(Onze heures trente-deux minutes)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder à l'interpellation
du député de Bertrand à la ministre responsable de la région des Laurentides
sur le sujet suivant : L'absence de leadership du gouvernement libéral
pour la région des Basses-Laurentides.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. H. Plante (Maskinongé) est remplacé par M. St-Denis
(Argenteuil); M. Gaudreault (Jonquière) est remplacé par M. Pagé
(Labelle); M. Ouellet (René-Lévesque) est remplacé par M. Bourcier (Saint-Jérôme); et M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs) est remplacé par M. Charette
(Deux-Montagnes).
Le Président (M. Auger) :
Merci. Je vous rappelle brièvement le déroulement de l'interpellation.
Dans un
premier temps, le député de Bertrand aura un temps
de parole de 10 minutes, suivi
de la ministre pour également
10 minutes. Par la suite, des périodes de cinq minutes seront allouées
selon la séquence suivante : d'abord,
un député de l'opposition officielle, ensuite la ministre, puis un député du
groupe formant le gouvernement, et ainsi de suite.
20 minutes avant la fin de cette séance, j'accorderai 10 minutes de
conclusion au ministre et un temps de réplique égal au député de Bertrand. Je comprends qu'il y a une entente à l'effet
que le deuxième groupe d'opposition interviendra lors de la troisième et la sixième série d'interventions. Enfin, je vous
informe que, la séance ayant débuté à 11 h 34, nous
poursuivrons nos travaux jusqu'à 13 h 34.
Sur ce, M. le député de Bertrand, vous avez la
parole pour 10 minutes.
Exposé du sujet
M. Claude Cousineau
M. Cousineau :
Oui. Alors, merci, M. le Président. Dans un premier temps, je salue la ministre
responsable de la région des
Laurentides ainsi que mes confrères les députés des Laurentides, mon confrère
de Labelle et mon confrère de Saint-Jérôme, et les députés de la Coalition
avenir Québec aussi qui sont présents avec nous pour cette interpellation, que
nous devions avoir, je crois, il y a à peu près une semaine. Et puis maintenant
on peut peut-être l'appeler... On l'appelait l'interpellation de la discorde,
mais là ça sera l'interpellation des Basses-Laurentides.
Alors, la
région des Laurentides, en particulier les Basses-Laurentides — on parle ici, évidemment, de la
rivière des Mille Îles au sud, à peu près
jusqu'à Saint-Sauveur — ce qu'il convient d'appeler les Basses-Laurentides, est en
pleine croissance démographique, et ce, depuis plusieurs années. Nous
enregistrons, par exemple, M. le Président, des augmentations de 20 % à
35 % depuis cinq ans dans plusieurs municipalités. L'hôpital de
Saint-Jérôme et celui de Saint-Eustache enregistrent des taux d'occupation
alarmants, voire même critiques. Les urgences débordent. Cette croissance démographique est tellement importante
que deux nouvelles circonscriptions électorales ont été créées en vue de la prochaine campagne électorale. C'est bien
sûr que, lorsqu'on parle des Basses-Laurentides, jusqu'à la rivière des
Mille Îles, les municipalités au centre de Boisbriand, de Blainville et de...
toutes ces municipalités-là sont en pleine croissance démographique, ainsi que la
région de Saint-Jérôme avec Prévost, Saint-Constant... pas Saint-Constant,
excusez-moi, Saint-Colomban, et puis Sainte-Sophie, puis Saint-Hippolyte. C'est
vraiment très, très important, cette croissance-là,
puis, on va le voir, ça va avoir des implications dans le futur extrêmement
importantes sur les services qu'on rend aux citoyens. Alors, les deux
nouvelles circonscriptions s'appelleront Les Plaines et Prévost.
Comme
je le mentionnais auparavant, plusieurs municipalités ont vu leurs nombres de
citoyens doubler, voire même tripler
ces dernières années. Vous comprendrez, M. le Président, que cette croissance
fulgurante amène énormément de
pression sur les services publics. Le réinvestissement, à notre avis, puis
après avoir mesuré les chiffres, le réinvestissement n'est pas à la hauteur des besoins. Nous le disons
depuis plusieurs années. Nous ne devons pas seulement être en mode
réaction, nous devons être en mode prévention. La ministre responsable des
Laurentides doit être proactive. Elle doit sensibiliser
les ministres concernés au sein de son gouvernement afin qu'une stratégie
globale soit mise en place pour répondre adéquatement et rapidement aux
nombreux problèmes que vivent et vivront dans les prochaines années les citoyens des Basses-Laurentides. Dans les minutes
qui vont suivre, M. le Président, mes confrères le député de Labelle et
le député de Saint-Jérôme présenteront les
conséquences de cette augmentation démographique sur la santé, sur
l'éducation, sur le réseau routier, sur les
services de sécurité publique, sur les services sociaux, sur le transport
collectif, sur l'environnement, voire
même l'agriculture. Nous constatons aussi que le déploiement concernant les
services Internet est toujours
déficient dans beaucoup de zones des municipalités qui sont au nord des
Basses-Laurentides, si on peut s'exprimer ainsi, dans la région de Saint-Jérôme,
Saint-Hippolyte. Une fois le sous-financement... et, encore une fois, on
rappelle, là, puis nous allons rappeler le sous-financement des organismes
communautaires par le gouvernement libéral, nous rappellerons aussi le projet Énergie Est, pour lequel nous sommes
complètement en désaccord, nous, du Parti québécois.
Plusieurs
questions restent sans réponse. C'est pourquoi aujourd'hui, dans cette
interpellation, nous demandons à la ministre régionale d'être à l'écoute
de nos revendications, de porter nos préoccupations, surtout celles des
citoyens et des citoyennes des Laurentides, au Conseil des ministres afin que
des mesures concrètes soient prises rapidement.
Le
meilleur indicatif, M. le Président, de cette croissance, c'est l'autoroute des
Laurentides. Tous les jours, voire même
les fins de semaine, la densité du trafic démontre l'urgence d'agir. Cette
importante route, peut-être une des plus fréquentées du Canada, devient chaque jour un énorme stationnement
pendant plusieurs heures. Le nombre d'heures de travail perdues en attente inutile est incalculable. La pollution
atmosphérique engendrée par les gaz à effet de serre sur cette autoroute
met à risque la santé publique. Rapidement, des solutions durables doivent
apparaître. Le transport collectif est une priorité incontournable. Nous devons
immédiatement prendre des décisions réfléchies afin d'offrir aux citoyens des
Basses-Laurentides une alternative efficace et sûre.
L'investissement routier pour 2017‑2018 est bien
en deçà de l'année précédente. On rappelle qu'en 2016‑2017 nous avions
242 millions pour la région des Laurentides. Aujourd'hui, en 2017-2019, on
nous annonce 189 millions. C'est 52 millions
de moins en investissement routier. La ministre doit être consciente, par
exemple, qu'une révision adéquate et pressante du TAC, le transport
adapté aux besoins de la collectivité, est une priorité.
• (11 h 40) •
Je
cite, M. le Président, une pétition portée par des jeunes des
Basses-Laurentides qui soulèvent un réel problème auquel il faut répondre, une pétition de 700 noms,
de jeunes qui nous disent qu'il y a «une carence du service de transport
lors des périodes de pointe et d'urgence,
horaires restrictifs et pénalisants, rigidité de la réglementation,
non-fiabilité et irrégularité du
service», impossible de... déplacement entre les municipalités. Une mise en place d'un service d'autobus le long de la
117 doit être prévue, et c'est urgent.
Le
gouvernement doit investir dans le transport collectif adapté, et ce, le plus
rapidement possible. Les citoyens
et les citoyennes des
Basses-Laurentides ont peine à se déplacer d'une ville à l'autre parce qu'il y a un flou entre les différents organismes de transport sur le territoire.
La situation a été rapportée l'automne dernier au ministre des Transports. Malheureusement, le problème reste entier. Nous avons eu une situation,
l'année dernière, où des handicapés intellectuels avaient la possibilité de partir de Saint-Jérôme, leur lieu d'habitation,
puis aller travailler dans la région de Prévost. C'est 10 minutes.
Malheureusement, pas de transport. C'est le vice-président de l'entreprise qui
faisait le transport pour deux personnes qui avaient été recommandées par le
Florès, et puis le Florès, à ce moment-là, a dit au propriétaire de l'entreprise : On est prêts à vous fournir
d'autres personnes pour les réintégrer dans le marché du travail, alors, mais
le transport est déficient. Nous demandons à la ministre d'intervenir
rapidement auprès de son confrère afin que des modifications, des corrections
soient apportées rapidement. Un réinvestissement plus important s'impose avec
des consignes claires pour qu'il y ait une
véritable harmonisation entre le TAC, le transport adapté et collectif, le
transport intermunicipal, la CIT des
Laurentides, et de l'AMT. Le transport collectif est un dossier chaud, d'une
grande importance dans les Basses-Laurentides.
Le
dossier du sous-financement des organismes communautaires nous préoccupe au
plus haut point. Présentement, Mme la
ministre, il manque 12 millions de dollars pour soutenir à 85 % la
mission de nos 141 organismes reconnus. Nous sommes très loin de
répondre au cadre de référence 2010‑2015 présenté par le gouvernement
Charest. Le soutien à la mission de ces
organismes couvre 56 % seulement des 85 % nécessaires pour rendre les
services à la population. Nous avions
espoir que le dernier budget couvrirait ce manque à gagner important.
Malheureusement, l'augmentation, cette année,
pour les organismes communautaires de la région des Laurentides, comme partout
à travers le Québec, n'a été que de 0,7 %,
sous les coûts d'inflation. Comment, Mme la ministre, offrir des services
adéquats en déficience intellectuelle et physique pour les jeunes en
difficulté, pour les personnes en perte d'autonomie, pour les aînés si le
financement est déficient, d'autant plus que
la croissance démographique, et je le répète encore, est fulgurante dans les
Basses-Laurentides?
Nous
vous demandons, Mme la ministre, d'intervenir auprès de votre confrère le
ministre des Finances pour qu'il ajoute
ces 11 millions manquants au PSOC, le Programme de soutien aux organismes
communautaires, pour la région des
Laurentides. C'est bien évident que le problème est partout à travers le
Québec, mais il faut prendre en compte que la région des Laurentides est en pleine croissance démographique, ce qui
ajoute à la problématique. D'autres secteurs sont aussi en manque de financement :
l'hébergement alternatif, il manque 800 000 $; la formation au
soutien, 400 000 $; le transport
des denrées alimentaires, 400 000 $. Le total global, c'est
12,6 millions en manquement, puis tous les partenaires du milieu
sont d'accord avec ces chiffres, les partenaires.
Alors, nous vous
demandons, Mme la ministre, de défendre ces demandes légitimes pour le bien de
la population des Laurentides et en particulier des Basses-Laurentides. Merci.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le député de Bertrand. Également, Mme la
ministre, pour 10 minutes.
Réponse de la ministre
Mme Christine St-Pierre
Mme St-Pierre :
Merci. Merci, M. le Président. Je veux d'abord saluer mes collègues de
l'Assemblée nationale qui sont ici présents ce matin pour cette
interpellation.
Ça me fait plaisir de
parler de la région des Laurentides. Je suis ministre responsable des
Laurentides depuis le 19 mai 2015 jusqu'à aujourd'hui et j'ai eu à
faire un total de 170 activités pendant cette période. Je pense que, la situation dans les
Basses-Laurentides, je la connais très bien. Je vais beaucoup sur le terrain.
Ces activités comprennent des
rencontres, des annonces, des rencontres avec les journalistes, des téléphones.
En fait, d'être au courant de tous les menus
détails de la situation dans les Basses-Laurentides, c'est mon objectif, et
évidemment je suis accompagnée d'une équipe pour le faire.
Je
pense que le député, qui dresse son bilan à lui de la situation dans les
Basses-Laurentides, en tout respect, ne donne pas une lecture claire de la situation, parce qu'il y a eu beaucoup d'investissements qui ont été faits en
santé. J'ai fait moi-même des rencontres aussi avec la Direction
régionale de la santé avec mon collègue le ministre de la Santé. Évidemment,
on comprend, on le sait, que l'enjeu démographique est là. On le constate. On
est heureux de voir évidemment qu'il y a de jeunes familles, que la population
est jeune, la population est dynamique. Le taux de chômage a baissé énormément
dans la région. Et on est conscients également des enjeux de transport. Je pense que ça serait
vous mentir de dire que, lorsqu'on va dans les Basses-Laurentides... De ne
pas voir les enjeux de transport, ça serait de dire, bien, que je n'y vais pas souvent. J'y vais régulièrement. Et
on voit les enjeux de transport, et ce sont des discussions que j'ai
avec mon collègue le ministre des
Transports. Nous avons également eu la visite du premier
ministre, aussi qui a fait plusieurs rencontres
dans la région. Il a rencontré la Chambre de commerce, il a rencontré les
intervenants locaux, et évidemment ces questions-là ont été soulevées.
Nous
avons fait aussi des investissements importants dans le domaine de l'économie.
Je pense à Bell Helicopter. Hier, justement, on parlait de Nova Bus, un
investissement de 15 millions de dollars pour Nova Bus, qui est propriété de Volvo. Le grand patron était là. C'est un
investissement majeur, c'est un investissement de 90 millions de dollars.
Le gouvernement du Québec y va avec
15 millions de dollars. On solidifie des emplois, mais on va également
être créateur d'emplois. Que dire de
Bombardier, de la CSeries? Nous avons appuyé le développement de cet avion, qui
est un modèle en termes d'avion
écoénergétique, également qui est une fierté, et qui pourra générer, sur une
période de 15 ans, au moins 1 000 emplois. Cet
investissement dans Bombardier, bien, on le fait non seulement pour l'ensemble
du Québec, mais évidemment pour l'ensemble de la population des
Basses-Laurentides.
Bell Helicopter. Nous
sommes allés chercher une usine de montage du nouveau modèle d'hélicoptère de
Bell Helicopter qui était en Louisiane. Ma
collègue ministre de l'Économie est allée chercher cette chaîne de montage
que nous avons ajoutée à la chaîne de
montage de Bell Helicopter, ce qui fait que nous solidifions des emplois et
également nous allons en créer une
centaine. Aussi, ça profite également aux fournisseurs. Je dois vous dire que
j'étais très émue lorsque nous sommes
allés, sur le terrain, à Bell Helicopter, et voir que les employés qui étaient
tout autour et qui assistaient à cette
annonce étaient très fiers de voir que la compagnie transférait les activités
de cette nouvelle chaîne de montage mais aussi qu'on reconnaisse la qualité du travail de ces travailleurs
hautement spécialisés. Je pense que c'était un beau geste, puis on était
très, très fiers d'eux. Il y a eu des investissements également, dans une usine
de revêtements et poutres avancées, à Saint-Eustache, de 10 millions de
dollars.
On
a fait plusieurs investissements dans la région. Je pense que c'est pour faire
en sorte que la région soit bien positionnée
en termes de nouvelles technologies, d'innovation. C'est une région qui est
très, très, très active et productive également. Dans le domaine des
sports, ça a été la même chose. Ce n'est pas dans les Basses-Laurentides, mais
mon collègue de Labelle se souvient très
bien, lorsque nous avons... d'ailleurs, c'était lui qui avait poussé ce
dossier-là, je le reconnais, mais
nous avons inauguré le complexe sportif à Mont-Tremblant, qui est
extraordinairement beau, et je pense que tous les athlètes du Québec vont vouloir aller s'entraîner là. Il y a eu
d'autres investissements également dans le domaine des sports et loisirs,
en culture.
Je vois mon collègue
de Saint-Jérôme, qui sait très bien que très bientôt on va ouvrir une nouvelle
salle de spectacle qui va être vraiment de
très, très haut niveau, à la fine pointe des nouvelles technologies. Les
artistes vont être heureux d'aller se
présenter là. Je suis un peu étonnée du ton, aussi du commentaire, parce que,
quand on se rencontre individuellement
avec mes collègues, j'ai souvent plus des félicitations que des reproches.
Alors, je dois dire que le discours qui
se fait publiquement et le discours qu'on me fait quand je suis sur le terrain
avec eux... D'ailleurs, ma collègue du Tourisme
sera, lundi prochain, avec le député de Bertrand pour... c'est la deuxième fois
qu'elle va le faire, parce que c'est la journée, dans le comté de
Bertrand, pour aller voir les installations, regarder l'offre touristique.
On est là, on est sur
le terrain. Mon collègue le ministre de la Santé y est allé, et mes collègues
la ministre de l'Économie, la ministre de
l'Éducation supérieure, le ministre de l'Éducation. On a fait aussi beaucoup,
beaucoup, beaucoup d'investissements
dans le domaine de l'éducation, les infrastructures. Il y a des choses
importantes qui se passent. On sait que,
la population, évidemment, il y a un boom démographique. Évidemment, il faut le
voir puis il faut se préparer. À Saint-Jérôme,
au cégep, encore tout récemment, on est allés annoncer la bonification d'un
programme fort important sur la question
de la formation professionnelle. Ce sont des annonces qui font du bien mais
aussi qui font du bien aux gens qui reçoivent cette annonce-là, parce
que les députés sont présents.
• (11 h 50) •
Je veux parler, et je
vais en parler abondamment, je pense, cet avant-midi, de la question des
inondations. La population a vécu un drame avec ces inondations. On a été
sur le terrain, et j'ai été, avec mes collègues, sur le terrain, le collègue d'Argenteuil,
la collègue de Mirabel, le collègue de Deux-Montagnes pour aller constater que
des personnes, évidemment, étaient dans des situations très, très
difficiles. On a un bilan des gens qui ont été évacués. Je l'ai — ma fiche est où? — le bilan des gens qui ont été évacués, des
maisons qui ont été évacuées, de la population également. Alors, on a un total de 1 039 résidences qui ont été
inondées, on a 891 personnes évacuées. On a été présents sur le terrain,
on a travaillé en collaboration. Il n'y
avait pas de partisanerie qui prenait place là, c'était la population avant
tout. Et je félicite les autorités
locales pour leur leadership, la façon dont ils ont bien pris en main la
situation, les Forces armées également, qui sont venues prêter un coup
de main.
Donc,
M. le Président, ça va me faire plaisir de répondre aux questions. Sur la
question des transports, nous sommes
parfaitement conscients des enjeux, nous allons évidemment agir et de concert
avec mon collègue le ministre des Transports et nous allons proposer des
solutions aux citoyens de la région.
Argumentation
Le
Président (M. Auger) : Merci, Mme la ministre. Nous allons maintenant
débuter la période d'échange. M. le député de Bertrand, vous avez la
parole pour un... M. le député de Labelle, pour un maximum de cinq minutes.
M.
Pagé : Oui. Alors, c'est moi qui vais faire le premier bloc de
cinq minutes. Alors, bonjour, Mme la ministre, les gens qui vous accompagnent, chers collègues
députés, député de Bertrand, député de Saint-Jérôme, bonjour à tous et à
toutes.
Alors, la ministre
nous a fait part de plusieurs investissements, mais souvent les
investissements, bien respectueusement,
c'est des investissements privés, et les investissements publics,
malheureusement, souvent ne sont pas au
rendez-vous. Elle nous dit, et je l'entendais : Ça prend une lecture
claire de la situation. Bien, c'est ce qu'on va faire. Ce n'est pas une attaque aux individus, mais on va
s'en tenir à des chiffres. Comme ça, au moins, on va pouvoir voir clair
dans les investissements qui sont faits. On en a parlé en transport, mais
allons-y sur quelque chose qui préoccupe énormément la population. Et ce
gouvernement a été élu à plusieurs occasions sur : On va améliorer, on va
régler les problèmes de santé.
Alors,
moi, quand je suis arrivé, M. le Président, en 2001, les premières
représentations que nous avons eues dans la région des Laurentides, c'était
sur l'iniquité en santé. On avait le comité des impatients qui venait nous voir
et qui nous disait : De toutes les
régions du Québec, si vous habitez dans la région des Laurentides, vous êtes
parmi les plus mal foutus, les plus
mal servis, parce qu'il y avait une iniquité à la hauteur de 36 millions.
On avait rencontré le député de Rousseau,
à l'époque, qui était le ministre de la Santé, on l'avait convaincu qu'il
fallait agir. Et, dès 2002, il y avait un plan de redressement de 36 millions. Il est passé, en 2002, de 36 à
30. L'année suivante, il devait passer à 18; ensuite, à zéro. Donc, il y
avait un plan de match précis, M. le Président, pour amener cette équité à
zéro.
On
a perdu l'élection en 2003. J'ai personnellement, avec des collègues des Laurentides,
rencontré le ministre à l'époque, qui, aujourd'hui, est premier
ministre. Il m'avait dit : M. Pagé, vos chiffres, on est...
Une voix :
...
M.
Pagé : M. le député de Labelle, nous sommes pas mal d'accord
avec vos chiffres, laissez-moi quelques mois, et je prendrai
l'engagement que, d'ici cinq ans, on devrait être capables de rétablir
l'iniquité en santé. On a fait des représentations
même avec le député de Deux-Montagnes, qui, à l'époque, était avec nous. On a
fait des représentations en équipe
avec les collègues des Laurentides. Nous avons écrit, nous avons demandé au
ministre de la Santé et ensuite au ministre suivant, Yves Bolduc, et à
chaque fois : Donnez-nous trois, quatre ans, cinq ans, on va rétablir
l'iniquité.
Alors, je ne
remonterai pas si loin dans le temps, mais je peux vous dire ce que ça veut
dire. En 2012‑2013, nous étions rendus à 56 978 000 $
d'iniquité. En 2013‑2014, si nous n'avions pas agi lorsque nous sommes arrivés aux affaires de l'État, l'iniquité aurait été à
58 millions. Alors là, là, on voyait que ça allait augmenter. On a pris la
balle au bond. Le ministre à l'époque,
Réjean Hébert, avait dit : Nous allons le régler comme l'ancien député de
Rousseau avait pris l'engagement. Et,
grâce à notre intervention, on avait gagné 40 % sur l'iniquité, 40 %
dans un seul mandat. L'iniquité est
passée, en 2012‑2013, de 57 millions à 39,6. L'année suivante... en fait,
au lieu de parler de l'année suivante, je vais aller tout de suite, parce que le temps presse, je vais aller tout de
suite à où nous en sommes au dernier rapport. Nous en étions, lorsque le gouvernement a complété sa
dernière année de mandat, en 2012‑2013, à 57 millions. Au moment où
on se parle, les derniers rapports : 56,7. Alors, on fait du surplace.
On
nous dit qu'on fait des efforts, on nous dit qu'on investit, mais on fait du surplace. Et, pendant ce temps-là, qu'est-ce qui arrive?
Parce que, quand on regarde le tableau — je pourrai le fournir à la
ministre si elle le veut — le
tableau, quand la région des Laurentides
reçoit son tableau avec les 10 compartiments des enveloppes, bien, ce que
ça veut dire, ça veut dire que, pour la
santé mentale, le manque à gagner... 16 millions pour une région.
16 millions en santé mentale,
c'est 21,6 % de toute l'iniquité de l'ensemble des régions du Québec. En
santé publique, 4,8, le manque à gagner.
Soutien à l'autonomie
et personnes âgées. Vous savez, M. le Président, jusqu'à quel point on veut
garder les personnes âgées à la maison, c'est la clé du succès pour ne pas
qu'elles se retrouvent dans un CHSLD. Le manque à gagner pour la région est de
plus de 13 millions de dollars, et ainsi de suite : déficience
intellectuelle, 8 millions; en dépendance — j'ai visité Portage il
n'y a pas longtemps — 2,2 millions
de manque à gagner. Ce qui fait un total de presque 57 millions. Alors, je
veux bien entendre qu'on fait des améliorations, on fait des investissements,
mais les investissements publics en santé, ils sont déficients.
Alors, moi, ce que je demanderais à la ministre : Depuis qu'elle est là — maintenant, ça fait presque trois ans — quelles représentations
qu'elle a faites, quel engagement elle a eu de la part du ministre de la Santé
pour rétablir une fois pour toutes l'iniquité? Quels sont les résultats? Est-ce
qu'elle peut nous présenter aujourd'hui un échéancier
clair, avec des montants précis, avec des objectifs clairs pour arriver à
régler l'iniquité pour l'ensemble de la région des Laurentides?
Le Président (M.
Auger) : Merci. Mme la ministre, également pour cinq minutes.
Mme
St-Pierre : Merci,
M. le Président. Je pense qu'on peut regarder aussi les investissements qui ont
été faits au cours de la dernière année,
parce qu'il y a des choses importantes qui ont été faites. Notamment, le
22 mars 2017, il
y a une aide financière de 15 544 000 $ qui a été annoncée en
santé pour la région des Laurentides, et ce montant servira à la
création de 216 places pour les personnes qui sont en attente de services
en hébergement, en réadaptation et en convalescence,
de même qu'en santé mentale, et à l'ajout de ressources humaines aux centres
d'hébergement de soins de longue durée. Donc, je pense que, là, on parle
de gros montant d'argent.
On a annoncé
également 10,8 millions de dollars pour 120 organismes communautaires
répartis à travers le Québec, mais bien sûr que, ces organismes-là, il y
en a dans la région, et il va y en avoir une partie dans la région des Basses-Laurentides; 3 millions : des mesures de
soutien à l'offre régionale en formation professionnelle, donc ajout de
petites cohortes. Cette aide financière
représente évidemment 85 classes additionnelles par année en formation
professionnelle. Là aussi, il va y avoir une part pour les Laurentides.
Plus particulièrement, deux projets très, très,
très importants. Le lancement de l'appel d'offres pour un projet de 96 nouvelles places dans un CHSLD à
Saint-Jérôme. Ça veut dire 115 emplois de créés, 96 nouveaux lits, 115
nouveaux emplois, donc 115 emplois de créés,
donc ça veut dire aussi un investissement important. On a également le pavillon
en santé mentale qui a été annoncé :
110 millions de dollars. Donc, ça sera un pavillon qui sera à l'hôpital de
Saint-Jérôme. Lorsque nous avons
annoncé le pavillon, on était à la Direction régionale, et les gens de la
région étaient très heureux de voir que nous avions procédé avec cette
annonce-là.
Donc, c'est faux de dire qu'il n'y a pas
d'investissement en santé. Il y a des investissements en santé. Est-ce que la
situation est parfaite? Je pense qu'il n'y a rien de parfait sur cette terre,
tout est perfectible, mais il y a des efforts considérables qui sont faits dans
le domaine également de la formation professionnelle. On sait qu'il y a une école de... on enseigne les techniques infirmières
à Saint-Jérôme, donc on fait de la formation, également, professionnelle
dans la région. Alors, il y a des efforts
qui sont faits, et on va continuer de les faire, M. le Président, parce
qu'évidemment c'est important de faire en
sorte que la population soit en santé. Que les personnes qui sont âgées
puissent rester le plus longtemps possible à la maison, c'est ce que
nous souhaitons. Nous souhaitons également que les cas de dépendance soient aussi des cas qui soient traités de façon
prioritaire. Nous avons fait un engagement dans la région d'Argenteuil
pour que le centre Mélaric ne ferme pas, et ça a été pris, ce centre-là, par
la Fondation Robert Piché et Elphège Roussel, qui fait un travail absolument extraordinaire pour les personnes qui sont dépendantes. Puis ce ne sont pas des sujets
faciles puis ce ne sont pas des sujets populaires. Lorsqu'il arrive des
campagnes de levée de fonds, ce ne sont pas les sujets les plus populaires et
les plus faciles, mais ils font un travail vraiment, sur le terrain, très, très
important.
Alors, M. le Président, je pense qu'il faut continuer à travailler très fort, il faut
continuer à dire : Oui, il y a
encore des choses à faire. Bien sûr, je
ne le nierai pas. Mais il y a une amélioration qui s'est produite, et j'en suis
très fière, et on va continuer à travailler dans ce sens.
• (12 heures) •
Le
Président (M. Auger) :
Merci, Mme la ministre. M. le député
d'Argenteuil, également pour cinq minutes.
M.
St-Denis : Alors, merci, M. le Président. Permettez-moi de saluer
d'abord Mme la ministre, mes collègues de Deux-Montagnes, Blainville,
Mirabel, également de Saint-Jérôme, Bertrand et Labelle.
Dans le fond,
aujourd'hui, je suis heureux de m'adresser à vous, M. le Président, parce que,
la ministre en a parlé tantôt, on ne
peut pas passer sous silence, là, les épisodes d'inondation qu'on a eus, quand
on parle de leadership de notre gouvernement et du leadership aussi, je
vais dire, des députés en général aussi là-dedans, qui ont tous mis la main à la pâte dans ce dossier-là, les inondations qui
ont débuté, si je parle plus précisément dans mon comté, dans la région
de Saint-André-d'Argenteuil. La première
vague d'inondation, ça a débuté dans la semaine du 17 avril — on est aujourd'hui le 17 mai, ça fait un mois — une première vague qui s'est estompée, et
puis, après ça, on connaît la suite. Dans la semaine du 1er mai, la
deuxième vague est rentrée, et puis là, bien, ça a commencé à débouler. Dès le
21 avril, on était déjà en appel
conférence, l'ensemble de notre caucus, avec le ministre de la Sécurité
publique pour évaluer l'état des faits et être présents sur le terrain
pour aller de l'avant vers une solidarité, là, envers les sinistrés.
On parle de
leadership. On est allés sur le terrain. Moi, dès le 4 mai, j'étais sur le
terrain en visite de reconnaissance sur
la rivière avec les gens de la SQ. La ministre, qui est passée aussi le
6 mai... Le 9 mai, le premier ministre aussi est passé. Il est
allé ailleurs aussi, mais il est venu, moi je peux le dire, plus précisément
chez nous pour constater l'état de la situation. On a participé. On parle de
leadership. On a participé. J'ai même, moi, participé à faire des sacs de
sable, comme plusieurs collègues du
gouvernement ou de l'opposition, on le sait. Donc, tout ça pour en arriver à
vous dire que, quand on prend notre
place, quand on prend le lead, on vient à bout de réaliser des choses
intéressantes. Le lead, ça ne se fait pas
juste par le gouvernement, ça se fait par la population aussi. On l'a vue, dans
le cas des inondations, la solidarité des gens, des bénévoles qui ont
commencé à participer justement à la réalisation, là, pour préparer des sacs de
sable pour les sinistrés, là, qui transportaient ça pour protéger leurs
demeures.
Je veux juste souligner la solidarité aussi des
gens — quand,
le 7 mai au matin, on manque de sacs de sable à Saint-André, c'est dramatique, parce que les gens veulent continuer à
protéger leurs maisons — mais des municipalités avoisinantes.
Un petit épisode que je peux vous relater comme ça : on manque de sacs, on
fait un appel sur les réseaux sociaux,
et puis là ça affluait de toutes parts. Je veux souligner aussi la présence des
municipalités avoisinantes, dont le maire
de Montcalm, qui a fait de la sollicitation aux alentours, et puis qui sont
allées chercher des sacs de sable, à la ville de Tremblant, qui nous a fourni 10 000 sacs de sable,
Huberdeau, les villes de Mirabel, de Saint-Jérôme, et j'en passe, là,
des gens qui sont venus là.
Ce
que je veux plus vous parler également quand on parle de leadership, c'est de
vous parler de l'empressement à prendre
la situation en main par notre ministre de la Sécurité publique avec ses
interventions quotidiennes pour l'évolution de tout ce qui se passait là et la mise en place aussi d'un nouveau
fonds où on parle des indemnisations, qui va être annoncé plus tard cet après-midi mais dont on a vu
peut-être quelques brèches dans La Presse ce matin. Et on aurait pu
dire comme les
inondations précédentes : Bon, on va garder ça comme ça, il y a un bon
programme, il est bon. Mais là on parle, dans La Presse, ce matin,
là, d'une indemnité qui va passer possiblement de 159 000 $ à
200 000 $ pour les sinistrés, pour leurs maisons, pour leurs rénovations. Des rénovations,
au lieu de donner 80 %, on parle de 90 % des dépenses
admissibles. On parle de dollars, là, pour le réaménagement paysager de ces
maisons-là qui n'existait pas auparavant.
Ça
fait que, quand on parle de leadership, moi, je pense que notre gouvernement
est quand même très présent et
avant-gardiste dans ses décisions. Et puis je ne suis pas inquiet avec le leadership,
que ce soit dans l'ensemble de la province et plus particulièrement dans les
Laurentides. Alors, je vous remercie, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci.
Nous allons maintenant y aller avec la deuxième série d'interventions. M. le député de Saint-Jérôme, également
pour cinq minutes.
M.
Bourcier : Je désire saluer Mme la ministre. Chers collègues, dernièrement, M. le Président, un rapport
de CAA-Québec a déterminé les pires
congestions routières au Canada. L'autoroute 15 est au cinquième rang. Les élus
doivent légiférer pour apaiser la congestion routière, qui aurait nui à la
productivité et fait augmenter les gaz à effet de serre.
Dans
les Basses-Laurentides, le problème majeur, c'est l'autoroute 15, avec près de 812 000 heures de perdues par année à attendre dans l'auto. De Laval à
Saint-Jérôme, directions nord et sud, matin et soir sur semaine, les fins
de semaine, ça bloque sur la 15. En 2000,
Transports Québec considérait déjà pour les Laurentides que le
désengorgement de l'autoroute 15 devait
passer par une amélioration du réseau routier et un développement des moyens de
transport en commun, sans quoi on
risque d'amenuiser l'attrait de notre région auprès de la clientèle
touristique. La route 117 est utilisée très rapidement lorsque la 15 est
congestionnée, de sorte qu'elle n'est déjà plus une alternative valable à
l'autoroute, surtout si les débits de
circulation dans le secteur continuent à augmenter. À Saint-Jérôme, en 2015,
c'est 32 millions de passages de
véhicule qui ont été comptabilisés à la hauteur de la ville. À plus long terme,
élargir la 15 à partir de Blainville pour réobtenir des conditions de
circulation acceptables se doit d'être considéré par le gouvernement. Pour
aider à désengorger la 15, le prolongement
de l'autoroute 13 entre Boisbriand et Mirabel est essentiel. Les Basses-Laurentides
demandent depuis longtemps au gouvernement du Québec de procéder le plus tôt
possible au parachèvement de l'autoroute 13,
compte tenu de l'explosion démographique, du développement résidentiel, commercial et industriel de notre région et des municipalités situées plus au
nord. Le parachèvement de l'autoroute 13 se doit d'être fait. Le gouvernement
a erré dans ce dossier. En 2015, le ministre des Transports s'était pourtant
montré favorable à l'idée de prolonger l'autoroute 13 de Boisbriand à Mirabel.
En 2015, le MTQ a rendu public un rapport sur la question qui recommande, notamment,
l'ajout d'un lien autoroutier entre la 640 au sud et l'autoroute 50 au nord.
La
15 est déjà à pleine capacité. Il y a donc urgence d'intervenir afin de pouvoir freiner
cette détérioration du milieu, voire
en améliorer les conditions. Il est évident que le statu quo n'est pas une
solution envisageable. Il faut parachever la 13 jusqu'à la 50. Tous les
citoyens des Basses-Laurentides savent ça et le ruminent chaque fois qu'ils
sont coincés dans le trafic.
Le ministre Lessard a
aussi rencontré les représentants de la Coalition 19 le 5 avril dernier.
Un projet de parachèvement de l'autoroute 19 serait déposé au Conseil des
ministres ce printemps, qui devrait répondre aux attentes. On est rendus là. Le ministre des Transports a même suggéré le
30 juin 2017 comme date limite souhaitable afin de réserver les crédits
nécessaires, en plus d'une confirmation écrite. Je salue cet engagement du
ministre, mais il doit tenir parole et parachever la 19.
Finalement, M. le
Président, toute notre région le sait, plusieurs accidents mortels arrivent sur
l'autoroute 50, l'autoroute de la mort, qui
traverse une partie de l'Outaouais et des Basses-Laurentides, que le premier
ministre a promis d'élargir à quatre voies il y a quelques semaines de
ça. La 50 est à risque entre Lachute et l'aéroport de Mirabel. Le premier ministre n'a pas voulu s'avancer sur un
échéancier, mais la réalisation du très, très gros projet s'échelonnera,
sans doute, sur des années et se fera par
segments. Le premier est un petit tronçon de sept kilomètres à l'est de
Buckingham. De 18 à 24 mois seraient nécessaires pour le réaliser. Il semble
qu'il y aura d'autres phases futures. Quand? On ne le sait pas. Quatre ans? Six ans? Buckingham, vous savez,
M. le Président, c'est loin des Basses-Laurentides. Chose certaine, des correctifs se doivent d'être apportés sur la
50 afin d'y réduire le nombre d'accidents. Son élargissement à quatre
voies contribuerait aussi à désengorger notre région, qui a connu une
croissance fulgurante au cours des dernières années.
M.
le Président, quatre problèmes majeurs, quatre autoroutes : c'est notre
région. J'interpelle maintenant Mme la ministre et son gouvernement.
Qu'entend faire la ministre responsable des Laurentides à propos des problèmes
de l'autoroute 15? A-t-on évalué du transport collectif supplémentaire?
Deuxièmement, est-ce que la ministre s'engage à parachever la 13?
Troisièmement, est-ce que la ministre peut nous confirmer que des crédits
budgétaires seront réservés par le gouvernement pour le parachèvement de la 19 et que le délai du 30 juin
sera respecté? Et finalement est-ce
que
la ministre s'engage à faire prioriser l'élargissement de
l'autoroute 50 entre Lachute et Mirabel dans les plus brefs délais? Des vies sont
en jeu, M. le Président, la sécurité des gens des Basses-Laurentides aussi.
• (12 h 10) •
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Mme la ministre, cinq
minutes.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Je remercie le député pour son intervention. Je réitère et je répète que ce sont des dossiers dont nous sommes tout à fait conscients. Et,
comme je le disais tout à l'heure, être ministre
responsable des Laurentides et ne pas voir
la situation du transport, je pense que ça serait de vous dire
que je n'y vais pas souvent. Et j'y vais très souvent. On a des
discussions avec les intervenants locaux, avec les élus. Et le premier ministre
a même fait des rencontres lors de sa tournée régionale.
Ces
dossiers-là ont été abordés. Je ne peux pas, évidemment, moi, comme ministre
responsable des Laurentides, annoncer
des budgets, c'est mon collègue le ministre
des Transports qui annonce les
budgets. Mais ces enjeux-là sont connus. Vous
savez, nous avons promis l'équilibre budgétaire. Nous avons décidé de faire en
sorte que les finances publiques soient équilibrées. Nous avons évidemment des
enjeux. Et nous allons faire le mieux que nous pouvons pour faire en sorte que
la situation puisse être plus, je dirais, fluide pour les personnes qui, comme
le dit le député, ruminent dans leurs voitures. Je pense que ça ne doit pas
être drôle de vivre ça à tous les matins. Il n'en demeure pas moins que nous avons fait des efforts. Nous
mettons beaucoup d'argent sur, évidemment, les infrastructures de
transport. Je pense que les budgets pour le
Québec sont bien connus. Les infrastructures de transport, ce sont des
infrastructures qui coûtent excessivement
cher, qui prennent du temps. Il y a tout le maintien d'actif, également le
maintien des routes. Nous avons annoncé les sommes pour cette année.
Donc, nous sommes conscients de la situation. Nous allons évidemment continuer d'élaborer des plans et de faire
progresser les dossiers. Sur la 19, bien, il y a eu des engagements qui ont
été pris. Sur la 15, nous sommes conscients
de la situation. Et nous allons travailler très, très fort pour faire en sorte
qu'on puisse faire des projets avec le ministère des Transports.
M.
le Président, je pense que, lorsqu'on parle des Basses-Laurentides, on parle
également d'une région qui est évidemment
forte en termes de population. On le dit souvent, il y a un boom démographique
important. Et nous avons investi énormément, dans les deux dernières
années, dans les infrastructures scolaires. Je pense qu'il faut regarder aussi cet aspect des choses. Les infrastructures
scolaires sont des infrastructures qui sont fondamentales pour nos
jeunes. Les parents veulent de bonnes
infrastructures scolaires, veulent que leurs enfants soient en sécurité dans
leurs écoles. Et nous avons fait des investissements très importants au
cours des derniers mois et de la dernière année. Je peux parler d'un investissement de 3,7 millions de
dollars au cégep de Saint-Jérôme pour favoriser les activités de recherche et
les innovations. C'est ce qu'on a annoncé
récemment avec le gouvernement fédéral. C'était une annonce qui était fort
attendue et qui fait en sorte que le cégep de
Saint-Jérôme se classe vraiment... C'est un domaine où il y a énormément de
compétition, la compétition est internationale,
alors il faut que le Québec se mette vraiment en avant de la marche, et
non pas à la remorque de la marche. Donc, c'est important d'investir dans ces
infrastructures-là.
Nous avons également,
à la commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles, pour la construction
d'un complexe serricole du centre de
formation agricole de Mirabel, investi 14,4 millions de dollars. Et,
lorsque nous sommes allés faire cette
annonce, je peux vous dire que les gens étaient très heureux, parce que c'est
une formation qui est fort intéressante,
c'est une formation qui est attirante aussi pour des jeunes. Et, d'avoir des
installations qui seront à la fine pointe,
je pense que ça va encore ajouter à l'offre sur le plan de la formation
professionnelle que nous avons. Et c'est un secteur qui est en pleine évolution. Nous avons également fait des
annonces sur les maintiens d'actif. Nous avons aussi annoncé de l'argent
pour la réussite scolaire, pour la persévérance scolaire dans les Laurentides,
960 000 $. C'est un organisme qui
s'appelle le PREL, qui est un organisme qui fait un travail exceptionnel, et
nous avons décidé de vraiment faire
en sorte que cet organisme-là puisse avoir les moyens pour faire en sorte que
sa mission puisse changer les choses ou améliorer la situation de la
persévérance scolaire.
Donc, M. le
Président, le lancement des travaux dans les écoles : le 21 millions
de dollars pour la rénovation d'établissements
scolaires dans la région des Laurentides, c'est de l'argent, c'est important.
On a aussi l'ajout d'espaces de formation générale à la commission
scolaire des Mille-Îles; l'ajout d'espaces pour la formation générale, des
investissements de plus de 25 millions de dollars à la commission scolaire
de la Rivière-du-Nord. Donc, sur le volet éducation, je peux dire que vraiment
nous sommes là et nous continuerons de le faire.
Le Président
(M. Auger) : M. le député d'Argenteuil.
M. St-Denis :
Merci, M. le Président. Je veux revenir un peu sur ce que mon collègue a dit
sur le transport routier.
Évidemment,
vous savez que l'autoroute 50 est au coeur de mes préoccupations et de
celles de mes autres collègues où la
50, là, passe à travers leurs comtés, là, dont Papineau, et puis, ce qui a pris
des dizaines d'années à être réalisé, je pense qu'on est sur la bonne voie pour venir à bout de compléter cette
autoroute-là, que ça devienne une vraie autoroute. Une première grande
étape a été franchie, c'est inscrit au PQI maintenant au niveau de l'étude, et
je pense que ça va débouler tranquillement. Donc,
à cet égard-là, je pense qu'on avance puis je pense qu'on avance à grands pas.
Le premier ministre l'a dit, on a dit qu'on le ferait, on va le faire à
ce niveau-là.
Au
niveau de la démographie, quand vous parlez de la démographie, bien, on ne peut
pas parler d'augmentation de la
population sans parler de l'éducation et du leadership qu'on a pris là-dedans
aussi, parce que, dès 2014, on a annoncé des nouvelles écoles dans la
région des Basses-Laurentides. On a annoncé des écoles primaires à Saint-Eustache,
à Saint-Jérôme, des agrandissements à
Sainte-Adèle, une école également dans mon comté, à Saint-Colomban. Ça, on
parle de 2014. Si on va en 2015, en
2015, on a annoncé la construction d'une école primaire à Saint-Hippolyte, une
autre à Mirabel, dans le secteur de Saint-Janvier, et ainsi de suite, à
part les agrandissements qui ont été accordés. Donc, quand on voit l'évolution de la démographie, bien, on prend
le lead et on est là. On est avant-gardistes et on investit en
éducation.
Si
on prend juste dans le budget... dans le dernier budget, on dit que les jeunes
représentent l'avenir économique de notre
Québec. Alors, le plan économique du Québec, dans le dernier budget, a prévu
130 millions sur cinq ans pour préparer la réussite éducative des plus jeunes et s'assurer que tous nos enfants
arrivent prêts à l'école. Le plan économique du Québec prévoit également 1,8 milliard sur cinq ans
pour assurer la mise en oeuvre d'une politique sans précédent visant à
soutenir la réussite éducative. Donc, ça, ça
se décline aussi dans les Laurentides. Les investissements supplémentaires vont
permettre d'accompagner les élèves tout au
long de leurs parcours scolaires. Et puis, dès la rentrée de 2017, ce sont
1 500 nouvelles personnes qui vont offrir des services directs aux
élèves et, d'ici cinq ans, ce sera 7 200 personnes qui vont offrir
des soutiens aux élèves et aux enseignants.
Ça, c'est également bon pour les Laurentides. Ça, ça va se traduire en termes
de personnes, de vraies personnes qui vont venir supporter notre jeunesse dans
leurs études.
On a mis aussi 1,5 milliard pour améliorer
la qualité de l'enseignement supérieur et améliorer l'accessibilité aux études supérieures. Si on prend l'exemple à
Saint-Jérôme, le cégep de Saint-Jérôme, le 16 juin 2016, là, il y a
moins d'un an, on a
annoncé 3 750 000 $ pour le maintien des actifs.
3 750 000 $, c'est important. Et on a investi aussi
2,3 millions pour l'augmentation du devis scolaire.
Donc, quand
on parle qu'on veut favoriser l'accès aux études, bien, on peut dire que les
bottines suivent les babines. On est
là, on est présents, on est avant-gardistes, on bouge. Et, en éducation, c'est
un domaine qui me préoccupe, je pense qu'on n'a pas de gêne à avoir.
Alors, je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Auger) :
Merci. Nous allons maintenant débuter la troisième série d'interventions avec
un député du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Deux-Montagnes,
également pour cinq minutes.
• (12 h 20) •
M. Charette :
Merci, M. le Président. Vous allez me permettre, dans un premier temps, de
saluer la ministre, ses collègues qui
l'accompagnent, les collègues de la deuxième opposition mais également, et
c'est très apprécié de mon côté, mon
collègue de Blainville, ma collègue de Mirabel, tous deux députés des
Basses-Laurentides, tout comme moi d'ailleurs, et le recherchiste qui
nous accompagne ce matin, M. Thomas Pilon-Robitaille.
Cinq minutes,
c'est très, très court, donc je vais axer mes questions essentiellement sur la
santé. Mon collègue de Labelle le
mentionnait tout à l'heure, il y a un problème d'iniquité au niveau du
financement. C'est un problème qui est récurrent,
qui date de plusieurs années. La mauvaise nouvelle, s'il faut en ajouter une,
c'est que les chiffres de mon collègue ne
sont, malheureusement, pas à jour.
Suite à une demande d'accès à l'information dont nous avons eu la réponse il y a quelques jours à peine, la situation
est même pire encore que celle évoquée : le déficit pour notre région, il
est de 59,2 millions de dollars. Et
je me souviens qu'au lendemain de l'élection du gouvernement actuel, dans les
premiers crédits, j'avais interpelé le ministre de la Santé pour lui
demander quelles étaient ses intentions, et, main sur le coeur, il assurait que, durant ce mandat-ci, le problème
allait être corrigé. Donc, non
seulement il ne s'est pas corrigé en
trois ans, mais il a empiré dans une
proportion assez dramatique qui nous fait douter, aujourd'hui, de l'engagement qui avait pourtant été dûment pris par le ministre.
Donc, je serais curieux de voir quelle sera la réponse de la ministre à ce
sujet-là dans quelques instants, voir si elle peut s'engager à un échéancier
précis.
C'est sûr
que, lorsque l'on parle de millions de dollars, ça peut
paraître gros, d'une part, parce
que ce sont des sommes
importantes, mais, concrètement, il y a un impact réel, et je vais vous
l'illustrer à travers quelques données.
Au niveau du temps d'attente à l'urgence, notamment,
on a une moyenne de 18 h 15 min. C'est pire que la moyenne du Québec. Au niveau des civières
à l'urgence, on a, techniquement, 32 places reconnues, mais, dans les
faits, en plus de ces 32 places là, on a 39
lits de débordement, ce qui est absolument ahurissant. On a plus de lits de
débordement que de lits dûment calculés pour
notre urgence, ce qui fait dire à tous les répondants de la région, autant élus
municipaux, que répondants au niveau
de la santé, que, naturellement, les députés, que cette urgence à l'Hôpital
de Saint-Eustache doit être agrandie.
C'est un élément que l'on réitère au fil des ans, et, malheureusement, il n'y a eu aucun engagement de pris à ce côté-là, et c'est dramatique,
parce que, dans les faits, et c'est confirmé par le ministère lui-même,
l'Hôpital de Saint-Eustache a la seule
urgence qui n'a pas été rénovée, sinon adaptée au fil des ans depuis l'aménagement de l'hôpital. Donc, on
peut imaginer un contexte de désuétude assez important et surtout un personnel,
autant infirmiers que médecins, qui doit
composer avec une exiguïté des lieux qui peut compromettre même la sécurité des
patients, sinon la sécurité de leurs pratiques directement. Au niveau du
taux d'occupation des civières, on est à 153 % sur une base quasi
quotidienne.
Donc, tout ça
pour dire que les chiffres qui sont évoqués, ce fameux problème d'iniquité
interrégionale, ce ne sont pas que
des chiffres, il y a des applications, des répercussions directes pour nos
gens. Et ce que l'on aime dire, au niveau de la Coalition avenir Québec, et mes collègues le répètent souvent,
c'est que, dans les Basses-Laurentides, les citoyens ne paient pas moins d'impôt qu'ailleurs au Québec,
et, malheureusement, la qualité et l'offre de services sont beaucoup
moins importantes qu'ailleurs dans d'autres régions.
Mon collègue
a évoqué certains domaines, mais c'est une implication directe. Moi, ce qui me
heurte beaucoup, c'est au niveau des
personnes âgées. Par rapport aux autres régions du Québec, on parle d'un
déséquilibre de 20,6 millions de
dollars. Et on veut mettre l'emphase sur l'importance des soins à domicile, on
veut mettre l'emphase sur l'autonomie et le maintien, justement, de la
plus grande qualité de vie, et nos aînés, malheureusement, en offre de
services, sont pénalisés, dans la région des
Laurentides, de l'ordre de plus de 20 millions de dollars... en fait, près
de 21 millions de dollars.
Donc, moi, j'aimerais entendre la ministre sur
l'engagement pris de façon officielle par le ministre de la Santé, de corriger
ces chiffres au cours du mandat, tout en lui rappelant que, depuis qu'il a pris
cet engagement-là, malheureusement, la
situation s'est largement, mais largement détériorée, et ce sont,
malheureusement, nos gens qui en paient un lourd tribut.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député. Malheureusement, c'est tout le temps que nous avions. Mme la
ministre, toujours cinq minutes.
Mme
St-Pierre : Bien,
pour les gens qui nous écoutent, je peux quand même rappeler que le budget pour
la région des Laurentides, dans le domaine
de la santé, est de 1 073 000 000 $ pour 2016. Donc, je
pense que ce sont des sommes
considérables. Est-ce qu'on peut faire mieux? Probablement, certainement.
Est-ce qu'on a des enjeux? Bien sûr, des
enjeux de vieillissement de population, des enjeux également démographiques. On
le sait, on le répète depuis tout à l'heure,
depuis le début, qu'il y a un boom démographique. Donc, ça veut dire qu'il faut
que l'offre dans les soins de santé suive également. Alors, nous sommes
évidemment à analyser, nous sommes proactifs dans ce domaine-là.
Vous me parlez de l'Hôpital de Saint-Eustache,
qui a des besoins pour ce qui est de l'urgence. Nous sommes au courant de ce dossier-là. Nous avons par contre, aussi, des enjeux également à Saint-Jérôme, nous avons des enjeux dans
l'ensemble des Laurentides.
Mais je ne peux pas quand même
laisser passer le fait que vous dites que c'est une région qui est sous
représentée, parce que plus de 1 milliard de dollars, c'est quand même
assez considérable. Et je pense qu'on peut aussi se dire qu'il y
a des investissements qui se font.
On a accéléré aussi certains investissements. Je pense qu'on est capables de faire
encore plus dans la prochaine année et je vais laisser, évidemment, à mon collègue
le ministre de la Santé le soin d'analyser la situation et de l'ensemble du
Québec. Il y a beaucoup aussi de services qui sont donnés, on le sait, par d'autres régions. Il y a des patients qui sont
transférés aussi dans d'autres régions lorsque ce sont des cas plus graves
ou des cas qui nécessitent des interventions plus, je dirais, pointues, avec de
la très haute technologie.
Alors,
je pense que, M. le député, vous pouvez être rassuré. Je comprends que vous
disiez que la situation doit être améliorée. J'en conviens. Nous allons
continuer à faire les analyses qui s'imposent, pour être capables de servir le
plus possible et le mieux possible la population.
Le Président (M.
Auger) : Merci. M. le député d'Argenteuil.
M.
St-Denis : Merci, M. le Président. Alors, on parlait de santé, on peut
continuer à en parler un petit peu. On parle de l'ajout des médecins de famille, où on a été innovants là-dedans,
encore une fois, où on a pris le leadership, où le ministre de la Santé a pris le leadership là-dedans en
faisant adopter des projets de loi qui vont vers l'accès aux médecins de
famille. Au dernier budget, là, c'était plus
de 500 000 personnes, maintenant, qui avaient accès à un médecin de
famille, puis on continue de monter selon notre objectif.
Comment ça se traduit
dans les Laurentides? Ça se traduit... on en a fait l'annonce il y a quelques
semaines, de 24 nouveaux médecins de famille. C'est quatre nouveaux médecins
dans Argenteuil, où moi, je représente mes citoyens, quatre nouveaux médecins
qui arrivent, des vrais médecins, là. Ils ont des noms, tout, ils sont en train
de s'installer, là, puis on en a 20 autres
dans les Laurentides. Donc, c'est 24 nouveaux médecins qui arrivent. Il y en a
qui vont dire : Bien, non, c'est pour
remplacer ceux qui partent. Non, non, ceux qui partent sont remplacés
automatiquement par le système. Ça,
ça fait partie de la roue. Mais là c'est 24 nouveaux permis, là, qui vont
pouvoir servir la population dans Argenteuil et dans... c'est-à-dire,
dans les Laurentides et principalement dans Argenteuil.
On
a un ministre de la Santé qu'on dit innovant et avant-gardiste. Bon, on
connaissait les besoins. Les gens, bon, disaient que le personnel dans les CHSLD était essoufflé, mais on a fait
l'annonce, en novembre dernier, de 65 millions de dollars pour venir en aide, venir en support, pour
annoncer des nouvelles ressources dans les CHSLD. Ça, ce
65 millions là, ça se traduit par
2 539 000 $ dans les Laurentides. Chez nous, dans Argenteuil, on
parle de 12 emplois, 12 emplois, soit des nouveaux emplois ou des
emplois qui étaient à temps semi-complet puis qui sont maintenant à temps
plein. Comme je le disais tantôt, ce n'est
pas juste des chiffres, là, il y a des noms, il y a des personnes qui sont
rattachés à ces postes-là, là, c'est
concret, là. C'est 12 nouvelles ressources pour nos trois centres, là, dans
Argenteuil. Alors, ça se traduit également
dans le reste des Laurentides, là, parce que ça donne des nouvelles personnes.
Je n'ai pas le nombre exact de nouvelles personnes, là, mais il y en a
qui vont se reconnaître, là, dans les Laurentides, là. C'est dans le Centre d'hébergement Champlain—de-la-Villa-Soleil, dans le centre d'hébergement à
Labelle, à Mont-Tremblant. Que ce soit à Saint-Benoît, le centre
d'hébergement à Saint-Eustache, le Centre d'hébergement des Hauteurs, ça, c'est
du monde concret qui s'en va aider là.
Pourquoi? Parce qu'on a misé sur l'ajout de nouvelles ressources pour donner un
peu d'oxygène aux gens qui sont là, dans les CHSLD, puis avoir un maximum
de services à nos citoyens.
Donc,
quand on parle de leadership puis qu'on traduit ça par le côté de la santé,
bien, moi, je peux vous dire une chose, je ne suis pas gêné des
investissements de notre gouvernement là-dedans.
On
parlait de CHSLD. Je suis en train de l'oublier, l'annonce d'un nouveau CHSLD à
Saint-Jérôme pour 212 lits. Bien, à
Saint-Jérôme, c'est important là-bas. Il y a un CHSLD qui avait été annoncé
dans mon comté et qui n'est même pas encore
réalisé, parce que ça a été abandonné par le Parti québécois le court moment
qu'ils ont passé au pouvoir. Mais on travaille pour le ravoir, mais on
en est là. Mais moi, j'ai confiance qu'en santé on s'enligne dans la bonne
direction puis j'ai confiance en notre ministre aussi. Merci, M. le Président.
• (12 h 30) •
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député d'Argenteuil. Quatrième
série d'interventions, avec un député de l'opposition officielle. M. le
député de Labelle, toujours cinq minutes.
M.
Pagé : Oui. Merci, M. le Président. J'aurais pu faire appel à l'article 212
tantôt pour rétablir les faits, parce que mon collègue, quand il dit que je n'avais pas les bons
chiffres... les chiffres qu'il a cités, c'est exactement les chiffres
que j'ai donnés. Je peux même déposer le document,
là. C'est effectivement 56 677 866 $. Avec votre permission, je vais le
déposer. Et la ministre pourra également en prendre connaissance si elle le
souhaite. C'est les chiffres du ministère.
Le Président (M.
Auger) : Un dépôt pour les collègues ou un dépôt de façon publique?
M. Pagé : Alors, je
voudrais, cette fois-ci, parler de l'Internet haute vitesse. Même si on parle
des Basses-Laurentides, force est de constater qu'il y a des poches de
résistance encore partout à travers la grande région des Laurentides.
Mais je vais vous
lire un discours du budget puis je vais vous lire la bonne nouvelle du jour,
alors : «L'accès aux services Internet
à haut débit pour chaque citoyen, communauté et entreprise représente
un défi que le Québec doit relever, s'il souhaite réussir [le] virage
numérique, en complétant cette exceptionnelle infrastructure de transport et d'échanges du savoir et des services. J'annonce
[aujourd'hui] que le Québec consacrera 900 millions — 900 millions — de dollars
sur 10 ans pour mettre en oeuvre une stratégie de l'économie numérique et
accroître la capacité des infrastructures actuelles tout en augmentant l'étendue du réseau. [...][La stratégie]
aura comme priorité d'assurer l'accès au service haut débit à un coût
abordable — donc
équitable pour tout le monde — sur tout le territoire québécois, et ce,
d'ici 2020.»
Le problème, c'est que c'était dans le
discours du budget de 2011‑2012, à la page 26. J'ai applaudi très fort
cette annonce, parce que, deux ans avant, je
faisais une interpellation de deux heures avec la ministre Nathalie
Normandeau, à l'époque, qui était
responsable du dossier, en le disant : Il faut investir. Le message avait
passé. Et là on nous annonçait 900 millions de dollars. On se
disait : Ça y est, nous y sommes. L'année suivante, dans le même discours
du budget, 2012‑2013, dans les documents, à
G.44, on dit que les investissements de 900 millions de dollars... on
parle encore que cet argent-là est au rendez-vous, ça s'en vient et,
d'ici 2020, on va avoir branché tout le Québec.
Cinq,
six ans plus tard, je lis dans Le Mirabel : «Une région qui manque
de connexions.» Le 24 février dernier, à Mirabel : «En 2012, environ une personne sur cinq n'était pas
branchée à Internet haute vitesse dans la MRC de La Rivière-du-Nord et la MRC de Mirabel. Cinq ans plus tard,
force est d'admettre que la situation n'a pas changé.» Deux-Montagnes :
23 % des gens qui ne sont pas connectés, ce qu'on lit dans l'article;
Thérèse-de-Blainville, 20 %; Mirabel, 20 %; Rivière-du-Nord,
23 %; Argenteuil, 40 %, 40 %. Pourtant, si on avait commencé à
mettre en oeuvre ce qui avait été annoncé, évidemment, plusieurs années avant,
c'est sûr qu'on aurait un bon bout de chemin de fait. La FQM, priorité numéro un, quand ils rencontrent les ministres, ce
qu'ils disent : Parmi les priorités, les infrastructures, mais les
infrastructures numériques.
Alors,
force est de constater que la haute vitesse, pour le gouvernement, c'est plus
la haute patience. Et, quand je vois
qu'il y a 240 projets qui ont été annoncés, qu'on dispose de 100 millions
sur cinq ans, j'entends bien la ministre de l'Économie nous dire que : Il va falloir que je plaide, je n'ai pas
assez d'argent. Je la cite, là. C'est à peu près ce qu'elle a dit mot pour mot. Parce que, juste pour
Antoine-Labelle — je vais
prendre la circonscription de Labelle — il y a un projet, 44 millions,
on dispose de 100 millions, la demande d'aide est autour de 30. Alors,
force est de constater que l'argent n'est
pas au rendez-vous et, au rythme où on va, on ne remplira pas les exigences qui
nous sont données par le CRTC. Le CRTC
nous dit, le 21 décembre dernier : «...les Canadiens qui vivent dans les
régions rurales et éloignées devraient avoir un niveau [d'accès à] Internet à large bande semblable à celui offert dans
les régions urbaines — avec au moins 50 mégabits.» Et ils nous disent plus loin : «Ces vitesses doivent être non
simplement annoncées, mais vraiment offertes.» Et eux, ils se donnent
comme échéancier 2021.
Alors,
aujourd'hui, ce que je demande à la ministre : Combien de projets qui ont
été déposés, pour combien de montants,
dans la région des Laurentides? Est-ce qu'elle a des chiffres pour être capable
de plaider au ministre des Finances, dans
le prochain budget, que l'argent soit au rendez-vous? Comment concilier le 50
mégabits versus le 30 mégabits qu'il finance présentement, parce que le
CRTC s'est prononcé là-dessus? Et finalement est-ce qu'elle prend l'engagement
aujourd'hui que, d'ici 2020, selon le premier engagement, ou 2021, selon la
demande du CRTC, tous les citoyens des Laurentides auront...
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député de Labelle.
Document
déposé
Avant
de poursuivre, je vais déposer justement votre document, M. le
député de Labelle,
le tableau 10, Les écarts par programmes 2015‑2016.
Donc, Mme la ministre, pour toujours cinq minutes.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Non
seulement tous les citoyens des
Laurentides, mais tous les citoyens du Québec devraient être branchés.
Évidemment,
sur le plan économique, c'est majeur. Pour les entreprises, c'est
majeur. Et ma collègue la ministre du Développement
économique est très, très
active dans ce dossier-là. Les 100 millions de dollars qui ont été annoncés,
les projets ont été déposés. Combien de
projets dans les Laurentides? Je ne le sais pas, je n'en ai pas la déclinaison,
mais je peux vous dire qu'il y en a, des projets dans les Laurentides
qui ont été déposés, et c'est sûr que c'est majeur.
C'est
important, on le conçoit, on le réalise. Et on sait que le gouvernement fédéral également met un montant assez important,
500 millions de dollars. Donc, le Québec va avoir une part dans ce montant-là qui va être
assez importante également, puisque nous avons des projets, et nous devons
bien sûr accélérer et nous devons faire
en sorte qu'on puisse se mettre en l'an 2017 et plus encore, parce que pour
des régions éloignées c'est une question aussi de retenir la population. Si les entreprises quittent parce qu'elles ne sont
pas branchées, si les gens quittent parce qu'ils n'ont pas accès à
l'Internet, c'est clair que ce sont des
enjeux dont nous sommes très, très conscients. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a quand même 100 millions de dollars sur la
table. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a des projets qui ont été déposés. La
bonne nouvelle, c'est que le gouvernement fédéral y met de l'argent également.
Alors, je pense qu'on est en train de voir un développement important de l'accès Internet au Québec
au cours des prochains mois. Et on souhaite évidemment qu'on arrive à ce
que ça soit partout, puisque les grands fournisseurs d'Internet, on le sait, ne
sont pas nécessairement
intéressés à aller dans des régions où il y
a moins de population, ils veulent être dans des régions où la population
est plus condensée. C'est, là aussi, un enjeu. On a vu que le CRTC s'est
posé aussi des questions là-dessus.
Alors,
nous devons être proactifs et nous le sommes. Moi, je salue le travail de ma
collègue du Développement économique dans ce dossier-là. Alors, on va continuer, parce
qu'il le faut, parce que c'est important et c'est majeur pour le développement
économique du Québec.
Le Président (M.
Auger) : Merci. M. le député d'Argenteuil.
M.
St-Denis : Oui. Merci, M. le Président. Je ne peux pas m'empêcher de réagir aux propos
du député de Labelle, là, quand il parle de l'Internet haute vitesse
dans les régions. Au tout début, là, il nous parlait, là, de depuis le temps
qu'il est élu, là, depuis le temps qu'il a passé à l'Assemblée nationale.
Quand il a fait sa présentation il y a quelques
instants, moi, j'ai l'impression qu'il en a manqué un bout, là. Je ne suis pas sûr. Il faudrait que je lui demande s'il
n'a pas été à l'extérieur du gouvernement pendant une certaine période, là, surtout la période où vous avez été au pouvoir, où
le PQ a été au pouvoir, parce qu'on dit qu'en 2011‑2012... il relate
les annonces qu'on a faites, là, les millions d'investissement pour le développement
d'Internet haute vitesse, et puis effectivement ils ont été annoncés. Mais,
d'un autre côté, moi, je vous parle de ça, M. le Président, parce que, quand j'entends le député de Labelle
dire qu'on n'a pas livré... mais il y a un court épisode où le Parti québécois a été au pouvoir, puis,
pendant ce court épisode là, là, moi, dans d'Argenteuil, chez nous, il y
avait des millions d'annoncés par le précèdent gouvernement libéral, qui
était au pouvoir, pour le développement de l'Internet haute vitesse, et,
bizarrement, ces sommes-là sont disparues,
sont disparues. Puis j'ai fait la demande d'avoir la copie de la lettre du ministre
de l'époque... je ne connais pas son comté, là, mais qu'il y avait à
l'époque, là, mais...
Une voix : ...
• (12 h 40) •
M.
St-Denis : Parce que je ne peux
pas nommer son nom. C'est ça. Donc, je vais vous le trouver, là. Je
pense, c'est dans le bout de Jonquière
ou dans ce coin-là. Et puis une lettre qui dit, là, que c'est abandonné, le
projet, là, carrément abandonné, là.
Ça, ça nous a fait prendre un recul d'à
peu près cinq ans. Et puis on a des
besoins criants, effectivement. Et puis là on a mis en place, au gouvernement...
Parce que, quand le dossier est arrivé, j'ai rencontré la ministre de l'Économie,
le précédent... et la nouvelle, puis, quand elle est allée au fond des choses
dans ce dossier-là, dans son fonds, là, le fonds qui existait là-dedans,
il restait à peu près 2 millions de dollars.
Donc, elle
est partie de ça puis elle est allée faire monter les montants à 100 millions de dollars, et plus que ça encore, parce que le fédéral va participer avec nous. Et elle a mis
en place un programme où les municipalités ont déposé des projets dont le dépôt des projets se terminait le 20 avril, et on va
annoncer en septembre le déploiement de l'Internet haute vitesse dans
les régions. Certaines régions, les projets seront choisis, là.
On est passés
des 2 millions, là, que le PQ nous avait laissés, et puis on a
monté ça à 100 millions, et plus encore avec le fédéral, qui s'est joint à nous là-dedans. Donc, c'est pour ça
que j'interpelle le député de Labelle de dire : Il faut juste mettre les choses en perspective, là, parce que
les annonces étaient là, puis votre gouvernement a coupé ces sommes-là. On les remet, là, on les remet, et la ministre de l'Économie se bat pour avoir des sommes additionnelles
encore, parce que ça ne restera pas à
100 millions, c'est sûr, là. On le sait tous, ce n'est pas
assez. Mais il y a des sous qui sont là. Et moi, dans Argenteuil, je travaille avec la MRC, là, qui
avait un projet tout prêt à aller de l'avant, puis on parle, là, de
2012, là, ça a été annoncé avant les élections de septembre 2012, donc, et de
2012 à 2014, là, les quelques mois que le Parti québécois a passés. Puis je
déposerai la lettre tantôt, si je peux mettre la main dessus, parce que
je vais vous donner la preuve, là,
que ce n'est pas des ouï-dire, ce que je vous avance, là, c'est clairement ça.
Et là, bien, on va commencer à le déployer dans les régions.
Moi, je peux
dire que le Parti québécois nous a plus abandonnés là-dedans,
les Québécois dans les régions, avec les gestes qu'ils ont posés. En tout cas, moi, en ce qui me concerne, chez
nous, ça m'a vraiment touché. Les gens ne parlent que de ça, là. Parce qu'on a besoin d'Internet haute
vitesse. On est ceinturés d'autres MRC qui ont toutes ces accès-là, puis
ça dérange notre économie. Ça nous a fait
mal, la décision du Parti québécois, à cette époque-là, et là on travaille fort
pour redresser cette situation-là, puis on
devrait avoir des bonnes nouvelles sous peu. Alors, je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Auger) : Merci.
Nous allons débuter la cinquième série d'interventions. M. le député de
Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : M. le Président, en tant que député du Parti québécois,
justement, je m'inquiète au sujet du pipeline Énergie Est, au nom de 69 municipalités du Québec mais plus
particulièrement celles des Basses-Laurentides qui verraient l'oléoduc passer sur leurs territoires avec une
moyenne d'environ 17 kilomètres par ville. Mirabel, avec 37 kilomètres, Lachute et Saint-André-Est, avec 10, seraient en
péril : une cicatrice qui pourrait traverser notre région avec son
pétrole sale, du pétrole sous forme de
bitume dilué beaucoup plus visqueux qui coule dans le fond de l'eau et qui
serait beaucoup plus difficile à
récupérer en cas d'accident. Plusieurs rivières qui servent de sources d'eau
potable, des étangs et des ruisseaux seraient traversés, ainsi que
2 000 terrains privés.
Il s'agit du plus important projet de pipeline
en Amérique du Nord avec des pétroles des sables bitumineux d'Alberta qui seraient directement exportés vers
les États-Unis et l'Europe. Le Québec ne serait qu'une vaste autoroute
du pétrole. Qu'ont fait les députés
libéraux, et de la CAQ, des Basses-Laurentides pour défendre la population à ce
sujet? Peu de choses, M. le Président. En 2015, la CAQ a déposé une motion au
salon bleu demandant au gouvernement libéral d'exiger des redevances sur tout
projet prévoyant le transport du pétrole en sol québécois. Autrement dit, au
diable l'environnement et l'eau potable! Le
Parti québécois était contre. L'année dernière, la CAQ invitait les ministres
libéraux du Québec à s'asseoir avec
TransCanada, le gouvernement albertain et le gouvernement fédéral pour
s'assurer, entre autres, qu'une
redevance soit versée aux Québécois pour le droit de passage du pétrole.
C'était carrément mettre nos lacs et nos rivières aux enchères. En septembre 2016, une motion fut déposée ici
même par le Parti québécois afin que l'Assemblée nationale se prononce contre le projet d'Énergie Est. Le gouvernement
libéral et la CAQ s'y sont opposés, dont les députés d'Argenteuil, de
Blainville, de Mirabel, de Groulx et de Deux-Montagnes.
Je dépose la résolution, M. le Président.
Le Parti
libéral, soutenu par la CAQ, ne protégera donc pas le Québec face à Ottawa et
TransCanada. Il faut se tenir debout,
M. le Président. Pourtant, la majorité de la population du Québec et des
Basses-Laurentides est contre le pipeline Énergie Est. Le gouvernement libéral ainsi que la CAQ sont carrément
déconnectés de la population dans ce dossier. Un sondage national a même démontré que 71 % des
Québécois croient que la protection du climat est plus importante que la
construction d'Énergie Est et de l'expansion des sables bitumineux de
l'Alberta. En janvier dernier, la CAQ a même pressé le gouvernement libéral
d'exiger des redevances en échange de son appui au projet Énergie Est, parce
qu'en Colombie-Britannique ils auraient accepté des redevances plus
qu'hypothétiques dans les mêmes circonstances. Pour la population des
Basses-Laurentides, ce n'est pourtant pas une question d'argent, c'est une question
de survie, d'environnement et d'eau potable.
Selon une étude de la Polytechnique que je
dépose maintenant, le projet est risqué. Une trentaine de rivières du Québec présentent des risques de glissement de terrain
en raison de l'instabilité des berges, ce qui pourrait provoquer des déversements polluant tous les cours d'eau
avoisinants. Avec les récentes inondations dans plusieurs villes des
Basses-Laurentides traversées par la rivière
des Outaouais et la rivière du Nord, le risque de déversement pétrolier serait
encore plus inquiétant pour la population.
Parlez-en donc aux citoyens de Saint-André-Est, qui ont eu des problèmes
d'eau potable à cause des
inondations. Si, en plus, ils étaient aux prises avec un déversement pétrolier
qui resterait, de surcroît, agglutiné au fond des rivières et du lac des
Deux Montagnes, ce serait catastrophique.
Nous, les
députés du Parti québécois, tout comme la vaste population
des Basses-Laurentides, resterons farouchement opposés au pipeline
d'Énergie Est, même si Québec devait convenir d'une formule de partage de
revenus comme en Colombie-Britannique. Les Laurentiens, ils n'en veulent pas, de
pipeline. La MRC d'Argenteuil ainsi que tous les maires qui en font partie, ils n'en veulent pas non plus.
Unanimement, Laval, Longueuil, Repentigny, Candiac, Montréal
et la CMM ont aussi dit non au
pipeline. Est-ce que votre gouvernement, Mme la
ministre, va respecter la position
des élus locaux? TransCanada, elle
estime que la décision de construire ou non le pipeline appartient uniquement
au gouvernement fédéral. Ah oui? En 2018, la décision finale concernant le
pipeline se doit d'être celle du Québec. Il
faut se tenir debout face à Ottawa.
Le fédéral pourrait autoriser le pipeline Énergie Est sans même nous avoir
consultés.
Je crains le
pire pour notre région, M. le
Président. Mme la ministre, que fera le gouvernement pour rassurer la population des
Basses-Laurentides que ce pipeline ne passera jamais sur nos terres et dans nos
rivières? Est-ce que votre gouvernement prendra position contre ce
projet en respectant la position de tous les élus locaux? Et est-ce que le gouvernement
décidera quand même d'autoriser le projet?
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Saint-Jérôme. En passant, j'apprécie votre effort à vouloir
déposer les documents, mais c'est quand même le président qui dit oui ou non au
dépôt du document. Et, juste pour information, le premier de vos documents fait déjà
partie des débats de l'Assemblée
nationale, donc ce n'est pas nécessaire,
c'est déjà accessible, et tout à l'heure je verrai pour votre deuxième document.
Donc, nous allons maintenant poursuivre avec Mme
la ministre pour cinq minutes.
• (12 h 50) •
Mme
St-Pierre : Merci,
M. le Président. Je vais faire un
complément d'information concernant la question du député de Labelle de tout à l'heure sur le nombre de
projets qui ont été déposés et qui provenaient de la région des Laurentides, parce qu'on avait un communiqué nous disant qu'il y avait 240 projets
pour l'ensemble du Québec. Pour la région
des Laurentides, on parle de 25 projets qui ont été déposés. Et ma collègue la
ministre du Développement économique avait
fait un communiqué, et dans ce communiqué elle dit, et je cite :
«Desservir l'ensemble des régions du Québec avec Internet haute vitesse est une priorité pour notre gouvernement. La
haute vitesse est essentielle pour attirer des entreprises et de
nouveaux résidents en plus d'assurer le maintien de la vitalité des régions.
Les municipalités, les organismes et les entreprises
ont répondu à l'appel pour le programme Québec branché, et je m'en réjouis. Je
souhaite pouvoir procéder à une série
d'annonces en marge du dévoilement de la Stratégie numérique l'automne
prochain.» Fin de la citation. Donc, on est heureux de voir que la région des Laurentides a répondu à l'appel et
qu'il y a plusieurs projets qui ont été déposés. Donc, nous allons
suivre le dossier de près, bien évidemment.
Sur la question
du pétrole, c'est toujours assez, je dirais... je n'aime pas le mot
«amusant», parce que ce n'est pas amusant, mais c'est de voir la reconversion du Parti québécois sur les questions pétrolières. Lorsqu'on a vu toute la saga
de l'île d'Anticosti, qui a été annoncée sans étude d'impact, qui a été
annoncée en grande pompe, puis que... et on voit aujourd'hui le résultat. Et on
voit aussi la détermination de notre premier ministre dans ce dossier-là. Vous
avez vu également, M. le Président, que le Québec a signé son accord pour que
le dossier de l'île d'Anticosti soit déposé pour analyse pour le patrimoine
mondial de l'UNESCO. C'est évidemment une démarche qui est faite pour faire en
sorte que l'île soit réellement
protégée et ait une protection qui soit reconnue mondialement. Alors, il y a quand même des lois au Québec qui s'appliquent, mais cette
reconnaissance mondiale serait fort importante pour non seulement les
résidents de l'île d'Anticosti, mais aussi pour l'ensemble des Québécois. Ce
serait une grande fierté.
Donc, c'est
au gouvernement fédéral maintenant. La balle est dans le camp du gouvernement
fédéral, qui va retenir certains projets de citation au patrimoine
mondial de l'UNESCO, et ces projets-là vont se rendre à l'UNESCO pour une analyse finale. Alors, nous souhaitons évidemment
que le projet de reconnaissance de patrimoine mondial pour l'île d'Anticosti soit amené jusqu'aux plus hautes
instances de l'UNESCO et nous allons évidemment suivre ce dossier-là de près. Donc, parler de pétrole et d'entendre ces
commentaires-là, ça nous fait un peu sourire, parce qu'on dirait qu'à
certains moments il y a des convictions qui ne sont pas aussi présentes qu'à
d'autres moments.
Mais, pour
revenir au dossier d'Énergie Est, je pense que le gouvernement fait ses devoirs
dans ce dossier-là. Mon collègue le
ministre de l'Environnement est vraiment très actif dans le dossier. Le
gouvernement a l'intention d'exercer pleinement
ses compétences sur la portion québécoise des projets d'oléoduc et d'appliquer
ses lois. Alors, depuis le début, le gouvernement maintient que le
projet Énergie Est est soumis à la procédure d'évaluation et d'examen des
impacts de l'environnement qui est prévue à la loi. Alors, rappelons qu'à cet
effet mon collègue le ministre de l'Environnement a même déposé une requête en injonction au printemps 2016. Nous sommes
présentement dans la phase II de la procédure d'évaluation et d'examen des impacts
environnementaux. Lors de cette phase, le ministère procède à l'analyse de
l'étude d'impact déposée par Énergie Est.
Cette analyse suit son cours et prendra le temps nécessaire, bien sûr. Mais
nous avons, évidemment, bien
l'intention d'appliquer rigoureusement le processus. Et une deuxième série de
questions et commentaires a été
acheminée à l'initiateur du projet le 21 décembre dernier. Donc, à ce jour,
l'étude d'impact n'a toujours pas été jugée recevable, et l'analyse de
recevabilité se poursuit. Voilà.
Document
déposé
Le
Président (M. Auger) : Merci, Mme la ministre. Donc, je dépose le
document du député de Saint-Jérôme, soit
l'Étude sur les traverses de cours d'eau dans le cadre de la construction et
de l'exploitation des pipelines au Québec. M. le député
d'Argenteuil, toujours cinq minutes.
M.
St-Denis : Merci, M. le Président. On a effleuré le dossier
économique, tantôt, du Québec, et puis je voudrais en profiter pour vous
en parler un peu, parce que le plan économique qu'on a au Québec, bien, il
fonctionne.
En 2016, notre croissance économique a été
supérieure à celle des États-Unis et du Canada. Ce n'est pas peu dire. Puis, en 2016, le Québec est arrivé au
premier rang des provinces canadiennes en termes de création d'emplois.
Nous sommes donc dans la bonne direction pour atteindre notre objectif de créer
250 000 emplois en cinq ans. La forte création d'emplois a bénéficié en
grande partie aux femmes, dont la participation au marché du travail a
fortement augmenté. Et parlons-en, des emplois. Parlons des investissements
qu'on a faits en emploi, des investissements.
Je vais vous parler, moi, d'un investissement
historique qui est celui de Bombardier, 1,3 milliard de dollars, 1,3 milliard de dollars pour sauver la série
C, qui était en voie de prendre son envol final. Et pourquoi qu'on a mis
ça? Pour ne pas qu'on se fasse avaler par
des concurrents, par des multinationales étrangères. Le PQ et la CAQ étaient
contre cet investissement-là, ils l'ont toujours été. Ils n'ont jamais
appuyé cet investissement-là. Mais moi, je veux vous dire que, cet investissement-là, là, c'est des
centaines de familles dans la région des Laurentides qui en profitent. C'est
des gens qui gagnent leur vie, avec des salaires importants. C'est des gens qui
viennent de Saint-Jérôme, c'est des gens qui viennent
de Blainville, qui viennent de Deux-Montagnes, qui viennent de Mirabel, qui
viennent de Lachute aussi. C'est des centaines d'emplois de qualité
qu'on a préservés en faisant cet investissement-là majeur. Le PQ et la CAQ
étaient contre. Ils étaient contre. Moi, je
trouve que c'est comme être contre les familles de leurs propres comtés, parce
que, juste au niveau... quand on veut
faire un peu de politique, mais, juste au niveau de la politique, on est contre
un investissement comme ça pour
sauver des emplois, pour sauver des emplois de qualité. Ça ne s'arrête pas là,
là, les investissements. On en a fait
chez Nova Bus à Saint-Eustache, chez Bell Helicopter à Mirabel, chez Autobus
Lion à Saint-Jérôme. Et là on ne parle pas des sous-traitants, là, de
tout ce que ça apporte dans la création d'emplois, des sous-traitants. Les
petites et moyennes entreprises créent la majorité des emplois au Québec.
Alors, moi,
si les députés de l'opposition n'en étaient pas fiers, moi, j'en suis fier, de
l'investissement qu'on a fait là-dedans. J'en suis fier, du leadership
qu'on a pris là-dedans pour être capables de préserver des emplois au Québec, puis j'espère que les familles qui sont touchées
par ça, là, qui nous entendent, qui nous voient, là, elles ressentent ce
qu'on fait pour eux aujourd'hui dans toute
la région des Basses-Laurentides, parce que
c'est des emplois, là, ceux que je vous ai énumérés... et des investissements qu'on a faits dans les autres entreprises pour
préserver et créer des emplois de qualité. Alors, ce sont des familles de
toute cette région-là où on nous dit qu'on manque de leadership? J'ai problème
avec ça. Alors, je vous remercie, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Nous allons maintenant poursuivre avec la sixième série d'interventions,
avec un député du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Blainville,
pour cinq minutes.
M.
Laframboise : Merci beaucoup, M. le Président, Mme la
ministre, collègues, députés de l'opposition officielle.
D'abord,
peut-être, par
rapport au tableau qui a été déposé
par le Parti québécois, là, juste leur dire qu'on maintient le chiffre de 59,2 millions. C'est-à-dire qu'on a demandé à l'accès à l'information les chiffres de 2016‑2017. Donc, eux, ce qu'ils ont déposé, c'est 2015‑2016.
Nous, on a déjà 2016‑2017. On ne le déposera pas, parce que
ça nous appartient, mais il reste quand même
qu'on a une petite longueur d'avance sur le Parti québécois. Je veux
qu'ils le sachent. Donc, l'écart est
de 59,2 millions, 2016‑2017. Donc, tout ça, c'est bien compréhensible. La population
ne cesse d'augmenter. Donc,
inévitablement, il y a un sous-financement, et le sous-financement, d'année en année, est de plus en plus important.
Dans mon bloc
à moi, je me concentrerai sur le transport, Mme la ministre, parce que,
quand on regarde le portrait des investissements, en transport, du gouvernement, quand on regarde le programme
québécois d'infrastructure, qui sont les projets de 50 millions
et plus, en phase de réalisation, il n'y a rien dans les Laurentides, ni les
Basses ni les Hautes, c'est à Montréal
à 79 %. Il y a
2 533 000 000 $ sur 3 203 000 000 $ qui
ont été investis sur l'île de Montréal. Donc, rien dans les Laurentides. En planification, il y a un
dossier qui est en phase de planification, c'est la réfection du pont
Vachon entre Laval et Boisbriand sur
l'autoroute 13. J'ai passé dessus, là. On n'y passe pas souvent, là, mais il
mérite une réfection. Si vous y
allez, là, je peux-tu vous dire qu'il ne faut pas que vous ayez un verre ou un
gobelet qui est dans votre voiture, parce que ça saute beaucoup? Donc,
c'est en planification.
À
l'étude, il y a trois dossiers; l'autoroute 19, qui n'était pas là en 2014, qui
est apparue en 2014‑2015, qui est apparue
à l'étude en 2015‑2016, 2016‑2017. Je veux bien que le ministre des Transports
ait annoncé qu'il y aura un plan d'investissement
à partir du 30 juin, mais, quand on regarde le programme québécois
d'infrastructure, il n'y a absolument rien
sur la 19, et c'est triste. Mais, la 19, moi, dans ma circonscription, j'ai
trois viaducs qui ont été construits pour faire passer l'autoroute 19
au-dessus de la 640, et ces viaducs-là sont construits depuis 42 ans, M. le
Président. Je ne pense pas
qu'il y ait beaucoup de députés qui accepteraient d'avoir des viaducs de
construits depuis 42 ans... et puis, depuis ce temps-là, il est passé des gouvernements du Parti libéral mais des
gouvernements du Parti québécois, puis ils n'ont pas réalisé la 19. Donc, encore une fois, c'est un
dossier important, puis j'espère que le gouvernement va tenir parole
puis, le 30 juin, va annoncer son plan
d'investissement. Mais présentement ce n'est encore qu'à l'étude au programme
québécois d'infrastructure.
Il
y a le dossier de l'élargissement du pont Gédéon-Ouimet, donc la réfection du
pont Gédéon-Ouimet, qui est à l'étude
encore, sur l'autoroute 15, mais ça, c'est à l'étude depuis 2014. Donc, c'est
encore à l'étude. Puis, si on veut régler le problème de trafic sur
l'autoroute 15, il faut l'élargir pour des voies pour le transport en commun,
ça prend aussi l'élargissement des ponts,
sinon ça va devenir un entonnoir. Et donc Gédéon-Ouimet est encore à l'étude,
il est à l'étude depuis 2014, puis
moi, je ne vois pas le jour... Ça va prendre un changement de gouvernement,
l'arrivée d'un gouvernement de la CAQ pour que ça change, parce que ça
ne changera pas avec le Parti libéral.
Il
y a l'élargissement de l'autoroute 50, puis je veux bien, là, mais moi, j'étais
là quand... J'ai posé des affiches Bourassa, tu nous barres la route
économique, autoroute 50. J'étais là dans une autre région administrative.
Ça fait longtemps, là, et Bourassa et le
ministre du temps qui... des Transports nous en voulaient beaucoup parce qu'on
avait fait ça. J'étais coprésident
des autoroutes 13 et 50, qui devaient servir au développement de l'aéroport de
Mirabel. Mais il reste quand même
qu'il y a... en tout cas, il y a de l'eau qui a coulé sous les ponts, il y a eu
certains tronçons. L'autoroute 50 a été réalisée, mais elle n'est pas à quatre voies. Donc, j'espère qu'elle se
fera. Ce que je comprends, c'est que l'élargissement se fera dans le
secteur Outaouais, pas dans le secteur Laurentides. Encore une fois, de la
patience pour nos citoyens.
La
gare de Mirabel,
M. le Président, qui n'est pas réalisée. Moi, je subis le fait qu'il n'y ait pas de gare à Mirabel pour
le train de banlieue parce que j'ai trop de citoyens à Blainville,
l'organisation métropolitaine de transport ne peut pas créer un nouveau stationnement à Blainville. La ville va le faire mais seulement pour les citoyens de Blainville, va fermer les rues parce qu'il y a
trop... tout ça parce qu'on ne réussit pas à s'entendre, à construire la gare à
Mirabel. Ma collègue de Mirabel, qui a
travaillé très fort, me dit que toutes les autorisations sont données, qu'il
n'y a pas d'argent pour réaliser la
gare de Mirabel. Encore une fois, un sous-investissement puis au détriment des
citoyens, parce qu'on ne peut pas avoir gagné deux nouvelles
circonscriptions puis penser qu'on n'a pas plus de transport, M. le Président.
Merci.
• (13 heures) •
Le Président (M.
Auger) : Merci. Mme la ministre.
Mme
St-Pierre : Merci, M. le Président. Tout d'abord, je veux
dire qu'il y a quand même des investissements majeurs, importants qui
ont été annoncés pour la programmation 2017‑2019.
On
parle d'investissements de 189 millions de dollars dans le réseau routier
de la région des Laurentides. Pour ce qui
est de la 19, bien, le projet est présentement inscrit, à l'étude, au PQI, et
la préparation de ce projet se poursuit. Le premier ministre, lors de sa tournée dans les Laurentides, a été
vraiment sensibilisé à la question. Il y a eu des représentations qui ont été faites non seulement sur la 19, mais
aussi parler de la 15 et de la 13. Alors, je pense qu'on est au courant
du dossier. Cependant, dans le transport
routier, il faut prévoir aussi de l'amélioration, il faut prévoir de la mise
aux normes. Et le programme 2017‑2019,
quand même, est de 189 millions de dollars dans le réseau routier de la
région des Laurentides. Donc, si on
veut décliner ces investissements-là, on parle de 85,3 millions de dollars qui
sont consacrés aux structures, dont 26 millions aux structures du
réseau municipal; 67,3 millions de dollars sont destinés aux chaussées;
35,4 millions de dollars vont à
l'amélioration du réseau routier; 1 million de dollars ira au
développement routier. Donc, ça veut dire aussi qu'au cours des prochaines années le ministère procédera à la
réalisation de plusieurs projets dans l'axe de la route 117, entre Laval et Rivière-Rouge ainsi qu'à la
reconstruction du pont de l'autoroute 15 au-dessus de la rivière aux
Mulets, à Sainte-Adèle. De plus, des travaux
d'accès aux abords du parc industriel de Bois-des-Filion et Terrebonne seront
entrepris, soit le réaménagement de la route
335 et l'ajout d'une bretelle reliant la rue Henry-Bessemer à l'autoroute 640.
Donc, c'est un exemple de projets qui seront réalisés.
Le
Plan québécois des infrastructures prévoit des investissements considérables,
on parle de beaucoup d'argent, 88,7 milliards de dollars, dans les
infrastructures publiques, dont 17,3 milliards uniquement dans le réseau
routier. Donc, pour le réseau routier, il y
a une part quand même considérable qui est faite. On parle, pour la région, de
158 mises en chantier et du travail pour 1 200 personnes. Donc,
c'est, pour la région des Laurentides uniquement, je le répète, 1 200 personnes
qui vont pouvoir travailler à la réfection des routes dans la région des
Laurentides.
En 2016‑2018, nous
avions plusieurs projets également, nous avions des projets pour plus de
200 millions de dollars,
242 millions de dollars plus précisément, et on a évidemment la
déclinaison de ces projets-là. On ne donne pas les montants d'argent fixes. Vous comprendrez que,
quand on va en appel d'offres, il faut se garder une marge de manoeuvre
et de secret. Alors, on donne, en fait, un
peu une idée des coûts. Donc, si on parle de l'autoroute 15, on parle d'un
projet de plus de 50 millions de
dollars : c'est au-dessus du boulevard Lajeunesse, à Saint-Jérôme, donc,
c'est la reconstruction des ponts d'étagement. Encore là, un projet de
plus de 50 millions de dollars, j'en ai parlé tout à l'heure, au-dessus de
la rivière des Mulets, au kilomètre 69.
Autoroute 50, dans le secteur de l'aéroport de Mirabel : on parle d'un
projet d'entre 10 et 25 millions de dollars pour l'installation
d'une bande médiane et réaménagement de l'échangeur. L'autoroute 640, de la route 148 au boulevard des Promenades, de
Saint-Eustache et Deux-Montagnes, probablement que c'est déjà fait, parce que c'est la programmation 2016‑2018.
L'autoroute 640, échangeur de la route 117 au boulevard René-A.-Robert, à
Rosemère, Boisbriand, Saint-Thérèse, on
parle d'asphaltage; asphaltage également à l'autoroute 640, à la voie de desserte,
à la hauteur de Bois-des-Filion; d'autres
projets à hauteur de Bois-des-Filion, Rosemère, Blainville, Labelle et La
Conception, Rivière-Rouge, Lac-Saguay, Mont-Laurier, Brownsburg‑Chatham,
Saint-Eustache, Saint-Jérôme, Sainte-Sophie, Notre-Dame-du-Laus,
Chute-Saint-Philippe, L'Ascension, Mont-Tremblant, Lachute,
Saint-Adolphe-d'Howard et Morin-Heights,
Sainte-Agathe-des-Monts, Saint-Anne-des-Plaines, Saint-Joseph-du-Lac,
Grenville-sur-la-Rouge, Lachute, Saint-Colomban, Notre-Dame-du-Laus encore,
Ferme-Neuve.
Donc,
il y a plusieurs projets de réfection qui sont en marche, 1 200 personnes
qui y vont et y travaillent, dans cette programmation-là, et nous allons continuer à faire
nos devoirs, nous allons continuer à analyser la situation et, bien sûr,
tenir compte des changements démographiques importants de la région des
Basses-Laurentides.
Le
Président (M. Auger) : Merci, Mme la ministre. M. le député
d'Argenteuil, également pour cinq minutes.
M. St-Denis :
Merci, M. le Président. Alors, tantôt, je vous disais que je déposerais la
lettre qui explique, là, l'histoire d'Internet haute vitesse dans Argenteuil.
Avant, par contre, pour venir conclure le tout sur ce dossier-là, vous me
permettrez... La lettre venait de l'ancien président du Conseil du trésor
Stéphane Bédard, à l'époque.
Et
puis, juste pour faire un peu d'historique là-dessus : Le 4 mai
2012 — j'ai le
communiqué de presse que je vais vous déposer aussi tantôt, ça ne sera
pas long, je vais vous donner ça — le 4 mai 2012, «le député de
Huntingdon, M. Stéphane Billette, au nom de
la ministre responsable de l'Administration gouvernementale, présidente du Conseil
du trésor et ministre responsable de la région de Laval, [...]des Laurentides
et de la région de Lanaudière, Mme Michelle Courchesne,
a annoncé aujourd'hui la réalisation d'un projet d'accès à Internet très haut
débit dans la MRC d'Argenteuil. Cela représente
un investissement de 6,2 millions de dollars pour un projet initial au
sein de la MRC. "L'annonce [faite] aujourd'hui démontre la volonté de notre gouvernement d'offrir [l'accès
à haute vitesse]."» Je vous épargnerai tout ça. Et Mme Courchesne qui conclut en disant :
«Le passage à Internet très haut débit permettra de nouveaux usages mais
aussi des améliorations et une performance accrue dans divers secteurs de notre
société, notamment l'économie — ça, on en avait besoin dans Argenteuil — la santé, l'éducation et l'agriculture.»
Quand on parle d'économie dans d'Argenteuil, dans cette époque-là, là, pendant les deux ans que le Parti québécois
était au pouvoir, il y a eu à peu près 750 000 pertes...
750 pertes d'emploi. Excusez mon enthousiasme, mais ça m'a touché
beaucoup, M. le Président. Donc, ça, c'est annoncé le 4 mai 2012.
Il y a des élections
en septembre 2012. Le Parti québécois prend le pouvoir. Inquiet de la suite des
choses, le directeur général de la MRC, avec
le député d'Argenteuil de l'époque, organise une rencontre avec l'ancien
président du Conseil du trésor, et puis, suite à cette rencontre-là, bien, le
directeur général de la MRC, Marc Carrière, reçoit une correspondance signée de
Stéphane Bédard.
Le Président (M.
Auger) : Juste un instant, M. le député d'Argenteuil.
M. St-Denis :
Oui.
Le
Président (M. Auger) : Les anciens députés ou ministres, on peut
nommer leurs noms, mais les actuels en poste, par leurs titres, soit
député ou ministre.
M. St-Denis :
Ça fait que, là, donc, «Stéphane Bédard», c'est correct si je dis ça?
Le Président (M.
Auger) : Oui.
M.
St-Denis : Parfait. Merci. Donc, le 12 mars 2013, là... Vous
allez comprendre par la lettre, là, qu'il y a eu une rencontre le 27 février de cette année-là,
donc, parce qu'à la MRC ils étaient inquiets parce que, là, il n'y avait plus
de somme, il n'y avait plus rien. Ça fait
qu'ils ont organisé une rencontre avec le député de l'époque, qui a fait son
travail, là, parce que, lui aussi, là, s'il
a organisé cette rencontre-là, là c'est parce qu'il le voulait, l'Internet
haute vitesse, là. Le député Roland
Richer, mon prédécesseur, il a fait la job auprès de son gouvernement, mais ça
n'a pas donné grand-chose, parce que, là, la réponse de Stéphane Bédard,
c'est :
«M. le directeur
général et secrétaire-trésorier, la présente fait suite à notre rencontre du
27 février dernier concernant votre projet d'accès haute vitesse dans la
municipalité régionale de comté [...] d'Argenteuil.
«Tel
que convenu, je vous réitère mon engagement à vous soutenir prioritairement
dans vos efforts d'améliorer l'accès haute vitesse dans votre MRC — puis
c'est là que ça se gâte, là.
«Un nouveau modèle
d'affaires est présentement en élaboration concernant le développement de
l'économie numérique, dont l'accès à
Internet haute vitesse sur [...] le territoire [de tout le] Québec. Ce nouveau
modèle d'affaires, attendu pour la
fin de juin — attendu
pour la fin de juin 2013, je vous reviendrai là-dessus, là — devrait mieux répondre à la fois à
l'expertise gouvernementale, à ses moyens financiers et aux besoins actuels de
la population.
«Dans le cadre de ce
repositionnement — donc,
on comprend que ça n'existe plus, là, ce qu'il y avait avant, là — il
nous fera plaisir de vous associer à la réflexion afin de pouvoir profiter
autant de votre expertise que de votre enthousiasme pour l'économie numérique.
«Je vous prie
d'agréer, M. le directeur général[...], l'expression de mes sentiments les
meilleurs.»
Mais
là je vous reviens à la lettre, là : attendu pour la fin juin, le nouveau
programme. Ça, c'est en 2013. Il y a eu des élections en avril 2014. Ça fait qu'en juin 2013 ça n'a pas eu
lieu; juillet non plus, août, septembre, et puis on connaît la suite. Et donc c'est pour ça que j'interpelle le
député de Labelle de ne pas oublier les petits bouts. Des fois, c'est
important de tout les mettre ensemble dans
leur ensemble, parce que ce bout-là est très important dans la version qu'il
nous a donnée sur le développement
Internet haute vitesse au Québec et principalement dans les Laurentides. Ça,
c'en est un exemple concret, M. le Président, et je vous dépose les
copies.
• (13 h 10) •
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député d'Argenteuil. Donc, un dernier bloc de quatre minutes. M. le député
de Saint-Jérôme.
M.
Bourcier : Oui, M. le Président. Mme la ministre, M. le député
d'Argenteuil, j'ai été très heureux tantôt que vous ayez parlé de notre magnifique salle de spectacle, le Théâtre
Gilles-Vigneault. Justement, pour mettre les choses en perspective, c'était un investissement de
19 millions annoncé par le Parti québécois en novembre 2013, par
justement mon collègue député de Labelle,
alors j'espère qu'on sera tous présents à célébrer son inauguration en décembre
prochain.
Non, mais, M.
le Président, je veux vous parler de la mine de niobium, à Oka, car c'est un
sujet qui revient, depuis des années,
dans cette région. Les agriculteurs du coin ainsi que la population sont bien
inquiets. Le site appartiendrait toujours
à la ville. Il est encore l'objet de discussion dans les Basses-Laurentides. On
projette même de l'exploiter après l'avoir décontaminé. L'UPA s'y
oppose, comme la MRC de Deux-Montagnes, le Parti québécois, le député du Bloc québécois, la députée de Mirabel et la CMM. Ce
projet avait été aussi critiqué par le BAPE au sujet des dangers pour
l'eau potable. En 2016, des possibilités de pénurie d'eau dans un rayon de
plusieurs kilomètres et la perte des valeurs des propriétés avoisinantes avaient été évoquées. Un budget de
1,4 million du ministère des Ressources naturelles serait versé dès cette année pour entamer des travaux de
réhabilitation du site, considéré comme étant un des anciens sites miniers
contaminés du Québec.
Alors, la
question est la suivante : Est-ce que le gouvernement compte accorder un
permis d'exploitation minière à Oka
malgré la possibilité aux MRC de délimiter les zones incompatibles avec
l'activité minière sur leurs territoires et malgré le désir de la
population, qui a clairement exprimé son opposition au projet?
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Labelle.
M. Pagé : Oui. Peut-être
juste pour les dernières deux minutes, bien, répondre à mon ami d'Argenteuil qu'effectivement il y a eu un 18 mois où nous
avons été au gouvernement, mais, depuis plus de trois ans, vous êtes là.
Alors, avez-vous refait l'annonce? Est-ce que les travaux sont faits?
Une voix : ...
M. Pagé :
Ah! Ça s'en vient. Alors, vous plaidez sur nos 18 mois, où on a retardé les
choses, mais que malheureusement, depuis 37 mois, il est en place, mais
il n'y a rien qui s'est passé, ce n'est pas grave.
La 117. Nous
allons avoir une rencontre très bientôt avec le ministre des Transports. Je
pense que votre attachée politique va
être avec nous. Je lance un cri du coeur, Mme la ministre, pour que vous
plaidiez avec nous pour les investissements qui ont été annoncés le
18 avril 2011 avec Norm MacMillan. On a eu exactement, je vous dirais, le
minimum que l'on attendait depuis des années, parce qu'il y a un comité qui est
en place depuis 2004, après maintes représentations
sur les 650 kilomètres de la route 117, de Montréal jusqu'aux confins de
l'Abitibi. Il y a un 60 kilomètres qui
est le 60 kilomètres qui est le plus meurtrier au Québec, quand je prends
juste le tronçon de 60 kilomètres, et ce qu'on demande finalement, c'est de réaliser ce qui avait été annoncé le
18 avril 2011, la poursuite des quatre voies entre Rivière-Rouge jusqu'à Labelle, les corrections de
courbe, et les voies auxiliaires de Lac-des-Écorces jusqu'à
Rivière-Rouge, et un boulevard à quatre voies à Lac-des-Écorces jusqu'à
Mont-Laurier. C'est ce que le milieu demande.
Pourtant, en
1973 jusqu'à 1976, le député libéral à l'époque, M. Roger Lapointe, qui a été
préfet, disait : Les plans d'une
route à quatre voies, là, jusqu'à Mont-Laurier, ils ont été présentés en 1974.
Alors, moi, ce que je vous demande 40
quelques années plus tard et après un engagement qui a été annoncé par votre
formation politique le 18 avril 2011 : Pouvez-vous finalement nous appuyer pour remettre en plan les travaux
qui avaient été annoncés par votre gouvernement le 18 avril 2011? Tout
ce qu'on demande, c'est de réaliser ce que vous aviez annoncé en 2011, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Labelle.
Une voix : ...
Document déposé
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député. Je dépose la lettre déposée par le député d'Argenteuil.
Conclusions
Donc, nous en
sommes maintenant aux dernières interventions. Mme la ministre, vous avez la
parole pour 10 minutes.
Mme Christine
St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Je reprends la balle au bond. Si cette annonce avait été faite en 2011, pourquoi est-ce
que vous ne l'avez pas réalisée entre
2012 et 2014? C'est la question que je vous pose. Mais, en même temps, je peux vous dire que, oui, c'est un
dossier sur lequel on se penche, et on analyse très bien la situation. Et je pense que, lorsque vous allez rencontrer mon collègue
le ministre des Transports, il va vous écouter sur la question de la
route 117.
Sur la
question de la salle de spectacle, oui, c'est vrai qu'elle avait été annoncée
par un gouvernement du Parti québécois, la salle de spectacle, mais c'était un accord de
principe. Alors, nous avons respecté cet accord de principe. Et je note que c'est le député de Labelle
qui avait été annoncer l'accord de principe, donc, la ministre de la Culture n'avait pas jugé bon de se déplacer pour faire l'annonce d'un projet d'une trentaine
de millions de dollars. Et ma collègue la ministre...
Une voix :
...
Mme
St-Pierre : C'est ma collègue la ministre de
l'Enseignement supérieur, qui était à
l'époque ministre de la Culture,
qui est allée confirmer le montant d'argent. Donc, c'est une oeuvre collective,
M. le Président, disons-le de cette manière, et on va être très heureux d'aller à l'inauguration de la salle
de spectacle. J'ai bien hâte. Sur l'autre dossier que vous avez évoqué,
on va prendre des informations, je n'ai pas d'information sur ce dossier-là.
Donc, on est
à la fin de cet échange, M. le
Président. Moi, je peux vous dire que
la région des Laurentides, d'abord, c'est
une région à laquelle je suis évidemment très attachée, c'est une région qui est absolument
formidable. Le premier ministre, lors de sa tournée, a fait plusieurs rencontres
avec des gens qui étaient très heureux, évidemment, de le rencontrer mais aussi de parler des dossiers de façon très
constructive. On n'était pas dans un mode où les gens étaient là de
façon agressive. Les gens parlaient de façon
très constructive. Oui, on a évoqué les questions des réseaux routiers. Je
pense que tout le monde est au courant qu'il y a un boom
démographique qui nous appelle vraiment à regarder ça, cette situation-là,
de plus près. On a fait des rencontres également
sur le plan des questions économiques. Il a rencontré les élus. Nous avons
rencontré des gens dans le milieu de l'éducation. Nous sommes allés dans
plusieurs endroits où on pouvait faire des constats sur les avancées et aussi
les projets, qu'est-ce qui est fait et qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour
faire en sorte que la région soit encore plus prospère.
L'activité économique est intense. Je l'ai dit
tout à l'heure, le taux de chômage dans la région des Basses-Laurentides a diminué, nous en sommes très, très
heureux, et c'est grâce à des investissements privés mais aussi grâce à l'appui du gouvernement dans certains investissements,
des investissements majeurs. Retenons la CSeries, parlons de Bell Helicopter, parlons de Nova Bus, parlons de Lion
également. On est vraiment en mode proactif sur le plan des investissements et nous voulons continuer,
surtout dans le domaine de l'innovation, à faire en sorte que les entreprises
puissent être à la fine pointe pour être plus compétitives. Nous avons aussi
une stratégie d'exportation, d'aider des entreprises
dans les Basses-Laurentides qui s'intéressent à l'exportation. Pensons à l'entreprise
Palmex, dont j'ai rencontré les
propriétaires lors d'une visite officielle à Cuba, qui ont des produits fort
innovants et qui veulent faire leur marque sur la scène internationale. Donc, ça, c'est très intéressant, là, on sent
l'énergie. La population est jeune. Il y a plein de projets. Les gens
étaient très heureux de nous accueillir, très heureux de nous voir. Et j'ai
senti qu'on comprenait que nous étions vraiment à l'écoute.
Nous allons
faire tout ce que nous pouvons, tout ce qui est en notre possible pour
améliorer la situation dans certains domaines.
On le reconnaît, il y a des endroits où il faut améliorer la situation, mais on
est proactifs. Prenons l'Internet haute vitesse, l'annonce de ma
collègue, de 100 millions de dollars, avec l'ajout du gouvernement
fédéral. Récemment, j'ai annoncé, sur la
protection des eaux dans les municipalités, des infrastructures en eau potable
avec le gouvernement fédéral. Là
aussi, on a fait une annonce fort importante, de plusieurs millions de dollars,
plusieurs projets. Il y a des projets aussi sur le plan régional, le programme FARR qui a été lancé par mon collègue. Je
suis en discussion avec les élus de la région pour établir les
priorités.
• (13 h 20) •
Nous allons
faire connaître les priorités très bientôt. J'ai fait déjà une première
rencontre. Nous allons en faire une autre
et nous allons faire connaître les priorités pour le programme FARR. La
première année, c'est 30 millions
de dollars, mais après ça le
programme FARR sera de 100 millions
de dollars. Donc, ça veut dire de l'argent aussi qui va entrer
pour des beaux projets.
L'activité touristique est essentielle. Je pense
à la route verte, d'ailleurs, qui était le sujet numéro un lorsque je suis arrivée comme ministre responsable des
Laurentides, et je pense que le dossier s'est réglé à la satisfaction de
tout le monde. Ce dossier-là, la route verte, c'est un dossier majeur pour
l'économie régionale pour faire en sorte que non seulement le tourisme, mais
aussi les gens qui font de l'activité de cyclisme puissent avoir accès à une
route qui est très sécuritaire et avoir
accès aussi à des activités le long de la route — personnellement, je ne fais pas de cyclisme,
mais je sais que les personnes qui en font adorent la route et la trouvent fort
intéressante — des
activités de ski l'hiver, des activités aussi culturelles.
Donc, c'est
une région qui est riche, c'est une région qui est belle, c'est une région qui,
dans les Basses-Laurentides évidemment,
récemment a vécu des moments difficiles, vit encore des moments difficiles,
parce qu'il va falloir évidemment se
reconstruire. Beaucoup de personnes ont dû quitter leurs foyers. Il y a des
pertes totales, des gens qui avaient des petits paradis, et ces petits
paradis ont été détruits par l'eau. Notre programme que nous avons annoncé
aujourd'hui — je
ne sais pas si c'est déjà annoncé ou ça va
être annoncé — sera
bonifié. L'aide gouvernementale sera bonifiée. Nous sommes là, nous avons été présents sur le terrain, et
j'ai été moi-même présente sur le terrain avec mes collègues. On a
rencontré les élus locaux. Et je veux saluer
encore une fois, en terminant, le travail des élus, le travail des bénévoles,
le travail de la Croix-Rouge, le
travail des médias aussi, qui sont là pour informer correctement la population
de la situation et comment la situation évolue, le travail des
militaires aussi, qui étaient dévoués, dédiés, qui travaillaient avec beaucoup,
beaucoup de concentration et qui
comprenaient qu'ils avaient un travail important à faire pour sauver... Dans le
cas d'Oka, c'était de vraiment
protéger les infrastructures d'eau potable, parce que, si ces
infrastructures-là avaient lâché, on aurait été obligé d'évacuer
1 000 résidences. Alors, on était proactifs sur le terrain. Oui, il y
a des dégâts, mais, si on n'avait pas eu cette aide-là, si on n'avait pas, tout
le monde, mis la main à la pâte, on aurait eu des dégâts encore plus
importants. Deux-Montagnes, Saint-Eustache; je suis allée à Saint-Placide, je
suis allée également dans le comté d'Argenteuil, à Saint-André-d'Argenteuil,
avec mon collègue aussi.
Donc, M. le
Président, je suis fière d'être ministre responsable des Laurentides. Le
premier ministre, lorsqu'il m'a confié ce
mandat, j'en étais très fière, parce que c'est une région à laquelle je suis
très attachée. Je ne suis pas native du coin, mais j'ai été longtemps dans la région, et c'est une région qui
est formidable et magnifique. Alors, je salue d'ailleurs les gens que... Il y a certainement des gens qui nous
écoutent aujourd'hui qui voient la belle collaboration avec mon collègue. Alors, sachez que les dossiers qui ont
été soulevés, ce sont des dossiers qui sont préoccupants pour nous et
sur lesquels nous travaillons d'arrache-pied.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Bertrand également pour
10 minutes.
M. Claude Cousineau
M.
Cousineau :
Oui. Merci, M. le Président. Je dois dire d'entrée de jeu que nous aussi, du
Parti québécois, nous sommes extrêmement
solidaires envers les personnes qui ont vécu les inondations dans les dernières
semaines puis surtout dans la région
des Basses-Laurentides. La ministre mentionne aussi que la région des
Laurentides, c'est une région qui est
riche, effectivement, mais c'est une région aussi où la pauvreté côtoie
quotidiennement la richesse. Donc, il faut faire attention. Il y a des
poches de pauvreté qu'on doit nécessairement, là... On doit s'occuper de ces
gens-là.
Alors,
pour la plupart des dossiers, M. le Président, qu'on a traités dans cette
interpellation, un mot est à retenir, je crois : sous-financement. En ce qui a trait aux organismes
communautaires, le budget déposé par le ministre des Finances, dans lequel on peut lire «80 millions
additionnels sur cinq ans», est nettement insuffisant, parce que c'est sur cinq
ans. Selon la Coalition des tables
régionales d'organismes communautaires, le CTROC, on parle de «comptabilité
créative». En réalité, le PSOC passe de
577 millions à 602 millions d'ici 2021‑2022. L'augmentation pour
cette année n'est que de 25 millions
pour l'ensemble du Québec, une indexation de 0,7 %. Nos organismes
communautaires dans les Laurentides doivent
poursuivre leur mission avec cette maigre augmentation, qui ne couvre même pas
l'augmentation du coût de la vie.
Notre région, la
région parrainée par la ministre, souffre doublement de ce sous-financement,
puisque, nous l'avons mentionné à plusieurs reprises, la croissance
démographique empire grandement la situation, fragilisant les services que ces organismes offrent à la
population, en particulier celle des Basses-Laurentides. Nous demandons à
la ministre de plaider en faveur des Laurentides pour un ajustement rapide.
M. le Président, il
en est de même pour la santé. Le député de Labelle, dans sa grande éloquence, a
démontré, chiffres à l'appui, que l'iniquité
interrégionale en santé est toujours d'actualité dans la région des
Laurentides. Le manque à gagner était
de 56,7 millions en 2015‑2016. On se souviendra que ce déficit était de
57 millions en 2012. Le ministre de la Santé d'alors, Réjean Hébert, sous un gouvernement du Parti québécois,
avait, grâce à un programme audacieux, ramené ce montant à 39 millions. Il prévoyait, sur un horizon de trois ans,
régler ce sous-financement pour les Laurentides. Depuis le retour du gouvernement libéral en 2014,
rapidement nous sommes passés à 68 millions en 2014‑2015. Nous
sommes présentement, comme je le disais auparavant, à 56,7 millions. Nous
sommes revenus au montant de 2011‑2012. C'est désolant. La ministre est
consciente que ce sous-financement prive les citoyens et citoyennes de services
en santé physique et mentale, en santé
publique, en déficience intellectuelle et physique. Il en est de même pour les
services offerts aux jeunes en difficulté et aux aînés vulnérables. Nous
constatons, M. le Président, qu'il n'y a pas de plan sérieux de rattrapage. Encore une fois, je rappelle à la
ministre qu'à cause de l'augmentation rapide de la population la demande
des services implique nécessairement l'injection de sommes supplémentaires, et
ce, très rapidement.
Dans
un autre domaine, M. le Président, est-il normal, M. le Président, que, dans
les Basses-Laurentides, l'accès à Internet
haute vitesse est encore déficient? On nous promet, budget après budget, des
programmes, des investissements, mais
les résultats sont absents. Plusieurs municipalités autour de Saint-Jérôme,
dans les Laurentides et Lanaudière, ont des zones non couvertes. La ministre, nous l'espérons, interpellera sa
consoeur la ministre du Développement économique. C'est une question d'optimisation des services et
une question de sécurité. Ces citoyens ne méritent pas d'être traités
comme des citoyens de seconde zone.
M.
le Président, mon confrère de Saint-Jérôme, ce Jérômien de coeur, a plaidé pour
une bonification des budgets concernant
le réseau routier. Le réseau actuel ne répond plus adéquatement à
l'augmentation du nombre de véhicules. L'élargissement
de la 50, on l'a dit, à quatre voies est incontournable. Le parachèvement de la
13 et de la 19 est attendu depuis
plusieurs années. La 15 est tous les jours congestionnée. Des investissements
majeurs sont nécessaires. L'autoroute des
Laurentides, la 15, est plus qu'à pleine capacité sept jours par semaine aux
heures de pointe. Il faut une amélioration du transport en commun dans
l'axe nord-sud, évaluer la possibilité d'élargir la 15 à quatre voies jusqu'à
Saint-Jérôme et considérer, dans la même
optique, le désengorgement, le parachèvement de l'autoroute 13 entre Boisbriand
et Mirabel. La région demande, depuis
longtemps, de finir la 13. En fait, depuis la création de l'aéroport
international, le tourisme souffre de
cette situation. L'autoroute 19 aussi se doit d'être parachevée. La Coalition
19 a eu des engagements du ministre des Transports dernièrement. Espérons
que ce dossier, qui traîne depuis longtemps, va se régler. Le budget annuel
pour l'exercice financier 2016‑2017 montre une diminution de 52 millions
au niveau des transports.
Je
dépose ici, M. le Président, les communiqués de presse du ministère des
Transports qui mentionnent que les investissements
cette année sont de 189 millions, alors qu'ils étaient, l'année dernière,
de 242 millions de dollars dans les Laurentides. Alors, je dépose
ce document.
Une
des façons d'améliorer rapidement les déplacements des personnes sur le
territoire des Basses-Laurentides est de
revoir de fond en comble les ententes de service en transport collectif entre
les différents organismes. Le ministre des Transports doit revoir, M. le
Président, les barèmes de financement pour que les services soient offerts le
long de la route 117 entre Prévost jusqu'à
la rivière des Mille Îles sans contrainte. Nous comptons sur la ministre
régionale pour qu'elle rappelle à son confrère l'importance de ce
dossier.
• (13 h 30) •
Je
rappelle qu'il est difficile de passer d'une municipalité à l'autre. Les
territoires sont indépendants en ce qui a trait à la gestion du
transport collectif. J'ai donné des exemples à la ministre de situations
problématiques qui causent de sérieux problèmes aux utilisateurs, aux aînés,
aux jeunes, aux personnes à mobilité réduite. Tous se plaignent.
Je dépose, si vous voulez, M. le Président, ici
la pétition de 700 jeunes concernant le transport collectif.
Le ministre
des Transports doit rapidement donner des consignes claires à ces organismes et
surtout leur donner des moyens
financiers supplémentaires pour qu'ils puissent mettre en place les mesures
appropriées afin d'améliorer les déplacements
des usagers. Une parfaite interconnexion entre les municipalités est la clé du
succès. C'est la responsabilité du ministère des Transports d'y voir.
M. le
Président, dans le domaine du pipeline Énergie, la position du Parti québécois
est très claire, elle va dans le sens de la plupart des décideurs des
MRC et des municipalités.
Je dépose
ici, M. le Président, le procès-verbal du conseil de la MRC d'Argenteuil ainsi
que le mémoire déposé par la MRC d'Argenteuil concernant le pipeline. Ce
sont des mémoires et puis des résolutions de conseil qui démontrent clairement
que les gens de la MRC sont contre.
Nous sommes
contre la mise en place de cette infrastructure sur le territoire du Québec. Le
passage de ce pipeline dans les
terres, pour la plupart agricoles, de Lanaudière et des Basses-Laurentides,
parce que nous parlons ici des Basses-Laurentides, est inacceptable. Nos
considérations sont, avant tout, des considérations environnementales. Les
risques environnementaux sont énormes. Un
bris pourrait, par exemple, engendrer de lourdes conséquences sur la nappe
phréatique et polluer bon nombre de
ruisseaux et de rivières. Personne ne veut de ce pipeline dans la région, M. le
Président. Il est un risque majeur
pour l'environnement. Son parcours passe par plusieurs villes des
Basses-Laurentides et des zones où se sont produites des inondations ces derniers jours. Un déversement pétrolier
serait catastrophique pour l'approvisionnement en eau potable de la région. Le maire Denis Coderre,
qui représente la CMM, et les dirigeants de 82 villes n'en veulent pas.
Le mémoire de la MRC d'Argenteuil n'en veut pas non plus. Par résolution
unanime, le préfet et les maires ont dit non.
Comme le fédéral peut agir unilatéralement dans
ce dossier, est-ce que le gouvernement du Québec va s'en laver les mains et regarder encore passer la
parade sans rien dire? Une décision sera prise en 2018 dans ce dossier.
Fera-t-on fi du désir de tous les élus et de
la population? Nous demandons à la ministre régionale des Laurentides de
joindre sa voix aux citoyens et aux
citoyennes des Basses-Laurentides et de s'opposer à ce pipeline. Si on tente de
transférer sa responsabilité sous le
gouvernement fédéral en précisant que la décision finale appartient à l'Office
national de l'énergie, alors il faudra revendiquer nos droits fermement
en se basant sur le principe de la non-acceptabilité sociale dans les
Basses-Laurentides. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Bertrand.
Documents déposés
Concernant le dépôt de vos quatre documents, je
vais déposer le premier, donc les communiqués de presse concernant la
programmation routière 2017‑2019 en date du 3 mars 2017. Concernant le dépôt
d'une pétition, en fait, et je me réfère à
la jurisprudence, à la décision 162/8, ce n'est pas l'endroit pour déposer la
pétition, donc je ne déposerai pas la
pétition. Et je dépose également le procès-verbal du conseil de la MRC
d'Argenteuil tout comme le mémoire présenté par la MRC d'Argenteuil à la commission de l'environnement, mandatée par la
Communauté métropolitaine de Montréal.
Donc, merci à vous tous pour votre
collaboration.
Et, compte
tenu de l'heure, je lève la séance, et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 13 h 34)