(Dix heures deux minutes)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'interpellation de la députée de
Duplessis au ministre
responsable de la région de la Côte-Nord sur le sujet suivant : La Côte-Nord
abandonnée par le gouvernement libéral.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé
par M. Simard (Dubuc); M. Laframboise (Blainville) est
remplacé par M. Lefebvre (Arthabaska).
Le Président (M. Auger) : Merci
beaucoup. Je vous rappelle le déroulement de l'interpellation. Dans un premier temps, la députée de Duplessis aura un
temps de parole de 10 minutes, suivie du ministre pour également
10 minutes. Par la suite, des
périodes de cinq minutes seront allouées ainsi : d'abord, un député de
l'opposition officielle, ensuite le ministre,
puis un député du groupe formant le gouvernement, et ainsi de suite.
20 minutes avant la fin de cette séance, j'accorderai 10 minutes de conclusion à M. le ministre et un temps
de réplique égal à la députée de Duplessis. Je comprends qu'il y a également une entente à l'effet que le
deuxième groupe d'opposition interviendra lors de la troisième et de la
sixième série d'interventions.
Sur ce, Mme la députée de Duplessis, vous avez
la parole pour les 10 prochaines minutes.
Exposé du sujet
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : Merci, M. le Président. Je suis contente d'être
ici ce matin pour l'interpellation sur la Côte-Nord. Je crois que plusieurs sujets méritent d'être
abordés parce que, M. le Président, c'est loin d'être rose sur la Côte-Nord
depuis 2014. Mon collègue le député de
René-Lévesque et moi interpellons aujourd'hui le gouvernement libéral sur son
inaction dans la région de la Côte-Nord. Mon
souhait ce matin, c'est que nous puissions échanger et que nos échanges soient productifs. Mais je suis bien consciente
également que nous n'obtiendrons pas toutes les réponses à nos questions,
car le gouvernement libéral est devenu un
expert de ne pas répondre aux questions et tout en ayant l'air de le faire.
J'anticipe. Nous aurons peut-être
quelques réponses, et, si nous les avons, ce sera toujours un bon début, mais
j'en doute encore. Ce que je demande
au ministre et aux personnes qui accompagnent le ministre aujourd'hui, c'est
d'être vraiment réalistes face au bilan très négatif de son gouvernement
en ce qui concerne la Côte-Nord. C'est vraiment désastreux.
La Côte-Nord, M. le Président, c'est un immense
territoire qui va de Tadoussac à Blanc-Sablon, incluant l'île Anticosti, au
sud, Fermont ainsi que Schefferville un peu plus au nord. C'est un peu plus de
92 000 habitants, c'est neuf communautés autochtones, c'est
237 000 kilomètres carrés de superficie terrestre avec une très
faible densité de population : c'est 0,4 habitant par kilomètre
carré, 33 municipalités, six MRC. Mais, je le dis souvent, on est un peu beaucoup le garde-manger du Québec, puisque la
Côte-Nord, c'est d'une grande importance pour l'économie du Québec. En
tant que région ressource, son poids économique est près de deux fois supérieur
à son poids démographique. La Côte-Nord,
c'est deux alumineries, c'est le secteur minier, secteur forestier, les pêches,
l'hydroélectricité, qu'on pense à Manic-5, au projet hydroélectrique de
La Romaine.
D'ailleurs,
ce dernier a été inauguré récemment, le complexe hydroélectrique de la Romaine,
6,5 milliards. Et le ministre
est très au courant de toutes les préoccupations que nous avions face à ce
projet. On voulait que notre monde travaille,
on voulait qu'Hydro-Québec fractionne les contrats pour qu'on puisse tirer
notre épingle du jeu. Que notre monde travaille,
ce fut extrêmement compliqué. Il y a eu des comités de travail qui ont été mis
en place. On a inauguré Romaine-3 récemment,
et je peux vous dire qu'on commence à peine à atteindre un certain équilibre
par rapport à notre main-d'oeuvre régionale.
Donc, fort de constater, M. le Président, que notre population n'a pas profité
du mégaprojet de La Romaine.
La Côte-Nord,
c'est aussi le fameux Plan Nord. Et dans la manière dont il a été géré par le
gouvernement libéral, je peux vous dire que le Plan Nord, pour nous, était
relié presque exclusivement au prix des ressources naturelles, le fer entre autres. En 2011, il faut se souvenir qu'à ce
moment-là, là, c'était à peu près 192 $ la tonne, là. C'était un sommet,
là, qu'on n'avait pas vu depuis fort longtemps. Mais en septembre 2013,
134 $; aujourd'hui, 70 $ la tonne.
Le
gouvernement n'en avait que pour les minières en 2011. Et vous savez que le
prix du fer, bon, était vraiment en très forte hausse. Les communautés
étaient laissées à elles-mêmes. Ça fait qu'imaginez-vous quand le prix du fer a
dropé, quand nos mines ont fermé, le lac Bloom, faillite de Cliffs, les
activités chez Rio Tinto à Havre-Saint-Pierre affectées
parce que le fer, ce n'est plus ce que c'était dans le prix. On sent de plus en
plus l'absence du gouvernement libéral.
Qu'est-ce qui s'est passé, M. le Président? C'est des pertes d'emploi, c'est
des PME qui ferment. Donc, certains ne survivent pas à tout ça.
Dans
un contexte aussi difficile, nous aurions aimé avoir un gouvernement qui accompagne,
qui accompagne nos régions, nos
municipalités autant quand ça va bien que quand ça va mal. On aurait aimé que
le gouvernement ait un plan pour les
bons mais les mauvais moments. Ce qu'on a constaté, M. le Président, c'est
vraiment... il n'y avait pas de plan. C'est
zéro plan, zéro action. Plusieurs interventions, M. le Président, ont été
faites de ma part, de la part de groupes des gens d'affaires pour avoir une certaine écoute de la part du
gouvernement libéral pour qu'il se penche réellement sur les nombreuses
problématiques que nous vivions et que nous vivons encore. On se contentait, M.
le Président, de nous répondre : Vous
savez, on a repris les actifs de Cliffs, on a fait une bonne affaire. Je veux
juste rappeler que les actifs de Cliffs,
Cliffs était en faillite, le gouvernement du Parti québécois avait déjà
commencé les démarches. Et, oui, c'est un bon coup, mais on a juste récupéré les emplois qu'on avait perdus. On
n'en a pas créé d'autres, emplois. Ça fait qu'on va sûrement entendre le ministre et ses collègues
nous parler du fameux dossier de Cliffs. C'est à peu près leur seul coup,
leur seul bon coup, je vais leur donner.
Mais,
savez-vous, M. le Président, moi, je pense que le gouvernement, là, il a fait
de l'aveuglement volontaire, de
l'aveuglement volontaire quand on parle de la situation sur la Côte-Nord.
Exemple, puis je vous cite un bel exemple, M. le Président, puis
j'espère que le ministre m'écoute : récemment le premier ministre est venu
sur la Côte-Nord, il a fait une entrevue. Savez-vous ce qu'il a affirmé quand
l'animatrice, elle lui a dit : Bien, écoutez, ça ne va pas très bien sur la Côte-Nord? Ça va super bien sur la
Côte-Nord, le taux de chômage est seulement à 6 % sur la Côte-Nord. C'est parce qu'il y a une chose que le premier ministre
n'avait pas réalisée, si le taux de chômage est bas, M. le Président, c'est
parce que les gens, ils ont quitté ou ils sont sur l'aide sociale. Ils quittent
la région faute d'emploi. Est-il au courant, le ministre? Puis sûrement que le premier ministre ne l'était pas, mais, si
des fois que le premier ministre lui enverrait un extrait de ce que je
vous dis ce matin, est-ce qu'il est au courant que la région du Québec a perdu
plus d'habitants en 2015‑2016? C'est
1,5 % de sa population qui a été perdue, là, au cours des dernières années
selon l'institut des statistiques du Québec. Ce n'est pas moi qui le
dis, là. Puis toujours selon l'Institut statistique du Québec, la Côte-Nord
montre généralement la rétention la plus
faible de ses jeunes, après la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Ce n'est
pas rien, là. Mais je crois surtout que le premier ministre et ses
ministres ne comprennent rien à la réalité de la Côte-Nord. Ou peut-être qu'ils n'ont tout simplement jamais
voulu comprendre notre réalité tant qu'à Baie-Comeau, tant qu'à Sept-Îles.
Mais les gens de chez nous, M. le Président,
eux, ils ont compris. Ils ont compris que le contexte minier, quand il n'est
pas favorable, ça ne fonctionne pas. Malheureusement, on n'a pas assez de
diversification économique chez nous.
• (10 h 10) •
Et je vous
parle d'un désengagement du gouvernement. Vous allez me dire : Bien,
pourquoi vous parlez comme ça? Parce
que, lors de la faillite de Cliffs, M. le Président, j'ai rencontré le
ministre. Il y a des gens qui sont venus à Québec. On avait une proposition, parce qu'on a des
retraités de Cliffs, là, qui ont perdu énormément sur leur régime de retraite.
Ils ont balayé ça du revers de la main. Il y
a aussi eu un désengagement, un désengagement de l'État, un laisser-faire. On
a perdu un très, très beau projet, FerroAtlantica, parce que le ministre de
l'Environnement n'a pas compris comment c'était
important chez nous, n'a pas compris que des fois il faut accélérer pour ne pas perdre l'opportunité. Je
peux parler de Mine Arnaud. À chaque fois que je rencontrais le ministre
dans le corridor : Ça s'en vient, on travaille avec un investisseur, ça va
être pour bientôt. Mine Arnaud, M. le Président, c'était un
peu une planche de salut pour redémarrer notre économie, la diversifier
à nouveau.
Et que dire, M. le Président, des réformes en
santé? J'ai travaillé sur le projet de loi pour la création des nouveaux CISSS et j'ai plaidé — même les partis d'opposition plaidaient avec
moi — pour que
nous ayons deux CISSS sur la
Côte-Nord. Savez-vous, d'un point à l'autre, c'est 1 200 kilomètres
qui séparent. Ce n'est pas rien, ça. Pourquoi les Îles-de-la-Madeleine, eux, ont eu une exception?
Je suis bien contente, moi. Rien qu'un seul CISSS aux Îles-de-la-Madeleine.
Mais on avait des particularités, nous
aussi. Peut-être parce que c'est un député libéral, peut-être parce que le
ministre responsable de la région Côte-Nord, qui siège au Conseil des ministres,
n'a pas fait valoir comme il aurait dû le faire valoir les spécificités de notre région, le besoin d'implanter deux
CIUSSS. C'est ça qui s'est passé, c'est ça qui s'est passé. Bien, j'apprenais de la bouche même du P.D.G.
qu'on a un déficit de 14 millions. Ce n'est pas rien. Mais on va avoir
besoin d'accompagnement, sinon
c'était la tutelle. On a démobilisé notre monde, des services qu'on ne donne
plus. Le personnel est épuisé, on est difficilement capables de recruter
à nouveau. C'est tout ça, la Côte-Nord.
Et, si je vous parle, pour les moins d'une
minute qu'il me reste, puis je vais y revenir... la fameuse Société du Plan Nord, pour laquelle j'ai travaillé avec le
ministre... qu'on faisait le projet de loi pour qu'ensuite elle soit une loi
puis qu'on puisse l'implanter. Elle
devait, la Société du Plan Nord, faire en sorte de coordonner l'action
gouvernementale. Puis moi, je
travaille pour mon monde, M. le Président, ça fait que j'étais de bonne foi
dans le processus. Puis j'y ai cru, moi, aux paroles du ministre, j'ai
cru que ce serait un bel outil. Tout se décide à Québec, aucune autonomie pour
les antennes. Ça a été ça, la Société du
Plan Nord. Encore une fois, ils nous ont dit une chose puis ils ont fait le
contraire. Et tout ça pour vous démontrer, ce matin, M. le Président,
qu'on a été complètement abandonnés.
Le Président (M. Auger) :
Merci. Merci, Mme la députée de Duplessis. Maintenant, pour les
10 prochaines minutes, M. le ministre.
Réponse du ministre
M. Pierre Arcand
M. Arcand : Bien, merci
beaucoup, M. le Président. Je salue, bien sûr, Mme la députée de Duplessis,
également, de l'opposition, le député
du comté de René-Lévesque. Je salue, bien sûr, mes collègues de l'Assemblée
nationale, le député de Saint-François, le député également de Dubuc, qui m'accompagnent
aujourd'hui, de même que le président-directeur général de la Société du Plan Nord, et également la vice-présidente, qui
est avec moi aujourd'hui. Alors, M. le Président, d'abord, je voudrais
aussi... J'ai oublié de saluer également le député de la Coalition avenir
Québec.
Alors, on est
tous ensemble aujourd'hui pour discuter de la situation du Plan Nord. Et je
sais que c'est le rôle de l'opposition
de dire que tout va mal, mais évidemment inutile de vous dire que je rejette
totalement cette hypothèse. On peut
prendre chacun des éléments et en faire une histoire extrêmement noire, mais
moi, je pense qu'on a une histoire à conter qui est passablement plus
positive que celle-là.
La première
des choses — parce que
la députée a terminé son allocution en disant qu'évidemment la Société du
Plan Nord, ça ne fonctionne pas, que ce
n'est pas efficace — j'informe
la députée de Duplessis qu'hier soir j'étais dans un événement qui s'appelle institut pour
l'excellence en administration publique. Et qui a remporté... en fait, qui a
été honoré pour un travail
extraordinaire? Bien, c'est le P.D.G. de la Société du Plan Nord. Il a été
honoré par tous ses pairs comme ayant accompli véritablement, au cours
de sa carrière et en particulier depuis qu'il est P.D.G. de la Société du Plan Nord, évidemment, un travail extraordinaire.
Donc, je pense que la Société du Plan Nord doit faire un travail passablement
bon dans la région de ce côté-là.
Maintenant,
on parle d'abandon de la Côte-Nord, c'est le thème de notre discussion aujourd'hui. Bien, j'ai tellement abandonné la Côte-Nord
que, depuis deux ans, je suis allé 22 fois sur la Côte-Nord.
90 % des ministres du
gouvernement sont allés sur la Côte-Nord,
ont visité, ont fait des actions sur la Côte-Nord. Et donc je peux vous dire
que notre gouvernement a été plus
qu'efficace dans bien des domaines. Est-ce qu'on a réglé tous les problèmes?
Bien sûr que non. Mais on a été extrêmement efficaces sur la Côte-Nord.
Je vais vous
donner quelques éléments de ça. Premièrement, vous savez que ce qu'on remarque
souvent, c'est les investissements
routiers. C'est toujours bien important, bien important, les investissements
routiers. Savez-vous que la Côte-Nord...
À l'intérieur des efforts qui sont faits, l'endroit où on investit le plus au
Québec, parmi les endroits où on
investit le plus dans les travaux, à 543 millions, c'est la Montérégie, où
il y a énormément de gens, où il y avait des autoroutes qui étaient en construction, etc. Et donc la Montérégie était
un élément important. Mais la Côte-Nord n'est pas tellement loin, plus de 300 millions ont été investis dans des
travaux d'infrastructures sur la Côte-Nord : la 389, le premier ministre a annoncé le déblocage de la 138
parce qu'on a réglé... je sais que la députée de Duplessis avait à coeur le
dossier de Pakatan, là, qui est un dossier
qui était problématique avec les Premières Nations, on a travaillé en ce
sens-là.
On travaille à la relance aussi de la Côte-Nord.
On a aidé des entreprises comme Alcoa dans la région de Baie-Comeau. On a travaillé avec Mason Graphite dans cette région-là.
Dans le cas, entre autres, de Sept-Îles, évidemment, il y a eu la relance... on était à 1 million
de tonnes de minerai de fer, on va être rendus bientôt à 15 millions de
tonnes de minerai de fer. Pourquoi? Parce qu'on a des projets : Tata
Steel, Champion, qui commence à être relancé et qui va fournir de
l'emploi pour l'ensemble des régions.
Qu'est-ce
qu'on a fait également du côté de la Côte-Nord? On a ajouté également de la
diversification. On a des projets
d'agriculture parce qu'on ne peut pas juste dépendre des mines, on en est
conscients. Il y a eu des projets en matière d'agriculture. Il y a eu différentes initiatives, des initiatives à la
fois sur le plan touristique, sur le plan culturel, des initiatives pour
créer, à l'intérieur de la Côte-Nord, des nouvelles entreprises.
On a
travaillé également... parce que nous, on pense que la transition énergétique,
il y a des opportunités intéressantes sur la Côte-Nord. Qu'est-ce qu'on a fait
à Port-Cartier? Bien, on a fait 32 millions de financement pour des
projets de production, entre autres, de carburant renouvelable, et ça, c'est
avec Arbec qu'on a fait ça. On a bien sûr acquis les installations ferroviaires. On a créé des emplois avec l'antenne
régionale. Le député de Saint-François aura l'occasion de vous parler des efforts qu'on a faits en termes
de télécommunications, du raccordement de la fibre optique, entre autres,
dans la région de Schefferville. Alors, tout
ça, ce sont des choses que nous avons faites. ArcelorMittal, qui est une autre
entreprise de la Côte-Nord, qui a injecté
plus de 500 millions dans des projets d'investissement, on a fait ça. On a
travaillé également à l'amélioration de façon considérable de la
question de l'emploi, on a créé des comités.
Hydro-Québec
maintenant, lorsqu'il y a des projets d'emploi, il y a maintenant des points
supplémentaires qui sont donnés quand
on a une embauche locale pour s'assurer, justement, qu'il y ait véritablement
des gens de la Côte-Nord qui soient embauchés. Et actuellement on voit
que les chiffres, au niveau de tous les projets d'Hydro-Québec, c'est maintenant près de 50 % des gens qui sont
embauchés et qui viennent directement de la Côte-Nord. Parce que je sais que
c'était une des critiques de la députée de
Duplessis, qui disait : Écoutez, vous embauchez des gens de l'extérieur.
Mais, vous le savez, dans un contrat
comme Hydro-Québec, il y a beaucoup de travail spécialisé, la Côte-Nord ne peut
pas offrir tous les services, mais
Hydro-Québec travaille à donner des points supplémentaires. Et plus ça va aller
au niveau de l'évolution de la Romaine-3, on va atteindre 65 %.
Alors, je peux vous dire qu'on travaille avec ça.
On travaille
avec le ministère des Transports pour avoir, essentiellement, là aussi, une
indication très claire du taux d'embauche régionale, parce que c'était un des
éléments qui, pour nous, étaient particulièrement importants. Donc, on
n'abandonne pas la Côte-Nord.
• (10 h 20) •
Sur le plan
social, on a travaillé également. Le ministre de la Santé est allé récemment.
On a annoncé l'urgence, entre autres,
qui va être refaite au niveau des infrastructures de la Côte-Nord. Le ministre
de l'Éducation est allé pour des investissements importants en matière,
également, d'éducation.
Alors, on
travaille tous ensemble pour améliorer la situation et on est en train de
développer ici, au gouvernement, une
politique à la fois d'occupation du territoire. On a créé un fonds également
pour que les décisions soient prises par les administrations locales.
Comme vous le savez, sur l'ensemble du Québec, on donne maintenant plus de
pouvoirs aux municipalités. On a créé un
fonds d'action, qu'on appelle le FARR, avec les priorités des gens dans les
régions. C'est ce que l'on fait.
Alors,
on travaille à promouvoir les investissements. Et moi, vous savez, dans les
derniers moments où j'étais ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles, j'ai rencontré des investisseurs, et les investisseurs disent que, véritablement, il y a certainement beaucoup
d'intérêt, actuellement, sur la Côte-Nord. Évidemment, la députée essaie de
nous dire tout ce qui n'a pas marché, hein? FerroAtlantica, c'est une décision
d'entreprise, mais on l'a remplacée par d'autres
choses, qu'on a remplacée par la production d'énergie renouvelable. Puis il y a
d'autres projets également. Un projet
éolien avec la nation innue. On souhaite que ce projet-là... Parce qu'on a déjà
dit qu'on était intéressés à donner un
200 mégawatts d'éolien pour la nation innue. On a investi dans un centre
de main-d'oeuvre, également, pour eux de ce côté-là. Alors, tout ça a
été fait par le gouvernement. On est bien, bien loin de l'abandon.
On a
travaillé également et on continue de travailler pour une expansion d'Alouette.
On veut qu'Alouette III survienne. On a donné des bons tarifs
électriques également à l'entreprise Alouette pour s'assurer, justement, qu'on pouvait avoir une évolution positive de ce côté-là
et que cette entreprise très importante pour la région de la Côte-Nord puisse
continuer à embaucher de plus en plus de personnel.
Alors, de
dire, très franchement, que la Côte-Nord est laissée à l'abandon... Moi, je
peux vous prendre un pari n'importe
quand pour vous dire jusqu'à quel point la liste de tout ce qu'on a fait depuis
les quatre dernières années sur la
Côte-Nord est fondamentalement importante. Et on va continuer à le faire, M. le
Président, au cours des prochaines années parce que... une région qu'on
veut développer au Québec.
Argumentation
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Nous allons
maintenant débuter la période d'échange. Mme la députée de Duplessis,
pour cinq minutes.
Mme Richard : Merci, M. le Président. Comme le ministre vient
de le dire, s'il veut être actif... je ne pense pas qu'il l'a été par le passé, mais, s'il veut être
actif, puisqu'il en a parlé, je vais lui parler de la 138, la fameuse 138 pour
désenclaver la Basse-Côte-Nord. Le Parti libéral est au gouvernement depuis
2003. À chaque élection, puis entre les élections,
quand ils viennent faire une visite chez nous, ils nous parlent de la fameuse
138. Moi, je vais demander au ministre qu'il
s'engage aujourd'hui. Est-ce qu'il est capable de le dire réellement c'est
quoi, le plan de match pour la 138? C'est quoi, l'échéancier? Parce que, moi, ce que je me souviens — il en a fait référence — c'était Pakatan, hein? Pakatan, là, ça
a été un raté, M. le Président. Et en août
dernier le ministre puis le premier ministre en ont parlé, qu'il y avait un
engagement formel pour le
prolongement de la 138, Kegaska—La Romaine, Tête-à-la-Baleine—La Tabatière. Paraîtrait-il, là, c'est
difficile à décortiquer, que ça viendrait du
Fonds du Plan Nord parce que, là, au MTQ, on n'a pas vu les budgets. Puis
là il y a un 20 millions qui est placé pour des études, puis même, à un
moment donné, ils ne savaient pas où est-ce qu'étaient
les études. Ils se demandaient si ce n'était pas encore Pakatan qui les avait.
On avait-u payé les études deux fois? Tout
un flou artistique. S'il est capable, en tout cas, de nous dire si l'argent est
vraiment décaissé puis qu'on va aller de l'avant au moins pour faire quelques kilomètres, j'aurai toujours obtenu
ça. Mais, vous savez, il n'y a beaucoup de monde qui y croit, hein?
Je vais lui parler de Mine Arnaud. Quand tu dis,
des fois, on rate des opportunités d'affaires... Mine Arnaud, M. le Président, je vous l'ai dit, c'est un projet
qu'on avait besoin à Sept-Îles pour diversifier notre économie. J'ai soutenu
ce projet-là, moi, personnellement. Ils ont
annoncé l'O.K., le décret pour l'étude environnementale. Vous savez, depuis
2015, c'est quand même
30 millions qui ont été injectés pour le projet Mine Arnaud, là, puis il
n'y a pas une pépine puis il n'y a pas
un trou, là, aux terrains, là, sur les terrains, il n'y a rien. Mais à chaque
fois qu'il me rencontre, il me dit : Bientôt, bientôt. Ah! les investisseurs qu'on avait n'étaient pas
sérieux, mais là ceux avec qui on discute, on devrait. Pendant ce temps-là,
là, je vous l'ai dit, notre monde, il quitte
la région, là, puis on avait vraiment besoin de ça pour être capables de se
sortir un petit peu la tête de l'eau. Ça fait que moi, je veux juste
demander au ministre, M. le Président : Est-ce qu'il va attendre à la veille des élections pour commencer
par me rencontrer ou aller sur les ondes de certaines radios puis de dire,
avec son candidat ou sa candidate :
Mine Arnaud, Investissement Québec a trouvé vraiment, là, un investisseur
sérieux. Population de la Côte-Nord,
là, je vous le dis, là, on est en sérieuses discussions avec eux, puis ça s'en
vient. Parce que c'est toujours comme ça qu'ils nous le disent.
On est venus
à Québec, M. le Président, en délégation. Ce n'est pas rien, là. Des gens
d'affaires ont fait une lettre ouverte, ils sont venus à Québec
rencontrer le ministre responsable de la Côte-Nord, mais qui était aussi
ministre des Ressources naturelles, puis il
leur dit : Bien, on aurait besoin d'un plan d'urgence. Il faut que vous
ayez un plan B pour nous aider,
là, ça ne va pas bien, là. Mais il y avait même des gens du monde syndical.
Puis je sais que le ministre, il s'en souvient.
Ça fait un peu plus d'un an, on n'a pas eu de plan d'urgence, on n'a pas eu d'annonce
de projets. Puis tout ce qu'il a dit
auparavant, là, je vais y revenir dans ma conclusion. Moi, je vais sur les
faits, je vais sur les résultats, M. le Président. Des résultats, on
n'en a pas eu et, oui, nous avons été abandonnés.
Je n'ai pas
vu de volonté réelle de la part du gouvernement d'aider nos PME. Il y en a
encore une, là, qui a fermé il n'y a
pas longtemps. Rien, M. le Président. J'ai demandé au ministre après que les
gens sont venus à Québec, après les lettres
ouvertes, après mes questions : M. le ministre, qu'est-ce que vous allez
faire, là, avec les demandes du Collectif Sept-Îles Avenir-Agir? Aucune
réponse. Là, je m'adresse au ministre par vous, M. le Président : 138,
concrètement, échéancier, combien,
d'où vient l'argent, est-elle décaissée? Mine Arnaud, allez-vous attendre
l'élection? Avez-vous des investisseurs?
Vous n'en avez pas. Est-ce que vous continuez? Dites aux gens, là, c'est quoi,
votre plan, votre réel plan par rapport à la Mine Arnaud. N'attendez pas
au scrutin, là, 2018, à l'élection. Plan d'urgence, en avez-vous un, un plan B pour nous aider? Parce que ceux qui
nous écoutent ne connaissent pas la réalité, là. À écouter le ministre, ils
vont dire : Ça va super bien sur
la Côte-Nord, le Parti libéral a toujours été là, puis le ministre, pour les
aider. Ceux qui vivent chez nous, M. le Président, là, je peux vous dire que ce n'est pas ce
qu'ils pensent. Ce n'est pas ce qu'ils pensent. La grande majorité
savent qu'il n'y a aucune action concrète de la part de ce gouvernement sur la
Côte-Nord.
Le Président (M. Auger) :
Merci. Merci, Mme la députée. M. le ministre, pour cinq minutes.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Évidemment, à écouter parler la députée, c'est toujours un jour
noir, etc., et donc je vais tenter de ramener les choses dans leur juste
perspective.
Premièrement,
on va parler de la 138. Ce que le premier ministre a annoncé, c'est les plans
et devis qui allaient se faire. Et,
entre autres, il était pour y avoir, dès 2018, du déboisement pour les projets,
entre autres, de Kegaska à La Romaine, et nous allions également avoir le début des travaux au
printemps 2019 pour ce tronçon-là. Alors, ça, c'est ce qui a été
annoncé par le premier ministre. Même chose pour Tête-à-la-Baleine vers
La Tabatière. Encore une fois, le dossier d'affaires, il va être déposé, et les travaux vont débuter autour de
2019. Ça, ça a été annoncé par le premier ministre de façon très claire. Ça, c'est pour la 138. Et en
plus on a convenu et on doit signer une entente bientôt avec Terre-Neuve
pour connecter, justement, nos routes au
cours des prochaines années pour faire en sorte, justement, qu'on complète la
138. Et cette entente-là que nous
allons faire avec Terre-Neuve va être annoncée certainement d'ici Noël. Alors
ça, ce sont des choses que l'on fait de façon concrète, d'une part, pour
compléter la 138.
On a annoncé
des plans pour la 389 dans la région de Baie-Comeau jusque vers Fermont. Et le
premier ministre, pendant son
périple, à la fin du mois d'août, il a aussi annoncé qu'il y aurait un bureau
de projet pour qu'on puisse faire en sorte, finalement, qu'il y ait
véritablement, entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac, qui est un lien
essentiel pour la Côte-Nord... qu'on
puisse regarder l'éventualité d'avoir un pont. Alors, ça, ce sont des choses
que l'on a faites de façon tout à fait concrète.
• (10 h 30) •
Maintenant,
elle me parle, évidemment, non pas... elle ne veut pas me parler des mines qui
fonctionnent. Elle veut, évidemment, fonctionner sur celle qui n'a pas
encore commencé. Les informations que j'ai données à la députée de Duplessis
sur Mine Arnaud en particulier, c'est un discours qui a été fait il y a quelque
temps par le président d'Investissement
Québec, qui est allé lui-même à Sept-Îles
expliquer qu'il y avait un investisseur, qu'il y avait
de l'intérêt pour Mine Arnaud. Le
dossier, il est complexe, dans le cas de Mine Arnaud, parce qu'on a des investisseurs, des opérateurs,
et ainsi de suite, mais ça va finir par
arriver. Il faut être quand même patient. Une mine, c'est des centaines et des
centaines de millions de dollars. Ça prend un capital énorme pour lancer des
projets miniers, et actuellement il manque, je dirais, ce boom nécessaire, ce léger boom nécessaire pour que prix de
l'apatite... parce qu'on parle, dans le cas de Mine Arnaud, d'un projet de mine d'apatite, qui sert à faire
des fertilisants, entre autres, et donc on a besoin d'augmenter, actuellement,
ce prix du marché pour pouvoir signer, finalement, cette entente-là, parce qu'il
y a actuellement, dans le marché, particulièrement
de la part de certains pays, évidemment, une production qui est beaucoup plus
grande que nécessaire. Et donc on est quand même prêts à faire ce
projet-là, d'une part.
Alors, tout
ça pour vous dire que ce sont des éléments qui, pour nous, sont très
importants. Maintenant, elle a dit : On ne nous a pas aidés, personne n'est venu à la rescousse. Bien, moi,
je peux vous dire que la Société du Plan Nord, entre autres, et Investissement Québec travaillent avec
les PME de la région, travaillent avec les PME de la région, justement, pour leur donner de la formation pour s'assurer,
justement, qu'ils soient présents, entre autres, au niveau de certains
contrats, de l'assistance aussi au niveau de la main-d'oeuvre de ce
côté-là.
Alors, tous
ces éléments-là, ils ont été faits. Ils sont en place actuellement, et on
travaille avec les entreprises pour s'assurer,
justement, qu'il y ait une relance comme telle de la Côte-Nord. Et, quand on
regarde les taux de chômage, ce matin
il y avait une publication des taux de chômage, et les taux de chômage sont
quand même passablement positifs. Et
je sais que la députée va me dire : C'est parce que vous ne tenez pas
compte des gens qui ont pu quitter. Bien, moi, je les compare avec les
mêmes genres de taux de chômage, et je compare avec des choses qui sont
passablement pareilles, et on voit que la situation est loin d'être dramatique
comme le décrit, évidemment, la députée de Duplessis.
Alors, ce que je dis, encore une fois, c'est
qu'on travaille pour la réussite de la Côte-Nord. Merci.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Nous allons
maintenant poursuivre avec un député ministériel. M. le député de
Saint-François, toujours pour cinq minutes.
M. Hardy :
Merci, M. le Président, mais permettez-moi de vous saluer ce matin, de saluer
M. le ministre et aussi les gens qui
l'accompagnent, mon collègue de Dubuc, mes collègues de... madame de Duplessis,
M. le député de René-Lévesque et M. le député d'Arthabaska.
Mon allocution aujourd'hui vous démontrera que
notre gouvernement a à coeur les régions du Québec, et la Côte-Nord ne fait pas exception. Depuis le début
de notre mandat, nous avons posé plusieurs gestes concrets pour la région
de la Côte-Nord. En effet, nous avons sans
cesse contribué au développement de la Côte-Nord, et ce, sous plusieurs
aspects. D'ailleurs, la création et
le maintien du Plan Nord montrent que nous tenons au rayonnement de la région
de la Côte-Nord.
Lors du budget 2017‑2018, nous avons
réaffirmé que le Plan Nord constitue un pilier du plan économique du Québec. Au cours de la période 2017‑2018, la
Société du Plan Nord disposera d'une enveloppe de près 72 millions de dollars pour soutenir de nouvelles initiatives et
permettre en place des conditions favorables au développement du territoire.
À titre
d'exemple, nous allons investir 10 millions de dollars dans l'optique
d'améliorer le réseau de télécommunications de la Basse-Côte-Nord. Cette somme s'ajoutera à celle de la compagnie
Telus, qui a investi 15 millions de dollars cette année afin de continuer l'étalement de son réseau
de fibre optique dans la région. Cela permettra à 14 communautés de
bénéficier d'un accès à Internet haute vitesse.
Parlant d'accès, M. le Président, une
région a besoin d'un réseau de transport en bon état afin de permettre son
plein développement. Notre gouvernement a maintes fois contribué à
l'amélioration du réseau de transport dans la région de la Côte-Nord. En effet, au cours de la période 2016‑2018,
le réseau routier de la région bénéficiera d'investissements totalisant 305 millions de dollars. Ces
investissements serviront entre autres
à améliorer la route 389, à prolonger la route 138 entre Kegaska et La Romaine, à reconstruire
la route 138 à Franklin et à permettre l'asphaltage de la même route à Sept-Îles.
En
plus de ces investissements, nous avons posé d'autres gestes pour améliorer
le réseau de transport en Côte-Nord. Par
exemple, nous avons lancé, en février
2017, le chantier du prolongement de l'avenue du Labrador à Baie-Comeau. Il s'agit d'un tronçon évalué à 4 millions de dollars et
qui est dans le tracé projeté de la future route 389. De plus, ce chantier
favorisera l'implantation à court terme d'une usine de traitement de minerai de
l'entreprise Mason Graphite.
Nous
avons également investi près de 11,3 millions dans les infrastructures de l'aéroport d'Anticosti et de certains
aéroports de la Côte-Nord. Enfin, nous avons annoncé une aide financière de
plus de 56 000 $ dans le but d'offrir des services de transport en commun de qualité dans la région de la Côte-Nord,
et ce, dans le cadre du Programme d'aide au développement du transport
collectif. Grâce à ces mesures, nous facilitons le transport des personnes et
des marchandises dans la région, et c'est l'économie qui en bénéficie.
M. le Président, j'aurai l'occasion d'aborder d'autres priorités, un peu plus tard, qui
sont importantes pour notre gouvernement et pour la Côte-Nord.
Merci.
Le
Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Saint-François. Nous allons maintenant poursuivre avec la
deuxième série d'interventions. Mme la députée de Duplessis, toujours pour cinq
minutes.
Mme Richard : Merci, M. le Président. Quand le ministre nous parle de
diversification économique... Moi,
j'avais un beau petit projet, c'était
un projet d'une bleuetière, 80 emplois, M. le Président. C'était même un
beau petit projet pour montrer les
bienfaits de la Société du Plan Nord dans tout le dédale administratif puis
aider pour diversifier l'économie. Savez-vous quoi, M. le Président?
Parce qu'il faut déboiser pour faire une bleuetière, mais on leur chargeait un
prix exorbitant : 21 $ le mètre
cube à quelqu'un qui est dans l'agriculture qui veut développer une bleuetière,
puis à nos industriels, 3 $ et quelques le mètre cube.
Savez-vous
ce qu'on m'a répondu? Bien, on m'a répondu... puis j'ai passé des ministres,
là, hein, les collègues, puis je suis
souvent allée voir le ministre responsable de la Côte-Nord, on a dit :
Bien, on ne peut pas, là, c'est parce que l'industriel, il est affecté
par la tordeuse d'épinette. Bien, pensez-vous sincèrement que la tordeuse
d'épinette fait la distinction entre un
industriel puis quelqu'un qui veut développer une bleuetière? Ça, là, c'était
un projet idéal pour que la Société du Plan Nord puisse le régler. J'ai
même parlé au P.D.G. de la société, qui est très compétent, il n'a pas été capable de nous aider, il n'a pas été capable de
nous aider. Il faut le faire, là. J'ai rencontré les gens qui sont dans les
bleuets sur la Côte-Nord. Ils ont des
solutions. Savez-vous pourquoi on veut développer les bleuets sur la Côte-Nord?
On avait commencé avec les... en a des bons, des bleuets.
Mais
en plus de cette incohérence, c'est écrit noir sur blanc, là, les priorités d'action 2015‑2020
de la Société du Plan Nord :
l'appui au développement de la filière des petits fruits nordiques. Le bleuet,
ce n'est pas un petit fruit nordique, ça?
Bien, moi, quand j'ai rencontré les gens, là, de la Côte-Nord qui ont des
bleuetières, ils m'ont dit que ça faisait plusieurs fois qu'ils interpellaient le ministre puis les différents
ministres. Aucune réponse. J'ai dit : Ah! d'accord, on va essayer d'avoir une rencontre à Québec. Ça fait
qu'à matin j'en profite pour demander à mon ministre responsable de la
Côte-Nord s'il peut interpeler son collègue, s'il va enfin accepter de nous
rencontrer à Québec, qu'on puisse discuter, éventuellement, de mettre des
solutions de l'avant. Ça, c'est diversifier l'économie, M. le Président.
• (10 h 40) •
Il
nous parle de la Société du Plan Nord puis des antennes satellites. En passant,
je vais y revenir. Moi, je n'ai rien contre
le P.D.G., une très bonne personne, il mérite les prix qu'il a eus, c'est
concrètement, dans le fonctionnement que ça ne marche pas. Quatre antennes satellites. Vous savez, la quatrième, où
est-ce qu'elle est? Elle ne faisait même pas partie des antennes quand on en discutait. Dans le comté
du premier ministre, à Roberval, soit dit en passant. 10 personnes dans les quatre antennes, 30 quelques personnes à
Québec. On ne voulait pas un pouvoir centralisé à Québec, on lui avait dit en commission. Il disait qu'il allait être à
l'écoute, puis : Tracassez-vous pas, Mme la députée de Duplessis,
ça va revenir, le balancier, on va
voir un retour en région. Les personnes de la société, M. le Président, elles font un très bon travail. Aucune autonomie, il faut qu'ils appellent le P.D.G. à
Québec. Ça, c'est s'ils peuvent le rejoindre puis s'il a le
temps de s'occuper des dossiers comme
ça, là. Une bleuetière, pas bien, bien important; ArcelorMittal, oui, c'est
vrai, c'est un projet pilote
pour acheminer du gaz naturel, puis avec Arbec. Ça ne crée pas d'emplois, soit
dit en passant, ça réduit les gaz à effet de serre un petit peu, puis plus
productif, là. Il ne faut pas charrier non plus à matin, là.
Mais
c'est ça, la Société du Plan Nord. Je veux bien qu'on s'occupe des grosses
entreprises, M. le Président, mais on
avait besoin, justement, de cette société-là, avec des antennes, pour avoir un
réel pouvoir d'intervention dans les... que les décideurs à Québec comprennent
la réalité de notre monde puis qu'on puisse, comme on dit en bon Québécois,
débloquer l'appareil, parce qu'elle est souvent bloquée.
Puis
je vais finir avec quelque chose de vraiment important, le quai de
Port-Cartier. Il faut que j'aie du temps pour en parler. Quai de Port-Cartier : annonce en 2014 de la candidate
libérale, qui maintenant travaille pour le ministre comme attachée politique. Stratégie maritime, argent
décaissé : On va vous faire le quai. On s'en va en élection en 2018, le quai, il n'est pas fait, il n'y a pas d'argent
de décaissé, il n'y a rien. Ça a ralenti l'économie de Port-Cartier,
ils le savent. Mais, à chaque fois qu'ils viennent, ils rencontrent les
acteurs économiques puis la mairesse : On travaille sur votre quai. Je rencontre le ministre délégué à la
Stratégie maritime : Lorraine, moi, je m'occupe du quai de Port-Cartier.
Ils vont revenir à la veille de
l'élection avec une candidate ou un candidat, ils vont réannoncer le quai de
Port-Cartier. C'est ça qu'il faut croire du Parti libéral? C'est
ça, le Parti libéral, M. le Président.
Le Président
(M. Auger) : Merci, Mme la députée. Merci. M. le ministre, cinq
minutes.
M. Arcand : Alors, je pense qu'on voit dès le départ que la députée de
Duplessis a déjà commencé sa campagne électorale et elle fait des attaques sans compter. Je
vais revenir sur plusieurs de ses déclarations, M. le Président.
Premièrement, lorsqu'elle parle, je trouve qu'elle n'est pas très gentille
pour la compagnie Arbec, parce
qu'elle dit : Ça ne
crée pas d'emplois. C'est parce que les biocarburants, on fait ça avec du bois. Il
faut aller chercher le bois. Pour aller
chercher le bois, bien, je pense que ça crée des emplois. Alors, ça, je pense
que c'est très important de souligner cet élément-là.
Lorsqu'elle parle de la bleuetière, on y
travaille. Ce n'est pas parce que cette bleuetière ne s'est pas qualifiée dans un des programmes de la Société du Plan Nord que le projet doit être abandonné. Il y a des discussions, actuellement. C'est un dossier multiusagers. Il
y a possibilité d'avoir du partage
d'équipements parce que ce que la compagnie, elle veut, c'est de pouvoir réduire ses coûts, et c'est pourquoi
on travaille avec la Société du Plan
Nord pour, justement,
réaliser une aide quelconque, un appui quelconque, mais toujours dans le
respect de nos programmes existants.
Autre élément
qui m'apparaît aussi particulièrement important lorsqu'on parle du travail qui
est fait, elle me dit : Écoutez,
la zone... D'abord, Port-Cartier, on parle de zone
industrialo-portuaire. Le problème, ce n'est pas que l'argent n'est
pas là, c'est qu'il y a un enjeu entre la mairesse et les autorités du gouvernement sur qui doit payer quoi. Parce
que la mairesse, pour des raisons
historiques... et là je ne me prononce pas sur qui a raison, qui a tort là-dedans,
mais, pour des raisons historiques,
voudrait que le gouvernement paie l'essentiel des rénovations du port, alors
que, dans les programmes gouvernementaux,
on demande aux municipalités de faire leur part, et elle prétend que, pour
des raisons historiques le gouvernement, devrait payer 100 % de la facture. Alors, il y a des discussions qui ont cours
là-dessus et il y a un litige. Alors, ce n'est pas parce que le
gouvernement ne veut pas ou n'a pas l'intention de rénover le port de
Port-Cartier.
Alors, pour
toutes ces raisons-là, on voit que la députée prend chacun des petits problèmes
sur l'ensemble des dossiers. Moi, je sais que, pour des dossiers qu'il
peut y avoir trois ou quatre problèmes, il y en a plusieurs dizaines, sinon des centaines qui réussissent et qui font en
sorte qu'on a énormément d'impacts, actuellement, sur bien des aspects
Mais je
voudrais revenir, M. le Président, sur quelques éléments qui, pour moi, sont
très importants aussi. Parce que, sur
la Côte-Nord, on dit toujours : Bien, il faut non seulement du
développement économique, mais il faut que le gouvernement appuie également en matière d'éducation, en matière de
santé, en matière d'infrastructures. J'ai annoncé il y a quelque temps... et on a visité la nouvelle
prison dans la région, entre autres, de Sept-Îles. Au niveau de la santé,
j'ai parlé de l'urgence de Sept-Îles, j'ai
parlé d'un CHSLD dans la région de Baie-Comeau, que nous avons fait. On a
investi plus de 26 millions de
dollars de soutien aux familles pour les gens de la Côte-Nord. On a travaillé
également, au niveau de l'éducation,
à développer les cégeps, à travailler au niveau des infrastructures. Nous avons
investi également dans des projets de
construction de CLSC pour la nation naskapie dans la région. Nous avons
amélioré les soins à domicile. Nous avons également, dans le cas de
Havre-Saint-Pierre, investi pour l'efficacité énergétique de l'hôpital, ce qui
permet à l'hôpital de diminuer également ses
coûts de façon importante. On a fait ça au niveau de l'éducation aussi. La
ministre de l'Enseignement supérieur
est allée aussi dans la région. Et donc on a fait ces éléments-là qui ont
permis à la région de véritablement s'améliorer au niveau des services
gouvernementaux.
Et je
terminerais... parce que je sais que la députée de Duplessis vient de la région
de Havre-Saint-Pierre, eh bien, ils
ont maintenant leur complexe aquatique. Alors, ils ont ce complexe-là, et c'est
un complexe qui était voulu, désiré, et
ils l'ont maintenant. Alors, ça, ce sont des choses qui ont été réalisées par
notre gouvernement. Et je pourrais vous citer, d'ailleurs, d'ici la fin
de ce débat, une liste de bien d'autres choses que nous avons faites de façon
concrète.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le ministre. Nous allons
poursuivre avec un député ministériel, M. le député de Dubuc. M. le
député.
M. Simard :
Merci beaucoup, M. le Président. D'abord, d'entrée de jeu, c'est ma première
intervention, M. le Président, vous comprendrez que je salue, bien sûr,
le président du Conseil du trésor, le ministre responsable de la Côte-Nord, bien sûr, également les gens qui
l'accompagnent. Je vais saluer mon collègue de Saint-François, ma collègue
de Duplessis, mon collègue de René-Lévesque
et également d'Arthabaska. Merci beaucoup de votre présence avec nous.
Et, M. le
Président, quand j'ai lui, moi, le titre de l'interpellation, «la Côte-Nord
abandonnée par le gouvernement libéral»,
j'ai manqué tomber en bas de ma chaise, M. le Président, manqué tomber en bas
de ma chaise, honnêtement, là, manqué
tomber en bas... et j'ai dit : Voyons donc, c'est sûr, M. le Président,
que la députée, elle s'est trompée. Parce que j'ai même pris le dictionnaire, je l'ai apporté ici, M. le
Président, je vais vous lire c'est quoi, «abandonner», vous allez comprendre. C'est écrit, dans le dictionnaire,
«cesser d'occuper, abandonner son poste». C'est également écrit «délaisser».
C'est également écrit «ne pas continuer».
C'est également écrit «se laisser aller». J'ai dit : Il me semble que ce
n'est pas ça, là. Je me trompe certain, je vais aller voir «abandon»,
c'est quoi ça veut dire, «abandon». C'est marqué «action de délaisser — on ne peut pas dire que la Côte-Nord est
délaissée, là, d'après ce que le ministre a fait la démonstration tout à l'heure — action de cesser d'occuper». On a-tu fermé
la Côte-Nord à quelque part, là? D'ailleurs, elle reste encore là, la députée de Duplessis, là, à la Côte-Nord, là,
c'est parce qu'elle est capable au moins d'aller faire son marché, si je
comprends. Également, bien sûr, c'est
écrit «à l'abandon, en désordre». La Côte-Nord est en ordre, et les gens,
véritablement, apprécient de vivre
sur la Côte-Nord. Je n'ai jamais vu, moi, un habitant de la Côte-Nord qui
n'était pas fier d'y demeurer, M. le Président.
• (10 h 50) •
Et, à partir
de là, je me suis posé des questions. À partir des définitions qui sont là, M.
le Président, je me suis posé des
questions. Je me suis posé des questions parce que... Tout au long de mon
intervention, là, vous allez comprendre que je vais faire la preuve que la Côte-Nord n'est pas abandonnée puis
que je suis convaincu que ma collègue de Duplessis s'est
trompée de mot, M. le Président. Au lieu d'écrire : La Côte-Nord
abandonnée par le parti... pas le parti, mais le gouvernement libéral, elle
voulait dire : La Côte-Nord développée par le Parti libéral. Parce que
c'est ça qui se passe, M. le Président. Vous
n'avez seulement qu'à regarder le taux de chômage. La députée a beau dire
qu'est-ce qu'elle voudra, le taux de
chômage est à 6,2 % sur la Côte-Nord, M. le Président. Vous allez
comprendre également que ça, ça fait partie d'un grand objectif du gouvernement libéral actuel qui est de
250 000 emplois sur cinq ans. On est rendus pratiquement à
200 000 emplois de créés, il reste une année, M. le Président.
Donc,
j'imagine que la Côte-Nord fait encore partie du Québec. Et 6,2 % de
chômage, c'est réaliste. Le Québec est,
je vous dirais, un exemple, partout au Canada et également partout dans le
monde. Quand même que la députée de Duplessis viendrait nous dire que
c'est faux, c'est la réalité. Elle est obligée de se mettre les yeux devant les
trous, M. le Président, parce qu'en réalité, là, c'est ça qui se passe sur la
Côte-Nord, il y a moins de chômage.
Et tout au
long de mon intervention, M. le Président, vous allez comprendre que je vais
faire la démonstration en commençant
par : C'est qui qui est responsable de la Côte-Nord au moment où on se
parle? C'est le président du Conseil du
trésor, un ministre extrêmement, extrêmement important et, je vous dirai,
influent au niveau du Conseil des ministres. C'est qui qui était ministre responsable de la Côte-Nord dans le temps
du gouvernement péquiste, M. le Président? Ce n'était personne. J'ai été
voir sur les photos s'il y en avait un qui s'appelait Personne. Il n'y a
personne qui s'appelle Personne au niveau des photos, sur les photos qu'on a
ici, à l'Assemblée nationale.
Justement,
quand on veut donner l'importance d'une région, on y donne un ministre
responsable, M. le Président. Personne
au niveau du gouvernement péquiste. Puis la députée de Duplessis vient nous
faire une remontrance par rapport à donner l'importance à la Côte-Nord. Oui, le
gouvernement libéral développe la Côte-Nord, le gouvernement libéral fait
ce qu'il faut pour que la Côte-Nord soit gagnante dans l'économie du Québec, et
la preuve en est qu'on a un ministre responsable,
M. le Président. Je reviendrai plus tard. Vous allez voir que les preuves,
elles sont flagrantes par rapport à ce qui s'est passé dans le temps du
PQ et ce qui se passe au niveau du gouvernement libéral actuel, M. le
Président.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Dubuc. Maintenant, la troisième série d'interventions,
et nous allons poursuivre avec M. le député d'Arthabaska, toujours cinq
minutes. M. le député.
M. Lefebvre :
Merci beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, vous saluer, M. le Président, M.
le ministre, collègues du gouvernement, collègues de l'opposition
officielle et les gens qui les accompagnent. Permettez-moi de prendre quelques secondes pour vous remercier pour ce qui
est arrivé à la dernière interpellation lorsque j'avais eu un malaise, M. le Président. Il y avait des gens qui étaient
là avec moi puis qui m'ont supporté dans ça, et j'ai eu plein de beaux messages
à mon retour en Chambre. Alors, je tenais à vous en remercier personnellement.
Le Président (M. Auger) : Très
apprécié.
M. Lefebvre : Naturellement,
Côte-Nord, très heureux d'être ici pour parler de la Côte-Nord comme porte-parole de la Côte-Nord. Écoutez, un des volets que
je veux apporter, c'est le transport au niveau des traversiers, Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine, traversier Matane—Baie-Comeau—Godbout. Mon collègue député de Nicolet-Bécancour
a démontré de façon assez claire, là, que la
Société des traversiers du Québec, la STQ, a multiplié des erreurs de gestion,
plusieurs mauvaises décisions qui ont été prises, réparations, les délais. Pour
moi, c'est inacceptable.
J'ai quelques
faits, là, qui sont là, qui sont assez clairs. Pour la traversée Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine, on a acheté deux nouveaux traversiers, en 2011, qui
étaient supposément au coût de 120 millions — on a révisé le prix en 2013,
125 millions — qui
devaient être livrés en 2015. Comme, malheureusement, la STQ nous a habitués,
on a eu des dépassements de coûts, des
retards. On est rendus, M. le Président, à 250 millions.
250 millions, c'est le double de ce qui avait été prévu. On a dépassé de deux ans la date qu'ils devaient être
livrés au tout début. Toujours pas de nouveaux navires pour Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine.
On parle, là, qu'on devrait les avoir au printemps 2018.
Ça va
tellement mal dans le dossier que c'est le ministère de l'Économie qui a dû
prendre en charge le contrôle du dossier de construction de ces traversiers-là.
Puis en même temps, bien là, il y a le premier ministre qui est en tournée
dans la région puis qui a promis de créer un bureau de projet pour la
construction d'un pont au-dessus de la rivière
Saguenay. Bien là, si on veut ouvrir un bureau pour un pont, moi, ma question,
c'est : Est-ce que le premier ministre sait que, présentement, il y a deux traversiers qui sont en construction
au coût de 250 millions puis que, naturellement, ce pont-là, bien, s'il arrive, bien, les
traversiers de 250 millions, on en fait quoi avec? Au niveau de la
gestion, là, c'est assez spécial. Ça
fait 40 ans que les gens de la Côte-Nord nous parlent d'un pont. Les
libéraux sont maintenant au pouvoir depuis près de 15 ans, et là
tout d'un coup ça deviendrait une priorité.
Ce que je comprends, là, c'est que le premier
ministre était en tournée, voulait faire un pitch de vente, permettez-moi l'expression. Mais le ministère, là,
il n'avait aucune intention de faire une étude pour la construction de pont, et c'est logique parce qu'il voyait qu'il y
avait justement deux traversiers qui étaient en construction au coût de 250 millions. Et là ça fait deux mois qu'il
est passé, il n'y en a toujours pas, de bureau de projet. Ça fait que,
naturellement, le ministère n'était
probablement pas en accord avec ça. C'était une improvisation lors de la visite
qui a été faite là-bas. Et c'est l'économie, là, de la Côte-Nord qui est
en jeu, ce n'est pas le temps d'improviser.
Moi, ce que
j'aimerais savoir : C'est quoi, le plan pour la Côte-Nord? C'est quoi, les
indicateurs de performance qu'on veut
se mettre en place pour le développement de la Côte-Nord? Les résidents de la
Côte-Nord, ils méritent mieux que de l'improvisation. Moi, ce que je
veux, c'est qu'on puisse leur donner l'heure juste. Qu'est-ce qui se passe avec
le projet du pont du Saguenay? Qu'est-ce qui
se passe avec le traversier Tadoussac—Baie-Sainte-Catherine? Est-ce que le
gouvernement a pris le temps de faire une planification des transports pour
cette région-là?
Puis
malheureusement ce n'est pas le seul dossier avec lequel je veux parler au
niveau du transport. On a également le
F.-A.-Gauthier, qui est le lien entre Baie-Comeau—Matane. Lui, il a été acheté en 2015, neuf. Il y a
eu 206 réparations dans la
première année d'utilisation. Ça coûte 1 million de dollars par année en
réparations, la même chose que notre bon vieux traversier qui a 41 ans de vie utile coûtait 1 million
de réparations par année. Puis en plus il n'offre pas un service fiable,
il est en panne, puis tellement qu'on se doit de garder notre vieux traversier
qui a 41 ans, on doit le garder en fonction.
Ça a coûté 2,6 millions jusqu'à maintenant pour le garder en activité.
Alors, le F.-A.-Gauthier, lui, est resté pris sur le fleuve, il a été obligé de
faire un demi-tour. Est-ce que c'est normal comme situation? Je pose la
question, mais poser la question, c'est
y répondre. La réponse, c'est non, ce n'est pas normal. On se doit d'avoir un
service fiable au niveau du
transport, présentement, du côté de la Côte-Nord. Et ça, pour les gens, bien,
ça occasionne, naturellement, des coûts, ça occasionne des retards au
niveau de la livraison, une instabilité pour les gens d'affaires. Merci.
Le
Président (M. Auger) :
Désolé, c'est tout le temps que vous aviez pour cette première série
d'interventions. M. le ministre.
M. Arcand : Merci,
M. le Président. Je salue, évidemment, le député d'Arthabaska, qui est inquiet des bateaux — alors,
je peux vous dire que les bateaux vont finir
par arriver, nous allons avoir cela — et,
si on fait le bureau de projet, comment on va faire le bureau de projet. Quand c'est annoncé par le premier ministre, c'est que ça va se faire. Et cependant c'est un projet sur
plusieurs années. En attendant, ça va prendre des bateaux neufs parce que non seulement
on a besoin de travailler à améliorer et à
renouveler un peu les infrastructures, mais on a aussi besoin d'avoir des navires qui
peuvent fonctionner en faisant moins
de gaz à effet de serre. Ça fait partie de la vision du gouvernement. Puis, si dans quelques années,
quand le projet va prendre forme, et puis si les bateaux sont encore bons,
bien, ils pourront être utilisés ailleurs. C'est la façon dont on
fonctionne, puis c'est la vision qu'on a.
Et cette
vision, pour nous, est importante parce
que sur le plan, je dirais, maritime,
on a des ports extrêmement intéressants aussi dans la région. Et, entre autres, je voudrais vous parler du port de Sept-Îles. Le port de Sept-Îles,
là, c'est une porte d'entrée qui est
très importante. Le port de Baie-Comeau, c'est une porte
d'entrée qui peut être aussi très importante. Le
port de Sept-Îles est plus massif, plus gros, il y a
eu beaucoup d'investissements qui ont été faits au cours des dernières années. Lorsque les gens me disaient, à Sept-Îles,
entre autres, que, lorsqu'on parle d'infrastructures, lorsqu'on parle de ce qui
doit être fait, on se rend compte que, si les entreprises fonctionnent
passablement au maximum, le port de Sept-Îles va avoir le même genre de tonnage que le port de Vancouver. Ce
n'est pas rien, là. Ce n'est pas rien, c'est très significatif, là. On ne parle pas d'une région qui est éloignée et
qui n'a pas de potentiel, là. On parle d'une région qui va être capable de se
mesurer avec l'ensemble des joueurs importants dans ce domaine.
• (11 heures) •
Et les entreprises...
Moi, pour l'avoir vécu, je suis allé en Orient, entre autres, pour rencontrer
des investisseurs qui sont, soit dit en passant — investisseurs japonais, chinois — extrêmement intéressés par ces projets. Et,
quand on leur dit : Écoutez, le port de Sept-Îles, en particulier,
il y a un accès quand même assez facile vers les États-Unis puis il y a un accès aussi vers l'Europe qui est
relativement facile aussi, ils trouvent ça extrêmement important. Quand on leur
dit que le port de Sept-Îles a la capacité
de pouvoir faire en sorte que les navires les plus importants,
ceux qu'on appelle les Chinamax, là, qui sont les énormes bateaux qui
transportent le minerai de fer, il n'y a pas de problématique pour pouvoir
faire le chargement de ça, bien, je peux vous dire que c'est un actif extrêmement
important.
Et d'ailleurs
on travaille actuellement... la Société
du Plan Nord a travaillé, entre autres, avec cette nouvelle société qu'on a
créée, qui est la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, pour
investir non seulement dans l'acquisition des infrastructures, mais également de travailler à l'amélioration des équipements,
des convoyeurs, de faire en sorte qu'entre
autres nous ayons des ententes de partenariat. Parce que ce qu'il faut que les gens comprennent
très bien dans le dossier qui est devant nous, c'est que l'achat des terrains que nous avons fait
va faire en sorte que les entreprises, au cours des prochaines années... aucune n'aura un pouvoir de veto comme c'était le
cas auparavant, un pouvoir de nuisance versus leurs compétiteurs. Et donc ça va être véritablement, là, un transport multiusager qui va pouvoir se faire, et chaque entreprise va être un genre de commanditaire dans l'avenir et va pouvoir, donc,
avoir accès au port de façon importante. Et, comme vous le savez, ce n'est pas tout d'aller chercher du minerai des mines,
d'aller chercher des ressources
naturelles, il faut aussi que le coût du transport soit compétitif,
que l'accès soit facile et qu'on puisse continuer à avoir vraiment
un coût très compétitif pour
l'avenir. Alors, c'est ça, notre vision. C'est la vision qu'on a de
développer la Côte-Nord sur ce plan-là. Et aussi cette vision qu'on a, c'est de diversifier la Côte-Nord
pour ne pas dépendre seulement du secteur minier et de travailler avec l'accès au gaz naturel, avec l'accès à ces éléments-là pour pouvoir diversifier la Côte-Nord
et qu'elle ne dépende pas d'une seule et unique activité.
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Merci, M. le ministre. M. le
député de Saint-François, toujours cinq minutes.
M. Hardy : Merci, M.
le Président. J'aimerais maintenant
aborder un sujet qui est important à mes yeux, celui de l'économie.
Depuis le début de notre mandat, notre gouvernement a agi concrètement afin de contribuer à son
rayonnement et à la soutenir.
D'abord,
depuis le 1er avril 2014, il y a eu, M.
le Président, 30 interventions financières d'Investissement
Québec d'une valeur de près de 325 millions de dollars. Cela a permis d'appuyer des projets totalisant
plus de 580 millions de
dollars et de créer ou de consolider 232 emplois dans la région.
Ensuite, dans
le cadre du volet 2 de la mesure Startup Québec issue du Plan d'action
en économie numérique, Développement économique
Sept-Îles va rendre disponible des ressources
à plein temps afin de mieux répondre aux besoins des entrepreneurs. Évalué à 325 000 $,
ce projet d'incubateur d'entreprises bénéficiera d'un appui gouvernemental de 225 000 $.
Enfin, toujours
dans l'optique de soutenir l'économie de la Côte-Nord, nous avons conclu des ententes de collaboration avec Baie-Comeau et Port-Cartier en vue d'implanter deux zones
industrialo-portuaires. Notre gouvernement
financera jusqu'à 70 % des dépenses associées à la réalisation des plans
de développement jusqu'à concurrence de 125 000 $ par zone
industrialo-portuaire.
En terminant,
M. le Président, j'aimerais me pencher sur l'une des priorités de
notre gouvernement, celle de la santé. Nous avons posé plusieurs gestes concrets afin de mieux servir la population
locale. Juste pendant le mois de mars cette
année, trois annonces importantes ont eu lieu dans la région de la Côte-Nord.
D'abord, nous avons autorisé l'agrandissement
et le réaménagement de l'urgence à Sept-Îles. Il s'agit d'un projet pouvant atteindre 44,8 millions de dollars. Par la suite, nous
avons investi 1 550 000 $ pour embaucher du personnel dans les
11 CHSLD de la région. Cela représente
environ 32 postes de préposés aux bénéficiaires, d'infirmières auxiliaires
ou d'infirmières. Enfin, grâce à un investissement
de 478 880 $, notre gouvernement a permis la création de
16 nouvelles places en santé mentale à l'extérieur du milieu hospitalier.
Plus précisément, il s'agit de quatre places d'hébergement de longue durée,
quatre places de transition, quatre places de soutien en logement social
et quatre places pour la gestion de crise et l'observation.
Pour
conclure, M. le Président, il est faux d'affirmer que la Côte-Nord est
abandonnée par le gouvernement libéral. Je pourrais énumérer l'ensemble de nos réalisations dans cette région,
mais nous serions encore là pour de nombreuses heures si je le faisais. Je
pense que le temps est limité pour en parler, je vais donc m'en tenir à celles
que je viens de mentionner. Et je vous remercie beaucoup.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Saint-François.
Maintenant, nous en sommes à la quatrième série d'interventions, avec le
député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, à mon tour
de saluer les collègues de la partie gouvernementale, ainsi que ma
collègue de Duplessis, et le collègue d'Arthabaska.
Écoutez, j'ai
été un peu piqué dans ma fierté nord-côtière en disant que les Nord-Côtiers, on
serait quasiment juste des chialeux, on verrait le monde dans une
lunette négative. Alors, on ne sera pas dans l'émotion, on va être dans la véracité. Les gens de la Côte-Nord sont des gens
vrais et authentiques. Lorsque le ministre dit que 90 % de son cabinet
est venu visiter la Côte-Nord, le vrai
chiffre, c'est 90 % sont allés à Sept-Îles. Alors, quand je rencontre les
gens chez nous, qu'est-ce qu'ils me disent? Comment ça que les ministres
ne viennent pas chez nous? Ils n'ont rien annoncé?
Là, je
comprends que le ministre va dire : Bien, écoutez, oui, on est venus
donner un coup de pelle pour annoncer 1,2 kilomètre
d'investissement pour relier le parc Jean-Noël-Tessier au parc industriel et
donc le connecter à la route 389 pour
l'arrivée de Mason Graphite. Écoutez, le maire Martel, mon maire,
annonçait le début des travaux à la fonte des neiges l'année passée. On va terminer les travaux d'ici à l'automne,
là, si la neige n'est pas commencée à tomber — elle a déjà commencé à tomber — pour finir. Ça a été un cafouillis
bureaucratique. J'ai même été obligé d'intervenir auprès du ministre
pour que les autorisations soient envoyées directement à la municipalité. Les
contracteurs étaient prêts, la période était
ouverte, mais malheureusement, dans le cafouillage entre le ministère des
Transports et la Société du Plan Nord, on ne réussit pas à débloquer les
autorisations.
On nous a
parlé du Plan Nord. Écoutez, j'ai eu l'opportunité de discuter avec le P.D.G.,
et je ne remets absolument pas sa compétence et sa volonté, mais on l'a mis
dans une structure qui, malheureusement, ne lui donne pas les moyens de ses
ambitions. Tellement, là, que, si le ministre jasait avec les administrateurs
de la Société du Plan Nord, il verrait
un peu leur anxiété, parce que présentement, là, l'ensemble des ressources sont
concentrées exclusivement à gérer le
dossier de Cliffs. Puis ça, le dossier de Cliffs, M. le Président, là, je veux
juste vous le rappeler, là, on a mis 100 millions là-dedans, là, puis, quand on regarde le rapport
d'activité 2015‑2016, là, ça ne vaut plus 100 millions, M. le
ministre, ça vaut 88 millions.
On a déjà fait une perte avec ces investissements-là. Alors, ils sont à temps
plein là-dessus. Alors, mon monde me
disent : Le Plan Nord, O.K., projet Renouard, O.K., Stornoway, O.K.,
Cliffs, qu'est-ce qu'il y a pour la Manicouagan? Qu'est-ce qu'il y a
pour la Haute-Côte-Nord, M. le Président? La réponse, c'est : Rien.
Le ministre
nous a parlé du FARR tout à l'heure. Écoutez, M. le Président, 1,6 million
de moins de ce que mes maires avaient
avant. Et, pire que ça, on met ça dans les mains du ministère des Affaires
municipales pour faire du décaissement, alors qu'anciennement c'étaient les
élus qui les avaient entre les mains. Alors, dites-moi pas que le gouvernement libéral s'occupe du développement
économique et redonne les clés du développement dans les mains de sa
population. Il a les deux mains dedans, et malheureusement les résultats ne
sont pas là.
Taux de
chômage, on se vante qu'il est à 6 %. Vous irez voir la population en
Haute-Côte-Nord qui vivent le trou noir.
Quand ils ont fini leur période de travail puis ils ont fini leur chômage, ils
sont sur le bien-être social. Ça fait qu'un taux de chômage à 6 %
en Haute-Côte-Nord, ce n'est pas la réalité, M. le Président.
On a insulté
aussi mon prédécesseur, M. Marjolain Dufour, comme de quoi qu'il
n'était pas ministre, il ne s'occupait pas
de la Côte-Nord. On a eu à deux reprises, lors du gouvernement, des députés
responsables de la Côte-Nord : le collègue du Lac-Saint-Jean et celui que j'ai remplacé,
M. Marjolain Dufour. Alors, le député de Dubuc pourrait se garder une
petite gêne en disant que la
Côte-Nord n'a pas été occupée par des ministres. Nous, c'est du monde des régions
et non pas un député de Montréal qui s'en est occupé.
• (11 h 10) •
En terminant,
M. le Président, parce que le temps file, la route 138, ça va puis ça ne
va pas. Je la parcours à chaque jour,
à chaque semaine pour venir à Québec, et effectivement il y a une énorme
entrave qui s'appelle le Saguenay. On a des bateaux qui ont malheureusement coûté le double du prix. Et ce que
les gens me disent, là : Martin, sécurité, fluidité, est-ce qu'on va avoir un
pont un jour? Parce que c'est ça que les gens se posent depuis 10, 15,
20 ans. Les dernières études nous ont sorti des aberrations sur sa faisabilité,
et la décision du gouvernement, ça a été d'investir dans des bateaux.
Aujourd'hui, là, puis encore la semaine passée, on se rendait compte, là, la
route 389 a été coupée, la route a été coupée, on est isolés. Ça fait que, oui, on est abandonnés. Et les gens
veulent savoir le plan de match du gouvernement
pour ce qui est du pont du Saguenay. Le ministre
est venu annoncer... Le premier
ministre est venu nous dire qu'il allait
y avoir un bureau de projet. M. le Président, c'est quoi, ça, un bureau de
projet?
Moi, ce que
je veux savoir, là, pour ma population puis sa sécurité, là, pour la fluidité du
transport, pour permettre à mes PME
d'être compétitives — parce que je veux juste rappeler que Boisaco, à toutes les fois qu'ils shippent
sur les marchés, annuellement ça leur
coûte un demi-million de plus, là — le bureau de projet, c'est quoi, son budget?
C'est quoi, ses ressources? À quel
endroit? Et surtout est-ce que c'est le ministère des Transports qui va le
gérer? Parce qu'on sait, à l'époque, là, il y a eu une partisanerie qui
a été démontrée autour du projet, et on se demande, malheureusement, est-ce que
la personne qui va s'en occuper sera effectivement impartiale.
Alors, ce que
je demande au ministre : Personne-ressource, budget, à quel endroit, qui
va s'en occuper et surtout acceptabilité sociale, qu'est-ce qu'on fait?
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de René-Lévesque. M. le ministre.
M. Arcand : Bien, merci. Je
dis tout de suite, d'entrée de jeu, au député de René-Lévesque que je serai,
d'ailleurs, à Baie-Comeau lundi. Alors, on aura quelques nouvelles
intéressantes à dire aux gens de Baie-Comeau.
Vous savez,
les gens de Baie-Comeau, je pense que le gouvernement a fait quand même des
choses importantes. Alcoa, hein, on
sait qu'Alcoa a probablement parmi les meilleurs tarifs électriques. C'était
pour sauver des emplois dans la région de Baie-Comeau.
Quand je
parle au président d'Hydro-Québec, puis je dis au président d'Hydro-Québec... Hydro, c'est un employeur
particulièrement important dans la région de
Baie-Comeau, avec la Manic, avec tout ça. Et on a des projets également
de construction de lignes, là, quelques
enjeux avec certaines communautés innues, mais il y a des projets de
construction importants qui peuvent se faire également dans la région et
qu'on va finir par réaliser.
On a parlé un
peu plus tôt du projet de Mason Graphite, qui était aussi un projet qui, pour
nous, est important. On travaille, là
comme à Sept-Îles, sur la possibilité de faire en sorte que, je dirais,
l'action régionale soit présente, que les emplois régionaux soient présents aussi lorsqu'il y a des contrats qui
sont donnés. Alors, ça, c'est particulièrement important.
D'abord, pour
le bureau de projet, l'annonce qui a été faite par le premier ministre va se
poursuivre, et on sera en mesure très bientôt de vous donner tous les détails
sur la question du bureau de projet, combien de budget, etc. C'est plusieurs millions de dollars, un bureau de
projet, et les informations à cet effet seront prévues très bientôt. Mais vous
savez pourquoi nous n'avons pas
immédiatement lancé ça avant aujourd'hui? Et ça, je tiens à le dire au
député : la région n'avait pas de consensus. Quand vous parlez au
maire de Tadoussac et que vous lui dites : Écoutez, on a un pont, pas fondamentalement contre par rapport à un pont,
mais la première chose qu'il va vous dire, c'est : Il y a
130 personnes qui travaillent
sur les traversiers. Si vous mettez un pont, ça va peut-être être bon pendant
la période de construction, mais qu'est-ce
qu'il va arriver des 130 emplois des gens qui travaillent actuellement sur
le traversier? Alors, ça, c'est quelque chose sur lequel il faut se
pencher. Pas toujours simple de faire ce genre d'élément là.
Et donc, au
départ, on ne peut pas dire que le consensus dans la région sur la question du
traversier, il était à 100 %. On
a senti, lors de notre dernière visite à la fin d'août, qu'il y avait
véritablement une volonté de l'ensemble des maires de vouloir faire le projet et que le consensus,
cette fois-ci, il était beaucoup plus au rendez-vous. Et c'est pour ça qu'on
a décidé de pouvoir s'assurer, justement,
que l'on puisse travailler à créer ce bureau de projet et faire le maximum pour
la région de Baie-Comeau.
Maintenant, moi, je travaille pour l'ensemble de
la Côte-Nord. Je fonctionne dans cette direction-là. J'essaie, évidemment, d'équilibrer, parce que je sais qu'il
y a à la fois une grande amitié et une certaine rivalité, il faut bien le dire,
entre Baie-Comeau et Sept-Îles, particulièrement dans le secteur de la santé.
On avait décidé de mettre le CISSS à Baie-Comeau
plutôt qu'à Sept-Îles. Est-ce qu'il y avait assez de monde à Sept-Îles versus
Baie-Comeau? Je pense que le ministre
de la Santé a eu l'occasion de faire le tour de la région et de s'assurer,
justement, que les choses fonctionnaient bien. Mais, comme toute nouvelle organisation, parfois, au départ, il
faut des ajustements, il faut que les choses... je dirais, qu'on puisse
travailler pour que ces choses-là avancent mieux.
Mais de façon
générale, nous croyons aussi que la région de Baie-Comeau est tout aussi
importante que la région de
Sept-Îles, que la région de Baie-Comeau a un potentiel extraordinaire, un
potentiel différent. Et l'idée générale que nous avons à travers nos projets, c'est quoi? L'idée générale, c'est
justement — et ça,
le premier ministre a été très clair, il l'a dit à plusieurs, plusieurs
reprises — d'avoir
une politique d'occupation du territoire, c'est de désenclaver la région de la Côte-Nord. Ce n'est pas normal que ce
soit compliqué d'aller sur la Côte-Nord. Et surtout que, dans les régions,
à partir de Tadoussac jusqu'en Minganie, il y a un potentiel touristique aussi
qui est particulièrement important.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Dubuc.
M. Simard :
Merci, M. le Président. J'entendais tout à l'heure le député de René-Lévesque
dire, bon, qu'il y avait un ministre. Ce n'était pas un ministre qu'il y
avait, M. le Président. En tout respect de son collègue, ce n'était pas un
ministre. Il faut bien comprendre ça, puis il faut le dire. C'est comme ça que
c'est.
Maintenant,
je l'entendais, M. le Président, pour... C'est parce que, dans sa carrière, M.
le Président, mon collègue a
travaillé dans le développement économique. S'il regardait le résultat dans le
temps qu'il n'était pas là, là... Dans le temps du
gouvernement précédent, il n'était pas là. Parce que, s'il avait été là, M. le
Président, je pense qu'au niveau du développement
économique il aurait changé de côté de Chambre, parce qu'en réalité il ne s'est
rien passé. Le gouvernement péquiste n'avait absolument aucune vision de
développement de la Côte-Nord, M. le Président, absolument rien.
Tantôt, je
l'entendais parler, M. le Président, sur le qui, le quand et le combien. Vous
savez, quand on fait un budget sans crédits...
Le Président (M. Auger) : Juste
un instant. Mme la députée de Duplessis, question de règlement?
Mme Richard : Bien, juste une question de règlement. Il ne peut
pas imputer des motifs, là, je regrette. Quand on était au gouvernement, là, ce n'est pas tout à
fait ce que c'est que le député de Dubuc dit, là. Je lui rappellerais qu'il a
déjà été lui-même ministre, puis ce
n'est pas lui que j'interpelle aujourd'hui, parce qu'on en aurait long à dire.
Ça fait que je vous demande qu'il soit prudent dans ses propos.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Dubuc.
M. Simard :
Merci, M. le Président. Ce n'est pas une question de règlement, M. le
Président. Quand on fait un budget
sans crédits, M. le Président, mettons que le qui, le quand et le combien, on y
repassera, M. le Président, parce qu'honnêtement, là, la planification,
ça fait pitié.
Maintenant, M. le Président, le premier geste
posé par le ministre responsable de la région de la Côte-Nord, qu'est-ce qu'il a fait? D'abord, bien sûr, il a
regardé qu'est-ce qui fonctionnait mal, qu'est-ce qui fonctionnait bien et où
on peut s'améliorer. C'est la première chose
qu'il a faite. Parce qu'en réalité, M. le Président, si on veut développer la
Côte-Nord socialement, commercialement et
industriellement, il faut absolument qu'on sache où on est pour savoir où
on veut aller, et puis de quels moyens il faut prendre pour y arriver.
Donc, le
premier geste, M. le Président, pour assurer l'économie de la Côte-Nord, il a
mis en place deux antennes du Plan
Nord. Parce que, que mes amis d'en face le veuillent ou ne le veuillent pas, le
Plan Nord, c'est important pour la Côte-Nord, M. le Président. Il y a des
argents importants qui sont investis dans le Plan Nord, et ça va véritablement
aider les Nord-Côtiers, et c'est exactement
ce que le ministre responsable de la Côte-Nord fait avec le gouvernement du
Parti libéral, M. le Président. C'est clair que, si le Plan Nord n'est pas
développé, M. le Président, la Côte-Nord ne se développera pas. Mes collègues d'en face appelaient ça le Plan mort.
Vous voyez un petit peu c'est quoi qu'on pensait de la Côte-Nord. Le
Plan mort, c'est ça qu'ils ont fait, M. le Président, ils ont laissé mourir la
Côte-Nord.
• (11 h 20) •
Et avec ces
antennes, M. le Président, qui vont accompagner, qui vont accompagner les
entreprises, les accompagner,
justement, pour qu'est-ce qui... au niveau des contrats, leur expliquer de
quelle façon ça doit être mis en place,
etc., scinder différents contrats, écouter les gens de la Côte-Nord. Parce que
c'est important d'écouter. Puis, lorsqu'on écoute, M. le Président, ce n'est pas juste... On entend et on écoute.
Nos enfants nous disent ça souvent : Papa, tu m'entends, mais tu ne
m'écoutes pas, ça fait que... puis ça, notre femme dit ça de temps en temps
aussi, ceci dit en passant, M. le Président.
Mais c'est important qu'on puisse, nécessairement, entendre les gens de la
Côte-Nord, mais aussi les écouter. Et c'est la raison pour laquelle les
antennes sur la Côte-Nord ont été mises en place, pour accompagner les
différents intervenants, M. le Président.
Et, à partir de ce moment-là, donc, le ministre
responsable de la Côte-Nord, M. le Président, s'il veut relancer l'économie,
que la Côte-Nord prenne sa place véritablement, il va y avoir des
moyens à mettre en place. Et je dois vous dire que ce n'est pas le gouvernement précédent qui a fait ça. Je m'excuse, là, mais le
gouvernement précédent n'avait absolument aucun... n'avait
rien de concret en matière de développement régional, et on le voit par rapport aux résultats, parce que le taux
de chômage dans ce temps-là, il montait comme ça, et aujourd'hui il est en descendant, M. le Président.
Un geste important
qui a été posé, M. le Président, au début de mandat, ça a été l'acquisition des
installations de Pointe-Noire. Pourquoi? Parce que c'est structurant
pour la Côte-Nord. On veut nécessairement qu'on soit en mesure d'exporter vers les grands marchés tout ce qui est
produit sur la Côte-Nord. Et c'est exactement ce que mon collègue a fait, il
a travaillé pour l'acquisition de ces territoires-là qui enclavaient le port de
Sept-Îles.
Et, bien sûr,
je vais revenir, M. le Président, dans quelques instants pour vous faire la
démonstration que ce que le gouvernement
libéral fait, c'est véritablement développer la Côte-Nord et non pas l'oublier,
la Côte-Nord, chose que mes collègues d'en face ont faite pendant leur
mandat.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Dubuc. Cinquième série d'interventions, M. le député de
René-Lévesque, toujours cinq minutes.
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. On a parlé
beaucoup d'économie, on a parlé beaucoup d'emploi. Vous comprendrez que, sur mon territoire, c'est
important, mais il n'y a pas juste ça, hein, M. le Président. Dans le bilan
libéral qu'on dénonce aujourd'hui, les services de proximité ont été mis à mal
chez moi et, dans certains cas, ils sont même
déficients. Ma collègue de Duplessis le disait tout à l'heure, notre CISSS est
en déficit prochain de tout près de 14 millions.
Ce n'est pas compliqué, M. le Président, depuis trois ans, depuis la création
du CISSS, ils sont juste en déficit.
On n'a pas de
direction des ressources... On a eu trois directions des ressources humaines
depuis deux ans. Le syndicat des
infirmières parle d'une structure monstrueuse et ingouvernable. 95 000 de
population sur 1 300 kilomètres carrés. M. le Président, on aurait espéré que le ministre
responsable de la région porte sa voix au ministre de la Santé pour faire
bien comprendre la problématique
particulière de donner des services de santé de proximité dans un territoire
aussi grand et
aussi vaste que la Côte-Nord, mais aussi si faiblement peuplé en termes de
densité. Tellement aberrant, M. le Président, que le D.G., pour essayer de se démêler dans tout ça, là, il va
commencer à nommer... pas le D.G., pardon, mais le P.D.G. va se mettre à nommer des gestionnaires de
proximité. Avant ça, M. le Président, on avait des directions régionales et des
directions dans les centres hospitaliers. Ça
fait que ce qu'on a voulu déconstruire dans la structure, on est en train de le
refaire d'un autre côté. Donc, on va
remettre de l'argent dans la structure, et ma crainte, M. le Président, c'est
qu'il n'y ait pas suffisamment d'argent pour les services.
Et,
parlant de services, j'en ai deux... Et là j'invite M. le ministre responsable
d'ouvrir ses oreilles parce que je vais
avoir besoin de lui. J'ai tout essayé, puis ça n'avance pas. Projet
d'hémodialyse, M. le Président, sur la Côte-Nord. J'ai fait un point de presse, j'ai fait une
question au ministre, j'ai envoyé une lettre, je n'ai pas eu d'accusé de
réception. On aimerait avoir un service d'hémodialyse sur la Côte-Nord,
M. le Président. Écoutez, une personne, chez nous, là, qui reçoit des
traitements en hémodialyse trois fois par semaine à partir de Forestville pour
aller à Chicoutimi, ça lui coûte 523 $
par semaine, soit l'équivalent de 6 200 $ par année. Ça, c'est sans
compter les 15 336 kilomètres à parcourir pour ses traitements, et ce, juste pour trois
mois. M. le Président, on a l'équipement, on a les ressources matérielles, on a
les ressources humaines, il nous manque juste de l'argent.
Alors, je m'attends à ce que le ministre
responsable fasse ses représentations pour permettre, comme l'Outaouais l'a
reçu, là... dans une circonscription totalement libérale, ont reçu toutes les
sommes nécessaires pour leur hémodialyse. Ma collègue de la Côte-Nord, du côté de Duplessis, l'a. Malheureusement,
il y a des enjeux pour le recrutement. Ils sont même débordés, sa gang est obligée de sortir pour aller à l'extérieur.
Donc, ce que je vais demander au ministre, c'est un coup de main pour que, très rapidement... Puis c'est peut-être ça
qu'il va venir nous annoncer lundi, là. Il pourrait, là, il y a une belle tribune aujourd'hui pour nous
l'annoncer, là, puis c'est peut-être ça qu'il va venir nous annoncer, un
service d'hémodialyse pour que les
gens qui sont en insuffisance rénale n'aient plus à se taper la route 138
pour se rendre à leurs soins de santé. C'est ça que les gens demandent.
Deuxième
chose, M. le Président, la Maison Nazareth. Écoutez, encore une fois, une
situation catastrophique. Cette maison accueille neuf personnes avec une
déficience intellectuelle avec ou sans handicap physique, et ils sont malheureusement, je vous dirais, subventionnés par
le CISSS et non pas par le PSOC. Et je vous ai parlé tout à l'heure du creux budgétaire de 14 millions qui s'en
vient, ils craignent pour 2018, M. le Président, ils craignent. Qu'est-ce qu'on
va faire pour ces personnes-là? Où est ce
qu'on va les envoyer? Ils sont déficitaires depuis cinq ans, et le déficit
anticipé pour 2017, c'est 50 000 $. Alors, on parle beaucoup
de l'effet libéral en emploi. Moi, je cherche à le mesurer encore, M. le
Président, et je ne le mesure pas positivement.
Mais, s'il y a une
chose que je suis capable de mesurer très négativement, c'est la perte de
services. Donc, la Maison Nazareth, le
centre d'hémodialyse sur la Côte-Nord, ce sont des services qu'on doit offrir à
nos populations. Et je m'attends à ce
que le ministre, avec toute sa grandeur et tout son poids du Conseil du trésor,
puisse convaincre le ministre de la
Santé à y mettre les moyens, parce qu'on s'en va vers un gouffre, M. le
Président, là, je vous le répète : 14 millions de déficit, trois directions des ressources
humaines, pénurie de main-d'oeuvre. C'est le chaos total dans mes soins de
santé, dans mes services de santé de
façon générale. Puis, quand j'arrive dans les soins spécialisés comme la Maison
Nazareth, comme l'hémodialyse, je
n'ai pas de moyens. Alors, qu'est-ce c'est que vous pensez que les gens font,
M. le Président? Ils quittent la
région. Alors, d'un côté, j'ai les jeunes qui s'en vont étudier à l'extérieur
et qui ne reviennent pas parce qu'ils n'ont
pas d'emploi; d'un autre côté, mes personnes aînées, mes personnes plus
vulnérables, qui ont besoin de services et qui n'en ont pas, quittent. Alors, je me trouve avec juste des gens qui
viennent, M. le Président, travailler chez nous, mais ils ne naissent
pas ici puis ils quittent après. Alors, est-ce que c'est ça que je veux pour
faire de l'occupation dynamique du territoire? Moi, je veux des gens qui
travaillent, qui font des enfants, qui réussissent leur vie, puis qui
réussissent aussi leur retraite, et qui peuvent passer leurs vieux jours chez
nous.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le député de René-Lévesque. M. le
ministre.
M. Arcand :
Bien, merci, M. le Président. Je peux rassurer le député de René-Lévesque sur
quelques éléments. Premièrement, dans
mon comté montréalais, j'ai plusieurs hôpitaux qui font partie de ce comté. Et
maintenant que je suis au Conseil du
trésor et à cause de ça, évidemment, j'avais des discussions fréquentes avec le
ministre de la Santé. J'ai parlé à
plusieurs reprises, également, des enjeux de la Côte-Nord avec le ministre de
la Santé, et les solutions sont possibles, les solutions sont possibles,
et on va y travailler.
Et
je n'ai pas besoin de vous dire également que maintenant, dans ma fonction
responsable de l'Administration gouvernementale...
La santé, c'est 50 % du budget du gouvernement du Québec, je n'ai donc pas
besoin de vous dire jusqu'à quel
point je serai très près du ministre de la Santé au cours des prochaines
semaines et des prochains mois également et j'aurai l'occasion de lui parler,
même si je sais qu'il connaît très bien les enjeux qui ont été véhiculés par le
député de René-Lévesque.
Maintenant,
je tiens, encore une fois, à dire qu'il y a toujours, au Québec, une certaine
rivalité qui existe entre les
régions. Quand on parle du Plan Nord, quand j'arrive à Chibougamau, bien, on me
dit : Tu t'occupes seulement de la Côte-Nord. Quand je vais vers la
Baie-James, bien, on me dit : Écoute, est-ce que tu t'occupes de la région
de Lebel-sur-Quévillon, etc.? Et, quand je
vais à Sept-Îles, bien, le maire d'Anticosti me dit : Est-ce que vous
allez avoir un plan? Puis, en théorie, Anticosti ne fait pas partie,
théoriquement, du Plan Nord, alors il me dit : Vous allez me laisser à l'abandon, etc. Et c'est pour ça qu'on a annoncé,
d'ailleurs, le travail qui, pour nous, était très important, c'est-à-dire le
travail de nous assurer, justement, qu'il y ait un projet dans lequel il y
aurait possiblement un lien entre la Côte-Nord, peut-être, et Anticosti, et la
Gaspésie. Ça fait partie des visions possibles qui ont été mentionnées.
Maintenant,
ce que je peux dire, de façon générale, c'est que, sur les questions de santé,
nous sommes très, très au fait de la
situation. Et je peux dire au député que nous allons y travailler très fort, et
je suis certain que d'ici 2018 vous allez voir des résultats. Et il faut aussi
comprendre pourquoi, justement, la situation budgétaire, elle est difficile,
entre autres au niveau des soins de santé dans la région. Alors, ça,
pour moi, c'est clair.
• (11 h 30) •
Moi,
je voudrais vous parler aussi aujourd'hui d'un élément qui, pour moi, est aussi
important. Parce que, quand on parle,
justement, d'accès à la Côte-Nord, un des éléments qui, pour moi, est
fondamental, c'est le transport. Il faut trouver des solutions aux coûts, particulièrement le transport aérien régional.
On a un sommet qui est prévu au mois de février, au mois de février
2018, et il faut trouver des solutions au niveau du transport aérien régional. Il
y a une multitude de compagnies qui
existent, de petites entreprises régionales qui desservent, évidemment, différentes localités, c'est soit des charters soit quelques vols réguliers. Les gens se plaignent, malgré
tout ça, d'un monopole un peu trop grand d'Air Canada qui fait en sorte que
les prix des billets sont exagérés. Et je suis d'accord avec eux qu'il faut
essayer de trouver des solutions. Et
les solutions, ce n'est pas que le gouvernement intervienne de façon absolue pour favoriser l'un
ou l'autre, mais il faut que le gouvernement crée des conditions qui vont susciter une plus grande compétitivité au
sein de ces entreprises-là. C'est la seule façon de pouvoir baisser le prix des billets d'avion dans la
région de la Côte-Nord, que ce soit à Baie-Comeau, que ce soit à Sept-Îles,
que ce soit à Fermont, Wabush, dans ce coin-là, entre autres. Et dites-vous
qu'on a le même problème en Abitibi, on a le même problème
aux Îles-de-la-Madeleine, on a le même problème en Gaspésie, entre autres, et aussi je pense que le député
de Dubuc pourra dire qu'il pourrait y avoir aussi ce même problème
là dans la région de Saguenay. Alors, on y travaille, M. le Président.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le ministre. M. le député de Dubuc.
M. Simard : Merci, M.
le Président. Pour recommencer, justement,
à l'endroit où je vous avais laissé, M.
le Président, vous allez comprendre
que, tout ce que je vous ai donné comme exemples, j'ai fait la preuve
que l'abandon de la Côte-Nord, ce
n'est pas un fait, M. le Président, c'est beaucoup plus le développement de la Côte-Nord que le gouvernement
libéral est en train de faire.
Je
ne peux pas, M. le Président, je ne peux pas, pendant cette interpellation, ne pas vous parler du chantier de la centrale de la Romaine, M. le
Président. C'est impossible qu'on
n'en parle pas. C'est un projet de 6,5 milliards
de dollars dont on vient de faire, justement, l'inauguration de la
Romaine-3, M. le Président. C'est un projet qui a fait travailler énormément
de gens sur la Côte-Nord, énormément. La preuve de ça, c'est que, pendant qu'on
construisait ce chantier, souvent
j'ai vu ma collègue de Duplessis venir dire : Ça n'a pas de bon
sens, nos infrastructures sont surchargées, puis les entreprises ne
se trouvent plus d'employés. Même McDonald's avait de la misère à se trouver un
employé, M. le Président, et ils ont été obligés de faire venir du monde de
l'extérieur, M. le Président. Donc, pendant ce chantier, pendant que la Côte-Nord se développait, effectivement, il y a
eu des difficultés de trouver des employés, M. le Président. Et ça, c'était le travail
d'un gouvernement libéral, M. le
Président. Et il faut bien dire qu'on
ne peut pas dire qu'abandonner la Côte-Nord... ce n'est pas un fait pour
le gouvernement libéral, M. le Président.
On parle beaucoup, M.
le Président, sur la Côte-Nord, de la route 138, puis c'est normal. Moi,
je suis allé en Basse-Côte ça fait à peu près
un mois, un mois et demi, M. le
Président, et puis, véritablement, c'est vrai que la route 138, il faut y travailler parce que
ces gens-là ont besoin, nécessairement, d'échanger entre eux, de se promener
sur leur territoire et d'avoir accès à Sept-Îles, d'avoir accès aussi
à une route qui va les lier à tout le Québec. Donc, à partir de là, c'est une priorité pour le gouvernement, M. le Président, et justement, justement, M. le
Président, c'est une infrastructure qui est extrêmement importante
pour la Basse-Côte. Et en août 2017, le premier ministre s'est déplacé pour
annoncer l'échéancier des travaux pour la
route 138. Tout à l'heure, le
député de René-Lévesque demandait un échéancier, demandait où, quand, comment, M. le
Président. Et voilà que le premier ministre, au mois d'août, est allé annoncer ceci : Dès septembre 2017, les ingénieurs compléteront les
plans et devis de tous les tronçons prévus dans le Plan Nord. Les travaux
de déboisement entre Kegaska et La Romaine devraient commencer en 2018.
232 millions sont prévus dans le cadre financier
du Plan Nord pour le prolongement de la route 138 entre Kegaska et
La Romaine et la construction du tronçon de 35 kilomètres entre La Tabatière et Tête-à-la-Baleine, M. le
Président. Ça, ça a été fait en août 2017. Donc, M. le Président, le gouvernement du Parti libéral est préoccupé sur le
développement de la Côte-Nord, et c'est exactement ce qu'il fait, M. le
Président.
On
va parler aussi un peu, M. le Président, d'autres dossiers en infrastructures.
Parlons du 468 millions qui a été annoncé
pour améliorer la route 389. Ça, c'est demandé, justement, par le milieu
de la Côte-Nord, et c'est extrêmement important, M. le Président.
Et
bien sûr il y a bien d'autres projets qui sont importants pour la Côte-Nord, M.
le Président, dans le domaine forestier.
Le domaine forestier, rappelons-nous que la première décision du gouvernement
libéral, ça a été d'annoncer 225 millions.
La première décision, d'annoncer 225 millions en sylviculture. Le
gouvernement précédent avait annoncé 235 millions,
mais ils ont réalisé 75 millions, M. le Président, puis ça, c'est par
année. Ils ont été là plus qu'une année, ils ont fait 75 millions. Donc, c'est là l'importance, M. le
Président, que vous voyez, que le gouvernement libéral a sur les
régions.
M.
le Président, tout au long de mon intervention, j'ai tenté de vous faire la
preuve que la Côte-Nord n'est pas laissée
pour compte et que, véritablement, ma collègue s'est trompée dans son énoncé.
Elle aurait dû, M. le Président, parler
de développement de la Côte-Nord au lieu d'abandon de la Côte-Nord. Et je vous
le dis, M. le Président, développer, c'est
assurer la croissance de quelqu'un, de quelque chose, développer une
entreprise, c'est développer ses muscles, c'est s'épanouir et s'accroître. Et
accroître un arbre, M. le Président, on sait, c'est sa croissance. Donc, c'est
exactement ce que le gouvernement libéral fait avec la Côte-Nord, M. le
Président.
Le Président (M. Auger) :
Merci, M. le député de Dubuc. Nous en sommes maintenant à la sixième série
d'interventions et la dernière. Il n'y aura qu'un intervenant, M. le
député d'Arthabaska, pour quatre minutes.
M. Lefebvre :
Merci beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, M. le ministre, quand vous
parlez de permettre la compétitivité
en transport, pendant ce temps-là le ministre a laissé signer au centre de
santé un contrat de gré à gré, avec Air Inuit, de 180 millions.
Alors, il faudrait que les bottines suivent les babines, comme on dit en bon
québécois.
Mais
j'aimerais également parler d'environnement. Hier, ma collègue de l'opposition
officielle a pris le temps de
dénoncer une situation au niveau du dépotoir qui se retrouve à l'eau à cause de
l'érosion des berges. Écoutez, là, au-delà de toute partisanerie, là, c'est inacceptable. On ne peut pas, comme
parlementaires, accepter une situation comme ça. Le fleuve, c'est une de
nos plus grandes richesses comme Québécois et Québécoises.
M.
le Président, je veux prendre le temps de montrer des photos à nos auditeurs de
ce qui se passe présentement. C'est
inacceptable, M. le Président. Le Devoir, juin 2017 : «Même
s'il sait depuis deux ans qu'un vieux dépotoir se déverse directement dans le Saint-Laurent, le gouvernement
[libéral] n'a toujours pas de plan pour venir à bout de cet héritage toxique, selon les informations obtenues par Le Devoir.
Une situation qui suscite de vives inquiétudes, notamment parce que ce
site [contient] divers contaminants enfouis depuis des décennies.
«[...]un ancien
dépotoir fermé en 1974 se déverse littéralement dans le Saint-Laurent, à
quelques kilomètres seulement du parc national de l'Archipel-de-Mingan».
M.
le Président, le ministère nous répond : «En dépit que ce soit urgent ou
non, l'idée, c'est de le réhabiliter, le site, et ça, c'est notre objectif, et le travail se poursuit. [...]Il
faut être bien certain de la solution qu'on veut mettre de l'avant.»
Ça
fait deux ans, M. le Président, que le gouvernement est avisé. M. le Président,
ce n'est plus le temps d'étudier des
dossiers. Le temps, c'est d'être sur les berges et de les nettoyer, c'est ce
qu'il faut faire. On voit des véhicules, est-ce qu'on peut aller ôter ces véhicules-là des berges? Est-ce qu'on peut
poser des gestes? Ça fait deux ans que le gouvernement est au courant de ça. Et je le répète, M. le
Président, c'est au-delà de toute partisanerie. Le fleuve Saint-Laurent, c'est
une de nos plus grandes richesses
naturelles qu'on est tous propriétaires. Est-ce qu'on peut en prendre soin?
Parce qu'un jour il va être trop
tard, M. le Président. On se doit de poser des actions concrètes. Le
gouvernement est au courant depuis deux ans, on se doit de passer à l'action. Moi, je veux savoir, M. le Président,
dans combien de temps. Quand est-ce que ces travaux-là vont commencer?
Quand est-ce qu'on va commencer à le nettoyer?
Tantôt
on a parlé de plan. Bien là, c'est important d'en avoir un. Depuis deux ans
qu'on le sait, le plan doit sûrement être
sur la table. C'est quoi, le plan pour nettoyer ces berges-là? Et qu'est-ce
qu'on va faire? Il y a même... Écoutez, un cimetière pourrait se
retrouver à la mer. Il y a un cimetière juste à proximité. Là, on parle de
respect de nos ancêtres. Au-delà de l'environnement,
respect de nos ancêtres, un cimetière qui va se ramasser dans le fleuve. M. le
Président, c'est déplorable, c'est inacceptable, et on se doit de
poser des gestes aujourd'hui, je le répète, au-delà de toute partisanerie, M. le
Président. Par respect pour notre
fleuve Saint-Laurent, notre grande richesse, par respect pour nos ancêtres,
est-ce que le gouvernement peut nous dire quand les travaux de nettoyage
vont commencer sur les berges? Merci
beaucoup, M. le Président.
• (11 h 40) •
Le Président
(M. Auger) : Merci à vous, M. le député d'Arthabaska.
Conclusions
Nous en sommes maintenant
aux toutes dernières interventions. Donc, pour les 10 prochaines minutes, M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Pierre
Arcand
M. Arcand : Bien, merci,
M. le Président. D'abord, je vais
répondre tout de suite au député, parce que je pense que... et on peut facilement y répondre.
D'abord, il faut rappeler les faits. Il
y a eu, entre autres, des terres du domaine de l'État dans lesquelles il y a eu un
dépotoir. Et évidemment ce dépotoir-là n'a pas été fait avec des autorisations,
à l'époque, du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. Ça, c'est
la première des choses.
La deuxième des
choses également, c'est que, depuis les dernières années, le ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles a demandé des expertises, des expertises
géotechniques, parce qu'on ne peut
pas faire ça incorrectement. On est
dans une situation dans laquelle les terrains sont instables, dans laquelle il
y a des risques élevés, également, si on procède à des travaux, risques élevés pour la sécurité des travailleurs,
et donc il fallait faire les études géotechniques qui étaient
nécessaires, justement, avant d'entreprendre ces travaux-là.
Maintenant, ce que je
peux dire à ce stade-ci, c'est que les expertises ont eu lieu, les études ont
eu lieu, l'inspection des lieux a été faite
par le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, et même on vient de
recevoir aussi, de la part du
ministère des Transports, cette expertise géotechnique également. Alors, on a
tous les éléments en place pour nous
permettre, au cours des prochains mois, de faire les travaux, et moi, je peux
vous dire que, d'ici le printemps, on va régler la situation. Alors,
voilà ce que je voulais dire à propos de cet élément-là.
Je
termine aujourd'hui le débat qui, je pense, est important. Moi, d'abord, M. le
Président, quand je vois ce qui se passe,
actuellement, de bien des façons sur la Côte-Nord, je crois qu'on fait notre
travail. Je crois sincèrement qu'on fait notre travail. Quand je vois qu'on va créer très bientôt un
autre 450 emplois pour ce qui est de Champion, qui est une mine
dans la région de Fermont qui va faire
travailler passablement de monde, c'est une relance extrêmement importante dans
laquelle le gouvernement a investi.
Le
gouvernement a prêté de l'argent à Tata Steel également pour relancer aussi le
domaine minier. Et on a oublié, quand on a parlé de la Société
ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, de parler des effets positifs de ça,
parce qu'en achetant
ces terrains-là, en permettant cette relance-là du port de Sept-Îles, entre
autres, parce qu'on parle de cet élément-là, bien, ça va créer de l'emploi. Nous, nos estimés, c'est que seulement la
Société ferroviaire et portuaire, d'ici les deux prochaines années, on parle de possibilités entre 85 et 150
emplois nouveaux dans la région. Alors, ce n'est pas rien. Ce n'est pas
rien par rapport à ce que l'on veut réaliser.
Et
ça, ça s'ajoute, parce qu'on en a déjà parlé, au défi de la route 138. On
a déjà les plans qui avancent dans la bonne direction. On a également
des projets pour la région de Baie-Comeau avec Mason Graphite, qui est un
projet extrêmement porteur. On veut
améliorer aussi, dans la région de Baie-Comeau, les lignes d'hydroélectricité.
On est en négociation, actuellement,
avec la communauté innue pour travailler, et les négociations sont plus longues
qu'on l'espère, mais ça, on n'a pas
toujours un contrôle absolu sur ces questions-là. On a un projet éolien dans la
région de Port-Cartier et on souhaite
ardemment que ce projet-là décolle, parce qu'il faut faire les ententes, encore
là, avec les différentes communautés.
On a également donné
des aides financières importantes et on amélioré aussi, de façon fondamentale,
les infrastructures qui sont pour nous très
importantes. On a assisté les cégeps, on a travaillé à faire en sorte qu'on ait
des infrastructures d'écoles secondaires qui étaient améliorées. On travaille à
l'amélioration de l'urgence, entre autres, à Sept-Îles,
des services de santé de façon générale. On a financé des projets porteurs, que
ce soit pour l'arrivée encore plus
grande de gaz naturel, que ce soit le projet de carburants renouvelables, les
projets d'agriculture, également, qui
sont dans la région.
Et
tout à l'heure les députés parlaient aussi des télécommunications. On ne peut
pas, aujourd'hui, penser qu'on va
pouvoir activer notre économie sans avoir des accès beaucoup plus faciles au
niveau de l'Internet. Et j'ai réussi aussi à vous parler, pendant les discussions, du transport aérien régional,
parce que non seulement on a besoin d'Internet, on a besoin également de
mobilité.
Maintenant,
je voudrais profiter de l'occasion aussi pour dire à la députée de Duplessis
qu'il faut être très, très, très
prudent sur les chiffres quand on parle de migration interrégionale, etc. Il y
a toujours une migration qui est beaucoup plus forte parce que vous avez une
population, dans la région... une partie de la population qui n'est pas une
population toujours stable, dans un
premier temps. Et deuxièmement une des problématiques de la région,
particulièrement pour les gens entre 16 ou 17 et 24 ans, c'est qu'il n'y a
pas d'université dans la région de Sept-Îles, et donc évidemment les gens
doivent aller à l'extérieur. Alors,
l'interprétation, d'abord, de ces chiffres-là... Les dernières véritables
statistiques datent de 2015. J'ai pleinement confiance que, quand on va
avoir les chiffres de 2017‑2018, on sera véritablement en bien meilleure
position au niveau de la Côte-Nord.
Puis
c'est quoi, l'enjeu? C'est quoi, le défi de la Côte-Nord qui est devant nous?
C'est un enjeu qui, à la fois, est important, c'est un enjeu qui est formidable, et c'est pour ça qu'on a créé le Plan Nord.
On a créé le Plan Nord pourquoi? Pour faire, justement, un plan d'occupation du territoire. Qu'est-ce qui se
passe avec la Côte-Nord? Qu'est-ce qui caractérise
la Côte-Nord? Je vais simplement vous
donner des chiffres bien simples : c'est 18 % du territoire
québécois, la Côte-Nord, c'est 18 %, c'est près de 1/5 du territoire
québécois, avec 1,14 % de la population. Alors, imaginez-vous, les
distances sont longues, les enjeux sont importants, mais on n'a pas le choix,
il faut développer cette région-là.
Et je dois vous dire qu'on a la chance, au gouvernement du Québec,
d'avoir un premier ministre qui vit en région, qui vit dans la région du
Saguenay, et qui aime les régions du Québec, et qui veut développer les
régions du Québec. Ça, je pense qu'il faut bien le mentionner.
Je vous ai donné des
chiffres tout à l'heure, puis je me plais à le répéter... On dit : On ne
s'occupe pas de la Côte-Nord. Écoutez, dans
la région de Québec, on a investi, en infrastructures de transport,
374 millions de dollars; on va investir,
sur la Côte-Nord, 307 millions
de dollars. On a une population
de 100 000 personnes sur la
Côte-Nord, puis il y a une population
de, quoi, 600 000, 700 000 de population dans la capitale nationale
et autour, et les chiffres sont à peu près identiques. Alors, quand on dit que c'est une région abandonnée, je vais
vous dire bien franchement, j'aimerais ça être abandonné comme ça, parce
qu'honnêtement on a fait un travail très important.
• (11 h 50) •
Et pour moi c'est une
fierté de m'occuper de la Côte-Nord. C'est une fierté d'être présent. Ça fait
plus d'une vingtaine de fois, je serai là
lundi à Baie-Comeau. Et pour moi, vous savez, quand on regarde des
communautés un peu partout — et ça, c'est un peu comme une
entreprise — on
cherche toujours les endroits où il y a de la croissance. Moi, je pense que la Côte-Nord, c'est un endroit
formidable de croissance. C'est un endroit dans lequel, justement, le Québec
est vraiment un point de mire pour
l'ensemble des gens un peu partout sur la planète, parce que les gens se
disent : Aïe! Vous avez un
endroit dans lequel vous avez de l'eau à profusion, vous avez des ressources
naturelles, vous avez un secteur minier
formidable, vous avez non seulement, en plus, de l'énergie à profusion, mais en
plus de ça cette énergie-là, elle est propre.
Alors, quel attrait pour l'ensemble des gens. Et le gouvernement est là pour,
justement, travailler à supporter ces différentes
communautés. Et, oui, c'est loin, oui, c'est difficile, mais on a une vision
pour véritablement rapprocher les gens
des grands centres, de trouver des façons plus faciles avec l'Internet, avec le
transport aérien régional, avec l'amélioration
des infrastructures routières, avec le développement des services dans les
communautés pour relancer, encore une
fois, la Côte-Nord parce qu'on aime la Côte-Nord, on a des gens qui sont
passionnés par la Côte-Nord, on a des gens qui veulent véritablement que la Côte-Nord soit remplie de succès. Puis,
à part ça, M. le Président, les fruits de mer sont tellement bons sur la
Côte-Nord. Merci.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le ministre. Donc, nous en sommes à la
toute dernière intervention. Mme la députée de Duplessis, également pour
10 minutes.
Mme Lorraine
Richard
Mme Richard : Merci, M. le Président. Vraiment un beau discours du ministre. Si je ne
vivais pas sur la Côte-Nord, je vous
avoue que je croirais à son discours. Mais, pour y être députée, y habiter, y
vivre, y côtoyer les gens, ce n'est pas la réalité, malheureusement.
Je vais commencer à décortiquer
quelques points. Il nous a parlé de Mine Arnaud. Mine Arnaud, le
15 septembre, Investissement Québec est venu sur la Côte-Nord, il a
dit : C'est sur la glace. Après, il nous a dit qu'il donnait de
l'argent pour de la formation dans les PME.
Les PME, ils n'ont pas de contrats, ils ferment. L'accès au gaz naturel, on
l'attend toujours. Le quai de
Port-Cartier, il a dit : Bien oui, mais il y a un dilemme avec la
mairesse, on est en discussion parce que
ceux-ci veulent que ça fasse partie des actifs de la ville. Je vais leur rappeler
que c'était une promesse électorale. Ça va faire bientôt quatre ans, le dossier n'a pas bougé. Ils ne sont quand
même pas bons, bons, bons dans la négociation, M. le Président.
Les
emplois... puis ils ont parlé de La Romaine.
Aïe! Mais la meilleure chose, c'est mon collègue de Dubuc.
Mon collègue de Dubuc,
vous l'avez entendu comme moi, il a dit : Au moins, là, ils sont capables de faire leur marché. C'est ça,
la philosophie du Parti libéral, être capable de faire son marché, c'est de la
vitalisation économique.
Après,
il nous a parlé du projet Romaine. Oui, le plus gros chantier au Canada.
Manifestations, débats à Québec, j'appelle ça des pèlerinages, visites
pour les rencontrer. Écoutez, ça a été toute une histoire. On a commencé à
peine il y a un an à mettre des outils en
place pour que notre monde travaille. L'autre semaine, j'étais avec le premier
ministre pour inaugurer Romaine-3, ça
fait que vous comprenez que le gros du travail, il est fait. Ce que nous avons
perdu, on l'a perdu. Ce n'est pas vrai
que la Minganie, là, ça va super bien depuis Romaine. Puis, en passant,
l'inauguration, bien, ça devait juste
être pour des beaux clips, des belles photos pour la prochaine campagne
électorale, parce qu'à part ça on pourrait s'en parler longtemps.
Il
nous a parlé, bon, de Tata Steel, du lac Bloom. Oui, j'en suis. Cliffs,
oui, bravo! On l'a déjà dit une fois. Je veux bien. Vous avez parlé aussi du troisième lien ferroviaire. Ça illustre
bien, parce qu'ils l'ont abandonné, ça illustre bien la solidité de leurs
plans, M. le Président. Après, il y a eu un échange avec mon collègue de
René-Lévesque, on a parlé d'Alcoa. Là
aussi, je vais remettre les pendules à l'heure. Alcoa, 2002, entente sous un
gouvernement de Bernard Landry : modernisation de l'usine, plancher de l'emploi garanti. 2004, le premier
ministre arrive, Jean Charest, déchire l'entente, ça ne marche pas. On revient au pouvoir par un
court laps de temps, 2013, la première ministre signe l'entente. Bien, le
pouvoir, 18 mois, ils pensent qu'on a
été là 18 ans. En 18 mois, on en a fait pas mal, pas mal pour ma
région. Même en 2014, là, ils ont cru
bon de remettre ça encore en question. C'est juste pour vous dire que, quand on
croit en quelque chose, là, on n'essaie pas de défaire ce qui va bien.
Donc, vous voyez tout ça.
Après,
ils disent qu'ils sont venus souvent en région. Bien, je veux bien, ils sont
venus couper les rubans. Je vais vous
les énumérer, moi, en 18 mois, ce qu'on a été capables d'obtenir pour la
région, puis j'espère que le député de Dubuc, il m'écoute bien. Gustave-Gauvreau, Parti québécois, ils sont venus couper
le ruban. Le quartier général à Havre-Saint-Pierre, M. le Président, vous ne connaissez pas ça, hein?
C'est parce que c'est la seule chose qu'on a eue, dans la municipalité, d'Hydro-Québec, puis il a fallu se battre
longtemps. On l'a eu, Parti québécois, créateur d'emplois pour l'après-Romaine.
Complexe aquatique, soumissions annoncées
sous un Parti québécois. Caserne de pompiers, le ministre est allé l'inaugurer,
il a coupé le ruban, sous un gouvernement de
Parti québécois. Caserne de pompiers à Fermont, la même chose, et j'en passe. C'est ce qu'on a fait en 18 mois.
Savez-vous pourquoi on a dû le faire? Parce qu'eux, juste avant, on était dans
le boom minier, puis ils ne s'occupaient
plus juste que des minières. La mairesse de Fermont, là, elle ne savait plus où
donner de la tête avec tout ça. Ils ne s'occupaient même pas du monde.
Quand ils s'occupaient des minières, ça allait bien. Imaginez-vous quand le
prix du fer a baissé. C'est ça, le Parti libéral.
Est-ce que je mets le ministre en cause? Bien non,
il était gentleman, le ministre. Oui, Lorraine, oui, il vient. Est-ce qu'il a un pouvoir auprès de son premier ministre
puis le Conseil des ministres? La réponse, c'est non. La Côte-Nord, c'est quand ça fait leur affaire pour paraître aux
nouvelles puis là parler de La Romaine, comme quand le premier ministre est venu, l'autre semaine, l'inaugurer. Savez-vous que La Romaine, là,
Romaine-3, là, c'est plus de 100 quelques kilomètres? On s'y rend, c'est asphalté. Ça a commencé avant
qu'ils prennent le pouvoir en 2014, là. S'il y avait eu une volonté — depuis
2003, moi, que je suis députée — ça
ferait bien longtemps qu'on se rendrait à Blanc-Sablon. Puis là, tout d'un coup, le premier ministre, là, il
a parlé qu'il y avait des ententes puis il discutait avec le Labrador. Je veux
bien, moi, qu'il les accélère, les
échéanciers, qu'il sorte. Moi, j'ai vu la volonté d'Hydro-Québec quand ils
veulent faire une route, je vais vous
dire, ce n'est pas la même volonté du gouvernement libéral quand ils veulent
désenclaver la Côte-Nord. Il dit qu'ils ont fait quelques bons coups. Bien, j'espère qu'on en a eu au moins
quelques-uns dans vos près de 15 ans, bientôt, de règne libéral,
sauf un intermède de 18 mois.
Pas
juste moi qui le dis, là, ce n'est pas juste la députée de Duplessis. Ce n'est
pas la députée de Duplessis qui a signé des lettres ouvertes, là, dans
les médias pour dénoncer comment ils étaient abandonnés. Oui, abandonnés, laissés-pour-compte, pas s'en occuper, délaissés.
Je pourrais vous citer le dictionnaire, mon collègue de Dubuc, moi aussi.
Abandonnés. Puis ce n'est quand même pas un thème... il aurait pu être plus...
disons, les faire sourciller davantage.
Mais
j'ai l'impression aussi, M. le Président, qu'on s'est servi de nous, puis c'est
ça qui me fâche. Ils disent souvent que je suis volubile puis je suis fâchée.
Oui, moi, vous savez, j'adore être députée parce que c'est parler au nom
de notre population, de les défendre avec le
coeur. Puis là je me disais, tantôt, là, moi, si je ne venais pas de là puis
que j'écoutais le ministre, je dirais : Coudon, eux autres, ils ont quoi à
se plaindre, ces députés-là? Il a tout fait pour eux autres. Aïe! La
Côte-Nord, là, elle n'est pas si pire. Savez-vous ce qui me rassure? C'est
parce que leurs promesses puis ces discours-là,
là, ce n'est pas juste Lorraine Richard, comme députée de Duplessis, qui le
dit, c'est des gens de Sept-Îles. C'est même des libéraux, M. le
Président, qui viennent quémander à Québec au ministre : Parlez-en avec le
premier ministre, occupez-vous de nous
autres, le plan de diversification, on en aurait besoin, là. Mine Arnaud, on en
avait besoin, vous ne vous en êtes pas occupé, là. Vous voyez ce que mon
collègue a vécu, là, avec mine Graphite? C'est ça? À un moment donné, c'était
oui, à un moment donné, c'était non, ça ne les intéresse plus. Savez-vous
pourquoi ça ne les intéresse plus? Parce que
les beaux petits plans marketing qu'ils faisaient avant, là, puis là le fer
était haut, puis là, là, l'ancien premier
ministre se promenait partout. On n'est pas dans ça. On est dans la misère. On
a besoin, oui, d'infrastructures puis on a besoin d'une écoute
gouvernementale.
Puis,
moi, quand j'ai vu tout ça arriver, là, je me disais : Bon, j'ai travaillé
cet outil de développement qui s'appelait la Société du Plan Nord avec le ministre actuel, parce que l'autre
auparavant on ne lui donnera pas, il n'avait pas réussi, puis c'est une autre histoire, ça serait trop
long, on n'a pas le temps ce matin. On avait fait des ententes, lui puis moi,
puis il me disait — je peux me nommer moi-même : Tu sais,
Lorraine, tu as raison, tu as raison, c'est vrai qu'il va falloir donner
plus d'autonomie, plus de pouvoirs aux
antennes. Aïe! On a discuté des heures et des heures, M. le Président, là. Le
P.D.G., je n'ai jamais remis en cause
ses compétences. À un moment donné, on discutait si on allait le laisser à
Québec ou l'amener dans les régions
pour vraiment sentir une présence sur le terrain, coordonner l'action
gouvernementale. Ils n'ont jamais été
aussi désordonnés qu'ils le sont. Tu parles à un ministre, ça le concerne, puis
je parle au ministre responsable de ma région :
Tu peux-tu parler à ton collègue? Le petit problème, il faudrait le régler. Je
reviens une semaine après : Puis lui a-tu parlé, il a-tu réglé? Non. On écrit des lettres, on n'a même pas
d'accusé de réception de leur part. C'est-u vous dire qu'ils s'occupent
de nous autres, ça, M. le Président? C'est-u vous dire qu'ils s'occupent de la
Côte-Nord?
Puis là il est en train de nous faire un beau
discours que le ministre de la Santé va m'annoncer l'urgence à Sept-Îles. J'ai arrivé en 2003, là, vos amis
libéraux, bien, ils parlaient de Gustave-Gauvreau. Bien, j'ai dit : Nous,
là, quand on va prendre le pouvoir,
je ne vous fais pas des promesses en l'air, on va le réaliser. C'est le
ministre de la Santé actuel qui a
venu couper le ruban, mais c'est nous autres qui l'avait réglé parce que j'en
avais fait une priorité. Il est venu parler de l'urgence, on ne verra peut-être pas ça avant 10 ans. Il est-u
venu nous parler, par exemple, des dommages collatéraux qui avaient fait en sorte qu'un seul CISSS sur la
Côte-Nord, ça ne marchait pas puis que ça ne va pas bien? Non. Est-ce qu'on a eu de l'aide? Tantôt, le collègue de Dubuc
disait : Ils n'ont pas de ministre responsable sur la Côte-Nord. Bien,
j'aime mieux ne pas avoir de ministre responsable, mais avoir quelqu'un qui
s'occupe de nos dossiers, parce que... Est-ce
qu'on a eu quelqu'un, mon collègue et moi, quand il a été question de juste
avoir un CISSS sur la Côte-Nord, qui a été
dénoncé de Tadoussac à Blanc-Sablon par tout le monde parce que ce n'était pas
pensable d'implanter ça? Que non, que non.
• (12 heures) •
Ça fait que,
M. le Président, je vais terminer là-dessus en saluant mes collègues, en
saluant le ministre, qui est, je l'ai dit encore, un gentleman, il écoute. Il
n'en a pas, de pouvoir. Puis son gouvernement, là, il a décidé que la
Côte-Nord, ce n'est plus payant
politiquement, il n'y a pas rien à en tirer. Le prix du fer est bas. On ne peut
plus faire de bonnes photos. Le
premier ministre est venu l'autre fois — puis je peux vous dire une chose, c'était
«short and sweet» — sur La
Romaine, puis c'étaient les belles
petites photos. Salut, bye-bye, on est partis, il n'y a pas d'emploi puis il
n'y a rien. On s'en fout, on met les énergies ailleurs. C'est ça, abandonner la
Côte-Nord, et c'est comme ça qu'on s'est sentis, et pas juste moi et mon
collègue, c'est toute notre population. Donc, il y a un dicton : Je me
souviens. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Auger) :
Merci, Mme la députée de Duplessis. Merci à vous tous.
Et, compte
tenu de l'heure, je lève la séance. Et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 1)