaire, et c'est quand même une influence
qui est indue, en comparaison avec les autres candidats qui se présentent.
Puis on veut avoir une démocratie qui n'est
pas... avec de l'ingérence, qui n'est pas... aussi avec un manque d'éthique, ou
des situations où les personnes peuvent se retrouver indûment aussi... Je ne
critique personne en disant qu'ils veulent prendre avantage de ceci, mais ça
reste que c'est quand même un avantage pour plusieurs personnes, si elles
veulent occuper les deux postes.
Dans cet article, ce qui me préoccupe, par
contre, c'est que je vois qu'on parle uniquement des conseils d'administration
d'un centre de services scolaire et on ne fait pas mention des commissions
scolaires. Pour moi, c'est vraiment deux instances qui sont totalement
différentes. Un, c'est des gens qui sont nommés, puis l'autre, c'est des gens
qui sont des élus. Alors, c'est quand même la population qui va voter.
Alors, j'aimerais comprendre pourquoi Mme la
ministre a déterminé que ce n'était pas nécessaire d'ajouter «commissions
scolaires» à l'intérieur de l'amendement pour être complet en ce qui concerne
l'éthique et déontologie au niveau municipal.
• (14 h 30) •
La Présidente (Mme
Boutin) : Vous pouvez y aller, Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, je vous
remercie, parce qu'honnêtement l'article 27.1 est vraiment important, puis
honnêtement, je sais que vous l'aviez demandé. Donc, je suis très heureuse, aujourd'hui,
d'étudier l'article 27.1.
Qu'est-ce que j'aimerais dire aussi, c'est que
c'est impressionnant puis c'est intéressant aussi de voir... parce que le projet
de loi n° 49, c'est éthique et déontologie. Alors, l'article 21.1, ce
qu'il veut dire, tout simplement, c'est : occuper les deux postes en même
temps, il y a un manque d'éthique au niveau, si je peux dire... À partir des
prochaines élections, bien, ce ne sera pas possible de siéger sur les deux
postes en même temps.
Maintenant, au niveau des commissions scolaires
et des centres de services scolaires, moi, ce que je peux vous dire... Si vous
me le permettez, je crois que je laisserais Me Paradis parce que ça a été
travaillé avec le ministère de la Justice, et justement je ne voudrais pas me tromper non plus. Sauf que qu'est-ce qu'on m'avait dit, c'est que,
même centre de services scolaire ou
commission scolaire, les deux s'appliquaient. Donc, c'était interdit d'occuper
les deux postes à la fois. Mais je vais laisser quand même
Me Paradis parce qu'il va peut-être avoir plus les informations du
ministère de la Justice.
M. Paradis (Nicolas) : Merci,
Mme la Présidente. Nicolas Paradis, sous-ministre adjoint aux politiques au
ministère des Affaires municipales et de l'Habitation.
Effectivement, après, dans le cadre de la
rédaction mais également à l'égard de vérifications qui ont été faites dans le
cadre de celle-ci, le ministère de la Justice nous a indiqué que l'appellation
«centre de services scolaire», au sens générique qu'il est utilisé dans la loi,
notamment la Loi sur l'instruction publique, vise tant les centres de services
scolaires francophones que les commissions scolaires anglophones, qui
s'appellent ainsi pour, à tout le moins, la durée du sursis qui est
actuellement décrété par la cour. Donc, cette appellation vise à la fois, je
veux dire, les organismes francophones que les organismes anglophones.
D'ailleurs,
l'application, c'est la position qu'a prise également le ministère de
l'Éducation à cet égard, à l'égard des
différents actes qui ont été adoptés par le gouvernement et le ministère même à
la suite du sursis. Il y a des modifications qui ont été apportées aux
régimes pédagogiques, et les décrets qui ont été adoptés dans ce sens énoncent,
dans tous les cas, la notion de centre de services scolaire et visant tout
aussi bien la situation francophone qu'anglophone.
Mme Maccarone :
Ces articles, on les trouve où? Où c'est clairement indiqué que «centre de
services scolaire», ça englobe aussi commission scolaire?
M. Paradis
(Nicolas) : Les lois québécoises, par l'effet... dans le cadre du
projet de loi n° 40, ont été modifiées pour remplacer «commission
scolaire» par «centre de services scolaire». C'est par l'effet d'un jugement de
la Cour supérieure et avec confirmation
également de la Cour d'appel qu'il y a un sursis quant à l'application des
modifications opérées pour les commissions scolaires anglophones, pour les
centres de services scolaires anglophones, et qui, de ce fait, poursuivent,
quant à elles ou à eux, leur appellation comme... actuellement, comme
commissions scolaires. Mais on n'en est qu'à l'appellation. Mais, sur
l'application juridique, l'énoncé «centre de services scolaire» vise aussi bien
les centres de services scolaires francophones que la situation, actuellement,
des commissions scolaires anglophones.
Mme Maccarone : Permettez-moi d'être
perplexe par ceci, parce que je vous entends puis je ne veux pas dire que... ce
n'est pas une question de ne pas vous croire, mais, dans le pratico-pratique,
sur le terrain, c'est totalement différent. Parce que, exemple, les directives
qui sont envoyées aux directeurs généraux dans les centres de services
scolaires et les commissions scolaires, c'est clairement indiqué les deux, on
utilise les deux termes dans toute la documentation qui... du ministère. Quand
on parle aussi des communiqués qui sont envoyés, on parle des deux instances. Quand le ministre, il fait ses
points de presse, il parle des centres de services scolaires et des
commissions scolaires. Quand on parle des règles qui s'appliquent, en termes
de... le perfectionnement dans les deux réseaux, ce n'est pas les mêmes règles
qui s'appliquent. Comme, par exemple, dans le réseau francophone, c'est
30 heures de perfectionnement, puis, dans le réseau anglophone, ce n'est
pas la même chose. Alors, je suis vraiment perplexe par le fait qu'on a un
terme qui englobe les deux.
Aussi, même, si on regarde les signatures... on
a 72 centres de services scolaires et commissions scolaires dans la province du
Québec, puis, dans la signature pour le réseau francophone, tout est adapté,
puis c'est changé, puis c'est une réflexion
un peu comme le réseau de santé et services sociaux, où la signature, pour ce
réseau, c'est tout uniforme, mais, dans les commissions scolaires
anglophones, c'est tout individuel, c'est totalement différent.
Alors, je
veux mieux comprendre, d'abord, le pourquoi, c'est quoi, le bémol de rajouter,
d'abord, commissions scolaires dans l'article. Je comprends que, centres
de services scolaires, ça englobe, selon vous. Moi, mes arguments, je pense
qu'ils sont valides en termes de la façon que ça va être reçu sur le terrain.
Puis moi, ce que je veux éviter, c'est, comme toutes les choses que je viens
d'évoquer au début, les situations où on peut se retrouver avec un conflit
d'intérêts. Écoute, je peux rajouter le PQI aussi. Le plan triennal, il faut
consulter la ville. Et je pense que mon collègue le député de Chomedey l'a
mentionné tantôt aussi, on peut maintenant... si on ne le modifie pas, on peut
être un élu à une commission scolaire, on peut être membre d'un centre de
services scolaire parce qu'on peut être nommé aussi au C.A., et municipal. Ça
fait que, là, on corrige un peu, mais pas le tout.
Alors, je voudrais savoir l'argument pour ne pas
rajouter, même si on sait que ça comprend, selon vous, dans la définition... pourquoi ne pas, d'abord,
juste le rajouter pour s'assurer qu'il
y a une conformité avec toutes les
autres choses qu'on fait à l'extérieur de cet article?
Mme
Laforest : Au niveau de la conformité, justement, en réponse à votre question,
Me Paradis va vous l'expliquer, puis ce sera conforme.
M. Paradis
(Nicolas) : Comme vous le savez, dans le projet de loi n° 40, la
loi qui modifie la Loi sur l'instruction publique et la Loi sur les élections
scolaires, il y avait eu un remplacement complet, dans le corpus législatif
québécois, de l'appellation «commission scolaire» par «centre de services
scolaire». Donc, dans les lois québécoises,
la modification, elle est opérée. C'est par l'effet d'une décision judiciaire
qu'il y a actuellement un sursis, mais pour... en termes d'application,
pour les commissions scolaires anglophones.
Par contre, les lois
n'ont pas été modifiées. Les lois réfèrent exclusivement à «centre de services
scolaire», que ce soit pour des francophones, l'organisme, l'institution
francophone, que pour l'institution anglophone. Donc, de ce fait, le
législateur n'a parlé qu'à l'égard des centres de services scolaires. Il y aura
la cour qui a décidé d'opérer un sursis quant à l'application de ces lois-là
pour les commissions scolaires anglophones, donc, jusqu'à ce qu'il y ait, bien
entendu, décision sur le fond qui sera rendue par les tribunaux.
Mme Maccarone :
C'est quoi, l'impact de rajouter «commissions scolaires» à l'article?
M.
Paradis (Nicolas) : Les lois ne parlent plus de commission scolaire.
Donc, en ne parlant plus de commission scolaire, pour assurer une
cohérence juridique pleine et entière avec le corpus législatif, il s'agit de
référer au centre de services scolaire.
Mme
Maccarone : J'aurais besoin d'avoir... Je m'excuse, parce que, pour
moi, j'avoue, c'est très important pour moi,
puis je sais que c'est très important pour plusieurs personnes qui nous
écoutent aussi, parce que, comme je dis, je veux vraiment protéger les
gens qui se présentent dans les trois instances, parce que, pour moi,
c'est totalement séparé. Puis je sais que,
sur le terrain, les commissions scolaires se voient vraiment à part, ils ne
s'appellent pas centres de services scolaires.
Alors, j'aimerais
savoir quel document qui réfère aux deux entités. Parce que je ne
comprends pas, je ne comprends vraiment pas la difficulté de rajouter les deux,
malgré que... oui, je comprends, on a quand même un article, dans le projet de loi n° 40, qui indique qu'on a des
centres de services scolaires, mais ça reste que, sur le terrain, ce n'est pas la façon qu'ils... s'identifier. Alors,
ça va être important, je pense, d'avoir... qui peut être une mesure
transitoire ou quelque chose pour clarifier que ça s'applique à eux, un autre
article d'abord pour dire que «jusqu'à tant que», je ne sais pas, mais un libellé, parce que, moi, ce que je vois, puis je ne suis pas légiste, puis je ne suis pas
avocate, c'est que ce serait une porte d'entrée parce que ça laisse une
interprétation sur le terrain, des gens qui vont pouvoir dire : Mais ça ne
s'applique pas à moi.
Puis on a quand
même... tu sais, juste dans les grandes villes, on a au moins deux, si ce n'est
pas quatre personnes qui sont déjà élues dans les commissions scolaires
anglophones qui se présentent au niveau municipal aussi. Alors, je pense que
c'est vraiment une question d'interprétation.
Alors, que
pouvons-nous faire pour s'assurer que ça ne s'appliquera pas juste en partie?
Parce que, pour moi, c'est quand même parcellaire.
• (14 h 40) •
M. Paradis
(Nicolas) : Les conclusions auxquelles en arrivent, dans le fond, les
travaux tant du ministère de l'Éducation que de la justice font en sorte que ce
sera une application selon ce qui a été analysé, une application complète tant
pour le volet francophone qu'anglophone. Donc, il y a... et le fait que l'ensemble
des lois ont déjà été modifiées pour parler de centres de services scolaires...
comme je dis, les lois ne peuvent pas intégrer cette nouvelle notion là, il faut y aller en fonction du corpus législatif existant. S'il
arrivait, et là il ne m'appartient pas de me prononcer sur le bien-fondé de quelque argument que ce soit,
mais, s'il arrivait que la cour devait rejeter les recours intentés en
termes d'invalidation, bien, c'est «centres de services scolaires» qui
s'appliqueront pour tout le monde. S'il devait avoir un résultat différent,
bien là, à ce moment-là, le législateur verra qu'est-ce qu'il aura à faire ou
qu'est-ce qu'il souhaitera faire. Mais donc il faut s'intégrer actuellement, en
termes de modifications législatives, dans le cadre des lois actuelles et de la
manière dont c'est rédigé.
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. Définitivement, là, il y a un malaise, là. Il y a un
malaise parce qu'on a toujours... il a
toujours été... il y a eu des échanges, il a toujours été plaidé deux entités,
la commission scolaire... les commissions scolaires anglophones puis les
centres de services scolaires.
Je comprends, là, les
propos de Me Paradis en disant que «centre de services scolaire», ça inclut les
commissions scolaires, sauf que de l'adopter comme ça, ce serait de vous
dire : Bien oui, votre loi, elle est bonne puis elle est bonne partout,
alors que, présentement, on le sait, là, ça pourrait être d'autre chose, là. Il
y a un sursis de la cour, là, tu sais, il y a un... puis ça pourrait être
d'autre chose.
Moi, je le dis
d'emblée, là, je vous donne mes couleurs d'emblée, là, moi, je ne suis pas à
l'aise à l'adopter comme ça. Si c'est pour être ça, suspendons-le puis
attendons les... tu sais, attendons la décision de la cour, puis on fera... tu sais, on fera un article en
conséquence. Moi, je vous le dis,
puis c'est les recommandations, c'est que c'est les recommandations que
je ferai à mes collègues aussi.
Tu sais, c'est comme
si on venait présumer que votre position, c'est la bonne, puis qu'on va
l'adopter comme ça. Puis, tu sais, je me disais : Au pire, là, c'est quoi?
C'est : On va le prendre puis on va aller, tu sais, dire à la cour, bien... Je me disais : Est-ce que ça peut... puis là
j'exagère, là, j'exagère, là, je vais y aller vraiment, là, mais est-ce que ça
ne pourrait pas être un début de preuve, en disant : Bien, tu sais, même
les oppositions ont adopté des articles en disant que ça, ça incluait ça, puis,
regardez, on l'a par écrit, ils ont voté pour puis...
Ça fait que moi, là,
jamais je ne vais voter pour ça puis, je vous le dis d'emblée, moi, je ne suis
pas à l'aise avec ça. Je verrai ce que mes collègues veulent faire, là, mais
moi, je vous dis tout de suite...
Puis je les comprends,
là, je les comprends, les propos. On est dans une zone grise, puis, à moins de
mieux la... de mieux la...
Une voix :
...
Mme Nichols :
C'est ça, de mieux la définir, quitte à ce que ça ne s'applique pas après. Tu
sais, après, là, si on l'inclut puis ça ne s'applique pas, ça ne s'applique
pas. Ça n'existera plus, puis c'est tout.
Mais moi, je... Puis
je le fais... tu sais, je ne le fais pas de mauvaise foi, là, au contraire, là.
Tu sais, je pense au monde municipal, puis,
ça aussi, là, je me ferai peut-être lancer des roches ou des cailloux, mais, tu sais,
moi, je ne trouve pas ça normal qu'un
élu d'une commission scolaire anglophone soit aussi maire ou mairesse d'une
municipalité puis puisse aussi siéger au C.A. d'un centre de services scolaire,
là. Tu sais, ça serait un cumul de trois fonctions, là, puis ça, là-dessus, je
le sais qu'on est tous d'accord, là. Je le sais qu'on est tous d'accord puis on
ne veut pas que ça arrive, là. Ça fait que, sur le principe de base, on
s'entend, mais, tu sais, là où on ne s'entend pas, c'est sur le... c'est sur
qu'est-ce qui va être tranché de façon juridique. C'est là où on ne s'entend
pas, puis, pour vrai, moi, je ne plierai pas sur cette partie-là.
Ça fait que je peux
laisser, là, la parole, peut-être j'ai des collègues qui veulent ajouter,
mais...
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, Mme la députée. M. le député de Chomedey, allez-y.
M.
Ouellette : Merci, Mme la Présidente. Effectivement, j'abonde dans le
même sens que ma collègue de Vaudreuil puis ma collègue de Westmount—Saint-Louis
parce que... puis on en a parlé au début du projet de loi, on a discouru, le
mois passé, énormément sur la différence, différence terrain, etc., puis c'est
une différence qu'on voie. Je comprends que, juridiquement, par une loi
adoptée, le gouvernement a décidé telle chose, mais c'est une décision de cour.
On a des décisions législatives à prendre.
C'est sûr que, si on
adopte cet article-là, cet amendement-là sachant fort bien que ça ne représente
par la situation sur le terrain, sachant fort bien que les membres des services
scolaires ne sont pas élus, mais nommés, alors que les commissaires scolaires
sont élus, ne serait-ce qu'apporter cette différence-là à 27.1... Parce que
27.1, le 4° puis le 5°, quand on parle de centres de services scolaires, là,
c'est une personne qui est nommée au C.A. Elle n'est pas élue au C.A. Alors, quand on parle d'un commissaire, c'est une
personne qui est élue. Déjà là, il y a une différence. Déjà là, on le
voit. Puis je nous verrais fort mal, comme législateurs... parce que c'est
notre position, puis c'est des citoyens qu'on représente. Puis on a donné plein
de cas, et Mme la députée de Westmount—Saint-Louis a fait état, on en a, puis je vous
l'avais mentionné déjà, il y a quelques semaines, il y a des gens qui
n'attendent que ça. Il y a des gens qui n'attendent que ça, si on... spécifiquement,
on ne le spécifie pas.
Et je me dis, je
comprends que le ministère de la Justice, que les légistes de la Justice ont un
point de vue. Je le comprends. Je comprends aussi que les législateurs ont fait
de la politique et je comprends qu'en faisant de la politique, notre travail,
c'est d'écouter ce que nos citoyens ont à nous dire. Et je comprends que les
légistes auront à plaider devant les différentes cours que les arguments
gouvernementaux d'un projet de loi, ce sont ceux-là pour que les juges
décident. Et je comprends aussi que, si on demande et qu'on a une ouverture
pour indiquer, à 27.1, la réalité du terrain actuel, s'il y en a, deux entités,
là, il y a un flou juridique, il y a une argumentation qui se fera sur un bord
puis sur l'autre.
Mais ce qu'on vous
dit aujourd'hui, Mme la Présidente, ce qu'on vous amène aujourd'hui, c'est un
portrait factuel, 2021, de la situation sur le terrain. Ça existe, et il y
a deux modes de nomination. Il y a deux modes... Il y a deux modes : pour arriver au rôle de commissaire, c'est une
élection, il y a du monde qui vote; pour arriver au C.A. d'un centre scolaire, bien, tu es nommé. Il y a du
monde qui te nomme. Ce n'est pas pantoute la même affaire. Une élection
nécessite la confection d'une liste électorale, nécessite une campagne
électorale, nécessite un paquet de pancartes que vous allez voir dans
différentes rues à Québec, que vous allez voir dans différentes rues de la
province parce que c'est une campagne électorale, alors qu'un centre de
services scolaire, un conseil d'administration, tu es nommé... ton C.V. ou tu
es recruté puis tu es nommé là. Ça, déjà là, il y a une différence. Il y a une
différence qu'on n'a pas vue dans un projet de loi antérieur, mais il y a une
différence qui est là en 2021. Et il faut avoir la réalité terrain.
Je
me mets à la place de l'exemple que je vous ai donné, Mme la Présidente. Il y a
quelques semaines, pour y avoir jasé... J'ai un commissaire qui attend
après le législateur, il dit : Si le législateur ne met pas ça dans une
loi, là, textuellement, bien, moi, je ne suis pas... je n'ai pas d'affaire à me
gouverner avec rien, parce que, ce pour lequel le gouvernement voudrait que je
me gouverne, c'est en cour. Puis je me verrais fort mal, moralement... puis je comprends toutes les explications des légistes de
la Justice, mais je me verrais fort mal, moralement, comme représentant
des citoyens de Chomedey, voter pour un amendement comme ça en faisant
abstraction qu'il y a deux entités présentement
sur le terrain. Je me verrai fort mal. Puis, si, pour une raison ou une autre,
on réussissait à me convaincre et on me
démontrait l'inflexibilité gouvernementale... parce que, là, ce n'est pas les
légistes du ministère de la Justice. Ça, c'est une chose. Puis je l'ai
dit, nous autres, on fait de la politique et on fait des lois. Ça fait que, si
on décide que c'est ça puis si on décide qu'on vote cet amendement-là, les
légistes vont s'ajuster et après ils iront plaider. C'est leur job. Notre job,
c'est de légiférer. Ça fait que...
Puis
je me dis qu'il faut être bien en notre âme et conscience de légiférer sur les
bonnes affaires, pas sur des probabilités de, puis sur des perceptions de. Ça
existe. On ne peut pas passer à côté. Puis on va créer un préjudice et on va
créer une situation actuellement, à cause de ce qui se passe puis à cause de ce
que Me Paradis nous a dit, on va créer une situation qui ne sera pas équitable
pour tout le monde et qui va faire que certains commissaires qui seront élus lundi prochain vont se dire : «Too bad»,
la loi ne me touche pas. C'est aussi simple que ça. Puis je me dis... Et je
pense que, pour nous autres, pour nous autres, législateurs, là, c'est le gros
bon sens. Puis, s'il n'y a pas d'ouverture gouvernementale
sur cet article-là, bien, de grâce, il faudrait ajuster le 4° puis le 5°
paragraphe, parce qu'un membre d'un conseil d'administration d'un centre
scolaire, ce n'est pas quelqu'un qui est élu, c'est quelqu'un qui est nommé.
C'est toute la différence. Ça fait que 4° et 5°, présentement, ils sont inadéquats.
• (14 h 50) •
Ça fait que je le
soumets pour votre réflexion, Mme la Présidente. Puis on le sait, depuis le
début du projet de loi n° 49... puis je
pense que la ministre a été très aidante dans le projet de loi. La ministre a
démontré une très grande ouverture, puis on la remercie. On ne la
remerciera jamais assez parce que je pense qu'on fait le rôle pour lequel on a
été élus, de représenter notre population. On a tous... On est tous animés du
même désir de purifier l'air en éthique et en déontologie municipales.
Mais il ne faut pas
se donner... il ne faut pas dire une chose et son contraire puis se créer, nous
autres même, des situations. Parce qu'en
quelque part, il y a eu une discussion ou il y a eu un projet de loi qui va se
débattre, puis il y a du monde qui le débattront, puis il y aura des
juges qui le décideront. Mais, pour nous autres, les législateurs, d'emmener... puis ce n'est pas un choix
gouvernemental, mais d'emmener la situation réelle du terrain, puis d'en
faire part aux citoyens qui nous écoutent, puis de dire : Bien, même, que
vous soyez élus ou nommés, le 7 novembre, quand le projet de loi n° 49 sera appliqué, vous avez le choix. Vous allez avoir
le choix, mais, c'est bien clair, on ne fera pas de cachette, personne, si j'ai
un petit doute ou si je ne suis pas clair, bien, on aura une défiance sur le
49. Puis, si je commence à avoir une...
Puis, comme j'ai
mentionné, à chaque fois qu'on étudie puis à chaque fois qu'on dit quelque
chose dans le micro, dans nos débats, il y a une batterie d'avocats, en quelque
part dans la province, que leur job, c'est de trouver les failles et déjà de
travailler à passer dans les craques du plancher. Je vous le dis, là. Puis, sur
celle-là, moralement, je dois vous dire que je suis du même avis que ma
collègue de Vaudreuil et que je supporte entièrement ma collègue de Westmount—Saint-Louis
puis, je pense, la très grande majorité, pour ne pas dire la totalité des
députés de cette Assemblée. Et ce n'est pas parce que des légistes à la Justice
ont dit que c'était ça que c'est nécessairement ça. C'est respectueusement
soumis, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci, M. le député. Avant de donner la parole à
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
est-ce que vous vouliez dire quelque chose, Mme la ministre?
Mme Laforest :
Est-ce que c'est possible de suspendre un petit peu, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme Boutin) : Oui, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
14 h 54)
(Reprise à 15 h 03)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, c'est reparti. Mme la ministre, je vous inviterais à
nous faire un petit récapitulatif, là, de la discussion qu'on vient d'avoir,
là, hors ondes, s'il vous plaît.
Mme
Laforest : Oui. Alors, Mme la Présidente, nous étions dans la mesure
Introduire de nouveaux motifs d'inhabilité et modifier certaines règles
afférentes. Nous avons étudié l'article 27.1. On a demandé de suspendre
pour valider certaines informations. Donc, l'article 141.2 est relié avec
le 27.1. On va passer, à ce moment-là, tout de suite à l'article 28, en
attendant qu'on travaille sur l'article 27.1. Donc, je ne voudrais pas
qu'on retarde les travaux, on continuerait à l'article 28, si tout le
monde est d'accord.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Donc, afin de clarifier certaines choses, je vais
vous demander votre consentement pour suspendre l'article 27.1 et
l'article 141.2, s'il vous plaît. Parfait. Alors, ces deux articles sont
suspendus. Nous allons maintenant pouvoir étudier l'article 28. Mme la
ministre.
Mme
Laforest : Oui. L'article 28 : L'article 301 de cette
loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après «infraction»,
de «prévue au paragraphe 1° de l'article 632 ou d'une infraction».
L'article 301 de
la LERM prévoit qu'est inhabile à exercer la fonction de membre du conseil
d'une municipalité toute personne qui a été déclarée coupable d'une manoeuvre
électorale frauduleuse. L'article 645 de la LERM énumère les infractions
qui constituent des manoeuvres électorales frauduleuses.
Il est proposé
d'ajouter que soit également inhabile toute personne qui commettrait
l'infraction prévue au paragraphe 1° de l'article 632 de la LERM,
soit celle de poser sa candidature en se sachant inéligible.
L'article 301 actuel, tel qu'il serait
modifié : «301. Est inhabile à exercer la fonction de membre du conseil de
toute municipalité la personne déclarée coupable d'une infraction prévue au
paragraphe 1° de l'article 632 ou d'une
infraction qui est une manoeuvre électorale frauduleuse au sens de
l'article 645, de la Loi sur les élections scolaires (chapitre E-2.3)
ou de la Loi électorale (chapitre E-3.3).
«L'inhabilité
dure cinq ans à compter du jour où le jugement de culpabilité est passé en
force de chose jugée.»
L'article 632, paragraphe 1° :
«632. Commet une infraction :
«1° quiconque pose sa candidature à un poste de
membre du conseil en sachant qu'il n'est pas éligible.»
Alors, ici, on vient renforcer la probité des
élus municipaux. On veut maintenir la confiance des électeurs à l'endroit des
institutions démocratiques municipales. On veut éviter qu'il soit requis
d'entreprendre un recours distinct pour mettre fin au mandat d'un élu reconnu
coupable en force de chose jugée de s'être porté candidat en se sachant
inéligible. Une personne qui pose sa candidature en se sachant inéligible peut
être poursuivie par le DGEQ et se voir imposer une amende.
La mesure proposée éviterait un dédoublement des
procédures judiciaires. Ainsi, lorsqu'une personne serait reconnue coupable en
force de chose jugée d'avoir posé sa candidature en se sachant inéligible, son
mandat prendrait automatiquement fin,
évitant qu'un recours judiciaire distinct ne doive être pris à cette fin.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Alors, y a-t-il des interventions? Oui, M. le député de
Chomedey, à vous la parole.
M. Ouellette : Merci, Mme la
Présidente. Je me questionne, pas juste sur cet article-là, je suis d'accord
avec cet article-là, je me questionne s'il n'y aurait pas lieu d'élargir, parce
qu'on a plein de situations où on a eu des élus municipaux qui, pour différents articles de la Loi électorale, ont
reconnu, en cours de mandat ou en cours de campagne électorale... ont
commis des infractions et ont été condamnés alors qu'ils étaient élus. Là, on
parle de l'article 632, mais je nous invite à réfléchir s'il n'y aurait
pas lieu, puisqu'on veut avoir des élus qui sont sans reproche, qui sont...
bon, qui ne traînent pas différentes condamnations en cours de mandat, là, je
nous invite à réfléchir si on ne devrait pas s'élargir un petit peu plus.
Je trouve assez particulier aussi qu'on parle de
la Loi sur les élections scolaires. Ça fait que... parce que, quand on va
parler de centres de services scolaires, c'est des personnes nommées, et, tant
qu'on ne sera pas arrimés, je trouve ça assez particulier. Mais mon premier
commentaire, à ce moment-ci, sera d'avoir une réflexion si on ne devrait pas
élargir à d'autres infractions qu'au seul article 632 qu'on veut mettre à
l'article 28.
Et j'ai aussi certaines réflexions sur «commet
une infraction quiconque pose sa candidature à un poste de membre du conseil en
sachant qu'il n'est pas éligible». Vous comprendrez, pour l'avoir déjà vécu,
Mme la Présidente, le DGEQ ne fait pas aucun
«screening» d'un bulletin de candidature. Le DGEQ, son travail ne
commence pas avant. Ça fait que, donc, il laisse la personne se présenter en
disant que, puisque son bulletin de candidature est assermenté, bon, ça devrait
être assez. Et, si la personne est élue... puis là je vois que, dans des
amendements, on va y travailler, mais présentement, ce qui existe, c'est que,
si la personne est élue, bien, il faut qu'un citoyen prenne de ses deniers
personnels pour poursuivre et entreprendre des procédures à la cour.
Ça devrait changer avec certains amendements que
vous allez nous proposer et qui vont amener certaines ouvertures ailleurs, mais
je vous dirai que la difficulté qu'on va avoir, de la façon que c'est écrit,
«quiconque pose sa candidature à un poste de
membre du conseil en sachant qu'il n'est pas éligible», bien, il va falloir
prouver l'intention de cette personne-là et la connaissance de cette
personne-là de son éligibilité. Je pense qu'on augmente notre fardeau. Et, à ce stade-ci, c'est mes commentaires pour
réflexion, parce que je me dis : On n'est peut-être pas assez
spécifiques dans certaines choses, puis j'aurais voulu élargir à d'autres
infractions l'inhabilité à exercer une fonction d'élu.
Parce que...
puis je ne nommerai pas, mais on a des maires qui ont été inéligibles, élus, et
qui ont fait plusieurs termes. On a les mêmes maires qui ont été
condamnés en vertu de certaines dispositions de la Loi électorale et qui ont
même été condamnés au civil pour les... atteinte à la réputation de certains de
leurs conseillers, et qui ont quand même resté dans leur poste de maire ou de
conseiller pendant plusieurs mandats. Donc, si on veut vraiment aller dans
l'optique et avoir une ère nouvelle au niveau de la probité, de l'éthique de
nos élus, je pense que c'est des choses sur lesquelles il faut réfléchir. C'est
mes premiers commentaires, Mme la Présidente.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. le député. Mme la ministre, est-ce que vous vouliez intervenir?
Mme Laforest : Oui. Alors, ici, là,
c'est sûr qu'on pourrait donner des exemples de situations. Par contre, déjà,
au niveau de la LERM, on a des conditions pour être candidat, si c'est possible
et si la personne le veut. Il y a certaines...
Quand une personne dépose sa candidature, vous le savez, là, il y a des
formulaires à remplir. Évidemment, je ne vous dis pas ça... mais, par
contre, l'article ici est vraiment... c'est un ajout, par exemple, pour la
personne qui se présente, mais que la
personne sait qu'elle n'est pas citoyenne dans le territoire, qu'elle ne réside
pas dans le territoire exactement où elle se présente.
Alors, l'article, ici, 28, est vraiment
spécifiquement pour traiter et pour ajouter, par exemple... c'est un exemple
que je vous donne, là, parce qu'il y a des élus qui se présentent, mais ils ne
demeurent pas dans le territoire en question. Ça fait que, vraiment,
l'article 28 vient... c'est un ajout, si je peux dire. Mais déjà, le DGEQ
a déjà les conditions, là, à savoir quelqu'un se présente, est-ce qu'il a des
motifs ou non. Puis que quelqu'un se présente, bien, évidemment, il y a le nom,
l'adresse, toutes les informations de base, donc c'est important de voir
qu'avec ça, si le DGEQ voit que la personne ne réside pas ou l'adresse
exacte... ne se présente pas à son adresse précise, bien, il ne peut pas être éligible.
M. Ouellette :
La pratique courante en 2021, jusqu'à aujourd'hui, puis il va falloir que ça
change... je ne suis pas convaincu que le DGEQ s'assure de la conformité de ces
informations-là. Je ne suis pas convaincu. La réponse qu'on va nous faire... parce
qu'il est arrivé à plusieurs reprises qu'on a fait ces démarches-là sur des
gens qui n'étaient pas éligibles. La réponse
qu'on a eue, c'est : La déclaration de candidature, c'est une déclaration
assermentée. Donc, la personne, elle a assermenté que les informations qu'il y
a là-dessus sont véridiques.
Mme Laforest : Mais ça, c'est le
rôle du président d'élection. C'est automatique, c'est sa responsabilité.
M.
Ouellette : Donc, le DGEQ
n'interviendra... et rarement, je n'ai pas dit jamais, mais, je pense, jamais,
le DGEQ n'interviendra pas avant. Il va intervenir après, s'il y a
contestation. S'il n'y a pas de contestation, il n'interviendra pas. Je n'ai
pas dit jamais, il y a peut-être des cas d'exception.
Pour l'éligibilité dont Mme la ministre nous
fait part, la Cour d'appel s'est penchée sur cette notion d'inéligibilité par
rapport à la résidence. Dans certains cas, il y a une décision de la Cour
d'appel déjà, ça fait que... que je pourrai très facilement vous retrouver et
vous envoyer. En partant du moment où il y a une décision de la Cour d'appel
pour préciser les paramètres ou les critères de résidence, parce que la Loi
électorale donne un an ou six mois, parce qu'on voulait changer certaines
choses, là, il fallait que tu résides à l'intérieur du territoire de la
municipalité, c'est ce qui a amené cette contestation-là qu'on a vécue et qui a
amené cette décision de la Cour d'appel.
Donc, je vous dirai que toute contestation
actuelle sur cette raison de résidence, bien, on a une décision de la Cour
d'appel. Ça fait que les critères de la Cour d'appel vont être abondamment
repris par les procureurs ou les maîtres qui
suivent nos travaux et qui vont essayer de trouver toutes sortes de belles
petites raisons pour court-circuiter les décisions que nous prenons ou
faire en sorte que certains individus qui voudraient profiter des failles de
notre système les utilisent. Donc...
Mme Laforest : Mais j'ai peut-être
une petite information à vous donner, parce qu'on a adopté, c'était dans le
projet de loi n° 85, avec ma collègue de Vaudreuil...
M. Ouellette : Oui, six mois.
Mme Laforest : ...les
responsabilités prévues dans le cadre des élections municipales. Au niveau des
responsabilités, au niveau municipal, à l'article 15 du projet de loi, on
avait la possibilité d'agir immédiatement, là, l'acceptation sur-le-champ ou
non. Ça fait que ça, on l'a ajouté déjà, ça avait été déjà travaillé. Puis oui,
l'article 15, ici, on l'avait fait, dans les responsabilités prévues dans
le cadre des élections municipales, ça avait déjà été étudié.
Mme Nichols : Je suis d'accord, mais
le 85 s'applique seulement pour le 7 novembre prochain, tu sais, le projet
de loi qu'on a fait pour les élections en... dans le cadre de la pandémie.
Mme Laforest : Est-ce que c'était
juste pour le 7 novembre?
M. Paradis (Nicolas) : Le projet de
loi n° 85 ne s'applique effectivement que pour l'élection générale du
7 novembre 2021. Mais, comme Mme la ministre l'évoque... le mentionne, l'article 15
du projet de loi n° 49, qui a été adopté, a pour
effet précisément... s'inscrit précisément dans les préoccupations de M. le
député de Chomedey, qui visent à faire en sorte qu'il y ait une vérification en
amont qui soit effectuée à l'égard de la déclaration de candidature pour
s'assurer que les règles de... les conditions d'éligibilité soient présentes au
moment du dépôt de la déclaration de candidature. Le président d'élection aura
maintenant formellement l'obligation, exprimée dans la loi, de vérifier notamment que l'adresse fournie par le
candidat se situe sur le territoire de la municipalité. Donc, cet
élément-là a fait l'objet de l'article adopté par la commission lors d'une
séance antérieure.
Mme Nichols : Je m'excuse. Je me
mêle en...
Mme Laforest : Non, mais je peux le
relire, l'article 15.
Mme Nichols : C'est l'article...
O.K.
Mme Laforest : Oui. Est-ce que vous
voulez que je le relise? Est-ce que je peux le relire?
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
allez-y, Mme la ministre.
Mme Nichols : Oui, s'il vous plaît.
Mme Laforest : O.K.
L'article 15 : L'article 165 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«165. Sur
production de la déclaration de candidature, le président d'élection vérifie
si, selon toute apparence, elle est conforme aux exigences de la présente section
et si tous les documents requis y sont joints. Il vérifie notamment
que :
«1° l'adresse fournie par le candidat se situe
sur le territoire de la municipalité;
«2° le nombre de signatures d'appui correspond à
celui requis en vertu de l'article 160;
«3°
la pièce d'identité permet d'établir que le candidat est majeur.
«À
la suite de ces vérifications, le président d'élection délivre un accusé de
réception et un avis de conformité qui fait preuve de la candidature.
«Le président
d'élection doit toutefois refuser la production de la déclaration de
candidature d'une personne dont le nom
apparaît sur une liste de personnes inéligibles constituée et transmise par le
directeur général des élections.»
Ça, on l'a déjà adopté
à l'article 15, donc c'est pour ça qu'on devait ajouter l'article 27.
Mme Nichols :
Le 9 juin dernier.
Mme
Laforest : C'est 27 qu'on doit ajouter, justement, au niveau de
l'adresse exacte où la personne ne peut pas... ne reste pas, ne demeure pas. C'est-tu
l'article...
Une voix :
...
Mme
Laforest : C'est 28. O.K., oui, c'est ça.
• (15 h 20) •
M.
Ouellette : Mme la Présidente, je comprends l'article 15, mais je
persiste à croire, Mme la Présidente, que l'article 15 n'a aucun pouvoir.
Je remplis mon bulletin de candidature. J'écris une adresse qui est dans la municipalité, O.K., et je présente mon bulletin. Je présente les
pièces qu'on a besoin, ma photo, puis etc. J'assermente, au directeur de
scrutin, ma déclaration. Il n'y aura plus de... fini, mon enquête, là. Je veux
dire, le directeur de scrutin, il n'ira pas fouiller sur tout ce que c'est que
j'ai écrit, savoir si c'est vrai, je l'ai assermenté. Puis ça dit que, si j'ai
fait une fausse déclaration, je peux être poursuivi. Et, à l'article 15, le dernier paragraphe
dit que, bien, le DGEQ, lui, sa job, c'est que tous ceux qui ont été
condamnés en vertu de la Loi électorale au cours de l'année, dans ce territoire-là,
qui sont inéligibles, ou inhabiles, ou ils
ne peuvent pas voter pour les cinq prochaines années, ou qui ne peuvent pas
occuper un poste x pour les x nombres d'années, il l'envoie, cette
liste-là. Ça fait que c'est sûr que le directeur de scrutin, il va vérifier
cette liste-là. Ça n'a rien à voir avec le bulletin de candidature.
Je veux bien qu'on le
renforce, puis 15, on se donne des... on se donne des paramètres. Mais ce
qui existe présentement, aujourd'hui, sur le terrain, il n'y a pas de... la
période d'élection ou la période électorale dure 30 jours. À moins que je
me trompe, puis j'aimerais bien ça me tromper, il n'y a pas d'enquête de faite
sur les bulletins de candidature. On a vérifié avec le DGEQ, puis j'espère que je
me trompe puis que ça a changé, ce n'est pas avant qu'il vérifie. Il se fie sur la déclaration assermentée. Puis, si tu t'es trompé puis si tu as conté des menteries,
bien, il y a quelqu'un qui va
pouvoir te poursuivre. Mais on ne vérifiera pas. Puis je n'ai pas vu, par
rapport à des bulletins de candidature qui
remplissent le code postal où est-ce
que c'est que tu dois être, puis
etc., je n'ai pas d'exemple frais à la mémoire
de gens, donc, qu'on a refusé leur bulletin de candidature pour des raisons
que... bon, c'est sûr, s'ils n'ont pas toutes les informations. Mais, s'ils ont
toutes les informations, on n'a pas fait de vérification subséquente pour dire : On rejette ton bulletin. On se fie sur la déclaration assermentée et on responsabilise la personne qui a rempli son bulletin
de candidature.
Si on peut changer ça
et faire en sorte que ça soit différent, ça va nous obliger à faire des vérifications
avant les élections, ça va
nous obliger à faire d'autres... d'autres moyens. Peut-être
que l'amendement qui va venir... On
va avoir un amendement, là, à un moment donné, là, qui va nous dire que
les gens qui sont inéligibles ou inhabiles à exercer, parce que, bon, ils ne
restaient pas... Mettons que tu dois rester dans la municipalité... Parce que,
dans 85, on voulait que ça soit six
mois. Si ça fait rien que deux mois que tu restes dans la municipalité, que tu
es élu, on s'en vient avec une disposition, là, ou on pense avoir une
disposition qui va faire que la Commission municipale va pouvoir intenter une
procédure pour te faire déclarer inhabile. Parce que présentement tu es élu, tu
n'es pas éligible, tu es élu, s'il n'y a pas de citoyens qui se lèvent, qui
sont prêts à payer, là, il n'y a rien qui se passe, là.
Mme Laforest : Mais le président d'élection n'est pas obligé
d'accepter immédiatement, là, les candidatures, là.
M.
Ouellette : Je comprends.
Mme
Laforest : Ce n'est pas automatique que le président d'élection...
Puis il y a quand même une vérification qui se fait, là.
M.
Ouellette : Oui, il va vérifier sur les pièces qu'il a besoin d'avoir,
mais le président d'élection, lui, il va prendre l'assermentation du bulletin
de candidature pour du cash, là.
Mme
Laforest : Sauf que, là, l'article 28, c'est sur où le citoyen
réside, là. Ça fait que c'est sûr que, s'il se présente dans une municipalité et
son adresse n'est pas la même, bien, c'est ça que ça touche, l'article 28.
C'est pour ça que le
président d'élection... Il faut quand même revenir à la responsabilité d'où le citoyen
réside, là. Ça fait que c'est de ça qu'on parle. Puis le président d'élection
n'est pas obligé d'accepter immédiatement la candidature. Puis, s'il ne
l'accepte pas, les adresses ne correspondent pas à l'endroit exactement où il
demeure, bien, il ne pourra pas accepter sa candidature. C'est ça, vraiment ça,
l'article 28, là.
M.
Ouellette : J'essaie de comprendre, Mme la Présidente. Puis je veux me
présenter, exemple, à Laval. Je voudrais me présenter comme conseiller à Laval.
Je serais très malavisé de donner une adresse à Deux-Montagnes sur mon bulletin
de candidature.
Mme Laforest :
Mais, si on se présente puis on le sait, qu'on est inéligible, tout de suite,
on devient inhabile, là, pendant cinq ans. C'est ça aussi.
M. Ouellette : O.K. Là, je vais vous
amener à un raisonnement de choses qui se sont déjà passées. Je veux me présenter
à Laval, j'ai juste besoin, bon, de me louer un garage ou une shed à quelque
part, sur un terrain, pour avoir une adresse puis un code postal à mettre sur
mon bulletin de candidature. Et ça peut paraître très, très gros, mais on en parle dans un jugement de la Cour
d'appel, parce que c'est des choses qui se passent. Je vous dirais, on
serait très malavisé... Je comprends qu'on a cette préoccupation-là puis on
l'exprime, cette préoccupation-là, parce qu'on veut que ça soit le plus clair,
le plus transparent, le plus net possible, et que les gens qui vont remplir les
bulletins de candidature, ça soit vraiment
là qu'ils résident, parce qu'on dit : Il faut qu'il réside. Tu ne peux pas
résider dans un hangar de jardin, là,
puis donner une adresse dans un hangar de jardin. Puis j'extrapole puis je suis
peut-être aux extrêmes, mais les gens
qui veulent contourner le système, c'est des choses qu'ils font. La majorité du
monde ne fait pas ça, mais les gens qui veulent contourner le système,
c'est des choses qu'ils font.
Mme Laforest : Mais l'article... Si
on revient, là, parce que, là, c'est sûr qu'il y a plusieurs situations, là, puis vous avez raison dans certains exemples, on
pourrait en donner plusieurs, des exemples, mais le but de
l'article 28, c'est vraiment, vraiment concentré sur, par exemple, la
personne qui se présente, puis c'est, comme je le disais tantôt, où la personne
réside. Et la personne qui se présente et qui sait qu'elle n'est pas éligible,
à ce moment-là, sera déclarée inhabile. C'est le but de l'article 28. Mais
vous avez raison, là, des roulottes ou des trucs comme ça... mais il y a
tellement d'exemples, mais je ne sais pas où vous voulez en venir, là, parce
que je ne comprends pas le...
M. Ouellette : Mais c'est que la
personne va être déclarée inhabile si, après qu'elle est élue, on prouve
qu'elle n'était pas éligible.
Mme Laforest : Mais le président
d'élection, comme je vous dis, en déposant sa candidature, il va le voir. Tu
demeures, admettons, à tel endroit, puis tu n'es pas au bon endroit, puis tu te
présentes pour une autre municipalité. Le
président d'élection doit faire... il faut leur faire confiance, quand même,
ils vont vérifier. Mais c'est vrai qu'il y a toujours... il y a
toujours... vous avez souvent l'exemple qu'on échappe mais qu'il ne faut pas
échapper, je suis d'accord. Mais, ici, on vient vraiment dire que tu t'es
présenté, tu le savais que tu n'étais pas éligible, bien, c'est fini, tu n'es
plus... on te déclare inhabile, c'est tout. C'est sévère, là, comme mesure, je
le sais, mais la personne qui le sait qu'elle n'était pas éligible, là...
M. Ouellette : Bien, c'est parce
que, si on veut donner ce pouvoir-là au directeur du scrutin, au directeur des
élections, bien, la personne ne sera pas élue, parce qu'on va découvrir ce
stratagème-là avant. Là, ce qu'on est en train de créer avec cet article-là,
c'est qu'on dit : Tu es responsable de tes actes, si tu as appliqué, si tu
as été élu puis tu ne résides pas là, tu vas être inéligible, c'est fini. À ce
moment-là, je vais nous amener à réfléchir si on ne devrait pas avoir une
disposition que le directeur de scrutin fasse enquête sur tous les bulletins de
candidature. Parce que pourquoi attendre que la personne soit élue, puis qu'on
fasse un paquet de choses, puis que, des fois...
Mme Laforest : Parce que, là, vous
amenez le point qu'il faut préciser, là. On l'amène, cette possibilité-là.
Donc, avec l'article 28, le président d'élection va pouvoir le dire tout
de suite : Tu te présentes dans un endroit où tu n'as pas le droit, tu le
savais, donc tu es... Mais on ne l'avait pas, la possibilité, aujourd'hui.
C'est pour ça qu'on doit l'insérer dans la loi, parce que le président
d'élection ne pouvait pas dire : Bien, tu te présentes-tu au bon endroit?
Est-ce qu'il y a quelque chose, dans la loi, qui dit que ton terrain est à la
moitié de telle municipalité et l'autre partie est dans l'autre municipalité?
Tu sais, ça arrive, ça. Puis la personne, parfois, est au courant, mais elle se
présente pareil, mais il n'y avait rien dans la loi pour lui dire : O.K.,
tu te présentes quand même, bien, on te déclare inhabile.
M. Ouellette : Est-ce qu'on va
prévoir dans notre loi, ou est-ce que c'est prévu, ou est-ce qu'il y a une
disposition, dans ce qu'on a adopté avec 85 pour les élections du
7 novembre, que la responsabilité de vérifier les bulletins de candidature
va se faire par le directeur des élections? Je veux bien qu'il soit inhabile,
s'il n'est pas éligible, je veux bien, mais,
à quelque part, il va falloir avoir un mécanisme ou il va falloir qu'on écrive
à quelque part qu'il incombera au directeur des élections de vérifier
les bulletins de candidature.
Mme Laforest : Mais le président
va... comme je le dis, vérifie les bulletins, mais je vais vous le dire, puis
vous le savez, de toute manière, c'est automatique, les autres candidats le
dénoncent. Ça fait que c'est encore beaucoup plus rapide. Puis là, après ça, il
y a enquête. Puis là, bien, ils vont voir : Ah! il s'est présenté, sur son
bulletin de candidature, ce n'est pas la bonne information. On le rend inhabile
maintenant pour x temps par la suite.
• (15 h 30) •
M. Ouellette : Ça sera mon dernier
commentaire, Mme la Présidente, là-dessus. La portée, selon la ministre, de cet
article-là va faire en sorte que... Ce qui se passe présentement, là, c'est
qu'on se fie sur l'assermentation du bulletin de candidature, et, s'il y a une
procédure en inéligibilité qui a à se faire, elle se fait si la personne est
élue. Si elle n'est pas élue, il n'y en a pas, de problème. Présentement, c'est
ça qui se fait, ça se fait après l'élection.
Le fait, si je
comprends ce que Mme la ministre nous dit, c'est que, présentement, le fait
d'adopter 28 va faire en sorte que, comme Mme la ministre l'a dit, dans une
municipalité, là, s'il y a du monde qui lèvent la main puis qui disent : Aïe! Il n'est éligible, pas
vrai qu'il reste là, c'est une shed, etc., le directeur des élections, directeur
de scrutin, ça va lui donner le droit de refuser le bulletin de candidature de
la personne qui veut se présenter. Parce que je veux bien qu'on ait des dispositions
à cet effet-là mais il va aussi falloir que, si on a ces dispositions-là, qu'il
y ait un mécanisme en quelque part, que si, effectivement, il y a du monde qui
se plaint, bien, que le directeur de scrutin ou le directeur des élections aura
le pouvoir de refuser le bulletin de candidature.
Mme Laforest :
Le mécanisme, on le permet aujourd'hui avec l'article 28. Puis là, à votre
question à savoir est-ce qu'il y a un
mécanisme pour vérifier toutes les candidatures, bien, honnêtement, là,
dites-vous qu'il y a au-dessus de 8 000 candidatures, ça fait
que c'est certain... Mais avec l'ajout, justement, de l'adresse du candidat,
qu'on interdit la possibilité qu'il se présente dans un endroit où il ne peut
se présenter, bien, de le déclarer inhabile, bien là, avec l'adresse sur son
formulaire, évidemment, c'est automatique. Ça, c'est le travail du président
des élections.
M. Ouellette :
O.K. Je suis tout à fait en accord avec la vision de Mme la ministre.
Mme Laforest :
Ah! merci. Super.
M. Ouellette :
C'était important que ça soit clarifié.
Mme Laforest :
C'est tellement simple.
M. Ouellette :
C'est important que ça soit clarifié.
Mme Laforest :
C'est parce que je ne peux pas nommer de municipalité, là, mais vraiment, là,
ça va aider le président des élections, ça.
M. Ouellette :
Je suis bien d'accord avec vous, puis ça va peut-être éviter beaucoup de frais
que les citoyens ont à investir par après, parce qu'avant, il n'y avait pas
d'intervention puis, là, il va y en avoir. Puis là, bien, si les gens, toujours
dans l'optique du nouveau code d'éthique puis de déontologie, si les gens
voient des situations qui ne sont pas conformes, ils vont pouvoir le dénoncer
puis il y a quelqu'un qui va s'en occuper. Puis, ici, c'est la portée de notre
article 28. Merci.
La Présidente
(Mme Boutin) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 28? Mme la députée de Vaudreuil, allez-y.
Mme Nichols :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Je vous regardais.
Mme Laforest :
Non, c'est parce que...
Mme Nichols :
C'est correct, bien non, c'est correct.
Mme Laforest :
Je trouve tellement que c'est une bonne mesure, là. Je l'aime, cette mesure-là.
C'est pour ça qu'elle est comme importante, parce qu'en plus, il va perdre son
poste tout de suite. Ça fait que...
M. Ouellette :
C'est le bonheur.
Mme Nichols :
Ils aiment tellement la mesure, là, que la ministre puis le député de Chomedey
veulent continuer à en parler.
La Présidente
(Mme Boutin) : ...
Mme Nichols :
Là, là, j'implore mon temps de parole, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) :
...effectivement, maintenant, la députée de Vaudreuil mais...
Mme Laforest :
O.K. D'accord. Désolée.
Mme Nichols :
Bien non. Ah! bien non, c'était... c'est juste des petites questions de
précision, là, peut-être plus pour ceux qui nous écoutent, là, pour
l'article 28. Parce qu'on avait déjà fait, là, préalablement... puis je
pense que c'était au mois de juin, là, qu'on a fait... qu'on avait adopté,
entre autres, l'article 15 auquel on faisait référence, bien, qu'on avait
parlé d'inéligibilité... Aïe! Ça, hein, on s'en souvient maintenant, hein? Puis
d'inhabilité... Peut-être juste... il y en a qui nous demandaient, là, la
différence entre les deux, parce qu'ici, à l'article 301 actuel puis tel
qu'il va être aussi modifié, on fait référence, entre autres, à l'inhabilité. Ça
fait que peut-être juste rappeler que l'inhabilité,
c'est celui-là qui n'a pas nécessairement,
là, la capacité légale... c'est-tu
une bonne définition, ou peut-être
que Me Paradis pourrait nous donner, là, la définition entre les deux.
Moi, je pensais qu'inéligible, c'était la capacité légale, mettons, comme de tester, ou l'acte juridique, là, l'inhabilité.
Je vais vous laisser peut-être faire un petit wrap-up.
M. Paradis
(Nicolas) : Merci. Dans le fond, l'inéligibilité est liée aux
conditions qui doivent être présentes pour pouvoir se présenter au poste
électif. Donc, il faut être éligible. Donc, si nous ne... dans le cas
contraire, on est inéligible pour respecter les conditions, et, dans une des
conditions d'éligibilité, il ne faut pas être inhabile. Il y a différents cas,
qui sont prévus dans la Loi sur les élections et référendums dans les municipalités,
qui énonce les cas d'inhabilité, dont celui ici, là, prévu par cet article-là
qui... dans le fond, devient inhabile la personne qui a soumis sa candidature
se sachant inéligible, ne remplissant pas les conditions pour pouvoir appliquer
à ce poste électif là. Le sachant et étant
condamné, à ce moment-là, il devient, de ce fait, inhabile, il ne peut pas
occuper cette fonction élective là.
Mme Nichols : Puis, dans le fond, ce
qu'on vient rajouter ici, on vient juste rajouter la référence à l'article 632, le premier paragraphe
de la LERM, là. Ça fait que, dans le fond, on vient... parce qu'à l'article 132,
là, on voit, là, la série de...
commet une infraction, là. Ça fait
qu'on vient rajouter le «quiconque pose sa candidature à poste de membre du conseil en sachant qu'il n'est pas
éligible». Donc, c'est la seule modification, là, qui est faite ici, à
l'article 28.
M. Paradis
(Nicolas) : ...effectivement, pour faciliter le lien entre la
condamnation et l'inhabilité, sans requérir un recours distinct pour
faire constater l'inhabilité après la condamnation.
Mme Nichols : Exactement. C'était ça
que je voulais entendre. C'est parfait... Merci, Me Paradis.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la députée. Est-ce que vous avez d'autres interventions sur
l'article 28? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 28. Par appel nominal, Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Donc, l'article 28 est adopté. Nous en serions maintenant à
l'amendement de l'article 29. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, merci.
L'article 29 : L'article 302 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, à la fin du premier alinéa,
de «ׅou qui, si le
poursuivant avait procédé par mise en accusation, aurait été punissable de deux
ans d'emprisonnement ou plus»;
2° par la suppression, dans le deuxième alinéa,
de «, selon le plus tardif,» et de «ou de celui où la peine définitive est
prononcée».
L'article 29. L'article
302 de la LERM prévoit, dans un premier temps, qu'un élu devient inhabile à
exercer la fonction de membre du conseil de
toute municipalité lorsqu'il
est déclaré coupable d'un acte punissable de deux ans d'emprisonnement
ou plus. Le Code criminel comporte des infractions mixtes permettant au
Directeur des poursuites criminelles et pénales d'opter pour une poursuite en
procédure sommaire plutôt que par une mise en accusation. Dans le cas où la poursuite en procédure sommaire
est retenue, l'infraction est susceptible d'un emprisonnement maximal de
deux ans moins un jour. Par conséquent, certaines infractions graves peuvent ne
pas être couvertes par le motif d'inhabilité prévu dans la LERM,
exemples : production de pornographie juvénile, exploitation sexuelle,
abandon d'enfant, harcèlement criminel, voies de fait.
Afin que le
choix de mode de poursuite ne conditionne pas l'inhabilité, il est donc proposé
d'étendre l'inhabilité prévue pour
les actes punissables de deux ans d'emprisonnement ou plus aux élus reconnus
coupables à la suite d'une poursuite en procédure sommaire.
L'article 302 prévoit également que
l'inhabilité pour un acte punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus prend
effet à compter de la plus tardive des dates suivantes : le jour où le
jugement de culpabilité est passé en force de chose jugée, le jour où le
jugement de la peine définitive est prononcé.
Dans ce cas, la durée de l'inhabilité
est la période la plus élevée entre cinq ans et la double peine... et le
double de la peine. Ainsi, la durée d'une telle inhabilité est au moins de cinq
ans et ne l'excède que si la peine définitive est de plus de deux ans et demi.
Il est
fréquent qu'une personne déclarée coupable en force de chose, jugée d'un acte
punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus, fasse appel de la peine
imposée afin que celle-ci soit réduite. Or, il peut être difficile pour les
électeurs de convenir que l'élu pourtant inhabile en vertu de la décision
finale d'un tribunal soit maintenu dans l'exercice de sa charge. Afin de
contribuer à réduire les délais associés à la prise d'effet de l'inhabilité, et
ce, sans dissocier la durée de l'inhabilité et celle de la peine définitive, il
est proposé de prévoir qu'une inhabilité liée à un acte punissable de deux ans
ou plus d'emprisonnement prenne effet le jour du jugement de culpabilité passé
en force de chose, jugée sans égard au jugement définitif de la peine. Par
concordance, le mandat de l'élu devrait prendre fin au même moment.
L'article 302 actuel, tel qu'il serait
modifié :
«302. Est inhabile à exercer la fonction de
membre du conseil de toute municipalité la personne déclarée coupable, en vertu
de quelque loi, d'un acte qui, en vertu d'une loi du Parlement du Québec ou du
Canada, constitue un acte punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus ou
qui, si le poursuivant avait procédé par mise en accusation, aurait été
punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus.
«L'inhabilité
dure pour une période la plus élevée
entre cinq ans et le double de la période d'emprisonnement prononcée à
compter du jour où le jugement de culpabilité est passé en force de chose
jugée.»
Alors, ici, on vient améliorer la probité des
élus municipaux. On vient rendre inhabiles les élus reconnus coupables à la
suite d'une procédure sommaire lorsque l'acte pour lequel ils sont reconnus
coupables est passible de deux ans d'emprisonnement ou plus. On vient maintenir
la confiance des électeurs, évidemment, avec ces derniers, qui sont en droit
d'entretenir des attentes envers les élus. Alors, voilà.
J'ai un amendement ici que je peux ajouter, si
vous êtes d'accord.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, vous pouvez lire l'amendement tout de suite, puis après on va...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, on pourrait faire ça. On va régler l'amendement, ensuite on va revenir sur
l'article 29, puis après ça...
Mme Laforest : Je lis l'article 29?
La Présidente (Mme Boutin) : L'amendement.
Mme Laforest : L'amendement, O.K.
L'article 29 :
Remplacer, dans le texte
anglais du paragraphe 1 de l'article 29 du projet de loi, «that, if
the prosecutor had proceeded by indictment, an offence that» par «which, if the
prosecutor had proceeded by indictment».
Cette correction au texte anglais est faite à la
demande des traducteurs de l'Assemblée nationale. Alors, voilà.
Le texte anglais du paragraphe 1 de
l'article 29 tel qu'il serait modifié :
29. Section 302 of the Act is
amended :
1° by inserting «or that, which
if the prosecutor had proceeded by indictment, an offence that would have been
punishable by two years of imprisonment or more» after «two years or more» in
the first paragraph;
2° by striking out «or the day
the final sentence is pronounced, whichever is later» in the second paragraph.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions sur l'amendement de
l'article 29? Non. Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement de l'article 29. Par appel
nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente
(Mme Boutin) : Abstention. Alors, l'amendement de
l'article 29 est adopté.
Maintenant,
j'ai une petite question pour vous, là, parce que je ne connais pas l'ampleur,
là, de vos interventions nécessaires sur l'article 29. Est-ce que
vous voulez qu'on prenne une minipause? Pas 20 minutes, là. Parce que je
pense qu'il y a certaines petites demandes, là, mais vraiment cinq minutes
maximum.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Alors, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 42)
(Reprise à 15 h 51)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, c'est reparti, chers collègues. Nous sommes en ondes.
Nous venons d'adopter l'amendement de l'article 29. Nous en serions maintenant
à étudier l'article 29 lui-même. Alors, y a-t-il des interventions sur
l'article 29?
Mme Nichols :
Bien, moi, oui.
La Présidente (Mme
Boutin) : Allez-y, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Je n'avais pas dans lequel ordre... dans lequel ordre, puis je ne voyais pas
mon collègue...
La Présidente (Mme
Boutin) : Ah! c'est à vous la parole.
Mme Nichols :
Parfait. Merci, Mme la Présidente. Oui, j'ai des petites questions en lien avec
l'article 29 qui fait référence à l'article 302 de la LERM. Dans
l'article 302 actuel... puis quand on lit, là, tel qu'il sera modifié...
tel qu'il serait modifié, deux questions.
La première, on
dit... on ajoute, là, «ou qui, si le poursuivant avait procédé par mise en
accusation, aurait été punissable de deux
ans d'emprisonnement ou plus.» Je voulais savoir pourquoi on détermine le deux
ans d'emprisonnement ou plus. En droit, là, deux d'emprisonnement et un
jour, on l'entend souvent, là, ça fait une différence, ça fait que je me
demandais pourquoi on avait arrêté notre choix sur ce terme-là à
l'article 29.
La
Présidente (Mme Boutin) : Oui, allez-y, Me Paradis.
M.
Paradis (Nicolas) : Merci. À vrai dire, c'est... la disposition est
ainsi, là, à l'égard du deux ans et plus, là, depuis plusieurs années, là. C'était pour qu'est-ce qui,
à l'époque, lorsque le législateur avait statué... je n'ai pas
l'explication à l'époque. Ce qu'on peut quand même exprimer, c'est que ça
permet de démarquer les infractions qui étaient...
Mme Nichols :
Criminelles.
M. Paradis
(Nicolas) : ... criminelles, effectivement, donc, d'une gravité
beaucoup plus grande que celle qui était
moindre. Mais, vous savez, dans la procédure criminelle... elle a évolué à
travers le temps, d'où l'intervention que nous faisons aujourd'hui. C'est qu'auparavant les actes criminels
proprement dits... elle a évolué, la procédure criminelle, pour qu'il
puisse y avoir des poursuites sommaires qui, elles, entraînent des peines
inférieures à deux ans, et, par le biais d'un acte procédural, certains
pouvaient prétendre que ça n'entrait pas dans ces situations-là.
Un acte qui est
poursuivi au criminel entraîne une condamnation potentielle de deux ans et
plus. Là, par poursuite sommaire, on était en bas de deux ans. Donc, c'est
pour ça que cet ajout est fait pour faire en sorte que, même si une personne est poursuivie pour un acte qui... s'il avait été
suivant la procédure d'acte criminel, de deux ans et plus, mais qu'elle est poursuivie avec la
procédure sommaire, donc avec une condamnation qui ne peut qu'être
inférieure à deux ans, bien là, on va
considérer quand même la situation comme s'il avait été poursuivi au criminel à
l'acte, en termes d'actes criminels, et pour pouvoir appliquer la règle
d'inhabilité. Donc, indépendamment de la procédure judiciaire retenue, on
regarde l'acte commis dans son ensemble comme étant la potentielle condamnation
qui lui est afférente.
Mme Nichols :
Ça fait qu'on vient rajouter... tu sais, dans le fond, on vient agrandir le...
on en inclut, là, un peu plus en utilisant ce vocabulaire-là qui était, avant,
plutôt défini, là. Mais en le mettant ici, là, on vient agrandir l'assiette, si
on veut.
M. Paradis
(Nicolas) : Oui, exactement.
Mme Nichols :
Parfait. Parce que moi, je ne suis pas... je ne suis pas police, là, mais je
sais que... pain et pâte, patate, police,
pompier, mais je sais que... tu sais, je le sais, puis eux autres, ils le
savent de déformation, là, mais que, tu sais, ça joue, là, au niveau de
la sentence, là, provinciale ou fédérale. Mais ça n'a aucun rapport avec ça
ici, dans le fond. C'est plus, on vient définir, là, en fonction de la
poursuite. C'est ce que j'en ai compris.
Mon autre question,
c'est relativement, quand on parle de... on enlève, là, on enlève «l'inhabilité
dure pour une période la plus élevée, entre cinq ans et le double de la période
d'emprisonnement prononcée, à compter» puis là on enlève «selon le plus
tardif», mais «du jour où le jugement de la culpabilité est passé en force de
chose jugée», puis on enlève «ou de celui où la peine définitive est
prononcée». Moi, c'est plus la partie «en force de chose jugée» qui... je trouve, en fait, que ça mérite peut-être
des explications ou... parce que «la chose jugée», c'est souvent, quand il
y a eu déjà un jugement, un jugement de rendu, d'une chose jugée, mais est-ce
que c'est parce que...
Je vais vous
expliquer le processus, là, mais c'est parce que j'allais vite. Je me
disais : Si on va en appel, puis l'appel est refusé, puis on a le jugement
d'une autre cour, c'est chose jugée. Est-ce que c'est à ça à quoi on fait référence, ou si c'est parce qu'on parle d'un tribunal administratif qui rendrait une décision qu'on ne peut pas aller
en appel, ou, là, je suis rendue un peu loin dans les interprétations de la
chose jugée?
M. Paradis
(Nicolas) : La chose jugée est acquise au terme du délai d'appel.
Donc, si la personne porte le tout en appel, la chose jugée n'est pas encore
obtenue.
Mme Nichols :
Si la personne ne peut pas... si c'est quelque chose qu'on ne peut pas aller en
appel.
M. Paradis
(Nicolas) : À ce moment-là, il y aura chose jugée au terme, mais là on
est dans une situation criminelle, donc il y a
des appels de possibles à cet
égard-là. Effectivement, dans le cadre d'une décision d'un tribunal administratif pour lequel il n'y a pas d'appel, ce qui n'est pas le cas pour cet
article-là, chose jugée est sur décision rendue.
Mme Nichols :
O.K. Bien, le délai d'appel expiré. Parfait. Ça me convient.
La Présidente (Mme
Boutin) : Vous avez terminé, Mme la députée de Vaudreuil? Parfait.
Allez-y, M. le député de Chomedey.
M.
Ouellette : J'aurai juste une petite précision à demander à
Me Paradis. Le but de cet article-là, c'est d'élargir, je dirais, le champ
d'opération ou d'élargir le cadre légal, parce que là on étend... c'est sûr que
«poursuivi pour un acte criminel», c'est une chose, pour la société c'est plus
grave que si tu es poursuivi pour une infraction sommaire, puis je comprends qu'il y a du deux ans et plus puis il y a du
deux ans et moins. J'apprécie vos explications par rapport à la chose jugée, pour dire que les délais d'appel c'est
30 jours. Si on va en appel, ça ne reste pas totalement une chose jugée, mais l'intention en arrière de cet
article-là, est-ce que c'est d'être plus expéditif quand il y aura des
décisions judiciaires rendues contre des élus?
J'essaie de voir, là, c'est si... on est dans ce
registre-là ou c'est tout simplement pour élargir notre... pas le champ de compétences, mais c'est d'élargir
l'éventail des infractions ou des jugements pour s'assurer qu'on
n'échappe rien, là, pour des élus qui seront accusés,
jugés et... disons, condamnés, parce que ça prend une condamnation, là, on
parle d'un jugement. Est-ce qu'on élargit juste le champ d'éventail des
condamnations pour les élus? Je pense que ce qu'on veut savoir, c'est, s'il y a
un jugement contre un élu, que ça soit en... deux ans et moins ou deux ans et
plus, là, il va être déclaré inhabile tout de suite. Il ne pourra plus
continuer à siéger.
Mme Laforest : Je vais peut-être...
il serait peut-être... j'ajouterais peut-être des informations, puis ça répond
à votre question, en fait. La Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités prévoit qu'un élu devient inhabile lorsqu'il est déclaré coupable
d'un acte punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus en vertu d'une loi du
Parlement du Québec ou du Canada. Le ministère de la Justice du Québec a établi
que ce motif d'inhabilité était applicable uniquement dans les cas de poursuite
criminelle. Or, le Code criminel comporte des infractions mixtes permettant au
Directeur des poursuites criminelles et pénales d'opter pour une poursuite en
procédure sommaire plutôt que par accusation criminelle, et ce, pour une même
infraction. Dans le cas d'une procédure sommaire, l'infraction est susceptible
d'un emprisonnement maximal de deux ans moins un jour. Parmi ces infractions
mixtes, il est possible de noter que certaines sont directement liées aux
affaires municipales, telles que les actes de corruption dans les affaires
municipales, ou le fait d'influencer un fonctionnaire municipal. Alors, ainsi,
certaines infractions graves peuvent ne pas être couvertes par le motif
d'inhabilité prévu dans la Loi sur les élections et les référendums.
Considérant
que ces infractions n'étaient pas couvertes complètement, on doit le retrouver
ici, dans l'article 29, et qui se retrouve conditionné au choix du mode de
poursuite plutôt qu'à la gravité de l'infraction. La mesure proposée vise donc à étendre, comme vous le dites... prévue
pour les actes punissables de deux ans d'emprisonnement, au plus, aux élus
reconnus coupables à la suite d'une
poursuite en procédure sommaire. Alors, je pense que c'est important
de continuer à...
• (16 heures) •
M. Ouellette : Bien, je pense que
c'était l'explication que je recherchais, Mme la Présidente, parce que le choix
de poursuivre, acte criminel ou déclaration sommaire, c'est le DPCP qui le
fait. Et, si l'avocat d'un prévenu ou l'avocat d'un élu réussissait à
convaincre le DPCP de poursuivre en vertu d'une infraction punissable et non
pas en vertu d'un acte criminel, bien, il passait dans l'ouverture. Et là je
pense qu'en élargissant aux deux, bien, on vient de se sauver du travail, un,
et on vient de démontrer qu'on est très sérieux. C'est qu'une infraction
criminelle, peu importe de la façon dont elle va être poursuivie, va être
traitée de la même façon en jugement. Donc, on assoit nos intentions législatives
que nos élus aient le maximum de probité et que, parce qu'on n'a pas prévu quelque
chose ou qu'on n'avait pas... ou que, parce qu'il a un bon avocat il a réussi à
convaincre le DPCP d'y aller... pas en vertu d'un acte criminel, mais en vertu
d'une déclaration sommaire de culpabilité, bien, cette possibilité-là disparaît
avec cet article-là. Ça fait que je ne peux qu'être en accord.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Merci, M. le député. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 29? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix de l'article 29. Par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme
Boutin) : Abstention. Alors, l'article 29, tel qu'amendé, est
adopté.
Nous en serions maintenant à l'article 38.
Oui, je vous invite...
Mme Laforest : Mme la Présidente,
l'article 38 est en lien avec l'article 28, qui est suspendu pour... 27.1,
oui. Alors, il faudrait quand même... Il faudrait suspendre 38. On serait... On
prendrait l'article 30, parce qu'il y a un lien avec les centres de
services scolaires.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que j'ai votre consentement, question que ça soit plus facile par la suite?
Parfait.
Nous allons suspendre, donc, l'article 38
momentanément, et je vous invite donc à nous faire la lecture de l'article 30,
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. L'article 30 : L'article 305 de cette
loi est modifié par l'insertion, dans le paragraphe 3° du premier alinéa et après «fonction», de «membre
du conseil».
L'article 30. L'article 304 de la LERM
prévoit qu'est inhabile à exercer la fonction de membre du conseil de toute municipalité la personne qui sciemment,
pendant la durée de son mandat de membre du conseil d'une municipalité ou de membre d'un organisme municipal, a un
intérêt direct ou indirect dans un contrat avec la municipalité ou
l'organisme.
L'article 305, quant à lui, énumère les cas en
vertu desquels l'article 304 ne s'applique pas. Le paragraphe 3° prévoit que l'intérêt pécuniaire direct ou indirect
d'un membre du conseil ne s'applique pas lorsque l'intérêt de celui-ci consiste dans des rémunérations, des allocations,
des remboursements de dépenses, des avantages sociaux ou d'autres
conditions de travail rattachés à ses fonctions au sein de la municipalité ou
de l'organisme municipal.
Bien que cette exception vise à permettre à un
membre du conseil de participer aux délibérations et aux votes sur son traitement d'élu, dans le cas d'un élu
agissant comme également pompier volontaire, article 63, paragraphe 1°
de la LERM, une interprétation large pourrait le conduire à prendre part aux
délibérations concernant le traitement de ses
collègues pompiers. Afin de limiter tout risque de conflit d'intérêts
potentiel, il est proposé de préciser, au paragraphe 3° de l'article
305, que les exceptions prévues concernent spécifiquement la fonction d'élu.
Cette modification aurait pour effet de clarifier qu'un élu qui assume
également une fonction de pompier volontaire ne puisse prendre part aux
délibérations et aux votes sur les rémunérations ou autres conditions de
travail rattachées à la fonction de pompier.
Alors, l'article 305 actuel, tel qu'il serait
modifié :
L'article 305 : L'article 304 ne
s'applique pas dans les cas suivants :
1°; 2°, c'est le même paragraphe; 2.1°;
«3° le contrat a pour objet une rémunération,
une allocation, un remboursement de dépenses, un avantage social, un bien ou un service auquel la personne a
droit à titre de condition de travail attachée à sa fonction de membre
du conseil au sein de la municipalité ou de l'organisme municipal;»
Et 4°, et ainsi...
Donc,
l'objectif, c'est de baliser les situations pouvant s'apparenter à des conflits
d'intérêts pour les pompiers volontaires élus au conseil d'une
municipalité.
Alors, on vient préciser que les élus qui sont
également pompiers volontaires ne peuvent pas prendre part aux délibérations et
au vote concernant le traitement des pompiers. Est-ce que j'ai besoin de plus
d'explications? C'est très clair, hein?
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Laforest : C'est clair.
La Présidente (Mme Boutin) : M.
le député de Chomedey semble déjà prêt à intervenir. Nous allons lui céder la
parole.
M. Ouellette : Oui. Oui, c'est
très clair, mais je vais avoir besoin de Me Paradis pour les parenthèses
avec les trois petits points. On nous donne, à 304... On nous a juste donné le troisième
paragraphe. Est-ce qu'on pourrait avoir la lecture de 1°, 2° et 2.1°, si ce
n'est pas trop long? Ça nous aiderait à comprendre le contexte.
Mme Laforest : Bien, Me
Paradis, il va le lire, parce qu'il est assez long.
M. Ouellette : Je l'avais
demandé à Me Paradis aussi, Mme la Présidente.
M. Paradis (Nicolas) : Ça va?
Dans le fond, ce que disent les autres paragraphes de 305, ce sont toutes les
autres situations dans lesquelles l'inhabilité prévue à l'article 304 ne
s'applique pas. Puis c'est... Donc, il y a une énumération de différents cas,
là. Le fait qu'une personne a acquis un intérêt par succession ou par donation
et y a renoncé ou s'en est départie le plus tôt possible. L'intérêt de la
personne consiste dans la possession d'actions d'une société par actions
qu'elle ne contrôle pas, elle n'est ni administrateur ni dirigeant, dont elle
possède moins de 10 % des actions émises.
Donc, c'est plusieurs cas de cette nature-là qui
sont distingués, bien identifiés dans la loi pour indiquer que, dans ces
cas-là, bien, il n'y a pas de situation, là, de la nature de conflit
d'intérêts.
M. Ouellette :
O.K. Et, Mme la Présidente, on a senti le besoin, dans le troisièmement, de
dire que... ne s'appliquait pas, là. On a senti le besoin de spécifiquement
ajouter... parce que, normalement, ça aurait été écrit «à titre de condition de
travail attachée à sa fonction au sein de la municipalité». On a senti le
besoin, spécifiquement, d'ajouter «de membre du conseil». Puis là je pense que
c'est implicite, dès qu'on parle de membre du conseil, on parle d'un élu du
conseil. On a choisi cette appellation-là, membre du conseil, là. On aurait pu
écrire «un élu du conseil» ou on aurait pu
écrire «un élu de la municipalité», mais vous avez choisi sciemment de mettre,
à troisièmement... 1°, 2°, 2.1° puis 3°, qui déterminent des situations
où ça ne s'appliquait pas. Puis, à troisièmement, bien, vous spécifiez «membre
du conseil», parce que, dans les petites municipalités...
Puis on en a eu, des cas, puis j'en ai frais à
la mémoire, que le maire, bien, ça adonne qu'il a une entreprise de
déneigement. Ce n'est pas de sa faute, mais c'est la seule entreprise de
quasiment toute la MRC, puis ça emmène certaines situations particulières. Et
je pense que, dans l'intérêt... puis de tout ce que c'est qu'on fait depuis le
début, plus on va être précis, moins on va
laisser de zones grises, bien, meilleure va être l'application de notre... du
p.l. n° 49, puis moins on va prêter flanc à
des contestations de quelque nature que ce soit. Ça fait que...
Mme Laforest : Là, il faut juste
faire attention, parce que, présentement, on parle de la rémunération qui est
versée par la municipalité, que, par exemple, le pompier doit se retirer. Parce
que, là, vous... Bien, juste être prudent, parce
qu'on a un autre article, puis je veux vraiment juste... bien, je
vais ajouter sur ce que vous avez mentionné, parce que vous dites
parfois : Dans une municipalité, il y a un élu qui a un commerce. Ça, vraiment,
là, on va le traiter aussi, là, mais
présentement, on parle vraiment, par
exemple, du pompier qui... un pompier
volontaire, mais qui est élu puis, en même temps, qui vote sur son
salaire.
• (16 h 10) •
M. Ouellette : De pompier.
Mme
Laforest : De pompier. C'est
ça qu'on interdit, là. Ça fait que... puis il est... oui, il est pompier
volontaire.
M. Ouellette : Mais il est supposé
être volontaire.
Mme Laforest : Il est volontaire à
voter, par exemple.
M. Ouellette : Ah! O.K. Donc, bien,
c'est... Je pense que c'était nécessaire de...
Mme Laforest : Oui, il fallait
préciser, là. Il fallait préciser.
M. Ouellette : Cette précision-là,
c'était très nécessaire, parce que, dans l'article, on fait juste ajouter
«membre du conseil», mais... puis les remarques, ce n'est pas dans le projet de
loi, là, O.K.?
Mme Laforest : Ah oui! C'est ça.
Mais c'est pour ça que je voulais le préciser.
M. Ouellette : Ça fait que, qu'on se
le dise dans le micro, pour ceux qui se poseront la question pourquoi c'est là, bien, que vous ameniez... Et là, bien, à
chaque fois que vous ajoutez une explication, il me vient plein
d'exemples dans la tête.
Mme Laforest : Ah non! Non.
M. Ouellette : Non, non, non,
mais... sans donner de nom, mais il me vient plein de... pas d'exemples, mais
de situations où le fait d'avoir ce genre d'article-là, ça va clarifier de
beaucoup.
Mme Laforest : Oui. C'est pour ça
que, des fois... et on va en avoir à la pièce aussi, là, mais c'est vrai que ça
nous donne plusieurs idées de certaines situations problématiques dans les
municipalités. Mais là je vais arrêter là parce que vous allez avoir une autre
idée. Ça fait qu'on va... je vais m'arrêter là.
M. Ouellette : Bien, je vous dirai
que le fait d'avoir des idées, ça nous aide...
Mme Laforest : À en trouver
d'autres.
M. Ouellette : ...à avoir encore un
meilleur projet de loi. Ça fait que...
Mme Laforest : On va en faire un
autre.
M. Ouellette : Mais, pour cet
article-là, je suis à court d'idées, là.
Mme Laforest : On va en faire un
autre, Marie-Claude. On a trop d'idées. Merci.
La
Présidente (Mme Boutin) :
...M. le député. Mme la députée de Vaudreuil, est-ce que vous avez une
intervention?
Mme Nichols :
Non, je n'avais pas d'autre...
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 30.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 30 est adopté.
Nous en sommes maintenant à l'article 40.
Mme la ministre, je vous inviterais à en faire la lecture.
Mme Laforest : Oui.
L'article 40 : L'article 362 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans le premier alinéa et après «fonctions», de «de membre du
conseil».
L'article 40. L'article 361 de la LERM
prévoit que le membre du conseil d'une municipalité qui est présent à une séance au moment où doit être prise en
considération une question dans laquelle il a directement ou
indirectement un intérêt pécuniaire particulier doit divulguer la nature
générale de cet intérêt avant le début des délibérations sur cette question et
s'abstenir de participer à celles-ci et de voter ou de tenter d'influencer le
vote sur cette question.
L'article
362, LERM, prévoit quant à lui les cas où cette divulgation n'a pas à être
faite. La modification qui y est proposée est faite en concordance avec
la modification qui a été apportée à l'article 305 de cette loi par
l'article 30 du présent projet de loi.
L'article 362 actuel, tel qu'il serait
modifié :
«362. L'article 361 ne s'applique pas
dans les cas où l'intérêt du membre consiste dans des rémunérations, des
allocations, des remboursements de dépenses, des avantages sociaux ou d'autres
conditions de travail attachés à ses fonctions de membre du conseil au sein de
la municipalité ou de l'organisme municipal.»
«Il ne s'applique pas non plus dans le cas où
l'intérêt est tellement minime que le membre ne peut raisonnablement être
influencé par lui.»
Alors, ici, on vient baliser les situations
pouvant s'apparenter à des conflits d'intérêts pour les pompiers volontaires
élus au conseil d'une municipalité. On limite les situations de conflit
d'intérêts pour les pompiers volontaires qui siègent au conseil d'une municipalité
en assurant qu'ils ne puissent prendre part aux délibérations et aux votes
concernant leurs conditions de travail en tant qu'employés de la municipalité.
Alors, voilà.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, M. le député de Chomedey.
M. Ouellette :
Normalement, Mme la Présidente, dans la majorité des municipalités, pas juste
les votes sont enregistrés, mais les délibérations, les présences sont
enregistrées.
Il m'est venu une idée, à lire... à écouter les
remarques de la ministre. Le fait de ne pas prendre part à des votes pour des
raisons conflictuelles par rapport à un travail de pompier volontaire puis qui
serait membre du conseil, ça ne peut en aucun cas être retenu contre cette
personne-là, de par sa fonction de membre du conseil, là, parce qu'il ne pourra
pas voter puis... parce qu'il ne pourra pas voter, parce que, si, mettons, qu'à
telle présence du conseil ils vont parler des pompiers volontaires ou du
contrat, je n'ai pas besoin de me présenter, de toute façon, je ne pourrai pas
voter. Ça ne pourra pas être retenu négativement à son endroit.
Mais je pense que, ça, c'est très important et
que ça a besoin d'une clarification ministérielle dans ce cas-là, parce qu'à
beaucoup d'endroits on insiste sur les présences, on insiste sur les votes. On
a même eu des articles où est-ce qu'on avait des pénalités si on ne votait pas.
Mais je pense que ça a besoin d'une... d'être
rassuré par une déclaration ministérielle que ça ne nuira pas d'aucune façon
si, par l'adoption de cet article-là, ça amène des situations d'absence, un
vote, ou d'absence... de présence à une réunion, là, sur laquelle il y aurait
ce vote-là. Ça ne sera pas retenu contre lui.
Mme Laforest : Non. Au contraire, ça
va maintenir son éligibilité parce que, justement, il va avoir... il a les
mesures, il est comme disposé à ne pas voter, à se retirer. À ce moment-là, ça
le protège, en fait, cette loi-là.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci. Mme la députée
de Vaudreuil.
Mme Nichols : Très court, là. Juste
pour être certaine que ça n'arrive pas, là, il ne peut pas juste soulever
son... dans le cas d'un pompier volontaire, là, il ne pourrait pas juste
soulever le conflit d'intérêts, demander à ce que ça soit noté au procès-verbal
puis continuer à être là comme membre du conseil, là. Ça ne serait pas possible
avec un article comme ça. C'est ce que je comprends?
Mme Laforest : Comment...
Avez-vous...
M. Paradis
(Nicolas) : L'élu concerné
devra alors divulguer son intérêt et s'abstenir de participer aux
délibérations. C'est ce que prévoit 361 dans un cas comme ça.
Mme Nichols : C'est ça, parce que
divulguer le conflit d'intérêts, là, je dirais qu'on le fait... non, non, pas la
majorité, mais les élus ont certains réflexes de le faire d'emblée. Mais, pour
le reste, de s'abstenir de... Des fois, on fait noter le conflit... on le
soulève, on demande à ce que ça soit écrit, là, au procès-verbal de la
rencontre, mais, tu sais, s'abstenir, ça, ça ne se fait pas toujours. Ici,
c'est clair...
M. Paradis (Nicolas) : C'est clair.
Mme Nichols : ...c'est clair, à cet
effet-là, qu'il faut...
M. Paradis (Nicolas) : Il doit
s'abstenir de participer aux délibérations, de voter et de tenter d'influencer
le vote sur la question.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 40? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix par appel nominal
de l'article 40.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire :
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 40 est adopté.
Maintenant, Mme la ministre, vous pouvez faire
la lecture du 31.
Mme Laforest : L'article 31 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 305, du suivant :
«305.1. Est inhabile à exercer la fonction de
membre du conseil de toute municipalité la personne dont la conduite porte
sérieusement atteinte à l'honneur et à la dignité de la fonction.
«L'inhabilité subsiste jusqu'à l'expiration
d'une période de cinq ans après le jour où le jugement qui déclare la personne
inhabile est passé en force de chose jugée, à moins que le jugement ne fixe une
période plus courte.»
Alors, l'article 31 propose d'introduire dans la
LERM un nouveau motif d'inhabilité pour conduite portant sérieusement atteinte
à l'honneur et à la dignité de la fonction d'élu. La durée de l'inhabilité
serait d'une période de cinq ans, à moins que le jugement déclare la personne
inhabile... ne fixe une période plus courte.
Alors, ici,
on vient encore travailler sur la probité des élus municipaux. On vient
permettre à la Cour supérieure
de déclarer inhabile tout élu dont la conduite porte sérieusement atteinte à l'honneur
et à la dignité de sa fonction. Alors, cette
mesure enverrait un message fort... envoie, oui, un message fort aux élus municipaux quant à l'importance qu'ils adoptent un comportement exemplaire,
compte tenu de la nature de leur fonction.
Alors, les situations visées par ce nouveau
motif d'inhabilité pourraient inclure, par exemple, les cas graves de harcèlement
psychologique ou sexuel. Il reviendrait à la Cour supérieure de déclarer
inhabile tout élu dont la conduite porte sérieusement atteinte à l'honneur et à
la dignité de sa fonction. Cette prérogative serait exercée en tenant compte du
contexte et des circonstances propres à chacun.
Une fois le jugement passé en force de chose
jugée, la personne visée deviendrait inhabile pour une période de cinq ans, à
moins que le jugement ne fixe une période plus courte. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme. Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 31?
Allez-y, M. le député de Chomedey.
• (16 h 20) •
M. Ouellette : Bon, qui fait la
poursuite en Cour supérieure, Mme la Présidente? Parce que, là, ça doit être
une décision de la Cour supérieure. Si ce n'est pas la police, qui va faire la
poursuite? J'aurais pensé, avant les explications de la ministre, que ça avait
quelque chose à voir avec les nouveaux pouvoirs qu'on va donner à la CMQ, que ça avait quelque chose à voir avec les
nouvelles valeurs du code éthique et déontologie et que, pour porter
sérieusement atteinte à l'honneur et à la dignité, ça prenait une plainte et
une enquête. Si on parle de harcèlement sexuel ou de harcèlement psychologique, là, c'est une enquête de police. Mais il n'y a pas juste ça. Il y aura plein de
circonstances, qui sont édictées par le nouveau code qu'on est en train de
faire dans 49.
À moins que... Mme la Présidente, à moins que Mme
la ministre ait d'autres suggestions pour moi, il y a un volet criminel pour des actes criminels qui
portent sérieusement atteinte à l'honneur et la dignité de la fonction et il y a un volet administratif pour lequel
c'est la CMQ qui, normalement, en fonction de ce qu'on vient de faire ou de ce
qu'on fait comme travail législatif, qui devrait s'occuper de faire l'enquête.
Je souhaiterais entendre Mme la ministre, Mme la
Présidente, s'il y a d'autres cas de figure qui pourraient être considérés dans
l'adoption de 305.1 pour... dont la conduite porte sérieusement atteinte à
l'honneur et la dignité de la fonction.
Mme Laforest : Oui. Bien, en fait,
pour répondre à votre question, oui, ça va à la CMQ, mais on a aussi, par
exemple, le citoyen, la municipalité, le procureur général et la CMQ. Vous avez
raison, mais, comme information complémentaire suite à votre question, l'article...
c'est important, là, parce qu'on touche... on est dans une situation
particulière. L'article 306 de la LERM prévoit l'inhabilitéde toute «personne
qui sciemment, pendant la durée de son mandat
de membre du conseil d'une municipalité ou de membre d'un organisme municipal — on
y touche aussi — profite
de son poste pour commettre une malversation, un abus de confiance ou une autre
inconduite.»
La jurisprudence a interprété la notion
d'inconduite à laquelle réfère cet article comme se limitant à «tout geste posé
par un membre d'un conseil municipal qui s'éloigne de la norme à laquelle on
doit s'attendre d'une personne exerçant une fonction publique et qui est posé
en vue de lui procurer, directement ou indirectement, un avantage matériel ou
moral.» À la lumière de cette interprétention, l'article 306 semble mal adapté
aux situations de harcèlement psycologique ou sexuel en
raison de son lourd fardeau de preuve et de sa portée restreinte. La
proposition s'inspire notamment de l'article 59.2 du Code des professions, qui
prévoit que «nul professionnel ne peut poser un acte dérogatoire à l'honneur ou
à la dignité de sa profession».
Alors, un sondage réalisé par la FQM en 2017
révélait que les mairesses du Québec sont plus souvent victimes de harcèlement
et d'intimidation que leur vis-à-vis masculin. Cette mesure est complémentaire
à l'article 71 du projet de loi, qui
obligerait les municipalités à inclure un code d'éthique et de déontologie des
élus municipaux, une règle de déontologie sur l'honneur rattaché à la
fonction de membre du conseil. Ainsi, selon les circonstances, une conduite
portant atteinte à l'honneur pourrait être sanctionnée par la CMQ, la
Commission municipale du Québec, sur le plan déontologique, suspension d'une
durée maximale... dans le cas qu'on a parlé précédemment...
Une voix : 90 jours.
Mme Laforest : ...ou une action en
déclaration d'inhabilité déposée devant la Cour supérieure qui peut entraîner
l'inhabilité de l'élu fautif. Alors, voilà, ça répond, je pense, à votre...
M. Ouellette : Ça m'aide. Ça
m'aide, Mme la Présidente. Ça m'amène une autre question. La CMQ a des juges.
La CMQ peut rendre des décisions... normalement, de 90 jours jusqu'à quelques
mois. Donc, je présume qu'avec l'adoption
de cet article-là la CMQ pourra décider... parce qu'on a parlé d'un jugement de la Cour
supérieure. C'est sûr que, s'il y a une enquête de police, on s'en va à la Cour
du Québec ou on s'en va dans une cour quelconque pour avoir un jugement. Mais,
pour aller à la Cour supérieure, un citoyen, comme Mme la ministre nous en a
parlé... bien, je recommanderais plus à un citoyen d'utiliser la ligne de
dénonciation de la CMQ pour faire entreprendre une enquête. Je verrais très mal
un citoyen... je verrais très mal... C'est peut-être quelque chose de possible,
mais peut-être que les outils qu'on veut se donner avec le projet de loi
n° 49 seront peut-être plus appropriés.
C'est sûr qu'un citoyen pourrait déposer une
requête à la Cour supérieure pour faire condamner un élu par rapport à sa
conduite qui est contraire à l'honneur et à la dignité de sa fonction, c'est
sûr. Je ne vous dis pas que ce n'est pas une
situation qui serait potentielle, mais je vous dirais que, normalement, on
privilégierait via la CMQ, parce qu'on s'en va vers la Commission
municipale pour rendre plus... toute conduite indigne de l'honneur et de la
dignité d'un élu. Ça fait que, même si un citoyen pourrait le faire, déposer à
la Cour supérieure, je lui suggérerais au moins de consulter la Commission
municipale pour voir... il y a quelque chose qui peut se faire. Puis, si c'est
une infraction criminelle, bien, ça va être la police... là, on va être à la
Cour du Québec.
C'est toutes des situations à regarder, mais je
veux qu'on soit capables... parce qu'on peut adopter un article, ça peut être
préjudiciable à l'honneur et à la dignité de la fonction. Ça va être bien beau,
ça, dans un projet de loi, mais, s'il n'est pratique puis si, de façon... si on
ne donne pas le chemin, ce que Me Paradis appelle une recette, si on ne
donne pas la recette pour arriver à une décision de la Cour supérieure le
déclarant inhabile, bien, on aura un bel article, dans un projet de loi, qui
n'aura aucun pouvoir ou aucune valeur. Et, à la lumière des explications de Mme
la ministre, ce n'est pas ça qu'elle veut, et je pense que ce n'est pas ça
qu'on veut, personne de nous autres. Ça fait que c'est pour ça qu'on examine
toutes les possibilités.
Mme Laforest : Oui, mais... Bien, en
fait, j'aurais trois réponses à votre... peut-être à ce que vous avez ajouté, O.K.?
Parce que, oui, c'est sûr que c'est une option, ça, que le citoyen va avoir. De
toute manière, le citoyen a déjà cette option-là. Puis ensuite il faut voir
aussi que nos élus, présentement, dénoncent aussi à la CMQ, là, les manquements ou... sauf que, là, on ajoute... Ce
qui est important, puis c'est
ça qui est ajouté à l'article,
c'est vraiment qu'on ajoute à la fonction, par exemple, au niveau du
harcèlement. Puis ça, c'est important aussi, c'est ça qui a été ajouté dans
l'article.
Donc, oui à vos deux premières. Vous avez
raison, c'est une option pour le citoyen, puis les élus dénoncent déjà à la CMQ. Puis qu'est-ce qu'on annonce ici,
«porte atteinte à la dignité et à l'honneur», c'est, par exemple, au
niveau du harcèlement. Ça fait que, ça aussi, il fallait l'appliquer ici pour
que ce soit reconnu.
M. Ouellette : Et mon commentaire
final sera le suivant : Mme la ministre nous a donné certaines
recommandations ou certaines références touchant des ordres professionnels...
Je dis bien «malheureusement», puis je ne
veux pas partir de polémique, là, mais il n'y a pas d'ordre professionnel pour
les élus. S'il y avait un ordre professionnel pour les élus qui... pour
lesquels ils seraient appelés à comparaître, et un peu ce qu'on a avec l'Ordre
des ingénieurs ou l'ordre des... tous les ordres professionnels qu'on a, où on
voit... puis on le voit, là, les suites de Charbonneau, il n'y a pas eu
d'accusation criminelle, mais, au niveau de certains ordres professionnels, il
y a eu des décisions sur les acteurs de Charbonneau.
Ça fait qu'au niveau des élus on n'a pas ça. On
n'a pas ça, les ordres professionnels. Puis je ne pars pas l'idée que ça en prend, là. O.K.? Je me dis juste
qu'avec les nouvelles dispositions qu'on va avoir, du projet de loi
n° 49, je pense qu'on a besoin de cet article-là, et il faut effectivement
avoir les moyens d'avoir une recette pour empêcher ces comportements délictuels
là. Ça sera mon dernier commentaire de la semaine, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci
beaucoup, M. le député. Je vous remercie.
M. Ouellette : On peut voter.
• (16 h 30) •
La
Présidente (Mme Boutin) :
Bien, je ne sais pas s'il y a d'autres interventions. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Non? Bon, bien, on va voter l'article 31. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 31 est adopté. Je vous remercie pour cette
belle semaine de collaboration.
Sur ce, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 31)