(Dix-neuf heures trente-cinq
minutes)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 67, Loi
instaurant un nouveau régime d'aménagement dans les zones inondables des lacs
et des cours d'eau, octroyant temporairement aux municipalités des pouvoirs
visant à répondre à certains besoins et modifiant diverses dispositions.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Thouin (Rousseau) est remplacé par M. Campeau
(Bourget); M. Tanguay (LaFontaine) est remplacé par Mme Rizqy
(Saint-Laurent); Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel)
est remplacée par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis); et M. Bérubé
(Matane-Matapédia) est remplacé par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Le
Président (M. Allaire) : Merci, Mme la secrétaire. Maintenant,
est-ce qu'il y a des votes par procuration?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Nichols (Vaudreuil) votera pour M. Kelley
(Jacques-Cartier).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci.
Alors,
lors... si vous vous souvenez, là, lors de l'ajournement, nous étions à
l'article 80, mais, plus précisément, à un amendement déposé par
Mme la ministre à l'article 80. Alors, à ce stade-ci, est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Vaudreuil, la parole
est à vous.
Mme Nichols :
Oui, merci. Pas sur l'article 80, juste une question de se remettre, là,
où est-ce qu'on était, M. le Président. On avait parlé, là... À cet
article-là, le mot «estime», on avait dit que, probablement, on le retirerait.
Ça fait que, là, je voulais savoir est-ce
qu'il y aura le dépôt d'un amendement ou comment on fonctionnait pour... Parce
que je pense qu'il y avait une entente, quand même, là, sur le retrait du
mot «estime».
Le Président (M. Allaire) :
Bien, effectivement. Mme la ministre, peut-être, a des précisions.
Mme Laforest : Oui. En fait, on
avait décidé que le mot «estime» était moins justifié. On propose un amendement,
évidemment, pour retirer le mot «estime». On s'était entendus pour seulement
retirer le mot «estime». Alors, la phrase
qui disait «lorsqu'il estime que la demande est fondée, le ministre», ça va
être tout simplement «lorsqu'il estime que». Il n'y a pas...
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Donc, je comprends...
Mme Laforest : Non,
excusez : «Lorsque...» On enlève le mot «estime». O.K., c'est ça, c'est
juste le retrait du mot «estime».
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci. Donc, je comprends qu'après qu'on aura fini de traiter cet amendement,
on déposera un nouvel amendement pour retirer le mot, c'est bien ça?
Mme Laforest : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Donc, parfait. Mme la députée de Vaudreuil, voulez-vous poursuivre?
Mme Nichols : Je veux juste
être certaine qu'on n'oublie pas cet amendement-là.
Oui, je peux
poursuivre sur l'article 80. Donc, quand on a ajourné les travaux, la
dernière fois, on était sur la partie... on essayait de faire, avec mon collègue de — bon,
j'oublie son comté, là, je m'en allais le nommer, là — Laurier-Dorion... avec le collègue de
Laurier-Dorion, ce qu'on essayait de faire, c'était un lien avec les
municipalités puis le ministère. On se
disait : Les sanctions, quand elles sont déposées... Parce que c'est la
municipalité, là, qui va donner les constats en fonction du règlement municipal, puis c'était le mot «peut», dans le
fond, là, tu sais. Puis ce qu'on comprenait, c'est qu'il
y avait une latitude, à la municipalité, de déposer ou de transmettre les
constats au ministère ou pas. Puis là on se
demandait s'il n'y avait pas une possibilité que... étant donné qu'il y a un
numéro, là, quand l'attestation est émise, est-ce qu'il n'y avait pas une possibilité qu'à chaque fois qu'il y a un
constat qui est émis en fonction d'une attestation du Tourisme qui est
émis par le municipal, qu'il n'y ait pas une possibilité de faire un suivi ou
de suivre ça sans que la municipalité ait la possibilité ou décide de les
envoyer ou pas, là. On parlait... une formule automatique, ou trouver quelque
chose de...
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Oui. Alors, bien, c'est sûr qu'il faut comprendre qu'on travaille avec deux
ministères, trois, même, avec Revenu Québec. Par contre, il y a le ministère du
Tourisme. Alors, si... ce qu'on s'était dit, c'est sûr que, cet article-là, il
ne faudrait pas que ça donne trop de travail aux municipalités. Alors, le règlement
va déterminer la procédure : suspendre
l'attestation pour une période de deux mois, de six mois, puis annule à la troisième... le troisième geste, c'est
d'annuler l'attestation. Alors, évidemment, si on respecte cette procédure-là,
c'est après ça qu'il va y avoir suspension de la licence.
Maintenant, si, à
chaque fois qu'on pose le premier geste, il doit y avoir un avis quelconque, à
ce moment-là, ça donne énormément de travail pour la municipalité, parce qu'on
s'entend que c'est... il y a des petites villes que c'est très simple, mais les
plus grandes villes, ce serait assez particulier. Ça fait que, là, c'est ça
qu'on disait, pour les Affaires municipales, c'est trop complexe, ça demande
trop d'ouvrage.
Maintenant, pour le
Tourisme, qui est ici avec moi, M. Desbiens, nous aussi... je crois — j'avais
parlé avec ma collègue au Tourisme — qu'on ne commencera pas, à
chaque fois qu'il y a un avis... Parce que ce n'est pas la première fois qu'il y a des avis, dans les
municipalités, ou des plaintes. Alors là, c'est sûr qu'on se demandait... s'il
faut qu'à chaque fois il y ait une procédure au premier avertissement, ce
serait assez lourd comme travail.
Maintenant, peut-être
que la position du ministère du Tourisme a changé, mais nous, on disait qu'on
respecte cette procédure-là pour ne pas donner trop de travail aux
municipalités. Puis en même temps, tu sais, c'est peut-être juste un
avertissement, puis après ça on n'en parlera plus. Puis, nous, c'était trop
lourd pour les municipalités. Puis c'est ça que... qu'elles n'étaient pas
d'accord du tout, à chaque fois, d'envoyer un avis public, si je peux dire, ou
que le Tourisme ait une procédure. Mais moi, je vais parler pour mon ministère,
évidemment, je vais laisser le ministère du Tourisme en parler, si c'est le
même accord qu'on avait.
• (19 h 40) •
Une voix :
...
Le
Président (M. Allaire) :
Non, non, c'est correct. Est-ce que j'ai le consentement pour permettre à
M. Desbiens d'intervenir? Consentement, parfait.
M. Desbiens,
merci de prendre le temps de vous présenter, votre titre, puis la parole est à
vous.
M. Desbiens
(Christian) : Merci, M. le Président. Christian Desbiens,
sous-ministre adjoint au ministère du Tourisme.
Bien, j'abonde dans
le même sens, dans le fond, ça appartient aussi à la municipalité de voir si
elle veut nous acheminer le constat
d'infraction. Donc, je pense que ça fait partie de son champ de compétence à
elle de déterminer ça.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, vous pouvez poursuivre.
Mme Laforest :
Je vais juste terminer l'explication. En fait, c'est important, peut-être, pour
ma collègue. En fait, il faut voir que le
demander comme ça, ce n'est quand même pas si pire, ce n'est pas si mal, mais,
quand on arrive dans les grandes villes, c'est inapplicable ou presque.
Ce serait vraiment compliqué de... À chaque avertissement, ce serait très, très
complexe.
Alors, c'est ce qu'on
veut, ne pas donner plus d'ouvrage aux municipalités avec cet article de loi
là, ça fait que c'est pour ça qu'on laisse ça comme ça. Il y a une procédure à
suivre. Puis, si la procédure... C'est une responsabilité de la municipalité,
en fait. Mais de là à ce que chaque avis soit transféré et qu'il y ait une
procédure, il y a une lourdeur, en fait, puis ce n'est pas ce qu'on veut faire
avec cette demande-là... avec cette démarche-là.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Moi, ce que je comprenais, là, c'est que la municipalité n'émet pas des
avertissements, elle émet des constats, puis
la municipalité, après deux constats, elle a la possibilité, si elle veut, de
l'envoyer au ministère du Tourisme pour que la première sanction
s'applique. Est-ce que c'est ce que je comprends?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Oui, mais en... oui, c'est ça, sauf que la question est de savoir est-ce que
on... bref, est-ce qu'on vise à chaque avertissement. C'est-tu ça, la question,
ou peut-être...
Mme Nichols : Bien, moi, là où
j'ai une problématique, c'est que la municipalité, là, pourrait émettre quatre
constats pour le même... tu sais, pour la même maison, pour la même infraction,
mais elle ne serait pas obligée de le transmettre au ministère
du Tourisme, donc le ministère du Tourisme n'aurait jamais à intervenir pour
suspendre l'attestation.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la ministre, vous pouvez poursuivre.
Mme Laforest :
Oui. Bien là, ça dépend, parce que, oui, il peut y avoir quatre constats pour
la même résidence principale, mais en même temps le règlement dit qu'il
y a trois avertissements possibles maximum pour la même résidence principale,
pour la même location, si je peux dire.
Mme Nichols :
Non, mais, le... je m'excuse, je m'excuse.
Le Président
(M. Allaire) : C'est correct. Non, non.
Mme Nichols :
Bien, c'est parce que, mettons qu'il y en a quatre, constats, le ministère du
Tourisme ne peut le savoir s'ils ne sont pas acheminés. Puis ce que je
comprends, c'est que le ministère... ce que je comprends, c'est que la municipalité, elle n'est pas obligée de les
transmettre. Si elle les transmet, quatre constats d'un coup, là... ça fait
quatre qu'elle donne en un an, puis là elle
les transmet d'un coup, est-ce qu'on passe tout de suite à la deuxième sanction,
on saute la première, on arrive à la deuxième? Moi, c'est cette latitude-là que
je me dis : C'est dur à suivre. Puis pourtant il y a un, quand même,
numéro, tu sais, il y a un numéro d'attestation émis. Quand le ministère du
Tourisme donne le permis, là, pour dire : Tu peux faire de la location de
ta résidence principale, il y a un numéro, là, ça fait qu'il n'y a pas de possibilité, au lieu qu'après quatre constats, ah!
pour ce numéro-là, on l'émet, puis là on demande la... Je ne sais pas,
peut-être, je l'exprime mal, mais...
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Bien non, pas du tout, je comprends très bien votre question. Mais en même
temps c'est le règlement qui va... qu'ils vont adopter. En fait, c'est par le
règlement qu'ils vont décider le nombre de constats qui sera requis, si je ne
me trompe pas, M. Desbiens. Alors, c'est par règlement qu'ils vont décider
le nombre de constats requis. À ce moment-là, peut-être qu'ils peuvent décider
de leur démarche eux-mêmes, si... Parce que ça va se décider par règlement. Ça
fait que, même si on le décidait ici, étant donné que le règlement va se
décider et que c'est le règlement qui va
décider le nombre de constats qui sera émis, à ce moment-là, c'est embêtant de
dire est-ce qu'on avise après un avertissement, est-ce qu'on avise après
deux avertissements, quand cette procédure-là va se déterminer par règlement.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée.
Mme Nichols :
Ils vont la déterminer par règlement. La municipalité va faire son règlement ou
le ministère du Tourisme? Quelle réglementation?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
C'est la municipalité qui va le déterminer par règlement.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée.
Mme Nichols :
Ça fait que c'est la municipalité qui va décider que, mettons, après deux
constats d'infraction à son règlement municipal... elle va décider, dans sa
réglementation : Après deux, on a l'obligation de l'envoyer, mais chaque
municipalité pourrait avoir une réglementation différente.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Bien, en fait, le règlement, il va être déterminé par Tourisme, mais
l'application... c'est sûr que c'est la municipalité qui va l'appliquer. Ça
fait que c'est certain que... votre question étant : Comment la procédure
après un avertissement va se faire?, si je comprends bien, donc, Tourisme fait
son règlement, la municipalité l'applique. Je ne sais pas comment on pourrait...
après un règlement, qu'il y ait un avis. Peut-être, Me Paradis... Parce que, oui, le règlement est déterminé par
Tourisme, mais la municipalité, qui va l'appliquer... Est-ce qu'on peut
entendre Me Paradis, peut-être, si vous êtes d'accord?
Le Président
(M. Allaire) : Est-ce que ça va? Donc, oui, est-ce que j'ai le
consentement? Oui. Me Paradis, prenez le temps de vous présenter, votre
titre, s'il vous plaît.
M. Paradis
(Nicolas) : Merci. Nicolas Paradis, sous-ministre adjoint aux
politiques au ministère des Affaires municipales et de l'Habitation.
On a, dans le cadre de l'amendement
qui est sous étude, le pouvoir réglementaire qui est donné au gouvernement
de déterminer les modalités qui vont permettre, ultimement, qu'il y ait
suspension, première fois, une deuxième suspension
avec un délai plus long, et le retrait de l'attestation, là, par la suite.
Donc, tout d'abord, ce règlement du ministère du Tourisme... du
gouvernement, là, mais sous l'égide du Tourisme qui encadre le nombre de
condamnations pour les sanctions liées à l'attestation.
Mais, à la base, donc
en amont de ça, comme le mentionnait la ministre, c'est la municipalité qui va,
donc, porter le tout à l'attention du
ministère du Tourisme pour voir à ce que les sanctions possibles, découlant du
règlement auquel je référais, puissent s'appliquer. Ça se veut donc, ces
sanctions-là, dans la poursuite, dans la gradation des sanctions, si je peux le
dire ainsi, des premières condamnations qui sont effectuées, donc condamnations
à la réglementation municipale. Et, s'il s'en trouve que le nombre suffisant en
vertu du règlement gouvernemental est présent,
eh bien, la municipalité peut donc porter le tout à l'attention de la ministre
du Tourisme pour qu'il puisse y avoir suspension ou retrait en
fonction... là où on serait rendus en fonction de la réglementation.
Le Président
(M. Allaire) : Merci, Me Paradis. Mme la députée de
Vaudreuil, malheureusement, vous n'avez plus de temps.
Je vais suspendre les
travaux quelques instants, mais avant je vous demanderais juste de porter
attention, là, à éteindre l'ensemble de vos sonneries de vos multiples
appareils électroniques, on en a entendu quelques-uns. Merci de prendre le
temps.
Puis je vais
suspendre les travaux quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
19 h 47)
(Reprise à 19 h 50)
Le Président
(M. Allaire) : Alors, nous allons reprendre les travaux.
Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, la parole est à vous.
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Un plaisir d'être parmi vous ce soir, collègues. Nous
avons une armée de personnes dans cette commission, «it's very exciting.»
Je suis vraiment
contente de pouvoir être ici ce soir, parce que, vous comprenez, au comté de Westmount—Saint-Louis, c'est quand même le centre-ville de Montréal. Alors, juste pour
que les gens comprennent un peu, Airbnb, chez nous, chez moi, c'est un
problème. Je ne peux pas dire que c'est un bénéfice. Je peux le dire, que c'est
vraiment un problème pour la majorité de nos citoyens, puis là il y a un impact
majeur sur les familles. Alors, je viens ici vraiment en leur nom, parce que
j'ai plusieurs questions. Ça fait que, pour l'échange que vous avez eu, ce que
moi, j'aimerais mieux comprendre, c'est
pratico-pratique : comment ça va fonctionner, avec les règlements, les
dénonciations, avec les changements qui seront abordés? Ce serait quoi, le
processus pour les citoyens? Puis comment les lois puis les
modifications seront appliquées?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Bien, au niveau de ce qu'on discutait tantôt, le règlement, c'est sûr que
Tourisme va décider. Les sanctions, comment elles seront déterminées, c'est le
Tourisme, le ministère du Tourisme, qui fera son règlement. Ça, ça va se
faire par règlement.
Maintenant, nous,
qu'est-ce qu'on vient faire, on vient obliger toute personne qui veut pratiquer
l'hébergement touristique de demander une certification, une licence au
ministère du Tourisme. Il y a un formulaire qui est à remplir. La personne
affiche sa licence, et, à ce moment-là, elle est obligée d'être déclarée, si je
peux dire, elle est obligée d'avoir sa
certification, puis c'est très, très bien, parce que ça nous donne... ça va
nous donner le portrait de ceux et
celles qui pratiquent. Comme vous dites, chez vous, là, vous allez savoir où
cette pratique-là est déterminée. Puis, la personne qui ne la pratique
pas dans le bon sens, à ce moment-là, bien, ça va être encore plus facile de
lui retirer sa licence.
Vous comprendrez
qu'au... vous avez tout à fait raison, au Québec, c'est de plus en plus
populaire. C'est ça qu'on disait, depuis cinq ans, c'est exponentiel, alors il
fallait quand même resserrer et mieux cadrer cette pratique. C'est ce qu'on fait avec l'article de loi — j'aime mieux vous le dire tout de suite, en
passant — qui est
avec le ministère du Tourisme et qui est dans notre projet de loi qu'on
a inséré. Mais, avec ça, je pense qu'on va avoir beaucoup plus, si je peux
dire, de pouvoirs de retrait de licences et de connaître les gens qui
pratiquent l'hébergement touristique collaboratif.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Puis les vérifications se feront de quelle façon? On a parlé des demandes
fondées, des sanctions, des règlements, mais les vérifications se feront de
quelle façon?
Mme Laforest : Bien, c'est
certain que ça va y aller... Par exemple, si la personne a une plainte, il va y
avoir un avis à la... une communication avec la municipalité. La municipalité
va aller vérifier, et, à ce moment-là, c'est bien, parce
qu'ils vont savoir si la personne s'est inscrite sur le site du ministère du
Tourisme et si la personne a rempli le formulaire pour avoir sa certification.
Alors, au départ, vous allez voir tout de suite si la personne s'est déclarée
pour faire cette pratique.
Ça fait que, tout de
suite là, on vient éviter beaucoup, beaucoup de problèmes, parce qu'il faut
comprendre que plusieurs le pratiquent. On avait combien de personnes qui
étaient inscrites depuis le 1er mai, M. Desbiens? Parce que j'aimerais
ça... c'est important que vous ayez le nombre. Je crois, c'est 539. C'était ça,
on a 539 personnes inscrites maintenant au ministère du Tourisme, qui ont leur
certification pour pratiquer l'hébergement collaboratif. Ça, c'est depuis le 1er mai.
Alors, c'est évident que ça va nous aider, parce que c'est impossible qu'il y
ait seulement 539 personnes qui pratiquent cette activité, c'est
impossible. Alors là, on vient obliger la personne qui veut le pratiquer de
demander une certification.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée.
Mme Maccarone : ...déjà en vigueur, pour ceux qui ont déjà des
Airbnb qu'on sait qu'ils sont illégaux, est-ce qu'il y a des mesures qui seront abordées pour prendre
action puis mettre des sanctions, enlever leur permis? Je m'explique.
Actuellement, à mon bureau de comté, je dirais que c'est dans le top cinq
plaintes que je reçois, même en temps de COVID. C'est grave. C'est vraiment une
problématique parce que l'impact sur les familles... il y a des familles qui
habitent au centre-ville, puis, le centre-ville, de plus en plus, on est
inondés par les Airbnb. Il y a des tours où 50 % des logements... où il y
a peut-être 60 ou 80 logements, condos ou appartements, c'est 50 %
rempli d'Airbnb. Puis ce qui arrive, c'est qu'ils vont essayer de faire une
intervention auprès de la municipalité, ils vont porter plainte. La police,
soit ils n'arrivent pas parce que, je comprends, il y a plein de demandes, il y
a plein de choses qui arrivent... Puis maintenant, avec COVID, c'est encore
plus exacerbé parce que, écoute, ils sortent de chez eux puis il y a du monde
qu'ils ne connaissent pas, qui ne portent pas de masque, c'est des étrangers,
on parle des nuisances comme insalubrité, c'est sale, c'est un manque de
sécurité, il y a du bruit puis il n'y a personne qui n'intervient. Ça fait
qu'ils essaient de porter plainte. Quand ils appellent la municipalité ou quand
ils appellent puis ils parlent avec leur conseiller ou leur conseillère — dans
mon cas — municipale,
bien, eux, ils disent : Bien non, ce n'est
pas nous, ça fait qu'ils les renvoient à mon bureau de comté, O.K., ça fait que
mon bureau de comté essaie... moi, j'essaie de parler avec...
Puis
je ne blâme personne, là, ce n'est pas ça, le but. Moi, je veux juste
comprendre comment ça va fonctionner parce qu'actuellement ce que nous,
nous faisons... Ils nous envoient des plaintes, on a plein de courriels, ils
nous envoient toute la chaîne de qu'est-ce qu'ils font. Nous, on leur demande
de remplir le formulaire de Revenu Québec de dénonciation. On remplit ça, après
ça on fait une demande de procuration, comme ça on peut intervenir avec Revenu
Québec en leur nom pour avoir de l'information, pour essayer de les
accompagner.
Puis je veux juste
vous mettre au parfum — ça,
c'est juste... c'est septembre, là, ce n'est pas loin, ça fait juste deux mois
de ça — de
ce qui est arrivé. On a essayé d'intervenir au sein de Revenu Québec. Puis là
ce que je constate, c'est que, je ne sais pas, il y a... C'est pour ça, la
question : C'est qui qui va mettre en vigueur? C'est qui qui va faire des
vérifications? Parce que la réponse que nous avons eue de Revenu Québec, c'est
que ça peut prendre jusqu'à trois mois pour avoir une réponse. Entre-temps, ils
disent, tous les renseignements fournis dans le cadre de notre dénonciation
sont confidentiels et protégés par la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. Alors,
par conséquent, nous ne pourrons pas être renseignés par le suivi ni sur les
résultats de leur analyse.
Ça continue. Ils
expliquent c'est quoi, les recours. Ils disent de déposer, encore une fois, un
autre formulaire de dénonciation — écoute, c'est deux pages — pour
faire bouger les choses. Puis ça, c'est le courriel que nous avons reçu d'un
M. Gomez, qui travaille pour Revenu Québec, qui dit de renvoyer une autre
dénonciation si les citoyens constatent qu'il y a toujours une infraction à la
loi et que le Airbnb opère toujours de façon illégale.
Mme Céline
Loiselle, du ministre des Finances, a admis qu'il est très difficile de faire
bouger les choses : «Si on veut faire bouger les choses, il en revient au
cabinet du ministre responsable d'intervenir. À l'heure actuelle, Revenu Québec
ne prévoit pas embaucher de nouveaux effectifs en inspection pour lutter contre
l'hébergement non conforme au règlement et s'assurer que les exploitants paient
les taxes liées à leur revenu de location.»
Ça fait que la ville
de Montréal dit : Eux — ça,
c'est leur courriel — n'ont
pas le pouvoir d'enquête. Ils attendent que nous, nous fassions quelque chose
ici. Puis on sait que le taux d'inoccupation des logements locatifs situés à Montréal, c'est 1,5 %. Alors, on a
quand même besoin d'aide, on a besoin d'air. Je peux nommer toutes les adresses
si c'est... 1237, Saint-Marc; 1241, Saint-Marc; 1847, Tupper;
3475, de la Montagne; 2250, Guy — écoute, c'est des logements résidentiels, c'est des... vraiment, c'est épouvantable;
738, Saint-Paul Ouest; 715, William; 705, William;
693, William.
Je suis préoccupée
parce que, si ça va continuer de cette façon, j'ose espérer... Puis
l'amendement dont nous sommes en train de discuter, ça va aussi traiter ça pour
les citoyens. C'est bien qu'on va donner des pouvoirs. Ce que je ne comprends
pas, c'est le même règlement pour toutes les municipalités. Je ne sais pas, je
trouve ça préoccupant parce que ça ne peut pas être le même règlement pour le
centre-ville de Montréal puis avec les autres régions. Il faut que ce soit vraiment différent. Il faut leur
donner... autres pouvoirs, mais comment est-ce que la vérification va
fonctionner? Puis comment est-ce que nous allons protéger les citoyens?
C'est quelque chose,
à l'intérieur, de dire c'est qui qui va avoir le pouvoir, c'est qui qui va
avoir un permis ou les sanctions, mais le
pratico-pratique, pour ceux qui sont confrontés avec ça, comment ça va
fonctionner? Comme j'ai dit, c'est dans le top cinq, puis je ne sais
plus quoi dire aux citoyens qui viennent cogner à la porte, qui disent :
Aidez-moi, il n'y a personne là qui répond. Il faut agir en leur nom.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la ministre.
• (20 heures) •
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, tout ce que vous démontrez... vous avez totalement raison, parce que
c'est pour ça qu'on fait cette réglementation-là, si je peux dire, cet article
de loi là, parce qu'il faut dire que, dans les municipalités... je vais donner
l'exemple, les trois critères pour, par exemple, sanctionner les gens qui
pratiquent... qui dérangent, en fait, dans la municipalité, il y a trois
critères de base, c'est s'il y a une question de sécurité, de salubrité et de nuisance. Ça, c'est les trois
critères qui sont toujours évalués dans les municipalités, s'il y a une plainte,
par contre.
Alors, nous, qu'est-ce qu'on fait, c'est qu'on
vient encadrer et on vient obliger la personne qui pratique à sa résidence
principale... d'être obligée d'avoir une attestation. Si la personne n'affiche
pas son attestation dans les municipalités, la personne peut être passible de
1 000 $ à 10 000 $ d'amende, si elle n'affiche pas son
attestation. L'autre amende, aussi, que la personne peut avoir, c'est... si
elle n'a pas son attestation, elle est passible d'amende d'un montant de
2 500 $ à 25 000 $. Alors, nous, c'est sûr que c'est Revenu
Québec qui va donner des sanctions. Par contre,
ce que je peux vous dire, c'est qu'avec cette obligation-là, c'est justement...
pour tout ce que vous avez énoncé, vous avez complètement raison, mais
vient maintenant le temps qu'on a dit : Il faut absolument mieux encadrer.
Depuis le
1er mai, ma collègue au Tourisme a déposé cette réglementation-là — là,
je parle pour le Tourisme, mais je
vais laisser M. Desbiens, qui est sous-ministre au Tourisme, compléter — mais
c'est vraiment pour des raisons comme ça. Donc, si vous
dites : La ville de Montréal a de la difficulté à soit trouver les effectifs ou bien, au
contraire... parce que, maintenant, toutes les certifications, les
attestations vont être déclarées au ministère du Tourisme, auront été
demandées. Alors, c'est certain que, maintenant, on va agir beaucoup plus rapidement
s'il y a un cas qui ne pratique pas bien cette activité.
Ça fait que c'est pour ça qu'on fait ça, parce
que, vous avez raison, c'est de plus en plus populaire, puis on n'arrive pas...
On a des causes d'un maire qu'on expliquait la semaine passée... une cause, ça
fait quatre ou cinq ans, 20 000 $ ou 25 000 $ de frais pour
un citoyen qui n'est pas capable du tout d'empêcher cette pratique, ou
d'arrêter cette pratique, ou de régler une problématique qu'il a vécue, soit...
je crois que c'était une question de salubrité. Mais c'est pour ça qu'à ce
moment-là c'est beaucoup plus simple puis c'est pour ça qu'on le... c'est le
ministère du Tourisme qui a obligé cette réglementation-là, cette
certification-là, parce que, comme on le disait, c'est impossible qu'il y ait
juste 500 personnes d'inscrites qui pratiquent cette activité, c'est
impossible. Ça fait que, là, on arrive à obliger
les gens de le faire. Par contre, ce qu'on a ajouté, c'est que, aussi, les
municipalités vont pouvoir zoner, puis ça, c'est important, les
municipalités vont pouvoir interdire cette pratique-là par son zonage, donc
elle est obligée de le mentionner et de l'adopter au conseil municipal. Donc,
tous les conseils municipaux adopteront le nouveau zonage. Par exemple, si on
l'interdit peu importe où, dans votre comté, je ne le sais pas, là, à ce moment-là,
si c'est interdit par zonage, bien, c'est impossible, c'est interdit. Les gens
qui vont demander une certification au ministère du Tourisme, bien, ne pourront pas y aller si, par exemple, chez vous, il y
a un secteur qui est interdit aux Airbnb ou quelconque plateforme.
Mme Maccarone : Merci pour les
précisions. Ça fait que je comprends, O.K., pour ceux qui sont légaux. Puis, pour ceux qui sont illégaux, ce serait quoi,
le processus? Comment que ça va fonctionner? Parce que,
dans le fond, c'est en grande partie la problématique
dont... nous font face, actuellement.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait,
c'est aussi simple qu'un autre citoyen, ou un autre résident, ou un autre propriétaire
dans un quartier quelconque, il y a une plainte, à ce moment-là, à la ville.
Ceux qui sont illégaux, c'est sûr que, là,
ça va être encore plus facile parce qu'ils vont tout de suite vérifier avec le
ministère du Tourisme si la personne a sa certification, puis, comme je
vous disais... je vous donnais les montants, tantôt, pour les sanctions, bien,
ils vont être passibles de sanctions. Ça
fait que ça va être tout de suite, on appelle : Mon voisin x dérange, ou
peu importe, il y a une question de sécurité, de bruit. C'est souvent le
bruit, c'est pour ça, souvent, ou trop de personnes dans la même résidence. À
ce moment-là, on fait une vérification de certification. C'est quand même très,
très simple, cette démarche-là, mais en même temps c'est vraiment important de
la faire, justement, pour ne pas qu'on perde, si je peux dire... pour ne pas qu'on l'échappe plusieurs années de temps, là.
Ça fait qu'avec ça on va pouvoir avoir un meilleur contrôle, surtout un
meilleur contrôle... Vous parlez de la ville de Montréal, c'est sûr qu'à
Montréal on va connaître le parc de
logements. Puis, c'est ça, je discutais avec le député de Laurier-Dorion, c'est
sûr que Montréal, c'est important parce qu'on ne sait pas où les gens le
pratiquent, on ne sait pas comment ça se passe, on n'a rien pour les épingler,
vous avez raison. Alors, on fait ça pour ça.
Peut-être
aussi... peut-être le... M. Desbiens, parce que c'est le sous-ministre au
Tourisme, je vais lui laisser la parole, si j'ai oublié des choses.
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens, la parole est à vous.
M. Desbiens (Christian) :
Bien... Merci beaucoup. En fait, il y a quand même beaucoup d'éléments dans ce
que vous avez mentionné.
Ici, dans...
ce qu'on veut s'assurer, c'est que... ceux qui pratiquent l'hébergement de type
collaboratif, dans le fond, dans leur résidence principale, c'est qu'on
a voulu s'assurer qu'il y ait une attestation. Donc, quand même, il s'en faisait beaucoup de façon illégale. Et là on a dit :
Bien, on va s'assurer qu'ils ont une attestation, donc on est capables de...
ils sont mieux identifiés, mais ils peuvent le faire de façon... légalement
avec l'attestation. Et là ici on parle d'un
règlement pour peut-être, là, enlever l'attestation ou restreindre
l'attestation dans les cas de gens qui l'ont eue, cette attestation-là.
Donc, on parle des gens qui vivent... c'est des
propriétaires privés dans leur établissement de résidence principale. C'est à
eux, là, que, présentement, on s'attaque, puis c'est ça, le débat aujourd'hui,
et c'est sur ceux qui font de l'hébergement
collaboratif dans leur résidence à eux, donc c'est de la résidence de courte durée, c'est de
la location de courte durée parce
qu'ils le font dans leur résidence principale. Alors, c'est sûr que, là, ça
vient régler cet aspect-là.
Et tous les mécanismes, là, de dénonciation et
de peines qui pourront être faites vont être établis dans un règlement à définir. On attend que la loi soit
sanctionnée avec les paramètres qu'on connaît présentement, et après coup
nous, on va faire un règlement, on va
consulter les municipalités. Donc, il y aura un règlement qui sera élaboré pour
mettre plus de détails sur quelles fautes seront sanctionnées et de
quelle façon.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. Desbiens. Député de Mégantic qui souhaitait intervenir.
M. Jacques : Oui, M. le
Président, petite remarque, là, très courte, là. Je pense qu'on parle plus de
l'article 80, là... 81, présentement, que l'amendement à
l'article 80. Donc, si on peut recentrer le débat vers là, je pense que ce
serait opportun. Mais on est en train de réexpliquer tout ce qu'on a expliqué
pendant quelques jours, la semaine dernière,
c'est ça. Je ne veux pas appeler de règlement, mais j'aimerais ça au moins
qu'on se reconcentre, là, sur ce qui devrait être discuté, s'il vous
plaît.
Le
Président (M. Allaire) : ...député de Mégantic, pour votre
intervention. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de... Pardon?
Mme Nichols :
Il n'a pas appelé au règlement, mais il a quand même soulevé un point par
rapport au processus.
Le Président (M. Allaire) :
Non, non, mais, M. le député... Mais en fait, Mme la députée de Vaudreuil, je
pense que le député de Mégantic a le droit de faire une intervention au même
titre que les autres députés ici, alentour de cette commission. Je pense que
c'est à vous d'entendre le commentaire que le député de Mégantic a fait.
Maintenant, il n'a pas soulevé, effectivement,
de point de règlement, donc on continue les échanges, les interventions. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis...
À moins que Mme la ministre souhaite apporter une précision à la question de la
députée de tantôt.
Mme Laforest : Je comprends un
petit peu les questions, mais, peut-être, on devrait relire l'article 80, Me Paradis, peut-être, hein? Parce que, vous,
ça va peut-être vous dire où on en est rendus, puis vous allez voir... Là, je
vous ai expliqué la procédure, mais je vais relire quand même l'article 80
parce que je vous comprends, là, c'est important de...
Le Président (M. Allaire) :
...lecture de l'article 80, Mme la ministre, de lire
l'amendement aussi, comme ça, on sera sûrs de recentrer le débat aussi.
Mme Laforest :
Oui, O.K. Alors, je vais le relire, puis vous allez voir... Parce que, là, on
parlait de la réglementation, comment on allait l'appliquer.
Alors, c'est : «À la demande d'une
municipalité, le ministre peut, dans les cas prévus par règlement du
gouvernement et conformément au deuxième alinéa, suspendre ou annuler une
attestation de classification d'un établissement d'hébergement touristique où
est offert, au moyen d'une seule réservation, de l'hébergement dans la
résidence principale — on
parle toujours, toujours, toujours, ici, là, juste de la résidence
principale — de
l'exploitant à une personne ou à un seul groupe de personnes liées à la fois et
n'incluant aucun repas [...] sur place.»
Et là ce qui est important, c'est
«lorsqu'il» :
«Lorsque la demande est fondée, le
ministre :
«1° suspend l'attestation pour une période de
deux mois;
«2° suspend l'attestation pour une période de
six mois lorsque son titulaire a déjà été visé par la suspension prévue au
paragraphe 1°;
«3° annule l'attestation lorsque son titulaire a
déjà été visé par la suspension prévue au paragraphe 2°.»
Alors, vous voyez, vraiment, on est en train de
décrire la démarche, comment on va sanctionner, si je peux dire, ou retirer la
licence. Par exemple, là, c'est sûr qu'on a parlé, mon collègue a quand même
raison, le pourquoi du pourquoi de l'article de loi. Maintenant, on est dans le
règlement qui sera déterminé par le ministère du Tourisme. Mais, c'était
important de vous mentionner que c'était à la demande de la municipalité.
• (20 h 10) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Est-ce que vous avez pris le temps de lire l'amendement aussi, Mme la
ministre? Excusez-moi, c'est parce que j'étais allé discuter avec Mme la
secrétaire. Je veux juste m'en assurer.
Une voix :
...
Le Président (M. Allaire) :
C'est bon, allez-y. Merci.
Mme Laforest : O.K. Alors, l'article 11.3 de la Loi sur les
établissements d'hébergement touristique proposé tel qu'il est
amendé :
«11.3. À la
demande d'une municipalité, le ministre peut, dans les cas prévus par règlement
du gouvernement et conformément au deuxième alinéa, suspendre ou annuler
une attestation de classification d'un établissement d'hébergement touristique
où est offert, au moyen d'une seule réservation, de l'hébergement dans la
résidence principale de l'exploitant à une personne ou à un seul groupe de personnes
liées à la fois et n'incluant aucun repas servi sur place.
«Lorsqu'il estime que la demande est fondée, le
ministre :
«1° suspend l'attestation pour une période de
deux mois;
«2° suspend l'attestation pour une période de
six mois lorsque son titulaire a déjà été visé par la suspension prévue au
paragraphe 1°;
«3° annule l'attestation lorsque son titulaire a
déjà été visé par la suspension prévue au paragraphe 2°.»
Alors, je crois que, honnêtement, pour chez
vous, ça va vraiment faire du bien. Bien, honnêtement, je pense que ça va
aider.
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Laforest : Je comprends, je
suis un petit peu au courant de ce que vous vivez, ça fait que c'est un article
de loi bien important pour chez vous.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je suis
contente de savoir que ça va venir à la rescousse des citoyens de Westmount—Saint-Louis,
M. le Président. Puis, écoute, mon but, c'est de ne pas perdre le temps de
personne, ici, j'ai une vraie inquiétude,
parce que, comme j'ai dit, c'est vraiment un problème à adresser dans mon
comté, puis je sais que je ne suis pas seule, alors, merci beaucoup à la
ministre de faire des précisions.
Je veux revenir, exactement, sur l'amendement,
parce que, moi, ce que je veux comprendre, comme je disais — encore
une fois, je reviens dans les souliers des citoyens — comment
ça va fonctionner pour eux, une dénonciation
ou... par exemple, on dit : «Lorsqu'il estime...» Puis, je comprends,
«estime», ça ne serait pas ici, on verra... Puis, si une demande est
fondée, ça va prendre combien de temps pour arriver à une évaluation? Puis là,
si je comprends bien, ce n'est plus Revenu Québec qui va faire ceci,
maintenant, c'est le ministère du Tourisme qui va faire ces évaluations. Alors,
est-ce qu'il y aura des embauches d'investigateurs qui vont aller sur le
terrain pour faire ces investigations, pour amener les sanctions? Ça va
fonctionner de quelle façon? Parce qu'actuellement, comme j'ai dit, la façon
que ça fonctionne, ça peut être plus que trois mois avant une demande, puis là
ils sont demandés de redéposer une dénonciation. La ville, elle dit que ce
n'est pas nous, c'est provincial. Nous n'avons pas les moyens de le faire. Ça
fait qu'en espérant que ça va leur équiper pour mieux venir en aide aux
citoyens qui portent plainte, parce que résidence principale... puis, la
preuve, j'ose croire que ça va être très difficile à faire, hein, parce que,
comme j'ai dit, c'est quand même une résidence principale. La bâtisse sur Guy,
où 50 % est rempli... puis, si vous cherchez les adresses, j'en ai plein,
je peux tout vous fournir ça. Puis les gens qui ne sont pas inscrits, à date,
j'en ai plein que je peux fournir. Mais,
pratico-pratique, comment qu'on va déterminer si c'est fondé puis ça va prendre
combien de temps pour faire une évaluation? Comment ça va fonctionner?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait,
vous avez déjà plusieurs adresses, il n'y a pas de problème. Vous allez
fonctionner avec le ministère du Tourisme. Tant mieux, faites-le, ça va aider
vos citoyens. Maintenant, je vais laisser M. Desbiens bien expliquer sa
procédure.
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens.
M. Desbiens (Christian) : Bien,
en fait, la procédure, justement, est encore à déterminer. Je vous rappelle,
ici, dans le fond, ce qu'on vient établir, c'est qu'il va pouvoir y avoir des
sanctions qui vont être apportées. Il y a une gradation qu'on vient déterminer
dans la loi, mais toute la mécanique, comment ça devrait se faire et tout, le
nombre de sanctions qu'on va réclamer, par exemple, avant de retirer
l'attestation, tout ça va être déterminé par règlement, un coup que ce bout de loi là va être sanctionné. Donc, ça va être à
venir, et les municipalités seront consultées aussi pour établir ce mécanisme-là.
Donc, ça ne sera pas fait, là... ça va être fait pour répondre le plus possible
aux besoins, justement, là, des municipalités et des citoyens par le fait même.
Mme Maccarone : Puis est-ce
que ça veut dire que... genre, il y a
combien de sanctions à gradation de sanctions? C'est un, deux, trois?
C'est seulement les trois qu'on voit ici ou est-ce que ça peut que ça soit plus
élaboré? Combien de feuilles de dénonciation vont être
requises? Puis, comme je dis, est-ce qu'on a une idée de combien de temps que
ça peut prendre avant que les sanctions sont déposées?
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens.
M. Desbiens (Christian) : Bien, en
fait, ici, ce qu'on détermine, c'est qu'il y a une gradation de trois... on
suspend l'attestation deux mois, d'abord, après, six mois, et après on annule,
mais le nombre d'infractions qui est requis, la façon et tout, c'est encore à
déterminer, ce n'est pas encore fait, là, donc c'est à faire. Là, ce qu'on sait
c'est qu'on a une gradation avant l'annulation complète, donc un retrait de
deux mois, un retrait de six mois, puis l'annulation, mais faut déterminer
après, là, quels seront les meilleurs mécanismes pour l'appliquer.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Laforest : Juste, c'est
important de spécifier, il y a cette étape-là, mais l'étape que Tourisme va
faire, c'est qu'ils vont consulter les municipalités, puis ça, c'est important.
Parce que, oui, ils ont leur idée de procédure, si je peux dire, ils vont le
déterminer par règlement, mais pourquoi ils ne le font pas tout de suite? C'est
parce qu'il faut consulter les municipalités, puis ça c'est vraiment important.
Mme Maccarone : Il y aura aussi
une consultation auprès des citoyens, qui pourront contribuer leur point de vue
puis la façon qu'eux, ils aimeraient que ça soit fait. Parce que, moi, les
interventions que j'ai eu avec la municipalité, c'est souvent... et ils se
sentent que, tu sais, ils ne sont pas outillés pour faire le travail, ils n'ont
pas assez de polices pour aller vérifier, ils n'ont pas des inspecteurs. Alors,
j'ose croire... puis j'aimerais savoir est-ce qu'il y aurait un investissement
pour leur outiller, pour faire ceci. Surtout, si eux, ils font une demande, par
exemple, si la ministre a dit que c'est eux qui vont participer dans la
réflexion de la rédaction du règlement, puis, s'ils disent : Nous avons
besoin d'avoir une aide financière, nous avons besoin d'avoir plus de personnel
pour mettre en vigueur les règlements qui sont adoptés, qui sont acceptés,
est-ce que vous allez venir en aide avec cette aide financière? Puis est-ce que
les citoyens vont pouvoir aussi contribuer à la réflexion du règlement?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest :
M. Desbiens, je peux y aller? O.K. Bien, hein...
Des voix : ...
Mme Laforest : Oui, ce n'est
pas grave. Mais en fait, là, c'est sûr que, là, on a déterminé les deux
articles précédents, je crois que, maintenant, les municipalités vont pouvoir y
aller par zonage, O.K.? Donc, évidemment, je donne un exemple, toujours par
chez vous, il va y avoir une proposition ou une interdiction de pratiquer
l'hébergement touristique, d'hébergement collaboratif. Il va y avoir une
interdiction, par exemple, dans un endroit x de votre municipalité, ça va être
déterminé par zonage, ça va passer au conseil municipal. Et évidemment toute
cette démarche-là demande une consultation, parce que, s'il y a une démarche de
changement de zonage qui doit passer au conseil municipal, évidemment, on parle
tout de suite de consultation avec les citoyens. Ça fait que c'est très, très
bien, ça va être très transparent avec les citoyens.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Au niveau de la
pratico-pratique, de venir en aide avec un appui côté investissement pour les
personnes qui vont faire les investigations, qui vont aller voir, aller sur les
sites pour valider, est-ce que ça aussi, ça figure à l'intérieur des plans par
rapport à ces modifications?
Mme Laforest : Non. Voulez-vous
savoir pourquoi?
Mme Maccarone : Oui.
Mme Laforest : Oui? Non?
Mme Maccarone : Oui. Non, je
veux absolument le savoir, parce que, dans le fond, c'est un peu le nerf de la
guerre, hein?
Mme Laforest : Oui.
Mme Maccarone : C'est ça, comme
je le dis, je ne veux pas blâmer personne, mais quand ça arrive qu'un citoyen
porte plainte, mais c'est souvent : Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi,
c'est elle, ce n'est pas moi. Ça fait qu'ils tournent en rond, pauvres eux,
puis ils ne savent plus quoi faire, puis souvent c'est ça qu'on entend comme
réponse. Les municipalités, elles disent : Bien, nous, on n'est pas
équipées, on ne peut pas faire ça, ça nous prend un investissement,
ça nous prend des investigateurs, il faut aller à Revenu Québec. C'est eux qui
ont les pouvoirs de faire, mais eux, ils disent qu'ils n'ont pas assez d'investigateurs.
Il n'y a personne qui a les moyens d'agir.
Ça fait que moi, je
veux juste savoir comment ça va-t-il. Merci pour toutes les précisions, désolée
si je perds votre temps, ce n'est vraiment pas mon but. Je veux absolument
comprendre, absolument comprendre, est-ce qu'il va y avoir de l'aide pour la
municipalité aussi. Ça fait que, s'il y a une raison pour laquelle que ce ne
serait pas le cas, oui je veux absolument savoir pourquoi, parce qu'il va
falloir je vienne en aide pour expliquer aux citoyens, parce que, c'est sûr,
ils vont demander.
• (20 h 20) •
Le Président
(M. Allaire) : Juste, juste une petite précision,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, faites attention à ce que vous
dites, s'il vous plaît. Je ne pense pas que le député de Mégantic a mentionné
que...
Mme Maccarone :
Absolument. Je suis désolée, M. le Président.
Le Président
(M. Allaire) : Personne, ici, ne perd son temps, je suis
convaincu.
Mme Maccarone :
Je retire mes propos.
Le Président
(M. Allaire) : On est tous ici pour les bonnes raisons, pour
faire avancer le projet de loi. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest :
Je n'ai pas entendu, de toute manière, ce n'est pas grave. Qu'est-ce que...
Bien, en fait, il va y avoir une imposition de sanctions, par exemple... Donc,
il va y avoir des sanctions, une pénalité, qui va être donnée à Revenu Québec.
Il faut comprendre que ça va être autofinancé, évidemment, parce que, là, il va
y avoir des sanctions. Il faut comprendre que je dis non pour le moment. C'est
non parce que, justement, on vient alléger la problématique d'hébergement
collaboratif dans les municipalités parce que, présentement, on ne le sait pas.
On ne sait pas qui l'a fait, on le voit parfois dans les petites annonces, puis
c'est comme ça que Revenu Québec, hein, trouve les gens qui... ou voit les gens
qui le pratiquent illégalement. Ça fait que, là, qu'est-ce qu'on fait, c'est
que, pour toutes les résidences principales — j'aime mieux vraiment le
répéter souvent, c'est vraiment juste pour les résidences principales — bien,
il y a obligation de certification. Alors, imaginez, pour la municipalité,
c'est beaucoup... le fardeau est moins lourd parce que, un, si la
municipalité ne veut pas l'avoir dans un secteur x chez elle, tout de suite va
l'adopter à son conseil municipal avec une consultation, comme je le disais,
c'est une obligation de zonage. Alors, vous
allez tout de suite pouvoir savoir qui le pratique, si c'est légal ou non, dans
les municipalités. Alors, on y va vraiment plus clairement puis plus
rapidement par le règlement du ministère du Tourisme, qui sera établi, comme le
dit l'article 80, pour... qui vont établir la démarche comme telle, puis ça, ça
va se faire par règlement. Puis pourquoi? Bien, ils vont consulter aussi les
municipalités.
Alors, dites-vous
qu'aujourd'hui on est dans un flou. On est vraiment dans un flou avec
l'hébergement collaboratif. Puis, comme je vous mentionnais tantôt, le nombre
de personnes qui ont leur certification... ce qui est impossible, alors là, on
vient préciser, on vient mettre ça plus clair dans les municipalités, on offre
la possibilité aux municipalités d'y aller
par zonage. Alors, évidemment, c'est
sûr que, si je peux dire, le travail et la lourdeur du travail reviennent au citoyen, parce que le citoyen qui a
une résidence principale qui veut pratiquer l'hébergement collaboratif, bien, lui, il a de l'ouvrage, là, parce que...
Puis en même temps c'est simple, on s'inscrit et on doit respecter des règles
de la ville, les trois règles :
nuisance, sécurité, salubrité. S'il n'y a pas le respect de ces trois
règles-là, bien, à ce moment-là, il y a une possibilité de sanction et...
ce qu'on parlait tantôt.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone :
...va venir, d'abord, pour fermer un Airbnb, dans le fond, qui ne respecte pas
ces règles, nuisance, salubrité, sécurité, bruit, et tout ça? C'est qui qui va
venir pour fermer ça?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Le ministère du Tourisme va retirer la licence, si je ne me... oui. Je vais
peut-être laisser M. Desbiens, là, je lui...
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens.
M. Desbiens
(Christian) : Bien, en fait, comme la ministre vient de le dire, dans
le fond, c'est que, si la personne est reconnue coupable et que, là, ils ne
sont pas encore... on est encore dans un établissement de résidence principale,
on a déterminé qu'il y avait culpabilité, donc, on revient, on retire
l'attestation. On la suspend pendant deux mois une première fois, puis il y a
une gradation aux six mois jusqu'à l'annulation. Donc, ça va être comme ça,
donc, on retire l'attestation, la personne n'a plus le droit d'opérer. Elle
devient donc illégale si elle continue.
Le Président
(M. Allaire) : ...Mme la députée.
Mme Maccarone :
Ma préoccupation, c'est vraiment ça, c'est que, mettons, vous venez puis vous
enlevez l'attestation, ils ont... «three strikes, you're out», là, puis c'est
fini. Je comprends, je comprends tout ça, tout à votre honneur. J'espère que ça va fonctionner, doigts croisés. Mais, après le
«three strikes, you're out», c'est qui qui va venir pour fermer ceci?
Parce que ce qui
arrive, c'est dans le cas... Puis, tu sais, le zonage, c'est très bien, puis je
comprends, je trouve que c'est bien qu'on va outiller les municipalités d'agir
à leur manière. J'espère qu'ils vont avoir la façon d'agir, chaque
municipalité, de leur façon, à leur image. Le centre-ville de Montréal, c'est
clair, on aura un zonage qui va continuer à permettre des Airbnb. Mais, après
que le un, deux, puis la troisième fois, c'est qui qui va venir pour le fermer?
Comment ça, ça va fonctionner?
Puis actuellement la
problématique que nous avons, c'est les illégaux. C'est... Tu sais, je peux
parler de la Tour des Canadiens, c'est au plein centre du centre-ville. C'est
du Airbnb, mais c'est légal, puis la... puis j'ose croire que ce n'est pas la résidence principale de
plusieurs personnes qui habitent à cet endroit. Parce que les gens, ils vendent,
hein? Bien, ça, c'est l'autre chose : Je ne veux plus vivre ici parce
qu'il y a tellement d'Airbnb, ça fait que je vends. Mais ce n'est pas vous et
moi qui vont acheter ça, ça va être une personne qui va vouloir faire du
Airbnb, faire de l'argent. Ça fait que ça devient... encore, on contribue au
problème. Puis on veut avoir des familles au centre-ville, tu sais, je ne veux
pas que les gens, ils quittent.
Ça fait que les
plaintes que je reçois, c'est vraiment... regarde, c'est illégal, mais il n'y a
personne qui vient fermer la porte. On le sait, qu'ils sont illégaux. Comment
ça, ça va fonctionner?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre, allez-y.
Mme Laforest :
On retire l'attestation. Puis, comme je le disais tantôt, c'est... là, il y a
des sanctions, on va avec Revenu Québec. Revenu Québec, il y a des sanctions
entre... comme je le disais tantôt, pour une personne, de 1 000 $ à
10 000 $ et de 5 000 $ à 50 000 $ pour... qui
sera demandé par le Tourisme. Alors, c'est vraiment Revenu Québec. Quand vous
dites : Qui va retirer la licence? Tourisme retire la licence et Revenu
Québec pénalise. Alors, c'est certain que la personne qui ne s'affiche pas, qui
n'est pas conforme ou qui a une nuisance récurrente, bien, est passible de
sanctions avec des montants comme ça. Ça fait que dites-vous que c'est assez
considérable.
Mme Maccarone :
Tout à fait, absolument, mais ce que j'ai compris jusqu'à date, dans les deux
ans, dans mon comté, c'est que Revenu Québec, ils n'ont pas assez
d'investigateurs pour aller sur le terrain pour faire ces investigations, pour
s'assurer, pour enlever, pour émettre des pénalités. Que ce soit
5 000 $ à 500 000 $, ils n'ont pas les moyens de le faire.
Mme Laforest :
Oui, mais là je ne suis pas sûre de ce que vous dites. Je ne sais pas,
donnez-moi les informations, parce que les villes vont aviser Revenu
Québec, à ce moment... les villes peuvent aviser Revenu Québec...
Mme Maccarone :
Ils le font.
Mme Laforest :
Mais, Revenu Québec, pourquoi ils n'auraient pas le personnel, vous dites?
Mme
Laforest : Eux, ils disent qu'ils n'ont pas... bien, c'est ça que j'ai
lu. Je peux vous envoyer tous les courriels, les réponses que nous avons eues
d'eux. Ils disent eux-mêmes : «Si on veut faire bouger les choses, il en
revient au cabinet du ministre responsable à intervenir.» Il dit que... il a
admis que c'est très difficile de faire bouger les choses : «À l'heure
actuelle, Revenu Québec ne prévoit pas embaucher de nouveaux effectifs en
inspection pour lutter contre l'hébergement non conforme au règlement et
s'assurer que les exploitants paient les taxes liées à leur revenu de
location.»
Mme Laforest :
Merveilleux! Bien, Revenu Québec ne prévoit pas embaucher plus de personnes,
c'est écrit comme ça. Puis là, en plus, c'est que depuis... avant le
1er mai, ce n'était vraiment pas conforme, là on vient rendre ça conforme.
Alors, si avant, il y avait... puis là Revenu Québec vient de répondre à votre
question, en fait, ils n'ont pas besoin... ne prévoient pas engager plus de
ressources. Puis là on vient encadrer pour que tout soit légal, ça va être
affiché dans les résidences principales, la municipalité va pouvoir aviser
Revenu Québec. Et là, bien, honnêtement, vous vous donnez la réponse, parce que
le Revenu Québec dit qu'il ne prévoit pas engager plus de ressources. Puis en
plus, quand il va y avoir les sanctions au montant que j'ai énuméré tantôt,
bien, ça va s'autofinancer quand même, là. C'est évident qu'avec des montants
de sanctions comme ça, ça va quand même s'autofinancer.
Alors, moi, je ne sais
pas, mais je voulais savoir... parce que, là, vous me dites Revenu Québec,
mais, si c'est bien écrit comme ça, Revenu Québec ne prévoit pas engager plus
de ressources. Alors, tant mieux, parce qu'avec l'ancien système c'était beaucoup... si je peux dire, c'était très
problématique, trouver des fautifs.
Là, on vient contrôler un système qui sera transparent dans les municipalités,
qui sera même... si les municipalités veulent le zoner, ça va être encore plus
transparent parce qu'il va y avoir une consultation citoyenne. Je pense que...
je ne sais pas, mais la question, vous l'avez répondue.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée.
Mme Maccarone :
Bon, bien, j'espère que ça va fonctionner de cette façon, parce que j'avoue, je
suis préoccupée, parce qu'à date... Tu sais, moi, mes craintes sont vraiment
pour les citoyens qui portent plainte, qui font les dénonciations, que ça va
être long en attente, puis, tu sais, c'est des jeunes familles, souvent, qui
ont des enfants, puis ils sortent de chez eux. Ça fait que, à l'intérieur de
cet article, est-ce que ça va être expliqué, les trois principes de nuisance,
salubrité, sécurité? Est-ce que cela, ça va paraître ici ou est-ce que ça, ça
s'en vient dans un autre article, l'explication des trois critères?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, c'est toujours
ça, dans les municipalités, des plaintes, là, c'est considéré sur ces trois
aspects-là. Il a été... On en a parlé aussi dans les articles précédents, là,
toujours nuisance, salubrité et sécurité, c'est toujours indiqué.
Mme Maccarone : Mais on ne va
pas l'indiquer ici, les trois principes.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Indiquer ici... bien, en fait, c'est les raisons
pourquoi il y a des plaintes dans les municipalités. La municipalité considère — il y a toujours trois
critères, hein — si
ça dérange les voisins, s'il y a du bruit, donc si c'est un milieu insalubre,
s'il y a une question de sécurité, comme on parlait tantôt avec la Loi sur le
bâtiment, parce qu'il faut être en respect sur certaines lois, dont la Loi du
bâtiment. Donc, si la personne pratique l'hébergement collaboratif temporaire,
et il n'y a pas d'escalier, il n'y a pas de porte, il n'y a pas de patio, ça
peut être risqué, tu sais. Il y a des réglementations qui sont déjà établies
dans les municipalités.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Bien, je veux
être rassurée, j'essaie d'être rassurée. Je comprends, puis je comprends ce que
la ministre, elle essaie de faire, puis je vois comment on va pouvoir mieux
outiller les municipalités. Est-ce qu'il va y avoir... Après que les règlements
sont adoptés puis mis en vigueur, est-ce qu'il va y avoir une campagne de
sensibilisation pour la population aussi pour que les citoyens comprennent non
seulement quoi faire, quand ils veulent... si, mettons, ils veulent avoir un
Airbnb ou un hébergement collaboratif, comment que vous l'appelez, mais aussi
pour que les citoyens qui veulent dénoncer... Est-ce qu'il va aussi y avoir une
campagne de publicité pour qu'eux, ils savent quoi faire, quand? Tu sais, c'est
mon chez-moi, c'est mon domicile, mais, comme j'ai dit, quand je sors de ma
maison, bien, il y a de la vidange, tu es debout jusqu'à 5 heures du
matin, j'ai appelé la police, personne n'est venu, ça fait que je prends des
photos puis j'envoie toutes les photos à ma députée, qui reçoit plein de photos
de vidanges, là, ce n'est vraiment pas le fun. Ça fait que... Est-ce qu'il va y
avoir une campagne, aussi, de publicité pour eux, pour que les citoyens
comprennent comment ça va fonctionner maintenant?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
• (20 h 30) •
Mme Laforest : Les
municipalités, on a toujours le Muni-Express pour les publications. Ça
fait que ça, ça va être établi aussi. Alors, nous, pour les municipalités...
Puis en plus, comme je vous dis, ça va passer au conseil municipal, qui est,
normalement, public, la plupart. Mais ça va passer au conseil municipal, alors
la démarche sera très transparente. Pour la publicité au niveau des citoyens,
bien là, moi, je ne peux pas prendre la responsabilité. M. Desbiens, Tourisme,
qu'est-ce que vous allez faire?
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens, la parole est à vous.
M. Desbiens (Christian) :
Merci. Bien, en fait, d'une part, il va y avoir toute l'information qui va être
disponible aussi sur le site du gouvernement, là, qui va quand même, tu sais,
être bien expliquée, là. Puis à terme, là, c'est sûr qu'on va faire des
campagnes, là, pour l'entrée en vigueur du règlement, puis c'est sûr que, pour
l'instant, là, avec la pandémie, c'est un peu sur pause, là. On devait le faire
quand on a instauré l'attestation pour les résidences principales en mai
dernier. Mais c'est sûr que, là, avec le règlement qu'on va mettre de l'avant,
avec cette nouvelle disposition là, oui, on va les faire connaître.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : ...je dirais que ça
va être très important, surtout que c'est envoyé aux bureaux des députés, puis
peut-être une fiche d'information ou quelque chose de ce genre pour qu'ils
sachent... puis aussi de savoir s'il va y avoir un «fast track» pour les
citoyens parce que... ou une autre façon de faire des dénonciations, puis avec
un temps d'attente qui va être raisonnable. Trois mois pour faire traiter la
plainte, quand c'est un Airbnb illégal, c'est très long quand vous arrivez chez
vous, puis... Écoute, c'est un problème, là, tu sais, quand vous arrivez à
votre domicile puis vous ne pouvez pas vivre chez vous. Ça fait que je pense
que ça va être très, très, très nécessaire, puis, pour moi aussi puis pour
toutes les équipes, je pense que ça va être important.
Je reviens juste un peu...
Merci, je suis contente de savoir... je suis rassurée de savoir qu'on va
pouvoir outiller la population pour agir dans leur propre bien. Mais je reviens
un peu sur...
Il me reste combien de temps,
M. le Président?
Le Président (M. Allaire) :
C'est ce que je suis justement en train de vérifier. Je vais vous revenir dans
quelques secondes.
Mme Maccarone : O.K. Merci, je
vais continuer. Peut-être que je vais gagner quelques secondes.
Le Président (M. Allaire) :
Trois, quatre minutes.
Mme Maccarone : Pardon?
Le Président (M. Allaire) : À
peu près trois, quatre minutes, là.
Mme Maccarone : Ah! parfait.
O.K.
Le Président (M. Allaire) :
Trois minutes, pour être précis.
Mme Maccarone : Bon, bien,
parfait. Ça fait que, pour mes dernières trois minutes, ce que je veux juste
mieux comprendre, c'est... ce qui me préoccupe, c'est vraiment quand on dit
«une demande fondée», si je reviens à l'article. Puis la demande fondée, à
l'intérieur de cet amendement... Puis je comprends que, peut-être, c'est
élaboré ailleurs, les trois principes, mais est-ce qu'il y a une raison pour
laquelle qu'on ne peut pas les aborder ici, pour avoir de la clarté, pour
savoir si c'est non fondé et fondé, si ça rejoint les trois principes, on ne
peut pas faire un tel ajout, amendement, ou la raison...
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
Mme Laforest : Oui, merci, M.
le Président. Bien, je ne serais pas à l'aise, parce qu'il faut vraiment
consulter les municipalités. Ça fait que moi, je pense que, si on ajoutait...
je crois que... bien, je ne le sais pas, je ne serais pas à l'aise, hein, Me Paradis, parce qu'il faut consulter les municipalités. Êtes-vous d'accord? Allez-y, allez-y.
Le Président (M. Allaire) :
Me Paradis, allez-y.
M. Paradis (Nicolas) : Merci.
Oui, c'est dans la dynamique qu'on ait un amendement qui prévoit un pouvoir réglementaire
qui va les cibler. Et, pour remettre ça dans le contexte et voir où ce règlement
pourrait aller, on peut voir aussi l'article 80 tel qu'il se lit dans le projet
de loi, avant la réglementation. On les cible, comme la ministre le mentionne
depuis tout à l'heure... les principaux règlements, c'est les règlements
municipaux en matière de nuisance, de
salubrité et de sécurité. Les municipalités ont demandé... notamment Montréal,
Saint-Donat et un autre intervenant avaient
demandé, lors des consultations particulières, le besoin que ce soit plutôt par
règlement, pour laisser une souplesse et prévoir toutes les situations
possibles et imaginables. Donc, bien évidemment, ces conditions de base, comme
la ministre le mentionne, seront réitérées, parce que c'est la base même des
types d'interventions municipales qui sont faites à l'égard de ces troubles de
voisinage qu'on constate, on peut constater sur le territoire.
Mme Maccarone : ...les trois
majeurs sont déjà là, dans l'article 80, c'est ça?
Le Président (M. Allaire) :
Maître.
M. Paradis
(Nicolas) : Ils sont dans l'article 80, premier alinéa actuel.
Dans l'amendement, ils n'apparaissent plus formellement, parce que c'est
le règlement gouvernemental qui va venir les énoncer, pour laisser la latitude
de prévoir également tout autre sujet qui serait opportun. Et, bien entendu,
comme je le mentionne, c'est comme les éléments de base du trouble de voisinage
dans une municipalité. Si on veut être capables de donner un plein effet, le
règlement va viser ces situations-là.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : C'est beau.
Merci, c'est des précisions que je n'avais pas avant, là. J'ai vraiment hâte à
avoir un moyen de pouvoir agir au nom des citoyens, puis de leur aider, puis
d'empêcher des Airbnb illégaux de continuer. Je comprends qu'il a sa place,
tout à fait, puis je comprends ce que la ministre, elle essaie de faire, puis
je trouve que c'est bien, parce que c'est bon pour l'économie, hein, c'est bon,
c'est du monde qui vont faire de l'argent, ils vont contribuer. C'est juste que
je... Ça reste que j'ai quand même beaucoup de craintes, parce que c'est une
plainte tellement importante pour le centre-ville de Montréal, tellement
importante, parce qu'il y a quand même des familles
qui vivent là. Alors, j'espère que ce que nous sommes en train de faire va
vraiment venir en aide pour protéger ces
personnes, parce qu'ils sont rendus tellement vulnérables, puis ils ne savent
plus quoi faire, ils ne savent plus où aller. Alors,
en espérant qu'on va pouvoir mettre quelque chose en place non seulement à
l'intérieur de la loi, mais aussi une campagne
d'information, parce que ça aussi, c'est tellement important pour qu'ils
comprennent c'est quoi, leurs droits, puis comment ils vont pouvoir fonctionner
en harmonie, parce que ça va prendre les deux. Tu sais, on veut quand
même permettre des gens à faire des choses qui sont légales, mais on veut
empêcher des gens d'avoir des nuisances entre voisins. Ça fait que merci
beaucoup.
Le Président
(M. Allaire) : Parfait, merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
concernant l'amendement déposé à l'article 80? Mme la ministre, vous
souhaitez ajouter quelque chose? Allez-y.
Mme Laforest :
Bien, moi, je pense que ce que vous pourriez faire... Parce que je comprends...
Parce que, en fait, l'hébergement collaboratif, c'est quand même très positif,
vous l'avez mentionné, là, économiquement, puis, quand c'est bien pratiqué,
c'est excellent. Sauf que, là, si vous dites que vous avez les adresses, et là
vous savez maintenant qu'on est obligé de s'inscrire au ministère du Tourisme,
vous devez remplir le formulaire, ça fait que, déjà, ça vous donne plusieurs
informations, vous pouvez commencer tout de suite avec la problématique puis
votre municipalité. Ça fait que c'est des bonnes informations à leur donner,
ça, si vous êtes venue ici, là. C'est très bon de mentionner, maintenant, cette procédure-là, qu'ils sont obligés de
s'afficher, si c'est la résidence principale, bien entendu.
Mme Maccarone :
Oui, bien, je pense que ça va être ça, la problématique, c'est d'identifier si
c'est une résidence principale. J'ai peut-être manqué ça. C'est quoi, les
critères?
Mme Laforest :
Bien, on en a une.
Mme Maccarone :
On en a une. Juste une?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
On en a une.
Mme Maccarone :
C'est quoi, le critère?
Mme Laforest :
Le critère, bien, c'est où tout nos... notre communication, notre rapport
d'impôt, les taxes... On a seulement une résidence principale. À moins que vous
en ayez plusieurs, mais je ne penserais pas, c'est impossible. Oui, ça fait que
c'est ça. Mais vous avez déjà beaucoup d'information, je pense, pour essayer
d'aider vos citoyens. Je pense que c'est important.
Le Président
(M. Allaire) : Parfait, merci. Votre temps, il est écoulé, Mme la
députée.
Alors, est-ce qu'il y
a d'autres interventions concernant l'amendement déposé à l'article 80? Pas
d'autres interventions?
Nous allons donc
procéder à sa mise aux voix par vote nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire : M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols, pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : M. Allaire
(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention.
Donc, l'amendement déposé à l'article 80 est
adopté.
Nous revenons donc maintenant à l'article 80, maintenant
amendé, et la députée de Vaudreuil semble vouloir intervenir.
Mme Nichols : Est-ce que je
peux vous demander de suspendre quelques secondes, s'il vous plaît?
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Juste, je veux simplement vous signifier, si on se souvient bien, que la
partie gouvernementale voulait quand même déposer un amendement, elle l'avait déjà
signifié. Vous souhaitez qu'on suspende quand même les travaux?
Mme Nichols : Oui, juste
suspendre les travaux quelques secondes.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Nous allons suspendre les travaux quelques instants, merci.
(Suspension de la séance à 20 h 39)
(Reprise à 21 h 07)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux.
Mme la ministre, j'ai bien compris que vous aviez un amendement à déposer à l'article 80,
qui est déjà amendé.
Mme Laforest : Oui. Je crois
qu'il a déjà été envoyé. Il a été envoyé, je crois, au Greffier, oui?
Le Président (M. Allaire) : Oui,
c'est reçu, et c'est mis sur Greffier également.
Mme Laforest : O.K., par
Greffier, oui.
Alors, l'article 80, l'article 11.3 de
la Loi sur les établissements d'hébergement touristique :
1. Remplacer, dans le deuxième alinéa de
l'article 11.3 de la Loi sur les établissements d'hébergement touristique
proposé par l'article 80 du projet de loi, «Lorsqu'il estime que» par
«Lorsque»;
2. Ajouter, à la fin de l'article 11.3 de
la Loi sur les établissements d'hébergement touristique proposé par l'article 80
du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Pour l'application du premier alinéa, les cas
déterminés par règlement doivent notamment considérer des infractions à tout
règlement municipal en matière de nuisances, de salubrité ou de sécurité.»
Ce qui avait été demandé de replacer dans l'amendement...
ça avait été demandé par la députée de Vaudreuil. Alors, merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'amendement
déposé à l'article 80? Mme la députée de Vaudreuil, la parole
est à vous.
Mme Nichols : Oui, merci, M. le
Président. Là, je vais... j'y arrive, là, «amendement en cours». Je m'excuse,
hein, il y a un petit délai dans le...
Le Président (M. Allaire) :
L'informatique?
Mme Nichols : Oui, exactement.
Bien, peut-être dans le traitement que j'en fais aussi, là, mais j'aime mieux
mettre ça sur le dos de l'informatique.
Le
Président (M. Allaire) : Oui, c'est les jeudis soir informatiques
également, dernière soirée avant la fin.
Mme Nichols : Oui, c'est ça. Alors, oui, j'ai quelques
questions, là, en lien avec l'amendement. Bien, d'emblée, je veux remercier, là...
parce que, je le réitère, là, quand il y a des suspensions, il y a quand même
du travail qui se fait, puis, présentement, ce qu'on est en train de faire,
j'avais deux amendements qu'on est en train de mettre dans un amendement, puis
ça va encore plus vite quand c'est la partie gouvernementale qui rédige, étant
donné que vous avez un banc de légistes impressionnants et efficaces, alors,
voilà.
Ce qu'on... Ce que je
trouvais... Moi, ce que je trouvais particulièrement important, c'est que, dans
l'article original, là, on... puis on en a parlé beaucoup, là, ma collègue a
posé aussi beaucoup de questions en lien avec les trois principes, les trois...
la sécurité, la salubrité et la nuisance. Bien sûr, là, je le comprends qu'on
fait référence au règlement puis que ça va être dans le règlement, mais il
était là dans l'original, puis là, quand on arrivait dans l'amendement, on le
retirait. Ça fait que moi, je me disais... je cherchais à ce qu'il y ait cette
référence-là, elle est superimportante, on l'a dit, puis on l'a quand même dit
dans le micro, que c'étaient les trois principes, mais je pense que c'était
important, donc, qu'on puisse le mettre dans l'amendement tel que proposé.
Donc, la façon que
c'est écrit, ce que je comprends, c'est qu'on rajoute que c'est un «notamment»,
et, si je ne me trompe pas, puis peut-être que vous pourrez apporter les
précisions, là, mais le fait qu'on apporte le «notamment» et qu'on mentionne
ces trois principes-là, ça va quand même laisser la porte ouverte. Si la
municipalité ou encore le... est-ce que je peux dire... le Tourisme aurait
d'autres principes à ajouter, la porte reste ouverte. Je ne sais pas s'il y a
quelqu'un qui peut compléter ou l'expliquer.
• (21 h 10) •
Mme Laforest :
...du Tourisme s'exprimer. M. Desbiens.
Le Président
(M. Allaire) : M. le sous-ministre.
M. Desbiens
(Christian) : Oui. Bien, en
fait, un coup la loi sanctionnée, nous, notre règlement, on va le peaufiner, on
va le déterminer, on va préciser pleins d'éléments, dont les mécanismes, là,
mais aussi il y aura possiblement, là, d'autres cas qui pourront être
ajoutés, là, dans le règlement.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Le règlement — là, c'est mélangeant, hein? — de
la municipalité ou le règlement du Tourisme?
M. Desbiens
(Christian) : Non, le Règlement sur les établissements d'hébergement
touristique.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée.
Mme Nichols :
Donc... Parce que, là, je fais le lien entre le municipal puis le Tourisme, là,
mais on comprend que, les trois principes, soit la nuisance, la salubrité puis
la sécurité, là, il peut y avoir des... Tu sais, la nuisance, ce n'est pas toujours
le bruit, ça peut être d'autres choses. Donc, toute cette définition-là, on va
la trouver... ça va être décliné dans le règlement au niveau du Tourisme?
Le Président
(M. Allaire) : M. Desbiens.
M. Desbiens
(Christian) : Oui, absolument.
Le Président
(M. Allaire) : Parfait. Mme la députée.
Mme Nichols :
Oui, parfait. Moi, ça me convient, là, qu'on puisse voir les trois principes. Peut-être
que j'ai des collègues qui auront des questions. J'ai d'autres questions sur
une autre partie.
Le Président
(M. Allaire) : Oui. Mme la députée de Saint-Laurent semble avoir
une question. La parole est à vous.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup. Désolée, je viens de me joindre à vous, peut-être que j'ai
manqué l'échange. Une demande fondée, elle est fondée comment?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre, M. Desbiens? Mme la ministre.
Mme Laforest :
Là, c'est fait exprès, parce qu'on a discuté du mot «fondée» tantôt, pendant la
suspension. Alors, c'était impossible...
Avec Me Hudon, qui disait que le mot «fondée»avait tout son sens... Mais
je vais demander à Me Hudon, si vous voulez bien, M. le Président, si
vous êtes...
Le Président
(M. Allaire) : Oui. Est-ce que j'ai le consentement pour
permettre à M. Hudon d'intervenir? J'ai votre consentement? Consentement.
Me Hudon, prenez le temps de vous
présenter, votre titre, et la parole est à vous.
Mme Laforest :
...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, s'il vous plaît! Me Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Merci, M. le Président. Alors, Alain Hudon, Affaires juridiques,
Finances, Tourisme et Économie.
Alors, la... c'est important qu'on mette dans l'article
qu'on doit avoir une appréciation qui est donnée à la ministre pour s'assurer
que la demande qui est faite par la municipalité qui va mettre en lumière la commission
de certaines infractions soit en lien avec l'exploitation de l'établissement à
des fins d'hébergement touristique. Donc, c'est ce lien-là qui va faire en
sorte que la demande va être considérée fondée, ou non fondée s'il y a une
absence de lien, et... Donc, il faut conserver absolument un pouvoir
d'appréciation de la ministre à cet égard-là, parce qu'on ne peut pas... si on
mettait un «doit» ici, aussitôt qu'une ministre... — qu'une ministre! — aussitôt
qu'une municipalité fait la demande et qu'il n'y aurait pas d'appréciation,
ultimement, il y aurait une problématique particulière ici, oui.
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Rizqy : Si vous permettez,
ma question n'est pas sur le «peut» ou le «doit», je ne suis pas du tout là, je
veux savoir comment on explique à un citoyen quand la demande est fondée ou
elle n'est pas fondée, parce que... par exemple, pour éviter, justement, des
litiges où des gens vont dire : Bien voyons, non, ça ne devrait pas être
accepté parce que ce n'est pas fondé. C'est quoi, les critères, justement, pour
arriver à une conclusion que c'est une demande formulée par la municipalité qui
est fondée?
Le Président (M. Allaire) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci, M. le
Président. Alors, c'est... quand la ministre va recevoir la demande de la
municipalité, en appui, il va y avoir des... on va dire, entre guillemets, des
constats d'infraction qui vont avoir été délivrés, ça, à l'égard desquels il va
y avoir eu des déclarations de culpabilité. Là, la ministre va examiner est-ce
que ces déclarations de culpabilité là, ces infractions qui ont été commises
sont en lien avec l'exploitation, on va être... dans ce cas-ci, de la résidence
principale à des fins d'hébergement? Si la réponse est oui, donc, elle, elle a
l'intention de suspendre où de révoquer la
licence, dépendant à quel niveau on se situe, là, c'est la première fois, la
deuxième fois, la troisième fois, et là on doit... en vertu de la loi,
en vertu de l'article 12 de la loi, on doit informer le citoyen, le
titulaire de l'attestation qu'on a eu une demande de la municipalité, il est
arrivé telle, telle affaire, et on a l'intention de suspendre votre licence ou de la révoquer, dépendant où on est rendu,
et là on laisse la chance au citoyen de pouvoir venir s'expliquer pour
pouvoir peut-être dire que non, ce n'est pas arrivé comme ça, etc.
Donc, la détermination du caractère fondé de la
demande de la municipalité, elle va se faire dans cette mécanique-là. Donc, on
reçoit la demande de la municipalité, il y a déjà une première appréciation qui
est faite par la ministre. Si elle considère que les informations qu'elle
reçoit de la municipalité sont en lien avec la commission d'infractions... sont
à l'égard de cas qui vont être déterminés par règlement, elle va pouvoir
prendre déjà un... on va dire... pas un... je n'aime pas «le préavis», là, mais
elle va pouvoir déjà s'enligner sur une décision en question, qui va être de
suspendre, de révoquer ou tout simplement de ne pas donner suite, et par la
suite on va informer le titulaire de l'attestation de cet élément-là, et il
devra... et il aura la chance de faire valoir son point de vue.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Rizqy : O.K. Alors, par
exemple, dans une municipalité, il y a une plainte de voisins pour bruit, la
police se présente, généralement ils prennent le nom des personnes qui sont
présentes et émettent un constat d'infraction. Est-ce que vous avez prévu, quelque
part... Parce que, là, la police ne pourra pas savoir : Ah! bien ça, ici,
c'est un Airbnb, là. Ils ne demanderont pas : Est-ce que vous êtes
propriétaire des lieux? Est-ce que vous habitez ici? C'est... Comment ça va
fonctionner à cette étape-là?
Le Président (M. Allaire) :
Me Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Bien, ça va
dépendre, justement, du libellé du constat d'infraction. Il va falloir
absolument, bien, une façon, probablement, que la municipalité puisse
s'organiser pour faire un lien avec l'exploitation de la résidence à des fins
d'hébergement, mais c'est sûr que, pour la ministre du Tourisme, pour pouvoir
suspendre ou révoquer l'attestation, il faut
nécessairement qu'on soit convaincu que les infractions qui ont été
commises sont en lien avec l'exploitation. Peut-être qu'il y a
moyen, dans le constat, de mettre une mention quelconque, juste possiblement, là.
Mme Rizqy : Bien, je comprends
ce que vous dites et... C'est juste qu'au niveau de la mécanique sur le terrain...
Puis là je m'adresse davantage à la ministre, parce que je crois que c'est un
peu hasardeux pour la police de commencer à, aussi... s'il n'y a pas une
directive claire à cet effet, d'ajouter dans un constat d'infraction... Puis je
regarde... dont ceux de Montréal, là, pas que j'en aie reçu beaucoup,
oubliez ça, là, je n'exploite pas d'Airbnb, mais je comprends que c'est
généralement un constat d'infraction général qu'on reçoit, il n'y a pas, à ce
moment-là, de note sur l'Airbnb, là, c'est vraiment... c'est un montant
d'argent qui doit être payé pour le bruit, la personne est là, on lui donne, puis la police s'en va ou sinon, la très grande
majorité du temps, c'est un avertissement, puis il ne faut pas qu'ils
retournent une deuxième fois, parce que, sinon, là, ils vont émettre un constat
d'infraction. J'ai l'impression que ce seraient davantage les citoyens, les
voisins qui, eux, vont se plaindre.
Généralement, quand
on a des plaintes de nuisance, notamment où est-ce qu'il y a des chalets,
là — tantôt,
on en parlait, mon collègue et moi, lors de la suspension — c'est
souvent les voisins de chalet qui sont exaspérés, puis qu'eux vont vérifier,
puis ils se rendent compte que ce n'est que du Airbnb et que c'est toujours du
va-et-vient avec des valises. Comment on va pouvoir ajouter, dans la mécanique...
quelque part dans le constat d'infraction... d'ajouter, justement, que c'est un
logement du type Airbnb?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Bien, en fait, ça revient du principal article de loi, si je peux dire, et
du... si je peux dire, ça revient vraiment au pourquoi de cet article de loi
là. Pourquoi on fait ça? C'est pour que toutes les résidences principales qui pratiquent le Airbnb, comme vous
le dites, soient obligatoirement certifiées par le ministère du Tourisme.
Alors, c'est évident que les municipalités vont savoir tout de suite... les
municipalités vont avoir le portrait de toutes les résidences principales qui
pratiquent cette activité. Alors, évidemment, s'il y a une plainte, bien, la
municipalité l'a dans son registre, que cette municipalité-là peut pratiquer
l'hébergement touristique, parce que, les municipalités, on l'a dit au début,
que... par zonage, vont pouvoir déterminer où elles peuvent, où elles ne
peuvent pas. Alors, la mécanique sera faite. Évidemment, s'il y a une plainte,
bien, la municipalité sait tout de suite si, à cette adresse, le propriétaire
peut pratiquer l'hébergement touristique.
Alors, c'est pour ça
qu'on vient déterminer comment les résidents qui sont dans des résidences
principales vont obligatoirement s'afficher avec une certification du ministère
du Tourisme. Donc, le propriétaire demande une certification au ministère du
Tourisme, remplit le formulaire, qu'il envoie à la municipalité, la
municipalité tient son registre. À ce moment-là, s'il y a une plainte, ça va
être facile de savoir si la personne a sa certification, ça fait que ça va être beaucoup plus rapide de donner un constat,
comme on dit, un constat d'infraction au propriétaire de la résidence.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Oui. La plainte du bruit, là, lorsqu'on appelle la police, elle n'est pas
donnée... elle est donnée à la personne qui est là, là.
Mme Laforest :
Oui.
Mme Rizqy :
La nuisance... Donc, par exemple, disons que... Là, je vais faire un... La
résidence principale, si je ne me trompe pas, donc, elle peut être louée de
temps en temps, la personne en garde l'usage. Puis, disons qu'elle loue sa
résidence principale, disons que la personne — c'est dans les
Laurentides — loue
de temps en temps, là, ici, il faut faire un lien entre l'infraction et
l'exploitation. Ça ne veut pas dire que le propriétaire est la personne qui
commet l'infraction au moment qu'on a délivré le constat d'infraction.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Le constat d'infraction peut être donné immédiatement au propriétaire, puis
c'est après ça qu'on va savoir... après l'infraction, c'est sûr que, par la
suite, on va savoir est-ce qu'il a le droit de pratiquer, puis c'est là qu'on
va vérifier s'il est inscrit au registre. C'est comme ça que... Il va avoir
automatiquement l'obligation de s'inscrire.
S'il s'inscrit... Automatiquement, il n'a pas le choix, maintenant, s'il veut
pratiquer l'activité d'hébergement collaboratif, à partir de notre règlement,
il va devoir demander sa certification. Donc, quand il va y avoir un
constat d'infraction, ils vont le donner tout de suite au propriétaire de
l'immeuble, puis après ça il va y avoir des démarches. Donc, c'est là
qu'avec... par le règlement, la procédure va être établie par le ministère du
Tourisme pour...
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée.
• (21 h 20) •
Mme Rizqy :
...le constat d'infraction auquel vous faites référence, là, si c'est un usager
qui a loué en vertu d'Airbnb, là... puis disons que c'est moi, là, qui ai loué
votre chalet à vous, Mme la ministre, puis disons que je me sens un petit peu
olé, je fais un gros feu extérieur, mais je n'ai pas le droit, la police arrive
et va me donner à moi, là, la... celle qui a décidé de faire un mégafeu dehors,
où est-ce que je n'ai pas le droit parce que, justement, on est dans une
période où on demande de faire très attention parce qu'il y a beaucoup de feux
de forêt, le constat est émis à moi, Marwah Rizqy, pas à vous. Alors, c'est
pour ça que je pose la question pour le lien.
Alors, c'est là que
ce serait peut-être intéressant de pouvoir ajouter dans le constat d'infraction,
lorsque la personne qui reçoit l'infraction, qui n'est pas le propriétaire des
lieux, qui est un locataire temporaire... ça serait intéressant d'avoir, à ce
moment-là, immédiatement un lien avec l'Airbnb, parce que, sinon, on ne pourra
pas faire le lien auquel vous faites référence dans l'article 11.3, parce
que la municipalité va se retrouver... elle ne sera pas capable de démontrer que l'infraction est en lien avec l'exploitation du
Airbnb. C'est là l'enjeu, là. C'est, à prime abord, la première étape,
l'infraction, là.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Oui. La première chose qui est importante à savoir, on parle toujours, ici...
Peut-être, vous avez raison pour les résidences secondaires. Maintenant, ici,
on parle juste de la résidence principale. Alors, que ce soit la personne qui
exploite, la personne qui commet l'infraction, si je peux dire, ça va à
l'adresse de la personne qui est propriétaire de la maison, de la résidence
principale. Les villes sont habituées...
Mme Rizqy :
La résidence principale peut être un chalet.
Mme Laforest :
Pardon?
Mme Rizqy :
La résidence principale peut être un chalet.
Mme Laforest :
Oui, oui, on a une résidence principale, ça peut être là. Donc, l'infraction,
comment... vous posez la question :
Comment on va l'émettre? Bien, elle va aller directement au propriétaire qui
occupe l'adresse où le propriétaire
est occupant de cette adresse-là. Un propriétaire peut rester dans un chalet
que son chalet est bien déterminé résidence principale.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la députée.
Mme Rizqy :
Je m'excuse, là, mais en vertu de quoi on peut attribuer une faute pénale à
quelqu'un qui ne commet pas une infraction au sens pénal, qui n'est même pas
présent sur les lieux? Si moi, je suis le locataire temporaire, là, puis je décide de commettre une infraction pénale, bien,
la police n'ira pas cogner chez vous, là, c'est moi, là, la coupable.
Mme Laforest :
Mais il va falloir...
Le Président
(M. Allaire) : Juste avant de répondre, Mme la ministre, je veux
juste vous rappeler que vous vous adressez à la présidence.
Mme Rizqy :
Ah oui, désolée, oui.
Le Président
(M. Allaire) : C'est correct. Juste pour favoriser les échanges
aussi, les petites pauses, là, entre vos interventions, pour qu'on puisse... je
puisse donner le droit de parole à un et à l'autre, s'il vous plaît, ça
facilite aussi l'audiovisuel.
Mme Rizqy :
Bien, peut-être... parce que je pense que l'enjeu, c'est que... Puis moi, je
comprends ce que vous, vous dites. Vous,
vous me parlez d'une infraction, par exemple, plus de niveau, peut-être, civil.
Moi, je vous parle... Parce que «nuisance», là, quand on va arriver avec
tout ce qui est infraction au niveau pénal, là, c'est les voisins d'à côté qui
appellent, puis là la police se présente. Là, c'est vraiment au niveau d'une
infraction pénale, c'est une faute personnelle, là, donc ce n'est pas une faute
attribuable au propriétaire des lieux, mais vraiment une faute personnelle.
C'est pour ça que moi, j'essaie de voir comment on peut juste faire un lien,
là, puis je ne sais pas comment le faire... C'est pour ça que je regardais, en
arrière... Me Hudon, c'est ça? Bon, enchantée, Me Hudon. Puis
peut-être juste qu'on pourrait y réfléchir, parce que je ne veux pas non plus
éterniser le débat, là, mais j'ai vu qu'en arrière vous avez hoché de la tête,
on dirait que vous avez comme compris ce que je voulais dire. Alors, je me suis
dit, peut-être qu'on pourrait trouver quelque chose pour arrimer ça, là.
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre, vous souhaitez répondre?
Mme Laforest :
Oui, mais je peux répondre, encore là, parce que c'est comme si on revient...
C'est sûr que le règlement qu'on fait est établi seulement avec les résidences
principales, on touche juste à ça. Les résidences principales... les
municipalités vont avoir le registre de ceux qui pratiquent l'hébergement
collaboratif, donc la municipalité va savoir qui est établi à cette adresse.
S'il y a une infraction quelconque... C'est sûr que, présentement, moi, si je
loue une maison, puis il y a infraction, c'est le propriétaire qui est
responsable de pratiquer l'hébergement collaboratif dans sa maison. Donc,
l'infraction est toujours reliée à l'adresse, puis on a une seule adresse, on a
une seule résidence principale. Là, c'est sûr que... Et, oui, il va y avoir une
sanction. Maintenant, la sanction va toujours être reliée à l'occupant
principal, à l'adresse qui est en jeu. Je ne sais pas, Me Paradis...
Le
Président (M. Allaire) : Oui, juste... Mme la députée de
Vaudreuil voudrait ajouter juste un élément avant. Allez-y.
Mme Nichols :
Oui. Bien, en fait, la nuisance, là, même si c'est une résidence principale,
là... que ça soit une résidence secondaire, une résidence principale, là, on
peut faire un feu dans la cour qui va déranger les voisins. Même si c'est la
résidence principale, ça s'applique quand même, là. Moi, là, le... Et puis le
point est bon, c'est que l'infraction pénale, là, elle va être émise à la
personne?
Mme Laforest : Oui.
Mme Nichols :
Elle va être répertoriée comment, à la ville, cette infraction-là? Parce que ça
va être une infraction pénale, mais ça va être une nuisance, puis ça peut être
le... On comprend que, si c'est le demandeur, ça ne change... Si c'est comme le
propriétaire de la maison, là, ou le... ça ne change rien, mais, si c'est la
personne qui fait la location, ça va être
répertorié comment, si c'est lui qui reçoit l'infraction pénale pour la
nuisance? C'est là où il y a... Puis je ne sais pas si... J'essaie de
trouver une autre façon de l'exprimer.
Mme Rizqy : Donc, l'infraction pénale
personnelle, là, elle ne va pas être... elle va être répertoriée... Mettons, moi, le policier va me demander de
m'identifier, je vais donner mon permis de conduire, là, c'est répertorié,
Marwah Rizqy, qui habite à telle autre adresse, c'est comme ça que ça va être
répertorié, puis, si moi, je veux contester, je vais avoir mon délai pour me
présenter à la Cour du Québec. Ce n'est pas en fonction d'où est-ce que j'ai
loué, mais bien en fonction d'où est-ce que je suis, généralement, c'est où...
ma demeure générale, là, donc où est-ce que j'habite, personnellement.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors,
c'est prévu dans chaque municipalité qu'ils ont des... que les citoyens doivent
se conformer aux nuisances. Par exemple, si je regarde ici, la ville de Québec,
dans leur règlement, c'est écrit : «Quiconque contrevient ou permet que
l'on contrevienne — ou
ne s'y conforme pas — à
une disposition de ce règlement commet une infraction et est passible, pour une
première infraction, d'une amende dont le montant est [...] d'un minimum de
[2 000 $] et d'un maximum de [10 000 $].» Alors, les villes
vont prévoir un mécanisme, si je peux dire, avec leurs dispositions qu'elles
ont déjà, parce que les règlements de nuisance... comme je le disais, nuisance,
salubrité, sécurité, c'est déjà établi dans les villes, il y a déjà des
infractions qui sont prévues pour ça.
Mais là vous me posez la question,
vraiment : S'il y a un locataire dans une résidence principale qui pratique...
qui loue durant... si je comprends bien, à qui va aller l'infraction?
Me Paradis... C'est toujours rattaché à l'adresse de la résidence
principale. Peut-être, Me Paradis pourrait répondre à cette question, si
vous voulez.
Le Président (M. Allaire) : Me
Paradis, la parole est à vous.
M. Paradis (Nicolas) : Merci.
Tout dépend, bien entendu, comment le règlement municipal va être rédigé. Les règlements
municipaux sont habituellement rédigés, souvent, pour le bruit. Je ne peux pas
vous dire pour tous les règlements, là, mais on le voit fréquemment, les règlements
municipaux sont rédigés pour créer, oui, l'infraction pour la personne qui commet directement l'acte
répréhensif... répréhensible, plutôt, mais également pour toute personne qui tolère celui-ci, et souvent la
rédaction est donc liée au propriétaire qui a pour effet de tolérer la commission
de l'infraction à l'intérieur de sa propriété, ce qui permet donc à l'agent de
la paix ou à l'inspecteur municipal qui constate l'infraction de délivrer le
constat d'infraction potentiellement aux deux, celui qui a commis le bruit ou
qui a fait le feu dérogatoire, mais également au propriétaire qui a toléré
celui-ci.
Et, bien entendu, l'intérêt, dans un cas comme
ça, pour la municipalité, sera d'instruire ses commettants correctement, ses
agents de la paix et ses inspecteurs correctement pour qu'ils puissent voir à
la bonne application de la réglementation en délivrant des constats
d'infraction notamment aux propriétaires qui auraient toléré la situation, qui, eux, sont détenteurs des attestations d'hébergement touristique, ce qui permettra, ultimement,
de sanctionner le tout.
Le Président (M. Allaire) :
D'autres interventions? Mme la députée.
Mme Rizqy : Bien, vous savez
que, généralement, en pratique, là, le policier, lorsqu'il se présente, là, il
ne va pas donner une infraction au propriétaire. Puis, quand ils se promènent à
2 heures du matin, très généralement, là, la première étape, ils vont
donner un avertissement, après ça ils s'en vont. Si jamais ils reçoivent une
autre plainte de bruit, ils vont revenir dans la même nuit, et là ils mettent
un constat d'infraction, généralement, en pratique, là, à ceux qui sont
présents.
Puis, si, par exemple, on va plus loin,
dernièrement, vous avez tous vu le... malgré qu'on n'arrête pas de répéter que
les règles de consignes sanitaires sont importantes, il y a eu un party de
jeunes, de 200, dans un Airbnb, dans un
chalet. C'est qui qui a été sanctionné là-dedans? Ça a été les jeunes. Est-ce
que ça, c'est considéré, par exemple, de la nuisance, en vertu de votre
règlement?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, Me Paradis?
Mme Laforest : Me Paradis.
Le Président (M. Allaire) :
Me Paradis, allez-y.
• (21 h 30) •
M. Paradis (Nicolas) : Bien, je
ne peux pas vous dire pour ce cas précis là, ça dépend des règlements
municipaux, là, et comment... Des fois, c'est un règlement sur le bruit, des
fois ils mettent le bruit dans leur règlement de nuisances, là, tout... ça
dépend, d'un règlement à l'autre.
Chose certaine, ce qui n'est pas toujours
possible... vous savez, le constat d'infraction n'a jamais à être délivré sur
l'instant même. Oui, c'est vrai, les agents de la paix, les policiers vont
souvent donner le constat à la personne, mais le
poursuivant a quand même la possibilité de signifier un constat d'infraction
ultérieurement. Donc, s'il se trouve qu'il y
a un événement qui arrive à un endroit, c'est une chose. Il peut y avoir un
constat d'infraction à la personne sur le moment, mais il peut aussi y avoir,
le lendemain, le surlendemain, à la suite des rapports d'infraction qui ont...
des rapports d'inspection ou d'infraction qui ont été faits, possibilité pour
le poursuivant, en l'occurrence la municipalité, de transmettre des
constats d'infraction aux propriétaires qui ont toléré l'infraction, ce qui
permet, à ce moment-là, d'atteindre exactement la finalité recherchée, là, par
les dispositions qui sont à l'étude.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée.
Mme Rizqy :
...en théorie, c'est écrit ça, mais, en pratique, c'est vraiment autre chose,
là. C'est pour ça que j'attire votre attention là-dessus, c'est parce qu'il
risque, plus souvent qu'autrement, d'y avoir des constats qui vont être
délivrés à la personne qui commet l'infraction. Puis il y a des infractions
plus importantes, moi, que... des bruits, mais il y a des infractions
environnementales aussi, notamment... surtout pour ceux que leurs résidences,
c'est des chalets. Encore plus important, c'est lorsque... par exemple,
souvent, cet été, il y en a qui se sont promenés, ils ont reçu des infractions
pour les feux parce qu'on n'avait pas le droit de faire des feux, puis les gens
qui n'écoutaient pas, parce que c'est donc bien... C'est vrai que c'est beau,
les feux, le soir, évidemment, on... moi-même, je m'ennuie de ça, mais, bon,
ceci n'est pas mon point. Mais mon point, c'est que c'est... l'agent de la paix
émet le constat à celui qui est devant lui, en lui demandant de s'identifier,
et c'est cette personne-là qui va être tenue, par la suite, de payer le constat
d'infraction, puis ce ne sera pas relié avec la licence d'Airbnb. C'est pour ça
que j'essaie de voir comment qu'on pourrait arrimer ce constat personnel d'une
infraction pénale avec une attestation d'Airbnb, parce que, en pratique, c'est
là que va être difficile d'appliquer ce qui est écrit.
Mme Laforest :
Je comprends votre question, mais en même temps qu'est-ce qu'on vient faire? On
vient justement bien contrôler, si le mot est juste, là, on vient contrôler
cette pratique-là, puis évidemment c'est ça que... On est au début, oui, c'est
vrai, on commence puis on fait ça parce qu'on voit que la pratique d'hébergement
touristique — hébergement
collaboratif, le vrai nom — est
vraiment populaire. Ça fait que, là, qu'est-ce qu'on vient... c'est qu'on vient
donner un cadre aux municipalités, avec le ministère du Tourisme, pour que ceux
qui veulent le pratiquer dans leur résidence principale doivent obligatoirement
s'inscrire avec une attestation.
Alors, c'est évident
que... Là, on arrive avec cette réglementation-là, mais il faut voir que, déjà,
dans les villes, il y a
des dispositions pour donner des infractions, il y a
des dispositions pénales, ça existe dans les municipalités. Là, on parle d'hébergement
collaboratif, mais, dans les municipalités, il y
a déjà des mesures quand il y a
des plaintes chez les citoyens. Alors, avec cet article de loi là, s'il
y a sanction, bien, la sanction, si je peux dire, va toujours être reliée — c'est
ça qu'il est important de savoir — toujours, à l'adresse du propriétaire qui
pratique ça.
Les municipalités
vont adapter... elles vont adapter leur réglementation avec cette nouvelle
réglementation là. Ils vont se dire : Maintenant, on a... Probablement
qu'il y a des municipalités qui vont zoner certains secteurs, comme vous dites,
les chalets ou quelques... je ne sais pas à quel endroit, mais il va y avoir du
zonage précis qui va être publiquement reconnu, puis, à ce moment-là, les
municipalités vont avoir des mesures, vont s'adapter avec cette pratique-là,
dans les municipalités.
Alors, c'est
important de voir que, déjà, les municipalités ont des dispositions. Là, on
parle d'hébergement collaboratif, mais, pour nuisance, sécurité ou autres
raisons, les municipalités sont quand même habituées d'agir, là, ça fait que,
là, on vient juste ajouter une mesure d'obligation de transparence à une
pratique qui est de plus en plus populaire. Ça fait que, moi, si vous me dites
«à qui va aller l'infraction si on arrive dans un endroit?», bien, le
responsable, c'est le propriétaire, le propriétaire, qui... une pénalité, deux
pénalités, et évidemment il va y avoir une obligation de retirer la licence,
parce que, là, avec le règlement qui va se faire au ministère du Tourisme,
c'est là qu'on vient donner la possibilité aux municipalités de sévir.
Le Président
(M. Allaire) : ...oui, la parole est à vous.
Mme Rizqy :
Merci. Vous avez raison sur plusieurs aspects, mais pas en matière pénale. Vous
ne pouvez pas affirmer que le responsable, c'est le propriétaire. Ce ne sera
pas automatique comme vous le dites.
Mme Laforest :
...
Mme Rizqy :
Bien, juste avant...
Mme Laforest :
...les municipalités vont prévoir des dispositions...
Le
Président (M. Allaire) :
Madame, juste une... Encore une fois, juste faire attention quand vous intervenez.
N'oubliez pas, vous parlez à la présidence, s'il vous plaît, ça facilite les
débats. Mme la ministre, la parole est à vous, allez-y.
Mme Laforest :
...les municipalités vont prévoir des dispositions pour agir, et contrôler, et
sévir dans des dispositions comme ça. Ça fait que c'est sûr que, s'il y a
un feu à quelque part, comme vous dites, bien, les municipalités sont quand même habituées, là, d'agir. Ce n'est pas avec cet article
de loi là qui arrive dans ce projet
de loi là qu'on change au
niveau de l'application des normes de nuisance, sécurité, salubrité dans les municipalités,
là.
Le Président
(M. Allaire) : ...vous souhaitez poursuivre? Allez-y. La députée
de Vaudreuil ensuite.
Mme Rizqy : ...
Le Président (M. Allaire) : La députée
de Vaudreuil, ensuite, souhaite intervenir.
Mme Rizqy : Bien, écoutez, deux
affaires, là. Je ne pense pas qu'on peut tenir pour acquis qu'en matière pénale
ça va être automatiquement rattaché avec la résidence louée et que ça va être directement
attaché au propriétaire. Et, d'autre part, on ne peut pas non plus tenir pour
acquis que l'ensemble des municipalités du Québec, avec... Parce qu'en ce
moment c'est du nouveau droit, là, donc, du nouveau droit, on ne peut pas tenir
acquis que la législature actuelle est conforme. Au contraire, je pense que
c'est le temps d'envoyer peut-être une directive à cet effet... faire un lien, parce
que, sinon, moi, je crois que, lorsque... la phrase que... «lorsque la demande
est fondée», on ouvre une brèche, parce qu'il y a des gens qui vont pouvoir
dire : Non, ce n'est pas fondé parce que ce n'est pas en lien directement
avec l'exploitation de... entre l'infraction puis l'exploitation.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre, vous souhaitez intervenir? Ça va?
Mme Laforest : ...en même temps,
les municipalités vont prévoir leurs dispositions, comme la ville de Québec l'a
dans son règlement, que j'ai énuméré tantôt. Ça fait que c'est sûr que, nous,
avec cet article de loi là... D'ailleurs, on va avoir une publication, on va le
publiciser dans toutes les municipalités et on va dire aux municipalités
qu'elles doivent prévoir aussi comment elles vont tolérer cette pratique puis
les mesures qu'elles prendront. Ça fait que les municipalités, automatiquement,
vont le faire dans leur règlement, et on va le passer, nous, aux Affaires municipales,
dans le Muni-Express.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Dans le
fond, ce que je comprends, là, c'est que, les sanctions pénales ou les constats
pénaux, là, on n'en tient pas compte, là, dans le... on n'en tient pas compte
dans les... comme, là, dans le cumul que la ville va envoyer au ministère.
Le Président (M. Allaire) :
...allez-y.
Mme Laforest : Me Paradis.
Le Président (M. Allaire) :
Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : On tient
compte des condamnations du titulaire de l'attestation, là, donc, pas tant du
constat d'infraction. On parle toujours de la condamnation, là, parce que, les
constats d'infraction, il peut y avoir une défense valable puis ne pas être
condamné, mais ça va être à l'égard de toute condamnation qui... du titulaire
de l'attestation. Donc, ça, c'est ce qui sera l'élément. Mais donc, à votre
question, bien, ça ne tient pas compte des condamnations d'un tiers, ça tient
compte des condamnations du titulaire de l'attestation.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Bien, je vois quand même une problématique, là, au niveau du pénal,
là, mais j'ai d'autres questions que je voudrais aussi peut-être poser.
Peut-être qu'on pourrait y revenir, là, mais je...
Étant donné, là, qu'une municipalité... étant
donné qu'une municipalité n'ait pas... elle n'a pas l'obligation de transmettre
au ministère soit le cumul de constats qu'elle aura émis ou soit... elle n'a
pas cette obligation-là, mais on vient quand même dire que c'est à la demande
d'une municipalité que le ministre peut, dans les cas prévus par règlement,
suspendre, là, ou qu'on peut... que c'est à la demande de la municipalité que,
là, les sanctions pourront s'appliquer si la ministre juge que c'est fondé. Là,
je comprends qu'il y aura une vérification, mais on dit que c'est à la demande
d'une municipalité. Étant donné que la municipalité n'est pas obligée de les
transmettre, s'il y a un citoyen qui a accès à ces constats-là, qu'il sait que
son voisin, là... parce qu'il va au conseil municipal ou il sait que son
voisin, il a eu des constats liés à cette attestation-là, est-ce que ça
pourrait être aussi à la demande d'un citoyen que les sanctions pourraient
s'appliquer?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre ou maître... Mme la ministre.
Mme Laforest :
Bien, oui, certain, le citoyen... excusez, parce que je suis en... je regardais
un autre article, j'étais rendue un petit peu plus loin, mais le citoyen peut
faire une plainte à sa municipalité, et la municipalité va adapter sa réglementation là, parce que qu'est-ce qu'on fait... C'est nouveau,
qu'est-ce qu'on amène aux municipalités. Alors, actuellement, les villes
ne sont pas en mesure de sévir, si je peux dire, ils n'ont pas de mécanisme
pour retirer les attestations en hébergement collaboratif. Aujourd'hui, les
villes ne peuvent pas, un, obliger des certifications, deux, retirer la
certification, ils n'ont aucun mécanisme pour le faire avec la résidence
principale. Là, on vient le faire. Donc, évidemment, il faut voir que la réglementation des municipalités va s'adapter aussi. Puis, s'il y a question de dispositions pénales,
comme le mentionnait ma collègue tantôt, bien, ils vont s'adapter aussi pour
avoir des mesures puis un mécanisme comment sévir. Ce n'est pas la première
fois que les municipalités doivent avoir... doivent exiger un respect pour
certains règlements. Donc, c'est sûr qu'ils vont s'adapter, ça, je ne suis pas inquiète
du tout. Maintenant, je pense qu'on vient, au contraire, alléger les mécanismes
de contrôle des municipalités.
• (21 h 40) •
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Oui, merci, M. le Président. En fait, ce n'était pas ça, Mme la ministre, ma
question, là. Ma question, là... c'est que ça commence : «À la demande
d'une municipalité, [la] ministre peut», ça, ça me va, là, puis on a fait le
débat suspendu, là, le «peut» puis le «doit», puis je ne reviendrai pas
là-dessus, c'est correct, j'ai compris que les légistes ont tous sauté en même
temps, là, comme quoi c'était trop restrictif si on y allait avec le «doit». Ça
me va, ça, ça va, je ne reviendrai pas là-dessus.
«À la demande d'une
municipalité», ce que j'explique, là, c'est que ça pourrait-tu être quelqu'un
d'autre qu'une municipalité qui demande qu'on applique les sanctions? Parce
que, si la municipalité, là, elle les cumule, les constats, là, puis elle
décide que... c'est ma belle-soeur, c'est ma belle-soeur qui les cumule, là,
les constats, là, puis, tu sais, je lui donne les constats de la municipalité,
mais je ne veux pas qu'elle ait les sanctions, je ne veux pas que son
attestation soit suspendue pour six mois ou je ne veux pas... tu sais, je ne
veux pas qu'il y ait la gradation des sanctions, ça fait que la municipalité
les garde pour elle, ces sanctions-là, est-ce que quelqu'un d'autre pourrait
aller dire à la municipalité : Bien là, envoyez vos sanctions au ministère
du Tourisme, parce que, là, ça prend une gradation, il faut agir? Est-ce que le
citoyen pourrait dire : Je veux en avoir une copie, des constats qui ont
été émis par la municipalité? Parce qu'ils ont le droit d'en avoir une copie,
là. Est-ce que la... Est-ce qu'à ce moment-là le citoyen pourrait dire :
Bien là, je les ai, là, les copies des constats? Ça fait que, autre que la
demande de la municipalité, à la demande d'un citoyen concerné ou... à la
demande d'un citoyen, est-ce que les sanctions pourraient s'appliquer? C'est
vraiment juste ces petits mots là, là. Est-ce que ça peut être quelqu'un
d'autre que la municipalité qui pourrait faire une demande pour que les
sanctions s'appliquent?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Laforest :
Bien, c'est parce que... Bien, je vais laisser Me Hudon, quand même,
répondre, parce que, moi, les étapes, je vais les dire simplement. Parce
qu'évidemment si, par exemple, il y a un bruit, le citoyen peut faire la
plainte à la municipalité, il va y avoir un constat d'infraction au titulaire
de l'attestation, comme je le disais, il va y avoir, possiblement,
condamnation, la municipalité va demander au Tourisme de retirer la licence,
puis, à ce moment-là, il va y avoir la décision du Tourisme pour retirer
l'attestation. Mais c'est la procédure, ici, qu'on vient établir. Ça fait
quelques fois qu'on le dit, mais je pense que c'est très simple. Je ne suis pas
légiste. Peut-être, dans les mots de Me Hudon, ça va bien... ça va être
plus clair, alors je vais laisser Me Hudon, peut-être, terminer.
Le Président
(M. Allaire) : Oui. Me Hudon, la parole est à vous.
M. Hudon
(Alain) : Merci, M. le Président. La réponse est non, à votre question,
ce n'est pas prévu que ce soit un citoyen
qui, de son propre chef, fasse lui-même sa... on va dire, son enquête,
aille chercher de la documentation puis envoie une demande à la ministre.
La réglementation qui est en cause ici, c'est la réglementation municipale,
elle relève de la municipalité, et c'est qu'il appartient à la municipalité de
se prendre en main puis de faire appliquer la réglementation, comme elle a le
droit de le faire.
Si jamais le citoyen,
il n'est pas satisfait de la municipalité, il peut se plaindre quand même à la
municipalité, mais on ne veut pas que chacun des citoyens fasse, de son côté,
sa propre, je vais dire, enquête Jobidon, ultimement, là, puis qu'il fasse
lui-même des démarches auprès de la ministre pour, ultimement, demander à la
ministre de suspendre l'attestation d'une résidence principale. Donc, ça va passer
par la municipalité, c'est la réglementation municipale.
Puis,
ultimement — vous
avez parlé de l'accès aux constats d'infraction — je ne sais pas jusqu'à
quel point on est capable d'avoir systématiquement une copie de tous les
constats d'infraction à l'égard desquels il y a eu des... on a plaidé coupable
ou des déclarations de culpabilité. Je sais qu'il y a le plumitif des cours
municipales où, quand on s'en va à la cour municipale, tout est accessible,
mais, lorsqu'un citoyen plaide coupable à une infraction, de mémoire, ça ne va
pas dans le plumitif de la cour municipale. Je ne sais pas jusqu'à quel point
le citoyen pourrait avoir droit à toutes les copies de ces documents-là, là.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée de Vaudreuil... Ah! Mme la
ministre.
Mme Laforest :
...donnez-moi un exemple d'un citoyen qui ferait enquête lui-même. Je ne
comprends pas votre question. Vous demandez si un citoyen peut faire enquête
sur...
Le Président
(M. Allaire) : ...
Mme Nichols :
Je m'excuse. Non, ce n'est pas pour que le citoyen fasse enquête, c'est :
Est-ce que le citoyen... Parce qu'ici
c'est vraiment écrit que c'est à la demande d'une municipalité que la ministre
peut appliquer les sanctions, elle vérifie si
c'est fondé, mais, à partir de là, elle peut appliquer les sanctions. Moi, je
veux savoir si... Parce que, présentement... Moi, je veux savoir si le citoyen
peut être la personne qui va au ministère puis qui dit : Bien, mon voisin,
là, il y a quatre sanctions qui ont été émises par la ville en lien avec la
location de sa résidence principale, mais la ville ne les a pas transmises au
ministère parce qu'il ne veut pas que des sanctions s'appliquent. Ça fait
que... Est-ce que le citoyen pourrait agir?
Parce que, là, c'est écrit que c'est juste à la demande d'une municipalité,
c'est pour ça que demandais : Est-ce que c'était envisagé ou est-ce que
c'était pensé de cette façon-là ou voulu de cette façon-là?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre.
Mme Nichols :
Pas clair? Non? Oui? Non?
Le Président
(M. Allaire) : Est-ce que c'est plus clair?
Mme Laforest :
Non, c'est correct, je voulais juste préciser. C'est bon.
Le Président
(M. Allaire) : Ça va? Allez-y.
Mme Laforest :
Non, c'est bon. Je voulais juste...
Le Président
(M. Allaire) : Ah! ça va? Vous avez la précision? O.K. Mme la
députée de Vaudreuil.
Mme Nichols :
Oui, bien, c'est bon. Écoutez, moi, c'est ça que... c'est ce que je voulais
savoir aussi. Puis ce que je voulais savoir, c'est que, quand la ministre,
là... Là, on a enlevé le mot «estime», là. Lorsque la demande est fondée, le ministre,
là, va appliquer, bon, la première sanction, suspend l'attestation pour une
période de deux mois. C'est quoi, le rôle de la municipalité? La municipalité
va être informée? C'est quoi, le rôle de la municipalité? Comment c'est
transmis? Je trouve ça difficile, parce que c'est comme un peu tripartite, là,
ou il y a comme un... puis des fois les liens ne sont pas nécessairement... tu
sais, ils ne sont pas nécessairement clairs entre chaque.
Le Président
(M. Allaire) : Me Paradis? Me Paradis, la parole est à
vous.
M. Paradis
(Nicolas) : ...lorsque la municipalité a le cumul d'infractions, en
fonction de ce que prévoira la réglementation gouvernementale, là, du... qui
aura été... qui est sous la gouverne du Tourisme, là, aura constaté le nombre
de condamnations, bien là, elle va transmettre, tout simplement, la situation
au ministère du Tourisme pour la suspension ou le retrait de l'attestation, là.
Comme je disais un peu plus tôt, dans le fond, ça s'inscrit dans la gradation
des interventions. Il y a des constats, des amendes qui sont données, puis
après ça, après un certain cumul, bien, on veut s'assurer que ce soit retiré,
pour qu'il n'y en ait plus, d'infractions, purement et simplement, parce que,
de toute évidence, dans ces situations-là, le propriétaire ne semble pas
obtempérer comme on l'aurait souhaité, donc il faut avoir une intervention plus
importante, par la suspension ou le retrait, le cas échéant, de l'attestation.
Ça fait que c'est un envoi qui va être fait par la municipalité, purement et
simplement, au ministère du Tourisme, qui, lui, va pouvoir l'apprécier suivant
les paramètres que mon collègue du Tourisme a évoqués un peu plus tôt, là, qui
seront déterminés, là, par le ministère du Tourisme, en termes d'analyse, avec
des demandes.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Mme la députée.
Mme
Nichols : Puis le ministère
du Tourisme renvoie l'information à la municipalité pour que la municipalité,
si elle a à émettre des constats ou qu'elle a à intervenir, elle doit savoir
qu'elle est déjà... mettons, son permis est suspendu ou... L'information va
redescendre aussi? Parce que, là, l'information monte par la municipalité, mais
après ça, quand le ministère du Tourisme va prendre des décisions, ça va
redescendre dans la municipalité, puis c'est la municipalité qui va appliquer
les sanctions?
Le Président
(M. Allaire) : Mme la ministre ou Me Paradis? Mme la
ministre.
Mme Laforest :
Non, mais là c'est la même démarche qu'on répète. M. Desbiens ou... Mais
on répète la même procédure, qui va être déterminée aussi par le ministère.
Avez-vous quelque chose à ajouter, M. Desbiens, ou on a pas mal tout... On
a fait le tour, hein?
Le
Président (M. Allaire) : Ça va? Mme la ministre, rien d'autre à
ajouter? D'autres interventions? Mme la députée de Vaudreuil?
Mme Nichols :
Non, bien, moi, ça me va, là. Je comprends, par les fous rires en face de nous, que ça va
monter puis que ça va descendre. C'est bon.
Le Président
(M. Allaire) : Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions concernant l'amendement déposé à l'article 80? Pas d'autres
interventions? Nous serions donc prêts à procéder à sa mise aux voix.
Mme la secrétaire, par vote nominal, s'il
vous plaît.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
Le Président
(M. Allaire) : Abstention.
Donc, l'amendement
déposé à l'article 80 est adopté.
On revient donc à l'article
80, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'article
80, amendé? Il n'y a pas d'autres interventions? Nous serions donc prêts à
procéder à sa mise aux voix.
Mme la secrétaire,
par vote nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
Le Président
(M. Allaire) : Abstention.
Donc, l'article 80,
tel qu'amendé, est adopté.
Nous revenons donc
maintenant, si vous vous souvenez, à nos blocs. Nous sommes rendus à l'article
82. Mme la ministre, je vous cède la parole pour la lecture et vos
commentaires.
• (21 h 50) •
Mme Laforest :
Oui, oui, oui.
L'article 82 : L'article
236 de la Loi sur la fiscalité municipale (chapitre F-2.1) est modifié par
l'insertion, dans le paragraphe 13° et après «(chapitre E-14.2)», de «à l'égard
d'un établissement autre qu'un établissement de résidence principale».
L'article 82. L'article
82 modifie l'article 236 de la Loi sur la fiscalité municipale afin de prévoir
que la taxe d'affaires ne peut être imposée
en raison de l'exploitation d'un établissement de résidence principale dont
l'exploitant doit être titulaire d'une attestation de classification délivrée
en vertu de la Loi sur les établissements d'hébergement touristique.
L'article 236 actuel,
tel qu'il serait modifié :
«236. La taxe
d'affaires ne peut être imposée en raison [de] :
«[...]13° de
l'activité consistant à fournir à autrui un immeuble résidentiel autre qu'un
immeuble dont l'exploitant doit être titulaire d'une attestation de
classification délivrée en vertu de la Loi sur les établissements d'hébergement
touristique (chapitre E-14.2) à l'égard d'un établissement autre qu'un
établissement de résidence principale ou consistant à fournir aux personnes qui
résident dans l'immeuble ou à leurs visiteurs un bien ou un service connexe qui leur est réservé, dans la
mesure où l'activité est exercée dans l'immeuble ou dans ses dépendances
où le bien ou le service connexe est fourni.»
Alors, évidemment, le
but, c'est de favoriser l'économie touristique collaborative et ne pas imposer
une pression fiscale sur les personnes qui
désirent louer de manière ponctuelle leur résidence principale à des fins touristiques.
Il faut comprendre que ce n'est pas des résidences secondaires, c'est la
résidence principale, donc elle n'est pas louée,
si je peux dire, plusieurs fois durant l'année, et c'est pour mieux encadrer le
phénomène de la location touristique de
type collaboratif. Le gouvernement a adopté le Règlement modifiant le Règlement
sur les établissements d'hébergement touristique, entré en vigueur, déjà, le
1er mai 2020. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Allaire) : Merci à vous. Est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'article 82? Aucun commentaire? Donc, nous serions prêts à procéder à
sa mise aux voix.
Mme la secrétaire,
par vote nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention.
L'article 82 est adopté.
Mme la ministre, je vous cède la parole pour
l'article 83, pour la lecture et vos commentaires. Merci.
Mme Laforest :
L'article 83 : L'article 244.31 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la fin du premier alinéa, de «ou de résidence
principale».
L'article 83. L'article 83 modifie
l'article 244.31 de la Loi sur la fiscalité municipale afin de prévoir que
la catégorie des immeubles non résidentiels ne comprend pas un établissement de
résidence principale dont l'exploitant doit être titulaire d'une attestation de
classification délivrée en vertu de la Loi sur les établissements d'hébergement
touristique.
Autrement dit, même si un immeuble résidentiel
devient visé par la Loi sur les établissements d'hébergement touristique en
raison de la nouvelle classification d'établissement de résidence principale,
il ne sera pas intégré à la catégorie des immeubles non résidentiels et il
continuera de faire partie de la catégorie résiduelle, soit celle à laquelle
une municipalité applique le taux de base aux fins du calcul de la taxe
foncière générale.
L'article 244.31 actuel, tel qu'il serait
modifié :
«244.31. Aux fins de déterminer la composition
de la catégorie des immeubles non résidentiels, on tient compte du groupe
comprenant les unités d'évaluation qui comportent un immeuble non résidentiel
ou un immeuble résidentiel dont l'exploitant doit être le titulaire d'une
attestation de classification délivrée en vertu de la Loi sur les
établissements d'hébergement touristique (chapitre E-14.2) à l'égard d'un
établissement autre qu'un établissement de pourvoirie ou de résidence
principale.»
Alors,
cette disposition... et, évidemment, cette disposition ressemble à la
précédente, pour ne pas imposer une pression
fiscale sur les personnes qui désirent louer leur résidence principale.
Évidemment, ce n'est pas des résidences secondaires, donc ce n'est pas
pour la louer toute l'année, et c'est pour mieux encadrer le phénomène de
location touristique, pour respecter le Règlement modifiant le Règlement sur
les établissements d'hébergement touristique, qui est entré en vigueur le
1er mai 2020. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Allaire) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions ou
commentaires sur l'article 83? Aucun commentaire ou intervention?
Mme la secrétaire,
on va procéder par vote nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest :
Pour.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
Pour.
La Secrétaire :
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
La Secrétaire :
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire :
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols :
Pour.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
Le Président
(M. Allaire) : Abstention.
Donc,
l'article 83 est adopté, ce qui, si je ne me trompe pas, termine le bloc
Hébergement collaboratif. Est-ce que, pour procéder au bloc 4, Pouvoirs
d'aide et fiscalité, on doit changer les équipes de fonctionnaires? Je pense
que oui, hein?
Nous allons donc
suspendre les travaux quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
21 h 55)
(Reprise
à 22 h 21)
Le Président
(M. Allaire) : Alors, nous allons maintenant reprendre les
travaux.
Nous sommes au
bloc 4, Pouvoirs d'aide et fiscalité. Si vous vous souvenez, nous avions
suspendu l'article 130 amendé. J'ai bien compris, dans les interventions
hors micro, qu'on souhaitait maintenant suspendre l'article, également, 131 et
aller directement à l'article 63. Est-ce que c'est le cas?
Mme Laforest :
Oui.
Le
Président (M. Allaire) :
Parfait. J'ai besoin de votre consentement pour suspendre l'article 131,
s'il vous plaît.
Une voix :
Consentement.
Le Président
(M. Allaire) : Parfait, merci. Mme la députée, je vous cède la
parole pour l'article 63, s'il vous plaît, lecture et commentaire. Mme la ministre,
ça va?
Mme Laforest :
Oui.
Le Président
(M. Allaire) : Allez-y.
Mme Laforest : O.K., on est dans le même... Je veux juste vérifier,
on est vraiment dans le même bloc, hein?
Le Président
(M. Allaire) : Oui.
Mme Laforest :
Oui, O.K., c'est bon.
63 :
L'article 90 de la Loi sur les compétences municipales
(chapitre C-47.1) est modifié par l'insertion, dans le paragraphe 1° du
quatrième alinéa et après «l'exploitation», de «d'un marché public,».
Alors,
l'article 63 : Cet article vise à permettre aux municipalités locales
d'accorder une aide financière à tout type de marché public. Les municipalités
locales peuvent accorder, actuellement, en vertu de la Loi sur les compétences
municipales (chapitre C-47.1), une aide financière à un marché public,
mais une telle aide est toutefois assujettie à la Loi sur l'interdiction des
subventions municipales (chapitre I-15). Cette loi empêche les municipalités
d'aider les établissements industriels ou
commerciaux. Certains marchés publics peuvent être assimilés à des
établissements commerciaux, et donc les municipalités ne peuvent venir
en aide à de tels marchés publics, actuellement.
La modification législative
permettra aux municipalités de venir en aide à tout type de marché public, et
ce, sans risque de contrevenir à la Loi sur l'interdiction de subventions
municipales.
L'article 90
actuel, tel qu'il serait modifié :
«90. En outre des
mesures d'aide par ailleurs prévues, toute municipalité locale peut, à l'égard
des matières prévues aux articles 4 et 85 à 89, accorder toute aide
qu'elle juge appropriée.
«Elle peut également
aider financièrement au déplacement ou à l'enfouissement de tout réseau de
télécommunication ou de distribution d'énergie, de même qu'à l'installation
d'équipements devant servir à cette distribution.
«La municipalité
locale peut aussi accorder une aide pour relocaliser sur son territoire une
entreprise commerciale ou industrielle qui y
est déjà présente. Le montant de l'aide ne peut excéder le coût réel de la
relocalisation. «La Loi sur l'interdiction de subventions municipales
(chapitre I-15) ne s'applique pas à une aide accordée :
«1° pour l'établissement ou
l'exploitation d'un marché public, d'un centre de congrès ou d'un centre de
foires;».
Alors, l'objectif de
cet article, c'est d'aider les municipalités locales à accorder de l'aide à
tout type de marché public sans avoir à considérer leur mode d'organisation,
prévoir une exception spécifique à la Loi sur l'interdiction de subventions
municipales, LISM, pour l'aide accordée à un marché public. Alors, on veut
permettre aux municipalités d'encourager les marchés publics — suite
à ce qu'on a vécu avec la pandémie — de tout type et de favoriser
l'autonomie alimentaire des Québécois. En contexte économique de pandémie,
cette mesure apparaît opportune, car elle
est susceptible de valoriser les produits alimentaires québécois et l'achat local.
Sans une exception claire à la LISM, certaines formes de marchés publics
pourraient être assimilées à des établissements commerciaux et conséquents...
être inéligibles à de l'aide municipale. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Allaire) : Merci à vous. Est-ce qu'il y a des interventions
concernant l'article 63? Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Je regardais partout. Merci, M. le Président. En fait, je voulais juste savoir, là, l'exploitation du marché
public, la définition du marché public, on la retrouvait où?
Mme Laforest :
Très bonne question. Je n'ai pas la définition exacte. Je ne sais pas.
Me Paradis.
Mme Nichols :
...la référence.
M. Paradis
(Nicolas) : Merci. Il n'y a pas de définition formelle prévue, là,
dans la Loi sur les compétences municipales, donc c'est plus le sens commun,
là, des mots, là, qui permet de le définir, là, «marché public», entendant habituellement
l'endroit où sont vendus des produits locaux, comme on peut voir souvent pour
les produits agricoles, ou les produits d'artisanat, ou les produits, peut-être,
de différentes natures, créés dans la région, là. Donc, c'est les sens communs,
là, applicables, là, pour la notion de marché public. Il n'y a pas de
définition proprement dite prévue dans la loi sur les compétences. La notion
existe déjà dans la loi sur les compétences, là, par contre.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Bien, si vous dites
qu'il n'y a pas de définition qui existe pour le marché public, donc je présume
qu'ils n'ont pas non plus à être un OBNL ou ils n'ont pas... il n'y a pas de caractéristique
nécessaire au point de vue légal non plus.
Le Président (M. Allaire) :
Me Paradis.
M. Paradis
(Nicolas) : Non, effectivement, un marché public peut être... il pourrait être créé par la municipalité comme telle, la municipalité
pourrait créer son propre marché public. D'ailleurs, c'est quelque chose qui
est permis en vertu de la Loi sur les compétences, elle peut l'exploiter. Un
OBNL pourrait créer, effectivement, un marché public, ça pourrait être aussi
une coopérative. Donc, la forme juridique de celui-ci n'est pas prescrite par
la loi.
Et c'est le pourquoi de cette modification, en
ce que ça vise à aider, dans le fond, un tiers qui pourrait exploiter un marché
public, donc, pour éviter que la Loi sur l'interdiction des subventions
municipales s'applique à celui-ci, parce que c'est l'équivalent d'une entreprise,
que ce soit un OBNL ou une coopérative. Donc, c'est pour permettre à une municipalité
de donner une aide à ce marché public, qui vise assurément à vendre davantage
des produits locaux, là, de la municipalité ou de la région concernée.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Oui. Bien, juste peut-être
me le faire confirmer, étant donné... Puis je vais donner, là, l'exemple chez
nous, il y a un marché public à tous les mercredis dans le stationnement du centre
communautaire, où c'est des regroupements de marchands qui se présentent, qui
viennent puis qui vendent leurs propres produits. Mais ça peut être n'importe
quel marchand qui vient, tant qu'il rentre, dans le fond, dans le... que ça
soit organisé par la ville ou que ça soit organisé par ce regroupement-là, qui
peut être aléatoire, n'importe quand, ça rentre dans la définition. C'est ce
que je comprends?
M. Paradis (Nicolas) :
Effectivement, oui, oui. Je donne l'exemple des produits locaux parce que c'est
usuellement ce qu'on voit, mais, je veux dire, ça peut venir de l'autre région
aussi et sans problème, là. Il n'y a pas de difficulté à cet égard-là, là,
mais, oui, effectivement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Quand on a eu les
consultations particulières, là, ce n'est pas un sujet, là, qui a... en tout
cas, de mémoire, là, il n'y a pas de groupes qui sont venus faire... qui ont
présenté officiellement cette demande-là. Je n'ai pas entendu de municipalité,
je n'ai pas entendu de groupe, je comprends, là, qu'on veut favoriser l'achat
local, les produits de chez nous, ça fait que c'est pour ça que je me demandais
cette demande-là vient expressément d'où. Est-ce que c'est plutôt une volonté...
Mme Laforest : ...en fait,
c'est durant la pandémie, tout l'été, même avant et après l'été, il y a
plusieurs municipalités qui offraient des marchés publics. Par contre, cet été,
on a eu vraiment une demande accrue de marchés publics, alors les municipalités
nous demandaient si c'était possible de les aider financièrement pour leurs
marchés publics.
Évidemment, on s'est dit : Si on commence à
aider une municipalité, soit... peu importe la manière qu'on l'aurait fait...
puis on s'est aperçu que la loi était comme moins bien structurée pour pouvoir...
pour que les municipalités puissent aider aussi l'installation des marchés
publics. Parce qu'il n'y a pas juste tous les... par exemple, des agriculteurs,
ou peu importe le commerce, qui veulent venir vendre leurs produits dans un
marché public, mais il y a toute l'installation, donc, à ce moment-là, la
municipalité essayait de voir, avec les gens, qui... les exposants, qui pouvait
l'aider à défrayer les coûts pour monter un marché public. Puis c'est là qu'on
s'est dit : Ça a été incroyable, cet été, 2020, malheureusement ou
heureusement, on a parlé beaucoup d'autonomie alimentaire, alors c'était... on
a dit : On a trop eu de demandes des municipalités, on va améliorer cette
loi-là, je veux dire, si je peux dire, pour les marchés publics. Puis il y a
aussi des municipalités qui voulaient aider, peut-être, le marché public qui
n'était pas immédiatement sur son secteur, dans son secteur ou dans le village
à côté. Ça fait que c'est aussi pour permettre, aussi, d'aider le marché public
qui n'est pas nécessairement dans la municipalité.
Alors, vu la demande... les demandes très, très,
tu sais, augmentées pour les marchés publics, c'est là qu'on a dit : On va
donner la possibilité, si des municipalités le veulent, évidemment, d'aider
pour les marchés publics. Puis, au niveau des marchés publics, il y a plusieurs
modes de marchés publics : il y en a qui relèvent de la municipalité, il y en a que c'est des coopératives, il y en a que c'est des
entreprises. Alors, la Loi sur l'interdiction de
subventions municipales, au niveau des marchés publics, ne permettait pas
cette possibilité-là. Ça fait que c'est pour ça qu'il faut le passer par
article de loi, qu'on vient faire aujourd'hui.
• (22 h 30) •
Alors, la Loi sur l'interdiction des subventions
municipales s'applique à toutes les formes d'aide d'établissements commerciaux
et industriels aussi, à moins qu'il n'y ait une disposition législative qui le
prévoie autrement. Alors, évidemment, on vient aider au niveau des compétences
municipales pour que cette aide puisse se distribuer, si je peux dire.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre.
Je regarde l'heure, il est déjà
22 h 30, ça termine la présente session.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Bonne fin de soirée, tout le monde.
(Fin de la séance à 22 h 31)