(Dix heures)
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes
dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils
électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'interpellation du député de Jonquière au
ministre responsable de la région de l'Estrie sur le sujet
suivant : La région de l'Estrie négligée par le gouvernement libéral.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Carrière (Chapleau) est
remplacé par M. Reid (Orford); M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par Mme Vallières (Richmond); M.
Rousselle (Vimont) est remplacé par M. Bolduc (Mégantic); et M.
Laframboise (Blainville) est remplacé par M. Bonnardel (Granby).
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la secrétaire. Je vous
rappelle brièvement le déroulement de l'interpellation.
Dans un premier temps, le député de Jonquière aura un temps de parole de
10 minutes, suivi de M. le ministre
pour 10 minutes. Par la suite, des périodes de cinq minutes seront
allouées, selon la séquence suivante : d'abord, un député de l'opposition officielle, suivi du
ministre, puis un député du groupe formant le gouvernement, et ainsi de suite.
20 minutes à la fin de cette séance,
j'accorderai 10 minutes de conclusion au ministre et 10 minutes de
réplique au député de Jonquière. Je comprends qu'il y a une entente pour
que M. le député de Granby puisse intervenir en troisième et sixième séries,
d'accord?
Alors, sur ce, M. le député de Jonquière, vous
avez 10 minutes d'entrée.
Exposé du sujet
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui. Alors, merci, M. le Président. Donc, ça me fait
extrêmement plaisir d'être ici. On trouvait, du côté de l'opposition
officielle, que c'est de notre responsabilité de faire le tour des régions du
Québec pour questionner le
gouvernement sur l'inaction du gouvernement libéral dans de nombreuses régions
du Québec, notamment des régions qu'il
semble prendre pour acquises, comme la région de l'Estrie. Alors, on va faire
le tour de la région, de cette belle région, aujourd'hui, sur un certain
nombre d'enjeux.
Je tiens à
saluer la présence de collègues, évidemment le collègue de Granby, qui est ici
pour le deuxième groupe d'opposition,
mais évidemment les collègues du gouvernement qui sont présents, le ministre
responsable de la région de l'Estrie,
le député de Sherbrooke, Mme la députée de Richmond, M. le député de Mégantic,
M. le député d'Orford, qui est
également présent, à qui je transmets mes sympathies pour l'inondation dans son
bureau en début de semaine. Alors, je sais
que les inondations sont présentes partout au Québec, mais notamment dans son
bureau à l'Assemblée nationale, puis ce n'est pas de la faute de sa
voisine d'en haut, qui est notre attachée de presse.
Donc, pour
revenir sur le sujet qui nous intéresse aujourd'hui, je vais justement
commencer avec cette référence au
député d'Orford, qui nous a pris par surprise, M. le Président, au mois
d'octobre dernier, à l'automne dernier, où il nous a annoncé ici, à l'Assemblée nationale, vous vous en souviendrez,
sa démission comme président de la Commission des transports et de l'environnement de l'Assemblée nationale. On avait
eu l'occasion de travailler ensemble à de nombreuses reprises dans cette
commission, et j'ai été le premier surpris de voir sa démission.
Mais les raisons qu'ils ont invoquées sont
encore plus surprenantes, M. le Président, parce que, si je reprends l'article du Soleil,mais également
la lettre de sa démission, il dit qu'il veut mieux contribuer à enrayer la
précarité dans sa circonscription
d'Orford. Et il a insisté sur le fait que Magog, qui est au coeur de sa
circonscription, a perdu quelque 5 000 de ses 10 000 emplois
industriels depuis 10 ans, M. le Président. Alors, c'est la raison pour
laquelle le député d'Orford a quitté
la Commission des transports et de l'environnement, c'est pour se consacrer de
façon plus intensive à son travail de
circonscription parce qu'il considère que l'économie, parce qu'il considère que
la croissance économique de sa circonscription
est en péril, est en danger, et ça, c'est lui-même, dans sa propre lettre de
démission, qui le dit, ce qui a été repris par l'article du Soleil
du 7 octobre 2016.
Alors, je suis obligé de lui donner raison, au député d'Orford, je suis obligé de lui donner raison.
Je suis obligé de reconnaître la
pertinence de son aveu à l'effet que le gouvernement libéral a abandonné la
région de l'Estrie. Et je vais vous
en faire la démonstration, pour vous montrer à quel point le député d'Orford a
raison dans son analyse et dans sa décision.
Bon, le
député d'Orford parle de 5 000 emplois qui sont perdus, sur les
10 000 emplois, à Magog. Mais on a fait une analyse, de notre côté, avec les chiffres de
l'Institut de la statistique du Québec, qui démontrent une diminution du
nombre d'emplois dans la région de l'Estrie
entre 2013 et 2016. En 2013, il y avait 155 500 emplois dans la
grande région de l'Estrie, et, en 2016, donc deux ans après l'arrivée de
ce gouvernement, on est rendus à 153 000 emplois. Le taux d'emploi a donc reculé
entre 2013 et 2016, et, juste dans l'année 2015-2016, là, la différence du
taux d'emploi est de 0,6 %, M.
le Président. Et le député d'Orford, dont Magog est au centre de son comté, a
bien raison de s'inquiéter parce qu'encore au mois d'avril dernier l'entreprise G-Spek a annoncé la perte de
130 emplois en raison de la perte d'un de leurs principaux clients.
Donc, 130 employés de moins qui seront embauchés par G-Spek, à Magog.
Alors,
vu que je suis d'un naturel plutôt visuel, M. le Président, puis j'imagine
qu'il y a d'autres collègues comme ça,
on a eu l'occasion de fabriquer un petit tableau, que je voudrais montrer ici,
qui démontre la chute du nombre d'emplois, et ça, c'est entre 2012 et 2016, donc, et ça donne qu'il y a un partage
de couleurs entre la présence du gouvernement du Parti québécois jusqu'en 2014, où on a connu une croissance du nombre
d'emplois, et, à partir de 2014 jusqu'à aujourd'hui, diminution du nombre d'emplois dans la région de
l'Estrie. Ça, c'est fait non pas à partir d'une boîte de Cracker Jack, M. le Président, mais à partir des chiffres sur
les données de l'emploi qui sont communiqués par l'Institut de la statistique
du Québec. Je peux vous dire qu'en 2012 il y avait 146 900 emplois
dans la région de l'Estrie, 2013, donc l'année où on était au gouvernement,
155 500. Une croissance, hein, c'est ça qu'on a ici. Ensuite, en 2015,
oups! une baisse, 153 700 emplois
et, en 2016, 153 000 emplois.
Alors,
ça, ce n'est pas des chiffres inventés de toutes pièces, là. C'est les chiffres
qui sont donnés par l'Institut de la
statistique du Québec, qui fait en sorte que ce graphique... je sais qu'il est
fatiguant à regarder, là, de l'autre côté, mais qui démontre qu'il y a clairement une chute d'emploi dans une
région qui, pourtant, est extrêmement bien positionnée géographiquement, qui, pourtant, est extrêmement
riche en ressources naturelles, en production forestière, en production agricole, qui est extrêmement riche aussi en
innovation, en recherche et développement, avec la présence d'une université
de calibre international, qui s'appelle l'Université de Sherbrooke. Alors, on a
ici une démonstration éloquente d'un gouvernement qui prend une région pour
acquise, qui est malheureusement la région de l'Estrie.
Je
vais vous montrer également d'autres chiffres qui démontrent ce que je vous
énonce aujourd'hui et qui viennent d'une
autre source qui est crédible, qui sont les Études économiques de Desjardins.
Et, dans leur document de décembre 2016 sur les études régionales, Desjardins fait la démonstration d'une baisse
des investissements entre 2014 et 2016 pour la région de l'Estrie. On avait, en 2014, au-delà de 1 milliard
d'investissements dans la région de l'Estrie — ça, c'est Desjardins qui nous le dit, je vous le répète — alors qu'aujourd'hui on a, en 2016, les
derniers chiffres qui sont de Desjardins, 956 millions d'investissements. Donc, c'est au-delà de... c'est
quasiment 50 millions d'investissements de moins dans la région de
l'Estrie, et c'est Desjardins également qui nous le dit, M. le Président.
• (10 h 10) •
Alors,
c'est profondément inquiétant, c'est profondément questionnant de voir une
région comme l'Estrie, qui a cinq
députés qui appartiennent au gouvernement actuel, au gouvernement majoritaire,
au gouvernement libéral... pas un, pas
deux, pas trois, cinq députés sur les cinq comtés que compte la région de
l'Estrie, qui compte également un ministre important, avec un ministère central, un ministère important, et qui est
responsable de la région de l'Estrie au sein du Conseil des
ministres, et on a ces chiffres-là.
Pourtant,
M. le Président, il y a des projets qui sont importants du côté de
l'Estrie. Je peux juste vous en nommer quelques-uns, mais on aura l'occasion
d'y revenir dans quelques minutes, par exemple le projet de l'aéroport de Sherbrooke, projet de l'aéroport de Sherbrooke où,
finalement, ce sont les gens du milieu eux-mêmes... À défaut d'un soutien du gouvernement, d'un soutien majeur du
gouvernement, ce sont les gens du milieu eux-mêmes qui ont utilisé le résiduel de la fermeture de la CRE... Vous
savez, c'est comme un peu le jeu des poupées russes, hein, on ouvre tellement
de choses qui nous permettraient de parler
pendant une heure à chaque sujet. La fermeture de la CRE, ça, déjà là, il y a
un sujet à élaborer. Alors, les gens
du milieu se sont mobilisés puis ils ont pris le résiduel de la fermeture de la
CRE pour investir pour moderniser
l'aéroport de Sherbrooke. Sherbrooke, là, c'est la seule ville au Canada de
200 000 habitants et plus qui n'a pas de service aérien
régulier, la seule ville au Canada de 200 000 habitants et plus qui
n'a pas de service aérien régulier. Alors, c'est questionnant, et on sent tout
à fait l'absence du gouvernement libéral à cet égard.
Autres
projets également,
il y a le parc éco-industriel Valoris, à Bury, qui n'a toujours
pas de reconnaissance du ministère, il y a l'agrandissement du parc du Mont-Orford, qui est toujours
en attente, il y a des projets d'eau potable — je
vois la députée de Richmond — qui sont toujours en attente, notamment
du côté de Val-Joli.
Alors,
M. le Président, c'est juste mettre la table pour l'instant. Je sais qu'on aura
d'autres occasions pour pouvoir échanger sur quelques-uns de ces
dossiers-là. Mais je dois vous dire que c'est profondément questionnant de voir
un gouvernement qui a cinq députés dans cette région qui est laissée à
l'abandon par le gouvernement.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Jonquière. Alors, je passe maintenant la parole à M. le ministre pour 10 minutes.
Réponse
du ministre
M.
Luc Fortin
M.
Fortin (Sherbrooke) : Oui.
Bien, merci beaucoup, M. le
Président. C'est un très grand
plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui pour qu'on puisse parler de la plus belle région du Québec,
de l'Estrie, et des actions structurantes de notre gouvernement pour
notre région. Je voudrais vous saluer, M. le Président, saluer le député de Jonquière,
le député de Granby, évidemment mes collègues de la région de l'Estrie qui sont
avec moi aujourd'hui : la députée
de Richmond, le député de
Mégantic, le député
d'Orford, mon directeur de bureau qui m'accompagne aujourd'hui, Michel Morin,
mon attaché de presse, Karl Filion, et également le personnel de notre
bureau de recherche.
Effectivement, on met la table. Alors, le député
de Jonquière a abordé plusieurs points dans son introduction, et je compte bien y revenir au cours des prochains
blocs d'intervention que nous allons avoir ensemble. Je me suis pris plusieurs notes, parce
que le député de Jonquière
brosse un portrait négatif de notre région, mais ça n'a aucun lien avec la réalité. Évidemment, je ne m'attendais pas à ce
que mon collègue de Jonquière, pas plus que les autres membres de l'opposition, nous lance des fleurs en regard de nos accomplissements. Mais je me
serais au moins attendu, M. le
Président, à ce que nos bonnes actions et nos gestes structurants soient
au moins reconnus, à commencer par le rétablissement des finances publiques.
Il fallait du
courage, M. le Président, pour prendre les décisions que nous avons prises
afin d'assainir les finances de l'État
et de mettre fin à l'ère des déficits. Nous l'avons fait. Nous avons pris des
décisions audacieuses et courageuses. Il
fallait agir parce que la situation l'exigeait. Le rétablissement des finances publiques profitera au premier chef à nos enfants et à nos petits-enfants partout
au Québec, incluant chez nous, en Estrie. De fait, M. le Président, nous avons, comme gouvernement, déposé en mars dernier un troisième budget équilibré, ce qui contraste
largement avec la situation
que nous a léguée le précédent gouvernement du Parti québécois.
Il y a un peu plus de trois ans, lors de la campagne
électorale, nous avons mis cartes sur table et présenté à l'électorat notre
plan de match. M. le Président, ce plan de match a reçu une très large approbation
de la population québécoise. Pour le bénéfice du député de
Jonquière, je lui rappellerai que la population
de l'Estrie a très largement souscrit aux
idées de notre formation politique, tellement que les cinq circonscriptions de l'Estrie,
soit Orford, Saint-François, Richmond, Mégantic et la mienne, Sherbrooke,
sont représentées à l'Assemblée nationale par des députés du Parti libéral du Québec. Aucune, je le répète, aucune
circonscription de l'Estrie n'est maintenant représentée par un député du
Parti québécois. Mon collègue ne doit pas
perdre de vue que sa formation politique a été totalement rayée de l'échiquier
politique estrien en 2014. Voilà bien la
démonstration que notre proposition politique colle à la réalité de l'ensemble
de la population estrienne.
Trois ans plus tard, l'Estrie se porte mieux.
Les plus récents chiffres d'Emploi-Québec indiquent que le taux chômage est seulement 5,5 % en région, ce qui en fait un des meilleurs
taux au Québec. Le taux de chômage dans la région dont j'ai la responsabilité ministérielle est
d'ailleurs bien en deçà de la moyenne québécoise, qui se situe à 6,4 %. De
fait, M. le Président, l'Estrie frôle
maintenant le plein-emploi. Ce n'est quand même pas rien. En 2013, année de
référence du dernier gouvernement du Parti québécois, le taux de chômage
en Estrie affichait 6,3 %. C'est donc dire que notre gouvernement fait
infiniment mieux à ce chapitre que celui de Pauline Marois.
La confiance
est également revenue au sein de la communauté des affaires en région. Mes
collègues de l'Estrie sont à mes côtés et pourront aussi témoigner au cours des
prochaines minutes de nos réalisations et de cette confiance renouvelée. Les investissements ont repris dans
les entreprises privées, et notre gouvernement supporte les gens d'affaires
qui investissent, qui créent des emplois et
qui contribuent à cette nouvelle prospérité régionale. J'en ai pour preuve les
commentaires des citoyennes et citoyens que
j'entends aux quatre coins de la région, que je ne manque de visiter aussi
souvent que possible.
J'ai
également mis sur pied Équipe économique Sherbrooke, un regroupement de femmes
et d'hommes d'affaires qui possèdent
toutes et tous une grande expérience de vie dans la région sherbrookoise. Tous
les commentaires qui me sont faits
pointent dans la même direction : la confiance est de retour, les
investissements se succèdent, et les projets se multiplient.
Les dernières
mesures d'appui au développement économique contenues dans le budget de mon
collègue le ministre des Finances
sont très bien reçues par le milieu des affaires et dans la communauté. Depuis
le 1er avril 2014, Investissement Québec a autorisé 229 interventions financières dans la région de
l'Estrie. Ces interventions, d'une valeur de 91 millions de dollars, ont permis d'appuyer des projets
totalisant 356 millions et ont aussi permis de créer ou de consolider pas
moins de 2 416 emplois. L'entreprise Verbom, spécialisée dans la
transformation du métal en feuille, investira pas moins de
15 millions pour produire des pièces de carrosserie pour les voitures
électriques du prestigieux fabricant Tesla. Notre gouvernement, par l'entremise du programme Essor, a accordé un prêt de
3,6 millions de dollars pour permettre la réalisation de ce projet. Ce projet, M. le Président,
permettra la création de 25 emplois, en plus de consolider
200 emplois au sein des usines
de Sherbrooke et de Valcourt, dans la circonscription de ma collègue de
Richmond. Le projet n'est pas encore complété
que déjà l'entreprise envisage même d'autres investissements et possiblement la
création de nouveaux emplois. Et ce
n'est qu'un exemple, M. le Président. Des projets ambitieux et porteurs comme
celui-ci, il y en a plusieurs dans notre région.
M. le Président,
la région sherbrookoise occupe une place prépondérante dans l'économie
régionale de l'Estrie. Certes, le
secteur industriel y occupe un grand rôle, mais c'est néanmoins le secteur
institutionnel qui agit à titre de premier employeur en importance. Le
Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, les centres de recherche,
l'Université de Sherbrooke, l'Université
Bishop's, le cégep de Sherbrooke, les CHSLD sont des employeurs à la fois
nombreux et importants. Et,
maintenant que nous avons retrouvé des marges de manoeuvre grâce au retour de
l'équilibre budgétaire, mes collègues et moi multiplions les annonces
d'investissement dans ces institutions de notre région.
J'évoquerai
simplement le centre mère-enfant qui sera bel et bien construit, comme nous
nous étions engagés à le faire. Il
s'agit, là, d'un investissement de l'ordre de 198 millions de dollars qui
permettra également le réaménagement de
l'urgence de l'Hôpital Fleurimont. Tout juste avant Noël, nous avons procédé à
l'annonce de la première superclinique à
Sherbrooke. C'est là un des engagements de notre gouvernement, et nous avons
tenu parole. Une deuxième superclinique doit également voir le jour et ouvrir ses portes cet automne. À cela, il
faut tenir compte de l'entrée en scène de 2 000 infirmières praticiennes spécialisées d'ici 2024-2025
pour donner des soins de santé. À ce jour, le Québec peut déjà compter
sur 428 infirmières praticiennes spécialisées. Et c'est donc dire que le
travail est amorcé. Certaines de ces superinfirmières, comme on les appelle
également, seront formées chez nous, à l'Université de Sherbrooke.
Toutes nos
institutions d'enseignement primaire, collégial et universitaire constituent
également des piliers de notre
économie régionale, et nous leur accordons toute l'attention voulue.
D'ailleurs, M. le Président, l'Estrie constitue la seule région à l'extérieur de la métropole où
il est possible de faire son éducation depuis la maternelle jusqu'au niveau
universitaire, et ce, tant en français qu'en anglais.
• (10 h 20) •
Je
ne voudrais pas, ici, négliger des secteurs de notre économie régionale. Mes collègues des autres circonscriptions auront le loisir dans quelques
minutes de nous montrer à quel point la région de l'Estrie tire bien son
épingle du jeu, peu importent les différents secteurs géographiques.
Mais,
en terminant ce premier volet, je m'en voudrais de ne pas vanter la qualité de
vie exceptionnelle offerte en Estrie.
C'est d'ailleurs cette qualité de vie qui me vient en tête, des attraits... qui
vient en tête des attraits qui font de l'Estrie ce qu'elle est aujourd'hui. C'est justement le facteur premier qui a motivé
notre choix, à mon épouse et moi, d'y établir notre petite famille, et
nous ne le regrettons pas. L'Estrie constitue une place de choix, que ce soit
pour y vivre ou pour y prendre des vacances.
En plus d'offrir des services éducatifs de qualité, des soins de santé
superspécialisés, elle a un souci
constant du respect de l'environnement. Elle se démarque par sa culture riche
et variée, par son offre sportive sans
pareil, sans compter la proximité de la métropole tout autant que la frontière
américaine. Sur tous ces enjeux, j'aurai d'ailleurs l'occasion d'y
revenir. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Cousineau) :
Alors, merci, M. le ministre.
Argumentation
Maintenant, nous
allons procéder aux échanges. Je cède la parole, pour un premier bloc de cinq
minutes, à M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, évidemment, le ministre m'a donné plusieurs
occasions de répliquer. Je veux juste rétablir
un certain nombre de choses. D'abord, sur la question du chômage, là, du taux
de chômage, le ministre devrait savoir
que le taux de chômage est en fonction de la population active. Alors, c'est
sûr que c'est bien pratique de dire que le taux de chômage a baissé, mais c'est
parce que la population active a passé, de 2014 à 2016, de
167 000 travailleurs à 163 000.
Ça, c'est les chiffres de l'Institut de la statistique du Québec. Alors, moi,
je préfère parler, là, en termes de nombre d'emplois, là, ça, c'est beaucoup plus parlant puis ces beaucoup plus
concret pour monsieur et madame qui travaillent et qui doivent se rendre
à tous les jours sur leurs lieux de travail.
En
termes de chiffres concrets également, là, l'autre élément que nous pouvons
donner aujourd'hui, c'est sur les budgets
de développement local, les budgets de développement locaux et régionaux qui
ont été diminués par le collègue du
ministre responsable de l'Estrie, le collègue aux Affaires municipales. Pour
vous donner une idée, là, la conférence régionale des élus en Estrie, avec le CLD de l'Estrie et le budget de
développement rural, en 2014-2015, ça montait à un budget de quasiment 8 millions de dollars,
7 997 007 $, donc quasiment 8 millions de dollars pour les
budgets combinés de la CRE de
l'Estrie, CLD de l'Estrie et le budget de développement rural. Avec l'abandon
de la CRE, la coupure de moitié du
CLD et la fin des budgets en développement rural, qui ont été remplacés — et le ministre des Affaires municipales
s'en vante, là — par le Fonds d'appui au rayonnement des
régions et le Fonds de développement des territoires, au net il y a une perte de 730 000 $ pour
l'Estrie. Si on compare les budgets qu'il y avait avant les coupures pour le
développement régional avec les CRE
et les CLD versus le budget estimé qui sera versé dans le Fonds d'appui au
rayonnement des régions, on arrive
avec un trou de 730 000 $, M. le Président. Ça, c'est des chiffres
concrets, puis ça, c'est de l'argent de moins pour les gens de l'Estrie.
L'autre
élément, le ministre est bien content de nous parler du centre mère-enfant, là,
mais c'est un peu ironique parce que,
le centre mère-enfant, je vous annonce qu'il a été annoncé par l'ancien
ministre Réjean Hébert en 2013, inscrit au PQI, inscrit au PQI, retiré du PQI
par le gouvernement actuel en 2014 — le Plan québécois sur les
infrastructures — retiré par
le gouvernement en 2014 et réinscrit en juillet 2015, c'est vrai, par le
gouvernement actuel. Ça, ça veut dire quoi, M.
le Président? C'est que la région de l'Estrie et le centre mère-enfant, au net,
ils ont perdu deux ans à partir du moment où M. Hébert l'avait inscrit
au PQI, en 2013.
L'autre
élément sur lequel je veux intervenir, M. le Président, puis ça, ça m'apparaît
absolument important, c'est sur
Internet haute vitesse. C'est intéressant de voir comment les députés de
l'Estrie nous font des aveux, hein? Tantôt, on a travaillé avec l'aveu
du député d'Orford sur le fait que ça n'allait pas bien dans sa circonscription.
Bien, le ministre lui-même a fait un aveu en
décembre dernier, quand — je le cite — il a dit : «...encore plusieurs secteurs de l'Estrie n'ont
pas accès à Internet haute vitesse, ce qui
crée un écart important par rapport aux régions urbaines.» Alors, il a
entièrement raison.
Le
problème, c'est qu'il n'y a rien en place. Il y a des mesures insuffisantes
pour pouvoir brancher les régions du
Québec, notamment, les MRC puis les régions rurales du territoire de l'Estrie.
On parle d'une enveloppe de 90 millions sur 10 ans, qui ont été annoncés par la ministre de l'Économie et de
l'Innovation, la ministre du Développement économique. 90 millions sur 10 ans pour Québec branché, c'est
largement insuffisant. Ce n'est pas Internet haute vitesse, c'est Internet
haute patience. Dans les MRC de l'Estrie, MRC des Sources, plus de 12 % du
territoire privé d'Internet haute vitesse,
là on parle de Saint-Adrien, de Ham-Sud, Saint-Georges-de-Windsor. La MRC de
Coaticook a déposé un projet. Hein,
vous le savez, ça, M. le Président? Coaticook souhaite implanter la fibre
optique partout sur son territoire. Alors,
juste pour la MRC de Coaticook, on parle d'autour d'une quinzaine de millions
de dollars. La MRC de Memphrémagog,
Bolton-Est connaît une problématique importante en services Internet haute
vitesse, M. le Président. La MRC du
Val-Saint-François, il existe une déficience importante, et c'est même le
préfet de la MRC du Val-Saint-François, M. Luc Cayer, qui l'a dénoncé et il s'est fait dire, en
appelant au ministère, que les critères ne correspondaient pas à plusieurs
municipalités de sa MRC.
Donc, M. le Président,
encore une fois, on est en 2017, le ministre qui est aussi ministre de la
Culture devrait comprendre ça, que, si on
veut avoir des communications, parce qu'il est ministre aussi des
Communications, qui sont adéquates, qui sont conformes à la réalité
d'aujourd'hui, il faut avoir Internet partout sur le territoire.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de
Jonquière. Alors, en réplique, M. le ministre, pour cinq minutes.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Plusieurs points.
Je vais revernir sur certaines déclarations aussi qu'a faites le député
de Jonquière en introduction.
D'abord, il a
parlé de mon collègue le député d'Orford. C'est un peu contradictoire, son
discours, au député de Jonquière. Il
nous dit qu'on prend la région pour acquise. Ensuite de ça, il blâme un
collègue qui souhaite prioriser son comté.
Il me semble, ça, c'est la démonstration qu'on ne prend pas notre région pour
acquise. Je peux vous dire que les cinq
députés de l'Estrie travaillent excessivement fort pour faire avancer les
dossiers, et on ne prend pas nos citoyens pour acquis, pas plus que je présume qu'aucun député ici ne prend ses
citoyens pour acquis. Alors, ça, c'est la première chose que je
souhaitais dire.
La deuxième
chose, sur la baisse de l'emploi, le député de Jonquière nous dit : Il ne
faut pas se fier au taux de chômage
parce qu'il y a un lien à faire avec la population active, il y a une baisse de
la population active en Estrie. Mais c'est vrai aussi pour la création
d'emplois, M. le Président. La baisse du nombre d'emplois n'a rien à voir avec
les investissements, autant privés que
publics, qui ont été faits dans notre région, c'est en lien avec la
main-d'oeuvre disponible. C'est ça,
l'enjeu de notre région, parce que c'est une région qui vieillit plus
rapidement que la moyenne du Québec. Et je vais vous donner un exemple très, très concret. Chez nous, une
entreprise qui est partie dans un sous-sol, les deux frères Cassar, une entreprise qui s'appelle SherWeb, qui
travaille dans le nuage informatique, qui est vraiment exceptionnelle, et eux,
très récemment, ils ont annoncé la création
de 200 emplois. Eux, ils ont toujours été à Sherbrooke et ils souhaitent
créer le maximum d'emplois possible à
Sherbrooke. Mais, de ces 200 emplois là, il y en a beaucoup qui seront
créés à Longueuil, même s'ils
auraient voulu les créer chez nous, en Estrie, parce qu'ils n'avaient pas la
main-d'oeuvre disponible. Alors, c'est
ça, le véritable enjeu chez nous. Et effectivement il faut rappeler que le taux
de chômage est plus bas qu'il ne l'était.
Et d'ailleurs
le député semble dire que les gens sont un peu moroses sur le plan économique,
qu'on prend tout pour acquis depuis
l'élection de notre gouvernement. Il tente de faire un portrait très sombre de
l'économie sherbrookoise, mais j'ai
quelques articles pour vous, M. le Président. Ça va me faire plaisir de les
déposer. Je vous lis seulement les titres : L'économie de Sherbrooke a le vent dans les voiles; Le succès de Sherbrooke; Marché
immobilier, plus haut niveau de ventes
en cinq ans à Sherbrooke;
Sherbrooke mise sur l'entrepreneuriat; Les gens d'affaires de Sherbrooke
sont optimistes pour 2017. Alors, je vais vous les déposer, les articles, M.
le Président. Mais ça démontre à quel point le milieu des affaires est optimiste, que les gens sont engagés dans le
développement économique de notre région. Alors, ça n'a rien à voir avec
ce que le député de Jonquière tente de décrire.
Document déposé
Le Président (M. Cousineau) :
Consentement pour le dépôt? Merci.
• (10 h 30) •
M. Fortin
(Sherbrooke) : Le député de Jonquière nous a parlé de l'aéroport de
Sherbrooke. Il en a beaucoup été question lors de la campagne électorale
de 2014. Mais le député de Jonquière doit savoir que la première étape pour l'aéroport de Sherbrooke, c'est d'obtenir la
désignation de la part du gouvernement fédéral pour qu'on ait les services
aéroportuaires chez nous, à Sherbrooke, les services de sécurité qu'on souhaite
avoir, et ça, c'est la première étape. Et le
gouvernement fédéral s'est engagé en campagne électorale à nous livrer cette
désignation-là, et il va falloir que le gouvernement livre son
engagement. Et, de notre côté, nous avons dit qu'aussitôt qu'il y aurait la
désignation pour l'aéroport de Sherbrooke
nous serions là pour le projet d'infrastructure pour l'aéroport de Sherbrooke. C'est même notre
premier ministre qui en a fait une priorité,
un engagement en campagne électorale. Mais la première étape, c'est d'obtenir
cette désignation-là de la part du gouvernement fédéral.
Mais l'enjeu demeure toujours de vouloir... Et
je le dis toujours, on souhaite rapprocher l'Estrie, on souhaite rapprocher Sherbrooke de Montréal pour faire en
sorte que des investisseurs soient intéressés à venir s'établir chez nous,
qu'on puisse accueillir de grands
événements, également, internationaux, que ce soit sportifs, que ce soit sur le
plan des congrès, également, chez
nous, en Estrie. Vous savez, on a deux universités, il faut que nos chercheurs
puissent se transporter rapidement.
Alors, il y a également un projet de train présentement qui est à l'étude, une
liaison Sherbrooke-Montréal. Et je
peux vous dire que je suis ce dossier-là très attentivement, j'ai eu des
rencontres avec le promoteur, mon attaché politique est allé à la publication de l'étude de marché. Alors, on veut
pousser plus loin la réflexion parce qu'on sait que, chez nous, c'est important pour notre
développement économique régional, c'est important pour nos deux universités,
c'est important pour notre capacité
d'attirer de grands événements chez nous, en Estrie. Alors, je peux vous dire
qu'on est très, très actifs sur cet enjeu-là.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le ministre. Je
passerais maintenant la parole à Mme la députée de Richmond.
Mme
Vallières :
Merci beaucoup, M. le Président. Les oppositions nous interpèlent aujourd'hui
pour dire que l'Estrie est négligée
et que l'on prend la population pour acquise. Je peux vous dire que ce n'est
assurément pas le cas. Je les inviterai, a priori, de toute façon, à faire un petit peu moins
de politique partisane puis peut-être à vérifier aussi de façon plus objective les informations qu'ils
diffusent, et sur tout ce qui se passe en Estrie. Je pense qu'on n'est pas loin
d'induire la Chambre en erreur quand on dit
à propos du centre mère-enfant, d'ailleurs, que le PQ l'avait annoncé. Oui,
il l'avait peut-être annoncé médiatiquement,
mais, en fait, les sommes n'étaient pas au rendez-vous. Alors, c'est ce que
nous, on a annoncé, en fait, c'est qu'on avait l'argent pour le faire.
Quant
à l'emploi, j'aimerais revenir sur ce que mon collègue ministre régional a
mentionné aussi, on va atteindre prochainement
le plein-emploi en Estrie. Je pense que, si le Parti québécois était davantage
connecté à la réalité de l'Estrie, justement,
il saurait qu'il y a des tables de main-d'oeuvre qui sont déjà à l'oeuvre
depuis plusieurs mois, parce qu'on a besoin de main-d'oeuvre dans plusieurs
entreprises, justement. C'est là un signe, justement, de l'économie qui va bien
chez nous.
Quant
à l'accès Internet, effectivement il y a des besoins qui sont énormes au
Québec. Je suis d'ailleurs contente que le collègue de Jonquière le dise. Effectivement, les députés de
l'Estrie, on n'a pas eu peur de dire que notre population en voulait plus et qu'elle avait besoin d'en avoir
plus aussi. Donc, on n'a pas à se cacher, ce n'est certainement pas parce
qu'on les prend pour acquis non plus, qu'on
les défend publiquement en disant qu'on veut ravoir des sommes pour brancher
l'ensemble des régions à Internet,
également. Et c'est assurément un des dossiers que l'on continuera à suivre de
près aussi.
Est-ce
que tout est parfait? Non, assurément pas, et tout est perfectible. Puis je
trouve que c'est ce qu'il y a de beau
d'ailleurs, puis, moi, ça me motive tous les matins, quand je me lève, à juste
être une meilleure députée à tous les jours
puis à toujours me demander : Qu'est-ce que je peux faire de plus pour la
population que je représente, justement?
Alors,
si vous me permettez, M. le Président, j'aimerais parler davantage de quelques réalisations
dans le comté de Richmond, vraiment
pour dire que je cherche toujours à en obtenir davantage pour la population que
je représente. Évidemment, ça ne sera pas exhaustif parce que le temps
nous manque, mais les maintiens des actifs scolaires, alors : agrandissement de nombreuses écoles dans le comté
de Richmond, trois nouvelles écoles dans Rock Forest—Saint-Élie—Deauville, plusieurs rénovations et
améliorations dans d'autres écoles aussi. Les parcs-écoles, dans le comté de
Richmond, ont presque tous été refaits. Il n'en reste que quelques-uns. On est
à travailler à du financement là-dessus. Que
dire aussi pour la région des Sources? Avec le cégep de Sherbrooke, on a
travaillé en partenariat avec eux pour
permettre des cours pour un Tremplin DEC dans la région d'Asbestos pour éviter
aux gens de se déplacer, mais non seulement
de le permettre, mais également d'assurer un financement récurrent de ce
service-là. Alors, il faudrait demander à ces jeunes qui en profitent
s'ils se sentent négligés par les démarches que l'on a faites, également.
En
santé, le comté de Richmond n'est certainement pas négligé non plus. Je suis à
travailler en ce moment pour l'arrivée
de deux nouveaux médecins dans la région locale de services d'Asbestos. J'ai
travaillé aussi pour sauvegarder une
résidence de personnes âgées à Wotton. On a obtenu du financement pour de
nombreuses améliorations dans différents hôpitaux et CLSC aussi. Et, sinon, dans la dernière année, je ne sais
pas si les partis d'opposition le savent, mais il y a 800 personnes de plus, dans la MRC des
Sources, qui ont un médecin de famille. Dans le Val-Saint-François, c'est
1 500 personnes de plus, dans la
dernière année, qui ont eu accès à un médecin de famille. En santé aussi, c'est
un dossier qui a été médiatisé, donc
ce n'est pas gênant de le dire non plus, je travaille ardemment avec mon
collègue ministre de la Santé pour trouver une solution pour donner un
peu de souffle à la résidence pour personnes âgées du Wales Home, également, et on est à travailler une solution qui
semblerait être satisfaisante et qui sera annoncée probablement bientôt.
Sinon,
dans le développement économique, on y travaille ardemment aussi. On connaît
l'existence du fonds de diversification
de la MRC des Sources, c'est notre gouvernement qui a annoncé récemment des
améliorations dans le fonds qui a été
mis en place suite au retrait d'un contrat, au retrait du prêt, par le Parti
québécois, pour l'établissement d'une mine
souterraine chez nous. Alors, ça ne
nous redonnera jamais les 400 emplois qui ont été perdus, mais par contre
les choses bougent chez nous. Alors,
on a pu ajouter flexibilité et s'assurer que le fonds allait continuer jusqu'à
ce qu'on l'ait investi en entier aussi.
Sinon,
la MRC du Val-Saint-François n'est pas en reste non plus : agrandissement
chez Baultar, subvention à Domtar. Mon
collègue député
de Sherbrooke parlait des investissements chez Verbom également. D'importants investissements chez Soucy Techno aussi, dans l'arrondissement de Rock Forest—Saint-Élie—Deauville. Je
tiens toujours à le rappeler, que le comté de Richmond
est maintenant formé à 50 % de la ville de Sherbrooke.
Et,
sinon, ce n'est pas fini. On travaille vraiment partout, dans différents dossiers, et que ce soit
pour les familles, en agriculture également,
que ce soit aussi pour les infrastructures routières. Donc, vraiment, on est... ou je
suis, en tout cas, sur
tous les dossiers. Il n'y a aucun dossier pour lequel je suis gênée de
prendre position non plus et défendre l'ensemble
des réalisations ou encore des démarches que je fais pour les gens de chez
nous.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, Mme la députée de Richmond. Alors, je passerais la parole maintenant au député de Jonquière pour les
cinq prochaines minutes.
M.
Gaudreault : Oui. Alors,
merci, M. le Président. Ça tombe bien que la députée de Richmond parle de santé, parce que c'est justement le point que je voulais
aborder, moi également, du côté de la région de l'Estrie. On sait que, depuis l'arrivée de ce gouvernement, on fait face
à des procédures, à des actions sans précédent en matière de centralisation.
Avec les lois n° 10, les
lois n° 20 que le ministre de la Santé a fait adopter, on est en
train de vivre un système de santé qui est
plus centralisé que jamais. Et ça s'incarne et ça se réalise dans chacune des
régions du Québec, notamment dans la région
de l'Estrie. D'ailleurs, on va avoir l'occasion d'y revenir un petit peu plus
tard, là, mais il y a un enjeu assez unique au Québec, avec la région de l'Estrie et le territoire sociosanitaire
qui déborde... le territoire du CIUSSS, là, qui déborde la région de
l'Estrie. Mais ça a des conséquences assez directes sur le financement.
Sauf
que ces mesures de centralisation ont des impacts bien concrets à la fois sur
la santé, mais aussi à la fois sur les
emplois. On peut parler du projet Optilab qui fait en sorte qu'on va
centraliser au CHUS de Fleurimont les analyses en
laboratoire, comme ça va se faire dans plusieurs régions du Québec. Mais la
conséquence de cette centralisation fait en
sorte que, pour la région du CIUSSS de l'Estrie, on évalue à
50 équivalents temps complet des postes qui seront diminués, qui seront coupés, M. le Président, avec
cette centralisation. Et c'est aussi des risques quant à la sûreté, à la
sécurité des échantillons, quant à
l'intégrité des échantillons qui devront voyager, qui devront se promener d'un
centre à l'autre pour se rendre
jusqu'au CHUS du côté de Fleurimont. Et, sur le terrain, là, les travailleuses,
parce que c'est surtout des femmes,
les techniciennes en laboratoire, c'est 50 ETC de moins. Ça, c'est un
impact concret de ce gouvernement centralisateur, sur la région de
l'Estrie, en matière de santé.
Autre
exemple, la clinique d'East Angus. Et je sais que le député de Mégantic connaît
bien ce coin. Alors, la clinique d'East
Angus est fermée depuis juin 2016. Ça va faire un an, M. le Président. C'est
20 000 patients qui sont laissés orphelins dans cette
communauté bien importante.
Autre
situation, autre réalité, et là vraiment j'ai été renversé, c'est la réduction
des services, la perte de services, due encore une fois à la centralisation excessive du ministre de la Santé,
dans son domaine, du côté de l'hôpital de Magog. Et là on a vu une forte mobilisation, c'est une nouvelle de Radio-Canada
le 16 mai dernier, et je vous avoue que ça m'a assez frappé, une forte mobilisation pour les
soins de santé à Magog. Il y avait plus de 700 personnes qui se sont
déplacées à la polyvalente la Ruche, à
l'invitation du comité de vigie pour l'hôpital de Memphrémagog pour rencontrer,
questionner les dirigeants du CIUSSS de
l'Estrie, parce qu'ils dénoncent, ces gens, plus de 700 personnes, ils ont
dénoncé la diminution, la perte de services du côté de l'hôpital de
Magog.
• (10 h 40) •
Et
quelle a été la réaction du député d'Orford? Alors là, c'est là que j'ai été
renversé, M. le Président. C'est que le député est moins inquiet que la population. Et, dans Le Reflet du lac,
là, le journal local, il dit que ça ne vaut pas la peine de transmettre au ministre de la Santé le contenu
de la rencontre qui a eu lieu à Magog. Alors
là, si ce n'est pas, ça, une démonstration de prendre pour acquise une
région, de prendre pour acquise une population, je ne sais pas c'est quoi. Il y a
plus de 700 personnes qui se mobilisent pour les services de soins de
santé dans une salle, dans une polyvalente, dans un comté, pour des services de santé, puis le député
dit : Ah non! Ça ne vaut même pas la peine, c'est juste 700 personnes. Je ne sais pas ça prendrait
combien de personnes qui se déplacent dans une manifestation pour oser aller
en parler au ministre de la Santé, là, mais 700, semble-t-il, pour les députés
de ce gouvernement, ce n'est pas suffisant.
Et
je ne peux pas finir sans parler de la coopérative d'Ayer's Cliff, aussi dans
le comté d'Orford, qui a besoin de médecins pour ses 16 000 membres,
c'est une communauté qui s'est prise en main pour obtenir des services de santé
avec une formule innovatrice, une
formule innovante, qui a été essayée ailleurs, entre autres du côté de
Saint-Étienne-des-Grès, en Mauricie, avec une formule de coopérative en
soins de santé. Alors, une coopérative de santé parce qu'il y a une population
vieillissante, le ministre le disait tout à l'heure, mais particulièrement dans
des petites communautés comme Ayer's Cliff,
et les médecins ne sont pas au rendez-vous, puis le ministre de la Santé ne
fait rien à cet égard. Alors, merci, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le député de
Jonquière. Alors, pour la réplique de cinq minutes, M. le ministre.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. Ça me fait
plaisir d'aborder la question des soins de santé en Estrie, parce qu'on n'a pas à être gêné de la qualité des
soins qui sont offerts dans notre région, une chance pour les gens de l'Estrie de pouvoir vivre dans un
milieu où il y a un hôpital universitaire, où il y a de la recherche qui
se fait et de la recherche qui est primée partout à travers le Canada. Alors,
on a des institutions de qualité. Il y a de l'enseignement
de qualité aussi qui se fait, parce que nous avons la chance d'avoir une
faculté de médecine. Alors, on forme
les futurs médecins, on forme les travailleurs de la santé au Québec chez nous,
en Estrie, ça, je peux vous dire qu'on n'en est pas peu fiers.
Et justement notre
hôpital universitaire sera bientôt doté d'un centre mère-enfant, grâce au
travail acharné de notre collègue le député
de Saint-François, qui a fait en sorte que le projet soit réinscrit au PQI.
Parce que, oui, et c'est vrai, le
projet avait été annoncé par le Parti québécois. Le député de Jonquière nous
dit qu'il avait été inscrit au PQI, mais il n'y avait pas les sommes nécessaires, si vous vous souvenez bien, M.
le Président, pour donner suite à ce projet-là. Alors, on a compris pourquoi le Parti québécois nous
avait présenté aussi un budget sans crédits à l'époque. Mais là le centre
mère-enfant, il est inscrit, il chemine présentement. Il y aura une première
pelletée de terre en 2018, et le centre mère-enfant
sera livré aux Sherbrookois et aux Estriens dès 2021. Alors, il y a le centre
mère-enfant, mais, il ne faut pas l'oublier, il y a également
l'agrandissement de l'urgence de l'Hôpital de Fleurimont.
Je
peux vous dire également, au niveau de l'accès des médecins de famille, ça va
plutôt bien en Estrie, M. le Président. On veut évidemment que tout le monde ait accès à un médecin de famille,
mais, chez nous, c'est 82 % des Estriens qui ont accès à un médecin de famille, alors que c'est
74 %, la moyenne québécoise. Alors, je pense qu'on n'a pas à être gênés
de nos résultats dans la région chez nous.
Le
député a fait référence à la clinique d'East Angus. Je peux vous assurer que
nous avons le souci que tous les Estriens,
peu importe où ils se trouvent sur notre territoire, aient accès à des soins de
santé. Le député de Mégantic, mon collègue,
a été très actif dans ce dossier-là, était présent sur le terrain, a travaillé
avec notre collègue le ministre de la Santé. Également, maintenant, les
patients sont suivis à Cookshire, donc toujours suivis à proximité dans notre
région.
Le
député de Jonquière a parlé du rassemblement à Magog qui a eu lieu il y a
quelques semaines. Notre collègue le député d'Orford était présent, il
était là pour écouter les gens de la région, puis les gens du CIUSSS également,
ils étaient là, ils ont répondu à toutes les
questions. Je les remercie d'avoir fait cet exercice-là, ça démontre la
transparence, ça démontre la
proximité, ça démontre qu'ils sont présents sur le terrain, ça démontre qu'ils
se soucient des préoccupations des gens, et c'est tout à leur honneur.
Et je tiens à rappeler
également que notre ministre de la Santé, qui connaît très bien la région de
l'Estrie pour y avoir travaillé, pour y
avoir habité pendant de nombreuses années, connaît les enjeux de notre région
et a pris l'engagement ferme que l'hôpital de Magog allait demeurer et
que les services également allaient demeurer.
En
introduction, je vous ai parlé un petit peu, M. le Président, de notre
engagement d'avoir des supercliniques à travers le Québec, on en avait promis 50 à la dernière campagne
électorale. J'avais moi-même pris cet engagement-là pour Sherbrooke. Alors, c'est un engagement qui est
tenu, qui sera livré. La superclinique, elle est en construction présentement,
elle sera prête dès le mois de septembre, et
elle va être située dans un endroit très stratégique, au coin de la rue King et
de l'autoroute 410, pour
desservir les gens de ma circonscription, soit les gens qui habitent
l'arrondissement Jacques-Cartier, les gens qui habitent l'arrondissement
Mont-Bellevue, mais également pour desservir les gens qui habitent dans la circonscription de Richmond, en fait la partie de
Sherbrooke, donc le secteur Rock Forest—Saint-Élie—Deauville. Et évidemment cette superclinique-là va s'inscrire dans un complexe de la
santé où il y aura une multitude de services, où il y aura une
pharmacie, où il y aura une épicerie santé.
Alors, ça
démontre vraiment notre volonté de soutenir ce virage santé, de soutenir les
saines habitudes de vie chez nous, à
Sherbrooke, et surtout d'offrir des services de santé de proximité. Comme père
de jeunes enfants, moi, je peux vous
dire qu'on peut avoir des besoins à n'importe quelle heure du jour. On ne veut
pas toujours aller attendre à l'urgence. Alors, d'avoir ces établissements-là qui vont nous offrir des heures de
service plus étendues, je peux vous dire que c'est bienvenu.
Alors, oui,
il y a un projet de superclinique qui va voir le jour dans l'ouest de
Sherbrooke au mois de septembre. Mais
il y a également un projet dans l'est de Sherbrooke, qui a été annoncé par
notre collègue le député de Saint-François en compagnie du premier ministre et du collègue le ministre de la Santé.
Et potentiellement il pourrait y avoir d'autres projets également sur le territoire de l'Estrie, mais, à ce jour, il y a
deux projets de superclinique qui sont en marche, qui sont annoncés et qui prochainement vont desservir
la population de Sherbrooke, comme toute la population de l'Estrie, M.
le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Alors, je
passerais maintenant la parole au député d'Orford.
M.
Reid :
Merci, M. le Président. J'ai l'impression que je suis visé un petit peu, là,
aujourd'hui, par le député de Jonquière,
député de Jonquière que j'aime bien, parce que ma maman, qui a 91 ans, me
rappelle à toutes les fois qu'on s'appelle qu'elle passe plusieurs fois
par semaine, dans sa marche de santé, devant le bureau du député, parce qu'elle
n'habite pas loin.
Écoutez, le
député est obligé, malgré tout, dans cet exercice partisan, puis c'est ce que
c'est, de déformer un petit peu, de
prendre un filtre déformant un peu de certains faits pour arriver à faire
quelque chose, parce que les choses vont beaucoup mieux que ce qu'il
prétend, là. Quand on parle de 700 personnes qui étaient rassemblées à la
Ruche, c'était 700 personnes qui
étaient venues à l'information. Et l'information a été très intéressante. Et,
entre autres, quand on parle d'Optilab, Optilab, c'est clair, on a
appris, là, tout le monde, qu'Optilab... À l'hôpital de Magog, il y a
12 personnes actuellement à Optilab, et
il va en avoir neuf qui vont rester pour servir tous les besoins de l'hôpital.
Les trois qui ne sont pas là et dont le travail va être déplacé vers
Sherbrooke, ça correspond à tous les prélèvements qui sont faits par des
cliniques, etc. qui ne sont pas à l'hôpital, qui ne sont pas liés à des soins
immédiats. Donc, il n'y a aucun problème.
Et d'ailleurs
la moitié, à peu près, des personnes qu'il y avait dans la salle, après la
première heure de rencontre, parce
que ça a été assez long, ont quitté la salle parce qu'ils avaient eu
l'information qu'ils voulaient. Donc, l'inquiétude, finalement, était surtout l'inquiétude
d'information. Parce que les gens aiment leur hôpital, les gens donnent de
l'argent à leur hôpital et ils
veulent être sûrs que l'hôpital est bien géré et qu'il se porte bien. Je pense
qu'on a eu des réponses à tout ça.
Au niveau
d'Ayer's Cliff, c'est une clinique qui est exceptionnellement intéressante. Ce
n'est pas la seule au Québec. C'est
des gens qui se sont pris en main. On les a aidés à partir tout ça. Ils ont eu
un bon effet. Maintenant, les médecins, dans une clinique de ce type-là, choisissent d'être là ou pas là pour
différents critères. Ça peut arriver et ça arrive un peu partout. Quand il y a un problème, on essaie de
les aider. Parce que c'est une clinique privée, il n'y a pas d'obligation,
ce n'est pas un GMF, etc., mais on essaie de les aider. On travaille très fort
depuis déjà l'automne pour en arriver à une solution.
Et je pense qu'on va aboutir bientôt. Le ministre, en tout cas, semble
optimiste qu'on pourra arriver bientôt avec une solution qui va les aider. Malgré tout, il faut faire attention, les
soins médicaux d'un médecin correspondent à peu près à 15 % du nombre de visites qui sont faites à
la clinique. Donc, la clinique joue quand même un rôle très important. Et on va
s'assurer que la partie médicale de cette
clinique-là continue à fonctionner. Ça, il n'y a pas de problème en vue, en
tout cas.
Moi, j'aimerais revenir sur un élément, qui est
la raison pour laquelle j'ai démissionné comme président de la Commission des transports et l'environnement. On
m'a prêté des intentions ou on a expliqué ma démission par des choses qui ne correspondent pas du tout, mais alors pas
du tout avec les chiffres que j'ai mentionnés, les chiffres qui existent.
Quand on parle des pertes d'emploi dans la
région de Magog, les 5 000 pertes d'emploi sur les
10 000 emplois industriels qu'il
y avait se sont produites entre 2002, sous un gouvernement péquiste d'ailleurs,
entre 2002 et 2008. Donc, ça fait quand même un bon nombre d'années que
c'est fait.
• (10 h 50) •
Et ce n'est
pas du tout parce qu'on est en perte et qu'on est en chute libre de l'emploi
que j'ai donné ma démission. C'est
pour deux raisons, parce qu'il y a deux situations très simples qui, étant une
par-dessus l'autre, font que c'est difficile de pouvoir faire un travail bien accompli et d'être présent dans une
commission. Le député de Jonquière, cette année, est président de commission. Il sait, d'une part, que
ça demande beaucoup de travail. Il sait aussi, d'autre part, qu'il y a un
salaire relié à ça, que j'ai perdu en démissionnant. Donc, j'ai démissionné
pour une raison double.
La
première, c'est que, premièrement, il y a une explosion de l'emploi
technologique à Magog. Et c'est nouveau, et ça nécessite une planification et une présence du député, parce qu'on
parle d'un ensemble d'entreprises qui ont besoin de leur député aussi quand ils font affaire avec le gouvernement, et
tout ça. Donc, je n'arrivais pas à suivre le rythme de croissance, parce
qu'en trois ans on est passé de trois entreprises à 50 entreprises à Magog
Technopole, d'entreprises technologiques.
Donc, comme c'est un domaine, en plus, où j'ai travaillé longuement à
l'université avant, je me suis senti une
obligation d'être présent, et c'est ce que j'ai fait. D'ailleurs, si on peut
regarder, depuis l'automne je suis
très présent, j'ai rencontré beaucoup d'entreprises et j'ai aidé beaucoup
d'entreprises, d'ailleurs, à tirer avantage des programmes gouvernementaux.
L'autre
raison, c'est que les 5 000 personnes
qui ont perdu leur emploi — il y a déjà longtemps, ça a fini en 2008, ça fait presque
10 ans — ces
5 000 personnes là, il y en a plusieurs, une majorité qui ont
retrouvé des emplois. Mais il y a beaucoup de ces gens-là qui étaient déjà dans
la cinquantaine, ces gens-là... et ce n'est pas unique en Estrie, là, il y en a un peu partout au Québec, de ça, déjà
dans la cinquantaine, et qui, pour une bonne part, n'étaient pas allés à
l'école plus que le primaire, parce
qu'autrefois, dans une région comme Magog, il y avait des usines, on commençait
à travailler à 13 ans. Et donc
ces gens-là, ils ont des besoins spécifiques, et une des raisons pour
lesquelles j'ai donné ma démission, c'est pour pouvoir m'occuper d'eux.
Et, depuis, effectivement, l'automne, il y a des choses intéressantes qui se
sont produites.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député d'Orford.
Alors, nous allons maintenant entamer le troisième bloc d'intervention
avec M. le député de Granby, du deuxième groupe d'opposition.
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Mes salutations, vous présidez de main de maître cette
interpellation. M. le ministre, salutations aux collègues ministériels,
mon collègue de l'opposition officielle.
M. le ministre, je veux aborder mon bloc sur la
santé. Dans ce bloc, trois questionnements.
Premièrement,
sur l'Hôpital de Granby. Quand je suis arrivé à l'Assemblée nationale, en 2007,
Bernard Brodeur était le député de
Shefford à l'époque, et il y avait un plan de 15 ans où on souhaitait
moderniser l'urgence de l'Hôpital de
Granby, obtenir un centre mère-enfant et le déménagement des soins intensifs.
L'urgence, nous l'avons obtenue 2007-2008,
quand je suis arrivé à l'Assemblée nationale. M. Brodeur avait fait un travail
pour pousser ce dossier, et, tant mieux,
on l'a obtenue. Vous avez annoncé un centre mère-enfant en Estrie aussi, et
Granby attend ce centre mère-enfant aussi depuis longtemps. Je sais que
le CIUSSS y travaille aussi, je suis ce dossier de près aussi avec eux.
J'espère, du côté du ministre, quand il aura
son bloc tantôt, qu'il pourra m'éclaircir ou me donner un échéancier, que je
souhaite avant la prochaine élection, à savoir : Est-ce qu'on va
prioriser, donc, ce centre mère-enfant à l'Hôpital de Granby d'ici la prochaine élection, déménager les soins intensifs?
On est fonctionnel présentement, mais il reste, encore une fois... La visite du ministre Barrette, je me souviens, voilà
deux ans, il me disait, confirmait que — excusez, le ministre de la Santé, je l'ai nommé par son nom — les soins intensifs... bon, on est dans une
société moderne, on avait besoin de redonner un élan à notre hôpital
là-dessus, et c'est un questionnement que je me pose, nécessairement.
Deuxième point, médecin de famille dans la
coopérative de santé d'Ayer's Cliff. Je suis surpris de voir que le ministre de la Santé ait refusé de nommer,
d'envoyer un médecin de famille. On le sait, dans des villages, petits villages
au Québec, la création d'une coopérative,
c'est extrêmement important. C'est à coût nul la plupart du temps, parce que,
bon, les gens décident de payer un petit
montant. Et c'est 8 000 patients sur deux ans, majoritairement, oui,
des personnes âgées qui n'ont pas de
médecin de famille, qui ont obtenu donc cette possibilité d'avoir un médecin de
famille dans leur ville ou village.
Et je me questionne à savoir, le ministre, pourquoi on n'a pas poussé plus
loin, être capable de donner spécifiquement
à cette coopérative un médecin, qui, malheureusement, risque de fermer si elle
n'obtient pas un médecin de famille.
Vous le savez très bien, ces gens qui avaient accès à un médecin dans le
village, bien, ils vont aller où si demain matin ils n'ont pas de
médecin? C'est nécessairement d'engorger nos hôpitaux régionaux qui sont
limitrophes, en périphérie d'Ayer's Cliff.
Donc, ce n'est pas un coût majeur de décider d'envoyer un médecin dans un
village comme Ayer's Cliff. Alors, je
comprends mal. Chez nous, à Roxton Pond, qui n'est pas dans ma circonscription,
mais eux ont mis en place une
coopérative, ils ont un médecin de famille. Alors, je vois mal pourquoi le
ministre et vous-mêmes, les députés de la région, n'avez pas poussé plus
fort pour être capables de dire au ministre de la Santé : C'est un besoin minimal, là, d'avoir une coopérative quand tu n'es
pas capable d'avoir, nécessairement, une clinique, un CLSC pour obtenir
des soins directement. Donc, deuxième questionnement.
Le troisième, bien, tout le monde en a entendu
parler, dans notre CIUSSS, c'est l'augmentation des coûts de stationnement, que ce soit chez vous, à
Sherbrooke, M. le ministre, ou que ce soit chez nous. C'est assez — excusez de le dire ainsi — hallucinant
de voir qu'au CHSLD de Villa-Bonheur, à Granby, il y a des gens qui payaient
90 $ avant et qui soudainement,
à partir du 1er avril, avec la nouvelle politique, vont payer 275 $.
Au CIUSSS de l'Estrie, même chose. Ça varie entre 137 $ et
550 $ d'augmentation. On parle de la même chose pour ce qui est du
Haut-Saint-François, Val-Saint-François,
Coaticook. Je vois mal comment des employés, qui paient déjà énormément
d'impôt, qui travaillent pour le
CIUSSS... ces gens aient à payer un montant aussi important. Vous le savez,
c'est un sujet qu'on a déjà... que mon collègue de Lévis a amené à la
période des questions plus souvent qu'autrement.
Alors, on parle
de milliers de personnes qui travaillent pour le CIUSSS, de milliers de
personnes qui travaillent pour les
CHSLD partout sur le territoire. Encore une fois, je trouve qu'on banalise
l'augmentation de ces coûts, à savoir que...
Le CIUSSS nous parle de 8 millions de revenus, pour des profits de
4,5 millions. En quoi il est important de faire des profits pour des
places de stationnement? Encore une fois, je me serais attendu à ce que mon
gouvernement, les députés de ma
région puissent se battre en disant : Un instant, là! À la limite, moi,
là, qu'on ait un coût, là... qu'on ait un coût x comme on l'avait avant, puis qu'il y en a qui ne payaient pas, il
y en a... Oui, on voulait uniformiser, dans une certaine mesure, mais là je trouve
qu'on exagère et qu'on va chercher encore une fois de l'argent dans les poches
des employés et de ceux qui sont à l'emploi du CIUSSS, des hôpitaux, des
CHSLD. Donc, troisième questionnement.
Je m'attends à avoir
une réponse spécifique sur les trois, s'il vous plaît. Merci.
Le Président (M.
Cousineau) : Merci, M. le député de Granby. Alors, en réplique,
M. le ministre.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. Je veux saluer à mon
tour le député de Granby. Écoutez, on va
avoir encore l'occasion de parler du dossier de la santé dans notre région,
puis, encore là, je peux vous dire : Je ne suis pas gêné de notre
bilan.
Le
député de Granby est revenu sur le centre mère-enfant. Effectivement, on est
très fiers de cette réalisation-là, on
est très fiers qu'à Sherbrooke ce centre mère-enfant va voir le jour, autant
pour les jeunes... les enfants, c'est-à-dire, qui naissent à terme que les enfants qui sont prématurés. Il y aura
davantage de services. Il y aura davantage de services pour les jumeaux également et il y aura davantage
de chambres privées, au grand bénéfice des femmes qui accouchent et des
poupons qui naissent chez nous, en région.
Je
vais répondre très directement et très candidement, à sa question sur son
projet du côté de l'Hôpital de Granby, que
je lui souhaite de tout mon coeur, très honnêtement. Mais je vais laisser le
soin soit à mon collègue de la Santé ou soit à ma collègue responsable de sa région, la Montérégie, de répondre
à sa question, parce que, oui, c'est dans la desserte du CIUSSS-CHUS de l'Estrie, mais ce n'est pas dans
la région de l'Estrie, Granby. C'est en Montérégie. Alors, en ce sens-là, là... oui, bien, les dossiers qui
relèvent du territoire de la Montérégie, c'est sous la responsabilité de ma
collègue qui est ministre responsable
de la Montérégie. Alors, le député de Granby, il n'est pas en Estrie, hein? Sa
circonscription est en Montérégie. Bien, j'ai l'air de lui apprendre
quelque chose, là, mais il est en Montérégie. Alors, le territoire administratif de l'Estrie, c'est les cinq députés
qui sont représentés de ce côté-ci de la Chambre. Alors, ça, c'est une réalité.
Pour
Ayer's Cliff, tout le monde reconnaît le bien-fondé d'avoir un médecin à la
clinique d'Ayer's Cliff. Je les ai rencontrés
moi-même il y a déjà plusieurs semaines, les intervenants d'Ayer's Cliff. Le
député d'Orford l'a fait également. Nous
avons eu des discussions avec le CIUSSS, des discussions avec le collègue
également, le ministre de la Santé. Le ministre a répondu en Chambre au
collègue de Lévis cette semaine sur cette question-là. Il a déjà dit qu'il y
avait sept médecins qui avaient été octroyés... ou des PREM octroyés, comme on
appelle dans le jargon, pour la région de Magog au cours des deux dernières années... pas nécessairement le pouvoir
d'attitrer des médecins à une clinique très précise.
Ceci
étant dit, il y en a quand même dans la région qui est représentée ici par le
collègue le député d'Orford. On souhaite
qu'il y ait un médecin qui choisisse de s'installer à la clinique d'Ayer's
Cliff. On veut faciliter les choses. Le député d'Orford est en contact également avec le ministre de la Santé,
là-dessus, qui s'est montré plutôt optimiste. Alors, le député de Granby faisait référence à une
coopérative dans sa circonscription, qu'il y a un médecin de famille qui y est
installé, mais probablement a fait le choix
volontairement, également, d'y aller. Et c'est ce qu'on souhaite également pour
les gens d'Ayer's Cliff.
• (11 heures) •
Pour ce qui est des
coûts de stationnement, là on nous demande de commenter toute la question des
coûts de stationnement, en même temps
l'opposition officielle nous reproche de centraliser les décisions en matière
de santé, bien, c'est des décisions
qui sont prises par les conseils d'administration, par le conseil
d'administration du CIUSSS-CHUS de
l'Estrie. L'augmentation en tant que telle n'est pas la même partout. Il y a
aussi une pondération qui est faite en fonction de l'offre de service en
transport en commun. Ça, je pense qu'il faut le prendre en considération. Puis
il y avait un arrimage à faire au niveau de
la tarification suite à la nouvelle
desserte, à la nouvelle région administrative, en matière de soins de santé, d'arrimer les tarifs. C'est ce qui
a été fait par le conseil
d'administration du CIUSSS. Et également,
il faut le dire, il y a
des infrastructures qui ont besoin d'amour, si on peut se permettre
l'expression, et justement ces frais-là vont permettre de pouvoir
procéder à la réfection de certains stationnements.
Mais
en somme, avec les secondes qui me restent, M. le Président, je veux juste
vous rappeler la qualité des soins de
santé que nous avons chez nous, en Estrie, des médecins, des chercheurs de
grande qualité, 82 % des
Estriens ont accès à un médecin de
famille, alors que la moyenne québécoise, c'est 74 %, mais que, nonobstant
ça, on cherche à développer encore davantage des services de proximité,
et c'est pourquoi nous mettons en place des supercliniques. Il y en a deux annoncées jusqu'à présent dans notre région,
alors en Estrie, qui vont desservir, oui, la population de Sherbrooke,
mais l'ensemble de la population estrienne.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Je passerais
maintenant la parole à un député ministériel, M. le député de Mégantic,
pour cinq minutes.
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Je salue le ministre. Je salue mes
collègues, les collègues de l'opposition, deuxième opposition. Bonjour,
tout le monde.
Puisque
nous en sommes sur le sujet de la santé, je voudrais faire une petite
élaboration. Nous travaillons très fort avec le ministre de la Santé sur, finalement, des services de santé dans
le milieu, puis les dossiers avancent très rapidement, notamment, et je
vais en parler très clairement, celle de la clinique d'East Angus, où le député
de Jonquière, qui ne comprend pas vraiment
de quoi il parle quand il parle de l'Estrie... parce qu'il y a
3 000 habitants à East Angus, puis ils ont perdu 20 000 patients. Je ne sais pas où
il les a pris, ses patients, là, mais ça n'arrive pas du tout. Et, de plus, le
GMF qui est localisé à Cookshire,
quelques kilomètres d'East Angus, a pris la relève et ils sont en train de
regarder à donner des services adéquats pour la population d'East Angus.
Donc, rectifions les faits : c'est très,
très loin de la réalité. En fait, toute la MRC du Haut-Saint-François, qui
comprend 14 municipalités, a environ 20 000 habitants. Donc,
tous les habitants... Parce qu'il y a deux médecins d'East Angus qui seraient disparus, toute leur MRC
au complet aurait perdu ses médecins. Un médecin très, très chargé peut
avoir 2 000, 2 500 patients. On en a perdu deux. La mathématique
n'est pas très compliquée à faire pour réaliser qu'il y a une méconnaissance
très profonde du milieu de l'Estrie dans ce dossier-là.
La deuxième méconnaissance très profonde dont je
voudrais parler, c'est celle de l'emploi, du chômage, de l'industrie. Quand on regarde les chiffres de
façon absolue, comme le député de Jonquière le fait, il semble tracer un
message très sombre, quand nous sommes exactement dans la position
contraire à ce sujet-là, où nous sommes en pénurie de main-d'oeuvre, où nous sommes en train de développer des programmes
d'immigration avec les entreprises, avec le milieu, avec les MRC, pour
attirer de nombreux immigrants, pour couvrir les demandes... les emplois qui
sont actuellement disponibles et qui sont
très difficiles à combler. Ça, au niveau du niveau manufacturier, j'ai beaucoup
d'entreprises qui travaillent avec
nous pour élaborer des nouvelles façons d'attirer des nouvelles gens dans la
région pour combler les emplois disponibles, premièrement.
Deuxièment,
le député de Jonquière a, encore là, une méconnaissance très profonde de
l'Estrie, et, dans mon comté, entre
autres au niveau de l'agriculture, au niveau de la foresterie, au niveau de
l'acériculture, il y a des développements phénoménaux qui sont en train
de se produire. Et rappelez-vous que des centaines de forêts d'érablières,
c'est mieux qu'une entreprise de
200 emplois, parce que c'est une somme de petites entreprises qui
s'établit et qui fait vivre des familles de façon individuelle. Et ils ont, eux aussi, de la difficulté à trouver
de la main-d'oeuvre parce que c'est le plein-emploi dans la région de l'Estrie. Dans mon secteur,
l'acériculture, la foresterie et l'agriculture, bien souvent on est obligé
d'aller chercher des employés de
l'extérieur de la région pour les amener chez nous parce que nous avons de la
difficulté à trouver des emplois. Donc, il est très, très, très clair que nous avons
du travail à faire, je ne nie pas ça,
mais je dis qu'actuellement le principal problème que nous avons, c'est de
trouver de la main-d'oeuvre pour couvrir l'ensemble des emplois qui sont
disponibles.
Donc, c'est
une image de 179,9 degrés à l'opposé de l'image que le député de Jonquière
nous a donnée. Encore là, la vue est très difficile, hein, du
Lac-Saint-Jean à venir dans l'Estrie, je pense que c'est peut-être l'horizon,
là, puis la déformation, qui fait que c'est difficile. Mais je donne le
message, je donne l'image, je crois que l'Estrie est très bien représentée à l'Assemblée nationale, vous le voyez
ici, et de plus on comprend très bien les enjeux de notre région avec lesquels nous oeuvrons à tous les jours avec les
autorités municipales, avec les autorités régionales, et nous nous faisons
un honneur de régler des dossiers de façon très consistante et de façon
régulière.
Donc,
l'Estrie est presque dans le plein-emploi, et nous travaillons pour amener des
nouveaux employés, nous travaillons
aussi sur la pauvreté, et sortir les gens de la pauvreté, et les emmener en
emploi dans l'Estrie, parce qu'on en a besoin.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, M. le député de
Mégantic. Alors, je passerais maintenant la parole, pour le quatrième
bloc, à M. le député de Jonquière, pour cinq minutes.
M.
Gaudreault : Oui. Alors, merci, M. le Président. Alors, maintenant,
dans ce bloc, je veux parler d'un dossier absolument préoccupant, oui, pour l'Estrie, pour les gens de l'Estrie,
pour la biodiversité, pour l'environnement du côté de l'Estrie, mais aussi pour l'ensemble des
Québécois, et c'est évidemment l'enfouissement de la ligne de Northern Pass
du côté du mont Hereford. Alors là, on fait
face quand même à une situation assez exceptionnelle, dans le sens
suivant : c'est que, pour
exporter son hydroélectricité du côté du Massachusetts, Hydro-Québec a accepté
que le New Hampshire enfouisse sa
ligne dans une région quand même assez difficile, là, sur le plan
géomorphologique, il y a les montagnes Blanches,
il y a des grandes failles du côté du New Hampshire. Ceux et celles qui sont
allés au New Hampshire le savent. Alors,
sur quasi 100 kilomètres du côté du New Hampshire, enfouissement de la
ligne. Là, c'est les Américains, on va accepter
ça, on va respecter le paysage, on va respecter la nature. Mais, du côté du
Québec, on a un 18 kilomètres qui doit être connecté entre une ligne et la frontière américaine, une ligne
existante et la frontière américaine, un 18 kilomètres à la hauteur
de ce qu'on appelle la forêt Hereford.
Moi, je suis
allé sur place, M. le Président, je vous invite à y aller, c'est superbe. C'est
magnifique, j'ai pris des magnifiques photos. Et ce qui est encore plus
exceptionnel, c'est que — et
ça, c'est rare au Québec — cette
forêt Hereford résulte d'un don, résulte
d'un don d'un riche Américain qui est l'inventeur de la balloune et l'inventeur
des gants en latex, M. Tillotson, qui vivait juste au sud, dans ce qu'on
appelle la république de l'Indian Stream. Lui, il était très attaché à ce
territoire-là qu'il a même voulu réclamer son indépendance à un moment donné,
mais on ne fera pas de l'histoire ici. Et à
sa mort, il a vécu plus de 100 ans, 101 ans, il était le premier
américain à voter aux élections américaines pendant plusieurs années, il a légué la forêt Hereford à perpétuité à
des fins de conservation. D'ailleurs, il y a une grande marche
demain — si
vous avez du temps, M. le Président, vous pourrez y aller — il y
a une marche sur la forêt Hereford, autour
de cette région-là, pour réclamer l'enfouissement de la ligne. Mais c'est comme
si, au Québec, nous autres, on ne
mérite pas ça, d'avoir une ligne enfouie. C'est comme si, au Québec, nous
autres, on est différents des Américains, on peut abîmer notre paysage, on peut abîmer, on peut mettre... menacer
nos territoires qui sont à protéger, nos territoires qui sont fragiles,
la faune, la flore sur le territoire de la forêt Hereford.
Alors, moi,
aujourd'hui, je souhaite déposer le contrat intervenu entre la filiale
d'Hydro-Québec qui s'appelle Hydro Renewable Energy et Northern Pass et qui
démontre qu'à terme, c'est qui qui va payer l'enfouissement de la ligne
du côté des États-Unis, ce sont les Québécois et les Québécoises, alors que, le
18 kilomètres du côté de la forêt Hereford,
on parle de 60 millions de dollars, selon les chiffres d'Hydro-Québec,
pour enfouir cette ligne sur un projet global de plus de 2 milliards de dollars qui sera amorti sur 40 ans, et
Hydro-Québec refuse obstinément d'enfouir la ligne du côté de la forêt
Hereford.
J'ai été
heureux de constater que le député de Saint-François, malheureusement qui est
absent aujourd'hui, le député...
• (11 h 10) •
Une
voix : ...
M.
Gaudreault : Oui, là, c'est vrai...
Le Président (M. Cousineau) :
Il faut faire attention, s'il vous plaît.
M.
Gaudreault : Désolé, là.
Mais, en tout cas, j'ai été heureux... c'est vrai, je ne peux pas
dire... en tout cas, enfin, j'ai
été heureux de constater que le député
de Saint-François a finalement
appuyé cette position qu'on a énoncée, nous, au Parti québécois, du côté de l'opposition officielle, et
qui fait en sorte qu'il réclame... il
appuie les gens de sa région qui
réclament l'enfouissement. Mais cependant c'est quand même assez contradictoire.
C'est contradictoire de voir que le
député de Saint-François est favorable à l'enfouissement, alors qu'Hydro-Québec
et le ministre des Ressources naturelles, que nous avons questionné à plusieurs reprises ici, refusent de
s'engager, essaient de défendre Hydro-Québec de façon maladroite.
Mais,
M. le Président, je tiens à faire le dépôt de ce document, du contrat qui fait
la démonstration... particulièrement, j'invite
les gens à lire l'article 8 de ce contrat qui a été signé en 2010, amendé de
façon importante en 2013 — en fin de compte, c'est
la version de 2013 — et qui
fait la démonstration qu'Hydro-Québec va payer les frais mensuels à Northern
Pass Transmission, selon une formule
tarifaire, pour utiliser la ligne de transmission. Ça veut dire quoi en bout de
ligne? Ça veut dire que c'est les
Québécois et les Québécoises qui vont payer l'enfouissement du côté du New
Hampshire, mais on n'est pas assez bien au Québec pour l'avoir enfouie
également. Je le dépose, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le député de Jonquière.
Avant d'aller plus loin, selon l'ordre du temps que nous avons, je veux respecter les cinq minutes de tous les députés
des partis de l'opposition et j'aurais besoin d'un consentement, puisqu'il va y avoir une minute de
jeu en moins, pour qu'on puisse faire 9 min 30 s à la fin puis
9 min 30 s au niveau des conclusions. J'ai besoin d'un
consentement. Merci. D'accord.
Alors, poursuivez.
J'en suis maintenant à M. le ministre.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. Bien, je suis d'accord avec le député de
Jonquière, c'est
un dossier important chez nous, c'est un dossier dont les gens nous
parlent. J'ai moi-même rencontré plusieurs intervenants, dont
les gens du Corridor appalachien. Alors, on prend en considération, évidemment, leurs préoccupations, et le député
de Saint-François aussi prend en
considération leurs préoccupations, est allé à leur rencontre. Et justement
le député de Jonquière
parlait de la prise de position du député
de Saint-François. Alors, ça
démontre que son travail ne prend pas pour acquis les gens de sa circonscription, qu'il est un député de terrain, et je peux
vous dire que le député de Saint-François
est très apprécié, également, dans son territoire.
Maintenant,
il faut mettre, également, toutes les choses en perspective. Même les
groupes que l'on rencontre, pas personne
n'est contre le projet chez nous, en Estrie, pas personne n'est contre
l'exportation de notre hydroélectricité aux États-Unis. Tout le monde veut qu'on puisse exporter cette source d'énergie propre, cette source
d'énergie renouvelable, qui est une
source d'enrichissement collectif pour le Québec. Alors, les gens ne
sont pas contre le fait qu'on puisse exporter notre hydroélectricité. On
est très sensibles, d'ailleurs, dans notre région, à cette question-là,
notamment depuis les événements, la tragédie
de Lac-Mégantic. Alors, je peux vous dire qu'on est très attentionnés pour
toute la question des énergies renouvelables.
Alors,
ceci étant dit, il faut mettre les choses en perspective aussi. D'une part, le
rapport du BAPE ne recommandait pas
l'enfouissement de la ligne. Le rapport du BAPE disait qu'Hydro-Québec devait
mieux analyser, mieux explorer la possibilité d'enfouir la ligne.
Hydro-Québec a rendu publique son analyse, démontrant qu'il y avait quand même
eu une analyse sérieuse, une analyse rigoureuse qui avait été faite de ce côté.
Et cette analyse-là révèle, M. le Président, qu'il
n'y a pas... Ce n'est pas sans impact écologique non plus, l'enfouissement de
la ligne. Il ne faut pas penser que c'est la panacée, hein? Il y a quand même des impacts, et d'autant plus qu'une
ligne enfouie on doit la maintenir accessible pour d'éventuels bris.
Alors, il peut y avoir d'autres interventions à faire assez rapidement ou à
moyen terme.
Également,
il faut le rappeler, M. le Président, le député de Jonquière l'a évoqué, il y a
des coûts supplémentaires qui sont à associer à ce projet-là d'enfouissement de
la ligne, c'est-à-dire 60 millions de dollars, mais ce n'est pas seulement 60 millions de dollars de plus. Il
faut dire toutes les choses aux Québécois. C'est que, oui, c'est
60 millions de dollars de plus,
mais pour une ligne qui va durer deux fois moins longtemps. Alors là, on voit
que le coût, à terme et à long terme, peut être beaucoup plus élevé.
Alors,
c'est des éléments qu'on doit prendre en considération et des éléments... Et,
si on choisissait d'aller avec l'enfouissement de la ligne, parce que je
veux le rappeler, il n'y a pas de décision prise, également, au moment où on se parle, mais, si le gouvernement prenait la
décision d'aller avec l'enfouissement de la ligne, bien, c'est l'ensemble des
Québécois, via leurs tarifs d'électricité,
qui paieraient davantage pour l'enfouissement de la ligne. Et là il y a une
question d'équité, également, à travers le Québec, parmi l'ensemble des
Québécois. Et il y a d'autres...
Et effectivement le
mont Hereford, c'est une richesse patrimoniale chez nous, c'est un patrimoine
paysager. Mais moi, je pense également, par
exemple, à l'île d'Orléans, ça fait aussi partie de notre patrimoine paysager
au Québec, qui est même un site
patrimonial reconnu en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, qui est sous
ma responsabilité, comme ministre de
la Culture — puis le
député de Jonquière est très au fait de toute la question des sites
patrimoniaux, lui-même en veut un
dans sa circonscription, on l'accompagne là-dedans pour la question
d'Arvida — et l'île
d'Orléans est traversée par des
lignes haute tension, on les voit d'ici, des fenêtres du parlement. Alors, il
faut avoir ça également en tête lorsqu'on va expliquer à l'ensemble des
Québécois qui vont payer plus cher pour leur hydroélectricité... notamment les
gens de l'île d'Orléans, qui vivent dans un
site patrimonial et qui ont des lignes haute tension qui traversent l'endroit
où ils vivent.
Alors,
je veux réitérer, encore une fois, M. le Président, qu'il n'y a pas de décision
de prise, qu'on doit prendre en
considération tous les aspects, incluant l'acceptabilité sociale, incluant les
préoccupations des gens chez nous, en Estrie, en ayant en tête que c'est un projet d'exportation important pour le
Québec, ce sera une source d'enrichissement également importante pour le Québec. Et il y a également
toute la question de l'équité envers les Québécois à prendre en compte.
Alors, nous allons prendre une décision très diligente en ce sens-là, M. le
Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci, M. le ministre. Il ne faut
pas oublier les gens de Saint-Adolphe-d'Howard aussi.
Alors, je passerais maintenant la parole à Mme
la députée de Richmond pour les cinq prochaines minutes.
Mme
Vallières : Merci à nouveau, M. le Président. J'ai
l'impression que les partis politiques d'opposition
sentent probablement moins que nous
cette responsabilité de la vitalité de la démocratie, puis ce n'est pas la
politique nécessairement que je veux,
en tout cas, ce n'est pas celle que je vis. C'est important de voir les bons
coups aussi, d'être capable de renoter l'ensemble
des efforts et des réalisations qu'on a en Estrie. Une des choses dont je suis
vraiment très fière, c'est d'avoir réussi à toujours donner l'heure
juste à la population que je représente, en fait, même si des fois ça ne fait
pas plaisir, même si des fois c'est beaucoup plus long que ce que l'on
voudrait. Je pense que les gens méritent ce respect-là.
Tout à
l'heure, j'ai passé outre de revenir sur le dossier de l'eau potable à Val-Joli, qui avait été nommé par le député du Parti
québécois. Puis, en fait, je pense
qu'il aurait été bien, avant de venir ici, en interpellation sur la région
de l'Estrie, que les devoirs soient un peu
mieux faits, parce que la lettre d'admissibilité, dans le PRIMEAU, pour
l'eau potable à Val-Joli a déjà été
reçue par la municipalité. Quand je vous disais il y a
quelques semaines que ça avançait bien et
qu'on demandait encore un petit peu de patience, alors voilà que nous y sommes.
Et donc on aura l'occasion d'en reparler sous peu, j'imagine, on attend les derniers documents
de la municipalité, les appels d'offres auront lieu bientôt également. Et on a espoir que ces citoyens touchés puissent avoir le loisir, tout comme
nous, de prendre leur douche et de consommer leur eau directement chez
eux.
Bref, donc,
vous voyez que, le comté que je représente, je m'en occupe aussi. Et d'ailleurs,
si j'ai accepté cette interpellation aujourd'hui, ce n'est assurément pas pour rendre des comptes
aux oppositions. Vous avez vu tout à
l'heure, par la nomenclature des réalisations dans le comté de Richmond, que j'avais fait un devoir de rendre des comptes
déjà, au quotidien, à l'ensemble
des citoyens du comté de Richmond, que je représente.
J'aurais pu d'ailleurs...
Mon collègue en a fait une partie d'ailleurs, on a une revue de presse vraiment
exceptionnelle qui démontre l'ensemble
des réalisations de tous les députés, des cinq députés qui
représentent l'Estrie. Je passerai outre ça, par contre j'aimerais pouvoir tout simplement lire quelques
commentaires de la part de citoyens, soit de l'Estrie ou
encore directement du comté de Richmond.
Alors, je pense que c'est bien, puisque ce sont les gens que les
oppositions disent être négligés ou encore pris pour acquis.
Donc, on a des collaborations, des échanges évidemment
avec les stations de radio et de télévision, alors je commence par une citation du 107,7, de Martin Pelletier: «Une chose que
je dois vous donner, Mme Vallières — Mme la
députée de Richmond, dois-je dire, pardon — et
vous le nommez noir sur blanc, quand vous parlez de votre équipe qui
travaille énormément de dossiers de toutes sortes, que ce soit des municipalités
ou des citoyens. Et vous m'entendez souvent là-dessus,
que le rôle d'un député est de s'occuper de son monde, et je voulais vous le
dire : Bravo! Bravo, d'abord,
de faire votre job, de consacrer votre temps
et votre équipe aux citoyens, à leurs besoins, à leurs problématiques qui
arrivent fréquemment, mais aussi pour
le monde municipal, et je tenais à vous le dire. C'est rare que tout le monde arrive à faire un aussi bon travail sur le terrain.»
• (11 h 20) •
Maintenant,
aussi, je vous laisse entendre Jean Arel, journaliste à Radio-Canada : «Est-ce la nouvelle manière de
faire de la politique? En
tout cas, la députée
de Richmond est l'une des plus actives, rencontrer ses
électeurs demeure sa priorité. La députée de Richmond fait les choses
autrement.»
Il y a aussi des citoyens qui me donnent la plus
belle des paies, la plus belle des récompenses existantes, c'est d'écrire leur satisfaction aussi. Alors,
Ghislain Lemay, Association sportive des jeunes handicapés de l'Estrie :
«Merci à vous de votre aide pour l'organisation globale des activités
qui se déroulent dans votre territoire.» Donc, on parle de l'ensemble
des députés de l'Estrie ici. «Finally, after waiting 18 years, I now have
a family doctor. Thank you very much.» «Merci de ta présence, de ton gros bon
sens et de ta manière d'être en mode solution. Tu es très appréciée, continue.»
«Merci de votre dévouement et de votre intérêt...
» Pardon, je n'ai pas nommé la source, directrice générale du Carrefour jeunesse-emploi du comté de Richmond.
«Vous répondez aux attentes de façon remarquable», Mme Marcelle Roy. «À titre de citoyen et de nouveau membre au
conseil d'administration de la chambre de commerce de Valcourt, je tiens
à vous remercier des actions et des gestes
concrets que vous faites pour votre région.» «Karine est à l'écoute, disponible
que tu sois un petit salarié ou une personne
dans le monde des affaires, un retraité, une personne handicapée, un chômeur.
Bref, toutes les classes confondues, Karine est à l'écoute», Marc Ladouceur,
citoyen de Saint-Georges-de-Windsor. «Je
prends deux minutes pour remercier la députée qui m'a accordé de son temps pour expliquer la situation
que vivent les pharmaciens. Nous sommes chanceux qu'elle s'occupe
de toute notre communauté aussi bien.» «Ce que j'ai aimé, c'est votre regard,
votre calme, votre écoute et les vraies questions que vous posez au vrai
monde.» Et ça continue, une toute
particulière d'un ancien attaché politique d'un député de la CAQ : «J'ai
toujours apprécié l'idée de transpartisanerie et la collaboration en
politique. Mme la députée libérale de la circonscription provinciale de
Richmond est l'une des politiciennes que j'estime le plus.» Et ça continue
comme ça pendant de nombreuses lignes.
Autant dans
le milieu de la santé que dans le milieu de l'éducation, ou encore dans le
milieu communautaire, ces gens-là ne
sont assurément pas négligés, ce sont ces gens qui sont ma motivation. Je ne
fais pas de politique, je la vis. Je m'occupe de tous les dossiers et j'espère que,
de faire de la politique ou de la vivre de cette façon-là, on arrivera à
enrayer le cynisme également et que tous y participent. Alors, je ne
suis certainement pas la plus flamboyante, mais je suis assurément très
présente et fière du travail que je fais.
Le
Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée.
Alors, je passerais maintenant la parole, pour le cinquième bloc, à M.
le député de Jonquière, pour cinq minutes.
M. Gaudreault :
Oui. Alors, merci, M. le Président. Je veux aborder encore une question
importante, qui est celle de
l'éducation et des organismes communautaires. Juste trois exemples d'écoles qui
sont en attente d'annonces, qui sont en attente d'investissement pour
des agrandissements.
La première dont je veux parler, c'est celle de
l'école de Compton, c'est dans le comté de Saint-François. Le gouvernement, le ministère de l'Éducation refuse
la demande d'agrandissement. Ça fait trois fois que les gens de l'école,
la commission scolaire, les parents se mobilisent pour demander un
agrandissement, puis on refuse. Le ministère de l'Éducation refuse toujours de
répondre à cette demande.
Alors,
savez-vous ce que les citoyens sont obligés de faire, les parents sont obligés
de faire? À chaque année, ils se mobilisent,
à chaque année ils se mobilisent pour pas juste réclamer un agrandissement, ils
sont obligés de se mobiliser pour
aller chercher des sous dans la communauté, des sommes pour êtres capables de
financer la location de locaux dans la municipalité pour trois classes. Moi, je
n'en reviens pas. Je n'en reviens pas, de cette nouvelle. Je n'en reviens pas,
de cette situation.
Quand on est
rendus qu'on a une croissance de population, on a une croissance d'élèves qui
réclame que le ministère, et le
gouvernement, joue son rôle... Son rôle, c'est quoi, le ministère de
l'Éducation? C'est offrir des services d'éducation
à notre population qui en a besoin. Mais là ça fait trois fois qu'ils se
mobilisent, et la population est obligée de pallier, au fond, par une collecte dans la communauté, à l'absence
d'investissement de la part du ministère de l'Éducation. Ça, ce n'est
pas répondre aux besoins des enfants, ce n'est pas répondre aux besoins des
parents.
Deuxième exemple, c'est l'école Source-Vive,
d'Ascot Corner, en banlieue de Sherbrooke, qui est en pleine expansion. Des familles décident de s'établir dans cette municipalité parce que c'est près de Sherbrooke, mais finalement il manque de places à l'école, donc qu'est-ce que les familles
font, finalement décident de revenir du côté de Sherbrooke, au lieu de rester à Ascot Corner, parce qu'il n'y a pas d'école
qui répond aux besoins croissants de la population.
Même
chose du côté de l'école Pie-X, du secteur de Magog — le député
d'Orford doit bien la connaître — qui
a besoin d'agrandissement pour des nouvelles classes d'enseignement. C'est un secteur jeune qui connaît une croissance
démographique. Encore là, pas d'investissement pour agrandir cette école. Alors, c'est des exemples qui font en sorte que la population,
particulièrement les jeunes familles,
les jeunes parents, n'ont pas de réponse de la part du gouvernement.
Deuxième
dossier que je veux soulever, après l'éducation, c'est celui du financement des organismes
communautaires. Peut-être qu'au fond la confusion qu'il y a
eu entre le député de Granby et le ministre responsable de l'Estrie, c'est cette situation
tout à fait particulière qui fait que le territoire du CIUSSS est plus grand
que le territoire de l'Estrie. Le territoire du CIUSSS déborde de l'Estrie pour
aller englober Yamaska, La Haute-Yamaska et le territoire de Granby. Donc, ça fait en sorte que qui est pénalisé en
bout de ligne? Les organismes communautaires, les organismes communautaires
qui offrent des services, vous le savez, de
proximité, des services parfois tout à fait humains auprès de gens qui en ont
besoin, des services de santé, des services
d'accompagnement, des services de soutien, par exemple, pour des organismes
en santé mentale.
Mais le fait
que ce territoire est plus grand, c'est que des organismes qui ont des missions
panrégionales n'ont pas vu le
financement suivre, exemple le Regroupement des organismes communautaires de
l'Estrie, ce qu'on appelle le ROC, le
ROC Estrie, qui a une vocation régionale. Donc, maintenant, son territoire est
plus grand que l'Estrie, parce qu'il
couvre le territoire du CIUSSS. Le budget alloué au ROC est demeuré à 113 000 $,
malgré que le ROC soit passé, imaginez, de 136 à 195 organismes. Le
regroupement d'organismes communautaires, dans le fond, c'est un genre de
fédération qui vise à soutenir les organismes communautaires du territoire. Un
territoire plus grand, on passe de 136 à 195 organismes, mais pas de
soutien supplémentaire. C'est la même chose pour les organismes qui ont des
services panrégionaux, comme SOS Grossesse,
Pro-Def Estrie, qui travaille en défense de droits en santé mentale, qui ne
peuvent pas couvrir adéquatement le
nouveau territoire faute de ressources. Autrement dit, en bout de ligne, c'est
qui qui manque d'argent? Bien, c'est les organismes sur le terrain.
Je veux déposer, M. le Président, avant la fin
de ce bloc, une lettre qui a été signée par le ROC de l'Estrie le 19 septembre 2016, à l'attention de M.
Charles Lamontagne, conseiller cadre à la direction générale adjointe aux programmes sociaux et réadaptation du CIUSSS de
l'Estrie, et qui fait cette démonstration, et qui démontre surtout que malheureusement les députés... le ministre de la
région n'est pas présent pour répondre à l'augmentation des besoins de ces
organismes communautaires...
Le Président (M. Cousineau) :
Merci.
M. Gaudreault : ...qui offrent des
services de base.
Le Président (M. Cousineau) :
Merci, M. le député de Jonquière. Alors, pour la réplique, M. le ministre.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Bien, M. le Président, tout ce qui n'est pas présent en
Estrie, c'est le Parti québécois. Moi,
c'est ce que je peux vous dire. Puis d'ailleurs, le député de Jonquière, ce
n'est probablement pas de sa faute, là, parce que c'est un député que moi, j'estime beaucoup,
c'est un parlementaire de qualité, mais nous, on est la région la plus au sud
du Québec, lui, il est un des députés les
plus au nord. Alors, je ne sais pas si, dans son caucus, c'est le tirage au
sort qui a fait en sorte qu'il
s'occupe de l'Estrie, mais le moins que je peux vous dire, c'est qu'il n'est
pas très présent dans notre région, mais nous, on est présents pour les
gens de l'Estrie, et on le fait en équipe, de notre côté.
Pour
ce qui est de la question de l'éducation, c'est le premier point qu'il a
abordé, évidemment nous, on travaille beaucoup
avec nos partenaires, on est vraiment de bons collaborateurs avec les
commissions scolaires, avec les commissions scolaires de la région de l'Estrie. Et, lorsqu'il y a des projets qui
sont priorisés, on se fait un devoir de les pousser, nous, de notre
côté, auprès du ministre de l'Éducation. Je pense que la collègue la députée de
Richmond en a fait une belle démonstration
également dans sa première intervention. Il y a eu plusieurs projets de
nouvelles écoles dans sa circonscription, il y en a une également qui s'en vient, ce qu'on appelle l'école C, avec le
prolongement du boulevard René-Lévesque. Et la députée de Richmond est dans un
secteur de Sherbrooke où il y a beaucoup, beaucoup de jeunes familles qui ont
des besoins, et le gouvernement est là pour répondre présent à ces
besoins-là.
Je
veux juste faire un clin d'oeil à ce que le député disait tantôt, la confusion
entre moi puis le député de Granby, c'est
qu'il y a plusieurs territoires. Il y a la région administrative de l'Estrie.
Il y a la région touristique des Cantons-de-l'Est, qui est plus grande que la région administrative
de l'Estrie. Et il y a la desserte du CIUSSS, qui est plus grande que la
région, également, administrative de
l'Estrie. Mais, moi, ma responsabilité est sur le territoire de la région
administrative de l'Estrie, comme
l'ensemble des collègues ici, qui sont parmi nous. Et, en ce sens-là, les
villes comme Bromont et Granby ne
font pas partie de la région de l'Estrie. Puis d'ailleurs le PQ de l'Estrie
tient son congrès régional de l'Estrie le 17 juin prochain à Bromont. Alors, Bromont, c'est en
Montérégie. Je pense qu'ils vont en prendre bonne note. Nous, notre colloque régional de l'Estrie, on l'a fait dans
la capitale régionale, qui est Sherbrooke, comme il se doit, M. le Président.
• (11 h 30) •
Pour
ce qui est du financement des organismes communautaires, effectivement, avec le
projet de loi n° 10, avec le réaménagement de la desserte du
CIUSSS, il y a eu des changements. Ce qu'il faut comprendre, c'est que, d'une
part, on est très actifs dans ce dossier-là, on travaille en collaboration avec
le CIUSSS, qui est au fait également de la problématique.
Mais les organismes communautaires à vocation régionale sont autonomes. Il
fallait voir quelles étaient leurs
décisions par rapport à leurs missions. Techniquement, les organismes communautaires
régionaux qui sont basés en Estrie
n'ont pas l'obligation de desservir La Pommeraie ou La Haute-Yamaska.
Et on aurait pu également penser que certains
organismes, qui sont régionaux, en Montérégie, auraient pu continuer à
desservir ces territoires-là. Maintenant qu'il y a eu la période de
transition, qu'on voit comment tout cela tombe en place, on travaille avec le
CIUSSS pour justement revoir la question des organismes.
Vous
n'êtes pas sans savoir, M. le Président, que, dans le dernier budget, nous
avons annoncé une augmentation de
80 millions de dollars sur cinq ans pour le PSOC. Alors, il y aura des
décisions, il y aura des gestes qui seront posés du côté du ministère de la Santé. Je peux vous dire qu'on travaille avec
le CIUSSS, on travaille également avec notre collègue sur cette question-là pour s'assurer que nos
organismes communautaires soient financés au bon niveau dans notre région.
Parce que moi, je
peux vous dire, je suis très près des organismes de mon comté, c'est la même
chose pour l'ensemble des collègues. Les
gens qui travaillent dans les organismes communautaires donnent de leur temps,
souvent sans compter. Ils offrent des
services de qualité, ils sont indispensables au filet social de notre région.
Puis moi, aujourd'hui, je tiens à les
remercier, à les féliciter de leur travail. Et nous, bien, nous serons là
encore pour les appuyer. On le fait souvent individuellement, et également de manière ponctuelle pour des
événements. Moi, au cours des trois dernières semaines, j'ai été président d'honneur de deux campagnes de
levée de fonds pour des organismes de ma circonscription, que ce soit Mon Chez-Nous ou encore la Cuisine collective du
Blé d'Or. Dans les deux cas, ça a été un très beau succès. Alors, oui, on les accompagne dans des événements ponctuels
comme ceux-là, mais on les accompagne, nous, comme députés de l'Estrie, dans notre travail au quotidien. Et on
fait les représentations nécessaires. Et je peux vous assurer, M. le Président,
qu'ils ne sont pas négligés.
Le Président (M.
Cousineau) : Alors, merci, M. le ministre. Je suis prêt à
reconnaître un député ministériel, M. le député d'Orford.
M.
Reid :
Merci, M. le Président. Je voudrais reparler de Magog Technopole, mais avant je
voudrais rectifier quelques éléments. Je
comprends que, pour le député de Jonquière, c'est difficile d'avoir de
l'information, mais l'école Saint-Pie-X de Magog et l'école d'Ascot
Corner sont deux écoles qui en sont à leurs premières demandes. Il n'y a jamais eu de refus. Et nous attendons la réponse.
Donc, il est probable que ces bonnes nouvelles là arriveront en temps et lieu. Et il est important aussi... puis c'est
de la politique partisane, on comprend, mais, sur l'information qui est
inexacte, c'est difficile de faire du chemin.
En
parlant de Magog Technopole, je voudrais, moi, lire un petit extrait d'un
supplément de La Tribune qui a été fait sur Magog Technopole au
complet et qui dit la chose suivante : «Le député [d'Orford] est aux
premières loges de l'évolution du quartier des TIC à Magog. "Le projet est
très rassembleur : la ville, la MRC, des partenaires privés, ils sont
plusieurs à y croire. On a réussi à créer une véritable communauté
technologique : les entreprises qui viennent s'installer à Magog ne se
sentent pas seules, elles font vraiment partie d'un groupe, partagent des
caractéristiques semblables et s'entraident. Le fait d'avoir plusieurs
employeurs dans le même secteur a aussi un effet attractif pour la
main-d'oeuvre spécialisée : ça vaut la peine de quitter sa ville pour s'installer
à Magog en raison des nombreuses occasions
d'emplois intéressants." Le gouvernement suit attentivement les
développements de Magog Technopole», et il y a ainsi de suite. Je vais
m'arrêter là pour ça.
Mais
qu'est-ce que c'est, Magog Technopole? Qu'est-ce qu'il y a de différent,
qu'est-ce qu'il y a d'original? Bien, d'abord,
la première des choses, c'est que Magog Technopole s'inscrit en droite ligne
dans la vision du premier ministre du Québec de
faire en sorte qu'on utilise les technologies pour aider au développement
économique des régions. Donc, les régions,
une grande partie des régions du Québec, vont se développer, dans les
prochaines années, grâce, entre autres,
à une approche au niveau technologique, technologies, oui, bien sûr, dans les manufactures,
etc., mais aussi des emplois qui sont créés par du travail en
technologie. Et Magog a choisi les TIC.
Magog a déjà
une histoire en technologie. Il y a quand même quelques entreprises, deux beaux
cas, Camso, qui est une entreprise
qui fabrique des pneus en caoutchouc, différents trucs en matériel en
caoutchouc de haute performance, de
haute technologie, et qui sont établis avec des usines un peu partout sur la
planète. C'est une très grosse entreprise. Et le siège social est à Magog. Et d'ailleurs, dans la construction de ce
siège social, on a eu une aide d'Investissement Québec. L'autre entreprise, c'est Conceptromec, qui est
une entreprise qui est partie de rien, un technicien qui a fabriqué des robots
pour l'industrie automobile dans le
caoutchouc. Malheureusement, Magog, dans les 5 000 employés qui ont
été perdus, c'est presque tout des emplois de caoutchouc automobile.
Donc, Conceptromec a dû se trouver des clients ailleurs qu'à Magog. Et maintenant Conceptromec est dans tous les endroits, sur
la planète Terre, où il se fabrique quelque chose de caoutchouc en automobile. Et il vend ses robots
dans ces endroits-là. Ils en fabriquent aussi dans d'autres pays. Alors,
le siège social est à Magog. Donc, Magog a
quand même des exemples d'une technologie pour un endroit où les gens ont un taux de diplomation assez faible. C'est quelque chose qui est en train de changer, c'est un virage technologique
qui s'inscrit tout à fait dans la vision du premier ministre pour le
développement économique de nos régions.
J'aimerais vous dire également quelques
caractéristiques, mais une des caractéristiques principales de l'approche qui a été faite à Magog par les...
c'est une approche par les communautés technologiques. On investit dans les services aux entrepreneurs et aux employés
plutôt que d'investir dans le béton pour commencer. Le béton va venir automatiquement par la suite. Souvent, ce qu'on
fait, c'est : on investit dans le béton puis on espère que les entreprises
vont venir s'installer. Ça marche des fois
puis des fois ça ne marche pas autant. Ici, c'est une approche totalement
différente et c'est une approche dans
laquelle le gouvernement de niveau municipal et les MRC ont un rôle très
important à jouer. Alors, c'est une
approche qui... Par exemple, au niveau des locaux, béton, on peut commencer par
prendre tous les locaux qui existent.
Quand on s'assure que les employés, que les entrepreneurs participent à une
communauté, un réseau, là on a un avantage extraordinaire de synergie
qui existe entre ces gens-là.
Je voudrais
juste vous lire un petit extrait d'un discours que j'ai fait lorsqu'on a
annoncé, le 15 mai dernier, une somme de 177 000 $ pour
aider justement à s'assurer d'avoir des services, et en particulier pour les
start-up, start-up qu'en bon français j'ai appris que ça s'appelle des jeunes
pousses. Bon, c'est le mot qui a été choisi en France, et on commence à l'utiliser aussi. Alors : «Magog
Technopole est à l'origine d'une communauté des technologies de l'information
et des communications forte et dynamique à Magog, qui comprend une cinquantaine
d'entreprises de toutes tailles, dont une vingtaine de start-up — jeunes pousses. Ces entreprises emploient
plus de 300 employés — 300 personnes — dans la région et représentent un chiffre
d'affaires de quelque 15 millions de dollars. Visiblement la communauté
technologique de Magog possède un
fort potentiel d'attraction pour les entreprises qui cherchent un environnement
propice à l'innovation, à la synergie et au mariage d'affaires.»
Et, pour terminer
peut-être sur un peu d'humour, j'aimerais inviter le député de Jonquière à
venir faire un tour. D'ailleurs, du
côté de la deuxième opposition, le chef du parti de la CAQ est venu faire son
tour à Magog la semaine passée et a
lui-même été impressionné par ce qui se passe là-bas. Et ce qui se passe dans
la droite ligne de ce que notre premier ministre veut faire, c'est quelque chose qui s'applique peut-être à
d'autres régions, sûrement, peut-être même à Jonquière. Et je souhaite que le député de Jonquière ait un
tel développement. S'il est aussi explosif qu'à Magog, il devra peut-être
prendre du temps...
Le Président (M. Cousineau) :
Merci.
M.
Reid : ...et
peut-être démissionner de sa commission...
Le Président (M. Cousineau) :
Merci. Merci, M. le député d'Orford.
M. Reid : ...
Le
Président (M. Cousineau) : S'il vous plaît! Alors, je passerais
maintenant la parole à M. le député de Granby pour les cinq prochaines
minutes.
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Juste 30 secondes. Je ne veux pas faire une
bataille territoriale, là, mais juste expliquer un peu jusqu'à quel
point c'est un peu ridicule, dans le sens où, oui, ma région, ma
circonscription est dans la région
administrative de la Montérégie, mais, M. le ministre, autant du côté tourisme,
transport et la santé, on est en
Estrie. Alors, je ne vous dis pas qu'on fera ce débat ce matin, là, mais, en
quelque part, autant Bromont, Cowansville que nous-mêmes, à Granby, on a toujours été à une frontière où, quand je
suis arrivé à l'Assemblée nationale, le transport était en Montérégie, le tourisme était en Estrie.
Je pense qu'un jour ou l'autre... Puis là on aurait dû avoir deux ministres
ce matin, en réalité, pour répondre à mes questions, mais bon.
Au-delà de
ça, au-delà de ça, deux points. Premièrement, Internet haute vitesse dans la
région de l'Estrie. On le sait, on a
de grandes circonscriptions. Hormis moi, là, qui a la ville de Granby, je sais,
Mégantic et ailleurs, partout, Orford,
là, ce sont de grandes circonscriptions, des villes et villages de plus petite
taille, mais qui, vous le savez, ont besoin de ce service qui est indéniable en 2017. On ne peut pas s'imaginer,
avec une augmentation des travailleurs autonomes, d'amener des gens qui voudraient peut-être quitter
la métropole, quitter Québec et de se dire : On vient s'installer dans
une belle région qui
est celle de l'Estrie, mais où on a un problème majeur, un problème majeur.
C'est d'être capable de desservir la grande majorité, sinon la totalité
des citoyens de l'Estrie pour ce qui est de l'Internet.
On
n'a qu'à penser, limitrophe à chez nous, Brome-Missisquoi. Je me souviens, là,
le préfet de la MRC, le maire de
Cowansville, Arthur Fauteux, qui disait : Bon, le service Internet, c'est
un service essentiel; on est déçus des services qui sont reçus; ça nuit au développement social et économique. Ça, c'est
indéniable. Puis je pense qu'il n'y a personne, ici, qui va dire le contraire. Le maire de Sutton, même chose, là,
M. Louis Dandenault, le maire de Sutton donc qui disait la même
chose, qu'«on a peur que des gens ne puissent venir s'installer chez nous parce
qu'on n'est pas capables de desservir la
population». Oui, c'est vrai que votre gouvernement a annoncé dans la dernière
année, sur son dernier budget, là, à
peu près 100 millions de dollars. C'est beaucoup, mais c'est minime, dans
une certaine mesure, quand on regarde les besoins. Puis on parle de chez nous, là. Je ne parlerai pas d'ailleurs,
là, mais on parle de l'Estrie. Vous le savez très, très bien, 100 millions, quand on répartit ça dans
les 17 régions administratives, bien, ça risque d'être peu pour la région
de l'Estrie.
• (11 h 40) •
Puis,
bien, je vais avoir une question qui va être fort simple. Est-ce qu'on a un échéancier
pour répondre à ces besoins, autant
pour Brome-Missisquoi, autant pour Orford, autant pour les autres
circonscriptions, à savoir, si je parle limitrophe à chez nous, est-ce qu'on peut s'imaginer qu'on va couvrir...
Puis là on parle de 75 % du territoire qui n'est pas couvert juste pour Brome-Missisquoi. Puis on
sait que la circonscription de Brome, là, celle de votre collègue, est assez grande, tout comme les autres
circonscriptions. Bien, un échéancier qui est prévu... Est-ce que vous vous
êtes battu pour un montant dédié?
Est-ce que c'est premier arrivé, premier servi? Est-ce qu'il y a un montant qui
sera dédié à l'Estrie sur la prochaine année pour être capable de
définir ces besoins extrêmement importants pour...
Puis
c'est vital économiquement, ce n'est pas compliqué, là, dans une société qui
est mondialisée. Nos jeunes, aussi, qui ont besoin d'accès Internet, les
travailleurs autonomes. C'est indéniable, pour moi, que... Puis, vous l'avez
vu aussi, notre formation politique en fait
un enjeu politique pour la prochaine élection, à savoir qu'il faut être
capable, dans un délai le plus court
possible, de desservir tous les Québécois, nécessairement chez nous, en Estrie,
pour être capable de donner à tous ces citoyens un service Internet.
Je ne peux pas
m'empêcher de faire un petit point aussi, un petit peu de pouce sur ce que mon
collègue de l'opposition officielle a
mentionné tantôt, les organismes communautaires. Ça a été un problème, puis
c'est encore un problème, à savoir
qu'on a changé de territoire administratif. Le ROC de l'Estrie dit : Bon,
on a un financement total de 32 millions.
Il y a eu une augmentation énorme du nombre d'organismes que le CIUSSS doit
financer. Et là il y a, encore une fois... puis je ne veux pas dire
«bataille», là, mais c'est, M. le ministre, difficile pour certains organismes
de chez nous — puis là je parle Granby, je pourrais même
dire Brome-Missisquoi, là, Cowansville, Bromont — puis là, là, étant en Montérégie depuis 20 ans, 25 ans, qui,
là, soudainement, sont rendus en Estrie. Ils doivent parler avec le CIUSSS.
Puis on sent un petit frein, là,
hein? On est à la frontière, nous, là, de ce territoire, là, puis là, «ah! vous
êtes loin de chez nous un peu, puis
là c'est difficile, le financement». Puis je vais plus tard arriver peut-être
avec des éléments plus concrets, là, un peu plus loin, parce qu'on
attend de voir avec le CIUSSS pour apaiser la colère de certains organismes.
Il
y a un manque à gagner — je pense que vous devinez la deuxième question — à savoir qu'il y a un financement de 32, et les demandes frôlent le 48. Il y a une
augmentation exponentielle de ces organismes. Alors, comment le ministre
entend répondre... Puis je sais qu'il a été
interpelé dans La Tribune dans les dernières semaines, sinon les
derniers mois.
Le Président (M.
Cousineau) : Alors, merci, M. le député de Granby.
Conclusions
Donc, nous arrivons
au bloc conclusions. M. le ministre, vous avez 9 min 30 s.
M. Luc Fortin
M. Fortin
(Sherbrooke) : Ah! je n'ai pas de réplique?
Le Président (M.
Cousineau) : Non, il n'y a pas de réplique.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Ah? O.K.
Le Président (M.
Cousineau) : Alors, répondez aux questions dans votre
conclusion.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Bien oui. Bien, je suis surpris moi-même. Mais,
écoutez, je vais quand même prendre de
mon temps, à ce moment-là, pour répondre, je pense, aux interventions du député
de Granby. Tout d'abord, il disait, un
petit peu à la blague, tantôt : Ça aurait pris deux ministres, pour
répondre à sa première question, comme l'Hôpital de Granby est en Montérégie. Je vais lui faire une
prédiction. Je pense qu'il va avoir la chance de se reprendre, parce que,
d'après moi, le Parti québécois va faire une interpellation sur la Montérégie.
Un petit peu, le député de Jonquière nous l'a dit tantôt, il fait toutes les régions. Et là vous connaissez, M. le
Président, le principe des communiqués à trous. Bien là, on est rendus avec les interpellations à trous.
Puis là c'est l'apocalypse partout, puis les questions sont écrites d'avance,
puis c'est un peu partout la même affaire.
D'ailleurs, le député de Jonquière était dans la «hot room» avant
l'interpellation pour faire le
constat avant même nos échanges. Alors, il concluait lui-même que l'Estrie
était négligée avant qu'on discute aujourd'hui.
Alors, je pense que la thèse était déjà mise en place. Mais probablement que le
député de Granby aura l'occasion d'intervenir éventuellement dans une
interpellation sur la Montérégie.
Il
a abordé la question de l'Internet haute vitesse. C'est un enjeu important,
j'en conviens avec lui. Puis d'ailleurs le député de Jonquière disait que je l'avais souligné ici, en Chambre,
au mois de décembre. Puis, honnêtement, je ne renie pas mes propos, parce que c'est factuellement
vrai. Alors, on a un retard dans le développement de l'Internet haute vitesse
dans notre région comme dans l'ensemble des régions, mais, comme gouvernement,
on est pleinement conscients également de
cette réalité-là. Et d'ailleurs le député de Granby faisait référence à
l'annonce que nous avons faite avant les
fêtes, que notre collègue la ministre de l'Économie a faite, de
100 millions de dollars, via la Stratégie numérique, pour le déploiement d'Internet haute vitesse dans les
régions, bien, l'annonce a été faite en Estrie, dans la circonscription de
Saint-François. Alors, comme quoi justement qu'on ne prend pas pour acquise
notre région et qu'on est pleinement conscients des enjeux de la région de
l'Estrie.
Alors, je
peux vous dire, le député demandait : Est-ce qu'il y a un plan, est-ce
qu'il y a des délais?, bien, il y a des
appels de projets qui sont en cours présentement. On suit ça attentivement et
on aura aussi l'assurance que les projets seront sélectionnés en toute équité à travers les régions alors, que
notre région va avoir sa part du gâteau, comme on dit, M. le Président. Et comme d'ailleurs on s'assure
que toujours notre région a ce qui lui revient de plein droit. Je peux vous
dire qu'on est très attentifs à ce que notre
région ait les sommes qui lui sont dues par rapport aux annonces nationales que
nous faisons. Non seulement comme gouvernement, on est très sensibles à cette
question-là, mais comme formation politique
aussi, nos militants sont actifs. Je
parlais tantôt de notre colloque régional en Estrie, à Sherbrooke,
dans la véritable Estrie, alors les
militants ont adopté des résolutions, justement, à cet effet-là,
pour s'assurer que nous allions brancher notre région à Internet haute
vitesse.
Le député de
Granby a également parlé des organismes communautaires. Juste un petit peu réitérer, peut-être,
ce que j'ai dit au député de
Jonquière : on est tout à fait sensibles à cette problématique-là, le
CIUSSS également. On travaille en
étroite collaboration, et, maintenant que, justement, toute la question de la
transition postprojet de loi n° 10 est complétée, qu'on voit comment les organismes se comportent,
parce que les organismes sont autonomes, sont indépendants par rapport à leurs missions régionales, bien, on peut voir
maintenant quels sont les gestes à poser, et nous en sommes pleinement conscients. Il y a une stratégie qui est en cours.
Il y a des discussions également avec le cabinet du ministre de la Santé.
On a annoncé 80 millions de dollars
supplémentaires au PSOC dans le dernier budget pour s'assurer que, justement,
dans notre région, on puisse répondre à cette problématique.
Je voudrais
peut-être conclure, également, M. le Président, de manière un peu plus
générale. Moi, je peux vous dire, je
suis quand même très heureux aujourd'hui qu'on ait eu la chance de parler de
notre région, parler de notre travail, de
parler de nos réalisations, mais surtout de parler des gens qu'on représente
ici, à l'Assemblée nationale, les cinq députés libéraux de l'Estrie. Je peux vous le dire, qu'on le fait très
fièrement, parce que les gens de l'Estrie sont des gens fiers, ce sont des gens travaillants, ce sont des gens
créatifs, ce sont des gens dévoués, et ce sont surtout des gens très
attentionnés, et c'est la plus grande
richesse de l'Estrie. Le député de Jonquière parlait tantôt qu'on était une
région riche en ressources naturelles, ce qui est tout à fait vrai, mais
on est surtout riches en ressources humaines.
Et c'est là,
je vous dirais, M. le Président, le grand, grand avantage de notre région. Et
en même temps il faut miser sur ces
forces-là pour continuer à développer notre région, faire face à nos défis.
Parce que, oui, nous posons des gestes comme gouvernement, nous posons
des gestes structurants, mais il existe des défis dans notre région, et ça, on
en est pleinement conscients. Il y a le
vieillissement de la population qui est plus accentué que la moyenne du Québec.
Il y a la rétention des jeunes. Il y
a la rétention des personnes immigrantes également. Et on pose des gestes.
D'ailleurs, j'ai fait une annonce très récemment avec notre collègue la
ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion pour retenir les étudiants internationaux que l'on
forme dans nos deux universités en Estrie, à Sherbrooke, les retenir chez nous.
Ce sont déjà des gens qui ont choisi
l'Estrie pour venir étudier, pour venir exprimer tout leur talent, alors on
veut garder ces cerveaux-là chez nous. Et je peux vous dire qu'on met
tout en oeuvre avec notre partenaire, dans ce cas-là qui est Sherbrooke
Innopole, pour arrimer justement le marché du travail avec le milieu
universitaire, pour que ces jeunes-là restent
chez nous, qu'ils contribuent, justement, à rajeunir notre population, qu'ils
contribuent à nous donner un bassin de
main-d'oeuvre nécessaire pour qu'on puisse continuer à attirer des
investisseurs chez nous, parce que c'est ça, le véritable enjeu
économique.
Et d'ailleurs
j'ai eu une rencontre avec mon équipe économique, avec Emploi-Québec récemment,
et on n'est pas une région qui est en
dévitalisation, on est une région qui est en croissance démographique, mais,
malgré tout cela, au cours des
10 prochaines années, il va y avoir 14 000 personnes de moins
sur le marché du travail, alors on est loin de la nouvelle création d'emplois. Parce que le député
de Jonquière parlait beaucoup, d'entrée de jeu, de la création d'emplois,
alors qu'on sait, ça va tout nous prendre
pour combler les emplois qui seront disponibles. Alors, si on veut continuer
notre croissance économique, attirer des nouveaux investisseurs, il faut
retenir la main-d'oeuvre chez nous, il faut rajeunir notre région, et, comme gouvernement, bien, nous sommes conscients de
cet enjeu-là et nous posons des gestes également qui vont en ce sens-là.
Et évidemment
ce n'est pas le gouvernement qui crée les emplois. La responsabilité du
gouvernement, c'est de créer un environnement favorable à la création
d'emplois. On a parlé beaucoup de Magog Technopole. Il y a un bouillonnement vraiment technologique
impressionnant là-bas. Le député d'Orford est soutenu dans ses démarches, et
moi, je l'encourage à continuer à se consacrer à sa circonscription. Je ne
pense pas qu'on devrait le lui reprocher, c'est ça, le rôle premier d'un député, M. le Président. Et je sais que vous,
vous êtes très dévoué dans votre circonscription, vous devez reconnaître
le travail qui est fait par notre collègue le député d'Orford.
• (11 h 50) •
Et
on contribue justement à soutenir des projets précis, mais de grands projets de
développement économique. On va finir
de doter Sherbrooke d'une véritable voie de contournement : le
prolongement de l'autoroute 410, on y travaille. Il y avait des sommes consacrées dans ce
projet-là, dans la dernière programmation routière, pour préparer justement le
terrain, pour
continuer à acquérir les terrains nécessaires au prolongement de l'autoroute.
Le centre mère-enfant, il y aura les
pépines, comme on dit, en 2018, il y aura une pelletée de terre. Il y aura un
centre mère-enfant qui sera livré pour les Sherbrookois en 2021. Il y a
le pont des Grandes-Fourches, qui est un autre chantier important, pour moi,
dans ma circonscription, pour lequel nous
sommes en discussion avec la ville de Sherbrooke. Il y a déjà de l'argent qui a
été mis de côté pour la
reconstruction du pont. Maintenant, la ville souhaite qu'on déplace le pont
pour revitaliser le secteur du centre-ville.
C'est un projet qui est très emballant. Maintenant, on a des discussions avec
la ville de Sherbrooke sur le partage
des coûts, mais je peux vous dire que ça sera un projet qui sera très
structurant pour la revitalisation du centre-ville de notre capitale en
Estrie.
Alors,
il y en a, des projets comme ça, partout. La députée de Richmond est très
active dans la MRC des Sources avec
le fonds de diversification économique. Le député de Mégantic, lui, est très
actif au niveau de la reconstruction de Lac-Mégantic. Le député d'Orford, très actif au niveau de toute la
revitalisation économique également de Magog. On a parlé de Magog Technopole, mais il y a également tout le secteur
touristique. On lui a donné un coup de main avec la maison Merry. Je pense que ça a été un projet très
bien accueilli par lui, par la municipalité de Magog. Et évidemment notre collègue de Saint-François, lui, il est
toujours très actif, très présent sur le terrain. D'ailleurs, en ce moment
même, il est en train de faire une
annonce avec le gouvernement fédéral dans sa circonscription. Et il a travaillé
beaucoup pour le centre mère-enfant. Il continue d'être présent pour ses
citoyens, comme nous le sommes tous dans chacune de nos circonscriptions.
Et,
en terminant, M. le Président, moi, je tiens à remercier très sincèrement le
député de Jonquière, le député de Granby
pour les échanges, mais surtout le député de Jonquière, de nous avoir permis
aujourd'hui de faire la démonstration que l'Estrie est gagnante avec le
présent gouvernement libéral. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le ministre. Alors,
pour être équitable avec le député de Jonquière, qui a besoin de
9 min 30 s aussi, j'aimerais juste avoir un petit consentement
pour dépasser de quelques secondes, là, 13 heures, s'il vous plaît.
D'accord. Alors, voilà. Donc, M. le député de Jonquière, pour
9 min 30 s.
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Je tiens d'abord à rassurer
les collègues, là, qui disent : Ah! le député de Jonquière, il est
loin, il est au nord, donc comment ça se fait qu'il se trouve responsable de
l'Estrie? Ça a-tu été un tirage au sort? Je
veux juste rassurer mes collègues, là, et je le dis du plus profond de mon
coeur, c'est moi qui ai choisi l'Estrie.
C'est moi qui ai demandé au chef d'être responsable de l'Estrie, parce que
j'aime cette région. J'aime cette région, j'essaie d'y aller le plus
souvent possible. J'ai de la famille. Mes deux neveux ont choisi d'étudier à
l'Université de Sherbrooke, et c'est
toujours avec grand plaisir que je vais leur rendre visite et d'aller visiter
cette magnifique région, qui est une
belle région aussi pour pratiquer le vélo. Alors, j'ai beaucoup, beaucoup
d'amour, d'estime, et c'est de ma propre décision que le chef a accepté
de me confier la responsabilité de l'Estrie.
Maintenant,
je veux simplement dire : J'ai été étonné, dès la première réponse du
ministre quand on a commencé nos
échanges, la première chose qu'il a dite, c'est de saluer, finalement, les
efforts, la rigueur budgétaire du gouvernement, comme si, finalement,
l'austérité du gouvernement libéral était une bonne nouvelle pour les gens de
l'Estrie. C'est la première chose qu'il a
dite, et, moi, ça m'a assez frappé, parce que les mesures d'austérité de... ce
gouvernement des bientôt quatre
dernières années a fait en sorte que c'est les familles, a fait en sorte que
c'est les soins de santé, a fait en sorte que c'est les organismes
communautaires qui en ont souffert.
Maintenant,
le ministre aime bien parler de la richesse économique, du développement
économique dans cette région de
l'Estrie. Je suis bien d'accord avec lui, là, mais cependant les réalisations
ne suivent pas, hein? Encore aujourd'hui, la collègue du ministre, la
collègue au Développement économique régional, vice-première ministre, vient
juste, là, aujourd'hui, 2 juin, de
confirmer la sélection de 32 projets représentant des investissements de
43 millions de dollars dans ce
qu'on appelle la stratégie PerforME. Donc, 32 entreprises dont les
initiatives ont été retenues lors de la sixième sélection de projets. Quand on regarde la sélection, là, les
32 entreprises, puis j'ai regardé plusieurs fois, zéro en Estrie. Il n'y
en a pas une en Estrie qui a été retenue dans ce sixième appel de
projets.
Alors
là, je me suis dit : Je suis honnête, je vais aller regarder les cinq
autres appels de projets. Alors, depuis 2014, 196 entreprises priorisées, seulement cinq de l'Estrie ont été
retenues sur les 228, là, au total avec l'annonce d'aujourd'hui par la vice-première ministre, dans le projet...
dans la stratégie PerforME, seulement cinq entreprises de l'Estrie ont été
sélectionnées et zéro dans l'annonce
d'aujourd'hui. Alors, qu'on ne vienne pas me dire que c'est un gouvernement qui
est présent, puis qui est à l'écoute, puis qui est en soutien aux entreprises
de l'Estrie.
L'autre élément sur lequel je veux revenir et qui
m'apparaît absolument essentiel, c'est sur la question
plus globale de la santé. Premièrement, je ne retiens pas qu'aujourd'hui on a eu des réponses satisfaisantes, on a eu
souvent des «ah! on y
travaille», «on est au dossier», «on est en support, on pousse». Mais les gens
en Estrie, là, dans le secteur de la santé, dans les soins de santé, ils ne veulent pas avoir des «on pousse, on
travaille», ils veulent avoir des résultats. Et aujourd'hui on n'a pas eu de réponse concrète sur les résultats
en matière de santé.
Je
veux juste revenir sur le cas de l'hôpital de Memphrémagog, où le député
d'Orford n'a pas... Il y a quelque chose d'absurde là-dedans. Il dit, dans les journaux,
il dit, dans les journaux : «Ce n'est pas assez pour alerter le ministre»,
à travers les journaux. Alors, je trouve ça plutôt
étonnant de la part d'un député qui était présent avec 700 personnes dans
une salle, dans une polyvalente, de dire
après ça qu'il n'alertera pas le ministre, puis il le dit à travers les journaux. Il y a quelque chose d'absurde là-dedans.
Du côté, maintenant, de la clinique d'East
Angus, le député de Mégantic a voulu... a essayé de montrer que je n'avais pas l'air de connaître la région. Mais
c'est parce que, dans un article de Radio-Canada — où
il est lui-même cité, c'est ça qui est drôle — c'est le maire de la municipalité d'East
Angus, M. Roy, qui dit que la fermeture de la clinique va laisser
environ 20 000 personnes sans médecin. 20 000 personnes
sans médecin. Je veux dire, je sais bien qu'à East
Angus il n'y a pas 20 000 habitants, mais la clinique dessert plus
large que ça. Et, plus loin dans cette nouvelle de Radio-Canada, on
dit : «Le député de la circonscription[...] — et là je vais taire
son nom — est
aussi au courant de la situation. Je sais
qu'il a fait des interventions et tente de faire cheminer le dossier en même
temps que moi. C'est extrêmement
difficile.» Ça, c'est le maire d'East Angus qui dit ça, où la clinique, dans
une petite municipalité, dessert plus
large que strictement la population de la municipalité. Alors là, il faut faire
attention, là, puis ne pas faire dire des choses au député qui ne sont
pas vraies.
Donc, ça,
c'est quand même important, de revenir sur ces éléments-là. Donc, en matière de
santé, en matière de pertes de poste
reliées aussi aux laboratoires, à la centralisation excessive de ce
gouvernement via le ministre de la Santé, pas de réponse, pas de réponse
satisfaisante à cet égard.
Maintenant,
je veux revenir, quand même, sur la question de Hereford. Bon, évidemment, nous
ne sommes pas contre l'exportation de
notre énergie vers les États-Unis, mais il faut quand même faire la part des
choses, là, il faut quand même faire
la part des choses. Le ministre
nous dit que l'enfouissement... il va y avoir aussi des impacts sur l'environnement, d'enfouir une ligne du côté de la forêt Hereford. On le sait
bien, il faut creuser une digue et enfouir la ligne. Mais je
veux juste rappeler au ministre,
là, qu'une ligne aérienne c'est 25 fois plus de déboisement, 25 fois
plus de déboisement qu'une ligne souterraine. Alors, on s'entend qu'une
ligne aérienne a beaucoup plus d'impact.
Et, vous
savez, avec les changements climatiques... On fait souvent référence, par exemple, à la crise du verglas, où on
a vu les pylônes tomber comme un jeu de cartes, littéralement. Bien, en tout cas,
l'enfouissement d'une ligne, là, on
s'entend qu'elle ne sera pas soumise au verglas. Et, sur le plan d'une vision à
long terme, en fonction des changements climatiques, je pense que c'est
rentable pour les Québécois d'enfouir aussi les lignes, dans la mesure où
cette technologie le permet et cette
technologie existe. Alors, moi, je demande au gouvernement d'avoir une
vision à plus long terme dans un contexte aussi où on doit s'adapter aux
impacts reliés aux changements climatiques.
L'autre chose
qui m'a étonné sur ce dossier-là, c'est d'entendre le ministre
nous dire : On va payer plus cher notre électricité si on a un enfouissement de la ligne. Bien, c'est parce que,
présentement, avec le contrat que j'ai déposé, la démonstration est faite que l'enfouissement de la
ligne du côté du New Hampshire, c'est les Québécois qui vont le payer.
Et en même temps le ministre nous dit de l'autre côté de la bouche : Il faut
avoir de l'équité envers les... Bien, en
même temps que ce qu'il vient de nous
dire, il nous dit qu'il faut avoir de l'équité envers les Québécois.
C'est comme si, l'équité, on ne doit pas la comparer, on ne doit pas en
tenir compte par rapport aux Américains et aux citoyens du New Hampshire. Pourquoi c'est bon pour eux, d'enfouir la ligne
sur le bras des Québécois et des Québécoises, qui vont le payer, et que ça ne
serait pas bon sur 18 kilomètres du côté de
la forêt Hereford, M. le Président, qui est un legs à perpétuité à des fins de
conservation de la biodiversité?
• (12 heures) •
Imaginez le
message que ça envoie, en plus, à ceux et celles qui, dans le futur, voudraient
faire des legs, hein? Au Québec, on a
besoin de soutenir davantage le mécénat, de soutenir davantage la
philanthropie. Alors là, on a un
exemple d'un citoyen américain qui
détenait une forêt du côté du Québec, qui, à sa mort, l'a léguée, puis on envoie le
signal qu'un legs à perpétuité on est capable de rejouer là-dedans à
plus long terme pour passer une ligne. Ça envoie un message extrêmement
négatif, extrêmement contradictoire.
Alors, je
sais que le ministre de la Culture est préoccupé par le mécénat, est préoccupé par
la philanthropie. Alors, il ne faut
pas envoyer un signal, comme gouvernement, que, quand il y a un legs à perpétuité
pour préserver, dans ce cas-là, une biodiversité, puis une forêt
exceptionnelle, puis une montagne exceptionnelle, on peut rejouer là-dedans
après comme si rien n'était.
Et, quand on
parle d'équité envers les Québécois, moi, j'en suis. Mais il faut comparer cette
équité-là avec le service ou avec ce qu'on offre du côté des États-Unis,
et, du côté des États-Unis, il va y avoir un enfouissement sur quasi 100 kilomètres. Alors, moi, je demande au gouvernement enfin de prendre une décision, comme le député de Saint-François a enfin décidé de le faire,
et d'appuyer l'enfouissement d'une ligne du côté de la forêt Hereford.
Donc, M. le Président, il me reste peu de temps pour vous dire que, de notre côté, ça a été
un moment extrêmement important, de faire ressortir les enjeux du côté
de l'Estrie, de faire ressortir l'importance de soutenir cette région sur le
plan social, sur le plan communautaire. On a
parlé des différences de soutien financier, considérant la grandeur du
territoire, pour les organismes communautaires. Alors, merci, M. le
Président.
Le
Président (M. Cousineau) : Alors, merci, M. le député de Jonquière. Je
vous remercie, tous et toutes. Ça
s'est fait dans le respect, bien, à la hauteur de votre fonction.
Donc, compte tenu de l'heure, je lève la séance, et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux au 6 juin, à 10 heures, où elle
poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 122.
Bonne fin de semaine à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 12 h 2)