(Dix heures douze minutes)
Le
Président (M. Auger) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'aménagement du
territoire ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle d'éteindre la sonnerie de leurs
téléphones cellulaires.
La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 3, Loi favorisant la santé financière et la
pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur
municipal.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Lelièvre (Gaspé) est remplacé par M. Therrien (Sanguinet);
Mme Ouellet (Vachon) est
remplacée par M. Marceau (Rousseau); et M. Pagé (Labelle) est remplacé par M.
Villeneuve (Berthier).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, la semaine dernière, nous en
étions à l'étude de l'amendement introduisant l'article 18.1, mais je
vais faire également un rappel. Nous avions suspendu un sous-amendement du
député de Sanguinet, et on devait revenir avec un exemple, je crois. Donc, M.
le ministre.
M. Moreau :
Oui. Bien, en fait, il y avait plusieurs... Bonjour, M. le Président, et je
réitère mes voeux de bonne semaine aux membres de la commission, que
j'ai pu saluer distinctement, sauf peut-être le député de Beauharnois que je
viens d'apercevoir. Alors, je lui souhaite aussi une excellente semaine.
Il y avait plusieurs éléments qui étaient en
suspens, M. le Président. D'abord, il y avait le député de Rousseau qui avait
posé une question sur un élément de calcul et de simulation. M. Jean, qui va se
joindre à nos travaux en soirée pour la session qui se termine à
21 h 30, aura le détail du calcul et la réponse au député de
Rousseau.
Nous avons distribué ce matin les articles
adoptés et les amendements proposés dans la formule que nous avions déjà faite,
mais cette fois-là en date du 17 octobre 2014, puisque nous avons adopté
d'autres articles. Je pense que ça a été distribué à tous les membres de la
commission.
Une voix : Beaucoup de
nouvelles pages.
M. Moreau :
Beaucoup de nouvelles pages. Et, vous aviez raison, vous avez terminé votre
introduction là-dessus, on avait
demandé une information sur l'approche globale, là, pour les articles 18 et
18.1, si... C'est le député de Sanguinet qui me demandait s'il y avait plusieurs groupes, dont certains qui
n'étaient pas capitalisés au niveau requis par l'article 18.1... Juste
m'assurer que...
Une voix : ...18.1.
M. Moreau : C'est 18.1. Qui
n'étaient pas capitalisés au niveau requis par le paragraphe 1° ou 2° du
premier alinéa de 18.1, quelle était l'approche? On disait qu'on avait
l'approche globale.
Est-ce qu'on
a des copies de ce document-là, la fiche d'information? On pourrait en faire
des copies, ça va être plus facile à
suivre pour tout le monde. Et je pense que ça explique que la recommandation de
la régie, c'est de garder le projet de loi dans sa forme actuelle pour
éviter les difficultés qu'apporterait le calcul par groupes si tous ne sont pas
capitalisés, mais que certains le sont.
Et le document
qui va être distribué, M. le député de Sanguinet, c'est l'exemple que nous
avons pris de l'application de l'article 18.1. C'est un exemple que
nous avons pris sur le régime de retraite de la ville de Laval, qui comporte un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept,
huit, neuf... neuf groupes, qui comporte neuf groupes et dont un seul
est pleinement capitalisé, tous les autres étant capitalisés sous le seuil de
80 %, donc ce qui mène à une capitalisation globale de 68,7 %.
Ce que je
peux faire faire, c'est distribuer le document. Prenez le temps de le regarder.
S'il y avait des questions sur ces points-là, on pourra y revenir au
début de la session de 15 heures, et ça vous donnera le temps de regarder
les raisons pour lesquelles... Alors, la fiche comporte l'hypothèse, l'approche
globale de 18 et 18.1, quelles seraient les conséquences d'une approche par
catégories et la recommandation de la régie. Alors, on va distribuer le document.
Le Président (M. Auger) : ...distribuer
pour les collègues, oui, tout à fait.
M. Moreau : On va distribuer
le document pour les collègues et pour vous-même, M. le Président.
Le
Président (M. Auger) : Tout à fait.
M.
Moreau : O.K. Et puis on pourra en débattre, là, à la reprise,
à 15 heures. Je pense que ça fait le tour de ce que nous avions
comme engagements, à moins que je fasse erreur.
Le Président (M.
Auger) : Merci, M. le ministre.
M. Moreau :
Et, si c'est une erreur, elle est involontaire.
Le Président (M.
Auger) : Donc, on reviendrait à l'amendement introduisant l'article
18.1.
M.
Therrien :
Oui. Bien, écoutez, on avait...
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Sanguinet, oui.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Je souhaite la bonne
journée à tout le monde, vous compris, M. le Président. Écoutez, on
avait demandé d'y aller, là, tu sais, alinéa par alinéa pour qu'on soit
capables de défricher ça avec une intelligence sûre, certaine.
Une voix :
Minimale.
M.
Therrien : Bien, minimale, oui. Alors, on était rendus au
premier... on avait parlé du premier alinéa. Je pense qu'on était encore
là, on parlait beaucoup des dates, à savoir...
M. Moreau :
Est-ce qu'on avait disposé du sous-amendement? Je ne me rappelle pas.
M.
Therrien :
On l'avait juste suspendu en attendant les...
M. Moreau :
O.K. Parfait. O.K.
M.
Therrien : On en reparlera peut-être à 15 heures suite à
votre exemple. On le regardera, nous, puis on reviendra après-midi,
comme vous l'avez suggéré. Nous, ça fait notre affaire.
Donc,
si on revient, là, où est-ce qu'on était rendus... C'est toujours un peu
difficile de se remettre dedans, là. Mais, bon, on avait discuté des dates, là, à savoir est-ce qu'on avait le
choix des dates et, en résumé, on avait... On avait-u le choix des... On
n'avait pas le choix des dates, hein?
M. Moreau :
Non.
M.
Therrien :
C'est ça, on n'avait pas le choix des dates. Il fallait faire, le
31 décembre 2014, une autre évaluation
actuarielle et... Mais rappelez-moi, là, rappelez-moi, si on décidait, mettons...
Comme là, si on décidait là, là... Non,
ça ne marchera pas parce que ça commence, la négociation, l'année prochaine. Et
donc, automatiquement, il y avait une évaluation...
M. Moreau :
C'est ça, on a deux situations. Les deux situations de report au... En fait, on
doit commencer la négociation au plus tard
le 1er janvier 2015. C'est ce qu'on a vu à l'article 18. Tout
simplement pour se remettre dedans, puis ça va me faire du bien, moi
aussi...
M.
Therrien :
Oui, c'est ça parce que, là, je me rappelle qu'on avait avancé beaucoup
là-dessus, on avait...
M.
Moreau : Principe général, c'est 18 qui est adopté. Alors, tout
le monde commence le 1er février 2015. Puis on est réputé avoir
commencé le 1er février 2015 si la procédure d'avis n'est pas donnée.
Essentiellement, c'est ça.
M.
Therrien :
Ça, c'était correct. Oui, oui, oui.
• (10 h 20) •
M. Moreau :
Donc, tous les régimes doivent commencer la restructuration. La négociation est
réputée commencer au 1er février 2015, mais on a introduit 18.1, sur
lequel on débat présentement, qui dit : Si, au moment de l'évaluation actuarielle, on réalise que le
régime est pleinement capitalisé ou qu'il est capitalisé à 80 % et plus et
qu'il rencontre une des conditions, c'est-à-dire qu'on a amorcé la
restructuration par une... Parce qu'on retrouve une des conditions qui se retrouvent dans la restructuration imposée par le
projet de loi n° 3, là on a une option qui nous permet de reporter
au 1er janvier 2016 le début des négociations.
Et, si on reporte au
1er janvier 2016 le début des négociations, on a vu la semaine dernière
que l'article 51, que l'on va voir plus tard, nous dit qu'aux fins des
négociations prévues à 18.1, donc les négociations reportées au 1er janvier 2016, «l'évaluation actuarielle
de référence est celle préparée avec les données arrêtées au 31 décembre 2014». Donc, ce ne sera plus l'évaluation
actuarielle du 31 décembre 2013, l'évaluation actuarielle du 31, 2013 servant à
établir s'il y a un déclencheur du mécanisme de report de 18.1.
Et on avait eu un questionnement à
savoir est-ce que, 51, on pourrait prévoir que ça va être une autre date
que le 31 décembre 2014? Et on avait conclu
que non, puisqu'on souhaitait que les données arrêtées au 31 décembre
2014 soient celles qui sont les plus près
possible pour le début de la négociation, qui, à ce moment-là, est au 1er
janvier 2016. Je pense que ça résume...
M.
Therrien : On était rendus là. Je me rappelle, on était dans
ce chemin-là. Peut-être juste... Question, comme ça, que je me pose, puis je n'ai pas les capacités, là, de répondre à
cette question-là. Peut-être, demander à vos collègues très rapidement... Je ne sais pas si vous allez
oser faire une prédiction de ce genre-là, mais, si on regarde le 31
décembre 2013 comparativement au 31 décembre 2014, à partir de ce qu'on est capable
de sentir sur les marchés, là, depuis le 1er janvier, est-ce que vous
considérez... Et là je sais que ça demeure dans le...
M. Moreau :
Embryonnaire.
M.
Therrien :
Oui, c'est ça. Est-ce que vous pensez qu'il y aura une amélioration de la
capitalisation si on regarde le 31, 2014, comparativement à 31 décembre 2013,
la façon que se comportent les marchés actuellement?
Des
voix : ...
M.
Moreau : Alors, on me dit : Il y a eu des bons rendements
au premier semestre, ça a planté cet été, puis là, bien, il reste deux
mois avant de voir l'évaluation du dernier semestre. Alors, ce que l'on a quand
on regarde ces fluctuations-là, mais encore là sur une base très embryonnaire,
c'est qu'il y a une légère amélioration.
M.
Therrien :
Oui, c'est ça.
M. Moreau :
Je pense, c'est surtout ça que vous...
M.
Therrien :
Oui, parce que le premier semestre était quand même bon, je pense que c'était
de l'ordre de 7 %, 8 % de
rendement, là, pour... bien, en tout cas, les fonds indiciels, là. Et puis là
il y a eu une chute au mois d'octobre, mais la plupart des bourses ont
récupéré les pertes. C'est sûr qu'ils n'ont pas fait de gains nets, mais ils
ont quand même récupéré la plupart des
pertes, à part l'indice de Toronto, je pense, qui tire encore un peu de la
patte. Et donc, à partir de ce moment-là, vous considérez qu'il y a des
chances que la capitalisation s'améliore en regardant, là...
M. Moreau :
À date, sur la base de ce qu'on a, on constate une légère amélioration.
M.
Therrien :
C'est ce que j'avais aussi, en tout cas, remarqué, là. Mais, comme je vous dis,
moi, je ne suis pas actuaire, là, je ne suis
peut-être pas prêt à faire un lien aussi robuste entre ce qui se passe dans
l'actualité économique puis la réalité des régimes de retraite, là.
M. Moreau :
Et, comme c'est fluctuant, ce qu'on m'indique, c'est que, si, par exemple,
novembre, décembre donnaient les mêmes
caractéristiques que le milieu de l'année, là, cette légère embellie pourrait
être, et ce qu'on ne souhaite pas... Et l'inverse, si novembre, décembre
amenaient de bons rendements, bien là il pourrait y avoir une amélioration
additionnelle.
M.
Therrien :
O.K. Bien, écoutez, moi, j'aurais pas mal terminé, là, pour le premier alinéa.
C'est sûr que, là, il va falloir qu'on
reparle après-midi du sous-amendement, puis, à partir de l'exemple, on
clarifiera tout ça. Je ne sais pas si mes collègues ont quelque chose...
M. Moreau :
Oui, parce que le sous-amendement ne touche que le premier alinéa, hein?
M.
Therrien : Oui, c'est ça, exactement, puis les autres, là...
De toute façon, les autres, je pense qu'ils sont plus simples, là. Ça fait qu'on ira... Moi, pour le premier
alinéa, je pense que j'aurais terminé. Je ne sais pas si les collègues
voulaient poser des questions là-dessus.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Beauharnois.
M.
Leclair : Merci, M. le Président. Alors, à mon tour de saluer
tous les collègues autour de la table pour cette commission, ainsi que
les gens qui vous entourent, M. le Président, et ainsi que les gens qui nous
écoutent.
Je
reviendrais, bien entendu, premier alinéa, le 18.1. On avait discuté en long et
en large à la fin de notre dernière journée... Je me souviens des
discussions qu'on avait avec le ministre, là, on parlait, là, des dates
d'obligation d'un rapport de... une
évaluation, là, des régimes de retraite. On parlait de 2013, 2015 et 2017, tout
dépendant, là, de quel groupe on
parle, et tout ça. On avait parlé de prix que ça coûtait, une évaluation
actuarielle. Puis, pour les gens qui débutent en janvier 2015, on parlait des extensions possibles. Alors, on disait, ni
plus ni moins, là, 18 mois. Donc, les gens qui vont avoir, tel que l'article 18 le précise, un début
de négociation en 2015 avec des possibles extensions si demandé... Et le
ministre nous expliquait : Ce n'est pas
d'une rigidité absolue. On comprend que, si on est à la fin d'une négo, bien,
on va tenter d'arrondir les coins, là, pour s'assurer que l'entente se
poursuive si on est sur une voie d'entente.
Puis après ça on parlait, ici, à 18.1,
si on commence à négocier, on décide de reporter en 2016, donc on nous
apporte plus ou moins 18 mois plus tard, donc
en juin 2017. Je me souviens, je questionnais le ministre à savoir... On donne
la possibilité aux retraités de regarder
l'évaluation actuarielle qu'on est obligé de faire au 31 décembre 2013. Donc, à
partir de là, on va partager les déficits
puis on dit : On va exiger, en 2015, si je me souviens bien, en 2014 ou
2015, là... Je pense que l'évaluation actuarielle va être en 2015, puis
là ils vont pouvoir prendre la mieux des deux pour savoir si on rétablit
l'indexation aux retraités.
Alors,
si je ne m'abuse, c'est là qu'on en était. Alors, je veux juste que le ministre...
Je vais attendre pour avoir son attention. Alors, on en était à peu près
là, M. le ministre, puis là ma réaction ou mon questionnement, je disais au ministre : Comme il va y avoir eu plus ou moins deux évaluations actuarielles,
donc une en fin janvier, là, qu'on attend, là, quasiment tout le monde...
Ils sont en train de la faire ou, pour plusieurs déjà, c'est déjà rentré à la Régie
des rentes. Puis là, après ça, on leur
dit : En 2015, on va refaire quand même un autre portrait avec une autre
évaluation actuarielle, puis celle-là va bénéficier encore plus... Ou en
tout cas «bénéficier», ce n'est pas le bon terme, là, mais elle va être utilisée par les gens à leur retraite pour voir
exactement, l'indexation, où est-ce qu'elle arrête, où est-ce qu'elle
reprend ou si elle arrête, ou si elle
continue. Donc, eux, ils ont deux options, les retraités. Puis c'est correct,
je n'ai rien contre ça. On dit :
Une évaluation actuarielle 2013, une en 2015. La mieux des deux, bien, on se
base là-dessus, puis les sanctions, là, qu'il y a de prévues dans le
projet de loi s'appliquent.
Dans le cas du futur
des actifs, le projet de loi nous dit à l'article 18 : Bien là, ceux qui
veulent commencer à négocier pour voir
comment qu'ils vont amoindrir ou comment ils vont payer leurs dettes futures,
soit par étirer d'un an ou deux le temps de prendre une retraite, soit
par cotisation jusqu'à un maximum prévu tel qu'on a vu, eux, ils prennent la photo 2013 ou prennent la photo — laissez-moi regarder mes dates — 2017... Bien, dans le fond, ça va être 2016,
que l'évaluation actuarielle va sortir en 2017...
Une voix :
...
M. Leclair :
En 2016, ils vont faire l'évaluation ou elle va être faite en 2015, puis on va
la recevoir en 2016?
M. Moreau :
Est-ce que je peux...
M. Leclair :
Je suis un petit peu mêlé dans mes... J'ai fait un paquet de barbots, M. le
ministre.
M. Moreau :
O.K. Est-ce que je peux vous suggérer les notes suivantes?
M. Leclair :
Oui, laissez-vous aller, M. le ministre.
M. Moreau :
Regardez bien ça. Alors, on recommence sur les évaluations actuarielles. 2013
pour tout le monde. 2013 pour tout le monde pour évaluer
quand il doit y avoir une restructuration. O.K.? En 2013, de deux
choses l'une, ou je suis dans une condition
de l'article 18 puis je commence à restructurer ou je suis dans une condition
de 18.1 puis j'ai un report. Alors, première évaluation actuarielle
obligatoire pour tous, 2013.
Deuxième
évaluation actuarielle, 2014. Pour qui? Pour ceux qui n'auront pas eu à
restructurer immédiatement selon les
données de l'évaluation actuarielle de 2013 parce qu'il y a un report,
comme on le voit à 18.1, il y a un report au 1er janvier 2016. Donc, eux
devront avoir une évaluation en 2014 parce qu'ils ont eu ouverture au report de
18.1. Ça, c'est prévu à l'article 51.
Troisième
évaluation actuarielle, 2015, pour les groupes où il y aura des retraités afin d'évaluer si 2013 ou
2015 permet de maintenir l'indexation automatique des retraités. Troisième
évaluation actuarielle, 2016, pour ceux qui ont restructuré en 2013. Parce que
le cycle est de trois ans, donc ils atteignent le cycle de trois ans. Et
dernière évaluation actuarielle ou, en fait,
la suite du cycle, 2018, pour ceux qui auront fait une évaluation actuarielle
complète en 2015 au bénéfice des retraités, mais de l'ensemble des
participants du régime. O.K.?
Alors, ça ne veut pas
dire, ça, que, pour un régime donné, ils vont avoir une évaluation actuarielle
en 2013, 2014, 2015, 2016, 2018, mais le
potentiel d'évaluation actuarielle, c'est 2013, 2014, 2015, 2016 et 2018 selon
la situation que l'on contemple. Est-ce que vous me suivez?
• (10 h 30) •
M. Leclair :
Oui.
M. Moreau :
Je peux le refaire, là.
M. Leclair :
Non, il y aurait juste le 2018, j'aimerais que vous me rappeliez, là...
M.
Moreau : Bien,
regarde, alors, c'est toujours un cycle de trois ans. Si, en 2013, je me rends
compte que mon régime est sous-capitalisé puis que les retraités
pourraient se voir suspendre l'indexation automatique, là je dis : J'ai un
intérêt à en faire une à 2015. Alors, quand j'en aurai fait une en 2015, ce
sera une évaluation actuarielle complète. Le prochain cycle après 2015, trois
ans plus tard, c'est 2018. O.K.?
M. Leclair :
Qui, elle, ne leur donne pas d'autres options, là, 2018, il devient à la
normale, là.
M. Moreau :
Non, mais c'est parce qu'ils sont en cycle de trois ans, et on a rompu le cycle
de trois ans en raison du régime spécial que l'on fait pour les retraités. Parce
que rappelons-nous que, si en 2013 ou en 2015 les retraités ne sont pas... si, en 2013, par exemple, les retraités ont
un déficit qui amènerait la suspension de l'indexation, s'il y a une
bonification du marché qui annule ce déficit selon l'évaluation faite en 2015,
ils conservent leur indexation automatique, et c'est la raison pour laquelle on
brise le cycle de trois ans.
M. Leclair : Parfait. Je vous
suis, M. le ministre.
M. Moreau : Correct?
M. Leclair : Oui, ça replace
mes barbots, j'en ai fait d'autres sur l'autre feuille. J'ai juste transporté
mes barbots. Donc, je commence à me
replacer. Donc, sur ce, indirectement... Puis je ne pense pas que c'est
l'intention voulue, mais la fenêtre que je vois d'ouverte, qui est
correcte, la logique en arrière de ça, de 2013, c'est tout le monde, puis on donne la possibilité de revoir
l'indexation pour les retraités en 2015 avec une possibilité de dire :
Bien, ça va vous coûter une évaluation actuarielle,
mais on vous donne quand même la possibilité de regarder si c'est avantageux
pour vous.
M. Moreau : Avec un gros
avantage potentiel.
M. Leclair : Exact. Puis en
plus on parle même de dire une possibilité, peut-être, de regarder la rétro de
ça. Mais ça, ce n'est pas encore terminé,
mais bref... Donc, il y a un bel avantage, puis c'est correct, puis je pense
que c'est avantageux pour tout le monde. Mais, dans le cas du futur, là on parle des gens qui, eux... là, qui
vont arriver, là, dans notre fenêtre ouverte de 18.1, qui disent :
Oui, on regarde ça dans notre groupe, là, nous autres, on pourrait reporter si
on veut, puis c'est quasiment jouer à la loto ou à la roulette russe, là, parce
qu'on est sur le bord...
M. Moreau : C'est-à-dire que
ce que vous donnez comme exemple, c'est que, là, à l'évaluation actuarielle de 2013, la première qui s'impose à tous, ils sont
dans un des cas prévus soit au premier ou au deuxième paragraphe du premier alinéa de 18.1, c'est-à-dire
ou ils sont pleinement capitalisés ou ils sont capitalisés à 80 % et plus
et ils ont une condition qu'ils remplissent. Exemple, ils ont un fonds de
stabilisation. Là, ils sont là, là.
M. Leclair : Eux autres, ils
sont là.
M. Moreau :
Alors là, eux ont le choix de dire : Moi, je reporte la négociation en vue
de la restructuration d'un an ou je le fais tout de suite.
M. Leclair :
Exact. Donc, eux, la base qu'ils ont pour prendre cette décision-là, c'est
2013. L'évaluation qu'ils viennent de
déposer, ils suivent le projet de loi, puis ils disent : J'ai une fenêtre
ouverte. On jase entre nous, les gens du régime, on dit : Oui, on a peut-être un avantage à attendre, par
exemple. On aurait peut-être un avantage à commencer à négocier en 2016, que les fonds se soient replacés
puis... au lieu de tout de suite dire : On repousse d'un an, la
retraite, et tout. Parce que ça va être ça,
le but, là, de l'exercice, ça va être comment qu'on va capitaliser ou replacer
le régime pour la suite des choses. C'est ça, l'avantage ou le
désavantage de repousser au 1er janvier.
M. Moreau :
Non. Bien, c'est-à-dire que l'avantage ou le désavantage de repousser, c'est le
fait de maintenir leur entente en cours. Parce que, quand j'arrive à la
situation où, à l'évaluation du 31 décembre, ou je suis pleinement capitalisé ou capitalisé à 80 % avec une
condition de restructuration, là je peux... je maintiens le respect des
ententes en cours. Alors, non seulement je retarde la négociation au
1er janvier 2016, mais je permets que la prise d'effet de la négociation entreprise au 1er janvier 2016 commence à l'expiration
de ma convention collective. Alors, théoriquement, je pourrais aller jusqu'en
2018. C'est là l'intérêt.
Alors, ils disent : Nous, on a une
convention en vigueur qui se termine en 2018. À l'évaluation actuarielle du 31 décembre 2013, je réalise que je suis dans
une des conditions de report. Alors là, ce que j'ai à faire, c'est de
dire : Je restructure tout de suite ou encore je maintiens ma
convention jusqu'à son expiration puis je négocierai à compter du
1er janvier 2016 pour que les conditions négociées à ce moment-là entrent
en vigueur à l'expiration de la convention collective. Et donc, là, il y a un
intérêt qui est autre que strictement le régime, là, ça peut être l'intérêt de
ce qui a été négocié dans la dernière
convention collective et qui, selon l'évaluation que le syndicat pourra faire à ce moment-là... quelles sont leurs capacités de maintenir ces
conditions-là ou pas. Tu sais, s'ils disent : Bon, bien là, on est à
risque de perdre telle ou telle condition qui est dans la convention
collective parce que ce n'est plus le goût du jour puis ce n'est plus
l'alignement, mais j'ai la possibilité de prolonger cette situation-là jusqu'en
2018, ils vont peut-être vouloir faire ça.
M. Leclair : O.K. Donc, ces
gens-là, dans un exemple aussi concret que vous donnez, autre que de ne pas vouloir briser les contrats, qui serait la
logique, de dire : Bon, bien, nous, on ne veut pas le briser, le contrat,
on vient d'avoir une entente, elle finit, exemple, en 2016, en avril...
M. Moreau :
Je vous donne une statistique que nous avons sur la base de ce qu'on a, là,
dans les... Puis ce n'est pas l'évaluation actuarielle au 31 décembre 2013, là, mais il y a
une date d'expiration de l'entente, là, au 31 décembre 2020 pour un
régime capitalisé entre 80 % et 100 %. Alors, eux autres, là, si
l'évaluation actuarielle du 31 décembre 2013
maintient leur capitalisation, eux autres, ils disent : Regarde, là, moi,
quand je vais commencer à négocier, non seulement
je peux reporter d'un an le début de la négociation, mais je maintiens
l'entente en cours jusqu'au 31 décembre 2020. Ils ont peut-être un
avantage à faire ça davantage que de dire : C'est une condition du marché
sur... Parce que, de toute façon, ils sont bien capitalisés, là, ils sont ou à
100 % ou...
M. Leclair :
...une seule...
M. Moreau :
Là, il y en a une seule... Bien, 2019, il y en a deux selon les données qu'on
a. 2018, il y en a cinq... six... non, une minute, c'est cumulatif, sept, huit.
Il y en a huit en 2018. Attendez, il n'y en a pas huit qui sont capitalisés... ah oui! à plus de 100 %. Oui,
il y en a huit qui sont entre 80 % et 100 %. 2017, il y en a six,
dont un au-delà de 100 %. Puis, 2016, 31 décembre 2016, il y
en a huit, neuf, 10.
Alors
donc, vous voyez que ça touche une quarantaine, peut-être, de régimes, là,
«rough». Ou le nombre total de régimes pouvant reporter, là, selon
l'évaluation qu'on a, il y en a qui terminent au 31 décembre 2014, là,
mais total, ça serait à peu près une
cinquantaine de régimes qui sont, sur la base des anciennes données que nous
avons, entre 80 % et/ou au-delà... entre 80 % et 100 % et
qui rencontrent un critère ou au-delà de 100 %. Alors, on parle de...
M. Leclair :
...
M. Moreau :
50.
M.
Therrien :
Combien au-dessus de 100 %?
M.
Moreau : À plus de 100 %, deux et sept, neuf. Neuf
au-dessus de 100 %, puis 41 entre 80 % et 100 % et qui
rencontrent un critère. Alors, ce dont on parle, là, à 18.1, là, ça s'ouvre à
50 régimes sur 172.
M. Leclair :
Et autre que le fait de briser le contrat, qui, pour moi, est énorme, mais...
M. Moreau :
Là, dans ce cas-là, là, il n'y aurait pas de bris de contrat, là, c'est...
M. Leclair :
Exact. En tout cas, là, eux autres, ils prennent la porte à 18.1.
M. Moreau :
À moins qu'ils ne le choisissent.
M. Leclair :
Exact, si eux autres en conviennent par négo de dire : On ouvre la porte.
Mais ces gens-là ne pourraient pas, avec l'étude actuarielle de 2016...
M. Moreau :
Ils vont en avoir une deuxième en 2016.
• (10 h 40) •
M.
Leclair : Exact, ils vont en avoir une deuxième en 2016.
Exemple, l'étude actuarielle leur dit qu'ils sont mieux ou bien, bien
pires, ça n'aura pas vraiment un impact autre que ça leur a laissé le temps de
négocier.
M.
Moreau : Mais eux,
là, ils n'auront pas une évaluation actuarielle en 2016. Ceux qui vont avoir
une évaluation actuarielle en 2016, c'est ceux qui, en 2013, se
disent : Vous devez restructurer. Alors, ils ont leur évaluation 2013, le cycle de trois ans arrive en 2016. Ceux qui, en
2013, n'ont pas l'obligation de restructurer peuvent reporter d'un an.
Là, ils auront une autre évaluation en 2014. O.K.? Celui qui a celle de 2013
puis qui dit : Moi, je dois restructurer, il va avoir une autre évaluation actuarielle en 2016 parce que les évaluations actuarielles arrivent par cycle de trois ans. Alors, dans l'hypothèse que vous soulevez, c'est ou 2013,
puis je restructure, ou 2014 parce que j'ai reporté la restructuration
en 2016 avec prise d'effet à l'expiration des ententes.
M.
Leclair : Donc, lorsqu'on
parle de 2014 et de 2016, de possibilité de... Tantôt, quand qu'on a parti d'entrée
de jeu, 2014, est-ce qu'on dit : C'est l'évaluation actuarielle qui est applicable
pour 2015, elle est reçue en 2014? Parce que 2014-2015...
M.
Moreau : Ce que je vous ai donné comme date, c'est tout le
temps la date de l'évaluation actuarielle. Elle va être disponible plus
tard. Elle donne le portrait au 31 décembre 2013. Elle donne...
M. Leclair :
O.K. Toutes ces dates-là, c'est 31 décembre?
M. Moreau :
C'est la date du portrait, exact. Alors, elle donne le portrait au
31 décembre 2013, elle donne le portrait au
31 décembre 2014.
M.
Leclair : Donc, le retraité, c'est le 31 décembre 2015 qu'il peut avoir la possibilité de reprendre le portrait avant de voir l'indexation.
M. Moreau : C'est ça. Lui, il a deux «shots» :
31 décembre 2013, 31 décembre 2015. Puis là, selon le moins
pire des deux scénarios, il pourrait maintenir son indexation automatique ou
encore n'avoir à assumer, en suspension d'indexation, que le plus faible des
déficits constatés par l'évaluation de 2013 et celle de 2015.
M.
Leclair : Exact. Sauf
que, là, de cette vision-là, le retraité, il a comme deux options, alors que
l'actif, lui...
M. Moreau :
Il a deux options aussi. L'actif, lui, il peut dire : Si, au
31 décembre 2013, je suis dans un des 50 régimes dont je vous ai parlé,
moi, je peux attendre, demander une évaluation actuarielle en 2014 aux fins de
la négociation de 2016. Lui, il n'a pas d'option de prendre le meilleur des deux, là,
il dit : Moi, je retarde puis j'estime que maintenir les ententes en
vigueur, c'est un avantage qui fait que j'accepte l'option qui m'est donnée de
reporter la négociation en 2016 avec une évaluation actuarielle de 2014.
M. Leclair :
C'est un peu là mon...
M. Moreau :
Vous suivez, hein? Si jamais je m'enfarge dans le labour, vous me le dites.
M.
Leclair : Exactement
sur cette lignée-là, M. le ministre, là les actifs, eux, pour, d'après moi, la raison
première, prendront la décision de ne pas briser le contrat. Puis la porte est
ouverte avec 18.1, dans un des cas, là, dans les 50, ils disent : Nous, on va reporter en 2016. Je pense, ça va...
ça ne brisera pas le contrat, on ne sera pas dans... On va respecter ce qu'on s'est entendu. Puis les deux parties
semblent être sur cette lignée-là, et l'avantage, d'après leurs chiffres...
Mais ils arrivent en 2016, là, puis ça plante. Donc, eux n'auront pas... peut-être,
pourraient dire : Bien, avoir su, en 2013 on aurait pris l'évaluation puis on aurait été un peu mieux, on était à 100 % dans le temps. Tandis que le retraité,
lui, il l'a, cette petite fenêtre de deux ans là.
M. Moreau :
Pourquoi est-ce qu'on la donne aux retraités? On la donne aux retraités parce
qu'on veut faire l'illustration que la
situation des retraités est exceptionnelle, que c'est une situation de dernier
recours et un rétablissement prioritaire.
M. Leclair :
Exemple — on
va dans les «si», là, M. le ministre — dans les 50, il y en a
plusieurs, là, qui ont la porte ouverte des retraités avec l'indexation. Eux
voient ça, là. En 2013, ils sautent leur tour, ils pitchent un 0,25 $, disent : Ah! on prend la porte, là, on s'en
va à 2016. En 2015, pouf! ils voient les chiffres changer parce que, là, il y a
une évaluation actuarielle qui se fait pour nos retraités de nos groupes pour
voir, l'indexation, comment est-ce qu'elle s'applique parce qu'ils sont à
88 %.
M. Moreau :
Non, mais, par exemple, si vous avez en 2013 quelqu'un qui est dans le groupe
des 50, il n'est pas totalement capitalisé, quand est-ce que je suspends pour
les retraités? Il pourrait y avoir une suspension pour les retraités, alors...
Une voix :
...
M. Moreau :
C'est ça. Alors là, j'aurais avantage à avoir une évaluation actuarielle en
2015 pour voir si la sous-capitalisation de 2013 est corrigée, pour ne pas
faire perdre l'indexation automatique aux retraités.
M. Leclair :
Exact.
Le Président (M.
Auger) : Juste un instant, M. le député de... juste pour un petit
rappel, vous avez encore une minute, 1 min 30 s concernant
l'amendement, là, à votre disposition.
M. Leclair :
Je vais revenir plus tard.
Le Président (M. Auger) :
Ça va, M. le député de Beauharnois?
M. Leclair :
Bien, c'est juste pour tenter de finir pour ne pas qu'on reprenne toute la
discussion. C'est que j'imagine un groupe
qui est dans les 50 en ce moment, ça fait qu'il cadre dans la porte ouverte de
repousser la négo en 2016. Puis on va dire qu'on prend un exemple des
50, il y en a un groupe là-dedans qui est à 88 % en capitalisation. Donc, il rentre dans la porte qu'on lui ouvre avec
une autre des conditions, mais il y a une possibilité d'indexation ou de
désindexation pour leurs retraités dans leur groupe. Donc, eux,
automatiquement, les retraités, eux autres, lèvent le drapeau puis ils disent : N'oubliez pas, là, en 2015, on revient,
nous, on ne veut pas la perdre, l'indexation. Puis, en 2015, les
chiffres changent énormément. Je ne sais pas qu'est-ce qu'il va avoir arrivé,
là, mais Barack, là... bien, peut-être M. Couillard,
là, mais mettons que Barack fait quelque chose de bien, bien intéressant. Donc,
à partir de là, on voit les chiffres
en 2015... Eux, là, la porte, ils l'ont déjà choisie en 2014, d'aller la
repousser à 2016... Là, je vois le président qui me regarde, il va dire : Dépêche-toi de finir parce qu'il ne te
reste plus grand temps. Donc, ils ont utilisé la porte 2016, ils voient
les chiffres en 2015, ils exigent pour leurs retraités... ils voient qu'il est
défavorable pour eux... Je ne sais pas s'il
y aurait une possibilité, là... Parce que tu viens de payer une évaluation
actuarielle peut-être aux alentours de 100 000 $, alors je me demande s'il n'y a pas quelque chose
qu'on peut faire, là, une demi-porte ouverte ou... pour ceux qui
auront...
Alors,
c'est à peu près tout le temps que j'avais. Je regarde tout le monde, ils
m'applaudissent. Ça a l'air que j'ai fini sur la seconde près. Merci
beaucoup, M. le Président, je reviendrai plus tard.
Le Président (M. Auger) : C'est
excellent. M. le ministre.
M. Moreau : Non, bien, en
réalité, je ne fais que réitérer le fait qu'on a établi le mécanisme de
l'indexation automatique et la protection de l'indexation automatique a
contrario à l'article 12 du projet de loi en ce qui a trait aux retraités.
Des voix : ...
M. Moreau :
Alors, c'est ça, le régime qu'on a prévu pour les retraités, c'est ce qu'on a
vu à l'article 12. Lorsque l'indexation automatique des rentes des
retraités a été suspendue... Alors, où est-ce qu'on décide le mécanisme de
suspension?
(Consultation)
M. Moreau :
O.K. Alors, c'est ça, nécessairement le premier alinéa de l'article 12
indique qu'on ne peut décider de la
suspension de l'indexation automatique des retraités tant et aussi longtemps
qu'on n'a pas établi les données actuarielles au 31 décembre 2015.
Ça, c'est le premier alinéa.
Donc, dans
l'exemple que vous soulignez, là, nos 50 régimes, il y en a 41 qui sont
potentiellement des régimes où il y
aurait suspension automatique de l'indexation des retraités, et là on devrait,
dans le cas de ces 41 régimes là, faire un portrait au 31 décembre
2015 pour voir si la suspension de l'indexation automatique s'appliquerait à
eux.
• (10 h 50) •
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Sanguinet.
M.
Therrien : Oui.
Juste une seconde pour... Vu que c'est dans le vif du sujet, étant donné que
vous êtes extrêmement productifs dans les documents puis que ça nous aide à
avancer, là...
M. Moreau : Je prends ça
comme un compliment qui est adressé...
M.
Therrien : Non,
mais c'est vrai, je veux dire, ça nous aide beaucoup, oui, évidemment.
M. Moreau : Non, mais, sérieusement, aux gens de la régie. Parce que les gens qui nous écoutent
ne le savent pas, mais, quand ici ça arrête, eux, ils continuent, hein?
M.
Therrien :
Oui, c'est ça, exactement. Moi, je proposerais peut-être, pour faire un peu de
pouce sur ce que le député de Beauharnois nous mentionne, là : Y
a-tu moyen de faire un petit calendrier, là — je pense que ça pourrait être assez simple, là — des cas d'espèce, je veux dire, l'évaluation
en 2013, 2014, 2015, ainsi de suite? Je pense que ça pourrait régler le
problème. Vous l'avez?
M. Moreau : Je l'ai fait, là.
M.
Therrien : Bon.
O.K. Bon, écoutez, pouvez-vous juste...
M. Leclair : Moi aussi, j'ai
des barbots...
M. Moreau : Bien, moi, ce
n'est pas des barbots, c'est bien...
M. Leclair : ...je vois ça de
loin, je n'ai pas mes lunettes.
M.
Therrien : Mais, en
tout cas, je ne sais pas, on peut-u obtenir ça, peut-être revenir à
15 heures avec quelque chose qui nous
permettrait, là, de bien, bien saisir les tenants et les aboutissants, là, par
rapport aux dates? C'est juste ça que j'avais à demander.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Blainville.
M.
Laframboise : Oui, merci. Juste, M. le Président... Parce que
l'exemple que vous nous avez donné de la ville de Laval, là, c'est très
explicatif, là. Moi, quant à moi, là, ça me va.
M. Moreau : Vous parlez de la
fiche d'information?
M.
Laframboise : Oui, la fiche d'information. La seule question que
j'aurais par rapport à cette fiche-là : Là, vous nous dites que
c'est les chiffres officiels au 31 décembre 2013, c'est les bons chiffres
que vous avez?
M.
Moreau : Oui. Bien, dans ce cas-là, c'est les chiffres de
l'évaluation actuarielle du 31 décembre 2013.
M.
Laframboise : Parfait.
Des
voix : ...
M.
Moreau : O.K. C'est une compilation faite à partir des chiffres
réels, c'est ce qu'on m'indique. Ça va?
M.
Laframboise : Parfait. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Auger) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, merci. Bonjour, M. le Président. Bonjour,
tout le monde. Dans la même veine que le député de Beauharnois, je veux juste
comprendre, quelqu'un qui tomberait à sa retraite en 2016, et son groupe aurait
pris... ou 2015, et son groupe aurait pris l'article 18.1, donc l'aurait...
il ne pourrait pas revenir...
M. Moreau : Non,
non. S'il prenait sa retraite... Je vous arrête tout de suite parce qu'il faut
faire attention, le... On l'a expliqué, là, on est retraité de fait ou
on est retraité de droit.
M.
Villeneuve : Je me rappelle de l'explication, tout à fait. Tout
à fait.
M.
Moreau : Alors, votre exemple, il ne serait pas un retraité.
M.
Villeneuve : Parfait. Bien, disons qu'il prend sa retraite dans
trois ans ou quatre ans, et le groupe aurait choisi,
finalement, là, de reporter avec l'article 18.1, là... En fait, ma
question est simple, c'est : Pourquoi on ne permet pas... Puis
c'est correct... Le député de Beauharnois l'a bien dit, c'est tout à fait
correct, on permet aux retraités de pouvoir choisir entre deux mondes. Et ça,
c'est...
M.
Moreau : Oui, en plus de l'évaluation.
M.
Villeneuve : Tout à fait. Tout à fait. C'est très bien, c'est
même très, très, très bien. Et pourquoi on ne peut pas aller aussi loin
avec les autres groupes qui pourraient décider d'utiliser le 18.1, et,
lorsqu'ils constateraient, là, l'évaluation actuarielle qui serait bonne ou...
mettons, c'est plutôt sur le côté dévastateur, si elle était dévastatrice,
l'évaluation actuarielle, ne pourraient pas choisir, eux aussi, entre les deux
mondes? C'est un peu ça... J'aimerais ça, comprendre pourquoi on ne peut pas
permettre cela.
M.
Moreau : Bien, c'est parce que, je dirais, la pensée ou la
philosophie derrière la procédure est différente selon que l'on s'adresse aux retraités ou aux actifs. Si
on s'adresse aux actifs, le système général du projet de loi prévoit
qu'on veut restructurer un régime qui a
besoin de l'être, et on dit : On fait comme deux catégories. Et c'était un
peu la suggestion, d'ailleurs, du
député de Blainville de dire : Regardez, si vous avez un régime qui est
capitalisé à 100 %, bon, bien, on n'a pas besoin d'avoir le pied sur l'accélérateur autant, puis, à la
Coalition avenir Québec, nous, on voit qu'il peut y avoir aussi des cas où on n'est pas pleinement
capitalisé... On est d'accord avec le fait qu'un régime en santé, c'est un
régime capitalisé à 100 % — je ne veux pas vous mettre les mots dans
la bouche — mais
le niveau d'accélération peut être moindre si je suis dans telle catégorie.
Dans les amendements
qu'on a déposés au mois d'octobre, c'est ce qu'on reconnaît, c'est-à-dire qu'on
dit : Si vous êtes entre 80 % et 100 %... Si vous êtes au-delà
de 100 %, on peut attendre parce que vous avez une bonne capitalisation, puis on peut reporter dans le
temps, puis ça ne nous impose pas d'aller à l'encontre de conventions
signées. Si vous êtes entre 80 % et
100 %, on va vous donner un break aussi si vous avez montré une conscience
à la nécessité de restructurer parce que vous avez déjà, dans une
entente antérieure, un des mécanismes de restructuration prévus par le projet de loi. On donne souvent comme exemple le fonds de stabilisation que certains
régimes ont parce qu'ils ont
pris conscience du fait que j'ai besoin de me mettre à l'abri des fluctuations
du marché. Donc, on dit : Vous autres aussi, là, on va vous mettre dans la même catégorie que ceux qui sont
pleinement capitalisés en disant : Vous allez devoir vous
restructurer parce que la pérennité du régime n'est assurée que par une pleine
restructuration, mais il y a moins... ou il
y a une moins grande urgence d'agir — ça serait la bonne expression — et donc, en conséquence, on vous permet
de reporter et de maintenir la convention que vous avez signée.
Mais,
à partir du moment où vous décidez de reporter, c'est le portrait du report
qu'on va regarder comme étant l'élément
qui va nous imposer la mesure de la restructuration. Alors, dans le fond, c'est
un mécanisme qui va vers l'avenir, alors
que le mécanisme qui s'adresse aux retraités, c'est un mécanisme ponctuel qui
va n'exister qu'une seule fois parce que rappelons-nous que c'est
l'article 12 où on dit : Les déficits subséquents, là, les retraités,
ils ne les prennent plus, ça devient la responsabilité de l'organisme
municipal. On dit : «Tout nouveau déficit imputable aux retraités au 31 décembre
2013 et constaté dans une évaluation actuarielle postérieure au
31 décembre 2015, est à la charge de l'organisme municipal.» Alors, ce que
l'on fait pour les retraités, c'est une situation où on les fait participer de
façon ponctuelle à un déficit mesuré, puis
ce sera le seul effort qu'on va leur demander. Et, quand le régime va redevenir
en santé financière, on va rétablir
l'indexation, on va établir une indexation ponctuelle semblable à ce qui
existait dans le régime avant, mais elle ne sera plus automatique.
Alors, c'est pour ça qu'on
contemple deux situations qui sont complètement différentes. Et d'ailleurs
toute l'architecture du projet de loi est faite en disant : On fait une
ligne entre les participants actifs et les retraités. Et les obligations des
retraités sont traitées d'une façon, puis les obligations des actifs sont traitées
d'une autre. Et les obligations des retraités sont traitées de telle sorte que
c'est un traitement exceptionnel, le moins invasif possible et le plus limité
dans le temps possible. Voilà.
M. Villeneuve : Donc, si on
permettait, exemple, à ceux qui se prévalaient de 18.1, si on leur permettait
de choisir le moindre des deux, il y aurait
une part importante de leur choix qui serait imputable aux municipalités, à la
limite. C'est ce que je comprends, entre autres.
M. Moreau : Oui, aussi,
aussi.
M.
Villeneuve : Donc, c'est, j'allais dire, un disjoncteur qui est
prévu pour éviter ça. Bien, écoutez, c'est parce que je me... Donnons
l'exemple d'un groupe qui peut se permettre 18.1, qui répond aux deux critères,
c'est-à-dire 80 % plus un des quatre critères établis...
M. Moreau : Ou qui sont à
100 %.
M.
Villeneuve : En passant, les critères, là, bien naïvement, ma
question : Pourquoi on a le choix de quatre critères? C'est
subjectif? C'est objectif? Sur quelle base ça a été établi de dire : Bien,
c'est un des quatre ou...
M. Moreau : Ce sont les
critères de restructuration prévus par la loi.
M. Villeneuve : Mais pourquoi
un, deux? Je veux juste... question.
M. Moreau : Bien, parce qu'on
a dit : On veut donner la chance aux groupes qui ont pris conscience de l'importance de restructurer avant même que le
projet de loi ne soit déposé. On dit : Ces gens-là, là, regarde, un, ils
ont une capitalisation qui est quand même
importante, même s'ils n'ont pas atteint 100 %, et ils ont une conscience
qu'ils doivent travailler eux-mêmes à la restructuration de leur régime, puis
ils n'ont pas attendu la loi pour le faire. Ça fait que, là, on dit : Bon, bien, c'est des gens qui montrent un éveil,
là, plus important et qui ont un niveau de capitalisation qui, somme toute, les met moins à risque que
d'autres. Et donc on a dit : Regardons quels sont les critères. Alors,
ceux qui sont... soit qu'ils vont avoir
partagé à parts égales les cotisations d'exercice ou des déficits éventuels du
service courant, soit qu'ils vont
avoir mis sur pied un fonds de stabilisation alimenté par une cotisation, soit
qu'ils vont plafonner la cotisation d'exercice
à un taux maximal de 18 % ou de 20 %, dans le cas des policiers et
des pompiers, par rapport à la masse salariale.
Et il y en a
beaucoup qui sont déjà, on l'a vu, là... Je ne sais pas si vous étiez avec
nous, parce que je pense qu'on était dans les auditions, là, mais en
tout cas... Ou même la statistique est revenue pendant le débat article par
article, la majorité des régimes qui doivent avoir un taux de capitalisation de
18 % sont à 18 % ou moins, et la majorité des régimes qui doivent avoir un taux de capitalisation de 20 % ou
moins ont un taux de 20 % ou moins. Et donc ceux qui sont au-delà
de ce que le député de Sanguinet appelle le plafond, là —je pense
que ça devient l'expression consacrée dans nos discussions —ce n'est
pas la majorité. C'est à peu près au milieu, là, mais ce n'est pas la majorité.
• (11 heures) •
M. Villeneuve : Imaginons un
groupe qui... Bon, j'essaie toujours de me mettre à la place des gens qui vont
avoir à faire un choix. C'est clair, ils vont avoir à faire un choix qui est
basé d'abord sur des faits, donc l'évaluation actuarielle 2013, mais qui,
évidemment, ne peuvent pas savoir ce qui va se passer plus tard. Ils vont
devoir faire le choix de soit choisir 2013 ou de reporter. Imaginons un groupe
dont il y a plusieurs personnes qui vont prendre leur retraite dans cinq ans et
que les chiffres sont bons en 2013. Je pose la question à des actuaires :
Vous conseilleriez quoi à ce groupe-là?
M. Moreau : Mais ça ne
changera rien parce qu'aux fins de la loi ils ne vont pas être réputés être
retraités.
M. Villeneuve : ...
M. Moreau :
Ça ne changera rien parce qu'aux fins de la loi on dit : On est retraité
au 12 juin 2014 ou on ne l'est pas. Alors, c'est comme la grossesse, on
ne peut pas être à moitié enceinte, on est enceinte...
M. Villeneuve : Ou on ne
l'est pas.
M. Moreau : ...ou on ne l'est
pas.
M. Villeneuve : C'est bon. O.K.
Bien...
Des voix :
...
M. Villeneuve : On va
continuer...
Une voix :
...
M. Villeneuve : Non. Une
autre question, oui, tout à fait.
Une voix : Deuxième mot.
M. Moreau : Oui, oui, c'est
ça. C'est ça.
M.
Villeneuve : Tantôt,
je donnais l'exemple que le fait de pouvoir se prévaloir du meilleur des deux
mondes, pour les participants actifs, ça
pourrait entraîner des conséquences, évidemment, pour les municipalités si on le
faisait. Imaginons qu'on le fait quand même. Oui, on sait qu'il pourrait y avoir des conséquences pour les municipalités. Ça serait quoi, les
autres impacts qu'il pourrait y avoir? Au niveau financier, j'entends, là.
M. Moreau : Vous voulez dire sur
le choix qui est fait?
M. Villeneuve : Oui. Si on
leur laissait le choix, là, ce serait quoi, les impacts que ça pourrait amener?
M. Moreau : Moi, je vais vous dire très sincèrement, j'ai l'impression que le choix... Je ne veux pas que ça ait
l'air d'une accusation, là, mais je fais le raisonnement, en ayant entendu les
groupes, particulièrement représentant les associations syndicales, moi, d'après moi, ils vont faire le
choix de reporter pour maintenir leur convention parce que, pour eux, c'est un
principe idéologique de dire : Le respect des conventions signées... Moi,
d'après moi, à partir du moment où ils peuvent
maintenir leur convention, je pense que logiquement... À moins que l'association syndicale dise : On a tellement eu une mauvaise convention qu'on fait le choix de restructurer tout de
suite, mais... Bien, c'est pour ça qu'on lie la conséquence du report au
maintien de la convention. Puis d'ailleurs c'est ce que tout le monde nous a
crié par la tête, là. Je le dis gentiment, là.
M.
Villeneuve : Mon
collègue de Beauharnois, qui n'a plus de temps, me glisse une question à
l'oreille, M. le
ministre : Si la convention, elle est ouverte, elle est ouverte pour tous,
et pas seulement les retraités?
M. Moreau : C'est-à-dire que, là, vous faites... Il y a
deux éléments différents là-dedans.
Il y a, un, le régime, puis les retraités. Les retraités, on leur a fait
un régime à part. On dit : Faites une évaluation en 2013, faites-en
une en 2015. Si vous ne passez pas le test de 2013, vous avez un
avantage à passer le test de 2015. Si, en 2013, je rends compte que, les retraités, il n'y a rien qui les touche,
ils n'auront pas besoin de l'évaluation en 2015 parce
qu'ils ont passé le test, puis
leur indexation est maintenue à... indexation automatique, qui est maintenant
interdite pour tout le monde à l'avenir. Eux
autres, ils ont comme une clause grand-père, ils passent «free». O.K.?
Bon. S'ils n'ont pas passé le test de 2013, là ils ont une chance de dire : En 2015, j'essaie
une autre fois parce que, je pense, l'amélioration du marché va
faire en sorte que je vais pouvoir maintenir mon indexation automatique.
Ça, c'est fini, ça. Ça, c'est le régime des retraités.
Pour le cas de 18.1, ce qu'on regarde, c'est les
participants actifs qui, eux, disent : Moi, je veux retarder la restructuration. Et ma compréhension du lien d'une
convention collective, c'est qu'elle ne s'applique pas aux
retraités, ils sont sortis de l'unité d'accréditation. Donc, si je décide de prolonger la convention collective, elle ne
s'appliquera qu'aux actifs de facto parce que même mes retraités qui
n'en sont pas au sens de la loi n'auront plus à fournir de prestation de travail. Alors, eux, ils vont être éliminés de
la convention collective dans les faits, ils sont chez eux. Bien, ils sont
chez eux... ils sont chez eux ou ils sont ailleurs, mais...
M. Villeneuve : ...
M. Moreau : C'est ça. Ils
seront où ils voudront, la retraite permet cette liberté.
M. Villeneuve : Meilleure
réponse. C'est bon, ça.
M. Moreau : Voilà! Voilà!
Voilà!
M. Villeneuve : Oui, oui, tout
à fait. On va leur laisser le choix.
M. Moreau : Ils n'ont pas à
rendre de comptes à l'employeur de l'endroit où ils se trouvent.
M. Villeneuve : Ça va pour
moi, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Blainville.
M. Laframboise : Oui. Moi, je vais
revenir, M. le ministre, sur l'exemple que vous nous avez déposé, la fiche d'information pour Laval, on va prendre le temps. Parce qu'on
s'était dit qu'on va revenir en après-midi, mais moi, j'aimerais ça, qu'on prenne le temps de bien la comprendre parce qu'honnêtement moi, ça m'éclaire grandement. Parce que, bon, le tableau 1 nous donne le régime de retraite de la ville de
Laval : les policiers, 203 millions d'actif, 301 de passif. Donc,
ils ont 98 millions de déficit. Le taux de capitalisation, à 67,4 %.
Et là, si on les prend tous, les pompiers sont capitalisés à 58 %; les employés de bureau, 41 %; les cadres,
61 %; les professionnels, 52 %; les officiers de
direction : police, 52 %, incendie
45 %; les cols bleus, 73 %; puis la CRE, 100 %. Bon, c'est le
seul qui est... Donc, dans le fond...
M. Moreau : ...puis ce n'est
pas un vieux régime, là, on le voit, là.
M.
Laframboise : C'est ça. C'est ça. Donc là, pratiquement tous les
régimes, sauf la CRE, sont en bas de 80 %, là. Donc, donnez-nous,
là, le portrait...
M. Moreau :
Grandement, là, quand on regarde la moyenne en bas, au global, là, ils sont
capitalisés à 68,7 %.
M. Laframboise : Donc, c'est un
régime qu'on peut... Tu sais, là, il faut faire de quoi, là.
M. Moreau : Vite, là, ça
commence à presser.
M.
Laframboise : Non, non. C'est ça. C'est ça. Puis là, si vous nous
donnez l'exemple de 18.1, allez-y, là, ce que ça peut faire, là. Donc,
inévitablement, eux, ils ne peuvent pas... ils doivent se servir de...
M. Moreau : Bien là, eux
autres, ils n'ont pas ouverture à 18.1, là, ils sont dans 18 carré. Et 18,
c'est : On commence à restructurer tout
de suite. Alors, 18, c'est le principe général qui s'applique à tout le monde.
La ville devrait envoyer un avis au plus tard le 15 janvier 2015 avec un
préavis de huit jours ou d'au plus 15 jours de la date où les représentants
seront prêts à rencontrer l'association. Puis, si la ville ne le faisait pas,
bien, la négociation est réputée commencer le 1er février 2015.
Alors que, si
je pouvais disloquer le régime par groupes, bien là, peut-être que la CRE
dirait : Bien, moi, là, je suis dans une situation de 18.1 puis je
vais retarder ça au 1er janvier 2016. Mais on voit très bien que, dans...
Une voix : ...
M. Moreau : Voyons donc!
M. Villeneuve : 2016, pas
sûr...
M. Moreau : Non?
M. Villeneuve : ...étant
donné que les CRE vont peut-être...
M. Moreau :
Ah! en 2016? Ah! bien, ils ne seront plus CRE, là, ils seront je ne sais pas
quoi. Mais, peu importe, mettons que — faisons exception à ça,
là — ils
reporteraient, eux, à 2016. On voit que 'ensemble des groupes dans le régime
est dans une situation qui nécessite une intervention immédiate.
M. Laframboise : Et là vous
dites : Si je pouvais disloquer... Ça veut dire qu'on ne peut pas
disloquer...
M. Moreau :
Non. Ça veut dire que nous, ce qu'on fait, on... l'interprétation que l'on
donne à 18, 18.1 et 51, c'est une approche globale pour la
restructuration de ce régime-là, qui comporte neuf groupes. Ce qui m'apparaît
vraiment être logique, là. Quand on a un exemple de facto, on voit qu'il y a
une logique à ça.
M. Laframboise : Et là, si on
continue sur Laval... Parce que je sais que M. le maire avait demandé plus de
souplesse, là, mais, nous, ce qu'on veut, c'est qu'ils atteignent l'objectif.
La souplesse que vous pouvez avoir, c'est...
M. Moreau : On peut être
souples. Mais là tu dis : Regardez, moi, je veux bien ne pas tout casser,
mais le feu est pris dans la maison, là, les
pompiers vont rentrer, là. C'est bien de valeur, je le sais qu'il y a la
vaisselle à ma tante Maria, mais je pense qu'elle va y passer.
M. Laframboise : Puis, dans le fond,
même ce que vous aviez donné comme avec l'âge ou quoi que ce soit, ça aura peu
d'impact, là, dans...
M. Moreau : Non. Bien, pas à
ces niveaux-là. D'ailleurs, on le voit, là, il y a vraiment quelque chose qui
est étonnant, de voir... Parce qu'à Laval
c'est une ville, là, qui a été... En termes de gestion, quand on regarde la
santé financière de la ville, hein,
Laval, c'est une ville qui a une très bonne santé financière. On l'évoquait,
là, des surplus accumulés de 117 millions.
Encore cette année, ils s'enlignent vers des surplus. Alors, c'est une ville
qui, en termes d'administration, comme entité municipale, elle a une
bonne gestion. Mais là on regarde le régime, puis on dit : Mon Dieu! C'est
parmi, je dirais... je m'étire peut-être
le cou, là, vous me corrigerez, mais, dans les grandes villes, c'est probablement une des situations que j'ai
vues qui est la plus inquiétante en termes de ratio de capitalisation.
• (11 h 10) •
M. Laframboise : Et
faisons du macro avec le projet de loi n° 3, là, on n'oblige pas la ville...
Tu sais, il va y avoir un étalement
dans le temps, et tout ça — c'est le principe de la loi — pour sa part à payer ou des choses comme ça,
là, comment, là... faites juste nous...
M. Moreau :
Elle, elle va payer des annuités pour le 50 % du déficit qu'on lui aura
imputé. Elle va faire des annuités sur 15
ans, et, sur la base d'un amendement qui, je ne me souviens plus, appartient...
dont la paternité appartient à qui, si les améliorations au régime
vont accélérer...
Une voix :
...
M. Moreau :
C'est vous autres. Alors, sur la base de l'amendement que vous avez apporté,
les améliorations au régime vont bénéficier à un remboursement plus rapide de
cette période de 15 ans. Et le passif, pour 50 %, sera attribué aux
salariés.
M.
Laframboise : Et les salariés, eux, la façon, c'est... il faut régler
ça...
M.
Moreau : Bien, en fait, ils ont plusieurs éléments. Ça peut
être une augmentation des cotisations, ça peut être une réorganisation du régime où, par exemple, on
va abandonner un avantage qui est consenti par le régime et dont on va
évaluer la valeur et on va dire : Bien, voici, ça a un effet de
rétablissement.
L'élément le plus
contraignant sur un régime, c'est l'indexation parce que le poids de
l'indexation... pas l'indexation qui est
perçue immédiatement, mais le poids de l'indexation à verser sur la vie d'un
régime est un élément qui est
important, puis c'est ce qui fait dire à certains que, le jour où on fait une
concession sur l'indexation automatique d'un régime, on vient de régler
une bonne partie des situations difficiles.
M.
Laframboise : Et Laval, là, rafraîchissez-moi... Je sais que Montréal
et Québec sont pleinement indexées, mais est-ce que Laval a...
M. Moreau :
Je ne le sais pas. Laval est-u pleinement indexée? Je ne pense pas que Laval
soit pleinement indexée, je pense qu'ils
sont... Non. Mon souvenir... Bien, on va faire la recherche puis on va vous
donner la réponse exacte. Mon
souvenir, c'est que ce n'est pas une clause de pleine indexation à Laval.
D'ailleurs, je pense que le maire, quand il était venu en commission
parlementaire, avait évoqué ce fait. Mais on va vous le trouver.
M.
Laframboise : Donc, ça, ça veut dire que, si on peut récupérer moins
sur l'indexation, donc il va falloir qu'ils s'assoient pour regarder
leur régime et dire : Bon, ou on augmente notre cotisation ou bien...
M. Moreau :
Ça ne marche pas, là.
M.
Laframboise : ...les bénéfices du régime, on les réduit.
M. Moreau :
Exact.
M.
Laframboise : Là, ça pourrait dire qu'on travaille puis on prend la
retraite moins vite, un petit peu plus...
M. Moreau :
On prend la retraite plus tard, il y a des éléments du régime qui sont
abandonnés. Par exemple, s'il y avait des
rentes au conjoint survivant... Je ne le sais pas, là, mais, s'il y avait des
rentes au conjoint survivant qui ne sont pas versées ou qui ne sont pas
visées par l'acception de la loi, ils pourraient dire : Bien, j'abandonne
ça. Voici quel est l'élément de valeur de ça, et je rétablis le capital du
régime.
M.
Laframboise : Ça, ils ont un an pour s'entendre là-dessus.
M.
Moreau : Ils ont un an pour négocier ça. Si, à l'expiration d'un
délai de 12 mois, les négociations vont bon train, mais ils ne se sont pas entendus, ils peuvent demander une
première extension de trois mois. Ils peuvent demander une deuxième
extension de trois mois à l'expiration de la première puis, après ça, ils
peuvent aller en arbitrage.
M.
Laframboise : Merci.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. J'aurais une question à poser. Je ne pensais plus en
avoir, mais j'en aurais une petite, là.
Parce que, si on reporte la négociation, le cas des retraités va s'exacerber,
là, ceux qui sont considérés comme actifs, mais qui ont pris leur
retraite, mettons, les gens...
M. Moreau :
Les retraités de fait, mais pas reconnus par la loi.
M.
Therrien : Bien, c'est ça, c'est que... Oui, exactement.
Juste savoir comment on va faire pour aller chercher les montants qu'ils devront supporter par rapport
au déficit, ces gens-là. Parce que tu ne peux pas toucher à... Comment
on va faire pour... on va toucher à leur rente de base ou...
M. Moreau : Non, on ne peut
pas toucher à leur rente de base.
M.
Therrien : C'est
ça. Bien, c'est pour ça que je vous pose la question.
M. Moreau : On ne peut pas
toucher à la rente de base, elle est...
M.
Therrien :
Mettons, moi, là, j'ai pris ma retraite à la fin de 2014, vous évaluez en 2014,
vous négociez en 2016. Si, à la fin de 2016, je me retrouve avec un
«bill», moi, ça fait deux ans que je suis à la retraite...
M. Moreau : ...
M.
Therrien : Bien,
mettons qu'on est...
M. Moreau : Ça va être dans
le régime.
M.
Therrien : Mettons
qu'on est dans une situation de déficit.
Des voix :
...
M. Moreau : Ce qu'on m'explique, c'est que non, on n'ira pas
chercher, là... De toute façon, l'objectif n'est pas d'aller chercher dans les poches
des...
M.
Therrien : Non,
moi, je vous demande ça, savoir...
M. Moreau : Non, non, non. Parce
que vous dites...
M.
Therrien : Tu sais,
j'essaie de m'imaginer, puis...
M. Moreau : Oui, oui. Alors,
dans le...
M.
Therrien : Moi,
j'essaie surtout de comprendre, là.
M. Moreau : Oui, oui. C'est
bien, et puis c'est une bonne question. Dans le cadre de la négociation de la convention
collective, on m'indique qu'il est d'usage de négocier des dispositions
transitoires qui vont toucher les personnes
dans les situations décrites, là, c'est-à-dire des gens qui sont
des retraités dans les faits, mais considérés comme des actifs. Alors, ils vont être considérés comme
des actifs aux fins de la négociation de la convention
collective, puis on va évaluer quel est le montant — comme
s'ils étaient des actifs — quel
est le montant de concession que devra consentir le régime, puis on va appliquer ce montant-là en les
considérant comme des actifs au sens du régime. Et donc une disposition
transitoire pourrait prévoir cette situation-là en disant : Pour la part
des actifs qui sont, dans les faits, des retraités, voici comment va s'appliquer la récupération aux fins du régime de
retraite. Mais on me dit que c'est plus une écriture comptable, dans les
faits, qu'une récupération dans l'actif individuel de ceux qui sont visés par
la mesure.
M.
Therrien : Oh boy! O.K.
C'est-u normal que je ne comprenne pas très bien?
M. Moreau : Peut-être que
c'est moi qui l'explique mal? Ce qu'on va faire...
M.
Therrien : Mettons,
là, on va prendre un exemple, on va...
M. Moreau : Il y a six
personnes qui sont...
M.
Therrien :
Oui. Bien, mettons, là, moi, je suis retraité depuis la fin 2014. On évalue,
fin 2014. On négocie. Ça nous ramène
à fin 2017 pour arriver, dire : Regardez, voici les déficits et voici
comment on les règle. Moi, je me retrouve, là, à avoir un déficit que
j'ai à rembourser, mettons, de 10 000 $ pour faire un chiffre rond,
là. On se retrouve...
M. Moreau : Vous êtes le seul
dans cette situation-là...
M.
Therrien : Oui,
oui, c'est ça, exactement.
M. Moreau :
...puis on dit : Votre participation au rétablissement du régime, c'est
10 000 $, dépendamment si c'est le déficit passé ou...
M.
Therrien :
Bien, c'est le déficit passé, c'est mon déficit passé que je dois supporter.
M. Moreau : O.K. O.K.
M.
Therrien : Puis là
la question est de savoir comment je fais pour rembourser. Vous me dites qu'il
y a des dispositions transitoires. Puis, moi, vous me dites ça, puis moi, là,
je panique, là, je dis : Qu'est-ce c'est ça? Comment je fais pour
rembourser ça?
Des voix :
...
M. Moreau : Alors, ces
situations-là, ce qu'on m'explique, c'est que c'est prévu dans les dispositions
de négociation qu'on appelle les dispositions transitoires, où on dit... Prenons
l'exemple où il y a un passif à assumer, individuel,
d'une personne qui, dans les faits, est un retraité, mais qui est considéré
comme un actif, puis je reprends votre exemple,
c'est 10 000 $. Les parties pourraient dire dans une négociation,
dans une clause transitoire : Ce 10 000 $ là est assumé par l'association de travailleurs ou est
partagé entre les travailleurs puis l'employeur ou... Mais il n'y aura
pas d'effet sur l'individu, ça va être un
effet sur la valeur ou l'impact économique sur le régime, puis là les parties
décideront. Parce qu'il ne risque pas d'en avoir des milliers, là, de gens
comme ça. Ça sera négocié entre les parties ou partagé entre les parties.
M.
Therrien :
Parce qu'en quelque part... Écoute, là, je ne me rappelle plus, là, quel
article où on avait dit qu'on ne touchait pas aux rentes de base...
M. Moreau : ...la rente de
base et la rente du conjoint survivant.
M.
Therrien : C'est
ça. Puis la rente du conjoint survivant, un coup que tu es à la retraite...
M. Moreau : C'est gelé.
M.
Therrien : ...c'est
gelé. C'est pour ça que, là, quand je vous... J'essayais d'imaginer comment
faire pour rembourser si on ne peut pas toucher à la rente de base, puis
ainsi de suite. Je ne le sais pas si... Moi, je vais vous dire, M. le
ministre, là, je me fais poser des questions...
Parce qu'il y a des gens qui savent que je suis porte-parole de l'opposition officielle sur le projet de loi n° 3, puis,
évidemment, ils me posent des questions, puis il y a des...
M. Moreau : Il va y en avoir de
plus en plus.
M.
Therrien : Oui.
Puis ils me posent des questions, puis ça ressemble un peu à ça, tu sais,
genre : Moi, je suis actif, là...
M. Moreau : Moi, je suis dans
telle situation.
• (11 h 20) •
M.
Therrien : ...mais je prends ma retraite, là, à la fin
décembre, là, qu'est-ce qui va
arriver, je vais me retrouver avec un
«bill»? Ça fait que les dispositions transitoires, ça serait la même chose, M.
le ministre, par rapport à ces gens-là. Ceux, tu sais, qui avaient décidé de prendre leur retraite, qui ne
l'avait pas annoncé avant le 12 juin, puis ils ne l'avaient pas
prise non plus avant le 12 juin...
Moi, j'ai un cas d'espèce, là. Je ne vous dirai
pas son nom, évidemment, là, mais il m'a dit : Moi, là, écoutez, là, j'hésitais de prendre ma retraite au
1er juin puis je me suis dit :
Ah! je vais attendre un petit peu plus loin, puis, boum! le projet de loi
est arrivé, puis là il dit : Moi, je vais me retrouver avec un montant à
payer. Je voulais prendre ma retraite là, mais là je vais-tu avoir les moyens
de rembourser ça?
M. Moreau : Je pense que
cette personne-là n'a pas à être inquiète.
M.
Therrien : Et donc,
à travers les dispositions transitoires, vous dites que ces personnes-là seront...
M. Moreau : Pas les
dispositions transitoires du projet de loi, à travers les négociations qui vont
avoir lieu.
M.
Therrien : C'est
ça, dans les conventions collectives.
M. Moreau : Entre la municipalité et les représentants du régime, les
travailleurs, il y aura ce qu'on
appelle, ce qu'on m'explique être des dispositions transitoires de
négociation, qui fait en sorte que ces cas uniques...
M.
Therrien : Des cas
d'espèce, là.
M. Moreau :
...ces cas d'espèce là sont pris en compte et, j'imagine, répartis ou
pourraient être répartis entre la charge que devra supporter l'employeur
et la charge que doit supporter l'association.
Je cherche l'élément lié à la protection de la rente, la disposition
qu'on a adoptée puis qui dit que la rente est protégée.
Une voix : ...
M. Moreau :
14? Alors, c'est 14. «Les rentes versées aux retraités au 31 décembre 2013, à
leur conjoint survivant ou à tout autre bénéficiaire prévu au régime de
retraite ne peuvent être réduites.»
M.
Therrien : C'est
ça. On l'avait vu, ça.
M. Moreau :
Alors, il ne peut pas y avoir une négociation indépendamment du fait... parce
que, lui, sa rente, elle est payée,
là, indépendamment de la situation dans laquelle on est, qui touche aux rentes
des retraités ou au conjoint survivant.
«Il en est de
même des rentes auxquelles auront droit les conjoints et autres bénéficiaires
des retraités au 31 décembre 2013.» C'est le troisième alinéa de
l'article 14, que nous avons adopté.
M.
Therrien :
O.K. En résumé, vous dites qu'il y a des dispositions transitoires qui nous
permettent, justement...
M. Moreau :
Qu'il y aura dans les négociations ce qu'on appelle des clauses transitoires
qui tiennent compte, par exemple, du cas que vous évoquiez ou d'autres
cas, là, que l'on ne prévoit pas nécessairement, mais on dit : Bon, bien, comment on adresse cette... — «adresser», c'est un anglicisme — comment est-ce qu'on règle cette situation-là?
M.
Therrien : Et puis
donc, dans ces dispositions transitoires là, est-ce que ça sera prévu dans la
négociation à l'intérieur du cadre du projet de loi? Ça veut dire que
l'arbitre, est-ce qu'il... Ce n'est pas prévu du tout?
M. Moreau :
Le projet de loi ne régit pas les négociations, c'est le régime de négociation
qui existe entre les parties. On n'a
pas voulu... Bien, il n'y a pas lieu non plus de mettre des dispositions
spécifiques pour les négociations dans ce cas-là autres que les structurer dans le temps. C'est-à-dire que le
projet de loi n° 3, à l'égard des négociations, ce qu'il fait essentiellement, c'est qu'il les limite dans le
temps parce qu'on dit : On souhaite que la négociation amène un
résultat. Et c'est pour ça qu'on a fixé la
date de départ. Le député de Beauharnois le mentionnait dans une de ses
interventions, on dit : La négociation est réputée commencer le...
Quelle date, le...
Des voix : ...
M. Moreau :
1er février 2015, c'est le 18. Et donc, là, on calcule la période de 12 mois
pour la négo, trois mois additionnels une fois, trois mois additionnels
deux fois, six mois d'arbitrage, et une décision qui s'ensuit. Alors, la date
de départ des négos est prévue à 18...
M.
Therrien : C'est
six mois de conciliation, puis le reste à la fin de l'arbitrage.
M. Moreau :
Non, c'est l'arbitrage. À l'expiration de la négociation, un arbitre est nommé
pour régler le différend si aucune
entente n'a été transmise, mais on peut recourir à la conciliation pendant les
négociations, pas pendant l'arbitrage.
M.
Therrien : Non,
non, non, c'est ça. C'est que ton six mois supplémentaires, c'est avec un
conciliateur.
M. Moreau : O.K. C'est ça...
Bien, c'est-à-dire que non, à tout moment du...
M.
Therrien : Pas
obligé?
M. Moreau : À tout moment.
M.
Therrien : O.K. À
tout moment. Ah! bien, ça, ça m'avait échappé.
M. Moreau : À tout moment...
M.
Therrien : À tout
moment, tu peux appeler un conciliateur. O.K.
M. Moreau : Exact. On
pourrait appeler un conciliateur... Si les relations sont extrêmement...
M.
Therrien : Payé par
le ministre.
M. Moreau : ...sont
extrêmement mauvaises...
M.
Therrien : Non, je
le sais.
M. Moreau : Non!
M.
Leclair : ...discrétionnaire.
M.
Therrien :
Le discrétionnaire du ministre. Ha, ha, ha!
M. Moreau :
Payé sur le discrétionnaire du ministre, oui, mais le ministre de tutelle,
c'est le ministre de l'Emploi et de la Solidarité.
M.
Therrien :
On va lui apprendre tantôt.
M. Leclair :
D'après moi, ça va aller juste...
M. Moreau :
Oui. «Les parties assument à parts égales les honoraires et les frais du
conciliateur.»
Une voix :
...pour l'arbitre.
M. Moreau :
C'est ça.
Une voix :
...pour l'arbitre...
M.
Moreau : Oui. Alors, la conciliation, si les relations sont
mauvaises puis qu'ils pensent que la conciliation peut être utile au
départ même, ils peuvent le faire dès que la négociation commence.
M.
Therrien : Bien, ça, c'est un exemple... La question que je
vous ai posée, honnêtement, je ne comprenais pas trop puis je me sentais un peu nono de poser la question.
Puis je m'aperçois que ce n'est pas nono parce que, quand vous
vous retournez vers vos spécialistes, je vois que ce n'est pas nono. Tu sais,
ça fait trois mois, je commence à faire des liens comme ça.
M.
Moreau : Oui. Puis non seulement ça, mais, à force de jouer dedans, même, à un moment donné, tu te dis : Oui, c'est l'explication que je donne, là,
woup! un instant, je veux me rassurer que c'est le bon alignement, Ce n'est pas
simple.
M.
Therrien :
Bien, moi, je vais y aller encore une fois de...
M. Moreau :
Ah! l'approche Châteauguay...
M.
Therrien :
En toute amitié. Non, mais, sérieusement, ici on a un bel exemple que le fait
de toucher à nos déficits passés, ça rend le
projet de loi extrêmement compliqué, une chatte en perdrait ses chatons,
là. Mais ça vient nous montrer ça, hein, des questions comme ça.
M. Moreau :
Il y a pire que ça, moi, je trouve, il y a la loi de l'impôt.
M.
Therrien :
Ah! bien là...
M. Moreau :
Vous demanderez au député de Rousseau à côté.
M. Marceau :
C'est vrai.
M.
Therrien :
Il dit : C'est vrai.
M. Moreau :
Ça, là, écoute, non seulement le chat perd ses petits, mais il ne revient plus jamais.
M.
Therrien :
Il se retrouve avec les petits des autres.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Therrien :
Ah! bien, en tout cas, moi, je ne sais pas si on peut... je ne sais s'il y en a
qui auraient des questions par
rapport au premier alinéa. Moi, je
tomberais au deuxième... bien, au premier paragraphe, là. Je ne suis
pas encore habitué, là, quand il y a un chiffre, c'est un paragraphe, là?
Le Président (M.
Auger) : Oui, monsieur...
M.
Therrien :
Juste...
Le
Président (M. Auger) : Mais
je veux quand même... je veux juste... Vous me permettez de faire un
rappel, peut-être, que j'ai fait la
semaine passée par rapport... pour être sûr que tout le monde comprenne bien. L'article 245 stipule que,
pour chaque paragraphe, pour chaque alinéa, pour chaque amendement, pour chaque
sous-amendement, chaque intervenant a droit à 20 minutes. Et là je vous rappelle que nous sommes sur
un amendement, donc chacun des parlementaires a droit à 20
minutes, mais vous pourriez apporter des sous-amendements. Juste pour
être sûr parce que, là...
M.
Therrien : En toute
amitié...
Le Président (M. Auger) : Oui, oui, M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien : ...je
voulais juste vous rappeler que pourquoi je vous avais demandé ça au départ,
c'était juste pour essayer de mieux
comprendre la... puis que je le savais, ça, qu'on avait juste 20 minutes au
complet. Ce n'est pas ça, le but. Le
but, c'est parce qu'il y en a un, en tout cas, un article, là,
on s'est promenés, là, à un moment
donné, on était tout... je trouvais qu'on était tout mélangés. Ça
fait que d'y aller de façon organisée comme ça, quand ça s'applique,
ce n'est pas une question
de temps, là, c'est juste : Moi, je veux y aller, débouler logiquement,
là, tu sais, dire : Regarde, en premier,
on peut-u s'entendre sur les dates, ainsi
de suite, puis après on le déboule?
Mais je le sais que j'ai 20 minutes au complet. Mais, je vous dis, le
but, ce n'est pas ça, là. C'est juste, je veux comprendre comme du monde, tu
sais.
Le Président (M. Auger) : Aucun problème,
et c'est très louable, mais je voulais quand même apporter...
M.
Therrien : Non,
non, vous faites bien.
Le
Président (M. Auger) : ...pour
être certain que tout le monde comprenne, puis également les gens qui
nous suivent à la télévision, les centaines de milliers de téléspectateurs.
M.
Therrien : Oui, oui. Mais vous faites bien de me le
rappeler, mais c'est une des rares choses que je me rappelle. Alors,
merci, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Sanguinet.
M.
Therrien : Oui. Bien, écoutez, par rapport au premier paragraphe, «le régime est pleinement capitalisé tel
que constaté dans l'évaluation actuarielle...»
M. Moreau : Ça, c'est les...
M.
Therrien : Oui.
M. Moreau : Paragraphes 1° et
2°, c'est les conditions d'ouverture au report.
M.
Therrien : Oui. C'est
ça. C'est ça.
M. Moreau : Alors, tu as 100 %
ou plus.
M.
Therrien :
1°, c'est ça, on peut-u... Ça, des fois, quand on voit une quenouille, quelque
chose comme ça qui est capable de plier au vent...
M. Marceau : Un roseau.
M.
Therrien :
...un roseau, des fois, on teste, voir si ça plie un peu. Je teste le ministre.
Est-ce que ça peut plier un peu ou il n'y a rien à faire?
M. Moreau : 100%?
M.
Therrien : Oui. On
peut-u descendre à 95 %?
M. Moreau : Bien, je trouve
que c'est d'une grande souplesse. Ça fait un éventail, il y en a qui sont...
M.
Therrien : Dit le
chêne.
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Therrien : Non,
mais c'est parce qu'honnêtement je serais prêt... Puis je ne ferai pas un long
discours là-dessus, là, j'aurais été, en
tout cas, prêt à concevoir qu'on pouvait descendre un peu, peut-être à
95 %, parce qu'il n'y a pas beaucoup de régimes qui ont 100 %
et plus. Vous avez dit qu'il y en avait neuf...
M. Moreau : Il y en a une
dizaine.
M.
Therrien : En tout cas, neuf, 10, là. Non, mais je
disais : Y a-tu moyen de rendre ça un peu plus accessible avec...
Tu sais, je n'aurais pas exagéré, j'aurais dit 95 %. Mais, si vous avez...
M. Moreau : ...ça, on a fait...
M.
Therrien :
Si vous êtes fermé, honnêtement, là, je ne commencerai pas à écrire un
sous-amendement. Bien, je ne serai pas prêt à faire un sous-amendement,
mais voir, il y a-tu...
M. Moreau :
Non, mais regardez, l'ouverture, vous ne devez pas la voir au premier
paragraphe, vous devez la voir au deuxième paragraphe, où, là, on a plongé
à 80 % en disant...
M.
Therrien : Bon,
bien, allons à... O.K. Bon, écoutez, je faisais une très petite tentative. Moi,
c'est sûr que plus vous amenez
d'assouplissements dans le projet de loi, plus on permet la négociation, mieux
c'est, mais là-dessus, déjà, vous avez franchi un pas.
M. Moreau : C'est le
désavantage d'avoir produit des amendements rapidement, M. le Président. On ne
se rappelle plus... Bien, je ne chicane pas
le député de Sanguinet, je constate une chose. Souvent, quand on négocie,
quelle que soit la situation, ce qui a fait l'objet d'une concession dans le
temps est pris pour acquis, puis là on dit : Bon. O.K. Maintenant, tu me
donnes quoi de plus? Mais je le sais que ce n'est pas ça.
M.
Therrien : Non, pas
du tout.
M. Moreau : Non, non, non,
mais je...
M.
Therrien : Non,
mais remarquez que...
M. Moreau : Puis je ne
reproche pas ça.
• (11 h 30) •
M.
Therrien : ...remarquez
que j'ai salué le fait que le chêne...
M. Moreau : Pas branlé.
M.
Therrien : ...a brandi une feuille, bon. Non, mais ce que je
veux dire, c'est que... Oui, je me rappelle très bien que c'est un
assouplissement que vous avez apporté, mais je voulais savoir... Il y avait une rigidité, puis, bon, écoutez,
on ne commencera pas à... Je vois qu'il y a
une rigidité, puis on va passer à autre chose, là. Mais je ne sais pas si
d'autres personnes avaient une question.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Berthier avait...
M.
Therrien : Ah!
bien, allez-y, M. le député.
M. Villeneuve : Je ne veux
pas non plus...
M.
Therrien : Non,
allez-y.
M.
Villeneuve : ...aller à l'encontre du fonctionnement de la
commission, mais, concernant l'alinéa... tantôt, là, le cas d'espèce que le député de Sanguinet a apporté,
je veux juste me rassurer puis peut-être rassurer aussi la personne qui semble avoir posé la question. Tantôt, le ministre
a dit qu'il y aurait négociation, et ce serait l'association et
l'employeur qui régleraient la dette totale? Est-ce que...
M. Moreau : Non, non, non. Ce
que je dis, c'est que ça...
M. Villeneuve : Je veux juste
savoir s'il y a une possibilité que...
M. Moreau : Ça peut être ça,
mais c'est...
M.
Villeneuve : Oui. Mais il peut aussi avoir à assumer la
totalité du déficit, le... Même si c'est un cas d'espèce, ça pourrait
être ça aussi.
M. Moreau :
Je serais très étonné qu'une association syndicale et que l'employeur créent
une situation où, dans un cas
d'espèce semblable, on dise : Bon, on va envoyer le chèque... pas le
chèque, mais on va envoyer la facture aux retraités. Si la question, c'est : Est-ce que c'est
possible?, la réponse est : Possible. Est-ce que c'est probable? La
réponse est non.
Moi, je pense
que c'est une valeur liée à l'exercice d'un droit dans le régime. Moi, je pense
que les employeurs et les... J'ai
entendu autant d'associations syndicales que de villes venir dire : Vous
savez, on aime ça aussi, avoir des bonnes relations de travail. Je pense que ça va dans le
sens des bonnes relations de travail. On fait confiance aux gens là-dessus,
là. Ou un individu serait piégé en
disant : Wow! Moi, je suis entre le mois de juin puis la négociation, puis
ils considèrent ça comme étant, pour moi, un endettement personnel, je
serais très étonné.
M. Villeneuve : Bien, ça
répond à ce que j'avais compris. Qu'est-ce qui arrive si on a un régime où il y
a 100 participants, il y en a 12... Et, en passant, la notion de... Parce que,
tantôt, j'avais posé un peu la question, mais j'ignorais la notion de retraité
actif. Alors là, maintenant, je comprends qu'il y a une notion de retraité
actif. Dans un cas où un régime, il y a 100...
M. Moreau : C'est que loi
crée une fiction où on dit : Une personne est retraitée à telle date.
Après cette date-là, même si, dans les
faits, elle prend sa retraite, elle n'est pas considérée être retraitée au sens
de la loi. Cette date-là, c'est le 12 juin 2014.
M. Villeneuve : O.K. Le cas
d'espèce qu'on vient d'entendre, bon, on comprend que ce n'est pas garanti à 100 %, il pourrait y avoir... Bon, on
comprend pour les relations, etc., les gens pourraient s'organiser avec... en
tout cas, trouver une façon d'arriver à satisfaire les différentes
parties. Dans un cas où il y aurait 100 participants à un régime comme celui du cas d'espèce dont on parle, là, où
est-ce qu'il y en aurait 12 qui prendraient... des retraités actifs,
j'imagine que la négociation serait tout autre.
M. Moreau : Bien,
c'est-à-dire qu'on prendrait en considération le fait qu'il y en a 12, puis
moi, je pense que ça milite pour un partage entre la municipalité puis
l'association syndicale. En tout cas, le raisonnement que je fais, c'est
celui-là.
M. Villeneuve : Mais les
retraités actifs pourraient avoir à assumer une partie du montant.
M. Moreau : Techniquement,
c'est possible.
M. Villeneuve : O.K. Parfait.
M. Moreau : Techniquement,
c'est possible, mais, dans les faits...
M. Villeneuve : ...pas les
prestations, mais ils peuvent recevoir un compte pareil, là, on s'entend.
M. Moreau :
Non, mais le député de Beauharnois, je pense, a déjà négocié ce genre de
situation là où, lorsqu'on a un cas
d'espèce... Là, on évoque celui-là dans le cas du projet de loi n° 3,
mais, dans toute négociation, il peut arriver, à un moment donné, une
situation où un des travailleurs dans l'unité accréditée vit une situation qui
est tout à fait particulière, et, en
général, ma compréhension des choses... Moi, quand je représentais des
municipalités, c'est qu'il y avait des aménagements qui étaient faits
dans le cadre de la négociation. Comme, par exemple, quand on a les protocoles de retour au travail, hein, pendant la grève, il y
a eu des gestes qui ont été posés qui dépassent ce qui est acceptable,
il y a des griefs, il y a ci, il y a ça,
puis là, finalement, on s'entend sur la convention collective. Là, il y a un
autre élément qui commence, qui s'appelle le protocole de retour au
travail, puis là on dit : Bon, regarde, Gérard, là, il a peut-être passé droit au pont cette fois-là, mais ce serait
peut-être une bonne chose qu'on puisse passer l'éponge sur l'ardoise. Et j'ai
souvent vu des cas où ça s'est fait.
Alors, je
verrais un peu le même genre de situation parce qu'il est impossible, dans une
loi ou dans un règlement, de tout,
tout, tout prévoir les cas de figure de négociation. Et on sait pourquoi ça s'appelle une négociation, c'est
parce qu'à un moment donné on fait rentrer les cas difficiles à l'intérieur
d'une entente.
M.
Villeneuve : J'imagine qu'on se base aussi sur la jurisprudence
dans certains cas, on regarde ce qui s'est fait par le passé.
M. Moreau : Comment on s'est
comporté dans le passé, etc. Puis il a dû y avoir des cas dans le passé où, sur
des régimes existants, il y a des retraités
qui ont vécu des situations particulières qu'on a réglées au fil du temps soit
au comité de retraite ou autrement. On pense que ça aussi, ça va prévaloir.
M. Villeneuve : O.K. Merci.
Le Président (M. Auger) : D'autres
interventions concernant l'amendement introduisant 18.1? M. le député de
Sanguinet.
M.
Therrien :
Merci, M. le Président. Étant donné qu'il y a beaucoup de cas d'espèce, M. le
Président, est-ce qu'il y aura des
règlements qui vont venir... Il va sûrement y avoir des règlements qui vont
venir après le dépôt de... bien, après le vote du projet de loi.
M. Moreau : Pardon?
M.
Therrien :
Il va y avoir sûrement des règlements qui vont venir pour essayer, justement,
de...
M. Moreau : C'est des
directives, hein?
M.
Therrien : Des
directives, oui.
M. Moreau : Oui, on a...
Regardez à la fin du projet de loi, l'article 55 : La régie peut
émettre des directives techniques relativement à l'application de la présente
loi. Plus que des règlements.
M.
Therrien : O.K. On
en reparlera à ce moment-là.
M. Moreau :
C'est parce qu'honnêtement ce qu'on... Bien, on le sait, là, en commission
parlementaire, qui que ce soit qui forme le gouvernement, lorsqu'il
arrive avec un projet de loi qui dit : Bon, bien, ça, ça va être prévu par
règlement, ça met un peu les parlementaires en beau fusil en disant : Bon,
bien, là, ça, c'est la loi, on en débat, puis le règlement, vous allez régler
ça parce que c'est une décision du Conseil des ministres qui ne passe pas au
débat des parlementaires. Alors, dans le cas
qui nous occupe, nous, ce qu'on a souhaité, c'est que le débat, on le fasse
ici, mais que, s'il y a des éléments, véritablement, de directive, qui
est l'interprétation à une question technique — puis vous avez abondamment
posé des questions qui relèvent d'éclaircissements techniques souvent lorsqu'on
parle des évaluations actuarielles ou du
niveau de capitalisation — ça, ce sera réglé par la régie, qui est l'arbitre impartial, qui
n'est pas parti pris pour l'association de salariés ou pour la
municipalité.
M.
Therrien :
O.K. Dans le paragraphe 2°... Merci, M. le ministre. Dans l'alinéa 2°, là, vous
parlez que 80 % et plus de la
porte d'entrée... Ensuite, vous avez une entente parmi celles mentionnées...
bien, pas une disposition, une modalité telle que... une parmi celles
mentionnées.
Par rapport
au plafonnement, est-ce que ce 18 % et 20 % là, c'est vraiment déterminé
comme ça? Est-ce que c'est une erreur, un oubli ou c'est fait comme ça,
par rapport...
M. Moreau : ...amendé.
M.
Therrien : 18.
Puis, bien, c'est parce que, là, vous n'avez pas les paramètres de... tu sais,
les facteurs de pondération, les...
M. Moreau : O.K. Dans le cas
qui nous occupe, on ne tient pas compte de la modulation.
M.
Therrien : Puis
vous ne devriez pas en tenir compte?
Des voix : ...
M. Moreau : C'est que la
modulation dont on parle à l'article 5, elle va valoir pour l'avenir,
quand on va établir le calcul, là, alors
qu'au 31 décembre 2013... Là, à 18, on est au 31 décembre 2013 puis
on prend la photo, cling, et on dit à
ce moment-là : Voici où on se situe. Vous voyez, le calcul fait à 5.1 est
postérieur à ce qui se passe au 31. Alors, c'est pour ça qu'on n'a pas
tenu compte de la modulation dans les critères du deuxième alinéa de 18.1.
M.
Therrien : Bien,
écoutez, je n'ai aucun problème avec ça, je le comprends très bien. La seule
chose, moi, quand j'ai vu ça au départ, puis la...
M. Moreau : On a-tu oublié...
M.
Therrien : Parce
que ça, c'est un amendement que vous...
M. Moreau : Oui, 5.1, oui.
M.
Therrien :
Oui, c'est un amendement, donc, que vous aviez déjà... Parce que je me suis
dit : Quand il l'a mis là, le
ministre ou son équipe, peu importe, bien, il tenait compte que c'est ce qu'on
exigeait à travers le projet de loi, donc on a juste référé les
exigences du projet de loi. Sauf que l'assouplissement qu'on a obtenu, je
pense, en 5.1, bien, je me suis dit, bien,
peut-être qu'ici on oublie qu'ils n'ont pas amené cet assouplissement dans ce
cas-là. Puis là vous me dites : Bien, c'est une photo. Bien, il n'y
aurait pas eu moyen de... Je vous pose la question, là, comme ça : Il y
aurait-u moyen de transférer...
• (11 h 40) •
M. Moreau :
Bien, c'est parce que, si on fait ça... Vous voyez qu'à 5.1 il va y avoir une
justification à apporter à la régie,
là. Tu sais, on va dire : Là, l'âge moyen est supérieur à 45 ans, la régie va probablement le voir. La majoration de pourcentage
pour tenir compte de la représentation
féminine puis le 0,25 point — ça, c'est vous autres — de pourcentage permis pour chaque tranche de 1 % de l'actif
qui excède la valeur des obligations, ça exigerait qu'il y ait un arbitrage
qui soit fait avant de savoir si on peut reporter ou pas.
Alors, on a pris la situation flat en
disant : Bien, c'est 18 %. Mais, encore là, je répète qu'avant même
la modulation ou l'assouplissement
qu'on a apporté à 5.1 on voit qu'il y a des régimes où on ne se posera même pas
la question, on n'aura pas la démonstration à faire parce que, déjà, sur
la base des informations qu'on a, la majorité d'entre eux sont à 18 % ou
la majorité d'entre eux sont à 20 % ou moins, respectent le plafond.
M.
Therrien :
Est-ce que vous considérez que c'est la modalité qui est le plus facilement ou
le plus fréquemment franchie dans ces trois ou quatre possibilités là?
M. Moreau :
Il y a ça et le...
M.
Therrien :
Le fonds de stabilisation
M.
Moreau : Ça et le fonds de stabilisation, je dirais que c'est
les deux principaux parce que... Bien, même le partage 50-50, oui, ce
serait difficile...
M.
Therrien :
Parce que, là, vous dites que c'est 50, hein, c'est 50 qui passent le test sur
162.
M. Moreau :
C'est 50 qui passeraient le test de 18.1 sur 172.
M.
Therrien :
Ce n'est quand même pas gros.
M. Moreau :
Bien, c'est parce que, dans les chiffres qu'on vous donne, là, ça ne veut pas
dire que c'est ceux qui sont... Ça ne veut
pas dire que c'est ceux qui sont capitalisés entre 80 % et 100 %, ça
veut dire que c'est ceux qui sont capitalisés entre 80 % et
100 % et qui rencontrent le critère.
M.
Therrien :
Oui, oui, oui, exactement.
M.
Moreau : Parce qu'il peut y en avoir plus que ça qui sont entre
80 % et 100 %, mais qui ne rencontrent pas un des critères de
2.
M.
Therrien : Non, mais c'est parce que je veux juste... Je me
rappelle de ce que vous m'aviez dit à l'époque, on était plus jeunes...
un peu plus jeunes...
M. Moreau :
On vieillit ensemble, hein, sur ce projet de loi là.
M.
Therrien : C'est ça que je disais à mon ex. Non, mais,
écoutez, vous m'aviez dit, ça m'avait marqué, que la plupart des régimes
sont en bas de ce plafond-là, entre guillemets, là.
M. Moreau :
Oui. 18 % et...
M.
Therrien :
Et 20 %, là.
M.
Moreau : Oui. 18 % et 20 %, là. 18 %, c'est les
blancs et les bleus. Je ne me souviens pas des chiffres exacts, mais je sais que la majorité sont en bas. Et je me
souviens des chiffres pour les 18 % et... Pour le 20 %, il y a 22
régimes, puis il y en a 12 qui sont en bas
de 20 % puis, donc, 10 qui sont en haut de 20 %. Mais c'est là où est
le plus grand écart.
M.
Therrien :
Ah oui?
M. Moreau :
Oui, parce que ceux qui ont le plus grand écart dans les régimes de 20 %,
c'est les pompiers et policiers. Et donc le plus grand écart, c'est les
policiers de Montréal, là, qui sont à...
M.
Therrien : Puis ça, là, cet amendement-là, 18.1, ça avait
été demandé beaucoup en commission parlementaire, entre autres par la
ville de Montréal. Il y a plusieurs villes puis même des cols bleus qui
l'avaient demandé.
M.
Moreau : En fait, 18.1 répond à des demandes qui ont été faites
en disant : Les ententes négociées récemment... On ne savait pas que le projet de loi s'en venait,
mais on a commencé vraiment à restructurer nos choses. Pouvez-vous
essayer de protéger les ententes négociées? Puis on l'a...
M.
Therrien :
C'est incroyable ce qu'on peut faire avec la négociation, hein?
M. Moreau :
On l'a fait... Quoi? Comment?
M.
Therrien :
C'est incroyable ce qu'on peut faire avec la négociation.
M.
Moreau : Oui. Si on pouvait aussi régler les déficits passés,
ce serait tellement plus simple. Alors, je vais vous les donner, les
chiffres, là, pour ceux qui sont à... Ah! bien, voilà, «right on»...
M.
Therrien :
J'aimerais tellement ça, avoir ces chiffres-là, moi. Je suis tellement...
M. Moreau : Bien, je vous les
ai donnés 22 fois. Et puis je dis 22 parce que c'est le total.
M.
Therrien : C'est
quoi, ça, c'est les chiffres...
M. Moreau : Le plafond. Le
plafond.
M.
Therrien :
Ah! O.K. O.K. Oui, mais c'est ça. Mais je vous vois tout le temps avec des
chiffres, puis nous autres, on n'en a jamais, ou à peu près. Je suis
comme jaloux, tu sais, c'est comme...
M. Moreau : Non, non, mais,
écoutez, c'est...
M.
Therrien :
C'est comme un gars qui se promène, tu sais, en Corvette, puis moi, je suis
avec ma petite trottinette, là. À moins de me poigner la bretelle dans
votre miroir de char, je n'irai pas plus vite que vous, là.
M. Moreau :
Non, je n'ai pas d'ambition sur la Corvette, vraiment, là. Alors, les régimes à
20 %, il y en a 22 au total. Je
vous ai donné par coeur tantôt. Ceux qui sont en bas de 20 %, c'est 12.
Puis ceux qui sont en haut de 20 %, c'est 10. Et je ne me souvenais pas des chiffres pour le 18 %, alors là
je vous les donne. Il y a 126 régimes. Il y en a 66 qui sont en bas de
18 %, à 18 % ou moins, et 60 qui sont à plus de 18 %. Donc, la...
M.
Therrien : ...majorité
à l'époque, puis je vois que vous aviez raison de le mentionner, oui. O.K.
M. Moreau :
Voilà. Alors, si je vous dis des choses qui sont inexactes, avec le nombre de
questions qu'on pose depuis le mois d'août, à un moment donné ça va
paraître, je pense.
M.
Therrien : Oui,
oui. Bien, c'est sûr.
M. Moreau : Comment on
dit : Pour être un menteur, il faut avoir une saprée bonne mémoire?
M.
Therrien : Oui, exact. Alors, bon, je ne sais pas si... Moi,
je continuerais peut-être, là... Je ne sais pas s'il y en a qui ont
des questions par rapport à cet aspect, là, le paragraphe 2°. Le député de Beauharnois...
M. Moreau : Le député de Rousseau puis le député de Beauharnois sont en train de s'engueuler l'un et l'autre.
M. Leclair : Bien, moi, je
n'ai plus de temps, j'essaie d'en emprunter.
M. Marceau : On est en train
de négocier.
M. Leclair : Il me donne sa
carte, mais il ne me donne pas son NIP. Ça ne donne rien.
M. Marceau : C'est soleil123.
M.
Therrien : ...le député de Beauharnois, là, il est
«black-ballé», mais, je veux dire... Je ne sais pas s'il y en a qui
veulent rajouter quelque chose, mais moi, je suis prêt à poursuivre à l'autre
après.
M. Moreau : Le député de Beauharnois
est muselé.
M. Leclair : Oui, bâillonné.
M. Villeneuve : Avec consentement,
on peut tout faire.
M. Moreau : Oui, on peut même
le frapper.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Auger) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Une autre intervention, M. le député de
Rousseau?
M.
Marceau : Le deuxième paragraphe du premier alinéa, le lien
avec 5.1, là, ce que vous avez dit, c'est que les dispositions qui sont prévues au deuxième alinéa
de 5.1 puis qui permettent d'envisager un plafond plus élevé... Vous dites : On ne pourrait pas les utiliser dans le
contexte de 18.1 parce que, dans 5.1, on prévoit, je ne sais pas, qu'une
démonstration doit être faite? C'est ce que j'ai...
M.
Moreau : ...dans ce dernier cas, le rapport prévu au...
Regardez dans 5.1, deuxième alinéa, au centre : «Dans ce dernier cas, le
rapport prévu au deuxième alinéa de l'article 3 doit justifier que cette
majoration est nécessaire en vue de permettre
le versement», blablabla. Pour les régimes dont le degré de capitalisation est
supérieur à 100 %, une majoration de 0,25 %.
Alors, où est-ce
qu'on voit aussi que la régie... c'est la régie qui va apprécier si on est dans
ces critères-là, là.
M. Marceau :
...vous poser ma question très simple...
M.
Moreau : Parce qu'il y a comme... il y a une vérification qui
est faite par la régie, de dire : Les critères que vous réclamez et
qui amènent une augmentation du plafond de 18 % et de 20 %, qui sont
les critères de 5.1, il y a une évaluation qui se fait là-dessus. Alors là, ça
voudrait dire que, si on les transportait à l'article 18.1, au deuxième paragraphe du premier alinéa, on imposerait qu'une
évaluation soit faite à savoir s'il y a report ou pas. Alors là, la
question du report étant une question d'exception, on dit : On va s'en
remettre à des critères qui sont mesurables et que tout le monde va connaître,
là. Ou bien vous êtes dedans ou bien vous ne l'êtes pas. Est-ce que vous me
suivez?
M.
Marceau : Bien, j'essaie, mais, dans le 5.1, dans le deuxième
alinéa de 5.1, on parle de l'évaluation qui est menée en vertu de l'article 3 puis, dans 18.1, on parle de l'évaluation
actuarielle qui est menée en vertu de l'article 3. Ça fait que, dans les deux
cas, on a une évaluation qui est menée en vertu de l'article 3. Dans un cas, on
va y appliquer un traitement a puis,
dans l'autre cas, on va y appliquer un traitement b, puis on va prendre des
décisions différentes. Regardez, on peut...
M. Moreau :
On ne prendra pas des décisions différentes, c'est-à-dire que ça va avoir un
impact différent.
• (11 h 50) •
M.
Marceau : C'est ça, ça va avoir un impact différent. C'est ce
que je veux dire. Et puis, dans le cas de 5.1, bien, ça permet que, pour la suite des choses, les
plafonds soient supérieurs puis que, dans le cas de 18.1, ça ne permet pas
de relâcher la contrainte. Regardez,
peut-être qu'il y a d'autres arguments, mais j'ai de la misère à comprendre
l'argument administratif. Peut-être existe-t-il, là, mais j'ai de la misère.
(Consultation)
M. Moreau : En fait, la réponse est plate, là, c'est de dire
que, sur la base de ce que l'on vous a donné comme information, les critères du 18 % et
20 % ne sont pas modulés pour tenir compte de l'assouplissement de
l'article 5 quand on est rendu au deuxième paragraphe de l'article 18.1.
Alors, la question que je pose — et je la pose tout fort aux gens de la régie — c'est dire : Est-ce que ça modifie de
façon substantielle le nombre de régimes qui pourraient reporter? Là, on
est à évaluer la question.
M. Marceau :
O.K. Préférez-vous qu'on attende la réponse pour procéder?
M. Moreau :
On est-tu capable d'avoir ça rapidement?
Des voix :
...
M. Moreau :
On va l'avoir cet après-midi.
M. Marceau :
O.K. Parfait. En fait, moi, c'est ma seule question.
Le Président (M.
Auger) : O.K. D'autres interventions concernant l'amendement?
M. Moreau :
Vous n'auriez pas pu passer votre tour.
Des voix :
...
M. Moreau :
...ils vont se rappeler de vous à l'heure du lunch. À quelle heure on finit?
Le
Président (M. Auger) : Bien, de toute façon, l'amendement, en toute
amitié, je vous suggérerais, s'il n'y a pas d'autre intervention, de le
suspendre parce qu'on a déjà un sous-amendement qui est suspendu. Donc, on
pourrait passer à 19, là, s'il n'y avait pas d'autre intervention, là.
M.
Therrien :
...je veux juste...
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Sanguinet.
Une voix :
...
Le
Président (M. Auger) : Oui, nous terminons à midi.
M.
Therrien :
Non, mais juste...
M. Moreau :
...
M.
Therrien :
Je poursuis dans ma lecture. Vous dites que l'entente intervenue entre les
parties prend effet à l'échéance de la convention collective.
M. Moreau :
Là, vous êtes où, vous?
M.
Therrien : Là, je suis à l'avant-dernier... je suis à
alinéa, là... avant-dernier alinéa, là. Tu sais, j'ai vraiment respecté,
là, ce que j'avais proposé, là. J'essaie, là. Je me débrouille bien.
M.
Moreau : Non, mais c'est parce que vous êtes à l'alinéa
suivant. «L'entente intervenue entre les parties en application du chapitre III prend effet à
l'échéance de la convention collective ou de toute autre entente qui prévoit le
régime à moins que les parties ne
conviennent qu'elle prend effet à une date antérieure.» C'est le respect des
ententes signées.
M.
Therrien :
C'est ça, on respecte vraiment les ententes, là, de façon évidente. Ça veut
dire que, quand on commence à négocier le
1er janvier 2016 pour, mettons, jusqu'à un an et demi, au pire, si ça ne se négocie pas très bien, l'entente qu'on signe après un an et demi de négociation va s'appliquer
à partir de l'échéance de la convention
collective.
M. Moreau :
Oui, ce que je vous disais tantôt, là, il y en a jusqu'au 31 décembre 2020. Il
n'y en a pas beaucoup, là, il y en a une dans ce cas-là... Il y en a... Oui.
M.
Therrien :
Ah! O.K. Même celle-là...
M. Moreau :
Oui.
M.
Therrien :
Ça veut dire que c'est à partir de 2020 qu'on a...
M.
Moreau : Que les
nouvelles dispositions négociées en raison du report vont prendre effet à ce moment-là.
M.
Therrien :
O.K. On respecte vraiment les contrats, là, de façon évidente dans ce cas-là.
M. Moreau : Oui. Le gros,
là, honnêtement — et
je ne vous regarde pas lorsque j'utilise cette expression — c'est 2018.
M.
Therrien :
...je n'ai pas compris que le gros...
Des voix :
...
M. Therrien :
C'est de ça qu'il parlait, là. Quand il a dit 2018... J'ai-tu l'air de... O.K.
Le gros...
M. Moreau :
J'avais la tête dans mes feuilles, là, quand...
M.
Therrien : O.K. Ça
va. Donc, ça tombe quand même assez bien parce que les négociations, généralement, vont être... C'est en 2017 qu'ils vont signer,
règle générale. Ça fait qu'ils...
M.
Moreau : Ils le font
en 2016. Normalement, ils devraient... Mettons, ils ont 18 mois de
négos parce que ça va... ça va, puis ils ont... Alors, ils vont
arriver pour 2018. Ça fait que les cas, tu sais, où c'est véritablement problématique à partir du
moment où on reporte ne sont pas légion, là.
M.
Therrien : O.K. Je ne sais pas s'il y en a qui auraient des
choses, là, des questions par rapport à cet alinéa-là. Je ne veux pas
qu'on... tu sais, aller trop vite.
Le Président (M. Auger) :
Troisième alinéa, des interventions?
M. Moreau :
Est-ce qu'il y a des gens qui ont des droits?
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Bien,
j'y vais avec le dernier : «...toute disposition...» O.K. Là, vous parlez
d'indexation des rentes des retraités, c'est
suspendu. Et ça, moi, j'aurais aimé, en tout cas, avoir cet après-midi, là...
Moi, ça ne me dérange pas d'aller à
l'article suivant, mais, en tout cas... Parce que ça, ici, on parle du calendrier
encore une fois, là, les dates puis tout ça, là, puis je vous avoue que
je suis un petit peu...
M.
Moreau : Des études actuarielles.
M.
Therrien :
Oui. Exactement, c'est ça, puis comment ça s'applique, puis dans quelles
circonstances qu'on... Ça, honnêtement,
j'aurais aimé ça... Vous avez déjà fait un dessin, hein, ce qui est quand même
un exploit d'un ministre, quand même, là...
M. Moreau :
J'ai des notes personnelles.
M.
Therrien : Oui. Alors donc, on va se... Là, si jamais on a
quelqu'un à chicaner, s'il y a des erreurs, ça sera le ministre qui
écopera. C'est ce que je comprends.
M. Moreau :
Mais elles seront corrigées pendant l'heure du lunch sans que vous en soyez
informés.
M.
Therrien : O.K. Ça va.
Bien, moi, honnêtement, ça aurait fait le tour pas mal de ce que je
voulais poser comme questions. Là, si
on résume, j'ai... Là, on va vérifier ce que vous nous avez donné pour les cas
d'espèce, on va regarder notre sous-amendement par
rapport à ça. Vous allez nous revenir
avec le 18 % et le 20 %, à
savoir si on y allait de façon à ce qu'on
respecte, là, les paramètres, les nouveaux paramètres qu'on a d'ajustement du
plafond que... si ça touche beaucoup de régimes. Vous allez nous fournir
le calendrier cet après-midi. On est pas mal dedans, là, je pense. Ça fait que...
Le Président (M.
Auger) : Donc, beaucoup d'activités sur l'heure du midi.
M. Moreau :
Sur l'heure du lunch. Beaucoup d'activités sur l'heure du lunch pour les gens
de la régie.
Le Président (M.
Auger) : Donc, ça vous va, M. le ministre, en termes de...
M. Moreau :
Oui, oui.
Le Président (M.
Auger) : Oui? Ça va?
M.
Therrien :
Donc, j'ai fait un bon résumé? C'est ça, on peut...
M. Marceau :
...
M.
Therrien :
Non, non, je parle... Bien, je parlais juste...
M. Moreau :
Non, vous avez même...
Le Président (M.
Auger) : Donc, la suite vers 15 heures?
M. Moreau :
Non, non, il a parlé de votre cas aussi.
M. Marceau :
Oui. O.K. Je n'écoutais pas, excusez.
M.
Therrien :
Non, mais j'essaie de résumer...
M. Moreau :
Vous non plus...
M. Marceau :
...par le député de Beauharnois.
M. Moreau :
Vous non plus, vous ne l'écoutez... Ah non!
M.
Therrien :
Si mon ex avait été comme ça, je serais encore marié aujourd'hui.
Le Président (M.
Auger) : La suite vers 15 heures.
Là-dessus, compte
tenu de l'heure, je vais suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à
11 h 56)
(Reprise à 15 h 50)
Le
Président (M. Auger) : Nous
allons reprendre nos travaux. Nous étions ce matin à l'amendement introduisant
l'article 18.1. M. le ministre.
M. Moreau :
Oui. Nous avions pris un certain nombre d'engagements que nous sommes en mesure
de remplir au moment de reprendre nos travaux. D'abord, le député de Sanguinet
nous a demandé la Ligne du temps des évaluations actuarielles à
produire dans le cadre du projet
de loi n° 3. Alors, on a un tableau qui comporte trois
pages et qui indique, à partir...
M.
Therrien : ...croquis,
ça a fait du chemin, hein?
M. Moreau : ...à partir de
mon croquis... Mais c'était la substantifique moelle.
M.
Therrien : Oui,
oui, oui, je n'en doute pas.
M. Moreau : Et là on a comme épuré tout ça pour vous donner
tout ce qu'il y a. Alors, vous aurez les dates des évaluations
actuarielles, à quoi elles servent. Alors, 31 décembre 2013,
31 décembre 2014, 31 décembre 2015, 31 décembre 2016, 31 décembre 2017, 31 décembre
2018. Là, il ne s'agit pas de faire
peur au monde, il s'agit juste de dire... Parce qu'en réalité on a
repris les cycles de trois ans, compte tenu de la question qu'avait posée le
député de Beauharnois, qui faisait référence
à ses écritures qu'il avait de la difficulté à relire et, après laquelle
réponse, il a fait une autre série d'écritures qu'il aura encore de la
difficulté à relire cet après-midi ou demain.
M. Leclair : Non, non, elle
était très claire, celle-là, la deuxième...
M. Moreau : Deuxième coup,
c'était bon?
M. Leclair : Oui, oui,
deuxième version, c'est en lettres attachées.
M. Moreau : Alors, on va
déposer ça. Alors, le tableau 1, c'est les évaluations actuarielles à
produire pour l'ensemble des régimes de
retraite, alors tout le monde. Le tableau 2, deuxième page, c'est les
évaluations actuarielles à produire pour les régimes de retraite qui ne
peuvent pas reporter la restructuration, donc ceux qui ne sont pas dans le cas de 1° et 2° de 18... paragraphes 1° et 2° du
premier alinéa, 18.1. Et le tableau 3, les évaluations actuarielles à
produire pour l'ensemble des régimes de
retraite qui reportent la restructuration, parce que, là, le décalage se fait,
et on respecte le cycle de trois ans.
Est-ce qu'on a des copies pour tout le monde?
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre, est-ce que ça sera un dépôt public ou un dépôt pour les collègues
seulement?
M. Moreau : Bien, on peut
faire un dépôt public. Ceux qui veulent en avoir des copies...
Une voix : ...
M. Moreau : Hein?
M.
Therrien :
...ça a beau être assez simple, j'aurais quand même aimé en avoir une copie
quand ça sera prêt, là. On peut continuer puis...
Document déposé
Le Président (M. Auger) : Oui, on va
faire des copies, mais, effectivement, je vais les déposer quand même pour la
commission.
M. Moreau : On fait des
copies? Bon.
M.
Therrien : C'est
tout simplement à titre informatif, donc on peut continuer à jaser du projet de
loi puis...
M. Moreau :
O.K. Alors, ça, c'est le premier élément. Le deuxième élément, vous nous avez
posé la question... Je pense que c'est le député de Rousseau qui nous a
posé la question à savoir si... quoique, là, je ne suis pas sûr de la paternité
de la question.
M.
Therrien : M.
Rousseau, oui.
M. Moreau : Je ne suis pas
sûr, non, à savoir s'il y avait des indexations à Laval. C'est vous qui
l'avez...
Une voix : ...
M.
Therrien : Non, ça,
c'est M. Blainville. Ça, c'est M. Blainville.
M.
Moreau : C'est M. le député de Blainville. Vous nous avez posé
la question à savoir s'il y avait des indexations dans les régimes de la
ville de Laval, pour laquelle nous vous avons déposé la fiche d'information ce
matin. Alors, l'information que j'ai, c'est
qu'il y avait, jusqu'en 2007, une forme d'indexation qui était partielle.
Depuis 2007, il n'y a plus d'indexation. Et, selon les groupes,
l'indexation varie donc, avant 2007, entre 0,18 % et 0,74 % selon les
groupes.
M. Laframboise : Parfait. O.K.
M. Moreau :
O.K.? Ça, c'est la deuxième information. La troisième information, on nous a
demandé — là,
c'est le député de Rousseau — si nous appliquions la modulation prévue à
l'article 5.1 au deuxième paragraphe du premier alinéa de
l'article 18.1 — tout
le monde suit? — s'il
y avait une augmentation du nombre de régimes. Parce qu'on avait évalué à...
Attendez un peu, je l'ai ici.
Une voix : ...
M. Moreau : Oui, à 50,
environ, mais on avait 40...
Une voix : ...
M. Moreau : À 50, donc 41
capitalisés entre 80 % et 100 % et qui rencontrent un des critères.
Un des critères, c'était le plafond à
18 %. Et donc la question, c'était : Est-ce que ça augmente le nombre
de régimes qui pourraient s'en
prévaloir si on apportait, donc, la même modulation qu'à l'article 5.1 au
deuxième paragraphe du premier alinéa de 18.1? La réponse, c'est : Oui, ça augmenterait d'un, deux, trois,
quatre, cinq, six, sept le nombre de régimes. Donc, au lieu d'en avoir
50, il y en aurait 57.
M.
Therrien : O.K.
M. Moreau : Je pense que ça
fait le tour de ce que nous nous étions engagés à produire à 15 heures. Et
il y a toujours la question du calcul que le
député de Rousseau a donné à M. Jean et pour lequel nous aurons les
informations à la reprise de nos travaux, à 19 h 30.
Le Président (M. Auger) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Juste
pour...
M. Moreau :
Et je veux remercier, M. le Président, juste avant que le député de
Sanguinet... je veux remercier les gens de la régie, là, qui font
vraiment un travail exceptionnel à grande vitesse.
Le Président (M. Auger) : Merci. M.
le député.
M.
Therrien : Oui. Moi
aussi, je les remercie parce que ça nous aide à gagner du temps puis comprendre
davantage, là, des aspects...
Une voix :...
M.
Therrien : Bien
oui. Bien oui, parce qu'on pourrait élaborer davantage là-dessus, mais on gagne
du temps. Je trouve qu'il y a
des gens qui réagissent drôlement. Oui, il doit y avoir quelque chose dans l'eau, M. le
Président. Je ne sais pas trop, mais... Ou
ils ont pris du Red Bull, et puis ils sont en feu. Alors donc... Non, juste
vous demander... Vous avez dit que
c'était de 50 à 57, est-ce que ça vous encourage à apporter des modifications ou... Honnêtement, là, si... C'est parce que... Je ne sais
pas, là, il faut que ce soit conséquent avec ce qu'on a déjà vu.
Des voix :
...
M. Moreau : Oui. Bon, très bien, c'est ça.
Alors, oui, j'ai demandé à ce qu'on fasse cette vérification-là, mais
on n'aurait pas d'objection à ce que la même modulation se fasse dans le cas du
deuxième paragraphe de l'article 18.
M.
Therrien : Je vais
vous laisser le soin, à ce moment-là, peut-être de rédiger le sous-amendement
puis...
M. Moreau : Bien, c'était la
demande du député de Rousseau, hein?
M.
Therrien : Oui.
M. Moreau : Oui? O.K. Oui,
oui, on pourrait faire... Oui, bien, quand on aura fini...
M.
Therrien : Oui,
oui. C'est correct, oui, oui.
M. Moreau :
Parce que, là, on est déjà sur un sous-amendement encore, M. le Président?
Le Président (M. Auger) : Oui, tout
à fait.
M. Moreau :
Alors, quand on aura disposé... J'ai nettement l'impression qu'on s'en va vers
un retrait de votre sous-amendement, sans présumer de l'avenir.
Des voix : ...
M. Moreau : Et donc,
lorsqu'on aura franchi cette étape-là, on pourra en introduire un, donc, pour
plaire au député de Beauharnois et le faire mentir encore. Nous attribuerons la
paternité au député de Rousseau.
M. Leclair : Mon coeur ne
saigne pas fort, fort, là.
M. Moreau : Je le sais, vous
avez l'air à être pas mal étanche, il n'y a pas de fuites.
Le Président (M. Auger) : Alors, M.
le député de Sanguinet, sur l'amendement, bien sûr.
M.
Therrien :
Non, mais je tiens, tout simplement, à féliciter le député de Rousseau pour son
sous-amendement. Et merci au ministre d'avoir acquiescé...
M. Moreau : Un instant, on
n'est pas rendus là.
M.
Therrien : Non,
non, mais je suis un gars prévoyant.
M. Moreau : Vous anticipez.
Vous anticipez.
M.
Therrien : Oui,
c'est ça, exactement. Alors, si vous voulez, après ces points d'ajustement, là,
par rapport au 18.1, on pourrait peut-être ouvrir le sous-amendement et
permettre au député de Beauharnois de prendre la parole éventuellement, mais
surtout de passer à travers l'exemple que vous avez donné tantôt. J'aurais
peut-être quelques petites questions.
M. Moreau : Lequel?
M.
Therrien :
Bien, par rapport à la ville de Laval, si on donnait le choix aux petits
groupes d'y aller, même si le gros groupe ne peut pas y aller, ainsi de
suite.
M. Moreau : Ah! oui. Oui.
M.
Therrien : Bien,
d'abord, vraiment, je tiens à vous remercier parce que je sais que de produire
un document comme ça, ça ne doit pas être
évident, de trouver un exemple qui nous amène avec les demandes assez
précises qu'on vous avait faites, puis,
finalement, vous avez trouvé un cas d'espèce qui répondait, grosso modo, à nos
exigences, là. Est-ce que vous voulez le
présenter rapidement puis... Ou je ne sais pas comment vous voulez faire ça, vu
qu'on l'a déjà lu.
Le Président (M. Auger) : Là, on est
revenus sur le sous-amendement?
M.
Therrien : Oui, là,
vous... Moi, ce que je propose...
Le Président (M. Auger) : Juste...
Oui.
M.
Therrien :
Honnêtement, ce que je propose, c'est d'ouvrir le sous-amendement... réouvrir
le sous-amendement que j'avais déposé. Et, à
travers ça, on pourrait, rapidement, voir ce qui se passe là-dedans puis
évaluer si... Nous, on demande juste à être convaincus de retirer le
sous-amendement pour qu'on puisse...
Le Président (M. Auger) : O.K. Je
veux juste, avant, être sûr, là, concernant l'amendement, M. le député de
Blainville, ça vous va? Puis de revenir sur le sous-amendement du député de
Sanguinet, il y a consentement?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Auger) : Il y a
consentement. Donc, M. le député de Sanguinet, nous y allons.
M.
Therrien : O.K.
Bon. Rapidement, moi, ce que j'aimerais, honnêtement, M. le ministre, là,
c'est, en quelques minutes, là, que vous
parliez de l'approche globale en un et que vous parliez ensuite de l'approche
catégories des articles 18 et 18.1.
M.
Moreau : Dans le document? Dans la fiche d'information?
M.
Therrien :
Oui, oui, c'est ça. Parce que, vous, c'est sûr que vous prônez...
M. Moreau :
L'approche globale.
M.
Therrien : ...l'approche globale. Parce que l'approche... Ce
que je vois, c'est que l'approche catégories, là, elle donne avantage,
dans ce cas-là, à seulement un groupe d'y aller.
• (16 heures) •
M.
Moreau : Puis, même dans ce cas-là, ça indique aussi que, sur
les neuf, il n'y en a seulement qu'un qui est à 100 %. On voit aussi que c'est vraisemblablement beaucoup plus
récent comme groupes que, par exemple, les policiers, les pompiers ou
les employés de bureau et... Un. Deux, on voit bien que ça ne rend pas
<359compte
de la réalité. La réalité, c'est que chaque groupe est largement
sous-capitalisé, là. Le meilleur est à 73,4 %, c'est les cols bleus.
Alors, l'urgence de revoir le régime me
semble être présente ici. Le régime n'est pas capitalisé à 80 %, donc il
n'y a pas de report possible. Ce qui
est la base, hein? Donc, l'ensemble des catégories doivent débuter au plus tard
le 1er février 2015. C'est ce que prévoit l'article 18. Bien, pour faire
court, là, d'après moi, c'est le meilleur résumé que je puisse vous donner, là.
M.
Therrien : Moi, je vais vous avouer, la seule chose qui m'a
titillé dans ce que j'ai lu, là, c'est par rapport à la deuxième page quand on parle de lourdeur
administrative. Regardez, quand on parle de lourdeur administrative, là,
on écrit à un moment donné : «Il faudra
modifier le projet de loi pour imposer aux villes la façon de procéder afin de
calculer les déficits appartenant aux autres groupes au 31 décembre
2014.» Mais ça, on l'avait...
M. Moreau :
Ça veut dire que, si on avait un autre exemple que celui de Laval...
M.
Therrien :
Oui.
M. Moreau :
Parce que, là, dans le cas de Laval, là, ils sont tous sous-capitalisés, sauf
une exception. Ce que je comprends, c'est
que, si vous aviez plusieurs groupes distincts qui ne se restructuraient pas en
même temps... Reprenons d'autres
chiffres, là. Mettons que, sur les neuf groupes à Laval, il y en a la moitié...
il y en a quatre qui peuvent entrer dans un report de restructuration, puis cinq qui ne peuvent pas. Là, vous
allez créer... Chaque groupe, si on y allait groupe par groupe, même un groupe qui peut se restructurer...
Rappelez-vous de la question que posait le député de Beauharnois, il
pourrait arriver qu'un groupe dise : Moi, oui, je peux me restructurer,
mais je vais le faire tout de suite plutôt que d'attendre. Moi, je vais attendre parce qu'en ce qui me concerne, moi,
ma convention collective, je préfère qu'elle se rende à échéance. Parce qu'ils n'ont pas nécessairement
des conventions collectives qui échoient en même temps. Alors, c'est un
peu la réponse que vous donnait M. Jean, c'est-à-dire que, quand on crée des
groupes, là, on multiplie le nombre de situations
possibles, et c'est la raison pour laquelle c'est un choix qui est fait de
dire : Bien, on conserve l'approche globale.
Une voix :
...
M. Moreau :
Non, je sais, mais c'est M. D'Astous. Mais M. Jean était là, sur ce fauteuil,
lorsque...
Une voix :
...
M. Moreau :
C'est le député...
M. Marceau :
Non, ce n'est pas M. Jean.
M. Moreau :
C'est le député de Beauharnois, à qui rien n'échappe.
M.
Leclair : Je vous ai vu faire M. Jean, j'ai dit : Là, il y
a de la famille, il y a de la parenté, il y a quelque chose.
M.
Therrien : Non, mais, quand... Là, dites-moi si je me
trompe, quand vous avez écrit ça, ce bout-là, nous, on avait demandé à... Je pense, l'amendement qu'on
avait mis... Au 5 ou au 3? Je ne me rappelle plus trop où est-ce qu'on
avait mis ça, là.
Une voix :
5.
M.
Therrien :
5, pour les comptabilités distinctes.
M. Moreau :
5.1, je pense.
M.
Therrien :
Oui. Mais c'est qu'ici il y a une comptabilité distincte... Bien, dites-moi si
je me trompe. Avant, on proposait une
comptabilité distincte sous certaines conditions, hein, si la majorité le
désire. Vous me suivez?
M. Moreau : Je vous suis.
M.
Therrien : Ici, vous dites : Le problème, c'est qu'on
est obligé de faire une comptabilité distincte complète, «all across the
board», comme diraient les gageurs de courses.
M. Moreau :
Rappelez-vous encore une fois que M. Jean était très hésitant à utiliser
l'expression «comptabilité distincte» parce que «comptabilité
distincte», pour la régie, là, c'est tout un mécanisme différent. Je pense que
c'était en argumentaire avec le député de Rousseau, là, que ces questions-là
avaient eu lieu, où il disait : Non, n'utilisez pas l'expression
«comptabilité distincte».
M.
Therrien :
O.K. Mais on se comprend, là, écoutez. Donc là, ça se ferait de façon
systématique ou, comme vous dites, en langage de gageur de courses, «all
across the board».
M. Moreau : «All across the board, and they're off.»
M.
Therrien :
That's it. Here they are. O.K.
M. Moreau :
Here they are. Ils sont ici.
M.
Therrien :
Pour moi, on se tenait aux mêmes places. Alors donc, ça, ça me titillait un
peu. Écoutez, je ne sais pas si mes collègues auraient des questions.
Moi, ça m'irait, probablement, là.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Blainville.
M.
Laframboise : Moi, pour revenir, M. le ministre, à l'exemple de Laval,
tu sais, je vous disais, la dernière fois que je vous ai posé des
questions, je vous disais : On va regarder ça en termes macro, là, pour se
donner la façon de procéder, là. Parce que,
là, vous m'êtes revenu en disant : Bon, bien, là, l'indexation,
finalement, il n'y en a pas beaucoup, d'indexation.
M. Moreau : Il n'y en a pas
beaucoup parce que... En fait, il y en avait avant. Il y en avait jusqu'en
2007, et je comprends qu'après 2007 il n'y en a pas. Et, avant 2007, c'est très variable selon que c'est le personnel
de direction, qui, eux, jusqu'en 2007, étaient à 0,18 %, alors que
les pompiers étaient à 0,74 %. Est-ce que c'était pleinement indexé?
C'était indexation automatique? Non?
Une voix : C'est des clauses
très différentes.
M. Moreau : C'étaient des
clauses différentes, alors, qui pouvaient prévoir, par exemple, un pourcentage en
dessous de l'IPC.
M.
Laframboise : Si on prend le
cas, exemple, des employés de bureau, là, qui, eux, ont un actif de 113 millions,
274 millions de passif, 161 millions de déficit, c'est important, là.
Je veux dire, par rapport...
M. Moreau : Mais les employés
de bureau, voyez-vous, il n'y avait aucune indexation.
M. Laframboise : Donc là, on ne
pourra pas récupérer rien chez les employés de bureau, là...
M. Moreau : Sur la base de
l'indexation.
M. Laframboise : ...sur la base de
l'indexation.
M. Moreau : Il va falloir
faire un réaménagement du régime.
M. Laframboise : Et là un
réaménagement très important, là.
M. Moreau : Bien, important... Dans le cas des employés de bureau, là, je ne
l'ai plus, cette fiche d'information. Dans le cas des employés de
bureau, oui, alors l'actif, 113 millions, et passif, il y a un déficit de
161 millions.
M.
Laframboise : C'est ça. Donc
là, on risque d'avoir un régime qui va... C'est parce que nous, on se
dit : On n'est pas supposé de toucher à la...
M. Moreau : Ah! non, non, mais là c'est parce que
vous voulez... Si vous le défaites en groupes, ils sont... C'est un seul
régime, hein? C'est ça ou...
Une voix : Oui, c'est un seul
régime.
M. Moreau : C'est un seul
régime qui comporte tout le monde, là, c'est ça?
Une
voix : Oui.
M. Moreau :
C'est un seul régime qui comporte tout le monde. Alors, le ratio de
capitalisation ici... Si vous prenez les
employés de bureau seuls, ils ont un ratio de capitalisation de 41,2 %,
mais la mutualisation les aide, le fait de les conserver en groupe les
monte à 68,7 %.
M.
Laframboise : ...c'est que la négociation va avoir lieu en groupe.
M. Moreau :
Oui.
M.
Laframboise : C'est ça. C'est ce que nous dit...
M. Moreau :
La rédaction actuelle du projet de loi, c'est ce qu'elle prévoit, et d'avoir
une approche globale.
M.
Laframboise : O.K. Puis, si
on prend une décision par rapport à réduire le régime, on réduit le régime
pour tout le monde.
M. Moreau :
C'est-à-dire que la valeur attribuée à ce que l'on modifiera dans le régime va
bénéficier à tous.
M.
Laframboise : Mais je veux
dire, je parle de... Si la décision est prise de prolonger le nombre d'années
avant la retraite, ça va être pour tous les employés, pas...
M. Moreau :
Normalement, oui.
M.
Laframboise : Ça va être tous les employés.
M. Moreau :
Oui. C'est ce que je comprends, oui.
M.
Laframboise : O.K. O.K.
Mais, par contre, ça veut dire que les cols bleus vont subir davantage
par rapport aux employés de
bureau. Mais c'est ça, la...
M. Moreau :
L'effet du groupe, là.
M.
Laframboise : Oui, oui.
M. Moreau :
Des fois, le groupe va m'avantager; des fois, le groupe va moins m'avantager.
M.
Laframboise : O.K. Parfait.
M.
Moreau : Mais je
pense qu'on avait convenu à la fin de la
semaine dernière qu'en général il va
y avoir un avantage à y aller par groupes.
M.
Laframboise : Oui, oui. Non,
c'est juste pour... Parce qu'on a un exemple précis qui nous donne quand même...
M. Moreau :
Oui.
Des voix :
...
M.
Laframboise : Y avait-u quelque chose?
Le Président (M.
Auger) : Oui, c'est ça...
M. Moreau :
Non, non, c'était vraiment...
Le Président (M.
Auger) : Non, pas... O.K.
M.
Laframboise : Non? O.K. C'est bon. Parfait.
M. Moreau :
...business interne.
M.
Laframboise : O.K. C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Auger) : Ça va, M. le député de Blainville?
M. Laframboise : Oui, oui.
Le Président (M.
Auger) : D'autres interventions concernant le sous-amendement?
M. Leclair : Moi, j'irais...
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Beauharnois.
M. Leclair : J'ai racheté des
minutes, là, M. le Président?
Le Président (M. Auger) : Vous, vous
avez pas mal de minutes, là, M. le député de Beauharnois, sur le sous-amendement.
M. Leclair : Ah oui? Oui,
oui? Si large que ça? Ah! c'est bien. C'est juste... Je n'ai pas besoin de
savoir les minutes.
Le Président (M. Auger) :
20 minutes, est-ce que ça...
M. Leclair : Bien, si vous pouvez m'en donner plus, je vais le
prendre. Mais, si c'est juste 20, je vais prendre juste 20.
Le
Président (M. Auger) : Étant
donné que je suis quelqu'un qui est «by the book» avec le règlement, donc
ça va être 20 minutes.
M. Leclair : O.K. Je vais
essayer de ne pas tout le prendre, monsieur...
M. Moreau : Vous n'êtes pas
obligé de tout prendre.
M. Leclair : Exact. Ça, j'ai
compris, de la manière qu'il m'avait fait signe, que c'était comme...
Le Président (M. Auger) : C'était un
maximum, hein?
M. Leclair : Mais je reviens, justement, à l'exemple que M. le ministre a bien voulu nous distribuer, puis je pense que ça... avec cet
exemple-là, le mieux, ça serait si on aurait le nombre, exemple, là, dans
chaque groupe parce que... Mais là je n'en
ai pas besoin, là, pour l'exemple que je veux apporter, mais, exemple, on
dirait... Parce que, là, on comprend bien que, dans notre exemple, c'est un groupe qui sont dans un régime,
puis là, si on applique ce qu'on a dit, que tous les groupes pouvaient
savoir combien est-ce qu'il y aurait de déficit attribuable ou la valeur de
leur régime à eux, c'est ces chiffres-là que ça donne.
Mais je vous
amène à, malheureusement, les groupes les plus faibles, à 41 % puis à
45 %. Exemple, officiers de direction incendie, dans l'exemple
qu'on a là, on voit les actifs à 7,6 %, puis passif à 16,8 %, ça fait
que c'est...
• (16 h 10) •
Une voix : ...
M. Leclair : C'est méga.
Donc, si on prend ces gens-là, officiers de direction, j'imagine que les
officiers de direction d'incendie... à moins que je me trompe, mais ils ne
doivent pas être bien, bien plus que 10, 12, eux autres.
M. Moreau :
Un instant, les officiers de direction. Ah! je n'ai aucune idée combien ils
sont, là, je n'ai pas cette information-là.
M. Leclair : Exact. Mais
j'imagine, tu sais, j'imagine que...
M. Moreau : Bien, j'imagine
qu'il doit y avoir moins d'officiers de direction aux incendies...
M. Leclair : À date, on se
suit.
M. Moreau : ...que de
pompiers. Sinon, ça ne va pas.
M. Leclair : Ça va mal à la
shop.
M. Moreau :
Oui, c'est ça, ça va mal à la shop. Mais je ne sais pas combien ils sont. Mais
j'imagine que vous n'avez pas besoin de savoir combien ils sont parce
que...
M. Leclair :
Bien, ça n'aurait pas été méchant parce qu'on aurait pris l'exemple avec des
chiffres. Est-ce que ces chiffres-là sont réels ou on a pris des
chiffres arbitraires?
M. Moreau : Non, non, non.
Les chiffres qui sont là, c'est des chiffres réels.
M.
Leclair : Ils sont réels. O.K.
M. Moreau :
Mais je n'ai pas, par contre, le nombre de personnes.
M. Leclair :
C'est parce que, si on l'aurait... C'est parce que ma crainte, M. le ministre,
je vais vous la dire...
M. Moreau :
Je peux tu vous... «Si on l'avait», pas «si on l'aurait».
M. Leclair :
«Si on l'avait». «Si on l'aurait», «si on l'avait», oui.
M. Moreau :
«Si on l'avait» parce que les «si» détestent les «rais».
M.
Leclair : Exact. Donc, ces officiers de direction là, je prends
un exemple qui est peut-être bonne, qui n'est peut-être pas bonne, je
les mets à 10 personnes, on voit que leur déficit per capita, c'est élevé, là.
Donc, je reviens à l'exemple que l'on disait
tantôt où est-ce que je n'avais plus de temps sur ma carte Air Miles, si on dit
un de ces 10 là ou deux de ces 10 là... mais on va en prendre rien
qu'un, là, pour pouvoir...
M. Moreau :
Ah! le faux retraité, là.
M. Leclair :
Le faux retraité, là, actif, mais retraité...
M. Moreau :
Oui, bien, c'est clair...
M. Leclair :
...lui, je ne suis pas convaincu, moi, que le mégagroupe, lorsqu'ils vont
s'avoir séparé la tarte puis dire : Bien, regardez, votre problème, il est
entier, il vous appartient, vous avez ce déficit-là à 10 ou mettons-les à 20
personnes...
M.
Moreau : C'est pour ça qu'on prend l'approche globale où on
dit : Ce que vous allez faire, ça va être... Je ne regarderai pas...
M.
Leclair : Je suis d'accord. Je suis d'accord avec vous, M. le
ministre, là-dessus, sauf que moi, je reviens... vu que c'est un peu plus visuel avec le tableau, je
reviens à l'exemple de l'actif, le retraité, mais considéré actif par
rapport...
M. Moreau :
Aux fins de la loi.
M. Leclair :
Aux fins de la loi. Parce que moi, je suis... Malheureusement, là, je le sais
que ça fait deux, trois fois que vous tentez
de nous l'expliquer, je ne suis encore pas convaincu, à l'heure qu'on se parle,
que c'est très, très clair, ça.
L'actif qui est considéré actif, mais qui est retraité, puis que sa dette à ces
personnes-là, elle soit épongée ou plus ou moins noyée dans le tas du régime qu'on va compenser... on va compenser
avec le régime soit les actifs et un bout, la ville, je ne trouve pas ça
très, très clair.
M.
Moreau : En fait, la meilleure façon, peut-être, de vous
l'expliquer, c'est de vous dire que le déficit ne sera jamais individualisé. On ne se rendra pas au
travailleur, on va arrêter au groupe. Et c'est pour ça qu'on dit :
L'approche que l'on fait est une approche qui est globale. Parce que je peux,
par valeur ou par intérêt, dire, bon, bien, combien ça représente par individu. Mais, dans la négociation, ils ne se rendront
pas au nombre d'individus, ils vont dire : Voici quelle est la part
du déficit. Alors, le déficit global, ça représente 375 millions sur un
actif de 824 millions puis un passif de
1 199 000 000 $, et donc c'est 68,7 %. Il faut que je
le remonte, je dois faire des concessions de valeur x pour me rendre à
100 %.
M. Leclair Bien,
je ne veux pas...
M. Moreau :
Mais je ne vois pas en quelle circonstance est-ce qu'une négociation arriverait
puis dire : Bon, bien, le député de
Beauharnois, lui, dans l'unité d'accréditation, lui, sa part, c'est
17 799 $, et, comme il est un retraité dans les faits, mais considéré comme un actif, on va
lui envoyer une facture de 17 799 $. La valeur qui vous serait
théoriquement attribuable au plan individuel va être gérée comme un tout dans
le groupe. C'est ça que je vous explique.
M.
Leclair : Donc, on a perdu beaucoup de salive parce que moi, je
ne l'ai jamais vu de ce sens-là, parce que...
M. Moreau :
Bien, vous n'avez pas perdu tant de salive que ça. Je pense que vous avez fait
oeuvre utile en suggérant les situations, ça nous permet de l'expliquer.
M. Leclair :
Bien, c'est parce que moi, j'avais dans la tête, M. le ministre, puis très
franchement, que, lorsqu'on dit...
M. Moreau : Je vous
suggérerais qu'il y a une autre époque dans la même commission où vous en avez
perdu plus que ça.
M. Leclair :
Vous pensez?
M. Moreau :
Même moi, là...
M. Leclair :
Vous, vous ne parlez pas des sous-amendements qu'on a perdus, là.
M. Moreau :
Non, non, non.
M. Leclair :
O.K. Vous parlez vraiment des bouts, là...
M. Moreau :
Ni de tous ceux que vous avez gagnés, je parle à toutes époques...
M. Leclair :
C'est comme ça dans la balance.
M. Moreau :
C'est ça, à toutes époques confondues.
M. Marceau :
Intemporel.
M. Moreau :
C'est ça.
M.
Leclair : Mais c'est parce que
le but qu'on disait qu'on voulait affecter les... ou faire calculer les groupes
en division par rapport à un régime était
de dire : Si un groupe est pleinement capitalisé, son régime est
pleinement capitalisé, il ne devrait pas payer pour ceux qui ne sont pas
capitalisés. Dans l'exemple qu'il y a ici, ce n'est pas applicable parce que tout
le monde en doit, tout le monde est...
M. Moreau :
Sauf un.
M. Leclair :
Sauf un, là, exact, le... Sauf que, dans la vraie vie, peut-être, quelque part,
il va y avoir 50-50 ou 40-60 de groupes, là — puis
c'est très arbitraire, ce que je dis — bien,
eux vont dire : Bien, moi, je n'en ai pas, de déficit, là, tu n'en
as pas à m'attribuer, là, un déficit. Puis le but, c'était un peu ça, de
dire...
M. Moreau :
Mais ils ont souscrit à un seul régime.
M. Leclair :
Exact.
M. Moreau : Et donc, selon
les époques — mais
ça, c'est la discussion que nous avons déjà eue également — selon les époques, ça les aura avantagés de
faire partie d'un...
M. Leclair :
Dans le passé, mais, la journée qu'on prend la photo, en 2013...
M.
Moreau : Bien, c'est
pour ça qu'on préfère l'approche globale, où on dit : Il n'est pas question
de dire : Bon, bien là, moi, je tire mes marrons du feu en
disant : Oups! Moi, ça ne me regarde plus, là.
M. Leclair : Oui, mais on
l'a maintenu, là. Il y a un article qu'on a maintenu que les gens
pouvaient avoir une photo...
M. Moreau :
Selon l'habitude de négociation, là.
M. Leclair :
C'est quoi, notre article? T'en souviens-tu?
Une voix :
8.
M. Leclair :
C'est dans 8 qu'on a dit...
M. Moreau :
Qui est suspendu, là.
M. Leclair :
Ah! qui est suspendu. O.K.
M. Moreau :
On est encore à se poser la question sur ça, là. 8, on n'avait pas conclu.
M.
Leclair : O.K. Parce que ça reste encore dans le néant, là. Si on prend l'approche globale,
exemple, ça finirait qu'on prend,
comme vous dites, un calcul d'approche globale pour x, y, là, que ce soit pour
le déficit passé, même pour le futur, je pense que, là, c'est tout un
autre débat de question qui va se passer, là, parce que, depuis le début, on
disait...
M. Moreau : Même si on disait, là : On l'impute aux
individus, ce serait aussi un autre débat. C'est pour ça qu'on n'est pas
dans ce contexte-là. On est dans le contexte où les groupes sont considérés
dans la mesure où ils forment un régime, même s'il y a plusieurs groupes, et
c'était la...
M. Leclair :
On va devoir ramener cette discussion-là lorsqu'on va régler 8, par exemple, parce
que...
M. Moreau :
Ça se peut.
M.
Leclair : ...en ce
moment, un retraité, une personne retraitée qui est éligible, qui dit :
Bien là, moi, je veux attendre de voir
mon chapeau, là, quel trou qu'il y a dedans, là, c'est-u une petite
endettement, une grosse endettement... Puis
là je pense que, le retraité, où est-ce
que son titre est actif pour le
moment, là, dans qu'est-ce qu'on regarde, c'est lui peut-être le plus
avantagé ou le plus pénalisé parce que le déficit passé va lui être attribué
comme tous les autres, sauf qu'à la minute
qu'il prend sa retraite on dit que son indemnité de base ne sera jamais
touchée. Donc, ça veut dire indirectement, qu'on veuille le dire ou non,
c'est les autres qui vont payer sa dette, à ce M. X, Y là, malgré qu'on a pris
la peine de dire : Tu es un retraité, mais actif. On a pris la peine de
faire la différence entre les deux, mais...
M.
Moreau : Mais, comme
on dit, à l'égard des vrais, vrais, vrais retraités, que les déficits
subséquents, ça va être à la charge
de la municipalité et comme on dit, à l'égard des retraités, les
vrais, vrais, vrais retraités, qu'on protège la rente de base puis qu'eux, ils s'adonnent à passer au test une seule
fois dans leur vie à savoir s'ils participent au déficit. Mais ça
revient à ce que je vous ai dit à quelques reprises, que, la situation des
retraités, on la prend comme une situation d'exception.
M. Leclair :
Oui, j'ai le goût de vous suivre, M. le ministre, mais sérieusement...
M. Moreau :
J'espère.
M.
Leclair : ...sérieusement,
dans la vraie vie, dans les faits, là, ce n'est pas tout à fait ça qui se passe parce
que, la personne, là, on va prendre un
exemple bien concret, la personne, là, qui part à sa retraite demain matin puis
que, lui, là, on l'affectera à
n'importe quelle des catégories ici, lui, la manière qu'on parle, là, il ne
partira pas avec un chèque d'endettement, puis il va falloir qu'il fasse
un chèque, là.
• (16 h 20) •
M. Moreau :
Mais, s'il part à la retraite demain matin...
M. Leclair :
Peut-être son indexation.
M. Moreau :
...il part en toute connaissance de cause des dispositions de la loi que nous
sommes à étudier à l'heure actuelle.
M.
Leclair : Exact.
Mais, s'il a écouté la journée d'aujourd'hui, il dit : Je n'ai pas trop, trop un gros
risque parce que ça devrait être quasi global. Donc, c'est le régime qui
va absorber ma portion de dette, même si je suis calculé actif, parce qu'ils ne
peuvent pas baisser ma rente...
M. Moreau :
De base.
M. Leclair :
...puis le ministre semble dire que je n'aurai pas un chèque à leur faire.
Donc, à part de...
M.
Moreau : Mais, en
général, c'est l'évaluation que l'on fait. La négociation ne se fera pas sur
la base de chèques exigés des
salariés, elle va se faire sur la base de concessions à faire dans le cadre du
régime en disant : Écoutez, c'est clair,
ce qui est en train de vous amener dans le trou, c'est que votre régime
est trop généreux, réduisez la générosité du régime.
M. Leclair :
Mais, qu'on le veuille ou non, M. le ministre, c'est les actifs qui vont payer.
M. Moreau :
Bien, ça dépend.
M. Leclair :
Le gars, il est chez eux puis...
M. Moreau :
Si vous parlez du déficit passé, la réponse, c'est non. Les déficits, il va
avoir...
M. Leclair :
Et il risque d'avoir une indexation.
M.
Moreau : Il y a
un déficit attribuable aux retraités, puis il y a un déficit attribuable
aux actifs. Rappelez-vous qu'on a toujours scindé en deux.
M. Leclair : Ça, je le
comprends, sauf que le retraité, dans notre cas... On prend le pire des cas,
là, pour bien comprendre...
M.
Moreau : Toujours votre retraité actif, là.
M. Leclair :
Retraité actif, toujours, qui part, que, lui, son régime n'en prévoit pas,
d'indexation.
M. Moreau :
Alors, on dit : On va réduire la générosité du régime.
M. Leclair :
Aux prochains actifs qui vont le prendre. Lui, il s'en va, là. Lui, il est
parti, là.
M. Moreau :
Bien, il est parti, mais il n'a pas encore bénéficié, il n'a pas commencé à
bénéficier. S'il part, là, demain matin, vous dites, là, il n'a pas commencé à
bénéficier de sa retraite.
M. Leclair :
Pourquoi qu'il n'a pas commencé à en bénéficier?
M. Moreau :
Bien, vous me dites qu'il part demain, là, il...
M.
Leclair : Oui, il
part demain, là. Ça fait que nous, on signe ça, là, dans deux jours, trois
jours après, là. Lui, il est déjà parti à sa retraite. Puis le
photoclip, là, le chiffre actuariel, il rentre, là, par malheur, ou par misère,
ou par bravoure, il rentre dans deux
semaines à la Régie des rentes, puis
ils disent : Voici le portrait exact, en 2013, où est-ce qu'on est tel que stipulé dans le projet de loi
n° 3. Nous, on a un déficit, exemple, de 100 millions.
100 millions, là-dedans, il y en
a d'attribué, je ne sais pas, 25 millions aux retraités, mais ils n'ont
pas d'indexation. Donc, on dit : Bien, eux, on aurait pu couper
leur indexation pour qu'ils tentent de se reprendre, mais là on n'en a plus, de
poigne. D'accord? Donc là, ça reste les actifs.
M.
Moreau : Il y a des éléments qui pourraient être modifiés et
qui pourraient lui échapper à lui, oui, exemple, si on modifie l'âge du
départ à la retraite.
M. Leclair :
Mais il est parti.
M. Moreau :
Bien oui, c'est ça.
M. Leclair :
On ne le rappellera pas, là.
M. Moreau :
Non, on ne le rappellera pas. Puis il est parti, mettons, à un âge inférieur à
la modification. On dit : L'âge de
départ à la retraite est 55 ans. Là, on reporte l'âge de départ à la retraite,
mettons, à 60 ans, puis il en a 59 au moment du départ à la retraite.
C'est l'exemple que vous pourriez donner. Alors, lui, là, sur l'âge de
retraite, il va échapper à ça,
effectivement, si c'est la concession qui est faite dans le cadre du régime
pour remettre le régime à flot en disant : Bon, bien, maintenant,
non, l'âge de départ à la retraite, ça va être 60 ans.
M. Leclair :
Exact. Donc, c'est l'actif qui va payer pour l'endettement indirectement.
M.
Moreau : Oui. Mais là vous êtes dans le... Il y en a
122 000, là, visés par le projet de loi, là, vous...Peut-être que
l'exemple que vous donnez ne s'applique à aucun des 122 000, je ne le sais
pas.
M. Leclair :
Sérieusement, j'imagine que ce n'est pas la majorité, là...
M. Moreau :
C'est sûr, sûr, sûr que ce n'est pas la majorité.
M. Leclair :
Pas j'imagine, je suis convaincu que ce n'est pas la majorité. Mais une chose
est certaine, on pourrait avoir 1 500
cas, par exemple. On pourrait avoir 1 500 personnes qui sont éligibles à
leur retraite à l'heure qu'on se parle, ils voient ça s'en venir, là,
ils ne sont pas certains parce que, j'imagine...
M. Moreau :
Répartis sur les 122 000.
M.
Leclair : Moi, je pense qu'il pourrait en avoir un 10 %
qui sont éligibles à la retraite à l'heure qu'on se parle aujourd'hui.
Je n'ai pas ces chiffres-là puis je n'ai pas besoin de les avoir. C'est juste
de dire que, si on a...
M.
Moreau : Puis non plus que je ne connais pas le détail de tous
les régimes où l'âge de la retraite est prévu à tel âge, puis le gars
part avant ou après cet âge-là.
M.
Leclair : Bien, après ou avant, il y en a sûrement qui sont
éligibles à leur retraite qui ont décidé de continuer à travailler. Ils
sont rendus capitaines en haut, là...
M. Moreau :
Sur 122 000 retraités, j'ai 72 000 actifs.
Une voix : ...les 72 000...
M. Moreau :
C'est ça, l'exemple qu'il...
M. Leclair : C'est dans les
72 000 actifs que je dis qu'il y en a peut-être un 1 000 qui seraient
éligibles à leur retraite à l'heure qu'on se parle qui ont décidé de continuer
à travailler.
M. Moreau : C'est possible.
M. Leclair : Sauf qu'exemple
que ces 1 000 là, là... On ne le souhaite pas, là, puis ce n'est pas le
mot d'ordre qu'on voudrait envoyer, mais ces 1 000 là décideraient :
Bon, bien, en fin de compte, l'endettement de tout ça, moi, je ne voudrais pas qu'il me repousse à ma retraite. Justement,
là, je suis à 60 ans. En ce moment, c'est 60 ans, l'âge. On décide qu'on
le repousse à 63. Pour notre régime à nous, là, qui serait celui-là, à 63, dans
cinq ans, on réussit à s'en venir en équilibre puis on atteint le but visé du projet
de loi n° 3. Donc, il va y avoir une négociation.
M. Moreau : Vous avez
repoussé l'âge de la retraite dans votre exemple.
M. Leclair : Oui, exact,
exact. Mais là mettons, là, que, là, dans leur convention, eux autres, là,
c'est 60 ans, l'âge qu'ils peuvent partir à l'heure qu'on se parle aujourd'hui.
Là, on dit avec le projet de loi : Bien là, si vous êtes déficitaires,
vous aurez des moyens de négocier, on vous donne des portes, des ouvertures. Ça
fait qu'ils vont les prendre. Ils n'auront pas le choix, là, c'est dans le projet
de loi. La personne qui est éligible à 60 ans, lorsqu'on aura fini, on se donne
12 mois pour négocier avec des possibilités d'extension, on part la négociation
au mois de février 2015, on négocie puis on dit : Bon, bien, regardez, les
gars, les filles, il faudrait repousser la retraite, l'âge de la retraite à 63
ans au lieu de 60, puis on réussirait à résorber notre déficit. On serait en
équilibre en 2017 ou... Ça, c'est la tangente qui se prend.
Mais le
retraité, s'il voit ça s'en venir, lui, là, il le voit, là... Ils les ont sûrement,
leurs chiffres, eux autres aussi, là, de par leurs... Ils doivent avoir
un revenu... pas un revenu, mais un... Ils doivent avoir un... Annuellement,
ils doivent avoir... Comment qu'ils
appellent ça, là? Tu reçois ton... un état de... pas un état de compte, là,
mais de savoir à quel endroit qu'est
le régime, à quel déficit qu'ils sont. Si eux voient ça, puis ils disent :
Bien, moi, je suis avantagé de partir ce matin ou avant le mois de
décembre à ma retraite parce que je vois qu'on va être déficitaire, on risque
d'augmenter à 63 ans, je vais faire trois ans de plus, puis...
M. Moreau : Oui, continuez.
M. Leclair : Puis, si j'écoute ce que j'ai entendu aujourd'hui... Parce que mettons que le monsieur,
il est à sa petite écran puis il nous regarde, il dit : Bon, bien, moi, le risque est bien
moins pire de partir tout de suite, sachant que j'ai un...
M. Moreau :
Pas nécessairement, parce que ce qu'on va faire... Dans votre exemple — et là suivez-moi — dans
votre exemple, il part à la retraite à 57 ans. Il avait le droit de partir à 55
ans, mais la renégociation pour ramener à 100 % nous l'amène à 60. Dans
son cas, on va recalculer sa rente parce que, lui, sa rente, elle n'est pas
dans la rente protégée parce qu'il n'est pas retraité au mois de juin 2014, au
dépôt de la loi, et donc...
M. Leclair :
Exact. Mais ce que vous me parlez là, M. le ministre, ça va être après
négociation, dans 12 mois.
M. Moreau : Oui.
M. Leclair : Donc, la personne qui part pareil,
là, elle, elle ne le sait pas encore, là, qu'on va monter ça à 60 ans, là.
M. Moreau : Exact.
M. Leclair :
Donc, elle va être chez elle. Elle va
être chez elle, là, puis elle écoute... elle suit les commissions
parlementaires parce qu'elle est à sa retraite, là...
M. Moreau : Puis là elle dit : Je devrais peut-être
faire partie de la négociation avant de prendre ma retraite tout de suite
parce qu'elle est dans la situation où elle peut le faire, cette personne-là.
M. Leclair : J'ai manqué ce
petit bout là, là, M. le ministre.
M. Moreau : Bien oui, mais
vous...
M. Leclair : Vous me
dites : Cette personne-là pourrait faire part de la négociation?
M. Moreau : Bien, au lieu de prendre sa retraite, dans les
faits elle peut dire : Moi, là, je vais attendre un peu de voir
comment la négociation va se terminer.
M. Leclair : Elle pourrait,
je vous suis.
M.
Moreau : Parce que, si c'est la négociation, on convient que,
pour ramener le régime à 100 %, c'est une concession qu'on fait sur l'âge
de la retraite. Qu'elle l'a prise, donc, après le résultat de la négociation,
qu'elle est réputée avoir pris sa retraite
de façon prématurée parce que la négociation amène la retraite à 60 ans et
qu'elle a 57 ans au moment où elle prend sa retraite dans les faits,
mais qu'elle n'est pas un retraité au sens de la loi, on va recalculer sa
retraite, sa rente sur la base d'une retraite prise de façon anticipée de trois
ans par rapport à ce qui est négocié.
Alors,
son intérêt est plutôt de faire partie du groupe au moment de la négociation
pour voir si c'est la meilleure avenue pour lui. Mais les éléments de
négociation pour restructurer le régime ou le rendre moins généreux de façon à le remettre en équilibre, ils peuvent être
multiples, là. L'exemple que vous donnez, c'est l'exemple d'un départ à la
retraite anticipé qui vient d'être mis sur la table pour améliorer la
situation, mais ça pourrait...
M.
Leclair : Mais c'est intéressant, là. Au moins, vous avez une
avenue de dire : Bon, bien, ça sera la manière d'aller lui faire payer une partie. Parce qu'on
dit : Regardez, avec la nouvelle négociation, tu es comme parti trois
ans trop vite, puis tu as 1 % de pénalité par année, blablabla, là.
M.
Moreau : Parce qu'entendons-nous, là, l'idée de dire : On
tire une ligne dans le temps pour établir qui est retraité, qui ne l'es pas, c'est précisément pour
être capable de départager les droits des parties. Et là on dit : Là, vous
êtes avisé de ça. Rappelez-vous de l'épisode des pompiers, là, qui sont partis
dans la nuit, là.
M. Leclair :
Ils ont eu peur, eux autres, là.
M. Moreau :
Bien, je pense, ils ne sont pas partis, moi.
M. Leclair :
Vous pensez qu'ils ne sont pas...
• (16 h 30) •
M.
Moreau : Je pense qu'ils ne sont pas partis. Je pense qu'eux autres, ils pensent qu'ils sont partis, mais je pense qu'ils ne le sont pas.
M. Leclair :
Mais je reviens avec qu'est-ce qui existe...
M. Moreau :
Ah! des fois, là, il ne faut pas agir sur un coup de tête, c'est...
M. Leclair :
Jamais. Jamais, jamais.
M.
Moreau : Jamais. Puis
je vous regarde, et je sais que vous, vous n'êtes pas de cette nature-là, vous
êtes un...
M. Leclair :
On n'embarquera pas sur mon cas, on risque de repartir un autre projet de loi.
M. Moreau :
On n'aura pas assez de 20 minutes.
M. Leclair :
Non, non. Là, je ne peux pas vous garantir l'article 52, là, d'ici deux, trois
jours. Mais je repars d'où est-ce que vous m'avez laissé, M. le ministre, vous
dites : Au pire, si les conditions changent, puis il avait été calculé
actif, il aura ces pénalités-là parce que c'est à peu près...
M. Moreau :
Bien, il y aura un ajustement. Si, par exemple, c'est la question du départ à
la retraite ou si c'étaient d'autres dispositions dont il a bénéficié, mais qui
n'existent plus dans le régime, on va faire un recalcul puis j'imagine qu'on va
faire un lissage pour faire en sorte qu'il n'y ait pas un impact...
M.
Leclair : O.K.
Puis on ne venait pas de lire ce matin quelque part, là, un autre article, là,
que je ne pourrais pas, de mémoire, vous dire lequel numéro, qu'on
disait... Je pense, c'est 12, c'est l'article 12...
M. Moreau :
Qui disait?
M. Leclair :
Je vais vous le dire... 13.
M. Moreau :
Donnez-moi le thème.
M. Leclair :
Article 12. On disait qu'on ne pourra pas toucher aux rentes de base.
M. Moreau :
Des retraités. Puis il n'est pas retraité, c'est un actif.
M.
Leclair : O.K. Ça
fait que lui, il ne sera pas calculé retraité jamais. C'est là qu'il se fait
avoir, lui, le champion.
M. Moreau :
Bien, il se fait...
M. Leclair : Bien, pas qu'il
se fait avoir, mais, je veux dire, c'est parce que la personne est à sa
retraite...
M. Moreau :
Le régime qui lui est applicable n'est pas celui des retraités au sens de la
loi. Ce qui est protégé, c'est les rentes de base payées pour les personnes
considérées retraitées ou encore les rentes des conjoints survivants en
paiement.
M. Leclair : Bien, c'est
bien. Quand même, vous m'éclaircissez, M. le ministre.
M. Moreau : Bien, mais vous
posez des questions assez pointues. On est rendus...
M. Leclair : Bien, c'est parce que j'essaie de le
mettre en application du M. X qui s'en va, là, puis qui dit : Moi,
je vais te les déjouer, ces champions-là alentour de la table, je me sauve.
M. Moreau : Non, je
comprends. Je comprends. Je comprends. Ça doit expliquer...
M. Leclair : Mais je veux voir qu'est-ce qu'il lui arrive, à
ce monsieur-là qui pense de nous avoir, parce que le but, c'est de
voir toute éventualité, aussi minime qu'elle soit. C'est de dire :
Regarde, tu faisais partie de la discussion pareil, là, même si on en a
parlé en général. Alors là, je pense que vous m'avez eu. C'est correct, c'est
bien parce que c'était encore pas clair, mais là, vu comme ça, c'est clair pour
moi, M. le Président, alors...
M. Moreau : J'ai mal à la
tête, mais je ne vous l'attribuerai pas entièrement.
M. Leclair : J'espère pas, M.
le ministre. C'était tellement simple, mes questions.
Le
Président (M. Auger) : Une
autre intervention concernant le sous-amendement? M. le
député de Sanguinet.
M.
Therrien : Juste par
rapport à ce que vous venez de dire, là, je... Parce que, là, il me semble que
ce que j'entends actuellement, ce n'est pas ce que j'ai entendu avant la pause.
Dites-moi si je me trompe. Avant la pause, je vous ai demandé : Si,
mettons, je suis un actif, mais je prends ma retraite avant la fin des
négociations, j'ai une rente normale, à ce moment-là les déficits qui sont calculés ne viendront pas sur mes épaules parce que
j'ai une rente normale, et on ne peut pas les couper?
M. Moreau : C'est-à-dire
qu'on ne peut pas couper la rente de base à celui qui est retraité au sens de
la loi. S'il n'est pas retraité... L'exemple
du député de Beauharnois, là, ce n'est pas un retraité au sens de la loi,
c'est un retraité de fait. Quelqu'un
qui prend sa retraite après le mois de juin, alors lui, il n'est pas retraité
au sens de la loi. Donc, il n'est pas à l'abri d'un recalcul de sa rente si, dans les modifications qui amènent
la restructuration du régime, il y a un élément qui vient suggérer que la rente
serait moindre ou qu'il a touché un avantage plus qu'on a abandonné dans le
contexte de la restructuration du régime dans le contexte de la négociation.
M.
Therrien : Ça veut dire que j'avais mal compris tantôt. Ça
veut dire que, si je prends ma retraite, j'ai une rente quelconque, la
rente de...
M. Moreau : N'importe quand
après le dépôt du projet de loi, qui est le 12 juin...
M.
Therrien : Oui, le
12 juin. Oui, après le... Mettons que je la prends le 30 août, bon, 30 août...
M. Moreau : Vous êtes
professeur, c'est un fait non pertinent aux fins de l'examen. Vous n'avez pas à
le considérer dans...
M. Marceau : Il n'y aura pas
de question là-dessus à l'examen.
M. Moreau : Dans les questions... Vous êtes deux profs, vous
autres, là. Alors, tu fais la question, puis, dans une question d'examen...
Moi aussi, j'ai enseigné, puis là tu mets plein de faits qui sont inutiles pour
voir si l'élève est capable de séparer le
bon du mauvais puis faire son diagnostic. Alors, dans la question d'examen, une
personne qui prend sa retraite le 17 novembre 2014, c'est un fait qui
n'est pas pertinent aux fins... qui est pertinent, mais qui ne fait que
déterminer est-il retraité ou non au sens de la loi, puisqu'un retraité au sens
de la loi est parti avant le 12 juin 2014.
M.
Therrien : Mais ce
n'est pas ce que j'ai compris avant la pause.
M. Moreau : Je m'excuse si je
vous ai...
M.
Therrien : C'est
peut-être moi qui ai mal compris aussi, là.
M. Moreau : C'est peut-être
moi qui ai mal expliqué aussi.
M.
Therrien : Ça veut
dire que sa rente...
M.
Leclair : Je me faisais toujours avoir, moi, avec ces
histoires-là à l'école.
M. Moreau :
Il y avait trop de faits.
M.
Therrien :
Mettons que vous prenez votre retraite aujourd'hui, là, ça veut dire que votre
rente que vous recevez, elle peut être modifiée selon les...
M.
Moreau : Si vous n'êtes pas un retraité au sens de la loi et
qu'il y a un avantage conféré dans le
régime qui est abandonné dans le cadre de la négociation en vue
d'arriver à la restructuration.
M.
Therrien :
Ça veut dire que...
M. Moreau :
À moins que les parties...
Une voix :
...
M. Moreau :
Ce matin...
M.
Therrien :
Vous parliez de dispositions particulières dans la négociation.
M.
Moreau : Oui. Ce
matin, je vous ai dit : À moins que les parties ne négocient dans un
contexte qu'on appelle, quoi, une
entente transitoire sur des cas d'espèce en disant : Regardez, on n'en tiendra
pas compte dans son cas à lui, là.
M.
Therrien :
Moi, c'est le contraire que j'avais entendu ce matin. J'avais entendu que vous
êtes retraité, vous avez une rente de base
qui est protégée en vertu de la loi et que, si vous... à l'intérieur des mesures transitoires, on pourrait
demander au retraité un effort pour payer sa part à l'intérieur d'une négociation et à
l'intérieur, justement, de son
syndicat ou de son représentant. Mais vous, vous me dites que c'est le
contraire. Ça veut dire qu'il prend sa retraite, mais il n'est pas considéré
comme retraité.
M. Marceau :
C'est un actif devenu retraité.
M. Leclair :
C'est un faux retraité, dans le fond. C'est un faux retraité.
M.
Moreau : C'est ça, c'est-à-dire que... Alors, la réponse au sens de la loi, c'est celle que je viens de
vous donner.
M.
Therrien :
Votre actuaire est très près de... il est prêt à faire...
M. Leclair :
Il s'en venait vous taper sur l'épaule, là, en voulant dire...
M. Moreau :
Il s'en venait me dire si je gardais ma job ou pas.
Une voix :
...
M. Moreau :
Oui. Alors, la réponse, c'est ce que je viens de donner au député de Beauharnois,
sauf qu'il n'est pas impossible que, si c'est un cas d'exception dans le cadre
de la négociation globale qui se fait, l'association syndicale dise :
Écoute, lui, dans une disposition transitoire liée à la négociation, lui, tu
sais, je l'excuse.
M.
Therrien :
O.K. Donc, à ce moment-là, ça serait... En tout cas, moi, j'avais compris
l'inverse, là.
M. Moreau :
Je m'excuse.
M.
Therrien :
Non, non, ça va, mais c'est...
M. Moreau :
C'est peut-être moi qui ai mal expliqué.
M.
Therrien : Non,
non, mais, écoutez, je ne vous jette pas le blâme, là. Moi, j'avais vraiment
compris le contraire. Je suis content, finalement, que le député de Beauharnois,
qui a toujours des bonnes questions... Je ne sais pas si vous avez remarqué.
M. Moreau :
Il a des questions pointues, des fois, le député de Beauharnois.
M.
Therrien : Oui.
Puis je vous dirais que, dans la nature du projet de loi, c'est important
parce qu'on réussit à
comprendre bien des choses. Même, quelques fois, on a réussi à vous alerter sur
certaines situations.
M. Moreau : C'est un
praticien de la négociation.
M.
Therrien : Oui, exactement. Oui, tu sais, je le félicite d'ailleurs, le député de Beauharnois,
dans ses questions.
M. Leclair : Ah! lâchez,
lâchez.
M. Moreau : C'est un homme
quand même humble, alors il n'aime pas ça quand on le...
Une voix : ...
M. Moreau : Oui. Il n'aime
pas ça quand on le félicite.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Sanguinet.
M.
Therrien : Pour
l'instant, moi, ça irait. Bien, je voulais juste clarifier ça parce que ça m'a
posé, là, un problème de compréhension par rapport à ce que j'avais entendu.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Blainville.
M.
Laframboise : Oui. Je reviens sur Laval, M. le ministre, parce que
tantôt... J'aime l'exemple que vous nous avez donné parce que c'est vrai
que c'est un des pires, je regardais, là, au point de vue capitalisation.
M. Moreau : Vous parlez
toujours de la fiche d'information?
M. Laframboise : Oui. Au point de
vue capitalisation, là, c'est un des plus, en tout cas, des plus...
M. Moreau : Bien, ça
illustre.
M.
Laframboise : Oui, ça illustre. Et d'ailleurs il y a eu une réduction
par rapport à l'évaluation de 2012, là, c'est ça qu'on regardait. Ils
étaient à 72 %, ils sont tombés à 68,7 %. Donc, ça veut dire que la
situation s'est détériorée depuis 2012.
M. Moreau :
Et c'est pour ça qu'on a été aussi parcimonieux quand on... Le député de
Sanguinet disait : Bien, d'après
ce que vous avez, ça s'est-u amélioré ou pas? C'est très difficile de dire sur
une base globale parce qu'on n'a pas un échantillon qui nous permet
d'avoir une opinion stable sur la situation. Ça, c'est un exemple, puis c'est
tout à fait par hasard parce qu'on ne l'a pas commandé comme ça. Mais,
effectivement, vous avez raison de dire qu'ici il y a eu une détérioration.
Puis je ne
veux pas casser de sucre sur le dos de personne, là, mais, à un moment donné,
il y avait bien du monde qui venait
nous dire : Écoutez, couchez-vous, puis dormez, puis ne faites rien, ça va
se régler tout seul. Ce n'est pas le cas.
M. Laframboise : Oui, oui. Non, puis
il y avait une administration avant à Laval... Probablement que l'autre
administration aurait souhaité avoir le même projet de loi, puis elle aurait
été sur la photo sûrement, là, je vous le dis, là, parce que c'est plutôt la philosophie de l'ancienne administration,
là, de dire : On ne s'en occupe pas, puis, un jour, le gouvernement
nous aidera, puis on fera comme Québec puis Montréal, là. C'est un peu ça, là.
Mais par contre...
M. Moreau :
Bien, je ne porterai pas de jugement sur l'administration à telle ou telle
époque, mais je vous dirai simplement :
Pour Laval, si on désincarne la situation, on réalise que c'est une ville qui a
été bien administrée comme entité municipale.
Je ne parle pas des fonds de pension, mais c'est une ville qui a une bonne
réputation au plan de la gestion de l'entité municipale.
Des voix : ...
• (16 h 40) •
M. Moreau : Non, non, mais je
fais attention parce que je sais qu'il y a des procédures pendantes, puis tout ça. Je ne veux pas avoir l'air de commenter ces
procédures-là, mais je dis : Si je regarde, exemple, les budgets de la
ville de Laval au fil des ans — tiens, je vais l'illustrer comme ça, ça
va être plus simple, c'est de ça dont je parle — on réalise que c'était une ville, d'abord,
où le taux de taxation était extrêmement bas par
rapport à des villes qui auraient
pu être comparables sur le territoire
du Québec et qui avait une gestion serrée des deniers
publics selon les états financiers produits.
M. Laframboise : Par contre, qui a
laissé aller ses régimes de pension.
M. Moreau : Mais là, le régime, on voit, bon... Alors là,
vous faites une illustration que, là, le régime de retraite, là, il y a
un coup de barre à donner sérieux.
M. Laframboise : C'est ça. Et là...
M.
Therrien : ...à
flusher dans les toilettes.
M. Moreau :
Il me semble que c'étaient les 50.
M. Laframboise : Et là on a une
nouvelle administration puis une philosophie... M. le ministre, on a une nouvelle administration puis une philosophie différente, tu sais. Le
maire de Laval est venu nous demander un peu plus de souplesse, là, tu
sais. Par contre, le problème, c'est qu'il y a urgence, puis il faut régler ça,
puis c'est le principe du projet de loi. Je comprends que la philosophie du nouveau maire
est peut-être de dire : Donnez-moi un petit peu plus de temps, mais la loi ne lui permettra pas ce temps-là. Et,
quand vous disiez... puis ça me...
M. Moreau : Et ce n'est pas parce
qu'elle n'en permet pas plus. Comme vous voyez, on est en plein dans l'article
où — vous
faites bien de faire la distinction — on
a dit : On va faire preuve de souplesse, c'est ce qu'on nous a demandé, mais on ne peut pas faire preuve de
souplesse à l'égard de tous parce
qu'il y en a qui sont dans des
situations qui ne le justifieraient vraiment pas.
M.
Laframboise : C'est ça.
Donc, lui, il n'en bénéficie pas. Et, quand on regarde, là... Comme je vous
disais, si on regarde globalement la situation, là, de tous les employés à Laval, vous l'avez
dit tantôt, il y a un effort sur le régime. Donc, on va être... Parce que, bon, en plus, l'indexation,
il n'y a pas beaucoup de récupération, on s'aperçoit qu'avant
2006... puis une indexation qui n'était pas automatique, qui était limitée.
Donc, il y a...
M. Moreau : Après, il n'y en
a plus.
M.
Laframboise : Puis après il n'y en a plus. Donc, ça veut dire qu'ils vont récupérer, mais pas nécessairement.
Et là le reste, bon, c'est dans le régime... Parce que, tantôt, vous avez dit à
une question d'un collègue : On peut utiliser...
en tout cas, faire le ménage dans le régime, là, c'est ça que
ça voulait dire. Ça voulait dire aussi... En disant «on peut», ça veut
dire qu'on peut faire d'autre chose. Mais le «autre chose», c'est que les
employés, en plus, selon le projet de loi, peuvent cotiser, mais un maximum de 3 % par année pendant cinq ans. Ça, c'est
l'article 10, là, hein? Ça, c'est le maximum. Donc là, ça, ça veut dire
que, d'une manière ou d'une autre, à Laval, même si les employés voulaient
payer plus, ils ne pourront pas payer plus, plus que 3 %. Il va falloir
qu'il y ait une modification au régime à Laval.
M. Moreau : Du régime.
Pourquoi? Parce qu'essentiellement ce qu'on dit, c'est : Il faut que les
gens se questionnent sur la générosité d'un régime, et la restructuration... et
son caractère de pérennité est lié à la capacité de le maintenir.
M.
Laframboise : Et ça, on rejoint une partie de la population qui nous
dit : Bien, les employés municipaux ont des privilèges que d'autres n'ont pas dans la société, donc inévitablement,
là... Mais il y a de la matière à négociation. Je veux dire, ils choisiront, là, tu sais, ce qu'ils
veulent, on leur laisse la possibilité de choisir. Il y aura, en tout cas, des
périodes assez difficiles, là, parce qu'il y
aura une grosse... Tu sais, on peut dire qu'à Laval il va y avoir une bonne
négociation qui va être entreprise, là, donc...
M. Moreau : Mais il y a une
prise de conscience aussi, je pense. Quand on voit une ville de l'importance de
celle de Laval avec le nombre d'employés que
ça comporte, puis où on voit des taux de capitalisation aussi faibles
que ça, dans certains cas, là, 45 %,
41 %, imaginez, là, une série de mauvais rendements, là, ça, c'est un
régime qui s'effondre, là.
M.
Laframboise : C'est ça. Et, quand on parle de l'indexation, mettons, à
Laval, ils auraient le pouvoir, la ville, de ne pas utiliser
l'indexation, hein, tu sais?
M. Moreau : Oui.
M. Laframboise : À ce moment-là,
cette partie-là qui allait à l'indexation, c'est la ville seule qui le paie.
C'est-u ça? Est-ce que j'ai bien compris?
M. Moreau : Je n'ai pas
compris...
Des voix : ...
Le
Président (M. Auger) : Oui,
c'est ça que je m'apprêtais à faire. Messieurs à ma gauche, s'il vous plaît. M.
le...
Une voix : ...
Le Président (M. Auger) : À ma
gauche.
M. Moreau :
Non, on ne veut pas vous chicaner. C'est parce que j'essayais de comprendre, et
puis, comme vos débats de caucus sont généralement très houleux — ce
que chacun sait, là — il
y avait un niveau sonore...
Des voix : ...
Une
voix : …
M. Moreau : Je n'y étais pas
ce matin, j'étais avec vous. J'étais avec vous.
Une voix : ...
M. Moreau : J'étais au
cabinet en train de préparer tous les tableaux qu'on vous a produits.
Le Président (M. Auger) : M. le député
de Blainville.
M. Laframboise : Merci, M. le
Président.
M. Moreau : Je m'excuse, je
n'entendais plus.
M.
Laframboise : Ah! pas de problème. Ce que je veux dire, c'est
qu'admettons... Parce que le choix d'utiliser l'indexation, c'est un
choix que la ville a.
M. Moreau : Oui, exact.
M. Laframboise : Elle pourrait
dire : Je n'utilise pas l'indexation.
M. Moreau : Exact.
M. Laframboise : À ce moment-là, ce
déficit-là fait partie du reste des négociations?
M. Moreau : Oui.
M. Laframboise : Ce n'est pas la
ville seule qui paie ce déficit-là, là.
M. Moreau : Vous parlez des
retraités, là?
M. Laframboise : C'est ça, des
retraités, là.
M. Moreau :
Oui. Alors, c'est non. Alors, la ville, elle peut dire : Moi, là, j'ai le
choix. C'est un choix qu'on lui donne
directement de faire en sorte que l'indexation automatique des retraités soit
suspendue ou pas. Elle pourrait choisir de ne pas suspendre l'indexation
des retraités.
M. Laframboise : Et là ça serait un
montant supplémentaire...
M. Moreau :
Auquel cas, elle, là, elle fait le choix de payer elle-même la partie du
déficit qui était attribuable aux retraités.
M.
Laframboise : C'est ça que
je veux dire, là. C'est ça, là. Ça, c'est un choix qu'elle peut faire. Mais,
encore là...
M. Moreau :
Bon, là, on est dans un contexte où on ne parle que des retraités. Pour les
retraités, il y a deux évaluations
actuarielles. Ils passent le test aux deux, leur indexation automatique est
maintenue. Ils ne passent pas le test, ça ne veut pas dire qu'ils perdent
l'indexation automatique, vous l'avez bien noté, c'est l'organisme municipal
qui décide si elle la suspend ou pas. Et, si elle choisit de ne pas la
suspendre, ça veut dire qu'elle choisit d'assumer à 100 % la partie du
déficit attribuable aux retraités.
M. Laframboise : Parfait. Et, tout
dépendant du chiffre, du montant, ça pourrait arriver qu'une ville comme Laval
dise : Les montants sont...
M. Moreau : Minimes.
M. Laframboise : ...sont minimes,
donc je prends la décision de... tout simplement. Et c'est elle qui décide.
M. Moreau : C'est sur la base
de la conscience qu'elle estime être la meilleure à suivre dans ce contexte-là.
M. Laframboise : C'est bien. Ça fait
le tour de mes questions. Merci.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Rousseau.
M. Marceau : Oh! je vais me
réorganiser, excusez-moi. Oui...
M.
Therrien : Tu étais
prêt.
M.
Marceau : Mais je ne m'attendais pas à ce que vous me reveniez
si rapidement, M. le...
Une voix :
...
Des
voix : …
M. Marceau :
Non, ça va aller...
M. Moreau :
Mais vous pouvez passer votre tour, hein?
Le Président (M.
Auger) : M. le député...
M. Marceau :
Voulez-vous que je me réinstalle ou...
Le
Président (M. Auger) : Écoutez,
je vous suggérerais, en toute amitié, là, de faire un choix entre vous
trois.
M. Marceau :
Ils ne veulent pas que... Je suis muselé, M. le Président, vous le voyez. Vous...
Le Président (M.
Auger) : Donc, nous y allons avec le député de Berthier, de Rousseau
ou de Sanguinet.
M. Leclair :
Le plus simple, c'est de ne plus avoir de temps, tu es sûr...
M. Moreau :
Qui aurait dit, il y a deux semaines, que nous aurions un climat aussi serein, M.
le Président?
M. Leclair :
Nous, on en était sûrs, M. le ministre, c'est vous qui doutiez.
M. Moreau :
Ceux qui me connaissaient pouvaient dire ça, mais...
Le Président (M.
Auger) : Donc, M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui.
Bonjour, M. le Président. Alors, je veux juste revenir à l'exemple qui a
été présenté par le ministre puis simplement bien comprendre ce qu'il en
est.
M. Moreau :
Pardon?
M.
Marceau : C'est cet
exemple que vous nous avez présenté, là, qui porte sur le régime de retraite de
la ville de Laval. À la page 2...
M. Moreau :
Au verso?
M. Marceau :
... — au
verso, oui — la
recommandation, on veut éviter la lourdeur administrative et donc on propose de
garder le projet de loi sous sa forme actuelle, premièrement. Et on...
M. Moreau :
C'est l'approche globale.
M.
Marceau : ... — l'approche
globale — explique
ce qui en découle en conséquence. Le projet
de loi, donc, laisse les parties décider si elles se baseront sur
l'évaluation actuarielle du 31 décembre 2013 ou du 31 décembre 2014 si elles
satisfont les conditions prévues.
M. Moreau :
De report, oui.
M. Marceau :
C'est ça. Et là on dit : «Si un des groupes se qualifie pour le report,
ceci permet à l'ensemble du régime de se qualifier.» Et là je voudrais juste
être certain de bien comprendre, est-ce que ça implique que, donc, dans
l'exemple qui est ici, comme la ville de Laval possède un fonds de stabilisation,
ce qui est une des conditions qui étaient prévues...
M. Moreau :
Non, elle est en bas de 80 %. Le déclencheur de base, c'est 80 %.
M.
Marceau : O.K. Mais alors, dans ce cas-là, pourquoi vous
dites : «Si un groupe se qualifie pour le report» au verso? Parce
qu'au verso ça dit : «Si un groupe se qualifie pour le report», et moi,
dans ma tête, le groupe...
M.
Moreau : Ah non! Mais je pense que c'est... Ah! ça, on ne
devrait pas indiquer ça : «Si un groupe se qualifie pour le report,
ceci permet à l'ensemble du régime de se qualifier.» Non, il faudrait le voir
globalement.
M.
Therrien :
Ça peut permettre...
M. Moreau : Ça pourrait
permettre.
M. Marceau :
O.K. Excusez-moi, là, je ne comprends pas bien, mais moi, ma compréhension,
c'était que l'approche globale voulait dire...
M. Moreau : ... puis que, là,
il y a un autre...
Une voix : ...
• (16 h 50) •
M. Moreau :
C'est ça, mais... Bien, c'est-à-dire que oui, ils pourraient parce que j'arrive à une situation
où, ici, je suis à 80 %. Mettons qu'au global je suis à 80 %.
M. Leclair : Il y en a un à
100 % dans votre exemple.
M. Moreau : Oui, oui, oui. O.K. Alors, c'est l'hypothèse
par groupes, qui n'est pas l'hypothèse de la loi, la phrase à laquelle vous référez. «Le projet de loi actuel laisse déjà les parties décider. Ils se baseront sur
l'évaluation au 31 décembre 2013 ou
2014 si le régime se qualifie à l'article 18.1. Si un des groupes se qualifie pour le
report, ceci permet à l'ensemble du régime de se qualifier.» Non, je
n'aime pas ça.
«Si le report
est avantageux pour un groupe, il est fort probable qu'il le soit pour la
majorité des groupes.» Ça, c'est peut-être vrai, mais pas le premier
«bullet», là.
M. Marceau : Moi, il me
semble que le premier boulet nous dit que, dans le cas de Laval, il se
qualifierait.
M. Moreau : Non, mais...
M. Marceau : C'est la raison
de ma question, là.
M. Moreau : Bon, bien, alors, votre question,
moi, je verrais plus : Si un
groupe se qualifie pour le report, il pourrait permettre à l'ensemble du régime de se qualifier s'il est fortement
surcapitalisé et que j'ai une faible sous-capitalisation dans les autres
groupes. Alors, j'arriverais...
M. Marceau : Autrement dit,
si la moyenne du groupe est en haut de 80 %.
M. Moreau : Exact. Je pense que c'est comme ça qu'il faut...
Cette phrase-là, je me distancie de cette phrase. Et ne faites pas
partir la chicane de notre bord entre la régie et...
M. Leclair : Bien, vous dites
qu'il y a de la chicane dans notre caucus...
M. Moreau : Tout le temps.
M. Leclair : ...on peut bien
foutre la pagaille un peu dans le vôtre, là, hein?
M. Moreau : Oui, oui, oui.
Bien, ce n'est pas le caucus, là, c'est avec le...
M. Leclair : Bien, c'est un
autre type de caucus.
M. Moreau : Oui, oui, c'est
ça. Alors, je vous suggère de biffer ce...
M. Marceau : O.K. Donc, il
faut que la règle du 80 % s'applique...
M. Moreau : Au global, là.
M. Marceau : ...au global.
M. Moreau : Si on prenait le tableau 1, là, ça serait... Si,
au global, je suis à 80 %, il se peut très
bien que je n'aie qu'un seul
groupe qui soit fortement surcapitalisé.
M. Marceau : ...ça en prend
au moins un, en tout cas.
M. Moreau : C'est ça, exact.
M. Marceau : Ça en prend au
moins un. Ça, c'est certain.
M. Moreau : Ah! oui, oui. S'il
n'y en a pas un, là...
M. Marceau : Ça va être dur. Ça
va être dur.
M.
Moreau : ...là, le test est «rough».
M. Leclair : Mais, dans le
fond, cette phrase-là, il faut qu'elle soit biffée complètement si ça ne marche
pas.
M. Moreau :
Vous avez tout à fait raison, je suis d'accord avec vous, elle doit être biffée
en entier.
M. Marceau :
O.K. Alors, c'est la phrase qui avait accroché mon oeil.
M. Moreau :
Voulez-vous expliquer au député de Rousseau qu'il n'a qu'à biffer la phrase, et
il n'aura plus de question?
M. Leclair :
Vos talents d'explicateur... vous pouvez lui expliquer.
M. Moreau :
Ça commence à péricliter, là, après-midi.
M. Marceau :
O.K. Maintenant, je voudrais revenir sur les conditions qui sont prévues dans
le deuxième paragraphe du premier alinéa.
M. Moreau :
Dans l'article?
M. Marceau :
Oui. Bien, dans votre amendement, en fait, là, dans votre amendement. Puis là,
regardez, moi, je vois là-dedans...
M. Moreau :
Je regarde.
M. Marceau :
...cinq conditions essentiellement. Je vois «toute capitalisation du
régime qui atteint 80 %».
M. Moreau :
Elles sont disjonctives.
M. Marceau :
Oui, mais moi, je... Oui. Il y a un «et», quand même, là.
M. Moreau :
Bien oui, mais ce n'est pas parce qu'il y a un «et» qu'elles ne sont pas
disjonctives.
M. Marceau :
Non, mais, regardez... Oui, on s'entend. O.K. Mais la première, c'est...
condition 1, disons...
M. Moreau :
80 %.
M. Marceau :
...taux de 80 % et plus et l'une ou l'autre de quatre possibilités.
M. Moreau :
C'est ça.
M. Marceau :
O.K.? Je ne trouve pas que c'est parfaitement clair. Peut-être parce que simplement
la phrase est très longue, là, mais je vous soumets que ce n'est pas parfaitement
clair. Vous...
M. Moreau :
Est-ce que vous dites ça en regardant...
M. Marceau :
Je le dis gentiment autant que je peux.
M. Moreau :
Est-ce que vous dites ça en regardant madame derrière moi?
M.
Marceau : Mais peut-être
que ça aurait été plus simple de faire une énumération, comme vous le faites
des fois, là, ou dire : Ou si l'une... de dire...
M. Moreau :
A, B, C...
M.
Marceau : ...quatre
conditions... l'une ou l'autre de quatre conditions qui est satisfaite. Je vous
dis juste ça comme ça, gentiment, avec toute la délicatesse possible. Je
l'ai relu plusieurs fois pour être certain qu'il y avait bel et bien quatre
conditions qui pouvaient être satisfaites et qui devaient être, évidemment,
satisfaites en plus de la condition initiale du 80 %, puis...
M. Moreau : Alors, le taux
de capitalisation atteint 80 %. De plus, il est constaté qu'on a le
plafond, 18 % ou 20 %...
M. Marceau :
...ou bien...
M. Moreau :
...ou bien que l'entente prévoit le partage à parts égales des déficits passés...
M.
Marceau : ...ou bien...
M. Moreau :
...le partage à parts égales des cotisations d'exercice...
M. Marceau :
...ou bien la mise sur pied d'un fonds de stabilisation.
M. Moreau :
Exact. Vous voyez que, quand je vous aide, vous arrivez à tout comprendre.
M. Marceau :
Non, mais, regardez, je comprends ça, mais le «ou»... Ah! regardez...
M. Moreau :
En toute amitié, là...
M. Marceau :
Si vous êtes convaincu, je vous...
M. Leclair :
Attendez que j'embarque, M. le ministre, vous allez voir.
M. Marceau :
Si vous êtes convaincu que c'est facile à comprendre puis que ça...
M. Moreau :
Bien, je pense que oui.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Sanguinet, je vous rappelle qu'il vous reste
à votre disposition deux minutes. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Oui. Je pensais que c'était... O.K. Vous faisiez
juste m'aviser. J'avais l'air d'un gars qui attend l'autobus. O.K.
Alors, allons-y. Non, bien, écoutez...
M. Moreau :
Il y a un monologue, d'ailleurs, comme ça, J'attends l'autobus.
M.
Therrien :
Ah oui? Ça doit être bon.
M. Moreau :
C'est Jean-René Anctil, je pense.
Le Président (M.
Auger) : Jean-Michel, peut-être?
M.
Therrien :
Jean-Michel, Râteau, là?
M. Moreau :
Jean-Michel Anctil, J'attends l'autobus.
M.
Therrien :
Juste vous dire... Moi, je vais faire une critique très large de votre projet
de loi, là. Non, mais c'est en toute amitié.
M. Leclair :
...Châteauguay-Brassens.
M.
Therrien : Non, mais, écoutez... La méthode
Châteauguay-Brassens... Non, mais, écoutez, vous savez que, depuis le début, on note plusieurs problèmes au
projet de loi, puis on essaie, en tout cas, de faire en sorte de ne pas
lire le projet de loi comme on peut. Puis je trouve qu'on... en tout cas, on
l'améliore. C'est sûr qu'en travaillant comme ça...
M. Moreau :
...en un seul mot.
M.
Therrien :
Pardon?
M. Moreau :
De ne pas lire en un seul mot.
M.
Therrien :
Oui, oui, c'est ça, exactement, et puis... Ça serait un mauvais français,
autrement. Alors...
M. Moreau :
Oui, ou une mauvaise prononciation.
M.
Therrien : Exact. Là, vous me faites perdre mon deux
minutes, là. Non, c'est que depuis... en tout cas, depuis le début, on
dit qu'il y a des problèmes extrêmement importants dans le projet de loi, puis
il y en a un qui me saute aux yeux, là, de plus en plus. Bien, par rapport aux
déficits passés, vous le saviez que ça, on a toujours été réfractaires à ça,
mais ce que je vois...
Une voix :
...
M.
Therrien :
Non, mais, écoutez, M. le ministre, j'essaie d'améliorer le projet de loi.
J'arrive ici très optimiste, hein? Je suis toujours de bonne humeur
puis, tu sais, j'essaie de garder le contrôle de mes émotions. Ce n'est pas
toujours facile.
M. Moreau : Positives ou
négatives.
M.
Therrien : C'est aussi facile que de faire apprendre à un
chameau à jouer de la bombarde, mais quand même... Alors donc, je veux
juste ne pas perdre du temps à cause du chameau, là, mais je vais y aller
rapidement. Écoutez...
M. Moreau :
Avez-vous un répertoire animalier?
M.
Therrien :
Non, non. Bien, écoutez...
M. Leclair :
Ça vient avec ses habits.
M.
Therrien : Écoutez, juste vous dire que ce qui arrive, les
déficits passés, c'est qu'on sépare en deux. Puis ce que je m'aperçois, c'est que ce qui est séparé et
qui va aux employés, je trouve qu'il y a des risques d'arbitrage. Ça, on
l'a vu par rapport aux groupes distincts. On
a travaillé là-dessus, puis je pense qu'on a retrouvé quelque chose de pas si
pire, là, qui va empêcher, justement, l'arbitrage puis les chicanes entre les
différents partis.
Mais
là ce que je vois, c'est qu'il y aurait possibilité de chicane entre les gens
qui ne sont pas retraités au sens de la loi, mais retraités au sens de
la vie, tu sais. Par exemple, si je prends ma retraite le 13 juillet, mettons,
en 2014 puis...
Le Président (M.
Auger) : Désolé, M. le député de Sanguinet...
M.
Therrien :
Pour vrai?
M. Leclair :
Oh! on était dans le coeur...
Une voix :
...consentement...
M.
Therrien :
Consentement pour juste que je finisse, une minute.
Le Président (M.
Auger) : Votre temps est écoulé.
M.
Therrien :
Puis on peut prendre la minute sur le député de Rousseau, là.
M. Leclair :
...tantôt, ils n'ont pas voulu me donner ma carte, pas...
M.
Therrien :
Je veux juste finir là-dessus. C'est important, c'est la réflexion. Je prends
une minute sur... C'est correct?
M. Marceau :
Bien oui.
Le Président (M.
Auger) : Effectivement, par consentement, on peut tout faire.
M. Leclair :
Ça prend un consentement.
Le Président (M.
Auger) : Est-ce qu'il y a consentement?
M. Moreau :
L'atmosphère est bonne, je consens.
Le Président (M.
Auger) : Consentement. Allez-y, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : O.K. Bon, juste terminer là-dessus. C'est que,
si, mettons, je prends ma retraite le 13 juillet 2014 et qu'au mois...
mettons, le 1er janvier 2018, ça s'applique...
M. Moreau :
L'atmosphère est bonne.
M.
Therrien :
Et là le ministre ne m'écoute pas pour ma minute. C'est que, si j'arrive en
2018, 1er janvier 2018... Moi, ça fait trois
ans et demi que je suis à la retraite, j'ai accumulé un pécule quand même
intéressant. J'arrive au 1er janvier,
et on me dit : Tu dois rembourser tant. Quand ça fait trois ans et demi,
si tu as une situation assez problématique sur les déficits passés, ça va
être extrêmement lourd. Alors, imaginez comment ça va être difficile aux gens
de négocier le partage des déficits passés à
l'intérieur du syndicat. Moi, c'est juste une réflexion que je vous passe, là,
parce que je pense qu'on a ici un problème qui est récurrent dans le projet de
loi, qui... on a réglé en partie dans le passé, mais là je trouve qu'il risque
d'y avoir un problème.
Le
Président (M. Auger) : Merci, M. le député. M. le député... Est-ce
qu'il y a une autre intervention? M. le député de Beauharnois.
M. Leclair :
Bien, je rajouterais dans le même sens, effectivement, dans le pire des cas, le
groupe qui va décider de repousser à 2016,
qui va négocier jusqu'à possibilité de 2018... le retraité qui aura parti, puis
étant reconnu actif, même si on dit
qu'on ne lui demandera pas un chèque, lui, ça fait trois, quatre ans qu'il
reçoit son chèque de pension, de retraite, alors que, là, on va devoir
le couper. C'est vrai que ça reste une certaine problématique.
Alors,
c'est... je ne sais pas comment qu'on peut le payer, là, s'il y a une vision
quelconque, là. Parce que, tantôt, on
parlait de quelqu'un qui part à la retraite puis qui a les chiffres
aujourd'hui, à l'heure qu'on se parle, puis qui y va en toute connaissance de cause, mais, si son groupe à
lui décide de repousser leur chance jusqu'en 2016, on risque qu'en 2018, là, le portrait soit complètement changé.
Donc, on va être à quatre ans de... Le gars va avoir bénéficié quatre
ans de temps d'un montant x de son régime de retraite, il est à sa
retraite, calculé actif par rapport au projet de loi. Donc, on risque d'avoir à
couper des gens à leur retraite.
Espérons-le,
comme qu'on disait tantôt, là, que ça soit minime comme cas. Si c'est vraiment
minime comme cas, j'ose espérer qu'il
y aura négociation entre l'employeur et les travailleurs pour le régime de
retraite, qu'on dira... peut-être qu'on épongera une partie de ça pour
que ça fasse moins mal. Mais, s'il faut que ça soit plusieurs cas, on risque
d'en entendre parler, de ce petit bout là,
là, qu'on risque d'échapper puis que... Malheureusement, à l'heure qu'on se
parle, je n'ai pas la solution pour tenter
de pallier à ça, que ce ne soit que d'ajouter... On ne peut pas ajouter... Même
si on ajouterait le mot que les gens s'entendent entre eux, ils vont
être déjà en négociation pendant une possibilité de 18 mois.
• (17 heures) •
M.
Moreau : Bien, on a prévu un élément de protection, par exemple
dans le cas où une indexation est versée dans l'hypothèse que vous
soulevez.
M. Leclair :
À quel article, monsieur le...
M. Moreau :
Bien, on va y arriver dans un instant, 53.1.
M. Leclair :
Ah! je vais être patient, je vais attendre.
M.
Moreau : «Toute indexation versée entre le 31 décembre
2013 et la date de suspension effectuée en application de
l'article 12 est réputée valablement versée.»
Alors,
on ne lui demandera pas de rembourser, là. Le cas que vous expliquez, là, c'est
le cas où il n'y aurait pas d'indexation, où la personne n'est pas
retraitée au sens de la loi et où la modification apportée au régime amènerait
un réaménagement de la rente.
M. Leclair :
Vous m'aviez convaincu tantôt, M. le ministre. Vous êtes en train de me déconvaincre,
là.
M. Moreau :
Bien non, pas du tout. J'arrête immédiatement.
M. Leclair :
Vous me dites qu'à 51...
M. Moreau :
53.1. S'il y a de l'indexation...
M. Leclair :
53.1. Je n'ai pas de 53.1, moi, dans le mien.
M. Moreau : Vous n'avez pas
de 53.1 dans le vôtre? Ah! on n'est pas là, ça va être un amendement
qu'on va apporter.
M. Leclair :
Ça va être un amendement. Mais c'est parce que...
M.
Moreau : Il y a
plein de choses que vous allez découvrir au fur et à mesure que nous
allons avancer dans...
M.
Leclair : Ça fait que ça va finir par être bon, ce projet
de loi là. C'est ça que vous me
dites, M. le ministre?
M. Moreau :
Bien, je vous le dis depuis déjà quelques mois.
M. Leclair : Oui, mais, vous
voyez, avec ce qu'on a sous la dent, là, c'est dur, là, à dire ça en ce moment. Mais une chose est certaine, M. le ministre, tantôt, en tout cas, il y avait
une logique. Que ça fasse mal ou pas, à un moment donné, à une personne x dans un cas bien particulier, il
y avait une logique de dire : Si tu prends ta retraite, tu es
réputé par la loi — si
on comprend bien, on lit bien les
articles — tu es
réputé actif, donc, techniquement, tu n'es pas tout à fait un retraité par la
loi, même si tu as pris ta retraite.
Donc, si des ententes se prennent, tu vas devoir payer parce que ce
n'est pas vrai que, toi, ta rente, c'est impossible qu'elle soit touchée. Là,
vous me dites, à 53.1, qu'il y aurait quelque chose qui viendrait défaire
ça?
M. Moreau : Non, au
contraire. Non seulement sa rente ne serait pas touchée, mais une indexation
qui lui aurait été versée par la suite ne
serait pas récupérable. On ne peut pas lui demander de la rendre, elle est
réputée valablement versée. C'est bon pour lui.
M.
Leclair : O.K. Je pense que je viens de comprendre. Donc, vous
me dites que, si on repousse la négociation, le régime décide, on la
repousse en 2016, monsieur X, lui, il dit : Bien, moi, je prends
ma...
M. Moreau :
Et, à la fin, on décide que c'est l'indexation que l'on suspend, mais elle a
été versée entre-temps. À ce moment-là, elle aura été réputée
valablement versée.
M. Leclair : Soit ça ou on
décide... on change l'âge de retraite, que vous, monsieur X, vous n'auriez
pu être éligible. Donc, ça vous donne une
pénalité, clang, clang, clang, elle va s'appliquer à partir de l'an prochain.
Exemple, on finit de négocier en 2017 parce que, là, on a pris le groupe qui
commence à négocier en 2016...
M. Moreau : Là, on va
recalculer sa rente.
M. Leclair : On recalcule sa
rente, puis on dit : Bien, on ne peut pas revenir rétroactif sur ce qu'on
t'a donné.
M. Moreau :
Non, non, pas dans ce cas-là. Dans ce cas-là, on va recalculer sa rente, puis
on va dire : Ta rente aurait dû être de tant parce que tu es réputé
avoir pris ta retraite plus tôt que ce qui est prévu suite à la négociation.
M. Leclair :
Exact. Mais là vous êtes en train de me dire qu'à 53.1 on ne pourra pas lui
demander qu'il nous verse cette différence-là, sauf qu'elle va peut-être
être applicable à partir de 2018.
M. Moreau : Non, je suis en
train de vous dire qu'à 53.1 on s'adresse strictement à l'indexation.
M. Leclair : L'indexation.
O.K. Pour l'indexation.
M. Moreau : Alors, je vous
disais que c'était une mesure d'atténuation additionnelle.
M. Leclair : J'aime ça, par
exemple, parce que...
M. Moreau : Vous voyez qu'on
est...
M. Leclair :
Bien, c'est parce que je vois, avec cette vision-là, on protège les indexations. On pourrait peut-être protéger aussi... Vous me dites
non, M. le ministre, mais soyez patient, vous allez peut-être dire oui à la
fin.
M. Moreau : Sur cet aspect-là...
M. Leclair : Parce
qu'on est loin, là, c'est à 53.1, là. On a le temps, là, une couple de dodos
avant de se rendre là. Bien, pas beaucoup...
M. Moreau : Mais j'attends un
retour du député de Sanguinet à savoir quand nous nous rendrons à 53.1.
M. Leclair :
C'est dur de prédire, mais... Sauf que ça n'empêche pas, M. le ministre,
qu'effectivement, dans le pire, pire des cas, une personne peut avoir
pris sa retraite puis se retrouve en 2018 à dire : Oups! Là, je vais
devoir x, y montant. Dans le cas de
l'indexation, vous le prévoyez un peu, vous dites : Bon, bien, vous
n'aurez pas à la remettre.
M. Moreau :
Oui, mais, même dans le pire des cas, il ne devra pas x, y montant. On va
lisser l'impact sur la rente qui lui est versée pour le reste de ses
jours.
M. Leclair : Exact. Il ne
fera pas un chèque, mais sa rente va être baissée.
M. Moreau :
Sa rente va être ajustée pour tenir compte de ce qui aura été négocié en termes
de restructuration dans l'exemple que vous donnez lié à un départ à la
retraite qui, là, deviendrait un départ à la retraite hâtif.
M. Leclair : O.K. Et poussons
l'exercice une petite affaire plus loin.
M. Moreau : Je ne vois pas
comment on pourrait pousser encore plus loin.
M. Leclair :
Oh! je suis convaincu, M. le ministre. On prend cet exemple-là. Le
monsieur X, on fait le recalcul puis on dit : Malheureusement,
on va replacer votre rente parce qu'il y aurait une dette x, y qu'on a calculée
puis qu'on s'entend, là, elle n'est pas...
on ne l'a pas inventée. Donc, on baisse votre paie mensuelle de retraite de
20 $. Je donne un exemple très
arbitraire. On baisse ça de 20 $ à vie ou pendant une année x? Est-ce
que c'est calculable pour un actuaire?
M. Moreau : Bien, ça... Oui,
ça va dépendre de la mesure qui est abandonnée. Alors, par exemple, s'il est
réputé avoir pris sa retraite 20 ans trop tôt, ce qui est un exemple
extrême et qui n'arrivera pas, je pense que, là, ça pourrait avoir...
M.
Leclair : Exact. Non, ça va être une histoire comme trois,
quatre ans, là, tu sais, ça ne pourra pas être plus que ça, là.
M. Moreau :
Oui, mais ça n'aura pas un impact...
M. Leclair :
Ça va être du 2 %, 3 %, 4 %.
M. Moreau :
Ça dépend, chaque cas étant un cas d'espèce.
M.
Leclair : Exact. Il pourrait avoir une pénalité de 2 % au
lieu de 1 %, et ça pourrait aller jusqu'à 10 %, exemple. Donc,
10 %, ça va être applicable à vie parce que c'est sa dette à lui.
M.
Moreau : Oui, oui, tout à fait. Lui, il n'est pas un retraité
au sens de la loi, il est considéré comme un actif...
M. Leclair :
Actif, puis il y a une négo qui se fait en 2016.
M. Moreau :
...puis il part avec les conditions d'un actif renégociées.
M.
Leclair : Puis, si on force la note, à 53.1 on pourrait
dire : Peut-être qu'on lui donnerait un break jusqu'à 7 %. Je dis ça de même, là. Tout le monde dit non. Ça a
de l'air être déjà discuté. Mais, bref, au moins, ça éclaircit le point, M.
le ministre. Merci. Alors, c'est bien pour moi.
Le Président (M.
Auger) : Merci.
M. Leclair :
On est rendus à l'article 53.
Le Président (M.
Auger) : Ah! ça a bien été.
M. Moreau :
On a épuisé le député de Beauharnois.
Le Président (M.
Auger) : Je veux revenir, ça ne sera pas long.
M. Leclair :
Norbert...
Le Président (M.
Auger) : O.K. Donc, est-ce qu'il y a un autre intervenant concernant
le sous-amendement? M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui. O.K. Moi, j'aimerais juste reconfirmer pour la
ixième fois ce qu'il y a à comprendre de ce qui arrive aux actifs qui deviennent retraités, donc la situation de ceux
qui prendraient leur retraite à quelque part après le dépôt du projet de loi. Ce que je comprends du
deuxième alinéa de 10, c'est qu'on commence par faire tomber
l'indexation, et, si ça représente moins que 50 %, alors la partie
restante du déficit assumée par les actifs est soit payée par une cotisation
représentant jusqu'à 3 % de la masse salariale pendant cinq ans, soit un
réaménagement des prestations. O.K. Et là ma
question est très simple, il découle de ça qu'un retraité qui était actif au
moment du dépôt du projet de loi ne
pourrait pas recevoir une facture? Il va recevoir une prestation... Mettons
qu'il prend sa retraite, là, pas le... le projet de loi a été déposé le
12, il prend sa retraite le 13 juin, il est à la retraite, il reçoit ses
prestations en fonction des...
M. Moreau :
Il n'est pas à la retraite au sens de la loi.
M. Marceau :
Non, non, non, c'est un actif retraité à la suite du dépôt du projet de loi.
M. Moreau :
Dans les faits, oui.
• (17 h 10) •
M. Marceau :
Alors, il a pris sa retraite le 13 juin, il commence sa vie de retraité en
recevant des prestations. Un jour, une
négociation se déroule, puis des règles sont établies, et puis on décide de
faire des modifications. On s'entend que cette personne-là ne recevra
pas de facture. Ce qui peut lui arriver, c'est de...
M. Moreau :
Non. Il pourrait y avoir un ajustement de ce qu'il reçoit.
M. Marceau :
Donc, on pourrait amputer sa rente de base, par exemple, c'est ce je comprends,
n'est-ce pas?
M.
Moreau : Oui. Si, par exemple... Je pense qu'un bon alignement, c'est l'exemple que donnait
le député de Beauharnois. Il part à la retraite à 57 ans, alors qu'au moment où il part à la
retraite on avait prévu un départ à la retraite possible à 55 ans.
Donc, théoriquement, il part sans pénalité, et la restructuration du régime
fait passer le départ à la retraite à
60 ans. Là, il devient en infraction ou, en fait, il devient en départ à
la retraite anticipé par rapport au moment où il peut atteindre 100 %
de sa rente de retraite, et donc la rente de retraite serait recalculée dans
son cas comme s'il avait fait un départ à la
retraite anticipé. Mais on ne lui enverra pas une facture, on va dire :
Voici, vous recevez 223 $ par semaine — ou je ne sais pas comment la rente est
payable, là — maintenant
c'est 218 $ que vous allez recevoir. O.K.? Et ce que j'expliquais, c'est qu'on ferait vraisemblablement un lissage parce qu'il y a
une récupération... pour les montants versés
en trop, on ferait un lissage pour ne pas qu'il y ait... en disant : Vous
avez reçu en trop 2 000 $, donc vous recevrez 17,14 $
pour les 26 prochains mois. On ne va pas faire ça de même.
M. Marceau :
Qu'est-ce que vous voulez dire par les versements payés en trop? Parce que la
mesure va être rétroactive au...
M.
Moreau : C'est parce qu'on va calculer... Au début, il va avoir
reçu une rente sans pénalité, alors que, là, il devrait recevoir une
rente avec pénalité pour un départ anticipé. La différence entre les deux, ce
qu'on va faire, on va faire un lissage pour
faire en sorte que, dorénavant, sur ses versements, on prenne en considération
le fait qu'il a reçu des sommes qu'il n'aurait pas dû recevoir plutôt
que de lui envoyer une facture.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Si je peux me permettre un... En fait, c'est un commentaire. Et il ne sera
peut-être pas de nature à rassurer les gens
qui nous écoutent, mais je tiens juste à le préciser parce que, dans le cas
d'un déficit... Je sais qu'on en a
parlé tantôt, là, si c'est un retraité actif, et il y a un déficit qui serait
attribué au retraité... C'est un cas d'espèce, là, le fameux cas d'espèce. Juste un commentaire parce
que le ministre, lorsqu'on traite du projet de loi n° 3,
évidemment, ce qu'il dit en commission a
pratiquement force... a force de loi, advenant une interprétation de la loi,
sauf qu'au niveau des...
M. Moreau :
C'est-à-dire que ça permet...
M. Villeneuve :
Oui, un éclaircissement si jamais il y avait contestation.
M. Moreau :
Ça permet à un tribunal, éventuellement, de l'utiliser dans des règles
d'interprétation.
M. Villeneuve :
Tout à fait, tout à fait. Voilà, exactement. Puis c'est bien dit, M. le
ministre.
Juste
préciser que, par ailleurs, s'il y avait négociation globale, malgré que,
tantôt, vous disiez que, normalement, c'est
l'association, avec la municipalité, qui va gérer ça et que le retraité ne
devrait pas, dans un cas particulier, recevoir une facture,
qu'évidemment votre assurance que vous nous donnez n'a pas force de loi dans le
projet de loi qui nous préoccupe. C'était juste un commentaire, M. le
Président.
Le Président (M.
Auger) : Oui, M. le député de Rousseau...
M. Villeneuve :
Un commentaire non rassurant, évidemment, pour les gens qui nous écoutent, mais
voilà.
M. Moreau :
Arrêtez de faire des commentaires non rassurants.
Le Président (M. Auger) :
M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Donc, je reviens à ce dont on parlait. Disons que la restructuration
prévoit, je ne sais pas, moi, en tout cas,
une baisse des prestations pour les retraités qui étaient des actifs puis qu'il
y a eu un certain laps de temps pendant lequel la personne a reçu des
prestations qui n'avaient pas été modifiées...
M. Moreau :
Supérieures à...
M.
Marceau : ...supérieures à celles qui sont désormais prévues
dans le régime, là. Là, le remboursement, vous dites, ça va être lissé,
c'est ce que j'ai compris, le remboursement des sommes versées en trop, ça va
être lissé. Ça va être sur quelle période de temps que ça va être...
M. Moreau :
C'est viager, alors ça veut dire que...
M. Marceau :
Ah bon! C'est pour l'éternité, donc.
M. Moreau :
Ça veut dire qu'il n'y aura pas une grosse différence.
M. Marceau :
C'est pour la...
M. Moreau :
La période de versement de la rente.
M.
Marceau : De vie possible, là. O.K. Donc, dans le... O.K. Non,
c'est parfait. O.K. C'est correct, je comprends.
Le
Président (M. Auger) : Ça va, M. le député de Rousseau? Oui? Est-ce
qu'il y a d'autres interventions concernant le sous-amendement? S'il n'y a pas
d'autre intervention concernant le sous-amendement, je vais le mettre aux voix.
Est-ce que le sous-amendement...
Une voix :
...
Le Président (M.
Auger) : Pardon? C'est de retirer le sous-amendement?
M. Marceau :
On a peur de l'échec.
M.
Therrien :
On va passer au vote, au vote nominal.
M. Leclair :
On est aussi bien d'en manger une, tant qu'à y aller.
M.
Therrien :
Oui, vote nominal.
M. Leclair :
On va en manger une maudite! On demande ça par vote nominal.
Le Président (M.
Auger) : Donc, par vote nominal. M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président.
Des voix :
...
Le Président (M.
Auger) : S'il vous plaît! Juste un instant, qu'on comprenne bien. M.
le secrétaire.
Le Secrétaire :
M. Therrien (Sanguinet)?
M.
Therrien :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Marceau (Rousseau)?
M. Marceau :
Pour.
M. Leclair :
Ça me tente d'être contre.
Le Secrétaire :
M. Leclair (Beauharnois)?
M. Leclair :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Villeneuve (Berthier)?
M. Villeneuve :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Laframboise (Blainville)?
M.
Laframboise : Contre.
Le Secrétaire :
M. Moreau (Châteauguay)?
M. Moreau :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Chevarie :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Hardy (Saint-François)?
M. Hardy :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Morin (Côte-du-Sud)?
M.
Morin : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Carrière (Chapleau)?
M. Carrière :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Simard :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Auger (Champlain)?
Le Président (M.
Auger) : Abstention. Le résultat, s'il vous plaît, du vote.
Le Secrétaire :
Donc, 4 pour, 9 contre, 1 abstention.
Le Président (M.
Auger) : 4 pour, 9 contre, 1 abstention. Donc, rejeté.
Nous revenons à l'amendement
introduisant l'article 18.1. Est-ce qu'il y a des interventions concernant
l'amendement?
Une voix :
On va y aller paragraphe par paragraphe?
Le Président (M.
Auger) : Non, je pense que l'exercice a été fait, M. le député. Donc, il
n'y a pas d'autre intervention concernant l'amendement? Oui, M. le ministre.
M. Moreau :
Je veux juste vous...
Le Président (M.
Auger) : Vous aider?
M. Moreau :
Bien, je vais aider l'opposition officielle, là.
M.
Therrien :
On ne l'avait pas oublié, là.
M. Moreau :
Bien, c'est ça, je...
M. Leclair :
On voulait voir si vous étiez attentif, M. le ministre.
M.
Moreau : O.K. C'était
un test sur moi. O.K. Alors, on a préparé un sous-amendement, que je laisserai à la paternité
du député de Rousseau, sur la majoration du plafond de 18 % et
20 % de la masse salariale, «telle
que majorée en application du deuxième alinéa de l'article 5.1», ce qui
serait le sous-amendement.
Le Président (M.
Auger) : Donc, on va permettre au député de Rousseau de lire le
sous-amendement.
M. Moreau :
Voulez-vous lire votre sous-amendement, M. le député de Rousseau?
M. Marceau :
Je voudrais bien le lire, mais je voudrais bien qu'on me le montre. On peut suspendre
juste deux minutes, le temps que je...
Le Président (M.
Auger) : Oui, je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 17)
(Reprise à 17 h 25)
Le Président (M.
Auger) : S'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux, M. le député de Rousseau,
avec la lecture de votre sous-amendement.
M.
Marceau : Oui. Alors,
effectivement, le sous-amendement se lit comme suit : Insérer, dans le paragraphe 2°
du premier alinéa de l'article 18.1,
tel que proposé par amendement du gouvernement, à la cinquième ligne, après
«policiers», les mots «telle que majorée en application du deuxième alinéa de
l'article 5.1».
Alors, si vous voulez, je peux vous
lire le deuxième paragraphe du premier alinéa de manière telle qu'on
puisse voir ce que ça donnerait. Voulez-vous que je fasse ça, M. le Président?
Le Président (M.
Auger) : Oui, s'il vous plaît.
M.
Marceau : Bon. Alors, deuxième paragraphe : «Le taux de
capitalisation du régime atteint 80 % tel que constaté dans l'évaluation actuarielle prévue à
l'article 3. De plus, il est constaté, dans cette évaluation actuarielle,
que la cotisation d'exercice n'excède
pas 18 % de la masse salariale des participants actifs et 20 % de la
masse salariale des pompiers et des
policiers — et là
l'amendement arrive — telle
que majorée en application du deuxième alinéa de l'article 5.1 ou il est
prévu dans l'entente...» Alors là, ça se poursuit. Voilà.
Le Président (M.
Auger) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions concernant ce
sous-amendement? Pas d'intervention?
M. Moreau :
Non. Bien, compte tenu des discussions qu'on a déjà eues là-dessus, là, on est
favorables au sous-amendement.
Le
Président (M. Auger) : O.K. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
je vais le mettre aux voix. Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Auger) : Adopté. Nous reprenons avec l'amendement
introduisant l'article 18.1. Est-ce qu'il y a des interventions
concernant l'amendement? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Moi, en tout cas, pour ma part, j'avais terminé,
là. J'avais fait le compte rendu de ce que j'avais comme questions, là.
Je ne sais pas si mes collègues en ont. Moi, je n'en aurais plus.
Le Président (M.
Auger) : Donc, il n'y a pas d'autre intervention concernant
l'amendement introduisant l'article 18.1, je vais le mettre aux voix.
Est-ce que l'amendement introduisant l'article 18.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. Donc, article 18.1, adopté. M. le ministre.
M.
Moreau : Alors, 19. Je vais juste déplacer les documents.
Alors, 19, on me dit qu'il n'y a pas d'amendement. Il n'est pas très
long, l'article 19 :
«Dans
le cas où les participants actifs d'un régime sont représentés par plus d'une
association, les négociations sont tenues séparément ou conjointement
par ces associations, selon les règles habituellement appliquées.»
Cette disposition a
pour but de permettre aux parties de négocier dans le même cadre qu'elles le
font actuellement, la situation différant
considérablement d'un organisme à l'autre, les régimes pouvant être distincts
pour chaque groupe d'employés ou regrouper
la totalité ou plusieurs de ces groupes. Il n'y a pas lieu de remplacer la
formule, qui a fait ses preuves, par une
règle uniforme. Et on m'indique que c'est le texte intégral de
l'article 15 du projet de loi n° 79.
Le Président (M.
Auger) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions concernant
l'article 19? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : J'aurais un amendement à proposer, c'est juste
pour clarifier. L'article, on l'aurait probablement proposé dans notre projet de loi à nous, là, parce
qu'on n'a pas fait article par article, là. Je vais vous le lire, mais ça
fait juste... on trouve, là, mais selon...
on pourra en discuter par la suite si vous voulez, là. Donc, je lis :
Modifier l'article 19 par l'ajout, après le premier alinéa, de
l'alinéa suivant :
«Les parties étant
définies comme un groupe visé par une unité d'accréditation et représenté par
un syndicat ou un groupe de participants
actifs non syndiqués représentés ou non par une association et un employeur.
Chaque groupe visé par une accréditation syndicale ou association
conserve son autonomie et l'ensemble de ses droits bien qu'il puisse y avoir
négociation conjointe.»
Le Président (M.
Auger) : Merci. Je vais suspendre quelques instants pour en permettre
la distribution.
(Suspension de la séance à
17 h 30)
(Reprise à 17 h 33)
Le
Président (M. Auger) : Nous
reprenons nos travaux. M. le député de Sanguinet, avec votre amendement et quelques explications.
M.
Therrien : Bien, merci,
M. le Président. Bien, écoutez,
l'amendement... Je veux tout simplement apporter une précision
à l'article proposé par le ministre dans le projet
de loi n° 3. Je ne le sais pas,
j'aimerais entendre, là, si vous avez des réticences. J'ai entendu dire
que vous parliez de la recevabilité, je ne le sais pas...
M. Moreau :
Oui. Je ne veux pas plaider la recevabilité... Non, mais, en fait, c'était...
M.
Therrien :
Non, mais je ne sais pas, je vais vous laisser aller. Bien, mon but, là, c'est tout
simplement pour clarifier, pour que les
choses soient le plus claires possible. Si je me trompe, si mes informations
sont fausses ou tout simplement pas appropriées, je suis bien ouvert,
là.
M. Moreau :
Bien, je le sépare en deux puis je demande aux légistes de m'écouter, là. Ma
compréhension des choses, c'est que la
première phrase...D'abord, c'est un amendement qui avait été
proposé par la CSN, là. On a le texte qu'ils nous avaient proposé, puis
on a eu l'occasion d'en débattre avec eux en disant qu'on n'était pas d'accord
avec ça pour deux raisons.
La
première, c'est que la première phrase du sous-amendement, qui commence
par «Les parties» puis qui finit par «l'employeur», est une redondance.
Je n'ai pas besoin de définir ce qui existait avant parce que le premier alinéa...
ou l'article 19, dans sa rédaction actuelle,
indique : Ce qui se passait avant va continuer de se passer après. Donc,
je n'ai pas besoin de faire une définition de ce qui se passait avant.
Et
la deuxième phrase pourrait avoir comme conséquence d'ouvrir la porte à la
comptabilité distincte pour le futur. On
a dit qu'on était d'accord pour le passé, mais pas pour le futur. Et ça, ce
que ça pourrait donner, c'est exactement
ce que nous ne souhaitons pas faire. Alors, je pense
que je viens de vous livrer notre intention à l'égard du projet d'amendement.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Bon,
vous dites que... Bon, je vais plus revenir sur la deuxième partie :
«Chaque groupe visé par une accréditation syndicale ou association
conserve son autonomie et l'ensemble de ses droits bien qu'il puisse y avoir négociation
conjointe.»
Vous, vous parlez de...
Bien là, vous n'aimez pas le mot «comptabilité distincte», là, mais...
M.
Moreau : On n'a pas
le mot «comptabilité distincte», mais je
comprends que, dans l'expression
«conserve son autonomie et l'ensemble
de ses droits», on puisse vouloir prétendre que ça donne ouverture à la
comptabilité distincte. Et ça, n'est-ce pas, c'est une ouverture que
nous ne souhaitons pas faire.
Et deuxièmement, sur
la première phrase — bien
là, vous en étiez sur la deuxième — on définit les parties. Alors, moi, je dis : L'article,
tel qu'il est là, dit : «Dans le cas où les participants actifs d'un
régime sont représentés par plus d'une association, les négociations sont
tenues séparément ou conjointement par ces associations, selon les règles
habituellement appliquées.»
Alors là, je n'ai pas
besoin de dire «une unité d'accréditation représentée par un syndicat ou un
groupe de participants». On dit : Ce
qui existait est reconnu, continuez de le faire comme ça. Je risque de
m'enfouir ou de m'enliser dans une
interprétation qui est inutile parce qu'essentiellement le texte est simple.
Puis, pour la deuxième phrase, bien là je vous ai expliqué.
M.
Therrien :
Je voudrais juste vous questionner sur... Vous ne voulez pas tomber dans ce que
vous appelez — puis qu'on ne devrait pas mentionner — «comptabilité distincte» pour les déficits
futurs. Vous avez mentionné ça. Dites-moi pourquoi. Juste pour
m'informer, là, pourquoi vous êtes contre l'idée?
M.
Moreau : Bien, pour les raisons que vous énumérait M. Jean en
disant que, là, on va arriver avec une situation où il va y avoir une kyrielle possible de situations sur le nombre de
groupes, là. Il vous faisait son exemple de multiplication, là. Si je prends 172 régimes, puis qu'à
l'intérieur des 172 régimes j'ai x groupes représentés, puis que chaque groupe
a une comptabilité distincte, là, je vais arriver à une situation où il va y
avoir des milliers de possibilités, et ça, on ne souhaite pas ça.
M.
Therrien :
Mais je vous pose la question bien simplement, là, si on regarde les déficits
futurs puis on les établit à 50-50... Puis,
écoutez, vous dites que le projet de loi n° 79, qui parlait des déficits
futurs 50-50... puis on avait ce genre d'article aussi. Donc, comprenez
bien...
M. Moreau :
C'était le même texte.
M.
Therrien :
C'est ça. Bien, comprenez bien que, ma question, honnêtement, je l'aurais posée
au ministre si on avait été encore là parce
que je veux juste me rassurer, là. C'est que, si tu arrives avec un partage des
déficits futurs 50-50, ce n'est pas approprié de savoir quels sont les
gens qui sont responsables de leur part de déficits futurs si on veut les faire
payer à travers des cotisations?
M. Moreau :
On maintient ce qu'ils avaient estimé être le groupe aux fins de la
détermination de leur destinée, ce qui
dépasse largement le strict fait de partager le déficit 50-50. Alors, on dit...
Puis là je ne... Honnêtement, là, il faudra demander à la CSN ce qu'elle
a derrière la tête quand elle vise à définir le syndicat, l'unité
d'accréditation. Là,
il y a des desseins, là, que je ne comprends pas, là, et que je n'ai pas à
comprendre parce qu'honnêtement, pour moi, ils sont totalement inutiles. À moins qu'ils aient un objectif que je ne
comprends pas, là, que je ne comprends sincèrement pas.
M.
Therrien :
Puis, dans le cas d'un groupe comme... Même exemple qu'on avait par rapport aux
déficits passés, là, la question, je me la
pose encore, là. J'aimerais que vous réussissiez à me convaincre, là, de l'idée
qu'on n'a pas besoin de séparer les groupes dans l'analyse des déficits
futurs. Ça me titille un peu, ça, parce que, tu sais...
M. Moreau :
Qu'est-ce c'est qui vous titille?
M.
Therrien :
Non, mais regarde, par exemple... regardez, plutôt, là, il faut que je vous...
vous avez les cols blancs, les cols bleus,
puis ces gens-là arrivent, et ils ont des régimes bien particuliers, bien
séparés. Et, si on veut les faire payer...
Je veux juste savoir comment ça va fonctionner. On y va comme ça, très
simplement. Mettons les cols blancs, les cols bleus sont séparés, ils
ont leur propre régime de retraite avec les prestations adéquates, ainsi de
suite, mais ils sont obligés de payer des
cotisations pour combler les déficits futurs, les déficits après 2013, et donc
comment on va faire pour savoir que les cols blancs sont dans une
situation de tant de déficit et les cols bleus de tant de déficit? C'est une
question que je me pose comme ça. Est-ce que vous êtes capable de répondre à
ça? Est-ce que...
• (17 h 40) •
M.
Moreau : Alors, l'architecture de la loi prévoit que, pour les
déficits futurs, c'est le déficit futur du régime. Alors, il y a comme un
seul déficit, lequel est partagé 50-50.
M.
Therrien :
Par l'ensemble des intervenants.
M. Moreau :
Entre les cotisants actifs et la municipalité.
M.
Therrien :
Oui, je comprends.
M.
Moreau : En fait, ce
serait plus précis de dire entre les cotisants actifs et l'organisme municipal
parce que ça pourrait ne pas
être une municipalité, ça pourrait être une régie intermunicipale ou...
M.
Therrien :
Bien là, ça veut dire que, si tu as un déficit pour l'ensemble des groupes,
est-ce que c'est possible — je
vous pose la question — qu'il
y ait un groupe qui se trouve à payer un déficit qu'il n'aurait pas selon
les prestations qu'il reçoit? Tu sais,
mettons, si moi, je suis col bleu, là, puis mon régime est plus généreux que
les cols blancs, puis je me trouve
dans une situation de déficit plus élevé que les cols blancs. Si on
splitte le déficit à la gang, je me trouve à payer moins que je devrais
payer? Je veux savoir, moi... Puis, comme je vous dis...
M.
Moreau : Simplement
pour se relocaliser, là, dans l'architecture de la loi, l'article 8, qui est
suspendu, on a fait une exception
pour le service passé en disant... Bon, on verra comment la discussion se
terminera, là, il peut y avoir fracturation ou répartition. Mais le
principe de base de la loi pour l'avenir, c'est dire : Il y a un seul
régime, et il est indivisible. Et on prendra
le résultat sur la capitalisation du régime, puis on va dire : Dans cette
approche globale, voici, il y a un déficit ou il n'y en a pas. S'il y en
a un, il est partagé 50-50 entre les cotisants et l'organisme municipal.
M.
Therrien : C'est
sûr que, dans le cas d'un déficit futur, c'est prévisible, on sait déjà les
conséquences et on l'a déjà prévu, alors que, dans les déficits passés,
c'est quelque chose qui nous arrive qu'on n'avait pas prévu.
M. Moreau :
D'où l'idée...
M.
Therrien :
Je peux comprendre que la comptabilité distincte... Moi, je pense que vous avez
eu une ouverture là-dessus, et c'est tant mieux parce que c'était, dans ce
cas-là, plus problématique à cause du fait qu'on ne connaissait pas les paramètres auparavant puis on se les est fait imposer
après coup. Tandis que, là, on les connaît, ça fait que ça peut... on peut les prévoir dans le processus
de négociation, j'imagine. Puis aussi dites-moi si je me trompe, mais si...
M.
Moreau : Puis aussi
on va gérer plus serré un régime parce
que, dans la restructuration, on
dit : Regardez, il doit y avoir
notre fonds de stabilisation. Il doit y avoir un fonds de stabilisation, on
doit s'assurer d'un certain nombre de paramètres qui sont plus prudents
que ce qui s'est fait dans le passé.
M.
Therrien :
Puis aussi la façon qu'on négocie, comme vous dites, étant donné qu'on a des
balises très claires, bien, ça veut dire
qu'il n'y aura pas une situation où il y aura un égarement de la part, mettons,
d'un groupe qui va être extrêmement exigeant pour x raisons, puis on va se trouver dans un déficit exacerbé
par, justement, des demandes qui peuvent être extrêmement...
M. Moreau :
Ça va limiter les ardeurs, puisqu'ils vont partager à parts égales le coût des
améliorations qu'ils demandent. Et l'autre
élément, c'est que, dans nos éléments de restructuration, quand ils veulent
bonifier le régime, ils doivent le payer comptant, suivant l'évaluation
la plus conservatrice qui est faite.
M.
Therrien : De leurs
améliorations proposées.
M.
Moreau : De l'amélioration convenue.
M.
Therrien :
Mais question comme ça, encore une fois j'essaie... Ah! on a le retour de notre
collègue.
M. Marceau :
Puis on a droit, dans son cas, de le dire.
M. Moreau :
De?
M. Marceau :
De le dire.
M.
Therrien :
Oui, de le dire. O.K. Regardez, une dernière question. Je veux juste être
certain que je comprenne bien puis qu'on soit en voiture, là. Si, mettons, on a
un régime, puis il y a juste cols blancs, cols bleus, on simplifie au max, là, et puis ce régime-là, il a
un surplus d'à peu près 10 % du régime. Là, on dit : O.K. Ça
représente combien en dollars? Puis on dit : À partir de ce moment-là, on
pourrait se payer quelque chose qui ressemble à 3,5 millions. Qui va en
hériter, les cols blancs, ou les cols bleus, ou les deux séparément,
moitié-moitié?
M. Moreau :
L'amélioration apportée au régime?
M.
Therrien :
Oui. Tu sais, mettons, on dit : Bien, tabarnouche...
M. Moreau :
Bien, c'est un régime. Alors, normalement, il devrait bénéficier à tout le
monde.
M.
Therrien :
On se splitte ça?
M. Moreau :
Oui.
M.
Therrien : Est-ce que c'est des questions qui sont inutiles?
Mais il me semble, moi, c'est des questions qui me viennent en tête par
rapport à ça.
M.
Moreau : Mais ça, c'est l'administration normale du régime.
Alors, comme c'est un régime, si j'apporte des améliorations, elles vont
bénéficier...
M.
Therrien :
À tout le monde.
M. Moreau :
...à tous ceux à qui le régime s'applique.
M.
Therrien :
O.K. Donc, à ce moment-là, ce n'est pas un problème...
M. Moreau :
C'est parce que parfois, dans les questions, c'est vrai qu'on veut préciser ces
choses-là, puis on s'égare en disant... on
perd de vue le principe général. C'est un régime de retraite qui s'applique à
nous tous. S'il y a une
amélioration, elle bénéficiera à tous. Les obligations pour payer ces
améliorations-là s'imposeront aussi à tous.
M.
Therrien : O.K. Donc, par ces propos-là, vous me dites
que... Bon, la première partie, là, je veux bien, là, vous dites... La première partie de l'amendement
proposé, vous dites que vous n'en voyez pas la pertinence. Puis, la
seconde, vous ne voyez pas la pertinence de par...
M.
Moreau : Ce qui m'inquiète, c'est que, comme je n'en vois pas
la pertinence et que ça me semble redondant, c'est peut-être que l'idée derrière n'est pas strictement de redéfinir,
puis là je ne sais pas quelle est l'intention. En tout cas, ce n'est pas
la mienne.
M.
Therrien :
O.K. Puis, dans le deuxième segment, vous voyez, puis moi aussi, je le vois
bien, là, que c'est pour, justement, diviser
les régimes, et pour les isoler, et évaluer davantage ce qu'on n'aurait pas besoin,
dans le fond, d'évaluer parce qu'on va être dans un régime global, avec
des paramètres bien établis...
M. Moreau :
À participation égale.
M.
Therrien :
...une gestion plus serrée...
M. Moreau :
Puis à participation égale.
M.
Therrien : Participation égale, ainsi de suite, puis les
surplus qu'on accumule vont être séparés par tête de pipe ou je ne sais pas quoi, là, à l'intérieur du
régime, là. Tu sais, moi, pourquoi j'accepte d'emblée vos explications,
alors que, dans l'autre cas, c'était plus difficile de les accepter, c'est
parce que, comme je vous ai dit tantôt, à partir des paramètres bien établis, tu peux t'asseoir, puis négocier, puis être
capable d'évaluer les conséquences de chaque geste que tu poses quand tu
signes un contrat.
Alors,
moi, pour l'instant, je n'avais pas d'autre question par rapport à mon
amendement.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Masson.
M. Lemay :
Merci, M. le Président. Écoutez, bien, en fait, nous autres, premièrement, on
partage l'avis du ministre, là, sur
l'amendement de l'article 19, là. Puis j'ai entendu les derniers échanges, là,
avec le député de Sanguinet, donc
c'est ça, nous, ce qu'on croit, là, c'est que l'article 19 préconise le statu
quo, le maintien du statu quo, puis je pense qu'il faudrait que ça reste
comme ça. On ne voit pas d'intérêt à ajouter la deuxième partie proposée par le
député de Sanguinet, et même qu'on croit
que, si on introduisait cet amendement-là puis qu'on prend l'exemple des
employés de Laval, on croit que, pour
les employés de bureau, c'est eux qui perdraient beaucoup plus au change par
l'introduction de cet amendement, tandis que, si on laisse le texte de
loi tel quel, comme que... Il y avait la discussion que vous discutiez en tout
dernier, là. À ce moment-là, c'est global, et puis là il n'y aurait pas de
préjudice pour personne. Donc, voilà.
Le
Président (M. Auger) : Merci. D'autres interventions concernant
l'amendement? M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. La question de... puisque vous avez mentionné ça, là...
M. Moreau :
Juste vous dire que votre précédent sous-amendement était de beaucoup supérieur
à cet amendement-là. Là, vous avez baissé le niveau.
M.
Therrien :
C'est moi qui l'ai déposé, celui-là.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Marceau :
Je me demandais à quoi vous faisiez référence.
M.
Moreau : Oui, oui,
oui, absolument. C'est
ça. Quand on ne prend pas les choses en
main, voici ce qui se passe.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Rousseau...
M.
Therrien :
C'est quand même l'ancien ministre des Finances, il faut le noter.
M. Marceau :
Vous avez parlé de la comptabilité distincte pour la suite des choses, là, pour
le futur. O.K.
M. Moreau :
Qu'on n'ouvre...
M. Marceau :
Que vous ne souhaitez pas.
M. Moreau :
Que nous ne souhaitons pas. C'est bien dit.
M.
Marceau : Et puis, en
fait, ça va poser la question très simple, suivante. Disons
que vous avez trois groupes, là, qui partagent un même régime de
retraite, puis oublions le projet de loi n° 3, là, qu'est-il prévu
présentement qui permettrait à un groupe de se démutualiser? Comment ça
pourrait fonctionner?
M. Moreau :
...c'est possible?
Une voix :
...
M. Moreau :
Par une scission du régime qui est prévue par la loi RCR?
Une voix :
...
M.
Moreau : La Loi sur
les régimes complémentaires de retraite prévoit la possibilité d'une scission de régime.
M. Marceau :
Peut-être m'informer des articles si vous les aviez.
M. Moreau :
Est-ce qu'on sait quelles sont les dispositions applicables?
Une voix :
...
M. Moreau :
Comment?
M. Marceau :
Je vais le prendre, moi aussi, mais... Parce qu'en fait...
M. Moreau :
194, 195. Les articles 194 et 195.
M. Marceau :
O.K. De la LCM.
M. Moreau :
De la Loi sur les régimes complémentaires de retraite.
M.
Marceau : O.K. Et
donc votre argument... Puis là je ne
sais pas si c'est ça, là, mais votre argument pourrait être :
On n'a pas besoin de prévoir une comptabilité distincte pour la suite des
choses si un groupe n'est pas...
M. Moreau :
...
M. Marceau :
C'est ça, ils ne sont pas écartés. Donc, si quelqu'un est insatisfait...
• (17 h 50) •
M. Moreau :
Il se prévaut des dispositions...
M.
Marceau : ...et puis
qu'il n'est pas convaincu que les
autres groupes vont faire attention, puis qu'il est tanné de payer pour
les autres, mettons, il pourrait...
M. Moreau :
Il ne sera pas le plus populaire dans la gang, mais...
M.
Marceau : Peut-être qu'il ne sera pas le plus populaire, mais
il peut obtenir justice avec 194 et 195. C'est ça que vous dites.
M.
Moreau : Laughing all the way to the bank.
M. Marceau :
O.K. Parce qu'autrement on convient, dans le fond, que le projet de loi, il
prévoit des dispositions qui vont assurer une meilleure santé financière pour
la suite des choses, qu'il va établir, bon, des marges pour écart défavorable et puis des fonds de stabilisation, et puis qu'il
va interdire un certain nombre de bonifications. On comprend tous que ça, ça va assurer, pour la suite
des choses, que, bon, en principe, la santé ne devrait pas se détériorer
trop rapidement. Mais ça ne met pas à l'abri
d'un groupe parmi... dans un régime qui contient plusieurs groupes, ça
ne met pas à l'abri que, dans un groupe, on décide de pousser un peu fort...
M. Moreau :
Changer les destinées.
M.
Marceau : Voilà, puis que les décisions d'un groupe puissent
avoir un impact sur les autres. Et puis il n'y a pas dans le projet de
loi — puis je
ne vous en fais pas le reproche, là — il n'y a pas dans le projet de loi de
mécanisme qui assure une plus grande imputabilité de chacun des groupes qui
sont en situation de mutualisation.
M. Moreau :
Pas davantage que dans la loi générale.
M. Marceau :
O.K. Bon, regardez, je vais aller lire 194, 195, puis je vous reviens.
Le Président (M.
Auger) : D'autres interventions concernant l'amendement?
M.
Therrien :
Tu vas lire ça, oui?
M. Marceau :
Oui, oui, je vais les lire.
Le Président (M.
Auger) : Est-ce qu'il y a d'autres intervenants concernant
l'amendement? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Je suis un petit peu gêné de ne pas poursuivre
alors que mon collègue s'est engagé à lire 194 et 195. Vous me prenez de
court un peu, M. le député. Est-ce qu'on peut partir la musique?
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
Therrien :
Bon, il pourrait peut-être le lire à haute voix puis après... parce que, là...
M. Marceau :
J'y suis quasiment, je suis rendu à 160. Alors...
Le Président (M.
Auger) : M. le député, en fait...
M. Moreau :
Est-ce qu'il y a un risque réel d'électrocution avec ces appareils-là? Parce
que...
M. Marceau :
Trop tard, je suis déjà rendu.
Le
Président (M. Auger) : M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
O.K. Oui. «194. Est subordonnée à l'autorisation de la régie et aux conditions
qu'elle peut fixer toute scission de l'actif
et du passif d'un régime de retraite entre plusieurs régimes, ou toute fusion
dans un même régime de retraite de la
totalité ou d'une partie des actifs et des passifs de plusieurs régimes,
notamment lorsque l'employeur vend, cède ou aliène autrement son
entreprise.»
M.
Therrien :
Ah, mon Dieu!
M. Marceau :
195, c'est un...
M.
Therrien :
C'est un costaud, hein?
M. Marceau :
C'est un gros. Je ne suis pas sûr que vous voulez que je lise ça, M. le
Président.
M.
Therrien :
Non, ça va aller.
M. Moreau :
Même, je pense que, de la façon dont vous en parlez, on est pas mal sûrs qu'on
ne veut pas que vous le lisiez.
Le Président (M.
Auger) : Exactement.
M. Marceau :
C'est simplement qu'il est très long.
M.
Moreau : En fait, puis ce que vous soulignez, c'est que, dans
le 194, que vous avez lu, la régie, elle, elle va regarder si les droits des parties sont
correctement protégés, d'où l'assujettissement d'une scission à l'autorisation
de la régie.
Il est tenace. Il lit
à voix basse.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Ce n'était pas à voix basse. O.K. Bien, regardez, je
vais le lire tranquillement. En fait, il y en a plusieurs, articles.
M. Villeneuve :
Je vais te laisser le lire.
M. Marceau :
Hein?
M. Villeneuve :
Je vais te laisser le lire.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Je veux juste savoir, pour ma part, étant donné
que la loi apporte une nouvelle façon de faire les choses, dans le même sens que mon collègue le
disait, là, est-ce que ça peut entraîner, justement, des nouvelles
façons de faire, entre autres, que certains groupes qui sont dans un régime
puissent, justement, avoir une tendance, justement... j'allais dire, à se sauver avec la caisse, ce n'est pas le cas, là, mais
à quitter un régime parce qu'ils se font traîner par le bas par une
majorité de groupes qui sont dans le régime? Je ne sais pas si vous avez évalué
cette possibilité-là.
M. Moreau :
Alors, la réponse, c'est : Pas plus que dans la situation actuelle, étant
donné que 194 assujettit à l'autorisation de la régie et que 195 établit les
règles de partage des actifs entre les groupes.
M.
Villeneuve : Mais il y a quand même une nouvelle donne qui va
s'installer, là, avec le projet de loi n° 3, là.
M. Moreau :
Sauf que vous allez avoir le même régime. C'est le régime général qui, dans le
cas de scission, va s'appliquer, c'est-à-dire celui prévu à 194, 195. La régie va l'examiner et va dire... Est-ce qu'il y en aura plus ou moins qu'avant, là? Je n'en ai pas la moindre
idée, là.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Bien, en fait, j'avais simplement une question. Est-ce
que, même si on ne prévoit pas de dispositions particulières sur ces deux articles-là dans le projet de loi n° 3,
est-ce qu'on peut quand même présumer qu'il n'y aura pas beaucoup de fusions,
scissions dans les prochaines années, étant donné que les dispositions du
n° 3 vont être en vigueur, elles vont être... Parce que, là, dans le
processus de restructuration, ça va être assez difficile de se scinder
ou de se fusionner. Est-ce que je me trompe ou...
M.
Moreau : Ça a un effet neutre.
M.
Marceau : Oui. Mettons que le fait qu'il va y avoir des
évaluations actuarielles à venir, puis qu'on ne sait pas trop ce qui va
se passer pour les prestations...
M. Moreau :
Il va y avoir une dynamique où les gens vont être concentrés sur...
M. Marceau :
Il va y avoir une forme d'incertitude, on s'entend, pour les...
M.
Moreau : Bien, c'est-à-dire qu'il va y avoir des évaluations
actuarielles. Vous avez vu dans la ligne du temps, là les évaluations
actuarielles qu'ils vont avoir. Ils vont pouvoir évaluer l'état de situation au
fur et à mesure. Je ne vois pas pourquoi ça
créerait plus d'incertitude. Ils doivent faire une évaluation actuarielle.
Oubliez le projet de loi n° 3...
M.
Marceau : Écoutez, je ne suis pas dans le monde du blâme, là, je
ne suis pas dans le monde du reproche...
M. Moreau :
Non, non, mais je ne l'ai pas pris comme un blâme.
M. Marceau : ...c'est une espèce de constat dans une situation où on a
à se partager... Mettons, on a une mauvaise nouvelle, on a un gros...
des problèmes à régler, on a devant nous un an et demi, deux ans. Je peux
m'attendre à ce que, tant que le partage n'aura pas été effectué, que les gens,
les uns et les autres, résistent, par exemple, à la scission. On peut s'attendre à ça, j'imagine. Mais, bon, regardez,
si vous n'êtes pas à l'aise avec cette interprétation-là, ce n'est pas un
problème.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : On donnait l'exemple tantôt, là, de la ville de
Laval avec plusieurs groupes. Prenons un autre exemple possible où on a...
M. Moreau :
...
M. Villeneuve :
Non, non, je ne vous demande pas d'en faire un autre, là, mais imaginons un
autre exemple où on aurait certains groupes qui répondent, justement, à
80 %, plus un élément, là, du 18.1. Ce groupe-là, s'il est tiré vers le bas... Ça revient un peu à la question que
je posais tantôt. Si ce groupe-là est tiré vers le bas, ça peut peut-être
lui tenter, lui, finalement, de se prévaloir...
donc, de faire une scission, et, vu que la moyenne l'amène en bas de 80 %,
ça peut peut-être lui tenter de se prévaloir, justement, d'une scission et
pouvoir, justement, reporter à plus tard. C'est un peu le sens de ma question
de tantôt, là.
M.
Moreau : Bien, indépendamment du projet de loi n° 3, il
pourrait le faire. Ils sont un groupe à l'intérieur d'un même régime,
ils peuvent se prévaloir de 194, 195.
M. Villeneuve :
Oui, je suis d'accord.
M. Moreau :
Là, est-ce qu'ils... Si votre question, c'est : Le feront-ils plus
maintenant qu'avant...
M.
Villeneuve : Bien, en fait, c'est ça, c'est qu'à ce moment-là
ils se voient coincés, d'une certaine façon, en restant dans le groupe, à ne pas pouvoir reporter parce
que la moyenne est en bas de 80 %, alors que, là, ils se disent :
Bien, étant donné que la moyenne du groupe m'empêche de reporter, et
j'aimerais me prévaloir du 18.1... Je veux juste savoir si la régie a regardé cet aspect-là qui aura assurément un impact sur
le groupe qui va se retrouver à perdre un élément de l'actif, un élément
important du groupe qui va se retirer à ce
moment-là. Et j'imagine que c'est très probable que cela puisse se produire,
là.
M.
Moreau : Alors, on m'explique que ce n'est pas une simple
formalité, la scission d'un groupe. L'employeur a aussi un mot à dire
dans la scission du groupe. On peut en faire la demande, ça ne veut pas dire
qu'on va l'obtenir. En d'autres termes,
c'est ça. La régie pourrait très bien arriver à la conclusion que, dans un
contexte, pour x raisons, il n'y ait
pas lieu de faire droit à la demande. Ce n'est pas parce qu'on le demande
qu'automatiquement on l'obtient. Puis, quand
on en fait la demande, c'est tous ceux qui sont impliqués. Ceux qui ne
souhaitent pas la scission ont le droit de se faire entendre, l'employeur se fait entendre, puis celui
qui le demande aussi. Alors, ça ne se fait pas en claquant des doigts.
M. Villeneuve :
D'accord. À ce moment-là, ça implique, là...
M. Moreau :
Puis on m'a dit que c'est donc une procédure qui était plutôt exceptionnelle.
C'est ça?
Une
voix : ...
M.
Moreau : Alors, non, ce n'est pas si exceptionnel, mais ça
demande l'autorisation de la régie, puis les parties impliquées ont le
droit de se faire entendre au bénéfice... tant et aussi longtemps que la
décision n'est pas rendue, suivant la règle bien connue, audi alteram
partem.
M.
Villeneuve : D'être entendu. Mais est-ce que...
Le Président (M.
Auger) : Sur ce, et compte tenu de l'heure, je suspends les travaux de
la commission jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18
heures)
(Reprise à 19 h 41)
Le
Président (M. Auger) : Nous
allons reprendre nos travaux. Lors de la suspension, cet après-midi, nous
étions à l'amendement à l'article 19 du député de Sanguinet. M. le député.
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Là, écoutez, j'avais déposé un amendement, et, devant
l'accueil un peu mitigé du ministre...
M. Moreau :
Non, on peut même dire froid.
M.
Therrien : Oui.
Oui, c'est ça. On pourrait dire ça.
Je pense qu'en tout cas... je pense que je vais le retirer. Je pense que
j'ai compris le message, alors je vais le retirer.
M. Moreau :
Mais je vois que...
M.
Therrien :
Non, mais parce que...
M.
Moreau : Je ne veux pas souligner son absence, mais je vois
que, là, vous n'avez pas le courage du député de Beauharnois, qui, lui,
a dit : Donnez-nous une volée plutôt que de...
M.
Therrien :
Non, écoutez...
Une voix :
Est-ce qu'on peut suspendre...
M. Moreau :
Qu'il revienne pour leur donner une autre volée.
Une voix :
Tant qu'à y être, là.
M.
Therrien :
Non, ça va aller. Ça va aller.
Le Président (M.
Auger) : Donc, il y a consentement pour retirer l'amendement?
M.
Therrien : Oui, on va retirer l'amendement. Non, mais,
sérieusement, on a discuté avec le ministre, puis j'avais certaines
appréhensions par rapport à l'article 19, et il a su me réconforter, là, dans
les questions que j'avais à lui poser. Donc, je serais prêt à considérer qu'on
peut retirer l'amendement.
M. Moreau :
Consentement pour le retrait, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Donc, l'amendement est retiré. Nous revenons donc à l'article
19. Monsieur... Est-ce qu'il y avait une intervention? J'ai failli vous prendre...
M. Moreau :
À témoin.
Le
Président (M. Auger) : ...à
dépourvu. M. le député de Blainville, je m'excuse. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 19?
M. Moreau :
Non. Je pense qu'on convient tous que c'est un article plutôt simple.
Le
Président (M. Auger) : S'il
n'y a pas d'intervention sur l'article 19... Oui, M. le député de... Rousseau ou Sanguinet?
M. Marceau :
Bien, moi, c'est Rousseau, en tout cas.
Le
Président (M. Auger) : Oui,
oui, je le sais bien, mais parce que M.
le député de Sanguinet
semblait également sursauter.
M. Marceau : Bien, veux-tu y
aller?
M.
Therrien :
Non, ça va aller, mais il y a une chanson de Plume sur Rousseau, hein?
M. Moreau : ...pas tellement pour vérifier votre comté, c'est pour savoir si
vous avez quelque chose à dire, c'est...
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Rousseau.
M. Marceau : Oui. Bien, en fait, je vais ressortir l'article
195, mais j'aimerais vous interroger juste... On ne va pas faire un très, très long temps là-dessus,
mais je veux juste bien comprendre la portée de 194 et de 195 dans le
contexte du projet de loi n° 3, c'est tout. Je veux juste comprendre si le
fait qu'on soit en train de restructurer, ça veut dire qu'il va y avoir une... Parce que, écoutez, moi, ma compréhension, je
vais le dire plus simplement et plus clairement, c'est que j'avais l'impression que le
fait qu'on soit en période de restructuration, ça allait rendre, disons,
frileux certains groupes qui pourraient voir
des... O.K. J'emprunte un langage assez simple, là, disons que, dans un régime
de retraite, il y a des vaches à lait puis il y a des gens qui coûtent
plus cher. Il y a des gens qui rapportent, puis il y a des gens qui coûtent... qui coûtent, on va
dire ça même. Ça peut arriver. Je sais que vous allez me dire qu'il y a
mutualisation puis qu'il y a des avantages au-delà du fait que certains
sont plus coûteux que d'autres puis que certains rapportent plus au régime que
d'autres, mais ma compréhension, moi, c'était que, dans le contexte d'une
restructuration comme ça, les groupes qui coûtent plus cher puis qui profitent
de vaches à lait vont avoir des réticences à voir les vaches à lait se retirer.
Je pense que, généralement, ça doit être le cas, de toute manière, là.
Généralement, ça doit être le cas, de toute
manière, mais, en fait, je voulais comprendre comment la régie recevrait... quelle serait la réaction de la régie
devant des demandes de cette nature-là. Puis, écoutez, je ne vous
demande pas de me dire dans le détail
chacune des démarches qui sont entreprises, mais j'aimerais bien comprendre le
processus plus général qui peut permettre une scission puis les raisons
qui font que la régie permet ou interdit une telle scission. Donc, très
simplement...
Une voix : ...
M. Marceau : C'est ça que
j'ai compris.
Des voix :
...
Le Président (M. Auger) : Je vais
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 19 h 46)
(Reprise à 19 h 47)
Le Président (M. Auger) : Nous
allons reprendre. M. le ministre.
M. Moreau : Oui. Alors, ce
qu'on m'explique, c'est que la régie, en vertu de 194 et 195, la régie ne
dispose pas de l'opportunité. Elle dispose
du partage de l'actif entre les parties s'il y a consensualisme entre les
parties pour procéder à la scission. S'il n'y a pas de consentement
entre les parties pour procéder à la scission, il n'y a pas de scission.
M. Marceau : Et puis ça prend
l'unanimité?
M. Moreau : Je pense, ça
prend un accord des deux parties, c'est-à-dire l'employeur et les employés. Si,
par exemple, dans le cas qui nous occupe, la
municipalité serait... Ce que je comprends, c'est que, si la municipalité
n'était pas d'accord et qu'un groupe... Reprenons l'exemple, que nous avions,
de Laval, où il y avait neuf groupes, dont un seul était totalement capitalisé,
il faudrait que et la ville et les groupes représentés soient d'accord, sinon
la régie ne l'accepterait pas. Et, si les
groupes sont d'accord, ce que je comprends, c'est que la régie applique la
mécanique objective de répartition de l'actif qui est prévue à l'article
195, dont vous nous avez fait la gentillesse de nous dispenser la lecture plus
tôt aujourd'hui.
M. Marceau :
O.K. Puis le fait que les travailleurs... Parce que le fait que la ville soit
d'accord ou pas, ça, c'est facile à
mesurer, là, ils vont passer une résolution. Le fait que les travailleurs
soient d'accord ou pas, lorsqu'il y a plusieurs catégories, c'est
déterminé par une majorité de groupes ou...
M. Moreau : Non, non,
j'imagine que chaque groupe doit exprimer son intention. Pour une ville, c'est
la résolution du conseil.
Une voix : ...
M. Moreau : Donc, il faut
qu'ils suivent la mécanique qui est prévue au régime. Et on m'explique que les régimes... Ce n'est pas que je veux bâillonner M.
Jean, mais je pense, ça va aller plus vite comme ça, les régimes
prévoient la mécanique pour scissionner les régimes, et
donc il faut que la mécanique soit suivie. Puis chaque régime pouvant... pas chaque, mais il doit y avoir des
procédures différentes. Il y a des variantes selon les régimes, et donc,
si la procédure est suivie, là la mécanique s'enclenche. Et l'article 195
prévoit des critères objectifs de répartition de l'actif.
M. Marceau : Dans le cas où
les gens ont convenu...
M. Moreau : Un peu comme ce
que faisait la Commission municipale sur les règlements d'emprunt avant, là,
ils s'assurent que la procédure est suivie. Si la procédure est suivie, ils
donnent suite à la mécanique objective de répartition de l'actif.
M. Marceau : O.K. Donc, le
fait que le projet de loi n° 3 existe et soit éventuellement adopté, ça
n'a aucun impact sur tout cela. C'est ce que je comprends?
M. Moreau : Non. Exact.
M. Marceau :
Est-ce qu'on peut dire que le partage — puis ça va être ma dernière question
là-dessus, là — le partage
prévu à 195 pourrait, aujourd'hui, être effectué alors que différentes
dispositions du projet de loi prévoient une négociation par-ci, attendre
telle autre évaluation actuarielle par-là? Bon, il y a un certain nombre
d'étapes à franchir. Est-ce que le partage
pourrait, aujourd'hui, être possible ou bien il va falloir attendre la fin du
processus de restructuration?
M. Moreau :
Non. En fait, on pourrait résumer votre question à dire : Est-ce que le
projet de loi n° 3 comporte une disposition qui constitue un
obstacle à l'application des articles 194 et 195? La réponse, c'est non.
• (19 h 50) •
M. Marceau :
O.K. Sinon que ça crée une période
pendant laquelle disposer des actifs et des passifs ne va pas être
simple et évident. O.K. Ça va. Ça va très bien pour moi.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Sanguinet.
M.
Therrien : Oui. Très rapidement. Tantôt, vous aviez
spécifié, M. le ministre, que vous ne prévoyez pas plus de scissions à cause de votre projet de loi. Tu sais, tantôt, vous avez glissé un mot là-dessus,
vous avez dit : Bien, je
ne pense pas parce que... Est-ce
qu'il y en a beaucoup de scissions? Est-ce que c'est... L'article 195, est-ce
qu'on l'utilise souvent ou... Ça doit être assez rare, ça, qu'on l'utilise...
M. Moreau :
Ce que M. Jean me confirme, c'est que, dans le secteur municipal, ce n'est pas
une pratique courante d'utiliser la scission de 194 ou 195. Ce que l'on
a vu dans le milieu municipal, c'est notamment la fusion des régimes pour donner
suite aux regroupements municipaux qui ont eu lieu, particulièrement dans les
années sombres du début des années 2000.
M.
Therrien : Qui se
sont poursuivies par la suite.
M. Moreau : Non, parce que
nous avons corrigé beaucoup de situations.
M.
Therrien :
Des fois, le remède est pire que le mal. En tout cas, peu importe. Peu importe,
on ne partira pas de débat là-dessus.
M. Moreau : C'est un autre
débat.
M.
Therrien :
Exactement. Et donc, encore une fois, je reviens là-dessus juste pour... M.
Jean est à côté, peut-être qu'il peut confirmer le tout. Peut-être qu'il
a plus d'expérience que nous, là, à ce niveau-là.
M. Moreau : Sans aucun doute.
M.
Therrien :
Oui. Oui, absolument. Mais le fait qu'on arrive avec des paramètres
supplémentaires de division du déficit futur, mais aussi de cotisations
50-50, j'en parlais au ministre tantôt, je voudrais savoir son opinion très rapidement, là, ça n'occasionnera pas davantage de
problèmes? Et moi, je suppose que c'est parce que les gens connaissent bien
les règles du jeu, qu'elles sont bien établies au départ, et ça fait en sorte
que les gens, entre eux... en tout cas, les groupes, entre eux, vont prévoir,
justement, des situations qui pourraient s'avérer problématiques. Ça fait
qu'ils sont capables d'ajuster, en tout cas, la façon de gérer leur régime de
retraite.
(Consultation)
M. Moreau : Alors, M. Jean,
que je ne souhaite pas bâillonner, me confirme que j'ai raison encore une fois.
M.
Therrien : Encore
une fois?
M. Moreau :
Je m'excuse de le dire comme ça, là. Moi, j'utilise ses mots.
M.
Therrien : O.K.
Non, mais c'est bien qu'il vous donne raison quelquefois. Alors...
M. Moreau : Non, sans blague,
il me dit : Bien oui...
M.
Therrien : Oui. O.K.
Bon, c'est ça, mais c'est juste que...
M. Moreau : ...la teneur des
discussions que vous aviez avant le souper...
M.
Therrien : Bon, bien, de toute façon, vous le savez,
nous, notre désir, c'est que le projet
de loi soit applicable le plus possible dans des temps relativement courts. Ça fait que c'est pour ça qu'on pose ce
genre de question. Moi, je pense qu'on aurait fait le tour.
M. Moreau : De 19.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Berthier.
M.
Villeneuve : Merci.
Oui. En fin d'après-midi, avant l'ajournement,
j'avais cru comprendre que la régie avait, d'une certaine façon, le
dernier mot par rapport à une scission possible.
M. Moreau : Avait?
M.
Villeneuve : Par rapport à une scission. Là, je comprends que
chaque régime a ses propres règles concernant, éventuellement, le
retrait d'un groupe du régime.
M. Moreau : Les règles de
procédure applicables.
M.
Villeneuve : Oui, c'est ça. Chaque régime aurait ses propres
règles. J'imagine que, quand même, c'est des règles, j'imagine, standard. Je présume bien que... Est-ce qu'on
pourrait avoir des exemples de règles qui sont normalement applicables ou que les régimes se donnent comme
gouvernance, si je peux dire ça comme ça? Est-ce que c'est la règle du 50 % plus un? Est-ce que c'est la règle...
c'est basé, je ne sais pas, des prévisions... Si on peut avoir une réponse là-dessus,
au moins avoir une idée de sur quelles
règles, finalement, ils se... par quelles règles ils se gouvernent pour
permettre ou non qu'un groupe puisse...
Parce que je
pensais à l'exemple... Je reviens toujours à 18.1, où, si deux groupes sont
capitalisés à 85 %, puis il y en
a deux à 75 %, bien, les vaches grasses décident de quitter, faire
scission et laissant les vaches maigres en perdition, si je peux dire ça
comme ça, pour employer les cas de figure zoologiques de mon collègue de
Sanguinet, alors donc les deux à 75 %
ne se qualifieraient pas pour pouvoir avec 18.1... par ailleurs, les deux à
85 % se qualifieraient s'il y avait... s'ils répondaient à un autre
des quatre critères inscrits à 18.1.
M. Moreau : Ce qu'on
m'explique, c'est qu'il y a presque autant de modes de fonctionnement
différents qu'il y a de régimes et qu'à l'intérieur d'un même régime il peut y
avoir des modes de fonctionnement différents selon le type de modification que
l'on souhaite apporter, et que, donc, M. Jean a beaucoup de réticence... en
fait, pas beaucoup de réticence, mais est dans l'impossibilité de
vous fournir une réponse qui serait une moyenne à votre question parce
qu'il risquerait plus de vous induire en erreur que de...
En réalité, c'est du cas par cas, si je
comprends bien, de régime. Et, à l'intérieur même d'un même régime, il peut y
avoir des règles différentes selon les mécanismes de modification. En d'autres
termes, entre la scission ou une modification au régime, les règles peuvent
être différentes pour un même régime.
M. Villeneuve : Est-ce qu'on
peut penser que, dans tous les cas, la municipalité doit...
M. Moreau : Être consultée?
M. Villeneuve : Doit non
seulement être consultée...
M. Moreau : Bien, émettre un
avis.
M. Villeneuve : Parce qu'elle
aura des répercussions. Il y aura nécessairement des répercussions s'il y a scission. Est-ce que la municipalité doit
nécessairement donner son aval à une scission? Si elle ne donne pas son
aval, scission il n'y a pas. C'est ça que je comprends?
M. Moreau :
Oui, parce qu'elle est partie à un contrat partagé, parce que les obligations
de... parce que le régime est un
créancier à l'égard des deux parties, que ce soit la partie syndicale ou la
partie patronale, et, en ce sens-là, voilà... Parce qu'on parle aussi...
L'effet des articles 194 et 195, c'est le partage d'un actif, donc un actif que
les deux parties ont
contribué à construire, et donc c'est la raison pour laquelle on prévoit que
les deux parties ont un mot à dire avant que la régie ne rende une décision sur la scission. Ce que je comprends,
c'est que la régie n'autoriserait jamais une scission si les parties
n'en conviennent pas.
M.
Villeneuve : Oui, ça, j'ai compris. C'est un peu l'arbitre ou...
Finalement, ils vont regarder si le mécanisme est respecté, à tout le moins, là. Et, si le mécanisme n'est pas
respecté, la régie pourrait, tout simplement, le... j'allais dire, à
tout le moins, le... peut-être pas le dénoncer, mais faire état.
M. Moreau : Le constater et ne
pas donner suite à la demande.
M. Villeneuve : Le constater
à sa face même, oui, parce qu'il faut vraiment que la régie donne suite pour...
il faut vraiment que...
M. Moreau : C'est le
prérequis de 194.
M.
Villeneuve : Donc,
d'où l'explication que des scissions, ce n'est pas courant. Parce que j'imagine
qu'il y a beaucoup de conditions à respecter, notamment que
la municipalité n'est pas intéressée à se retrouver avec une charge
supplémentaire si la scission... Si jamais la scission donnait cours à une
charge supplémentaire pour la municipalité, je
vois la réticence des élus en disant : Bon, un instant, il y a des charges
supplémentaires, donc, nous, nous ne sommes pas d'accord. Ce faisant, ça
fait en sorte qu'il n'y a pas de scission.
M. Moreau : Même les
conséquences de ceux qui sont partie au régime, mais qui ne sont pas
intéressés, qui sont plus neutres dans la
décision à prendre. Le groupe qui dit : Moi, je veux obtenir la scission
puis avoir un intérêt qui lui est
propre... Mais la municipalité, qui, elle, a comme un rôle un peu plus neutre,
pourrait dire : Bien non, ça n'a pas de sens parce que les
conséquences ne sont pas...
M. Villeneuve : Oui, la
municipalité pourrait même prendre parti pour un groupe.
M. Moreau : Pour une partie
qui s'oppose à la scission.
M. Villeneuve : Tout à fait.
M. Moreau : Exact. Ou
l'inverse.
M. Villeneuve : Je vois M.
Jean qui cherche. Je ne sais pas s'il avait une réponse complémentaire. Ça va?
M. Jean (Denys) : Non, non, non. Je
relisais 194.
M. Villeneuve : Ah! O.K.
D'accord. Moi, c'est...
M. Moreau : C'est ce qu'il a
l'air lorsqu'il est contemplatif.
M. Villeneuve : O.K.
D'accord.
Le Président (M. Auger) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant
l'article 19?
M. Villeneuve : Moi, ça va.
Le
Président (M. Auger) : S'il n'y a
pas d'autre intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article
19 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté. M.
le ministre.
M.
Therrien : Bien,
juste avant, M. le ministre, si vous...
Le Président (M. Auger) : Il est un
peu tard, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Non,
non, mais avant la poursuite des choses...
Le Président (M. Auger) : Ah! O.K.
Allez-y.
M. Marceau : Ils sont
inquiets.
M.
Therrien : Simonaque! Mais je les comprends, ils...
Le
Président (M. Auger) : Une chose qui est sûre, c'est que tout le monde
suit. On s'est rendu compte que tout le monde suivait.
M.
Therrien :
Je sens que les libéraux sont nerveux aujourd'hui, je ne sais pas ce qui se
passe.
M. Moreau :
Non, mais je vous comprends, M. le député de Sanguinet, là.
M.
Therrien :
Ah! il y en a qui checkent, c'est bon.
Le Président (M.
Auger) : Allez-y, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Non, mais juste parce que...
M. Moreau :
Là, on est comme dans la scission d'un régime. Vous et moi, on s'entend, là.
M.
Therrien :
Voilà. Exactement. Exactement.
M. Moreau :
O.K. Puis là la régie regarde ça puis elle dit : Wo! Wo! Wo! Il est trop
tard.
M.
Therrien :
Juste parce que vous m'aviez dit que l'enfant prodigue reviendrait avec des commentaires
portant sur...
M. Moreau :
On ne dit pas «l'enfant prodigue», on dit «l'enfant...»
M.
Therrien :
«Prodigue» se dit aussi.
M. Moreau :
Oui, mais «prodigue», c'est négatif. «Prodige», c'est positif.
M.
Therrien :
Mais je n'ai jamais dit que je voulais être positif. Non, ce n'est pas vrai.
M.
Moreau : Non, ce
n'est pas vrai. Vous avez dit plus tôt aujourd'hui que vous étiez un être optimiste. J'ai
bien entendu. L'optimisme relève d'un certain positivisme.
M.
Therrien :
Vous avez raison.
• (20 heures) •
M. Moreau :
Et donc je suis convaincu que ce qui est plus collant à votre personnalité, ce
serait d'utiliser l'expression «enfant
prodige», qui montre une intelligence innée, ce qui caractérise plus M. Jean que «prodigue».
Parce que, comme il est président de la Régie des rentes du Québec, la
prodigalité ne serait pas une grande qualité dans son rôle.
M.
Therrien :
Merci, M. le ministre.
Le Président (M.
Auger) : Donc, sur cette parenthèse, M. le député Sanguinet.
M.
Therrien :
Alors...
Une voix :
M.
Therrien :
Oui, oui, ça va. Non, mais vous aviez discuté tantôt du fait qu'il nous
arriverait avec des commentaires sur ce que
le député de Rousseau... en tout cas, avait discuté, là, au départ pour
bonifier l'indexation des retraités, en tout cas, là, de voir s'il n'y
avait pas des solutions qu'on pourrait envisager pour...
M. Moreau :
Qui n'étaient pas désavantageuses pour les actifs.
M.
Therrien :
Pour les actifs, mais qui permettaient aux retraités d'avoir un retour...
M.
Moreau : Pour la période intercalaire entre deux évaluations
actuarielles au cours desquelles il y aurait eu suspension de
l'indexation.
M.
Therrien :
C'est ça. Puis nous, de notre côté aussi, on a réfléchi à ça. Puis tantôt on en
a parlé à micro fermé, puis vous me disiez :
Ce n'est pas évident. Je peux comprendre que ce n'est pas évident, mais est-ce
qu'on peut faire un bout sur la réflexion ensemble?
M. Moreau : Oui, on va le
faire avec plaisir.
M.
Therrien : Moi, j'apprécierais beaucoup qu'on le fasse là,
puis on va essayer d'être constructifs comme d'habitude, là, puis...
M. Moreau :
Ce que je vous suggère à ce moment-là, c'est peut-être que M. Jean
fasse...
M.
Therrien :
Oui, absolument.
M.
Moreau : ...l'introduction avec les exemples qui ont été faits
pour vous dire pour quelles raisons est-ce qu'on en vient à la
conclusion que ce n'est pas nécessairement une solution.
M.
Therrien :
Oh!
M. Moreau :
Mais ce n'est pas nécessairement une solution.
M.
Therrien :
Bien, on va l'écouter.
M. Moreau :
Mais on en discutera, là.
M.
Therrien :
Oui, on va... Oui. O.K. On...
M. Moreau :
Je n'ai pas dit que j'étais fermé, j'ai dit : Ce n'est pas nécessairement...
M.
Therrien :
Bien, peut-être qu'à la gang on va être capables de trouver quelque chose
d'intéressant.
M. Moreau :
On travaille en groupe. M. Jean.
Le
Président (M. Auger) : Juste un instant. Avant, pour être sûr que tout
le monde comprenne bien, là, on n'est pas sur un article ou un
amendement spécifique, on...
M.
Moreau : On revient sur une discussion qui avait eu lieu avec
le député de Rousseau sur l'article 12, puis, pour que tout le
monde qui a encore un tant soit peu d'intérêt...
M.
Therrien :
Non, ce n'est pas 12, M. le ministre, je me suis trompé.
M. Moreau :
C'est vous qui m'avez induit en erreur.
M.
Therrien :
Oui, oui. Je pense que c'est 16.
M. Moreau :
Si je n'avais pas été induit en erreur par le député de Sanguinet, j'aurais
plutôt dit 12 et 16. Non, en fait...
Le Président (M.
Auger) : Donc, c'est des explications supplémentaires qu'on avait dit
qu'on reviendrait.
M.
Moreau : Exact. Alors, on avait dit que, quand on rétablissait
l'indexation... En fait, 16 prévoit le rétablissement de l'indexation...
Une voix :
...
M. Moreau :
... — exact — de
façon prioritaire. Et le député de Rousseau avait soulevé la question :
Oui, très bien, vous allez rétablir
l'indexation, mais, dans l'intervalle entre les deux évaluations actuarielles,
il y aura eu une perte de capital liée à la suspension de l'indexation,
et donc n'y aurait-il pas lieu... est-ce qu'on pourrait prévoir un mécanisme additionnel qui viendrait créer une
espèce de rétablissement, à tout le moins, partiel de la perte encourue
entre les deux évaluations actuarielles? Je pense que je résume correctement la
situation. Alors, on a demandé à la régie de faire
l'analyse de la suspension d'indexation des retraités. M. Jean l'a faite,
il est avec nous, et il pourrait vous livrer les observations liées à
cette analyse.
Le
Président (M. Auger) : Donc, il faut comprendre également que le
temps, là... Vu que l'article 16 a déjà été adopté, on ne revient
pas là-dessus, c'est vraiment du temps qui n'existe pas, en principe.
M. Moreau :
C'est du temps qui est pris sur la partie ministérielle parce qu'on s'était
engagés à...
Le Président (M.
Auger) : C'est de l'information que nous ramenons à la commission, aux
membres de la commission.
M.
Moreau : C'est ça. Et, au moment jugé opportun, lorsqu'on
estimera que nous avons fait le tour de la question, là, nous passerons
à la lecture de l'article 20.
Le
Président (M. Auger) : Excellent. Excellent. Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour que M. Jean puisse intervenir?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Auger) : Il y a
consentement. M. Jean.
M. Jean
(Denys) : Alors, M. le Président, on a, effectivement, examiné la proposition du député de Rousseau, on l'a fait sous deux angles. On s'est d'abord
posé la question : Est-ce qu'il serait possible, par une méthode de
forfaitaire versé, de ramener, dans le fond, la base de l'indexation qui est
disparue au cours des trois années précédant, là... en processus de suspension? Alors, il s'est avéré que c'était impossible en vertu des lois fiscales parce qu'il y a des plafonds fiscaux qui interdisent
ce genre de forfaitaire additionnel à l'indexation normale. Parce qu'il faut
comprendre que, lorsqu'on verserait le forfaitaire, il y aurait déjà une
indexation rétablie, donc on ajouterait à l'indexation.
Deuxième hypothèse de travail qu'on s'est
donnée, on s'est dit : Si on ne peut pas procéder par forfaitaire, est-ce qu'on pourrait étaler dans le temps, quitte à baliser le temps, là, un
certain nombre d'années, verser, mettons, sur trois ans, ou sur deux
ans, ou sur quatre ans, ou sur cinq ans, l'espèce de différence, là, à
récupérer pour le retraité? C'est possible
techniquement, il n'y a pas
d'impossibilité fiscale, mais ça exigerait une modification à la Loi des
régimes complémentaires de retraite parce que, quand la période de
remboursement est terminée, vous vous trouvez à baisser la prestation, ce qui est interdit en vertu de la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite. Après le projet de loi n° 3, là, les
articles 20 et 21 vont reprendre vigueur, force, et eux, ils interdisent
une baisse de prestation.
L'autre
élément qu'on a examiné, c'est : C'est quoi, l'impact sur l'ensemble
du système, de ça? Puis je pense
que vous l'aviez évoqué, M. le député, c'est
que, là, actuellement, le projet de loi prévoit deux mécanismes de
rétablissement de l'indexation des
retraités, un qui dit : Quand on arrive dans les surplus, qu'on a des
surplus, la priorité, c'est de rétablir l'indexation des retraités; ensuite, deuxièmement, c'est de provisionner
ce rétablissement-là pour qu'il soit permanent dans le futur.
Et là, avec la proposition du député de
Rousseau, M. le Président, on ajouterait une troisième utilisation des surplus en faveur des retraités qui consisterait à
compenser la perte sur la base. Et là, pour reprendre une expression du
député de Sanguinet, là, on se trouve à inviter plus de porcs-épics au party de
ballons. Donc, autrement dit, on recule d'autant l'utilisation des surplus pour
les actifs. On en est là dans notre réflexion, dans notre analyse, là. Il
suffit peut-être de poursuivre le travail,
là, mais des exemples... Actuellement, je ne les ai pas devant moi, mais on
pourrait faire des petits exemples simples, là. Voilà.
M. Moreau : Et, M. Jean,
vous n'étiez pas là cet après-midi quand le député de Sanguinet a ajouté à
notre collection de montrer à un dromadaire à jouer de la bombarde.
M.
Therrien : Chameau.
M. Moreau : À un chameau.
M. Marceau :
Et le député de Côte-du-Sud a des choses à dire sur les porcs-épics, il voulait
les dire au micro, M. le Président.
Le Président (M. Auger) : Une autre
fois.
M.
Therrien : Écoutez,
j'ai beaucoup réfléchi... Tu sais, quand on parlait du 3 millions,
3 millions, là. Tu sais, on avait un
exemple que ça coûtait 3 millions les trois premières années,
3 millions les trois années subséquentes, puis il y avait une
réserve qu'on voulait établir pour les années futures. Ça fait qu'on disait que
ça montait à 9 millions — je ne sais pas si vous me suivez,
là — puis
ça faisait en sorte de gruger un peu sur le côté des actifs. Bien, on avait
fait une erreur...
M. Moreau :
...beaucoup parce qu'on disait même que ça pouvait rétrécir comme peau de
chagrin la possibilité des actifs de bénéficier des améliorations.
M.
Therrien : C'est
ça. Mais après j'ai réfléchi à ça, puis je pense qu'on faisait une erreur parce
que, de la manière qu'on proposait, si on
revenait rétroactivement, ça veut dire qu'il fallait payer 3 millions pour
la période passée de trois ans, 3 millions pour la période
actuelle, plus 3 millions pour rétablir le niveau d'indexation qu'on
aurait eu. Ça fait que ça montait à 9 millions plus 3 millions, ça
veut dire 12 millions. Mais le dernier 3 millions, on avait
dit : Bien, on va le laisser tomber.
Mais ce qu'on avait proposé, ça nous amenait à une situation de
9 millions — vous me
suivez toujours? — parce qu'il fallait donner l'argent pour...
rétroactivement, il fallait mettre notre indexation comme prévu, mais en
plus rajouter l'indexation qu'on aurait reçue si on... bien, le niveau qu'on
aurait reçu si on avait versé l'indexation dans les trois premières années.
Tu sais, par exemple, un exemple simple,
le salaire est de 101 $ par semaine la première année, 102 $ la
deuxième année — j'y
vais avec un exemple simple, là — 103 $, 104 $, 105 $,
106 $. Moi, ce que je pense qu'on pourrait faire pour prendre 6 millions puis que ça nous coûte
6 millions — puis
moi, je pense que, si on avait ça, moi, je trouve que ça serait quelque
chose de bien pour les retraités — c'est dire : Mettons que tu es gelé
les trois premières années, ça fait 100 $,
100 $, 100 $. Après, tu dis 101 $, 102 $, 103 $. C'est
ce que le projet de loi nous mentionne, 101 $, 102 $,
103 $. Sauf que l'idée, c'est que votre coupure que vous avez faite les
trois premières années a un effet permanent. C'est ce que je dis depuis le
début. Ça, on ne veut pas. Ça fait que, moi, ce que j'ai pensé... Dites-moi si...
M. Moreau :
...il était irrécupérable.
• (20 h 10) •
M.
Therrien :
Oui, c'est ça. Moi, ce à quoi je pensais, pour ne pas faire en sorte que
quelque chose de temporaire devienne
permanent, c'est dire que, si on avait toujours... L'indexation, c'est
101 $, 102 $, 103 $, 104 $, 105 $, 106 $. Moi, je dis : Parfait, les trois
premières années, c'est perdu, malheureusement. Les trois années subséquentes,
si on a un retour à l'indexation, on ne fait
pas 101 $, 102 $,
103 $, on fait 104 $, 105 $,
106 $. Ça
fait que ton 6 millions, tu le mets pour ces trois
années-là, puis ça fait en sorte que ça ne te coûte pas plus cher, puis tu n'as
pas d'effet permanent, tu as juste un
effet... Malheureusement, ils ont perdu les trois premières années, mais
ils récupèrent amplement, et ils font en sorte que ça n'a pas un effet
permanent.
Une voix :
...
M.
Therrien :
C'est la même chose, ça vous coûte 6 millions. Avant, ce qu'on fait, c'est
qu'on prenait 3 millions, puis 3 millions pour le futur. Là, on avait
discuté avec le ministre, puis on avait comme convenu qu'on réfléchirait à
l'idée de ne pas mettre de l'argent en banque dans le futur, mais de le
rapporter pour les gains passés. Moi, je
vous dis, les gains passés, ça coûterait vraiment cher, puis on
empiéterait sur les actifs. Mais, en faisant ça de cette façon-là, ça ne
te coûte pas plus cher parce que tu vas chercher ce que tu aurais mis dans le
futur, tu l'établis tout de suite dans le trois ans en espérant que ça va se
rétablir puis que, dans le futur, on va être corrects. Ça veut dire que ça
ne coûte pas plus cher. Je vous dis, faites-le comme vous voulez, c'est la même
affaire.
Une voix :
...
M.
Therrien :
C'est ça. Ça fait que ça veut dire que, là, ta formule que tu fais, c'est...
M. Moreau :
Mais, dans cette hypothèse-là, vous empêchez les actifs...
M.
Therrien : Non. Ça
coûte la même affaire que ce que vous avez proposé, sauf qu'on ne met pas
l'argent en banque pour les années
futures, les trois années futures, au cas où. On le prend puis on le donne tout de suite aux retraités pour compenser la perte qu'ils ont eue parce qu'ils
n'ont pas eu d'indexation les trois premières années. Ça fait que...
M. Moreau :
Alors, ils ont une priorité sur les actifs.
M.
Therrien :
Non, c'est la... Parce que regardez votre...
M. Moreau :
Alors, je ne vous suis pas, là.
M.
Therrien :
O.K. L'article 16, vous nous dites : On va refaire un retour à
l'indexation puis on va mettre de l'argent de côté pour les indexations
futures. Quand on avait discuté au préalable, on avait dit : Bien, prenez
cet argent-là du futur puis mettez-le tout de suite en compensation aux trois
premières années — c'est
ça qu'on avait dit — pour
ne pas que ça coûte plus cher puis que les actifs ne se retrouvent pas dans une
situation moins enviable. Mais moi, après, j'ai réfléchi à ça, puis je me suis
aperçu que ça coûtait plus cher, puis je pense que c'est sûr que vous
l'avez vu, là. Bien, moi, à un moment donné, j'ai pensé à ça, j'ai dit : Non, ce n'est pas bon parce que,
si tu paies rétroactivement puis que tu reviens à la situation
d'indexation si on n'avait pas arrêté l'indexation, là tu fais 3 millions,
3 millions, puis 3 millions par-dessus le 3 millions, ça coûte
9 millions.
Moi,
je ne veux pas que les actifs soient pénalisés. Ça fait que, moi, ce que je
propose, c'est qu'il faut s'assurer que
l'effet temporaire demeure temporaire, de faire en sorte que, les trois
premières années, c'est plate, c'est perdu, mais que, les trois années d'après, ils se retrouvent dans une situation où
ils n'auraient jamais manqué une indexation et, à ce moment-là, ils
n'ont pas une permanence dans leur effet initial. Ça veut dire qu'ils se
retrouvent... Puis la formule est très
simple, là, c'est un plus... puis c'est juste, à la place d'être un, deux,
trois, c'est quatre, cinq, six, là. Par rapport à une formule
mathématique, ça prend deux secondes. Puis c'est juste que, comme ça, tu mets
ton 6 millions sur la période trois
ans, tu rétablis le niveau à 104 $, 105 $, 106 $, ça fait que
ces gens-là se retrouvent avec une indexation qui est pleine et entière
à partir du fait qu'ils les avaient perdues au départ, mais qu'ils se
retrouvent dans la situation comme s'ils n'avaient jamais eu de perte. C'est-u
correct, ça?
Une voix :
Je pense que oui.
Des
voix : ...
Le Président (M.
Auger) : Je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
20 h 14)
(Reprise à 20 h 26)
Le Président (M.
Auger) : Nous allons reprendre nos travaux, M. le ministre, avec l'article 20.
M.
Moreau : Oui. Là,
vous m'avez surpris. L'article 20 se lit ainsi, M. le Président : «Les négociations doivent commencer et se poursuivre avec diligence — ce qui n'a rien à voir avec le costume des
policiers de Châteauguay — et bonne foi dans le
but de conclure une entente dans les 12 mois suivant le début de
celles-ci.»
Alors,
on reprend le texte de l'article 16 du projet de loi n° 79, à la
différence qu'ici nous donnons véritablement un droit à la libre négociation, puisque nous prévoyons une période de
12 mois plutôt que six mois. Alors, la période prévue pour les négociations est de 12 mois. Les négociations sont soumises à l'obligation de diligence et de bonne foi, qui est une obligation
prévue en vertu des règles établies par le Code du travail.
Le
Président (M. Auger) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 20?
Pas d'intervention concernant l'article 20. Je vais le mettre aux
voix, est-ce que l'article 20...
Une voix :
...
Le Président (M.
Auger) : Oui, absolument. Est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix :
...
Le Président (M.
Auger) : Article 20, adopté? Adopté? Répondez tous en coeur.
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. M. le ministre, article 21.
M. Moreau :
Alors, article 21. Je veux remercier le député de Sanguinet pour sa
diligence. C'est bon?
«21. À la demande
conjointe des parties, le ministre — et ce n'est pas moi, c'est
celui de l'Emploi et de la Solidarité — peut
prolonger la période de négociation pour une période de trois mois. Cette
période de prolongation ne peut être renouvelée qu'une seule fois.»
On comprend ici la
subtilité du texte, ce qui veut dire que le trois mois est, en réalité, une possibilité
de six mois. En vue de favoriser la
conclusion d'ententes négociées, le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale peut accorder une prolongation de délai de trois mois si les parties en font conjointement la demande. Cette prolongation peut être renouvelée une seule
fois. Trois plus trois, ça fait six. La période de négociation peut donc atteindre
18 mois en certains cas.
Le
Président (M. Auger) : Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 21? M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Oui. Merci, M. le Président. «Peut prolonger...» M. le ministre?
M. Moreau :
Oui.
M.
Therrien :
«À la demande conjointe des parties, [il] peut prolonger...» Pourquoi pas «il
doit prolonger»?
M.
Moreau : Parce que
le «peut», ici, est attributif de compétence, et c'est un principe de rédaction
législative, la condition étant la demande conjointe des parties. Alors, il a
le pouvoir. C'est attributif du pouvoir de prolonger, n'est-ce pas?
Une voix :
...
M. Moreau :
Voilà. On me dit que je garde encore ma job. Principes...
M.
Therrien :
On verra dans quatre ans, M. le ministre.
M.
Moreau : Ah! bien ça,
on est tous soumis à ça. Ça, c'est les principes d'interprétation et de
rédaction des lois.
M.
Therrien : O.K. Ça
fait qu'on ne peut pas...
M. Marceau :
Vous pouvez garder votre emploi.
M. Moreau : Je peux garder
mon emploi.
M.
Therrien : Je ne connais pas beaucoup de choses, là, je ne
suis pas un avocat, là, mais, il me semble, j'aurais vu «doit», là, mais...
M. Moreau : «Le ministre...»
Alors, 79, on utilise... À l'article 19 du projet de loi n° 79, on
dit...
M.
Therrien : ...souvent
le projet de loi, ça... vous auriez dû le lire avant de rédiger votre projet de
loi.
M. Moreau : Non, mais on l'a
lu.
M.
Therrien : Ah! O.K.
Je n'étais pas sûr, là.
• (20 h 30) •
M. Moreau : C'est pour ça qu'on a rédigé quelque chose d'assez différent, parce qu'on
voulait améliorer l'affaire, là. «Le
ministre peut par ailleurs, une seule fois [...] à la demande conjointe des parties, prolonger la période de
conciliation d'au plus 30 jours.» Alors, c'est un principe de rédaction qui
avait été retenu par les légistes dans le cas du projet de loi n° 79.
M.
Therrien :
Non, mais moi, je vous avoue que, si j'avais été sur la commission, même si
j'étais du bord du ministre, j'aurais posé la question, il me
semble : Pourquoi on ne met pas «doit» à la place?
M. Moreau : Oui? Oui, vous
auriez...
M.
Therrien : Non,
non, j'étais très actif à l'époque, quand j'étais...
M. Moreau : Vous étiez quoi?
M.
Therrien : J'étais
très actif comme député quand j'étais...
M. Moreau : Et vous auriez
posé la question...
M.
Therrien : Ah!
absolument, oui, mais peut-être hors micro.
M. Moreau :
C'est ça. Demandez à votre recherchiste quelle aurait été la réaction de la
ministre à une question ainsi posée.
M.
Therrien :
Alors donc, c'est simplement un langage d'avocats, vous me dites. C'est ce que
j'ai compris. Bien, c'est ce que j'ai compris, là.
M. Moreau :
C'est une technique de rédaction législative, absolument. C'est attributif de
compétence, donc ça donne au ministre le pouvoir de le faire, et la
condition ici étant la demande conjointe des parties.
M.
Therrien : Mais,
honnêtement, il ne peut pas refuser.
M. Moreau : Bien non. S'il y
a une demande conjointe, pourquoi il refuserait?
M.
Therrien : Bien, je
ne le sais pas, moi, je ne le sais pas. C'est parce que «peut», il peut
accepter, il peut refuser, il peut...
Une voix : ...
M.
Therrien : Oh!
M. Moreau : Oui, oui. Ici,
c'est un... Oui, oui, c'est ça...
M.
Therrien : Woups!
Woups! Woups! On a entendu des choses, là.
Le Président (M. Auger) : M. le
ministre.
Une voix : ...
M.
Therrien : Non, je
le sais, mais j'ai l'oreille fine. J'ai l'oreille fine.
M.
Moreau : C'est une technique de rédaction qui... C'est un
«peut», effectivement, qui équivaut à un «doit» en rédaction
législative.
M.
Therrien : Ce n'est
pas ce que j'ai entendu.
M. Moreau : Oui, oui, vous
avez entendu...
M.
Therrien : Dans des
circonstances exceptionnelles.
M. Moreau :
Bien, il pourrait, dans une circonstance exceptionnelle, dire : Les deux
parties me le demandent, mais ça n'a aucun bon sens. Je ne sais pas
quelle serait cette circonstance exceptionnelle, là.
M.
Therrien : Bien, ça
serait quoi, ça...
M. Moreau : Je n'ai aucune
idée, je n'ai pas d'exemple à donner.
M.
Therrien :
Bien, honnêtement... non, mais, je veux dire, on peut-u avoir une idée d'une
situation où est-ce qu'on refuserait?
Une voix : Un tsunami, un
tremblement de terre...
M.
Therrien :
Arrêtez donc, vous. Pas ici, il n'y en a pas. Non, mais, sérieusement, ça...
Non, mais je vous pose la question très sérieusement. Ça pourrait
arriver, une situation où est-ce que les deux parties...
M. Moreau : Moi, je n'en vois
pas, mais...
Une voix : ...
Le Président (M. Auger) : Monsieur
le...
M. Moreau :
Oui, mais parce que, justement, le «peut» est, en rédaction législative, dans
certaines circonstances, l'équivalent d'un «doit» parce qu'il n'est
qu'attributif de pouvoir et que le pouvoir est exercé, ce qui équivaut à un pouvoir ministériel, donc, ou à un pouvoir lié.
Ministériel non pas en référence à un ministre, mais un pouvoir qu'on
n'a pas le choix d'exercer lorsque les conditions prévues dans la disposition
législative sont réunies. Alors, ici, les seules conditions prévues dans la disposition législative, c'est la demande
conjointe des parties, ce qui équivaut à un pouvoir lié, et donc le
«peut» est équivalent au «doit». Est-ce que j'ai erré?
Une voix : ...
M. Moreau : C'est assez bon,
je garde ma job.
M.
Therrien :
Qu'est-ce qu'elle a dit? On n'a pas compris.
M. Moreau : Elle a dit :
C'est excellent.
M.
Therrien : Ah! O.K.
J'avais bien compris.
M. Moreau : Elle a dit :
Encore une fois, c'est excellent.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Masson.
M. Lemay : Merci, M. le Président.
Moi, je prends pour acquis... ma supposition, mon hypothèse à moi, c'est que, si, selon l'article 20, on se rend
compte qu'il n'y a pas eu diligence puis qu'il n'y a pas eu de bonne foi
pour conclure une entente dans les 12 mois, si les deux parties, conjointement,
à l'article 21, elles font une demande pour prolonger
la période, le «peut» prend son sens parce que le ministre, à ce moment-là, de
façon exceptionnelle, déciderait s'il veut reconduire ou pas... Est-ce
que c'est la porte de sortie, peut-être, qui fait que ce n'est pas un «doit»?
M. Moreau :
Moi, je vais vous dire que, si les parties ne font pas diligence ou qu'une des
deux parties estime que l'autre n'a
pas négocié de bonne foi, je serais extrêmement surpris qu'elles fassent une
demande conjointe de prolongation. On
va dire : Regarde, ils n'ont pas négocié de bonne foi, vous vous êtes
assis sur vos mains, ça vient de s'éteindre, on s'en va en arbitrage.
Et, si elles ont, toutes les deux, très peur de l'arbitrage, elles pourraient
dire : Regarde, je vais faire une demande conjointe avec toi de trois
mois, et oublie-moi pour les trois derniers si tu restes assis sur tes mains.
Exemple totalement
fictif, là, on est en commission parlementaire, puis un des partis d'opposition
fait tout ce qu'il peut pour retarder
l'étude d'un projet de loi. Là, il se peut que la partie ministérielle
dise : Je vais être extrêmement gentil avec
toi encore pour une couple d'heures, mais, à un moment donné, tu vas voir, les
fils vont toucher, et tu ne trouveras pas ça
drôle toi, non plus. On ne parle pas d'une situation... C'est très, très
théorique, ce que je vous dis là, mais, dans certaines circonstances,
ces choses-là peuvent arriver. Moi, là, j'ai déjà vu ça. Moi, j'ai déjà vu ça
se produire, là, depuis que je suis arrivé à l'Assemblée nationale.
M. Lemay :
Bonne explication, M. le ministre.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Masson.
M. Lemay :
Bonne explication, merci.
Le Président (M.
Auger) : Vous avez terminé? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci. Mais, ce matin, je lisais LeCourrier
parlementaire, puis ils disaient que, dans le p.l. n° 3, on
travaillait avec beaucoup de minutie.
M. Moreau :
Avec beaucoup de minutie. Qui disait ça?
M.
Therrien :
Puis ils disaient qu'on le faisait aussi dans la bonne humeur. Si vous voulez
que ça reste comme ça...
M. Moreau :
Puis c'est vrai?
M.
Therrien :
...utilisez la méthode Châteauguay-Brassens...
M. Moreau :
Que j'ai mise...
M.
Therrien :
...que vous avez vraiment oubliée dans ce cas-ci.
M. Moreau :
Non, non, que j'ai mise de l'avant.
M.
Therrien :
Non, non, pas du tout. Alors, je fais juste vous rappeler à l'ordre.
M. Moreau :
La partie Brassens ne m'appartient pas, mais la partie Châteauguay, j'en
réclame la paternité.
M.
Therrien :
Absolument. Mais, des fois, vous l'oubliez.
M. Moreau :
O.K.
M.
Therrien :
Bon.
M. Moreau :
Oui et non. Vous avez la partie Brassens.
M.
Therrien :
Oui, voilà. J'essaie, j'essaie. Je ne sais pas si ma question est à-propos, là,
mais, si une des deux parties veut, l'autre ne veut pas, on ne va pas là, puis...
M. Moreau :
Non.
M.
Therrien : Parce que ça pourrait arriver, là. Bien là, là tu
es dans une mosus de situation, là. Ça veut dire que tu t'en vas direct
en arbitrage à ce moment-là.
M. Moreau :
Oui, d'où l'idée de la demande conjointe.
M.
Therrien :
Oui, c'est ça. De toute façon, si elle n'est pas conjointe, il n'y aura pas de
négociation.
M. Moreau :
Non.
M.
Therrien :
Ça ne donne rien.
M. Moreau :
Exact. Et l'élément conjoint a aussi un impact... peut avoir un impact positif
où l'autre va dire : Si, véritablement...
Puis on est arrivés à un accord là-dessus, vous et moi, sur la moyenne, là, de
ceux qu'on a entendus, autant la partie syndicale que la partie
patronale, ils ne sont pas en amour avec la question de l'arbitrage.
M.
Therrien :
Oui, c'est clair.
M.
Moreau : Alors, ils pourraient dire : Regarde, on peut-u
s'entendre pour que tu accélères un peu ton processus de... Qui que ce soit, là. Que ce soit le syndicat
qui s'adresse à la ville ou la ville, au syndicat, parce qu'on arrive au
bout du processus.
M.
Therrien : Non,
c'est clair qu'ils nous ont bien expliqué que les deux parties étaient...
M. Moreau : Avaient des
craintes liées à l'arbitrage.
M.
Therrien :
Par rapport à l'arbitrage, là, ça, c'était assez évident. Ça fait que c'est sûr
que j'imagine qu'ils vont recourir plus aisément à la conciliation, là.
M. Moreau : Et, on va le
voir, ils peuvent le faire en tout temps, le recours à la...
M.
Therrien : Oui,
c'est ça.
M. Moreau :
On avait commencé à aborder ça l'autre jour, on voit que la conciliation peut
être demandée en tout temps pendant la période de négociation.
M.
Therrien : Mais,
quand c'est la prolongation, le conciliateur arrive de facto?
M. Moreau : Non.
M.
Therrien : Non? Pas
nécessairement non plus?
M. Moreau : Il arrive tout le
temps à la demande des parties.
M.
Therrien : O.K.
Même si c'est la prolongation.
M. Marceau : Même pendant une
prolongation.
M. Moreau :
Oui. Il arrive tout le temps à la demande des parties et quand on en fait la
demande, peu importe où on se retrouve, soit au début, soit dans une ou
l'autre des périodes de prolongation de la négo.
M.
Therrien : O.K.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Berthier.
M. Villeneuve : Juste pour...
Dans l'hypothèse où on arriverait à une deuxième prolongation, ce qui est permis par l'article 21, est-ce que le ministre
prévoit... Parce qu'on parle de conciliateur, il reste trois mois pour
réussir à conclure l'entente, parce qu'on dit que ça ne peut pas être
renouvelé, quoiqu'on comprend que, si jamais ils étaient à quelques éléments près d'arriver à une entente
globale, j'imagine qu'on n'est pas à 24 heures près, qu'il y a toujours
moyen de s'entendre, on l'a vu, d'ailleurs,
avec le report concernant les pénalités, là, où on peut très bien, là... Le
ministre a certains pouvoirs quand même, là, à ce niveau-là, mais est-ce
qu'il y aura, à ce moment-là, de la part du ministre ou d'un conciliateur
quelconque, un suivi par rapport... On est rendu à la dernière période, là, on
s'entend, et là il faut s'assurer que tout roule. Non, on laisse les parties...
M. Moreau : C'est vraiment
les parties qui demandent la conciliation. On va le voir à la section II, là,
qui commence à l'article 23, intitulée Conciliation, c'est vraiment les parties
qui le demandent, le ministre ne descend pas pour imposer la conciliation.
M. Villeneuve : Mais tout
simplement pour dire aussi, évidemment, on veut que ça cesse, on veut que les gens s'entendent, on met des dates limites. Mais
on comprend que le pouvoir a quand même, à la toute fin, la possibilité
de donner un délai, là, selon son bon vouloir ou selon comment les négociations
se font, pourrait très bien donner...
M. Moreau : Ça suppose que
les extensions de délai sont liées à une négociation qui va bien.
M. Villeneuve : Qui va bien,
c'est ça.
M. Moreau : Parce que les
parties doivent convenir ensemble de demander une extension. Alors, si elles en
conviennent, c'est parce qu'elles font le
constat qu'elles peuvent arriver à une entente puis qu'elles ont besoin de
temps additionnel. C'est comme ça que c'est construit.
• (20 h 40) •
M.
Villeneuve : Pour ma gouverne, si, les négociations, il y a des
points sur lesquels ils s'entendent, juste pour le fonctionnement comme
tel du fonds, parce qu'à un moment donné il faut quand même arriver à gérer les
problèmes qui peuvent
survenir au niveau du fonds, il n'y a pas de problème à ce que la négociation...
C'est sur 18 mois, disons, là, au
niveau du fonctionnement du fonds. C'est pour ma gouverne parce que j'avoue que je ne jongle pas aussi bien
avec les concepts que vous pouvez le faire...
M. Moreau :
Du...
M. Villeneuve :
Bien, tout simplement...
M. Moreau :
Du régime?
M. Villeneuve :
Du régime, oui, c'est ça.
M. Moreau :
Ah! lui, il continue.
M. Villeneuve :
Il roule pareil, et puis...
M. Moreau :
Même chose, tant et aussi longtemps qu'il n'est pas...
M. Villeneuve :
Donc, les conséquences... C'est ça, il peut y avoir des conséquences. À tout le
moins, il faut s'entendre dans...
M.
Moreau : Tant qu'il
n'est pas modifié ou restructuré. Puis là on voit, selon la restructuration,
est-ce qu'on est retraité ou on ne l'est pas, plus la troisième
hypothèse qu'on a soulevée abondamment, là, à savoir est-ce que je suis un
retraité de fait, mais qui n'est pas un retraité au sens de la loi.
M. Villeneuve :
Un retraité actif.
M. Moreau :
Un retraité actif.
M. Villeneuve :
Ça marche.
Le Président (M.
Auger) : D'autres interventions sur l'article 21? S'il n'y a pas
d'autre intervention sur l'article 21, je vais le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 21 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. M. le ministre.
M. Moreau :
«22. Lorsque les parties s'entendent, elles transmettent au ministre un avis
d'entente.
«De
même, elles l'informent de l'impossibilité d'en arriver à un accord à moins
qu'un conciliateur n'ait été nommé, auquel cas l'avis est transmis au
conciliateur.»
Alors, les
commentaires. Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale doit être
informé du résultat des négociations. Les
parties doivent lui donner avis de leur entente ou de l'impossibilité d'en
arriver à un accord. Ce dernier avis est plutôt transmis au conciliateur
lorsqu'il y en a un au dossier.
J'essaie
de voir si nous avons un parallèle dans le projet de loi n° 79. Il y a
17 pour une partie, là, qui dit : «Lorsque les parties s'entendent,
elles transmettent au ministre un avis d'entente.»
Le Président (M.
Auger) : Des interventions?
M. Villeneuve :
Pouvez-vous répéter la dernière phrase?
M.
Moreau : 17 de 79
disait : «Lorsque les parties s'entendent — ça
m'apparaît être le premier alinéa — elles
transmettent au ministre un avis d'entente.»
M. Villeneuve :
O.K.
M. Moreau :
Puis nous, on ajoute : «De même, elles l'informent de l'impossibilité d'en
arriver à un accord à moins qu'un conciliateur n'ait été nommé, auquel cas
l'avis est transmis au conciliateur.» Parce que ça suppose qu'il y a un...
Puis le conciliateur, lui va faire rapport au ministre parce que
ça suppose, dans la deuxième hypothèse, qu'il y a un conciliateur en
exercice.
Le Président (M.
Auger) : Des interventions sur l'article 22? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Oui,
merci. Donc, ça, c'est à n'importe quel moment durant la négociation qu'on voit
que ça n'aboutit pas.
M. Moreau :
Dès qu'elles s'entendent.
M.
Therrien : Puis on
avise le gouvernement... bien, le ministre s'il n'y a pas de conciliateur. Est-ce
que le ministre, à ce
moment-là, peut suggérer ou...
J'imagine qu'il peut suggérer un conciliateur, dire : Regarde... Pas
nommer, mais, tu sais, il peut jaser puis dire : Regarde, il y a...
M. Moreau : Il peut
dire : Pourquoi vous n'allez pas en conciliation?
M.
Therrien : Bien,
c'est ça, il peut suggérer un conciliateur, tu sais, j'imagine.
M. Moreau : Oui, je pense que
ça fait partie de son rôle-conseil ou de...
M.
Therrien : Et puis, si on dit au... Bien, s'il y a un
conciliateur, on l'avise que les négociations achoppent, puis on s'en va
direct en arbitrage à ce moment-là.
M. Moreau : Et le
conciliateur est celui qui avise le ministre de la situation.
M.
Therrien : C'est ça. O.K. Donc, vous avez lu le projet de loi n° 79, vous avez rajouté, vous, quelque chose...
M. Moreau : On a rajouté le
deuxième alinéa.
M.
Therrien : Oui.
Est-ce qu'il y avait un conciliateur? Je ne me rappelle pas. Oui, il y avait un
conciliateur pour le projet de loi n° 79?
M. Moreau : Oui, oui, oui. La
conciliation était prévue à compter de l'article 18.
M.
Therrien : O.K.
Pourquoi, nous, on n'avait...
M. Moreau : C'est parce que
vous ne l'avez pas mis.
Une voix : ...
M.
Therrien : Non,
c'est sûr que ce n'est pas le même projet de loi, mais...
Des voix : ...
M.
Therrien : Les
conciliateurs sont nommés par le ministre du Travail.
M. Moreau : Oui, mais,
regardez, 24, là, c'est un régime à peu près semblable, là. Alors, dans un
délai... Là, je lis 24 de 79, là :
«Dans un délai de 30 jours de l'expiration de la période de conciliation ou dès
qu'il lui apparaît que la conciliation ne permettra pas la conclusion
d'une entente, le conciliateur remet aux parties un rapport dans lequel il indique les matières qui ont fait l'objet d'un
accord, celles faisant encore l'objet d'un différend et toute
recommandation qui n'a pas été suivie par les parties.
«Le
conciliateur en transmet en même temps une copie au ministre et à la Commission
des relations du travail pour qu'elle
décide, suivant...» Parce que, dans ce cas-là, c'était la Commission des relations du travail. Et ça, nous, on reprend... quoique ce
n'est pas la Commission des relations du travail, mais on reprend un régime à
peu près semblable à 28 lorsqu'il n'y a pas d'entente, là, et qu'il y a un
conciliateur.
M.
Therrien : J'allais
poser une question, mais je vais attendre à l'article 23, là, par rapport au ministère
du Travail puis le conciliateur.
M. Moreau : O.K.
Le
Président (M. Auger) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'article 22? S'il n'y a pas
d'autre intervention, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Auger) : Adopté. M.
le ministre.
M. Moreau : Article 23 :
«Section II. Conciliation.
«À tout
moment durant la période de négociation, les parties peuvent recourir aux
services d'un conciliateur — ce qu'on mentionnait. Celui-ci est choisi
conjointement à même une liste dressée par le ministre du Travail.
«En cas de mésentente entre les parties, le
ministre nomme le conciliateur.»
Alors, les commentaires. Les parties peuvent recourir à un conciliateur à tout moment au cours
de la période de négociation si elles le souhaitent. Elles choisissent conjointement ce conciliateur dans la liste fournie par le ministre du Travail. En cas de mésentente,
le ministre... C'est le ministre de l'Emploi et de la Solidarité ou le ministre du
Travail?
Une voix :
...
M. Moreau :
On ne le précise pas?
Une voix :
...
M. Moreau :
Oui, oui, oui, c'est ça, parce qu'ici l'expression «le ministre», c'est le
ministre de l'Emploi qui nomme le
conciliateur. Moi, je vous dirais qu'en cas de mésentente le ministre de
l'Emploi et de la Solidarité nomme le conciliateur parce que le ministre
du Travail, lui, il ne fait que dresser la liste des conciliateurs potentiels.
Peut-on vérifier ça?
Des
voix : ...
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Masson.
M.
Lemay : Bien, le dernier propos, là, du ministre, là, je serais
d'accord de mentionner que, dans la dernière phrase, on précise, là,
qu'on parle du ministre de l'Emploi et de la Solidarité...
Le
Président (M. Auger) : Juste un instant, M. le député. Est-ce qu'on
pourrait mettre un petit peu plus de volume au député de Masson pour
qu'on le comprenne bien? M. le député de Masson, si vous voulez reprendre.
M. Lemay :
Mais j'écoutais la dernière remarque du ministre puis je me disais que,
justement, dans la dernière phrase, on
devrait faire la précision ici que le ministre nomme le conciliateur... que
c'est le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Moreau :
Non, pas besoin de le faire parce que, plus loin, on indique que le ministre,
c'est le ministre de l'Emploi. Alors, on
doit le préciser lorsque ce n'est pas lui et, lorsque c'est lui, on n'a pas
besoin de le préciser. La seule référence
à l'expression «le ministre» désigne le ministre de l'Emploi et de la
Solidarité, puisqu'il est prévu à l'article 57, alors que là, ici,
lorsqu'on traite du ministre qui dresse la liste des conciliateurs potentiels,
comme ce n'est pas le ministre de l'Emploi, là, il faut désigner le titre
effectif du ministre, qui est le ministre du Travail.
M. Lemay :
O.K. Merci.
M. Moreau :
Bienvenue.
Le Président (M.
Auger) : D'autres interventions sur l'article 23? M. le député de
Sanguinet.
M.
Therrien : Bon, c'est le ministre du Travail qui va dresser
une liste des conciliateurs potentiels. Pourquoi le ministre du Travail,
parce que lui, il a des conciliateurs...
M. Moreau :
Parce que c'est sa job habituelle.
M.
Therrien :
C'est son domaine. O.K.
M. Moreau :
C'est dans sa compétence habituelle.
M.
Therrien :
C'est dans une liste... J'avais posé la question à l'étude des crédits au
ministre du Travail à l'époque. Lui, il en
a, des conciliateurs. Il risque d'avoir surplus de conciliateurs, là, à
demander parce qu'il y a quand même beaucoup de négociations à venir,
là.
M. Moreau :
Oui, mais il faut retenir — moi,
j'avais posé cette question-là aussi dans l'élaboration du projet de loi — que, vu les reports possibles... Là, on a
172 régimes. On a vu que, bien, même avec l'amendement accepté, là, on
est rendus à 57...
M.
Therrien :
56, 57 régimes.
M. Moreau :
57 régimes?
Une voix :
...
M. Moreau : Oui, 57
régimes qui pourraient reporter, de sorte que... puis là on... donc, 57 régimes
qui pourraient reporter. Là, on va
avoir peut-être des besoins de conciliation qui vont s'étaler dans le temps, et
il ne semble pas y avoir de crainte de pénurie de conciliateurs.
M.
Therrien :
Non?
M.
Moreau : Alors, 20 % ou 30 % des dossiers font
l'objet, semble-t-il, de conciliation. C'est le calcul... c'est la règle
du pouce.
M.
Therrien :
20 % ou 30 %?
M. Moreau :
Oui.
M.
Therrien :
O.K. Puis...
M. Moreau :
Et donc, quand on voit qu'en plus on a un étalement dans le temps des périodes
de négociation, là il n'y a pas...
M.
Therrien :
Oui, oui, je comprends. Il y a peut-être un conciliateur qui peut en faire plus
qu'un, là.
M. Moreau :
Voilà.
• (20 h 50) •
M.
Therrien :
Les conciliateurs au ministère du Travail... Parce que ce que j'ai compris, là,
c'est que le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, c'est son
domaine, la Régie des rentes, c'est que vous êtes...
M. Moreau :
C'est ça.
M.
Therrien :
Il vous chapeaute, d'une certaine façon.
M. Moreau :
C'est le ministre de tutelle.
M.
Therrien : C'est ça. Le ministre du Travail, au niveau des
conciliateurs... C'est sûr que c'est les relations de travail, j'en conviens, là, mais, je veux dire, au
niveau des... ces conciliateurs-là, est-ce qu'ils vont prendre ceux qui
ont une formation particulière par rapport
aux régimes de retraite ou ils sont habitués à travailler avec ce genre de
négociations là?
Des voix :
...
M. Moreau :
Alors, les conciliateurs dont on parle, qui sont sur la liste, recevront une
formation en vertu du projet de loi
n° 3, mais ce sont des gens qui sont habitués à mener des conciliations en
termes de relations de travail, et, dans
le cadre normal des conciliations en relations de travail, il arrive qu'ils
aient à débattre de notions liées à des régimes de retraite. Alors, ils pourraient peut-être avoir besoin de notions
additionnelles, techniques liées au projet de loi n° 3. Rappelons-nous
que je vous ai pointé, à la fin du projet de loi n° 3...
M.
Therrien :
Je pensais, je vous ai pointé comme conciliateur. Mon Dieu!
M. Moreau :
Non. Non, mais je vous ai pointé plus tôt aujourd'hui dans nos discussions
l'article 55 : «La régie peut émettre
des directives techniques relativement à l'application de la présente loi.»
Elle pourrait certainement, sur la
base de ces directives techniques, donner des instructions ou répondre à des
questions que les conciliateurs pourraient avoir concernant l'application plus particulière des dispositions du
projet de loi. Alors qu'un conciliateur pourrait avoir un intérêt à
dire : Bon, bien, voici, la situation se présente ici, dans le cadre de la
conciliation, quelles sont les options possibles?, la régie pourrait venir en
aide dans ce contexte-là.
M.
Therrien : Là, les budgets, ça, ça ne doit pas être
astronomique, là, les budgets, là, de formation, j'imagine.
M. Moreau :
Les budgets, là, on va le voir, les frais de conciliation sont partagés entre
les parties.
M.
Therrien :
Puis aussi la formation des conciliateurs est...
M. Moreau :
Ah! non, non...
M.
Therrien :
La formation des conciliateurs, c'est le budget, là...
M. Moreau :
C'est la régie qui...
M.
Therrien :
Là, vous m'avez fait peur.
M. Moreau : Ah! vous parlez...
Non, non.
M.
Therrien : Non,
mais ça ne va pas... C'est quoi? C'est, j'imagine, quelques séances. Ça ne doit
pas être astronomique, là.
M. Jean (Denys) : Deux, trois
séances par le personnel.
M.
Therrien :
Oui, un peu ce qu'on nous avait offert, là, c'est ça. O.K. Donc, le ministre du
Travail va élaborer... va choisir des conciliateurs. J'imagine qu'il va
cibler les conciliateurs qui sont... bien, en tout cas, qui sont plus habilités
à résoudre ce genre de litige potentiel là.
M. Moreau :
Oui, puis n'oublions pas que les parties, là, ils choisissent conjointement à
même la liste. Alors, peut-être verront-ils sur la liste des noms connus
qui, pour eux, ont une meilleure chance de succès.
M.
Therrien :
O.K. Et, en cas de mésentente, le ministre nomme ce conciliateur. Le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale, ce que vous m'avez dit, quand
ce n'est pas justifié ou quand ce n'est pas...
M. Moreau : Oui, quand ce
n'est pas précisé.
M.
Therrien : ...précisé,
c'est lui de facto?
M. Moreau : Oui.
M.
Therrien :
À ce moment-là, le ministre, ce ministre-là, sur quoi il va se baser pour
nommer le conciliateur? Il va-tu demander conseil à la régie ou...
M. Moreau : Il va peut-être...
Il peut très bien demander à la régie...
M. Jean (Denys) : On a le CV
des conciliateurs.
M. Moreau : Puis vous
connaissez le type de régime dont on parle.
M. Jean (Denys) : C'est ça,
donc on va conseiller le ministre sur le choix...
M. Moreau : Sur le choix du
conciliateur qui est le plus susceptible d'amener la conciliation à bon port.
M.
Therrien : O.K.
Donc, le ministre...
Des voix :
...
M.
Therrien :
Ça fait que le ministre a ces informations-là. Il va les avoir facilement. De
toute façon, vous allez être là, j'imagine, pour conseiller le ministre,
là.
M. Moreau : La régie est
toujours en conseil et en soutien au ministre de l'Emploi et de la Solidarité.
M.
Therrien : O.K. Ça
va. Pour l'instant, ça va, moi, de mon côté.
Le Président (M. Auger) : D'autres
interventions sur l'article 23? M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui, je
m'excuse, j'ose espérer que la question n'a pas été posée. J'étais absorbé par
autre chose, désolé. Juste m'assurer, quand
on dit dans les notes explicatives, commentaires : «Elles choisissent
conjointement ce conciliateur dans la liste
fournie par le ministre du Travail. En cas de mésentente, le ministre nomme ce
conciliateur», j'espère que ce n'est pas de ça que vous discutiez, mais j'imagine
que le conciliateur va être choisi, évidemment, ailleurs que dans la liste
soumise.
M. Moreau : Non, il va être
choisi dans la liste, mais en...
M. Villeneuve : Ah! il
va être choisi dans la liste.
M. Moreau : C'est parce qu'il
y a une liste, ils s'entendent, ils choisissent.
M. Villeneuve : Oui, ça, ça
va.
M. Moreau :
Ils ne s'entendent pas, la liste demeure, le ministre nomme à partir de la même
liste, mais sur la base, ce qu'on disait,
des recommandations que fera la régie. Par exemple, ce que M. Jean évoquait,
c'est dire : Ah! on est dans une
conciliation pour un régime policiers-pompiers, bien, eux peuvent dire à la...
La régie est toujours conseil
au ministre de tutelle. Puis ils pourront dire au ministre : Bien, regardez,
dans la liste, là, il y en a cinq, là, qui ont fait de la conciliation en semblable matière pour
policiers-pompiers au cours des dernières années. Donc, le ministre
a intérêt, si c'est lui qui désigne, à choisir un
conciliateur qui a le plus de chances d'amener la conciliation à un succès.
M.
Villeneuve : Mais,
s'ils ne se sont pas entendus avec ceux qui sont dans la liste, que le ministre
en choisisse un, j'imagine
qu'inévitablement il va y avoir une des deux parties qui va se trouver... bien,
peut-être pas désavantagée, mais, à tout le moins,
pas écoutée attentivement, là.
M. Moreau : Et c'est pour ça que ça crée une pression
additionnelle pour qu'ils s'entendent sur le choix d'un conciliateur.
Mais ça, c'est une mécanique qui est très usuelle en matière de relations de
travail, on dit : Les parties s'entendent. Si elles ne s'entendent pas, à
un moment donné il faut trancher le noeud, puis là c'est le ministre. Alors, tu
dis : C'est quoi, tu veux-tu aller à la loterie ou si tu aimes mieux
t'entendre avec ton...
M. Villeneuve : Oui, je
comprends, mais, dans une question de relations de travail, il n'y a pas déjà
une liste préétablie?
M. Moreau : Oui, oui, il y a
une liste...
M. Villeneuve : Il y a une
liste préétablie, et ils ne s'entendent pas sur le conciliateur, ils ne
réussissent pas à s'entendre sur le
conciliateur, et, à ce moment-là, il y a un choix qui est fait dans la liste, qui est
imposé, évidemment, à une des deux parties.
M. Moreau : Oui. Souvent, on
a la même mécanique pour l'arbitrage, n'est-ce pas, en matière de relations de
travail.
M. Villeneuve : Honnêtement,
je trouve ça particulier parce que...
M. Moreau : Alors, il y a une
liste d'arbitres, ils s'entendent. S'ils ne s'entendent pas, pouf! il y a quelqu'un
qu'ils désignent.
M. Villeneuve : Dans la
liste?
M. Moreau : Oui.
M. Villeneuve : Ah bien!
M. Moreau : Oui, parce
qu'on ne va pas... Parce que,
sur la liste, c'est des gens... Exemple, la liste des conciliateurs
dressée par le ministre du Travail, c'est des gens qui sont habitués à faire de
la conciliation.
M. Villeneuve : Oui, puis ça
prend des qualités particulières pour faire de la conciliation, là.
M. Moreau : Mais les trois quarts du temps, là... plus que
ça, les gens s'entendent habituellement, ils ne veulent pas laisser ça à
l'arbitraire d'un tiers, là. Il faut vraiment que ça n'aille pas bien pour
qu'ils ne s'entendent pas.
M.
Villeneuve : Mais
c'est déjà arrivé qu'ils ne se sont pas entendus, que le ministre
a imposé un des conciliateurs qui est dans la liste?
M. Moreau : Oui.
M. Villeneuve : O.K. Je
trouve ça particulier parce que...
M. Moreau : À ce moment-là,
il ne le désigne pas en fonction de l'intérêt des parties — parce
qu'il ne le juge pas — il
le désigne en fonction de l'expérience du conciliateur qui est, selon lui et
selon les recommandations qui lui sont faites, le plus susceptible d'amener
une entente. J'imagine que, dans un contexte comme celui-là, la régie
dirait : Regarde, là, il y en a
cinq sur la liste, là, lui, c'est probablement celui qui, dans ce contexte-là, est le plus
susceptible de conduire la conciliation à bon port.
M. Villeneuve : Je trouve ça
un peu particulier parce qu'un conciliateur, c'est un travail qui demande beaucoup
de doigté, beaucoup de crédibilité aussi, qui demande...
Une voix : ...
M. Villeneuve : ... — oui,
je parle du conciliateur — beaucoup de doigté, beaucoup de crédibilité, et le fait que les parties
n'ont pas réussi à s'entendre... Mais, si vous me dites : Ça fonctionne
comme ça dans le code... au niveau du monde du travail, je suis surpris...
M. Moreau :
Oui, mais, regardez, je vous donne le régime de prévu dans le projet de loi
n° 79, c'était encore plus serré que ça, on disait : «À défaut
d'avoir reçu un avis d'entente à l'expiration du délai de négociation prévu à l'article 16 — parce qu'il y avait trois périodes dans le
projet de loi n° 79, puis, s'il n'y avait pas d'entente, paf! — le
ministre nomme un conciliateur.» Parce que, dans le 79, la conciliation était
obligatoire.
M.
Villeneuve : Oui, je comprends, mais, à ce moment-là, le
conciliateur dans le projet de loi n° 79, il n'a pas été récusé par
aucune des parties, ils ne savent même pas qui va atterrir, tandis que, là, ils...
M.
Moreau : Oui, oui, oui, mais là ils n'ont même pas le choix de...
Moi, je vais virer ça à l'envers, ils n'ont même pas eu la possibilité de s'entendre, c'était le ministre qui
disait : Flow! C'est de même que ça marche, c'est lui que tu
prends.
M. Villeneuve :
Mais vous comprenez mon...
M.
Moreau : Alors là, on leur dit : Bien, vous avez le choix,
entendez-vous donc. Puis, si vous ne vous entendez pas, paf! on va le désigner à même une liste qui
est... Puis d'ailleurs le ministre qui désigne n'est pas le ministre qui
dresse la liste, alors il n'y a pas d'intérêt, là.
M.
Villeneuve : Non, je ne mets pas en doute, je ne mets pas en
doute du tout. Tout ce que je dis, c'est qu'être conciliateur, ça demande des qualités particulières, et là de se
retrouver à concilier deux parties, puis tu sais qu'il y a une des parties pour qui ça ne dérange pas, mais que
l'autre, ils ne voulaient pas te voir là... Puis il se retrouve à être
conciliateur, j'imagine la scène, là, c'est juste ça, mais...
M. Moreau :
Bien, c'est que le conciliateur, quand il arrive, il ne sait pas si les parties...
M. Villeneuve :
Non, il ne sait pas c'est lequel.
M. Moreau :
...ne se sont pas entendues sur lui, il sait que les parties ne se sont pas
entendues pour en désigner un.
M.
Villeneuve : Ah! là, c'est différent. Ça, c'est différent. Moi,
je croyais... Moi, ce que je voulais amener, le point que je voulais amener, c'est que, s'ils ne s'entendent pas sur un
conciliateur en particulier pour toutes sortes de raisons...
M. Moreau :
Ils ne se sont pas entendus pour en désigner un.
M. Villeneuve :
Il peut y avoir bien des raisons.
• (21 heures) •
M.
Moreau : Alors, le conciliateur qui arrive là, lui, il n'arrive
pas dans un contexte où il dit : Ils m'ont rejeté, un des deux m'a
rejeté. D'ailleurs, j'imagine, si le ministre était informé qu'un conciliateur
a été rejeté par les parties, il va nommer
quelqu'un d'autre, là, parce que l'idée de nommer un conciliateur, c'est de dire : J'espère qu'il va y avoir un résultat
positif. On ne fera pas exprès pour leur en planter un dans la gorge.
M. Villeneuve :
Tout à fait. O.K. Moi, c'était plus si jamais les parties ne s'entendaient vraiment
pas pour toutes sortes de... pas pour toutes sortes de raisons, mais la raison
précise que, ce conciliateur-là, il y a une des deux parties qui ne voulait vraiment
pas le voir là et se retrouve là.
M. Moreau :
Je ne verrais pas pourquoi le ministre désignerait ce... Je serais bien étonné...
M. Villeneuve :
Tout à fait.
Une voix :
En tout cas, il ne s'aiderait pas.
M. Moreau :
Non, il n'aiderait pas personne.
M.
Villeneuve : Parce que
j'imaginais un procès devant jury, les jurés doivent être acceptés par les deux
parties, et c'est pour ça que je faisais le lien. Non, mais je faisais ce
lien-là, là, avec les...
M. Moreau :
Il y a une récusation possible, mais qui a une limite.
M. Villeneuve :
Oui, à un moment donné...
M.
Moreau : Illimitée du
côté de la défense, limitée du côté de la couronne si je me souviens bien de
mes cours de droit. C'est ça?
Une voix : ...
M. Moreau : Bon. O.K. Alors,
la défense a le droit de récuser sans motif le membre d'un jury, donc le juré...
M. Villeneuve : Et la
couronne doit motiver sa...
M. Moreau : La couronne, elle doit avoir... Pour des motifs,
nombre illimité. Mais, sans motif, elle est limitée, ce qui n'est pas le
cas de la défense.
M. Villeneuve : O.K. Intéressant.
Ça marche. Ça va pour moi.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Blainville.
M. Laframboise : Oui. Mais, dans la
liste des arbitres...
Une voix : ...
M. Laframboise : ...de
conciliateurs, mais... oui, la liste des conciliateurs formés par le ministère
du Travail, là, la liste des conciliateurs,
il n'y a pas une procédure au ministère
du Travail où le patronat puis les
syndicats sont... la liste a déjà été... Il y a un processus, là...
Une voix : ...
M. Laframboise : Oui, oui, qui fait
que ces gens-là sont reconnus autant par le milieu...
Des voix : ...
M. Moreau : Ah! il y a un
mécanisme de confection de la liste...
M. Laframboise : C'est ça, parce
qu'ils sont reconnus par les... habituellement, le milieu patronal, le milieu
syndical.
Une voix :
M. Laframboise : C'est ça.
M. Moreau : Il faudrait voir
si ça s'applique aux conciliateurs autant qu'aux... Les conciliateurs, c'est du
personnel fonctionnaire du ministère du Travail. Les arbitres, c'est des gens qui sont dans l'univers, dans le monde,
sur la planète et qui, eux, sont désignés par un processus qui... de
consultatif.
Une voix : ...
M. Moreau : Par le?
Une voix : ...le comité
consultatif du Travail.
M. Moreau : Par le comité
consultatif du Travail. Merci beaucoup.
M.
Jean (Denys) : Qui propose
au ministre une liste d'arbitres.
M. Moreau : Qui propose au ministre
une liste d'arbitres.
Le Président (M. Auger) : D'autres
interventions sur l'article 23? M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Quand il va faire la liste, évidemment,
il regarde le C.V., la disponibilité,
sauf que ça se peut-u que...
M. Moreau : Bien, il regarde
le C.V... Pour le conciliateur, c'est des fonctionnaires. Ils sont à l'emploi
du ministère du Travail.
M.
Therrien :
Oui, absolument. Mais tantôt on mentionnait, là, qu'il y en a qui ont des...
Vous auriez une formation d'appoint, mais
peut-être qu'il y en a qui... tu sais, en regardant le C.V., peut-être qu'il y
en a qui n'ont pas besoin de formation, tu sais, je veux dire. Puis la disponibilité, si, à un
moment donné, c'est plus élevé, là, 20 % à 30 %, il se peut qu'à un moment donné... Comment ça va fonctionner?
S'il y a un conciliateur qui est envoyé en quelque part, il peut quand
même aller ailleurs, mais, à un moment donné, il y a une limite à ce que...
M. Moreau :
Il peut faire plus d'une conciliation.
M.
Therrien :
Oui, mais comment ça va... S'il y a un empiètement, on peut-u changer de
conciliateur? Si on s'aperçoit, mettons, là,
que... Tu sais, bien, mettons, moi, je suis conciliateur, vous me nommez à
trois, quatre endroits parce que vous... on considère, tu sais, que je vais avoir
assez de temps pour combler ces besoins-là, mais je m'aperçois qu'à un
moment donné il y a une surcharge de travail, c'est-u prévu qu'il y ait un remplacement
ou... J'imagine que oui.
M.
Moreau : C'est-à-dire que l'idée de départ, c'est d'avoir une liste qui mette en nombre
suffisant des conciliateurs. Puis l'objectif
en conciliation, à moins que je fasse une grossière erreur, c'est d'essayer de
garder la même personne parce qu'elle
s'est imprégnée de la situation.
Deuxièmement, elle établit, normalement, un lien de confiance avec les
deux parties, puis elle est vue comme ayant une certaine impartialité et étant
une personne dont l'objectif est de rapprocher
les parties. Alors, il n'y a personne qui... changer de conciliateur dans le
milieu, là, c'est la meilleure recette pour s'assurer que la
conciliation constitue un échec.
M.
Therrien : Bien, ça, il prend ça en considération dans les
disponibilités. Il y en a assez, de conciliateurs, là, sans qu'on arrive
dans une situation problématique.
M. Moreau :
Tout à fait.
M.
Therrien :
O.K. Puis ils n'ont pas besoin d'avoir recours à une source externe? Je ne le
sais pas, j'avais demandé ça, il me semble, au ministre du Travail.
M. Moreau :
Pour leur formation?
M.
Therrien :
Non. Bien, tu sais, à un moment donné, il va manquer de conciliateurs. Eux
autres, ils ont des tâches à accomplir aussi, là.
M. Moreau :
Ah! non. Mais, comme je vous le dis, la règle du pouce qu'on nous donne...
M.
Therrien :
Oui, c'est 20 % à 30 %.
M. Moreau :
...c'est de 20 % à 30 %. Et là on a en plus un étalement ou un
fractionnement dans le temps du nombre de
régimes qui vont arriver en restructuration, et, là-dedans, il y en a 20 %
à 30 % qui vont recourir à la conciliation. Alors, normalement, on
pense qu'il n'y a... ce n'est pas un problème sur la base des effectifs connus
et actuels.
M.
Therrien :
O.K. Et c'est payé par le ministre. Non, je le sais, c'est payé par les...
M. Moreau :
Non, non. Bien là, la formation, c'est assumé, là...
M.
Therrien :
La formation, c'est la Régie des rentes, mais la conciliation est payée par les
parties qui...
M. Moreau :
Exact.
M.
Therrien :
Alors que, nous, c'était payé par le ministre.
M. Moreau :
L'aviez-vous vu?
M. Marceau :
Un écart important par rapport au 79.
M.
Therrien :
Qu'est-ce que tu as dit?
M.
Marceau : C'est un écart important par rapport au projet de loi
n° 79. Il était très supérieur à plusieurs égards.
M. Moreau :
J'avais le goût de dire une méchanceté, mais ça va bien.
M.
Therrien : Mais, M. le ministre, pensez à la méthode, M. le
ministre. Pensez à la méthode. N'oubliez pas la méthode, c'est
important.
M. Moreau :
En toute amitié, je vous dirais...
M.
Therrien : Non,
mais vous savez que durant...
M.
Moreau : Non, ce n'était pas le même...
M.
Therrien :
Là, on parle de ça, là, durant les consultations, il y en a beaucoup qui nous
ont... bien, pas beaucoup, mais il y en a qui nous ont dit qu'ils trouvaient ça
un peu bizarre qu'ils aient à payer la conciliation puis l'arbitrage. Mais je
vous dirais que les critiques étaient surtout liées à l'arbitrage, beaucoup
plus que la conciliation. Donc, en tout cas... Bien, je vous le dis, là.
M. Moreau :
Oui, oui. Vous avez raison.
Des voix :
...
Le Président (M.
Auger) : Ça va, M. le ministre?
M. Moreau :
Oui.
Le Président (M.
Auger) : Monsieur...
M.
Therrien : Oui, je suis en train de... Non, moi,
honnêtement, je suis un petit peu inquiet de savoir s'il y a assez de
conciliateurs pour... parce que les...
M. Moreau :
...
M.
Therrien : Bien, les conciliateurs au ministère du Travail,
là, ils ne sont pas couchés dans les bureaux en attente de quelque
chose, là, tu sais, ils sont déjà au travail à faire des...
M. Moreau :
Non, mais, d'ailleurs, c'est très mal vu, un conciliateur couché dans son
bureau.
M.
Therrien : Non, non, mais vous comprenez ce que je veux
dire. Tu sais, on a tendance à penser, puis vous pensez ça au Parti libéral quand vous dites : On va couper dans le
gras, puis là il y a des fonctionnaires qui dorment en coin avec le
pouce dans la bouche, là... Mais ça n'existe pas, ça.
M. Moreau :
Il y a des conciliateurs qui ne sont pas gras.
M.
Therrien :
Pardon?
M. Moreau :
Il y a des conciliateurs qui ne sont pas gras. Moi, je ne les connais pas
intimement, mais...
M.
Therrien :
Non, non, mais vous comprenez ce que je veux dire, là, c'est que...
M. Moreau :
Non.
M.
Therrien : Non, bien, je veux dire, les conciliateurs qui
sont au ministère du Travail, ils ont du travail à faire. Bon. Bien là,
vous me dites que c'est assuré qu'on n'aura pas de pénurie de conciliateurs?
M. Moreau :
Nous nous sommes enquis de cette éventualité, qui aurait eu une conséquence
potentiellement catastrophique, et on nous a rassurés. Et je tente, avec la
même désinvolture, de vous rassurer à mon tour.
M.
Therrien :
Parce que j'avais posé la question au ministre...
M. Moreau :
Je vois cependant que je devrais insister davantage. Je vous rassure, on m'a
rassuré.
M.
Therrien : O.K. Mais c'est parce que j'avais posé la
question au ministre du Travail à l'époque des crédits, puis il me
semble que ce n'était pas sûr, mais qu'il...
M. Moreau :
Qui, au...
M.
Therrien :
Oui. Bien, le ministre du Travail.
M. Moreau :
À l'étude des crédits?
M.
Therrien :
Oui. Puis je lui avais posé cette question-là, puis j'ai dit : Si vous
manquez de ressources puis... il n'avait pas
l'air aussi rassurant que vous. Bien, je n'ose pas lui mettre des mots dans la
bouche, ce n'est pas mon genre, là, mais...
M. Moreau : Mais le projet de
loi n'était pas déposé.
M.
Therrien :
Bien, c'est ça. Oui, mais, en tout cas, on avait une idée, là... Oui, il était
déposé, le projet de loi. Oui, oui, oui, il était déposé.
M. Moreau :
Non. Il a été déposé en juin.
M.
Therrien :
Il était déposé. Il était déposé.
M. Moreau :
Vous l'avez fait en...
M.
Therrien :
Fin juillet... début de juillet, l'étude des crédits.
Le Président (M.
Auger) : Oui, tout à fait.
M.
Therrien : Non, il était déposé, M. le ministre, je me
rappelle très bien. On en avait discuté du projet de loi, je l'avais
devant moi.
M. Moreau :
Mais, à l'époque, il n'y avait pas de mécanisme de report, lequel a été
introduit pas nos amendements du mois d'octobre.
M.
Therrien :
...les reports?
M.
Moreau : La possibilité — ce qu'on vient tout juste d'étudier à
18.1 — d'étaler
dans le temps, le fait que tout le monde n'arrive au même moment à
l'étape de la conciliation.
M.
Therrien : O.K. Oui, vous avez raison. Bien, en tout cas,
vérifiez... si vous voulez vérifier pour vous rassurer puis nous
rassurer aussi, mais, bon...
M. Moreau :
Mais je vous rassure.
M.
Therrien :
Ça va.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Blainville.
M.
Laframboise : Bien là, M. le ministre, vous nous rassurez, mais il y a
11 conciliateurs de disponibles. Ça, c'est des chiffres qu'on a, nous.
Il y en a sept qui ont suivi leur formation l'an passé. Moi, mon problème, il
est là. C'est-à-dire que je veux bien, mais
là, quand vous dites «décalé dans le temps», décalé comment, là? Parce qu'il
faut qu'ils commencent à négocier, pour une bonne partie, le 1er janvier...
• (21 h 10) •
M. Moreau :
Non, mais attendez, c'est parce que vous prenez... là, vous avez quelqu'un qui travaille
sur le site Internet du ministère
du Travail. Ça, c'est le nombre de conciliateurs salariés au ministère
du Travail. La liste dont il est question ne limite pas le ministre à la liste des conciliateurs
salariés. Il pourrait y avoir d'autres personnes d'ajoutées à la liste, et c'est dans ce contexte-là où on
dit : Il n'y a pas de difficulté ou on n'entrevoit pas de pénurie, là. S'il y avait,
par exemple, un recours... La règle du pouce, je vous disais que c'est 20 % à 30 %. Si, pour une raison que nous
ne prévoyons pas, on monte à
40 % des parties qui vont en conciliation, le ministre pourra dresser une
liste qui va au-delà des employés réguliers du ministère du Travail pour
assurer qu'il y ait un nombre de conciliateurs suffisant.
M.
Laframboise : Et c'est là qu'il risque d'y avoir le problème de
l'approbation de la part des parties, là. C'est-à-dire
que, tout dépendant de la liste que vous allez faire, et tout ça... Oui, c'est
correct, vous pouvez attitrer quelqu'un, mais, si les parties ne veulent
pas l'avoir, là... C'est là que je rejoins un peu... Tu sais, parce que, là,
dans le délai, là, honnêtement, là, je
pensais que... Là, vous nous dites : Mais on n'a pas d'avis. Vous n'avez
pas demandé un avis écrit au ministère du Travail pour leur dire :
Vous avez un avis écrit, est-ce que vous pouvez nous le... Non, vous ne pouvez
pas nous le donner. O.K.
M. Moreau :
La régie a demandé...
Une voix :
...
M. Moreau :
Dans le processus d'élaboration du projet de loi, le ministère de l'Emploi et
de la Solidarité, le ministère du Travail, le ministère des Affaires
municipales ont travaillé en collaboration les uns avec les autres, et donc, lorsqu'on est arrivés à la procédure, la
procédure de conciliation comme la procédure d'arbitrage, on s'est
assurés que non seulement les mécanismes
étaient fonctionnels, mais que les ressources étaient disponibles ou pouvaient
être rendues disponibles, compte tenu
des besoins autant auprès du ministère du Travail que du ministère de l'Emploi
et de la Solidarité.
M.
Laframboise : Parce que vous conviendrez que la négociation qu'on
enclenche, là, ce n'est pas habituel, on n'a pas autant de cas comme ça
à régler dans une année.
M. Moreau :
Ça peut créer une période de pointe.
M.
Laframboise : Oui, ça va créer... ce n'est pas «ça peut», ça va créer
une période de pointe, c'est sûr, là, parce qu'on demande dans le temps
un règlement, là, qui va se faire pendant une année... Mais vous avez fait
l'analyse? Parce qu'il y en a qui peuvent être sur deux ans, parce qu'il y en a
qui peuvent commencer en 2016, vous avez fait l'analyse? Combien...
M. Moreau :
La régie s'est placée en pivot auprès des ministères concernés pour s'assurer
qu'on pouvait le gérer soit avec le
personnel existant ou soit qu'on pouvait avoir un mécanisme d'ajustement pour
ajouter à la liste du personnel existant des personnes pouvant agir
comme conciliateurs.
M.
Laframboise : O.K. Là, pour 2015, combien vous pensez, là, qui seront
en négociation? Est-ce que vous avez un chiffre à peu près, là?
M. Moreau : Bien, pour 2015,
on pourrait dire que... Mettons que les 57 qui ne sont pas là... alors on
a 172 moins 57, ça fait 122. C'est-u ça?
Une voix : C'est ça.
M. Moreau : 122, je suis pas
pire. Et 122 multiplié par 20 %, ça voudrait dire 24 parties en
négociation ou potentiellement qui exigeraient la conciliation.
M. Laframboise : Si c'est
20 %... Si c'est 30 %...
M. Moreau :
Alors, ça veut dire qu'on pourrait ajouter peut-être cinq ou six personnes à la
liste des employés permanents du ministère du Travail parce qu'un
conciliateur peut mener plus d'une conciliation à la fois.
M.
Laframboise : Oui. C'est à condition que ça... Parce que, des fois, ça
risque d'arriver tous ensemble. Tu sais, ils ont la période de négociation, après ça, woup! on demande le
conciliateur. À cause du délai d'une année, ça risque d'arriver assez
tous en même temps, là. Peut-être pas tous, là, mais il va y avoir un délai...
M. Moreau : Mais on pense
sincèrement que c'est gérable, là, avec ce qui existe.
M. Laframboise : Parce que, sinon,
ça serait la catastrophe, vous comprenez.
M. Moreau : Ce que nous ne
souhaitons pas.
M. Laframboise : Parfait.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Sanguinet.
M.
Therrien : Très
rapidement. Vous estimez, en moyenne, la durée de consultation... Avez-vous une
idée?
M. Moreau : De conciliation.
M.
Therrien :
De conciliation, excusez. Conciliation, oui. C'est quoi, la moyenne que vous
avez en tête? Est-ce que... Moi, ce que j'avais pensé...
M. Moreau : On a-tu des
statistiques sur la durée...
Une voix : ...
M. Moreau :
Ça dépend de l'écart entre les parties au moment du début de la conciliation.
Je ne pense pas qu'on puisse dire... C'est comme si vous me demandiez
une négociation...
M.
Therrien : Je
n'aime pas ça quand il fait ça.
M. Moreau : Pardon?
M.
Therrien : Rien,
allez-y.
M. Moreau : Je n'ai pas
compris.
M.
Therrien : Rien.
M. Moreau :
O.K. C'est comme si vous me demandiez : C'est quoi, la durée moyenne d'une
négociation? Il y en a autant que...
M.
Therrien :
Mais est-ce qu'il est... est-ce qu'on peut penser... Puis voyez-vous, moi,
j'avais ça dans l'idée que la conciliation commençait avec la
prolongation.
M. Moreau : Bien là, c'est le
résultat d'un constat, ce n'est pas une prévision.
M.
Therrien : Moi,
j'avais dans l'idée que la conciliation commençait avec la prolongation.
M. Moreau : Non, la
conciliation, elle peut avoir lieu pendant 18 mois.
M.
Therrien :
Non. Je comprends, mais est-ce qu'il y a des gens qui vont plus aller en conciliation
quand ils vont prendre la possibilité
de prolongation? Est-ce que ça serait une période de pointe? Ou il y en a plein
qui vont prendre... Parce que, là, ils les paient, là.
M. Moreau : ...
M.
Therrien : C'est
ça.
M. Moreau :
Ils vont dire : On va concilier sur ça, ça, ça. Oui, c'est ça,
c'est-à-dire... C'est ça. En réalité, je suis bien convaincu qu'il n'y a
personne qui va recourir à la conciliation «from day one».
M.
Therrien : Dès le
début.
M. Moreau : Ils vont faire un
bout, ils vont voir ce sur quoi ils sont capables de s'entendre, ils vont
identifier des points d'achoppement puis ils
vont voir si, point par point, ils peuvent les régler eux-mêmes. Sinon, ils
vont demander la conciliation, moi,
je pense, pendant la période de 12 mois d'origine, puis vraisemblablement que
les... Il pourrait très bien arriver
que les périodes additionnelles soient aussi des périodes de conciliation, mais
ou que ce soient des périodes de finalisation de la négociation. Parce
que la conciliation...
M.
Therrien : Oui,
oui. Il n'y a pas de pattern unique, là.
M. Moreau : Ah! non, non.
M.
Therrien : Mais il
y a quand même... on pense que,
vers la fin, il va y avoir une période de pointe, j'imagine, là.
M. Moreau : C'est comme le
mariage.
M.
Therrien : Puis
moi, je vais vous dire, par rapport à votre 20 % à 30 %, je ne sais
pas si vous avez pris ça en compte, mais les gens qui sont venus en
consultations particulières nous ont parlé beaucoup du faible espoir de s'entendre. Tu sais, même ils disaient qu'il y
aura une ruée, là, vers l'arbitrage. Ça fait que ça laisse présager... Tu
sais, quand les gens venaient, ils
disaient : Bien, je pense qu'on ne s'entendra pas, il n'y a pas assez
d'espace de négociation, il va y avoir, là, une ruée vers l'arbitrage
et...
M. Moreau :
Ils vont s'asseoir sur leurs mains puis ils vont aller en arbitrage. Mais là
les deux parties ont dit ça.
M.
Therrien : En tout
cas, ou bien... Bien, il y en a
qui ont dit ça, il y en a qui sont allés jusqu'à dire ça, mais peut-être
qu'il y a des gens qui vont user de davantage de conciliation peut-être à
cause, justement, de la difficulté à s'entendre et des...
M. Moreau : Pour éviter de se
ramasser à l'arbitrage, bien oui.
M.
Therrien : Bien, en
plus. Ça fait que, là, peut-être que votre 20 % à 30 % est un petit
peu sous-estimé, là, à cause de ces
phénomènes-là, tu sais. Mais, en tout cas, si, moi, vous me dites qu'il va y
avoir assez de conciliateurs...
M. Moreau : On va s'organiser
pour qu'il y en ait assez.
M.
Therrien : Oui? O.K.
Et ce seront des fonctionnaires.
M. Moreau : Bien, pas tous. Il pourrait y avoir des listes
additionnelles. Bien, peut-être que, dans la liste additionnelle, il
pourrait y avoir d'autres fonctionnaires, là, je ne sais pas, mais pas
nécessairement.
M.
Therrien : Mais, si
on ne prend pas des fonctionnaires...
M. Moreau :
On peut prendre des contractuels.
M.
Therrien : Oui,
mais, écoutez, je vous pose la question, là, si on prend des externes...
M. Moreau : Des gens qui
travaillent dans le secteur...
M.
Therrien :
Oui, il faut que ce soient des gens objectifs le plus possible, évidemment,
puis, bon... Mais on peut aller les chercher à l'externe, au pire, là.
M. Moreau : Oui. Bien, ça
peut être des conciliateurs à la retraite.
M.
Therrien : C'est
ça. O.K.
M. Moreau : C'est bon?
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Juste une question très simple : Combien de temps ça prend entre le
moment où la demande est formulée pour un conciliateur et puis le moment
où on nomme le conciliateur?
M. Moreau :
On a-tu un délai?
Des voix :
...
M. Moreau : On m'explique...
Mon Dieu! J'aurais pensé une journée ou deux. Là, on me dit que c'est une
question d'heures parfois.
M. Marceau : O.K. Puis ils
vont être traités comme étant des dossiers urgents?
M. Moreau : Pardon?
M. Marceau : Ces dossiers-là
vont être traités comme étant des...
M. Moreau : Bien, il n'y a
pas de... Honnêtement, dans cette mécanique-là, dans les relations de travail,
il n'y a personne qui a intérêt à ce que...
ni le ministre qui nomme, ni la partie qui le demande — d'ailleurs, c'est une demande
conjointe — n'ont
intérêt à faire en sorte que ça ne soit pas fonctionnel.
Ah! bien, je
suis heureux d'apprendre que ça peut être une question d'heures parce que, là,
ce n'est pas un domaine avec lequel je suis aussi familier.
• (21 h 20) •
M. Marceau :
O.K. Parce que, dans le fond, toutes ces questions de pénurie qui ont été
présentées puis évoquées par mes collègues, il y a un lien avec la
question du temps, dans le fond. Moi, je me demandais, dans l'éventualité, que
vous jugez fort improbable mais qui pourrait survenir, où il n'y a pas de
conciliateur disponible — en
tout cas, il y a un manque, là, pour une raison ou une autre — et
puis que ça prend un certain temps avant que le conciliateur soit nommé, est-ce
qu'on peut imaginer que le chronomètre arrête ou est-ce que le chronomètre
continue?
M. Moreau : Le chronomètre
continue. C'est comme une chaîne de montage.
M. Marceau : O.K. Bien, on comprend que c'est raisonnable, ce
que vous donnez comme réponse dans le cas où le laps de temps entre la
demande puis le moment où... Alors, j'étais à dire : Dans le cas où il y a
une semaine, on peut comprendre, là, mais, si ça s'éternisait, ce n'est pas
envisageable, ça? Non?
M. Moreau : Non. Je pense que nous prendrons tous les moyens
pour éviter qu'une situation telle que vous la décrivez se produise,
puisque nous savons très bien qu'il y a trois périodes de questions par
semaine.
M. Villeneuve : En intensive,
c'est quatre, je pense.
M. Moreau : Et, en période de
session intensive, c'est quatre.
M. Marceau : Il ne faudrait pas que ça arrive en été, M. le ministre, parce qu'on pourrait vous convoquer. O.K. C'est bon
pour moi.
Le Président (M. Auger) : M. le
député de Blainville.
M. Laframboise : Non, ça va. Merci.
Le
Président (M. Auger) : D'autres interventions concernant l'article 23?
M. Moreau :
C'est moi qui vous remercie.
Le
Président (M. Auger) : S'il n'y a
pas d'autre intervention concernant l'article 23, je vais le mettre aux voix. Est-ce
que l'article 23 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Auger) : Adopté. M. le ministre.
M. Moreau :
M. le Président, je me permets ici de vous féliciter parce que le rythme
d'adoption est soutenu.
24. Moi, je... Et 24,
si on travaille bien, d'après moi, on pourrait vous le donner, M. le Président.
«La conciliation n'a
pas pour effet de modifier la période de négociation.»
Alors, le commentaire
est même plus long que l'article, M. le Président.
Le Président (M.
Auger) : Allez-y, M. le ministre.
M.
Moreau : La
conciliation n'a pas pour effet de prolonger la période de 12 mois et les possibilités
de prolongation de l'article 21 prévues pour la négociation.
Le Président (M.
Auger) : Merci. Des interventions sur l'article 24? M. le député
de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Je
reviens au commentaire que j'avais fait tantôt, là. Assurément que, si le
conciliateur était à quelques éléments près de conclure une entente
globale, et qu'il appelle la régie, et que la régie appelle le ministre, assurément que le ministre ne s'opposera pas à
ce qu'il y ait une prolongation... Peut-être
pas indéterminée, là, on s'entend que... mais on s'entend aussi que le ministre
a un pouvoir discrétionnaire à ce niveau-là. Parlant de discrétionnaire...
M. Moreau :
Il a toujours le droit, le ministre, de faire appel à son bon sens.
M. Villeneuve :
Parlant de discrétionnaire, M. le ministre... Mais donc c'est ça, le...
M. Moreau :
C'est une des raisons pour lesquelles je rentre le dernier à la période de questions.
M. Villeneuve :
Oui, j'ai remarqué ça. Finalement, je vous l'ai envoyée.
M. Moreau :
C'est parce que je suis incapable de me rendre à mon pupitre sans avoir 28
demandes.
M.
Villeneuve : Alors,
je l'ai fait parvenir à votre cabinet. J'ai remarqué que vous rentriez toujours
le dernier, ou à peu près, là, alors...
M. Moreau :
Oui. Il y a une raison à ça.
M.
Villeneuve : Oui. Je
ne me doutais pas... bien, je ne croyais pas que c'était ça, mais là je
comprends. Alors, j'ai compris finalement. Comme je vous dis, je l'ai
envoyée par courrier.
M. Moreau :
C'est une excellente façon de procéder.
M.
Villeneuve : Oui.
Donc, le ministre, évidemment, voyant la bonne volonté de tout le monde et voyant que tout va bien, il accéderait à une telle demande de
prolongation, pas dans...
M. Moreau :
Telle qu'une journée ou deux, là.
M.
Villeneuve : Dans un
cadre temporel, évidemment, là, qui ne serait pas, là aussi long que les
prolongations demandées et le 18 mois au total.
M. Moreau :
Exact.
M. Villeneuve :
O.K. Ça va pour moi.
Le Président (M.
Auger) : M. le député de Blainville.
M.
Laframboise : Oui, mais juste parce que... Finalement, compte tenu que
ça ne modifie pas la période de négociation, M. le
ministre, il faudra la vigilance, là.
Parce que, je veux dire, ce que vous dites, c'est que ça ne modifie pas
la période de négociation. Donc, la conciliation doit se faire à l'intérieur du
12 mois.
M.
Moreau : Absolument... du 18 mois, à la limite.
M.
Laframboise : Bon. À la limite, là, si on ajoute, là...
M. Moreau :
Les deux périodes de prolongation.
M.
Laframboise : Les deux périodes de prolongation. Mais là, à quelque
part, le pire qui peut arriver, quoi, c'est, après 12 mois, ils vous
demandent une conciliation. Ils ont essayé de s'entendre pendant 12 mois,
puis ils vous demandent une conciliation pour une prolongation de trois mois.
M.
Moreau : Moi, je
pense que ce qui est le plus susceptible de se produire, c'est qu'à l'intérieur
de la période de 12 mois on demande une conciliation parce qu'une
des deux parties ne prendra pas la chance... Parce que la demande de
prolongation, elle est conjointe. Alors, si moi, j'ai une stratégie de
négociation...
M.
Laframboise : Oui. Sinon, ils vont aller à l'arbitrage.
M.
Moreau : ...je dirais : Regarde, moi, j'aime mieux
demander la conciliation plus rapidement que plus tard, tenant compte du fait que la période de
prolongation n'est possible que s'il y a une demande conjointe. Alors,
d'après moi, la conciliation est plus susceptible de se produire, mettons,
après trois, quatre mois de négo à l'intérieur de la période de 12 mois pour donner le plus de chances possible à la
conciliation avant d'arriver à la date butoir, qui nécessite une entente
avec la partie patronale ou la partie syndicale pour avoir la prolongation.
M.
Laframboise : À moins que ça aille bien, là, puis que... Les
négociations allaient bien, puis là ils disent : Bon, bien là, on
arrive au bout, là, puis là on vous demande une prolongation. Bon, c'est
correct.
M. Moreau :
Oui, lorsqu'il y a des négos qui vont bien, effectivement.
M.
Laframboise : C'est ça. Parfait.
Le Président (M.
Auger) : D'autres interventions sur l'article 24? M. le député de
Sanguinet.
M.
Therrien : Je ne sais pas si je vais répéter ce que le
député de Blainville... Je n'ai comme pas vraiment bien compris, là. Peut-être
que le micro...
M. Moreau :
Il demandait quand est-ce que la conciliation va avoir lieu, est-ce que ça va
être dans les périodes de prolongation. Moi,
je dis non, je pense que ça va être plus trois, quatre mois après le début de
la période de 12 mois parce que la période de prolongation, elle est
tributaire d'une entente conjointe entre les deux parties.
M.
Therrien :
Oui, c'est ça. Oui, oui, je comprends.
M.
Moreau : Alors, d'après moi, la conciliation va arriver plus
tôt que tard pour donner le plus de temps possible à la période
d'origine de 12 mois d'arriver à une conclusion heureuse.
M.
Therrien : O.K. Puis, bien, au début, je trouvais ça
évident, comme... Parce que, vous savez, les périodes de négociation
sont très fermes, là, six mois, trois mois, trois mois...
M. Moreau :
12 mois, trois mois...
M.
Therrien : 12 mois, trois mois, trois mois. Excusez-moi,
oui, 12 mois, trois mois, trois mois, mais... Puis je ne sais pas si vous avez posé à question, M. le
député, s'il reste quelques jours, puis on voit qu'il y a de l'avenir, là, il y
a quand même moyen d'ouvrir un peu puis...
M. Moreau :
C'est des choses qui ne sont pas écrites dans la loi, mais qui n'amèneraient
aucune sanction à quiconque si on disait : Regardez, on est à deux jours
de s'entendre.
M.
Therrien : Puis est-ce que la présence d'un conciliateur est
essentielle pour avoir une petite prolongation ou...
M. Moreau :
Non.
M.
Therrien :
Donc, on fait confiance aux parties, mettons, si les parties vont voir...
M.
Moreau : Imaginez que les parties ont demandé deux périodes de
prolongation, puis là elles disent : Écoutez, là, il me reste
trois, quatre affaires...
M.
Therrien : O.K.
Donc, il n'y a pas besoin d'avoir un conciliateur...
M. Moreau :
Donnez-nous deux jours de plus avant de nous envoyer à l'arbitrage. De toute
façon, avant que l'arbitre ne s'installe, ne convoque les parties, puis tout
ça, là, ça leur donne un petit vent, un petit oxygène. Puis, en arbitrage...
ils peuvent avoir commencé l'arbitrage puis dire : Bien, regarde...
M.
Therrien : Puis
l'arbitrage commence-tu tout de suite après le 18 mois, tout de suite...
M. Moreau : Oui.
M.
Therrien : Bien, je
veux dire, c'est pile le premier jour après le 18 mois...
M. Moreau :
Bien, ce n'est pas pile, là, mais il faut désigner l'arbitre. L'arbitre est
choisi conjointement par les parties, alors ils peuvent dire :
Regarde, entendons-nous sur la conjonction d'entente, entendons-nous pour finir...
Une voix : 29.
M. Moreau :
C'est ça, l'arbitrage commence à 29. «À l'expiration de la période[...], un
arbitre est nommé pour régler le différend», mais on ne dit pas qu'il
est nommé...
M.
Therrien : O.K.
Donc, ça donne quand même un peu de temps si jamais il y a une certaine
ouverture.
M. Moreau :
Ça donne toujours un ajustement, là, plus ou moins quelques jours. Parce que
l'objectif du projet de loi, ce n'est
pas d'arriver à l'heure x à une entente, mais c'est de dire : On va
arriver à une entente ou on va arriver à une décision par arbitrage, à
défaut d'entente. Et je ne pense pas qu'il soit rédigé dans des termes tels
qu'il fasse échec à une négociation qui est bien entamée ou une conciliation
qui est sur le point de produire des résultats positifs.
M.
Therrien : O.K. Ça
va.
Le Président (M. Auger) : D'autres
interventions?
Une voix : ...
M. Moreau : Bien, il reste
une minute.
Le Président (M. Auger) : Oui,
allez-y, M. le député de Rousseau.
M. Marceau : O.K. Moi, on
m'informe qu'il y a des délais de plus que quelques heures présentement, là, au
ministère du Travail pour les conciliateurs.
On va trouver les chiffres, si vous permettez, d'ici à demain, puis on aura
une conversation là-dessus si vous permettez. Comme il reste une minute, on
pourrait voter demain puis on pourrait avoir la conversation avec des chiffres.
On avait demandé les chiffres aux crédits sur...
M. Moreau : Pardon?
M. Marceau :
On avait demandé, aux crédits, les chiffres sur les délais pour les différentes
étapes, là. On a les chiffres sur la
conciliation, c'est juste qu'on n'arrive pas à les lire sur nos appareils
mobiles. Et puis on pourrait simplement avoir une meilleure idée de quoi
qu'on parle. Voilà.
Le
Président (M. Auger) :
Compte tenu de l'heure, je lève la séance, et la commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 21 h 30)