(Onze
heures quarante-cinq minutes)
La Présidente (Mme Champagne) : À l'ordre, s'il vous plaît! Alors, nous allons
débuter les travaux. Je constatequ'il
y a quorum. Alors, je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du
territoire ouverte. Et je demande,comme
à chaque fois, à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Alors,
la commission est réunie ce matin afin de procéder… et continuer l'étude
détaillée du projet de loi n° 27, Loi sur l'économie sociale.
Alors, M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Breton (Sainte-Marie—Saint-Jacques) est remplacé par M. McKay
(Repentigny) et M. Carrière (Chapleau) est remplacé par Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Champagne) : Excellent. Alors, je rappelle que, lors de l'ajournement
des travaux, hiersoir, à
22 h 30, nous en étions à l'étude de l'amendement de l'article 6
déposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce.Alors, la parole est à vous, Mme la députée. Alors, nous en étions, oui,
à l'article 6 et nous étions en discussion sur le dernier picot, là, l'article
6, en fait...
Une voix :
…paragraphe.
La Présidente (Mme
Champagne) : Paragraphe 6°, c'est-à-dire.
Mme Weil :
Oui. Oui. Donc, il y avait deux discussions. Il y avait, donc, la question au 6°,
«notamment par la recherche et la formation», puis je pense que j'avais
dit que je comprenais, donc, le commentaire et l'argument du ministre, donc, d'améliorer les connaissances en
matière d'économie sociale, on s'était entendus là-dessus. Et l'autre,
parce que, là... Il y avait un autre point... Ah! oui, oui, le 5°.
La Présidente (Mme
Champagne) : Le 5°.
Mme Weil :
Ah oui! le 5°.
La Présidente (Mme
Champagne) : Voilà.
Mme Weil :
J'avais demandé, d'ailleurs, au ministre, parce que je pense que ce serait
important de regarder dansle corpus
législatif, quand on a des plans d'action qui sont annoncés dans des lois...
Nous, on a trouvé un exemple, on vale
sortir. C'est un plan d'action sur les changements climatiques où, dans le plan
d'action, on annonce… Puis, on pourraitle déposer, donc, comme modèle, le ministre avait dit qu'on pourrait revenir sur
cette question d'évoquer un bilan annuel lorsqu'on va parler...
M.
Gaudreault : …plan d'action.
Mme Weil :
Il a ouvert, là, le plan d'action, et, donc, on pourrait évoquer à ce moment-là
qu'il y aurait... Donc, je serais prête...
La Présidente (Mme
Champagne) : À déposer un amendement?
Mme Weil : Bien, c'est-à-dire oui, un amendement pour l'article 6, sachant qu'on y
reviendra à l'article 8, l'article 8.
La Présidente (Mme
Champagne) : L'article 6 ou l'article 5?
M.
Gaudreault : Un sous-amendement à l'article 6.
Mme Weil :
Oui. Donc, un sous-amendement à l'article 6.
La Présidente (Mme Champagne) : Donc, ça touche uniquement l'article 6, Mme la
députée? Ça ne touche pas l'article 5?
Mme Weil : Finalement, on retire l'autre
pour déposer un nouveau. Donc, tout est beau.
La
Présidente (Mme Champagne) : O.K. Donc, on va retirer...
Une voix :
S'il y a consentement.
La Présidente (Mme
Champagne) : Est-ce que j'ai bien compris, vous retirez le cinquième
paragraphe?
Mme Weil :
Un bout du sixième, mais on reprend tout à nouveau, là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Donc, O.K. Donc, on reprend en entier.
Mme Weil :
En entier, oui, ça va être plus facile.
La Présidente (Mme Champagne) : Donc, on retire celui qu'on a déposé hier — parfait — et
on recommence. Peut-être pas à neuf, mais presque. Parfait. Donc, retiré
et redéposé. Parfait.
Alors,
tout le monde en prend connaissance. Est-ce que, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, vous voulez relire cet amendement-là?
Mme Weil :
Oui, Mme la Présidente. Donc, remplacer l'article 6 par le suivant :
«Le ministre des
Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire a pour
fonctions :
«1° d'élaborer
et proposer au gouvernement, conjointement avec le ministre des Finances et de
l'Économie, des politiques en vue de favoriser le développement de l'économie
sociale au Québec;
«2° de coordonner l'intervention
du gouvernement en matière d'économie sociale;
«3°
d'accompagner le gouvernement dans la mise en place de programmes et de mesures
destinés aux entreprises d'économie sociale;
«4°
d'appuyer l'Administration dans l'exercice des fonctions et des actions prévues
pour l'application de la présente loi;
«5° d'améliorer les
connaissances en matière d'économie sociale.»
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
• (11 h 50) •
M. Gaudreault : Oui. Je pense, vous avez oublié un bout dans votre amendement, en tout
respect. Dans le premier paragraphe, là, vous avez enlevé tout le bout
sur la consultation du Chantier de l'économie sociale et du CQCM.
La Présidente (Mme
Champagne) : Est-ce que c'était volontaire?
Mme Weil :
Non, non, non. On n'avait pas le bon, c'est ça.
M.
Gaudreault : Rigueur, rigueur, rigueur.
Mme Weil :
Oui, oui. Rigueur, rigueur, rigueur, absolument. Merci. Merci, M. le ministre.
La Présidente (Mme
Champagne) : Donc, on pourrait...
Mme Weil :
...suspendre.
La Présidente (Mme Champagne) : On peut suspendre. On peut suspendre l'article,
mais là on est prêts à l'adopter.
Est-ce que je comprends, M. le ministre, que, si on corrige le premier paragraphe,
tout le reste vous convient bien?
M.
Gaudreault : Oui, oui, oui. Tout le reste me convient, pour le reste,
là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Donc, on va attendre que le texte soit mis par écrit...
Mme Weil :
On pourrait le lire, en fait. On pourrait le faire à la main ici en attendant,
hein?
La Présidente (Mme
Champagne) : On pourrait le faire à la main, tout simplement. Ce
serait plus rapide.
Mme Weil :
À la main. Donc, c'est de rajouter, après «l'Économie», «après consultation du
Chantier de l'économie sociale et du Conseil québécois de la coopération
et de la mutualité,». C'était ça.
La Présidente (Mme
Champagne) : Donc, après «économie», on ajouterait...
Mme Weil :
Oui, «après consultation...
La Présidente (Mme Champagne) : ...du Chantier de l'économie sociale et du
Conseil québécois de la coopération et de la mutualité, des politiques
en vue de...»
En fait, on ajoute le bout manquant.
Mme
Weil : C'est ça.
La Présidente (Mme
Champagne) : Le chaînon manquant, M. le ministre, il est là ce matin.
M.
Gaudreault : Je ne me prononcerai pas là-dessus.
Mme Weil :
...puis, dans un premier, on mettait ça dans l'article 5, mais on s'était
entendus pour le garder dans 6.
La Présidente (Mme
Champagne) : Le deuxième, troisième, quatrième, cinquième paragraphes,
c'est à la convenance de tout le monde? Alors, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce est en train d'écrire manuellement le correctif au
paragraphe 1°.
M. Gaudreault :
C'est rare qu'on écrit à la main maintenant.
La Présidente (Mme Champagne) : Il ne faut pas oublier qu'écrire est quand même
un art. Alors, Mme la députéede
Notre-Dame-de-Grâce dépose le document. Est-ce que vous en voulez une copie
chacun ou si la lecture vous suffit?
M.
Gaudreault : La lecture me suffit.
La Présidente (Mme Champagne) : La lecture vous suffit, puisque c'est, en fin de
compte, le même paragraphed'hier. La
seule chose, c'est que, dans la transcription, il y avait eu oubli. C'est beau.
Alors, est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Champagne) : Parfait. Excellent. C'est-à-dire est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Champagne) : L'amendement est adopté. Puis est-ce que l'article
6 amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Champagne) : Parfait. Puis là on va être selon les règles de l'art.
Et,
si vous permettez, nous allons, tel que convenu hier soir, très tard, revenir à
l'article 3, sur lequel il y avait eu,évidemment,
amendement. Un amendement complet, d'ailleurs, sur lequel nous avons travaillé
toute la soirée, là, si je ne me trompe. Alors, l'article 3 avait été
adopté tel quel...
Une voix :
L'amendement.
La Présidente (Mme Champagne) : L'amendement, c'est-à-dire, avait été adopté
hier… Parce qu'il y avait unnouvel
amendement qu'on a redéposé ce matin à la députée de Gouin. Alors, cela a été
discuté et adopté hier, je ne pense pas qu'il soit souhaitable d'y
revenir. Par contre, la députée de Gouin va nous déposer un ajout à cet
amendement, et, ensuite, on pourra adopter l'article 3 tel quel amendé. Alors,
est-ce qu'on peut avoir dépôt de l'amendement?
Mme David :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Donc, avec le consentement de tout le monde, je
déposerais l'amendement suivant dont je pense avoir une copie… Ça s'en
vient.
La Présidente (Mme
Champagne) : Vous en faites la lecture, et on nous dépose la copie.
Mme David :
J'en fais la lecture, il est court.
La Présidente (Mme
Champagne) : Parfait.
Mme David :
Ce serait d'ajouter, probablement après l'alinéa 6°, un nouvel alinéa qui s'intitulerait
ainsi :
«7° l'entreprise
d'économie sociale ne doit pas se substituer aux services ou aux emplois du
secteur public et doitfavoriser la
mise en oeuvre de conditions de travail décentes, ainsi que l'accès à des
mesures de formation appropriées pour ses salarié-es.»
Je vais vous le
donner.
La Présidente (Mme
Champagne) : Parfait.
Mme David :
Vous allez voir qu'il y a trois mots qui sont biffés, c'est parce que... deux
mots. À la réflexion, je ne les ai pas retenus. Est-ce que j'ai la
permission d'expliquer...
La Présidente (Mme Champagne) :
Pendant qu'on va faire les copies, oui.
Mme David : Bien, écoutez, ce n'est pas très compliqué, il y
a deux idées dans cet alinéa. Si vous le préférez,elles peuvent être aussi débattues séparément,
mais la première idée, apportée par plusieurs organismes, c'est :
Attention,l'économie sociale, que,
par ailleurs, nous appuyons, ne doit pas faire en sorte que des emplois ou des
services jusque-là assumés par l'État
et l'ensemble de ses organismes deviennent assumés par l'économie sociale. C'est
une grande préoccupation qui vient
non seulement des syndicats, mais de beaucoup d'organismes communautaires et de
beaucoup de personnes au Québec qui s'intéressent à la question.
La
deuxième partie de la phrase réfère au fait que, malheureusement, il arrive qu'on
retrouve dans l'économiesociale,
particulièrement dans les emplois féminins, j'ose le dire, des conditions de
travail et des salaires qui, franchement,frisent un peu l'indécence, on est dans l'ordre du salaire minimum et un
peu plus, et je pense que le souhait qu'on doitavoir… Ceci dit, le libellé est assez général pour ne pas s'enfermer
dans une conception trop pointue, mais la vision del'économie sociale, je crois, qu'on doit avoir, c'est
qu'elle doit fournir des emplois de qualité, dont les conditions sontqualifiées de décentes — bien
sûr, c'est subjectif, mais je pense que tout le monde comprend le sens — et
qui permettentaussi de la formation
en cours d'emploi sur une base continue. Donc, c'est vraiment l'idée d'avoir
dans l'économie socialedes gens, des
personnes, des hommes et des femmes, qui vivent correctement grâce aux emplois
dans l'économie sociale.
Donc,
il y a deux idées dans l'alinéa. Je le répète aux collègues, ça peut être
scindé, on peut en faire deux alinéass'ils
le préfèrent, mais j'aimerais qu'on discute sur le fond. Est-ce que ces deux
idées-là méritent d'être retenues lorsqu'on discute de la définition de
l'économie sociale? Merci.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, la parole est à M. le ministre. M. le ministre.
M. Gaudreault : Oui. Merci, Mme la Présidente. Hier, effectivement, hier soir, nous
avons fait un débat de long enlarge,
tous bords, tous côtés, est, ouest, sud, nord, de l'article 3 pour y faire une
définition la plus complète possible. Je partage les préoccupations et
les éléments que la députée de Gouin veut amener sur le fond des choses. Je
pense qu'effectivement ce n'est pas de la
sous-traitance à rabais qu'on doit faire des services publics via l'économie
sociale,je suis d'accord avec ça. Je
suis d'accord également pour dire qu'il faut toujours viser des conditions de
travail les plus décentes possible.
Cependant,
Mme la Présidente, comme le disait la députée elle-même, elle exprime un
souhait, hein, c'est un souhaitque
nous devons favoriser la mise en oeuvre de conditions de travail décentes. Il
faut le chercher le plus possible, à atteindrecet objectif de conditions de travail décentes. Je ne crois pas que c'est
un élément qui doit être déterminant de la définitionde l'entreprise de l'économie sociale telle que
prévue à l'article 3 parce que nous sommes, avec cet amendement, plusdans l'ordre, je dirais, de l'opinion, de la
volonté. À la limite, ça pourrait aller plus dans les considérants, mais pas
dans ladéfinition dans la loi, d'autant
plus que moi, je cherche à faire comme législateur… Et je sais que, la plupart
des parlementaires, c'est ça, c'est
de faire du droit positif au sens strict du terme, alors qu'ici la députée
amène un amendementqui est rédigé à
la négative : «L'entreprise d'économie sociale ne doit pas se substituer…»
Puis moi, je ne veux pas faire dedéfinition
sur la base du négatif, je veux faire une définition de l'économie sociale
positive. Alors, ça, c'est l'autre élément.
L'autre
élément également, c'est — je l'ai dit à plusieurs reprises, je viens de le dire encore une
fois, mais je l'ai dit même en
consultation, je ne me souviens plus avec quel groupe — qu'il n'est pas question de se substituer à
l'État.Nous souhaitons avoir des
meilleures conditions de travail possible, nous pouvons envisager également des
éléments dansce sens-là dans le plan
d'action, mais je ne crois pas que ce soit approprié à ce stade-ci de l'inclure
dans la loi comme telle.
La Présidente (Mme Champagne) : Merci, M. le ministre. D'autres commentaires sur
l'ajout fait par la députée de Gouin? Oui, Mme la députée de Gouin.
Mme David :
À moins qu'il y ait d'autres collègues qui veulent réagir avant moi. Non?
Alors, moi, je vais le faire.
La Présidente (Mme
Champagne) : Je vous entends.
• (12 heures) •
Mme David :
Merci. D'abord, je souligne qu'à l'article 3, que vous avez, donc, longuement
discuté hier soir, àl'alinéa 2° on dit
que «l'entreprise n'est pas sous le contrôle décisionnel d'un ou plusieurs
organismes publics». Donc,il arrive — de
rares fois, j'en conviens — dans
la loi que le négatif est utilisé. J'ai convenu, dès le début de mon
intervention,qu'il y avait deux
idées dans cette intervention et que, donc, on peut trouver les façons les plus
appropriées de les traiter. Par exemple, M. le ministre dit : À la limite,
on peut regarder dans les considérants. Alors, par exemple, pour ce qui est de
la non-substitution aux services ou aux emplois du secteur public,
pourrions-nous le ramener dans un considérant si l'on considère que l'on ne veut pas, dans l'article 3, faire quelque
chose qui apparaît négatif? Moi, ça m'apparaît positifpersonnellement, mais je comprends dans l'idée. Et
je sais qu'on revient aux considérants à la fin. Donc, si l'ensembledes collègues disent : L'article 3, ce n'est
pas le bon endroit, moi, ça ne me dérange pas de le ramener à la fin dans les
considérants. Mais j'aimerais entendre quand même les autres collègues.
Quant
à la question de la mise en oeuvre de conditions de travail décentes, ça, c'est
très, très positif, je crois, commeidée,
ainsi que l'accès à la formation. Si on considère, là aussi, qu'on est d'accord
sur le fond, mais que ce n'est peut-êtrepas le meilleur endroit, que ça peut peut-être apparaître dans le plan d'action,
par exemple, je n'aurai pas de problème à le mettre à cet endroit-là.
Mais le plus important pour moi, c'est : Est-ce qu'on s'entend sur le
fond? On trouvera les meilleures façons ensemble.
La Présidente (Mme Champagne) : Merci, Mme la députée de Gouin. Alors, Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
Oui. Merci, Mme la Présidente. J'étais bien sensible à l'argument, puis je
pense qu'on l'a... les syndicats l'ont bien
expliqué, c'est de faire attention… Les emplois dans le secteur public sont
importants et jouent leur rôle. Juste avant de parler du positionnement,
on a eu une longue discussion, d'ailleurs, parce que j'avais amené un amendement, et qui faisait un peu négatif, et,
dans ce sens, on s'est dit : Bon, là, on est en train de vraiment décrire
lescaractéristiques fondamentales de
l'économie sociale, on n'est pas en train de dire ce que ce n'est pas ou ce que
ce ne doit pas faire. Donc, on pourrait avoir une discussion pour voir s'il
y a un autre endroit…
Moi, j'ai un problème avec le mot «décent». C'est
comme si on n'habite pas...
Une voix : …
Mme Weil : Le mot «décent». Il y a
quelque chose, comme si des emplois... Je trouve que, pour les gens qui travaillent dans le milieu de l'économie sociale,
ça fait négatif. Il y aurait peut-être un autre mot. Je comprends ce qu'onveut dire, c'est avec des conditions
optimales, de qualité, mais il y a quelque chose de «décent», surtout quand on
voitce qui se passe dans le
tiers-monde, là… Il y a beaucoup d'articles là-dessus actuellement. De qualité…
Je ne sais pas sic'est le mot
«décent». Je trouve que c'est un peu subjectif. Je pense qu'on a, généralement,
au Québec des emplois décents, surtout dans ce milieu-là. On aimerait
que le salaire minimum… Évidemment, on augmente à chaque année le salaire
minimum, donc... Moi, j'aurais un problème avec ce mot-là, on pourrait
peut-être réfléchir à un autre mot.
Mais, peut-être avant ça, c'est de voir où il
serait bien... C'est ce genre de mise en garde. C'est un genre de… réaffirmer l'importance
des emplois dans le secteur public.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, vos commentaires. Oui, M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Oui, Mme la
Présidente. Je ne sais pas si... Bon, les conditions de travail décentes, ça,
ça rentre dans les règlements de chaque entreprise d'économie sociale.
On ne peut pas dire... Ce n'est pas une loi sur le salaire minimum ici, là, c'est
une loi-cadre sur l'économie sociale à la grandeur. Alors, c'est chaque
entreprise d'économie sociale qui doit
déterminer avec ses employés des salaires. Ils ne peuvent pas aller en bas du
salaire minimum, mais lessalaires et
les conditions de travail… La loi-cadre ne doit pas se substituer aux
règlements d'une corporation, ou d'uneentreprise
d'économie sociale, ou d'une association à personnalité juridique, comme il est
mentionné dans le projet de loiici.
Alors ça, je trouve qu'on ne peut pas dire que toutes les entreprises d'économie
sociale… C'est sûr que c'est un beausouhait,
mais il reste que, lorsqu'on écrit dans l'article 3 que l'entreprise aspire à
une viabilité économique, bien ça, dansla viabilité économique, il y a la viabilité économique aussi de ses emplois,
et de ses employés, et de ses ressources humaines. Alors, je pense que,
moi, c'est inclus.
Maintenant,
que l'entreprise d'économie sociale ne doit pas se substituer aux services et
aux emplois du secteurpublic, il me
semble que c'est intrinsèque, ça. Si le secteur public décide lui-même de
sous-contracter, ce n'est pas nosproblèmes
à nous autres. Puis je ne verrais pas pourquoi qu'on inclurait ça dans la Loi
sur l'économie sociale parce que, sile
gouvernement décide, à un moment donné, que les services de… Prenons, parce que
c'est ça qu'il a été question, lesservices
de soins à domicile. Ils pourraient être sous-contractés pour pouvoir en donner
plus, atteindre plus de personneset
de le sortir du giron, si le gouvernement décide de faire ça... Et puis je ne
vois pas ce que la loi-cadre de l'économiesociale... nous autres, parce qu'on a dit : On ne doit pas se
substituer, bien là on va donner ça au privé, on ne donnera pas ça àl'économie sociale parce que nous autres, on ne
doit pas se substituer au gouvernement, on ne doit pas se substituer auxaffaires publiques. Mais ce n'est pas nous
qui décidons, ce n'est pas les entreprises d'économie sociale qui décident ça, c'est
le gouvernement, l'Administration avec un grand A, qui pourrait décider, dans
deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans,
certaines formes de services à donner aux citoyens pourraient l'être par des
entreprises d'économie sociale. Maison
ne doit pas se substituer à l'Administration avec un grand A en ce qui concerne
la loi-cadre de l'économie sociale puis en ce qui concerne les décisions
du pouvoir public. Alors, c'est mon opinion, Mme la députée de Gouin.
La Présidente (Mme Champagne) : Mme
la députée de Gouin.
Mme
David : Ce dont on parle là,
ce n'est pas angélique du tout, on s'entend, là, on parle de choses vraies, onparle de choses qui se passent depuis
quasiment 15 ans. Il y a eu, dans une certaine mesure — je vais être peut-être plusnuancée que certains groupes qui sont venus nous
voir — substitution
de certains emplois occupés jusque-là par des femmesdans le secteur public — des
femmes qui commençaient à être pas mal bien payées, je parle, entre autres, de
tout ce quis'appelle aide à
domicile — par d'autres
femmes payées à peu près la moitié du salaire des premières pour faire à
certains moments dans la… ce qu'on a appelé l'aide domestique. Pas
complètement le même travail, mais, dans certains cas, quasiment. C'est de là
que tout le débat est parti. Bon, les choses ont évolué. Moi, la première, je
reconnais toute la pertinence et l'importance
des entreprises d'aide domestique, donc on ne revient pas en 1996. Mais il y a
un vrai enjeu, là.Il y a un vrai
enjeu, et ce n'est pas seulement comme députée à l'écoute des groupes, c'est
comme féministe que je me permets de l'apporter.
L'économie
sociale, dans certains secteurs d'emploi… Là, je ne vous parle pas de forêt,
bien entendu, mais, dans certains secteurs d'emploi, l'économie sociale
est vraiment un ghetto d'emploi féminin. Il ne faudra pas se cacher la réalité, là, c'est ça. Et le secteur public, avec
l'ensemble des actions de l'État, santé, éducation, services sociaux, etc.,
bien, est aussi largement un secteur d'emploi féminin très, très, très
largement. Et ce que je ne voudrais pas voir arriver, effectivement, c'est que l'Administration, dont nous faisons partie,
trouve à un moment donné, bien, que, dans le fond, c'est plus payant, c'est
intéressant, tu sais, on peut, comme ça, économiser de l'argent en donnant à
des entreprises d'économie
sociale la responsabilité de donner des services qui, jusque-là, disons, sont
assumés par des employé-e-s del'État
qui, maintenant, en général, grâce à des luttes auxquelles j'ai participé il y
a fort longtemps, ont obtenu des salaires décents et des conditions de
travail très acceptables.
C'est
clair que c'est ça, la question. Et c'est une question largement... qui est
venue non seulement des syndicats, mais
qui est venue beaucoup des groupes de femmes aussi. Alors, vous comprendrez que
je me sens un peu interpelléepar
cette question-là. Maintenant, M. le député de Beauce-Nord — il ne faut pas que je me mêle — a raison sur un point,ça n'est pas le choix de l'entreprise elle-même
que de se substituer. En fait, c'est une décision de l'Administration. Donc,c'est vrai que ma phrase pourrait être
complètement formulée autrement, c'est-à-dire que l'Administration ne doit pas,
jene sais pas… là, je fais de la
formulation improvisée, mais ne doit pas transformer des emplois actuellement
occupés, disons,par des employés du
secteur public en emplois qui iront dans le secteur de l'économie sociale.
Puis, si on veut le mettre positif, trouvons une façon de le mettre
positif. Mais je pense que, sur le fond, c'est important de s'entendre. Et je souligne que ça me paraîtrait tout à fait
convenable que ça soit dans un considérant si l'article 3 n'est pas la bonne
place.
La Présidente (Mme Champagne) : Merci, Mme la députée de Gouin. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur cet ajout-là? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
• (12 h 10) •
Mme Weil :
Moi, j'ai peut-être un commentaire d'ordre général. C'est que, quand on parlait
de l'article 2, la visiondu
gouvernement, c'est un peu… Comment dire? C'est d'être suspicieux du
gouvernement quand on met un article commeça. C'est sûr qu'il y a une réalité du marché du travail, une réalité de
finances publiques, mais, dans l'article 2 : «La présente loi a
pour objectif — on
regarde, c'est :
«1° de promouvoir l'économie
sociale comme levier de développement socioéconomique;
«2°
de soutenir le développement de l'économie sociale par l'élaboration ou l'adaptation
d'outils d'intervention…» On peut imaginer, là, évidemment, dans le plan
d'action, éventuellement, ça va toucher notamment la formation, la main-d'oeuvre. Il y aura tous ces éléments dans un
plan d'action dans une perspective de cohérence gouvernementaleet de transparence. Là, on a la vision de ce que
le gouvernement a comme mandat. Donc, évidemment, le ministre et le
gouvernement, lorsqu'ils vont développer les politiques, c'est à la lumière de
ces objectifs.
Je
dis ça parce que, si on commence à mettre des mises en garde comme on met, c'est
qu'on n'a pas confiancedans les mots
et la vision qui transpire dans ce projet de loi, on n'a pas confiance dans l'article
6, on n'a pas confiance à la table
des partenaires, aux interlocuteurs privilégiés et tout ce qu'on est en train
de créer ici. Parce qu'on pourrait mettrebeaucoup de mises en garde. Et, la cohérence gouvernementale, on pourrait
en parler. Mais j'imagine que, si le gouvernement
propose ce projet de loi — puis
on semble être très consentants, et on est d'accord avec cette vision — c'estqu'on est arrivés à une étape où on a même
mis... Moi, j'ai même proposé un amendement où on est un modèle à l'international. Pour être un modèle à l'international,
il faudrait quand même qu'on aspire à un domaine de l'économiesociale où, justement, il y a des emplois
durables. On a rajouté le mot «emplois durables», il y a cette notion de
qualité.
On a beaucoup entendu
de formations... Moi, je pense que c'est beaucoup de mettre nos énergies,
lorsqu'on viendra à parler du plan d'action,
d'évoquer un peu la vision et les éléments de… sans peut-être mettre le détail
dans la loi,mais, au moins, dans
notre discussion. Et, la cohérence, moi, je la vois beaucoup plus là que de
commencer à mettre des mises en garde comme si on n'a pas confiance dans
ce qu'on est en train de faire.
La Présidente (Mme Champagne) : Oui. J'avais M. le député de Beauce-Nord qui
avait levé la main, Mme ladéputée de
Gouin. On est toujours, bien évidemment, sur l'ajout, là, de l'alinéa à notre
article 3. Alors, M. le député de Beauce-Nord.
M. Spénard : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, on voit... Bien, moi, je suis en
désaccord avec votre façonde voir les
choses. Vous, Mme la députée de Gouin, en tout respect, vous voyez les choses
pour les travailleurs ettravailleuses — surtout les travailleuses — qui oeuvrent dans l'économie sociale, alors
que moi, je vois la collectivitéet
les besoins des citoyens à travers les services que peut offrir l'économie
sociale. Alors, c'est toute une différence. Et,compte tenu de l'Administration comme telle et des besoins de la
collectivité, inutile, on ne se fera pas de cachettes, l'État ne peut pas répondre
à tout. L'État prend des retards importants dans les besoins des collectivités,
et, bien souvent, ce sont les entreprises d'économie sociale qui
oeuvrent à combler ces besoins-là de l'État.
Je
vais juste vous donner un exemple. Il y a un manque de médecins, on a décidé,
de concert avec le Collège des médecins, de former des superinfirmières
pour dégager les médecins. Est-ce que la superinfirmière prend la place du médecin? Non, mais elle est là pour donner des
services que le médecin, bien souvent, n'a pas le temps de donner, étantdonné qu'il a une charge de travail énorme.
Alors, moi, je pars des besoins de la collectivité puis, ensuite, j'arrive auxentreprises d'économie sociale qui sont
supposées de dispenser les services, j'arrive à l'État, mais l'État ne peut pas
toutdispenser, c'est impossible.
Comme s'il n'y avait pas de bénévolat à l'intérieur de toutes les municipalités
du Québec, il n'y aurait pas de bibliothèques, il n'y aurait pas… il n'y
aurait pas grand-chose.
Donc,
à un moment donné, on peut bien dire : Il faut payer le monde — ça,
c'est des souhaits, je suis bien d'accordavec ça — défendre
les travailleuses surtout. C'est parce que c'est beaucoup des rôles féminins
qui travaillent à l'intérieur, j'en conviens avec vous. J'en conviens
que les salaires ne sont pas élevés. Mais, c'est un choix aussi, les personnes choisissent de travailler là bien souvent, ce n'est
pas par obligation qu'ils vont travailler là. Mais tu as une certaine viabilitééconomique à définir à l'intérieur de ça. Je
suis d'accord avec vous sur les grands principes, mais je ne pense pas que ça
fasse l'objet d'un amendement dans une loi-cadre.
La Présidente (Mme Champagne) :
Merci, M. le député de Beauce-Nord. Il y a Mme la députée de Gouin.
Mme David : C'est drôle. En fait, je pense qu'on va être mûrs
pour un café, mais en dehors de cette commission,parce que c'est exactement pour ça que j'apporte l'amendement.
Pour moi, il doit y avoir compatibilité, bien sûr, entreles besoins de la population — vous savez bien que je passe ma vie à les
défendre — mais
aussi des emplois de qualitépour les
personnes qui donnent ces services-là et qui sont généralement des femmes.
Alors, j'ai des suggestions à faire. Je pense qu'on pourrait résoudre la
question de salaires, conditions décentes, etc., là. Pour ne pas entrer dans le
détail là-dedans, c'est Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce qui, sans le savoir peut-être, m'a donné une piste. À l'article
3,à l'alinéa 6°, avant-dernier
paragraphe, on parle de «bien-être de ses membres ou de la collectivité et à la
création d'emplois durables». Si on ajoutait tout simplement «et de
qualité»… C'est une appellation qu'on retrouve très souvent.
La Présidente (Mme
Champagne) : Le deuxième alinéa.
Mme David :
En fait, c'est l'alinéa… Le numéro 6, en tout cas, et c'est l'avant-dernier
paragraphe. Donc, la phrase finit par «la création d'emplois durables».
La Présidente (Mme
Champagne) : C'est vraiment le deuxième alinéa.
Mme David :
O.K. Là, on...
La Présidente (Mme Champagne) : C'est comme ça qu'il s'appelle. Les autres, c'est
des paragraphes. O.K.?
Mme David :
D'accord, parfait. Donc, j'oserais proposer d'ajouter, après «emplois
durables», «et de qualité». Et les gens dans les entreprises pourront,
effectivement, définir ce qu'est la qualité.
Quant
à l'autre préoccupation que je porte, celle de ne pas substituer des emplois du
secteur public à des emploisd'économie
sociale, je le ramènerai dans un considérant, mais je vais, tout de suite, vous
en faire une lecture renouvelée,comme
ça, on a le temps d'y penser : «L'Administration a la responsabilité de
maintenir des services et des emplois dansle secteur public répondant aux besoins de la population.» Je le
ramènerai dans les considérants. Alors, on aura le plaisir de s'obstiner
encore là-dessus. Donc, je laisse tomber ce bout-là pour ce qui est de l'article
3.
La Présidente (Mme
Champagne) : Parfait.
Mme David :
Mais je maintiens l'idée de mettre «à la création d'emplois durables et de
qualité». Juste rajouter «et de qualité».
La Présidente (Mme Champagne) : La première question, Mme la députée, avant d'ajouter
quoi que ce soit, est-ce qu'on s'entend qu'on... vous retirez le dépôt
que vous venez de faire, donc on retire l'ajout?
Une voix :
…
La Présidente (Mme Champagne) : Alors donc, on retire ce document-là parce que,
pour le secrétariat, c'estbien
important. Vous dites qu'il y a une partie que vous ramènerez dans un autre
temps. Parfait. Et, maintenant, la discussionest : Est-ce que, de consentement, les parlementaires seraient d'accord
d'ajouter au deuxième alinéa «la création d'emplois durables et de
qualité»?
Des voix :
…
La Présidente (Mme Champagne) : On suspend deux secondes parce qu'il va falloir
rouvrir, bien sûr, l'amendement, là. Mais ça, c'est un détail. Alors, on
va suspendre quelques secondes.
(Suspension de la séance à
12 h 18)
(Reprise à 12 h 19)
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, nous allons reprendre les travaux. Ce fut
une courte discussion. Alors,afin d'accepter
de modifier l'amendement, j'ai besoin d'un consentement pour ouvrir l'amendement — il y a consentement pour ouvrir l'amendement
d'hier — et
qu'au deuxième alinéa on ajoute la phrase «emplois durables et de qualité».
Et
j'aurais besoin, Mme la députée de Gouin, à la main s'il le faut, de me faire
un ajout, là. En fait, reprendre le deuxième alinéa : Pour l'application
du premier alinéa — petit
point — ajouter
«et de qualité».
Le
Secrétaire : Voulez-vous que je vous l'ajoute à la main? Je peux l'ajouter
à la main.
La Présidente (Mme
Champagne) : On peut l'ajouter à la main. Regardez, on va simplifier
ça. Alors, vous acceptez que le secrétaire ajoute cela à la main, et ce sera
consigné?
Mme David : Bien sûr.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Bon, bien, ça va être plus simple comme ça. Donc, ça devient un sous-amendement.
Alors, est-ce qu'il y a... vous adoptez le sous-amendement d'ajouter «et de
qualité»?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Parfait. Donc, le sous-amendement est ajouté. Alors, nous allons adopterà nouveau l'amendement modifié. Il y a
consentement? Adoption? Je comprends que c'est consentement et adoption. Etnous allons donc adopter l'article 3 avec
son amendement et son sous-amendement. Ça vous va? Parfait. Tout est adopté.
Est-ce que, M. le secrétaire, vous êtes content?
Le Secrétaire : ...
• (12 h 20) •
La
Présidente (Mme Champagne) :
Bon. Alors, les sous-amendements, les amendements, l'article 3 amendéest adopté. Donc, l'article 3 amendé est adopté.
Attendez que je retrouve mon article 3, là, ça va bien aller. Bon, adopté
et amendé avec son sous-amendement. Voilà. Ça va, ça, comme ça, là?
Une voix : Oui.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, nous allons donc passer maintenant à l'article 6… Non, il est déjà
adopté, l'article 6.
Une voix : On est rendus à l'article
7.
La
Présidente (Mme Champagne) :
L'article 7. Alors, ne revenons pas en arrière. L'article 7, et nous tombons
dans un chapitre nouveau, le rôle du gouvernement. Alors, M. le
ministre, lecture de l'article 7, s'il vous plaît.
M. Gaudreault : Oui. Alors : «Chapitre
III. Rôle du gouvernement.
«7. Dans l'exercice
de ses pouvoirs et de ses responsabilités, tout ministre doit, dans ses
interventions et à l'égardde tout
organisme visé à l'article 4 et dont il a la responsabilité, reconnaître l'économie
sociale comme partie intégrante de la structure socioéconomique du
Québec, en prenant en considération l'économie sociale dans les mesures et les
programmes existants, dans leur mise à jour ainsi que dans l'élaboration de
nouveaux outils destinés aux entreprises.
«De plus,
lorsqu'il le considère opportun, il met en valeur les initiatives réalisées en
matière d'économie sociale sur le territoire du Québec.»
Les notes
explicatives disent que l'article 7 du projet de loi prévoit les fonctions et
responsabilités de l'ensembledes
ministres du gouvernement en matière d'économie sociale, notamment afin qu'elle
soit prise en considération dans les mesures et programmes existants,
dans leur mise à jour et dans l'élaboration d'outils destinés aux entreprises.
Chaque
ministre doit également assumer ces obligations à l'égard de tout organisme
dont il a la responsabilité si cet organisme est visé à l'article 4.
La Présidente (Mme Champagne) :
Est-ce qu'il y a des explications supplémentaires, M. le ministre?
M. Gaudreault : Ça va aller.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Non, ça va aller. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, sur l'article 7.
Mme Weil : Oui, Mme la Présidente.
Donc, on avait eu cette discussion lorsqu'on parlait de l'article 2, le deuxième
paragraphe, lorsqu'on parlait de… «La présente loi a pour objectif […] de
soutenir le développement…» Excusez-moi, le
3°, troisième paragraphe : Favoriser l'accès, pour les entreprises d'économie
sociale, aux mesures et auxprogrammes
de l'Administration. Et là on va être... Ici, on spécifie des programmes
existants, et j'avais demandé si... Parcequ'on spécifie, là, dans la dernière ligne, on parle de «mise à jour
ainsi que dans l'élaboration de nouveaux outils destinés aux
entreprises». Moi, je rajouterais «d'économie sociale», mais ça va être mon
deuxième amendement.
C'est dans l'«existants»,
«les programmes existants». Il y a une panoplie de programmes au gouvernement,
il y aune panoplie de programmes
dans les différents ministères. C'est de bien cerner quels sont les programmes
qu'on cibleparce que, là, l'article
7 est plus spécifique que l'article 2, paragraphe 3°.
Est-ce qu'il y a lieu de parler d'«appropriés»,«existants», «appropriés» ou «existants», dans le sens qu'on ne va pas s'éparpiller,
là, on parle vraiment des programmes qui sont adaptables ou qui sont pour, qui
pourraient être pour les entreprises d'économie sociale, comme on spécifie dans
les nouveaux outils destinés aux entreprises?
Alors, c'est
une question. Le ministre et moi, on avait discuté… Ou le ministre, je pense, l'avait
même dit lorsqu'onparlait de l'article
2, est ce qu'on devrait dire «approprié» ou «destiné aux entreprises d'économie
sociale», «pertinent», «existant»? Puis je pourrais peut-être poser la
question : Le sens d'«existant»… On a rajouté ce mot-là...
M. Gaudreault : ...
Mme Weil : Oui, ça aussi, on
pourrait en parler. Je vais sortir mon Albert Camus.
Une voix :
C'est vrai que ça fait...
Mme Weil : Mais quel était le sens d'«existant»
ici?
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le ministre.
M. Gaudreault : Bon, le sens d'«existant».
La Présidente (Mme Champagne) :
Définissez l'existence.
Mme
Weil : Bien, c'est-à-dire je
vais être plus précise, est-ce qu'on avait voulu dire par «existants» les programmes
appropriés?
M.
Gaudreault : Pas
nécessairement. J'ai beaucoup réfléchi à cette question-là dans les quelques
heures qui nousséparent de la fin de
la commission d'hier à ce matin et je constate que c'est un article très, très
fort, très, très fort parce que, là, il faut qu'on réalise, tout le
monde ici, là, que c'est un article qui oblige pas juste moi comme ministre des
Affaires municipales, tout ministre, tout ministre, tous mes collègues, là,
ministres, tout ministre éventuel d'un futur gouvernement
majoritaire du Parti québécois — ça,
c'est une autre histoire, mais qui viendra — donc, tout ministre... Il faut que tout ministre doive nécessairement
évaluer les programmes de son ministère en fonction d'intégrer la dimensionde l'économie sociale en reconnaissant l'économie
sociale dans les programmes existants, et dans leur mise à jour, et dansl'élaboration de nouveaux outils. «Outils»
est plus large que «programmes», là, parce qu'il peut y avoir des programmeset d'autres choses, des plans d'action, des
stratégies. Des outils, il y en a des dizaines, là, des chantiers… Le
gouvernement est maître dans l'art de trouver des nouveaux mots. Alors,
de nouveaux outils destinés aux entreprises.
Alors, c'est
une obligation très forte qui est faite à tous les ministres, et c'est là que…
Je ne me souviens plus c'estdans
quelle discussion qu'on a abordé cette question-là, dans… Je ne sais plus si c'était
dans les considérants ou à l'article 1, mais il faut qu'on arrête de considérer l'économie sociale comme
misérabiliste, ou comme accessoire, ou comme de lacharité. Ce projet de loi là, Mme la Présidente — puis
plus je l'étudie, plus j'en suis convaincu — sa force réside dansle fait qu'il établit clairement l'économie
sociale comme un secteur comme les autres avec toute sa force, et pas commeun accessoire. Alors, dans ce sens-là, tous
les ministres devront tenir compte de l'économie sociale dans les programmesexistants, dans leur mise à jour et dans les
nouveaux outils qui seront développés. Alors, c'est une obligation continue,c'est une obligation pour les programmes là,
les programmes à venir également. Alors, en disant «les programmes existants», ça rend toujours actuelle — c'est drôlement dit, là, mais vous allez
comprendre — la Loi
sur l'économie sociale qu'on est en train... qui sera...
Une voix : Ça la pérennise.
M.
Gaudreault : Oui, ça
pérennise son actualité. Je ne sais pas si ça se dit, mais ça fait en sorte qu'elle
va toujourss'adresser aux
programmes... Il y aura toujours des programmes existants, puis chaque ministre
aura l'obligation de l'adapter à l'économie sociale. Alors, c'est très
fort comme...
Puis je veux dire tout de suite, là… Parce que
la députée de Notre-Dame-de-Grâce a laissé entendre qu'il pourrait y avoir un amendement à venir sur la fin
du premier alinéa, «aux entreprises d'économie sociale», mais, là-dessus, jedis non parce que l'idée, c'est justement
dans l'élaboration de nouveaux outils destinés aux entreprises au sens large. C'esttous les programmes qui seront destinés aux
entreprises au sens large parce qu'on considère les entreprises d'économiesociale sur un pied d'égalité par rapport
aux entreprises d'économie marchande ou même aux entreprises publiques. Donc,
c'est dans ce sens-là.
Moi, je veux
qu'on arrête de sectariser puis de mettre dans des silos une... comme si c'était
un monde à part. Oui,il a ses propres
règles, oui, c'est un… avec toutes les valeurs qu'on a énoncées puis par la
définition d'«entreprise d'économie
sociale». Mais ce que je veux dire, c'est qu'ici l'article 7 s'adresse au
gouvernement et met une obligation très forte à l'égard du gouvernement.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Merci, M. le ministre. Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme
Weil : Bien, il faudrait
donner des exemples. Mais je suis sûre qu'il y a des programmes au ministère
desFinances qui sont vraiment
destinés aux secteurs de l'aéronautique, des pharmaceutiques, des sciences de
la vie où on nepeut pas imaginer… C'est
sûr que, de façon très pragmatique, ce n'est pas tous les programmes. Ce n'est
pas vrai, ça ne sepeut pas. Ça ne se
peut pas que ce soient tous les programmes qui, soudainement, deviennent
accessibles. Je pense, c'esttout à
fait normal. Mais de penser qu'on ouvre tous les programmes soudainement au
secteur de l'économie sociale, çasemble
un peu irréaliste, et c'est pour ça que j'ai posé la question :
«Existants», quel est le sens d'«existants»? Bon, c'estparce que même «existants»… Quand on a parlé de l'article
2, 3 hier ou... hier, je pense bien, on parlait de développementde nouveaux programmes éventuellement. Alors donc,
il y a déjà une limitation dans le mot «existants», donc on parle de
programmes qui existent actuellement.
Moi, j'amène
aussi un autre qualificatif qui est plus juste pragmatique et réaliste, qui ne
va pas changer beaucoupdans la
réalité parce que je suis sûre qu'au ministère des Finances et dans les autres
ministères où c'est tout à fait appropriéd'élargir les outils et les programmes aux entreprises d'économie
sociale parce que c'est parfaitement... ils n'ont peut-êtrepas pensé à… oui, ce
programme-là, il faudrait l'ouvrir aux entreprises d'économie sociale, c'est
des programmes quisont tout à fait
adaptés ou adaptables à leur réalité. Mais c'est sûr qu'il y a des programmes
qui ne sont pas visés du tout pour l'économie sociale.
Comme l'inverse,
il y a des programmes qui sont ciblés pour les entreprises d'économie sociale
qui ne sont pas du tout adaptés pour des grandes entreprises du secteur
privé. Je pense que je n'ai pas d'inquiétude par rapport à la vision du gouvernement, je n'ai pas d'inquiétude
par rapport à comment tous les ministres vont gérer leur ministère. C'est
juste que, quand on... C'est que le langage laisse porter à quelque chose qui
semble un peu irréaliste, c'est tout.
Et, d'ailleurs,
«existants»... Là, s'il y avait peut-être un changement, c'est parce qu'hier on
parlait de développementde nouveaux
programmes. Il y aura éventuellement de nouveaux programmes, et là je ne
comprends pas nécessairementpourquoi
on limite «existants» parce que le ministre dit qu'il veut être très généreux
et ouvert. J'irais plus sur le pragmatismeet d'avoir un qualificatif qui évoque une notion de développement, alors
que, là, c'est assez statu quo quand on parle de programmes existants.
En tout cas, c'est plus que sémantique, et je pense que ça va refléter la suite
des choses.
• (12 h 30) •
La Présidente (Mme Champagne) :
Merci, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. M. le ministre.
M.
Gaudreault : Bien, je vais
reprendre un exemple qui est souvent cité par la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
elle nous parle souvent de l'industrie
aéronautique, bon, qui est une industrie, à sa face même, très dominée par le
privé, par des grandes entreprises
privées. Mais disons qu'Aveos, qui a fermé l'année passée, si les travailleurs
d'Aveos avaientdit : Nous, là,
on se transforme en coopérative de travailleurs, puis on la reprend, Aveos,
puis on va la gérer, puis on va entrer dans ce marché-là. Puis, on est
dans le secteur de l'aéronautique, alors quel programme... Si, par exemple, les
travailleurs se concertent, et se
transforment en coopérative de travail, puis veulent investir dans Aveos, bien
peut-êtrequ'il y a des programmes d'Investissement
Québec, du ministère du Développement économique, du ministère des Transports,de la Métropole qui n'auraient pas été
adaptés à Aveos, et, pourtant, on est dans le fameux domaine de l'aéronautique.
Moi, j'ai
envisagé, quand il y a eu la fermeture de la machine à papier n° 6
dans mon comté, l'usine Kénogami àJonquière,
avec les travailleurs qui étaient mis à pied, parce qu'ils étaient...
130 emplois, de penser à transformer cettepartie-là de l'usine qui faisait un type de papier particulier en
coopérative de travail. Finalement, ça n'a pas marché pour toutes sortes
de raisons, mais, dans le domaine de l'industrie des pâtes et papiers, comment
on aurait pu soutenir une coopérative de travailleurs? Alors, je pense que c'est
des beaux exemples.
J'en ai d'autres
ici, là. La Régie des alcools, des courses et des jeux, bien ils nous
confirment qu'une coopérativene peut
recevoir de permis de réunion si la rencontre est ouverte au public. Une
affaire bien simple, puis on a pourtant...Au mois de mars, je suis allé faire une annonce à une coop de
travailleurs qui reprend le Bistro de L'Anse à L'Anse-Saint-Jeanvia le programme du PIEC. C'est un édifice
patrimonial à L'Anse-Saint-Jean, c'est super génial. C'est une coopérativede jeunes travailleurs qui veulent
revitaliser L'Anse-Saint-Jean. Bien là, ils ne pourront pas avoir de permis de
réunion si la rencontre est ouverte au public parce que la Régie des
alcools ne le permet pas.
Dans le
domaine de la culture, il y a des ateliers qui n'ont pas pu avoir un soutien au
fonctionnement du Conseildes arts et
des lettres du Québec parce qu'ils ne sont pas reconnus comme une organisation
admissible selon les critèresdu
CALQ, parce que c'est une formule de coop. Alors là, c'est des petits exemples
que je vous donne, mais je pense qu'ilssont évocateurs et qu'ils vont carrément dans le sens à la fois des
programmes existants, mais des nouveaux outils destinés aux entreprises.
Merci.
La Présidente (Mme Champagne) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Weil : À la lumière, je
comprends tout à fait ce que le ministre dit. Je pense que le mot est
«pertinents», etpas «existants».
Parce que «pertinents», c'est tout à fait pertinent. Aveos, comme vous le
dites, se transforme. Soudainement,un
programme qui est là devient pertinent. Mais «existants», c'est figé dans le
temps, là. Je ne comprends pas vraimentpourquoi on met le mot «existants» parce que les programmes qui vont se
développer, mais «pertinents», je veux dire...
M. Gaudreault : Ils ne sont pas
pertinents à l'heure actuelle.
Mme Weil : Oui, mais, dans le temps…
M.
Gaudreault : Le truc de la
Régie des alcools, présentement, n'est pas pertinent pour les entreprises d'économie
sociale, mais c'est un programme existant. Alors, il faut le rendre pertinent
pour l'entreprise d'économie sociale.
Mme Weil : Mais l'exemple d'Aveos, c'est...
La Présidente (Mme Champagne) : Mme
la députée de...
Mme Weil : Excusez-moi, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Champagne) :
Allez-y, allez-y.
Mme
Weil : L'exemple d'Aveos, c'est
un exemple où il devient, évidemment — comment
dire? — pertinentqu'Aveos, si c'est une coop de travailleurs
qui prend la relève, applique pour ce programme. Donc, lorsqu'on va ouvrir ces programmes, les
fonctionnaires devront regarder avec une nouvelle perspective si, soudainement,
ah! ce programme-là devient tout à fait pertinent pour cette entreprise.
M. Gaudreault : Plus que les
fonctionnaires, le ministre, par exemple...
Mme Weil : Bien, le ministre.
M.
Gaudreault : ...du
Développement économique. Par exemple, le ministre responsable de la Régie des
alcools — jene sais pas c'est qui, ça doit être Économie
et Finances. Après ça, le ministre de la Culture, le ministre de l'Agriculture,
la ministre des Ressources naturelles...
Mme
Weil : Alors donc, on
pourrait enlever carrément «existants». «Les programmes du gouvernement», parceque les programmes vont changer, vont
évoluer. Et ce que vous dites est important, là. Vous dites : Ici, c'est
enregistré.C'est que, soudainement,
bon, une entreprise ou un groupe devient une entreprise d'économie sociale. Ils
sont soudainementdans un créneau
haut de gamme, très technologique, mais c'est vrai que ça peut être une coop de
travailleurs qui prend larelève, et,
soudainement, donc, il y a accès, ou on est en train de réfléchir à faire en
sorte que ces programmes s'ouvrent. C'est pour ça que je posais la
question sur quel était le sens d'«existants».
La
Présidente (Mme Champagne) :
Donc, ce que vous suggérez, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, ce
serait d'enlever, simplement, «existants», là. Il y a M. le député de
Beauce-Nord qui voudrait intervenir.
M.
Spénard : Oui. C'est parce
que je trouve ça drôle de la députée de Notre-Dame-de-Grâce parce qu'il me
semblequ'on avait fait consensus
hier sur un article où on disait qu'il faut refléter le présent dans le projet
de loi. Et on voulaitmettre «doit
aspirer», mais, par contre, on a mis «aspire à la viabilité économique». Donc,
si on est dans le moment présentpour
un article, on se doit d'être dans le moment présent aussi pour les articles
qui s'ensuivent. Et moi, les programmes,
je ne sais pas pourquoi que... En tout cas, «dans les mesures et les programmes
existants, dans leur mise à jour», ça présuppose
qu'il va y avoir une mise à jour un jour, il y en a toujours. «Ainsi que dans l'élaboration
de nouveaux outilsdestinés aux entreprises»,
donc on a tout, on a les programmes actuels existants, on a leur mise à jour
puis on a l'élaboration des nouveaux outils. Pour moi, la boucle est
bouclée, puis on est au présent dans ce projet de loi là.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Merci, M. le député de Beauce-Nord. Mme la députée de Gouin également
avait levé la main.
Mme
David : Totalement en appui
avec mon collègue cette fois-ci. Moi, je pense qu'il faut lire la phrase
vraimentau complet pour comprendre
qu'on parle du présent et du futur. Cela dit, si tout le monde est heureux en
enlevant le mot«existants» et en ne
le remplaçant par rien du tout, juste en enlevant le mot «existants», bien sûr
on va être très heureux aussi.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Bon, bien, voilà pour le commentaire. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme
Weil : C'est juste une
question de cohérence de législation, une question de cohérence. Regardezl'article — je demande au député de Beauce-Nord — article 2. On a eu toute cette
discussion lorsqu'on a fait l'article 2,troisième paragraphe. On dit : «De favoriser l'accès aux mesures et
aux programmes de l'Administration...» C'est dansle temps, c'est qu'on n'a pas nécessairement
besoin de dire «aujourd'hui», ou «actuels», ou «existants», c'est continu.
Donc, l'indicatif présent, c'est ça, c'est ça que ça veut dire.
C'est juste
qu'on a eu toute cette discussion hier. Et, d'ailleurs, je pense que c'est la
députée de Gouin... Parceque moi, j'avais
dit : Est-ce qu'on devrait dire «destinés à»? Et l'argument que vous avez
apporté, c'était : Non, il fallait le garder ouvert au développement. Donc, ça va dans ce sens-là. C'est juste
d'être cohérent avec cet article-là, c'est le même...Parce que la question que quelqu'un se pose, et c'est
peut-être parce que j'ai fait beaucoup de législation… La premièrechose que je me suis dite, j'ai vu que les phrases
se ressemblaient, mais on dit «existants». Alors, ça doit avoir un sens.C'est quoi, le sens du mot? Alors, s'il n'a
pas de sens particulier, moi, je plaide pour la même phrase qu'on trouve à l'article 2,
3°.
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le député de Beauce-Nord, un petit ajout?
M.
Spénard : Oui. Au lieu de
dire «programmes existants», est-ce qu'on ne pourrait pas dire «programmes
actuels»?
Mme Weil : Là, je laisse le
ministre...
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, M. le ministre. Parce que, là, on peut sortir le dictionnaire, on en a pour
deux, trois heures.
M.
Gaudreault : Écoute, moi, je
suis ouvert à enlever l'«existants», là, enlever l'existence, mais... Parce que
cequi me réconforte ou ce qui me
console, c'est qu'on dirait, bien, «l'économie sociale dans les mesures et les
programmes...»Puis là, si on veut
être concordants avec l'article 2, bien, c'est ça, on le dit, «les mesures
et les programmes». En tout cas, «l'économie
sociale dans les mesures et les programmes, dans leur mise à jour», donc,
forcément, on parle au présentquand on parle, là, comme législateur. Alors,
quand on fait leur mise à jour, des programmes, il faudra que le ministre
de la Culture, du Développement économique, etc., tiennent compte de l'économie
sociale.
Alors moi, si ça peut
nous rallier puis nous permettre d'avancer, je suis prêt à accepter de retirer
«existants».
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme Champagne) : Et, M. le ministre, effectivement, je me permets
de dire qu'on ne peut pasmettre à
jour un programme qui n'existe pas, là, au départ. Alors, déjà là, il y a une
logique, là. Alors là, est-ce que vous en faites un dépôt d'amendement?
Des voix :
...
La Présidente (Mme Champagne) : M. le ministre, est-ce vous en faites vous-même
un amendement d'enlever... vous proposez d'enlever «existants»?
M.
Gaudreault : «Existants». Oui, je propose ça, moi.
La Présidente (Mme Champagne) : Bon, il y a une proposition sur la table, là. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
Là encore, juste pour être cohérents et concordants, est-ce qu'on dit «de l'Administration»?
Parce qu'on ne sait pas programmes d'où, de quels programmes...
M.
Gaudreault : Tout ministre doit, en prenant en considération l'économie
sociale...
Mme Weil :
Ou du gouvernement, ou de son ministère, ou de l'Administration.
M. Gaudreault : Tout ministre doit, dans les ministères, dans ses interventions à l'égard
de tout organisme dont ila la
responsabilité, reconnaître l'économie sociale. Bon, je ne pense que ce soit
nécessaire, là, parce que c'est le ministre, c'est le rôle du
gouvernement.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, nous réfléchissons à haute voix?
Mme Weil :
Et de son ministère.
M. Gaudreault : …l'article 8, Mme la Présidente, dit que le plan d'action devra
identifier les actions que doitposer
l'Administration. Alors là, c'est plus large. «Administration» comprend le
gouvernement, mais aussi ses appareils, là...
Mme Weil :
…
M. Gaudreault : Oui, mais là on parle du rôle du gouvernement au chapitre III. Le
chapitre III, là, c'est le rôledu
gouvernement. Alors, moi, je pense que, quand on parle du gouvernement, là, c'est
vraiment le ministre qui est interpellé.
Mme Weil :
Donc, c'est les programmes de l'Administration.
M. Gaudreault : Là, on interpelle le ministre par rapport à ce dont il est responsable.
Comme moi, par exemple,comme
ministre des Transports, je suis responsable de la Société des traversiers du
Québec. Bon, bien, là, il faudrait que jem'assure que, dans la Société des traversiers du Québec, il y a des
programmes qui soient mis à jour pour les entreprises adaptées.
Une voix :
...
M.
Gaudreault : C'est ça, dans l'exercice de mes pouvoirs et de mes
responsabilités.
Mme Weil :
Moi, je soupçonne qu'à l'origine, quand ça a été écrit, c'était dans l'optique
d'«existants» dans le sens au sein de son ministère. Et, dans ce
sens-là, ça...
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, il y a des soupçons, Mme la députée?
Mme Weil :
Bien, dans le sens que je pense que la personne qui a écrit ça, «existants»,
avait en tête de… peut-êtredans le
sens de «au sein de son ministère», mais... Mais, normalement, il faut
spécifier les programmes d'où, là, quelsprogrammes, là, honnêtement, là. Sinon, c'est suspendu parce qu'il n'y a
rien dans la phrase qui indique que c'est de sonministère ou est-ce que c'est de l'Administration. Son ministère et les
organismes dont il est responsable, mais lequel de ça, là?
La Présidente (Mme Champagne) : Mme la députée de Gouin, là, qui attend
patiemment une question, allez-y.
Mme David : Ah non! ça va. On est
très calmes, on...
M.
Gaudreault : …
La Présidente (Mme
Champagne) : Oui, M. le ministre. Mme la députée, deux petites
secondes.
M. Gaudreault : …députée de Gouin, juste pour... Ça va peut-être permettre à la députée
de Gouin de bonifierson
intervention. Je le dis en toute modestie. Mais, quand on dit «dans l'exercice
de ses pouvoirs et de ses responsabilités,tout ministre doit», ça veut dire, dans les pouvoirs et responsabilités
d'un ministre, il y a ses responsabilités quant aux organismes des
sociétés d'État qui relèvent de sa responsabilité, là. Alors, c'est très large.
Pour moi, c'est inclusif.
La Présidente (Mme
Champagne) : Mme la députée de Gouin.
Mme David :
M. le ministre, bien, c'est exactement ce que je voulais dire. À partir du
moment où, dans un paragraphe, on
parle de l'action d'un ministre, je ne peux pas imaginer autre chose que de
voir un ministre s'occuper de programmes qui relèvent de son ministère,
de sociétés qui relèvent de son ministère, de mesures qui relèvent de son ministère. Il me semble que, dès qu'on parle d'une
responsabilité ministérielle, on parle exactement de ce que souhaite la
députée de Notre-Dame-de-Grâce. Je garderais donc l'article tel qu'il est.
La Présidente (Mme
Champagne) : Incluant «existants», dans votre cas?
Mme David :
Ah! non, non. Ça, c'est réglé, ça.
La Présidente (Mme
Champagne) : Ça, il est déjà enlevé.
M.
Gaudreault : Ça fait longtemps qu'elle en a oublié l'existence.
La Présidente (Mme Champagne) : Autres commentaires? Ça va? Alors donc, est-ce
que vous acceptez queM. le
secrétaire biffe «existants» comme étant un amendement? Ça prend un amendement?
Est-ce qu'on a besoin de faire tout un amendement?
Des voix :
…
La Présidente (Mme Champagne) : Alors là, il faut revoir le texte en enlevant
«existant». C'est aussi pointu que cela. Alors, si le texte m'arrive par
l'intermédiaire de quelqu'un ici...
Le Secrétaire :
C'est monsieur...
La Présidente (Mme Champagne) : O.K. Parfait. Alors, le texte va être réécrit par
les légistes. O.K.? Pas deproblème,
le texte va être écrit. Alors, une fois que le texte va être écrit, on peut
considérer que l'article 7 va être... que l'amendement va être...
Oui, Mme la députée de Gouin.
Mme David :
Excusez-moi, je ne voulais pas vous interrompre.
La Présidente (Mme
Champagne) : O.K. Allez-y.
Mme David :
O.K. Je voulais juste dire que ça, c'est le premier paragraphe de l'article 7.
J'aurais un amendement au deuxième paragraphe.
La Présidente (Mme Champagne) : O.K. Donc, on va commencer, d'abord, par adopter
le premier. Quand le texte va nous arriver, on va revenir sur l'amendement.
Donc, je vais le suspendre, cet amendement-là, pour le moment, puisqu'il nous
arrive...
Une voix :
…
La Présidente (Mme Champagne) : Il arrive, justement. C'est bon? Bon, alors donc,
est-ce qu'on comprend que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme Champagne) : Parfait. Maintenant, on va aller à l'article 2...
deuxième paragraphe, si on veut. Pas l'article, mais deuxième paragraphe
de l'article 7, et, Mme la députée de Gouin, vous avez un amendement.
Mme David :
Oui, Mme la Présidente. Donc, ce qui est écrit ici, c'est : «De plus,
lorsqu'il le considère opportun, il met en valeur les initiatives
réalisées en matière d'économie sociale sur le territoire du Québec.»
J'aimerais
ajouter «et celles d'organismes québécois d'économie sociale engagés dans une
solidarité internationale Nord-Sud».
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, vous déposez votre amendement, on va en
faire des copies. On peut commencer, vous pouvez le commenter, Mme la
députée.
Mme David :
Bien, je pense que ça va être très court parce que nous avons entendu, tout le
monde, avec, je pense, beaucoup d'intérêt,
ce qu'a apporté le groupe de chercheurs en économie sociale qui faisait état de
la place du Québecdans le monde par
rapport à l'économie sociale, mais qui nous a donné de façon plus
particulière — j'avoue,
très intéressante, là — des exemples où le Québec est en solidarité
avec, souvent, des petits groupes, des petites coopérativesdans des pays en voie de développement et combien
l'expérience québécoise pouvait permettre d'aider des personnes, des
groupes, là, qui veulent travailler à l'économie sociale, dans le contexte d'économie
sociale.
Donc,
je ne pense pas que l'ajout de ce tout petit amendement ait des impacts, je ne
sais pas, inattendus. Ou, entout
cas, s'il y en a, il faudrait me les dire. Je pense que c'est juste d'affirmer
que oui, on va travailler à, donc, mettre envaleur les initiatives qu'il y a au Québec, mais, pourquoi pas, celles
aussi où le Québec même, parfois, est chef de file par rapport à ce qui
se passe dans d'autres pays dans ce domaine-là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, Mme la députée de Gouin. Alors, est-ce que tout le
monde a le document? Oui, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui. Bien, je comprends très bien l'intention de la députée de Gouin,
mais elle m'étonne avecson Nord-Sud
parce que moi, je connais beaucoup de la solidarité Est-Ouest avec des pays,
entre autres, de l'ancien bloccommuniste.
Alors, je connais des projets de solidarité avec des pays de la Post-Soviétie,
que ce soit l'Ukraine, que cesoit la
Russie elle-même. Alors, je ne pense pas qu'il faut qu'on soit limitatifs à la
relation Nord-Sud. Il y a aussi, même, desefforts de solidarité avec les États-Unis, avec l'Europe. Alors, ce n'est
pas nécessairement l'hémisphère Sud. Alors, lavision du monde de la députée de Gouin m'étonne à ce stade-ci, Mme la
Présidente. Donc, pour la question Nord-Sud, moi, je ne suis pas d'accord
avec ça, premièrement.
Deuxièmement,
je pense que ce qu'elle vise, la députée de Gouin, c'est de cibler les
organismes d'économie socialedu
Québec qui sont engagés dans la solidarité internationale. Bon. Mais on parle
ici des organismes québécois. Ceux quisont
engagés dans la solidarité internationale sont quand même des organismes
québécois. Exemple, moi, je connais bien,pour en avoir été le président du conseil d'administration, le Centre de
solidarité internationale du Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui est enregistré, qui est incorporé en vertu de la partie III de
la Loi sur les compagnies, qui est donc une organisation sans but
lucratif du Québec dont le siège social est à Alma, au Lac-Saint-Jean, mais qui
fait de l'économie sociale en Équateur, au Burkina Faso. On a eu des projets
aussi au Nicaragua.
Donc,
quand on dit : «Lorsqu'il le considère opportun, il met en valeur les
initiatives réalisées en matière d'économie
sociale sur le territoire du Québec», on parle des entreprises incorporées au
Québec. Et, pour moi, le centrede
solidarité international, par rapport à ses actions en économie sociale au
Burkina Faso, en Équateur, il est couvert par cedeuxième alinéa parce que c'est une entreprise québécoise qui a son
siège social à Alma, donc sur le territoire du Québec,et qu'il fait de l'économie sociale. Mais il en
fait en Équateur, il en fait au Burkina Faso. Puis, même, il n'en fait pas quelà-bas, il va aller chercher, par exemple,
des produits faits par des femmes au Burkina pour les revendre ici, au Québec.
Alors, il faut qu'on soit prudents dans ce qu'on dit.
Donc,
moi, je pense que ce deuxième alinéa est tout à fait englobant de l'ensemble
des organisations qui font de lasolidarité
internationale et qui font de l'économie sociale par le geste de solidarité
internationale. Mais il faut bien faireattention que c'est les entreprises qui sont basées au Québec, mais qui
font de la solidarité internationale. Je regarde ledéputé de Berthier, je sais qu'il connaît bien le
Mali pour y être allé à plusieurs reprises, alors, mais via des organismes
d'économie sociale qui sont établis au Québec, mais qui agissent dans le Sud
comme, parfois aussi, ils agissent au Québec,
là. Alors, pour moi, l'alinéa deux est complet, puis ça me fait plaisir de dire
que l'intention du législateur dans cet alinéa deux, c'est aussi de
couvrir les activités internationales en économie sociale des entreprises
québécoises.
• (12 h 50) •
La Présidente (Mme
Champagne) : Mme la députée de Gouin, sur votre amendement.
Mme David :
D'abord, je suis d'accord avec la question Nord-Sud. Donc, ma vision du monde
est quand mêmeplus large que ça.
Mais, en écoutant les groupes qui sont venus nous parler, je me rendais compte
qu'ils insistaient toutparticulièrement
sur des initiatives réalisées, par exemple, au Mali, un pays que je connais
bien, moi aussi, ou en Amériquelatine,
ou ailleurs. Mais, effectivement, ça ne couvre pas l'ensemble de la question.
Donc, oublions ça, ça va simplifier notre vie.
Par
ailleurs, je ne suis pas d'accord avec le fait de dire que, si on parle
simplement des initiatives réalisées en matièred'économie sociale sur le territoire du Québec... Je ne doute pas de l'intention,
mais je ne trouve pas, franchement, qu'enlisant cette phrase-là les personnes qui vont lire le projet de loi le
soir, avant de s'endormir, vont tout à fait comprendrequ'on est en train de parler d'initiatives qui
existent ici, qui se réalisent ici, avec des emplois ici, mais aussi de
solidaritéinternationale. Donc, pour
faire les choses de façon simple, à ce moment-là je me réamenderais
complètement moi-mêmepour suggérer
de dire tout simplement — puis
c'est vraiment bien simple : «Il met en valeur les initiatives...» «Lorsqu'il
leconsidère opportun — ça, je pense que c'est un bout qui est
important aussi — il met
en valeur les initiatives réalisées en matière d'économie sociale sur le
territoire du Québec et à l'échelle internationale.» Tout simplement.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, ce serait comme un autre amendement.
Mme David : Si c'est l'intention...
M. Gaudreault :
«Sur le territoire du Québec et à l'échelle...»
La Présidente (Mme Champagne) : «Et
à l'échelle internationale».
Mme David : ...l'intention peut être écrite en mots :
«et à l'échelle internationale», tout simplement. C'est parceque moi, j'aime ça, voir une intention écrite. Je
ne doute pas de l'intention, là, je veux être vraiment claire là-dessus, mais
c'est mieux de l'écrire, je trouve.
M. Gaudreault : «Sur le territoire
du Québec et à l'échelle internationale» ?
Mme
David : Oui. Autrement
dit : «Le ministre, lorsqu'il le considère opportun — ça, je trouve, c'est important,ce n'est pas tout le temps — met en valeur les initiatives réalisées en
matière d'économie sociale sur le territoire du Québec»,mais il met aussi en valeur les initiatives
réalisées à l'échelle internationale. Donc, ça veut dire, par exemple… Là, onn'écrira pas tout ça, mais ça peut vouloir
dire soutenir, effectivement, des groupes de chercheurs, des entreprises d'économiesociale, des groupes de solidarité qui,
effectivement, ne sont pas des entreprises d'économie sociale — ça, c'est vrai — maisqui,
oui, soutiennent, par exemple, l'instauration de coopératives à l'étranger. Je
ne vois pas ce que ça nous enlève ouqu'est-ce
que ça pose comme problème de mettre en valeur les initiatives réalisées en
matière d'économie sociale à l'échelle internationale, il me semble que
c'est tout à l'honneur du Québec.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, il y a une réflexion. Je vais donner la parole au député de Berthieret à Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce
pendant que mon ministre réfléchit. Alors, oui, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : …merci, Mme la Présidente. Pendant que le
ministre, justement, regarde la question de plus près,si je comprends bien, ce que la ministre de Gouin…
la ministre… députée… Remarquez bien, on m'a déjà appelé M. Lanoraie alors que j'étais maire de
Lanoraie, donc... Donc, ce que je comprends bien, ce que la députée de Gouin
nous amène, c'est qu'elle voudrait mettre en évidence davantage le
rayonnement, finalement, que le Québec a sur la scène internationale par
rapport à la solidarité de l'économie sociale. Alors, je pense qu'on peut
peut-être parler plus de rayonnement, mais, enfin, je laisse le ministre le
soin de...
Mais, Mme la Présidente, je voulais surtout
prendre la parole pour dire que je suis moi-même membre d'une entreprise d'économie sociale qui oeuvre
justement, à certains égards, en Afrique de l'Ouest, au Mali. Alors, ça fait
plaisirde vous le dire, et il y en a
plusieurs, dans Lanaudière, organismes de ce genre-là qui travaillent, là, à
différents partenariats, si je peux dire ça comme ça, avec des gens du
Mali. Voilà.
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le député de Berthier, on vous félicite.
M. Villeneuve : Merci, madame.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Il y avait Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce qui voulait intervenir
également.
Mme Weil : Bien, je voulais juste
rappeler qu'on a amendé les considérants pour rajouter cette dimension
internationale. Je ne sais pas si la députée de Gouin était là, on a rajouté un
considérant et on a eu cette discussion sur l'importance de l'économie sociale
et un peu de l'expérience et l'expertise du Québec en matière d'économie
sociale partagées sur de nombreuses tribunes
et reconnues internationalement. Je pense que ça vient faire ce qu'on veut
faire.
Parce qu'ici on est dans un chapitre qui est le
rôle du gouvernement. C'est quand même assez pointu, le rôle du gouvernement,
il fait ceci, il fait cela. C'est plus que mise en valeur, il me semble, il y a
du concret dans le rôle du gouvernement.
Alors, c'est... Mais il met en valeur, c'est vrai : «De plus, lorsqu'il le
considère opportun, il met en valeur...»Bon, je n'aurai pas d'objection, mais il y a le considérant aussi. Je
voulais juste attirer l'attention qu'on avait mis ça. Mais, puisqu'il
met déjà en valeur des initiatives réalisées, oui.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, M. le ministre, vous-même, votre réaction finale.
M.
Gaudreault : Bien, moi, je
suis d'accord avec «à l'échelle internationale», là. Le député de Beauce-Nord?
M. Spénard : Oui.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, Mme la députée de Gouin...
M. Gaudreault : «À l'échelle
internationale». Mais c'est...
La Présidente (Mme Champagne) : Oui.
M.
Gaudreault : Je veux juste
bien comprendre, on dit bien : «Lorsqu'il le considère opportun, il met en
valeurles initiatives réalisées en
matière d'économie sociale sur le territoire du Québec et à l'échelle
internationale»? Oui, oui.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, Mme la députée de Gouin, on s'entend, nous allons retirer le premier
amendement que vous avez déposé, et vous allez m'en déposer un autre écrit
rapidement à la main comme quoi vous ajoutez,
au premier alinéa… en fait, le seul alinéa de l'article 7, «et à l'échelle
internationale». Et je l'ai déjà entre les mains. Alors, est-ce qu'on
peut considérer... Ça vous plaît, M. le secrétaire?
Le Secrétaire : ...
La
Présidente (Mme Champagne) :
Ça va aller. Ça va aller. On ne fera pas de chichi. Alors donc, est-ce qu'on
considère que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Champagne) :
Adopté. Est-ce que l'article 7 amendé est adopté?
M. Spénard : On n'a pas relu le
premier paragraphe. On n'a pas besoin de le relire?
La
Présidente (Mme Champagne) :
Le premier paragraphe, on s'entend qu'on a enlevé «existants». Puis, le
deuxième, on a ajouté «et à l'échelle internationale».
M. Spénard : O.K. C'est beau. Bon,
correct.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Comme on est tous intelligents et brillants, ça devrait aller. Oui, Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : ...j'avais oublié autre
chose, c'était un point important qui avait été soulevé par le Collectif des entreprises d'insertion. Avant de faire une
proposition d'amendement, je voulais avoir la réaction du ministre, et ça irait
dans le sens de... La recommandation qu'ils avaient, c'est que...
La Présidente (Mme Champagne) : Vous
êtes toujours à l'article 7?
Mme Weil : À l'article 7, oui.
La Présidente (Mme Champagne) :
Donc, l'article n'est pas encore adopté, là.
Mme Weil : C'est ça.
La Présidente (Mme Champagne) : O.K.
Parfait. Allez-y.
Mme
Weil : Et ce serait d'ajouter
à la fin — mais,
comme je vous le dis, avant d'en faire une proposition formelle... — un
autre alinéa qui dirait : «Il devra aussi, dans ses interventions, prendre
en compte les organismes mandataires de son ministère.»
L'exemple qu'on
nous avait donné… Je vais vous lire le passage : «Toutefois, par leurs
actions, certains ministèrespeuvent
céder à un tiers la responsabilité de gérer des programmes. Comme c'est le cas
du ministère de l'Environnement[...]
avec le Règlement sur la récupération et la valorisation des produits par les
entreprises. Dans cet exemple, un bonnombre
d'entreprises d'économie sociale se sont vu retirer des marchés historiquement
développés au bénéfice du secteurprivé
à but lucratif.» Le collectif des entreprises, donc, propose cet amendement
pour assurer une cohérence dans l'esprit de la loi.
Je voulais
juste voir la réaction du ministre par rapport à cette préoccupation du
collectif des entreprises. Donc, c'est que le mandataire doit avoir la même
préoccupation lorsqu'il sous-contracte que le gouvernement aurait vis-à-visdes entreprises d'économie sociale,
certainement pas de retirer, donc, des contrats que le gouvernement avait déjà
avec un secteur... C'était à la page 5 de leur mémoire.
• (13 heures) •
M. Gaudreault : Bien, écoutez, ma
réaction, c'est que, dans l'article 7, nous disons : «Dans l'exercice
de ses pouvoirs et de ses responsabilités,
tout ministre doit, dans ses interventions et à l'égard de tout organisme visé
à l'article 4 et dont il a la responsabilité, reconnaître l'économie
sociale», blabla. Bon.
Alors, quand
on va à l'article 4, bien là on définit quand même les ministères, le
Secrétariat du Conseil du trésor, Investissement
Québec, la SHQ et tout autre organisme ou entreprise du gouvernement désigné
par la Loi sur le vérificateurgénéral.
D'une part, donc, ça couvre l'ensemble de l'Administration. Et on parle «dans
ses interventions». Alors, si, parexemple,
via la SHQ, moi, comme ministre, j'ai un organisme mandataire, c'est une
intervention que je fais via la SHQ. Pour moi, ça couvre la
préoccupation de la députée.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, voilà. Donc, est-ce qu'il y a dépôt quand même de l'amendement?
Mme Weil : Non. Non, ça va.
La Présidente (Mme
Champagne) : Non, ça va? O.K. Parfait.
Mme
Weil : Je pense que c'est
important, ces précisions, pour rassurer les organismes. Et, éventuellement
aussi, dans les plans d'action, on voit la vision, c'est de s'assurer de
cet élément-là, que ça se traduit jusqu'au mandataire.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Parfait. Alors donc, je reviens parce qu'on avait fait un petit arrêt, là. Il y
avaitdeux amendements à l'article 7 :
le fait d'enlever le mot «existants» au premier paragraphe et, à l'alinéa,
ajouter «à l'échelleinternationale».
Cela étant… été adopté, je vais maintenant poser la question : Est-ce que
l'article 7 est adopté tel qu'amendé?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Champagne) :
Parfait.
Donc, compte
tenu de l'heure, je suspends les travaux au même endroit jusqu'à 15 heures
cet après... à 15 heures, cet après-midi. De 15 heures à
18 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
(Reprise à 15 h 8)
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît!
Une voix : …
La
Présidente (Mme Champagne) :
C'est que vous ne m'aviez pas vue, j'étais là et je vous surveillais depuislongtemps. Alors, la commission reprend ses
travaux avec tout le bonheur que j'en ai parce que c'est une de nos belles
commissions. On travaille bien, je trouve, et j'en suis fort aise, là.
Alors, je
vous rappelle — j'ai
le goût de venir à la commission, c'est bon signe — que la commission est réunie afin de
procéder sérieusement à l'étude détaillée du projet de loi n° 27, Loi
sur l'économie sociale.
Et, lors de
la suspension, ce midi, en fait à 13 heures, nous en étions à l'étude de l'article
8. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Merci. Alors :
«Chapitre IV. Plan d'action gouvernemental.
«8. Le gouvernement adopte, au plus tard le 1er
avril 2014, un plan d'action en économie sociale. Ce plan d'action est élaboré et proposé au gouvernement
par le ministre, en collaboration avec les ministères et les organismesconcernés, après consultation du Chantier de l'économie
sociale et du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité. Le
ministre en assure également le suivi, la reddition de comptes et l'évaluation.
«Le plan d'action
prend assise sur la présente loi et identifie les actions que doit poser l'Administration
afin de soutenir le développement et la promotion de l'économie sociale
au Québec.»
Les notes
explicatives. L'article 8 du projet de loi prévoit l'obligation pour le
gouvernement d'adopter un pland'action
en économie sociale afin d'en soutenir le développement et la promotion. Ce
plan d'action devra être élaboréconformément
au contenu et à l'esprit de la loi-cadre et identifier les actions qui devront
être posées par l'Administration en vue d'atteindre les objectifs qui y
sont mentionnés.
Le ministre
des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire est
responsable de l'élaborationdu plan,
lequel sera fait en collaboration avec les ministères et organismes concernés
et après consultation du Chantier de l'économie sociale et du CQCM. Le
ministre est également responsable des autres étapes liées au plan d'action.
La Présidente (Mme Champagne) : Ça se veut clair. Alors, commentaires, Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
• (15 h 10) •
Mme
Weil : Oui. Alors, ici,
donc, le Conseil québécois... Et on a un amendement, c'est qu'on rajouterait la
Tabledes partenaires en économie
sociale. On a posé la question à l'effet que, pour ce qui est du plan d'action,
à peu près tousles groupes qui sont
venus voyaient l'importance de rajouter la Table des partenaires en économie
sociale comme ayantleur mot à dire
sur le plan d'action et que le ministre pourrait les consulter ou aurait à les
consulter. Donc, on aurait un amendement, et je pourrais...
Une voix : ...
Mme Weil : Qu'on circule. Je
pourrais vous le lire, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Oui. Alors, madame, on est en train de le distribuer, je crois. Alors, nous
terminons la distribution. Alors, oui, vous pouvez y aller, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme
Weil : C'est de remplacer
les mots «et du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité» par les
motssuivants, «, du Conseil
québécois de la coopération et de la mutualité et de la Table des partenaires
en économie sociale».
Donc,
comme je vous disais, ça rejoint les préoccupations de nombreux organismes qui
sont venus, là, en consultation, qui
voyaient qu'ils avaient, évidemment, un rôle à jouer, que ça soit leur mandat,
ou un rôle, ou un mot à dire, évidemment, sur le plan d'action. Donc, de
faire ici le lien direct entre la table et le plan d'action.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, commentaires, M. le ministre?
M. Gaudreault : Je comprends l'objectif de la députée de Notre-Dame-de-Grâce, mais je
ne le partage pas à cestade-ci parce
que... Il y a plusieurs raisons. Je pense qu'en ajoutant la Table des
partenaires en économie sociale on dilue le rôle du CQCM et du Chantier
de l'économie sociale, rôle hautement important comme partenaires,
interlocuteurs privilégiés, également qui
est quand même le résultat d'une concertation entre le ministère et les deux
organismes pourpréparer le projet de
loi cadre, d'une part. Et, deuxièmement, on n'a pas encore défini très
clairement… ou, en tout cas, on ne s'est pas encore prononcés à micro
ouvert, minimalement, sur le mandat de la table en vertu de l'article 11.
Alors,
si on se réfère à l'article 11, justement, la Table des partenaires conseille
le ministre sur toute question qu'il luisoumet. Alors, ils conseillent le ministre. Là, on viendrait, par l'amendement
proposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce,faire en sorte que la table serait nécessairement impliquée dans l'élaboration
du plan d'action. Moi, j'aimerais mieux garder le rôle de conseil à l'article
11 de la table et garder le rôle d'interlocuteur privilégié. Nous avons deux interlocuteurs
privilégiés. Il faut qu'ils servent à
quelque chose, ces interlocuteurs privilégiés, et je ne veux pas diluer leur
rôle comme interlocuteurs privilégiés.
Et
je répète qu'on n'a pas encore statué sur le mandat précis de la table et qui
fera partie de la table, là. On ne saitpas encore si c'est une table bistro ou une table de réfectoire, là.
Alors, moi, je serais prudent à ce stade-ci, je maintiendraisce qui est proposé dans l'article initial en
laissant les deux interlocuteurs... Il faut que les interlocuteurs privilégiés
soientreconnus à ce titre. Si on a
déterminé dans la loi deux interlocuteurs privilégiés, bien, il faut qu'ils
servent à quelque chose. C'est quel article, déjà, qu'on détermine les
interlocuteurs?
Une voix :
...
M. Gaudreault : 5, bon. À l'article 5, on dit qu'il y a deux interlocuteurs
privilégiés. Alors là, par les articles quiont suivi, bien, on les campe un peu plus dans leur rôle. Et un de leurs
rôles, bien, c'est justement d'agir avec le ministère pour l'élaboration
du plan d'action.
Alors,
moi, la table, là, je ne l'impliquerais pas à ce stade-ci là-dedans. D'une
manière ou d'une autre, la table,il
y a fort à parier que les gens du Chantier de l'économie sociale et du CQCM
seront impliqués ou interviendront d'unemanière ou d'une autre par leurs membres ou par leurs instances
officielles, même, dans la table. Alors, je ne vois pas en quoi on
viendrait en ajouter pour la consultation pour la rédaction du plan d'action.
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
Bien, si l'article 3, c'était le coeur du projet de loi, on est vraiment dans
la tête du projet de loi ici. Je
pense que l'article 8, l'article 11… C'est sûr que peut-être qu'il faudrait en
discuter de façon ouverte en même temps. Ily a aussi l'article 5. Mais, lorsque j'ai posé la question sur le mandat
de la table… Parce qu'on avait ce qui était proposépar le chantier, et le premier élément du mandat,
c'était conseiller le gouvernement du Québec dans la mise en oeuvre dela loi-cadre et de son plan d'action en économie
sociale. J'avais retenu ça comme important, et que, finalement, le rôle dela table — c'était unanime — ça serait un rôle de conseiller le gouvernement,
et pas le ministre. Parce que, dans le projet de loi, on parle de
ministre.
Donc,
ça, c'est une chose à regarder, puis il faudrait avoir une discussion ouverte,
je pense, parce que, l'article 7 et l'article 11, je pense que ce qui
est sorti de la consultation, c'est qu'on ne savait pas trop le rôle des
intervenants privilégiés et le rôle de cette
table, le mandat de cette table, et que ce serait important de donner une
orientation. C'estsûr que le plan d'action,
c'est peut-être ce qu'il y a de plus concret. Maintenant, moi, dans l'article
7, j'aurai des propositions par rapport à un mandat...
Une voix :
…
Mme Weil :
Excusez, l'article 11, lorsqu'on arrivera à la table. Donc, je ne sais pas s'il
y a moyen, peut-être, de regarder la table dans un premier temps pour,
ensuite, revenir sur le plan d'action.
En
plus de ça, c'était vraiment unanime, là, tous les organismes, lorsqu'on posait
la question, ils avaient tous cettemême
vision. Puis là on en avait discuté un peu parce que le chantier avait mis un mandat
très, très, très détaillé. Il y aquelques
groupes… peut-être un groupe, surtout, qui a dit : Bien, peut-être pas
aussi détaillé que ça pour laisser une margede manoeuvre, mais il y avait quand même des grandes têtes de chapitre
comme conseiller le gouvernement, assurer une synergie, etc., procéder à
l'évaluation de la mise en oeuvre.
Donc,
je pose la question. Si d'autres... Parce qu'on est vraiment, là... Le plan d'action,
il y en avait même qui...Et, le plan
d'action et la table, il y en avait certains qui parlaient d'une table
nationale, et d'autres, de rajouter une table régionale. Et je pense que c'est
important d'entendre le ministre sur sa vision du fonctionnement, comment il
voit cettetable fonctionner, puis
comment le ministre voudrait s'appuyer sur la table, sur quels enjeux, c'est
quoi, leur rôle, parceque, là, il y
a une attente, une grosse attente. Je dirais que, de toutes les dispositions, c'est
peut-être la table qui a intéresséle
plus les gens. Et, d'ailleurs, la première demande qu'on avait, c'est justement
cette expression «table de réfectoire» ou «table de bistrot», c'est
parce que tout le monde se voyait à cette table. Mais...
M.
Gaudreault : …plus la table de réfectoire.
Mme Weil :
Oui. Oui, mais ils se voyaient à cette table pas pour manger, mais pour jouer
un rôle. Alors, je penseque ça vaut
la peine qu'on en discute ouvertement, de voir est-ce qu'on met un mandat, dans
quels détails on met un mandat.Moi,
j'ai une idée, et de voir ce qu'en pense le ministre, et, ensuite, on
reviendrait sur cet article sur le plan d'action parce qu'évidemment ça
découle de cette table. Et, si on voit que la table a un mandat... un mandat...
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, de consentement, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, on peuttout
faire, on peut suspendre l'amendement et l'article 7 pour passer à 11. Mais,
avant, j'ai eu une demande de parole dudéputé de Notre-Dame-de-Grâce... de Notre-Dame-de-Grâce... Madame, vous
êtes devenue monsieur. Alors, M. le député de Beauce-Nord.
• (15 h 20) •
M. Spénard : Merci, Mme la Présidente. Bien, moi, dans mon esprit à moi, il y avait
le groupe d'interlocuteursprivilégiés
et il y avait la table des partenaires. Moi, je ne le sais pas si j'ai mal
compris, mais, en tout cas, je pense que çane posait pas problème en ce qui concerne le groupe d'interlocuteurs
privilégiés. Mais tout le monde parlait de la tabledes partenaires. Bien, moi, je vois ça comme deux
instances bien différentes. C'est-à-dire, le premier groupe est là, lesinterlocuteurs privilégiés, dans mon sens à moi — puis
M. le ministre rectifiera si ce n'est pas ça — pour voir si ça vabien dans les grandes orientations de la loi-cadre, si le ministère fait
ses devoirs, etc., et la table des partenaires... Parceque l'économie sociale, c'est tellement vaste qu'il
y a des associations partout, dans chaque médium travail, pratiquement,
des associations de ci... il y a même des associations d'associations, là, tant
qu'on est associatif ici.
Maintenant,
moi, j'ai tout le temps vu la table des partenaires comme une table où est-ce
que les acteurs ne sontpas là tout
le temps, là. Les acteurs… Si on a besoin d'un point précis sur un secteur d'activité
d'un réseau d'entreprisessociales,
bien là il s'en vient à la table des partenaires puis il débat ses idées. Moi,
c'est tout le temps comme ça que j'ai vuça. Je ne le sais pas si... Moi, le plus pointu, c'est la table des
partenaires pour des études ou des points plus pointus en cequi concerne les différents médiums travail, les
différentes activités, les différentes productions de biens et de servicesdes entreprises d'économie sociale. Et les
interlocuteurs privilégiés, c'est les deux grands réseaux qui chapeautent l'économie sociale, qui ne connaissent pas tout, évidemment,
mais qui sont là pour veiller à la bonne marche de la loi n° 27. Je
ne sais pas, moi, si M. le ministre peut me répondre là-dessus, là, si je suis
dans le champ ou...
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, oui, M. le ministre va vous répondre, oui.
M.
Gaudreault : Tout de suite, là, là?
La Présidente (Mme
Champagne) : Ah! tout à fait.
M. Gaudreault : Ah! O.K. Bien, en fait, je ne sais pas si ça va répondre au député de
Beauce-Nord, mais c'estsurtout un
élément de plus. Je comprends qu'on déborde un petit peu du cadre de l'article
8, là, mais c'en est un de plus qu'on doit considérer et qui va sûrement
ajouter à la réflexion de la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
J'invite les collègues
à aller lire l'article 15 :
«15. Pour l'application
de l'article 12…» Donc, l'article 12, il parle que c'est... la composition de
la table des partenaires est au ministre,
là, est déterminée par le ministre. À l'article 15, on dit : «Pour l'application
de l'article 12, lapremière
détermination de la composition de la Table des partenaires en économie sociale
doit être effectuée au plus tard le...», six mois qui suit la sanction
de la présente loi.
Puis
là on dit que, pour préparer le plan d'action, il faut qu'il soit fait au plus
tard le 1er avril 2014. Ça fait que,si
on met la table des partenaires comme nécessairement consultée pour rédiger le
plan d'action, on ne marche plus dansles
délais, là, à moins que l'opposition officielle nous dise : On va l'adopter
tout de suite, le projet de loi. Là, on auraitdu temps, on aurait... Si on l'adopte avant demain, on aurait du temps,
on aurait un six mois pour composer la table des partenaires et ainsi
préparer... Moi, je suis prêt à ça, je n'ai aucun problème. Mais là je n'ai pas
cette garantie-là de l'opposition, malheureusement. Ça fait que, pour cette
raison-là, je suis obligé de...
Mme Weil :
Non, non, mais...
La Présidente (Mme
Champagne) : Mme la députée, oui…
M. Gaudreault : Non, non, mais c'est parce qu'il faut avoir ça en tête. Si on a des
délais, on ne peut pas avoir...
Mme Weil :
…
M. Gaudreault : Si on a des délais, si on a six mois pour composer la table des
partenaires puis qu'après ça on l'adopte, disons, au mieux, fin
septembre, il rentre... la sanction, normalement, c'est quasiment un mois après
par le lieutenant-gouverneur, six mois pour
faire la composition de la table, on n'a pas le temps de consulter un groupe
qui n'estpas constitué pour préparer
un plan d'action qui va être hyperimportant. Ce n'est pas parce que le plan d'action
rentre envigueur le 1er avril 2014
qu'on le prépare le 31 mars, là. Ça fait que ça ne marche pas. Ça fait qu'à
moins que l'oppositionnous
dise : Oui, oui, on va l'adopter tout de suite, le projet de loi, demain,
bien, on… Il n'y aurait pas de problème, là, on aurait plus de temps
devant nous. Mais je n'ai pas ce signal-là présentement.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, M. le ministre, je redonne la parole à Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce. On est toujours sur le 8, hein?
Mme Weil :
M. le ministre, vous voyez les parenthèses dans l'article 15 et l'article 16? C'est
parce que c'est lelégislateur qui va
mettre les dates. Une fois qu'on aura déterminé la cohérence de ce projet de
loi, qu'on aura déterminéles
acteurs, les mandats, les compositions, même — on peut aller jusque-là parce qu'il y a beaucoup
de gens qui ont parlé de composition, donc c'est ça qu'il faut
déterminer — après
ça, les dates vont venir. Ce n'est pas l'inverse, là, on ne commence pas par la fin pour, ensuite, déterminer
le contenu du projet de loi. On est des législateurs, on est ici pour regarder
tout ça à la lumière des présentations qu'on a eues.
Laissez-moi vous lire
le nombre d'organismes qui se sont vu attribuer...
Une voix :
…
Mme Weil :
Bien, pas à la table. Ça, on ne parle même pas de composition, on parle d'un
mandat vis-à-vis le gouvernement. Il y avait
le Comité sectoriel de main-d'oeuvre, Réseau des CRE du Québec, CRE de
Montréal, Collectif des entreprises d'insertion du Québec, Chantier de l'économie
sociale, Réseau québécois du crédit communautaire, Regroupement des corporations de développement économique communautaire
du Québec, Fédération des coopérativesde
services à domicile et de santé du Québec, Regroupement québécois des
entreprises d'économie sociale en gestion desmatières résiduelles, Association des centres locaux de développement du
Québec, Centre d'entrepreneuriat en économie sociale du Québec, Coalition
des entreprises d'économie sociale en aide domestique, Fédération des
coopératives de développement régional du
Québec, les syndicats, CSN, FTQ, CSD, Conseil québécois de la coopération et de
la mutualité, Groupe d'économie solidaire du Québec.
Je
pense, ce qui est important, c'est que... Et il y a des attentes, mais on est
capables, je suis convaincue, de trouverune façon que ça ne soit pas trop vague. Pour l'instant, c'est que c'est
très vague, les gens ne savent pas trop… Il y a unetable qui est créée, mais je ne suis même pas à la
composition parce que je pense qu'il y a peut-être des mises en garde, là,sur la composition. Mais il y a beaucoup qui
seraient intéressés à être membres de la table, et je pense qu'il faut répondreà cette préoccupation-là parce qu'ils sont
venus pour bonifier le projet de loi. Nous, on est là pour écouter leurs
commentaires, pour être sûrs qu'on
est capables de le bonifier dans le bon sens, bonifier dans le sens de le
rendre plus bon, meilleur. Et c'est ça, notre rôle. C'est ça, notre
rôle, c'est de poser ces genres de questions.
Et
une des premières choses qui est ressortie, c'est qu'à peu près tous pensent,
sont d'avis... et leurs recommandations, c'est que cette table conseille
le gouvernement. Comment il va conseiller? Là, on peut avoir une discussion là-dessus. Peut-être qu'il faut
commencer avec ça, «conseille le gouvernement». Sur quoi? Comment? De quelle
façon? Via le ministre ou autre? Je pense que ça, c'est la première chose à
clarifier.
Ensuite, sur quoi,
par exemple? Ça peut être un «notamment», ça peut être des orientations. Donc,
dans le mandat que le chantier nous donnait,
évidemment, c'était très détaillé, mais il y avait quand même trois têtes de
chapitre :conseiller le
gouvernement dans la mise en oeuvre de la loi-cadre et de son plan d'action — c'est
là que c'est venu, cetteidée, et
tout le monde était d'accord, le Plan d'action en économie sociale; assurer une
synergie dans les actions menéespar
les différents partenaires sur le plan — puis
là il y avait beaucoup de détails, et d'ailleurs, bon... — et,
ensuite, procéder à l'évaluation de la mise en oeuvre de la loi-cadre et
de son plan d'action.
C'est très concret,
il n'y a rien de sorcier là-dedans. Et ça, c'est sans parler des détails, là.
Je pense qu'il y a peut-être quelque
chose... Parce que le mandat était très, très détaillé. La plupart étaient très
à l'aise avec ça, mais c'estpour ça
que j'aimerais entendre le ministre là-dessus, donc, cette proposition, qui
vient quand même d'un des interlocuteurs privilégiés, donc, qui est le chantier, et qui a été — comment
dire? — approuvée,
dans un sens, par tous ceux qui sont venus ici. Alors, c'est ça.
La Présidente (Mme Champagne) : Merci, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Alors, j'ai une demande de parole de Mme la députée de Gouin. Est-ce
que, M. le ministre, vous voulez intervenir avant?
M.
Gaudreault : Non, non.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, Mme la députée de Gouin, toujours sur l'article 8.
Mme David :
Oui, on essaie.
La Présidente (Mme
Champagne) : L'amendement, c'est-à-dire, de l'article 8.
Mme David :
Oui, mais je pense qu'on est rendus pas mal plus loin, en fait, en écoutant mes
collègues parler.Puis je suis
contente de parler avant le ministre parce que, dans le fond, c'est une
question que j'ai à lui poser. Et je nesuis pas certaine, encore une fois, que, dans le cadre strict qui est
celui de cette commission parlementaire, on va arriver àse comprendre. Tant mieux si oui. Mais, sinon, le
petit exercice qu'on a fait ce matin, de suspendre et de se parler, n'étaitpas si mal, finalement. Parce que ce dont je
me rends compte en écoutant les collègues parler, c'est que, visiblement — etj'avoue
que je suis dans la même situation, là — on ne sait pas très bien, précisément, là,
parce que ce n'est pas écrit, quelleest
la différence entre interlocuteurs privilégiés — on sait qui c'est, ça va, il n'y a pas de
problème — et
table. Qu'est-ceque font les uns que
les autres ne feront pas? À quel niveau les place-t-on? J'avoue que ce n'est
pas très clair pour moi. Ce n'est pas faute d'avoir écouté les gens.
Deuxième
question : Oui ou non, nous souhaitons qu'à l'article 8 on détaille plus à
quoi doit servir le plan d'action?Est-ce
que le ministre tient à ce que ça reste très, très sobre, comme ce qu'est l'article
8 en ce moment? En fait, il n'y a pasun
mot sur qu'est-ce que doit contenir le plan d'action. Le chantier, c'est plutôt
extensif. Il y a moyen d'aller, peut-être,entre les deux, je ne sais pas, mais moi, j'aimerais entendre le
ministre pour savoir est-ce qu'il trouve intéressant que, dèsmaintenant, dès l'adoption du projet de loi, on
ait une idée, disons, peut-être moins longue que ce que le chantier a proposé,
mais quand même de ce que doit contenir le plan d'action.
Et, je serais
du même avis que ma collègue de Notre-Dame-de-Grâce, je pense qu'avant de
parler de date, touten espérant qu'on
adopte le plus vite possible, on va essayer de résoudre les questions qu'on a
devant les yeux. Mais moi,j'aimerais
vraiment entendre le ministre là-dessus parce que peut-être que c'est tout à
fait clair dans sa tête et dans cellede
ses collègues et conseillers, mais j'avoue que, dans le libellé du projet de
loi, c'est difficile de percevoir les niveaux d'intervention de ces deux
instances, là, que sont les groupes interlocuteurs et la table des partenaires.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Merci, Mme la députée de Gouin. Alors, M. le ministre, explications sur la
question de Mme la députée de Gouin.
• (15 h 30) •
M.
Gaudreault : Oui. C'est sûr
qu'on n'a pas le droit de faire ressortir l'absence d'un collègue, mais c'est
parcequ'hier soir on a eu l'occasion
d'en parler. On pourra s'en reparler éventuellement, là, mais ce que je veux
dire, c'est queje veux juste
rappeler que, premièrement, c'est une loi-cadre, hein? Alors, la loi-cadre, par
définition, on est quand mêmedans
les principes, dans les éléments généraux, et le deuxième niveau sera les
précisions qui suivront. Les interlocuteursprivilégiés, vous avez remarqué, dans la loi, dans le projet de loi, qu'ils
sont les seuls à se voir conférer des rôles précis.
À l'article 6, on en a parlé tout à l'heure, ils
seront consultés pour l'intervention du gouvernement en matière d'économie sociale. Ça, c'est très clair. Puis,
également, les interlocuteurs privilégiés se trouvent interpellés dans le pland'action, à l'article 8, que nous sommes en
train d'étudier. Alors, ce sont les seuls à être nommément inscrits dans la loiavec des rôles, si on veut, ou des
fonctions, tandis que la table des partenaires, elle n'est pas précisée, sauf
de dire qu'ondonne un genre de
pouvoir discrétionnaire au ministre d'en déterminer la composition. Alors, ça,
c'est quand même...
Une voix : …
M.
Gaudreault : Oui, et de
conseiller, un rôle de conseil, mais, tu sais, large, là. Mais on ne dit pas c'est
qui qui est sur la table, puis c'est un rôle de conseil large, puis on
pourrait y revenir tout à l'heure.
Mais il faut
comprendre que le résultat que nous avons devant les yeux est aussi la
conséquence d'un équilibreentre les
principaux acteurs du monde de l'économie sociale, qui sont le CQCM et le
Chantier de l'économie sociale, etje
pense que cet équilibre-là passe la rampe. Et c'est pour ça que c'est comme ça.
Et, la table, on peut en parler tout de suite, là, sans passer
nécessairement à l'étude des articles 11 et suivants, mais la table, elle vise
à rejoindre d'autres groupes qui sont
sectoriels aussi, qui sont à la fois membres du CQCM et/ou, je dirais, du
chantier. Mais, moi, admettonsque,
comme ministre, j'ai des interventions à planifier spécifiquement, disons, sur
la question des entreprises adaptées,bon,
bien, je vais pouvoir contacter à la table et inviter, disons, le Conseil
québécois des entreprises adaptées pour avoirleurs conseils sur ce dossier-là. Moi, je suis plus en mode, là... Puis,
après avoir vu la liste longue des gens qui voulaientêtre sur la table, je suis beaucoup plus en mode d'une
table adaptable, là, une table de cartes, là, finalement, tu sais, là, qu'on
est capable d'agrandir puis de rapetisser selon le nombre de personnes qui
jouent aux cartes, là, dans les partysde
famille. C'est un peu ça. Donc, c'est de dire : Bien là, j'ai besoin de
conseils juste sur, disons, les entreprises adaptées parce qu'on a une
intervention. Ça sera ça. Alors, c'est dans ce sens-là.
Quand on
dit : Le pouvoir discrétionnaire du ministre de composer la table… Je ne
sais plus c'est quel article, là… c'est l'article 12 : «Le ministre
détermine la composition de la table...» Moi, je veux garder une certaine
souplesse pour, justement, ne pas être juste toujours en lien seulement
avec les interlocuteurs privilégiés. Ils seront là, ils seront toujours les interlocuteurs privilégiés, mais je
veux me garder une latitude — pas juste à moi, là, mais aux ministres, aupluriel, qui me succéderont — de consulter à la pièce, selon les enjeux.
On parlait de solidarité internationale. Bon, bien, je pourrais avoir le goût,
moi, de dire à mon collègue le ministre des Relations internationales comment
on doit agir avec les organismes en économie sociale qui font de la
solidarité internationale. Alors, je réunirais autour de la table des
partenaires les organismes en économie sociale qui font de la solidarité
internationale, puis je les consulterais, puis je pourrais transmettre ça à mon
collègue au MRI.
Moi, je vous
avoue que c'est un peu comme ça que je vois ça. Parce que, sinon, si on
commence à nommer tousceux qui vont
faire partie de la table, ça, ça va devenir compliqué, puis, honnêtement, là,
je ne veux pas m'embarquerlà-dedans
parce que ça me fait penser, ça, à des noces, là, quand tu ne sais plus qui
inviter, tu invites matante Hortense, mais
tu n'invites pas matante Margot. Bien là, les deux vont être choquées. Tu es
aussi bien d'inviter tout le monde ou pas personne, aucune matante. Ça
fait que, là, je ne veux pas m'embarquer là-dedans.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, M. le ministre, merci.
Une voix : Les mononcles aussi.
La
Présidente (Mme Champagne) :
C'est comme un mariage, M. le ministre. Tu loues un bateau, alors tu eslimité. Alors, cela étant, je me permets juste une
petite remarque. C'est que j'ai eu à travailler aussi dans ma vie passée
dans des activités, et, quand on a un plan à mettre en place, si on est trop
nombreux autour d'une table, ça devient difficile. Ça ne nous empêche pas de créer d'autres
organismes après. Petit exemple personnel que j'ai eu à vivre longtemps
dans ma vie passée au niveau d'organismes communautaires également, bien sûr.
Alors, Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
...la composition, ça, c'est tout une autre question, puis on y reviendra. Mais
je pense qu'il faut que, cette loi,
un ministre... un autre... Le ministre, là, quand on parle du ministre, c'est
générique. Donc, un ministre qui lit ça…Parce que le ministre qui est devant nous, c'est lui qui a quelque chose
en tête lorsqu'il a fait cette loi-là, mais quelqu'und'autre qui lit ça, ce n'est pas très clair. Je
trouve que, pour être un peu plus structurant et que les gens de la table
sachentun peu vers quoi ils s'en
vont… moi, je pense que d'avoir, que ce soit par mandat que donnerait le
ministre... Mais j'aimebien de
coller la table au gouvernement parce qu'il y a beaucoup qui sont venus nous
dire que leur relation, c'est souventavec
un autre ministère, c'est le ministère de l'Emploi et de la Solidarité; c'est
le ministère de la Santé et des Servicessociaux. J'aime mieux parler de gouvernement, et c'est sûr que le
ministre qui pilote tout ça, c'est lui qui guide, on le sait,parce que c'est lui qui coordonne, de toute façon.
On l'a dit, je pense, c'est dans 6, là. Alors, moi, je pense qu'il faut quece soit un peu plus orienté. Déjà que, les
intermédiaires privilégiés, on a gardé ça assez vague. Mais, dans l'article 6,
on est venu voir qu'ils ont une
fonction très, très vaste qui est d'être consultés sur les politiques en vue de
favoriser... Donc, c'est un mandat très large.
Ensuite,
on les amène sur le plus pointu, qui est le plan d'action, mais qui sont les
vrais acteurs pour s'assurer quetout
ça, ça marche? C'est les membres de la table, dans le sens que c'est eux qui
sont les acteurs sur le terrain qui vont faire en sorte que ces synergies fonctionnent. C'est eux qui vont avoir
les bonnes idées pour... quels sont les outils dont ona besoin, tout ce que la loi veut faire. Donc, le
ministre va les consulter, le gouvernement, les... D'ailleurs, on demande à
tout le gouvernement de penser au développement. C'est le mandat qu'on donne à
tous les acteurs, tous les ministres. Donc,
la table va être un point de référence, source d'information importante, mais
pas juste ça, de mobilisation. On abeaucoup
parlé de mobilisation. Donc, je pense que ça vaut la peine de réfléchir, même
si c'est circonscrit, donner unecertaine
orientation à cette table. Ça peut être avec notamment... Mais il y a des
bonnes idées dans ce que le chantier nousa présenté. Évidemment, il y a pas mal de détails là-dedans, tout le
monde voulait tous ces détails, et on pourrait peut-être réduire un peu…
M.
Gaudreault : Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Champagne) : Oui.
M. Gaudreault : ...je voudrais qu'on se décide si on parle de la table ou du plan d'action,
là, de l'article 8 parceque, et en
tout respect, là... Parce que, là, je m'aperçois qu'on est vraiment rendus sur
la composition de la table, là, alors moi, je serais d'avis...
Mme Weil :
...
M. Gaudreault : Bien, le mandat et composition. Mais, je veux dire, on est néanmoins
sur les articles 11 et suivants, là. Alors là, on étudie l'article 8.
Mme Weil :
O.K. D'accord, mais...
La Présidente (Mme
Champagne) : Juste un instant. C'est que je comprends bien que ce que
la ministre de Notre-Dame-de-Grâce... ce que
la ministre… ce que la députée de Notre-Dame-de-Grâce veut — on revient à votre ancienrôle — c'est d'inclure la table à l'intérieur des
personnes qui vont être là sans voir la composition de la table. Il est évidentque c'est : ou on l'inclut ou on ne l'inclut
pas. Comment serait-elle composée? Ça, c'est une autre paire de manches, là,
maisest-ce que cette table-là doit
faire partie des acteurs autour du ministre dans la mise en place du plan d'action?
C'est là.
En fait, je ne pense
pas qu'on doive discuter, non, de la... Sinon, si on veut discuter du détail de
la table, à ce moment-là on va suspendre le
8 et son amendement et on va aller à 11, là. Mais je pense que le principe de
base, c'est :Est-ce qu'on
ajoute au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité et le
chantier... est-ce qu'on ajoute la table? C'est là qu'est la discussion,
oui ou non. Alors, c'est là. Alors donc...
M.
Gaudreault : ...là-dessus, mais, non, ils ne doivent pas être là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Pas sur le détail. Pas sur le détail de la table, bien
évidemment. Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
Moi, je pense qu'ils ont un rôle à jouer. D'ailleurs, ils nous l'ont tous dit,
tous les acteurs, dont un ministre et le gouvernement, devront
travailler... Tous ont vu qu'ils ont un rôle, qu'ils soient consultés. Ça peut
être peut-être... On peut changer le
vocabulaire de 8, dire : Bon, dans un premier temps, en collaboration avec
les ministèreset les organismes
concernés, après consultation du chantier, puis de rajouter quelque chose qui
serait peut-être un niveauplus bas,
dans le sens de... et aussi après avoir consulté. Il y a des façons de le dire
dans l'article 8 qui font qu'ils ne sont pas exactement au même niveau,
mais qu'on les met dans le coup, qu'on les avise.
Parce que disons que
le plan d'action, d'ailleurs... Parce que c'est eux qui vont faire en sorte que
le plan d'action va fonctionner. Cette table, c'est les acteurs du milieu, là.
J'imagine que...
La
Présidente (Mme Champagne) : ...plutôt le rôle que le ministre veut
leur donner, hein, aussi, là, de cette table-là, là.
• (15 h 40) •
Mme Weil : Bien, c'est surtout quand on pense aux organismes qui vont faire
partie... On le sait, les organismes qui vont faire partie de la table. Ça va être vaste ou moins vaste, mais ils
sont tous des acteurs de premier plan de l'économiesociale. Donc, le plan d'action va les concerner
au premier plan, au premier plan. Donc, que ça soit de les aviser ou quelquechose... Moi, je trouve important pour la
synergie, pour le fonctionnement et la vision de tout ce qu'on est en train de
créer…C'est de s'assurer que les
acteurs de premier plan se sentent interpellés, se sentent concernés, puis ils
vont amener des... C'est sûr qu'ils vont amener des bonnes idées, c'est
eux qui vont voir les problèmes dans un premier temps et...
La Présidente (Mme Champagne) : Il y avait une question. Il y avait une question,
et, Mme la députée de Gouin,peut-être
que vous pourriez poser votre question si c'est toujours... Évidemment, je
suppose que c'est sur le 8, là, et M. le ministre...
Mme David :
C'est sûr.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, allez-y, Mme la députée de Gouin, puis on va
donner la réponse ensuite à M. le ministre
pour qu'il puisse rattacher tout ça. Parce que, si j'ai bien saisi, là, c'est
ou la table fait partie du départ ou elle en fait partie après. C'est
rien que là que ça va se jouer, là. Alors, Mme la députée de Gouin.
Mme David :
Oui. Mme la Présidente, je trouve que vous résumez très bien la question. En
fait, je ne l'avais pasvu venir,
vraiment, l'amendement de la collègue députée de Notre-Dame-de-Grâce. Mais,
pour être très concret, mettrela
table à l'article 8, tout de suite après «le chantier et le conseil québécois
de la coopération», c'est clairement reconnaîtreque la table, en quelque sorte, devient un interlocuteur privilégié au
même titre que les deux autres. Concrètement, si on le faisait, c'est ce
qu'on serait en train de dire.
Et le mettre à cet
endroit-là, en fait, plus j'y pense et plus je pense que je suis en désaccord
avec ma collègue députée, en tout respect,
parce que plus j'y pense, je me dis que, lorsqu'on veut mettre trois organismes
dans le même article, dans la même phrase, il faut que ces trois
organismes soient dûment constitués avec chacun leurs règles constitutives. Or, cette table — et
c'est là qu'intervient, malheureusement, toute la question de qui va être à la
table etqui va venir dîner — ce
n'est pas clair, hein? C'est toutes sortes de monde, extensible, pas
extensible. Si on dit : La table est
dans le même article que les deux autres, bien là on est en train de
dire : Voilà une table qui va se constituer comme un organisme,
comme le CQCM et comme le chantier.
Donc,
je serais portée à dire à ce stade-ci que la table ne devrait pas apparaître
dans l'article 8, mais que, cependant,c'est
sûr… Et là ça, c'est plus une question de bonne foi, je pense, des
interlocuteurs. On n'a pas besoin de l'écrire dans leprojet de loi, ils devront eux-mêmes, lorsqu'ils
consulteront le ministre, ils devront avoir consulté leurs membres, et donctoutes ces personnes qui travaillent dans
divers secteurs, dans diverses régions, etc. Sinon, en fait, c'est eux qui vont
sefaire chicaner. Je connais comment
ça se passe sur le terrain. Alors, je pense qu'on n'a pas besoin de mettre la
table à cetendroit-là. J'ai bien compris
tout à l'heure les explications du ministre sur le rôle des interlocuteurs et
le rôle de la table. Ça ne me
convainc pas totalement qu'on est très au clair sur le rôle de la table, mais
on en reparlera dans un autre article.
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, Mme la députée de Gouin. M. le ministre.
M. Gaudreault : Bien, écoutez, je ne pourrais pas mieux dire que la députée de Gouin.
Parce que j'allais, justement, dire que... Puis là j'ai devant moi la
liste des membres du CQCM et de la...
La Présidente (Mme
Champagne) : Du chantier.
M. Gaudreault : ...du chantier, puis ils se retrouvent représentés par un ou l'autre.
Je veux dire, les organismesdont la
députée de Notre-Dame-de-Grâce nous a fait la liste tout à l'heure qui veulent
être sur la table des partenaires sontmembres
d'un ou l'autre. Et je vous disais tout à l'heure que c'est le résultat d'un
équilibre aussi, ce qu'on a là. Alors, çasera au chantier et au CQCM de s'assurer de leur représentativité et de
faire valoir les consensus dégagés dans leurs propresinstances pour aller conseiller le ministre lors
de la consultation sur la rédaction du plan d'action. C'est pour ça que jedisais d'emblée qu'inclure la table, dont le
mandat n'est pas défini, ni le membership, va venir diluer le rôle des interlocuteurs
privilégiés qui sont définis clairement par la loi. Alors, moi, je pense que ce
qui est là en termes de consultation pour
pondre le plan d'action, c'est suffisant d'avoir l'obligation de consulter le
chantier et le CQCM qui,eux-mêmes,
ont comme membres des gens qui seront, à la pièce, consultés par le ministre
via la table. Alors, moi, là-dessus, plus j'y pense, plus je suis
convaincu. Donc...
Mme Weil :
Je me rallie.
M.
Gaudreault : Ah!
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, voilà.
M. Gaudreault : O.K.
Mme Weil : Je me rallie. Je me rallie, mais, quand on
arrivera... Parce que j'écoute, moi, les arguments, hein?C'est ça, quand on est juriste, on écoute les
arguments, je peux être persuadée par les arguments. Mais je pense que, quand
on arrivera à l'autre article, c'est là que je pense que ce serait intéressant
d'avoir des éléments de mandat.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, j'ai
bien compris votreécoute attentive…
j'ai bien saisi, c'est-à-dire. Alors, est-ce que je comprends que vous retirez
l'amendement que vous aviez déposé?
Mme Weil :
Oui.
La Présidente (Mme Champagne) : L'amendement est retiré. Alors, est-ce que l'article
8 est adopté tel quel?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Champagne) : Adopté. Non?
Mme Weil :
Attendez.
La Présidente (Mme Champagne) : Non, il y a un autre amendement. J'allais trop
vite. Oups! une chance qu'on n'est pas vendredi.
Mme Weil :
Bon, là, évidemment, on va encore sur la consultation, hein, parce qu'on a
consulté, je vous dirais, lamajorité
des groupes qui sont venus dire des choses. Alors là, tout ce que je fais, c'est
que je reflète ce que les groupesnous
ont dit. Alors, ça sert à ça, une consultation, hein, à quelque part, là. C'est
sûr qu'on porte jugement, on peut direqu'il
y a trop, il n'y a pas assez, mais, à quelque part... sinon, à quoi servent les
consultations? Et puis on peut mettre toute la liste et on peut le
réduire, mais il y a donc... Attendez, excusez-moi.
La Présidente (Mme
Champagne) : …l'amendement à l'article 8? C'est bien cela?
Mme Weil :
Donc, le plan d'action... Non, ce n'est pas ça.
La Présidente (Mme
Champagne) : Vous êtes toujours à l'article 8, Mme la députée?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Champagne) : Non, c'est qu'elle apporte un autre amendement.
Mme Weil :
Ça, c'est le chantier.
La Présidente (Mme
Champagne) : Mme la députée.
Mme Weil :
Qu'on précise un peu — c'est
ça — le
plan d'action. Donc, je vais vous le lire. Puis, encore là, je pense qu'il
y a lieu d'en parler, il donne une idée des éléments du plan d'action.
Maintenant, si je
comprends bien la vision du ministre, c'est ça qu'il faut bien expliquer pour
que les gens comprennent c'est quoi, qu'est-ce
qu'il fait, ce plan d'action. Est-ce qu'on le laisse vague, et puis on n'a pas
d'idée de ceque ça doit faire ou
est-ce qu'on donne des éléments? Et des éléments qui sont ressortis, c'est la
reconnaissance transversalede l'économie
sociale au sein des stratégies et des institutions gouvernementales, le
partenariat accru avec les municipalitéspour un développement territorial. Il y en a beaucoup qui ont parlé de
ça. C'est le rôle dans les régions, puis les municipalités, les CRE, etc. La formation relative à l'économie sociale,
ça aussi, c'était un élément qui est sorti beaucoup, la formation, la
main-d'oeuvre pour donner une vie...
La Présidente (Mme Champagne) : Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, parce que
je me rends compteque c'est quand
même des éléments un petit peu nombreux, est-ce que ce ne serait pas préférable
de le déposer, qu'on puisse en prendre connaissance en même temps,
quitte à en disposer si ça ne convient pas?
Mme Weil :
D'accord.
La Présidente (Mme Champagne) : On va faire la distribution parce que ça vient
plus clair pour tout le monde.Parce
que je sens que tout le monde écoute, mais, n'ayant pas devant les documents ou
les éléments de discussion, c'est plus difficile. Je vois qu'il y a cinq
points. En fait, vous décrivez le plan d'action. Vous voudriez ajouter...
Mme Weil :
Des éléments, en partie des...
La Présidente (Mme Champagne) : ...après le deuxième alinéa, la description du
plan d'action. C'est ce que je vois.
Mme Weil :
Mais je mets ça sur la table pour en discuter.
La Présidente (Mme Champagne) : Oui,
voilà. Ça va aider d'avoir les...
Mme Weil : Honnêtement, là, j'écoute,
et puis, si le ministre a d'autres idées, je suis très ouverte.
La Présidente (Mme Champagne) : O.K.
Excellent.
Mme Weil : C'est juste que je veux
quand même refléter ce que le chantier, qui était un des partenaires... Et, d'ailleurs, le chantier, c'est un des
interlocuteurs privilégiés qui va consulter même... qui sera consulté sur le
plan d'action, et voilà la vision du chantier.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Je vous laisse en faire la lecture, Mme la ministre. Vous aviez commencé,
d'ailleurs.
Mme Weil : Voulez-vous que je
relise?
La Présidente (Mme Champagne) : Oui,
oui, allez-y donc.
Mme Weil : Donc : «Le plan d'action
prévoit des actions qui assurent notamment :
«1° la
reconnaissance transversale de l'économie sociale au sein des stratégies et des
institutions gouvernementales;
«2° le partenariat accru avec les municipalités
pour un développement territorial;
«3° la formation relative à l'économie sociale;
«4° le développement d'emplois de qualité.»
D'ailleurs, voilà l'expression «de qualité», on
pourrait rajouter «durable».
Une voix : ...
• (15 h 50) •
Mme Weil : En effet.
«5° le développement de la main-d'oeuvre.»
Mais c'est
des éléments… Je les mets tous comme ça parce qu'on pourrait le réduire, en
rajouter ou... Mais jepense que c'est
une bonne base de discussion sur qu'est-ce que ça va faire, ce plan d'action, c'est
quoi, l'objectif de ce plan d'action, qu'est-ce qu'on veut atteindre
avec ce plan d'action. Alors, c'est ça.
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le ministre.
M. Gaudreault : Est-ce qu'il est
déposé officiellement, l'amendement?
La Présidente (Mme Champagne) : Oui.
M.
Gaudreault : Oui. O.K.
Alors, Mme la Présidente, moi, je pense que l'alinéa deux de l'article
8 décrit très bien le plan d'action quand on dit :
«Le plan d'action
prend assise sur la présente loi et identifie les actions que doit poser l'Administration
afin de soutenir le développement et
la promotion de l'économie sociale...» Bon, quand on dit «le plan d'action
prend assise surla présente loi»,
ça, ça veut dire quoi? Bien, ça veut dire qu'il prend assise sur le préambule,
les considérants, sur lesquels on n'a
pas encore fermé totalement la porte et qui énoncent quand même un certain
nombre de valeurs ou de principes. Leplan
d'action prendra assise également sur l'objet, l'article 1. Le plan d'action va
prendre assise sur les objectifs décrits à l'article 2, qui sont quand
même assez importants, assez bien déterminés. Le plan d'action va prendre
assise aussi sur l'article 3, où on définit
ce qu'on entend par «économie sociale» et quelles sont les entreprises d'économie
sociale, etc.
Alors, pour
moi, ça m'apparaît clair : «Le plan d'action prend assise sur la présente
loi et identifie les actions quedoit
poser l'Administration afin de soutenir le développement et la promotion de l'économie
sociale...» Puis, en plus, ondit «l'Administration»
alors que c'est plus large que strictement cibler le gouvernement. L'Administration,
c'est plus large.
Donc, moi, je
me garderais, Mme la Présidente, de détailler le plan d'action, comme veut le
faire la députée deNotre-Dame-de-Grâce.
Puis même, à la limite, je ne suis pas sûr que c'est bon parce que, qu'il
prenne assise sur la loi, c'est moins restrictif que d'être dans un
mandat défini en cinq picots. Alors, la loi, avec les considérants, avec tout
ce qu'on a amené comme définitions, objectifs, ça m'apparaît beaucoup plus
large pour préparer le plan d'action.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Ensuite, j'ai une question
du député de Beauce-Nord. Allez-y, Mme la députée.
Mme
Weil : Oui. Est-ce que le
ministre verrait, à tout le moins… Parce qu'on en a tous fait, hein, des
politiqueset des plans d'action dans
nos fonctions de ministre, généralement un plan d'action va suivre... ou,
souvent, va suivre unepolitique. Et
on parle de politiques dans... C'était dans l'article 6, donc : «…le
ministre élabore et propose au gouvernement,conjointement avec le ministre des Finances[...], des politiques...»
Peut être, assise... Juste pour que le plan d'action soit ancré quelque part — oui,
il y a la loi, mais c'est quand même assez vaste — est-ce qu'on pourrait l'ancrer sur les politiques?Parce qu'il y a des politiques qui vont être
développées — ça,
c'est clair, c'est dans 6 — des
politiques qui vont aussi sebaser
sur cette loi, que le plan d'action va se reposer sur ces politiques… Ça, c'est
normal. Je veux dire, dans toutes lesactions
du gouvernement, le plan d'action repose sur des orientations ou des
politiques, et là, parce qu'on parle de politiques... C'est sûr que le chantier, de toute façon, c'est un des
partenaires. Et le chantier, quand vous allez vous asseoiravec le chantier, la première des choses, ils vont
dire : Bon, bien, ce plan d'action, qu'est-ce qu'on veut mettre là-dedans?Et on a une idée de ce qu'ils veulent mettre
là-dedans, là, ça donne une orientation. Bon, ils vont le faire, et le
gouvernementva sortir avec quelque
chose qui va ressembler à ça, je comprends. Mais «prend assise sur la présente
loi», c'est très vague, «identifie des actions»... Mais il va découler
des politiques, j'imagine.
M. Gaudreault : Bien oui.
Mme
Weil : «Prend assise sur la
présente...» Je vais y réfléchir, là, pour au moins donner une assise un peu
plusconcrète, là, qui va se reposer
sur les politiques qui seront développées par le ministre... les deux
ministres, en fait, ensemble, le ministre des Finances et le ministre
des Affaires municipales.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, pendant votre réflexion, il y a M. le député de Beauce-Nord qui aurait
une question.
M.
Spénard : Oui. Mais je n'ai
pas une question, j'ai une constatation, Mme la Présidente. Si vous me
permettez, l'amendement que ma collègue de Notre-Dame-de-Grâce veut
apporter, c'est un amendement qui est proposé en tous points — il y en
a cinq sur la dizaine qu'il y a là, là — par le Chantier de l'économie sociale.
Alors, c'est les recommandationsdu
Chantier de l'économie sociale qui disent de s'assurer que les objectifs... s'assurer
de la pertinence et de l'efficacitédu
plan d'action, donc assurer une synergie — et là ça descend — de la reconnaissance transversale de l'économie
sociale, d'un partenariat accru avec les municipalités.
Ils sont là
comme interlocuteurs privilégiés. Alors, pourquoi il faudrait définir qu'est-ce
qu'il y avait dans leurrapport dans
le plan d'action, ils sont là? Et je ne suis pas sûr que le conseil de la
coopération aimerait qu'on mette uniquement
un plan d'action centré sur l'économie sociale et qu'on ne tienne pas compte de
leur plan d'action à eux autresqui
touche le conseil des coopérations et des mutuelles. Moi, soit qu'on les met
tous les deux au complet ou on garde çalarge. Mais moi, je ne suis pas sûr, dans les relations que je connais
entre le Chantier de l'économie sociale et le conseilde coopération, que... moi, je ne suis pas sûr
que, si on met juste les recommandations du Chantier de l'économie sociale,je ne suis pas sûr qu'on part gagnant, là.
Je ne sais pas si M. le ministre ou Mme la députée peut me répondre, là,
mais...
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le ministre. Puis, ensuite, Mme la députée
M.
Gaudreault : Oui. Tantôt, c'était
la députée de Gouin qui ne pouvait pas mieux dire, là. Là, c'est le député deBeauce-Nord que je ne pourrais pas mieux
dire que le député de Beauce-Nord. Vraiment, la gauche et la droite sont unies.
La Présidente (Mme Champagne) : Ils
sont unis pour une seule cause.
M.
Gaudreault : C'est
vraiment... Le député de Beauce-Nord a totalement raison. Vous savez, c'est...
présentement, bien on l'a vu quand même — on ne se mettra pas la
tête dans l'autruche, là, comme dit le leader du député de Beauce-Nord — on l'a
senti lors des consultations, là, qu'il y avait une certaine tension, puis il
faut tout faire…
La Présidente (Mme Champagne) :
Rivalité.
M.
Gaudreault : ...pour
rapprocher tout le monde, puis je pense que c'est le but aussi de la loi.
Alors, moi, je pensequ'effectivement
il ne faudrait pas déséquilibrer cela en faisant du copier-coller d'un mandat d'un
des deux interlocuteurs privilégiés. Je suis entièrement d'accord.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, merci, M. le ministre. Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce,
est-ce que vous êtes convaincue des arguments?
Mme
Weil : Écoutez, je pense
que, de toute façon... Je suis bien consciente qu'il y a un partenaire qui
pourrait sesentir exclu. Je relis
les phrases et je me dis : Est-ce que c'est vraiment juste les acteurs de
ce qu'on... C'est drôle, hein,qu'on
pense tous comme ça, parce que ça veut dire que, même dans notre tête, on voit
deux groupes, alors qu'on essaiepar
cette loi... Puis, quand on arrivera au titre, ça va être un enjeu parce qu'on
l'a beaucoup entendu, c'est qu'il y a ungroupe qui se sent exclu dans le titre même de cette loi. Alors, on va
en venir... Alors, c'est sûr que tout effort pour atténuercette impression serait très utile parce que je
pense que le gouvernement va vouloir s'assurer que tout le monde embarque.
Je relisais
les propositions, et là je me suis dit parce que ça... J'essaie de prévoir
quand le ministre va s'asseoiravec
les deux groupes. En quelque part, il va falloir s'entendre, les deux groupes
ensemble, sur qu'est-ce qui les unit, et jeme demande : Est-ce que ça vaut la peine d'y réfléchir maintenant
comme législateur? Ça peut être deux phrases, ça peutêtre... Une chose qu'on pourrait mettre qui serait
utile parce que les deux groupes seront consultés par le gouvernement,
les deux ministres, qu'ils vont développer des politiques ensemble, on pourrait
ajouter ici que le plan d'action prend assise sur la
présente loi et les politiques parce qu'ils auront… De toute façon, les
politiques vont faire un travail de travailler
ensemble, là. La présente loi, c'est tout ce qui est dans la loi, mais, les
politiques, ils se seront entendus là-dessus. Et, de toute façon, les
plans d'action, généralement, découlent des politiques, généralement, là.
M.
Gaudreault : Oui, mais la
politique, elle est déjà prévue dans la présente loi. On peut bien le dire, là,
mais, justement, quand on dit «le
plan d'action prend assise sur la présente loi», bien, dans la présente loi, il
s'adonne qu'on parle de la politique à l'article 6. On peut bien le
préciser, mais je voudrais faire ressortir un autre élément, Mme la Présidente,
si vous me permettez.
La Présidente (Mme Champagne) :
Allez-y, M. le ministre.
M.
Gaudreault : Dans l'amendement
proposé par la députée de Notre-Dame-de-Grâce, quand elle dit : «Le pland'action prévoit des actions qui assurent
notamment», bon — puis
là il y a cinq picots — le
mot «assurent», là, c'est gros, là, en
législation, là. Là, on ouvre la porte à du financement, là on ouvre la porte à
du budget, puis, je le répète, ce n'est pasune loi à incidence budgétaire, il faut faire attention pour ne pas
créer non plus des attentes démesurées chez les partenaires.Alors, quand on dit «le plan d'action prévoit des
actions qui assurent notamment», là, «assurent», j'ai un gros malaise
avec ça. Donc, élément de plus pour ne pas accepter l'amendement.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme Champagne) : Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme
Weil : Moi, je ferais
attention avec cet argument-là, dans le sens qu'assurer, ça peut être juste
parce quetu coordonnes tes actions,
tu as réfléchi à quelque chose. Je pense que j'étais plus persuadée par l'autre
argument. Parceque c'est sûr que, le
mot «assurent», on peut trouver un autre mot qui serait moins contraignant, je
pense que… Et, en plus, ça, ça peut faire craindre que pourquoi...
Une voix : …
Mme
Weil : …ce projet de loi.
Moi, je pense qu'il faut faire attention. On fait ce projet de loi parce qu'on
veutavancer et développer. On parle
beaucoup de développement. Même le mot «développement», il y a une notion,
peut-être,d'argent aussi là-dedans.
On avance, on renforce l'économie sociale et les acteurs de l'économie sociale.
On a évoqué laformation, on a déjà
évoqué des emplois de qualité et durables. Donc, il y a déjà beaucoup dans ce
qu'on a fait, dans lesamendements qu'on
a apportés qui donne une notion de mouvement. Alors, «assurent», là, c'est
moins... Sinon, les gensvont s'inquiéter
qu'on a un projet de loi qui n'a pas beaucoup de substance, là. Donc, moi, je
me rallie encore, là. Je pense que l'inquiétude que le député de
Beauce-Nord a soulevée...
M. Gaudreault : Dans sa sagesse.
Mme Weil : ...je pense que c'est
vrai...
La Présidente (Mme Champagne) : Très
grande sagesse.
Mme
Weil : Même si je… C'est
malheureux parce que, d'ailleurs, ils n'ont pas proposé, hein, ils n'ont pas
proposéles éléments du plan d'action,
ils étaient sur le mandat de la table. Je ne sais pas si le député se référait
au mandat, mais ilsn'ont pas
spécifié, ils n'ont rien mis. Alors, quand on les regarde un par un, je ne suis
pas sûre qu'ils seraient en désaccordavec
ces éléments-là. C'est juste que ça vient... Est-ce que l'argument du député de
Beauce-Nord, c'était surtout parce que ça provient du chantier? C'est
dans ce sens-là?
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Non, c'est dans le
sens d'asseoir les partenaires. C'est des interlocuteurs privilégiés. Alors, à
unmoment donné, moi, je sais très
bien que, tu sais, ils peuvent s'entendre, mais je ne suis pas sûr qu'ils vont
cohabiter ce soir, là. Mais, tu sais,
au moins, ne mettons pas de frein à un accord le plus harmonieux possible entre
les interlocuteurs privilégiés. Parce que c'est de l'économie sociale,
mais ce n'est pas du tout de l'économie sociale comme le chantier l'entend. Et
l'économie sociale des coopératives et mutuelles, ce n'est pas du tout de l'économie
sociale comme ils l'entendent. Tu sais, alors, pour marier les deux, il faut
faire de grandes concessions, j'ai l'impression.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Je vous laisse un temps pour les fiançailles, M. le député de Beauce-Nord.
Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
Mme Weil : Oui. Là, moi, j'amènerais
un autre amendement, là, mais...
La Présidente (Mme Champagne) :
Donc, nous allons retirer celui-là.
Mme Weil : Retirez puis...
La Présidente (Mme Champagne) : Donc, amendement déposé et retiré. Parfait. Donc,
il y aura un autre amendement sur le 8.
Mme Weil :
Bien, c'est d'ajouter, après les mots — puis,
là encore, c'est de voir la formulation — «présente
loi»,les mots suivants : «et
sur les politiques». Donc, c'est de dire que «le plan d'action prend assise sur
la présente loi et surles
politiques…» Et on peut dire «élaborées en vertu de la présente loi», ou
«élaborées en vertu de l'article 6», ou on peutrépéter que «le ministre élabore et propose au gouvernement,
conjointement avec le ministre des Finances et de l'Économie...» Parce qu'il y a juste un endroit où
on parle de politiques. C'est vraiment les légistes... On pourrait suspendre
puis on pourrait... Il faut d'abord voir si le ministre... comment il voit ça
ou... et les autres... les politiques.
M.
Gaudreault : …
La Présidente (Mme Champagne) : ...ça va être important, oui. Alors, M. le
ministre, oui, commentaires sur l'ajout.
M. Gaudreault :
Pour citer la députée de Notre-Dame-de-Grâce, je me rallie.
La Présidente (Mme
Champagne) : Vous vous ralliez. Alors...
Mme Weil :
Bon, très bien. Alors là, c'est juste de voir la meilleure façon de le
formuler. La façon simple, c'est de
dire : Les politiques… Bon, c'est les actions... Attendez, «prend assise
sur la présente loi et les politiques élaborées en vertu de l'article 6
de la présente loi» ou on peut répéter toute la phrase. Alors, c'est vraiment
les légistes...
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, je vais demander à ce que les légistes
regardent. Est-ce que vous voulez qu'on suspende, et qu'on compose
quelque chose, et qu'on revienne? On peut suspendre quelques minutes.
On suspend quelques
minutes. Petite suspension, le temps de penser...
(Suspension de la séance à 16
h 5)
(Reprise à 16 h 13)
La Présidente (Mme Champagne) : O.K. Alors, nous reprenons les travaux. Alors,
voilà. Alors, nous sommes prêts à lire l'amendement de l'article 8.
Alors, M. le ministre, voulez-vous lire cet amendement? Ou madame... C'est Mme
la députée qui l'a voulu, alors je vais vous laisser le lire, Mme la députée.
Mme Weil :
Donc, insérer, dans le deuxième alinéa de l'article 8 et après «loi», «, de
même que sur les politiques adoptées par le gouvernement en matière d'économie
sociale,».
La Présidente (Mme Champagne) : Alors : «Le plan d'action prend assise sur
la présente loi, de même que sur les politiques adoptées par le
gouvernement en matière d'économie sociale, et identifie les actions...» C'est
bien ça? Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Champagne) : Adopté. Est-ce que l'article 8 amendé est adopté?
M.
Gaudreault : Adopté.
La Présidente (Mme Champagne) : Adopté. Alors, voilà. Merci. Nous en sommes à l'article
9. M. le ministre.
M. Gaudreault : Alors : «9. Le plan d'action prévoit les mécanismes de reddition
de comptes sur les engagements qu'il contient ainsi que sur toute autre
action posée par l'Administration en matière d'économie sociale.»
Donc, les notes
explicatives. L'article 9 du projet de loi prévoit que c'est à même le plan d'action
que seront prévus les mécanismes de
reddition de comptes relatifs aux actions qui devront être posées par l'Administration.
De plus,le plan d'action pourrait
prévoir de quelle façon s'effectuerait la reddition de comptes pour toute autre
action posée par l'Administration en matière d'économie sociale mais qui
n'aurait pas été spécifiquement prévue par le plan d'action.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, commentaires? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
Bien, je pense que c'est là qu'on va parler de reddition de comptes, est-ce qu'on
prévoit évoquer unbilan de la mise
en oeuvre du plan d'action. C'est toute cette question-là, qu'on avait reportée
ici, d'étoffer un peu cettenotion de
mécanismes de reddition de comptes. Idéalement, c'est un bilan de la mise en
oeuvre du plan d'action comme on voit... Puis c'est là qu'on peut
peut-être déposer sur les changements climatiques...
La Présidente (Mme Champagne) : …un
amendement?
Mme
Weil : Bien, un amendement
que, oui, je proposerais, ce serait à 9. On pourrait en faire un nouvel articleaussi, et c'est là qu'on va rouvrir la discussion
qu'on a eue ce matin. Donc, c'est : «Le ministre des Affaires municipales,des Régions et de l'Occupation du territoire
présente au gouvernement, annuellement, un bilan de la mise en oeuvre du pland'action au sein de l'Administration. Ce
bilan est rendu public par le ministre et déposé à l'Assemblée nationale dans
les 30 jours suivants ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la
reprise des travaux.»
Donc, on s'est
inspirés, c'est sûr, de non seulement, bien que c'est une stratégie, la Loi sur
l'occupation du territoire, le plan d'action
qu'on retrouve dans le document Le Québec et les changements climatiques.
Et je pense que le ministreallait
consulter aussi ses experts pour trouver une formulation qui pourrait évoquer
cette notion. C'est vraiment... Comme reddition de comptes, il n'y a
rien de mieux.
La
Présidente (Mme Champagne) : O.K. Mais est-ce que vous avez un document d'amendement?
J'aimeraisça qu'on puisse le déposer
afin de pouvoir... le déposer officiellement puis en faire lecture
officiellement. Ce que vous venez de faire, je crois, Mme la députée,
hein?
Mme Weil : C'est ça.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Voilà. Donc, ce serait ajouter, après l'article 9, l'article suivant... Ce
serait 9.1 à ce moment-là. Ça deviendrait 9.1 si c'est adopté.
(Consultation)
La Présidente (Mme Champagne) :
Est-ce que vous voulez qu'on suspende?
M. Gaudreault : On pourrait
suspendre...
La Présidente (Mme Champagne) : On
suspend encore quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Alors, pour les 3 millions de personnes qui nous écoutent cet après-midi, je
vous le dis, nous avons dû suspendre parce que nous avions des discussions
importantes de détail qui auraient pu vous ennuyer. Donc, nous revenons avec l'essentiel.
Alors, nous
allons d'abord demander... Vu qu'il y a un nouvel amendement qui a été apporté,
je vais demander àMme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce si elle consent à retirer l'amendement qu'elle avait
déposé, dont elle était la mère.
Mme Weil : Oui. Oui.
• (16 h 50) •
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, voilà, je dépose cela. Et nous allons déposer un nouvel amendementà l'article 9 qui se lit comme...
Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, vous voulez avoir la maternité de
cet amendement?
Mme Weil : Oui. Oui, la maternité,
tout à fait.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, nous vous laissons cette maternité. Alors, lisez, s'il vous plaît.
Mme Weil : Merci.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Et on me dit déjà qu'il va manquer un petit «de», là, mais qu'on ajoutera à
la main. D'accord? Alors, je vous entends.
Mme Weil : O.K. Alors, j'y vais.
Donc, l'article 9, on ajoute, dans l'article 9, l'alinéa
suivant :
«Au plus tard
18 mois avant l'exercice de révision prévu à l'article 10, le
ministre publie un bilan sur la mise enoeuvre du plan d'action. Ce bilan est également déposé à l'Assemblée
nationale dès que possible ou, si elle ne siège pas, dans les
30 jours de la reprise de ses travaux.»
Et là j'aurai des commentaires.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors,
commentaires, Mme la députée.
Mme Weil : Bien, premièrement, je
trouve ça intéressant, très intéressant, on a travaillé tous ensemble pour donner un sens à cette notion de reddition de
comptes parce que «bilan»... Bon, on avait parlé de mi-parcours, mais moi, je trouve que le 18 mois avant la fin du
renouvellement ou de la révision du plan d'action, c'est intéressant parce que,d'une part, ça sert à
être une reddition de comptes. D'une part, c'est rendu public et déposé à l'Assemblée
nationale. Mais,d'autre part, pour
tous les acteurs impliqués dans le plan d'action, notamment les interlocuteurs
privilégiés, évidemmenttous les
membres de la table à quelque part, parce qu'ils sont quand même intéressés par
ce plan d'action, ça va permettred'identifier
peut-être des problèmes qu'on n'avait pas vus et de... Et, pour l'appareil
gouvernemental, qui, on le sait, sonttrès
sollicités pour faire beaucoup, beaucoup de choses, ça va leur permettre — parce
qu'ils sont en train déjà... tout lemonde
est en train de préparer le prochain plan d'action, un nouveau plan d'action — de
voir à faire les ajustements. Et cen'est
pas trop tôt dans l'exercice parce qu'avant ça on avait parlé de mi-parcours.
Là, c'est peut-être trop tôt pour agiraussi
comme un éclairage sur des changements, des virages qu'il faudrait faire pour
le prochain plan d'action. Donc, je suis très contente des travaux qu'on
vient de faire, c'est vraiment intéressant.
La Présidente (Mme Champagne) :
Merci beaucoup…
Mme
Weil : J'aurai un autre
commentaire, c'est qu'on a eu la discussion lorsqu'on parlait du rôle et des
fonctions du ministre des Affaires municipales, et peut-être
que, là, c'est plus clair pourquoi j'avais rajouté qu'il — la
formulation — coordonneles travaux visant l'élaboration du bilan de
la mise en oeuvre du plan d'action», et parce qu'on s'était inspirés... je m'étaisinspirée de la loi sur l'occupation du
territoire. Je laisse ça... Évidemment, c'est sûr que le ministre est
sous-entendu, qu'il le fait, mais, quand même, on le voit dans ses
fonctions. Parce que c'est vrai que c'est un travail et...
Une voix : ...
Mme Weil : Et ça répond aux
interrogations du député de Beauce-Nord aussi. Alors, avec consentement, on pourrait peut-être le rajouter à l'article 6
comme faisant partie de ses fonctions. Parce qu'honnêtement c'est toujours lamême chose, c'est qu'il y a toute une
machine derrière le ministre et qui doit travailler à faire ça. Puis là, pour
quelqu'unqui arrive, là, quelles
sont les fonctions, hein? Les nouveaux fonctionnaires qui arrivent, le nouveau
ministre, quelles sontmes fonctions?
Bien, c'est là. Ah! moi, j'ai ça à faire, il va falloir que je coordonne ce
travail. Donc, idéalement, on le mettrait dans l'article 6, mais ça
prendrait le consentement de rouvrir.
La Présidente (Mme Champagne) :
...Mme la députée, pour redisposer de l'article 9, là.
Mme Weil : Oui, d'accord,
excusez-moi.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, l'article 9, l'amendement que vous avez... D'abord, on a retiré lepremier amendement. Là, on vient de déposer
le deuxième amendement, vous avez fait les commentaires. Mme la députéede — voyons! — Gouin a également des commentaires à faire.
Je vais lui laisser faire les amendements pour qu'on dispose d'abord de
cela, puis, s'il y a autres propositions à faire, on les prendra une à la fois.
Mme la députée de Gouin.
Mme
David : Oui, Mme la
Présidente. J'ai juste une question parce que, sur le fond, évidemment, il n'y
a aucunproblème, là. Qu'est-ce que
ça veut dire, ça, «dès que possible» dans le langage soit législatif ou
parlementaire habituel? Qu'est-ce que ça veut dire?
M. Gaudreault : Bien, ça veut dire
dès que possible. Ça veut dire que...
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le ministre.
M.
Gaudreault : «Ce bilan est
également déposé à l'Assemblée nationale dès que possible ou, si elle ne siègepas, dans les 30 jours de la reprise des
travaux.» Ça veut dire que, dès qu'il est prêt, 18 mois avant l'exercice
de révision, je le dépose en Chambre. Dans le fond, le délai par rapport au
dépôt à l'Assemblée nationale, c'est le 18 mois. Alors, «dèsque possible», c'est un délai raisonnable, là. Ça
va avec la publication du bilan, là, sur... La publication, c'est que je le
mets sur le site Web, mettons, du MAMROT et je le dépose à l'Assemblée
nationale. «Dès que possible», c'est...
La Présidente (Mme Champagne) : Mme
la députée de Gouin.
Mme
David : Bien, c'est parce
que... Bon, je comprends l'idée. «Si elle ne siège pas, dans les 30 jours
de la reprisede ses travaux», ça
tombe sous le sens. Mais, si on prend la peine, 18 mois avant la fin d'un
exercice, de faire un bilan, ilne
faut surtout pas attendre 18 mois pour le déposer. Je sais bien que ce n'est
aucunement l'intention du ministre, là, maisl'intérêt, c'est de l'avoir très rapidement, justement, pour que les
gens se fassent une tête, et puis tout le monde se fait une tête, là,
finalement. Enfin, c'est juste que «dès que possible», honnêtement, je trouve
que ça ne veut rien dire.
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le ministre.
M.
Gaudreault : Non, mais l'idée,
c'est moins ici le dépôt à l'Assemblée nationale que la publication. Au plustard 18 mois avant l'exercice de
révision, je publie le bilan. Le publier, là, c'est le rendre public. C'est
soit le déposer sur lesite...
Admettons que je le dépose sur le site le vendredi, mais qu'on siège le mardi,
ça fait que je le dépose sur le site le vendredi, puis, le mardi, je le
dépose à l'Assemblée nationale, dès que possible, après l'avoir publié.
Mme David :
Merci, c'est clair. Merci.
La Présidente (Mme Champagne) :
Parfait, merci. C'est beau?
M. Spénard : Non, c'est correct, c'était
juste pour éclaircir ça pour la députée de Gouin.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Parfait. Donc, est-ce qu'on considère que l'amendement à l'article 9 est
adopté?
M. Iracà : Bien, moi, j'ai des commentaires.
La Présidente (Mme Champagne) : Oui.
M. Iracà : ...
Une voix : Non, non, mais c'est...
M. Iracà : Bien, moi, il y avait
deux...
La Présidente (Mme Champagne) : Vous
avez un commentaire là-dessus, M. le député de Papineau?
M. Iracà : Oui. Moi, il y avait deux
choses. Excusez mon ignorance, là, mais la différence entre «révision» et «bilan», ce n'est pas clair dans ma tête lorsqu'on
dit que le bilan doit être fait 18 mois avant la révision. Pour ceux quinous écoutent, là, est-ce que la révision, c'est
le même impact qu'un bilan ou c'est les mêmes informations qu'un bilan? Parce que, si on fait le bilan à la mi-parcours,
comme on mentionnait — je ne veux pas reprendre le terme de tantôt — pourpouvoir mieux nous enligner pour le reste du parcours, est-ce que la
révision aura le même effet que le bilan à la fin du parcours pour
pouvoir mieux nous enligner sur le prochain plan d'action?
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, M. le ministre, la réponse
M.
Gaudreault : La révision, ça
le dit, c'est de revoir le plan d'action. Alors, c'est beaucoup plus
substantiel.On le refait, on l'ajuste,
on le refait de a à z. Il peut y avoir un changement de gouvernement
entre-temps, puis le nouveaugouvernement
peut décider de revoir sa conception de l'économie sociale ou, je ne sais pas
quoi, mettre plus d'argent ou moins. Ça, ça sera dans la révision.
Mais le
bilan, c'est de dire, en fonction des objectifs qu'on s'est fixés quand on a
fait le plan d'action, trois ans et demi après l'avoir mis en oeuvre, on en est
rendus où. C'est là que ce que disait la députée de Notre-Dame-de-Grâcedevient intéressant parce qu'en faisant un bilan,
une évaluation de l'accomplissement de nos objectifs, bien, en faisantça, forcément ça met la table pour la révision,
qui va venir 18 mois plus tard. Mais la révision, elle peut être totale
comme elle peut être partielle. Ça va dépendre de ce qu'on va faire
comme révision. Mais là c'est beaucoup plus substantiel.
M.
Iracà : Donc, ce que je
comprends, la révision, c'est pour faire le prochain plan d'action, mais il n'y
aura pasde bilan sur tout le
parcours, dans le sens que : Voici d'où on est partis, voici où on est
rendus, on a-tu atteint nos objectifs,ça
va se faire à la mi-parcours, après 18 mois, mais ça ne se fera pas à la
fin. Donc, c'est juste ça qui... je trouve un petitpeu discordant par rapport à... Parce qu'il faut
avoir nos résultats. Je comprends qu'on va les avoir, là, après 18 mois,
mais, à la fin du parcours, on n'aura pas les résultats, on va juste
faire la révision puis s'attaquer au prochain plan d'action?
M.
Gaudreault : C'est-à-dire
que la révision, pour moi, la révision, Mme la Présidente, suppose d'en faire
le bilan,là, au bout de... On fait un
bilan au bout de trois ans et demi, puis là ça, ça met la table à la révision.
Mais, rendu à la révision, si on le révise, c'est parce qu'on en a fait
un autre bilan, là.
M. Iracà : On refait le bilan.
M. Gaudreault : On a refait un bilan
global, là.
M.
Iracà : O.K. C'est juste ça
que je voulais comprendre, c'est que la révision inclut un peu ce que le bilan
fait à la mi-parcours. Parce que c'est intéressant d'avoir le résultat à
la fin, je voulais juste m'assurer là-dessus.
L'autre chose
qui me chicote, c'est le mot — je sais que c'est notre amendement, là, mais
c'est mon passé de juriste,là — «dès que possible», là. Je suis d'accord avec
ma collègue de Gouin, dans un article de loi ça crée des brèches importantes.
Moi, peut-être que je peux suggérer quelque chose, mais je ne voulais pas non
plus...
La
Présidente (Mme Champagne) :
Merci, M. le député de Papineau. Alors, il y a-tu une explication au «dès
que possible»?
• (17 heures) •
M.
Gaudreault : Bien, comme je
disais tantôt, le critère de base, là, c'est la publication, c'est... La
publicationest basée sur le
18 mois. Donc, 18 mois avant l'exercice de révision, le ministre
publie un bilan. C'est ça qui est le critère, c'est la publication, c'est... Il est là, le
délai. Et, dès que possible, après la publication, on le dépose à l'Assemblée
nationale.Mais dès que possible...
Comme je le disais tantôt, si je le publie sur le site Web du ministère le
vendredi, je n'ai pas de raison de ne pas le déposer le mardi qui suit
en Chambre, il est publié sur le site.
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le député de Papineau.
M.
Iracà : Oui. «Au plus tard
18 mois avant l'exercice de révision prévu à l'article 10, le ministre publie
un bilan…»
M.
Gaudreault : Puis, en
passant, Mme la Présidente, l'utilisation de l'expression «dès que possible», c'est
assez courant dans la législation.
M. Iracà : Oui... Non, je sais que
ça peut créer des brèches, par contre, lorsqu'on...
M. Gaudreault : Oui, mais là il est
balisé parce qu'on dit : Au plus tard 18 mois avant l'exercice de
révision, il y a une publication d'un bilan. Ça fait que ton «dès que
possible», là, il n'a pas grand marge.
M. Iracà : Bien, ça aurait été à l'expiration
du délai, mais je comprends que la marge de manoeuvre, c'est de dire : On
le...
M.
Gaudreault : Puis, en plus,
on le rebalise de l'autre bord avec «si [la Chambre] ne siège pas, dans les 30
jours de la reprise [des] travaux». Ça fait que...
M. Iracà : Ça va. Non, non, ça, ça
va. Ça, c'est un...
M. Gaudreault : On est pas mal dans
un délai assez serré, là.
La Présidente (Mme Champagne) :
Est-ce que ça vous convient, M. le député de Papineau?
M. Iracà : Moi, ça va pour mes
commentaires, là.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 9? Donc, on avait
adopté... Sur l'article 9, M. le député de Beauce-Nord?
M. Spénard : Oui, oui, oui.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Il me semble qu'on avait... Qu'est-ce qu'on a adopté, là? On a-tu adopté la...
Une voix : C'est l'amendement.
La Présidente (Mme Champagne) : C'est
l'amendement, oui. Vous êtes sur l'amendement?
M.
Spénard : Bien, l'article 9,
oui. L'article 9 de concordance, là, tu sais... Bien, moi, une révision... À
moinsque je sois fou, là, mais une
révision, ça nécessite un bilan. On révise sur la base de quoi? Je ne sais pas
si, juridiquementparlant, une
révision, ça ne veut pas dire de faire un bilan, là, mais tu révises sur qu'est-ce
qui se passe. Je ne sais pas, moi, une révision, ça n'inclut pas un
bilan, ça?
Une voix : Bien, c'est ce qu'on a eu
comme…
M. Gaudreault : Tu ne peux pas
réviser si tu n'as pas de bilan.
M.
Spénard : Bien non, c'est
clair, tu ne révises pas sur un nuage, là, tu révises sur des faits puis tu
révises où que tu es rendu, là.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, c'était un commentaire, M. le député de Beauce-Nord?
M. Spénard : Ah! c'était juste un
commentaire, là, moi, je...
La Présidente (Mme Champagne) :
Parfait. Alors donc, l'amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Champagne) :
Est-ce que l'article 9 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Bon, parce que, là, ça fait trois, quatre fois... À 10 avant de changer d'idée.
Mme Weil : …
La Présidente (Mme Champagne) : Oui,
Mme la députée.
Mme Weil : Parce que, maintenant qu'on
s'est entendus là-dessus puis qu'on voit que c'est le ministre et le ministère qui ont quand même ce travail à faire,
quand on pense à un ministre qui arrive en fonction, qui regarde : Bon,
qu'est-ce que j'ai à faire, là?, puis il regarde l'article 6 dans la liste des
choses qu'il a à faire par rapport à la Loi sur l'économie sociale, alors...
Une voix : Il démissionne.
Mme
Weil : …il démissionne, oui,
c'est ça. Parce qu'il doit occuper le territoire aussi. Ça, c'est quand même
un gros mandat, on comprend ça, un très gros mandat.
Ce serait
avec la possibilité de rouvrir 6 et juste de rajouter, donc, un cinquième
paragraphe qui se lirait… D'insérer,après
le paragraphe 4°… Parmi ses fonctions, là, c'est de coordonner les travaux
visant l'élaboration du bilan de la miseen oeuvre du plan d'action au sein de l'Administration. Parce que c'est
vraiment un guide pour l'Administration, ça vient juste dire que ça fait
partie de ses fonctions.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, comme, en commission parlementaire, on ne parle que par consentement,
est-ce qu'il y a consentement pour rouvrir l'article 6 pour rajouter un
élément?
M. Gaudreault : Non.
Mme
Weil : …c'est logique de le
mettre parmi ses fonctions. Au début, quand on a eu la discussion, c'est parce
que le ministre n'était pas convaincu de faire un bilan. Mais, maintenant qu'on
sait que c'est un bilan... Puis c'est exactement ce qu'il y a dans sa propre
loi, la loi sur l'occupation du territoire.
M.
Gaudreault : ...l'article 6.
Je ne sais pas si j'ai besoin de le justifier, mais je ne veux pas rouvrir l'article
6.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, il n'y a pas de consentement pour rouvrir l'article 6. Alors, nous
allonsaller à l'article 10, quitte à
ce que, peut-être, on puisse l'intégrer autrement. Alors, l'article 10, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Gaudreault : Oui. «10. Le
gouvernement est tenu de réviser le plan d'action en économie sociale tous les
cinq ans. Il peut toutefois reporter, pour une période d'au plus deux ans, un
exercice de révision.»
Alors, les
notes explicatives disent que l'article 10 du projet de loi prévoit la révision
du plan d'action tous les cinq ans, assurant ainsi la pérennité du plan
tout en donnant une flexibilité quant à sa révision.
La Présidente
(Mme Champagne) : Alors, c'est
clair comme message. Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, sur l'article
10.
(Consultation)
La
Présidente (Mme Champagne) :
C'est beau? Il n'y a pas de commentaire sur le 10? Est-ce qu'il y a d'autres
collègues qui ont des commentaires sur l'article 10? Oui, M. le député de
Beauce-Nord.
M.
Spénard : Bien, juste que le
ministre me précise, si l'exercice de révision est reporté de deux ans, comment
qu'on fait concorder l'amendement à l'article 9. Est-ce qu'on retarde aussi le
bilan de deux ans?
M.
Gaudreault : Non, parce que
la règle de la durée du plan d'action, c'est cinq ans. L'exception, c'est le
reportde deux ans. Donc, le bilan
est basé sur la règle, et non sur l'exception. Alors, ça voudrait dire qu'on
pourrait faire un bilan au bout de… on avait dit si on était rendu à
quoi, trois ans et demi, là, 18 mois avant la révision. Puis là il arrive un changement de gouvernement, puis le gouvernement
arrive en place, dit : Bon, bien, avant de mettre notre propre pland'action en marche, on va repousser d'un an,
mettons, le plan actuel pour se donner le temps d'en faire un. Mais il y a euquand même l'exercice de révision. La règle
de l'article 10, c'est une révision au bout de cinq ans. L'exception, c'est la
prolongation.
M.
Spénard : Alors, si je
comprends bien, M. le ministre, étant donné qu'il est 5 h 5,
5 h 10, je peux me permettre une petite boutade : Vous
avez même prévu le changement de gouvernement.
M. Gaudreault : On va passer à un
gouvernement majoritaire.
M. Spénard : Ce que je veux
savoir...
Une voix : La
couleur était spécifiée.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, étant effectivement 17 h 5, est-ce qu'il y a adoption de l'article
10?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Champagne) : Oui,
M. le député de Papineau.
M.
Iracà : Si je comprends
bien, s'il y a report de deux ans, il ne pourrait y avoir, sur une période de
sept ans, qu'un seul bilan.
M. Gaudreault : Oui.
M. Iracà : Ce n'est pas un peu long
dans le temps, un bilan en sept ans?
M.
Gaudreault : Oui, mais,
écoutez là, encore là, c'est l'exception, là. Vous comprenez que le report,
pour unepériode d'au plus deux ans…
N'oubliez pas, là, qu'il y a la table des partenaires, qu'il y a les
interlocuteurs privilégiésqui seront
aussi, entre guillemets, les chiens de garde, là, du plan d'action, et ça va se
faire en concertation, il n'y aurapas...
Je veux dire, l'idée, ce n'est pas de se donner un sept ans de plan d'action, là.
L'idée, c'est de se donner un pland'action
sur cinq ans, mais de garder une certaine souplesse pour une prolongation de
deux ans au cas de changement de gouvernement, de situation
exceptionnelle. Je pense que c'est plus ça qu'il faut retenir, là.
Puis n'oubliez
pas les interlocuteurs privilégiés, n'oubliez pas la table des partenaires, qui
vont sûrement — je nesuis pas inquiet, pour les connaître, là,
que ce soit le CQCM ou le Chantier d'économie sociale — qui vont pousser dans le dos du
gouvernement pour le renouveler, son plan d'action. Moi, je pense qu'on a
beaucoup de remparts.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, commentaires? M. le député de Papineau.
M.
Iracà : Là-dessus, Mme la
Présidente, je pense que, dans cet article-là, que vous dites qui est l'exception,
moi,je pense que ça peut devenir
presque une règle. On l'a vu dans plusieurs autres choses, comme, par exemple,
la stratégie jeunesse, qui a été prolongée dernièrement d'une année. C'était
sur cinq ans, ça a été prolongé.
Le ministre,
effectivement, le ministre l'a mentionné, il y a des changements de
gouvernement. Il y en a souvent, des
changements de gouvernement, là. En théorie, il y en a à chaque quatre ans.
Moi, je pense que cet article-là, qui a lieud'exception, va s'appliquer aussi souvent que celui qui s'applique en
étant la règle parce que, justement, il y a plusieursimpondérables qui arrivent, entre autres des
changements de gouvernement, qui vont faire en sorte que les gens vont êtrepoussés à reporter. Même s'il faut consulter
la table, et tout ça, ça va s'expliquer facilement de dire : Écoutez, il y
a unchangement de gouvernement, il
faut prolonger de deux ans. Donc, on risque souvent de se retrouver avec des
bilans sur sept ans, ce qui est, à mes yeux, beaucoup trop long au
niveau de la reddition de comptes.
On le voit
partout, c'est important que les gens puissent savoir ce qui se passe dans nos
institutions et ce qu'onfait aussi
avec l'argent des citoyens. Donc, je pense que c'est important qu'on s'assure que
l'exception, de un, ne devienne pas la règle et, si elle le devient,
bien, qu'on s'assure qu'il y ait plus qu'un bilan aux sept ans.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, M. le ministre.
M.
Gaudreault : Bien, je ne
suis pas convaincu. Moi, je pense que ce qui est là est à la fois suffisamment
formel,donc, en mettant un délai de
cinq ans pour le plan d'action… une durée, plutôt, de cinq ans, une date de
péremption aubout de cinq ans, et on
peut — encore
une fois, c'est l'exception — pour situation exceptionnelle, le prolonger
de deux ans.C'est la souplesse qu'on
a besoin dans le contexte dans lequel on travaille. Puis je répète que nous
avons une loi exceptionnelle en ce qu'elle
nomme deux interlocuteurs privilégiés qui ont des mandats très clairs en vertu
de la loi, de conseiller le gouvernement, et le gouvernement est tenu de les
consulter, puis en plus de la table des partenaires. Alors, pour moi,
les balises sont suffisamment claires.
La Présidente (Mme Champagne) : Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme
Weil : Moi, je pense qu'il y
a vraiment un problème ici qu'on peut facilement corriger. Parce que ça créeune incertitude pour l'Administration, ils
ne savent pas, O.K., est-ce qu'on fait le bilan, puis quand est-ce qu'on fait
le bilan. On peut dire tout simplement «pour une période d'au plus deux
ans, tout en déposant le bilan, tel que prévu à l'article 9». C'est-à-dire, il maintient cette obligation, et là on
pourrait voir est-ce que ça va être 18 mois avant le prochain, hein? Si on le fait en vertu de l'article 9, c'est
juste 18 mois avant la fin, c'est-à-dire on l'a repoussé de deux ans. Donc, ça
continue à jouer le rôle qu'il joue, c'est-à-dire c'est un bilan, c'est une
reddition de comptes.
Parce que,
là, les gens vont se poser la question : Bien, quand est-ce qu'on fait
cette reddition de comptes? Est-ceque
c'est les deux ans avant les cinq ans qui étaient prévus à l'origine ou est-ce
que c'est les deux ans avant le sept ans? Il faut le clarifier.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, Mme la députée, oui, je retiens votre...
M.
Gaudreault : Bien, je veux juste signaler…
La Présidente (Mme Champagne) : Oui, vous avez une réponse, M. le ministre? Puis
M. le député également, là, a une question.
M. Gaudreault : …que c'est quand même une mesure courante, là. J'ai trois lois adoptées
par l'ancien gouvernement, la Loi
pour assurer l'occupation et la vitalité des territoires, la Loi sur le
développement durable, la Loisur la
qualité de l'environnement, qui prévoient de...Puis là on parle en plus de la
stratégie — alors,
c'est plus large et plus important que le plan d'action — qui
peut être reportée pour une période d'au plus deux ans.
Une voix :
…
M. Gaudreault : Dans les trois lois dont je vous parle. Alors, moi, je pense que c'est
quelque chose de courant, là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
…le report, c'est correct, mais il faut juste savoir, le bilan, là, est-ce que
ça va être le 18 mois avant les sept ans ou le 18 mois avant les cinq
ans?
M.
Gaudreault : C'est avant les cinq ans. Je l'ai dit tantôt, ça, c'est
avant les cinq ans.
La Présidente (Mme
Champagne) : La règle est cinq ans.
M.
Gaudreault : On ne le sait pas si on le reporte.
Mme Weil :
Oui, mais c'est la fin... Non, mais...
M.
Gaudreault : On ne part pas le plan d'action en disant : On va le
reporter de deux ans.
Mme Weil :
Non, mais, une fois qu'on le reporte, la fin du plan d'action est le sept ans.
C'est juste que c'est confus pour quelqu'un qui le voit. Alors...
Une voix :
…
Mme Weil :
Hein?
Une voix :
…
Mme Weil :
Oui, c'est prévu à l'article 10. Donc, c'est juste de voir... Parce que, j'imagine,
le gouvernement vadécider, disons, à
quatre ans et demi, là, ou quatre ans, ils ont besoin d'un deux ans de plus.
Alors, c'est quoi, la fin duplan d'action?
Est-ce que c'est le nouveau sept ans ou est-ce que c'est le cinq ans? C'est
juste de clarifier toujours en vertu...
M.
Gaudreault : Mme la Présidente...
Mme Weil :
...ou bien, publiquement, de le dire, la compréhension du ministre, est-ce que
c'est le 18 mois avant le sept ans si on le reporte.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre.
M. Gaudreault : Si le gouvernement décide de reporter au bout de quatre ans, comme le
dit la députée, ça veut dire que le bilan aura déjà été déposé, et le
bilan, il est à trois ans et demi.
Mme Weil :
Donc, on pourrait juste dire : Tout en... Tu sais, juste pour rassurer les
gens, là, j'essaie de voir sid'autres
situations... Quand est-ce que le gouvernement reporte, normalement? Quand
est-ce qu'il voit qu'il y a un problème? Ça pourrait être deux ans avant
ou vous pensez que c'est au plus tard 18 mois avant la fin...
M. Gaudreault : Bien, ça m'étonnerait qu'un gouvernement décide de reporter de deux ans
avant qu'ils aient déposé le bilan au bout de trois ans et demi, là.
La Présidente (Mme Champagne) : …c'est parce que, là, il y a le plan d'action,
puis là il y a également le plan de la révision.
M.
Gaudreault : Avant de décider de reporter, il faut toujours bien que
tu en fasses un bilan.
Mme Weil : Et, si tu es intelligent,
tu fais en sorte qu'ils reportent.
La Présidente (Mme Champagne) : Pour moi, on mêle les choses plus qu'on aide, là.
J'avais M. le député deBeauce-Nord
qui avait une question, Mme la députée de Gouin. Toujours sur l'article 10, là,
je ne suis pas sur le 9, là.
M. Spénard : Moi, je vivrais très bien, là... Pourquoi qu'on ne parle pas pour une
période d'un an? Puis je pense que tout le monde vivrait bien avec ça,
là.
M.
Gaudreault : Le report?
M. Spénard : Oui, parce que, là, ton 18 mois... Au plus tard 18 mois, ça veut dire
que tu n'auras pas trois ans et demide
bilan, là, parce que tu ne feras pas ça dans 24 heures, le bilan, là. Je ne
pense pas que le ministère fasse ça dans 24 heures. Tu vas avoir le
bilan de deux ans et demi. Donc, tu vas avoir vraiment un véritable bilan
mi-mandat à 18 mois avant.
Une voix :
Ça serait un moindre mal.
M. Spénard : Et puis, tu sais, reporter pour une période d'un an, je pense qu'on
peut vivre avec ça, là. On auraun
bilan, et tout. Puis, dans l'espace d'un an, même s'il y a un changement de
gouvernement, ça ne prend pas un an à se revirer de bord, là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Mme la députée de Gouin. Mme la députée de Gouin.
Mme David :
Bien, c'est assez amusant parce qu'une fois de plus je... Bien, j'ai déjà été
en désaccord avec mon collègue, mais là, une fois de plus, je suis
vraiment complètement d'accord.
M. Spénard :
Aïe! attendez, je vais prendre une photo.
Mme David :
Bien, c'est parce qu'en fait il y avait deux questions qui étaient posées, là.
Il y avait d'abord le députéde
Papineau qui a dit : Moi, il me semble que deux ans, c'est trop long.
Deuxième question : Oui, mais là c'est tout mêlépar rapport à la question du bilan. Moi, je trouve
que c'est deux questions. Je comprends qu'il y a des liens mathématiquesentre tout ça, là, puis il me semble que, si
on disait... Donc, je soumets ça, moi aussi, comme un compromis, finalement,
qui, à ce moment-là, évite aussi de se perdre un peu, un an, c'est tout.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre, qu'en pensez-vous?
M. Gaudreault : Bien, écoutez, c'est parce que moi, je trouve que la règle, là… Déjà,
il y a une loi importante du MAMROT, qui est la Loi sur l'occupation et
la vitalité des territoires, pour une stratégie plus importante, prévoit une possibilité de report pour deux ans. La Loi sur le
développement durable reporte pour deux ans. La Loi sur la qualité del'environnement a un report pour deux ans. Puis il
y en a peut-être d'autres qu'on n'a pas trouvées dans tout le corpus, là,législatif du Québec, mais on a quand même
trois lois importantes. Et puis moi, j'essaie le plus possible, comme
législateur, d'avoir une uniformité
dans les règles qu'on a dans nos lois. Alors, je ne vois pas pourquoi le
ministre des Affaires municipales
pourrait reporter de deux ans sa stratégie sur l'occupation et la vitalité du
territoire, mais ne pourrait pas le faire pour son plan d'action en économie
sociale.
La Présidente (Mme
Champagne) : Est-ce qu'il y a eu déjà des abus, M. le ministre?
M.
Gaudreault : Des abus?
La Présidente (Mme
Champagne) : Dans les reports pour avoir une telle inquiétude.
M.
Gaudreault : Bon, non, il n'y en a pas.
La Présidente (Mme Champagne) : Parce que ça semble une inquiétude. Alors, oui,
Mme la députée de Gouin va terminer. Puis M. le député de Papineau.
Mme David :
Mme la Présidente, moi, je ne veux pas parler en termes d'abus, mais, dans une
autre vie, avantd'être députée,
quand j'ai beaucoup travaillé dans les mouvements sociaux, c'est incalculable,
le nombre de lois-cadresoù il y a
des révisions... excusez-moi, où il y a — je commence à être fatiguée — des reports, et moi, en fait, je pense queça enverrait un très beau message si, cette
fois-ci, de façon peut-être audacieuse, le ministre disait : O.K. Pour l'économiesociale, ça ne sera pas plus d'un an. Ça me
paraît possible, ça me paraît réaliste. Je comprends qu'il y a parfois des
changements de gouvernement, il y a toutes sortes de circonstances, mais il me
semble qu'un an, c'est suffisant.
Une voix :
…
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, oui. Puis M. le député de Papineau avait
une question. Puis, ensuitede ça, je
vais donner la parole au ministre. M. le député de Papineau puis M. le député
de Berthier, si vous voulez parler. M. le député de Papineau.
M. Iracà : Bien, c'est en lien avec les propos de la députée
de Gouin. Des reports, là, c'est commun, là. C'estcommun, il y en a plusieurs. Ça arrive souvent
pour toutes sortes de raisons, pour des changements de gouvernement. Donc, ce n'est pas une exception, là, c'est
quelque chose qui est fréquent. Alors, en bout de piste, si on laisse ça commeça, puis on ne fait pas aucun amendement,
puis on ne bouge pas, là, c'est un bilan en sept ans. Je trouve que, par
rapportaux citoyens, la reddition de
comptes, c'est un peu faible, là. En bout de piste, si on ne fait rien, si on
ne propose rien… Jepense que mon
collègue, ici à côté, a proposé quelque chose, le moindre mal, là, où on peut
se retrouver avec un bilan en six ans.
La Présidente (Mme
Champagne) : Oui, M. le ministre.
M. Gaudreault : Bien, c'est parce que ce n'est pas un bilan aux six ans. C'est une
révision, mettons, aux six ans ou aux sept ans, mais le bilan, lui, il
est là pareil au bout de trois ans et demi.
Une voix :
18 mois avant la fin...
M. Iracà :
Oui, mais 18 mois avant la fin de la révision si c'est reporté… Juste pour
terminer, pour bien expliquer, là, l'exception,
qui est souvent commune, où ça arrive souvent, prévoit qu'on peut reporter de
deux ans. Donc, ça nousamène à sept
ans. Et ce qui est écrit à l'article 9, c'est que, 18 mois avant la fin de la
révision, ça prend le bilan. Bon. Alors,c'est un bilan après sept... Dans le total du sept ans, il y a un bilan,
là. Alors, ce qu'on dit, nous, c'est que c'est faible, unpeu, au niveau de la reddition de comptes par
rapport aux citoyens. Alors, il y a quelqu'un qui propose : On peut-u
reporter juste d'un an, là?
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme Champagne) : O.K. La question est posée. Il y avait M. le
député de Berthier également qui avait un commentaire.
M. Villeneuve : Oui. Bien, écoutez, M. le ministre, tantôt, a nommé quelques lois, là,
qui ont un peu la mêmeprocédure. On
parle de la Loi sur le développement durable, l'occupation du territoire. La
troisième m'échappe, là, mais il y a
au moins trois lois minimalement qui... Donc, assurément que d'autres avant
nous se sont posé la question, et, bon, je pense qu'ils sont arrivés à
une conclusion différente à laquelle vous, vous arrivez.
Pour ma part, pour
avoir travaillé sur certaines de ces lois-là, je peux vous dire qu'un des
arguments qui était intéressant, qu'il ne
faut pas oublier, qu'il faut retenir, c'est que le Vérificateur général a toute
autorité pour, justement,s'assurer
que ces lois-cadres-là, effectivement, font le travail pour lequel on les a
votées, et c'est — excusez
le terme, jen'aime pas l'employer,
mais c'est vrai — un chien
de garde extraordinaire en ce sens-là. Il l'a fait, d'ailleurs, au niveau dela Loi sur le développement durable, où il
est venu rappeler à l'ordre sur certaines dispositions qui étaient en déficit
entermes d'application de la loi,
qui s'en allaient vers un déficit par rapport à ça, et, donc, on a dû,
effectivement, y travailler pour, justement, respecter les diverses
dispositions que la loi contenait.
Donc,
moi, je vous dis, en ce sens-là, je vois... En tout cas, je pense qu'on a
plusieurs remparts. C'est le terme employé par le ministre tantôt, puis
je pense que c'est un bon terme, il y a plusieurs remparts. Il y a, évidemment,
les organisations, il y a les gens sur le
terrain qui pourraient pour... et qui seront assurément, eux aussi, à l'affût
pour s'assurerque tout cela
fonctionne bien. Alors, moi, honnêtement, là... Et je vous entends, puis je
respecte votre opinion, mais jen'ai
pas ces craintes-là par rapport à la suite des choses, étant donné, entre
autres, qu'on a le Vérificateur général, qui fait un travail tout à fait
extraordinaire. Je pense que, là-dessus, on peut, tout le monde, en convenir.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, merci, M. le député de Berthier. Alors, j'ai
M. le ministre qui voudrait intervenir.
M. Gaudreault : Puis, en plus de ce que vient de dire le député de Berthier, comme
liste de remparts, avec, enplus, les
interlocuteurs privilégiés, il ne faut jamais oublier que l'article 9, à la base,
dit que le plan d'action prévoit lesmécanismes
de reddition de comptes. Il n'y a pas que le bilan, il y a d'autres mécanismes
de reddition de comptes, là, enplus
qui sont prévus. Par exemple, le suivi des subventions qui sont versées, les
rapports que devront remettre les organismes qui seront soutenus, les
entreprises d'économie sociale qui seront soutenues. Puis là j'en dis
quelques-uns, mais il peut y en avoir plein
d'autres, là, «mécanismes», c'est au pluriel, «les mécanismes de reddition de comptes».
Alors là,je veux dire, on a les
mécanismes de reddition de comptes, on a le bilan trois ans et demi après la
mise en place, on a les interlocuteurs privilégiés, on a la table des
partenaires, on a le Vérificateur général.
Moi,
je souhaite que, comme les autres lois, on se donne une certaine souplesse
aussi. Parce que le un an, là, ilpourrait
faire en sorte aussi qu'on le fait un peu de travers ou qu'on le fait à la
vitesse, là, le nouveau plan d'action. Alors, donnons-nous une
souplesse. Et moi, je pense, la règle, c'est le cinq ans, ce n'est pas le sept
ans.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, voilà pour le commentaire, M. le ministre.
M. le député de Papineau.
M. Iracà :
Oui. Alors, avec déférence pour mes collègues, là, sur leur opinion, les
comparables qui ont été mentionnés
par le ministre font référence au report de deux ans, ne font pas référence au
bilan. Au MDDEP, là, il y a desbilans
annuels. Alors, si on compare une chose, il faut s'assurer de le comparer
entièrement. Oui, on peut comparer d'autresministères avec les reports qu'ils ont dans leurs lois, et on pourrait
dire : Oui, effectivement, la moyenne, c'est deux ans, mais eux ont
peut-être des bilans annuels.
Alors, nous, on parle en bout de
piste… Si on prend l'ensemble de ça, de l'article, on pourrait se retrouver
avecun bilan aux sept ans. On ne
parle pas juste du report, là, de deux ans, on parle du report en lien avec la
reddition de comptesaux citoyens. Il
faut prendre l'ensemble de l'article et ne pas y aller à la pièce en utilisant
des comparables sur des reports.Sur
les comparables sur le report, il n'y a aucun problème, on peut regarder tout
ce qui se fait et dire : La moyenne, c'estdeux ans. Mais est-ce que les bilans sont à la même fréquence? On n'a
pas eu de comparables là-dessus. Moi, ce que je dis, c'est qu'en bout de
piste c'est qu'il y a un bilan sur sept ans, c'est trop peu.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, votre commentaire, M. le député de
Beauce-Nord et Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Toujours sur le
report, le bilan, et tout. Allez-y.
M. Spénard : C'est ça. Alors, bien, moi, suite à l'intervention du député de
Berthier et de l'intervention du ministre,si tout le monde est si sûr que ça qu'il y a tellement de remparts,
mettons un an ou mettons-en pas du tout. Si vous êtesassurés qu'il y a des remparts, puis il y a des
remparts, puis ça... bien, pourquoi ne pas mettre un an au lieu de deux? C'est
quoi, l'idée, de mettre deux ans? Si vous êtes tellement assurés qu'il y a des
remparts partout, bien, enlevons-le tout simplement puis laissons ça à cinq
ans, tu sais. Mais c'est, tu sais, tout le monde est sûr, il y a tellement de
remparts, il y a tellement de ci, on va
laisser ça. Mais pourquoi qu'on le laisse? Moi, le gros bon sens me dit :
Bien, à quoi ça sert?Tu sais, ça
sert à un cas d'exception. Mais, un cas d'exception, moi, je considère qu'un an
pour les entreprises... Pour unerévision
sur le bilan des entreprises d'économie sociale, moi, je considère que c'est...
Parce qu'il y a tellement de remparts, on
ne s'en servira certainement pas. D'après ce que j'entends dire ici du côté
ministériel, on ne s'en servira sûrement pas. On va mettre un an. Il me
semble qu'un an on en a assez, là, si on est sûr de ne pas s'en servir.
La Présidente (Mme Champagne) : Merci, M. le député Beauce-Nord. Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil :
J'allais juste dire : Si le ministre… Quand on parle dans l'article 9… l'amendement
qu'on a apporté, le 18 mois avant l'exercice prévu à 10, si on peut s'entendre
puis, publiquement, confirmer que ce qu'on comprend là-dedans, c'est le plan quinquennal, donc c'est-à-dire qu'on va faire le
bilan 18 mois avant le plan quinquennal…
M.
Gaudreault : ...
Mme Weil :
C'est ça. Donc, ça va être fait 18 mois avant les cinq ans, et je soupçonne que
c'est, finalement, ça quipourrait
déclencher le fait qu'en faisant ce bilan on se rend compte que peut-être il
faut le reporter de... Il y a toutes sortesde facteurs qui font qu'ils vont le reporter. Mais, si on maintient que
ce qu'on envisage, c'est textuellement ce qu'on a dit,textuellement… C'est-à-dire, ce qui est dit dans
10, dans la première phrase, c'est une obligation de le faire au plus tard,hein, 18 mois avant la fin de l'exercice de
révision prévu à 10, c'est-à-dire tous les cinq ans. C'est ça, la norme. L'autre,
c'est une exception. Et, donc, qu'on dise ça, donc, c'est prévu à... Donc, c'est
ça. Et c'est peut-être, en fait, lorsque le gouvernement fera ce bilan qu'ils
vont voir que, ah! peut-être que ce serait bien, on a…
M.
Gaudreault : Oui. Ça serait de mettre «au plus tard tous les cinq
ans»?
Mme Weil :
Bien, la manière qu'on l'a exprimé, c'est parfait en autant qu'on se comprend
qu'on est en train deparler du 18
mois avant la fin des cinq ans, et pas le report... la deuxième partie de l'article
10, qu'on se comprend bienque c'est
l'intention, encore là, du législateur que ce 18 mois avant la fin pour ne pas
avoir la situation évoquée par lescollègues
ici, qu'on aurait un bilan juste en sept ans, mais on comprend bien que c'est
18 mois avant la fin des cinq ans, telque
le libellé le dit. On le dit, «au plus tard 18 mois avant l'exercice de
révision prévu à l'article 10». Et qu'est-ce qu'onprévoit à l'article 10, c'est de réviser le plan d'action
tous les cinq ans. C'est la norme, ça. Exceptionnellement, on peut le
reporter, mais, on se comprend, c'est vraiment le cinq ans.
M.
Gaudreault : Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Champagne) : Oui.
M. Gaudreault : ...le mot «toutefois», là, il n'est pas là inutilement, là, dans l'article
10, là, deuxième phrase, «il peut toutefois reporter».
Mme Weil :
…il peut faire ça.
M.
Gaudreault : Le mot «toutefois», là...
Mme Weil :
…
M. Gaudreault : Non, non, non. Le mot «toutefois», il dit que la règle, c'est la
première phrase. Si je dis «toutefois»,
c'est parce que c'est l'exception. La règle, c'est : «Le gouvernement est
tenu de réviser le plan d'action enéconomie
sociale tous les cinq ans.» Mais, toutefois, au cas où, cependant — trouvez-les, tout ce que... — néanmoins, nonobstant, «il peut toutefois reporter, pour une période d'au plus deux
ans, un exercice de révision». Le mot «toutefois» décrit... Moi, si j'étais
un juge, là, puis j'avais à lire ça, je dirais : Bien, «toutefois», ce n'est
pas la règle.
Mme
Weil : Mais le ministre a déjà dit...
La Présidente (Mme
Champagne) : Madame, oui.
Mme Weil :
C'est vous-même qui avez dit — c'est pour ça que j'ai eu ce réflexe — que le bilan sera, de toutefaçon, déjà fait parce qu'il avait prévu la fin en
cinq ans. Donc, vous êtes sur la même page que moi, c'est vous qui l'aviez
dit tantôt. Vous avez dit : Il n'y a pas de problème, il aura été fait
parce qu'on l'aura préparé parce qu'on avait vu les cinq ans venir, et, au plus tard 18 mois avant, on était déjà en train
de faire le bilan. Donc, il n'y a pas de problème. C'est vous qui avez
dit : On n'a pas besoin de prévoir une autre précision parce que, de toute
façon, le bilan sera fait.
M.
Gaudreault : Ça change quoi?
Mme Weil :
Mais ce que je veux dire, c'est que je confirme ce que vous avez dit tantôt,
mais qu'on le disepubliquement, qu'on
se comprend que le bilan va être fait au plus tard 18 mois avant la fin des
cinq ans. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas reporter.
M.
Gaudreault : …si l'article 2 est adopté.
Mme Weil :
…pas besoin de faire quoi que ce soit. Tout ce que je dis, c'est que vous
confirmez que ce qu'on a en tête, ce n'est pas 18 mois avant le sept
ans, c'est 18 mois avant le cinq ans. Parce que c'est ce que vous avez dit.
M.
Gaudreault : ...
Mme Weil :
Oui, mais il faut le dire parce que c'est pour...
M.
Gaudreault : ...dans l'article?
Mme Weil :
Non. C'est-à-dire qu'on se comprend, c'est qu'on n'est pas en train de...
M.
Gaudreault : Le 18 mois va commencer avant…
Mme Weil :
Oui, mais le débat qu'on vient d'avoir, là...
M.
Gaudreault : ...
• (17 h 30) •
Mme Weil :
Non, mais le débat qu'on vient d'avoir, c'est qu'il y a un risque qu'on ne
verrait pas de bilan avant une période de 18 mois avant le sept
ans, que ce qui est compris, c'est un bilan avant...
M.
Gaudreault : La fin du cinq ans.
Mme Weil :
Dans un contexte du cinq ans.
M. Gaudreault :
…il y a un bilan avant la fin du cinq ans. Je l'ai dit, là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Cela étant dit, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, est-ce que ça change quelque chose?
Mme Weil :
...
M. Villeneuve :
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Champagne) : Bon. Oui, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui. Bien là, je pensais que c'était déjà compris, ça. Mais, tantôt, j'avais
entendu quelqu'un dire qu'il n'y aura pas un bilan avant sept ans selon la
formule appliquée actuellement. Mais ce n'est pas ça, là, alors il faudrait s'assurer...
M. Iracà :
...
M.
Villeneuve : Bien, tantôt, quelqu'un a dit ça, là. Je n'ai pas noté c'était
qui, là.
M. Iracà :
...
La
Présidente (Mme Champagne) : M. le député de Papineau, pour qu'on puisse bien comprendre que c'est
vousqui parlez, là. Alors, Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce, est-ce que je dois comprendre que, l'article 10,
il n'y a pas d'amendement ou il y a un amendement?
Mme Weil : Ce
n'est pas moi, là. Je pense que c'est le député de Beauce-Nord.
Une voix : Il faut faire un amendement
maintenant, au lieu de «deux»...
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors, M. le député de Beauce-Nord, est-ce que vous faites un
amendement à l'article 10?
M. Spénard : Oui.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, votre amendement va se lire comment?
M. Spénard : L'amendement va se
lire : Remplacer le mot «deux» par le mot «un».
La Présidente (Mme Champagne) :
C'est très court.
Une voix : C'est clair, c'est
clair.
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, M. le ministre.
M. Gaudreault : Quoi?
La Présidente (Mme Champagne) :
Sur l'amendement, là, je vais avoir besoin d'un écrit.
M. Gaudreault : Il le met à un an? L'amendement,
c'est un an?
La Présidente (Mme Champagne) :
Oui, un an.
M. Gaudreault : Bien...
La
Présidente (Mme Champagne) : «Il peut toutefois reporter, pour une période d'au plus un an, un
exercice de révision.» M. le député de Deux-Montagnes.
M. Goyer : Bien, c'est parce que je
n'ai peut-être pas la même compréhension, mais, quand je dis «d'au plus deux ans», ça veut dire que le un an est dedans.
Ça peut être un an, ça peut être six mois, ça peut être huit mois, c'est d'au
plus deux ans. Aïe! il faut-u avoir peur, puis avoir peur? D'au plus deux ans,
un an.
La Présidente (Mme Champagne) :
M. le député de Deux-Montagnes. M. le député de Deux-Montagnes...
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Champagne) : Bon, alors là, c'est le «free for all», là. Un à la fois, s'il vous
plaît, M. le député de Deux-Montagnes compris. Bon, nous allons le
déposer et nous allons décider si on l'adopte ou pas, là.
Alors, M. le député, nous sommes en train de
faire la copie.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Champagne) :
Non, on n'est pas suspendus. Il reste peu de temps, on va essayer de le
terminer dans...
(Consultation)
La Présidente (Mme Champagne) :
Alors, M. le député de Beauce-Nord, votre amendement est le suivant.
Voulez-vous le lire, s'il vous plaît?
M. Spénard : Dans l'article 10,
remplacer le mot «deux» par le mot «un».
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors, il se lirait en ce sens : «Il peut toutefois reporter, pour
une période d'un an, un exercice de révision.»
M. Spénard : «D'au plus un an».
La
Présidente (Mme Champagne) : «Pour une période d'au plus un an»? «Il peut toutefois reporter, pour
unepériode d'au plus un an — il n'y a pas de s, n'est-ce pas? — un exercice de révision.» C'est bien ça?
Alors, est-ce que l'amendement proposé à l'article 10 est adopté?
M.
Gaudreault : Non.
La Présidente (Mme
Champagne) : Refusé?
M.
Gaudreault : Bien non, je n'accepte pas ça, cet amendement-là.
M.
Spénard :
Je demande le vote nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, le vote nominal? Vote nominal. Alors, M. le
secrétaire.
Le
Secrétaire : Alors, donc, M. Spénard (Beauce-Nord)?
M. Spénard :
Pour l'amendement.
Le
Secrétaire : Mme David (Gouin)?
Mme David :
Pour l'amendement.
Le
Secrétaire : Je vais aller du même côté. Donc, M. Iracà (Papineau)?
M. Iracà :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Rousselle (Vimont)?
M.
Rousselle : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Boulet (Laviolette)?
Mme Boulet :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Contre.
Le
Secrétaire : M. McKay (Repentigny)?
M. McKay :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Gadoury-Hamelin (Masson)?
Mme
Gadoury-Hamelin : Contre.
Le
Secrétaire : M. Goyer (Deux-Montagnes)?
M. Goyer :
Contre.
Le
Secrétaire : M. Villeneuve (Berthier)?
M.
Villeneuve : Contre.
Le
Secrétaire : Et Mme Champagne (Champlain)?
La Présidente (Mme
Champagne) : Contre.
Une voix :
…
Le
Secrétaire : Donc, c'est 6 et 6.
La Présidente (Mme
Champagne) : 6-6?
Le Secrétaire : Donc, c'est
refusé.
La Présidente (Mme
Champagne) : L'amendement est refusé.
M. Gaudreault : …
La Présidente (Mme Champagne) :
Pardon?
M. Gaudreault : …
La Présidente (Mme Champagne) : Tout
à fait. Et ça m'a fait un mois d'élection de plus. Alors donc...
M.
Spénard : …un commentaire,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Champagne) : Oui,
tout à fait.
M.
Spénard : Alors, le
commentaire que je voudrais refaire — et
j'en ai reparlé — c'est
que la commission nereflète pas le
salon bleu, que c'est un gouvernement minoritaire, alors qu'ici vous êtes
paritaires, et la parité fait en sortequ'un
amendement qui est décidé par la majorité qui siège au salon bleu est rejeté
ici à cause de votre parité, qui est, d'après moi, une duperie de la
démocratie. Merci.
La
Présidente (Mme Champagne) :
M. le député de Beauce-Nord, c'est un commentaire qui pourrait se faire àune autre instance. Pour le moment, c'est
cela. Il y aura moyen d'en discuter avec vos leaders et avec les nôtres en
tempset lieu. Alors, à partir du
moment où, selon la règle, il y a égalité dans les voix, il y a égalité dans
les voix, on ne peut pas accepter l'amendement. Alors, est-ce que l'article 10,
maintenant, est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Champagne) :
On passe à l'article 11. Ça a bien été. Il nous reste 20 minutes, on
va essayerde faire la même chose
jusqu'à temps qu'on se rende, si possible, dans des rêves, à la fin du projet.
Et je nous rappelleque les gens sont
également à l'écoute — pour
ceux qui nous écoutent — pour
qu'on parle d'un projet de loi sur l'économiesociale et que les discussions interminables sur les règles, parfois,
peuvent peut-être amener les gens à se désintéresser de nos discussions.
Alors, M. le député de Beauce-Nord, vous avez un
commentaire?
M.
Spénard : Oui, c'est parce
que moi, je n'ai pas donné mon accord pour l'adoption de l'article 10,
mais je veuxjuste, là, parce que
je ne veux pas mettre le... Mais, si je demande le vote nominal sur l'article 10
et — puis je veux que vous me répondiez en tant que
présidente — si
on arrive 6-6...
La Présidente (Mme Champagne) : Il y
a égalité.
M. Spénard : ...est-ce qu'il est rejeté?
La Présidente (Mme Champagne) : M.
le secrétaire.
Des voix : …
La Présidente (Mme Champagne) : On
va suspendre, puis on va le vérifier.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 40)
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Alors donc, l'article 10 est
adopté, tel que convenu tout à l'heure. L'article 11, maintenant.
M. le ministre, l'article 11.
M. Gaudreault : Oui.
«Chapitre V. Table des partenaires en économie sociale.
«11. La Table des partenaires en économie
sociale conseille le ministre sur toute question qu'il lui soumet en matière d'économie
sociale.»
Alors, je suppose qu'il faut que je lise les
notes explicatives. C'est un peu redondant, là.
La Présidente (Mme Champagne) : Oui,
c'est ça.
M. Gaudreault : L'article 11
du projet de loi institue la Table des partenaires en économie sociale afin de
conseiller, dans ce domaine, le ministre.
La
Présidente (Mme Champagne) : Parfait. Alors, est-ce qu'il y a des
commentaires...
M.
Gaudreault : On aurait pu l'écrire comme ça puis faire le commentaire
avec l'article.
La Présidente (Mme Champagne) : Oui, bien, tout à fait. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 11?Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce — je
sais qu'il y a M. le député de Vimont également qui va avoir des
commentaires — alors,
je vous entends.
Mme Weil :
Oui. Bon, ici, on l'a déjà évoqué à plusieurs reprises, c'est cette notion de
mandat. Donc, j'ai un amendement, je vais le lire :
«La Table des
partenaires en économie sociale est créée et a notamment pour mandat :
«1° de
conseiller le gouvernement dans la mise en oeuvre de la loi et dans l'élaboration
et la mise en oeuvre du plan d'action en économie sociale;
«2° d'assurer une
synergie dans les actions menées par les différents partenaires;
«3° de procéder à l'évaluation
de la mise en oeuvre de la loi et du plan d'action en économie sociale.»
La Présidente (Mme Champagne) : Est-ce qu'on peut avoir l'amendement, Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce?
Mme Weil :
Oui.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, on va distribuer l'amendement. On va faire
des copies, faire des copies sur l'amendement. On peut déjà le
commenter, là.
M.
Gaudreault : On est-u suspendus?
La Présidente (Mme Champagne) : Non, non, on n'est pas suspendus encore. Ça va
prendre quelques secondes seulement, puis on va vous déposer l'amendement.
(Consultation)
La Présidente (Mme
Champagne) : On suspend.
(Suspension de la séance à
17 h 42)
(Reprise à 17 h 48)
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, nous reprenons les travaux. Nous en sommes
toujours à l'article 11, si je
ne me trompe, et il y a un amendement qui a été déposé. Alors, Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît, lire votre amendement. Tout le
monde l'a en main?
Des voix :
…
La Présidente (Mme Champagne) : Oui, c'est parce qu'il y a eu un correctif, et il
n'était pas sèche, donc... Il n'était pas sec — un
correctif — il
n'était pas sec.
Mme Weil :
Donc, alors, c'est :
«La table des
partenaires en économie sociale est créée et a notamment pour mandat :
«1°
de conseiller le gouvernement dans la mise en oeuvre de la loi et dans l'élaboration
et la mise en oeuvre du plan d'action en économie sociale;
«2° d'assurer une
synergie dans les actions menées par les différents partenaires;
«3° de procéder à l'évaluation
de la mise en oeuvre de la loi et du plan d'action en économie sociale.»
Ça,
c'est tiré textuellement du Chantier de l'économie sociale, mais en enlevant...
Il y avait un, deux, trois, quatre,cinq,
six, sept, huit, neuf, 10, 11, 12 éléments qui rentraient dans «assurer une
synergie». Puis, quand on avait posé lesquestions, il y avait un groupe qui avait dit que c'était trop de
détails, mais peut-être les grandes lignes du mandat de latable… Alors, je voulais avoir l'opinion du
ministre. Je sais que le ministre a déjà exprimé qu'il souhaitait une
flexibilité parrapport au mandat ou
au rôle qu'il donnerait à la table. Alors, c'est de voir... On avait parlé, on
avait évoqué l'idée de... il pourrait donner des mandats, notamment par
rapport à...
M.
Gaudreault : Des mandats spécifiques.
• (17 h 50)
Mme Weil :
Des mandats spécifiques, notamment par rapport à... mais qu'on puisse
retrouver... L'idée, c'est qu'ona
beaucoup de groupes qui se sont prononcés là-dessus. Donc, c'est une voie de
passage quelconque. Je sais que le ministreavait comme un certain malaise d'être trop précis par rapport au mandat.
Alors, ce serait important d'entendre le ministre sur la question.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre, en peu de temps.
M. Gaudreault : Oui. Et le malaise
est toujours là, dans le sens que, pour moi, c'est important de donner une certaine flexibilité à la table, autant au niveau
du mandat que de sa composition. On a vu lors des consultations commentc'était complexe de gérer la composition de la
table. Tout le monde veut être là, tous les groupes veulent être membresde la table. Alors, un peu comme je le
disais tout à l'heure, moi, je pense, c'est préférable de se garder une
flexibilité pour que la table soit mandatée sur des cas spécifiques, sur
des dossiers spécifiques en fonction des enjeux du moment.
L'autre élément, parce qu'on a fait quand
même... Ça ne sort pas de nulle part, là, cette table-là, on a fait des comparatifs. Comme je le dis souvent, moi, j'aime
ça, avoir une certaine uniformité dans le langage juridique dans les lois,
et il y a plusieurs lois qui créent des
tables sans décrire leur mandat et sans non plus nécessairement décrire leur
composition précise.
Bon, par
exemple, la Table Québec-Municipalités... La loi est où? Ah! O.K. Dans la loi
sur le ministère, la Loi sur le MAMROT, il est créé la Table
Québec-Municipalités à l'article 21.1, qui dit :
«La Table Québec-Municipalités conseille le
ministre sur toute question qu'il lui soumet.
«21.2. Le ministre détermine la composition de
la Table Québec-Municipalités.» C'est tout ce qui est dit.
Il y a aussi la Table Québec-Régions, qui
reprend exactement la même chose. C'est les articles 21.3 à 21.4.
Il y a aussi
la table... dans la table, la table, la table... la Loi sur l'aménagement
durable du territoire forestier, unetable
des partenaires à l'article 9 : «[Le ministre] constitue la Table des
partenaires de la forêt dont il nomme les membres et définit les règles
de fonctionnement.» Pas plus que ça.
Ensuite, il y
en a une autre... En tout cas, il y a beaucoup de tables, ça ressemble
quasiment à chez Tanguay. Il y avraiment beaucoup de tables, là, qui sont créées comme ça, sans mandat
spécifique, sans description autre que dire : Le ministre crée la
table, puis il détermine sa composition.
Et moi, je
vais vous dire, pour en présider plusieurs — je préside la Table Québec-Municipalités, la TableQuébec-Régions, la table Montréal
métropolitain, la table Québec-Québec pour la capitale — ce
qui est intéressant dans ces formules-là, c'est la souplesse de la chose, c'est
la... Puis c'est aussi un geste de confiance, c'est un geste de
décentralisationau sens de la
confiance. Puis, mon collègue de Berthier siège avec nous souvent aux tables
Québec-Municipalités puis auxtables
Québec-Régions, il peut le confirmer, ce qui est intéressant, c'est qu'on se
donne nous-mêmes les mandats, c'est un...
Une fois qu'on réunit les gens, on dit, bon, bien, comment on fonctionne, quels
mandats qu'on se donne, qui est là, et ça
fonctionne très bien. Moi, je dois le dire, là, dans chacune des tables sur
lesquelles que je siège, là, ça fonctionne très bien. Alors, c'est un
peu dans cet esprit-là.
Puis, à ce
stade-ci, je ne crois pas que ce soit pertinent d'aller plus loin que ça. Et
moi, je vous ai déjà dit à microouvert
que, pour commencer, mon intention est vraiment de se donner les moyens de
consulter sur une base spécifique. Mais,
ça ne veut pas dire que c'est juste spécifique non plus, ça pourrait être aussi
général, mais je veux... Pour moi, cette souplesse-là est importante.
La
Présidente (Mme Champagne) :
Alors, il y a Mme la députée de Gouin et Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce également qui avaient un
commentaire. Alors, je vais y aller avec la porte-parole de l'opposition
officielle. Puis, ensuite, j'irai avec Mme la députée de Gouin.
Mme Weil : Juste une question :
Est-ce que le ministre… Parce que, là aussi, on avait parlé de «conseille le ministre» ou «conseille le gouvernement», est-ce
que vous le voyez tel quel, «conseille le ministre»? Parce qu'on avait noté que les interlocuteurs privilégiés, ils sont
les interlocuteurs privilégiés du gouvernement. Évidemment, c'est toujoursle ministre dans un premier temps. Est-ce qu'ici
c'est... est-ce qu'on avait vraiment bien pensé que c'est le ministre ou
est-ce que ça devrait être le gouvernement?
M.
Gaudreault : Mme la
Présidente, c'est vraiment le ministre parce que c'est le ministre du MAMROT
qui estresponsable de l'application
de la loi, c'est lui qui en fait l'élaboration, du plan d'action, on l'a vu tout
à l'heure. Avecla concertation des
interlocuteurs privilégiés, je suis d'accord, mais, quand même, c'est le
ministre des Affaires municipalesqui
préside l'élaboration du plan d'action, c'est le ministre des Affaires
municipales qui assure le suivi du plan d'action,c'est le ministre des Affaires municipales qui est
responsable de l'application de la loi. Donc, dans ce sens-là, la table des
partenaires conseille le ministre.
La Présidente (Mme Champagne) :
Parfait. Alors, Mme la députée de Gouin. Et M. le député de Berthier.
Mme
David : Merci, Mme la
Présidente. En tout cas, au point où j'en suis dans ma réflexion, disons, étant
donnéqu'il y a, justement, un des
deux interlocuteurs reconnus comme principaux par le ministre qui nous demande
lui-mêmede préciser le mandat de la
table des partenaires, je trouve raisonnable de le préciser un tant soit peu.
Ça ne m'apparaîtpas enlever la
flexibilité nécessaire, mais ça me paraît juste inscrire dans un projet de loi…
dans une loi, finalement, ce qui doit l'être.
Deuxièmement,
je ne suis, par contre, pas convaincue qu'il faille garder les trois alinéas.
Je ne sais pas si on...C'est
«alinéa»? 1°, 2°, 3°, c'est des alinéas? Bon. Je ne suis pas
convaincue qu'il faille garder les trois parce qu'en fait pourquoi
ceux-là, pourquoi pas d'autres? Le premier me paraît particulièrement
important. Et pourquoi il me paraît important?
C'est qu'à la différence de l'article 11 il est proactif. À l'article 11,
au fond, on a l'impression que le ministre doit soumettre une question,
disons, à la table des partenaires ou à des éléments de la table des
partenaires pour que ces gens-là le conseillent. Tout
part du ministre dans l'article 11, alors que, dans ce qui est proposé par
la députée de Notre-Dame-de-Grâce — en
tout cas, du moins, au premier alinéa — c'est
la table qui peut décider, à un moment donné,de trouver important de conseiller le ministre sur quelque chose. Et je
ne veux surtout pas enlever au ministre sa prérogativede décider, bien sûr, qu'il veut consulter les
gens, loin de là mon idée, mais il me semble que ça doit être un aller-retour,
il doit y avoir un espace de dialogue où,
des deux côtés, on peut décider que c'est important de se parler. Donc, dans ce
sens-là,pour le moment, dans l'état
actuel de ma réflexion, je trouverais particulièrement intéressant le premier
alinéa, à tout le moins.
La Présidente (Mme Champagne) : En
fait, qu'on appelle le premier paragraphe, effectivement.
Mme David : Ah! le premier
paragraphe, d'accord.
La Présidente (Mme Champagne) :
Voilà. Voilà. Donc, autres commentaires, M. le député de Berthier?
M.
Villeneuve : Peut-être, Mme
la Présidente. Effectivement — et
assurément que les gens de l'ex-gouvernement libéral peuvent en
témoigner aussi — tout
repose sur la confiance. Tout repose sur la confiance. On aura beau écrire 10 pages venant essayer de faire une
description complète et totale de tous les sujets que la table devrait... puis
qui devraitles amener, puis qui
devrait ne pas les amener, là, que, si la confiance n'est pas là, le dialogue,
ça ne passera pas plus, là.
Alors, ce que je veux dire, finalement, c'est
que les tables sur lesquelles je siège avec le ministre et, comme ex-maire, pendant neuf ans, où aussi on avait des
tables soit au niveau de la préfecture ou soit au niveau de la mairie, c'étaittrès succinct, c'était… Il y a une table qui
est créée, qui est formée, elle est écrite dans le règlement, elle est écrite
dans la politique, et moi, honnêtement, là… Puis, je vous dis, vous avez
été conseiller, vous avez été maire, je pense, même, M. le député de Beauce...
M. Spénard : ...
M.
Villeneuve : Bon. Bon, vous
vous conseillez vous-même comme maire, c'est bon. Alors, tout ça pour vousdire que moi, j'y crois plus on moins, à l'élaboration
d'une série de termes ou de... Moi, je pense que tout passe par ledialogue. Et combien de fois c'est arrivé, M. le
ministre, où c'est les gens qui amenaient le sujet, dire : On devrait
discuter…Puis, d'ailleurs, l'ordre
du jour est même discuté avant qu'on se rencontre, tout est établi avec les
partenaires avant que larencontre
ait lieu. Enfin, on peut en écrire longtemps, Mme la Présidente, mais, à mon
avis, tout passe par la confiance. Et
je pense que de laisser un article aussi clair et limpide comme il est
présentement, c'est un acte de confiance, et tout passe par là. Merci.
La Présidente (Mme Champagne) : Oui,
tout à fait. Alors, écoutez, merci, M. le député de Berthier.
Alors, compte
tenu de l'heure, à moins qu'il y ait une demande de prolongation, je vais
devoir lever la séance, et la commission va ajourner ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 17h 59)