(Onze
heures vingt-six minutes)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 49, Loi
modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités,
la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale et diverses
dispositions législatives.
Je vous rappelle de
bien vouloir fermer les sonneries et notifications de vos appareils
électroniques.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Fontecilla
(Laurier-Dorion) est remplacé par Mme Ghazal (Mercier).
Étude
détaillée (suite)
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Alors, lors de l'ajournement de nos travaux, hier,
nous en étions à l'étude de l'article 15. C'était Mme la députée de Vaudreuil
qui avait la parole. Mme la députée de Vaudreuil, voulez-vous poursuivre votre intervention?
Mme Nichols :
Oui.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait. Allez-y.
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. Bon, on était à l'article 15, sur la facilité...
l'exercice de la fonction du président d'élection. Donc, je comprenais, entre
autres, là, l'objectif de l'article 15.
Je
voulais juste... J'avais quelques petites questions, parce que
je regardais, entre autres, là, l'article 165... bien, c'est
l'article 15, là, mais c'était l'article 165 de la LERM. On vient
enlever, entre autres, là, la notion, là, d'acceptation... d'accepter, là,
sur-le-champ. Je me demandais... Mais on vient dire, là, quand même, là, qu'on
va, là, émettre tout de même, là, les... on
va quand même délivrer, là, l'avis de conformité puis l'avis de
réception de candidature. Je me demandais : Est-ce qu'il y a un
délai qui est prévu? La personne qui va arriver, qui va déposer sa déclaration
de candidature, comment ça va fonctionner?
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la ministre.
Mme
Laforest : Oui. Au niveau des délais, je... Au niveau des... Le but de
l'article, en fait, c'est qu'on le sait que les candidats sont acceptés, comme
on le dit, là, dans l'article, comme c'est mentionné.
Maintenant, les
délais à savoir au niveau de... parce qu'il va avoir une liste d'inéligibilité
qui sera fournie maintenant avec le projet
de loi. Donc, on va pouvoir voir avec cette liste-là si les candidats sont
inéligibles ou non. Le temps pour rendre... ou de rédiger cette liste
d'inéligibilité, le temps à prendre, c'est sûr que c'est nouveau. C'est une
nouvelle mesure. Combien de temps ça prendrait, Me Paradis? Est-ce qu'on a
des délais, considérant que c'est nouveau, ou...
La Présidente (Mme
Boutin) : Est-ce que nous avons consentement pour entendre
Me Paradis?
Mme
Laforest : Bonne question.
Mme Nichols :
Consentement jusqu'à 22 h 30 ce soir.
La Présidente (Mme
Boutin) : Parfait.
Mme
Laforest : 22 h 30.
La Présidente (Mme
Boutin) : Excellent. Je vous invite à vous présenter. C'est une
nouvelle séance.
M. Paradis
(Nicolas) : Merci, Mme la Présidente. Nicolas Paradis, sous-ministre
adjoint aux politiques au ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation.
Il
n'y a pas en soi de délai, là. Ça peut se faire séance tenante, là.
«Sur-le-champ» était plus dans une idée... L'acceptation
sur-le-champ, dès lors que la... Dans la disposition actuelle, là, dès lors que
la candidature était déposée, ils l'acceptaient, ça signifiait sans
faire de vérification à l'égard des modalités préalables.
Alors, est-ce que...
On peut imaginer que la plupart des cas vont se faire séance tenante, là. Ils
vont examiner est-ce que l'adresse est
située sur le territoire de la municipalité. Ils constatent l'adresse. Le
nombre de signatures, il a besoin de x signatures, il les a. Vous avez
la pièce d'identité — le
permis de conduire, à titre d'exemple — qui atteste qu'il est majeur.
Donc,
ce n'est pas une question de délai, de jours, là, c'est plus... on retire la
notion d'acceptation sur-le-champ, qui était le corollaire de «sans
vérification». Alors, ici, il y a une vérification qui est effectuée. Donc, il
n'y a pas de délai pour autant, ça va se faire très rapidement. Et la liste en
question, ils vont pouvoir vérifier : Est-ce que le nom est sur la liste du DGE? Non? Bien, alors, ils
vont pouvoir donner l'avis de réception de la candidature en
conséquence.
• (11 h 30) •
Mme Nichols :
Merci. Bien là, je comprends l'acceptation sur-le-champ, là, c'est surprenant
même encore d'utiliser ce terme-là, là. Moi, je conviens qu'on peut l'enlever,
mais je veux juste... je veux savoir... c'est quand même au moment où le
candidat va aller déposer sa déclaration de candidature qu'il va y avoir la vérification.
Je veux dire, ça va être fait... on dit
séance tenante, là, mais ça va être fait sur place. Tu sais, je ne veux pas
dire : Ça doit être fait en dedans de 60 minutes, ce n'est pas
ça que je veux dire, mais, je veux dire, c'est fait au moment où il y a le
dépôt de la déclaration. Ça prendra le temps que ça prendra. Si ça prend une
heure, ça prend une heure, si ça prend 30 minutes, ça prend
30 minutes, mais ça va être fait à ce moment-là où on va venir valider que
l'adresse fournie du candidat se situe sur le territoire, que le nombre de
signatures est suffisant. Ça va être quand même fait là à ce moment-là. Ça ne
sera pas... je veux dire, ça ne sera pas pris en délibéré, là, pour utiliser
des termes juridiques, là, mais ça ne sera pas... tu sais, ça ne sera pas, là,
déposé, pris en délibéré, puis, après ça, il y aura des vérifications puis on
va vous revenir, là. Je veux dire, ça va être quand même fait sur place.
M. Paradis
(Nicolas) : Oui, ça va se faire sur place. Il n'y a pas d'analyse, là,
hein? On comprend, là. C'est purement factuel. On regarde les éléments qui sont
là, c'est présent, oui, j'accuse réception de ta déclaration de candidature.
Mme Nichols :
O.K., parfait. Quand... parce qu'on dit un petit peu plus loin, là, bien, au 3°,
on dit : prévoir la délivrance d'un avis de conformité et d'un avis de
réception de la candidature. Donc, il va avoir la délivrance de deux avis.
Donc, ces deux avis-là vont être délivrés... bien là, je vais utiliser, là,
«sur-le-champ», là, même si on... juste pour qu'on se comprenne, là, mais, en
fait, ces deux avis-là, l'avis de conformité puis l'avis de réception de
candidature. Puis pourquoi deux avis? Pourquoi pas un avis avec les deux
informations? Pourquoi deux avis?
La Présidente (Mme
Boutin) : Me Paradis, est-ce que vous voulez répondre?
M.
Paradis (Nicolas) : C'est dans la même logique. Je ne sais pas,
peut-être que Me Delisle pourra compléter. À ma connaissance, c'est dans la même logique que ce
que nous avons dans la Loi électorale, qui vise à avoir formellement
l'acceptation et le reçu. Puis on me confirme que c'est conforme aux
différentes modalités qui sont prévues.
Je vous dirais...
Prenons la situation de la vérification sur place, là. On peut s'attendre à ce
que 95 %, 98 %, 99 % des cas, ils vont être capables de le
vérifier sur place. S'il se trouvait que, pour une raison, ils ne sont pas à
même de faire la vérification sur place, bien là, à ce moment-là, le président d'élection
a cette latitude-là de prendre... de
dire : Écoutez, là, je vous donne tout de suite votre accusé de réception,
je... reçu, puis l'avis de conformité, il y a un élément que je ne suis
pas à même de vérifier. Supposons que, je ne sais pas, là, il y a une
difficulté d'identification à l'égard du nom de la rue, à l'égard du fichier
qu'il y a dans sa municipalité, ce qui est très peu probable, mais, à ce moment-là,
il pourrait faire la vérification le lendemain et remettre, à ce moment-là, l'avis de conformité le lendemain.
On peut s'attendre à
ce que l'avis de réception et de conformité puisse être combiné lors d'un même
dépôt. Mais, s'il s'avérait qu'une vérification était requise, soit un délai un
petit peu plus long que le sur place, bien là, à ce moment-là, ces avis-là
seraient distingués.
Mme
Laforest : ...un petit ajout sur ce que Me Paradis a avancé, parce
que, bien, j'ai l'exemple ici, en 2017, pourquoi on fait cet article-là. C'est
qu'en 2017...
La Présidente (Mme
Boutin) : ...
Mme
Laforest : Oui, vous êtes d'accord, Mme la Présidente, oui?
La Présidente (Mme
Boutin) : Allez-y.
Mme
Laforest : O.K. Alors, lors de l'élection générale de 2017, le DGEQ a
émis une directive à tous les présidents d'élection concernant les
recevabilités d'une déclaration de candidature déposée par une personne
déclarée coupable en force de chose jugée d'une infraction constituant une
manoeuvre électorale frauduleuse. La lettre était accompagnée d'une liste de personnes
inhabiles pour motif de manoeuvre électorale frauduleuse. La mesure proposée
aurait pour effet de pérenniser dans la loi. Donc, ça se faisait déjà, ça s'est
fait en 2017. Qu'est-ce qu'on vient ajouter? C'est qu'on vient vraiment le
noter, l'obliger dans la loi.
Alors, pour le moment, une
liste de personnes reconnues coupables en force de chose jugée de manoeuvre électorale frauduleuse pourrait être établie avec
un degré de certitude répondant à des critères élevés. Dans les
prochaines années, les capacités technologiques pourraient permettre de
raffiner une liste de candidats inéligibles pour d'autres motifs prévus à la
LERM. Donc, pour cette raison, les motifs d'inéligibilité à partir desquels la
liste serait constituée ne sont pas précisés dans la loi. Ici, on vient le
préciser dans la loi.
Donc, c'est pour des raisons, en 2017, que le
président... le DGEQ avait émis la directive à tous les présidents d'élection
concernant la liste d'irrecevabilité. C'est une directive qui a été demandée
par le DGEQ en 2017. Maintenant, ici, on
vient l'ajouter, là, directement dans la loi. Est-ce que... Bien, c'est un bon
exemple, quand même, c'est important de...
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
députée, oui.
Mme Nichols : Bien, je m'en venais,
là, avec mes questions relativement à la liste d'éligibilité, là. Je voulais juste finir... Mais merci, là. Je voulais juste
finir avec les avis de conformité puis les avis de réception de la
candidature, parce que je me dis : C'était peut-être un petit peu plus
facile à régler, là. Mais donc l'avis de conformité, là, c'est nouveau, là,
parce qu'on donnait juste un avis de réception. Donc, l'avis de conformité, là,
c'est une nouvelle notion, là, qu'on introduit dans l'article 15.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre? Ou Me Paradis, oui?
M. Paradis
(Nicolas) : Oui, c'est une nouveauté, effectivement, l'avis de
conformité qui est lié à la vérification qui s'effectue à l'égard des
conditions.
Mme Nichols : Je vais revenir. Là,
j'ai d'autres choses qui me trottent dans la tête.
Relativement à la liste d'inéligibilité, là, il
me semble que c'est... je ne sais pas pourquoi, là, ça va être beau à
10 h 30, mais cette liste-là, là, je comprends, là, qu'elle existe ou
elle n'existe pas? J'ai plein de questions, là, sur cette liste-là, là. Puis je
comprends que c'est une recommandation de 2017, mais cette liste-là, elle
existe ou elle n'existe pas? C'est quoi, les critères qui sont dessus? C'est
que...
Puis je lisais... tu sais, je lisais un peu, là,
de jurisprudence, de contestations, ces choses-là, là, puis, tu sais,
évidemment, quand ton président d'élection n'a pas remis les rapports à date,
toutes des choses comme ça, mais c'est quoi,
cette liste-là? Ça vient d'où? Qui va la tenir? Elle est déjà compilée? Elle ne
l'est pas? Les nouveaux candidats sont vérifiés
comment, à savoir si elle est là, pas là? Les anciens candidats... est-ce que,
si, par exemple, il n'avait pas déposé,
là, son rapport à la fin de
l'élection précédente, il le fait, il va être retiré de la liste? Dans quel
délai? J'ai plein de questions, là,
relativement à cette liste-là. Est-ce qu'il y a une place qu'on peut mieux la
définir ou nous donner plus d'information?
Parce que je ne voudrais pas non plus que ça
serve pour... C'est important, là, il y a des cas que c'est important, de personnes qui sont inhabiles à
siéger, là, puis c'est important, là, cette liste-là. Mais il y a d'autres
choses, des fois, là, puis on le voit, là, c'est une peccadille qui l'empêche
de se présenter comme candidat. Ça fait qu'on pourrait se priver de bons
candidats pour, des fois, là, un point...
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre.
Mme Laforest : Oui, bien, en fait,
ici, on propose d'attribuer au président d'élection la responsabilité de
vérifier la conformité des déclarations des candidatures qui sont soumises. Par
le passé, il y a des candidats, oui, qui ont été acceptés, si je peux dire,
pour être candidats aux élections, mais par la suite on a vu que les candidats n'étaient... ne pourraient être éligibles. Alors,
ici, c'est... on vient retirer l'acceptation sur-le-champ, comme on le
disait précédemment, pour permettre au président d'élection de faire des
vérifications, ce qui n'était pas le cas avant. Oui, le président d'élection le faisait, mais ici, on vient vraiment
l'ajouter dans la loi pour que le président d'élection puisse faire des
validations.
C'est important de préciser que le président
d'élection doit valider si les renseignements qui figurent à la déclaration de
candidature sont exacts avant de procéder à son acceptation, parce
qu'auparavant c'était... comme on le disait, comme vous l'avez mentionné,
c'était accepté sur-le-champ. Donc, ici, on vient donner le pouvoir au
président d'élection de vérifier les coordonnées, l'adresse, le nombre de
signatures d'appui, les pièces d'identité, le nom du candidat, et ensuite on va
pouvoir délivrer l'avis de réception et l'avis de conformité de la candidature.
Alors, les renseignements qui sont à valider ont
été déjà sélectionnés en raison de la capacité du pouvoir du président
d'élection. Et donc on lui... on vient ici instaurer dans la loi certains
pouvoirs. On donne des outils de plus au président d'élection, qui se faisaient
en 2007, comme je le disais, avec le DGEQ, mais maintenant on vient vraiment le
pérenniser avec cette loi-là.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
M. le ministre. Oui, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
• (11 h 40) •
Mme Thériault : Oui, merci,
Mme la Présidente. J'entends ce que la ministre dit, il n'y a pas de problème.
Par contre, je suis obligée de réitérer la question de ma collègue, peut-être
un peu de la préciser, parce qu'avant c'était sur-le-champ. Là, c'est correct,
on fait un avis de conformité, un avis de réception, il faut prendre le temps
de vérifier s'ils sont sur la liste d'inéligibilité. C'est bien correct, pas de
problème. Mais le président d'élection, il a combien de temps pour dire : Tu es candidat
reçu, correct, validé, vérifié? Trois jours? Cinq jours? Parce que la
question se pose, là.
Normalement, dans un calendrier électoral, tu as
le dépôt de la candidature puis tu as une date fixe pour déposer ton dépôt de candidature avant que la candidature
devienne officielle, qu'on puisse l'imprimer sur les listes de bulletins électoraux, etc. Donc, est-ce qu'on
prévoit un temps minimum pour faire une vérification? Ça peut être juste
24 heures, là, il n'y a pas de
problème, mais c'est important, parce que vous le savez comme moi que ça arrive
qu'il y a des candidats qui vont déposer leur bulletin de candidature la
dernière journée. Il faut prendre le temps de les vérifier, là.
Ça fait que moi, je veux bien qu'on prenne du
temps pour vérifier, mais là c'est juste qu'on prévoit la délivrance. On ne donne pas un 24 heures au
moins pour que le président des élections puisse vérifier. Ça fait qu'à
mon avis il faudrait le prévoir, parce que... comment je peux bien vous dire?
Nous, au provincial, on a nos directeurs de scrutin
dans chacun des comtés, qui sont branchés directement avec le Directeur général des élections, puis ils ont des directeurs de scrutin adjoint, un ou deux, ça dépend du comté, là, mais
il y a... tu sais, ils peuvent se répartir les choses puis ils le font
assez rapidement.
Quand on parle d'un président d'élection sur
plus que 1 000 municipalités, bien, c'est sûr que, là, tu as 1 000 personnes en même temps qui, la
même journée, peut-être, vont vouloir faire des vérifications, savoir si les
gens sont sur une liste d'inéligibilité. Ça fait qu'il faudrait peut-être
prévoir un délai de temps ou s'assurer qu'il y a un... et s'assurer qu'il y a
un mécanisme. Parce que vous avez dit : Le Directeur général des élections
peut envoyer ceux qui sont rendus inéligibles parce que ça, tu l'as, avec le
code postal, tu es capable de dire dans quelle région, quelle municipalité ces
gens-là pourraient être inéligibles. Mais, je pense, dans l'autre sens, c'est
si c'est les bulletins de candidature sont
déposés une demi-heure avant la date limite et l'heure limite puis qu'on se
ramasse avec 300 bulletins à vérifier,
ce n'est comme pas drôle. Tu sais, nous... moi, habituellement, j'essaie d'être
la première à déposer mon bulletin de candidature, ça fait qu'il n'y en
a pas, de problème. J'ai plus de signatures, on a le temps de faire la
vérification. Ça fait qu'il faudrait juste prévoir un laps de temps du même
moment que... Quand, Mme la Présidente, on doit donner 150 signatures pour
appuyer notre candidature, bien, il y a une vérification qui est faite, tu
sais. On prend rendez-vous avec le directeur du scrutin, il sait qu'on va
déposer un bulletin. Ça peut prendre une heure, il va vérifier tout de suite dans la liste électorale, il
s'assure d'avoir le monde pour faire les vérifications pour être sûr
que les gens, ils ont la qualité
d'électeur. Ça fait que, moi, c'est juste parce que c'est... dans l'organisation, je pense qu'il faut le prévoir.
Parce que
125 candidats, c'est une chose quand on est en élection provinciale, mais,
quand tu parles en élection municipale, là, c'est des milliers de
candidats, tu sais, au niveau de la mairie, puis des conseillers, puis... ça,
c'est les postes. Ça fait que, quand on parle... Tu sais, oui, je suis
correcte, là, il y a des endroits où c'est élu par acclamation, mais il faut quand
même vérifier pareil, élu par acclamation. Quand même, là. Ça fait que c'est
juste au niveau de la procédure comme telle. Mais je pense vraiment qu'on
devrait prévoir un temps, parce que, là, il y a une question de quantité de
candidatures qu'on n'a pas comme quand c'est pour le provincial. Ça, c'est le
premier commentaire.
Je vais avoir d'autres commentaires à faire sur
la liste des facteurs qui fait qu'une personne pourrait ne pas être éligible,
mais j'aimerais peut-être avoir une réponse par rapport à ça.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre, est-ce que vous souhaitez répondre à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel?
Mme Laforest : Oui... mais c'est
parce qu'on est en train de valider. On ne peut pas donner de délai comme tel,
évidemment. On est en train de discuter, parce que, s'il y a des vérifications
à faire avec le président d'élection, c'est le président d'élection qui, lui,
doit donner la réponse le plus rapidement possible au candidat, évidemment. Un
délai minimum, un délai maximum, est-ce qu'on embarque là-dedans ou ce serait
trop complexe?
Mme Thériault : ...ce n'est
même pas une question de si c'est complexe ou pas, c'est une question de
candidatures puis de démocratie. Ils peuvent savoir si la candidature est
valide ou si elle ne l'est pas, puis c'est parce que... Je vais faire une
comparaison, O.K.?
Mme Laforest : Bien, je vais juste
donner mon exemple avant. Quelqu'un qui, peu importe, était inéligible, et là
on a certaines vérifications à faire, le temps qu'on valide le dossier de la
personne, si on dit, admettons, dans 30 jours,
mais les réponses qu'on doit recevoir pour la personne qui veut être candidat
arrivent après 40 jours, qu'est-ce
qu'on fait? Parce qu'ici... Là, c'est sûr qu'avant c'était sur-le-champ, évidemment,
puis c'est ça qu'on veut enlever parce qu'il y a des candidatures qui
n'auraient pas dû être acceptées, si je peux dire. Mais, en même temps, si on
dit, comme ça : Il y a une vérification à faire... on parlait des
candidats qui étaient inéligibles qui sont devenus éligibles, puis il y a des vérifications
à faire, si parfois, le temps des vérifications, on dépasse un délai, est-ce
que c'est bon de mettre, dans la loi, un délai maximum? Je me pose la question
aussi, là.
Mme
Thériault : Mais je suis à la même place que vous, sauf que,
pour que les règles soient claires, connues pour tout le monde puis que ça soit la même chose, parce que, d'un
président d'élection, ça peut varier, là... Honnêtement, souvent, les
présidents d'élection, c'est les directeurs généraux dans les plus petites municipalités.
Souvent, c'est eux autres les... bon. Puis je ne veux pas dire qu'ils sont
poignés entre l'arbre et l'écorce, là, mais on comprend qu'un directeur général
d'une ville, d'une petite municipalité, c'est lui qui fait office de président
d'élection avec une équipe d'élus qui est en place puis une autre équipe qui
arrive de l'autre bord. Tu sais, c'est comme... moi, je pense qu'il faut juste
que les règles soient claires pour ne pas qu'il y ait de confusion au niveau
des rôles.
Ça fait qu'à mon avis...
Je comprends qu'il y a d'autres vérifications qui peuvent prendre plus de
temps, mais, à partir du moment où ce que vous avez, là, comme critères... au
moins que le président du scrutin, il sait qu'il a 24 heures pour
vérifier. Ça fait que, s'il le sait, bien, avant même de commencer, il va
prévoir que, si, à la date limite de dépôt de candidatures, il pense qu'il va y
avoir trois équipes municipales à sept conseillers plus un candidat maire, bien, il sait très bien qu'il va y avoir
24 vérifications de bulletins à faire au top, au maximum, avec les
critères. Ça fait que je pense que peut-être un 24 heures, peut-être un
48 heures, moi, ça... Le temps, ça ne me dérange pas. Je dis juste que,
dans la procédure comme telle, tu sais, il faut que les gens sachent il y a
combien de temps. Puis je vais le dire pourquoi, Mme la Présidente, puis vous
allez comprendre. O.K?
À la dernière élection municipale, O.K. — puis
là je ne lance pas de pierre à personne, là, je fais juste un état, ici, de
situation d'une chose qui est vraiment arrivée, O.K? — à
Laval, M. Demers s'est présenté à la mairie. M. Demers, là, il ne
demeurait pas à Laval depuis un an. Il n'avait pas la qualité d'électeur puis
il pouvait encore moins se présenter, O.K? La vérification, pourquoi ça n'a pas
été fait, je n'en ai aucune idée puis je ne veux même pas le savoir, je fais
juste donner le cas, O.K.? Puis je comprends que, dans la loi, on va changer le
un an à six mois, là, puis c'est la qualité d'électeur, comme pour la personne
qui peut se présenter, mais il y a eu un jugement dans son cas, mais,
techniquement, il était inéligible. Il ne demeurait pas à Laval. Il ne
demeurait pas à Laval, ça fait qu'il était inéligible. Mais la vérification,
pourquoi elle n'a pas été bien faite, je n'en ai aucune idée, mais n'empêche
qu'il y a eu un jugement qui a statué qu'il avait été élu, puis c'est correct.
Même s'il passait outre les règles de la loi, il est resté maire pareil,
pourquoi? Parce qu'on ne voulait pas repartir une autre campagne électorale à
cause du montant d'argent que ça pourrait coûter. Je comprends les
considérations, là.
Moi, là, je ne suis pas une députée de Laval. Je
suis très mal placée pour évaluer la qualité du travail des élus de Laval, Mme
la Présidente, puis ce n'est pas mon but, là, ce n'est pas ça que je veux faire
ici, là. Puis je veux qu'on m'entende bien, là, je ne remets pas en cause ça.
Je parle du processus et je parle d'un exemple. Donc, quand tu vérifies si les
gens sont éligibles ou pas, bien, il faut que tu le fasses comme il le faut,
puis il faut que tu aies du délai de temps pour être capable de le faire. Ça
fait que mon point, il est là-dessus pour commencer. Ça fait que c'est pour ça.
Je comprends que, peut-être, on n'avait pas vu cette possibilité-là, mais, avec
ce qui s'est passé à Laval, c'est un exemple comme flagrant. Tu sais, moi, je
comprends que te présenter à Montréal, toujours bien que tu demeures à Montréal,
puis, peut-être, pour te présenter dans l'arrondissement d'Anjou, bien, il faut
que tu restes dans l'arrondissement d'Anjou pour représenter les citoyens, vous
comprenez? Ce qui est bien normal, là. Voyons donc! Tu ne restes pas dans
l'arrondissement de Mercier pour défendre les arrondissements... les citoyens
d'Anjou et vice versa, là, tu sais, à mon avis.
Bon, là, ici, c'est écrit «municipalité». C'est
une question que j'aie, comme ça, que j'aimerais peut-être qu'on m'éclaire pour
ceux qui ont des arrondissements, mais ce n'est pas grave, là. Là, on a
vraiment un cas flagrant pour constater si c'est, oui ou non, une candidature
qui est recevable avec une date de temps limite pour être capable de
dire : Oui, c'est recevable, pour s'assurer que les vérifications soient
faites. Parce que, si les vérifications n'ont pas été faites, honnêtement, je
me pose la question : Pourquoi? Mais je ne suis pas Laval, là. Ça fait
quasiment quatre ans qu'ils fonctionnent comme ça, puis c'est correct. Le
jugement, il a été rendu, puis on vit avec le jugement rendu, mais il y a des
gens qui auraient peut-être voulu se présenter si les règles auraient été différentes,
là. La seule chose qu'on sait, c'est qu'au départ la candidature n'aurait pas
dû être reçue, parce que monsieur ne demeurait pas à Laval depuis un an, et
c'est la règle, c'est écrit dans la loi.
Puis je ne veux pas me faire la justicière, là, sauf
qu'évidemment, Mme la Présidente, vous comprenez qu'avec le cas du maire de
Laval, bien, ça pose des questions pour : On a combien de temps pour
vérifier, pour valider les candidatures? Ça fait que moi, je n'ai absolument
pas de problème. Mais, tu sais, on sait tous que, quand c'est nos directeurs du
scrutin à nous, comme élus provinciaux, là, c'est des personnes qui sont vraiment
apolitiques, tu sais, mais les directeurs généraux des villes qui font des
présidents d'élection, des fois... Puis je ne veux pas mettre en doute la
conduite des gens, Mme la Présidente, là, pas du tout, tu sais, mais la ligne
est mince quand ça fait 25 ans, tu travailles avec la même équipe d'élus,
là, des fois, tu sais. Ça fait que c'est pour ça que je me pose vraiment la question.
Mais on peut suspendre aussi, là. Si on a des vérifications à faire, on peut
suspendre.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre, est-ce que vous vouliez intervenir ou...
Mme Laforest : Non. Bien, c'est important
de discuter quand même parce qu'on est en train de valider. Puis c'est la même
chose pour les élections provinciales, en fait. Ça fait que, si on se base sur
la loi sur les élections, c'est la même
chose, il n'y a pas de délai. Le Directeur
général des élections a mentionné que
ça n'a jamais été un problème. Puis, de toute manière, quand il y a
l'avis public pour le dépôt des candidatures avec le nom des candidatures,
bien, c'est comme une obligation du président des élections de faire ça
rapidement. Parce que, veux veux pas, il n'a pas le choix de mettre le nom du
futur candidat sur l'avis de scrutin, en fait. Ça fait que, s'il tarde à faire
ses vérifications, bien, les noms ne seront pas dans l'avis de scrutin, donc
les candidats ne pourraient être éligibles aux élections.
Puis c'est la même chose pour la loi sur les
élections, la loi provinciale, puis on n'a jamais eu de problème avec ça. Si on
ajoutait «dans les meilleurs délais»... C'est toujours important d'y aller dans
les meilleurs délais à cause du respect de l'avis de scrutin, parce
qu'imaginez, là, le président tarde à rendre éligible une candidature, et la
personne ne peut être dans la liste pour l'avis de scrutin.
Mme Thériault : Je comprends
ce que vous dites, mais je pense à l'inverse aussi. C'est qu'on a rendu des
gens éligibles, alors qu'ils ne l'étaient pas.
Mme Laforest :
Non, mais, avec cette liste-là, avec cet article-là, ils deviendront
inéligibles, parce que, vous allez voir, dans le projet de loi, aussi, on parle
des territoires possibles, là, pour être candidat. Ça fait que ça aussi, on va
le voir dans un article ultérieur.
Je comprends votre question. En fait, vous posez
des questions qu'on... on va le voir ici, dans un article. Je ne sais pas c'est
quel article, Me Delisle ou Me Paradis, mais ça, on en parle vraiment.
Pour être éligible dans un comté particulier ou une municipalité en
particulier, on en parle aussi dans le projet de loi. Mais là on parle vraiment
du délai pour rendre éligible une personne. Je vois mal, si on commence à faire
des changements par rapport à la loi, qu'est-ce que... On peut suspendre, on
peut suspendre, mais...
La Présidente (Mme Boutin) : On peut
suspendre quelques instants si vous voulez faire des vérifications.
Mme Laforest : On va faire des
vérifications. O.K.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise à 12 h 13)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
c'est reparti. Me Paradis, vouliez-vous nous faire un petit résumé, là, de
la conversation? À vous la parole.
M. Paradis
(Nicolas) : Merci, Mme la Présidente. Oui, dans le fond, la Loi sur les élections et les référendums
dans les municipalités, telle qu'elle est en vigueur, elle est montée actuellement
et, je vous dirais, bonifiée avec les éléments qu'il y a dans le projet de loi n° 49, notamment à l'article 15. Dans le fond, c'est
un fin équilibre qui existe pour faire en
sorte que le président d'élections ait une vérification factuelle à faire
à l'égard d'éléments qui sont compris dans une déclaration de candidature.
Ce que fait le 49 à l'article 15... vient bonifier les éléments de la
déclaration de candidature pour assurer une vérification de ces renseignements-là
qui sont fournis au président d'élections pour permettre que ces conditions
minimales là soient, à tout le moins, constatées dans la déclaration de
candidature.
S'il s'avérait par malheur qu'une fausse
déclaration était effectuée par un candidat, à titre d'exemple, que ce soit en lien avec ses pièces d'identité ou encore
son lieu de... il fournit une fausse adresse de résidence, bien, à ce moment-là, ce serait alors considéré
comme étant une fausse déclaration dans le cadre de son formulaire de
déclaration, de sa candidature, et il
pourrait alors s'en trouver que... par l'effet notamment d'une modification, qu'on verra un petit peu plus loin, à l'article 28, qu'il
serait de ce fait inhabile car ayant posé sa candidature se sachant inéligible.
Donc, les liens sont ainsi faits.
Et l'article 315 actuel de la Loi sur les
élections et les référendums dans les municipalités prévoit également que le
mandat de l'élu, à supposer qu'il a été élu et que son mandat est commencé,
prend fin sur constatation de cette inhabileté ou sur dépossession de sa
charge. Donc, si on constate qu'il était inéligible, il deviendrait inhabile.
Donc, du fait de 315, son mandat prendrait fin. Bien entendu, si la personne
persiste et signe, bien là il y a un recours qui serait pris pour le déposséder
de sa charge et, après ça, que le poste devienne formellement, légalement,
vacant, et une élection partielle se tiendrait pour pouvoir être comblé à
nouveau.
Mme Thériault : Et les frais
juridiques?
M. Paradis
(Nicolas) : S'il y avait des
frais juridiques, bien entendu, le régime de protection des élus
s'applique tel quel, donc ils pourraient
être assumés, mais, s'il se trouve que la personne a posé un acte, donc, une
faute de la nature de fausse déclaration, bien là, à ce moment-là, la municipalité
pourrait formuler une demande de remboursement à l'égard des frais afférents
qu'elle aurait assumés.
Mme Thériault : Donc, ce qui
fait que, exemple, si le ou la candidate qui a perdu dépose une plainte parce
que la personne qui a gagné a fait une fausse déclaration, bien, s'il y a des
frais juridiques de cette personne-là parce qu'elle a été lésée sur la base
d'une fausse déclaration, ce n'est pas à elle à payer les frais juridiques.
C'est qui qui va payer les frais juridiques? Exemple, moi, je suis candidate au
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
dans la municipalité où demeure le ministre, puis je dis que je reste là, mais
je ne reste pas là ou je dis que je reste là depuis six mois, mais je ne reste
pas là depuis six mois. Bon, je me présente puis je le sais que j'ai fait une
faute.
Une voix : ...
Mme Thériault : C'est ça. Ça
fait que je ne pourrais pas dire que je reste là, mais, en tout cas, tu sais,
dans... n'importe où. Je vais dire que j'ai un chalet, tiens, O.K., et que je
me présente, bien, je l'ai fait sur une fausse déclaration. Puis la personne...
Puis je gagne. Le monde, ils m'aiment, ils me trouvent «willing» puis ils
trouvent que je suis une bonne défenderesse des intérêts des gens. Ils votent
pour moi. Je gagne. La personne qui s'est présentée contre moi, elle, elle
dit : Bien, voyons donc! Ça ne faisait pas un an qu'elle restait sur le
territoire, elle. Aïe! Ce n'est pas vrai, ça, c'est une fausse déclaration.
Enclenche un processus, mais c'est le candidat qui va l'enclencher, ce ne sera
pas nécessairement la municipalité. Mais c'est le candidat qui a perdu qui va
l'enclencher. Ça fait que, là, ça veut dire que le
candidat qui a gagné, c'est une fausse déclaration. Donc, moi, mes frais
seraient payés par la municipalité s'il y avait quelque chose qui se passe au
niveau juridique parce qu'il y a une demande de, puis là, bien, si je perds, je
rembourse. Mais la personne qui, elle, a dénoncé cette situation-là parce que
l'élection s'est faite sur la base d'une fausse déclaration, donc il y a eu une
fraude, là, tu sais, de même... tu sais, on va appeler ça une fraude. C'est une fraude électorale, en fait. C'est que
j'ai faussé la vérité pour pouvoir me présenter parce que j'ai moi-même
fait une fraude. Ça fait que la personne qui va l'apporter en cours, tu sais,
c'est comme elle, elle va payer des frais juridiques, c'est comme... il y a une
espèce de non-sens quelque part.
Mme Laforest :
En même temps, ça revient au président d'élection quand il a validé des
informations aussi, là.
Mme Thériault : Sauf que
lui, il a juste une check-list.
17913 18561 La
Présidente (Mme Boutin) : Me Paradis, voulez-vous clarifier?
Mme Laforest :
La municipalité pourrait défendre le candidat à ce moment-là si la municipalité juge qu'il y a eu
erreur avec le candidat qui voulait se présenter ou qui a perdu.
Mme Thériault : C'est pour ça
que je pose la question.
M. Paradis (Nicolas) : Le recours pourrait être pris par un citoyen, vrai, là, le recours
comme tel, mais il y a aussi et, je vous dirais, surtout... ces situations-là
seraient plus... On rencontrerait plus la situation suivante : une plainte
qui serait formulée par le citoyen qui... plainte qui serait acheminée au DGE,
qui, lui, examinerait le volet, la situation pénale de la chose, et le simple
constat de l'aspect pénal de la chose par le DGE, puis c'est ce qu'il fait
lorsqu'il y a des plaintes comme ça, permettra avec 28, comme on le mentionne,
s'il est déclaré coupable pénal, pénalement... mais là, à ce moment-là, se
sachant inéligible, il perd sa charge. Et, dans un tel recours, ce n'est pas un
candidat, un citoyen qui prend la poursuite, c'est le Directeur général des
élections.
Mme Thériault : Parfait, c'est clair.
M. Paradis (Nicolas) :
Mais il n'est pas impossible qu'un candidat puisse prendre un recours civil
pour faire reconnaître une situation, mais
ça, c'est vrai à l'égard de n'importe quel autre recours. Mais c'est plus... je
vous dirais, usuellement, c'est une plainte qui est formulée au DGE,
puis lui s'occupe du recours pénal afférant.
• (12 h 20) •
Mme Thériault : O.K., O.K., ça me va. Si c'est le Directeur général des
élections, ça me va. Il y a toujours une possibilité de recours si jamais il y
a quelqu'un... a fait de la malversation pour se présenter quelque part puis
qu'il ne répondait pas aux critères tels que définis déjà dans la loi. O.K., ça
va. Ça va pour ça.
Petite question. Là, c'est parce
qu'on l'a sur le formulaire. Je comprends qu'on va probablement le faire
ailleurs quand on part des critères qui fait que les gens peuvent se présenter,
mais ça va vous permettre de réfléchir d'avance à... et d'avoir une réponse un
peu plus tard. Je vois ici que l'adresse fournie par le candidat se situe sur
le territoire de la municipalité et je porte
à votre attention est-ce que la municipalité... pour te présenter à Montréal,
il faut que tu demeures à Montréal,
mais, pour te présenter dans un arrondissement, est-ce que tu dois demeurer
dans l'arrondissement que tu te
présentes? Et c'est vrai à Montréal, c'est vrai dans l'arrondissement de
Longueuil, c'est vrai dans les municipalités où il y a d'autres arrondissements. Il y en a une au Saguenay—Lac-Saint-Jean aussi.
Vous avez un arrondissement là-bas, là. Est-ce que la
notion d'arrondissement, elle est aussi quelque part dans... Je me présente
dans l'arrondissement d'Anjou parce que je demeure dans l'arrondissement
d'Anjou ou je peux demeurer à DDO, à Dollard-Des Ormeaux, dans l'ouest de l'île
complètement, puis me présenter à Anjou parce que j'y travaille, mettons, ou la
qualité première pour pouvoir te présenter, c'est de demeurer également dans
ton arrondissement? On sait tous qu'au provincial ce n'est pas le cas. On n'est
pas obligé de demeurer dans nos comtés respectifs. Plusieurs personnes ne
demeurent pas dans leur comté, puis je ne
m'amuserai pas à donner de noms, c'est dans toutes les formations politiques,
de toute façon. Sauf que le municipal, bien, c'est pour les intérêts de
la place, là, tu sais, l'arrondissement. Moi, je me vois mal... Tu sais,
il me semble que, quand... tu ne peux pas demeurer dans un arrondissement de
Westmount—Saint-Louis,
mettons, puis être conseiller municipalité pour le district n° 3
d'Anjou, là, tu sais, c'est...
Bien, je soulève la question parce que, pour
moi, ce n'est pas clair, parce qu'ici je ne vois pas aucune notion
d'arrondissement. Donc, je pose la question par rapport à ce que j'ai là. Mais,
si vous me dites qu'on va le voir avec les critères d'«inégibilité»... Aïe!
Oui, hein? Vous aviez raison, hein, à 10 h 30, ça va être beau, ça.
Mais on va avoir réglé ce bloc avant 10 h 30, je pense qu'on n'aura
peut-être pas besoin de s'amuser à le répéter tranquillement. Donc, à ce
moment-là, si, pour répondre à ma question, vous me dites : On va voir ça
dans l'autre article un peu plus loin, ça me va, je n'ai pas de problème, on
peut...
M. Paradis (Nicolas) : On ne revoit
pas... Donc, si on se présente à un poste au conseil municipal de la ville de
Montréal, on peut rester dans n'importe quel arrondissement, on peut se
présenter sans difficulté.
Pour la question de l'arrondissement, j'essaie
juste de mettre la main... je peux vous revenir dans quelques instants, si vous
voulez, je pourrai vous revenir ultérieurement. On ne touche pas à cet
aspect-là, on ne touche pas aux conditions d'éligibilité à l'égard des
arrondissements, je pourrai vous le confirmer.
Ça
dépend des villes, hein? La notion d'arrondissement n'a pas la même connotation
d'une ville à l'autre. Montréal, il y a des maires d'arrondissement. À Québec,
à titre d'exemple, il y a des conseillers d'arrondissement. Les conseillers
d'arrondissement, eux, sont élus en fonction de leur district, et donc chaque arrondissement
compose un certain nombre de districts. Donc, c'est la règle liée au district
où la personne se présente, là.
Mme Thériault :
En partie. Quant à Anjou, c'est le district 1, 2, 3. Il y a trois
conseillers qui siègent à l'arrondissement, plus une conseillère de ville qu'on
appelle «conseiller de ville», ils n'ont pas féminisé les termes, plus le maire
d'arrondissement, qui, d'office, lui, siège aussi au conseil de ville de
Montréal. Donc, le maire et la conseillère de ville siègent et à
l'arrondissement et au conseil de Montréal.
Mais, pour être
conseiller de district, district 1, 2, 3, est-ce qu'il faut demeurer dans
le district d'Anjou ou au moins dans l'arrondissement d'Anjou pour pouvoir se
présenter? Parce que, sinon, tu restes dans l'arrondissement de Saint-Léonard
puis tu t'en viens défendre les intérêts d'Anjou à côté. Il me semble qu'il y a
quelque chose qui ne marche pas. Au moins pour les postes de conseiller, là, de
district, qu'ils soient dans l'arrondissement.
Donc, je pose la
question tout simplement parce qu'il me semble que c'est très logique que tu
demeures dans ton arrondissement quand tu te présentes comme conseiller
d'arrondissement. Puis là, ici, c'est parce que ce qu'on voit, c'est juste le
territoire municipal. Il n'y a pas de notion d'arrondissement.
M. Paradis
(Nicolas) : Je vais vous revenir avec la réponse claire à cet égard-là
quand la distinction entre les districts, les arrondissements... Puis il peut y
avoir une distinction en fonction de la nature du poste électif, là. Ça fait
que je préfère vous revenir pour vous donner l'information juste.
Mme Thériault :
Parfait. Pas de problème, parce que je comprends qu'on va le voir ailleurs
aussi au niveau des critères. L'autre questionnement que j'avais,
c'était par rapport aux facteurs d'inéligibilités, parce que
ma collègue en a parlé aussi. Est-ce que ça, il y a une liste qui
existe? Oui, hein? Vous m'avez répondu oui ailleurs.
Mme
Laforest : ...on l'a déjà, la liste. On pourrait vous la fournir
aussi.
Mme Thériault : On aimerait ça l'avoir. Oui, parce que
je pense que Me Paradis a dit qu'on était pour
ajouter quelque chose un peu plus loin. Ça fait que peut-être, si on peut
l'avoir avant, ça va nous aider à cheminer dans notre cheminement, cheminer
dans notre cheminement... à avancer dans notre cheminement — oui,
ça va vraiment être beau à 10 h 30
ce soir — vers
les différentes choses qu'on a besoin pour rendre quelqu'un
inéligible à un poste électif. Ça me va pour moi sur les commentaires
sur l'article.
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la députée de Vaudreuil, oui, allez-y.
Mme Nichols :
Oui. Bien, vu qu'on parlait de la liste, là, puis je ne prononcerai pas le mot,
j'ai de la misère, à moins que j'y aille par syllabe, mais, en tout cas, vu
qu'on parle de la liste, là, qui va justement est transmise par la DGEQ, ce que je comprends, c'est qu'elle existe déjà,
là, cette liste-là? Puis, dans le
fond, elle existe déjàé.
Elle existe depuis quand? On s'en
servait comment? Puis là, dans le
fond, on vient rendre, comme... parce que
c'est le seul critère pour lequel on
peut refuser, hein, tu sais, dans l'article 15, là : «Le président d'élection doit
[...] refuser la production de la déclaration [...] dont le nom apparaît sur une
liste de personnes inéligibles constituée et transmise par le Directeur général des élections.»
Donc, je présume que c'est une liste qui est à jour. Moi, je voudrais avoir le
plus de détails, là, relativement à cette
liste-là, là. Elle existe depuis quand? Qui est sur la liste? Les facteurs, ça,
j'ai compris qu'on va les revoir ailleurs.
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la ministre, allez-y.
Mme
Laforest : Oui. Bien, la
première des choses, c'est que, dû à l'article qu'on est en train d'étudier, la liste sera confectionnée, là, évidemment,
avec les présidents d'élection. Pour la liste des critères d'inéligibilité, en
fait, c'est des articles, les articles 62 à 67. Mais je vais... on va vous
les transférer... transférer, oui... Aïe! 10 h 30 ce soir, ça va être
quelque chose, hein? Alors, on va transférer, Mme la Présidente, les articles
de 62 à 67 parce que de 62 à 67, dans les articles, tout est bien indiqué, à
savoir les critères d'inéligibilité.
La Présidente (Mme
Boutin) : Est-ce que vous allez les déposer sur l'adresse de la commission?
Mme
Laforest : Oui. Puis, pour la liste également, la liste sera
transférée par le DGEQ. Après notre projet de loi, quand il sera étudié, on va
établir les critères ensemble, et, évidemment, le DGEQ, lui, a sa liste déjà. Ça
fait que... comme j'avais mentionné, en 2017, qui avait travaillé la liste pour
les élections de 2017.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup. Mme la députée, oui.
Mme Nichols :
Donc, je comprends que cette liste-là, elle existe depuis 2017.
Mme
Laforest : Il y en a
une qui était déjà en fonction en 2017. Maintenant,
c'est certain que, là, avec
l'article qu'on adopte, là, on ajoute certains critères d'inégibilité, et,
c'est ça, la liste sera corrigée et la liste sera transmise par le DGEQ par la
suite.
Mme Nichols :
Parfait. Cette liste-là, on s'en servait pourquoi, là? Parce qu'il y a une
liste qui existait déjà, là. Ici, on... Parce qu'à l'article 15 on va s'en
servir pour refuser la production de la déclaration, là, ça va être... c'est
clair, là. Si ton nom est sur la liste, c'est un refus, là, automatique, là.
Après ça, on verra s'il y a une possibilité de contestation ou pas, mais c'est
un refus automatique si ton nom est sur la liste. On va s'en servir pourquoi de
cette liste-là, là, si elle existait déjà? Puis est-ce qu'elle est accessible, cette
liste-là? Comment ça fonctionne? Il faut demander... quelqu'un qui veut
savoir... Comme moi, là, mettons, là, ça se prépare à des élections municipales
sur le terrain, là. Quelqu'un qui dit : Bien, moi, je pense que lui, il
veut se présenter, mais je pense qu'il n'est pas éligible à siéger ou il n'est
pas éligible à être candidat, à déposer sa candidature, est-ce que nous autres,
on pourrait lui dire : Bien oui, tu peux aller voir la liste? Bien, est-ce
qu'elle est accessible? Elle est où, cette liste-là? Est-ce qu'il faut faire
une demande d'accès à l'information pour l'avoir dans 90 jours?
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : Merci. Cette
liste-là n'existe pas encore, parce le DGE, lui, ce qu'il avait fait en 2017,
il en avait confectionné une et, par pouvoir de directive, il avait donc
dit : Voici les gens qui sont inéligibles, inéligibles en fonction des
renseignements qui sont portés à sa connaissance, là. Il n'ira pas faire une
enquête à la grandeur de la province en
continu pour trouver toutes les situations. C'est essentiellement, comme vous
le savez, toutes les responsabilités liées aux rapports financiers,
l'absence de déclaration de rapport des dépenses électorales ou des situations
qui lui auraient été mises au fait, et donc inscription à cet égard-là.
Donc, lui, ce qu'il va produire dans le contexte
où, ici, à l'époque, c'était lui qui avait, de son propre chef, créé cette
liste-là, émit une directive pour faciliter le travail des présidents
d'élection, là, il va en créer une sous le même angle, mais là la loi, elle dit
qu'il va avoir cette liste-là, puis les présidents d'élection vont s'y référer.
Il va donc la produire avant la période de candidature pour que les citoyens...
les présidents d'élection puissent y accéder. Bien entendu, ce sont des
renseignements qui sont, par ailleurs, publics, là. Ce n'est pas, je veux dire,
privé, là. C'est inévitablement accessible. Ce sont des renseignements publics
qui, par ailleurs... est-ce que la liste, elle est publiée ailleurs? Ça, je ne
pourrais pas vous l'attester pour le DGE, là, mais elle serait, par ailleurs,
accessible sans difficulté.
Mme Laforest : Par contre, ça doit
être quand même confidentiel, Me Paradis? C'est peut-être accessible, mais
la liste des personnes, je ne sais pas, est-ce qu'il y a une certaine
confidentialité?
M. Paradis (Nicolas) : C'est lié à
des manquements, c'est lié à des manquements légaux.
Mme Laforest : Et ça, c'est public?
M. Paradis (Nicolas) : Et ça, oui,
c'est public, oui, sans problème à cet égard-là.
• (12 h 30) •
Mme Laforest : O.K. Bon.
Mme Nichols : Donc, ce n'est pas une
liste, là... il y a déjà une base, là, de cette liste qui était montée par les données, là, qui arrivaient... qui étaient
soumises à... qui étaient soumises au DGE, là, ça fait qu'il y avait
déjà une... on a déjà une base. Bon,
là, je ne sais pas, j'imagine qu'on va, là, valider la base pour ne pas qu'il y ait
nécessairement d'erreurs, mais là ce que je comprends, c'est qu'on va
compiler... Cette liste-là, là, ça va être la compilation des refus de déclaration?
M. Paradis (Nicolas) : Bien, c'est
une compilation des situations d'inéligibilité principalement en vertu de 64,
65 de la LERM, qui visent les éléments où le DGE a une connaissance de
manquements qui entraînent l'inéligibilité, comme le défaut lié au rapport
financier ou les rapports de dépenses électorales. Ça, il va les compiler là-dedans.
Le DGE ne peut pas faire... Comme je dis, là, il y a...
Mme Nichols : Bien non, il ne peut
pas faire ce qu'il ne sait pas, là.
M. Paradis (Nicolas) : Je vais vous
donner un exemple bien simple. Les juges de tribunaux judiciaires ne sont pas
éligibles. Le DGE lui-même, les ministres des gouvernements du Québec, Canada
ne sont pas éligibles pour les postes
municipaux. Bien entendu, cette liste-là n'identifierait pas l'ensemble de ces
personnes titulaires de fonction. Tu
sais, je veux dire, c'est un état de fait, ça va de soi, mais c'est plus
sur le caractère plutôt pénal lié aux éléments portés à sa connaissance
qu'il a... il fait cette compilation.
C'est donc...
Tout ça, dans sa globalité, ce sont plein de renseignements qui sont mis à
la disposition du président d'élection pour assurer la
plus grande protection possible, à tout le moins la plus grande conformité possible
des déclarations qui lui sont soumises.
Mme Nichols : Parfait. Quand quelqu'un,
là, remplit, là, sa déclaration de candidature, là, est-ce qu'il a toute cette information-là? Je veux dire, tu sais, quelqu'un
pourrait décider : Bien, moi, je veux... je vais faire ma déclaration,
puis là, bien, quand... je ne sais pas, là,
quand il dépose à... Est-ce qu'il sait les motifs? Est-ce que c'est annexé? Ou
est-ce qu'il y a quelque chose qui dit : Bien non, tu ne peux pas être
candidat à cause de ça, ça, ça, tu vas te voir refuser pour tel, tel, tel
motif?
Une voix : ...
Mme Nichols : Quand on va chercher,
entre autres, là, le...
La Présidente (Mme Boutin) : ...la
technique pour enregistrer.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Boutin) :
Bien, parce que, des fois, vous vous interrompez, puis c'est
supercordial, c'est juste que, pour la technique, c'est difficile, des
fois, d'enregistrer vos propos. Monsieur... Qui veut répondre? M. Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : Bien, je vous
dirais, c'est sa responsabilité de s'assurer de son éligibilité à l'égard des
conditions, là. Et il y a plusieurs éléments, bien entendu, là, ça fait qu'il
n'y a pas un formulaire qui est donné avec l'ensemble des caractéristiques,
c'est l'effet de la loi, puis, lorsqu'une personne veut se porter candidat,
elle s'assure de son éligibilité à l'égard des règles applicables, là.
Mme Laforest : C'est exactement
comme le provincial, en fait.
M. Paradis (Nicolas) : Oui, absolument,
absolument.
Mme Nichols : ...nul n'est censé
ignorer la loi, sauf que, tu sais, des fois, quand on s'en va pour un poste à
la mairie, là, c'est un poste, disons-le, un
peu plus important, ça fait que, oui, on prend, là, toute l'information, mais
quelqu'un qui... Tu sais, dernière minute, il me manque un candidat dans mon
équipe pour tel... pour le district 5, puis, dans les municipalités, là,
il peut être... il n'est pas obligé d'habiter le district 5, là, mais en
tout cas, puis là il soumet sa candidature,
puis... Ça fait que c'est pour ça que je me demandais : Quand on donne le
bulletin, ce n'est pas nécessairement indiqué ou il n'y a pas une
référence relativement, là, aux critères... auxdits critères.
M. Paradis (Nicolas) : Mais ce ne
sont pas des éléments qui posent problème, hein, qui posent problème en soi,
parce que ce qui pose... ce qui suscite des questionnements habituellement,
c'est la question de la résidence. La question des fonctions que les gens
occupent, là, toute la nomenclature, tu es un fonctionnaire, tu es un élu d'un
autre palier électif, tu occupes une position qui ne te permet pas d'avoir un
poste électif municipal, ça va de soi, et les gens le savent usuellement, là.
Et puis, après ça, il y a toute une série,
également, d'inéligibilités. Les membres du personnel électoral de la
municipalité, ils ne peuvent pas se présenter, mais c'est le corollaire. Et
après ça c'est dans des situations plus pénales.
Tu as commis un certain nombre d'infractions, là tu ne peux pas te présenter.
Et là, à cet égard-là, bien, dans ces situations-là aussi, normalement,
la personne le sait, et là, si elle se présente malgré cette situation-là, elle
commet une fausse déclaration. Donc...
Et c'est pour
ça que la disposition ici permet d'apporter ces précisions-là clairement quant
à différentes exigences pour lesquelles l'élu va mettre l'accent, parce
que c'est essentiellement les éléments qu'on veut s'assurer de vérifier, là, tu
sais, la question de la résidence, la question d'est-ce qu'il est majeur,
pièces d'identité, est-ce qu'il a le nombre de signatures requises, pour éviter
qu'on ait des candidatures qui soient erronées.
Mme
Nichols : O.K.
J'ai une autre question. Dans l'article actuel, là, pas dans l'article
avec les modifications proposées, là,
on fait référence, entre autres, à : «...pour accorder l'autorisation du
candidat indépendant.» On parle ici : «Il ne peut refuser une déclaration de candidature pour le motif qu'elle
ne contient pas tous les renseignements requis pour accorder
l'autorisation du candidat indépendant.» Donc, dans le fond, ce que je
comprends, c'est qu'on vient appliquer les mêmes règles ou on vient mettre tout
ça dans le même bassin?
M. Paradis (Nicolas) : ...vous
pourriez peut-être reposer ou repréciser votre question, s'il vous plaît?
Mme
Nichols : Oui, bien, c'est
parce que... Bien, je vais le lire, là. On fait référence, entre autres, à l'autorisation du candidat indépendant. On dit que... c'est
dans l'ancien article, là, on vient dire que «le président d'élection doit
sur-le-champ — puis
là ça, je comprends, on l'enlève — accepter la production de la déclaration
de candidature qui est complète et accompagnée des documents requis. Il ne peut
refuser une déclaration de candidature pour le motif qu'elle ne contient pas
tous les renseignements requis pour accorder l'autorisation du candidat
indépendant.»
Une voix : ...
Mme Nichols : C'est ça. Le fait
qu'on précisait le «candidat indépendant», je me demandais : Est-ce que
c'est une notion qu'on vient plutôt, là, inclure dans les nouvelles
modifications de l'article 15?
Mme Laforest : Pour la journée, là,
Me Delisle aussi pourrait prendre les réponses.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
tout à fait. Est-ce qu'on consent à entendre Me Delisle?
Mme Nichols :
Bien sûr. Consentement jusqu'à 22 h 30.
La Présidente (Mme Boutin) :
Parfait. Je vous invite à vous présenter.
Mme Delisle (Élène) :
Alors, mon nom est Élène Deslisle. Je suis avocate au ministère de la Justice.
Donc, l'autorisation dont on parle ici, là,
c'est l'autorisation que peut obtenir un candidat qui veut faire... qui veut
obtenir du financement, donc faire des dépenses électorales puis recueillir des
contributions. Donc, il y a... ce n'est pas... C'est vraiment cette
expression-là, là.
Donc, si la personne dépose sa candidature mais,
par ailleurs, qui n'a pas tous les renseignements requis pour demander son
autorisation à faire des dépenses électorales et à recueillir du financement,
bien, le président d'élection n'est pas... il ne peut pas refuser sa
déclaration de candidature, parce qu'il peut déposer sa déclaration de
candidature en même temps que sa demande d'autorisation, ça peut être fait de
façon concomitante. Donc, s'il manque des renseignements pour son autorisation,
le président d'élection ne refusera pas sa déclaration de candidature. Est-ce
que ça va? Ça n'a pas l'air.
Mme Laforest : Ça, c'est pour les
candidats qui sont déjà indépendants, qui se représentent?
Mme Delisle (Élène) :
Bien, c'est pour envoyer un candidat qui ne fait pas partie d'un parti
politique, qui est indépendant mais qui, par ailleurs, veut recueillir des
contributions électorales pour faire des dépenses électorales pour sa campagne
électorale. Parce qu'il y en a, des candidats qui ne feront pas aucunement de
dépense, donc qui ne se font pas autoriser à... Donc, à ce moment-là, étant
donné... Il y a un article, là, il faut je le retrouve, là, qui dit que le
candidat peut déposer sa demande d'autorisation en même temps que la... C'est
ça qu'il faut que je retrouve, là.
Mme Nichols : ...le temps que vous
cherchez, là, je veux juste être certaine, parce que, là, on parle...
L'article 165, là, dans le fond, on parle de la déclaration de candidature
où le président d'élection va vérifier si, selon toute en apparence, là...
j'aime ça, «toute en apparence», bien, va vérifier, là, certains faits, puis là
ils sont énumérés. Suite à ces vérifications, le président d'élection délivre
un accusé de réception et un avis de conformité qui fait preuve de la
candidature. Le président d'élection doit toutefois refuser la production de la
déclaration, mais... Parce que, dans l'ancien article, on parlait justement de
l'autorisation du candidat indépendant, là, qui était... Je comprends, là, c'est différent, mais on ne le reprend pas.
Donc, est-ce que c'est parce qu'on va le traiter ailleurs, ou on
abandonne cet aspect-là, ou c'est inclusif puis on l'inclut, ou on le traite
différemment?
Puis les candidats indépendants, là, en tout
cas, la plupart des municipalités, là, c'est... Tu sais, les grosses municipalités,
c'est souvent, là, en équipe, là, mais, sinon, là, la plupart des
municipalités, c'est des candidats indépendants puis, évidemment, là, qui
travaillent en équipe après, là, mais qui sont... qui ne font pas
nécessairement partie de... ne font pas partie,
là... ne sont pas dans un parti politique en tant que tel. Ça fait que je pense
que c'est important de le traiter ou, en fait, de garder cette notion-là
de candidat indépendant.
Mais c'est ça, je ne comprends juste pas
pourquoi qu'il a été enlevé puis qu'on ne le retrouve pas.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Me Paradis, allez-y.
M. Paradis (Nicolas) : En réalité,
c'est une bonification qu'on fait de la loi pour distinguer deux choses. On a
la déclaration de candidature qui dit : Je me porte candidat et j'ai des
conditions d'éligibilité. Et là... Et il y a l'autre volet qui est la...
appelons-la... je vais résumer ainsi, disons, la demande d'autorisation ou la
déclaration à titre de candidat indépendant, qui vise une fin particulière,
comme Me Delisle évoquait, liée plus au financement, là, aux dépenses électorales. Alors là, on le distingue
dans le cadre de la déclaration de... formellement dans le nouvel
article. On n'en parle plus, de ce volet-là, parce que c'est abordé dans d'autres
articles de la LERM, notamment à l'article 400, qui dit que «le DGE accorde une autorisation au candidat indépendant qui
lui en fait une demande écrite [concernant] les renseignements
suivants». Ça fait qu'on vient distinguer ça.
Et ce que ça faisait auparavant dans la logique
où les gens produisaient, dans le fond, l'ensemble de ces renseignements-là au
moment de leur déclaration de candidature, là, c'était pour s'assurer que, si
tu ne fournissais pas l'ensemble des
renseignements liés à la demande d'autorisation de candidat indépendant, bien,
on pouvait... On ne refusait pas ta déclaration de candidature pour ce
motif-là, alors qu'à l'époque c'était... c'était comme... on acceptait sur-le-champ. Donc, on disait : Bien, tu n'as
pas ce volet-là? Je ne peux pas te l'accepter parce que tu n'as pas la question
de demande d'autorisation de candidat
indépendant. On le dissocie, dans le fond. On dit : Déclaration de
candidature, traitons-le, puis l'autre volet, il va être régi par les
règles usuelles liées à la demande qui est faite au DGE à 400 de la LERM.
Mme Nichols : Donc, on
abandonne la notion de candidat indépendant.
M. Paradis (Nicolas) : Non.
Mme Nichols : On l'inclut dans la déclaration
de candidature. La déclaration de candidature va être autant pour une déclaration
de candidat indépendant puis de... Parce que les dépenses, les... Tu sais, je
comprends, là, on va commencer à faire des dépenses électorales une fois que...
une fois qu'on est autorisé, là, évidemment, mais je ne comprends juste pas pourquoi...
Mme Laforest :
Bien, en fait, si je comprends bien, peut-être, c'est qu'on vient élargir la possibilité
aussi pour le candidat indépendant. L'article 15 qu'on ajoute est aussi
bon pour le candidat indépendant, ce qui n'était pas le cas avant. Ça fait que c'est
ça qu'on vient... on va plus loin, donc on vient encadrer aussi la possibilité
d'éligibilité d'un candidat qui est indépendant automatiquement. Donc, on ne se
base pas juste sur le financement, on vient ici l'inclure dans
l'article 15. C'est bien ça dans mes...
M. Paradis
(Nicolas) : ...on ne fait plus de distinction entre candidat
indépendant, candidat d'un parti politique pour la déclaration de candidature,
là, on s'entend, là. Tu sais, il y a toutes les... L'élu... Le candidat va
l'identifier, par ailleurs, qu'il veut être candidat, puis il va... mais on
fait cette distinction-là parce que ça n'a pas le même objectif. C'est pour ça
qu'on vient juste scinder puis... En réalité, auparavant, là, c'était
juste : On ne peut pas refuser ta déclaration de candidature si tu n'as
pas fourni tous les renseignements à titre de candidat indépendant. Ça fait que c'était comme un peu... c'est un élément
de protection supplémentaire à l'égard des candidatures, des
déclarations de candidature auparavant. Ça fait que, là, on clarifie le tout
pour l'avenir.
Mme
Nichols : ...loi, là, je ne peux pas dire que je la comprends toute,
parce qu'il y a beaucoup de références, là, tu sais, ça renvoie, là, un
petit peu partout puis c'est vraiment assez dur de suivre, mais, tu sais, je
l'ai lue, la loi. Je veux juste comprendre, parce qu'ailleurs, là, on continue
à... on en parle, du candidat indépendant, là, entre autres quand on vient
parler du financement, quand on vient parler...
Ça fait que je
comprends, là, ici, là, qu'on vient le dissoudre dans la déclaration de
candidature? Parce que, dans le fond, quand on parle de déclaration de
candidature, là, peu importe si c'est une déclaration de candidature, peu
importe que tu sois indépendant, que tu fasses partie d'une équipe, ça me va.
Ça fait qu'on abandonne... Ce que je comprends, c'est que, dans cet article-là,
on abandonne cette notion-là, mais on va quand même le retrouver ailleurs, là,
dans la loi, là, les autorisations puis les notions relatives aux candidats
indépendants.
Mme
Laforest : En fait, c'est comme si, dans l'inscription d'un candidat,
on inclut les candidats indépendants, mais,
pour la suite, dans le projet de loi, toutes les notions importantes pour le
candidat indépendant sont encore présentes.
Mme
Nichols : O.K. On est certain, par exemple, qu'il n'y aura pas de...
ça ne sera pas conflictuel, là, il n'y aura pas d'ambiguïté, là? Je ne
sais pas pourquoi, là, je fais des liens avec d'autres parties de la loi puis
j'ai l'impression qu'à un moment donné...
Mme
Laforest : Non, bien, en fait, là, c'est sûr que, si on regarde les
trois, en fait, on parle juste de l'adresse, le nombre de signatures, la
pièce d'identité, bref les critères de base pour être éligible. Ça fait que
c'est vraiment sur ça que, présentement, on tablette. Et ça inclut le candidat
indépendant. Ça fait que c'est vraiment concentré sur ces vérifications-là qui
sont faites, au départ, avec le président des élections. Par la suite, le
candidat indépendant est autant respecté dans le projet de loi.
Mme Nichols :
O.K. Bien, écoutez, si c'est... Et on a deux légistes, là, qui nous... et la ministre,
là, qui nous confirment que c'est...
Mme Laforest : La légiste dans ses mots... la ministre dans ses
mots et les légistes dans les explications plus détaillées.
Mme Nichols :
Dans les termes juridiques.
Mme
Laforest : Dans des termes juridiques, oui. Mais, en fait, c'est
important, parce que...
Mme Nichols :
Oui, c'est important, parce que...
Mme
Laforest : C'est important, parce qu'en fait, si on ne le faisait pas,
c'est vraiment qu'il aurait fallu quand même dire que l'article 15
s'applique autant pour les candidats indépendants. Ça fait que, là, évidemment,
on l'inclut automatiquement pour que lui aussi, il ait les notions et les
obligations de l'article 15.
Mme Nichols :
O.K. Si vous me dites : C'est juste ici, là, qu'on vient intégrer, là...
qu'on vient appliquer aux candidats indépendants les mêmes notions mais
qu'ailleurs il y aura des distinctions puis que ça ne rentre pas en...
Mme
Laforest : On ne met pas du tout de côté les candidats indépendants
puis, tu sais, on ne met pas les candidats indépendants dans une classe à part.
C'est ça qu'il faut voir.
Mme Nichols :
Parfait.
La Présidente (Mme
Boutin) : Avez-vous terminé? Oui. Mme la députée Anjou—Louis-Riel,
allez-y.
Mme Thériault :
Moi, je le comprends vraiment que les candidats indépendants, plus loin, on va
les voir ailleurs dans la loi. Parce qu'il y a quand même certaines données,
notamment au niveau des dépenses électorales, notamment au niveau du financement.
Donc, ils doivent s'inscrire comme candidats indépendants.
Mais
je comprends qu'également... que la manière dont vous le formulez, avant,
avant, le président d'élection pouvait refuser un candidat pour prétexte
qu'il était indépendant parce que la balance de ses papiers n'était pas faite,
donc son autorisation à faire des dépenses électorales puis son autorisation à
ramasser de l'argent. Moi, c'est de même que je le comprends, j'espère que
c'est ça.
Mme Laforest : ...pour la raison du
manque de renseignements.
Mme Thériault : Pour la
raison du manque de renseignements, dont les renseignements financiers,
exemple.
Mme Laforest : Exemple.
Mme Thériault : O.K. Parfait.
Ça fait que, là, ça fait juste dire que tous les candidats peuvent déposer
quand même leur candidature. On ne fait plus de distinction entre : Tu es
indépendant, woups! tu as-tu cette affaire-là? On fait vraiment... C'est tous les candidats, peu importe qu'ils soient en
équipe ou indépendants. Puis on va revoir ailleurs la notion de ce qu'on
demande aux indépendants quand même. Parce que, là, tu as un traitement qui est
différencié, si tu es dans une équipe ou si tu es un candidat indépendant, par
rapport au plafond de dépense puis aux campagnes de financement ou peu importe,
là. J'imagine, ça prend des autorisations quand même, que c'est ailleurs dans
la loi. Ça fait que c'est correct, ça, c'est juste pour la mise en candidature.
Ça va.
Mme Laforest : Pour
l'article 15, exactement.
Mme Thériault : Oui. Là, j'ai
juste un questionnement qui va vous sembler bien bizarre, parce que le
président des élections, lui, il doit valider la check-list. Puis là c'est
écrit que «l'adresse fournie par [les candidats] se situe sur le territoire de
la municipalité», ça va, que «le nombre de signatures»... que «la pièce
d'identité permet d'établir que» la personne est majeure puis que le nom du
candidat ne figure pas sur une liste d'inéligibilité. O.K.
Mais il n'y a absolument rien qui parle de son
nom, son vrai nom, son nom usuel. Exemple, là, O.K., il y a du monde qui
s'appelle, mettons, Lise M. Thériault. Il y a un «M» sur le permis de
conduire, sur le passeport, dans la pièce que tu vas utiliser, mais usuellement
le «M» n'est pas là. Ou bien tu as deux noms de famille, tu en utilises un seulement,
tu veux en voir juste un sur ta pancarte, exemple, au lieu de voir les deux. Il
n'y a aucune vérification qui est faite par rapport au nom utilisé du candidat
comme tel.
Puis vous allez trouver ça drôle, là, O.K.,
mais, quand on remplit les bulletins de candidature, si tu as un accent sur ta
pièce de naissance, il faut que tu le mettes, ton accent. Si tu ne l'as pas, tu
ne l'as pas, tu sais. Et, quand tu dis : Je me présente dans Anjou—Louis-Riel,
il faut qu'Anjou—Louis-Riel
soit écrit correctement, avec les bons traits d'union aux bonnes places, sinon,
tu sais, ça ne marche comme pas, là. Tu sais, ils sont très pointilleux par
rapport aux choses qu'on doit écrire.
Ça fait que, là, je fais juste me demander, au
niveau du nom comme tel, tu sais, il y a-tu une vérification quelconque qui est
faite par le président? Alors qu'on ne l'a pas ici, là, on ne l'a juste pas.
Billy Joe, tu sais, c'est mon nom usuel, mais mon nom de famille, ce n'est pas
Joe, c'est Joseph.
Mme Laforest : La question... Non,
mais je me demande si c'est une vraie question, parce qu'en fait le nom du
candidat, c'est certain qu'il est validé aussi avec le président des élections
avec les pièces d'identité.
Mme Thériault : Ce n'est pas
écrit. Bien, c'est parce que ça n'est juste pas écrit, c'est juste la pièce
d'identité pour dire qu'il est majeur.
Mme Laforest : La pièce d'identité
permet d'établir que le candidat est majeur, donc...
Mme Thériault : Majeur, mais
pas son identité.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mesdames, mesdames, excusez-moi. Essayez juste de parler chacune votre tour,
parce que, sinon, on ne comprend pas, puis les gens qui écoutent... c'est vraiment,
là... Parce que c'est télédiffusé à des nombreux téléspectateurs qui nous
regardent.
Mme Laforest : O.K. Il y a un
article, là, qui va répondre à votre question, Mme Lise M. Thériault.
Mme Thériault : Non, il n'y a
pas de «M», moi, j'ai juste Lise dans mon baptistaire.
Une voix : ...
• (12 h 50) •
M. Paradis (Nicolas) :
L'article 154 de la Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités indique que «la déclaration [...] mentionne le nom du candidat,
sa date de naissance, son adresse et le poste auquel il pose sa candidature et
comprend une attestation, appuyée de son serment, de son éligibilité.
«La déclaration [...] produite par un candidat indépendant qui désire être autorisé...»
Ça, c'est lié à l'autorisation, c'est autre chose.
«Une
personne — 155 — peut
poser sa candidature sous son nom usuel, à la condition qu'il soit de notoriété
constante dans la vie politique, professionnelle ou sociale et qu'elle agisse de
bonne foi.»
Mme Thériault :
Parfait. Donc, il y a vraiment une notion quelque part pour qu'on puisse
vérifier. Parce que le but de ma question, c'est de dire : Oui, mais, sur
ton certificat de naissance ou sur des papiers d'identité, ce n'est pas le même
nom que tu as écrit sur ton bulletin. C'est juste ça, là, tu sais. Je ne veux
juste pas qu'on perde des bons candidats potentiels parce que je n'ai pas mis
mon prénom du milieu, ou bien que je n'ai pas mis le deuxième prénom, ou que je
n'ai pas mis le deuxième nom de famille. Tu sais, moi, mon fils porte les deux
noms de famille, mais, s'il veut en utiliser juste un dans sa vie courante de
tous les jours, pas de problème, il n'est pas obligé de donner les deux noms, là. Ça fait que le questionnement, il était à ce
niveau-là. Vous me dites que c'est fait ailleurs, parfait.
Mais, c'est ça, je
constate juste que le président d'élection doit s'assurer que la personne est
majeure, en fait, mais pas que son nom est écrit correctement, mais c'est
correct. Tu sais, je me dis, dans le bulletin, si vous l'avez ailleurs, ça va,
là. Sauf qu'on a pris la peine de préciser ici qu'il avait l'âge requis. Ça,
c'est parce qu'on ne veut pas qu'il y ait du monde mineur qui se présente,
j'imagine. Ça doit être pour ça?
Mme
Laforest : Oui.
Mme Thériault :
D'accord, c'est beau. Ça fait que, si on a une place ailleurs où on ne
disqualifie pas les gens parce que c'est prévu que le nom usuel est reconnu et
non pas le nom tel qu'écrit sur le certificat de naissance, ça me va, pas de
problème.
La Présidente (Mme
Boutin) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée
de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Juste une dernière question. Je suis sûre que ce n'est pas compliqué, là. La
preuve de candidature, là, parce qu'on dit qu'«à la suite [des] vérifications,
le président d'élection délivre [l'accusé] de réception puis [l'avis] de
conformité qui fait preuve de la candidature», est-ce que la preuve de
candidature, c'est ce document-là qui autorise, là, justement, là, le candidat
officiellement à... tu sais, à se lancer, là, dans la course à... les dépenses,
relativement aux dépenses, relativement...
Une voix :
...
Mme Nichols :
Parce que c'est un document officiel, mais est-ce que c'est le document...
Mme
Laforest : C'est le document pour la preuve de candidature, mais ça ne
concerne pas les dépenses dans la preuve de candidature, c'est la mise en...
bref, la mise en candidature seulement.
Mme Nichols :
Parfait.
La Présidente (Mme
Boutin) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour
l'article 15? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix de l'article 15. Par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme
Boutin) : Abstention. Alors, l'article 15 est adopté. Maintenant,
Mme la ministre, je comprends que vous voulez présenter un amendement qui
introduit l'article 15.1. Peut-être que vous pourriez nous le présenter,
nous l'expliquer, ensuite on va le déposer sur Greffier puis on va suspendre.
Mme
Laforest : Oui. Alors, l'article 15.1... Alors, est-ce qu'il est
sur Greffier? Oui. L'article 15.1 : Insérer, après l'article 15
du projet de loi, l'article suivant :
15.1.
L'article 171 de cette loi est modifié par le remplacement du
paragraphe 3° du premier alinéa par le paragraphe suivant :
«3° l'adresse
de chacun des candidats indépendants au même poste qui portent le même nom, le
cas échéant;».
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci. Est-ce
que vous voulez suspendre, le temps
d'en prendre connaissance, ou...
On va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
12 h 54)
(Reprise à 12 h 56)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, c'est reparti pour la commission. Me Paradis,
j'aimerais vous donner la parole pour que vous nous expliquiez l'amendement.
M. Paradis
(Nicolas) : Merci, Mme la Présidente. Alors, l'amendement, c'est une
modification qui est effectuée à l'article 171 de la Loi sur les élections
et les référendums dans les municipalités. Cet article prévoit le contenu de l'avis public qui se... qu'on identifie
comme étant l'avis de scrutin. Cet avis doit comprendre un certain
nombre de renseignements permettant de savoir à quel moment aura lieu le vote
ainsi que qui sont les candidats. La loi prévoit
actuellement que les noms et candidats de chacun des... à
chacun des postes doit être identifié ainsi que leur adresse.
Alors, l'amendement a
l'effet suivant, donc, de ne plus obliger la publication de l'adresse de chacun
des candidats dans l'avis de scrutin, à l'exception, dans la situation très
rare mais potentielle, possible, où on aurait deux candidats indépendants
possédant le même nom qui se présentent au même poste électif. Alors, dans ce
seul cas là, l'adresse serait publiée pour permettre, bien entendu, de
dissocier chacun des candidats, le tout suivant la même logique que celle qui
apparaît à 196 de la LERM, qui prévoit, dans le fond, la même situation pour
cette exception précise là.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, Me Paradis. Qui aimerait intervenir? Oui,
allez-y, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme
Nichols : Oui, merci, Mme la Présidente. Donc, à l'article 171,
là, il y a huit critères, puis je comprends, là, que c'est au troisième, quand on parle des adresses, là, qu'on vient
juste modifier... Dans le fond, l'adresse n'apparaîtra pas, sauf dans le cas mentionné, là, par
Me Paradis. C'est ce que je comprends? Oui, on me fait signe que oui,
parfait.
Bien, moi, Mme la Présidente, je vous dirais que
c'est un élément important, entre autres, là, à la demande de plusieurs candidats, là, qui... et de leurs familles aussi,
là, qui avaient vécu, là... disons-le, hein, en rendant publique comme ça,
dans l'avis de scrutin, là, leur adresse, là, avaient vécu des situations, là,
assez embarrassantes. Donc, je trouvais important qu'on apporte cette
modification-là. On en avait parlé, on avait dit qu'on le mettrait à 15.1.
Donc, je vous remercie.
Mme
Laforest : ...sera très heureuse.
Mme Nichols :
Oui. Oui, peut-être qu'elles se présenteront au municipal, donc, ou, sinon,
elle reviendra peut-être au provincial l'année prochaine.
Mme
Laforest : Donc, il ne faut pas qu'elle ait d'inquiétude, on l'a
entendue.
Mme Nichols :
Voilà.
La Présidente (Mme
Boutin) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
qui introduit l'article 15.1.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme
Boutin) : Abstention. Alors, l'amendement qui introduit
l'article 15.1 est adopté. Nous en
sommes maintenant à... Ouf! On n'aura pas vraiment le temps, je pense, en
30 secondes, là. Je vais décider... je vais...
Compte
tenu de l'heure... Je vous remercie de votre grande collaboration. Compte tenu
de l'heure, la commission va suspendre ses travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 08)
La
Présidente (Mme Boutin) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
de l'aménagement du territoire reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, la Loi
sur l'éthique et la déontologie en matière municipale et diverses dispositions
législatives.
Alors, lors de notre suspension, ce matin, nous
en étions à l'étape de la présentation de l'article 26. Alors, Mme la
ministre, je vous inviterais à en faire la lecture.
Mme Laforest : Oui.
La Présidente (Mme Boutin) : Pendant
que vous le cherchez, je peux préciser que la liste des critères
d'inéligibilité va être déposée sur Greffier, dans Correspondance, et
accessible aux membres de la commission. Alors, voilà, j'ai réussi à le dire. À
vous, madame...
Mme Laforest : Bravo, Mme la
Présidente!
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
À vous, Mme la ministre.
Mme
Laforest : Alors, l'article 26 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 278, du chapitre
suivant :
«Chapitre VI.1.
«Fonds réservé aux dépenses liées à la tenue
d'une élection.
«278.1. Toute municipalité doit constituer un
fonds réservé au financement des dépenses liées à la tenue d'une élection.
«278.2. Le
fonds est constitué des sommes qui y sont affectées annuellement et des
intérêts qu'elles produisent.
«Le conseil
doit, après consultation du président d'élection, affecter annuellement au
fonds les sommes nécessaires afin
qu'il soit suffisant, l'année où doit être tenue la prochaine élection
générale, pour pourvoir au coût de cette élection.
«Dans le cas où le fonds est utilisé pour
financer une élection partielle, le conseil doit pourvoir au remboursement des
sommes utilisées d'ici la tenue de la prochaine élection générale.
«Pour l'application du deuxième alinéa, le coût
de la prochaine élection générale est présumé au moins égal au coût de la
dernière élection générale ou de celle précédant cette dernière, selon le plus
élevé des deux.»
Merci, Mme la Présidente.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Voulez-vous lire la note explicative, Mme la ministre?
Mme Laforest : L'article 26.
L'article 26 propose d'introduire dans la LERM un nouveau chapitre afin
que les municipalités aient l'obligation de prévoir les sommes nécessaires pour
la tenue d'une élection. Le conseil devrait, après consultation du président
d'élection, affecter annuellement à un fonds réservé les sommes nécessaires
afin qu'il soit suffisant pour pourvoir aux coûts de la prochaine élection
générale. Ces coûts seraient présumés être au moins égaux au montant le plus
élevé entre les montants respectivement encourus pour la tenue des dernières
élections générales. Le fonds pourrait être utilisé pour la tenue d'une
élection partielle, mais, le cas échéant, il devra être renfloué avant la
prochaine élection générale.
Ces mesures s'appliquent également aux MRC
élisant leur préfet au suffrage universel, comme nous le verrons à
l'article 128 du projet de loi.
Alors, ici, on vient faciliter l'exercice de la
fonction du président d'élection lors de la tenue d'un scrutin électoral. On
vient permettre au président d'élection de disposer des fonds requis pour tenir
les modalités de vote qu'il juge
appropriées. Alors, la mesure prévoit que la municipalité devrait
constituer un fonds réservé au financement des dépenses et à la tenue
d'une élection partielle ou générale.
Chaque année, le conseil devrait pourvoir le
fonds des sommes requises, de sorte qu'en prévision de la prochaine élection
générale le fonds ait été constitué d'un montant équivalent au coût de la
dernière élection générale ou de la précédente, selon le montant le plus élevé
des deux. La mesure prévoit que le président d'élection soit consulté sur les
sommes requises en cohérence avec son rôle de responsable du bon déroulement
des élections.
La disponibilité des fonds requis serait de
nature à atténuer les risques de tension entre le président d'élection et les
élus et s'inscrirait dans une perspective de saine gestion municipale. La
mesure permettrait au président d'élection d'offrir les modes de votation les
plus appropriés à ses électeurs en permettant que les sommes requises soient
disponibles.
Alors, ici, il y a une mesure qui serait
équivalente qui est prévue dans le cas où la municipalité régionale de comté
élirait son préfet au suffrage universel. Alors, la MRC devra également prévoir
la constitution d'un tel fonds. Et cette mesure est complémentaire à l'article 17,
qui prévoit que le président d'élection peut tenir un bureau de vote au bureau
du président d'élection et un bureau de vote au domicile de l'électeur.
Alors, voilà.
Merci, Mme la Présidente. On avait un enjeu particulier qu'on avait
discuté et qu'on, possiblement, discutera ensemble. Est-ce qu'on avait
un amendement qui était prêt, Me Paradis? Oui.
Une voix : ...
Mme
Laforest : O.K., on l'expliquera dans l'article suivant, mais c'est
important, parce que, quand on parle de prévoir un fonds pour les élections et
de prendre les montants sur les deux dernières élections générales, il faut
être prudent parce qu'ici les élections... Nous sommes en pandémie. Alors,
c'est sûr que les montants qui sont prévus pour les élections, si on se fie aux
élections de 2021, novembre 2021... c'est certain que ce n'est pas une année à
prendre en exemple. Alors, moi, j'avais demandé à mon équipe de vérifier que ce
soit la dernière élection plutôt que celle de 2021, et c'est ça qu'on a au
prochain article. Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, Mme
la députée de Vaudreuil, à vous la parole.
Mme
Nichols : Merci, Mme la Présidente. J'ajouterais aux commentaires de
la ministre que ce n'est peut-être pas représentatif non plus, parce
qu'il y a peut-être des élections où il y a des candidats qui rentrent, là, par
acclamation. Je comprends que la ville doit quand même faire les élections,
mais il y a quand même... les frais sont quand même moins quand il y a des
maires ou des élus, là, qui sont élus par acclamation. Donc, ce qu'on comprend,
c'est qu'on va regarder les deux dernières années les plus élevées... les
montants dépensés par la municipalité dans les deux dernières années, puis
qu'on va retenir le montant le plus élevé, puis on va demander à la
municipalité de créer un fonds à la hauteur de ce montant-là. C'est ce que je
comprends?
Mme
Laforest : Exactement.
Mme Nichols :
Parfait. Ça, ça va se faire comment? Là, je le sais qu'on le met dans un...
Parce que c'est nouveau, ça, là, dans le... Il faut le dire, là, c'est nouveau
dans le projet de loi, là. On n'a jamais demandé aux municipalités de créer un
fonds. Il y a des municipalités qui le faisaient déjà, mais là on va demander
aux municipalités d'affecter... parce qu'on le dit, là, d'affecter
annuellement, là, au fonds les sommes nécessaires. Donc, ça va fonctionner
comment? On va leur demander, par résolution, de créer un fonds? Comment ça va
fonctionner?
Mme Laforest :
Oui. Alors, la municipalité devra, par résolution, créer le fonds pour les
prochaines élections. À ce moment-là, la municipalité va décider elle-même...
Parce que ce sera les sommes les plus élevées des deux dernières élections, et
on va mettre de côté l'année 2021 au prochain article, vous allez voir,
mais, en même temps, c'est important que ce soit réglé, là. Ça fait des années
et des années, ça fait longtemps, ça, que c'est demandé dans le milieu
municipal. Alors, maintenant, il y a un fonds qui sera prévu pour les
élections, et, oui, ce sera adopté par résolution au conseil municipal.
Mme Nichols :
Donc, les municipalités vont avoir, là, le temps, entre les deux élections,
pour renflouer le fonds. C'est ce que je comprends. Puis une municipalité, ça
parle par résolution, donc c'est par résolution qu'ils vont créer ce fonds-là,
mais ils ne peuvent pas s'engager d'avance à dire combien par budget ils vont
mettre pour le fonds.
Mme
Laforest : Bien, il y aura
une évaluation, là, sûrement de la municipalité à savoir c'est quoi, les montants des deux dernières élections, la moyenne.
C'est sûr que les montants seront décidés par la municipalité, ce sera
calculé par la municipalité, puis, à ce moment-là, les montants seront
déterminés comme... comme ceci. Excusez.
Mme Nichols :
Puis, présentement, il y a des municipalités, là, qui le font déjà, là, qui ont
déjà, là... qui se créent déjà, là, un fonds, là, pour...
Mme
Laforest : Il y en a, hein? On a-tu la liste? Non?
Mme Nichols :
Oui, oui, il y en a, là. Ils se créent déjà un fonds pour les prochaines
élections. Là, ce que je comprends, c'est qu'on va le rendre obligatoire pour
toutes les municipalités du Québec.
Mme Laforest :
Oui.
Mme Nichols :
S'ils ne le font pas?
Mme
Laforest : Bien, avec
l'article là, ils n'ont pas le choix de le faire, là, c'est sûr que ça va être
obligatoire. Parce que c'est assez problématique. Quand on parle des élections, bien, vous le savez, comment ça se passe,
là. Veux veux pas, les citoyens,
parfois, voient les élections comme soit que c'est très dispendieux ou soit que
c'est une mesure nouvelle qui arrive comme ça tout d'un coup, mais on
n'a pas le choix, c'est la démocratie. Donc, maintenant, on veut que ce soit vraiment
bien établi dans chaque municipalité, que les élections soient prévues.
Puis, étant donné
qu'ils vont déterminer selon les deux dernières... normalement, c'étaient les
deux dernières élections ou la dernière élection si on oublie 2021, bien, les
sommes prévues seront connues, là. Ça fait que les citoyens ne pourront pas
dire : Bien, le fonds est énorme. Bien, ils vont se baser sur les quatre
dernières années... la dernière élection.
Mme Nichols : C'est parce que les
montants peuvent fluctuer, là. Ça peut varier, là, d'élection en élection, de
quatre ans aux quatre ans, parce que... Puis il peut y avoir, justement, des
partielles aussi. Puis je sais qu'il y a un article, là,
relativement, là, aux partielles, là, qu'il faut renflouer... je ne me souviens
pas si c'est celui-là ou l'autre après, là, qu'il faut renflouer le fonds.
Mais, tu sais, je trouve que... Et puis je le
dis d'emblée, là, c'est un bon article, puis c'est une demande, là... je pense qu'il
y avait une demande, là, d'ailleurs, quand on a eu les auditions en commission
parlementaire, mais c'est relativement au fonctionnement où je trouve que c'est
très «at large». Mais est-ce que c'est ce qu'on veut faire? Est-ce que
c'est ce que vous voulez faire, de déléguer ça aux municipalités, de dire : Vous créez un fonds par résolution, puis vous prenez le montant prévu, puis
arrangez-vous? Puis est-ce que ça ne va pas soulever, après, des contestations
si on dit que, voilà deux ans, ça a coûté, je ne sais pas, moi, 40 000 $
à la municipalité, faire des élections à l'ensemble, puis là, deux ans plus...
pas deux ans, là, mais un mandat plus tard ou deux mandats plus tard, ça en
coûte 100 000 $? Est-ce que... Tu sais, est-ce que ça ne pourrait pas
être un aspect pour les citoyens de dire... Tu sais, est-ce que ça ne pourrait pas être préjudiciable, là, pour les élus
qui sont en place, qui étaient là, de... tu sais, de soulever cet aspect-là?
Tu sais, je ne voudrais pas qu'on vienne non
plus se tirer dans le pied ou... bien, pas nous autres, là, on n'est pas des
élus municipaux, mais, tu sais, je ne voudrais pas qu'on vienne créer un
préjudice à ceux qui se représentent, tu sais, en dévoilant ces chiffres-là,
là, en dévoilant. Parce que ça va apparaître, là, dans le budget de la municipalité,
là. Quand on fait les postes, c'est tous des postes détaillés, là, les budgets
dans les municipalités, là. Il va y avoir un fonds créé pour les élections. Ça
fait que ça va être facile de mettre le doigt dessus puis de dire : Bien
là, ce montant-là, eh! pourquoi on n'arrive pas au même montant? Ou est-ce que
les montants sont encadrés?
Mme Laforest : Les montants, c'est
certain qu'ils ne sont pas encadrés, parce que c'est le conseil municipal qui va les décider. Donc, les montant ne sons pas
encadrés. Les montants seront encadrés à la suite du travail que le
conseil municipal fera pour déterminer les montants de ce fonds pour les
prochaines élections.
Oui, c'était une demande... votre question, oui,
c'était une demande l'UMQ qui demandait, avec le projet de loi n° 49, si
on pouvait préciser les sommes des fonds pour financer les prochaines
élections. Puis ils ont demandé également que ces fonds-là seraient égaux aux
élections les plus élevées qu'on avait eues dans les deux dernières années. Donc, c'est certain que, nous, avec
l'année 2021, les élections, évidemment, avec les mesures de
distanciation qu'on a prises, le projet de loi n° 85, ce n'est pas une
année pour prendre en exemple les élections de 2021. Donc, les municipalités
prendront en exemple la dernière... les deux dernières élections précédentes.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel,
à vous la parole.
• (15 h 20) •
Mme Thériault : Oui. Merci,
Mme la Présidente. J'ai plusieurs questions, mais je vais essayer d'en poser
juste une à la fois. Parce qu'honnêtement je trouve ça correct, là, qu'on
puisse constituer des fonds, je trouve, c'est une bonne mesure, mais j'ai plein
de points d'interrogation parce que j'essaie de voir toutes les options
possibles.
Là, on dit : «Toute municipalité doit
constituer un fonds réservé au financement des dépenses liées à la tenue d'une
élection.» Donc, on voit qu'il y a une obligation. Parfait. Je me pose la
question par rapport au montant parce qu'on dit : «Le fonds est constitué
des sommes qui y sont affectées annuellement et des intérêts qu'elles produisent.»
Parfait. Pas de problème. Ça fait que, techniquement, si ça a coûté
40 000 $... on va prendre des chiffres ronds, si ça a coûté
40 000 $ pour organiser la dernière élection, 35 000 $ pour
organiser l'avant-dernière élection, on va prendre la plus élevée des deux, on
va dire : C'est 40 000 $, 10 000 $ par année, on
envoie ça dans un fonds, et ça devrait... Normalement, sur une période de
quatre ans, on va aller mettre l'argent pour payer la prochaine élection.
Avec les intérêts, on peut présumer que, s'il y a des petites augmentations
normales, là, en quatre ans, les intérêts pourraient probablement
compenser.
Ma première question, c'est : Qu'est-ce qui
arrive si ça coûte plus cher que l'argent qu'on a mis dans le fonds? La
municipalité va-t-elle reporter la dette, O.K., dans le... la dette ou le
montant qu'elle aurait dû payer, qu'elle va payer? Parce que ça peut arriver
que ça coûte plus cher, ne serait-ce que l'augmentation des salaires des gens dans le personnel électoral ou le fait que tu
vas avoir une personne de plus pendant un mois qui va venir donner un coup de main aux présidents d'élection. Ça
pourrait arriver que, malgré le fait qu'on va s'être basé sur les deux
dernières campagnes électorales, ça coûte plus cher pour faire une élection.
Mais je comprends très bien aussi qu'on ne peut
pas se baser sur ce qui a eu lieu en temps de pandémie. C'est normal. Ça peut
avoir été plus ou moins. Ça fait que la vraie question, c'est : On fait
quoi si l'argent qu'on a mis de côté, ce
n'est pas assez pour payer? Est-ce qu'on va s'empêcher... Parce qu'elle est là,
la vraie question. Est-ce qu'on va
s'empêcher de faire une dépense parce qu'on n'a pas l'argent dans le compte de
banque? Ou on va pouvoir faire la
dépense quand même pour le bon déroulement de l'élection, puis, à ce moment-là, bien, l'excédent que ça aura coûté, on va le reporter dans le
prochain fonds qu'on doit constituer avec cet argent-là? Ça, c'est la première
question.
Mme
Laforest : Excusez. Alors...
Bien, en fait, les montants pour créer le fonds, les montants seront connus
dans le rapport financier de la municipalité
dans les premiers mois qui suivent l'élection. Donc, les montants seront
connus. Si les montants sont plus élevés, normalement on va l'accorder, avec le conseil municipal, pour des dépenses supplémentaires... supplémentaires. Parce que, là, il faut s'entendre quand
même que là les municipalités vont créer le fonds.
Et c'est vraiment ce qu'on veut éviter, et aussi
avec le président d'élection, parce que, souvent, le directeur général, dans
une petite municipalité, est le président des élections. Ça fait que c'est sûr
que ça, c'était vraiment problématique. Puis c'est pour ça aussi, en majeure
partie, la raison pourquoi on a eu cette demande-là. Donc, considérant le
malaise qu'il y avait entre le D.G. et le même D.G. président d'élection,
c'était important que le fonds soit prévu d'avance.
Si les montants sont plus
élevés, bien, il y a des dépenses qui seront associées pour payer le surplus
des élections. Parce que c'est certain que, la première fois qu'on va établir
ce fonds-là, il faut comprendre que les municipalités... on l'annonce comme ça,
en même temps, dans le projet de loi n° 49, partout
au Québec, c'est certain qu'il va y avoir des ajustements, là, mais, encore là,
il va falloir que ce soit adopté au conseil municipal, puis la municipalité
déterminera les montants supplémentaires que les élections auront coûtés.
Mme Thériault : ...ma préoccupation,
c'était vraiment : si on budgète x montant de milliers de dollars puis
qu'en fait la campagne coûte beaucoup plus cher, est-ce qu'on va pénaliser la
campagne ou ne pas mettre toutes les ressources parce qu'on n'a pas l'argent ou
si on permet de pouvoir faire en sorte que ça coûte plus cher pour x nombre de raisons? Puis là, bien, le président de
l'élection, il se justifiera quand on se ramassera après, pas de
problème, mais le but de la question,
c'était vraiment de dire : Ce n'est pas vrai qu'on va couper
dans des postes parce qu'on n'a pas mis l'argent comme il se devait dans
le compte de banque. Ça fait que vous me rassurez, il n'y a pas de problème.
Là, on dit : «Toute municipalité — là,
je reviens — doit
constituer un fonds [de réserve] au financement [lié à] dépenses [d'une] tenue
[de l'élection].» On dit qu'il faut s'enligner sur la dernière ou
l'avant-dernière élection. Qu'est-ce qu'on fait dans le cas où les gens ont été
élus par acclamation? Parce qu'il y a certaines municipalités que les gens sont
élus par acclamation depuis plusieurs élections aussi, ou que le poste de maire
est élu par acclamation puis que les postes de conseillers ne sont pas élus par
acclamation, ou juste, dans un district, tu vas avoir une élection dans un
district mais pas tout partout parce que les autres sont élus par acclamation.
Ça fait que c'est là... Là, encore une fois,
c'est comme à géométrie variable, parce que tu peux t'essayer de te baser sur
des chiffres, mais, si les chiffres n'existent pas parce que tout le monde a
été élu par acclamation, bien, c'est assez difficile de mettre de l'argent dans
un compte de banque pour au cas où qu'il y ait une campagne quand ça fait deux,
trois, quatre élections que c'est élu par acclamation. Ce que je ne souhaite
pas, honnêtement, pour la démocratie, là. Je pense que c'est sain d'avoir un
certain roulement d'élus à un moment donné, mais on va se dire la vérité, il y a des municipalités où il n'y en a
pas, de monde qui veulent la faire... qui veulent faire le travail de
conseiller municipal aussi. Parce qu'il y a des gens qui sont fatigués, ça fait
longtemps qu'ils sont là, puis il n'y a pas de relève. Ça fait qu'il faut aussi
travailler sur la relève, puis autant l'UMQ que le FQM travaillent là-dessus
aussi.
Mais le questionnement, il est tout
entier : Si on ne peut pas se baser sur les deux dernières campagnes
électorales, on se base sur quoi? Est-ce que... O.K., puis là je dis : On
se base sur quoi? Est-ce que ça sera possible, exemple, que la FQM ou bien que l'UMQ puisse avoir différents scénarios
pour des municipalités de taille semblable avec la même quantité d'élus?
Parce que ça pourrait être quelque chose, là. Ça fait que c'est bien évident
que la ministre pourrait aussi demander,
elle, à ses partenaires du monde municipal : Est-ce que vous pourriez voir
qu'est-ce qui est suggéré, qu'est-ce qui est recommandé?
Puis là je ne dis pas de le mettre dans la loi,
là, je ne suis comme juste pas là, mais je veux juste m'assurer qu'on puisse
avoir des scénarios de rechange, parce que, des fois, les gens peuvent très
bien dire : Bien là, il n'y en a pas, d'élections, ici. Ce n'est pas vrai
qu'on va prendre 100 000 $ ou 200 000 $, qu'on va mettre
dans un compte de banque qui va dormir pendant quatre ans. Vous me comprenez?
Puis, je comprends, une petite municipalité aussi, ils ont d'autres choses à
faire avec l'argent que de la laisser là, là. Sauf qu'à quelque part il faut
quand même payer pour les élections. Donc, le questionnement, c'est : On
fait quoi quand il n'y a pas de... il n'y a pas rien sur quoi on peut se baser
pour prévoir comment on va payer les élections?
Mme Laforest : Oui. Bien, c'est
certain que la première des choses, c'est qu'il y aura une moyenne à prendre sur les montants des dernières élections.
Deuxième des choses, oui, la FQM est totalement... comment je pourrais dire, tout à fait en mesure de donner des
exemples, par exemple, de certaines élections dans d'autres municipalités.
Parce que, oui, ça se peut que, parfois, il
y ait eu des élections par acclamation, donc on va... les municipalités vont
l'évaluer.
Donc, oui, c'est un nouveau fonds, mais, en même
temps, la FQM pourra être consultée, puis il va y avoir des exemples de
municipalités, le nombre de conseillers. Et évidemment tout ça sera évalué dans
le prochain fonds.
Une voix : ...
Mme Laforest : Bien oui. Ça fait
que, tu sais, ce sera évalué, il va y avoir une moyenne. En même temps, c'est
certain qu'entre vous et moi c'est un fonds... c'est un montant minimal, c'est
un fonds minimal à établir parce que... pour
enlever le malaise du président des élections. Ça fait que ça, c'était
important. Donc, ça touche énormément la FQM, considérant que la FQM,
c'est des plus petites municipalités, qui est... la FQM en a beaucoup plus.
Alors, oui, ça touche la FQM. Ça fait que la
FQM pourrait faire des comparables puis donner des exemples à la municipalité,
mais c'est certain que, s'il y a eu... s'il n'y a pas eu d'élection comme
telle, seulement par acclamation, bien, ils vont juger aussi de cette
situation-là, ils vont donner plus de montants dans le fonds, ils n'auront pas
le choix, là. Ça fait que...
Puis après ça
il va y avoir des informations qui vont circuler pour... avec le ministère des Affaires
municipales, parce que, pour nous aussi, c'est nouveau. Ça fait que c'est
important, on va donner de l'information si ça se passe bien puis comment ça
s'est passé aussi. Ça fait qu'on va donner des brides d'information, dans le
milieu, express, puis il va y avoir aussi des consultations particulières
sûrement pour... Ah! dans les... non, dans les consultations particulières, je me rappelle, ça avait été
demandé aussi par l'UMQ. Parce que ce n'est pas juste la FQM, parce que,
si je me rappelle, l'UMQ aussi l'avait demandé. Ça fait que c'est vraiment les
deux unions qui en ont fait la demande.
Mais, pour les montants comme tels, c'est
certain, je ne peux pas vous le dire, mais vous comprenez qu'il y a une moyenne
à faire puis il y a un calcul à faire, puis après ça ce sera adopté par le
conseil.
Mme Thériault :
Moi, je veux juste m'assurer qu'une municipalité qui n'a pas de quoi pour
pouvoir se baser, tu ne peux pas prendre les
coûts de la troisième avant-dernière campagne, là, ça ne marche pas, c'est...
Dans le temps, ça ne marche pas. Les
prévisions ne sont pas bonnes. Ça fait que je veux juste m'assurer qu'au niveau
des deux associations municipales on
puisse au moins avoir des espèces de scénario sur un minimum ou un plancher, un
prix plancher, je vais le dire comme ça, de ce que peut coûter une
élection selon l'expérience des autres municipalités de taille identique.
Parce que c'est sûr que, pour quelqu'un qui...
C'est par acclamation, puis le président d'élection, il n'en a pas eu à organiser,
là. Ça fait que, là, au bout de huit ans ou de 10 ans, on lui dit :
Bien là, on organise des élections parce qu'il y a du monde qui se présente, ça
fait que ça te prend de l'argent dans ton compte de banque. Il va voir où, lui?
Ça fait qu'il faut toujours bien qu'il ait l'information pour se baser. Ça fait
que c'est pour ça que je pose la question.
Là, au niveau des arrondissements, parce que,
là... Vous allez me trouver tannante avec les arrondissements.
Mme Laforest : Non, il n'y a pas
d'obligation.
Mme Thériault : O.K. Ça fait
que c'est... Ça fait que ce qui veut dire comme, mettons, Anjou, ce n'est pas
l'arrondissement qui va ramasser de l'argent dans son budget.
Mme Laforest : Ah! pour le fonds?
• (15 h 30) •
Mme Thériault : Oui, pour le
fonds, c'est ça, là, au niveau des arrondissements. Parce que ce n'est pas la
même chose. Tu as le municipal, ça fait que tu as la grosse campagne à
Montréal, puis, après ça, tu as aussi par arrondissement. Ça fait que est-ce
que les arrondissements sont soumis, eux aussi, à la même règle? Parce qu'ici
on parle de fonds puis de municipalité.
Est-ce que c'est... Est-ce que l'argent
va être dans le fonds de la grande... Tu sais, comme, est-ce que l'argent va être dans le fonds de Montréal
ou si les arrondissements de Montréal, que ce soit Anjou, Saint-Léonard, Mercier—Hochelaga-Maisonneuve,
Pointe-aux-Trembles, Rivière-des-Prairies, Montréal-Nord, on va tous les
nommer, là, est-ce que chacun des arrondissements doit travailler sur son fonds
pour son arrondissement puis que la ville de Montréal, elle, a le même devoir à
faire pour la campagne de Montréal ou pas?
Mme Laforest : C'est la même chose.
L'arrondissement est comparable à une municipalité en soi, donc
l'arrondissement devra aussi avoir ses montants prévus pour les élections.
Mme Thériault : O.K. À ce
moment-là...
Mme Laforest : Et Montréal, pour
Montréal, bien, Montréal... Montréal, ça fait... C'est la même chose pour
Montréal, mais Montréal, évidemment, ce ne sera pas les mêmes... disons, les
mêmes montants, là, mais les arrondissements sont calculés comme des
municipalités en soi. Ça fait que les arrondissements...
Mme Thériault : O.K., mais
c'est ça, je me pose la question parce que, si les élections à Montréal, pour
la ville de Montréal... La ville de Montréal n'est composée que de ses
arrondissements, O.K.? Donc, l'organisation se fait localement dans les
arrondissements. Donc, les présidents d'élection, c'est dans les
arrondissements que tu vas les avoir. Ça
fait qu'est-ce que Montréal va avoir le même fonds accoté des élections, ou
s'il y a un autre fonctionnement, ou s'il n'y a pas d'argent du tout?
Parce que c'est la municipalité, c'est la grande municipalité, c'est Montréal
qui est par-dessus les arrondissements, puis après ça tu as chacun des
arrondissements qui a son propre président d'élection.
Ça fait qu'étant donné que c'est nouveau je veux
juste savoir : C'est-u Montréal qui a la responsabilité ou chacun des
arrondissements? Est-ce que Montréal doit surveiller chacun des arrondissements
pour... C'est parce que c'est sûr que, mettons, l'arrondissement d'Anjou, tu as
beaucoup moins de population que l'arrondissement de Montréal-Nord ou bien de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve.
Ce n'est pas le même budget, ce n'est pas la même organisation, tu sais. C'est
sûr que c'est un président d'élection, mais tu as moins de monde sur la liste,
le bureau de vote, dans la grandeur, puis etc., ça fait que ça ne peut pas
coûter la même chose.
Ça fait que, là, si c'est l'arrondissement qui
ramasse l'argent, est-ce que c'est Montréal qui va le surveiller? Parce que
Montréal, techniquement, ce n'est pas lui qui paie les présidents d'élection. À
moins que, s'il les paie, bien là c'est Montréal qui ramasse l'argent, ce n'est
pas les arrondissements. C'est des questions complexes, mais c'est nouveau
comme législation. Donc...
Mme Laforest : Oui. C'est ça qu'on
me mentionnait, parce que, oui, les arrondissements sont vus comme des municipalités.
Le fonds, dans cet article-là, pour les élections... Montréal aura son fonds,
donc son fonds incluant tous les arrondissements. Maintenant, comme je le
disais tantôt, si les arrondissements demandent un fonds particulier pour son
arrondissement, à ce moment-là, c'est sûr qu'il y aura des discussions avec la
ville de Montréal, mais, pour l'instant, il y a un fonds global pour la ville
de Montréal.
Mme Thériault : O.K., mais c'est
qui qui va mettre l'argent dans le fonds? Est-ce que c'est la ville de Montréal
qui est responsable de trouver l'argent à mettre dans le fonds ou si c'est
une responsabilité d'arrondissement?
Parce que, là, moi, ce que je veux savoir... En fait, le président d'élection, est-ce
que c'est le D.G. de chacun des arrondissements qui va arranger ça ou si c'est le D.G. de la ville de Montréal qui va
être le président d'élection, qui, lui, va «dispatcher» dans les
arrondissements? Auquel cas, ce n'est pas les arrondissements... (Interruption)
...excusez, ce n'est pas les arrondissements qui vont
mettre l'argent dans le fonds mais la ville de Montréal, parce que c'est son
président d'élection. C'est comme... c'est un peu différent, là.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : Merci, Mme la
Présidente. Il y a un président d'élection, à Montréal, qui se trouve en
l'occurrence à être, si mon souvenir est exact, le greffier. C'est sûr qu'il y
a toujours la distinction entre chacun des... Chaque ville avec arrondissement,
comme vous savez, il y a des particularités selon que c'est Québec, Montréal,
Saguenay ou d'autres, là, mais la loi... la Charte de la Ville de Montréal
prévoit que le budget de la ville de Montréal comprend les budgets
d'arrondissement. Dans le fond, la ville adopte son budget à l'intérieur
desquels il y a les budgets d'arrondissement.
Ce que ça prévoit ici, c'est une obligation pour
chaque municipalité. Vous savez, les arrondissements ont des compétences
particulières, des pouvoirs particuliers, mais ils n'ont pas de personnalité
juridique distincte de la ville. C'est la ville qui, elle, agit par les
divisions territoriales avec des instances décisionnelles, mais c'est la ville
de Montréal tout le temps. Ça fait que c'est la ville de Montréal qui a
l'obligation d'avoir un fonds destiné aux élections.
L'élection générale, on va avoir un président d'élection pour la ville de
Montréal puis on comprend qu'il répartit tout à l'intérieur du
territoire parce qu'il doit s'assurer du fonctionnement. Il y a des conseillers
d'arrondissement qui sont juste à
l'arrondissement, il y a des conseillers d'arrondissement qui sont au conseil
de la ville, maires d'arrondissement, maires de la ville, en tout cas.
Ça fait qu'il y a toutes ces... c'est dans le cadre de tout ça. Ils vont prendre
en considération c'est quoi, l'enveloppe
globale requise pour l'ensemble de cette élection générale indépendamment de
la nature du poste, pour que ça puisse... ils puissent pourvoir le fonds
normalement.
Si vous me permettez, j'ajouterais que, dans
l'idée, c'est qu'actuellement ils doivent pourvoir les dépenses... aux dépenses
nécessaires. Compte tenu qu'il n'y a pas cette obligation-là, strictement
parlant, d'un strict point de vue juridique, je ne vous parle pas comptable,
là, mais, juridiquement, la municipalité pourrait attendre la dernière année,
dans la loi actuelle, pour financer à la dernière année. Là, ça permet de le
répartir, puis ça oblige de le répartir à tout le moins, puis... Mais, pour
Montréal, il va y avoir un fonds constitué pour tenir compte de tout ça.
Est-ce que Montréal pourrait avoir intérêt, dans
le cadre de son fonds... pouvoir indiquer que, sur le... je ne connais pas le budget de Montréal, là, mais je
vais y aller avec un montant dérisoire, 1 million, c'est nettement plus
élevé que ça, mais 1 million pour les
élections, 10 arrondissements, à titre d'exemple, qui auraient
1 million par arrondissement... 10 millions pour
1 million par arrondissement. Bon, ils pourraient bien le séparer comme
ils veulent, là, ça, c'est la gestion interne, mais un fonds pour l'ensemble
des élections de la ville.
Mme Thériault : Ça m'apporte
certains éclaircissements, mais ça m'apporte d'autres questions aussi. Parce
que, je vais le dire comme ça, quand on a fait les fusions municipales, on a
regardé ce qu'il y avait, comme, dans les compétences.
Les comités de transition ont fait en sorte qu'on a fait un partage de
compétences entre l'arrondissement et la
grande ville. Qu'on soit d'accord ou pas, on s'en fout, il y a un partage de
compétences qui a été fait, ça fait qu'il y a des compétences qui
relèvent de Montréal, des compétences qui relèvent des arrondissements.
À partir du
moment où il y a une nouvelle compétence qui arrive qui n'était pas là à partir
du... quand on a fait le partage des
compétences au début des années 2000, là... Quand on a fait le partage de
compétences, ça, cette compétence-là, elle
n'était peut-être pas là. Puis ce que je veux m'assurer, c'est que,
si c'est Montréal qui organise, c'est qu'on ne refile pas... là, je vais le dire comme ça, gentiment, on
ne refile pas une facture ou un compte de taxes supplémentaire ou une taxe spéciale aux arrondissements pour être
capable de payer les élections. Vous comprenez ce que je veux dire? Puis que, si jamais il y a un
partage de facture puis que, oui, c'est le cas, bien, que ça se fasse au
prorata de ce qu'aura vraiment coûté une élection dans Anjou, qui coûte pas mal
moins cher que dans Mercier—Hochelaga-Maisonneuve
de par la densité, de par l'étendue du territoire, de par la quantité de
population.
Moi, je veux
bien qu'il y ait un partage, mais, tu sais, on ne peut toujours pas faire un
partage de 1 million par arrondissement.
Il y en a 10, là. Je sais que ce n'est pas ce que M. le sous-ministre nous
a dit, là, ne soyez pas inquiets, sauf qu'il
faut quand même qu'il y ait... Tu sais, tu ne peux pas le faire juste au
prorata avec : Bien, ça marche de même. Tu sais, la réalité, c'est que ça coûte tant pour arranger... tu sais, pour
s'assurer qu'il y a un bon déroulement d'élection dans Anjou, puis ça
coûte tant dans Mercier—Hochelaga-Maisonneuve,
puis ça coûte tant dans Le Plateau—Mont-Royal, Rosemont, puis ça coûte tant dans
Parc-Extension. Ça fait que c'est à géométrie variable selon les régions.
Ce qu'il faudrait éviter, c'est qu'Anjou se
ramasse avec la facture de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve. Parce que c'est un petit
arrondissement, ça fait que ce n'est pas aux citoyens d'Anjou d'avoir une
surtaxe, mettons, pour payer l'élection de l'autre à côté. Ça, c'est quelque
chose qui va vraiment avec le coût réel si, en bout de ligne, ça... Parce que,
j'imagine, ça représente beaucoup d'argent pour l'île de Montréal, là, quand
même, là, tu sais, pour la ville de Montréal, ça représente beaucoup d'argent.
Ça fait que c'est : soit tu le prends dans
le budget de la grande ville, puis ça s'atteint comme ça, parce que c'est le
coût que la démocratie coûte, ou bien, si tu refiles la facture aux
arrondissements, on va s'assurer que ça soit fait vraiment au prorata du coût
réel de ce qu'aura coûté l'élection. Vous comprenez ce que je veux dire,
Me Paradis, Mme la ministre, là? Tu sais, parce qu'honnêtement ça ne
serait pas fair-play d'envoyer la grosse facture à Anjou, là, hein? On
comprend. Là, je prêche vraiment pour ma paroisse, là, honnêtement. Puis, tu
sais, moi, j'ai une petite portion de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve, mais c'est
une infime portion pour la balance de l'arrondissement de Mercier—Hochelaga-Maisonneuve.
J'ai un petit bout de Mercier, ça fait qu'il y a deux gros bouts que je n'ai
pas, puis j'ai peut-être 25 % de Mercier dedans mon comté.
Donc,
c'est sûr qu'à un moment donné ce qui m'inquiète, c'est que, là, c'est comme si
on arrive avec une nouvelle affaire, parce que c'est une nouvelle facture qui
n'existait pas dans le temps, puis que, là, on répartit la facture quelque
part. Je veux juste qu'elle soit au bon endroit puis que les règles du jeu
soient claires pour que ce soit le bon payeur qui paie, entre guillemets, je
vais le dire comme ça, tu sais. On sait que ce n'est pas toujours juste, des
fois, les formules de calcul, hein, sur... Ton assiette fiscale, c'est une
chose, ta population, ça en est une autre. Quand tu le prends sur le salaire
moyen ou le revenu familial, c'est une autre chose. Ça fait que c'est...
Je veux juste bien
m'assurer que, s'il y a une facture à payer, en bout de ligne, pour les
différents arrondissements... qu'ils ne se ramassent pas avec des surprises non
plus ou, au moins, qu'ils aient leur mot à dire sans que ce soit Montréal qui
va dire : Bien là, tu as tant qu'il faut que tu mettes dans un compte de
banque, tu sais, si ce n'est pas réaliste. Si c'est Montréal qui organise les
élections, là, dans tous les arrondissements, parfait, il n'y en a pas, de
problème, tu sais, mais ça va aller avec le coût réel. Parce que les élus
municipaux vont poser la question, eux autres : Ça a-tu vraiment coûté ça
dans Anjou? Parce que, là, ils vont vouloir répartir des factures pour tout
Montréal, exemple, qu'on va inclure dedans les arrondissements. Le questionnement...
Montréal, c'est gros, tu sais, c'est quand même 25 % de la population, là,
tu sais.
• (15 h 40) •
Mme
Laforest : Oui. Bien, en fait, je veux vraiment rassurer ma collègue
parce qu'il n'y a pas de facturation qui est
prévue, pas de facturation particulière pour les arrondissements. Et encore,
avec l'article qu'on va adopter, bien, c'est
encore mieux, parce qu'on vient prévoir les montants, on vient prévoir le
fonds, donc il n'y aura pas de surprise. Ça fait que c'est excellent, puis c'est pour ça qu'on a mis l'obligation de
se fier aux dernières élections. Ça fait qu'il n'y a pas de montants qui
ne seront pas validés comme tels, parce qu'évidemment on se fie sur les
dernières élections. Puis, pour les arrondissements, il n'y a pas de facturation
non plus, pas de facturation particulière.
Mme Thériault :
Parfait, ça me rassure. J'aime bien l'entendre dans le micro. Donc, comme ça,
si jamais il y a une facture qui arrive, je peux vous dire qu'on saura quoi
faire avec.
Ma
dernière question qui a «popé» comme ça par rapport... les projets pilotes puis
les projets spéciaux. Quand on parle de prévoir les coûts, mais on les
prévoit avec les dernières élections, il n'y a absolument rien qui prévoit que,
peut-être, on pourrait avoir un projet pilote qui va coûter un peu plus cher.
Est-ce que ça serait possible d'ajouter...
Parce que, là, on
dit : «Pour l'application du deuxième alinéa, le coût de la prochaine
élection générale est présumé au moins égal au coût de la dernière élection
générale ou celle précédant cette dernière, selon le plus élevé des deux.»
J'aimerais ça qu'on puisse voir un petit alinéa supplémentaire, qu'on
dise : Pour l'application d'un projet pilote, il est permis de pouvoir...
Tu sais, parce que, là, ce n'est pas prévu dans la loi qu'on puisse
provisionner pour un projet pilote qui pourrait coûter plus cher. J'aimerais ça
qu'on le prévoie dans la loi. Est-ce que c'est possible?
Mme
Laforest : C'est quand même délicat. Par contre, c'est certain que, si
on ajoute, dans le fonds minimal, la possibilité d'un futur projet pilote, il
faut quand même que le projet pilote... Là, on vient d'adopter la possibilité
d'avoir des projets pilotes, donc... C'est un montant minimal, là, qu'on
demande aux municipalités de mettre dans le fonds, puis, si les municipalités...
Je le dis, là, c'est certain que, si les municipalités veulent ajouter un
montant pour un projet pilote, par contre, bien à elles de le faire, parce qu'on va les laisser décider, vous savez,
hein, l'autonomie 122, alors on va les laisser faire.
Maintenant, de
prévoir un montant pour un projet pilote, non, mais, si les municipalités
veulent prévoir des sommes dans le fonds pour un projet pilote... Il faut
toujours penser que les municipalités, c'est le montant minimal, parce qu'on se réfère avec ce que ça a vraiment
coûté. Donc, même si une municipalité voulait dire : Moi, le fonds,
par exemple, serait doublé... Et en plus les montants seraient énormes pour un
projet pilote. Il y a une question aussi ici de toujours avoir en tête que
c'est des montants vraiment minimums, une prévision minimale. Ça fait que...
Mais votre question : Est-ce qu'on pourrait prévoir un projet pilote? Oui,
c'est certain qu'on pourrait...
Mme Thériault :
En fait, Mme la Présidente, je pense que je serais très rassurée si je pouvais
voir, dans la loi, un petit paragraphe qui permet de... Parce qu'on a la
possibilité, maintenant, de faire des projets pilotes, que c'est possible aussi
de mettre l'argent dans le fonds par rapport à ça... O.K., là, je n'ai
peut-être pas la bonne formulation, là, mais parce qu'ici c'est juste
écrit : «Pour l'application [...] le coût de la prochaine élection [...]
est présumé au moins égal [à] la dernière [...] ou [l'autre qui la précède].»
Ça fait que nulle part on parle de projet pilote. Puis le projet pilote, ce
n'est pas juste la dernière élection, ça peut être un référendum aussi. Ça
coûte de l'argent. Donc, c'est pour ça que
j'aimerais ça voir, O.K., que, pour l'application d'un... tu sais, pour les
coûts reliés à un projet pilote, ils ont la permission de le faire,
c'est possible de le faire, de prévoir, de créer un fonds.
Mme
Laforest : C'est une bonne idée, mais ça ne peut pas s'appliquer, dans
le sens que, là, on vient remplacer... on viendrait remplacer le conseil
municipal. Parce que c'est le conseil municipal aussi qui doit prendre la
décision, c'est lui qui doit aussi adopter la résolution. Ça fait qu'ici, si on
ajoutait les projets pilotes comme tels...
Et en plus il y a un
autre point qui est important de mentionner. Les projets pilotes, c'est tout à
fait nouveau, nouveau. Alors là, quels
seraient les projets pilotes que les municipalités prévoiraient dans les fonds
pour les élections? Ça fait que moi,
présentement, j'aurais un grand malaise parce qu'on donnerait peut-être
l'occasion à toutes les municipalités de dire : Bien, moi, je vais
mettre x montant de plus parce que je vais sûrement avoir un projet pilote
puis je veux l'ajouter tout de suite dans mon fonds.
Moi, je pense qu'en tout respect pour les
citoyens on crée un fonds pour les élections, ce qui est parfait. On donne la
possibilité à la municipalité de faire des projets pilotes. Puis, en fait, on
ne peut pas prendre la décision d'un conseil municipal
ici, là, à l'Assemblée. Donc, moi... il faut laisser quand même le conseil
municipal décider par lui-même du projet pilote qu'il mettrait dans un fonds
pour les prochaines élections.
Mme Thériault : Mais là il
n'est pas question de prendre la décision pour la municipalité. Sauf que, dans
votre premier article, c'est écrit : «Toute municipalité doit constituer
un fonds réservé au financement des dépenses liées à la tenue d'une élection.»
Un, on ne parle pas de référendum non plus. Le projet pilote, c'est bon pour
les référendums aussi. Par contre, on vient préciser dans le cas où le fonds,
il est utilisé pour une élection partielle. On prévoit l'élection partielle,
mais on ne prévoit pas le projet pilote. À mon avis, c'est un non-sens de ne pas
prévoir un projet pilote dans cette section-là, parce qu'on dit : Vous
pouvez prévoir un fonds, vous pouvez prendre l'argent mais pour l'élection. On
ne parle pas de référendum, on ne parle pas de projet pilote. Puis ce n'est pas
se substituer au conseil municipal, c'est juste de prévoir qu'on peut le faire.
Mme Laforest : C'est ça qui est
important à mentionner. Oui, elle avait vraiment raison, ça ne change rien,
elle a raison, parce que la municipalité peut le prévoir aussi dans le fonds
par résolution. C'était important, là, votre point, puis c'est vrai, parce
qu'évidemment la municipalité par elle-même peut le prévoir dans sa décision de
son fonds pour les élections. Vous parlez des élections partielles. S'il y a un
montant qui est pensé pour un projet pilote quelconque aussi, la municipalité
pourra le prévoir dans son fonds. Est-ce qu'on est obligés de le mettre dans la
loi? Non, je ne penserais pas. Me Paradis, dans la loi, on aurait une
problématique avec l'ancien... l'autre article qu'on adopté ou... Moi, je ne le
verrais pas là, mais, légalement, je pense, Me Paradis va peut-être...
Moi, je ne vois pas qu'on pourrait l'ajouter. On aurait une problématique, là.
La Présidente (Mme Boutin) :
...Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : Merci. Dans
la rédaction... Dans le fond, la rédaction qui a été privilégiée ici vise à couvrir l'ensemble des situations que Mme la
ministre évoque ainsi que la situation que, Mme la députée, vous...
évoque également. En ce sens, ce qu'on veut,
c'est qu'il y ait une obligation, comme vous le... comme tous le mentionnent,
une obligation d'avoir ce fonds réservé à la
tenue de l'élection. Pourrait-il arriver, à la fin de la troisième année de
financement, donc, disons, le
1er janvier qui précède l'élection générale, que survient une... arrive
une entente, est conclue une entente entre la ville, le ministère et le
DGE pour une modalité particulière, donc la troisième année? La réponse, c'est
oui.
La ville va donner son accord à une entente, va
conclure une entente. Donc, elle, si elle donne son accord, c'est qu'elle va se
dire : J'ai soit une économie, soit ça va me coûter 50 000 $ de
plus, donc il va falloir que je le budgète dans ma dernière année pour être
capable de le payer. Si elle veut, à ce moment-là, le budgéter, elle va pouvoir
même, là, prévoir l'ajouter à son fonds, si elle le veut, compte tenu que c'est
un minimum qui est requis. Si elle avait donc besoin de 1 million pour
financer son élection sur quatre ans : 250 000 $. Elle ajoutera,
le cas échéant, son 50 000 $ parce que la loi le permet, d'avoir ce
minimum qui est requis. Et, bien entendu, si elle veut avoir la tenue d'une
élection, appelons-la chromée, avec des crayons, stylos dorés qui seraient
présents à chaque isoloir pour permettre aux gens de signer, voter, bien, elle
pourra le prévoir puis elle va prévoir les dépenses en conséquence, compte tenu
que c'est un minimum qui est requis.
Mme Thériault : Puis, par
rapport au fait que référendum n'est pas là, ça ne change rien?
M. Paradis (Nicolas) : Non. Bien, ça
ne change rien... Ce qui est souhaité vraiment, c'est l'obligation pour
l'élection. Parce qu'on sait que l'élection, il y en a une aux quatre ans,
alors que le référendum, il pourrait y en avoir un aux 10 ans, il pourrait
ne jamais en avoir, parce qu'on le sait, quand le registre est tenu puis il n'y
a pas le nombre de signatures, il ne s'en tient pas. Puis on ne veut pas créer
une charge financière inutile pour la municipalité pour qu'ils gèlent des
sommes qui ne seront... pourraient ne jamais être utilisées.
Mme Thériault : O.K. C'est
bon. C'est beau, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
excusez-moi. Mme la députée de Vaudreuil, oui, allez-y.
• (15 h 50) •
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. J'allais m'octroyer la parole. J'ai... Oui, c'est vrai, c'est une
demande de l'UMQ et de la FQM, là, lors des auditions en commission
parlementaire, mais je voulais savoir... Puis je
ne suis pas contre le fait, là, qu'on vienne créer un fonds, là, mais je veux
juste savoir est-ce qu'il y a eu des problématiques rapportées au ministère
des Affaires municipales à l'effet qu'il y a des municipalités qui étaient déficitaires, qui avaient des budgets non
équilibrés à la fin de l'année ou particulièrement, là, lors de l'année électorale. Est-ce
que ça vient corriger une situation de la sorte?
Mme
Laforest : Bien, des situations
particulières problématiques, non,
pas nécessairement, mais des positions particulières problématiques,
oui, comme je le disais, là, avec les directeurs généraux et les présidents des
élections. Ça, là, c'est vraiment, là... depuis deux ans et demi, là, c'est
vraiment ce qu'on entend toujours, là, que le président... Le directeur
général, d'ailleurs, ne veut pas nécessairement... il ne veut vraiment pas être
président des élections, parce que ce n'est pas drôle, là, c'est lui qui doit
tout prévoir, dont les sommes pour les élections. Ça fait qu'il y a vraiment un
malaise à cet égard-là, puis je pense qu'on vient vraiment régler la situation.
Mais
des situations vraiment problématiques qu'on aurait vues, non, parce que, veux
veux pas, le conseil municipal prend ses responsabilités, puis ça se
passe bien en général, mais au moins, là, on vient alléger les responsabilités
du directeur général de la municipalité. Parce qu'on pense aux municipalités,
des fois, de, peu importe, là, 20 000, 25 000 habitants, mais il
y en a de 500, 2 000 habitants. Ce n'est pas évident, là, quand on
est obligé de jouer les deux rôles, là. Ça fait que, là, avec ça, on vient
corriger la situation.
Mme Nichols : Oui, vu comme ça, là,
je le partage... je partage plus ou moins cet aspect-là, là, que vous... auquel vous venez de faire référence. Tu sais,
moi, je me dis, puis c'est évident, là : On va avoir droit, à chaque
année, à un palmarès dans le journal... un
journal, je ne nommerais pas, mais on va avoir un palmarès, dans un journal, de
combien ont coûté les élections municipales, combien avaient été budgétés, puis
combien ont coûté, puis... Ça fait que c'est sûr que, tu sais, ça, ça va
apparaître.
Puis ça, je trouve ça dommage pour les
municipalités, parce que les gens, là, ils ne feront pas la différence entre la
municipalité de 110 de population... on va mettre Montréal à part, là, mais
peut-être la municipalité de 5 000, 15 000, 40 000 ou... puis là
on va avoir droit à des commentaires, là, comme quoi, tu sais, c'est
disproportionné. Puis c'est les élus qui vont être... tu sais, c'est les élus
qui vont être écorchés, alors que... Tu sais, oui, je la comprends, la demande
de la FQM, de l'UMQ, de le mettre là, mais je ne sais pas, j'ai... tu sais, je
trouve que... Puis je ne dis pas qu'il faut garder ça à part. Il y a des
municipalités, là, qui les prennent déjà, leurs responsabilités, puis qui le
font déjà, là, qui le... Ça fait que je ne sais pas.
Là, en créant cette obligation-là, là, on va...
comme je dis, on va avoir un palmarès qui va sortir, à chaque année, des
1 135 municipalités au Québec. Puis les gens ne tiendront pas compte
qu'ici il y a eu du par acclamation, ici il y a eu moins de frais à cause... Tu
sais, il y en a qui ne tiendront pas compte, justement, qu'il y a eu des
projets pilotes ou qu'il n'y a pas eu des projets pilotes. Donc, c'est...
Mme Laforest : Bien, quand vous
demandiez tantôt : Est-ce qu'il y a des exemples?, moi, je peux vous dire,
il y a un point qui répond à votre question,
à savoir, il y en a, dernièrement dans certains conseils municipaux, qui
ont adopté des montants pour les prochaines élections. Et ça fait vraiment
sourciller les citoyens, ça, parce qu'évidemment c'est le conseil municipal qui
est en place avec le maire ou la mairesse qui est déjà en place qui établissent
des montants pour les élections. Alors, il y a vraiment un malaise. Puis
imaginez pour les autres candidats qui se présentent.
Maintenant, pour dire qu'il y a eu, par
acclamation, moins de montants de prévus ou le fonds est moins élevé, bien, en
même temps, considérant que c'est l'Assemblée nationale qui vote cette
obligation-là de prévoir un fonds, bien, les citoyens vont voir que c'est
partout pareil au Québec, ça fait qu'il n'y aura pas... les citoyens ne
pourront pas dire : Bien, c'est à Alma, par exemple, qui ont voté un fonds
particulier, puis ville Saguenay ne l'a pas fait ou encore, là, ville Saguenay
est trop élevé, Alma n'est pas assez élevé. Bien, en fait, il va y avoir une
équité, je pense, au contraire, partout au Québec grâce à la date de l'adoption
de ce projet de loi là considérant que, pour les prochaines élections, les
montants seront connus.
Parce qu'imaginez, là, on est à quelques mois
des élections, puis il y en a déjà qui votent les budgets pour les élections,
les prochaines élections. Ça fait que, même pour les citoyens, parfois il y a
déjà comme... les citoyens se posent des questions, c'est vrai.
Mme Nichols : Pour la première fois,
là, on va déterminer, là, les deux dernières... les deux... le plus élevé des deux dernières années, mais, après ça, on va
prendre quoi, on va tout le temps prendre l'année... bien, l'année, tu
sais, l'élection précédente comme montant à budgéter pour le prochain? Parce
que, tu sais, ça aussi, c'est ma question, là, est-ce que les municipalités vont vouloir jouer avec pour montrer que, ah! nous autres, on fait ça
pas cher, des élections chez nous, ça
fait qu'on met un montant plus petit, mais les dépenses sont autorisées même si
on ne respecte pas les montants? Ça fait que est-ce que ça va être vraiment
le dernier montant réel qui va être mis comme montant à budgéter pour les
prochaines? Je ne sais pas si vous comprenez qu'est-ce que je veux dire, là.
Mme Laforest : Oui, je comprends la question.
En même temps, je ne peux pas répondre, parce que c'est le conseil municipal
qui va répondre à savoir est-ce que notre fonds qu'on avait établi pour les
élections... est-ce que notre fonds était assez considéré, considérable, est-ce
qu'on doit ajouter des montants, est-ce que... Parce que c'est certain, là,
c'est la première fois qu'on le fait. S'il y a des ajustements, le conseil
municipal devra adopter la résolution pour ajuster le fonds pour les élections,
évidemment. Mais ce qui me fait penser... Oui, allez-y.
Mme Nichols : Non, non, bien, mais
je me disais : Je vais poser ma question autrement.
Mme Laforest : O.K.
Mme Nichols : Est-ce que le MAMH,
là, vous avez, là, après les élections qui sont à date fixe, là, à travers le Québec,
là... est-ce que vous avez une reddition de comptes? Est-ce que
les municipalités vous envoient ou envoient au DGE, là, je vais dire envoient au MAMH, là... Est-ce que
le MAMH a une reddition de comptes? Est-ce
que le MAMH peut dire : En 2021, là, mettons qu'on est... en
2021, ça a coûté tant pour telle municipalité, pour Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, pour Pincourt, tant pour chacune des municipalités? Est-ce qu'on a cette reddition
de comptes là?
Parce que... Bien, je
vais continuer, le temps que... Parce que... Puis là je reviens à ma question
précédente, là. C'est parce qu'il ne faudrait pas non plus que... créer un
effet de compétition, justement parce qu'il va y avoir un palmarès,
puis que les municipalités mettent des montants super, superbas en
disant : Bien, j'aime mieux mettre 40 000 $ puis, si j'en
dépense 120 000 $, bien, je vais quand même laisser
40 000 $ dans les prévisions budgétaires que je vais pouvoir renflouer, là, pendant le mandat. Ça fait que c'est
pour ça que je me dis... Puis je vais même y aller avec une sous-question,
là. Dans l'article, on dit : «Le conseil doit, après consultation du
président d'élection...» Donc est-ce que ça veut dire que c'est le président
d'élection qui va déterminer le montant?
Mais je vais revenir
avec ma première question. Est-ce que les municipalités font état au MAMH du
coût? Est-ce qu'il y a une reddition de comptes qui est envoyée au MAMH ou au
DGEQ? Est-ce que vous êtes au courant, dans la dernière élection générale,
combien ça a coûté, les élections, à chaque municipalité?
Mme
Laforest : On peut le savoir. On le demande aux municipalités, mais,
non, ça fait partie des dépenses des municipalités, présentement on ne peut pas
le savoir. Après l'article 26, oui, parce que les fonds qui seront adoptés
et décidés avec le directeur général, oui, et la municipalité... bien, les
montants seront connus, évidemment, là. Ça fait que tous les montants, tous les
fonds qui seront choisis ou calculés pour les futures élections, bien là c'est
sûr qu'on va savoir combien à ce moment-là. On va avoir plus d'informations
avec... en faisant ça, là, en prévoyant le fonds. Montréal, les élections, on
le sait parce que les élections, c'étaient... On peut savoir, c'est la ville la
plus importante. Puis je crois que les élections de Montréal, c'est entre 12 et
13 millions, c'est 12 et 16...
Une voix :
...
Mme
Laforest : 16 millions, Montréal. Je pensais, c'était
13 millions. J'étais quand même...
Mme Nichols :
Oui, pour un budget de 1 million. Non, non, c'est une farce.
Mme
Laforest : Oui. Bien, c'est ça, Me Paradis disait 1 million,
mais c'est quand même 16 millions. Je pensais, c'était 13 millions. Mais ça serait possible,
on peut le demander à toutes les municipalités, combien ont coûté les
élections, mais ça va dans leurs dépenses.
Mme Nichols :
Je taquinais, là, oui. Je faisais une farce, là, je m'excuse, mais je
voulais... Parce que, là, on le crée, le fonds, là, on le crée, le fonds. Ça
fait que, là, les municipalités vont regarder les deux dernières années, le
plus haut des deux montants. Supposons 40 000 $, on ne mettra pas
Montréal, là, mais mettons 40 000 $.
Une voix :
...
Mme Nichols :
Parfait, 40 000 $. À la prochaine élection... Puis mettons que ça en
coûte 100 000 $ Est-ce qu'à la
prochaine élection ils vont rester avec leur 40 000 $ ou, à la
prochaine élection, ils vont devoir... Parce que vous, vous allez avoir une reddition de comptes. Est-ce
qu'ils vont devoir mettre le 100 000 $? Puis elle est où, cette
obligation-là pour la suite? Parce que, là,
on a l'obligation, pour l'entrée en vigueur, de prendre le plus élevé des deux
dernières années, mais, après ça, elle est où, l'obligation de mettre le
coût réel pour ce fonds-là dans l'avenir?
Mme
Laforest : Bien, en fait, le montant du fonds va fluctuer avec les
années, avec les futures élections. Parce que, si, admettons, vous prévoyez, on
dit un exemple, là, 40 000 $ pour des élections, si les élections
coûtent 60 000 $, bien, ça fait partie des dépenses de la
municipalité, ça fait que le montant de 40 000 $ sera changé à 60 000 $ parce que, quand même, il faut
dire la vérité aux citoyens, combien coûtent les élections. Ça fait que c'est
certain que le montant passe dans les dépenses. Donc, le montant de
40 000 $ va se changer en 30 000 $, et ce sera pour le coût
des élections, en fait. Ça fait qu'on ne peut pas dire que le
40 000 $, ce sera 40 000 $ pour 12 ans, là, pour les
trois prochaines élections. Mais, oui, le montant risque... ou peut changer.
Puis, oui, à votre question, oui.
• (16 heures) •
Mme Nichols :
Quand on lit le dernier, là, paragraphe, est-ce que c'est ça que ça veut dire?
Ça veut dire... Quand on dit : «Pour l'application du deuxième alinéa, le
coût de la prochaine élection générale est présumé au moins égal au coût de la dernière élection générale ou [...] celle
précédant cette dernière, selon le plus élevé des deux», ça veut dire
que, hein, s'il y en a une qui a coûté 40 000 $, l'autre,
100 000 $, bien, est-ce que...
Mme
Laforest : On pourrait prendre... la municipalité pourrait prendre un
montant de 100 000 $. Puis ça répond aussi à la...
Mme Nichols :
Non, devra prendre le montant de 100 000 $.
Mme
Laforest : Devra prendre le montant de 100 000 $. Par
contre, ce n'est pas moi qui vais décider, mais c'est le conseil municipal.
Mais ça vient répondre à la question de ma collègue d'Anjou—Louis-Riel,
parce qu'en fait, si on prenait les derniers
montants... les montants des prochaines élections du 7 novembre 2021, les
coûts seraient beaucoup plus élevés. Et ça répond aussi à votre question
quand vous... tantôt, vous aviez mentionné le vote... si les gens, c'est des
votes par acclamation, bien, c'est certain que, là, il faut vraiment se
concentrer sur les montants de 100 000 $. Ça fait que c'est le
montant le plus élevé des deux dernières élections.
Mme
Nichols : O.K., mais l'obligation, là, elle est là, de prendre le...
Parfait. Même si, mettons, c'était 40 000 $, puis celle d'après, c'est 20 000 $,
bien, on retournerait à celle-là de 40 000 $, même si la deuxième a
coûté juste 20 000 $, là.
Ça fait qu'on retournerait comme huit ans en arrière à 40 000 $, même
si, quatre ans avant, ça a coûté juste 20 000 $.
Mme Laforest : Oui. Puis c'est quand
même important de mentionner, ça vient un petit peu aider les municipalités, parce que c'est sûr que, si les
municipalités coûtent moins cher, on prévoit 40 000 $, les
municipalités... les dépenses ont coûté
20 000 pour les élections, il y a un jeu de 20 000 à ce moment-là.
C'est sûr qu'à partir d'aujourd'hui, avec
tout ce qu'on a travaillé ensemble, vous et nous, pour le projet de loi
n° 85, par exemple, sur les élections, tout ce qui a été mentionné,
vote par correspondance, plus de bureaux de vote, par exemple, ou encore le
vote par Internet, c'est certain que, moi,
c'était très, très important de prendre le montant le plus élevé des deux. Si,
parfois, comme on le dit, au lieu de
le mettre... de l'ensacher dans la loi, qu'il y a des projets pilotes qui
peuvent être décidés immédiatement à l'article 26, bien, les
montants, au moins, c'est important de... pour ce sujet-là, de prendre le
montant le plus élevé des deux.
Mme Nichols : C'est bon. Juste au
niveau du fonctionnement, là... Là, ça me... je comprends puis ça me convient, les réponses. On verra comment ça sera
reçu, là, par les municipalités, cette obligation-là. Je comprends que, dans le fond, ce qu'on veut, c'est surtout enlever
le fardeau sur le directeur général puis le président d'élection. Puis
ce qu'on dit, on dit que «le conseil doit — puis le conseil, je comprends
que c'est le conseil municipal, parfait — après consultation du
président d'élection, affecter — puis ça, je comprends que c'est par
résolution, là — annuellement
au fonds les sommes nécessaires afin qu'il soit suffisant». Après consultation
du président d'élection, donc, ça, ça se fait à quel moment? Comment... Je ne
suis juste pas certaine, là, du fonctionnement de ce paragraphe-là.
Mme Laforest : À quel moment?
Mme Nichols : Bien : «Le
conseil doit, après consultation du président d'élection, affecter annuellement
au fonds les sommes nécessaires...» Ça fait que le conseil municipal, là, dans
le fond, là, il devra consulter le président d'élection pour déterminer les
montants à affecter au fonds, puis ça va se faire par résolutions qui vont...
une résolution qui va être envoyée au ministère des Affaires municipales. Puis
ça, est-ce qu'on en fait référence qu'on envoie ça au MAMH, ou au DGE, ou...
La Présidente (Mme Boutin) : ...
M. Paradis (Nicolas) : Merci, Mme la
Présidente. Bien, à vrai dire, non, ce n'est pas transmis au ministère ni au
DGE. Replaçons-le de manière, je vous dirais, pratique, là, comment que les
villes vont le vivre, là. Ils vont le vivre dans le cadre de leur exercice
budgétaire. Donc, à tous les ans, quand ils font leur processus budgétaire, ils
devront prévoir les sommes nécessaires pour les affecter; affecter le montant
requis au fonds. Donc, ils vont taxer en conséquence, inévitablement, pour
aller chercher la part nécessaire dans le cadre du prochain budget. Donc, c'est
dans l'exercice budgétaire qu'il y aura cette consultation-là faite auprès du
président d'élection, ce qui est soit le secrétaire-trésorier, soit le
greffier, soit le D.G. de la ville, et qui va se faire, donc, en amont.
Mais, on comprend, ces gens-là, le président
d'élection, il travaille souvent au processus budgétaire également par le biais
de ses autres fonctions. Ça fait que cette implication-là, c'est pour s'assurer
que le conseil ne détermine pas lui seul, de son côté, le montant en ne tenant
pas compte des préoccupations et des besoins que le président d'élection sait
pour la tenue d'élections. C'est lui qui est responsable puis c'est lui qui
sait c'est qu'est-ce qu'il a besoin pour l'organisation d'élections. Donc,
c'est en amont, en amont du processus budgétaire, et c'est à ce moment-là, dans
le cadre du processus budgétaire, qu'ils vont prévoir les sommes pour le tout
puis qu'ils vont, ultimement, affecter par résolution, dans le fond, l'argent
dans le fonds du financement d'élections.
Mme Nichols : Puis, étant donné que
c'est une résolution, est-ce que c'est... tu sais, c'est une résolution que la
municipalité va passer ou c'est une résolution qui va être envoyée au ministère
des Affaires municipales, là? Parce qu'on vient créer une nouvelle
obligation : la création du fonds. Est-ce que copie de cette résolution-là
va être envoyée? Une municipalité, ça parle par résolution.
M. Paradis (Nicolas) : Tout comme...
non, il n'y a pas de... Voulez-vous que...
Mme Laforest : Non, non, allez-y,
Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : Il n'y a pas
d'envoi qui est fait, tout comme, aujourd'hui, il n'y a aucun envoi qui est
effectué à l'égard des sommes qui sont prévues pour le financement de
l'élection au moment que les municipalités le jugent approprié actuellement.
C'est leur responsabilité, ils tiennent leur élection, ils pourvoient aux
sommes requises, puis il n'y a pas d'envoi qui est effectué au ministère sur
cet angle-là. Là, il n'y aura pas plus d'envois annuels quant au montant qui
est requis, compte tenu que c'est une responsabilité propre, pleine et entière
de la municipalité, là.
Mme Nichols : Dans le fond, on vient
créer une obligation, là, on leur impose la création d'un fonds. On fait ça
pour leur bien-être, puis ils n'ont pas de reddition de compte à ne faire à
personne. Je veux dire, ils n'ont pas... tu sais, la résolution, ils n'ont pas à l'envoyer.
Ils le font, ils ne le font pas, on ne le saura pas, puis c'est ça, mais on
vient leur dire à titre préventif : On a une volonté que vous créiez un
fonds, on le met dans la loi, mais vous le faites, vous ne le faites pas, ce
n'est pas grave, mais ce qu'on vous dit, c'est que ça devrait respecter ça ici,
puis vos deux unions l'ont demandé, mais il n'y a pas de problématiques qui ont
été soulevées avec des budgets déficitaires les années électorales. Je fais un
gros résumé de...
Mme Laforest : Oui, c'est ça. Bien,
qu'est-ce qui est important de voir, c'est que les conseils municipaux, de toute manière, parlent, comme vous le dites,
par résolutions, puis c'est devant les citoyens, donc ils doivent
l'adopter. Les montants des élections seront à même les états financiers dans
les dépenses.
Mais moi... Il faut vraiment penser que,
présentement, là, les derniers mois... puis les municipalités ont adopté vraiment des montants pour les prochaines
élections. Alors, le conseil municipal qui est présentement en poste,
qui est présentement là, vote des montants pour les prochaines élections. Ça
fait que, tout de suite, vu comme ça, c'est particulier parce qu'évidemment
c'est comme si le maire ou la mairesse et les conseillers votent des montants
pour les prochaines élections, il y a comme... c'est comme... il y a un malaise
là en partant.
Ça fait que,
là, si on le fait, il y a un fonds qui est prévu avec les municipalités, et
c'est comme ça, c'est encore mieux
pour les citoyens. Puis ce fonds-là, les montants seront réservés et votés
devant les citoyens. D'ailleurs, on a les conseils municipaux qui seront
enregistrés et tenus obligatoirement devant les citoyens dans les prochains
articles. Mais je crois que c'est beaucoup... bref, c'est une meilleure
concordance avec la situation d'un conseil municipal qui s'en va en élection.
Ça fait qu'imaginez, là, ils sont obligés de voter les montants pour les
élections. Il y a un malaise de tous les maires et de toutes les mairesses, là.
• (16 h 10) •
Mme
Nichols : Moi, je trouve ça
très honorable, le conseil qui, sans obligation gouvernementale, là... je
trouve ça très responsable d'un conseil
municipal, là, qui met déjà des sommes de côté pour assurer les prochaines
élections. Là, ce qu'on vient faire,
c'est de dire : Bien, il y en a une partie qui ne sont pas responsables,
ça fait qu'on met ici l'obligation, là, de créer ce fonds-là. Il y en a
qui sont responsables, qui le font déjà, mais là on vient rendre ça
obligatoire.
Puis là ce que je comprends, c'est que nous
autres, on est comme vraiment intenses dans l'encadrement à avoir autour de ça puis on dit : Bien non, on
n'a pas à les encadrer tant que ça, ils n'ont pas à envoyer de résolution
puis ils le font sur quatre ans, ils prennent les... Tu sais, je veux
dire, ils n'ont pas de montant à justifier, ils n'ont pas de...
Mais c'est correct si on veut aller là aussi.
C'est juste que moi puis ma collègue, on était peut-être un peu intenses sur...
tu sais, sur les paramètres, sur les protections à avoir, sur les... tu sais,
comment justifier les montants, sur la reddition de comptes, sur les... Mais
moi, je le dis d'emblée, là, les municipalités qui le font déjà, là, bien, tu
sais, chapeau, là! Puis c'est ça. Et puis ils n'ont pas à avoir de malaise à le
faire, parce qu'à la fin c'est le citoyen aussi qui le paie, puis la hausse
sera moins grande s'ils l'étalent sur quatre ans que s'ils arrivent l'année
électorale puis, bang! ils mettent un 100 000 $ dans le budget, puis
c'est peut-être un projet en année électorale qui ne verra pas le jour parce
qu'ils font un bang d'un 100 000 $... d'un 100 000 $. Je
vous parle d'une petite municipalité, là. Ça fait que, tu sais, c'est correct
qu'on vienne leur dire de l'étaler sur quatre ans.
Mais, tu sais, souvent, on légifère parce que,
c'est ça, il y a une problématique qui est soulevée où on vient légiférer parce
qu'il y a des cas déficients, il y a une problématique de soulevée ou... Tu
sais, ici, il n'y a pas vraiment... puis je le dis, là, bien gentiment, là, je
ne suis pas contre qu'on vienne créer ça, là, mais il n'y en a pas, de
problématique. Il n'y a pas de municipalité qui... les municipalités ne peuvent
pas faire de déficits. Ça fait que les municipalités ne sont pas déficitaires,
pas plus en année électorale, contrairement aux gouvernements provinciaux puis
fédéraux, qui, là, eux, peuvent faire des déficits sans paramètres ou sans être
encadrés. Mais les municipalités ne peuvent pas faire de déficit. Ça fait que,
les municipalités, elles ne font pas de déficit. Les municipalités, celles qui
veulent créer le fonds le font déjà. Celles qui veulent créer un fonds le font déjà,
donc je...
Mais, comme
je vous dis, je ne suis pas contre, là, mais tu sais qu'on... je... c'est
correct, là. On met le minimum. On
leur dit : Créez un fonds, prenez les montants les plus élevés des deux
dernières élections, puis vous avez quatre ans, puis, s'il y a des
élections partielles, vous pouvez vous rembourser. Puis là on va venir créer
quand même un...
Tu sais, est-ce que ça vaut la peine, pour la
compétition que ça venir créer, pour la... Tu sais, je veux dire, on pourrait
envoyer à la place une recommandation. Les unions, là, l'UMQ puis la FQM, là,
pourraient envoyer une recommandation ou un bulletin d'information aux
1 135 municipalités du Québec en leur disant : Bien, tu sais, on
vous invite à créer un fonds pour avoir une campagne là-dessus.
Je ne pense pas qu'on a tant besoin que ça de
légiférer sur le fonds réservé aux dépenses et à la tenue. Puis la preuve, là,
c'est que les municipalités, elles en créent, des fonds, là. Il y en a... Tu
sais, tu peux créer un fonds eau, un fonds parcs, un fonds en fonction de la
nature de ta municipalité, des intérêts de ta municipalité, des intérêts
citoyens, un fonds pistes cyclables, un fonds... Ça fait qu'on peut créer les
fonds qu'on veut. Là, ici, on vient juste leur dire qu'il faut qu'elles créent
un fonds d'écureuil, un fonds réservé aux dépenses liées à la tenue
d'élections. Bien, je trouve que c'est... Bien, je comprends la demande, je ne
trouve pas que c'est justifié, puis, dans le fond, on le met puis, dans le
fond, ce qu'on dit, c'est : Ne mettons pas trop de paramètres, là,
laissons-les s'arranger.
Mme Laforest : Bien non, parce
que, bien, si... Je ne sais pas si vous avez terminé, mais, Mme la Présidente,
c'est que le fonds, de toute manière... les dépenses pour les élections, les municipalités...
Le conseil municipal paie ses élections, ça fait que, déjà là, il y a des
dépenses pour les élections. Là, on vient comme encore plus avoir de transparence,
parce que le fonds sera décidé selon les dernières élections. Donc, il y a une prévisibilité.
C'est quand même positif. Ça fait qu'on a des avantages.
Et le dernier point, comme
je le disais tantôt, dans toutes les élections que le président joue le rôle...
le D.G. joue le rôle du président d'élection, ça ne fonctionne pas. Ça fait
que, là, on ne pourrait pas dire : Bien, pour les élections, on va engager des gens pour remplacer le D.G. qui devient président
des élections. Ça fait que c'est pour ça que, même si on dit : On crée un fonds, on ne crée pas un fonds,
là. C'est les montants qu'ont coûtés les élections dans les dernières
années, là. On prend la somme qui a été dépensée pour les élections dans les
dernières années et on établit... on budgète
un montant. Dans des mots peut-être plus simples, là, on budgète les élections. Donc,
ce n'est pas de dire aux municipalités : O.K., faites-vous un fonds puis allez-y, il n'y a pas
de problème. C'est beaucoup plus qu'on budgète le fonds, on regarde
combien ont coûté les élections.
C'est certain, si le budget qui est donné dans
le fonds est vraiment trop élevé, bien, ici, dans la loi, on le dit : Vous
ne pouvez pas prendre plus que les deux dernières années pour commencer le
fonds. Puis, si les élections coûtent plus cher, bien, à ce moment-là, ce sera
décidé du conseil municipal d'adopter une nouvelle résolution pour les montants
qui seront plus élevés, à ce moment-là, pour des élections.
Ça fait que ce n'est vraiment pas donner des possibilités
énormes — moi,
je vois ça comme ça — au
conseil municipal. Au contraire, c'est une prévisibilité. Puis, au lieu de
l'adopter la dernière année, bien, ce sera prévu dans le budget de la municipalité.
Moi, je vois plus ça comme ça.
Mme Nichols : Bien, c'est correct,
on n'a pas le même point de vue, là, parce qu'en tout respect, là, Mme la
ministre, là, tous les conseils municipaux, là, on est à date fixe, les
élections municipales, là. Quand on fait le budget puis on sait qu'on fait le budget parce qu'on s'en va en élections, là, on le
budgète déjà, ce montant-là pour les élections
municipales. Puis qu'est-ce qu'on fait? Bien, on budgète sur combien ça a coûté
à la municipalité quatre ans avant. Ça fait qu'on le fait déjà. Je ne connais
pas une municipalité au Québec qui va faire un budget pour 2021, qui sait
qu'elle est en élection le 7 novembre 2021 puis qui se dit : Non, on
ne budgétera pas, sûrement qu'on n'aura pas d'élection.
Non, il y en a, des élections, c'est à date fixe. Tout le monde le sait. Ça fait que ce n'est pas comme avant où, tu sais, on
n'était pas, tout le monde, à date fixe.
Ça fait que, sincèrement, tu sais, oui, la prévisibilité...
Moi, comme mairesse, de voir ça, je me dirais : Bon, ça y est, de la paperasse de plus. Comme mairesse,
là, moi, de voir ça, là, je me dirais : Bon, ça y est, le gouvernement
vient se mêler de mes affaires. Je le sais, combien ça me coûte, des élections municipales
aux quatre ans. Puis c'est vrai, là, ça se
peut que ça ne coûte pas le même prix, ça se peut que je dise à mes
citoyens : Bien, on va avoir un projet pilote cette année, mais, tu
sais, ça se justifie, ça, comme élu municipal, là.
En tout cas, moi, je vous le dis, j'ai été dans
le monde municipal, je l'ai tout le temps budgété, puis on l'a tout le temps
budgété en fonction de... on les a, ces chiffres-là, comme élus municipaux.
Puis, quand on travaille le budget municipal, on rencontre tous les
départements : le département de la bibliothèque, services communautaires,
sports-loisirs, on sait combien ça va nous coûter, les camps de jour, combien
ça va nous coûter, l'entretien des parcs, l'urbanisme,
le garage municipal. On le sait tout, ça. Puis, l'année qu'on arrive en
élection, on le sait, combien ça va nous coûter puis on le met... tu
sais, on le met dans le budget, là.
Puis, s'il y
a des municipalités qui le font déjà à chaque année... puis, si on dépense le
montant qu'on a budgété, là, bien, après les élections, on va passer une
résolution pour dire... tu sais, autoriser la dépense supplémentaire de... mettons, on a budgété 40 000 $, là,
résolution pour dire : Bien, on autorise la dépense supplémentaire de
12 000 $ parce que ça a coûté 52 000 $ au lieu de
40 000 $.
Puis que ça soit un nouveau maire ou un ancien
maire, bien, il y a du personnel qui est toujours là dans la municipalité, là.
Tu as toujours un secrétaire, un trésorier qui est là. Tu as un greffier qui
est là. Souvent, le greffier, comme vous
dites, est président d'élection. Sinon, le directeur général est président
d'élection. Mais il y a toujours... Même si c'est une municipalité, là,
de... Moi, j'ai une municipalité chez nous, là, de 110 habitants, là.
Bien, ils savent que ce montant-là est à budgéter.
Ça fait que c'est pour ça je dis, bien... Moi,
je me... C'est correct, là, qu'on crée le fonds, là, qu'on leur dise de prendre le montant des deux dernières années,
mais... Puis les unions, tu sais... Moi, je ne me souviens plus que
l'UMQ est venue sur cet aspect-là. Je me souvenais peut-être un peu moins de la
FQM, là, à moins que je me trompe, là, mais
il me semble que l'UMQ était venue nous en parler, l'UMQ, peut-être, des plus
grosses municipalités, elles sont encore
mieux organisées, elles ont souvent un département de la trésorerie, puis...
mais, bon. Puis même des élections partielles,
là, on a tout le temps un poste budgétaire en se disant : Bien, si ça
arrive dans une année, bien, on a un montant prévu, là, pour les
élections partielles.
Ça fait que moi, je l'ai dit, là, je suis
beaucoup pour l'autonomie des municipalités. Je trouve ça... Je ne suis pas
sûre que c'est... Je ne suis pas sûre que les municipalités veulent ça tant que
ça. Mais, en tout cas, on aura les répercussions sur le terrain quand ils
verront cette obligation-là passer, là, de créer un fonds. J'espère juste
qu'ils ne nous diront pas qu'on les traite de bébés lala de venir les encadrer
comme ça, parce que, tu sais, c'est des... Il y a quand même, là, des gens, là,
qui... Comme nous autres, là, tu sais, on a des professionnels qui nous
entourent, des spécialistes chacun et chacune dans leur domaine. Ça fait que
moi, je suis réticente, mais, écoutez, c'est votre projet de loi. Si vous
voulez aller de l'avant avec la création d'un fonds, tu sais, il n'est quand
même pas trop contraignant, là, puis je ne
suis pas sûre que ça donne tant que ça une prévisibilité, là, mais... C'était
mon «ten-cent», comme on dit.
Mme Laforest : ...je comprends
aussi, là, mais c'est vraiment... tantôt, vous parliez de l'UMQ, de la FQM. Les
deux unions sont d'accord pour...
Mme Nichols : La FQM aussi?
Mme Laforest : Oui. Oui,
parce que, comme je le disais, dans les petites municipalités, le D.G. devient
président d'élection.
Mme Nichols :
...en accord pour hausser le montant des dépenses électorales, mais je ne me
souviens pas s'ils étaient tant d'accord.
Mme Laforest :
Ça, je m'en rappelle aussi.
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, allez-y.
• (16 h 20) •
Mme Thériault :
Oui. Merci, Mme la Présidente. C'est sûr que je comprends le point de vue de ma
collègue. Moi, je trouve qu'en fait ce que ça va faire, c'est plutôt que
Montréal ait une dépense de 16 millions une année, bien, il va avoir
4 millions par année pendant quatre ans. On va juste renverser. Puis c'est
sûr que Montréal, c'est une grosse municipalité, mais, pour une plus petite
municipalité, c'est que, là, en fait, parce qu'il n'y a pas de clause transitoire — on comprend, c'est quelque chose de
nouveau — mais là,
dans la prochaine élection qui s'en vient, techniquement, les
municipalités ont toutes adopté des résolutions pour pouvoir payer ce que coûte
la prochaine élection de leur municipalité.
Donc, ils ne traînent pas de dette parce qu'ils vont l'avoir réglé dans leur
année financière qui est en cours.
Puis on vient leur permettre de dire : Bien, si ta dernière élection t'a
coûté 16 millions, tu vas devoir passer une résolution pour te
créer un fonds puis mettre 4 millions par année dans ton fonds, ce qui
est... bon, là, je vais faire attention à qu'est-ce que je dis, là, ce n'est
pas des peanuts, des millions, là, mais mettons que c'est plus facile pour Montréal de prendre 4 millions par
année, de le mettre dans un compte de banque, que de budgéter un
16 millions au bout de quatre ans. Puis c'est la même chose au niveau
d'une petite municipalité. C'est peut-être plus facile de budgéter
150 000 $ par année à mettre que de garder 600 000 $ pour
pouvoir organiser l'élection.
Là, moi, je tiens
juste à faire une précision aussi, Mme la Présidente, parce que, depuis tout à
l'heure, là, on parle... ce que coûte une
élection, ce que coûte une élection, on parle du président d'élection, puis je
tiens juste à faire une nuance, c'est
qu'il y a deux portions de dépenses, hein? Il y a celle-là pour l'organisation
de la partie, je dirais, neutre de l'élection, les travailleurs
d'élection, les lieux d'élection, le matériel d'élection, les boîtes de
votation, les... tu sais, ce qui est tout le côté neutre pour veiller au bon déroulement
d'une élection, c'est ce qu'on est en train de parler ici. Et ça, c'est la
responsabilité... quand on est au provincial, c'est le Directeur général des
élections qui, une fois par quatre ans, il a
un budget pour pouvoir payer ce que coûte l'organisation des élections dans les
125 comtés, mais là, ici, on est dans l'organisation technique et
neutre, donc non partisane, de l'élection qui est organisée avec le concours
des directeurs généraux ou des secrétaires-trésoriers qui font office de
président d'élection ou de greffier. Mais il y a l'autre partie que, j'imagine,
on va voir peut-être probablement plus tard par rapport aux fonds électoraux
qui sont amassés par les candidats ou par les équipes comme tels pour pouvoir
payer les dépenses électorales, payer les locaux,
payer la publicité, payer les pancartes, payer les circulaires. O.K., ça, c'est
toute une autre paire de manches aussi.
Ça fait que je
voulais juste... je tenais à le dire pour que ce soit enregistré, Mme la
Présidente. Parce qu'une campagne électorale, il y a toujours deux côtés qu'il
faut regarder. Il y a les dépenses politiques des candidats, et tu as aussi les
dépenses pour le bon fonctionnement de la démocratie, je vais le dire comme ça,
parce qu'organiser une élection dans la neutralité ça coûte quand même de
l'argent. Puis, dans les municipalités, bien, c'est les municipalités qui doivent payer. Quand tu es au gouvernement au
fédéral, tu te fais élire au fédéral. Si le gouvernement du Canada... j'imagine le Directeur général des élections du
Canada qui doit avoir les fonds pour être capable de payer
l'organisation, donc on a comme la même chose que le Directeur général des
élections du Québec aussi. Donc, c'est pour ça qu'on est en train de faire ça, puis ça permet tout simplement de mettre les
coûts de l'organisation et du bon fonctionnement électoral sur une
période de quatre ans, ce qui n'est pas méchant, c'est correct, là, sauf que ça
va... dans les faits, c'est que, cette année, ça va coûter le gros, puis
l'année prochaine, après ça, on va mettre de l'argent dans les fonds puis on va
pouvoir se réajuster. Aïe! Je termine une intervention sans question. C'est
bon, hein? Ça m'arrive des fois.
La Présidente (Mme
Boutin) : Est-ce que vous avez d'autres questions, d'autres interventions?
Mme Thériault : Non, pas sur la minute, je veux faire un commentaire sur ce que je viens de dire, bien, sinon...
Mme
Laforest : Non, c'est intéressant.
Mme Thériault :
C'est intéressant.
La Présidente (Mme
Boutin) : Allez-y.
Mme
Laforest : Tu sais, c'est bien, oui. Il n'y avait pas de question en
plus, c'est encore plus... Non, ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai. Non,
mais, en fait, ça paraît comme un nouveau fonds, mais il faut faire attention,
ce n'est pas un fonds, c'est une dépense qu'on
établit d'avance. Ça fait que c'est ça qui important à voir. Et là mon
temps pour les élections n'arrive pas la dernière année complète. Ça fait que
c'est quand même... c'est une bonne mesure.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...d'autres interventions sur l'article 26? Parfait.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 26 par appel nominal. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 26 est adopté.
Mesdames, avant de poursuivre, je vous suggère
une petite pause de 10 minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 40)
La
Présidente (Mme Boutin) :
Alors, c'est reparti. Nous venons d'adopter l'article 26 et nous sommes
maintenant rendus à présenter l'article 128. Mme la ministre, je vous
inviterais à en faire la lecture.
Mme Laforest : Oui. L'article 128 :
La Loi sur l'organisation territoriale municipale (chapitre O-9) est
modifiée par l'insertion, après l'article 210.29.2, du suivant :
«210.29.2.1. Les dispositions du
chapitre VI.1 du titre I de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités (chapitre E-2.2) s'appliquent, aux fins
du financement des dépenses liées à la tenue de l'élection du préfet et compte
tenu des adaptations nécessaires, à toute municipalité régionale de comté dont le
règlement prévu à l'article 210.29.1 a effet.»
Alors, l'article 128. L'article propose de
rendre applicables à l'élection du préfet élu au suffrage universel les dispositions relatives au financement des dépenses
liées à la tenue d'une élection proposées à l'article 26 du projet de
loi.
Les... excusez. Les municipalités régionales de
comté qui élisent leur préfet au suffrage universel auraient donc l'obligation
de prévoir les sommes nécessaires pour la tenue d'une telle élection. Le
conseil de la MRC devrait, après consultation du président d'élection, affecter
annuellement à un fonds réservé les sommes nécessaires afin qu'il soit
suffisamment... pour pourvoir aux coûts de la prochaine élection du préfet. Ces
coûts seraient présumés être au moyen... au moins égaux au montant le plus
élevé entre les montants respectivement encourus pour la tenue, lors des
élections générales, des deux dernières élections au poste de préfet. Le fonds
pourrait également être utilisé en cas d'élection partielle, mais il devra être
renfloué avant la prochaine élection générale.
Alors, l'article vient faciliter l'exercice de
la fonction du président d'élection lors de la tenue du scrutin. C'est le même
article que tantôt pour les municipalités. On vient permettre au président
d'élection de disposer des fonds requis pour tenir les modalités de vote qu'il
juge appropriées. Alors, la mesure prévoit que la MRC dont le préfet est élu au
suffrage universel direct devrait constituer un fonds réservé au financement
des dépenses et à la tenue d'une élection partielle ou générale de ce préfet.
Alors, chaque année, le conseil devrait
pourvoir... Est-ce que je relis? Parce que c'est la même chose que tantôt pour
les municipalités. Chaque année, le conseil devrait pourvoir le fonds des
sommes requises de sorte qu'en prévision de la prochaine élection générale le
fonds ait été constitué d'un montant équivalent au coût de la dernière élection
générale ou de la précédente, selon le montant le plus élevé des deux.
Alors, la mesure prévoit que le président
d'élection soit consulté sur les sommes requises en cohérence avec son rôle de
responsable du bon déroulement de l'élection. La disponibilité des fonds requis
serait de nature à atténuer les risques de
tension entre le président d'élection et les élus et s'inscrirait dans une
perspective de saine gestion municipale. Alors, on vient ici octroyer la
même disponibilité mais, maintenant, pour les MRC. Alors, merci... Pour
l'élection des préfets. Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
Mme la ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Merci, merci, Mme la Présidente. Là, je comprends que, dans le fond, on fait
exactement, là, ce qu'on a fait à
l'article 26, qu'on vient imposer aussi aux MRC de créer un fonds pour les
préfets élus au suffrage universel.
Mme Laforest : Exactement.
Mme Nichols : Par curiosité, il y en
a combien, de MRC avec des préfets élus au suffrage universel?
Mme Laforest :
C'est la question que j'ai posée tantôt, justement, les préfets qui sont élus,
c'est drôle, hein? On va l'avoir. Est-ce qu'on l'a eu?
Une voix : ...
Mme Laforest : Il y en a 16.
Mme Nichols : Donc, 16 à travers le
Québec, parfait. J'avais une autre question, puis peut-être vous allez la
trouver bizarre, là, mais... ou je suis moins familière, là, puis je plaide
d'avance ou je soulève d'avance mon ignorance,
là, mais les TNO, là, les territoires non organisés, là, est-ce qu'eux...
est-ce qu'ils en ont... Bien, je comprends que ce n'est pas des MRC, là,
mais, eux, ils n'en ont pas, d'élection, puis on ne vient jamais légiférer
dans... Parce que, oui, on a légiféré hier, là, entre autres, sur des articles,
mais, je veux dire, relativement... Parce que, souvent...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
allez-y...
M. Paradis (Nicolas) : Oui,
merci. Il y a comme deux volets. Il y a le volet... Dans ce cas-ci, dans le
fond, à l'égard de l'élection du préfet au suffrage universel, les résidents du
TNO vont voter comme n'importe quel autre citoyen du territoire de la MRC.
Lorsqu'il s'agit d'une... le TNO... Et, pour le volet local, il n'y a pas de
conseil pour le TNO, là, ça ne fait pas
partie d'une municipalité. C'est la municipalité régionale de comté qui agit à
titre de municipalité locale pour le
TNO. Donc, c'est le conseil... la table des maires, le conseil de la MRC qui
prendra les décisions pour le TNO.
Mme
Nichols : O.K. Donc, ça va
s'appliquer à la MRC, puis évidemment, là, par... On n'a pas besoin de l'inclure, parce que ça va de soi que ça va s'appliquer. C'est ça, O.K., parfait.
Merci. Je ne sais pas si ma collègue avait des questions.
La Présidente (Mme Boutin) :
Avez-vous d'autres interventions sur l'article 128? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder avec la mise aux voix de l'article 128.
Par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
La
Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, l'article 128 est adopté. Maintenant, je comprends, Mme
la ministre, que vous avez un amendement qui introduit l'article 141.1 et
qu'il y a eu une modification de cet amendement-là. Est-ce qu'il est sur le
Greffier? Oui. Est-ce que vous en avez pris connaissance, mesdames?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) : On va
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 46)
(Reprise à 16 h 50)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
c'est reparti. Mme la ministre, aimeriez-vous nous présenter votre... l'amendement
qui introduit l'article 141.1, s'il vous plaît?
Mme
Laforest : Oui. Alors, l'amendement 141.1 : Insérer, après l'article 141 du projet de loi,
l'article suivant :
«141.1. Aux fins de l'application du quatrième
alinéa de l'article 278.2 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités
(chapitre E-2.2), édicté par l'article 26 de la présente loi, pour
les élections générales municipales de 2025 et de 2029, une municipalité
doit prendre en compte le coût des deux plus récentes élections générales en
excluant l'élection générale de 2021.»
Pour y aller très, très
rapidement, Mme la Présidente, on a discuté de ce point tantôt. Considérant les
coûts pour la pandémie pour les élections de
novembre 2021, et les municipalités aussi avaient eu de l'aide pour les municipalités,
qu'on avait donnée, on ne peut pas se baser sur les prochaines élections de
novembre 2021, parce qu'on a pris des dispositions particulières qu'on avait adoptées
dans le projet de loi n° 85 récemment. Donc, c'est certain que la création
du fonds qu'on a adopté tantôt, à l'article 26, c'est... c'était important
de mentionner qu'il ne fallait pas se baser
sur l'année 2021. Donc, l'article... l'amendement prévient et prévoit que l'année 2021 n'est
pas considérée pour l'application du soi-disant fonds qu'on a adopté
tantôt. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Il y avait des demandes... Bien, je comprends, là, tu sais, je
comprends, parce que ça risque... Tu sais, un, on a fait le projet de loi
n° 85, tu sais, parce qu'on ne savait pas, là, où on était pour être, le
7 novembre prochain, avec les mesures sanitaires, pas de mesure sanitaire,
le porte-à-porte, pas de porte-à-porte. Puis c'est ce que je disais, entre
autres, à des collègues, là, tu sais, on se disait : Bien, les postes budgétaires, là, ça risque d'être très diversifié.
Est-ce qu'il va y avoir plus de communication dans les
journaux ou plus d'affichage? Ça
risque de... Il risque d'y avoir, là, des... en effet, là, des coûts
supplémentaires peut-être même importants. Peut-être qu'il y a d'autres
coûts qui vont tomber, par exemple. En
tout cas, il risque d'y avoir des
coûts supplémentaires.
Puis l'UMQ puis la FQM aussi avaient demandé,
entre autres, là, d'augmenter les plafonds autorisés, là, pour les dépenses
électorales. Je sais qu'ils faisaient référence, entre autres, à 2021, puis
que, là, bien, on est dans le... on est quand même
dans ce projet... dans le projet de
loi. Peut-être qu'on aurait dû le mettre dans le n° 85,
là, mais est-ce que c'est quelque chose qu'on ne
pourrait pas intégrer, là, relativement... Parce que je pense que, même si on
n'est pas dans le cadre, là, des mesures sanitaires, là, c'était, là, une
demande, là, d'augmenter les plafonds autorisés pour les dépenses électorales.
On l'a entendu dans les auditions du n° 85, on
l'avait aussi, là, déjà précédemment entendu de l'UMQ. Ça fait que est-ce qu'il
n'y a pas une place qu'on pourrait, là, introduire cette notion-là?
Mme Laforest : Les montants pour les
élections, en fait, pour 2021, pour la création du fonds, ce n'était pas discuté dans le projet de loi n° 85, évidemment.
Maintenant, la création du fonds est là, dans le projet de loi n° 49. Il y a eu des discussions, puis c'est
important de voir que les montants qui ont été donnés pour les municipalités,
l'aide pandémie... En fait, il n'y a pas une
municipalité ou presque pas qui n'a pas de surplus présentement dans leurs budgets. Donc, c'est important de voir que les municipalités
ont encore beaucoup de montants pour les prochaines élections.
On en a parlé aussi dans le projet de loi
n° 85, que les plafonds, par contre, ne seraient pas augmentés. Ça, on en
avait discuté aussi quand on avait fait le projet de loi n° 85. Donc, les
plafonds pour les élections, les prochaines... les dépenses électorales pour
les candidats, bien, c'est certain que les organisations devront s'ajuster en
conséquence. Parce que, considérant les montants qui ont été donnés... Et, oui,
ça avait été discuté, je sais très, très bien, mais les activités seront déterminées
en conséquence de ce qui a été annoncé précédemment.
Des voix : ...
Mme Laforest : Oui, je sais, on
avait demandé, l'UMQ et la FQM, de prévoir plus de montants. Par contre, comme
je le dis, les montants ont été très, très appréciés, là, tout ce qu'on a donné
pour l'aide COVID dans les municipalités. Donc, ça fait partie aussi des prochaines
élections, novembre 2021. Ça fait que, si on regarde les municipalités, je
pense qu'elles sont en mesure de bien procéder pour les dépenses et les...
leurs dépenses électorales dans les... pour les prochaines élections.
Mme Nichols : On s'entend sur ce
point-là, les municipalités ont été très gâtées, elles ont reçu plus de
800 millions de dollars en aide gouvernementale. Bon, c'est sûr que, pour
certaines municipalités, ce n'est jamais assez, là, mais, tant qu'à moi, c'est
beaucoup, beaucoup d'argent que les municipalités ont reçu.
Mais, moi, mon point, c'était vraiment plus en
lien avec les... tu sais, hausser, augmenter, là, les plafonds, là, pour les
dépenses électorales, autoriser un niveau plus élevé, là, de dépenses
électorales, là. Je sais qu'il y a un lien avec le budget, là, évidemment, là,
mais on le dit, là, on vient mettre... on vient même mettre un article ici
qu'on dit de ne pas tenir compte des élections de 2021 parce que ça risque de
coûter plus cher, mais tout a augmenté, là, les coûts ont augmenté partout, ça
fait que je me demandais...
Puis vous avez raison, là, c'est une demande de
l'UMQ. Il y avait une demande... il y a une demande d'un peu tout le monde, là,
dans le milieu municipal pour augmenter les plafonds autorisés pour les
dépenses électorales, pas de... entre autres, là, pour les candidats, pour les
fonds réservés, là, aux dépenses liées à la tenue de l'élection, là, bien sûr,
là, mais je comprends qu'il faut qu'ils rentrent dans l'argent que vous leur
avez donné. Est-ce que c'est ce que je comprends?
Mme Laforest : Oui, oui. Parce qu'en
fait il y a beaucoup de dépenses... il y a beaucoup de montants qui ont été
donnés pour les conditions sanitaires, si je peux dire, les mesures sanitaires.
Il y a eu énormément de montants qui ont été donnés pour les municipalités,
dans les municipalités, pour les mesures sanitaires. Alors, je pense que ça va
faciliter les élections, au contraire. Ça fait que les mesures qu'on a adoptées
grâce au projet de loi n° 85 viennent faciliter les élections. Donc, tout
est prévu. Même, on le regardait, là, dans les RPA, on a adopté des mesures,
CHSLD, donc, le vote par correspondance. C'est déjà tout prévu d'avance.
Alors,
c'est... pour les activités des candidats, bien, c'est la même chose, on n'a
pas prévu de hausser le plafond parce qu'on est dans une année où les
municipalités sont quand même... ils ont un cadre très réconfortant pour les
prochaines élections.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Mme
Nichols : ...une autre demande, Mme la ministre, puis je l'apporte
ici, je ne sais pas s'il y a une possibilité de l'introduire, là, mais
c'était relativement au remboursement, en fait, les délais de remboursement des
dépenses des candidats aux élections municipales, à moins que vous me dites que
ça va être traité ailleurs, mais ça a été soulevé aussi, de mettre des délais plus
serrés pour rembourser lesdites dépenses des candidats, là, qui ont fait une
campagne électorale. Dans certains cas, même s'il y avait des dépenses qui
n'étaient pas contestées, qui étaient justifiées, puis ça pouvait prendre
jusqu'à un an et demi, deux ans, même, avant d'être remboursé, ça aussi, ça a
été porté à notre attention. Ça fait que je me dis : Est-ce qu'il n'y a
pas un endroit où on peut le traiter, où on peut venir faire... tu sais,
l'introduire ou venir encadrer ça pour...
Puis je me permets de le dire, là, on est en
période où on essaie d'inviter les gens à se présenter dans les élections
municipales, venir aux élections municipales, mais je suis sûre que, quand on
leur dit : Bien, tu sais, tu peux
dépenser, je ne sais pas, là, mettons, 5 000 $, là, mais, par le
temps que les dépenses soient remboursées, ça peut prendre un an et demi, deux ans, ça donne un peu
moins le goût d'investir ce montant-là puis d'aller de l'avant. Puis ça, c'est
des contraintes, hein? Les gens... Puis même
nous autres, au provincial, on le sait, là, c'est bien rare que toutes les
dépenses qu'on fait sont autorisées. Il y en a pas mal qui sortent de notre
poche. Ça fait que je me dis : Bien, ça peut être un incitatif de mettre
un délai plus serré pour le remboursement.
Mme Laforest : Tout à fait, tout à
fait. Tout à fait d'accord avec ma collègue, c'étaient vraiment des délais
particuliers, des délais trop longs. On a discuté, d'ailleurs, de ça. C'est
important. On n'est pas obligés de le mettre dans la loi, mais il faut
considérer que, quand les délais étaient beaucoup trop longs, c'était vraiment
inacceptable, là. Je pense qu'il y a eu des mesures particulières à des
endroits particuliers que je ne voudrais pas identifier, mais ce sera corrigé,
là, dans le futur, et vous avez totalement raison.
Ça fait que je passe le message que les
remboursements, là, pour les élections, c'est certain que les problématiques
qu'on a eues à quelques endroits, c'est important d'être prudent puis de
rembourser le plus tôt possible, là. Il y a
eu des raisons aussi pourquoi ça n'a pas été remboursé nécessairement, là,
mais... ça, c'est encore étudié, mais pour 2021... Je pense qu'on en
avait parlé également dans le projet de loi n° 85, puis c'est important
de... Ce qui a été problématique, on a fait
des ajustements, si je peux dire, ou on a fait des avertissements. Maintenant,
il y en a qu'on ne pouvait pas rembourser immédiatement, ça fait que ça,
ça a été vérifié aussi.
Donc, on prend en considération que les délais
étaient trop longs, on va essayer de s'ajuster, c'est certain, mais de le mettre dans la loi, c'était pour des
raisons particulières qu'on doit... qu'ici je ne peux pas énumérer, là,
mais que, normalement, les municipalités... C'est important, vraiment, que les
candidats soient... des municipalités qui ont des bons candidats, d'ailleurs,
puis, s'il y a des remboursements à faire aux candidats, il faut vraiment que
ce soit fait le plus tôt possible. Mais je comprends, c'est un bon point.
• (17 heures) •
Mme Nichols :
Mais est-ce qu'il y a un délai présentement dans la loi, là, relativement...
puis je ne veux pas vous faire
travailler, mais c'est juste que je me dis : Est-ce que... tu sais, est-ce
que ce n'est pas le bon moment pour introduire? Parce qu'on ne va pas
rouvrir une autre fois la LERM, là, pour... tu sais, pour cette modalité-là
précisément, là.
Mme Laforest : Et voilà, exactement.
Et ce qui est important, on en avait discuté, on ne réouvrira pas la LERM,
comme... pour cette disposition-là, comme on l'a bien mentionné, sauf que, pour
les élections 2025, en 2025, on va vérifier comment ça va se passer. Très
bon point.
Mme Nichols : Bien, c'est parce que
je me dis : On ne veut pas ouvrir la LERM, mais on est dedans, là, ça fait
qu'on n'est pas... C'est pour ça, je me dis... Puis la problématique est
soulevée. Ça fait qu'on va dire : Non, on va attendre de voir comment ça
s'est passé. C'est soulevé par les associations, c'est soulevé par l'UMQ, ça a
été soulevé par la FQM, puis je me disais : On est dedans, là, ça fait
que, des fois, ce n'est juste pas plus long de venir mettre... de venir rajouter un délai dans cet article... dans un
article, là, en disant que... (panne de son)... un délai raisonnable,
là. Je ne pense pas qu'un an et demi, c'est un délai raisonnable. Puis on peut
dire six mois, là, dans le cas où il n'y a pas de contestation, là, parce que
je comprends, là, que, des fois, là, ils peuvent... il peut... Oui, je le sais
qu'il y a certaines dépenses ou il y a certains cas, là, qui nécessitent...
mais, je ne sais pas, j'ai...
Puis c'est une demande, là. Puis, comme je dis,
je ne suis pas sûre qu'on va... Vous avez raison. Vous avez dit : On ne rouvrira pas la LERM, mais on est
dedans, là. Elle est déjà ouverte. On est déjà en train de légiférer sur
différents articles. Puis surtout, surtout, que les dépenses de 2021, là, ça
risque d'être des dépenses jamais vues, là. Ça fait qu'il risque d'avoir, là,
des... Je ne sais pas, tu sais, on rembourse-tu le Purell? On rembourse-tu les
masques? Est-ce que c'est considéré comme des dépenses de campagne électorale?
Est-ce que... Ça fait que, tu sais, je me dis, là : Ça va faire quoi, là?
Ça va étirer, là, des délais à n'en plus finir? Il y a des choses qui ne seront
pas nécessairement considérées. Ça fait que c'est pour ça que je me
disais : Est-ce qu'on ne viendrait pas tout de suite mettre un délai?
Puis c'est un incitatif. Présentez-vous aux
élections municipales, puis, tu sais, oui, il y a des sous à avancer, hein?
Parce que... Puis là je parle en connaissance de cause, là. Il y a des gens qui
ne se présentent pas parce qu'on sait, là, si on se
présente auprès du parti, il faut mettre de l'argent d'avance, tu sais. Ça fait
qu'il y a des gens qui ne se présentent pas. Puis, en plus, si on leur
dit : Bien, vous serez remboursés à un moment donné, ça nous tente un peu
moins de dire : Bien, je vais mettre un 5 000 $ pour me
présenter, je vais faire des dépenses en espérant que... tu sais, d'être
remboursé dans un délai raisonnable. Ça fait que, là, on est dedans, là, la
LERM est ouverte, est-ce qu'on ne peut pas le prévoir? Puis je vous réfère,
entre autres, là, aux recommandations, là, de l'UMQ.
Mme
Laforest : Alors, je vais quand même lire comment le remboursement
doit se faire : « Le remboursement du rapport des dépenses
électorales doit...» Parce que la loi est plus sévère encore, là, que... C'est
dans la LERM, Me Paradis, déjà? «Le remboursement du rapport des dépenses
électorales doit d'abord être vérifié par le trésorier de la municipalité avant
d'être transmis au DGE. Cette étape doit être prise en compte dans l'estimation
des délais. De plus, le nombre important d'entités politiques autorisées, plus
de 2 000 pour l'élection générale de 2021, dont les rapports de dépense
doivent être vérifiés implique certains délais. Afin, notamment, de limiter
l'impact de ces délais, l'article 474.1 de la LERM prévoit déjà que, sur
réception d'un rapport, le trésorier verse sans délai au parti ou au candidat
50 % du montant de financement public complémentaire et 50 % du
montant du remboursement des dépenses électorales auquel il a droit, le cas
échéant.»
Donc, dans la loi, dans la LERM, c'est vraiment
indiqué aussi qu'on doit rembourser. Le trésorier doit rembourser sans délai.
Alors, qu'est-ce que je peux dire? C'est qu'il y a eu des cas où il y a eu des
vérifications à faire qui ont demandé plus de temps. Donc, c'est certain que
c'est triste, et je suis désolée pour les candidats que ça a été plus long pour
le remboursement, mais la loi indique vraiment que le remboursement doit se
faire sans délai une fois que le trésorier a validé le rapport. Ça fait que,
déjà dans la loi, on l'a, mais les cas particuliers, même... oui. Ça fait que
c'est déjà sans délai dans la loi. Ça fait que peut-être pour rassurer l'UQM,
la FQM que c'est sans délai, donc, peut-être aller voir l'article qui le dit
vraiment que le rapport... les montants doivent être remboursés sans délai au
parti ou au candidat. Ça fait que, là, c'est bien indiqué noir sur blanc dans
la loi.
Mme Nichols : Je suis quand même
surprise, parce que l'UMQ, c'est l'Union des municipalités, là, c'est un
regroupement, puis eux autres, ils demandent de resserrer les délais, là. Ça
fait que...
Mme Laforest : Vous avez raison, mais
il y a eu des endroits particuliers aussi...
Mme Nichols : Oui, oui, ça, je le
sais qu'il y a des endroits particuliers puis je le sais aussi qu'il y a un
processus, là, qui doit passer par la municipalité, DGE, tu sais, que ça doit
être envoyé puis que la municipalité rembourse un... Ça, tu sais, je le sais
comment ça fonctionne, mais, tu sais, je pense, entre autres, aux pauvres
candidats indépendants. Tu sais, le candidat indépendant, là, qui, justement,
là, débourse certaines... qui débourse des sommes, bien, c'est souvent... tu
sais, c'est souvent lui le... qui écope desdits délais, alors que, tu sais,
même contester, là, ça devrait être prévu dans un laps de temps, là, ça devrait
être... Même la contestation, là, devrait être encadrée, là, pas parce que ce n'est pas... pas parce que la
contestation n'est pas encadrée que ça donne la permission, tu sais,
d'étudier le dossier puis de rembourser dans un an et demi ou dans deux ans,
là.
Mme Laforest : Non, mais il faut
faire attention, parce que, dans le projet de loi n° 85, on avait déjà
l'intention... le DGEQ avait prévu dans le règlement, dans le projet de loi
n° 85, de proposer d'ajouter des exceptions en matière de dépenses
électorales si ça concernait l'achat de services ou de matériel sanitaire pour
les élections considérant qu'on était en pandémie. Donc, ça, ça avait déjà été
ajouté. Il y avait un engagement du DGEQ. C'est important de le mentionner.
Puis ce que je peux dire, par exemple, parce que
je comprends les cas particuliers, je sais de quels cas qu'on parle, mais moi,
je m'engage vraiment à ce que le remboursement soit fait dans les meilleurs
délais, sinon sans délai pour les cas qui n'ont pas vraiment de vérification à
faire, vraiment, à long terme, là. Alors, c'est important, moi, je pense que je
m'engage présentement à ce qu'après les élections du 7 novembre 2021...
que le remboursement se fasse dans les meilleurs délais possibles et, si
possible, sans délai, puis il faut aussi que les gens ici nous entendent, dès que
le rapport est vérifié, dès que les montants sont vérifiés. Mais c'est déjà
dans la loi comme ça, ça fait que...
Mme Nichols : ...Mme la ministre, Mme
la Présidente, là, moi, je pense que ça va être encore pire en 2021, parce
qu'il va avoir des dépenses qui n'auront jamais été considérées. Ça fait qu'on
va prendre encore plus le temps de l'étudier, puis on ne vient pas l'encadrer.
Ça fait que c'est pour ça, je dis : C'est... il faut... C'est pour ça que,
tu sais, selon moi, on devrait plutôt trouver un endroit pour venir légiférer
de façon plus serrée. Puis c'est ce que j'ai compris aussi, là, des propos
de... tu sais, de l'UMQ, là, qui faisait mention... le cas qu'ils parlaient,
c'était 18 mois avant de se faire rembourser, là, des dépenses électorales.
Puis je vous le dis,
là, parce qu'on... bien, vous le savez, là, tu sais, on le sait, là, que 2021,
ça va être particulier. On dit qu'on ne veut pas en tenir compte, entre autres
dans l'élaboration des... on ne veut pas en tenir compte dans le montant, là,
pour le fonds, là, qu'on... du fonds qu'on est en train d'élaborer. Ça fait
que, tu sais, moi, je me dis un trois à six mois, des choses comme ça. Mais on
ne la rouvre pas souvent, là, la LERM, là, bien là, malgré que ça fait deux
fois qu'on la rouvre en dedans de... dans le temps de le dire, là, mais je
pense que, tu sais, ça serait justement, là... justement le bon moment, parce
qu'après, après les élections de 2021... Je pense que c'est un incitatif pour venir dans le monde municipal
en disant : Bien, la ministre
des Affaires municipales est venue
justement... tu sais, présentez-vous, là. On a même légiféré pour que le remboursement
des dépenses se fasse dans un temps circonscrit si...
puis, même s'il y a une contestation, là, qu'on pourrait le... tu sais, qu'on
pourrait le prévoir le... on pourrait prévoir le remboursement.
Mme
Laforest : Il y a des aspects quand même à considérer, parce que, le
7 novembre... En tout cas, on se croise quand même les doigts, là, c'était
dans la situation à laquelle on vivait il y a quelques mois, là, avec le
masque, zone rouge, c'était vraiment particulier. Donc là, je pense que,
7 novembre 2021, ça ne sera pas le cas. Tant mieux. On se croise les
doigts. Par contre, le DGEQ a vraiment prévu, puis je le redis, là, parce que
je sais qu'il nous écoute très bien, que c'était prévu dans son règlement, à la
suite du projet de loi n° 85, d'édicter des mesures pour des exceptions,
pour les dépenses électorales concernant les achats, des achats de service ou
encore du matériel sanitaire. Donc, le DGEQ a déjà prévu, dans son règlement,
des exceptions. Donc, si on s'entend, tout le monde, qu'on l'a déjà adopté dans
le projet de loi n° 85, qu'il y a des exceptions qui seront possibles, qui
seront acceptées par la DGEQ, considérant notre situation sanitaire, bien, je
pense qu'au niveau des dépenses électorales je ne vois pas pourquoi il y aurait
des délais quand, déjà, on l'a prévu dans le projet de loi n° 85 pour la
situation de novembre.
Alors, moi, je pense
que, considérant que les conditions sanitaires s'améliorent, c'est quand même
très, très positif, déjà, d'octroyer ou de rehausser le plafond pour les
dépenses électorales ou les élections. C'est comme si on n'est pas dans la même
situation. Et déjà le DGEQ... Mais le remboursement sans délai, il est dans la
loi, il est dans la LERM, donc c'est important de le respecter. Les cas qui
sont étudiés, évidemment, ça, je ne peux commenter.
• (17 h 10) •
Mme Nichols :
Bien, ça ne se peut pas, «sans délai», là. Tu sais, c'est pour ça, ce n'est
même pas logique, là, cet article-là de remboursement sans délai. Il y a des
étapes. Tu sais, il faut que ça passe par la municipalité, le trésorier, le DGE, là. Ça fait que ça, c'est, tu
sais... Le 50 %, là, peut-être, là, que vous faites référence, le «sans
délai».
Mme
Laforest : Le nombre...
Mme
Nichols : Tu sais, le 50 %, j'imagine que vous faites référence,
quand vous dites le «sans délai»... là, on rembourse le 50 % sans délai puis on étudie le reste. Ça fait que
c'est comme si on faisait une retenue s'il y a des dépenses, là, qui ne sont pas approuvées, mais, même à ça,
l'autre 50 %, un an et demi... Moi, je pense que c'est le bon
moment...
Mme
Laforest : Bien, c'est sûr qu'un an et demi, là, c'est vraiment une
situation particulière. Sauf que, quand on regarde la procédure, c'est, quand
on a le rapport des dépenses, le rapport est vérifié, c'est certain que, là, il
faut prendre notre temps de les vérifier.
Puis l'article de la
LERM, c'est le 474.1, puis on prévoit immédiatement que, sur réception du
rapport, le trésorier verse immédiatement 50 % du montant du financement
public complémentaire et le 50 % du montant du remboursement des dépenses
électorales auquel il a droit, le cas échéant. Donc, en fait, c'est...
Normalement, le rapport, ça se passe très, très bien, là, mais, comme je vous
dis, il y a des rapports qui sont plus longs à étudier. Mais, dès que les
montants sont bien déterminés, il y a un 50 % qui est donné, et, tout de
suite après, le remboursement des dépenses électorales que le candidat a droit
est versé. Ça fait qu'on l'a déjà, ici, indiqué.
Mme Nichols :
Bien, quant à moi, là, puis j'y vais vraiment d'un obiter dictum, là, j'y vais
d'une opinion, là, mais, quant à moi, c'est pas mal plus important de venir
légiférer sur ces délais, comme ça, de remboursement que de venir faire la
création, tu sais, la création dudit fonds. Puis je fais référence, là... tu
sais, c'est deux demandes de l'UMQ. Tu sais, moi, je pense que ça, ça touche directement,
tu sais, le citoyen qui s'implique, alors que... Je fais, là, une comparaison,
là, relativement à l'importance dans...
Mme Laforest : C'est parce que «sans délai»... c'est mieux
d'écrire «sans délai», je pense, que «dans les six prochains mois» ou «dans les trois prochains mois». Dès que
c'est vérifié, dès que le rapport est vérifié, à ce moment-là, les
montants sont versés. Est-ce que
c'est bon d'écrire dans la loi «trois mois», «six mois», quand c'est bien
indiqué, là, que c'est sans délai? Puis il y a des endroits aussi que
c'est particulier. Ce n'est pas partout au Québec qu'on a une problématique
comme ça, là, ce n'est pas...
Mme Nichols :
Bien, si les unions, là, demandent de créer un fonds alors qu'il n'y a pas de
déficit dans les municipalités en lien avec les fonds, mais qu'ils font une
demande ici de demander de faire des délais plus serrés, il y a certainement... tu sais, il y a certainement une importance à accorder à cette demande-là encore... C'est
parce qu'il y en a, des cas, là. Puis on ne fera pas, là, référence
juste au cas du 18 mois, là, mais, tu sais, je ne trouve pas ça plus
normal de se faire rembourser dans un délai de neuf mois, d'un an.
Puis je comprends,
là, le 50 %, là, sans délai, là, ça, tu sais... le sans délai, c'est pour
le 50 %, là. On ne pose pas de question, on rembourse le 50 %. Mais
c'est le reste, là, c'est le reste. C'est pour ça que je me dis : On ne
devrait pas venir l'encadrer? C'est une demande de l'UMQ, puis je trouve que
c'est un bel incitatif.
Mme
Laforest : Est-ce que l'UMQ avait...
Mme Nichols :
Oui, je l'ai, le...
Mme Laforest : ...il y avait-tu des
mois qui étaient... c'est-tu trois mois, six mois? Il y avait-tu des mois qui
étaient indiqués ou c'était juste de raccourcir les délais?
Mme Nichols : «L'UMQ demande au gouvernement [...] d'adopter
des mesures obligeant le DGEQ à respecter des délais plus serrés en
matière de remboursement des dépenses des [...] candidats aux élections
municipales.» Bien sûr, on pourra regarder, là, le... Parce que le premier
50 %, il est remboursé par la municipalité ou par le DGEQ? Par la municipalité?
Mme Laforest :
La municipalité. Le deuxième, le DGEQ.
Mme Nichols :
Puis l'autre 50 %, c'est le DGEQ.
Mme
Laforest : Oui. Mais je peux m'engager, là, moi, je le dis, là,
publiquement, avec le DGEQ, là, puis je sais
qu'il écoute très, très bien, là... Je pense que c'est une demande importante
à considérer. Je sais que... Puis je le regarde, je sais qu'il y a des situations
et des endroits que... des municipalités que c'était vraiment... Je comprends
qu'il y a eu des délais beaucoup plus longs.
Maintenant, moi, je
pense que j'aimerais ça que... Je m'engage quand même à travailler avec le
DGEQ. Parce qu'on l'a ici, dans la loi, la
phrase «sans délai». Par contre, moi, j'aimerais ça quand même
avoir des... travailler avec le DGEQ, parce qu'il va y avoir,
possiblement en 2025, des ajustements avec la LERM pour qu'on prévoie voir
quelles sont... là, on le sait, là, qu'on le prévoit sans délai, donc, après
les élections de 2021, s'il y a encore des délais qui sont trop longs, à ce
moment-là, bien, on pourra peut-être le travailler pour le prochain omnibus,
là, parce qu'il est déjà écrit comme ça dans la loi. Moi, je me vois mal le
changer considérant en plus qu'honnêtement ici on est en commission et que le
DGEQ nous entend pour dire : S'il vous plaît, le plus rapidement possible,
sans délai pour les prochaines élections. Ça fait que je crois que la demande
est vraiment faite.
Maintenant, pour le
travailler autrement dans la LERM, parce que, là, on va toucher d'autres
articles, là, on va ouvrir d'autres articles si on fait ça, j'imagine, alors
peut-être qu'on pourrait statuer sur le «sans délai»... c'est très, très bien,
et demander au DGEQ de respecter la demande, que ce soit dans les meilleurs
délais possible, les plus courts possible,
sans délai pour l'autre partie du 50 %. Et on pourrait travailler comme
ça, je pense, pour cet article-là.
Parce que, là, si on
touche... Bien, en fait, il est écrit de même dans la loi. Mais la
problématique, c'est vraiment que le DGEQ,
il faut qu'il nous entende pour dire : Écoutez, dites à votre personnel
que c'est problématique. L'UMQ, la FQM demandent que ce soit plus
rapide. Alors, connaissant son rôle et son implication... et je pense qu'il
devrait demander, justement, aux gens d'être très, très prudents pour l'élection
de 2021.
Mme Nichols :
J'aurais été curieuse de demander au DGEQ c'est quoi, la moyenne des
remboursements... la moyenne, là, des délais dans lesquels il fait le
remboursement. Il nous écoute.
Une voix :
...
Mme Nichols :
Oups! Je reçois un texto. Non, ce n'est pas vrai.
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, vous aviez une
intervention?
Mme Thériault :
Oui. Parce qu'honnêtement, moi, ça m'interpelle un peu, là. Tu sais, si ça
prend un an et demi pour rembourser quelque chose, honnêtement, je ne pense pas
que le Directeur général des élections, là, un coup qu'on produit les rapports,
là... Je veux juste qu'on se place dans le contexte, là. Là, au mois de
novembre 2021, tu as une élection municipale puis, en octobre 2022, tu as une
élection provinciale. Il va faire quoi au bureau du Directeur général des
élections au printemps, quand il va avoir reçu les rapports, préparé la
prochaine élection provinciale 2022 puis s'assurer du bon fonctionnement?
Ça fait qu'honnêtement je pense qu'il faut... juste que plus que faire un appel
comme ça dans les airs au micro en pensant que le Directeur général des
élections nous entende. Il faut qu'il nous donne l'assurance qu'il va pouvoir
traiter les rapports des candidats puis pouvoir les rembourser. Parce qu'un an
et demi, là, c'est comme absolument pas logique, puis c'est parce que ce n'est
pas nouveau, là. Voilà quatre ans, c'était la même chose, là. À la dernière
élection, un an après, c'est nous autres qui a passé. Ça fait que, s'il y a un
problème d'organisation, il faut toujours bien le savoir. S'il y a un problème
de ressources, il faut le savoir. Parce que ce n'est pas normal de prendre un
an et demi, puis moi, je comprends que les unions, que ça soit l'UMQ, la FQM,
peu importe, à partir du moment où on soulève le problème au niveau des
remboursements, bien, c'est parce qu'on va vivre la même situation avec un
temps de pandémie en plus, avec peut-être du monde en télétravail, sans savoir si on va avoir... Bien, c'est parce qu'on ne le
sait pas, si on va avoir une autre vague supplémentaire, avec les variants, pour l'automne. Ça fait
qu'imaginez, là, si toutes les...
imaginez que toutes les pas bonnes conditions, là, sont réunies. Bien, ça va prendre combien de temps rembourser le
monde, là? Ça fait qu'il faut juste comme qu'on entende comme il faut ou qu'on envoie peut-être une lettre. Je vais
demander à Mme la ministre des
Affaires municipales d'envoyer une lettre, puis de faire état du voeu,
puis lui demander de prendre l'engagement ou bien demander...
Je sais bien que le Directeur
général des élections est indépendant, entre guillemets, il est nommé par l'Assemblée
nationale, mais il faut trouver le moyen d'être capable de régler ça, parce que
ce n'est pas normal non plus. Puis ma crainte, c'est qu'étant donné le
contexte, bien, il y a de fortes chances qu'il y ait encore des candidats qui
vont attendre un an et demi pour avoir leur remboursement parce qu'on va être
en pleine préparation des élections provinciales pareil après. On va juste se
dire la vérité, là, tu sais.
Mme Laforest :
Vous avez touché un point, par exemple, parce qu'on sait le sait le DGEQ, vous
l'avez dit, c'est quand même... il est indépendant. Mais ce que je pourrais
demander, vous parlez d'un engagement, moi, j'aimerais
ça peut-être qu'on ait une lettre d'engagement, que le DGEQ envoie une lettre d'engagement aux deux unions, la FQM et l'UMQ. Comme
ça, je lui laisse faire son travail. Et lui peut s'engager et peut-être
demander... affirmer aux municipalités que les remboursements se feront, selon l'article
de la LERM, sans délai, s'il n'y a pas de dossier conflictuel ou de dossier
particulier à traiter.
Moi, je pense qu'on pourrait demander ça comme
ça, Me Paradis, que le DGEQ envoie un signal aux unions comme de quoi la situation
qu'on a vécue dans le passé, bien, sera corrigée. Moi, je pense qu'on pourrait
faire ça si le DGEQ veut bien, mais, en même temps, je pense que, oui, c'est
une lettre d'engagement à l'union, à l'UMQ et à la FQM. Donc, c'est une forme d'engagement,
mais, en fait, il va répéter qu'est-ce qui est écrit dans la loi, ça fait que
je ne vois pas pourquoi il y aurait une problématique. Mais, en même temps, le
DGEQ s'engagerait vraiment, avec l'union et la Fédération québécoise des
municipalités, à être responsable de faire respecter la loi.
• (17 h 20) •
Mme Thériault : Bien, c'est
parce que le problème, c'est, si le Directeur général des élections considère
que, dans les meilleurs délais, un an et demi, ça ressemble à ça, on a un
problème. C'est juste ça, tu sais, c'est...
Mme Laforest : Oui, mais un an et
demi, ce n'est pas sans délai, ça fait que c'est pour ça que je dis que c'est
déjà sans délai dans la loi. Qu'est-ce que vous voulez qu'on écrive de plus?
«Sans délai» ou encore... Je ne sais pas qu'est-ce qu'on pourrait écrire. Je pense
que l'intention de démontrer aux unions qui s'engagent à vraiment y aller en
respect de l'article 128, moi, je pense qu'on pourrait demander au DGE de
réitérer sa position favorable pour l'article 128. Sinon, c'est certain
que, pour lui, d'après moi, réouvrir tous les articles qui concernent cet
aspect avec la LERM, là, je ne suis pas sûre qu'il serait d'accord, puis, en
même temps, comme je le dis, il est indépendant. Ça fait que moi, je pense que
de demander l'engagement au DGE, qui est très, très dévoué...
Mme Thériault : Je comprends,
mais je pense quand même qu'il faut faire un suivi...
Mme Laforest : Oui, bien, c'est ça.
Mme Thériault : ...puis il
faudrait demander... Mais, indépendamment du Directeur général des élections,
là... Puis je ne mets pas en doute sa bonne foi du tout, du tout, hein? Ce
n'est pas ça, le but, là. Moi, je fais juste penser au candidat que ça fait un
an et demi qu'il attend après ses dépenses, puis ça prend un an et demi pour se
faire rembourser. Puis des fois c'est peut-être juste une petite niaiserie,
comme un document qui manque, là, puis ça traîne pour rien. Tu sais, il y en a
qui sont plus...
Puis je ne dis pas qu'il faut tourner les coins
ronds. Ce n'est pas ça que je dis, là, entendez-moi bien, là. Une dépense
électorale, c'est une dépense électorale si elle est faite selon les règles de
l'art, qu'elle a été payée avec un chèque puis que c'est des dépenses qui sont
approuvées selon la catégorie de dépenses qu'on doit faire. Je ne dis pas qu'il
faut accepter n'importe quoi, mais je dis juste que, des fois, là, il ne faut
peut-être juste comme pas être plus catholique que le pape non plus, là.
Quand c'est écrit, que la preuve est là... Parce
qu'on en a eu, nous aussi, des vérifications, souvent, dans nos dépenses
électorales, là, puis je ne sais pas qu'est-ce qu'on peut faire de plus que de
donner la page du journal avec la facture qui va avec puis se faire dire :
C'est une dépense qui n'est pas admissible, là, mettons que c'est comme un
petit peu pas normal, là. Tu sais, ça, c'est noir sur blanc, là. C'est imprimé,
en plus de ça, là. On ne peut pas se tromper, même si c'est une publicité de
groupe, là. Tu prends ta facture, tu la divises par 12, puis c'est le montant
que tu réclames puis c'est une dépense qui est admissible, tu sais.
Ça fait que moi, je pense qu'il faudrait
vraiment faire un suivi, ne serait-ce que peut-être voir avec l'Union des
municipalités, la FQM, qu'ils puissent faire un suivi, qu'ils fassent un appel
au candidat comme tel pour être capables de faire un suivi. Puis, après ça,
bien, s'il faut prendre d'autres mesures ailleurs, ici, au Parlement, d'une
manière différente, avec le Protecteur du citoyen ou le Vérificateur général,
ou appeler n'importe quelle instance neutre qu'on a pour pouvoir s'assurer que
c'est fait dans les règles de l'art, là, tu sais... Parce que ce n'est juste
comme pas normal. Voyons! Produire un rapport d'impôt, là, tu sais... Un
comptable agréé, il le fait, tu as tes papiers, tu as ci, tu as ça. Bien, un rapport
de dépenses d'élection, c'est à peu près pareil, là. Ce n'est pas normal que ça
prenne un an et demi pour remplacer... pas pour remplacer, pour rembourser, tu
sais.
Puis moi, je comprends très bien que, là, bien,
il y a certainement une problématique aussi quelque part, parce qu'il y a une
portion... 50 % est remboursé par le président d'élection puis 50 %,
par le Directeur général des élections. Est-ce que les dépenses ou le budget
comme tel... Le lot de dépenses à rembourser, est-ce qu'il a été préapprouvé
d'une manière quelconque par le président des élections ou si on envoie tout
ça? Tu sais, il y a peut-être, dans la... C'est parce que c'est peut-être dans
la mécanique. Tiens, je vais vous dire ça autrement. C'est peut-être dans la
mécanique, là, dans les documents qui sont requis à envoyer ou dans la
prévérification qui fait que, parce que ce n'est pas fait, que ça peut
occasionner des délais supplémentaires auprès du Directeur général des
élections.
Moi, je ne sais pas comment ça marche. Je sais
comment ça marche chez nous, mais je ne sais pas comment ça marche au municipal. Ça fait que, tu sais, je me
dis : Bon, il y a le président des élections qui a un rôle à jouer. Il y
a-tu quelqu'un qui vérifie au municipal avant qu'on envoie tous les rapports?
Il y a-tu une prévérification qui est faite?
Puis là j'ai une
question : Est-ce que le président des élections reçoit un salaire
supplémentaire pour assumer sa fonction ou si c'est son salaire de
fonctionnaire qui fait office de salaire, exemple, le greffier qui est payé
comme greffier ou le secrétaire général de la ville qui,
aussi, reçoit une prime supplémentaire? Parce qu'on comprend que le président
des élections doit travailler sept jours sur sept ou à peu près. Il travaille
aussi le soir, là, comme n'importe qui qui est en campagne électorale. Alors,
je me suis posé la question. Est-ce qu'il a une prime supplémentaire? Puis, si
oui, c'est qui qui le paie? C'est-tu la ville ou bien si c'est le fonds?
Mme
Laforest : Non, mais là on parlait du fonds pour les élections. On est
rendus loin.
Mme Thériault :
Oui, oui. Non, mais c'est parce que je me pose la question.
Mme
Laforest : Non, mais là on est rendus avec le salaire du...
Mme Thériault :
Non. Non, pas du DGEQ, du président d'élection.
Mme
Laforest : O.K.
Mme Thériault :
Parce que lui, il a une charge de travail qui est augmentée... Bien non, pas le
DGEQ. Le DGEQ, il gagne 214 000 $, c'est dans... c'est public. Il n'y
a pas de problème, là. Il gagne plus d'argent que nous autres. Ça fait que, pas
de problème, c'est public. C'est dans les rapports, c'est public, là. C'est ça.
Mais je ne parle pas du Directeur général des élections. Faites juste me dire,
le président...
Mme Laforest : Non, non, non, mais c'est parce qu'on parle du
fonds pour les élections, pour les... C'est pour ça.
Mme Thériault :
Oui, oui, mais c'est parce que...
Mme Laforest : Puis là on arrive aux dépenses électorales, puis
vous dites ça. C'est pour ça qu'on est rendus avec...
Mme Thériault :
C'est parce que, tout à l'heure, je l'avais dans mes questions, quand on
parlait du président d'élection, puis j'ai passé par-dessus.
Mme
Laforest : O.K.
Mme Thériault :
Ça fait que, là, tant qu'à... Écoutez, j'ai dit spontané, je n'ai rien regardé,
j'ai dit : Oh oui! «By the way», tu sais, parce que c'est une question qui
est légitime aussi, là. Vous n'êtes pas obligée de me répondre là. Vous me
répondrez plus tard, là. Ça ne me dérange pas.
Mais la question est
tout entière, c'est : Est-ce que, dans la manière dont on produit les
rapports de dépenses pour les remboursements, bien, c'est peut-être là qu'il y
a quelque chose de pas correct pour que ça prenne un an et demi? Ce n'est
peut-être pas juste de la faute du Directeur général des élections non plus,
là, parce qu'il n'a pas été capable de faire la vérification correctement, là.
C'est ça que je veux qu'on entende. C'est que c'est peut-être dans le
processus. Puis ça, bien, on n'y touche pas, on ne le voit pas, ça fait
qu'on... Sinon, on va retaper sur la tête du Directeur général des élections
quand ça fera un an et demi que toutes les élections seront passées.
La Présidente (Mme
Boutin) : Vouliez-vous intervenir, Mme la ministre?
Mme
Laforest : Non, je n'ai pas de... je n'ai pas rien à ajouter.
Mme Thériault :
Est-ce que vous allez pouvoir me dire... est-ce que le président des élections
a un salaire supplémentaire?
Mme
Laforest : Il y a un règlement sur le personnel électoral.
Mme Thériault :
Il y a un règlement sur le personnel électoral?
Mme
Laforest : Oui, oui.
Mme Thériault :
O.K. O.K.
Mme
Laforest : Mais est-ce... On va terminer peut-être l'article 128,
puis...
Mme Thériault :
Oui, oui, oui. C'est tant que vous répondez à ma question à un moment donné.
La Présidente (Mme
Boutin) : Bien, en fait, on est à l'article 141.1.
Mme
Laforest : Oui, c'est vrai, on est à l'amendement, en plus.
La Présidente (Mme Boutin) : Juste
pour le public, là, on l'a adopté, 128.
Mme
Laforest : Donc là, on est rendu au président d'élection.
Mme Thériault :
Là, c'est le temps de faire la règle de la pertinence. Là, c'est le temps.
Mme
Laforest : Là, on est rendu à la rémunération du personnel électoral.
La Présidente (Mme
Boutin) : M. le député du Lac-Saint-Jean...
Mme
Laforest : Le projet de loi est adopté, on a tout vu en quelques
minutes.
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui, allez-y, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
...pour la recommandation, là, d'informer l'UMQ puis la FQM, là, desdits
délais, là. Merci de votre collaboration.
Mme
Laforest : Donc, la demande est portée à l'attention du DGEQ, et
celui-ci se chargera de prendre la responsabilité d'envoyer une communication
ou de prendre vraiment en note l'article très important qu'on a mentionné tout
à l'heure sur le remboursement des
dépenses électorales le plus... bien, pas le plus rapidement possible, sans délai,
considérant que, quand même, le trésorier de la municipalité doit passer sur le
rapport, doit le vérifier.
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, s'il nous entend, on l'invite à se manifester d'une
quelconque manière d'ici la fin de la journée.
Des voix :
...
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Eh! ça va être beau ce soir, hein? Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 141.1? Non? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
mettre aux voix l'amendement, qui introduit l'article 141.1, par
appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Oui. Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La Présidente (Mme
Boutin) : Abstention. Alors, l'amendement qui introduit
l'article 141.1 est adopté. Cela met fin au bloc 2.
Nous
allons maintenant aller dans le bloc de sujet 3, Mme la ministre, qui
débute avec l'article 3. Mais peut-être qu'avant de commencer avec
l'article 3 vous pouvez nous parler un petit peu du sujet bloc 3
juste pour faire une petite mise en bouche.
Mme
Laforest : Oui. Alors, nous sommes rendus au bloc 3, Mme la
Présidente, c'est la probité des élus municipaux.
On vient introduire des nouveaux motifs d'inéligibilité. On introduit des
motifs pour des règles que vous allez
avoir aux articles de 28 à 40. On élargit aussi la portée de l'incapacité
provisoire. On vient habiliter la Commission municipale, la CMQ, à
intenter une action en déclaration d'inhabilité et lui permettre de demander
l'incapacité provisoire d'un élu. On vient modifier le régime de paiement des
frais de défenses des élus municipaux. C'est bien, parce que les frais de
dépenses, on en a justement parlé aujourd'hui, des élus municipaux.
Alors, on vient
donner plus de pouvoirs également à la CMQ considérant que... C'est certain, on
va étudier tous les articles, là, mais, en même temps, dans les derniers mois
ou dans la dernière année, il y a des situations, parfois dans les
municipalités, que la CMQ avait besoin d'avoir plus de griffes, puis ça, je
l'ai souvent dit. Alors, le bloc 3 va
donner certains pouvoirs à la Commission municipale du Québec, et on va
introduire des motifs... quels sont les motifs pour être inhabiles à
voter... inhabiles à siéger ou encore si on doit absolument élargir la portée
d'incapacité provisoire d'un élu, par exemple.
Alors, c'est des
aspects particuliers, il y a des amendements nouveaux. Puis les amendements
nouveaux, on va les étudier aussi, mais c'est certain qu'ils sont en fonction
de ce qu'on a vécu dans plusieurs municipalités depuis deux ans et demi.
Parfois, on veut agir plus rapidement, mais, en même temps, c'est la CMQ qui
devait, dans la loi, avoir plus de pouvoir pour agir plus rapidement dans des municipalités.
Alors, ça va être quand
même un nouveau bloc complètement, parce que le bloc I et II, on touchait
vraiment plus les élections. On en avait parlé quand même au projet de loi
n° 85, donc ça se passait bien. Maintenant, on tombe dans des aspects nouveaux,
là, pour les élus municipaux. Donc, c'est important, ça va être quand même
intéressant. Puis on va pouvoir voir l'importance de donner plus de pouvoir à
la Commission municipale du Québec.
• (17 h 30) •
La Présidente (Mme Boutin) : Merci, Mme la
ministre. Alors, dans ce bloc, nous n'avons pas à retirer de... il n'y a pas
d'amendement qui retire des articles, donc on va procéder, là, avec le premier.
Je vous inviterais à lire le premier article qu'on va étudier. Est-ce que vous
vouliez intervenir, Mme la députée, oui?
Mme Nichols : ...je voulais juste
savoir, là, dans le bloc III, est-ce qu'il y a des amendements? Parce
qu'on nous a donné, là, une série d'amendements, mais je me demandais est-ce
qu'il y a des... Est-ce qu'il y a eu, là, des changements, là, relativement aux
amendements, là, qu'on pourrait prendre connaissance?
La Présidente (Mme Boutin) :
J'essaie moi-même de me rendre sur le Greffier, mais il n'y a pas eu de nouveau
changement. Ils sont classés, là, par blocs. Là, on est dans le bloc III.
Ils sont classés là, mais, de toute façon,
on a des articles à étudier qui ne sont pas des amendements, là. Rendus là,
après ça, on va vous aviser, on suspendra au besoin, là. Donc, le
premier, c'est l'article 3, dans le fond. Mme la ministre, je vous
inviterais à en faire la lecture.
Mme
Laforest : Oui. Alors, l'article 3 : L'article 64 de
cette loi est modifié par l'insertion, après le deuxième alinéa, du
suivant :
«Est également inéligible toute personne qui
l'est en vertu des paragraphes 1° ou 3° du deuxième alinéa de
l'article 235 de la Loi électorale (chapitre E-3.3).»
L'article 64 de la LERM fait partie des
articles de cette loi, 62 à 67, qui établissent les motifs qui rendent une
personne inéligible à se porter candidate à une élection municipale. Plus
précisément, l'article 64 prévoit l'inéligibilité du titulaire du poste de
chef d'un parti ou d'un candidat indépendant à une élection antérieure dont le
rapport financier ou de dépenses électorales n'aurait pas été transmis dans le
délai prévu par la loi, tant que le rapport n'a pas été transmis. On a de la
suite dans les idées, hein?
Alors, l'article 235 de la Loi électorale
en fait de même à l'égard des personnes qui veulent se présenter à une élection
provinciale. Il est proposé de modifier l'article 64 de la LERM pour
prévoir que les motifs d'inéligibilité prévus à l'article 235 de la Loi
électorale, qui sont ceux de ne pas avoir remis un rapport financier ou un
rapport de dépenses électorales dans les délais prescrits, entraînent également
une inéligibilité au palier municipal. L'inéligibilité durerait tant que le
rapport ne serait pas remis.
Alors, l'article 64 actuel tel qu'il serait
modifié :
«64. Est inéligible le titulaire du poste de
chef d'un parti ou le candidat indépendant à une élection antérieure dont le
rapport financier ou le rapport de dépenses électorales exigé par l'un des articles 408,
419, 479, 483.1, 484, 485 et 492 n'a pas été transmis dans les délais prévus,
tant que ce rapport n'est pas transmis.
«Dans le cas où le parti n'existe plus ou si le
poste de chef est vacant, la personne inéligible en vertu du premier alinéa est
le dernier titulaire du poste de chef du parti.
«Est également inéligible toute personne qui
l'est en vertu des paragraphes 1° ou 3° du deuxième alinéa de l'article 235
de la Loi électorale (chapitre E-3.3).
«Aux fins du présent article, le mot
"chef" a le sens qui lui donne l'article 364.»
L'article... Ça va? Oui. L'article 235 de
la Loi électorale :
«235. Toutefois, sont inéligibles :
«1° les juges des tribunaux judiciaires;
«2° le Directeur général des élections, les
commissaires de la Commission de la représentation et les directeurs de
scrutin;
«3° l'agent officiel d'un candidat ou d'un parti
politique;
«4° les membres du Parlement du Canada;
«5° la personne déclarée coupable d'un acte
criminel punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus, pour la durée de la
peine prononcée.
«Sont également inéligibles pour la durée fixée
par la présente loi — oui,
inéligibles :
«1° le candidat à une élection précédente dont
l'agent officiel [n'ait] pas remis le rapport de dépenses électorales ou la déclaration
prévue à l'article 432;
«2° le candidat indépendant visé à l'article 125;
«3° la personne visée aux articles 127 et
442;
«4° la personne déclarée ou tenue pour coupable
d'une manoeuvre frauduleuse en matière électorale ou référendaire.»
Alors, l'article 3,
on vient renforcer la probité des élus municipaux, on vient assurer une plus
grande cohérence entre la LERM et la loi sur les élections. Ensuite, on
vient empêcher que des personnes inéligibles au palier provincial puissent se
porter candidats aux élections municipales. Et évidemment il y a certains
motifs d'inéligibilité qui sont similaires dans la LERM et dans la loi sur les
élections. On vient corriger les deux pour qu'on en découle... que ne découle
une ou l'autre... que n'entraîne des conséquences qu'à un seul palier
électoral. Et ensuite il peut être difficile pour des électeurs de convenir
qu'une personne inéligible au palier provincial puisse tout de même se porter
candidate au palier municipal. Alors, ce...
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci, Mme la ministre.
Mme
Laforest : Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Mme la députée de Vaudreuil, à vous la parole.
Mme
Nichols : Oui. Merci, merci, Mme la Présidente. Vraiment, là, une chance qu'on n'a plus notre
Jean-René, parce qu'on a tous de la misère à le prononcer, le maudit
mot.
Mme Laforest :
Dites-le.
Mme Nichols :
Non.
Mme
Laforest : Vous ne le dites pas?
Mme Nichols :
Pas capable de siéger, il ne peut pas siéger. Je ne le dirai pas, c'est sûr.
Mme
Laforest : Ah bon? O.K. «Inéligible».
Mme Nichols :
Oui, c'est dur. Pour vrai, il est...
Mme
Laforest : Il faut le lire longtemps pour le dire. «Inéligible».
La Présidente (Mme Boutin) : On l'a toutes massacré. Je confirme qu'on l'a
toutes massacré une après l'autre.
Mme
Laforest : Vous l'avez toutes massacré, c'est bien.
Mme Nichols :
Oui, oui, on l'a toutes massacré. Vous êtes tout à fait pardonnées, là, voyons.
Oui, relativement à l'article 3,
on vient faire... Évidemment, là, je comprends, là, qu'on vient faire des ajouts,
là, on vient faire, entre autres, là, des modifications. Avant, là, d'aller
dans le coeur des modifications, là, j'ai une question en lien avec un autre projet
de loi qu'on a déjà passé ici, à l'Assemblée nationale, où les élus municipaux
étaient aussi, là, des élus scolaires. On disait... Je pense que c'était dans
le projet de loi n° 40, là, c'était l'inverse, mais
c'était écrit que... Puis ça ne s'appliquait pas aux commissions scolaires
anglophones.
Ça fait que je me
demandais : Est-ce qu'on... ce n'est pas quelque chose qu'on devrait
peut-être inclure ici? Parce que je pense qu'il y a vraiment un conflit
d'intérêts, là. On ne peut pas être un élu municipal puis aussi siéger au
centre de services scolaire, parce que... Puis je vais vous dire pourquoi, là.
Puis, écoutez, là, je suis sûre que la ministre est au courant, puis c'est
peut-être un point qu'ils ont déjà parlé, là, entre ministres responsables de
leurs dossiers, là, mais c'est contesté dans le projet de loi n° 40,
là, entre autres, là, par les anglophones. Donc, c'est pour ça que je me
demande : On ne devrait pas le prévoir tout de suite ici?
Puis moi, je... si
vous voulez... ou si vous voulez... Puis je fais le point, là, d'emblée parce
que je me dis : Peut-être qu'on peut le mettre à part, aller vérifier
qu'est-ce qui se passe puis peut-être revenir. Moi, je suis prête à déposer un
amendement, là, à cet effet-là, ou vous revenir avec de l'information
supplémentaire, ou peut-être, vous, là, me
revenir avec de l'information supplémentaire de la part de vos collègues, les
responsables de ce projet de loi là.
Mme
Laforest : Quel poste exactement?
Mme Nichols :
C'était le poste... C'était pour éviter que des élus municipaux soient aussi
des élus scolaires. Puis c'était dans le
projet de loi n° 40, puis je sais qu'il y a une contestation. C'était le
poste de commissaire, dans le fond.
Une voix :
...
Mme Nichols :
Oui, parce qu'au niveau anglophone il y a encore des commissions scolaires, ça
fait que je pense qu'il faut en tenir compte, là, il faut en tenir compte ici,
là, dans la...
Mme
Laforest : Donc, votre volonté serait qu'autant les élus municipaux...
Mme Nichols :
Bien, qu'il n'y ait pas de conflit d'intérêts, là, qu'il n'y ait pas de
possibilité de...
Mme
Laforest : De?
Mme Nichols :
Bien, de siéger... Oui, c'est ça, «de», hein, vous voulez que je le dise, le
mot.
Mme
Laforest : Non, non, non. À 10 heures, ce soir.
Mme Nichols : C'est ça. De ne pas
siéger.
Mme
Laforest : Mais vous ne le dites même pas.
Mme Nichols :
Je ne le dis pas, je ne le dirai pas. Bien, j'ai de la misère à le prononcer,
puis, dès hier, j'avais de la difficulté. Ça fait que c'est sûr que je n'irai
pas... je ne le prononcerai pas.
Mme
Laforest : Inéligible.
Mme Nichols :
Il est rayé de mon vocabulaire.
Mme
Laforest : Bon, mais est-ce qu'on peut vérifier? Parce que ça, c'était
un point important. On devrait vérifier, parce que Me Delisle et maître...
Mme Nichols :
C'est parce que je pense que ce que j'ai compris, là, c'est que... Puis
peut-être, là, je vous invite à le valider,
là, mais, moi, ce que j'ai compris, c'est que, dans les commissions scolaires,
là, ils peuvent être toujours être
des élus municipaux et des élus scolaires. Ça fait que, donc, c'est
peut-être... en tout cas, c'est peut-être problématique parce qu'ils
votent sur des terrains, ils votent sur des contrats de transport scolaire, tu
sais, ils votent sur le terrain pour le choix des écoles, ils votent sur... Ça
fait qu'il y a peut-être là une petite problématique. Ou, en fait, moi, je vois
un potentiel conflit d'intérêts. Je le soulève, peut-être qu'on peut le...
Mme
Laforest : Non, c'est un bon point. On va vérifier. Me Paradis, avez-vous
vérifié? Surtout que Me Paradis était sous-ministre à l'Éducation, ça fait
que ça fait comme...
La Présidente (Mme
Boutin) : Voulez-vous suspendre?
On va suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 40)
(Reprise à 17 h 52)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, c'est reparti. Me Paradis, à vous la parole.
M. Paradis
(Nicolas) : Oui. Merci, Mme la Présidente. Donc, la question se posait
quant à l'inéligibilité d'un membre d'un... du conseil d'un centre de services
scolaire anglophone à un poste de conseiller municipal. En somme, on n'a pas
besoin de prévoir, dans les lois municipales, l'inéligibilité d'une telle
personne à un poste d'élu municipal compte tenu que, dans la Loi sur les
élections scolaires... et là j'ai... vous m'excuserez de ne pas avoir le titre
exact, mais c'est la loi sur les élections scolaires dans les centres de
services anglophones, il est prévu, par les modifications apportées par le projet
de loi n° 40, qu'est inéligible à un poste de
commissaire scolaire dans un tel centre de services un élu municipal, un membre
d'un conseil municipal. C'est donc dire qu'à titre d'exemple un maire ne peut
pas se présenter sur un tel poste.
Et il est... Par
ailleurs, le corollaire, c'est que, s'il ne peut pas se présenter sur un tel
poste, le... appelons-le le commissaire scolaire, ne peut pas se présenter sur
un poste municipal en ayant sa qualité de commissaire scolaire, il ne peut pas
être élu compte tenu qu'il ne peut pas cumuler les deux. Donc, il faudrait
qu'il démissionne de son poste de commissaire scolaire.
On comprend
qu'indépendamment des situations qui peuvent exister la loi prévoit, par ailleurs,
à son article 316, que la Loi sur les élections scolaires,
chapitre E-2.3, continue de s'appliquer — ça, je suis dans le projet de loi n° 40 — continue
de s'appliquer, telle qu'elle se lisait le 7 février 2020, à tout
commissaire scolaire en fonction après cette date. Donc, c'est une
disposition qui permettait de faire, comment dire, le suivi des... la survie
des mandats qui étaient en cours suivant les paramètres qui existaient, à
l'époque, de récréation du mandat.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Allez-y, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Juste pour préciser, là, pour ceux qui écoutent, là, présentement, là, il y en
a, des élus, il y a... Je vais vous donner
un cas, je ne nommerai pas de nom, là, mais il y en a un, maire qui est
président d'une commission scolaire anglophone, qui est maire. Donc, il
occupe les deux fonctions, soit un élu municipal, puis il est aussi président
d'une commission scolaire. Donc, ça, ça existe présentement.
Moi,
ce que je comprends, c'est qu'il y a des dispositions transitoires qui
disent : O.K., c'est correct, là, mais qu'aux prochaines
élections municipales, soit le 7 novembre 2021, il va avoir un choix. Il
ne sera pas possible de cumuler, là, ces
deux postes-là. Puis est-ce que c'est cet article-là, l'article 3, qui
vient dire que ça ne sera pas possible, là, tu ne pourras pas te
représenter comme maire, au poste de maire, puis garder ton poste de président
de commission scolaire ou si...
Parce que, là, moi,
ce que j'ai l'impression... puis vous me corrigerez, là, mais j'ai
l'impression, là, qu'on va avoir deux lois qui vont s'affronter. Puis laquelle
va avoir préséance sur l'autre? Est-ce que... Parce qu'il y en a une, puis là je fais, entre autres, référence au projet
de loi n° 40, qui est contestée, puis la partie gouvernance est
suspendue. Est-ce qu'on va se retrouver dans un vide où on va avoir... Puis
moi, je vais dire le mot «problématique», là, parce que moi, je vois ça comme
une problématique.
Puis
ceux qui font la job, là, présentement, là, je veux dire, ils font un bon
travail, là, puis je n'ai rien contre ces personnes-là. Là, moi, j'y vais
vraiment avec les fonctions. Selon moi, tu ne peux pas être maire d'une
municipalité puis être aussi président d'une commission scolaire, parce qu'à un
moment donné il va y avoir un conflit d'intérêts, il va y avoir des enjeux où
tu ne pourras pas changer juste de chapeau, là. Le gouvernement va te demander
de donner un terrain, que ta municipalité cède un terrain pour une école, puis là,
toi, comme président scolaire... Ça fait que, tu sais, il ne pourra pas se
passer, là, les deux chapeaux comme ça.
Ça fait que moi, je
veux juste m'assurer... Puis, si on n'est pas certains, là, qu'on suspende puis
qu'on revienne. On est ici jusqu'à vendredi, ça fait que... Je ne voulais pas
vous décourager, là, mais je pense que, tu sais, ça vaut peut-être la peine, là, de suspendre. Je ne dis pas que ça prend
un avis juridique, là, mais peut-être qu'on peut... ça me semble vraiment complexe, là. Peut-être qu'on
peut suspendre. Parce qu'il ne semble pas d'avoir d'échéancier pour
ladite contestation, puis les élections approchent. C'est quand même novembre.
Donc, c'est pour ça que je le dis. Est-ce
qu'on... tu sais, est-ce qu'on en tient compte, on suspend, on va valider, là,
valider de part et d'autre, ou si on me dit...
Tu sais, moi, si on
me dit : Non, c'est sûr, il n'y en a pas, de problème, il ne pourra pas...
Tu sais, oui, on est dans un aspect... oui, on est dans une transition, là,
puis, on le sait, quand on fait des projets de loi, tu sais, on ne veut pas
causer de préjudice non plus en disant : Bien là, lâche... fais un ou
l'autre, là. Tu sais, il le faisait déjà, ça fait qu'on s'est dit : On met
des dispositions transitoires. Mais là il reste que les élections, c'est le
7 novembre prochain. Puis là, si c'est contesté, bon, est-ce qu'il va
aussi contester le fait que... tu sais, qu'il a le droit de le faire? Tu sais,
les terrains, les contrats en partenariat, les parcs-écoles, le transport,
c'est toutes des choses qu'on regarde comme élu municipal puis qu'on regarde
aussi comme élu d'une commission scolaire, commission scolaire anglophone, là,
évidemment. Donc, je vous soumets...
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la ministre, allez-y.
Mme
Laforest : ...on va faire, on va discuter aussi avec les gens du
ministère de l'Éducation. Me Paradis aussi
va avoir des discussions pour faire les vérifications sur ce point-là, puis je
vais discuter aussi avec mon collègue. Donc,
c'est important pour qu'ensuite, quand on aura adopté l'article 3, toutes
les vérifications seront faites en revenant.
La Présidente (Mme
Boutin) : Bien, j'ai une suggestion pour vous, là. Si jamais vous avez
les réponses à 19 h 30, on ira de l'avant. Sinon, on pourra, avec
consentement, suspendre l'article 3 puis procéder pour le 4, là, en
attendant d'avoir les réponses. Ça vous va?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Boutin) : Ça revient au même, c'est de le suspendre, mais, d'un coup
que, dans le temps... dans la pause, elles ont les réponses nécessaires.
Sinon...
Mme Nichols :
Ah! oui, oui. Non, mais, tu sais, le plus tôt qu'on aura l'information, on
pourra évidemment l'étudier, mais c'était pour ça, Mme la Présidente, là, que
je voulais, là, soulever d'emblée cette problématique-là quand on parle, entre
autres, là, des personnes qui sont inéligibles.
La Présidente (Mme
Boutin) : Oh! bravo!
Mme Nichols :
Je l'ai vraiment lu. Donc, voilà.
La Présidente (Mme
Boutin) : Bon, bien, c'est parfait. Moi, je ne vais pas le... Bien, on
peut le suspendre tout de suite, on va le suspendre, le 3, puis...
Mme
Laforest : ...s'il y a d'autres questions.
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui. Est-ce que vous avez d'autres questions? Il reste une
minute, puis après ça on verra. Allez-y, madame... Qui avait une intervention?
Mme la députée Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault :
Oui. Je me demandais juste, quand on dit directement sur ce qui est
proposé : «le candidat à une élection précédente dont l'agent officiel n'a
pas remis le rapport de dépenses électorales — ça, ça va — ou la
déclaration prévus à l'article 432», c'est quoi, ça, la déclaration prévue
à l'article 432?
Puis après ça dans
3°, c'est écrit : «3° la personne visée aux articles 127 et 442.» Ça
veut dire... Quelle est la personne qui est visée à ces deux articles-là ou que
visent l'article 127 ou l'article 142? Puis même, au niveau de
l'éclaircissement, «le candidat indépendant visé à l'article 125»,
qu'est-ce que ça veut dire?
Parce que, là, c'est
vraiment... c'est les personnes qui sont... comme, tu sais... En fait, on voit
tous les critères pour les personnes qui ne sont pas éligibles — hein,
on le dit à l'envers — à
présenter leur candidature. Donc, c'est sûr que, quand on dit «les juges des
tribunaux judiciaires», est-ce que c'est les juges administratifs aussi? C'est
tous les juges? Mais là c'est vraiment une question, là. Tu sais, est-ce que
c'est les tribunaux administratifs ou c'est tous les tribunaux? Parce qu'on
prend la peine de dire «les tribunaux judiciaires».
La Présidente (Mme
Boutin) : Vous aurez le temps de réfléchir à votre réponse, Mme la
ministre.
Compte tenu de l'heure, nous allons suspendre
jusqu'à 19 h 30. Alors, bon souper à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 38)
La
Présidente (Mme Boutin) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
de l'aménagement du territoire reprend ses travaux.
Nous poursuivons donc l'étude détaillée du projet
de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, la Loi sur
l'éthique et la déontologie en matière municipale et diverses
dispositions législatives.
Alors, lorsque nous nous étions quittés, un
petit peu plus tôt, nous avions entamé l'étude de l'article 3. Et, si je
ne trompe pas, la parole était à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, mais on peut
s'adapter. Oui, est-ce que vous souhaiteriez
intervenir sur l'article 3? Parce qu'il y avait certaines choses qu'on
voulait vérifier, là, puis je vous... vous aviez continué le débat.
• (19 h 40) •
Mme Thériault : J'avais
demandé si c'était possible de vérifier, dans l'amendement qu'on... dans... pas
l'amendement mais la modification qu'on nous
proposait à cet article-là, là : «1° le candidat à une élection
précédente dont l'agent officiel n'a pas
remis le rapport de dépenses électorales — ça, c'est clair, mais — ou la déclaration prévus à
l'article 432.» Je me demandais c'est quoi, l'article 432. Qu'est-ce
que ça incombe comme responsabilité que la personne n'aurait pas faite? Puis,
après ça, dans le 3° : «la personne visée aux articles 127 et 442.»
Donc, qu'est-ce que... en quoi consistent l'article 127 et
l'article 142, pour qu'on puisse comprendre?
Parce que c'est sûr que, quand vous dites «les
juges des tribunaux judiciaires», on comprend que c'est des juges, mais, encore
là, j'ai posé la question si c'étaient les tribunaux administratifs aussi,
parce qu'on prenait la peine d'écrire ici «tribunaux judiciaires». Sinon, on
aurait écrit «les juges, les tribunaux». Parce que, si on dit «judiciaires», j'imagine, c'est parce qu'un juge, mettons, de la
cour municipale pourrait ne pas se présenter, mais un juge
administratif, lui, il pourrait se présenter. Je voudrais juste qu'on me
confirme si c'est bien le cas.
Parce qu'on voit... dans tous ceux qui ne
peuvent pas être candidats, on voit le Directeur général des élections, ça va.
Les commissaires de la Commission de la représentation, c'est de la
représentation électorale, ça fait qu'on comprend, c'est directement en lien.
Les directeurs du scrutin, on comprend que c'est les directeurs du scrutin qui
officient dans les 125 comtés quand on est en élection. Tu ne peux pas
être directeur du scrutin puis te présenter en même temps, donc tu choisis.
C'est correct, ça me va. La personne déclarée coupable d'un acte criminel
punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus, pour la durée de la peine
prononcée, c'est beau aussi.
Donc, quand on vient préciser qu'il y a... en
plus de ça, qu'on ajoute... j'imagine qu'il y a des cas sur lesquels vous vous
êtes basés. Pour le 1°, le candidat à une élection précédente dont l'agent n'a
pas remis les rapports, j'imagine que c'est parce qu'il y a eu des cas de
figure de personnes qui n'ont pas remis le rapport et qui se présentent en
élection, ce qui est... tu es en contradiction avec la loi, là. Donc, on
comprend qu'on va donner des responsabilités et des pouvoirs à la Commission
municipale aussi puis que, techniquement, bien, quelqu'un qui n'a pas remis son
rapport de dépenses électorales, il y a peu de chance qu'il se représente à
l'élection, quatre ans, suivante. Ou même, si tu as fait une partielle puis tu
ne l'as pas fait, bien, grouille-toi à faire ton rapport, là, c'est le minimum
que la loi demande.
Le candidat indépendant visé à
l'article 125, je me suis demandé c'était quoi aussi, l'article 125,
quand on dit «un candidat indépendant». La personne déclarée ou tenue pour
coupable d'une manoeuvre frauduleuse en matière électorale ou référendaire, on
comprend parfaitement c'est quoi. C'est juste que, quand on fait référence à
différents articles, ça ne nous dit pas c'est quoi. Donc, si c'était possible
d'avoir des éclaircissements, ça serait apprécié, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
ministre, voulez-vous répondre?
Mme Laforest : Bien, en fait, pour
les informations de l'article 432, l'article 432, c'est l'obligation,
pour un candidat, de remettre son rapport de dépenses électorales dans les 90 jours
suivant le scrutin. Ensuite, la question de ma collègue était sur
l'article 127, l'obligation, pour une entité politique, de remettre son
rapport financier au plus tard le 1er avril. À défaut, le chef du parti ou
le député indépendant devient inhabile tant que le rapport n'a pas été produit.
Ça, c'est pour l'article 127. Et, pour l'article 442, on se réfère à
l'article 432, c'est-à-dire à défaut, pour une entité politique, de
remettre son rapport dans le délai prescrit, le chef de parti ou le candidat
devient inhabile tant que le rapport n'a pas
été produit, le rapport de dépenses électorales. C'était pour les questions sur
les trois articles. Il y avait aussi l'article 125.
Mme
Thériault : ...sauf que vous avez dit : La personne visée
aux articles. Puis là vous avez dit : Député indépendant.
Mme Laforest : Oui.
Mme Thériault : J'ai comme... Un député indépendant... On parle d'élections municipales.
Député indépendant?
Mme
Laforest : Oui.
Mme Thériault :
C'est écrit «député» dans la loi?
Mme
Laforest : Parce qu'on touche les deux lois, à ce moment-là, la loi
sur les élections et la loi aussi pour les élections municipales. Ici, on parle
des deux...
Mme Thériault :
Est-ce que vous voulez le relire?
Mme
Laforest : ...qui se réfèrent à l'article 127.
Mme Thériault :
Oui. Est-ce que vous voulez le relire?
Mme
Laforest : Oui, avec plaisir. L'article 127 : obligation
pour une entité politique de remettre son rapport financier au plus tard le
1er avril. À défaut, le chef du parti ou le député indépendant devient
inhabile tant que le rapport n'a pas été produit.
Mme Thériault :
O.K. Parce que, là, ça parle de député indépendant. Le chef de parti, ça me va,
je n'ai pas de problème, mais ça ne serait pas le candidat indépendant qu'on
devrait lire là? Étant donné qu'on est déjà dans l'article, là, je m'excuse,
mais... Puis j'ai comme pu comprendre que c'était la même loi qui s'appliquait
soit au député soit au municipal, là, c'est correct.
Mme
Laforest : Pour les infractions, c'est la même loi qui s'applique.
Mme Thériault :
Les infractions, O.K. C'est quelle loi? C'est une loi... c'est la loi sur les
élections?
Mme
Laforest : La loi sur les élections et la Loi sur les élections et référendums.
Mme Thériault :
Et référendums, O.K.
Mme
Laforest : Au niveau municipal.
Mme Thériault :
Bon, ça fait qu'on peut dire : «La personne visée aux articles», ici,
techniquement, ça veut dire, c'est un chef de parti, mettons. Mettons.
Mme
Laforest : Un exemple, par exemple, oui.
Mme Thériault :
Mais dans les cas de figure qu'on est au municipal, O.K. Je veux juste donner
des exemples pour bien comprendre. Puis le 442, lui?
Mme
Laforest : Le 442 se réfère à l'article 432 et 434. À défaut,
pour une entité politique, de remettre son rapport de dépenses électorales dans
le délai prescrit, le chef du parti ou le candidat devient inhabile tant que le
rapport de dépenses électorales n'a pas été produit.
Mme Thériault :
O.K., donc là, à la personne visée à 442, ça peut être, encore une fois, un
chef de parti, si on n'a pas remis les états financiers du parti, ou un
candidat indépendant, ou député indépendant. Parfait.
Mme
Laforest : Exactement, parce qu'on se réfère toujours aux infractions.
Mme Thériault :
Parfait, pas de problème. Puis l'article 125?
Mme
Laforest : L'article 125, c'est le candidat indépendant qui n'a
pas acquitté toutes les dettes découlant de ses dépenses électorales.
Mme Thériault :
O.K.
Mme
Laforest : On touche encore l'infraction.
Mme Thériault :
Sauf que, là, on parle des dettes de dépenses électorales pour le candidat
indépendant, puis, dans les autres cas, c'est le rapport financier. On ne parle
pas des dettes des partis ou on ne parle pas des dettes des chefs de parti
politique, on parle juste des dettes du député indépendant pour le rendre
inéligible.
Mme Laforest :
En fait, l'important, c'est de se rappeler qu'on se réfère aux quatre articles
parce qu'on touche tous les cas d'infraction pour les candidats, donc que ce
soit... C'est sûr que, là, on touche des articles... 442 quand on parle
également pour que le candidat devienne inhabile à... s'il n'a pas déposé son
rapport de dépenses électorales. On touche également le 127 parce qu'on touche
les députés indépendants et également les chefs de partis. Bref, la notion
d'infraction, pour l'article 3, on va... On s'entend, là, c'est la... on
va chercher tous les articles qui touchent les infractions au niveau municipal.
Mme Thériault : On comprend clairement
que 1°, 2°, 3°, 4°, dont les deux modifications qu'on a, c'est des infractions à la Loi électorale qui fait que les
gens perdent leur qualité ou sont inéligibles jusqu'à tant que ce soit
réglé.
Mme Laforest : Voilà, exactement.
Mme
Thériault : Sauf quand tu es coupable d'une manoeuvre
frauduleuse en matière électorale et référendaire. Donc, ça va, je
comprends bien ce bout-là.
Par contre, ce que je trouve particulier, c'est
que, dans tous les cas, c'est des rapports que tu n'as pas remis, ou une déclaration
que tu n'as pas remise, ou encore tu as été déclaré coupable, et la seule place
où on parle d'une dette non acquittée, c'est avec un candidat indépendant et
non pas un chef de parti. Ça fait que je voudrais juste qu'on m'explique la nuance, parce que je me dis : Bien, tant qu'à
faire des modifications par
rapport aux infractions... Si,
dans le cas d'une non-remise de rapport d'un chef de parti pour un parti
politique, ça peut le rendre inéligible, bien, je me dis : O.K., parfait.
Là, le candidat indépendant, vous le touchez par
l'article 2, veux veux pas, ça fait que... par le 2° puis le 3°, pardon,
mais là on touche le candidat indépendant qui, lui, n'a pas acquitté sa dette,
mais on ne parle pas d'un parti politique, ça fait que c'est comme si on
pénalise l'indépendant, mais on ne pénalise pas le parti politique. Puis là je
me demande juste est-ce que... quand le candidat indépendant n'acquitte pas sa
dette électorale, est-ce que c'est une infraction à la loi? Parce que là on
dit : 1°, 2°, 3°, 4°, c'est des infractions.
Mme Laforest : Mais il faut juste
être prudent, parce que l'article 3, on touche juste les rapports, tout ce
qui vise les rapports d'infraction ou les rapports non fournis ou non déposés.
Ça fait que là l'article 3, 4... on va arriver à l'article 4, là, on
va parler de toutes les autres situations que vous venez de mentionner. Ça fait
que, si on...
Mme Thériault : O.K., mais je
fais juste me poser la question par rapport au candidat indépendant. Lui, vous
m'avez dit que le 2°, lui, c'est quand il ne s'est pas acquitté de sa dette,
alors que ça peut ne pas être une... Tu sais,
c'est parce que le questionnement, c'est qu'un chef de parti peut ne pas
avoir acquitté sa dette parce qu'il va la reporter dans le temps ou
s'arranger avec le parti, mais ça ne le rend pas inéligible pour autant parce
qu'il a une dette qui traîne, alors que le candidat indépendant, lui, s'il n'a
pas payé sa dette, il est inéligible. Ça fait que je trouve que c'est deux
traitements, alors qu'on peut peut-être reporter dans le temps. Je ne sais pas,
là, je fais juste poser la question. Parce que, pour moi, ça me semble d'une
évidence que c'est comme si on pénalise les candidats indépendants puis qu'on
ne pénalise pas le chef de parti qui n'a pas payé sa dette.
Mme Laforest : Non. Non, parce qu'en
fait c'est justement, on vient élargir toutes les mesures autant pour les
candidats indépendants. Bref, on traite les candidats indépendants comme il se
doit, là, que ce soient les mêmes candidats que tous les autres partis. Donc, si,
à l'article 3, on parle... On revient toujours, parce que l'article 3
ne vise que les rapports qui n'ont pas été déposés. Que ce soit un candidat
indépendant, que ce soit un autre candidat, c'est les mêmes règles, là.
Des voix : ...
Mme Laforest : C'est les mêmes
règles pour les candidats indépendants, c'est ça qu'on vient ajouter.
Mme Thériault : ...poser
d'autres questions, là. À mon autre question, les juges des tribunaux
judiciaires, est-ce que c'est bon pour les juges administratifs?
Mme Laforest : Oui, c'était ça
qu'on...
Mme Thériault : Quand on dit
les tribunaux judiciaires, oui. C'est juste pour que je puisse comprendre c'est
quoi, les nuances. Parce que,
moi, si vous me dites «les tribunaux», c'est tous les tribunaux. Là, quand on
me dit «tribunaux judiciaires», qu'est-ce qui est inclus comme un
tribunal judiciaire? Puis le Tribunal administratif du Québec, est-ce que c'est
un tribunal judiciaire? Est-ce que le Tribunal administratif du travail, c'est
un tribunal administratif? Je veux juste être capable de comprendre, parce que
des tribunaux au Québec, on en a plus qu'une sorte, donc c'est juste pour
savoir.
Parce que, là, moi, qu'on exclue le Directeur général
des élections, les commissaires de la Commission de représentation, des agents
officiels d'un candidat ou d'un parti... Je comprends très bien que, si tu veux
te présenter, bien, tu es agent officiel d'un candidat ou d'un parti, bien, il
faut que tu donnes ta démission. Tu ne peux pas te présenter comme étant
candidat si tu es agent officiel pour quelqu'un d'autre. Parfait, pas de
problème. Les règles sont
claires, là, je ne les conteste même pas, il n'y a pas de problème. Je veux
juste être en mesure de comprendre. Quand
on dit «les juges des tribunaux judiciaires», ça aurait pu être les juges des
tribunaux, mais pourquoi vous faites la nuance ici? C'est parce que
j'imagine qu'on exclut certains types de tribunaux où les juges pourraient se
présenter quand même.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que, Me Delisle, vous vouliez amener un élément de réponse?
• (19 h 50) •
Mme Delisle (Élène) :
Bien, écoutez, quand on parle de juges des tribunaux judiciaires, à mon avis,
il faut se rapporter à la Loi sur les tribunaux judiciaires, et la Loi sur les
tribunaux judiciaires comprend la Cour d'appel, la Cour supérieure, la Cour du
Québec et les cours municipales. Ça ne comprend pas les tribunaux
administratifs.
Mme
Thériault : Pas les
autres, O.K. Bien, il y a toute une nuance, c'est important. Appel, supérieure,
Québec et municipales sont les quatre
tribunaux judiciaires qui sont visés par l'article 1 selon la Loi sur les
tribunaux judiciaires.
Mme Delisle (Élène) :
Oui, selon la Loi sur les tribunaux... Oui, oui.
Mme Thériault : Parfait. Non,
mais c'est clair. C'est juste ça que je voulais savoir. Parce que je voyais le
mot «judiciaire», c'est ça qui m'a fait allumer à la question : Qu'est-ce
qui est inclus là? Ça fait que je comprends que le Tribunal administratif du
Québec, il n'y a pas de problème, ils peuvent se présenter. Le Tribunal
administratif du logement, ils peuvent se présenter. Le tribunal des normes du
travail, ils peuvent se présenter. Tous les types de tribunaux qu'on a pour
régler des différends avec les citoyens, ici, ils peuvent se présenter. Les
seules catégories qui sont exclues, c'est
quand tu es juge à la Cour d'appel, Cour
supérieure, Cour du Québec, cours municipales. Eux,
c'est exclu parce qu'ils sont appelés à
faire des décomptes judiciaires, ils sont appelés... Parce qu'il y a des juges
municipaux qui font des décomptes judiciaires aussi, j'imagine, là?
Mme Delisle (Élène) :
Je ne pense pas, non. Je pense que c'est la Cour supérieure.
Mme Thériault : C'est la Cour
supérieure qui fait ça.
Mme Delisle (Élène) :
La Cour supérieure, oui.
Mme Thériault : Mais, en tout
cas... Bien, c'est ça, parce qu'ils sont... ils peuvent être appelés à rendre
des jugements sur une infraction à la Loi
électorale ou sur un candidat potentiel. Donc, pour éviter une apparence de
conflit, tu ne peux pas être juge et partie, entre guillemets, donc tu choisis,
tu es juge ou bien tu es candidat pour un parti ou indépendant. C'est bon,
c'est clair. Merci, maître.
La Présidente (Mme Boutin) : M. le
député de Chomedey, à vous la parole.
M.
Ouellette : Merci, Mme la
Présidente. Effectivement, je vais avoir une question pour le cinquième
paragraphe, mais on va revenir aux
préoccupations de la députée d'Anjou—Louis-Riel, à 3° : «la personne visée aux
articles 127...» Si je comprends bien, là, puis on n'est pas supposé dire
qu'on n'était pas à l'étude de l'après-midi, peut-être que vous en avez discuté, là, le 2°, c'est le candidat
indépendant visé à l'article 125, là, on parle au municipal? Non?
Bon.
J'ai compris de l'article 127... «La
personne visée aux articles 127 et 442», et là on parle de député indépendant. Moi, un député indépendant, ce n'est
pas au municipal, là. C'est pour ça que j'ai besoin, Mme la
Présidente... peut-être besoin d'une clarification, parce qu'un candidat
indépendant, pour moi, c'est au municipal. Puis, troisièmement, la personne visée aux articles 127 et 442, où est-ce
qu'on parle d'un chef de parti, bien, un chef de parti doit avoir les
rapports de toutes ses entités, de ses députés, puis c'est lui qui est
imputable à la fin. Puis un candidat indépendant, lui, doit produire un
rapport, comme j'ai produit un rapport, au 31 mars, qui fait que, si je
n'avais pas produit mon rapport, je n'aurais pas pu... j'aurais été inéligible
à me présenter à une quelconque élection municipale, si je comprends bien.
Et... Mais j'ai besoin d'une explication. Ce n'est pas clair, 2° et 3°, Mme la
Présidente. Est-ce qu'on pourrait le clarifier?
Mme Laforest : Oui.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Laforest : Mme la Présidente, on
a clarifié quand même cet après-midi, mais ça me fait plaisir que
Me Paradis va clarifier, évidemment, pour les deux questions que vous avez
posées. Ça va bien démarrer la soirée, parce que, c'est vrai, c'est important
qu'on clarifie pour vous la question.
M. Ouellette : O.K. Merci, Mme la
Présidente.
Mme Laforest : Ça me fait plaisir.
La Présidente (Mme Boutin) :
...Me Paradis.
M.
Paradis (Nicolas) : Merci, Mme la Présidente. Donc, ce que fait la
disposition, l'article 3, il vient donc créer, faire en sorte que les
causes d'inéligibilité présentes dans la Loi électorale, pour les députés ou
les candidats qui se présentent à titre de députés, soient applicables dans le
milieu municipal. C'est donc dire qu'une personne qui était... s'est présentée
à l'Assemblée nationale, qui est inéligible, bien, cette inéligibilité-là le
suivra à l'égard du municipal, donc la personne ne pourra pas se présenter. La
cause d'inéligibilité provinciale la suivra au municipal, donc, pour faire en
sorte de bloquer l'accès à un poste électif municipal.
Donc, c'est sous cet
angle-là. Ça fait que les causes d'inéligibilité existantes, donc, à l'égard
des dépenses électorales, que ce soit un
candidat indépendant, ou un député, ou un candidat député provincial d'un
parti, vont s'appliquer de la même manière pour un éventuel candidat
municipal. Donc, on va regarder son passé à l'égard du provincial, puis la
cause d'inéligibilité le suivra.
M.
Ouellette : Mme la Présidente, si je peux me permettre.
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui.
M.
Ouellette : Pour la question du chef de parti... Parce qu'effectivement
il y a des obligations pour le député et pour le candidat par rapport à la
dette. Et, pour le chef de parti, est-ce que... peut-être que vous en avez
effectivement discuté cet après-midi, est-ce que vous pourriez le clarifier
aussi, si c'est possible, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Boutin) : Me Paradis.
M. Paradis
(Nicolas) : Donc, on comprend qu'il y a différentes obligations, il y
a l'obligation du... Je vais les reprendre avec les différents articles, là, ça
va peut-être être dans l'ordre ou le désordre, là, par rapport à la question de M. le député. Donc, la question de
l'obligation du candidat de remettre son rapport de dépenses électorales
dans les 90 jours qui suivent le scrutin, ça, c'est lié au candidat. Il y
a l'obligation d'un parti politique de remettre son rapport de dépenses électorales dans les 120 jours, c'est ce
qui amène également les conséquences, l'obligation pour l'entité
politique de remettre son rapport financier, donc rapport de dépenses
électorales versus rapport financier. Dans
ce cas-là, le chef de parti ou le député indépendant devient inhabile tant que
le rapport financier n'a pas été produit.
Et, finalement, à
défaut par l'entité politique de remettre son rapport de dépenses électorales
dans les délais prescrits, là également on vise... le chef de parti ou le
candidat, selon le cas, devient inhabile tant que le rapport de dépenses
électorales n'a pas été produit.
M.
Ouellette : ...Mme la Présidente. J'aurais besoin d'une clarification,
si c'est possible, Mme la Présidente, de la part de Me Paradis. Le 5°, on
dit : «la personne déclarée coupable d'un acte criminel punissable de deux
ans d'emprisonnement ou plus, pour la durée de la peine prononcée.» J'ai besoin
d'éclaircissement là aussi. «Déclarée coupable», est-ce que c'est au moment de
la sentence que le deux ans couvre? Puis c'est deux ans pleins? Parce que deux
ans d'emprisonnement ou plus, c'est du pénitencier. Même si la personne est
libérée après... au tiers ou à la moitié, je veux dire, le deux ans va courir.
Est-ce que c'est à partir de la date de la sentence? Parce que, pour la durée
de la peine prononcée... J'ai besoin d'éclaircissement, si c'est possible, Mme
la Présidente, là-dessus.
La Présidente (Mme
Boutin) : Allez-y, Me Delisle.
Mme
Delisle (Élène) : ...l'acte pour lequel la personne est
condamnée soit punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus pour que cette
personne-là soit inéligible. La durée de l'inéligibilité va être la durée de la
peine prononcée. Donc, si, exemple, il est déclaré coupable puis que sa peine
est de quatre ans, bien, son inéligibilité va être pendant quatre ans. Mais il
faut que l'acte soit punissable d'une peine d'emprisonnement de deux ans ou
plus. Donc, si c'est un acte qui est punissable de deux ans et moins, bien là
ça ne s'applique pas, là, cet article-là.
M.
Ouellette : Je comprends, mais, Mme la Présidente, ce que j'ai besoin
comme éclaircissement, puis c'est peut-être le petit détail bien important, la
personne est accusée d'un acte punissable de deux ans et plus, vol à main
armée, exemple, bon, et il est accusé, il va être déclaré coupable, mettons, aujourd'hui,
le 9 juin, il va être sentencé en janvier 2023, sentencé à cinq ans...
Mme
Delisle (Élène) : Vous allez voir, on va y toucher plus tard.
C'est parce que ça, l'article, là, auquel vous faites référence, c'est
l'article de la Loi électorale, donc la loi provinciale. Ça a été mis là juste
pour vous aider, là, à comprendre ce qu'on faisait dans la Loi sur les
élections et les référendums, mais nous, on ne touche pas à la Loi électorale,
ce n'est pas notre...
M.
Ouellette : Je suis d'accord.
Mme
Delisle (Élène) : Mais ce dont vous parlez, on va le voir plus
tard.
M.
Ouellette : Et est-ce que le plus tard, Mme la Présidente, va être
plus clair?
Mme Delisle (Élène) :
Oui.
M. Ouellette :
Donc, il va être plus clair, et vous... Pourriez-vous peut-être me devancer ce
que, plus tard, vous étiez pour me dire, que
la journée de la sentence... S'il est sentencé à cinq ans, mettons, il est
sentencé à cinq ans le 9 juin 2021, le cinq ans va courir... il va
être inéligible jusqu'au 9 juin 2026?
Mme Delisle (Élène) :
Je ne sais pas si je peux me permettre de...
Des voix : ...
M. Ouellette : O.K. Bon, bien, c'est
beau.
Mme Laforest : Non, mais c'est important,
on va en parler plus tard.
M. Ouellette : Je vais garder ma question.
Mme Laforest : Oui, s'il vous plaît.
Très bonne question, on va en parler.
M. Ouellette : Il n'y a aucun
problème, Mme la ministre... Mme la Présidente, je ne veux pas mettre personne
mal à l'aise, mais c'est important qu'on comprenne et c'est surtout très important
que...
Des voix : ...
M. Ouellette : Merci. Merci, Mme la
Présidente. Je n'ai pas d'autre question pour l'article 3.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
députée de Vaudreuil, à vous la parole.
• (20 heures) •
Mme
Nichols : ...Mme la Présidente, merci. Je reviens sur certains aspects, là, où j'accroche, là, c'est peut-être mon
défaut... c'est mon défaut d'avocate, là. Les juges des tribunaux judiciaires,
pourquoi on n'inclut pas les tribunaux administratifs? Pourquoi on
n'inclut pas le TAL, le TAC, les autres? Est-ce que ça ne vaut pas la peine?
Moi, je vois encore de nombreux potentiels conflits d'intérêts.
Est-ce que le
président du TAL ne pourrait pas aussi être maire d'une municipalité? Puis là
je vois l'habitation puis je vois...
tu sais, je vois de nombreux conflits d'intérêts. Ça fait que je me dis :
Est-ce qu'on ne devrait pas l'élargir, là, puis inclure les tribunaux
administratifs? Ou, si on ne le fait pas, là, j'imagine qu'il y a sûrement une
raison pourquoi on ne l'a pas fait, là. Si on a mis juste «les tribunaux
judiciaires», qui sont la Cour supérieure, la Cour d'appel, la cour municipale,
la Cour du Québec, pourquoi... bien, je pose la question, là, pourquoi on ne
l'inclut pas? Puis est-ce qu'il y a une possibilité de l'inclure?
Mme Laforest : Bien, en fait, les
cours, c'est : Québec, Cour d'appel, supérieure et municipale. Puis votre
question est bonne. Sauf que, si je regarde, par exemple, les régisseurs au
Tribunal administratif du logement, bien, c'est certain qu'on touche toujours
la notion de juges. Eux sont considérés comme des régisseurs malgré leur
fonction. Alors, ici, on comprend que le fait d'être considéré comme juge ne
peut être éligible. Donc, quand on parle du TAL, ce sont des régisseurs, ça
fait qu'il faut faire quand même une différence. Puis je crois que
Me Delisle l'a bien expliqué tout à
l'heure, quand elle donnait la liste des personnes inéligibles à se présenter
comme candidats. Donc, si vous donnez l'exemple du TAL, il faut faire
attention. On pense toujours que le TAL, ce sont des régisseurs, et ici on
parle vraiment des juges avec la Cour du Québec, la Cour d'appel, la Cour supérieure
et la cour municipale.
Mme Nichols : Ce sont des
commissaires, parce qu'on n'est plus à la Régie du logement, on est à... ça
fait que ce sont des commissaires. Mais reste que ce sont des personnes en
autorité qui tranchent des débats, là. Ça fait que moi, je...
Mme Laforest : Saut que les
personnes en autorité qui...
La Présidente (Mme Boutin) : ...
Mme Nichols : C'est ça. Oui. Merci,
Mme la Présidente, on va être...
Mme Laforest : O.K., je discutais,
comme ça.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Non, non, je sais. Mais c'est juste... parce que c'est difficile pour le temps,
pour la caméra et pour la transmission
écrite, c'est simplement pour ça. Moi, je vous laisserais aller, là, amplement,
là, tu sais.
Mme Laforest : Ah! pas de problème.
Mme Nichols :
Donc, je reviens. Désolée, Mme la Présidente. Nous serons des élèves
modèles pour le restant de la soirée.
C'est ça, parce qu'on parle de juges de tribunaux judiciaires. Je comprends,
là, mais reste que les commissaires ou... tu sais,
ce sont des personnes en autorité qui tranchent. Puis, veux veux pas, là, il y
a un potentiel conflit d'intérêts, pareil comme le président de la commission
scolaire anglophone puis le maire d'une municipalité où ils vont avoir des
enjeux à trancher, moi, je... tu sais, relativement à ce conflit-là. Donc,
c'est pour ça que je me demandais : Est-ce qu'il n'y aurait pas une
possibilité de les inclure?
La Présidente (Mme Boutin) : ...
Mme Laforest : Non, bien, en fait,
je voulais juste dire... excusez, Mme la Présidente, je vais m'adresser à vous,
parce que, quand on regarde le code de déontologie, par exemple, des membres du
TAL, les activités politiques sont proscrites. Donc, il faut faire attention
parce qu'il y a un code de déontologie qui proscrit les activités politiques.
Et, si on se réfère au code de déontologie, bien, à ce moment-là, on voit que,
dans le code, c'est comme pas interdit, là, mais ce n'est pas du tout conseillé
d'aller en politique ou de se présenter dans des activités politiques. Donc, le
code de déontologie le proscrit d'emblée.
Mme Nichols : Oui, un code de
déontologie prescrit... un code de déontologie, je comprends que ça... le code
de déontologie dit qu'il ne faut pas le faire, là, mais il reste que ça se
fait. Il y en a dans le milieu, que ce soit, je donne un exemple, un coroner en
chef ou... tu sais, il y en a qui le font puis que ce n'est pas nécessairement
à titre de maire d'une municipalité, mais ça peut être à titre de conseiller
municipal, qui a aussi une fonction assez importante où on vient trancher. Je comprends, là, que, pour les tribunaux
administratifs, là, c'est pas mal plus délicat, hein, d'être juge à la
Cour supérieure puis d'être, en même temps, le maire d'une municipalité. Là, ça
saute vraiment aux yeux. Mais je pense qu'il y a quand même des potentiels
conflits d'intérêts, puis c'est surtout ça qu'on veut éviter, là, par cet
article-là.
Mais, en fait, je pose la question :
Pourquoi ne pas inclure aussi les tribunaux administratifs? Je la pose, la question,
s'il n'y en a pas, de problème, puis il n'y en a pas qui le font, bien,
pourquoi ne pas l'introduire ici? Puis ceux qui le font puis qui le font
présentement, bien, ils auront une disposition transitoire pareille, comme les
commissions scolaires anglophones.
La Présidente (Mme Boutin) :
Voulez-vous répondre?
Mme Laforest : Bien, il faut quand
même faire attention, parce que, là, on parle des candidats pour les élections municipales, par exemple, avec le projet
de loi, comme ça, n° 49, mais là vous donnez l'exemple d'un
coroner. Il faut vraiment inviter et inciter le plus de personnes à se
présenter en politique, surtout les candidats qui ont de l'expérience, les
candidats qui ont... Tu sais, on parle des coroners. Moi, je pense, ce n'est
pas un bon exemple à donner... un bon exemple, parce qu'on s'entend que, si
les gens ont une expérience, un bon vécu, une expérience de choix, bien, tant mieux si les gens se présentent en
politique municipale. Moi, ce que je veux dire, c'est qu'il faut vraiment que... il faut être prudent, parce
que, dans le code de déontologie, il y a des mesures qui proscrivent les
activités politiques.
Maintenant, c'est certain qu'au niveau des juges
je comprends la situation, c'est indiqué ici, dans la loi, mais, si on commence
à déterminer quels postes et quels... Je ne le sais pas, parce que c'est
certain que, là, on ouvre une... on empêcherait de bonnes candidatures à se
présenter en politique municipale. Ça fait qu'il faut être quand même prudent. Me Delisle le mentionnait tantôt, peut-être
que... Moi, je pense que, s'il y a des gens qui se présentent et il y a
des situations vraiment risquées, bien, on s'entend qu'il y a une justice qui
va faire la loi pour déterminer que cette candidature-là ne peut se présenter. Maintenant,
au niveau légal, je vais le redonner à Me Delisle ou Me Paradis. Mais
il ne faut surtout pas commencer à donner... à empêcher des bonnes candidatures
de se présenter en politique.
Maintenant, pourquoi on dit le Directeur général
des élections, la Commission de la représentation et les directeurs de scrutin? Pourquoi... En fait, on
doit se référer à la LERM, selon moi, Me Paradis, mais c'est certain
qu'il y a plusieurs postes qu'on pourrait se
poser des questions à savoir est-ce que c'est bon ou non de se présenter
candidat, mais, selon moi, si les postes déterminés sont affichés ici, à
l'article 235, il y a sûrement une raison. Maintenant, c'est... Votre
question est excellente, mais, en même temps, l'exemple du coroner, moi, ça me
chicote un petit peu.
Mme Nichols : Merci...
Mme Laforest : Peut-être donner plus
d'explications.
Mme Nichols : Je retire l'exemple du
coroner, O.K.? On l'efface, là. Elle n'a pas été dite. On va retirer cet
exemple-là, ce n'est pas un bon exemple. Je vais rester, par exemple, sur les
tribunaux administratifs. Moi, j'accroche sur les tribunaux administratifs, là,
puis c'est bien facile à définir, là, les tribunaux administratifs, là. C'est qui qui joue le rôle d'un juge, d'un commissaire,
d'un... qui siège dans un tribunal administratif. Puis je vais peut-être
expliquer, là, ma logique, là. On va regarder, là, entre autres, le Tribunal
administratif du logement, un commissaire qui est là pour trancher sur des
dossiers en logement, mais qui siège aussi dans une municipalité. Ça peut
être... c'est sûr qu'il peut être un outil,
apporter un complément d'information pour les municipalités, puis tout, mais il
peut y avoir aussi un potentiel conflit d'intérêts, là. Ça fait que moi,
je... on oublie les autres exemples donnés précédemment, mais les tribunaux
administratifs, là, je ne vois pas pourquoi ils ne seraient pas inclus, à moins
que vous me dites que ça a déjà été réfléchi puis le pourquoi on est arrêté aux
tribunaux judiciaires. Moi, si vous me donnez une réponse, là, claire sur
pourquoi on est arrêté aux tribunaux judiciaires, mais qu'on n'a pas inclus les
tribunaux administratifs, je prendrai la réponse que vous
me donnez, mais je veux avoir, tu sais, une réponse précise sur pourquoi on s'est
arrêté aux tribunaux judiciaires.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, Me Paradis.
• (20 h 10) •
M. Paradis (Nicolas) : Merci, Mme la
Présidente. Il faut se replacer, bien entendu, dans le contexte où a été
élaborée la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités,
que ça remonte déjà aux années 80. Les tribunaux judiciaires, ça s'inscrit
directement dans la séparation visuelle des pouvoirs entre le législatif,
l'exécutif et le judiciaire. Eux autres sont clairement identifiés sous cet
angle-là.
Vous savez, les tribunaux administratifs,
plusieurs tribunaux administratifs ont des membres qui ne sont pas eux-mêmes,
même, identifiés comme étant des juges administratifs, proprement dits, par
l'effet de la loi. On pense au Tribunal administratif du logement où on les
identifie comme étant des régisseurs, si mon souvenir est exact, ou, à tout le
moins, des membres du tribunal, appelons-les comme ça. Le Tribunal
administratif du Québec, ce sont des membres également. La nature des fonctions
exercées par les membres de ces tribunaux administratifs, bien que les
fonctions aient, bien entendu, une connotation et une... sont de nature juridictionnelle.
Il y a des décisions, et ils tranchent après débat. Il n'en demeure pas moins
qu'il y a une distinction, à travers le temps, qui avait été effectuée entre le
judiciaire versus le volet administratif. Par contre, le législateur, par le
biais, dans ce cas-ci, de la réglementation, est venu prévoir des garde-fous,
si je peux le dire ainsi, ou des pare-feu, appelons-le comme on veut, pour
assurer, justement, l'équilibre, quand même, entre ces fonctions-là, qui ont
évolué à travers le temps, et les droits que possèdent quand même ces
individus-là, protégés, droits qui sont, par ailleurs, protégés, comme on le
sait, en termes de représentation élective. Il y a des droits qui sont
protégés, comme par les différentes chartes à cet égard.
Donc, ce que prévoit, donc, pour le TAL, le Tribunal
administratif du logement, ou le Tribunal administratif du Québec... c'est par
le biais de leur code de déontologie. Les codes de déontologie, ce n'est pas
des codes dotés purement et simplement, là, à l'interne, là. C'est des codes
qui peuvent être sanctionnés et qui sont appliqués et sanctionnés par le
Conseil de la justice administrative. Ce qui amène quoi? Des situations de
destitution si la règle n'est pas respectée. Pensons notamment au code de déontologie
des membres du Tribunal administratif du Québec. À l'article 17 : «Le membre — donc c'est une situation d'interdiction — ne se livre à aucune activité ou
participation politique partisane aux
niveaux fédéral, provincial, municipal et scolaire.» Donc, c'est prévu
expressément, et très, très largement,
on parle d'activités ou participation. Donc, ça va même plus large que le
simple fait d'exercer une fonction élective. Et, de ce fait, bien, il
peut y avoir une décision rendue par le conseil de la justice administrative
pour destituer ces gens-là s'ils agissaient
en contravention de leur code de déontologie. Donc, dans le fond, ce sont des
mesures... des dispositions qui existent depuis... Me Delisle pourra me
corriger si ce n'est pas le cas, mais, de mémoire, depuis des décennies, depuis
au moins les années 80, et qui n'ont par ailleurs pas posé de difficultés
à la connaissance du ministère à cet égard et qui ne sont par ailleurs, Mme la
Présidente, non plus pas visées par la disposition, là. C'est le droit actuel,
purement, simplement, là, qui s'applique que je vous résume.
Mme Nichols : Je réplique. Mais,
s'ils ont un code de déontologie puis il n'y en a pas, de problème, là, ce
serait quoi, la problématique de l'inclure là? Ça serait la ceinture et les
bretelles? Tu sais, s'il y a un code de déontologie qui dit qu'ils ne peuvent
pas faire de l'implication politique, donc il n'y aurait pas de problème à le
mettre là. Puis je vais vous expliquer mon raisonnement. Tu sais, le Tribunal
administratif du logement, là, c'est un tribunal. Avant, c'était une régie. Là,
on est rendu dans un Tribunal administratif du logement. La RACJ, tu sais, la
RACJ, là, c'est une régie, ce n'est pas un tribunal. Mais reste qu'ils donnent
quand même des permis, ils donnent des permis de terrasse dans les
municipalités, ils donnent... Ça fait que cette personne-là pourrait tout de
même siéger dans un conseil municipal.
J'en ai d'autres, exemples comme ça. Les permis
de boisson de la RACJ, les permis de terrasse de la RACJ puis les tribunaux
administratifs, là, si je ne me trompe pas, là, c'est quand même bien une
juridiction de première instance. Bien que c'est d'ordre administratif, là,
c'est quand même une juridiction de première instance, puis elle est
compétente, entre autres, pour juger les litiges entre qui? Bien, entre
l'administration publique puis les citoyens. Ça fait que moi, je... dont les services d'État, par exemple, ou entre les
administrations, ou entre administrations elles-mêmes. Ça fait que moi,
je pense que c'est peut-être, justement, là, le bon moment de l'inclure, là,
puis en plus, si vous me dites qu'il y en a certains, parce que ce n'est pas
tout le monde, là, mais il y en a certains que, dans leur code de déontologie,
ils ne peuvent pas faire d'implication politique, pour eux autres, ça ne
changera rien, mais ça va être inclus là pour les autres qui ne l'auront pas
dans leur code de déontologie.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
vous pouvez y aller...
Mme
Laforest : Bien moi, honnêtement, je ne suis pas vraiment en accord,
parce qu'on perd vraiment de bonnes candidatures.
Vous avez... Tu sais, tantôt, vous dites : Oui, on émet des permis. Je
donne l'exemple du Tribunal administratif du logement. Mais pourquoi la
personne ne pourrait pas se présenter, considérant qu'évidemment la personne se
met dans une situation possiblement, je ne dirai pas de conflit d'intérêts...
Mais, en même temps, le régisseur qui est... c'est rare, là, quand même, qu'il
se présenterait comme candidat, il a un possible conflit d'intérêts. Mais, si
la personne décide de démissionner de son poste pour se présenter, pourquoi,
tout de suite, on bannirait la possibilité que la personne se présente? On
s'entend que des régisseurs à la Régie du logement, bien là c'est certain que
c'est comme mon ministère à moi... de dire que les régisseurs à la Régie du
logement, au Tribunal administratif du logement, ne
pourraient se porter candidats parce qu'il y a un possible conflit d'intérêts...
En même temps, tu sais, on le sait très bien, là, il y a quand même des
instances pour évaluer la situation. La CMQ est là, tout le monde est là pour
évaluer le potentiel conflit d'intérêts.
Mais là je trouve honnêtement... de tout de
suite ajouter de potentiels bons candidats quand il y a des instances pour
évaluer les conflits d'intérêts, comme la CMQ, c'est embêtant. Puis honnêtement
un président, comme je vois, là, tu sais, un
président du Tribunal administratif
du logement ou encore tous les
régisseurs qui travaillent à la Régie du logement, personnellement, ça
aiderait dans les municipalités, parce que les permis avec les logements, les
permis avec les appartements, les possibles évictions... on aiderait vraiment
une municipalité, là.
Ça fait que moi, je ne vois pas que ce serait vraiment
aidant, ou facilitant, ou... ce ne serait pas avantageux d'ajouter cette profession-là, là. Mais je ne sais
pas pourquoi vous voulez absolument... qu'on ajouterait cette profession-là ici.
Moi, je pense que ces professionnels doivent répondre à leur code de déontologie,
puis, en même temps, s'il y a un possible conflit d'intérêts, bien, les
instances sont là pour évaluer la situation et prendre décision.
Je ne sais pas, est-ce que c'est arrivé déjà
dans... Donnez-moi des informations. Est-ce que c'est déjà arrivé qu'il y a un
possible juge ou régisseur qui s'est présenté candidat, et il y a eu conflit
d'intérêts? Peut-être me donner des
exemples, puis là je vais dire : Ah! O.K., ce serait peut-être bon de les
inclure. Si on avait des exemples, c'est sûr que...
Mme Nichols : Bien, ma collègue a
peut-être des exemples, je vais lui céder la parole, mais j'ai quand même des
arguments qui disent... des arguments. Moi, je suis convaincue qu'on devrait,
les tribunaux administratifs doivent en faire partie. Moi, c'est clair dans ma
tête, là. S'il y a des conflits d'intérêts, là, pour un juge de la Cour
supérieure, de la Cour d'appel... bien, pas de la... bien, s'il y a des
conflits potentiels là, il y a certainement encore des conflits potentiels à un
niveau plus bas. C'est quand même des personnes qui sont en... ils ont un poste
d'autorité, là, ils ont... puis on a beau dire que leur code de déontologie
prévoit qu'ils ne peuvent pas s'impliquer dans la politique, bien, justement,
s'ils ne peuvent pas, on va l'écrire, on va l'ajouter ici.
Mme Laforest : Donc, si on l'ajoute
ici... si je comprends votre réflexion, si on l'ajoute ici, on va aussi
travailler avec la Loi sur les élections, parce que c'est la même disposition.
Donc, si on fait ça ici, à l'article 3, on doit prévoir la même chose pour les députés. Si on prévoit la même chose pour les députés, on est en train de dire que des régisseurs ne pourraient se présenter député.
C'est quand même... je ne sais pas, mais c'est impossible, là.
Moi, je vois...
Premièrement, au Tribunal administratif du
logement, il faut faire attention, le poste qu'ils occupent est un poste de
régisseur. Là, vous parlez des juges à la Cour du Québec, Cour d'appel, Cour
supérieure, Cour municipale. Donc, au Tribunal administratif du logement, ce
sont des régisseurs.
Pourquoi ajouter la fonction du régisseur ici,
au TAL? Puis, en plus, il faudrait vraiment... On serait obligé de rechercher
l'uniformité avec la Loi électorale pour les députés du Québec. Tu sais, il
faut être prudent. Moi, je pense qu'il y a une prudence à avoir, là. D'accord?
Mme Nichols : Mais oui, de la
prudence à avoir, c'est notre rôle, justement, de prévoir ça puis de prévoir
tout conflit d'intérêts...
Mme Laforest : Mais il faut...
Oui.
Mme Nichols : ...parce que les
tribunaux administratifs, là, au Québec, là, on le sait, là, ils
interviennent... je pense que 70 %, là, j'ai lu ça en quelque part, là,
que 70 % des décisions, là, ou des litiges qui sont devant les tribunaux,
70 %, c'est devant des tribunaux administratifs. Ça fait que, déjà là,
hein, ça augmente de beaucoup le risque potentiel de conflit d'intérêts. Puis
eux autres, bien, c'est ça, ils entendent souvent des... ils viennent souvent régler
des conflits entre l'État puis entre les citoyens.
En tout cas, moi, je le vois clairement, là, la
problématique là. Si vous me dites : Ça a des incidences un peu trop... un
peu partout puis c'est trop lourd à changer, je vais le comprendre. Mais moi,
je suis d'avis que ça devrait être inclus dans les...
La Présidente (Mme Boutin) :
...députée d'Anjou—Louis-Riel
avait une intervention.
Mme Laforest : Il n'y a plus
personne qui va se présenter.
La Présidente (Mme Boutin) :
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
allez-y.
• (20 h 20) •
Mme Nichols : Bien non, je ne
pense pas, là...
Mme Thériault : ...Mme
la Présidente. Vous savez que l'intervention de ma collègue est vraiment très
judicieuse, parce qu'en en parlant, là, tu as des exemples qui deviennent
flagrants, O.K., honnêtement. Quand tu dis le Tribunal administratif du
logement, je comprends très bien que le régisseur, c'est un régisseur, là, ce
n'est pas un juge, mais c'est quand même une personne qui est en autorité, qui
va rendre des jugements. Les offices municipaux d'habitation ont des conseils
d'administration sur lesquels les conseillers municipaux ou les maires siègent
et les offices municipaux d'habitation peuvent avoir des litiges contre des
résidents, dans un HLM ou autre, qui vont se ramasser en cour à un moment
donné.
Ce que ma collègue dit,
c'est qu'il faut éviter qu'une personne puisse avoir deux fonctions, comme
c'est le cas présentement du commissaire à la commission scolaire qui est en
même temps maire, qui est juge et partie. Bien ça, c'est une personne qui est
déjà élue, ça fait qu'on comprend qu'il y a une mesure transitoire puis qu'un
jour ça ne sera plus possible parce que c'est dans la loi. «Fine», pas de
problème avec ça. Mais là, quand on dit : Les juges des tribunaux supérieurs ne peuvent pas parce qu'ils
sont appelés à régler des litiges, parfait, mais là il y a deux exemples
qui sont flagrants où tu peux avoir un problème de conflit d'intérêts. Un OMH
qui a une cause devant la Régie du logement
puis qu'à l'OMH tu as quelqu'un qui est conseiller municipal qui siège sur le
conseil d'administration, qui est aussi à la régie... au Tribunal
administratif du logement, ça, c'est un exemple.
Le deuxième exemple, c'est la RACJ, qui est
aussi un tribunal administratif, c'est la Régie des alcools, des courses et des
jeux, qui donne les permis de boisson. Il donne les permis de boisson sur les
terrasses. Les permis de terrasse, dans l'espace, la construction, c'est le
municipal qui le donne. Ça fait que, là, tu peux avoir quelqu'un qui est à la
régie, qui va rendre un jugement sur un permis de boisson sur la terrasse, puis
la même personne, elle peut se ramasser conseiller municipal dans une
municipalité qui va donner le permis de construction de terrasse. Il y a là
clairement un conflit d'intérêts. Il y a des potentiels de conflits d'intérêts.
Si on dit : Bien, un agent officiel ou
d'un... candidat d'un parti politique ne peut pas être candidat et agent
officiel, il doit choisir, pas de problème. Moi, honnêtement, là, je ne pense
pas qu'on doit siéger dans un tribunal administratif puis qu'on peut être
conseiller municipal en même temps, parce que, là, tu as clairement beaucoup de
potentiels de conflits d'intérêts. Quand vous me parlez des candidats pour
devenir députés, moi, je n'ai pas de problème. Les gens, là, peuvent prendre
des congés sans solde, hein? On peut être député puis prendre des congés sans
solde. Il y en a plein qui l'ont fait, là, ici, là, qui ont pris des congés
sans solde. Que ce soient des professeurs, ou des gens qui sont dans le monde
de la finance, ou peu importe, là, il y en a qui prennent des congés sans
solde. Ceux qui sont dans la fonction publique, là, on va parler de Martine
Ouellet parce qu'elle n'est plus députée ici, bien, elle, elle était
fonctionnaire pour Hydro-Québec. Elle a pris un congé sans solde, puis c'est
bien correct, là, il n'y a pas de problème avec ça, puis elle peut reporter son
congé sans solde le temps que les règles lui permettent, là. Je n'ai pas de trouble
avec ça, moi. C'est beau.
Je ne veux pas empêcher quelqu'un de se
présenter, même pas au provincial ni au municipal. Je ne veux pas que quelqu'un
ait un cumul de deux fonctions, parce que, là, tu as un potentiel de conflits
d'intérêts, et c'est ce que ma collègue parle quand elle parle des tribunaux
administratifs. Puis là vous nous avez demandé des exemples. Je ne peux pas
vous mettre un nom, mais, puisque ça existe au niveau de la commission
scolaire... Ça existe déjà, au niveau de la commission scolaire, qu'il y a un
maire. Ce n'est même pas un conseiller, c'est un maire. Il cumule déjà deux
fonctions. On l'a enlevé, là. Pourquoi? À cause du risque de potentiel de
conflits d'intérêts.
Bien, les deux exemples que je viens de vous
donner, bien, moi... Tu peux choisir. On choisit dans la vie, pas de problème.
Tu fais le choix que tu veux, tu veux faire de la politique, tu choisis de
laisser un salaire sur la table. On en a parlé, dernièrement, en masse. Je
comprends qu'il y a peut-être un code d'éthique quelque part, mais le code
d'éthique, entre vous puis moi, là, quand les propres élus municipaux ne
suivent même pas leur formation, puis qu'il n'y a pas de représailles avec eux
autres, là, puis qu'ils se représentent, mandat après mandat, mandat après
mandat, sans avoir suivi leur formation en éthique et en déontologie... quant à
moi, ils devraient être rendus inéligibles s'ils ont fait des élections puis
qu'ils n'ont pas suivi ça. Ça, c'est mon opinion, là. Politique est... égale
éthique, en partant. Ça fait que, peu importe du domaine où tu viens, là, le
cumul des fonctions, ça ne marche pas.
Puis c'est bien évident que le Tribunal
administratif du logement, parce qu'il entend des causes par rapport aux
offices municipaux d'habitation, puis que les conseillers municipaux siègent
là-dessus, que tu sièges ou que tu ne sièges pas, tu as les apparences de
conflit aussi. Puis moi, je pense que la justice, que ce soit de la justice
administrative au niveau de la RACJ, au niveau du Tribunal administratif du
logement ou peu importe le type de tribunal, on ne peut pas la mettre en péril.
Ça fait qu'honnêtement je pense que c'est correct de ne pas penser à cumuler
des fonctions, pas du tout.
Ça fait que le questionnement est logique. C'est
juste ça qu'on veut éviter, là. Pour de vrai, c'est juste ça qu'on veut éviter.
Puis je vous dis, là, il y a tellement de cas de conflits d'intérêts à un
certain moment donné... Puis moi, dans 20 ans de vie politique, j'en ai vu
en masse, là, dans le monde municipal pas mal plus qu'au provincial, mais même
au provincial, hein, il y en a encore, malgré les codes, malgré les engagements.
Ça fait qu'honnêtement, là, je comprends la
frilosité de ma collègue la députée de Vaudreuil, puis c'est tout à fait
logique de dire que ce n'est pas compatible, les deux. Ça ne peut pas être
compatible. Puis c'est clair que quelqu'un qui va passer devant la régie... le
Tribunal administratif du logement, pardon, puis que le maire, il est là... tu
as bien beau dire qu'il va se récuser, là... L'apparence. Les tribunaux.
L'apparence. La RACJ, c'est la même chose. C'est à la RACJ qu'ils donnent le
permis de boisson sur la terrasse puis c'est la municipalité qui donne le
permis de construction de terrasse. Tu as un gros conflit. Donc, il faut... Je
pense que ça prend un amendement, là. Définitivement, là, il y a quelque chose
qui ne marche pas.
La Présidente (Mme Boutin) :
Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Nichols : ...ajouter
peut-être, là, un complément d'information, là. Il y a 15 tribunaux
administratifs au Québec. Ça représente environ 400 juges administratifs.
Bien, quand on dit que, bien là, on va manquer de candidats pour les élections
municipales, je ne pense pas qu'il y ait 400 personnes, là... Tu sais, il
y a 400 juges administratifs au Québec, là. Ça fait que, s'il y en a deux
qui voulaient se présenter, peut-être que ces deux-là avaient déjà un code de
déontologie qui ne leur permettait pas de faire de politique.
Mais
je me demandais, là, est-ce que... Est-ce que c'est le fait que les juges
administratifs ne sont pas soumis, mettons, aux mêmes règles de procédure que
les juges de la Cour supérieure ou de la Cour d'appel que c'est pour ça qu'on
les classe... qu'on les classe à part puis qu'on ne veut pas les inclure dans
les... c'est pour ça qu'on ne voudrait pas les inclure là? Je cherche juste à
savoir pourquoi on ne veut pas les inclure.
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la ministre, allez-y.
Mme
Laforest : Bien, en fait, dans tous les cas de déontologie, par
exemple, du Tribunal administratif, dans toutes
les fonctions... dans les codes de
déontologie du Tribunal administratif, comme vous les nommiez
précédemment, c'est impossible d'exercer des fonctions politiques. C'est déjà
indiqué, c'est déjà exigé dans le code de déontologie. Alors, c'est déjà prévu.
Maintenant, il ne
faut pas oublier, par exemple, que, si un candidat, par exemple, se présente aux
élections municipales — parce
qu'il faut vraiment revenir à l'article 3 — et contrevient à sa
fonction de candidat aux élections municipales par rapport à la fonction qu'il
exerçait auparavant, bien, il ne faut pas oublier, il y a la Commission
municipale du Québec qui va exercer son devoir de valider qu'il y a un possible
conflit d'intérêts. Ça fait que, du côté du
Tribunal administratif, des tribunaux administratifs du Québec, c'est important
de mentionner qu'on ne peut pas exercer de fonction politique et c'est
bien indiqué dans le code de déontologie. Donc, ça, tout de suite, c'est réglé.
L'autre problématique
qu'on discutait tantôt, s'il y a un possible conflit d'intérêts, on a la
Commission municipale, également, pour
valider l'éligibilité du candidat. Ça fait qu'on a, comme vous le dites, là,
bretelles et... on a tout, là, pour dire... Écoutez, là, le Tribunal
administratif du Québec, avec ce qui a été mentionné auparavant, il a des
devoirs au niveau du code de déontologie, au niveau des fonctions exercées au
niveau politique. Et il y a la CMQ, parfois... Et souvent, s'il y a un
possible... Là, vous dites deux possibles candidats. Bien, s'il y en a deux,
bien, il y a la Commission municipale également pour voir est-ce qu'il y a
conflit d'intérêts ou non.
Alors, je pense qu'on
a un bon cadre pour dire... Écoutez, tout est bien prévu ici. On ne peut pas
ouvrir ça. Moi, je pense que, déjà... Puis il ne faut pas oublier, tantôt... On
parle de la régie. Oui, il y a plusieurs exemples, mais, en même temps, il faut
voir que, si on empêche de bonnes candidatures à se présenter... Et surtout,
là, quand on a des codes de déontologie qui prévoient la possibilité ou non
d'exercer la fonction d'élu, bien, c'est prévu dans leur code de déontologie,
donc il y a un respect. Et en plus, bien, moi... il faut voir qu'il y a un
risque, là. Si la personne qui doit respecter son code de déontologie ne le
respecte pas parce qu'elle exerce des fonctions politiques, bien, c'est... il y
a un risque, là, pour le futur candidat.
La Présidente (Mme
Boutin) : Mme la députée de Vaudreuil, allez-y.
• (20 h 30) •
Mme
Nichols : Bon, moi, je n'ai
pas vérifié le code de déontologie, là, des juges des tribunaux
administratifs. Là, on est en train de présumer que, dans leur code de
déontologie, c'est indiqué qu'ils ne peuvent pas s'impliquer en politique
municipale. Là, c'est ce qu'on est en train de présumer. L'autre chose, là, si
c'est écrit ici que les juges des tribunaux judiciaires, là, si on les... si,
eux autres, on les met là, c'est-tu parce qu'eux autres, dans les tribunaux
judiciaires, là, Cour supérieure, Cour d'appel... Ça veut-tu dire qu'eux
autres, dans leur code de déontologie, ce n'est pas prévu, puis ils peuvent
faire de la politique municipale, puis on vient leur interdire ici?
Mme
Laforest : Bien, en fait, on vient... Ici, c'est parce que c'était
important d'aller rechercher l'uniformité de... entre la LERM et la Loi sur les
élections, comme je le mentionnais tout à l'heure. Donc, c'est ce qu'on a fait
ici, avec l'article 3, pour les fonctions qui sont indiquées ici, au point
n° 2.
Mme Nichols :
Bien, est-ce que c'est pour ça qu'on ne met pas les tribunaux administratifs?
Parce que ce n'est pas inclus dans l'autre loi? Est-ce que c'est pour ça? Parce
que, tu sais, ça va... on va clore le sujet puis on va comprendre même si on
n'est pas d'accord avec ça puis même si je pense qu'on devrait quand même
inclure les tribunaux administratifs, là, mais est-ce que c'est...
Mme
Laforest : Bien, il y a d'autres aspects à considérer, parce que, tu
sais, tantôt, je le redisais, là, le tribunal administratif, là, là, il faut
faire attention, parce que ce n'est pas des juges. Le Tribunal administratif du
logement, ce sont des régisseurs. Donc, est-ce qu'on les inclut ici quand ce
n'est pas la fonction de juge? Est-ce que Me Delisle, peut-être, pourrait
plus...
Mme
Nichols : ...ils sont considérés comme des juges administratifs, ils font
partie des 400 juges administratifs. Ils sont des juges
administratifs et ils font partie des... ils sont comptabilisés dans les
15 tribunaux administratifs du Québec.
C'est-tu ça, 15? Bien, je pense que c'est 15 tribunaux, à moins que je me
trompe, mais, je pense, c'est 15 tribunaux administratifs du
Québec, 400 juges administratifs. Puis évidemment ils ont des expertises
très variées, ça, j'en conviens, puis ils
ont des expertises variées, là, indépendamment du tribunal administratif dans
lequel ils exercent leur métier de juge... leur profession de juge
administratif. Ça fait que ça, moi, dans ma tête, là, je peux en parler pendant
une heure, ce n'est pas un critère, ce n'est pas un critère.
La même chose, le
code de déontologie auquel ils ont, comme professionnels... Je suis certaine
qu'un juge de la Cour supérieure, là... Puis je pourrais texter, j'en ai, des
collègues, là. Je pourrais leur demander de vérifier si, dans leur code de
déontologie, c'est prévu ou pas, mais on le met ici sous prétexte que les juges
des tribunaux judiciaires font partie de l'autre loi.
Ça fait que, moi, là, si
vous faites juste me dire qu'on ne met pas les juges administratifs parce
qu'ils ne sont pas dans l'autre loi, puis il
faudrait faire la même chose dans l'autre loi, puis c'est trop complexe, je
vais comprendre. Je ne serai pas d'accord, ça, je vous le dis, je ne
serai pas d'accord parce que, selon moi, ces 400 juges administratifs là,
bien qu'ils ne veulent pas tous faire de la politique municipale, bien qu'il y en
a peut-être la moitié qui ont un code de déontologie qui ne leur permet pas de
faire de la politique municipale, moi, je pense que ce n'est évidemment pas
leur place, en 2021, où on est très fragile à l'éthique et à la déontologie, où
l'apparence de conflit d'intérêts, on est très pointilleux, très sur ces...
même sur l'apparence de conflit d'intérêts...
Ça fait que moi, je veux juste avoir la vraie
raison pourquoi on ne la met pas là. Est-ce que c'est juste trop compliqué de
l'agencer avec l'autre loi? Si c'est ça, on arrête ça là puis on va passer à
d'autre chose. On vous aura signifié qu'on n'est tout simplement pas d'accord.
Puis on est là, ça fait que c'est le temps de faire le changement. Puis, quand
il y aura des changements à prévoir dans l'autre loi, les autres changements
auront lieu dans l'autre loi, mais on le
fait, là. On est en train de regarder, on est en train de le faire, on est en
train de faire des modifications pour dire qu'est-ce que... tu sais,
qu'est-ce qu'on... tu sais, où on est éligibles ou où on ne l'est pas.
Ça fait que
je ne sais pas quoi vous dire de plus. Je pense que... plaider le dossier. Puis
je le rappelle, là, tu sais, la seule différence qu'il y a entre un juge
administratif puis un juge... tu sais, peut-être, oui, le salaire, évidemment,
là, le salaire entre un juge d'un tribunal administratif puis le... un juge
d'un tribunal... des tribunaux judiciaires, bien, c'est peut-être la
procédure... les procédures auxquelles ils sont tenus, les règles de procédure
qui sont peut-être différentes, les règles de procédure tant au niveau des
auditions, au niveau des... Ça fait que c'est certainement les règles de
procédure, les salaires, bien sûr, mais il reste que c'est des personnes en
haute autorité, des personnes qui tranchent des débats pour les citoyens, des
personnes qui... Puis, si c'est conflictuel puis qu'on met les juges des
tribunaux judiciaires là, je ne vois pas pourquoi on ne met pas les tribunaux
administratifs. C'est 400, on ne vient pas s'en barrer, on ne vient pas en
éliminer tant que ça qui ont un potentiel d'être maires ou conseillers
municipaux.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Merci. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, vouliez-vous ajouter? Allez-y.
Mme Thériault : Bien, moi,
j'ajouterais tout simplement, là, on va juste se dire les vraies affaires,
quand tu es nommé juge à la cour municipale, à la Cour supérieure, Cour
d'appel, Cour du Québec, là, c'est la conférence des juges puis, tu sais, c'est
comme... c'est la conférence des juges qui vont décider combien les juges
gagnent, là, hein? Ce n'est pas le politique qui va leur dire comment tu
gagnes. Tu es nommé juge jusqu'à bonne conduite, jusqu'à 70 ans. Puis il y
a une grosse différence entre le traitement...
Bien, en fait, que tu sois commissaire au
Tribunal administratif du logement ou commissaire à la RACJ, tu rends des
décisions quand même, c'est des décisions qui ont force de loi puis qui
viennent influencer les choses. Mais, dans un cas, tu es juge, tu es
indépendant totalement. Le gouvernement, il n'a pas un mot à dire sur combien
tu gagnes en plus de ça. Puis, de l'autre côté, bien, c'est des fonctionnaires
qui sont dans la fonction publique avec des conditions de travail bien
définies. Puis ça coûterait bien trop cher au système québécois de prendre tous
les commissaires qui sont dans nos tribunaux administratifs puis d'en faire des
vrais juges. Ça, c'est mon éditorial puis mon expérience de ministre qui vous
parle, Mme la Présidente.
Ça fait qu'honnêtement, là, c'est du monde qui
vont juger des causes, O.K.? J'ai juste le mérite de dire les vraies affaires,
mais c'est du monde qui juge des causes. Puis là ce qu'on est en train de
faire, c'est qu'on dit : Bien non, on
va les laisser se présenter, là, puis, après ça, bien, on redéposera une juge...
une cause, puis ça ira à la commission des
affaires municipales, puis finalement ça se ramassera en cour, puis finalement,
bien, on fera une élection partielle.
Ils sont en conflit d'intérêts. Ils sont juste
en conflit d'intérêts. Tu ne peux pas être conseiller municipal, gérer un
office municipal d'habitation, prendre des décisions qui relèvent de ça puis
être en même temps commissaire au Tribunal administratif du logement. Tu ne
peux pas être conseiller municipal puis siéger à la RACJ. Ça ne se peut pas,
c'est la Régie des alcools, des courses et des jeux qui donne les permis. C'est
une question d'éthique, et de transparence, et de confiance en la justice, Mme
la Présidente.
Ça fait qu'honnêtement ma collègue, elle est à
la bonne place. Puis, moi, le potentiel des candidats, quand tu te dis :
Tu as 400 juges administratifs, mettez-en même 800... On est
8 millions. Enlevez les enfants, mettez les hommes, les femmes, là. On est
juste 125 députés, là, multiplié par quatre ou cinq partis, bien, ce n'est
pas vrai qu'on n'est pas capables de trouver des candidats potentiels dans
toutes les formations politiques, là, il y en a, que ce soit municipal ou bien
que ce soit provincial, là. Puis ce n'est pas dit que parce que tu es juge que
tu as le goût de te présenter en politique parce que tu es commissaire, là, tu
sais. Mais, en attendant, la réalité, c'est que tu as un potentiel de conflit
d'intérêts puis qu'on est en train de dire : Faites-vous élire, allez-y,
là, parce que, vous, on ne vous rend pas inéligible. Les autres, on leur...
Aïe! Écoutez, on dit à quelqu'un qui est agent
officiel d'un parti politique ou d'un candidat... Moi, mon agent officiel, là,
il fait du bénévolat. Le vôtre aussi, il fait du bénévolat. Nos agents
officiels à nous qui sont élus ici, là, font tous du bénévolat. Tu es bénévole,
tu n'es pas payé, tu ne gagnes pas ta vie. Puis là tu dis à quelqu'un : Tu
renonces à une activité bénévole parce que... qui touche la politique parce que
tu veux te présenter comme un politicien. C'est un choix qu'on leur fait.
Parfait, tu choisis. Mais quelqu'un qui veut faire de la politique, je trouve
ça bien noble, moi, pas de problème, tu n'es plus agent officiel, puis ça vient
de régler le problème. Je vais m'en trouver un autre ou elle va s'en trouver un
autre, puis il va s'en trouver un autre ou peu importe.
Mais là on permet à un commissaire qui va faire
des jugements qui touchent le domaine municipal d'être un élu municipal. Ça
fait qu'autrement dit ce qu'on a fait, dans le projet de loi n° 40, pour
éviter qu'un commissaire scolaire soit en même temps élu... Parce qu'on l'a
fait dans le projet de loi n° 40, là. On voyait qu'il y avait une possibilité de conflit d'intérêts. On le fait là, puis, dans
les autres tribunaux administratifs ou bien dans les régies avec les
commissaires ou bien les juges, appelez-les comme vous voulez, là, on ne le
fait pas, là. Bon, c'est évident qu'il va y avoir, à un moment donné, une cause
qui va faire un conflit.
Qui aurait pensé, là... Puis là, bien, mon collègue
de Laval est là, mon collègue de Chomedey est là. Qui aurait pensé que le maire
de Laval se présente? Puis, honnêtement, là, on l'a sorti, le jugement, là,
puis il a acheté une maison, puis la maison était en rénovation, puis il ne
l'habitait pas, puis il n'était pas résident depuis un an, puis il s'est
présenté, puis on l'a laissé faire. Puis finalement, bien, la cour a tranché
puis elle a dit : C'est bien correct. Mais il n'y a pas personne qui a
contesté, mais, honnêtement, là, il n'était pas... on ne pouvait pas le rendre
éligible, il ne l'était pas, il ne répondait pas aux conditions des règles.
Moi, je ne sais pas si c'est un bon maire, je sais juste qu'il y a une
situation qui s'est produite qui n'aurait pas dû puis que, finalement, c'est un
tribunal qui a tranché, alors que le tribunal n'avait pas d'affaire à trancher,
parce que les règles sont claires en partant.
Là, on veut
mettre des règles claires. Qu'un membre du Parlement ne se présente pas pour
cumuler les deux fonctions, bien,
c'est bien correct aussi. Puis moi, je devrais même... Honnêtement, vous
pourriez même mettre : Un député
du gouvernement du Québec, là, un député du Parlement du Québec, là, ne peut
pas cumuler les deux fonctions. Je trouve ça indécent si ça arrive.
Vraiment, là, je trouve ça indécent. Quand tu déposes ta candidature, tu ne
devrais pas être député. Mais là ce n'est pas écrit ici qu'un député ne peut
pas. C'est écrit «un membre du Parlement», pas un membre de l'Assemblée
nationale, c'est un membre du Parlement. Ça fait qu'honnêtement le membre du
Parlement devrait être là. Ça, je vais vous
dire ce que ça va éviter. Ça va éviter qu'il y ait des députés qui sont en
poste, qui vont demander des congés sans solde, puis qui vont utiliser
les affaires qu'ils ont, les outils à leur disposition pour pouvoir se présenter au municipal. C'est ça que ça va
éviter, mais là ce n'est pas là. On pourrait faire un amendement puis en
parler.
Mais un tribunal administratif, c'est la même
affaire, Mme la Présidente, là. Là, ce n'est pas vrai que, tu sais... On va
appeler un chat un chat. Ce n'est pas un éléphant, c'est un chat. Puis là,
bien, on est en train de dire que quelqu'un qui rend des jugements au tribunal
administratif favorable à un OMH d'habitation... puis on va se demander pourquoi,
après ça, les groupes de défenses des droits des locataires puis des HLM n'ont
pas confiance dans notre système politique. Tout ce qu'on cherche à faire,
c'est éviter un potentiel de conflit d'intérêts en excluant.
La raison, là, pourquoi les juges des tribunaux
judiciaires, c'est parce qu'eux autres ils rendent des causes avec les
élections. Des décomptes judiciaires, des décomptes... c'est eux autres qui
vont rendre coupables les gens d'avoir fait des infractions. C'est les juges
qui font ça. Tu ne peux pas être juge en même temps puis dire : Bien, je
m'en vais me présenter aux élections. C'est correct, tu choisis, là. Puis ce
n'est pas de pénaliser, c'est de faire... c'est obliger les gens à faire un
choix, parce que tu ne peux pas avoir le beurre, l'argent du beurre, le lait,
la vache, puis le pain, puis tout qu'est-ce que tu veux. Bien, je trouve juste
que c'est un illogisme.
Ça fait que ma collègue a tout à fait raison,
puis j'abonde dedans son sens. Puis, au début, je n'étais pas trop sûre, mais,
honnêtement, plus tu creuses puis plus on peut trouver des exemples où les gens
peuvent être en conflit parce qu'ils sont conseillers municipaux puis, en même
temps, ils sont juges dans le tribunal administratif ou commissaires. Il y a un
potentiel de conflit, il y a une apparence de conflit, puis on ne rend pas
service pantoute à la justice administrative du Québec quand on permet de
laisser faire ça, quand on dit même qu'un maire ou un conseiller municipal ne
peut pas être commissaire scolaire. Pourquoi? Parce que les municipalités puis
les centres de services scolaires maintenant, y compris les commissions
scolaires anglophones, peuvent prendre des décisions par rapport au terrain
pour construire des écoles, puis les municipalités peuvent revendiquer.
Ça fait qu'honnêtement je ne sais pas qu'est-ce
que ça prend pour dire qu'il y a un conflit potentiel quelque part, là, mais
moi, je le vois puis je ne suis pas toute seule à le voir, là. Oui, sauf que...
Puis, honnêtement, ce n'est pas parce que je suis assise dans l'opposition, là.
Puis là on a parlé des membres du Parlement du Canada, mais on devrait
peut-être même ajouter les membres de l'Assemblée nationale du Québec en plus
de ça. Moi, tu ne peux pas avoir les deux. Tu choisis un ou l'autre, il n'y a pas
de problème.
• (20 h 40) •
La Présidente (Mme Boutin) : M. le
député de Chomedey, à vous d'intervenir.
M. Ouellette : Mme la Présidente, je
ne sais pas si c'est... La ville de Laval a produit beaucoup d'exemples pour,
justement, ce genre d'article là. Mon prédécesseur, qui était député de Laval,
était aussi maire de Chomedey. Il était député à l'Assemblée nationale, il a
été président de l'Assemblée nationale, il était maire de Chomedey. À un moment donné, il a dû faire un choix. Ça a dû être
dans une loi, à quelque part, qu'il ne pouvait pas cumuler deux
fonctions. Là, c'est disparu. Même le Parlement du Canada irait.
Je me permettrais juste un commentaire. Je
souscris entièrement les commentaires de ma collègue de Vaudreuil sur les
tribunaux administratifs. Puis, même si un juge d'un tribunal administratif est
en conflit avec son code de déontologie, bien, il n'y a pas personne, puis on
l'a vécu encore à Laval, il n'y a pas personne qui va intervenir avant
l'élection. Puis, s'il y a quelqu'un, à ses frais, qui veut déposer une plainte
ou une requête en Cour supérieure après l'élection, parce que la personne va
avoir été élue, là, ça va prendre un an, deux ans, trois ans, puis, des fois,
quand le jugement arrive trois ans après, bien, la balance des probabilités,
c'est de dire : Bien, on ne recommencera pas une élection qui va coûter
1 million aux contribuables pour faire une élection partielle à la mairie
par rapport à x, y, z. On l'a vécu à Laval par le passé. On s'était fait dire
par le Directeur général des élections : Bon, sa déclaration de
candidature, sous serment, fait état qu'il doit être correct, puis, si vous
pensez qu'il n'est pas correct puis il est inéligible, vous déposerez une
requête en Cour supérieure.
Donc, je reprends le même exemple. Le juge
administratif, s'il est en contravention avec son code de déonto, il ne peut
pas faire de politique, mais il y a toujours du monde qui sont là pour tester
le système, Mme la Présidente. Il va dire : Bon, bien, ils me poursuivront. Ça fait que moi, je
vais me faire élire comme maire, ils me poursuivront. Et le jugement arrive quelques années après, puis il
reste en poste parce que ça coûterait 1 million faire une élection ou ça
coûterait 500 000 $. Vous
savez, on fait des élections partielles, à l'Assemblée nationale, sur des
départs, et la première nouvelle qu'on a dans le journal le
lendemain : il y a 600 000 $ d'argent des contribuables qui s'en
va pour x, y raisons.
Mme la Présidente, j'apporte ce commentaire-là
juste pour vous dire que j'ai confiance à la Commission municipale, j'ai
confiance aux présidents d'élection, j'ai confiance au Directeur général des
élections, j'ai confiance aux institutions qui régissent ça. Sauf qu'il n'y a
pas personne qui intervient. Puis la personne qui va décider, le juge
administratif qui va décider de se présenter à la mairie à un endroit, bien, il
n'y a pas personne qui va intervenir avant
son élection. Puis après, bien, ça va prendre un citoyen qui est prêt à
dépenser des milliers, des dizaines de milliers de dollars pour déposer une requête à la Cour
supérieure, parce que ce n'est pas le système qui va le faire, Mme la
Présidente.
Et c'est un peu une des raisons pourquoi nos
citoyens, on... les politiciens, on est dans le dernier rang de la dernière colonne.
Faites n'importe quel sondage, et ça a l'air que c'est à la mode, les sondages,
aujourd'hui, faites n'importe quel sondage, et demandez la place des
politiciens, puis faites un petit sondage, ce soir, à ceux qui nous écoutent,
et ils devraient être très nombreux, mercredi soir, à nous écouter, et ils vont
vous le dire.
On crée des règles et on prend la peine de faire
des exceptions ou on prend la peine de faire un amendement à l'article 235
pour un rapport qui n'est pas soumis. On apporte ces exemples-là, et puis on
est d'accord. On peut ne pas être d'accord avec des amendements qui ne sont pas
là, mais, en 2021... Probablement que, si on avait étudié le même
article 235 en 2015 ou en 2012, avant la commission Charbonneau, il n'y a
pas personne qui en aurait parlé. En 2021, avec tous les conflits d'intérêts,
les non-respects de code de déontologie, les... que tout le monde étire
l'élastique partout, je pense qu'il est tout simplement normal... puis je ne
vous dis pas qu'on va avoir un amendement puis je ne vous dis pas que ça va
changer quoi que ce soit, mais il est normal qu'on dise aux citoyens du
Québec : On a une préoccupation comme législateur. C'est notre job, c'est
notre job. On représente les citoyens du Québec, c'est notre job de leur
dire : On est préoccupés.
Puis peut-être les Lavallois sont encore plus
préoccupés, parce que c'est toutes des affaires qui arrivent à Laval. Le
président de l'Assemblée nationale était maire de Chomedey, deux jobs. Le
président de la commission scolaire anglophone, il est conseiller municipal à
Laval. Bon, peut-être parce qu'on est une grosse ville. J'aimerais peut-être ça
que ça arrive à Saint-Georges de Beauce ou j'aimerais peut-être ça que ça
arrive à Saguenay ou que ça arrive ailleurs, Mme la Présidente, mais ça arrive
à Laval. On est un exemple très positif pour améliorer et amender des lois. Ça
fait que ce n'était tout simplement qu'un commentaire.
Si on a... En fonction de ce que Mme la députée
de Vaudreuil a demandé... vous a demandé, Mme la Présidente, on est bien prêts à prendre les explications que
Me Paradis, ou Me Delisle, ou Mme la ministre nous apportera,
mais je pense que c'est important, pour les citoyens du Québec, qu'on vous
fasse part de nos préoccupations. Parce que, la prochaine fois qu'on aura le juge du TAL qui
sera rendu maire de Saint-Gédéon et qui aura été inéligible parce que
c'est contraire à son code de déontologie, on pourra ressortir les verbatims de
la commission pour le projet
de loi n° 49, et le juge qui aura à trancher à la Cour supérieure,
bien, il pourra voir, puis il pourra entendre, puis il pourra lire qu'on avait
cette préoccupation-là. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Vouliez-vous intervenir, Mme la députée de Vaudreuil ou Mme la ministre? Mme la
députée de Vaudreuil, allez-y.
Mme
Nichols : Oui. En fait, je voulais juste... Je reviens avec ma
question originale, là, à savoir, tu sais, la réponse pourquoi on ne met
pas les juges administratifs. Parce qu'on met les juges des tribunaux
judiciaires, pourquoi on ne mettrait pas les juges des tribunaux
administratifs? C'est ça, ma question. Puis le code d'éthique, je l'ai entendu.
Je suis pas mal sûre qu'il y en a aussi pour les juges des tribunaux
judiciaires. Ça fait que je veux juste savoir pourquoi on ne le met pas. Est-ce
que c'est une problématique de concordance avec d'autres lois? Je veux juste
comprendre pourquoi on ne le met pas.
Je pense qu'on a plaidé de l'importance de le
mettre, mais je comprends, là, la réticence ou la... Tu sais, je comprends que
c'est non, là, de la partie gouvernementale, mais je veux juste comprendre le
pourquoi, là. C'est quoi? Est-ce que c'est parce que les impacts sont trop
grands? Est-ce que ça demande de communiquer avec un autre ministre, d'ouvrir
une autre loi, d'aller voir dans un autre ministère? Est-ce que c'est pour ça?
Puis, tu sais, si c'est ça, là... On l'a plaidé la cause, là. À la fin, c'est vous
qui est majoritaire puis c'est vous qui... tu sais, c'est vous qui... ça va
être votre article, là, mais je pense qu'on l'a... je pense que les trois
collègues qui sont ici ce soir, là, ont plaidé, entre autres, l'importance de
l'ajouter.
• (20 h 50) •
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Laforest : ...mais il faut voir,
là, que je l'ai répété tantôt, là, quand vous dites : Les juges au
Tribunal administratif du logement, il faut faire attention. Au Tribunal
administratif du logement, Me Paradis va le spécifier, ce sont des
régisseurs, il faut être prudent.
Puis après ça, là, vous le savez très, très
bien, là, les trois collègues qui sont devant moi, vous le savez très bien
qu'on parle de la Loi électorale. Donc, ce que vous demandez, vous le savez
très bien que ce serait des modifications à la Loi électorale, et ici on ne
peut pas statuer sur ça. Donc, même si on en parle, on en parle, je comprends
vos préoccupations, mais, maintenant, pour la Loi électorale, vous savez très
bien que ce n'est pas avec l'article 3 qu'on va pouvoir faire des modifications.
Ça va plus loin que ça.
Donc, quand on disait
qu'il fallait aller en... si je peux dire, sur la même lignée que la LERM et la
LE. Bien, c'est important de le préciser. Je comprends vos préoccupations, mais
il faut voir aussi, dans les limites de l'article 3, où on peut aller. Et
vous connaissez les limites où on peut aller, c'est certain, parce qu'au niveau
des changements électoraux vous savez avec qui... quel ministère on doit
travailler. Ça fait que, moi, il faut quand même respecter ça. Et, je le redis, il faut faire attention. On ne
peut pas nommer «juges» des gens qui se... que leur titre n'est pas juge.
Donc, si on vient ajouter ici une nouvelle profession juge, c'est certain que
là... Encore là, on vient toucher une profession qui se nomme «des régisseurs».
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que vous voulez que Me Paradis intervienne?
Mme Laforest : Mais je vais laisser
Me Paradis, au niveau légal, pour le député de Chomedey.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que c'est en lien? Parce que je pense que Me Paradis voulait juste
clarifier le volet judiciaire.
Mme Laforest : Oui, c'est en lien.
Oui.
La Présidente (Mme Boutin) : Pas
judiciaire, mais...
Mme Laforest : Légal.
La Présidente (Mme Boutin) : Légal.
Excusez-moi.
M. Paradis (Nicolas) : Bien, dans la
limite de ce que la ministre évoque, Mme la Présidente, effectivement, quand on
regarde chacune des lois particulières, que ce soit la Loi sur le Tribunal
administratif du logement, la loi sur le
tribunal... la Loi, pardon, sur la justice
administrative, qui concerne le Tribunal administratif du Québec, ou encore la Loi sur le Tribunal
administratif du travail, les
décideurs à l'égard des différentes fonctions prévues dans ces lois-là
sont identifiés comme étant des membres de ces tribunaux administratifs et non
comme des juges administratifs, mais plutôt des membres de ces tribunaux.
Je me permettrais, juste aux fins de la
clarification de l'article 3, l'objectif de l'article 3 est d'assurer
une uniformisation de motifs d'inéligibilité pour le volet municipal avec ce
qui existe dans le volet provincial. Donc, s'il y a des causes d'inéligibilité
au provincial, on veut faire en sorte de les importer pour assurer une
uniformité entre les deux lois et s'assurer que, s'il y en a un qui est
inéligible à une place, il ne pourra pas être éligible à l'autre endroit. C'est
l'objectif premier, et non pas, bien entendu, de créer un écart entre les deux
lois, la Loi électorale et la loi sur les élections et référendums
municipalités, dans ce cas-ci, donc la notion de juge des tribunaux
judiciaires. Les deux, c'est un parfait miroir, les deux lois, et c'est ce
qu'on recherche par la modification qu'on fait, avoir la meilleure
correspondance entre les deux situations pour les différents paliers électifs.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel,
allez-y.
Mme
Thériault : Merci. J'ai bien entendu, là, mais, honnêtement, là, ce qu'on recherche avec la loi, c'est d'enlever l'ambiguïté
pour que les gens sachent qu'ils sont inéligibles. C'est ça qu'on recherche
avec la loi, avec cet article-là.
Moi, Mme la Présidente, là, me faire dire :
On ne peut pas toucher à la Loi électorale... Écoutez, là, dans ce projet de
loi là, là, on touche la Loi sur les cités et villes, le Code municipal du
Québec, la Loi sur la Commission municipale, la Loi sur la Communauté
métropolitaine de Montréal, Loi sur la Communauté métropolitaine de Québec, Loi
sur les compétences municipales, Loi sur les élections et les référendums dans
les municipalités, la Loi électorale, Loi sur les établissements d'hébergement
touristique, Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale, Loi sur
la fiscalité municipale, Loi sur l'organisation territoriale municipale, Loi
sur la Régie du logement, Loi concernant le Réseau structurant de transport en
commun de la Ville de Québec, Loi sur les sociétés d'économie mixte en secteur
municipal, Loi sur les sociétés de transport en commun puis la Charte de la
Ville de Laval. Ça fait qu'honnêtement, à la
quantité de lois qu'on touche dans le projet de loi, là... Puis là il y a la
loi de la Régie du bâtiment qui n'est pas là, là, parce que vous nous
avez rajouté deux articles pour donner des pouvoirs à la régie.
Ça fait qu'honnêtement, moi, de me faire dire
ça, je trouve ça un peu ordinaire, je vais le dire comme ça, Mme la Présidente, d'autant plus qu'avec cet
article-là, avant d'avoir la discussion sur les tribunaux administratifs et
sur les commissaires, cet après-midi, on a
eu la discussion sur les commissaires scolaires qui sont au municipal. La
réponse, ça a été quoi? On va vérifier avec
le monde au ministère de l'Éducation puis, au pire, on va suspendre l'article.
Puis là vous êtes en train de me dire que le projet de loi, qui ne sera
pas adopté avant cet automne, on ne peut pas faire de vérification auprès de la
ministre... du ministre de la Justice ou de n'importe quelle autre loi, avec
d'autres juristes, si nos arguments sont valides pour l'article 3, alors
qu'on sait très bien que, oui, il y a un potentiel de conflit d'intérêts. Ça
fait que, moi, tu sais, c'est...
Mme la Présidente, je suis prête à reconnaître
des arguments logiques, O.K?. J'en ai vu, des lois, là, je vous ai nommé toutes
les lois qu'on rouvre ici, là, puis on était prêtes à suspendre
l'article 3 pour répondre à la question de ma collègue par rapport aux commissions
scolaires anglophones du commissaire qui est et maire et commissaire,
parce que, dans la loi n° 40, on évite
ça. Là, c'est suspendu en attendant. Vous êtes supposés de faire des
vérifications auprès du ministère de l'Éducation. Puis là on dit :
Non, non, on ne peut pas, non, non, on ne peut pas. Honnêtement, là, le projet
de loi, il n'est pas adopté encore, puis le projet de loi, là, vous avez le
temps de faire des vérifications. Puis on peut bien suspendre l'article 3
si vous voulez aussi, là. Pas de problème. Vous devez déjà faire des
vérifications.
Mais la vraie vérité, là, c'est qu'un
commissaire qui siège à la RACJ, Régie d'alcools, des courses et des jeux,
donne des permis de boisson sur une terrasse, puis que le municipal donne des
permis de construction de terrasse, et il y a un potentiel de conflit, puis que
quelqu'un qui peut être commissaire au Tribunal administratif du logement peut être conseiller municipal et siéger
sur un conseil d'administration d'un office municipal d'habitation, qui est un des clients réguliers... Tous les offices
municipaux d'habitation sont clients au Tribunal administratif du
logement, là, ils passent régulièrement.
Puis savez-vous quoi? Je pense vraiment que,
probablement, le ministre de la Justice me donnerait raison sur le fait que l'apparence d'indépendance judiciaire
de tous les tribunaux... qu'ils ne soient pas mêlés au monde politique
municipal, je pense qu'on a à peu près pas mal raison dedans le plaidoyer qu'on
a fait. Puis ça se peut que vous suspendiez l'article, ça fait que moi... Ça
peut être non, la réponse. Ce n'est pas grave. Ça peut être non, il n'y a pas
de problème. Puis on peut même décider de voter, puis il n'y a pas de trouble.
Puis savez-vous quoi? On ne vous fera même pas d'amendement pour qu'on puisse
continuer de le débattre. On n'en fera pas. Ce n'est pas ça qu'on fait depuis
le début, puis on est là pour essayer de voir toutes les figures de style où il
peut y avoir un problème.
Moi, ce qui me
désole, c'est qu'ici on voit clairement qu'il y a deux situations potentielles
en conflit d'intérêts. Puis,
peut-être dans un futur assez rapproché, on aura l'occasion de voir des gens
qui vivront ces situations-là puis qui vont se mettre en conflit, puis
il va arriver exactement la même chose qui est arrivée avec Laval. On le savait
que ce n'était pas correct puis on l'a
laissé passer. Puis le recours judiciaire pour démettre quelqu'un de ses
fonctions, ça coûte de l'argent. Puis je ne suis pas sûre, moi, que la
fédération, exemple, des locataires des HLM du Québec, ou bien que le RCLALQ,
ou que le FRAPRU, là, pourrait se porter partie prenante pour démettre un
conseiller municipal de ses fonctions parce qu'il est commissaire au Tribunal
administratif du logement. Puis savez-vous quoi? Le FRAPRU puis le RCLALQ, là,
ils auraient mauditement raison de dire : Bien, voyons, c'est quoi, cette
affaire-là? Clairement, ils sont en conflit d'intérêts, clairement. Ça fait
que, tu sais...
Moi, tu peux être conseiller municipal puis
restaurateur, là, tu sais, ce n'est pas si pire, mais être conseiller municipal
puis, en même temps, être un juge administratif quand tu es commissaire... Puis
je vous ai dit clairement, en plus de ça, là, que les commissaires, les
commissaires, là, sont des juges. Ils n'ont juste même pas le titre de juge
parce qu'il faut leur donner le salaire qui va avec, puis la fonction publique
du Québec n'aura jamais les moyens de faire ça, Mme la Présidente. C'est ça, la
réalité.
La Présidente (Mme Boutin) : ...oui.
• (21 heures) •
M. Ouellette : ...Mme la Présidente,
tout simplement de vous rajouter en complément du commentaire que
Me Paradis nous a fait relativement au tribunal administratif. Puis je
comprends, je comprends les commentaires de la ministre, que ce n'est pas des
juges au tribunal administratif, Me Paradis nous a confirmé que c'est des
membres des tribunaux administratifs. Bon, bien, ajoutons les membres des
tribunaux administratifs. Bien, ce n'est pas des juges, mais c'est des membres
des tribunaux administratifs. Il y a 400 personnes qui rendent des
décisions. Ça aurait pu être des régisseurs des tribunaux administratifs, mais
là on dit que c'est des membres des tribunaux administratifs. On veut tout
simplement vous le souligner.
Puis je pense, Mme la Présidente, que les
discussions qu'on peut avoir à l'article 3, puis je prenais le cinquième paragraphe,
tout est fait pour faire avancer les discussions qu'on a. Et qu'on arrive à l'article 29,
je vous dirai que ma question va peut-être durer 15 secondes parce que
j'attends une réponse qui va venir de Me Delisle à l'article 29, et
on aura eu la discussion à l'article 3.
Ça fait que vous comprenez que ce qu'on a comme
échange, peut-être qu'il y a des... Peut-être que les gens qui nous écoutent
peuvent peut-être trouver que c'est long, mais on est en train d'amener des
figures qu'on vit tous les jours. Puis je pense encore au citoyen qui a dû
payer des dizaines de milliers de dollars pour inscrire à son nom, en son nom
personnel, une poursuite en Cour supérieure parce qu'il y avait une infraction
flagrante à l'inéligibilité, mais que personne ne pouvait intervenir avant,
puis que ça a tellement été long que les citoyens sont restés pris avec parce
que, là, ça coûtait encore une fortune pour reprendre des élections.
Mais c'est des choses qu'on peut éviter parce
que, je l'ai dit tantôt, puis je ne veux pas me répéter, c'est notre job. C'est
nous autres, les législateurs. C'est notre job. Si on ne la fait pas, notre job,
parce qu'on se met à tête dans le sable puis qu'on se dit : Ah! quelqu'un
d'autre fera ça dans quelques années... On est là. Je comprends qu'on ne
changera pas la Loi électorale. Ce n'est peut-être pas notre mandat et puis ce
n'est peut-être pas ça, mais il faut l'avoir, la discussion, pour qu'en quelque
part M. Reid, qui nous écoute, le directeur des élections, qui nous
écoute, bien, il y aura peut-être des choses... si on peut lui donner des
outils encore pour s'améliorer et préciser. Tous ceux qui sont là pour essayer de contourner le système... et il y en a, des
très bonnes candidatures, des très bonnes candidatures qui sont là pour
contourner le système, je veux dire, on en connaît, mais je pense que c'est
important qu'on le mentionne. Puis, si, pour une raison ou une autre qui
appartient au gouvernement, on reste là, on va en avoir parlé, Mme la
Présidente.
Puis n'y voyez aucune malice de notre part. On a
vécu des choses. Puis je vous l'ai dit, je suis proche, très, très proche, pour
vous le dire. À Laval, on en a vécu, des choses, on en vit encore puis on va
peut-être en vivre dans la prochaine campagne électorale,
puis on va en parler en 2025, quand il y aura une décision. Puis les citoyens
vont être pris avec parce que le système...
nous autres, on n'aura pas été alertes — j'utiliserais le mot «assez alerte» — que
quand c'était le temps. Le sachant, on n'aura peut-être pas été assez
convaincants pour, tous ensemble, amener cette réflexion-là. Puis je suis très respectueux du travail des législateurs,
Mme la Présidente. Si on décidait ou
le gouvernement décidait à sa majorité que c'est ça, on aura fait notre
point. Et je pense que c'est notre devoir de législateur de vous l'apporter, Mme
la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci. Mme
la ministre, oui, allez-y.
Mme Laforest : Oui. Bien, en fait,
je comprends très, très bien vos préoccupations, mais c'est juste qu'il faut vraiment
être très, très prudents pour les titres qu'on énonce dans vos recommandations.
Par exemple, on dit que, maintenant, les régisseurs seraient des juges. Il faut
faire attention, là, parce que c'est des titres quand même qu'on ne peut pas
donner comme ça à des régisseurs. Il faut être prudents. Ça fait que, là, on
dit : Tous les régisseurs, tous les juges... tu sais, il y a une prudence
à avoir. Tantôt, je vous entendais dire : Là, vous dites que les
régisseurs ne sont... Me Paradis a dit que les régisseurs n'étaient pas
des juges, donc pourquoi maintenant tous les membres du tribunal... de tous les tribunaux ne pourraient pas être éligibles? Mais
ça n'a aucun sens comme candidat. Alors, il faut juste être prudents.
Parce que moi, je me sens mal. C'est certain, de par ma fonction, je suis ministre
des Affaires municipales, les élections, c'est important, les candidats sont
essentiels. Maintenant, comme ça, en discutant, on dit : Ah! bien, tous les membres des tribunaux administratifs ne pourraient être éligibles,
est-ce que vous seriez d'accord avec ça?
Et l'autre de dire : Bien, les régisseurs... les juges au Tribunal
administratif du logement ne pourraient être éligibles non plus, mais
les... Au Tribunal administratif du logement, d'ailleurs, et autres tribunaux,
ce sont des régisseurs, comme Me Paradis l'a bien indiqué.
Ça fait que moi, je ne suis pas contre du tout,
du tout votre orientation ou votre volonté, et vous avez raison, c'est
important, c'est essentiel, même, qu'il n'y ait pas de conflits d'intérêts.
Puis je milite pour ça. D'ailleurs, on vient dire ici que les candidats qui ont
une problématique au provincial ne devraient pas se présenter au municipal.
C'est d'ailleurs l'essentiel de l'article qu'on étudie.
Maintenant, pour la déclaration en inhabilité,
si je peux dire, bien, on va l'étudier aussi à la mesure 4 du bloc 3. Mais il faut juste faire attention,
je pense. Puis j'ai juste une recommandation à faire pour la suite, parce que
donner des titres ou... de profession quand
ce n'est pas le cas et, en plus, déterminer que les membres administratifs ne
pourraient être candidats, ne pourraient pas être candidats aux élections
municipales, c'est juste là, là. Tu sais, il faut être très précis dans nos
fonctions. C'est juste ça que je veux dire, Mme la Présidente, parce que je ne
peux pas... Il faut vraiment que... Il faut être prudents. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
M. le député de Chomedey, vous vouliez ajouter?
M. Ouellette : Loin, loin de moi,
loin de moi, Mme la Présidente, de présumer ou de prêter des intentions à qui
que ce soi. Je reprends les paroles de Me Paradis, qui nous parle de membres
des tribunaux administratifs. Je retourne au
commentaire de la députée de Vaudreuil, qui nous parle de 15 tribunaux administratifs et de 400 personnes que je ne qualifie pas présentement. Peut-être que ces 400 personnes... Peut-être
que, dans un des tribunaux, on appelle ça des régisseurs. Dans un autre
tribunal, on appelle ça des membres. Dans un autre tribunal, on appelle ça un
juge administratif. Peut-être. Ce que je vous souligne, Mme la Présidente,
c'est qu'il y a 400 personnes dans 15 tribunaux administratifs qui pourraient... Puis je vous le
donne, Mme la Présidente, mettons qu'ils ont tous des codes de
déontologie, mais ces 400 personnes là, il y en a qui pourraient décider
de se présenter quand même et qui pourraient être, à quelque part, en conflit
d'intérêts.
Sans ne prêter absolument aucune intention, et
ce n'est pas le but de mon intervention, je nous dis... un petit drapeau rouge.
Regardons la situation de ces 400 personnes là, que je n'ai pas nommées ou
que je n'ai pas titrées. Est-ce qu'une de ces 400, ou deux de ces 400, ou le
nombre que ça voudra de ces 400 personnes là, qui pourraient se présenter
comme conseiller ou à la mairie d'une municipalité, pourraient rencontrer
l'inéligibilité? Si c'est oui, la réponse, bien, on va regarder quels titres,
dans ces 15 tribunaux-là, conviendraient le plus à ces 400 personnes
là qui sont nommées et qui pourraient être inéligibles. C'est juste le but.
Puis je pense, Mme la Présidente, que... J'espère
avoir été capable de rassurer Mme la ministre. Ce n'est pas le but de
l'exercice de qualifier ou de regarder. C'est juste de se questionner, nous,
comme législateurs. Ces 400 personnes là, puis peu importe leurs titres,
peuvent-ils être en conflit d'intérêts pour quelque décision au niveau
municipal? Si oui, bien, trouvons quel est leur titre approprié et
regardons : Il y a-tu, dans les 15 tribunaux administratifs, des
dangers potentiels plus apparents de conflits d'intérêts qui devraient être
ajoutés en amendement à ce que c'est qu'on étudie?
Si vous me rassurez, Mme la Présidente, et
qu'après avoir fait l'exercice suggéré par Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
bien, il n'y en a pas, bien, je vais prendre votre parole, Mme la Présidente,
avec grand plaisir. Mais on aura fait cet exercice-là ensemble dans le but de
rassurer les citoyens du Québec pour ne pas qu'après les élections il y ait
deux ou trois municipalités qui retroussent puis que, là, je dise à des citoyens
du Québec : Dépensez des dizaines de milliers de piastres puis poursuivez
les gens qui ont été élus. On n'a pas fait notre job, nous autres, mais dépense
de l'argent, toi, alors qu'on a cette possibilité-là.
C'est juste le but de mon intervention, Mme la
Présidente, et c'est dans un but tout simple d'aider les citoyens du Québec.
Ils n'ont pas à se la poser, la question, ils n'ont pas à se responsabiliser
que ça soit eux autres qui doivent poursuivre parce que
la loi a des menottes ou la loi... «menottes», ce n'est peut-être pas le bon
terme, mais la loi a des entraves qui font en sorte qu'on n'aura pas, comme
législateurs, vu cette situation-là qu'on sait qu'elle existe.
Puis je vous ai donné l'exemple de Laval, j'en
ai un, conseiller municipal, il est là, il est en poste, il est nommé. À
quelque part, on s'attend à ce qu'en étudiant le n° 49
il ait à se positionner et à se dire : Je reste-tu président de la
commission scolaire anglophone ou je reste-tu conseiller municipal à Laval? Il
est là. Il est là. C'est présent, ça. C'est factuel. Je lui ai parlé encore la
semaine passée. Donc, il s'attend à être obligé de choisir parce que, dans la
loi, ça va être écrit. Si ce n'est pas écrit, bien, il va se présenter aux deux
places, puis là il va me regarder, il va dire : Aïe! Tu avais
l'opportunité, là, de dire : Je fais une chose ou l'autre.
Puis j'ai donné l'exemple de l'ancien président,
que j'estime énormément, l'ancien président de l'Assemblée nationale, qui était
le député de Laval, le maire de Chomedey, et c'est lui qui a fait la fusion à
Laval, mais il occupait les deux fonctions dans les années 60. Puis, en
quelque part, puis je ne le sais pas parce que je n'ai pas fait la recherche,
en quelque part, la loi a été modifiée pour ne pas qu'il soit capable d'être à
la fois maire et à la fois député de Laval à
l'Assemblée nationale. Mais je ne le retrouve pas dans l'éligibilité, là, de
l'article 235, à ma grande surprise.
Mais je pense que c'est mon devoir, Mme la
Présidente, avec le petit peu d'expérience de l'Assemblée depuis 2007, c'est mon devoir de vous le
souligner. Je vais vivre avec la décision qu'on va prendre comme
législateurs ou que le gouvernement voudra bien nous imposer, mais je vous
l'aurai dit. Puis je serai en mesure de dire aux gens qui auront à contester le laxisme de notre loi : Bien,
j'ai fait ce que j'avais à faire puis je l'ai déposé. Puis il fera les
représentations au juge, puis ils sortiront le verbatim, puis ils diront :
Ça a été adressé, mais le gouvernement a décidé que ce n'était pas ça. Puis
c'est correct. Je veux dire, c'est notre système parlementaire.
Ça fait que c'est uniquement dans cette
optique-là, Mme la Présidente. Et n'y voyez aucune malice de ma part. Je
pense que c'est, tous et chacun,
l'expérience que nous avons comme députés
pour le bien-être de nos citoyens qui nous fait amener des réflexions
comme celle que j'ai. Et je suis tout à fait en accord avec ce que Mme la
ministre... bien, les préoccupations de Mme la ministre, et je pense que c'est
important que je puisse le clarifier. Merci.
• (21 h 10) •
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien là, là, je
m'entends vraiment bien, puis là je comprends. Puis là c'est bien que vous ayez éclairci vos propos tantôt, parce que tantôt,
quand vous mentionniez : Il y a tant de membres, donc tous les
membres ne pourraient être habiles à être candidats aux élections... Ça fait
que, là, vous avez vraiment précisé, je comprends. Puis aussi, là, ça me...
c'est un peu plus logique pour moi, là. Parce que, tantôt, je disais :
Bien, voyons! On vient tout de suite de retirer d'emblée la possibilité de
rendre habile un élu à se positionner comme candidat.
Maintenant, juste pour vous rassurer quand même,
parce que, dans le bloc 3, on a le point 4, tantôt, qu'on va étudier
plus tard avec les articles 31.1 et 75.2, qui dit, l'article au
bloc 3 : Habiliter la Commission municipale du Québec, la CMQ, à
intenter une action en déclaration d'inhabilité et lui permettre de demander
l'incapacité d'un élu à siéger. Donc, on va l'étudier quand même, je veux juste
vous mettre au courant.
Puis aussi,
bien, pour les membres, tantôt, quand on disait «pour les membres
administratifs», bien, il y a quand même
le Conseil de la justice administrative qui est là pour valider s'il y a une
situation de conflit d'intérêts également pour les membres
administratifs.
Alors là, je comprends. Je pense que, tantôt,
possiblement, je vous avais mal compris, mais là, de la manière que vous l'expliquez, je comprends bien. Puis
aussi je trouve que c'est moins dur, là, pour les membres
administratifs. Alors, je vous remercie
beaucoup d'avoir précisé. Puis, en même temps, bien, je vous indique, la
mesure 4, plus tard, on l'étudiera
ensemble. Ça fait qu'on pourra rediscuter de vos points, qui sont très
intéressants. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Mme la
députée de Vaudreuil, vous souhaitiez intervenir.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Je ne veux pas jouer avec les mots, là, mais, tu sais, «membre du
tribunal administratif», là, c'est aussi un juge administratif. Puis je vous
invite à regarder, là, il y a des requêtes, là, particulièrement, il y a des requêtes... je vous en ait déjà glissé un
mot, là, il y a des requêtes de juges administratifs qui ont été
introduites, des demandes devant le tribunal, puis c'est dans leur qualité de
membre du tribunal administratif qu'ils font cette demande-là, mais c'est en
tant que juges administratifs, membres du tribunal de la régie... du Tribunal
administratif du logement.
Puis mon deuxième point, c'est que, si vous
allez voir sur le site de la Conférence des juges administratifs du Québec, les
membres du tribunal administratif sont considérés comme des juges
administratifs. Ça fait que tu sais, je ne veux pas jouer avec les mots, là,
«membres», puis c'est sur le site de la Conférence des juges administratifs du
Québec, ils sont considérés comme des juges administratifs dans les recours,
c'est dans leur qualité de membres du tribunal administratif, mais c'est bien
indiqué «juge administratif», «membre du tribunal administratif», puis là ils
nomment le tribunal. Ça fait que, tu sais, je... en tout cas. Tout ça pour vous
dire que, tu sais, ce n'est pas une affaire d'énumérer, de jouer avec les mots,
je pense que c'est... tu sais, je pense que c'est clair. La demande était
claire, d'inclure les tribunaux judiciaires, d'inclure les tribunaux
administratifs, qu'ils soient des juges administratifs ou des... sous leur
qualité de membres de juges du tribunal administratif, d'un des
15 tribunaux administratifs. Ça fait que je ne sais pas si mon point est
clair, là, mais je veux juste dire que, tu sais, je ne pense pas qu'on devrait
jouer avec les mots. Ils sont considérés comme des juges administratifs, là, point
final. Puis il y a des recours, là, devant les tribunaux, qui... où il y a des
définitions, là, très claires.
J'ai deux autres points.
Mon autre point, c'est que je regardais, là, un peu plus loin, là, on va venir
donner des nouveaux pouvoirs, entre autres, on va venir habiliter la Commission
municipale du Québec à intenter des actions en déclaration d'inhabilité,
permettre de demander l'incapacité provisoire d'un élu. Ça fait qu'on va venir
donner des nouveaux pouvoirs à la CMQ. Est-ce que la CMQ... est-ce que
quelqu'un de la CMQ, un membre de la CMQ, quelqu'un qui est en autorité dans la
Commission municipale du Québec est éligible à siéger, tu sais, à siéger?
Est-ce qu'il ne devrait pas aussi faire partie de ça? En tout cas, moi, je vous
le soumets, j'ai... surtout que...
Moi, ce qui m'embête, là, c'est que, tu sais, on
veut donner plus de dents à la Commission municipale du Québec, on veut leur demander d'intervenir, on l'a dit, vous voulez
qu'ils interviennent, entre autres quand il va y avoir des conflits
d'intérêts. Ça sera à la CMQ, puis ils vont avoir des nouveaux pouvoirs. Comme,
par exemple, un élu qui ne fait pas ses formations, bien, la CMQ va pouvoir
intervenir. Bien, s'il y a un membre de la CMQ qui est aussi un élu puis qui ne
fait pas sa formation... En tout cas, je vois un potentiel conflit d'intérêts,
mais je vous laisserai nous revenir sur cet aspect-là. Ça fait que, ça, c'est
mon premier aspect relativement aux membres de la Commission municipale du
Québec. Eux, ils sont... ils peuvent ou ils ne peuvent pas se présenter. Ils
ont sûrement un code de déontologie, je présume, qui dit qu'ils ne peuvent pas
faire de politique municipale. Mais, bon, je vous laisse revenir avec la
réponse.
L'autre point qui me soulève un questionnement,
c'est que... Je vais reprendre, là, l'article 235 de la Loi électorale,
là, dans lequel on fait référence à l'article 3, qui dit en 4°, là :
«Sont également inéligibles pour la durée fixée par la présente loi — le
point 4° — la
personne déclarée ou tenue pour coupable d'une manoeuvre frauduleuse en matière
électorale ou référendaire.» «Ou tenue pour coupable», on fait référence à
quoi? Est-ce qu'on fait référence... «Tenue pour coupable», est-ce qu'on fait
référence qu'il y a eu un jugement? Est-ce qu'on fait référence à un document?
Ça fait que c'est mes deux questions, CMQ puis... mes deux questions en rafale,
CMQ puis l'autre partie, là, «tenue pour coupable».
Mme Laforest : Pour la CMQ, les
membres de la CMQ sont inéligibles en vertu de la Loi sur les élections et les
référendums, en vertu de l'article 62. Ça, donc, c'est pour votre réponse
pour la CMQ.
Mme Nichols : Oui, je comprends. En
vertu de?
Mme Laforest : 62, paragraphe 5°. Ça,
c'est pour votre question avec la CMQ.
Maintenant, au niveau de la culpabilité, je vais
laisser les avocats le mentionner.
La Présidente (Mme Boutin) :
Me Paradis, voulez-vous répondre?
Mme Laforest : Au niveau de la
culpabilité.
La Présidente (Mme Boutin) :
Me Delisle, allez-y.
Mme Laforest : C'était la même
question...
Mme Delisle (Élène) :
Excusez. Est-ce que vous pouvez répéter votre question?
Mme
Nichols : Oui. C'est juste
que... J'ai eu un... Ça m'a fait penser à Family Feud, là, en français,
là : Est-ce que vous
pouvez répéter votre question? Bien, quand on dit, à l'article...
Des voix : ...
Mme Nichols : Oui, c'est ça, j'ai un
fou rire. À l'article... Quand on réfère à l'article 235 puis dans la partie... on dit : «Sont également
inéligibles pour la durée fixée par la présente loi», au 4°, on dit : «4°
la personne déclarée ou tenue pour coupable d'une manoeuvre frauduleuse
en matière électorale ou référendaire.»
Mme Delisle (Élène) :
Je ne vois pas ça, moi.
• (21 h 20) •
Mme Nichols : Le «tenue pour
coupable», là, je me demandais c'est quoi, la... Tu sais, on... Oui, c'est ça,
on fait référence à quoi à...
Mme Delisle (Élène) :
Je ne le vois pas, ça. Je ne vois pas...
Mme Nichols : Ah! mais c'est
l'article 235 de la Loi électorale, ça fait qu'il faut aller à la...
Mme Thériault : Il y a un
«4°».
Des voix : ...
Mme Nichols : Bien non!
Une
voix : ...
Mme Thériault : C'est le 4°, «la personne déclarée ou tenue pour
coupable». Pourquoi «tenue pour coupable»?
Une voix :
«Déclarée coupable», on sait ce que ça veut dire.
Mme Nichols :
Oui, c'est ça, quand il est déclaré coupable, c'est parce qu'on sait qu'il y a
eu un jugement puis que c'est fini. Mais «tenue pour coupable», moi, je me
disais, «tenue pour coupable»...
Mme Delisle (Élène) : C'est l'article 69 de la Loi sur les élections et les
référendums. C'est que, là, vous êtes dans l'article 235, c'est la Loi
électorale, c'est la loi provinciale.
Mme Nichols :
Oui, de la Loi électorale.
Mme
Delisle (Élène) : Mais, dans notre loi à nous, c'est l'article 69.
Une voix :
De quelle loi?
Mme Delisle (Élène) : De la Loi sur les élections et les référendums
dans les municipalités. C'est l'article 69.
Une voix :
...
Mme Nichols :
Oui, mais je... Ma question, c'est que... Là, je comprends que je suis à
l'article 235 de la Loi électorale, qu'on fait référence, là, à
l'article 3.
Mme
Delisle (Élène) : Non.
Mme Nichols :
Tu sais, on dit... Oui?
Mme
Delisle (Élène) : Non, c'est... Excusez.
Mme Nichols :
«Est également inéligible toute personne qui l'est en vertu des
paragraphes 1° ou 3° du deuxième alinéa de l'article 235 de la
Loi électorale (chapitre E-3.3).»
Donc, ça fait que
quand je vais voir l'article 235 de la Loi électorale, quand je descends,
là, jusqu'en bas, là, je comprends qu'il y a des modifications à 1° et 3°,
parce qu'on dit «la personne visée aux articles 127 et 442», mais, au 4°,
on dit que «la personne déclarée ou tenue pour coupable»... Non? Je ne fais pas
les bonnes références?
Mme
Delisle (Élène) : Bien, c'est parce que... Je m'excuse, là, je
ne saisis vraiment pas, je ne comprends pas la question.
Mme Nichols :
Ah!
Mme
Delisle (Élène) : ...
Mme Nichols :
Ah! la question ou la référence?
Mme
Delisle (Élène) : La question.
Mme Nichols :
O.K. Bien, le «tenue pour coupable», c'est quoi, «tenue pour coupable»? La
définition...
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Boutin) : Une personne à la fois. Mme la députée de Vaudreuil est très
capable de s'exprimer. Me Paradis.
Mme Nichols :
Oui, je ne suis pas pire.
La Présidente (Mme
Boutin) : Oui.
Mme Nichols :
Bien oui, c'est ça. Le «tenue pour coupable», parce que, souvent, on dit
«déclarée coupable», c'est-à-dire qu'il y a eu un jugement qui a été rendu.
Mais «tenue pour coupable», est-ce qu'il y a une définition?
M. Paradis (Nicolas) : C'est lié...
c'est vraiment lié à l'interprétation et l'application de la Loi électorale, ce
qui ne relève pas en soi du ministère des
Affaires municipales. Donc, cette loi-là, nous, on ne l'applique pas. Ce
qu'on fait uniquement ici, c'est aller chercher les
paragraphes 1° et 3° du deuxième alinéa pour les rendre applicables
au municipal. Mais le paragraphe 4°, nous, on a le corollaire ailleurs. Donc,
cette portée ou interprétation... moi, je ne pourrais vous attester
l'interprétation. Par contre, dans la Loi électorale, juste à titre
d'indication, on a l'article 474 qui dit : «Toute personne tenue pour
coupable d'une manoeuvre électorale frauduleuse en vertu du présent titre est
frappée des incapacités prévues à [tel article].»
Ça fait que, dans le fond, quand ils ont rédigé
cette loi-là, ils n'ont pas tenu compte de leur rédaction un peu prévue, mais
comment ils l'ont appliqué au niveau de la Loi électorale, là, c'est plus le
Directeur général des élections qui est
responsable de son application, là. Au niveau municipal, nous, on n'a pas la
connaissance et l'expertise pour pouvoir vous éclairer à l'égard de ça.
Mais, par contre, pour la LERM, ça, on peut vous en fournir pour...
Mme Nichols : Oui. C'est ce que
j'avais compris dans vos réponses, Me Paradis, que ça, ça s'en allait plus
du côté de la Loi électorale, puis qu'on traitait plus la LERM ici. Donc, sur
cet aspect-là... Dans le fond, ce que vous me dites, c'est que vous pouvez nous
informer sur le 1° puis le 3° parce qu'ils sont... entre autres, ils sont
touchés, là, dans les modifications sur
lesquelles on traite aujourd'hui. Mais le 4°, sur la portée ou l'interprétation
de ce thème-là, ce n'est pas dans notre cours. O.K.
Une voix : ...
Mme Nichols : Oui, merci.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, M. le député de Chomedey. C'est maintenant votre tour.
Mme Nichols : Enfin, hein?
La Présidente (Mme Boutin) : Chacun
son tour.
M. Ouellette : Non, mais c'est parce
que... je m'excuse, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Boutin) : Je n'ai
pas le choix, hein? C'est mon rôle. Allez-y.
M.
Ouellette : Oui, puis c'est
mon rôle aussi, à l'âge que je suis rendu, de ne pas l'oublier, mon
commentaire.
«Déclaré coupable», Mme la Présidente, tout le
monde sait ce que ça veut dire. Ça, là, quand tu es déclaré coupable de quelque
chose, là... bien, j'ai rarement vu... bon, je peux présumer que quelqu'un va
être coupable ou tenu coupable puis je comprends que c'est dans une autre loi,
mais là ça adonne que c'est là puis que ça adonne que c'est à l'article 3 qu'on le lit. Si on a une interrogation...
«tenu pour coupable», bien, je vous avouerai que c'est peut-être à l'article 474 de la Loi électorale.
Mais je vous dirai que, judiciairement, là, puis on a des légistes du ministère
de la Justice, je serais porté à vous demander, même si on adopte l'article 3,
on va faire comme si on était en crédit, Mme la Présidente, et je vous demanderais, Mme la Présidente,
qu'on fasse une vérification au ministère de la Justice puis que quelqu'un nous
donne une définition : Pour un légiste au ministère de la Justice, «tenu
pour coupable», ça veut dire quoi? «Déclaré
coupable», tout le monde le sait, c'est qu'il y a une preuve. La personne, soit
elle plaide coupable ou soit elle est déclarée coupable. Mais «tenu pour
coupable», là, inventons-nous quelque chose de nouveau qui est juste dans la
Loi électorale pour les justiciables puis pour les citoyens du Québec? On
peut-tu avoir une définition du ministère de la Justice qui va nous éclairer, Mme
la Présidente, si c'est possible? Merci. Ça sera une question puis on aura une
réponse avant qu'on finisse le projet de loi. Mais je ne veux pas que ça
empêche nos délibérations.
La Présidente (Mme Boutin) : Mais, à
ce titre-là, c'est parce qu'on avait plusieurs questionnements, tu sais,
aller... Je pense qu'initialement, là, vous aviez soulevé, là, Mme la députée
de Vaudreuil, certains questionnements. Il y avait des vérifications à faire,
je pense, avec l'Éducation, puis là on demande d'autres vérifications. Puis là
j'essaie de voir combien de temps il reste, savoir si on prend une petite pause
tout de suite, hein?
On pourrait faire une suspension, prendre une
petite pause. Ça vous va?
(Suspension de la séance à 21 h 26)
(Reprise à 21 h 43)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors,
c'est parti, c'est reparti pour notre séance. Lorsqu'on s'est quittés, je pense
que, Mme la députée de Vaudreuil, c'est vous qui aviez la parole ou on
terminait, là, les questions... les questionnements par rapport à l'article 3.
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Relativement à l'article 3, j'ai une proposition à faire. Est-ce
qu'on peut suspendre l'article 3? Parce qu'il restait une portion de l'article 3,
là, à aller chercher l'information, entre autres en lien avec le... bien, à
moins que vous me dites que vous avez l'information ce soir, là, mais en lien
avec les commissions scolaires anglophones puis le poste, là, d'élu municipal.
Mais là, si on a la réponse... Parce que, là, je proposais
de suspendre, mais on me fait signe que oui. Donc, je comprends qu'on a la
réponse. Ça fait qu'on n'aurait pas besoin de suspendre. On va écouter la
réponse.
La Présidente (Mme Boutin) :
...intervenir? Me Paradis? Me Paradis, allez-y.
M. Paradis (Nicolas) : Merci. Pour
le volet de la formulation «tenue pour coupable» qu'on retrouve à 235 de la Loi
électorale, c'est lié effectivement à la rédaction et à une approche qui se
retrouve dans la Loi électorale en lien avec la contestation d'élection. Donc,
quand on dit «déclarée», «une personne déclarée coupable», ça, c'est le volet
pénal, donc comme on l'entend usuellement avec le fardeau de preuve très, très
précis lié au caractère pénal.
Et, quand on se retrouve dans une contestation
d'élection, on se trouve alors dans un recours de nature civile, avec un
fardeau de preuve qui n'est pas le même, qui est moindre en termes... comme on
n'a pas le «hors de tout doute», et qui est moindre... En matière civile, vous
savez, c'est la balance des probabilités, là, le 50 % plus un, là, si on
peut l'exprimer ainsi.
Et, quand on va à 468 de la loi sur... la Loi
électorale, il est mentionné, et ça, c'est dans le volet contestation des
élections : «S'il est prouvé au cours de l'instruction — de
contestation d'élection :
«1° qu'une manoeuvre électorale frauduleuse a
été pratiquée par un candidat ou, avec son assentiment, par une autre personne,
ce candidat doit être tenu pour coupable de manoeuvre électorale frauduleuse
et, s'il a été élu, son élection est nulle.»
Donc, c'est... Il est tenu pour coupable, donc
c'est... on démontre civilement, avec le fardeau de preuve civil et non pas
pénal, qu'une manoeuvre frauduleuse a été commise pour contester l'élection. Et
c'est dans ce cas-là que... la distinction entre coupable versus tenu pour
coupable. Donc, c'est propre, vraiment, à la structure de la loi sur... la Loi
électorale puis des différents recours qui peuvent être pris. Donc, ça, c'est
pour le premier volet.
La deuxième question, qui était celle liée à la
loi... je le résume comme ça, le nom n'est pas juste, le titre n'est pas juste,
mais la loi sur les élections scolaires dans les centres de services scolaires
anglophones, donc, on a fait les vérifications. Ce que je vous exprimais, un
peu plus tôt, à l'égard de la... les différentes dispositions, c'est tout à
fait juste et exact, là, en ce qu'il y a donc introduction par le projet de loi
n° 40, dans cette loi, d'une cause d'inéligibilité
liée au fait que, si tu es un conseiller municipal ou un élu municipal, tu ne
peux pas te présenter à titre de commissaire pour ces centres de services
scolaires anglophones et que, malgré cela, une disposition transitoire est
prévue pour que les élus qui sont existants comme commissaires actuellement
puissent finir leur mandat malgré cette nouvelle cause d'inéligibilité.
Dans le fond, après vérification avec le
ministère de l'Éducation, c'est effectivement lié au fait que la décision... la
cause... le dossier... La loi étant déjà devant les tribunaux, celle-ci a été
suspendue actuellement par la Cour
supérieure, et le dossier est en Cour d'appel. Donc, c'est l'état de situation
à l'égard de l'application de la loi n° 40 et
pour lequel, dans le fond, je ne peux pas en dire davantage si ce n'est que
c'est devant la cour.
Mme Nichols : ...merci pour les
précisions, mais c'était un peu qu'est-ce qu'on disait aussi, là, tu sais, que
le projet de loi n° 40 est contesté, donc toute la
partie sur la gouvernance n'est pas... ne s'applique pas. Puis ce qu'on
comprenait aussi, c'est qu'il y avait la clause transitoire, là, qui
s'appliquait.
Ça fait que, là, je me demandais ça va être
quoi, l'impact pour nous, ici, de le... Parce que je... Tu sais, c'est
important que ça ne s'applique pas ici aussi, là. Même si, mettons, le projet
de loi n° 40, là... Supposons, là, que c'est permis,
là, qui... dans le cadre du projet de loi n° 40, là,
supposons... Je ne sais pas, là, qui va avoir raison ou pas, là, dans le projet
de loi n° 40, là. Je veux dire, ça ne nous empêche
pas ici, dans le cadre de nos travaux, de prévoir qu'on ne peut pas cumuler ces
deux fonctions-là.
M. Paradis (Nicolas) : Oui.
Mme Nichols : Bien, il y a une
problématique, là. Si on est un président d'une commission scolaire anglophone
puis qu'on est aussi un élu municipal, je pense... même mon collègue de Laval
l'a soulevé tantôt avec des cas encore plus précis puis encore plus flagrants,
je pense qu'on ne peut pas prendre... Aïe! Puis là ça saute aux yeux, puis je ne veux pas prendre 20 minutes
pour revenir sur les cas, là, mais c'est définitivement très
problématique, là. Ça fait que je pense qu'on a vraiment un devoir, là, comme
législateurs, là, d'intervenir. D'ailleurs, moi, je ne suis vraiment pas à
l'aise, vraiment pas à l'aise avec ça.
Ça fait que je pense que, même si... Laissons
faire les contestations, mais je pense qu'il n'y a rien qui nous empêche ici de
venir... on n'est pas, comment on dit, ultra vires, on n'est pas... je pense
qu'on n'est pas... Il n'y a rien qui nous
empêche de le faire ici. Puis, au contraire, là, je pense que c'est bien
correct qu'on le fasse pour ne pas qu'il y ait un cumul de fonctions
particulièrement dans ces dossiers qui sont si réciproques, là, qui se
touchent, qui traitent des mêmes sujets.
La Présidente (Mme Boutin) : Est-ce
que vous vouliez intervenir, Mme la ministre?
Mme Laforest : Oui. Bien, oui,
évidemment, on a la position qu'on doit respecter. Et il y a comme une
impossibilité aujourd'hui parce que, si on prend la décision d'aller de l'avant
avec la demande pour l'article 3, pour l'ajout au niveau, par exemple, du
centre de services scolaire et de la municipalité, bien, je ne voudrais pas
être responsable de détourner la décision de
la Cour supérieure quand il y aura décision. Donc, ici, on doit l'accepter tel quel. Et, suite à la décision qu'il y aura avec la cour,
à ce moment-là, dans le futur, on verra comment travailler la demande.
Par contre, là, tout le monde ici est conscient
qu'on ne peut pas aller de l'avant parce qu'il y a une décision qui est
attendue et il y a des mesures aussi avec la procureure. Donc, moi, je pense
qu'on ne peut pas aller de l'avant. Vous le savez, de toute manière, là, la
position qu'on a. Bien, est-ce que moi, je serais responsable de détourner la
décision de la Cour supérieure par rapport à l'amendement qu'on ferait ici,
dans l'article 3, ou encore je serais responsable, en fait... On a une
réponse à attendre. On n'a pas le choix, il faut attendre la réponse qui sera
donnée avec le projet de loi n° 40 parce qu'on ne peut pas prendre la
décision ici de l'inclure dans notre article 3 et qu'après ça il y aurait
une autre décision qui serait prise dans le futur. On ne peut pas aller de
l'avant pour ça, là. À moins... Me Paradis, légalement, on ne peut pas
faire ça?
Une voix : ...
Mme Laforest : Bien, non.
• (21 h 50) •
Mme Nichols : ...ça viendra
invalider cette partie-là, mais oui, on peut le faire.
Mme
Laforest : Oui, mais sachant qu'il y a une décision qui sera prise
incessamment pour cette demande-là...
Mme Nichols : Mais ce n'est pas...
on n'est pas dans la même décision, on n'est pas dans le même projet de loi,
là, on est vraiment dans un autre projet de loi. Oui, on peut le faire, puis,
au pire, si c'est le... Il y a des critères, là,
puis là je ne m'en souviens pas, là, il est 21 h 50, là, mais il y a
des critères qui s'appliquent, là. Si vous me donnez 10 minutes,
là, je pourrai les retrouver. Tu sais, le problème, là, c'est qu'il n'y a pas
d'échéancier relativement à la contestation, là, ça fait que la contestation
pourrait durer deux ans.
Une voix : ...
Mme Nichols : Oui? O.K., parfait. Je
vais laisser la parole puis je vais chercher, là, les différents critères, je
vais me mettre là-dessus. Je n'ai pas d'assistant juridique. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : ...député
de Chomedey.
M. Ouellette : Si vous me permettez,
Mme la Présidente, sciemment... Parce que le projet de loi n° 40 est
contesté et qu'il est rendu en Cour d'appel, on dit : Dépêchez-vous,
dépêchez-vous d'appliquer sur le poste de conseiller le 7 novembre, vous
allez être élu. Mettons que la décision arrive avant, bien là ils sont
candidats, puis que la décision est que tu ne peux pas avoir de cumul de
fonctions, il va être obligé de retirer sa candidature. Si la décision arrive
après le 7 novembre, bien, sciemment, on va avoir permis à quelqu'un,
pendant les quatre prochaines années... Parce qu'on ne pourra pas lui enlever
sa job, il va avoir été légitimement élu par la population.
On le sait, la pire chose qui peut arriver,
c'est qu'on légifère sur celle-là. Si la loi est en fonction avant le... Si la
loi est en fonction puis que, là, on est à la Cour d'appel, probablement qu'en
Cour d'appel il y a quelqu'un qui va leur dire : Bien là, ils vont
légiférer dans le projet de loi n° 49, et le cumul de fonctions n'existera
pas, tu ne peux avoir les deux, ça va être un ou l'autre. Bien, on va en tenir
compte dans notre décision. Puis, si on n'en tient pas compte dans notre
décision, on ne peut pas...
Puis là je reviens à «tenu pour coupable», là. Il
y a des présomptions puis il y a toutes sortes de choses, mais on ne peut pas
savoir qu'on va permettre quelque chose qui ne devrait pas être, c'est-à-dire
un cumul de fonctions, parce que tu es en conflit d'intérêts, puis on le laisse
aller puis on se dit : On a l'opportunité d'intervenir, puis on le laisse
aller parce qu'il y a peut-être une décision qui s'en vient de la Cour d'appel,
ou qui va arriver, ou qui n'arrivera pas. Puis mettons qu'elle arrive le
3 novembre, bien, la personne a tout fait sa campagne électorale : Je
m'excuse, je retire ma candidature le 3 novembre, les élections sont le 7,
parce que je ne peux pas faire le cumul de fonctions. Si la décision arrive le
8, ça, on appelle ça des droits acquis, on ne peut pas lui faire perdre sa job,
il est légitimement élu.
Je pense que c'est un pensez-y-bien.
Probablement que, si on reprend l'exemple de tantôt, de la députée de
Vaudreuil, de son émission qu'elle a dit en anglais, Family Feud, ce
sera un appel au public, puis on est obligé de retourner à la justice pour
savoir : Ça peut-tu se faire? Ça peut-tu ne pas se faire? Je pense qu'on
soulève le point, et ça mérite qu'on le considère. Merci.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Mme la ministre, souhaitiez-vous intervenir encore?
Mme Laforest : Non. On essaie de
trouver des voies de passage, puis c'est impossible. Donc, présentement, c'est
dans les mains de la procureure, on doit attendre la décision. On essayait de
trouver des voies de passage, mais on n'est pas en mesure de pouvoir aller de
l'avant considérant la situation qui est étudiée présentement. Il y a une
décision qui sera prise, et on devra...
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Boutin) : Ça brasse en arrière. Est-ce que...
On va suspendre quelques instants, là.
(Suspension de la séance à 21 h 55)
(Reprise à 22 h 05)
La
Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous sommes en ondes, chers collègues. Est-ce que... Qui voulait
reprendre la parole pour... Mme la députée de Vaudreuil, nous sommes en ondes.
Je vais vous laisser vous exprimer.
Mme Nichols : Oui. Oui. Ouf! C'est
plus dur à cette heure-là, s'exprimer, Mme la Présidente, et de trouver les bons mots, mais je... Quand on a commencé, là,
l'article 3, là, je l'avais dit d'emblée, là, que la problématique...
j'avais soulevé, là, la problématique, entre autres, entre un commissaire de
commission scolaire anglophone qui cumulait un rôle d'élu municipal... J'avais
soulevé, là, cette problématique-là sur différents aspects, là, entre autres,
là, les conflits d'intérêts juste au niveau des terrains dans le choix d'une
école, puis tout ça, là. Ça fait que moi, je vois une grosse problématique, là,
à cet effet-là, puis, évidemment, je pense que ça serait important de l'ajouter
dans la liste, là, des personnes, là, qui sont inéligibles à... ça fait
longtemps qu'on ne l'avait pas dit, qui sont inéligibles à siéger.
Une voix : ...
Mme Nichols : Oui, c'est ça, on
était dus. Ça fait que je pense qu'on devrait... tu sais, je pense qu'on
devrait l'ajouter. Cependant, je suis bien au courant, là, puis je le sais
qu'il y a un débat qui se fait, là, à un autre niveau. Je pense qu'il n'y a rien qui nous empêche de le
mettre ici, en tout cas. Ça fait que moi, je propose de déposer un
amendement à l'article 3, donc si on peut le suspendre, là, pour rédiger
l'amendement puis de déposer l'amendement.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui, on
va... bien, on va suspendre tout simplement, là, la séance, pour le moment, là,
ou suspendre l'article?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) : Oui,
c'est ça, on va suspendre.
(Suspension de la séance à 22 h 07)
(Reprise à 22 h 27)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors, Mme
la députée de Vaudreuil, je vous inviterais à nous présenter votre amendement.
Mme Nichols : Avec plaisir, Mme la
Présidente. Alors, à l'article 3 : L'article 3 du projet de loi
est modifié par l'insertion, après le deuxième alinéa, du suivant :
«Est également inéligible toute personne qui
cumule les fonctions électives au niveau municipal et scolaire.»
Sans plus attendre, Mme la Présidente, je cède
la parole à ma collègue, qui souhaite s'exprimer sur l'amendement que je
dépose.
La Présidente (Mme Boutin) :
Allez-y, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Ma collègue aura l'occasion de revenir. Vous savez, tout à l'heure...
Puis, je pense, c'est important, l'amendement qu'elle dépose, parce que ce qu'on
veut éviter, c'est que les gens cumulent vraiment deux fonctions. Dans le projet
de loi n° 40, ça a été déposé pour éviter justement d'être commissaire
scolaire et d'être élu municipal.
Puis, tout à l'heure, la ministre nous a
répondu : Oui, mais c'est parce que je ne veux pas m'immiscer dedans un
débat judiciaire et d'une autre instance. Je veux juste rappeler bien gentiment
à la ministre que, quand on a adopté le projet de loi n° 16, on a adopté
des articles qui touchaient le fonds de pension, les surplus du fonds de
pension de la fraternité des policiers du Québec, qui avait une cause devant la
cour, et que l'article de loi, parce qu'elle a été adoptée, même quand elle
était à l'étude, les tribunaux ont dit : Bien, on ne se penchera pas
là-dessus, parce qu'il y a un projet de loi. Puis, finalement, c'est la loi qui
a pris la force, c'est vraiment la loi qui a tranché dans le litige qui
opposait la fraternité des policiers à la ville de Montréal par rapport à leur
fonds de pension.
Donc, qu'on vienne me dire que, non, on ne peut
pas parce qu'on va laisser les tribunaux trancher, vous comprendrez qu'il y
avait des centaines de millions qui étaient en jeu dans le fonds de pension des
policiers, puis on n'a pas laissé la justice trancher jusqu'au bout avec la
Cour d'appel ou la Cour supérieure, parce que c'était la troisième instance.
Moi, d'entendre ça
aujourd'hui, je me dis : Bien là, ça n'a pas de bon sens. Franchement, là,
souvenez-vous que vous l'avez fait dans le projet de loi n° 16 puis que,
si on l'a fait dans un projet de loi, la même ministre l'a fait dans un projet
de loi, dans la même commission, on est capables de le faire là.
Puis, dans le projet de loi n° 40, on l'a
fait parce qu'on ne voulait pas qu'il y ait un cumul de fonctions. Puis c'est
ce qu'on nous a dit : Non, on n'a pas besoin de le mettre parce que le
projet de loi n° 40... Oui, mais là il est suspendu. Le député de Chomedey
nous fait la démonstration qu'il y a présentement un élu municipal qui est
aussi un élu scolaire et que, si on ne tranche pas dans le projet de loi, il va
pouvoir se présenter, ce qui est illogique.
La ministre dit : Bien, il ne sera
peut-être pas adopté au mois de novembre. Pourquoi il ne serait pas adopté? Si
on l'étudie au mois d'août puis on a septembre puis octobre, ça se peut qu'il
soit adopté au mois de novembre. Puis on peut mettre une clause rétroactive,
Mme la Présidente, aussi. On le sait tous que ça se fait. Ils l'ont fait. Le
gouvernement l'a fait en masse.
Donc, honnêtement, moi, je pense qu'il faut
régler le problème là. Ça fait que l'amendement de ma collègue est tout à fait
justifié pour qu'on puisse empêcher le cumul de fonctions.
La Présidente (Mme Boutin) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Et merci de votre grande collaboration, de
votre joie de vivre.
Sur ce, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 30)