(Quinze
heures seize minutes)
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, bonjour à tous.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude
du volet Métropole des crédits budgétaires du portefeuille Conseil exécutif
pour l'exercice financier 2013‑2014.
Alors, M. le
secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Villeneuve (Berthier) est
remplacé par M. Bureau-Blouin (Laval-des-Rapides) et M. Carrière (Chapleau) est
remplacé par M. Arcand (Mont-Royal).
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci. Alors, nous
allons débuter par les remarques préliminaires et nous allons procéder à une
discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les
questions et les réponses. La mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin
du temps qui est alloué à l'étude de ce volet.
Alors, puisque nous
avons débuté nos travaux à 15 h 15 et qu'une période de trois heures doit
être consacrée à l'étude de ce volet, est-ce qu'il y a consentement pour
poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, c'est-à-dire jusqu'à
18 h 15?
Il y a consentement?
Parfait. Merci.
Alors, nous allons débuter
avec les remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez de
10 minutes. La parole est à vous.
M.
Lisée : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je tiens à saluer le député de Mont-Royal qui est
là, le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la députée de?
Une voix : Masson.
M.
Lisée : Masson.
Donc, je pense qu'on aura un autre collègue qui viendra et puis... Donc, je
vous présente les gens qui m'accompagnent. D'abord, le sous... le secrétaire... je vais m'en
souvenir, alors sous-secrétaire général adjoint à la métropole, M. André
Lavallée; également André Bouthillier, qui est le chef de cabinet adjoint à la
métropole; et j'ai des membres du Secrétariat à la métropole qui sont également
avec moi, et j'ai une représentante de la ville de Saint-Georges-de-Beauce aussi qui est là, derrière moi, membre de ma
famille. Alors, je vais essayer de faire honneur.
J'ai
des notes qui m'ont été préparées sur Montréal, mais je vais commencer par
parler du paradoxe montréalais, et au-delà de savoir — on va peut-être
en discuter tout à l'heure — de ce qui a été fait avant le 4
septembre par l'ancien gouvernement et ce qui est fait depuis le 4
septembre par le nouveau gouvernement, au-delà de ça, il y a un genre de nuage qui nous empêche de bien voir la réalité
montréalaise et qui nous empêche de bien apprécier la force de la
métropole, et ce nuage-là, c'est celui qui
est créé par la corruption, la congestion des infrastructures vieillissantes,
qui nous donne l'impression que tout
va mal. Et j'étais content de voir, au printemps... pas au printemps dernier, à
l'automne dernier,en octobre, le
même jour, deux articles qui ont été publiés dans La Presse sur le
fait que, bien, derrière ce nuage réel, qui est une préoccupation
réelle, en fait, la métropole ne va pas si mal.
Alors,
par exemple, Hélène Baril, dans La Presse : Montréal est
loin d'être en panne, faisait référence à une étude du Mouvement Desjardins qui
venait d'être publiée, donc en octobre dernier, et où Joëlle Noreau, qui est
l'économiste principale, disait, bon : «"On a l'impression que tout va à
vau-l'eau, mais ce n'est pas le cas". [...]La croissance économique [...] a été
au rendez-vous à Montréal au cours des deux dernières années. À 4,2 % en
2010 et 4,5 % en 2011...»Ça fait que c'est considérable. C'est un taux de croissance
qui est très, très considérable pour Montréal.
«La
croissance provient notamment des investissements, dont le niveau a augmenté de
[27 %] en 2011. Cette performance, la
meilleure des cinq dernières années, devrait être égalée ou dépassée [en 2012],
avec la poursuite des grands projets
de construction»
comme le CHUM et, par la suite, en 2013, par la réfection d'infrastructures
comme l'échangeur Turcot.
• (15 h 20) •
«Les projets
de construction de condos et d'hôtels témoignent aussi de la confiance des
investisseurs privés à l'égard de
Montréal — donc je vous dis qu'on est, à ce moment-là, après l'élection — croit
Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal
métropolitain.»
Selon lui, «il ne fait aucun doute que — et je le
cite — "Montréal est en bien meilleure santé qu'il y a 10 ans", bien
qu'il admette que c'est difficile à croire dans le contexte politique actuel.
Ce n'est pas pour rien, par exemple, que Lonely Planet
inclut Montréal dans la liste des 10 villes du monde les plus intéressantes
actuellement», selon M. Leblanc, de la chambre de commerce.
La
firme KPMG, qui est aussi citée dans l'étude de Desjardins, donne le Grand
Montréal comme premier des 20 plus grandes
régions métropolitaines d'Amérique du Nord pour la compétitivité des coûts
totaux de main-d'oeuvre. Les coûts
totaux de main-d'oeuvre, ça veut dire la
totalité des coûts de la réglementation des salaires, syndiqués ou pas, de la réglementation environnementale, de la
réglementation linguistique et du fardeau fiscal des entreprises. Alors, lorsqu'on a tout calculé cela, selon KPMG, le
Grand Montréal se place dans la moins chère des 20 grandes métropoles en
Amérique du Nord. Sur le plan de l'emploi
aussi, la situation se rétablit, et Montréal a d'autres cordes à son arc, dans
le secteur de la finance, du tourisme, de l'économie
du savoir. Ça, c'est le premier texte qui venait donc... s'appuyant sur
le Mouvement Desjardins.
Et
Jean-Philippe Décarie, lui, le même jour, 30 octobre, écrit : Montréal :
la résiliente aux mille paradoxes. Alors
il dit : «Ce
qui est le plus incroyable, c'est qu'en dépit des centaines de millions de
dépenses totalement injustifiées que les Montréalais ont dû assumer au cours des
dernières années en raison de dérapages individuels, technocratiques ou
systémiques de l'administration municipale, la vitalité économique de Montréal
reste bien réelle, signe d'une évidente résilience.
«Jamais n'a-t-on
vu autant de grues de construction dans le ciel montréalais depuis les Jeux
olympiques de 1976 — c'est
beaucoup dire. L'été dernier, on en recensait pas moins de 75 en action. Outre
[le CHUM et le CUSM], plusieurs
autres chantiers de projets immobiliers [...] d'immeubles de bureaux sont en
action ou en voie de réalisation.
«Selon la Commission de la construction du Québec, ce n'est pas moins de
188 chantiers immobiliers qui sont en cours de réalisation à Montréal, des projets de plus
de 5 millions de dollars qui totalisent des investissements de
16,2 milliards.»
Il continue : «Jeudi soir dernier[...], dit-il, j'étais
sidéré de voir le nombre de clients potentiels qui se trouvaient au bureau des ventes de la Tour des Canadiens,
projet d'immeuble de 48 étages et de 534 appartements [...] situé tout à
côté du Centre Bell.
«L'industrie
des jeux vidéos continue d'attirer à Montréal de nouveaux studios.» La
première ministre a annoncé un investissement supplémentaire dans le domaine du
cinéma lors de sa brillante visite à Davos.
«L'industrie
de la finance — je continue avec M. Décarie — reste un
pilier qui contribue encore beaucoup à l'économie montréalaise. L'essentiel des
100 000 emplois et des 3 000 firmes financières que cette industrie
recoupe dans le Grand Montréal est situé dans l'île.»
L'aéronautique,
toujours tributaire de cycles particuliers, «traverse actuellement une phase
positive».
«D'autres entreprises [...] sont actives dans d'autres secteurs ne
profitent peut-être pas de vents aussi
favorables mais, de façon générale, l'économie
de Montréal se porte beaucoup mieux que l'administration dysfonctionnelle qui
la chapeaute et qui devrait l'amener à sa
pleine optimisation.» C'est
avant le changement de garde à la mairie de
Montréal.
Et donc on peut se dire, donc, qu'on a là un
corps politique, donc, un corps économique, un corps social qui est sain et qui, lorsqu'on
le compare aux autres métropoles nord-américaines, présente des avantages
réels. Et on n'a pas parlé du fait que la criminalité est une des plus
faibles sur le continent, que la qualité de vie est très grande, que l'accès à
l'environnement est immédiat, évidemment, lorsqu'on est à Montréal, soit à l'eau
soit à la montagne.
Et on peut dire : Écoutez, pourquoi
est-ce qu'on ne voyait pas tout ça? Bien, c'est à cause de ces nuages. Alors, ces nuages, que se passe-t-il avec eux? Bien, c'est
la priorité de notre gouvernement, depuis qu'on est arrivés, de faire en sorte de dissiper ces nuages et, ce qui
est important avec l'ensemble des mesures qui ont été prises, le projet
de loi n° 1, les projets de loi de réforme
du financement des partis politiques et tous les autres, c'est que nous ne sommes plus dans la période où la corruption et la
collusion ne sont qu'un problème auquel on n'est pas en train de s'attaquer. Nous sommes dans la phase où on est en train de s'attaquer
à ce problème-là. Nous sommes dans la phase de la grande offensive contre la corruption et la collusion, et
donc on a au moins le bénéfice d'être en action, et de faire reculer ces
maux, et d'être en train de transformer
Montréal et le Québec en un endroit extraordinairement inhospitalier pour les
fraudeurs. C'est ce qu'on est en train de faire maintenant.
Et, sur la question des infrastructures et de
la congestion, bien sûr avec mon collègue le ministre des Transports, nous
allons, au cours des mois qui viennent, annoncer des mesures importantes pour
faire en sorte d'alléger les problèmes de congestion et stabiliser les
investissements en infrastructures.
L'autre
chose dont on peut dire aussi... c'est que bien des hypothèques politiques ont
été levées. Il y a eu un changement de maire
à Montréal, il y a un changement de maire à Laval. Je pense que les actions de
notre gouvernement ne sont pas étrangères à ce renouvellement, et donc
ces deux villes importantes sont en train de se préparer à une grande élection le 3 novembre prochain qui donnera à
ces deux grandes villes des équipes renouvelées pour la suite des
choses.
Et donc on peut se dire : Bon, on est en
train de faire le travail. Et on n'a pas terminé, et il va falloir continuer à être très, très vigilants par la suite, mais on est en
train de faire le travail de se débarrasser de ce nuage, et ce qui nous permet
de nous concentrer sur l'essentiel : la vitalité économique, sociale,
culturelle de la métropole, et c'est ce dont nous allons parler, je pense, dans
les heures qui viennent. Mme la Présidente, je vous remercie.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci,
M. le ministre. Alors, j'invite maintenant le porte-parole de l'opposition
officielle et député de Mont-Royal à faire ses remarques préliminaires pour un
maximum de 10 minutes. La parole est à vous, M. le député.
M.
Arcand : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi de saluer les collègues du parti gouvernemental : le député de Laval-des-Rapides, le
député de Masson et le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques, c'est un plaisir
de vous retrouver, de même que du côté de l'opposition
officielle le député de La Prairie qui certainement interviendra à nouveau
au cours des prochaines heures. Mes salutations à M. le ministre et à toute l'équipe.
C'est un rendez-vous qui est maintenant presque quotidien que nous avons de
nous rencontrer pour pouvoir discuter.
Et
je suis très heureux de voir les... d'entendre, en fait, de voir le ministre et
entendre ses premières paroles parce que, quand j'écoute ses premières paroles, je ne
suis pas en désaccord sur le fait que Montréal est une ville qui, au
cours des derniers temps, je dirais, des dernières années, a été une ville qui,
malgré ce problème que l'on sait aujourd'hui, qui est un problème extrêmement
grave, qui était le problème de la corruption et de la collusion, a reçu de la
part du gouvernement du Québec vraiment des sommes particulièrement
importantes.
Et
je sais que M. le ministre a un nouvel ami qui est le maire de Westmount,
maintenant qui est son nouvel ami, puis j'ai
eu l'occasion, probablement comme le ministre d'ailleurs, de lire son livre,
qui est assez long d'ailleurs, sur évidemment tout l'épisode des structures municipales
et de la difficulté qu'il y a eu de faire en sorte que Montréal redevienne une
ville qui pouvait opérer d'une façon efficace. Il y a une chose qui est claire
dans son livre et qu'il dit à plusieurs reprises, c'est que, dans la structure actuelle,
il est clair que Québec — et j'emploie des mots qu'il a employés — il est omniprésent. Le
gouvernement du Québec est omniprésent, il est omnipuissant. Et la difficulté,
c'est ce qu'il appelle, quand on est à Québec, «la tyrannie de la ruralité». Alors,
on aura l'occasion peut-être d'expliquer ce que ça veut dire.
Mais,
malgré tout ça, il est certainement très clair que Montréal, au cours des
dernières années, a eu véritablement... reçu
de la part du gouvernement du Québec évidemment des efforts très importants. Et
je voudrais juste profiter de l'occasion aujourd'hui qui m'est donnée pour
pouvoir en faire part. Je pense que Montréal... Dès notre arrivée au pouvoir en
2003, nous avons, par exemple, et ça, d'ici 2016, plus de 17 milliards que
nous avons investis dans des investissements
en infrastructures, et ça, c'est 38 % des investissements totaux qui ont
créé 22 000 emplois à Montréal.
Nous
avons annoncé également des fonds, des fonds de 150 millions pour les
sciences de la vie, que ce soit le Fonds de la
FTQ, Teralys, Merck, Lumira Capital. Et donc nous avons travaillé très fort sur
la question de l'industrie des
biotechnologies et du médicament. Nous avions : la mesure que vous
connaissez, la mesure de 15 ans au sujet des brevets pharmaceutiques également, et donc Montréal a été véritablement
en effervescence; évidemment, la question du CHUM, du CUSM, de Sainte-Justine, les investissements massifs, plus de
6 milliards de dollars qui ont été et qui vont être investis dans
ce domaine-là. Montréal est au premier rang canadien quant au nombre de centres
de recherche. Il y a 13 projets d'infrastructures déjà à l'Université de
Montréal et l'École polytechnique de Montréal. Et on dit que le
Grand Montréal occupe le premier rang en Amérique du Nord pour son ratio d'étudiants
universitaires par habitant.
• (15 h 30) •
Il
y a eu six grappes économiques métropolitaines que nous avons développées :
le Bureau du cinéma, Écotech Québec, la grappe
aérospatiale, In Vivo, TechnoMontréal, etc. Il y a eu une stratégie
biopharmaceutique, comme je l'ai
mentionné. L'appui au multimédia : je dois reconnaître que la Cité du
multimédia, c'est arrivé avant 2003, et il y avait donc des efforts considérables pour que Montréal
devienne, avec près de 6 000 emplois maintenant, la capitale de l'industrie
du jeu vidéo. Et il y a eu une stratégie sur
l'industrie québécoise de la mode et du vêtement, de l'industrie
aéronautique. On a acheté des voitures pour
le métro de Montréal, l'acquisition de 410 autobus de la STM. Le Train de l'Est,
c'est sur le point de fonctionner. Il
y a eu toute la question de l'échangeur Turcot. En matière de tourisme, on a
versé 125 millions pour le 375e anniversaire de Montréal. Et
évidemment, sur le plan culturel, bien, qu'on pense à la maison de l'Orchestre symphonique de Montréal, qui est un projet qui
datait de plusieurs années, qui a vu le jour, et sans compter, bien sûr,
le Quartier des spectacles, pour ne mentionner
que ceux-là, qui sont des choses qui ont été faites de façon très
importante parce que nous croyons que
Montréal devait, bien sûr, être supportée comme jamais auparavant. Et je crois
que le travail a été fait de façon très importante.
Sans
compter le fait que les gens ont toujours pensé que toute l'idée que nous
avions développée sur le Plan Nord, c'était
quelque chose qui était pour les gens du Nord. Or, on sait très bien que c'est
quelque chose qui va bien sûr bénéficier aux
gens qui sont au nord du 49e parallèle, qui va bénéficier à tout le Québec,
mais qui va aussi bénéficier aux gens
à Montréal. Il y a plusieurs industries montréalaises qui en ont bénéficié. Il
y a eu énormément d'efforts qui ont été faits de ce côté-là. Et donc, en
ce sens-là, je dois dire que le travail a été fait de façon très importante.
Et,
lorsque le ministre dit qu'il est montréalo-optimiste, je pense que le ministre
peut penser avec raison que l'avenir va se faire si les budgets sont là. Mais
malheureusement on doit se rendre compte que les budgets ne sont pas là.
Lorsqu'on regarde les derniers crédits
budgétaires, je vous dirais que, d'abord, on voit que le budget de promotion et
de développement de la métropole est
à la baisse, mais je sens aussi qu'il y a, de la part du gouvernement, une
sorte de... je dirais, il y a comme un
manque de connexion entre ce que le ministre dit et ce qui se passe dans la
réalité de la vie. Et je voudrais simplement essayer de comprendre un
peu pourquoi, dans le dernier budget du gouvernement... Et ce n'est pas moi qui
le dis, plein de personnes l'ont dit, d'abord Mme Louise Harel. Je pense que c'est
quelqu'un qui est bien connu. Elle l'a dit de
façon très claire : Dans le dernier budget, il n'y a rien pour
Montréal. Vous avez parlé de Michel Leblanc, de la Chambre de commerce
du Montréal métropolitain, qui s'est dit, bien sûr, extrêmement déçu de ce qui
s'est passé à Montréal. Il y a eu plusieurs
analystes, et, entre autres, même pas quelqu'un qui est de mon parti politique,
François Cardinal, qui a dit : Dans ce budget, il n'y avait
absolument rien pour Montréal, alors que le ministre nous avait dit : Eh
bien, je vais intervenir rapidement; la métropole doit rester la capitale du
jeu vidéo. On s'attendait à une série de mesures. On s'attendait à ce qu'il y
ait de l'action, qu'il y ait des choses pour Montréal, mais il ne s'est rien
passé.
Alors, ma question, bien sûr, c'est que, là,
on dirait que l'envol que nous avions connu au cours des dernières années est comme stoppé actuellement. Peut-être, j'imagine
que le ministre va me répondre que c'est la faute des libéraux comme il l'a fait vendredi. Mais je dois dire que
je suis très déçu, en tout cas, de voir ce qui est arrivé, en fait, au
niveau de la promotion et du développement de Montréal, et ce... Je terminerais
simplement en disant... parce que le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques
siège au niveau de la CRE. Je suis moi-même présent au niveau de la CRE. Et
vous savez que les coupures, c'est 29 %.
C'est 29 % de coupures au niveau de la CRE à Montréal, le conseil régional
des élus, et donc ce sont des
coupures majeures. Elles sont tellement majeures, ces coupures-là, à un point
tel que, même le caucus montréalais
du Parti québécois s'insurge contre ces coupures, c'est ce qu'on s'est dit à ce
moment-ci. Alors, je voudrais que le ministre nous explique qu'est-ce
qui s'est passé dans la confection du budget pour que Montréal soit à ce point
frappée, je dirais, de cette façon-là.
La Présidente (Mme Champagne) : Merci, M. le député, vous êtes dans
les temps. Merveilleux. Alors, je vais donc céder la parole au député du deuxième groupe
d'opposition officielle, le député de La Prairie, pour ses
remarques préliminaires d'un maximum de cinq minutes. Alors, la parole est à
vous, M. le député.
M. Le Bouyonnec : Merci, Mme la Présidente. Collègue
député de Mont-Royal, collègue de Laval-des-Rapides,
de Sainte-Marie—Saint-Jacques et puis de
Masson, M. le ministre, bonjour à nouveau. Ça va être notre dernière
étude de crédits en plusieurs jours.
Je vais poser, dans mes remarques
préliminaires, la question... En fait, avant de poser la question, à entendre mon collègue de Mont-Royal dans son exposé de tout ce qu'avait
fait le gouvernement libéral pendant des années, c'était vraiment tellement bien présenté que, pendant un
moment, j'ai vraiment cru que Montréal se portait merveilleusement, et
pourtant, lorsqu'on regarde la croissance économique de Montréal, on réalise
que Montréal a quand même beaucoup souffert,
et je ne parlerai pas non plus des questions d'image que Montréal a pu projeter
suite à la crise que nous avons connue au printemps dernier. Je ne
parlerai pas non plus des problématiques que nous avons connues au niveau de la
corruption, au niveau de la difficulté de gérer cette ville qu'est Montréal.
Mais je pourrais parler par contre de
certains grands chantiers qui ont eu tellement de peine, pendant des années, à démarrer, qui ont retardé Montréal. On parlait
justement des deux hôpitaux universitaires, de l'échangeur Turcot que l'on sait qu'il est en difficulté depuis des
années, notre système de transport en commun, notre congestion routière
autour de Montréal, le boulevard Notre-Dame,
la saga autour, par exemple, de l'hôpital... du CHUM, alors qu'il y avait un
consensus au niveau des gens d'affaires de Montréal de créer vraiment une cité
de la santé et des sciences de la vie sur la gare de triage d'Outremont, alors,
finalement, un autre choix qui a déchiré la communauté montréalaise.
Bref, je me demande maintenant,
effectivement, et la question a été posée, que peut faire un ministre responsable de la
métropole pour relancer cette grande ville qu'est Montréal, cette grande ville
qui est le moteur économique du Québec. Certains Québécois, d'ailleurs,
s'étonnent de voir à quel point Québec est si différent de Montréal. On a l'impression
de voir qu'à Québec tout va bien à Québec et
qu'à Montréal on a de la difficulté. Difficulté aussi dans l'intégration
de nos immigrants, difficulté dans le visage
français aussi de Montréal à certains niveaux. Et il va falloir, à Montréal, un
nouveau pacte fiscal, une nouvelle entente avec la ville. Nous savons qu'au
niveau des taxes, entre autres taxes foncières, taxes municipales, la ville
connaît, depuis des années déjà, des difficultés extrêmement importantes qui n'ont
pas été résolues du tout par le précédent régime. Ça va être un travail
herculéen pour le nouveau ministre.
Et
ma question, donc, est d'ordre général : Face à cette situation de
Montréal, M. le ministre, qu'avez-vous l'intention de faire, en sus de toutes
vos autres responsabilités, pour véritablement relancer notre métropole?
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Alors, M. le député de La Prairie, comme vous étiez dans vos remarques
préliminaires, vous allez suspendre, garder, conserver votre question pour la
suite des choses, lors de l'échange, dans quelques minutes.
Alors, nous allons passer immédiatement au
bloc d'échange avec l'opposition officielle pour une période de près de
23 minutes. M. le député de Mont-Royal, alors échange avec le ministre...
C'est moi qui ai un blanc, alors ministre de la métropole. Alors, allez-y. Ça va être beau d'ici la fin, n'est-ce pas?
Alors, M. le ministre... M. le député, allez-y pour vos échanges avec le
ministre de la Métropole.
M. Arcand : Enfin, j'avais posé la question parce
que je tenais — merci, Mme la Présidente — à lui rappeler que, lorsqu'on connaît
l'enthousiasme du ministre et du député de Rosemont qui essaient de nous
inculquer cet enthousiasme-là, sauf
que les gens ont dit : Bien... Puis je m'excuse de vous le dire, mais les
gens ont dit : Bien, grand parleur, petit faiseur, c'est-à-dire,
quand le budget est arrivé, ça n'a pas suivi cette espèce d'enthousiasme que
vous aviez mentionné.
Puis, vous savez, au-delà des coupures, si je
lis François Cardinal par exemple, dans La Presse, il dit :«Déposé dans la précipitation, le budget Marceau comprenait
un grand nombre d'absents.» Et «Montréal en fait partie[...]. On a beau tourner les pages,
[...]relire les documents[...], on ne trouve à peu près rien pour
"dynamiser la métropole".» Ça, c'était dans La Presse.
• (15
h 40) •
Pour
ce qui est de M. Leblanc, qui est le président de la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain, lui, il est encore
plus dur. Il dit : «À
quoi ça sert d'avoir un ministre responsable de Montréal s'il n'a ni programme ni projet à faire avancer? Le premier budget [est
remarquable par] son absence totale de préoccupation envers la métropole québécoise. "Nous regrettons que le ministre
soit demeuré muet sur la place stratégique qu'occupe la métropole dans
le développement économique de l'ensemble du
Québec."» Et donc ce sont
des éléments qui sont préoccupants, et
Mme Harel, de Vision Montréal, allait exactement, aussi, dans le même
sens.
Alors,
moi, ce que je veux savoir : Qu'est-ce qui s'est passé exactement pour qu'il
n'y ait rien dans ce budget pour Montréal et qu'il y ait des coupures aussi
majeures de ce côté-là?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, c'est à vous, M.
le ministre.
M.
Lisée : Je vais
me permettre de revenir aussi pour quelques-uns de vos commentaires précédents,
avec votre permission,
mais pour dire, pour le budget... Pour le budget, c'est intéressant parce que
le maire Labeaume a dit la même chose. Alors, si, à Montréal, il n'y
avait rien, puis, à Québec, il n'y avait rien, il n'y avait rien de
spécifiquement pour la Gaspésie, puis il n'y
avait rien spécifiquement pour l'Abitibi, puis il n'y a rien de spécifiquement
pour le Nunavut, puis il n'y avait
rien de spécifiquement pour Rouyn-Noranda non plus, alors, qu'est-ce qu'il y
avait dans le budget? Il y avait des mesures de relance générale de l'économie,
et, comme l'économie de la région métropolitaine de Montréal, c'est 50 %
du PIB, la moitié de l'impact de la totalité des mesures du budget ont un
impact positif sur Montréal.
Alors,
qu'est-ce qu'il y avait dans ce budget pour Montréal? Bien, il y avait d'abord...
Vous avez parlé tout à l'heure de la règle des 15 ans. Le député de Mont-Royal
parlait tout à l'heure de la règle des 15 ans qui était une stratégie,
une stratégie qui était perdante, on le
sait ; ces dernières années, l'industrie pharmaceutique à Montréal s'est
complètement écrasée. Elle s'est écrasée un peu partout aussi. Ce n'était pas
seulement à Montréal. Mais, dans d'autres États, où il y avait des
gouvernements qui étaient plus vigilants, ils se sont rendu compte que le
modèle d'affaires des entreprises pharmaceutiques avait changé et que, donc, il
fallait les accompagner différemment. Alors, une mesure que le gouvernement
libéral aurait dû prendre depuis plusieurs années a été prise dès notre arrivée
pour faire en sorte, par exemple, de hausser
de 17,5 % à 27,5 %, une hausse de 10 points de pourcentage, le taux
du crédit d'impôt remboursable en R&D des activités
biopharmaceutiques qui sont concentrées à bien plus de 50 % à Montréal.
Une mesure majeure pour Montréal.
Création
d'une enveloppe d'appariement de 125 millions de dollars sur cinq ans pour
financer les partenariats de recherche privée-publique dans le secteur
biopharmaceutique. 125 millions sur cinq ans. On a fait ça. Là, on est
arrivés, ça faisait deux mois, et eux, ils
avaient eu neuf ans pour s'ajuster. Ils ne se sont pas ajustés, ils ont laissé
se dégrader l'industrie pharmaceutique.
Nous, on est arrivés, tout de suite on a fait ces mesures-là, et d'ailleurs on
a immédiatement annoncé, l'automne
dernier, un premier investissement, une première suite de cette nouvelle
politique d'aide à la pharmaceutique avec l'investissement de Neomed,
qui est une entreprise qui va regrouper plusieurs pharmaceutiques ensemble pour
développer des molécules pour la suite des
choses. Et je peux vous dire, sans dévoiler de secret, qu'il y aura d'ici
quelques mois plusieurs autres annonces dans
ce sens-là. Il y a eu une annonce sur 10 millions de dollars, hier matin,
sur la question de la santé personnalisée, mais il y en aura plusieurs
autres qui vont montrer qu'enfin nous avons une politique de développement du
pharmaceutique à Montréal, qui va dans ce sens-là.
Il y avait aussi, dans
ce budget, un congé fiscal de 10 ans pour les investissements de plus de
300 millions de dollars, parce qu'on veut relancer le manufacturier,
et particulièrement le manufacturier à Montréal. On avait une enveloppe de 200 millions de dollars pour la
stratégie industrielle, qui va permettre de développer le transport
électrique. Le transport électrique, c'est
beaucoup à Montréal que ça se fait. C'est là que sont les entreprises, c'est là
qu'estBombardier, c'est là qu'est le
matériel roulant. C'est dans la région qui est Novabus, et on voyait hier que
Bombardier va montrer d'ici peu, à l'île Sainte-Hélène, son nouvel autobus
électrique.
Alors,
oui, le budget, ce n'était pas écrit «Montréal», parce que,
lorsqu'on prend des mesures économiques pour
le Québec, on prend des mesures économiques
pour Montréal. Et c'est un des meilleurs budgets pour Montréal qu'on
aurait pu faire en ciblant la relance de l'ensemble de ses milieux et en
attirant l'investissement.
Je
peux vous dire que, lorsque j'étais avec la première ministre à New York, et qu'on
rencontrait des investisseurs, et qu'on leur parlait de ces crédits d'impôt et du
congé fiscal de 10 ans pour les grands investissements, ils étaient très
intéressés et ils prenaient des notes, hein? Ils prenaient des notes. Bon,
alors, ça, c'est ce qui a été fait.
Je reviens sur ce qui
n'a pas été fait et qui aurait dû être fait. Je reconnais, bien sûr, avec le
ministre... avec l'ancien ministre et le député de Mont-Royal qu'en neuf ans de
gouvernement ça aurait été très difficile de ne rien faire pour Montréal et qu'un certain nombre de choses ont été faites, et
je le reconnais, et le député sait que je suis souvent prompt à reconnaître les bons coups. Mais
cependant il faut quand même bien dire qu'un certain nombre de décisions
ou de non-décisions de l'ancien gouvernement
ont freiné le développement de Montréal, et le premier évidemment, c'est
de nous avoir retardés de trois ans dans la lutte à la corruption en refusant
de mettre sur pied une commission d'enquête.
Et
là on a perdu trois ans et on a perdu trois ans non seulement pour mettre au
jour qui sont les crapules, comment ça
fonctionnait, mais on a perdu trois ans aussi d'économie sur le coût des
travaux publics. Oui, des milliards de dollars ont été investis en
infrastructures à Montréal, c'est vrai, ça devait être fait. Bravo! Mais,
cependant, on sait qu'il y a 2,5 % qui
sont allés à la mafia, il y a 3 % qui sont allés à un parti politique et,
parce qu'il y a eu de la collusion, les
coûts ont été gonflés de 15 %, 20 %, 30 %. Mais c'est énorme sur
des milliards de dollars. Alors, le refus du gouvernementprécédent d'agir dès les premiers signes, en 2004,
dès les premiers signes, a coûté des milliards de dollars de trop au
Québec.
Sur
le CHUM et le CUSM, écoutez, le CHUM, bravo, il va finir par être construit,
mais les ratés du gouvernement libéral là-dessus, la guerre que se sont livrée l'ancien
ministre de la Santé et l'ancien premier ministre sur l'implantation du CHUM avec, en rôle de soutien, l'ancien premier
ministre libéral, M. Daniel Johnson, qui a torpillé le projet de M.
Charest au profit de... Écoutez, là, on a perdu un temps fou : il serait
ouvert, le CHUM, si ce dossier avait été bien géré par le gouvernement libéral.
Puis,
quant au CUSM, écoutez, là, on voit qu'il y a des gens qui ont été nommés là à
des postes de responsabilité, qui sont maintenant poursuivis par la police. On
aimerait bien pouvoir les accuser au criminel. Alors, je ne dis pas que
tout est mauvais dans ce qui a été fait, mais je dis que, si ça avait été juste
bien, ça irait beaucoup mieux. Alors, ça, c'est une
chose. Et, sur Turcot, la même chose : la lenteur avec laquelle les
décisions ont été prises sur Turcot est vraiment à critiquer.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, merci, M. le
ministre. Je vais donner la parole au député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Bien,
merci, Mme la Présidente. Premièrement, je vais répondre rapidement sur la
question de la corruption parce que je pense
que c'est de plus en plus reconnu maintenant que, si nous avions fait la
commission en 2009, on n'aurait pas trouvé
beaucoup de choses. Et la raison pourquoi aujourd'hui on trouve beaucoup de
choses, c'est que les gens ont
bénéficié, pendant deux ans et demi, d'enquêtes de l'UPAC qui ont fait un
travail très important. Et, si la commission
a de la nourriture aujourd'hui, entre guillemets, si vous me permettez l'expression,
c'est parce que, pendant au-delà de
deux ans, on a eu l'UPAC derrière ça. Alors, ça, je pense que c'est très
important de pouvoir le dire et je pense qu'en bout de ligne ça a été la
bonne décision.
Maintenant,
pour ce qui est de l'industrie pharmaceutique, bien, je dois vous dire que, d'abord,
dès le mois de juin, on avait remis en question justement la règle des 15 ans. Le
problème, ce n'était pas de remettre en question la règle des 15 ans, ce n'était pas de dire : Écoutez,
peut-être que cette règle pourrait être regardée à nouveau, être améliorée.
La réalité, c'est qu'on évaluait à 175 millions de dollars les efforts que
nous voulions pour aider l'industrie pharmaceutique. Ce 175 millions de dollars là aurait pu être retransféré à des jeunes
biotechs ou à d'autres façons de faire, mais vous remplacez globalement une mesure de 175 millions de
dollars par une mesure d'à peu près 20 à 25 millions de dollars par
année. Alors, vous vous retrouvez dans une situation où carrément ces
industries-là sont en péril.
• (15 h 50) •
Et,
je vais simplement vous dire essentiellement, actuellement... parce que
souvent, du côté de votre gouvernement, vous
ne semblez pas comprendre qu'il y a de la compétitivité dans l'air un peu
partout, en Ontario, en Colombie-Britannique.
Et ça, c'est seulement le Canada; j'oublie l'Europe et j'oublie les autres
pays. Par exemple, le secteur de la biopharmaceutique
actuellement en Colombie-Britannique, c'est plus d'une centaine de compagnies,
et regardez ce qu'ils font actuellement, ils attirent des
investissements d'au-delà du milliard de dollars. Ils ont des crédits d'impôt
qui sont extrêmement agressifs :
35 % jusqu'à concurrence de 2 millions. Ils offrent des crédits d'impôt
remboursables additionnels de 10 % sur les taxes provinciales pour
les dépenses de recherche et de développement. La Colombie-Britannique est devenue le premier état nord-américain à allouer
un remboursement de taxes corporatives : 75 % jusqu'à
concurrence de 8 millions, etc. C'est
extrêmement agressif. Et ce que les gens nous disent, nous, de façon générale,
c'est qu'on se bat avec un tire-pois, alors qu'on est à la guerre pour
essayer d'aller chercher ces entreprises-là qui font partie des grappes
industrielles très importantes pour Montréal. Et moi, je dois dire que ces
mesures-là sont certainement insuffisantes et
ne permettront pas de relancer Montréal, alors qu'on avait quand même, durant
les premières années, après 2003, créé des emplois. Évidemment, à partir de 2007-2008, les choses ont été un petit
peu plus difficiles, il y a eu la récession, nous le reconnaissons, mais il y avait quand même là un
incitatif majeur. Alors, ma question, pour ce qui est des
pharmaceutiques : Est-ce que ça va se
limiter à ça ou si vous êtes conscients qu'il y a un problème majeur et vous
allez regarder ça de près pour éventuellement être aussi compétitifs que
la Colombie-Britannique?
La Présidente (Mme
Champagne) : M. le ministre.
M. Lisée : Alors, sur les deux points. D'abord, encore hier ou
avant-hier, à la commission Charbonneau, on voyait
des prises de vue de vidéos de gens qui mettaient des liasses d'argent dans
leurs chaussettes, qui ne viennent pas du travail de l'UPAC, mais qui viennent d'une enquête précédente de la GRC
qui a été disponible pour les enquêteurs si la commission avait été mise sur pied en 2006, ou en 2007, ou en 2008.
Alors, il est complètement faux de dire qu'il est en train de s'installer
l'idée que le gouvernement précédent avait raison de dire qu'une commission d'enquête
serait nuisible, parce que c'est ce qu'il
disait : c'est que ce serait nuisible. Alors, bien au contraire, et à
chaque étape, que ce soit pour la création de l'UPAC, la création de
Marteau, la création de la commission Duchesneau, c'est poussé au pied du mur,
au dernier moment, sous une pression populaire massive que le gouvernement
libéral a agi, alors qu'un bon gouvernement
comme René Lévesque, en 1976, c'est la première chose qu'il a faite, c'est de
nettoyer les écuries d'Augias du financement des partis politiques. Et,
nous, la première chose qu'on a faite, ça a été d'agir là-dessus. Alors, c'est
ça, la différence.
Pour les
pharmaceutiques, je trouve ça très intéressant, ce que le député nous dit de l'agressivité
de la Colombie-Britannique. Mais rien de ça
n'était dans vos budgets. Vous n'avez jamais parlé de faire quoi que ce soit
qui ressemble de près ou de loin à ce que
vous nous dites maintenant de ce qu'il faudrait faire. Et la Colombie-Britannique,
elle fait ça depuis quelques années et elle
n'a pas utilisé la clause des 15 ans, ni l'Ontario. Ils ont compris que ce
n'était pas... ou, en tout cas, ce n'était
plus une bonne mesure. Nous, le Parti québécois, nous étions en faveur de cette
mesure à l'époque où c'était payant. Et, à
partir du moment où ce n'était plus payant, parce que ce qu'on donnait... On
s'imposait de payer plus cher des
médicaments en échange de présence sur le territoire québécois non seulement de
fabrication mais de centres de
recherche en pharmaceutique. Les centres ont fermé. La moitié du contrat n'était
plus satisfaite par l'industrie pharmaceutique, et je ne les blâme pas,
leur modèle d'affaires a changé. Et le gouvernement libéral a été très tardif à
s'en rendre compte et à proposer des mesures.
Vous
nous dites que nos mesures, maintenant, ne sont pas assez agressives. Bien, on
peut en débattre parce que non seulement il y
a ce 25 millions par année, mais le doublement du crédit d'impôt, lui,
peut encourir des sommes considérables. Mais je vous dis : Déjà, on a un
investissement, et il y en a plusieurs autres qui vont être annoncés très bientôt, donc on se
reverra l'an prochain et on fera le bilan ensemble. Mais ce qui est sûr, c'est
que ce qu'il ne fallait pas faire, c'est ce que le gouvernement précédent
a fait.
Je reviens sur Peter
Trent. Oui, j'ai lu son ouvrage très, très intéressant, Folie des
grandeurs ― Fusion et défusions à Montréal. Donc, il y en a pour
tout le monde, et moi, je suis content de ne pas avoir été là pendant le processus des fusions. Je l'ai dit précédemment,
je pensais que ce n'était pas une bonne idée et j'ai trouvé que la façon
dont les défusions ont été faites aussi
était particulièrement contestable. Mais ce que dit M. Trent à la fin de ce
livre qu'il écrit avant la prise du pouvoir par le Parti québécois, c'est
que le gouvernement du Québec, donc du Parti libéral, a abandonné Montréal. C'est ce qu'il dit : Il a abandonné Montréal.
Le Parti québécois, au moins, avait un ministre de la métropole. Ensuite, le ministre de la métropole,
ça a été quelqu'un de Gaspésie, Mme Normandeau, qui a beaucoup d'atouts
mais qui n'est pas... n'avait pas l'atout d'être une ministre montréalaise. Et,
à la fin, ça a été un de mes compatriotes thetfordois — je
suis Montréalais d'adoption, mais Thetfordois d'origine — donc le
député de Frontenac, qui était ministre des Municipalités, de la Chasse et de la Pêche, et de Montréal, mais il
était à Thetford Mines. Alors, pour Peter Trent, l'abandon absolu de Montréal par le gouvernement du Parti libéral ne
fait aucun doute. Et j'ai beaucoup de respect pour les tentatives qu'a faites le ministre... le
député d'Outremont, qui était désigné ministre politique pour la région de
Montréal, mais qui n'avait ni le statut ni les moyens d'intervenir au-delà de sa
valeur personnelle.
Alors,
ce qui a été changé : la première ministre Marois a décidé de désigner un
ministre responsable de Montréal, de lui accorder la responsabilité de la totalité
de la région métropolitaine — il y
a d'autres ministres politiques, mais ils sont...
ils travaillent en concertation avec le ministre de la région métropolitaine — de dégager
des sommes pour le Secrétariat à la métropole et de redonner enfin de la
cohérence à l'action montréalaise. Et Peter Trent, puisqu'il faut le citer, lui,
déclarait qu'il était très heureux de la vision que je projetais pour l'avenir
de Montréal.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, la parole est au
député de Mont-Royal.
M.
Arcand : M. le
député, vous dites ça sans rire, je suis un peu étonné. Quand vous parlez du
députéd'Outremont,
écoutez, le député d'Outremont était ministre des Finances, ministre du Revenu,
ministre responsable. Ça vous prend
quoi, ministre responsable de la région de Montréal? C'était le superministre
qui était justement en train de travailler
sur un ensemble de dossiers montréalais. Alors, je ne sais pas qu'est-ce que ça
vous prend. Et est-ce que c'est un défaut? Si je comprends bien, qui
négocie actuellement le Grand Prix? Pour vous, je pense que c'est le ministre
de Matane. Est-ce que moi, je vais dire que, parce que le ministre vient de
Matane, bien, le Grand Prix ne va pas bien se négocier?
Je veux dire, à un moment donné, il faut quand même être sérieux sur ce genre
de chose là. Et tout le monde reconnaît les efforts qui ont été faits du
côté de Montréal, les sommes colossales qui ont été investies.
Et, quand
malheureusement, dans le livre, en tout cas, de M. Trent, il parle de ce
problème-là, en fait, c'est probablement en
grande partie la faute de la ville de Montréal qui ne va pas suffisamment
sensibiliser les fonctionnaires de l'État
québécois sur les problèmes criants de Montréal. Ce n'est pas juste une
question politique, il le définit d'ailleurs très bien et il répète à satiété que c'est une attitude de la part des
fonctionnaires de l'État québécois, fonctionnaires qui souvent traitent
Montréal comme n'importe quelle autre municipalité.
Alors,
ça me fait rire de voir un peu cette espèce d'attitude parce que, s'il y a
quelque chose qui a été très clair, s'il y a des investissements qui ont été massifs
au cours des dernières années, c'est bien les investissements que nous
avons faits du côté de Montréal. Mais je
réponds... j'aimerais encore être très clair avec vous : Est-ce que vous
croyez sincèrement qu'avec ce que vous avez actuellement au niveau de l'industrie
pharmaceutique vous êtes en mesure de faire une compétition à tout ce qui se
fait aux États-Unis, à Toronto, à Vancouver et un peu partout en Amérique du
Nord, sans compter, bien sûr, l'Europe?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre,
en trois minutes.
M.
Lisée : Trois
minutes. Moi, je cite Peter Trent. Alors, la liste du rapetissement de l'importance
politique de Montréal
dans le cabinet de Charest, que je viens de faire, je paraphrase au mot près ce
qu'a dit Peter Trent dans son livre. Vous pouvez être en désaccord avec
lui, mais, puisque c'est vous qui l'avez d'abord cité, il faut dire que c'est
ce que Peter Trent dit de la considération qu'avait le gouvernement libéral
pour Montréal.
Maintenant,
vous donnez l'exemple du ministre délégué au Tourisme, qui pilote effectivement
le dossier du Grand Prix. J'en parlais encore avec lui ce matin, donc nous sommes très, très
arrimés à cette négociation. Mais il ne passerait jamais par la tête de la première ministre de
désigner quelqu'un de l'extérieur de Montréal pour s'occuper de
Montréal. M. Bachand a fait... M. le député
d'Outremont a fait le maximum, mais il n'avait ni le statut, ni le pouvoir, ni
la capacité d'intervenir parce que c'était
le ministre des Affaires municipales qui avait ces leviers. Alors, il faisait
ce qu'il pouvait, mais il n'avait pas
cette autorité. Le gouvernement Charest avait envoyé le signal que cette
autorité n'existait pas. La métropole n'était pas dans la structure
gouvernementale, et nous avons ramené la métropole dans la structure
gouvernementale.
Pour
ce qui est du pharmaceutique, écoutez, je reviens à la même réponse :
déjà, les mesures que nous avons prises, qui
sont quand même infiniment meilleures que l'absence de mesure, qui était le cas
quand on est arrivé, ont déjà donné un résultat avec neomex, va donner d'autres
résultats. Je sais, parce que je suis au comité sur la prospérité, que des
dossiers sont en cours de ficelage pour des annonces bientôt sur l'île de
Montréal et je vous donne... je donne rendez-vous aux députés de Montréal aux
crédits de l'an prochain pour qu'on fasse ce bilan ensemble.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci, M. le ministre. Alors, en une minute, M. le
député de Mont-Royal.
• (16 heures) •
M. Arcand : Bien, je pense que, premièrement, le
ministre semble avoir une drôle d'attitude. Je pense que, quand on est ministre des Finances, quand on est ministre
du Revenu, quand on travaille avec les différents ministres du gouvernement, que c'est un travail d'équipe, je
pense qu'on est assez puissants pour être capables d'infléchir en très
grande partie... qu'on est membres du Comité
des priorités, je pense qu'on est capables d'infléchir pas mal de choses au
niveau gouvernemental. Et d'ailleurs je
pense qu'avec la liste que je vous ai lue ce matin vous pouvez quand même être
rassuré : les résultats sont là et sont des résultats très importants.
Et j'aimerais que vous prépariez votre
réponse — parce qu'il n'aura pas, probablement, le temps de
répondre — maison va
parler, dans la deuxième partie, du jeu vidéo. Vous aviez promis, le 5
novembre, qu'il y aurait des mesures pour l'industrie du jeu vidéo, et
il n'y a rien. Il n'y en a pas. Et, là aussi, comme dans le secteur
pharmaceutique, on est en présence d'une
lutte très féroce entre les Américains, entre les Canadiens anglais, entre les
Européens pour savoir qui va être déterminant au niveau de l'industrie
du jeu vidéo. Alors, pour la prochaine fois, vous pourrez répondre :
Est-ce qu'il va se passer quelque chose au
niveau de l'industrie du jeu vidéo? Est-ce que cette industrie-là va être
supportée par le gouvernement du Québec?
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci, M. le député de Mont-Royal. Alors, c'est sûr que
la question... la réponse à la question va venir dans un deuxième bloc avec l'opposition
officielle, et c'est une question qui va intéresser de nombreux adeptes
de jeux vidéo, bien évidemment, dont mon petit-fils. Alors, je vais passer la
parole au député de Sainte-Marie—Saint-Jacques pour un beau 23 minutes d'échange
avec le ministre.
M.
Breton : Merci,
Mme la Présidente. D'entrée de jeu, je voudrais saluer tout le monde : le
ministre, le député de La Prairie, le
député de Mont-Royal, mes collègues.
J'abonde
dans le même sens que le ministre. Je suis tout aussi estomaqué que lui lorsqu'on
vient nous dire que le fait d'avoir refusé qu'il y ait une commission d'enquête publique, c'était
une bonne décision. Celle-là, je la trouve assez particulière mais je ne
reviendrai pas là-dessus parce que vous avez dit de façon tout à fait éloquente
ce que je pense.
Je voudrais revenir
sur ce que le député de La Prairie a dit tout à l'heure par rapport à la
place du français à Montréal, qui est une préoccupation. Évidemment, c'est une
préoccupation de tous ceux qui ont à coeur l'avenir francophone de Montréal. Et je vais rappeler aux bons souvenirs du
député de Mont-Royal et de tous les gens qui écoutent ici qu'en avril 2004 il y avait eu, de la part du
gouvernement précédent, des coupures de 20 millions de dollars dans
les cours de francisation aux immigrants, qu'il y a eu des coupures successives
au fil des ans, que le 12 avril 2010... le 11 avril 2010, en fait, il y avait
200 moniteurs en francisation qui voyaient leurs postes abolis parce qu'on
avait aboli 31 classes de francisation des immigrants, à Montréal
particulièrement. En 2012, on a fait d'autres coupures dans les cours de francisation, mais, la même année, le
gouvernement fédéral donnait 4 millions de dollars à des groupes qui
avaient comme mission de faire la promotion de l'anglicisation de Montréal et
de l'anglicisation du Québec. Donc, je dois avouer
que votre préoccupation est réelle, et ça fait partie des enjeux dont le
ministre de la métropole parle et sur lesquels on veut se pencher.
Maintenant,
revenons à Montréal. Je suis né à Montréal, j'ai vécu la très grande majorité
de ma vie à Montréal, je suis député d'une circonscription de Montréal. Et
on parlé tout à l'heure... C'est M. le ministre qui parlait de Montréal
la résiliente. S'il y a une personne qui peut parler de résilience, c'est bien
moi. J'ai l'impression de me retrouver dans la personnalité de Montréal. Et j'ai vraiment l'impression que, si Montréal
a été aussi résiliente, si Montréal ne va finalement pas si mal que ce que beaucoup veulent le faire
croire... Je voudrais revenir sur ce que le député de Mont-Royal a dit
quand il parlait de manque de connexion avec
la réalité de la vie par rapport à ce que le ministre de la métropole disait.
Moi, je vais vous dire une chose : Si on veut parler de connexion avec la
réalité de la vie, lorsque le ministre... le député de Mont-Royal a parlé d'investissements majeurs faits pour Montréal... Moi,
si je pense au CHUM, qui a été un dépassement budgétaire très important,
si je pense au CUSM, qui est un scandale, si je pense à Turcot, qui a eu des
dépassements faramineux, on est passé de
1,5 milliard à 3,6 milliards... C'est drôle, je n'ai pas entendu
parler de l'îlot Voyageur, par contre, de la part du député de
Mont-Royal, je ne sais pas pourquoi.
Mais
une chose que je peux dire, c'est que... Ah oui! Je pourrais parler aussi du
Train de l'Est, que certains ont qualifié de train de la corruption. Je pourrais en
rajouter d'autres. Ça, on n'appelle pas ça des investissements, on
appelle ça du gaspillage. C'est beau d'investir
de l'argent pour des infrastructures, mais il faut le faire de façon
responsable, et tout ça a été fait de façon totalement irresponsable.
Donc, la lutte à la corruption fait évidemment partie des enjeux de Montréal, c'est clair, et c'est pourquoi je suis
tellement fier que notre gouvernement ait fait de ça une priorité. On
parle de corruption, de collusion, de
copinage, de patronage, il faut ajouter à ça de l'improvisation de la part du
gouvernement précédent.
Comme
député de Sainte-Marie—Saint-Jacques, une chose est sûre, c'est qu'on est à l'aube
de la revitalisation, on essaie, on veut revitaliser le Quartier latin. Le Quartier latin,
sachez-le, en arrache. Mettez-vous à la place de quelqu'un qui reste
dans le centre-ville de Montréal et, pendant des mois, on dit dans les médias :
Ne venez pas à Montréal. On entendait ça, dans les bulletins de nouvelles, à
cause des ponts qui étaient en construction. Ça, je veux rappeler au bon
souvenir du député de Mont-Royal qu'en 2001 il y a eu la commission d'enquête
Nicolet, dont la mission était quoi? De trouver les meilleurs moyens d'avoir
accès entre Montréal et la Rive-Sud. L'étude a été publiée en 2003, qui disait :
Il faut accélérer le développement ou encore les réparations des
infrastructures déficientes pour l'accès Montréal—Rive-Sud.
On se retrouve, en 2010, ça commence à tomber. Pourquoi? Parce qu'ils n'ont
rien fait pendant des années, et donc
on se retrouve à la fin de la première décennie du XXIe siècle dans une
situation où on dit aux gens de ne pas venir à Montréal. On dit aux gens :
Ça va être l'enfer, ça va être le bordel. Et, effectivement, régulièrement, c'était
l'enfer et le bordel à cause du festival des cônes orange un peu partout.
Ajoutons
à cela tout le mouvement étudiant. Comme député de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
on a eu plus d'une centaine de manifestations à tous les jours dues à la crise
étudiante créée de toutes pièces par le gouvernement précédent. Ça, ce n'est pas tellement un incitatif pour les gens qui
sont de l'extérieur de Montréal de venir faire un tour dans le Quartier latin, c'est la moindre des
choses. Donc, si on rajoute tout ça, maintenant, parlons de l'îlot
Voyageur, l'îlot Voyageur qui devait coûter 320 millions, qui a fini par
en coûter 500. Mais, avec 500 millions, on n'a pas une résidence
étudiante; zéro. J'ai nommé ça, de façon un peu dérisoire, mon étagère IKEA à
300 millions parce qu'on a un garage
puis, en haut, on a des structures comme ça. Ce désastre-là, parce qu'il faut
le qualifier de désastre, est-ce que vous avez des projets, M. le
ministre, pour relancer ce secteur névralgique du Quartier latin? Parce qu'on a
besoin de logement social, on a besoin de logement étudiant, on a besoin de
relancer le Quartier latin et tout ce quartier-là.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre,
allez-y.
• (16 h 10) •
M.
Lisée : Merci,
Mme la Présidente. Merci au député de Sainte-Marie—Saint-Jacques qui... C'est
chez vous, l'îlot
Voyageur, c'est le député qui voit comment cette structure, qui était une
structure qui devait prolonger la revitalisation de ce coin de Montréal, qu'on avait lancé avec Lucien Bouchard et la
Grande Bibliothèque, qui a vraiment redonné un élan... Et on regardait
de l'autre côté de la rue. Il dit : Mais il faudrait faire quelque chose,
et ce dossier a été géré de façon catastrophique.
Je
comprends qu'à l'origine ce n'est pas le ministre libéral de l'Éducation qui
était responsable. Et il y a un moment où il a pris le dossier en main, et rien ne s'est
produit, ça a comme empironné, comme disait ma tante, ça a empironné. Et
puis c'est devenu comme... Enfin, les plus
vieux d'entre nous se souviennent du complexe Guy-Favreau. Bien, aujourd'hui,
il y a un bel édifice. Mais, pendant des années, c'était un trou, c'était le
trou Guy-Favreau. On avait honte, comme Montréalais, de ce trou, et là la honte
s'est déplacée. Et donc moi, j'ai su, parce que je me suis intéressé au
dossier, évidemment, que même la ville de
Montréal avait offert au ministre des Finances précédent de reprendre le projet
pour en faire... et le ministre des Finances a dit : Non, ça ne nous
intéresse pas. Nous, on veut le mettre sur le marché. Alors, il n'y avait pas
de volonté d'essayer d'inventer quelque chose à partir de ce désastre.
Et,
après notre arrivée au pouvoir, évidemment, la discussion pour la vente avait
progressé. La décision avait été prise juste avant notre élection, alors qu'on
aurait pu attendre un petit peu. Il y avait... il était pour y avoir un
nouveau gouvernement, peut-être le même,
peut-être un autre, mais il y a eu beaucoup de décisions qui ont été prises
juste avant l'élection. Et un
promoteur s'est présenté avec une proposition et un groupe d'architectes, de
designers, un groupe associatif, qui
s'appelle UTILE, qui s'est présenté en disant : Hé! Un instant, là! Est-ce
que nous, qui sommes dans le tissu urbain de cette région, pourrions avoir voix au chapitre? Est-ce que nous
pourrions participer à la relance de l'îlot Voyageur, essayer de
transformer cet édifice de la honte en un édifice de la rencontre? Et le député
de Sainte-Marie—Saint-Jacques a tiré bien fort sur les oreilles de deux ou
trois ministres pour dire : Il faudrait que ça se fasse... il faudrait au
moins regarder, il faudrait au moins regarder.
Eh
bien, c'est ce qu'on va faire, c'est ce qu'on va faire, on va regarder. Alors,
le président du Conseil du trésor a donné au ministre de la métropole le
mandat de réunir les acteurs autour d'une table pour voir s'il peut y
avoir une conciliation des projets entre
celui du promoteur, celui du groupe UTILE, les visions gouvernementales, les
visions de la Société immobilière du
Québec pour essayer d'en venir à quelque chose de bien, pas quelque chose dont
on se débarrasse, quelque chose de
bien. Et, dans les jours qui viennent, donc une rencontre doit avoir lieu pour
essayer de concilier ces différents projets, et je peux vous dire qu'en
tant que ministre de la métropole ça m'intéresse de faire en sorte qu'on
transforme ce désastre en quelque chose de bien pour le Quartier latin et pour
la région.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de
Sainte-Marie—Saint-Jacques, il reste 10
minutes.
M. Breton : 10 minutes?
La Présidente (Mme
Champagne) : À ce bloc, là.
M.
Breton : À ce
bloc. Écoutez, dans la revitalisation du Quartier latin, pour continuer un peu
sur le thème, vous avez certainement entendu
parler du programme particulier d'urbanisme de l'arrondissement Ville-Marie.
Vous avez quelqu'un assis à votre droite qui
a travaillé fort pour faire en sorte que ce soit un succès. Je veux, on veut
que ce soit un succès, parce que,
sachez-le, le Théâtre Saint-Denis va avoir 100 ans bientôt. Et la situation du
Quartier latin est assez préoccupante qu'il y a des rumeurs de fermeture
de ce vénérable théâtre.
Et donc, moi,
entendant ça, sachant à quel point ça fait partie, à mon avis, des, comment
dirais-je, bases de patrimoine importantes
du Québec... Le Quartier latin, on ne l'appelle pas le Quartier latin pour
rien. La rue Saint-Denis en arrache.
Le Quartier des spectacles... Je dois donner au gouvernement précédent le
crédit du travail qui a été fait avec la partie ouest, dans le fond, du Quartier des spectacles. La partie est,
maintenant, doit aller de l'avant avec quelque chose de visionnaire, de
positif.
Il ne faut pas oublier
une chose, c'est que, lorsqu'on combine deux choses, c'est-à-dire que, si on
avait eu la fameuse augmentation des frais de scolarité étudiante de 82 %
du gouvernement précédent, si on était allés de l'avant avec ça, et qu'on compte, par-dessus ça, le fait qu'on n'a pas les
fameux logements étudiants dont on avait besoin dans l'îlot Voyageur, la pression à la hausse sur le
prix du logement dans le centre-ville de Montréal devient exponentielle,
d'où l'intérêt encore plus grand d'avoir du logement étudiant abordable.
Moi, je suis de ceux — parce que j'ai étudié à l'UQAM — qui
pensent que cet édifice-là doit absolument...
on doit absolument trouver une solution, M.
le ministre. On ne peut pas, comme vous le dites, faire de ce projet-là
quelque chose dont on se débarrasse, parce
que tout ça s'intègre aussi dans un cadre plus large, pour Montréal, dans la
politique de l'itinérance. Parce qu'écoutez,
vous le savez, juste à côté de l'îlot Voyageur, il y a le parc Émilie-Gamelin.
Juste à côté de l'îlot Voyageur, il y
a La Maison du Père, il y a l'Accueil Bonneau, il y a le Old Brewery Mission.
On a beaucoup de gens qui sont dans
des situations de précarité énorme. Donc, tout ça doit s'inscrire... Si on n'a pas
un îlot Voyageur en santé, qui peut
accueillir des étudiants à prix abordable, ces gens-là vont rester où? Ils vont
aller rester dans d'autres logements. Ces autres logements là vont
mettre une pression à la hausse sur le prix du logement dans le quartier, qui
va faire en sorte d'augmenter la précarité et les potentiels d'itinérance dans
le comté. Donc, j'espère, je veux, je sais, vous allez faire que vous ne vous
débarrasserez pas de ce projet-là. Je dois vous avouer que, lorsque j'ai
constaté à quel point la situation était périlleuse, quand j'ai vu, avant le
début de la campagne électorale, quelques jours à peine avant, qu'on avait mis
en vente le projet de l'îlot Voyageur, je vais vous avouer, j'étais estomaqué.
Donc, dans le cadre de
tout ça, la politique de l'itinérance et l'îlot Voyageur, les deux doivent être
attachés. Est-ce que vous pourriez élaborer un petit peu là-dessus?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre,
allez-y.
M. Lisée : J'ai combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Champagne) : Pardon?
M. Lisée : Combien de temps?
La Présidente (Mme
Champagne) : Vous avez au moins...
pas loin de 10 minutes.
M.
Lisée : C'est
bien. Alors, comme vous le savez, on s'est engagés. Sur l'îlot Voyageur, le
travail est en train de se faire, et je pense qu'il faudra concilier la
volonté du promoteur d'avoir des logements qui vont lui permettre de
financer son investissement, la volonté du
groupe UTILE d'avoir des résidences étudiantes et également d'avoir du logement
social qui pourrait alléger un peu les
problèmes d'itinérance, qui sont très larges. Quelques mesures d'itinérance
sont en voie de préparation dans l'avenir
immédiat, des mesures de santé pour les personnes en crise qui sont en voie d'élaboration
et qui sont prises tout de suite, mais,
comme vous le savez, comme le sait le député, le Parti québécois s'est engagé à
proposer une politique nationale de l'itinérance, qui est en voie d'élaboration
et qui arrivera bientôt.
Il
faut savoir que, lorsqu'on parle de l'avenir de Montréal, il y a les grappes
industrielles, il y a les grands projets, il y a le Quartier des spectacles, il y a le
Quartier latin, il y a le quartier des métiers, il y a la Cité des métiers, il
y a le Quartier de l'innovation, entre McGill et l'ETS, il y a le
quartier du havre, il y a Griffintown. Le nombre de projets localisés dans
Montréal est très grand, c'est-à-dire il y a une volonté... Et, moi, ce que j'ai
trouvé en tant que ministre de la métropole,
la première chose que j'ai faite, c'est rencontrer plein, plein, plein de gens — des gens d'affaires, des entrepreneurs, des entrepreneurs sociaux, des entrepreneurs culturels,
des gens qui s'occupent de gens de la rue, des maisons d'hébergement — pour essayer d'avoir, bien que
Montréalais depuis 1976 avec une interruption d'une dizaine d'années... pour avoir une meilleure
connaissance de cette ville qui est... sur laquelle on peut apprendre
constamment, et j'étais inquiet, pour reprendre le terme que le député de
Mont-Royal utilise parfois — mais pas encore aujourd'hui, je le salue
pour ça...
Une voix : ...
M.
Lisée : J'étais
inquiet, je pensais que ce genre de morosité ambiante pousserait les
Montréalais à se désengager de l'avenir de leur ville. Mais ce que j'ai
trouvé, ce sont des gens frustrés, impatients, mais profondément engagés
dans l'avenir de leur ville, des gens qui veulent que ça marche, qui ont des
projets, qui ont des idées, qui se réunissent, qui se concertent, qui développent des tas de projets et d'idées et qui,
chacun dans leur coin, essaient d'améliorer la ville. Alors, ça, c'est une très bonne nouvelle. C'est qu'il n'y
a pas... il doit y en avoir, mais les Montréalais ne sont pas des
décrocheurs de Montréal. Ce sont des gens
engagés dans la ville de Montréal, ils veulent que ça marche. Ça, c'est la
première chose.
Et
ça, c'est très bien, mais il faut savoir aussi que Montréal est un genre de
lieu de transit. Il y a énormément de gens qui viennent à Montréal pour prendre l'ascenseur
du savoir dans les universités — une très grande ville
universitaire, c'est essentiel, de
recherche — qui viennent à Montréal pour avoir des premiers emplois
et qui ensuite quittent Montréal pour
faire autre chose en région, en banlieue, ou certains quittent le pays pour
quelques, d'autres reviennent, et ça, c'est les mobiles. Alors, évidemment, notre objectif, c'est de retenir sur l'île
de Montréal davantage de mobiles, on ne peut pas tous les retenir, parce
que c'est la nature même d'une métropole d'avoir une population de transit,
mais de retenir plus de familles, et on en parlera sûrement tout à l'heure.
• (16 h 20) •
Mais il y a aussi les captifs de Montréal,
parce qu'il y a une partie des gens qui sont en détresse dans des régions de Montréal, qui viennent à Montréal pour
installer leur détresse. Alors, il y en a une partie qui réussissent à s'en
sortir, mais il y en a une partie qui ne
réussissent pas, et eux, ils restent là, et de penser que Montréal peut être un
succès sans agir contre la détresse montréalaise,
c'est s'illusionner, hein? Montréal doit être aussi le lieu où on peut sortir
de la détresse, et ça, les mesures
sur l'itinérance, les mesures sur la santé et sécurité, les mesures que le
ministre de la Santé va introduire sur les soins à domicile, ce sont
toutes des mesures qui vont dans ce sens-là, mais il est clair pour moi que,
quand on regarde l'ensemble
des budgets, il me semble que, compte tenu de la concentration de la détresse à
Montréal, il devrait y avoir, dans
les années à venir, un réajustement des ressources pour faire en sorte qu'on
soit à la hauteur des problèmes. On est arrivé il y a cinq mois à peine
et on a vu qu'il y avait une divergence entre les besoins et les budgets. Je
pense que là-dessus il faudra travailler dans les conditions financières
difficiles pour corriger ça.
Donc, il faut redonner espoir pas seulement
aux investisseurs, oui, pas seulement aux entrepreneurs, oui, mais redonner espoir
aussi à tous les Montréalais, et aller même au-delà et penser Montréal maintenant
comme la métropole, avoir une
identité métropolitaine qui inclut les couronnes, qui inclut Laval, qui inclut
Longueuil. On le sait bien, ça va prendre
du temps, ça va être à intensité variable, mais les gens sont de Rosemont et de
Montréal, les gens peuvent être de Longueuil et de Montréal, Montréal
étant vu comme une métropole. Et la capacité des élus montréalais, ces
dernières années, au sein de la CMM, d'arriver
à des grands consensus sur le plan métropolitain d'aménagement durable entre
autres, mais pas seulement sur des enjeux de transport en commun, est une très
agréable surprise à certains qui pensaient que
les batailles de clocher allaient constamment empêcher des consensus. Mais il
est en train de se développer, au niveau des élus, au niveau des décideurs économiques, une conscience
métropolitaine, et je pense que c'est là-dessus qu'il faut jouer pour l'avenir, et le gouvernement du Parti
québécois a l'intention de susciter cette identité métropolitaine pour faire
en sorte de tirer les énergies de toute la métropole dans le même sens.
Et d'ailleurs, lorsqu'on parle d'investissement
pour Montréal, nous avons annoncé récemment un
investissement important sur le plan métropolitain d'aménagement durable, la
trame verte, la trame bleue, des équipements qui traversent plusieurs
municipalités de la métropole et qui permettent aux citoyens de goûter la
variété en passant en canot, en vélo, en
sentier pédestre, d'un endroit à l'autre, en traversant, s'ils en ont le temps,
la totalité de la région. Alors, c'est
le genre de chose que nous voulons faire pour transformer, y compris l'état d'esprit
des citoyens de la métropole, et se
rendre à — on a une date, on en parlera peut-être tout à l'heure — 2017,
Montréal 2017. On a une date devant nous qui est le 50e anniversaire de l'Expo, 375e anniversaire de la fondation de
Montréal et qui nous appelle comme un défi, parce que Montréal, en 2017, va être capable de
retrouver sa fierté, comme Québec l'a fait pour son 400e anniversaire.
Alors, c'est bien qu'on ait cette date
devant nous. Elle n'est pas trop éloignée, elle n'est pas trop proche. On a le
temps de travailler puis on a le
temps de se mobiliser aussi autour de ça, et dans des discussions dans tous les
projets, que ce soit le Parc olympique, l'Espace pour la vie, les gens
commencent à réfléchir. Est-ce qu'on va être prêts pour 2017? Qu'est-ce qu'on
peut faire pour 2017 pour avoir des choses en 2015, en 2016 et en 2017? Il y a
un genre de mobilisation qui est en train de sourdre, et ça, ça me rend
montréalo-optimiste.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci M.
le ministre, merci. Il reste tout juste une petite ministre. Peut-être
entreprendre une question dont la réponse viendra plus tard?
M. Breton : Non. En fait, je vais avoir une autre
question plus tard, mais je vais finir en disant que moi, j'ai grandi avec M. Drapeau,
qui était très fier d'être Montréalais, qui considérait presque les autres
villes comme des banlieues de Montréal
un peu partout dans le monde. Je dois vous dire que je sais combien Montréal a
été entachée, salie dans l'opinion publique à travers le Québec, et ça
me fait grand plaisir d'entendre votre montréalo-optimisme, M. le ministre,
parce que je l'ai vue souffrir et je la vois
se relever. Je la vois se relever avec une nouvelle administration de Montréal,
je la vois se relever avec des gens
qui sortent d'une crise étudiante qui a laissé des cicatrices dans le
centre-ville de Montréal, mais avec
une jeunesse, comme les gens du groupe UTILE, qui veulent dire : On va
arrêter de se faire traiter de chialeux, on propose quelque chose de
positif avec le PPU du Quartier latin. Moi, je suis aussi optimiste que vous
pour Montréal et je veux contribuer à ça. Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci,
M. le député. Merci. Dans les temps, parfaitement. Mais quelle discipline! Je n'en
reviens pas. Alors donc, nous allons passer maintenant à l'opposition
officielle pour un bloc de 22 minutes cette fois-là.
M.
Arcand : Ah bon? Ce n'est pas la CAQ,
là, c'est à...
La
Présidente (Mme Champagne) : Non,
pour le moment, c'est vous. Suite à ça, ça va être la Coalition avenir du
Québec.
M.
Arcand : Très bien.
La
Présidente (Mme Champagne) : Deuxième
groupe d'opposition.
M. Arcand : Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Alors, nous parlions tout à l'heure de l'industrie pharmaceutique. Juste pour vous donner
quelques chiffres, M. le ministre, de 2002 jusqu'à 2010, on me dit que l'industrie
pharmaceutique, même si ça a baissé dans les
dernières années, investit 4,6 milliards de dollars à Montréal, et ça a
coûté au gouvernement au total, l'ensemble
de ces mesures-là, près d'un demi-million. Alors, je pense que ce n'est pas un
mauvais investissement. Et ce que l'industrie,
aussi, semble reprocher beaucoup à votre gouvernement, ce n'est pas tellement d'avoir
enlevé la règle du 15 ans, c'est de
ne pas l'avoir remplacée par quelque chose de stimulant, d'une part. Et, d'autre
part c'est coutume, à tout le moins
lorsqu'on a une nouvelle mesure, on attend six mois, un an avant de... pour
laisser le temps aux entreprises d'absorber ces coûts-là. Dans le cas
qui nous préoccupe, le budget a eu lieu autour du 20 novembre, autour de ça,
et, le 14 janvier, c'était fini. Alors, il n'y a pas eu beaucoup de
délais, ça a été immédiat, et ça, ce n'est pas une façon qui se fait
normalement.
Maintenant,
je veux revenir sur la question du jeu vidéo parce que, là aussi, il y a une
concurrence féroce. Est-ce que vous allez
arriver... Vous aviez promis... Dans un discours que vous avez fait le 5
novembre, vous aviez promis : Alors, Montréal va avoir des mesures
importantes, et puis on va continuer, puis, dans cette industrie du jeu vidéo
qui emploie 6 000 personnes à Montréal,
on va faire quelque chose, etc., et il ne s'est rien passé. Alors, j'aimerais
savoir : Pourquoi il ne s'est rien passé et est-ce qu'il va se
passer quelque chose?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre.
M.
Lisée : M. le
Président, je connais la rigueur du député de Mont-Royal, nous avons travaillé
ensemble au siècle dernier, et j'aimerais qu'il
me dise précisément la citation à laquelle il fait référence pour dire que j'ai
dit quelque chose qui n'a pas eu lieu.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le député de
Mont-Royal.
M.
Arcand : Oui, si
vous me donnez quelques instants, je vais vous sortir ça. Ça ne sera pas tellement long. C'est un article que j'avais
ici, du Journal de Montréal, et qui disait essentiellement que vous
étiez sur le point de... Vousavez
dit : Il y a des nouvelles mesures qui s'en viennent. Alors, si vous me
donnez quelques instants, je vais vous la trouver pendant que vous
répondez à ma question.
M. Lisée : Prenez tout votre temps.
M.
Arcand : Oui,
mais vous pouvez répondre à la question : Sur les jeux vidéo, qu'est-ce
que vous allez faire?
M.
Lisée : Bien, j'ai...
puisque vous dites qu'il y a une contradiction entre ce que j'ai dit et ce qui
a été fait ou pas fait, je voudrais bien
établir les faits.
La Présidente (Mme
Champagne) : Oui, je comprends que M.
le ministre entend... veut entendre la phrase textuelle.
M. Arcand : Je vais finir par la trouver.
La
Présidente (Mme Champagne) : Est-ce qu'on peut aller vers, peut-être, une autre
question en attendant, quitte à y revenir tout
à l'heure?
M. Arcand : Bien sûr.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le député de
Mont-Royal, allez-y.
• (16 h 30) •
M.
Arcand : Oui.
Alors, moi, la question que j'aimerais vous poser, c'est sur vos relations avec
les anglophones. Ça, c'est une question qui est très intéressante. Vous avez dépensé
20 000 $ pour les anglophones pour un «jingle» ou
une ritournelle, si vous me permettez l'expression française. Le problème que j'ai
avec ce que vous faites, c'est que vous tendez
la main, ce qui est une très bonne chose, mais, malheureusement, le reste ne
suit pas. Et je dirais même que ça devient un peu difficile pour vous actuellement. Je pense que vous avez des
visées futures, vous voulez être un homme d'État, vous voulez être...
Et, évidemment, quelqu'un qui a des visées comme ça, c'est quelqu'un qui doit d'abord
être un bon rassembleur et doit être, si on veut, tolérant, doit absolument
avoir une certaine tolérance. C'est ce que vous avez pratiqué avec la communauté anglophone. Le problème, c'est que la
communauté anglophone n'est pas nécessairement dupe. Elle est d'accord avec une ouverture que vous faites, bien sûr,
mais là où ils ont un problème, c'est qu'ils disent : En général, quand il s'agit de dossiers de l'est de
Montréal, le ministre est beaucoup plus enthousiaste. Quand on arrive
dans l'ouest de Montréal, là on dirait que
les dossiers au gouvernement du Québec sont plus difficiles, on ne sait pas
pourquoi. Le Train de l'Ouest, c'est remis,
les études, la 440 pour Kirkland, Roxboro, c'est remis. Le projet Cavendish où
il y avait des résolutions de la ville de Montréal, on a dit... Le maire
Applebaum a dit : Bien, le gouvernement du Québec vient de changer, ça ne semble pas... ils ne veulent pas
nous aider au niveau du financement, etc. Toute l'industrie
pharmaceutique dont on a parlé, c'est
surtout situé dans l'ouest de Montréal. On dirait qu'on est frileux au niveau de
l'ouest de Montréal.
Alors,
ma question, c'est : Comment vous pouvez dire que vous allez aider la
communauté anglophone, alors que tous les
projets qui sont situés dans l'ouest de Montréal semblent avoir de la
difficulté à fonctionner? Est-ce que c'est un hasard? Est-ce que c'est une
réalité?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre.
M.
Lisée : C'est
simplement faux. C'est simplement faux. Et d'ailleurs je suis content que vous
parliez des projets de l'ouest de Montréal parce que je m'y intéresse et je suis assez
atterré par ce que le gouvernement précédent y a fait. Eh oui! Qu'est-ce
que vous voulez! Il faut fonder...
Une voix : ...
M. Lisée : Bien, vous allez me le dire, hein,
parce que, par exemple, pour la 440, excellent projet qui avait été annoncé, qui n'avait
pas été budgété... Il n'a pas été budgété. Vous l'avez annoncé à nos amis des
villes anglophones, mais vous ne l'aviez pas mis dans le projet d'infrastructures,
projet québécois d'infrastructures. Et, lorsqu'on arrive, on dit : Bon, bien, très bien, ils ont annoncé
tout ça, alors on suppose que c'est ficelé, on suppose qu'il y a de l'argent,
on veut bien le faire. Eh bien, non, ce n'était
pas là. Et ce n'est pas seulement nous qui le disons, KPMG et Secor... Secor — vous les connaissez,
beaucoup de... c'est un peu l'équipe-école du Parti libéral du Québec — ont rendu un document terrible sur le non-financement de projets qui ont été annoncés.
Alors, c'est terrible, ce que vous avez fait à l'ouest de Montréal avec la 440.
Sur
le Train de l'Ouest, un excellent projet.
Une
voix : ...
M. Lisée : Oui, oui, c'est terrible de promettre
des choses comme si vous alliez les réaliser, mais ne rien faire en arrière pour attacher le financement. Ce n'est pas
correct d'agir ainsi.
Le Train de l'Ouest, bien, vous avez eu neuf
ans, vous avez eu neuf ans pour faire avancer ce projet, et il y a eu des divergences
entre Aéroports de Montréal, des projets concurrents, et vous avez laissé cette
impasse se construire dans l'ouest de Montréal. Vous n'avez pas agi, vous n'avez pas
fait preuve de leadership pour dire : Écoutez, il n'y aura pas deux
trains qui vont se rendre dans l'ouest de Montréal, il va y avoir un train qui
va se rendre dans l'ouest de Montréal, et il faut faire en sorte de concilier
ces projets-là.
Bien, nous, depuis qu'on est arrivés, bien, c'est
ce qu'on fait. L'AMT a fait en sorte, sous la direction de Nicolas Girard, dont la
compétence est reconnue par tous... a réussi à faire en sorte qu'il y ait
maintenant des discussions entre les promoteurs des deux projets pour en
arriver à un seul projet que nous pourrons financer et qui pourra desservir la
population de l'ouest de Montréal comme elle doit l'être.
Et
puis j'aurais aimé que vous me parliez de l'extraordinaire incurie de
planification du lien entre l'hôpital anglophone,
le CUSM, et le métro Vendôme. Vous avez eu neuf ans pour y penser, vous avez
oublié. Vous avez oublié de faire un
lien entre le métro Vendôme et le plus grand hôpital anglophone de... presque
du Canada, enfin, peut-être qu'à Toronto
c'est plus grand, mais, en tout cas, avec un trafic très, très important de
patients, d'infirmières, de gens qui vont venir. Vous avez oublié. On
arrive, ce n'est pas là.
Alors, ne venez pas me dire que vous vous
intéressiez aux projets de l'ouest, vous les avez laissés... Et d'ailleurs, évidemment,
les Anglo-Québécois ne sont pas des grands fans du Parti québécois, je le sais,
je le sais, mais je peux vous dire que ce n'est pas des grands fans du
Parti libéral. Ils votent libéral, ils sont otages du Parti libéral, ils n'ont
pas le choix que de voter libéral, mais ils
ne sont pas contents du Parti libéral. Ils considèrent qu'ils ont été
abandonnés par le Parti libéral,
tenus pour acquis par le Parti libéral. Et ils disent : Ah! M. Lisée,
on avait des députés libéraux anglophones, on en a encore, on avait des ministres qui venaient des... mais il n'y a
pas... M. Charest a toujours refusé de dire : Il y a un ministre
qui s'occupe de la communauté anglophone. Plus que ça, moi, je vous le dis, je
l'ai annoncé, bientôt j'aurai un agent de
liaison à mon cabinet pour m'aider sur ces dossiers anglophones, et les
représentants de la communauté sont tellement
heureux, m'envoient des noms, des curriculum vitae, puis disent : Vous
savez, pendant des années, on a demandé au bureau de M. Charest d'avoir un agent de liaison pour la communauté
anglophone, et il refusait. Et leur argument pour M. Charest, c'était de dire : René Lévesque
en avait un, René Lévesque en avait un, et Jean Charest refusait d'en
avoir.
Alors, écoutez, moi, je sais que j'ai un défi
énorme de rétablir les ponts entre le Parti québécois et la communauté anglophone, un défi énorme, je le sais. Ce n'est
pas facile à faire, mais la première ministre m'a demandé de le faire et j'étais volontaire pour le faire, et je le
ferai, et ça prendra le temps que ça prendra, mais je dois vous dire qu'il y a
une chose, dans la réceptivité des
Anglo-Québécois face à ce qu'on est en train de faire, c'est qu'ils disent :
Bien, au moins, il y a un ministre du
PQ... Le PQ a désigné un ministre pour essayer de le faire. Ce n'est pas ce que
les libéraux faisaient.
Maintenant,
Notre home!. Je suis un peu surpris du ton avec lequel vous parlez de
ça, un peu déçu, parce que de quoi s'agit-il?
Il y a un groupe qui s'appelle le Québec Community Network, qui est en ce
moment l'association anglo-québécoise qui fédère les associations
locales un peu partout sur le territoire. Ils ont fait un congrès, il y a un an
et demi, deux ans, en disant : Qu'est-ce
qui manque pour la communauté anglo-québécoise? Et, parmi leur priorité, ils
ont dit : Il y a un problème d'attachement
des jeunes Anglo-Québécois face au Québec. Il y a un problème d'attachement.
Qu'est-ce qu'on pourrait faire? Ils ont décidé de demander à un de leurs très
bons chanteurs de l'ouest de Montréal de faire une chanson et un vidéo sur l'identité
québécoise des Anglo-Québécois, leur identité québécoise. C'est Notre home!Alors, c'est une chanson en anglais destinée
à des jeunes anglophones. Mais, comme leur identité d'Anglo-Québécois, c'est aussi d'être dans une nation qui est
francophone, ils ont mis 20 % de français. Ils ont mis 20 % de français
dans une chanson anglophone destinée
à des anglophones. Ils sont venus voir le ministre péquiste de la métropole et
chargé des relations avec les anglophones. Ils ont dit :
Pourriez-vous nous aider avec une petite somme pour faire une tournée métropolitaine, on va s'occuper du reste du
Québec, pour nous aider à avoir, à partir du vidéo dans les écoles
anglophones, des discussions sur l'attachement
que nous devons avoir au Québec. Imaginez si j'avais dit non! Moi, j'ai trouvé
que c'est une excellente idée. Voici
des Anglo-Québécois qui veulent construire leur identité québécoise. Évidemment
que j'ai dit oui, évidemment, et je leur offrais. Évidemment, des gens
ont pensé que c'était une chanson pour tout le monde, qu'il y avait juste un peu de français. Non, ce n'est pas ça. C'est une
chanson pour les Anglo-Québécois. Et puis j'espère que le député de
Mont-Royal va avoir l'occasion de rectifier l'impression qu'il a donné de léger
dédain pour cette initiative venue de la
base anglophone et que ce dédain-là n'est pas représentatif de l'attitude que
le gouvernement Charest a eue envers la communauté anglophone ces
dernières années.
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, M. le ministre.
Alors, M. le député de Mont-Royal.
M. Arcand : Merci, Mme la Présidente. Mais, vous
savez, sur ces questions-là, ce n'est pas le 20 000 $ qui est dépensé qui est une
mauvaise initiative en soi, c'est que vous laissez l'impression que vous allez
vous occuper d'eux, que vous allez ouvrir les ponts, et le reste ne suit pas.
Les argents ne suivent pas quand il s'agit d'investissement dans l'ouest de
Montréal, et il y a de la difficulté
à fonctionner de ce côté-là. Et je vais vous donner un exemple bien simple. Mon
comté de Mont-Royal, hein? Moi, j'ai
toujours compris, vous me direz si la compréhension est la même, en vertu de la
loi 101, quand je corresponds avec
des entreprises, je le fais en français. Quand je corresponds avec des
individus qui parlent anglais seulement,
bien, j'essaie de correspondre dans leur langue. Or, on me dit ici que, dans le
comté de Mont-Royal, entre autres, il y a quelqu'un qui a demandé au
bureau de la première ministre, qui... dont c'est le centième anniversaire au
mois de mai prochain...
M.
Lisée : Pas la première ministre.
• (16
h 40) •
M. Arcand : Non, non. Pas la... Quelqu'un, O.K.,
dont c'est le centième anniversaire. J'ai vérifié — j'essaie d'être rigoureux, puis
je vais vous donner ma source tout à l'heure, là, sur l'autre
chose — j'ai vérifié. Et, lorsqu'à l'époque de M. Charest on envoyait la lettre du premier
ministre, on envoyait la lettre en français avec une version de courtoisie
en anglais pour ces anglophones. Là, ce qu'on
nous dit, c'est que, du côté de la première ministre, on n'écrit qu'en
français; il n'y a plus de version. Que ce soit n'importe qui au Québec, c'est
uniquement en français. Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec ça, si ça
fait partie, je dirais, d'une certaine forme d'intolérance, mais ce n'est pas
le 20 000 qui est le problème, le
problème, c'est que le reste ne suit pas. C'est que les gens disent : Bon,
bien, très bien, très bien, ils veulent ouvrir, ils veulent nous aider, etc., ils ne sont pas capables de nous
dire : Bien, nous, on aimerait que la commission scolaire anglophone peut-être ait un peu d'expansion... On
voudrait, de façon non équivoque, que ce gouvernement, non pas vous, mais ce gouvernement nous dise qu'à la STM on peut
avoir un peu de bilinguisme à l'intérieur de ça. On veut avoir des résultats. On veut que... Pourquoi, lorsqu'un
hôpital, comme par exemple, il y a des coupures à faire, là, le premier
qui est touché, le plus touché, c'est celui de Lachine, dans l'ouest de
Montréal? Alors là, les gens se disent : Bien, c'est un ministre très
sympathique, mais encore une fois il ne livre pas ce qu'il dit.
Alors, c'est ça, la préoccupation
actuellement des anglophones. C'est leur préoccupation par rapport à vous. Et je suis surpris que
vous soyez surpris, parce qu'il y a plein de lettres dans la Gazette
régulièrement qui disent ce genre de chose là : Ah! Le ministre est bien sympathique, il ouvre la porte, mais
est-ce que c'est un leurre, hein? Et c'est ce qu'ils disent. Alors, moi, je dois vous dire que vous ne
convaincrez pas tellement de monde, à moins d'offrir à cette communauté-là
des gestes très concrets pour améliorer leur bien-être.
Maintenant, pour répondre à votre question
sur le vidéo, un article du Journal de Montréal, le 5 novembre, donc deux semaines
avant le budget, qui dit : «La métropole doit rester la capitale du jeu vidéo. Le ministre
responsable de la métropole veut agir au plus vite pour prévenir une possible hémorragie
et indique qu'il y aura du nouveau pour le secteur dans le budget de son
gouvernement qui doit être déposé avant les fêtes. Mon collègue, dit-il,
Nicolas Marceau, et moi travaillons là-dessus.»
M.
Lisée : C'est ça, la citation : «Mon
collègue [...] et moi travaillons là-dessus»?
M.
Arcand : Bien : Le ministre
entend intervenir au prochain budget.
M.
Lisée : Non, non, mais ma citation à
moi.
M.
Arcand : Oui.
M. Lisée :«Mon collègue[...], Marceau, et moi travaillons là-dessus.»Ça, c'est
la citation de moi que vous avez?
M.
Arcand :«Assure le
ministre», en voulant dire : Ça va être dans le budget.
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors,
on va prendre garde de ne pas s'auto-interpeller, parce qu'il y a quelqu'un qui
enregistre puis il va avoir de la misère à vous suivre. Alors donc, qui parle,
M. le ministre ou M. le député de Mont-Royal? Je n'ai pas de problème avec ça.
M. Arcand : Bien, je vous demande... La question
fondamentale, c'est : Est-ce que vous allez faire quelque chose dans cette industrie-là? Oui ou non?
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors,
M. le ministre, allez-y.
M.
Lisée : Bien, je croyais que la
question fondamentale, c'était : Vous avez dit quelque chose, et ça ne s'est
pas produit. Alors donc, la citation que vous avez ne dit pas que j'ai dit qu'il
y aurait des trucs. Vous avez un titre de journal où vous avez...
M.
Arcand : ...
M. Lisée : Mais vous n'avez pas de citation. Il
y en a une autre... Il y en a une autre citation de moi, parce qu'il faut être
rigoureux, là : Qui a dit quoi? Vous avez dit : Vous avez dit dans un
discours, etc., c'est faux, c'était dans une entrevue. Et tout ce que
vous avez dans l'entrevue, c'est une citation qui ne dit pas ça.
Les Affaires m'a rappelé, après avoir lu cet
article, parce qu'il y avait un problème entre la citation qui ne disait rien et le titre qui disait quelque chose, et là j'ai
une citation plus complète dans le journal Les Affaires : «Les gens
de Montréal International et d'autres organismes nous ont dit : "Ce
que vous avez fait sous le gouvernement Landry pour la nouvelle économie, y
compris le cinéma et le jeu vidéo, on a été rattrapés par d'autres
juridictions", a raconté M. Lisée.
L'avantage s'est émoussé, il faut travailler autre chose. C'est le défi du
premier et du deuxième budget de notre gouvernement
de retrouver cet avantage compétitif pour les entreprises innovantes.» Et d'ailleurs c'est intéressant dans cet article, parce
que les gens du vidéo, qui se sont interrogés à savoir si je parle du vidéo
alors que je parle des entreprises innovantes, disent : Ça nous
étonne parce que, pour l'instant, l'environnement fiscal pour nous, il est bon.
Alors, effectivement c'est un cas où j'ai
dit : Les entreprises innovantes de Montréal... C'était après une
rencontre entre autres avec Montréal
International qui nous disait, bon : Les crédits d'impôt, tout ce que vous
avez fait pour Montréal, évidemment comme les libéraux en ont démantelé
un certain nombre... Les deux premiers budgets libéraux ont été terribles sur
la compétitivité du Québec en termes de
recherche et développement, mais en tout cas ce qui avait été fait et ce qui
avait été gardé a été émoussé. Maintenant, il faut retrouver de nouveaux
leviers pour reprendre l'avantage pour les entreprises innovantes. Et donc, dans ce premier budget, sur le pharmaceutique... on
n'est pas d'accord sur l'importance relative, mais nous avons agi sur le
pharmaceutique, nous agissons sur l'électrification des transports, nous avons
un fonds de 200 millions. Donc, nous avons identifié des créneaux d'avenir
sur lesquels nous commençons à investir, et il y aura d'autres budgets. Alors,
cela dispose de cette question.
Et, pour ce qui est
des jeux vidéo, je vous annonce qu'aujourd'hui on apprend que le maire de
Montréal et un certain nombre d'autres
annoncent officiellement la tenue d'un nouveau festival montréalais en
bibliothèque, Montréal joue, axé sur
le jeu vidéo, le jeu de société : 39 bibliothèques, 21 partenaires de
l'industrie du jeu vidéo et du jeu de société du Grand Montréal, 200 activités qui vont avoir lieu. Pour l'instant,
pour le jeu vidéo, selon ce que nous disent les acteurs du marché, ça se passe assez bien. On sait qu'il va y
avoir des nouveaux investissements qui s'en viennent dans le secteur du jeu
vidéo. On sait qu'à Ubisoft ils pensent déjà à Assassin's Creed 4.
Je ne sais pas si vous avez terminé tous les niveaux d'Assassins Creed 3,
mais, en tout cas, dépêchez-vous, parce que le 4 s'en vient bientôt. Mais ça,
ce n'est pas une difficulté.
Je
reviens à la question anglophone, parce que c'est intéressant. Donc, je pense
avoir démontré, tout à l'heure, en réponse à
votre question, que, pour ce qui est des projets structurants pour l'ouest de
Montréal, nous sommes en train de réparer
votre incurie. Ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que,
lorsqu'on approuve des projets, nous, on ne regarde pas la carte. Peut-être que c'était... d'autres le faisaient,
mais, par exemple, Hewitt, à Pointe-Claire, on vient de faire une aide gouvernementale pour la création de
400 emplois. Neomed, qui crée des emplois, c'est à Saint-Laurent...
M. Arcand : Ils sont rendus au Massachusetts, Neomed, non?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre.
M.
Lisée : Non.
Non, non, ça, c'est la nouvelle entreprise qui vient d'être créée en décembre
dernier. Et donc l'aide gouvernementale québécoise, que ce soit dans l'est
de Montréal, dans l'ouest de Montréal, nous, ce qui est important, c'est
la relance de l'activité économique à Montréal. J'ai vu que la ministre de la
Santé... de la Santé — la ministre du Loisir a autorisé, pour le cégep Vanier, des équipements sportifs.
Alors, nous, on prend les dossiers au mérite, et on les finance. Je veux
corriger ce qui a été dit... Ah oui, bon, un gros investissement dans le West
Island qui s'en vient, là, d'ici quelques semaines.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, je mets fin à l'échange.
M. Lisée : Ah! Est-ce que je peux prendre du temps sur moi tout à l'heure?
La Présidente (Mme
Champagne) : Est-ce que, du côté
gouvernemental, les députés du ministériel sont d'accord que le ministre
continue sur la même lancée sur votre temps?
Mme Gadoury-Hamelin : Tout à fait. On va lui laisser terminer son...
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, Mme la députée de
Masson.
M. Lisée : Je vous remercie.
La Présidente (Mme
Champagne) : M. le député de
Laval-des-Rapides est d'accord aussi, donc allez-y. Donc, nous commençons le
bloc du côté ministériel.
M. Lisée : D'accord. Sur Lachine, c'est quand
même extraordinaire, vous dites : Dès que le gouvernement arrive, il veut couper
dans un hôpital, il coupe à Lachine. Ce n'est pas exact. Dans Lachine, il y
avait un projet d'investissement de 62 millions de dollars pour une
prestation de services particulière, dont le ministre de la Santé libéral avait
parlé, mais qui n'était
pas budgété. Alors, on n'a rien coupé. Vous parlez de coupures, c'est une
promesse libérale non budgétée, dont
on a été obligés de voir qu'elle n'était pas budgétée et qu'elle n'était pas
dans les priorités du CUSM. Alors, il n'y a eu aucune coupure à Lachine.
La seule question en cause à Lachine, c'est : Est-ce que cet hôpital,
historiquement francophone, va rester relié
au CUSM ou va avoir un autre statut? Et, quoi qu'il arrive, il va continuer à
donner la prestation de services pour
la population de Lachine. C'est la seule question. Et d'ailleurs je vois des
gens qui signent des pétitions contre...
pas la fermeture, mais contre la décision de cesser le rattachement au CUSM. Il
n'y en a pas, de décision. La seule lettre
qui existe, c'est la lettre du ministre de la Santé qui demande à la direction
de Lachine de réfléchir au maintien de son rattachement au CUSM ou à un autre attachement. C'est tout ce qui existe.
Alors, pour le reste, oui, je sais que l'opposition libérale essaie de
faire monter la sauce à partir de très peu d'ingrédients. Alors, ça, c'est le
cas.
• (16
h 50) •
Sur la question des anglophones, je n'ai pas
d'hésitation à dire que ce processus de discussion et de dialogue va se heurter à du scepticisme et doit se concrétiser dans
des gestes. Et, sur la question, par exemple, des villes bilingues, Diane De
Courcy, la ministre de la langue, et moi sommes exactement sur la même longueur
d'onde, comme sur la STM; il y aura une
commission parlementaire. Nous demandons aux villes de venir proposer des
alternatives à la façon dont ces
statuts peuvent être rediscutés lorsqu'il y a des changements démographiques
profonds, et nous serons très intéressés à les entendre. Et là un jugement pourra être porté : Est-ce que nous
avons vraiment été à l'écoute? Est-ce que nous avons vraiment intégré
des recommandations qui nous ont été faites de ce côté-là et de l'autre aussi?
Alors,
laissons un peu de temps au processus. Vous êtes bien pressés. Nous commençons
quelque chose de nouveau. Ça ne fait pas
plaisir à certains des gens qui écrivent des lettres dans la Gazette. Ça
ne fait pas plaisir à certaines personnes
qui donnent des entrevues au Journal de Montréal. Alors, je suppose que,
si... Je suppose qu'on fait quelque chose de bien, puisque ça dérange.
Ça dérange. Je sais que ça dérange aussi un certain nombre de libéraux. J'ai vu
le candidat à la chefferie dire, au débat en
anglais, aux anglophones : Ne vous laissez pas envoûter par M. Lisée.
Ah! il doit y avoir un impact parce que, si le candidat à la chefferie
du Parti libéral est obligé de dire ça, c'est qu'il doit sentir qu'il y a quand
même du répondant, il y a de la résonnance. J'étais très heureux de l'entendre
dire ça.
Alors, on va continuer. Malgré les critiques,
le scepticisme, les critiques, on va continuer. La première ministre m'a donné le
mandat d'établir ces ponts, de faire ce dialogue. Nous allons continuer à
écouter, nous allons continuer à agir comme
nous le faisons. Et je suis content que vous ayez soulevé ces questions. Et,
dans les cas où le gouvernement libéral a complètement, pour prendre une expression de Shakespeare, muffé les
dossiers de la 440 et du Train de l'Ouest, nous allons pouvoir montrer
comment nous, nous pouvons livrer la marchandise.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci,
M. le ministre. Alors, pour le bien de tous, je vous rappelle qu'à trois occasions, dans le dernier 20 minutes, on a
nommé un collègue par son nom. Alors, prenez, s'il vous plaît, attention
à les nommer par leur nom de comté. Ça se
fait tout naturellement, mais on se pratique, puis on devient bon, puis on s'habitue.
Alors, je vais donc continuer avec le bloc du
gouvernement, sur lequel on a un quatre minutes déjà de passées, et je vais passer la parole à la députée de
Masson. Alors, il reste au bloc environ 18 minutes.
Mme Gadoury-Hamelin : Merci, Mme la Présidente. M. le
ministre, M. le député de Mont-Royal, M. le
député de La Prairie, mon collègue de
Laval-des-Rapides et de Sainte-Marie—Saint-Jacques, qui a dû s'absenter pour
remplir une obligation, alors, écoutez, on a amplement parlé d'économie de
Montréal, de l'emploi, mais vous avez dit d'emblée, M. le ministre, que vous aviez... Montréal avait enregistré sa meilleure
performance économique des cinq dernières années en 2011, avec
4,5 % de la... une amélioration de sa performance économique malgré les
retards des dossiers majeurs à Montréal. Imaginez ce que ça aurait pu être si
ces dossiers-là avaient été au rendez-vous.
Par contre, on remarque une progression du
PIB nominal de l'île de Montréal qui ralentit, comme dans l'ensemble du Québec, depuis 2012. C'est sûr que l'économie
mondiale, les difficultés mondiales des pays comme la Grèce, l'Espagne, l'Italie, en Europe, demeure difficile.
Ça fait qu'à un moment donné je pense
que ça a une influence sur nos réalités, et
également la lente reprise du côté américain qui nous nuit aussi énormément,
parce qu'on a beaucoup de liens avec les États-Unis.
Alors, malgré tout ce ralentissement-là, je
pense que la région devrait s'en sortir relativement bien. Alors, c'est sûr que le secteur manufacturier, déjà qu'il a connu
des années difficiles, affiche maintenant des signes de reprise avec le raffermissement de l'industrie aérospatiale. Vous
avez parlé aussi tantôt des réalités de Bombardier et de la volonté de
notre gouvernement d'aller vers l'électrification des transports. Donc, il y a
des défis importants de ce côté-là. Alors, je pense
que ces secteurs-là, les services professionnels, scientifiques et techniques,
ils vont être au rendez-vous, ils vont être en forte demande dans les prochaines années. Également, on a parlé
tantôt des jeux vidéo, du créneau distinctif des jeux vidéo. Vous avez
également manifesté votre intérêt dans ce sens-là.
Moi, il y a une question qui me préoccupe
puis que je trouve qu'il y a un lien important à faire... Parce que cette semaine, justement, j'ai assisté à une présentation
de Montréal International, puis on nous disait, avec l'entreprise Montréal
International, que les défis allaient venir de l'Europe, beaucoup de l'Europe,
de certains pays d'Europe : l'Allemagne,
la France. Je pense qu'il y a des pays qui vont émerger de ce côté-là pour nous
donner des projets intéressants. Dans ce sens-là, moi, je trouve qu'il y
a un lien, puis j'aimerais ça que vous me parliez de ça, il y a un lien
important avec vos responsabilités et votre
mandat de ministre des Relations internationales. Moi, en tout cas, je vois un
lien, je vois que notre gouvernement a associé, en vous donnant le rôle
aussi de responsable de la métropole, de Montréal... Je pense qu'il y a un lien
là. Pouvez-vous nous parler de ce lien-là? Puis dans quel sens pourrait-il être
profitable dans vos deux fonctions?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre.
M. Lisée : Merci, Mme la Présidente. Merci à la
députée de Masson. Effectivement, et je pense qu'il y a un lien entre les trois...
entre les quatre, je veux dire : relations internationales, commerce
extérieur, métropole et Anglo-Québécois, parce que la majorité des
Anglo-Québécois sont à Montréal. Et, moi, ça m'a permis de pouvoir... Lorsque
je suis en représentation à l'étranger,
évidemment je suis le ministre des Relations internationales de tout le Québec.
Et j'ai bien pris soin de rencontrer
Régis Labeaume peu de temps après ma prise de fonction pour faire le tour de
ses projets internationaux, etc.Mais
la région métropolitaine, c'est la moitié du Québec, donc il est normal que le
ministre s'en occupe au moins la moitié du temps. Et je dois dire que, dans mes discussions, que ce soit avec
des Belges, des Allemands, des Russes, des Ukrainiens, la question de
Montréal est centrale. Souvent, on les rencontre à Montréal, on leur parle, on
leur fait visiter des lieux importants, intéressants. Et évidemment il sont
ravis, souvent, de voir le mélange extraordinaire qu'on a, à Montréal, entre les entreprises européennes — il y
en a à peu près 600 — les entreprises américaines — il y en
a à peu près 600, le fait qu'on les
ait réunies en grappes industrielles, donc qu'ils se parlent, qu'ils discutent
entre eux, qu'ils concertent leurs efforts, qu'il y ait donc des
transferts de technologie, des start-up, des nouvelles pousses qui se font
là-dedans.
Et
donc moi, je vois très bien, donc, cette décision. Je salue la décision de la
première ministre d'avoir d'abord mis ensemble commerce extérieur et relations
internationales parce que, donc, on parle d'économie, on parle d'exportation,
et également la métropole parce que ça ancre, donc, le ministre dans une
réalité économique très forte, qui est celle de la métropole.
Bon,
par exemple, il est sûr qu'au-delà des dossiers particuliers... Et puis, comme
je suis aussi au comité de la prospérité, donc, tous les dossiers économiques
passent à ce comité, donc je peux mettre mon grain de sel montréalais,
ou un peu plus, à chaque fois.
Mais
ce qui est intéressant, c'est qu'on voit qu'avec les investissements, même s'ils
étaient un peu tardifs... mais les investissements
massifs dans les deux grands centres hospitaliers, les centres de recherche, la
nouvelle stratégie pharmaceutique, nos
universités, qui, au-delà des questions de financement, démontrent, année après
année, la grande qualité de leurs
chercheurs... Parce que, lorsqu'on parle du fait que McGill, ou l'Université de
Montréal, ou l'Université de Sherbrooke
ont reçu tant d'investissements des organismes subventionnaires, ce n'est pas
parce qu'il y a quelqu'un qui a décidé
de leur faire plaisir. C'est parce que des chercheurs individuels, avec des
doctorats, souvent, ont déposé un projet de recherche qui a été jugé par
un jury de pairs... et qui ont décidé de choisir les meilleurs projets. Et les
projets des chercheurs montréalais gagnent
toujours davantage que leur représentation dans la totalité des chercheurs qui
donnent des projets. Et donc ça démontre la qualité de la recherche
montréalaise.
Donc,
il y a ça. Et évidemment le grand ferment culturel de Montréal, qui est
époustouflant. Alors, d'ailleurs, je me disais : Qu'est-ce que Québec a fait pour
Montréal récemment? Bien, entre autres choses, on a participé évidemment
au Sommet sur la culture qui s'est tenu en
novembre. On a renouvelé sur trois ans l'entente de 121 millions dans le
cadre des Rendez-vous de Montréal. On a mis
100 millions pour le réseau des bibliothèques publiques, l'art public dans
les lieux extérieurs, les espaces de
travail pour les artistes. Ça, c'est très important. Ça n'a l'air de rien, mais
d'avoir des espaces de travail pour
les artistes au centre-ville de Montréal, alors que les coûts du logement sont importants,
permet de développer une masse
critique de créateurs, au centre, et donc un petit Montmartre, hein?
Montmartre, ça ne coûtait pas cher, tout le monde était là. Ils vivaient
de rien, mais ils ont créé une culture pour une génération.
• (17 heures) •
Et
je vois un investissement de 18 millions pour la rénovation de la
bibliothèque de Pierrefonds. Tiens, ça, c'est dans l'ouest de Montréal. Et donc on voit, dans
chacun de ces secteurs — secteurs de la haute technologie, que ce
soit CGI qui vient d'acheter un grand
compétiteur britannique, etc. — que le dénominateur commun, c'est la
créativité, c'est la créativité économique, culturelle et même sociale :
l'économie sociale, l'inclusion sociale, etc. Et donc mon rôle de ministre, c'est de dire : Quelle image est-ce
que le Québec, et Montréal, doit projeter à l'étranger? Elles doivent
projeter cette image de lieu de la
créativité. Il y a des villes sur la planète qui sont en train d'inventer le
XXIe siècle, de le préparer. Et, si on travaille correctement, on va
être capables de convaincre le monde d'ici deux ou trois ans que Montréal est
une de ces villes-là.
Alors, il y a un
événement, qui s'appelle C2-MTL, C2 pour commerce et culture, MTL pour
Montréal, qui avait été soutenu par l'ancien
ministre Clément Gignac, et je le salue pour ce soutien, qui a été proposé par
Cirque du Soleil et Sid Lee. Sid Lee, c'est une entreprise non seulement
publicitaire, mais de design de Montréal qui gagne certains des plus grands contrats internationaux. Ils font de
la publicité à la conception des magasins. Et donc ce sont des
créateurs. Et donc ils se sont dit :
Bien, Montréal est une ville de création, et nous allons faire venir à
Montréal, chaque année en mai, des grands créateurs. Alors, Philippe
Starck, Francis Ford Coppola, celui qui réfléchit aux cinq prochaines années de
développement de Google, ou au prochain
design de la BMW, ou... bon, pour faire en sorte que Montréal devienne le
Davos de la créativité. Mais, mieux que
Davos, parce que Davos, c'est une station de ski. Ce n'est pas un centre
économique mondial. Les gens de l'économie
se réunissent là. Mais Montréal, c'est un lieu de la grande créativité où les
créateurs du monde entier viennent en mai de chaque année.
Alors,
moi, je suis embarqué là-dedans. Le financement n'était pas très bien attaché
pour la suite. Je l'ai attaché. On a travaillé. On a trouvé des fonds. On a signé une
entente triannuelle pour faire en sorte que C2-MTL puisse s'inscrire
dans la durée. Et on veut faire de cet événement de Montréal le Davos de la
créativité chaque année, le rendez-vous incontournable :
c'est là qu'il faut être. Et ce n'est pas seulement l'événement; l'événement, c'est
la pointe de l'iceberg. L'événement n'est important que parce qu'il
représente une réalité de la créativité, une culture de la créativité. Et, en
ce sens-là, il dit au monde qu'il se passe quelque chose à Montréal. Et il dit
aux jeunes du monde : Si vous voulez participer au XXIe siècle, bien,
venez à Montréal. Prenez un visa temporaire, trouvez un emploi, etc. Bon, vous
avez vu au Téléjournal hier, mais c'est vrai, les journées
Emploi-Québec, les jeunes Français diplômés, etc., veulent venir à Montréal
pour toutes sortes de raisons. La qualité de la vie, la qualité de la vie
familiale était une des raisons qui était évoquée, mais pas seulement. Nous, on veut
faire en sorte que ça fasse partie de l'imaginaire des jeunes créateurs
un petit peu partout. Bien, ils font du
théâtre, ils font de la danse, ils font du cirque, ils font de la nouvelle technologie,
ils font les jeux vidéo les plus
intéressants, ils font du développement 3D, c'est là qu'on tourne une partie d'Avatar.
C'est là qu'il faut être. C'est là qu'il faut être.
Ça
ne sera pas juste là, mais on veut être un des trois ou quatre endroits. On a
la capacité de faire ça. Alors, quand je pense
au Montréal dans deux, trois, quatre, cinq ans, c'est à ce Montréal-là que je
pense. Et, comme ministre des Relations internationales, je peux porter ce
message-là. Et je peux inviter des gens à venir à C2-MTL, et c'est ce que j'ai fait. Alors, j'ai vu le ministre français de
l'Économie, Pierre Moscovici, qui voulait faire une visite à Montréal. J'ai
dit : Pierre — je le connais
depuis quelques années — tu vas venir à C2-MTL avec une délégation de
créateurs français de l'économie et
de la culture. Il a dit : C'est intéressant. On a discuté. On fait le
lien. Et puis c'est les gens de C2-MTL qui ont même suggéré un certain nombre de gens qu'ils voulaient voir là. Alors,
il sera là pour inaugurer C2-MTL cette année.
J'ai
parlé à nos amis japonais, à nos amis israéliens pour qu'ils viennent en 2014.
Alors, je fais la promotion de ça. Mais ça me permet aussi... On était avec la
première ministre dans le bureau de direction de Morgan Stanley, à New
York, hein? Une des plus grandes firmes
financières au monde. Et eux étaient en train de nous expliquer pourquoi ils
continuaient à investir à Montréal. Ce n'est
pas parce qu'ils ont 6 millions de... Ce n'est pas... Ils ne veulent pas
nos comptes bancaires. Enfin, ils les
veulent, mais ce n'est pas pour ça. Et ils ont un nombre disproportionné d'employés
à Montréal par rapport à ailleurs
dans le monde pour travailler sur l'ensemble des logiciels utilisés par Morgan
Stanley dans le monde pour les transactions bancaires. Et pourquoi ils
le font à Montréal? Bien, d'abord, parce que le gouvernement Bouchard et le gouvernement Landry ont créé des conditions
fiscales pour les attirer. Ça, c'est la première chose. Mais pourquoi
est-ce qu'ils restent? Évidemment, ils veulent que l'environnement fiscal
reste. Il arrive à échéance à la fin des cinq ans, et on discute pour la suite. Mais ils ont constamment augmenté. Et ils ont
dit pourquoi. Parce qu'on prend des diplômés de l'ETS, de McGill, de Concordia, de l'Université de Montréal et on les
trouve super. Et on trouve que c'est un excellent environnement, et c'est
pour ça que, constamment, on envoie à Montréal davantage de travail pour la
planète.
Et donc c'était une
brèche. Alors j'avais le numéro deux de Morgan Stanley, qui avait déjà une
bonne prédisposition face à Montréal, c'est
un endroit où on reste, parce que... à cause de la qualité de la main-d'oeuvre
et à cause de l'environnement. On avait le directeur du bureau
montréalais, qui disait qu'il adorait habiter à Montréal, la qualité de vie, etc. Et puis, là, bien, j'ai enchaîné sur
la vision qu'on a pour Montréal, ville de créativité, etc., parce que ce
gars-là, il rencontre certains des plus grands investisseurs de la planète. Et
il a dit : Ah! C'est une excellente... C'est un très bon «branding», vous
avez raison de dire ça, etc. C'est comme ça qu'on sème aussi, avec les gens,
cette idée qu'on a de Montréal et qu'on la projette dans le monde. Alors, c'est
un peu ça, le mélange que nous avons.
Et
c'était drôle parce qu'il nous disait : Nous, on a trois lieux d'investissement.
On a les lieux où le coût est très élevé : New York, Londres, Hong Kong. On
réduit énormément le nombre d'employés qu'on a là aux seuls employés qui
ont absolument besoin d'être là pour parler aux
clients. Ensuite, c'est l'Inde. Il y a des ingénieurs en Inde. Ils font...
puis, si, moi, c'était juste de moi, j'enverrais
tout en Inde, parce que c'est moins cher. Mais on a deux lieux intermédiaires,
c'est Budapest et Montréal. Et la raison
pour laquelle on reste à Montréal, c'est la qualité de la main-d'oeuvre. On
aime ça.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre...
M. Lisée : ...et les crédits d'impôt, les deux.
La Présidente (Mme
Champagne) : M. le ministre, vous
avez tellement bien semé qu'il reste tout juste deux minutes.
Mme
Gadoury-Hamelin :
Bien, moi, là-dessus, je suis contente de vous entendre parler de la main-d'oeuvre parce que c'était mon
prochain sujet. Nous avons effectivement, je pense, à Montréal, une main-d'oeuvre
diversifiée, spécialisée, qui est en
mesure, vous me l'avez confirmé, qui est en mesure justement de répondre à des
besoins importants d'entreprises qui ont des créneaux distinctifs. Mais
également, je pense qu'on a une main-d'oeuvre — puis là-dessus j'aimerais
une peu vous entendre — aussi
disponible. On a beaucoup de jeunes dans la région de Montréal, on sait aussi
qu'on a une réalité que plusieurs
jeunes Québécois, Montréalais ne poursuivent pas nécessairement leurs études.
Alors, ils abandonnent prématurément, donc ils sont moins au rendez-vous
des emplois.
On
a également, à Montréal, beaucoup de nouveaux arrivants qui ont besoin d'emploi.
Je pense qu'également c'est très... une dimension attractive pour les entreprises de venir s'installer
où est-ce que la main-d'oeuvre est disponible en grand nombre puis prête
à travailler sur les lieux, hein? On sait que Montréal, avec le transport en
commun, c'est quand même très avantageux. Alors, j'aimerais peut-être, pour
terminer, que vous nous parliez brièvement de cet aspect-là aussi, l'aspect
humain.
La Présidente (Mme
Champagne) : En
1 min 30 s, M. le ministre.
M.
Lisée :
1 min 30 s. Bon, écoutez, il y a effectivement de la main-d'oeuvre
disponible. Donc le taux de chômage, à
Montréal, est plus faible qu'à Toronto. Et, c'est intéressant, le taux de
chômage des jeunes Montréalais est plus faible que celui des jeunes Torontois.
Ça, c'est le cas en ce moment. Et le taux d'emploi est assez élevé.
Cependant,
il y a une difficulté, cette difficulté, que la députée de Masson a identifiée,
le décrochage, et l'autre difficulté qui est les taux de chômage
inacceptables chez les jeunes immigrants ou les immigrants tout court. Et ça,
ça tient, je pense, à une mauvaise politique de l'immigration qui a été menée
pendant plusieurs années où, d'abord, on a fait venir des gens en leur disant que ça ne posait pas
de problème qu'ils n'aient aucune connaissance du français au point d'entrée. 40 % des 55 000 immigrants qui
ont été reçus ces dernières années n'avaient officiellement aucune
connaissance du français au point d'entrée.
Ce n'est pas une carte de succès; c'est une mauvaise action pour eux et pour
nous. Et ça, la ministre de l'Immigration va corriger cette mauvaise
action. Ça, c'est très important.
Maintenant, sur le
décrochage, depuis des années, il y a toutes sortes de choses qui sont faites.
Bon, on sait qu'intervenir précocement, c'est
essentiel. Donc, finir la zone... finir le programme de CPE, c'est essentiel
parce que... Et aussi cibler la
maternelle quatre ans dans les milieux défavorisés, c'est aussi une façon
précoce de prévenir le décrochage. Mais,
une fois qu'ils ont décroché, le raccrochage, c'est essentiel. Et moi, j'ai été
effaré de voir qu'il y a des listes d'attente pour raccrocher. Ce n'est pas... On n'a pas besoin d'aller les chercher,
là. Ils attendent pour aller dans des programmes de raccrochage dont le
taux de succès est de 80 %. Alors donc, on a l'intention d'être beaucoup
plus présents là-dedans. Moi, dans mon action, comme député de Rosemont,
personnellement, etc., j'appuie ça, j'ai fait... j'ai participé à une campagne de financement pour l'association des
organisations d'insertion sociale. Alors, si les gens sont à l'écoute...
Et donc ça, ce sont des choses importantes à
corriger qui auront des effets pas immédiats, mais qui auront des effets
positifs sur les années à venir.
• (17 h 10) •
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci, M. le ministre. Alors, ça complète ce bloc avec
le gouvernement et le côté ministériel. Donc,
nous allons passer maintenant au deuxième groupe d'opposition pour un
16 minutes. M. le député de La Prairie.
M.
Le Bouyonnec :
Oui, merci, Mme la Présidente. C'est un peu surréaliste, en ce moment, au moment même où on se parle, on
apprend que l'UPAC intervient à l'hôtel de ville de Montréal, que les portes
sont barrées, personne ne peut entrer,
personne ne peut sortir. On voit ça se dérouler sous nos yeux, on se demande à
quel moment ça va arrêter, autant pour
l'image de Montréal que surtout aussi pour la capacité des élus et des
politiciens, pour être capables d'avoir un plan cohérent et relancer la
métropole.
Et, concernant
certaines statistiques économiques sur lesquelles j'aimerais revenir... parce
qu'évidemment il y a le discours qui dit :
Bon, Montréal, ça va bien, il y a des belles initiatives, et c'est vrai, il y a
quand même des choses intéressantes qui ont été faites, mais il y a des
préoccupations très importantes au niveau de Montréal. Au niveau du quatrième
trimestre, au niveau de la croissance économique, celle de
Montréal — 2012, j'entends — n'a été que de 1,2 %, en fait bien inférieure à celle du
Québec qui était de 2 %. Donc, Montréal avance à 60 % de la moyenne
québécoise. Donc, ça, ça m'apparaît quand même extrêmement inquiétant.
Et,
plus inquiétant encore, c'est lorsqu'on compare Montréal avec Québec, où on
voit que le taux de chômage à Montréal, par
exemple, qui est supérieur aussi à la moyenne québécoise... à 7,9 % pour
le quatrième trimestre 2012, alors qu'il est
de 4,8 % à Québec, c'est trois points de pourcentage d'écart, ce qui est
énorme. Donc, je serais tenté de vous
dire, M. le ministre, est-ce qu'il ne serait pas intéressant que vous ayez une
mission spéciale pour... une mission... et n'allez pas chercher Clotaire Rappaille, je ne crois pas que ça soit
Clotaire Rapaille qui soit la réponse, mais pour percer le mystère de Québec, percer le mystère de Québec.
Nous-mêmes, d'ailleurs, à la coalition, on aime bien Québec, comme vous
le savez, parce qu'on a beaucoup de bons supporters dans la région de Québec. D'ailleurs,
on se dit des fois que probablement on aimerait en avoir davantage dans le 450
ou dans le reste du Québec. Mais un jour probablement que ça viendra.
Sur
la situation de Montréal aussi, les sièges sociaux. En novembre dernier, dans
un forum à cet effet, et puisque vous êtes aussi, M. le ministre, responsable des
Relations internationales, du Commerce extérieur, les gens avaient
conclu : Montréal mange, à l'international, toute une volée. Et là les
gens faisaient référence éventuellement à la perte de sièges sociaux, où, entre
les années 90 et 2010, nous avions perdu 15 sièges sociaux, ce qui fait
que nous n'avions dorénavant plus que
2,1 sièges sociaux par tranche de 100 000 habitants, comparé à
Calgary, par exemple, où ils étaient maintenant à six sièges sociaux par
tranche de 100 000 habitants.
Évidemment,
vous allez me dire : Bon, bien, c'est quand même difficile de comparer
Calgary à Montréal, ils ont le pétrole, etc.,
mais la dynamique, justement, d'une métropole, c'est un peu ça aussi. On peut
bien avoir des actions précises pour
Montréal — et j'y reviendrais, j'ai quelques suggestions et questions
éventuellement — mais il y a aussi le fait que la métropole c'est là où normalement, évidemment, venant de l'extérieur,
des entreprises s'installent dans le fond à travers les différentes missions. Les investisseurs étrangers que l'on
attire, que ce soit pour les ressources, peu importe la raison d'être, s'installent. Et, autour de tout
ça, nous avons les consultants, les spécialistes, etc. Donc, il y a un lien
quand même à faire entre la richesse d'une nation, de manière générale, et la
capacité de sa métropole à se développer.
Et,
à cet effet, je pense qu'on ne peut pas dissocier ça des actions par exemple au
niveau des ressources : Quel genre d'attitude allons-nous avoir dorénavant au niveau
des ressources? Et là je fais référence aux travaux de votre collègue,
la ministre des Ressources, concernant par
exemple les redevances minières, parce qu'on sait que certaines grandes
minières sont préoccupées de la nouvelle potentielle mouture des redevances,
qui avait déjà été changée au niveau du gouvernement libéral. La
question du pétrole, donc. Peut-être qu'aussi le salut du maire de Montréal passe peut-être par une conversation en tête à
tête avec le maire de Gaspé. Et peut-être que c'est quelque chose que
vous pourriez initier, M. le ministre, pour
s'assurer que la filière du pétrole, nous puissions éventuellement aussi
l'exploiter.
J'aimerais revenir
aussi un petit peu sur la question des grandes pharmas. Et je sais que vous
avez répondu plusieurs fois à cette
question-là. Je suis resté sur ma faim un peu puis là je veux vous relancer la
balle là-dessus parce qu'évidemment...
Prenons la région... l'Ontario, bon, l'industrie automobile qui a connu ses
difficultés, on sait très bien comment
c'est très long, structurer une industrie, ces industries peuvent connaître des
moments de faiblesse temporaires, que
c'est le rôle des gouvernements de les soutenir pendant ces moments-là, même si
le payeur de taxes peut avoir certains doutes. D'ailleurs, nous-mêmes, au Québec, n'eût
été des crédits d'impôt, par exemple, pour le commerce électronique, n'eût été des crédits d'impôt au multimédia, nous
n'aurions pas le développement, par exemple, au niveau, on en parlait,
de Ubisoft, des jeux vidéo. Nous n'aurions pas le développement de CGI, Cofomo
et j'en passe.
Sur la question des
pharmas, j'ai trouvé que vous aviez lancé la serviette un peu vite, si je ne
vous ai pas mal interprété, parce que les
pharmas ont vécu des difficultés et
vivent encore des difficultés, puis d'ailleurs c'est un peu drôle, on dirait que
ces difficultés-là, à partir du moment où Pfizer a inventé la petite pilule
bleue, c'est comme si nous avions réglé tous les problèmes de santé qui peuvent se régler par un médicament.
Alors, j'espère que vous n'avez pas abandonné les pharmas à cause de ça, M. le ministre, qu'à partir
du moment où la pilule bleue a été inventée, ça a été la fin du support que le gouvernement du Québec pourrait donner à
ces entreprises qui entraînent évidemment beaucoup de biotechs dans les
stages préliminaires du développement.
Alors,
évidemment, on avait la règle du 15 ans. Évidemment, on savait que ça nous
coûtait plus cher au niveau des médicaments, mais de toute façon c'est une
méthode de supporter une industrie dans des moments de transition. Vous disiez, bon : Ce n'était plus payant, on ne
pouvait plus le faire, mais les Américains supportent leur industrie de la
défense à travers leur programme de défense. Bon, les exemples sont nombreux,
les Français font pareil. Donc, ça revient à déterminer :
Est-ce que cette industrie est importante pour nous? Est-ce que nous pouvons encore
en tirer des bénéfices? Est-ce que nous devrions faire quelque chose
pour la consolider?
Sur
le pont Champlain, le pont Champlain, j'aimerais que le ministre de la
métropole soit plus vocable. Je trouve que le
fait que nous laissions le champ libre complètement au gouvernement fédéral...
et je comprends que c'est une juridiction
fédérale, mais le pont Champlain, c'est le pont Champlain, c'est l'entrée vers
Montréal, de laisser libre cours au
gouvernement fédéral de déterminer s'il va y avoir, par exemple, un appel d'architecture,
oui ou non, s'il va y avoir un péage, et, oui, il va y avoir un péage,
je trouve ça inacceptable. Je pense que c'est une attaque à l'autonomie, comme Québécois, une attaque aussi à notre souveraineté
économique, et nous ne devrions pas laisser par exemple le gouvernement du Canada déterminer si nous allons commencer à
avoir des péages, parce que l'effet d'entraînement, vous le connaissez, on met un péage sur le pont Champlain, après ça il
faut mettre des péages tout le tour, et, si ce n'est pas des péages, c'est
des taxes sur l'essence, et de ce point de vue là, il en va de l'image de
Montréal, mais il en va aussi, M. le ministre : Êtes-vous un ministre du 514 uniquement ou êtes-vous un ministre du 514
et du 450? Parce que nos familles québécoises... Et il est plus court de
faire Saint-Lambert-centre-ville de Montréal que de faire centre-ville de
Montréal-Baie d'Urfé, par exemple. Et nos
familles québécoises, certaines aimeraient bien rester à Montréal, mais vous
voyez le taux de taxation, et puis àpart
à ville Mont-Royal, ce n'est quand même pas si facile que ça d'avoir sa piscine
dans sa cour, à Montréal, compte tenu...
La
Présidente (Mme Champagne) : M. le député de La Prairie, c'est qu'il y a déjà la
moitié du temps d'écoulée. Si vous voulez des
réponses, il faudrait peut-être terminer, là.
M.
Le Bouyonnec :
Mais le ministre est tellement efficace, Mme la Présidente, et je sais qu'il
prend en note, il va revenir, et même il va
peut-être demander un peu de temps de compensation.
La Présidente (Mme
Champagne) : C'est un truc qu'on
prend facilement.
M. Le Bouyonnec : Il m'a déjà fait ça. Alors, j'espère qu'il va le refaire.
Donc,
je vais revenir sur la question du 450 parce que ça m'apparaît important. Il ne
faut pas bloquer. Les gens viennent travailler à Montréal, vont vivre en
banlieue, mais c'est le Grand Montréal dont on parle. D'ailleurs, à partir
du moment où on a ouvert la 30, etc., sur la
rive sud... un développement économique, et je suis sûr que mon collègue
de Laval-des-Rapides va dire : Bien,
Laval aussi fait partie de Montréal, fait partie du Grand Montréal, et on doit
avoir une attitude inclusive à
travers la CMM. Donc, je voudrais que les distinctions entre le 514 et le 450
dans les discours puissent s'amoindrir pour qu'on puisse véritablement
relancer l'ensemble de Montréal.
J'avais aussi une
question pour vous, deux questions symboliques. Alors là, vous allez me dire :
Ce n'est peut-être pas la priorité, il faut qu'on mette notre argent ailleurs.
Bon. Je vous laisse libre de votre réponse. Le Stade olympique, ce fameux symbole qui est sur toutes les cartes postales, à l'international,
plusieurs appels d'offres qui ont été, bon, finalement rappelés, une
solution peut-être d'avoir un toit rétractable autoportant, un nouvel appel d'offres,
bon, beaucoup d'argent en bout de course. Mais est-ce que ce symbole de
Montréal, pour le futur de Montréal, ne devrait pas avoir toute votre
attention? Et comment voyez-vous la résolution de la saga du Stade olympique
maintenant qu'il y a de moins en moins de fumeurs, puis de toute façon ils ont
arrêté de payer pour payer ça.
Et
aussi l'autre symbole. On a vu que le gouvernement du Québec avait soutenu le
projet d'un colisée pour les futurs Nordiques, comme amateur de hockey, je suis
bien d'accord avec ça, mais il y a aussi des projets à Montréal, comme le projet d'avoir une nouvelle équipe de baseball
professionnelle, des nouveaux Expos qui pourraient venir. Alors, est-ce que le gouvernement du Québec pourrait de manière
symbolique aussi soutenir Montréal dans cette initiative-là qui, si je comprends bien, est soutenue par un certain nombre
d'intérêts privés assez importants à Montréal? Merci, Mme la Présidente.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre,
vous avez un beau cinq grosses minutes pour répondre à ces 32 questions.
M. Lisée : D'accord. Alors, le député de
La Prairie sait qu'avec lui j'aime commencer par la fin. Alors donc, je vais faire ça,
alors, ça va aller vite. Nous sommes évidemment au courant du fait qu'il y a un
groupe qui essaie de travailler sur une nouvelle équipe de baseball à
Montréal. Pour l'instant, ils ne nous ont pas approchés officiellement, ils
nous tiennent au courant de leurs travaux, et donc notre
seul commentaire c'est : On les laisse travailler. On les laisse travailler.
On ne veut ni les encourager ni les décourager. Ils n'ont aucune demande qui a
été faite, etc. Laissons-les travailler.
Lorsqu'ils voudront nous parler, on les accueillera avec civilité, mais nous
sommes relativement désargentés, ils le savent, on les laisse
travailler.
Pour
le Stade olympique, le député de La Prairie a tout à fait raison. Nous
avons eu récemment le rapport Bissonnette,
qui est excellent, et ces dernières années le Stade olympique a commencé à se
refaire non seulement unebeauté, mais une connexion. Ceux qui ne sont pas allés
récemment savent que, sur l'esplanade maintenant... ne savent pas que, sur l'esplanade du Stade olympique, hiver comme
été, il y a maintenant une réappropriation des gens du quartier, des
gens de Montréal, de l'environnement du Stade olympique. J'ai visité les
installations avec son directeur actuel, il y a quelques semaines, qui m'a
montré l'ensemble des projets de développement, d'utilisation du lieu, etc. C'est
très enthousiasmant. Il y a énormément de
choses qui peuvent être faites. Il y a des discussions qui sont en cours pour
utiliser de différentes façons différentes
parties du stade, y compris le grand terre-plein central qui peut être utilisé
à différentes choses. Il y a une
nouvelle combinaison, une nouvelle configuration qui permet de faire des
spectacles. J'étais au premier spectacle qui a été fait; tous les Latinos montréalais étaient présents. Et, même,
il y a une partie du stade qui est utilisée pour faire des montages, qui a la grandeur nécessaire pour être
transformée en studio de télévision ou de cinéma, et on sait qu'on a une
pénurie en ce moment, compte tenu de la...
Donc, tout ça, et je ne vous parle pas de l'Espace pour la vie qui est de
l'autre côté de la rue. Bon, il y a le
Planétarium qui s'en vient très bientôt, qui va être formidable, et le
développement de l'Espace pour la vie
du côté nord de Sherbrooke, où il y a des projets formidables, et on a fait en
sorte que le financement qui avait été promis est en train de se
concrétiser. Il y a 45 millions qui doivent aller là.
Il
y a une décision que le gouvernement doit prendre sur le toit, et on en discute
avec le ministre responsable du Tourisme, qui est responsable de la RIO, avec
le ministre des Finances, avec le bureau de la première ministre. Nous devons annoncer sous peu la nature de l'appel
d'offres. Est-ce que ce sera un appel d'offres pour un toit fixe ou
est-ce que ce sera un appel d'offres pour un
toit fixe ou un toit ouvrant? C'est la décision qu'on doit prendre. Et une fois
qu'on aura pris cette décision, nous aurons
donc donné le calendrier parce qu'il faudra un nouveau toit : un ou l'autre,
ou seulement un. Il y a des débats assez passionnés de part et d'autre
sur ces questions-là, et donc on devra trancher là-dessus. Et c'est important
parce qu'on sait qu'il y a une fondation où plusieurs grandes familles
montréalaises sont prêtes à verser des
sommes considérables pour investir dans Espace pour la vie et Stade olympique
pour en refaire un pôle d'attraction important pour la ville.
L'an prochain, il y aura les Mosaïcultures,
au Jardin botanique, qui vont attirer encore beaucoup de gens. Vous savez qu'en ce
moment, au Jardin botanique, il y a plus de gens qui y vont chaque année qu'au
Centre Bell dans une année complète, une année de non-lock-out des
Canadiens. Donc, c'est déjà un équipement extrêmement bien utilisé, mais qui va
vraiment exploser ces prochaines années.
De quel code régional suis-je? Je suis le
ministre du 964. C'est l'addition du 450 et du 514. Et moi, ma vision de Montréal, c'est la vision métropolitaine de Montréal.
Et effectivement ce que le député de La Prairie dit sur le pont Champlain, c'est absolument vrai : il est inconcevable
que nous soyons dans une situation où un gouvernement puisse prendre des décisions sur le pont le plus
achalandé au Canada — c'est le pont le plus achalandé au
Canada — qui fait partie d'un organisme de transport, un
organisme vivant, et dit : Bon, cette artère-là, je m'en occupe, je ne
vous parle pas pour le reste. Bien, c'était ça pendant quelques années.
Puis, évidemment, la solution la plus simple,
vous la connaissez, c'est la souveraineté. Si on était souverains, on contrôlerait tous
nos ponts, tous nos traités, toutes nos législations, tous nos impôts, mais ce
n'est pas encore le cas, on a un petit délai avant que ça arrive, et
donc il faut du leadership.
Et donc la première ministre a rencontré le
premier ministre Harper récemment, le 1er février, et a mis ça sur la table et a dit : Ça n'a pas de sens que le
gouvernement fédéral construise un pont à Montréal et qu'on s'échange des
lettres comme depuis le gouvernement libéral, on s'échange des lettres. D'ailleurs,
le ministre libéral des Affaires intergouvernementales disait : On ne nous
répond plus. On ne nous répond plus.
Bien, nous, notre première ministre a
rencontré le premier ministre du Canada et a dit : Ça n'a pas de sens, il faut un comité conjoint
pour qu'on conçoive cette construction ensemble. Et M. Harper a dit oui.
Et donc, pour la première fois, on va
pouvoir s'asseoir avec les fédéraux pour essayer de... Il y a énormément de
défis devant nous, énormément de défis, mais au moins, là, on va
commencer à se parler en direct. Et ça, c'est très important, ce qu'il vient de
se passer.
Et vous avez raison... M. le député de
La Prairie a raison sur le péage. On a demandé, depuis des années, aux élus de la communauté urbaine, de la communauté
métropolitaine de discuter entre eux des meilleures façons de dégager des
sommes pour le transport en commun.
La
Présidente (Mme Champagne) : M. le
ministre, est-ce qu'on peut compléter ça rapidement puisque le temps est déjà
écoulé?
M.
Lisée : D'accord. Avec la permission
du député? Oui.
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors,
des accords, des accords, ils sont très généreux.
M.
Lisée : Vous êtes très généreux. Je
les remercie. On fait un bon travail d'équipe.
La
Présidente (Mme Champagne) : ...
M. Lisée : Et donc, oui, bon, il y a plusieurs
scénarios. Il y en a un qui dit : Mais, les péages, d'abord, s'il y en avait, il y en
aurait sur tous les ponts. Est-ce qu'il en faut vraiment? Effectivement, il y a
des gens de Saint-Lambert qui viennent
au centre-ville, alors que les gens de Rivière-des-Prairies, eux, n'auraient
pas de péage pour venir au centre-ville. Il y a quand même un problème. Est-ce que la meilleure chose, ce ne serait
pas le péage sur les distances parcourues? Et puis, bien là, si on veut faire ça, est-ce que ce n'est
pas finalement la taxe sur l'essence qui est la meilleure façon de contrôler ça? Bon. Ce sont des vrais débats que
nous tenons ensemble avec les élus de la CMM, avec les experts, avec les
environnementalistes. Et puis, là, tout à coup, on dit : Ah non, peu
importe vos débats, moi, je mets un péage sur ce pont-là. Ce n'est pas une façon de gouverner. Ça n'a pas de sens. Bon. Et puis on nous dit aussi :
Ce pont va s'autofinancer. Mais d'autres ponts que le gouvernement canadien a
financés dans d'autres grandes villes, eux, ne se sont pas autofinancés.
Il y a un problème. Donc, on travaille là-dessus. On fait un progrès. Il y a
progrès.
Sur
les pharmas, l'avenir de Montréal passe aussi par les pharmaceutiques. Et l'investissement
massif qui est fait dans les sciences de la santé fait en sorte que nous avons la
potentialité de continuer à générer des découvertes en matière pharmaceutique à Montréal, et c'est là-dessus qu'on
va se concentrer. Et, à l'Institut de cardiologie de Montréal, qui se trouve à être dans mon comté, eux ont développé
aussi, avec des pharmaceutiques internationales, une façon d'opérer qui est nouvelle, qui est de faire en sorte d'apporter
aux pharmaceutiques la capacité de tester leurs produits sur une banque
de données. C'est comme si on avait des
patients sur une banque de données numérisée, et ce qui va permettre d'attirer
des investissements pharmaceutiques
importants. Il y a un projet qui nous est déposé pour les soutenir. Il y aura
une réponse bientôt là-dessus. Ça va
bien. Et il y a d'autres projets qui s'en viennent. Alors, je reviens un petit
peu sur la réponse que je donnais
tout à l'heure au député de Mont-Royal : Laissez-nous encore travailler
quelques mois, vous allez voir les fruits de cette nouvelle politique.
Et puis, s'il faut ajuster, on ajustera au budget suivant.
Mais
c'est sûr qu'on a fait aussi des choix, dont ce nouveau modèle d'affaires pour
les pharmaceutiques, investir... Je vous l'avais dit, on avait investi dans les
jeux vidéo, dans la nouvelle technologie, dans Montréal place d'affaires,
et là on dit : La logistique, l'électrification
des transports, pour nous, c'est une des grandes nouvelles frontières sur
laquelle il faut être très, très présents, et nous allons être très,
très présents là-dessus. Gaspé-Montréal, je vais en parler au maire.
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors, je vous remercie, M. le ministre. Alors, nous
allons passer la parole... Pour compléter ce bloc-là, il reste quand même...
Moins trois minutes. Alors, 22 moins trois... Vous savez compter?
Parfait. Alors, je vais passer la parole au député de Laval-des-Rapides pour un
bon 18 minutes, là.
• (17 h 30) •
M. Bureau-Blouin : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je tiendrais d'abord à
saluer mes collègues, chers collègues de l'Assemblée nationale, M. le ministre,
cher personnel du ministère.
M. le ministre, j'aimerais
m'entretenir avec vous de la question démographique qui sous-tend la question linguistique sur l'île de Montréal. Je suis très
préoccupé par la difficulté qu'ont plusieurs familles, jeunes familles, à
accéder à la propriété dans l'ensemble du
Québec mais notamment dans la région métropolitaine et plus précisément sur l'île
de Montréal. Pour connaître quelques amis
qui en sont à bâtir leurs familles, c'est très difficile, dû aux coûts
importants d'accès à la propriété et
d'acquisition d'immeubles, que de fonder une famille sur l'île de Montréal. Et
ça, ça fait en sorte que, chaque
année, sur l'île de Montréal, il y a un roulement très important, hein? Il y a
des arrivées migratoires, interrégionales, migration internationale, mais il y a aussi un exode. Ce qu'on constate,
c'est que souvent les jeunes, là, autour de 15à 25 ans ou 15 à 30 ans arrivent souvent pour les études et
repartent dès la naissance du premier enfant, ce qui fait que, chaque année, on évalue à environ 300 000
personnes le nombre de gens qui entrent et qui quittent la métropole, ce
qui est un nombre assez impressionnant. Et
le solde migratoire positif de l'île Montréal est principalement dû à l'immigration
internationale, ce qui a eu pour conséquence, au fil du temps, de diminuer de
manière très importante la population francophone
sur l'île de Montréal. Pour la première fois — je pense que c'est dans le recensement
de 2006 — le
nombre de locuteurs d'origine francophone,
dont la langue maternelle est le français, est passé sous la barre des
50 %, et la langue d'usage,
disons, est sous la barre... est au-dessus, pardon, de la barre des 50 %,
mais de peu, et on s'attend à ce qu'au courant des prochains
recensements on passe sous cette barre-là.
Donc,
moi, je suis préoccupé que la langue d'usage, la langue courante sur l'île de
Montréal, continue d'être le français, parce que je pense que, si on veut
légitimement se réclamer d'une nation qui est francophone, il faut que
notre moteur économique, qui est Montréal,
se fasse en français. Mettons-nous à la place aussi des nouveaux arrivants à
qui on promet une terre francophone, et qui
arrivent sur l'île de Montréal, et qui font face, bon, à un certain nombre de
défis.
Et j'ai fait ce petit
détour démographique parce que je pense qu'une des clés de la solution, et vous
l'avez déjà identifiée dans plusieurs de vos discours, c'est la rétention des
jeunes familles sur l'île de Montréal. Et ça, ça peut passer, bien sûr, par l'accès
à la propriété, par des campagnes de sensibilisation. Je sais que déjà les
autorités municipales sur l'île de Montréal sont préoccupées par cette
question-là. J'ai vu plusieurs campagnes promotionnelles, notamment dans le
métro, je sais qu'il y a un certain nombre d'initiatives municipales qui ont
été faites, mais j'aimerais savoir, M. le ministre, en tant que ministre
responsable de la métropole, quels sont les gestes que vous comptez poser pour
rendre plus facile l'accès à une première propriété pour les jeunes familles et
pour faire en sorte qu'un nombre plus important de jeunes familles,
principalement francophones, restent sur l'île de Montréal? Et je pense que ça,
c'est vraiment une des clés de la paix linguistique, de l'équilibre
linguistique dont on a parlé avec les collègues de l'opposition tantôt, c'est-à-dire
que l'objectif, c'est non pas de monter les communautés linguistiques les unes
contre les autres, mais plutôt de s'assurer qu'un nombre plus important de
francophones restent à Montréal. Mais j'aimerais savoir, au-delà, bien sûr, de
ces voeux, quels gestes comptons-nous poser pour y arriver?
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, M. le député.
Alors, M. le ministre.
M. Lisée : Merci, M. le député. Merci, Mme la
Présidente. C'est une problématique qui me préoccupe depuis longtemps. Mon
ancien patron, Jacques Parizeau, écrivait, enfin, notait, dans son entrevue de
samedi, que j'avais écrit le discours
du Centaur du premier ministre Bouchard, après le référendum, en 1995. Et, oui,
je m'enorgueillis d'avoir écrit ce discours parce qu'on venait de vivre
un référendum difficile, une nuit référendaire encore plus difficile, et il
était important de jeter des ponts, de
dialoguer et de dialoguer entre nous, entre nous tous. Et la population anglo-québécoise
avait connu un traumatisme, et c'était
important de lui dire deux ou trois choses importantes, sans rien cacher sur
notre volonté de faire l'indépendance du
Québec, de faire en sorte que le français soit la langue commune, la langue
officielle, la langue prédominante. Et je me
souviens que, dans ce discours — et c'est pourquoi j'en
parle — M. Bouchard disait, un peu à ma suggestion : Des statistiques indiquent que la majorité
francophone sur l'île de Montréal serait en déclin et des prévisions... parce qu'il y avait des prévisions à
l'époque, et, si ces prévisions devaient se réaliser que les
francophones perdaient la majorité sur l'île de Montréal, il faudrait adopter
des mesures correctrices.
Alors,
c'était déjà là, début 1996, devant la communauté anglophone, que cela devrait
se faire. Et puis, maintenant, nous y sommes. Les prévisions sont en train de se
réaliser. Sur l'île de Montréal, en 1970, il y avait 60 % de
francophones, de francophones, langue d'usage. Le député a noté les
distinctions, et je pense qu'elles sont importantes : il y a la langue maternelle, donc la langue qui a été...
principale qui a été apprise lorsqu'on était petits et encore comprise; et
il y a la langue qu'on utilise principalement à la maison. Ce qui est important
dans une société inclusive, ce n'est pas la première, c'est la seconde, c'est
le nombre de gens qui parlent cette langue-là à la maison, peu importe s'ils
parlaient l'allemand, le russe ou l'arabe à
la maison lorsqu'ils étaient petits, c'est : maintenant, qu'est-ce qui se
passe chez eux, c'est le français. Et
pourquoi c'est important? Bon, c'était 60 % en 1970, maintenant c'est un
petit peu au-dessus de 50 %, et on sait que, d'ici quelques années,
ça va être 47 % et encore un peu moins.
Et,
dans ces discussions-là, souvent... Il y a des années que j'ai écrit là-dessus,
et on me répond parfois : Ça n'a aucune
importance parce que, pendant ce temps, il y a plus d'allophones et d'anglophones
qui ont le français comme langue seconde. Et c'est tout à fait vrai, c'est tout
à fait vrai. Et c'est un plus. Mais ça n'a pas d'importance. Alors je réponds : Quand est-ce que ce sera inquiétant :
à 45 %, à 40 %, à 33 %, à 25 %? Y a-t-il un moment à partir
duquel le fait qu'on est en minorité
sur le lieu de la rencontre des langues au Québec devient préoccupant? Et je n'ai
jamais eu de réponse.
C'est
vrai que c'est un peu difficile à comprendre pourquoi, cette volonté, alors qu'en
aucun cas un gouvernement ne peut légiférer ou
ne peut penser à légiférer à ce que les gens vont parler à la maison. Il n'en
est pas question, C'est absurde. Mais de
créer des conditions démographiques qui font en sorte qu'on devienne une
minorité dans notre métropole, si on
peut le prévenir... en laissant les gens faire leurs choix, mais, si on peut le
prévenir... On a, comme nation francophone en Amérique du Nord, le
devoir de le prévenir. Et ces 10 dernières années, rien n'a été fait dans
ce sens-là.
Alors,
comment faire? Pourquoi c'est important? Bien, c'est important parce que,
lorsqu'on est francophone ou anglophone... Je
dis souvent à mes... aux gens à qui je parle en anglais, je dis : C'est
comme si on vous disait que la communauté
anglo-montréalaise avait de moins en moins de gens qui parlent anglais à la
maison, mais ce n'est pas grave parce
qu'il y a beaucoup de francophones qui connaissent l'anglais. Bien, vous me
diriez : Écoutez, ce n'est pas la même chose, je veux dire, parce que c'est les anglophones qui vont à l'école
anglaise, c'est les anglophones qui achètent le journal en anglais, c'est les anglophones qui créent la
communauté anglophone. Ce n'est pas les francophones qui parlent anglais
qui créent la communauté anglophone. C'est une bonne chose, bon, mais c'est la
même chose : si on veut un pouvoir d'attraction vers le français de
francophones, ça prend des francophones.
Alors
là, on va être en pénurie de francophones. Et c'est pourquoi, et je le dis, si
on veut défendre le français à Montréal, ce n'est pas en lançant des roches aux
Anglais que ça va arriver, c'est en ayant plus de francophones. Et les anglophones ne feront pas partie du problème, ils
font partie de la réalité québécoise, ils font partie de la richesse québécoise.
Et
donc qu'est-ce qu'on fait? Bien, il y a deux variables essentielles qui ne sont
pas précisément liées à la loi 101. Le premier
c'est qu'en effet, chaque année, il y a 5 000 enfants de zéro à
14 ans qui quittent l'île de Montréal pour aller en banlieue. Alors, on suppose qu'ils ne sont pas tout seuls dans
la voiture, ils doivent avoir un papa, une maman, un frère, une soeur.
Et pourquoi est-ce que ces familles partent? La majorité de ces familles sont
francophones. Alors, évidemment, ce que nous proposons, ce sont des mesures d'application
générale pour toutes les familles. Puis, si on retient 10 familles à
Montréal, la majorité des 10 qu'on retient seront francophones. Eh bien, très
bien si on en retient trois anglophones, parce que la commission scolaire
anglophone de Montréal trouve qu'il n'y a pas assez d'enfants dans ses écoles,
alors très bien, on va régler ce problème-là également.
Alors, comment les
retenir? Bien, il y a deux choses. D'abord, on se rend compte qu'il y a des
familles francophones qui... Maintenant, le
différentiel de prix entre le logement ou l'habitation à Montréal et en
banlieue est très important, mais il
y a des gens qui seraient prêts à rester quand même en ville et payer ce
différentiel, mais qui ne le peuvent pas
parce que l'offre de logement avec une deuxième et une troisième chambre n'est
pas disponible. Alors, même ceux qui voudraient rester, on leur dit :
Allez en banlieue. Bon. Alors, ça, c'est la première chose.
• (17 h 40) •
Et
donc nous avons créé... J'ai fait en sorte que ce soit dans les priorités du
ministère de la Métropole. La première ministre a accueilli avec beaucoup d'enthousiasme
cette priorité et l'a mise dans son discours d'ouverture. Nous avons
créé à Montréal un comité qui s'appelle
Montréal = Familles avec tous les intervenants : les experts,
les spécialistes, les gens... les constructeurs, les gens d'économie
sociale, la ville de Montréal, la CSDM. Une très belle table. Et des gens qui réfléchissaient à cette question, certains d'entre
eux qui étaient sur le point de soumettre des rapports... On a dit :
Travaillez ensemble, amenez-nous des
recommandations, et ils sont sur le point de m'amener une première série de
recommandations.
On
peut essayer de faire de différentes façons — réglementaires ou
législatives, on verra — en sorte d'ouvrir l'offre pour les familles
à Montréal, mais on n'aura pas réglé le différentiel de prix. Et le
différentiel de prix, il est beaucoup fonction du prix pas de la maison, mais
du prix du terrain. Et une raison pour laquelle le prix du terrain est si élevé, une des raisons, c'est que les terrains sur
lesquels on peut développer sont contaminés. Ça vient de notre héritage collectif que Montréal était la grande
ville industrielle. Maintenant, on s'est déplacé en banlieue sur d'anciennes
terres agricoles qui n'étaient pas
contaminées, mais c'est quand même une dette nationale. C'est à Montréal qu'on
a créé notre richesse d'abord, et ces terrains sont contaminés.
Alors, moi, j'aurais beaucoup aimé qu'au
cours des dix dernières années il y ait beaucoup de choses qui soient faites pour
décontaminer ces terrains-là. Ça a été très, très peu fait. Et d'ailleurs on
est arrivés, puis on s'est rendu compte qu'il restait combien? 14? Il restait 14 millions de dollars dans le
programme de décontamination que nos prédécesseurs n'avaient pas réussi à dépenser, imaginez, alors qu'il en
manque des... Il faudrait 500 millions pour tout faire. Bon, on ne peut
pas tout faire la même année, mais il faut
voir grand. Alors, heureusement, avant même les recommandations que nous
avons, le ministre de l'Environnement est en
train de modifier les paramètres du programme pour le rendre plus souple, plus
adapté, pour faire en sorte qu'on décontamine plus rapidement un certain nombre
de terrains.
Mais il y a peut-être aussi des choses qu'on
devra faire pour inciter spécifiquement la rétention des familles en ville, en donnant
une aide fiscale au moment de l'achat de la première ou de la seconde
résidence, au moment de l'arrivée du premier
ou du deuxième enfant. Encore là, d'application générale, hein? On ne va pas
demander quelle langue les gens parlent. Mais on va savoir que,
globalement, en moyenne, ça va signifier une rétention de familles francophones
et de familles anglophones, ce qui est une très bonne chose.
Ça, c'est notre premier vecteur d'intervention.
Le deuxième, c'est la composition linguistique de l'immigration. Donc, on sait que l'immense
majorité de ces 55 000 immigrants qui arrivent à Montréal chaque année
arrivent à Montréal. Et d'avoir
laissé pendant des années, je l'ai dit, 40 % de gens arriver sans aucune
connaissance du français, c'est d'une imprudence
folle. Et c'est d'une injustice folle envers eux et envers elles. Et donc ça, c'est
important de le corriger. Et on voit
que, dans d'autres nations, et... en Europe, par exemple, en Angleterre, depuis
Tony Blair, qui était très multiculturaliste, ils sont beaucoup plus
exigeants sur les compétences linguistiques au point d'entrée, y compris pour
des visas de travail. Et Blair disait : Pourquoi on fait ça? Bien, on fait
ça pour assurer le succès de l'intégration de la personne et le succès de la
cohésion sociale.
Alors ça, c'est quelque chose d'important.
Puis même, quand on dit 40 %, en fait, le Vérificateur général était allé voir les
dossiers colligés par l'Immigration sous l'ancien gouvernement puis il avait
dit : Écoutez, dans la moitié des cas où vous avez dit qu'ils parlaient français, je ne peux pas le vérifier.
Je n'arrive pas à le vérifier. Et d'ailleurs il y a une façon assez simple, c'est d'avoir un examen
standard. Et, jusqu'en décembre dernier, le gouvernement libéral
refusait d'étendre l'examen standard, mais
finalement, sous la pression, en décembre, a décidé de le faire. Donc, pour la
première fois cette année, on aura une véritable photographie des compétences
linguistiques des immigrants.
Alors, pour l'avenir, on va pouvoir corriger
démographiquement la composition linguistique d'immigration. On va... Et d'ailleurs
ce qui est fou, et là ce n'est pas seulement les libéraux, mais on n'a jamais
posé la question : Vous parlez le
français, c'est bien, mais est-ce qu'en plus vous vivez en français? C'est
votre langue d'usage? On ne l'a jamais su, et ce qui fait que les statisticiens étaient incapables de dire :
Est-ce qu'ils sont arrivés du Maroc en parlant arabe et ont fait leur
transfert linguistique au français pendant qu'ils habitaient ici ou bien est-ce
qu'ils avaient déjà fait leur transfert linguistique au Maroc avant d'arriver
ici? Et donc on ne peut pas calculer la force d'attraction du français. Ces
statistiques étaient... Bon.
Alors, on dit évidemment : C'est un
système de points, l'immigration, donc c'est un élément parmi d'autres. Mais on sait que quelqu'un
qui parle... qui vit déjà en français va avoir plus de facilité d'intégration.
Donc, pour la première fois, ça va
être pris en compte dans l'ensemble des facteurs, et je laisserai la ministre
de l'Immigration en discuter plus avant dans les semaines qui viennent.
Mais ça, c'est important. Ça n'a jamais été
fait. Il faut se rendre compte, là, quand on dit : Qu'est-ce que le Parti québécois fait pour la langue française à Montréal?,
ça n'a jamais été fait. Aucun gouvernement du Parti québécois et, a fortiori, du Parti libéral, n'a été aussi
systématique dans faire en sorte de corriger la tendance démographique qui est
en train de faire perdre la majorité aux francophones à Montréal sans le moins
du monde toucher aux droits de qui que ce soit, sans dire que les anglophones
sont la cible de ça, absolument pas. On parle d'autre chose, on est ailleurs.
Et
la troisième chose, c'est, bon, bien, les immigrants qui sont déjà là, bien, il
faut faire plus de francisation et plus d'accompagnement. Et on se rend compte
qu'un des éléments qui influence le plus leur décision de passer au français ou de passer à l'anglais, c'est la langue
de travail. Et donc dans... La loi 101 a déjà fait au-delà de 50
employés, et là on va faire de 26 à 50
employés, parce que c'est dans beaucoup de petites et moyennes entreprises que
l'environnement de travail est anglophone,
et donc l'immigrant comprend que la langue de son succès, ce sera l'anglais.
Alors, on lui a menti quand on l'a
sélectionné en disant qu'il venait dans une nation francophone puisque tous les
jours il travaille en anglais. C'est
un processus qui est difficile, qui va être long, qu'on essaie de faire en
collaboration avec les entreprises, mais j'étais... Et donc il n'y aura
pas une date, là, on ne dit pas : Le 1er avril de l'an prochain, toutes
les petites entreprises devront... Non. C'est un processus, un plan de travail
sur plusieurs années, on va les accompagner.
Mais
j'étais à la chambre de commerce de l'est de Montréal la semaine dernière où on
me disait qu'il y a une personne là qui est
chargée de la francisation volontaire des entreprises de moins de 50 employés
et qui, depuis un an, un an et demi — je ne me souviens pas — a participé à la francisation d'une
quarantaine de ces entreprises-là et que c'est
moins difficile qu'on le pense. Alors, il faut le faire, il faut essayer.
Alors,
c'est ces éléments-là qui vont faire en sorte qu'on protège le français à
Montréal avec pas moins d'anglophones, plus de francophones.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci,
M. le ministre. Alors, il reste trois minutes du côté ministériel.
Mme Gadoury-Hamelin : Ce n'est pas beaucoup.
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors,
Mme la députée de Masson.
Mme
Gadoury-Hamelin :
Merci, madame. En tant que ministre responsable de la région de Montréal, vous avez récemment rappelé l'importance que revêt, pour le
Québec tout entier, la vision incarnée par le Plan métropolitain d'aménagement
et de développement porté par la Communauté urbaine de Montréal. Vous avez
aussi déclaré que les élus de la région
métropolitaine se sont entendus pour la première fois sur une vision commune de
développement, faisant du Grand
Montréal un lieu d'appartenance collective de la population, qui prend en
compte l'aménagement, le transport et l'environnement.
Moi, je suis particulièrement préoccupée par l'aspect environnement parce que,
dans ma région, on a quand même un site à protéger, qui fait partie du
PMAD, qui est un des sites environnementaux à protéger les plus importants dans le plan. Alors, c'est sûr que ma
population, les gens de mon territoire sont préoccupés par la protection
de cet espace-là. Vous avez aussi insisté
sur le fait que nous devons surtout mettre en place les conditions permettant
la réalisation des projets concrets qui s'inscrivent dans ce plan.
Alors, pourriez-vous
brièvement nous parler de quelle façon vous entendez appuyer concrètement la
mise en oeuvre du PMAD?
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre, 1
min 30 s.
• (17 h 50) •
M.
Lisée : Ah! Avec
plaisir. Donc, effectivement, c'est un processus qui a duré une dizaine d'années,
qu'on disait impossible,
mais qui a vu, l'an dernier, donc, les maires des 82 municipalités qui forment
la Communauté métropolitaine de Montréal s'entendre sur un plan commun.
Que dit ce plan? Il dit, pour la première fois, et ça, c'est extraordinaire :
Écoutez, il y a une limite à l'étalement urbain. À l'intérieur des villes, des
couronnes, puis il y a de la place pour du développement
à Montréal aussi, on va délimiter la zone de progression résidentielle, ou
commerciale, ou industrielle pour les
années à venir. Mais, au-delà de ça, non. Au-delà de ça, ça va être de la
densification. Au-delà de ça, ça coûte trop cher à la communauté d'avoir une route de plus, un aqueduc de plus, une
école de plus, etc. On ne peut pas, à 8 millions, s'étaler constamment sur nos terres agricoles et
faire en sorte de vider nos centres-villes et de s'étaler en région. Et
donc on va arriver à un moment où le
développement va revenir sur le centre-ville, les villes de l'île de Montréal,
les villes de la couronne, et on va
avoir une densification qui est une bonne décision environnementale en termes d'empreinte
écologique, en termes de vie de quartier
également, en termes de consommation d'électricité, de consommation d'eau.
Tout, tout est bon dans cette
décision. Mais évidemment on sait que, lorsque certaines villes de la couronne
vont atteindre les limites qu'elles s'étaient
données, il va y avoir de la pression. On va la tenir, la pression. On va la
tenir, la pression, parce que ça va être là vraiment que la décision va être prise, et on va être très fermes.
Évidemment, parfois, on dit : Bon, on va échanger un terrain contre
un parc, on va regarder ça au cas... Mais, sur l'ensemble, la zone de
développement, elle est déterminée.
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, M. le ministre.
Malheureusement, ça met fin au bloc du côté ministériel.
Alors, nous allons passer au dernier bloc avec l'opposition officielle pour un
23 minutes. Alors, M. le député de Mont-Royal, la parole est à
vous.
M. Arcand : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très heureux d'entendre
le ministre parler de fédéralisme de
coopération en ce qui concerne le Pont Champlain, et donc c'est déjà quelque
chose de très intéressant. J'ajouterais
à cela, la note de fédéralisme de coopération, peut-être de s'asseoir également
avec le gouvernement fédéral pour la
question d'avoir encore plus de vols directs vers Montréal, puisque Montréal,
selon une résolution du conseil de ville de Montréal, perd des centaines de millions de dollars, relié au
fait qu'ils ont... C'est devenu un satellite dans bien des cas. Alors, puisqu'on parle de sommes importantes et qu'il
y a des efforts énormes qui sont faits par des villes comme Boston, Houston et Calgary pour attirer des transporteurs
internationaux, je pense que, là aussi, dans votre prochaine rencontre
avec M. Harper, il serait peut-être utile d'avoir un comité en ce sens-là.
On
a parlé des anglophones tout à l'heure. Vous savez que j'ai des résolutions qui
s'empilent sur mon bureau d'à peu près toutes
les municipalités qui ont quand même un fort pourcentage d'anglophones et qui
veulent garder leur statut de reconnaissance... statut bilingue en vertu de l'article
29 de la charte. Est-ce que vous êtes prêt à modifier l'approche? Je pense qu'on
retirait cette approche-là dans le projet de loi n° 14.
Est-ce que vous êtes prêt à discuter et reconsidérer cela pour les villes qui
ont quand même un fort pourcentage d'anglophones?
La Présidente (Mme
Champagne) : M. le ministre.
M. Lisée : Oui, alors, on regardera le transcript, là, mais je ne
suis pas certain d'avoir utilisé l'expression «fédéralisme de coopération». Je ne
suis pas certain.
Des voix : Ha,
ha, ha!
M.
Lisée : Pas
certain, bon. Mais oui, donc, on est contents, nous, d'avoir réussi à avoir un
comité conjoint avec M. Harper, bon. Peut-être que ça prend des souverainistes pour
convaincre le gouvernement fédéral de se mettre à table.
Vols
directs de Montréal. Écoutez, là, je vous remercie de m'avoir posé cette
question parce qu'on est vraiment, là... Le prix économique que le Québec a payé
depuis des décennies parce qu'un gouvernement voisin a décidé, contre
notre volonté, contre la volonté de votre...
du parti du député de Mont-Royal... Des fédéralistes et des souverainistes
disaient : Il ne faut pas mettre un aéroport à Mirabel, c'est une mauvaise
idée. Ils ont dit : Non, c'est nous qui parlons au nom du Québec à Ottawa, c'est nous qui décidons, c'est nous qui
mettons ça là. Puis on vous promet un lien de rail entre Montréal et Dorval parce que Dorval fait, dans
cette configuration, des vols intérieurs, et Mirabel fait les vols
internationaux. Et, oui, oui, on va convaincre...
La Présidente (Mme
Champagne) : M. le...
M. Arcand : Si vous me permettez...
M. Lisée : Non, non, écoutez, c'est très important.
M. Arcand : Non, non, mais c'est parce que, écoutez, on peut faire un
débat éternel là-dessus.
M. Lisée : Non.
M.
Arcand :
Plusieurs pensent que, depuis 1976, Montréal a obtenu un déclin. Alors, on ne
commencera pas à...
La Présidente (Mme
Champagne) : M. le député de
Mont-Royal.
M. Lisée : Je suis en train de répondre.
La
Présidente (Mme Champagne) : On va laisser terminer le ministre, puis vous pourrez
intervenir tout de suite après, là, au moment
voulu.
M.
Lisée : Je vais
sauter plusieurs étapes, mais on ne peut pas ne pas voir comment ça a été, là,
un pieu au coeur économique de Montréal que
cette décision fédérale qui a été décriée par tous. Ils n'avaient même pas fait
le lien entre Montréal et Dorval parce qu'ils
disaient que les gens viendraient de Zurich pour aller à Mirabel puis là
seraient très contents de faire 30
minutes de train pour faire leur connexion. C'était ridicule au départ, ça nous
a tués, ça nous a mis 20 ans en
arrière. Maintenant qu'on a refait Dorval, c'est extraordinaire que le premier
ministre canadien ait décidé de nommer
Dorval Pierre-Trudeau. C'est Trudeau qui voulait tuer Dorval. Moi, ce que j'avais
proposé à M. Bouchard, c'est de dire :
Écoutez, le lendemain de la souveraineté, on renomme Mirabel Aéroport
Pierre-Trudeau et on le ferme. C'est ça qu'on aurait dû faire, bon.
Mais
là donc, maintenant qu'on a perdu tout ce temps précieux à cause des décisions
du fédéral, bien là on est aussi exactement au
coeur de la question. Parce qu'Air Canada, qui était national, qui a été
privatisé, dont le siège social est à
Montréal, lorsqu'il décide d'ouvrir des nouveaux vols directs internationaux,
ce n'est pas lui qui décide seul. Il y a une partie de la pression qui vient de chez lui, mais il doit aller au
ministère fédéral des Transports, qui parle au ministère fédéral des
Affaires extérieures, qui discute avec le pays étranger pour avoir des «slot», O.K.,
S-L-O-T, pour pouvoir atterrir et décoller, O.K.?
Mais,
écoutez, là, moi, je suis le ministre des Relations internationales du Québec.
Et, si le Québec était souverain, je les négocierais. Je les négocierais. Ce ne
serait pas la même chose, hein? Et là on peut faire toutes les pressions
qu'on veut, puis je suis d'accord avec le
président de la chambre de commerce, je suis d'accord avec le maire, puis on va
faire le maximum, puis on va mettre de la
pression, puis on va faire tout ce qu'on peut, mais, à la fin, c'est le pays
souverain qui décide, puis nous, on
ne l'est pas. Alors, c'est un énorme problème. Alors, déjà qu'ils nous ont mis
dans le trou à cause d'une mauvaise
décision pendant des décennies, en ce moment, je vous dirais, là que... Nous,
on est là depuis cinq mois, mais,
quand vous étiez là avant, vous n'avez pas vraiment réussi à faire bien
pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il négocie des lignes aériennes avec nous. On va faire le maximum.
Peut-être qu'avec... Comme dans Champlain, on va faire mieux. Mais la
vraie réponse à cette question, c'est la souveraineté du Québec.
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, M. le ministre.
M. le député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Bien,
je pense que le ministre fait une envolée très politique. On pourrait débattre
très longtemps. Mais une chose est certaine, en général, quand il y a un critère
économique important, on trouve la solution. Je sais qu'à chaque fois
que ça a été possible de le faire on a trouvé justement la possibilité d'avoir
des vols directs de ce côté-là. Alors, sur la question du statut bilingue,
est-ce que j'ai bien compris votre...
M. Lisée : Je vais vous répondre.
M. Arcand : Oui? Allez-y.
M.
Lisée : Avec
plaisir. Oui. Donc, pour qu'on comprenne bien, dans sa grande sagesse, Camille
Laurin, dans la loi 101, a prévu qu'un certain nombre de municipalités allaient être
désignées bilingues. Ce que ça signifie, c'est qu'alors que le visage français de l'administration
publique partout au Québec est essentiel, et on est d'accord là-dessus, dans
certains cas, lorsque la population
anglophone est de plus de 50 %, la ville elle-même peut avoir un visage
bilingue, c'est l'exception à la
règle, maintenant, ce qui ne signifie pas que, dans une ville francophone comme
Montréal, les citoyens anglophones n'ont pas le droit à des services
individuels en anglais. Ils ont ce droit, et c'est très bien. Mais c'est le
visage. Alors, s'il y
a des gens qui pensent qu'ils vont nous empêcher d'avoir des services en
anglais, c'est faux. Ce n'est pas le cas. C'est la capacité qu'a la
ville d'avoir un visage bilingue dans l'ensemble de ses communications avec ses
citoyens.
En
ce moment, le mécanisme dit : Seulement lorsque le conseil municipal de la
ville demandera la révocation du statut est-ce que ce statut sera révoqué. Alors,
on a des situations où une ville a pu passer de 60 % d'anglophones à
10 % ou à 5 %. S'il n'y a pas de résolution, il ne se passe rien. Et
donc on dit : Bien, ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal. Et donc la
proposition dans la loi n° 14, ce n'est pas, comme on l'entend parfois, qu'en
bas de 50 % la ville perd son statut.
Non. C'est : en bas de 50 %, une discussion s'amorce. Personnellement,
j'ai dit que je pense que ce seuil est trop élevé. Ça devrait être 40 %. Et je l'ai répété. Je le répète
souvent. Et je pense que ça devrait être plus difficile de perdre un
statut que de le gagner.
Ça
ne veut pas dire qu'on devient bilingue à 40 %. On le devient à 50 %.
Mais on ne peut pas le perdre avant 40 %.
Et la ministre de la langue, elle dit :
Bien, je suis ouverte à des propositions. Encore hier, en commission
parlementaire, avec le collègue député de
Mont-Royal et la collègue députée de La Prairie, des hypothèses ont été
amenées. Et on n'arrête pas de dire, la ministre de la langue et moi,
aux villes bilingues : On comprend votre position. Venez à la commission
parlementaire nous faire des propositions. Qu'est-ce que serait un mécanisme
raisonnable qui permettrait de passer d'un
statut à l'autre? Nous sommes très ouverts à cette discussion. Mais ce qui est
dommage, c'est que nous aurions aimé faire cette commission
parlementaire dans les régions, où on aurait pu aller à Gatineau ou dans les
Townships. Mais l'opposition libérale a
refusé notre demande d'avoir une discussion avec les régions du Québec sur
cette question-là. À moins que le député de Mont-Royal puisse me dire qu'ils
sont revenus sur cette décision, c'est dommage.
La Présidente (Mme
Champagne) : Merci, M. le ministre.
Alors, M. le député de Mont-Royal.
• (18 heures) •
M. Arcand : Comme le temps file, j'ai un dossier qui est pour moi très
préoccupant et qui devrait aussi vous préoccuper.
Quand vous avez dit... Et j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt le fait que vous
avez dit : Je ne suis pas seulement le ministre du 514, je suis le
ministre du 450. Et le dossier qui, à mon avis, est un dossier extrêmement
préoccupant pour l'avenir, c'est le dossier
de la santé à Montréal. Et je m'explique : lorsque nous étions au pouvoir,
nous avions annoncé une série de
possibilités, par exemple l'agrandissement de certains hôpitaux. Il y en a même
dans votre comté. On a annoncé également
des agrandissements, je crois que c'est à Cité de la santé, à Laval, un nouvel
hôpital, parce que le problème, c'est qu'il
y a toujours eu une espèce de difficulté, un manque de compréhension sur le
fait que les hôpitaux montréalais non seulement
sont des centres de recherche très importants et très valables, mais
deuxièmement les hôpitaux de Montréal, évidemment,
ont une clientèle qui est parfois multiculturelle, donc qui demande des efforts
supplémentaires, mais en plus, bien,
il y a beaucoup de monde de l'extérieur de Montréal qui viennent dans les
hôpitaux à Montréal. Et donc Montréal se retrouve à être relativement
performante en termes de recherche, mais, pour ce qu'on appelle la médecine de
seconde zone, la médecine traditionnelle, les groupes de médecine familiale, nous
ne sommes pas très performants.
Et
donc un des enjeux très importants qui devrait être non partisan pour l'avenir,
c'est le prochain PQI, c'est-à-dire le programme québécois d'immobilisations,
où vous avez annoncé un certain nombre de coupures et qui risquent d'être
particulièrement dramatiques dans la région de Montréal, parce que, si les
projets à Laval et si les projets qui sont dans Vaudreuil-Soulanges et dans d'autres endroits ne se réalisent pas,
ça va ajouter une pression encore énorme sur les hôpitaux montréalais,
qui sont déjà très débordés et sur lesquels il y a énormément de pression. Et
mon collègue de Jean-Talon m'a même dit qu'il
avait des doutes sur l'intérêt de l'actuel ministre de la Santé sur les besoins
montréalais. Alors, vous avez un travail de
lobbying extrêmement important à faire auprès non seulement du ministre de la
Santé, mais de tous ceux qui décident au sain de votre Comité des
priorités.
Est-ce
que vous êtes conscient du problème et de la difficulté que ça pose? Parce que,
si on n'a pas les infrastructures qu'il faut
dans le domaine de la santé, on risque de se retrouver avec des médecins
presque chômeurs, parce qu'il n'y aura plus
de salle d'opération ou dans laquelle il y aura des difficultés très
importantes. Et je voudrais avoir un engagement de votre part que vous
allez vous pencher sur cette question, parce que c'est une question qui touche,
d'ailleurs, tous les Montréalais et, je dirais, la grande région de Montréal.
La Présidente (Mme
Champagne) : Alors, M. le ministre.
M.
Lisée : Bien, le
député peut avoir mon engagement, puisque c'est ce que je fais depuis que je
suis ministre de Montréal et député de Rosemont. J'ai rencontré les représentants de l'agence
de santé de Montréal, j'ai rencontré le directeur général du Jewish, le directeur général du CUSM, j'ai
rencontré des gens du CHUM. Évidemment, dans mon comté, j'ai visité l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont; j'ai vu deux fois leur direction. Je suis en contact
constant avec l'Institut de cardiologie de
Montréal. Je me suis intéressé au dossier de Lachine, et plusieurs autres,
plusieurs autres dans la région. Donc, ça m'intéresse énormément. On
avait d'ailleurs une séance d'information au caucus montréalais des députés péquistes sur la répartition des sommes Montréal
versus régions par rapport aux différents indicateurs de santé. Donc, c'est
très, très important pour nous.
Maintenant,
il faut se garder de tirer des conclusions d'information de presse qui ne sont
pas officielles. Le ministre de la Santé va bientôt annoncer les choix qui ont
été faits. Évidemment, il y a beaucoup de besoins à Montréal, dans la
couronne et ailleurs en région. Notre travail est extraordinairement compliqué
par le fait que votre collègue de Jean-Talon avait annoncé pour
2 milliards de dollars non provisionnés. 2 milliards de dollars non
provisionnés. Et c'est un problème que, si,
par malheur, le gouvernement libéral avait été réélu, vous auriez dû gérer,
vous auriez dû gérer. C'eût été très,
très, très difficile. Et l'ancien ministre des Finances a bien dit que ses
collègues avaient fait preuve d'enthousiasme dans l'annonce d'un certain
nombre de projets.
Alors, écoutez, je discute, j'ai discuté hier,
j'ai discuté aujourd'hui avec M. Hébert des projets de santé de
Montréal...
La
Présidente (Mme Champagne) : Avec le
ministre de la Santé.
M. Lisée : Avec le ministre de la Santé, je vous
remercie beaucoup, Mme la Présidente. Et donc c'est un dossier que je suis de très près, et je pense qu'il y aura
des déceptions, des reports, mais un certain nombre de très bonnes nouvelles aussi pour les
investissements de santé sur l'île de Montréal et dans la région dans les jours
qui viennent.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci,
M. le ministre. Alors, M. le député de Mont-Royal.
M.
Arcand : Bien, j'en profite parce que
le député de Sainte-Marie—Saint-Jacques est là et je voulais vous entendre sur le projet Enbridge. Si on prend pour
acquis que ce projet-là, après de nombreuses audiences... Est-ce que ce
projet-là... S'il est considéré comme étant sécuritaire sur le plan
environnemental, est-ce que pour vous ce serait une bonne nouvelle sur
Montréal, parce que ça pourrait créer des emplois dans l'est de Montréal?
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors,
M. le ministre.
M.
Lisée : Avec toutes les conditions
que vous venez de poser, qui sont de bon sens, la réponse est évidemment oui.
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors,
autre question, M. le député de Mont-Royal?
M. Arcand : Oui, deux secondes. Parce que le
ministre de l'Environnement avait certaines réserves. Alors, ce que vous me dites, c'est que vous, vous êtes d'accord
sur le principe.
La
Présidente (Mme Champagne) : M. le
ministre.
M.
Lisée : Bien, le gouvernement ne
parle que d'une seule voix sur cette question. Alors, le ministre de l'Environnement a soulevé les questions
environnementales de capacité de ce tuyau de supporter la différence de
pétrole entre le pétrole précédent, le pétrole actuel. Des questions ont été
soulevées sur les possibilités de fuite, et donc c'est pourquoi la première ministre a créé un comité conjoint avec la première
ministre de l'Alberta pour pouvoir étudier en profondeur chacun de ces éléments-là, y compris non seulement les questions
environnementales, mais aussi les bénéfices économiques que le Québec pourrait en retirer. Alors donc, nous allons
laisser les études se dérouler, mais, si notre position était qu'il n'en
est absolument pas question, ce serait : Pas la peine d'étudier.
La
Présidente (Mme Champagne) : Merci,
M. le ministre. Alors, M. le député de Mont-Royal.
M.
Arcand : J'avais une question sur un
élément... Vous étiez très fier de le dire, vous avez dit : Écoutez, il y a des investissements de
300 millions possibles... Si ces investissements se font dans la région de
Montréal, bien les entreprises auront
un congé fiscal de 10 ans. Vous avez parlé de ça. Et je voulais savoir, après
quelques mois maintenant, après le
budget, est-ce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui vont se prévaloir de ce
300 millions, de ce congé fiscal de 10 ans, ou est-ce que, dans les
plans d'avenir, vous en avez beaucoup, d'entreprises qui vont le faire?
La
Présidente (Mme Champagne) : M. le
ministre.
M.
Lisée : Je suis tenu au secret, M. le
député de Mont-Royal.
La Présidente (Mme Champagne) : Alors, la réponse est courte. Autre
question, M. le député de Mont-Royal?
M.
Arcand : Est-ce que vous êtes
montréalo-optimiste dans ce domaine-là également?
La
Présidente (Mme Champagne) : M. le
ministre.
M.
Lisée : Oui.
La
Présidente (Mme Champagne) : La
réponse a été oui. C'est ce que j'ai bien entendu.
M. Arcand : Donc, vous me dites que, lorsqu'on se
reverra l'an prochain, il y aura probablement de
nombreuses entreprises qui vont se prévaloir de ce congé de 10 ans.
La
Présidente (Mme Champagne) : Alors,
M. le ministre.
M.
Lisée : Il y en a certainement
quelques-unes, et j'espère plusieurs.
M. Arcand : Bon. Très bien.
La Présidente (Mme
Champagne) : M. le député de
Mont-Royal, il ne reste plus de temps. En fait, il reste quatre minutes.
• (18 h 10) •
M.
Arcand : Bon,
alors, écoutez, merci beaucoup, Mme la Présidente. Évidemment, je dois dire que
le député de Rosemont,
le ministre, et là j'ai... je vais... Comme j'ai peu de temps, je ne donnerai
pas tous les titres du ministre. Je dois vous dire que je trouve que le ministre travaille très fort mais
malheureusement je dois vous dire qu'il a une attitude qui m'apparaît un
peu jovialiste, un peu beaucoup actuellement, puisque, lorsqu'on regarde la
situation de Montréal, et particulièrement
en regard du dernier budget, force est de constater que la situation, ça ne
regarde pas très bien pour les investissements du gouvernement par
rapport en particulier à ce qui avait été dit au cours de la campagne
électorale.
Je
pense que, depuis l'élection du 4 septembre dernier, je n'ai pas besoin de vous
dire jusqu'à quel point il y a des gens qui ont été déçus à Montréal, déçus parce qu'on
ne sent pas une vision très organisée, d'abord, du développement économique de la région de Montréal. On a à notre
avis, nous, un ministre qui est surchargé au moment où on se parle,
qui... On a remarqué évidemment toutes les
coupures. Je ne suis pas entré dans le détail parce que les gens du conseil
régional des élus de Montréal l'ont très
bien fait, et il y a des coupures importantes qui ont été faites sur plusieurs
projets de Montréal, les coupures de
12,5 millions de dollars dans le soutien à la promotion et au
développement de la région de Montréal. Ça a été mentionné à plusieurs reprises, il y avait très peu de coupures... c'est-à-dire,
beaucoup... très peu de mesures, je m'excuse, qui concernent la
métropole dans le budget 2013‑2014.
J'ai écouté le
ministre parler des secteurs biopharmaceutiques en disant : Ça va aller
bien. L'aéronautique, le biopharmaceutique,
le jeu vidéo, ça va aller bien. Les industries clés pour le développement de l'avenir
économique, ça va aller bien. Mais je ne sens pas que, sur le plan des
incitatifs, nous sommes préparés de ce côté-là.
Ensuite
de ça, évidemment, il y avait cette coupure, on a parlé de la CRE, de
29 %. Je me demande pourquoi, dans certaines régions, c'est 19 %; dans une
région aussi importante, avec un budget aussi important, pour Montréal, c'est
29 %.
Et,
quant à la communauté anglophone, lorsque j'écoute le ministre, j'imagine que
les anglophones doivent être masochistes puisqu'ils détestent notre parti mais
votent pour lui alors qu'il ouvre la porte toute grande aux anglophones
de Montréal. Et, lorsqu'on voit les
sondages, on s'aperçoit encore une fois que malheureusement, malgré un discours
très rassembleur que le ministre tente d'avoir,
malheureusement on se rend compte que les gestes de ses collègues dans
les autres ministères, et même des gestes de
la première ministre, évidemment, ne sont pas de nature à sécuriser cette
communauté.
Je
suis inquiet... En terminant, parce que j'ai une inquiétude profonde, cette
fois-ci, parce que j'ai peur que le Parti québécois, qui perd des comtés dans la région de
Montréal au profit de certains groupes plus à gauche, bien, délaisse
dans le futur, évidemment, encore davantage la région de Montréal parce que c'est
de moins en moins rentable sur le plan électoral.
Je pense que tout le monde doit reconnaître que Montréal joue un rôle crucial
dans le développement économique et le rayonnement du Québec et, même,
dans des événements ou dans des stratégies comme nous avons eues, par exemple,
du Plan Nord, jusqu'à quel point le gouvernement fait en sorte que Montréal
peut bénéficier de façon très importante d'un développement du Nord québécois.
Alors,
pour nous, ce qui est très difficile, c'est cette absence d'une vision claire.
Et je pense que, pour les partenaires ou pour l'avenir, je souhaite que le ministre
travaille très fort avec ses collègues pour redresser la situation et faire en
sorte que Montréal puisse redevenir cette
priorité qui, à mon avis, a fait défaut dans le dernier budget. C'était une priorité
qui avait été annoncée d'ailleurs par la première ministre en campagne
électorale. Elle avait dit : Montréal va être un élément très important.
Et ce n'est pas ce que nous avons vu dans les chiffres. On a vu, par exemple,
un recul de Montréal.
Et je sais qu'actuellement
Montréal, disons, les chiffres sont encore bons parce que Montréal a bénéficié
d'investissements massifs en infrastructures. Ils ont... Oui?
La
Présidente (Mme Champagne) : M. le député de Mont-Royal, je pense que votre commentaire
met fin à cet échange. Donc, il n'y a plus de
temps.
M. Arcand : Ah! Alors, je souhaite qu'on fasse mieux à l'avenir.
La
Présidente (Mme Champagne) : Il n'y a plus de temps pour la suite des choses,
malheureusement. Le temps étant écoulé, je me
dois de mettre fin à cette étude des crédits.
M.
Lisée : Est-ce
que je peux demander... Puisque c'est une période d'échange et que le député de
Mont-Royal n'a pas permis que je réponde même en une minute, est-ce qu'on pourrait
avoir un consentement pour que j'aie deux minutes pour répondre à ses
dernières questions?
La
Présidente (Mme Champagne) : S'il y a consentement des deux côtés. Est-ce qu'il y a
consentement? De notre côté, il y a consentement pour une minute d'ajout comme répartie
du ministre. Est-ce que le côté ministériel est d'accord?
M. Arcand : Non, pas de consentement. C'est terminé.
La Présidente (Mme
Champagne) : Il n'y a pas de
consentement. Donc, pas de consentement.
Adoption des crédits
Alors,
le temps alloué à l'étude du volet Métropole des crédits budgétaires du
portefeuille Conseil exécutif étant écoulé,
nous allons procéder à la mise aux voix. Alors, est-ce que le programme 7,
Promotion et développement de la région métropolitaine, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Champagne) : Adopté. Alors, je dépose donc les
réponses aux demandes de renseignements de...
Une voix : ...sur division.
La Présidente (Mme
Champagne) : Sur division, oui, j'avais
bien compris.
En terminant, je
dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition et je lève
la séance de la commission.
Alors,
celle-ci ayant accompli son mandat, on ajourne les travaux sine die. Alors,
bonne soirée. Bon repas à tout le monde. Merci
de votre discipline.
(Fin de la séance à
18 h 15)