(Dix heures)
Le
Président (M. Huot) : À l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour, tout
le monde. Je déclare la séance de la
Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je vous rappelle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de vos appareils cellulaires, s'il vous plaît.
La commission est réunie aujourd'hui afin de
procéder à l'interpellation du député de Berthier à la ministre responsable de
la région de la Mauricie.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. St-Denis
(Argenteuil) est remplacé par M. Huot (Vanier-Les Rivières); M. Gaudreault (Jonquière), par M. Villeneuve
(Berthier); et M. Laframboise (Blainville), par M. Martel
(Nicolet-Bécancour).
Le Président (M. Huot) : Merci
beaucoup. Je vous rappelle rapidement le déroulement de l'interpellation. Dans un premier temps, le
député de Berthier
aura un temps de parole de 10 minutes, suivi de la ministre pour
également une période de 10 minutes.
Par la suite, des périodes de cinq minutes seront allouées à la manière
suivante : d'abord, un député
de l'opposition, ensuite la ministre, un député formant le gouvernement, ainsi de suite. 20 minutes avant la fin de la séance, j'accorderai 10 minutes de conclusion
à la ministre et un temps égal de réplique au député de Berthier.
Je comprends aussi qu'il y a
une entente à l'effet que le deuxième
groupe d'opposition interviendra lors
de la troisième et de la sixième période d'intervention.
Alors, maintenant,
puisque nous avons commencé à l'heure, nous sommes corrects. Donc, je cède
immédiatement la parole au député de Berthier pour une période de
10 minutes.
Exposé du sujet
M. André Villeneuve
M. Villeneuve : Merci. Merci,
M. le Président. Je veux vous saluer
ainsi que l'équipe qui vous accompagne. Je veux saluer, bien sûr, Mme la
ministre ainsi que le député,
qui vous accompagne, de Maskinongé, monsieur — ah!
je ne peux pas nommer son nom,
excusez — le député de Maskinongé, voilà. Je veux saluer aussi les gens qui vous
accompagnent et je veux saluer, bien sûr, mon redoutable recherchiste,
qui est avec moi ce matin.
M. le Président, vous vous demandez peut-être, tout comme la ministre se le demande, elle
aussi, probablement, pourquoi une interpellation sur la Mauricie. Je vous répondrai tout d'abord : Parce que
les gens qui l'habitent sont tout simplement extraordinaires et que la région tout entière est tout aussi extraordinaire. Je pense que, là-dessus, on va
être d'accord. Les Mauriciennes et les
Mauriciens sont des gens accueillants, chaleureux, et leur notoriété dépasse
largement les frontières de la région, voire
du Québec. La ministre du Tourisme pourrait, j'en suis certain, vous en parler
et peut-être vous en parlera-t-elle
et sera d'accord avec moi, la plus grande richesse de la Mauricie, c'est
d'abord et avant tout les gens qui
l'habitent, les gens qui y vivent. C'est ça, la grande richesse de la Mauricie.
Créatifs, innovateurs, entrepreneurs, voilà ce qui, sans être exhaustif, peut les décrire. Nous verrons d'ailleurs, au
cours de cette interpellation, quelques exemples de ce génie qui anime
les gens de ce pays.
Parlant de
génie créatif, il me vient à l'esprit immédiatement la création de Digihub, M.
le Président. Aussi, pensons au
renouveau extraordinaire de la ville de Trois-Rivières, aussi bien sur les
plans économique et culturel que sur celui de l'urbanisme. Et là on pourra parler du joyau qu'est l'UQTR, de la Cité
de l'énergie, de l'amphithéâtre, et on pourrait ainsi continuer pendant encore longtemps cette liste.
D'ailleurs, j'invite la ministre et le député de Maskinongé à la
compléter, mais force est de constater que le temps manquera parce qu'elle est
très longue, M. le Président.
Ajoutez à cela un territoire magnifique, des
paysages à couper le souffle, forêts, lacs, montagnes, rivières,
fleuves. J'en sais quelque chose, M. le Président, puisque, depuis que je suis tout petit, je ne
manque jamais une occasion d'y séjourner ou de tout simplement venir y
faire un tour.
La Mauricie
est aussi une région qui s'illustre par une histoire fabuleuse, peuplée de
défricheurs, d'explorateurs et de
bâtisseurs. En fait, on ne peut penser à la Nouvelle-France sans penser à la
Mauricie, et vice versa. L'histoire de la Mauricie, c'est l'histoire de
cette belle et folle aventure qui se déroule depuis la Nouvelle-France jusqu'au
Québec d'aujourd'hui. Tout au long de leur histoire, et de manière
remarquable, les Mauriciennes et les Mauriciens ont su bâtir leur avenir et celui du Québec.
Ils ont su développer, construire et innover dans plusieurs
domaines, avec ou sans le soutien du gouvernement du Québec. Ce sont
pour toutes ces raisons que j'estime que l'heure est maintenant venue pour le gouvernement
du Québec d'être à nouveau un véritable partenaire de la Mauricie.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais m'adresser
aux travailleurs d'ABI et à leurs familles, qui sont actuellement touchés par
un lock-out, M. le Président. Sachez que nous sommes de tout coeur avec vous et
que nous déplorons la situation actuelle. Cette situation doit trouver rapidement un dénouement. Bien
que ce soit un conflit de travail impliquant une entreprise privée, M.
le Président, il faut
aussi rappeler que le gouvernement accorde à l'entreprise un tarif
d'électricité réduit. Partant de là, le gouvernement doit assumer ses responsabilités, dont celle de mettre tout en oeuvre pour que
ce conflit se règle et que les travailleurs puissent retrouver leurs emplois rapidement,
et ce, dans le respect et la dignité.
Maintenant, je veux revenir sur la nécessité que
le gouvernement du Québec redevienne un partenaire pour la Mauricie, M.
le Président. D'ailleurs,
le titre de l'interpellation est assez révélateur : absence de leadership mauricien autour de la table du Conseil des ministres. Depuis trop
longtemps, la région n'a pas eu, de la part du gouvernement libéral, la reconnaissance et l'appui qu'elle a pourtant
largement mérités. Le message que nous lançons aujourd'hui au
gouvernement libéral est donc le
suivant : Si vous n'aidez pas, est-ce que c'est possible de ne pas nuire?
Eh bien, M. le Président, il semble que ce soit trop demander.
J'entre
maintenant dans la partie un peu plus sombre de mon exposé, mais
malheureusement cela est nécessaire, la
situation doit être mise au jour, M. le Président. Aussi, je considère que nous
sommes en droit aujourd'hui de nous poser la question suivante : Les
députés libéraux, à défaut de soutenir la région comme ils auraient dû le faire
auprès du gouvernement, ont-ils, par la mise en place de politiques
d'un autre âge, M. le Président, nui à son développement? Vous conviendrez avec moi que la question mérite
d'être débattue.
Et là, M. le
Président, je voudrais être très clair, n'y voyez surtout pas une quelconque
contestation de notre part du choix
de leurs représentants par les électeurs de la Mauricie. Nous respectons
totalement ce choix démocratique. Voyez-y plutôt un exposé de l'implacable réalité et la véracité des faits.
D'ailleurs, avant de passer aux faits, permettez-moi de citer une déclaration du président de la France, feu
M. Mitterrand, qui disait : «Le peuple ne se trompe jamais, mais on
peut tromper le peuple.»
Alors,
allons-y avec des faits. D'abord, on se souviendra que la députée de Laviolette
a dû démissionner de son poste de
ministre déléguée à la Santé en 2003 pour des raisons, disons, d'éthique.
Quelques mois plus tard, elle réintégrait le Conseil des ministres, cette fois à titre de ministre déléguée aux
Transports. Puis, en 2007, elle fut nommée ministre en titre des Transports. On peut présumer que son
passage à la commission Charbonneau lui coûta probablement une place
lors de la formation par le premier ministre
actuel de son cabinet en 2014. Mais, coup de théâtre, quelques mois plus tard,
le premier ministre lui confie le ministère du Tourisme et, par la même
occasion, la nomme responsable de la région de la Mauricie. Nous avons au moins
cela en commun, Mme la ministre.
Il faut aussi
souligner la présence de trois autres députés en Mauricie, trois autres députés
libéraux. M. le Président, nous voilà
au coeur de l'affaire. En effet, comment expliquer que quatre députés, tous
libéraux, dont une ministre, ne soient pas
intervenus pour empêcher et dénoncer des mesures pourtant toxiques pour le
Québec, bien sûr, mais aussi et surtout pour la Mauricie? Pourrait-on y voir là de la loyauté envers leur chef?
Et c'est probablement le cas, mais la loyauté des députés doit aussi être... en fait, je devrais
dire, doit être, au premier chef, envers leurs commettants et leur région.
Lorsque le premier ministre décida, en 2014,
d'appliquer à la lettre — je dis bien «à la lettre» — le programme de la CAQ, les députés libéraux, tous en choeur, s'écrièrent :
Bravo! Quant aux députés de la CAQ, ils revendiquèrent être l'original et non
une simple copie, mais ça, c'est une autre
histoire, M. le Président. Les députés libéraux commencèrent alors sans tarder
la mise en oeuvre du plan caquiste. Et c'est
à ce moment précis que nous aurions pu espérer qu'au moins certains
d'entre eux mettent, comme on dit, leur pied
à terre et ainsi se lancer à la défense de leur région. Nous sommes loin ici de
députés de la trempe de Claude Pinard,
ancien député de Saint-Maurice, qui, pour une simple rupture de services qui,
malheureusement... il y avait eu un mort, il faut le déplorer, bien sûr,
mais il avait mis son siège en jeu pour régler la situation.
Alors, pour
ce qui est des quatre députés de la Mauricie, M. le Président, il n'en est
rien. Vous voulez des exemples concrets
et probants? Quand les conférences régionales des élus, les CLD furent
démantelés, quand les mesures d'austérité en santé et en éducation
furent décrétées, eh bien, ni la ministre ni ses collègues de la région ne se
sont objectés à ces politiques. Pire encore,
ils ont allègrement et avec entrain participé à la mise en place de ces mesures
qui ont fragilisé, comme si c'était
possible, les plus vulnérables de notre société, nos aînés, nos enfants, nos
jeunes, les personnes souffrant de handicaps.
Coupures de services sur coupures de services, rationnement sur rationnement,
le plan caquiste était à l'oeuvre, M. le Président.
Bien sûr, ils
vous diront qu'il fallait mettre de l'ordre dans la maison, atteindre
l'équilibre budgétaire. Mais où étaient-ils
donc en 2015 lorsque ledit équilibre budgétaire a été atteint? M. le Président,
je ne peux pas vous dire où est-ce qu'ils
étaient, mais force est de constater qu'ils n'ont rien fait pour empêcher cela.
Bien au contraire, ils ont accepté le mot d'ordre du premier ministre de continuer de couper dans les services aux
plus vulnérables. Pourquoi? Pour se constituer un butin électoral. J'en veux pour preuve la déclaration du premier
ministre de la semaine dernière à Québec indiquant qu'il ne fallait pas présenter les baisses d'impôt comme
un cadeau, mais qu'on n'avait pas besoin de tout l'argent envoyé pour faire la job. À ce sujet, M. le Président, je vous
invite à lire l'article de la journaliste Josée Legault du 6 février
dernier dans LeJournal de Montréal, dont le titre évocateur est Tout
simplement dégoûtant. Ça donne une bonne idée de la situation à ce
chapitre. Le butin accumulé est maintenant considérable, comme le démontrent
les pluies de bonbons électoraux qui ont
commencé à tomber un peu partout sur le Québec en cette année électorale et qui
continueront certainement à tomber
jusqu'à l'automne et aussi en Mauricie, j'imagine bien. Finalement, le
gouvernement finance de nouveaux services avec l'argent provenant des
coupures de ces mêmes services.
M. le
Président, au cours de cette interpellation, nous aurons l'occasion d'échanger
sur la région de la Mauricie avec
certains membres de la partie gouvernementale. Tout comme nous, et avec raison,
ils vous diront que les habitants de la
Mauricie sont fiers et amoureux de leur région et du Québec. Tout comme nous,
M. le Président, ils vous diront ou ils vous parleront de leurs réussites et de leurs nombreux succès. Tout
comme nous, ils vanteront l'extraordinaire sens de l'entrepreneuriat des gens de ce coin de pays. Et
ils auront raison de le faire parce que, M. le Président, tout cela est
vrai. Ce qui est aussi vrai, M. le
Président, c'est que la Mauricie a traversé des périodes difficiles au cours de
son histoire et qu'elle a toujours réussi à se relever, et de belle
façon. Cependant, le gouvernement du Québec peut et doit faire mieux pour accompagner les Mauriciennes et les Mauriciens, qui en ont
autant besoin que d'autres régions du Québec, ce qui, manifestement, au cours
des années libérales, ne fut pas toujours le cas.
M. le
Président, je reviens sur les coupures en santé, en éducation, où les gens les
plus vulnérables de notre société ont
été touchés de plein fouet. Et ce n'est pas le Parti québécois qui dit ça.
Lisez les journaux, regardez la Protectrice du citoyen, écoutez la
Protectrice du citoyen, c'est très clair, M. le Président, ce n'est même plus à
prouver, tout cela.
Comment se
fait-il, M. le Président, que les quatre députés de la Mauricie n'ont pas mis
leur pied à terre? Comment se fait-il
qu'ils ne se sont pas insurgés contre de telles pratiques? Lorsque vous savez
que l'équilibre budgétaire est atteint, mais que vous continuez à sabrer et à couper chez les plus vulnérables
de la société, M. le Président, c'est innommable comme façon de faire. On se serait attendu que les députés de la
Mauricie, M. le Président... Parce qu'être député, là, que vous soyez au Conseil des ministres ou non, là,
être député, c'est d'abord et avant tout travailler pour votre monde,
protéger votre monde, être avec eux autres.
Et on constate, M. le Président, que ça n'a pas été toujours le cas et vous
verrez, avec les autres éléments de ma présentation, M. le Président,
que, malheureusement, dans beaucoup de dossiers, ce ne fut pas le cas. Merci.
• (10 h 10) •
Le
Président (M. Huot) : Merci. Merci, M. le député de Berthier.
Maintenant, c'est au tour de Mme la ministre du Tourisme, ministre responsable de la région de la Mauricie. Vous avez
10 minutes pour vos déclarations d'ouverture.
Réponse de la ministre
Mme Julie Boulet
Mme Boulet :
Alors, merci infiniment, M. le Président. Vous me permettrez, d'entrée de jeu,
M. le Président, de saluer mon
collègue, alors, M. Plante, le député de Maskinongé. Je voudrais également
remercier les gens de mon cabinet qui
sont ici et également notre recherchiste, en arrière, Marc, qui a été d'une
précieuse aide, là, pour nous chercher de l'information particulière,
plus pointue sur des dossiers lors de notre préparation pour cette
interpellation-là.
Alors, c'est avec grand plaisir qu'aujourd'hui
on va parler de la Mauricie. Puis, à la limite, j'oserais dire que l'opposition nous donne une belle vitrine, une
belle tribune pour dire tout ce qu'on a fait en Mauricie, parce qu'il y a
des députés qui ne savent peut-être pas tout
ce qui a été fait. Mais moi, je me sens un peu privilégiée parce que,
sincèrement, nous sommes cinq députés en
Mauricie, et je peux vous dire, M. le Président, que ce sont vraiment... nous
sommes tous très, très, très présents
sur le territoire. Nous sommes très proches de nos commettants, très proches de
la population, à l'écoute de ces gens-là, de leurs besoins, de leurs
préoccupations, de leurs inquiétudes.
Ça fait
partie de... Je dis souvent : Quand on s'en va en politique, il faut aimer
les gens. Moi, c'est la raison première de mon engagement en politique. Il faut aimer les gens, il faut être
capable de se mettre à leur service parce qu'on est là pour ça, c'est la mission première de notre
engagement. Ce n'est pas de faire de la partisanerie politique, puis je
pense que ce n'est pas ça, le but ultime de
notre engagement. Et, moi, ça fait bientôt 17 ans, M. le Président, que je
suis députée du comté de Laviolette,
alors, 17 années, réélue à six reprises. Et Dieu sait que j'ai un grand
territoire. Alors, tout le monde sait ici
que mon comté est parmi les plus grands comtés au Québec, près de
40 000 kilomètres carrés. Alors, je parcours ce territoire-là à toutes les semaines et je vais
rencontrer tous les gens sur mon territoire, et c'est toujours avec un grand
bonheur.
Je dis
souvent, M. le Président, qu'un jour, quand je quitterai la politique, ma plus
grande richesse, ça sera ces gens-là,
les entreprises que j'aurai rencontrées. Et je suis convaincue que c'est la
même chose pour vous, M. le Président, puis c'est la même chose pour mon collègue. C'est un travail, c'est une
profession ou un travail qui nous permet de s'enrichir auprès de cette
population-là.
Alors,
évidemment, ça me fait plaisir de parler de la Mauricie parce que, vous savez,
notre région a un parcours un peu
atypique. Mais, au cours des dernières années, cette région-là a évolué
grandement. Elle a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de progrès. Elle a parcouru un grand chemin dans les dernières
années. Donc, on se rappelle tous que c'est une région qui a été
toujours fortement industrialisée. Alors, notre tissu économique était basé sur
la grande entreprise, essentiellement. Donc,
on avait des entreprises comme l'Alcan, la Belgo, la Laurentide, Aleris, la
Kruger, la Wayagamac. Alors, ça a toujours été la base de notre tissu
économique, de grandes entreprises qui créent beaucoup d'emplois, qui génèrent de bons salaires, qui génèrent des bons
fonds de retraite pour les travailleurs. Alors, ça a toujours été notre
base économique chez nous.
Malheureusement,
au fil des ans, on a vécu, et de façon, je vous dirais, assez intense et
rapprochée, la fermeture de l'Alcan,
de la Belgo, de la Laurentide, d'Aleris. Les grandes papetières comme la Kruger
et la Wayagamac n'ont pas fermé,
heureusement, mais ont dû se rediriger vers une autre production, parce qu'on
sait que le papier journal, à travers la planète, il y a une diminution importante de la consommation de ce
produit-là. Donc, ils ont eu l'obligation de se moderniser, de se renouveler, de faire une nouvelle
production, et je vais y venir parce que le gouvernement a été un partenaire
de ces enjeux-là, mais on a perdu de la grande entreprise,
donc on avait l'obligation, tout
le monde, en Mauricie, de
reconvertir notre tissu économique.
Alors, je
peux vous dire qu'après quelques années qui ont été particulièrement difficiles
on peut aujourd'hui dire que la
Mauricie, elle est fébrile, elle est effervescente, elle a parcouru un long
chemin, relevé de nombreux défis, mais aujourd'hui
on peut dire «mission accomplie», et on est tous très fiers. On est tous très
fiers de voir la situation économique actuelle
de la Mauricie, le chemin parcouru. Et, quand on pense au taux de chômage, qui
est passé de 9,3 % en avril 2014 à 5,2 % aujourd'hui, M. le
Président, c'est du jamais-vu. Alors, aujourd'hui, là, on ne cherche pas des
emplois, aujourd'hui... Même les
entreprises, avant, on disait : On manque de main-d'oeuvre. Puis ça, ça se
passait à Montréal puis à Québec.
Mais mon collègue pourra vous en parler abondamment, dans Maskinongé, dans le
comté de mon collègue, les entreprises ont beaucoup, beaucoup besoin de main-d'oeuvre, pas deux,
trois personnes, c'est à coup de 200, à coup de 300, on cherche des travailleurs, M. le Président. Et ça, c'est un
contexte, là, qu'on voit maintenant en Mauricie, qu'on n'a jamais vu, mais qui se voit également partout,
dans toutes les régions du Québec. Alors, c'est une situation
particulière.
Vous savez,
le territoire de la Mauricie, il est grand, il est vaste, il y a des
particularités socioéconomiques très différentes
d'un pôle à l'autre. Quand on est à Trois-Rivières — et le collègue de Bécancour le sait — c'est plus technologique, des entreprises innovantes, en télécommunications
beaucoup, dans la stratégie numérique. Quand on arrive dans le secteur... chez mon ami, c'est beaucoup le
vêtement, c'est plus le manufacturier. Et, quand on arrive dans le
secteur plus au nord, on a la forêt qui
prend beaucoup de place encore, même si ça a été difficile de passer à travers
les différentes crises au niveau de
l'industrie forestière, la forêt qui est encore très présente, les scieries,
alors, qui créent des emplois et qui sont encore vraiment des
entreprises structurantes qui définissent encore l'économie de la
Haute-Mauricie.
Si vous me
permettez, je vais parler un tout petit peu, évidemment, de l'industrie
touristique parce que, quand on parle de diversifier notre tissu économique,
vous comprendrez que la ministre du Tourisme, elle se sent directement interpelée. La Mauricie, c'est un terrain de jeux
exceptionnel pour l'industrie touristique. C'est 440 millions de
recettes touristiques par année,
14 000 emplois et 1 300 entreprises. Nous sommes la sixième
région touristique en importance au Québec
sur 17 régions, en sixième position. Alors, après Montréal, Québec,
l'Estrie, les Laurentides, c'est la Mauricie. Alors, franchement, on peut dire que, de ce côté-là, cette
conversion-là, on l'a vraiment... On sait très bien que le tourisme, c'est une force, c'est une puissance qu'on a chez
nous, et on l'a exploitée. Alors, on peut penser au tourisme de nature
et d'aventure, au tourisme autochtone, au
tourisme... agrotourisme et au tourisme événementiel. Au niveau
événementiel, M. le Président, alors, bien là, on est vraiment très, très bons.
Alors, on est la troisième région du Québec en termes d'importance de tourisme événementiel. Et le tourisme événementiel, ça
fait un peu partie de notre ADN, au Québec, de notre marque de commerce. C'est une vitrine exceptionnelle pour le
Québec à l'international, et on fait des produits qui sont... un produit d'appel touristique
extraordinaire. On n'a qu'à penser au Festival western de Saint-Tite, M. le
Président, qui vient de faire une étude
méthodologique, là, la même étude que le Grand Prix de Montréal, la même étude,
sur les mêmes bases, avec une
clientèle centrée, et le festival génère des retombées à la hauteur de
45 millions de dollars. Alors, ils sont parmi les meilleurs au Québec, et tout ça se fait dans un petit
village, et tout le monde le sait ici, dans un petit village qui a à
peine 4 000 de population. Et, pendant notre événement, ils reçoivent
600 000 personnes dans un village de 4 000, où il n'y a pas d'hôtels, il n'y a pas d'auberges, il n'y a
pas d'hébergement. Alors, c'est toute la population qui a décidé de soutenir cet événement-là, d'être un
partenaire et d'accueillir l'ensemble de ces touristes-là, alors, oui, on
peut s'en féliciter.
• (10 h 20) •
Alors, M. le
Président, mon collègue et moi, on a beaucoup de choses à dire, alors on aura
du temps pour faire cet échange-là.
Mais je vais juste clore, si vous me permettez... une parenthèse sur les
commentaires du collègue. Alors, le plus gros coup qu'on a eu à subir au cours des dernières années en Mauricie,
M. le Président, c'est la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly. Et c'est le Parti québécois
qui a mis la clé dans la porte de la centrale nucléaire. Alors, le collègue
fait signe que, oui, il est fier de ça. Il
est fier de ça, mais tantôt il va nous dire, par contre, qu'il manque d'emplois
ou d'autres choses comme ça, mais c'est cette centrale nucléaire là qui
produisait à peu près 3 % de notre énergie au Québec, qui permettait de
diversifier notre portefeuille énergétique, qui était zéro gaz à effet de
serre. Alors, ça n'a pas tout des avantages,
mais ça n'a pas tout d'inconvénients. Mais chez nous, c'était
2 400 emplois, une masse salariale de plus de 50 millions
de dollars. Et, sincèrement, il ira se présenter voir les travailleurs de cette
entreprise-là, de la centrale, encore aujourd'hui
il y a des cicatrices profondes que ces gens-là n'oublieront jamais. Alors,
c'est le Parti québécois qui a fermé cette
centrale nucléaire là et qui a créé, vraiment, une vague, une onde de choc chez nous au niveau de ces travailleurs-là.
Alors, pour
le reste, M. le Président, M. le
Président, on est privilégiés. Alors,
il y a eu un fonds de diversification qui
a été mis en place. Alors, on aura la chance, l'opportunité, tout à l'heure, d'en définir le bilan, les actions qui ont été posées suite à ce Fonds de diversification là. On
vous parlera également de toutes les annonces que nous avons
faites, des annonces structurantes,
porteuses, des projets qui vont redéfinir l'économie de la Mauricie. On
a également le fonds d'aide au rayonnement des régions qui a été mis en place par notre
gouvernement. C'est 21 millions
de dollars sur cinq ans qui est donné aux élus, aux gens qui sont imputables dans les régions, qui vont pouvoir
décider eux-mêmes. Alors, ce n'est pas
dans les bureaux à Québec que ça va être décidé. 21 millions de dollars
qu'on donne aux élus pour qu'ils puissent décider de soutenir et
d'accompagner des initiatives.
Argumentation
Le
Président (M. Huot) : Merci. Merci, Mme la ministre. Merci, Mme
la ministre. Nous allons maintenant débuter la période d'échange. Nous avons une période de 80 minutes pour six
blocs d'échange. Donc, M. le député de Berthier, vous avez la parole
pour un maximum de cinq minutes.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. En entrant dans le salon bleu tantôt, la ministre m'a
dit, à micro fermé, que je perdais mon temps ici à parler de la
Mauricie. Mais non, on ne perd pas notre temps, M. le Président, à parler de la
Mauricie, parce que je suis heureux d'avoir entendu la ministre décrire,
effectivement, que la Mauricie, comme je le disais dans mon
introduction, c'est une région extraordinaire avec des gens extraordinaires.
M.
le Président, je vais prendre la balle au bond. La ministre vient de dire qu'il
y a un fonds de diversification économique de 200 millions qui a
été mis en place par le Parti québécois. En 2009, M. le Président, en 2009, le
Parti québécois a émis un communiqué, en
décembre 2009, disant que la
centrale Gentilly-2 serait fermée. Lors de la campagne de 2012, M. le Président, notre position était
très claire : avec le gouffre financier de Point Lepreau au Nouveau-Brunswick,
où tout dérapait, il
n'était pas question... Et ce que la ministre ne dit pas, M. le Président,
c'est qu'ils le savaient, eux
aussi, qu'on s'en allait dans le mur avec
ça. Ils le savaient et ils ne l'ont pas dit durant la campagne, monsieur. Ils ont patiné comme les meilleurs patineurs artistiques,
présentement, là, aux Olympiques. Ils ont patiné, mais les gens ne sont pas
dupes, les gens savent que c'était inévitable, la fermeture.
Parlant
du Fonds de diversification de 200 millions, M. le Président, non
seulement ce fonds-là a permis de faire des projets qui, à terme, au bout de 15 ans, devraient atteindre
3,5 milliards au total, mais a permis et permettra de créer, à terme, 40 000 nouveaux emplois, des emplois
de qualité, M. le Président, avec des salaires plus élevés que qu'est-ce
qui aurait pu se donner à Gentilly-2. Alors,
M. le Président, on n'est jamais fiers d'être obligés de poser un geste comme
celui de la fermeture de Gentilly-2. On ne
peut pas dire, comme la ministre nous a dit tantôt, qu'on était fiers de ça. Ce
n'est pas une question de fierté,
c'est une question de s'assurer de faire le choix qui était, à ce
moment-là, nécessaire
de faire, et on l'a fait. Je pense qu'on peut plus parler de courage, M. le Président. Je pense que le qualificatif de la ministre
n'est peut-être pas... je
pense que «courage» va mieux en termes de qualificatif.
M. le Président, je veux vous parler de Digihub,
Digihub. Alors, le gouvernement n'a jamais voulu appuyer ce projet-là.
Nous, au Parti québécois, on l'a fait parce qu'on y croyait. On croyait en ce
projet-là, M. le Président. Et la première
ministre, d'ailleurs, de l'époque, Mme Pauline Marois, avait annoncé
1 million de dollars pour venir en aide au projet. Et en novembre 2013 l'ex-ministre péquiste Mme Élaine Zakaïb est allée à Shawinigan
pour annoncer une bonne nouvelle, cette fois un montant de
1,2 million de dollars qui était accordé pour la réalisation de la Station
du numérique, qui allait devenir
Digihub. Alors, M. le Président, nous avons posé des gestes pour la Mauricie,
et c'est important de le dire. Et ça,
c'est un projet tellement innovateur, et les députés, cinq députés libéraux, de
la Mauricie, M. le Président, n'ont pas été à la hauteur, je vous
dirais, quant à ce développement de projet là innovateur parce qu'ils n'ont pas
su le comprendre ou investir dans ce projet-là.
M.
le Président, je ne peux pas parler de la Mauricie sans parler de la crise
forestière ou des crises forestières. Et, encore là, M. le Président, rappelez-vous, le gouvernement libéral de
l'époque, au début des années 2000, avait prévu que la crise financière, à terme, ça serait une perte de
300 emplois. M. le Président, perte de plus de 2 000 emplois,
elle en a parlé tantôt, la
ministre : Laurentide, Grand-Mère; Belgo à Shawinigan; fermeture de Fermco à Saint-Adelphe; fermeture
de scierie Crête, Saint-Séverin; réduction
du personnel, scierie Rivière-aux-Rats; fermeture usine Groleau, Sainte-Thècle;
réduction d'emplois dans une usine de
Wayagamack. Alors, M. le Président, le gouvernement libéral a lancé
plusieurs plans, ça, on va leur accorder,
ils ont lancé plusieurs plans en foresterie. Le problème, c'est qu'un plan
après l'autre, M. le Président, ça ne
fonctionnait pas. Il n'était pas possible pour les entrepreneurs de décaisser
l'argent, d'obtenir l'argent des prêts.
Alors, imaginez la difficulté. Alors, M. le Président, la forêt, c'est un
incontournable en Mauricie, on doit l'appuyer. Il faut que le
gouvernement du Québec soit davantage à l'écoute des gens de la Mauricie à ce
sujet-là.
M. le Président, je
sais que le temps file, mais je veux vous parler rapidement, puis j'y
reviendrai tantôt, des inondations. Je sais
que le député de Maskinongé est sorti sur les inondations. Et les chiffres que
j'ai vus... Et j'ai parlé à des gens sur le terrain. Les gens sont en
colère par rapport aux inondations, ils sont en colère. Le chiffre que j'ai vu,
c'est qu'il y aurait eu un déboursé de
1 650 000 $ dans le dossier, actuellement. Il y aurait eu deux
pertes de maisons, on enlève 300 000 $,
il reste 1 250 000 $, divisé par 308 personnes, ça fait
4 000 $ par personne, par maison. Ça paie à peine les sacs de
sable, M. le Président.
Alors,
le gouvernement s'est embourbé totalement dans ce dossier-là. S'il avait suivi
la marche à suivre qu'on a prise,
nous, au Parti québécois, dans le cas de Mégantic, peut-être il aurait pu s'en
inspirer. Ce n'est pas normal qu'après un an, M. le Président, tout près d'un an, que les gens soient encore dans
cette situation-là intenable. Et ils sont en colère, et ils ont raison de l'être. Et on ne me fera pas
accroire, M. le Président, qu'on n'a pas l'appareil qu'il faut au Québec.
L'État québécois est capable de gérer ça. C'est une question de volonté...
Le Président
(M. Huot) : Merci, M. le député de Berthier. Mme la ministre, la
parole est à vous.
Mme Boulet :
Alors, merci, M. le Président. Alors, d'entrée de jeu, je vais revenir sur le
dossier de Gentilly. Puis je suis
contente, on a avec nous le député de Nicolet-Bécancour, donc c'est carrément
chez lui, alors je suis convaincue que lui aussi, il pourrait jaser longtemps là-dessus. Alors, quand le député de
Berthier dit : C'est nous autres qui a décidé de la fermer, mais le Parti libéral voulait la fermer...
Quand on est n'est pas capable d'assumer que c'est nous autres qui a
fait quelque chose, ce n'est pas drôle, hein? Quand on est obligé de
dire : Les autres avant nous voulaient le faire... Imaginez-vous, il le sait, lui, il est dans la tête du premier ministre
du Québec, il sait qu'est-ce que le premier ministre voulait faire. Aïe! Wow! C'est toute une défense.
On l'a fermée, mais les autres avant nous voulaient le faire. Wow! C'est
fort, c'est fort, fort.
Et
l'autre chose, M. le Président, premièrement, moi, j'étais là, je n'étais pas
de l'autre côté, j'étais à côté du premier ministre, puis je peux vous dire que la bataille, on ne l'avait pas
perdue. Ce n'est pas vrai qu'on avait décidé de la fermer, je peux vous
le dire, M. le Président.
L'autre
chose, il nous dit : C'est nous autres qui avons mis en place un fonds
puis on va créer 40 000 emplois avec ça. Alors, je n'ai rien contre le fonds de Gentilly, on est contents de
l'avoir, puis on l'a exigé, puis on l'a demandé, puis le collègue de Bécancour va sûrement en parler, mais
votre 40 000, là, au PQ, là, vous en aviez fumé du bon,
40 000 emplois. Il y en a
4 000 de créés à l'heure actuelle, de créés ou sauvegardés avec plus de la
moitié de l'argent. On est loin du 40 000. M. le député de
Berthier, 40 000, vous rêviez en couleurs. Alors, c'est ça...
M. Villeneuve :
M. le Président, j'aimerais que la ministre...
Le
Président (M. Huot) : Oui, un instant, un instant, un instant. On
évite de s'interpeler. Vous aviez la parole pour cinq minutes. Mme la ministre a une réplique de cinq minutes. Votre
tour va revenir trois ou quatre fois, vous aurez l'occasion de
répliquer. On évite de s'interpeler, s'il vous plaît. Mme la ministre.
• (10 h 30) •
Mme Boulet : Alors,
l'autre dossier que j'aimerais parler, c'est le Digihub, comme il dit, et là
c'est un fait anecdotique. Alors, la
ministre, à l'époque, la ministre Zakaïb était allée annoncer de l'argent.
Mais, vous savez, M. le Président,
cet argent-là, elle venait d'où? Quand la Belgo a fermé, j'étais la ministre de
l'Emploi et de la Solidarité sociale, et
on avait négocié avec, évidemment, Abitibi ou Résolu, là, parce qu'ils ont
changé de nom au fil des années, on avait négocié avec eux parce qu'ils avaient des problématiques avec leurs
fonds de retraite, les travailleurs n'étaient pas certains de pouvoir avoir tous leurs fonds de retraite.
Alors, on avait négocié avec eux des ententes pour actualiser les fonds
de retraite, s'assurer que, d'ici quelques
années, on atteigne la capacité pleine et entière pour être certains de
rembourser les gens, puis leur livrer
leurs fonds de retraite auxquels ils avaient droit, parce que les fonds de
retraite, c'est une paie différée. Alors,
c'était une obligation pour nous, on y tenait beaucoup, à imposer à
l'entreprise de verser ces fonds de retraite là. Et en contrepartie on a dit : Quand vous allez
fermer des entreprises dans des villes ou des municipalités au Québec, vous
allez créer des fonds, des fonds de
développement économique pour soutenir des initiatives porteuses dans les
villes. Alors, quand vous allez
fermer... Il y avait à ce moment-là... je pense que c'était 1 million de
dollars ou 2 millions, de mémoire, qu'Abitibi ou Résolu devait mettre dans un fonds quand il a fermé la
Belgo. Alors, ça, ça a été mis sous le gouvernement libéral. C'est moi-même qui ai signé les papiers
pour la mise en place de ce fonds-là. Alors, la ministre, à l'époque, du
Développement économique, qui n'avait pas de
portefeuille économique, qui avait juste le titre, M. le Président,
bien, elle est allée chercher l'argent dans
le portefeuille de ce fonds municipal qu'on a imposé à la compagnie Résolu. On
leur a demandé de mettre ce fonds-là
pour, justement, quand ils quittent à quelque part... Étant donné que c'est une
entreprise privée puis qu'après qu'on leur
ait offert notre aide, nos programmes, qu'Investissement Québec les ait
accompagnés, bien, évidemment, ils ont le
choix, mais ils peuvent décider de fermer parce que la rentabilité n'est pas au
rendez-vous, parce que le contexte du
marché international a changé, parce que les gens ne consomment plus de papier
journal, alors on leur a imposé la
mise en place de ce fonds-là pour suppléer, pour être capable de dire : On
vient d'avoir un gros coup, on a perdu 500,
600 emplois, comment on peut mettre d'autres initiatives en place et
comment Résolu, par conscience sociale, pour être un bon citoyen
corporatif, il peut être mis à contribution? Alcan avait fait la même chose.
Alcan, quand ils ont fermé l'usine à
Shawinigan, avait fait, de leur propre initiative, ce genre de fonds là. Alors,
on s'est servi de l'idée, du modèle et on a demandé à Belgo de faire la
même affaire, alors c'est là qu'on a puisé l'aide.
Maintenant,
Digihub, on pourrait en parler, maintenant, tellement longtemps, M. le
Président, parce qu'on vient d'aller
faire une annonce. Justement, on reconnaît l'expertise du Digihub de
Shawinigan. Tellement vrai que, maintenant, on a mis un fonds en place de 35 millions de dollars pour que des
initiatives similaires puissent voir le jour dans toutes les régions du Québec. Comment on peut favoriser la
concertation entre les entreprises qui font de l'innovation, qui font
des nouvelles technologies, qui font de la
stratégie numérique? Comment on peut faire un maillage efficace entre ces
entreprises-là pour faire en sorte qu'ils soient aptes et qu'ils aient tout ce
qu'il faut pour aller chercher des contrats à l'international? Alors, cette
idée de maillage là, souvent, ce sont toutes des petites entreprises, mais...
Le
Président (M. Huot) : Merci. Merci, Mme la ministre. Ça complète
votre bloc d'intervention. C'est maintenant au tour du député de
Maskinongé.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, M. le Président, quelle joie ce matin
d'être en compagnie de ma collègue la
ministre du Tourisme, mais surtout la députée de Laviolette, pour vous parler
de la Mauricie. Et je remercie, moi
aussi, le député de Berthier de nous donner l'occasion... Et j'ai remarqué,
d'ailleurs, dans son discours de présentation, donc dans les 10 minutes qui lui étaient attribuées pour faire
l'état de fait ou l'état d'armes contre le gouvernement sur la Mauricie, il a quand même pris
6 min 10 s sur 10 minutes pour dire comment que la Mauricie
allait bien, que les gens étaient bons puis qu'on travaillait bien.
Alors, je tiens à le remercier, parce qu'il n'y a pas juste nous qui le
constate, mais lui aussi.
Une autre
chose, son amour déclaré à la Mauricie soudainement m'a un peu surpris, parce
que je me rappellerai toujours, en 2012, où il y avait deux députés
ministériels en Mauricie, soit la députée de Champlain, Mme Noëlla
Champagne, et le député de Saint-Maurice, qui était M. Luc Trudel, et, à
cette époque, on a choisi de nommer le député
de Drummond—Bois-Francs
ministre responsable de la Mauricie, en ne faisant pas confiance, justement,
aux gens de la Mauricie eux-mêmes, au
Parti québécois, pour diriger les destinées de la Mauricie. Alors, aujourd'hui,
quand on me parle de l'amour de la Mauricie, bien, c'est un nouvel amour
renouvelé de leur part.
Rappeler — et il s'est corrigé — qu'en Mauricie, effectivement, on est cinq
députés présentement et qu'on a tous à coeur
le développement de nos circonscriptions. Et là il m'a interpelé directement
sur les inondations, et il faut absolument que je lui explique le type d'inondations. Et d'ailleurs je suis un peu
surpris de la déclaration du député de Berthier, qui a tout de même une circonscription limitrophe — on connaît bien la Mauricie — qu'il y a eu de l'eau, effectivement,
dans la zone 0-2 ans jusqu'à la zone
0-20 ans. Comme le député de Berthier doit connaître bien sa circonscription,
il doit savoir qu'à Saint-Barthélemy, exemple, à tous les ans, dans le
chemin du Nord, il y a de l'eau, à tous les ans, annuellement, à tous les ans. Dans la circonscription de
Maskinongé, M. le Président, c'est la même, même chose, soit à Maskinongé,
à Louiseville ou à Yamachiche, dans un
secteur où est-ce qu'il y a environ 300 à 400 maisons, tout dépend des
années, qui sont inondées. Cette
année, ça n'a pas fait différent des autres choses, à peu près 350 maisons
ont été inondées dans ce secteur. Sur
les 350 maisons, effectivement, les inondations ont créé des dommages. Je
veux juste rappeler au député de Berthier, et sûrement qu'il a visité,
c'est que la majorité des résidences dans ces secteurs sont prémunies contre
les inondations. Quand
je veux dire prémunies, c'est que ces résidences-là ont un sous-sol ou un
solage beaucoup plus élevé que la
moyenne du naturel des domiciles, et la majorité, c'est soit des garages en
dessous ou des choses en dessous qui permettent justement de ne pas
atteindre le premier plancher.
Juste rappeler, M. le
Président, que le programme... Tantôt, il faisait une moyenne de
4 000 $, à peu près, par maison
sur le 1 250 000 $ qui restait après avoir enlevé le
350 000 $ des deux pertes totales qui n'ont pas été causées
par des inondations, mais bien par des
glissements de terrain dus aux inondations. Je veux juste rappeler au député de
Berthier que ce n'est pas la même chose. Parce que, tu sais, quand on dit qu'on
connaît la Mauricie, quand on expose notre connaissance de la Mauricie, il faut
au moins aller voir les gens. Et d'ailleurs j'ai même rencontré des gens de
Saint-Barthélemy, moi, pendant les
inondations, qui étaient surpris de ma présence et de voir qu'un député allait à leur rencontre aussi souvent, et j'ai dit : Bien, écoutez, ça m'a fait
grand plaisir de venir vous voir, parce
que moi, je l'ai fait
quotidiennement pendant les sept semaines des inondations.
Alors, M. le
Président, pour vous dire que la moyenne de 4 000 $, effectivement,
c'est une moyenne qui est pondérée selon les
réclamations qui ont été faites. Est-ce que tout est réglé? Non, effectivement,
M. le député de Berthier, vous avez
raison. Est-ce que les dossiers sont ouverts? Bien, il y a 310 dossiers d'ouverts
présentement. Et on sait très bien, lui et moi, qu'il y a des résidences
qui ne réclameront pas du tout. Pourquoi? Parce qu'il y a des résidences qui
sont prémunies, qui n'ont pas d'eau, qui n'ont pas trop de dommages. Il y a
d'autres résidences qui font des réclamations.
Vous
dire aussi que, pour considérer un dossier fermé, puis il faut le rappeler, au
ministère, pour avoir un dossier fermé,
c'est un dossier qui est complètement clôturé, dont toutes les réclamations
sont faites. Dans nos cas, il y a eu beaucoup de dommages extérieurs, donc à l'extérieur de la maison, soit le
terrassement ou les choses comme ça. Et malheureusement, si le député de Berthier est franc, on a eu de
l'eau presque jusqu'au début août dans certains secteurs de la circonscription,
et malheureusement, quand il vient le temps
de faire le terrassement ou de remplacer ces choses-là, bien,
malheureusement, ils n'ont pas eu le temps
avant la période d'hiver. Puis on sait qu'on a un hiver assez rigoureux, donc
ces travaux-là seront effectués printemps ou été prochain. C'est ce que
je voulais dire.
Après
ça, je vais revenir plus tard, M. le Président, parce que je n'aurai pas le
temps, mais, quand on nous parle de développement
économique, je n'ai pas entendu le député de Berthier nous parler, justement,
de confiance, la confiance que nous,
notre gouvernement, on porte aux élus locaux, qu'on porte aux élus municipaux,
qui font un travail exceptionnel. Et c'est
d'ailleurs pour ça, tant au niveau des Affaires municipales qu'au niveau du
gouvernement, qu'on a donné plus de pouvoirs aux municipalités pour
qu'elles prennent elles-mêmes leurs décisions qui sont les plus près des gens
et des citoyens. Mais ce que j'ai entendu
dire du député de Berthier, c'est plutôt son attachement aux structures, aux
structures. Que ça soit... Il a parlé tantôt
des CLD dans son introduction et à la radio ce matin, alors on aura l'occasion
de lui en parler un peu plus tard parce qu'il ne me reste qu'une
seconde, alors, merci.
Le Président
(M. Huot) : Merci. Merci, M. le député de Maskinongé. Pour la
deuxième série d'intervention, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Merci, M.
le Président. Évidemment,
je ne me targue pas de connaître mieux la région que mes illustres
collègues d'en face, bien sûr. Je n'ai pas besoin de convaincre personne de
cela. M. le Président, parlant d'inondations,
rapidement, j'espère que le député de Maskinongé, avec ses collègues de la Mauricie, vont finir par faire quelque chose pour aider le monde agricole. Il y a 40 entreprises chez mon
collègue, donc en Maskinongé, il y en a 40 dans mon comté qui ont été touchés parce
qu'ils n'ont pas pu semer à temps, et
les assurances ne couvrent pas la totalité
des dommages. Alors, moi, je n'ai pas entendu du tout, du tout le député de
Maskinongé en parler. On s'en occupe, M. le Président,
on s'en occupe, puis le travail est en marche, puis on va régler la situation.
En tout cas, on va l'expliquer au gouvernement.
Si le gouvernement ne bouge pas, bien, il reniera la parole de la vice-première
ministre, qui avait dit que les agriculteurs ne seraient pas oubliés
dans cette histoire-là.
M. le Président, je
veux vous parler des CRE et des CLD. M. le Président, en 2003, le gouvernement
libéral abolissait les CRD et créait les
CRE, conférences régionales des élus. Et ça, M. le Président, là, c'était pour
les abolir 10 ans plus tard ou
11 ans plus tard. Le gouvernement libéral reprend le pouvoir, il abolit
les CRE. Mais, M. le Président, ce faisant, il n'a pas juste aboli les CRE, il a aboli 40 ans — je vous dis bien, là, 40 ans — de concertation régionale. Et après ça
on va me dire, du côté des députés de la
Mauricie, que c'est important, la concertation régionale. Mais qu'ont-ils fait
pour éviter ce massacre, ce saccage?
M. le Président, Gérard Bruneau, le président, préfet de la MRC des Chenaux,
croit qu'il aurait mieux valu
préserver les CRE, qui fonctionnaient bien, qu'il n'était pas nécessaire de
tout démolir. Allons-nous laisser la Mauricie mourir?, a-t-il demandé. Ce n'est pas moi qui le dis, là, hein? Moi,
effectivement, je trouve ça abominable d'avoir démoli les CRE comme ils l'ont fait, d'avoir détruit
40 ans de concertation régionale. Quand c'est le député de Berthier qui
vous le dit, on peut douter, peut-être, certains, mais là ce n'est pas moi qui
vous le dis, c'est un préfet. Une autre personne, M. le Président, et là c'est le maire, M. Angers, le maire de
Shawinigan, il dit : «...c'est autour de 60 % qui aura été
coupé dans les budgets attribués aux MRC. Si
d'autres régions du Québec ne voulaient plus de leur CRE, la Mauricie en
avait cruellement besoin.»
Alors,
c'est vrai que les élus municipaux font un travail extraordinaire, M. le
Président. Je le prends comme un compliment de la part du député de
Maskinongé, j'ai été maire pendant 10 ans. Merci de la petite fleur, M. le
député de Maskinongé.
On reste sur les CRE.
Martin Francoeur, Le Nouvelliste, M. le Président : «Le
gouvernement libéral se targue d'avoir ainsi
créé la plus importante opération de décentralisation. C'est ce même
gouvernement qui, rappelons-le, a coupé les vivres aux centres locaux de
développement et aux conférences régionales des élus.»
Et là ça
n'arrête pas, M. le Président, la liste est longue. Un ancien député libéral de
l'Agriculture, M. Picotte, qui dit :
«MM. et Mmes les députés du gouvernement, vous ne trouvez pas que les
collectivités et les gens des milieux agricoles ont assez souffert de la déstructuration de leur
milieu avec la perte des CLD, des conférences régionales des élus et des
visées bureaucratiques de [ce gouvernement]!»
Toujours M. Picotte, ancien ministre
libéral en Agriculture : «Le Québec des régions vit un retour en arrière
de 50 ans.»
C'est ça, le bilan, M.
le Président. Puis pourquoi qu'on
fait l'interpellation sur la Mauricie? C'est parce que moi, je dis aux députés de la Mauricie : Est-ce que vous êtes
intervenus quelque part auprès du gouvernement? Est-ce que vous avez demandé de changer d'orientation, de ne pas faire ce genre de
choses là, de détruire, M. le
Président, les CRE, de
détruire les CLD, de mettre fin à 40 ans de concertation?
Et parlant, M. le Président, des programmes, hein, on parle ici budget des CRE, budget des
CLD. En passant, ils ont aboli la Politique
nationale de la ruralité, qui est reconnue à l'international, M. le Président, ils ont trouvé que ce n'était pas bon. À l'international, ils nous trouvent très bons, ils copient notre
modèle, mais le Parti libéral, les députés de la Mauricie : Non, ce n'est pas bon, on détruit ça. Le fonds de
soutien aux territoires dévitalisés, éliminé. Résultat : ils ont annoncé
en grande pompe, de façon... Le ministre de la Sécurité publique disait : C'est d'une manière inédite qu'on
fait ça. Ils ont annoncé le FARR, rayonnement des régions, le FDT, fonds
des territoires. Alors, M. le Président, ils annoncent, en 2014‑2015,
un budget où il manque 6 millions à ce qu'il
y avait auparavant. Il faut avoir du
culot, tout de même, M. le Président,
mais il faut avoir du culot pour détruire la concertation régionale comme ils
l'ont fait, ne pas se lever, comme députés, puis défendre leur région,
pour dire au gouvernement : C'est assez, c'est assez, ce n'est pas vrai
que vous allez détruire...
Et là la société
civile, M. le Président, est en colère. Elle a été évincée, elle a été
évincée par la destruction des CRE. C'est...
en fait, je n'ai pas de qualificatif, étant
donné que je suis soumis à un certain
lexique, M. le Président, je vais garder mes émotions pour
moi-même. Mais ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, M. le Président, que des
députés qui sont au gouvernement, qui ne sont pas capables de défendre leurs
régions, parce que ça a fait mal à toutes les régions du Québec,
mais ils n'ont pas été capables de défendre
leurs régions, c'est... Moi, j'aimerais ça qu'ils m'expliquent ça,
comment ça se fait qu'ils
ne sont pas capables d'intervenir pour, justement, dire au gouvernement : Ce que vous faites là, là, ça ne marche pas. Puis là ce n'est pas moi qui le dis, hein? C'est les gens de la
Mauricie, là, qui l'ont dit, là, les journalistes, M. Picotte...
• (10 h 40) •
Le Président (M. Huot) : Merci.
Merci, M. le député de Berthier. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Boulet : Alors, merci, M. le Président. Alors, d'entrée de jeu, je vais répondre à l'inquiétude du député pour... non, je ne
parle même pas... pour l'agriculture, les agriculteurs et les inondations.
Alors, je suis convaincue que mon collègue est tout à fait d'accord avec vous, il
y a une préoccupation à cet égard-là. Et, vous avez raison, il y a certains agriculteurs qui n'ont pas pu semer à temps, les
terres étaient trop imbibées d'eau, la production n'était pas là au rendez-vous.
Alors, je suis convaincue que le ministre
de l'Agriculture et tous les collègues
qui ont des comtés plus agricoles vont travailler très fort pour que ce
dossier-là se règle, avec de l'aide possible, là, pour les agriculteurs.
Maintenant,
sur la conférence régionale des élus, M.
le Président, alors, ce qu'il est important
de dire, c'est qu'il ne faut pas
généraliser. Quand on généralise en politique, alors qu'il
n'y a pas une région qui est pareille
puis ça ne fonctionne pas pareil dans
toutes les régions... La CRE, il l'a dit tout à l'heure, ça faisait
40 ans que ça existait. Alors, moi, je pense que, dans notre société, quand une structure
existe depuis 40 ans, bien, oui, je pense qu'il faut, des fois, revoir
tout ça. Des fois, il faut brasser
ça, puis il faut revoir, puis dire : Est-ce que cette formule-là, est-ce que cette structure-là, elle répond
bien aux besoins qu'on a actuellement?
Est-ce que c'est une structure qu'on doit faire évoluer vers autre chose?
Est-ce que cette structure-là, elle
était vraiment très performante partout? Parce que je pense qu'on pourrait
demander aux députés péquistes puis
aux députés adéquistes ou caquistes, on pourrait leur demander, j'imagine que
ça pourrait être très variable d'une région
à l'autre. Il y avait des CRE qui étaient très performantes, il y avait
d'autres CRE où il y avait de la dissension, où les argents ne sortaient pas, les entreprises se
plaignaient qu'ils ne pouvaient pas avoir accès aux fonds qu'on était...
Parce que, vous savez, c'est des fonds qu'on
leur verse puis c'est du capital de risque, donc il faut que ces
institutions-là prennent un certain
niveau de risque avec nos entreprises, parce que c'est un peu la dernière porte
où on allait cogner. Alors, les gens
allaient dans les institutions financières traditionnelles, et, quand ça ne
faisait pas à la banque ou à la caisse, bien, c'était justement pour ça qu'on leur donnait des sous, pour qu'ils
puissent accompagner et soutenir des projets. Alors, dans certaines régions, les entreprises se plaignaient
que c'était difficile d'avoir accès à ces fonds-là, donc c'était très
inégal. Alors, quand ça fait 40 ans que
quelque chose existe, je pense que, dans notre société moderne, c'est important
de se poser la question : Est-ce que c'est la formule qui est la
mieux adaptée à notre réalité et à nos besoins? Alors, c'est comme ça qu'on a
convenu qu'on pouvait passer à autre chose.
Alors, c'est
dans ce contexte-là que le ministre des Affaires municipales et de la Sécurité
publique a déposé sa loi sur la
stratégie d'occupation et de vitalité des territoires. Parce que, dans un
premier temps, M. le Président, ce qui est primordial, c'est de bien comprendre que les décisions pour les
municipalités, pour nos petits villages, pour nos régions, pour nos MRC, ces décisions-là ne doivent pas être
portées et décidées par des gens qui travaillent à Québec. Alors, ces gens-là travaillent très bien, à Québec, je n'ai
rien contre eux, mais la réalité puis ce qui se passe sur nos territoires, dans nos villages, dans nos régions, je
pense que les personnes les mieux placées pour décider de leur avenir, pour
décider des choix qu'ils doivent prendre, pour
décider des orientations qu'ils veulent avoir, ce sont nos élus municipaux. Et Dieu sait qu'on a des gens
qui sont à la tête des municipalités qui sont dévoués, qui sont passionnés, qui
sont profondément convaincus de leur
potentiel, du potentiel de leur communauté et de la capacité exceptionnelle des
gens sur leur territoire.
Alors, c'est
ce qu'on a voulu faire dans cette stratégie d'occupation et vitalité des
territoires, c'est de redonner ce pouvoir-là
aux gens. Dans ça, c'était la première étape de dire à ces gens-là... Et
d'ailleurs que ça soit la FMQ et l'UMQ, ils ont salué, ils étaient des partenaires dans cette décision-là du
ministre. Ils étaient très heureux de cette action gouvernementale là, qu'on les
reconnaisse, dans un premier temps, et qu'on leur donne plus de pouvoirs.
Alors, ça, ça a été fait dans un premier
temps. Dans un deuxième temps, on a dit : Oui, on vous reconnaît et on va
vous donner des sous que vous allez gérer
sans qu'il y ait tous les critères et les paramètres de tous les programmes.
Vous allez être les seuls et les premiers à décider où vous voulez investir. Alors, ce n'était pas tout à fait ça
avec la CRE, il y avait des critères, des paramètres, des règles.
Alors, dans
le contexte du FARR, qui est le Fonds d'appui au rayonnement des régions, c'est
de l'argent qui est retourné dans les
régions, et ce sont les régions et les élus, dépendamment dans chacune des
régions... Il n'y a pas de formule pour
tout le monde, c'est du cas par cas. Chaque région s'est organisée comme elle
le souhaitait. Alors, chaque région a défini qui était son comité de
sélection, qui va décider les dossiers qu'on priorise, mais chaque région a dû
définir ses priorités d'intervention et de
développement, pas le gouvernement qui a dit : En Mauricie, là, il faut
miser là-dessus; puis vous autres,
là-dessus; puis vous autres, là-dessus. Puis la chose extraordinaire, M. le
Président, c'est que le choix des régions dans le FARR passe par-dessus
le choix des ministères. Alors, même si ça ne passe pas...
Le Président (M. Huot) : Merci.
Merci, Mme la ministre. Ça complète le bloc. M. le député de Maskinongé.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, écoutez, avec plaisir que je vais
aborder le sujet de l'abolition des
CRE et des CLD, et ça va me faire bien, bien plaisir de parler de l'expérience
que je connais le plus, qui est l'expérience du comté de Maskinongé. Mais, juste avant, j'aimerais revenir sur la CRE
de la Mauricie, qui, à l'époque, a dû retourner un surplus de
1,8 million de dollars parce qu'elle ne l'avait pas investi dans des
projets destinés soit aux entreprises, aux organismes.
Et cette belle collaboration et solidarité entre tous les acteurs portait-elle
vraiment ses fruits sur le terrain quand on retourne 1,8 million de
dollars au fonds consolidé? C'est là, la question.
Mais parlons
d'avenir, parlons plutôt de demain plutôt que d'hier et parlons de ce que les
gens font concrètement sur le
terrain. Et je veux lire une citation, moi aussi, du préfet de la MRC de
Maskinongé, donc c'est dans L'Écho de Maskinongé, le 20 juillet 2017 : «"Nous avons une
MRC entreprenante. C'est la plus belle chose qu'on a faite d'intégrer le CLD à
la MRC. Je ne reviendrais pas en arrière.
Notre objectif était de maintenir
[des services] de qualité aux entrepreneurs, et c'est ce qu'on a réussi à faire en travaillant
ensemble", commente pour sa part Robert Lalonde, préfet de la MRC de
Maskinongé» et maire de Saint-Léon-le-Grand.
Vous dire aussi, M. le Président...
Une voix : ...
• (10 h 50) •
M. Plante : ...et président de
la Table des préfets de la Mauricie aussi.
Vous dire qu'il n'y a plus de concertation, M. le
Président, c'est un peu exagéré. Ma
collègue vient de me souffler à l'oreille,
la Table des préfets, c'est justement une table de concertation de l'ensemble
des élus de la Mauricie, l'ensemble des
territoires. Et, vous savez, la collègue l'a bien démontré
au départ, la Mauricie, c'est grand, c'est diversifié. Et, oui, on a besoin de se rencontrer puis de travailler ensemble, mais, quand on se
met ensemble puis quand on met l'image de notre territoire justement, ça
va bien.
Dans Maskinongé, comment ça a fonctionné? On a
créé un comité qui s'appelle Vision Maskinongé. Sur ce comité-là, M. le Président, bien, il y a de la concertation,
imaginez-vous donc. On ne l'a pas abolie, la concertation, on l'a laissée au choix des élus municipaux. La SADC, le
CLD, le SANA, le carrefour jeunesse-emploi, bien des organismes gouvernementaux siègent sur ce comité de Vision
Maskinongé là et travaillent très fort. Pour vous dire comment ça ne va tellement pas bien depuis qu'il n'y a plus les
CLD, à ce que nous dit le député de Berthier, bien, écoutez, l'année
passée, il s'est créé 600 emplois dans
la MRC de Maskinongé. L'an passé, le Parc industriel régional de la MRC de
Maskinongé, qui est situé à Louiseville, a
vu presque la totalité de ses terrains être vendus, chose qu'on n'avait pas vue
depuis des années.
Vous dire que
l'appui de ce comité-là et l'appui du gouvernement à divers projets
d'entreprise, que ce soit Omnifab, Marquis
Imprimeur, Divel à Louiseville, Chemise Empire, que ce soit même l'Abattoir
Trahan, on sait qu'il y a eu une acquisition
avec Olymel, donc un nouveau partenariat d'affaires qui va permettre la
création de 350 nouveaux emplois à Yamachiche, et ce, dès 2018. C'est quand même une très bonne nouvelle et
c'est plusieurs millions de dollars qui seront investis. Vous dire aussi, M. le Président, que, quand on travaille
ensemble, quand on travaille localement, on est vraiment près des besoins de nos entreprises, près des
besoins aussi de la population. Le comité de la MRC de Maskinongé, dont
je suis très fier, M. le Président — et que jamais on ne me dira
que ça allait mieux avant, je ne le croirai pas — c'est justement être à
l'écoute.
Tout à l'heure, ma collègue a parlé de pénurie de main-d'oeuvre. Et, oui, effectivement, dans ma circonscription, on
vit de gros problèmes dans diverses entreprises, et c'est plusieurs,
oui, centaines d'emplois qui sont disponibles et qu'on arrive à pouvoir avec les gens qui sont dans la
MRC. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a travaillé ensemble. On s'est mis
en action. On a pris la roue qui tourne,
parce que le gouvernement a donné le pouvoir aux élus municipaux
de le faire sans être obligés de
passer par plein de structures. La MRC a décidé de se prendre en main, a déposé
un projet au gouvernement. Et
d'ailleurs le ministère de
l'Immigration et de la Diversité
culturelle a aidé à 60 000 $ cette initiative-là pour
permettre, justement, d'aller recruter des gens tant à Montréal
que des gens ou des travailleurs saisonniers qui viennent dans notre
région pour pouvoir les emplois.
J'aimerais
revenir, et je trouve ça bien, bien, bien important... Quand qu'on parle
de concertation, il n'y a aucune formule
qui est la meilleure. Ce qui compte, c'est que les gens se parlent. Pour que
les gens se parlent, c'est une volonté locale.
Ce que le gouvernement a fait, ce que le Conseil des ministres et le gouvernement a fait, c'est qu'on a donné le pouvoir,
justement, aux gens locaux, municipaux de se prendre en main, de travailler ensemble et de
collaborer. Ce qui arrive
aujourd'hui, M. le Président, c'est qu'il y a des avancées sans précédent de
pouvoirs donnés aux municipalités, mais il y a
aussi des dossiers qui sont montés et travaillés par les gens de la
collectivité et qui ne leur sont pas imposés structurellement
par le gouvernement, mais qui viennent vraiment de ce qu'ils désirent. Ma
collègue a eu l'occasion de parler du
FARR, du fonds d'aide au rayonnement des régions, qui est une mesure sans
précédent et qui est surtout très facilitante
pour nos élus et les organismes des régions de déposer des projets et de
pouvoir, justement, répondre aux besoins de la population de la
Mauricie. Je vous remercie, M. le Président.
Le
Président (M. Huot) : Merci. Merci, oui, dans les temps, M. le
député de Maskinongé. Pour la troisième série d'intervention, je
reconnais maintenant M. le député de Bécancour.
M. Martel :
Merci, M. le Président. Bien, très heureux de me joindre à vous. Je vais saluer
mon collègue de Berthier, qui a eu la très bonne idée de parler de la Mauricie
ce matin. Je veux saluer ma collègue ministre du Tourisme — j'allais
la nommer, il ne faut pas faire ça — mon collègue de Maskinongé
aussi.
Comme vous, M. le Président, on écoute les
échanges depuis 45 minutes puis, veux veux pas, on entend des échanges de vieux partis : C'est de ta faute,
c'est de ta faute. Je suis sûr que, comme vous, M. le Président, vous avez
déjà rêvé d'offrir une troisième voix aux
Québécois puis dire : On va sortir des vieux débats puis... Mais il n'est
pas trop tard, soit dit en passant. Sincèrement... Bien, j'étais
sincère, mais, sincèrement...
Une voix : ...
M. Martel :
Oui, c'est ça. Sincèrement, ça me fait vraiment plaisir de parler de la
Mauricie. J'avais préparé des dossiers
plus précis. Puis ce qui est triste un peu dans... puis je comprends, je ne
blâme pas personne, mais, tu sais, on devrait
pouvoir poser des questions, avoir des réponses. Ce n'est pas très constructif.
On arrive, tout le monde, avec nos dossiers un peu prêts puis on ne
règle pas grand-chose. Mais il y a des messages à passer qui sont intéressants
aussi.
Moi, je veux
vous dire que, c'est ça, quand je vous écoutais, je pensais à la Mauricie. Moi,
je viens de Grand-Mère. Quand je regarde mes parents, toujours vivants,
mon père, ma mère habitent la même maison où j'ai été élevé à Grand-Mère depuis 53 ans. Puis là, quand je
regarde les descendants Martel, là, je pense qu'on doit être 40 quelques,
puis tout le monde habite la Mauricie, à
part moi qui est juste de l'autre bord, à Saint-Célestin. Quand je regarde le
côté de ma blonde, ils viennent tous
de Shawinigan-Sud, ils habitent tous la région de la Mauricie. Donc, je connais
très, très bien la Mauricie. Si vous
me demandez, Mme la ministre, de m'amener sur telle rue à Saint-Tite, je n'ai
pas besoin de GPS. Votre collègue,
s'il veut m'amener à Yamachiche ou à Sainte-Ursule, cassez-vous pas la tête, je
vais me rendre là. Puis je pense qu'il
y a de quoi... La Mauricie, c'est beau, les montagnes, les lacs, la forêt.
C'est une belle région, mais ça ne nous empêche pas de regarder ça de façon
très lucide. Puis, quand je dis de regarder ça de façon très lucide — sacrifice! ça va vite — ça ne veut pas dire de ne pas être
critique.
Je vous
écoutais tantôt, sincèrement, à vous deux, là, reculons-nous... le député de
Maskinongé est un petit peu plus
jeune, là, mais reculons-nous de voilà une trentaine d'années, est-ce qu'on était mieux en Mauricie
voilà 30 ans, quand on se
comparait au reste du Québec, qu'aujourd'hui? Moi, je ne suis pas certain. Si on se comparait, la Mauricie, il y avait la grande entreprise, les
salaires étaient élevés. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus inférieur. Et le gouvernement
libéral, Mme la ministre, il faut qu'il en
prenne quand même une partie de la responsabilité, comme le Parti québécois. Je
vais parler... On avait la grande entreprise
et, pour pallier à ça, on a mis au monde un parc industriel à Bécancour pour
dire : Regarde, quand la grande
entreprise de Shawinigan, Trois-Rivières va partir, on va pouvoir meubler le
parc industriel de Bécancour. Moi, ça
fait 20 quelques années que je suis dans le territoire de Nicolet-Bécancour.
Depuis 15 ans, il s'est perdu
plus d'emplois dans le parc industriel de Bécancour qu'il ne s'en est créé. Ce
n'est pas normal. C'est le meilleur potentiel de la grande entreprise au
Québec, et il n'y a eu aucun résultat.
Tantôt, je vous entendais parler de la centrale
nucléaire de Gentilly. Les libéraux, c'est vrai qu'ils ne sont pas responsables de la fermeture, mais, sincèrement,
je pense que, s'ils avaient agi plus rapidement, on aurait pu commencer
la réfection. Puis ce que je vais toujours
reprocher au Parti québécois, ce n'est pas l'idéologie de ne plus avoir du
nucléaire. Ce que j'ai toujours reproché au
Parti québécois, c'est que le premier Conseil des ministres, où les gens
prennent leurs dossiers, là, on prend
la décision de fermer la centrale. Moi, quand je pense au scepticisme de la
population par rapport aux élus municipaux,
comment qu'on peut prendre une décision aussi importante qui concerne des
milliers de familles dans une région et on arrive sans connaître les
tenants et aboutissants du dossier, on décide de fermer la centrale? Je trouve
ça très malheureux.
Je vais vous
parler tantôt... Quand je dis que ça va moins bien en Mauricie‑Centre-du-Québec,
pensez à l'hôpital Comtois à Louiseville, pensez à l'Hôpital Laflèche,
on avait tout...
Le
Président (M. Huot) : Merci, M. le député Nicolet-Bécancour. Ça
complète votre première intervention. C'est maintenant au tour de la
ministre. Vous avez la parole pour cinq minutes.
Mme Boulet :
Alors, merci beaucoup, M. le Président. Alors, M. le Président, vous me
permettez, moi, je vais faire le
tour, parce qu'il y a eu des investissements importants, là. Effectivement, la
grande entreprise, elle nous a quittés, là, puis je pense que ça, c'est des choix d'entreprise dans un contexte de
mondialisation où le marché s'est transformé de façon très importante. Et cette réalité-là, elle ne s'est pas produite à
Shawinigan seulement, elle s'est produite un peu partout. Alors, de convertir, de reconvertir notre
économie, ce n'est pas une mince tâche. Dans le Centre-du-Québec, on a un
taux d'emploi qui est plus uniforme avec des
salaires plus moyens. Nous, on partait de conditions très avantageuses avec
de très bons salaires, alors il fallait
trouver notre créneau à nous, notre place à nous pour remplacer ces
entreprises-là. Mais, vous savez, quand on ferme une grande entreprise qui a 500, 600 emplois,
ça en prend plusieurs, petites et moyennes entreprises pour la remplacer, et évidemment les salaires, bien,
ça prend un certain temps avant d'arriver au même niveau salarial.
Mais je veux vous rappeler qu'on a fait des
investissements très importants au cours des derniers mois et des dernières années. Alors, on n'a qu'à penser à
Kruger, où le gouvernement a investi 190 millions de dollars pour
maintenir 270 emplois. Évidemment,
c'était pour remplacer l'intégration et la diversification des activités de
carton et d'emballage. Alors,
l'objectif, c'était de diversifier deux usines de papier au Québec, alors, celle
à Trois-Rivières, évidemment, et l'usine de Brompton. Là, ça permet conserver 270 emplois. Il y a eu
également 104 millions de dollars investis à la Wayagamac pour 328 emplois. On a réussi à attirer chez
nous, et ça, c'est quelque chose d'exceptionnel, les bureaux de CGI.
Alors, on sait que CGI, c'est une
multinationale. Normalement, elle est toujours, toujours établie dans les
grands centres. Alors, on lui a fait valoir... et le gouvernement a
travaillé très, très fort pour que CGI vienne s'établir à Shawinigan. C'est une
aide gouvernementale de 98 millions de
dollars et qui a créé 300 emplois, et ces emplois-là, ce sont de bons
emplois. Et c'est assez particulier
parce que beaucoup de gens ont déménagé d'autres régions pour venir prendre ces
emplois-là, ce qui a créé une grande
diversité au niveau culturel parce qu'on a des gens de toutes les cultures qui
sont venus relever le défi de mettre en
place ce nouveau bureau de CGI. Alors, ça, c'est très important. Moi, j'ai une
cartonnerie à La Tuque dans laquelle on vient d'investir également 10 millions de dollars chez WestRock à
La Tuque. On a mis également 14 millions de dollars chez
Nemaska Lithium qui va permettre une usine pilote de production d'hydroxyde et
de carbonate de lithium à Grand-Mère.
Alors, M. le
Président, il y a vraiment des projets vraiment, vraiment structurants, des investissements
majeurs. On ne parle pas de contributions de
500 000 $, mais on parle de
contributions de 190 millions, de 104 millions, de
98 millions de dollars. On vient d'investir
également 13 millions pour mettre la fibre optique sur la route qui mène
de Grand-Mère au Lac-Saint-Jean.
C'est le plus gros projet de la Stratégie numérique du Québec. Donc,
13 millions du gouvernement du Québec
plus 13 millions du gouvernement fédéral, 26 millions pour rendre
cette route-là plus sécuritaire, pour que les gens puissent avoir... les
commerces puissent avoir accès au fil numérique, Internet haute vitesse, mais
également ça va donner la possibilité de la téléphonie cellulaire.
Alors, il y a
vraiment des investissements stratégiques qui ont été faits. Tous les projets
qui sont actuellement à l'étude ont bénéficié d'un accompagnement du
gouvernement. Ces projets-là ont permis de créer des emplois, d'en sauvegarder, d'en maintenir. On pense également à
Arbec, qui est dans l'industrie forestière, 7,5 millions pour
250 emplois directs et indirects. Alors, sincèrement, on peut dire, là,
qu'on a été très actifs.
Et moi, je
connais bien mes collègues et je peux vous dire que, quand un collègue de la
Mauricie a un dossier, il reçoit
toute l'écoute, toute l'attention, et ces dossiers-là sont regardés
minutieusement au Conseil des ministres. Et on est très sensibles à cette réalité-là que la Mauricie a
réussi de grandes choses, mais qu'elle a eu beaucoup de défis à relever,
qu'elle s'est retroussé les manches, qu'elle
s'est mise en action, qu'elle a favorisé la concertation des forces vives du
milieu, que les gens se sont
mobilisés. Alors, je peux vous dire que, quand un projet atterrit sur la table
ou dans les dossiers d'un de mes collègues
ministres, ces dossiers-là reçoivent toute l'attention à laquelle ils ont
droit. Et moi, je me sens un peu privilégiée parce que, sincèrement, au cours des derniers mois, on a fait des
annonces extraordinaires en Mauricie dans tous les comtés et des annonces qui vont redéfinir notre Mauricie,
mais qui vont assurément enrichir notre population et assurer la
pérennité de nos infrastructures, la pérennité de nos entreprises et des
emplois qui y sont rattachés.
• (11 heures) •
Le Président (M. Huot) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Maskinongé.
M. Plante :
Bien sûr, M. le Président. Donc, écoutez, je continuerai dans la même veine que
ma collègue, tout d'abord en
rappelant, et bien sûr on en a fait le rappel, qu'effectivement il y a eu des
aléas économiques au niveau de la grande
industrie. On sent que c'est un tournant mondial, et souvent les grandes
industries avec beaucoup d'emplois sont liées, justement, aux marchés mondiaux et sont plus fragiles quand il
arrive soit une baisse, ou une crise, ou etc. Ce qu'il est important de dire, c'est que la Mauricie s'est
prise en main et a diversifié son économie. Elle l'a diversifiée au
niveau du tourisme, au niveau des entreprises manufacturières, mais à plus
petite échelle et a su, justement, tirer son épingle du jeu. Et je vous reviendrai aussi avec quelques annonces qui ont été
faites pour le gouvernement, dont le programme Québec branché, dont près de 12 millions de dollars
ont été investis dans la MRC de Maskinongé pour, justement, permettre
aux citoyens d'avoir l'Internet à haute
vitesse, mais aussi permettre aux travailleurs autonomes... parce qu'on sait
qu'avec la diversification économique de
plus en plus les gens vont vouloir travailler de chez eux, pouvoir travailler
trois jours à la maison, deux jours
en entreprise et même se permettre d'aller travailler les deux ou trois
journées dans des plus grands centres,
soit Québec ou Montréal, mais pouvoir tout de même demeurer en Mauricie. Et
donc c'est 40 millions qui ont été donnés pour la Mauricie au
complet, donc, pour brancher 6 981 foyers, M. le Président, donc ce
n'est pas rien.
Vous parler
de l'aide aussi que le gouvernement fait. Et, on sait, on avait une stratégie
quand le gouvernement est arrivé au
pouvoir. On a basé notre stratégie manufacturière sur trois grands
piliers : le manufacturier innovant, bien sûr, l'entrepreneuriat et les exportations, trois
piliers qui sont essentiels pour permettre aux entreprises de l'ensemble des
régions du Québec de se développer, créer
des emplois. Et justement, M. le Président, avec cette stratégie-là, on a pu
faire des annonces qui se sont
reflétées chez nous, en Mauricie, dans nos entreprises. Et je vous parlerai de
l'aide à l'exportation qui a été faite
avec l'entreprise Duchesne à Yamachiche. Tantôt, ma collègue a parlé de
l'entreprise Kruger, une entreprise importante
qu'on a aidée dans sa transition pour permettre de maintenir les emplois, oui,
effectivement, des emplois de qualité. C'est plus de 328 emplois à
Trois-Rivières, en Mauricie.
Revenir aussi
sur des aides qui ont été données tant à des organismes aussi pour permettre
d'accompagner des entreprises. On
peut regarder une aide financière de 740 000 $ qui a été donnée au
consortium Économie du savoir Mauricie pour
permettre, justement, de faire l'accompagnement de diverses entreprises pour se
développer, maintenir des emplois et continuer de
croître chez nous, en Mauricie. Vous parler aussi de l'aide qui a été donnée au
Service d'intégration au travail.
Vous permettre de vous dire qu'on a travaillé
aussi beaucoup au niveau de la Stratégie maritime. Et on est chanceux, en Mauricie, on est chanceux, à
Trois-Rivières, d'avoir un port, d'avoir un port sur lequel se greffent
plusieurs entreprises, et c'est de l'aide
gouvernementale qui a été octroyée au port de Trois-Rivières de plus de
2,5 millions de dollars, M. le Président, grâce à quoi? Grâce à la
vision du gouvernement, de la Stratégie maritime, grâce à notre vision du
développement de l'entrepreneuriat.
Vous dire
qu'une aide a été donnée aussi... On parlait du tourisme tantôt, d'entrée de
jeu, et on est très chanceux et privilégiés d'avoir la ministre du
Tourisme en Mauricie, mais vous dire aussi qu'on est choyés d'avoir des belles entreprises qui veulent innover, qui veulent se
développer, et on peut parler du Kinipi Spa et Bains nordiques à Trois-Rivières. Je sais que, M. le Président, vous
habitez la ville de Québec, vous êtes un député de la ville de Québec,
mais sûrement que ces derniers jours vous
avez pu voir passer, justement, l'annonce, la publicité du Kinipi Spa jusqu'à
Québec, donc partout dans la province, parce
qu'on a la chance d'avoir un joyau touristique, et le gouvernement est venu
l'aider avec une aide de 3,5 millions de dollars.
Vous parler
aussi de l'aide aux croisières, le M.S. Jacques-Cartier à Trois-Rivières, un
autre 3,3 millions de dollars qui a été donné pour permettre,
justement, le développement et la diversification économique.
Tantôt, je vous parlais de Marquis Imprimeur,
Marquis Imprimeur qui est situé à Louiseville, qui était une entreprise auparavant tenue ou qui appartenait à
Transcontinental. Et, à l'époque de l'achat par Marquis, on était
beaucoup incertains sur l'avenir de cette
entreprise-là. Mais bien au contraire, M. le Président, on a su de la
compagnie... on a su travailler avec
eux, et c'est une aide financière de 2 167 000 $ qui a été
donnée pour maintenir la pérennité de l'entreprise, la modernisation. Pourquoi moderniser les
entreprises? Et je pourrais vous parler, M. le Président, du manufacturier,
mais le manufacturier innovant. Donc,
l'innovation nous permet, justement, de maintenir des emplois, maintenir des
entreprises, maintenir de la diversification
économique, et c'est ce que mes collègues et moi, on s'affaire à faire au
quotidien pour la Mauricie.
Je vais
terminer en vous parlant peut-être un petit peu plus des aides qui ont été
données aussi aux divers centres qui permettent...
comme le Centre de métallurgie, qui est situé à Trois-Rivières. Donc, c'est une
aide de 2,6 millions de dollars pour
permettre son maintien, sa modernisation, mais pour permettre aussi de
développer des nouveaux produits, des nouveaux créneaux et pour nous permettre ensemble, aux citoyens de la Mauricie,
de travailler et de continuer le développement.
Le
Président (M. Huot) : Merci, M. le député. Votre temps est
complété. Pour une quatrième série d'intervention, je cède la parole au
député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Le député de Nicolet-Bécancour ne m'en voudra pas si je
lui fais un petit clin d'oeil.
Tantôt, lorsqu'il a parlé de troisième voix, moi, j'ai pensé à troisième lien
et je me suis dit : Le troisième lien, est-ce que ça va être fait avant
ou après la démolition du pont de Québec? Mais c'est un clin d'oeil que je vous
fais, tout simplement.
M. le
Président, je voudrais parler d'éducation. C'est très important, parce qu'on
sait que les mesures d'austérité toxique
qui ont été mises en place par le gouvernement actuel ont fait très mal à
l'éducation. Rappelez-vous du mouvement social Je protège mon école, rappelez-vous de ce mouvement-là. C'était
quand même assez extraordinaire. Les gens se sont littéralement... pas attachés, mais, en tout cas,
tenu la main, ils se sont mobilisés pour, justement, protéger leurs
écoles. Et, M. le Président, ces coupures-là
font en sorte qu'il y a moins de personnes pour supporter nos enseignants, nos
enseignantes, parce qu'on le sait,
les besoins sont là, ils existent. Et, s'il y a quelque chose qu'il faut
protéger, c'est bien les budgets de l'éducation,
M. le Président. Et on devrait le faire ne serait-ce que pour l'avenir de nos
jeunes, pour l'amour du Québec — je pense
que ça serait un sapré bon slogan à adopter, M. le Président — parce que nos jeunes, on doit s'assurer
qu'ils puissent atteindre leur plein potentiel.
Et là je suis
d'accord avec le député de Nicolet-Bécancour quant à la façon dont ça
fonctionne, en confrontation, alors
qu'on pourrait changer. Et moi, je suis d'accord, je suis partant pour regarder
une nouvelle façon de faire. Je suis tout
à fait d'accord avec ça. Alors, qu'on en fasse la proposition. Je peux même,
moi-même, la faire, la proposition qu'on change la façon de faire. Parce que j'ai une question à poser aux
députés de la Mauricie, M. le Président. Il y a eu une belle
mobilisation pour l'école de Notre-Dame-du-Carmel...
M. Plante : ...du-Mont-Carmel.
• (11 h 10) •
M.
Villeneuve : ...du-Mont-Carmel — merci de me reprendre, M. le député de
Maskinongé — donc une
belle mobilisation pour l'école de
Notre-Dame-du-Mont-Carmel, et parents et le personnel de l'école ont formé une
longue chaîne humaine dans la cour de
récréation pour la rentrée afin de tracer le périmètre de l'agrandissement du
bâtiment qu'ils souhaitent obtenir.
Savez-vous ce qu'ils veulent, M. le Président? Vous ne me croirez pas. Ils
veulent tout simplement rencontrer
quelqu'un du gouvernement. Alors, ma question est simple, vous allez voir la
chance tantôt de prendre la parole en
cette Chambre, M. le Président, ils vont avoir la chance, les députés de la
Mauricie : Est-ce qu'ils peuvent confirmer, est-ce qu'ils peuvent prendre l'engagement que les gens vont rencontrer
le ministre concerné? Alors, voilà, M. le Président, le message est fait, et j'ose espérer que ce sera
positif comme réponse. Alors, ces gens-là veulent tout simplement avoir
une rencontre avec le ministre.
M. le
Président, je ne veux pas dépeindre la situation comme étant sombre. Tout ce que
je dis, c'est que, lorsqu'on est des
députés d'une région, on doit se battre pour notre région. Parce que c'est
vrai, ce que... et je suis d'accord avec la ministre, je suis d'accord avec les députés que la
région va bien puis que les... parce que les gens, M. le Président — c'est
le berceau de l'industrie, hein, la Mauricie — ils ont ce sens-là de l'entrepreneuriat, ce
sont des gens combatifs et ce sont des entrepreneurs,
carrément, et donc je suis d'accord avec ça. Mais sans vouloir dépeindre la situation
noire, mais je veux quand même
montrer à quel point il y a des dossiers qui... pourtant, c'eût été facile de
la part des députés de la Mauricie de se
tenir debout, de mettre le pied à terre et de défendre leur région. Par
exemple, l'UQTR, qui est un joyau en Mauricie, hein, ils vont perdre le programme concernant les infirmières de
première assistance en chirurgie. Je pense que c'est pas mal terminé. Je suis allé sur le site hier, puis la
page est introuvable, M. le Président. Pourtant, le ministre de la Santé et
le ministre de l'Éducation, ils ont dit
qu'ils étaient d'accord à ce que le programme reste. Mais où sont les actions?
Où sont les actions, M. le Président?
C'est la question que je pose. Alors, je pense que c'est légitime de le faire,
M. le Président. Pour l'avenir de nos
élèves, pour l'amour du Québec, il faut s'assurer que les budgets en éducation
ne soient plus jamais sabrés comme
ils l'ont été par les libéraux. Ce fut un saccage, et c'est un saccage, M. le
Président. On a échappé des jeunes, on a échappé des jeunes au Québec, malheureusement, parce qu'il y a eu des
coupures tout à fait indécentes en éducation. Et je le répète, s'il y a
un endroit où il ne faut pas couper, c'est bien en éducation. C'est l'avenir du
Québec dont on parle, M. le Président.
M. le
Président, je vais aborder la santé, figurez-vous donc, et j'ai une autre
question à poser à Mme la ministre. Ils
ont fait une annonce avant la campagne électorale... pendant la campagne
électorale 2014. L'urgence de Shawinigan, Mme la ministre, est-ce que ça
s'en vient? Parce que, là, il ne reste plus beaucoup de temps. Le
1er octobre, c'est terminé, là. Alors...
Une voix : ...
M. Villeneuve :
Oui, ça s'en vient, oui. Ça va faire quatre ans au 1er octobre, M. le
Président, et plus, et ce n'est toujours
pas confirmé. Alors, faire des annonces comme ça avant une campagne électorale
et ne pas les réaliser, ça aussi, c'est relativement indécent, M. le
Président.
Il me reste quelques secondes, M. le Président,
je repose la question aux députés de la Mauricie : Quand se tiendront-ils debout, M. le Président? D'ailleurs,
est-il trop tard pour le faire? Mais je pense qu'il n'est jamais trop
tard pour le faire. C'est le rôle d'un
député de défendre d'abord et avant tout sa région. Et je vous le dis, là, et
je n'ai pas fini la liste, on va la faire tantôt, là, des dossiers où
les députés ne se sont pas tenus pour défendre leur région.
Le Président (M. Huot) : Merci,
M. le député. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Boulet : M. le
Président, je me rappelle des choses un peu comiques, parce qu'évidemment
l'urgence à Shawinigan, elle est annoncée,
et je suis profondément convaincue, et je suis très optimiste que cette
annonce-là va venir de façon très
imminente. Mais je pensais... à l'époque, on avait un centre ambulatoire dans
le même hôpital, suite au décès qu'il
a rappelé tout à l'heure, et il y avait la construction d'un centre
ambulatoire. Et, d'après moi, il y a trois ministres de la Santé... puis ça a pris bien, bien du temps avant
que ça finisse par se... Ce n'était pas le centre ambulatoire, c'était
avant ça, mais le ministre, M. Trudel,
à l'époque, était venu dire : Que les pépines pépinent. Et puis,
finalement, après beaucoup d'années,
c'est le Parti libéral qui a réussi à faire ce projet-là, parce qu'il ne
s'était jamais fait, mais il avait été annoncé par trois ministres
péquistes. Alors, ça, c'est important.
Alors, M. le Président, permettez-moi de revenir
également sur le dossier de l'école de Mont-Carmel, là. Le collègue a raison, c'est un dossier... les gens du
milieu du... je vais dire de la ville, de la municipalité se sont
mobilisés. Ils veulent rencontrer le
ministre de l'Éducation, la demande est faite. Ils devraient, à court terme,
rencontrer le ministre de l'Éducation.
Et c'est un projet qui vient d'être déposé, donc ce n'est pas un projet qui
traîne depuis longtemps. C'est un projet
qui vient d'être déposé, qui est à l'étude dans le cadre de l'autre série de
projets qui pourront éventuellement être annoncés. Donc, ça aussi, c'est
un dossier que je suis de façon particulière, alors on verra.
Maintenant, en matière d'éducation, écoutez,
j'ai des chiffres ici, puis c'est quand même assez important. La rénovation des écoles, on a mis 20 millions
de dollars cette année juste en Mauricie. Ça a pu permettre à 175 projets
de se réaliser. Le budget de dépenses du
ministère est en hausse, il est passé de 12 milliards à
13,4 milliards de dollars. Et je tiens
à rappeler ici, au bénéfice de la population, 1,4 milliard de plus, là,
c'est 1 400 millions de dollars de plus. Alors, le budget de dépenses du ministère est en hausse de
1 400 millions de dollars de plus. Et cette année on a eu des
investissements historiques en
matière de services aux élèves, donc 1,8 milliard de dollars, et, en
matière d'infrastructures, 1,6 milliard de dollars. Alors, M. le Président, l'éducation, je pense que tout le monde
ici... puis je pense que je ne fais pas de partisanerie politique, je pense qu'on y croit tous
profondément. Nos jeunes, c'est l'avenir de demain. Ce sont ces jeunes qui, un
jour, nous remplaceront comme députés, comme
représentants, puis ce sont ces jeunes-là qui vont devenir chefs
d'entreprise, qui vont créer de la richesse,
qui vont créer des emplois, qui vont être mis à contribution. Et ce qu'il y a
de beau avec cette jeunesse-là, c'est
qu'elle n'a pas de frontières, elle
n'a pas de limites. La planète est un terrain de jeux pour eux. Ils
peuvent parler deux langues, trois langues,
quatre langues. Ils ont la capacité, la capacité de voir grand, de voir loin,
d'avoir une ambition qui est porteuse pour le Québec. Et Dieu sait que,
partout sur la planète, on reconnaît le génie et le talent de nos étudiants québécois.
Alors, je pense que ça, ça restera toujours, pour nous tous ici élus, une belle
et grande fierté.
Alors, on a
un système scolaire qui est performant, on a un corps
professoral, dans nos écoles, totalement
dédié, dévoué. Et Dieu sait que ce n'est pas
toujours facile pour eux, mais, sincèrement, ils ont cette grande capacité là de former des jeunes qui ont un potentiel exceptionnel, des
jeunes qui vont nous émerveiller, qui vont nous surprendre et qui vont
faire des choses exceptionnelles. Alors, je
pense qu'au Québec on a cette grande richesse là, et il ne faut jamais,
jamais cesser d'investir en éducation parce que c'est notre avenir qui
se joue ici.
Alors, je vais revenir également
un tout petit peu, si vous me permettez, sur les soins de santé parce qu'il y a
beaucoup de dossiers qui sont en train de se
régler. Évidemment, le CHRTR à Trois-Rivières, la phase II est en train
de se réaliser. C'est un projet qui est tout
près de 50 millions de dollars. L'urgence à Shawinigan, qui devrait...
c'est une annonce imminente, donc on
a bon espoir de régler ce dossier-là, évidemment, très rapidement. Alors, ça,
c'est intéressant pour notre réseau
de la santé. Et ce qu'il y a d'important à dire également, c'est qu'il y a
30 000 personnes, en Mauricie, de plus qui ont trouvé un médecin de famille. On sait qu'on parle... au
Québec, c'est 1 million de personnes qui ont trouvé un médecin de famille, qui ont eu accès à un médecin
de famille, de plus, et en Mauricie ça se traduit par
30 000 personnes de plus qui,
maintenant, ont accès à un médecin de famille. Ce n'est quand même pas rien. On
se rappellera qu'on était une région
où il y avait beaucoup de gens orphelins. On était en déficit également au
niveau du nombre de médecins. Alors, ça
également, on a récupéré, et le nombre de médecins aujourd'hui est en
croissance. À chaque année, on a ce qu'on appelle des quotas ou des primes, des plans de répartition
des effectifs médicaux, alors, à chaque année, en fonction des besoins, tant au niveau de l'omnipratique qu'au niveau des
spécialistes, on a les autorisations pour recruter les effectifs
nécessaires. À La Tuque, il n'y a plus de pénurie de médecins non plus...
Le Président (M. Huot) : Merci,
Mme la ministre. C'est au tour du député de Maskinongé pour une période de cinq
minutes.
M. Plante : Merci beaucoup, M.
le Président. Donc, permettez-moi, d'entrée de jeu, de revenir au secteur de l'éducation, qui, effectivement, comme le
mentionne ma collègue, est un secteur que notre gouvernement a priorisé,
qu'on a désiré, justement, travailler à plus
de services à l'élève. Et j'entendais mon collègue de Berthier nous parler de
l'école de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, mais
moi, j'aimerais lui parler de l'école Sainte-Marie, à Saint-Boniface, où, quand
même, notre gouvernement a confirmé,
d'entrée de jeu, l'agrandissement de cette école et a confirmé le maintien des
élèves dans leur municipalité.
Je voudrais
aussi lui parler de l'école Beau-Soleil, à la commission scolaire Chemin-du-Roy
à Pointe-du-Lac, qui a subi, quand même,
un agrandissement d'une valeur de 3 470 000 $. Et, si je ne me trompe, c'est l'ajout de huit
classes, M. le Président, pour, justement, maintenir des services de proximité aux élèves,
et le fait qu'ils veuillent qu'ils aillent à l'école le plus près de
leur domicile.
Vous parler
des investissements au
niveau de l'école Marie-Leneuf.
Alors, pour les gens qui nous écoutent ce matin, je dois vous dire que
l'ensemble des collègues, les cinq collègues de la Mauricie étaient très, très
fiers de l'arrivée du ministre de
l'Éducation dans cette école, qui est
une école à vocation particulière,
donc qui voit à donner des services aux enfants avec un handicap, plusieurs types de handicaps, et qui voyait
des locaux très mal adaptés. C'était une école qui datait de plusieurs années. Tantôt, le député de
Nicolet-Bécancour parlait de 30 ans. J'ai juste 36 ans, ça fait que
passé 30 ans, j'ai un petit peu de
difficultés à m'en rappeler, mais je peux vous dire que cette école-là avait au
moins 40 ans, donc devait avoir
des réparations majeures, et notre gouvernement en a fait sa priorité, sa
priorité, et a investi une somme de
18 440 000 $ justement
pour que les élèves aient un endroit adapté à leurs besoins et pour leur
permettre d'apprendre dans un environnement plus sécuritaire.
• (11 h 20) •
Vous dire
aussi qu'on a aidé aussi divers remplacements de systèmes de réfrigération
d'arénas. Et là vous allez me dire :
L'éducation, l'aréna... Mais, oui, les élèves des différentes écoles profitent,
justement, de ces arénas-là et sont permis... Alors, c'était important
pour nous d'aider à la mise aux normes.
On peut vous parler aussi de l'annonce du
gouvernement, une annonce très, très importante au niveau de la Politique de réussite éducative, du jamais-vu, et
avec des objectifs très ambitieux d'ici 2030. Alors, M. le Président, on
est très, très, très fiers parce qu'on a un
ministre de l'Éducation, et je dois vous le dire, qui est très, très, très
centré sur les dossiers et sur la réussite de nos jeunes.
Vous dire
aussi qu'effectivement on a fait et on
a travaillé à de l'ajout d'espace, de
l'espace sportif, parce qu'on a parlé... et tout le monde sait et tout
le monde est au courant de la volonté du gouvernement de... Avec la Politique
de l'activité physique, du sport et du loisir Au Québec, on bouge!, donc, on a
aussi aidé à l'ajout de gymnases dans différentes écoles. Et moi, je veux vous en parler d'un en particulier qui est à l'école de Saint-Élie-de-Caxton. Donc, j'ai pu faire l'annonce, l'an dernier, d'un gymnase pour
permettre, effectivement... le député de Berthier me parle des lutins à Saint-Élie, mais
effectivement pour permettre à nos jeunes et aux lutins de Saint-Élie de
pouvoir faire du sport dans un endroit conforme et pour permettre, justement,
d'avoir une population plus en santé. Vous parler aussi d'une autre annonce
financière qui a été faite pour l'ajout d'un gymnase à l'école Laflèche à
Shawinigan, donc une annonce importante à laquelle
les collègues de la ville de Shawinigan ont travaillé très, très fort pour,
justement, donner plus de services. On pourrait continuer encore
longtemps.
Et je veux
vous parler aussi de l'appui du gouvernement aux centres collégiaux de
transfert de technologie, les CCTT, qui sont des outils incroyables pour
le développement économique en région, qui sont aussi des outils de concertation. Et donc c'est une aide financière de
12 millions supplémentaires qui a été offerte à l'ensemble des CCTT
justement pour leur permettre de réaliser mieux et pour permettre de servir
mieux la population et les divers centres d'apprentissage.
Vous dire aussi, M. le Président, qu'on a travaillé très, très fort en
Mauricie, pour vous dire que 50 millions de dollars ont été
investis pour divers projets d'embellissement et de rénovation d'écoles.
En terminant,
M. le Président, je tiens à le rappeler, et ce qui est important, les dossiers
en Mauricie, on s'en occupe. Et là je
sais qu'il y a des gens de chez moi qui m'écoutent, et moi, j'ai une école qui
a subi un petit problème de structure et qu'on a dû fermer, et pour leur dire que la priorité de leur député,
mais qui sera aussi la priorité du ministre, ça va être de maintenir les
élèves dans un endroit de proximité, il s'agit de l'école à Maskinongé. C'est
un dossier que je chéris particulièrement parce que, vous
savez, on a dû déménager, l'an dernier, tous les enfants et les envoyer au
centre communautaire. Et on remercie
d'ailleurs la municipalité et les gens de Maskinongé de ce bel esprit
d'entraide, et leur dire qu'on en
fera une priorité pour ce qui est de l'agrandissement de l'autre école pour
permettre d'accueillir l'ensemble des enfants. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Huot) : Merci,
M. le député. Pour une prochaine série d'intervention, je cède la parole au
député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. M. le Président, c'est tout chaud, ça vient de sortir
ce matin dans Le Nouvelliste : La réforme du ministre de la Santé : «Un
échec sur toute la ligne». Allez lire ça, là, allez lire ça, puis
après ça vous viendrez me dire que vous avez fait le travail, hein?
«Catherine Héroux,
préposée aux bénéficiaires au CHSLD Roland-Leclerc, est venue expliquer à quel
point les conditions de travail
étaient difficiles pour elle et ses collègues. Manque de personnel, équipes
réduites tous les jours depuis trois
semaines, personnel fatigué et services réduits aux usagers ne sont que
quelques exemples de ce qui se vit au quotidien.
«[...]"Le
personnel est fatigué, est à bout. On demande des congés pour se reposer, mais
ils nous sont refusés parce qu'il
manque du monde. Si on refuse le temps supplémentaire obligatoire, [ils] nous
[menacent] d'avoir une note à notre dossier.
Ça me détruit de voir que je ne peux pas répondre aux simples demandes des
usagers par manque de temps et de personnel."»
Et, M. le
Président, à la toute fin, on dit : «...la région a dû éponger
44 millions de coupures [...] dans le réseau de la santé»,
44 millions de coupures.
Ça m'amène à
vous parler, M. le Président, d'un dossier que la ministre doit sûrement
connaître, puisqu'elle a été ministre
déléguée à la Santé, l'inéquité en santé dans la Mauricie. Est-ce que vous
savez, M. le Président, qu'en 2011‑2012 l'inéquité en santé dans la Mauricie se situait à moins 43 millions
de dollars? Donc, Mauricie—Centre-du-Québec, parce que
c'est les deux ensemble, il manquait moins 43 millions de dollars. Quand
on est arrivés au pouvoir, M. le Président, en 2012, le premier geste qu'a posé... un des premiers gestes qu'a posé
Réjean Hébert, ministre de la Santé à l'époque, ça a été de prendre le problème de front et de tenter
de le corriger. On s'était donné un horizon de quatre ans, M. le
Président. On était minoritaires. En à peine
deux ans, M. le Président, on a réduit l'inéquité en santé en Mauricie à
15 millions. Et vous savez quoi?
Le gouvernement libéral... Elle doit connaître ça, Mme la ministre — elle était ministre déléguée à la
Santé — cette
inéquité-là. Et vous savez quoi, M. le
Président? Eh bien, aujourd'hui, après quatre ans de règne libéral, l'inéquité
en santé dans la Mauricie—Centre-du-Québec, il est à 38 millions.
38 millions de dollars, là, que la Mauricie laisse sur la table
avec le Centre-du-Québec. Ils sont où, les
députés de la Mauricie, M. le Président, pour s'insurger contre ça? Ils ont où?
Il me semble que... J'imagine
qu'est-ce qu'on pourrait faire avec 38 millions de dollars
supplémentaires. Et là ça ne comprend pas le 44 millions sur quatre
ans que je viens de vous parler, là. Là, on parle vraiment d'un 38 millions de
dollars que la Mauricie—Centre-du-Québec n'a pas et ne peut pas utiliser.
Pourquoi c'est comme ça, M. le Président? C'est simple, c'est parce que le financement des établissements de
santé au Québec fonctionne souvent, en grande partie, sur l'historique,
ce qui fait en sorte qu'on ne prend pas en compte
le fait que la population peut être vieillissante dans une région plus
que dans une autre. C'est peut-être le cas
aussi de la Mauricie, la population est vieillissante. Et, quand on dit
population vieillissante, on dit
besoins plus grands, exemple, en soins à domicile. Ça peut être parce qu'il y a
des particularités, des spécificités pour une région. Et malheureusement, M. le Président, quand on fonctionne par
financement historique, on ne tient pas compte de ces spécificités-là et de ces particularités-là. Et donc moi, je veux
savoir de la part des députés de la Mauricie, là : Ça ne vous a pas tenté de mettre votre pied à terre puis
dire : Assez, c'est assez, et que le 38 millions, là, il faudrait
corriger cette iniquité-là? Parce que les gens de la Mauricie, M. le
Président, ils sont en droit de pouvoir toucher ce montant-là.
Alors,
écoutez, je le dis, je le répète, je ne suis pas ici pour brosser un tableau
sombre de la Mauricie, je suis ici pour
tenter le moindrement de donner un petit électrochoc à mes collègues de la
Mauricie parce qu'ils sont au gouvernement,
M. le Président, ils ont les outils, ils ont les leviers pour intervenir, au
moins corriger une injustice de cet ordre-là,
M. le Président. Nous, on l'a commencé en 2012. Aux crédits, on a posé la
question quand les libéraux sont arrivés au pouvoir. La députée du Parti québécois — j'allais dire Mme Diane Lamarre — a posé la question au ministre, et le
ministre a dit : On va continuer. Ils
ont continué un an. Puis après ça, pouf! on est retombés dans les ornières, il
y a eu des coupures paramétriques.
Vous savez c'est quoi, des coupures paramétriques, M. le Président? C'est
exactement ça, c'est qu'on ne tient
pas compte des spécificités des régions, on coupe pour couper. Et là la région
de la Mauricie—Centre-du-Québec
se retrouve avec une inéquité en santé de 38 millions de dollars.
Alors, moi,
là, M. le Président, là, si les députés libéraux, là, si la CAQ est d'accord,
là, bien, qu'on le fasse, le combat,
M. le Président, pour corriger cette inéquité-là en santé dans tout le Québec,
parce qu'elle n'est pas seulement en Mauricie—Centre-du-Québec. Dans ma région, Lanaudière, elle
aussi présente, cette inéquité-là. Et nous, on en a fait une bataille, avec mes collègues du Parti québécois,
des députés du Parti québécois, justement, et on a mis le plan en marche
en 2012. Malheureusement, le gouvernement
libéral a trouvé que c'était une trop bonne idée, M. le Président, il a
décidé de ne pas donner suite. Et voilà où
on se retrouve : moins 44 millions, ce matin, dans Le Nouvelliste,
des gens qui sont à bout de souffle
parce qu'il y a eu des coupures extrêmes. Et en plus on laisse sur la table,
année après année... Faites le calcul, année par année, là, M. le Président, 38 millions, là, depuis 15 ans
que les libéraux sont au pouvoir, là, hein, Mauricie—Centre-du-Québec,
40 millions multiplié par 15 ans, et vous allez avoir le chiffre, ou
à peu près le chiffre, M. le Président, de ce qu'ils ont laissé sur la table.
Le Président (M. Huot) : Merci,
M. le député. Merci, M. le député de Berthier. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Boulet :
Merci, M. le Président. Ce qui me fascine toujours, M. le Président, c'est
qu'on peut faire dire n'importe quoi à des chiffres. Alors, il faut toujours
nuancer, il faut dire les choses, il faut avoir l'honnêteté de dire les vraies choses à la population. Alors, il n'y a
pas eu de coupures dans le budget, ils n'ont pas eu les augmentations budgétaires auxquelles ils souhaitaient. Alors, les augmentations n'ont pas été à la hauteur de ce que le CIUSSS demandait, mais le budget
a toujours été en croissance, M. le Président. Alors, le CIUSSS est le plus
gros CIUSSS de tout le Québec. Alors,
le CIUSSS, le CIUSSS—Mauricie—Centre-du-Québec, c'est 17 000 employés,
M. le Président, c'est le plus gros CIUSSS du Québec.
Et
je ne m'obstinerai pas avec les collègues, parce que je vais leur dire bien
honnêtement, puis ils le savent : Moi, je suis pharmacienne de profession et je ne viendrai pas vous dire, ce
matin, que tout va bien puis que c'est parfait dans le réseau, là. Je ne ferai pas ça, je ne vous dirai
pas ça. Je vous dis juste que ce qui a été fait, ce qui a été fait, puis je
pense qu'à plusieurs égards ça fonctionne bien, ça a été de centraliser toute
l'opérationnalité de nos organismes régionaux en matière de santé, et tout ça dans le souci de donner un meilleur service
à la population. Alors, au lieu que la population se réfère à son hôpital régional, à son hôpital
local, bien, à ce moment-là, les listes d'attente pour les opérations et pour
les examens médicaux... Alors, une personne
qui est en attente d'un examen médical, si elle ne peut pas l'avoir
rapidement chez elle, dans son établissement
local, bien, à ce moment-là, elle est référée sur une liste régionale, et
peut-être que, dans un autre établissement, on peut lui offrir le
service, l'examen, tout ça plus rapidement.
• (11 h 30) •
Alors,
évidemment, ce n'est pas parfait, c'est un système qui est perfectible, c'est
un système... Tout le monde le sait,
comment que c'est gros, alors ce n'est pas évident de faire des virages et de
changer ces organisations-là. Mais je vous rappellerai, M. le Président, que 99 % des gens... en fait,
92 % des gens qui ont à subir une opération sont opérés à l'intérieur des six mois, 50 % sont
opérés à l'intérieur de 34 jours et que les délais en chirurgie ont été
diminués de façon importante. Il y a
eu des sommes d'argent qui ont été investies en novembre 2017, et il y a
4 000 chirurgies de moins sur les listes en chirurgie. Je le rappelle tout à l'heure, ça a
permis également de donner accès à un médecin de famille à près de
1 million de Québécois, donc des gens
qui n'avaient pas la possibilité d'être inscrits sur une liste pour voir un
médecin, donc 1 million, qui se traduit en
30 000 personnes chez nous, en Mauricie.
Il y a eu également
la mise en place de supercliniques, M. le Président, les supercliniques, qui
sont ouvertes sept jours sur sept,
12 heures par jour. Donc, ce sont comme des mini-urgences, mais qui ne sont
pas à l'intérieur d'un établissement de la santé, ils peuvent être à
l'extérieur, donc, ou si on peut appeler ça un CLSC, mais qui est ouvert sur une période, sur un horaire, un calendrier
beaucoup plus grand. Donc, les gens, dans ces supercliniques-là, peuvent
se présenter à toute heure du jour, sept
jours sur sept, même le samedi et le dimanche. Donc, il y a plusieurs
supercliniques qui ont vu le jour au Québec.
Chez nous, on en a une, actuellement, à Trois-Rivières, où est en train de
construire cette superclinique-là.
On
a amélioré également la desserte à Cloutier-du-Rivage parce que c'était une
préoccupation de ce secteur-là de la ville
de Trois-Rivières que l'établissement soit fermé parce qu'on sait que
l'établissement reçoit beaucoup de gens en services de première ligne. Et on a également l'urgence à Grand-Mère,
tout à l'heure le collègue en parlait. S'il y en a une qui est sensible à la situation de l'urgence de
l'ancien Hôpital Laflèche à Grand-Mère, c'est bien moi. Alors,
actuellement, on est après regarder, avec
une équipe de médecins à Grand-Mère, comment on pourrait transformer cette
clinique-là en superclinique et
transférer les services d'urgence de l'Hôpital Laflèche à la clinique pour
faire en sorte... d'une superclinique qui sera ouverte et accessible
sept jours sur sept et 12 heures par jour. Donc, si on réussit à mettre en
place cette superclinique-là, on aura une
accessibilité aux soins de première ligne beaucoup supérieure, à la
superclinique qu'on sera capable de mettre en place, par rapport à ce
qu'on a actuellement à l'urgence de l'Hôpital Laflèche à Grand-Mère.
Alors,
assurément, tout n'est pas parfait, M. le Président, mais moi, je peux vous
dire que mon collègue travaille fort
et que son souci à lui, c'est de donner les meilleurs soins, de favoriser
l'accessibilité aux soins à la population et de faire en sorte que les
gens attendent le moins possible, que ça soit pour un examen ou pour une
chirurgie.
Alors,
il reste encore des choses à faire. Je comprends parfaitement bien que, dans
nos CHSLD, là où on reçoit nos
personnes âgées, il y a une difficulté à recruter des préposés aux
bénéficiaires, il y a une difficulté également avec les ratios pour les infirmières. On est en
négociation, actuellement, avec les infirmières et on est très sensibles, et
tous les collègues défendent ce point de vue.
Le
Président (M. Huot) : Merci. Merci, Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole au député de Maskinongé pour cinq minutes.
M. Plante :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, écoutez, d'entrée de jeu, je ferai un
petit retour sur la santé et rappeler quand même — et ma
collègue vient de le mentionner, mais c'est important — que,
depuis notre arrivée au gouvernement, depuis
la réforme du Dr Barrette... du ministre de la Santé, excusez-moi, M. le
Président, 30 000 patients supplémentaires ont un médecin de
famille, et ça, c'est très important.
Effectivement,
tout n'est pas parfait. Et tantôt j'ai entendu le député de Nicolet-Bécancour
qui parlait de la perte de quelques
services, dont deux services spécialisés que j'avais à l'hôpital Comtois de
Louiseville, qui maintenant... la décision du CIUSSS—Mauricie...
MCQ a été de créer des pôles d'expertise, des centres d'expertise, et à
l'hôpital de Louiseville on a eu le
pôle d'expertise en endoscopie digestive. Ce pôle d'expertise là, M. le
Président, a permis de beaucoup alléger, justement, la liste d'attente en endoscopie digestive. Et d'ailleurs les
pôles d'expertise permettent d'avoir des gens, du personnel qui travaille au quotidien à faire le
même examen, donc ils deviennent plus performants et ils peuvent, par la
suite, faire plus d'examens par jour, et on constate une bonne augmentation de
performance à ce niveau-là.
Je
veux juste rappeler qu'on a quand même eu, à l'hôpital Comtois, un ajout de six
lits en réadaptation... excusez-moi, six
lits en réadaptation modérée, et aussi rappeler, et ce qui est très important,
le maintien, quand même, de l'urgence — c'est une urgence pour les cas mineurs, mais
de proximité pour 24 heures par jour, sept jours-semaine — et le maintien des deux points de
service du CLSC à Saint-Paulin, Saint-Alexis.
Comme le
disait ma collègue... Et moi, je vais vous avouer que j'ai une petite
sensibilité au dossier de la santé. Comme vous savez, ma conjointe est
atteinte de la sclérose en plaques, et mon père a des maladies quand même plus chroniques ces temps-ci. Et moi, je peux vous dire
que, malgré que tout n'est pas parfait... et je tiens à lever mon
chapeau au personnel infirmier, au personnel
médical, qui font un travail exceptionnel, parce que mon père a été hospitalisé
le 2 janvier, et je dois vous
dire que, depuis ce temps-là, ça va très, très bien. Je tiens à remercier,
justement, le personnel du CHRTR ou le centre hospitalier régional de la
Mauricie du service exceptionnel qu'ils offrent aux patients.
En terminant, puisque c'est ma dernière
intervention, M. le Président, aujourd'hui dans cette interpellation, j'aimerais rappeler à quel point l'ensemble
des collègues, effectivement, sont attachés aux citoyens de la Mauricie.
J'ai entendu mes deux collègues des deux oppositions parler de la beauté des paysages, de l'accueil des gens. Et effectivement on a une très, très belle région et on est privilégiés d'avoir une
région qui peut se diversifier, qui peut aussi, M. le Président, malgré les
aléas de l'économie... Et là, présentement, on est dans une période exceptionnelle, une
période florissante, mais a déjà vécu des années beaucoup, beaucoup plus
dures au milieu des années 90 ou au début des années 2000, où c'était
beaucoup plus difficile et où les gens, je vais vous le dire comme on dit chez
nous, en arrachaient beaucoup. Et présentement ça va beaucoup mieux. Il y
a un travail de concertation, il y a un travail de fond, il y a surtout un
travail de volonté de diversification, tant
au niveau de l'économie, mais même au niveau des divers services. Et je suis
très, très fier, moi, dans mon secteur, dans ma circonscription, on a un
développement au niveau de l'économie corporative ou solidaire, si on veut.
Donc, les gens se mobilisent, travaillent ensemble, créent des entreprises.
Souligner
aussi que les enjeux restent importants. Et effectivement l'agriculture est un enjeu très, très important pour la région de la Mauricie. Vous dire qu'on est
fiers d'avoir quand même des producteurs qui sont fiers, qui
travaillent fort. Ce n'est pas toujours
évident, puis on le sait, le monde de l'agriculture, mon collègue de Berthier
en est porte-parole, ce n'est pas un monde facile. Il y a eu les aléas
des marchés, il y a eu aussi la reprise des fermes. De plus en plus, des
fermes plus en plus grosses et de moins en moins de petites fermes familiales, donc tout ça crée des enjeux. Il y a la
foresterie, il y a le développement économique. Mais je tiens à assurer l'ensemble
des citoyens de la Mauricie, l'ensemble des citoyens du Québec que leurs représentants en Mauricie, d'est en
ouest et du nord au sud, sont des gens dévoués, des gens de coeur, des
gens de la Mauricie.
Et au départ le député de Berthier parlait
d'arrivée et d'origines mauriciennes. J'ai eu le privilège de fêter le 350e anniversaire, il y a deux ans, de
l'anniversaire de la fondation de la ville de Louiseville et le
100e anniversaire de fondation du village de
Sainte-Angèle-de-Prémont, où mes parents sont issus. Et juste vous dire qu'il y
a 350 ans ma famille débarquait à
Louiseville sur les bords de la rivière
du Loup, et 350 ans plus tard,
on croit toujours que c'est un coin de terre paradisiaque et on croit toujours en son développement, en ses gens, et on va continuer à travailler en ce sens, M. le Président pour le reste du mandat, mais aussi pour les autres années à venir.
Alors, je vous remercie et je vous souhaite une bonne fin de journée.
Le Président (M. Huot) : Merci.
Merci, M. le député. M. le député de Nicolet-Bécancour, pour une période de
trois minutes.
• (11 h 40) •
M. Martel : Oui. Un débat de 2 h 8 min, c'est
un peu ridicule. Tantôt, je parlais des hôpitaux. Moi, je vous dis, le député
de Maskinongé, Mme la ministre, dites à votre population que 2003, les services
qu'il y avait dans l'Hôpital Laflèche, dans
l'hôpital Comtois, qu'aujourd'hui les citoyens de vos municipalités en ont plus; moi, je pense que non. On a
perdu beaucoup de services avec toutes les réformes que vous avez faites. Vous
avez énoncé beaucoup de chiffres au niveau économique. Dites à votre population que le député de
Nicolet-Bécancour ne dit pas la vérité quand que le salaire
moyen en Mauricie est un des plus bas au Québec. C'est beau faire des annonces,
c'est beau, mais il faut regarder la réalité en face.
Je ne peux
pas comprendre les députés de la Mauricie, qui n'ont pas défendu les
contribuables de la Mauricie par rapport à la taxe scolaire. Écoutez, on
a une taxe scolaire de 0,30 $ du 100 $ d'évaluation. On regarde la
Mauricie, 0,12 $, 0,10 $.
Je ne comprends pas comment ça se fait que vous avez perdu ce combat-là. La
seule logique pour déterminer la
taxe, c'était de regarder la taxe qui était la plus basse dans une commission scolaire d'une région. Ça veut dire que votre couple de personnes âgées
qui a une résidence de 100 000 $ en Mauricie — il
n'est pas plus riche que celui des Laurentides — lui,
il va payer 300 $ pour son compte de taxe alors que la région des
Laurentides, ils vont payer à
peu près 100 $. C'est indéfendable. Vous êtes cinq députés de la Mauricie.
C'est inacceptable que vous ayez laissé passer une chose comme ça.
Dernière chose,
le dossier d'Aleris. Je vous pose la question, j'aimerais ça avoir une réponse éventuellement, je le sais que ce ne sera pas aujourd'hui. Moi, je prétends
qu'il y a à peu près 15 millions de dollars dépensés par les fonds publics pour maintenir le site tel qu'il est là.
Il n'y a rien de réglé. M. le
ministre, il avait dit, l'année
passée, qu'il y avait une ordonnance, qu'on procéderait rapidement.
Et vous savez ce que votre collègue de Champlain a dit au mois de janvier? Il a dit : Prochaine campagne électorale, là, je vais m'occuper de ça. J'ai parlé avec les autorités de la ville
de Trois-Rivières ce matin, il
n'y a rien qui a été fait depuis l'année passée sur le site Aleris. C'est
inacceptable.
À un moment donné, c'est important que les... Les députés de la Mauricie, ils ne
peuvent pas tout mettre dans la cour
de la ministre puis dire : La ministre
va s'en occuper. Les députés, ils ont un travail à faire. Dans le cas de
l'hôpital Comtois, je regarde mon collègue
de Maskinongé, il vit exactement ce que je vis par rapport à l'Hôpital
Christ-Roi, on a perdu
des services à cause de la réforme du ministre Barrette. Il faut se battre pour les milieux.
Vous venez, tous les deux, de milieux ruraux. Il faut se battre pour...
Le Président (M. Huot) : Merci.
Merci, M. le député de Nicolet-Bécancour. Merci.
Conclusions
Nous en sommes maintenant aux dernières interventions.
Donc, Mme la ministre, en conclusion, vous avez 10 minutes.
Mme Julie Boulet
Mme Boulet : Alors, merci, M. le Président. Je vais, d'entrée de jeu, répondre... bien, je vais tenter de répondre, parce que... J'ai toujours
eu une très belle collaboration avec le député de Nicolet-Bécancour, et
j'espère que cette collaboration-là va se poursuivre dans le temps. Alors, pour le
dossier d'Aleris, on va vous revenir, là, parce que, moi, c'est la
première fois, là, que j'entends parler, là... Mon collègue serait peut-être
mieux placé que moi pour vous répondre à cette question-là, mais on va vous
revenir.
Je voudrais
parler de la taxe scolaire, parce que j'étais convaincue que le collègue
viendrait là-dessus, et je veux juste
lui dire : La loi, elle n'est pas passée. La loi, elle n'est pas allée en commission parlementaire. Alors, je voudrais juste qu'il ait une petite retenue quand il dit qu'on ne
s'est pas battus, parce que, pour moi, le processus n'est pas terminé.
Et une loi, c'est toujours
fait pour être amélioré, bonifié quand ça passe en commission parlementaire. Puis on est capables de comprendre les enjeux, nous aussi. Alors, je lui
donne ma parole que cette bataille-là, on va la faire, nous aussi.
Alors, ça, c'est important.
Alors, je
rappelle, par contre, que la CAQ a voté contre la baisse de la taxe.
Mais je comprends qu'elle est ailleurs, alors, ça, je comprends également leur position. Maintenant, c'est un premier
pas. Ce qu'on voulait faire dans un premier temps, c'était de faire en sorte que... Dans une même région, il
arrivait que des maisons situées sur deux rues différentes avaient une facture ou un compte de taxe scolaire
différent. Donc, dans un premier
temps, ce qu'on a tenté de faire,
c'est rétablir l'équité dans une même région
pour les citoyens qui sont, des fois, des voisins ou à des rues
voisines. Alors, c'est plus de 600 millions de dollars qui ont été investis
pour rétablir cette équité-là. Maintenant,
c'est un premier pas, alors, si le...
En fait, l'idée de la CAQ peut être regardée. Il faudra savoir, dans un premier temps, combien ça représente d'argent et est-ce que l'État a la capacité d'assumer cette
facture-là, quels services devront être coupés pour payer la somme de cette facture-là. Mais je comprends, et je
comprends que, pour les citoyens de la Mauricie, il y a une bataille à
mener, et soyez assurés qu'on va la mener. Alors, ça, au niveau du dossier de
la taxe scolaire, c'est ce que j'avais à dire.
Au niveau
des soins de santé, évidemment... je l'ai dit d'entrée de jeu, moi, je viens
d'un petit milieu, mon collègue Marc
est d'un petit milieu, également, alors évidemment que la réforme, ça apporte des transformations, des modifications, dans nos communautés, qui ne sont pas sans
bousculer. Mais tout ça, l'objectif commun était de donner de meilleurs services, une meilleure accessibilité à la population sur l'ensemble d'un territoire.
Parce qu'on sait notamment que, dans les régions plus éloignées ou dans les plus petites communautés,
c'est difficile d'avoir des spécialistes à temps plein, alors des fois ils viennent une fois par semaine lire les
radiographies, ils viennent une fois par semaine pour la néphrologie,
pour la radiologie. Donc, le citoyen, s'il a accès à un spécialiste seulement
qu'à mi-temps ou seulement qu'une journée par semaine, est-ce que ce n'est pas
mieux qu'il fasse partie d'un grand ensemble de soins de santé régional puis
qu'à ce moment-là, même s'il est en région plus éloignée, il puisse avoir accès
aussi rapidement, à tous les jours, aux mêmes spécialistes
que la personne qui est au milieu d'une grande ville? Alors,
c'est un peu l'objectif que ce regroupement-là visait,
c'était de donner, pour l'ensemble des citoyens, peu importe où ils sont situés sur le territoire
québécois, au lieu d'avoir
des accès limités par la disponibilité,
souvent, des examens et des chirurgies, d'avoir accès comme tout le
monde, comme si ce citoyen-là était au coeur
d'une grande ville. Donc, comment on peut donner cet accès-là à tous les
citoyens du Québec, c'était l'objectif de la réforme.
Et, quand on mêle à ça les supercliniques qui
prennent forme, qui se mettent en place, bien, on voit qu'il y a 1 million de Québécois de plus qui ont
aujourd'hui un médecin de famille. On voit que le nombre de chirurgies a
augmenté de façon importante, que 50 %
des gens ont leur chirurgie à l'intérieur de six mois, alors... je dis
50 %, je m'excuse, là, c'est
92 % à l'intérieur de six mois. Alors, ça, c'est important de dire que ces
choses-là ont évolué puis qu'ils ont... c'est ça, 92 % à l'intérieur de six mois, 50 % à
l'intérieur de 34 jours. Alors, tout n'est pas que noir, tout n'est pas
que négatif. Alors, il reste des
choses à améliorer, on en convient tous. On est des députés ruraux, alors,
comme vous, et les batailles, on va les
mener parce que nous aussi, on croit que nos citoyens ont droit à des services
égaux à tous les autres citoyens du Québec. Alors, ça, je pense qu'on peut tous en faire un engagement ici, et
personne ne peut penser que nous sommes de mauvaise foi ou de mauvaise
volonté à l'égard de ces dossiers-là.
Dire que la Mauricie,
sincèrement, on est partis de loin. Ça a été difficile, il y a eu des
fermetures de grandes entreprises, beaucoup
de pertes d'emploi. On a tous dû se retrousser les manches, et je pense qu'on
peut dire, aujourd'hui, mission
accomplie. Il reste encore des choses à faire, mais il y a eu des beaux projets
qui ont pu être initiés, qui ont pu voir le jour parce que le
gouvernement leur a fait confiance, parce que le gouvernement a décidé
d'investir. Et, si le taux de chômage est
passé de 9,3 % à 5,2 %, M. le Président, ce n'est pas la conclusion
de tout, mais ça indique une tendance, une tangente qui nous fait croire que notre économie est en train de se
reprendre en main. Ce n'est pas le même type d'emplois, le député de
Nicolet-Bécancour a raison. Malheureusement, les grandes entreprises ont dû
subir les contrecoups d'un marché, au niveau
mondial, qui s'est transformé. Alors, ça, là-dessus, la marge de manoeuvre des
gouvernements est plus limitée à cet égard-là, et je le sais, que vous le savez tout aussi bien
que moi. On est allés voir ces grandes entreprises là, on leur a proposé de les aider, on a tout mis ce
qu'on pouvait mettre en place sur la table, que ça soit les papetières,
en leur donnant des possibilités forestières
plus grandes, mais à un moment donné le choix des entreprises privées était de
dire : Nous, on doit rationaliser,
nous, on doit aller vers des entreprises où le coût d'opération est le moindre.
Alors, ça a été leur choix à eux,
ultimement, de fermer les entreprises en Mauricie qui étaient, soit dit en
passant, vieillissantes, qui n'avaient pas
été modernisées, qui n'avaient pas été mises au goût du jour, c'étaient des
machines à papier qui dataient de plusieurs décennies. Donc,
malheureusement, ça a passé par les entreprises de Shawinigan dans un premier
temps.
Alors,
mais, quand je regarde les investissements et qu'on parle de la Wayagamack, de
la Kruger, quand on parle de la venue de CGI à Shawinigan, de Nemaska
Lithium, de WestRock à La Tuque, qu'on a permis de mettre à niveau... On a
Xylo-Carbone également, où va produire, en fait, du biocarburant à partir de
résidus forestiers.
Alors,
il y a des choses très intéressantes qui se font. Moi, je pense qu'il faut
faire confiance à l'avenir. Et, avec le Fonds d'appui au rayonnement des régions, c'est 21 millions de
dollars que la Mauricie bénéficiera dans les cinq années. Donc, à terme, dans la dernière année, c'est
presque 6 millions de dollars que le gouvernement va donner à la
Mauricie. Et la Mauricie sera maître
d'oeuvre, elle pourra disposer de ces sommes d'argent là avec toute sa pleine
et entière autonomie, avec ses choix
de priorisation, indépendamment des programmes gouvernementaux. Ce n'est pas
Québec qui va venir dire à la Mauricie ce qu'elle doit faire avec ces
sommes d'argent là, mais ça va être la Mauricie qui va dire aux différents ministères comment ces argents-là doivent être
investis, quels sont les projets qu'on veut soutenir, les projets
auxquels on croit. Et, oui, on aura besoin
de capital de risque parce que, quand on veut reconvertir une économie, il y a
un certain risque qu'on doit prendre. Et le message du gouvernement,
c'est qu'il est prêt à nous accompagner et à nous soutenir dans cette prise de
participation là de risque.
Le fonds de Gentilly,
évidemment, c'est bien. Ça n'a pas créé et ça ne créera pas
40 000 emplois. Désolée, M. le
député, ça ne créera pas 40 000 emplois. Et on a dû, évidemment,
mettre à niveau... on a... parce qu'il y avait une date butoir qui était 2018. Alors, la ministre, à
l'époque, la ministre libérale, qui était Mme Thériault, a modifié les
paramètres pour mieux s'ajuster aux besoins
de ce fonds-là. Alors, on a fait une nouvelle répartition de l'enveloppe, soit
125 millions pour la MRC de Bécancour
et la ville de Trois-Rivières et 75 millions pour les autres MRC du
Centre-du-Québec et de la Mauricie
qui ont un indice de vitalité économique inférieur à 1. Donc, en disant ça, on
vient aider ceux qui sont en plus grande difficulté, soit
Nicolet-Yamaska et L'Érable pour le Centre-du-Québec, et Shawinigan, Mékinac,
La Tuque, Maskinongé et Les Chenaux
pour la Mauricie. On va reconduire cette enveloppe-là jusqu'en 2023. Donc, on
avait peur, à un moment donné, de
perdre les sommes si on tombait à la date butoir. Donc, une reconduction de ces
sommes-là qui est une bonne nouvelle.
Et,
pour la MRC de Bécancour et la ville de Trois-Rivières, vont être maintenant
admissibles les projets en lien avec la
relève entrepreneuriale, les entreprises du secteur primaire ayant un projet de
première transformation ou de production de culture en serre de produits alimentaires, parce qu'ils n'étaient pas
admissibles, les coûts reliés aux équipements et à l'immobilisation pour les projets d'investissement
liés à des accélérateurs d'entreprises, finalement les aides financières
consenties pour le financement d'études
pourront atteindre 10 % de l'enveloppe au lieu de 5 % et des mesures
d'assouplissement pour les projets d'entreprises du secteur touristique. Alors,
la ministre du Tourisme ne pouvait que saluer
cette nouvelle modification qui va permettre à l'industrie touristique d'aller
encore plus loin, d'être ambitieuse, de voir loin, de voir grand et de
demeurer parmi les meilleures.
Alors,
je le rappelle, le taux de chômage en Mauricie est passé de 9,3 % en avril
2014 à 5,2 % actuellement. C'est du jamais-vu depuis plusieurs
décennies en Mauricie. Nos entreprises cherchent actuellement des travailleurs,
et non l'inverse, M. le Président.
• (11 h 50) •
Le
Président (M. Huot) : Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant
la parole au député de Berthier. Vous avez également 10 minutes
pour votre conclusion.
M. André
Villeneuve
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Dès qu'on s'est rencontrés ce matin, je l'ai dit
tantôt, je vais le redire, la ministre
m'a dit : Vous avez du temps à perdre pour venir ici parler de la
Mauricie. Mais je ne pense pas que ça soit du temps perdu, au contraire,
M. le Président. Et ce sur quoi on s'entend tous, c'est de dire que la Mauricie
va bien. Effectivement, elle va bien. Et je
vous dirais que la Mauricie va bien parce que les gens y vivent et qui
l'habitent sont des gens
entrepreneurs, ce sont des gens... comme on l'a dit, des défricheurs, M. le
Président, ce sont des gens qui n'ont pas peur de foncer. Et, ce faisant, M. le Président, imaginez un instant ce que
la Mauricie pourrait faire si le gouvernement du Québec était un véritable partenaire de la Mauricie.
Parce que, là, on va se le dire, on va se le dire, les députés de la Mauricie
qui sont au gouvernement, M. le Président,
ont accepté avec un certain enthousiasme les mesures que le gouvernement a
mises en place. Et qu'est-ce qu'ont fait ces
mesures-là, M. le Président? Elles ont nui à la Mauricie. Alors, imaginez un gouvernement
qui prendrait de bonnes orientations, de bonnes décisions, à quel point la
Mauricie pourrait faire encore mieux, M. le Président,
hein? Lorsqu'on a un partenaire qui fait des politiques qui viennent nuire à
notre région, c'est difficile. Mais ce sont
des gens, M. le Président, qui ont une grande résilience, et je suis heureux
d'entendre que tout le monde s'entend là-dessus,
s'entend sur le caractère vraiment résilient des gens de la Mauricie. Ils ont
eu des périodes difficiles, ils ont su passer au travers, M. le
Président.
Alors, pourquoi je
vous dis que j'ai de la difficulté à comprendre comment est-ce que les députés
de la Mauricie — puis la ministre, Mme la ministre était
assise autour de la table du Conseil des ministres, M. le Président — n'ont pas été capables de dire au gouvernement : À un moment donné,
c'est assez? Je veux juste leur rappeler, là. Puis ça, tout le monde au
Québec s'entend là-dessus, M. le Président.
2014‑2015,
là, 2014‑2015, 2015‑2016, là, les mesures d'austérité du Parti libéral ont fait
mal au Québec en santé, en éducation,
en économie. Et tous les analystes le disent, il y a eu une perte au PIB. Je ne
veux pas rentrer dans les détails, mais il y a eu des pertes au PIB. Ces
mesures-là sont venues fragiliser les gens les plus vulnérables de notre
société comment? Et là, M. le Président, moi, je nous invite tous, là, et les
gens qui nous écoutent... Je veux juste rappeler l'histoire, là. C'est en 2001 ou en 2002, justement suite à un incident
dans le comté de Saint-Maurice, le député M. Claude Pinard avait appelé
l'Assemblée nationale en pleines vacances de la construction. Je pense que des
députés de cette trempe-là, là, M. le
Président, ça en prendrait plus, et je m'inclus là-dedans, là, je m'inclus
là-dedans. Je ne veux pas faire de...
je m'inclus... mais ça en prendrait plus pour être capables, à un moment donné,
de dire, M. le Président, au gouvernement : Ça n'a pas de bon sens,
ce que vous faites là.
En 2015‑2016,
le ministre des Finances, il appelle le premier ministre puis il dit : M.
le premier ministre, savez-vous quoi?
On a atteint l'équilibre budgétaire, on peut arrêter de couper. Le premier
ministre dit : Non, non, non. Les députés de la Mauricie sont d'accord, tous les députés du
Parti libéral sont d'accord, le plan de la CAQ, on continue à
l'appliquer. Go! On y va, puis on continue à saigner le monde. C'est ça qu'ils
ont fait, M. le Président.
Là, il faut
se dire les vraies choses, là. N'essayez pas de défendre l'indéfendable puis
dire qu'il n'y a pas eu de coupures
en éducation. N'essayez pas de défendre l'indéfendable en disant qu'il n'y a
pas eu de coupures en santé. C'est indéfendable. Tout le monde s'entend
là-dessus, M. le Président. Il y a eu des dommages incroyables non seulement en santé, il y a eu des dommages incroyables suite
aux coupures. Mais il faut se rappeler aussi, M. le Président, que le ministre de la Santé s'est mis tout le monde à
dos, mais vraiment tout le monde à dos. Puis depuis deux semaines, M. le
Président, c'est assez... bien, je pense...
je ne sais pas si je peux dire rigolo, là, mais le... Je ne sais pas si le
premier ministre a parlé au ministre de la Santé, mais il a complètement
changé, il est métamorphosé. Y aurait-il une élection pas loin, M. le Président? Le ministre de la Santé s'est mis
tout le monde à dos. M. le Président, vous avez déjà été en affaires,
j'ai déjà été en affaires, et, quand on veut
qu'une réforme fonctionne dans une entreprise, on s'assure de mettre tout le
monde dans le coup, pas d'avoir tout le
monde contre nous. Bien, c'est ça que le ministre de la Santé a fait, tout le
monde contre eux.
Et les
députés de la Mauricie, je le dis encore, les députés libéraux, M. le
Président, ils n'ont pas mis leur pied à terre, ils n'ont pas dit : C'est assez, arrêtez, arrêtez de couper,
on a atteint l'équilibre budgétaire. Non, on continue à couper.
Pourquoi? On veut se ramasser un butin de guerre, M. le Président. On veut se
ramasser un trésor de guerre pour le 1er octobre.
Et déjà, là, on le sait, hein, ça a commencé à pleuvoir, les cadeaux. La
vieille politique, je suis d'accord avec le député de Nicolet-Bécancour, de la vieille politique. On ne pensait pas
voir ça. M. le Président, les titres des journaux, c'est incroyable, hein? Les titres dans les journaux, ce
qu'ils disent, c'est que c'est dégoûtant, ça n'a pas de bon sens de
faire une chose comme ça. Mais c'est ça, la réalité, et tout le monde sait ça,
M. le Président, tout le monde sait ça.
M. le
Président, tantôt, j'écoutais la ministre, on parlait des CRE qu'ils ont
créées. Les libéraux ont créé les CRE, conférences
régionales des élus, en 2003. Pour ce faire, ils ont aboli les CRD, hein? Et
là, en revenant au pouvoir en 2014, ils
ont aboli les CRE. Donc, ils ont, d'une certaine façon... Et je comprends le
député de Maskinongé quand il me dit : Ils n'ont pas aboli la concertation régionale, non, parce que les gens sont
plus résilients que ça. Mais ils les ont-u aidés pas à peu près, M. le Président, pensez-vous? Ils les
ont désorganisés complètement, mais complètement. En plus, ils coupent
dans les CLD. Ce n'était pas assez, on coupe dans les CLD.
Et tantôt je
trouvais ça assez rigolo, j'écoutais que le pacte avec les municipalités, la
FQM était contente. Bien oui, ils les
ont coupés de 300 millions, M. le Président. En connaissez-vous beaucoup,
de monde, vous, quand on vous annonce
qu'on va vous couper de 300 millions, qu'ils sortent le champagne, puis le
gâteau, puis, hein, c'est la fête? En connaissez-vous
beaucoup? Personne n'est d'accord avec ça, M. le Président. C'est sûr que la
FQM puis les municipalités doivent
continuer à travailler avec le gouvernement en place, même si parfois ils ont
l'impression que le gouvernement travaille
contre les municipalités puis contre les citoyens du Québec. Bien sûr, ils n'ont
pas le choix, il est élu, il est là.
Tantôt, je
vous citais M. Mitterrand, hein, président de la France, feu
M. Mitterrand : «Le peuple ne se trompe jamais, mais on peut
tromper le peuple.» Et c'est ça qui est arrivé, M. le Président. Jamais le
Parti libéral n'a dit, en campagne
électorale, qu'il était pour couper dans la santé comme il l'a fait. Jamais il
n'a dit qu'il était pour couper en éducation comme il l'a fait. Jamais
le Parti libéral n'a voulu dire, M. le Président, en 2012, lors de la campagne,
que Gentilly, eux aussi, ils l'auraient
fermée. Pourquoi? Parce que c'était un gouffre financier épouvantable. Point
Lepreau, au Nouveau-Brunswick, était un exemple patent de la situation dans
laquelle on se dirigeait avec Gentilly-2. Mais nous, M. le Président, on a eu le courage de le faire, puis on l'avait annoncé
dès 2009. On avait un mandat de la population pour le faire, on l'a fait et on a mis un fonds de
diversification. Je remercie la ministre, quand même, elle nous félicite pour
le Fonds de diversification. Et, fait à
noter, c'est assez particulier parce qu'on a mis le Fonds de diversification en
place, on a aidé une centaine d'entreprises
la première année. Quand les libéraux sont arrivés, on a vu une chute, M. le
Président, d'aide aux entreprises. Là, ils
commencent à comprendre que, finalement, un fonds, il faut que ça serve à
quelque chose, et là ils l'utilisent un peu plus intelligemment. Bon,
parfait, soit.
Alors, M. le
Président, moi, je demande, là, aux députés du Parti libéral de la Mauricie de
mettre leur pied à terre, notamment
sur l'inéquité en santé. Vous laissez sur la table 38 millions de dollars
par année dans Maskinongé—Centre-du-Québec. Et ça, là, vous devriez être
aux premières lignes. Vous devriez être aux premières lignes. Vous devriez faire la file au Conseil du trésor pour aller dire
au ministre du Conseil du trésor que ça n'a pas de bon sens, puis au
ministre de la Santé que ça n'a pas de bon
sens. Bien, nous, en 2012, M. le Président, une inéquité comme ça, là, une injustice
comme ça, là, bien, on a décidé de s'y
attaquer. On a été là 18 mois, on a baissé de moitié et du deux tiers
l'inéquité en santé dans Maskinongé—Centre-du-Québec, du deux tiers.
Dans Lanaudière, on l'a baissée de moitié.
Une voix : ...
• (12 heures) •
M. Villeneuve :
Excusez, Maskinongé... excusez, Mauricie—Centre-du-Québec. On l'a baissée du deux
tiers, M. le Président. Alors que les
libéraux sont revenus au pouvoir en 2014, et là de 15 millions, c'est
remonté à 37 millions. Vous
laissez sur la table... parce que vous ne vous tenez pas debout pour défendre
votre région, puis vous ne vous tenez pas debout pour défendre des principes, pourtant, qui, à leur face même,
sont nécessaires. Comment accepter de couper en éducation? Comment accepter de couper en santé? Comment accepter que les
plus démunis de la société soient à ce point frappés, M. le Président?
C'est ça que je trouve inacceptable.
Et je le
redis, puis je le salue, Claude Pinard, en passant, des députés de cette
trempe-là, M. le Président, ça en prendrait
davantage. Des députés qui sont au gouvernement, M. le Président, hein, qui
décident qu'ils vont mettre leur pied à
terre puis qui disent : Là, là, la situation, elle n'a pas de bon sens, il
faut arrêter. On n'a pas vu ça avec les députés actuels du Parti libéral
en Mauricie, M. le Président, et c'est tout à fait incroyable.
Et là,
écoutez, M. le Président, il va y avoir des élections le 1er octobre
prochain, là. La population fera son choix. Mais je tenais aujourd'hui, je tenais aujourd'hui à mettre en lumière
cette situation-là. Moi, je pense que, si comme députés, on doit loyauté à notre chef, bien, on doit
d'abord et avant tout loyauté à nos commettants, à nos électeurs, nos
électrices, à notre région. Et je pense que de piler sur des principes ou des
valeurs parce qu'on dit oui, oui, oui au chef, M. le Président... et j'ose
espérer ne jamais en arriver là, et j'ose espérer que ce n'est pas le cas des
députés de la Mauricie.
Alors, M. le
Président, je leur demande encore une fois d'interpeler le premier ministre,
d'interpeler l'ensemble du Conseil
des ministres que maintenant, là, on n'a pas le choix, il faut essayer de
réparer les pots cassés, essayer de jouer non pas la partie partisanerie campagne électorale, mais de travailler pour
les Québécois, M. le Président. Et, je vais le répéter, l'avenir du Québec, ce sont nos jeunes, et, pour
l'amour du Québec, j'espère que plus jamais nous ne verrons une
situation comme celle que nous avons vécue. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Huot) : Merci, M.
le député de Berthier. Merci, Mme la ministre responsable de la région de la Mauricie, M. le député de Maskinongé, M. le
député de Nicolet-Bécancour, Mme la secrétaire, tout le personnel de
l'Assemblée.
Alors, compte
tenu de l'heure, je lève la séance. Et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci. Bonne fin de semaine.
(Fin de la séance à 12 h 1)