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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Bélanger): La commission
permanente des affaires sociales reprend ses travaux pour procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 34, Loi
modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux et
d'autres dispositions législatives.
Nous avons des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Blais
(Terrebonne) sera remplacé par M. Chevrette (Joliette) et M. Leclerc
(Taschereau) par M. Middlemiss (Pontiac).
Organisation des travaux
Le Président (M. Bélanger): Bien, je vous remercie.
Alors, dans un souci de se comprendre, lorsque nous nous sommes laissés,
la confusion régnait sur un certain nombre de choses, à savoir ce
qui était fait dans le projet de loi et ce qui n'était pas
fait.
M. Rochefort: Sans doute y avait-il de la confusion sur autre
chose que cela, mais il y en avait aussi là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): Je parle en tant que
président.
M. Rochefort: On a bien compris ça. Le Président
(M. Bélanger): Alors...
M. Chevrette: II y a un groupe qui est arrivé ici avec une
loi et il est reparti avec une loi.
Le Président (M. Bélanger): Si vous permettez, M.
le député de Joliette, nous avons fait...
Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît! Ce n'était pas de nature à susciter une
polémique, mais plutôt de nature à éclairer nos
travaux. Mme Lamontagne nous a préparé un synopsis ou un
résumé des articles qu'on a adoptés, ce qui n'est pas si
mal...
Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): On n'a pas
triché. Vous vous rappelez, on se disait: Bien, on va aller à tel
et tel article, parce qu'on s'est promené un peu, à un moment
donné, dans nos travaux. Alors, vous avez, dans la colonne de gauche,
les articles soit en suspens, soit pour lesquels il y a des amendements sur la
table dont nous n'avons pas disposé. Donc, vous avez là la
série d'articles...
M. Chevrette: M. le Président, je vous arrête. Vous
allez m'expliquer pourquoi le ministre annonce des amendements à 149. 5
dans ses nouveaux amendements, alors que c'est marqué, dans la colonne
de Mme Lamontagne: motion adoptée.
Le Président (M. Bélanger): Quant à
ça, si M. le ministre veut revenir et faire des amendements, on pourra
revenir là-dessus, mais je peux vous dire qu'au moment où on a
fait nos travaux, cela avait été adopté, on était
rendu là. Je comprends bien la nature de l'intervention. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Peut-être une question qui nous permettrait
de faire le pont entre les deux. Dans un premier temps, M. le Président,
je voudrais quand même établir formellement que le document qui
nous est présenté...
Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
M. le député de Gouin, je vous en prie.
M. Rochefort:... et qui est titré "Commission des affaires
sociales, étude détaillée du projet de loi 34, état
des travaux" est un document officiel de la commission.
Le Président (M. Bélanger): Non, non. C'est
seulement un aide-mémoire pour se comprendre.
M. Rochefort: Oui, mais, M. le Président, je veux bien
qu'on se comprenne, là. Vous comprendrez que, moi, je n'ai pas tout le
personnel qu'il faut pour aller vérifier ça. Ce dont je veux
être bien certain, c'est que la commission nous certifie que cela est
l'état législatif du projet de loi 34, tel qu'il est ce
matin.
Le Président (M. Bélanger): Je vous le
certifie.
M. Rochefort: Parfait! Deuxièmement, M. le
Président, paraîtrait-il qu'il existe... Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): On reviendra à
vous après. Allez-y!
M. Rochefort: Deuxièmement, M. le Président, il
paraît qu'il existe une nouvelle version d'une série
d'amendements. J'aimerais savoir à quel moment ce sera mis à la
disposition des membres de la commission.
Le Président (M. Bélanger): Officiellement, je ne
suis pas au courant. Alors, je présume que le ministre nous fera
état de ses intentions tout à l'heure.
M. Dutil: M. le Président, je pourrais les transmettre
tout de suite au député...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
parce qu'il y avait le député de Joliette qui avait l'air d'avoir
des réticences. J'aimerais savoir sur quoi, parce que je ne veux pas
qu'il me revienne après.
M. Chevrette: C'est parce que, quand on dépose un document
pour mémoire, ce n'est pas un document.. Je ne veux pas qu'on vous passe
un sapin et qu'on nous dise que l'article 149 7. 1, ce n'était pas
adopté et c'était adopté. Non, Non.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça. Mais
ce que je veux vous dire...
M. Chevrette: Je comprends qu'elle fait bien son travail,
mais...
Le Président (M. Bélanger): c'est que, ce qu'il y a
là-dedans, c'est conforme et je vous le certifie. Mais j'avais bien pris
la précaution de dire que ce n'était pas un document officiel,
effectivement.
M. Rochefort: Non, mais un instant!
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas un
document officiel
M. Rochefort: Je veux bien, M. le Président, mais, quand
j'écoute les remarques du député de Joliette, de deux
choses l'une...
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas un
document officiel et il ne le sera jamais.
M. Rochefort: De deux choses l'une, M. le Président... Je
ne suis pas sûr qu'il y a juste moi qui va en prendre. M. le
Président...
Une voix:... réveille.
M. Rochefort: Non, je ne m'endors pas, mais je veux être
sûr que personne ne s'endorme. Je veux bien qu'on se comprenne. Vous
allez utiliser cet aide-mémoire pour faire l'appel des articles qu'il
nous reste à disposer...
Le Président (M. Bélanger): C'est ça.
M. Rochefort:.. auquel cas ce document doit être
parfaitement exact pour éviter que la commission ne dispose pas
d'articles dont elle doit disposer ou ne rediscute d'articles sur lesquels elle
a déjà pris des décisions C'est donc un document formel.
Ce n'est pas juste un petit guide.
Le Président (M. Bélanger): Oui, la commission est
maîtresse de ses travaux. Elle peut revenir en arrière; elle peut
retourner là où elle veut. On peut faire ce qu'on veut avec
ça.
M. Rochefort: M. le Président, ce n'est pas ce que je vous
dis.
Le Président (M. Bélanger): Je vous l'ai
passé tout simplement dans la perspective qu'on se comprenne et qu'on
ait l'état de nos travaux pour savoir où on est rendu, ce qui est
fait et ce qui n'est pas fait, "that is it" C'était pour bien faire. Je
ne veux pas qu'on passe l'avant-midi à discuter là-dessus. Sinon,
on va retirer la feuille et je vais m'en servir pour moi personnellement. Cela
va être moins compliqué. D'accord?
M. Rochefort: Non, non.
Le Président (M. Bélanger): Je ne veux pas qu'on
s'enfarge dans les fleurs du tapis ce matin, surtout pas.
M. Rochefort: Alors, vous me confirmez que c'est utile que tout
le monde prenne du café, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Moi le premier, peut
être. Mademoiselle...
M. Rochefort: Deuxièmement, M. le Président, je
vous dis tout de suite que je n'ai pas l'intention de faire un débat
là-dessus, sauf que vous comprendrez que la dernière fois qu'on
s'est vus, c'était le 19, 20 ou 22 juin.
Une voix: Le 22.
M. Rochefort: Le 22?
Une voix: Oui.
M. Rochefort: Alors, juillet, août, septembre, octobre,
novembre, cela fait quatre mois et demi. Si tel n'avait pas été
le cas, M. le Président, j'aurais fait la demande que la commission nous
prépare un tel document, parce que je ne vois pas trop comment on peut
cheminer si on ne sait pas ce qu'il reste à faire et ce qu'il y a de
fait. Que vous me disiez que la commission est maîtresse de ses travaux
et qu'elle peut même revenir sur des articles dont elle a
déjà disposé, on s'entend, mais ce n'est pas par vous que
ça viendra. Cela viendra par le ministre ou par un membre de la
commission.
Ce que je dis, c'est que, vous, comme président de la commission,
les articles que vous considérez comme adoptés sont ceux qui sont
dans la colonne des adoptés et ceux que vous allez appeler sont
exclusivement ceux qui sont la
Vous considérez donc qu'à partir de ce document, une fois
que vous aurez cheminé à travers ça, nous aurons
procédé aux travaux qui devaient être faits, mis à
part... M. le Président, j'ai besoin de votre attention!
Le Président (M. Bélanger): Mis à
part...
M. Rochefort:... ce qui pourrait survenir en plus de ça.
Donc, on se comprend bien que c'est un document auquel vous allez vous
référez et auquel tout le monde peut se fier pour savoir
où nous sommes rendus en date d'aujourd'hui.
Le Président (M. Bélanger): En tout cas, moi, je
vais m'y fier.
M. Rochefort: C'est pour ça que je considère que
c'est un document de commission.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Mais là, vous êtes en train de vous
enferrer. Si le ministre voulait amender l'article 149. 1...
Le Président (M. Bélanger): C'est ça. il le
peut.
M. Chevrette: II est possible qu'il l'appelle. Le
Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: Oui, mais pas par le président.
Le Président (M. Bélanger): C'est le ministre qui
fera la demande et on reviendra. Il n'y a pas de problème.
M. Chevrette: Je vais vous poser une question, d'abord, M. le
Président, parce que j'ai lu les amendements déposés par
le ministre. Est-ce que, selon nos règlements, vous pouvez accepter le
dépôt de propositions avec lesquelles on pourrait être
d'accord, mais qui viennent ajouter des principes qui n'ont pas
été votés en deuxième lecture, à
l'Assemblée nationale, en haut? Je vous réfère à la
jurisprudence de la Loi sur l'assurance automobile de Jean-François
Bertrand et je vous réfère également à la
jurisprudence de Mme Lavoie-Roux qui a tenté de nous en passer une
petite vite sur les soins dentaires, il y a quelque temps, et elle n'en a pas
eu le droit.
Le Président (M. Bélanger): À ce stade-ci,
M. le député de Joliette, la seule réponse que je peux
vous donner, c'est que je n'ai eu aucun dépôt d'amendement ou quoi
que ce soit. Alors, au fur et à mesure de leur occurrence,
c'est-à-dire quand on me les présentera, on les examinera. S'ils
sont recevables. on les recevra
Ceux qui ne sont pas recevables, on les rejettera. C'est ce que je peux
répondre à ce stade-ci. Je n'ai pas d'autre
élément.
M. Chevrette: C'est parce que je veux... Est-ce que je peux
terminer, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Oui.
(10 h 15)
M. Chevrette: C'est parce qu'au lieu de commencer un travail, il
y a eu un dépôt... En tout cas, moi, je l'ai. Je suppose qu'il va
être déposé?
M. Dutil: M. le Président, je pourrais préciser ce
qui s'est passé quant à ce que le chef de l'Opposition appelle un
dépôt. J'ai transmis à l'Opposition les amendements pour
faciliter le travail de l'Opposition. Je n'ai pas fait de dépôt
ici en commission.
M. Chevrette: Ce que je veux expliquer au ministre, je ne veux
pas jouer au fou avec lui, mais, s'il déposait globalement les
amendements, vous pourriez statuer, parce que ça ne nous donnerait rien
de travailler ici pendant une journée puis d'être obligés,
en vertu de nos règlements, d'aller en haut pareil en
réécriture.
Le Président (M. Bélanger): Je présume
qu'ils seront déposés article par article. Ils seront
appelés au besoin, selon l'article qui sera touché, ce qui nous
évitera de les recevoir et de les juger en liasse. Comme je le disais
tout à l'heure, on prendra une décision au fur et à mesure
que ça se présentera. Je présume que vous n'avez pas
l'intention de les déposer en bloc.
M. Dutil: M. le Président, mon...
Le Président (M. Bélanger): II peut les transmettre
pour aider les gens de la commission, mais ils seront reçus un par
un.
M. Dutil: Je répète, M. le Président, que
mon objectif était de les transmettre à l'Opposition et je vais
transmettre au député de Gouin également les amendements
que j'ai transmis au chef de l'Opposition hier. Je m'en excuse, je croyais que
cela se transmettrait de façon automatique, mais, effectivement, il faut
que je me sorte ça de la tête cette histoire-là.
M. Chevrette: II y a bien des choses que vous avez de la
difficulté à vous sortir de la tête.
M. Dutil: Je suis bien désolé, M. le
député de Gouin. J'espère que cela ne vous offusque pas
qu'on vous assimile encore à l'Opposition officielle.
M. Rochefort: Je ne suis pas du tout
offusqué.
M. Outil: C'est une erreur considérable et je m'en
excuse.
M. Chevrette: Non, vous n'avez pas à vous excuser, il est
encore dans l'Opposition.
M. Rochefort: Mais pas officielle.
M. Outil: L'Opposition officielle, je voulais dire.
Lt Président (M. Bélanger): C'est officiel qu'il
est dans l'Opposition non officielle.
M. Dutil: Si je l'ai fait transmettre par la présidence,
c'est que je ne veux pas qu'il soit considéré comme
dépôt et. étant donné que cela fait quatre mois et
demi qu'on ne s'est pas réunis, je pensais que cela faciliterait nos
travaux que de faire cette transmission en bloc pour faciliter le travail.
M. Chevrette: Ce n'est pas ce geste-là Je ne le disais
pas. au contraire, pour blâmer le ministre, je le remercie de me l'avoir
transmis. D'ailleurs, cela m'a fait plaisir de le lui demander pour qu'il me le
transmettre. Ceci dit, si je n'ai pas d'objection à commencer
l'étude article par article, mais je dis au ministre que, s'il y a de
nouveaux principes législatifs, il sait comme ministre que, même
si on voulait les accepter ici. on n'en a même pas le pouvoir. Ce n'est
pas une question de veux veux pas à la commission, c'est qu'on n'en a
pas le pouvoir. Je vous dis tout de suite qu'après lecture faite, vous
introduisez des principes qui n'ont pas été votés en haut,
en Assemblée nationale, et j'aime mieux vous le dire au départ
que de vous réserver une surprise. Vous allez dire: Ce
député aurait bien pu nous le dire avant. Je vous le dis tout de
suite. Vous ne serez pas surpris, je vais m'opposer, non pas sur le fond, je
pourrais être d'accord avec un principe et l'améliorer, mais vous
n'avez pas le droit d'introduire un principe ici qui n'a pas été
introduit en haut.
M. Outil: C'est une décision qui appartiendra au
président, j'imagine.
Le Président (M. Bélanger): En temps et lieu.
M. Chevrette: Le président n'a pas de pouvoir
là-dessus.
M. Dutil: C'est-à-dire qu'il y a une interprétation
qui est faite: nous estimons que nous n'introduisons pas de nouveaux principes
à la loi.
M. Chevrette: II faudra en appeler à l'Assemblée
nationale. C'est bien.
M. Dutil: Si le chef de l'Opposition estime qu'on introduit de
nouveaux principes, à ce moment-là, on les débattra.
Le Président (M. Bélanger): On évaluera.,
C'est hypothétique pour le moment. Alors, quand la situation se
présentera, on évaluera. Cela va pour ces points de
départ?
M. Chevrette: J'aurais une question préalable aussi.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
État de la situation
M. Chevrette: Avant de commencer à discuter article par
article, cela fait quand même trois mois, il s'est passé une
série de choses. Premièrement, j'aimerais que le ministre nous
fasse le point sur la situation actuelle; deuxièmement, qu' il nous
fasse le point sur la négociation en cours pour voir s'il y a des
contradictions dans ce que je lis et qu'enfin le ministre nous présente
globalement ses amendements.
Le Président (M. Bélanger): Est ce quon a le
consentement pour procéder à cette période de questions
préalable?
M. Chevrette: La présentation? Je trouve cela normal.
Le Président (M. Bélanger): Non.
M. Chevrette: On se retrouve tout le monde un peu sur la
même longueur d'onde.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de
Joliette, il y en a eu une au début du projet de loi et là
on est dans la continuité. On ne va pas recommencer. Si on a le
consentement, je n'ai aucune objection, c'est la commission qui décide
de ses travaux. Alors, est-ce qu'il y a consentement? M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, c'était mon intention de
faire un tour d'horizon rapide. Évidemment, il ne s'agit pas de revoir
tous les travaux qui ont été faits cet été. On a eu
une interpellation, on se le rappelle, où on a eu l'occasion de parler
de choses qui sont en dehors de la loi mais qui concernent le transport
ambulancier et les services préhospitaliers d'urgence. Alors, le point a
été fait en bonne partie à ce moment-là. Je n'ai
pas l'intention de revenir sur ces sujets.
Quant à la loi, nous avions déjà mentionné
lors de la commission qui s'est terminée le 22 juin certaines
modifications qui se retrouvent ici libellées d'une façon
différente et améliorées, et qui sont d'abord le maintien
des permis en région. C'est une chose que nous avions
déjà
annoncée. Il y a déjà des amendements qui ont
été déposés à cet effet lors de nos
discussions et nos travaux n'étaient pas terminés sur cela. Nous
avons déjà dit que nous maintiendrions les permis en
région bien que cela se ferait par contrat-budget au lieu de se faire
par transport éventuellement comme façon de procéder pour
les redevances des propriétaires d'ambulances.
Nous avons déjà dit également, et c'est
confirmé par les amendements que nous présentons actuellement,
que, quant à l'apparition de centrales de coordination d'appels en
région, nous donnerions priorité à un regroupement de
propriétaires, pour autant qu'il soit représentatif, pour faire
ces centrales de coordination en région nous laissant la
possibilité de faire des centrales de coordination même s'il n'y a
pas de regroupement de propriétaires représentatifs, et c'est
reflété dans les amendements.
Nous avons également mentionné que nous ne opposions pas
à regarder l'aspect des indemnités pour la révocation des
permis à Montréal. Nous avons regardé la
possibilité d'indemniser les propriétaires de Montréal
pour le retrait des permis. On sait la réforme que nous faisons à
Montréal qui est, entre autres, le détachement
d'Urgences-santé du CRSSS de Montréal et l'intégration des
techniciens ambulanciers à Montréal, de même que la
location des véhicules ambulanciers sur une base éventuelle de
soumissions publiques. Cela change le portrait à Montréal.
Nous avons donc décidé de révoquer les permis
à Montréal et de prévoir une méthode
d'indemnisation. Si je parle de cette question plus en détail c'est
parce que cela a fait l'objet de longs débats, vous vous rappelez, entre
le 8 et le 22 juin, que cette question des indemnités. Donc, la formule
que nous privilégions ici, c'est que le ministre détermine une
indemnité en fonction des études, des analyses et du
marché qui existe et, s'il y a insatisfaction de la part des
propriétaires - parce qu'il est possible que les propriétaires ne
soient pas d'accord avec le montant déterminé par le ministre -
ils ont la possibilité de demander un arbitrage, arbitrage qui se fera
avec un arbitre du côté patronal et un arbitre du
côté syndical, le troisième arbitre étant choisi par
les deux autres arbitres et la décision prise devant être
acceptée par les deux parties. Ce sont les principales modifications qui
sont apportées.
Ce que je viens de mentionner sur les 26 papillons que nous
présentons aujourd'hui et que nous avons transmis à l'Opposition
officielle et au député indépendant de Gouin, c'est
que 13 papillons portent sur ces amendements qui vont de 149. 15 à 149.
20 et de 149. 27 à 149. 34; il y a aussi l'article 22. Quant aux 13
autres modifications, il s'agit la plupart du temps soit de modifications de
concordance, soit d'ajouts quant à des modalités de
vérification. Je pense à l'une d'entre elles pour illustrer ce
que je viens de dire, sans passer de façon exhaustive les 13. Il y a une
clause qui prévoit que l'on puisse avoir certaines informations sur les
personnes qui sont transportées à des fins de statistiques ou de
facturation, tout en respectant la loi d'accès à l'information et
tout en respectant évidemment, la confidentialité de certaines
informations. Cela en est une. Il y en a quelques autres comme cela qui sont
des ajustements que nous aurions probablement de toute façon
présentés si nous avions pu terminer la commission au mois de
juin dernier. Voilà!
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je vais en profiter aussi
pour faire un petit point. Puisque le ministre ne veut pas nous renseigner, je
vais au moins essayer de le renseigner. On est sur le point d'adopter une loi
et on ne sait pas encore en vertu de quelle loi il y a des négociations
qui se conduisent. J'ai posé une question à M. Bergeron, au
ministre et à tout... À ce stade, je voudrais savoir en vertu de
quelle loi les négociations se mènent présentement.
Comment se fait-il que M. Jean-François Munn négocie pour et au
nom des employeurs qui vous ont refusé le mandat le 5 juillet dernier?
En vertu de quelle loi Jean-François Munn a-t-il de l'autorité
à une table de négociation et peut-il conclure des ententes avec
des employeurs qui ont refusé un mandat le 5 juillet dernier? J'ai des
lettres en ma possession. C'est une première question que je trouve
indispensable, cela fait partie de l'article 1 même. Je vous rappelle que
vous n'y avez pas encore répondu et qu'on a ajourné sur cela au
mois de juin dernier. J'aimerais savoir de quelle autorité il tire ses
mandats. Est-ce en vertu de la Loi sur la fonction publique? J'en serais
très surpris. Est-ce en vertu de la loi 37? J'en serais très
surpris. Ne serait-ce pas plutôt en vertu du Code du travail et, si c'est
en vertu du Code du travail, comment se fait-il qu'on puisse conclure pour et
au nom des personnes des ententes, alors que les personnes refusent de confier
ou de déléguer le mandat? C'est une affaire que je ne comprends
pas.
M. le Président, deuxième chose...
M. Dutil: Répondre à chacune des questions, je
pense que ce serait préférable.
M. Chevrette: Cela va peut-être aller mieux, oui.
M. Dutil: M. le Président, ce n'est pas l'objet de notre
débat, mais je pense que je peux être conciliant et
répondre à la question à laquelle j'ai déjà
répondu à l'Assemblée nationale. Nous sommes dans une
négociation tripartite en pratique parce que le gouvernement paie 90 %
de la facture. Il est tout à fait normal que les employeurs souhaitent
avoir la présence du gouvernement et ils ont signifié par de
la
correspondance qu'ils avaient accepté cette formule,
c'est-à-dire la présence du gouvernement, parce que tous les
coûts négociés retournent, évidemment, dans le fonds
du gouvernement. C'est le gouvernement qui paie 90 % de la facture. Donc, si
les employeurs acceptaient des conditions de travail de leur propre chef sans
consulter le gouvernement, ils risqueraient de se retrouver dans la position
suivante: ils auraient accepté des conditions de travail que le
gouvernement se refuserait à payer. Donc, il est important que le
gouvernement sort à la table des négociations et je pense que le
chef de l'Opposition sait très bien à quoi je me
réfère puisqu'il a lui-même eu l'occasion de se retrouver
à une table de négociation avec les employeurs et les
employés pour justement régler certains litiges qui existaient
à cet effet.
Maintenant, si on fait le point des discussions qui ont
été entreprises avec un coordon-nateur gouvernemental, avec les
employés et les employeurs, il y a deux ententes qui sont
paraphées actuellement. Il y a un premier groupe de propriétaires
qui s'appelle APPORT, qui a signé, en fin de semaine dernière,
qui a paraphé une entente avec la CSN. Il reste maintenant les
signatures de chacun des propriétaires. Ce sont les propriétaires
eux-mêmes qui sont les employeurs et qui doivent accepter ou refuser les
ententes prises par leur organisation, mais nous estimons que les
propriétaires du groupe APPORT ont accepté de faire partie du
groupe APPORT et qu'il y a de fortes chances qu'ils acceptent donc les
recommandations de leur regroupement de propriétaires pour signer la
convention collective éventuellement avec la CSN.
La CSAQ, qui est l'autre groupe de propriétaires, a
négocié et, à la suite de bien des discussions avec la FTQ
- on sait qu'il y a des employés qui sont représentés par
la FTQ - a également paraphé les clauses de la convention
collective. La CSAQ nous a toutefois indiqué que les
propriétaires ne signeraient pas la convention collective ni avec la CSN
ni avec la FTQ tant et aussi longtemps que la question des contrats-budgets ne
seraient pas réglée. Ce qui paraît être le
problème que je soulevais tout à I heure au chef de l'Opposition,
c'est que les contrats-budgets sont fort importants, évidemment, pour
les employeurs avant de signer une convention collective, les contrats-budgets
venant dire quel argent ils auront pour assumer leurs responsabilités en
tant qu'employeurs.
II nous reste donc un troisième paraphe à faire entre la
CSAQ et la CSN, paraphe qui, à mon sens, devrait se faire
éventuellement La CSAQ maintient qu'il y a des différences
importantes entre sa volonté et ce qui aurait été entendu
en principe par le gouvernement avec la CSN là-dessus. Nous maintenons
qu'il n'y a pas de différence majeure. On souhaite la présence
d'un conciliateur, ce à quoi je ne m'oppose pas. C'est une
troisième étape, puisqu'il y en a deux de franchies, qu'il faudra
franchir ultérieurement, mais je pense que la clé du
problème, M. le Président, demeure les contrats-budgets, et la
raison fondamentale pour laquelle il y a un retard là-dessus, c'est
qu'il faut aussi de notre côté, entre le gouvernement et les
employeurs, trouver un terrain d'entente au niveau des contrats-budgets pour
régler l'ensemble du problème.
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Je voudrais
remercier le ministre de I aveu qu'il vient de faire à la toute
dernière minute de son intervention. II a bel et bien dit que la
corporation considérait que ça n'avait pas de bon sens ce qu'il
avait lui-même conclu avec la CSN, ce qui contredit complètement
ce qu'il a déjà dit à l'interpellation, que les employeurs
étaient là. S'ils avaient été là, la
différence serait entre la CSN et l'employeur, et non entre le
gouvernement et la CSN contre les employeurs. C'est là fondamentalement,
M. le ministre, que vous n'avez pas donné l'heure juste lors de
l'interpellation et vous continuez de semer l'ambiguïté dans la
population. (10 h 30)
Vous vous êtes substitué carrément au Code du
travail. Vous avez pris fait et cause pour et au nom de l'employeur. Vous ne
l'avez pas associé du tout dans un groupe tel quel. Vous êtes
obligé de l'admettre, vous n'avez même pas le mandat. Je ne
comprends pas que Jean-François Munn puisse négocier pour le
gouvernement pour et au nom des employeurs de Montréal puisque le 5
juillet dernier vous receviez une lettre en bonne et due forme d'un procureur
vous en enlevant le mandat. C'est en vertu du Code du travail qu'ils sont
accrédités. C'est tout à fait inconcevable qu'un ministre
d'un gouvernement chargé d'appliquer les lois ne le fasse pas. Vous
allez avoir l'air joliment "tarte" de vous retrouver avec un conciliateur dans
le même gouvernement, conciliateur qui va venir arbitrer un conflit
créé par un autre ministre chargé supposément
d'appliquer les lois au Québec.
Donc, M. le Président, je trouve cela aberrant que le ministre
ait continuellement maintenu dans l'opinion publique qu'il négociait
avec les employeurs, alors qu'il n'en avait pas le mandat. Contrairement
à ce qu'il a affirmé tout le temps. II n'en a pas le mandat. Il
n'avait pas le droit. Il pouvait être présent comme observateur.
Oui, c'est l'élément payeur, je n'en disconviens pas, mais il n'a
pas le droit de se substituer aux employeurs comme il l'a fait. Cela, c'est une
aberration en particulier pour un homme qui est issu de l'entreprise et qui
sait très bien qu'elle est accréditée en vertu du Code du
travail, que ce n'est pas une accréditation en vertu des lois du public.
Je lui suis au moins reconnaissant d'une chose, c'est qu'il vient de
l'admettre, alors qu'il l'a nié depuis plusieurs semaines, plusieurs
mois.
M. Dutil: Sur cette interprétation, M. le
Président, j'aimerais revenir.
M. Chevrette: Je m'excuse.
Le Président (M. Bélanger): On va laisser terminer
le député de Joliette. On reviendra, M. le ministre.
M. Chevrette: Correct?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Chevrette: Donc, cela, c'est le premier point. Le
deuxième point, quant à se substituer aux employeurs, je voudrais
lui demander pourquoi il se substitue de façon différente dans
les conventions collectives du RETAQ le liant aux coopératives par
rapport aux conventions collectives du RETAQ versus les employeurs autres. Par
exemple, M. Guillemette, qui est ici, qui représente le groupe
d'employeurs - je ne sais pas combien, 6, 7 ou 8, peu importe le nombre - il
n'a pas signé les mêmes clauses quant à la qualité
du service, et je vais vous en donner une. C'est cela qui
m'inquiète.
Quant a vous substituer à l'employeur, comme se fait-il que vous
ne vous substituiez pas d'une façon uniforme et cohérente?
Comment se fait-il, par exemple, qu'avec Mario Cotton pour les
coopératives, lorsque le technicien ambulancier rentre dans le
restaurant, il est obligé d'accepter un "call" et qu'avec la FTQ et la
CSN, pour les employeurs de M. Guillemette, ils sont obligés de faire le
"call" s'ils en ont un? J'aimerais cela que le ministre, qui s'est
substitué aux employeurs, puisse m'expliquer une telle logique, une
telle cohérence dans la qualité des services ambulanciers au
Québec. C'est un petit peu un non-sens et, pourtant, c'est le même
coordon-nateur, je suppose, qui faisait la navette. Est-ce parce que vous avez
peur de l'un et pas peur de l'autre? C'est quoi, là? Je ne sais pas ce
qui se passe, mais il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
J'ai lu cela, moi. J'ai eu la convention collective, M. le ministre,
avant les employeurs, quelque chose comme quinze jours avant les employeurs.
Ils ont été obligés de vous écrire, à part
cela, pour venir à bout d'avoir une copie de ce que vous aviez
signé pour et en leur nom. Moi, je l'avais. Cela changeait tous les
jours ou à chaque séance de négociations. S'il y avait une
assemblée générale qui se tenait et qui conditionnait
l'acceptation de ce que vous aviez annoncé comme étant une
entente de principe le 22 septembre, le 22 ou le 23 septembre au soir il y
avait une réunion qui disait: On l'accepte à la condition que le
fonds de pension se règle, que la demi-heure de lunch se règle,
etc. Et voilà le ministre tout empêtré, cela a pris
jusqu'au 6 octobre. Les employeurs se sont tannés et lui ont
écrit. Savez-vous quand est-ce qu'ils ont eu les fameux documents de M.
Munn et vous? Ils les ont eus quelque chose comme le soir à 6 heures de
l'interpellation que j'ai faite, il y a une semaine et demie. C'est pas des
farces! Et vous dites que vous négociez en présence des
employeurs? Vous avez peut-être eu beau jeu en haut parce que vous
pouviez dire n'importe quoi et qu'on ne pouvait pas vous interrompre, mais ce
n'est pas vrai qu'on va se laisser emplir ici, par exemple. Vous allez donner
l'heure juste. Vous allez dire pourquoi vous avez fait cela. Vous allez dire
quel respect vous avez. Ce n'est pas vrai qu'on va se faire emplir comme on
s'est fait emplir en haut régulièrement sur ces
questions-là. Quel jeu vous jouez dans cela? Démasquez-vous,
dites-le! Vous êtes-vous donné à quelqu'un? Vous
êtes-vous vendu à quelqu'un? Avez-vous des dettes envers
quelqu'un? Mais dites carrément ce que vous avez dans les tripes! Cela
n'a pas d'allure le comportement que vous avez eu dans cela. Vous avez fait fi
complètement des pouvoirs et des droits de chacun et je trouve cela
aberrant. Personnellement, je trouve cela aberrant.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, l'interprétation que
vient de faire le chef de l'Opposition de ce que j'ai dit tout à l'heure
est tout à fait fausse. J'ai déjà établi que, dans
les négociations entre la CSN et la CSAQ, parce que ces gens-là
ont de la difficulté à s'asseoir à la même table,
ils étaient dans deux pièces séparées à
certaines occasions et que les négociations se faisaient par
l'intermédiaire du coordonnateur gouvernemental. J'ai établi
également que, la dernière nuit avant l'entente de principe, il y
avait eu discussion entre les employeurs et le représentant
gouvernemental, et que le représentant gouvernemental était parti
avec son mandat pour aller finaliser une entente avec les représentants
syndicaux.
La friction et la tension sont très fortes dans ce dossier, j'en
conviens. Le chef de l'Opposition sait très bien que la tension est
très forte dans ce dossier-là. Notre prétention demeure
toutefois que la partie des employeurs a participé à l'ensemble
des négociations, qu'il y a eu des discussions même à la
dernière séance de négociation sur l'entente
éventuelle de principe et que les négociations se sont faites
régulièrement en présence des employeurs. D'ailleurs, je
vais déposer tout à l'heure une lettre que j'ai fait demander,
que nous avons reçue le 1er novembre de la CSAQ dans laquelle on nous
réclame 114 000 $ de frais de négociations et on indique bien que
les frais du procureur qui n'étaient pas directement reliés aux
négociations ont été exclus. La raison pour laquelle cette
lettre nous a été envoyée, M. le Président,
comprenons-nous bien, c'est qu'on avait évalué le coût des
négociations pour les employeurs à quelque 80 000 $ au lieu de
114 000 $.
On nous dit aujourd'hui que cela coûte plus cher, donc cela a
négocié plus fort, n'est-ce pas? Je pense que c'est logique,
c'est à l'heure, cela.
Donc, cela a négocié plus fort. On nous dit dans cette
lettre-là, je vous la cite de mémoire et je pense qu'on pourra la
lire au long tout à l'heure, qu'on a accepté la formule des
négociations regroupées pour diverses raisons, dont la principale
est que cela coûte pas mal moins cher négocier quand on est
regroupés que négocier pour les employeurs un par un On nous dit
cela dans cette lettre-là.
M. le Président, je pense que cela démontre que le
véritable problème qui existe actuellement entre la CSAQ et le
gouvernement est celui de régler le contrat à budget et que c'est
une façon pour les employeurs de faire pression sur le gouvernement pour
accélérer le processus de contrat à budget puisque, tout
le long des négociations et jusqu'à la dernière minute,
les employeurs ont suivi le processus et l'ont accepté, se retirant
à la toute dernière minute Mon interprétation personnelle,
je le dis publiquement et honnêtement, c'est qu'on se refuse de l'autre
côté, du côté des employeurs, à signer les
ententes collectives tant et aussi longtemps que le contrat à budget ne
sera pas réglé. Remarquez que c'est une précaution que je
ne comprends pas de la part des employeurs; ils sont très
dépendants des revenus qui viennent du gouvernement. Alors, s'ils ont
accepté, en collaboration avec le gouvernement, des choses à la
table de négociation, ils s'attendent, et c'est normal, que le
gouvernement, d'autre part, les rémunère en tenant compte de la
convention collective en application. Maintenant, M. le Président, je
rappelle que ce n'est pas l'objet de notre débat.
Le Président (M. Bélanger): C'est ce que j'allais
rappeler.
M. Dutil: S'il y a des questions à poser à
l'Assemblée nationale, s'il y a une autre interpellation à faire,
on pourra la faire. Nous sommes ici pour étudier le projet de loi 34
M. Chevrette: Oui, mais on est ici pour ne pas emplir le monde,
M. le Président. C'est le ministre lui-même qui dit qu'il a le
mandat Est-ce que vous avez reçu le 5 juillet une lettre vous enlevant
le mandat de négocier, oui ou non?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, un instant! M. le député de
Joliette, je pense que M. le ministre vient de nous rappeler notre mandat qui
est. ce matin, de procéder à l'étude
détaillée, article par article, du projet de loi 34. Il y a eu
une interpellation, il y a une semaine et demie, qui portait exactement sur le
sujet qu'on touche actuellement. Il y a possibilité, dans la
période de questions, de questionner le ministre et de le mettre au
blanc sur toutes les questions d'intérêt là-dessus. Je
pense qu'on a été assez ouvert là-dessus. Il serait
peut-être temps de revenir à notre mandat et de procéder
à l'étude article par article, à moins que, avec le
consentement unanime, les membres de la commission ne veuillent continuer cette
période de questions. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
continuer la période de questions?
M. Chevrette: M. le Président, question de
règlement J'ai droit à 20 minutes de temps de parole. II y a eu
consentement au départ. Je m'excuse, vous réglerez
après.
Le Président (M. Bélanger): Non.
M. Chevrette: Vous répondrez non après. Question de
règlement. D'habitude, un président l'écoute et,
après cela, il sanctionne. CorrecT?
Le Président (M. Bélanger): Si vous voulez. M.
Chevrette: Merci.
Le Président (M. Bélanger): C'est parce que je vous
ai répondu là-dessus tout à l'heure.
M. Chevrette: Ma question de règlement est la suivante. II
y a eu un consentement au départ pour qu'il y ait des remarques
préliminaires. Des remarques préliminaires, à ce que je
sache, ça ne limite pas mon droit de parole à moins de 20
minutes. Je n'ai pas pris mes 20 minutes et j'ai d'autres choses à
dire.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, on avait un consentement pour poser quelques
questions tout à l'heure, mais on n'est plus à l'étape des
remarques préliminaires. On a 45 heures de faites sur le projet de loi.
Vous êtes 45 heures en retard sur les remarques préliminaires.
C'est au début que cela se faisait, ce n'est plus maintenant.
M. Chevrette: Vous avez demandé...
Le Président (M. Bélanger): II y a eu une entente
tout à l'heure pour parler quelques minutes, c'est-à-dire pour un
échange de questions. Cela fait trois quarts d'heure.
M. Chevrette: II n'a pas été question de temps, M.
le Président. Vous allez vous relire vous-même dans les
galées. Une question de règlement!
Le Président (M. Bélanger): Ne parlez pas fort,
cela ne donne rien, on peut écouter.
M. Chevrette: Une question de règlement! Le
Président (M. Bélanger): Oui, allez-y'
M. Chevrette: Trouvez-moi dans les galées et venez me le
prouver ici qu'il a été question de temps au moment où
vous avez accepté qu'on
refasse le point. Comme il n'a pas été question de temps,
mon droit de parole est de 20 minutes sur n'importe quel sujet.
Le Président (M. Bélanger): Non, il n'est pas
question de 20 minutes. Il a été question de quelques minutes au
début. On resortira les galées et cet après-midi je vous
en ferai la démonstration, si vous le voulez. On n'arrêtera pas
les travaux pour cela, mais on avait dit quelques minutes. Il n'est pas
question que vous ayez 20 minutes sur cela. Il n'en a jamais été
question. Vous avez eu droit à cela au début du projet de loi,
pas maintenant.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre me permet une question, M.
le Président?
Le Président (M. Bélanger): Si M. le ministre est
d'accord et si la commission le permet.
M. Dutil: Bien, M. le Président, là étant
donné...
M. Chevrette: Est-ce que vous me permettez de déposer une
lettre?
Le Président (M. Bélanger): Et si la commission le
permet.
Dépôt de document
M. Chevrette: il veut déposer une lettre. Est-ce qu'il me
permettrait de déposer une lettre, en date d'hier, qui prouve qu'il
vient d'induire complètement la commission en erreur en disant ceci? Je
vous lis le paragraphe: "Nous avons constaté que, depuis le 19 septembre
1988, il n'y a plus seulement le délai de 60 jours qui n'est pas
conforme aux exigences des employeurs que nous représentons, mais bien
une multitude de points dont certains n'ont même pas fait l'objet de
discussions avec soit le syndicat, soit les représentants du MSSS. "
Qui dit la vérité de votre côté?
Le Président (M. Bélanger): D'abord...
M. Chevrette: Si je ne me retenais pas, je dirais que c'est
mentir publiquement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, c'est le président de la commission
qui accepte les dépôts de documents, ce n'est pas le ministre ou
un autre membre de la commission.
M. Chevrette: Bon, je vous le demande.
Le Président (M. Bélanger): Alors, le document est
accepté. Il est déposé. Est-ce qu'on peut l'avoir?
M. Chevrette: Vous lirez l'avant-dernier paragraphe de la page 1
et vous demanderez au ministre s'il dit la vérité. Il
négociait avec les employeurs! Emplir le monde de même, moi, je
serais gêné!
Le Président (M. Bélanger): Oui, c'est pertinent.
On accepte le dépôt de la lettre. Donc, elle devient un document
public. Alors, on va en faire faire des copies pour les distribuer aux membres
de la commission.
Étude détaillée
Est-ce qu'on peut revenir à notre mandat et procéder
à l'étude article par article? Nous en étions à
l'article 149. 27, il y a quatre mois, la dernière fois où nous
nous sommes réunis. À moins qu'il n'y ait une proposition ou un
amendement pour procéder autrement. M. le ministre.
Articles en suspens
M. Dutil: Moi, je proposerais à la commission de reprendre
les articles suspendus. Je pense que les articles qui avaient été
suspendus à ce moment, il n'y a plus lieu de les laisser suspendus et
nous pourrions nettoyer l'article 1 en s'en allant jusqu'à l'article
149. 27.
Loi sur les services de santé et les services
sociaux
Fonctions du CRSSS-MM
Le Président (M. Bélanger): À l'article 1,
il y a le paragraphe 3° qui n'était pas adopté. Le paragraphe
3° se lisait: "par la suppression du troisième alinéa. "
Est-ce que vous avez le...
M. Chevrette: II pourrait présenter son argumentation pour
soustraire cela.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
oui.
M. Dutil: L'argumenation, si on se rappelle le débat
à ce moment, c'est qu'on disait qu'on allait suspendre l'acceptation
parce qu'on ne croit pas que cet article soit reporté à la
nouvelle corporation de façon correcte et exacte. Alors, on dit: "par la
suppression du troisième alinéa, " je pense qu'il y aurait lieu
d'en faire lecture pour nous le remettre en mémoire. (10 h 45)
Le Président (M. Bélanger): Le troisième
alinéa serait le suivant: "Le titulaire d'un permis d'exploitation de
services d'ambulance de la région de Montréal
métropolitain doit mettre à la disposition exclusive de la
centrale de coordination la totalité de ses ambulances aux points de
services et selon les horaires déterminés par le Conseil de la
santé et des services sociaux de la région de Montréal
métropolitain. " C'est ça, le troisième alinéa?
M. Chevrette: Non, ce n'est pas ça. II y a quelque chose
qui accroche.
M. Dutil: Ce n'est pas le troisième paragraphe. Vous vous
rappelez, on avait eu une discussion là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas le
troisième paragraphe, c'est le troisième alinéa.
M. Chevrette: Oui, mais vous êtes à l'article 1.
Vous êtes à quel article, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Je suis à
l'article 1 du projet de loi.
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil: Remplacer le troisième alinéa.
Le Président (M. Bélanger): Remplacer le
troisième...
M. Chevrette: "Remplacement du premier alinéa et de ce qui
précède. "
Le Président (M. Bélanger): Cela a
été adopté. C'était à: "3° par la
suppression du troisième alinéa. "
M. Chevrette: C'est le troisième alinéa de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Chevrette: La Loi sur les services de santé et les
services sociaux ne dit-elle pas: "s'assurer que ces établissements
adoptent et appliquent, en ce qui concerne l'utilisation... "
Le Président (M. Bélanger): C'est le
troisième paragraphe. J'avais fait la même erreur que vous.
M. Dutil: On avait fait la même erreur, il y a quatre mois.
C'est le troisième alinéa: "Le titulaire d'un permis
d'exploitation de services d'ambulance de la région de Montréal
métropolitain doit mettre à la disposition exclusive de la
centrale de coordination la totalité de ses ambulances aux points de
services, etc. "
M. Rochefort: M. le Président, qu'est-ce que veut dire AMA
dans votre document, à côté du paragraphe 3°?
Le Président (M. Bélanger): Ce sont les cotes
administratives qu'utilise Mme Lamontagne pour se comprendre.
M. Rochefort: Et nous, pour qu'on puisse comprendre Mme
Lamontagne?
M. Chevrette: Pour qu'elle ne soft pas la seule à
comprendre, à avoir le monopole de la compréhension.
M. Rochefort: Cela va peut-être vous aider, vous aussi.
M. Chevrette: On est contre les monopoles.
Le Président (M. Bélanger): Dites-le donc fort pour
qu'on entende. S'il vous plaît, on va écouter Mme Lamontagne.
La Secrétaire: C'est simplement que ça fait
référence aux amendements que vous avez soumis, tant du
côté ministériel que du côté de l'Opposition.
C'est pour me retrouver. AM, ça veut dire amendement, 1, ça veut
dire que c'est un premier amendement. Quand ce sont des lettres minuscules,
c'est parce qu'on n'a pas encore statué. C'est simplement à titre
administratif pour qu'on se retrouve.
M. Rochefort: Je ne veux pas compliquer les affaires, mais..
Une voix: Venant de vous, cela semble sincère.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Rochefort: J'aime mieux votre intervention que vos sourires,
parce que je me demandais ce que cela voulait dire.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin, on n'oublie pas qu'on était rendu
à "par la suppression du troisième alinéa".
M. Rochefort: Vous allez voir comme je ne l'ai pas oublié,
c'est de ça que je veux parler. Alors, vous allez sûrement...
Le Président (M. Bélanger): Parfait.
M. Rochefort:... me déclarer tout à fait dans
l'ordre. Il faut, quand même, tenir compte du fait qu'il s'est
passé quatre mois et demi. D'ailleurs, cela ne nous a pas
été expliqué: pourquoi il s'est passé quatre mois
et demi depuis la dernière fois où on a abordé ces
questions.
M. le Président, peut-être qu'avec l'aide de la
secrétaire de la commission, je voudrais qu'on nous rappelle pourquoi on
avait mis en suspens ce troisième alinéa. Je le lis et j'avoue
très sincèrement que, quatre mois et demi après, je ne me
souviens plus pourquoi.
M. Dutil: Je me le rappelle très bien. M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Rochefort: Bon, allez-y.
M. Dutil: La première raison qui avait été
invoquée par l'Opposition, c'est que, justement, on s'était
trompe, on parlait du troisième paragraphe et on considérait
qu'il y avait une certaine ambiguïté entre le troisième
paragraphe et le troisième alinéa. On avait fait une longue
discussion, que je ne peux pas qualifier de toujours rationnelle, sur cette
question, parce qu'on avait éclairci cette question. La deuxième
raison, c'est que l'Opposition disait: On veut s'assurer que ce qui est
enlevé au conseil régional est bien reporté à la
nouvelle corporation et on verra cela ultérieurement. Ce que je propose
ce matin, c'est - on peut le voir ultérieurement, tout en maintenant
notre discussion sur cet alinéa - qu'on en dispose d'une façon
définitive, parce qu'à l'article 149. 16 on voit la concordance
entre ce qui est là et ce qui est reporté.
Le Président (M. Bélanger): Si vous le permettez,
M. le ministre, je ne voudrais pas qu'on recommence à aller à
l'article 149. 15, parce que, la dernière fois, on s'est perdu comme
ça.
M. Rochefort: On s'est perdu pour d'autres raisons aussi, M. le
Président.
M. Dutil: Je voulais simplement donner la raison pour laquelle on
doit disposer de cet article. La raison, c'est qu'on le retrouve pour la
nouvelle corporation à l'article 149. 16, dans les amendements qui ont
été transmis à l'Opposition pour faciliter notre
travail.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je prends la parole du ministre, M. le
Président. J'essaie juste de retrouver la référence au
Journal des débats de la suspension de cet article. Je veux
être sûr que, quatre mois et demi plus tard, ce ne soit pas plus
simple ou plus difficile que ça ne l'était le 22 juin.
M. Chevrette: Entre-temps, je pourrais parler?
Le Président (M. Bélanger): Juste une seconde. M.
le député de Gouin, avez-vous terminé votre
intervention?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Bien. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, comment le ministre peut-il
enlever ça de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux, alors qu'il vise la ville de Montréal, mais qu'il pourrait
avoir besoin du même article de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux dans l'éventualité où il
confierait un OSBL à un CRSSS? Je ne vois pas comment.
Le Président (M. Bélanger): Cet article vise juste
le conseil régional de Montréal métropolitain. Il ne vise
pas les autres.
M. Dutil: L'article 18. 3. "Le Conseil de la santé et des
services sociaux de la région de
Montréal métropolitain peut... " et ainsi de suite.
M. Chevrette: La Loi sur les services de santé et les
services sociaux, d'accord? C'est elle que vous biffez, oui ou non?
M. Dutil: L'article 18. 3.
M. Chevrette: C'est bien ça. Vous enlevez donc de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux l'alinéa 3.
M. Dutil: Qui commence comme ceci, M. le Président: "Le
Conseil de la santé et des services de la région de
Montréal métropolitain peut... "
M. Chevrette: Oui, d'accord. Mais est-ce qu'il n'y aurait pas un
pouvoir de portée générale dans la loi qui pourrait
s'adresser, par exemple, à un CRSSS éventuellement?
Le Président (M. Bélanger): Vous l'avez à
l'article 18. 2, mais je n'en suis pas sûr.
M. Chevrette: Non, il n'aurait pas de pouvoir. C'était
spécifique à Montréal. Quand le ministre ouvre la porte -
ma question est fort simple - pour la création d'OSBL en province, sans
définir les structures, où est-ce qu'il y aura ce pouvoir
d'établir l'exclusivité des services, alors que je comprends que,
pour Montréal métropolitain, il transfère l'alinéa
qu'il y a là? Si on a senti le besoin de le faire dans le projet de loi
pour Montréal métropolitain, parce qu'on créait
Urgences-santé, lui, qui crée des OSBL, où s'est-il mis un
pouvoir de portée générale dans le projet de loi? Est-ce
que les avocats pourraient nous dire s'il y a un pouvoir ailleurs qui serait
l'équivalent de ce pouvoir que vous transférez dans le projet de
loi 34? Je n'en disconviens pas pour Montréal, mais, pour le reste de la
province, où est-ce que vous allez trouver votre pouvoir? Cela ne marche
pas.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Cela marche très bien, M. le Président.
Ce que l'on fait, étant donné que l'on crée un organisme
sans but lucratif à Montréal...
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil:... c'est que le pouvoir qui concerne cette partie au
sujet des ambulances est transmis à la corporation de Montréal.
On le biffe là et il est reporté à l'article 149. 16. avec
les adaptations.
M. Rochefort: L'article 149 point quoi? M. Dutil:
L'article 149. 16.
M. Rochefort: M. le ministre, si vous le permettez, on s'en va
à l'article 149. 5.
M. Chevrette: L'article 149. 16.
M. Rochefort: L'article 149. 16, pour lequel vous avez, oui ou
non, des amendements?
M. Chevrette: II y en a un.
M. Dutil: J'ai un amendement. Vous l'avez dans ce que je vous ai
transmis.
M. Rochefort: Qui concerne ce point précis? M.
Chevrette: C'est la même chose.
M. Rochefort: M. le Président, l'aimerais ça
intervenir.
M. Chevrette: Vous avez commencé et vous n'avez pas de
question.
Le Président (M. Bélanger): On va laisser terminer
le député de Joliette.
M. Rochefort: Oui, c'est ça.
M. Chevrette: Je comprends très bien l'article 149. 16, M.
le ministre. Ce n'est pas là l'objet de ma question. C'est qu'en
l'enlevant vous réglez le cas de Montréal, mais vous vous ouvrez
la porte à l'intérieur de la loi 34 - à moins que vos
amendements ne me disent le contraire - à la création d'OSBL
ailleurs, oui ou non? Jusque-là, vous me suivez?
M. Dutil: Pour des centrales de coordination d'appels?
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil: Si vous vous référez aux articles qui
concernent les centrales de coordination d'appels en région, la
priorité est accordée à des regroupements de
propriétaires représentatifs.
M. Chevrette: Oui, je ne dis pas à qui. La question n'est
pas ça. Dans quelle loi auront-ils une assise juridique pour exiger la
même chose que l'OSBL de Montréal?
M. Dutil: M. le Président, ce que nous faisons, nous
enlevons un paragraphe qui ne concerne que le conseil régional de
Montréal. Je ne veux pas m'en aller dans un autre débat. La
précaution que veut prendre le chef de l'Opposi-tion, avec lequel je
suis d'accord, c'est: est-ce que ce qu'on enlève là est
reporté, pour les fins de nos discussions, à la bonne
place7 Alors, il essaie d'élargir le débat et de
l'envoyer avec la problématique des régions. On va y arriver,
à la problématique des régions ultérieurement.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas ça.
M. Dutil: Mais là, tout ce qu'on fait, c'est qu'on
enlève ce petit paragraphe qui concernait le CRSSS de Montréal,
parce que la corporation d'urgences-santé est détachée du
CRSSS de Montréal et on reporte ça à la nouvelle
corporation. C'est tout ce qu'on fait, ce n'est pas plus compliqué que
ça et il n'y a pas de raison de s'évader ce ça.
M. Chevrette: M. le Président, c'est pas mal
compliqué parce que le ministre ne comprend rien à ce que je lui
demande. Comme il crée la possibilité d'avoir des OSBL aileurs,
on pourrait très bien dire ici que là où il y a un OSBL ce
pouvoir de portée générale est transféré
à l'OSBL et laisser un pouvoir de portée générale
dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Je pense
que les procureurs comprennent ce que je veux dire. II y en a un qui se
crée à Montréal, je comprends cela. Que vous
transfériez le pouvoir qui était là spécifiquement
à l'OSBL de Montréal, je comprends cela, mais vous ne vous gardez
pas. dans votre loi, un pouvoir de portée générale pour
asseoir cette même juridiction ou ce même pouvoir pour les autres
OSBL que vous allez créer. Le projet de loi, ce n'est pas pièce
par pièce; j'espère que vous l'avez dans la tête. Vous
pourriez amender purement et simplement l'alinéa 3 ici et laisser un
pouvoir de portée générale en disant: Quand il se
crée un OSBL, c'est transféré à l'OSBL, en
l'enlevant à Montréal métropolitain. Là, vous
auriez une assise juridique, une assise légale qui serait permanente
pour les transferts, mais qui créerait cette obligation permanente
partout de l'exclusivité de services, que ce soit à Hull,
à Saint Hyacinthe ou à Jollitte. Vous auriez un pouvoir de
portée générale, c'est cela que je veux dire.
M. Dutil: M. le Président, l'article 18 3 ne concerne que
le conseil régional de Montréal. On enlève quelque chose
au conseil régional de Montréal pour le remettre à la
corporation. Ce que me dit le chef de lOpposition, c'est que je pourrais avoir
un article, dans cet article 18. 3, qui concernerait toute la province, alors
que c'est un article qui ne concerne que Montréal. Cela n'a pas de bon
sens. II faut supprimer cela là et le remettre ailleurs. C'est tout et
c'est aussi simple que cela pour l'instant.
M. Chevrette: Le ministre peut-il me dire, au moment où il
créera un OSBL, supposons à Chicoutimi, quelle sera l'obligation
de l'exclusivité de services de la part des propriétaires
ambulanciers? Puisqu'il ne comprend pas de la façon dont je lui pose la
question, je vais y aller par un cas concret. Où sera l'obligation dans
le cas de l'OSBL de Chicoutimi?
M. Dutil: M. le Président, les formules en région,
cela peut être un OSBL... Je vous le rappelle parce que je pense que
c'est important.
M. Chevrette: Non, non, cela n'a pas d'importance. Supposons que
c'est dans le même pattern qu'à Montréal.
M. Dutil: II y a des propriétaires qui nous
écoutent. La raison pour laquelle j'ai cette prudence concernant les
OSBL, c'est qu'on en a débattu longuement, vous vous le rappelez, au
printemps dernier.
M. Chevrette: Oui, et on n'a pas fini.
M. Dutil: Les propriétaires nous disaient: Vous distancez
notre lien employeurs-employés en permettant la création de
centrales de coordination qui ne sont pas rattachées aux
propriétaires. On a prévu des amendements dans la loi qui
prévoient qu'ils ont la priorité pour autant qu'ils soient
représentatifs. Alors, vous comprenez la précaution que je prends
de ne pas parler d'OSBL en région alors qu'on donne, dans la loi qu'on
est en train de préconiser, la priorité aux propriétaires,
premièrement.
M. Chevrette: Bien oui. C'est ce que je veux dire, M. le
ministre. Pouvez-vous écarter le fait qu'il peut y en avoir?
M. Dutil: Non, je n'écarte pas le fait qu'il peut y en
avoir.
M. Chevrette: Bon. La question, c'est cela.
M. Dutil: Non, mais vous comprenez que je précise,
d'abord, que la priorité est accordée aux
propriétaires.
M. Chevrette: Ah! Sur cela, je...
M. Dutil: Mais que ce soit accordé à des
propriétaires ou à l'OSBL, cela ne change pas le problème
soulevé par le chef de l'Opposition, n'est-ce pas? Cela ne change pas du
tout le problème. Il y a des permis accordés en région.
Dans les contrats-budgets, on prévoit que l'exclusivité soit,
évidemment, accordée à la centrale de coordination. On le
prévoit.
M. Chevrette: Mais comment pouvez-vous sentir le besoin, d'abord,
de transférer cet article 18. 3 à la loi 34 dans le cas de
Montréal alors que cela suffit que ce sort dans le contrat-budget en ce
qui regarde le reste de la province? Quelle logique juridique avez-vous? Deux
et deux font quatre, cela ne fait pas trois et demi.
M. Dutil: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
ministre.
M. Chevrette: Si vous voulez faire parler un avocat, cela ne me
dérange pas.
M. Dutil: Non, cela va. Non, non, je voulais juste
vérifier si...
M. Chevrette: On va écouter sa voix, à ce
gars-là, à un moment donné.
M. Dutil:... on se comprenait et on se comprend très bien.
La raison pour laquelle cela a été introduit à
l'époque... Vous l'avez introduit probablement; c'est de votre temps ou
peut-être deux ans auparavant.
M. Chevrette: Oui, mais là, ce n'est pas moi qui veux
l'enlever.
M. Dutil: La raison pour laquelle vous l'avez introduit, c'est
que le CRSSS de Montréal et Urgences-santé, quand ils ont
été formés, ne faisaient qu'un. La raison pour laquelle on
veut l'enlever, je l'ai expliqué tout à l'heure, c'est parce que
maintenant nous les séparons.
M. Chevrette: Bon. (11 heures)
M. Dutil: Ce pouvoir n'existe pas en région. Nous n'avons
pas l'intention que les CRSSS puissent exploiter eux-mêmes des centrales
de coordination et, selon nous, ils n'ont pas à avoir une clause comme
celle-là.
M. Chevrette: Mais peut-il y avoir un OSBL en région, oui
ou non?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Bon! Essayez de comprendre 30 secondes pourquoi
l'OSBL de Montréal a besoin de l'article 149. 16, que vous proposez en
amendement plus loin - c'est vous-même qui nous y référez
en abolissant l'alinéa qu'il y a là - tandis qu'un OSBL en
province n'en aurait pas besoin. Expliquez-moi donc la logique de cela? M.
l'avocat, faites-vous aller un peu, expliquez-lui!
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Dans le fond, l'article
vise la mise à la disposition de la centrale des ambulances; c'est ce
qu'il vise, si je
regarde le générique.
M. Chevrette: Ma question est claire.
M. Dutil: La question est claire. On a fait le choix - et on le
verra ultérieurement - que ce sera dans le contenu des contrats.
Effectivement, il y a aussi la différence qu'en province il y a des
permis, alors qu'à Montréal les permis sont
révoqués. Quoi qu'il en soit, M. le Président, tout ce
qu'on fait ici - je le répète, je pense que c'est l'aspect
important - on transpose la formule existant au CRSSS à la corporation.
On aurait pu, effectivement, choisir de ne même pas la transposer
à la corporation de Montréal et de le régler par les
contrats.
M. Rochefort: Cela aurait fait une loi un peu trouée, mais
en tout cas.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, la lumière a
fini par se faire. J'ai fini par me rappeler pourquoi nous avions suspendu le
troisième alinéa. Je m'excuse, M. le ministre, ce n'est pas
exactement pour les raisons que vous avez dites. C'était pertinent, ce
que vous avez dit, mais ce n'était pas pour cela. La raison,
c'était que l'article 149. 15 du projet de loi n'était pas
conforme à ce qu'on nous demandait de biffer et c'était,
notamment, la question des points de services de la totalité des
ambulances qu'on ne retrouvait pas comme notion à 149. 15. Alors, je
vous rappelle que c'est pour ça qu'on l'a suspendu. Là, M. le
Président, j'ai un problème et puis je veux attirer
immédiatement l'attention des légistes du ministre pour le bon
fonctionnement de nos travaux tantôt. Je conviens qu'on peut disposer du
troisième alinéa tout de suite sans cela. Mais, là, je
vais voir les amendements que vous avez déposés.
M. Dutil: Transmis.
M. Rochefort: Excusez-moi, mon Dieu! Transmis. Je
m'aperçois qu'on a probablement déjà fait la
renumérotation du projet de loi dans vos amendements, car l'amendement
que vous faites est maintenant à 149. 16, alors que l'article du projet
de loi concernant ça est 149. 15. M. le Président, de
grâce, revérifions tout ça pour que nous nous retrouvions
une fois pour toutes, afin qu'on ne suspende pas pour quatre autres mois et
demi. L'article 149. 16 de la loi dit: "La corporation, peut... " Un
instant!
Le Président (M. Bélanger): Je vous arrête
parce que vous parlez d'une chose qui n'est pas déposée, qui
n'est pas encore officiellement devant la commission.
M. Rochefort: M. le Président, est-ce que vous souhaitez
que la commission fonctionne bien?
Le Président (M. Bélanger): Je souhaite que la
commission fonctionne bien et c'est pour ça que j'interviens.
M. Rochefort: Alors, vous allez me laisser terminer mon
raisonnement.
Le Président (M. Bélanger): Un instant! Vous me
parlez d'un article ou de choses qui ne sont pas encore déposés,
qui n'existent pas devant la commission Comment voulez-vous que j'en tienne
compte?
M. Rochefort: M. le Président
M. Chevrette: Dites cela au ministre, c'est lui qui nous
amène à 149. 16.
Le Président (M. Bélanger): II vous l'a
donné pour Information, je suis content pour vous autres, mais moi,
comme président de ta commission, cette information, je ne l'ai pas et
je n'ai pas à en tenir compte.
M. Rochefort: D'abord, vous les avez entre les mains, comme nous.
Je vous ai vu les consulter. Vous avez même dit tantôt que vous les
relisiez. Ce que je dis, M. le Président - quitte à suspendre nos
travaux pour trente secondes -c'est que nous allons avoir des problèmes
de compréhension. Le ministre, dans sa présentation en vue de
l'adoption du premier article de son projet de loi qui dit, à l'article
18. 3, de supprimer le troisième alinéa, nous dit: C'est parce
que je vais le réintroduire à la corporation par mes amendements
à l'article 149. 16 que je vous ai transmis.
Je m'en vais, effectivement, lire l'article 149. 16 qui, quant à
moi, corrige bien la raison qui faisait qu'on avait suspendu le paragraphe
3° il y a quatre mois et demi, sauf qu'il y a un problème. M. le
Président; ce n'est pas à l'article 149. 16 que ça va.
c'est à l'article 149. 15. Je le dis tout de suite, pour le bon
fonctionnement de nos travaux tantôt: Si on a déjà
préalablement renuméroté le projet de loi par les nouveaux
amendements que nous transmet le ministre, on va se retrouver encore, dans
quelques minutes, dans un fouillis total parce que ce n'est pas à
l'article 149. 16 que ça va, mais à l'article 149. 15.
Or, je suis simplement en train de vous donner un préavis Si vous
voulez qu'on se comprenne et qu'on fonctionne comme il faut, n'y aurait-il pas
moyen que quelqu'un remette de l'ordre dans la numérotation des
amendements? Sinon, je vais vous le dire, ça risque d'être long.
Cela dit, je comprends pourquoi on avait suspendu le paragraphe 3° et moi,
ça me va à partir du moment où on aura non pas un article
149. 16 modifié, mais un article 149. 15 modifié, tel que le
ministre nous l'a transmis ce matin.
Le Président (M. Bélanger): Je suis exactement pris
au même point que vous. Je n'aurais peut-être pas dû les tire
parce que techniquement ils ne sont pas déposés à la
commission. Je ne peux pas en tenir compte.
M. Rochefort: M. le Président, je ne vous demande pas de
prendre une décision formelle. J'utilise quelques minutes pour informer
le ministre et vous, comme maître du bon fonctionnement de nos travaux,
qu'on va avoir encore une fois un problème de compréhension. Y
a-t-il moyen, plutôt que d'attendre d'être rendu sur le mur, qu'on
regarde si on peut passer à côté?
Le Président (M. Bélanger): Ce que je pourrais
répondre à cela, c'est vous dire...
M. Rochefort: Tout ce que je souhaiterais que vous
répondiez, c'est: Oui, on en prend bonne note et on va faire ce qu'il
faut pour que ça soit efficace et fonctionnel.
Le Président (M. Bélanger): Vous m'enlevez les mots
de la bouche. J'inviterais les gens de M. le ministre, qui ont
préparé des choses, à revérifier si cette
éventuelle numérotation est conforme aux éventuels
amendements qu'on déposera, pour le bon fonctionnement. Si on pouvait
faire cette vérification, s'il vous plaît, pour éviter
qu'on ne se perde dans les numéros tout à l'heure.
M. Dutil: M. le Président, on reçoit bien le
message. On pense que la numérotation est correcte, mais on va la
revérifier pour être bien sûrs qu'on n'aura pas de
problèmes tout à l'heure.
Le Président (M. Bélanger): Bien, on en est donc
à l'article 1, troisième alinéa. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je voudrais demander ceci au ministre: Si au niveau
de la province la simple signature des contrats suffit, pourquoi ça
n'aurait pas suffi à Montréal?
M. Dutil: Je le dis: II est possible que ça suffise pour
Montréal. On pourrait procéder de la même façon pour
Montréal et éliminer l'article 149. 16.
M. Chevrette: On pourrait mettre ça en suspens, alors?
M. Dutil: II n'en est pas question, quant à moi.
M. Rochefort: Non, mais éliminer quoi? Je n'ai pas
entendu.
M. Dutil: L'article 149. 16. Ce que vous appelez l'article 149.
15, mais l'amendement parlait de l'article 149. 16.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions sur ce point?
M. Chevrette: Je propose que ça soit en suspens. Comme le
ministre ne sait pas encore ce qu'il va faire avec l'article 149. 16, je
propose la suspension.
Le Président (M. Bélanger): Donc, il y a une motion
pour suspendre l'étude du paragraphe 3°. Est-ce que cette motion est
adoptée?
M. Dutil: Non.
Le Président (M. Bélanger): Rejetée? M.
Chevrette: Bon, on va parler, d'abord. M. Dutil: Pariez.
M. Chevrette: Si c'est de même que vous voulez travailler,
M. le ministre. Vous n'êtes même pas sûr de ce que vous allez
faire et vous nous demandez d'adopter quelque chose. C'est intelligent en
"moses", pour ne pas dire en maudit. On adopte des lois, on ne sait pas ce
qu'il va faire. Il dit lui-même qu'il ne sait pas ce qu'il va faire. On
veut le laisser en suspens pour lui donner le temps de faire son pis, puis il
dit: Non, je ne marche pas. Ce n'est pas de même qu'on
légifère. C'est même insignifiant de
légiférer comme on le fait là. Quand on
légifère, on sait où on s'en va ou bien on ne
légifère pas, parce qu'il y a un proverbe en législation
qui dit: Le législateur ne parte pas pour ne rien dire. Mais là,
non seulement il parle pour ne rien dire, mais il ne sait même pas ce
qu'il devrait dire. C'est grave en maudit.
Vu que c'est une motion, j'ai droit à 20 minutes. La motion vise
à mettre cet article en suspens. Elle a été
rejetée... Depuis quand je n'ai pas le droit de parole sur une motion?
Une question de privilège! Depuis quand je n'ai pas le droit de parler
sur une motion que je fais? Ils la battront au vote! Vous allez prendre deux
minutes, vous aussi, pour attendre l'autre. La nature a de ces besoins, mais ce
ne sont pas toujours les mêmes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette, MM. les membres de la commission, le président, lorsque
j'étais, d'ailleurs, présent et juste à ses
côtés, avait mentionné: Est-ce que la motion...
M. Chevrette: Vous êtes aussi bien de suspendre deux
minutes. Trouvez-vous une réponse qui serait intelligente.
Le Président (M. Laporte): Le président, dont
j'assume la continuité, avait mentionné:
Est-ce que la motion est adoptée? On avait refusé cette
motion. Donc, elle avait été mise aux voix. Ayant
été mise aux voix, on revient au paragraphe 3e de
l'article.
M. Chevrette: M. te Président...
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le
député.
M. Chevrette:... je propose que la motion sur l'article 18. 3
soit réglée simultanément avec l'article 149. 16. C'est
une nouvelle motion.
Le Président (M. Laporte): S'il vous plaît. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je propose que la motion sur l'article 18. 3 de la
loi 34 soit discutée simultanément avec l'amendement
projeté par le ministre à l'article 149. 16 ou 14915; je ne le
sais pas, le numéro que vous voudrez.
Le Président (M. Laporte): II y a des documents qui ont
été déposés à titre informatif, mais qui ne
sont pas déposés...
M. Chevrette: Ces renseignements du ministre. Que la motion soit
traitée en même temps, au même moment où on traitera
de l'amendement annoncé par le ministre. Cela fait partie des
débats.
Le Président (M. Laporte): La motion vise à
étudier le paragraphe 3° de l'article 1 en même temps que
l'article 149. 16 du projet de loi 34. C'est bien ça?
M. Chevrette: C'est cela. C'est une motion. Est-ce qu'elle est
recevable? Je ne me ferai pas jouer le tour, là. Vous n'appellerez pas
le vote sans savoir si elle est recevable.
Le Président (M. Laporte): Oui, elle est recevable.
M. Chevrette: Bon, j'ai droit à 20 minutes. Merci.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que les gens de la
commission... Oui, vous avez 20 minutes.
M. Chevrette: Qu'est-ce qu'il y a là?
Le Président (M. Laporte): Cela v. Vous avez 20 minutes.
Allez-y, M. le déput.
M. Chevrette: Est-ce que je vous dérange?
Le Président (M. Laporte): Absolument pas. Vous avez 20
minutes, M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: S'il me dit qu'il accepte de le traiter là,
je ne plaiderai pas. S'il me dit non, comme tout à l'heure, sans le
savoir, je vais plaider, c'est certain.
M. Dutil: M. le Président, quant à moi, on peut
supprimer le troisième alinéa et continuer nos travaux. Je m'en
tiens à cette position.
M. Chevrette: Je plaide.
Le Président (M. Laporte): À vous la parole. (11 h
15)
M. Chevrette: Merci. Elle est recevable, je le savais.
M. le Président, le ministre - il faudrait relever les
galés - dans une argumentation des plus logiques, a dit qu'il ne savait
pas. au moment où on se pariait, s'il devait garder ou non l'article
149. 16 qu'il a lui-même annoncé. C'est un ministre qui parle,
c'est un ministre qui propose, c'est un ministre qui présente la
législation et M. n'est pas certain, au moment où on se parle,
s'il devrait garder ou pas l'amendement que lui-même a projeté de
faire. Il demande à la commission, dans un geste supposément
très intelligent, parce que les législateurs ne doivent pas
parler pour ne rien dire, de voter tout de suite cela, indépendamment du
fait qu'il arrivera on ne sait pas quoi à l'article 149. 16.
Je vous avoue personnellement que c'est une première dans ce
Parlement. Je n'ai pas vu cela en douze ans, un ministre qui propose un
amendement sans savoir si son amendement a de l'allure, n'a pas d'allure, s'il
est sûr, s'il n'est pas sûr, s'il va le proposer formellement, s'y
ne le proposera pas formellement, si cela peut être remplacé par
un contrat ou si cela ne doit pas être remplacé par un contrat.
J'avoue qu'on en apprend tous les jours dans ce Parlement, mais celle-là
est une première, en disant que ce n'est pas certain que ce qu'il a
proposé a de l'allure. Sauf que toute son interrogation - et le ministre
ne veut pas l'admettre - vient du fait qu'il n'est pas certain qu'il doit se
donner un assise légale dans la Loi sur les services de santé et
les services sociaux. Il n'est pas certain au moment où on se parle et
je pense que ses procureurs devraient le conseiller. Il prétend que
peut-être les seuls contrats de services avec les employeurs pourraient
suffire. Il n'est pas sûr, mais il voudrait qu'on vote, quand même,
tout de suite.
Je sais, M. le Président, pour avoir été ministre
de la Santé pendant un an, avec toutes sortes de règlements et de
contrats, qu'on s'est fait débouter assez souvent. Vos juristes
devraient vous le dire. Les trois quarts des maudits règlements qu'on
adoptait, souvent, étaient déboutés parce qu'ils n'avaient
pas d'assises juridiques. On plaidait en cour purement et simplement. Ils le
savent très bien. Il y a un paquet de règlements qui ont
été déboutés parce qu'on n'avait pas d'assises
légales. On a dû
amender dans les mois de décembre et juin... Je vois le procureur
qui rit, mais c'est vrai, quand même. Je me rappelle Me Laurence Demers
qui, aux fins de session, s'évertuait à trouver des articles,
dans un projet de loi qu'on appelait omnibus, un projet de loi fourre-tout,
pour venir à bout de donner deux, trois, quatre ou cinq assises
juridiques à des réglementations ou à des situations qui
ne retrouvaient pas devant les juges l'assentiment de
légalité.
Vous en avez un bel exemple avec les soins dentaires. Je vais m'adresser
directement au procureur. Quand l'Ordre des dentistes du Québec,
dernièrement, vient de vous débouter dans votre tentative
d'enlever le deuxième examen pour les jeunes, qu'est-ce que c'est? C'est
qu'il n'y a pas d'assises légales dans votre affaire. C'est cela. Ils
sont déboutés.
Là, on essaie de légiférer comme du monde. On
essaie de montrer au ministre qu'il serait peut-être temps d'introduire
ici un pouvoir de portée générale, mais qui ferait en
sorte que les OSBL seraient protégés juridiquement. Là, il
ne sait pas ce qu'il va faire. Il n'est pas sûr de ce qu'il va faire. On
verra ce qu'on fera, mais on va enlever le pouvoir ici. Ce serait plutôt
le temps de modifier le pouvoir qui est exclusif à Montréal
métropolitain dans cela, de modifier l'article 18. 3, de le changer pour
donner un pouvoir juridique aux OSBL et qui ferait en sorte, M. le
Président, qu'on n'aurait pas cette situation de contestation juridique
sans assises légales.
C'est comme ça qu'on doit légiférer. On ne doit pas
légiférer quand on le sait, on ne sait pas ou à peu
près. Je vous avoue très honnêtement que je serais un peu
gêné de répondre cela. J'enguirlanderais mes avocats en
"moses" s'il fallait qu'ils me disent de répondre un affaire comme cela,
surtout devant des journalistes. Ils vont dire: Où s'en va-t-on au
Parlement? Ce n'est pas comme cela qu'on légifère. On
légifère pour se donner le maximum de sécurité dans
la législation et vous le savez.
Mais, vous ne savez pas quoi me répondre. Écoutez! Ce
n'est pas à moi de répondre; c'est à vous autres. C'est
vous qui avez la responsabilité de ministre. Voulez-vous ou non donner
une assise juridique, légale au transfert d'exclusivité que vous
voulez faire aux OSBL? À part cela, il répond: Oui, cela peut
exister ailleurs. Oui, oui. Je le fais pour Montréal, mais j'ai fait un
autre choix pour la province. Les deux bras en l'air, j'ai fait un autre choix.
Est-ce que c'est légal? Je ne le sais pas. On verra à l'article
149. 16. C'est fou comme balai. Ce n'est pas responsable. C'est de
l'enfantillage. Le ministre ose rire quand on lui dit cela. Je ne rirais pas,
je me cacherais la face. J'aurais un peu honte de ne pas maîtriser mes
dossiers plus que cela sur le plan juridique. Cela n'a pas de bon sens.
M. le Président, je vais plaider, dans un premier temps, pour que
le ministre accepte l'assise générale légale. Sinon, je
lui annonce tout de suite que j'aurai un amendement à la Loi sur les
services de santé et les services sociaux qui établira un pouvoir
de portée générale pour l'ensemble des OSBL qui pourront
se créer. Cela, c'est responsable. S'il ne veut pas l'être, on va
l'aider à l'être. C'est clair. Là, c'est rendu... Je suis
aussi bien de retenir ce que j'aurais le goût de lui dire; je ne suis pas
sûr que ce serait parlementaire. Ce serait franc en maudit de ma part,
mais ce ne serait pas parlementaire. Je vais m'arrêter.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, il faut se rappeler que ce
qu'il s'agit de faire ici, c'est enlever un alinéa à un article
qui concerne Montréal, qui concerne le Conseil de la santé et des
services sociaux de la région de Montréal. Cet alinéa est
reporté à un article que j'ai mentionné, tout simplement.
Quant au débat sur les régions, il faudra le faire. Mais, pour
l'instant, il s'agit, tout simplement, de supprimer un alinéa qui
concerne Montréal, alors qu'il est reporté à un autre
article. On répond donc à son interrogation sur la suppression.
C'est pour cela que je demande à la commission de rejeter l'amendement
et d'adopter la suppression du troisième alinéa.
Le Président (M. Bélanger): Un instant. Est-ce
qu'il y a d'autres intervenants sur la motion?
Mme Blackburn: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): C'est sur la
motion?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Je vous en
prie.
Mme Blackburn: M. le Président, il y a des choses qui ne
semblent pas très claires dans ce projet de loi pour le ministre. Est-ce
parce qu'il n'a pas eu le temps d'en prendre connaissance qu'il n'arrive pas
à se familiariser avec un texte de loi? Je ne saurais le dire. Je ne
connais pas son passé là-dessus, pas suffisamment, en tout cas,
pour m'expliquer qu'il ne comprenne pas ce que le député de
Joliette essaie de lui faire comprendre.
Notre objectif, c'est d'essayer de rendre ce projet de loi applicable
aussi dans les régions, de façon à y faciliter une
structuration comparable. Vous savez, le problème avec ce projet de loi
et avec, de façon générale, ce gouvernement par rapport
aux régions - je l'ai dit la première fois où je suis
venue discuter de ce projet de loi - c'est qu'on ignore et qu'on est
indifférent à ce qui se passe en région. En Chambre, la
semaine dernière, je soulignais à la ministre
qu'elle est indifférente aux réglons, en parlant des
psychiatres. Je lui disais: Écoutez, cinq mois de grève dans le
service ambulancier à Chicoutimi, c'est l'indifférence; deux
semaines à Montréal, c'est la panique. Elle m'a répondu de
façon tout à fait désarmante: Écoutez, les cinq
mois de grève, c'était pendant votre temps. Elle ne s'est pas
aperçue qu'il y avait une grève du transport ambulancier a
Chicoutimi. Il faut le faire! Il faut le faire! Elle ne s'est pas
aperçue qu'il y avait une grève chez nous. Si on appelle cela de
la préoccupation à l'endroit des régions, il y a quelque
chose qui ne va pas. Ce projet a été conçu pour une
région du Québec qui a des problèmes, c'est
Montréal. Je le concède, je n'ai pas de problème avec
cela. Sauf que ce que je ne tolère pas, c'est qu'en même temps on
n'essaie pas un peu de solutionner le problème que vivent les
régions. Il me semble que la démarche que propose l'Opposition
à ce moment-ci mérite d'être prise en
considération.
C'est une manie chez ce gouvernement-là: à
l'Éducation, des trois ou quatre projets de loi que M. Ryan a fait
adopter, il a été obligé de réécrire le
premier au complet, quatre articles et il a été obligé de
le refaire au complet; le deuxième, le projet de loi 24, il a
été obligé de présenter un autre projet de loi, le
numéro 13, pour aller amender la loi 24 six mois après, et, sur
le projet de loi 107 qu'on a en commission, on va avoir à peu
près 600 amendements. II y a quelque chose qui ne va pas. Au moins, lui.
M. les amende.
Je vous l'accorde, il faut régler la situation du transport
ambulancier dans la région de Montréal, mais, mon Dieu, pourquoi
ne pas essayer de mettre en place les assises légales qui nous
permettraient aussi de corriger la situation dans les régions?
Étant donné que le ministre est revenu, je voudrais juste
lui dire qu'il faudrait peut-être qu'il informe la ministre de la
Santé et des Services sociaux qu'on a une grève à
Chicoutimi. Elle ne s'en est pas aperçue. C'est ce qu'elle a dit en
Chambre l'autre jour. J'ai trouvé cela gros. Il faudrait peut-être
lui parler de temps en temps. Il me semble qu'ensemble, vous pourriez
peut-être mieux travailler au service des régions. J'ai
été tout à fait renversée et sidérée
qu'elle m'ait répondu à cette question: Madame, ce n'était
pas de notre temps, la grève à Chicoutimi. Il me semble que
c'était de votre temps. C'est spécial.
Le Président (M. Bélanger): Est ce qu'il y a
d'autres intervenants sur cette motion?
M. Chevrette: II me reste quatorze minutes, M. le
Président, mais j'en fais grâce à la commission, je vais me
résumer en deux phrases. Le ministre qui accepterait cette motion
accepterait de discuter d'une façon cohérente à partir
d'un amendement que lui-même a apporté. Cela lui donnerait le
temps de réfléchir et de se bran- cher, puisqu'il n'est pas
certain. Cela lui rendrait service, sur le plan intellectuel, d'accepter cet
amendement.
Le Président (M. Bélanger): Alors, la motion se lit
comme suit: "Que la commission étudie simultanément le paragraphe
3° de l'article 1 et l'article 149. 16, Introduit par l'article 2 du projet
de loi 34, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les
services sociaux et d'autres dispositions législatives. " Est-ce que
cette motion est adoptée?
M. Dutil: Rejetée.
Le Président (M. Bélanger): Rejetée.
M. Chevrette: Je fais la proposition suivante Je propose.
Le Président (M. Bélanger): Alors, là. on
revient au paragraphe 3°?
M. Chevrette: Oui. Je propose, à la place du paragraphe
3°, de modifier l'alinéa 3° de la façon suivante: 1°
Après le mot "ambulance", dans la première ligne du
troisième alinéa, remplacer les mots "de la région
métropolitaine" par les mots "au Québec". Je reviendrai avec un
deuxième amendement pour que ce soit cohérent. Je changerai les
mots "centrale de Montréal" par les mots "tout OSBL pouvant être
créé".
Le Président (M. Bélanger): Si vous le permettez,
M. le député de Joliette, c'est qu'il y a un problème sur
la forme. Pourrait-on corriger le problème de forme?
M. Chevrette: Oui. oui
Le Président (M. Bélanger): On va suspendre une
couple de minutes et on va la rédiger pour qu'elle soit conforme...
M. Chevrette: C'est cela.
Le Président (M. Bélanger):.... recevable. C'est
cela, il va la rédiger et ensuite on plaidera sur le fond. D'accord?
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie.
Alors, la commission suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 28)
(Reprise à 11 h 37)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission permanente des affaires sociales reprend ses
travaux et M. le
député de Joliette nous soumettait un amendement à
l'article 1.
M. Chevrette: M. le Président, l'alinéa 3 se lirait
donc comme suit: Le titulaire d'un permis d'exploitation de services
d'ambulance des régions du Québec doit mettre à la
disposition exclusive des organismes sans but lucratif créés en
vertu de la présente loi - la loi 34, pour être plus précis
- la totalité de ses ambulances aux points de services et selon les
heures décidées par ces organismes. Vous avez donc une assise
juridique, légale pour l'ensemble des OSBL pouvant être
créés.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me le
permettez, pour plus de sécurité, j'aimerais entendre M. le
député de Joliette sur la recevabilité de sa motion et M.
le ministre. Si on pouvait prendre quelques minutes.
M. Rochefort: II serait peut-être utile de nous la relire,
M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: Puisqu'on n'en a pas une copie.
M. Chevrette: Moi, je l'ai fait.
M. Rochefort: II n'y a personne qui vous a adressé de
reproche.
M. Chevrette: Ce n'est pas mes troubles, moi, le reste.
M. Rochefort: II n'y a personne qui vous a adressé de
reproche, M. le chef de l'Opposition
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
J'allais utiliser un qualificatif non parlementaire. "Le paragraphe 3 de
l'article 1 du projet de loi 34 est remplacé par le suivant: Le
titulaire d'un permis d'exploitation de services d'ambulance des régions
du Québec doit mettre à la disposition exclusive des organismes
sans but lucratif créés en vertu de la présente loi la
totalité de ses ambulances aux points de services et selon les horaires
détermines par ces organismes. " Telle est la proposition d'amendement
du député de Joliette.
M. le député de Joliette, on vous écoute. Je vais
faire faire des photocopies pendant ce temps.
M. Chevrette: Si je savais ce que le ministre veut faire à
l'article 149. 16, je ne lui proposerais pas cela tout de suite. Lui, il
demande de battre cela tout de suite, mais il ne sait pas ce qu'il va faire
à l'article 149. 16. Je suis un peu perdu. Je suis obligé de
proposer une assise juridique à l'ensemble des OSBL qui pourraient
être créés. C'est lui qui dit qu'il va y avoir des
OSBL possiblement qui vont être créés. Comme il veut
réserver l'article 149. 16 qu'il a annoncé exclusivement au
Montréal métropolitain, quelle différence y aurait-il
entre un OSBL de Montréal et un OSBL de Chicoutimi, par exemple? On
n'exigerait plus les mêmes choses? On n'aurait pas les mêmes
assises juridiques? On ferait face à des problèmes. C'est un
non-sens.
C'est très recevable. Si le ministre a l'intention de donner une
assise juridique à l'article 149. 16 je ne fais qu'élargir
l'assise juridique de Montréal à l'assise juridique du
Québec. C'est tout à fait recevable. Je ne sais pas pourquoi vous
pourriez me déclarer cela irrecevable quand le ministre lui-même
dit: M. le Président, je l'enlève ici là, mais je le mets
à l'article 149. 16. Cela a été toute son argumentation.
Vous allez me dire: Je n'ai pas le texte, mais vous ne pouvez pas faire fi de
l'argumentation qui justifie l'adoption d'une clause.
Est-ce que vous adopteriez d'une façon insignifiante - je sais
que vous ne pourriez pas faire cela; un président, ce n'est pas
insignifiant - une motion sans vous baser sur l'argumentation du ministre? S'il
vous disait: Abolis le paragraphe, vous ne l'aboliriez pas. Vous diriez.
Pourquoi j'abolirais cela? Là, il vous dit: Bien, écoute, c'est
rien qu'un petit jeu. Abolis-le ici et regarde à l'article 149. 16 que
je t'ai déposé tantôt. Je ne suis pas rendu là, mais
tu regarderas, c'est la transposition de cela. Donc, vous dites: SI c'est bien
cela, là, je veux voter. Mais le ministre, ce n'est pas cela qu'il vous
dit, M. le Président. Il vous dit: Abolis-le, mais je ne sais pas ce que
je vais faire rendu à l'article 149. 16. Je ne suis pas certain de ce
que je vais faire. Vous l'avez écouté comme moi. Vous avez
entendu son argumentation. Il nous demande de voter et il ne sait pas pourquoi
lui-même il va voter. Ce n'est pas des farces!
Donc, à partir de là, moi, je dis que, sur le plan
législatif, la présidence des débats doit s'assurer qu'on
doit légiférer juste, bien et correctement, et qu'on doit donner
toutes les assises juridiques aux gestes que l'on pose. Je dis au ministre: La
façon la plus certaine de bien légiférer, c'est de donner
une assise juridique de portée générale dans la Loi sur
les services de santé et les services sociaux, de ne pas limiter cela
exclusivement à Montréal.
Mais à cause précisément de ce que lui-même
m'a dit dans une réponse qu'il m'a donnée... On est obligé
d'agir selon les réponses qu'il donne. S'il s'enfarge, ce n'est pas
notre faute, on le suit. S'il s'en va à gauche, on va à gauche;
s'il s'en va à droite, on va à droite. Mais, là, il ne
sait pas où il s'en va. On dit: Bien, écoutez, si vous ne le
savez pas, on va essayer de vous donner une ligne. Puis, là, on lui dit
où aller. La façon la plus juste d'agir, à ce
moment-là, c'est d'avoir une portée juridique
générale.
C'est tout à fait recevable. Je ne comprendrais pas, M. le
Président, que, vous qui
avez la responsabilité de juger de la recevabilité, vous
ne puissiez pas la recevoir. Cela n'aurait quasiment pas de bon sens, parce que
vous ne savez même pas où le ministre s'en va lui-même.
M. Dutil: J'aimerais avoir...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil:... la proposition avant d'intervenir sur la
recevabilité.
Le Président (M. Bélanger): Elle est allée
à la photocopie, elle va arriver dans quelques instants.
M. Dutil: On va l'attendre.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on va suspendre
les travaux pour quelques instants, le temps que les photocopies nous
arrivent.
(Suspension de la séance à 11 h 46)
(Reprise à 11 h 47)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Dutil: Quant à la recevabilité, je tiens
à répéter ce que j'ai dit au début: La concordance
à cet article, qui est 18. 3 et qui ne concerne que Montréal, est
reportée à 149. 16. C'est très clair. Quand le chef de
l'Opposition " dit qu'on a l'intention de l'enlever, si on l'a mis comme
amendement, c'est parce qu'on a l'intention de le faire adopter. Donc, la
correspondance est là.
Ce que le chef de l'Opposition nous mentionne dans sa modification,
c'est un texte qui ne concerne pas seulement Montréal, alors que
l'article 18. 3 commence ainsi: Le Conseil de la santé et des services
sociaux de la région de Montréal métropolitain peut, dans
le but de répartir les cas d'urgence, etc.. mettre sur pied une centrale
de coordination à laquelle doivent s'inscrire les titulaires de permis,
au sens de la Loi sur la protection de la santé publique, qui
remplissent les conditions d'inscription à la centrale de coordination
et. à cette fin, il exerce de manière exclusive les fonctions
suivantes:... Puis, là, on ajouterait la motion du chef de l'Opposition:
Le titulaire d'un permis d'exploitation d'un service d'ambulances des
régions du Québec doit mettre à la disposition exclusive..
C'est clair que cela ne va pas là et que c'est irrecevable, M. le
Président. Dans cet article, on parle exclusivement de Montréal
et j'ai fait la correspondance avec l'article qui concerne
Urgences-santé.
M. Chevrette: Est-ce que je peux réargumenter, M. le
Président?
Une voix: Ha. ha, ha!
M. Chevrette: Cela peut vous aider? Cela peut vous aider un
peu.
Le Président (M. Bélanger): Allez y!
M. Chevrette: Comment le ministre peut-il, en vertu de la loi 34,
venir amender - pour suivre la logique de son argumentation - la Loi sur les
services de santé et les services sociaux alors que moi je n'en aurais
pas le droit? Lui, il se permet, en vertu de la loi 34, de venir amender la Loi
sur les services de santé et les services sociaux. Ce n'est pas parce
que c'est un pouvoir limité à Montréal qu'un ministre ou
qu'une Législature n'a pas le droit détendre ce pouvoir à
l'ensemble des régions du Québec, d'autant plus que son argument
est qu'il y aura d'autres OSBL, mais qu'il ne les réglera pas de la
même façon. Cela n'a pas de bon sens, cela ne résiste pas
à l'analyse.
M. Dutil: M. le Président, le chef de l'Opposition essaie
toujours d'élargir le débat aux régions, alors qu'on a un
article qui ne concerne que le CRSSS de Montréal, sur lequel on suspend
l'alinéa parce qu'on reporte ça à la corporation que l'on
détache du CRSSS de Montréal dans un autre article, et c'est
tout. II n'y a rien d'autre là-dedans. Alors, quand bien même il
essaiera de nous faire accroire qu'on fait des calamités
épouvantables, ce n'est pas exact. Son amendement vient parler des
régions dans un article de la loi qui ne parle que du CRSSS de
Montréal. Moi, je ne comprends plus rien si vous acceptez de recevoir
cet amendement. Je ne dis pas au chef de l'Opposition qu'il n'a pas le droit
d'amender la loi de la santé et des services sociaux, mais il faut que
cela ait de l'allure pour que cela soit recevable. D'ailleurs, il aurait pu le
faire il y a quatre ans. amender la loi des services sociaux, pour faire une
réforme des ambulances, s'il l'avait voulu; il aurait pu la faire
à son goût. Mais, là, ce n'est pas lui qui est au pouvoir,
malheureusement, et ce n'est pas lui qui fait les projets de loi.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin, auparavant.
M. Rochefort: Est-ce que votre décision est rendue?
Le Président (M. Bélanger): Non.
M. Rochefort: M. le Président, je ne peux pas comprendre
que l'on discute longtemps comme ça. Honnêtement, je pense que
l'objectif visé par le député de Joliette peut être
atteint, mais pas ici. Ici, c'est un article qui traite des pouvoirs du CRSSS
de Montréal, auquel on veut substituer un certain nombre de choses.
Alors, on ne peut pas utiliser cet article des pouvoirs du
CRSSS de Montréal pour donner des pouvoirs à de futures
corporations dans les régions du Québec.
Si le député de Joliette veut le faire, il peut le faire
dans un amendement sur un autre article; s'il m'écoute, il peut le faire
dans un autre amendement sur un autre article, mais on ne peut quand même
pas amender un article d'une loi qui ne concerne que Montréal pour dire:
Maintenant, il y aura des parties qui s'appliqueront à tout le
Québec. Je ne vois pas comment on ferait pour discuter après si
c'était reçu. Honnêtement, je ne vois pas.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie. M. le
député de Joliette, une dernière intervention, puis...
M. Chevrette: D'abord, je voudrais dire au ministre que si
j'avais voulu... Si on ne l'a pas amendé il y a quatre ans, c'est parce
qu'on ne voulait pas étatiser par la bande puis hypocritement. Est-ce
clair? On avait fait notre choix quant aux services de santé et aux
services ambulanciers et ce n'était pas d'une façon hypocrite
qu'on voulait étatiser les choses ou encore créer des monopoles
avec lesquels on sera pris indubitablement dans quelque temps. Je pourrais vous
en parler et on peut même se parler des recommandations de financement
que vous avez faites et vous auriez peut-être à rougir un peu; ce
n'est pas le temps de le dire, on le dira à un autre moment, et vous
verrez que vous avez prêté sur rien, même pas sur du
nantissement. Si le Québec savait cela, vous auriez l'air
intelligent.
Ceci dit, M. le Président, ce que je vise par mon amendement,
c'est tout simplement de permettre au ministre - et je lui ai offert deux fois:
S'il veut véritablement avoir le même comportement pour
Montréal que pour le reste du Québec, qu'il me garantisse que
c'est ce qu'il recherche. On ne fera pas d'amendement de portée
générale, on fera un amendement purement et simplement à
chaque occasion. Quand on va arriver en région, on mettra un assise
juridique pour qu'il y ait l'exclusivité aux OSBL qui peuvent se
créer éventuellement, comme on pourrait le faire à
Montréal. Cela ne me dérange pas, mais qu'il réponde
intelligemment, qu'il ne dise pas: Je ne sais pas ce que je vais faire rendu
là. Bon Dieu, c'est lui qui provoque ces débats peut-être
inutiles aux yeux de plusieurs. Quand on lui pose une question, c'est lui qui a
le pouvoir de répondre, mais il nous répond: Je ne le sais pas.
Cela ne fait pas des enfants forts quand on ne sait pas où on s'en va.
S'il le sait, qu'il le dise. Quand on fui pose une question, qu'il fasse voir
qu'il comprend la question, puis qu'il le fasse voir véritablement, M.
le Président. C'est pour cela que je dis qu'il nous force à
amender des textes parce qu'il ne sait pas où il s'en va. S'il le
savait...
M. Dutil: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, je
m'excuse, j'avais dit que je n'entendais qu'une dernière intervention du
député de Joliette et qu'on rendait une décision par la
suite.
M. Chevrette: Bourre ta pipe.
Le Président (M. Bélanger): Alors, si vous le
permettez, chacun son tour. En vertu de l'article 437, se fondant sur
Beauchesne, l'amendement énonçant une proposition qui porte sur
une question étrangère à la proposition comprise dans la
motion principale n'est pas pertinent et ne peut être
présenté. On soulève une nouvelle question puisqu'il
s'agit de la région de Montréal qui est visée là et
que vous donnez une portée provinciale à votre amendement. Il
m'apparaît tout à fait prématuré. Alors, si on le
vote et qu'il est battu, on ne peut plus jamais revenir sur la question le
reste du projet de loi. Nous nous devons à ce moment-ci de rejeter ou de
déclarer irrecevable votre amendement, ce qui ne nous ferme aucune porte
pour le futur dans le projet de loi et qui nous permet de continuer nos
travaux.
Alors, donc, nous en sommes toujours à l'article 1, paragraphe
3°, "par la suppression du troisième alinéa".
M. Chevrette: Un instant, on va regarder cela tranquillement.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, je rappelle mon argumentation.
Il ne s'agit pas du tout de ne pas reporter dans les régions les
mêmes choses qu'à Montréal. Il s'agit ici de ne pas
élargir le débat à partir d'un article qui ne concerne que
Montréal, et éliminer un paragraphe qui se reporte à
Montréal tout simplement. Le chef de l'Opposition essaie de se promener
d'un bout à l'autre là-dessus. Sa question est: Est-ce que ce que
l'on enlève est reporté ailleurs pour les mêmes fins? La
réponse claire et nette à cela c'est oui, et ce n'est que
ça le sujet de la discussion.
M. Chevrette: Mais comment peut-il soutenir son argument? Il
vient de dire, cela fait cinq minutes - il y a du monde qui a compris ici -
qu'il ne savait plus si on pouvait voter l'article 149. 16 ou pas. Il vient de
dire qu'il n'est pas certain si la question du contrat exclusif pour la
province ne vaudrait pas pour Montréal et que ce n'est pas sûr que
l'article 149. 16 passerait. C'est lui qui a dit cela, ce n'est pas moi, M. le
Président. Là, il s'en vient nous...
M. Dutil: Que le chef de l'Opposition ne s'inquiète pas,
M. le Président. Si on a mis un amendement à l'article 149. 16,
c'est pour le faire adopter.
M. Chevrette: Est-ce que je peux continuer? Je ne l'ai pas
dérangé 30 secondes.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
on va laisser le député de Joliette faire son intervention sans
l'interrompre. M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Si je peux vous motiver à parler et à
dire les choses telles qu'elles sont, dites-les.
Le Président (M. (Bélanger): Continuez votre
intervention, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Le ministre se contredit lui-même dans
l'espace de cinq minutes. II dit qu'il prend un texte qui est l'article 18. 3.
II l'enlève. II dit: Je vais le mettre ailleurs. II dit: C'est juste
ça que je fais. Qu'est-ce qu'il a répondu tantôt, M. le
Président? Vous avez écouté vous aussi. Vous êtes
censé comprendre tout ce qui se dit comme président. Vous avez
compris, tout comme moi, que le ministre a dit tantôt qu'il ne savait pas
ce qu'il ferait avec l'article 149. 16. Est-ce qu'on pourrait savoir ce qu'il
va faire avec l'article 149. 16? Pourrait-il ramasser ses idées et nous
le dire tout de suite?
M. Outil: M. le Président, l'interprétation du chef
de l'Opposition est tout à fait inexacte sur les propos que j'ai tenus.
Si on a transmis un amendement qui s'appelle l'article 149. 16 et qui a pour
effet de prendre cet article qui était au CRSSS de Montréal et de
le reporter à la nouvelle corporation qui s'appelle
Urgences-santé, c'est cela qu'on a l'intention de faire. C'est
ça, c'est d'adopter l'article 149. 16 en contrepartie de l'abolition du
troisième alinéa de l'article 18. 3 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais qu'au
début de l'après-midi vous arriviez avec les galées
démontrant que le ministre, ce n'est pas cela qu'il a dit tantôt.
Il nous fait argumenter pendant trois quarts d'heure pour rien du tout. C'est
lui-même tantôt qui a dit qu'il ne savait pas ce qu'il ferait avec
l'article 149. 16 Je vous le jure, personne ici n'a inventé cela.
M. Dutil: M. le Président, j'ai dit tout à l'heure
qu'on avait des choix à faire. On a fait ce choix. Cela aurait pu
être un autre, mais c'est celui-là qu'on a fait.
M. Chevrette: J'exige tes galées du début de la
séance là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): Sous réserve de
leur disponibilité. Je ne sais pas si elles vont être
prêtes.
M. Chevrette: On n'est pas pour assister à des pirouettes.
Il reste les pattes en l'air trop souvent.
La Président (M. Bélanger): Si on ne les a pas au
début de l'après midi, on les aura demain matin. Mais,
aussitôt qu'il va être possible de mettre la main dessus, je vous
les apporterai.
M. Chevrette: En tout cas.
Le Président (M. Bélanger): C'est parce qu'il faut
qu'elles soient faites.
M. Chevrette: Un paquet de contradictions.
Le Président (M. Bélanger): Je n'ai pas le choix,
ce n'est pas moi qui tape. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 1, paragraphe 3°?
M. Chevrette: M. le Président
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je vais me prononcer contre cet amendement, parce
que je n'ai pas la certitude, à ce stade-ci, que le ministre veut
étendre cette assise juridique aux autres. Je n'ai pas la certitude que
le ministre sait exactement pourquoi il ne fait que Montréal au lieu du
reste du Québec. Je n'ai aucune explication pour laquelle il refuse de
se donner une assise juridique valable pour l'ensemble valable pour l'ensemble
du Québec et je ne comprends vraiment pas quel est son objectif du tout
dans ça. Je ne le comprends pas.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous
demandez un vote nominal?
M. Chevrette: Certainement.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Sur le paragraphe
3° de l'article 1, je rappelle qu'il y a neuf droits de vote du
côté ministériel, trois du parti de l'Opposition et un de
l'indépendant D'accord? Est-ce qu'il y en a plus de neuf? On est
correct, on en a moins.
M. Chevrette: Aviez-vous peur de perdre?Le
Président (M. Bélanger): Non.
M. Chevrette: Ce n'est pas censé être votre souci
à vous, ça.
Le Président (M. Bélanger): Je voulais juste
savoir; s'il y en avait dix, il y en a un qui ne votait pas. C'était
ça que je voulais vérifier avant.
M. Chevrette: II compte les votes.
Le Président (M. Bélanger): M. Dutil
(Beauce-Sud).
M. Dutil: On vote sur l'amendement que je propose. Pour.
M. Chevrette: Je ne sais pas, là!
Le Président (M. Bélanger): Le paragraphe 3° de
l'article 1, qui est la suppression du troisième alinéa. Alors,
on vote là-dessus. M. Dutil (Beauce-Sud)?
M. Dutil: Pour.
Le Président (M. Bélanger): Pour. M.
Bélanger (Laval-des-Rapides)? Pour. M. Gervais (L'Assomption)? Il n'est
pas là. M. Joly (Fabre)? Il n'est pas là. M. Laporte
(Sainte-Marie)?
M. Laporte: Pour.
Le Président (M. Bélanger): M. Latulippe
(Chambly)?
M. Latulippe: Pour.
Le Président (M. Bélanger): M. Middlemiss
(Pontiac)?
M. Middlemiss: Pour.
Le Président (M. Bélanger): Mme Legault
(Deux-Montagnes)?
M. Chevrette: Elle s'absente toujours au moment
stratégique!
Le Président (M. Bélanger): M. Thuringer
(Notre-Dame-de-Grâce)?
M. Thuringer: Pour.
Le Président (M. Bélanger): Mme Blackburn
(Chicoutimi)?
Mme Blackburn: Contre.
Le Président (M. Bélanger): Et M. Chevrette
(Joliette)?
M. Chevrette: Contre. Je ne sais pas où est-ce que le
ministre s'en va.
Le Président (M. Bélanger): M. Rochefort
(Gouin)?
M. Rochefort: Abstention. (12 heures)
Le Président (M. Bélanger): J'allais dire M. Gouin
(Rochefort)!
Donc, le paragraphe 3° est adopté. L'article 1. dans sa
totalité, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division. Bien. J'appelle... Attendez un peu que je trouve mon...
Une voix: On est rendu à l'article 2.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais avait-il
été adopté, l'article 2?
M. Chevrette: Attendez un peu. On va regarder le...
Le Président (M. Bélanger): À l'article 2,
nous étions rendus à l'article 149. 5, si vous vous rappelez, et
il y avait des amendements dans...
M. Chevrette:... en masse.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Chevrette: II y en a à la tonne.
La Corporation d'urgences-santé
de la région de Montréal
métropolitain
Le Président (M. Bélanger): Dans l'article 2, cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 149, de la
section suivante: Transport ambulancier, la corporation... " L'article 149. 1:
Une corporation à but non lucratif est constituée pour la
région de Montréal métropolitain. Cela avait
été adopté; 149. 2, cela allait;. 2,. 3 et. 4 ont
été adoptés. On est rendu à l'article 149. 5 qui se
lit comme suit: "La corporation a pour objet d'organiser et de coordonner, dans
son territoire, le transport ambulancier. Elle exerce à cette fin les
fonctions suivantes: 1° favoriser la concertation entre les
différents intervenants en matière de transport ambulancier;
2° administrer un service préhospitalier d'urgence en vue de
favoriser l'accès aux services de santé; 3° recevoir les
appels des personnes et des établissements qui demandent des services
d'ambulances et, selon les cas, offrir ces services ou répartir ces
demandes parmi les propriétaires d'ambulances qui ont conclu un contrat
de location d'ambulances avec elle; 4° concevoir et implanter un
système d'information pour connaître, de façon quotidienne,
la situation des services d'urgence dans les établissements en regard du
nombre de transferts et de transports en ambulance effectués et en
informer tout conseil régional de son territoire; 5° autoriser le
transport d'une personne vers un autre établissement que celui
prévu initialement lorsque ce premier établissement vit une
situation d'engorgement, après avoir appliqué toutes les
procédures en vigueur.
"Là corporation peut exploiter un service d'ambulances ou un
service d'Interventions médicales d'urgence"
Donc, nous avions décidé à ce moment-là
d'étudier alinéa par alinéa ou paragraphe par paragraphe
cet article 149. 5. Nous étions Le premier alinéa était
suspendu.
M. Rochefort: On peut référer. M. le
Président, à la page du Journal des débats
où on a suspendu l'article 149. 5, 1°.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: Je cherche cela.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela, on...
M. Chevrette: Je comprends, c'est tout le débat...
M. Rochefort: Oui, mais |e veux seulement être certain.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149 5.
premier paragraphe, vous l'avez ici.
M. Rochefort: Non, non, mais je vous demande, M. le
Président, la référence au Journal des
débats.
Le Président (M. Bélanger): On ne l'a pas.
M. Rochefort: Bien, ce serait une bonne idée de
l'avoir.
Le Président (M. Bélanger): Oui. ce serait une
bonne idée qu'on l'ait, mais |e ne les ai pas ici. J'aurai une copie
dans quelques minutes,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Surtout les références, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui
M. Chevrette: Cela doit être le sous-ministre du Travail
qui a négocié cela.
Le Président (M. Bélanger): Si vous voulez un petit
résumé de cela.
M. Chevrette: Bien, on veut savoir où on en est rendu,
faites le point.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149 5. c'est
très facile.
M. Chevrette: 1°.
Le Président (M. Bélanger): 1°. adopté,
tel qu'amendé. Le premier alinéa: favoriser la
concertation...
M. Rochefort:... vous dites que cela a été
adopté et. dans votre addendum, ce n'est pas adopté.
Le Président (M. Bélanger): Le premier
alinéa est suspendu. C'est à l'article 149. 5: "La corporation a
pour objet d'organiser et de coordonner - ce n'est pas un paragraphe, c'est un
alinéa - dans son territoire" Cela c'est suspendu, d'accord?
M. Rochefort: Oui.
M. Chevrette: Le transport ambulancier.
Le Président (M. Bélanger): Si vous regardez votre
petit papier à côté, c'est écrit: Premier
alinéa, plus une série d'amendements. Il est encore suspendu.
M. Rochefort: Bon.
Le Président (M. Bélanger): Le paragraphe 1°,
il a été adopté amendé. Le paragraphe 1° c'est:
"favoriser la concertation des différents intervenants en matière
de transport ambulancier. " Il y avait un amendement, mais je ne l'ai pas
sous... Vous comprenez que...
M. Chevrette: II a été battu, je suppose.
Le Président (M. Bélanger): Non, il a
été adopté tel qu'amendé. Le paragraphe 2°,
"administrer un service préhospitalier d'urgence en vue de favoriser
l'accès aux services de santé", suspendu. Le paragraphe 3°,
suspendu, "recevoir des appels des personnes... " et il y a un amendement sur
la table qui n'est pas.
M. Rochefort: II n'est pas sur la table, je pense, si je reprends
votre propos de ce matin.
Le Président (M. Bélanger): Non. II y a un
amendement qui a été déposé, qui est devant la
commission mais qui n'a pas été rejeté ni adopté,
il est resté en suspens.
M. Chevrette: Prenez l'article 149. 5.
Le Président (M. Bélanger): On est à
l'article 149. 5, paragraphe 3°.
M. Chevrette: Vous dites 1°, 2°, 3°.
Le Président (M. Bélanger): Il est suspendu et il y
a un amendement à l'étude là-dessus.
M. Chevrette: Cela c'est suspendu. Cela c'est adopté. Cela
c'est suspendu.
Le Président (M. Bélanger): Le deuxième
alinéa, c'est en bas.
M. Chevrette: Le quatrième n'est pas suspendu?
Le Président (M. Bélanger): Le paragraphe 4°
est adopté tel qu'amendé. Le paragraphe 5° est adopté
sur division. Il y avait un sixième paragraphe qui a été
introduit et qui a été adopté. Le deuxième
alinéa, "La corporation peut exploiter un service d'ambulances ou au
service d'interventions médicales d'urgence", est suspendu.
M. Rochefort: Le troisième?
Le Président (M. Bélanger): Le troisième
alinéa, "Les établissements visés aux paragraphes 4°
et 5° du premier alinéa sont les établissements publics et
les établissements privés visés dans les articles 176 et
177", est adopté.
On se comprend pas mal, nous autres.
M. Chevrette: Je ne suis pas sûr, mais en tout cas.
Le Président (M. Bélanger): Moi, j'en suis
sûr.
M. Chevrette: On verra.
M. Rochefort: Là, ce qu'on vous demandait, M. le
Président, c'est à quel endroit dans le Journal des
débats on retrouve la référence de la suspension de
l'article 149. 5.
Le Président (M. Bélanger): On a les copies du
Journal des débats, on va faire des petites recherches.
M. Rochefort: J'ai cela moi aussi, mais je cherche.
Le Président (M. Bélanger): A l'article 149. 5, le
premier point à discuter...
Une voix: La dernière fois que l'article 149. 5 a
été suspendu, c'est au cours de la séance du...
Le Président (M. Bélanger): La date de la
séance, ce n'est pas cela. Ce qu'il veut savoir c'est ce qui s'est
passé.
M. Chevrette: La référence exacte.
M. Rochefort: Si l'on pouvait lire un peu pourquoi on l'a
fait.
Le Président (M. Bélanger): Alors, c'était
le 21 juin...
Une voix: La dernière fois qu'a été suspendu
l'article 149. 5.
Le Président (M. Bélanger): La dernière fois
qu'il a été suspendu... Voulez-vous dire qu'il a
été suspendu d'autres fois?
Une voix: Oui.
M. Chevrette: Ah! Plusieurs fois. Le ministre changeait
d'idées à toutes les deux minutes.
M. Rochefort: Alors, l'article 149. 5, le 21 juin?
Une voix: La dernière fois qu'on l'a suspendu,
effectivement, c'était cela.
M. Rochefort: À quelle page?
Le Président (M. Bélanger): Attendez un petit peu.
Ah! là, la page, on ne l'a pas, hein?
M. Rochefort: Non, mais la référence? Une voix:
C'est vers la fin de l'après-midi.
Le Président (M. Bélanger): Oui, l'article 149. 5.
Vous auriez cela à la page CAS-1716. Cela lui ressemble en
"mautadit".
Une voix: C'était M. Polak qui présidait.
Le Président (M. Bélanger): Non, c'était moi
qui était là. "Le Président (M. Bélanger): À
l'article 149. 5, les paragraphes 4° et 5° sont adoptés, pour le
reste c'est suspendu. "
On essayait de se retrouver à ce moment-là. On faisait
exactement ce qu'on fait là.
M. le député de Gouin, vous voulez savoir l'argumentation
qui avait cours au moment de la suspension, c'est cela?
M. Rochefort: Oui, je veux la lire moi-même.
Le Président (M. Bélanger): Oui, je suis d'accord.
On va vous aider à trouver. On a l'article 149. 5 ici. Le
député d'Ungava était ici à ce moment-là, je
me rappelle.
C'est 1488, le 15 juin, M. le député de Gouin. Cela
commence là.
M. Rochefort: Si cela peut être utile pour les prochains,
M. le Président, pendant qu'on sera à l'Assemblée, on
pourrait demander au personnel du secrétariat si, pour les suivants, on
pourrait nous retrouver les références exactes pour qu'on se
retrouve dans les argumentations qui ont prévalu à
l'époque.
Une voix:..
M. Rochefort: Oui, oui. Je veux bien, mais on n'est pas ici pour
faire.... On est ici pour bien le faire.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Mais, pour
l'instant, est-ce que vous retrouvez ce que vous cherchiez dans
le...
M. Rochefort: Je ne retrouve pas, mais je suis prêt
à fonctionner.
Le Président (M. Bélanger): De toute façon,
il faut fonctionner.
Donc, on reprend l'étude de l'article 149. 5, premier
alinéa qui était suspendu. S'il vous plaît! S'il vous
plaît!
Une voix: Pardon!
Le Président (M. Bélanger): L'article 1495: "La
corporation a pour objet d'organiser et de coordonner, dans son territoire, le
transport ambulancier. Elle exerce à cette fin les fonctions suivantes.
" Il y avait un amendement qui a été déposé par...
C'est un amendement qui a été sous-amendé. Cela va bien.
Or, l'amendement se lisait comme suit: "La corporation a pour objet, dans son
territoire, sous réserve des pouvoirs accordés au Conseil de la
santé et des services sociaux...
M. Rochefort: Ce n'est pas cela que j'ai entre les mains.
Le Président (M. Bélanger): Non. non,
c'était l'objet du sous-amendement à ce moment-là. Je me
rappelle très bien celui-là.
M. Rochefort: Vous pouvez nous en...
Le Président (M. Bélanger): C'est en
référence à l'article avant.
M. Rochefort: Vous pouvez nous en redistribuer une copie?
M. Chevrette: Je vais réargumenter pour vous
l'expliquer.
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut avoir une copie, M. le
Président?
Le Président (M. Bélanger): Oui "La corporation a
pour objet, dans son territoire, sous réserve des pouvoirs
accordés au Conseil de la santé et des services sociaux de la
région de Montréal métropolitain et aux
établissements, d'organiser et de coordonner un système
préhos-pitalier d'urgence comprenant le transport ambulancier en vue de
favoriser l'accès aux services de santé. " Nous étions
rendus à ce sous-amendement.
M. Dutil: Oui, il y a trois choses qui étaient
effectivement en discussion dans le sous-amendement. Pour faciliter notre
travail, ce que je suggérerais, c'est le retrait pour les remplacer par
ce que j'ai transmis à l'Opposition.
Le Président (M. Bélanger): Non. II faut battre le
sous-amendement et après cela, revenir avec ce que vous proposez.
M. Rochefort: Au préalable, M. le Président, ce
serait peut-être bon d'avoir une copie du sous-amendement.
M. Chevrette: Non, mais je comprends ce qu'il veut...
Le Président (M. Bélanger): Un instant' Un petit
instant! Il y a une petite particularité ici que je n'avais pas vue.
L'amendement a été sous-amendé et le
sous-amendement a été adopté.
M. Chevrette: Si ma mémoire est fidèle, c'est cela.
Le ministre ne peut donc pas venir jouer dans cela.
Le Président (M. Bélanger): Juste un à la
fois, s'il vous plaît, parce que vous allez me faire "tilter" bien
raide.
La commission reprend ses travaux.
M. Chevrette: Non, on ne reprend pas. on veut avoir les notes
avant de reprendre cela.
Le Président (M. Bélanger): Elles ne sont pas
arrivées?
Une voix: Non.
M. Chevrette: On veut avoir les notes avant de commencer.
Le Président (M. Bélanger): Nous allons suspendre
jusqu'à ce que les notes soient arrivées. Je m'excuse, je pensais
qu'on les avait.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 25)
Le Président (M. Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Nous en sommes toujours à l'article 149. 5. Nous avions vu
que le premier alinéa avait été amendé.
M. Rochefort: Par lequel des deux''
Le Président (M. Bélanger): Cela a
été adopté.
Une voix: Non.
M. Rochefort: Cela c'est un amendement.
Le Président (M. Bélanger): Attention un peu. Il y
a un sous-amendement à l'amendement que le ministre avait
proposé, parce que l'amendement n'est pas adopté. C'est le
sous-amende-
ment qui modifie l'amendement qui a été adopté qui
dit que la corporation a pour objet, dans son territoire, sous réserve
des pouvoirs accordés...
M. Rochefort: Je vous arrête tout de suite. Qu'est-ce que
sont l'amendement et le sous-amendement dans les deux papiers qu'on vient de
recevoir?
Le Président (M. Bélanger): AM-2 est
l'amendement.
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Celui-ci va
être un deuxième...
M. Rochefort: SAM étant le sous-amendement.
Le Président (M. Bélanger): Cela a
été adopté. Là, il nous reste cela.
Des voix: Non, non.
Le Président (M. Bélanger): Ta, ta, je me
comprends.
M. Chevrette: Oui, vous vous comprenez, mais vous nous
mêlez.
Le Président (M. Bélanger): Cette
partie-là...
M. Rochefort: Vous vous comprenez, mais cela a l'air que votre
compréhension n'est pas partagée.
Le Président (M. Bélanger): Un à la fois,
sacrifice!
M. Chevrette:... amendement adopté?
Le Président (M. Bélanger): Cette partie ici a
amendé cela, mais l'amendement comme tel, cette feuille, n'est pas
encore adopté. À cela s'ajoute ceci, il faut d'abord disposer
d'un deuxième sous-amendement qui va nous permettre de compléter
cet amendement et de disposer de l'amendement. C'est cela qui se passe.
M. Rochefort: Permettez-moi d'essayer de comprendre. Vous me
dites que l'amendement...
Le Président (M. Bélanger): C'était clair
là.
M. Rochefort: Non, mais, si c'est clair, je vais l'avoir compris
et on va pouvoir procéder. Vous me dites qu'il y a un amendement qui est
AM-2 qui a déjà été sous-amendé parce qu'il
est écrit, en marge à droite, script.
Le Président (M. Bélanger): Oui, c'est cela.
M. Rochefort: Vous me dites nue l'amende- ment on n'en a pas
disposé et qu'il y a eu un deuxième sous-amendement sur lequel on
est. Une fois qu'on aura disposé de celui-ci, on revient à
l'amendement qui a été sous-amendé et à
l'article.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela! Cela va
bien. Good!
M. Rochefort: Ah, c'est clair, clair!
Le Président (M. Bélanger): Vous me l'aviez dit que
vous étiez fort en procédure, c'est vrai!
M. Chevrette: Avez-vous compris? Vous avez compris?
M. Dutil: M. le Président, le sous-amendement a
été présenté par l'Opposition.
Le Président (M. Bélanger): C'est un
sous-amendement présenté par M. le député de
Joliette...
M. Chevrette: II est très bon.
Le Président (M. Bélanger):... qui se lisait comme
ceci: L'amendement apporté à l'article 149. 5, introduit par
l'article 2 du projet de loi 34, est amendé par l'insertion, à la
fin du premier alinéa du paragraphe 1°, des phrases suivantes: "La
corporation doit maintenir et...
M. Chevrette:... rendre disponible...
Le Président (M. Bélanger):... rendre disponible la
gamme des services présentement offerts en date de la
présentation de la présente loi. "
M. Chevrette: Exact. C'est parce qu'on avait eu ouï-dire
qu'il y avait un président fantôme qui se promenait et qui voulait
changer des choses. On ne le connaît pas!
Le Président (M. Bélanger): Ah oui!
M. Chevrette: II paraît qu'il négocie... Il est
conseiller de M. Munn, du gouvernement.
Le Président (M. Bélanger): Sur ce sous-amendement,
est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je veux bien comprendre. Si
je comprends bien, le paragraphe dont on discute se lirait comme ceci: "La
corporation a pour objet, dans son territoire, sous réserve des pouvoirs
accordés au Conseil de la santé et des services sociaux de la
région de Montréal métropolitain... " Il a
été adopté, nous avez vous dit tantôt.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: Là, normalement on va revenir à ce
que cela serait et a la fin de ce qui reste on ajouterait: "La corporation doit
maintenir et rendre disponible la gamme des services présentement
offerts en date de la présentation de la présente loi. "
Le Président (M. Bélanger): C'est en plein cela et
c'est l'objet de la discussion, cet ajout à la fin. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur cela?
M. Chevrette: Je peux toujours la présenter M. Dutil: Bien
oui.
M. Chevrette: Cela va peut-être permettre au ministre
d'adhérer spontanément et cela ne sera pas long.
M. Dutil: Elle a déjà été
présentée il y a quatre mois et demi et avec l'argumentation,
mais je pense que...
Le Président (M. Bélanger): Pour se
rafraîchir la mémoire on va écouter M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je me suis rendu compte qu'avec certains ministres,
ce n'est peut-être pas votre cas, il faut répéter plusieurs
fois pour qu'ils comprennent.
Une voix:...
M. Chevrette: J'ai dit: Ce n'est peut-être pas votre cas.
J'ai mis un point d'interrogation.
Le Président (M. Bélanger): Alors, si vous voulez
procéder à votre argumentation.
M. Chevrette: Je laisse aux gens de juger.
Le Président (M. Bélanger): On appréciera
par la suite.
M. Chevrette: Bon, ceci dit, M. le Président, la motion
que je fais c'est ceci: Je ne veux pas que, sous prétexte qu'on
crée un OSBL à Montréal, on vienne faire indirectement ce
qu'on ne veut pas faire directement. En d'autres mots, le ministre dit: Tout ce
qu'on fait c'est qu'on enlève la juridiction du CRSSS de Montréal
pour la remettre à un OSBL On transfère tout: les droits acquis,
les problèmes, les situations, le personnel, sauf qu'on a essayé
à plusieurs reprises - vous vous rappellerez - durant le mois de juin
dernier de lui faire dire que l'ensemble des services serait maintenu. Il ne le
disait pas. On dit: Si vous voulez sécuriser les personnels, si c'est
vrai que vous voulez maintenir les mêmes services, cela ne suppose pas
que vous ne pouvez pas faire éventuellement des réformes, mais
cela suppose qu'au moment où vous allez transférer
complètement Urgences-santé actuelle à l'OSBL vous la
prenez comme elle est, avec les services comme ils sont, puis vous les
transposez dans l'OSBL. C'est ça que vise l'amendement.
Si le ministre ne se rendait pas à cet amendement, cela voudrait
donc dire qu'il aurait des intentions cachées, ou bien son futur P. -D.
G. ne veut pas avoir les mêmes services, veut modifier les structures
pour changer la sécurité des différents personnels et il
ne veut pas au départ un transfert complet et total de tous les
services. Je sais, par exemple, que chez les médecins il y a eu des
transactions dernièrement, puis le ministre comprendra ça:
à un moment donné, il y avait une promesse d'achat d'ambulances
et d'autos de médecins. Certains gars du RETAQ ne voulaient pas aller
à un nouvel employeur. Ils ont fait un chantage puis ils ont dit: Si tu
vends des autos à tel gars, on n'y va pas et on fait la grève sur
le tas. Vous savez comment cela se passe. D'ailleurs, je vous donnerai des
chiffres de certaines formes de chantage, en particulier chez Lépine. Je
vais vous montrer des chiffres, M. le ministre. Cela va peut-être vous
faire peur à un moment donné sur le monopole éventuel.
Quand 19 ambulances sont censées rapporter quelque chose comme 12 000
000 $ par jour et qu'elles en rapportent 4 000 000 $. puis que, le lendemain de
la vente, cela rapporte 9 000 000 $, 10 000 000 $ et 12 000 000 $, vous allez
voir ce que cela donne comme situation. On vous en donnera des exemples
concrets du monopole tantôt.
Le Président (M. Bélanger): Vous ne voulez pas dire
des millions.
M. Chevrette: Des milliers de dollars, pas des millions.
Le Président (M. Bélanger): Des milliers de
dollars, oui.
Des voix: Ah!
M. Chevrette: J'ai dit des millions?
M. Dutil: J'étais pour m'acheter des ambulances.
M. Chevrette: Je me serais rendu chez les Dutil en Beauce si
j'avais parlé de millions, je me suis trompé. Donc,
effectivement, M. le Président, le ministre doit véritablement
sauter sur cette motion-là, l'accepter pour que l'on puisse
véritablement dire à l'ensemble des personnels, médical,
infirmier, répartiteur, technicien, que vous faites un changement de
structures, mais que vous n'affectez pas les services actuels. On se rend bien
compte que l'objectif de cette loi, au moment où on se parle, est
véritablement d'enlever au CRSSS une structure qui
va bien, et tout le monde l'a reconnu comme tel. On veut la remettre
entre les mains d'un groupe, et c'est clair, on va le voir par la composition
par la suite. On voit se dessiner l'ombre du monopole, du contrôle absolu
et on voit se dessiner dans cette loi, M. le Président - je vous l'avoue
très honnêtement, puis vous saurez me le dire dans cinq ans d'ici
- un problème majeur où le Parlement devra à nouveau
légiférer, un peu dans le style qu'on a dû employer, par
exemple, dans la construction. Ce sera le pluralisme syndical versus le
monopole syndical.
Ce ne seront pas les mêmes centrales qui s'affronteront, d'autre
part. La FTQ le cherchait dans la construction et la CSN ne le voulait pas;
là ce sera la CSN versus la FTQ, mais inversement; c'est clair, on s'en
va vers cela et on s'en va vers cela avec la bénédiction
gouvernementale dans toute cette structure, la bénédiction
aveugle gouvernementale, la naïveté gouvernementale ou encore le
manque de conscience concret de ce que peuvent être les services
ambulanciers ou les services préhospitaliers au Québec. J'ai une
trouille épouvantable de ce qui s'en vient. Je le dis et je le pense,
j'ai une trouille épouvantable. Le jour où le monopole
s'installera, que ce soit à Montréal ou dans une région
complète, il n'y aura plus un maudit chat qui pourra dépanner les
citoyens blessés. Ce ne sont toujours pas les scrupules des dirigeants
du RETAQ qui doivent nous rassurer sur une qualité de services
préhospitaliers. Je vais vous en donner un exemple, M. le ministre.
Quand on sait que chez Lépine-Cloutier... Je vais vous fournir les
chiffres. Le temps qu'ils ont fonctionné, iIs fonctionnaient à
100 000 $ et 200 000 $ de pertes très régulièrement par
mois. Cela rapportait 4000 $ ou 5000 $ par jour, maximum. Les transmissions
pétaient à fret, six dans l'espace d'une semaine et demie. Les
mêmes ambulances qui étaient finies et qu'on demandait de changer
- le RETAQ demandait de les changer - produisent présentement 10 000 $
et 11 000 $ et 12 000 $. L'équipement, qui était pourri parce que
ça appartenait à Lépine-Cloutier, est devenu du bon
matériel roulant qui rapporte. C'est à ça que vous vous
exposez, M. le ministre, à un chantage épouvantable et quand les
matériels roulants ne suffiront pas ils vous "christophe-ront" les
clés sur la table et ils diront: Étatise la tôle
maintenant. Vous ne voyez pas aller ça, pas une minute!
Vous ne voyez pas ça; vous êtes complètement
apeurés, affolés par une pression qu'ils vous font. Vous vous
êtes donnés littéralement à un groupe qui pourra
vous manipuler n'importe quel temps. Cela, ce n'est pas être
antisyndical. Il y a des travailleurs qui sont venus me voir et qui ont la
trouille de leur vie s'ils n'exercent pas de moyens de pression. Cela n'en
prend pas gros de fiers-à-bras pour dominer une structure; 30 à
40 têtes folles font passer les 700 ou 800 de Montréal pour des
têtes folles. Ce ne sont pas toutes des têtes folles.
On a vu ce phénomène dans le domaine de la construction et
vous allez le vivre dans le système hospitalier. Mais, malheureusement,
dans le système hospitalier, c'est de l'humain, ce ne sont pas des clous
et ce ne sont pas des madriers. C'est du monde. Quand Mario Cotton fait
ça, tout le monde arrête de travailler à Montréal.
Qui va secourir les gens? Quand il va y avoir un OSBL en région et que
Mario Cotton va faire ça, c'est le "Dédé" Desjardins du
domaine de la santé, et vous en avez peur. Vous faites dans vos bottes
littéralement quand on parle de ça. Vous vous en allez vers un
monopole et vous ne réagissez même pas. Vous aviez
négocié votre propre projet de loi avec Mario Cotton et Joey
Lamarche, avant même de le présenter ici au Parlement. Vous
l'aviez "dealé" dans les cabanes à sucre, des sous-ministres
rendus dans des cabanes à sucre avec Mario Cotton pour "dealer" des
projets de loi, et vous voulez faire gober ça aux citoyens. Vous avez la
trouille! Vous n'avez pas de colonne vertébrale. Vous n'avez pas
respecté les droits fondamentaux de l'entreprise privée dans
ça, vous autres, qui êtes un gouvernement de la privatisation.
On vous a conseillé aveuglément de préparer des
décrets pour les coopératives de la SDC. La Société
de développement des coopératives prête présentement
à quelles conditions? Est-il exact que la mise de fonds est de 300 000 $
par la CSN, que la caisse populaire de la CSN prête sur du nantissement
et que la SDC n'a aucune maudite garantie de rien sur rien? Si tel est le cas,
M. le ministre, vous allez vous ramasser avec les fonds de la SDC dans quelques
années d'ici, à peine deux ou trois ans, quand les obligations de
renouvellement de flotte vont arriver. Quand on pense que chez
Lépine-Cloutier, par exemple, c'est 12 ambulances sur 19 qui vont
arriver à compter de février, "backées" par la SDC, mais
sur lesquelles ils n'ont absolument pas un cent. Le nantissement est
entièrement à la caisse populaire de la CSN. Vous avez
laissé faire ça. Vous laissez s'installer des monopoles un peu
partout en région et vous parlez de qualité de soins. Dans le
domaine de la santé, je m'excuse, mais on n'a pas le droit d'une
façon irresponsable, d'une façon naïve, d'une façon
aveugle de laisser faire des choses quand on les voit aller. On n'a pas le
droit de faire ça.
Je sais que ce n'est pas rentable, ce que je dis, pour moi et pour nous
autres, notre formation politique. Mais ce n'est pas vrai qu'on va cacher la
vérité au monde, par exemple. Ce n'est pas vrai que dans trois
ans d'ici, comme législateur, je n'aurai pas essayé au moins
d'aviser le gouvernement sur les éventualités. Je suis surpris,
d'ailleurs, que vos fonctionnaires oeuvrant dans ce secteur ne vous mettent pas
en garde contre certains gestes qui sont en train de se préparer. Je
suis très surpris qu'on ne vous montre pas les dangers d'un
contrôle absolu et total. Même à Montréal,
présentement, juste avec
le tiers, ça pourrait quasiment.. Avec l'achat d'un autre, vous
ne pourriez même pas assurer les services essentiels avec un. Regardez
votre situation. À Trois-Rivières, s'il y avait une grève,
demain, du RETAQ qui a acheté complètement Cloutier et fils,
qu'est-ce que vous avez pour dépanner la région de Trois
Rivières? Qu'est-ce que vous aviez pour dépanner la région
de Québec quand Lépine-Cloutier et Bouchard ont vendu
complètement? Quels sont les services d'urgence que vous avez mis sur
pied pour dépanner la population? Bien sûr, en région,
comme à Chicoutimi, ce n'est pas grave pendant cinq mois, mais je ne
suis pas sûr que vous allez faire cela partout au Québec,
Trois-Rivières, que vous allez faire cela à Québec
même, avec 500 000 ou 600 000 de population. Je m'excuse, mais tout cela
est "backé" et recommandé par le ministre. On s'en va lentement
mais sûrement vers une étatisation, à toutes fins utiles.
Quel intérêt aura une coopérative de jouer avec la
tôle quand elle aura le contrôle des jobs? Quel
intérêt si ce n'est que vous passez la facture un moment
donné parce qu'ils sont tous dans un même bateau, et vous vous
débrouillerez avec la tôle. Regardez aller cela, soyez au moins
vigilants, soyez au moins conscients de ce qui peut arriver. Je vous avoue que
je suis inquiet, non pas que je ne fasse pas confiance aux travailleurs, c'est
aux 30 ou 40 têtes folles que je ne fais pas confiance, et les autres ont
assez la trouille. Il n'y en a pas plus que cela, il ne faut pas dire que c'est
l'ensemble des travailleurs. Mais il y a suffisamment de cons dans ce
secteur-là pour bloquer entièrement des choses. Et des menteries,
comme quand ils disent, par exemple, vous nous avez même dit en Chambre,
M. le ministre: Écoutez, les ambulances étaient à
l'inspection, ce n'est pas une grève qu'il y a eu. Saviez-vous que
l'inspection avait été faite trois jours avant? Pourtant,
très naïvement, vous avez dit à l'interpellation,
peut-être de bonne foi parce qu'on ne vous avait pas dit la
vérité. Mais si on vous avait dit que l'inspection de ces
mêmes véhicules avait été faite trois jours avant,
que c'était une grève déguisée qui se faisait, vous
auriez peut-être dit la vérité ou quelqu'un qui vous
renseigne aurait pu vous dire la vérité. Et vous laissez faire
cela. Ce n'est pas grave. Vous avez l'air branché exclusivement en
fonction d'un groupe d'intérêt et c'est très dangereux dans
le domaine de la santé. Je vous le répète. Qu'il n'arrive
pas un événement malheureux à Montréal parce que
vous devriez démissionner pour ne pas avoir pris vos
responsabilités au moment où vous auriez dû le faire, au
moment où, d'une façon éclairée, vous saviez les
dangers que faisaient courir vos décisions. Est-ce clair?
Quelqu'un qui est dans le domaine, qui a le sens des
responsabilités, M. le ministre, II voit venir cela parce
qu'administrer, c'est I'art de prévoir, ce n'est pas l'art de suivre les
événements par la suite, et ce ne sont pas des roues de bicycle
comme vous vous plaisez de temps en temps à en faire la comparaison La
santé, ce n'est pas des roues de bicycle, cela roule carré
quelquefois et cela a besoin d'une attention particulière constante
C'est un peu pour cela. M. le Président, que je profite du moment
qui m'a été donné pour présenter mon amendement et
pour faire des mises en garde à ce ministre qui semble d'une
naïveté.. Le qualificatif ne me vient pas. Mais d'une
narveté tellement grande que cela frise quasi le besoin de soins.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de
Joliette, il ne faut pas être antiparlementaire.
Vous connaissez les limites, vous connaissez l'éthique.
M. Chevrette: J'ai arrêté juste au bon moment.
Le Président (M. Bélanger): Ah> Quasiment trop
tard, mais en tout cas...
M. Rochefort: M. le Président, avez vous dit "ne pas
être" ou "poète" antiparlementaire?
M. Dutil: Ah! Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre?
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Voyez, M. le Président, avec un amendement
où on parle du transfert de services du CRSSS de Montréal
à la nouvelle corporation, le chef de l'Opposition en a profité
pour nous faire son quatrième scénario d'apocalypse en un an, le
quatrième.
M. Chevrette: Savez-vous ce que c'est que l'apocalypse au
moins?
M. Dutil: Le premier.
Le Président (M. Bélanger): N'interrompez pas M. le
ministre.
M. Chevrette: Je ne suis même pas sûr qu'il sait ce
que c'est....
M. Dutil: L'apocalyse. c'était peut-être ce qui
s'est passé en décembre 1984 quand le chef de l'Opposition...
M. Chevrette:.... sûrement
M. Dutil: a été obligé d'aller
négocier sa loi.
M. Chevrette: au moment où je me suis tenu debout
M. Dutil:... a été obligé d'aller
négocier la loi qu'il venait de faire adopter à
l'Assemblée
nationale...
M. Chevrette: Je ne suis pas peureux.
M. Dutil:... avec le RETAQ. Ce doit être un peu cela
l'apocalypse. J'imagine qu'il nous prédit, depuis un an, ce qu'il a
vécu. J'imagine que cela n'a pas dû être facile ni
drôle, mais je pense que c'est probablement dû à sa propre
naïveté, quand il a fait adopter une loi qu'il n'a pas
été capable de faire respecter, que cela s'est passé comme
cela. Il en a tiré des leçons, il essaie de nous prévenir
de ne pas faire les mêmes erreurs qu'il a faites...
M. Chevrette: Vous êtes pire que moi. (12 h 45)
M. Dutil:... et on apprécie qu'il nous donne ses bons
conseils. Mais c'est quand même la quatrième fois qu'il y un
scénario d'apocalypse. Je ne parle pas tout à fait de
l'amendement, comme le chef de l'Opposition n'a pas parlé lui-même
de l'amendement, mais je voudrais vous rappeler son deuxième
scénario d'apocalypse. Son deuxième scénario s'est produit
au mois de juin lorsqu'on a entrepris l'étude de la loi et quand on a
passé 42 heures à se faire dire deux choses: Indemnisez les
propriétaires, et pourquoi avez-vous promis à Mario Cotton de
faire adopter la loi avant le 1er juillet? Cela était inexact. On nous
disait: Qu'est-ce qui va arriver le 1er juillet? Le 1er juillet, si la loi
n'est pas votée, il va arriver l'apocalypse. La loi n'a pas
passé, on le sait, et le 1er juillet on était en train de
négocier. C'est cela qui s'est passé.
Quant aux coopératives dont a parlé le chef de
l'Opposition, ce qu'il me dit me renverse et m'étonne. Il a l'air de
penser qu'on a fait plus que ce qui est prévu par la
Société de développement des coopératives pour les
coopératives d'ambulances, ce qui est inexact. Les analyses ont
été faites par la Société de développement
des coopératives à la suite de demandes faites, d'ailleurs,
depuis plus longtemps que le chef de l'Opposition le mentionne. Il y a une
coopérative qui a été mise en place depuis janvier
dernier, dont on discutait depuis un certain temps et où on savait que
les négociations avaient été faites quant au prix avec le
propriétaire, et qui attendait l'accord gouvernemental à la suite
d'une analyse faite par la Société de développement des
coopératives sur la rive sud. La Société de
développement des coopératives nous a recommandé ce
dossier-là et nous l'avons accepté selon les termes et conditions
de son analyse et en fonction de ce qui est possible quand des travailleurs
veulent se prendre en main, de par ce programme qui existe non pas depuis trois
ans, mais depuis plusieurs années et qui a dû être mis en
place - je n'ai pas la date exacte - j'imagine, sous le gouvernement du Parti
québécois. Est-ce que je me trompe en disant cela? Pourquoi
rebâtir un scénario d'apocalypse concernant l'apparition de
coopératives, alors qu'il s'agit là de discussions qui ont
été entreprises par des gens qui étaient dans une
corporation à but lucratif et qui ont décidé
d'acquérir celle-ci?
Le chef de l'Opposition a fait appel à d'autres données
sur lesquelles je ne veux pas revenir. Je vais simplement parler, pour entrer
dans le cadre du temps qui m'est donné et pour rester dans le sujet le
plus possible, de l'amendement qu'il propose. Il propose que la corporation
doive maintenir et rendre disponible la gamme de services présentement
offerts en date de la présentation de la présente loi. M. le
Président, nous transférons les services actuels du CRSSS de
Montréal à une nouvelle corporation. Il n'est pas dit que, dans
l'avenir, il n'y aura pas une évolution qui peut faire que - j'avais
expliqué tout cela au chef de l'Opposition il y a quatre mois et demi,
mais on va y revenir - dans le cadre des négociations faites avec les
employés, dans le respect de ces négociations, évidemment,
il y ait des modifications amenées par des améliorations
technologiques. C'est le cas depuis des années dans le domaine de la
santé. Le chef de l'Opposition le sait. Particulièrement dans les
services ambulanciers, cela a évolué très vite, entre
autres, non seulement dû aux besoins de la population et au fait que la
population souhaite avoir les services les plus rapides et les plus
adéquats possible, mais dû aussi au fait que technologiquement,
aujourd'hui, plus particulièrement au plan des communications - ce n'est
pas exclusif, mais particulièrement - il y a eu des améliorations
considérables et énormes. Pensons à la possibilité
d'avoir le 911, par exemple, ce qui aurait été inimaginable il y
a à peine quelques années sur un territoire grand comme le
Québec, avec la dispersion de population que nous avons. On pourrait
parler aussi des équipements dans les ambulances. On pourrait parler
d'une foule de choses.
M. Chevrette: Les acheter à Miami.
M. Dutil: Ce que le chef de l'Opposition nous demande de faire
ici, c'est de mettre dans la loi une espèce de garrot qui ferait que,
s'il y a une évolution à un moment donné à quelque
part, même par négociations avec les employés - parce qu'il
faut tenir compte qu'ils ont des conventions collectives et qu'ils sont
protégés, ces gens-là - on ne pourrait pas, parce que la
loi nous l'interdirait, modifier la gamme de services présentement
offerts, même si la technologie ou diverses améliorations ou
diverses études nous feraient conclure que, pour le bienfait de la
population, il serait préférable d'envisager de faire certains
changements.
C'est la raison pour laquelle je demande à la commission de
rejeter l'amendement du chef de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, je vais me
permettre de répondre à quelques arguments du ministre.
Tout d'abord, je dois dire que c'est vrai que la CSN, dans le domaine de
l'établissement des coopératives, a été pas mal
plus vite que lui, parce que la même centrale qui témoignait
devant nous en juin disait que cela ne valait pas un cent et elle a
acheté à 105 000 $ le permis, alors que le ministre
prévoit que cela en vaut seulement 40 000 $. Ce ne sont pas des
farces.
M. Dutil: II revient avec cela, cela ne se peut pas.
M. Chevrette: Cela vaut quelque chose puisque c'est à 105
000 $ le permis et qu'il y en a 12 ambulances sur 19 qui devaient être
changées cette année même et qu'une première
commande a été logée à Miami avec des KKK
fabriquées à Miami, alors que le propre règlement du
ministre, premier article, numéro un dit: Fabriqué au
Québec. Son propre article numéro un! Fabriqué au
Québec. Il sait tout cela mais il laisse faire cela.
Deuxièmement, le 1er juillet, l'apocalypse. M. le ministre, vous
vous rappellerez que vous avez supplié l'Opposition de vous appuyer sur
une loi, parce que le 1er juillet, ce n'était pas nous qui avions peur,
c'était vous. Vous aviez tellement peur que vous avez dit: II faut les
incorporer, il faut les assujettir à la loi 160. La fameuse loi 160, qui
l'a présentée? Le ministre ne se rappelle pas que c'est lui!
C'est lui qui a présenté la loi, c'est lui qui a demandé
à l'Opposition les consentements pour présenter la loi. C'est lui
qui a demandé à l'Opposition de voter cela rapidement. C'est lui
qui craignait qu'en juillet ce soit tellement dangeureux qu'il fallait mettre
une loi très sévère au-dessus de la tête des
salariés, parce que, s'il s'en allait en vacances sans leur donner la
loi 34, il risquait d'y avoir du désordre en juillet et que cela prenait
une loi spéciale. II s'en vient nous dire que c'est nous qui avions
prédit l'apocalypse. C'est lui qui avait assez peur, là, qu'il a
été obligé de prendre les travailleurs du RETAQ et de les
assujettir à la loi 160. Ayez au moins l'honnêteté
intellectuelle, si vous n'avez pas la mémoire, de demander à vos
conseillers de vous rappeler les gestes que vous posez. Il me semble que c'est
un minimum! Je n'ai jamais vu une affaire de même! Non seulement il ne
sait pas quoi faire, mais il ne se rappelle même plus ce qu'il fait. Cela
devient inquiétant! Je comprends qu'ils peuvent vous donner la
bénédiction. Je pourrais négocier, moi, avec n'importe
lequel groupe et, pas besoin d'avoir peur, si j'ai un mandat en blanc, il va
régler n'importe quoi.
Ayez ce sens de l'équité dans vos rapports. Juste cela,
ça serait déjà pas mal. Donnez l'impression que vous
êtes équitable envers les deux groupes en présence puis
ça va déjà être respectable, il y a peut-être
du monde qui va commencer à vous parler. Mais ne donnez pas l'impression
que vous avez peur de tout ce qui bouge. Parce que quelqu'un qui a peur de tout
ce qui bouge, cela se sent. Puis, quelqu'un qui sent que quelqu'un a peur de
tout ce qui bouge, il bouge pour lui faire peur. Puis c'est exactement ce
qu'ils font, ils ont du "fun" avec vous. Vous avez l'air d'une marionnette,
c'est clair. Le dossier, on sait qu'il n'est plus rendu chez vous, on sait
qu'il est rendu au bureau du premier ministre, mais cela ne fait rien, il faut
vous parler à vous, c'est vous qui avez le titre officiel. Ceci dit, de
grâce, utilisez des arguments qui sont vrais. Le jour où vous
mentirez un petit peu, je vous rappellerai à l'ordre, moi. puis sur un
maudit temps, à part cela.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin, auparavant. Ah! excusez, le droit de
réplique du ministre.
M. Dutil: J'apprécierais.
M. Rochefort: J'aurais, M. le Président, une grande
réserve à interrompre ce dialogue.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela, on va
laisser le droit de réplique au ministre et on reviendra, M. le
député de Gouin. M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, premier point à
éclaircir: 40 000 $ versus 105 000 $. Je l'ai expliqué au chef de
l'Opposition l'autre jour. Je pensais que cette addition était à
sa portée, je vous l'avoue honnêtement, je pensais qu'il
comprendrait. Mais il n'a pas compris, alors je vais la redire.
M. Chevrette: M. Gagné, du journal Les Affaires, a
dit que vous n'aviez rien compris.
Le Président (M. Bélanger): S il vous plaît,
s'il vous plaît! On laisse le droit de réplique au ministre.
M. Chevrette: Vous lirez Gagné, du journal Les
Affaires.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
M. le député de Joliette. M. le ministre.
M. Dutil: Merci, M. le Président, de me laisser le droit
de parole que j'ai, qui est le mien, alors que j'ai respecté celui du
chef de l'Opposition tout à l'heure.
Les transactions qui ont été faites dernièrement
ont été faites à 105 000 $. incluant permis et autres
actifs. Lorsqu'on parle de 40 000 $, on fait la distinction entre autres actifs
et permis, ce qui veut dire que les autres actifs vaudraient, si le partage est
exact et ça semble bien être le cas - je peux varier de quelques
milliers de dollars d'un côté ou de l'autre - 65 000 $, et le
permis qui autorise les employeurs à avoir des contrats, la
pérennité des contrats jusqu'à l'éternité
bienheureuse. vaudrait
40 000 $. Ces 40 000 $ sont un prix d'achalandage, achalandage voulant
dire qu'on estime qu'on peut faire tant de profits en achetant ça, qu'on
peut faire tant de profits annuels, pour estimer, finalement, une valeur
d'achalandage de 40 000 $. Je réitère au chef de l'Opposition que
des actifs plus des permis, ce qu'ont acheté les coopératives et
ce qu'ont acheté d'autres personnes qui ont fait des transactions, elles
ont acheté permis et autres actifs...
M. Chevrette: C'est quoi les autres actifs? M. Dutil: Les
ambulances entre autres.
M. Chevrette: Elles valent combien? 12 sur 19 sont-elles
remplaçables, oui ou non? Est-ce que c'est vrai ou faux?
M. Dutil: M. le Président...
M. Chevrette: Répondez donc aux questions.
M. Dutil: M. le Président, les autres actifs, selon les
données qu'on a - et je suis prêt à rectifier mon chiffre
de 40 000 $ - on prévoit dans la loi qu'il y a une
indemnité...
M. Chevrette: Ah!
M. Dutil:... mais je suis prêt à le rectifier sur
preuve et, à mon avis, il n'y aura pas de preuve contraire ou pas
sensiblement contraire à cette estimation. Si un arbitre veut se
prononcer d'une façon différence, on le verra, mais, nous autres,
selon les données que nous avons actuellement et en vérifiant les
transactions qui sont faites, les transactions se font autour de 100 000 $ le
permis, les achalandages là-dedans représentent environ 40 000 $
le permis. Les autres actifs, il y a bien sûr des ambulances, mais il y a
parfois des équipements, des garages, des outils, des ci, des ça,
il y en a des choses, c'est un service d'ambulances. Il faut qu'ils
réparent les ambulances, il faut qu'ils "gazent" leurs ambulances; il y
en a qui ont même leur pompe à essence. Il y a d'autres actifs que
la valeur des ambulances. C'est estimé à, en moyenne, par
ambulance... Et c'est probablement l'erreur qu'on fait qui fait que le chef de
l'Opposition ne me comprend pas. On ne dit pas que les ambulances valent 65 000
$, on dit que les ambulances, les équipements, les outils, les garages,
etc., tous les autres actifs qui sont inclus dans l'affaire qui est de diriger
un service d'ambulance semblent se transiger actuellement, selon les
transactions que l'on voit, autour de 65 000 $ et l'achalandage autour de 40
000 $. C'est tout ce qu'on dit. Alors, quand le chef de l'Opposition dit que je
ne fais pas la distinction entre 105 000 $ et 40 000 $, je n'en reviens
pas.
M. Chevrette: Mais c'est vous. Je comprends que vous n'en
reveniez pas et vous n'en revien- drez jamais parce que cela a l'air de...
M. Dutil: J'ai encore la parole, là.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
M. le ministre, finissez votre intervention. Par la suite, la parole
appartiendra au député de Gouin.
M. Chevrette: On reviendra, ce n'est pas grave.
Le Président (M. Bélanger): Et il nous reste trois
minutes avant de suspendre les travaux pour...
M. Chevrette: On a jusqu'au mois de décembre, j'ai de quoi
m'amuser. On va s'en reparler.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, si vous
voulez continuer.
M. Dutil: Quant à assujettir les techniciens ambulanciers
et les propriétaires - je le rappelle, les deux ont été
assujettis - à la loi 160, je pense que cela allait de soi et je pense
que le chef de l'Opposition acceptait cette chose-là comme telle. Cela a
été à la fin de la session que nous l'avons fait, mais
c'est un service essentiel. Tout le monde reconnaît cela. C'est un
service essentiel qui ne doit être ni interrompu ni ralenti pour le
mieux-être de la population, pour sa santé et sa
sécurité, parce qu'il y a des divergences d'opinions autour d'une
table de négociations, parce qu'il y a des tensions entre employeurs et
employés et parce qu'il y a des difficultés dans la gestion
même du service. Sur le plan social, tout le monde reconnaît cela.
Quand le chef de l'Opposition dit qu'on l'a supplié de voter pour la loi
160, je reconnais une chose, c'est que le chef de l'Opposition et le
député de Gouin, qui est indépendant, nous ont
appuyés de façon responsable pour assujettir les gens qui sont
dans un service aussi essentiel dans le domaine de la santé à la
loi 160, je reconnais cela, mais aller dire que nous les avons suppliés
pour le faire, là, je pense que c'est nettement exagéré.
Nous le souhaitions, nous pensons que c'était responsable de le faire,
nous avons demandé si l'Opposition partageait notre avis
là-dessus, si c'était important de le faire. Ils nous ont dit:
Oui, et c'est ce qui nous a permis de faire adopter une loi spéciale
rapidement à la fin de la dernière session pour s'assurer que,
non seulement, en cours d'été mais même
ultérieurement, même une fois que la loi sera votée,
même une fois que les conventions collectives seront signées, s'il
y avait des difficultés dans les négociations, on ne puisse pas
faire payer la population en menaçant sa santé et sa
sécurité. Le chef de l'Opposition me disait tout à
l'heure: Je pense que tous les gens responsables, et c'est la grande
majorité, dans le domaine des services ambulanciers, les tech-
niciens ambulanciers, les propriétaires et autres, sont tout
à fait d'accord qu'on ne peut pas mettre en danger la santé et la
sécurité de la population parce qu'il y a des difficultés
autour d'une table de négociations. Qu'il y ait des personnes, un petit
groupe qui veuille le faire...
Le Président (M. Bélanger): En conclusion, M. le
ministre.
M. Dutil:... en conclusion, c'est vrai, il ne faut pas que cela
existe, cette loi-là est pour éviter que cela se fasse et
l'Opposition nous a appuyés là-dessus, non pas parce qu'on avait
peur, mais parce qu'on voulait être certain, comme dans d'autres domaines
de la santé où cette loi s'applique, étant donné
qu'il s'agit d'un domaine important pour la santé de la population,
qu'il soit sous la même loi.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, je dois
vous interrompre. Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux
sine die. On devrait recevoir des ordres de la Chambre et revenir après
la période des questions. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 16 h 19)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission des affaires sociales reprend ses travaux pour
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 34, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et d'autres dispositions législatives. Nous marchons toujours
sur les mêmes remplacements. Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. Chevrette (Joliette)
et M. Middlemiss (Pontiac). Bien.
Nous en étions au sous-amendement à l'article 2 de
l'article 149. 5 du projet de loi qui se lisait comme suit: L'article 1495,
introduit par l'article 2 du projet de loi 34, amendé par l'insertion,
à la fin du premier alinéa du paragraphe 1°, des phrases
suivantes: "La corporation doit maintenir et rendre disponible la gamme des
services présentement offerts en date de la présentation de la
présente loi. " D'autres commentaires, d'autres interventions sur ce
sous-amendement?
M. Chevrette: On va se retrouver, là.
M. Dutil: J'avais terminé, d'ailleurs, à une heure,
juste avant que nous ne suspendions là-dessus. J'avais fait le point et
je demandais à la commission, pour les arguments que j'avais
soulevés à ce moment-là, de rejeter le sous- amendement
présenté par l'Opposition.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, est-ce que vous avez une intervention?
M. Chevrette: Un instant!
Le Président (M. Bélanger): Sûrement' Vous
pouvez le sous-amender, mais vous ne pouvez pas en présenter un
autre.
Une voix: Non, c'est le contraire.
Le Président (M. Bélanger): C'est-à-dire que
c'est le contraire. Vous aviez raison.
M. Chevrette: Cela m'aurait surpris que vous ne me donniez pas
raison.
Le Président (M. Bélanger): Pour une fois, je vais
vous le donner.
M. Chevrette: Je voudrais poser une question au ministre.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Ce que vous avez déposé ce matin,
l'article 149 5, par rapport à l'ensemble des paperasses, parce qu'on
joue avec trois paperasses... Vous en avez apporté une dont vous ne vous
êtes pas encore servi et on est sur les mêmes paragraphes.
M. Dutil: Vous voulez savoir de quoi il retourne, n'est-ce
pas?
M. Chevrette: Je voudrais savoir comment vous agencez cela avec
le tout.
M. Dutil: Alors, 149. 5. premier alinéa, ce qui est
changé, c'est que...
M. Chevrette: Vous avez incorporé le sous-amendement
voté déjà, c'est cela?
M. Dutil: Non.
M. Chevrette: Bien oui!
M. Dutil: Ce que nous avons changé, c'est qu'au lieu de
"sous réserve des pouvoirs accordés au Conseil de la santé
et des services sociaux de la région de Montréal
métropolitain", nous avons mis "sous réserve des pouvoirs
accordés à tout conseil régional et à tout
établissement" en prévision qu'il puisse y avoir un conseil
régional à Laval, alors que c'est sur le territoire de la
communauté...
M. Chevrette: Donc, vous allez être obligé de faire
un amendement.
M. Dutil: Je vais soit devoir faire un
amendement, soit retirer l'amendement qui avait été
présenté pour mettre celui-ci à la place.
M. Chevrette: Non, mais il est voté.
Le Président (M. Bélanger): J'en ai perdu un petit
bout, vous permettez?
M. Chevrette: Écoutez, c'est pour cela que je vous pose la
question. Voyez-vous vous avez fait un sous-amendement qui a été
adopté par l'assemblée ici. Vous aviez proposé que le
Conseil de la santé et des services sociaux de la région
métropolitaine de Montréal... Exact? Sous réserve des
pouvoirs accordés au Conseil de la santé et des services sociaux
métropolitain de Montréal. Cela a été voté
comme sous-amendement.
M. Dutil: Cela a été voté et
adopté.
M. Chevrette: Comme sous-amendement, celui-là. Qu'est-ce
qui se passe?
Le Président (M. Bélanger): Excusez. C'est un vote
ou un quorum?
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a moyen d'aller vérifier,
quelqu'un?
Le Président (M. Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Dutil: Je n'ai pas l'information que cela a été
voté, parce que ce qu'on dit dans l'analyse qu'a faite Mme Lamontagne
qui nous a été présentée, c'est que ce qui a
été voté dans 149. 5, ce sont les paragraphes 1°,
4°, 5° et 6°, et non pas l'alinéa 1.
M. Chevrette: II a été adopté.
Le Président (M. Bélanger): Oui, ce bout-là.
Écoutez, on va se comprendre avec le dessin. Ça, ici, c'est
adopté comme sous-amendement. D'accord?
M. Chevrette: Ah! Chevrette a encore raison.
Le Président (M. Bélanger): Je ne sais pas si vous
avez raison, je ne sais pas de quoi vous discutez, mais c'est cela qui a
été adopté.
M. Chevrette: Aïe! il y a de cela quatre mois et demi, mais
j'ai la mémoire plus longue que cela, M. le ministre.
Le Président (M. Bélanger): Mais l'amendement comme
tel...
M. Dutil: Sur le plan de la procédure, M. le
Président, c'est vous qui allez trancher la question, mais moi ce que je
vous dis, c'est qu'il faut prendre une précaution supplémentaire.
Il peut arriver qu'il y ait un conseil régional à
Laval.
Le Président (M. Bélanger): C'est une question de
temps.
M. Dutil: C'est couvert par le territoire de la corporation et il
faut trouver la façon de l'introduire.
Le Président (M. Bélanger): C'est une question de
temps avant qu'il y en ait un à Laval. Cela fait dix ans qu'on le
demande.
M. Chevrette: Si le ministre veut introduire... On va se
comprendre. Je veux voir clair avant de continuer parce qu'il y a des choses
qui sont différentes dans vos papiers. Vous, vous dites: Tout conseil
régional. C'est correct?
M. Dutil: Oui
M. Chevrette: Sous réserve des pouvoirs accordés
à tout conseil régional. Donc, cela suppose qu'il peut y avoir
celui de Laval, celui de Montréal, alors que nous avons adopté un
sous-amendement qui limite aux services sociaux de la région de
Montréal métropolitain. Donc, automatiquement, le papier qui
est... C'est juste pour voir clair avant de commencer à discuter. Je ne
veux pas argumenter sur le fond. C'est que le ministre introduirait un nouvel
amendement au sous-amendement déjà adopté. Est-ce qu'on se
comprend bien?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Bon, cela va. Donc, j'ai bien compris cela.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Une voix: Non.
Le Président (M. Bélanger): Alors, ce qui peut
arriver, si je comprends bien, seulement en ce qui concerne la
procédure, c'est qu'on peut voter pour tous les sous-amendements
possibles et, à la fin, retirer l'amendement global et procéder
autrement, en présenter un autre. C'est ce que j'ai compris tout
à l'heure.
M. Chevrette: Ce n'est pas comme cela que ça marche. Je
m'excuse.
Le Président (M. Bélanger): Non, c'est comme cela
que ça marche.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas comme cela que ça
fonctionne.
Le Président (M. Bélanger): Bien, expliquez-moi
cela, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je pense qu'un amendement
dûment adopté, cela n'empêche pas d'avoir un
sous-amendement.
Le Président (M. Bélanger): Ce sont des
sous-amendements qui ont été adoptés.
M. Chevrette: Cela ne dérange rien. Appelez cela
amendement ou sous-amendement.
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas la
même chose.
M. Chevrette:... une fois voté, il fait partie de
l'amendement à la proposition principale de toute façon.
Le Président (M. Bélanger): D'accord
Jusque-là, cela va.
M. Chevrette: C'est une proposition principale amendée,
vous êtes d'accord?
Le Président (M. Bélanger): Oui
M. Chevrette: A partir de ce fait là, il n'y a rien qui
empêcherait, à mon point de vue, pour que ce soit plus
légal et qu'on ne s'enfarge pas, que le ministre dise: Moi, j'ai un sous
amendement additionnel à présenter, un sous-amendement nouveau.
Je propose un sous-amendement... Cela me fait plaisir de vous aider
d'ailleurs.
Le Président (M. Bélanger): Attendez une
minute.
Une voix:
M. Chevrette: Un sous-amendement. Cela ne me donne rien de vous
parler si elle vous parle en même temps. Vous n'en comprendrez pas deux
certain.
Le Président (M. Bélanger): Cela allait bien. M.
Chevrette: On va la laisser faire.
Le Président (M. Bélanger): Cela allait bien, je
vous écoutais.
M. Chevrette: Allez-y, chère dame, et, après cela,
je passerai le deuxième. Je suis habitué. Je ne haïs pas
cela.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député.
M. Chevrette: Non, allez-y!
Le Président (M. Bélanger): Allez-y, allez y!
M. Chevrette: Avez vous fini? Vous êtes sûr d'avoir
fini? Ne recommencez pas au moment où je commence.
Des voix: Ha, ha. ha!
M. Chevrette: Chaque fois que je commence, elle embraye. Bon!
Moi, je pense que le ministre va être obligé de sous-amender un
texte légalement voté. Le texte légalement voté,
c'est d'accorder au Conseil de la santé et des services sociaux de la
région de Montréal métropolitain. Cela va être
changé pour tout conseil, exactement comme il le dit là: à
tout conseil régional et à tout établissement. À
tout établissement, c'est correct. C'est le singulier au lieu du
pluriel, mais on peut faire une concordance, ce ne sera pas tellement grave. Le
reste est correct. Sinon, demander de retirer des amendements et tout le "kit",
quand c'est voté, c'est voté, mais tu as le droit de sous-amender
quand même.
Le Président (M. Bélanger): C'est qu'on en
était au sous-amendement.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): L'amendement comme tel,
dans sa nouvelle formulation sous-amendée, pourrait être
retiré. C'est ce que je vous dis. Cela est évident Vous
comprenez? J'ai l'habitude.
M. Chevrette: Préparez donc un amendement et on va
l'accepter. Cela va être simple.
M. Dutil: Moi, je n'ai pas d'objection à procéder
de la façon, si cela est légal, que propose le chef de
l'Opposition. Tout ce qui me semble important, c'est qu'on fasse ce
correctif-là pour la raison que j'ai mentionnée tout à
l'heure, qui est un correctif technique. Jugez de la procédure et on va
se plier à cela.
Le Président (M. Bélanger): Cela va
jusque-là. Je voudrais qu'on... Pardon?
M. Chevrette: Blague à part.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Je voudrais qu'on
dispose de celui-là...
M. Chevrette: II me reste six minutes, si j'ai bien compris?
Le Président (M. Bélanger): et qu'on revienne. Deux
minutes.
M. Chevrette: Pardon9
Le Président (M. Bélanger): Oui. Je voudrais qu'on
dispose de celui-là d'abord. Après, on reviendra et on fera
toutes les démarches qu'on veut faire. II ne faut pas en laisser trop
sur la table parce qu'on ne se comprendra plus comme
l'autre fois.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, celui-là
disait: "La corporation doit maintenir et rendre disponible la gamme des
services présentement offerts en date de la présentation de la
présente loi. "
M. Chevrette: Je pense que je vais vérifier quelque chose
sur le plan légal. (16 h 30)
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais parler
davantage sur l'autre point. Alors, je parlerai vingt minutes sur l'autre; je
vais vous faire grâce de mes deux minutes.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, il faut
lire entre les lignes, ça veut dire qu'il va y avoir un amendement.
M. Chevrette: Pas nécessairement. Ça peut
être une plaidoirie contre qui se terminerait par un amendement.
Le Président (M. Bélanger): Cela va être
d'abord ça, si on a compris.
M. Chevrette: Cela peut être l'inverse. Cela ne
m'empêche pas de prendre mes vingt minutes sur chaque.
Le Président (M. Bélanger): Donc, l'article 149. 5,
introduit par l'article 2 du projet de loi 34, amendé par l'insertion,
à la fin du premier alinéa du paragraphe 1°, des phrases
suivantes - c'est là-dessus qu'on se prononce: "La corporation doit
maintenir et rendre disponible la gamme des services présentement
offerts en date de la présentation de la présente loi. " Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement?
Une voix: Non.
Le Président (M. Bélanger): Non.
Une voix: Vote nominal.
Le Président (M. Bélanger): Vous voulez un vote
nominal? Bien, j'appelle le vote! Faites sonner la cloche, je sors la
feuille.
Alors, M. Dutil (Beauce-Sud)?
M. Dutil: Contre.
Le Président (M. Bélanger): Contre. M.
Bélanger (Laval-des-Rapides), contre. M. Gervais (L'Assomption)?
M. Gervais: Contre.
Le Président (M. Bélanger): M. Joly (Fabre)? M.
Joly: Contre.
Le Président (M. Bélanger): M. Laporte
(Sainte-Marie)?
M. Laporte: Contre.
Le Président (M. Bélanger): M. Latulippe
(Chambly)?
M. Latulippe: Contre.
Le Président (M. Bélanger): M. Leclerc
(Taschereau)... C'est M. Middlemiss (Pontiac), pardon.
M. Middlemiss: Contre.
Le Président (M. Bélanger): Contre. Mme Legault
(Deux-Montagnes)? Elle n'est pas là. M. Sirros (Laurier)?
M. Sirros: Contre.
Le Président (M. Bélanger): Alors, il y a neuf voix
de ce côté-là, donc il n'y en a plus d'autres qui peuvent
voter.
Mme Blackburn (Chicoutimi)?
M. Chevrette: Pas nécessaire, je suis tout seul. Je suis
pour.
Le Président (M. Bélanger): Oui, et vous êtes
pour.
M. Chevrette: Cela va vous épargner du temps.
Le Président (M. Bélanger): Donc, rejeté
huit à un pour le sous-amendement.
Nous revenons à l'amendement tel que sous-amendé,
c'est-à-dire... Est-ce que je dois le lire au complet?
Pour le Journal des débats, l'article 149. 5, introduit
par l'article 2 de la Loi modifiant la Loi sur les services de santé et
les services sociaux et d'autres dispositions législatives, est
modifié, premièrement, par le remplacement de ce qui
précède le paragraphe 1° du premier alinéa par ce qui
suit: "La corporation a pour objet, dans son territoire, sous réserve
des pouvoirs accordés au Conseil de la santé et des services
sociaux de la région de Montréal métropolitain et aux
établissements, d'organiser et de coordonner un système
préhospitalier d'urgence comprenant le transport ambulancier en vue de
favoriser l'accès aux services de santé" et, deuxièmement,
par la suppression du paragraphe 2° du premier alinéa.
M. Chevrette: Est-ce que le premier paragraphe...
M. Dutil: Le premier alinéa ou le premier paragraphe?
Le Président (M. Bélanger): Le premier paragraphe.
Allez-y!
M. Chevrette: Je veux savoir si le ministre présente son
amendement.
M. Dutil: Oui, je présente mon amendement pour
enlever...
Ce que l'on peut faire, d'après ce que j'ai compris, c'est soit
demander le retrait de ce paragraphe-là pour le remplacer par l'autre,
ce que ne préconise pas le chef de l'Opposition, soit, si c'était
le cas...
M. Chevrette: Par le nouveau libellé. M. Dutil: Par
le nouveau libellé.
M. Chevrette: Cela va être plus simple que d'arriver avec
un sous-amendement. Elle va se choquer bien noir, elle, puis on va avoir du
"fun".
M. Dutil: Alors, moi, une formule ou l'autre, si elle convient au
chef de l'Opposition. Si on est d'accord sur la procédure, je
suggérerais de remplacer le premier alinéa par: La corporation a
pour objet, dans son territoire, sous réserve des pouvoirs
accordées à tout conseil régional et à tout
établissement - et c'est là qu'est la différence par
rapport à l'autre - d'organiser et coordonner un système
préhospitalier d'urgence comprenant le transport ambulancier en vue de
favoriser l'accès aux services de santé. Elle exerce à
cette fin les fonctions suivantes. Alors, on comprend que la seule
différence est de retrancher "au Conseil de la santé et des
services sociaux de la région du Montréal métropolitain et
aux établissements" et de le remplacer par: à tout conseil
régional et à tout établissement. C'est comme ça
que s'est présenté sur ce que j'ai transmis à l'Opposition
sauf qu'il y avait en plus les deux autres paragraphes.
M. Chevrette: Mais là, on vote uniquement un amendement au
paragraphe 1°.
Le Président (M. Bélanger): Alors. ma proposition
pour des besoins de compréhension, sera bien plus simple que ça.
On retire celui qui est déjà sur la table, ce qu'on peut faire en
vertu de Beauchesne: Un amendement sous-amendé peut être
retiré sur motion adoptée à la majorité simple, on
présente l'autre qui nous donne un libellé, puis on repart.
M. Chevrette: Oui, mais on s'en tient au paragraphe 1 °.
M. Dutil: Oui. À l'alinéa 1.
M. Chevrette: A l'alinéa de 149 5 tel que libellé
par le nouveau papillon.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Pour être
sûr qu'on se comprenne bien, vous mettez une réserve à
quoi, pour ne pas qu'on dise tout à l'heure: Ce n'est pas ça
qu'on avait compris?
M. Chevrette: C'est parce que j'ai un amendement au
deuxième. C'est pour ça que. lorsque vous dites: remplacer un
papier par un autre, sur le papier, il y a des choses que...
Le Président (M. Bélanger): Le deuxième,
vous voulez dire: exploiter un service d'ambulances.
M. Chevrette: Arrêtez au mot "suivantes", et je vous suis.
C'est correct?
M. Dutil: Rayez le reste et on va y revenir plus tard.
Le Président (M. Bélanger): C'est bien,
arrêter ici. D'accord.
M. Chevrette: On se comprend. M. Dutil: Nous, on est
d'accord.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 5,
introduit par l'article 2 de la Loi modifiant la Loi sur les services de
santé et les services sociaux et d'autres dispositions
législatives, est modifié, premièrement, par le
remplacement de ce qui précède le paragraphe 1° du premier
alinéa par ce qui suit: "149 5. La corporation a pour objet, dans son
territoire, sous réserve des pouvoirs accordés à tout
conseil régional et à tout établissement, d'organiser et
de coordonner un système préhospitalier d'urgence comprenant le
transport ambulancier en vue de favoriser l'accès aux services de
santé. Elle exerce à cette fin les fonctions suivantes... " On
arrêtait là. c'est ça?
M. Chevrette: C'est ça. Cela bloque là.
Le Président (M. Bélanger): Cela bloque
là.
M. Chevrette: L'argumentation était qu'il y aura deux CSS
à un moment donné au lieu d'un.
M. Dutil: II est possible qu'il y ait...
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Comme on
étudie paragraphe par paragraphe, ça devient acceptable comme
proposition parce qu'on avait décidé qu'on les prenait paragraphe
par paragraphe et non globalement.
M. Chevrette: Ou alinéa par alinéa et. dans
ce cas-ci, c'est un alinéa.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça, mais
j'aime mieux le préciser pour le Journal des débats et
pour ne pas créer de jurisprudence fausse dans la procédure. On
s'entend bien? Là-dessus...
M. Chevrette: De jurisprudence fausse.
Le Président (M. Bélanger): C'est un
pléonasme vicieux. On n'en est pas à un près. Tout ce qui
est vicieux n'est jamais...
M. Chevrette: Sur celui-là, je n'ai rien à
dire.
Le Président (M. Bélanger): Rien à dire?
Alors, est-ce que l'article 149. 5, tel qu'amendé, alinéa 1, est
adopté?
M. Chevrette: Adopté. M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Sautez
dessus, c'est fait.
Maintenant, la deuxième partie. Deuxièmement, par le
remplacement du paragraphe 2° par le suivant: exploiter un service
d'ambulances et un service d'interventions médicales d'urgence.
Troisièmement, par le remplacement, dans les deuxième,
troisième et quatrième lignes du paragraphe 3° de ce qui
suit: "selon le cas, offrir ces services ou répartir ces demandes parmi
les propriétaires d'ambulances qui ont conclu un contrat de location
d'ambulances avec elle" par les mots "y donner suite de façon
appropriée" et, quatrièmement, par la suppression du
deuxième alinéa.
Donc, on prend le deuxièmement.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Deuxièmement,
par le remplacement du paragraphe 2° par les suivants: 2° exploiter un
service d'ambulances et un service d'interventions médicales d'urgence.
M. le député de Joliette, avez-vous une intervention?
M. Chevrette: Au printemps passé, il y a quatre mois et
demi, le ministre voulait enlever complètement le texte suivant:
"administrer un système préhospitalier d'urgence en vue de
favoriser l'accès aux services de santé" C'est ce que le ministre
nous avait proposé en juin. Je ne comprenais pas trop pourquoi il
voulait enlever à la future corporation le fait d'administrer un
système préhospitalier d'urgence en vue de favoriser
l'accès aux services. Ce que je comprends encore moins aujourd'hui,
écoutez bien ça, le ministre, cette fois-ci, introduit dans son
amendement: exploiter un service d'ambulances.
C'est donc dire que, là, il fait de l'OSBL un propriétaire
éventuel d'ambulances. C'est nettement différent par rapport au
texte qu'il voulait avoir l'été passé: "exploiter un
service d'ambulances et un service d'interventions médicales d'urgence".
Est-ce que le ministre voudrait m'expliquer... D'abord, est-ce que vous lui
laissez introduire son amendement?
Le Président (M. Bélanger): C'était
fait.
M. Chevrette: Vous considérez qu'il est fait?
M. Outil: En tout cas, je le propose.
M. Chevrette: Non, il faut qu'il le fasse formellement. On y
allait paragraphe par paragraphe, vous le savez. On ne reprendra pas trois fois
la même chose.
Le Président (M. Bélanger): Finissez votre
intervention et il va répondre.
M. Chevrette: Je ne parlerai pas s'il n'est pas introduit. C'est
aussi clair que cela.
M. Dutil: Dommage, je l'ai introduit, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, il est introduit,
pas de problème.
M. Dutil: Vous l'avez à la suite.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Quant à l'introduction de cet amendement, on
constate que nous avons introduit le concept de préhospitalier d'urgence
en haut, dans l'alinéa 1, de façon générale
puisque, dorénavant, au lieu de s'écrire comme dans le texte
original: La corporation a pour objet d'organiser et de coordonner dans son
territoire le transport ambulancier - c'était le texte original lors du
dépôt de la loi 34 - nous venons de convenir et d'adopter à
l'unanimité que la corporation a pour objet, dans son territoire, sous
réserve, etc., d'organiser et de coordonner un système
préhospitalier d'urgence comprenant le transport ambulancier. On a
introduit le concept de préhospitalier d'urgence dans le premier
alinéa. Donc, on pense que dans les... Elle exerce à cette fin
les fonctions suivantes... Dans les fonctions qu'elle exerce, il faudrait
être plus précis et parler d'exploiter un service d'ambulances et
un service d'interventions médicales d'urgence.
M. Chevrette: Je reprends ma question pour permettre au ministre
de bien comprendre et peut-être de m'expliquer. Est-ce qu'il est dans vos
intentions de faire des OSBL des propriétaires de flottes d'ambulances?
Parce que le
pouvoir que vous leur donnez en vertu du nouvel amendement, je le
répète, M. le ministre, ce n'est plus administrer, gérer
un système préhospitalier d'urgence, c'est exploiter un service
d'ambulances. Est-ce que vous avez l'intention de créer des flottes
d'ambulances au service des OSBL?
M. Dutil: II est dans mon intention, M. le Président, dans
la corporation que nous formons à Montréal, de laisser à
cette corporation la possibilité éventuelle de créer ce
qui est écrit ici...
M. Chevrette: Ah! Ah!
M. Dutil:... soit d'exploiter un service d'ambulances et un
service d'interventions médicales d'urgence.
M. Chevrette: Le chat commence à sortir du sac. Le chat
sort du sac. M. le Président, je vais donc intervenir contre cette...
Toute l'argumentation a été de ne pas étatiser le
système préhospitalier et le système ambulancier au
Québec. Rappelez-vous, tout le mois de juin, dix heures par jour, le
même ministre nous disait ici: Non, non, c'est le désir du
gouvernement, nous n'avons pas l'intention d'étatiser. C'est clair,
c'est précis, c'est net. On n'introduit pas de nouveaux principes
d'étatisation. C'est clair. Mais là, par la bande... J'ai
ricané un peu hier soir tout en le remerciant de me les avoir
envoyés. Il faut qu'il nous prête un minimum d'intelligence.
Comment peut-il soutenir toute son argumentation qu'il a soutenue depuis juin
et essayer de nous en passer une petite vite ici, soit d'exploiter un service
d'ambulances? Est-ce à dire que les OSBL seront propriétaires
d'ambulances? Cela peut vouloir dire cela. (16 h 45)
Sinon, si on ne voulait pas que les OSBL soient propriétaires
d'ambulances, mais que ce soient des coopératives ou que ce soient des
entrepreneurs privés, on ne dirait pas au pouvoir numéro deux
d'exploiter un service d'ambulances, on lui dirait d'administrer un
régime préhospitalier dont les ambulances appartiendraient soit
à des coopératives, soit à des propriétaires. Le
ministre vient d'ouvrir la porte à l'étatisation qu'un seul
groupe demandait. Rappelez-vous, un seul groupe demandait l'étatisation
sur les seize qui sont venus: la CSN.
Quand je disais ce matin - il faut arrêter de rire du monde,
là - que le ministre s'est donné corps et âme, sa chemise
et ses culottes, et là il donne plus. Là, il montre son vrai
visage en Hérode! C'est clair que, par cet amendement, il vient de dire:
II ne vous reste plus qu'un seul pas à faire, les petits gars.
Achetez-les tranquillement, à 105 000 $ ou 110 000 $ le permis
d'ambulance, puis au prochain "step", si vous grondez un petit peu, mon cher
ami Cotton, ce sera l'OSBL qui aura la tôle. Puis, on n'aura pas besoin
d'amender la loi. je le fais tout de suite. C'est cela qu'il dit et, moi, je ne
trouve pas cela correct de procéder de la sorte. Ou bien vous dites
carrément que vous voulez étatiser, ou bien vous dites
carrément que l'OSBL se portera acquéreur des ambulances
existantes de la part de tous les propriétaires d'ambulances. Moi, je
vous avoue que je vois une petite passe s'en venir dans cela. Je ne sais pas
s'il y en a qui voient la passe, mais, moi, je la vois, la passe. Le jour
où ce ne sera plus payant de s'occuper de la tôle, les clés
iront directement à l'OSBL et on dira à l'OSBL: Si tu veux que
ça roule, toi. tiens les clés et achète-toi des ambulances
qui ont de l'allure. Nous, on ne marche plus, on ne s'occupe plus de la
tôle. Ce n'est pas pour rien que M. Lamarche ou d'autres fins
connaisseurs ont proposé d'introduire ce nouveau pouvoir, voyons! Ne
nous prenez pas pour des naïfs, des totos ou des tatas, là! On est
capable de lire et de comprendre des textes et, si tel n'est pas l'esprit, on
ne devrait pas du tout l'écrire. On va marquer, comme le disait le
ministre au printemps... Que disait le ministre au printemps, au mois de juin?
C'est bien sûr que Cotton doit avoir dit. Cela ne fait pas mon affaire
ça, tu vas changer ça! Là, la peur l'a pris et il la
changé. II disait: La suppression du paragraphe 2. Donc, il ne parlait
pas d'exploitation d'un réseau d'ambulances, pas du tout. Il ne s'en
tenait qu'au pouvoir de portée générale qui était
de coordonner et d'organiser un système préhospitalier. Cela,
c'était très différent. Coordonner et organiser un
système préhospitalier d'urgence comprenant le transport
ambulancer. Mais son rôle, ce n'était pas d'être le
propriétaire de la tôle, son rôle, ce n'était pas de
faire l'achat d'ambulances et de boîtes à Miami, là. Son
rôle ne se limitait qu'à coordonner un plan d'action.
Je vous le dis très honnêtement: j'espère que le
ministre va arrêter d'être naïf jusqu'à son suicide
politique dans ce dossier. S'il ne connaît pas ce qui se passe dans
ça, je vais le réveiller un peu. S'il ne sait pas ce qui se
passe, c'est une joute qui est peut-être un peu forte pour lui, mais
c'est une joute qui ressemble étrangement à ce que j'ai vu
s'instaurer ailleurs, moi. Même pas au vu et au su comme dans ce dossier;
il ne le voit pas, c'est pas des farces. C'est extrêmement pernicieux la
façon dont on s'y prend pour arriver à étatiser a
posteriori, mais à légaliser a priori, c'est ce que ça
veut dire II légalise déjà dans son texte la
possibilité que l'OSBL soit propriétaire d'ambulances, alors
qu'il dit au départ qu'il veut tout garder ça, qu'il veut signer
des contrats-budgets avec des employeurs Mais, si cela ne marche pas avec les
employeurs, les contrats-bugdets, que dira-t-il? Il se donne une arme de plus
contre ceux qui ont consacré 15 à 20 ans dans l'entreprise. Je
dis ça aux employeurs, là. II vient de se donner une arme de
plus. Il va vous envoyer paître, il va suspendre vos permis et il dira
à l'OSBL. II vous manque 33 ambulances, achetez-les et c'est ce
que vous devez faire. Mais qu'il ne vienne pas me dire que ce n'est pas
ce qu'il peut faire avec ça. Qu'il ne vienne pas me dire ça! S'il
est un tant sort peu honnête intellectuellement, il va me dire: Le chef
de l'Opposition a raison, je pourrais révoquer des permis et donner
l'autorisation à l'OSBL de se porter acquéreur de tant
d'ambulances. Quel rapport de forces auront-ils avec une loi du genre pour
négocier un contrat-budget? Quel rapport de forces auront-ils, M. le
ministre, pour signer un contrat-budget avec vous? Soyez honnête, vous
qui venez de l'entreprise. Qu'est-ce qui va leur rester comme rapport de forces
pour négocier un tant soit peu un dossier qui a de l'allure? Cela n'a
pas de bon sens! Cela, c'est traiter un dossier d'une façon
machiavélique et c'est ne donner aucune chance égale à qui
que ce sort dans les circonstances. Je vous dis tout de suite, M. le ministre,
que je trouve cela déplorable, de la part de quelqu'un qui vient de
l'entreprise, de présenter un pareil dossier. Cela, c'est pernicieux,
c'est complètement vicieux, c'est couper toute possibilité. Ils
ne sont même pas obligés d'acheter, parce que, si vous leur donnez
le pouvoir d'acheter - d'acheter ceux qui en ont - si vous leur donnez le
pouvoir - et je vais aller loin -d'exploiter un service d'ambulances et un
service d'interventions médicales d'urgence, cela veut donc dire que
vous n'avez plus besoin de ceux qui sont en place. Cela veut dire
qu'artificiellement le pouvoir que vous leur donnez ailleurs de négocier
et, en cas de désaccord, d'aller devant un arbitre, c'est de la bouillie
pour les chats. Vous pourriez très bien vous passer de cela, aller
directement à une autorisation à l'OSBL et dire: Portez-vous
acquéreur d'ambulances et exploitez.
Une voix: On t'attend en haut.
M. Chevrette: On m'attend en haut?
Le Président (M. Bélanger): On va suspendre les
travaux pour quelques minutes.
M. Chevrette: C'est dommage, j'étais bien parti. Cela va
me motiver pour aller parler en haut.
M. Dutil: Pas de problème, on vous attend.
Le Président (M. Bélanger): On vous attend.
La commission suspend ses travaux pour combien de temps à peu
près, M. le député de Joliette?
M. Chevrette: Bien...
Le Président (M. Bélanger): Vingt minutes
d'intervention? Alors, disons jusqu'à 17 h 15, pour être
sûrs qu'on arrive.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 17 h 20)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission des affaires sociales reprend ses travaux. Nous
en étions à l'argumentation de M. le ministre sur le remplacement
du paragraphe 2° par le suivant: 2° "exploiter un service d'ambulances
et un service d'interventions médicales d'urgence". M. le ministre,
c'est à vous.
M. Dutil: M. le Président, premièrement, je
précise tout de suite, pour le rappeler à l'ensemble des gens qui
nous écoutent, que, quant aux régions, le système de
permis demeure et qu'il n'est donc pas question que des centrales de
coordination ou des OSBL puissent opérer des services d'ambulances.
À Montréal, nous révoquons les permis, nous l'avons dit,
et nous disons également dans la modification que nous apportons et que
j'ai transmise à l'article 22 au chef de l'Opposition que nous allons
payer pour la révocation des permis. Nous le disons, ça. L'une
des raisons - il y en a d'autres - pour laquelle l'OSBL doit avoir la
possibilité d'acquérir des ambulances et de donner le service
d'ambulances, entre autres, c'est que les coudées dures, les coups de
coude ne se donnent pas juste d'un côté, ils se donnent des deux
côtés.
Cet été, on a négocié avec les
propriétaires d'ambulances. Une négociation solide, c'est normal,
on s'attend à cela, mais à un moment donné, pour faire
avancer leur dossier, ils ont menacé de couper les employés de 20
%. Cela a provoqué bien des réactions, c'est facile à
comprendre. Le chef de l'Opposition sait certainement que, quand on parle de
couper des employés de 20 %, cela provoque bien des réactions.
J'ai attribué la guerre des "stickers" à cela. J'ai reçu
une réponse dernièrement de la part du représentant
patronal à Montréal qui nous disait: Nous, on n'a pas
menacé de couper 20 % les salaires des gens qui ne sont pas dans les
autres services que ceux de Montréal, donc on ne peut pas nous attribuer
la guerre des "stickers" dans la province. Je pense que cela aussi c'est faire
preuve de naïveté. Quand on "shake" un système comme
celui-là en menaçant de couper une bonne partie de ceux qui sont
des employés pour des raisons qui nous apparaissaient tout à fait
injustifiées, il faut s'attendre à avoir des réactions
extrêmement pénibles dans un système aussi tendu que celui
que nous avons actuellement. C'est une des choses qui s'est passée.
Je vous parle rapidement aussi de la menace de ne pas offrir les
services de véhicules-médecins parce qu'ils ne sont pas
assujettis à la loi 160. Il s'en passe quand même pas mal dans ce
dossier-là. Je pense qu'il est une précaution minimale que la loi
permet, étant donné que l'on révoque les permis,
étant donné que l'on paie pour la révocation des permis,
même si nous n'avons pas l'intention - si c'est
possible - d'avoir des ambulances, c'est que cette
possibilité-là existe pour l'OSBL et c'est la raison pour
laquelle nous l'introduisions.
M. Chevrette: M. le ministre, je vais vous donner un exemple.
C'est rendu à 30 %. à peu près, ou 35 % les
coopératives sur l'île de Montréal?
M. Dutil: 27 sur 80.
M. Chevrette: 27, 28? Combien d'ambulances?
M. Dutil: 27 permis sur 80 permis.
M. Chevrette: Que la coopérative décide de ne pas
vous donner. Je vais vous donner un exemple pour montrer comme cela peut
être stupide l'argumentation, je n'en reviens pas. Je vois Mario Cotton
ici, le président. Vous imaginez-vous que, le jour où sa
coopérative va décider que vous ne vous servez plus de ses
ambulances, ses techniciens vont aller chauffer les vôtres? Coudons,
croyez-vous au Père Noël? Cela n'a pas d'allure votre
argumentation, cela ne tient pas debout! Vous dites: C'est au cas où il
y aurait un coup dur. Le jour où Cotton va décider que ses
techniciens n'utilisent pas les "KKK" de je ne sais pas trop quelle
coopérative, vous essaierez de convaincre Cotton de chauffer les
vôtres. C'est fou comme balai! Cela ne résiste pas à
l'analyse, pas une minute. Cela n'a pas l'ombre d'un bout d'allure comme
argumentation. En tout cas, vous ne me ferez pas accroire ça à
moi. Vous ferez accroire ça à d'autres, si vous voulez, vous
essaierez de faire accroire ça à n'importe qui, mais pas à
moi. Ce n'est pas, M. le ministre, parce que vous donnez un pouvoir d'exploiter
un service d'ambulances, comme vous le dites ici, que vous allez faire des
techniciens, dont déjà 27 % sont partis d'une coopérative
- donc, une coopérative détentrice de tôle - des chauffeurs
de vos ambulances, ces mêmes personnes. Allez-vous vous imaginer
maintenant... C'est le même syndicat, quand bien même il resterait
quelques privés, vous irez demander au président du syndicat s'il
va faire chauffer vos ambulances. Vous allez en avoir des "stickers", vous
allez avoir bien plus que cela, et j'espère que vous aurez la même
rigueur, que vous vous donnerez une semaine pour les enlever et les peinturer
à 3000 $ chacune. Vous vous donnerez la même rigueur que celle que
vous avez envers l'entreprise privée. Mais ne croyez pas à cela,
votre argument ne tient pas debout, il ne résiste pas à
l'analyse. Il ne faut pas nous prendre pour des naïfs. J'espère que
vous n'êtes pas assez naif pour cela, M. le ministre?
Si c'est pour contrer une action éventuelle, je vous avoue que
vous faites fausse route. Vous avez de l'argent à dépenser, vous
avec du stock à faire maganer en Hérode! Vous avez de l'argent
à gaspiller par les fenêtres. Voyons! Pour parer aux coups durs.
Aïe! Faut-il entendre cela7 Faut-il entendre un pareil
argument, quand tu sais que c'est le même groupe? Voyons! Je vous
répète que les techniciens ambulanciers qui ont des
coopératives, vous leur demanderiez: Parce que tu ne chauffes plus les
tiennes, viens chauffer les miennes. Vous allez croire au Père
Noël? Ils se sont déjà déguisés en Père
Noël quelques fois, en 1984. Mais vous ne me prendrez pas pour un
Père Noël. Je ne suis pas naïf, je ne suis pas venu au monde
hier. J'ai vu neiger un petit peu et j'espère que vous avez vu neiger un
petit peu. Est-ce seulement ça votre argumentation? Avez-vous d'autre
chose dans les tripes7 De grâce, sortez d'autre chose de plus
brillant1 Cela n'a pas d'allure. Moi, je serais gêné de
sortir ça comme argument. Surtout que vous dites que c'est pour pallier
les coups. Aïe! il faut le faire! Franchement! Il faut faire venir
quelqu'un d'autre pour nous expliquer cela. Pourriez-vous nous donner un
argument qui a un peu d'allure autre que celui que vous venez de nous donner,
parce que les autres vont rire de vous? Voyons! Avez-vous d'autre argument?
Non?
M. Dutil: M. le Président, je pense que nous avons fait le
tour de la question. On donne à l'OSBL une possibilité, qui est
d'avoir des ambulances. Il peut arriver 56 scénarios, il peut même
arriver la possibilité qu'il n'y ait aucun soumissionnaire pour la
tôle, cela peut arriver On ne sait pas, on ne connaît pas l'avenir
Qu'est-ce qui nous dit qu'il y aura dans dix ans quelqu'un
d'intéressé à donner un service d'ambulances?
Reviendrons-nous à la législation s'il n'y a pas de
soumissionnaires, si nous allons en soumissions publiques? Bien voyons
donc!
M. Chevrette: Non, mais quel est l'argument au juste?
M. Dutil: C'en est un autre argument, il y a une multitude de
scénarios possibles dans un contexte d'organisation des services
ambulanciers. Ce que nous disons, c'est que l'OSBL aurait la possibilité
lui aussi d'avoir des ambulances, point à la ligne, ce n'est pas plus
grave que cela. Pour l'instant, ce n'est pas notre intention. Pour l'instant,
nous pensons qu'il est préférable de maintenir le système
de location d'ambulances, c'est plus pratique, c'est plus fonctionnel, et cela
va fonctionner mieux, pense-t-on.
M. Chevrette: Si ce n'est pas votre point de vue, M. le
Président, pourquoi le ministre donne-t il ouverture à ce qui
peut créer des problèmes magistraux7 Je suis convaincu
qu'un amendement du genre ouvre la porte à beaucoup plus de
possibilités d'avoir des problèmes que si vous ne l'ouvrez pas
tout de suite. Il sera toujours temps d'ouvrir, si vous avez des
problèmes, à un amendement législatif. Mais ne venez pas
me dire qu'en ouvrant une clause telle que celle-ci vous ne risquez pas de
vivre des problèmes majeurs.
C'est une porte ouverte, M. le Président, à toutes sortes
de problèmes, et je vais vous en donner quelques-uns. Je suppose qu'une
coopérative décide de dire: Nous, la tôle, nous nous en
foutons, nous ne marchons plus dans la tôle. Notre objectif,
c'était vraiment l'étatisation et la preuve, c'est qu'il y a un
pouvoir d'exploiter. Que Mario Cotton décide d'aller vous porter toutes
les clés et de dire Débrouillez-vous avec la tôle,
achetez-nous des KKK et ne les prenez pas trop à Miami - prenez-les
à Joliette ou à Montréal - parce qu'il y a quelqu'un
à Joliette qui fabrique des ambulances, en passant - que faites-vous?
Vous n'avez même pas besoin d'amendement législatif, vous
êtes pris avec un problème administratif que vous ne voulez pas,
parce que vous ouvrez une porte et que vous n'avez pas l'intention de le faire.
Quand on n'a pas l'intention de faire quelque chose, on n'ouvre pas la porte
pour que quelqu'un d'autre puisse le faire à votre place. Correct? C'est
le minimum de sagesse qu'un administrateur public doit avoir, le minimum de
sagesse, et vous ne l'avez pas dans cela. Ou bien vous avez l'intention... Mais
vous avez le droit d'être honnête et de nous le dire. Si c'est
ça votre intention, nous allons le savoir, je vais leur dire: Tant
mieux, vous avez gagné. Mais qu'on appelle les choses par leur nom.
N'arrivez pas avec des problèmes de relations de travail à ce
moment, ce n'est pas vrai. Cet article pourrait servir à bien d'autres
choses. (17 h 30)
Mais je répète que vous brisez aussi un rapport de forces
dans la négociation et pour tous les propriétaires, que ce soit
la coopérative ou que ce soient les propriétaires privés.
Vous avez une arme de chantage en disant: Je ne peux pas négocier tel
prix pour ta tôle, sinon, j'autorise mon OSBL à avoir des permis.
C'est ce que cela veut dire, avoir des ambulances. Combien me reste-t-il de
temps, madame? Le ministre s'inquiète. On est aussi bien de lui dire
combien de temps il me reste.
Le Président (M. Bélanger): Quatre minutes.
M. Chevrette: II m'en reste quatre. Voulez-vous répondre
tout de suite?
M. Dutil: Si c'était possible, mon cher ami.
M. Chevrette: Allez-y. Cela me permettra de revenir.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Sur le dernier argument du chef de l'Opposition, je
voudrais qu'il m'explique comment il voit l'intérêt de gens qui
sont propriétaires de véhicules. Quel intérêt
ont-ils à venir mener leurs clefs, comme il dit? Quel est le rationnel
en arrière de cela? Je ne comprends pas ce bout-là. Ils sont
propriétaires et ils voudraient ne plus être propriétaires,
en parlant de la coopérative. On fait des normes de véhicules et
d'équipement pour l'ensemble de la province de Québec. Tous les
gens, qu'ils soient propriétaires privés, OSBL,
coopératives, devront se soumettre à ces normes de
véhicules. Quelle est l'idée derrière le fait de venir
nous mener les clefs et de se priver de la possibilité de gérer
eux-mêmes les véhicules avec la souplesse que cela peut donner
à un système, des avantages et des inconvénients
aussi?
M. Chevrette: M. le ministre, vous avez été en
affaires, vous. Vous avez de 200 à 300 techniciens ambulanciers qui ont
investi dans la tôle. Vous leur signez un contrat, je ne sais pas,
à 22 $ ou 25 $. Je ne sais pas, je ne veux pas parler de prix
spécifiques pour mêler les éventuelles négociations.
Ce n'est pas rentable. Ce n'est pas rentable, pas du tout, pas du tout pour
eux. Quel intérêt ont-ils à continuer de jouer dans la
tôle, si la caisse populaire de la CSN a prêté sur
nantissement et si la SDC a prêté sur rien? Quel
intérêt ont-ils comme groupe de techniciens à perdre une
couple de 100 000 $ par année pour vous faire plaisir alors qu'il y a
possibilité d'exploiter un service ambulancier par l'OSBL? Voyons, vous
avez été en affaires, vous.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Je ne dis pas un particulier qui voudrait se
réchapper, mais une coopérative de techniciens qui dit: Le
ministre s'est donné un pouvoir et, nous, on a assez perdu. Que le
diable l'emporte! Qu'ils s'arrangent avec les KKK et qu'ils les mettent comme
il le faut. C'est ce qui va vous arriver.
M. Dutil: Mais quel intérêt maintenant nous, nous
avons?
M. Chevrette: Je voudrais bien être technicien.
M. Dutil: Quel intérêt, nous, nous avons, M. le
Président, à ne pas accorder un tarif suffisant pour permettre de
faire les frais d'opération? Cela se calcule. On ne s'entend pas avec
les propriétaires actuellement pour le tarif et il y a une
différence quand même assez importante, mais on fait des calculs
et on dit: Normalement, cela coûte ceci et cela pour opérer ce
service-là. Ce n'est pas si complexe à évaluer, à
notre point de vue. Quel intérêt on a à ne laisser aucune
marge de manoeuvre? Il y en a, une marge de manoeuvre. Quand on négocie
actuellement les contrats-budgets dans l'ensemble de la province de
Québec, il y a une des discussions qui porte sur la profitabilité
qu'on laisse à l'entreprise. On en laisse, une profitabilité
à l'entreprise en fonction d'un coût de fonctionnement qui nous
apparaît justifiable, en fonction des chiffres qu'elle nous apporte, des
preuves qu'on a des
années antérieures, etc. Évidemment, l'idéal
serait d'avoir les états financiers vérifiés de chacun,
comme cela se fait d'ailleurs dans d'autres domaines pour établir les
prix.
M. Chevrette: II y en a qui voient cela et vous ne voulez
même pas les voir.
M. Dutil: Ce n'est pas le cas. là.
M. Chevrette: Vous les avez refusés.
M. Dutil: Non. M. le Président, quant aux
états...
M. Chevrette: On est obligé d'aller les montrer au cabinet
du premier ministre, vous le savez.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de
Joliette, laissez terminer le ministre et vous pourrez intervenir
après. Il vous reste trois minutes.
M. Dutil: Quant aux états financiers
vérifiés, M. le Président, ce qu'on nous offre, ce sont
des chiffres vérifiés d'une partie des états financiers et
ce n'est pas la même chose. Le litige porte, entre autres, sur cet
aspect-là.
M. Chevrette: Je vais vous donner un exemple. M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, on peut laisser terminer M. le ministre. Vous
avez terminé?
M. Chevrette: II a dit qu'il avait fini. M. Dutil: Cela
va.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je vous excuse. M. le Président, je vais
vous donner un exemple. Moi, je suis propriétaire privé et il y a
une coopérative qui vient d'hériter d'un prêt de la SDC,
pas d'intérêt sur les deux premières années, cela
équivaut à 200 000 $, admettons, sur 1 000 000 $, 200 000 $ ou
250 000 $. Quand vous établissez le coût horaire pour
négocier la tôle, moi, |e suis privé, j'ai emprunté
à 13 %, la coopérative a une exemption d'intérêt,
elle, de 12 % ou 13 % pendant deux ans, sur quelle base allez-vous
négocier la tôle de la coopérative par rapport à la
mienne? Je vous donne juste un exemple de comparative... - en tout cas, vous
savez ce que je veux dire - de comparaison que je veux faire pour
démontrer que vous n'êtes pas capable de fixer le même tarif
aux individus parce qu'ils n'ont pas la même situation. À ce
moment-là, vous pourriez signer avec une coopérative à 24
$ et ça pourrait être rentable, et à 24, 50 $, ce serait
même déficitaire, par exemple, pour un privé. Je ne connais
pas la mécanique, mais théoriquement, avec des états
financiers, qu'il y ait une déduction d'intérêts par
rapport à une charge d'intérêts, c'est complètement
différent et le ministre est en train, à partir du rapport
Tremblay, de fixer un chiffre uniforme. Vous dites. M. le ministre - puis je
finis là-dessus, je suis obligé de finir là-dessus, mais
je vais me garder 30 secondes pour un amendement - vous venez de me dire que
ça ne devient pas une arme pour vous. Que vous négociez avec une
coopérative ou avec un propriétaire, s'ils ne s'entendent pas sur
les prix, vous pouvez vous retourner de bord et dire à l'OSBL:
achète des ambulances. Vrai ou faux? Donc, c'est une arme de chantage
par législation.
M. Dutil: Je rappelle, M. le Président, que nous
révoquons les permis, que nous avons maintenant une clause qui donnera
une indemnité sous la révocation des permis, que nous pourrions,
même si cette clause n'était pas là telle quelle, aller en
soumissions publiques, ce qui aurait le même effet. Le
propriétaire pourrait perdre le contrat qu'il détenait auparavant
puisque ça fonctionnera éventuellement par contrat à
Montréal. Mais, pour venir à ce qu'il disait au niveau des
coopératives, ça existe, des coopératives, ailleurs que
dans le transport ambulancier. La Société de développement
des coopératives, ce n'est pas juste pour des entreprises dans un milieu
qui n'est pas dans un marché concurrentiel.
M. Chevrette: Je sais cela.
M. Dutil: Cette politique a été établie il y
a plusieurs années, non sous le mandat du Parti libéral, mais
sous le mandat de l'ancien gouvernement. C'était quoi, l'objectif?
C'était de permettre à des travailleurs d'aller faire concurrence
à des entreprises privées sur un marché compétitif
avec un avantage indu ou si c'était pour donner un avantage relativement
minime? On va faire le calcul tout à l'heure, relativement minime.
Est-ce que c'était de donner un avantage à des travailleurs pour
qu'ils se prennent en main et qu'ils puissent, à partir d'une mise de
fonds relativement minime - parce que les travailleurs n'ont parfois pas les
moyens financiers qu'il faudrait qu'ils aient pour acquérir une
entreprise, c'est bien connu...
C'est pour ça que le programme a été établi.
Cela permet à des travailleurs dans des secteurs non seulement non
compétitifs comme celui-ci, mais compétitifs, d'acquérir
des entreprises avec une possibilité de rabais d'intérêts.
C'est l'effet qu'il a puisqu'il est concentré sur les deux
premières années au lieu de le mettre sur dix ans à un
faible taux de rabais d intérêts iI est concentré sur les
deux premières années et il a un effet, surtout,
d'amélioration au niveau
des liquidités alors que le député de Joliette
parle de la profitabilité, et je veux le spécifier tout à
l'heure, la profitabilité. S'il suit son raisonnement, ça
voudrait dire que, dans le passé, quand le gouvernement a établi
ça, il a donné un avantage indu à des travailleurs pour
aller faire concurrence dans des entreprises sur le marché concurrentiel
avec l'avantage dos rabais d'intérêts. C'est cela que ça
veut dire.
Transposons son argumentation, maintenant, au niveau des ambulances.
Quel effet a le rabais de l'intérêt sur deux ans? Il a un effet de
réduire, à toutes fins utiles, le prix des ambulances de quelque
chose comme 20 000 $. Alors, si on a payé 105 000 $,
l'intérêt serait à peu près de 11 %, sur deux ans,
90 %, actualisé. II fera le calcul et il va se rendre compte que
ça a un effet approximativement de 20 000 $. Je ne veux pas m'obstiner
sur 1000 $ en plus ou en moins, mais pour compter ça vite, il y a un
rabais de 20 000 $. Supposons qu'on le met sur un remboursement de dix ans,
c'est raisonnable 20 000 $ sur dix ans, ça fait à peu près
3000 $ par année. Si la COOP avait emprunté ces 20 000 $ sur une
période de dix ans, elle paierait environ 3000 $ par année pour
rembourser capital et intérêts. Comment pensez vous que ça
coûte à opérer une ambulance par année? Comment
paie-ton pour opérer une ambulance par année? On paie au-dessus
de 200 000 $. Là, on est en train de parler d'un équivalent par
année de 3000 $ sur une période de dix ans sur quelque chose qui
est plus cher que 200 000 $ à Montréal. La moyenne provinciale
est autour de 200 000 $, mais à Montréal c'est plus cher que
ça. Donc, on est en train de parler...
M. Chevrette: II y a le calcul du véhicule, M. le
ministre. Les 6000 $, c'est celui qui le paie par rapport à celui qui ne
le paie pas. Si c'est 3000 $ de moins par rapport à celui qui paie 3000
$ de plus, il y a un écart de 6000 $. C'est ça que je vous dis,
dans l'établissement du coût. Vous êtes assez vite...
M. Dutil: Non, il y a 3000 $ de différence en tout et
partout. Il n'y a pas plus que 3000 $ de différence en tout et partout
si on le place sur une période de... Donc, ça fait entre 1 % et
1, 5 % parce qu'une ambulance peut coûter entre 200 000 $ et 300 000 $.
Ce n'est pas ce qui fait la différence, à mon avis, dans nos
discussions quant à la tarification. Nos écarts sont beaucoup
plus considérables que ça et ce que le chef de l'Opposition me
dit, c'est qu'on ne devrait pas donner un avantage équivalant à
1, 5 % par année à des travailleurs qui veulent se prendre en
main. Je suis un peu scandalisé par cette Idée. Je pense que les
travailleurs utilisent actuellement un programme qui existe. On ne l'a pas
formé pour qu'ils achètent des ambulances. Il existe. Ils ont eu
l'initiative dans le premier cas de le faire eux-mêmes puisque sur la
rive sud, quand je suis arrivé et que j'ai été
mandaté comme responsable du dossier des ambulances par Mme la ministre,
il existait déjà un projet de coopérative qui était
assez avancé et où la négociation avait été
faite par les travailleurs pour acquérir leur propriétaire et
où ils avaient postulé pour ce programme qui existait et qui leur
a été accordé. Pourquoi ne le leur aurait-on pas
accordé? Je voudrais que le chef de l'Opposition me donne une raison
pour laquelle on n'aurait pas accordé à ces travailleurs qui
avaient fait preuve d'initiative, qui désiraient se prendre en charge et
qui, dans un domaine comme le service ambulancier où ce sont des
travailleurs relativement autonomes, ils font des transports...
Une voix: Ce n'est pas certain...
M. Dutil: Ils font des transports sur la rive sud comme ailleurs
dans le transport ambulancier. Cela prend des gens qui ont une certaine
initiative, qui ont des cas à régler sur le terrain. Quand il y a
un accident d'automobile, cela prend des gens débrouillards. Les
techniciens ambulanciers doivent être des gens débrouillards.
Pourquoi ne seraient-ils pas assez débrouillards pour être
propriétaires de leurs affaires? Ils ont pris cette initiative. Pourquoi
leur aurait-on refusé cela?
M. Chevrette: Ce n'est pas du tout la question.
M. Dutil: Quelle est la question?
M. Chevrette: Je propose un amendement parce que j'ai fini. Il me
reste 20 secondes. Pouvez-vous le lire, M. le Président? Je vais vous
répondre après, sur mon amendement.
Le Président (M. Bélanger): C'est un
sous-amendement parce qu'on est déjà en amendement. S'il vous
plaît! Cela allait bien. Il y a un sous-amendement à l'article 2.
L'amendement apporté au paragraphe deuxième de l'article 149. 5
est de nouveau amendé par l'ajout, à la fin de la dernière
ligne du paragraphe deuxième, des mots suivants: "uniquement dans les
cas d'abandon ou de refus de respecter le contrat. "
M. Chevrette: M. le Président, je vais présenter
mon amendement.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Vous allez le
présenter.
M. Chevrette: Pour bien comprendre, M. le Président, le
ministre n'a nullement répondu à la question que je lui ai
posée. Absolument pas, comme d'habitude. Je n'ai pas parlé de la
formation des coopératives. J'ai dit que le ministre, avec une clause
comme celle qu'il introduit, qui n'est pas celle de juin, quand il introduit
dans son projet de loi, aujourd'hui, un amendement qui donne à l'OSBL le
pouvoir d'exploiter un
service d'ambulances et d'Interventions médicales d'urgence, M.
vient de créer un problème majeur dans les relations possibles de
négociations entre autant un propriétaire privé qu'une
coopérative. Pourquoi? Parce que. chaque fois que tu viens pour
négocier, tu as la clause qui vient te dire: Si tu n'es pas fier, je
vais autoriser l'OSBL. Si tu n'es pas fier, je vais autoriser l'OSBL. Chaque
fois qu'on va vouloir négocier...
Le Président (M. Bélanger): Je voulais vous
entendre sur la recevabilité, pas sur le fond.
M. Chevrette: Elle est recevable à mort, voyons!
Le Président (M. Bélanger): C'est votre avis, j'en
suis sûr. Ce n'est pas encore le mien.
M. Chevrette: J'ajoute des conditions à cela.
Le Président (M. Bélanger): Si vous pouviez parler
sur la recevabilité.
M. Chevrette: Branchez-vous! Je n'ai pas à plaider,
l'évidence est là.
Le Président (M. Bélanger): Cela m'est égal,
mais vous allez vivre avec la décision que je vais devoir prendre.
On est allé la photocopier, d'accord.
M. le ministre, sur la recevabilité, est-ce que vous avez une
argumentation?
M. Chevrette: Je vais attendre. Je vais garder mon droit.
M. Dutil: Est-ce que je peux avoir l'amendement, M. le
Président?
Le Président (M. Bélanger): On est à le
photocopier. Il s'en vient. Je pensais que vous vous en alliez sur la
recevabilité.
M. Chevrette: Je pense que la recevabilité va de soi.
Le Président (M. Bélanger): C'est bien
évident que cela va de soi pour vous si vous le présentez, mais
cela ne va pas de soi pour tout le monde.
M. Chevrette: Vous maintenez l'article, mais vous l'encadrez. Je
ne peux pas croire que vous allez déclarer cela irrecevable.
Le Président (M. Bélanger): Avez-vous une autre
copie de votre amendement?
M. Chevrette: Non, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Juste une seconde, il
s'en vient.
La commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 44)
(Reprise à 17 h 50)
Le Président (M. Bélanger): Le sous-amendement
proposé par le député de Joliette se lit comme suit:
"L'amendement apporté au paragraphe 2° de l'article 149. 5 est de
nouveau amendé par l'ajout, à la fin de la dernière ligne
du paragraphe 2°, des mots suivants: "uniquement dans les cas d'abandon ou
de refus de respecter le contrat. " Ce qui fait que le paragraphe 2° se
lirait comme suit: "2° exploiter un service d'ambulances et un service
d'interventions médicales d'urgence uniquement dans les cas d'abandon ou
de refus de respecter le contrat. "
M. Chevrette: II faudrait dire. M. le Président, "des
contrats conclus avec les propriétaires existants", ce serait plus
complet.
Le Président (M. Bélanger): Contrats conclus...
M. Chevrette: Conclus avec les propriétaires
existants.
Le Président (M. Bélanger): avec les
propriétaires existants. Bien. Alors, nous en étions à la
recevabilité.
M. Chevrette: Bon, je suis prêt à plaider. Le
Président (M. Bélanger): S'il vous plaît.
M. Chevrette: M. le Président, c'est un amendement qui
ajoute purement et simplement, qui circonscrit le pouvoir de portée
générale. Je pense que cela ne donne rien de plaider longtemps
là-dessus; c'est un amendement tout à fait recevable.
M. Dutil: M. le Président, moi, je ne plaiderai pas sur la
recevabilité, je pense que je vais..
Le Président (M. Bélanger): Non, mais je voudrais
vous entendre, s'il n'y a rien sur la recevabilité, on va se prononcer
tout de suite. Alors, effectivement, je pense... Ha, ha, ha! L'amendement est
recevable. Alors, sur le fond, maintenant.
M. Chevrette: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Si vous voulez. M. le
député de Joliette, après avoir bien ri, plaider sur le
fond de votre article. Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Admettez qu'elle est bonne.
M. le Président. Vous n'avez pas le droit de penser, vous avez le
droit d'être convaincu, d'après ce que j'ai compris.
Le Président (M. Bélanger): Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Donc, l'amendement, M. le Président, vise
purement et simplement à enlever au ministre - et je le dis comme je le
pense - un pouvoir disproportionné de pression dans la
négociation des contrats, en ce qui concerne le métal, la
tôle. Sinon, le ministre pourrait se servir en tout temps de cette
clause, en disant: Si vous ne voulez pas signer au tarif horaire que je vous
offre, l'OSBL va racheter ses ambulances et vous, vous resterez avec les
vôtres. Qu'il ne vienne pas me dire que ce n'est pas possible! C'est
cela. Je lui dis carrément: Oui, mais vous allez vous servir de votre
clause exclusivement s'il y a bris de contrat, s'il y a abandon, vous ne vous
en servirez pas pour négocier, par exemple; ce n'est pas vrai. Cela
serait incorrect, au plan administratif, d'avoir une clause du genre qui vient
briser complètement le rapport de forces d'une négociation. Cela
n'a pas de bon sens. Il serait aussi bien de dire, à ce
moment-là: J'achète toute la tôle, autant des
coopératives que des secteurs privés, puis l'OSBL va avoir sa
tôle. Mais, dès qu'il décide qu'une coopérative a sa
tôle, qu'un employeur privé a sa tôle et qu'il se dit que
l'OSBL pourrait en avoir, cela veut dire quoi, cela? Si cela ne marche pas au
tarif horaire que vous voulez me facturer, je m'excuse, mais je vous fais du
chantage. Vous allez rester avec votre tôle puisque votre permis, je vous
l'ai enlevé, je l'ai révoqué à Montréal.
C'est bien ce qu'il a dit. Mais cela n'est pas correct.
Je ne dis pas que c'est son intention, mais c'est ce que cela voudrait
dire, par exemple, à toutes fins utiles. C'est ce que ses fonctionnaires
pourraient utiliser aux tables de négociations, effectivement. On a vu
des clauses du genre dans d'autres secteurs qui devenaient une arme de
chantage. Je m'excuse, si tel n'est pas votre objectif, acceptez de
circonscrire votre pouvoir pour dépanner. Le véritable
dépannage, quand il y a un bris de contrat en cours de route, vous
pourriez aller en soumissions publiques. Par exemple, je ne sais pas, moi,
Perimutter décide d'abandonner ses 19 ou 20 ambulances?
Une voix: 26.
M. Chevrette: 26? Ah! c'est encore plus gros que je ne le
pensais. 26, puis il n'y a pas de preneurs. Vous pourriez décider que
vous procédez par soumissions publiques pour en trouver. Vous pourriez
aussi décider que c'est l'OSBL. Mais vous ne pourriez pas vous servir de
ça à tout moment comme arme de chantage dans les
négociations sur les tarifs. Je pense qu'il faut que vous donniez les
chances égales à tout le monde d'avoir un rapport de forces dans
les négociations. Sinon, cela n'a pas de bon sens, cela ne tient pas,
cela ne résiste pas à l'analyse.
Ne venez pas me dire que cela résiste à l'analyse. Surtout
d'un homme qui vient de l'entreprise privée comme vous. Vous savez
très bien, que si on pouvait vous imposer, au-dessus de votre
tête, si on pouvait vous substituer n'importe quand... Moi, que je sois
membre d'une coopérative ou propriétaire privé, je veux
avoir ma force de négociation. Si vous me dites à chaque fois que
je vais vous voir: Oui, mais cela vaut 0, 10 $ de plus l'heure, là, cela
vaut 1 $ l'heure de plus, selon ce qu'on a évalué, regardez les
états financiers et tout, si vous ne prenez pas cela, c'est bien
regrettable, mais on va passer ça à l'OSBL, vous n'indemnisez pas
la tôle, vous risquez, à ce moment-là, par du chantage, de
faire craquer des corporations privées ou publiques. Vous risquez de les
faire craquer et de les laisser en plan avec du matériel roulant parce
que vous vous êtes donné un pouvoir de portée
générale sans aucun encadrement, sans aucune contrainte. Si ce
n'est pas cela, dites-moi le contraire. Dites-moi le contraire si ce n'est pas
cela. C'est pour cela que je le limite par un amendement. Je dis au ministre:
Si votre objectif est de ne pas avoir un moyen tout à fait
disproportionné dans la négociation du contrat du matériel
roulant, dites-nous que vous vous donnez un pouvoir dans
l'éventualité de bris de contrat, dans
l'éventualité où il y a un refus d'obtempérer
à des directives, où il y a un abandon complet. Cela, ce serait
correct, je pense que vous en auriez le droit. Vous ne pouvez pas laisser cela
sans véhicule, mais ne venez pas me dire que vous n'êtes pas en
train de vous donner une massue épouvantable qui pourrait aller
carrément à rencontre du gros bon sens dans le processus de la
négociation. Cela n'a pas de bon sens.
M. Dutil: M. le Président, je pense qu'il y a quelque
chose qui n'est pas compris de la part de l'Opposition. À
Montréal, on révoque les permis.
M. Chevrette: C'est ce que j'ai dit.
M. Dutil: À Montréal, on indemnise pour la
révocation des permis. Il n'y a plus de pérennité des
contrats, sauf pour le premier. Après cela, si on ne s'entend pas sur
les tarifs... Parce qu'on peut négocier de gré à
gré avec l'ancien propriétaire, mais on n'est pas obligés
de le faire, il a trois ans et, pour celui qui va soumissionner pour une autre
période de trois ou cinq ans, il s'agira de déterminer le nombre
d'années requis qui tient compte de la durée de vie, entre
autres, des véhicules, et c'est à nous de choisir parce qu'on
sait que, si on va aux soumissions pour trois ans, cela va être plus
cher, si on va aux soumissions pour cinq ans, cela a des chances d'être
moins cher. C'est au gouverne-
ment à en faire le choix le plus judicieux possible. Dans
l'hypothèse où on n'est pas satisfaits de notre
négociation avec le propriétaire actuel, après
l'échéance du premier contrat qu'on lui garantit, après
avoir révoqué ses permis, où on va aux soumissions
publiques et on n'a rien qu'un soumissionnaire et c'est le même et il est
beaucoup trop élevé à notre avis et il a mis ce prix
beaucoup trop élevé parce qu'il sait qu'il est le seul
soumissionnaire - supposons cela par exemple - on n'aurait pas le droit de dire
qu'on va le faire en régie interne? Il n'en est pas question. On veut se
donner ce droit-là parce qu'on les révoque et qu'on les paie, les
permis. On leur donne un contrat, justement, pour que la tôle qu'ils ont
actuellement se déprécie. Quant aux négociations de
gré à gré et à la possibilité que le
gouvernement a de régler la question, on a un pouvoir bien plus
exorbitant que cela, on peut décréter les conditions. On peut les
décréter et cela a déjà été fait,
n'est-ce pas? Au bout de la ligne, on finit par décider du prix si on ne
s'entend pas. C'est ce qui se passe actuellement. Cela n'est pas exorbitant
comme pouvoir? On pourrait dire, demain matin: C'est 19, 50 $ l'heure par
décret du gouvernement. Cela n'aurait pas de bon sens parce que,
évidemment, on ferait faire faillite à tout le monde et ce n'est
pas notre objectif. Notre objectif, c'est d'avoir des services ambulanciers
à un prix raisonnable. On le pense raisonnable et les employeurs,
actuellement, ne le pensent pas raisonnable. Tout le litige est là.
Mais, demain matin, je pourrais décréter. Je pourrais demander au
Conseil des ministres de décréter le tarif qu'on estime
être juste et équitable.
M. Chevrette: C'est encore pire que je ne le pensais.
Premièrement, il y a un décret et, ensuite, il se donne le
pouvoir de chantage en plus de cela. De quoi avez-vous besoin de plus si vous
avez le décret? Pourquoi sentez-vous le besoin, d'abord? Pourquoi
sentez-vous le besoin d'avoir une paire de bretelles de police de trois pouces
de largeur pour tenir votre culotte si vous avez déjà une bonne
ceinture?
M. Dutil: Cela, je l'ai déjà expliqué.
M. Chevrette: Là, cela vous prend les bretelles et la
ceinture.
M. Dutil: Je l'ai déjà expliqué, M. le
Président, mais je ne vois pas pourquoi on s'obligerait à aller
en soumissions publiques s'il arrivait qu'il n'y ait pas d'autre
soumissionnaire pour une raison ou pour une autre et si le seul soumissionnaire
qui le sait nous faisait un prix exorbitant, alors qu'on l'a déjà
dédommagé pour son permis. Là, on règle le
problème, on donne des contrats de trois ans. Supposons que le
système ambulancier n'existait pas à Montréal, qu'on
rétablissait et qu'on décidait d'engager des techniciens
ambulanciers, d'aller en soumissions publiques pour des contrats de trois ans
avec des locateurs de tôle. Supposons qu'on faisait cela, au bout de
trois ans, on ne doit rien aux locateurs de tôle. On a respecté
notre contrat. Ils ont respecté le leur. Bon. On n'est pas dans cette
situation-là, on est dans une situation où il existe des permis.
II faut trouver un dédommagement parce que la réforme fait qu'on
change les données du problème.
M. Chevrette: M. le ministre...
M. Dutil: On révoque les permis, on les indemnise.
M. Chevrette: Donc, M. le ministre, vous admettez une chose: en
indemnisant le permis, vous étatisez officiellement, vous
étatisez complètement la notion de dispensation de services;
parce qu'en enlevant les permis il n'y a pas un propriétaire ambulancier
ni une coopérative qui peut aller s'installer ailleurs au Québec,
et vous pourriez - pour vous montrer comment c'est crasse en maudit, cette
loi-là, puis elle est vicieuse sur ce côté-là -
à la deuxième année, avoir forcé un groupe à
s'acheter, par exemple, vingt ambulances de 75 000 $ ou 80 000 $; on
établit des coûts financiers différents, s'il est
obligé d'avoir du matériel neuf. selon vos exigences. II vient de
s'acheter vingt ambulances de 80 000 $ la deuxième année, puis la
troisième année, vous n'êtes même pas obligé -
en plus de ça, selon vos propres dires - vous n'êtes même
pas obligé de le prendre. Vous l'avez obligé à changer, la
deuxième année, parce que le kilométrage avait atteint son
paroxisme, le cadran, et puis vous venez de dire....
Vous vous en allez où avec ça, vous pensez? Pensez-vous
que l'entreprise va jouer avec vous bien longtemps? II n'y a même pas une
structure intelligente qui va jouer avec vous longtemps, avec ça.
Le Président (M. Bélanger): Alors, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 2)