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(Quinze heures quatorze minutes)
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
Je demanderais à chacun de prendre place. À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs! Messieurs, à l'ordre!
Alors, la commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 59, c'est-à-dire la Loi modifiant la Loi sur la
sécurité du revenu des chasseurs et piégeurs cris
bénéficiaires de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois.
Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Blackburn
(Chicoutimi) sera remplacée par M. Claveau (Ungava) et Mme Juneau
(Johnson) par M. Perron (Duplessis).
Le Président (M. Bélanger): Bien. Est-ce qu'il y a
d'autres remplaçants? M. Gardner? Non?
M. Gardner: Je pensais que cela donnait 107 $.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gardner: Vous verrez tout à l'heure pourquoi je suis
ici.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, nous nous
réunissons autour du projet de loi sur la Loi modifiant la
sécurité du revenu des chasseurs et piégeurs cris
bénéficiaires de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois. Est-ce qu'il y a des déclarations
préliminaires? M. le ministre.
Déclarations d'ouverture M. André
Bourbeau
M. Bourbeau: M. le Président, à l'occasion de
l'étude de l'important projet de loi qui, comme vous le dites, porte sur
la Loi sur la sécurité du revenu des chasseurs et piégeurs
cris, j'aimerais faire quelques remarques. En premier lieu, vous me permettrez
de vous présenter les gens qui m'accompagnent. À ma gauche, M.
Roger Grenier, président de l'Office de la sécurité du
revenu des chasseurs et piégeurs cris, et, à ma droite, Me
Raymond Cantin, avocat du ministère. J'aimerais également
mentionner la présence de M. Johnny Jolly, vice-président de
l'office; il représentait la population crie lors des
négociations. Je crois qu'il est dans la salle, quelque part; vous
pourrez peut-être l'identifier au cours des prochaines minutes.
M. le Président, la situation socio-économique sur le
territoire de la Baie James s'est beaucoup améliorée depuis une
quinzaine d'an- nées. Ce territoire, autrefois marqué par
quelques villages où l'on retrouvait un magasin rudimentaire et quelques
maisons encore plus rudimentaires, est devenu une région où les
services sont bien organisés. Il me plaît de souligner, M. le
Président, que la Convention de la Baie James et du Nord
québécois a été le déclenchement d'un grand
nombre d'interventions qui ont donné lieu à l'éclosion de
nombreux services, à des infrastructures modernes et à des modes
de communication qui ont complètement changé la vie des
autochtones. Il est de bon aloi, comme je le disais, M. le Président, de
souligner l'évolution qui a marqué cette région. Il
convient également d'admettre que ce territoire n'avait pas
prétendu jusqu'alors à des services suffisamment bien
structurés pour répondre aux besoins de base en matière de
santé, d'éducation et de communication. Le gouvernement
libéral des années soixante-dix a largement contribué
à sensibiliser les intervenants, en plus de s'impliquer directement par
des politiques et des projets qui ont amélioré de façon
extraordinaire les infrastructures du milieu. Aujourd'hui, grâce à
cette évolution, nous sommes fiers, comme Québécois,
d'avoir réalisé, et en si peu de temps, autant de progrès
dans cette partie importante et vaste du Québec. Les Cris
eux-mêmes ont été associés à ces
réalisations, ce qui les rend encore plus significatives.
M. le Président, vous me permettrez de faire ressortir deux des
aspects du projet de loi que nous étudions aujourd'hui. En premier lieu,
il convient de rappeler que ce projet est lié directement à la
Convention complémentaire No 8 qui a fait l'objet d'une proclamation
officielle en cette Chambre, le 8 novembre dernier. Cette convention est le
résultat de travaux de consultation avec les représentants des
communautés cries. Je sais que les discussions conjointes avec les Cris
ont été ponctuées de diverses démarches, à
l'occasion de grandes réunions des chefs. À plusieurs reprises,
les Cris, dans leurs communautés, ont eu l'occasion d'être
informés de l'état d'avancement des discussions qui se tenaient
entre leurs représentants et ceux du ministère. Ces
démarches leur ont permis de réagir et de faire connaître
leurs points de vue. Tout au long du processus, l'intérêt des gens
de la base s'est manifesté. Il est rassurant de savoir que ce projet de
loi est très attendu par les chasseurs et piégeurs cris, parce
qu'ils y ont contribué à divers niveaux. C'est là en soi
un événement de première importance pour le Québec
et dont le Québec peut se vanter dans ses relations avec ses citoyens
d'origine autochtone. Je suis particulièrement heureux d'en faire
état ici aujourd'hui.
Le deuxième point que j'aimerais faire ressortir concerne
l'impact socio-économique du programme de sécurité du
revenu des chasseurs et piégeurs cris, dont le projet de loi 59
amélio-
re la portée dans son ensemble. Comme je le disais plutôt,
M. le Président, la situation socioéconomique s'est
complètement transformée pour les Cris depuis une quinzaine
d'années. Le chapitre 30 de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois a grandement contribué à l'essor
économique du milieu. Les chasseurs et piégeurs sont des gens de
la base. Ils sont, et depuis moult générations, les personnes qui
ont caractérisé cette population, qui lui ont donné ses
traits culturels, qui ont engendré des activités
diversifiées et identifié les symboles de leur vie en
société.
Ces gens avaient besoin d'être soutenus financièrement pour
poursuivre leurs activités. Ces activités coûtent de plus
en plus cher. Les moyens utilisés pour pratiquer la chasse et la
pêche ont évolué, de même que les frais
afférents. Tout comme nos cultivateurs ont cessé d'utiliser le
cheval et le boeuf comme source d'énergie motrice, les Cris ont
également abandonné les traîneaux à chiens et autres
moyens surannés pour s'adapter aux possibilités nouvelles. Les
appareils et les systèmes radio ont également
amélioré de beaucoup la sécurité des chasseurs en
les soustrayant considérablement aux effets de l'isolement en
forêt. Tous ces changements font appel à des moyens financiers. Le
programme de sécurité du revenu a assuré un niveau de
revenus qui permettent aux Cris de perpétuer un mode de vie riche en
valeurs culturelles.
Le projet de loi 59 est particulièrement intéressant, tant
par les améliorations apportées au programme que par la
possibilité qu'il prévoit de mettre sur pied des comités
locaux de chasseurs et de piégeurs cris qui, dans leurs villages,
s'impliqueront directement pour s'assurer que la clientèle
bénéficiaire soit plus rigoureusement sélectionnée.
Il me semble, M. le Président, que c'est là un des
résultats les plus intéressants qu'on doit attribuer à la
démarche très démocratique qui a conduit à la
préparation d'un tel projet de loi.
Assuré que le projet de loi 59 aura des retombées
bénéfiques pour la population crie et persuadé qu'il
répond essentiellement à ses attentes, je demande un appui sans
réserve à ce projet de loi. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Merci, M. le ministre.
M. le député d'Ungava, avez-vous des commentaires?
M. Christian Claveau
M. Claveau: Oui, M. le Président, quelques brèves
remarques préliminaires avant d'entreprendre l'étude article par
article du projet de loi.
D'abord, pour préciser effectivement que le projet de loi 59
vient modifier le chapitre S-3. 2 des Lois refondues du Québec qui
traite de la sécurité du revenu pour les chasseurs et
piégeurs cris bénéficiaires de la Convention de la
Baie
James et du Nord québécois. Je ne voudrais pas reprendre
tous les propos du ministre quant aux bienfaits de la convention et tout
ça. C'est bien évident que ceux qui vivent dans le milieu ont vu
effectivement se modifier passablement toute la question ou la façon de
vivre de bien des Cris du territoire de la Baie James depuis la signature de la
convention en novembre 1975, il y a eu exactement 13 ans le mois dernier.
Par contre, il reste encore un certain nombre de modalités de la
convention à mettre en application, entre autres, celles du chapitre 24.
Je sais que ce n'est pas le chapitre dont on traite actuellement, puisque la
Convention complémentaire No 8 vient modifier des dispositions du
chapitre 30 de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois. Par contre, là où il y a toujours des
différends quant à l'approche, des problèmes
d'interprétation, c'est en particulier au chapitre 24 où l'on
traite des conditions économiques et de l'intégration des Cris
dans diverses fonctions économiques visant à leur assurer une
participation plus active à la vie économique du
Québec.
Le projet de loi, comme je le disais, ne vise pas spécifiquement
cette notion, mais quand on dit que la Convention de la Baie James a
modifié le paysage en ce qui concerne la vie traditionnelle des Cris du
territoire de la Baie James, c'est bien évident, personne ne le niera,
sauf qu'il ne faut pas oublier de dire aussi qu'il y a encore des choses
à faire, car il y a des parties de la convention sur lesquelles les
gouvernements ne se sont pas encore entendus; il y a toujours des
problèmes de juridiction entre le gouvernement fédéral et
le gouvernement du Québec. On a juste à regarder, par exemple, ce
qui se passe actuellement avec les Cris de la bande Oujé-Bougoumou qui
sont en train de négocier des nouveaux territoires et de
compléter finalement ce qui aurait dû être fait en 1975,
parce qu'en 1975 on a fait tellement vite qu'on n'a pas pris en
considération les problèmes du milieu. Comme j'ai
déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, la
Convention de la Baie James a été rendue possible non pas par
intérêt pour le peuple cri du Québec de la part du
gouvernement d'alors, mais plutôt parce qu'on était aux prises
avec une injonction. On se souviendra de l'injonction du juge Malouf, qui a
obligé Hydro-Québec à surseoir à l'avancement de
ses travaux sur le territoire de la Baie James pour revenir sur certaines
considérations rendues nécessaires à cause de la loi qui,
en 1927, avait permis le transfert des terres de la Baie James et de Rupert,
comme étant partie intégrante du territoire
québécois. A ce moment-là, il aurait dû y avoir,
selon les dispositions de ce transfert, des ententes ou une loi
québécoise qui auraient fait en sorte que l'on aurait pu
dès lors, trouver des modalités d'entente entre le gouvernement
du Québec et les habitants de ce territoire, pour assurer des
compensations et le maintien de la vie traditionnelle, enfin, respecter ceux
qui
vivaient déjà sur ce territoire avant le transfert au
Québec de cette grande partie du territoire qui, jusqu'alors, faisait
partie d'un territoire non organisé, identifié aux Territoires,
enfin, à une portion des Territoires du Nord-Ouest. Donc, comme cela
n'avait jamais été fait, on s'était très peu
préoccupé des interventions ou des populations autochtones au
moment de faire des interventions au nord du 49e parallèle, qui
représente, à toutes fins utiles, la borne du 100e mille au sud
de la Baie James, le long de la frontière ontarienne, telle que
décrite lors de l'acte de transfert de ce territoire au
Québec.
Si tel eût été le cas, il aurait fallu, dès
le départ, signer des conventions semblables lorsqu'on a ouvert les
camps miniers de Chibougamau dans les années cinquante, lorsqu'on a
ouvert le camp minier de Matagami un petit peu plus tard, au début des
années soixante, ou lorsqu'on a commencé, par exemple, à
permettre l'exploitation forestière au nord du 49e parallèle par
le biais, entre autres, de l'unité de gestion Harri-cana qui donnait
à l'Abitibi-Témiscamingue des pouvoirs d'intervention
forestière, entre autres, dans la région d'Amos qui peut aller
jusqu'au 50e ou 51e parallèle, et de même, lorsqu'on a
créé l'unité de gestion de Chibougamau qui permet aussi
des interventions quand même assez importantes sur le plan forestier du
côté du lac Mistassini; au nord, le lac Albanel, la réserve
Assinica et tous ces coins-là qui sont largement au nord du 50e
parallèle. Alors, pour respecter les conditions de transfert de ces
terres, tel que prévu en 1927, je crois, il aurait fallu qu'il y ait une
entente semblable qui soit signée. On aurait pu parler
déjà de convention à ce moment-là. Cela n'avait
jamais été fait. On n'avait jamais pris en considération
cette nécessité, et il a fallu finalement attendre
qu'Hydro-Québec, à la suite de l'annonce faite au Petit
Colisée en 1971, à ce moment-là, par l'actuel premier
ministre, ouvre les grands chantiers de la Baie James, sans pour autant prendre
encore une fois en considération l'intérêt des populations
locales. Donc, il a fallu que ces interventions commencent à se faire et
attendre 1973, avant que le juge Malouf, en se fondant sur un argumentaire du
début du siècle, autorise ou accorde une injonction qui a ensuite
amené le gouvernement à négocier rapidement une convention
permettant des accords de principe qui devaient être suivis de la
négociation d'une convention, qui a abouti, en novembre 1975, à
la signature de la Convention de la Baie James et du Nord
québécois.
Je ne suis pas gêné du tout de dire que cette convention
n'a pas été faite au départ à cause d'une
préoccupation de la part du gouvernement, des intérêts des
Cris de la Baie-James, mais bel et bien parce qu'à la suite de
l'injonction et en se référant au traité de 1912 et aux
interventions de 1927 et plus tard, on a dû revenir là-dessus et
faire en sorte que le gouvernement respecte les conditions qui avaient
été fixées à ce moment-là. N'eussent
été les inter- ventions à la Baie James, probablement que
le gouvernement du Québec n'aurait pas encore, au moment où l'on
se parle, pensé à négocier quelque entente que ce soit sur
la gestion ou la participation du gouvernement sur ces territoires et conclure
une entente avec le peuple cri qui, soit dit en passant, étant
donné son éloignement, n'avait jamais, jusqu'alors,
participé à aucun des traités ou à aucune des
ententes qui avaient été faites, tant avec le gouvernement
fédéral qu'avec le gouvernement du Québec, comme l'avait
fait l'ensemble des autres peuples autochtones du Québec qui, eux,
avaient été aux prises déjà depuis le tout
début de la colonisation avec la présence d'arrivants,
d'immigrants blancs qui sont venus, finalement, s'installer sur leur territoire
et qui ont imposé dès le départ, à compter du XVIe
siècle, des modifications très importantes à leur mode de
vie et à leur gestion du territoire. C'est toujours le contexte et on
dira ce qu'on voudra pour se flatter la bedaine aujourd'hui, il n'en demeure
pas moins que c'est le contexte qui a fait en sorte qu'on a pu arriver à
la Convention de la Baie James en 1975. (15 h 30)
Comme je le disais, on a signé dans cette convention de belles
affaires. Il y a plein de choses qu'on a données en vitesse, sans
même prendre en considération la présence de populations
blanches sur le territoire depuis déjà quelques dizaines
d'années, qui auraient éventuellement eu leur mot à dire
aussi ou qui auraient souhaité avoir un mot à dire dans la
démarche. Mais on les a complètement ignorées en disant:
On travaille uniquement avec les autochtones; cela presse, il faut faire vite.
On ne peut arrêter les chantiers de la Baie James, cela n'a pas d'allure.
Donc, on a ignoré ces populations au moment où on a fait des
ententes sur la répartition des limites territoriales - des terres de
catégories I et II, en particulier - ce qui a créé par la
suite un certain nombre de frictions, du mécontentement et des
problèmes d'incompréhension sur le territoire.
Je suis d'avis que, dans de telles conditions, lorsqu'on négocie
des questions territoriales avec des autochtones, il faut toujours que
ça se fasse en prenant en considération les populations non
autochtones qui seront directement affectées. Encore là, on vient
d'en voir un bel exemple tout récemment, au moment de la
négociation des terres de la réserve Oujé-Bougoumou, alors
qu'on a fini par fixer les terres sur la partie nord du lac Opémisca,
à quelques kilomètres à peine de Chapais. On dit avoir
fait des consultations auprès de la population de Chapais. Je peux vous
dire, en tant que résident de Chapais, que la consultation a
été plutôt mince et que même la consultation avec le
représentant élu du comté à l'Assemblée
nationale a aussi été plutôt mince, pour ne pas dire
dérisoire, alors que, s'il y avait eu une volonté gouvernementale
de le faire, les Cris se seraient pliés à la chose. Les
connaissant et ayant aussi participé en 1984 à une
démarche
semblable, alors que le SAGMAI avait dit: "Entendez-vous avec le milieu
et on verra ensuite", on avait réussi - et je puis vous dire qu'à
ce moment-là, alors que j'étais maire de Chapais, j'ai eu
à faire les démarches moi-même auprès des
communautés autochtones et des chefs autochtones concernés - on
avait réussi à en arriver à une entente qui, par la suite,
a été refusée par le gouvernement, après le
changement de pouvoir en 1985. Le nouveau gouvernement a repris au complet
toute la négociation, au point de départ, sous prétexte
que certains droits avaient été brimés et que cela ne
correspondait pas à certaines clauses de la convention.
Toutefois, l'entente qu'on avait réussi à mettre en place
à la fin de 1984 ou au début de 1985, qui serait devenue
opérationnelle durant les mois ou les années qui ont suivi, sans
être la perfection, était à la satisfaction
générale, autant des Cris que des populations non autochtones du
secteur de Chibougarnau-Chapais.
Tout cela pour vous dire que, dans le contexte, il y a toujours
possibilité d'améliorer les choses et de prendre au
sérieux les populations locales car, que l'on soit autochtones ou non
autochtones, on est tous capables de se parler sur le territoire et de vivre
ensemble. On se connaît; on est habitués à vivre ensemble,
à pêcher et à chasser ensemble et, à l'occasion
aussi, à rigoler ensemble. On est donc capables de participer
sérieusement à des tables de négociation et je pense que,
si le gouvernement prenait une dynamique semblable, on pourrait en arriver
à des résultats fort intéressants dans des délais
beaucoup plus courts, qui permettraient de mettre en application des choses
peut-être beaucoup plus rapidement et plus efficacement pour te
bien-être de toute la population des territoires concernés.
Le projet de loi 59, qui vient modifier le chapitre 30 de la Convention
de la Baie James, est intéressant à bien des égards.
Toutefois, nous allons évidemment quand même poser des questions
sur chacun des articles, pour bien comprendre les intentions du ministre et
s'assurer, entre autres, que la retranscription dans la loi 59 des intentions
énoncées lors de la signature de la Convention
complémentaire No 8, en septembre dernier, sort conforme et corresponde
aux voeux des populations autochtones aussi bien qu'aux possibilités et
aux intérêts réels du gouvernement de satisfaire à
ces exigences dans la nouvelle loi. Je retiens de la loi quelques
éléments intéressants, entre autres, la création de
comités locaux de décision, laquelle me semble être un
ajout, un apport très dynamique dans la démarche pour la gestion
de l'ensemble des Cris qui pourront ainsi bénéficier du
programme.
Un autre élément - une introduction tout à fait
dans l'ordre des choses et de l'évolution moderne du concept - concerne
toute la question des prestations de maternité. On sait que,
jusqu'à maintenant, pour bénéficier de la part du
programme qui lui revenait, la conjointe du trappeur devait l'accompagner en
forêt même si elle était enceinte et si elle était
absente du campement lors des périodes durant lesquelles on fait
normalement de la chasse...
On ne peut pas chasser n'importe quand. Vous devez savoir comme moi que
le renard de juin ne vaut pas le renard de février et que la loutre et
la martre, on ne peut pas les prendre n'importe quand, et qu'un chapeau de
castor fait avec une peau de castor piégé au gros soleil
d'été n'aura probablement pas la valeur marchande ni
l'intérêt pour le client que la même peau, du même
castor, qui aurait été capturé durant les grands froids
d'hiver. Il y a là une différence marquée, ce qui fait
qu'on ne peut trapper à l'année, qu'on ne peut chasser à
l'année pour toutes sortes de raisons, même si de par la loi les
autochtones sont autorisés à le faire. Il y a des moments durant
l'année où on peut le faire. Les outardes passent deux fois par
année, et si vous manquez le "goose break*, le congé des
outardes, c'est bien de valeur, elles ne reviendront plus. Elles ne vont
revenir qu'à l'automne, en remontant. Donc, encore là, ce sont
des activités très précises dans le temps.
Si, par malheur, la conjointe du trappeur était enceinte à
ce moment-là et qu'elle ne pouvait, pour des raisons médicales et
de sécurité, se rendre en forêt, alors, la prestation
était coupée d'autant. On ne peut pas appeler cela une politique
vraiment familiale, même si l'on sait que le ministre a des conceptions
particulières des politiques familiales. On a eu l'occasion d'en
discuter à cette même commission, lors d'autres projets de loi. il
reste que si on veut établir des politiques familiales et natalistes,
enfin des approches de survie et de multiplication des peuples autochtones, il
faut quand même qu'on prenne des mesures en conséquence.
L'arrivée, entre autres, de l'article 7 qui permet de donner des
prestations de maternité aux femmes inscrites au programme - même
si elles ne sont pas présentes dans les campements - avec des
certificats médicaux, etc., c'est un apport important dans la dynamique
ou l'économie générale, la gestion de cette loi, qui va
faire en sorte qu'une famille, qui veut augmenter son nombre d'individus, ne
sera plus pénalisée.
Il y a aussi la question et non la moindre, je crois, du partage des
chèques des bénéficiaires dans la mesure où,
à compter de maintenant, la conjointe ou la femme qui participe aux
activités de trappage va pouvoir retirer elle-même, en son nom,
son chèque, ou va pouvoir retirer les chèques ou les prestations
conformes, selon la loi, que retirent ses enfants, dans la mesure où il
y a évidemment entente entre les parties à l'intérieur du
même couple ou du même noyau de trappage. C'est là une chose
tout à fait nouvelle et non négligeable. Connaissant un peu
comment cela se passe dans les campements, je crois qu'il est tout à
fait normal qu'on puisse permettre une division de ceux qui vont être en
mesure de recevoir les prestations émanant de ce program-
me.
Il y a aussi l'augmentation des coûts du programme, l'augmentation
des frais de participation. Par exemple, on pense aux montants versés
pour une unité de bénéficiaires pour chacun des jours
passés dans le bois et consacrés à des activités
d'exploitation ou à des activités accessoires, qui passent de 15,
27 $ à 31, 35 $. Il y a aussi le même total, de jours qui
augmente, de jours passés en forêt, autant sur le plan individuel
que pour l'ensemble d'une bande concernée. Qu'on puisse jouir ou
bénéficier d'un plus grand nombre de jours passés en
forêt, c'est tout simplement normal, dans la mesure où, lorsque la
démographie est en croissance, on a plus d'individus susceptibles de
participer au programme. Mais il est évident qu'il y a probablement plus
de jours-personnes qui seront admissibles au programme. On passe de 286 000
à 350 000, ce qui est de bonne augure pour permettre la poursuite et
l'intensification d'activités traditionnelles.
Dans l'ensemble, c'est un projet de loi qui nous semble
intéressant, à moi en particulier, ça me semble
très intéressant pour améliorer les conditions de vie des
trappeurs, des chasseurs et piégeurs cris, et je souhaite que
l'application générale de cette loi ait les résultats
escomptés.
Le Président (M. Bélanger): En conclusion, M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Déjà? Le Président (M.
Bélanger): Oui. M. Claveau: Mon Dieu! Cela va vite. Une
voix: Pas déjà?
M. Claveau: Je crois, M. le Président, qu'on va passer
à l'étude détaillée du projet de loi et s'assurer
que ce projet de loi reflète bien les intentions du ministre et
évite de s'embourber dans des considérations techniques qui
feraient en sorte que ce serait difficile d'avoir accès au programme tel
qu'on l'a vu, par exemple, dans la question de l'aide sociale où,
même si on dit qu'on ne le veut pas, il reste qu'on s'enfarge dans des
technicités administratives qui font en sorte que certains programmes
sont devenus presque inaccessibles pour qui que ce soit.
Le Président (M. Bélanger): Bien, je vous
remercie.
M. Claveau: C'est dans cet esprit, M. le Président, qu'on
entreprend l'étude détaillée de ce projet de loi.
Le Président (M. Bélanger): Merci, M. le
député d'Ungava. Est-ce qu'il y a d'autres remarques
préliminaires? M. le ministre.
M. Bourbeau: Simplement, M. le Président, pour
accélérer la marche de nos travaux et pour démontrer notre
bonne foi envers l'Opposition, j'aimerais remettre tout de suite les
amendements qu'on a l'intention de déposer.
Le Président (M. Bélanger): Vous les déposez
ou vous les transmettez pour information?
M. Bourbeau: Je les transmets.
Le Président (M. Bélanger): Vous les transmettez
pour information. Merci.
M. Bourbeau: S'il y a des députés qui en veulent
aussi. Essentiellement, il y a cinq amendements, ils sont tous de la même
farine, ce sont des amendements qui modifient la version anglaise
seulement...
M. Claveau: Ah!
M. Bourbeau:... dans tous les cas pour faire en sorte que la
version anglaise colle plus à la réalité du texte
français.
M. Claveau: Cela devient une habitude.
M. Bourbeau: C'est parce qu'on est peut-être moins bon en
anglais qu'en français. Alors, on essaie de s'améliorer.
Le Président (M. Bélanger): Vous êtes moins
habile en anglais qu'en français. Bien.
M. Bourbeau: Cela ne déplaira pas au député
d'Ungava.
Étude détaillée
Le Président (M. Bélanger): Sur ce, j'appelle
l'article 1. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Claveau: Article 1.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: L'objectif de l'article 1 est d'assimiler le travail
accompli à titre de membre d'un comité local comme étant
une activité accessoire rémunérée comme telle.
M. Claveau: Cela veut donc dire que les membres du comité
local vont pouvoir additionner ou compter les jours qu'ils vont passer à
voyager et à siéger au comité local comme étant des
jours passés en forêt ou des jours admissibles au programme.
M. Bourbeau: C'est exact, M. le Président, mais avec un
maximum de dix jours par année.
M. Claveau: Combien de fois par année ces
comités devraient-ils se réunir normalement pour s'assurer
que cela soit efficace?
M. Bourbeau: M. le Président, il n'y a pas de
règles fixes d'établies, ce sera à la discrétion du
comité local. Vraisemblablement, ce sera surtout au printemps, au mois
de juin, mais cela pourrait être plus souvent. De toute façon,
cela se limite à dix jours par année, en tout cas en ce qui
concerne la rémunération.
M. Claveau: Cela va pour ça, il n'y a pas de
problème spécifique.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 1? Est-ce que l'article 1 est
adopté? M. le député d'Ungava, oui.
M. Claveau: Je voudrais juste vérifier une chose:
globalement, le comité local va compter un certain nombre de membres. On
sait que dans l'ensemble il y a un nombre de jours-personnes qui est admissible
pour une communauté précise. Est-ce qu'il pourrait arriver, par
exemple, pour pouvoir bénéficier au maximum de l'activité
en forêt, étant donné que c'est peut-être moins
payant d'être au comité local que d'être en forêt et
de faire une bonne période de trappe ou de chasse, que le comité
local soit porté à siéger moins souvent ou à
négliger son activité pour pouvoir bénéficier au
maximum du nombre de jours en forêt parce que, dans le fond, en fin de
compte, selon le nombre de membres du comité local, cela va
représenter plusieurs jours, par localité, de trappage en moins?
(15 h 45)
M. Bourbeau: M. le Président, le mois de juin, qui est le
mois où on anticipe que se tiendront les réunions des
comités locaux, comme le député le sait tout aussi bien
que moi, sinon mieux, est un mois qui est en dehors de la période de
chasse; donc, on a toutes les chances que les chasseurs soient au village. Le
maximum global est pour l'ensemble des communautés et on estime que ce
sont les vrais chasseurs qui vont s'Intéresser aux comités
locaux, puisque cela concerne ces gens-là.
M. Claveau: D'accord, j'en conviens. J'espère que les
réunions ne se tiendront pas pendant les périodes intensives de
chasse, c'est bien évident. Sauf que, supposons que le nombre total de
jours admissibles ait été utilisé en forêt dans les
périodes de chasse, à ce moment-là, l'incitation à
participer à un comité local est drôlement diminuée,
si vous n'avez plus les compensations en conséquence. Parce que le
nombre de jours-personnes est distribué sur l'ensemble de
l'année, et non pas....
M. Bourbeau: M. le Président, on verra plus loin que le
nombre maximal de jours rémunérés, c'est 240 jours par
année, pour la période allant du 1er juillet au 30 juin. Il peut
arriver que si quelqu'un a passé ces 240 jours en forêt, à
ce moment-là, les dix jours où M. pourrait siéger à
titre de membre d'un comité local ne pourraient pas lui être
comptés en plus, puisqu'il aurait déjà utilisé sa
pleine mesure de jours, mais on ne semble pas penser, ici à
côté de moi, que cela va créer un gros problème.
M. Claveau: D'accord, mais est-ce que la
rémunération qu'il va pouvoir réclamer est seulement sur
la base de celui qui siège comme individu ou si cela comprend aussi
toute sa famille, sa femme et ses enfants, comme s'il était en
forêt avec toute sa famille?
M. Bourbeau: La rémunération est sur la base d'un
per diem, ce serait le per diem pour l'adulte qui assiste aux réunions
du comité local.
M. Claveau: Cela veut dire que cela lui donne sa journée,
soit 31, 35 $.
M. Bourbeau: Exact.
M. Claveau: Mais, s'il était en forêt, son conjoint
ou sa conjointe qui est adulte aurait aussi droit à 31, 35 $ et ses
enfants auraient aussi droit à une participation?
M. Bourbeau: Dans la mesure où la conjointe est en
forêt avec lui, oui, elle y aurait droit.
M. Claveau: Oui. Mais à ce moment, si on diminue son
nombre de jours en forêt, en supposant qu'on applique strictement la loi
comme étant un incitatif et qu'on le rémunère, lui, sur la
base d'un individu et non pas en considérant toutes les allocations
auxquelles il aurait droit s'il était effectivement en forêt avec
sa famille, et en supposant que sa famille ne soit pas dans le campement au
moment où lui sera à l'extérieur, c'est un manque à
gagner.
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, M. le
député d'Ungava, est-ce que ce n'est pas un petit peu
prématuré, au sens où ce sont des choses qu'on va voir
à l'article 6, si je ne m'abuse. Parce qu'il me semble que l'article 6
traite spécifiquement de ce que vous abordez.
M. Claveau: Oui, d'accord, sauf qu'ici on dit que "le travail
accompli, à titre de membre d'un comité local, n'excédant
pas dix jours par année", ça, ce sont les travaux admissibles.
Mais là, c'est l'individu qui siège au comité local alors,
à ce moment, on suppose que sa famille n'est pas en forêt avec
lui.
Le Président (M. Bélanger): Remarquez que vous me
convainquez, je ne connais rien dans le projet de loi. C'est simplement qui
m'apparaissait qu'à l'article 6 on parlait de toutes ces
tarifications.
M. Claveau: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Mais si vous me dites
que ce n'est pas applicable, je me fie à votre....
M. Bourbeau: M. le Président, je pense qu'il y a
peut-être un complément de réponse qu'on pourrait apporter
au député d'Ungava.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le ministre. Je
vous en prie monsieur. Si vous voulez vous identifier auparavant pour les fins
du Journal des débats.
M. Grenier (Roger): Mon nom est Roger Grenier, je suis
président de l'office. Pour la compréhension de la commission,
j'aimerais préciser que la loi, dans sa forme actuelle et dans ce
qu'elle sera, bien sûr, comprend deux formes de prestations. Il y a une
prestation qui est versée à tout adulte qui participe à
des activités, en pratiquant la chasse, la pêche et le
piégeage comme mode de vie, c'est la forme d'un per diem. Il s'agit d'un
montant fixe: autant de jours passés dans le bois, autant de jours qu'on
doit payer sur la base d'un per diem. Il y a une limite pour les individus et
une limite globale pour l'ensemble de la communauté crie du territoire
de la Baie James.
La deuxième prestation ou la deuxième modalité, on
l'appelle un montant de base. En fait, c'est la vraie forme de revenu minimum
garanti. Mais, pour que celle-ci s'applique, il faut tenir compte de l'ensemble
des revenus d'un ménage ou d'une unité, selon la taille de cette
unité, c'est-à-dire le nombre d'adultes - s'il y en a un ou deux
- plus le nombre d'enfants ou de dépendants. Ensuite, peut intervenir la
loi sous forme d'une "supplémentation" de façon à garantir
à chacune des unités un minimum de revenu à cet
égard. Donc, que les gens aient accumulé des per diem soit dans
le bois, soit en pratiquant des activités accessoires ou en
siégeant à un comité local, la deuxième dimension
de la prestation se fait, s'établit ou s'applique en tenant compte de
l'ensemble des revenus qu'a déjà reçus cette famille.
M. Claveau: On aura l'occasion de revenir là-dessus, comme
le disait M. le Président, sauf que, d'accord, on pourra toujours nous
dire que, pendant qu'il siège, sa femme fait des raquettes, des
activités accessoires avec de la babiche d'orignal. C'est sûr
qu'on peut toujours compenser, sauf que les journées où il
siégera, pour être payé, il faudra qu'il soit moins souvent
en forêt et, généralement, quand il n'est pas là, sa
famille n'est pas là non plus. Alors, les compensations qui reviennent
à la famille - on ne parle pas de compensation de base, de revenu
minimum garanti - le per diem d'activité en forêt, à ce
moment-là, ne s'applique qu'à lui et non pas à sa
famille.
M. Grenier: En fait, c'est pratiquement un surplus, puisque ces
activités de comités locaux vont se faire en juin, et c'est
ordinairement une période où ils sont déjà sortis
et après, ils sont revenus. D'ailleurs, dans la loi, il y a des dates de
fixées au comité local pour remettre son travail, les listes,
etc. Cela se passe en juin. Alors, dans l'ensemble de la communauté,
comme on n'atteint pas actuellement le plafond déjà existant, ces
journées en représentent environ une dizaine - c'est à la
discrétion du comité local de ne se réunir que sept jours,
s'il n'en a besoin que de sept - et ces journées deviennent quasiment
des ajouts à ceux qui les utilisent déjà.
M. Claveau: Cela va pour ça. On reviendra
là-dessus, de toute façon.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 1, est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Claveau: On ne posera pas de questions sur le deuxième
paragraphe.
Le Président (M. Bélanger): Adopté J'appelle
l'article 2. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 2?
M. Claveau: Non.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, vous remarquerez qu'il y a
un amendement à l'article 2, qui vise à modifier la version
anglaise par le remplacement, dans les troisième et quatrième
lignes de ce qui précède le paragraphe a du premier alinéa
de l'article 6 modifié par l'article 2 du projet, des mots "the head of
the Committee" par les mots "its head".
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, si vous
me permettez une intervention, juste une question de procédure. Puisque
ça me semble être des interventions qui sont plus de forme que de
fond, est-ce qu'on ne pourrait pas les faire à la fin?
M. Bourbeau: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Les passer une par une
et...
M. Bourbeau: D'ailleurs, tous les amendements, M. le
Président, visent à corriger la version anglaise. Alors, si le
député d'Ungava n'a pas d'objection, on peut le faire d'un seul
coup à la fin.
M. Claveau: Oui, oui.
M. Bourbeau: C'est de la technique.
Le Présidant (M. Bélanger): Cela nous permettrait
de nous concentrer sur le projet de loi pour ne pas le perdre de vue.
M. Claveau: Oui.
La Président (M. Bélanger): Bien.
M. Bourbeau: M. le Président.
M. Claveau: Nous pourrions peut-être regarder l'article 2,
paragraphe par paragraphe, parce qu'il est quand même assez long.
La Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Bourbeau: J'aimerais quand même donner une note
explicative en ce qui concerne le paragraphe 1. Il s'agit de l'ajout d'un
critère d'admissibilité au programme. Dorénavant, le nom
du requérant devra apparaître sur la liste établie par le
comité local pour que son admissibilité puisse être
considérée par l'office.
M. Claveau: Actuellement, c'est fixé comment? Qui
identifie le bénéficiaire? Je devrais poser la question au
ministre.
M. Grenier: Présentement, il s'agit de personnes qui, dans
leur communauté, s'adressent à l'administrateur local de
l'office. L'office a des représentants dans chacune des
communautés qui font leur demande. Leur demande est
complétée sur un formulaire approprié, sur lequel
apparaissent les données qui font apprécier
l'admissibilité de cette personne et de son unité. Alors, ceci
continuerait, mais avec l'introduction d'une disposition qui va au-delà
de simplement savoir que quelqu'un va dans le bois régulièrement
pour un certain nombre de jours, mais qu'en plus il y va dans l'intention d'y
pratiquer un mode de vie. Pour les Cris, c'est important d'avoir comme
bénéficiaires du programme des gens qui vont pratiquer la chasse
et la pêche comme mode de vie et non pas simplement s'asseoir, si vous me
permettez l'expression, pour se qualifier au programme et ainsi avoir
peut-être une rémunération plus intéressante que
celle de l'aide sociale. En réalité, il y en a quelques-uns, pas
beaucoup. Compte tenu de l'étendue du territoire et du nombre de
personnes qu'on y retrouve, il est impossible de les suivre à la trace,
un par un, bien sûr, mais entre eux ils se connaissent et ils peuvent
savoir quels sont ceux qui adhèrent au programme simplement pour se
qualifier à des prestations par rapport à ceux qui
adhèrent au programme parce qu'ils en font leur mode de vie, ce qui est
l'objectif du programme d'ailleurs.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a un minimum de revenus provenant de
la trappe ou de la chasse qui doivent être enregistrés pour
pouvoir se qualifier au programme?
M. Grenier: Ce n'est pas nécessairement un minimum de
revenus, c'est plutôt un minimum de prestation de travail, entre
guillemets. Il faut que les gens aillent dans le bois au moins 120 jours par
année pour...
M. Claveau: Je pose ma question dans la mesure où on sait
que, pour être inscrit comme agriculteur, il faut vendre au moins tant
par année de produits agricoles, sinon beaucoup de gens pourraient
être inscrit comme agriculteurs, le moindrement qu'ils ont un petit
parterre devant la maison. Je comprends votre préoccupation dans la
mesure où, par exemple, un bénéficiaire cri pourrait, tout
en travaillant, pas en travaillant, parce qu'il y a un maximum de revenus qui
lui permettent de jouir des prestations, mais il pourrait, comme vous le dites,
avoir son camp dans le bois, aller s'asseoir là et faire de la
pêche juste pour sa subsistance, sans commercialiser quelque produit que
ce soit de sa trappe, pour autant qu'N passe un nombre de jours requis dans le
bois. Il a le nombre requis de jours passés dans le bois, point final.
Il sera payé. Est-ce que cela se fait actuellement?
M. Grenier: C'est-à-dire qu'il n'y a pas un minimum de
prérequis. Il y a des déclarations de revenus qui sont
tirées de ces activités, comme la vente de fourrures, notamment,
mais il y a d'autres éléments qui en sont tirés parce que
c'est quand même relié à une économie de
subsistance: la nourriture, le poisson qu'on a pêché et qu'on a
mangé, etc. Actuellement, ce n'est pas lié. Cela n'a jamais
été lié. Cela n'a jamais été, non plus, dans
les intentions et cela n'a pas pris source dans la Convention de la Baie James
de faire en sorte que l'admissibilité soit reliée à une
performance en ternies de dollars. C'est un mode de vie auquel on fait
référence ici et cela peut varier considérablement d'une
saison ou d'une année à l'autre ou d'une ligne de trappe -
excusez l'expression - à un autre territoire de chasse compte tenu de la
faune, compte tenu de certaines circonstances. Cela risquerait de
pénaliser des gens qui seraient tout autant participants que d'autres.
Ce n'est donc pas lié à une performance monétaire.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire aussi, finalement, qu'il
faut que la famille soit sur sa ligne de trappe pour pouvoir
bénéficier de ces choses. Si elle va, par exemple... Supposons
une famille de Waswanipi, qui a sa ligne de trappe dans le secteur de Chapais;
elle pourrait, par exemple, aller passer cinq jours à LG 4 pour le
caribou. Est-ce que cela peut entrer en ligne de compte?
M. Grenier: Oui.
M. Claveau: Ce n'est pas nécessairement lié
à sa ligne de trappe?
M. Grenier: Non, pas nécessairement.
M. Claveau: Ou à son campement saisonnier. (16 heures)
M. Grenier: Pour la plupart, les chasseurs et les piégeurs
n'ont pas une ligne de trappe à eux. Ils sont, dans la plupart des cas,
des gens invités par - je m'excuse, je ne connais pas l'expression
française - un "tallyman" qui, lui, est responsable des lignes de
trappe. Il connaît les possibilités et invite des gens, en tout
cas des amis ou des parents, à venir pratiquer la chasse et la
pêche sur son territoire, sur sa ligne de trappe.
M. Claveau: Sa ligne de trappe va avoir
généralement des dimensions importantes. Ce sont un peu des
concessions familiales, finalement, qui se sont répandues avec le temps,
mais c'est vrai qu'on finit par perdre un peu l'arbre
généalogique de propriété là-dedans.
M. Grenier: C'est exact et les cousins peuvent être rendus
sur un autre territoire. Ils peuvent s'inviter et, conséquemment, les
gens peuvent parfois même pratiquer leur mode de vie sur le territoire
d'une communauté voisine ou éloignée. Cela compte.
M. Claveau: Donc, cela s'applique sur l'ensemble du territoire de
la Baie James, là où ils peuvent le faire évidemment sans
se tirer dessus.
D'accord, cela va pour le premier paragraphe.
Le Président (M. Bélanger): Deuxième
paragraphe...
M. Claveau: Juste une affaire, excusez, par rapport au premier
paragraphe. La date du 21 juin, est-ce que cela veut dire que le
décompte des jours admissibles se fait du 21 juin au 21 juin?
M. Grenier: Non.
M. Claveau: C'est l'année fiscale?
M. Bourbeau: Du 1er juillet au 30 juin.
M. Claveau: Du 1er juillet au 30 juin, d'accord.
M. Bourbeau: Mais le 21 juin, c'est pour l'année qui suit,
l'année suivante.
M. Claveau: C'est cela. C'est-à-dire qu'à partir du
1er juillet on retombe à zéro et cela comprend la saison
d'automne et la saison d'hiver, finalement, qui sont interreliées.
M. Bourbeau: Oui, le compteur repart à zéro.
M. Claveau: D'accord. Mais quand vous faites les états
financiers du programme, à ce moment-là, vous le faites en date
de l'année fiscale, au 1er juillet, au 30 juin?
M. Grenier: 30 juin. M. Claveau: D'accord.
M. Bourbeau: M. le Président, en ce qui concerne toujours
cet article, mais le paragraphe e, dorénavant, une unité de
bénéficiaires ne sera pas déclarée inadmissible au
programme dans l'éventualité où elle n'aurait pu passer le
nombre de jours requis dans le bois à cause de l'action du gouvernement
ou d'une activité de développement. Exemple: l'interdiction
gouvernementale de piéger sur un territoire donné ou la
construction d'un barrage. Et le paragraphe... Enfin, on va peut-être
arrêter là pour celui-là.
M. Claveau: C'est cela. Par rapport à ce qu'on
m'expliquait tout à l'heure, il y a un petit problème, parce
qu'il me semble que, dans le fond, cet élément ou ce paragraphe
est directement lié à la ligne de trappe. Je comprends, par
exemple, que si, dans une ligne de trappe donnée, le
bénéficiaire, le propriétaire ou celui qui en assure la
gérance ne peut y aller parce qu'on a décrété... Il
y a eu un feu de forêt, par exemple, tout a été
brûlé et on ne peut pas y retourner. Pour tout cela, à ce
moment-là, on peut dire: D'accord, il ne sera pas
pénalisé, pour autant qu'il ait chassé là-dedans,
mais dans la mesure où on me dit que cela s'applique sur l'ensemble du
territoire, on pourrait toujours lui dire: Tu peux aller chasser ailleurs.
M. Grenier: En fait, cette disposition ne traite pas ici de
règles s'appliquant au cours de l'année, au cours de la saison
quant au paiement des prestations. C'est une disposition qui touche uniquement
les règles d'admissibilité. Une de ces règles
prévoit qu'une personne doit avoir pratiqué la chasse et la
pêche l'année précédente pour pouvoir être
considérée comme un vrai chasseur, un vrai pêcheur, qui a
déjà fait la démonstration que c'est au-delà de ses
intentions mais que c'est vraiment une personne qui en a fait son mode de vie.
Or, si une personne qui en a fait son mode de vie se voit contrainte de ne pas
y aller parce qu'il y a eu un feu de forêt ou encore parce que, pour des
raisons d'exploitation, le ministère a décidé qu'il y a
lieu de ménager la faune pour une période donnée, on
considère que cette personne n'est pas pénalisée quant
à l'admissibilité. Lors de son acceptation au programme
l'année suivante, on ne tiendra pas
compte du fait qu'elle n'a pu y aller, qu'elle n'a pas
complété le nombre de jours requis parce qu'il y avait des
activités de cette nature. C'est simplement sur le plan de
l'admissibilité, cela n'a pas d'incidence sur le paiement d'une
prestation parce qu'elle n'y est pas allée.
M. Claveau: Oui, je comprends ce que vous voulez dire, mais
j'essaie de voir comment cela peut se traduire dans l'article. On dit que la
personne n'est pas pénalisée par rapport à son
admissibilité, c'est clair, si elle a été contrainte
d'abandonner ou de réduire ses activités d'exploitation. Cela
veut dire qu'elle n'en fait pas. Mais est-ce que cela veut dire qu'elle est
pénalisée monétairement?
M. Grenier: Oui.
M. Claveau: D'accord. Elle garde toujours son droit
d'admissibilité au programme, mais si elle n'a pas été
dans le bois on dit: C'est votre faute, vous n'aviez qu'à aller
ailleurs.
M. Grenier: La règle du paiement d'un per diem subsiste.
Il y a une règle qui dit que, pour avoir droit à un per diem, il
faut avoir pratiqué la chasse et la pêche dans le bois une
journée donnée. Si la personne ne l'a pas fait, il n'y a pas de
paiement.
M. Claveau: Oui, mais j'essaie de comprendre. On dit: Si, pour
des raisons gouvernementales, en raison de l'action du gouvernement, d'une
activité de développement où afin de permettre un
repeuplement de la faune, elle aurait pu être contrainte à ne pas
aller en forêt, elle ne perdrait pas son droit d'admissibilité.
D'accord. Mais elle ne sera quand même pas payée. Par exemple, sur
une ligne de trappe traditionnelle, il y a une coupe à blanc et, une
année, l'industrie forestière arrive. Ce sont des questions qu'on
vit souvent chez nous, des chicanes sur les lignes de trappe entre les gens et
les exploitants forestiers. C'est monnaie courante dans le coin. Bon, une
année, l'industrie arrive, notre gars revient à l'automne sur sa
ligne de trappe et il ne reste plus un arbre. Une petite bande de
rivière de temps en temps, c'est tout ce qui reste. À ce
moment-là, s'il ne peut pas trapper à cet endroit, s'il ne peut
plus chasser à cet endroit parce qu'il n'y a plus de castors, plus de
renards, plus de loutres, plus de martres, il devra déplacer
lui-même, à ses frais, son camp de chasse ailleurs s'il veut
pouvoir bénéficier des prestations. Est-ce que c'est cela que
ça veut dire? Il n'est pas couvert par l'activité.
Une voix:...
M. Claveau: D'accord.
M. Grenier: On disait plus tôt qu'il y a toujours deux
genres de prestations qui sont versées, la première étant
le per diem et la deuxième, le montant de base. Le montant de base tient
compte des revenus que le ménage a reçus. Si le ménage a
reçu moins de revenus parce qu'il a été moins longtemps
dans le bois, ses prestations de base vont être augmentées
d'autant.
M. Claveau: D'accord.
M. Grenier: II y a une certaine compensation
financière.
M. Claveau: Par exemple, un jeune qui a toujours l'intention, un
jour, de faire de la chasse, etc., mais qui serait qualifié, qui aurait
fait des études universitaires ou autres, et qui, par exemple, aurait
travaillé pendant trois ans pour Sodab, pour le Grand Conseil des Cris
ou pour Air Québec, décide, après trois ans. J'abandonne
cela pendant deux ans et je retourne me ressourcer; je ne veux pas
m'éloigner de ma vie traditionnelle; je ne veux pas oublier quels sont
les véritables intérêts des miens et j'ai envie de
retourner pendant deux ans, avec un simple statut de chasseur ou de trappeur.
Est-ce qu'il est admissible au programme?
M. Grenier: II sera admissible à la deuxième
année parce que la première année sera une année de
qualification. C'est là qu'intervient d'ailleurs cette
règle...
M. Claveau: D'accord.
M. Grenier:... parce qu'il faut toujours qu'il pratique. Pour
faire la démonstration de façon objective...
M. Claveau: II faut qu'il ait pratiqué pendant un an avant
de pouvoir...
M. Grenier: Un minimum de 120 jours.
M. Claveau: Cela veut dire que pendant les 120 premiers jours
qu'il va passer en forêt il n'y aura aucune compensation.
M. Grenier: La première année, il n'a rien, mais
c'est un minimum de 120 jours quand même.
M. Claveau: D'accord.
M. Grenier: La première année, il n'a rien, mais il
faut qu'il le fasse pendant 120 jours pour montrer son intention d'en faire son
mode de vie. Ce n'est pas juste une pratique de fin de semaine, 120 jours, cela
commence à être plus significatif, justement.
M. Bourbeau: C'est comme la convention avant d'être
élu.
M. Claveau: Pardon?
M. Bourbeau: C'est comme la convention d'un député
avant d'être élu. Durant la période où un apprenti
député s'active pour être élu à la
convention, il n'est pas rétribué.
M. Claveau: Sauf que le statut de député ne fait
pas nécessairement partie de la vie traditionnelle. C'est plutôt
une espèce de parenthèse à l'intérieur de toute une
vie.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: Cela dépend. Vous direz cela à M.
Gérard D. Levesque.
M. Claveau: II y en a pour qui la parenthèse est plus
longue que d'autres. Tu peux venir au monde trappeur, mais c'est rare que tu
viennes au monde député.
Le Président (M. Bélanger): II y a des vies entre
parenthèses.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Claveau: II y en a qui passent leur vie entre
parenthèses, d'une parenthèse à l'autre. Cela va pour
cela. Je vois le sens de l'article.
Le Président (M. Bélanger): Le paragraphe 3°,
alinéa h.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit d'un amendement de
concordance avec la modification proposée à l'article 7 du projet
de loi. Une unité de bénéficiaires ne sera pas
déclarée inadmissible au programme dans
l'éventualité où son chef n'a pu passer le nombre de jours
requis dans le bois en raison de sa grossesse.
M. Claveau: Attendez un peu. Elle était admissible en
vertu du programme "et son chef a été incapable de participer
à des activités d'exploitation et à des activités
accessoires en raison de sa grossesse, des suites de sa grossesse... " Je
comprends, mais qu'est-ce que ça veut dire très
précisément? Comment cela se traduit-il sur le terrain?
M. Grenier: En principe, c'est le requérant chef d'une
unité qui qualifie son unité. Il peut arriver que le chef d'une
unité soit le chef d'une famille monoparentale, une femme. Dans
l'éventualité où cette femme est encore enceinte ou
qu'elle a donné des soins postnataux à son enfant et que cela
nécessite son absence de la forêt, les journées - on le
verra plus tard - qui lui sont payées dans le cadre du programme des
jours-bénéfices de maternité sont comptabilisables pour
déterminer son admissibilité au programme l'année
suivante, comme si elle les avait passées dans le bois.
M. Claveau: Mais est-ce qu'elle va être payée pour
ces journées?
M. Grenier: Non, c'est simplement à des fins
d'admissibilité l'année suivante.
M. Claveau: À des fins d'admissibilité. Cela veut
dire que même si c'est pour des raisons... À ce moment-là,
vous me dites: D'accord. Si elle n'a pas l'argent sous forme de
prestations...
M. Grenier: Elle va l'avoir...
M. Claveau:... elle pourra en bénéficier à
l'intérieur du programme du revenu garanti.
M. Grenier: Et, en l'occurrence ici, les bénéfices
de maternité qui lui seront payés.
M. Claveau: D'accord. Mais cela vaut uniquement dans le cas
où c'est la femme qui est chef du noyau d'exploitation.
M. Grenier: C'est cela.
M. Claveau: D'accord. On sait que c'est le nombre d'adultes, tant
par adulte, qui compose le campement au moment de la chasse. Si le chef doit y
aller tout seul parce que sa femme est enceinte, est-ce qu'il y aura une
disposition, quelque part, qui va prévoir qu'il n'y a pas de
pénalité?
M. Grenier: Absolument.
M. Claveau: Jusqu'à maintenant, il n'y avait rien
là-dedans. Jusqu'à maintenant, avant l'application de cette loi,
si pour une raison ou pour une autre, par exemple un accident malheureux comme
il en arrive, une grossesse, un déplacement, une raison
incontrôlable, un trappeur n'avait pu faire ses 120 jours l'année
dernière, il devait se qualifier à nouveau une autre année
pour être admissible au programme, pour revenir au programme; ça,
c'est disparu. Pour autant qu'il y ait une tradition de trappeur et de chasseur
qu'on lui a reconnue, dans certaines conditions en tout cas, selon certaines
dispositions de la loi, il le pourra maintenant, même si pendant une
année il ne peut y aller pour des raisons qui lui échappent, des
raisons incontrôlables.
M. Grenier: Pour les cas de congés de maternité,
c'est maintenant disparu, comme vous dites.
M. Claveau: Mais est-ce qu'on va trouver ces dispositions
à la suite d'un accident de chasse? Il n'y en a pas. Si quelqu'un, lors
d'un accident de chasse, s'envoie une balle dans les poumons, il est
obligé d'être un an... Cela arrive.
Juste dans le secteur de Matagami, on fait, en moyenne, une
évacuation par mois, en hélicoptère, de campements de
chasse autochtones. Il y a, en moyenne, sur une base annuelle, une
évacuation par mois en hélicoptère à la suite d'un
accident de chasse. C'est juste pour le secteur de Matagami. Je n'ai pas les
statistiques pour ailleurs. Cela veut dire qu'il n'est pas admissible au
programme l'année suivante s'il ne peut y retourner, en pleine
période de chasse parce qu'l est six mois en convalescence.
M. Grenier: C'est exact.
M. Claveau: Et les Cris eux-mêmes n'ont pas fait leurs
revendications à cet effet?
M. Grenier: Aucunement. M. Claveau: Ah bon!
Le Président (M. Bélanger): Le paragraphe 4°?
(16 h 15)
M. Bourbeau: M. le Président, au paragraphe 4°, cette
disposition a pour effet de tempérer le pouvoir décisionnel du
ministre en matière de détermination d'activités de mise
en valeur du territoire. C'est le paragraphe qui commence par: "En outre,
l'exploitation ou les activités accessoires peuvent être
remplacées, aux fins de l'admissibilité d'une unité de
bénéficiaires, par des activités de mise en valeur du
territoire, dans la mesure et aux conditions fixées par l'office,
après qu'une activité spécifique a fait l'objet d'une
décision du ministre... " Et là, on remplacerait les mots
"à l'effet qu'elle constitue" par les mots "à la suite d'une
recommandation unanime de l'office établissant. " Et cela continue: "une
activité de mise en valeur du territoire". Donc, on tempère le
pouvoir décisionnel du ministre en l'assujettissant à une
recommandation unanime de l'office. Je présume que le
député va...
M. Claveau: Est-ce que cette recommandation de l'office va se
faire aussi à partir d'une consultation avec le comité local
ou...
M. Bourbeau: Les Cris sont membres de l'office dans une
proportion de 50 %, donc il sont représentés à l'office.
Étant donné que ça prend une recommandation unanime de
l'office, les Cris vont certainement être partie de cette
recommandation.
M. Claveau: Là, on ne parle pas uniquement
d'accessibilité, mais aussi de compensation financière.
"L'exploitation ou les activités accessoires peuvent être
remplacées. " On dit: 'L'exploitation ou les activités
accessoires". Cela veut dire que, s'il se livre à ces activités
accessoires qui sont reconnues, il n'est pas payé pour son séjour
en forêt. Il garde son admis- sibilité, mais il n'est pas
payé pour cela, en plus de l'argent qu'il peut retirer de
l'activité ou...
M. Grenier: II s'agit d'une disposition qui n'a jamais vraiment
été utilisée. C'est une précaution additionnelle
qui est prise à l'occasion de la révision de la loi. Je pense
bien qu'autrement elle n'aurait pas fait l'objet d'une intervention
particulière. Dans l'éventualité où il y aurait des
activités à réaliser et que ces activités-là
seraient, entre guillemets, reconnues comme des activités de
développement ou de mise en valeur du territoire, elles pourraient
être assimilées à des activités accessoires et,
conséquemment, qualifier ainsi les participants au droit à un per
diem.
M. Claveau: C'est la compensation financière qui entre en
ligne de compte.
M. Grenier: Oui. Mais, jusqu'à maintenant, cette
disposition existait, le ministre pouvait décider et l'occasion ne lui
en a pas été donnée. Avec l'introduction de cette
disposition, le ministre pourra également déterminer, à sa
volonté, mais sur réception d'une décision unanime qui lui
serait adressée par l'office.
M. Bourbeau: Et comme on a un ministre qui n'a aucune tendance
dictatoriale, il s'en remettra à la recommandation de l'office.
M. Claveau: II n'a certainement pas dû décider cela
lui-même, comme on le connaît.
M. Bourbeau: Ah! vous seriez surpris!
M. Claveau: À titre d'exemple, un programme de reboisement
des terres de catégorie 1. Est-ce que ce pourrait être un
programme admissible qui ferait en sorte que les bénéficiaires et
les trappeurs qui iraient y travailler pourraient enregistrer leurs
journées et ne pas se disqualifier, même s'ils n'ont pas
chassé pendant l'année?
Je donne l'exemple suivant, et je veux revenir à mon cas de tout
à l'heure. Un chef d'exploitation a eu un accident de chasse et a
dû s'absenter de la chasse pendant tout l'hiver. Il veut rester
qualifié pour l'année suivante. S'il participe à un
programme de reboisement durant l'été qui lui permettrait de
faire ses 120 jours en forêt quand même et qui lui permettrait de
rester qualifié pour revenir à la chasse l'automne suivant,
est-ce que cela pourrait s'appliquer dans ce sens?
M. Grenier: Ce n'est pas exclu. Cependant, je ne me sens pas
autorisé à répondre de façon catégorique
parce qu'il s'agirait d'une décision sur un cas d'espèce. Il ne
s'agit pas d'une règle générale, mais d'un cas
d'espèce sur lequel aurait à statuer l'office. Or, l'office et
ses mem-
bres - ils sont plusieurs; j'en suis un - pourraient considérer
le cas que vous soulevez comme étant un cas pouvant s'appliquer. Ce
n'est pas exclu que l'office considère d'autres conditions qu'il
faudrait remplir pour le considérer comme tel.
M. Claveau: D'accord, mais ce pourrait être une
alternative. Ce pourrait être une porte de sortie pour un groupe, un
individu ou, enfin, des gens qui, pour toutes sortes de raisons
compréhensibles, n'ont pu participer aux activités
traditionnelles de chasse, mais qui veulent rester qualifiés pour
l'année suivante. Est-ce que cette clause peut s'appliquer... Je ne sais
pas si c'est l'oeuf qui vient de la poule ou la poule avant l'oeuf. Est-ce que
c'est le ministre ou le gouvernement qui détermine d'avance quelles
activités pourraient être admissibles et, après s'il y a
des gens intéressés, ils embarquent, ou si ce sont des
intéressés qui vont devant le ministre et lui disent: Sur le plan
individuel ou collectif, on pourrait être intéressés
à ce que telle activité soit enregistrée, et alors ils
vont devant l'office qui accepte l'activité et le ministre doit
l'approuver? Cela se fait. Est-ce que les deux choses sont possibles?
M. Grenier: Je dirais que les deux choses sont vraisemblablement
possibles mais, au risque de me répéter, cela ne s'est pas
présenté jusqu'à maintenant. Donc, on n'a pas de
vécu sur quoi s'appuyer pour dire que cela se passe de telle ou telle
façon.
M. Claveau: D'accord. Mais si vous avez senti le besoin ou si les
Cris ont senti le besoin de présenter un amendement à cet
article, c'est peut-être que... Même s'ils ne s'en sont pas
prévalus jusqu'à ce jour, il y a des chances qu'on l'utilise
à l'avenir. Normalement, un article qui ne cause aucun problème
et pour lequel on n'a pas de prétention, c'est très rare qu'on le
modifie.
M. Grenier: Ce n'est pas un article qui cause un problème,
honnêtement.
M. Claveau: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'à
l'article 2 il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Une voix: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 3.
M. le ministre.
M. Bourbeau: Oui. M. le Président. Cette disposition
permettra à l'office de maintenir l'admissibilité d'une
unité de bénéficiaires même si le nom de son chef
n'apparaît pas sur la liste établie par le comité local. Il
s'agit, évidemment, du cas où le chef de l'unité
décède durant l'année.
M. Claveau: Que se passait-il dans la loi actuelle quand cela
arrivait?
M. Grenier: Si on parle au passé, il ne se passait pas
grand-chose parce que la personne qui décédait,
évidemment, cessait d'être bénéficiaire, cela va de
soi. Mais son conjoint ou sa conjointe pouvait continuer d'être
admissible au programme dans la mesure où, évidemment, les autres
critères d'admissibilité étaient respectés. Or, le
seul changement qui est introduit ici en est un de concordance puisqu'il a
été dit plus tôt que, pour être admissible, il faut
avoir été reconnu par le comité local et voir son nom
apparaître sur la liste. Dans l'éventualité où la
personne meurt, il n'est pas certain que son conjoint aura son nom
déjà sur la liste. Pour terminer l'année qui est en
cours...
M. Claveau: Dans la situation actuelle, le représentant
local pouvait modifier la liste en cours d'année, alors que, maintenant,
la liste ne pourra pas être modifiée en cours d'année.
C'est ce que vous me dites?
M. Grenier: C'est parce qu'elle est établie par le
comité local.
M. Claveau: C'est cela. Le comité local pourrait se donner
des dispositions qui lui permettraient aussi de modifier la liste en cours
d'année. Est-ce qu'il y a quelque chose qui l'empêche de le
faire?
M. Grenier: Ce n'est pas exclu qu'il puisse le faire. Pour
revenir à ce qu'on disait plus tôt, les gens vaquant à
leurs occupations de chasseur et de piégeur sur leur ligne de trappe, il
est probable que cela ne pourra se faire qu'en juin quand tout le monde sera
sorti du bois. En attendant, le conjoint survivant continue d'être
admissible au programme pour l'année en cours.
M. Claveau: Je suis d'accord avec la disposition, sauf que "ils
sortent" du bois avant le mois de juin...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): À l'article 3,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Claveau: L'article 3? Oui. L'autre, c'est l'article 4. Cela
va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle
l'article 4.
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit d'une mise
à jour des montants qui ont été indexés
annuellement en vertu de l'article 46 de la loi.
M. Claveau: Est-ce que ces montants vont continuer à
être indexés annuellement ou s'ils sont fixes jusqu'à ce
qu'on modifie à nouveau la loi?
M. Bourbeau: M. le Président, l'indexation va
continuer.
M. Claveau: Est-ce que la clause d'indexation est prévue
spécifiquement dans la loi?
M. Bourbeau: Oui, à l'article 46 de la loi. M. Claveau:
Dans la loi actuelle? M. Bourbeau: Dans la loi actuelle.
M. Claveau: Donc, la clause d'indexation était
déjà dans la loi actuelle.
M. Bourbeau: C'est cela, à l'article 46. Je lis l'article
46. "Les montants mentionnés aux articles 9 et 11, de même qu'au
paragraphe a de l'article 10 sont Indexés annuellement, en fonction de
ta hausse du coût de la vie au Québec en utilisant l'accroissement
de l'indice des rentes prévu par la Loi sur le régime de rentes
du Québec. "
M. Claveau: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): À l'article 4,
est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Claveau: Oui, juste une précision. Le montant qui
apparaît ici, est-ce que c'est le montant officiel pour l'année en
cours, donc qui sera réindexé à partir du mois de juillet
l'année prochaine? C'est cela?
M. Bourbeau: C'est exact.
M. Claveau: Et les prestations qui auront été
versées jusqu'à maintenant, elles sont déjà
versées en vertu de ce montant-là.
M. Bourbeau: Pour l'année 1988, on verse
déjà les montants qui sont mentionnés ici.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): L'article 4 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, de l'augmentation
de l'exemption de revenus de la vente de fourrures à moins qu'un
règlement de l'office n'y pourvoit autrement.
M. Claveau: "... de fourrures dont le montant est établi
par règlement". Cela veut dire qu'un couple avec enfant peut vendre
jusqu'à 1500 $ de fourrures avant que cela devienne comptabilisable
comme revenus. C'est cela?
M. Bourbeau: C'est exact.
M. Claveau: Dans la loi actuelle, est-ce qu'on prévoyait
quelque chose là-dessus?
M. Bourbeau: Dans la loi actuelle, on dit: "Des revenus de
l'unité de bénéficiaires tirés de la vente de
fourrures, qui excèdent autant de fois 324 $ qu'il y a d'adultes membres
de l'unité. "
M. Claveau: D'accord, et c'est devenu 750 $.
M. Bourbeau: 750 $, autant de fois 750 $ qu'il y a d'adultes
membres de l'unité.
M. Claveau: Est-ce que c'est parce que la fourrure a pris de la
valeur ou parce qu'on trappe plus qu'avant?
M. Bourbeau: La somme de 324 $ qui apparaît dans la loi
actuelle a été indexée depuis la loi jusqu'à
aujourd'hui. Aujourd'hui, cette somme-là est d'environ 625 $ et,
puisqu'on fait une nouvelle loi, on l'augmente à 750 $.
M. Claveau: Et il va continuer à y avoir des indexations
à partir de l'année prochaine?
M. Bourbeau: Ce sera indexé, toujours en vertu de
l'article 46.
M. Claveau: Rapidement, les fourrures représentent quel
revenu global sur le territoire de la Baie James?
M. Grenier: Très globalement parlant, en fonction des
montants payés par l'office, par son budget - et cela est facilement ou
objectivement comptabilisable - et comparativement aux déclarations de
revenus, cela représente à peu près 4 %.
M. Claveau: Mais le montant global, en dollars, combien de
dizaines de milliers ou de millions par année la vente de fourrures
repré-sente-t-elle?
M. Grenier: Laissez-moi faire un calcul.
M. Claveau: Est-ce que c'est une activité qui vaut la
peine d'être exercée? Je connais des individus qui en vendent pas
mal, mais il y en a d'autres qui n'ont pas l'air à en vendre
beaucoup.
M. Grenier: Sur la base des montants qui sont
comptabilisés en fonction des déclarations, cela peut
représenter environ 1 100 000 $. Ils sont comptabilisables, et
ça, c'est sans tenir compte du montant de base de 625 $ qui
s'appliquerait présentement.
M. Claveau: Cela veut dire qu'on pourrait multiplier 625 $ par le
nombre de bénéficiaires?
M. Grenier: Pas nécessairement, parce qu'il y a des
bénéficiaires qui ont beaucoup moins de revenus. Les "coastals"
particulièrement ont, à certains endroits, des revenus
inférieurs.
M. Claveau: Mais, à l'office, vous n'avez pas de
statistiques, par exemple, sur l'état annuel...
M. Grenier: Oui.
M. Claveau:... la croissance annuelle globale des ventes de
fourrures, à savoir si c'est en augmentant ou en diminuant.
M. Grenier: Oui. L'office publie, dans son rapport annuel, les
données sur les ventes de fourrures par village, par
communauté.
M. Claveau: D'accord. Alors, ce sont des données qui
sont...
M. Grenier: Disponibles. M. Claveau:... disponibles.
Le Président (M. Bélanger): À l'article 5, y
a-t-il d'autres interventions?
M. Claveau: Cela va pour le premier paragraphe.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Claveau: Le deuxième paragraphe. (16 h 30)
M. Bourbeau: M. le Président, au deuxième
paragraphe, il s'agit de l'exclusion des revenus de l'unité de
bénéficiaires des montants gagnés par les enfants à
charge accessoirement à leurs études, jusqu'à concurrence
de 3000 $ par année et ceux provenant de la garde d'enfants. Un
règlement de l'office pourra prévoir d'autres exclusions à
ce titre.
M. Claveau: Excusez, M. le ministre. J'essaie de comprendre le
contenu précis de ce paragraphe.
M. Bourbeau: Est-ce que le député voudrait que je
répète les notes explicatives?
M. Claveau: Si vous voulez, oui, j'ai été
dérangé.
M. Bourbeau: L'article 10, c'est un article qui dit qu'aux fins
de l'article 8, l'expression "autre revenu" signifie un montant égal
à la somme - alors paragraphe c - de tous les autres revenus nets ou de
tout salaire d'autres sources, perçus par les membres de l'unité,
sauf les revenus nets versés à un enfant à charge
accessoirement à ses études et qui n'excèdent pas 3000
$...
M. Claveau: Cela pourrait être une bourse.
M. Bourbeau:... sauf les montants perçus par
l'unité pour la garde d'enfants qui sont exclus aussi, les allocations
familiales indexées ou non, la pension de la sécurité de
la vieillesse et le supplément de revenu garanti, les prestations d'aide
sociale et d'assistance sociale destinées aux Indiens ainsi que toute
autre source de revenu déterminée par règlement.
M. Claveau: D'accord. Alors, toutes les sommes qui proviennent
des programmes gouvernementaux ne sont pas considérées comme
étant des revenus.
M. Bourbeau: Des revenus, enfin ceux qui sont ici.
M. Claveau: D'accord y compris les bourses d'études.
M. Bourbeau: Y compris les gains... Ah! Les bourses
d'études, le régime des prêts et bourses, vous voulez
dire?
M. Claveau: Oui.
M. Bourbeau: Je ne crois pas que ce soit indiqué ici, mais
il y a toujours la possibilité qu'un règlement de l'office puisse
prévoir d'autres exclusions.
M. Claveau: C'est quand on parle d'allocations familiales, de
pensions de la sécurité... Parce que dans votre amendement vous
introduisez la notion des sommes accessoires à ses études et qui
n'excèdent pas 3000 $, les revenus nets versés à un enfant
à charge accessoirement à ses études.
M. Bourbeau: Pour la question des bourses d'études, on me
signale que les bourses ne sont disponibles, les prêts et bourses, que
pour les étudiants qui sont au postsecondaire, au collégial ou a
l'université. Alors, il n'y a pas de collégial ou d'universitaire
sur le territoire.
Donc, cela ne s'appliquerait pas.
M. Claveau: Oui, il y a du collégial à Chibougamau.
Vous ne viendrez pas me dire que le Centre indien et cri de Chibougamau n'est
pas sur le territoire et c'est seulement à côté du
cégep.
M. Bourbeau: M. le Président, il y a aussi la notion de...
Sauf les revenus nets versés à un enfant à charge
accessoirement à ses études. Cela pourrait être un
étudiant. M. le Président, pour l'instant, ces sommes-là,
qui pourraient subvenir... qui seraient le résultat de prêts et de
bourses ne sont pas incluses dans les exclusions. Si jamais un cas comme cela
se présentait, l'office pourrait toujours l'exclure par
règlement.
M. Claveau: D'accord. Non, parce que cela peut être
intéressant dans la mesure où on veut, par exemple, accentuer
l'intégration des Cris au programme francophone, qu'on leur permette une
accessibilité plus facile aux cégeps francophones. Je sais
qu'actuellement, ce qui se passe, c'est qu'ils vont immédiatement dans
le réseau anglophone, mais ce n'est pas nécessairement ce que
l'on recherche par le projet de loi.
Dans bien des cas, ils font leurs études secondaires,
postsecondaires ou universitaires à l'extérieur du
Québec.
M. Bourbeau: Si jamais le cas se présente, M. le
Président, nul doute que l'office va considérer avec beaucoup
d'intérêt la possibilité d'exclusion.
M. Claveau: Nous le souhaitons, M. le ministre.
M. Bourbeau: Et nous aussi.
Le Président (M. Bélanger): À l'article 5,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? Est-ce que l'article 5...
M. Claveau: ll a le troisième paragraphe ou le
troisième alinéa: par l'addition des mots "ainsi que toute autre
source de revenu déterminée par règlement". D'accord, ce
sont deux alinéas différents. Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Attendez un petit
peu.
M. Claveau: Par l'addition... Ainsi que toute autre source de
revenus... D'accord, déterminé par règlement. Ce sont deux
alinéas différents. D'accord, cela va.
Le Président (M. Bélanger): D'accord? Alors,
l'article 5 est-il adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
6.
M. Bourbeau: II s'agit d'une mise à jour des montants qui
ont été indexés annuellement en vertu de l'article 46 de
la loi. Un per diem sera payé au bénéficiaire pour le
travail accompli à un comité local, un maximum de dix jours par
année. En ce qui concerne le sous-paragraphe c, l'exception
prévue au paragraphe c couvre, entre autres, les prestations
versées par la CSST et la RAAQ. Bon. Je vais interrompre ici pour le
premier alinéa, M. le Président. Quand on sera rendu au
deuxième alinéa, j'aurai des remarques.
M. Claveau: C'est ce dont on parlait tout à l'heure
lorsqu'on disait qu'il y avait possibilité de travailler dans des
mesures de reboisement ou des choses semblables. Vous me disiez que cela
n'avait pas été appliqué jusqu'à maintenant. Quand
vous dites "reçoit un salaire pour telle activité", c'est
effectivement cela, s'il travaille comme salarié à un programme
qui aurait été admis par le ministre.
M. Grenier: Oui, ici, on reprend de toute façon le
libellé de l'article tel qu'il existait. C'est effectivement cela, si
une personne a reçu ou reçoit un salaire parce qu'elle participe
à un programme qui est déjà rémunéré,
et non pas le nôtre, évidemment, elle ne reçoit pas les
deux.
M. Claveau: D'accord. Donc, c'est soustrait. Même si cela
se passe en forêt?
M. Grenier: Absolument. M. Claveau: D'accord.
M. Bourbeau: également, au sous-paragraphe b, ce sont des
prestations d'assurance-chômage qui sont soustraites aussi.
M. Claveau: Mais il y a une chose qui me surprend un peu, par
exemple, ce sont les prestations d'accidents du travail.
M. Bourbeau: C'est au paragraphe c, oui.
M. Claveau: Selon la loi de la CSST, les prestations d'accidents
du travail ne sont jamais comptabilisées comme revenus nulle part. C'est
quelque chose qui est insaisissable, qui est intouchable, etc. Dans le cas
présent, vous l'accaparez comme étant un revenu, finalement,
alors que ceux qui reçoivent des prestations pour un accident du travail
en vertu de la loi de la CSST ne les mentionnent même pas dans leur
rapport d'impôt; cela ne fait pas partie d'un revenu imposable, et ce
n'est pas saisissable.
M. Bourbeau: Mais c'est déduit des prestations d'aide
sociale quand même. On a une
entente avec la CSST.
M. Claveau: Oui, d'accord, mais là, on ne parle quand
même pas de l'aide sociale. C'est-à-dire, par exemple...
M. Bourbeau: C'est de l'aide sociale. C'est un régime de
sécurité du revenu. C'est exactement cela.
M. Claveau: D'accord. Si on considère... Quand on parle
des prestations d'accidents du travail, on parle de toutes les prestations
globalement. Mais lorsque, par exemple, un accidenté du travail s'est vu
établir un taux de DAP, déficience anatomo-physiologique, il a
droit à une pension à vie d'un pourcentage de 3 %, 5 %, 10 % et
même 25 %... Ce sont des activités qui ne l'empêcheront pas
nécessairement, pour le reste de ses jours, de pouvoir participer
à son programme. Par exemple, la perte d'un oeil, c'est 25 % de
DAP...
M. Grenier: On ne parle pas de la même chose.
M. Claveau: Pardon?
M. Grenier: Ici, on ne parle pas de la même chose. Il ne
s'agit pas d'une indemnisation pour la perte d'une intégrité
physique, mais il s'agit d'une indemnisation pour la perte de revenus. Un
accidenté du travail qui reçoit des indemnités en
remplacement de son revenu, c'est qu'il travaillait.
M. Claveau: D'accord.
M. Grenier: S'il travaillait, c'est qu'il ne pratiquait pas le
mode de vie auquel on fait référence dans le programme ici.
M. Claveau: Je prends par exemple un Cri de Waswanipi qui
travaille à la mine du lac Shortt depuis cinq ans, qui a un gros
accident du travail, il se fait fracturer les hanches et il ne peut plus jamais
retourner sous la terre. À ce moment-là, il peut avoir un taux,
je ne sais pas, il va avoir toute la période de réadaptation
où il va recevoir des prestations d'accident du travail, en remplacement
de son salaire, sur la base de 80 % de son salaire brut. Mais, à la
suite de cela, il finit par avoir un taux d'invalidité, ou ce qu'on
appelle le taux de déficience anatomo-physiologique,
évalué à 12 % qui va lui donner un revenu de 350 $ par
mois, par exemple, indexé à vie. Avec ça, il peut quand
même participer à des activités de trappeur. Alors, il
revient, il dit: Moi, je ne peux plus travailler dans les mines, c'est fini. Je
ne peux plus travailler sur la machinerie lourde. Bon, bien je retourne
à ma vie traditionnelle et je me réinscris au programme. On sait
que, la première année, il n'y a pas droit parce qu'il
n'était pas trappeur. À partir de la deuxième
année, est-ce qu'on va considérer ce revenu qu'il va retirer
à vie comme étant un revenu salarial?
M. Grenier: S'il s'agit d'une indemnité versée
à titre de remplacement de revenu, on devra en tenir compte selon les
dispositions de la loi actuelle ou de la nouvelle, parce qu'il n'y a rien de
changé de ce côté-là. Le seul changement que nous
introduisons ici, c'est qu'on élargit la notion de programme de
sécurité du revenu pour couvrir également les
bénéficiaires d'autres programmes comme, par exemple, la RAAQ
notamment. Alors, pour une question d'équité on traite tout le
monde sur le même pied.
M. Claveau: Actuellement, au moment où on se parle,
quelqu'un qui serait dans la situation dont je viens de vous parler...
M. Grenier: Quelqu'un qui reçoit un montant forfaitaire,
à la suite d'une perte d'intégrité physique, ce n'est pas
comptabilisé.
M. Claveau: Donc, c'est le même traitement qui s'applique
comme dans le reste de l'application de la loi de la CSST.
M. Grenier: C'est la même chose.
M. Claveau: D'accord. Cela va pour ça et en ce qui
concerne la RAAQ, c'est exactement le même principe.
M. Grenier: Exactement.
M. Claveau: D'accord. Si, par exemple, un accident d'automobile
est survenu alors qu'il faisait ses activités de trappe et de chasse,
est-ce que c'est traité de la même façon que s'il partait
en vacances?
M. Grenier: Oui, la même chose.
M. Claveau: Ce n'est pas considéré comme
étant une partie intégrante de son activité.
M. Grenier: Je pense que là vous touchez le droit, une
question qui n'est pas facile parce que le programme est un programme de
sécurité du revenu, c'est un programme de supplément de
revenu par la forme qu'il a. Ce n'est pas du travail et ce n'est pas du loisir.
C'est un statut vraiment à part qui est très particulier, on ne
le considère pas et on ne l'applique pas. Il n'est pas assujetti aux
lois du travail. Les gens qui participent à nos activités ne sont
pas assujettis aux lois du travail, ils ne sont pas syndiqués ni
syndicales. Enfin, c'est à part.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 6?
M. Bourbeau: M. le Président, le deuxième
alinéa de l'article 6 prévoit le maintien des prestations
à l'unité de bénéficiaires même si l'un ou
l'autre des conjoints reçoit certaines allocations, notamment, des
allocations de formation. Dorénavant, seul le conjoint qui
bénéficie de telles allocations n'est pas admissible au per diem.
J'en profite pour signaler que le troisième alinéa prévoit
que le nombre maximal de jours pour lesquels une unité de
bénéficiaires peut recevoir le per diem par adulte est de 240
jours par année.
M. Claveau: En d'autres mots... M. le ministre, s'il vous
plaît!
M. Bourbeau: Avez-vous une question? Je n'ai pas compris.
M. Claveau: Vous avez fait votre présentation mais encore
là, dans la pratique, un bénéficiaire qui... (16 h 45)
M. Grenier: Dans la pratique, à venir jusqu'à
maintenant, compte tenu des dispositions de la loi, lorsqu'un des adultes du
ménage recevait des prestations d'assurance-chômage ou des
allocations de formation professionnelle...
M. Claveau: Oui.
M. Grenier:... cela avait pour effet de disqualifier la
totalité de l'unité.
M. Claveau: D'accord. Maintenant, c'est seulement lui qui est
disqualifié, si son unité reste en forêt, dans la mesure ou
elle reste en forêt...
M. Grenier: Toutes les autres règles s'appliquant.
M. Claveau:... elle continue à pratiquer les
activités, il y a un adulte et les enfants qui vont pouvoir
bénéficier du programme. Excellent! Mais dans la loi actuelle,
même si c'était le cas, c'est toute l'unité qui
était discréditée?
M. Grenier: Pour le per diem.
M. Claveau: Pour le per diem, d'accord.
La Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté.
La Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 7.
(16 h 45)
Prestations de maternité
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit de l'introduction
d'un régime de bénéfices pour congé de
maternité. L'objectif est de s'assurer que les femmes qui, en raison
d'une grossesse, sont empêchées d'aller dans le bois puissent
bénéficier de ce régime. De plus, les prestations de
maternité ne pourront pas être cumulées avec d'autres
allocations de même nature accordées en vertu d'un programme
d'application générale au Québec. Les prestations de
maternité sont comptabilisables, dans la limite jour-personne
individuelle ou collective, fixée en vertu des articles 11 et 48 de la
loi. Un règlement de l'office fixera le montant de prestation de
maternité et le nombre maximal de jours pour lesquels une unité
de bénéficiaires pourra toucher des prestations. Le montant et la
durée des prestations devront être équivalents à ce
qui peut être accordé en vertu de tout programme d'allocation de
maternité, d'application générale au Québec.
L'admissibilité au régime est assujettie à une
certification médicale.
M. Claveau: Cela s'applique uniquement à la femme qui est
chef d'unité. Non? À l'article 11. 1, "Lorsque la femme qui est
chef de l'unité... "
M. Bourbeau: Non, c'est la conjointe du chef.
M. Claveau: D'accord, la conjointe du chef, pardon.
M. Bourbeau: Est-ce que le député va demander la
définition de ce qu'est un conjoint?
M. Claveau: On ne le sait plus, en fait. Est-ce que ce seront des
conjoints de fait, est-ce que c'est compris?
M. Bourbeau: Là, j'aurais de ta difficulté à
spécifier...
Une voix: II faut deux personnes pour être conjoints.
M. Bourbeau: J'aurais de la difficulté à
faire...
M. Claveau: Non, mais parce que d'après le ministre... La
question se pose.
M. Bourbeau: Alors, peut-être que je pourrais donner au
député la définition d'un conjoint, cela varie un peu de
ce qu'on connaît généralement: "Un conjoint est une
personne qui vit avec une autre personne comme mari et femme compte tenu des
coutumes autochtones".
Une voix: Ils n'ont pas de coutumes bizarres dans le coin?
M. Bourbeau: Le député connaît les coutumes
encore plus que moi.
M. Claveau: D'accord, mais les coutumes autochtones, c'est comme
autre chose, dans ce domaine comme dans d'autres, cela se modifie au cours des
ans.
Une voix: Ah oui?
M. Claveau: C'est vrai, et ce ne sont peut-être pas tous
les conjoints qui vivent en vertu des coutumes autochtones.
Une voix: Dans un couple homosexuel, il n'y a pas de danger pour
les grossesses.
M. Claveau: Non, mais, dans le fond, on comprend qu'un homme et
une femme qui sont ensemble dans le même campement, c'est un couple,
c'est cela, peu importe le temps qu'ils ont vécu ensemble et s'ils vont
encore rester ensemble une fois revenus du bois.
M. Grenier: S'ils sont adultes.
M. Claveau: Que se passe-t-il, par exemple, parce qu'il y a des
cas qui existent, dans le cas où...
M. Bourbeau: S'ils sont majeurs.
M. Claveau: Que se passerait-il dans le cas où se serait
un couple avec un non-autochtone dont un des conjoints peut
bénéficier de la convention?
M. Grenier: Ce sont des cas qui se présentent
occasionnellement. Ils ont été appréciés à
leur mérite, au cas, et l'office a eu l'occasion de statuer à
chacune de ces occasions, compte tenu que le conjoint, en l'occurrence, n'est
pas une personne bénéficiaire de la Convention de la Baie James
comme telle. Je dois vous dire qu'au nom d'un certain respect, quant à
la famillle et à l'unité ainsi créée, et avec
l'accord évidemment, parce que ce sont des décisions qui sont
unanimes, donc avec l'accord de la partie crie, dans la très grande
majorité des cas, ils ont été acceptés comme tels,
dans la mesure, évidemment, où les autres règles
d'admissibilité verront leur application.
M. Claveau: D'accord. Donc, pour les fins d'application du
programme, ils étaient considérés comme des
bénéficiaires de la convention.
M. Grenier: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Bélanger): Y a-t-il d'autres
interventions?
M. Claveau: J'essaie de voir, par exemple, ce qui se passe dans
la pratique. Encore une fois, j'essaie toujours de me coller à ce qui se
passe dans la pratique. Admettons qu'un Cri de Wemindji, par exemple, un
trappeur qui se trouve dans la forêt avec sa famille, dont la femme doit
être hospitalisée à Val-d'Or en pleine période de
chasse à cause d'un accouchement difficile... À ce
moment-là, il n'y aurait pas de perte de revenus, c'est la?
M. Grenier: Avec les modifications qui viennent, c'est
ça.
M. Claveau: C'est ça. Que la femme soit ou non le chef
d'exploitation, il n'y pas perte de revenus durant la semaine ou les deux
semaines qu'elle sera à Val-d'Or, elle sera considérée
comme faisant partie du campement. D'accord, c'est une mesure
intéressante.
Le Président (M. Bélanger): Alors, 11. 1. 11.
2?
M. Bourbeau: M. le Président, mes remarques traitaient de
tout l'article.
Le Président (M. Bélanger): Ah! De tout l'article.
D'accord.
Est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Claveau: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Bourbeau: M. le Président, cette disposition permet le
versement de prestations séparées aux conjoints d'une même
unité de bénéficiaires, à leur demande ou à
la suite d'une décision de l'office dans l'intérêt des
parties. Quant au paragraphe 2°, il s'agit d'un amendement de concordance
avec le point précédent.
M. Claveau: D'accord. Est-ce que ces demandes doivent se faire
par le biais du comité local ou si elles peuvent se faire directement
à l'office, étant donné qu'au comité local,
à ce moment-là, je suppose que les deux devraient être
inscrits comme chef de campement ou comme cochef ou coresponsable du campement
pour que cela puisse se faire?
M. Bourbeau: La demande se fait directement à
l'office.
M. Claveau: À l'office. M. Bourbeau: Oui.
M. Claveau: Donc, par exemple, l'homme pourrait être
inscrit comme chef de campement ou d'exploitation, en tout cas, j'appelle
ça un campement...
M. Bourbeau: Chef d'unité.
M. Claveau:... ou chef d'unité, au comité local,
mais sa conjointe pourrait recevoir le chèque en provenance de l'office
après entente avec l'office.
Une voix: Oui, ou une partie du chèque. M. Claveau:
Ou une partie du chèque. M. Bourbeau: Oui, la totalité
ou une partie. M. Claveau: D'accord. Merci.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 8?
M. Claveau: M. le Président, je voulais juste dire qu'il
s'agit là d'une excellente mesure, à mon humble avis, qui
permettra peut-être que certains abus soient évités
à l'avenir.
M. Bourbeau: M. le Président, on est heureux de voir que
le député est d'accord avec nous.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 8 est adopté?
M. Claveau: Vous conviendrez qu'il y a une convention qui
régit ça. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
9.
M. Bourbeau: M. le Président, dorénavant, la
récupération des surpaiements s'effectuera sur une période
pouvant aller jusqu'à 24 mois, plutôt qu'en un seul versement.
M. Claveau: Attendez un peu. L'article... "aux conditions et
d'après les critères déterminés par
règlement de l'office, dans les deux ans qui suivent la demande
subséquente de prestations. " Cela ne veut pas nécessairement
dire que ce seront des mensualités. Cela peut vouloir dire que ça
va prendre deux ans avant que le versement soit fait.
M. Bourbeau: M. le Président, comme le
député le sait, les trop-payés sont actuellement
remboursables dans l'année, le 1er septembre de l'année, sous
peine d'être disqualifié, sous peine d'entraîner la
suspension du droit au prestataire de sécurité du revenu
jusqu'à ce qu'ils soient remboursés. Dorénavant, l'office
fera un règlement qui déterminera le mode de remboursement et
cela pourra aller jusqu'à deux ans; évidemment, il y aurait des
modalités de paiement qui pourraient s'échelonner jusqu'à
deux ans.
M. Claveau: D'accord. Est-ce que cela peut vouloir dire, par
exemple, que, dans la mesure où un bénéficiaire s'obstine
à ne pas payer en disant: C'est bien de valeur, mais j'ai
encaissé cet argent et je n'en ai pas plus qu'il faut pour vivre...
L'office, donc, ne lui suspendrait pas ses droits. Il pourrait continuer
à trapper l'année d'ensuite en participant au programme, mais
l'office pourrait se payer lui-même par les prestations qu'il lui devrait
dans l'année en cours.
M. Bourbeau: II s'effectuerait une compensation contre les
prestations sur la base des modalités déterminées dans le
règlement à venir.
M. Claveau: Mais cela, il ne pourrait pas le faire à moins
qu'N n'y ait eu un règlement qui permettrait à l'office de faire
ceia et si un tel règlement n'est pas accepté par l'office,
à ce moment-là, il devra continuer à payer, à
verser les prestations et à attendre le remboursement du
bénéficiaire.
M. Bourbeau: S'il n'y a pas de règlement, l'office ne paie
pas tant que la somme n'est pas remboursée. Il se paie à
même les montants payables au prestataire. Il se rembourse à
même les montants payables au prestataire.
M. Claveau: Ce n'est pas ceia que l'article dit. L'article dit
que le bénéficiaire va avoir deux ans pour rembourser. Je disais:
Est-ce que l'office va pouvoir se payer à même ceia? On m'a
répondu: Oui, dans la mesure où cela pourrait être
réglementé. Mais s'il n'y a pas de règlement,
d'après ce qui est écrit là, à partir de quelle
modalité l'office peut-il se payer lui-même?
M. Grenier: II y aura vraisemblablement un règlement.
D'ailleurs, il est déjà sur la table à dessin et,
dès qu'il sera possible de le soumettre, cela sera fait. Compte tenu de
l'année financière de l'office, la...
M. Claveau: Je ne veux pas vous couper la parole, mais, lorsque
l'on parle de règlements dans ce cas-là, est-ce que ce sont des
règlements établis par l'office ou par le ministère, par
le ministre responsable?
M. Grenier C'est-à-dire qu'on le verra un peu plus loin.
L'office propose un règlement unanimement, qui est soumis à
l'approbation du ministre et qui connaît la procédure qu'on
connaît pour la réglementation.
M. Claveau: C'est un règlement du même type que les
règlements qu'on connaît actuellement qui accompagnent les lois
sauf que, dans ce cas, il est préparé par l'office.
M. Grenier: C'est cela.
M. Bourbeau: II demande le consentement unanime des membres.
M. Claveau: C'est cela qui arrive, par exemple, dans la mesure
où, dans un cas semblable, la réglementation de ce
remboursement-là... Si les membres de l'office, étant
donné qu'on a dit qu'ils étaient composés à 50-50
de représentants cris et de représentants gouvernementaux,
n'arrivent pas à l'unanimité, à ce moment-là, cela
veut dire que le ministre ne pourrait pas intervenir pour compléter la
réglementation ou appliquer une réglementation à cet
effet, en supposant qu'il n'y ait pas unanimité à l'office pour
que des dispositions semblables soient prises pour s'assurer un remboursement.
Dans le moment, il n'y a pas de problème parce que, s'il ne rembourse
pas, il perd son statut de bénéficiaire.
M. Grenier: En vertu de la loi actuelle, lorsqu'il y a un
trop-payé qui a été établi, l'année
suivante...
M. Claveau: Oui.
M. Grenier:... dans la mesure où l'unité s'est
requalifiée, évidemment, on récupère la
totalité de la somme surpayée.
M. Claveau: Oui.
M. Grenier: Cela se fait sur le premier versement et le premier
versement est toujours celui qui est le plus important pour l'unité
parce que c'est le début de la saison de la chasse et tous les
approvisionnements, les coûts de transport afférents... Bref,
c'est le paiement le plus important parce que, pour l'unité de
chasseurs, les dépenses sont les plus grandes et, si on
récupère la totalité de la somme qui nous était
due, à ce moment-là, évidemment, on risque que la personne
soit...
M. Claveau: La saison de chasse est plutôt compromise.
M. Grenier: Mais, dans les faits, cela ne lui enlève pas
son statut de bénéficiaire. Dans les faits, cela l'empêche,
cela devient une contrainte, mais si on répond à la question
telle qu'elle est formulée à savoir si cela lui enlève son
statut de bénéficiaire, la réponse est non.
M. Claveau: Mais on dit qu'à défaut de rembourser
cet excédent, cela entraîne la suspension du droit au prestataire
de sécurité du revenu jusqu'à remboursement. (17
heures)
M. Grenier: Parce qu'il peut y avoir des montants
supérieurs à celui correspondant au paiement dû à ta
personne au mois de septembre.
M. Claveau: Cela voudrait dire qu'il ne pourrait pas
bénéficier du programme tant qu'il n'aurait pas payé.
M. Grenier: On récupérerait au mois de janvier le
solde ou la différence due.
M. Claveau: S'il n'a pas d'argent pour aller dans le bois, il est
aussi bien de...
M. Grenier: S'il ne va pas dans le bois, il n'a plus le statut de
bénéficiaire parce qu'il ne participe plus.
M. Claveau: Cela veut dire que, là, avec les nouvelles
modalités, vous ne pourrez pas lui enlever tout son avoir avant le
début de la saison de chasse?
M. Grenier: C'est ça, c'est le but. On l'a réparti
sur une période qui pourrait aller jusqu'à deux ans, pour l'aider
à se rétablir dans le programme.
M. Claveau: D'accord. Puis, toutes les fois que ça se
produit, si l'année suivante il se retrouve encore avec un
non-perçu, il s'ajoute encore une deuxième année
sur...
M. Grenier: II n'est pas exclu... Il ne m'appartient pas de
parler au nom des comités locaux mais il n'est pas exclu que, dans des
cas comme ça, il puisse avoir des raisons sérieuses. Si une
personne n'a pas achevé sa saison de chasse parce que son enfant
était malade au village et qu'elle est allée le rejoindre, tout
le monde comprend ça, mais pas année après année
parce que ça deviendrait un peu plus difficile à comprendre.
Alors, s'il n'a pas été suffisamment sérieux,
peut-être que ça aura une incidence au comité local.
M. Claveau: Mais est-ce qu'il ne pourrait pas arriver, dans
certains cas, que le comité local soit beaucoup plus tolérant que
ne peut l'être...
M. Grenier: Cela peut arriver.
M. Claveau: Moi, je pense que c'est ce qui va arriver. En fin de
compte, dans ces cas, le comité local risque d'être beaucoup plus
tolérant pour ces choses que ne peut l'être l'office
lui-même.
M. Grenier: Le comité local n'a pour mandat officiel que
de statuer si le nom d'une personne doit paraître sur la liste des vrais
chasseurs, des vrais piégeurs...
M. Claveau: Oui.
M. Grenier:... mais, une fois son nom inscrit sur la liste,
toutes les règles continuent de subsister et de s'appliquer. Si la
personne doit
de l'argent à l'office, il faudra qu'elle rembourse l'office
selon les modalités prévues par le règlement, et qui
restent à venir, bien sûr, pour être en règle avec
l'office.
M. Claveau: Dans le cas de désaccord, il y a des
modalités d'arbitrage?
M. Grenier: Je pense que M. le ministre aura l'occasion de vous
parler davantage des droits d'appel et de révision qu'on a
prévus.
M. Claveau: Cela va pour ça.
Le Président (M. Bélanger): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, d'un changement
de concordance avec la modification proposée à l'article 8.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Cela va? L'article 10
étant adopté, j'appelle l'article 11.
M. Bourbeau: M. le Président, cet article confirme que les
décisions de l'office en matière de fixation des revenus
tirés de la vente de fourrures, de détermination des autres
sources de revenus devant être exclues de la notion "autre revenu"
à l'article 5, de versement de prestations de maternité et de
remboursement de surpaiement devront être prises par voie de
règlement soumis à l'approbation du gouvernement. L'article
prévoit également que ces règlements devront être
adoptés sur décision unanime de l'office. Le fait de soumettre
ces règlements à l'approbation gouvernementale rend ces derniers
assujettis à la Loi sur les règlements.
M. Claveau: Avez-vous d'autres commentaires là-dessus?
M. Bourbeau: Avez-vous d'autres questions?
M. Claveau: Je croyais que vous apporteriez d'autres
commentaires, étant donné que vous consultiez.
M. Bourbeau: On parlait de la tempête de neige qui s'en
vient. Ha, ha, ha!
M. Claveau: C'est sûrement un sujet très
intéressant lorsqu'on parle de chasse et de trappe, puisque c'est un peu
relié, mais, dans le contexte, ça me surprendrait beaucoup que le
ministre aille trapper en sortant d'ici.
M. Bourbeau: Cela dépend qui.
Une voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Tout est fonction du gibier.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 11?
M. Claveau: Oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: II y a une chose - je pense qu'on avait le même
problème tout à l'heure - lorsque l'on dit "sont soumis à
l'approbation du ministre", est-ce que le ministre doit et se doit d'appliquer
la réglementation qui sera proposée par l'office sans
questionner, ou s'il a le pouvoir de refuser la réglementation et de
retourner l'office à ses devoirs pour lui présenter des
alternatives?
M. Bourbeau: M. le Président, c'est la Loi sur les
règlements qui s'appliquera, c'est-à-dire que le gouvernement
doit prépublier les règlements pendant 45 jours et, à
l'expiration de ce délai, le gouvernement a le pouvoir de modifier les
règlements.
M. le Président, j'ai peut-être été un peu
plus loin que la question. Si la question était de savoir si le ministre
ou le gouvernement peut refuser un règlement; la réponse est
oui.
M. Claveau: Oui. Et, dans ce cas-là, que se passerait-il
si le ministre refusait un règlement et que l'on ne voulait pas revenir
là-dessus au conseil d'administration?
M. Bourbeau: Le gouvernement peut refuser d'approuver un
règlement et à ce moment-là, le règlement est
inopérant. Comme vous dites, on retourne l'office à ses
devoirs.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a des délais qui seront
prévus, à ce moment-là, pour que l'office revienne? Parce
qu'il y a des choses là-dedans qui devront être
réalisées assez rapidement. Il y a une réglementation qui
devra nécessairement être mise en place avant de se retrouver avec
le problème sur le nez.
M. Bourbeau: Oui, sauf que 50 % des membres de l'office sont
nommés par le gouvernement. S'ils veulent que leur mandat sort le
moindrement prolongé, ils sont mieux de vérifier avec le
gouvernement avant de proposer ou d'accepter des règlements qui seraient
totalement inacceptables, par exemple. Je ne veux pas dire que le gouvernement
contrôle les représentants, mais si c'était quelque chose
de carrément inacceptable il faudrait quand même s'assurer que ces
règlements sont acceptables par le gouvernement.
M. Claveau: Mais tout à l'heure, quand vous me parliez de
la possibilité d'appel et tout ça, est-ce que ça faisait
référence aussi aux délais? Supposons, par exemple,
qu'après trois mois on
ne soit pas arrivé à un consensus - on est
déjà en pleine saison de chasse et il n'y a toujours pas de
consensus à l'office pour l'application d'un règlement - ou que
le ministre ait refusé l'application de ce règlement, qu'il ait
renvoyé l'office à ses devoirs et qu'à l'office l'autre 50
% ne veuille pas broncher sur sa position, est-ce qu'il y a des délais
après lesquels le ministre pourra imposer, d'office, à l'office
le règlement, ou bien si on laissera traîner l'affaire
jusqu'à ce qu'on se retrouve embourbé dans le
problème?
M. Bourbeau: M. le Président, pour qu'un règlement
vienne en vigueur, ça prend une décision unanime de l'office.
Alors, tant que l'office ne s'est pas entendu, il n'y a pas de
règlement. Mais ce n'est pas dans l'intérêt de personne
qu'il n'y ait pas de règlement, donc, la situation ne s'est probablement
jamais produite.
M. Claveau: Mais ce n'est pas toujours le beau fixe, à
l'office.
M. Bourbeau: Est-ce qu'il y a une question?
M. Claveau: Je disais que ce n'était pas toujours le beau
fixe, à l'office.
M. Bourbeau: Bien, peut-être que ce n'est pas toujours le
beau fixe, mais le président a survécu jusqu'à
aujourd'hui. J'imagine qu'on finit toujours par faire un consensus, me
semble-t-il.
Le Président (M. Bélanger): Alors sur l'article
11...
M. Claveau: C'est-à-dire que dans la mesure où on
n'arriverait pas à s'entendre sur cette nouvelle réglementation,
c'est la réglementation actuelle qui s'appliquerait.
M. Grenier: Je pense que l'article 11 du projet de loi a pour
effet de définir ou de préciser dans quel domaine. Maintenant,
l'office va pouvoir soumettre une réglementation au gouvernement. C'est
une procédure qui est quand même beaucoup plus facile car,
antérieurement, l'office n'avait pas ce pouvoir. C'est une ouverture de
la part du gouvernement de dire que l'office pourra soumettre les projets de
règlement de sorte qu'on pourra plus facilement adapter le programme
dans les domaines spécifiques ou les domaines importants dans des
composantes importantes de ce programme, apporter des adaptations au fil du
temps pour pouvoir mieux répondre aux objectifs du programme. C'est
simplement dire que, dans tel ou tel domaine, des domaines parfois chauds comme
la vente de la fourrure, qui a toujours été une question qui
touchait de près les chasseurs et les piégeurs, c'est de faire en
sorte que l'office puisse s'adapter, et non pas procéder par mesure
législative une fois par dix ans. C'est un peu ça qui est
arrivé jusqu'à maintenant. Donc, on se donne une
possibilité d'adapter le programme avec plus de souplesse.
M. Claveau: Mais à votre connaissance, selon ce que vous
savez de l'office - je ne doute pas de vos compétences là-dedans
- vous nous garantissez que cette démarche va se faire très bien,
qu'il ne devrait pas y avoir de problème et qu'on devrait arriver
facilement a des consensus?
M. Grenier: Bien, on a eu l'occasion, dans le passé,
d'arriver à des consensus. Soit dit en passant, tout le projet de loi
que vous avez présentement sur la table a déjà fait
l'objet d'un consensus.
M. Claveau: Oui, d'accord, il peut y avoir consensus quant
à la possibilité que l'office ait plus à dire en ce qui
concerne la réglementation, mais cela ne veut pas dire que dans la
tête de tout le monde il va y avoir consensus lors de
l'élaboration des règlements eux-mêmes. Je suppose que, si
l'on introduit des conditions semblables, c'est qu'on voudrait, de part et
d'autre, avoir plus de poids au moment de la rédaction des
règlements et ça peut dégénérer dans des
situations conflictuelles qu'on ne vivait pas jusqu'à maintenant
à l'office parce que cette démarche n'existait pas.
M. Grenier: Ce n'est pas exclu qu'on ait à discuter plus
longuement de certains points. C'est possible, voir même probable, mais
c'est le rôle de l'office de trouver un moyen d'arriver à des
compromis respectables dans l'élaboration des règlements, de
leurs modalités et de leur mode d'application.
M. Claveau: Remarquez que je suis tout à fait d'accord
avec cette démarche. Ma préoccupation - d'où la question
que je posais au ministre - vise à déterminer d'autres sources de
revenus qui doivent être exlues en vertu du paragraphe e. Si l'office ne
réussit pas à faire l'unanimité là-dessus,
lorsqu'on voudra l'année prochaine déterminer les revenus, si on
n'a pas réussi à s'entendre sur les sources de revenus qui sont
exclues, à ce moment-là, comment va-ton appliquer les
modalités de paiement?
M. Bourbeau: Bien, il n'y aura pas d'autres sources de revenus,
c'est tout. Cela va être le statu quo. Cela va être la loi.
M. Claveau: C'est le statu quo qui s'applique.
M. Bourbeau: Disons que c'est dans l'intérêt
certainement des Cris de s'entendre sur tous ces...
M. Claveau: Je suis d'accord sur l'intérêt des Cris
à s'entendre, c'est toujours dans
l'intérêt de tout le monde de s'entendre. Ce qui risque
d'arriver peut venir des représentants cris, pour eux, il y a juste le
droit. Ils ont essayer d'exclure au maximum les revenus, mais l'office ou les
représentants du gouvernement vont essayer, au contraire, d'en exclure
le moins possible. Cela risque d'être la démarche qui s'applique
et ce n'est pas évident qu'on va arriver à un consensus
là-dessus rapidement. C'est un petit exemple mais, si on regardait
toutes les possibilités de réglementation, ça devient une
démarche qui peut être très lourde de ta part de l'office
et qui va demander de longues séances de travail, c'est clair. Il n'est
pas évident que cela va être réglé d'ici à un
an ou deux ou trois. (17 h 15)
M. Bourbeau: Pour l'instant, cela ne devrait pas créer de
problème puisqu'on vient de faire un bon nettoyage qui met à jour
tous les montants et qui crée un nouveau régime, cela fait un
régime amélioré. Si, dans l'avenir, il paraissait
souhaitable d'augmenter les exclusions, l'office pourrait passer un
règlement. Il est évident que ces règlements devront faire
l'objet de négociations préalables entre les Cris et le
gouvernement, par l'intermédiaire des mandataires, et si on en vient
à des ententes, à ce moment-là, l'office pourra
procéder à des règlements qui auront été
validés à l'avance par le gouvernement et par les Cris.
M. Claveau: Je comprends votre argumentation. Quant au principe,
il est louable, mais on verra à l'application ce que cela peut donner
comme démarche, parce que cela risque de compliquer passablement la
demande de réglementation. Je pense que cela est facile à
comprendre dans la dynamique qu'on connaît dans ce genre de
négociations.
M. Bourbeau: Mais le député reconnaîtra quand
même que c'est une façon de procéder qui est plus souple
que si on devait revenir amender la loi chaque fois. Donc, on aura le pouvoir
de procéder par règlement, dans ces cas-là, ce qui est
beaucoup plus facile.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'article 11
est adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 12.
M. Bourbeau: Cette modification rend la loi conforme à la
réalité. En effet l'administrateur local ne fait que recevoir les
demandes de prestations, et non pas statuer sur l'admissibilité des
requérants. Quant au sous-paragraphe 2, il s'agit d'un changement de
concordance avec la modification proposée à l'article 8. 1.
M. Claveau: Ça s'applique à l'article 31.
M. Bourbeau: Oui, il faut regarder l'article 31 de la loi, qui
parle de l'administrateur local.
M. Claveau: Oui, je voyais que cela n'avait pas de
concordance.
M. Bourbeau: Alors, l'administrateur local a pour fonction de
veiller au bon fonctionnement du programme et des processus prévus par
la loi. À cette fin, il est chargé notamment - et c'est là
qu'on insère le paragraphe a - de recevoir annuellement les demandes de
prestations de sécurité du revenu présentées dans
l'établissement où il exerce ses fonctions.
M. Claveau: D'accord. Et ces demandes vont être
présentées directement par les bénéficiaires? Le
rôle du comité local, c'est seulement en ce qui concerne
l'établissement des listes et de s'assurer qu'il y ait une saine gestion
du nombre de jours par année, de jours-personnes, etc. ? Non?
M. Grenier: Le comité local, lui, sa
responsabilité, c'est de dresser la liste de ceux qui, dans son milieu,
dans la communauté, sont reconnus comme de vrais chasseurs, de vrais
piégeurs. Mais il peut arriver, une année donnée, qu'un
vrai chasseur ou un vrai piégeur décide de ne pas adhérer
au programme.
M. Claveau: Le rôle du comité local ne
dépasse pas cela, d'après ce que je peux voir. Parce que,
là, on dit que c'est l'administrateur local qui aura à faire tout
le suivi administratif. En plus d'avoir à répondre à
l'office, est-ce qu'il doit répondre aussi de ses faits et gestes au
comité local?
M. Grenier: On peut dire qu'il aura un rôle administratif
auprès de ce comité.
M. Claveau: Est-ce qu'il risque de jouer un peu le rôle de
directeur général dans le conseil d'administration, par exemple?
Cela n'irait pas jusque-là?
M. Grenier: C'est plutôt un support de secrétariat,
si on veut, en ce qui concerne le comité comme tel, pour dresser la
liste, la dactylographier, l'afficher, l'amender, enfin...
M. Claveau: Mais il va siéger aux rencontres du
comité local. Pas nécessairement?
M. Grenier: Assister...
M. Claveau: Assister, mais participer, être présent
lorsque le comité local va se réunir?
M. Grenier: Assister et non pas participer.
M. Claveau: Si vous préférez.
M. Grenier: C'est un support technique.
M. Claveau: II devra travailler avec le comité. Est-ce que
le comité local aura son mot à dire dans la nomination de cet
individu?
M. Grenier: Déjà, dans la loi, il est prévu
que les administrateurs locaux - son nom, c'est "administrateur local" - sont
engagés par l'office et c'est l'office qui prend la décision.
Mais l'office, avant de faire un choix, de faire sa sélection, fait
appel aux autorités locales pour des propositions de noms de personnes
qui seraient susceptibles de bien accomplir cette tâche. Cela se limite
à cela.
M. Bourbeau: Je pourrais peut-être lire au
député l'article 30 qui dit que, si une administration locale le
juge opportun, elle demande à l'office de nommer un administrateur
local. Elle doit alors transmettre à l'office le nom d'au moins trois
personnes qu'elle juge aptes à remplir le poste. Il s'agit bien du mot
"aptes". L'office nomme alors un administrateur local parmi ces personnes.
L'administrateur est un employé de l'office. ll exerce ses fonctions
auprès des personnes rattachées à l'établissement
autochtone concerné et, à cette fin, l'office doit établir
un bureau dans cet établissement.
M. Claveau: Je remercie le ministre de nous avoir ouvert une
porte sur l'article 30 étant donné que, dans le projet de loi 59,
il n'y a pas d'amendement à l'article 30. On aurait pu me dire que
j'enfreignais le règlement de vouloir en discuter.
M. Bourbeau: C'est pour comprendre, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): L'article 12 est-il
adopté? M. le député.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'article 12 est adopté.
J'appelle l'article 13. M. le ministre.
Comités locaux Organisation
M. Bourbeau: M. le Président, il s'agit de l'ajout d'un
chapitre, le chapitre IV. 1 qui traite des comités locaux. Si vous
voulez, on va prendre les articles un à un. Je pense que ce serait
préférable. L'article 31. 1 permet à une communauté
crie de créer un comité local devant établir la liste des
personnes qui ont pour mode de vie la pratique de la chasse, de la pêche
et du piégeage.
M. Claveau: II y a juste une chose là-dedans que
j'aimerais vérifier rapidement. Est-ce qu'il y a une répartition
du nombre d'années-personnes ou de jours par année par
localité? C'est global. Supposons par exemple qu'on dise... Là,
ça va être quoi? 350 000?
M. Grenier: C'est déjà 350 000.
M. Claveau: C'est 350 000 jours. Il n'y a pas au départ,
par exemple: Wemindji a droit à tant de jours, Chisasibi tant, Nemiscau)
tant. C'est global? D'accord. Mais, jusqu'à maintenant, la liste est
établie avec une certaine coordination entre l'office et les
administrateurs locaux. Ce sont tous ceux qui sont admissibles en vertu du
programme qui peuvent y avoir droit. Bon, d'accord. Il n'y a pas de nettoyage
de liste. Ce qui risque de se passer, en tout cas - j'aimerais savoir si ma
crainte est fondée - c'est qu'étant donné qu'il n'y a pas
de quota précis de jours affectés à chaque
communauté il peut arriver, par exemple, que dans une communauté,
pour des raisons données, le comité local en accepte dix ou huit
de plus qui étaient inscrits, pour toutes sortes de raisons, et que,
finalement, on en arrive dans chaque communauté à des nombres
plus élevés que ce qu'il y avait jusqu'à maintenant, parce
qu'on ne partira pas des mêmes critères, des mêmes
considérants. Il y a toutes sortes de raisons qui peuvent faire qu'ai
ait plus de gens admissibles. Cela signifie que, dans l'ensemble, plus on va
avoir de gens admissibles, plus on risque d'avoir une diminution, à
moins qu'on n'ait vraiment prévu un nombre de jours largement
excédentaire qui fasse en sorte que le bassin de jours disponible soit
tellement grand que la question ne se pose pas. Mais, si le bassin de jours est
assez restreint, il pourrait arriver qu'on se retrouve dans une situation
où l'on serait obligé de réduire le nombre de jours de
certains intervenants pour pouvoir respecter le nombre global de 350 000.
M. Grenier: Si on revient à la fonction du comité
local, elle est précisée ici, à l'article 31. 1. On dit
que ce comité va dresser une liste...
M. Claveau: Oui.
M. Grenier:... des vrais chasseurs et des vrais
piégeurs.
M. Claveau: Oui.
M. Grenier: Pour qu'une personne devienne admissible au
programme, elle doit continuer de faire sa demande et, on l'a vu plus
tôt, c'est l'administrateur local qui l'accueillera et qui
complétera avec elle sa demande d'admissibilité au programme,
sauf qu'un critère additionnel vient s'ajouter: il doit s'assurer que le
nom de cette personne apparaît sur la liste établie par le
comité local. Cela reste toujours vrai, et cela ne
devrait pas avoir une incidence où on va augmenter le nombre de
participants comme tel, parce qu'il y a une liste qui est faite. Ce serait
plutôt le contraire. Il pourrait y avoir des gens qui prétendaient
être des chasseurs et qui allaient dans le bois mais que la
communauté reconnaît comme n'étant pas de vrais chasseurs,
des vrais piégeurs, qui en font véritablement leur mode de vie.
Il pourrait en résulter un nombre moindre. Les critères sont
toujours là, c'est un critère additionnel que celui d'avoir un
nom sur la liste établie par le comité local.
M. Bourbeau: De sorte que, si un individu est sur la liste mais
ne va pas dans le bois, II n'est pas admissible et, s'il va dans le bois mais
n'est pas sur la liste, il n'est pas plus admissible.
M. Claveau: D'accord. Un individu, par exemple, qui a un travail
saisonnier dans une entreprise, que ce soit une entreprise crie ou autre,
pourrait travailler à bûcher à Waswanipi. On le sait, M. y
a des chantiers. En supposant qu'il bûche six mois par année et
que le reste du temps il trappe et chasse, tout en ne pouvant peut-être
par bénéficier des revenus, parce que son revenu minimum va
excéder ce qui lui permettrait de recevoir de l'argent, il reste qu'en
faisant cela il pourrait garder son droit d'admissibilité au programme.
Alors est-ce qu'actuellement cela se fait et pourrait se développer ou
être envisagé autrement, à partir de l'établissement
d'une liste par communauté?
M. Bourbeau: Dans la mesure où le nom apparaîtra sur
la liste, cela pourra continuer.
M. Claveau: Mais est-ce qu'actuellement il y a des cas
semblables?
M. Bourbeau: Oui, effectivement.
M. Claveau: Cela veut dire que du jour au lendemain, s'il cesse
ses activités pour une compagnie et qu'il n'a plus d'autre source de
revenus, que pendant un an ou deux il ne fait que du trappage, à ce
moment, il est admissible dès la première année parce
qu'il a gardé ses droits, même s'il n'a pas retiré d'argent
de l'activité.
Cela va pour cela.
Le Président (M. Laporte): La section II, on l'adoptera en
l'appelant tantôt. 31. 2?
M. Bourbeau: II s'agit, M. le Président, des
modalités portant sur la composition des comités locaux et la
sélection de ses membres.
M. Claveau: D'accord. On disait que le comité local... Il
faudrait que je revienne un petit peu en arrière, ce n'est pas tout
à fait sur ce sujet, mais cela concerne le représentant sur
place. On dit "lorsque le comité local le juge nécessaire".
Est-ce que cela veut dire qu'il y a des endroits où il n'y en a pas et
où 8 n'y en aurait pas à l'avenir?
M. Bourbeau: D'administrateur ou... M. Claveau:
D'administrateur local.
M. Grenier: Des administrateurs, il y en a partout.
M. Claveau: Là, je reviens un peu en arrière, mais
on disait tout à l'heure "lorsque le comité local le juge
nécessaire et le propose", à l'article 30.
M. Grenier: Cela a été jugé
nécessaire partout.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire qu'il y en aura partout.
M. Bourbeau: II y en a partout, des administrateurs.
M. Claveau: II y en a partout, mais il va continuer à en
avoir partout.
D'accord. La nomination des membres du comité local peut se faire
n'importe quand en cours d'année après démission.
M. Grenier: La rémunération va se faire..
M. Bourbeau: La nomination, où se fait une nomination?
M. Grenier: À l'assemblée
générale.
M. Claveau: "Jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou
nommés de nouveau", c'est-à-dire que le comité local devra
tenir au moins une assemblée générale par
année?
M. Grenier: Selon la coutume de la communauté.
M. Bourbeau: C'est la coutume. C'est la loi de la coutume.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article 31. 3,
introduit par l'article 13 du projet de loi.
M. Bourbeau: Cet article a pour but d'assurer l'information de la
population quant à la formation du comité local et d'informer
l'office de la composition du comité et de l'identité de son
responsable.
M. Claveau: C'est tout à fait normal, cela va.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article
31. 4, introduit par l'article 13.
M. Claveau: On y parle de la majorité simple des membres.
Cela va.
Le Président (M. Laporte): Cela va? J'appelle l'article
31. 5.
M. Bourbeau: Cet article a pour effet d'obliger un comité
local à établir les règles de procédure dont il
peut avoir besoin pour son fonctionnement.
M. Claveau: Dans ce cas, l'office ne peut intervenir. Il doit
être mis au courant des règles adoptées, mais
l'établissement des règles reste la prérogative du
comité local.
M. Bourbeau: C'est exact, M. le Président.
M. Claveau: Cela va.
M. Bourbeau: J'appelle l'article 31. 6.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article 31. 6.
M. Bourbeau: II s'agit de l'obligation faite au comité
local de respecter un échéancier rigoureux, de façon
à permettre à l'office de compléter ses dossiers et de
procéder à l'émission des chèques en temps
requis.
M. Claveau: Dans la première partie de l'article 31. 6, on
dit que le comité local devra transmettre la liste de ceux qui sont
admissibles et, après, on dit qu'à défaut de recevoir
cette liste le comité local n'existerait pas, quoi? Mais il existe quand
même, même s'il n'a pas transmis la liste au plus tard le 21
juin.
M. Bourbeau: M. le Président, il serait assez
étonnant que le comité local ne transmette pas ces
renseignements, étant donné que c'est ce qui conditionne
l'émission des chèques. Alors, je pense que si jamais il y avait
une omission de ce côté il y a quelqu'un qui se ferait parler, au
palier local, en tout cas.
M. Claveau: D'accord, mais j'essaie de comprendre le lien entre
les deux paragraphes. Dans un premier temps, on dit que la liste des personnes
admissibles devra être fournie au plus tard le 21 juin et, tout de suite
après, on dit que si la liste n'a pas été fournie a cette
date "l'office est réputé ne pas avoir été
avisé conformément à l'article 31. 3 de l'existence du
comité local". Est-ce que cet article veut dire que l'office pourra,
à toutes fins utiles, ignorer le comité local pour identifier ses
propres bénéficiaires, par le biais de son représentant
local?
M. Bourbeau: C'est ça.
M. Grenier: Ça veut dire que ça doit figurer sur la
liste.
M. Claveau: C'est comme si le comité n'existait plus.
M. Grenier: C'est ça. Il n'y a pas de liste.
M. Claveau: Cela veut dire que, l'année suivante, il va
falloir recommencer tout le processus de formation d'un nouveau comité
local.
M. Grenier: II ne faudra pas nécessairement recommencer le
processus de formation d'un comité local, mais ça veut dire que
le comité local, pour produire une liste qui aura son effet, devra le
faire au plus tard le 21 juin.
M. Claveau: D'accord, mais la deuxième partie signifie
qu'à défaut de produire cette liste le comité local est
considéré comme inexistant.
M. Grenier: II n'a pas d'effet.
M. Claveau: Tout en reconnaissant l'existence du comité
local, même si la liste n'a pas été produite, n'aurait-il
pas été plus simple ou plus clair de dire tout simplement
qu'à défaut de fournir la liste l'office verra à
fonctionner en vertu des listes antérieures ou, enfin, que la liste des
bénéficiaires sera établie par le représentant
local?
M. Grenier: Écoutez, je pense qu'il y a lieu de faire
remarquer, d'abord, qu'il n'y a pas nécessairement création d'un
comité local. Le choix est laissé à la communauté
et, si une communauté décide qu'il n'y a pas lieu de former un
comité local mais qu'elle préfère continuer à vivre
comme elle vit présentement, bien, cela veut dire que c'est
l'administrateur local qui reçoit alors les demandes, les accueille et
procède selon les règles et les critères qui sont
présentement en vigueur. Mais, s'il existe un comité local, notre
administrateur local, lui, ne peut pas, à ce moment-là, traiter
les demandes avant de s'être assuré que le nom du demandeur
apparaît sur la liste du comité. Alors, on dit aussi que, si le
comité, lui, traîne, parce qu'on ne peut pas non plus laisser
aller les choses en longueur, si le comité était
délinquant en ce qui concerne la production de ses listes, le 21 juin,
l'administrateur local doit compléter son travail, amorcer toute la
démarche reliée à ça, qui est assez longue puisque,
évidemment, il y a des dimensions administratives dans ça, pour
arriver à la confection de notre lot par année et à
l'opération qui doit être faite en vue de l'émission des
chèques.
Alors, c'est le 21 juin qui est la date limite prévue pour
ça, elle a été établie en accord avec les Cris et,
si un comité
local, pour une raison ou pour une autre, ne la produit pas, on ne la
considérera pas, tout simplement.
M. Claveau: Vous ne considérerez pas l'existence du
comité local.
M. Grenier: Et de la liste. M. Claveau: Et de la liste.
M. Grenier: Parce que son but, c'est...
M. Claveau: Parce que selon la formulation de l'article, tel que
c'est écrit, on dit tout simplement que, s'il n'y a pas production de la
liste, vous ne reconnaissez plus l'existence du comité local.
M. Grenier: C'est comme s'il n'y en avait pas eu, quoi. L'objet,
l'objectif ou le but du comité local, c'est de faire une liste. Alors,
s'il n'y a pas de liste, c'est comme s'il n'y avait pas de comité local.
C'est une question de forme.
M. Claveau: D'accord. À ce moment-là, est-ce qu'il
n'aurait pas été plus clair de dire que, justement, en l'absence
de la production de la liste, le comité local sera
considéré comme inopérant et que l'administrateur local
devra établir cette même liste? Parce que même si cela dit
ça on ne sait plus qui établira la liste, finalement. D'accord,
on dit qu'on reviendra, dans le cas... L'argumentation est valable dans la
mesure où il n'existe pas de comité local; à ce
moment-là, on dit que c'est l'administrateur qui la fait. Mais dans la
mesure où le comité local existe toujours et que, pour une raison
ou une autre, il arrive que la liste ne puisse être produite au plus tard
le 21 juin, à ce moment-là, on ne donne pas d'alternative; tout
ce qu'on dit, c'est qu'on ne reconnaît pas l'existence du comité
local, point final, en vertu de 31. 3, mais on ne sait pas comment ça va
se passer. Et si le comité local, lui, dans le milieu, se
considère toujours comme actif, à ce moment-là, on
pourrait aussi assister à un conflit entre l'administrateur local et le
comité local, à moins qu'on n'ait bien spécifié
dans la loi que c'est l'administrateur local qui doit produire la liste, si le
comité local n'a pas fait son travail.
M. Grenier: En fait, on a mentionné de façon
expresse que l'administrateur local ne fait que s'assurer de la
conformité des demandes et, ensuite, il les transmet à l'office
qui statue sur leur admissibilité. C'est ça qui est la grande
opération, d'ailleurs.
Le Président (M. Bélanger): La commission suspend
ses travaux pour quelques Instants.
(Suspension de la séance à 17 h 39)
(Reprise à 17 h 41)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre! La
commission reprend maintenant ses travaux. L'article 31. 6 est-M.
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 31. 6 est
adopté. J'appelle l'article 31. 7.
Révision
M. Bourbeau: Cette disposition permet à une même
personne, de demander la révision d'une décision.
M. Claveau: Cela, ça va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
8.
M. Bourbeau: Cet article a pour effet de consacrer le
caractère urgent de la révision. Un comité local doit
publier sa liste au plus tard le 21 juin et transmettre, le cas
échéant, sa liste amendée à l'office au plus tard
le 1er août de chaque année.
M. Claveau: Cela suppose que la révision a toute
été faite avant et qu'après le 1er août il n'y a
plus d'appel possible sur la liste?
M. Bourbeau: Exact. M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): D accord. J'appelle
l'article 31. 9.
M. Bourbeau: II s'agit là d'une règle de justice
naturelle qui est imposée au comité local.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Cela va J'appelle
l'article 31. 10.
M. Bourbeau: Cette disposition a pour effet de confirmer la
portée du pouvoir de révision, tel que généralement
reconnu. L'obligation pour le comité local de motiver ses
décisions défavorables constitue une protection, pour la personne
intéressée, contre l'arbitraire.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
11.
M. Bourbeau: L'échéance imposée tient compte
des contraintes administratives concernant l'émission des
chèques.
M. Claveau: Voulez-vous répéter votre
argumentation, s'il vous plaît?
M. Bourbeau: J'ai dit que l'échéance qui est
imposée, soit celle du 1er août, tient compte des contraintes
administratives concernant l'émission des chèques.
M. Claveau: D'accord. Les chèques, normalement, sont
émis à partir du mois d'août, si je comprends bien, c'est
ça? Le premier chèque, le premier versement?
M. Bourbeau: En septembre.
M. Claveau: D'accord, pour le mois de septembre.
Le Président (M. Bélanger): Cela va? J'appelle
l'article 31. 12.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire que tous les chèques
sont émis en même temps. Alors, si quelqu'un n'apparaît pas
au moment de l'émission des chèques il est très difficile
pour lui, si je comprends bien, de pouvoir entrer dans la machine
après.
M. Grenier: De rattraper le train qui est déjà en
marche.
M. Claveau: II faut qu'il attende le prochain train. Est-ce qu'il
s'est déjà présenté des cas où quelqu'un,
par inadvertance, avait été oublié et s'était rendu
compte à la mi-septembre qu'il n'avait jamais reçu son
chèque?
M. Grenier: Oui.
M. Claveau: Dans ces conditions, l'office est quand même en
mesure de procéder?
M. Grenier: C'est-à-dire que, dans ces cas-là,
l'office peut procéder sous la forme d'une intervention d'urgence, qui
est une avance...
M. Claveau: D'accord.
M. Grenier:... régularisée à la date du
paiement suivant, ajustée ensuite au paiement suivant.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
13.
M. Bourbeau: L'article 31. 13? L'article 31. 12, M. le
Président, peut-être? Je veux bien passer à l'article 31.
13, mais...
Le Président (M. Bélanger): L'article 31. 12? M.
Claveau: L'article 31. 12, oui, oui.
Appel
M. Bourbeau: L'article 31. 12. Cet article précise le
point de départ du délai d'appel qui est, soit la décision
initiale du comité local, soit sa décision en révision.
À noter que la révision et l'appel sont deux procédures
concurrentes.
M. Claveau: D'accord. L'assemblée générale,
ce sont tous les trappeurs inscrits sur la liste? D'après ce qu'on voit
là...
M. Grenier: Non, ce sont tous les trappeurs de la
communauté.
M. Claveau: 'Toute personne qui se croit lésée...
peut en appeler devant l'assemblée générale des personnes
dont le nom apparaît sur la liste... " Donc, il faut être inscrit
sur la liste pour pouvoir participer à l'assemblée
générale?
M. Grenier: Non, il ne faut pas nécessairement
être... Écoutez, ma compréhension, c'est que l'ensemble des
chasseurs et piégeurs se réunit dans la communauté et, si,
par hasard - c'est justement, si par hasard - un de ces participants voyait que
son nom n'a pas été inscrit sur la liste, il a la
possibilité de le faire inscrire. Donc, il n'est pas sur la liste.
M. Claveau: Parce que, d'après ce qui est écrit
là, il pourrait en appeler devant l'assemblée
générale, mais sans en être membre. En tout cas, il
réclame le droit de devenir membre, mais il ne l'est pas, parce que ce
que dit le texte très lisiblement c'est: "... l'assemblée
générale des personnes dont le nom apparaît sur la liste
préparée par un comité... " Donc, pour avoir le droit de
vote à l'élection des membres du comité, pour faire quorum
à l'assemblée générale, il faut que ce soit des
gens qui sont déjà inscrits sur la liste.
M. Grenier: Bien. C'est pourquoi on dit... D'abord, il faut se
rappeler deux choses. Premièrement, la réunion de cette
assemblée générale et la formation du comité se
font en fonction des us et coutumes de la communauté et ce sont des
règles qui ne sont pas toujours celles auxquelles on est
habitués. Deuxièmement, on a dit que le droit d'appel est
concomitant et concurrent à ce qui se passe en termes de
révision, ce qui fait qu'il peut obtenir une révision de la part
du comité comme il peut aussi y aller carrément par un processus
d'appel. On lui ouvre les deux portes. On lui donne deux possibilités de
le faire, tout en respectant les us et coutumes de chacune des
communautés.
M. Claveau: D'accord, mais c'est qu'ici le texte est très
clair. Cela doit être ça qu'on a voulu dire, qu'il s'agissait de
ceux qui étaient
inscrits sur la liste qui avaient le droit de se prononcer, dans le cas
de quelqu'un...
M. Grenier: Sur son cas à lui.
M. Claveau: C'est ça. Mais quand on parle de cette
assemblée générale bien spécifique ici, ce n'est
pas l'assemblée générale pour la formation du
comité.
M. Cantin (Raymond): Ce sont deux choses différentes.
M. Grenier: Non, ce sont deux choses différentes.
M. Claveau: C'est une autre assemblée
générale.
M. Cantin: Oui, selon les us et coutumes.
M. Claveau: D'accord. Mais dans le cas d'un appel devant
l'assemblée générale, à ce moment-là, c'est
devant les membres inscrits uniquement.
M. Grenier: Oui, devant ses pairs.
M. Cantin: Les vrais chasseurs vont décider si le gars est
un vrai chasseur.
M. Claveau: Cela va-Le Président (M. Bélanger):
J'appelle l'article 31. 13.
M. Bourbeau: II s'agit d'une règle de justice naturelle
qui est Imposée à l'assemblée générale qui
entend, en appel, une décision du comité local.
M. Claveau: C'est correct.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
14.
M. Bourbeau: Cette distinction a pour effet de confirmer la
portée du pouvoir d'appel, tel que généralement reconnu.
À noter que la décision sera rendue sous la forme propre à
chaque assemblée générale, résolution, etc.
M. Claveau: J'essaie de comprendre. "L'assemblée
générale peut maintenir ou annuler la décision qui lui est
soumise. ' D'accord, par rapport à la décision qui aurait
été prise par le comité antérieurement. Cela
va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
15.
M. Bourbeau: L'échéance imposée,
c'est-à-dire le 1er août, tient compte des contraintes
administratives concernant l'émission des chèques.
M. Claveau: D'accord. C'est juste dans le cas où il y
aurait modification de la liste.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
16.
M. Bourbeau: L'article confirme qu'on peut en appeler, devant
l'office d'une décision de l'assemblée générale.
Cet appel doit être interjeté dans les 60 jours et contenir un
exposé sommaire des motifs invoqués. L'office a 60 jours pour
rendre sa décision et la motiver.
M. Claveau: D'accord. Là, on est rendus au mois d'octobre
ou septembre. Cela va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
17.
M. Bourbeau: Cette disposition a pour effet de confirmer la
portée du pouvoir d'appel, tel que généralement
reconnu.
M. Claveau: Est-ce qu'il serait de bon aloi que l'office renverse
une décision prise par l'assemblée générale des
membres?
M. Grenier: Alors, iI y aura des Cris qui seront présents
et qui participeront à la décision.
M. Bourbeau: II peut y avoir des cas tout à fait
spéciaux de discrimination, etc.
M. Grenier: Mais ce sera une décision unanime.
M. Claveau: Est-ce que l'ensemble de toutes les décisions
prises par l'office sont unanimes, tout le temps?
M. Grenier: Non. Mais, dans un cas comme ça, ce ne serait
pas de bon aloi.
M. Claveau: Jusqu'à maintenant, on l'a toujours
précisé, quand il s'agissait d'une décision unanime, mais,
dans ce cas-là, on ne le précise pas.
M. Grenier: On n'a pas à le préciser. Pour que
l'office renverse une décision de cette nature, Je pense qu'il faudrait
que... C'est tout à fait logique...
M. Claveau: Même en faisant l'hypothèse qu'un des
représentants cris qui siègent à l'office soit de la
même communauté que la personne qui fait appel et que les autres
représentants soient d'accord, alors que celui qui vient de la
même communauté, qui voit peut-être le problème d'une
façon différente, refuse d'aller vers l'unanimité; on
aurait cinq voix contre six, mais cela ne serait pas suffisant pour renverser
la décision.
M. Grenier: Je pense que cela pourrait se concevoir qu'on ait une
abstention compte tenu de... Quand on vient de la même communauté,
on pourrait considérer qu'il y a là de bonnes raisons, pour une
personne, de s'abstenir, surtout s'il y a des liens de parenté ou de
connaissance intime, avec le cas concerné.
M. Claveau: Oui, parce que les communautés ne sont quand
même pas tellement grandes. Mais il serait peut-être aussi
inacceptable pour la communauté que le représentant s'abstienne
au lieu de voter dans le même sens que la décision de la
communauté.
M. Grenier: Alors, ce sera sa responsabilité. Lui aussi
est un membre élu.
M. Bourbeau: De toute façon, le député va
voir qu'à l'article suivant il y a un autre droit d'appel devant la
Commission des affaires sociales.
M. Grenier: Oui, cela va plus loin.
M. Claveau: Et, enfin, c'est le ministre qui va finir par
trancher?
M. Bourbeau: Non.
Une voix: J'espère que non.
M. Bourbeau: Le ministre aurait trop peur de se faire
scalper.
Une voix: C'est une situation qui n'avait pas d'allure.
Une voix: Je vois que le ministre est bien au courant des us et
coutumes.
M. Claveau: C'est parce qu'on va toujours en montant. Je lui
demande si, finalement, cela ne va pas être lui...
M. Bourbeau: Mais le ministre n'est pas au-dessus de la
Commission des affaires sociales, le député devrait savoir
ça. L'article 31. 18, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
18.
M. Bourbeau: L'appel doit être logé dans les 90
jours au moyen d'une déclaration écrite exposant sommairement les
motifs invoqués. C'est devant la Commission des affaires sociales, bien
sûr.
M. Claveau: D'accord. Là, on est rendus au mois de
décembre.
Le Président (M. Bélanger): Mais cela peut
être plus long; à la Commission des affaires sociales, c'est
long.
M. Bourbeau: On me signale qu'il n'y a pas eu d'appel à la
Commission des affaires sociales depuis dix ans. Je ne pense pas que ce soit
dans les traditions d'aller en appel devant un organisme qui échappe
totalement au contrôle des Cris.
M. Claveau: C'est clair. Cela va.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 31.
19.
M. Bourbeau: Une décision qui fait l'objet d'une
révision ou d'un appel, selon le cas, demeure en vigueur tant qu'il n'en
a pas été disposé sur le fond.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que chacun des
articles introduits par l'article 13 et l'article 13 en tant qu'entité
sont adoptés?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Bourbeau: L'article 14, c'est un changement de concordance
avec l'article 12, paragraphe 1, du projet de loi.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): L'article 14 est-il
adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 15.
M. Bourbeau: II s'agit de la confirmation de l'application d'un
critère additionnel d'admissibilité au programme prévu
à l'article 2 du projet de loi.
M. Claveau: La liste qui est transmise, ce n'est pas la liste
définitive, si je comprends bien.
M. Grenier: La liste est définitive, mais l'inscription
des gens se fait à la lumière de cette liste. Il n'y a pas
nécessairement une concordance parfaite entre la liste soumise par le
comité local et les gens qui s'y sont inscrits.
M. Bourbeau: Autrement dit, tous ceux qui sont sur la liste ne
participent pas nécessairement au programme.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire qu'il ne pourrait pas y
avoir, dans la mesure où le comité local existe dans la
communauté, une admissibilité directe au niveau de l'office, sans
renvoyer le client au comité local.
M. Bourbeau: S'il n'est pas sur la liste. M. Claveau: S'il
n'est pas sur la liste.
M. Bourbeau: S'il n'est pas sur la liste, il n'est pas
admissible.
M. Claveau: À ce moment-là, on risque de reprendre
toute la procédure.
M. Grenier: C'est pourquoi il y a des dates qui ont
été fixées antérieurement.
M. Claveau: D'accord. On dit: "... les demandes transmises par
l'administrateur local et dresse la liste définitive des
bénéficiaires admissibles... " Cela veut dire qu'à ce
moment-là on envisage qu'il puisse y avoir des
bénéficiaires qui auraient échappé au comité
local et qui seraient allés jusqu'à l'office. L'office pourrait
alors les ajouter sur la liste qui aurait été transmise par le
comité local.
M. Grenier: Non, pas excatement, ce n'est pas ça. Les gens
qui auraient fait une demande, il faut... Écoutez, dans le processus, on
est rendus au niveau de l'office, c'est lui qui va déterminer, dans son
opération, qui y a droit et à combien il a droit. C'est toute la
démarche d'ensemble. En premier lieu, il y a la liste
confectionnée par le comité local; en second lieu, il y a
l'administrateur local qui reçoit les demandes et s'assure que les gens
sont sur la liste et, s'ils ne le sont pas, dès lors, ils en sont
avisés. Il y a, ensuite, la procédure de révision, d'appel
avec les délais qui s'ensuivent. Et l'office fait une dernière
vérification, quant à la liste définitive, amendée
s'il y a eu lieu de l'amender.
M. Claveau: D'accord, mais la liste ne pourra être
amendée autrement qu'en reprenant le processus à partir du
comité local.
M. Grenier: C'est le comité local qui peut amender sa
propre liste.
M. Claveau: Est-ce que l'office peut, lui aussi, de son propre
chef, amender la liste?
M. Grenier: Non.
M. Claveau: Parce que tel que c'est écrit là, cela
pourrait vouloir dire ça.
M. Grenier: Mais la liste définitive, ce n'est pas comme
c'est là.
M. Claveau: C'est ça: 'L'office examine, en fonction des
listes préparées et transmises par les comités
locaux...
M. Grenier: En fonction...
M. Claveau:... les demandes transmises par l'administrateur local
et dresse - c'est l'office là - la liste définitive des
bénéficiaires admissibles au programme. "
M. Grenier: En fonction de la liste.
Le Président (M. Bélanger): Plus loin, c'est
précisé en fonction...
M. Claveau: Bien oui, mais on dit: 'en fonction des listes
préparées et transmises par les comités locaux... ", donc
on part de cette liste-là, l'office l'examine et, d'après ce
qu'on peut voir, à partir aussi des demandes transmises par un
administrateur local - on suppose que ce serait aux endroits où il n'y
aurait pas de comité local - il "dresse la liste définitive des
bénéficiaires admissibles". À ce moment, ce serait
simplement une fusion des deux origines de liste, finalement.
M. Bourbeau: M. le Président, je pense qu'il faut lire
l'article 15 comme ceci: L'office examine les demandes transmises par
l'administrateur local et dresse la liste définitive des
bénéficiaires admissibles au programme, en fonction des listes
préparées et transmises par les comités locaux.
M. Claveau: Ah! bien, si c'est comme ça qu'il faut le
lire, c'est comme ça qu'il aurait fallu l'écrire!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourbeau: Oui, bien je pense que... Vous remarquerez que les
mots "en fonction", ne sont pas entre guillemets, mais entre virgules. On
aurait pu...
M. Claveau: C'est "en fonction des listes
préparées... par les comités locaux" qui est entre
virgules.
M. Bourbeau: Oui, effectivement, cela aurait pu s'écrire
différemment, cela aurait peut-être même été
plus clair. L'office examine les demandes transmises en fonction des listes
préparées et transmises par les comités locaux.
Le Président (M. Bélanger): C'est du bon
français, cela veut bien dire ça.
M. Claveau: Oui, c'est probablement du travail pour les juristes,
mais cela peut vouloir dire autre chose.
M. Bourbeau: Même un notaire a été capable de
comprendre ça, voyez-vous.
M. Claveau: Ce n'est pas peu dire.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais on le lui a
expliqué avant. Est-ce que l'article 15 est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
16.
M. Bourbeau: Cette modification rend la loi conforme à la
réalité, M. le Président.
M. Claveau: "... l'office peut transmettre... " M. Bourbeau:
Plutôt que "transmet".
M. Claveau: Cela veut dire qu'il peut transmettre après
aussi, c'est ça?
M. Bourbeau: Cela veut dire qu'il n'est pas obligé de
transmettre; "peut".
M. Claveau: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): L'article 16 est-il
adopté?
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 17.
Avant de passer à l'article 17, compte tenu de l'heure, est-ce
qu'il y a consentement pour continuer?
M. Claveau: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Consentement.
M. Bourbeau: Un instant, M. le Président, un instant!
Le Président (M. Bélanger): On y va. Alors,
l'article 17.
M. Bourbeau: II s'agit d'un changement de concordance avec la
modification proposée à l'article 8. 1.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Bourbeau: Cette disposition prévoit que l'office ne
peut écarter le prérequis, qui est l'inscription d'une personne
sur la liste du comité local, pour fin d'admissibilité, pour des
motifs autres que ceux édictés par la loi. De plus, il est
prévu que les décisions de l'office en cette matière
doivent être prises à l'unanimité.
M. Claveau: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 19.
M. Bourbeau: Cette disposition a pour but de déplacer la
date à laquelle l'office doit produire son rapport annuel
d'activités. Le délai additionnel accordé à
l'office est nécessaire car ce dernier ne dispose des données
complètes qu'au mois d'octobre et doit soumettre son projet de rapport
au Vérificateur général avant impression.
M. Claveau: Maintenant, quand doit-il livrer son rapport?
M. Grenier: En janvier.
M. Claveau: C'est la même chose.
M. Grenier: Mais...
M. Claveau: D'accord. Il est supposé le faire au mois de
novembre, mais il n'arrive jamais à le faire à temps, c'est
ça?
M. Bourbeau: C'est cela.
Le Président (M. Bélanger): On consacre
l'usage.
M. Claveau: D'accord. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
20.
M. Bourbeau: Cet article a pour objet de permettre l'indexation
annuelle des montants exclus des revenus de l'unité de
bénéficiaires, en vertu de l'article 10 de la loi, notamment, les
montants gagnés par un enfant à charge.
M. Claveau: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 21.
M. Bourbeau: II s'agit là, M. le Président, d'une
mise à jour de la limite du nombre de jours-personnes, laquelle est
déjà à 350 000, en vertu du décret 1553-84 du 27
juin 1984.
M. Claveau: Ce n'est pas indexable? Cela va rester là
jusqu'à ce qu'il y ait un autre décret qui vienne le modifier,
quoi?
M. Bourbeau: C'est ça. Maintenant, en ce qui concerne le
deuxième paragraphe, cette disposition a pour but de hausser le minimum
de jours qui doivent être obligatoirement consacrés aux
activités d'exploitation ou à des activités accessoires.
Le nouveau minimum correspond à la proportion qu'avait l'ancien, par
rapport à la limite de jours-personnes, c'est-à-dire 286 000.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): L'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
M. Bourbeau: II s'agit de l'abrogation des dispositions
législatives dont les objectifs sont accomplis.
M. Claveau: Cela veut dire quoi?
Le Président (M. Bélanger): Cela veut dire qu'elles
sont enlevées. Abrogées, cela veut dire enlevées.
M. Claveau: Est-ce que cela veut dire qu'on les retrouve
ailleurs?
Le Président (M. Bélanger): Cela veut dire que les
articles 51 à 58 sont enlevés...
M. Bourbeau: Bon...
M. Claveau: D'accord. Ce sont des choses qui sont maintenant
réalisées.
M. Bourbeau: C'est cela. C'étaient des articles
transitoires, pour l'ancien régime.
M. Claveau: Cela va. Vous n'en avez pas enlevé de trop, je
prends votre parole?
M. Grenier: Les articles 51 à 58.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
23.
M. Claveau: Là, j'aurais un grand discours à faire
là-dessus.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que les amendements apportés aux articles 2, paragraphes 1° et
3e, 5, paragraphe 2°, et 7°, paragraphes 11. 2 et 11. 4,
afin de corriger la forme de la version anglaise du projet de loi 59, sont
adoptés?
M. Bourbeau: Adopté.
M. Claveau: Si nos collègues anglophones sont d'accord.
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Bien.
Est-ce que les titres de livres, chapitres, sections et sous-sections du projet
de loi sont adoptés?
M. Bourbeau: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le titre du
projet de loi, Loi modifiant la Loi sur la sécurité du revenu des
chasseurs et piégeurs cris bénéficiaires de la Convention
de la Baie James et du Nord québécois, est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le projet de
loi est adopté?
M. Bourbeau: Adopté. M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que la commission recommande la renumérotation du projet de loi?
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. On en fait motion.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Bien
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 5)