(Dix heures une minute)
Le Président (M. Schneeberger) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte et je demande
à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de procéder à l'interpellation du député de Saint-Jean au
ministre responsable du Centre-du-Québec sur le sujet suivant :
L'abandon de la région du Centre-du-Québec par le gouvernement libéral.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président, M. Carrière (Chapleau) est
remplacé par M. Bolduc (Mégantic); M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Giguère (Saint-Maurice); et
M. Ouellet (René-Lévesque) est remplacé par M. Turcotte (Saint-Jean).
Le Président
(M. Schneeberger) : Très bien. Merci. Je vous rappelle brièvement le
déroulement de l'interpellation. Dans
un premier temps, le député de Saint-Jean aura un temps de parole de 10
minutes, suivi du ministre pour également 10 minutes. Par la suite, des périodes de cinq minutes seront allouées
selon la séquence suivante : d'abord, au député de l'opposition officielle, ensuite le ministre, puis
aux députés formant le groupe du gouvernement, et ainsi de suite. Par la
suite, à la fin, 20 minutes avant midi, j'accorderai
10 minutes de conclusion au ministre et un temps de réplique égal au député de Saint-Jean. Je comprends qu'il y a
entente à l'effet que le deuxième groupe d'opposition interviendra lors de la
troisième et sixième série d'interventions.
Enfin, je vous rappelle que le débat ne peut, à moins d'un consentement, passer
midi.
Alors, sur ce, M. le député de Saint-Jean, vous
avez la parole pour 10 minutes.
Exposé du sujet
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : Merci,
M. le Président. Je crois que vous
êtes choyé de pouvoir présider nos travaux aujourd'hui, d'autant plus que
vous êtes vous-même un député de la région du Centre-du-Québec et vous devez effectivement, sûrement,
au quotidien, voir les conséquences, les
tenants et aboutissants des décisions du gouvernement actuel dans
différents thèmes. Lorsqu'on peut
lire le titre de l'interpellation : L'abandon de la région du Centre-du-Québec par le gouvernement, ça peut avoir l'air quand même fort, mais
je crois que c'est le cas.
En faisant un
travail de recherche pour élaborer ce que nous allons dire aujourd'hui ou questionner le ministre pour
les dossiers du Centre-du-Québec, il nous est apparu une réalité, le Centre-du-Québec est une région, effectivement, reconnue
par le gouvernement, il y a de ça quelques années. Mais, dans différents dossiers — on
l'a vu plus récemment en santé — le
pouvoir décisionnel n'est plus au Centre-du-Québec, mais de l'autre côté du fleuve. On peut le
voir, là, il y a eu sept bureaux régionaux du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de
l'Inclusion, ce qu'on appelle le
MIDI, mais, encore là, le bureau
régional était de l'autre côté du fleuve pour le Centre-du-Québec. Je peux vous
parler, lorsqu'il y a eu les
fermetures des 11 bureaux des directions régionales du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, la direction régionale pour le Centre-du-Québec
était de l'autre côté du fleuve. Donc, le gouvernement a reconnu, il y a quelques
années, la région du Centre-du-Québec avec de grandes villes, de belles villes, Drummondville,
Victoriaville, Nicolet, etc. Je pourrais même vous parler de
Sainte-Séraphine. Nous étions ensemble à Sainte-Séraphine, il y a de ça quelques
jours, pour l'hommage rendu, notamment,
à mon arrière-grand-père, qui est un des fondateurs de la municipalité.
Mais c'est une belle région, c'est une région forte, mais qui n'est pas
aidée à sa juste valeur par le gouvernement actuel.
Donc, M. le Président, nous allons questionner le ministre, mais voir aussi la vision du ministre. Et, de ce que j'ai compris, le ministre
sera d'autant plus heureux que c'est
la journée de son anniversaire aujourd'hui. Donc, je ne sais pas s'il peut considérer ça comme un cadeau ou une opportunité
pour pouvoir vendre son bilan ou tenter de vendre le bilan de son gouvernement pour la région du
Centre-du-Québec, mais, malheureusement pour les citoyens, les cadeaux ne sont
pas nombreux. Quoique, quoique, M. le
Président, les gens de Victo, les gens d'Arthabaska, de ce que j'ai compris,
auront une promesse de cadeau prochainement avec l'Hôtel-Dieu
d'Arthabaska, qui, vraisemblablement, serait annoncé de nouveau. On pourrait dire de nouveau, hein, parce qu'il y a déjà eu des
annonces dans ce dossier-là. C'est depuis 2009 que le gouvernement libéral promet cet hôpital-là aux gens de... bien,
l'agrandissement de l'hôpital, notamment l'urgence et les soins
intensifs.
Moi, M. le
Président, j'ai l'impression de rejouer dans un film déjà vu dans mon cas,
l'Hôpital du Haut-Richelieu, cinq annonces avant de pouvoir avoir les
pépines, comme le disait l'ancienne collègue Monique Jérôme-Forget, à l'Hôpital du Haut-Richelieu. Dans ce cas-ci, je
souhaite que ça soit la bonne pour les gens de Victoriaville, pour la région d'Arthabaska, pour la région de L'Érable pour
faire en sorte que les gens puissent bénéficier d'un réel hôpital. Dans ce
cas-ci, la population a augmenté
considérablement, l'espace à l'urgence est exigu, et les soins intensifs. C'est
un besoin criant
de la population demandé depuis longtemps. Cependant, malgré l'annonce, on
constate que ce n'est toujours pas au Plan québécois des
infrastructures, donc au PQI.
C'est le même
ministre qui, vraisemblablement, est en train d'annoncer l'hôpital actuellement
à Victo, mais c'est le même ministre
qui n'a pas été dire aux gens... mais qui l'a quand même dit par sa décision de
centraliser les laboratoires, dans ce
cas-ci, à Trois-Rivières. C'est le même ministre qui, avec le projet de loi
n° 10, qui est maintenant loi, a fait en sorte que le pouvoir décisionnel
pour les gens de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska, l'hôpital à Drummondville, donc
pour les CLSC, les CHSLD de la région
du Centre-du-Québec... fait en sorte que les pouvoirs décisionnels, maintenant,
sont de l'autre côté du fleuve encore une fois.
Donc, M. le
Président, ce qu'on peut constater, c'est qu'on souhaite que ça soit la bonne,
mais ça aura pris une élection
partielle dans Arthabaska pour que les gens puissent avoir une annonce à
l'hôpital. Ça aura pris un travail des députés, un travail des
différents partis politiques, et j'inclus le Parti québécois là-dedans, M. le
Président. Le chef de l'opposition
officielle, lorsque nous avons tenu notre caucus à Victo, a réitéré le souhait
d'avoir l'hôpital. L'ancien ministre Yves-François Blanchet en
avait parlé aussi. Donc, M. le Président, c'est dommage que le gouvernement ait
attendu l'élection partielle pour faire ce
travail-là lorsque notre collègue la députée Sylvie Roy est intervenue à
plusieurs occasions pour l'hôpital.
C'est le même
gouvernement, M. le Président, qui a abandonné les CLD, qui a fermé la CRE du
Centre-du-Québec. C'est le même
gouvernement, M. le Président, qui a fermé le Forum jeunesse du
Centre-du-Québec, qui était à Drummondville
et qui avait un travail présent sur le terrain un peu partout. Notamment, moi,
je me souviens d'avoir participé à
une activité du forum jeunesse, notamment, en environnement pour aider, là, par
rapport aux berges et le nettoiement des berges.
C'est le même
gouvernement, M. le Président, qui n'a pas de politique économique régionale
efficace, concertée avec les gens.
Drummondville, c'est la capitale des PME. Pour un député, c'est toujours triste
de dire que c'est une autre ville,
mais, dans ce cas-ci, c'est réputé, Drummondville, on le voit, a un
développement économique. On a laissé Victo aussi... Victoriaville, le CLD, la structure, du moins, est restée, mais
c'est les gens de la MRC qui l'assument maintenant. Donc, il y a un travail qui est fait, important,
mais sans nécessairement l'appui que la région pourrait s'attendre de son gouvernement.
• (10 h 10) •
En
agriculture, M. le Président, on l'a vu et on le voit encore, l'abandon des
agriculteurs par le gouvernement actuel. Par le ministre
actuel, dans ce cas-là, je devrais peut-être dire, et je ne parle pas du ministre
qui est devant moi. On l'a vu avec
les enjeux de la taxe foncière, la relève agricole, l'accaparement des terres,
je pourrais parler du dossier du lait diafiltré.
M. le Président, nous aurons une diversité de
sujets aujourd'hui parce que c'est une région diversifiée, le Centre-du-Québec, qui mérite d'être aidée, qui mérite d'être soutenue par le gouvernement du Québec. C'est une région qui a besoin de se développer davantage. Comme toutes les régions du Québec,
mais, dans ce cas-ci, on l'a vu, là, en santé, 55 millions de
coupures dans la dernière année pour la région. Malheureusement, on ne peut pas
dire juste pour le Centre-du-Québec, là, on est obligés de dire Mauricie—Centre-du-Québec parce que le gouvernement a décidé de mettre les deux régions ensemble. C'est d'ailleurs...
c'est la seule région au Québec, hein, le Centre-du-Québec, qui n'a pas
son propre CISSS ou, dans ce cas-ci, là, son CIUSSS, c'est la seule
région au Québec qui n'en a pas.
Donc, on va
continuer, M. le Président, durant les deux heures — maintenant, un peu moins — qui
sont devant nous à poser des questions,
à relever différentes problématiques pour les gens, mais c'est clair, M. le Président, que nous allons porter une
grande écoute aux réponses du ministre en espérant qu'il puisse peut-être
sortir de là une prise de conscience
de la part pas juste du ministre,
parce qu'il n'est pas seul, mais de son gouvernement et qu'il transmette au
Conseil des ministres l'importance de ne pas oublier le Centre-du-Québec dans
leurs décisions et dans leurs actions.
Donc, je
crois que mon temps est pratiquement terminé, M. le Président. Donc, je vous
souhaite à tous de bons travaux,
ainsi que notre collègue le député de Nicolet-Bécancour aussi. Je m'excuse de
ne pas vous avoir mentionné avant. Donc,
salutations aussi à nos collègues, les deux députés, là, du groupe ministériel.
Donc, bons travaux à vous toutes et à vous tous.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, merci, M. le député de
Saint-Jean. Alors, je cède maintenant la parole au ministre responsable
du Centre-du-Québec. À vous pour 10 minutes.
Réponse du ministre
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, moi aussi, je suis content d'être ici
pour mon jour anniversaire, M. le Président.
Je ne sais pas si ça va être une fête pour tout le monde, mais je pense
qu'après qu'on va avoir laissé ces deux heures-là... je pense que mon
collègue de Saint-Jean va regretter son vendredi matin.
Alors donc,
je veux le saluer. C'est l'opportunité qui est donnée aussi au député de
Saint-Jean et à l'opposition officielle de faire une interpellation le
vendredi. On l'accepte avec plaisir, puisque...
Une voix : ...
M.
Lessard :
Oui, c'est ça. Donc, c'est mon anniversaire aujourd'hui. Donc, je veux saluer
mon collègue aussi, que je côtoie
régulièrement, de Nicolet-Bécancour, donc, sur son parcours. Alors, il aura la
chance aussi de faire certains commentaires sur les actions du gouvernement.
J'apprécie aussi d'être entouré de mes deux collègues, des travailleurs de la première heure, là, mon collègue de
Mégantic, qui est adjoint parlementaire aussi, donc, au ministère des Transports,
et mon collègue aussi de Saint-Maurice, un travailleur de la première heure,
donc un gars vaillant, un gars impliqué.
Alors,
aujourd'hui, on aura ensemble le travail, donc, de répondre à l'interpellation,
donc, qui s'intitule L'abandon du Centre-du-Québec. Et, curieusement, je
suis un peu surpris qu'il demande au président et député de Drummond—Bois-Francs
en disant : Vous avez été négligés... Alors, moi, j'aimerais ça avoir un
comté aussi négligé que le vôtre, M. le
Président, parce que, si on regarde ce qui s'est passé dans Drummond... On va
rien que prendre celui-là puis, tantôt, on se concentrera sur l'activité qui se passe actuellement dans
Arthabaska, puisqu'il y a quatre comtés, puis on est cinq MRC.
Mais,
juste dans Drummondville, honnêtement, moi, je suis toujours très fier d'aller
là comme ministre responsable du
Centre-du-Québec parce que le flot d'investissements... Premièrement, une des
régions les plus dynamiques du Québec où le taux de chômage, c'est... On manque
de monde, hein, on appelle au monde... la capacité d'attraction puis la
capacité de rétention, la grande...
Ce qui est spécifique à Drummond, si on prend ce comté-là, ils attirent et ils
retiennent... Donc, on a une
croissance de la population et on a une augmentation des investissements sur
les infrastructures publiques. Alors, pensons,
là, on a agrandi des écoles, on a bâti des écoles primaires, des écoles
secondaires. On a bâti un des centres de diffusion culturelle les plus beaux au Québec. Alors, des investissements de l'ordre
de 20, 30 millions. On a récemment fait — il
doit être en construction — le
Centre famille-enfant. On a investi massivement dans les infrastructures sportives, hein, des
terrains de tennis, des piscines, des centres aquatiques extraordinaires, de premier niveau. Alors, centre de foire par excellence, Centre-du-Québec, dans l'axe
est-ouest entre Québec et Laval, sans précédent dont la notoriété a
dépassé largement Drummondville...
dans lequel on pourra avoir un centre de foire de calibre pratiquement international dans la dimension puis la qualité des opérations.
On
n'a qu'à penser aussi à l'aile universitaire. Qu'est-ce
qu'avait choisi le Centre-du-Québec? On avait choisi, pour l'éducation, les deux collèges d'Arthabaska
puis de Drummondville, d'adresser une question supplémentaire pour qu'on
puisse finir, donc, et terminer des études universitaires au Centre-du-Québec.
Est-ce qu'on a demandé d'avoir l'Université du Québec au Centre-du-Québec? On a
dit non, on est liés naturellement avec la Mauricie et le centre universitaire, donc, Trois-Rivières. On a demandé,
donc, d'avoir une antenne à Drummondville pour le Centre-du-Québec qui aide, donc, les deux réseaux. Autant les
commissions scolaires, les cégeps, tout le monde était derrière ça. Donc, on a
implanté cette antenne-là, qui va très bien,
avec la grande collaboration puis le leadership de la ville de Drummondville.
Alors donc, des infrastructures en éducation,
en santé, des infrastructures de loisir, de sport, culturelles, centre
famille-enfant, honnêtement, c'est un gouvernement libéral qui a construit tout
ça.
Comme
j'entendais, l'hôpital de Saint-Jean, mon collègue de Saint-Jean a dit :
Ça a pris du temps. Bien, à ma connaissance,
c'est un hôpital libéral qui a été construit chez vous et des infrastructures.
Donc, on a mis beaucoup d'intérêt là-dessus.
Je
reviens juste sur le Centre-du-Québec — parce qu'on pourra faire une interpellation
sur Saint-Jean et les autres comtés — je suis toujours un peu
surpris d'entendre mon collègue dire : Bien, en tout cas, Arthabaska, il y
a un hôpital — tantôt, on en a parlé — à Drummond, il y a un hôpital et que, là,
c'est toujours rattaché avec la Mauricie. Eh bien, oui. Donc, l'agence de santé, dans le temps, c'est
Mauricie—Centre-du-Québec.
C'était de même quand vous étiez là, c'est
de même aujourd'hui, encore aujourd'hui. Alors, je ne comprends pas sa façon de
voir les choses parce que c'est exactement
ce qui était le modèle avant. On peut toujours dire : La CAQ l'a
revendiqué, d'avoir le modèle sociosanitaire pour le Centre-du-Québec, on a choisi d'investir plutôt dans des
services à la population et les structures à renouveler.
Et
ça me permet de parler, au même moment où on se parle aujourd'hui, le ministre
de la Santé est à Victoriaville pour
annoncer la mise au projet, donc, de l'urgence de l'hôpital à Arthabaska. Ils
avaient annoncé récemment... Bon, on a inauguré
tout le service d'oncologie à Arthabaska, qui est un hôpital de premier plan
avec des différentes spécialités. Des levées
de fonds majeures d'à peu près 14 millions de dollars. Les gens, comme à
Drummondville, prennent de l'avance, décident des moyens, mettent de
l'avant des campagnes de levées de fonds fort importantes, et le gouvernement
les accompagne dans la mise à l'étude. Ça
faisait un certain temps, puis on avait dit à la fondation : Écoutez, on
va commencer par finir ce qui est à
Drummondville, le Centre famille-enfant, puis, par la suite, nécessairement, le
deuxième établissement d'importance
étant à Arthabaska, ce sera donc, pour la région du Centre-du-Québec, de
compléter l'offre de service de la mise à niveau des infrastructures.
Et, au moment où on
se parle, donc, le ministre, avec la fondation et avec les intervenants... Le
maire, j'avais rencontré le maire
d'Arthabaska qui disait : Moi, mon enjeu, mon cheval de bataille pour ma
région, pour Victoriaville, ce sera
nécessairement qu'on mette de la pression sur le gouvernement pour que ce soit
porté à l'étude, et nécessairement le
dossier d'affaires, le dossier d'opportunité, ce qui engage le gouvernement
dans son portefeuille, donc, du plan triennal des immobilisations. Donc,
aujourd'hui, c'est certainement une réjouissance et c'est aussi une
reconnaissance à Victoriaville pour le
bassin de population qu'elle dessert, là, de Sainte-Sophie. Puis, donc, on
prend le secteur de Princeville, Plessisville,
et, donc, il y a quand même un bassin un peu plus large qui est 54 000
électeurs, la région couvre un peu plus largement.
• (10 h 20) •
Alors donc, mais oui,
on a encore relié avec le réseau des hôpitaux spécialisés du côté de
Trois-Rivières. Puis savez-vous quoi? Mon
collègue de Saint-Maurice disait : Quand tu regardes les rayons d'action
sur l'ensemble du territoire, on est
chanceux, nous autres, on a des hôpitaux spécialisés à proximité puis on a des
hôpitaux de premier niveau puis de deuxième
niveau régionalisés, ce qui fait que, dans un axe est-ouest, on a Drummond puis
Victo puis, dans un axe nord-sud, on
se rend facilement du côté de Trois-Rivières pour avoir des hôpitaux
universitaires et des centres universitaires intégrés qui nous
permettent d'avoir l'entièreté des services possibles.
C'est sans compter sur le dynamisme de ces
régions-là. On le sait que, dans le secteur de Bécancour, on a des infrastructures à grande dimension puis de
l'industrie lourde avec un parc portuaire sans précédent au Québec qui a été
choisi. Des
investissements massifs qui ont eu lieu, oui, d'entreprises privées, mais
souvent supportées par le gouvernement. C'est sûr que des projets de 1 milliard, des fois ça prend plus de
temps à attacher. Pendant ce temps-là, il faut continuer de travailler sur la structure économique, comme
le fait le maire, le préfet, la municipalité régionale de comté. Elle a ses
défis, ses enjeux. Ça n'empêche pas que, sur des facettes autant de culture, de
développement du loisir, de l'aspect récréotouristique, sans compter
l'industrie agricole de base et de transformation agroalimentaire...
Le
Centre-du-Québec est un exemple au Québec dans l'ensemble de la transformation
de ses produits, qu'on pense à la
canneberge, le sirop d'érable, qu'on pense à la transformation laitière, le
fromage du Centre-du-Québec. Je pense qu'on a inventé la poutine. Bon, je ne le sais pas, plusieurs la revendiquent,
mais nécessairement le type d'industrie, Lactantia, les produits de première
génération, deuxième génération, le lait dans toutes ses composantes, le
yogourt, le fromage, le beurre, etc., donc on a des exemples fort
importants, des entreprises d'envergure, puis on manque de place.
On
manque de place dans Victoriaville, on est rendu du long... On a harnaché le
bord de l'autoroute 20 en complicité avec
les municipalités voisines pour donner une vitrine exemplaire du dynamisme intérieur
qu'est le secteur d'Arthabaska, et,
nécessairement, ça donne des résultats. On est en train de remplir le bord de
la 20 avec des entreprises qui prennent des antennes le long de cet axe routier là. Parce que l'axe routier est
important, et donc ça nous donne d'avoir... Donc, notre plus grand parc industriel, c'est
l'autoroute 20 d'est en ouest parce que c'est dans le corridor pour les
exportations vers le port de Montréal
ou l'aéroport de Montréal ou vers le port de Québec ou le port de Trois-Rivières.
Alors, nécessairement, le long de cet axe-là, qui est routier, qui est
transport maritime, on a entre les mains une population dynamique, mais c'est
un des corridors de services fort importants.
Alors, je vais vous
compléter là-dessus si je veux laisser la chance à mes collègues de pouvoir
intervenir sur différentes facettes.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le ministre. Alors, nous
allons maintenant débuter notre période d'échanges de cinq minutes
chacun. Alors, à vous la parole, M. le député de Saint-Jean.
Argumentation
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. Bien, tout d'abord, le
ministre responsable du Centre-du-Québec nous dit : Ah! avant l'agence couvrait Mauricie—Centre-du-Québec. Oui. Ce n'est pas de ça qu'on
parle. Ce n'est pas de ça qu'on parle,
le CIUSSS, ce n'est pas que la responsabilité de l'agence, c'est toutes les
responsabilités qu'occupaient avant nos CSSS. C'est le gouvernement libéral du premier ministre Jean Charest qui
a créé les CSSS, et on est au fait de ça. Dans les CSSS, il y avait du pouvoir décisionnel. C'est les
CSSS qui géraient les hôpitaux. Leur hôpital, dans ce cas-ci. C'était souvent un hôpital, puis on regroupait alentour
les CLSC ou les CHSLD et, dans certains cas, d'autres services de santé
autour d'un hôpital pour avoir une gestion intégrée de ça.
Mais ça se décidait
dans les communautés. Les conseils d'administration étaient composés de
personnes qui venaient de ce territoire-là,
qui avaient une action dans cette région-là. Les organismes communautaires de
ces territoires-là pouvaient avoir un
impact... Les organismes de santé et services sociaux pouvaient avoir un
impact, créer des passerelles, des corridors, faire en sorte qu'on
puisse faire des ententes de participation, etc.
Les
entreprises, qui pouvaient aussi soumissionner ou avoir des contrats, c'était
plus facile pour elles de soumissionner
avec les CSSS. Maintenant, on le voit, avec la centralisation qui s'est faite
en CISSS et CIUSSS, bien, c'est beaucoup plus difficile.
Pour
gérer un CLSC ou un hôpital sur le territoire du Centre-du-Québec, oui, il y a
des directions adjointes, et autres, là, sur le Centre-du-Québec, puis
tout ça, là, mais ça, c'est de la hiérarchie, là, si on ajoute un palier. On
passe directement de l'hôpital sur le
plancher de l'urgence à prendre la décision à Trois-Rivières, de l'autre côté
du fleuve. C'est de ça qu'on parle
quand on parle de centralisation,
c'est faire en sorte que les gens du territoire n'ont pas autant accès aux décisions, mais
aussi au pouvoir décisionnel que c'était le cas avant. C'est de ça qu'on parle.
On
le voit, 55 millions de coupes en santé
et services sociaux sur le territoire
de la Mauricie-Centre-du-Québec,
on ne peut pas... On pourrait, là, dans le fin détail, déterminer, là, le
nombre de millions que ça représente pour le Centre-du-Québec, mais c'est clair que le Centre-du-Québec
est pénalisé par ça. On le voit, le nombre d'infirmières, là, qui ont... de postes qui ont été abolis sur le territoire
de la Mauricie‑Centre-du-Québec, notamment pour les CHSLD. Pour
les CHSLD sur le territoire de la Mauricie‑Centre-du-Québec, c'est 11
infirmières que les postes ont été abolis et neuf
préposés aux bénéficiaires. Il y a un poste d'infirmière non comblé, sept
préposés aux bénéficiaires non comblés. Donc, c'est quand même des
pertes de services, c'est quand même des pertes de services pour les gens.
Et,
lorsqu'on parle de l'hôpital, M. le
Président, en 2009, le ministre
libéral de la Santé de l'époque, Yves Bolduc, avait tenu un point de presse au cours duquel il avait déclaré qu'une
annonce suivrait dans les deux ans suivant ce point de presse là, donc on aurait supposé 2011. En
2012, lors de l'élection, les libéraux avaient annoncé qu'ils réaliseraient
le projet, et ça n'a pas été fait. Lorsqu'on
est arrivés au gouvernement, le ministre Yves-François Blanchet a dit : Nous allons réaliser l'agrandissement de l'hôpital d'Arthabaska lorsque nous atteindrons l'équilibre budgétaire. Le ministre va
nous dire : Ah! on atteint l'équilibre budgétaire maintenant, donc c'est pour ça que maintenant on peut faire les travaux. Le problème, c'est qu'il oublie la promesse de son
chef. Il oublie la promesse de son chef, hein, le premier ministre actuel, qui, lors de la dernière élection, 2014 ... on va le
faire, en supposant que les travaux allaient être terminés avant la fin du mandat. Il va falloir qu'il travaille
fort en mautadit pour réaliser tous ces travaux-là en moins d'un an et demi.
Donc, M. le Président,
les gens de la communauté, la fondation de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska ont
ramassé 12 millions de dollars pour
financer le projet. Ça veut dire que les gens y croient, les gens en ont
besoin. Et ça aura pris une élection
partielle dans Arthabaska pour que le ministre de la Santé se
déplace à Victo pour annoncer l'hôpital, c'est quand même... Côté
cynisme, en politique, là, on a rarement vu cette hauteur-là, donc...
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le député de Saint-Jean. Je passe maintenant la parole au ministre pour cinq minutes.
M. Lessard : Alors, merci. Donc, je trouve intéressant d'entendre le collègue donner la réponse à sa propre question, à
savoir que, quand on rétablira l'équilibre budgétaire,
on investira puis on fera le centre d'Arthabaska. Là, je comprends qu'avec le Parti québécois ça ne serait jamais arrivé parce que
l'équilibre budgétaire — bon,
je ne reviendrai pas là-dessus,
là — ils
s'engageaient beaucoup à le faire, mais, dans la réalité, quelques
milliards de déficit, à tout le moins. Je ne veux pas revenir sur les 7 milliards, ou
6 milliards, ou 5 milliards. On a toujours dit que c'est une
vision de l'esprit, mais, quand les
agences de notation viennent te taxer lourdement de ne pas avoir atteint
l'équilibre budgétaire... Donc, on comprend qu'avec le Parti québécois ça ne serait jamais
arrivé, Arthabaska. J'espère qu'ils nous écoutent parce qu'ils
n'auraient jamais atteint l'équilibre budgétaire. Puis le collègue, il
le dit bien, le député de Saint-Jean, la promesse... faisons l'équilibre budgétaire, ça nous donnera
des options puis des choix. L'option puis le choix qu'on avait dit, c'est
l'éducation puis la santé. Bien, je
tiens à dire à la population d'Arthabaska : Voilà le résultat d'un équilibre budgétaire.
Des choix puis des options, on va pouvoir en avoir et aller de l'avant
avec l'investissement.
Curieusement,
le Parti québécois semble avoir peur des changements alors que c'est
un parti, quand même, qui en invoque pas mal sur l'option qu'ils ont
quant aux changements. Bien, nous autres, on n'a pas eu peur de changer, et
c'est la phase de maturité de cette
organisation-là au niveau de la santé. Rappelons-nous, il y avait des
directions pour les CLSC, il y avait
des directions puis des directeurs pour les CHSLD, il y avait des directions
puis des directeurs pour les hôpitaux
dans le temps, puis savez-vous quoi, le patient était tout le temps jammé partout parce que, là, il y avait un processus pour
essayer de le rentrer au... Il était à l'hôpital, ils disaient : Regarde,
les heures-soins, là, elles sont trop longues,
il faut qu'il rentre en CHSLD. L'autre, il disait : Bien, attends un peu,
moi, j'ai un comité d'accueil pa, pa, pa, puis ça ne finissait plus.
Après ça, une fois qu'il sortait de l'hôpital, là, il fallait qu'ils le
retournent à domicile. Qui s'occupe des
services à domicile? Ah! bien là, il y avait encore un conseil d'administration
puis une direction. Ça fait que,
là, l'autre poireautait dans l'hôpital parce
qu'il n'y a pas personne qui le prenait en charge sur le terrain. Pendant ce
temps-là, l'hôpital bloquait l'entrée
de quelqu'un d'autre parce que le soin était plus urgent. Alors, plus qu'il y
avait d'organisations, moins le patient allait bien.
• (10 h 30) •
Alors, un
jour, ils ont fait un seul réseau puis ils ont dit : Parfait, on va créer
le réseau de santé et de services sociaux à l'échelle d'un territoire. On va enlever des directions puis des
directeurs puis on va s'intéresser à la personne la plus importante de
la Terre, la personne qui nécessite des soins. Elle, elle a retrouvé une
fluidité. Une fois qu'elle est dans l'hôpital,
elle sait, après ça, qui va la prendre en charge si elle s'en va en services à
domicile parce que c'est la même direction
qui va dire : Elle est rendue à domicile, c'est le 324 rue Principale, tu
dois t'en occuper parce qu'elle vient de recevoir une chirurgie puis là, pour son genou, aller faire le service,
des pansements puis de l'exercice à domicile. Bien, on a retrouvé de la
fluidité pour la personne qui était en attente de soins.
Puis savez-vous
quoi? Avec le réseau tel qu'établi actuellement, c'est que la personne
d'Arthabaska devient... Puis sa prochaine étape, il va y avoir une carte
patient, hein? Quand tu vas rentrer puis tu as besoin des services à Arthabaska, bien, tu vas les avoir à Arthabaska.
Puis, quand tu vas arriver à Drummondville, ils ne vont pas commencer à dire : Vous êtes qui, de quel coin vous
venez, etc., prendre vos pilules, sacrer les pilules à la poubelle, rencontrer
le docteur, rencontrer le pharmacien,
refaire les mêmes pilules pour être capable d'être encore le même patient. Non,
ils vont rien que rentrer en continuité de soins, puis ils disent :
O.K. Je connais déjà votre prescription, je sais que vous avez telle médication. Vous êtes dû pour la prendre à 4
heures, même si vous venez d'arriver à 3 h 45. Puis là vous n'allez
pas souffrir parce que vous êtes rentré dans l'établissement. Puis, par
la suite, je vais vous dire, M. Lessard, vous avez eu votre radiographie, etc., le centre universitaire de
Trois-Rivières vous attend parce que vous allez avoir une chirurgie cardiaque
de tel niveau.
Et puis, à
l'arrivée, ils vont connaître qui je suis, qu'est-ce que j'ai à faire, quelle
médication je reçois, quel médecin relevait
de qui au lieu de dire : Bien là, on recommence tout à nouveau, vous êtes
un nouveau patient, passez à l'inscription. Êtes-vous passé au service
de renseignement? Êtes-vous passé au service d'attente? Avez-vous été appelé?
Non, il va y avoir une fluidité. En fait,
pour le patient, c'est lui qui va gagner. D'ailleurs, c'est ça, la différence,
c'est que le téléphone sonne moins quand on fait des changements,
lorsqu'il y a le gain pour le patient, qui dit : Moi, j'ai eu ma résonance
magnétique plus vite, j'ai eu mon diagnostic
plus rapidement. J'ai été traité, j'ai été moins angoissé, j'ai été moins
stressé.
J'en conviens, qu'il y a des changements
administratifs, on a fait le choix d'enlever de l'administration, des directions locales, hein? Avant, les médecins se
partageaient quelles sortes de bébelles on allait acheter dans l'année, puis
c'est eux autres qui avaient le plus de
contrôle sur l'établissement. Là, c'est à un autre niveau. Je comprends que ça
vous apeure, mais, en fait, moi, j'ai
fait le test aussi chez nous, quand le téléphone sonne moins, on s'aperçoit que
c'est parce qu'ils reçoivent des services. Puis, quand ils ne reçoivent
pas de services, c'est là qu'ils se mettent à nous appeler. Honnêtement, le test, pour ça, ça a été passé.
Puis, sur la communauté, on comprend que les changements, ça peut faire
peur, mais ça me surprend que ça sorte du collègue, là, du Parti québécois sur
les énormes changements...
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le ministre. Je cède
maintenant la parole au député de Mégantic.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président. Je vous salue. Je vous salue, M. le ministre. Bonne
fête encore une fois. Mes collègues
de Saint-Jean et Nicolet-Bécancour, mon apprécié collègue de Saint-Maurice,
bonjour, tout le monde. Moi, là, je suis un peu estomaqué ce matin de ce
débat-là par le député de Saint-Jean. La première recommandation que je ferais,
c'est que je lui recommanderais d'y aller, au Centre-du-Québec, puis d'aller
voir. Ce serait peut-être intéressant de découvrir... comme le ministre a parlé, tout à
l'heure, du plus gros parc industriel du Québec, le long de la 20, sur un axe
routier qui ferait honte, finalement... qui
ne fait pas honte, mais qui fait un honneur à cette région-là. Chez nous, on en
rêve, de ce genre de chose là, parce qu'on
n'a pas d'infrastructures adéquates, on n'a pas d'assistance nécessaire pour
se développer à cette vitesse-là.
Je crois que...
puis la preuve... Puis je sais bien que le député de Nicolet-Bécancour est un
peu excité par tout ça, là, c'est
normal. Quand on regarde les réalisations du gouvernement libéral entre
septembre 2014 et septembre 2016, il y a eu 28,9 millions d'aide financière dans le Centre-du-Québec, pour un
total d'investissements de 175 millions. Ce n'est pas des pinottes, là, ce n'est pas des pinottes. Le
député de Saint-Jean, je lui recommande d'y aller, dans le Centre-du-Québec, et
d'aller voir ce qui se passe. On est dans une région qui se développe bien, qui
est en progression, et le gouvernement a vraiment... Entre 2014 et 2016,
là, on ne parle pas de campagne électorale, on parle de réalisations aux
besoins de la population.
Un autre
problème qu'on retrouve — une
fois qu'il sera allé voir la région — c'est
que le gouvernement du Parti
québécois est très reconnu pour la création d'emplois dans le gouvernement. Ça nous coûte 100 % des
coûts quand on fait ça. Nous, au
gouvernement libéral, on crée des emplois dans l'industrie privée au lieu... ça
rapporte au gouvernement et ça nous permet d'améliorer les services.
Donc, on n'est pas dans la procédurite. Je pense qu'il y a une différence importante à réaliser. Où le député de Saint-Jean
croit que c'est facile de créer des emplois, on fait des chèques, ce n'est
pas ça, le principe de construire une économie viable, c'est de créer des
emplois dans l'industrie privée qui vont se reproduire,
se développer, et grandir, et qui rapportent au gouvernement des revenus qui
nous servent de base à donner des services à la population du Québec.
Donc, ça, c'est un point très important.
Donc, ce que
le gouvernement a fait, c'est d'abolir des postes de cadres et des postes de
structurite pour donner un meilleur
service à la population. La meilleure preuve, c'est qu'on est passés d'un
déficit de plusieurs milliards de dollars à l'équilibre budgétaire pas en coupant les services, en coupant la
procédurite. Je pense que ça, là, c'est des points très importants. Puis, quand
le député de Saint-Jean nous dit qu'on va bâtir l'hôpital d'Arthabaska après
l'équilibre budgétaire, c'est de la
science-fiction pure et simple. O.K.? De la façon où ils étaient, ils auraient
un gouffre tellement profond que je
pense qu'il aurait pu traverser la croûte terrestre puis se rendre au magma. Ça
fait qu'on n'aurait jamais vu la fin de cette histoire-là, c'est
certain, au minimum.
Donc, je crois
que la réalisation de comprendre, premièrement, la région du Centre-du-Québec,
deuxièmement, de comprendre ce que le gouvernement est en train de
faire, donc de réduire la procédurite et de donner des services à sa population, d'aider les entreprises à se
développer dans la création d'emplois et dans la création de l'économie... Et,
ensuite, si le député va faire un tour puis
qu'il sort même de la 20, il va s'exciter un peu, O.K., il va se rendre compte
que l'agriculture dans le
Centre-du-Québec... Regardez juste le nombre — comment je dirais ça? — donc, de fermes qui sont à stabulation libre, le nombre de constructions
qui sont en développement... Comme tout le monde le sait, à Laurierville,
les 5 millions d'érablières vont profiter énormément à cette région-là.
Donc, M. le
Président, je crois que le député de Saint-Jean, après ces quelques leçons
fondamentales là, va pouvoir avoir une opportunité de voir quelque chose
qui se passe dans le Centre-du-Québec. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le député de Mégantic. Alors,
je retourne maintenant la parole au député de Saint-Jean. À vous la
parole.
M.
Turcotte : Je pense que, M. le Président, c'est toujours
délicat, hein, pour un député de penser qu'on connaît la personne qui
est devant nous. Je pourrais lui parler d'un cas très personnel, hein? Moi,
toute ma famille vient du Centre-du-Québec — j'ai été, d'ailleurs, conçu
dans le Centre-du-Québec — et
je pourrais vous parler...
Une voix : ...
M.
Turcotte :
... — à
Drummondville — d'une
expérience personnelle que j'ai vécue intensément dans les derniers mois, le décès de ma grand-mère, ma grand-mère qui
a passé quelques mois à l'hôpital, à Drummondville, dans les soins de santé et des services sociaux. J'ai pu constater
de mes propres yeux la réalité des répercussions des coupures du gouvernement libéral. Me faire dire ici : Ah!
le député devrait aller dans le Centre-du-Québec puis sortir de la 20, quand je
vais dans le Centre-du-Québec, je n'arrête pas juste au Lemaire, à
Saint-Germain-de-Grantham, je sors aussi et... bien entendu, pour voir
ma famille, mais aussi pour constater ce qui se passe, ce qui se fait.
Quand le
député de Mégantic nous dit : Ah! l'agriculture, c'est un succès, je suis
très conscient que l'agriculture, ça
va bien dans le Centre-du-Québec. Le problème, c'est que le gouvernement ne
l'aide pas, n'aide pas plus. J'ai fait le train, moi, pendant des années à la ferme familiale à Sainte-Séraphine.
Donc, je suis très au fait de la réalité agricole du Centre-du-Québec. Le député de Mégantic devrait se
garder une petite gêne. Il devrait se garder une petite gêne, une grosse gêne.
Le ministre
nous dit : Ça va bien en économie dans le Centre-du-Québec. Le problème,
c'est que ça pourrait aller encore
mieux si le gouvernement les aidait. Ça a pris des gens qui ont décidé de
maintenir des organisations, des structures en place pour développer l'économie. Je pourrais parler, bon,
d'Arthabaska, je pourrais parler du Centre-du-Québec avec les incubateurs industriels et commerciaux...
• (10 h 40) •
Une voix : ...
M.
Turcotte : ...oui, qui sont sur le bord de la 20, tu sais,
hein, on peut parler de la 20, mais qui font un travail extraordinaire. Le ministre nous dit le centre de foires, l'antenne du centre universitaire. Bien oui, on est tous d'accord
avec ça, c'est des
dossiers que notre collègue Yves-François Blanchet a poussés pendant des
années, pendant qu'il a été député, pour faire en sorte que ça puisse
atterrir enfin dans la région de Drummondville.
Mais,
plus concrètement, M. le Président, ce que j'aimerais que le député
de Mégantic, qui semble avoir un intérêt soudain pour le Centre-du-Québec... j'aimerais
ça savoir ce qu'il pense, lui, des sept postes d'infirmière auxiliaire, dans
trois ressources intermédiaires de Victoriaville puis de Plessisville, qui ont
été coupés, hein, qui font en sorte qu'ils aidaient
des gens, qu'ils apportaient des soins aux gens, mais qui ont été coupés, hein?
Ce n'est pas moi qui l'invente, c'est
dans tous les journaux. J'aimerais ça savoir ce que le député
de Mégantic pense parce
qu'il est touché, lui aussi, par la centralisation des laboratoires,
faire en sorte qu'il y a un risque...
On
l'a vu, un peu partout au Québec, il y a des échantillons qui ont été perdus
sur la route. Ça fait en sorte qu'on est
obligé de recommencer les tests. Ça fait en sorte que, oui, on crée des
emplois. Puis le député semble avoir un intérêt soudain pour si l'emploi a été créé par le gouvernement ou pas, je crois
qu'en santé, oui, effectivement, c'est une bonne chose que le gouvernement crée des emplois parce que ça fait en sorte
qu'il y a des infirmières, qu'il y a des préposés, qu'il y a des
techniciens, qu'il y a des gens qui vont pouvoir offrir des soins de santé et
de services sociaux à notre population et
que c'est un besoin criant, faire en sorte que nos gens qui travaillent dans
les laboratoires, dans nos hôpitaux puissent
analyser le plus rapidement possible les échantillons qui leur sont envoyés
pour faire en sorte qu'on puisse faire des
diagnostics plus rapidement, pour faire en sorte que la personne puisse être
soignée plus rapidement. Je trouve que c'est une bonne idée, moi, je
trouve que c'est une bonne idée.
Pourquoi
qu'il faut transférer ça de l'autre côté du fleuve pour les gens du
Centre-du-Québec? Pourquoi les gens des
hôpitaux du Centre-du-Québec ne peuvent pas continuer à faire le travail qu'ils
font? Je comprends que le ministre dit :
On veut essayer d'éliminer de la bureaucratie, puis tout ça, force est de
constater que ce n'est pas ça qui arrive. Ce n'est pas ça qui arrive, c'est que les premiers qui sont coupés, c'est
les infirmières auxiliaires puis c'est les préposés aux bénéficiaires
dans les CHSLD. C'est les infirmières que j'ai parlé, là, dans les CHSLD,
tantôt, là, plus de la dizaine d'infirmières
qui a été coupée. C'est ça qui arrive, c'est les premiers qui sont coupés.
C'est bien rare que c'est les cadres qui sont coupés les premiers, ou la
bureaucratie, ou les gens qui sont dans les bureaux.
Donc, quand les gens,
on le voit, les besoins sont de plus en plus criants, les besoins de santé, la
population vieillit, etc., on a besoin
davantage d'investissements dans notre système de santé et de services sociaux,
mais la réponse du gouvernement
actuel, bien, c'est que, dans la dernière année, on leur coupe 55 millions
de dollars. Donc, on repassera côté services de proximité, de santé et
de services sociaux, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le député de Saint-Jean.
Alors, la parole retourne à M. le ministre.
M.
Lessard : Oui, merci. Le collègue de Saint-Jean en embrasse
quand même assez large, du secteur laitier aux soins de fin de vie.
Donc, j'essaie de reprendre dans l'ordre. La dernière fois qu'un gouvernement a
essayé d'aider le Centre-du-Québec,
savez-vous quoi, ils ont fermé Gentilly. Je ne le sais pas, mais mon collègue,
tantôt, pourra peut-être en parler. À
force de nous aider de même, arrêtez. O.K.? La dernière fois que le
gouvernement du Parti québécois a essayé d'aider la région d'Asbestos, ils ont fermé les mines d'amiante. À force
d'essayer de les aider comme ça... arrêtez de les aider, ça nuit. La dernière fois que le
gouvernement du Parti québécois a essayé d'aider la région de Thetford, ils ont
fermé les mines d'amiante aussi sans
soutien. Si c'était comme ça d'essayer de nous aider, arrêtez de nous aider,
donc, parce qu'on en connaît les
conséquences sur le secteur de Bécancour, parce que les nouveaux emplois qu'on
crée, malheureusement, ils ne sont
souvent pas pour ceux qui ont perdu leur emploi. Alors donc, pour l'aide
gouvernementale qui essaie d'intervenir dans les secteurs d'activité,
laissez donc le secteur d'activité se régir lui-même.
Quant
à l'ensemble des réquisitions, donc on a parlé beaucoup des producteurs
laitiers. Donc, vous avez l'air à connaître ça, c'est quoi, faire le
train, hein, bien... Puis là je ne veux pas parler... Sans mauvais jeu de mots,
là, pour Mégantic, hein, on ne veut pas
revenir là-dedans, mais les producteurs laitiers sont des producteurs sans
soutien financier parce que le
gouvernement du Québec maintient le service de la gestion de l'offre. Il assure
aux producteurs, donc, un revenu
décent tout en produisant ce qui est nécessaire pour nourrir sa population,
sans créer, hein, d'excédent pour les exportations, du dumping ailleurs
dans le monde, et contrôle nécessairement les importations. Malgré que l'accord
avec l'Europe est un bon accord, il faut quand même le mentionner, le Parti
québécois avait dit oui sans réserve pour l'importation
de fromage, dans laquelle il y aura
des impacts pour les producteurs agricoles aussi, producteurs laitiers parce que
c'est le lait du Québec qui en fait partie. Alors, même s'il y avait des bons côtés pour les autres exportations, il faut quand
même le dire.
Sur
le Centre-du-Québec, il y a des grands centres de transformation qui, à tous les jours, transforment le produit, Lactancia,
Agropur. Il y a des entreprises formidables qui, tous les jours, transportent
le produit, produit localement, transformé pour les gens de notre population et
exporté vers d'autres marchés, c'est-à-dire en dehors de la région de
consommation nécessairement, vers les grands marchés que sont Montréal, Québec
et le reste du Québec.
Alors
donc, je pense que le Centre-du-Québec est une région exemplaire en agriculture dans sa production parce
que ça ressemble à une production comme en Montérégie où est-ce qu'ils ont des
grandes productions. Mais on a des productions
diversifiées, alors que le Centre-du-Québec, par le Parti québécois, était vu
plutôt comme des terres pauvres, des
terres sablonneuses jusqu'à
temps que quelqu'un dise : Un instant, il y a
une opportunité de créer, donc, la canneberge dans le Centre-du-Québec, qui est devenu un exemple, premier producteur
mondial, apparemment, de canneberge biologique puis troisième ou quatrième
transformateur et producteur à l'échelle nord-américaine. Donc, on en a fait
une entreprise d'expertise, on l'a
diversifiée. Alors, on en a dans les céréales, on en a maintenant dans les jus,
les boissons en général à cause de sa valeur nutritive et les
polyphénols qu'elle contient, les anticancers principalement.
Donc, c'est
une région forte, déterminée, sans compter sur sa production aussi en sirop
d'érable. Alors, il faut dire, Plessisville,
la capitale se revendique... Il y a des grands centres de distribution et
d'accumulation. On vend un produit à l'exportation. Celui-là est ouvert à
l'exportation, alors donc on est à 85 % des plus grands producteurs
mondiaux. On a la particularité
d'avoir un printemps et d'avoir des érables à sucre, puis donc on
s'enorgueillit de le transformer, le diversifier et le faire rentrer,
avec les chocolatiers, internationalement.
Puis là je
reviens encore sur, bon... Écoutez, notre difficulté au Centre-du-Québec, c'est
que, si on crée de nouvelles entreprises,
c'est qu'on manque de monde pour faire travailler. Alors, c'est notre plus
grande... À 5 %, là, de taux de chômage, la région de Victoriaville, sincèrement, on est confrontés à ça.
Maintenant, ça nous fait innover, on doit faire plus, on doit faire mieux. Et donc, sous cet angle-là, tu sais,
on disait dans le temps : La Beauce, c'est des champions. Sincèrement,
c'est rendu le Centre-du-Québec qui est
devenu un champion de la PME au Québec. Avec la Beauce, je dirais, mais à un
modèle fort différent dans l'envergure de
ses grandes entreprises, et donc on pourra revenir là-dessus, sur l'ensemble
des investissements qui sont faits
par les entreprises, soutenues par le gouvernement. Au Centre-du-Québec, on
n'attend plus après l'État. Ça fait
longtemps qu'on a pesé sur le gaz, puis on a regardé en avant, puis on est
devenu un modèle de PME à l'échelle
québécoise et peut-être même en référence au Canada. Alors, on reviendra sur
cet aspect-là un peu plus tard dans l'interpellation.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le ministre. Alors, la
parole à un député ministériel, le député de Saint-Maurice.
M. Giguère :
Oui, merci. Je voudrais commencer par saluer le ministre — bonne fête — mes collègues députés. M. le
Président, pour commencer, pour le député de Saint-Jean, j'étais un petit peu,
première des choses, surpris de l'interpellation
parce que, moi, venant de la Mauricie, faisant affaire avec beaucoup
d'entreprises du Centre-de-la-Mauricie, parce que j'ai une petite
entreprise, j'étais un petit peu surpris de savoir qu'on abandonnait cette
région-là parce que, justement, en étant sur
le terrain plusieurs fois, là, je vous dirais, par mois, on vit, on sent
qu'est-ce qui se vit au Centre-de-la-Mauricie.
Vous avez
abordé tantôt... vous avez dit — puis ça, je suis d'accord avec vous, je peux
vous le confirmer parce que je suis
sur le terrain — que le
domaine agricole va bien. Donc, ça, je peux vous le confirmer, c'est une région
qui est avant-gardiste. Puis mon
collègue de Nicolet-Bécancour va pouvoir confirmer, il y a beaucoup de
formation qui se fait, surtout en
agriculture biologique. Et, moi, voilà 20 ans, il se faisait déjà de la
formation au Québec, dans la région du
Centre-de-la-Mauricie, j'allais étudier là des cours d'appoint pour la
formation pour l'agriculture biologique, et puis ça a amené aussi, exemple, la Fromagerie L'Ancêtre, donc, qui est
vraiment une renommée panquébécoise. On a aussi des canneberges au Québec, c'est vraiment le lieu où est-ce qu'il se
fait, qu'il se transforme de la canneberge. Il faut en être fiers en
tant que Québécois, être capables de développer ces genres de produits là.
• (10 h 50) •
Donc, je peux
vous dire que, présentement, dans le Centre-de-la-Mauricie, il y a beaucoup
de... J'ai aimé tantôt le mot «les
pépines», on aime ça voir des pépines travailler. Mais allez voir dans ces
régions rurales là, puis vous allez être surpris de voir le nombre de
pépines qui travaillent... bien, ce n'est pas juste des pépines là-bas, c'est
des pelles hydrauliques parce que c'est beaucoup plus efficace. Donc, ils sont
sur le terrain, puis ça travaille.
On parle du Centre-de-la-Mauricie, puis vous
avez mélangé un petit peu tantôt le Centre-de-la-Mauricie, Mauricie, M.
le député de Saint-Jean,
puis Centre-du-Québec. Et puis, quand on regarde la création d'emplois,
la dernière année, le Centre-du-Québec, 9 800 créations
d'emplois, donc, sur 60 000 emplois au Québec, donc, puis un taux de
chômage de 5 %. Il faut croire que ça va quand même relativement
bien parce que, si on fait un prorata de 60 000 emplois sur 8 millions de population, il aurait dû se
créer aux alentours de 1 800 emplois, M. le Président, dans la région.
Mais non, c'est 9 800 emplois. Donc, mon travail... c'est ça. Puis
il y a beaucoup de ces emplois-là qui ont été créés dans des entreprises
privées que nous donnons un petit coup de pouce. Et puis, comme on a dit
tantôt, on a des listes. Et puis, M. le Président, dans votre comté puis dans
votre région, il y en a beaucoup, et puis dans le Centre-du-Québec.
Je veux en
nommer quelques-unes parce que c'est des entreprises qu'on connaît beaucoup.
WestRock, à Warwick, ils ont investi
quand même 15 millions, création de 30 emplois. 30 emplois dans la région,
c'est important, ce n'est pas comme
30 emplois à Montréal. Vous le savez, M. le Président, un emploi en région,
c'est beaucoup plus qu'un emploi dans
les grands centres. On s'applique, nous, le gouvernement, à créer des emplois.
Vétoquinol, entreprise de Princeville spécialisée dans le domaine de la
santé animale, donc ils ont investi 7 millions, et puis c'est, encore là,
la création de 15 emplois. On a Sural qui a
investi 45 millions à Victoriaville. C'est pour des tiges d'alliage
d'aluminium. Ça va créer, ça, une cinquantaine d'emplois. 50 emplois,
là, moi, là, je prendrais ça n'importe quand chez moi, c'est certain.
Ce matin, je
regardais notre journal — parce que je dis notre journal parce qu'avec mes collègues, là, Le Nouvelliste,
c'est notre journal, le Centre-de-la-Mauricie et Mauricie, et puis notre
quotidien — et puis
on avait encore une belle annonce qui
a été faite, là : Bienvenue dans l'ère Industries Payer. Donc, je
ne sais pas si M. le député, là, de Nicolet-Bécancour l'a vu ce matin. S'il ne
l'a pas vu, je peux lui remettre le document. C'est quand même encore un
investissement, encore, là, une
quinzaine de créations d'emplois. Donc, on voit qu'il y a beaucoup d'emploi qui
est créé par les entreprises privées, mais on les supporte. Donc, merci,
M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, merci, M. le député de
Saint-Maurice. Alors, je retourne maintenant au deuxième groupe d'opposition, la parole est au député de Saint-Jean...
Excusez-moi, deuxième groupe, oui, excusez-moi.
M.
Martel : Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Schneeberger) :
Excusez-moi, mon collègue député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Merci, M. le Président. Bien, bonjour, tout le monde. Bonjour, M. le ministre, M. le ministre responsable de la région, le Centre-du-Québec. Puis je le dis publiquement, je connais votre
attachement pour la région Centre-du-Québec,
j'apprécie travailler avec vous. Je pense,
ça fait longtemps que vous êtes proche, puis c'est facile de
discuter des dossiers avec vous, je tiens à le dire. Je salue mes autres
collègues et mon collègue de Saint-Jean.
Je veux quand même
juste remettre une couple de choses en contexte. Tantôt, j'entendais le député de
Mégantic parler du parc industriel. C'est vrai que
c'est un beau parc, c'est vrai que c'est un potentiel, mais, je pense,
le gouvernement du Parti
libéral n'a pas beaucoup
de fleurs à tirer de tout ça. Depuis 15 ans, M. le député, on a perdu plus
d'emplois dans le parc industriel de Bécancour qu'on en a créé alors que
c'est le meilleur potentiel au Canada. Donc, ne faites pas de vantardise par
rapport au parc industriel de Bécancour.
L'autre chose, M. le ministre, vous avez parlé
de la vigueur dynamique au développement économique du Centre-du-Québec. C'est
vrai, je connais la région, je suis député de la région Centre-du-Québec, j'ai
fait partie de l'ARDEC. L'ARDEC, c'est les
directeurs des CLD de la région Centre-du-Québec. On a des directeurs, on a des équipes au
niveau des CLD qui étaient très dynamiques. Je pense à mon ancien collègue René
Thivierge, Martin Dupont. Le gouvernement du Parti
libéral, il faut se rappeler que vous
avez sabré dans les CLD. À vue de nez, là, il y a au moins une dizaine d'agents de moins sur le territoire
depuis votre intervention, et la vigueur de la région Centre-du-Québec, c'est vraiment les organismes de développement économique qui y
ont contribué.
Maintenant,
je vais revenir... Je n'ai pas beaucoup de temps, je veux vous parler absolument
de l'agrandissement de l'Hôtel-Dieu d'Arthabaska. Vous savez, M. le Président, il y a quelque
chose de profondément triste dans le
déclenchement de l'élection partielle
d'Arthabaska. Ça vient suite au décès de notre collègue estimée
de tout le monde, Sylvie Roy. Très malheureux, on doit tenir une élection partielle dans ce comté-là. Il y a
de quoi d'heureux, par exemple, c'est que ça a pris une élection partielle dans Arthabaska
pour que le gouvernement du Parti
libéral annonce ce matin l'agrandissement de l'Hôtel-Dieu
d'Arthabaska. C'est un projet qui est attendu depuis sept ans. C'est un projet
de 30 millions, et on avait demandé comme contribution de la part du
milieu... Je pense, c'est un montant de 8 millions, le milieu a été
chercher 12 millions. Vous savez, je ne
veux pas faire de la politique à outrance, notre candidat dans Arthabaska, Éric
Lefebvre, a participé très, très
activement à cette campagne. Donc, lui, il n'a pas attendu le déclenchement des
élections. Comme citoyen, il s'est
impliqué pour que le milieu ramasse 12 millions. Je trouve ça malheureux
par rapport à l'élection partielle.
Je vous
rappelle — je veux
juste mettre les gens en garde — dans l'élection de Chauveau, M. le ministre
de la Santé était venu accompagner maintenant la députée de Chauveau
pour faire l'annonce d'une mégaclinique. Dans les faits, quand on a fait la vraie annonce, il n'était pas là. M. le
Président, le ministre de la Santé va se présenter ce matin pour faire une annonce, je vous garantis qu'on va
avoir les yeux rivés sur lui. Mais, si j'étais à sa place, c'est comme si...
Ça fait sept ans qu'on attend cette
annonce-là, le milieu l'a revendiquée, le gouvernement, il a été harcelé, et on
dirait que le gouvernement l'annonce
un peu forcé ce matin, compte tenu des élections, ça n'aurait pas de bon sens
de se présenter là sans avoir fait
l'annonce qu'on a promise en campagne électorale. Sérieusement, le ministre
Barrette, ce matin, devrait se
présenter à la conférence de presse avec un sac en papier brun sur la tête. Il
se présente là pour faire une annonce qui est très attendue, mais il a fallu, malheureusement, une élection
partielle dans le comté pour forcer le gouvernement libéral à faire
cette annonce-là.
Vous savez,
les gens sont de plus en plus cyniques par rapport à la population, c'est par
rapport à des comportements comme ça.
Je veux vous aviser, M. le Président, que moi, je suis député de la région
Centre-du-Québec, je vais être très vigilant pour la réalisation du
projet.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le député du deuxième groupe
d'opposition. Alors, on retourne maintenant la parole au ministre.
M.
Lessard :
Oui. Je pense que le projet n'appartient pas à un gouvernement. C'est un
gouvernement qui réalise les projets, mais c'est la communauté qui sollicite la
demande. Ça fait sept ans, puis, en général, un hôpital, là, c'est à peu
près ça, le projet, le temps de le documenter, de le pousser, d'aller de
l'avant, de regarder les plans fonctionnels et techniques. Je regarde, ça a été vrai à Thetford Mines, ça a été vrai à
Drummondville, tu sais, on a fait familles, enfants, sept ans, sept ans et demi, plus la phase de
réalisation. On n'est pas en avance puis on n'est pas en retard. On a
dit : On va finir un centre, on va commencer l'autre. Donc, c'est
toute une communauté qui le demande, puis ils ont droit.
Évidemment,
le décès de notre collègue Sylvie Roy... Personne n'a voulu faire une élection
partielle avant l'élection générale de 2018. Évidemment, bon, Sylvie
étant décédée maintenant, ça a lancé l'élection partielle. Mais vous avez parlé du candidat de la CAQ tout à l'heure, bien,
je vais vous parler que Luc Dastous, lui, il était en campagne électorale
la dernière fois, puis il l'avait promis,
lui aussi. Puis, aujourd'hui, il a continué son travail, puis il continue à
pousser avec ses citoyens pour la même affaire. C'est légitime, la
communauté... dans le Centre-du-Québec, c'est le deuxième établissement en importance. On ne qualifie pas de
premier ou deuxième, mais c'est un des plus performants au Québec. On a fait l'oncologie. L'oncologie, à ma
connaissance, 4 millions de dollars. On ne s'est pas dit : Ah! bien
là, il y a une opportunité politique, c'est une campagne électorale.
Alors donc, le ministre de la Santé est là ce matin. Quoi qu'en pense mon collègue, là, il va se présenter
fièrement devant sa population, il va être capable de dire que ce n'est pas pour le Parti
libéral du Québec qu'il fait... c'est pour la pérennité d'un établissement à
long terme, pour la population, indépendamment des gouvernements qui se
succéderont.
• (11 heures) •
C'est sans
penser... Puis rappelez-vous, dans le temps, de Claude Bachand, qui a investi,
qui a travaillé fort pour sa
communauté. Le Carré 150, son centre de diffusion culturelle, plusieurs millions
de dollars pour faire quelque chose d'aussi
beau que Drummondville dans son centre de diffusion culturelle, à tout le moins
à la hauteur de la fierté des gens d'Arthabaska et du comté d'Arthabaska, du monde
fier puis du monde engagé. Mon collègue de Drummond—Bois-Francs sait, avec les familles de Cascades qui ont investi dedans, donc, qu'il
y a une prise en charge par le milieu qui le demandait, puis on a fait un accompagnement avec la
fondation. Moi-même, je les ai rencontrés deux ou trois fois, le premier
ministre les a rencontrés aussi puis
il a dit : Regardez, on va finir Drummondville comme il faut, puis on va
lancer les travaux par la suite sur Arthabaska, puis je pense que
l'engagement est au rendez-vous.
C'est sans
compter toute la formation professionnelle. Tantôt, j'ai dit : J'aimerais
ça être abandonné autant par l'État
que l'a été Arthabaska si c'est ça, le modèle, puisque, quand Claude Bachand
était là, honnêtement, le centre de formation
professionnelle, la passerelle entre la commission scolaire puis le collège,
des dizaines et des dizaines de millions de dollars pour faire en sorte que tu passes de un à l'autre et tu
intègres tes formations. Ils ont rajouté des formations, en plus, en
électrotechnique. Honnêtement, on a créé un centre de transfert technologique.
Sincèrement, sur le plan de la formation,
c'est des gens qui sont capables de se retourner rapidement, sans considérer
que c'est le château fort du Québec en développement durable, et ils ont
prouvé par leurs pratiques innovantes, avant-gardistes...
C'est lié à
des individus aussi, des maires qui ont été très dynamiques, M. Alain Rayes...
Le maire qui est en place veut aller
dans la continuité. On a parlé tantôt des René Thivierge puis des Martin Dupont
dans le Centre-du-Québec, c'est des
exemples au Québec. Mais, quand tu as des exemples, c'est parce que tu as la
capacité d'attirer, tu as la capacité de les retenir. C'est deux champions qui ont été souvent sollicités par
d'autres ailleurs au Québec puis probablement même à l'international
pour leur dynamisme, leur vision, mais aussi ils ont été capables de travailler
avec le gouvernement du Québec, peu importent les gouvernements qui se sont
succédé. On le voit à travers le temps.
C'est des
entreprises fières comme Dupont. Dupont, c'est un donneur... Pas Dupont,
excusez-moi. Concernant Soucy, Soucy,
c'est un donneur d'ouvrage fort important au Québec. Il est en avant de son
temps, M. Soucy. Il a eu 75 ans l'année
passée, voilà un an et demi, à peu près, puis il regarde encore l'avenir avec
ambition. Il place des jalons là où on n'est
pas encore allé dans le domaine de la fabrication, puis ça a des rayonnements
dans tous les aspects et tous les fournisseurs
dans le Centre-du-Québec. Puis là on pourrait en nommer plusieurs,
autant M. Dubois à Drummondville... On pourrait nommer toute la gang de
Victoriaville, puis on va prendre le temps tantôt pour le faire parce qu'il y a
des déclinaisons... Mon collègue de
Saint-Maurice, tantôt, en parlait, on va nommer des entreprises qui ont eu de
l'aide directe, puis, aujourd'hui, ils créent de l'emploi parce que
c'est des gens qui... Entreprendre, ils ont compris ça. Produire puis vendre, ils ont compris ça. Puis ça, c'est les
trois jalons actuellement que le gouvernement du Québec a avec la ministre du
Développement économique, puis c'est la pierre angulaire pour laquelle le
Québec est capable d'exporter actuellement, puis le Centre-du-Québec est
au rendez-vous.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci, M. le ministre. Alors, la parole au député de Mégantic.
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir d'avoir cette
interpellation ce matin, une discussion avec le député de Nicolet-Bécancour parce qu'il nous arrive avec des éléments
que je trouve fascinants, mais un peu déconnectés. Puis je m'explique. Il nous a mentionné, entre
autres, que le parc de Bécancour est un des meilleurs potentiels au Canada.
J'accepte ça avec... c'est clair, c'est vrai
qu'il y a un gros potentiel. Le gouvernement est à la recherche d'entreprises,
puis il y a des potentiels qui ont
été discutés. Malheureusement, des milliards d'investissements, ça demande un
certain temps de réflexion, une profondeur.
Mais je
voudrais lui rappeler que, s'il nous dit que le nombre d'emplois dans le parc
industriel a été réduit, pas parce
que le gouvernement a mal agi. Si le député connaît bien son industrie, il va
réaliser très rapidement que l'industrie chimique — et moi,
j'y ai oeuvré 25 ans de temps — le nombre d'emplois est en diminution dû à
l'automation, dû au développement
technologique de façon magistrale. J'ai fait affaire avec plusieurs de ces
entreprises-là, puis où, historiquement,
on investissait à peu près 1 million par emploi, maintenant on parle de
10, 20, 30 millions par emploi. Donc,
l'échelle a complètement changé dû à l'évolution technologique. Le député de
Nicolet-Bécancour aurait intérêt à refaire
une révision de son développement économique et de sa compréhension de ce type
d'industrie là. Il aurait peut-être une ou deux choses à revoir. Ça serait
intéressant, en tout cas.
Malheureusement, on s'en va en élection
partielle dû au décès de Mme Roy. Ce n'est pas un choix, c'est une tragédie. Je
comprends très bien la tristesse des choses, mais, maintenant qu'on est dans
une situation où il faut faire avancer
l'économie du Québec, je pense que la coalition abandon Québec va devoir
s'ajuster puis essayer de faire avancer ces dossiers. Nous, au gouvernement, on
n'en parle pas, on agit. On vous a parlé tout à l'heure des investissements
de 175 millions dans le
Centre-du-Québec, on va parler que le gouvernement a mis 29 millions dans
le Centre-du-Québec, un levier de 7.
Au lieu de créer des emplois publics, comme le PQ a l'habitude de faire, on a
un levier de 7. Ça, c'est le record des deux dernières années, on va
parler des détails plus tard. Je ne crois pas qu'on soit en train de dire que
le gouvernement ne prend pas ses
responsabilités ou qu'il abandonne la région, on est en train de démontrer
d'une façon claire et sans équivoque que l'on supporte la région.
On a parlé du
parc industriel. Le député de Nicolet-Bécancour a parlé d'étoiles dans son
firmament, de gens qui ont travaillé
vraiment dans la région, on est entièrement d'accord avec ça. Le gouvernement
n'est pas là pour faire le travail, le gouvernement est là pour supporter les
régions, aider les gens qui ont de l'initiative et de l'innovation à créer, à
avancer, à aller plus loin. On n'est
pas un gouvernement qui contrôle, on est un gouvernement qui supporte, qui
aide, qui investit, qui crée des leviers pour bâtir nos communautés.
Et, de plus,
la région du Centre-du-Québec, pour y avoir été personnellement dernièrement
avec la ministre de l'Immigration, on
est dans une condition de plein-emploi. Il faut travailler sur l'immigration,
il faut recevoir des gens. Qu'est-ce
qu'on entend des oppositions là-dedans, M. le Président? Coupez l'immigration,
réduisez le nombre d'immigrants. Encore
une preuve que la coalition abandon Québec n'est pas connectée avec son milieu.
Il manque d'emplois dans la région, il y a des problèmes. Avec la ministre, on
a rencontré l'ensemble de la structure d'immigration à Drummondville et on a discuté ce problème-là, on a aidé les gens
à essayer d'attirer encore plus d'immigrants pour pouvoir remplir les
postes ouverts.
Donc, je
pense que la réalité du quotidien, elle doit très bien se faire, très bien se
définir, et il faut s'assurer qu'on part
avec des références solides et concrètes, ce qui va nous permettre d'avancer et
de supporter plus efficacement nos industries
dans leur développement, dans leur croissance et de respecter leur cadre de
développement, qui est l'automation, la croissance économique, la
capacité d'utiliser des infrastructures solides et modernes, tel que le
ministre...
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci, M. le député de Mégantic. La parole est maintenant au député de
Saint-Jean.
• (11 h 10) •
M.
Turcotte :
Merci, M. le Président. Je salue notre collègue le député de Saint-Maurice pour
nous avoir, pendant 2 min
30 s, présenté les mérites de la Mauricie, mais l'interpellation, c'est
sur le Centre-du-Québec. Et c'est justement notre point, c'est que le Centre-du-Québec a été mis à l'abandon par le
gouvernement. Tant mieux si la Mauricie peut compter sur l'aide du
gouvernement, mais l'interpellation porte sur le Centre-du-Québec.
Autre point,
le ministre nous parle de Gentilly, O.K., 6 milliards de dollars, la
réfection de la centrale, selon la promesse du gouvernement libéral, ce
qui aurait représenté quand même, il faut le dire, là, la somme de
27 200 $ par citoyen du
Centre-du-Québec de coûts. Et, en contrepartie, le ministre ne parle pas du
fonds de diversification de la Mauricie et du Centre-du-Québec que le
gouvernement du Parti québécois a mis en place, qui a créé autant d'emplois
que la centrale elle-même, 650 emplois
nouveaux, et, en plus, qui a consolidé 4 101 autres emplois dans la région, dans le cas, là... dans
les deux régions, Mauricie et Centre-du-Québec.
Donc, moi, je crois
que les Québécoises, les Québécois,
mais les gens du Centre-du-Québec aussi sont conscients des impacts et des risques pour
l'environnement. Et les gens sont aussi conscients qu'il faut poser des gestes
comme gouvernement pour améliorer notre qualité de l'air, de l'eau,
assurer la protection de notre environnement, et le choix de fermer la centrale Gentilly faisait partie des
décisions qui peuvent être difficiles sur le coup, effectivement, sur le plan économique, mais qui avaient quand même un mérite
environnemental important, d'autant plus qu'elle est compensée par
le même nombre d'emplois, sinon plus si on inclut les emplois consolidés.
Mais, là-dessus,
M. le Président, vous allez me permettre de faire un lien avec
une affirmation du collègue député
de
Mégantic, qui dit : On ne parle pas, on agit. Quand on
dit ça, il faut faire attention, hein, parce que le même gouvernement qui a coupé 55 % du budget du développement
local et régional, qui, là, ajoute un
100 millions, mais que, là-dedans, on inclut la métropole et la Capitale-Nationale, donc, en termes, là, de ce qui reste pour les autres régions du Québec,
c'est très peu, et encore moins pour
le Centre-du-Québec. Donc, si c'est dans la catégorie on ne parle
pas, on agit, on peut se poser une question... ou des questions parce
qu'on en a quand même quelques-unes là-dessus.
Mais je
pourrais parler aussi d'une entreprise qui a fait la manchette dans les
derniers jours, les dernières semaines, une entreprise, justement, en démarrage qui a pu compter sur un financement et de l'aide, justement, entre
autres suite au fonds de diversification de la Mauricie, du Centre-du-Québec, l'entreprise Orient Technologies, qui, maintenant, est victime du ministère du Développement durable, de l'Environnement par les délais administratifs, la paperasse, etc., qui
fait en sorte que l'entreprise est à risque.
Après avoir investi 1,4 million de dollars
par Investissement Québec, le gouvernement du Québec, dans cette entreprise-là,
parce que, justement, une entreprise qui fait un travail exceptionnel en
matière d'environnement, on le voit là, une
entreprise qui a mis sur le marché des solutions de recyclage de résidus
polluants des alumineries, donc une entreprise
qui a des solutions en environnement, qui doit être reconnue... Parce que le
même ministère de l'Environnement
lui a remis un prix Phénix pour ses
technologies vertes, mais, d'un autre côté, le même ministère lui met des
délais, des problèmes administratifs qui font en sorte qu'on est obligé
de mettre à pied... l'entreprise est obligée de mettre à pied 27 employés
et est même à risque de fermeture.
Donc, quand
le député dit : On ne parle pas, mais on agit, bien, cette entreprise-là
aurait peut-être aimé mieux que le
gouvernement, le ministère de l'Environnement agisse peut-être plus vite pour
s'assurer que l'entreprise puisse être sauvée puis que l'entreprise
puisse créer davantage d'emplois parce que c'est le type d'entreprise qu'on
veut favoriser au Québec, des entreprises
qui ont un impact sur l'environnement, pour améliorer notre environnement, qui
créent des emplois, des emplois de
qualité, quand même de haut savoir, qui fait en sorte qu'on utilise la matière
grise, qui est notre force au Québec,
on puisse faire en sorte que cette technologie-là puisse être exportée par la
suite un peu partout sur la planète.
Donc, c'est
le type d'entreprise qui doit davantage être aidé, et je ne sais pas si le
ministre du Centre-du-Québec peut
nous dire ses démarches et ce qu'il a l'intention de faire ou ce qu'il a fait
avec son collègue de l'Environnement pour s'assurer que cette entreprise-là puisse être maintenue,
mais aussi que le développement régional et local du Centre-du-Québec
puisse être davantage soutenu et avoir sa part du 100 millions qui a été
annoncé par le gouvernement.
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui, merci. M. le ministre.
M. Lessard :
Mais oui, merci. Donc, évidemment, impacts et risques, évidemment, c'est
quelque chose qui doit être analysé avant parce que la zone
d'intervention suite à la fermeture de Gentilly, oui, le fonds qui a été créé
pour l'ensemble du Québec, Centre-du-Québec,
mais très largement, n'arrive pas à complètement aider le secteur qui a été
touché directement dans Gentilly. C'est toujours ça, la difficulté. Mais
c'est un peu rare qu'une région se bat contre un gouvernement, je n'ai pas vu ça souvent. La journée que ça arrive, ce
n'est jamais bon. Ça, honnêtement, se battre contre un
marché, une perte de marché, une perte d'opportunité... Mais, quand c'est le
gouvernement qui ferme ses propres entreprises...
Moi, je peux
vous en parler, à Thetford-Mines, alors, l'entreprise puis les travailleurs
avaient accepté de relancer l'industrie,
puis là, bien, le gouvernement a dit : Bien, c'est fini. Asbestos, Karine Vallières, 58 millions de développement.
En pleine exécution du contrat puis de développement avec l'entreprise, qui
allait prendre toute sa production à l'étranger,
ils ont sacré l'investisseur dehors. Sincèrement, c'est un peu rare qu'une
région se bat contre son gouvernement. Mais,
bon, quand ça arrive, c'est ce que ça donne
aussi, c'est long. C'est le fun de parler de diversification économique,
puis c'est très long, diversifier son
économie, quand la chute est aussi brutale. Heureusement, sur la région de
Thetford, on a été capables de
diversifier sur une longue période à cause de la baisse du marché, mais des
régions comme Asbestos ne peuvent pas
se retourner comme ça demain matin, trouver de nouveaux emplois de même
catégorie et pour les mêmes compétences. Donc, on voit les impacts.
On voit au
quotidien... On disait sur la région... Puis je reviens encore sur la région
d'Arthabaska, honnêtement, le type
d'entreprise qui est installé là, il y a une diversification économique
hyperperformante. Ils font non seulement de l'attraction, ils font de la rétention, et la population est en
croissance. En fait, c'est un modèle économique, le Centre-du-Québec dans les différentes facettes. Puis ils ont fait
de l'économie, puis là, bien, il fallait qu'ils fassent un peu plus de culture
aussi, donc les deux centres de diffusion
culturelle exemplaires. Le Carré 150, premièrement, c'est un monument culturel
au Québec, autant que le centre de diffusion culturelle de Drummondville.
Donc, il faut ajouter les différentes facettes
pour lesquelles une communauté travaille. Ça prend des hôpitaux d'envergure, ça prend des centres d'envergure, ça
prend aussi du sport et du loisir, autant que j'ai pu énumérer... Puis j'en
ai oublié à Drummondville, tellement on a pu le faire. Puis on peut le
reconnaître, bien documenté et bien monté, une communauté qui se prend en main,
ça a donné beaucoup d'investissements.
Mais c'est
pareil sur Victoriaville et sa région, donc tout le secteur d'Arthabaska.
Nécessairement, il y a eu des investissements
massifs dans leur transport collectif, dans leur développement économique, dans
les infrastructures. On a créé un stade de baseball — ça,
c'était dans le plan de Claude Bachand dans le temps, Luc Dastous doit être
content aujourd'hui — stade
de baseball d'envergure pour attirer des équipes sportives, stade de...
Donc,
diffusion culturelle importante, centre de formation professionnelle
exemplaire. Un collège qui est en lien avec
le collège de Drummondville pour accéder au centre universitaire au
Centre-du-Québec qui est installé maintenant à Drummondville comme une antenne de l'Université du Québec à
Trois-Rivières. Honnêtement, on n'a rien à envier à personne quand on est à Arthabaska. C'est une ville
qui va bien, dans le plein emploi, et là un peu à l'image de la ville de
Québec.
Tout à
l'heure... je voudrais peut-être répondre au collègue qui a interpelé sur le
Centre-du-Québec, sur l'entreprise Oriens.
Comme mon collègue de Nicolet-Bécancour les avait rencontrés dans le parc
industriel, j'ai fait de même. Une entreprise particulière qui récupère
principalement... qui fait une entreprise de brasque. Et la brasque, la qualité
ou l'inconvénient suivant, c'est que,
mélangé avec un petit peu d'eau, ça donne des explosifs. Donc, ce n'est pas
quelque chose qu'on peut entreposer
dehors. Et la difficulté qu'ils ont, c'est nécessairement de respecter le
certificat d'autorisation environnementale. Ils ont fait beaucoup
d'expérimentation, ils ont eu l'aide financière, mais, nécessairement,
il y avait quelques autres conditions de
respect sur l'environnement. Quand je les ai rencontrés, ils m'ont exprimé les
différentes facettes puis que, oui, si on ajoutait de l'eau là-dedans, ça a un
potentiel explosif très important, d'où la difficulté d'avoir... On ne peut pas
l'entreposer dehors, il faut l'entreposer en dedans. Puis, en dedans, il faut
contrôler toutes les conditions pour
éviter qu'il y ait quelques gouttes d'eau ou quelque apport en liquide
là-dedans parce que ça a une particularité...
Mais, en même
temps, la brasque, c'est un problème. Alors donc, ils amènent une innovation,
puis là ils ont un différend. On va
laisser... c'est saisi par les tribunaux maintenant. Mais c'est une entreprise
que, quand même, toujours ses potentiels sont là, et ses brevets, et
leurs connaissances. On aurait aimé qu'il y ait un meilleur résultat puis que
ça progresse, actuellement il y a une difficulté...
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le ministre. Alors, la parole
est maintenant au député de Saint-Maurice.
• (11 h 20) •
M.
Giguère : Merci beaucoup. On sait tous que le Centre-de-la-Mauricie,
il y a beaucoup de PME, de très petites entreprises et puis... des PME puis des grandes entreprises aussi. Comme
le ministre a parlé tantôt, il est au fait de tout ce qui se passe sur le terrain. Et puis moi, je
voudrais revenir sur une annonce que le ministre a faite, l'incubateur
industriel de Victoriaville. C'est important,
ça, M. le Président, parce qu'un incubateur, il y a un investissement non
remboursable, quand même, de 500 000 $ sur un investissement
de 2 millions de dollars. Vous savez qu'un incubateur, c'est là qu'il naît
souvent des entreprises, des très petites entreprises qui deviennent PME et qui
peuvent devenir des très grandes entreprises.
Mais il faut les accompagner, ces entreprises-là, c'est important. Et puis,
aujourd'hui, on voit aussi les résultats de ça. Quand on prend la liste de tous les investissements qui sont
faits dans le Centre-du-Québec, c'est énorme, mais il faut continuer à
les appuyer.
Et aussi il
faut comprendre que d'ici 2019... J'ai parlé tantôt que le taux de chômage, il est très bas, c'est un bas historique à 5 %. Il y a eu
création de 9 800 emplois. C'est bien, mais il ne faut pas s'assire sur
ses lauriers, il faut continuer à travailler
parce que c'est comme dans d'autres régions au Québec, et qu'est-ce que qui
nous attend dans les prochaines
années, c'est le remplacement par la retraite. Il y a beaucoup de personnes qui
vont prendre leur retraite, c'est la
même chose dans votre comté. Donc, on parle, pour le Centre-du-Québec, de
18 800 personnes qui vont prendre leur retraite d'ici 2019. Il faut s'attaquer aujourd'hui à ça. Quand je dis
«il», ce n'est pas juste nous, le gouvernement, c'est tous les députés du Centre-du-Québec. C'est très
important parce que ces entreprises-là, c'est nos frères, nos soeurs qui travaillent
là, c'est... Donc, c'est important de les appuyer.
Et puis moi, je voudrais revenir l'an
passé. Il y avait un besoin dans la Mauricie et Centre-du-Québec, c'était des
machinistes, il y avait une problématique de machinistes, dont l'entreprise...
Si vous me permettez, il y a plusieurs entreprises,
mais Hyco Canada à Saint-Wenceslas. Il y en a d'autres aussi, là, au
Centre-du-Québec. Ils nous ont interpelés comme quoi on manque de machinistes. Mais, vous savez, former des
machinistes, c'est très dispendieux, on ne peut pas prendre un ou deux machinistes puis les former.
Donc, ce que nous avons fait, toute la Mauricie... le Centre-du-Québec et
Centre-de-la Mauricie, nous avons fait la formation d'une trentaine de
machinistes pour une dizaine d'entreprises du Centre-du-Québec et de la
Mauricie. Oui, la formation s'est donnée à Shawinigan. Puis c'est interrelié,
le Centre-du-Québec, là, puis la Mauricie,
c'est là qu'on voit, là, comment que les liens sont profonds, et puis nous
avons fait de la formation. On a amené pour près de 800 000 $
pour former cette trentaine de machinistes là. Mais, aujourd'hui, ces entreprises-là sont capables de continuer puis de
prendre de l'expansion. Mais il faut être à l'écoute. On a la chance, au
Centre-du-Québec, d'avoir un ministre qui est connecté directement.
Donc,
j'aimerais revenir sur deux petits sujets — parce que je sais que je n'ai pas grand
temps — deux
petits sujets. Puis qu'est-ce c'est
que je voulais dire aussi, c'est ça, c'est de travailler ensemble, c'est... On
est des formations différentes, mais
on est tous sur le terrain. Et puis vous avez un ministre régional qui vous
écoute, puis ça, je pense que vous êtes d'accord avec ça. Parce qu'il ne faut pas oublier que 18 800 emplois, c'est
énorme. Ça, c'est à part des 9 800 emplois que nous venons de
créer. Donc, ça risque de s'amplifier.
Côté
santé, je sais que notre président vient de la région de Drummondville, vous
savez qu'il y a une ressource intermédiaire, Saint-Charles, qui a été
implantée à Drummondville depuis quelques années, en 2013. Donc, il y a un agrandissement qui se fait présentement. Les
pépines sont là aujourd'hui, ils travaillent, puis les travaux vont finir en
2017, en janvier 2017. Saint-Charles,
là, cette ressource-là, présentement, il y a 22 usagers, mais on va en rajouter
encore huit. C'est juste pour vous dire qu'il se fait un travail autant
en santé que dans d'autres domaines. Donc, je vous remercie, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le député de Saint-Maurice.
Alors, nous retournons maintenant à l'opposition officielle, M. le
député de Saint-Jean.
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. On va aborder la question
de l'agriculture, qui est un créneau important du développement économique du Centre-du-Québec, plus
particulièrement l'enjeu de la taxe foncière agricole. Vous savez, M. le Président, le ministre actuel de
l'Agriculture a annoncé une réforme sur la taxe foncière, et ce qui a comme conséquence que 83 % des producteurs paieront
plus de taxes qu'ils en paient actuellement. Chaque région est différente,
bien entendu, tout dépendant de la valeur
des terres, mais, dans le Centre-du-Québec, c'est sûr que ça a un impact
important.
D'ailleurs,
il y a différentes simulations, là, qu'on peut voir. Donc, pour un producteur
laitier dans le Centre-du-Québec, taxes brutes, donc, actuellement, là,
qu'ils ont, le compte de taxes, 17 148 $ pour un exemple de
production laitière; taxes nettes, programme actuel, 3 360 $; taxes
nettes avec la réforme, 4 581 $; ce qui fait en sorte qu'il y a une augmentation du compte de taxes de
1 221 $, donc une augmentation de 36 % du compte de taxes.
Plusieurs raisons, plusieurs raisons.
L'introduction de nouveaux producteurs qui n'étaient pas actuellement, dans le
programme actuel, remboursés, donc,
pour eux, c'est effectivement une économie, hein, pour eux, mais ça a comme
impact que tous ceux qui étaient
actuellement remboursés à une certaine hauteur, selon la valeur de leurs
terres, bien, ils sont pénalisés pour
ça. Et aussi le fait que, bon, la taxe scolaire, maintenant, est exclue du
remboursement, ce qui fait en sorte que c'est pour ça qu'on voit une
augmentation significative.
Je pourrais parler
d'une autre simulation, un producteur de grandes cultures dans le
Centre-du-Québec, une augmentation, si on
prend le chiffre 34 038 $ en ce moment comme taxes municipales et
scolaires, taxes nettes avec le programme
actuel, 6 247 $; avec la réforme, taxes nettes, 8 324 $.
Quand on parle de taxes nettes, c'est, bien entendu, après le remboursement du MAPAQ. Donc, avec la réforme,
ça serait avec le remboursement du MAPAQ, mais j'irai par l'Agence du revenu. Donc, c'est un écart
2 077 $, donc une augmentation de 33 % pour le Centre-du-Québec
et, en moyenne, au Québec, 30 %. Donc, encore là, c'est plus que la
moyenne nationale.
Une autre simulation,
M. le Président, pour un producteur maraîcher dans le Centre-du-Québec, taxes
brutes, 1 857 $; taxes après
remboursement du MAPAQ, dans le programme actuel, 412 $ que le producteur
va payer; avec la réforme actuelle,
le producteur devra payer 687 $, donc une augmentation de 275 $, donc
67 % de plus que le producteur devra payer.
Tout ça pour dire, M.
le Président, que, si on veut aider l'agriculture, si on veut s'assurer que nos
producteurs puissent poursuivre leur travail, si on veut continuer à avoir une
fierté pour nos produits et nos producteurs agricoles locaux, les circuits courts, faire en sorte qu'on puisse avoir une aide
supplémentaire pour les agriculteurs, bien, la réforme, là, du ministre
de l'Agriculture actuel, là, ça va tout à l'encontre de ça.
Donc,
nous, ce qu'on demande et ce que les producteurs agricoles demandent, M. le
Président, c'est d'annuler la réforme
pour cette année, le temps de trouver des solutions, une voie de passage et,
par la suite, de faire en sorte que le calcul
de la taxe soit sur une base agronomique, et non pas en fonction des
fluctuations de la valeur des terres, qui fait en sorte que, dans certains secteurs, bien, plus les
terres valent cher, plus les agriculteurs paient, mais, dans les faits, ce
n'est pas nécessairement dû à leur production agricole. Donc, le
ministre doit être très au fait de cette situation. Donc, lui, comme ministre responsable du Centre-du-Québec,
est-ce qu'il va défendre les producteurs agricoles du Centre-du-Québec pour s'assurer que les producteurs agricoles du
Centre-du-Québec ne soient pas pénalisés par la réforme du ministre de
l'Agriculture actuel?
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le député de Saint-Jean.
Alors, je demanderais le consentement, étant donné que nous avons débuté
à 10 h 1, de prolonger jusqu'à 12 h 1. Consentement?
Des
voix : Consentement.
Le Président
(M. Schneeberger) : O.K. Alors, M. le ministre, la parole est à
vous.
• (11 h 30) •
M. Lessard :
Merci. Donc, oui, on va consentir avec plaisir. Je vois mon collègue
s'inquiéter concernant le niveau de
remboursement des taxes des producteurs du Centre-du-Québec. Au
Centre-du-Québec, c'est qu'on produit, en
général, beaucoup de lait, donc on est dans la gestion de l'offre directe. La
plus grande entreprise laitière au Canada est dans le Centre-du-Québec, du côté de Warwick. Puis elle doit être à peu
près à 1 200, 1 500 vaches sous lactation, c'est une
grande entreprise, très grande entreprise Landrynoise.
Les
producteurs agricoles du Québec, quand tu es sous gestion de l'offre, tes
coûts, incluant tes coûts de la taxation, sont dans le coût du produit. Donc, quand on aborde le débat sur le
montant de remboursement des taxes, il faut dire la chose suivante. Moi, je me
souviens d'avoir, comme ministre de l'Agriculture, à ce moment-là, pour le
gouvernement, donc, rétabli la façon
dont on rembourse les taxes, directement aux municipalités, et non plus
maintenant aux producteurs. À ce
moment-là, les montants prévus
étaient de l'ordre de 122 millions. Aujourd'hui, ce qu'on voit dans la progression, le ministre
de l'Agriculture l'a bien indiqué en
Chambre cette semaine, on voit qu'il
y a une augmentation sur les coûts. Et ce qu'il a
décidé de faire, c'est d'envoyer ça au ministère
des Finances en disant : Pour les agriculteurs, ce n'est pas un
programme de production, c'est un programme de remboursement des municipalités.
Et,
comme il y a une échelle puis une escalade, le gouvernement a décidé de prendre
la question d'augmenter... Dans le
temps, on se battait... Moi, dans le temps que c'était M. Pellerin qui était à la tête de l'UPA, combien de
batailles on a eues pour savoir qu'il
fallait arrêter la progression de ce montant-là, qui n'est pas destiné à
produire, mais à rembourser des
municipalités dont le déplacement du fardeau
fiscal... Alors, il y a
eu une étude, des projets là-dessus, puis on a vu qu'en général il n'y a pas tant de déplacement
fiscal que ça, il y a une progression réelle de la valeur des terres et,
nécessairement, sur le secteur
urbain aussi. Donc, il y a un équilibre à bâtir.
Le
ministre de l'Agriculture a décidé, un, de le transférer côté Finances en
disant : Moi, je vais me concentrer sur produire, puis il a demandé au ministre des Finances
d'accompagner l'augmentation significative en étant, en plus, plus équitable. Il faut se souvenir que, dans l'ancien
modèle que moi, j'ai eu affaire dans le temps au niveau du gouvernement, il y avait quand
même un certain nombre de producteurs
qui n'étaient pas admissibles. Le collègue de Saint-Jean l'a bien noté d'entrée de jeu en
disant : Bon, pour toute la gang qui n'était pas admissible, ils vont
devenir admissibles. Donc, c'est plus
équitable pour les producteurs indépendamment des volumes de production parce qu'on liait un certain montant de remboursement du fait qu'ils avaient produit un
certain volume de production. Alors donc, bonne nouvelle pour ceux qui n'y étaient pas. Bon. Puis les autres, ils disent :
Bon, là il y a plus de joueurs au niveau de producteurs, puis ça va avoir
un impact sur les autres. J'en conviens, le
ministre décide de l'accompagner jusqu'à la hauteur... j'ai cru entendre
173 millions à destination, c'est beaucoup, beaucoup d'argent.
Quant aux autres,
parce qu'on se préoccupe pour ceux qui produisent au Centre-du-Québec, beaucoup
de producteurs sous gestion de l'offre,
nécessairement c'est dans le coût de production. S'ils ont à décaisser un peu
plus, nécessairement on le retrouve dans le coût de production. Donc,
une déduction pour ceux qui ont à le faire.
Alors,
on est quand même sensibles. La question de la valeur agronomique, de la valeur
des terres, ce n'est pas un régime
québécois, il faudrait changer le régime québécois. On a fait l'expérimentation
d'observer la croissance des autres valeurs foncières ailleurs,
lorsqu'elle était basée sur le... purement agronomique. Ça ne donne pas tous
les résultats escomptés dépendamment des
valeurs ou de l'évolution des valeurs, quoique l'UPA, actuellement, aborde la
question sous cet angle-là sans
trouver la formule parfaite. Donc, même s'ils étudient sous la valeur
agronomique ailleurs, ce n'est pas
parfait parce qu'un jour il y a la valeur de ton entreprise. Si ta valeur de
tes terres n'augmente pas, on sait bien qu'à destination la valeur de ton
entreprise n'aura pas non plus connu la croissance et l'augmentation de la
valeur des terres. On est un peu
pognés avec ça au Québec, hein, à savoir que tu voudrais qu'à échéance puis
quand tu arrives pour le vendre que
ta valeur soit maximale pour en disposer, mais tu voudrais que tout... pendant
30 ans, puis 40 ans, puis 50 ans, tu voudrais qu'elle ne grandisse pas
pour qu'elle vaille moins, pour que tu paies moins de taxes.
Ça
fait que c'est tout le temps... le transfert des valeurs est un peu ça. C'est
toujours de valeur de transférer la valeur qui n'a pas monté, puis c'est toujours de valeur de payer trop pour la
valeur qui n'est pas nécessairement... Tu sais, de payer un quota, demain matin ça ne donne pas une
vache de plus dans l'étable. Si tu as à prendre le premier million à payer
la valeur d'un papier... Si ça te permettait
seulement de payer pour mettre 50 vaches dans l'étable plutôt que de payer la
valeur d'un million juste pour accrocher un
certificat après le mur... Donc, on a ces débats-là actuellement avec l'Union
des producteurs agricoles, sur la valeur productive et sur l'argent qui
est mis à produire des aliments et à les exporter.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le ministre. Alors, la parole
est maintenant au député de Mégantic.
M.
Bolduc : M. le Président, il me fait plaisir que mon collègue de
Saint-Jean nous parle d'agriculture. Je voudrais, juste pour le bénéfice
du député de Nicolet-Bécancour, lui parler d'une industrie, Voterra, qui était
précédemment TRT ET60, qui a été construite
dans le parc de Bécancour, un projet de 170 millions en 2009,
fondamentalement l'utilisation de
canola et de soya, qui utilise la production de la région, donc qui dessert
bien l'agriculture régionale, et cette usine-là a été construite avec un
bénéfice d'aide gouvernementale de 20 millions de dollars. Donc, ça, c'est
un point.
Le
deuxième point, c'est que le député de Saint-Jean nous parle de la réforme de taxe foncière. C'est
dommage qu'il n'ait pas été là la
journée que le ministre de
l'Agriculture a expliqué ici, à l'Assemblée nationale, que, cette année, on était à 145 millions, on allait monter à 152 millions, et, l'année d'après, à 160 millions, et, l'année d'après, à 173 millions. Ça a été bien expliqué.
Donc, l'aide pour les taxes d'agriculture, elle augmente, on fait notre possible pour aider
l'agriculture du Québec, et j'en fais la démonstration immédiatement.
Je
dois aussi lui rappeler que le gouvernement péquiste, en 2013, avait fait une politique
agricole, la souveraineté alimentaire. Un gros coup de vent qui a passé dans
la région, qui n'a pas réalisé grand-chose, aucune stratégie conséquente,
aucune action conséquente. On pourra toujours
dire que, dans 18 mois, ils n'ont pas eu le temps de faire grand-chose. À part
des trous, ça s'est limité à peu près
à ça. Donc, ici, on a un député qui nous parle d'agriculture dans un contexte
où, quand ils ont pris la charge du gouvernement, ils ont fait du vent, puis ça a servi à peu près à ça. Je vous parle
d'actions concrètes. Quand on parle
de déduction fiscale, le ministre a illustré très clairement
qu'il y a un conflit entre la croissance de la valeur
agricole de la ferme et les montants de
déduction à la liquidation. Et rappelons-nous que le gouvernement libéral a donné une exemption fiscale sur le gain de capital de
750 000 $ à 1 million de dollars.
Donc, je
comprends bien que, comme le ministre l'a bien expliqué, la croissance de cette
capitalisation-là fait que les taxes
s'accroissent. Le gouvernement fait son possible pour aider cette gestion-là.
Malheureusement — puis
pour ceux qui ont déjà été dans la
gestion municipale — l'évolution
des RFU, des rôles fonciers uniformisés et l'équilibre entre la demande et la croissance des régions font qu'il y
a une disparité, puis je pense que ce n'est pas très compliqué à comprendre.
Donc, nous avons une gestion responsable au
niveau québécois pour les taxes. Le ministre l'a bien expliqué ici, à l'Assemblée nationale. Et, quand on nous arrive
puis qu'on nous dit qu'on a des augmentations, en moyenne, de taxes de 30 %, je pense que le député de Saint-Jean
devrait réviser les chiffres. Je sais bien que l'UPA a des points de vue un peu
différents de ceux du gouvernement, mais il
y a des ajustements qui devraient être faits à l'égard de la réalité. Donc, ça,
c'est un point, je pense, qui est très important.
Ensuite, il
reste encore le fameux point de la réalité du marché, que mon collègue de
Saint-Maurice a parlé. En fait, les retraites
de nos employés, dans le Centre-du-Québec, font que l'immigration... je veux y
revenir, à l'immigration, parce que
nos deux collègues d'en face, ici, là, ce qu'ils veulent, eux, c'est réduire le
nombre d'immigrants pour qu'on soit en manque de personnel encore plus. Ça va
faire augmenter les salaires plus vite, j'imagine. Je ne sais pas c'est quoi,
leur stratégie. Mais il y a un
problème fondamental, ça nous prend des employés pour couvrir toute la demande,
et l'agriculture ne fait pas
exception à ça. Je le dis en connaissance de cause parce que, dans mon comté,
j'ai une MFR, une maison familiale rurale,
dont beaucoup de jeunes viennent du Centre-du-Québec pour la formation agricole
et pour aider, justement, notre industrie agricole. Donc, je pense que
les gens vont devoir regarder ça et décider ce qui est dans leur intérêt.
Le Président (M. Schneeberger) :
Merci, M. le député de Mégantic. Alors, pour la dernière intervention
aujourd'hui, deuxième groupe d'opposition, pour deux minutes, M. le député de
Nicolet-Bécancour.
• (11 h 40) •
M.
Martel :
Merci, M. le Président. Ce n'était pas l'objet de mon propos, il ne reste pas
beaucoup de temps, mais je ne peux
pas accepter les propos du député de Mégantic. On est, M. le Président, dans le
haut lieu de la démocratie au Canada.
Que le député de Mégantic insulte, déforme le nom de notre formation politique,
c'est enfantin, irrespectueux et
antidémocratique. J'espère que le député va s'excuser de tenir ces propos-là au
salon bleu, sinon il va perdre beaucoup, beaucoup de mon respect.
Deuxième chose que je voulais dire, tant qu'à
être ministre de la région, monsieur est aussi ministre des Transports,
je veux juste lui mentionner deux dossiers qu'il connaît très bien. L'autoroute 55, ça demeure une autoroute qui est encore dangereuse. Il
y a des travaux d'amélioration. C'est important, M. le
ministre, de les compléter parce que,
l'autoroute 30, je veux juste vous rappeler que votre parti a annoncé
l'autoroute 30 en campagne électorale en 1998, en 2003 puis, je pense, en 2007. Donc, Nicolet a pris beaucoup
d'expansion depuis ce temps-là, c'est un projet qui mérite toute votre
attention.
Je veux juste
revenir au niveau de la vigueur de la région Centre-du-Québec. C'est vrai que les choses vont bien, mais il faut comprendre que le salaire moyen est quand même
3 000 $ de moins que
l'ensemble du Québec. Il y a des jobs, mais il faut que nos jobs soient
un peu plus payantes pour faire en sorte que la région soit un petit peu plus
riche.
Une voix : ...
M.
Martel : Ah! il me
reste 10 secondes?
Le Président (M. Schneeberger) :
Oui...
M.
Martel :
Bien, le ministère de l'Environnement, M. le ministre, il y a les délais. Mais
surtout, si le dossier est en cours, c'est parce qu'il n'y a pas de
réponse.
Le
Président (M. Schneeberger) : Merci, M. le député de
Nicolet-Bécancour. Nous avons eu un petit problème de chronomètre.
Alors, en conclusion, maintenant, je céderais la parole au ministre. M. le
ministre.
Conclusions
M. Laurent Lessard
M.
Lessard :
Merci. Donc, je veux quand même aller dans le même sens que mon collègue de
Nicolet-Bécancour. Évidemment, la
route 55, ça reste un axe fort important. Puis on le disait, au Québec, bon, on
le sait, le gouvernement libéral a
quand même beaucoup investi dans les routes, les grandes routes, la 175, la
185, la 73 qui vient d'être terminée, donc,
la 50. Puis on faisait le constat ensemble en disant : Il reste quelques
petits tronçons sur la 35 à terminer, sur la 55, des tronçons, donc, nord-sud à terminer. Il y en a
peu, mais je pense qu'il faudra y mettre de l'énergie pour être capables, un,
de bien documenter puis de les terminer.
Avant d'ouvrir n'importe quel autre chantier par la suite au Québec, je pense
que c'est deux sections, là, qui retiendront
notre attention. J'aurai des rencontres avec la direction territoriale
prochainement pour voir où c'en est
rendu. Donc, on a quand même le même intérêt parce que c'est le
Centre-du-Québec qui demande aussi que ça soit terminé. Alors donc, on
va le regarder.
Sur
le reste, sur Oriens, je tiens à le rappeler, on les a quand même rencontrés.
Ils nous demandent aussi d'essayer d'intervenir,
mais ils signent des documents, puis ils signent des documents qu'ils
s'engagent à respecter des affaires qu'ils n'aiment pas. Alors, ça devient difficile de continuer d'aider. Je
termine là-dessus parce qu'ils ont actuellement leur débat, et leur
plateforme, c'est un peu de... On aurait aimé de meilleurs résultats, mais ça
fait partie de ça.
Je
suis à la conclusion. Donc, parce qu'on a été interpelés ici aujourd'hui pour
parler d'abandon, je veux juste rappeler,
pour Victoriaville, une ville dynamique, 5 % de taux de chômage. Ça, ça
ressemble à la ville de Québec. Québec, plein-emploi. Donc, on
dit : Investissements privés importants, entreprises, région prospère,
dynamique.
J'ai
une série d'annonces aussi qu'on peut parler. Je regardais la Boulangerie
Lemieux à Princeville, ils ont mis 3,3 millions
là-dedans, on a aidé pour 500 000 $, acquisition de bâtiment. Écoute,
ils rouvrent les... pour la production. Fruit d'or, près de 40 millions, 40 millions dans un village.
C'est incroyable comme la prospérité de la transformation de la canneberge, ça peut donner des résultats
fort importants. Je regardais du côté d'Industries Machinex à Plessisville, hein,
ils ont mis 2,6 millions pour acheter des bâtiments puis ajouter de la
machinerie, on a mis 500 000 $ pour les accompagner. MMS Laser à Victoriaville, achat d'équipement, ils ont mis
près d'un demi-million de dollars, on les a aidés pour 123 000 $. Ça crée des jobs, six,
12, 15, 18, 30. Bateaux Princecraft, je regardais la Belle-Ripe, des
entreprises de la corporation d'initiative... On a même fait un
incubateur industriel à Drummondville.
Puis
ce n'est pas juste... pas à Drummondville, mais à Victoriaville. Puis ce n'est
pas juste la ville de Victoriaville, là,
il y a tout... Plessisville, EEP; Entreprise Forexel à Victoriaville;
Notre-Dame-de-Lourdes, Fruit d'or. Aïe! Fruit d'or, 40 millions de dollars dans une usine de
transformation puis de congélation. De toute beauté! Du côté de Saint-Norbert,
Jolex Machinerie, qui a... Bon, ce n'est pas
tous des grands investissements, mais, à coups de 160, puis 150, puis de 200,
savez-vous, on finit par créer de la prospérité.
Placages
Lignum, Victoriaville, 3,5 millions de dollars; Plasma Forme, 1,6 million. J'en ai une longue liste comme
ça qui démontre, hein, autant la diversité
des investissements que les sites, que ce soit à Warwick, à
Saint-Cyrille-de-Wendover, à Saint-Félix-de-Kingsey, que ce soit à
Chesterville, à Warwick, à Saint-Lucien, que ce soit donc...
Je
continue, moi, là, à Wickham, Planchers Wickham, un grand producteur de
planchers de bois franc au Québec, un investissement de 3 à
5 millions de dollars. Ils prévoient en faire un autre, 7 millions de
dollars.
Donc, c'est des
entreprises qui ont le vent dans les voiles. Puis ils ne choisissent pas
d'attendre, ils ont choisi d'investir, de produire, de vendre puis d'exporter.
C'est des entreprises qui ont le fort potentiel. Sincèrement, le Centre-du-Québec fait l'envie des autres régions
du Québec. Puis on le comprend, que dans la région de
Nicolet-Yamaska, c'est plus sensible,
puis de Bécancour. Le type d'emplois, le niveau de rémunération, ce n'est pas
égal. Quand on dit 5 % à l'échelle du Centre-du-Québec, il faut regarder aussi les sous-régions, pour
lesquelles il y a du travail d'accompli à tous les jours, et le
gouvernement supporte ces régions-là.
Alors
donc, moi, à matin, je me présentais quand même assez fièrement. Ça fait
plusieurs années que je représente le Centre-du-Québec avec les
collègues qui ont passé. Vous en êtes un, ça fait quelques années que vous êtes
là. Mon collègue de Nicolet-Bécancour, la
même chose. On est souvent en demande parce que ça génère énormément d'activité.
Ils ne sont pas en train d'attendre, ils
sont en train de pousser. Puis, pendant qu'on les accompagne, ils réussissent
mieux qu'ailleurs. Qu'est-ce que tu
veux? On n'est pas en train de se vanter. On n'est pas vantards, au
Centre-du-Québec, ce n'est pas ce qui domine. On est ambitieux, on est
exigeants, on est structurés, il y a une adhésion à tous les projets.
D'ailleurs,
dans les campagnes de levée de fonds au Centre-du-Québec, c'est probablement
que, spontanément, comme les
entreprises sont bien nanties, choisissent d'accompagner le secteur, même si ce
n'est pas pour eux autres. Soucy a donné 1 million de dollars pour qu'il
y ait une antenne universitaire à Drummondville. Savez-vous quoi? Parce qu'ils savaient que les deux écoles de formation
technique de Victoriaville et de Drummondville, si on faisait la progression
vers un centre plutôt universitaire, puis
avoir une spécialité dans le type d'entreprises qu'ils ont... Ils travaillent à
long terme, de longue perspective. M. Dubois pareil, à Drummondville, ils
mettent 1 million dans une levée de fonds pour un hôpital. Ce n'est pas pour eux autres, c'est pour le bien-être de la
population. C'est des gens qui décident de réinvestir dans la communauté, et ils réussissent là où les
autres ont arrêté de travailler. C'est vrai dans le secteur de Victoriaville,
c'est vrai dans le secteur de Drummondville puis c'est vrai aussi à une autre
échelle dans le secteur de Bécancour, Nicolet-Yamaska,
qui vient de réussir un projet d'investissement. On a pu avoir la chance
d'inaugurer, dans le secteur culturel,
cinq bibliothèques. Ils se sont pris en main à l'échelle d'une MRC, puis ils
ont décidé de... pour l'offre culturelle, hein, l'offre culturelle à une échelle, Donald... Excusez, on ne peut
pas nommer son nom, mais il a été là pour dire : À une échelle plus
grande, on est capable de faire mieux.
Alors
donc, le bénéfice retombe sur toute la communauté. Ça a renouvelé les
infrastructures du secteur de Nicolet. On
a revu l'hôtel de ville, qui, honnêtement, a pris de l'ampleur... la nouvelle
bibliothèque, presque un centre communautaire en même temps. Alors donc, moi, je pense, la population a pu mesurer les
efforts qui ont été faits autant par les élus locaux, élus provinciaux
que le gouvernement, qui, dans les... Bon, ça fait une dizaine d'années qu'on
est, quand même, le gouvernement, on peut se
faire mesurer puis peser dans les toutes les régions du Québec. On a fait des
arénas à Acton Vale. On a fait des
centres sportifs un peu partout. On a renouvelé des casernes d'incendie. On a
renouvelé des centres communautaires
à peu près à l'échelle du Québec. On a refait toutes les cours d'école avec la
communauté autant que les commissions scolaires partout au Québec.
Donc, l'offre
culturelle, elle est meilleure dans le Centre-du-Québec. L'offre touristique,
elle est meilleure parce qu'elle a un
circuit agroalimentaire impressionnant. Je ne suis pas gêné de changer de
région puis de m'en aller autant dans la Montérégie... Le Centre-du-Québec a comme
pas copié, mais, à son image, puis parce qu'il produisait largement, puis parce qu'il transformait, a monté une route
alimentaire fort importante. On fait la promotion, visitez le Centre-du-Québec,
arrêtez manger, arrêtez boire des vins. Dans le secteur de Nicolet-Yamaska, il
y a même maintenant un vignoble.
• (11 h 50) •
On
parcourt... on a l'avantage... T'en as combien? Six. J'en ai visité un. Alors, on a l'avantage
d'avoir la voie maritime, hein, juste
à côté qui est la plus grande autoroute tranquille qu'on n'a pas, qui fait la
destination, nécessairement, des Grands Lacs, des ports de Montréal,
port de Trois-Rivières, écoute, le parc industriel du côté de
Bécancour, qui est une zone d'intervention portuaire dans laquelle mon collègue vient de mettre de l'argent... On a une autoroute
20 qui nous dessert bien dans
l'exportation de nos produits d'est en ouest pour toucher les frontières internationales. Alors, on a un défi à
finir, la 55 du côté... de bien connecter la Mauricie et le Centre-du-Québec, donc, et de donner, je pense, de façon plus agréable, une vie sécuritaire à la population. Puis honnêtement, si on vient du secteur d'Arthabaska, c'est une région ambitieuse qui ont les
yeux tournés sur l'avenir, mais qui l'écrivent au présent.
Alors,
pour la prochaine campagne
électorale, pour laquelle chacune de
nos formations... Soyons donc un
petit peu modestes aussi et reconnaissants que l'entrepreneuriat local a
déterminé aussi leurs choix, et les gouvernements viennent seulement appuyer
leurs ambitions parce qu'ils ont décidé que réussir, ça se faisait à partir de
la culture. La réussite dans le Centre-du-Québec, c'est devenu un modèle. Ils en sont fiers, ils en sont forts, puis ils
pensent qu'il n'y a plus rien qui peut les arrêter. Alors, si je suis
interpelé sur l'abandon, honnêtement, c'est une région qui va très bien
et qu'on ne peut que les soutenir.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci,
M. le ministre. Alors, pour un
dernier 10 minutes, je cède
maintenant la parole au député de Saint-Jean.
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : Merci, M. le Président. Vous avez pu constater, tout comme moi, durant
les discussions que nous avons eues
pendant les deux heures avec le ministre
responsable de la région, avec notre collègue
le député de Nicolet-Bécancour,
le ministre n'a pas pris d'engagement pour s'assurer
que le Centre-du-Québec puisse avoir sa juste part du 100 millions de dollars qui a été présenté
dans la mise à jour économique pour le développement
économique régional et local. Comme
je lui ai posé la question, 55 %
de l'argent prévu pour le développement économique régional a été coupé par le
gouvernement libéral. Le gouvernement libéral ajoute un nouveau
100 millions. Il faut savoir que Québec, la Capitale-Nationale, et Montréal sont inclus dans cet argent-là. J'ai posé
la question : Est-ce que le ministre va faire la bataille pour s'assurer
que la région du Centre-du-Québec
puisse avoir sa juste part de cet argent-là, sachant, sachant, M. le Président,
que, dans ce 100 millions là, il
est déjà prévu un certain nombre de projets, comme mentionné dans la mise à
jour économique, qui seront annoncés
prochainement? Donc, dans les faits, le 100 millions, ce n'est pas
nécessairement uniquement de l'argent neuf,
c'est aussi des projets qui sont déjà dans la machine. On ne sait toujours pas
combien le Centre-du-Québec pourra bénéficier de ce 100 millions.
M.
le Président, le ministre, par choix — peut-être par manque de temps, mais je pense
que c'est aussi par choix — n'a pas abordé la question de la
centralisation des laboratoires des hôpitaux de la région du Centre-du-Québec.
Question qui touche l'ensemble des régions
du Québec, mais la réalité du Centre-du-Québec est plus particulière parce
que, si le gouvernement libéral, dans le
projet de loi n° 10, avait décidé de faire en sorte que le
Centre-du-Québec puisse avoir son propre CISSS, en ce moment la question
serait... oui, il y aurait une centralisation des laboratoires, mais les
échantillons n'auraient pas besoin de traverser le fleuve, comme c'est prévu
actuellement.
D'ailleurs,
le ministre de la Santé a déclaré aujourd'hui, questionné lors de son annonce
sur l'agrandissement de l'hôpital,
que la région Mauricie—Centre-du-Québec,
c'était qu'on ne pouvait pas revenir en arrière, c'était figé dans le
temps pour la santé. Le problème de ça, M. le Président, c'est que, comme le
ministre le sait, comme vous le savez, à l'époque
il y avait ce qu'on appelait des CSSS, des centres de santé et services
sociaux. C'étaient des gens des communautés, c'étaient des gens qui étaient des municipalités, du territoire qui se
réunissaient, qui prenaient des décisions, qui étaient beaucoup plus près des citoyens concernés par les
soins de santé. Je ne dis pas qu'à l'heure actuelle les gens qui sont dans
le conseil d'administration du CIUSSS
Mauricie—Centre-du-Québec
sont déconnectés, mais je dis qu'il y a quand même un éloignement géographique certain. Et il
faudrait voir la répartition et la proportion, la place que le Centre-du-Québec
occupe dans les décisions du CIUSSS Mauricie—Centre-du-Québec, force est de constater que c'est sûr que ça ne sera pas
100 %, comme c'était le cas à l'époque dans leur CSSS.
M.
le Président, vous constaterez que le ministre n'a pas dit un mot non plus sur
les coupures de 55 millions de dollars
en santé et services sociaux dans la dernière année pour la région de la
Mauricie—Centre-du-Québec.
Pourtant, chaque jour, les citoyennes
et les citoyens du Centre-du-Québec vivent les conséquences de cette austérité,
des coupures du gouvernement libéral.
D'ailleurs, le ministre, M. le Président, vous constaterez qu'il n'a pas dit un
mot sur la perte de sept postes
d'infirmières auxiliaires dans les trois ressources intermédiaires à
Victoriaville et à Plessisville. J'aurais pu faire une liste plus exhaustive, mais ce n'est qu'une illustration du
fait que, oui, il y a des conséquences à couper en santé et services
sociaux.
D'ailleurs,
M. le Président, vous constaterez aussi que le ministre n'a pas dit un mot sur
les 11 infirmières qui ont perdu leur poste dans les CHSLD dans la
région de la Mauricie—Centre-du-Québec
ni sur les neuf préposés aux bénéficiaires
dans les CHSLD. Ça aussi, ça a des conséquences. Lorsqu'on voit que les aînés,
nos aînés, sont obligés de manger des
patates en poudre en six minutes pour s'assurer que ça passe plus vite puis que
ça coûte moins cher à l'État, bien, quand
on coupe 11 infirmières, quand on coupe neuf préposés aux bénéficiaires
dans les CHSLD de la région, oui, ça a un impact sur la santé des gens,
sur les conditions de vie de nos aînés, qui méritent davantage de dignité dans
leurs soins.
Vous
constaterez aussi, M. le Président, que le ministre responsable du
Centre-du-Québec a oublié de mentionner que le gouvernement précédent du Parti libéral avait lui-même arrêté les
travaux de réfection de la centrale Gentilly-2 en laissant sous-entendre
que c'était uniquement une décision du gouvernement du Parti québécois.
Vous
constaterez, M. le Président, que le ministre actuel, qui connaît les enjeux de
l'agriculture, ayant été lui-même ministre
de l'Agriculture, a une fine connaissance de la réalité agricole,
effectivement, mais, malheureusement, je crois
que le ministre, connaissant lui-même l'agriculture et ayant été ministre de
l'Agriculture, pourrait se porter en défenseur des producteurs agricoles
du Centre-du-Québec et jaser fort avec son collègue ministre actuel de
l'Agriculture pour renverser cette réforme,
qui a des conséquences nuisibles pour l'agriculture et le développement
agricole de toutes les régions du
Québec, plus particulièrement les régions où la taxe foncière est plus élevée,
dont fait partie le Centre-du-Québec. Donc,
M. le Président, vous constaterez que le ministre n'a pas pris d'engagement ou
n'a pas mentionné son intention de convaincre son collègue de l'effet
néfaste de cette réforme.
On a eu
cependant, M. le Président, droit à des plaidoyers assez originaux de la part
de nos collègues les députés de
Mégantic et de Saint-Maurice. Dans certains cas, c'était assez spectaculaire
comme effet de toge. Mais, au-delà de ça, peu de résultats concrets, peu
de résultats concrets, M. le Président.
À un moment
donné, lorsqu'on est député à l'Assemblée nationale, oui, il faut défendre les
décisions de notre gouvernement, oui,
il faut répondre aux questions des députés de l'opposition, mais il faut
toujours se rappeler qu'on est là pour défendre nos citoyens de notre
circonscription, mais aussi les citoyens de l'ensemble du Québec. Et je crois qu'il y a des limites à ne pas dépasser dans la
façon de faire les choses. Le député de Mégantic, dans ce cas-ci, nous
dit : Ah! le député de
Saint-Jean aurait dû être présent lorsque le ministre de l'Agriculture a
présenté, là, son plan qui a davantage d'argent
pour le remboursement de la taxe foncière. Tout entendu ça, là. Le problème,
c'est que pas grand monde le croit, pas
grand monde croit le ministre de l'Agriculture lorsqu'il dit ça parce que, dans
les faits, c'est 83 % des agriculteurs qui vont payer plus de taxes foncières qu'ils paient actuellement. Donc, je
veux bien qu'il mette plus d'argent dans le pote, mais il rajoute aussi plus de
2 000 producteurs agricoles. Donc, à un moment donné, l'équation est
assez vite faite. Donc, je crois, M.
le Président, qu'on doit quand même se garder une petite gêne avant de défendre
à outrance une politique, une réforme qui ne tient pas la route.
• (12 heures) •
Le député de
Mégantic a aussi dit que, bon, la politique de souveraineté alimentaire avait
passé comme un coup de vent. Bon.
J'aimerais ça voir l'impact et les décisions du gouvernement... ou
l'appréciation du travail du ministre de l'Agriculture, même si, selon les informations que nous obtenons et les
rencontres que nous faisons avec les producteurs agricoles, il n'y a pas grand producteurs agricoles qui sont fiers,
individuellement ou collectivement, du travail du ministre actuel.
D'ailleurs, ils ont l'impression de ne plus avoir de ministre de l'Agriculture.
Je crois qu'il faut faire attention avant de
dénoncer une politique qui a été reconnue et félicitée par la plupart des
producteurs agricoles, sinon la majorité. D'ailleurs, le maire de Manseau, qui est un maire du Centre-du-Québec,
était présent cette semaine ici, à l'Assemblée nationale, pour dénoncer
la réforme du ministre actuel de l'Agriculture sur la question de la taxe
foncière.
Donc, M. le
Président, nous aurons constaté durant cette interpellation que le gouvernement
actuel a coupé dans le développement
économique régional, a coupé en santé, en éducation, dans l'agriculture, bien
entendu. Et, malheureusement, nous
n'avons pas été aptes d'entendre des réponses qui vont rassurer les gens du
Centre-du-Québec, et je trouve ça désolant et dommage, M. le Président.
Le
Président (M. Schneeberger) : Alors, merci, M. le député de
Saint-Jean. Et, en terminant, bien, je voudrais souligner l'apport de
tous les gens qui oeuvrent au niveau de l'économie, au niveau des services
publics au niveau du Centre-du-Québec, qui
oeuvrent à tous les jours très fortement. Et puis je pense que, sans souligner
cet apport-là et les remercier, nous
ne serions pas ici comme députés souvent où est-ce qu'on la chance d'aller
participer à la découpe du ruban. Alors, merci à vous.
Alors, compte tenu de l'heure, je lève la séance
et, la commission ayant accompli son mandat, j'ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 2)