(Dix heures une minute)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder à
l'interpellation du député de Gaspé à la ministre responsable des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Allègement réglementaire
et du Développement économique régional sur le sujet suivant : Le
manque de vision du gouvernement en matière de développement des régions.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Carrière (Chapleau) est remplacé par M. Drolet
(Jean-Lesage); M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M. Busque (Beauce-Sud);
M. Gaudreault (Jonquière) est remplacé par M. LeBel
(Rimouski); et M. Ouellet (René-Lévesque) est remplacé par M. Roy
(Bonaventure).
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup. Je comprends qu'il y a une
entente à l'effet que le deuxième groupe d'opposition interviendra lors
de la troisième et de la sixième série d'interventions.
Nous allons débuter l'interpellation par des déclarations
d'ouverture. M. le député de Gaspé, vous avez la parole pour 10 minutes.
Exposé
du sujet
M. Gaétan
Lelièvre
M. Lelièvre : Bonjour, M. le
Président. Merci. Bonjour, Mme la vice-première ministre, M. le député de
l'opposition, de la deuxième opposition et députés ministériels, du parti
ministériel.
Ce matin,
c'est une interpellation qui, pour moi, est très importante. On va parler de
développement des régions. L'objectif, bien sûr, c'est de voir comment
on peut mieux outiller nos régions à, je dirais, prendre en main leur
développement. Donc, beaucoup de décisions ont été prises dans les dernières
années, qui, à mon avis, affectent la capacité
des régions à prendre en main leur développement. On sait que le gouvernement a
un rôle majeur à jouer au niveau de l'accompagnement des communautés
dans leur développement local, régional, dans l'occupation du territoire.
Pour être efficaces, les intervenants du milieu,
que ce soient les intervenants municipaux, que ce soient les intervenants du domaine social, communautaire,
domaine économique, ces gens-là ont besoin d'un coffre à outils, hein, qu'on se plaît à dire dans notre jargon de
développement régional. Ça nous prend un coffre à outils pour mieux
intervenir. Donc, le coffre à outils est composé
d'un ensemble d'éléments. Il y a généralement, bon, le dynamisme, hein, du
milieu, les compétences des acteurs sur le
terrain. Il y a aussi les outils que les paliers de gouvernement dits
supérieurs offrent, mettent à leur
disposition pour mieux les accompagner dans leur processus de développement.
Donc, des programmes gouvernementaux, des enveloppes financières, des
budgets aussi qui permettent de moduler les interventions gouvernementales dans
les régions. Pourquoi moduler? Bien, pour permettre aux municipalités, aux
intervenants socioéconomiques de réellement
pouvoir avoir accès aux enveloppes nationales tout en ayant la possibilité, de
temps à autre, au besoin, d'avoir des budgets qui nous permettent de
moduler les interventions ou les interventions financières du gouvernement pour respecter, par exemple, la
capacité financière des milieux ou encore pour tenir compte de
particularités dues à l'éloignement, dues à
la diminution de la population, l'exode des jeunes, le vieillissement de la
population. Tous des facteurs qui, souvent, touchent les régions plus...
on va dire en régions rurales, en régions dites éloignées ou encore des régions
ressources.
Dans les dernières années, notamment les deux
dernières années, il y a eu une décision qui a été prise par le gouvernement
actuel, qui a été très, très lourde de conséquences, hein? On parle du projet
de loi n° 28, qui a diminué de beaucoup
les enveloppes budgétaires qui étaient allouées à l'occupation du territoire.
On est passés d'une enveloppe de
180 millions de dollars à, on va dire, 115 millions, on va faire des
chiffres ronds pour les fins de l'exemple. Donc, c'est quand même une
diminution majeure de l'enveloppe pour l'occupation du territoire.
Je regardais dans le budget hier,
malheureusement, pas de présence, pas de trace d'une mise à niveau, d'une
augmentation ou d'une majoration de cette enveloppe de l'occupation du
territoire, ce qui fait qu'on demeure, en 2017‑2018...
en 2016‑2017, je m'excuse, dans le budget actuel, avec la même enveloppe
budgétaire que, pratiquement, l'an passé.
Par contre, on constate que, pour ce qui est des
régions, la Capitale-Nationale et la région métropolitaine notamment, au niveau de la région métropolitaine,
on constate qu'il y a une enveloppe de 122 855 000 $ strictement
pour la promotion puis le développement de la région métropolitaine. Et, quand
on va du côté de la Capitale-Nationale, on trouve
une enveloppe également supplémentaire... spécifique, c'est-à-dire, plutôt
spécifique pour l'occupation du territoire puis une enveloppe qui gravite autour de, je vous dirais, une
quarantaine de millions. Donc, deux enveloppes existantes déjà, en hausse, on parle
de 5 % et 10 % d'augmentation pour la région métropolitaine et la
Capitale-Nationale puis on parle d'une diminution de 1 million pour
l'occupation du territoire en région.
Écoutez, si
on fait un petit récapitulatif rapide, on parle donc, pour l'occupation du territoire,
pour l'ensemble des municipalités du Québec, on parle d'une enveloppe
qui frise autour de 115 millions. Et, si on prend juste l'enveloppe pour accompagner la métropole et la
Capitale-Nationale, on parle de 175 millions. Donc, deux municipalités,
deux villes de grande taille, notre capitale, notre métropole, qui ont
des besoins énormes, ça, on en convient, on n'est pas ici pour discuter de ça ce matin. Moi, je veux une
métropole qui est forte, qui rayonne dans le monde, puis ça va desservir les
régions mieux, j'en suis certain. Puis je
veux également une Capitale-Nationale qui va faire son travail de capitale, une
capitale à l'égard de laquelle les régions
sont fières. Donc, il y a des besoins inévitables dans ces deux grandes cités
là, mais je ne peux pas faire autrement que remettre sur la table ce
matin le fait qu'on parle de 175 millions pour deux villes majeures, j'en
conviens, mais d'à peine 116, 115 millions pour la balance des
municipalités du Québec. Puis on sait qu'on a 1 100 municipalités au
Québec.
Donc, c'est
un exemple frappant, je dirais, d'outil majeur qui a été retiré du coffre, là,
des intervenants des régions parce
qu'on avait 180 millions jusqu'à deux ans passés pour accompagner les
municipalités dans leur développement en région, les municipalités dévitalisées, notamment, qui ont des besoins
énormes. Et cette diminution-là, c'est sûr que, moi, ce que j'entends sur le terrain, c'est énorme. Puis,
bien que la décision a été prise il y a un an, c'est cette année qu'on
sent les conséquences parce qu'il y avait des budgets résiduels que les régions
ont réussi à mettre de l'avant au fil de l'année dernière. Mais, cette année, là, les coffres sont vides. C'est vraiment
dur dans les régions. Un paquet d'organismes qui soutenaient le développement
régional, que ce soit au niveau des jeunes, au niveau des aînés, au niveau du
transport collectif, au niveau du tourisme,
au niveau communautaire, ces organismes-là bénéficiaient de l'enveloppe de
180 millions, mais là, avec une
diminution de 60 millions, de tout près de 40 %, c'est clair que les
effets se font sentir dans l'ensemble des régions du Québec. C'est le
son de cloche que je sens sur le terrain et qui est réel.
Donc,
j'aimerais savoir ce matin... la ministre responsable du Développement
économique régional, j'aimerais savoir
quel rôle elle peut jouer dans le processus actuel, qui est un processus, je
dirais, d'abandon, hein, de délaissement des régions dites non
métropolitaines et non urbaines, si on veut, hein? À l'exception de Québec et
Montréal, on voit un immense besoin non
comblé, et les acteurs sur le terrain le disent, le constatent, et on perd de
plus en plus d'intervenants qui s'impliquent
dans le développement de leur communauté. Pourquoi? Bien, parce qu'il n'y a
plus de budgets, il n'y a plus de moyens. Donc, la conséquence, c'est
que les élus municipaux se retrouvent souvent isolés, seuls avec la lourde responsabilité de l'occupation du territoire. Puis
on sait que l'occupation du territoire, c'est une question extrêmement complexe. On parle de transport, on parle de
développement industriel, on parle de transformation et d'exploitation
de ressources naturelles, on parle de
services de proximité. Ça va au-delà des services conventionnels d'une
municipalité.
Donc,
beaucoup de responsabilités sur les épaules des élus municipaux, qui sont des
bons généralistes, qui sont des gens
pleins de bonne volonté, mais ils avaient besoin et ils ont toujours besoin,
ces gens-là, des acteurs de la société civile, qui, malheureusement, tombent mois après mois. On a de moins en moins
d'intervenants sur le territoire. Moi, je le vis dans mon comté, dans ma région. Des leaders dans le milieu, qui ont
toujours été présents depuis des années, bien, ils n'ont plus de siège
pour siéger au niveau régional, ils n'ont plus de tribune pour s'exprimer. On a
concentré le pouvoir du développement ou la
responsabilité du développement beaucoup au niveau du palier municipal, mais
malheureusement le palier municipal était
habitué à travailler en réseau, avec des acteurs dans le milieu, et ces
acteurs-là ne sont plus en place. Puis
c'est sans parler du 60 millions de budget qui a été... du
40 millions de budget qui a été... non, je m'excuse,
60 millions, qui est à peu près 40 % du budget qui a été coupé.
Donc, compte
tenu qu'il n'y a plus de ministère des Régions, je regardais, bon, dans
l'organisation gouvernementale, qui,
au gouvernement, peut avoir cette responsabilité-là, intersectorielle. On a des
ministres sectoriels, des ministres dans le transport, dans l'éducation, dans la santé. C'est parfait, mais
l'occupation du territoire, c'est une responsabilité qui est intersectorielle. C'est là qu'on voyait la
différence entre, je dirais, l'ancien gouvernement, hein, le gouvernement du
Parti québécois, puis le gouvernement
actuel, où on avait une vision qui était axée sur les régions, sur l'occupation
du territoire. Puis il y avait, par exemple, un ministère délégué aux
Régions qui, lui, avait cette responsabilité-là de voir à ce que l'ensemble de
l'appareil gouvernemental, l'ensemble des ministères, conformément à la loi
n° 34, interviennent de façon à faciliter cette occupation du territoire.
Donc, ce
matin, une des préoccupations que j'ai, c'est de voir comment on peut
travailler le plus près possible avec la
ministre responsable du Développement économique régional pour jouer ce
rôle-là, qui est extrêmement important, c'est-à-dire combler, hein, le
manque à gagner important au niveau de l'ancien ministère des Régions puis
aussi au niveau de la diminution massive des enveloppes dédiées à l'occupation
du territoire et au développement local et régional, c'est-à-dire comment on peut aller chercher, dans le coffre à outils de
la ministre, des éléments pour mieux accompagner nos régions dans leur
lourde responsabilité qui est l'occupation du territoire. Merci, M. le
Président.
• (10 h 10) •
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Gaspé. Mme la
ministre, pour votre déclaration d'ouverture, vous avez également
10 minutes.
Réponse
de la ministre
Mme Lise
Thériault
Mme Thériault : Oui.
Merci, M. le Président. Vous allez me permettre de saluer, évidemment, les
collègues qui m'accompagnent ce matin du côté ministériel, avec le député de
Beauce-Sud, qui est à ma gauche, ainsi que le député de
Jean-Lesage, qui est également mon adjoint parlementaire. Évidemment, je salue
le député de Gaspé, je salue le député de
Rimouski, celui de Bonaventure, on voit que la Gaspésie est bien représentée de
l'autre côté, et également le député de Nicolet-Yamaska pour la deuxième
opposition... excusez, Nicolet-Bécancour, M. le Président.
Comme vous le savez, la croissance économique de
toutes les régions du Québec est une priorité pour notre gouvernement, M. le
Président, indépendamment de ce qu'en dit le député de Gaspé. Notre
gouvernement a fait le choix de revoir ses
façons de faire en matière de soutien aux régions en proposant une nouvelle
gouvernance qui donne une plus grande
latitude aux municipalités régionales de comté. Ce sont donc les élus locaux
qui sont les mieux placés pour orienter l'organisation du développement
économique régional. Nous avons donc maintenu et transféré, sans aucune réduction de fonds locaux... sans aucune
réduction, pardon, les fonds locaux d'investissement aux MRC, permettant
ainsi d'offrir un soutien financier aux entreprises de leurs territoires.
Vous en
conviendrez avec moi, M. le Président, nos entreprises et nos PME sont les
moteurs de notre économie. Cela dit,
nos efforts pour stimuler les investissements dans nos régions et pour assurer
notre prospérité portent déjà des fruits.
Depuis avril 2014, ce sont plus de 5 milliards de dollars qui ont été
investis par nos entreprises dans l'économie de nos régions. À ce titre, de nombreux projets porteurs de retombées
économiques importantes ont été réalisés partout au Québec. Je pense notamment au projet de
1,1 milliard de dollars de Ciment McInnis en Gaspésie, annoncé en
juin 2014, qui va permettre la création
de 200 emplois directs, M. le Président. Je pense aussi au projet
d'investissement de 190 millions à l'entreprise Kruger de
Trois-Rivières, annoncé en septembre dernier, qui a permis la consolidation de
620 emplois au Québec, dont 270 à Trois-Rivières, votre région, M. le
Président. Encore plus récemment, en février dernier, notre gouvernement a également confirmé un projet
d'investissement de 312 millions à l'usine Bridgestone de Joliette, qui
permet de consolider 1 300 emplois
dans la région de Lanaudière d'ici 2040, région dont je suis la ministre
responsable, M. le Président. Et il est évident que, grâce à de
tels projets promoteurs, la table est mise pour que le Québec se distingue
parmi les sociétés les plus dynamiques et les plus innovantes.
D'ailleurs,
l'innovation et l'avancement des connaissances font partie des priorités du
gouvernement. En effet, nous avons regroupé sous un même ministère nos
atouts en matière de recherche, d'innovation et de développement économique au plus grand bénéfice de nos régions.
Comme vous le savez, M. le Président, l'innovation permet notamment à des entreprises d'accroître leur productivité en
plus d'être plus compétitives sur les marchés internationaux. Pour
faciliter l'accès de nos entreprises au
système de recherche et d'innovation québécois, nous avons donc contribué à la
mise en place du réseau QuébécInnove. Grâce à ce réseau regroupant plus
d'une centaine de membres, les organisations et les entreprises disposent d'un
outil efficace, une véritable porte d'entrée vers des acteurs impliqués dans la
recherche et l'innovation tels que les
regroupements sectoriels de recherche industrielle, les centres de recherche et
de développement, les centres de recherche universitaires et les centres
collégiaux de transfert en technologie, qu'on appelle les CCTT.
J'ouvre ici
une parenthèse pour vous rappeler que le Québec compte 49 centres répartis
dans toutes nos régions et qui sont
devenus, au fil des ans, de véritables leviers pour la création de partenariats
avec le milieu industriel des régions. Ces
centres offrent un service de proximité qui favorise le développement
économique régional, M. le Président. Grâce à eux, ce sont quelque
2 500 PME qui sont accompagnées annuellement dans leurs démarches
d'innovation. Je profite donc de l'occasion pour saluer l'apport
considérable à la croissance de nos entreprises et de nos régions dans ces
centres.
Par ailleurs, M. le Président, notre gouvernement
appuie également la concrétisation de projets novateurs et la diversification économique régionale par la
mise en place de nombreux fonds d'aide. Je pense notamment
au Fonds de la diversification économique
du Centre-du-Québec et de la Mauricie doté d'une enveloppe
de 200 millions de
dollars. Depuis avril 2014, donc depuis que nous sommes au pouvoir,
117 projets ont été annoncés dans le cadre du fonds, totalisant une aide gouvernementale
de 24,5 millions de dollars. Ces projets représentent des investissements
de plus de 120 millions de dollars
ainsi que la création et le maintien de près de 2 200 emplois
uniquement dans les régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie.
Je pense aussi au Fonds de diversification économique
de la MRC des Sources, doté d'une enveloppe de 50 millions. Toujours
depuis avril 2014, les projets annoncés dans le cadre de ce fonds totalisent
une aide de plus de 3,7 millions. Résultat : des investissements de plus de 8 millions de dollars ainsi que la création et la sauvegarde de
plus de 180 emplois dans la MRC des
Sources. Par ailleurs, je vous rappelle, M. le Président, que nous
soutenons activement la relance économique de Lac-Mégantic avec un fonds
d'aide à l'économie de 10 millions de dollars. Ce fonds, jusqu'à maintenant,
a permis de concrétiser une dizaine de projets représentant des investissements
de près de 10 millions de dollars dans la région.
Enfin, je tiens à souligner la mise en place du
Fonds d'aide aux initiatives régionales pour la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, ce qu'on appelle le FAIR, qui est doté d'une enveloppe
de 30 millions de dollars. Ce fonds a contribué, depuis avril 2014, à la réalisation de près de
135 projets générant des investissements de 37 millions de dollars en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Comme
vous pouvez le constater, M. le
Président, nous disposons de
leviers économiques majeurs pour assurer la vitalité de nos régions, et
j'invite nos entrepreneurs à en profiter pleinement.
À ces outils financiers s'ajoutent évidemment
d'autres initiatives de notre gouvernement qui contribuent à dynamiser l'économie régionale. Parmi celles-ci, M. le Président, soulignons l'appui des créneaux d'excellence dans la démarche ACCORD, qui, depuis 2006, a permis la
réalisation de plus de 1 300 projets représentant des investissements
de plus de 282 millions. La démarche
ACCORD, c'est 6 000 entreprises qui contribuent à la reconnaissance
de nos régions en tant que siège de compétences industrielles
spécifiques.
De plus, notre gouvernement soutien de nombreux
organismes contribuant à l'essor et à la croissance d'une culture
entrepreneuriale dans toutes les régions. Parmi ces organismes, M. le Président,
notons le réseau Femmessor, le Centre de transfert d'entreprises du Québec, le
Réseau québécois du crédit communautaire et le Réseau M de la Fondation de
l'entrepreneurship.
De plus,
la semaine dernière, ma collègue, la ministre
de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, a annoncé la reconduction,
pour une période de cinq ans, de l'Entente de partenariat pour le développement des coopératives, M.
le Président. Cette entente a été évaluée à 20 millions de dollars et elle
permettra de soutenir le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité dans la mise en oeuvre du Plan
stratégique des réseaux coopératifs et mutualistes du Québec dans une
perspective de 2020. Ce plan vise le développement de 12 filières
économiques porteuses pour la formule coopérative ainsi que la création de 20 000 emplois
coopératifs d'ici 2020.
Parmi
celles-ci, M. le Président, je mentionne simplement qu'il y a une filière pour
les activités forestières, filière pour les activités agroalimentaires,
la filière pour les services aux entreprises et la filière sur le tourisme et
le loisir qui, comme on le sait, sont des créneaux porteurs de développement
économique, particulièrement pour nos régions, M. le Président.
Par ailleurs, je tiens aussi à vous rappeler la
tenue du sommet économique du Saguenay—Lac-Saint-Jean, en juin dernier à Alma, en présence du premier ministre, sous la
responsabilité du député de Dubuc, son adjoint parlementaire. Et cet exercice de concertation, qui a couvert un
vaste éventail de secteurs économiques, a permis aux intervenants locaux
de travailler en collaboration afin
d'établir un constat commun sur les défis de développement et de
diversification de l'économie de leurs territoires.
Ce genre d'intervention stratégique vise à
assurer la prospérité de la région pour les 10 prochaines années qui ont été ainsi définies. Donc, l'exercice du sommet
économique se poursuit, M. le Président, et le milieu régional est très mobilisé dans la démarche, notamment par la mise en
place de 11 groupes de travail. Voilà qui est majeur pour le
développement économique de nos régions, M. le Président.
Comme vous pouvez le constater, nous avons
véritablement un plan pour accroître l'économie régionale, et d'ailleurs aucun autre gouvernement n'a agi autant
pour allier développement régional et développement économique, et cela passe notamment par la mise en place de
stratégies gouvernementales et de grands projets économiques
rassembleurs pour le Québec.
Ainsi, au
cours de la dernière année, nous avons lancé le Plan Nord à l'horizon 2035 et
le plan d'action 2015‑2020 qui s'y rattache, la Stratégie québécoise de
développement de l'aluminium, la Stratégie maritime du Québec, le plan d'action
en électrification des transports, le Plan d'action gouvernemental en économie
sociale ainsi que la Stratégie d'accélération
des projets d'entreprises performantes PerforME. La réalité, M. le Président,
c'est que de tels plans d'action et stratégies contribuent à mettre en
valeur et à renforcer nos atouts, notre expertise et nos talents pour faire
croître davantage notre économie, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Et évidemment,
M. le Président, on peut parler de structures. Moi, je pense que chacune des
régions a ses spécificités, chacune
des régions a ses besoins. On peut penser qu'on ne s'occupe pas des régions,
mais c'est faux. Ce n'est pas parce
que je suis une députée de Montréal que je ne connais pas les régions, M. le
Président, bien au contraire. J'aurai l'occasion de vous le prouver un
peu plus tard. Chacune des régions a un ministre qui lui est dédié et qui
s'occupe du développement économique
régional. Et plusieurs ministres du gouvernement sont à caractère économique.
Lorsqu'on parle du développement du tourisme, lorsqu'on parle de
l'agroalimentaire, de l'agriculture, c'est du développement économique pour nos
régions.
Et, M. le
Président, je terminerai en disant tout simplement que jamais un gouvernement
n'aura été aussi à l'écoute des
régions. Et le budget déposé hier par mon collègue le ministre des Finances le
prouve, et j'en suis très fière, M. le Président.
• (10 h 20) •
Le
Président (M. Auger) : Merci, Mme la ministre. Nous allons
débuter la période d'échange. M. le député de Gaspé, vous avez un
maximum de cinq minutes.
Argumentation
M. Lelièvre : Merci, M. le
Président. J'aimerais, maintenant que l'introduction a été faite en première
partie, tomber dans le concret un peu plus. J'aimerais faire un parallèle entre
le fonctionnement du ministère des Régions, le fonctionnement du MAMOT ou MAMROT, à l'époque où il y avait aussi un
volet dédié à l'occupation du territoire, et ce que le gouvernement
actuel offre aux régions comme organisations ministérielles.
Vous savez,
j'ai eu le plaisir puis le privilège d'occuper la fonction de ministre délégué
aux Régions, et il y avait vraiment
un coffre à outils très intéressant qui me permettait d'intervenir sur le
terrain, dans les communautés, de façon modulée. Je suis content de l'entendre, la ministre mentionnait que
chaque région a ses particularités, a ses besoins, et on doit tenter d'y répondre. Mais, vous savez, si on
parle de particularités dans les besoins, on doit parler de
particularités dans les moyens d'intervention aussi. Ce que je déplore, c'est
que la diminution de 180 millions à 115 millions du budget dédié à l'occupation du territoire fait en sorte
que, souvent, malheureusement, on ne retrouve plus les leviers
financiers, les programmes modulés en fonction des particularités
territoriales.
Donc,
j'aimerais savoir... La ministre du Développement économique régional, via son
organisation... Concrètement, des
questions très précises. J'ai fouillé pour trouver, dans le budget hier, le
budget ou l'organisation, l'organigramme de son ministère, les budgets spécifiques dédiés à son ministère. C'est
difficile de retracer l'action du ministère du Développement économique
régional au sein du budget qui nous a été déposé hier.
Donc,
j'aimerais savoir quel est l'organigramme du ministère. Combien y a-t-il
de sous-ministres, de directeurs, de directrices, de fonctionnaires
attitrés spécifiquement, je dis bien spécifiquement, au ministère du
Développement économique régional? Quel est
le budget du ministère du Développement économique régional? Et un peu, je
dirais : Est-ce qu'il y a des
programmes? Connaître les programmes spécifiques qui relèvent vraiment du
ministère du Développement économique régional parce que, moi, ce que je veux savoir, c'est :
Est-ce que je peux compter, dans le futur puis à partir d'aujourd'hui, sur... La volonté, je n'en doute
pas, de la ministre. Sa volonté, je n'ai aucun doute là-dessus. C'est sur
ses moyens à sa disposition réellement pour venir compléter l'action
gouvernementale de chacun des ministères au sein de l'ensemble des régions.
Donc, ce que j'ai
vraiment besoin de savoir, c'est... Je répète les questions. L'organigramme,
est-ce qu'il y a un ou des sous-ministres
rattachés au ministère du Développement économique régional? Est-ce qu'il y a
une direction? Est-ce qu'ils ont un
budget spécifique? Si oui, lequel? Puis est-ce qu'il y a des programmes
gouvernementaux spécifiques, encore là, au ministère du Développement
économique régional?
Puis
l'objectif, c'est bien de cibler comment, moi, comme critique aux régions de
l'opposition officielle, je peux mieux
guider les régions, mes collègues, les intervenants du milieu vers, on espère,
un outil de plus au sein de l'appareil gouvernemental, qui serait le
ministère du Développement économique régional.
Donc, avec
l'abolition des régions, hein, au niveau du MAMROT, c'est clair que ça laisse
un grand vide, et c'est important
d'identifier quelles sont vraiment ces pistes de solution qu'on a à notre
disposition. Puis, dans la présentation gouvernementale souvent, dans les orientations gouvernementales, on nous
parle de l'occupation du territoire, qui est dédiée toujours au ministère, au MAMOT, au ministre des
Affaires municipales, avec un budget puis des moyens beaucoup plus réduits que dans le passé, mais on fait également
allusion souvent au rôle du ministère du Développement économique régional. Donc, c'est important de, je vous
dirais, démystifier, ce matin, là, qu'est-ce qu'il y a vraiment dans ce
ministère-là qui réellement puis
concrètement peut soutenir nos régions, mieux accompagner nos leaders
régionaux, nos intervenants municipaux dans leur rôle, qui n'est pas
toujours facile, de développer puis d'occuper leur territoire.
Puis
je reviens à la question de la modulation des programmes. C'est important, je
vais le redire plusieurs fois durant
ma présentation. Pendant les deux dernières années, la diminution de
180 millions à 115 millions de l'enveloppe d'occupation du territoire a fait tomber les CRE,
tomber les CLD, les organismes jeunesse, puis si vous saviez le paquet d'ententes spécifiques. Ce qu'on ne parle pas
souvent mais qui est extrêmement important, ce sont les ententes
spécifiques. Puis c'est quoi, une entente
spécifique? Bien, c'est une entente entre un ou des ministères avec une région
pour définir une intervention modulée sur mesure pour permettre de
répondre à un besoin précis dans une région. Et ces ententes spécifiques là, souvent, voyaient le jour avec une
mise de fonds du milieu. Et cette mise de fonds là, bien, elle était
souvent versée grâce à des contributions des
CRE et des CLD, qui ont disparu avec l'abolition des budgets dédiés à ces
entités-là. Merci.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le député de Gaspé. Mme la ministre, vous
avez cinq minutes à votre disposition.
Mme Thériault :
Merci, M. le Président. M. le Président, je pense que c'est important de
répondre à une des nombreuses questions de mon collègue, de préciser qu'il y a
des ententes spécifiques, oui, qui ont été conclues avec différents ministères.
C'est vrai en Immigration, c'est vrai en Culture, c'est vrai dans différents
ministères. Et ça, ces ententes spécifiques
là, c'est la ministre responsable évidemment de l'immigration, lorsqu'elle a,
exemple... pour avoir été ministre de
l'Immigration, je vais vous parler de celle-là, M. le Président, parce que
j'imagine que c'est encore la même chose.
La ministre a la possibilité de signer des ententes avec des MRC. Elle en
signait fort probablement avant avec les anciens CLD, et il y avait des sommes qui étaient dédiées à
l'intégration des immigrants. La ministre a encore ces sommes d'argent là, il y aura des ententes qui seront
resignées fort probablement avec les municipalités ou avec les acteurs
locaux.
Ce
que j'ai pris la peine d'indiquer à mon collègue, c'est que, nous, depuis que
le ministre des Affaires municipales a conclu le nouveau pacte fiscal
avec les élus municipaux, nous leur avons donné... reconnu, pas donné, reconnu,
pardon, M. le Président, des responsabilités
supplémentaires, et les sommes d'argent demeurent. C'est ce qu'on a dit,
là. Lorsqu'on regarde dans les différentes
régions, j'ai pris la peine de mentionner qu'il y a des régions qui ont des
fonds, il y a des fonds qui sont propres aux régions. Outre que ça, il y a
évidemment tous les fonds qui sont sous Investissement Québec. Vous comprendrez, M. le Président, que je ne peux pas commencer
ici à dire : Est-ce qu'il y a tant de millions réservés pour la région de Montréal, tant de
millions réservés pour Québec, tant de millions pour ci, tant de millions
pour ça? Investissement Québec se gouverne, et il y a des bureaux
d'Investissement Québec dans chacune des régions. Et, au fur et à mesure qu'il y a des entrepreneurs qui
ont des projets, qui ont besoin d'accompagnement, qui pourraient avoir besoin d'avoir du financement, bien, l'engagement
de mon ministère, c'est de faire en sorte qu'Investissement Québec
puisse être là et qu'Investissement Québec puisse accompagner les entrepreneurs
dans leur projet soit de modernisation, soit de faire des changements à
l'intérieur de leur usine, soit d'agrandissement.
Je vais vous donner
un exemple probant, M. le Président. Vendredi passé, j'étais aux Serres Lefort
à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay. Le gouvernement du Québec, par le biais
d'Investissement Québec, avons annoncé des garanties
de prêts. Les serres Lefort vont agrandir huit hectares de serres pour produire
des concombres et des poivrons biologiques,
M. le Président. Huit hectares. Ils vont pouvoir, dans leur production,
augmenter d'une manière faramineuse. On
double presque l'espace de production. Vous savez que, maintenant, les
concombres, on les produit à l'année longue. Et 100 % de la
production va passer bio. On parle ici du marché américain, du marché ontarien
et de la place dans nos tablettes à nous, dans nos propres épiceries, M. le
Président, où il y a une très grande demande pour le bio. Il y a eu cette entreprise-là qui a eu besoin de l'aide du
gouvernement du Québec. Investissement Québec a participé par rapport à des garanties de prêt, M. le Président. Il y a le
Fonds de la solidarité, aussi, FTQ qui a participé. L'entreprise met de
l'argent, mais c'est un projet concret qui,
en fait, va créer 20 emplois à temps plein dans la région plus
40 emplois supplémentaires en acériculture.
• (10 h 30) •
Tout le monde sait
que les agriculteurs, particulièrement, c'est un secteur qui est vraiment très
porteur pour pouvoir développer. Dans toutes les régions du Québec, on a des
agriculteurs, M. le Président. Et ça, c'est un projet qui
dit vraiment de quelle manière Investissement Québec peut travailler avec une
entreprise dans un domaine bien précis pour faire en sorte qu'on peut aller chercher les projets d'agrandissement, aider les
entrepreneurs à réaliser leurs rêves, créer de l'emploi puis en même
temps aller chercher des nouveaux marchés. C'est un exemple.
Quant à la question
de l'organigramme du ministère, M. le Président, je pense qu'il est important
de préciser ici qu'il y a la ministre qui
est responsable de l'exportation, sciences, technologies et que moi, je
suis responsable PME, donc tout ce
qui s'appelle le développement entrepreneurial, Femmessor, toute l'aide aux petites, moyennes entreprises, donc, notamment par Investissement
Québec, nos bureaux de développement économique régionaux aussi. Nous avons les fonds essor, comme on a dit. Tout ce qui s'appelle
le développement économique régional, je comprends qu'on peut le multiplier dans bien des endroits. Et on n'a pas
coupé au couteau droit parce qu'Investissement
Québec, à l'international, travaille avec ma collègue, et Investissement Québec, dans le régional, travaille avec ma portion de ministère
pour être en sorte de s'adapter au fur et à mesure, selon les projets
qu'on a.
Donc,
oui, on a des responsabilités qui sont bien définies. On partage les mêmes
sous-ministres. Puis, jusqu'à un certain point, M. le Président, je
pense que, de partager les mêmes sous-ministres, ça permet d'avoir de la
cohérence puis de savoir que ce qu'un signe, bien, c'est bon pour l'autre
ministre, évidemment.
Le Président
(M. Auger) : Merci beaucoup. Nous allons poursuivre avec un
député ministériel. M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet : Merci
beaucoup, M. le Président. Bon matin, chers collègues. En ce beau vendredi matin, on
serait quand même bien dans notre bureau de comté, mais on a été interpellés ce
matin par notre collègue de Gaspé.
Écoutez,
ce matin, je suis heureux d'intervenir concernant le développement économique de nos régions mais particulièrement pour l'ensemble
de l'entrepreneuriat, aussi pour des petites, moyennes, grandes entreprises.
Vous savez, M. le Président, au Parti
libéral, l'entrepreneuriat et la valeur économique de nos régions et de toutes
les régions du Québec, c'est une
priorité, ça l'a déjà été, et de beaucoup depuis que je suis là. Je vais
revenir à ça. Et notre ensemble de notre
caucus, quand on parle particulièrement des régions, je tiendrais à dire aussi
qu'on a beaucoup de collègues aussi qui sont comme les collègues du côté de l'opposition, qui sont des régions,
et que j'entends parler régulièrement. Étant, moi, de la Capitale-Nationale, vous comprendrez bien que,
des fois, ils me disent : Ah! tu ne comprends pas ce que c'est.
Puis on s'entend bien qu'ils ont tous des différences importantes avec nous.
Alors, ça, j'en suis bien conscient, du rôle que les régions ont pour
l'économie du Québec.
J'aimerais
ça revenir en arrière un petit peu, M. le Président, parce que, souvent, le
passé est garant de l'avenir, et j'aimerais bien revenir en arrière pour
parler un peu de mon arrivée, en 2008, avec le Parti libéral. J'avais été
invité finalement, en 2009, de me joindre à
M. Raymond Bachand comme adjoint parlementaire au développement
économique. Et j'ai eu le plaisir d'avoir la
coprésidence d'une tournée de toutes les régions du Québec pour valoriser, pour
stimuler puis pour aller écouter les régions du Québec, l'ensemble des régions,
pour se donner une tête, pour faire en sorte qu'on puisse en arriver à quelque
chose de concret.
Le
but de cette stratégie était quand même, M. le Président, bien important dans
cette tournée-là, de valoriser une reconnaissance
collective des entrepreneurs, développer un système d'éducation promoteur des
qualités entrepreneuriales, soutenir un appui à la création, à la
croissance et au transfert d'entreprises, qui est une priorité avec ce qui s'en
vient d'ici les prochaines années. C'est un élément très important. Ça avait
été établi dans cette stratégie-là. Optimiser une simplification et une
réduction des démarches administratives, j'y reviendrai plus tard parce que ça
aussi, c'est une démarche qui a été demandée, et de beaucoup. Et dynamiser une
action renforcée et concertée sur le terrain.
Alors,
M. le Président, vous comprendrez bien que cette stratégie-là avait été
travaillée, ça a pris un an et quelques, les 18 régions du Québec, en tant que député, que j'ai eu le plaisir
d'aller faire, accompagné des députés concernant les régions comme telles. Et voilà qu'est-ce qui en
est ressorti : une stratégie qui a été déposée en novembre 2011,
Foncez! Tout le Québec vous admire. C'est
quand même important, là, «tout le Québec vous admire». Ça, c'est
malheureusement des choses qui sont faites très souvent et puis qui,
malheureusement, ne sont malheureusement pas tout à fait expliquées.
Cette
stratégie-là, M. le Président, j'ai eu le plaisir d'aller à Montréal et d'aller
à cette rencontre-là de l'ensemble de tous les intervenants économiques
du Québec, et qui ont apprécié et qui ont compris l'importance de ce que cette
stratégie-là avait établi comme rôle en fonction de tout ce qu'on avait
entendu.
J'aimerais,
M. le Président, vous en parler parce que vous allez comprendre que, pour
conserver la qualité de vie de ses citoyens, pour continuer de créer et
de maintenir des emplois et pour favoriser le développement de toutes ses
régions, le Québec doit se donner de nouvelles entreprises compétitives,
novatrices et durables et soutenir celles qui existent
déjà. J'insiste, hein, c'est bien important parce que c'est une tournée des
régions. On parle des régions ici ce matin.
Alors, la conclusion
finale : d'ici 10 ans, grâce à la participation de tous les Québécois et
Québécoises, cette stratégie contribuera à faire du Québec une société entrepreneuriale,
une société où plus d'entrepreneurs créeront des entreprises pérennes et
prospères.
Vous
comprendrez, M. le Président, que le passé est garant de l'avenir. Ça a été
fait, et puis malheureusement cette stratégie-là — vous
savez qu'il y a eu des élections en 2012 — a
été mise de côté, sur la tablette, parce que vous vous souvenez que l'arrivée du Parti québécois, en septembre 2012, a fait en sorte que le ministère
du Développement économique a
changé de facette un peu et changé de modus operandi. Alors, Mme Zakaïb, qui est arrivée avec, naturellement, sa banque économique et
aussi avec tout le changement, les finances se sont... là-dedans.
Moi, je sais très bien, pour être en affaires, tu ne mêles
pas ton comptable avec ta vision d'affaires nécessairement comme telle parce que, souvent, il va te
dire : Aïe! Va pas trop vite, là.
Alors,
c'est un petit peu ça qui est arrivé du côté volet économique, la présence du Parti québécois de 2012 à
2014. Cette stratégie-là a été carrément mise de côté. Et malheureusement vous
comprendrez que ça a été, pour nous autres, naturellement, une gifle parce que je
croyais que, justement, cette belle pratique là, tout ce qui avait été mis
de l'avant, qui aurait pu servir à tout
l'ensemble des collègues de tous les partis politiques confondus, aurait pu
servir pour justement se donner... À
l'éducation, il y avait un modèle là-dedans qui était bien important, de se
donner des écoles entrepreneuriales...
Le
Président (M. Auger) : En terminant.
M. Drolet : ...de faire en sorte,
quelque part, que les jeunes puissent partir avec cette dynamique-là dans la vie, d'avoir la chance de pouvoir
se mettre en avant et puis dire quelque part : Bien, écoutez... Oups! Ça
semble être terminé. Je vais... O.K.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Jean-Lesage. C'est
tout le temps que nous avions. Vous étiez bien parti, mais, désolé, nous allons
commencer notre deuxième série — ...
Une
voix : ...
Le Président (M. Auger) : ...oui, c'était
passionnant, oui — deuxième série d'interventions avec l'opposition
officielle. M. le député de Bonaventure, pour cinq minutes.
M. Roy : Merci, M. le Président.
Saluations, Mme la ministre, MM. les députés. J'ai le goût de commencer avec un petit aphorisme
sociologique. Mes collègues vont me regarder encore tout croche, là, mais ça en
prend un qui est différent un peu. Et
ça, c'est un de mes anciens profs en sociologie qui nous le répétait
régulièrement. Et vous m'écoutez, Mme la ministre, n'est-ce pas? Le centre périt parfois par ses extrémités. Et
même souvent. Et là je vais faire un aphorisme ou une corrélation entre le corps social puis le corps
humain. Le corps humain, là, c'est : Tu laisses ta main geler ou tu te
coupes les pieds, bien là tu as un méchant
problème de mobilité, bon, de fonctionnement. Eh bien, le corps social
fonctionne de la même manière. Toutes
les composantes sont essentielles à un tout dans le corps humain mais dans le
corps social aussi. Ça fait que
toutes les régions sont essentielles au développement de l'urbanité. Mais des
régions riches amènent des centres riches
aussi. Si on laisse mourir les régions, inévitablement, le coeur du corps
social va être attaqué, les villes. Et ça, toute l'histoire de l'humanité nous le démontre. Les civilisations qui
s'effondrent ont commencé à abandonner leur périphérie.
Chez
nous, on se bat pour des choses qui sont l'acquis de toutes les civilisations
modernes : le transport. En 2016, on est obligés de se battre pour avoir le train
puis l'autobus. L'Organisation
mondiale de la santé définit le
transport comme étant un déterminant fondamental de la prospérité économique, sociale, culturelle d'une nation et pour la santé des individus. Mon collègue ici présent était content.
À un moment donné, il me dit : J'ai de nouveaux citoyens à
Rimouski. Ah oui? Mais il dit :
Ils viennent de la baie des Chaleurs. Ah oui? Parce qu'ils n'ont plus de moyen
de transport pour aller se faire
soigner à Rimouski. Ça fait que nous, on perd notre monde parce qu'on n'a pas
un acquis de cette nature-là. Donc, c'est
sûr que votre rôle, c'est de défendre les régions. Puis là je vous donne un
exemple d'un élément fondamental même pas au développement mais au
maintien minimal des services auxquels on a droit.
Donc,
on se bat pour notre éducation, hein, puis on se bat pour nos jeunes aussi.
Nous, là, Mme la ministre, on perd la chose la plus importante, on perd
nos enfants et vite et rapidement. Moi, quand je suis venu mener mon garçon à l'Université Laval, ici, je peux vous dire que je
ne l'ai pas trouvé drôle parce que... Puis c'est le sort d'à peu près
tous les Gaspésiens qui envoient leurs
jeunes aux études. On donne beaucoup. Puis les villes ont tendance à
dire : Ah! les régions, ils demandent
beaucoup. Écoutez, on donne nos jeunes et on donne de l'argent pour leur
permettre de suivre leurs études. On
paie les loyers, on paie des frais de scolarité dans les villes, on envoie une
partie de notre portefeuille pour qu'ils aient un petit peu d'activités,
ça fait qu'on donne beaucoup aux villes. Donc, par ricochet, c'est essentiel
que, je dirais, les gouvernements et tous ceux qui sont au pouvoir
s'intéressent fortement au sort des régions.
Ça va vite, M. le
Président. Je vais finir avec juste un exemple. Vraiment, là... Puis ça, c'est
une aberration arbitraire. Puis votre rôle,
c'est de défendre ça, O.K.? Les cibles des carrefours jeunesse emploi. CJE
ouest... ouest île? C'est
drôlement écrit.
• (10 h 40) •
Une voix :
Ouest-de-l'Île.
M. Roy : Ouest-de-l'Île. On demande au CJE d'avoir une
cible de 640 jeunes sur un bassin de 56 330. On a une cible de
1 %. Allez chercher, là, ces jeunes-là puis vous allez garder vos budgets.
Haute-Gaspésie, on a une cible de 658 jeunes
sur un bassin de 2 344. On demande une cible de 32 %. C'est
impossible. C'est impossible. C'est arbitraire. C'est incroyable, Mme la ministre, comme demande pour un CJE,
d'atteindre ça parce qu'ils ne pourront pas l'atteindre. Avignon,
Bonaventure, 1 205 jeunes sur un bassin de 6 451. On a une cible
de 19 %.
Comment
voulez-vous qu'on prenne au sérieux un gouvernement qui nous dit qu'il
s'intéresse aux régions quand on veut démanteler de manière détournée
les carrefours jeunesse-emploi qui permettent la réintégration en emploi de nos
jeunes, qui leur permettent de vivre en Gaspésie, avec des cibles qui sont
arbitraires et complètement irréalistes?
Donc, c'est un
exemple. Je pourrais en amener des douzaines, mais je vous demande quand même
d'avoir une sensibilité à ça.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le député de Bonaventure. Mme la
ministre, pour cinq minutes.
Mme Thériault : Merci,
M. le Président. M. le Président, je vais rassurer le député. Vous savez, oui,
je suis ministre responsable du Développement économique des régions, entre
autres, et il y a des ministres responsables de chacune des régions. Puis là je vais parler de la
région dont moi-même je suis titulaire, M. le Président, puis je vais
vous faire le bilan du travail que j'ai fait
en huit mois dans cette région-là. Et je considère qu'il y a aussi un ministre
responsable de la région de la Gaspésie qui aura l'occasion, au cours des
prochains mois, de faire un travail aussi.
Le rôle des ministres responsables, ce n'est pas
de se substituer aux différents ministres. Il vient de me parler d'une problématique qui regarde le ministre de
l'Emploi et de la Solidarité sociale. S'il me parle d'un hôpital, bien,
ça va regarder le ministre de la Santé et
des Services sociaux. Si on me parle de développement touristique, ça va
regarder la ministre du Tourisme,
O.K.? Le rôle de ministre régional, M. le Président, de la manière dont moi, je
le conçois et ce que j'ai fait dans ma région... Je vais vous faire mon
bilan, M. le Président.
De mars à
octobre 2015, donc en huit mois, huit ministres sont venus dans Lanaudière
pour parler des problématiques spécifiques que les gens avaient. Trois
ministres sont venus à plus d'une reprise, ce qui fait qu'en huit mois j'ai eu 11 ministres dans
Lanaudière. Lanaudière, c'est sept comptés, aucun libéral. Péquistes,
caquistes, ça n'a pas d'importance. Il y a des besoins dans la région,
il faut s'en occuper.
Je me suis rendue au moins 15 fois dans
huit mois pour participer à des rencontres, des événements, procéder à des annonces ou parler des enjeux dans
Lanaudière seulement, là, pas ailleurs. J'ai fait une tournée des six MRC,
j'ai rencontré 46 maires et préfets sur
un total de 59. Ça, ça inclut Terrebonne, Mascouche, Repentigny, L'Assomption.
Bon, Lanaudière, là, O.K., vous partez, là, Saint-Lin, suivez la 25, la 125,
puis là vous allez passer par Rawdon puis vous allez monter jusqu'à Saint-Donat.
De l'autre côté complètement, vous avez la Manawan qui est en haut,
Saint-Michel-des-Saints, puis là, redescendez, Saint-Jean-de-Matha, vous allez
descendre jusqu'à Berthier. Après ça, vous prenez
la 40, là, on sort de l'île, on est à L'Assomption, Lachenaie, puis vous allez
jusqu'à Berthierville. C'est grand en maudit, M. le Président, là, O.K.?
Moi, j'ai fait le tour de cette région-là.
Je comprends
que la région de la Gaspésie, c'est une région qui est aussi très grande et qui
a aussi beaucoup de besoins. Bien, le
rôle d'un ministre, c'est d'être là, d'être présent, d'aller rencontrer les
gens sur le terrain, de voir quelles sont
les problématiques, puis après ça on va cibler des dossiers. Puis ce qu'on
fait, c'est qu'on va rencontrer nos propres collègues puis qu'on
dit : Bon, bien, moi, là, j'ai une problématique qui est ça, ça, ça.
On savait que
Bridgestone, l'investissement ne devait pas nous échapper, M. le Président.
Bien, il est évident qu'on a
travaillé en étroite collaboration avec les différents intervenants du secteur
pour faire en sorte que l'usine de Bridgestone soit choisie au travers
le monde. Savez-vous comment ça aurait été catastrophique, M. le Président, si
jamais cet investissement-là n'aurait pas été fait dans la région de Joliette?
Des pertes d'emplois. Pertes d'emplois. Là, on a consolidé des emplois qui sont payants, M. le Président. Et évidemment
je pense que d'être présent dans une région, ça permet de toucher le
pouls, ça permet de voir avec les gens, d'être au courant des problématiques.
Moi, j'ai un
attaché politique que je vais saluer ici, Pierre-Luc Bellerose, qui
fait un travail extraordinaire sur le terrain.
Puis savez-vous, M. le Président? Je pense que, des fois, on a l'occasion de
reconnaître le travail des gens. Et, quand j'ai dû arrêter pour une période de trois mois, M. le Président, à mon retour, lorsque le premier
ministre m'a redonné la région de Lanaudière, tous les maires, tous les
préfets ont salué mon retour pour s'occuper de la région de Lanaudière
parce que le travail que j'ai fait dans la
région... j'ai fait un très bon travail et je n'ai pas mis personne en
punition, comme on pourrait dire, là, hein? Parce qu'il y a beaucoup de
mythes et de réalités.
Mon rôle
comme ministre responsable de ma région, je m'en suis bien
occupé. Mais je considère que mes collègues doivent faire la même chose
pour chacune de leurs régions. Et moi, comme ministre responsable du Développement
économique régional, je travaille avec les
ministres, je travaille avec mon collègue le ministre de la Famille, qui
vient d'être nommé nouvellement responsable de la Gaspésie. Je travaille avec
la ministre du Tourisme, qui vient d'être nommée pour la région de la Mauricie. Je travaille avec mon collègue le ministre
des Ressources naturelles... non, Faunes, Parcs et Forêts, qui est
responsable du Centre-du-Québec.
Je travaille avec chacun de ces collègues-là, M.
le Président, et il faut comprendre que je ne peux pas me substituer. Mais, à partir du moment où il y a un
problème, la responsabilité d'un ministre régional, c'est de travailler
avec les ministres responsables des
différents secteurs, de faire en sorte qu'on puisse sensibiliser le problème
avec le ministre puis de faire en
sorte que les sommes d'argent soient là, au rendez-vous, pour pouvoir les
régler, les problèmes. Et c'est comme ça que nous, on fonctionne, M. le
Président, mais c'est un travail d'équipe. Et chacune des régions est
importante et chacune des régions a ses propres défis à relever, M. le
Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci, Mme la ministre. Nous continuons
avec un député ministériel. M. le député de Beauce-Sud, pour cinq
minutes.
M. Busque : Alors, merci, M. le
Président. Alors, Mme la ministre, mon collègue, collègue de l'opposition officielle et collègue de la deuxième opposition.
Alors, permettez-moi de souligner quand même que c'est mon baptême, ce matin, concernant les interpellations et que je
suis d'autant plus content de participer à ce baptême... et d'autant plus
qu'on y parle du développement économique régional, qui, comme vous le savez,
pour un député de Beauce-Sud, est plus qu'important, sinon primordial.
Alors, si
vous me permettez, je vais commencer par justement un peu parler de ma région,
Beauce-Sud, au niveau... l'importance des PME. Comme nous le savons
tous, au niveau de l'importance des PME au niveau du Québec... Alors, les PME représentent à elles seules
50 % de nos exportations. Alors, les PME aussi, au niveau chapitre
création d'emplois, sont un vecteur plus
qu'important puisqu'elles représentent à elles seules 80 % des emplois
créés et nouvellement générés. Alors,
il est facile de comprendre toute l'importance qu'on doit apporter à ce
développement régional de nos PME. Permettez-moi
un autre petit chapitre au niveau du développement des PME. C'est bon de
souligner et d'insister sur les mesures que les gouvernements doivent
mettre en place afin d'assurer le développement de nos PME.
Ceci
étant dit, il est également primordial que nos régions se prennent en main.
Alors, les créateurs d'emplois, à partir
du moment, on l'a mentionnée tantôt, où le coffre à outils est bien garni, les
créateurs d'emploi sont bel et bien nos PME. À ce chapitre, j'aimerais, en tant que député de Beauce-Sud, bien
entendu, souligner la prise en charge et la prise de décision des gens de Beauce-Sud à l'effet du
développement de notre région. Permettez-moi de souligner ici, sans
doute que vous en connaissez l'existence, la fondation, nous, il y a déjà 10
ans, si je ne m'abuse, de l'École d'entrepreneurship de Beauce.
• (10 h 50) •
Alors, cette école représente bien ce que je
viens de dire au niveau de prise en charge des régions. Nous, au niveau de la Beauce, on vise à s'assurer que nos
décideurs aient les compétences pour justement performer à la hauteur du
système compétitif, tant provincial, tant au
niveau du Canada qu'au niveau international. Et, bien entendu, nous
avons également des institutions qui visent
à assurer la continuité au niveau adéquation formation-emploi. Je ne citerai
ici qu'une école qui me vient à
l'esprit rapidement, qui s'appelle le CIMIC, qui est une école de formation
professionnelle qui vient justement
en support au niveau main-d'oeuvre à nos entreprises afin d'assurer à ces
entreprises-là justement de performer et d'évoluer dans un marché hyper
concurrentiel.
Alors, tout ça, au niveau de notre gouvernement,
c'est bien reconnu, l'importance des PME. Ce qu'on s'est forcé de faire au
cours des premières années, des deux premières années du présent mandat, bien
entendu, ça a été de s'assurer un climat
favorable au développement de nos PME, assurer la stabilité économique, faire
en sorte de préparer le terreau, un terreau fertile, justement, afin que
nos entreprises puissent avoir tout ce qu'il faut au niveau préparation, au
niveau stabilité, comme je le disais, et au niveau climat afin de poursuivre
leur développement et afin d'assurer cette importante création d'emplois.
Alors, la
création d'emplois, à ce chapitre depuis l'arrivée au pouvoir de notre
gouvernement, on sait qu'il y a tout
près de 71 000 emplois qui ont été créés. Alors, la majeure partie de ces
emplois ont en plus été à temps plein dans le secteur privé. Alors, ce
seul chiffre montre bien l'importance et la bonne évolution du secteur de
l'emploi au niveau de nos PME.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député de Beauce-Sud. Donc,
nous allons commencer la troisième série d'interventions avec le député du deuxième groupe d'opposition, M. le
député de Nicolet-Bécancour, pour cinq minutes.
M. Martel :
Merci, M. le Président. Bien, dans un premier temps, je veux saluer la
ministre, les députés de l'équipe ministérielle. Je veux saluer aussi mes
collègues de l'opposition officielle. Je remarque que mes collègues de l'opposition officielle, c'est des députés
régionaux. J'ai l'impression que notre rôle de député se ressemble
beaucoup quand je regarde Gaspé, Rimouski ou Bonaventure, même chose au niveau
de Beauce-Sud. Donc, je suis très content d'être ici ce matin.
Et la
ministre disait en entrée de jeu : C'est vrai que je suis une ministre de
Montréal, ça ne veut pas dire que je ne peux pas faire un bon travail comme ministre des Régions. Je le pense
aussi, mais je dirais à deux conditions. La première condition, c'est
d'avoir une sensibilité par rapport aux régions. Tu sais, n'importe qui peut
être... mais ça prend une sensibilité. Puis
ce n'est pas cliché, ce que je dis. Ça prend une sensibilité parce que, vous
savez, le Québec, de la façon qu'il est
bâti, on a la région de Montréal, toute la région de Montréal, la région de
Québec, et presque 80 % de la population se retrouve dans ces
agglomérations-là, et la plupart des décisions gouvernementales y sont prises,
dans ces milieux-là, par des gens de ces
milieux-là mais qui vont avoir un impact sur l'ensemble de la population du
Québec. C'est pour ça que je dis que
ça prend une sensibilité. Et la deuxième chose, je pense que ça prend une
écoute aussi dans le sens qu'on ne peut pas connaître toute la réalité
régionale si on n'est pas à l'écoute de ces gens-là.
Je vais commencer un peu par la fin parce que,
de la façon que l'interpellation est construite, c'est un peu bizarre, hein?
Moi, j'interviens au troisième bloc puis j'interviens au sixième bloc, mais, au
sixième bloc, je n'ai pas d'acolyte. Ça veut
dire que je parle un peu tout seul. Il n'y a personne qui va me répondre dans
le sixième. Ça fait que je vais vous poser mes questions tout de suite
puis je ferai mon introduction à la fin.
Mme la ministre, moi, il y a quatre choses que
je vous demande au départ. J'aimerais ça vous entendre si vous avez des visions, des engagements par rapport
à ça. Vous savez, votre gouvernement, une des choses tristes qu'il a faites en arrivant au pouvoir en 2014, c'est de
couper le financement de Solidarité rurale. C'était quoi, l'utilité de
Solidarité rurale? C'était d'avoir une
instance indépendante qui puisse agir à titre de conseil au niveau du
gouvernement pour les besoins, les
préoccupations des gens en milieu rural et en région. À cet égard-là, je
pense que Solidarité rurale
n'existe à peu près plus, et ça n'a pas été remplacé, et je pense qu'il manque
une voix au niveau du conseil. Tantôt, quand je parlais de l'écoute ou quand je parlais de la sensibilité, je me demande
vers qui la ministre va se retourner pour avoir des conseils objectifs,
une vision objective du développement en milieu rural.
Deuxième
chose que je veux vous demander, vous savez, c'est un petit peu plus régional,
le fonds de diversification économique, 200 millions, on est à la
troisième année. Il y a à peu près le tiers du montant qui a été dépensé jusqu'à
maintenant. On arrive à la fin d'ici deux
ans. J'aimerais ça vous entendre, Mme la ministre, nous dire que vous
allez tout faire pour faire en sorte
qu'on va aller jusqu'à la fin, jusqu'à l'épuisement des montants du fonds de
200 millions. J'ai offert ma
collaboration autant à Yves-François Blanchet, quand il était au Parti
québécois responsable de ce fonds-là,
que le député de Trois-Rivières. Bien, moi, je suis prêt à travailler pour le
bien de la région de la Mauricie‑Centre-du-Québec pour faire en sorte
que ce fonds-là soit le plus efficace possible.
Troisième
chose, c'est... puis je lisais dans Le Nouvelliste ce matin, le
maire de Shawinigan, Michel Angers, disait qu'on manquait
d'instances de concertation régionale. Votre gouvernement avez aboli les
instances de concertation régionale. Je
pense que c'est un manque en région. J'aimerais ça savoir si vous avez prévu
quelque chose en échange de ça.
Et
la dernière chose, c'est que vous avez confié beaucoup de responsabilités en
termes de développement économique aux élus.
Vous avez une instance gouvernementale qui s'appelle la CAR, c'est la conférence
des administrations, mais il n'y a pas d'interface entre l'action
gouvernementale et l'action des élus municipaux. Moi, j'aimerais ça savoir si
vous comptez proposer des solutions pour faire en sorte que la concertation
régionale soit le plus efficace possible.
Le Président
(M. Auger) : Merci, M. le député. Mme la ministre, pour cinq
minutes.
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, j'espère que j'aurai le temps de répondre aux nombreuses
questions de mon collègue.
Lorsqu'il parle de vision, et d'engagement, et de
sensibilité, M. le Président, je vais simplement lui citer deux extraits
de communiqués de la mairesse de Repentigny, Mme Deschamps, lorsque j'ai
été reconfirmée dans mes fonctions : «"Je
suis surtout très heureuse de constater qu'elle conserve le titre de ministre
responsable de la région de Lanaudière. Elle a toujours été très
présente. Elle demeure une alliée importante pour nous", [a-t-elle
ajouté].»
M. Gaétan Gravel,
qui est le préfet de la MRC D'Autray, dans son communiqué, disait : «Son écoute
et sa détermination ont fait d'elle une
alliée de premier ordre dans les dossiers élaborés conjointement, et nous
sommes heureux d'avoir l'opportunité de continuer cette collaboration
fructueuse.»
La
MRC des Moulins, deux maires : «Nous sommes très heureux [du] retour en
grande forme [de la vice-première ministre].
Nous avons eu l'opportunité de la rencontrer lors de sa visite dans notre MRC
pour lui faire part de nos projets et de nos attentes, et nous avons eu
droit à une très bonne écoute.» Le préfet, M. Robitaille. Et l'ancien
député ici, qui est maintenant le vice-préfet, M. Guillaume Tremblay,
dit que j'ai toujours été très présente dans Lanaudière. «Nous continuerons à
lui assurer notre étroite collaboration dans l'avancement des divers dossiers
qui touchent la MRC Les Moulins et l'ensemble de la région.»
M.
le Président, évidemment, je travaille bien avec mes gens. Je les écoute. Je le
fais dans la région de Lanaudière, mais
je le fais aussi pour toutes les régions. Le député n'est pas sans savoir que
je fais beaucoup de présences dans sa région parce que j'ai beaucoup de membres qui me tiennent à coeur qui demeurent
dans son propre comté. Il a eu l'occasion de me croiser. Il sait très bien que je m'entends très, très bien aussi avec
le maire de Bécancour, M. Dubois. Il sait que je parle
régulièrement aussi avec Maurice Richard, qui s'occupe du port industriel
de Bécancour. Et évidemment je pense qu'au niveau de la sensibilité et de la
connaissance de la région, je suis très bien placée pour pouvoir travailler
avec les différents intervenants.
• (11 heures) •
D'ailleurs,
je serai dans votre région lundi. Je vais aller rencontrer les gens qui sont
sur le fonds de diversification parce
qu'on est en train de faire le bilan de mi-mandat pour voir qu'est-ce qui a
bien fonctionné, qu'est-ce qui a moins bien fonctionné, de quelle manière il y a des irritants. Mais il faut quand
même rappeler que le fonds a donné des résultats, M. le Président, j'en
ai fait état tout à l'heure dans mes notes d'ouverture, par rapport à la
quantité de projets et d'argent qui ont été investis dans la région par rapport
au fonds de diversification.
Vous
savez, M. le Président, moi, je pense qu'il faut faire confiance aux élus. Les
élus, là, ils ont le courage, eux autres
aussi, de mettre leur face sur le poteau, comme on dit, M. le Président. Ils
ont le courage de briguer les élections une fois par quatre ans. Ils ont le courage de prendre des décisions puis
ils ont le courage d'assumer leurs décisions au même titre que nous, hein? Mais moi, je ne prétends pas
que c'est Québec qui a la vérité infuse puis qu'on va continuer de
dicter aux municipalités ce qu'elles doivent faire. Les municipalités ont
décidé qu'elles prenaient leur destinée en main.
Je travaille en
étroite collaboration avec l'UMQ, je travaille avec la FQM, je ne refuse jamais
une rencontre avec un élu, M. le Président,
et je considère que les élus sont les mieux placés parce que chaque
municipalité, chaque MRC ont des réalités qui peuvent être très
différentes à l'intérieur même d'une région. Puis, vous le savez, M. le
Président, lorsqu'on regarde la Mauricie,
vous avez l'occasion d'échanger avec vos propres collègues, et ce qui se passe
dans le comté de Laviolette, et ce qui se passe dans votre comté, puis
ce qui se passe dans le comté de Trois-Rivières puis celui de Maskinongé, c'est
toutes des réalités différentes, puis j'ai oublié le comté de Champlain. Je
pense, qu'il fallait que je mentionne, comme
ça, ça me permet de tous les avoir dits. Le plus beau, parce que c'est le
vôtre, évidemment. Chaque député va
dire que le sien est le plus beau. Mais, non, je pense que c'est important de
travailler puis de faire confiance aux élus qui sont là. Puis moi, je
veux travailler en partenariat avec eux autres, M. le Président.
Mais
il faut aussi faire confiance aux gens qui sont sur le terrain,
d'Investissement Québec, aux gens du bureau du développement économique
de la région. Les conférences administratives régionales, M. le Président, ce
sont des représentants des différents
ministères qui se rencontrent pour être capables de travailler ensemble puis
faire avancer des dossiers. Puis moi,
quand je me déplace dans les régions, j'essaie d'aller les rencontrer. Puis je
peux vous dire que j'ai rencontré l'ACCORD du Saguenay—Lac-Saint-Jean
parce que j'y ai été dernièrement, puis les gens qui sont dans ce comité-là travaillent tous au développement de la
région puis ils travaillent en étroite collaboration, notamment avec les
élus provinciaux, oui, mais aussi municipaux.
Le
Président (M. Auger) : Merci, Mme la ministre. Nous poursuivons avec
un député ministériel, M. le député de Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci beaucoup, encore une fois, M. le Président. Écoutez, tout à l'heure, en
terminant mon premier bloc sur la stratégie
entrepreneuriale, j'aurais dû vous dire que ce que j'avais le plus entendu
finalement dans cette tournée-là,
indépendamment de tout l'ensemble, naturellement, de la stratégie, c'était
l'allègement réglementaire. Ça, c'était pour les entrepreneurs, naturellement, le plus gros irritant, et ça, on
en a entendu parler, permettez-moi de vous le dire.
D'ailleurs,
mon collègue de Trois-Rivières et ex-ministre de l'époque, lui aussi,
naturellement, a pris la priorité de faire
une tournée pour aller valider, en fait, et pour faire encore davantage...
aller écouter ces gens-là pour se faire
une tête, en fait, et pour permettre au gouvernement d'en arriver à quelque
chose de concret pour, naturellement, toutes les entreprises du Québec et surtout celles aussi qui veulent
démarrer. Et toute cette problématique-là, de la paperasse
entrepreneuriale, c'était lourd pour eux.
Voilà qu'en
juin 2015 suite à cette tournée le ministre délégué aux Petites et Moyennes
Entreprises, à l'Allègement réglementaire et au Développement économique
régional a rendu public le rapport sur la mise en oeuvre des mesures gouvernementales d'allègement réglementaire et
administratif intitulé Simplifier la vie des entrepriseset mieux les
réglementer.
M. le
Président, permettez-moi de vous dire qu'à cette tournée-là ça a été très,
très, très productif parce que les faits saillants de cette tournée-là,
ça a été la création d'un comité-conseil permanent sur l'allègement
réglementaire et administratif; adoption de la Politique gouvernementale sur
l'allègement réglementaire et administrative; réduction du coût des formalités administratives permettant des économies
annuelles de 256 millions pour les entreprises; réduction de
18 % du fardeau réglementaire et administratif depuis 2004; état
d'avancement de la mise en application des 63 recommandations
du rapport du groupe de travail sur la simplification, le fameux rapport Audet
publié en 2011; fusion de la CSST, et
de la Commission de l'équité salariale, et de la Commission des normes du
travail, un processus enclenché et venant
à terme en 2017 pour des économies récurrentes de 8 millions par année;
réduction de la cotisation obligatoire au régime québécois parental,
permettant des économies totales de 42 millions, 19 millions pour les
travailleurs, et 19 millions pour les
employeurs, et 4 millions pour l'État; l'annulation de l'obligation de
produire une déclaration d'équité salariale
pour les entreprises de moins de 10 employés, une mesure qui bénéficie à
plus de 25 000 entreprises, M. le Président.
C'est un
constat et un travail... c'est un constat de... 90 % des recommandations
contenues dans le rapport Audet ont été
réalisées à date. Le Comité-conseil sur l'allègement réglementaire a reçu et a
fait en sorte que le milieu des affaires, dans huit secteurs d'activité,
a été consulté pour faire en sorte que, naturellement... Plus de 200 irritants
qui auront été spécifiés, c'est faramineux.
J'étais là aussi pour constater ces besoins-là et je peux vous avouer que la
consultation des associations
d'affaires sectorielles a été importante pour l'ensemble des secteurs
d'activité, tels que l'agroalimentaire, le commerce de détail, restauration et hébergement, ressources naturelles,
transports, secteur manufacturier, construction, environnement,
récupération et technologies vertes.
Alors, c'est
globalement 23 rencontres qui ont été tenues à Montréal et à Québec entre le 17
février et le 26 mars 2015. Près de
150 associations d'affaires ont participé à la consultation. Et c'est ce qui a
permis naturellement de faire en sorte
que, déjà, M. le Président, plusieurs, plusieurs ministères sont à l'oeuvre
pour permettre justement cette facilité-là quand quelqu'un a des troubles en entreprise, pour faire en sorte de
vérifier des anomalies, que ce soit au ministère du Revenu, au Normes du
travail, à la CSST, à tous les endroits où c'est le plus fréquent,
l'Environnement, auquel c'est bien important, surtout pour les régions du
Québec.
Alors, vous
comprendrez que ce travail-là a été mis en oeuvre, a été réalisé par notre
gouvernement. Et ça, ça aide naturellement
toutes les entreprises du Québec, naturellement les régions, et tout. Alors,
ça, ça donne le goût, ça donne le goût à un jeune entrepreneur de
pouvoir dire : Bien, je peux faire confiance à ça.
Alors, comme je vous l'ai dit, il y a
plus de 200 irritants sectoriels et suggestions qui ont été identifés. Ça n'a
pas été quand même pris à la légère. La
coprésidence de ça a été prise par Martine Hébert, qui est la vice-présidente
principale à la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, Mme Françoise Bertrand, qui est présidente, en fait,
de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Yves-Thomas Dorval,
président du Conseil du patronat.
Alors, M. le
Président, vous comprendrez que, quand on fait ce genre de travail là avec des
gens aussi compétents, qui parlent à
tout le monde et qui fait en sorte que... pour moi-même, avoir été, dans mon
ex-vie, dans l'entrepreneuriat et l'étant encore aujourd'hui pareil en
parallèle, vous comprendrez bien que c'est important pour les entreprises du
Québec, c'est important, cet allègement-là. Et voilà, c'est mis à profit
depuis, naturellement, la tournée de...
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député de Jean-Lesage...
M. Drolet : Merci.
Le Président (M. Auger) : ...encore
une fois, vous étiez enthousiasmé. Merci, M. le député.
Nous allons commencer notre quatrième série
d'interventions avec l'opposition officielle. M. le député de Rimouski.
M.
LeBel : Bonjour, tout le monde. «La fermeture des CLD, des CRE, les coupures dans les CJE et la remise
en question des commissions scolaires sont autant de façons inefficaces et arbitraires
de "rationaliser" les dépenses qui auront des conséquences néfastes pour les régions :
les décisions centralisées à Québec et à Montréal peuvent difficilement répondre aux besoins concrets de la population
éloignée des grands centres.» Ça, c'est... les profs du cégep Beauce-Appalaches,
dans une lettre ouverte, ont fait récemment...
Les groupes
communautaires de la région Beauce-Etchemin qui disent que la région est
touchée presque dans tous les fronts,
soit par la possibilité de fusion avec les commissions scolaires, la
dissolution des CSSS, l'intégration dans les CISSS de Chaudière-Appalaches, la réduction des budgets accordée au développement économique, social et rural
ainsi que la dissolution de la CRE de Chaudière-Appalaches. Des coupures ou des
tarifs affecteront aussi bien les réalités de parents,
de travailleurs et des jeunes. Ce sera donc les citoyens dans leur ensemble
qui, tous, seront touchés. Ça, c'est les groupes communautaires de
Beauce-Etchemin.
M.
Lehoux, qui est préfet dans la région de la Beauce, «se désole toutefois de
l'abolition des CLD, une aide fortement
appréciée par les nouveaux entrepreneurs. Les agents de développement
économique sur le terrain offraient un soutien après l'ouverture, car il
ne suffit pas de démarrer, il faut rester en vie, [disait] le préfet.»
La CRE
Chaudière-Appalaches, c'est le dernier mois. 31 mars, ils mettent la clé dans
la porte. Le Fonds de développement régional disparaît, forum jeunesse, des
tables de concertation qui étaient soutenues, qui sont moins soutenues. On parle de la table agroalimentaire,
qui était importante dans la région. On doit fonctionner avec la moitié
du budget. Les ententes spécifiques qui ne
sont plus là, on ne sait plus qui vont devenir les porteurs. Les agents ruraux
moins nombreux sur le terrain. Des projets
ACCORD, la ministre en parlait, entre autres, le député doit connaître... celle
sur le textile spécialisé, qui cherche du financement.
Ces
gens-là attendaient du budget de l'ouverture, mais, dans le budget, ce qu'on
vu : le fonds des municipalités dévitalisées,
aboli l'an passé, n'est pas de retour, puis les enveloppes destinées au
développement des territoires puis à l'habitation
sont en baisse dans les crédits du MAMOT. On diminue les budgets dans les
territoires qui ont besoin de ces montants-là, qui ont besoin
d'investissement.
Ce
qu'on demande à la ministre, dans le fond, aujourd'hui, ce qu'on veut voir,
c'est... La ministre est gentille et agréable,
puis je suis certain qu'elle a des bons contacts dans toutes les régions du
Québec puis je suis certain qu'elle est sensible à ce qui se vit dans
les régions du Québec, mais ce n'est pas de ça qu'on parle.
• (11 h 10) •
L'autre jour, mon collègue posait une question
au ministre des Transports sur le transport en Gaspésie puis sur la commission
qui ne se déplaçait pas en Gaspésie. Le ministre répond : C'est
ici que ça se passe, M. le député. C'est ici, à Québec. Si vous voulez
défendre votre région, c'est ici, à Québec, que ça se passe. Le même ministre
avait dit, sur la fermeture d'entreprises dans nos villages, que c'est vrai que ça doit faire plus mal. Quand le
roi du village fait faillite, c'est sûr que c'est dur pour l'ego.
C'est
ces genres de réactions là qui montrent le peu d'intérêt ou le peu de
sensibilité à ce qui se passe dans nos villages,
dans des villages dévitalisés. Et ce qu'on a besoin, au gouvernement, c'est une ministre... qu'elle vienne de partout, là, qu'elle vienne de Montréal
ou d'ailleurs, avec son adjoint parlementaire qui vient de Québec,
ça ne dérange pas. Ce n'est pas ça
qui dérange. Ce qui dérange, c'est qu'il
faut que le ministère
du Développement, des Régions ou la ministre responsable
aient les moyens d'intervenir dans les régions du Québec.
Moi,
j'ai déjà été, dans une vie passée, directeur de cabinet du
ministre des Régions, puis j'aimerais ça déposer l'organigramme, je ne sais pas si je peux le
faire, du ministère des Régions à l'époque, un ministère
décentralisé, avec des gens sur le terrain qui pouvaient concerter les
interventions régionales.
Présentement, chacun fait ce qu'il veut. Il
n'y a pas de vision. La ministre
dit : Bon, tel ministre a été fin dans sa région, il est bon, il rencontre beaucoup de monde. Il y a
huit ministres qui sont passés dans Lanaudière. C'est bon,
c'est très bon. C'est correct. C'est vrai,
tout ça. Je n'ai rien contre ça, mais ce n'est pas de ça qu'on parle. Ce qu'on
parle : Est-ce qu'il y a une
vraie vision, il y a une vision du développement des régions au Québec? Est-ce
qu'il y a une stratégie quand on parle
de développement des régions au Québec? Et qui s'occupe de cette stratégie-là?
Et comment on fait pour la déployer sur le terrain?
On fonctionne en
silo. Chaque ministère fonctionne à sa façon. Les ministères fonctionnent à
leur façon en silo. On ne coordonne pas. On ne module pas nos interventions. On
fonctionne de la même façon en Gaspésie qu'on fonctionne
en Abitibi qu'on fonctionne en Chaudière-Appalaches, même façon mur à mur. On a
besoin de quelqu'un, au gouvernement, qui a une sensibilité, mais qui a
aussi, dans son ministère, dans son équipe, du monde à plein temps sur une stratégie puis à la défense des réalités
de chacune des régions du Québec. C'est ça qu'on a besoin et c'est ça
qu'on aurait aimé que la ministre nous
dépose. Pas dire qu'elle a des sous-ministres qu'elle partage avec d'autres,
etc., mais, dans son équipe, qui
s'occupent avec elle... pour l'aider à s'assurer que, dans chaque région du Québec,
on ne travaille pas en silo, on
module les interventions puis qu'on prenne en considération des réalités de
chaque région du Québec. C'est ça qu'on aimerait savoir. Est-ce qu'il y a vraiment un ministère équipé pour
défendre les régions au gouvernement du Québec?
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député de Rimouski. Mme la ministre, pour cinq
minutes.
Mme Thériault :
M. le Président, je comprends que le député voit ça à sa façon, là, mais la
réalité, c'est que, dans chacune des régions,
il y a un ministre qui est responsable des régions, puis que chaque ministère a
des choses qui sont bonnes pour les
régions, puis que le budget qu'on a déposé hier, il y a plein d'affaires
particulièrement pour les régions. J'aurai certainement l'occasion d'en
parler. Mais, vous savez, je pense qu'il faut dépeindre le portrait de la
réalité comme c'est vraiment.
Regardez,
là, ici, j'ai un article, là, Capitale-Nationale, 70 emplois à pourvoir
d'ici trois ans à Québec. Salon de l'emploi des Moulins : 200 postes s'offrent aux
travailleurs d'ici, 3 février 2016. La Relève, 26 janvier
2016 : Emploi-Québec prévoit 139 000 emplois à
pourvoir en Montérégie d'ici 2017. La Voix de l'Est, 10 février
2016 : 11eSalon Événement de
l'emploi Brome-Missisquoi : 300 emplois en vue. Gatineau, Rendez-vous de l'emploi en 2016, 1er
mars 2016, M. le Président, plus de 1 000 postes sont à pourvoir.
Shawinigan, vous connaissez bien ça, le Salon de l'emploi de
Shawinigan : 600 emplois à combler. Ça, ça date du 21 octobre 2015,
M. le Président. Laval, Salon des entreprises, 23 février 2016, 250 emplois et stages offerts sur place. Salon
Carrières et développement professionnel, mercredi 6 avril 2016, 2 000 postes offerts, M. le Président. C'est
à Montréal. J'ai Estrie, Estrie, ce sont plus de 2 000 postes qui sont
également disponibles, 22 avril 2016,
23 avril au Centre de foires de Sherbrooke, M. le Président. 1 000
postes à combler à Drummondville, c'est un article qui... ça a été
relevé le 17 juin 2015.
M. le Président, il y a, dans toutes les régions
du Québec, des emplois à combler. Des emplois, il y en a. C'est ce que je me m'évertue à dire aux collègues.
Chaque région est différente. Chaque région a des besoins. Chaque région
peut faire son plan.
Chaque élu, chaque municipalité, chaque MRC de comté peut décider c'est quoi
que, lui, il va prendre, ou elle, comme priorités. C'est la
responsabilité des élus. Nous, on est là pour les accompagner, M. le Président.
Ça fait que
c'est évident qu'à partir du moment où, exemple, le Saguenay—Lac-Saint-Jean a décidé qu'il faisait son
sommet économique... Je l'ai dit dans mes remarques d'introduction, M. le
Président, ils ont créé 11 groupes de travail.
Les gens sont motivés plus que jamais. J'ai eu l'occasion d'aller au Saguenay—Lac-Saint-Jean, M. le
Président. Il y a eu une activité.
Il y avait des gens des universités qui étaient là,
c'étaient des universitaires, des jeunes, des étudiants. Ils ont proposé des projets porteurs pour la région en
lien avec ce qui avait été identifié comme priorités, M. le Président. C'est une région qui se
prend en main.
Ce n'est pas
à Québec de décider qu'est-ce qu'on envoie dans
telle région. C'est révolu, cette époque-là, M. le Président. Ça
fait qu'évidemment quand j'arrive dans une région comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean ou la Gaspésie puis que les gens me disent : Bien, moi, là, c'est
ça que je veux, c'est ça que j'ai comme projet, ça, c'est structurant pour
mon monde, M. le Président, mon rôle comme ministre régionale, c'est de
dire : Parfait! Est-ce que j'ai quelqu'un, chez Investissement Québec ou à
Développement économique, qui peut vous aider? Oui. Je vais vous mettre en lien
avec les bonnes personnes pour s'assurer de
voir comment le gouvernement peut vous aider, comment on peut vous aider
dans votre montage financier.
Le rôle du gouvernement, M. le Président, c'est
aussi de s'assurer qu'on crée des conditions propices. Mon collègue de Beauce l'a dit, ça prend des
conditions propices pour favoriser l'investissement. C'est sûr que chacune
des régions a ses particularités puis a ses problèmes. M. le Président, je ne
prétends pas avoir les réponses pour tous les ministres,
là. On est 28 ministres à la table au Conseil des ministres. Moi, je peux juste
vous dire que, comme ministre du Développement
économique régional, comme ministre responsable des PME, je suis
particulièrement fière d'avoir des mesures, dans notre budget qui est
déposé pas plus tard qu'hier, pour favoriser l'entrepreneuriat partout au
Québec.
Si, dans la
région de la Gaspésie, que ce soit dans son comté à lui, cette belle région de
Rimouski, que je connais bien puisque
j'ai de la parenté qui demeure dans votre secteur... Vous le savez très bien,
j'ai des cousins, j'ai des cousines, j'ai
des oncles et des tantes. Puis il y en a fort probablement qui votent pour vous
en plus de ça. Ça, fort probablement. Puis c'est correct aussi. Mais eux, là, c'est des personnes qui ont
l'expérience terrain. S'ils veulent partir une compagnie, s'ils veulent partir un projet, ils vont faire quoi? Ils
vont aller voir leur député puis ils vont lui dire : M. le député, je
pense que j'ai quelque chose. Je pense que j'ai quelque chose qui
pourrait être bon pour notre petit coin, pour Sainte-Luce-sur-Mer ou pour...
peu importe le village qui fait partie de votre beau et magnifique très grand
comté. Bien, le député, M. le Président, savez-vous quoi, n'importe quel temps,
je l'invite fortement à traverser la Chambre, à venir me voir, mon pupitre est
ici. Ça va me faire plaisir de prendre son projet. Ça va me faire plaisir de
regarder ce qu'il y a dedans. Ça va me faire
plaisir de trouver les personnes qui peuvent accompagner les gens, ces élus,
parce qu'il y a quelqu'un qui a décidé
quelque part qu'il avait un projet structurant pour sa région. Puis bravo! Je
vais toujours appuyer ces initiatives-là. Puis c'est mon rôle comme ministre de Développement économique régional.
J'entends l'assumer pleinement, M. le Président.
Document déposé
Le
Président (M. Auger) : Merci, Mme la ministre. Merci beaucoup. Je
dépose le document du député de Rimouski, intitulé Organigramme — Ministère
des Régions. Donc, le dépôt est effectué.
Nous continuons avec un député ministériel. M.
le député de Beauce-Sud, pour cinq minutes toujours.
• (11 h 20) •
M.
Busque : Merci beaucoup, M.
le Président. Alors, dans ma première intervention, j'ai appris que cinq
minutes, ça passe très rapidement. Alors, sans plus de préambule, je vais
rentrer dans le vif du sujet.
Alors, j'ai
deux petits bijoux à vous parler, là, concernant... on parlait tantôt du coffre
à outils, là, et de l'importance de la prise en main, là, du milieu,
mais on parlait aussi du coffre à outils.
Alors, j'ai
deux petits bijoux, mais permettez-moi auparavant de souligner quelque chose
concernant la pièce qui a été déposée
par mon collègue de l'opposition officielle au niveau de l'organigramme. Alors,
j'aimerais faire une petite référence au bilan du Parti québécois au
niveau emploi de janvier 2014. Selon Statistique Canada, de janvier 2013 à janvier 2014, à l'époque du dernier gouvernement
péquiste, le Québec a perdu 68 000 emplois. Alors, on se rappelle
que, tantôt, j'ai dit que, depuis l'arrivée
de notre gouvernement, nous avons créé tout près de 71 000 emplois. Alors,
peut-être que l'organigramme n'a pas fait ce qu'il avait à faire au
niveau de l'emploi.
Parlons
maintenant au niveau chômage. Si je prends la Gaspésie, pour mon collègue de
l'opposition officielle, septembre
2012 à avril 2014, le taux de chômage en Gaspésie est passé de 13,6 %, en
septembre 2012, à 17,5 % en avril 2014.
Alors, pour notre bilan, d'avril 2014, on est partis de 17,5 % à
14,8 % aujourd'hui. Alors, encore une fois, on peut peut-être
douter de la pertinence de l'organigramme.
Ceci étant dit,
je reviendrais au coffre à outils dont je parlais tantôt. Alors, on parle de
mesures concrètes. On parle de ce que
le gouvernement a fait concrètement. Permettez-moi de souligner quelques
mesures d'aide aux PME annoncées depuis le budget 2014‑2015.
Alors, depuis le budget 2014‑2015, le
gouvernement a agi dans le but de favoriser la croissance des PME québécoises, qui sont le principal moteur
d'activité économique. Ces initiatives permettront de rendre disponible
1,5 milliard pour les PME du
Québec, soit 368 millions pour la réduction du fardeau fiscal des PME,
90 millions pour des mesures d'aide
fiscale ciblées, destinées principalement aux PME, 571 millions pour des
mesures d'aide budgétaires destinées aux PME, 474 millions pour
favoriser l'accès des PME au capital de risque.
Par ailleurs, plusieurs initiatives ne visant
pas spécifiquement les PME mais ayant un impact bénéfique sur celles-ci ont été
annoncées, telles que la réduction graduelle du taux général d'imposition des
sociétés de 11,9 % à 11,5 % d'ici 2020, les
mesures visant l'amélioration de l'offre de formation aux besoins du marché du
travail, la bonification du crédit d'impôt
pour stage en milieu de travail, la révision des crédits d'impôt à la nouvelle
économie et au secteur culturel et la
prolongation du crédit d'impôt de l'investissement pour les régions. Alors,
voici une liste de mesures d'aide que notre gouvernement a mises en
place afin de favoriser le développement régional et de nos PME.
Ceci n'étant
pas tout, de surcroît, on a mis en place un bijou de programme qui s'appelle
PerforME. PerforME, c'est quoi? C'est
une stratégie d'accélération des projets d'entreprises performants. Pourquoi?
Parce qu'on s'est rendu compte,
avec... l'Organisation de la coopération et de développement économiques montre
que des PME à forte croissance, bien que représentant un faible
pourcentage des entreprises, entre 4 % et 6 % des PME, sont
responsables de près du deux tiers des
nouveaux emplois. Alors, ce qu'on a fait, c'est qu'on a établi, là, une stratégie
d'accélération des projets d'entreprises performants, et cette
stratégie-là a été lancée en février 2015.
Cinq partenaires investisseurs ont constitué un
fonds de 50 millions de dollars afin de faciliter l'accès aux entreprises et au capital requis pour le
financement de ces projets. Depuis le début de l'appel des candidatures, en
avril 2015, ce sont 93 projets liés à
l'innovation et à l'exportation, provenant de 14 régions du Québec, qui ont été
priorisés par le comité PerforME. Ces
projets représentent plus de 330 millions en investissement pour les
entreprises et prévoient la création, tenez-vous
bien, de 1 900 emplois. Alors, les entreprises dont les projets ont été
priorisés bénéficient d'accompagnement personnalisé par un conseiller du
ministère de l'Économie, et de l'Innovation, et des Exportations, lequel pilote
une équipe d'accélération de projets
composée notamment de représentants d'Export Québec et d'Investissement
Québec.
Alors, je
crois qu'à la lecture de ces quelques lignes nous démontrons sans équivoque
l'importance du développement régional pour notre gouvernement. Merci.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le député. Cinquième série d'interventions. M. le député de Gaspé, pour cinq
minutes.
M.
Lelièvre : J'aimerais revenir sur le rôle de la ministre du
Développement économique régional parce qu'on en a parlé. Mes collègues ont interpellé beaucoup la
ministre à cet effet-là, puis je veux être certain qu'on clôt la question, le
sujet.
Je crois que
la ministre nous a très bien, très, très bien expliqué le rôle du ministre
responsable d'une région. On sait que chaque région a un ou une ministre
qui est responsable de ce territoire-là. Mais ce qu'on veut faire ressortir ce matin, autant mon collègue de Rimouski que mon collègue
de Nicolet et de Bonaventure, je suis convaincu qu'il est du même avis que nous, c'est que la différence entre
un ministre responsable d'une région en particulier et un ou une
ministre qui est responsable du développement des régions, je vous dirais,
c'est dans le leadership et la vision de ce ou cette ministre qui serait
éventuellement responsable du développement économique des régions.
Ce qui manque au gouvernement actuellement, à
mon avis et de l'avis de plusieurs, c'est une vision pour des régions, pour le développement des régions,
notamment des régions ressources. Ce sont des programmes spécifiques
pour répondre aux particularités des
régions. Quand on présente une demande d'aide financière pour un programme
gouvernemental dans un dossier, disons,
de développement industriel à Gaspé puis on présente le même projet à Québec,
ou à Montréal, ou à Sherbrooke, ou à
Trois-Rivières, bien, c'est clair qu'on n'a pas les mêmes attentes, puis on
devrait, normalement, ne pas avoir la même réponse gouvernementale.
Pourquoi? Bien, c'est parce qu'il y a des conditions qui sont différentes sur
le territoire.
Puis
j'entends beaucoup le député de Beauce-Sud qui, bon, parle de petits bijoux,
puis de bijoux, puis de bijoux. Mais
les bijoux, là, des interventions gouvernementales, là, ça finit en cailloux
dans les régions. Ce n'est pas des gros bijoux. Ça finit en cailloux pas trop polis. Polis dans le sens
polissage, bien sûr. Parce que moi, je peux vous donner des statistiques
pour démontrer ça. Tu sais, on peut bien...
On a fait l'énumération, c'est bien. Il y avait un bon système de recherche,
qui a fourni beaucoup d'annonces et de programmes gouvernementaux en région,
mais ça, chaque parti peut le faire. C'est l'approche
classique, là. Mais, ce matin, on est ici pour parler des vraies choses, des
vrais résultats, puis sortir des sentiers battus, puis parler des vraies
problématiques des régions puis surtout des solutions qu'on peut amener aux
régions.
Puis je
vous dirais que le meilleur indicateur, c'est la migration d'une population
d'une région à une autre. On a la migration internationale, extérieure,
mais on a la migration intranationale ou interrégionale. Puis j'ai eu l'occasion
de commenter cette nouvelle-là. L'Institut
de la statistique, la semaine dernière, sortait des chiffres qui
disaient, par exemple, que la Côte-Nord
avait la plus grande diminution de population de son histoire... du Québec;
l'Abitibi, la plus grande diminution en 10 ans; le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
le pire solde migratoire en six ans; le Nord-du-Québec, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
Bas-Saint-Laurent, ça baisse aussi.
Ça fait que ça, ça démontre quoi? Ça démontre que nos stratégies
nationales que sont, par exemple, le Plan
Nord, donc qui a été identifié tantôt par la ministre, qu'est la Stratégie
maritime... Pourtant, le Plan Nord, ça devrait toucher normalement au nord du
49e parallèle. La Stratégie maritime, ça devrait toucher les régions dites
maritimes. Puis les plus grandes diminutions
de population depuis deux ans, c'est dans les régions nordiques
puis dans les régions maritimes. Donc, vos deux grandes stratégies
nationales, en tout cas, si elles génèrent des investissements, elles génèrent
des investissements qui n'amènent pas le monde puis qui continuent à faire
sortir le monde des régions. Les données de l'Institut de la statistique le
démontrent clairement.
Donc, je
pense qu'on peut, je pense, conclure que les stratégies nationales, les deux
grands porte-étendards du gouvernement
que sont le Plan Nord et la Stratégie maritime, ne livrent pas de résultats. En
tout cas, au moment où on se parle,
ça n'amène pas de monde dans les régions, au contraire, ça les fait sortir
encore. Donc, je pense que, comme on dit chez nous, il y a un malaise
dans le problème.
En
plus de ça, on ajoute une diminution des budgets spécifiques pour les régions.
Donc, on est perdants, dans les régions, sur les deux plans. On ne se
retrouve pas dans les stratégies nationales parce que ça ne lève pas, puis en
plus on nous enlève
nos budgets de développement régionaux. De 180 millions, je vais le
redire, on tombe à 115 millions. Plus de budget pour les CRE, plus de budget pour les CLD. On demande aux élus
municipaux d'assurer toute la responsabilité du développement local et régional avec une diminution de 55 % des
budgets qui existaient un an passé. Il faut qu'il soit fort, notre monde municipal, pour réussir à faire
ça... qu'on a remplacé tout le monde qui était là pour leur donner un
coup de main, puis avec un coffre à outils dégarni de 45 %. On leur donne
55 % du budget.
C'est
là qu'on voit que ça prend une vision puis ça prend quelqu'un qui va dénoncer,
qui va expliquer ça au Conseil des
ministres puis que chaque ministre va faire le maximum pour essayer de redonner
des outils dans le coffre des régions, un
coffre qui est malheureusement vide. Puis j'aurai l'occasion de compléter en
conclusion, M. le Président, là-dessus.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le député de Gaspé. Mme la ministre, toujours pour
cinq minutes.
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. Vous savez, M. le
Président, une vision, ça donne quoi? Ça donne du résultat. Du résultat, là, il y en a ici. Puis, je
sais, peut-être que vous n'aimez pas ça, faire des revues de presse, là,
mais, une fois de temps en temps, il faut regarder quand même les vraies
choses. Ça, c'est parler des vraies affaires.
Annonces
générales : 15 janvier 2016 : 40 millions en faveur de
l'économie sociale; 3 mars 2016 : Stratégie maritime — Québec investit 300 millions pour le
développement des zones industrialoportuaires; 4 mars 2016 : Programme d'immobilisation en
entrepreneuriat collectif — La ministre annonce un premier
appel de projets et confirme une enveloppe
de 20 millions, souligné,
d'ailleurs, hein, par un de vos anciens collègues, Jean-Martin Aussant;
20 mars 2016 : Plan
d'action gouvernemental en économie sociale — 20 millions pour soutenir la croissance
du mouvement coopératif au Québec.
Région 04,
Mauricie, 19 février 2016, Centre de métallurgie du Québec, M. le
Président, investissement, soutien financier de 2 658 000 $.
Détail : projet de 4 623 000 $.
M. le Président, la
Côte-Nord. 22 janvier 2016 : Plan Nord — Nouvelle
étape franchie dans l'acquisition des infrastructures ferroviaires et portuaires
du secteur de Pointe-Noire à Sept-Îles.
19 février 2016,
Mine du lac Bloom, mine de fer. Description : «...dans le cadre du fonds
Capital Mines Hydrocarbures, 20 millions de dollars pour soutenir la reprise
des actifs de la mine du lac Bloom par l'entremise Fer Champion Limitée et sa filiale Mine de fer[...]. [...]Ressources Québec,
[...]filiale d'Investissement Québec, prévoit accorder un prêt de
6 millions [...] à la filiale [de] Mine de Fer [...] pour appuyer ce
projet.
«[...]l'entreprise
doit compléter son financement global.»
M.
le Président, regardez, là, la revue de presse, ça, c'est juste 2016. Je peux
vous la faire pour 2015, je peux vous la faire pour 2014. Puis,
savez-vous quoi? Si j'ai une autre interpellation, je ne me gênerai jamais de
faire le bilan de l'intervention gouvernementale parce que ça donne des
résultats.
• (11 h 30) •
Mon collègue me parle
du Plan Nord. M. le Président, regardez, là, le Plan Nord, là, quand son parti
était au gouvernement, sa collègue la
députée de Vachon a contribué à faire en sorte que le Plan Nord, ça devienne le plan mort, M. le Président. Ils ne croyaient tellement pas au Nord du Québec, ils ne croyaient tellement
pas à ce que nous avions mis de
l'argent... ils disaient que c'était juste un gros show de boucane. Je ne parle pas du député, parce que le député,
il a toujours été très respectueux, je pense, mais il y a quand même
certains collègues, de l'autre côté, M. le Président, là, O.K., qui disaient que le Plan Nord, c'était juste
un gros show de boucane. Bien, ça, je pense que ça contribue beaucoup à
faire fuir les gens. Ça a contribué beaucoup à arrêter les investissements. Ça
a contribué beaucoup aussi à faire sortir le
monde de la région, M. le Président, parce que la seule manière de garder nos
gens en région, c'est de les faire travailler. Les faire travailler, ça veut dire quoi, M. le Président? Créer des
emplois, aider les petites et moyennes entreprises, mettre des programmes spécifiques sur pied. C'est ce
qu'on a fait avec Serres Lefort, qui est un bel exemple. Je vous l'ai
dit : 20 emplois à temps plein plus 40
emplois en acériculture. C'est ça, M. le Président, créer des emplois dans les
régions, spécifiquement pour chacune des régions.
Ça fait que moi, je
veux bien qu'on me dise : Le Plan Nord, ça n'a pas donné de résultat. Bien
oui, il a fallu recommencer la job, M. le Président, je m'excuse. Puis notre
ministre qui est là, là, c'est mon collègue le député de Mont-Royal, là, puis
je peux vous dire qu'il travaille fort puis il y va souvent. Puis je peux vous
dire que, lundi, je pense qu'il s'en va voir
la mairesse de Port-Cartier, en plus de ça. Donc, s'il s'en va rencontrer la
mairesse, c'est toujours bien parce qu'il discute des dossiers pour les
faire avancer.
Je
viens de vous parler des annonces qu'on a faites, là, dernièrement, M. le
Président. Tu sais, je considère, là, O.K., que le coût des métaux, même
si ça avait eu comme... si le Parti québécois avait été au gouvernement, le
cours des métaux, là, c'est bien évident que ça vient changer la donne, là.
Vous auriez eu les mêmes données que vous avez aujourd'hui, là. Il y a des
choses qu'on ne peut pas contrôler. Ce qu'on peut contrôler, comme
gouvernement, M. le Président, c'est de
s'assurer d'avoir un environnement qui va favoriser l'investissement privé,
c'est de s'assurer d'avoir les bons
outils économiques puis de faire en sorte que les sommes d'argent sont à la
disposition des gens qui veulent venir investir
chez nous, c'est de s'assurer que nos moteurs de développement économique, nos
fleurons qu'on a avec Investissement
Québec, nos gens sont qualifiés, qu'ils puissent travailler avec les gens sur
le terrain, M. le Président. Ça, ça va
faire en sorte que les gens vont rester dans les régions, M. le Président.
Puis, bien, c'est bien évident que, d'abord et avant tout, il faut avoir
des conditions favorables.
Puis
je veux juste vous rappeler qu'il y a un temps pas si loin que ça où l'ancienne
première ministre du Québec, Mme Marois, que j'affectionne
beaucoup, a elle-même dit que, si jamais il y avait une séparation pour le
Québec, ça créerait cinq ans de perturbations économiques, M. le Président.
Donc, on est en train de remettre la confiance au niveau de la population du
Québec dans toutes les régions du Québec. Pourquoi, M. le Président? Pour que
les PME investissent parce qu'elles aussi croient au développement économique,
et on répondra présent.
Le
Président (M. Auger) : Merci. Merci, Mme la ministre. Compte tenu
qu'on a un léger retard, je vais demander le consentement pour aller
au-delà de l'heure qui était prévue, de midi, de quelques minutes. Donc,
consentement? Il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup de votre collaboration.
M. le député de Jean-Lesage, pour cinq minutes toujours.
M. Drolet : Merci,
encore une fois, M. le Président. Écoutez, je peux assurer mes collègues que la
croissance économique du Québec et de nos
régions est une priorité pour notre gouvernement. Puis j'aimerais bien juste
m'assurer de comprendre des fois, quand on
parle, du côté de l'opposition, que les régions... dans leurs régions ou
dans... Mais, moi, quand je parle à
mes collègues des régions, c'est quoi la différence, dans mon caucus, moi,
versus le leur, pour ce qui est de mes
collègues de régions? Je pense qu'il y a une priorité, pour tout l'ensemble de
notre gouvernement, pour la priorité de nos petites, moyennes, grandes entreprises dans les régions du Québec.
Alors, je pense que ça, je peux vous assurer que, venant de ce milieu-là, à mon caucus autant que,
naturellement, ceux de mon caucus rural, et tout ça, qui sont en
sorte... qui sont préoccupés par ça...
Alors, on est tous conscients de ça. Et je pense que la ministre vient de bien
établir les priorités de notre
gouvernement, et aussi ce qui a été annoncé hier, que je vais vous parler un
petit peu plus dans quelques instants, puis aussi ce qui a été fait avant. Alors, il faut avant tout, là, quand même
reconnaître qu'on a tous le même visage quand on est député dans nos
régions.
Et puis je
pense que ça, M. le Président, c'est possible de vous faire quelques exemples
d'hier. Le gouvernement a fait le
choix de soutenir des secteurs importants pour le développement des régions,
tel que l'industrie touristique, qu'on ne parle pas souvent. J'ai été adjoint parlementaire de la ministre dans
mes premières années en étant à l'Économie aussi, et à quel point que jamais de question ne se pose sur
l'industrie touristique, autant d'un côté que de l'autre, là. Tout le
monde qui a été au pouvoir, jamais personne ne s'en est préoccupé. Et moi, dans
la région de Québec, ici, c'est sûr que c'est important,
puis on y travaille. Puis j'ai été très longtemps bénévole à plein
d'organisations pour ce statut-là. Alors, je pense que prendre le temps de s'en occuper, c'est
important. L'agroalimentaire, qui touche une multitude de petits
commerces, naturellement, de proximité, de
microbrasseries... bref, agricole, maritime, science de la vie, de la culture,
de la création artistique et aussi, naturellement, branchés sur le
secteur forestier et minier...
De plus, le programme de Québec branché étendra
l'accès numérique dans toutes les régions du Québec, de nouvelles mesures qui encourageront la mobilité étudiante pour les
échanges interrégionaux. Alors, c'est des mesures pour faciliter aussi, M.
le Président, qui ont été reconnues hier, c'est le transfert d'entreprises,
c'est bien important.
J'aimerais
ajouter aussi, dans le budget d'hier, une entente de partenariat régional
touristique que je viens de parler par
rapport à l'importance que ça avait,
annoncée par mon ex-collègue M. Raymond Bachand en 2012, qui a pris fin
en 2015. Hier, notre gouvernement a décidé de reconduire ce programme avec une enveloppe de 12 millions
de dollars avec quelques ajustements, M. le Président, sûrement
positifs. Alors, projet structural en région pour faciliter à l'industrie
touristique des choses importantes.
Alors, je pense
que l'industrie l'a salué. Et j'inviterais mon collègue aussi à en prendre
connaissance parce qu'il y a une région particulièrement destinée à
ça. Et je dirais même aussi que, M.
le Président, j'ai eu le plaisir
d'aller visiter, l'année passée...
faire une tournée de la Gaspésie, d'aller renouer avec ce beau paysage de notre
province. Et puis j'ai naturellement encore une fois constaté les
avantages de cette belle région. Et puis aussi, malheureusement, il y a eu une tempête, là, qui a causé des dommages à la
promenade de Percé. Bien, à ce que je sache, le gouvernement a toutefois
entendu les doléances de la ville de Percé et consacrera 400 000 $ à
la reconstruction temporaire, oui, je dis bien temporaire, de la promenade, mais au moins il y aura une écoute pour,
naturellement, le comité, puis monsieur mon collègue en connaît plus que moi, pour réaliser l'étude,
pour déterminer les différentes possibilités d'aménagement d'une
promenade permettant, naturellement, de
remplacer les installations existantes, fortement endommagées, pour les
améliorer davantage pour qu'elles soient correctes dans le futur.
Alors, vous
savez, M. le Président, c'est facile dire qu'on ne fait rien ou qu'il n'y a
rien qui se passe, mais, quand je regarde
ça, je me dis : C'est quand même important. Le fonds qui a été émis hier
pour la route verte, je pense que ça va toucher aussi les régions du
Québec. C'est un petit peu différemment de l'entrepreneuriat, mais quelqu'un
qui se promène en vélo, qui se promène puis
qui fait... puis il y a des groupes de vélo qui arrêtent quelque part dans les
petites business rurales, bien, je pense que
c'est profitable pour eux autres. Alors, on a été quand même capables de
reconnaître cette situation-là dans le budget d'hier.
Alors, pour moi, tu sais, c'est quand même important,
il faut remettre les pendules à l'heure. Notre caucus aussi a des régions. Et c'est important qu'on sait que vous êtes là pour
en parler. Quand je parle des CLD, dans ma tournée que j'ai eue... Encore une fois, je reviens
là-dessus parce que le passé est toujours garant de l'avenir. Quand on parle
des CLD, je suis arrivé à des endroits, dans
les régions du Québec, où c'est qu'on a fait le tour des entrepreneurs, ce
n'est pas n'importe quoi, là, puis on posait
des questions pour les écouter. Puis il y a des gens, des entreprises, des
entrepreneurs qui étaient assis à la table, qui disaient : C'est quoi, un
CLD? Ils n'avaient jamais entendu parler de ça, un CLD.
Alors, tu
sais, moi, je comprends qu'il y en a des bons puis il y en a eu des très
performants, mais il y en a eu des moins
bons, performants, aussi. Puis ça, il faut être honnête de le dire. Et je vous
dirais que la concertation des joueurs, la concertation des acteurs
qu'on a... Je voyais des gens, quand on était en pause à ce moment-là, les gens
étaient là, ils se présentaient, ils se
connaissaient à peine dans des régions telles qu'on parle. Alors, la
concertation des acteurs est un élément important.
Le Président
(M. Auger) : Merci beaucoup...
M. Drolet : Alors, M. le
Président, je...
Le
Président (M. Auger) : ...M. le député de Jean-Lesage. Encore une
fois, je m'excuse, mais c'est tout le temps que nous avions à notre
disposition.
Nous allons
compléter avec la sixième série d'interventions, et il sera le seul,
effectivement, à intervenir. M. le député de Nicolet-Bécancour, pour
cinq minutes.
M. Martel :
Merci, M. le Président. C'est mon bloc solo, hein?
Le Président (M. Auger) :
Exact.
• (11 h 40) •
M. Martel :
Donc, c'est ma conclusion. Écoutez, comment je pourrais dire ça? Moi, je trouve
intéressante cette interpellation-là
aujourd'hui parce que la ministre est nouvellement nommée, ça fait quand même
deux mois... un mois, deux mois, à
peu près, puis je trouve que c'est une belle occasion de dire : Regarde,
on est trois partis, on va essayer de travailler
pour le bien des régions. Puis je ne pense pas que, dans mes remarques puis du
point de vue de mes collègues du Parti québécois, il y avait des
attaques, je pense qu'on posait des questions. Et j'ai senti beaucoup la
ministre sur la défensive. Puis tantôt je
mentionnais que ça prenait deux qualités, ça prenait l'écoute et la
sensibilité. Je ne porte pas de jugement
à ce moment-ci, mais je pense que c'est important. Je regarde les députés du
Parti québécois, moi, le député de Beauce-Nord,
je pense que les gens de nos milieux, qu'on soit caquistes, qu'on soit
libéraux, qu'on soit péquistes, je pense que nos citoyens, ils
souhaitent qu'on puisse travailler ensemble pour l'avancement des régions.
Puis tantôt
vous avez parlé... il faut faire confiance
aux régions. Mme la ministre, j'ai été 20 ans comme directeur général — plus
que ça, même — d'une
municipalité ou d'une MRC. J'ai travaillé pour 50, 60 maires
dans ma vie. Puis je regarde mon collègue
de Gaspé, qu'on a eu un parcours un peu similaire. J'aime beaucoup
les élus municipaux. Je leur
fais confiance, mais je ne pense pas qu'il y
a beaucoup de gens, au niveau des municipalités, que ça soit des villes ou
des... qui ont demandé à ce qu'on mette fin aux CLD ou qu'on mette fin
aux CRE. Je pense que ça a été une orientation gouvernementale où il fallait
couper, et on a fait des choix.
Mais je veux juste revenir un petit peu. Je vous
ai dit, c'est parce que j'ai été 20 ans comme directeur de la MRC de Nicolet-Yamaska. Quand je suis arrivé, en
1994, il n'y avait aucune organisation de développement économique sur le territoire. Ceux qui faisaient le
développement économique, c'était une organisation fédérale, c'est la SADC.
C'était le seul organisme qui faisait du
développement économique. En 1998, à peu près, 1997, 1998, le Parti québécois
était au pouvoir à l'époque où c'était un grand parti. Je fais des blagues.
Le Parti québécois, il a institué les CLD et les CRE, et il a créé la loi sur les régions, puis il avait amené, à cette
époque-là, quelque chose que moi, je trouvais très intéressant, c'est les sous-ministres en région. Vous savez,
les sous-ministres, ils avaient une fonction de coordination qui faisait
en sorte que, quand tu étais au niveau de la MRC, tu voulais t'adresser... tu
avais un problème avec un ministère quelconque, on avait accès directement au
sous-ministre, et ça circulait bien dans l'appareil.
Quand le
gouvernement du Parti libéral est arrivé, en 2003, moi, je me rappelle très,
très bien, Nathalie Normandeau, qui
était... peut-être pas en 2003, peut-être un petit peu plus tard, qui est
arrivée au ministère des Régions puis elle était très fière d'annoncer que les sous-ministres en région,
c'était terminé. Moi, je pense que ça... mon opinion personnelle, là, je
pense que ça n'a jamais été remplacé, cette
fonction-là, le lien entre l'appareil gouvernemental et le milieu
municipal.
Quand on est arrivés, quand qu'on a fait les CLD
en région, juste pour vous donner une idée, on a pu avoir un agent de développement agroalimentaire — je parle de chez nous — un agent de développement culturel, des
agents de développement économique, des
agents de développement touristique. On avait cinq personnes à temps plein, il
en reste deux à temps partiel. Et multipliez
ça par le nombre de MRC au Québec, là, bien, la décision gouvernementale a fait
en sorte que c'est des centaines d'agents de
développement économique de moins qui soutiennent le développement
économique et le développement régional en région.
Je pense
qu'il y a eu des décisions... On peut comprendre les préoccupations
budgétaires, mais je pense — puis c'est un peu le défi que je vous lance, Mme la
ministre — qu'on ne
peut pas dire que l'organisation actuelle en région est correcte. Je pense qu'il y a des lacunes et je
souhaite que vous soyez attentive, que vous soyez à l'écoute pour faire
en sorte qu'à la fin de votre règne vous pourrez dire que vous avez amélioré
les outils.
Conclusions
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup, M. le député de
Nicolet-Bécancour. Nous en sommes maintenant aux dernières interventions
de conclusion. Mme la ministre, vous avez la parole pour 10 minutes.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault :
Oui. M. le Président, j'ai bien écouté ce que le député a dit et je trouve
particulier... parce que je ne suis pas sur
la défensive, M. le Président, mais pas du tout. Je n'ai pas à rougir du bilan
de mon gouvernement, du travail qui a
été fait avant, puis je ne rougirai pas non plus du travail que j'aurai
l'occasion d'accomplir comme ministre responsable du développement
économique régional. Et je ne peux pas faire autrement que de sourire parce que
tout le monde sait que je suis une femme qui est très passionnée dans la vie.
L'échange que j'ai eu avec mon collègue, la main tendue, que je lui ai dit de venir me voir
avec ses projets, bien, peut-être que le député aurait voulu que je lui
tende la main. Mais, je le rassure, je lui tends la main également parce que,
vous savez, moi, je fais quand même beaucoup de lectures, je fais les revues de presse aussi, et j'ai compris ici que
notre collègue de Nicolet-Bécancour a dit, dans Le Courrier du
Sud du mercredi 2 mars, qu'il voulait collaborer avec la nouvelle
ministre, M. le Président. Mais savez-vous quoi? Il parlait de la ministre qui
est responsable de l'Économie, des Sciences et de l'Innovation. Il s'est trompé
de ministre, M. le Président. Je comprends que ma collègue va certainement
travailler avec lui, mais le développement économique
régional et le fonds de la diversification, c'est dans mes compétences. C'est
mon prédécesseur qui l'avait. Le fonds n'a pas changé de place.
Puis,
dans un article deux jours plus tard, il dit : Le fonds de
diversification... qu'il questionne ma responsabilité. Et il dit maintenant s'étonner du choix, de mon choix
comme ministre responsable, de cette enveloppe de 200 millions,
qu'il croit que cette responsabilité-là
aurait pu être donnée à ma collègue la ministre du Tourisme, qui est également
la députée de Laviolette. Il dit
qu'il veut bien donner la chance au coureur, mais qu'il craint que mes
connaissances dans les dossiers économiques
et ma compréhension des réalités régionales soient insuffisantes. M. le
Président, pourtant je suis une députée de Montréal, tout comme ma collègue la ministre responsable de
l'Économie, de la Science et de l'Innovation, qui est aussi une députée
de Montréal. Elle est Saint-Henri—Sainte-Anne, je le rappellerai, M. le
Président. Et je pense que j'ai démontré
clairement que le travail dans Lanaudière, je l'ai fait et je l'ai très bien
fait. Et je l'ai fait, et je l'ai très bien fait.
Puis son chef a fait
une tournée. Ça fait deux ans qu'il annonce une tournée. Ils ont sept régions
de faites sur 15 parce qu'on suit aussi,
voir au niveau du développement économique régional. Puis, quand il est arrêté
dans la région de Lanaudière, bien, il
a fait Repentigny puis Joliette, M. le Président. Il n'a pas été se promener
jusqu'à Manawan, Saint-Michel-des-Saints, il n'a pas fait Rawdon, il n'a
pas fait Saint-Lin, il n'a pas fait les petits villages, il n'a pas fait
Saint-Michel-des-Saints, il n'a pas fait
Saint-Jean-de-Matha, il n'a pas fait Berthier. Moi, je les fais, les petits villages, M. le Président, puis je peux vous dire que je prends beaucoup
d'expérience sur le terrain. Puis c'est en parlant avec les gens qu'on
est capables de comprendre la réalité de chacune des régions de mes collègues.
Mais, M. le Président,
mon rôle comme ministre de Développement économique, là, c'est un rôle qui est
fort important. Puis, soyez sans crainte, j'aurai l'occasion d'aller dans toutes
les régions du Québec. Puis je vais
vous signifier quand je vais aller
dans vos régions parce que je suis parfaitement consciente... Le député m'a
demandé d'ailleurs une rencontre,
qu'il aura, mais évidemment, parce que je ne veux pas le faire travailler en
double pour rien, je veux faire une rencontre avec le ministre
responsable de la région, lui et moi, pour que nous entendions tous la même
chose. Et, si jamais ses collègues qui ont
des comtés en Gaspésie, que ce soit le député de Rimouski, le député de
Bonaventure ou le député de Matane-Matapédia... bien, je n'ai aucun
problème à rencontrer tous les collègues de sa région. C'est vrai pour la Mauricie, c'est vrai pour le
Centre-du-Québec, c'est vrai pour toutes les régions, M. le Président.
Pourquoi? Parce que je considère que,
comme ministre responsable du Développement économique des régions, il faut
aller dans les régions, il faut travailler avec les acteurs.
Puis,
vous savez, on peut bien dire : Ah! il n'y a plus de CLD, il n'y a plus
ci, il n'y a plus ça, les responsabilités sont encore là. Moi, j'ai parlé avec des élus, là, pas plus tard qu'hier
lors du budget. J'ai parlé également avec Mme Roy, qui est à l'UMQ, qui est la mairesse de Sainte-Julie,
puis ils sont vraiment très heureux d'avoir le développement économique sous leur responsabilité. Ils sont en train
d'organiser des missions, M. le Président, avec le délégué du Québec à New
York. Je le sais, j'y étais cette semaine.
Justement pourquoi? Pour faire valoir le potentiel de développement dans leur
région puis les occasions d'affaires qu'ils ont avec les États-Unis. C'est le
temps, le taux de change est tellement bas que ça vaut la peine présentement de
découvrir des nouveaux marchés.
Mais
je sais une chose, M. le Président, aussi, quand on parle de régions, là, on
parle d'investissements puis on parle d'annonces.
Puis là je vais revenir sur le discours du budget de mon collègue hier. Moi,
j'ai relevé certaines affaires. Quand on
parle des centres collégiaux de transfert en technologie, je vous l'ai dit, là,
il y en a 49, dans mes notes d'introduction, ils sont dans toutes les
régions du Québec. Il y a un soutien de 4 millions en 2016‑2017, de
16 millions pour la période de 2016‑2019,
pour des projets impliquant différentes régions du Québec. Ça, c'est à la
page 35 du discours du budget, M. le Président.
Puis
là, à la page 38 du discours du budget toujours, Des secteurs clés pour le développement de toutes les régions :
«Le gouvernement
renforce son appui aux secteurs clés de l'économie québécoise, jouant un rôle
essentiel dans la création d'emplois au
bénéfice de toutes les régions du Québec.» Le secteur forestier, M. le
Président, les collègues savent à
quel point c'est important, le secteur forestier. Mon collègue a annoncé hier
que c'était un secteur dans lequel il
y aura des mesures pour un total de 45,1 millions de dollars en 2016‑2017,
229,5 millions de dollars pour la période 2016‑2021.
L'agriculture
et la transformation alimentaire, M. le Président, on sait tous que, dans les
régions, ils sont touchés. Les
agriculteurs sont là, M. le Président. On a quoi pour eux? Bougez
pas : «Ce [...] soutien [c'est] 120 000 emplois directs, répartis dans tout le Québec. Les deux tiers de la
production agricole [...] sont destinés à la transformation bioalimentaire,
ce qui fait du secteur agroalimentaire le plus important employeur
manufacturier[...].
• (11 h 50) •
«Au
cours des prochains mois, notre gouvernement entamera l'élaboration d'une
stratégie agroalimentaire afin d'accompagner l'évolution de ce secteur majeur
de notre économie», pour faire des projets comme celui que je vous ai parlé, de
Serres Lefort en Montérégie, pas plus tard que vendredi passé, que j'ai
annoncé, M. le Président.
Le
gouvernement
investit dans
l'agriculture. On va renforcer notre appui à Groupe
Export afin d'aider les entreprises agricoles locales à exporter, participer au
financement d'un consortium de recherche précompétitive sur la transformation
alimentaire avec l'Université McGill.
M. le Président, je n'ai pas fini. L'industrie touristique, M. le Président. L'industrie touristique, 32 000
entreprises réparties dans toutes les régions, soutient 350 000 emplois.
«J'annonce l'affectation
d'une enveloppe de 35 millions de dollars pour la mise en oeuvre [d'une]
stratégies concernant le tourisme hivernal,
le tourisme de nature et d'aventure et le tourisme culturel.» Excellent pour la
Gaspésie, tous les comtés gaspésiens d'ailleurs, M. le Président.
«J'annonce
[...] que des ressources additionnelles de 6,5 millions de dollars pour la
mise en valeur du patrimoine de la
Société des établissements de plein air du Québec, la SEPAQ.» M. le Président,
dans toutes les régions, il y en a, y compris dans Lanaudière. Ça va
être bon pour nous aussi.
«Au total, le
gouvernement va consacrer 66,5 millions de dollars additionnels au
développement de l'industrie touristique
pour la période 2016‑2021, dont 7 millions dès [cette année]», M. le
Président. La stratégie maritime, la même chose, le Plan Nord, M. le
Président, la même chose.
Il me reste
deux minutes. La réhabilitation des mines, des emplois dans les régions
minières, M. le Président : «De plus, comme je l'ai déjà indiqué,
nous allons investir 620 millions de dollars dans la réhabilitation des
sites miniers.
«Au moment même où l'activité minière
internationale diminue, ces sommes assureront un important flux d'activités et
maintiendront en emploi un nombre important de travailleurs du secteur.
«La réhabilitation des sites miniers aura ainsi
d'importantes retombées économiques, tout en améliorant l'environnement des
sites concernés.»
M. le
Président, relisez le discours du budget. J'invite les gens à le faire.
J'invite mes collègues à le faire également. Je comprends, là, qu'on va se faire dire : Ah! ce n'est pas ce
qu'on aurait fait. Ah! ce n'est pas assez. Ce n'est jamais trop... ce
n'est jamais assez, M. le Président. Il y a tellement de mesures là-dedans!
Là, je vous ai parlé des grands secteurs, mais,
savez-vous, M. le Président, dans Lanaudière, là, les maires me parlaient de
quoi? Mme la ministre, savez-vous quoi? Nous, là, on n'a pas de système
d'aqueduc, hein? Nous, là, nos résidents,
là, les maisons, ils doivent les rénover. Savez-vous que les fosses septiques,
on a un sérieux problème avec ça? Savez-vous
ce qu'il y a dans le budget, M. le Président? Des subventions justement pour
les changer, les fosses septiques dans
toutes les régions du Québec. C'est vrai en Mauricie, c'est vrai au
Centre-du-Québec, c'est vrai en Gaspésie, c'est vrai en Montégérie, c'est vrai partout. Quand on va à
Montréal, par exemple, ce n'est plus vrai, à Québec. Mais c'est une
réalité, M. le Président. Les sommes d'argent sont là.
Il faut faire
rouler notre économie. On ne peut pas nous accuser de rester les deux bras
croisés, M. le Président. Puis, vous
savez, vous, qui me connaissez depuis plusieurs années, ça fait longtemps que
je suis ici, c'est ma 14e année, j'aurai
bientôt l'occasion d'entreprendre ma 15e année, je veux travailler pour les
régions. J'ai les outils pour travailler pour les régions. Il reste juste à tous mes collègues, les députés de l'autre
côté de la Chambre, à venir me rencontrer, on va les regarder les
projets. On a tout intérêt à faire avancer les projets économiques dans toutes
les régions du Québec.
Je le fais avec ma collègue de ce côté-ci de la
Chambre, M. le Président, je vous invite à venir me rencontrer, la banquette est là, n'importe quel temps, M. le Président. Mon téléphone est toujours ouvert. J'ai une équipe de quatre conseillers
qui sont à la disposition de tous les députés pour faire avancer les dossiers
dans les régions. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Pour
terminer, M. le député de Gaspé. Également pour 10 minutes.
M. Gaétan Lelièvre
M. Lelièvre : Merci,
M. le Président. En conclusion, écoutez,
il y a beaucoup de choses qui ont été dites.
Avant d'oublier, parce que c'est important,
j'aimerais, je ne sais pas si c'est possible lors des travaux de la commission,
demander le dépôt de certains documents Non? On ne peut pas demander, par exemple, les budgets spécifiques au ministre qui est
interpellé aujourd'hui? Non? Bon, bien, on fonctionnera autrement. Compte tenu
de la grande ouverture de la ministre, je suis certain que, si je lui demande
par écrit, il va y avoir une bonne collaboration. Oui?
Le Président (M. Auger) : ...ministre
veut le faire, c'est possible, mais vous ne pouvez pas l'exiger.
M. Lelièvre : O.K. O.K.
Une voix : ...
Le Président (M. Auger) : Bien,
je ne le sais pas, là, exactement.
M. Lelièvre : Les documents, ce
serait... Je peux peut-être les noter au cas où, puis on pourra s'en reparler
en dehors des travaux de la commission,
si vous voulez. Ce serait vraiment les programmes et les budgets spécifiques
au développement économique régional et
l'organigramme de la direction des décideurs au sein de votre ministère,
toujours le volet Développement économique
régional, pour voir vraiment quelle portion du ministère... qu'est-ce qu'il y a
concrètement pour augmenter le coffre à outils, comme le député de Beauce-Sud
le dit si bien, des régions.
Écoutez, moi,
ce que j'aurais le goût de conclure, c'est parler des conditions de base au
développement. Puis c'est vraiment dans
une optique, là, d'échange, là, positif avec la ministre puis aussi un peu,
peut-être, en réaction, là, réaction positive,
constructive au député de Beauce-Sud, qui nous a fait, bon, une présentation ou
des présentations de ses bijoux, hein,
dans son comté, dans sa région, qui est très fier. Ça paraît aussi, puis on
sent que c'est quelqu'un qui est très animé par le développement des affaires, là. Je ne connais pas personnellement
votre profil, mais je pense que ça transpire que vous avez dans les veines,
là, le sang entrepreneurial. Bravo!
Écoutez,
moi, ce que j'aurais le goût de vous dire puis de vous sensibiliser, surtout,
parce que vous êtes... Bien oui! Puis j'oubliais le collègue de
Jean-Lesage, qui a fait largement ses preuves également. Bien là, vous ne me
brûlerez pas tout mon temps pour vous donner des compliments, là. À un moment
donné, il faut parler des vraies choses, là, hein? C'est assez.
Donc, compte
tenu qu'il y a beaucoup d'expertise et de compétence du côté du gouvernement,
apparemment, en affaires, en développement économique, moi, j'aimerais
vous sensibiliser, là, à quelques éléments, puis c'est sérieux, là, puis ce n'est pas du «filibusting» que je veux
faire, excusez l'expression, là, c'est vraiment sérieux. Conditions de
base au développement. Tu sais, ce qu'il
faut prendre conscience, c'est qu'on pourrait prendre les meilleurs hommes et
femmes d'affaires du Québec, puis je suis convaincu que, dépendamment de la
région dans laquelle ils interviennent, ils ne pourraient pas obtenir les mêmes résultats. Puis pourquoi? Bien, ce
n'est pas parce que les gens se transforment quand ils vont d'une région à l'autre, hein? Ils demeurent
avec leurs mêmes compétences, mais c'est qu'ils n'ont pas le même coffre
à outils. Puis les conditions de base au développement ne sont pas les mêmes
dans chacune des régions.
Vous savez, quand on fait du développement,
partout sur la planète, là, il y a des concepts qui sont reconnus, puis on dit
que les conditions de base au développement — ça, ce n'est pas moi qui l'ai
inventé, là, je l'ai lu et je l'ai expérimenté
au fil des années — il y a
le transport et les communications. Ça, c'est une condition de base. Ensuite
vient la santé et l'éducation par la suite.
Ça fait que,
si tu n'as pas ces conditions de base là sur un territoire, ça va être dur de
pouvoir accéder à un niveau de développement maximal. Les transports, je
pense que ça parle de soi. Si on n'est pas capable de faire circuler les
personnes, les marchandises au sein d'une région puis aller vers l'extérieur de
cette région-là, comment voulez-vous convaincre un entrepreneur d'implanter son
entreprise? Comment voulez-vous aussi amener des jeunes familles à s'implanter dans une région à l'ère de l'économie
du savoir où ces gens-là ont besoin... oui, ils vont choisir d'établir
leur famille dans une région dite éloignée aux ressources, mais ils ont besoin
de se rendre à Québec, à Montréal, un peu partout
à l'extérieur, soit pour des raisons professionnelles, des raisons familiales,
pour différentes raisons. Donc, c'est une condition souvent qui est très, très importante, l'accessibilité au mode
de transport, pour s'établir dans une région, que ce soit au niveau
d'une entreprise ou au niveau d'individus.
Les communications, c'est la même chose.
Quelqu'un a parlé d'Internet, le budget d'Internet à haute vitesse pour raccorder les régions, là, au profit des
régions ou des communautés à proximité de Québec et de Montréal. Je me souviens, quand j'étais ministre délégué aux
régions, j'avais cette responsabilité-là. Puis je me souviens d'avoir été
faire des annonces pour connecter les communautés, raccorder des communautés à
Internet haute vitesse d'où tu voyais le mât du
Stade olympique. Donc, c'est une problématique, oui, en région rurale, mais
également, je suis conscient, là, même souvent
aux alentours de Québec et Montréal. Donc, c'est important. On est en 2016.
Donc, c'est des conditions de base, transports
et communications. La santé, bien, vous comprendrez que c'est inévitable.
Comment pouvons-nous penser garder des gens en région s'il y a des
problèmes de santé, si on n'a pas accès à un minimum de services?
Donc, ces
conditions de base là, il faut être conscient qu'elles ne sont pas présentes
dans toutes les régions. J'ai eu l'occasion,
dans les dernières semaines, d'interpeller le ministre des Transports sur la
situation, notamment, de la Gaspésie au
niveau du transport. Écoutez, le chemin de fer est interrompu depuis bientôt
quatre ans, tant au niveau des personnes, transport des personnes, que
des marchandises. Ça fait que c'est un outil de moins dans notre coffre, ça.
C'est une condition de base qui n'est pas là.
L'avion, je
vais nommer le monsieur, je suis certain qu'il ne m'en voudra pas,
M. Lapointe, un citoyen de mon comté, pour des raisons médicales
avant les fêtes, en décembre, a dû se rendre à Québec d'urgence. Il m'a montré
son billet d'avion : 1 840 $ Gaspé-Québec pour des raisons
médicales. Le prix normal, on est habitués à payer entre 1 000 $ et
1 500 $. Ce n'est pas normal. Il y a 1 h 45 min
d'avion entre Gaspé et Québec, ça coûte 1 800 $, puis il y a 15 heures d'avion entre Shanghai puis Montréal, ça
prend 15 heures d'avion, puis le billet coûte 2 000 $. Il y a de
quoi qui ne va pas, là, tu sais, à quelque part, là. 1 h 45 min,
1 800 $, puis tu fais 15 heures d'avion de Shanghai à Montréal, puis
ça en coûte à peu près 2 000 $. J'ai vérifié moi-même sur Internet.
Donc, il y a
un problème, là, au niveau des régions, puis je donne l'exemple des transports
dans ma région, mais d'autres régions
aussi se sentent isolées, la Basse-Côte-Nord, la Côte-Nord, l'Abitibi, au
niveau des transports. Donc, ça,
c'est important. Puis, quand on vous disait tantôt : Ça prend quelqu'un
qui a une vision, qui pense à ces problématiques-là, globales, là, on parle de transport, on va parler
d'éducation, de santé. Donc, il faut qu'il y ait une réflexion qui se
fasse au niveau de chacun des gouvernements, quelle que soit la couleur, puis
qu'il y ait quelqu'un qui se penche sur cette réalité-là qu'est l'occupation du
territoire.
Je voudrais vous parler aussi de cas au niveau économique,
de problématiques que vivent d'autres régions. Au Saguenay, par exemple, les
nouvelles règles du MTQ. Mon collègue Sylvain Gaudreault... Est-ce que je peux
mentionner son nom?
• (12 heures) •
Une voix : ...
M. Lelièvre : Non? Le député de
Jonquière a interpellé aussi le ministre des Transports à ce niveau-là cette semaine, une directive récente qui fait en sorte
que, pour favoriser le développement des affaires au niveau des bureaux de professionnels,
on va permettre, par exemple, à une firme de Montréal de se rendre dans les
régions et de facturer jusqu'à 1 000 kilomètres de frais de
déplacement. Et, quand tu es une firme de professionnels dans le même domaine
en région puis tu veux te rendre à l'extérieur de ta région, là, la norme peut être de 200 ou 300 mètres. C'est
carrément une norme qui favorise le développement des entreprises des
grands centres, et ça a l'effet inverse. On dit à une firme de
professionnels : Oui, va-t'en travailler en région, puis, si le client est
le gouvernement, on te paie ton kilométrage, tes déplacements jusqu'à
1 000 kilomètres, mais, si tu es à Jonquière, à Chicoutimi,
sur la Côte-Nord, à Gaspé ou à Arvida, bien là tu peux te promener dans 200 à 300 kilomètres,
mais après ça on ne te paie plus. Ça, c'est un exemple, là, d'absence de
modulation. Puis il faut se pencher là-dessus.
Du côté de la
Côte-Nord, écoutez, fermeture du CLD, hein? Les gens là-bas,
ça fait mal. Ils ont fermé en mars dernier,
le 15 mars, leur CLD. Bien, c'est 18 ans de vécu, c'est 40 projets, c'est des
centaines de milliers de dollars qui avaient
été investis. Ça fait mal. Sur la Côte-Nord, les gens nous disent : Ça nous fait mal de
perdre notre CLD. On perd un gros élément
dans notre coffre à outils. L'Abitibi-Témiscamingue, Québec Lithium, 200 emplois. Bien oui, j'ai
compris tantôt vos investissements. Vous avez énuméré beaucoup d'investissements. Mais, au-delà
de ça, il y a des régions qui perdent. Malgré tous vos investissements, toutes vos annonces, il y a des régions qui perdent. Puis les régions qui
perdent, c'est, par hasard et depuis longtemps, les régions dites rurales et ressources.
Donc, il faut qu'on se penche là-dessus. C'est incontournable.
Si on n'a
pas... Puis, je reviens là-dessus, on a beau avoir toute la bonne volonté, la ministre,
qui est ici avec nous aujourd'hui, puis ses collègues, je suis convaincu, nous entendent. Je suis
convaincu qu'ils sont sensibles. Mais, une fois qu'on a dit ça, ça vous prend des outils. Puis aujourd'hui on vous interpelle pour que vous convainquiez votre Conseil des ministres,
votre gouvernement, de se pencher là-dessus, de vous donner des
outils. C'est vous qui êtes au pouvoir. C'est à vous que revient la responsabilité, une grande partie, de répondre aux attentes de
la société. Puis les régions font partie de la société. Donc, on a vraiment... Moi, en tout cas, je suis prêt à collaborer. J'ai tout près de 30 ans d'expertise dans
le développement local et régional. Puis je fais de la politique, pas de la politicaillerie.
C'est très différent. Puis je suis prêt à
collaborer si vous avez besoin de quelqu'un qui porte le message des régions.
Vous avez des excellents députés aussi qui
ont des connaissances des régions, je n'en doute pas, mais il reste qu'il faut
vraiment poser des gestes forts et rapides.
Vous savez,
je me dis des fois : Est-ce qu'il y a un point de non-retour dans le
processus de développement de certaines régions? Bien, moi, il y a des
régions qui m'inquiètent. Je commence à me poser la question sérieusement. Puis
je ne suis pas le seul à me la poser. Puis je reviens avec l'exemple de la
Gaspésie. Quand on n'a plus de train, on a
l'avion qui passe au-dessus de nos têtes mais qui est réservé aux
fonctionnaires parce qu'ils ne paient pas leurs billets, c'est l'État,
hein, puis on a Orléans Express qui vient de couper de 50 % son service,
on a Orléans Express qui dit : Je ne
dessers plus la pointe gaspésienne, Gaspé, Percé, la capitale du tourisme, ça
commence à ressembler à de l'isolement, là. Et puis, pratiquement, là...
c'est inquiétant. On parle des transports, mais on pourrait parler de d'autres
secteurs.
Donc, sincèrement, on a besoin d'une écoute,
mais on a besoin aussi d'actions concrètes puis on a besoin de mesures
particulières pour les régions. Je vous remercie de votre temps.
Le
Président (M. Auger) : Merci beaucoup, M. le député de Gaspé.
Merci à vous tous, chers collègues. Merci à l'équipe de la commission. Et, compte tenu de l'heure, je lève la
séance, et la commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 12 h 4)