(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Auger) : À l'ordre,
s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre les consultations
particulières et auditions publiques
sur le projet de loi n° 121, Loi augmentant l'autonomie et les
pouvoirs de la Ville de Montréal, métropole du Québec.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Hardy
(Saint-François) est remplacé par Mme Montpetit (Crémazie); M. Rousselle
(Vimont) est remplacé par Mme Melançon (Verdun); M. Gaudreault
(Jonquière) est remplacé par Mme Fournier
(Marie-Victorin); et Mme Richard (Duplessis) est remplacée par Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve).
Auditions (suite)
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup. Donc, avant de débuter, je souhaite maintenant la bienvenue
aux représentants de l'Institut de politiques alternatives de Montréal.
On s'excuse pour le retard, donc, on dépend des travaux du salon bleu.
Donc, je vous
rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre présentation, par la suite il y a une période d'échange avec les trois groupes
parlementaires. Donc, dans un premier temps, bien vouloir vous identifier, et par
la suite vous pourrez commencer votre présentation.
Institut de politiques
alternatives de Montréal (IPAM)
Mme
Trépanier (Marie-Odile) : Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre, Mmes et MM. les députés. Je vous remercie de nous offrir le plaisir de vous
retrouver, après avoir présenté déjà un premier mémoire de l'IPAM sur
le projet de loi n° 122.
Mon nom est
Marie-Odile Trépanier, je suis ancienne professeure d'urbanisme, à la retraite.
Je suis accompagnée de Michel
Gariépy, ancien doyen de la Faculté d'aménagement de l'Université
de Montréal, et de Louise Roy,
ancienne présidente de l'Office de
consultation publique de Montréal. Nous sommes tous les trois membres du C.A.
de l'IPAM. Et nous sommes accompagnés aussi de Spiro Metaxas, qui est
agent de recherche à l'IPAM.
L'IPAM est un organisme citoyen dont le but
est de favoriser les échanges dans les domaines de l'aménagement, de l'urbanisme, du développement durable et de la
démocratie locale. L'IPAM organise principalement des débats, des agoras métropolitaines, des tables rondes. Par
exemple, l'IPAM a tenu deux activités sur le sujet qui nous intéresse aujourd'hui, d'abord un forum qui a réuni près de
150 personnes, le 30 novembre dernier, sur le thème Montréal
métropole : le rôle de la société civile et des citoyens
vers une gouvernance collaborative, et, le 30 janvier dernier, on a
tenu une table ronde qui a regroupé une
trentaine de personnes pour discuter des deux projets de loi qu'à ce moment-là
on avait en main, les projets de loi
n° 121 et n° 122. Et vous allez pouvoir trouver les procès-verbaux de
ces deux rencontres en annexe de notre mémoire.
Alors, je cède maintenant la parole à Michel
Gariépy.
• (11 h 40) •
M. Gariépy
(Michel) : Oui, merci. Alors, le projet de loi et l'entente-cadre
Réflexe Montréal constituent un pas de plus
dans la reconnaissance de la spécificité montréalaise et de son rôle. Les
nouveaux pouvoirs et collaborations qu'il prévoit sont les bienvenus.
Toutefois, nous avons quelques préoccupations sur leur portée.
En premier lieu, le territoire de la métropole
versus la ville de Montréal. Le projet de loi et l'entente visent essentiellement la ville de Montréal. Le projet de
loi propose de changer le titre de la charte de Montréal par Loi sur la métropole du Québec, mais qu'est-ce que la
métropole du Québec? Est-ce la ville de Montréal? Pour nous, la
métropole inclut aussi la région
métropolitaine, un ensemble complexe d'institutions municipales réunies au sein
de la Communauté métropolitaine de
Montréal, à l'échelle régionale, et au sein de l'agglomération, à l'échelle de
l'île de Montréal, d'où les recommandations
que nous formulons à cet égard, premièrement, de ne pas remplacer le titre de
la Charte de la Ville de Montréal par celui de Loi sur la métropole du
Québec. Nous proposons de conserver le titre de Charte de la Ville de Montréal, tout comme ce qui a été reconnu pour
Québec dans la loi n° 109. Deuxièmement, il faudrait élargir
certains pouvoirs, dont celui d'exiger du
logement abordable, à l'ensemble des municipalités ou à tout le moins à celles
de la CMM. Par exemple, pourquoi ne
pas accorder le pouvoir d'exiger du logement abordable dans un projet
résidentiel à toutes les municipalités
de la CMM, considérant que le logement social fait partie des responsabilités
de la CMM? Troisièmement, poursuivre les travaux pour l'élaboration
d'une vision d'ensemble de l'entité métropolitaine englobant la CMM.
Les mesures qui sont
proposées dans le projet de loi, si elles étaient appliquées à la seule ville
de Montréal, pourraient poser des problèmes de compétition entre municipalités.
Aussi, à l'heure actuelle, le fait que la région métropolitaine soit toujours
divisée en cinq régions administratives demeure un problème majeur.
Dans cette
foulée, il faudrait bien situer la métropole dans le préambule même du projet
de loi. Montréal, dans l'article 1 de
sa charte, est déjà reconnue comme la métropole du Québec et un de ses
principaux acteurs en matière de développement
économique. Par contre, l'ajout dans la loi d'un préambule qui définirait plus
clairement la métropole et les objectifs
poursuivis nous apparaît essentiel. Alors que l'article 4 de la loi
n° 109 sur Québec en définit les caractéristiques de capitale nationale, pour Montréal, c'est
l'entente-cadre où l'on retrouve un préambule faisant état de ces atouts.
Selon nous, une grande partie de ce préambule devrait figurer dans le projet de
loi lui-même — nous
précisons dans notre mémoire les attendus de l'entente-cadre qui devraient être
retenus dans le projet de loi — mais surtout le préambule doit être bonifié pour rappeler que Montréal est
le noyau central d'une région métropolitaine plus vaste et que Montréal
est un gouvernement démocratique proche de
ses citoyens et riche de ses milieux de vie. Notre mémoire contient
quelques propositions de bonification.
Mme Roy (Louise) : Alors, de mon
côté, je vais vous parler de la vie démocratique à Montréal.
Cette vie
démocratique montréalaise se présente comme un système complexe de pouvoirs et
d'influences placé dans un équilibre
fragile et porté non seulement par les élus montréalais, mais aussi par des
institutions, une société civile organisée
et des citoyens qui ont à coeur la qualité de vie à Montréal et le
développement durable de la ville. Ce système donne une chance à tous et chacun de faire entendre son point de vue sur
des projets urbains et des politiques publiques au moment de prendre une
décision. Si on touche à une pièce du système, il faut revoir l'équilibre
général.
Le projet
de loi n° 121 ne parle pas de la
contribution de la société civile et
des citoyens à la prise de décision, et, au contraire, l'abolition du référendum dans le projet de loi n° 122
vient modifier l'équilibre d'une gouvernance collaborative originale, un
équilibre démocratique qu'il faudrait bonifier plutôt qu'affaiblir.
La seule possibilité du recours à l'approbation
référendaire s'avère être un instrument puissant qui incite à l'amélioration
des projets urbains. Dans l'hypothèse où cette possibilité est utilisée par une
poignée de citoyens au détriment des intérêts de la collectivité, à Montréal,
les élus peuvent assurer la prise en compte de l'intérêt général en recourant à une consultation publique par l'Office
de consultation publique de Montréal. Le rapport de la consultation est
alors remis au conseil municipal, qui conserve toute sa latitude de décideur et
la possibilité légale de demander un référendum tombe dans ces circonstances.
Il y a donc
une complémentarité, un équilibre des influences et des pouvoirs dans le cheminement
décisionnel entre la possibilité d'un recours référendaire et le renvoi pour
examen devant l'OCPM selon l'article 89 de la charte. S'il y a abolition
complète de l'approbation référendaire en urbanisme sur le territoire de
Montréal, sans contrepartie, l'équilibre est
rompu au détriment des citoyens. Quel serait alors l'incitatif pour soumettre
un projet à l'office? La discrétion du conseil de ville ou les seules
demandes de promoteurs désireux d'améliorer leurs projets ou de s'assurer de
leur acceptabilité sociale? L'accélération
de la prise de décision risque d'être le critère qui broie tous les autres, et
on serait justifié de le croire.
En
conséquence, nous recommandons que la procédure d'approbation référendaire soit
maintenue à Montréal. Et, si le
législateur devait, de son côté, maintenir son projet d'abolir l'approbation
référendaire, il devrait renforcer l'OCPM, notamment en précisant dans la loi même que tout projet structurant, tel
que décrit à l'article 89 de la Charte de la Ville de Montréal, doit obligatoirement être soumis à une
consultation publique de l'OCPM. Cette obligation d'un examen par
l'office devrait aussi s'appliquer à toute dérogation majeure des règlements
d'urbanisme de type projet particulier de construction et à toute modification
au plan d'urbanisme par programmes particuliers d'urbanisme.
• (11 h 50) •
Mme
Trépanier (Marie-Odile) : Dernier point : le patrimoine. Nous
sommes particulièrement préoccupés en matière
de gestion des sites patrimoniaux du Mont-Royal et du Vieux-Montréal. La
reconnaissance par le gouvernement du Québec
de ces sites patrimoniaux avait reflété l'importance nationale de ces sites. La
délégation des pouvoirs d'autorisation du
ministre, telle qu'envisagée, nous apparaît beaucoup trop générale, malgré les
exceptions. Nous craignons qu'elle ne conduise
à un certain désengagement de la part du gouvernement. Ces sites comptent, par
exemple, d'importants aménagements
paysagers qui ont une valeur patrimoniale inestimable et une grande portée pour
la qualité du milieu de vie des
citoyens. Ce ne sont donc pas que des dossiers administratifs, leur gestion
requiert l'implication et la collaboration de tous les acteurs publics,
des propriétaires, des citoyens et de la société civile selon une vision
d'ensemble et une démarche intégrée.
Nous recommandons par conséquent de retirer la
délégation prévue à l'article 26. Nous sommes conscients que certains
irritants peuvent gêner l'action de la ville, mais nous croyons qu'ils peuvent
être réglés par des ententes administratives ou par l'application de la loi
actuelle du patrimoine culturel.
Un autre
sujet qui nous préoccupe, c'est le Conseil du patrimoine. C'est une instance
importante dans le système décisionnel de la ville en matière de
patrimoine. Sa reconnaissance dans la charte de Montréal a été demandée par les
Montréalais et elle constitue un gage de
pérennité. Nous recommandons donc de conserver dans la Charte de la Ville
de Montréal les dispositions concernant le Conseil du patrimoine.
Et là j'attire votre attention à la
page 12, il y a une petite erreur dans les recommandations, on doit
changer de paragraphe. Si, malgré nos
recommandations précédentes, le législateur veut maintenir la délégation prévue
à l'article 26, nous
recommandons de renforcer les mécanismes décisionnels, qui nous apparaissent
beaucoup trop légers, par exemple rendre obligatoires la consultation et
l'émission d'un avis du Conseil du patrimoine de Montréal pour tout projet d'intervention dans les sites patrimoniaux
déclarés, clarifier les modalités par lesquelles la ville serait liée par les
plans de conservation du ministre, concevoir un mécanisme
de suivi rigoureux et continu de la part du ministre en s'inspirant de la loi
actuelle du patrimoine et insérer un mécanisme d'appel des décisions de la
ville pour les citoyens.
Nous nous inquiétons aussi de la sous-délégation
qui est prévue des pouvoirs au comité exécutif de la ville, telle qu'envisagée
dans le projet de loi, parce qu'encore une fois elle nous paraît beaucoup trop
large. Elle devrait être considérée de façon très exceptionnelle et limitée à
des aspects mineurs.
Nous voulons aussi mentionner que nous sommes
préoccupés par la possibilité d'abolir les trois conseils consultatifs autres que le Conseil du patrimoine
et nous demandons que... Nous considérons qu'ils ont démontré leur
utilité jusqu'à présent sur des problématiques d'actualité et qu'ils le
demeureront à l'avenir, donc nous souhaitons que le projet de loi n° 121
en protège la pérennité. Merci beaucoup.
Le Président
(M. Auger) : Merci, oui. Merci pour votre présentation. Nous
allons débuter la période d'échange. M. le ministre, pour
12 min 30 s.
M. Coiteux :
Oui, merci. Heureux de vous retrouver. On avait déjà eu des discussions, qui
vont se recouper jusqu'à un certain
point, aujourd'hui, par rapport au projet de loi n° 122 et le projet de
loi n° 121, mais je vais commencer par un qui ne se recoupe pas vraiment, qui est celui du
préambule, dont vous avez parlé. Vous n'êtes pas les seuls, d'ailleurs, à
nous avoir dit : Il faudrait qu'il y
ait un préambule. Je sais que dans le mémoire vos précisez quels sont les
attendus que vous souhaiteriez voir
dans ce préambule, mais pouvez-vous juste nous dire pourquoi c'est important,
le préambule, qu'est-ce que ça va avoir comme impact, comme effet?
Le Président (M. Auger) :
M. Gariépy.
M. Gariépy
(Michel) : Bien, écoutez, il y a question de la métropole. Qu'est-ce
qu'on entend par «métropole»? Il nous semble que le territoire n'a pas
suffisamment de place s'il n'y a pas un préambule qui dit clairement quel est
ce territoire, qui interpelle aussi la CMM. Alors, je dirais, c'est
essentiellement ce point-là. Je ne sais pas si tu veux...
Le Président (M. Auger) :
Mme Trépanier.
Mme Trépanier
(Marie-Odile) : Et l'autre point, c'est la question de la vie
démocratique à Montréal. Si vous regardez
l'exemple de Toronto, à Toronto, il est mentionné qu'il doit y avoir une
collaboration entre tous les acteurs publics, il est mentionné aussi que la ville est imputable et responsable, et
d'ailleurs il y a tout un chapitre dans la loi de Toronto là-dessus.
Pour Montréal, ça nous paraît important de rappeler ça.
M. Gariépy (Michel) : Et de
l'intégrer, et de l'intégrer au projet de loi.
M. Coiteux : Sur l'assise
territoriale, je veux juste partager avec vous les difficultés très pratiques
de définir formellement pour l'ensemble des
dispositions de la loi ou l'ensemble des dispositions de l'entente-cadre un
territoire donné, la raison étant que les
différents pouvoirs, en vertu de nos lois, ne s'exercent pas nécessairement
toujours au même niveau. Parfois,
c'est vraiment la ville centre. Dans certains cas, les pouvoirs sont exercés au
niveau de l'agglomération. Notamment
les pouvoirs de nature économique, ce sont des pouvoirs d'agglomération.
Lorsque, dans l'entente-cadre, on précise une dévolution sur
l'habitation, c'est l'agglomération. Mais il y a d'autres dispositions qui ne
touchent pas l'agglomération, qui ne
viennent pas modifier les lois qui régissent le fonctionnement des villes
liées, par exemple, ou les devoirs et
les obligations des villes liées, les pouvoirs des villes liées. Donc, ça
devient difficile de donner cette assise territoriale.
Je comprends
que, dans un monde idéal, on referait tout ça, là, on referait la gouvernance
de l'agglomération, on referait la
gouvernance de la CMM, mais ce serait un projet beaucoup plus... Ce n'est pas
juste ambitieux, là, je dirais. Oui, ambitieux, mais aussi beaucoup plus
complexe et long.
Mme Trépanier
(Marie-Odile) : Oui. En
effet, notre recommandation n'est pas de remplacer la ville de Montréal par la communauté métropolitaine. Notre
recommandation est à l'effet que certains pouvoirs devraient être élargis à
plus que la ville de Montréal et aussi de
bien voir comment chacun des pouvoirs peut s'appliquer et comment ça peut
avoir, des fois, des effets négatifs ou des
effets positifs, donc une analyse peut-être un peu plus poussée. Mais je
présume que, dans les plans et les
ententes qui vont suivre, vous allez reprendre cette question. Mais aussi une
de nos préoccupations, c'est que vous continuiez à travailler dans cette
perspective et que vous intégriez de plus en plus l'ensemble de la région dans
toutes ces démarches.
M. Coiteux : En tout cas, on prend
en note, je prends en note certainement. C'était simplement pour partager des
difficultés très pratiques sur les lois qui sont modifiées, sur les pouvoirs
qui sont octroyés.
Dans le milieu municipal, dans le monde
municipal, honnêtement, on est toujours en loi modificative, hein? Pour repartir à zéro, il faudrait abroger des
milliers, et des milliers, et des milliers d'articles de différentes lois qui
sont tous liés d'une manière assez complexe.
Peut-être qu'un jour il faudra le faire, là, mais ça prendra quelques mandats
de gouvernement pour arriver à la fin de l'oeuvre.
Mme Trépanier (Marie-Odile) : ...étudier
ça, M. le ministre.
M.
Gariépy (Michel) : Mais de là l'intérêt d'un préambule qui dit
clairement... qui énonce des principes et auquel on peut recourir pour,
justement, obtenir...
M.
Coiteux : Vous n'êtes pas les seuls, vous n'êtes pas les premiers à
nous le dire, puis on en prend bonne note. Je pense même que le maire de Montréal aussi... En tout cas, mes échos,
c'est qu'il va probablement vouloir que certaines choses soient énoncées
aussi au départ. Donc, certainement qu'on va prendre en considération
l'ensemble des propositions qui nous sont faites, parce que ça a beaucoup de
sens.
Je me permettrais de revenir au sujet des
référendums, la question de la liberté de les tenir ou non, parce que ce n'est pas les abolir, là, vous le savez, je
pense, qu'il n'y a pas d'abolition de référendum qui est proposée par le
projet de loi n° 122, c'est la liberté
de les tenir ou non moyennant un certain nombre de circonstances, et en
particulier la présence de mécanismes de consultation robustes, là,
faute d'un meilleur terme. Mais on va les préciser, ces termes-là, avec des
balises.
Mais j'ai
bien entendu que c'est votre préférence, le maintien du système actuel,
peut-être avec des modifications, si je me rappelle bien, peut-être un
élargissement de la zone des gens qui seraient appelés à être dûment informés
et consultés, peut-être d'autres règles de seuil, peut-être, des choses du
genre. Je comprends que votre préférence serait de maintenir ça même avec des modifications, mais — puis je reprends cette discussion que nous
avions eue — c'est
un exercice de confiance et de dévolution de
pouvoirs, de reconnaissance des compétences des administrations locales.
On les appelle les gouvernements de
proximité dans le projet de loi n° 122. Et on se dit qu'une fois qu'ils
sont élus... Oui, puis on veut de la participation citoyenne aux
décisions, c'est certain, puis c'est ça qu'on veut promouvoir dans le modèle.
Mais, une fois que les gens sont élus, ils ont des arbitrages à faire. Il y a
toujours des intérêts contradictoires, il y en a toujours, il y en a toujours.
Nous, s'il
fallait qu'on ouvre des registres à chaque fois qu'on s'obstine sur un sujet, à
l'Assemblée nationale, on n'en
finirait plus, là. Les gens, ultimement, peut-être moins qu'il y a 50 ans,
je ne sais pas, il y a un peu de cynisme dans notre population,
malheureusement, mais ils nous font confiance, ultimement, pour faire les bons
arbitrages. Et la question que je me pose
sans cesse quand j'entends ça, de dire : On ne peut pas faire confiance
aux élus municipaux pour faire ces arbitrages-là, il faut maintenir
l'épée de Damoclès du référendum, même si on a des bons mécanismes de
consultation en amont... Bien, j'ai du mal à la comprendre. J'ai du mal à
comprendre pourquoi nous, à l'Assemblée nationale,
on serait très bons pour faire ces arbitrages-là sans qu'il y ait des registres
qui soient ouverts, mais, à l'échelle municipale, il faut absolument que
des registres soient ouverts dans toute circonstance. Je ne sais pas.
J'aimerais ça poursuivre le dialogue avec vous sur cette question-là parce que
ça m'interpelle.
• (12 heures) •
Mme Roy
(Louise) : Oui. Écoutez, M. le ministre, moi, ma réaction ce serait
celle de quelqu'un qui a entendu des promoteurs,
des citoyens aussi venir réclamer des règles claires, précises, qui sont
prévisibles, et donc, dans la mesure où on se les approprie, on sait
comment faire pour influencer les décisions. Et, dans ce contexte-là,
évidemment, la possibilité d'aller en
approbation référendaire est une règle qui est très claire, pour l'instant.
Puis effectivement je pense que la
position de l'IPAM, c'est de dire : Il faudrait être en mesure de
l'améliorer, pas nécessairement de le garder tel qu'il est actuellement. Mais le simple fait que le
référendum existe et que ce pouvoir-là est octroyé aux citoyens, ça a des
conséquences extrêmement importantes sur la manière dont les autres
acteurs se comportent. Et on a été témoins dans plusieurs circonstances,
effectivement, de promoteurs qui sont allés chercher des points de vue des
citoyens pour faire en sorte que leurs projets s'améliorent, leurs projets
soient plus acceptables parce qu'ils se retrouvaient dans un contexte où il y
avait certaines règles qui étaient puissantes, comme le référendum.
Et le sens de
notre intervention, c'est de dire : Si le référendum est enlevé, il faut
que les règles du jeu deviennent claires
aussi et qu'il y ait la possibilité de faire en sorte que les citoyens puissent
donner leur opinion dans un contexte où ils savent que ça va se faire par l'Office de consultation publique, qu'il y
a des règles qui sont connues, qu'il y a des règles qui sont
prévisibles. On peut même leur donner un coup de main pour qu'ils puissent se
préparer à venir témoigner, là. Je veux
dire, moi, je le fais ici, là, pour la première fois devant vous puis je
m'aperçois que c'est impressionnant, alors j'imagine que, quand les gens
le font en consultation publique, c'est la même chose.
Alors donc, l'idée de base, c'est des règles
claires, autant pour les promoteurs que pour les citoyens, que pour les institutions, prévisibles, crédibles, qui font en sorte qu'on sait comment se
comporter pour influencer. Et le référendum joue un rôle majeur dans ce système
de règles claires là. Si on l'enlève, il faut qu'il soit remplacé par quelque
chose.
M. Gariépy (Michel) : Et je
rajouterais un point, un qualificatif : Des règles pérennes aussi, parce
qu'on a vu dans l'histoire de Montréal
comment des politiciens qui avaient des visions très différentes du rôle que
pouvait avoir la société civile ont
modifié les mécanismes ou les ont abrogés, d'où l'inscription dans la charte de
Montréal qui a été faite de l'existence de l'office de consultation.
Alors, cette question de règles stables est extrêmement importante pour la vie
démocratique à Montréal.
Mme Roy
(Louise) : Oui, effectivement, ça aussi, c'est un des éléments qui revient, y compris dans la
bouche des promoteurs : il faut que ça puisse durer un certain temps. Ça
fait partie de la crédibilité de ces règles-là.
Le Président (M. Auger) : Deux
minutes.
M. Coiteux : Il nous reste deux minutes. Qu'est-ce qui manquerait ou... Parce que l'Office
de consultation publique de Montréal,
honnêtement, dans plusieurs interventions qu'on a eues, particulièrement à
l'égard du projet de loi n° 122, ça
a été cité en exemple, ça a été montré comme un exemple
par plusieurs. Qu'est-ce qu'il lui manquerait, à cet office-là, en
termes de responsabilités ou en termes de fonctionnement pour qu'il puisse se
substituer au moins en partie à l'épée de Damoclès des référendums?
Mme Roy
(Louise) : Mais c'est déjà le cas, M. le ministre, c'est déjà le cas parce
que, dans la loi, il est prévu
que, l'office, quand le conseil municipal
renvoie un dossier à l'office qui serait soumis à l'approbation référendaire, la possibilité d'aller
en référendum tombe, c'est la consultation par l'Office de consultation publique qui tient lieu, hein, qui remplace le référendum,
et, dans ce contexte-là, le conseil municipal a toute sa latitude, par la suite, pour prendre la décision. L'office n'a pas de pouvoir décisionnel, l'office est consultatif, alors il remet
un rapport, qui s'en va au conseil municipal, et là les élus ont toute
la marge de manoeuvre pour décider ce qu'ils souhaitent. C'est déjà présent.
Alors, c'est
pour ça qu'en tout cas moi pour une, j'ai été un peu surprise de voir le
débalancement du système, parce que les élus, ils ont cette possibilité-là.
Maintenant,
si vous enlevez le référendum... Actuellement, le recours à l'office est discrétionnaire,
c'est : Le conseil municipal
«peut» confier à l'office. Mais là l'idée, c'est qu'il faudrait que ce soit
«doit». Si le référendum saute, il faudrait que ce soit «doit» qu'on... Et là notre mémoire suggère d'ailleurs
que ce «doit»-là puisse s'appliquer à des projets structurants, à ce
qu'on appelle les programmes particuliers d'urbanisme...
Le Président (M. Auger) : Merci,
Mme Roy.
Mme Roy (Louise) : ...et qui sont
des documents qui restructurent, réorganisent un territoire, souvent des territoires stratégiques. Et il y a
un autre élément, là, qu'on appelle... un autre document qu'on appelle le
PPCMOI qui est une autre histoire, là. Mais les deux choses majeures,
c'est les projets structurants et les programmes particuliers d'urbanisme.
Le Président (M. Auger) : Merci.
Nous allons maintenant poursuivre avec l'opposition officielle. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve,
pour 8 min 25 s.
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Bonjour à vous tous. J'aimerais ça qu'on puisse
continuer cette... c'est pour ça que je
vous ai laissé finir, là, votre explication. Je trouve ça intéressant parce qu'hier on a eu cette même discussion
avec un autre groupe, et la question du ministre était similaire.
Mais je
reprends une phrase dans votre mémoire : «Pour pallier ce problème, dans
le cas de Montréal, il faudrait remplacer
l'obligation référendaire par l'obligation de soumettre ces projets à
[l'OPCM].» C'est exactement... c'est un peu ce qu'on a entendu hier de la part du FRAPRU. Je veux juste... Puis je
veux faire le lien quand vous dites : «À Montréal, les PPU,
lorsqu'ils proviennent des arrondissements, peuvent — peuvent — être
soumis à l'OCPM, mais pas nécessairement — ce que vous venez de nous expliquer. Cette
question devrait être clarifiée, car l'importance des PPU est telle
qu'ils devraient toujours être soumis obligatoirement à l'OCPM.»
Pouvez-vous
nous donner un exemple — il n'y a rien de mieux que les exemples concrets, là — d'un
projet qui modifie le PPU, mais qui ne vient pas nécessairement à
l'OCPM?
Mme Roy
(Louise) : Bien, je pense
qu'il y en a eu un tout récemment, à Montréal,
là, il y avait... C'est-à-dire
l'arrondissement Villeray proposait de réorganiser toute une section de la rue
Jarry et avait préparé un programme particulier
d'urbanisme pour le redéveloppement de ce secteur-là. Alors, c'est resté... La consultation publique a été faite par l'arrondissement. Et là,
bien, à ce moment-là, c'est les règles de l'arrondissement qui s'appliquent, et
pas les règles nécessairement de l'Office de consultation publique. Et, si vous
voulez...
Mme
Poirier : Je vous
arrête là. À ce moment-là, est-ce que ce n'est pas là qu'il faudrait bonifier les règles, au lieu
de les bonifier ailleurs?
Mme Roy (Louise) : Vous voulez dire
bonifier les règles de l'arrondissement?
Mme
Poirier : Bien, ce
que vous dites, c'est que c'est les règles de consultation de l'arrondissement. Est-ce que ce n'est pas là qu'on devrait modifier la règle pour
introduire une forme de consultation peut-être différente, je ne sais pas, ou qu'on devrait donner un pouvoir accru aux citoyens
à ce niveau-là, au lieu de... Parce
que l'OCPM, là, on s'entend, là,
c'est gros, là, puis c'est des gros projets qui vont là. La modification d'un
bout de rue localement, il me semble que ça devrait se faire de façon
locale.
Mme Roy (Louise) : Mais ça, ça se
fait déjà aussi, ça se fait déjà. Tantôt, je vous parlais d'un programme
particulier d'urbanisme qui concerne une bonne section du territoire de
l'arrondissement, là. Quand c'est des petits projets,
c'est déjà réglé en arrondissement. Quand c'est des programmes particuliers
d'urbanisme, bien là ce qu'on dit, nous, c'est que c'est des documents
qui sont extrêmement structurants, et ils devraient éventuellement revenir à
l'Office de consultation publique.
Mais ce que
vous dites : Est-ce qu'il y a moyen d'améliorer les règles de consultation
dans les arrondissements? Sûrement
qu'il y a moyen de le faire. L'intérêt
de l'office, c'est qu'on a effectivement un budget pour faire la consultation publique,
on a maintenant une histoire, on a des outils, et donc ça va plus... puis on a même des réseaux pour faire
en sorte que les gens soient informés rapidement
qu'il y a consultation publique, donc, en un sens, on gagne du temps. Mais il y
a moyen de travailler avec les arrondissements pour que ça aille mieux.
Mme Poirier : Ma crainte, je
vous dis ma crainte, c'est l'engorgement.
Mme Roy (Louise) : À l'office?
Mme
Poirier : À l'office. Ça, c'est ma crainte parce que, si je
prends tout ce qui pourrait être dorénavant soumis à l'office... Créer
un engorgement à l'office, ce n'est pas souhaitable.
Mme Roy (Louise) : Non, vous avez
raison.
Mme Poirier : Alors, c'est
pour ça que je dis... Dans le projet de loi, on parle, entre autres, qu'il y ait
un mécanisme de prévu, alors... mais on ne
le connaît pas. Mais quel pourrait être ce mécanisme prévu, qui serait, je
dirais, pas nécessairement, mais nécessairement quelque chose comme l'office?
M. Gariépy
(Michel) : Vous avez déjà,
dans la LAU, des dispositions sur la
consultation publique. Il y avait eu toute
une réflexion dans le cadre de la révision de ce projet de loi là pour bonifier
cette consultation sans nécessairement aller
à l'artillerie lourde qu'est l'OCPM. Nous autres, dans nos discussions pour
l'élaboration du mémoire, on avait vraiment cette
préoccupation-là : Woups! Est-ce que l'OCPM va avoir la capacité de gérer
tout ça, dans l'éventualité de l'approbation référendaire? Alors, c'est pour ça
que les mécanismes alternatifs sont très importants.
Mme
Poirier : Donc, la proposition qui était... c'était le projet
de loi n° 47, si je me rappelle bien, là, en 2011, du ministre, actuellement, des Transports, je ne peux
pas dire son nom. Donc, ce qu'il y avait dans cette réforme, qui a été
abandonnée à l'époque, portait des avenues de solution plausibles, selon vous.
Mme Roy (Louise) : Il y avait des
choses extrêmement intéressantes qui ne se sont pas rendues jusqu'à
l'approbation.
Mme Poirier : Est-ce que vous
croyez qu'on essaie de faire quelque chose un peu trop vite, présentement, en l'insérant dans le 122, mais qui pourrait,
finalement, être peut-être retiré de 122 et revenir avec la réflexion qu'il y
avait à l'époque dans le projet de loi n° 47? Est-ce que...
• (12 h 10) •
Mme Roy
(Louise) : Bien, ça, c'est
un... Oui, ce que vous dites est une avenue intéressante, mais à ce moment-là il ne faudrait pas abolir le
référendum et le remplacer par rien, il faudrait que ça se fasse en même temps.
Mme
Poirier : ...même
temps que la réforme. Dans le fond, ce que vous dites, c'est : Ayons une
réforme complète, pas juste des petits bouts, on se comprend.
Mme Roy (Louise) : C'est ce qu'on a
proposé dans notre mémoire sur le projet de loi n° 122.
Mme
Poirier : Je m'en
rappelle, faites-vous-en pas. Je n'étais peut-être pas présente, mais
on vous écoute à la télévision, dans nos bureaux.
Le changement
du titre de la charte, j'aimerais ça que vous puissiez aller plus loin. Moi,
j'ai peut-être une maternité qui m'attache au nom de la
charte, là, mais j'aimerais ça que vous m'expliquiez un peu mieux pourquoi
vous, vous souhaitez garder le nom de Charte de la Ville de Montréal.
M. Gariépy
(Michel) : Oui. Écoutez,
c'est toute l'ambiguïté par rapport au territoire. Si le titre de la charte disparaît pour être remplacé par «loi sur la métropole»,
bien là la relation aux autres composantes de la CMM devient beaucoup moins évidente, beaucoup moins... c'est-à-dire il y aurait déjà dans le
titre même une subordination des autres composantes à Montréal. Alors,
d'où notre idée, tout comme pour Québec, de maintenir le titre de la charte de
Montréal mais de jouer beaucoup sur le préambule pour définir qu'est-ce qu'on
entend par «métropole».
Mme
Poirier : Alors, finalement, si on veut changer le nom de
«charte» pour mettre «loi», ça devrait être «loi sur la ville de Montréal»,
puisque, là, on n'inclut pas l'agglomération puis on n'inclut surtout pas la
CMM. C'est ça, votre propos?
M. Gariépy (Michel) : Oui.
Mme
Poirier : D'accord. Vous... Attendez une seconde. Je n'ai pas
vu dans votre mémoire si vous nous parlez d'inclusion. L'article 18 prévoit l'inclusion pour Montréal dans
les grands projets immobiliers. J'aimerais vous entendre sur
l'inclusion.
Mme
Trépanier (Marie-Odile) : Oui. En fait, on le mentionne à deux
endroits. D'abord, au début, quand on parle du territoire, on suggère que ce pouvoir d'obliger ou d'exiger une
inclusion de logement abordable soit élargi à toutes les municipalités du Québec
ou au moins à celles de la CMM. Et à la fin on a un certain nombre de
recommandations qu'on pensait qu'on
n'avait pas le temps de vous présenter, sur le logement, qui est de donner un
budget approprié aux besoins de Montréal... Oui, c'est principalement
ça.
Le
Président (M. Auger) : Désolé, c'est tout le temps que nous avions,
nous devons poursuivre avec la deuxième opposition. M. le député de
Blainville, pour 5 min 45 s.
M.
Laframboise : Merci
beaucoup, M. le Président. Mesdames messieurs, merci beaucoup de votre
présence. C'est toujours intéressant de vous entendre en commission
parlementaire.
Moi, je vais
me concentrer sur le dossier des référendums parce que c'est important, là, on
a une chance d'essayer de convaincre
le ministre, parce qu'évidemment c'est lui qui prépare les amendements. On peut
en faire, mais il faut souvent avoir son autorisation si on veut
réussir. Ils ont la majorité.
Ce qu'on veut
dire au ministre, c'est, pour la transparence... Parce que, dans le projet de
loi, tel qu'il est, puis je l'écoute,
là, puis je l'écoute depuis... il nous dit : Les maires sont, comme nous
ici, à l'Assemblée nationale, capables de prendre leurs propres
décisions. Il ne faut jamais oublier qu'il y en a 1 100, au-dessus de
1 100 au Québec, des élus municipaux. Je suis un ancien président de
l'UMQ, je sais de quoi je parle. Et le dossier des changements de zonage, des permis de construction, de tout ce qui est
construction, c'est probablement le dossier le plus important, au nom de
la transparence. Si on n'est pas transparent, ce dossier-là deviendra, à moyen
et long terme, nocif.
Et ça, je
vous dis ça parce qu'il y a déjà des maires qui ont commencé à dire qu'ils n'en
veulent pas, ils n'en veulent pas, du
pouvoir de ne pas avoir de référendum. Le ministre va dire : Ils pourront
adopter des référendums s'ils le veulent, il n'y a aucun problème, sauf
qu'on a un processus référendaire qui n'est pas modernisé. À Montréal, pour
moi, là, moderniser le processus
référendaire où on a des référendums, améliorer 89 pour être capable... Parce
que c'est quand même quelques
irritants, ça fait des années qu'on le travaille, donc, améliorer l'office,
moi, je pense qu'on avait la solution. Le problème, c'est que le maire de Québec n'en veut pas, de tiers neutre.
Il nous l'a dit, nous, en commission parlementaire : Un tiers neutre, ça ne m'intéresse pas, je veux
prendre la décision. Les gens m'élisent, puis ils décideront dans quatre
ans. Sauf qu'au nom de la transparence ce
tiers neutre là demeure, et le processus référendaire demeure primordial pour,
je vous dirais, la paix sociale d'une ville,
là. C'est important. C'est le message qu'il faut livrer au ministre. Je veux
vous entendre, tout simplement.
Mme Roy
(Louise) : Bien, je
reviendrais là-dessus, M. le
député. Le maire a quand même,
à la fin du processus de consultation par l'office, la décision entre
les mains avec son conseil municipal. C'est comme ça, il l'a, là, ça existe
comme ça.
Alors, la
question, c'est : Oui ou non, une consultation par un tiers neutre pour
alimenter la décision, faire en sorte qu'on permette à tout le monde de
s'exprimer et essayer d'améliorer le projet au bénéfice de la collectivité?
M.
Laframboise : Et d'ailleurs
le maire de Montréal nous a dit carrément qu'il garderait l'office, il le
garderait. Le problème, c'est qu'avec le
projet de loi il peut en faire ce qu'il veut, de l'office. C'est ça,
l'objectif, c'est que, le processus de consultation, maintenant, les
élus décideront de ce qu'ils veulent, ce ne sera plus ensaché dans la charte
puis où tu as besoin d'une modification par
Québec si jamais il y a de quoi. Mais c'est des dossiers très importants. Si on
en est arrivé à l'Office de consultation publique, à Montréal, il y a
une raison, c'est qu'à quelque part il y a des élus qui sentaient le besoin d'avoir quelque chose même protégé par la
charte, ou les citoyens ont fait des pressions. Puis sûrement que vous
avez vécu ça, mesdames messieurs.
M. Gariépy (Michel) : Je vais
revenir sur votre expression «tiers neutre». L'office, ses mécanismes de
consultation, ce n'est pas des arbitres au sens oui ou non, ce n'est pas une
tribune opposants et pour les projets, c'est vraiment...
Puis ça, on a analysé ça beaucoup, la teneur des consultations publiques, il y
a vraiment une construction des projets
qui se fait en cours de... puis c'est, je dirais, la grande leçon de
l'urbanisme contemporain : La planification urbaine, c'est une
planification collaborative. On n'est plus dans l'époque où l'expert avait des
réponses à tout.
Alors, les élus, mais non seulement les élus,
les professionnels ont besoin des apports de ces consultations-là.
M. Laframboise : Et c'est tellement
vrai que même des promoteurs veulent s'adresser à...
M. Gariépy (Michel) : Oui, oui.
Mme Roy (Louise) : ...ajouter.
M. Laframboise : Allez-y.
Mme Roy (Louise) : Il y a des
promoteurs, effectivement — puis
il y en a de plus en plus — qui
trouvent un bénéfice à tout cet exercice-là,
et qui se sont habitués, et qui ont développé aussi des habiletés pour entrer
en interrelation avec l'ensemble
des intervenants en consultation
publique. Malheureusement, bon, il y en a quelques-uns qui peuvent, dans certains coins, véhiculer l'image qu'on a toujours affaire à ceux qui ne
sont pas contents puis qui ne veulent rien savoir des projets. Bien, Michel Gariépy est bien placé pour
dire que ce n'est pas le cas. Ils ont fait des études là-dessus,
et ce n'est pas vrai. La plupart des
gens qui viennent se présenter en consultation
publique, ils viennent demander des
améliorations.
Alors,
en ce sens-là, c'est effectivement important d'avoir, comme vous dites, des règles claires, et
qu'il y ait de la transparence, et qu'on continue de développer ce modèle où on va chercher la contribution de tous ceux qui ont un savoir, et que c'est apprécié jusqu'à maintenant.
M.
Laframboise : Et ce qui est
dommage, dans le projet de loi, c'est que, par rapport aux référendums,
le fait qu'on les fait disparaître, on
n'en profite pas pour moderniser, parce
qu'il y a peut-être une... il faut se le dire, là, exemple, le territoire visé, le nombre d'intervenants. Je pense
qu'on était rendus là où on devrait peut-être, par
rapport au processus référendaire, où il sera maintenu, voir
pour ne pas que ce soit juste un petit groupe qui empêche un projet, là. Je
pense qu'il y a une façon qu'on aurait pu
regarder ça, mais on ne l'a pas fait parce qu'on a décidé carrément de retirer
les référendums.
Une voix : ...
Le Président
(M. Auger) : Désolé. Malheureusement, c'est tout le temps que nous
avions. Donc, Mmes Trépanier et Roy, MM. Gariépy et Metaxas, merci
beaucoup de votre participation aux travaux de la commission.
Je vais suspendre quelques instants pour
permettre au prochain groupe de prendre place.
(Suspension de la séance à 12 h 19)
(Reprise à 12 h 21)
Le
Président (M. Auger) : Nous
allons reprendre nos travaux en souhaitant la bienvenue aux représentants de la Fédération des coopératives d'habitation intermunicipale
du Montréal métropolitain. Je vous rappelle que vous avez 10 minutes pour
votre présentation, par la suite il y aura une période d'échange avec les trois
groupes parlementaires. Donc, dans un premier temps, bien vouloir vous identifier, et par la suite vous pourrez commencer votre présentation.
Fédération des
coopératives d'habitation intermunicipale
du Montréal métropolitain (FECHIMM)
M.
Pedneault (Marcel) : Merci, M. le Président. M. le
ministre, MM. et Mme les députés, merci de nous recevoir aujourd'hui. Mon nom est Marcel Pedneault, je suis directeur général de la
FECHIMM. Et je suis accompagné de Louise Constantin, qui est notre
conseillère aux affaires politiques et associatives.
Je vais, dans un premier temps, vous présenter
un peu la FECHIMM, parce que c'est une grosse bibitte.
La Fédération
des coopératives d'habitation, la FECHIMM, a été fondée en 1983 afin d'agir
comme porte-parole pour les coopératives d'habitation de l'île de
Montréal. Depuis 2002, la FECHIMM a étendu son action à Laval ainsi qu'aux MRC
de Deux-Montagnes, Mirabel et Thérèse-De-Blainville dans les Basses-Laurentides
et, en août 2016, à celles de Les Moulins et
de L'Assomption dans la région de Lanaudière, parce qu'on avait plusieurs
demandes de coop dans ces régions-là.
Avec plus de 460 membres, la FECHIMM regroupe 75 % des coopératives
d'habitation du territoire régional,
soit près de 12 000 ménages coopérants. La valeur de l'actif
immobilier combiné des membres de la fédération dépasse le milliard de dollars, ce qui en fait l'un des plus importants
acteurs immobiliers résidentiels de la grande région montréalaise. Elle
constitue la deuxième plus grande fédération du Canada et représente près de la
moitié du secteur des coopératives d'habitation du Québec.
Les coopératives d'habitation au sein de la
FECHIMM ont une mission commune : répondre aux besoins de logement du plus grand nombre de ménages, dans les
meilleures conditions de salubrité et au prix le plus économique. Pour soutenir ces entreprises collectives, la FECHIMM
propose une gamme étendue de services de soutien à la gestion ainsi qu'à
la planification et au financement de travaux immobiliers. La fédération oeuvre
également à la promotion du droit au logement
et du modèle coopératif en habitation. L'appui offert par la fédération à ses
membres comprend de la formation favorisant
de l'autogestion, des regroupements d'achats ainsi que des outils de
communication et d'information sur les enjeux de l'heure en habitation
et au sein du mouvement.
Je vais vous
donner les considérations générales pour aujourd'hui, puis après ça on va
s'attarder aux... je pense, c'est 16 recommandations qu'on a, qu'on vous
propose, aujourd'hui.
Longtemps
attendu, le projet de loi n° 121, déposé le 8 décembre dernier, vient
consacrer le statut de métropole attribué à la ville de Montréal. Il
omet cependant de définir clairement ce statut et en quoi cet attribut pourra
modifier significativement le rôle de
Montréal dans le paysage politique du Québec, mis à part l'exercice de nouveaux
pouvoirs, notamment dans le secteur du logement. Cette précision devrait faire
l'objet de l'article 1 du projet de loi.
En outre,
nous pouvons nous interroger sur l'impact que ce statut, qui semble accordé
exclusivement à la ville de Montréal,
aura sur l'équilibre des relations entre la ville et les différentes
composantes de la Communauté métropolitaine de Montréal, soit
l'agglomération et les arrondissements, et sur l'harmonisation souhaitée des
politiques et des pratiques dans le territoire.
Par ailleurs,
il est paradoxal que le gouvernement du Québec et la ville de Montréal aient,
le même jour, conclu une entente-cadre,
le Réflexe Montréal, qui concrétise dès le 1er avril, soit avant
l'adoption du projet de loi et les consultations qui la précèdent,
l'attribution de ces nouveaux pouvoirs, et ce, sans avoir prévu non plus de
période de transition.
Cela
étant, le projet de loi n° 121 sur la métropole du Québec apporte des
solutions à un certain nombre d'enjeux. Le transfert à la ville de la
responsabilité du développement de l'habitation sur son territoire et des
budgets qui y sont consacrés
est de bon augure pour la FECHIMM. Ainsi, la fédération se réjouit que le
projet de loi n° 121 réponde aux critiques
à l'égard des lourdeurs bureaucratiques dans la gestion du programme AccèsLogis
et de son inadéquation avec la réalité
du marché immobilier montréalais. Elle espère ainsi que seront
significativement réduits les délais de réalisation, l'un des principaux
irritants dans la livraison du programme AccèsLogis, que nous avons dénoncés à
plusieurs reprises, notamment dans le mémoire que nous avons présenté en août
2016 lors des consultations sur les interventions du gouvernement en matière de logement. D'ailleurs, M. Morin était là
aussi à ce moment-là, là, on vous avait rencontré.
La
latitude dont bénéficiera Montréal pour mettre en oeuvre des programmes
municipaux pour le développement de
logements pour les personnes à revenus faibles ou modiques et la possibilité
désormais offerte à la ville d'assujettir les promoteurs immobiliers à
l'obligation d'intégrer des logements abordables ou familiaux dans le
développement de nouveaux complexes sont
aussi reçues favorablement par la fédération. L'adoption imminente par la ville
de sa première politique de
développement social, qui place le logement parmi les trois enjeux
prioritaires, devrait favoriser une harmonisation des interventions
municipales dans ce secteur.
En
revanche, le projet de loi n° 121 soulève plusieurs interrogations et
entraîne un recul sur le plan de la gouvernance démocratique et des
droits des citoyens et citoyennes. La fédération s'inquiète particulièrement de
la création d'organismes sans but lucratif pour livrer des services municipaux,
de la suppression possible des conseils consultatifs et surtout de l'abolition
de l'approbation référendaire.
• (12 h 30) •
Mme Constantin
(Louise) : Bonjour, M. le ministre, M. le Président, Mmes et MM. les
députés.
Alors,
comme on l'a mentionné, le projet de loi n° 121 répond à plusieurs
demandes du milieu, et en ce sens-là nous en sommes satisfaits. Cela étant, on trouve qu'il y a besoin de
certaines précisions dans le... Il y a beaucoup de généralités, dans le
projet de loi, et dans certains cas on ignore un peu sur quoi il porte.
Notamment,
on parle beaucoup de logement abordable. Si j'ai bien lu, il me semble qu'on ne
mentionne nulle part «logement social», et «coopérative», et «organisme
sans but lucratif». Alors, on considère que ça devrait être un élément qui
devrait être clairement énoncé dans le projet de loi et même auquel on devrait
accorder la priorité aussi.
Donc,
dans ce sens-là, nous aussi, on partage, je pense, avec d'autres organismes
l'idée que la ville devrait avoir non pas
seulement le pouvoir d'exproprier, mais surtout le pouvoir de saisie. Et
également, avec le pouvoir de préemption, ça devrait aussi s'accompagner de la possibilité de créer des réserves
foncières et vraiment d'aller plus à fond dans les réserves de terrains et d'immeubles, étant donné qu'on
parle beaucoup de marché effervescent, de marché immobilier effervescent
à Montréal.
Et
la difficulté pour les organismes coopératifs ou sans but lucratif de se
développer, c'est souvent parce qu'ils arrivent en retard, étant donné
que les promoteurs privés ont beaucoup plus de facilité pour s'approprier des
terrains. Alors, dans ce sens-là aussi, on
croit que la politique d'inclusion devrait avoir plus de dents et être
incontournable. Souvent, ce que les promoteurs font, actuellement, c'est
de verser un montant dans un fonds pour éviter d'avoir à intégrer des logements
sociaux dans leurs immeubles, mais, étant donné qu'il y a de moins en moins de
terrains ou de possibilités de développer des logements sociaux, ça finit par
se retourner un peu contre nous.
Bon, ceci étant, on
considère qu'il y a plusieurs zones d'ombre dans le projet de loi. Notamment,
il n'est pas clairement énoncé si les ressources vont suivre. C'est-à-dire, on
mentionne qu'il va y avoir un transfert de budget à la ville de Montréal, mais, vous savez, dans nos mémoires, à répétition
on ramène la question du sous-financement chronique pour le développement
de logements sociaux, notamment du plafonnement des coûts au niveau de 2009. On sait que le budget est sorti hier, peut-être
qu'on va pouvoir en discuter avec vous un peu plus tard, mais on n'a pas
réussi à voir si, dans le budget,
on avait réglé la question du plafonnement des coûts, qui bloque le développement de plus en plus.
Et
non seulement ça bloque le développement, mais ça conduit, et on l'a aussi mentionné dans d'autres
mémoires, à développer des projets qui sont, disons-le franchement... qui ne
sont pas de très bonne qualité. Alors, à la fin de notre mémoire, vous avez des tableaux — et on pourra vous distribuer le tableau
complet, là, parce que ce n'est peut-être pas très visible, c'est
ça — de
l'état des logements coopératifs développés en vertu de programmes du Québec, qui ont des besoins de rénovation aussi grands que
les projets qui ont été développés il y a peut-être 30 ans ou plus en vertu des programmes fédéraux. Ça, c'est
dû au sous-financement, qui amène des matériaux de moins bonne qualité.
Et
il y a aussi la question, on n'a pas élaboré là-dessus, mais de l'obligation de
choisir le plus bas soumissionnaire. Là encore, on considère que ça peut
soulever des difficultés.
L'autre
élément qui nous interpelle, c'est que, quand on parle de transfert des
pouvoirs en matière de logement à la ville
de Montréal, on ne voit pas clairement quels sont ces pouvoirs. Bon,
évidemment, on pense, c'est le développement, ça, c'est la première
chose, mais la Société d'habitation du Québec fait bien plus que du
développement, elle gère les conventions,
elle gère les subventions aussi aux ménages à faibles revenus, elle fait des
interventions de redressement. Et donc
on se demandait si les transferts de pouvoirs comprendraient également ces
fonctions-là, autrement dit toutes les fonctions
qu'exerce la SHQ. Dès qu'elles sont exercées à Montréal, c'est Montréal qui les
prend en charge ou non? Alors, si ce
n'est pas le cas, bien, à ce moment-là, ça veut dire qu'on va devoir avoir un
ajustement et travailler avec deux interlocuteurs.
Si c'est le cas, bien là on trouve que ça demande beaucoup d'ajustements et on
se demande comment le transfert d'expertise, de compétences va se faire
pour que la ville puisse prendre en charge ces éléments-là.
Un autre élément
qu'on a soulevé également et qui faisait l'objet de votre consultation, sur les
interventions, c'est quel était le rôle que
les partenaires du milieu pouvaient jouer. Les partenaires du milieu, on se
comprend dans cette définition-là. Et,
dans ce sens-là, on avait avancé une possibilité qui était de pouvoir prendre
en charge la gestion des PSL dans l'ensemble des coopératives, du
secteur coopératif.
Je ne sais pas s'il
reste un peu de temps.
Le Président (M.
Auger) : Le temps est déjà excédé, mais le ministre a permis que vous
puissiez continuer. Par contre, j'aimerais avoir une idée, là, du temps que
vous avez encore à votre...
Mme Constantin (Louise) : On peut
dire deux minutes?
Le Président (M. Auger) : Deux
minutes? Allez-y.
Mme Constantin (Louise) : Oui. Il y
a aussi la question de la fiscalité. Alors, pour ce qui est des ressources financières attribuées à la ville de Montréal, on
reste dans le domaine fiscal, alors peut-être que ce n'est pas très populaire,
ce que j'avancerai ici, mais déjà il y a des
avantages fiscaux, là, dans le projet de loi, qui seraient consentis au
secteur commercial. Nous, depuis plusieurs
années, on soulève la question de l'inéquité de la fiscalité pour les logements
sociaux, qui sont taxés au même niveau que
si c'étaient des logements spéculatifs, avec possibilité de gain en capital, ce
qui n'est pas du tout le cas, et on aimerait qu'il y ait une réflexion
qui se fasse sur la possibilité d'avoir un régime fiscal qui reconnaîtrait le fait que les logements sociaux,
ce ne sont pas des logements spéculatifs, et que ça sert des fins
sociales, parce qu'à l'heure actuelle les
coopératives, les membres des coopératives qui se sont développées dans les
quartiers centraux, maintenant, c'est
les quartiers où il y a le plus de spéculation, donc ils subissent le
contrecoup de cette spéculation-là.
Pour
terminer, l'IPAM s'est beaucoup exprimé sur cette question-là, nous aussi, on se
préoccupe de la question de la
création d'organismes à but non lucratif, qui ouvre la porte à moins, beaucoup
moins de transparence, là, et de reddition de comptes.
On est aussi
préoccupés par la possibilité de disparition des conseils consultatifs. Et nous
aussi, on se prononce sur la question
du référendum, et ça peut être étonnant du fait qu'on a
souvent, nous, les coopératives, fait l'objet du syndrome «pas dans ma cour» et d'opposition au développement, mais on considère que ce n'est pas en retirant
un droit du citoyen qu'on peut régler
un problème, c'est en améliorant son exercice. Alors, dans ce sens-là, on
reprend un peu les propos de l'IPAM, qui nous a précédés. Je vous
remercie beaucoup.
Le Président (M. Auger) : Merci pour
votre présentation. Nous allons débuter les échanges. M. le ministre, pour
10 min 30 s.
M. Coiteux : M. le Président, on a
ici, de notre côté, beaucoup de gens qui sont intéressés par le secteur de l'habitation, mais il y a la députée
de Verdun qui... non
seulement c'est un secteur très
important pour elle, mais c'est une élue montréalaise. Et ce n'est pas
pour dire que mon collègue et adjoint parlementaire, député de Côte-du-Sud, ne s'intéresse pas à l'habitation, il s'est inséré
partout, il est allé partout, il a même rencontré le groupe ici, mais
j'aimerais donner l'occasion à la députée de Verdun, effectivement, de poser
les premières questions.
Le Président (M. Auger) : Avec
plaisir. Donc, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Merci, M. le Président. Bonjour à vous deux. Heureuse de retrouver Mme Constantin,
avec qui j'ai déjà eu l'occasion
d'échanger, entre autres, durant la campagne électorale dans Verdun
sur le sujet. Et à ce
moment-là vous m'aviez demandé publiquement
si j'étais pour pouvoir défendre les logements
sociaux et devenir la championne,
hein, du logement social, si je reprends bien vos paroles, chose à laquelle, bien
sûr, j'avais acquiescé.
Et moi, je
veux vous entendre sur différentes choses parce que... Là, je vais
parler plus précisément de Verdun, M.
le Président. À Verdun,
il est vrai que, le logement social, il y a une pénurie de logement social, à Verdun. Et, quand je regardais, là, les moyennes, puis là j'y vais vraiment
de mémoire, la moyenne montréalaise est autour de 11 virgule quelques pour cent en
logements sociaux, alors que dans Verdun on est autour de 6,7 %. Et on est
en train de regarder différentes possibilités.
Et, entre autres, vous parliez tout à l'heure du manque de terrains, puis ça,
c'est quelque chose qui est très montréalais,
je vais dire ça comme ça, parce que, les terrains, quand on parle de mon
collègue de la Côte-du-Sud, bien, ils ont
plus de terrains que nous, sur l'île de Montréal. Je prends, par exemple, le
cas des terrains sur Gaétan-Laberge, sur lesquels on tente de travailler, on tente de trouver des solutions parce
que malheureusement... la contamination aussi, parce que, quand il y a
des terrains, il faut se poser la question pour laquelle les terrains sont
vacants. Il y a beaucoup de contamination, à
Montréal, et principalement, je vais le dire, là, à Verdun, hein, on sait qu'il
y avait eu beaucoup de remblai.
Moi, j'ai une question pour vous, parce qu'on a
été capables de trouver des solutions, par exemple, pour les logements Entre-deux-âges, c'est un exemple
vraiment concret où a été capable d'aller chercher une façon de créer
une architecture vraiment pour le terrain, pour éviter, justement, que la
contamination puisse nuire à la santé des gens qui habitent là-bas. Moi, je veux vous demander : Sur la contamination
des terrains, parce qu'on en cherche, est-ce que vous, de votre côté, vous avez fait des recherches pour
voir les coûts de décontamination, actuellement? C'est un peu large
comme question, et je vois ma collègue rire,
mais c'est vraiment une question... c'est très sérieux, parce que, pour nous,
de notre côté, on essaie de regarder...
j'ai rencontré les autres paliers de gouvernement aussi sur la question, puis
on est en train de regarder si ce
n'est pas possible d'essayer de creuser. Parce qu'on arrive avec cette
problématique-là, puis je suis certaine que vous la vivez aussi dans Hochelaga, hein, n'est-ce pas? Est-ce que
vous vous êtes un peu positionnés... ou avez-vous posé des questions en
ce sens-là?
M. Pedneault
(Marcel) : Juste, peut-être, je connais moins Verdun que Louise, parce
qu'elle, elle vient de Verdun, mais, sur la question de décontamination, la
CQCH, la confédération, a fait une étude, qu'ils n'ont pas publiée encore, qu'on n'a pas eu accès, vous pouvez leur demander,
ils ont regardé cette question-là. Ce qui ressortait, bien entendu, c'est sûr, c'est Montréal puis
Québec, là, c'est sûr qu'en région ces questions-là sont moins présentes,
mais à Montréal ça a toujours été, hein, peu importe... Ce n'est pas propre à
Verdun, là, non plus, là, cette question-là. Il y a beaucoup de quartiers... Et
c'est un réel problème parce que, là, les coopératives sont en renouvellement
aussi d'hypothèque, et tout ça, et on demande un certificat de... voir si le
terrain est contaminé ou pas. Puis là ça arrive, là, et c'est sûr que c'est une
barrière, là. Il faut qu'on trouve des solutions rapidement là-dessus. Vas-y.
• (12 h 40) •
Mme
Constantin (Louise) : Oui.
En fait, le problème est double. Non seulement on a de la difficulté à
trouver des terrains pour développer, mais
là ce qui commence à apparaître de façon un peu inquiétante, c'est que les
coopératives déjà existantes, surtout, là,
justement dans les zones au bord du fleuve, sont sur des terrains contaminés.
Alors, ça, c'est une nouvelle problématique. Et effectivement on a commencé
à faire des recherches pour trouver des solutions, mais on pourrait vous
revenir là-dessus, là. C'est un dossier en évolution.
Mme
Melançon : Extraordinaire! M. le Président, j'aimerais aussi revenir... Vous avez parlé du
régime fiscal. Là, vous êtes allés un
peu rapidement parce qu'on manquait de temps; j'aimerais ça qu'on puisse peut-être
plus nous expliquer qu'est-ce que
vous voyez exactement de la problématique. Parce
que je comprends que le régime
fiscal, pour les logements sociaux,
contrairement aux logements spéculatifs dont vous parliez tout à l'heure, il y a une différence. Mais est-ce que vous avez déjà quelque
chose en tête? Est-ce que c'est déjà bien défini ou...
Mme Constantin
(Louise) : Je vais vous donner ce qui est mentionné un peu dans le
mémoire, l'exemple, justement, qu'il y a
un précédent, d'une certaine façon. Pour ce qui est du paiement de la TPS et de la TVQ,
les coopératives bénéficient de ce
qu'on appelle le statut de municipalité, donc ça permet justement d'avoir un taux de
paiement des taxes qui est inférieur,
selon une formule de calcul au prorata du nombre de logements subventionnés qui
sont dans la coopérative. Alors, on
se dit, si ça existe pour la TPS, TVQ, pourquoi est-ce que ça n'existerait pas
pour aussi les taxes municipales?
L'autre
élément, bien, c'est qu'effectivement, dans l'entente-cadre, on parle d'avoir
des avantages fiscaux pour soutenir
soit des secteurs de développement
économique... Bon, on peut aussi
considérer que des coopératives, ce sont des entreprises, qui, elles, font
du développement économique au moyen du logement. Donc, là aussi, on voit qu'il y a peut-être une certaine porte qui
s'ouvre ou une forme de précédent également. Mais ce qu'on se disait, c'était que le
paradoxe, c'est que, lorsque les taxes augmentent et, les logements
subventionnés, eux, le loyer n'augmente pas, bien, c'est, finalement, le Supplément au loyer qui paie la
différence et l'augmentation, mais ça, c'est des fonds publics aussi.
Alors, c'est comme des fonds publics qui paient pour d'autres fonds publics,
oui.
Mme
Melançon : Hier, le ministre des Finances a présenté le budget, budget
du Québec. Puis, ce matin, à voir la couverture qu'il y
en a, je pense qu'on peut dire que c'est un bon budget.
Moi,
la chose sur laquelle je voudrais revenir : À l'intérieur du budget, il y a 3 000 logements sociaux
prévus, on en a parlé avant le début de la
commission, tout à l'heure, il y a 3 000 logements sociaux, il y a
255 millions. Vous m'avez posé
quelques questions, sur lesquelles on pourra tenter de revoir, mais le nombre
de logements sociaux, dans la courbe, pour vous, il se situait où
exactement pour la demande?
Mme
Constantin (Louise) : Bien, il y a une demande historique d'avoir
50 000 logements sociaux en 10 ans. On est loin de ça maintenant. Disons que, là, le fait qu'il y ait eu une
réduction de moitié dans les deux derniers budgets, on avait ramené
notre revendication à revenir à au moins 3 000 logements sociaux...
Mme
Melançon : ...3 000 d'hier. D'accord.
Mme Constantin
(Louise) : Oui. Mais en fait notre inquiétude... Même si on s'est
réjouis quand on a vu 3 000, on s'est
inquiétés un peu quand on a regardé le tableau des déboursés, où on voit que,
sur le montant de 255 millions, pour
les trois prochains exercices, il n'y a aucun déboursé, et on commence en 2020‑2021.
À ce moment-là, on se demande si,
dans les faits, on ne se dirige pas vers trois années d'aucune programmation,
parce qu'il n'y a pas de déboursés qui sont annoncés.
Et
on a mis ça en parallèle aussi avec le budget fédéral qui est sorti la semaine
dernière, où, bon, on a annoncé, encore là, des montants assez
impressionnants, mais, si on regarde le tableau des déboursés, les transferts
aux villes, il y avait zéro aussi pour les
deux prochaines années. Alors, on se demande un peu, là... On est dans
l'inconnu, là. On ne sait pas si on doit se réjouir ou...
Mme
Melançon : M. le Président, sur cette question-là, en tout cas, sans
doute que M. le ministre va pouvoir, entre autres, répondre.
M. Coiteux :
Je peux dire que les...
Le Président (M.
Auger) : M. le ministre, en vous rappelant qu'il reste une minute à
l'échange.
M. Coiteux :
Oui, simplement un complément d'information. On a annoncé des nouvelles unités,
qui vont recevoir des nouveaux budgets,
forcément, qui vont être faites, mais il y a des... la comptabilité de ces
choses-là, une fois qu'ils sont déjà
annoncés et amorcés, et tout ça, c'est déjà comptabilisé dans les crédits, donc ce n'est pas...
les nouveaux crédits s'en viennent
pour les réalisations suivantes. Donc, il va y avoir... On double la cadence,
on double la cadence.
Le
Président (M. Auger) : Dernière question? Commentaire?
30 secondes, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, je suis très, très heureuse d'entendre le ministre.
Donc, ça répondait, entre autres, à un des
questionnements qu'on avait tout à l'heure ensemble, Mme Constantin et
moi-même. Donc, si on double la cadence, on va voir à le faire. Merci.
Le Président (M.
Auger) : Merci. Nous allons maintenant poursuivre avec l'opposition
officielle. Mme la porte-parole et députée d'Hochelaga-Maisonneuve, pour
8 min 30 s.
Mme
Poirier : Ça me fait
plaisir, M. le Président. Alors, écoutez, j'aurais aimé que la députée de
Verdun assiste à l'interpellation de vendredi passé, ça aurait été
très intéressant de l'entendre, parce que les sujets qu'elle vient
de porter à l'attention de la commission, c'est exactement ce qu'on a parlé,
la semaine passée, à l'interpellation, les besoins en décontamination. Vous à Verdun, moi dans Hochelaga, dans Montréal,
ce qu'on a besoin, c'est un programme de décontamination. Mais, je vous l'apprends, ça fait deux ans qu'on
l'attend et que votre gouvernement l'annonce, puis on ne l'a pas encore. Ils nous ont annoncé 55 millions, puis on ne l'a
pas encore. Alors, après de deux ans d'attente... Parce que le mouvement
communautaire est en attente, on a des projets de logement social qu'on ne peut
pas réaliser. On fait des offres
d'achat, on fait du carottage, on fait de l'expertise, puis là on apprend que
c'est 1,5 million de décontamination. On le prend où? Ça n'existe pas, cet argent-là, parce que le
gouvernement a fait une annonce mais sans jamais livrer le programme, sans jamais livrer les crédits. Alors,
actuellement, les groupes techniques, les groupes de coopératives
lancent des projets, mobilisent des gens, mais malheureusement l'argent n'est
pas au rendez-vous. Alors, ça, c'est notre réalité quotidienne.
Deuxièmement,
je trouve ça intéressant, votre préoccupation sur le nombre de logements
sociaux, parce que, depuis l'arrivée
de votre gouvernement, c'est deux années de programmation qui ont été coupées à
50 %, ce qui voulait dire, pour
Montréal, une perte de 800 logements par année. Alors, vous dans Verdun
comme moi dans Hochelaga-Maisonneuve qui
sommes des grands clients de logements sociaux, ce 800 logements là par
année, c'est 1 600 logements de moins à Montréal, qui n'ont pas été réalisés, à cause de la coupure du
gouvernement. Alors, se réjouir, aujourd'hui, du 3 000 unités,
c'est juste revenir à la case départ.
Mais votre question
était aussi très pertinente. Avec l'enveloppe du gouvernement actuel de
250 quelques millions pour réaliser les
3 000 logements sociaux, est-ce suffisant? Bien, la réponse, elle est
là : Non, parce qu'actuellement on
est encore avec des coûts de 2009. Alors, vous, quand vous allez chez RONA et
que vous achetez un deux-par-quatre,
vous le payez avec la facture de 2017; eux doivent le payer avec la facture de
2009 parce que les budgets n'ont pas été ajustés. Alors, ça, c'est la
réalité.
Et ce tableau-là, je
vais vous dire, c'est la première fois que je le vois et je le trouve d'une
pertinence très intéressante parce que,
quand je regarde que faire du AccèsLogis, ça me coûte 24 000 $ la
porte, versus faire du PSBLP, qui est
un projet des années 80, qui était 14 000 $ la porte, mais
versus un Logipop, là, le PIQ, qui est 60 quelques mille la porte.
Alors, ça, là, c'est vraiment... Ce n'est pas comme ça que je dois le lire?
M. Pedneault
(Marcel) : Non, il ne faut pas l'interpréter comme ça.
Mme Poirier :
Bon, bien, si c'est pire... Ça doit être pire, en plus.
M. Pedneault
(Marcel) : C'est plus dans les rénovations.
Mme Poirier :
Ah! on est dans la rénovation.
M. Pedneault
(Marcel) : Ce qu'on essayait de déterminer, de démontrer, à
l'intérieur de ça, c'est qu'on a tellement, comment on dit ça, peu investi au
départ, dans le programme AccèsLogis, que le niveau de détérioration est comme
ceux des fédéraux que ça fait 30 ans qu'ils existent, alors qu'eux, ils
ont à peine 10 ans d'existence. Il faut réinvestir...
Mme
Poirier : Ça, c'est le programme Réno Québec, ça. Ça, c'est le
programme Réno Québec, qu'on n'a plus, là, qui ne nous permet plus de
faire de la réno dans nos coops, nos OSBL, en tant que tel.
Bon,
là, cette année, ils ont réinvesti de l'argent, ils ont mis 10 millions,
cette année. On verra bien où Réno Québec va aller, s'il peut être de façon prioritaire, parce qu'on ne le sait
pas encore... Est-ce qu'il sera de façon prioritaire attribué au
logement social? On serait bien heureux parce que ça vous permettrait de faire
de la réno dans vos coops, en tant que tel, et OSBL, et ça nous permettait de
réinvestir directement.
Le Président (M.
Auger) : ...réaction, M. Pedneault, Mme Constantin?
M. Pedneault
(Marcel) : Non, c'est beau.
Le Président (M.
Auger) : Mme Constantin.
• (12 h 50) •
Mme Constantin (Louise) : Ce que j'ai vu dans le budget, on mentionnait que
ce programme-là s'adressait au secteur privé. Alors,
une autre de nos questions, c'est : Est-ce que les coopératives vont aussi
y avoir accès?
Mme Poirier : Alors, c'est
mon questionnement aussi, Mme Constantin, faites-vous-en pas, j'ai le même
questionnement.
Régime fiscal
municipal, je trouve ça intéressant que vous en
parliez. Vous êtes le seul groupe qui en a parlé, puis on en a déjà
parlé ensemble, là-dessus. C'est intéressant de l'amener dans le projet de loi
n° 121, ce propos-là. Et les coops,
OSBL, là, ne sont pas là pour prendre de la valeur foncière, ils ne seront
jamais vendus. On a fait la loi n° 19, il y a bientôt deux ans, avec, bien, justement, l'ancien
collègue, le député... l'ancien député de Verdun, M. Daoust était
député de Verdun, bien oui, et, je me
rappelle très bien, on a fait, durant cette commission parlementaire là, une
modification afin que, si une coop voulait...
s'il y avait des gens qui avaient l'intention de vendre une coop, il fallait
que ça passe sur le bureau du ministre. Alors, il n'est pas question de
vendre des coops, ça, on s'entend, là, collectivement, c'est un parc collectif. Mais, puisqu'on ne peut pas le vendre,
ce parc collectif là, bien, la hausse de sa valeur foncière, à part que
pour la refinancer, puis là ça pourrait
avoir quelque chose d'intéressant, contribue à juste augmenter les sous dans
les coffres de la ville. Mais une coop, ce n'est pas fait pour fluctuer
sur le marché. Ce n'est pas ça, son but.
Comment vous
voyez ça, une modification du régime fiscal? Est-ce que vous voyez qu'on
devrait geler la valeur foncière d'un immeuble ou que l'on devrait tout
simplement appliquer une règle qui fait en sorte qu'il y ait un taux préférentiel? Parce qu'on va modifier les règles
pour les immeubles non résidentiels. On pourrait aussi inclure la
catégorie coop, OSBL. Comment vous voyez
l'application pour geler, finalement? Parce que le but, ce serait un peu ça,
là, geler la valeur foncière pour qu'on arrête d'augmenter les taxes
foncières aux immeubles qui sont coop, OSBL.
Mme Constantin (Louise) : Bien, je
pense qu'il pourrait y avoir une catégorie spéciale, là. Si on crée des
catégories pour des commerces, ou pour certains organismes, ou même il y a une
catégorie pour les organismes sans but lucratif, il pourrait y avoir aussi une
catégorie dans ce secteur-là.
Mais je ramenais aussi l'idée, là, d'avoir un
mode... Parce que, vous savez, dans les coopératives, il y a 11 programmes différents, donc il y a
plusieurs façons, mais toutes les coopératives, sauf celles qu'on appelle
Logement abordable Québec — et
ça, c'est un autre dossier sur lequel on travaille — ont
un pourcentage de logements qui sont des logements subventionnés, des logements sociaux. Et c'est un peu cet
élément-là qui fait que les coopératives trouvent qu'elles sont taxées sur, finalement, des logements qui servent des fins sociales et non pas des fins
spéculatives, là, c'est ça.
Mme Poirier : Je remarque
aussi dans votre mémoire que vous reprenez l'idée que l'inclusion devrait être étendue non pas juste à Montréal,
pas juste à l'agglomération, pas juste à la CMM, mais dans l'ensemble
du Québec. C'était d'ailleurs le projet de loi
n° 194 que j'ai déposé précédemment.
Pour vous,
quelle est l'utilité d'étendre ça à l'agglomération, en tant que tel, ou même à la CMM, en tant que
tel?
Mme
Constantin (Louise) : Nous,
on représente, comme l'a mentionné le directeur tantôt, évidemment,
notre territoire, on représente l'ensemble de notre territoire,
alors ce qu'on réclame pour une section du territoire,
logiquement, devrait s'appliquer partout.
Il y a aussi
le fait que, bon, on connaît, là, l'exode urbain, l'exode des familles, et, ça
aussi, on énonce certains points,
dans notre mémoire, pour essayer, justement, de donner les
moyens pour que les objectifs d'avoir des logements familiaux puissent
se réaliser. Alors, à l'heure actuelle, ce n'est pas le cas. Et de plus en plus
les familles quittent Montréal, encore une fois.
Mme Poirier : Selon... C'est
fini? Ah!
Le
Président (M. Auger) :
Désolé, c'est malheureusement tout le
temps que nous avions. Et finalement
M. le député de Blainville, porte-parole
de la deuxième opposition, pour 5 min 45 s.
M. Laframboise : Merci. Évidemment,
M. Pedneault, Mme Constantin, merci de votre présence.
Moi, je vais
me concentrer sur votre recommandation n° 2, qui dit, bon : «Que le projet de loi n° 121 définisse ce qu'on entend par "logements abordables".» Pourquoi
je vous dis ça? Parce que moi, là,
quand je lis le projet de loi n° 121, j'en vois une, définition de "logement
abordable", parce que l'article 18, qui ajoute à l'annexe C après l'article 177,
quand je lis 177.3 : «L'entente peut
régir les dimensions et le nombre de pièces des unités de logement abordable ou
familial[...], leur emplacement dans l'ensemble domiciliaire ou ailleurs sur le territoire
de la ville et leur conception et
construction.» Donc, mon logement, pour moi, là, qui lis, formation en droit,
là, quand je lis le texte, là, bien, ça me dit que mon logement abordable ou familial, bien, il a des dimensions qui doivent
être prévues dans une entente. Puis évidemment, le familial, bien, c'est
pour, sûrement, avoir plus de chambres à coucher que d'autres. Et, pour
abordable, bien, c'est le deuxième paragraphe : «L'entente peut, par
ailleurs, établir des règles permettant d'assurer le caractère abordable des logements pour la durée qu'elle détermine.» Donc,
ça, ça veut dire un loyer probablement plus bas que la moyenne pour un
certain temps. Donc, ça nous définit ça, là. C'est ça, ce projet de loi là.
Je suis
conscient que vous nous dites : Il faudrait avoir une véritable définition
de ce qu'est le logement abordable, parce
que, quand je me fie à la définition qu'on nous donne... Parce qu'en
interprétant les articles on nous en donne une. Le logement familial,
c'est un nombre de pièces prévu dans une entente avec le promoteur. Et par la
suite le logement abordable, bien, évidemment, c'est une entente sur le prix du
loyer pendant un certain temps.
Et ça, évidemment, vous, vous
dites : On aimerait ça nous retrouver là-dedans. Vous, évidemment, des
ententes, quand vous faites du logement,
vous faites du logement social ou du logement abordable, vous en faites dans
tout l'édifice, vous n'en faites pas
rien qu'à un étage ou deux, là. Donc, vous aimeriez peut-être avoir une
définition plus claire, hein?
Le Président
(M. Auger) : Mme Constantin.
Mme Constantin
(Louise) : Oui. Il y a une guerre de mots depuis plusieurs années.
Nous, on conteste l'idée de parler de
logement abordable parce que la définition, elle n'est pas dans la typologie,
elle est dans le volet économique et aussi
par la nature du logement. Donc, dans le logement abordable, on retrouve du
privé, on retrouve du locatif, on retrouve des condos, et ça peut n'être que 100 % de privé, de locatif et de
condos. Si on ne mentionne pas clairement «logement social» et «logement communautaire», dans le
projet de loi, bien, ultimement, on peut se retrouver sans rien du tout,
là.
Alors, c'est le logement social qui a le fardeau
de la preuve, le fardeau de se développer, d'être à contre-courant, de toujours
lutter contre la spéculation. Alors, si on ne lui donne pas les moyens
particuliers pour se réaliser, bien, il n'y en aura pas.
M. Laframboise : Non, mais, c'est parce que force est de constater que, dans 121,
finalement, il n'y a rien pour vous,
là. Tu sais, quand on regarde ça, là, c'est plus pour négocier avec les
entrepreneurs privés, pour dire : Dans une partie de ton bâtiment,
on va négocier un étage. C'est vraiment... Pour vous, c'est dans
l'entendre-cadre, c'est évidemment l'entente-cadre
qui, elle... Dans ce qu'on appelle... ce que le gouvernement appelle,
évidemment, le Réflexe Montréal, c'est
là qu'on dit, bon, bien, ententes sectorielles : «Le gouvernement s'engage
à conclure avec la ville et à mettre en oeuvre des ententes
sectorielles — entre
autres — en
matière d'habitation...» Donc, ça, évidemment, là, on ne le voit pas dans le
projet de loi n° 121. Ça, c'est des choses qu'on peut voir...
La
ville demande ces pouvoirs-là. Tu sais, moi, j'ai eu la chance d'analyser, je
pense qu'en tout cas, en 2014, la ville
a quand même fait 240 millions de surplus puis, en 2015,
140 millions. Je veux dire, la ville, elle se dégage des marges de manoeuvre qu'elle peut choisir d'investir. Je
comprends pourquoi le maire nous demande plus de flexibilité, il a un petit peu plus de moyens. Je ne vous dis pas qu'il
va tout combler, là, parce qu'il a beaucoup de demande, là, mais il a quand même un peu plus de moyens. J'ai connu la
ville de Montréal beaucoup plus en déficit que ça pendant des années,
là. Présentement, ça semble aller mieux.
Mais
évidemment, pour vous, il faudrait qu'on voie les ententes-cadres puis...
Souhaiteriez-vous... En tout cas, on présume
qu'il y aura des ententes, mais vous n'avez pas été interpelés pour savoir
c'est quoi, la teneur, puis on ne vous a pas approchés, puis il n'y a
rien eu de négociation de ça, là.
M. Pedneault
(Marcel) : Non, pas vraiment. Il y a peut-être deux mois, le service
d'habitation de la ville de Montréal nous a
approchés par rapport à AccèsLogis, a approché tous les groupes, là, GRT, du
côté OBNL aussi, pour voir, le
transfert... Ils avaient beaucoup de questions sur comment, justement... parce
que le transfert se faisait le
1er avril, là, et ça soulevait
beaucoup de questions. Puis on a contribué un peu à répondre à des questions,
puis, j'imagine, les autres groupes aussi. Ça se faisait, là, avec
chacun des groupes, là. Mais je ne sais pas si ça répond...
M. Laframboise :
Mais vous n'avez pas eu de retour sur qu'est-ce que ça pourrait donner, là.
M. Pedneault
(Marcel) : Non, non, pas du tout. Non. On n'a rien, non.
M. Laframboise :
Parfait.
Le Président (M.
Auger) : 15, 20 secondes. Ça va, M. le député?
M.
Laframboise : Ça va, merci beaucoup. Merci de votre participation.
Le
Président (M. Auger) : Donc,
Mme Constantin et M. Pedneault, merci beaucoup pour votre participation aux travaux de la commission.
Et la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à
13 heures)
(Reprise à 15 heures)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, chers collègues! La Commission de
l'aménagement du territoire reprend ses
travaux. Je demande aux personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons les consultations particulières et auditions publiques sur le
projet de loi n° 121, Loi augmentant l'autonomie et les pouvoirs de
la Ville de Montréal, métropole du Québec.
Je souhaite
maintenant la bienvenue aux représentants de Vivre en ville. Je vous rappelle
que vous avez 10 minutes pour votre
présentation, et par la suite il y aura une période d'échange avec les trois
groupes parlementaires. Donc, dans un premier temps — je
crois que vous êtes même habitués — donc, vous présenter, et par
la suite vous pourrez commencer votre exposé. À vous la parole.
Vivre
en ville
M. Savard
(Christian) : Merci, M. le Président. M. le ministre, MM., Mmes les
députés. Mon nom est Christian Savard,
je suis directeur général de Vivre en ville. Et je suis accompagné de Catherine
Craig-St-Louis, conseillère à la direction générale chez nous.
Oui, M. le
Président, on commence à être habitués, c'est le troisième de trois projets de
loi qui visent à redéfinir en partie
les relations entre le gouvernement du Québec et les municipalités. Et, si je
ne me trompe pas, on est probablement une des seules organisations à
avoir participé aux trois. Donc, on commence à connaître le dossier.
Bien, d'entrée
de jeu, j'aimerais dire que c'est probablement le plus facile, dans le sens où,
de manière générale, on appuie l'esprit général du projet de loi sur la
métropole. On considère, justement, qu'il y a dans ce projet de loi là — et on va aborder des éléments plus
spécifiques — le bon
équilibre entre redonner une autonomie aux villes, leur donner les
moyens de remplir leur mission, particulièrement pour la métropole de par son
caractère spécifique dans l'économie
québécoise, du caractère spécifique pratiquement culturel et démographique.
Donc, de manière générale, que ce soit l'entente-cadre ou le projet de
loi, on l'accueille favorablement.
Donc, sur quelques éléments plus spécifiques, je
vais laisser la parole à Catherine pour continuer. Et je vais poursuivre... je
vais conclure.
Mme
Craig-St-Louis (Catherine) : Alors, certaines mesures particulières du
projet de loi ont suscité l'intérêt de Vivre en ville.
D'abord,
Vivre en ville recommande l'adoption de l'article 18 du projet de loi
permettant à la ville de Montréal d'assujettir
la délivrance de tout permis de construction d'unités résidentielles à
l'inclusion de logement abordable ou familial.
Cette mesure donne à la ville la
possibilité de mieux prendre en compte les besoins de sa population en matière d'habitation. Dans son mémoire
présenté à la Commission de l'aménagement du territoire dans le cadre du projet
de loi n° 122, Vivre en ville
recommande d'ailleurs l'adoption d'un tel article pour l'ensemble des
municipalités du Québec.
Dans le cadre
du transfert des budgets et des responsabilités entre la Société d'habitation
du Québec et la ville de Montréal,
Vivre en ville recommande de garantir l'allocation de budgets suffisants,
permettant de rapprocher effectivement les processus de gestion des
besoins sur le territoire.
Vivre en ville recommande également l'adoption
de l'article 17 donnant le droit de préemption à la ville de Montréal. Il s'agit d'un moyen supplémentaire pour
la ville de concrétiser un aménagement et un développement rationnels de
son territoire.
Vivre en
ville recommande également de retirer le Conseil du patrimoine — la section IX — de l'article 4 listant des
sections à être abrogées de la Charte de la Ville de Montréal. Le domaine d'action
de ce conseil touche à la fois l'aménagement
du territoire et la gestion du patrimoine, et Vivre en ville juge inopportun de
remettre en question cet acquis.
Au regard de la flexibilité des heures et jours
d'ouverture des commerces et débits de boissons, Vivre en ville recommande d'adopter les articles 21, 28 et
29 permettant à la ville de prendre ses décisions. C'est un bon exemple
de ce que les villes peuvent par ailleurs gérer localement.
M. Savard
(Christian) : Donc, effectivement, que ce soit la permission du
règlement sur l'inclusion de logement abordable,
que ce soit sur le droit de préemption, que ce soit sur les heures d'ouverture,
il s'agit là de beaux exemples d'outils
qu'on peut donner aux municipalités pour remplir leur mission et qui peuvent...
ils peuvent très bien le faire. À la limite,
ça sera la corde avec laquelle ils vont se pendre, s'ils le font mal, mais ils
ont, après ça, la reddition de comptes à remettre à leurs commettants.
Et c'est au bon niveau de gouvernance, à notre avis.
Et notamment en ce qui concerne la politique
d'inclusion de logement abordable, on ne voit pas vraiment de raison pourquoi on ne pourrait pas offrir cet
outil-là aux autres municipalités du Québec, surtout que ce n'est pas
quelque chose qui est obligatoire. Et on
pense particulièrement aux plus grandes villes. Je ne vois pas pourquoi Longueuil, tu sais, qui a un territoire défini, relativement déjà construit, qui a besoin de se consolider, ne
pourrait pas non plus offrir ce genre de chose là. À la limite, les
villes liées de Montréal aussi, qui ont une réalité semblable. Donc, nous, on
proposerait, là... Donc, puisque tous ces projets de loi là sont liés, là, on va un petit
peu dans 122, dans notre intervention, en proposant notamment ça.
De manière générale, je reviendrais tout de même
sur un élément de 122 rapidement, rappeler que Vivre en ville considère que le régime d'approbation, référendaire ou non, qui devrait s'appliquer pour Montréal devrait être
le même qu'on propose dans 122 pour l'ensemble
du Québec, donc le régime avec des zones de
requalification, où il y aura
là... l'approbation référendaire ne sera plus nécessaire et serait remplacée
par une consultation publique, encadré avec certains
critères, donc l'accessibilité à l'information, neutralité des commissaires et de la commission
qui étudieraient le processus. Donc, on profite de notre passage, là,
pour réitérer que les citoyens de Montréal ne devraient pas avoir un régime qui est différent que qu'est-ce qui est proposé aux autres citoyens du
Québec en ce qui concerne, justement, cet élément-là de démocratie
locale. Et ça ferait en sorte qu'on deviendrait contradictoire un petit peu
avec une autre proposition qu'on avait faite avec la capitale nationale. C'est
pour ça qu'ils sont tous liés.
Et parfois on peut proposer quelque chose
lorsqu'on ne connaissait pas 122 avec la capitale nationale. C'est notamment le cas du seuil, du seuil de
25 000 mètres carrés versus 15 000 mètres carrés. Lorsqu'il
y a eu la consultation sur la
capitale nationale, nous, on a défendu qu'il ne fallait pas l'abaisser, mais,
dans ce cas-ci, si ça voudrait dire un processus de consultation plus approfondi qui viendrait remplacer le référendum,
bien, on considère que 15 000 mètres, ce serait une bonne idée. Et en bas de 15 000 mètres
il pourrait ne pas y avoir, là, de référendum. Donc, ça ferait en sorte qu'on
aurait un régime aussi, pour les
projets plus petits, où est-ce qu'on n'aurait pas besoin d'un processus plus
lourd de consultation.
Donc,
si on va dans ce sens-là, là le 15 000 nous semble opportun. Je pense que
les gens de l'Institut de développement urbain vous ont fait aussi une
proposition semblable, là. En fonction de qu'est-ce que va dire 122, le
15 000 ou le 25 000 devient important.
J'irais
aussi sur une partie de l'entente-cadre, c'est l'idée de Réflexe Montréal, le
fait que, bien, dans les décisions gouvernementales,
dorénavant, il devra y avoir une analyse de l'impact d'une décision
gouvernementale sur Montréal. Donc, c'est quelque chose que... trouve
que c'est une bonne idée.
Et
je vais vous donner un exemple qui est un de nos créneaux, à Vivre en ville,
c'est la question du deux poids, deux mesures en matière de financement
de transports. Au Québec, Montréal, par exemple, est très dépendante du transport collectif pour son développement, a
besoin davantage de transport collectif que de routes. Mais, par
exemple, le renouvellement des métros Azur,
qui est comme l'équivalent de l'autoroute pour Montréal, est financé
actuellement à 25 % par la ville
de Montréal, mais, si on va à Laval, de l'autre côté de la rivière, et qu'on a
besoin de refaire la 440, qui est le grand
axe de mobilité de Laval, bien, la 440, elle, elle va être financée à
100 % par le gouvernement du Québec. Donc, avoir le réflexe Montréal, ça veut dire aussi peut-être réfléchir... Et
là je sors de l'analyse pointue du projet de loi pour parler qu'est-ce que ça peut vouloir dire, le réflexe
Montréal, dans ce genre de politique publique là, qui fait en sorte que,
bien, il y a des choix... qu'il y a peut-être des poids plus lourds qui sont
donnés à l'un ou pas donnés à l'autre, en matière de transport. Donc, on espère que le réflexe Montréal va aller
éventuellement dans ce genre d'analyse là, qui va peut-être faire
progresser les politiques publiques québécoises.
Et,
pour finir, bien, je vous le dis, on a beaucoup aimé l'idée, là, dans
l'entente-cadre de Réflexe Montréal et on croit qu'il faut avoir pour
l'ensemble du Québec ce genre de réflexe là, mais un réflexe aménagement du
territoire et d'urbanisme, voir, quand on
prend une décision en matière de politique publique, quels sont les impacts sur
notre territoire, quels sont les
impacts sur nos villes. Le grand classique, c'est la localisation des édifices
publics. Si le seul critère,
c'est l'achat du terrain ou le coût du
terrain, sans prendre en considération l'influence sur l'étalement urbain,
l'influence sur les déplacements,
l'influence sur la revitalisation de centres-villes ou d'artères commerciales...
Ce serait important. Donc, l'idée du
réflexe Montréal devrait aussi... Ça me permet d'ouvrir, là, sur l'idée d'une
politique nationale d'aménagement du territoire et d'urbanisme qui
deviendrait un réflexe, justement, dans ce domaine-là.
Ça terminerait mon
intervention. Merci.
• (15 h 10) •
Le Président (M.
Auger) : Merci beaucoup pour votre présentation. Nous allons débuter
les échanges. M. le ministre, pour 24 minutes.
M.
Coiteux : Merci, M. le Président. Merci d'être venus trois fois,
effectivement, c'est toujours un plaisir, et puis ça permet effectivement d'avoir une vue d'ensemble.
Puis vous importez des éléments de chacun des projets de loi puis même
vous révisez votre position à la lueur de l'ensemble. Donc, c'est signe que ça
vaut la peine, ces consultations, et pour nous en particulier.
Je voudrais juste
comprendre quelle est l'évolution... Quand vous regardez les trois projets de
loi, Québec, Montréal, le 122, vous arrivez à
quelle conclusion en matière de consultation des citoyens, en matière
d'urbanisme puis du meilleur régime
qu'on devrait mettre en place au Québec, là? Vous avez évoqué ça, là. Si on a
les zones de requalification, peut-être pas de référendum, mais il y a
un mécanisme de consultation qui est solide, il y a le 15 000 mètres
carrés... Comment vous réconciliez toutes ces choses-là en une proposition?
M.
Savard (Christian) : Notre proposition, qui peut se résumer, là, un
peu en page 12, là, de notre mémoire, en fait, on est assez proche de la position du projet de loi n° 122,
c'est-à-dire qu'on aime beaucoup l'idée de lancer un signal à travers les zones de requalification que, dans une
ville, il y a des endroits où on dit aux citoyens et on dit, à la limite,
à tous les acteurs de qu'est-ce qui fait la ville : Cet endroit-là va se
redévelopper, cet endroit-là va bouger dans le futur, c'est clair, auprès des citoyens. Il faut le mettre au plan d'urbanisme,
hein, il faut délimiter la zone où, là, il n'y aura plus de référendum
possible. Donc, il y a une transparence. Il pourra y avoir notamment une
consultation préalable. Il y a un changement au plan d'urbanisme, il va y avoir
une consultation sur cet aspect-là.
Donc,
on lance le signal aux gens, et donc il n'y a pas de surprise. Pour le citoyen,
il y a une certaine... on peut le voir
venir, on le sait, qu'on est dans une zone de requalification. Ce n'est pas
comme, actuellement, si, disons... partout enlever le référendum. Bien là, il pourrait arriver n'importe quoi
n'importe où. Donc, il y a comme aussi une transparence à travers la
zone de requalification.
Mais,
dans les zones de requalification, si on veut bien consulter les citoyens, il
faut effectivement obliger... Et là nous,
on dit : Au-dessus de 15 000 mètres carrés. C'est là qu'on a un
peu affiné notre position, après trois commissions parlementaires. Mais, lorsqu'un projet est
au-dessus de 15 000 mètres carrés, il y aura une consultation
obligatoire pour le changement de zonage, consultation avec des critères,
un certain nombre de critères... Oui?
M. Coiteux :
À l'intérieur même de la zone de requalification.
M. Savard
(Christian) : Exactement, exactement. En dehors de la zone de
requalification, des endroits où est-ce
qu'on ne s'attend pas que la ville va bouger, des quartiers résidentiels
classiques ou des parcs industriels où est-ce qu'on ne s'attend pas à ce que ça bouge, où est-ce qu'on n'est pas
obligé de faire ça, bien, on garde la consultation plus classique d'approbation référendaire, donc, parce
qu'on n'a pas besoin de cet outil-là ou de la flexibilité qu'on a besoin
en zone de requalification.
Et nous, pour nous,
qu'est-ce qui est particulièrement important de cet aspect-là, c'est qu'en plus
de donner, à travers... Puis je veux juste spécifier, là, quelque chose. Sur la
consultation, on aimerait que le projet de loi aille un peu plus loin sur un certain nombre de choses,
c'est dans notre mémoire. Je dirais que l'élément le plus important,
c'est l'idée d'être entendu par un tiers indépendant.
C'est très important, ça, pour les citoyens, ils ont toujours une plus
grande confiance lorsqu'ils s'adressent à un
commissaire indépendant lors de ce type de consultation. On sait que le rapport
va être indépendant, que ce ne sera pas écrit par le fonctionnaire qui a
lui-même écrit le changement de zonage et qui est un peu, lui-même, impliqué dans la chose. Donc, ça arrive souvent, dans les
villes, que celui qui a écrit le changement de zonage, c'est lui qui
fait la consultation puis qui dit après ce que les citoyens ont dit. Donc,
c'est un élément qui est important, selon nous, à additionner au projet de loi
pour donner confiance aux citoyens.
Mais
ce qui est intéressant aussi de la zone de requalification et qui rejoint
beaucoup Vivre en ville, c'est l'aspect d'intention d'aménagement du territoire urbanistique. On lance le
signal, à travers ça, qu'on va aider les villes, à travers l'outil de la zone de requalification, pour faire
les bonnes choses, pour reconsolider, au lieu de toujours aller vers
l'étalement. Et on leur donne de la
marge de manoeuvre pour ne pas, justement, faire face à un blocage qui peut
arriver de la part des citoyens, mais en contrepartie, aux citoyens, on
leur donne automatiquement une consultation publique transparente,
indépendante.
Donc,
on trouve qu'avec cette maison-là qu'on construit à travers les changements de
zonage ça permet à la ville d'évoluer. Une ville, ça évolue. Une ville,
ce n'est pas statique. Ça permet à la ville d'évoluer tout en conservant des
remparts démocratiques suffisants pour les citoyens.
M. Coiteux :
Là, le projet de loi n° 122 prévoit un régime qui n'est pas le même à
Montréal qu'ailleurs, mais supposons qu'on
prenait l'Office de consultation publique de Montréal puis on le clonait ailleurs,
là, dans les endroits où s'appliqueraient
les fameuses zones de requalification, est-ce
qu'il y a des choses, dans le fond, à relever concernant son fonctionnement, concernant son indépendance, concernant
comment ça fonctionne? Est-ce que c'est le bon modèle, en d'autres termes,
si d'autres villes voulaient s'en inspirer?
M. Savard
(Christian) : Je dirais que oui, mais je tiens... Je ne suis pas quelqu'un
qui est particulièrement attaché à la
bureaucratie et à avoir... Je pense qu'une ville de Montréal
doit avoir une organisation permanente, au nombre de projets qui se passent, à la population, à l'intensité du travail, mais je ne
crois pas que toutes les villes du Québec doivent se doter d'un OCPM
permanent, ce serait probablement beaucoup trop lourd. Donc...
Une voix :
...
M. Savard
(Christian) : Non, c'est ça, ce ne serait pas...
Mais,
par contre, d'avoir un processus avec un... Tu peux faire ce genre de
consultation là avec des commissaires indépendants
qui sont nommés. Il pourrait y avoir, à la limite, des gens qui... il pourrait
y avoir un processus qu'il y a des gens
qui sont dans une banque de noms et qui sont des commissaires pour l'ensemble
du Québec, à la limite. Et la plupart des villes vont utiliser ça,
parfois, une fois par 10 ans, mais d'avoir un processus... Et là peut-être
qu'il va y avoir un accompagnement de la
part du ministère des Affaires municipales qui serait intéressant, un guide de
bonnes pratiques, des choses comme ça, qu'il pourrait faire.
Je
ne pense pas que toutes les villes du Québec ont besoin d'un OCPM. Quand on parle de Québec, je pense que ça
pourrait être utile. Au nombre de consultations qu'ils ont, de toute manière,
ça bouge quand même pas mal. Mais c'est
surtout des critères... Je pense qu'aussi les gens de l'Institut du Nouveau
Monde, là, vous ont donné une série de critères qui pourraient inspirer
des précisions, dans le projet de loi, sur qu'est-ce que devrait être... qu'est-ce
qui va remplacer le référendum. Et cette consultation-là, dans le projet de
loi, là, devrait être renforcée, là, cet élément-là.
M.
Coiteux : Toujours dans l'optique où vous, vous souhaiteriez voir le
même régime à Montréal que ce qui est proposé
pour les autres — je suis
toujours dans un cas fictif, mais néanmoins faisons l'exercice — en dehors des zones de
requalification, toujours référendum, est-ce que, les modalités de l'exercice
de ces référendums, vous les réviseriez, c'est-à-dire le nombre de citoyens qui
devraient être informés, la grandeur de la zone qui doit être considérée?
M.
Savard (Christian) : Tout à fait. On a osé une proposition dans notre
projet de loi sur 122 où nous, on allait dans les zones qui sont dans 250 mètres autour du site du
changement de zonage, donc, pour faire en sorte d'avoir une plus grande représentativité. Parce que la mécanique de
la loi actuelle, puis je pense qu'on l'a dit, tous, là, ça fait en sorte
que parfois de toutes petites zones peuvent
se retrouver à pouvoir bloquer un projet, là, des zones avec 18 personnes
habilitées à voter, des choses comme ça, là,
donc c'est un peu une mécanique, là, que tout le monde est prêt à réviser, là.
Donc, nous, on faisait... on pense que 250 mètres, c'est la bonne
zone pour considérer les gens qui vont être... sur qui on va avoir un impact avec
le projet.
M.
Coiteux : Je change un petit peu de registre. Puis je sais que la
députée de Crémazie va vouloir poser quelques questions. Il nous reste combien de temps? Il nous reste
15 minutes. J'ai peut-être le temps pour une couple de questions,
puis ensuite je vais lui passer le flambeau.
De
façon générale, vous aimez bien le projet de loi n° 121, c'est ce que je
perçois, parce que, si je regarde votre mémoire, là, recommandation
d'adopter tel article, on voit d'un bon oeil tel article. Autre exercice, à ce
moment-là : Est-ce qu'il y a des choses qui manquent, que vous auriez
souhaité voir dans le projet de loi n° 121?
• (15 h 20) •
M. Savard (Christian) :
Après ça, ce qui va manquer, puis c'est toujours un peu le défi du régime
qu'est en train de mettre en place...
D'abord, il va falloir voir si les villes l'utilisent. Est-ce que les villes
vont l'utiliser? Nous, on l'espère, mais ça, après ça, ça va se passer
sur le terrain, sur le plancher des vaches.
Je dirais que, de manière générale, c'est sur
certains aspects d'écofiscalité. Vous savez — puis là je vais déborder aussi à 122 — un des grands problèmes, c'est que, là, les
villes, à travers... Vous allez donner de la marge de manoeuvre aux villes d'un point de vue fiscal. Le problème,
c'est que, si certaines villes l'utilisent, bien, les villes d'à côté ne vont pas l'utiliser, et il peut y avoir un peu de
distorsion où, bon, bien, ça va finir que, les beaux outils que vous allez
leur donner, les villes ne les utiliseront
pas, parce que ce n'est pas utilisable par tout le monde, ou il peut y avoir une compétition entre les villes. Donc,
j'aurais tendance à dire que certaines mesures d'écofiscalité auraient été intéressantes
à mettre en place par le gouvernement pour l'ensemble des villes.
Je vais vous donner
l'exemple de la ville de Gatineau. La ville de Gatineau a mis en place des
redevances de développement. Si la ville de Gatineau a mis en place des
redevances de développement, c'est parce que la ville de Gatineau
couvre à peu près tout son territoire,
elle n'a pratiquement pas de
concurrence, à part un tout petit peu de Chelsea au nord, donc ça fait
en sorte qu'elle peut imposer ce genre de chose là pour avoir une écofiscalité.
Donc,
de manière générale, on aurait aimé, certaines mesures que vous offrez aux
villes, bien, que le gouvernement les prenne lui-même pour égaliser le
terrain de jeu en ce qui concerne le développement et un certain contrôle de
l'étalement urbain.
Maintenant,
sinon, les pouvoirs que vous donnez aux villes sont relativement intéressants, mais j'ai peur qu'ils ne soient pas appliqués en raison de la concurrence
entre les villes, que les villes n'osent pas cette innovation-là
par peur d'être trop exigeante par rapport à sa voisine, par exemple.
M. Coiteux :
Je crois que ça irait pas mal à l'encontre de l'esprit de l'autonomie municipale
puis de la reconnaissance des gouvernements de proximité de dire : On va
prendre les décisions à leur place. C'est le contraire qu'on cherche à faire
avec ces trois projets de loi.
M. Savard
(Christian) : Bien, vous pourriez vous entendre avec eux pour prendre
les décisions de manière globale. Parce que,
si tout le monde s'entend : O.K., on le fait, puis tout le monde est d'accord, bien là il
n'y a pas personne qui peut un
peu profiter puis dire : Ah! bien, moi, je ne l'offre pas, venez vous
installer chez nous, il n'y aura pas tel élément, ou tel élément, ou telle
contrainte.
Donc, c'est un
élément, un peu, qui peut... si je regarde le régime qu'on est en train de mettre
en place, qui m'inquiète pour le futur, mais
je ne peux pas l'évaluer actuellement,
on n'a pas encore vécu, là... Des
fois, les politiques publiques, on y
vit puis on voit comment ça évolue, là. Donc, on peut donner la chance au
régime qui va être mis en place, mais ce sera à étudier, là.
M.
Coiteux : Il y a
des groupes... il y en a quelques-uns, d'ailleurs, qui l'ont fait, qui nous ont dit : Il manque
un préambule, il manque un préambule dans
cette loi-là, puis ils ont dit : Il
faudrait qu'on ajoute des choses, là,
pas rentrées directement dans les articles. Est-ce que vous avez
réfléchi dans ces termes-là aussi? Avez-vous des propositions à faire à cet
effet?
M. Savard
(Christian) : Bien, de manière générale, je pense qu'on avait fait des
propositions au préambule. Est-ce qu'on l'a fait dans le 121 aussi? Non?
Bien, nous, on a bien senti la volonté gouvernementale d'enlever un certain
nombre d'irritants et de donner un certain nombre d'outils. S'il y avait eu à avoir un préambule, pour moi, ce
serait pour une prochaine politique d'aménagement du territoire et d'urbanisme, où on prendrait des grandes orientations
sur qu'est-ce qu'on veut pour le territoire
et les villes québécoises. Nous, on a étudié les projets de loi pour qu'est-ce
qu'ils étaient. Ce n'est pas la... Ça redéfinit,
c'est quand même des choses assez importantes. Il va y avoir un après et un
avant, là, il va y avoir un avant et un après à ces projets de loi là. Mais, s'il y avait eu à avoir un préambule,
pour nous, ça aurait été en matière d'aménagement du territoire. Et on ne va pas aussi loin que
nous, on aurait demandé. On conclut tous nos mémoires avec : Bien, il
faut que le Québec se dote d'une vision plus
claire en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme. Ce n'était pas
l'objectif de ces projets de loi là.
Donc,
effectivement, il faudrait un préambule mais dans un prochain chantier qu'on
aurait à ouvrir, que nous, on espère,
c'est-à-dire, justement, revenir sur l'élément d'aménagement du territoire et d'urbanisme,
qui serait plus large que juste les relations Québec-municipalités ou
des éléments, dans certains cas, là, d'autonomie, mais plus une vision globale
pour le Québec, là. Voilà.
Le Président (M.
Auger) : Mme la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Je vous remercie, M. le Président. Bonjour à tous les
deux.
Dans
votre document, à la page 9, vous abordez la question des sociétés de
développement commercial et vous mentionnez, donc, être en accord avec
les nouveaux pouvoirs, mais vous mentionnez, dans le fond : «...après
examen des préoccupations formulées par l'Association des sociétés de
développement commercial de Montréal.» Est-ce que vous pouvez nous en dire plus puis à quoi vous faites référence
exactement quand vous parlez de ces préoccupations-là?
Mme Craig-St-Louis
(Catherine) : Bien, dans le fond, c'est surtout parce que, pour Vivre
en ville, l'article est intéressant. Puis que la ville ait une vision de ce
côté-là, c'est tout à fait en voie avec des collectivités vivantes et viables,
là, exactement comme on l'a mis dans le mémoire.
Par
contre, à la lecture du mémoire puis à l'écoute du passage en commission de
l'Association des SDC de Montréal, ils
soulevaient quand même quelque préoccupations à s'assurer notamment, là, à ce
que la discussion continue à être sur
la base d'une partie prenante, avec chacun une place égale, là, à la
discussion. Ça fait que c'est des clins d'oeil comme ça que l'Association des SDC semblait mettre dans son mémoire. Ça
fait que, comme c'est eux, les spécialistes, on a préféré s'en remettre
à leur recommandation, mais par contre en notifiant que, pour nous, l'article
est intéressant au niveau, là, d'une vitalité économique locale.
M.
Savard (Christian) : Parce qu'en assujettissant un peu les objectifs
de développement économique de la ville de Montréal aux SDC il y avait certaines inquiétudes par rapport à leur
autonomie ou par rapport à leur vision. Donc, on voulait quand même
spécifier cet élément-là.
Un
élément qui était intéressant aussi, par rapport aux sociétés de développement
économique, c'était la question des fins municipales, où est-ce qu'ils
voulaient s'assurer que le droit de préemption... que les fins municipales de requalification d'une artère commerciale ou de
revitalisation commerciale en fassent partie pour que, si une ville...
Puis je les comprends bien. Souvent, il y a
des artères commerciales où il y a des bâtiments délabrés ou des bâtiments qui
auraient une situation stratégique sur leur
territoire. Et, bien, ça ferait en sorte... Ils aimeraient que, si la personne
qui a ce bâtiment-là délabré vend...
La ville, des fois, aimerait pouvoir l'acheter pour faire un projet
particulier, donc ils voulaient s'assurer qu'aussi les fins municipales
incluent, là, la requalification commerciale. Donc, ça, c'est un des éléments
qu'ils avaient mentionnés.
Mme
Montpetit : Je vous remercie.
Le Président (M.
Auger) : Oui, M. le ministre.
M.
Coiteux : Les heures d'ouverture des bars, on a un groupe qui est venu
nous signifier son appui à ça, mais ils nous ont parlé d'expériences ailleurs dans le monde où c'est accompagné
d'une... je ne me souviens pas si c'est le terme, l'expression qu'ils
ont prise, mais ils parlaient d'une politique de la vie nocturne ou, enfin, une
politique générale sur comment on va rendre
ça compatible avec une vie harmonieuse, disons, entre les citoyens qui ont
besoin de dormir, la ville qui a
besoin d'être animée, les artistes qui ont besoin de se produire, etc. Est-ce
que vous avez réfléchi aussi à ça? Parce que vivre en ville, après tout,
ça comporte aussi ça.
M.
Savard (Christian) : Bien, c'est évident que... Moi, c'est un beau cas
où on donne le pouvoir à la ville de Montréal
puis on va espérer qu'elle ne se pende pas avec. Donc, je considère
qu'effectivement, lorsqu'on va mettre en place ce genre de chose là, ça va devoir venir avec des consultations,
s'assurer que les résidents qui sont des fois à proximité... On sait
qu'à Montréal il y a des grandes zones où est-ce qu'il n'y a pas beaucoup de
résidents, c'est essentiellement le «nightlife». Donc, on pense probablement à
ce genre de chose là.
Aussi,
en ce qui concerne les heures d'ouverture de commerce, bien, c'est un beau cas
où est-ce qu'il y avait un certain,
puis je vais le dire, paternalisme étatique à décider pour les villes,
particulièrement une métropole comme Montréal, pour décider quand est-ce
que les commerces ouvrent ou ferment. Mais on sait qu'une ville, justement, ça
doit vivre, ça doit respirer. Donc, c'est
pour ça qu'on pense aussi que c'est une bonne idée, en fait. Et puis on ne voit
pas d'enjeu majeur à part de, bien, justement donner une ville plus
attrayante et qui vit plus.
M. Coiteux :
Je pense que, pour nous, ça va aller.
Peut-être
une dernière, dernière question. Je suis content de vous entendre parce que
vous vous inscrivez quand même dans
le mouvement d'autonomie, là. Puis je le dis parce qu'on va travailler ensuite
sur ce projet de loi là, puis on va travailler
sur le projet de loi n° 122 aussi, et parfois, dans nos échanges, il va y
avoir la tentation de dire : Bien non, on devrait, nous, décider à leur place, on devrait continuer de leur
imposer des contraintes, qui est l'antiréflexe, là, qu'on veut
développer qui est celui de la confiance.
Pas
juste à notre endroit, de notre côté, là, mais à l'endroit de l'ensemble des
membres de la commission, là, qui allons
étudier, qu'est-ce que vous pourriez nous dire pour qu'on se sente à l'aise,
là, dans cette dévolution de pouvoirs? Je m'excuse de vous mettre dans ces souliers-là, mais c'est parce que vous
vous inscrivez dans le même esprit, puis c'est toujours bon de
l'entendre de quelqu'un d'autre que du ministre porteur.
• (15 h 30) •
M. Savard
(Christian) : Bien, pour être tout à fait transparent, nous, lorsque
cette démarche-là a débuté, on avait des inquiétudes, on avait des inquiétudes
notamment sur les questions d'aménagement du territoire, de contrôle des périmètres d'urbanisation des villes. Mais ça,
ça ne fait pas partie des projets de loi. Vous avez gardé un certain droit d'approbation des schémas... en
fait, vous avez gardé le même régime où est-ce que le gouvernement doit
approuver les schémas d'aménagement pour
empêcher, justement, l'étalement urbain. Si ça... si vous aviez remis en
question cette partie-là, on ne
serait pas aussi favorables, mais ça ne fait pas partie des projets de loi.
Moi, je pense que même, d'ailleurs, ça, c'est une partie que vous
devriez renforcer, parce que le territoire, c'est le patrimoine commun du
Québec.
Les
éléments où, là... Puis ce n'est pas pour rien qu'on a parlé de bonne
consultation publique et que vous devriez... Je pense qu'assurer une démocratie locale et préserver l'ensemble des
citoyens du Québec d'excès qu'il pourrait y avoir sur le terrain de la part des élus locaux en encadrant
la démocratie locale, notamment avec un meilleur régime de consultation
publique qui viendrait remplacer dans les zones de requalification, par
exemple, les référendums, ça, je pense que ça... — c'est mon côté sciences politiques, j'ai
fait ça avant aménagement et urbanisme — ça, je pense que vous avez un rôle de
chien de garde que vous pouvez conserver.
Ce n'est pas pour rien aussi qu'on a
mentionné le patrimoine, de dire de continuer d'avoir un conseil du
patrimoine pour Montréal, parce que le patrimoine, ce n'est pas juste le
patrimoine des Montréalais, c'est le patrimoine de l'ensemble des Québécois.
Les heures d'ouverture sur la rue Crescent ou sur la rue Sainte-Catherine pour
s'acheter des vêtements, on s'entend-u que,
l'ensemble des Québécois que vous représentez comme élus, ce n'est pas... Mais
par contre le patrimoine montréalais, c'est le patrimoine des Québécois aussi.
Donc,
c'est des exemples, là, où est-ce que... Est-ce qu'on défend des principes pour
l'ensemble des Québécois ou, là, on est, là, vraiment dans le tatillon
puis des choses qui peuvent très bien se régler sur la scène locale?
Donc, je pense que ce
serait ça, mon avis sur la question.
M. Coiteux :
Merci.
Le Président (M.
Auger) : Nous allons maintenant poursuivre avec l'opposition
officielle. M. le député de René-Lévesque, pour 14 min 30 s.
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, rebonjour à vous, gens de Vivre
en ville. Effectivement, vous avez
suivi la trilogie municipale, Québec, Montréal et le projet de loi sur les
municipalités. Et je crois comprendre que votre pensée a évolué. Ce n'est pas une mauvaise chose, en passant. Le but
n'est pas de vous mettre en contradiction mais bien de comprendre où
est-ce que vous êtes rendus dans vos propositions.
Dans le cas de
Québec, nous avions effectivement la possibilité, dans le projet de loi, de
passer de 25 000 à 15 000 mètres carrés. Par un amendement de
notre formation politique, ça a été enlevé, donc on a maintenu Québec à 25 000. Est-ce que vous avez toujours ça en
tête lorsque vous déposez, ce projet de loi là... Parce que vous arrivez en
disant : Montréal, bien, descendons à 15 000, mais arrivons avec une
autre solution. J'aimerais juste que vous m'expliquiez un peu le cheminement,
considérant que Québec a évolué aussi dans la proposition.
M.
Savard (Christian) : Bien, c'est ça, en fait, c'est parce qu'on ne
connaissait pas 122, c'est pour ça qu'on a évolué par rapport à ça. Et
c'est pour en donner plus aux citoyens. C'est-à-dire que, disons qu'il y a une
zone de requalification dans l'axe du chemin
Sainte-Foy, à Québec, ici, là, pour donner un exemple, là, et donc il n'y aura
plus de référendum parce que c'est dans la zone de requalification... Nous, on
veut que tout projet de plus de 15 000 mètres carrés soit assujetti à une consultation, et pas «peut», là, c'est
«doit». Donc, en abaissant à 15 000, on fait en sorte qu'il va y
avoir plus de projets assujettis, donc on donne aux citoyens un droit de regard
sur plus de types de projet.
En
bas de 15 000, on peut considérer que c'est des projets de pas trop
d'impact. Donc, on pourrait permettre de... il pourrait y avoir une
consultation, mais elle ne serait peut-être pas aussi poussée que qu'est-ce
qu'on permet. Donc, c'est là que... c'est pour ça que...
Et,
dans le cas de Québec, nous, ça donnait davantage de permission à Québec de ne
pas être assujettie à certaines obligations,
mais, dans le régime qu'on comprend avec 122, là, tout d'un coup, le
15 000 devient plus opportun parce qu'il assujettit davantage de projets à une consultation plus importante. Vous
voyez un peu. C'est qu'avant ça donnait un régime d'exception plus permissif à Québec, qui ne nous
satisfaisait pas parce que c'était trop, c'est pour ça qu'on l'avait
fait changer. Mais maintenant, si ça veut
dire avec les zones de requalification et un type de consultation, pour les
plus grands projets, de type OCPM, là on aime mieux abaisser à
15 000.
M. Ouellet :
Mais là ça vous prend une zone de requalification pour Montréal, c'est ça?
M. Savard
(Christian) : Exact. Tout à fait.
M. Ouellet :
Ce qu'on n'a pas dans le projet de loi de Montréal et ce qu'on n'a pas non plus
dans le 122.
M.
Savard (Christian) : Exactement. Tout à fait, tout à fait. Puis juste
réitérer, là-dessus, on considère que c'est d'autant plus important dans les villes de Montréal et de Québec, parce
que c'est là que les pressions immobilières sont les plus importantes.
M. Ouellet : Avant de passer la parole à ma collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
j'aimerais... Vous utilisez aussi... Comme
le ministre a fait, pour vous entendre, pour nous aiguiller ou nous orienter
dans nos futures discussions, vous nous avez parlé, effectivement, du véritable chantier qu'on devrait avoir,
c'est-à-dire la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. On est rendus, au Québec, à se poser la question
qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux, considérant l'impact que ça a,
et, considérant ça, je présume que votre
réflexion va effectivement à discuter
de cette question-là d'approbation référendaire. Parce
que le but du jeu, au début, était...
Québec l'avait, Montréal l'avait, puis après ça on avait une autre
disposition dans le 122 pour les municipalités. Alors, le ministre a décidé de l'enlever dans Québec,
et donc l'enlever de Montréal, et qu'on en
discute dans le 122. Or, on arrive dans le projet de loi de Montréal
et on en discute beaucoup, du projet
de loi n° 122. Alors, j'aimerais
vous entendre sur cette possibilité ou cette opportunité, plutôt, tout ce qui est
approbation référendaire, de sortir ça du projet de loi n° 122 et
de l'adresser directement dans une grande réflexion sur la LAU.
M.
Savard (Christian) : Nous,
on aime assez le régime, le régime de zones de requalification, par qu'est-ce qu'il envoie comme signal en
matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme. On a vu suffisamment de
bons projets urbains ne pas se faire en
raison du blocage référendaire pour arriver avec un régime qui améliorerait les
consultations, qui améliorerait les consultations publiques, qui ne serait pas
obligatoirement le référendum.
Donc, il y a eu beaucoup de conversations,
au Québec, je pense qu'on a fait la trilogie des projets de loi ici. On aurait tendance à dire : Bien, tant qu'à
avoir fait tout ce travail-là... Évidemment, si ça finit à notre satisfaction...
Si ça finit que Montréal et Québec
n'ont rien puis que les consultations ne sont pas un peu mieux précisées dans
le projet de loi, bien là, effectivement, on trouve ça moins
intéressant.
De
manière générale, l'autre partie que vous dites, une réflexion plus globale, ça
dépasse de beaucoup les questions d'approbation référendaire.
L'aménagement du territoire et l'urbanisme, au Québec, est, selon nous,
décevant depuis plusieurs décennies, et ce
n'est pas à cause de ces questions-là, c'est parce qu'on ne donne pas un assez
grand souci à la manière qu'on construit nos villes. On a probablement
laissé beaucoup trop de place aux promoteurs, qui décident comment on construit nos rues, c'est quoi, les...
Et le pouvoir public, que ce soient les municipalités ou le gouvernement
du Québec, a, selon nous, manqué à ses devoirs dans les dernières années.
C'est
pour ça qu'à travers, par exemple, l'Alliance Ariane — Pour une politique nationale de
l'aménagement du territoire et de
l'urbanisme on demande que le Québec se donne ce type de politique là. Et,
selon nous, ça devrait être le prochain
sentier, maintenant qu'on a répondu aux demandes d'autonomie des municipalités.
Mais là on est dans quelque chose qui
remettrait en question, par exemple, comment l'État investit sur le territoire,
comment les municipalités peuvent agrandir ou non leur périmètre
d'urbanisation. Donc, on est moins dans la mécanique de la démocratie locale,
qui est importante, mais on pense qu'on peut
arriver avec un bon régime avec les projets de loi qui sont là, avec les
améliorations qu'on propose. Donc, je n'aurais pas tendance, après tous les
travaux qu'il y a eu, à remettre à plus tard.
M. Ouellet :
Merci, M. le Président. Donc, les modifications que vous proposez,
adressons-les dans le projet de loi
n° 122, faisons déjà ce premier travail-là d'améliorer la participation
citoyenne, d'améliorer la participation d'un tiers dans la normalisation du processus, et surtout gardons-nous un
moyen de laisser la démocratie citoyenne s'exprimer par voie
référendaire dans d'autres façons de fonctionner. C'est ce que je comprends?
M. Savard
(Christian) : Bien... Oui, c'est ça.
M. Ouellet : C'est ça, c'est que l'approbation référendaire existe toujours dans
certains cas...
M. Savard
(Christian) : En dehors des zones de requalification, c'est ça.
M. Ouellet : ...il y a les zones de requalification, et aussi on peut effectivement
grandir le périmètre pour ce qui est des signatures à obtenir dans le
cas...
M. Savard
(Christian) : Pour les référendums, exactement.
M. Ouellet :
Parfait. Merci.
M. Savard
(Christian) : Ça résume pas mal.
M. Ouellet :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Auger) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Et, je rappelle,
7 min 30 s.
Mme
Poirier : Merci. Bonjour à vous deux. Je reviendrais sur votre
recommandation, que je soutiens fortement, sur le droit à l'inclusion.
Ma question est fort simple : Pourquoi on ne le demande pas pour tout le
Québec?
M. Savard
(Christian) : Excusez-moi, j'ai...
Mme Poirier :
Pourquoi on ne le demande pas pour tout le Québec?
• (15 h 40) •
M.
Savard (Christian) : Exactement. Vous avez tout à fait raison. On
aurait même dû l'indiquer tout de suite dans celui-là. Nous, on l'avait demandé dans le 122. Pourquoi ne pas
l'accorder à l'ensemble du Québec? Il n'y a pas, je trouve... Il ne faut pas oublier, tu sais, Montréal,
d'abord, ce n'est pas l'ensemble de l'île de Montréal, à moins que je me
trompe, là, mais le projet de loi concerne
la ville de Montréal. Il y a des villes liées à Montréal qui ont les mêmes
réalités de besoin d'inclusion. On
sait que, justement, les coûts du logement, c'est une problématique qui touche
quand même surtout Montréal et
Québec, il faut le dire, mais... Et donc, quand je dis «Montréal», je parle du
Grand Montréal, là. Mais à la limite je ne vois pas... Comme on l'a fait, par exemple, pour la fiscalité
municipale, où est-ce qu'on a accordé à l'ensemble des villes une plus
grande latitude sur qu'est-ce qu'elles veulent faire, je pense, on pourrait le
faire pour l'inclusion, justement, du logement abordable, vous avez raison.
Mme Poirier :
Parce qu'on s'entend que c'est un pouvoir habilitant, là, qui sera déterminé
par un règlement que la municipalité. Parce
que, même dans le libellé de la loi tel qu'il est là, on ne vient pas donner un
pourcentage, on ne vient pas donner
de spécifications sur quel type de projet on appliquera, c'est assez général.
Puis c'est le copier-coller du projet de loi que j'ai déposé il y a deux
ans. Alors, je comprends que j'ai votre approbation là-dessus.
Vous faites une recommandation, entre autres,
concernant le droit de préemption. On a entendu plusieurs groupes, là, et le député de Blainville a
reprécisé... Certains sont venus nous demander le doit de saisir. Vous en
pensez quoi? Parce qu'on comprend, là, c'est une
modification de Code civil, là, on va plus loin. Mais qu'est-ce que vous
penseriez du pouvoir de saisir?
M. Savard (Christian) : Cet
aspect-là, on ne l'a pas beaucoup poussé, donc je ne pourrai pas vous donner peut-être une réponse 100 % satisfaisante. Si
j'ai bien compris... Il y a des choses dans 122 qui permettent ce genre
de chose là ou pas? Tu sais, je me trompe
peut-être, là, mais il me semble que la ville de Québec était contente parce
qu'elle pouvait faire des choses sur
certains édifices délabrés. Donc, peut-être que 122 ouvre certaines portes...
ou c'est peut-être juste pour la ville de Québec, je ne me souviens
plus.
Mais, dans
certains cas de bâtiments délabrés où est-ce qu'il y a négligence manifeste de
la part d'un propriétaire, j'imagine...
Moi, en tout cas, c'est le niveau d'intervention que je pense que l'État peut
se donner lorsque le domaine public est
détérioré de cette manière-là, parce que ça a beau appartenir à quelqu'un, ça
donne sur la rue, c'est dans un milieu de vie. Donc, il y a peut-être là
une piste à regarder.
Mais
effectivement on aime beaucoup le droit de préemption, on est contents d'aller
vers ça, juste très rapidement, parce que c'est une manière d'acheter de
manière beaucoup moins agressive que l'expropriation. La ville se dit : Si
j'ai l'opportunité ici, je vais la saisir
lorsque ça va venir, mais ce n'est pas quelque chose d'oppressant. Donc, entre
la saisie puis l'expropriation, c'est comme le bon... un outil intéressant. La
ville de Paris l'utilise pour augmenter le nombre de logements dans sa ville,
là, notamment.
Mme Poirier : Vous
souhaitez que le Conseil du patrimoine soit maintenu dans le projet de loi, à
l'instar des trois autres conseils, qui,
eux, sont retirés, pour lesquels la ville de Montréal a confirmé leur
recréation, je dirais. Pourquoi c'est important de garder le Conseil du
patrimoine dans la loi, en tant que tel?
M. Savard
(Christian) : Bien, justement, j'ai un peu mentionné ça tantôt, le
patrimoine montréalais n'est pas que montréalais,
il est québécois, ça fait partie du patrimoine du Québec. Donc, ici, on est
vraiment, dans ces projets de loi là, sur
qu'est-ce que le gouvernement doit garder comme prérogatives, comme
représentant du peuple québécois, versus qu'est-ce qui vraiment concerne juste les Montréalais. Et le
patrimoine ne concerne pas juste les Montréalais, même si c'est un
conseil du patrimoine montréalais. Le gouvernement du Québec dit à
Montréal : C'est tellement important que nous, on vous demande d'avoir un
conseil du patrimoine.
Donc, c'est
un peu ça, l'idée, c'est parce que ça ne concerne pas juste les Montréalais.
Donc, je trouve légitime que le gouvernement du Québec demande à la
ville de Montréal d'avoir un conseil du patrimoine.
Mme Poirier :
Il y a certains groupes qui sont venus, justement, faire la revendication parce
que, dans la charte de Montréal, tout
ce qui concernait le mont Royal et tout ce qui concerne le Vieux-Montréal était
des espaces pour lesquels il fallait l'approbation du ministère de la
Culture si on y touche. Et je me rappelle très bien d'un vieux dossier de ma collègue qui était ministre de la Culture, pour
lequel elle était intervenue, sur le mont Royal, on se rappellera, il y a
plusieurs années, pour empêcher la construction en hauteur sur le mont Royal,
et ça avait pris l'intervention de Québec.
Alors,
assujettir dans la loi le fait que dorénavant on n'aura plus besoin de
l'approbation de Québec, entre autres, sur de telles décisions, vous en
pensez quoi?
M. Savard
(Christian) : Ce bout-là de la loi, j'aurais peut-être dû faire un peu
mieux mes devoirs, mais je ne suis pas
sûr que... C'est certains aspects peut-être un peu plus mineurs qui ne seraient
plus sur l'approbation de Québec, de ce que j'ai pu comprendre. Je dois
ici dire ma limite par rapport à ces questions-là.
Une chose est sûre, ma position, de manière
générale, justement, c'est qu'encore une fois le gouvernement du Québec a le droit et même le
devoir de préserver le patrimoine du Québec, surtout face à des velléités locales qui
seraient peut-être non responsables ou en tout cas qui ne seraient vraiment pas
des bonnes idées.
Mais il y a peut-être
des aspects un peu plus de détail qui peuvent, ces aspects-là, peut-être rester à Montréal. Je dois
admettre ma limite, là, sur le fin détail de ça.
Mme Poirier : C'est bien
correct. D'autres groupes ont manifesté leur inquiétude, alors je voulais
valider avec vous.
Dernier élément, votre recommandation 8,
qui est : «...s'inspirant de l'article 7 afin de permettre à la ville
de soutenir un développement urbain viable en cohérence avec les orientations gouvernementales
en aménagement du territoire», d'adopter un politique
nationale, dans le fond, ce que vous nous proposez, c'est un grand chantier de
révision de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, c'est ça que j'en
comprends.
M. Savard
(Christian) : Bien, au-delà
de ça... Ça a un peu un lien, effectivement, il y a un
lien là de... Nous, on a vu,
bien : Ah! bien, le développement
économique que va proposer Montréal,
qui doit se faire en fonction des grandes orientations
de développement économique du gouvernement...
Nous, on avait le goût de réitérer que le développement économique,
bien, ça peut arriver que ça n'a pas d'incidence sur le territoire, mais
souvent ça a une incidence sur le territoire,
et que ça doit respecter, justement, les orientations gouvernementales, parce
que ça arrive que le gouvernement se contredise lui-même par rapport à
ses orientations et ne respecte pas ses propres orientations.
Le
Président (M. Auger) : Oui.
J'ai le son, maintenant, merci. Donc, c'est tout le temps que nous avions, nous devons maintenant poursuivre avec la deuxième
opposition. M. le député de Blainville, pour 9 min 30 s.
M. Laframboise :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Merci beaucoup, M. Savard,
Mme Craig-St-Louis, présents parmi nous.
Juste
peut-être pour préciser ma position, parce que ma collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve a mentionné... Par rapport aux droits de saisie,
la mise en garde que j'ai faite au comité, c'est de dire qu'il y a quelque
chose comme la Constitution canadienne qui garantit le droit de propriété.
C'est pour ça que l'expropriation, ça va. Évidemment, ce qui est proposé par le projet de loi, quand on
parle du droit de préemption, ça, ça va aussi. Puis c'est comme une mise
en réserve, on avise le propriétaire, bon,
l'expropriation, c'est la même chose, on l'avise, il y a une procédure connue,
puis on le paie pour la valeur qu'elle a.
Ça, on peut toujours en discuter, mais il reste quand même que ce n'est pas de
dire... Parce que, même pour les
ventes pour taxes... Parce qu'il y avait des gens qui sont venus nous
dire : Bien là, il y a des ventes... Oui, mais, dans la vente pour taxes, la ville fait vendre pour les taxes,
mais ce n'est pas la ville qui récupère, elle fait vendre. Donc, c'est
possible qu'à la fin, la ville, il n'y a pas personne qui rachète, pour les
taxes, puis qu'ils en deviennent propriétaires, mais il y a toujours la
possibilité que ce soit vendu à la valeur marchande. C'est juste la mise en
garde que je voulais amener.
Dans votre recommandation 7, vous demandez d'adopter l'article 5 qui fait
passer de 25 000 à
15 000 mètres carrés, là,
le seuil de superficie de plancher pour que 89 soit applicable. Vous êtes
conscients que ça peut avoir un impact sur les règlements des arrondissements, vous êtes conscients de ça. Est-ce que,
pour vous, c'est un problème, puis on a besoin de ça parce que
véritablement ça va permettre de débloquer des choses qui sont bloquées
présentement?
M. Savard
(Christian) : Bien, en fait, nous, ce qui est important, là, dans...
Justement, là, on a essayé de réfléchir au projet de loi en essayant de monter quelque chose de cohérent. Et,
lorsqu'il va y avoir un changement de zonage, ce que nous, on propose... Parce que, si on enlève le
droit... le référendum aux citoyens, si on voulait garantir aux citoyens
un maximum de moments où est-ce qu'il va y avoir une consultation... Donc,
c'est pour ça qu'on proposait la limite de 15 000 mètres
carrés. Je pense qu'il y a Bâtir son quartier aussi qui a mentionné ça, là,
qu'ils trouvaient ça intéressant. Si on le baissait, ça voulait dire d'appliquer à davantage de projets une
consultation publique davantage poussée, davantage encadrée, là. Donc,
c'était ça, l'objectif. Je ne sais pas si j'ai...
M. Laframboise : Est-ce que vous
vous êtes penchés sur l'impact que ça pourrait avoir sur la réglementation
d'arrondissement, entre autres, ou si vous ne vous êtes pas penchés là-dessus?
M. Savard (Christian) : Non, on ne
s'est pas penchés là-dessus spécifiquement, là.
• (15 h 50) •
M.
Laframboise : Bon,
évidemment, dans votre recommandation n° 1, vous nous dites, bon :
«Adopter l'article 18 [...] permettant à la ville [...]
d'assujettir la délivrance de tout permis de construction [...] à l'inclusion
de logement abordable...» Donc, bon, vous,
c'est une obligation, là, 18, là, vous nous dites, là : Tout permis...
Parce que 18, là, ce que 18 nous dit,
c'est : La ville peut, par règlement, évidemment, lorsqu'elle accorde un
permis de construction... Là, vous, ce que
vous dites, c'est : Elle doit. Donc, ça veut dire, tous les projets
domiciliaires, maintenant, selon vous, devraient avoir un principe de
logement abordable ou familial à l'intérieur...
M. Savard
(Christian) : Bien, si c'était juste de moi, peut-être, mais c'est
vrai que ce n'est pas dans toutes les régions
que c'est utile. Donc, c'est pour ça
que c'est quand même intéressant de le... Nous, on propose que... mais on
ne l'oblige pas, là, ce n'est pas ça, le...
Par contre,
ce qu'on comprend, là, c'est que l'article 18 fait en sorte que la ville pourrait le... Actuellement, c'est plus une approche
volontaire de la part... Il y en a une, une politique d'inclusion, à Montréal,
mais c'est une approche volontaire.
Des fois, ils négocient avec des promoteurs : O.K.,
donne-moi quelques unités abordables, puis je vais te
laisser un peu plus de densité, des choses comme ça. Là, ça donne le pouvoir, justement,
habilitant aux villes de l'imposer.
Mais nous, on n'est pas au point de dire :
Bien, la ville doit absolument en faire une. Il y a un côté de moi qui aurait le goût, mais ce n'est pas ça qu'on dit
dans notre mémoire, on dit davantage qu'on est favorables à cet article-là,
tout simplement.
M.
Laframboise : Parce que,
bon, évidemment, c'est une belle façon d'appliquer de façon plus
uniforme à la grandeur de la ville. Quand on fait ça, ça nous permet
d'aller... en tout cas, je dirais, d'accéder plus rapidement à du logement
abordable.
La seule
chose, c'est que, si on oblige, il y aurait peut-être des secteurs où il y
en aura... Tu sais, c'est pour ça que, moi,
dans ma tête à moi, le fait que la ville ait la possibilité d'y aller... Parce que
je pense que, le but, si la ville le demande, c'est parce qu'elle a
l'intention de le faire. Par contre, il faut respecter aussi la géographie
locale, là. Ce n'est pas évident, là, sur
le territoire... Si on l'obligeait à tous les projets de développement, à un
moment donné, là, peut-être que ce ne serait pas... C'est parce que,
finalement, c'est les autres unités résidentielles qui vont supporter le
logement abordable à l'intérieur d'un édifice. Ça, c'est correct. Puis il y a
peut-être des secteurs où ce n'est pas applicable, là.
C'est pour ça
que... Vous n'êtes pas les seuls à jongler avec l'idée, il y en a plusieurs qui
sont venus nous dire : Ça devrait,
ça devrait, ça devrait. Mais, quand ça s'applique à la grandeur d'un territoire,
surtout comme la ville de Montréal, ce n'est peut-être pas évident, là.
C'est juste ça, là.
M. Savard (Christian) : J'imagine
que la ville a la latitude aussi de l'appliquer différemment en fonction des zones de son territoire et ne pas l'appliquer
partout. Puis on sait aussi qu'elle pourra appliquer... que les
promoteurs qui ne voudront pas insérer des logements
abordables dans leurs projets pourront, souvent, contribuer à un fonds. Au centre-ville de Montréal, parce qu'on est dans
121, par exemple, sur des unités très chères, au centre-ville, un
éventuel 5 000 $ la porte sur des
unités qui sont à 400 000 $, l'impact, ce n'est pas très grand, sur
l'accès à la propriété, parce que celui
qui veut s'acheter le condo à 400 000 $, il va se l'acheter à
405 000 $. Puis, le 5 000 $, je donne un chiffre
comme ça, là, mais effectivement, bien, on
peut penser qu'à d'autres endroits il faudrait que ce soit moins important pour
ne pas trop impacter sur les coûts.
Donc, il y a là toute une modulation que la ville devra faire. Mais c'est une
bonne idée de lui permettre de le faire.
M.
Laframboise : Tout à fait.
Et, moi, ma lecture de l'article 18, là, ça semble lui donner la marge de
manoeuvre et la latitude nécessaires pour faire ça.
Évidemment,
vous nous parlez des pouvoirs relatifs aux sociétés de développement. Vous êtes
en accord, là, avec les pouvoirs
qu'on pourrait donner aux sociétés de développement commercial, et tout ça,
puis la possibilité de la ville aussi de
les encourager puis d'investir avec elles, et tout ça. Faites juste... Je vous
permets, là, d'élaborer un petit peu là-dessus.
M. Savard (Christian) : Bien, d'une
manière générale, on appuie ces éléments-là.
J'ai le goût
de profiter du moment que vous me donnez pour insister sur un autre élément
qui, lui, est dans 122, qui est les
taux différenciés de taxation que les villes vont pouvoir faire, et qui, là, va
leur donner de la marge de manoeuvre. Et
il y a des éléments qui sont un peu plus techniques par rapport aux sociétés de
développement commercial. Je pense que les
sociétés de développement commercial sont contentes, et nous, on est contents
de les appuyer, mais le nerf de la guerre, ce qui va pouvoir faire un vrai changement, c'est le pouvoir de taxation
différencié, qui fait que quelqu'un qui vend du café sur Sainte-Catherine, ses taxes au pied carré sont quatre fois plus
élevées que celui qui vend du café sur Langelier, et ça, il y a quelque
chose de pas normal là-dedans et qu'il faut réussir à paramétrer. Ça fait que,
sur le développement commercial et les artères commerciales, c'est cet
élément-là de 122 qui nous apparaît le plus intéressant.
M.
Laframboise : En plus que le
Conseil du patronat est venu nous dire que c'était une excellente idée,
qu'eux, pour les grandes entreprises, se disent : Si vous n'êtes pas
compétitif, vous ne nous aurez pas, mais les plus petits commerces qui ont
besoin, tu sais, d'être installés...
M. Savard (Christian) : ...Conseil
du patronat l'a dit, ça doit être bon.
M.
Laframboise : Parce que les
grandes entreprises peuvent se déplacer, tu sais, c'est toujours un... alors
que les petits commerces, le restaurant, ou
le café, ou quoi que ce soit, eux ont besoin de la clientèle qu'il y a là. Puis
là, évidemment, ça peut permettre,
cette tarification différenciée, de les encourager, puis vous avez raison de
souligner ça.
Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Auger) :
1 min 15 s.
M.
Laframboise : Bon, juste...
Pour l'écofiscalité, je comprends bien le principe, Gatineau l'a appliqué
parce qu'Ottawa l'avait. On a un petit
problème un peu au Québec. Moi, exemple, je suis de Blainville, c'est pratiquement tout construit, pratiquement... puis, tu sais, quand même
qu'on essaierait d'implanter de l'écofiscalité à la grandeur... C'est déjà
fait. L'étalement urbain, là, c'est triste à
dire, mais c'est déjà fait. À Montréal, là, tu sais, c'est déjà
fait, l'étalement urbain.
Donc, il y a peut-être
moyen, là... Parce que vous semblez vouloir le concentrer au niveau du gouvernement pour qu'on puisse faire la répartition puis... Parce
que, là, les villes, tu sais, moi, Blainville, ils ne l'appliqueront pas, là, il n'y en
a pas assez, de terrains de disponibles, pour qu'il y ait une écofiscalité, comprenez-vous, là? C'est juste ça,
là. Peut-être...
M. Savard (Christian) : Bien, effectivement,
puis c'est un peu ce que je répondais au ministre tantôt, il y a certains aspects d'une taxation peut-être
plus verte qui sont difficiles à appliquer juste par une ville, parce qu'après
ça elle est moins compétitive avec les autres. Donc, si on avait à ouvrir...
Puis c'est un chantier, hein, qu'on pense ouvrir, de l'écofiscalité, de manière générale, ça ne fait pas partie du projet de loi. Mais certaines taxes, pour qu'elle s'applique, qu'elle s'applique bien, doivent être appliquées par le
palier supérieur de gouvernement. Nous, on a... il y a une taxe au
lotissement, par exemple, lorsqu'on détruit un milieu vert, lorsqu'on
détruit quelque chose qui n'a jamais été construit, ça a une valeur écologique.
Il y a des sociétés qui...
Le
Président (M. Auger) :
Désolé, M. Savard. Désolé, c'est tout le temps que nous avions à notre disposition.
Donc, Mme St-Louis et M. Savard, merci d'avoir participé, et ce, pour
une troisième fois, à la commission.
Je vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 57)
(Reprise à 15 h 58)
Le
Président (M. Auger) : Nous allons
reprendre nos travaux en souhaitant la bienvenue à M. Luis Miranda,
maire de l'arrondissement d'Anjou. Donc, je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre présentation, par la suite il
y aura une période d'échange avec les trois groupes parlementaires. Donc, dans
un premier temps, bien vouloir identifier les personnes qui vous accompagnent,
et par la suite vous pourrez commencer votre présentation.
M. Luis Miranda, maire
de l'arrondissement Anjou
M. Miranda (Luis) : Mme Andrée
Hénault, qui est conseillère de ville pour l'arrondissement Anjou, et M. Gilles Beaudry, qui est conseiller
d'arrondissement pour le district centre Anjou. Et moi-même, Luis Miranda,
maire de l'arrondissent Anjou.
Le Président (M. Auger) : À vous la
parole.
• (16 heures) •
M. Miranda (Luis) : Merci, M. le
Président. Merci de donner l'opportunité, M. le ministre et membres de la commission,
de venir donner notre opinion sur ce que nous voyons et ce que... et la loi n° 121
sur la métropole.
Nous ne
venons pas nécessairement donner notre aval à la loi sur la métropole. Nous
avons quand même certaines
interrogations que nous voudrions partager avec vous de certains faits.
Notre vision comme arrondissement... Et moi, tout
de même, ça fait 28 ans que je suis au service municipal, c'est-à-dire comme élu municipal, on peut dire
qu'on a acquis une certaine expérience, quand même, de la façon que nous
devons faire fonctionner. Une métropole,
oui, je suis pour une métropole. Mais à quel prix? La question, c'est : À
quel prix? Une métropole pour la région métropolitaine au complet?
C'est ce que
nous devrions regarder et faire un peu comme, exemple, Boston, qui est quand
même une métropole, mais qui est
devenue une métropole sans s'approprier
les autres villes membres de cette métropole-là. Je constate... De plus
en plus, au Québec, nous imposons, à Montréal, notre choix à la région
métropolitaine, alors que la région métropolitaine,
que ce soit le 450, on peut l'appeler comme ça, devrait être un partenaire.
C'est certain que, si on arrive toujours avec ce que Montréal veut, nous
ne réussirons jamais à avoir vraiment une métropole forte. Je dois dire qu'actuellement, de la façon que nous travaillons même à la CMM on le constate,
ou à l'agglomération, toujours
Montréal impose, et le maire actuel a de la difficulté
à avoir un consensus de la part des autres villes membres, des autres
partenaires, et c'est pour ça que nous disons que nous devrions peut-être nous
inspirer du modèle de Boston.
Une ville...
Une métropole, ça doit être quoi? Ça doit être un endroit où est-ce que les
services sont de qualité, des services efficaces, économiques, on doit
avoir une qualité de vie. Ce n'est pas ce que nous retrouvons actuellement à Montréal.
Nous nous éloignons de plus en plus du citoyen,
nous nous éloignons de plus en plus
du service de proximité, que ce soit
le citoyen corporatif ou le citoyen comme tel. Actuellement, c'est clair que, par la loi de la métropole, le maire Coderre désire avoir une métropole, puis il
dit : Pour faire une métropole, ça me prend une ville centralisée. Je peux
vous donner... puis je vous ai envoyé déjà les
documents, puis j'ai ici des copies, si vous les voulez, et j'ai d'autres notes
que je vais vous dire tantôt,
où on démontre que clairement, écoutez, à un moment donné, là, le citoyen
ne peut plus payer. Il va falloir commencer à payer aux citoyens.
Je suis seul
ici comme maire d'arrondissement. Mes autres collègues, parce que
je ne suis pas le seul à partager cette
opinion-là, mes autres collègues, peut-être qu'ils ont abandonné. Puis ils me l'ont
dit : On n'a plus confiance en la politique. Moi, j'ai encore confiance en la politique,
j'ai encore confiance que, les politiciens, on va écouter ce que la population
veut.
En passant,
aussi, je suis accompagné ici de citoyens d'Anjou, des citoyens d'Anjou qui font partie d'un comité de citoyens.
Sans faire de porte-à-porte, sans notre aide, quelconque, de notre part, ils
ont déjà recueilli plus de 6 000 signataires d'une
pétition, des citoyens qui disent : On veut être consultés sur notre
avenir. C'est les gens qui sont ici actuellement avec moi aussi.
Dans la loi,
actuellement, on nous dit qu'on devrait fonctionner d'une façon... Montréal
veut absolument faire des économies.
Déjà, si on remonte en 2001, j'y étais, moi, aux fusions municipales, on nous
proposait des économies, des grosses
économies. Elles ne sont pas là. Même il y a eu une étude qui a été faite l'an
dernier ou il y a un an et demi, par les HEC, qui démontrait clairement
qu'aux fusions les économies n'ont pas été au rendez-vous. Vous savez que ça coûtait, administrer l'île de Montréal... Quand je
parle de l'île de Montréal, c'était l'île avec ses 27 villes de banlieue,
dans le temps. Ça coûtait 3,5 milliards
en 2001. Aujourd'hui, administrer la même île de Montréal, c'est-à-dire
Montréal comme telle plus les 15 villes défusionnées, ça en coûte
près de 6 milliards, c'est beaucoup plus que le coût de la vie. Quand
allons-nous arrêter? Quand allons-nous arrêter?
Et puis on veut nous le vendre, encore là, en
disant : Regarde, une métropole, bien, il faut centraliser encore plus. Il y a des choses qui ont été faites, et je
vais donner des petits exemples, des choses qui ont été faites,
dernièrement, qu'on a vécues, juste cette
année. Je pourrais vous en énumérer un paquet, de choses, parce que, depuis
2013, à son arrivée... Puis même le
maire Coderre, il l'a dit à Lessard, au journaliste Lessard, en 2014, que lui,
il voulait absolument que, les arrondissements,
on n'ait plus de pouvoir. Ce n'est pas une question de pouvoir, c'est une
question d'avoir à décider sur nos destinées.
Quand on
parle... Vous avez parlé, tantôt, des consultations référendaires. On vit avec
ça, nous, à Anjou, depuis toujours.
Moi, ça fait 43 ans, on a toujours vécu avec ça. Et, moi, en 43 ans, on
l'a vécu deux fois, dont une fois, moi-même, que j'ai parti un
référendum, qui était à l'écoute des citoyens, puis, je vais vous dire, ça n'a
pas fait reculer Anjou d'aucune façon.
On a
centralisé le déneigement en nous disant : On va faire des économies. Je
crois que tout le monde l'a vu, les économies,
cette année. Je vais vous donner un petit exemple. Nous, avant, on prenait
entre 60 et 70 camionneurs pour enlever la neige. Qu'on ait 100 ou
200 camionneurs, le prix est le même parce qu'on paie pour la neige
transportée. Cette année, Montréal a décidé
qu'ils ne nous en donnaient seulement que 50, et, durant la dernière tempête,
il y a eu une journée
qu'il en manquait 14 sur les 50, j'avais un temps d'attente moyen de 15 à
20 minutes à l'heure. Ma souffleuse était arrêtée devant le tas de neige, là, à attendre un camion qui vienne pour
charger. Calculez le coût, là. Toutes mes souffleuses, j'ai huit parcours, on avait le même problème à
travers tout mon arrondissement au complet. Ça veut dire qu'à toutes les
quatre heures on perdait une heure de
travail; c'est de l'argent. Quand on
loue de l'équipement, les «graders», qu'on paie ça à l'heure, et tout
ça, c'était certain que... Et on nous dit que c'est comme ça qu'il faut aller.
Les achats,
je vais vous donner un petit exemple des achats. À Anjou,
vous savez qu'on a une carrière à côté
de chez nous, c'est la carrière Lafarge,
elle est à côté. Le trou, il est même à Anjou. On est allé... Montréal
est allée en appel d'offres, Lafarge
est sortie à 10 $ la tonne.
Carrière St-Jacques a sorti à 9 $ la tonne, 1 $ de moins la tonne.
Par contre, on doit payer un frais de
transport de 6,75 $ la tonne pour le transport de la neige. Ça veut dire
qu'on pouvait aller chercher... Parce qu'un camion, c'est
20 tonnes. On peut aller chercher la pierre directement à côté de chez
nous, pas de transport. Là, on va chercher la pierre plus loin, on paie
6,75 $ la tonne juste pour le transport.
C'est des choses comme ça. Je peux vous donner...
Les sols contaminés, on disposait, chez nous... pas chez nous, à Montréal-Est, Montréal est allée en appel
d'offres, on a centralisé, encore la même chose. Plus bas
soumissionnaire à 10 $ la tonne à
Sainte-Sophie. Pas de trafic, on parle de deux heures de transport, deux heures
de transport où est-ce que c'est que vraiment, là, mon camionneur, mon
employé peut faire peut-être deux voyages par jour s'il n'y a pas de trafic. À côté... Et, c'est-à-dire, il ne faut pas
oublier, mon employé, ça me coûte à peu près 70 $ de l'heure, ça fait
que faites le calcul. Deux heures, là, c'est
140 $, le même tonnage. J'aurais pu aller à côté encore à 23 $ de
l'heure... à 23 $ de la tonne. Si on fait le calcul, là, les
économies ne sont pas là.
Sur une centralisation,
le dernier exemple que je veux vous donner, parce que je pourrais vous en
donner plein, les HLM ou les offices
d'habitation, à Anjou on a 331 logements pour les personnes âgées. Avant
les fusions, avant que ce soit centralisé,
c'était géré chez nous, localement, dont Mme Hénault, même, siégeait sur le
conseil d'administration localement avec des résidents du secteur. On
avait en moyenne, je dirais, trois à quatre logements vacants à la fois, jamais
plus que ça. C'était quand quelqu'un
décédait, le temps que la famille prenne... quelqu'un d'autre prenne le
logement. Il y a un organisme
communautaire de chez nous, ce n'est pas nous qui avons fait ce sondage-là, à
un moment donné, là, quand ils ont fait le sondage, il y avait
22 logements vacants sur 331. On parle qu'il manque de logement, j'entends
les gens beaucoup dire : Il faut mettre plus de logements sociaux, puis
des choses comme ça. 22 logements vacants à cause, justement, de la bureaucratie qu'on doit avoir tout le temps, le
«screening», excusez l'anglicisme, c'est le «screening».
Puis je vais
y revenir maintenant aussi, sur ce que nous vivons, nous, comme arrondissement,
à Anjou. C'est certain que, depuis
les fusions... J'étais contre les fusions, je suis toujours contre les fusions.
Je suis un pro-montréalais, je vais vous dire, je suis fier de dire que je suis Montréalais. Je crois que la
ville de Montréal doit être forte, la région métropolitaine, encore plus forte. La CMM, j'ai été un des premiers
membres de la CMM, avant même qu'elle soit reconnue officiellement,
quand Mme Harel avait proposé... puis on était un comité, je pense qu'on
était une quinzaine d'élus qu'on siégeait là
juste pour la mettre en place, cette CMM là. J'ai été celui qui a préparé le
premier plan de développement économique pour la CMM, je présidais cette
commission-là dans le temps. Je suis pour une région métropolitaine forte mais
pas à n'importe quel prix.
C'est clair
qu'actuellement ce qu'on nous propose, la ville de Montréal, il y a un prix. On
nous impose des fusions qu'on était contre, puis, je vous le dis, je
suis toujours contre. En 2003‑2004, quand il y a eu le projet de loi... ou la loi n° 33 qui a été adoptée... Et je me
souviens très bien puis j'aurais pu toutes vous les citer, les citations du
maire... pas du maire, du ministre
Fournier, du Parti libéral, dans le temps, qui disait : Non, non, ne
défusionnez pas, vous allez pouvoir garder
vos actifs, vous allez pouvoir contrôler vos destinées, il a vendu cette
idée-là. Aujourd'hui, bien, on nous retire tout ça. Les villes
défusionnées, je crois qu'elles sont en meilleure situation que nous, les
villes... ceux qui ont resté avec Montréal.
Je pense que le ministre Coiteux est en mesure de le dire parce que lui-même
demeure à Kirkland, une ville défusionnée, ça fait que c'est certain que
ça fait en sorte qu'il est en mesure de constater. Parce que, je parle avec des
collègues, les villes défusionnées ont stabilisé leurs dépenses; nous,
Montréal, on est en constante croissance.
N'oubliez pas
que, depuis les quatre derniers budgets du maire Coderre, il augmente son
budget d'opération de 3 % en
moyenne par année, c'est plus que le coût de la vie. Et on veut lui donner
encore plus? Le citoyen, il ne peut plus. Des maisons à vendre parce que les gens n'ont pas les moyens de payer leurs
taxes, je peux vous dire, je peux vous en montrer, des maisons. Les gens
sont vraiment au bout du rouleau.
Et c'est pour ça qu'il faut regarder
différemment. Je crois que... Nous, comme arrondissement, on a eu un référendum : 57 % de la population, 56
point quelque chose pour cent, quasiment... 56,8 %, je crois, la
population a voté pour la défusion.
Malheureusement, il y avait un double critère qu'on n'a pas pu atteindre. Mais,
si on met les mêmes critères pour ce que le maire Coderre vous demande
aujourd'hui, bien, je pense qu'il est illégitime, actuellement, de demander quoi que ce soit parce que, il ne faut
pas oublier, le maire Coderre a été élu par seulement 32 % de la
population montréalaise, vote exprimé, puis, si on va au vote vraiment du total
de la population, on parle de 26 % ou moins. Ça fait que je ne vois pas
comment il peut être légitimé de demander les changements qu'il demande
actuellement.
Je crois, je
crois que nous devons revoir... La population, la population a un droit. Est-ce
qu'elle veut faire partie de ce grand
rêve là que lui, il a, qui n'a pas encore, à date, démontré aucune économie,
aucune façon qu'on va être mieux? Je peux
vous parler de tous les services. Malheureusement, le temps m'est un peu
restreint, je ne sais pas combien de temps qu'il me reste, j'essaie de...
• (16 h 10) •
Le Président (M. Auger) : On a déjà
excédé, mais, sur le temps du ministre, on a empiété.
M.
Miranda (Luis) : Ah! Bien, écoutez, je vais terminer en demandant une
chose, je veux terminer en... juste une chose, si vous me permettez. Écoutez, je crois qu'aux prochaines
élections municipales, en 2017, ça devrait être une élection référendaire. De un,
est-ce que la population veut faire partie de cette métropole-là? Nous, pour nous,
Anjou, est-ce qu'on devrait rester à Montréal ou redevenir ville
d'Anjou?
Et je vous écoute.
Merci de votre patience.
Le Président (M.
Auger) : Merci pour votre présentation. Nous allons débuter la période
d'échange. M. le ministre, pour 21 min 45 s.
M. Coiteux :
21 min 45 s?
Le Président (M.
Auger) : C'est précis.
M. Coiteux :
Oui, bien, c'est le 45 secondes qui me réjouit, effectivement.
Merci,
M. le maire, d'être venu nous présenter votre point de vue aujourd'hui, qui est
un point de vue beaucoup sur, je
dirais, la gouvernance de la ville de Montréal, des responsabilités respectives
de la ville centre et des arrondissements, avec un petit peu de perspective historique là-dessus. Mais la question
que je me posais en vous écoutant... Puis je ne dis pas que ce n'est pas légitime, là, les questionnements
que vous apportez puis le souci d'améliorer puis d'avoir les services
aux meilleurs coûts, c'est tout à fait légitime. Mais, en même temps que je
vous écoutais, je me disais : Mais est-ce qu'il y a un lien entre cette situation que vous décrivez et ce qu'on
propose dans le projet de loi n° 121? Parce que, dans le projet de loi n° 121, il n'y a pas de réelle
modification proposée aux responsabilités respectives de la ville centre et
des arrondissements. Alors, est-ce que c'est
la déception que vous exprimez qu'on aurait dû revoir toute la gouvernance
au complet, plutôt que de se concentrer sur des questions économiques,
sociales, habitation comme on le fait dans le projet de loi n° 121?
M.
Miranda (Luis) : M. le ministre, si vous permettez, je peux comprendre
que ça a l'air de ça, comme vous le dites.
Ce que je dis surtout, ce que je dis surtout, c'est parce que le maire Coderre,
quand il a décidé de vendre au gouvernement
une métropole : Mais, pour avoir ma métropole, j'ai besoin de ça, ça, ça,
bien, il est déjà allé chercher, un temps,
l'article 85.5, qui avait été adopté avant son arrivée, qui n'a jamais été
utilisé, sauf à une occasion, avant son arrivée. Depuis son arrivée, c'est systématique. Et même vous lui avez donné un
plus quand vous avez adopté, aux fêtes, le 120, la loi n° 120, où
est-ce que vous lui avez permis de renouveler ce qu'il s'était accaparé.
Et
je vous donne l'exemple du déneigement. Il avait pris l'engagement, il avait
pris l'engagement qu'avant de renouveler
il nous viendrait avec des résultats concrets d'économies et d'efficacité. Six
mois avant la fin du terme, il a renouvelé, il s'est servi de la 120 que
vous lui avez donnée.
Et
c'est que le maire Coderre, actuellement, par tout ça, fait en sorte que,
justement, tout ce qui a été mis sur la table en 2004, vous êtes en train de le renverser, et c'est pour ça qu'il faut
arrêter ça. Où allons-nous arrêter? Je vous l'ai dit, le maire Coderre augmente actuellement son budget
d'opération de 3 % en moyenne par année, c'est plus que le coût de la vie.
M. Coiteux :
Mais, vous le dites vous-même, la seule fois récente, la seule occasion récente
où on a touché à cet article-là de la
charte, ce n'est pas dans le projet de loi n° 121, c'était dans le projet
de loi n° 120, qui a déjà été adopté, qui a donné lieu à des discussions, qui a mené à un amendement, par
ailleurs. Mais il n'y a rien là-dessus dans le projet de loi
n° 121.
M.
Miranda (Luis) : Vous avez raison, mais je crois que, si on veut aller
de l'avant avec une métropole, on se doit d'assurer le citoyen que ça ne va pas lui coûter plus cher. C'est le
contraire de ce que Coderre fait actuellement, là. Dans tout ce qui a été fait actuellement... Écoutez, je
pense que les chiffres sont là, là. Ce n'est pas Luis Miranda qui invente
des chiffres, c'est les états financiers,
c'est les appels d'offres, ils sont là, là. Et actuellement, si le maire
Coderre... C'est pour ça que je vous
dis que ça devrait être une élection référendaire. Est-ce que c'est ça qu'on
veut pour Coderre? Parce qu'actuellement
le maire de Montréal — on ne le personnalisera pas à Coderre — le maire de Montréal dit : Je veux
avoir une métropole, puis, pour avoir ma
métropole, j'ai besoin de centraliser tous les services. C'est là que je
dis : Il faut arrêter ça. Il
faut revenir en arrière. Il faut peut-être, du moins, revenir à ce que la loi
n° 33 donnait originalement et dire : Oui, on va te la donner, ta métropole, mais tu vas nous
démontrer l'efficacité puis les économies, ce qu'on n'a pas,
actuellement, là. C'est clair que c'est indirect, il ne fait pas directement ce
que je vous dis là, là, mais c'est quand même un fait, on le constate. Et, quand vous l'avez donné... Pour le
déneigement, c'était quoi de se précipiter six mois avant la fin de son
terme, de renouveler le déneigement? Il
savait très bien qu'il ne pouvait pas démontrer, qu'il ne pouvait pas aller
chercher une majorité... Parce qu'avant il aurait été obligé d'aller
chercher une majorité complète avec deux tiers. Aussitôt qu'il a vu
qu'il l'a obtenu, il est allé le chercher.
Écoutez, à un moment donné, je crois que... Sa parole, pour moi, je m'excuse,
elle ne vaut plus rien.
M. Coiteux :
Mais, pardonnez-moi quand même d'insister, qu'il y ait des différends à
l'intérieur d'une ville comme Montréal,
qu'il y ait des différends, c'est normal, on s'y attend. Le contraire serait
étonnant, là, ça... Il y a des gens qui
sont venus nous voir pour nous dire qu'au contraire on aurait dû, dans le
projet de loi n° 121, modifier profondément la gouvernance en
faveur de la ville centre, la chambre de commerce métropolitain est venue nous
dire ça. Vous, vous ne nous dites pas ça,
bien entendu, vous nous dites un peu l'opposé à ça, mais le fait est que, dans
le projet de loi n° 121, on ne
fait ni l'un ni l'autre parce qu'on a abordé d'autres thèmes que ce thème-là,
ce n'est pas le thème qui est abordé dans le projet de loi n° 121. C'est pour ça que je vous écoute, mais je
suis un peu surpris, parce que ça ne porte pas sur le projet de loi qui
est devant nous.
M. Miranda (Luis) :
Écoutez, je comprends, là. Écoutez, bien, c'est parce que c'est certain que le
projet de loi... c'est l'incidence du projet de loi, là, quand même, là.
J'ai
entendu la chambre de commerce, puis c'est bizarre que la chambre de commerce
dise qu'effectivement on devrait
avoir moins d'arrondissements, moins d'élus. Elle devrait commencer par
elle-même, parce que tu as la chambre de commerce centrale, du Grand
Montréal, tu as la chambre de commerce de l'est puis tu as les différents
chapitres. Allez leur dire qu'ils aillent fermer leurs chapitres, voir. Je
crois quand même... Chacun a son milieu. Je l'ai dit tout à l'heure, j'ai
beaucoup de respect pour M. Leblanc, qui est venu ici pour la chambre de
commerce. 28 ans en chose municipale.
Et c'est certain qu'actuellement, avec le projet de loi que nous avons pour la
métropole, indirectement ça a des
incidences, et c'est ça que je dois vous dire. Écoutez bien, là, vous êtes
responsables des incidents qui se produisent actuellement, vous êtes
responsables des coûts que la population doit payer.
M.
Coiteux : Alors, ce que
j'aimerais maintenant aborder avec vous, vous dites que le projet de loi n° 121,
donc j'imagine que vous avez certains articles en tête ou certaines
dispositions en tête... vous dites : Indirectement, ça va empirer le problème
que vous avez décrit tout à l'heure. Quels sont ces articles? Juste pour qu'on
puisse avoir une discussion, nous, entre nous.
M.
Miranda (Luis) : C'est
clair, puis vous le savez très bien, qu'il
n'y a pas d'article
comme tel là-dessus, là. C'est l'incidence. C'est ce qu'on
fait actuellement pour avoir une métropole.
Je
crois que... Le maire Coderre a fait campagne en 2013, n'a jamais parlé de
métropole, n'a jamais parlé de la centralisation
dans aucun de ses programmes électoraux. Et même, au contraire, en campagne
électorale, il avait manifesté que jamais il n'irait jouer dans les
structures des arrondissements.
Actuellement,
le maire Coderre, un jour, a décidé qu'on allait avoir une métropole. Et
l'incidence d'avoir cette métropole-là,
pour se justifier puis de vendre cette métropole-là... C'est ce qui se produit.
Et actuellement je crois que, si vous voulez lui donner une métropole,
vous devez vous assurer qu'on fait ça pour le mieux de la population.
M.
Coiteux : Bien, c'est ce
qu'on veut faire. On veut donner une métropole aux Montréalais puis on veut
que l'ensemble des Québécois reconnaissent Montréal comme la
métropole de l'ensemble des Québécois, tout comme on l'a fait avec le projet de loi sur la capitale nationale,
où on a donné un rôle à Québec qui n'est pas seulement un rôle pour les
citoyens de la ville de Québec, mais également pour l'ensemble des Québécois.
C'est ça qui est l'esprit.
Mais, juste pour le
dépersonnaliser un petit peu quand même, nous, comme gouvernement, en tout cas,
nous, comme gouvernement, on a pris
l'engagement, indépendamment du débat politique à Montréal, nous, on a
pris un engagement, qui a été confirmé dans le discours inaugural du premier
ministre après l'élection de 2014, de revoir en profondeur la relation entre le gouvernement du Québec et les
municipalités et de faire disparaître le vilain terme «créature de l'État». Et ça, ça a donné lieu au projet de
loi n° 122, sur lequel on a déjà eu des consultations et qu'on va
pouvoir procéder à l'étude article par article bientôt. Ça a donné lieu au
projet de loi n° 109 sur le statut de capitale
nationale, parce qu'on s'était engagés aussi à reconnaître un statut
particulier pour la ville de Québec. Ce projet-là est déjà adopté. Et on
s'est engagé, comme gouvernement, à reconnaître le statut de métropole.
Alors,
indépendamment des débats politiques locaux, à Montréal, nous, comme
gouvernement, élu par l'ensemble de la population du Québec, nous avons
pris cet engagement-là, nous l'avons pris. Alors, le projet de loi n° 121
qui...
M. Miranda
(Luis) : ...en campagne électorale.
• (16 h 20) •
M.
Coiteux : Bien oui, bien sûr qu'on en a parlé. Je m'en souviens, je
m'en souviens, il faisait froid, d'ailleurs, on était plusieurs candidats de la région montréalaise, puis notre chef,
qui n'était pas encore premier ministre mais qui allait le devenir, a
pris cet engagement, qui a été confirmé ensuite par son discours inaugural.
Donc,
ça vient de nous aussi, là. Il ne faut pas penser que... Oui, c'est certain que le maire de Montréal souhaite ardemment
l'adoption du projet de loi n° 121, puis il va venir tout à l'heure, il va venir nous en parler, mais nous aussi, comme gouvernement,
on souhaite ardemment l'adoption du projet de loi n° 121. On l'a mis sur
la table parce qu'on y croit.
Mais
on n'a absolument pas, dans ce projet de loi là, dit que nous allions enlever
des pouvoirs aux arrondissements. Ce
n'est pas là, ce n'est juste pas dans le projet de loi. C'est pour ça que je
suis surpris de vous entendre. Je comprends que vous ayez des frustrations, vous les évoquez, vous les étayez à votre
façon, mais ce n'est pas dans le projet de loi n° 121.
M.
Miranda (Luis) : M. le ministre, vous allez me permettre quand
même... Écoutez
bien, là, je suis reconnu pour être une personne, quand même, qui a un
franc-parler. Je vais vous dire honnêtement, durant votre campagne électorale,
je ne me souviens pas une fois, une fois quelconque qu'on ait promis quoi que
ce soit, qu'on allait faire en sorte qu'il y aurait
une métropole et, pour avoir une métropole, qu'on déshabillerait les
arrondissements, parce que, je peux vous assurer une chose, beaucoup
de gens ne seraient pas élus, sans ça.
Une
chose que je peux vous assurer, c'est certain qu'en créant la métropole... On n'est pas contre la métropole, c'est le comment on le fait. Il y a eu une erreur
qui a été commise en 2008, l'article 85.5, qui a été mis là en 1988...
en 2008, excusez, en 2008, le 85.5 a été une
erreur, qui devait servir d'une façon équitable, il a servi une fois. Depuis
2013, tous les services, sans exception, y passent. L'objectif de ce... Pourquoi
qu'on s'en sert d'une façon systématique? Puis, par la loi n° 120,
vous avez facilité encore plus pour qu'on puisse continuer, et c'est ça qu'il
faut arrêter.
M. Coiteux : Non, je
m'excuse, mais... Je m'excuse, M. le maire, mais vous revenez sur un autre
projet de loi que celui qui est actuellement... qui fait l'objet de
consultations.
Et,
en ce qui concerne les engagements que nous avons pris en campagne électorale,
je regrette, là, mais on était très nombreux,
cette fois-là, on était derrière l'hôtel de ville de Montréal. C'est vrai que
les journalistes, comme il leur arrive parfois,
ils ont posé des questions sur d'autres thématiques, c'est une campagne
électorale, mais l'engagement a été pris, il a été confirmé au discours inaugural. Et Pierre Moreau, avant moi, puis
moi, pour la suite des choses, on a eu le mandat de réaliser ça. Alors, c'est ce qu'on fait. Mais vous
me parlez du projet de loi n° 120, vous me parlez d'un projet de loi
bien antérieur au gouvernement issu de cette législature, sur un article qu'on
ne touche pas dans le projet de loi n° 121. J'entends votre frustration, mais je ne peux pas faire grand-chose avec
le projet de loi n° 121 pour répondre à vos doléances, parce qu'on
ne touche pas ces aspects-là.
Le
Président (M. Auger) : Juste un instant. Avant de continuer, là, je
veux juste faire un petit rappel de décorum. Premièrement, on ne doit
pas utiliser les noms mais bien les titres : député ou Mme la députée, M.
le Président, M. le ministre. Et,
deuxièmement, effectivement, il nous reste 10 minutes à l'échange, et nous
sommes sur le projet de loi n° 121, donc peut-être d'avoir des échanges et des questions en fonction du
projet de loi lequel on va étudier. Merci. M. Miranda.
M.
Miranda (Luis) : Si vous permettez, écoutez bien, oui, on est sur le
projet de loi n° 121, mais, quand même, quelle autre chance avons-nous? Parce que, le 120, il n'y a pas grand
monde qui a entendu parler du 120, premièrement. Et puis il y a une parole qui a été donnée par le
gouvernement libéral du temps, puis c'est encore le même gouvernement libéral, pour moi, qui est encore là, c'est encore
le même gouvernement libéral. Même si la tête a changé, c'est encore le même gouvernement libéral, qu'on le veuille ou
pas. Il y a un engagement qui a été pris. Cet engagement-là,
actuellement, il est en train de disparaître. Je crois... Puis, comme je vous
l'ai dit tantôt, moi, j'en suis un, de ceux... j'ai encore confiance en la politique et aux politiciens, et
pas qu'on se défende derrière des projets de loi où est-ce que peu de
gens peuvent venir s'exprimer. Parce que,
comme je vous l'ai dit tout à l'heure, j'ai une pétition, actuellement, que les
gens ont faite, ont faite d'eux autres mêmes, 6 000 signataires, que
les gens disent : Aïe! on ne veut pas faire partie de cette métropole-là.
Et c'est ici que je viens vous le dire. On ne veut pas faire partie de cette
métropole-là, on voudrait être consultés. C'est ma seule chance que j'ai de
vous le dire.
Le Président (M.
Auger) : M. le ministre.
M.
Coiteux : Ce qui est un débat très différent de celui du projet de loi
n° 121. J'essaie de trouver un article ou j'essaie de vous amener à nous faire la proposition d'un amendement
quelconque à l'un des articles du projet de loi n° 121 pour qu'on puisse en discuter. On fait un autre
débat. Puis je ne dis pas qu'il n'est pas légitime, ce débat-là, il l'est,
mais ça ne concerne pas le projet de loi n° 121.
M.
Miranda (Luis) : Je peux comprendre... Écoutez, M. le ministre, c'est
clair que, si on veut, on peut passer à côté. Nous, on pousse pour un gouvernement de proximité, comparativement
à une ville centralisée. Et actuellement, dans une métropole, c'est une ville centralisée qu'on nous propose, et c'est
pour ça qu'on va être obligés de dire :
On est contre, d'abord, le projet
de loi n° 121. Parce que,
si on veut, on peut jouer avec les mots, dire : Ce n'est pas tout à fait ça, ce n'est pas les articles qui sont là, oui. On nous parle actuellement
d'un gouvernement de proximité, comparativement à un gouvernement centralisé, une
ville centralisée, et, une ville centralisée qui est une métropole,
nous ne sommes pas en accord.
Le Président
(M. Auger) : M. le ministre.
M. Coiteux :
Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président
(M. Auger) : Merci. Nous allons maintenant continuer avec l'opposition
officielle. Mme la porte-parole, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, pour
14 min 30 s.
Mme Poirier : Merci,
M. le Président. M. Miranda, ça
me fait plaisir, Mme Hénault, M. le conseiller municipal.
Écoutez,
on ne se cachera pas, là, ce n'est pas notre première rencontre,
M. Miranda, ce n'est pas notre premier débat. Ce que je comprends de vos propos, puis vous pourrez me dire que je
suis complètement dans le champ, vous avez tout à fait le droit, ce que vous venez aujourd'hui nous dire, c'est : Le gouvernement présente une loi dans laquelle il vient redéfinir des pouvoirs à
la ville de Montréal, il vient la renommer en l'appelant la métropole, il vient
changer aussi la délégation de pouvoirs vers
cette ville-là, et, nous, les
arrondissements, ça va avoir de l'impact chez nous. Ça, c'est ce que
j'en comprends.
Vous
avez aussi, et c'est peut-être une impression, en tout cas, un doute que le
gouvernement pourrait réintroduire un
amendement sur l'article 85.5 pour venir finir le travail qui n'a pas été
fait avec le projet de loi n° 120. Vous pourrez tout confirmer ce
que je vous dis là.
Dans
le projet de loi n° 121, quels sont les... Parce qu'il y a des délégations
de pouvoirs en matière d'habitation, itinérance,
immigration, etc., et même des discussions sur le parc immobilier scolaire, qui
vous concerne aussi. Qu'est-ce qui, dans le projet de loi n° 121,
vous inquiète au point d'aujourd'hui venir vous présenter ici?
M. Miranda
(Luis) : Bien, écoutez, c'est certain, encore, comme je le disais, en
gros, une métropole, oui, on ne peut pas être contre une métropole si c'est
bien fait, si ça représente des économies, des choses comme ça. C'est clair qu'on sait très
bien que... Après 28 ans, moi aussi, j'ai vu mouiller avant aujourd'hui et je sais ce qui s'en vient après, là, je
sais ce qui... Ils ont bien beau dire : On n'a pas mis ci, on n'a pas mis
ça, non, écoutez bien, quand même, là, après
28 ans, là... Et c'est peut-être pour ça qu'on n'est pas les
19 arrondissements ici, parce qu'on a perdu confiance.
Gestion
du parc immobilier des écoles, je vais vous dire, je suis tout à fait en accord
avec ça, je considère que ça pourrait
être positif, parce que moi-même, je le vois, je paie à la commission scolaire...
je payais, du moins, à la commission scolaire
Jérôme-Le Royer, dans le temps, 100 quelques mille dollars, même il a
été un temps que c'était 300 quelques mille dollars, pas un sou n'était réinvesti dans mes écoles. Je crois qu'il y
a quelque chose qui pourrait être fait là. Ça, je n'ai pas de crainte
avec ça.
La
gestion, la gestion, écoutez, il y a de tout, hein, on parle de tout, hein? Que
ce soit la gestion des logements sociaux...
On l'a déjà, on l'a déjà. Puis je vous ai déjà donné les méfaits de cette
centralisation-là. 20 logements de vacants, là, c'est beaucoup. Ça, ce n'est seulement que sur 300, là. À Montréal,
là, il n'y a pas loin de 5 000 logements, là, total. Il faut
faire le calcul, faire le pourcentage. C'est du monde, ça.
En
général, je vais vous dire, il n'y a pas vraiment, dans le projet de loi
n° 121, si c'est bien fait... Pourquoi que nous avons aujourd'hui
une personne, depuis son arrivée, d'une façon systématique... On a centralisé
les équipements, dernièrement. J'ai posé la
question : O.K., êtes-vous en mesure de me démontrer vos économies?
Qu'est-ce que vous allez faire? Je me
suis fait répondre par M. Dagenais, qui était le directeur : On va
faire les études après. Ça fait que j'en suis... aujourd'hui je dis : Non, ce n'est pas vrai que je vais laisser
passer comme ça. Je dois absolument intervenir avant qu'on fasse des choses. Je dois m'assurer que le
gouvernement tienne la ville de Montréal en laisse et dise : Aïe! tu ne
feras pas comme tu veux, parce qu'actuellement nous le voyons.
En
général, métropole, oui, mais, je l'ai bien dit, n'imposons pas au 450 notre volonté.
Des mariages de raison, ça ne fait jamais des enfants forts, on sait très
bien ça. Ça devrait être un partenariat. Les 15 villes de banlieue
actuellement défusionnées, là, eux autres mêmes, ce n'est pas rose actuellement
avec la ville de Montréal, parce qu'on leur impose continuellement... Il faut
arrêter.
Est-ce qu'on va encore donner encore plus? Je
comprends très bien... il n'y a rien, il n'y a aucun point dans la loi qui dit : Ça va faire ci, va faire ça, mais
la 120, pour moi, est déjà une démonstration qu'il va y avoir un lendemain.
On a bien beau me promettre ce qu'on voudra, là, il va y avoir un lendemain. Et
le passé est garant de l'avenir. Actuellement, tous les services sont en train
de disparaître, sans aucune amélioration et sans aucune économie.
• (16 h 30) •
Mme
Poirier : Dans le projet de loi, entre autres, parce que vous
venez de me dire quelque chose, il y a un article, qui est l'article 10.1, je vous le lis :
«La ville peut, relativement à tout domaine relevant de sa compétence,
constituer tout organisme à but non lucratif ayant pour objet de fournir
des services, avis, matières, matériaux [...] équipements, ou d'administrer des
programmes.» Vous en pensez quoi, de ça?
M. Miranda
(Luis) : Écoutez, bien, c'est déjà des choses qu'ils ont, c'est des
choses qu'on fait déjà. Moi, j'écoutais le
maire Coderre, il n'y a pas longtemps, qui disait que parce qu'il va être une
métropole il va pouvoir donner des rabais
de taxe pour les commerçants, les rues qui ont des problèmes. Tu n'as pas
besoin d'être une métropole pour faire ça,
là. Il y a déjà beaucoup de responsabilités qu'on se donne, qu'on dit qu'on va
se donner, là, on les a déjà. Comment est-ce qu'on s'en sert, plutôt? La
question, elle est plus là. Comment s'en sert-on, là?
Pour
ce qui est du logement, écoutez bien, nous, à Anjou, nous avons un complexe
immobilier, 550 logements à prix
abordable, à prix abordable. Les gens qui demeurent là sont là en moyenne
depuis 25 à 30 ans, ils ne déménagent pas. Nous avons, sur 550 logements, un maximum de six mouvements par
année. Montréal veut le prendre, dit : On va gérer ça différemment, le logement social, on va faire...
Les gens qui sont là, c'est des gens à faibles revenus, la classe
ouvrière à faibles revenus. Tu sais, c'est
toujours comment Montréal va se servir des pouvoirs qu'on lui donne. Et, je
m'excuse, à date je ne crois pas qu'ils font ça de la bonne façon.
Je
vous donne un exemple. Moi, comme ville, j'avais un règlement d'emprunt comme
tout citoyen nous avons une hypothèque,
hein? Une hypothèque, on rembourse capital et intérêts à tous les ans,
c'est-à-dire qu'à un moment donné, après
la 10e année, on rembourse moins d'intérêts, on rembourse plus de capital.
À la ville de Montréal, depuis quelques années, ils sont revenus à une
ancienne formule, on ne rembourse le capital seulement qu'à la 20e année.
Ça veut dire qu'on paie des intérêts «full».
Sur un emprunt, mettons, de 1 million, on paie des intérêts sur le
1 million au complet pendant 20 ans, ce n'est pas décroissant.
Ça coûte plus cher.
Dans
tout pouvoir que vous allez donner actuellement à la ville de Montréal, vous
devez avoir un chien de garde, quelqu'un qui va leur dire comment qu'ils
vont fonctionner, parce que c'est ce qu'ils ne font pas.
Je
dois dire, et peut-être que l'exemple n'est pas le bon ou le nom n'est pas bon,
quand on est arrivés aux fusions, quand on a vu ça, on a arrêté ça.
C'était Zampino, dans le temps, qui était là, le nom, mais on avait arrêté ça.
Depuis, Montréal est revenue, maintenant, à cette formule-là. On emprunte
300 millions, on rembourse le 300 millions au bout de 20 ans.
Durant 20 ans, on paie 3 % d'intérêt, puis on place le
300 millions à 2 % d'intérêt. On perd 1 % par année pendant
20 ans, là. Moi, je sais compter.
Montréal,
je m'excuse, dans la structure actuelle, avec les gens actuels, on ne peut pas...
ça doit être absolument d'une façon décentralisée, où les gens ont des
comptes à rendre.
Mme Poirier :
Quand vous me parlez du logement social, le gouvernement va dévoluer plus de
compétences à la ville de Montréal pour mieux adapter les programmes de Québec
à la situation de Montréal. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il y a là une
façon de dire : Bien, Montréal va avoir un peu plus de flexibilité — je
vais le dire comme ça — pour répondre mieux aux besoins de son
territoire? Ce n'est pas de votre avis? Vous préférez que Québec garde
le contrôle sur les programmes que de dévoluer à Montréal?
M. Miranda (Luis) :
Écoutez, c'est toujours une question comment Montréal va s'en servir.
J'entendais, sur la salubrité...
Avant, on pouvait faire les inspections, nous autres, localement. Montréal a
centralisé ça, il y a moins d'inspections qui se fait.
Vous
voulez... C'est certain que, dépendant toujours qu'est-ce qu'on met en place,
comment Montréal met ces structures-là
en place... Le logement, entre autres, le logement, Montréal a toujours un
contrôle. Moi, j'ai vu des cas
où est-ce que c'est que Montréal... Je m'excuse, allez demander à mes citoyens
si... Mes gens d'Anjou 80, entre autres, il y a 550 logements, ils ont
déposé une pétition de 600 quelques noms, il y a quelques mois, où les
gens disent : Aïe! Montréal, on ne veut pas que tu touches à ça, les citoyens
qui demeurent là. Mais on est en attente d'un jugement parce que, Montréal,
le maire Coderre a décidé : Non, je vais le prendre pareil. Est-ce que
c'est un abus de pouvoir, c'est un «power trip», excusez l'expression?
C'est un peu comme je le vois.
Toute chose peut
être, en partenariat, bien, si on l'utilise en partenariat, si on utilise
l'expérience des autres personnes. C'est ce que Montréal ne semble pas vouloir
faire.
Mme
Poirier : Quand vous
me dites que vous ne pouvez pas faire des inspections, moi, je suis un peu
surprise d'entendre ça parce que,
moi, dans mon arrondissement, il y a eu toute une brigade de mise en place par le
maire local, une initiative totalement locale, ils ont fait... les inspecteurs ont passé
dans je ne sais pas combien de milliers de logements et ont mis à l'amende pas mal de monde, là, pour faire de
la rénovation de leurs logements à cause, justement, de
l'insalubrité. Alors, pourquoi Anjou n'a pas ce pouvoir-là, lui, versus Mercier—Hochelaga-Maisonneuve?
M.
Miranda (Luis) : Dans les faits, oui, on a fait ça. Il faut avoir du
personnel pour faire ça. Chez nous, Anjou, la même ville d'Anjou, le même arrondissement Anjou, qui n'a pas rapetissé,
en 2001 nous étions 39 000 de population; aujourd'hui, nous sommes...
on frôle le 45 000. Au début, j'avais, de mémoire, 230 quelques employés; aujourd'hui,
j'en ai 209. Quelles inspections que vous
voulez que je fasse? On nous a enlevé les ressources. Dans certains cas,
oui, on en a donné, on a facilité certains endroits. Ce n'est pas des critères
égaux pour tout le monde.
J'ai le même
arrondissement... N'oubliez pas, j'ai le deuxième plus gros arrondissement de
l'île de... parc industriel de l'île de Montréal. C'est Saint-Laurent; après ça, c'est nous. 35 000 personnes qui viennent travailler
là par jour. Je n'ai même plus de CLD, le CLD est rendu à
Pointe-aux-Trembles. Comment est-ce que vous voulez...
C'est
certain qu'on nous enlève les ressources... On nous demande de faire des
choses, mais on nous enlève les ressources.
Un arrondissement comme le nôtre, écoutez bien, là, ce n'est pas compliqué,
j'ai tout de même... Je donne l'exemple
du déneigement. Les Galeries d'Anjou, ça rapporte 16 millions de dollars
de taxes par année. Avant les fusions, ça
rapportait 6 millions; aujourd'hui, c'est 16 millions, 15 ans
plus tard, faites le calcul. C'est quoi qu'ils me demandent? Ils ne me demandent pas de bibliothèque, ils ne me
demandent rien, c'est 16 millions net pour la ville. Par contre, je ne
suis plus capable de leur donner un service
de déneigement adéquat parce qu'on m'enlève les ressources, je vous l'ai dit
tantôt, quand j'ai parlé du déneigement. Je pourrais vous parler de tous les
services.
Et c'est certain
qu'actuellement, le maire Coderre, la façon de faire, nous, les petits
arrondissements, on va disparaître. Mais on a le droit de vivre, on a le droit
d'être là. Nous ne coûtons pas rien à la ville. Nous envoyons 110 millions
annuellement à la ville, on en coûte approximativement 70 millions, ça
fait qu'il y a 35 millions en moyenne qu'on envoie par année,
actuellement, net. Ça fait qu'on a le droit...
Pourquoi... Juste
entre moi puis Lachine, Lachine est plus petit que moi puis a plus d'employés
que moi.
Mme
Poirier : Votre
crainte sur l'article 85.5, je vous pose la question. Dans le cadre du
débat qu'on a eu sur le projet de loi n° 120, moi, j'avais déposé un amendement
pour qu'il y ait une reddition
de comptes, qui a été, l'amendement,
refusé par le ministre. Est-ce que... — on va se le dire comme on le pense — est-ce que la pilule aurait été un peu
plus facile à passer s'il y aurait eu une obligation de reddition de comptes?
M.
Miranda (Luis) : C'est clair. Et c'est pour ça que je vous donnais
l'exemple. Six mois avant la fin, six mois avant la fin du deux ans
qu'il avait le droit, il avait pris l'engagement et l'obligation de nous donner
des comptes, c'est-à-dire démontrer qu'il y
a une efficacité, démontrer qu'il y a
des économies, parce
que sinon il fallait que ça
passe aux deux tiers, puis aux deux tiers ça
ne passait pas, et aussitôt qu'il y a eu le 120, bien, il est mort de rire, il
l'a passé tout de suite. Pourquoi se précipiter six mois à l'avance? Il
avait le temps en masse, il avait le temps en masse.
Mme
Poirier : Je n'ai pas
à vous convaincre sur la conviction profonde que je pense qu'il y a
eu des promesses faites lors de l'ouverture par le Parti libéral, à l'époque, sur les défusions. Ça, on
n'a pas à se convaincre, moi puis vous, là-dessus.
Est-ce que vous avez
l'impression d'avoir été trompé?
Une voix :
...
Le Président (M.
Auger) : Rapidement. 20 secondes.
Mme Poirier :
Ça a été rapide, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Pardon?
Mme Poirier :
Ça a été rapide, oui, ça a été...
Le Président (M. Auger) : Ça a été
assez rapide, mais, pour vous, vous avez 20 secondes aussi.
Mme Poirier : Ça a été
rapide, la réponse a été non. Merci, M. le maire.
• (16 h 40) •
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Nous allons maintenant poursuivre avec M. le député de Blainville,
porte-parole de la deuxième
opposition, pour les neuf prochaines minutes et 30 secondes.
M.
Laframboise : Merci, M. le Président. M. Miranda,
évidemment, Mme Hénault,
M. Beaudry, merci d'être présents.
C'est moi qui
ai insisté, entre autres, pour que vous soyez présents à cette commission, parce
qu'effectivement, dans 120, j'avais vécu
assez durement qu'on arrive à la dernière minute pour nous imposer une
modification à 85.5. Puis tantôt, là,
j'aimerais que le ministre comprenne bien, parce qu'il a des incidences sur les
arrondissements, ce projet de loi là. Parce
que le ministre, depuis le début de la commission parlementaire, nous fait
toujours la réflexion en disant : Le projet de loi puis Réflexe
Montréal, il faut les lire les deux ensemble, hein, c'est ce qu'il nous dit
depuis le tout début. Dans Réflexe Montréal,
il y a l'article 1.2 qui dit : «Le gouvernement s'engage à conclure
avec la ville et [...] mettre en oeuvre des ententes sectorielles en
matière d'habitation, de lutte contre l'itinérance, d'immigration, de culture [...]
de patrimoine ainsi qu'en matière
d'infrastructures et d'équipements scolaires.» Ça, ça veut dire qu'il va y
avoir des ententes. Et il nous a avoué qu'avec la SHQ ils sont en train
de négocier une entente.
Moi, ce qu'il
m'intéresse de savoir, c'est que, vous, quand la ville, elle négocie... Là,
vous n'êtes sûrement, là, peut-être pas au courant de ce qui se négocie,
mais, quand vient le temps de payer, comment ça se passe, là, à la ville, présentement, là, quand vient le temps de répartir
la facture? Parce qu'évidemment, quand la ville va signer des ententes sur tous ces sujets-là... Et puis ça, j'ajoute à
ça le développement économique, qui est déjà dans un article direct qui
est le 10.2, puis le patrimoine, parce qu'on
veut plus de pouvoirs en patrimoine. Ça veut dire que la ville, quand elle va
négocier avec le gouvernement, elle va
prendre des engagements financiers, sûrement, pour... Et ça, comment ça se
répartit après, là? Expliquez ça aux
citoyens qui nous écoutent, comment, là, ça va se payer, après ça, la facture
de toutes ces ententes-là, tout simplement, là... Qui peut être un bon
avantage pour la ville. Mais comment ça arrive, dans la vraie vie, là, quand ça
arrive, les factures?
M. Miranda
(Luis) : Écoutez, je pourrais quasiment dire : C'est discuté à
huis clos. On reçoit une facture. On n'a qu'à revoir notre dernier
budget que nous avons reçu, on a reçu une dotation de 17 millions de
dollars, et j'ai des obligations de
26 millions. Juste en masse salariale, négocié par la ville de Montréal,
j'en ai pour 16 millions quelque chose. Juste en éclairage de rues,
j'en ai pour 1,2 million. En partant, je suis en dessous. On nous
l'impose, il n'y a aucune discussion possible.
Et même, je
peux vous dire, pour parler toujours... ce qui est malheureux, pour parler avec
des collègues qui font même partie de
l'équipe Coderre, ils le disent bien, il y a bien des choses qu'on se fait
imposer. Puis je pense qu'il y en a qui
ont déjà communiqué avec le ministre aussi dans... C'est ce qu'ils m'ont dit,
du moins, qu'ils avaient déjà communiqué. On se fait imposer ça, il n'y
a vraiment pas aucune discussion possible.
Actuellement, je dois dire, la ville de
Montréal, il y a peut-être quelqu'un qui a un rêve de voir des choses différentes, mais je ne crois pas qu'ils s'y
prennent de la bonne façon. On se fait imposer tout simplement la facture,
c'est tout. Paie... Bien, premièrement, on
ne contrôle pas, même, le livret de chèques, là, ce n'est même pas nous autres,
on ne fait plus de chèques, rien, là. C'est eux qui nous donnent à manger.
M.
Laframboise : ...c'est ça
qui... C'est parce qu'évidemment la métropole, c'est un tout; il y a des
arrondissements, et tout ça. Puis,
quand on donne des pouvoirs à la métropole, bien, il faut être conscients,
nous, en tant que législateurs, que ça a des impacts sur la facture des
citoyens. Puis ce n'est pas nécessairement... Tu sais, parce que,
théoriquement, le citoyen, là, lui, là, il
veut savoir de son maire d'arrondissement qu'est-ce qui se passe, sûrement,
hein, comme il peut aussi demander au
maire de Montréal qu'est-ce qui se passe, mais il faut être capable de répondre
aux questions. Parce que ce n'est pas
des ententes, là, tu sais... Quand on va parler de transport scolaire... Puis
c'est correct, là, moi, je suis d'accord avec ça. Mon problème, c'est qu'à vous entendre, là, puis je reçois aussi des
courriels, et tout ça, on a l'impression que c'est... Puis vous, vous nous avez dit tantôt : On
aimerait ça qu'il y ait une... tu sais, qu'on collabore, qu'il y ait de la
collaboration par rapport à ça. Mais, dans tout, là, le Réflexe Montréal,
est-ce que vous avez été interpelés par le gouvernement ou par la ville pour
dire, bon : On est en train de négocier, puis, sur le projet de loi, la
métropole, il n'y a pas...
M. Miranda (Luis) : Du tout, du
tout. Et malheureusement...
Je peux
donner un petit exemple. Écoutez, j'ai donné mon appui au virage au feu rouge à
droite. À Anjou, on a une seule
intersection qu'on pourrait permettre ça, une seule, c'est une rue en T où il
n'y a pas de trafic qui vient du sud, ça fait qu'en réalité, que tu sois
là à attendre à la lumière, là... on permet à la personne de tourner à droite.
Le maire de Montréal, vous avez vu sa sortie, c'était : Non, c'est moi, le
maire de Montréal, ça va être non partout.
En général,
c'est comme ça que ça fonctionne, vous l'avez par cette attitude-là. En
général, c'est comme ça qu'on fonctionne, on ne nous donne pas grand
chance.
J'ai
déjà eu... À un moment donné, on a eu des réunions, ce qu'on avait appelé la
table des maires, une réunion qui durait...
Celle du déneigement, entre autres, quand on nous a annoncé qu'on allait
centraliser le déneigement... J'ai déjà été responsable du déneigement pour Montréal, puis je
pense que mes cartes aussi sont connues pour l'efficacité du déneigement
qu'on faisait. Et, quand Tremblay m'avait demandé de m'occuper du déneigement,
j'avais fait une étude, j'avais rencontré
chacun des arrondissements, les 19 arrondissements, deux heures chaque
minimum pour qu'ils m'expliquent leur déneigement
puis c'était quoi, leurs besoins. Quand Montréal a décidé de centraliser le
déneigement, nous avons eu une réunion
pour les 19 arrondissements ensemble, puis ça a été une réunion de deux
heures où est-ce qu'on nous disait ce qu'ils allaient faire, puis c'est
tout. Ça fait qu'en général c'est comme ça.
M. Laframboise : Puis c'est ça, le message que je veux livrer au ministre, c'est de
dire : Oui, il y a des ententes, mais
il faut s'assurer que, quand les ententes sont signées, dans les nouveaux
pouvoirs qu'on donnera à la ville... que ça sera bien reçu, là. Ce qu'on
souhaite tous, comme législateurs, c'est que ça soit bien reçu dans le milieu.
Ça
m'amène sur un autre sujet, parce que l'article 5, lui, va permettre de
réduire de 25 000 à 15 000 mètres carrés, pour les projets, qui ne sont plus nécessairement
soumis au référendum via l'article 89. Est-ce que ça a un impact,
vous, dans votre arrondissement, ou ça n'en a pas?
M.
Miranda (Luis) : Bien, comme je l'ai dit au début, écoutez, nous, on
vit avec ça. Je crois que vous l'avez vécu aussi dans le temps que vous étiez maire, vous aussi. On a toujours vécu
avec ça, ce n'est pas un problème. Pour nous, ça n'a jamais été un problème. Puis je crois que la population, elle doit
avoir un droit à être consultée sur qu'est-ce qui va changer ou pas.
C'est
clair que je vois actuellement... Même si on est une île, une ville,
aujourd'hui, Mercier décide de fermer la rue Radisson parce qu'il y a trop de trafic, on nous ferme la rue Radisson
parce qu'il y a trop de trafic. Puis c'est une rue qui est collectrice
vers le métro Radisson. On l'a vécu, ça. Une île, une ville.
Je
veux ouvrir la place Chaumont pour avoir plus d'économie locale, parce qu'on
favorise l'économie locale. J'ai demandé... Il y a une clôture. Il y a
une rue puis il y a une clôture. On est la même ville. J'ai demandé : On
peut-u l'enlever? Non.
Écoutez,
je crois que, quelque part, la population a le droit à être consultée sur tout
projet. Ça ne nous a jamais nui. Et,
je l'ai dit, en 43 ans, moi, à Anjou, j'ai connu deux projets, qui était
la construction de la bibliothèque, puis un autre qui était justement pour le développement du parc
industriel d'Anjou, auquel moi-même, j'avais parti cette pétition-là,
que j'avais gagné, et nous sommes venus à un accord avec la ville, les
citoyens, et puis ça a été un succès.
Je
crois que le parc d'affaires Anjou, il est reconnu comme étant un succès, là.
On a développé 9 millions de pieds carrés en trois ans, ce que Montréal ne réussit pas à faire en
10 ans, avec la consultation populaire, avec l'appui des citoyens.
Moi, pour moi,
écoutez, Montréal veut enlever ça, mais je ne suis pas en accord.
M.
Laframboise : Et il y aura un fonds qui ira, à terme, jusqu'à
50 millions, pour la métropole, pour le développement
économique, avec les pouvoirs qui sont là. Dès le départ, vous nous avez dit
que vous n'étiez pas contre qu'il y
ait des... mais, moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir comment ça
fonctionne. En développement économique, là, est-ce qu'il y a... comment
fonctionne la ville, au moment où on se parle? Évidemment, vous avez le
deuxième plus gros parc industriel de Montréal. Comment on vous consulte, là?
C'est ça que je veux comprendre par rapport à ça.
M.
Miranda (Luis) : On ne nous consulte pas. Écoutez, là, quand il y a eu
le fameux pacte fiscal du début, avec le Parti libéral, où est-ce qu'on a fait un pacte fiscal, on réduisait le
nombre de CLD, nous, on se serait attendus au moins que le siège social du CLD serait à Anjou, deuxième
plus gros parc d'affaires, on se serait attendus à ça. Mme Hénault
siège sur ce CLD là, elle est toute seule,
noyée parmi tous les autres votes, il n'y a pas vraiment de consultation qui
est prise, et pourtant on est le
deuxième plus gros parc d'affaires. On n'est pas très... On n'a même pas de
commissaire industriel, on n'a même pas de commissaire industriel.
Nous
soutenons actuellement des services, chez nous. C'est pour ça qu'on taxe localement,
pour pouvoir donner des services à
nos entreprises. Est-ce que c'est logique qu'on ait mis le deuxième... le CLD
de l'Est au bout de l'île? Ce n'est pas compliqué, on l'a mis au bout de
l'île, alors qu'on sait très bien que, si on voulait le centrer, c'était à
Anjou, et surtout qu'on était le deuxième plus gros parc d'affaires.
Écoutez,
il y a très peu de consultation, et c'est pour ça que ma méfiance, elle est là.
J'ai raison d'être méfiant, parce
qu'on le dit bien, le passé est garant de l'avenir, et tout ce que nous avons
vécu depuis 2013 m'oblige justement à être vigilant et à me lever debout
pour défendre les intérêts de mes citoyens.
M.
Laframboise : Tout à fait. Et...
Le Président (M.
Auger) : 20 secondes, M. le député.
M.
Laframboise : Oui, bien, je vous remercie beaucoup, M. Miranda et
votre équipe.
Le Président (M. Auger) : Donc, Mme Hénault, MM. Miranda et
Beaudry, merci beaucoup de votre participation aux travaux de la
commission.
Je vais suspendre quelques
instants pour permettre au prochain groupe de prendre place. Merci.
(Suspension de la séance à
16 h 49)
(Reprise à 16 h 53)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre,
chers collègues! Nous allons reprendre nos travaux en souhaitant
la bienvenue aux représentants de la ville de Montréal. Donc, je vous
rappelle que vous avez 10 minutes pour votre présentation, et par la suite
il y aura une période d'échange avec les trois groupes parlementaires. Donc, dans
un premier temps, bien vouloir vous identifier, et par la suite vous pourrez
commencer votre présentation.
Ville de Montréal
M. Coderre
(Denis) : Merci, M. le Président. Je commence à être habitué. C'est presque mensuel, mes visites.
Alors, merci de nous recevoir.
Évidemment,
Lionel Perez, notre fidèle collaborateur, responsable du dossier des affaires intergouvernementales,
des infrastructures et plein d'autres choses, m'accompagne, Peggy et
Jean également, donc, qui ont fait un travail colossal
avec les membres du ministère pour arriver à cette entente historique.
Vous savez, d'emblée, on peut revenir en
arrière, et, tu sais, ça fait un peu dinosaure, là, j'écoutais mon prédécesseur. La réalité, c'est qu'on est rendus
ailleurs. Non seulement on croit aux arrondissements, on croit à
donner les outils nécessaires pour l'épanouissement d'une métropole, qui se
veut le poumon économique, qui se veut une locomotive exceptionnelle.
Mais je veux,
dans un premier temps, rendre hommage au ministre et au gouvernement, qui a compris l'importance des
gouvernements de proximité, que la métropole a un rôle important à jouer. Le
budget d'hier, encore une fois, nous donne
les coudées franches, où les babines suivent les bottines. Alors, on est très,
très heureux en ce sens-là, M. le Président.
Aujourd'hui, donc, je suis extrêmement
enthousiaste. C'est l'oeuvre d'un travail depuis plusieurs années. J'ai travaillé avec l'ancienne CRE, qu'on a conservée,
qui s'appelle Concertation Montréal, avec 12 chantiers. On a parlé d'habitation, d'intégration, de développement
économique, et tout ça. On n'a pas voulu embarquer dans la gouvernance, sauf dans certains éléments. Puis il
y a 122, de toute façon. Il y a aussi le Réflexe Montréal. Alors, quand
on prend tout ça ensemble, on a un gouvernement qui se veut un plein
partenaire, avec sa métropole, qui pourra jouer pleinement son rôle pour aider l'ensemble
des régions et faire en sorte que le Québec puisse s'épanouir.
Évidemment,
il y a toujours des choses qui sont perfectibles, il y a toujours
des... et, moi, le but, c'est de m'assurer qu'on puisse augmenter
l'efficience sur le plan local, qu'on puisse donner des services à la population,
qu'on puisse répondre à une réalité
montréalaise. Écoutez, quand on parle d'immigration, quand on parle de développement économique, quand on parle de cohésion sociale... Vous avez eu
énormément de personnes qui sont venues. Même mon
opposition voulait juste s'assurer, dans le
fond, que des commissions ne soient pas abolies, ce qu'elle aurait dû
savoir déjà. Et on voulait
s'assurer qu'il y ait des moyens, avec la dévolution des pouvoirs, ce
qu'on avait déjà signé, c'étaient les ententes, déjà, entre
le ministre, le premier ministre et votre humble serviteur lorsqu'on a signé
l'entente Réflexe Montréal.
Alors, aujourd'hui, on envoie un message extrêmement sérieux par la mise en place d'une législation.
Et cette législation comporte des thèmes qui touchent développer Montréal,
vivre à Montréal et décider à Montréal. Je vous ai remis un mémoire avec des recommandations de fond et quelques recommandations techniques pour peaufiner puis pour amener une cohérence dans
certains dossiers, qui va permettre, justement, d'assurer une transition.
Alors, si
vous permettez, parce qu'on le sait tous, en matière d'habitation, intégration, je vais aller tout de suite
du côté des recommandations. Et par la suite, dans vos questions, bien, je
pourrai aller plus loin.
La
recommandation n° 1, c'est que nous, on trouve exceptionnel ce concept de
Réflexe Montréal, mais on pense que, si on veut s'assurer qu'on ne soit
pas à la merci de quelque gouvernement futur que ce soit, et que tout le monde comprend l'importance de la métropole, il faut que
le concept de Réflexe Montréal soit enchâssé dans la loi et, au lieu
d'en faire un article précis, d'avoir un préambule comme la loi de la capitale
en a, donc écrire un préambule qui va permettre, à l'intérieur, d'enchâsser ce
principe et les obligations de Réflexe Montréal. Parce que, dans l'entente
administrative, de toute façon, c'est quoi, le Réflexe Montréal? C'est qu'à
chaque fois qu'il y a une loi — puis on l'a vu avec 108 — à chaque
coup qu'il y a un projet de loi, on est capable d'avoir ce réflexe-là puis de
dire : Bien, il y a une réalité
montréalaise. Il y a une réalité montréalaise pour l'itinérance, il y a une
réalité montréalaise pour l'intégration des immigrants, pour l'habitation, et tout ça. Donc, pour nous, là, il
serait extrêmement important que l'on puisse écrire un préambule où on pourrait avoir deux choses. La
première, c'est évidemment ce Réflexe Montréal, et la deuxième, tout simplement de donner les principaux attributs
économiques, sociaux et culturels qui lui confèrent le statut de
métropole et son rôle particulier qu'on joue
sur le plan national, sur la scène internationale et l'ensemble de la
collectivité québécoise. On ne
demande pas de faire un grand texte, là. Vous mettez ces deux choses-là comme
préambule, et ça fait la job, comme on dit par chez nous.
Deuxièmement,
on se souviendra, puis ça, c'est important au niveau du développement
économique, que, dans le fond, ça ne
travaillera pas en vase clos. Évidemment, Montréal va décider de sa gestion et
de la façon de faire ses programmes, mais ça va être dans un contexte
d'une bonne collaboration et d'établissement d'un plan directeur, en
collaboration avec Investissement Québec, développement économique, et tout ça.
Mais
on avait une promesse lorsqu'on avait fait Je vois Montréal, le premier
ministre Couillard et moi, c'était d'aller
chercher 10 % pour les start-up et les nouvelles entreprises, les petites
et moyennes entreprises. Et d'ailleurs, avec tout ce qu'on a annoncé en termes d'innovation, qui va avoir un impact
majeur, dans le dernier budget, je pense qu'il faut juste développer des mécanismes qui vont permettre
à la ville de Montréal de mettre en place des bancs d'essai et des
vitrines technologiques. Et, en faisant ça, ça veut dire qu'on pourra utiliser
certains types... C'est un peu par rapport aussi
à 122, là, dans les appels d'offres, et tout ça, c'est de se dire, à ce
moment-là, qu'on pourra avoir spécifiquement une capacité d'aller chercher des start-up et
d'aider... pas toujours avoir les gros, mais des jeunes entreprises, des
gens qui commencent. Et on est un peu la capitale du start-up, puis, en termes
de capitalisation, tout est là. Donc, ce serait de nous donner les outils pour
pouvoir réaliser ce 10 % dans les appels d'offres spécifiquement pour ce
type de chose.
• (17 heures) •
Au
niveau de l'habitation, les négociations commencent, en fait, vendredi avec la
Société d'habitation du Québec. Forts
de notre entente et... à l'intérieur du projet de loi, il y a deux choses qu'on
demanderait, cependant, c'est qu'on puisse soustraire la ville à
l'obligation de soumettre pour approbation ses programmes d'habitation à la
SHQ. Si on fait une dévolution de pouvoirs, on ne peut pas avoir un grand frère
tout le temps là, tu sais. Là-dessus, donc, il faut être cohérent. Et le
deuxième, bien, on peut emprunter, je pense, jusqu'à 100 000 $ puis
on est obligés de demander la permission.
Alors, ce qu'on demande aussi, c'est le pouvoir de cautionner le financement de
projets résidentiels, sans avoir à obtenir une approbation
ministérielle, et que ce pouvoir-là soit dévolu au comité exécutif. Donc, de
toute façon, en passant par le comité exécutif, ça devient transparent, et les
gens sont au courant. Et c'est juste qu'on veut juste être cohérents dans
l'application au niveau de l'habitation.
Un
des points qui est majeur, et je sais que Mme Poirier est aussi très
sensible à cette question, c'est la question d'insalubrité. Donc, pour moi, je pense qu'on veut aller plus loin. Il y
a des choses qu'on trouve intéressantes et importantes avec l'habitation et les projets. Ce qu'on
demande, par exemple, c'est d'avoir la capacité d'exproprier en fonction du
niveau de dépréciation d'un immeuble à
l'égard duquel un avis de détérioration est inscrit, parce que sinon on n'est
pas pour faire faire de l'argent au
propriétaire sur la valeur marchande, là, ça n'aurait pas d'allure. Et l'autre
élément, c'est qu'on veut avoir la
capacité de récupérer tous les frais nécessaires pour la réalisation des
travaux à la place du propriétaire, pour que le propriétaire puisse
payer, parce que sinon, actuellement, il y a juste la question des frais additionnels,
puis ça ne veut quasiment rien dire. Ça fait
qu'avec ça, encore une fois, ça nous donne une capacité cohérente de
travailler, en conséquence.
Je
veux vous rassurer tout de suite. On a parlé souvent, M. le Président, que les
commissions allaient sauter et que le
Conseil des Montréalaises, des jeunes, interculturel, patrimoine... Non, non,
on veut le garder, au contraire. Mais il y a une chose qu'on veut faire par exemple. On avait dit qu'on voulait
récupérer — puis ça,
c'était à l'intérieur, localement — toute la question du stationnement,
donc on veut créer une agence de stationnement. Donc, on veut s'assurer que ce
soit très clair dans la capacité de pouvoir créer des sociétés paramunicipales
dans ces champs de compétence. D'accord?
Les
deux dernières, c'est assez rapide, M. le Président. C'est que, un, j'ai adoré...
puis j'étais un chef de file sur la question du rapport Perrault, avec
122. Quand on veut donner de l'autonomie puis de l'autorité à des
municipalités, il y a toujours un élément de reddition de comptes. Et, nous, ce
qu'on demande, c'est d'avoir en plus cette capacité de procéder à l'ouverture des données qui concernent un territoire, qui lui
sont transmises par le gouvernement, un ministère ou un organisme
gouvernemental, puis imposer à tout organisme satisfaisant l'une ou l'autre des
conditions suivantes... C'est-à-dire, si la
ville ou un mandataire de celle-ci nomme plus de 50 % des membres de son
conseil ou la ville ou un mandataire
de celle-ci détient plus de 50 % de ses parts ou actions votantes en
circulation, qu'on ait la capacité de rendre les données ouvertes. Alors, pour nous, là, ça voudrait dire, clairement, au
niveau de la STM, des données ouvertes. Donc, comme ça, en termes de
reddition de comptes, je pense que c'est encore plus important.
Le dernier et non le
moindre, c'est la capacité de pouvoir de révoquer un permis lorsqu'il existe
des motifs raisonnables de croire que des
infractions criminelles se déroulent sur un lieu. Est-ce qu'on s'entend? On
parle des salons de massage notamment, des choses comme ça. Donc, on
aimerait avoir cette capacité.
Il me reste combien
de temps, M. le Président?
Le Président
(M. Auger) : 45 secondes.
M. Coderre
(Denis) : Alors, pour le reste, je répondrai à vos questions. Mais,
quand on parle au niveau technique, posez-moi des questions sur les SDC,
ça va me faire plaisir d'y répondre.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le maire, pour votre
présentation. Nous allons débuter la période d'échange. M. le ministre, pour
24 minutes.
M. Coiteux :
Alors, d'abord et avant tout, bien, bienvenue en cette commission, M. le maire,
M. Perez aussi, Mme Bachman, qui
déjà assistait aux travaux, depuis quelque temps déjà, donc qui a pris
beaucoup, beaucoup de notes, effectivement, et M. Therrien.
Souvent,
lorsqu'on présente un projet de loi d'une importance comme celui-ci pour une
ville, la ville ouvre les échanges, mais, je pense, c'est une bonne
chose que la ville termine ces échanges-là parce qu'elle peut tenir compte d'un ensemble de choses qui ont été soulevées. Et
puis, M. le maire, vous l'évoquiez déjà. Toute la question des conseils,
le Conseil du patrimoine, ça, c'est revenu
de façon régulière. C'est revenu de façon régulière aussi, qu'est-ce que vous
alliez faire avec la capacité de créer des
OSBL. Il y a un certain nombre de dispositions législatives qui ont soulevé des
questions de certains groupes.
M. Coderre
(Denis) : ...questions pertinentes, d'autant plus que je pense que
c'est important... Puis ce n'est pas un reproche, mais, avec la grève
des juristes, je pense que, là, maintenant, le fait que c'est réglé, on peut
aussi, peut-être, peaufiner davantage et assurer une cohérence dans certains
éléments. Et l'article était peut-être mal écrit en ce sens.
Alors,
moi, ce qui est important, puis ça fait partie, justement, des recommandations
techniques, je veux qu'on puisse
attribuer au Conseil du patrimoine de Montréal des fonctions relevant du
conseil local du patrimoine en vertu de la Loi sur le patrimoine
culturel. Donc, au contraire, on veut donner des pouvoirs au Conseil du
patrimoine de Montréal dans cette foulée du respect du patrimoine.
Donc, on est cohérents, M. le
Président, il n'y a pas de surprise. On travaille de concert avec tout le monde.
Peu importe ce que les gens ou certaines
personnes vont dire, ça a été un travail de longue haleine, ça a été public. On
l'a répété ad nauseam, à chaque fois
qu'on avait la possibilité, tant avec nos amis les ministres, l'opposition et
les autres, la société civile, on en a toujours parlé. Donc, il n'y a
pas de surprise.
Et puis on est en train de se donner une
ville digne de ce nom. On respecte les arrondissements, mais on pense que Montréal
mérite plus que 19 types de permis, 19 politiques de toutes sortes.
Et, si on veut assurer que tout soit pertinent et cohérent, et que les gens puissent en avoir pour
leur argent, et qu'on joue notre rôle sur la scène québécoise
comme il se doit pour assurer le développement de la population tout en assurant dans notre propre aménagement de territoire... On ne change
pas le pouvoir, là. Quand on parle d'habitation, par exemple, ça se passe dans
les arrondissements, l'aménagement de
territoire, là, il n'y a pas de surprise, là. Sauf que, là,
avec l'habitation, on va avoir une capacité de typologie, on va être capables de dire au promoteur : Tu es obligé
de faire du logement social. Il y a des besoins précis pour la rétention
des familles, on a cette capacité de le
faire. Et on va utiliser les conseils déjà existants pour assurer la protection
des intérêts des Montréalais.
M.
Coiteux : Justement,
c'est... J'aimerais ça vous donner l'occasion, justement, de développer
un peu plus votre vision là-dessus, parce qu'on en a parlé, nous, à différentes occasions,
quand on négociait l'entente Réflexe Montréal, mais là vous avez l'occasion de dire un peu c'est quoi, la vision en
matière d'habitation à Montréal. Vous allez faire quoi avec la dévolution, par exemple, en matière d'habitation? Vous l'évoquiez maintenant. Puis vous allez
faire quoi du côté de l'itinérance?
Il y a des groupes qui sont venus... La plupart du temps, les groupes viennent
en disant : Je pense que c'est une bonne idée, mais on voudrait
savoir concrètement qu'est-ce qui va se passer.
M.
Coderre (Denis) : Bien, je
pense que le fait qu'on a cette sensibilité du terrain, hein — avant
d'être ministre, vous êtes député,
vous vivez sur le terrain — le
fait qu'il y a une complexité puis il y a une diversité sur le terrain...
Quand on parle d'itinérance, on parle
autochtones, on parle jeunes, on parle intergénérationnel, on parle femmes, on
parle nouveaux arrivants, donc, il y
a une réalité auquel on est confrontés. Alors, quand on parle en termes d'habitation, c'est de se donner du logement abordable,
du logement local... social, pardon. C'est de se donner aussi des outils qui
vont permettre des mesures d'encadrement
pour, justement, aider les gens à s'en sortir. Et, grand merci par rapport au
budget, on est revenus aux sommes historiques avec les programmes de
rénovation, et tout ça. Donc, ça nous permet, nous, d'assurer, premièrement, une politique de la famille comme on
veut le faire, comme on le fait, entre-temps, d'assurer qu'il puisse y avoir également une stratégie du centre-ville
pour augmenter la densité, plus de familles, et assurer qu'il y ait une
belle mixité, une mixité sociale à tout
point de vue, mais c'est aussi... Comme, au niveau de Saint-Léonard, on a un
nouveau programme, là, qui s'en vient. Et ça
fait 10 ans, 15 ans où c'était épouvantable, où il y avait de
l'insalubrité. Là, non, il y a des
conditions... Il va y avoir du logement social. Et, avec la typologie, c'est...
L'aménagement se fait par l'arrondissement, mais, avec la typologie, les droits d'exemption, de préemption, on est
en mesure de dire... Si on veut assurer des réserves foncières, si on
veut s'assurer qu'il y ait plus de parcs, si on veut s'assurer qu'il y ait plus
de logement, on a cette capacité de travailler.
Alors,
c'est sûr que ceux qui ne veulent pas travailler vont trouver des excuses puis
des bibittes, puis ils vont revivre le
passé, puis ils ont le syndrome du roitelet, mais c'est très dinosaure. Jurassic
Park, c'est un film, ça n'existe pas. Mais, si on veut s'assurer, par exemple, qu'on puisse
donner des outils qui vont permettre à la population de grandir, de
s'épanouir, et puis qu'on vise un toit pour tous, c'est le genre de chose...
Quand
vous avez parlé à Vivre en ville, quand vous parlez avec l'ensemble de ces
organismes, c'est exactement ça qu'on
veut faire. Des condos, oui. Du développement, je veux bien. Mais il faut aussi
s'assurer qu'il y ait des outils puis des capacités pour qu'il y ait des
chances pour tous et avec au moins un pourcentage ferme de logement abordable,
de logement social rajouté à ça, des centres communautaires, et tout ça.
Donc,
la vision, là, c'est que Montréal a un rôle, je dirais, québécois, canadien,
international, mais, sur le plan local, il faut assurer que ses citoyens puissent avoir cette capacité de
s'épanouir et améliorer la qualité de vie des gens. Puis, avec tout ce qu'on fait en transport public, tout ce
qu'on a annoncé, la ligne bleue, et tout ça, le Réseau électrique
métropolitain, on est en train de
transformer, de se donner une ville qui est verte, on augmente la qualité de
vie puis on assure, justement, qu'il puisse y avoir augmentation de
population et une joie de vivre pour tous.
M. Coiteux :
Le droit de préemption, maintenant, ça, c'est un des pouvoirs qui seraient
conférés, là, par la loi n° 121.
Je dis «serait» parce qu'on n'a pas encore adopté la loi, hein? On va faire les
travaux, effectivement, mais... On est obligés d'utiliser le
conditionnel, on est obligés d'utiliser le conditionnel, mais c'est proposé
dans la loi, c'est proposé dans le projet de loi.
Honnêtement, la plupart des groupes qui sont venus nous ont dit que c'est une bonne
idée. La plupart des groupes qui sont
venus ont dit : C'est une très bonne idée, c'est une belle façon de faire
les choses, ça va permettre de faire des choses qui autrement n'auraient
pas été possibles.
Il
y a un groupe, peut-être, qui nous a dit : C'est un petit peu dangereux, on joue avec le droit de
propriété, etc. Dites-nous, M. le maire, vous vous en serviriez comment,
de ce droit de préemption, pour faire quoi.
• (17 h 10) •
M.
Coderre (Denis) : M. le ministre, savez-vous pourquoi la plupart des
gens qui sont venus ici sont d'accord avec les mesures d'habitation? C'est parce qu'ils ont été consultés. C'est
parce qu'il n'y a pas de surprise.
C'est parce que, contrairement à ceux qui disent qu'il n'y a pas eu de
consultation, il y a eu des chantiers.
Quand vous
avez pris une décision, puis c'est votre droit, votre prédécesseur, au niveau
des CLD, on s'est donné des outils au niveau économique, PME MTL, et
tout ça. On a conservé, parce que ça nous allait bien, Concertation Montréal. Mais au
préalable j'ai provoqué moi-même 12 chantiers, dont l'habitation, pour
qu'on puisse déjà, en amont, développer
une stratégie de consultation, pour que, quand je vous arrive avec des
propositions, avant le produit final que vous déposez puis l'entente
qu'on a signée, bien, il n'y ait pas de surprise. Il n'y en a pas, de surprise,
là-dedans.
Il y a des
champs d'intérêt différents. Il y a des inquiétudes par rapport à des gens, qui
disent : Est-ce que je vais conserver
ce que j'avais déjà? Mais c'est sûr que cette proximité entre les dirigeants
d'une ville et sa population est déjà garant d'assurer, justement, qu'on
va réaliser les objectifs.
Alors, moi,
le droit de préemption, c'est-à-dire que, si vous avez un terrain qui est
essentiel... Parce qu'éventuellement on
a un groupe de travail sur les écoles. Moi, je rêve, M. le ministre, que ce
soit la ville de Montréal qui gère les immeubles scolaires... après que vous ayez dépensé votre 400 millions pour la
rénovation, mais... C'est sérieux. Ça
veut dire que, si moi, je veux bâtir
une école à un endroit, ou si je veux m'assurer d'un parc, ou si je veux avoir
un complexe immobilier qui va permettre, justement, une mixité sociale
où tout le monde va avoir le droit à une place au soleil, bien, le droit de préemption devient extraordinaire pour cela. Et,
dans ce projet de loi là, là, on n'en parle pas, peut-être,
beaucoup, là, mais c'est un des éléments majeurs du
statut de métropole.
M.
Coiteux : Là, je vais
aborder un autre thème qui touche plus le 122, mais c'est tellement lié, le
122, le 121. On parlait de Vivre en ville tout à l'heure. Eux sont venus
nous dire : Regardez, l'histoire du 25 000 mètres carrés à 15 000 mètres carrés, on est d'accord
avec ça, on est d'accord avec ça. Et essentiellement ce que des groupes
disaient : Oui, mais est-ce que l'Office de consultation publique de
Montréal va être impliqué dans ces cas-là? Donc, peut-être que j'aimerais ça
vous entendre un peu sur l'avenir des consultations à Montréal en matière
d'urbanisme.
M. Coderre
(Denis) : La réponse, c'est oui. Vous vous souvenez quand j'ai déposé le mémoire.
Moi, je suis fier d'être Montréalais puis je suis fier de Montréal. Et
c'est une institution qui fait l'envie du monde. Et une des raisons pourquoi il
y a eu le congrès mondial des organisations de consultation, c'est à cause de
l'OCPM.
Et, au fil de
mon premier mandat, qui va se renouveler, j'espère, on a été en mesure, justement...
on n'a pas attendu les pétitions,
puis tout ça, on en a fait. On l'a fait pour des dossiers comme l'avenir au niveau
de l'essence, et tout ça, là, l'énergie
fossile, on l'a fait pour des grands projets comme la Stratégie du centre-ville,
on l'a fait pour le Children's. Vous savez,
il y a une réalité auquel vous avez été confrontés sur les immeubles
excédentaires, qu'est-ce qu'on fait avec ça. Bien, savez-vous quoi? Justement, la vision de mixité sociale... Et éventuellement on attend le rapport, mais en
tout cas ça va très bien.
Alors, le
réflexe Montréal de Montréal, c'est l'OCPM. On fait ça avec Pierrefonds-Ouest
dans votre coin. Alors, on peut
travailler en amont sur des projets, comme le pôle logistique, où Mme Poirier
est députée. Ce qu'on veut, c'est
d'avoir une capacité à la population de donner son point de vue, établir des recommandations, puis par la suite on prend des décisions. Le reste, là, on est
à six mois de la campagne électorale. Alors, pour moi, là, c'est ça, la réalité.
Alors, on en
a fait, on en a provoqué, on l'a fait pour des grands, grands projets au
centre-ville. On est capables d'attendre
une couple de semaines puis de travailler
en amont, et que le promoteur ou les promoteurs viennent donner leurs points de vue. Et tout le monde va être assis
alentour de la table. Et par la suite, bien, on est élus, on prend des
décisions puis on les applique.
Mais, pour
moi, là... Quand je citais Jean-Paul L'Allier, Jean-Paul L'Allier disait que
c'est archaïque, la façon dont les
référendums fonctionnent, mais il avait dit que ça prenait de la consultation
autrement. Parce que, les référendums, c'était une question de
confrontation. Maintenant, tu ne laisses pas ça de même, là.
Alors, c'est pour ça que moi, je m'engage à ce
qu'il puisse y avoir de l'OCPM. L'OCPM, c'est quoi? C'est de la consultation. Puis à la lumière du projet il y a
des recommandations. On a fait le PPU des gares, là, il y a des investissements,
je crois, pour 21 milliards de dollars,
Centre Bell puis tous ces coins-là, là. Bien, écoute, on a travaillé sur les
hauteurs, puis tout ça, puis, dans le
rapport, ce qui est ressorti, c'est qu'il y avait un problème au niveau des
hauteurs dans certains secteurs. On
l'a changé. Puis ça va être un autre pôle extraordinaire qui est en train de se
développer. Puis vous avez Children's de l'autre côté, puis vous avez le
parc des Franciscains où il va y avoir d'autres développements.
On est en
train de se donner une ville, M. le ministre, et vous nous donnez les outils.
Et on vous demande, avec les recommandations et les amendements
techniques, de pouvoir être encore plus efficaces et plus efficients au niveau
de notre façon de faire.
M. Coiteux : Il nous reste quelques...
Le Président (M. Auger) :
11 minutes.
M. Coiteux : 11 minutes. Peut-être
développement économique, maintenant.
Alors, d'une
part, nous, on lève des obstacles, on lève des interdits, hein, dans le fond. On dit que, pour Montréal, là,
la loi sur l'interdiction des subventions dans le monde municipal,
qui traitait, dans le fond, à part quelques petits ajustements à la marge, toutes les
villes de la même façon partout à travers le Québec, là, peu importe leur
taille, ou leur situation, ou leur capacité fiscale, pour Montréal
ça saute, ça disparaît. Et il y a d'autres dispositions, capacité de
créer des sociétés de développement commercial, il y a toute une série de
pouvoirs économiques. Et il y a un transfert, en même temps, il y a un transfert pour appuyer Montréal
dans ses initiatives en matière de développement
économique. On s'engage à travailler
ensemble pour se donner une vision commune, je pense que vous en avez parlé
tout à l'heure, peut-être une vision commune
qui pourrait inclure les start-up, bon, on essaie de ne pas se piler sur les
pieds. Dans le fond, ce qu'on veut, c'est de travailler ensemble pour
développer le potentiel de Montréal puis, à travers ça, le Québec au complet.
Mais vous pouvez faire plus qu'avec
50 millions parce que vous avez aussi vos propres capacités fiscales. À
partir du moment où vous avez votre liberté
de manoeuvre, dans le fond, c'est un levier, ça, vous pouvez en faire plus que
ça.
M. Coderre
(Denis) : Il y a trois éléments là-dedans. Le premier, c'est qu'il y a
trois niveaux de politique économique. La
base, c'est la proximité. C'est pour ça qu'on vous demande un amendement pour
assurer, au niveau des SDC, que ce
qui se faisait avant puisse être aux mêmes conditions que les nouvelles. On
n'est pas là pour les détruire, on veut en créer le plus possible.
Mais,
si on va dans Hochelaga puis on va dans certains coins, il y a des locaux
vacants, puis ça, c'est ça qui fait très, très mal. Alors, si on est capable — puis je vais vous donner un exemple bien
précis — qu'on
peut mettre les propriétaires... qu'ils puissent être membres des SDC,
bien, leur membership, quand ils ont des locaux vacants, c'est comme une façon de les faire payer puis de s'assurer que ce
commerce-là puisse ouvrir. Mais il n'y aura pas de double membership, c'est
au niveau des commerces. Mais, s'il n'y a
pas de commerce, à ce moment-là, on va avoir une capacité envers... — puis je pense à certaines grandes rues qu'on
connaît bien, là — on est
capables d'aller directement avec les propriétaires.
Alors, SDC, c'est la
pierre angulaire du développement de proximité, de s'assurer, dans l'ensemble
des arrondissements, qu'on puisse avoir cette obligation d'en créer.
Deuxièmement,
évidemment, toute la question des heures d'exploitation que, hein, bon... les
permis d'alcool, les heures d'ouverture, et tout ça, peut-être, au
niveau des heures d'ouverture, de s'assurer... Parce que, là, au niveau du permis, on ne pourrait pas, par exemple, s'il y a
un magasin qui veut faire quelque chose de spécifique pour un dimanche
parce qu'il y a une grande affaire, là, c'est juste l'amendement technique
qu'on va vous proposer.
Mais,
avec PME MTL, quand on a créé les six points de service... Il faut arrêter les
silos, là, il ne faut pas avoir 19 de
tout, là. Parce que tout l'argent qui allait là-dedans, en majorité, c'étaient
des budgets de fonctionnement. C'est de l'entrepreneuriat. Donc, c'est
de nous donner les capacités.
Les outils que vous
nous donnez en plus, c'est les crédits de taxe. Vous avez eu Mme Hubert,
qui était ma présidente au niveau du comité,
qui a très bien expliqué, on a le 1 % pour les taxes non résidentielles.
Donc, vous avez une série qui va nous permettre d'assurer, au niveau de
la proximité, de bien fonctionner.
Évidemment, on a
parlé tantôt du pourcentage des start-up, et tout ça. Puis, avec les grappes industrielles, on ne travaille pas en vase clos,
là. Donc, toutes les annonces qu'on a faites au niveau de l'innovation,
tout ce qu'on a fait au niveau de Montréal International, et tout ça, va avoir
un impact, là, pour attirer; l'enseignement supérieur, et tout ça.
Les
50 millions, c'est de dire : Si moi, je suis pogné avec un Memphis
qui veut venir nous siphonner Electrolux, au lieu d'être dans la salle d'attente, on est peut-être capables
d'avoir un outil pour se préparer un package. Évidemment, on va travailler avec le gouvernement pour se donner
un plan directeur. Puis vous ne nous prenez pas par la main pour gérer
ce 50 millions là, c'est juste pour s'assurer qu'il y a une cohérence dans
les stratégies d'innovation, et tout ça. Mais ça va nous permettre... pas d'aller chercher des entreprises des autres
régions du Québec, là, les autres provinces je ne vous dis pas non, mais certainement, à l'extérieur du pays,
d'avoir cette capacité de dire : Si tu t'en viens chez nous, on a
plein... déjà un package, puis on le fait
avec Montréal International, la chambre de commerce, Tourisme Montréal,
Investissement Québec, et tout ça, mais on peut parler d'une seule et même voix. Et moi, je
peux dire, je vais être capable de faire mon bout parce qu'à la lumière de
la réalité montréalaise voici ce qu'on pense qu'on devrait faire différemment
pour avoir une plus-value, pour assurer de créer de la richesse. Et,
quand on crée de la richesse, bien, on a des capacités de payer des services
davantage.
• (17 h 20) •
M.
Coiteux : Je reviendrais peut-être sur les SDC. Je me souviens qu'on a
eu les représentants des sociétés de développement commercial, puis eux...
M. Coderre
(Denis) : ...c'est qu'on leur dicte quoi faire.
M. Coiteux :
Non, bien, il y a eu ça, mais en fait ils voulaient juste avoir le droit de ne
pas être d'accord avec certaines choses.
Mais ils n'étaient pas contre le fait de converger dans leurs efforts; ça, je
peux vous dire ça. C'est un peu la... Ça a été ça, la teneur de la
discussion.
M. Coderre
(Denis) : D'accord. Il fallait qu'ils trouvent quelque chose pour être
contre. Ah! c'est correct.
M. Coiteux :
Mais c'est cette distinction commerçant-propriétaire de l'immeuble, parce que
vous venez de l'évoquer, puis je voudrais
juste être bien certain, parce
qu'eux, ils ont dit : Nous, on ne veut pas que les propriétaires
soient membres de la SDC parce qu'ils n'ont pas les mêmes intérêts que nous,
ils n'ont pas la même vision que nous, puis parfois ils ne résident même pas à
Montréal, dans certains cas.
M.
Coderre (Denis) : ...faire une chose que je ne fais pas souvent, je
vais vous donner mon truc, O.K.? On va parler de stratégie ensemble,
c'est entre nous deux.
Je
ne veux pas de double membership, je ne veux pas de double membership.
Pourquoi? Parce que je ne veux pas que le propriétaire file la facture
au commerçant.
Mais,
si le local est vacant, on vient, au niveau de la CMM, de se donner une vision
de compensation, entre l'UPA, la
Caisse de dépôt puis la CMM, pour assurer qu'on protège les terres agricoles
puis qu'il y ait des compensations, pour que les terres soient défrichées, pour qu'on puisse assurer une relève
agricole, hein? La gang de Blainville va être contente.
Alors
là, on se dit : Moi, là, donnez-moi une poignée après le propriétaire, là,
qui, lui, toute sa... lui, ce qu'il pense, c'est : Je vais m'asseoir
dessus, puis à un moment donné je vais faire de l'argent, puis pendant ce
temps-là, bien, ça périclite, puis il y a
plein de problèmes sur le plan social puis dans les quartiers. Alors, cette
poignée-là, là, va me permettre de dire : Tu vas être obligé de
payer un membership. Puis ce membership-là, là, bien, ça va l'aider à réfléchir
plus rapidement à s'ouvrir un commerce là-dedans.
Un coup que le commerce est payé, est fait, bien
là c'est le commerçant qui sera membre, pas le propriétaire.
M. Coiteux : Alors, dans le fond,
vous répondez à l'inquiétude qu'ils avaient par rapport à ça.
M. Coderre (Denis) : Totalement.
M. Coiteux : C'est-à-dire :
S'il y a un commerçant, il n'y a pas de double membership, le propriétaire
n'est pas membre.
M. Coderre
(Denis) : Non, pas du tout.
On veut être un facilitateur, on ne veut pas être un irritant de développement.
M. Coiteux : O.K. Moi, monsieur...
Le Président (M. Auger) :
4 min 30 s.
M. Coiteux : Bien, j'aurais plein de
choses à discuter, mais, bon, je ne sais pas si un de mes collègues a une
question, s'il voudrait aborder... Ou sinon on va pouvoir passer...
Le
Président (M. Auger) : Ça va? Donc, nous allons maintenant poursuivre
avec l'opposition officielle. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve,
pour 14 min 30 s.
Mme Poirier : Bonjour, M. le
maire. Vous allez bien? Bon.
Votre première recommandation d'avoir un texte
préambule, on est d'accord. Ce que j'en comprends,
vous dites : On reprend le texte qui est dans le Réflexe Montréal.
Certains nous ont dit, là : Les Olympiques, avec le nombre
d'athlètes, là, ça fait un peu...
M. Coderre
(Denis) : Non, non, je ne suis pas là-dessus. Non, je ne suis pas
là-dessus, non, non. Non, pas du tout. Ce que je veux, c'est qu'on
enchâsse le principe de réflexe Montréal. Ça veut dire que le réflexe Montréal,
c'est que, lorsqu'il va y avoir un projet de
loi, comme on l'a vécu dans certains cas, le projet de loi n° 108 était
très éloquent à ce niveau-là... D'ailleurs, si on veut aller plus loin
pour donner des pouvoirs de résiliation des contrats pour l'inspecteur général, on pourrait assurer un réflexe davantage
avec le projet de loi n° 108. Alors, ça, c'est un petit message, mais
dans le mémoire vous pourrez le regarder.
Donc, c'est l'enchâsser. Puis, deuxièmement, c'est juste de reconnaître que
Montréal a des atouts culturels,
économiques, sociaux, a un impact pour la communauté québécoise, pour la nation
québécoise et sur la scène internationale, tout simplement.
Mme Poirier : ...on a un vote
dans 10 minutes, ça fait que... J'ai bien des questions.
Alors, est-ce que vous pourriez nous proposer
quelque chose? Ce serait excellent.
M. Coderre (Denis) : Oui. Je vais
vous l'envoyer, je vais vous envoyer le texte.
Mme Poirier : Je me fie à Mme
Bachman, elle va nous proposer quelque chose.
Vous nous
dites que vous voulez que Montréal soit soustraite de l'obligation de soumettre
pour approbation ses programmes
d'habitation à la Société d'habitation. Ça va plus loin un peu, ce qui est
écrit là, que ce que le ministre nous parle depuis le début.
Alors, vous, ce que vous dites : Moi,
Montréal, je veux faire mes propres programmes d'habitation. Ceux de Québec,
donnez-moi l'argent, je vais m'occuper de l'habitation à Montréal. Est-ce que
c'est ça?
M. Coderre
(Denis) : C'est plus que : Donnez-moi l'argent, c'est juste
d'être cohérent. C'est que tu ne peux pas dévoluer des pouvoirs puis dire : Je vais être obligé d'aller
chercher des approbations quand même. Et, si on a une capacité... Mettons, là, qu'on veut faire un projet
résidentiel puis on a jusqu'à 100 000 $ avant de demander
l'approbation du ministre, c'est parce que tu ne peux pas...
Mme Poirier : Je suis
d'accord avec vous. Ça, là-dessus, là, regardez, ça, c'est un détail, pour moi.
M.
Coderre (Denis) : Ça, c'est une première chose. Deuxièmement, on se
donne un modus operandi. Puis vous le savez,
comment on fait avec Russell Copeman, et tout ça, tout ce qu'on fait au niveau
de l'habitation. On a même...
Quand on a coupé le PRQ, on a fait notre
propre programme, O.K.? Et moi, je
pense que, la relation exceptionnelle qu'on a avec la société civile,
notamment, puis l'ensemble des joueurs, on va se donner une politique de
location... d'habitation qui va nous permettre
d'atteindre les objectifs que même le gouvernement veut se donner pour assurer
une mixité sociale et du développement.
Mais, si on fait une
entente, c'est pour faciliter les choses, ce n'est pas pour aller chercher
d'autres...
Mme Poirier : Ça veut
dire que vous pourriez aller non pas... exemple, vous dites : Moi, le
programme AccèsLogis du gouvernement, je n'en veux pas, je m'en crée un
nouveau.
M. Coderre (Denis) :
Non, ça veut dire que... Non, parce que, dans l'entente, quand on va négocier,
c'est AccèsLogis, on va être mandataires puis on va le gérer.
Mme Poirier :
...déjà mandataires, là, ça ne change rien.
M. Coderre
(Denis) : Non, non, mais ce que je veux dire... Mais là il y a de
l'argent. Ce que je veux dire, c'est qu'on va avoir une politique
cohérente. Et, tout ce qui va toucher l'habitation sur le territoire de la
ville de Montréal, on va s'en occuper.
Mme Poirier :
Je vous donne un exemple comme ça. On a vécu le Chez soi, le programme Chez soi
du fédéral, qui ne nous a pas
vraiment aidés, mais qui nous a plus mis dans le trouble. Le gouvernement
arriverait demain matin avec un nouveau
programme d'habitation, un autre Chez soi, par exemple, est-ce que ce que vous
voulez, c'est avoir la possibilité de dire : Non, ça, je n'en veux
pas, de ça, chez nous, mais envoie-moi l'argent, je vais l'adapter à ce qu'on a
besoin?
M. Coderre
(Denis) : L'autonomie, ce n'est pas l'indépendance, mais c'est la
cohérence puis c'est le partenariat. Donc, c'est de s'assurer que ça
reflète en tous points l'entente qu'on a signée entre nous.
Ottawa,
c'est intéressant, ce que vous dites, parce qu'avec l'argent... Puis on a un
gouvernement là-bas qui est un peu
plus sensible puis qui veut mettre de
l'argent là-dedans. Bien, à ce
moment-là, c'est sûr que, constitutionnellement parlant, il n'y a pas une ligne directe, je ne haïrais pas ça, là,
mais entre la ville et le
gouvernement d'Ottawa, mais très certainement, dans le
réflexe Montréal et dans l'entente qu'on a signée, on prend pour acquis
qu'il y a une réalité montréalaise et puis qu'on peut s'assurer, comme la SPLI,
puis tout ça, de l'agencer.
Mais
ce qu'on se dit, ce n'est pas compliqué. Vous avez 3 300 unités de
logement dans le programme. On voulait les montants... les niveaux historiques, c'est dans le budget présentement. Notre part, c'est à peu près 40 %. Donc, ce 40 % là, c'est ce qu'on va créer à Montréal. Puis on va le faire à la lumière des besoins réels de la ville puis comment on pense qu'on doit le
faire.
Mme Poirier :
Je vous invite à être un peu plus gourmands parce que ça a déjà été jusqu'à
53 %. Ça fait que je vous invite juste à être plus gourmands, c'est
tout. On a des grands besoins, on a des très, très, grands besoins.
M. Coderre
(Denis) : Plus gourmand, ça... J'essaie de maigrir, là, mais...
Mme Poirier :
En matière d'immigration, dans l'entente Réflexe, il y a une dévolution aussi
de pouvoirs. Qu'est-ce que vous voulez comme pouvoirs?
M. Coderre
(Denis) : Moi, je veux assumer une métropole francophone, je veux...
Moi, je suis un ancien ministre de
l'Immigration, ça fait que je connais particulièrement bien et par coeur
l'entente Québec-Canada. On ne demande pas de remplacer le gouvernement, mais on se dit que la réalité, là, de la vie,
là, c'est qu'à 80 % et plus — puis ce n'est pas quand ils vont dans les régions puis après ils viennent
à Montréal — il y a
une réalité montréalaise. Alors, on est capables de travailler puis
d'être un point de chute.
Et,
quand on parle d'habitation, quand on parle de développement de l'emploi, vous
avez déjà mis aussi de l'argent, au
niveau de la chambre de commerce, en ce sens. Le Bureau d'intégration des
nouveaux arrivants de Montréal,
bien, c'est ça. Donc, ça veut dire qu'on va
être en mesure de travailler comme plein partenaire et d'assumer une capacité
d'intégration pour la population.
Parce
que, la vraie réalité, il faut faire une distinction entre mesures d'urgence et
puis intégration. Les mesures d'urgence,
c'est le premier trois mois : Qu'est-ce qu'on fait pour les aider?, puis
là tout le monde est bien généreux, puis tout ça. Mais là les problèmes commencent après, parce que, un, il faut
s'assurer que les enfants aillent à l'école, il faut s'assurer qu'il puisse y avoir des soins. On parle
de ville sanctuaire éventuellement, mais c'est quoi, les autres étapes?
Il faut qu'ils travaillent puis il faut qu'ils aient un toit.
On vient de parler
d'habitation puis on parle de développement économique, et ça, c'est une
plus-value exceptionnelle parce que, pour
moi, cette diversité-là, c'est un atout extraordinaire dans le développement de
notre province. Alors, c'est ça qui fait le Québec qu'il est.
Alors,
à ce moment-là, on a besoin de ces outils-là pour le faire. C'est une réalité
de la vie, là. Ce n'est pas de se dire : Je vais prendre toute
l'immigration. C'est de dire : Le premier guichet unique, avec les outils
nécessaires pour fomenter une magnifique intégration, pour qu'on puisse les
aider à faire les premiers pas, bien, c'est ça.
Mme Poirier :
Votre recommandation n° 5, c'est de pouvoir créer des sociétés paramunicipales.
Le projet de loi, à l'article 7, vous
permet de créer des OSBL pour fournir des services, avis, matières, matériaux,
équipements. Les syndicats sont très inquiets à Montréal. Vous répondez
quoi?
M. Coderre (Denis) : Ce
n'est pas le but, on n'est pas dans la décharge. On s'assure que les choses
fonctionnent.
Mais,
quand on parle de créer des paramunicipales, là, l'exemple qu'on a en tête, là,
ce n'est pas d'enlever ce qu'on a déjà,
là, c'est de les rendre plus efficaces puis plus imputables, par exemple, là, c'est pour ça que je parle de données
ouvertes, et tout ça, mais c'est carrément de créer une agence de
stationnement. On est en train de se donner une stratégie de stationnement. Personnellement, depuis le début, je trouve
incongru que ça relève d'une chambre de commerce. Alors, si on veut se donner une politique de
développement durable, si on veut se donner une politique de transport
public, on n'a pas le choix, il faut que le
stationnement vienne avec. Et puis, au lieu de tout recommencer à zéro,
l'agence, quand même, fait un bon
travail, puis il y a des mesures au niveau de la ville intelligente qui
s'appliquent déjà, donc, ce serait de créer cette agence, donc, cette
paramunicipale du stationnement.
• (17 h 30) •
Mme
Poirier : Mais est-ce que vous en avez besoin? Si vous voulez
créer des paramunicipales, là, je vous suis, là, mais pourquoi vous avez besoin de créer des OSBL en parallèle de ça? En
avez-vous besoin, de ce pouvoir-là, ou vous n'en avez pas besoin?
M.
Coderre (Denis) : Bien, il y a des réalités qui peuvent arriver.
Est-ce que je vais être obligé de venir à chaque deux, trois mois puis
dire : Bon, on va changer la loi?
Je
pense qu'il y a... vous le savez, les OSBL existent puis peuvent être
nécessaires, il y a des... Puis ça, ça ne veut pas dire... Puis
d'ailleurs vous vous souvenez. Quand on est venus, au niveau du n° 122...
Mme Poirier :
...avez déjà ce pouvoir-là, vous pouvez en faire.
M.
Coderre (Denis) : ...on voulait s'assurer, en plus, qu'on ne soit pas
soumis aux mêmes appels d'offres, parce que ce serait épouvantable.
Donc, c'est de la cohérence, c'est juste ça.
Je ne sais pas,
avez-vous des points à rajouter?
Mme Poirier :
Mais moi, je vous suis sur les paras, là, mais je ne vous suis pas sur les
OSBL.
M. Coderre
(Denis) : Je vais prendre une gorgée d'eau.
Mme Poirier :
Prenez donc.
M. Coderre
(Denis) : Peggy va parler.
Le Président (M.
Auger) : Mme Bachman.
Mme
Bachman (Peggy) : Oui. En fait, c'est exactement ça, c'est qu'on est
tout à fait dans un esprit général de ne pas avoir à venir demander des
amendements législatifs à chaque fois qu'on a une nouvelle idée, à chaque fois
que Montréal veut gérer, en fait, la ville, là, d'une certaine façon.
Alors
là, on a un cas précis qui est le stationnement à Montréal, mais, dans un an,
dans deux ans, dans trois ans, il pourrait y avoir un autre cas qui
émerge, des problématiques de gestion. Alors, ces pouvoirs-là, ce sont des
pouvoirs généraux pour pouvoir répondre à des problématiques éventuelles qui
peuvent survenir.
M. Coderre
(Denis) : Ce n'est pas de la dévolution de dévolution.
Mme
Poirier : Mais vous comprenez qu'après le scandale autour d'un
autre OSBL on est tous craintifs de voir ce genre de pouvoir là donné.
M.
Coderre (Denis) : Vous savez, Mme Poirier, que je suis arrivé en
politique municipale pour faire le ménage et que, si Montréal est
intègre, c'est parce que j'ai créé l'inspecteur général, avec les outils qui
s'y affèrent.
Mme Poirier :
...ça, là.
M.
Coderre (Denis) : Donc, c'est pour ça que le statut de métropole, avec
le n° 122, avec le peaufinement qu'on vous propose, va me permettre, justement, avec le Réflexe Montréal,
d'assurer qu'on protège l'intérêt... L'important, c'est de s'assurer qu'il n'y ait pas de slaque dans la
poulie, là, ça fait que ça ne tombe pas dans les craques, cette affaire-là,
là. On se dit : On va se donner les outils pour le faire.
Et
puis on a déjà prouvé, depuis trois ans et demi, justement... On ne fait pas
les nouvelles sur : On devrait se cacher parce que Montréal est comme avant. Non, au contraire, la fierté est
revenue parce qu'on a pris le taureau par les cornes, et puis ça a
fonctionné.
Mme Poirier :
Mais on s'entend qu'un OSBL, ce n'est pas soumis à la loi d'accès à
l'information.
M. Coderre
(Denis) : Bien, c'est ça. Alors, ça, on aimerait que ça se fasse.
Mme Poirier :
Alors, ça, vous êtes d'accord à ce que les OSBL créés par la ville soient soumis
à la loi d'accès à l'information.
M. Coderre
(Denis) : Oui. En fait, ce que je voudrais, c'est de m'assurer que
l'inspecteur général ait tous les pouvoirs, même hormis l'accès à
l'information, pour qu'il puisse aller au fond des choses à tous les niveaux
qui touchent Montréal.
Mme Poirier :
C'est là que je voulais que vous alliez, là.
M. Coderre
(Denis) : Ça fait partie des amendements.
Mme Poirier :
Oui, bien, c'est pour ça. Je voulais que vous l'exprimiez.
Écoutez, révoquer les
permis lorsqu'il existe des motifs raisonnables de croire... on ne s'ostinera
pas très, très longtemps, là, je peux déjà vous nommer quelques endroits.
Sur
les SDC, l'inquiétude qu'il y a eu, est-ce que, dans les consultations, avant
d'exprimer cette volonté-là, vous avez consulté les propriétaires de
nombreux commerces vacants sur nos rues commerciales? Et est-ce qu'ils se sont
exprimés à votre oreille?
M.
Coderre (Denis) : Bien, écoutez, il y a bien des propriétaires, on ne
sait pas, évidemment... ils sont très loin, hein? Je pense que ce qui est important, c'est de se donner un outil qui
va nous permettre d'assurer que les SDC puissent fonctionner. La raison pourquoi que j'en ai parlé tantôt, c'est parce
que ça va de pair, qu'on puisse être cohérent pour les anciennes SDC. On
ne veut pas qu'elles tombent, on veut les protéger, mais on veut s'assurer que
les mêmes règles s'appliquent pour les
nouvelles. Donc, ça me permettrait, avec la question des propriétaires... Parce
qu'il y a des réalités de SDC, vous
le savez, là, Sainte-Catherine puis ces coins-là, là, il y a des réalités en ce
sens-là. Donc, ça nous donnerait un outil
supplémentaire, au lieu de parler de taxes puis des choses comme ça, d'avoir
une capacité très concrète pour avoir un incitatif supplémentaire, qu'il
puisse y avoir du développement dans ce sens-là, puis d'avoir une atteinte.
Alors,
c'est sûr que vous allez toujours avoir des propriétaires qui ne seront
peut-être pas d'accord de pouvoir payer des cotisations, hein? Mais je
pense qu'à un moment donné gouverner, c'est choisir, puis c'est dans ce sens-là
que l'équipe a mis ça de l'avant.
Mme Poirier :
La députée de Verdun, ce matin, a exprimé une question qui est très légitime.
C'est quoi, nos besoins en matière de décontamination à Montréal?
M. Coderre
(Denis) : Bien, ils sont énormes. Il y a évidemment le programme
ClimatSol, et tout ça, il y a la réalité de... Il va falloir penser la
prochaine étape, mais ça, ça peut se faire dans Réflexe Montréal, par rapport à
des discussions avec le Développement durable et le ministère, c'est que, si, par
exemple, on établit un pôle
logistique, si on travaille dans
certains secteurs qu'il y a besoin de décontamination, bien, c'est sûr, on peut
le faire également. Il y a
aussi des propriétaires qui ont également des responsabilités, mais je pense
qu'on commence avec ça. Et le Réflexe Montréal nous permet d'aller beaucoup
plus loin par la suite. C'est un changement de culture et de partenariat qu'on
fait avec le gouvernement.
Mme
Poirier : Êtes-vous
prêts à demander au gouvernement que, pour le 6,5 millions qu'il vous
reste sur la table, de l'ancien programme ClimatSol-Plus, qui finissait
le 31 mars, on puisse l'affecter au logement social?
M. Coderre
(Denis) : On prend en note.
Mme Poirier :
Merci.
Le
Président (M. Auger) : Ça va, Mme la députée? Avant de poursuivre avec le porte-parole, juste une petite consigne de décorum : On ne doit pas utiliser les noms. Parce que
vous avez utilisé à plusieurs
reprises... On doit utiliser les
titres, effectivement : Mme ou M. le député, M. le ministre...
M. Coderre
(Denis) : ...l'enthousiasme et 35 ans de politique. Je suis désolé.
Le Président (M.
Auger) : J'avais constaté, mais quand même, mais quand même. Un petit
rappel amical.
Donc, M. le député de
Blainville, pour 9 min 30 s.
M. Laframboise : Merci beaucoup. M. le
Président. M. le maire,
M. Perez, Mme Bachman, M. Therrien, merci d'être
présents.
Vous
m'aviez demandé, tantôt, de vous ramener les questions.
Évidemment, quand vous nous avez parlé du dossier de la métropole, ce n'est pas la première
fois, M. le maire, qu'on s'en parle puis que vous en parlez, évidemment, il y a plus de pouvoir, ça veut
dire que la ville va avoir des moyens à donner pour être capable de...
Et
là j'ai constaté, là, qu'en 2014, au 31 décembre, vous avez fait un
surplus, à la ville, de 214 millions; en 2015, 146 millions. Et là sûrement
que vous avez gardé la surprise pour avril, pour le surplus, sûrement, qui va
s'en venir. Ça, ça veut dire que la ville de Montréal a la capacité, quand
même, de ses moyens, là. Donc, ça, il faut se le donner.
Puis l'intervention puis les questions
que j'ai posées au maire de l'arrondissement d'Anjou, c'était de dire :
Bon, une fois que vous allez avoir signé ces ententes-là, parce qu'il y a
plusieurs ententes que vous souhaitez, et tout ça, il y a quand même une dépense qui va aller avec ça. Moi, mon
questionnement, c'est : Est-ce que c'est déjà prévu? Exemple, les
ententes que vous avez négociées, vous savez que le dossier...
Le
Président (M. Auger) : Désolé, M. le député de Blainville, je vais
devoir suspendre quelques instants parce que nous avons un vote par
appel nominal, mais nous vous revenons pour la suite dès que possible. Merci.
(Suspension de la séance à
17 h 38)
(Reprise à 17 h 57)
Le Président (M.
Auger) : À l'ordre! À l'ordre, chers collègues! Nous allons reprendre
nos travaux. Et je comprends qu'il y a un
consentement pour qu'on puisse terminer plus tard que 18 heures, car il
reste encore au député de Blainville, porte-parole de la deuxième
opposition, 8 min 11 s. Donc, M. le député, vous avez la parole.
M.
Laframboise : Merci, M. le Président. Comme je vous disais, M. le
maire, pour avoir les moyens de vos objectifs,
bon, la ville a sûrement fait des calculs, les investissements, suite aux
ententes, parce que c'est quand même plusieurs
ententes, une série d'ententes que vous demandez, plus de pouvoir pour la
métropole. Donc, j'expliquais que vous avez
quand même fait des surplus en 2014, je salue ça. J'ai connu la ville de
Montréal beaucoup... en bien pire situation, là, je pense que vous avez redressé les finances; un surplus de
214 millions en 2014, 146 millions en 2015. Comme je vous
disais, bien là, pour 2016, avril, habituellement, vous annoncez votre surplus.
Tout
ça pour vous dire : Dans les planifications, vous êtes en négociation avec
la SHQ et dans d'autres dossiers. Est-ce que c'est déjà prévu dans votre
budget 2017, qui a déjà été annoncé à vos citoyens? Est-ce que tous ces
paramètres-là sont...
M.
Coderre (Denis) : ...non, parce que, déjà, on a un budget de
5,2 milliards de dollars de fonctionnement, on a évidemment un
fonds d'investissement. C'est sûr que ce n'est pas pour rien qu'on a changé
notre cote à la hausse, parce que non
seulement on a coupé dans les dépenses, on a plus de liquidités, et tout ça. On
sait faire. On a remis en marche la
ville pas juste en ramenant l'intégrité, mais en se donnant aussi les outils au
niveau de l'efficience, et tout ça. On a mis sur pied une réforme de
financement des arrondissements pour assurer qu'il y ait une plus grande
équité.
Mais,
tu sais, quand mon prédécesseur... puis je ne sais pas pourquoi, ce n'était pas
très pertinent, là, ça n'avait comme
rien à voir avec le statut, là, mais qu'il dit... il mettait la faute sur la
ville centre, la méchante ville centre, écoutez, quand il parlait de déneigement, bien, je regrette, le déneigement, ça
relève des arrondissements. La seule chose qu'on a demandée, c'est de
s'assurer que, quand, entre deux arrondissements... si à une place on n'a pas
chargé la neige, puis dans l'autre... bien,
on va toutes les charger en même temps. Ça, ça veut dire qu'il faut penser
avant tout aux citoyens. Alors, si
les arrondissements ont des problèmes, c'est parce qu'ils ne font pas leur job.
La seule différence, c'est que... évidemment,
on est en campagne électorale, là, mais l'autre élément, c'est que le fait
qu'on a parlé à tout le monde puis on s'est assuré, puis que, là, c'est
la ville centre qui dit : On déclare le chargement, bien là ils vont dire
que c'est de la faute, si ça ne fonctionne pas... Mais, la réalité, ça n'a rien
changé.
Donc, si on arrive
avec la nouvelle entente, les pouvoirs d'arrondissement demeurent dans certains
cas, au niveau de l'urbanisme, au niveau de
l'aménagement, des choses comme ça, mais c'est normal que, quand on va
parler de typologie, de s'assurer qu'il y a
des grands secteurs qu'on puisse s'assurer que... bien, on a des outils puis on
se donne les outils de nos ambitions. Mais il n'y aura pas de surprise.
Alors,
quand on va parler d'application des programmes, ce n'est pas à partir de notre
budget de fonctionnement. Il y a une
dévolution de pouvoirs, puis il y a des ressources qui s'y rattachent, puis là,
bien, c'est de l'administration, puis on va travailler en conséquence. Mais tout ça va être public, transparent,
puis il n'y aura pas de surprise, comme tel. On a déjà des programmes
qui existent au niveau de l'habitation, on travaille en conséquence.
Et puis, nous, ce
qu'on s'est assuré, c'est de ne pas augmenter les taxes plus avec l'indice de
l'inflation du Conference Board par rapport
aux métropoles. Donc, vous avez vu, cette année, c'était 1,8 %. On a
baissé le non-résidentiel à 1 %
pour augmenter la compétitivité. On paie de plus en plus comptant,
80 millions par année, pour nous donner une marge de manoeuvre, d'avoir une incidence directe sur la dette, pour
qu'on n'ait pas à charger davantage pour l'avenir de nos enfants et nos
petits-enfants. Donc, Pierre Desrochers fait un travail remarquable comme
président du comité exécutif avec l'ensemble de notre équipe, avec Lionel et
les autres. M. Marcoux, notre directeur général, sait faire les choses
également, c'est probablement un des meilleurs directeurs généraux dans le
monde municipal, puis il a une crédibilité puis il a une capacité.
Donc,
si on veut établir un partenariat, ça veut dire deux chose, ça veut dire qu'on
reconnaît le rôle de Montréal, mais
il y a aussi une crédibilité puis un sérieux. Le gouvernement du Québec ne
donnerait pas des outils supplémentaires avec des fonds s'il ne pensait pas qu'il n'y aurait pas des redditions
de comptes puis il n'y aurait pas une crédibilité puis une façon de
faire adéquate.
• (18 heures) •
M.
Laframboise : Donc, exemple, si on résume ça, avec l'entente sur la
SHQ, ça veut dire que, si vous avez une
entente, vous allez aller, vous, avec ce que vous avez déjà de budgété à la
ville, là. C'est-à-dire votre contribution, s'il y en a une, ça va être
selon les budgets que vous avez.
M.
Coderre (Denis) : Bien, c'est-à-dire... Bien, on voit la capacité avec
des moyens financiers supplémentaires pour
atteindre des objectifs. Alors, vous avez plusieurs pans, vous avez le logement
social, le logement abordable, vous avez AccèsLogis, l'accès à la propriété, la rénovation, le fait qu'on a
augmenté d'un an le RénoVert, donc, ça, tout ça, et on peut créer nos propres programmes aussi, mais
l'habilité en matière d'habitation... Puis, vous avez remarqué, ce n'est pas
juste une question de logement, l'habitation, ça veut dire accès à la... puis
d'amener plus de familles, puis de s'assurer qu'on puisse aussi jouer un rôle
en itinérance, puis tout ça. Bien, Montréal aura la capacité de le faire.
M.
Laframboise : Parfait. Et
tout en respectant votre capacité de payer, c'est le message que vous voulez...
Tout en n'augmentant pas vos taxes plus que ce que vous avez déjà promis à vos
citoyens, c'est ce que vous nous dites.
M. Coderre
(Denis) : C'est toujours la même chose. Et puis, quand vous avez des
gens qui viennent chialer, qui disent
que la ville centre ne leur en donne pas, bien, on pourra rajouter que, dans cet
arrondissement, en infrastructures, dans
les trois dernières années, ils ont eu 15 millions de dollars de plus,
que, depuis, on a mis 5 millions pour l'aréna Chaumont, qu'on a 17 millions dans le réseau routier
depuis 2012, 11 millions depuis 2009 dans les ponts et tunnels,
650 000 $ pour la diversité
sociale notamment. Puis ça, c'est à part des services plus de pompiers, donc
des meilleurs premiers répondants. On répond. Puis, quand on parle de
dotation, bien, les services viennent dans la masse salariale, là, mais c'est
la même poche qui paie.
Et puis on veut juste s'assurer que non
seulement on puisse rayonner puis jouer pleinement notre rôle, mais ce n'est pas vrai, là, que c'est 19 petites
villes, là, et il faut qu'il y ait de l'harmonisation, il faut qu'il y ait de
la cohérence dans la façon de faire.
Et non
seulement les arrondissements ont une capacité, mais il y a une capacité
fiscale en plus, hein, 0,05 $ dans la piastre. C'est-u ça? Alors, il y a une capacité. Puis ce n'est pas moi
qui hausse les taxes, ils les ont haussées pendant ce temps-là.
Alors, il y a
eu le syndrome du Plateau, sens unique, ça tourne en rond, puis vous avez des
gens qui chialent comme des indépendants qui aimeraient vivre comme dans
le passé, mais les gens sont tournés vers l'avenir.
M. Laframboise : Il me reste...
Le Président (M. Auger) :
1 min 30 s.
M.
Laframboise :
1 min 30 s? Je vais terminer avec... Moi, quand on parle de
l'Office de consultation publique de Montréal, là, pour moi,
honnêtement, je trouve que ça fonctionne quand même assez bien à Montréal
présentement, l'office de consultation,
l'article 89. Peut-être il aurait fallu moderniser les référendums, parce
que ce n'est pas normal que seul un
petit groupe soit capable, mais là on change... tu sais, la loi permet de
changer tout au complet, là. Bon, dites-nous...
M. Coderre (Denis) : Moi,
M. Laframboise, ma... M. le Président, pas M. Laframboise. C'est-u ça...
Le Président (M. Auger) : M. le
député, M. le député.
M. Coderre (Denis) : M. le député?
Ah! Excusez. M. le député. J'essaie d'être poli, en plus.
Le Président (M. Auger) : ...M. le
député, mais...
M. Coderre (Denis) : Merci, M. le
Président. Je vais me coucher moins niaiseux à soir.
Notre rôle, là, c'est de s'assurer qu'on puisse
répondre à ce qu'est la démocratie participative. La démocratie participative, c'est donner une capacité pas aux
quatre ans seulement à une population de se pencher sur des projets qui
vont aussi avoir un impact chez eux. Ça ne veut pas dire du «pas dans
ma cour», ça ne veut pas dire qu'on va bloquer à tout crin, ça veut dire
qu'on va se donner un réflexe puis une capacité pour leur donner la chance de
se prononcer sans être trop pognés dans un carcan.
C'est probablement une des plus belles
réalisations de mes prédécesseurs quand on a créé l'OCPM. Et vous remarquerez, en tout cas depuis mon mandat, qu'on
l'a utilisé beaucoup. Et, à la lumière des grands projets, au lieu de se
dire : Après le référendum, c'est fini,
j'aime autant avoir un modèle basé sur l'OCPM, où vous avez des
recommandations, on peut peaufiner le projet. Puis non seulement ça l'améliore,
mais ça a un impact sur l'acceptabilité sociale.
Le
Président (M. Auger) : Désolé, c'est tout le temps que nous avions à
notre disposition. Donc, Mme Bachman, M. le maire Coderre, M. Perez et M. Therrien, merci beaucoup
pour votre participation aux travaux de la commission.
Mémoires déposés
Mais, avant
de conclure les auditions, je procède au dépôt des mémoires des organismes qui
n'ont pas été entendus lors des auditions publiques.
Et la commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 6)