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(Vingt et une heures quinze minutes)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 139, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-maladie et d'autres dispositions
législatives. Cependant, on m'a demandé si on pouvait commencer
par le projet de loi 149, pour des raisons pratiques. Alors, s'il n'y a pas
d'objection, on peut commencer par le projet de loi 149.
Mme Blackburn: Je n'ai pas d'objection, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Bien.
M. Doyon: II y a peut-être des remplacements.
Le Président (M. Bélanger): Oui, on y arrive
à l'instant même. Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Leclerc
(Taschereau) est remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert).
Projet de loi 149
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, bienvenue,
M. Doyon. Il n'y a pas d'autres éléments. J'appelle donc le
projet de loi 149, Loi modifiant la Loi sur la protection de la santé
publique. Les déclarations préliminaires. Mme la ministre.
Remarques préliminaires
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, elles ne seront pas
très longues. Simplement un peu à la blague, quand j'ai dit qu'il
n'y avait qu'un seul article, le président du Conseil du trésor
m'a fait remarquer: Pour moi, vous induisez la Chambre en erreur, mais je
n'avais pas le projet de loi devant moi. Il faut indiquer la date à
laquelle la loi va entrer en vigueur.
Je voudrais simplement rappeler ce que j'ai expliqué, à
savoir que c'est vraiment dans le but de savoir où il y a des
équipements de radiologie, pour qu'on puisse s'assurer que les
équipements sont en bon état. C'est strictement dans un but de
protection de la santé publique.
Je voudrais revenir à la question qu'on m'avait posée.
C'est exact qu'en 1986 on avait déposé un projet de refonte de la
Loi sur la protection de la santé publique, mais II était
très complexe et n'était pas véritablement mûr.
C'est pour ça qu'il est mort au feuilleton et que nous n'y sommes pas
revenus. Nous aurons probablement l'occasion de revenir à la Loi sur la
protection de la santé publique à l'occasion des modifications
que les orientations gouvernementales nous obligeront à apporter
à la loi de la santé publique, mais c'est à venir. Je n'ai
pas autre chose à ajouter, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Bien, je vous remercie.
Mme la députée de Chicoutlmi.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. Le projet de loi
auquel je faisais référence tout à l'heure, qui est le
projet de loi 33, n'était pas très complexe ni très long.
Il avait juste cinq articles et donnait le remplacement du paragraphe a par un
autre, la définition d'un cabinet privé de professionnel, la
définition d'un laboratoire; II contenait également une
disposition pour déterminer les catégories de laboratoires pour
lesquels un permis devait être obtenu en vertu de l'article 31.
Mme Lavoie-Roux: Je me suis peut-être mal exprimée.
La députée a raison de dire que ce projet ne contenait que
quelques articles également, mais on l'a laissé mourir au
feuilleton parce qu'on s'apprêtait à présenter un projet de
refonte plus global qui, finalement, n'a pas vu le jour, et celui-là est
mort au feuilleton entretemps.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait me dire quelle est la
différence entre les deux projets de loi? Pourrait-on m'expliquer,
étant donné qu'on n'a pas procédé à la
réforme qu'on souhaitait faire, pourquoi il y a une différence
entre les deux projets de loi, à deux ans d'intervalle?
Mme Lavoie-Roux: On n'a pas la copie du projet de loi de 1986
ici.
Mme Blackburn: Pouvez-vous en faire faire des photocopies?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord. On pourrait alors répondre
plus adéquatement.
Le Président (M. Bélanger): Pourrait-on quand
même procéder et revenir là-dessus par la suite?
Mme Blackburn: Vous comprenez que si on procède... Le
Président (M. Bélanger): Oui, d'accord. Mme Blackburn:
On va attendre la copie. Le Président (M. Bélanger):
Alors, on va
suspendre quelques instants. (Suspension de la séance à 21
h 19)
(Reprise à 21 h 23)
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Les explications que vous nous avez données
tout à l'heure touchaient davantage les dentistes qui,
semble-t-il...
Mme Lavoie-Roux: Finalement, c'est le seul endroit où on
avait...
Mme Blackburn: Des problèmes.
Mme Lavoie-Roux: ...ce type de difficultés pour la demande
et le renouvellement de permis. Je veux tout de même le voir pour
répondre à votre question. Je ne peux pas me souvenir de ce qu'il
y avait dans les cinq articles de la loi de 1986.
Mme Blackburn: Je vous comprends. En fait, c'est que l'article
qui est ici couvre tous les professionnels et les cabinets de tous les
professionnels, dentistes... La série est ici, si je ne m'abuse. Les
cabinets privés et professionnels... Dentistes, autres professionnels,
individuellement ou en groupe, qui pratiquent habituellement leur profession
à titre privé ou à leur seul compte.
Il y a des problèmes?
Mme Houde (Danièle): C'est parce que, n'ayant pas le
contenu du projet de loi, on n'a pas en mémoire ce qu'il y avait
dedans.
Mme Blackburn: Non. C'est la photocopie qui cause des
problèmes?
Mme Houde: C'est ça. C'est tout simplement pour ça
qu'on attend d'avoir le texte, pour se le rappeler un peu. On a des
problèmes de mémoire?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'ils sont à l'écrire en
calligraphie?
Mme Blackburn: Ils sont partis avec le mien, alors on n'aura
plus... Il y avait également, je le rappelle, une disposition pour
déterminer les catégories de laboratoires pour lesquels un permis
doit être obtenu en vertu de l'article 31 ainsi que les conditions
d'obtention d'un tel permis pour chaque catégorie. Ça me semble
être une modification qui apparaissait dans le projet de loi 33 et qu'on
ne retrouve pas dans le présent projet de loi. Je me demande ce qui
s'est passé entre les deux pour que, sur un même objet, il y ait
de telles modifications. On a peut-être juste changé le
rédacteur des projets de loi.
C'est ce qui arrive, il y en a qui simplifient.
Mme Lavoie-Roux: Mme Houde ne peut pas répondre. Elle dit
qu'elle n'est pas celle qui a rédigé le projet de loi 33, celui
auquel vous faites allusion. C'est vrai que le projet de loi couvre tous les
laboratoires, vous avez raison.
Merci beaucoup, madame. Je vais vous les passer.
Mme Blackburn: Si on revoit les notes explicatives du projet de
loi 33, c'était: "Ce projet de loi a pour objet d'établir
clairement que le mot "laboratoire", au sens de la Loi sur la protection de la
santé publique, peut viser un cabinet privé de professionnel. Il
réaménage certains articles concernant l'obligation de
détenir un permis pour opérer certains laboratoires. Enfin, il
corrige une erreur technique." La curiosité, c'était: Pourquoi
n'en profite-t-on pas aussi pour corriger l'erreur technique? Mon
étonnement venait du fait qu'on n'ait pas repris...
Mme Lavoie-Roux: Je pense que l'erreur technique - je ne sais pas
si on peut interpréter dans ce sens-là les mots "erreur
technique" - c'est ce que j'ai expliqué en deuxième lecture. Une
interprétation différente était faite par certains
professionnels, à savoir que la Loi sur la protection de la santé
publique, qui prévoit des permis pour les laboratoires en cabinet
privé, ne les Incluait pas, selon l'interprétation qu'ils
faisaient de la Loi sur la protection de la santé publique. Je pense
qu'en ce sens, ça leur donnait une ouverture pour ne pas demander ou
renouveler des permis. Dans le fond, c'est toujours cette erreur technique
qu'on veut corriger en les Incluant nommément, en précisant la
loi pour qu'ils ne puissent pas l'interpréter d'une façon qui
leur permette de se soustraire à l'obtention du permis, l'erreur
technique est véritablement corrigée dans le projet de lof
149.
Mme Blackburn: Est-ce que ça ne pourrait pas être
l'article 2 du projet de loi 33? Je ne vois pas très bien à quoi
iI correspond. Il dit: "L'article 16.9 de cette loi, édicté par
l'article 18 du chapitre XXIII de la loi de 1985, est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, du mot "loi" par le mot
"section"."
J'ai l'Impression que l'erreur technique ressemblerait plus à
cela. Est-ce qu'il y a pertinence, ou moyen de vérifier?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, on peut bien refaire...
Mme Blackburn: Non, écoutez, je n'ai pas de...
Mme Lavoie-Roux: ...on peut décider de discuter du projet
de loi 33. Je pense qu'il est
clair que celui dont on discute présentement est le projet de loi
149. Je pense qu'on a voulu combler un vide qui permettait une
Interprétation trop souple du terme "laboratoire", dans le sens que
ça permettait à certains de se soustraire à des
obligations qu'ils avaient de demander un permis. Maintenant, je pense que
c'est peut-être un peu compliqué de se mettre à discuter du
projet de loi 33, puisqu'il n'existe plus. L'esprit ici, je comprends que vous
ayez... Vous pouvez dire que votre recherchiste a fait du bon boulot de trouver
les deux, mais je ne pense pas que ça nous avance de vouloir discuter de
l'esprit du projet de loi 33, qui est plus que caduc, il est mort.
Mme Blackburn: Je voudrais juste m'expliquer. On est devant un
projet de loi qui reprend, pour l'essentiel, celui qui fut déposé
il y a deux ans et demi, mais on ne prend pas la peine de corriger une erreur
technique. Finalement, la rédaction est différente. Je me
demandais simplement: Étant donné qu'on le fait, pourquoi ne pas
le faire correctement? C'est un peu ma question. Si on veut le faire juste
comme cela, je n'ai pas de problème. La seule question que j'ai, et elle
demeure...
Mme Lavoie-Roux: Moi, ce que...
Mme Blackburn: Vous avez...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, excusez-moi.
Mme Blackburn: ...par rapport au projet de loi, c'est: Est-ce que
l'Interprétation qu'on en donne, c'est qu'on spécifie que le
laboratoire, au sens du paragraphe b du premier alinéa, comprend et a
toujours compris - cela veut dire que c'est déclaratoire - un cabinet
privé de professionnel tel que défini par la Loi sur les services
de santé et les services sociaux? Cette modification à la Loi sur
la protection de la santé publique peut avoir comme effet
d'accroître le nombre de cabinets privés autorisés à
faire ce type d'examen.
Mme Lavoie-Roux: Non. Dans le cas des services de radiologie dans
le secteur privé, à ce moment-ci, je pense davantage aux services
de radiologie que vous pouvez trouver à l'intérieur d'autres
types de services médicaux ou d'autres cabinets de professionnels, comme
les polycliniques. Les demandes de permis de services de radiologie font
l'objet d'un examen par un comité qui accepte ou refuse, et je vous
dirais, au moment où nous nous parlons, que, sauf dans des circonstances
maintenant devenues exceptionnelles - je ne parle pas de laboratoires de
dentistes, je parle d'autres types de laboratoires de radiologie - ou pour des
raisons géographiques ou particulières, II n'y a pas de nouveaux
permis qui sont accordés, vu qu'on estime que les besoins sont
comblés dans une région donnée.
L'effet de cela est de les obliger à prendre un permis, alors
qu'auparavant ils n'y étaient pas obligés ou, enfin, ils
interprétaient que la loi ne les y obligeait pas. Ce n'est certainement
pas dans un but de multiplier, c'est strictement dans un but de protection de
la santé publique.
Mme Blackburn: Si on reprend votre document d'orientation sur la
santé et les services sociaux, à la page 93, vous dites: "Les
services ambulatoires de première ligne se sont beaucoup
développés dans les hôpitaux québécois. Ce
développement comporte plusieurs inconvénients. Il a notamment
pour effet de médicaliser des problèmes qui pourraient être
résolus autrement - ça va - et de restreindre l'utilisation des
CLSC qui couvrent maintenant l'ensemble du territoire. De plus, on ne tient pas
compte de la disponibilité d'un médecin qui pratique en
polyclinique ou en cabinet privé. "Pour corriger cette situation, le
ministère entend dorénavant évaluer des projets
d'agrandissement ou d'amélioration des consultations externes en centre
hospitalier, à la lumière d'un examen des services ambulatoires
offerts sur le territoire et dans l'optique d'alléger progressivement la
tâche des hôpitaux à ce chapitre."
L'interprétation que j'en fais n'est pas si loin de la
réalité. Du moment qu'on pense accroître les services
à l'extérieur des hôpitaux, il y a forcément plus de
laboratoires, également, à l'extérieur des
hôpitaux.
Mme Lavoie-Roux: On peut discuter des orientations, mais si vous
regardez - je ne sais pas si c'est un peu plus loin ou avant - dans le document
d'orientation, on dit également que les CLSC devraient être
dotés de certains types de laboratoires. Évidemment, avant
d'autoriser l'ouverture d'autres laboratoires, que ce soit dans les
polycliniques ou dans les CLSC, je pense qu'il nous faut regarder ce qui existe
dans un territoire donné comme services de laboratoire de radiologie,
pour prendre cet exemple. Je vous répète ce que je disais tout
à l'heure, chaque demande de nouveau laboratoire en radiologie fait
l'objet d'un examen par un comité. Je peux vous dire que les permis
accordés sont très rares. SI des permis ont déjà
été accordés à des polycliniques au cours des ans,
parce que ce n'est pas d'hier qu'on a des polycliniques, je pense qu'il faut en
tenir compte avant de décider d'en ouvrir d'autres ailleurs.
Mme Blackburn: Je vous approuverais tout à fait si vous me
disiez qu'on songe sérieusement à installer des
équipements de laboratoire de radiologie dans les CLSC du Québec,
mais comme on a déjà de la difficulté à en
installer dans les hôpitaux, II me semble que ce ne sera pas demain la
veille qu'on aura les moyens d'en installer dans les CLSC. La tentation peut
être grande, effectivement, de les faire installer par des entreprises
privées. Ma question est dans ce sens-là.
Mme Lavoie-Roux: On n'est pas dans cette direction.
Écoutez, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a un
endroit, mais là je ne l'ai pas... À la page 91, parce qu'il
semble que vous ayez le document d'orientation devant vous... Vous ne l'avez
pas? Non?
Mme Blackburn: Non. J'ai seulement une page, de même
que...
Mme Lavoie-Roux: Par exemple, quand on parle des CLSC, on dit que
le ministère propose que les CLSC offrent les services suivants. Je vous
fais grâce des heures d'extension de services. Il devra offrir des
services de garde médicale, etc., des services de
prélèvements et d'électro-cardiographie, ce qui
améliorera l'accessibilité géographique à ces
services et entraînera graduellement une diminution des services de
prélèvements en milieu hospitalier. Ces services seront offerts
à la clientèle des médecins de CLSC et, de façon
générale, à toute la population du territoire, quel que
soit le médecin traitant. Il n'est, bien sûr, pas question de
dédoubler les installations de laboratoires ou de radiologie, les
diagnostics des hôpitaux ou de certains cabinets privés de
médecins, sauf dans le cas des CLSC des régions
éloignées.
Je répète que les permis sont donnés en fonction
des besoins et je pense qu'il ne serait pas normal, là où il y a
déjà des permis de radiologie qui ont été
accordés dans les polycliniques... À ce moment-là, on va
entrer dans une situation, je pense, très difficile. Il faut avoir une
raison pour leur soustraire leur permis. Ce qu'on va essayer de voir, c'est sur
un territoire donné, à l'extérieur du centre hospitalier,
s'il y a des services d'électrocardiographie ou de radiologie. Alors,
pour compléter, on ne donne pas les permis de laboratoires de radiologie
comme une carte d'assurance-maladie, quoiqu'il y ait aussi là un
critère de justification.
Mme Blackburn: Je voudrais que ce soit clair. Le sens de mon
intervention n'était pas à l'effet de fermer les polycliniques
existantes avec les laboratoires qui existent déjà. Je ne l'ai
jamais prétendu, je ne pense pas avoir dit quelque chose qui ressemblait
à ça. Ce que je dis, simplement, c'est: Est-ce que ça
n'aura pas pour effet une prolifération de ce type
d'établissements au détriment des établissements du
réseau public? C'était essentiellement le sens de ma question.
J'ai terminé mes remarques.
J'ai une proposition d'amendement à faire et si la ministre
l'acceptait, je serais d'accord avec le projet de loi pour y mettre une
sourdine.
Le Président (M. Bélanger): Si vous êtes
d'accord pour qu'on appelle d'abord l'article 1.
Mme Blackburn: Oui. Je termine au sujet de l'article 1.
Le Président (M. Bélanger): Si vous voulez faire
une proposition d'amendement, II faudrait d'abord appeler...
Mme Blackburn: Je l'annonce, M. le Président. Je l'annonce
et je vais vous la ramener tout à l'heure.
Le Président (M. Bélanger): Je sais, madame, mais
c'est que l'article 1 n'est pas encore appelé.
Mme Blackburn: Je sais, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Bélanger): Or, c'est une question
de procédure pure et simple et de logique, on va d'abord appeler
l'article 1. Vous avez une proposition à faire pour l'article 1. On va
donc écouter votre proposition.
Mme Blackburn: Non, M. le Président. Ce n'est pas une
proposition d'amendement à l'article 1. C'est une proposition d'ajout
d'un nouvel article. J'y reviendrai une fois que j'aurai obtenu un minimum
d'explications sur la portée de "comprend et a toujours compris un
cabinet". Pourquoi "toujours"? C'est assez particulier, je ne pense pas que
vous retrouviez ça souvent dans un projet de loi.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais je pense que... Est-ce que
c'est...
Mme Blackburn: Pourquoi "a toujours compris"?
Mme Lavoie-Roux: Bien, c'est parce qu'il y avait un conflit
d'Interprétation ou une divergence d'opinions. Il y avait certains
cabinets privés ou professionnels de cabinets privés qui ne se
trouvaient pas couverts...
Mme Blackburn: Oui fonctionnaient sans permis.
Mme Lavoie-Roux: ...par la définition de l'article 1b de
l'introduction de la section I de la Loi sur la protection de la santé
publique. Quant à nous, l'interprétation qu'on donnait, c'est
qu'ils étaient couverts; eux prétendaient que non et, pour nous,
ce n'est pas un aveu qu'ils n'étaient pas couverts, mais on dit: C'est
une sorte d'emphase qu'on met. On dit "comprend et a toujours compris". Alors,
pour notre part, ce n'est pas un aveu que notre loi ne les couvrait pas, mais
on met ça tellement étanche qu'ils ne peuvent plus s'y
soustraire. Je pense que c'est l'esprit.
Mme Blackburn: Je comprends très bien votre explication,
je veux juste voir ce que ça ajoute à votre projet de loi de dire
"a toujours
compris". Est-ce que c'est juste pour leur faire comprendre que vous ne
vous trompiez pas? Ce n'est pas suffisant pour entrer ça dans le projet
de loi. L'essentiel, c'est qu'ils sachent à l'avenir que c'est couvert,
point. Alors, "a toujours compris", je ne saisis pas l'utilité du terme.
Si vous me dites que ça...
Mme Lavoie-Roux: C'est parce qu'on me dit que la majorité
des dentistes prenaient leur permis pour utiliser des équipements de
radiologie.
Mme Blackburn: Des équipements, oui. Mme Lavoie-Roux:
En tout cas, écoutez...
Mme Blackburn: S'il l'a toujours compris, je ne vols pas... En
tout cas, écoutez... Si vous me dites que ça a lieu, que
ça a sa place, que ça s'explique, que ça se justifie et
que ça se défend dans un projet de loi, bien je vous dis:
Gardez-le. Mais je veux dire que ça m'étonne. C'était
l'essentiel de ma remarque.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais si...
Mme Blackburn: Si ça n'a pas une valeur légale, "a
toujours compris"...
Mme Lavoie-Roux: Si on ne l'avait pas mis, comme une
majorité de dentistes ou un bon nombre le prenaient, ceci laisserait
entendre que, pendant des années, ils avaient pris uniquement des permis
pour exploiter des laboratoires et que pendant des années ils ont
payé des permis pour rien. Alors, je pense qu'à ce moment-ci on
dit: Cela a toujours été ça, mais on enlève
l'ambiguïté.
Mme Blackburn: Ça va. On va terminer ce premier
article.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres Interventions au sujet de l'article 1? Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. Mme Blackburn:
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Vous aviez
manifesté l'intention...
Mme Blackburn: Oui, est-ce qu'on l'a distribué? Je pense
qu'on l'a envoyé à la photocopie.
Le Président (M. Bélanger): Ce serait
maintenant...
Mme Blackburn: Ajouter un article qui se lirait comme suit: "Le
ministre doit, au plus tard le (indiquer ici la date), faire au gouvernement un
rapport sur la mise en oeuvre du précédent alinéa et par
la suite tous les cinq ans, sur l'opportunité de le maintenir en vigueur
et, le cas échéant, de le modifier." C'est dans le sens que, si
cet article avait pour effet de laisser comprendre à un futur ministre,
quel que soit son parti, que ça peut laisser la porte plus grande
ouverte à une certaine forme de privatisation, il serait peut-être
intéressant que périodiquement il fasse un rapport sur
l'état de la situation et l'évolution du dossier.
On retrouve assez couramment ce type d'article dans les projets de loi
et ce qu'on m'apporte ici, c'est la loi 134 sur les Intermédiaires de
marché, présentée par M. Fortier en 1989, ce qui est tout
à fait récent, et qui prévoit à l'article 257: "Le
ministre doit, au plus tard le (indiquer ici la date) - c'est le même
libellé - faire au gouvernement un rapport sur la mise en oeuvre de la
présente loi." En fait, on a repris le libellé et ça
se...
Le Président (M. Bélanger): Si vous me permettez
une intervention, strictement sur le plan de la forme et non du fond, II
faudrait parler alors de...
Mme Blackburn: D'un amendement à l'article 1. (21 h
45)
Le Président (M. Bélanger): ...l'article 1.1 de la
Loi modifiant la Loi... À "la mise en oeuvre du
précédent", il faudrait modifier là aussi en parlant de la
mise en oeuvre de l'article 1 et par la suite, on enlèverait
évidemment l'alinéa. "La mise en oeuvre de l'article 1 et par la
suite tous les cinq ans, sur l'opportunité de le maintenir en vigueur."
C'est simplement une question de forme pour que tout ait de l'allure dans le
projet de loi.
Mme Blackburn: En fait, quelle que soit la procédure,
est-ce un ajout à l'article 1 ou un nouvel article? Je croyais que
c'était un nouvel article qui interprétait l'article 1 et qui
limitait un peu sa portée dans le sens qu'après cinq ans il y
avait un rapport d'évaluation de la mise en oeuvre du
précédent alinéa pour s'assurer qu'il n'y ait pas une
interprétation qui soit donnée à cet article de
manière à élargir l'accès ou l'ouverture de ce type
de laboratoires ou de cliniques.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends l'objectif que la
députée de Chicoutimi poursuit mais je ne suis pas certaine,
compte tenu de la rédaction de l'ensemble de l'article 1 dans le projet
de loi, que ce genre d'article ait sa place. L'article qu'on met ici n'est pas
dans le sens d'un développement de laboratoire privé, c'est dans
le sens de créer une obligation pour les laboratoires de se soumettre
à la nécessité d'obtenir un permis. Si c'était dans
le sens qu'on procédait à une modification de la loi pour
permettre l'opération
de laboratoires privés, qu'on veuille, à ce moment-ci,
savoir ce que ça donne comme résultat, ce n'est pas le même
objet. Notre objet est strictement de les obliger à se soumettre
à la même règle que les autres laboratoires, que ce soit
privé ou que ce soit dans un autre type d'établissement. C'est
tout l'article b, à ce moment-ci, qui est soumis à ça et
ce n'est pas l'objet de la loi.
Mme Blackburn: Dans le fond, je pense que la ministre est tout
à fait sincère quand elle m'apporte ses explications, sauf que je
crois comprendre que l'article du projet de loi va plus loin que ça. Il
vient confirmer une pratique qui existe mais qui n'était pas si claire
que ça, puisque certains pouvaient estimer que c'était tellement
pas clair qu'ils n'avaient môme pas besoin de le demander. Alors,
lorsqu'on vient dire que ça existe et ça existe en cabinet
privé, ça comprend le cabinet privé, si ç'avait
été si clair, on ne serait pas obligé de le dire et le
dire, c'est déjà faire comprendre que ça peut aussi
s'installer ailleurs. Je pense que la ministre est sincère. Je voudrais
le répéter. Je pense que les explications qu'elle me donne sont
les explications qui l'ont amenée à présenter ce projet de
loi et la modification qu'elle a inscrite. Cependant, la portée est plus
large que ce que la ministre dit. Si on associe ce projet de loi avec les
orientations gouvernementales, tout à l'heure, je veux dire que c'est la
poignée, un cabinet privé, c'est le même cabinet qui est
défini dans la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. Dans ce sens-là, je me dis: Pourquoi ne pas le baliser?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ce n'est tellement pas l'objectif
qu'on poursuit et ce n'est tellement pas l'objet de cette modification,
justement, si on n'apportait pas ce correctif ou cette précision, il se
peut qu'il y ait, Je ne sais pas, un nombre X de laboratoires de dentistes qui
soient ouverts et qu'on les ignore complètement parce qu'ils
interprétaient qu'ils n'étalent pas obligés de nous
demander de permis. Alors, combien s'en sont dotés sans môme qu'on
en connaisse le nombre, alors qu'à ce moment-ci on dit oui, on va savoir
ce qui existe mais ce n'est pas non plus dans le sens... Notre objectif
premier, c'est véritablement la protection de la santé publique.
Il faut que les équipements de radiologie soient des équipements
en bon ordre, que ce soient des équipements en bon ordre et que ce soit
des équipements de qualité. Quand on parle de l'environnement,
c'est un élément important dans le secteur de la santé
toute ("instrumentation" de radiologie. Cela nous semble
élémentaire qu'on puisse au moins assurer la protection. C'est
véritablement là-dedans et non pas dans le sens d'ouvrir une
porte plus grande. À mon point de vue, on va avoir un meilleur
contrôle. Ce n'est pas fait dans le but d'un contrôle, mais on va
avoir des meilleures données sur ce qui existe véritablement dans
le secteur privé en matière de laboratoires de radiologie.
Mm» Blackburn: Si tel est le cas, si vous touchez
particulièrement les dentistes, parce que c'est ce que vous m'avez dit
tantôt en Chambre, pourquoi ne le dit-on pas? Tout le reste est inutile,
nos débats, ainsi de suite. Si ça ne concerne que les dentistes,
pourquoi ne le disons-nous pas?
Mme Lavoie-Roux: Très honnêtement, moi, iI me semble
que ce qui a surtout fait problème, ce sont les dentistes.
Là-dessus, on s'entend. Je ne change pas d'idée.
Mme Blackburn: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Quant à le faire pour une
catégorie particulière de dentistes, pourquoi ne pas le faire
pour des glissements qui pourraient se passer ailleurs et qu'on peut môme
Ignorer au moment où on se parle. Alors, on se dit: Tout le monde est
couvert, mais c'est surtout à l'endroit des cabinets de dentistes que le
problème se posait.
Mme Blackburn: Oui. Est-ce qu'une polyclinique pourrait
acquérir des équipements de radiographie, de laboratoires
simplement en se conformant aux règlements ou si, chaque fois qu'on veut
acquérir un équipement, on doit avoir l'autorisation du
ministère?
Mme Lavoie-Roux: Pour avoir des permis en radiologie
toujours.
Mme Blackburn: Un permis, bien oui.
Mme Lavoie-Roux: II faut toujours la permission du comité
dont je vous parlais tout à l'heure.
Mme Blackburn: Bien. Si telle est la situation et que vous me
dites qu'il y a une ambiguïté par rapport aux cabinets de
dentistes, que ça prend nécessairement un permis et que ça
ne concerne que les dentistes, pourquoi ne le dit-on pas? C'est simplement
parce que, si je comprends bien...
Mme Lavoie-Roux: II y des médecins et des chiropratlclens
aussi qui peuvent utiliser des équipements de radiologie.
Mme Blackburn: Ouf, je le sais. Il y en a dans nos cliniques. Il
y en a dans les polycliniques. Il y a les chiropraticiens et je pense qu'il y a
une autre catégorie qui les utilise aussi.
Le Président (M. Bélanger): En précisant
seulement les dentistes, vous ne risquez pas de créer le même
problème, qu'on veut corriger
avec les dentistes, avec les radiologistes qui vont dire: Bien, on n'est
plus dans la loi puisque ça vise seulement les dentistes.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est seulement pour les dentistes.
Mme Blackburn: Alors, voulez-vous m'expliquer pourquoi ça
arrive avec les dentistes et que ça n'arrive pas avec les autres? On va
peut-être comprendre. Si vous me dites qu'ils ont besoin d'une
autorisation pour acquérir des équipements de radiologie et que,
généralement, Ils s'y conforment, et que vous n'en donnez pas
partout, c'est un peu ce que vous nous disiez tout à l'heure, qu'il n'y
en avait pas tant que ça qui étaient autorisés. Ceux qui
ne se sont pas conformés, ce sont les dentistes qui vous
empêchaient, vous, responsable de la santé, de vérifier la
qualité des équipements. Je me dis: Pourquoi ne les nomme-t-on
pas? Je vous le dis en toute sincérité.
Mme Lavoie-Roux: Moi, ce que je vous dis, je peux vous le
répéter quinze fois si vous le voulez, on dit: À ce
moment-ci, on est couvert totalement pour ce qui se passe, du point de vue de
la protection publique, dans les cabinets privés de radiologie.
Mme Blackburn: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Alors, à ce moment-ci, est-ce
qu'aujourd'hui ce sont les dentistes et que demain on pourrait trouver un
glissement chez les chiropraticiens ou ailleurs? Il semble que les autres se
soient toujours pliés à cette demande de permis. Bravo! C'est
dans ce sens-là que vous dites: Ç'a toujours été le
cas. A ce moment-ci, on ne veut pas qu'il y ait de faille. On resserre. On
précise. C'est ça, l'objet. Franchement, je n'ai pas autre chose
à ajouter. Je ne suis pas pour rentrer les dentistes et sortir les
autres ou permettre aux autres d'interpréter qu'ils n'y sont plus. Je
pense qu'on veut couvrir tous les services de radiologie, les laboratoires de
radiologie en cabinet privé. Pas seulement de radiologie, ça peut
être un autre type d'équipement.
Mme Blackburn: Cela va pour cet article. J'ai
déposé un amendement pour suggérer l'ajout d'un article.
Enfin, c'est un article 2 et il faudrait décaler l'autre article, celui
qui suit. Ce serait: L'ajout d'un article qui se lirait comme suit...
Le Président (M. Bélanger): Cela va être
l'article 1.1. On va le lire et on va plaider sa recevabilité. L'article
1.1 qui pourrait se lire:
L'article 1 de la Loi modifiant la Loi sur la protection de la
santé publique est modifié par l'addition, après l'article
1, du suivant: "1.1 Le ministre doit, au plus tard le (indiquer ici la date qui
suit de cinq ans celle de l'entrée en vigueur du présent
article), faire au gouvernement rapport sur la mise en oeuvre de l'article 1 et
par la suite tous les cinq ans, sur l'opportunité de le maintenir en
vigueur et, le cas échéant, de le modifier. "Ce rapport est
déposé dans les quinze jours suivants, à
l'Assemblée nationale si elle siège ou, si elle ne siège
pas, auprès de son président."
Sur la recevabilité, est-ce qu'on peut...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense qu'un
amendement doit quand même avoir un lien quant à l'objet de
l'article ou du projet de loi. Je vous explique encore que l'objet du projet de
loi n'est pas d'ouvrir des cabinets privés, au contraire, c'est de
circonscrire une pratique dans les cabinets privés. Alors, je ne trouve
pas de relation entre l'objet de l'article principal contenu dans le projet de
loi et l'amendement qui est ici. Enfin, si vous le déclarez recevable,
on ne se chicanera pas, mais je dois vous dire que je vais vous faire à
peu près la même argumentation quant au fond de l'amendement.
Mme Blackburn: Vous allez me permettre de prendre...
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: ....Mon droit de parole pour plaider la
recevabilité. Indépendamment de l'interprétation qu'on
peut faire, vous et moi, de cet article, il est recevable. Il ne dit pas ce
qu'il va contenir. Il dit simplement qu'il doit contenir la portée de
cet article. Si la portée de cet article se limite à ce que vous
dites, c'est-à-dire vérifier la qualité des
équipements de radiologie dans les laboratoires, les cabinets de
dentistes, c'est ce dont le rapport va rendre compte, point. On ne peut dire
que l'article ne se rapporte pas au premier. Il y a un lien direct et
étroit. À cet égard, il est recevable. Les articles qui ne
sont pas recevables sont des articles qui entraînent des dépenses
additionnelles de l'État et, généralement, les rapports ne
sont pas considérés comme étant une dépense
additionnelle de l'État. Ce qui serait une dépense additionnelle
de l'État, ce serait l'ajout de frais modérateurs et ainsi de
suite. Mais, à cet égard, l'article est recevable.
Le Président (M. Bélanger): Alors, y a-t-il
d'autres interventions sur la recevabilité?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais juste vous
faire remarquer que ce n'est pas sur la question des coûts que j'ai
plaidé la non-recevabilité parce que j'imagine que, sauf pour
tenir des statistiques, ce serait mineur. C'est vraiment sur la relation qui
existe entre le but visé par l'amendement et le but visé par
le
seul article de ce projet de loi. Je vols difficilement la relation
parce que l'article 1, ce n'est pas d'ouvrir, parce que si on ouvrait et qu'on
voulait voir quelle va être l'extension de ce développement du
secteur privé, je pourrais comprendre, mais c'est justement de
restreindre, encore une fois, en fonction de la protection de la santé
publique. C'est tout ce que j'ai à dire.
Le Président (M. Bélanger): Bien, y a-t-il d'autres
interventions?
Mme Blackburn: M. le Président, je n'ai pas
prétendu que la ministre avait dit que c'était une question de
coûts. J'ai simplement expliqué qu'un amendement était
considéré comme Irrecevable s'il modifiait l'esprit du projet de
loi et s'il venait ajouter aux coûts d'un système. Ce n'est pas le
cas. L'interprétation que fait la ministre, à mon avis, n'est pas
juste, parce que la modification qui est apportée ne vient pas dire ce
que devrait contenir, elle dit simplement ce que devraient être les
suites. Je conclurais là-dessus.
Si vous ne voulez rien savoir, que voulez-vous que je vous dise? Je
trouve que c'est une bonne garantie. Ce que je disais toujours au ministre de
l'Éducation - le ministre de l'Éducation, là-dessus, est
savoureux, parce qu'il prétend qu'il va être là 100 ans, il
se fait une loi pour lui - c'est que je me dis qu'on change de ministère
et qu'il peut y avoir un ministre péquiste - cela va arriver, à
un moment donné, il y en a qui voudraient bien que non, mais ça
va arriver, c'est à peu près certain - qui pourrait
précisément utiliser cet article-là pour ouvrir. Je ne dis
pas que c'est vous, Je ne prétends pas que c'est vous. Je
prétends qu'il y a certaines garanties qu'on doit se donner dans les
lois. C'était ce que j'essayais de faire, en toute
sincérité.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, en vertu
de l'article 244: "La commission saisie étudie chaque article du projet
de loi et les débats portent sur les détails du projet de loi.
Les amendements doivent se rapporter à son objet et être conformes
à son esprit et à la fin qu'il vise." Dans ce sens-là,
l'article m'apparaît recevable au sens où il vise directement
l'article qu'on étudie et qu'il n'en agrandit pas la portée
autrement qu'en créant une obligation nouvelle de faire rapport à
l'Assemblée nationale. Dans ce sens-là, je le jugerais recevabie.
Maintenant, sur le fond, est-ce que vous voulez défendre votre
article?
Mme Blackburn: J'ai assez expliqué ce que j'entendais
là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que Mme la
ministre a...
Mme Blackburn: Juste brièvement, c'est que je fais un
rapport entre les orientations et cet article et le fait que,
dorénavant, il y a plus de place pour une interprétation. On
reconnaît le cabinet privé au même titre que les autres
cabinets publics, on vient le définir Ici. Cela peut ouvrir,
effectivement, la porte à une prolifération de ce type de
cabinets privés qui auront des équipements de laboratoire ou de
radiologie. Ce qui m'amène à conclure, M. le Président,
qu'il serait intéressant qu'on se donne au moins un minimum de moyens
pour contrôler les effets de cette modification qui a été
apportée à la loi. J'ai terminé.
Le Président (M. Bélanger): J'aurais
peut-être une intervention à faire. Quand on connaît un peu
la mécanique selon laquelle fonctionne l'obtention des permis, on sait
que c'est une entente avec la Fédération des radiologistes qui
fait qu'au niveau des polycliniques, par exemple, on peut donner un permis.
S'il n'y a pas entente entre la Fédération des radiologistes -
c'est-à-dire le comité auquel Mme la ministre faisait allusion
quelques minutes auparavant - et le ministère, aucun nouveau permis ne
peut être octroyé. Le meilleur moyen de contrôle qui existe,
je pense, c'est que, chaque fois que...
Mme Blackburn: La Fédération des radiologistes,
vous la connaissez, n'est-ce-pas?
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais on sait que,
chaque fois qu'un nouveau permis est émis, il est pris à
même la masse globale qui est votée pour les radiologistes. Donc,
ils n'ont pas Intérêt à proliférer les permis, mais
plutôt à les restreindre parce que plus ils en émettent,
moins c'est payant pour chacun des Individus impliqués. Je pense qu'il y
a là une restriction déjà très Intéressante
ou très importante qui est posée à l'émission de
nouveaux permis.
Je fais cette Intervention comme député et non pas comme
président.
Mme Blackburn: Vous avez le droit d'intervenir. Je voudrais juste
ajouter ceci. C'est d'autant moins rassurant, ce que vous nous dites là,
parce que les radiologistes ne sont pas, dans nos professions médicales,
ceux qui ont le moins le sens des affaires. Il faut voir comment ils
négocient les services qu'ils offrent dans les hôpitaux en
région. La ministre connaît le dossier. Elle sait que,
là-dessus, j'ai raison.
Le Président (M. Bélanger): Moi, j'y vois
matière rassurante parce qu'ils ne vont pas disperser le magot qu'ils
ont à se répartir entre eux. Ils ont intérêt, au
contraire, à restreindre pour...
Mme Blackburn: Si vous suivez le dossier actuellement, vous savez
que ce qu'ils demandent, c'est d'être capables de poser encore plus
d'actes que ce que la Régie de l'assurance-maladie leur
reconnaît tous les six mois. Eux autres, Ils ont inventé la
roue. En tout cas, ils ont trouvé de bons systèmes.
Le Président (M. Bélanger): Ils ont trouvé
le bon moyen.
Mme Blackburn: Vous le savez.
Le Président (M. Bélanger): De toute
façon...
Mme Blackburn: J'ai terminé.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur cet article? Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je sais que la
députée de Chicoutimi est très préoccupée
par la question de la prolifération des services dans le secteur
privé. Je comprends que son amendement va dans ce sens-là,
croyant trouver là un moyen de contrôler la prolifération
du développement du secteur privé qu'elle ne veut pas voir dans
le secteur privé. D'abord, je ne suis pas sûre que de le faire
dans cinq ans, si vraiment ceci a pour objet de laisser proliférer le
secteur privé, il n'aura pas joliment proliféré durant
cinq ans avant que n'arrive le premier rapport. Elle va faire un
sous-amendement pour le mettre à tous les trois ans.
Mme Blackburn: On peut le mettre à trois ans, il n'y a pas
de problème.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ce n'est vraiment pas - je l'ai dit
et redit - l'esprit de ce projet de loi. Ce n'est pas à partir d'une
obligation de statistiques nouvelles et de rapports nouveaux qu'on va corriger
ou prévenir les problèmes que la députée
désire prévenir. Dans ce sens-là, M. le Président,
malheureusement, je ne voterai pas en faveur de l'amendement. Je pense que
c'est encore une autre obligation de statistiques qui n'atteindra pas
l'objectif que la députée veut poursuivre.
Mme Blackburn: Une dernière question à la ministre.
Est-ce qu'elle peut nous assurer que l'article ne conduira pas à ce que
je dis?
Mme Lavoie-Roux: J'en suis convaincue. Mme Blackburn:
Comment?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, ce n'est pas de là que va
partir le développement du secteur privé. On vient de vous dire
encore une fois que les...
Mme Blackburn: II part des orientations. Mme Lavoie-Roux:
Pardon?
Mme Blackburn: Le développement du secteur privé
part des orientations.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais là, vous parlez des
orientations ou vous parlez du projet de loi?
Mme Blackburn: On pouvait faire des liens, on est au même
ministère et on est en train de modifier des lois.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais dans les orientations, je pense que
c'est assez clair ce dont on parle. On dit: II y a des polycliniques, il y a
des ressources... Je ne suis pas pour recommencer ça. Il y a des
ressources dans les polycliniques, il y a des ressources dans les CLSC, il y a
des ressources dans les hôpitaux, il faut essayer de les coordonner le
mieux possible pour résoudre les problèmes, etc. Alors,
honnêtement, je ne vois pas de lien avec cet article-là qui vise
toujours à la protection du public quant à l'utilisation des
équipements de radiologie, entre autres.
Mme Blackburn: Bien.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que la
proposition de l'article 1.1... M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Simplement quelques mots, M. le Président. La
ministre a fort bien expliqué les objectifs poursuivis par son projet de
loi et par l'article en particulier. Je veux tout simplement signaler que, si
on veut avoir des renseignements concernant l'effet qu'il pourrait avoir, s'il
y en a un et s'il est mesurable, il n'y a rien qui empêche l'Opposition
de faire une question au feuilleton ou de poser des questions
régulièrement et périodiquement. Vous aurez des
réponses qui seront probablement plus précises qu'un rapport qui
passera à travers les autres nombreux rapports qui sont
déposés à l'Assemblée nationale. Par exemple - je
pense que je n'ai pas à faire de suggestions à la
députée de Chicoutimi - je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas
des questions qui pourraient être posées au feuilleton demandant
dans un an, par exemple, quel a été, s'il y en a un, l'effet de
la mise en oeuvre de cet article. Même si ça n'a pas la
solennité d'un rapport déposé à l'Assemblée
nationale, si on recherche véritablement des renseignements, si on
cherche à connaître l'évolution de la situation, on peut
l'obtenir de cette façon-là.
Je pense que ce serait alourdir inutilement le processus que de faire
une obligation au ministre de déposer, soit devant l'Assemblée
nationale si elle siège ou au président de l'Assemblée
nationale si elle ne siège pas, etc. Je pense que la ministre est
convaincante là-dessus. Elle rassure la commission. Je comprends que la
députée de Chicoutimi peut ne pas être convain-
cue, mais son argumentation aura beaucoup plus de force, quand elle
voudra revenir à la charge si jamais elle a l'occasion de le faire, avec
des renseignements qui pourraient lui être fournis à la suite de
questions qu'elle aurait posées au ministre ou à la ministre
d'ici à un certain nombre de mois ou d'années et qui
permettraient d'avoir le véritable panorama et de voir s'il y a une
évolution dans le sens où elle le craint.
Le Président (M. Bélanger): Bien, est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Mme Blackburn: Oui, une intervention en réponse au
député de Louis-Hébert. Ce n'est pas un
précédent ce que Je suggère là.
M. Doyon: Je n'ai pas dit que c'était un
précédent.
Mme Blackburn: Je sais comment fonctionnent les questions au
feuilleton. Cependant, ce que je dis, ce n'est pas un précédent.
Ce n'est pas exceptionnel et cela aurait pu être contenu dans ce projet
de loi de manière... Si vraiment, il y a peu de danger que ce que je dis
ait glissement, pourquoi a-t-on ces réserves et pourquoi le refuse-t-on?
C'est la question que Je poserais en dernier recours. Après ça,
vous avez la majorité; vous allez le battre et point, on va s'en aller
dormir après qu'on aura vu l'autre. Mais, ce que je veux dire, c'est que
si vraiment il n'y a rien là, dites-moi donc pourquoi on le refuse?
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai rien à ajouter, M. le
Président. Je pense que J'ai donné ma réponse.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Est-ce que
l'amendement de la députée de Chicoutlmi est adopté?
Mme Blackburn: Adopté. Mme Lavole-Roux:
Rejeté. Une voix: Le vote.
Le Président (M. Bélanger): Vous demandez le voie.
Bien. J'appelle donc le vote. M. le député de Fabre?
Une voix: II n'est pas là.
Le Président (M. Bélanger): II n'est pas là.
Excusez. M. Latulippe (Chambly)?
M. Latulippe: Contre.
Le Président (M. Bélanger): Contre. M. Doyon
(Louis-Hébert)?
M. Doyon: Contre.
Le Président (M. Bélanger): M. Middlemiss
(Pontiac)?
M. Middlemiss: Contre.
Le Président (M. Bélanger): M. Thuringer
(Notre-Dame-de-Grâces)?
M. Thuringer: Contre.
Le Président (M. Bélanger): M. Philibert
(Trois-Rivières)?
M. Philibert: Contre.
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre?
Mme Lavoie-Roux: Contre.
Le Président (M. Bélanger): Mme Blackburn
(Chicoutlmi)?
Mme Blackburn: Pour.
Le Président (M. Bélanger): Donc, l'amendement est
rejeté. J'appelle l'article 2 du projet de loi qui stipule que la
présente loi entrera en vigueur le... Je présume que ça
sera à la date de sa sanction en Chambre?
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
Le Président (M. Bélanger): À quelle date la
loi entrera-t-elle en vigueur? Est-ce que ça sera à sa date de
sanction?
Mme Lavoie-Roux: C'est 30 jours après.
Le Président (M. Bélanger): À la date de
sanction par le lieutenant-gouverneur, c'est-à-dire...
Mme Lavoie-Roux: Au trentième jour qui suit celui de la
sanction de la présente loi.
Le Président (M. Bélanger): Au trentième
jour. Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le titre du
projet de loi, Loi modifiant la Loi sur la protection de la santé
publique, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le projet de
loi 149 est adopté?
Mme Blackburn: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Sur division. On va
suspendre quelques instants, histoire de
changer tous nos papiers pour passer au projet de loi 139 et faire une
petite pause sanitaire.
(Suspension de la séance à 22 h 11)
(Reprise à 22 h 13)
Projet de loi 139
Le Président (M. Bélanger): La commission des
affaires sociales se réunit afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 139,
c'est-à-dire la Loi modifiant la Loi sur l'assurance-maladie et d'autres
dispositions législatives. Alors, toujours avec les mômes
remplacements, cela va bien. Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, comme nous venons juste
de terminer le débat de deuxième lecture sur le principe du
projet de loi, je n'ai pas de remarques additionnelles à faire. Je pense
qu'au fur et à mesure de la discussion des articles, nous
répondrons aux questions ou nous ferons les modifications, s'il y a
lieu.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je n'aurai pas non plus de commentaires.
Mme Lavoie-Roux: À moins que nous ne nous
répétions.
Mme Blackburn: II n'y a pas une heure.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 1.
Mme Lavoie-Roux: L'article 1, ce sont des modifications de
concordance, requises par les modifications apportées à l'article
3 concernant la dispensation de publication et d'entrée en vigueur de la
Loi sur les règlements. Le paragraphe 2° est une modification de
concordance concernant les ordonnances de non-participation. Le paragraphe
3° est une modification de concordance pour les modifications à
l'admissibilité. Le paragraphe 4° est la Loi sur les soins
médicaux qui a été abrogée et remplacée par
la Loi canadienne sur la santé. Il a été proposé de
corriger la référence. Le paragraphe 5° est une modification
de concordance rendue nécessaire par la modification de la mention
"prescrit suivant l'article 72" par les mots "dont la forme est acceptée
par la Régie et dont le contenu est conforme au règlement, aux
articles 13, 14, 15, 16 et 17.
Le Président (M. Bélanger): Alors, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui. M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: Ce sont des modifications de concordance.
Mme Blackburn: Oui, mais comme les modifications de concordance
arrivent dans le premier article alors que l'essentiel du projet de loi se
retrouve dans les articles subséquents, ne serait-on pas mieux
d'examiner les autres articles avant d'adopter l'article 1? Une fois
adopté, aussi bien dire que la loi est adoptée parce que, pour
l'essentiel, les modifications entraînent des modifications de
concordance.
Mme Lavoie-Roux: On peut bien attendre.
Mme Blackburn: Oui, oui, on pourrait passer aux autres et...
Le Président (M. Bélanger): Oui, on pourrait passer
à l'article 2 et aux suivants, et revenir à la fin à
l'article 1.
Alors, j'appelle l'article 2. Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: "2. L'article 3 de cette loi, modifié par
l'article 1 du chapitre 23 des lois de 1985, est de nouveau modifié:
"1° par l'insertion, dans la cinquième ligne de la partie du
troisième alinéa qui précède le paragraphe a et
après le mot "médecin", des mots " d'un résident en
médecine"."
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il y a eu des modifications
importantes dans le règlement concernant la formation des
médecins, si bien qu'il n'existe plus de distinction entre l'interne et
le résident et que les deux catégories n'obtiennent leur permis
d'exercice qu'à la fin de leur formation. Autrefois, il n'y avait qu'un
an d'internat, alors qu'aujourd'hui il y a deux ans d'internat de requis pour
l'omnipratique ou la médecine familiale. Alors, il est à
l'avantage des bénéficiaires que les résidents en
médecine puissent signer les ordonnances, d'autant plus que les
règlements les régissant le permettent. Si on ne faisait pas
cette correction, ceci n'autoriserait pas les résidents en
médecine à pouvoir signer les ordonnances et iI y a lieu, en
conséquence, de créer une nouvelle catégorie aussi pouvant
prescrire des ordonnances, soit le résident en médecine, alors
qu'avant on parlait d'interne tout simplement.
Mme Blackburn: M. le Président, peut-être pour nous
permettre de fonctionner de façon plus efficace,
généralement, on nous remet copie du document que vous avez avec
les notes explicatives. J'ai fait plusieurs projets de loi avec le ministre
responsable de la Privatisation et on avait les documents. En même temps,
ça nous permet de fonctionner de façon un peu plus efficace.
Est-ce que c'est dans la coutume? Je ne connais pas vos pratiques, vos
coutumes.
Mme Lavoie-Roux: Non, ce n'est pas dans la coutume.
Mme Blackburn: Alors, avec le ministre de l'Éducation, le
ministre de la Privatisation, les documents sont communiqués. Dans une
colonne, vous avez la loi actuelle, ses modifications et les explications.
Mme Lavoie-Roux: Cela ne s'est pas fait habituellement, à
ma connaissance, et ça ne m'est surtout jamais arrivé pendant mes
neuf années dans l'Opposition, je peux vous l'assurer.
Mme Blackburn: Alors, c'est malheureux. Mme Lavoie-Roux:
Pardon?
Mme Blackburn: C'est malheureux que ce ne soit pas
arrivé.
Mme Lavoie-Roux: Mais cela me fera plaisir de vous en remettre
une copie.
Mme Blackburn: Généralement, parce qu'on l'a fait
ici...
Mme Lavoie-Roux: À ce moment-là, je ne sais pas si
j'ai des copies pour tous mes collègues, par exemple.
Mme Blackburn: On l'avait fait ici, mais évidemment, comme
on n'a pas les explications des fois, les explications sont peut-être un
peu plus efficaces. En contrepartie, on vous promet, Mme la ministre, d'essayer
d'être plus efficace.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous nous
remettez vos notes aussi?
Mme Blackburn: Je ne dis pas qu'on va tout l'adopter,
là.
M. Ooyon: Est-ce que vous avez des notes à nous remettre
de votre côté, Mme la députée?
Mme Blackburn: Oui, bien oui, on les a sauf qu'il nous manque les
huit premiers articles. Je ne sais pas ce qui s'est passé, ça n'a
pas entré dans ta machine à photocopier, ça commence au
neuvième article. Alors, on ne sait pas ce qui s'est passé.
Mme Lavole-Roux: De toute façon, on va essayer de se
débrouiller avec notre copie. Je dois vous faire remarquer que j'ai
discuté des projets de loi extrêmement importants et jamais,
pendant neuf ans... Savez-vous, Mme la députée de Chicoutimi,
pour votre Information, que pendant cinq ans on m'a refusé la revue de
presse?
Mme Blackburn: Est-ce que c'est le gouvernement du Parti
québécois qui aurait Instauré...
Mme Lavoie-Roux: Non, la revue de presse existe depuis
longtemps.
Mme Blackburn: Alors, quelle était la pratique du temps du
gouvernement libéral? Ils ont dû poursuivre une pratique.
Mme Lavoie-Roux: Non, non. Ç'a été un
changement radical. Enfin, on ne retournera pas aux vieilles choses. On est
dans un nouveau régime, un régime généreux, ouvert,
transparent.
Mme Blackburn: Le Parti québécois n'est pas
particulièrement habitué... Je ne pense pas qu'on puisse
qualifier le Parti québécois de mesquin. C'est pour ça que
ça m'étonne un peu.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais c'était exactement le cas. Je
ne veux pas dire exactement le cas qu'il était mesquin, mais exactement
le cas qu'on ne m'a jamais rien remis.
Mme Blackburn: Ça ressemble à de la
mesquinerie.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on revient
à l'article 2, s'il vous plaît?
Mme Lavoie-Roux: Ça va peut-être aller un peu plus
vite.
Mme Blackburn: C'est peut-être pour cela qu'on a
continué à faire notre propre revue des médias.
Mme Lavole-Roux: À ce moment-là, je vous al
expliqué pourquoi on introduisait les mots "résident en
médecine"; c'est à cause des modifications au programme de
formation des médecins. Comme ils sont deux ans en formation
après ce qu'on aurait appelé autrefois de l'internat, deux ans de
résidence, il va falloir appeler les choses par leur nom, il s'agit
maintenant de faire deux ans de résidence en médecine et leur
permettre, à ce moment-là, de signer des ordonnances. Je dois
vous dire aussi que c'était une demande expresse de la Corporation des
médecins du Québec, mais je pense que c'est une demande tout
à fait justifiée pour permettre un meilleur fonctionnement.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 2, est-ce
qu'il y a d'autres Interventions?
Mme Blackburn: II n'y a pas d'intervention.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'article 2
est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
3.
Mme Lavoie-Roux: Je vais le lire pour les
fins du débat, M. le Président. "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 3, du suivant...
Mme Blackburn: Je m'excuse. Je fonctionnerais par paragraphe, 1,
2, 3, 4, sinon on va sauter complètement.
Mme Lavoie-Roux: Vous voulez faire 2, 3, 4 et 5.
Mme Blackburn: Article 2,1°.
Le Président (M. Bélanger): On va procéder
alinéa par alinéa.
Mme Blackburn: Alinéa par alinéa. Je n'ai jamais
réussi à me rappeler si c'est alinéa ou paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: II a été adopté mais comme
on est de bon compte, on va retourner au 2°. Le deuxième paragraphe,
M. le Président. "2° par l'insertion, dans la cinquième ligne
du quatrième alinéa et après le mot "médecin", des
mots ", d'un résident en médecine".
C'est ce que j'ai d'ailleurs expliqué, il y a quelques
instants.
Mme Blackburn: Ça va.
Mme Lavoie-Roux: Adopté. "3° par l'insertion, dans la
quatrième ligne du cinquième alinéa et après le mot
"dispositifs", des mots ", fauteuils roulants". C'est une concordance.
Mme Blackburn: C'est une concordance. C'est pour les mêmes
raisons que, tout à l'heure, on se disait qu'il faudrait peut-être
reporter l'adoption.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Mme Blackburn: J'imagine que l'autre aussi est une disposition de
concordance.
Mme Lavoie-Roux: De concordance également.
Mme Blackburn: On va le suspendre et on y reviendra.
Le Président (M. Bélanger): Un instant. Si on
suspend constamment, on va se ramasser, tout à l'heure, qu'on n'arrivera
plus.
Mme Blackburn: Peut-être que madame pourrait nous dire s'il
y a plusieurs de ces dispositions, jusqu'à quel article on
retrouve-Une voix: Après cela, à l'article 3 on commence
à être dans le fond...
Mme Blackburn: Donc, suspendons les deux premiers articles 1 et
2, commençons à l'article 3.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, Mme la députée de
Chicoutimi, je veux bien être de bon compte mais on a déjà
adopté 1°, 2° au moins. On va suspendre 3° et 4°, si
vous le voulez. Mais là on va arrêter de suspendre.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 3.
Mme Lavoie-Roux: "Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 3, du suivant: "3.1 La Régie peut conclure un
contrat avec un fournisseur de fauteuils roulants ou d'aides auditives afin d'y
prévoir les conditions de fourniture aux dispensateurs des services dont
le coût sera assumé par la Régie. "Un tel contrat est
précédé d'un appel d'offres effectué suivant les
conditions et modalités prescrites par la Régie."
Ce que j'ai expliqué en discours de deuxième lecture,
c'est que la Régie doit conclure des accords avec des fournisseurs. Il y
a des dates de prévues, des échéanciers et, vu que tout
cet échéancier est extrêmement serré, ceci
créait des problèmes quant à l'obligation de publication
dans la Gazette officielle avec un délai de 30 ou de 60 jours. Je
me suis vue dans l'obligation, et je n'étais probablement pas la
première, à plusieurs occasions de demander une dérogation
à cette règle de publication. L'examen de la chose nous
démontre qu'avec la meilleure volonté du monde, compte tenu du
court temps qui s'écoule entre l'arrivée des soumissions et les
suivantes qui viennent, nous demandons, pour éviter des
dérogations répétées, de nous soustraire à
cette obligation strictement pour les fauteuils roulants, c'est bien ça,
et les appareils auditifs, d'être dispensés de l'obligation de
publication. Mais il y aura quand même qu'on procédera par
soumisions, etc.
Mme Blackburn: Cela peut représenter combien, ces types de
contrat, annuellement?
Mme Lavoie-Roux: Ah! Mon Dieu!
Mme Blackburn: Pour le fournisseur de fauteuils roulants et
d'aides auditives?
Mme Lavoie-Roux: Moi, si je devinais, je dirais quelques millions
de dollars, je suppose. Il y a tous les appareils auditifs.
Mme Blackburn: Oui. Si c'est de cette ampleur, je trouve
imprudent qu'on s'en aille exclusivement sur appel d'offres.
Mme Lavoie-Roux: C'est comme ça que ça existe.
Mme Blackburn: Sans publication de règlement, c'est cela?
Il y avait une publication.
Mme Lavoie-Roux: Cela va être un règlement. C'est la
prépublication de 60 jours, ou de 30 jours dans ces cas? Est-ce que
c'était 60 jours?
Une voix: C'était 45 jours.
Mme Lavoie-Roux: C'était 45 jours. L'estimation est de 3
300 000 $.
Mme Blackburn: Votre explication, c'est que la Régie a
dû, à de nombreuses reprises, invoquer l'urgence pour être
dispensée du délai de publication de la Loi sur les
règlements afin que les nouveaux contrats puissent prendre effet
à la date de terminaison.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
Mme Blackburn: Les anciens... Le délai de publication,
c'est 45 jours, si ma mémoire est fidèle.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. C'est ce qu'on vient de
dire.
Mme Blackburn: Ce n'est pas 30 ou 60 jours. C'est 45 jours. Cela
veut dire qu'elle ne serait plus régie par le délai de
publication. Cela veut dire que c'est publié, il n'y a plus de
délai, elle le publie et elle passe les contrats.
Mme Lavoie-Roux: II prend effet.
Mme Blackburn: Cela veut dire qu'il n'y a personne qui peut
contester. À quoi sert la publication? L'appel d'offres, ça
faisait la même chose avant.
Une voix: Mais informellement, là cela va se faire...
Mme Lavoie-Roux: Cela va se faire formellement.
Mme Blackburn: Vous savez que ce sont des sommes Importantes qui
sont en cause là-dedans. Une somme de 4 000 000 $, ce n'est pas...
Mme Lavoie-Roux: Je suis tout à fait d'accord avec
vous.
Mme Blackburn: Je pensais que c'était de l'ordre
peut-être de moins de 1 000 000 $. Mais à 4 000 000 $, je commence
à...
Mme Lavoie-Roux: Oui. Dès qu'ils sont...
Mme Blackburn: Évidemment, ce n'est pas 775 000 000 $,
mais de toute façon...
Mme Lavoie-Roux: À tout événement...
Le Président (M. Bélanger): Vous n'êtes pas
sur le bon terrain.
Mme Blackburn: Non, je ne suis pas à Laval.
Mme Lavoie-Roux: Surtout à Laval. Mme Blackburn: Je
ne suis pas à Laval.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, moi, je dois vous dire que
ça fait trois ans et on a toujours été obligés de
demander une dérogation parce que les demandes de soumissions et les
échéanciers, c'est trop serré. On va en soumissions
publiques, ce sera quand même publié, mais ça prendra effet
Immédiatement.
Mme Blackburn: Est-ce qu'il n'y aurait pas eu plutôt
intérêt... Plutôt que de dire: II n'y a plus de
délai, est-ce qu'il n'y aurait pas eu avantage ou intérêt
à réduire le délai? Là, on passe de tout à
rien. Il me semble qu'il y aurait peut-être eu quelque chose qui se
serait situé entre les deux. Est-ce que ça n'aurait pas
été plus raisonnable? Là, c'est du tout ou rien. On passe
de 45 jours à zéro. Il y a comme... (22 h 30)
Mme Lavoie-Roux: Je reviens à ce que je disais tout
à l'heure, on me dit qu'on a essayé différentes formules.
Je pense même que les délais de 20 jours ne doivent pas être
prévus dans les règlements. C'est une exception qu'ils avaient
faite pour essayer de réduire les délais et, encore à
cette occasion, c'est devenu extrêmement serré. C'est pour
ça qu'on a été obligés de continuer de recourir aux
dérogations.
Mme Blackburn: Me dites-vous qu'il y avait
systématiquement des dérogations ou si, finalement, bon an mal
an...
Mme Lavoie-Roux: À ma connaissance, c'était
systématique.
Mme Blackburn: Je ne vous cache pas que j'ai des réserves,
parce que ce sont des sommes Importantes qui sont impliquées. Ce n'est
pas n'Importe quoi.
Mme Lavoie-Roux: On procède par soumissions publiques. On
le publie. Ce sont des contrats d'un an et les prix évoluent en cours
d'année. C'est un problème qui existe depuis plusieurs
années.
Mme Blackburn: Là, il s'agit de la liste... le
règlement prévoyant la liste des services assurés. Et
c'est à partir de la liste des services assurés qu'on fait des
appels d'offres pour évaluer le coût des services assurés,
que ce soient des fauteuils ou des appareils auditifs. Mais ce n'est
pas tant le coût de ces équipements qui est important que
la liste des services assurés. C'est ça qui est important, c'est
ce pourquoi iI y avait un règlement. Je me demandais, dans le fond, en
môme temps que je réfléchissais à cette question, si
la raison d'être de la publication du règlement n'était pas
liée au coût de ces services, mais bien à la liste des
services assurés. Ce dont on voulait s'assurer, c'est qu'il n'y ait pas
de modifications majeures dans la liste des services assurés.
C'était ce qu'on voulait se donner comme garantie en obligeant la
publication d'un règlement. Le règlement vient publier la liste
des services assurés. Alors, s'il n'y a plus de temps de prévu
pour que les organismes concernés puissent réagir à la
diminution ou à la modification à la liste des services
assurés, on a un problème. À quoi ça sert de le
publier?
Mme Lavoie-Roux: Si je comprends bien les réflexions de la
députée de Chicoutimi... Elle dit que l'avis de publication est
pour qu'on puisse vraiment constater ou observer, s'il y a lieu, une diminution
ou une modification des services assurés. Je ne vois pas comment la
dérogation à une prépublication pourrait faire modifier
les services assurés. Les services assurés sont quelque chose
d'officiel, et les gens qui ont des services assurés, et qui tout
à coup ne les verraient plus assurés, je pense qu'on en
entendrait parler rapidement. Je vols difficilement le lien que vous faites
entre la prépublication et une désassurance possible ou une
non-assurance de services qui sont déjà assurés, si je
vous ai bien comprise.
Mme Blackburn: S'il y a nécessité de publier un
règlement qui indique la liste des services assurés, c'est que
par voie de règlement vous pouvez modifier cette liste. Autrement il n'y
aurait pas de règlement, ce serait fixé dans la loi. Ça,
c'est clair. Les dispositions prévoyant la prépublication et la
durée sont pour permettre aux gens, aux individus concernés, aux
groupes concernés, de réagir sur le contenu du règlement.
Le contenu du règlement, en l'occurrence, porte sur les services
assurés. On est d'accord avec ça. Le contenu du règlement
ne porte pas sur le coût des appareils, mais sur les services
assurés. À partir de la liste des services assurés, on va
en appel d'offres.
Mme Lavoie-Roux: II porte sur les deux, sur les coûts
aussi.
Mme Blackburn: II porte sur le produit... Mme Lavoie-Roux:
Et le coût.
Mme Blackburn: Dans le règlement? Il faudrait que je voie
l'article de la loi, cela me surprend.
Mme Lavoie-Roux: Ici, dans les règlements d'application,
vous avez les types de prothèses - ce que j'ai devant moi, ce sont les
prothèses auditives - leur prix...
Mme Blackburn: Les types d'appareils, oui.
Mme Lavoie-Roux: Les types d'appareils, leur prix... ce qui est
compris.
Mme Blackburn: C'est à quel chapitre?
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire que la dérogation qui
est appliquée d'une façon systématique le consentement du
Conseil des ministres. Cette dérogation systématique n'a pas
créé le type de problèmes dont la députée de
Chicoutimi parie.
Mme Blackburn: Pour fins de compréhension, est-ce que dans
ce règlement on pourrait limiter le groupe de personnes ayant
accès à ce type de services? Est-ce qu'on pourrait dire que le
règlement...
Mme Lavoie-Roux: Non. Ce n'est pas là qu'est
prévu...
Mme Blackburn: Tout d'abord, le règlement vient
interpréter quel article?
Mme Lavoie-Roux: On parle de soumissions pour la
détermination des appareils, fauteuils roulants ou prothèses
auditives. On ne parle pas des catégories de personnes qui y ont
accès ou non selon leur âge ou d'autres critères.
Mme Blackburn: C'est un nouvel article?
Mme Lavoie-Roux: Mme la députée de Chicoutimi, ce
qui concerne les catégories de personnes assurées fait partie du
règlement d'application, mais n'est pas touché par la demande de
dispensation de l'avis de prépublication.
Mme Blackburn: Si je comprends la modification,
dorénavant, cela se ferait exclusivement par appel d'offres. À
quelle place est conservée la disposition touchant la publication?
Mme Lavoie-Roux: Pardon? Il paraît que la réponse
est à l'article 37, Mme la députée. Je n'ai pas
écouté votre question, pas parce que je ne le voulais pas,
évidemment.
Mme Blackburn: Pas parce que...
Mme Lavoie-Roux: Pas parce que je ne voulais pas vous
écouter, mais parce que je parlais a quelqu'un d'autre. Est-ce qu'on
peut apporter d'autres éclairages, Mme la députée? Cela
nous ferait plaisir.
Mme Blackburn: Oui. La Loi sur les règle-
ments est prévue pour permettre un temps de réaction. La
publication d'un règlement a pour but non seulement d'informer, mais
d'accorder un délai pour fins de réaction, pour donner autant
à tout le monde. Je ne vous apprends rien en vous disant ça. On
est d'accord avec ça?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui. C'est ça.
Mme Blackburn: Alors, à ce moment-là, si les gens
n'ont plus de temps pour réagir si jamais ils sont insatisfaits de votre
règlement, à quoi sert la publication. On prévoit qu'un
règlement doit être publié et on s'y conforme tout
simplement, mais l'objectif de donner un temps de réaction aux
bénéficiaires, que fait-on avec? C'est l'esprit môme de la
publication d'un règlement qu'on vient mettre en cause ici. C'est
ça qu'on fait.
Mme Lavoie-Roux: Mais il faut bien remarquer qu'il s'agit de
corriger... Vous avez raison sur le principe que les avis de
prépublication des règlements, c'est pour permettre un temps de
réaction. C'est tout à fait exact. Mais, dans la
réalité des choses, la complexité et la durée des
ententes, si on peut parler d'une entente en l'occurrence, font qu'en pratique,
ce n'est pas ce qui se passe. Comme cela touche strictement le contenu de la
soumission relativement à la nature ou au contenu des appareils
eux-mêmes et qu'il y a aussi, je pense, des consultations en cours
d'année avec les établissements, avec l'OPHQ, quant aux
modifications possibles qui devraient être demandées...
Ce que je disais, c'est qu'il y a aussi en coure d'année, comme
on a un laps de temps très court - même si ce n'était pas
le cas - des consultations quant aux établissements qui recommandent ce
genre de prothèses pour leurs bénéficiaires.
Particulièrement pour les chaises roulantes, il y a des choses qui sont
modifiées assez souvent. Je suis moins familière avec les
appareils auditifs. Ce doit être la même chose aussi d'une
année à l'autre. Il y a quand même une évaluation en
cours d'année sur ce que devrait être le contenu des
prothèses ou des chaises roulantes. Alors, ce n'est pas une chose qui se
fait, à partir d'une tour dorée sans tenir compte de la
réalité. À cet égard, il y a des temps de
réaction. Il y a consultation avec l'OPHQ. Je pense qu'on pourrait
être inquiets si vraiment cela se faisait dans une tour d'ivoire et qu'il
n'y avait aucune consultation. C'est, en fait, de la consultation presque
permanente avec les utilisateurs.
Il y a également un objectif économique. Cela permet
également de présenter des prix beaucoup plus réalistes
parce que, étant donné qu'ils devaient soumissionner beaucoup
plus tôt, ils ne connaissaient pas l'évolution des prix et on
pouvait très souvent avoir des soumissions plus hautes que la
réalité. Alors, c'est secondairement un objectif
économique.
Mme Blackburn: Là, vous ne serez même plus
obligés de publier. J'avais cru comprendre tantôt que vous
étiez exemptés des délais de publication mais qu'U y
aurait publication.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais la publication prend effet
immédiatement au lieu du délai de 45 jours.
Mme Blackburn: Alors, la note, ici, à la page 7, n'est pas
juste. Le fait de préciser dans la loi...
Mme Lavoie-Roux: Ne critiquez pas les notes qu'on vous a
passées, par exemple!
Mme Blackburn: Le fait de préciser dans la loi que les
contrats seront précédés d'un appel d'offres assure une
certaine forme de publicité qui n'existe plus avec la dispense de
publication.
Mme Nadeau (Monique): Elle parle de la publication, dans la Loi
sur les règlements, il n'y aura plus de publication, mais le
règlement va être publié et il va prendre effet.
Mme Blackburn: II n'y aura plus de prépublication.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait peut-être que...
Mme Nadeau: C'est ça. Dans la Loi sur les
règlements... (22 h 45)
Le Président (M. Bélanger): Pouvez-vous vous
identifier, s'il vous plaît, pour les fins du Journal des
débats?
Mme Lavole-Roux: Mme Monique Nadeau.
Le Président (M. Bélanger): Mme Nadeau. Je vous en
prie.
Mme Blackburn: Vous dites que vous voulez distinguer les
fauteuils roulants des autres aides. Étant donné qu'on entend
leur accorder un traitement différent; quel type de traitement?
Ça peut être les fauteuils roulants et les aides auditives,
j'imagine, les deux. On en a juste marqué un, mais j'imagine que ce sont
les deux.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Pour les autres, le
problème ne se pose pas. Ce sont les deux. C'est pour ça qu'il y
a des définitions qui ont été modifiées, pour
soustraire les fauteuils roulants et les appareils auditifs.
Mme Blackburn: C'est adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4.
Mme Lavoie-Roux: "4. L'article 5 de cette
loi est modifié par l'addition, après le premier
alinéa, des suivants: "Une personne devient une résidente du
Québec à compter du moment prévu par règlement et
cesse de l'être dans les cas, conditions et circonstances prévus
par règlement.
Toutefois, une personne qui ne réside pas au Québec est
réputée être une personne qui y réside dans les cas,
conditions et circonstances prévus par règlement."
Évidemment, ça s'applique aux personnes qui font des
séjours prolongés à l'extérieur du Québec,
dans des conditions particulières qui seront établies par
règlement. J'ai eu l'occasion de donner une couple d'exemples: les
étudiants québécois qui vont étudier à
l'étranger et ceux qui travaillent pour des agences de
coopération, ou ceux qui font des séjours qui pourraient
être - cela ne doit pas arriver souvent - plus longs, par exemple, s'ils
travaillent dans des... Ce n'est pas celui-là?
Une voix: Non, ce n'est pas celui-là. C'est l'inverse.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi. C'est l'inverse. J'avais
commencé par l'un et j'allais dire l'inverse. Il s'agit de ceux qui
viennent au Québec. On a les exemples en bas: le cas d'un travailleur
étranger, détenteur d'un certificat d'acceptation, d'un boursier
du ministère de l'Éducation. Il pourrait également y avoir
des gens qui viennent travailler, par exemple, à... Cela serait par
entente avec l'organisme International, l'aviation internationale, par entente,
tel qu'on l'avait accepté à l'automne.
Mme Blackburn: Cela va. Si je me rappelle, M. le
Président, le projet de loi qu'on avait examiné prévoyait
une espèce d'accord de réciprocité.
Mme Lavoie-Roux: Oui. C'est dans le cas des ententes.
Mme Blackburn: Ces accords de réciprocité ne
couvrent pas ces personnes? Normalement, oui.
Mme Nadeau: II y aura des dispositions, un peu plus loin,
concernant l'inscription de ces personnes, mais cette disposition ne vient pas
modifier leur statut. Cela vise essentiellement à donner le pouvoir
réglementaire de prévoir à compter de quel moment une
personne devient résidente du Québec. Le deuxième
alinéa est ajouté afin qu'une personne ne résidant pas au
Québec puisse être réputée résidente dans des
cas prévus par règlement.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on peut avoir un aperçu des
règlements? Je repose la question. Comment se fait-Il que, dans votre
accord de réciprocité - à moins des pays avec lesquels on
n'aurait pas d'accord de réciprocité, à ce moment Je ne
sais pas pourquoi il faudrait payer pour leurs ressortissants, quoique,
évidemment, avec les pays d'Afrique et tout ça...
Mme Lavoie-Roux: L'exemple qui me vient à l'esprit, c'est
celui des travailleurs dans la cueillette des fruits et des légumes -
des fruits, on n'en a peut-être pas beaucoup, mais on a des
légumes - ou l'un ou l'autre. Ces gens sont quand même
acceptés comme travailleurs temporaires.
Mme Blackburn: Et, à ce moment-là, les travailleurs
saisonniers qui viennent des autres pays - parce que, pour ceux du Canada c'est
automatique, donc il faut absolument que ce soient ceux d'autres pays -
seraient couverts. Est-ce que cela vise cette catégorie? Qu'est-ce que
cela vise précisément?
Mme Lavoie-Roux: C'est une des catégories qui sont
visées.
Mme Blackburn: Mais lorsqu'il y a un accord de
réciprocité... Est-ce qu'on en a un avec le Mexique? Je vois les
États-Unis, on en a un avec eux.
Mme Lavoie-Roux: Non. On n'en a pas beaucoup. On en avait avec la
France, avec les pays nordiques. On les avait énumérés,
mais je ne m'en souviens plus. Avec l'Italie je pense...
Mme Blackburn: Oui. Il me semble qu'avec les États-Unis
aussi.
Mme Lavoie-Roux: Non, on n'en a pas. Mais tout cela sera
prévu dans des règlements qui seront publiés et qui
pourront faire l'objet de discussions ultérieures. Entre autres, la
Commission des affaires sociales désire en discuter.
Mme Blackburn: La personne qui ne réside pas au
Québec, Ce sont vraiment nos étudiants à
l'étranger. C'est ce à quoi vous pensez. "Une personne qui ne
réside pas au Québec est réputée être une
personne qui réside dans les cas, conditions et circonstances
prévus par règlement." Cela vise surtout nos travailleurs
à l'étranger.
Mme Lavoie-Roux: Cela pourrait être dans les
règlements, cela pourrait être une catégorie.
Mme Blackburn: Cela vise nos travailleurs à
l'étranger.
Mme Lavoie-Roux: Pour le moment, on parle... C'est moi, tout
à l'heure, qui ai fait une erreur.
Mme Blackburn: Les Québécois qui travaillent
à l'étranger.
Mme Lavoie-Roux: Non, cela, on l'aura dans l'autre article. C'est
moi qui al fait une erreur. J'ai commencé par cette partie alors que
c'était...
Mme Blackburn: Alors, qu'est-ce que cela vise "une personne qui
ne réside pas au Québec est réputée être une
personne qui y réside"? À quoi pense-t-on?
Mme Nadeau: Le travailleur étranger détenteur d'un
CAO.
Mme Lavoie-Roux: Les boursiers du ministère de
l'Éducation également.
Mme Blackburn: Je ne sais pas lire. J'ai l'impression que les
deux paragraphes sont redondants. "Une personne devient une résidente du
Québec à compter du moment prévu par règlement et
cesse de l'être dans les cas, conditions et circonstances prévus
par règlement." Ensuite, on parle d'autre chose: Toutefois, une personne
qui ne réside pas au Québec est réputée être
une personne...
Mme Nadeau: Ce sont deux situations différentes. Le
premier paragraphe, c'est pour prévoir par règlement à
compter de quand une personne devient une résidente, tandis que le
deuxième paragraphe, c'est pour prévoir des cas où une
personne qui ne réside pas au Québec est réputée
être une personne qui y réside.
Le Président (M. Bélanger): Alors, merci à
Mme Nadeau. Est-ce que l'article 4 est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 5.
Mme Lavoie-Roux: L'article 5, M. le Président. "Une
personne qui réside au Québec et qui s'absente dans les cas,
conditions et circonstances prévus par règlement, conserve sa
qualité de résident du Québec."
Alors, s'il s'agit de...
Le Président (M. Bélanger): De l'inverse.
Mme Lavoie-Roux: ...l'inverse. Dans des situations prévues
par règlement où elle séjourne à l'extérieur
pour de longues périodes, c'est pour permettre qu'elle continue
d'être considérée comme résidente du
Québec.
Mme Blackburn: C'est adopté.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
Mme Lavoie-Roux: "L'article 6 de cette loi est remplacé
par le suivant: "6. Une personne qui quitte le Québec pour
s'établir dans une province du Canada où existe un régime
équivalent continue à être une personne qui réside
au Québec pour la période déterminée par
règlement."
La loi prévoit que le résident du Québec qui va
s'établir dans une autre province demeure admissible jusqu'à ce
que soit écoulée la période d'attente dans l'autre
province, jusqu'à un maximum de quatre mois. Dans le règlement
d'application, on prévoit que l'admissibilité d'un tel
résident cesse le premier jour du troisième mois suivant son
départ, ce qui est conforme aux accords de réciprocité
interprovinciaux en cette matière. Il y a donc une possibilité
qu'un résident du Québec soit admissible en vertu de la loi tout
en étant inadmissible en vertu du règlement.
Alors, c'est vraiment de la mécanique pour s'assurer que les gens
soient bien couverts, finalement.
Mme Blackburn: Actuellement, le régime en vigueur
n'était pas... Si je lis l'article actuel, cela avait comme effet de
laisser à l'occasion un délai entre la couverture... Il
n'était couvert ni par le régime de la province d'accueil ni par
celui du Québec.
Mme Nadeau: Ce n'est pas tout à fait ça. Il pouvait
y avoir une contradiction dans sa couverture, à savoir qu'en vertu de la
loi on ne savait pas s'il était couvert ou non, étant
donné que la loi disait jusqu'à un maximum de quatre mois et que
le règlement disait le premier jour du troisième mois. Or, la
plupart des provinces couvrant le premier jour du troisième mois, elles
se sont entendues entre elles pour que ce soit le premier jour du
troisième mois. Alors, on a voulu enlever le maximum de plus de quatre
mois pour le prévoir par règlement et pour que ça puisse
toujours suivre ce que les accords entre les provinces prévoient et
qu'il n'y ait pas de contradiction entre la loi et le règlement.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 6.
Mme Lavoie-Roux: "7. L'article 7 de cette loi...
Le Président (M. Bélanger): Excusez-moi, l'article
7.
Mme Lavoie-Roux: ...est modifié par la suppression du
premier alinéa."
Mme Blackburn: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: II y a maintenant des ententes qui ne laissent
plus d'exception.
Le Président (M. Bélanger): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
Mme Lavoie-Roux: "8. L'article 9 de cette loi est remplacé
par le suivant: "9. Toute personne qui réside ou est
réputée résider au Québec doit s'inscrire à
la Régie selon les modalités prévues par règlement.
"La Régie délivre une carte d'assurance-maladie à la
personne ainsi inscrite."
Mme Blackburn: Ça vient ajouter "ou est
réputée résider".
Mme Lavoie-Roux: Est tenue de s'Inscrire à la
Régie.
Mme Blackburn: Seule une telle personne a le droit de s'inscrire
ainsi à la Régie. C'était inutile dans le sens que
c'était illégal si elle le faisait. J'imagine que c'est pour
ça que vous l'avez enlevé. Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9.
Mme Lavoie-Roux: "9. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 9, du suivant: "9.0.1 Doit s'inscrire
à la Régie selon les modalités prévues par
règlement toute personne visée par le sous-paragraphe a du
paragraphe 2 du premier alinéa de l'article 10 ou par l'article 10.1 de
la Loi sur le ministère de la Santé et des Services sociaux
(L.R.Q., chapitre M-19.2) et qui bénéficie de la totalité
ou d'une partie des services prévus par la présente loi. "La
Régie délivre à la personne ainsi inscrite une carte
d'admissibilité à la totalité ou à une partie de
ces services. "L'article 22.0.1 s'applique à une telle personne, compte
tenu des adaptations nécessaires."
Je pense que c'est cela qui est en relation avec les modifications qu'on
avait apportées l'automne dernier.
Mme Blackburn: Donc, il pourrait y avoir seulement une partie des
services qui seraient couverts. Rappelez-moi pourquoi.
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce que ça pouvait dépendre
de ce qui était offert ici et de ce qui était aussi offert
ailleurs. Je pense qu'il y avait une relation entre les deux.
Mme Nadeau: Tout est en fonction du contenu des ententes de
réciprocité.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Et, particulièrement par
rapport aux personnes âgées, on avait discuté de ça
longuement, si ma mémoire est bonne.
Mme Blackburn: II était aussi question des personnes qui
viendraient s'Installer ici pour avoir une chirurgie cardiaque, par exemple. Il
faudrait qu'elles attendent, qu'elles soient longtemps chez nous, elles
auraient le temps de devenir résidentes.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas si mal, quatre mois.
Mme Blackburn: J'ai été étonnée des
données de l'Institut de cardiologie.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait peut-être que l'Institut en
réfère à d'autres hôpitaux aussi.
Mme Blackburn: Savez-vous qu'il y a à la Régie une
cinquantaine de noms de personnes qui sont dans d'autres hôpitaux du
Québec et qui attendent d'avoir une chirurgie à l'Institut? Ils
ne sont même pas à l'Institut de cardiologie.
Mme Lavoie-Roux: On aura l'occasion de discuter de ça.
Mme Blackburn: Depuis plus de deux mois, savez-vous que les cas
de 20 semaines et plus d'attente sont passés de 16 % à 42 %?
Le Président (M. Bélanger): Excusez-moi. Est-ce
qu'on pourrait revenir à l'article 9?
Mme Blackburn: Je comprends que c'est dérangeant, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
revenir à l'article 9, s'il vous plaît?
Mme Blackburn: Je voulais seulement illustrer que ça
pouvait être long si jamais ils venaient s'installer pour avoir une
chirurgie cardiaque. C'est adopté, M. le Président
Le Président (M. Bélanger): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
Mme Lavoie-Roux: "10. Cette loi est modifiée par le
remplacement de l'article 9.1 par le suivant: "9.1 II est interdit à un
bénéficiaire ou à une personne visée par l'article
9.0.1 de confier à un tiers, de prêter, donner, vendre ou
autrement aliéner sa carte d'assurance-maladie ou sa carte
d'admissibilité et nul ne peut exiger ni accepter qu'un
bénéficiaire ou une telle personne lui confie, prête,
donne, vende ou aliène autrement sa carte.
Toutefois, un bénéficiaire ou une personne visée
par l'article 9.0.1 peut confier sa carte d'assurance-maladie ou sa carte
d'admissibilité à un établissement et un
établissement peut exiger ou recevoir cette carte."
Comme l'expliquent les commentaires, ça impose aux personnes
visées par l'article 9 les mêmes obligations qu'aux
bénéficiaires en ce qui concerne l'usage de leur carte.
Mme Blackburn: Je sais que ça avait déjà
été soumis par différents organismes parce que,
semble-t-il, les Américains venaient chercher des services de
santé chez nous avec de fausses cartes d'Identité, de fausses
cartes d'assurance-maladie.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on a envisagé la
possibilité d'avoir une carte d'assurance-maladie avec une photo? (23
heures)
Mme Lavoie-Roux: J'ai demandé au nouveau président
d'examiner ça en relation également avec la carte-santé
dont iI est question dans les orientations. Je dois vous dire... D'ailleurs, Je
n'ai pas demandé ça...
Mme Blackburn: Je ne trouve pas ça très
souhaitable.
Mme Lavoie-Roux: ...seulement depuis les orientations, mais Je
n'ai peut-être pas eu le temps d'insister suffisamment. On m'a souvent
fait l'objection qu'on changeait de physionomie: Un bout de temps, on avait une
barbe et un autre bout de temps, on n'avait pas de barbe. J'ai dit: Au moins,
ça va prendre soin des femmes.
Mme Blackburn: Franchement! Cela dure combien de temps? Cinq
ans?
Mme Lavoie-Roux: Deuxièmement, même si on a une
barbe ou qu'on n'en a pas...
Mme Blackburn: Ou les hommes perdent leurs cheveux.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Mais les femmes ont d'autres
problèmes. Je pense que ce n'est pas un argument valable, parce que dans
le temps... Les choses évoluent. Je me rappelle qu'il y a plusieurs
années les gens disaient: Ça provoquerait un tollé
d'obliger les gens à avoir une carte d'identité. Mais Je pense
qu'aujourd'hui les gens volent les choses un peu différemment.
Heureusement!
Mme Blackburn: Je ne suis pas certaine que ce soit heureux. C'est
rendu qu'il y a tellement de contrôles et on est tellement fichés
partout. C'est peut-être ça qu'on se dit, finalement: Un de plus
ou un de moins, ce ne sera pas grave.
Mme Lavoie-Roux: Bien, une photo sur votre carte... Ce que Je
trouve ridicule c'est que, vous avez votre photo pour vous promener en
métro.
Mme Blackburn: Ahl
Mme Lavoie-Roux: II y a des tas d'endroits où on doit
avoir sa photo.
Mme Blackburn: Je ne me promène pas en métro.
Mme Lavoie-Roux: Je ne vols pas ce qui... Adopté?
Mme Blackburn: C'est adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 11.
Mme Lavoie-Roux: "11. L'article 10 de cette loi est
modifié par l'addition, après le deuxième alinéa,
du suivant: "Malgré le deuxième alinéa, un
bénéficiaire peut exiger le montant effectivement payé
pour des services médicaux dans les cas et conditions
déterminés par règlement."
On sait que l'assurance-hospitalisation est déjà
payée pour des services hospitaliers hors Canada, lorsque de tels
services ont été autorisés au préalable. Le texte
proposé vient permettre à la Régie de rembourser les
montants effectivement payés dans les cas et conditions qui seront
prévus dans un règlement. Enfin, ça veut dire des hausses
de coûts. Par contre, on croit que, dans certains cas, ça va
faciliter avec Justesse et justice la situation de certains individus qui, en
fait, sont obligés de recourir à des campagnes publiques, alors
qu'ils sont autorisés à y aller parce que ce sont des services
non dispensés, ce ne sont pas des services expérimentaux
là où Ils vont les chercher. Avec les dispositions actuelles, iI
y a des personnes qui se trouvent véritablement
pénalisées, compte tenu de leurs revenus.
Mme Blackburn: Actuellement, comment ça fonctionne
lorsque, par exemple, des voyageurs québécois s'en vont aux
Etats-Unis, ont une petite maladie et rentrent à l'hôpital pour
trois jours? Quels sont les délais de remboursement pour des
réclamations de ce genre? C'est amusant parce que justement, lundi, J'ai
eu...
Mme Lavoie-Roux: Une plainte.
Mme Blackburn: ...une conversation avec un journaliste de chez
nous qui est allé aux États-Unis... Son épouse a fait une
otite, elle est allée à l'hôpital pour une intervention.
C'était au mois de novembre et il n'a pas encore été
payé. On l'a renvoyé à son assurance privée. Son
assurance privée ne couvrait pas ça. Il a repris tout le dossier
et il l'a envoyé à la Régie. Finalement, d'une chose
à l'autre... Ce n'est pas vraiment quelqu'un de complètement
démuni, il est assez débrouillard. Comme je ne connaissais pas la
procédure, je ne pouvais pas lui dire que c'était anormalement
long ou que, généralement, c'était comme ça.
Mme Lavoie-Roux: À ma connaissance, c'est quelques mois,
c'est deux ou trois mois. On me fait remarquer, d'abord, que c'est un
traitement manuel et que, souvent, tous les papiers ne sont pas
complétés. Je vous dirai que j'ai eu l'expérience avec mon
fils...
Mme Blackburn: Cela a pris combien de temps?
Mme Lavoie-Roux: ...qui faisait du cyclisme aux États-Unis
et qui a eu un accident. Lui non plus n'avait pas de réponse...
Mme Blackburn: Vous étiez mieux placée.
Mme Lavoie-Roux: Non, Je pense que, sans patronage indu, je me
suis informée et la raison était que ses papiers n'étaient
pas complets. Alors, je lui ai dit: Quand tu auras complété tes
papiers, tu pourras être payé comme les autres. C'est ce qu'il a
fait. Alors, II peut y avoir des raisons comme ça qui interviennent,
mais, en général, je dirais que c'est deux à trois
mois.
Mme Blackburn: Là, c'est six mois; c'est au mois de
novembre qu'il est allé aux États-Unis.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait voir si ses papiers sont tous
complétés.
Mme Blackburn: Je vais lui envoyer les galées pour le
rassurer, pour lui dire que ça va être payé. Mais,
généralement, c'est quelle durée? C'est ce que vous
cherchez, non?
Mme Lavoie-Roux: Non. C'est de cet ordre. Maintenant, il peut y
avoir des raisons particulières. Est-ce qu'il a écrit?
Mme Blackburn: Ecoutez, c'est son métier d'écrire.
Alors, iI écrit assez facilement. Je pense qu'il s'est occupé de
son affaire vraiment très sérieusement. Mais II dit: Cela ne
finit plus de finir. Vous leur donnez tout ce qu'il faut, puis, tout à
coup, ils décident qu'il leur en manque encore un peu...
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qui arrive.
Mme Blackburn: Et ça recommence, ce qui fait que les gens
finissent par démissionner.
M. Doyon: C'est un cas de comté.
Mme Lavoie-Roux: Le député de Louis-Hébert
mentionne, avec une certaine justesse, Mme la députée de
Chicoutimi, que vous et moi discutons de cas particuliers.
M. Doyon: Cela ressemble à un cas de comté. J'en ai
de semblables. Est-ce qu'on pourrait en discuter, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Non, non, si vous
voulez, on va s'en tenir à l'article 11.
Mme Blackburn: Ah! qu'il est charmant! Quand iI prend la parole,
c'est toujours pour être aimable ou peut-être pour nous faire
savoir qu'il assiste à la commission parlementaire.
M. Doyon: M. le Président, est-ce que j'avais raison ou si
je n'avais pas raison?
Le Président (M. Bélanger): Vous aviez parfaitement
raison. Alors, si on s'en tenait à l'article 10, s'il vous
plaît!
M. Doyon: Merci, M. le Président.
Mme Blackburn: M. le Président, c'est un exemple qui
permet d'illustrer comment ça peut être efficace dans certains
services. Si vous me dites que ça prend trois mois, je peux estimer que
c'est raisonnable; six mois, je trouve que c'est trop. Il y a des moyens
d'illustrer ça...
Le Président (M. Bélanger): L'article 11 qui ne
fixe pas les délais.
Mme Blackburn: Un instant. Je pense être assez efficace et
faire preuve de bonne volonté. Alors, une petite remarque mesquine, je
m'en passe. D'accord?
Le Président (M. Bélanger): Oui. Est-ce qu'il y a
d'autres Interventions sur le contenu de l'article 11?
M. Doyon: J'aurai d'autres cas de comté, M. le
Président, tout à l'heure.
Le Président (M. Bélanger): L'article 11 est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
12.
Mme Blackburn: Un instant, M. le Président. Le
Président (M. Bélanger): Pardon?
Mme Blackburn: Je n'ai pas dit: Adopté. J'ai dit: Un
instant.
Le Président (M. Bélanger): On vous attend.
Mme Blackburn: Oui, mais vous alliez appeler l'article 12.
Le Président (M. Bélanger): Je vous attends sur
l'article 11.
Mme Blackburn: Bien.
M. Doyon: Ce sont peut-être des représailles.
Mme Blackburn: Quand pensez-vous être en mesure de publier
les règlements? Il y a une série de règlements. Un
gouvernement qui devait réglementer mieux et moins, qui devait
légiférer mieux et moins.
Mme Lavoie-Roux: On me dit qu'il va être assez
calqué sur celui de l'assurance-hospitalisation. Cela ne devrait pas
être très long. Il va y avoir une prépubllcation de 45
jours, à l'intérieur des six prochains mois. Cela va être
aussi long que le remboursement.
Mme Blackburn: C'est adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. J'appelle
l'article 12. Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: "L'article 11 de cette loi est modifié
par l'addition, après le deuxième alinéa, du suivant:
"Malgré le deuxième alinéa, elle peut assumer le
coût effectivement réclamé pour des services
médicaux dans les cas et conditions déterminés par
règlement."
C'est la même chose.
Le Président (M. Doyon): Mme la députée de
Chicoutlmi, avez-vous des remarques?
Mme Blackburn: Un instant. Ça va, c'est adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. On est rendus
à l'article 13, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: "L'article 12 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans les quatrième et cinquième lignes du
premier alinéa, de "prescrit suivant l'article 72" par les mots "dont la
forme est acceptée par la Régie et dont le contenu est conforme
au règlement".
Ce sont des modifications de concordance.
Le Président (M. Doyon): Mme la députée,
avez-vous des remarques?
Mme Blackburn: Dans quelles circonstances paie-t-on les services
offerts par un professionnel désengagé à la Régie
de l'assurance-maladie? C'est précisément, me semble-t-il, le
type de contrat qui fait qu'on le pale, qu'il soit engagé à la
Régie.
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander à Mme Nadeau de vous
expliquer cela parce que je dois avouer que, moi-même, je ne connaissais
pas les nuances entre le participant, le non-participant et le
désengagé. On me dit que, dans le cas du désengagé,
on paie les services qui sont rendus.
Mme Nadeau: C'est cela. Le participant, la Régie le paie
directement; le non-participant, les services qu'H rend sont assumés par
le bénéficiaire et le désengagé, lui, rend ses
services et le bénéflcalre nous en réclame paiement en
vertu de l'article 12. Alors, les services sont payés...
Mme Blackburn: Oui, je comprends. Mme Nadeau: ...lui, il
accepte le tarif.
Mme Blackburn: Oui, j'ai bien compris. Ce que Je comprends, c'est
qu'un médecin désengagé n'est pas coupé de sa paie
parce qu'If se fait payer par son patient qui, lui, réclame à la
Régie. C'est cela que vous nous dites?
Mme Nadeau: Oui.
Mme Blackburn: Alors, les médecins démissionnaires
de la Régie pourront réclamer leur paiement...
Mme Nadeau; C'est le bénéficiaire qui se trouve
à le réclamer.
Mme Blackburn: ...du bénéficiaire et le
bénéficiaire, lui, réclame à la Régie.
Mme Nadeau: Oui. Mais eux doivent attendre que le
bénéficiaire ait été payé. Ils ne peuvent
pas se faire payer tout de suite par le...
Mme Blackburn: Ah! A quelle place est-ce prévu?
Mme Nadeau: C'est aux articles 12 et suivants.
Mme Lavoie-Roux: On me dit qu'il y a quatre médecins - je
ne sais pas pourquoi - qui sont désengagés. Il n'y en a que
quatre. Quelle spécialité, par curiosité? Vous ne le savez
pas non plus. Je vous comprends.
Une voix: Ce sont des omnipraticiens.
Mme Lavoie-Roux: Ce sont quatre omnipraticiens.
Mme Blackburn: Qui fonctionnent selon ce système et qui ne
sont pas payés aussi longtemps que le patient...
Une voix: N'a pas été payé.
Mme Blackburn: L'ajout, c'est une modification de concordance,
"prescrit suivant l'article 72", par les mots: "dont la forme est
acceptée par la Régie et dont le contenu est conforme au
règlement." Cela fait concordance avec quel article?
Mme Lavoie-Roux: L'article 36.
Mme Blackburn: L'article 38. Cela va.
Le Président (M. Doyon): L'article 13 est
adopté.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Nous sommes maintenant à
l'article 14. Mme ta ministre.
Mme Lavoie-Roux: "14. L'article 13 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans la quatrième ligne du premier
alinéa et après le mot "dispositifs," des mots "fauteuils
roulants" et par le remplacement, dans la onzième ligne de cet
alinéa, de "prescrit suivant l'article 72" par les mots "dont la forme
est acceptée par la Régie et dont le contenu est conforme au
règlement". Je pense que le même commentaire s'applique.
Le Président (M. Doyon): Mme la députée.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 15, Mme
la ministre.
Mme Lavoie-Roux: "15. L'article 13.1 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les cinquième et sixième
lignes du premier alinéa, de "prescrit suivant l'article 72" par les
mots "dont la forme est acceptée par la Régie et dont le contenu
est conforme au règlement". C'est un autre article de concordance.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. Mme la
députée.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 15 est adopté.
Nous sommes à l'article 16. Mme la ministre. (23 h 15)
Mme Lavoie-Roux: "16. L'article 13.2 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la sixième ligne du premier
alinéa, de "prescrit suivant l'article 72" par les mots "dont la forme
est acceptée par la Régie et dont le contenu est conforme au
règlement". C'est la même chose.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 16 est adopté.
J'appelle l'article 17, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: "17. L'article 13.3 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne, de "prescrit
suivant l'article 72" par les mots "dont la forme est acceptée par la
Régie et dont le contenu est conforme au règlement".
Le Président (M. Doyon): L'article 17 est-y
adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. J'appelle
l'article 18, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: "18. L'article 14 de cette loi est
modifié: "1° par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes du premier alinéa, de "ou 13.1" par", 13.1 ou
22.0.1"; "2° par l'insertion, dans la troisième ligne du
deuxième alinéa et après le mot "dispositif, des mots ",
fauteuil roulant".
Mme Blackburn: Est-ce qu'on pourrait voir l'article 27 et
peut-être revenir à l'article 18?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Une voix: Qu'est-ce que c'est, l'article 27?
Mme Lavoie-Roux: On l'a à la page 32. "Lorsque la
Régie..." Je pense que vous l'avez.
Mme Blackburn: Ça va pour l'article 18.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Merci. J'appelle l'article 19,
Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: C'est, encore une fois, une modification de
concordance dont on a discuté tout à l'heure.
Le Président (M. Doyon): Mme la députée.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 19 est donc
adopté. J'appelle l'article 20, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: II s'agit encore d'une modification de
concordance: Remplacer le mot "réside" par les mots "ou est
réputée résider".
Le Président (M. Doyon): Mme la députée.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 20 est adopté.
J'appelle l'article 21, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: L'article 18 de la Loi sur l'assurance-maladie
donne un recours subrogatoire à la Régie pour les sommes qu'elle
a été appelée à verser pour le compte d'un
bénéficiaire à la
suite de la faute d'un tiers. Il est proposé de préciser
dans la loi que la Régie peut être subrogée pour les
montants qu'elle aura à débourser à l'avenir. Cela a
également pour effet de faciliter les recouvrements de la Régie.
Il est proposé de prévoir à la loi une obligation pour
l'assureur d'informer la Régie dès qu'on impute à l'un de
ses assurés un fait dommageable susceptible d'entraîner le
paiement de services assurés.
Tout à l'heure, la députée de Chicoutimi faisait
une comparaison avec l'Ontario. On m'a dit que la différence, c'est que
l'Ontario n'a pas de régime d'assurance automobile comme au
Québec et c'est pour ça qu'il y aurait cette obligation.
Le Président (M. Doyon): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, mais ce que nous dit le BAC, le Bureau
d'assurance du Canada... D'ailleurs, ça avait attiré mon
attention, il y avait un article de La Presse qui, faisant
précisément, référence à cet
article-là, soulevait deux questions. Le BAC disait que c'était
un peu vaporeux comme explication, pas suffisamment clair et que ça
pouvait avoir pour effet de briser la confidentialité du dossier d'un
client, parce qu'il faut que l'assureur prévienne la Régie que
son client peut être responsable ou tenu responsable de l'accident, qui
nécessite des soins.
Alors là, on vient d'entrer dans un autre dossier, le dossier
d'assurance personnelle d'un individu. J'ai toujours des réserves
là-dessus parce qu'il y a déjà tellement de fichiers un
peu partout au Québec que vous pourriez composer la vie de n'importe
qui, y compris comment il s'habille, chez qui il s'habille, et probablement ce
qu'il mange et quelle essence il consomme. Alors, on vient d'en ajouter un
autre et j'ai des réserves là-dessus. En outre, ce n'est pas
sûr que ce soit bien gérable. C'est l'avis du BAC qui dit que ce
serait difficilement applicable - et je retrouve mes notes - parce que
l'assuré doit le signifier, mais à quel moment? Est-ce que ce
sera dès qu'il y a une mise en demeure ou au moment où un client
dit à l'assureur: Écoutez, il y a quelqu'un qui s'est
cassé une jambe chez nous. À ce moment-là, on vous dit
tout de suite quels sont les délais, ce qui est prévu
là-dedans. Ce sont les réserves émises par le BAC. Je ne
sais pas s'il y a une urgence extrême à adopter ce projet de loi,
mais j'aurais peut-être une suggestion à vous faire.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Blackburn: Ne serait-il pas intéressant que, sur cet
article qui les concerne au premier chef, il y ait une consultation, quitte
à ce qu'on revoie tous les autres articles et que celui-là reste
en suspens, qu'on revienne quelques minutes, le temps d'examiner s'il n'y a pas
moyen de trouver une formule qui soit un peu plus efficace eh visant les
mêmes objectifs? Quoique je le rappelle, l'idée de faire
obligation aux assureurs - je ne voudrais pas dire dénoncer - d'informer
la Régie lorsqu'ils couvrent des services en vertu de leur
responsabilité, cela vient, encore une fois, faire passer les dossiers
d'un type de services à un autre et cela vient toucher à la
confidentialité du dossier des personnes. Cela n'a jamais un
caractère très alléchant. À moins qu'il n'y ait des
sommes énormément importantes là-dessous...
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement dire à la
députée, eu égard à la question de la
confidentialité qui a été la première partie
qu'elle a soulevée, qu'on ne demande pas aux assureurs de divulguer le
dossier confidentiel de l'individu, mais simplement d'avertir la Régie
qu'un de leurs membres ou de leurs assurés est impliqué dans un
accident. Cela reste la responsabilité de la Régie de faire sa
propre enquête. Alors, on ne demande pas...
Mme Blackburn: Cela ne pourra pas se limiter à ça,
parce qu'il faut absolument que la Régie soit Informée non
seulement des traitements et des soins qui pourraient être imputés
à l'assurance de l'assuré, de même qu'à ceux qui
pourraient être dispensés ultérieurement. Alors, il faut
absolument qu'il y ait un dossier plus complet que juste une information. C'est
sûr que ce n'est pas la Régie de l'assurance-maladie qui ira
vérifier si la personne est effectivement responsable ou tenue
responsable de l'accident. Mais cela prendra beaucoup plus de renseignements
que vous ne le dites, tels que la nature des blessures, la durée de la
maladie, un certain nombre de choses. Est-ce qu'il devra porter des
prothèses? Est-ce qu'il devra rester alité pendant six mois avec
des soins, par exemple, dans un CLSC? C'est beaucoup de choses. Vous savez,
cela peut en englober passablement grand.
Mme Lavoie-Roux: Dans l'enquête qu'on devra faire à
la suite d'une notification ou d'un avis qu'un des membres assurés a
été impliqué, c'est à la Régie, par la
suite, de prendre contact avec cette personne et de mener sa propre
enquête quant au type de services médicaux qu'elle a reçus,
qu'elle devra recevoir ou des services de réadaptation. On ne demande
pas - je pense que vous l'avez noté vous-même, ce n'est pas du
tout du côté responsabilité...
Mme Blackburn: Non, c'est cela. Cela m'apparaît
évident.
Mme Lavoie-Roux: ...ou non-responsabilité, cela ne sont
pas nos affaires. C'est le problème de la compagnie d'assurances. Quant
au reste, évidemment, cette personne, puisqu'elle réclame... En
fait, on réclame pour elle, par le truchement de la Régie de
l'assurance-maladie, des rémuné-
rations, des compensations pour les professionnels ou les
établissements qui la soignent. Je pense que c'est tout à fait
normal. Je ne sais pas si on a voulu viser les cas où il y avait
à la fois une compensation de la compagnie d'assurances et, en
môme temps, une réclamation... Ce n'est pas cela que vous visez
non plus?
Une voix: On ne les détectait pas, on les perdait tout
simplement.
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander à Mme Nadeau de vous
donner les cas qu'ils ont voulu couvrir.
Le Président (M. Doyon): Mme Nadeau.
Mme Nadeau: II existe différentes façons de
détecter les cas où le recours subrogatoire de la Régie
peut prendre effet; en particulier, quand les gens sont hospitalisés, on
leur demande la cause de l'accident et tout cela. Il se fait beaucoup de
détection par cela. Mais il arrive que les gens subissent des accidents
de différentes natures et qu'il n'y ait pas d'hospitalisation. C'est
pour améliorer notre façon de détecter, aller recouvrer
des petits cas pour des petits accidents qui, autrement, passeraient
inaperçus, des accidents pour lesquels on ne saurait même pas
qu'il y a ouverture à l'exercice de notre recours subrogatoire.
Mme Blackburn: Est-ce que ce n'est pas une masse pour tuer une
mouche? Je trouvais que l'idée de récupérer cela
était intéressante dans la mesure où cela touche des cas
à plus long terme où, vraiment, des accidentés qui
nécessitent l'hospitalisation se retrouvent à la maison,
impotents pendant quelques années, quelques mois, avec des services de
CLSC et tout cela. Cela pouvait représenter des sommes importantes. SI
vous me dites que c'est simplement parce que le petit s'est passé le
doigt dans le taille-crayon, par exemple, que je l'envoie au CLSC se faire
soigner et que c'est couvert par mon assurance, là, je commence à
trouver que cela ne vaut peut-être pas la peine de prendre de telles
dispositions. Très sincèrement... Et je ne suis même pas
certaine comment vous allez pouvoir gérer cela, si, déjà,
vous avez le moyen que vous me dites de déceler et de faire payer
par l'assureur les services offerts à la suite d'un accident dont une
personne est responsable, comme on l'a prévu. Mais si vous me dites que
ce sont seulement les cas qui ne passent pas par un centre hospitalier, je me
pose des questions sur le moyen que vous utilisez.
Mme Lavoie-Roux: Oui. D'ailleurs, on parle d'une somme d'environ
500 000 $ par année - vous avez la note devant vous - qui pourrait
être récupérée à raison d'environ 1000
dossiers. Vous allez dire que 500 000 $, ce n'est pas énorme, mais des
500 000 $, cela compte.
Mme Blackburn: Vous allez faire 500 $ par dossier moyen.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Blackburn: Moi, je me demande combien cela va vous
coûter pour mettre cela en place.
Mme Lavoie-Roux: Non, cela ne coûtera pas davantage. On va
simplement être avisés... Probablement qu'actuellement ils
déploient même des efforts sans succès pour que la
régie puisse récupérer cela et c'est normal. (23 h 30)
Mme Blackburn: Je rappelle ma suggestion de tantôt qu'on
pourrait passer à l'article suivant, si vous étiez d'accord. Je
n'ai pas de problème. C'était là-dessus que j'avais des
réserves. Pourrait-on convenir - et je refais la suggestion - que vous
consultiez le BAC, pour voir si c'est réaliste, si c'est faisable, s'il
n'y aurait pas d'autres façons plus efficaces, plus expéditives
de vous assurer de cette collaboration des assureurs, parce que, là,
rien ne vous assure la collaboration des assureurs. Quand il n'y aura que cet
article, on pourra le voir, cela peut peut-être prendre une petite
demi-heure en commission, ce serait terminé et vous auriez un minimum
d'assurance que cela va être gérable. C'était exclusivement
ça. Surtout si c'est aussi bénin que ce que vous me dites, je
n'ai pas la réserve que j'avais touchant la confidentialité des
dossiers. C'est ce que je suggère pour vous aider à
procéder plus rapidement, pour faciliter l'analyse du projet de loi et
aussi pour se donner des chances que cela soit un peu rentable et
applicable.
Mme Lavoie-Roux: On peut peut-être entrer en communication
avec le BAC, je n'ai pas d'objection.
Mme Blackburn: Nous allons terminer à minuit; si, des
fois, vous aviez le temps de faire ça d'ici à ce qu'on revienne
en commission avec le projet, cela pourrait être réglé
là aussi.
Mme Lavoie-Roux: Oui. On va le laisser en suspens.
Le Président (M. Bélanger): L'article 21 est
suspendu. J'appelle l'article 22.
Révision et appel
Mme Lavoie-Roux: J'ai un papillon à présenter
à l'article 22. C'est plutôt 27. Je pense que c'est là
où on intervient en faveur du bénéficiaire pour lui
accorder un recours ou lui permettre un appel à la Commission des
affaires sociales dans les cas où il se sent lésé. Je
pense que c'est très positif pour le bénéficiaire. La
régie est une grosse boite qui - je m'en excuse - peut être
assez anonyme auprès des responsables, en tout cas, anonyme pour le
citoyen de la rue. Elle a aussi ses cadres et ses règles. Cela peut
être assez difficile, pour un simple citoyen, après un premier
refus, d'aller de l'avant. On leur accorde ce que bon nombre de nos lois
accordent à des gens qui sont touchés dans leur vie personnelle,
ce qui met leurs droits en cause. C'est strictement l'objectif.
Mme Blackburn: Bien. La démarche prévoit qu'il peut
en appeler auprès de la Régie et, dans un second temps,
auprès de la Commision.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça.
Mme Blackburn: La modification, je l'ai dit tantôt en
Chambre, est Intéressante.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est à l'avantage de...
Mme Blackburn: Tout à fait. Comment cela va-t-il
être rendu public?
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
Mme Blackburn: Comment va-t-on Informer la population de son
droit d'en appeler? Je trouve que l'Idée est intéressante. Ici,
on est en train de s'auto-informer mais d'Ici à ce que cela rejoigne les
personnes qui pourraient éventuellement...
Mme Lavoie-Roux: Je pense que...
Mme Blackburn: Est-ce qu'on a prévu quelque chose?
Mme Lavoie-Roux: Je pense que la Régie de
l'assurance-maladie a des moyens de communication...
Mme Blackburn: Oui.
Mme Lavoie-Roux: ...et je pense qu'il y a possibilité
d'informer les services. Elle est bien organisée au point de vue des
communications, je ne suis pas Inquiète. Je pense que c'est bon de le
rappeler et d'avoir ce souci.
Mme Blackburn: Elle n'a pas les moyens comme les allocations
familiales ou ce genre de truc. Je veux parler de quelque chose de
systématique comme le compte de téléphone qui rentre dans
les maisons, le compte d'Hydro-Québec. Je pense à quelque chose
qui rentre de façon systématique dans les foyers, pas seulement
des petits dépliants qu'on retrouve aux portes.
Mme Lavoie-Roux: On va lui demander de prendre bonne note de
votre désir qui est fort légitime.
Mme Blackburn: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: L'article suivant, M. le Président,
touche le droit de prescription, compte tenu du droit d'appel qui a
été prévu à l'article précédent. On
est rendu à l'article 22...
Mme Blackburn: Je l'avais vu celui-là. Ça va.
J'étais rendue à l'article 23.
Mme Lavoie-Roux: Vous étiez rendue à l'article
23.
Mme Blackburn: J'avais fait les deux articles.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on revient.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me le
permettez, un instant, est-ce que l'article 18, tel que modifié par
l'ajout de 18.1, 18.2, 18.3 et 18.4, est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
23.
Mme Lavoie-Roux: Je l'ai expliqué à
l'Assemblée nationale que ce sont tous les programmes de formation qui
ont été modifiés et qui permettent aux résidents,
c'est-à-dire à ceux qu'on connaissait comme les Internes,
d'être considérés comme des résidents en
médecine.
Mme Blackburn: Cette modification aux programmes de formation des
médecins, avons-nous estimé combien cela nous avait
coûté au Québec?
Mme Lavoie-Roux: Cette année, je peux vous dire que les
dépenses étaient aux crédits. Je vous le donne sous toute
réserve parce que c'est de mémoire. Il me semble qu'on
prévoit 6 000 000 $ cette année. Est-ce que je me trompe? Je
pourrais vous donner le chiffre exact, comme Information.
Mme Blackburn: C'est un pouvoir très grand.
Mme Lavoie-Roux: Quelqu'un m'a dit que c'était 2 000 000
$, mais ça coûte des sous.
Mme Blackburn: C'est un pouvoir très grand, à ce
moment-là, qu'ils ont de modifier un cours qui a des effets directs sur
des coûts du système qui passe d'un an à deux ans, ce n'est
pas une petite modification.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que le jeu en valait
véritablement la chandelle. C'est une
proposition qui avait été faite, enfin, je ne sais pas si
elle avait été faite conjointement, mais disons qu'il y a eu
concertation et unanimité entre la corporation, les facultés de
médecine, les fédérations médicales et le
ministère de l'Éducation pour que dorénavant on parle de
résidence en médecine familiale. C'est un programme de deux ans
qui, d'ailleurs, nous est envié par les autres provinces. Je dois aussi
vous dire, quoique ça s'applique un peu moins, mais c'est un aspect,
même si ce n'est pas le principal, que nos étudiants en
médecine, pour ceux qui étaient "tannés" après le
cégep, finissaient plus jeunes que dans les autres facultés de
médecine du Canada, quoique, à l'heure actuelle, de plus en plus,
on a tendance à exiger un bac de premier cycle.
Mme Blackburn: Ce qui augmente les coûts de formation de
nos jeunes médecins, cette pratique de leur faire faire un bac en
biologie, par exemple.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Blackburn: Ça coûte des sous. C'est trois ans
d'université.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Blackburn: Ce n'est pas donné.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Blackburn: II serait peut-être mieux d'avoir une
propédeutlque comme dans le temps. Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
24.
Mme Lavoie-Roux: Tel que les commentaires l'expliquent, le but de
cet article est de faire en sorte qu'une entente qui est conclue entre
également en vigueur.
Mme Blackburn: C'est une modification technique.
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. Mme Blackburn:
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
25.
Mme Lavoie-Roux: C'est la même chose. C'est-à-dire
que ce n'est pas la même chose que l'article 24, c'est de
concordance.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
26.
Mme Lavoie-Roux: Concordance entre les textes anglais et
français.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
27.
Mme Lavoie-Roux: C'est ici qu'il y a un papillon.
Le Président (M. Bélanger): Le papillon est
revenu.
Mme Lavoie-Roux: On va le passer à tout le monde parce que
c'est plus facile. Je voudrais simplement vous indiquer les modifications par
rapport à l'article 22.0.1. À l'article 22.0.1 on lit, tel qu'il
est rédigé dans le projet de loi: "Lorsque la régie est
d'avis qu'un professionnel de la santé ou un tiers a exigé
paiement d'un bénéficiaire alors que rien dans la présente
loi, les règlements ou les ententes ne le permet..." On modifie en
disant: "Lorsque la régie est d'avis qu'un professionnel de la
santé ou un tiers a exigé paiement d'un
bénéficiaire à l'encontre de la présente loi, alors
que rien dans les règlements ou les ententes ne le permet..."
L'autre modification est dans le deuxième paragraphe: "Une somme
ainsi remboursée et les frais d'administration prescrits constituent une
dette envers la Régie et peuvent être recouvrés de ce
professionnel de la santé ou de ce tiers par compensation ou autrement."
On ajoute: "à l'expiration d'un délai de 30 jours à
compter de la date de cet avis".
Je dois vous dire qu'une représentation nous a été
faite de la part de la Fédération des médecins
spécialistes, à savoir que ceci laissait quand même au
professionnel qui en est avisé le temps de se retourner plutôt que
de compenser immédiatement pour ce que l'on juge être
inapproprié. Du point de vue de l'esprit, ça ne nous
empêche pas de vous rembourser après 30 jours. S'il veut faire des
représentations, ça lui donne le temps de les faire. Pour vous
dire toute la vérité, parce que je n'ai pas la lettre devant moi,
la Fédération nous avait demandé que nous, nous les
poursuivions, alors qu'à ce moment-ci on dit: C'est à eux de
faire les représentations pour démontrer qu'il n'y a pas
de...
Mme Blackburn: Disons le fardeau de la preuve.
Mme Lavoie-Roux: Oui, alors qu'elle voulait que ce soit nous qui
chaque fois... Je pense que c'est un compromis correct qui permet à la
personne... Il se peut aussi que nous fassions des erreurs.
Mme Blackburn: Je n'aurais rien contre le papillon, la
modification, parce que 30 jours, ce n'est pas énorme, mais j'imagine
que de toute
façon, avant que la Régie ait envoyé son avis et
avant que ça commence à être prélevé sur les
versements faits au professionnel, iI y a quand môme au moins 30
jours.
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est très rapide. On paie à
l'intérieur de quinze jours ou on pale très rapidement.
Mme Blackburn: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 27, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 28.
Mme Lavoie-Roux: Modification de concordance. Je devrais le
savoir par coeur maintenant. C'est toujours la même concordance.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 28 est
adopté. J'appelle l'article 29. (23 h 45)
Mme Lavole-Roux: Selon l'article 24 actuel, la Régie ne
peut déterminer la fréquence d'un acte susceptible d'être
payé.
On me dit que c'est simplement une reformulation pour enlever la notion
de contestation par la Régie. C'est cela, parce que la Régie ne
conteste pas. Si on prend l'original de l'article 24: Toutefois, rien
n'empêche la régie d'invoquer la fréquence d'un acte pour
lequel un professionnel lui présente un relevé d'honoraires pour
en contester le paiement." On enlève cette notion de contestation de
paiement, plutôt que de requérir une recommandation d'un
comité de pairs.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 29 est
adopté. J'appelle l'article 30.
Mme Lavoie-Roux: Modification de concordance.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 30 est
adopté. J'appelle l'article 31.
Mme Lavoie-Roux: Comme les commentaires l'expliquent bien,
l'introduction du mécanisme de révision, qui peut être
suivi d'un appel à la Commission des affaires sociales, nous oblige
à modifier les règles de prescription de l'article 38 puisque le
bénéficiaire dispose d'un délai de six mois pour en
appeler de la décision de la Régie à la suite de la
demande de révision.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 31 est
adopté. J'appelle l'article 32.
Mme Lavoie-Roux: La formulation actuelle de cette disposition ne
précise pas que la Régie transmet copie de la recommandation du
comité de révision alors qu'effectivement, on transmet la copie
de la recommandation du comité de révision. On ajoute
évidemment qu'il est important pour le professionnel de connaître
le contenu de cette recommandation pour apprécier si la décision
de la Régie lui est conforme.
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 32 est
adopté. J'appelle l'article 33.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce que j'ai expliqué dans le
discours de deuxième lecture. Le dossier d'un professionnel de la
santé peut être soumis plusieurs fois, pour différentes
périodes, à un comité de révision pour la
même pratique ou une pratique similaire - quand on parlait de la
répétition des actes - sans que la Régie puisse suspendre
le paiement des honoraires de ce professionnel. Si on veut corriger d'une
façon un peu plus vigoureuse les abus répétés...
Là, vous avez soulevé une objection dans votre discours de
deuxième lecture en disant: Pourquoi ne procède-t-on pas
dès...
Mme Blackburn: ...le premier...
Mme Lavoie-Roux: ...la première faute, si on peut
dire?
Mme Blackburn: Oui. En fait, mon raisonnement était le
suivant: Lorsque quelqu'un fraude le fisc, on ne dit pas: À ta
deuxième offense, on va te pénaliser. C'est un peu surprenant
qu'on lui donne une deuxième chance... Parce que c'est de la fraude.
Mme Lavoie-Roux: C'est de la pratique déviante.
Mme Blackburn: II ne faudrait pas aller conter ça au vrai
monde ordinaire, qu'on lui donne une deuxième chance, surtout qu'il fait
pitié.
Mme Lavoie-Roux: On m'explique que la révision est faite
par un comité de pairs et qu'elle doit être faite une
première fois. Si, à ce moment, sa conduite est trouvée
fautive, on exige compensation. Ce n'est pas dans le sens où on
l'entend, qu'il fait une faute, qu'on n'exige pas compensation et qu'on lui en
laisse faire une deuxième. C'est dans le sens d'un premier examen par
les pairs parce que ce n'est pas la Régie qui décide
d'elle-même et qui dit: On pense que celui-ci est coupable et on exige
compensation. Je dois vous dire que ce n'est pas très clair, pour les
profanes. Il y a des tableaux à la fin, me dit-on, où...
Mme Blackburn: Parlez-moi de ce type j'allais dire de fraudes -
d'actes qui sont facturés alors qu'il n'y aurait pas droit. C'est dans
quelle circonstance? Comment cela se passe-t-il? Pour comprendre cet article,
cela me prend quasiment ça. On dit: "Lorsque la Régie soumet au
comité de révision une affaire concernant un professionnel de la
santé à l'encontre duquel elle a déjà rendu une
décision conformément à l'article 50 dans les 60 derniers
mois, elle peut suspendre..." Je dois vous dire que ]e ne comprends pas
beaucoup, non plus, votre article, à moins de le comprendre comme Mme la
ministre l'a compris également, c'est-à-dire qu'on ne
viendrait... "À l'encontre duquel elle a rendu une décision
conformément à l'article 50", c'est sur les cas d'abus. "Dans les
60 derniers mois", lorsqu'il y en a déjà eu un dans les 60
derniers mois, elle peut suspendre. S'il y en a eu un dans les 65 derniers
mois, elle ne peut pas suspendre.
Mme Nadeau: Oui. Est-ce que vous permettez?
Mme Lavoie-Roux: Oui, je vous en prie. Le Président (M.
Bélanger): Mme Nadeau.
Mme Nadeau: L'article 47 de la Loi sur l'assurance-maladie
prévoit les cas où... C'est là que ça commence, si
l'on veut. Cette disposition se lit comme suit. Je vais vous la lire: "Lorsque
la Régie est d'avis que les services assurés ou une partie des
services assurés dont le paiement est réclamé par un
professionnel de la santé ou pour lesquels iI a obtenu paiement au cours
des 36 mois précédents n'étaient pas requis au point de
vue médical, optométrique, dentaire ou pharmaceutique et que par
conséquent ils ont été fournis plus fréquemment que
nécessaire ou encore qu'ils ont été dispensés de
façon abusive, elle soumet l'affaire au comité de révision
approprié et elle doit alors en aviser le professionnel de la
santé concerné." Ce sont des cas où la Régie est
d'avis que des services ont été fournis plus fréquemment
qu'il n'était nécessaire de le faire ou dispensés de
façon abusive. Alors, on est d'avis, à l'aide des profils de
pratique d'un professionnel donné, qu'il semble soigner ses patients
beaucoup plus souvent que les autres.
Mme Blackburn: Ils sont plus malades.
Mme Nadeau: C'est ça, ils sont plus malades.
Mme Blackburn: Cela doit être le médecin.
Mme Nadeau: Sauf que la Régie ne peut pas,
d'elle-même, décider que la pratique du professionnel est
déviante et exiger compensation. Le processus prévu est que la
Régie soumet le cas au comité de révision. Le
comité de révision, qui est constitué de pairs du
professionnel, de la même spécialité, va examiner la
question et va déterminer si, oui ou non, la pratique était
correcte. La pratique qu'il va examiner remontera aux trois années
précédentes. On retourne dans le passé, habituellement,
pour juger s'il avait une pratique déviante ou non. À fa suite de
ça, le comité de révision fait une recommandation.
Après la recommandation du comité de révision, la
Régie rend une décision en vertu de l'article 50. Lorsque la
décision de la Régie est conforme à la recommandation du
comité de révision, elle peut recevoir compensation,
c'est-à-dire que la Régie va récupérer les sommes
que le comité de révision a estimé qu'elles avaient
été payées d'une façon abusive. Il ne s'en tire pas
gratuitement, même pour cette fois. Il y a des cas où, une fois
tout ce processus terminé, si on examine la facturation des honoraires
du professionnel six mois plus tard et qu'on constate que c'est encore pareil,
qu'il continue à une fréquence aussi abusive la même
pratique qui a déjà été jugée abusive par le
comité de révision, c'est là qu'une disposition va
être prévue, où l'on pourrait suspendre le paiement de ses
honoraires.
Mme Blackburn: Sans retourner au comité?
Mme Nadeau: Non, on retourne au comité quand
même...
Mme Blackburn: Même s'il a la même pratique, si c'est
démontré qu'il a les mêmes travers, qu'il continue à
frauder?
Mme Nadeau: Oui, il faut nécessairement retourner au
comité de révision...
Mme Blackburn: Refaire quand même tout le processus?
Mme Nadeau: Mais ça ne fait rien, on va suspendre le
paiement de ses honoraires et l'empêcher de se financer...
Mme Blackburn: II y a suspension de paiement pendant six mois,
c'est ça?
Mme Nadeau: C'est ça.
Mme Blackburn: Le comité de pairs qui juge de la pratique
de ce professionnel, est-ce que ce sont des fonctionnaires de la
Régie?
Mme Lavoie-Roux: Non, non. Ce sont véritablement des pairs. On a
des comités pour chaque groupe de professionnels de la Régie. On
en a pour les optométristes, les pharmaciens, pour chaque groupe. Ce
sont des gens qui sont recommandés par...
Mme Nadeau: Un fonctionnaire de la Régie.
Mme Lavoie-Roux: Oui et ils sont, en général,
recommandés par...
Mme Nadeau: L'article 41 et suivants de la Loi sur
l'assurance-maladie, par exemple, les pharmaciens...
Mme Lavoie-Roux: Ils nous sont recommandés par l'ordre et
les fédérations. Je dois vous dire là-dessus, puisque j'ai
entendu les réflexions de la députée de Chicoutimi - je ne
voudrais pas revenir là-dessus, je ne veux pas vous tendre une perche -
quant à la composition du conseil d'administration de la Régie,
qu'il y a certainement un fondement à ce que vous dites. Mais je dois
vous dire que les présidents de fédération, pour une
raison Invoquée tout à l'heure par le président de la
commission selon laquelle ils ne sont pas intéressés - surtout
lorsqu'il s'agit de pratiques abusives, s'il s'agit d'heures prolongées
de travail, ça peut toujours s'expliquer - n'ont pas
intérêt à ce que les honoraires soient exigés,
surtout d'une façon abusive et non fondée par certains membres de
leur groupe professionnel. Deuxièmement, Us ne sont pas
intéressés - ça, je le dis dans un sens très
positif - à voir des abus commis entraînant même des fraudes
graves par des membres de leur corporation professionnelle ou
fédération. Alors, dans ce sens, je pense qu'ils sont d'accord
pour ce genre...
Mme Blackburn: Ce n'était pas vraiment le sens de ma
remarque. D'abord, Je pense qu'aucun président de
fédération ne souhaite que ses membres fassent des choses
susceptibles...
Mme Lavoie-Roux: Pas correctes.
Mme Blackburn: ...d'entraîner des sanctions.
Là-dessus, je leur donne tout le crédit que vous leur accordez,
Je pense que personne n'est intéressé à cela. Ce que je
disais... Dr Mockles a reçu une question, à savoir: Est-ce que
les personnes qui siègent au conseil ne sont pas éventuellement
susceptibles d'être en conflit d'intérêts? Il
répondait: Je ne nie pas que les cinq professionnels de la santé
qui font partie du groupe des quatorze membres du conseil d'administration,
incluant le président - parce qu'il était médecin - ne
sont pas en situation potentielle de conflit d'intérêts. Personne
ne l'a nié, et probablement même eux ne le nieront pas. Ce n'est
pas moi qui le dis, c'est l'ex-président de la Commission qui trouvait
que ça n'avait pas trop de bon sens. Moi, je ne le dis pas par rapport
à ce genre d'acte, vous faites un rapport que Je n'aurais pas fait,
ça ne m'a pas effleurée. Je le dis cependant parce qu'ils sont en
train de négocier avec ceux qui les font vivre et qui les paient et,
là, je trouve que ce serait comme asseoir un syndicat quotidiennement
avec le patron. Là, c'est encore pire, parce que la Régie, elle
paie.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Blackburn: Là-dessus, je voudrais qu'on revienne un
peu tantôt, mais sur la question, si on revient précisément
au comité de révision, on pourra peut-être revenir sur la
composition tantôt...
Mme Lavoie-Roux: Non, quand J'ai fait cette remarque, c'est que
je voulais vous dire que les pairs étaient nommés par les
fédérations et par la corporation. Enfin, ce sont des suggestions
qu'on peut... En fait, c'est moi qui suis là? Les membres du
comité de révision, c'est le Conseil des ministres qui les nomme
sur recommandation du ministre. Ce que je voulais dire, c'est que ce sont des
nominations judicieuses, compte tenu de l'intérêt bien
fondé même des présidents de fédération et je
pense que, dans ce sens-là, les comités de révision n'ont
jamais eu de critique au sujet des membres du comité de
révision.
Mme Blackburn: Est-ce que les avis, les décisions, sont
rendus publics?
Mme Lavoie-Roux: Confidentialité.
Mme Blackburn: Bon. Je vais vous exposer un peu mon
problème parce que, contrairement à l'Impression que j'ai pu
laisser, je ne vous cache pas que, pour avoir regardé fonctionner les
corporations professionnelles, je serais plus rassurée si
c'étaient des médecins fonctionnaires qui siégeaient
à ce comité de révision, parce que la nature humaine
étant ce qu'elle est, mettez ensemble des pairs pour commencer à
juger de la pratique de pairs...
Mme Lavoie-Roux: Mais il y a un fonctionnaire qui est
là.
Mme Blackburn: À l'Office des professions aussi, mais si
vous saviez comme tout ça était hermétique et qu'on n'a
pas sorti grand-chose. Une des bonnes décisions qui ont
été prises concernant l'Office des professions a
été la publication des décisions avec, dans certains cas,
des choses un peu tannantes. Par exemple, une infirmière suspendue
pendant six mois parce qu'elle est alcoolique, on sait que ça peut
être tannant quand c'est dans son milieu. Cela a des effets
négatifs de cette nature-là.
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de l'heure,
est-ce que nous avons consentement pour continuer? On peut peut-être
terminer l'article 33.
Mme Lavoie-Roux: On pourrait au moins finir l'article, puis on
pourra continuer par la suite.
Le Président (M. Bélanger): D'accord.
Mme Blackburn: Consentement.
Le Président (M. Bélanger): Consentement pour
terminer l'article 33. Mme la députée de Chlcoutlml.
Mme Blackburn: Pour poursuivre là-dessus, ma
réaction serait donc la suivante. J'aurais tendance à
privilégier un comité un peu plus diversifié,
composé de médecins. Je comprends que ça demande au moins
une formation adéquate et dans chaque spécialité, mais des
professionnels nommés à la suggestion des pairs de la corporation
ou encore des fédérations, avec toute la confiance que je leur
donne; chaque fols que vous mettez des pairs à Juger leurs pairs, parce
que c'est une façon de dénoncer une pratique déloyale, ce
n'est jamais agréable et souhaitable et ça ne doit être
qu'à la limite qu'ils le font. Autrement dit, la tendance est davantage
d'excuser que d'accuser. C'est normal, on est entre pairs.
Je vous le dis, à l'Office des professions, la seule façon
d'amener dans cet organisme un peu de transparence et de les obliger à
un peu plus de rigueur dans l'examen des dossiers, ça a
été de rendre ça public, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on discute à ce moment-ci des
principes dans un domaine, mais ça ne touche pas l'article qui est
ici.
Mme Blackburn: Mais cela se pourrait, si vous apportez une
modification indiquant que les avis devraient être rendus publics ou si
vous communiquez avec la Corporation des médecins, parce que c'est une
pratiqua qui pourrait... Du moment où vous avez un médecin qui a
une pratique déloyale, qui fraude, pour utiliser des termes un peu durs,
la Régie de l'assurance-maladie du Québec, est-ce que sa
corporation ne pourrait pas être prévenue? N'est-ce pas de la
responsabilité de la corporation de s'assurer de
l'intégrité de ses membres parce que c'est une partie de ses
fonctions? N'y aurait-il pas moyen d'envisager un mode de communication de ces
décisions? Personne n'est à l'abri de ce genre d'information,
à l'exception des cas de fraude. Personne n'est couvert comme ça
au Québec. Cela reste entre eux, c'est confidentiel, c'est fort.
Excusez-moi, il fraude et on dit que c'est confidentiel, II peut même
recommencer, comme vous le dites, dans cinq ou six mois.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il y a quand même une
différence. Ce n'est pas une corporation professionnelle dans le sens du
travail de l'Office des professions. À ce moment-ci, c'est à la
suite des observations ou des examens de la Régie. Cela ne reste pas en
vase aussi clos. On me dit qu'il est très rare qu'un cas porté
à l'attention du comité de révision par la Régie ne
retienne pas les conclusions de la Régie. Alors là, vous
n'êtes pas strictement entre vous, vous êtes aussi...
Mme Blackburn: II faut qu'ils réagissent.
Mme Lavoie-Roux: Les fonctionnaires qui font le contrôle
à la Régie notent les anomalies. Je pense qu'on est un peu dans
un contexte différent.
Mme Blackburn: Je suis d'avance convaincue que la Régie,
à moins d'avoir un minimum de garanties, ne se fera pas défoncer
là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Je vais lire l'article 50 de la Loi sur
l'assurance-maladie: "La Régie doit rendre une décision
motivée dans les 30 jours de la réception de la recommandation du
comité de révision et procéder à la compensation,
sauf si la décision de la Régie n'est pas conforme à la
recommandation du comité de révision. Elle doit en aviser sans
délai par écrit, par courrier recommandé, le professionnel
visé dans la décision, la corporation professionnelle et la
fédération ou l'association professionnelle
concernée..."
Mme Blackburn: Ce que cela dit, c'est: Transmission à la
Régie. La recommandation d'un rapport de...
Mme Lavoie-Roux: Dès qu'il y a compensation, un avis est
envoyé à la corporation professionnelle et à la
fédération.
Mme Blackburn: Dès qu'il y a compensation... Dans quel
sens...
Mme Lavoie-Roux: À ce moment-là, il a
été trouvé fautif...
Une voix: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: ...et il y a une compensation qui s'exerce
à cause de la faute et, dès ce moment-là, la corporation
professionnelle en est avisée; non seulement la corporation, mais la
fédération également.
Mme Blackburn: C'est: "...sauf si la décision de la
Régie n'est pas conforme à la recommandation du comité..."
Donc, c'est la Régie qui, en dernier recours, peut prendre une
décision qui n'est pas conforme à celle du comité.
À l'article 50.
Mme Lavoie-Roux: L'avis est toujours envoyé. La divergence
qui semble...
Mme Blackburn: Oui, elle touche la compensation.
Mme Lavoie-Roux: ...qui est formulée entre la
décision de la Régie et la recommandation du comité de
révision est reliée, me dit-on, à la
formule de compensation établie. Est-ce que c'est cela?
M. Morency (Denis): Si vous me permettez de m'identifier, Denis
Morency. Effectivement, dans tous les cas, la décision de la
Régie est communiquée à la fédération ou
à la corporation concernée. D'accord? La différence qui
existe vis-à-vis de la compensation, c'est que la Régie peut se
compenser quand sa décision est conforme à la recommandation.
Elle ne peut pas se compenser si elle n'est pas conforme.
Mme Blackburn: Parce que la décision du comité est
exécutoire.
M. Morency: La décision de la Régie... Mme
Blackburn: De la Régie.
M. Morency: ...est exécutoire. On peut se compenser
Immédiatement à môme les honoraires si on agit de
façon conforme. Cela n'a rien à voir avec la transmission.
Mme Blackburn: Alors, dans tous les cas, quelle que soit la
décision, elle doit aviser...
Mme Lavole-Roux: C'est transmis.
Mme Blackburn: ...par écrit la corporation
professionnelle, la fédération ou l'association...
M. Morency: Concernée. Mme Blackburn: Bien.
Le Président (M. Bélanger): L'article 33 est-U
adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 33 est
adopté. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 0 h 11)