(Quinze
heures trente minutes)
La Présidente (Mme Boutin) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'aménagement
et du territoire ouverte.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet
Loisirs, sports et Saines habitudes de vie des crédits budgétaires du portefeuille
Éducation pour l'exercice financier 2021‑2022. Une enveloppe d'une heure a
été allouée pour l'étude des crédits.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. Mme Hébert (Saint-François) remplace M. Bussière
(Gatineau); M. Ciccone (Marquette) remplace M. Kelley
(Jacques-Cartier); Mme Labrie (Sherbrooke) remplace M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) remplace M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
Loisirs et sports et Saines
habitudes de vie
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Nous allons procéder aux échanges entre les groupes
d'opposition et la ministre
par blocs d'environ 20 minutes pour permettre à chaque groupe d'écouler
graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut les questions
et les réponses. Et la mise aux voix de ces crédits sera effectuée à la fin du
temps qui leur est accordé en début de... à la fin de la journée.
Discussion générale
Bon, alors, je suis maintenant
prête à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour
un bloc d'échange. M. le député de Marquette, la parole est à vous, et vous
disposez de 20 minutes.
M. Ciccone : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour à tous. Bonjour, Mme
la ministre, bonjour à votre
équipe.
D'entrée de jeu, en
tant que porte-parole à la lutte contre l'intimidation, j'aimerais dénoncer
avec véhémence les propos qui ont été tenus à votre endroit. Je sais que ça n'a
pas été facile sur les réseaux sociaux. Je sais qu'il y a eu des... On a le
droit de critiquer, on a le droit également de débattre avec vigueur, puis on
le fait ici, à l'Assemblée. Cependant, je pense qu'on a débordé à plusieurs
occasions à votre endroit, et c'est important pour moi de le dénoncer avec
véhémence. Alors, j'ose espérer que les gens qui nous écoutent aujourd'hui
auront cette délicatesse et ce respect dans le futur.
Ceci dit, Mme la
ministre, je vais commencer immédiatement sur le volet des crédits, si vous le
voulez bien. L'argent annoncé dans le budget était de 125 000 $. Puis
là je veux un peu comprendre, je veux décortiquer un peu les montants. Dans le dernier budget,
125 millions de dollars étaient réservés pour le sport. Ça, c'est une
bonne nouvelle. Tout d'abord, il y a... 72,8 millions de dollars,
ça, c'est au tableau C.15 du budget, sont réservés à la construction de
nouvelles infrastructures.
Encore
une fois, je ne peux pas m'inscrire en faux contre les infrastructures
sportives, là, je veux dire, vous avez un allier certain de mon côté, mais je
me pose une question cependant : Quel sera l'impact de l'après-pandémie?
Il y a beaucoup d'argent qui a été mis là, puis après ça on va le décortiquer,
le 125 millions, mais, d'entrée de jeu, je veux vous entendre là-dessus.
Parce que, oui, il y a de l'argent, mais on est en pleine pandémie, là, puis là
il y a des jeunes qu'il faut ramener, il y a des problèmes de santé mentale,
des problèmes d'obésité, puis on va en parler un peu plus tôt... un peu plus tard, pardon, problèmes alimentaires, notamment
chez les jeunes filles. Les jeunes sont dépendants aux jeux vidéo, il
faut les ramener.
Alors, moi, je veux
comprendre, dans ce 125 millions de dollars là, comment... Parce que c'est
réservé beaucoup aux infrastructures, là, et à d'autres endroits également,
là, pour les jeunes filles, les handicapés, encourager la participation
des jeunes filles, mettre en place des initiatives locales en matière
d'activités, il y en a d'autres, mais je veux savoir : Là-dedans,
qu'est-ce qui va être consacré à ramener nos jeunes sportifs en action après la
pandémie?
Mme Charest :
Bien, d'abord, dans un premier temps, je tiens, Mme la Présidente, à remercier
le député de Marquette pour sa solidarité. Je pense que... J'apprécie
énormément vos propos d'entrée de jeu. On a eu l'occasion d'échanger à cet effet-là aussi, et j'apprécie toujours
nos échanges. Alors, merci. Je le prends très bien puis, bien, merci de
le faire.
Dans un autre temps,
bien, juste une précision, les 72 millions pour les infrastructures, ce
n'est pas dans le 127 millions, là. Il n'y a absolument rien d'infrastructure
dans le 127 millions, mais on pourra y revenir tantôt.
D'entrée de jeu, je dirais qu'effectivement la
pandémie a eu des effets dévastateurs pour nos jeunes et nos moins jeunes,
parce qu'évidemment on sait, avec les différentes mesures, bien, ça a fait en
sorte que le sport, les activités aussi ont été mis sur
la glace pour un bon bout de temps, qui a fait en sorte que les jeunes se sont
trouvés devant leurs jeux vidéo puis, bon, qu'ils n'ont pas eu accès à toutes
les activités qu'ils font à l'habitude, qu'ils n'ont pas eu accès aussi à tout
le filet social, tous leurs amis, et tout ça, qui a eu des impacts sur,
évidemment, leur santé mentale, sur leur santé physique.
On savait déjà, au début de la pandémie, que
ça... il y aurait des impacts importants. C'est pour ça que, pour moi, ça a été rapidement très important de parler
avec mon collègue aux Finances pour être capable d'avoir des sommes,
d'une part, pour être capable de soutenir le milieu sportif, parce qu'on savait
qu'au retour de la pandémie, bien, il fallait
que ce milieu-là soit encore en place, qu'il y ait encore les ressources,
qu'ils ne perdent pas toutes leurs ressources parce qu'ils ont... faute
de moyens. Parce qu'on sait qu'une des façons de financer le sport, bien, c'est
d'abord avec les inscriptions dans les clubs, c'est avec les événements
sportifs qui génèrent de l'argent puis c'est avec les commandites aussi. Alors,
c'était superimportant pour moi d'offrir un soutien financier, donc 70 millions
qui ont été investis durant toute l'année, justement,
pour différentes mesures puis différentes façons d'aider les organismes.
Puis, juste à ce propos-là, je pense que c'est
important de dire qu'au Canada on est la seule province qui l'avons fait, avec
la Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique a soutenu à la hauteur de
15 millions. Alors, pour ça, je pense que ça démontre toute l'importance
qu'on a pour le milieu de l'activité physique.
M. Ciccone :
Mais je vais y revenir, là, sur les infrastructures, là, parce que j'ai
comme... Il n'y a pas 72,8 millions de dollars qui sont réservés à la
construction de nouvelles infrastructures, dans le 125 millions?
Mme Charest : Ils ne sont pas dans
le 125 millions... Dans le 125 millions pour les infrastructures,
mais ce n'est pas dans le 125 millions du soutien, tu sais, ce n'est
pas...
M. Ciccone :
Non, mais qui a été annoncé, là, dernièrement, dans le cahier des crédits, là?
Mme Charest : Dans le cahier des
crédits, il y a un montant pour les infrastructures, mais ça ne vient pas
toucher le 125 millions qu'on donne pour tous nos autres partenaires, là.
M. Ciccone : O.K. On va le
couper, parce que je veux comprendre comment ça a été bâti, ce
125 millions là.
«L'enveloppe
d'investissements de 125 millions comprend un report d'investissements de
54,6 millions de dollars et des
investissements additionnels de 70,4 millions de dollars. Alors, l'impact
financier de ces investissements additionnels est de 40 millions,
puisqu'un montant de 30,4 millions provient de la relocalisation de
priorités.» Puis ça, c'est dans la première
note de bas de page, là, quand on regarde dans le cahier, là, juste en bas,
ici, là, vous pouvez voir, là, juste l'explication dans le bas de page.
Est-ce qu'on doit comprendre qu'une partie des
sommes annoncées dans le budget est tout simplement des sommes qui n'avaient
pas été dépensées l'année passée?
Mme Charest : Non, pas du tout.
M. Ciccone :
Non?
Mme Charest : Non. En fait, là...
M. Ciccone :
Mais d'où viennent ces montants-là?
La Présidente (Mme Boutin) : M. le
député de Marquette, laissez madame vous répondre. Puis là je vous laisse
beaucoup de liberté. Vous parlez directement, puis le ton est cordial, mais, tu
sais, il y a un certain décorum, puis c'est plus difficile de prendre le temps
dans ce temps-là. Juste laisser le temps... poser la question. Et également,
Mme la ministre, d'être plus concise, là. Alors, je vous laisse aller.
Mme Charest : Dans mes réponses.
O.K. Donc, il y a deux volets, il y a le volet des montants pour les
infrastructures, donc... Et là je ne sais pas les montants par coeur, parce
qu'il y a beaucoup d'exercices comptables là-dedans,
puis tout ça, mais, tu sais, en gros, là, ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y
aura un 125 millions pour les infrastructures sportives et récréatives scolaires, donc un petit
peu le même programme qu'on avait, là, l'espèce de PAFIRS. Parce qu'on
se souviendra que les infrastructures sportives scolaires n'étaient pas admissibles
au PAFIRS. Donc, vraiment... Puis on sait qu'il y a énormément de besoins. Il y
a encore des écoles qui n'ont pas de gymnase.
Donc, il y a un 125 millions qui se rajoute
à un 100 millions qui était déjà prévu. Donc, l'enveloppe sera de
225 millions. On fera l'appel de projets d'ici la fin de l'année. Donc, ce
sera réservé pour les infrastructures sportives scolaires.
Et il y a aussi le 127 millions, là, je ne
sais plus exactement le montant...
Une voix : ...
Mme
Charest : ...127 millions
pour tout ce qui est le soutien à nos partenaires et toutes les autres mesures,
là, qu'on a en place. Donc, c'est
vraiment deux choses, là. Le 125 millions pour les infrastructures, le
127 millions pour tout.
M. Ciccone : Je veux juste savoir, là... Quand on lit la note de bas de page, là, il
y a le 54,6 millions de dollars puis le 30,4 millions de
dollars, si vous lisez le bas de page. Moi, je veux savoir d'où viennent ces...
Parce qu'on parle d'un report d'investissements de 54,6 puis on parle d'un
montant de 30,4 millions qui provient de réallocation des priorités. Je
veux savoir ça vient... Ce n'est pas de l'argent neuf, ça, là?
Mme Charest : Oui, oui. C'est tout
de l'argent neuf, si on parle des priorités gouvernementales, puis tout ça.
Donc, on a réinvesti 125 millions de dollars pour les infrastructures
sportives scolaires et puis... qui ne vient pas du tout de nos programmes qu'on
avait déjà, là, le programme 6. Donc, c'est vraiment de l'argent neuf,
125 millions de dollars d'argent neuf pour les infrastructures
sportives scolaires, qui s'ajoutent aux 100 millions qui étaient déjà
prévus, 225 millions. On fera l'appel de projets bientôt, mais toutes les
sommes, le 127 millions qu'on a, de fonctionnement, est encore là.
• (15 h 40) •
M. Ciccone : L'année passée ou... l'année dernière, vous avez
annoncé des sommes de 54 millions sur cinq ans pour les cours
d'école. Là, cette année, on voit qu'il y a un 8 millions qui est annoncé.
«Offrir aux élèves de plus belles cours d'école», il y a un 8 millions en
2021‑2022 puis un 4 millions en 2022‑2023. Est-ce que c'est de l'argent
supplémentaire ajouté aux 54 millions?
Mme Charest : Oui.
M. Ciccone :
Oui?
Mme Charest : Oui, oui.
M. Ciccone :
C'est aussi simple que ça. Parfait.
La Présidente (Mme Boutin) : ...pas
obligée de remettre votre masque.
Mme Charest : Ah!
La Présidente (Mme Boutin) : Vous
pouvez le laisser, là, sorti, je pense.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Boutin) : Tant
que vous toussez dans votre coude...
M. Ciccone :
Je veux vous parler un peu de l'impact de la pandémie. On en a parlé un peu d'entrée
de jeu. Je veux juste vous aborder sur ce sujet-là. On sait que ça a été
désastreux, là, pour nos jeunes. Pas juste nos jeunes, mais les jeunes
sportifs, c'est sûr que c'est ça qui... Aujourd'hui, on parle des jeunes et des
moins jeunes du sport.
Il y a une étude, justement, par votre ministère,
avec Kino-Québec, qui... On parle de... Pour les jeunes de 12 à 17 ans et
pour la région de Montréal, les niveaux d'activité ont fortement chuté depuis
le début de la crise sanitaire. Les recommandations, vous les connaissez :
60 minutes d'activité physique d'intensité moyenne à élevée par jour, pas
plus de deux heures devant l'écran pendant une journée. On parle d'heures de
sommeil, entre neuf et 11 heures pour les 13 ans et moins, entre huit
et 10 heures pour les 14 ans... Les 14 ans et plus, c'est huit
et 10 heures, et neuf à 11 heures pour les 13 ans.
Avant la pandémie, environ 15 % des jeunes
respectaient les trois recommandations. Il y avait quand même un travail important à faire déjà là, là, mais aujourd'hui c'est seulement
1 % des jeunes, 1 % des jeunes à Montréal qui respectent ces recommandations-là. Vous comprenez, vous avez été une sportive.
Moi aussi, je l'ai été. Je comprends qu'on ne peut pas tous être des
sportifs de haut niveau, mais ça, c'est le minimum, là, pour une personne qui...
un jeune qui fait de... qu'on veut garder en santé.
Encore une fois, vous l'avez mentionné un peu,
mais je veux savoir, moi, vraiment, là, comment on va, justement, régler cette
problématique-là. Parce que vous le saviez, je le savais, je vous en ai parlé,
je ne suis pas un scientifique, vous n'êtes pas obligée de m'écouter, là, mais
il y a des pédiatres qui ont levé le drapeau, justement, à cet effet-là. Moi, je veux savoir, Mme la
ministre, un, si vous étiez consciente de la problématique et qu'est-ce que
vous avez fait au niveau des alternatives.
Mme Charest : Oui. Bien, dans un
premier temps, évidemment que je suis consciente des effets puis des dommages
de la pandémie sur le niveau d'activité physique.
Donc, j'ai
parlé tantôt du 70 millions. Ça, je pense que c'est vraiment déjà très
porteur. Il y a plusieurs initiatives qui
ont été mises en place. Puis d'ailleurs aussi, avec le 70 millions, bon,
ce qu'on voulait, c'est qu'il y ait des adaptations qui se fassent,
justement, pour pouvoir offrir des alternatives à nos jeunes, à nos athlètes.
Donc, il y a des fédérations sportives qui
ont adapté leur offre de services, qui faisaient des défis virtuels, et tout
ça. Donc, ça, déjà avec ces sommes-là, ça pouvait être fait.
Il y a d'autres mesures aussi qui sont en place.
Puis il y en a une... Bon, je ne parlerai pas du parascolaire parce que, ça, on la connaît déjà, mais ce qui est
important de savoir, c'est que déjà, l'an prochain, on va être à 111 millions de
financement, qui va pouvoir faire en sorte de rejoindre tous les élèves du
secondaire pour avoir au moins une
heure d'activité, pas uniquement des activités physiques, mais c'est sûr que
les activités physiques sont très primées dans cette mesure-là.
Alors, ça, que
les jeunes puissent avoir accès à une heure d'activité tous les jours, je pense
que c'est la mesure-phare pour faire en sorte, justement, qu'ils
rencontrent les recommandations, mais il y a une mesure aussi qu'on a mise en
place qui, pour moi, est superimportante, c'est la mesure Accès-Loisirs. Et ça,
ça vient toucher une clientèle plus vulnérable, plus défavorisée. Donc, on
investit 5 millions de dollars pour que, justement, les jeunes qui n'ont
pas les moyens financiers de s'inscrire à des activités sportives puissent
avoir accès aux activités sportives. Par le passé, là, il y avait
150 000 $ qui étaient investis. Là, on a 500 millions... pas
500 millions, pardon, 5 millions. On rejoignait à peu près
14 000 personnes. Bien là, avec cette mesure-là,
100 000 enfants, 100 000 jeunes vont pouvoir avoir accès à
des activités sportives. Alors, ça, je pense que c'est une mesure fort
importante, une alternative qui va faire qu'on va pouvoir sortir les jeunes de leurs sous-sols.
M. Ciccone : C'est sûr que 70 millions, je veux dire,
c'est un beau montant puis c'est venu aider les fédérations, j'en conviens. C'est sûr que ces fédérations-là
ont des frais fixes également. Puis je comprends également qu'il n'y avait
pas le nombre d'inscriptions, on ne pouvait pas mettre les jeunes sur le
terrain. Ça, je comprends ça. Mais, en même temps, je crois encore, Mme la
ministre, qu'on aurait pu travailler un peu plus sur d'autres alternatives, parce
que je vous ai nommé des chiffres tantôt,
là. Je comprends qu'on ne peut pas éviter les problèmes et les
dommages collatéraux, mais je pense qu'on aurait pu en faire un peu plus.
Je veux parler des camps de jour et des camps de
vacances, madame, parce que je vous ai posé une question la semaine passée, c'est un dossier qui est chaud.
L'année passée, vous aviez donné une enveloppe de 13,7 millions
de dollars aux camps de L'Association des camps du Québec pour les
aider, justement, à remettre la chose en marche. Puis c'était bienvenu, c'était
bienvenu.
La seule chose que je demande aujourd'hui puis
que je ne comprends pas... Puis j'aimerais ça que vous me l'expliquiez, parce
qu'on est encore en pandémie. L'année passée, on était en pandémie quand vous
avez donné le montant. Je vous ai posé la question
hier en Chambre. Vous m'avez dit : Bien, ils ont fait la demande la
semaine passée, puis on va répondre.
Je n'ai aucun doute que vous allez répondre et
venir les aider, mais ma question, Mme la ministre... Vous le saviez, qu'on
était en pandémie. Vous le saviez également, que les camps de jour et les camps
de vacances étaient pour avoir besoin d'aide, notamment financière. Pourquoi
vous n'avez pas pris les devants et leur dire, d'ores et déjà, pour enlever
l'anxiété, enlever l'angoisse...
Je sais que les camps, L'Association des camps
travaille avec la Santé publique depuis janvier. On avait demandé une réponse
avant le 1er avril. Même, on a poussé ça jusqu'au 15 avril, parce
qu'on veut engager des gens, on veut se
préparer. Alors, pourquoi vous n'avez pas pris les devants?
Pourquoi vous ne leur avez pas dit : Inquiétez-vous pas, on va vous donner de l'argent, on a un
montant qui est déjà... Je n'ai pas vu de montant qui était réservé là-dessus
dans le budget. Pourquoi vous avez attendu la demande?
Mme Charest : Oui. Bien, en
fait, d'une part, Mme la Présidente, ce qu'il est important de dire, c'est
qu'on est en dialogue constant avec L'Association des camps tout au long de
l'année. Donc, on les accompagne, que ce soit avec
la Santé publique, avec les protocoles. Mes équipes discutent avec eux de façon
très constante. Pas plus tard que ce matin, on parlait avec eux encore.
C'est sûr qu'il y a une contrainte, ce sont les
mesures sanitaires. Donc, tu sais, ce qui sera mis en place est en fonction des
mesures sanitaires. Je pense que j'ai été très claire dans ma réponse que je
vous ai donnée cette semaine en Chambre, c'est qu'on sera là. Maintenant, c'est
sûr qu'il faut chiffrer les montants puis les demandes. Donc, je pense que le
signal a été clair, dans le sens qu'à partir du moment où on a le go de la
Santé publique pour ouvrir les camps puis leur dire : Oui, on est prêts à
partir...
Maintenant, c'est sûr qu'on sait qu'il va y avoir un besoin financier. Maintenant,
il fallait le chiffrer, il faut le quantifier,
et on travaille là-dessus, puis... Mais, comme je l'ai dit, on connaît
toute l'importance des camps pour les jeunes.
Puis, pour revenir au préambule de votre question,
je sais qu'une... En fait, la seule alternative que vous nous aviez suggérée pour les jeunes, c'était de faire
des conférences avec les athlètes. Bien, j'ai le plaisir de vous annoncer
qu'il y aura des conférences Facebook avec certains athlètes. Puis ce qui est
intéressant, c'est qu'on a demandé aux jeunes
à qui ils voulaient parler. Donc, il y aura trois rencontres Facebook avec des
athlètes, avec Laurent Duvernay-Tardif, Marilou Duvernay-Tardif, on va l'appeler par son nom, parce qu'elle a un
nom, avec Marie-Philip Poulin, Laurent Dubreuil aussi, et avec Gabrielle
Carle et Samuel Piette. Ce sont les athlètes que les jeunes... avec qui ils
voulaient discuter. Alors, votre recommandation a porté fruit. Mais évidemment
on a mis en place d'autres mesures pour les aider.
M. Ciccone :
Merci, madame. J'aurais aimé ça travailler sur ce volet-là avec vous, ce sera
peut-être pour une prochaine fois, mais je suis honoré d'avoir été le projet
pilote, parce que ça a très bien fonctionné dans mon comté. Mes associations et
mes écoles sont très satisfaites.
Il me reste combien de temps?
Mme Charest : Mais, à cet égard-là,
là...
M. Ciccone :
Il reste deux minutes?
La
Présidente (Mme Boutin) : Deux minutes.
Mme Charest :
Mais je trouve ça intéressant parce qu'il y a quand même plein de gens qui ont
emboîté le pas, puis je pense que c'est une affaire collective aussi. C'est sûr
que ça ne peut pas juste venir du gouvernement. Je pense que les initiatives...
Les athlètes ont été, tout au long de la pandémie, des ambassadeurs
extraordinaires dans le respect des mesures sanitaires, dans dire comment ils
s'adaptaient pour leurs entraînements, et tout. Et ça, je trouve ça vraiment
fantastique. Je suis très fière du milieu sportif, de comment ils ont géré la
pandémie.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...1 min 30 s, M. le député.
• (15 h 50) •
M. Ciccone :
Oui. Puis moi aussi, parce qu'on a vu des gens qui étaient courageux, mais, en
même temps, je pense qu'ils ont besoin... certains ont besoin de direction, ils
ont besoin de support. Puis je me rappelle, dans un débat de fin de séance, Mme
la ministre, avec votre collègue le ministre de l'Éducation, alors que,
justement, j'avais fait cette proposition-là, puis il m'avait dit clairement,
là, j'aurais pu sortir le verbatim, il dit : Je prends ça comme une main
tendue, puis on va travailler là-dessus. Puis ça, on parle de ça, là, avant les
fêtes, puis...
Parce que moi,
j'aurais aimé ça utiliser votre réseau du ministère de l'Éducation, parce que
vous avez quand même un gros réseau, vous avez une grosse plateforme, et on
aurait pu le faire, là, à la grandeur du Québec. Parce qu'on avait besoin de ça
voilà huit mois, pas aujourd'hui. Aujourd'hui, là, il y a des effets, puis moi,
j'aurais aimé ça qu'on les évite, ces
effets-là, j'aurais aimé ça qu'on travaille avant. Puis parfois, bien, tu sais,
ce n'est pas grand-chose, mais, tu sais, on peut avoir des bonnes idées,
Mme la ministre.
Ça fait que moi, je
vous invite encore à faire appel à mon expertise, si vous voulez bien encore.
Il reste un an et demi. Je sais qu'on n'a pas travaillé beaucoup ensemble, là,
mais... Vous n'êtes pas obligée de faire ce que je veux, ce que je dis, mais, en même temps, vous êtes la
patronne, mais, en même temps, vous allez peut-être vous apercevoir que
le grand, il a peut-être des bonnes idées des fois.
Merci, Mme la
Présidente. Je pense que mon temps est écoulé.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui, il restait cinq secondes. Alors, je vous
remercie infiniment. Je vais maintenant céder la parole à la députée de Sherbrooke.
Vous disposez de 9 min 45 s.
Mme Labrie :
Merci, Mme la Présidente. Je m'excuse à l'avance d'avoir raté le reste des
échanges, j'étais aux crédits en matière de famille. Donc, je suis désolée si
mes questions recoupent des questions qui ont déjà été posées par des collègues,
pour lesquelles les réponses auraient été données, mais, à ce moment-là, vous
aurez déjà la réponse, donc ce sera plus simple pour vous.
Je
vais y aller sur la question des camps de vacances, en ce moment, qui occupe beaucoup l'actualité, là. Il y a des demandes
répétées, quand même, depuis plusieurs semaines, de mettre fin à l'incertitude
pour la réouverture, le décret qui les empêche de rouvrir. Ils ont un besoin de
clarification important, parce que ça se prépare longtemps d'avance, une saison
dans les camps. Donc, j'aimerais savoir où ça en est.
Mme Charest :
Oui. Bien, en fait, depuis un an, on est en contact constant avec L'Association
des camps, d'une part, pour travailler avec la Santé publique sur les
différents protocoles. Donc, il y a eu plusieurs discussions qui ont été faites
avec la Santé publique pour la préparation de la saison estivale.
Maintenant,
la semaine dernière, on a eu les demandes financières pour... bien, pour
pouvoir les aider dans la mise en place de ces différentes adaptations
qui seront nécessaires. Alors là, on est à analyser ces différentes demandes
là.
Maintenant,
encore une fois, là, on est en contact constant avec eux. On a
une rencontre prévue dans quelques jours, dans quelques semaines, en fait.
Mais on a reçu toutes les demandes, qui sont en analyse auprès des Finances, et donc on va rapidement pouvoir leur dire
de quelle façon on peut les soutenir. Mais, en parallèle, aussi, bon, il y a
toute l'évolution de la situation épidémiologique.
Donc, ça prend le go de la Santé publique pour dire : On va lever le
décret.
Pour les camps de
jour, là, c'est quand même pas mal réglé, là. C'est plus les camps de vacances
où c'est un petit peu plus problématique,
les camps de vacances qui ont des séjours, entre autres, là. Puis, bon, on sait
qu'avec les camps de jour, ils ont l'expérience de l'année 2020, où
ils ont pu être organisés.
Alors, encore une
fois, on est en contact constant avec eux. On sait à quel point c'est important
de le faire rapidement, on sait que les
familles ont besoin d'avoir des réponses. Alors, on est sur le dossier, là, de
façon intensive.
Mme Labrie :
O.K. Donc, je n'ai pas raté d'annonce, là, le décret n'a pas été levé, là,
jusqu'à maintenant.
Mme Charest :
Le décret n'a pas encore été levé, non.
Mme Labrie :
Parce que ça fait quand même un bon moment, là. Je comprends que vous êtes en
discussion depuis longtemps avec eux, mais, tu sais, déjà au début du mois
d'avril, 9 avril, on voyait des articles, les camps disaient : «Il
commence à être tard. On arrive au moment où certains camps ont pris la
décision de ne pas ouvrir.» 18 avril,
il y en a qui disaient : «On se pose sérieusement la question. Plus le
temps avance, moins les chances sont grandes.» 28 avril :
«Certains camps craignent pour leur survie et ont hâte de recevoir des
nouvelles du gouvernement.» Donc, ça fait quand même un bon moment.
Ils
ont besoin de temps pour s'organiser aussi. Et je dirais que, même d'un point de vue , justement, de s'assurer que ça soit fait dans les meilleures
règles possible, d'un point de vue sanitaire, le plus tôt on leur donne des
balises, le plus tôt ils vont pouvoir commencer à s'organiser. Donc, rendu au
début du mois de mai, comme ça, ça commence à être tard.
Mme Charest : Bien, il y a
différentes choses qu'il faut dire là-dessus. C'est qu'on se rappellera que le
mois d'avril a été quand même tumultueux en termes d'urgence sanitaire puis des
différentes directives qui ont été mises en place. Donc, c'est dur de dire, au
mois de mars ou au mois de janvier, qu'est-ce qui sera en place dans les
mesures sanitaires.
Bon, on a vu des zones qui ont été fermées, des
zones rouges d'urgence, donc, qui ont complètement changé le portrait de la
situation. Donc, évidemment, pour la Santé publique, tu sais, le message qu'ils
disent, c'est qu'à partir du moment où les
mesures sanitaires pourront être respectées puis qu'on sera assez confortables
avec la situation épidémiologique, on va vous donner le go, on aura le
décret pour l'ouverture, mais il reste qu'on est quand même dépendants de la situation. Puis, dans les
dernières semaines, tu sais, il y a eu des écoles qui ont fermé. Donc, je pense
qu'il faut être conscient de la situation.
Maintenant,
entre-temps, on a continué le travail sur les différents protocoles, sur la
vaccination des moniteurs entre autres. Alors, on sait, on est vraiment
conscients de ça, c'est pour ça qu'on les accompagne, c'est pour ça qu'on les
rencontre, c'est pour ça qu'on a reçu les demandes financières. Et, dès qu'on
est capables, d'une part, d'avoir la réponse de la Santé publique, d'avoir
aussi les mesures financières qui pourront les aider, bien, on va leur donner
le signal. Mais on est, encore une fois, là, très conscients de tout ce que ça
prend pour orchestrer les camps, que ce soit dans les municipalités, que ce
soient les camps de vacances, que ce soit toute la mise en place. Mais, encore
une fois, il y a quand même beaucoup d'informations qu'ils ont pu avoir de la
Santé publique sur les protocoles qui devront être employés, et tout, là.
Mme Labrie : Parce que je comprends
qu'effectivement on n'est jamais à l'abri d'une dégradation des choses au
niveau sanitaire. Ça n'empêche quand même pas de dire, plusieurs mois d'avance,
quelles vont être les conditions pour que ça puisse opérer puis dans quelles
circonstances on va leur demander de fermer puis que le portrait sanitaire de
leur région pourrait éventuellement entraîner une suspension des activités. Je
pense que tout le monde est conscient que ça
peut se produire, là. Il y a sûrement moyen de quand même leur dire à quoi s'en
tenir d'avance.
Là, on est dans une situation où les parents,
les vacances, les camps de jour, ça s'organise déjà depuis quand même un très
bon moment. Dans la mesure où les camps de vacances, eux, n'ont pas le signal
qu'ils peuvent ouvrir, bien, évidemment, ils
ne prennent pas d'inscriptions. Donc, ça devient de plus en plus difficile de
s'attendre à en avoir, des inscriptions. Si ça débloque dans plusieurs
semaines, à un moment où, finalement, tout le monde a déjà organisé son été, ils ont déjà inscrit leurs enfants
ailleurs ou ils se sont organisés autrement, ça met quand même dans une
situation très, très précaire ces camps-là.
Mme Charest : Bien, comme je vous
dis, les discussions avec la Santé publique ont eu lieu, donc ils ont pu
s'entendre sur des protocoles, sur les différentes normes qui devront être
mises en application. Bon. Puis, comme je vous disais, là, le dialogue, la
conversation est constante avec eux, avec la Santé publique, avec nous aussi.
Là, on attend le go de la Santé publique. Dès que la Santé publique va nous donner le go, ils pourront enfin lever le
décret puis procéder aux inscriptions.
Maintenant, dans un soutien financier, bien là,
on a eu les demandes juste dernièrement. Donc, on est allés les analyser. Parce
que ça fait partie aussi de leurs préoccupations, hein, on sait très bien
qu'ils ont besoin de soutien financier pour pouvoir ouvrir.
Alors, tu
sais, c'est comme sur deux plans qu'on travaille : sur les mesures sanitaires et
sur le soutien financier. Mais, encore
une fois, on est quand même
tributaires de la situation épidémiologique, qui a des impacts importants
sur tout ce qui pourra être mis en place.
Mme Labrie : Oui, je comprends ça
puis je suis certaine qu'eux le comprennent aussi, mais là on en est à un point
où, même s'ils obtenaient le droit d'ouvrir dans les prochains jours, leur
santé financière est quand même extrêmement précaire, puis leur saison pourrait
quand même être en péril. Puis ils ont eu la saison dernière annulée, donc
je... Tu sais, il ne faudrait pas que ça tarde trop, je vais dire ça comme ça,
là, au niveau de l'aide financière.
Il y a des demandes qui sont faites au gouvernement
qui ne sont pas étudiées si longtemps que ça, me semble-t-il. Je pense à la
compensation de 51 millions qui a été donnée au Grand Prix de
formule 1. Il me semble que ça
leur a été concédé très, très facilement. Donc, j'espère que les camps n'auront
pas, eux, de leur côté, à se battre pour obtenir de l'aide. Il y a des organisations sportives aussi qui ont eu
des saisons difficiles l'année dernière, des organisations composées
essentiellement de bénévoles, qui sont dans une précarité financière puis qui
s'inquiètent même de la poursuite, là, à moyen terme ou à long terme de leurs
activités. Moi, je trouve ça difficile de regarder ça, là, le double standard
entre les fonds qui sont investis très facilement dans certains domaines, très
difficilement dans d'autres, qui sont pourtant toujours précaires.
• (16 heures) •
Mme Charest : Oui. Bien, Mme la
Présidente, je ne suis pas sûre qu'on pourrait qualifier d'investis très
facilement dans certains domaines et dans d'autres domaines non. Tu sais, je
pense que le signal a été très clair l'an dernier, quand on a soutenu les camps
de vacances, les camps de jour aussi, parce qu'on savait effectivement que ça les mettait dans des situations très précaires. Alors, on a
donné du soutien financier. On est encore là, on sera là, on donnera du soutien
financier.
Maintenant,
on a eu les demandes vendredi dernier. On est jeudi. Donc, tu sais, je
comprends qu'il faut quand même analyser puis voir de quelle façon on
peut les aider, parce que c'est quand même l'argent des contribuables. Alors, il faut faire l'exercice de façon
rigoureuse, là. Je pense que tout le monde s'attend à ce qu'on fasse notre
travail puis d'analyser de façon, bien, rigoureuse les demandes
financières.
Maintenant, encore
une fois, ce que je peux assurer, c'est que notre conversation est constante
avec eux. Les demandes sont là, les discussions sont là avec la Santé publique.
Donc, on est au rendez-vous.
La Présidente (Mme
Boutin) : Il reste 30 secondes, Mme la députée,
allez-y.
Mme Labrie :
Donc, est-ce que la ministre s'engage à ce que l'aide financière soit au
rendez-vous pour éviter complètement qu'il y ait des fermetures définitives de
camps de vacances?
Mme Charest :
Bien, je pense que je l'ai dit très clairement, que je m'engageais à les
soutenir. À quelle hauteur? On pourra l'évaluer, mais c'est sûr qu'on sera là
pour les aider.
Mme Labrie :
Elle sera là pour éviter les fermetures définitives?
Mme Charest :
Bien là, c'est très large comme question, là. Est-ce qu'on va... tous les
camps, de tous les horizons, dans toutes les circonstances seront soutenus et
ne fermeront pas? Je ne peux pas m'engager pour ça.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci.
Mme Charest :
Je peux vous dire que je vais être là pour soutenir.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup pour ce temps d'échange. Maintenant, je cède
la parole à la députée de Gaspé qui dispose également de
9 min 45 s.
Mme
Perry Mélançon : Tellement
court. Merci, Mme la Présidente. J'en aurais eu pour probablement trois
heures de contenu. Je salue toute l'équipe, également, de la ministre, qui sont
toujours accessibles. J'ai eu à m'entretenir,
là, durant la crise, justement, avec quelques-uns d'entre vous.
Je
vais commencer par le programme PAFIRS. Étant donné qu'on s'est rencontrés, la
ministre et moi, justement, dans sa tournée, et qu'on sait que la salle
était pleine, il y avait beaucoup de demandes, là, ça dépassait largement le budget qui avait été préparé, là, des deux
gouvernements, mais, tout de même, j'étais curieuse de voir parce que, quand
les annonces ont commencé à sortir, bon, j'étais bien déçue qu'il n'y ait rien
de retenu dans mon comté, mais finalement je regarde un peu qu'est-ce
qui a été donné par région, et je ne suis peut-être pas celle qui est le plus à
plaindre.
Je me demande, en
fait, qu'est-ce qui s'est passé avec la Côte-Nord? J'ai le tableau, par
exemple, qui est de l'aide estimée, j'essaie
de voir si c'est les deux paliers. Côte-Nord a reçu 587 804 $, c'est les deux
paliers. Je me demande... C'est parce
que je sais que mon collègue de René-Lévesque attendait impatiemment les annonces, là, étant
donné qu'il y avait des demandes
beaucoup aussi dans sa circonscription. Alors, comment on a réparti ces
enveloppes-là exactement?
Mme Charest :
Oui, bien, merci pour les bons mots, dans un premier temps, puis pour l'équipe
aussi. Je pense qu'on... C'est vraiment une
grande volonté puis un mot d'ordre, au sein du cabinet puis au sein du ministère
aussi, d'être là pour tout le monde.
Puis là je ne prendrai pas plus de temps parce que je sais que vous avez plein
de questions.
Le PAFIRS, je suis
très fière du travail qui a été fait pour la répartition des enveloppes. Il
faut comprendre qu'on a eu pour 1,5 milliard de demandes. On avait
294 millions à donner pour les différents projets, 623 projets qui
ont été demandés. Donc, ce qu'on a fait, c'est vraiment une répartition dans
toutes les régions, une répartition aussi dans le genre d'infrastructures, que
ce soit... Tu sais, il y a quand même plusieurs types d'infrastructures mais
aussi plusieurs types d'envergures d'infrastructures. Donc, on avait des
infrastructures à 20 millions. 20 millions, c'était... bien,
20 millions de financement, 20 millions étaient le maximum, mais on a
aussi... on a 44 projets en bas de 50 000 $, donc, pour
soutenir, puis souvent dans les plus petites municipalités. Donc, s'assurer
vraiment qu'il y a une répartition un peu partout, une répartition, comme je le
disais, même aussi dans les partis politiques. Puis vous pourrez faire...
Mme Perry
Mélançon : En tout cas, moi, je continue, je suis déçue quand même.
Mme Charest :
Bien, oui, mais vous pourrez faire le calcul, là, puis il y a vraiment une répartition
qui représente à peu près ce que sont les oppositions, et tout ça. Donc, il y
avait vraiment le souci d'en donner à tout le monde, parce que ce n'était
vraiment pas un exercice politique. Moi, pour moi, puis je l'ai dit beaucoup
dans ma tournée, l'important, c'est que les
gens puissent avoir accès à des infrastructures de qualité pour bouger. Parce
que, moi, dans ma reddition de
comptes, comme ministre responsable du Sport et des Loisirs, ma cible, c'est
que les gens augmentent leur quantité d'activités physiques. Alors,
c'est ça, mon objectif, et c'est pour ça...
Mme Perry
Mélançon : Mais donc, la Côte-Nord, avec l'argent qu'on y a attribué,
on peut dire que c'est mission accomplie versus Montréal qui en a eu
100 fois plus? On se dit : Les jeunes auront à peu près l'équivalent,
là, la... Je veux dire, à quel point c'est équitable? Il faut me convaincre,
là.
Mme Charest : Oui, bien, c'est sûr
que ce n'est pas parfait. Ce n'est pas parfait, ce n'est pas une répartition
parfaite. C'est aussi en fonction des projets qu'on a reçus. Il y a une
évaluation, puis ça aussi, c'est important, là, on ne faisait pas juste
répartir les projets en fonction de dans quelle région ils sont puis dans quel
parti ils sont, mais d'abord il y avait une évaluation de la qualité des
projets. Quand je vous dis 623 projets, tu sais, chaque projet se
comparaît avec des projets de même envergure. Alors, il y avait de tout ça, là,
mais tout a été pris en compte, mais on s'est
vraiment assuré que ça ne soit pas un choix politique puis qu'il y en ait pour
tout le monde partout à travers le Québec.
Mme Perry Mélançon : J'aurais aimé
quand même savoir combien il y a eu de projets sur la Côte-Nord. Puis moi,
connaissant...
Mme Charest : Il y a eu six projets,
deux activités.
Mme Perry Mélançon : Bien, en
fait... Oui, bien, c'est ça, c'est...
La Présidente (Mme Boutin) : ...ne
pas vous interrompre, s'il vous plaît. C'est une question de décorum.
Mme Charest : Ah! excusez-moi.
Mme Perry Mélançon : Bien, en fait,
c'est parce que moi, je sais à quel point j'ai aidé, justement, à ce que ce
soit... que ça fonctionne dans les critères chez nous. Donc, j'imagine que
l'exercice a été fait ailleurs aussi pour essayer
le plus possible de cadrer. Donc, je ne prends pas la justification de dire que
les projets ne cadrent tous pas. Bon, en
tout cas, on pourrait... on aura chacun notre analyse, mais je vais passer tout
de suite au prochain sujet, il y en a trop.
Et je me... En fait, récemment, il y a eu, dans
les médias, là, des critiques concernant encore la contribution des parents
dans les programmes sport, ou sport-études, ou arts-études. Bref, ça peut être
jusqu'à 14 000 $ encore, là, pour accéder, bon, au hockey dans des
équipes, puis on parle encore... ça fait très élite encore, là, en 2021. Puis,
moi, c'est vraiment dans mes convictions que les jeunes puissent tous avoir la
même chance et de pouvoir performer dans les mêmes niveaux.
Qu'est-ce qu'on peut faire? Est-ce que le
plafonnement... Je sais que le ministre de l'Éducation avait reculé sur la
proposition de plafonnement. Quel est votre avis là-dessus? Est-ce que ça
pourrait être une mesure à implanter pour assurer l'équité pour tous les
jeunes?
Mme
Charest : Oui, bien, en
fait, une chose qui est important de préciser, dans les programmes
sport-études, là, les frais de 14 000 $, par exemple, sont des
frais qui sont associés, par exemple, à... Puis le programme sport-études s'adresse à notre élite qui... donc
9 000 élèves à peu près, là, qui sont identifiés par leur fédération
pour pouvoir suivre leur programme sport-études.
Maintenant,
pour, justement, pouvoir maintenir leur entraînement puis avoir, bon, accès à
des plateaux sportifs, et tout ça, donc, il y a des frais qui sont
engendrés, qui sont chargés, qui peuvent aller jusqu'à 14 000 $ pour
avoir un camp d'entraînement, par exemple,
de ski alpin à l'extérieur de la province. Donc, évidemment, ces frais-là ne
pourraient pas être refilés aux
contribuables. Donc, ce sont nos athlètes élites qui choisissent de maintenir
une forme d'entraînement puis qui ont un aménagement avec leur horaire
scolaire.
Donc, c'est sûr que, bon, ça engendre des frais,
mais les frais de gestion de l'école, par contre, ne sont pas du tout de cette
envergure-là. Puis ensuite il y a les programmes particuliers, puis aussi il y
a des frais qui sont chargés aux parents, justement, pour avoir accès à
des plateaux d'entraînement, et tout ça, mais par contre...
Mme Perry Mélançon : Mais, en fait,
Mme la ministre, dans les 9 000, justement, l'élite, bon, je comprends que c'est parce qu'il faut atteindre un certain
niveau, ça ne concerne pas tout le monde, ces programmes-là, mais, quand
même, ça veut dire qu'une famille moins nantie qui a un prodige, là, en sport,
quand même, ne pourra pas accéder parce qu'il n'a pas le 14 000 $
pour aller en hockey ou les autres sports plus onéreux, là. Moi, c'est dans la
question d'équité. Est-ce que le gouvernement pourrait essayer d'intervenir ou
d'aider financièrement?
Mme Charest : Bien, ça, en fait, ce
serait la même chose que soutenir tous les clubs sportifs, parce que là on parle des mêmes athlètes. Donc, un jeune qui
s'entraînerait, qui ne serait pas dans un programme sport-études mais qui
est quand même identifié élite relève par sa
fédération, ce que vous proposez, c'est qu'il faudrait le soutenir
financièrement.
Parce que
c'est exactement ça, ce sont ces élèves-là qui sont identifiés par leur
fédération, qui ont un aménagement en
classe, le programme sport-études. Parce que souvent on confond sport-études et
tous les programmes ou les concentrations
de sport, toutes les concentrations de sport, mais le programme sport-études,
c'est vraiment nos athlètes qui sont identifiés par leur fédération,
donc qui sont élites relèves. Puis des fois, bon, on compte des places dans un
groupe avec d'autres athlètes, là, donc... mais un athlète...
Mme Perry Mélançon : Mais c'est
sport-études d'école publique, là.
Mme Charest : C'est
sport-études école publique, mais il reste que ce sont quand même des athlètes
identifiés, au même titre que nos
patineurs artistiques qui ne sont pas dans un sport-études mais qui pratiquent
de façon intensive, puis qui sont sur
l'élite, sur la relève, qui ont des frais de la même hauteur, puis peut-être
plus aussi... doivent débourser.
Et là, bon, c'est sûr
que, moi, dans le plus fou de mes rêves, je voudrais que tous les enfants
puissent faire du sport sans payer de frais, mais évidemment, quand on parle de
camps d'entraînement à l'extérieur du Québec pour faire un camp de ski, bien, évidemment,
on ne peut pas faire payer toute la population pour soutenir ces projets-là.
Mme Perry
Mélançon : Non, mais les disparités demeurent, de ce que je comprends.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme
Boutin) : Il vous reste 1 min 15 s.
Mme Perry
Mélançon : 1 min 15 s? Bien, j'ai de la misère à voir
laquelle que je vais choisir. Bien, parce que, pour moi, c'est tellement
important, l'activité sportive aussi dans les régions éloignées. On sait qu'il
y a des frais qui sont difficiles à assumer parce que c'est des bénévoles à
bout de bras qui essaient de... Donc, le transport est toujours un coût important, on
s'en est déjà parlé. J'aimerais qu'on me dise on est où avec ça. Je sais que la
pandémie a coupé un peu les événements. Qu'en est-il de l'aide?
Mme Charest :
Bien, ça, c'est très intéressant parce que, dans la tournée, en région, évidemment,
ça a été beaucoup mentionné, l'importance de soutenir financièrement pour le
transport, parce qu'on sait, quand on part de Gaspé pour aller faire une
compétition à Québec, bien, il y a des gros frais. Alors, on a ajouté 4 millions,
justement, pour le transport en région pour, justement, faire en sorte, là,
que...
Mme Perry
Mélançon : C'est dans le budget présent, là?
Mme Charest :
Oui.
Mme Perry
Mélançon : Donc, là, ça va être le plus rapidement possible, là?
Mme Charest :
Oui.
Mme Perry
Mélançon : Parfait. Est-ce que j'ai du temps, Mme la...
La Présidente (Mme
Boutin) : 20 secondes.
Mme Perry
Mélançon : 20 secondes. Harcèlement et abus dans le sport, on en
est où?
Mme
Charest : Bien, j'ai... Ça,
c'est probablement ma plus grande fierté, d'avoir introduit
l'officier indépendant des plaintes. Donc, à partir du 1er février
2021, il était en fonction...
Mme Perry
Mélançon : Là, c'est appliqué?
Mme Charest :
Il est en fonction, oui.
Mme Perry Mélançon :
O.K.
Mme Charest :
Alors, quelqu'un, n'importe...
Mme Perry
Mélançon : La politique, elle est...
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Merci beaucoup. Désolée de vous interrompre.
Mme Charest :
On veut en parler.
Mme
Perry Mélançon : C'était une
bonne pub, j'aurais aimé ça qu'on... Bien oui, la promotion, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Boutin) : Nous allons revenir avec l'opposition officielle, avec le député
de Marquette. Je vous demanderais
de faire un petit effort pour les 19 dernières minutes qu'il reste de ne
pas vous interrompre. C'est une question de décorum, en fait. Sinon,
bien... Alors, allez-y, pour M. le député.
M. Ciccone : Merci beaucoup. Mme la députée de Gaspé, vous avez parlé de
sport-études, puis ça, c'est... Quand
j'entends le mot «sport-études» et «élite», pour moi, un commentaire bien
personnel, quand on met une moyenne, il faut respecter une moyenne au
niveau des études de 70 %, 75 % pour certains endroits pour être capable
de faire du sport-études, pour moi, ce n'est pas de l'élite, parce que, pour
moi, l'élite, c'est les jeunes qui ont besoin de se réaliser à tous les niveaux. Alors, sur cet élément-là, on en reparlera
après les crédits, si vous voulez bien, Mme la ministre, si vous voulez
l'aborder.
Je veux parler un peu des
personnes handicapées. Nos amis d'AlterGo, à chaque année, on reste en contact.
Je suis persuadé que vous faites exactement la même chose. On a vu qu'il y
avait des sommes quand même intéressantes sur les infrastructures sportives, on
en a parlé plus tôt, qu'on parle d'arénas, qu'on parle de gymnases, qu'on parle
de toutes les infrastructures sportives, c'est bien.
Cependant, il y a une crainte. Il y a une
crainte au niveau d'AlterGo, notamment, et certains organismes qui travaillent
avec des personnes handicapées. On sait que, quand il y a le Code de la
construction, on va prévoir, là, des infrastructures qui doivent être adaptées
pour que les personnes handicapées puissent entrer et sortir des installations
sportives, mais, si on pousse l'exercice un peu plus loin, ce qu'on retrouve,
c'est que les gens handicapés qui font du sport perdent un peu leur autonomie
parce que la glace, par exemple, n'est pas adaptée pour qu'une personne puisse
aller sur la glace, par exemple, sans avoir de l'aide.
Alors, ma
question est bien simple. Est-ce que vous vous engagez à ce que les nouvelles
infrastructures sportives que vous allez financer permettent aux
personnes handicapées de pratiquer le sport, puis pas seulement être capable
d'entrer, avoir un stationnement ou même être capable d'aller aux toilettes
mais bien, de façon autonome, là, d'être capable d'embarquer sur la glace, dans
les vestiaires adaptés? Parce que la grande critique de ces regroupements-là, c'est ça, c'est ça, on est capable d'entrer dans
l'infrastructure, mais on n'est pas capable de pratiquer librement et
facilement notre sport.
Mme Charest : Oui, bien, merci,
Mme la Présidente. En fait, merci, cher député de Marquette, le grand, de parler de la clientèle handicapée, parce que, dans
mon... en entrée en fonction, c'était une clientèle qui me préoccupait
particulièrement, les aînés, les filles, les femmes dans le sport et les
personnes à mobilité réduite ou qui ont une forme de handicap. De sorte que,
pour les infrastructures sportives, dans les critères d'évaluation, pour le
PAFIRS, ça fait partie... c'est un critère qui est important, d'évaluation,
donc, pour, tu sais, les... Peut-être qu'à la Côte-Nord c'était ça, le problème, qu'ils n'avaient pas ce critère qui était
rempli. Alors, effectivement, c'est une préoccupation qu'on a.
Il y a un autre phénomène aussi, c'est
l'accompagnement des personnes handicapées. Et ça, on a augmenté de 4 millions aussi pour l'accompagnement.
Puis, encore une fois, on ne rencontre pas tous les besoins, on le sait, mais
au moins on est dans la bonne direction pour faire en sorte, justement, que
cette clientèle-là ait accès à du sport, à du loisir.
Puis on sait à quel point c'est important. Puis, bon, vous savez que j'ai des
liens aussi avec la Fondation des sports adaptés. Donc, je comprends
exactement comment ça peut être difficile pour avoir accès puis comment ça a
été difficile dans l'année de pandémie. Il y
a les cartes aussi Accès-Loisirs pour les accompagnateurs, puis il y a de
l'argent aussi. Donc, ceux qui
accompagnent, ils n'ont pas à payer pour aller dans toutes les installations.
Donc, pour moi, c'est une grande préoccupation.
M. Ciccone :
Merci. Alors, ce que j'entends, Mme la ministre, c'est que vous allez vous
engager à vous assurer que toutes les infrastructures qui vont être bâties sous
votre financement... que les athlètes puissent faire du sport librement, de façon autonome, pour que ces athlètes-là puissent
aller partout dans l'infrastructure sans qu'ils soient vraiment, là, en difficulté.
Alors, les gens d'AlterGo sont contents de vous entendre là-dessus.
Maintenant, je veux vous aborder sur un sujet...
je sais que vous pensiez que j'étais pour l'oublier, là, mais je vais parler de
commotion cérébrale. Sortez vos notes, je suis persuadé que vous avez un
cartable, Mme la ministre. L'année... bien,
pas l'année passée, en 2019, vous aviez... j'avais déposé un projet de loi, ça n'a pas été retenu. Vous avez dit : Non, non, je vais m'en occuper, on va mettre une stratégie
nationale sur les commotions cérébrales. Ça avait été annoncé avec votre
collègue anciennement ministre de la Santé.
L'année passée, aux crédits, au mois d'août, je
vous ai demandé quel était le développement de ce comité-là qui avait été mis
en place. Il y avait eu seulement une rencontre du 24 septembre à la fin
août, à peu près, mi-août, là. Où on en est avec ce comité-là, Mme la ministre?
Mme Charest : Oui, bien, en fait, le
comité, bon, qui relève... ce comité-là relève du ministère de la Santé, donc on comprend que, cette année, ça a été une
année qui a été fort occupée pour le ministère de la Santé. Maintenant, les travaux recommencent, il y a deux comités
consultatifs qui sont en... en fait, il y a ce comité-là, là, les travaux
reprennent, là, incessamment.
Mais ça ne nous a pas empêchés, de notre côté, par
contre, de pousser nos protocoles, nos démarches et nos actions pour faire en sorte que le milieu sportif soit sécuritaire pour
nos jeunes. Donc là, il y a des rencontres le 12 et 13 mai, parce qu'on a deux comités consultatifs. On aussi
un travail qui se fait avec le Dr Frémont pour, justement,
que ce soit l'adaptation des protocoles mais aussi des outils qui vont
être implantés.
Puis je vous invite, M. le député, à aller voir,
il y a un coffre à outils qui a été fait avec l'AQAIRS, avec le ministère,
qui est hébergé sur le site, là, guides-sports-loisirs.ca, qui vraiment
se veut un outil pour les milieux municipaux, pour les régionaux, locaux, où vraiment, là, les protocoles sont mis en place, les responsabilités des différents acteurs. Et ça, ce sont des outils qui sont
importants.
Puis, en même
temps aussi, les campagnes de sensibilisation, il y en a eu qui ont été faites,
donc on est revenus avec la campagne. On revient, à l'automne 2021,
avec une relance et ensuite une autre phase aussi qui sera lancée à l'hiver, là, pour agir sur la sensibilisation, les
travaux qui sont faits avec le fédéral aussi. Alors, je peux vous assurer qu'on travaille sur ce dossier-là.
M. Ciccone : Alors, ce que je comprends, Mme la ministre, c'est que, depuis le mois d'août, depuis, justement, l'avis qui avait été envoyé, là,
du ministère de la Santé avisant qu'on arrêtait, justement, les travaux sur ce
comité-là, va reprendre... Et là on parlait de pandémie,
on comprend, là, mais, en même temps, je pense qu'on peut quand même
travailler sur certains dossiers. On aurait pu continuer quand même
parce que... comme vous pouvez le constater, là,
j'ai mes entrées au niveau de ce comité-là, et il y a des médecins qui auraient
été prêts à continuer à travailler, Mme la ministre.
Et
je veux juste... On va aller plus vite parce
que j'ai quelques autres dossiers. Justement,
un élément également qui... Je
ne sais pas si vous avez vu un reportage, là, sur la violence conjugale sur Radio-Canada :
Violence conjugale et traumatismes
crâniens : les coups oubliés.
Puis je vais vous lire juste parce
que c'est l'explication : «Des
chercheurs estiment que, pour un
joueur de la Ligue nationale de hockey qui subit une commotion cérébrale, au
moins 4 500 femmes au Canada souffrent de la même blessure
infligée par un conjoint violent, révèle une...»
Et là j'utilise votre
rôle également de ministre de la Condition féminine. Est-ce que vous allez
inclure les femmes qui reçoivent des coups à
la tête d'un conjoint violent dans le futur... bien, pas le futur, mais le
comité que vous avez mis en place pour s'assurer que ça soit là? Parce
qu'on semble dire que ça, cet élément-là, là, n'est pas inclus dans le travail.
Est-ce que vous vous engagez à le mettre?
• (16 h 20) •
Mme
Charest : Merci tellement
pour cette question-là, cher député
de Marquette, mais je pense que, justement, c'est la
démonstration de l'importance que ça soit une stratégie nationale et que ce
soit porté par le ministère de la Santé,
parce que ce ne sont évidemment pas juste les athlètes qui font partie des
équipes sportives ou du sport organisé qui subissent des commotions
cérébrales. Ça peut être les aînés qui font une chute, les victimes de violence
conjugale, ça peut être les athlètes aussi qui sont dans la pratique libre.
Alors, ça démontre à
quel point c'est vaste et que, bon, on sait que ça a des effets dévastateurs à
long terme aussi. Alors, je pense que ça
démontre toute l'importance de traiter le dossier de façon beaucoup plus large
que seulement le milieu sportif. Alors, merci de le mettre sur la table,
parce qu'effectivement ça sera... c'est pris en considération.
M. Ciccone : Vous allez rajouter, dans le plan de travail de la stratégie nationale,
les femmes frappées à la tête?
Mme Charest :
Ah! absolument, oui, oui, ça fait partie de la stratégie nationale.
M. Ciccone :
Ça fait partie déjà de la stratégie nationale? O.K. Parfait, je suis content
d'entendre ça.
Juste une petite
question ici, là, justement, au niveau de la sensibilisation. L'année passée,
je vous avais posé une question sur,
justement, la ventilation budgétaire, sur honoraires de la planification
stratégique, frais de production, affichage
et bannière Web, relations publiques qui étaient... qui faisaient référence aux
commotions cérébrales, placements de médias sur la sensibilisation. Je
vous avais posé quelques questions à ce sujet-là.
Là, dans le cahier de
questions et réponses, on vous a posé une question : «Présenter les
résultats exhaustifs de la campagne de sensibilisation
sur la gestion efficace des commotions cérébrales à l'intention des parents.
Indiquer dans le budget investi de 2020‑2021 et celui prévu en 2021‑2022.»
La réponse : «Aucune somme n'a été investie en 2020‑2021 puisqu'aucune
campagne de sensibilisation sur la gestion efficace des commotions cérébrales
n'a été déployée.»
Mme Charest :
Oui, bien, en fait, la campagne sera en 2020‑2021, donc là... Puis il y a
encore aussi le partage de sommes avec le ministère de la Santé, alors... mais
il y aura des campagnes de sensibilisation. Je vous ai parlé, tantôt, de la relance qui sera à l'automne 2021, puis il y
aura l'autre phase, la phase III, en janvier, bien, à l'hiver 2022.
Ça fait partie de la planification.
M. Ciccone :
Je comprends qu'il n'y a pas eu beaucoup de sports cette année, là, mais il y
a...
Mme Charest :
Mais il y a sûrement eu des commotions cérébrales pareil.
M. Ciccone :
Mais il y a sûrement... Bon, vous m'enlevez les mots de la bouche. Alors, la
sensibilisation dans le sport, qui revient de votre portefeuille ou le
portefeuille du ministère de l'Éducation, je pense qu'on aurait quand même dû
en faire un petit peu pareil. C'est votre réponse?
Mme Charest :
Bien, en fait, en octobre, à l'automne 2021, il y aura une campagne, là.
Bien, puis, tu sais, à un moment donné aussi, les campagnes, tu sais, quand
elles sont omniprésentes, n'ont pas leur effet. Donc, il faut quand même, tu
sais, avoir des intervalles de temps, et tout, pour maximiser les retombées.
Puis, en même temps, bon, il y a d'autres choses qui sont faites, il n'y a pas
juste des campagnes de sensibilisation qui doivent être faites, mais, au-delà
de ça, il y a quand même un outil très intéressant sur le site Web que je vous
ai nommé tantôt, qui est une ressource fort pertinente pour tous les milieux
sportifs.
M. Ciccone :
Formidable. Il ne me reste pas beaucoup de temps, je vais vous... Juste
quelques questions en rafale. On a entendu... on a vu que vous avez... bien,
vous l'avez annoncé de cette façon-là, là, le plan de relance du sport, ça,
c'était dans votre dernière annonce pour réouvrir le sport. Cependant, après
votre annonce, on a conclu que c'étaient seulement des petits allègements, là.
Puis vraiment on s'attendait à ce qu'il y ait un plan de relance du sport,
vraiment, un peu ce que ma collègue parlait, la collègue de Sherbrooke parlait
un peu plus tôt, comment... les barèmes pour réouvrir le sport, pour encourager
les jeunes et leur donner confiance.
Puis
ce qui est... C'est quand même drôle, aujourd'hui votre chef, le premier
ministre du Québec, qui a dit qu'il a partagé le plan de déconfinement de la Saskatchewan
au ministre de la Santé, parce qu'on a établi : Voici comment on
pourrait... alors on a expliqué, on a mis au grand jour les étapes du déconfinement,
qu'est-ce que ça prendrait pour déconfiner.
Moi, ma question, Mme
la ministre : Est-ce que... Pourquoi qu'on ne fait pas ça dans le sport? Pourquoi
que... Je sais qu'on ne sait pas ce qui s'en vient avec la pandémie, là, mais, en
même temps, pourquoi qu'on ne peut pas dire, juste pour encourager les parents,
à savoir qu'il y a une lumière au bout du tunnel : On va être capable de
le faire quand on va arriver à tel niveau, quand on va arriver à ce niveau-là,
on va être capable de faire ça, on va être capable de faire du sport d'équipe,
on va être capable d'avoir de la compétition? Il me semble que de donner un but
puis de bien l'expliquer, bien, on est capable d'avoir une plus grande
adhésion.
Puis ça, on s'en
était parlé, Mme la ministre, parce que, justement, il y a cette grogne-là parce
que souvent il y a de l'incohérence dans les décisions, puis on ne comprend pas
pourquoi. Vous, vous le savez, vous avez les avis de la Santé publique, mais
nous, on ne l'a pas, la population ne l'a pas non plus. Alors, moi, je pense
que c'est important de bien communiquer, sentir que vous êtes là, être capable
de vous voir, et de l'expliquer. Je sais que ce n'est pas toujours facile, mais
les avis de la Santé publique, on ne les voit pas, on ne sait pas pourquoi on
ouvre à un endroit, mais on n'est pas capable d'ouvrir à un autre endroit.
Je vais vous donner
un exemple. On lit, dans le journal, que le premier ministre confirme qu'il
discute avec la Santé publique en vue de permettre à des spectacles d'assister
à des matchs au Centre Bell. Je ne sais pas ce que ça a fait dans votre bureau
de comté ou à votre ministère, là, mais vous savez ce que ça a fait dans mon
comté? J'ai été inondé. Je veux vous aider, mais je ne suis pas capable parce
que je ne suis pas capable de répondre. Qu'est-ce que vous pensez que les
parents m'ont demandé? Qu'est-ce que vous pensez qu'ils m'ont dit? Ah! bien là,
on n'est même pas capable d'accompagner nos enfants dans un aréna, puis là on
va ouvrir le Centre Bell?
Ça fait que c'est
pour ça que je vous dis : On est-u capables d'avoir un plan, dans
l'éventualité... ce n'est pas hypothétique, là, mais juste un plan pour savoir
comment on pourrait le faire, quand on va être capable de le faire?
Mme Charest :
Oui, bien, on se rappellera, justement, quand on a fait l'annonce de ce plan de
relance, puis je ne me souviens plus des dates exactes, là, je pense que c'est
au mois de mars, où on avait bien expliqué... Puis c'est le Dr Massé qui était
là, de la Santé publique, qui expliquait tout le processus qui se faisait en
escalier, d'une part, avec l'évolution des zones, et puis l'évolution dans les
zones sur... tu sais, il y a comme...
c'était le 13 mars 2021, et donc qu'il y avait déjà une perspective
de vers quoi on s'en allait, puis qu'éventuellement on aurait plus de gens à l'intérieur, puis éventuellement on aurait les
compétitions. Donc, il y avait toute une espèce de hiérarchie de comment
ça évoluerait.
Maintenant, on se
rappelle aussi qu'il y a eu la troisième vague qui a causé des gros dommages
avec les variants, et tout ça, qui a comme resserré les mesures et, disons, qui
a mis sur la glace — j'aime
ça dire mettre sur la glace — nos mesures, mais donc... bien, pas que
j'aime ça dire qu'on a mis sur la glace nos mesures, mais c'est l'exemple que j'utilise, donc qui a fait en sorte qui a
ralenti beaucoup l'évolution de ce déconfinement-là, mais il y avait
quand même une perspective de vers quoi on s'en allait.
Là...
Mais, entre-temps, évidemment, notre protocole et tout notre plan est fait
depuis très longtemps, maintenant, on attend juste d'avoir le go pour le mettre en place. Puis il faut comprendre aussi que dans ce qu'on... bien, ça
dépend toujours des marqueurs puis de la Santé publique, mais l'évolution est
faite depuis longtemps, là, tu sais. Notre escalier, là, il est fait, il est
établi puis il est...
Mais maintenant, dans
ce qu'on peut donner comme information, on y va avec l'information pour ce qui
est en fonction maintenant,
d'une part, parce que c'est variant par
rapport à la situation
épidémiologique, donc on ne peut pas
dire : Bien, dans trois semaines ou quand ce sera telle situation, on va
faire ça, parce que ça peut changer à tout moment. Donc, on y va avec
les autorisations qu'on a de la Santé publique au fur et à mesure.
Mais ce qu'on a dit
quand même, puis là... puis on l'a dit à plusieurs reprises, c'est qu'avec
l'évolution de la vaccination on s'en va vers le mieux. Puis on se rappellera
qu'à l'été 2020, bien, il y a eu quand même une bonne pratique du sport,
puis on est très optimistes pour que ça recommence.
M. Ciccone :
Formidable. Il reste, quoi, une minute?
La Présidente (Mme
Boutin) : 45 secondes.
M. Ciccone :
35 secondes?
La Présidente (Mme
Boutin) : 45.
M. Ciccone : Rapidement, rapidement, Mme la ministre. Bien, non, je ne vous
poserai pas la question, je vais finir avec
un commentaire. Honnêtement, Mme la
ministre, je pense que les gens ont
besoin de vous voir, les gens ont besoin d'être rassurés. Quand on comprend la
situation, quand on est capable de l'expliquer également... Puis
j'aurais pu vous poser un paquet de questions : Pourquoi 25 personnes
là? Pourquoi ne pas être capable de faire du sport de cette façon-là? Pourquoi
être pas capable de se rencontrer, mais on le fait là? Ça, je pourrais vous
faire ça jusqu'à demain matin, mais je pense que les gens ont besoin
d'explications.
Pour avoir l'adhésion des gens, je pense qu'il
faut leur dire puis ne pas avoir peur. Puis ils veulent vous voir. Je sais que
vous êtes jeune, là, mais vous êtes la maman de tous les sportifs du Québec,
puis ils ont besoin de vous entendre, et ils veulent se
sentir protégés, puis ils veulent espérer, puis ils veulent vous entendre. Puis
aidez-moi à vous aider, Mme la ministre. Je vais finir là-dessus. Merci
beaucoup.
La
Présidente (Mme Boutin) : Merci beaucoup, député de Marquette. Je voudrais vous remercier, en terminant,
là, sur vos tons très, très cordiaux, votre discipline sur le temps.
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Boutin) :
Non, mais pour vrai, j'ai fait plusieurs commissions puis je suis très
impressionnée. Je vous félicite. Ce n'est pas tout à fait terminé...
• (16 h 30) •
Des voix : ...
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Boutin) : Non,
vraiment. En tout cas, le temps alloué à l'étude du volet Loisirs, sports et saines habitudes de vie des crédits budgétaires
du portefeuille Éducation étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits. Je mets donc aux voix les crédits du programme 5, intitulé Développement
du loisir et du sport. M. le secrétaire, veuillez procéder à l'appel nominal.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
Le Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Ciccone (Marquette)?
M. Ciccone :
Contre.
Le Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Présidente (Mme Boutin) :
Les crédits sont donc adoptés.
Adoption de l'ensemble des crédits
Maintenant, je procède à la mise aux voix de l'ensemble
des crédits budgétaires du portefeuille Éducation pour l'exercice
financier 2021‑2022. M. le secrétaire, veuillez procéder à l'appel
nominal.
Le
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
Le Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Ciccone (Marquette)?
M. Ciccone :
Contre.
Le Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Présidente (Mme Boutin) :
Les crédits sont donc adoptés.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 31)