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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 34, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et d'autres dispositions législatives.
Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Blais
(Terrebonne) sera remplacé par M. Claveau (Ungava), Mme Juneau (Johnson)
par M. Jolivet (Laviolette) et M. Latulippe (Chambly) par M. Cusano (Viau).
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie.
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Avant que vous ne débutiez les travaux, je
voudrais demander au ministre de nous faire le point sur la situation à
Montréal et au Québec en général.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Entre 20 heures et 21 heures hier, la situation
était revenue à peu près à la normale, en ce sens
que les urgences de priorités 1, 2 et 3 étaient couvertes, bien
que le nombre d'ambulances était de 36 sur 45 à ce
moment-là. Je tiens à expliquer que le nombre théorique
d'ambulances est toujours plus élevé - et ce fut le cas dans les
situations les plus normales - que le nombre réel d'ambulances, et c'est
voulu parce que des situations peuvent se produire. On a une espèce de
marge de manoeuvre.
Ce matin, à Montréal, le nombre d'ambulances est de 52 sur
57, donc c'est une situation que l'on peut qualifier de tout à fait
normale.
M. Chevrette: 52 sur...
M. Dutil: Sur 57 ambulances requises, selon le nombre
théorique.
M. Chevrette: M. le ministre, me permettez-vous de... J'ai un
rapport à 9 h 53 précises. Ce rapport est le suivant. À 9
h 53, neuf ambulances sont absentes quant au nombre théorique
exigé, plus trois bris, ce qui fait douze ambulances manquantes à
Montréal. La meilleure situation depuis hier a été entre 6
heures et 7 heures ce matin, alors qu'il manquait quatre ambulances, mais
depuis hier soir, il en manque toujours entre six et dix. Est-ce exact?
M. Dutil: C'est exact et c'est ce que je disais. Quand je disais
36 sur 45 hier, il manquait donc neuf ambulances sur le nombre
théorique, ce qui est un peu trop élevé. Cela a quand
même permis de couvrir les urgences de priorités 1, 2 et 3, ce qui
n'était pas le cas durant la journée, ou ce qui a
été couvert à une certaine période de la
journée c'étaient les urgences de priorité 1 seulement.
Toutefois, après vérification, les urgences de priorité 1
ont été couvertes toute la journée, le
temps-réponse étant de 6, 4 minutes, ce qui correspond au
temps-réponse externe habituel pour les priorités 1, les
urgences.
M. Chevrette: Est-il exact que, à Maniwaki, c'est la
moitié du service qui se donne présentement?
M. Dutil: Selon l'information que j'ai concernant Maniwaki, le
service est normal, M. le Président.
M. Chevrette: Je ne haïrais pas cela que vous le
vérifiiez puisque nos informations nous indiquent que le service est
encore de moitié.
M. Dutil: On va le vérifier à nouveau, mais on a
vérifié les divers endroits qui avaient été
mentionnés par le chef de l'Opposition hier et le service est
graduellement revenu à la normale dans tous ces endroits-là, y
compris Maniwaki, Gracefield, depuis ce matin, y compris la ville de La Baie.
À Chibougamau, la situation est également normale; c'est un autre
point qui avait été soulevé par le chef de
l'Opposition.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, deux questions au ministre.
La première: Êtes-vous satisfait de la présente
situation?
M. Dutil: La situation actuelle à Montréal, selon
les informations qu'on m'a transmises, est satisfaisante et
considérée comme normale.
M. Rochefort: Pour vous, est-elle satisfaisante?
M. Dutil: Selon les informations que j'ai
d'Urgences-santé, la situation est normale à Montréal.
M. Rochefort: Vous considérez donc que vous avez le
contrôle de la situation.
M. Dutil: Je considère que le service est rendu à
la population de la façon normale et habituelle, donc que la
santé et la sécurité de la population ne sont pas en
danger.
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
Présentation d'amendements de
l'Opposition
M. Chevrette: M. le Président, j'avais également
demandé au ministre, avant qu'on ajourne nos travaux, la
possibilité de présenter à la commission l'orientation ou
les amendements projetés par l'Opposition. Vous n'êtes pas sans
savoir que nous avions convenu que je les présente au ministre, ce que
j'ai fait. Je voudrais le faire également pour le bénéfice
de la commission pendant quelques minutes.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député de Joliette. Est-ce qu'on a votre consentement, M. le
ministre?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Merci, M. le Président.
D'abord, une des priorités de l'Opposition dans ce débat
sur le projet de loi 34, c'est un service comparable en qualité et en
quantité à ce qui se fait à Montréal. Sans
minimiser le fait que des améliorations que je qualifierais de mineures
s'imposent à Montréal, selon moi, en régions, ce sont des
coups de barre fondamentaux et majeurs qui s'imposent, tout d'abord en
qualité et en stabilité de la main-d'oeuvre, mais en
quantité également, parce qu'il y a des régions qui sont
mal couvertes, mal protégées par le service du système
ambulancier. Je vous dirai également que la main-d'oeuvre ne
reçoit pas la même attention en régions que les
travailleurs ambulanciers de Montréal, ce qui serait d'ailleurs une
cause d'instabilité très profonde. Quand on a des hommes à
1 $ l'heure en "stand-by", cette partie salariale m'apparaît être
une question urgente qui se réglera bien sûr dans les
négociations. Mais, à mon point de vue, si on veut que la
qualité des services ambulanciers en régions s'améliore,
on ne peut pas créer une corporation avec des pouvoirs, autant sur la
quantité et sur la qualité, pour Montréal et n'avoir
aucune structure qui a le même souci dans le reste du Québec.
C'est pour cela que j'ai demandé au ministre que pour le
Québec on ait au moins soit une régie qui permettrait
également d'avoir des pouvoirs à peu près
équivalents à la corporation montréalaise ou à
défaut, s'il craint que ce sort une superstructure à laquelle on
rêve, qu'il nous assure la présence d'un commissaire, d'un
surintendant - appelons-le comme on voudra -mais avec des pouvoirs identiques
à la corporation de Montréal. Ce serait là une preuve que
le ministre, qui disait vouloir améliorer la qualité des services
en régions, a le même souci, la même détermination de
mettre, entre vous et moi, quelqu'un de responsable avec des pouvoirs
réels pour l'ensemble du Québec. Ce faisant, je pense que le
ministre lui-même pourra modifier très facilement un de ces
articles et offrir l'occasion à ceux qui oeuvrent dans le système
ambulancier en régions de former ces centrales de répartition
sous le contrôle de la régie ou du commissaire ou du surintendant,
mais ne pas relever du CRSSS. Je vais expliquer pourquoi.
Le ministre a soulevé tout au cours de sa discussion l'importance
d'enlever Urgences-santé de Montréal de la tutelle du CRSSS de
Montréal pour permettre au CRSSS de Montréal de jouer son
rôle de CRSSS. Mais, quand on arrive au Québec, on remettrait les
structures régionales sous la coupole du CRSSS. Ce qui vaut pour
Montréal doit valoir pour ailleurs. Donc, l'argumentation lui
permettrait d'avoir une cohérence totale. Je prétends que ce
n'est pas exagéré, dans une loi qui vise à
améliorer la qualité des soins, qu'on pense véritablement
aux régions du Québec, où des coups de barre fondamentaux
doivent être donnés. Ce serait une première orientation,
tout en étant ouvert sur les titres, la forme, et avoir
véritablement un personnage ou une petite structure légère
qui avait les mêmes pouvoirs que la corporation d'Urgences-santé
à Montréal.
Le deuxième point que nous avons discuté, et j'en ai fait
part au ministre, c'est le transfert de tous les employés
d'Urgences-santé. À mon point de vue, la loi telle que
libellée ne permet pas une sécurité totale. On parle de
listes d'employés. Je lui ai suggéré que ce soient tous
les employés qui oeuvrent pour Urgences-santé et tous les
employés des proprios qui vont passer à la nouvelle corporation
et que ce soit d'une limpidité totale. Qu'on n'organise pas de clauses
ou d'articles qui puissent être une échappatoire pour qui que ce
soit dans tout cela. Ce sont des protocoles qui se signent après entre
des corporations. Si la volonté politique législative n'est pas
claire, on prêtera le flanc à toutes sortes
d'interprétations. Si on ne rend pas arbitrables les différents
protocoles, j'ai l'impression qu'on pourrait avoir l'air fou. Là-dessus,
je n'expliquerai pas plus longtemps parce que le ministre a bien compris mon
point de vue. Je pense qu'il serait d'une certaine grande facilité de
corriger les articles 18 et 13, d'y mettre le mot "tous" au lieu de "les" et de
les subordonner à un mécanisme d'arbitrage quelconque.
Pour ce qui est de la qualité, depuis le début on
argumente sur le fait que la qualité des services, des contrôles,
l'établissement de standards ou de normes minimales sont à peu
près ignorés. Encore là, je pense que c'est
peut-être facilement et rapidement amendable pour faire en sorte qu'il y
ait un souci qualitatif dans ce projet de loi et non pas exclusivement
quantitatif. Je dis bien qualitatif, parce que toute l'argumentation du
ministre en deuxième lecture
était basée sur la qualité, mais le nombre d'heures
de perfectionnement comme tel ne figure pas au projet de loi. On pourrait
considérer que c'est seulement l'amélioration qualitative des
techniciens qui ferait que la qualité des services
préhospitaliers soit améliorée, alors qu'il y a des
standards minima à fixer, il y a des normes de contrôle, la
performance à évaluer, etc. Cela fait plus global, plus
cohérent, plus acceptable d'avoir un projet de loi qui vise
l'amélioration complète du système préhospitalier
sans minimiser l'impact bénéfique que peut avoir
l'amélioration de la scolarité ou des cours de perfectionnement
pour une catégorie de personnel.
Je pense que le projet de loi doit avoir comme souci
l'amélioration de la qualité globale des soins
préhospitaliers. C'est le troisième point.
Le quatrième point, et non le moindre, mais tout aussi important,
c'est la question de l'étatisation versus la privatisation. Dans la
corporation montréalaise si j'y allais d'un voeu, selon ma conviction
profonde, je pense que la seule solution valable et peut-être durable ce
serait l'étatisation complète. Sachant que le ministre ne veut
pas y aller, pour montrer également de la souplesse dans l'Opposition et
essayer de trouver un terrain d'entente, je lui proposerais une formule
d'"opting out", retrait avec compensation. Je change la nature de l'entreprise,
qui est une entreprise privée avec les droits et privilèges
d'avoir ses employés, ses véhicules et de signer des contrats de
services avec une corporation. Je change donc la nature même de la
viabilité de l'entreprise. À ce moment, comme le ministre ne veut
pas l'étatisation complète, moi je lui propose qu'on introduise
une notion d'"opting out", c'est-à-dire le retrait pour celui qui ne
voudrait pas y aller avec la formule des contrats de location exclusivement de
véhicules, avec la possibilité qu'il soit compensé d'une
ou de deux manières... Je ne m'enfargerai même pas sur la
façon dont il pourrait régler le tout. Cela peut être
devant le Tribunal de l'expropriation, cela peut être le
propriétaire qui se trouve un arbitre, la corporation s'en trouve un et
les deux s'entendent pour un troisième. Je ne veux pas m'enfarger sur le
mécanisme comme tel, mais, il m'apparaîtrait tout à fait
logique que, quand on change la nature même de l'entreprise et qu'on en
fait non plus des gens qui dispensent des services, mais bien des locateurs
d'équipement, y ait cette indemnisation juste, équitable et
raisonnable, à partir de droits normalement reconnus dans
l'économie de nos lois depuis toujours. Je pense qu'à ce moment
on pourrait en arriver à bonifier le projet de loi, à le rendre
acceptable autant pour la population en régions, en
général, autant pour les employés, autant pour le souci de
la qualité, autant pour les gestes qu'on pose en changeant la nature des
entreprises.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
avez-vous l'intention de répondre? M. Dutil: Oui, M. le
Président.
M. Chevrette: II y a peut-être un point que j'ai
oublié, mais que j'ai souligné au ministre et il pourrait
peut-être me répondre, parce que je sais qu'il arrivera avec un
amendement majeur cet après-midi. C'est toute la dimension du permis
relié à l'exploitation, le fait de changer la nature du permis
qui est relié à l'exploitation actuelle. À mon point de
vue, il y a moyen de conserver la notion de permis, tout en discutant de la
non-exclusivité des régions dès qu'il existe une centrale
de répartition.
M. Dutil: M. le Président, nous avons eu une rencontre
hier soir, le chef de l'Opposition et moi-même, pour une séance de
travail. Nous avons discuté des diverses questions concernant ce projet
de loi et particulièrement celles qui sont amenées ce matin par
le chef de l'Opposition. Comme je l'ai dit et répété,
à mon avis, pour autant que le but et l'objectif de la loi,
c'est-à-dire d'avoir des centrales de coordination éventuellement
dans les régions - je ne parle pas de stabilité et de formation
puisqu'on peut le faire même si... Il n'était pas
nécessaire de l'inclure dans la loi, mais cela reste une des parties
importantes de notre réforme, je le précise, parce que le chef de
l'Opposition a commencé son intervention en parlant de stabilité
d'emploi. Nous sommes parfaitement d'accord sur le fait que cette question est
fort importante et qu'il faut la faire, mais il n'était pas
nécessaire de l'inclure dans le projet de loi. Mais il est important, et
le projet de loi le permet, que l'on puisse avoir éventuellement des
centrales de coordination dans les régions pour en arriver à
diminuer le temps de réponse. C'est un débat qu'on a fait en long
et en large depuis le début de la commission et c'est un objectif qu'il
faut maintenir comme l'autre objectif qui est, pour les raisons
déjà mentionnées, de séparer Urgences-santé
du CRSSS de Montréal et, le cas échéant, d'intégrer
les techniciens ambulanciers.
Je prends les points que soulevait le chef de l'Opposition un à
un parce que certains sont tout à fait conciliables, d'autres sont plus
difficilement conciliables, et je vais à ce moment-ci... Bien que je
croie que nous puissions continuer nos travaux, cheminer et peut-être en
arriver à des compromis acceptables, il y a quelques endroits où
cela s'avère plus difficile. Quant à la qualité et
à la quantité des services en régions et au fait qu'il y
ait des articles qui prévoient cette qualité de services, nous
avons déposé à l'article 4 un texte concernant la
qualité qui ne rejoint pas toutefois ce que vient de dire le chef de
l'Opposition quant à la formation d'une régie ou à la
nomination d'un commissaire. Cela nous paraît difficile à inclure
actuellement et il nous semble qu'il pourrait y avoir des mécanismes
d'inspection qui n'oblige-
raient pas la création d'un organisme autre qui pourrait
être une régie ou la nomination de ce qu'on pourrait appeler un
commissaire. Cela présentait plusieurs difficultés dans les
discussions que nous avons eues hier. Je ne dis pas que c'est impossible, mais
je tenais à mentionner que, de ce côté, nous avons pas mal
de travail à faire si nous voulons concilier nos points de vue.
Le deuxième point soulevé par le chef de l'Opposition
concerne le transfert des employés. Il estime que la clause que nous
avons n'est pas étanche. J'ai dit que la clause que nous avions devait
être étanche, nous avons discuté de modifications au
libellé de l'article et il semble bien que cela pourrait satisfaire les
deux parties. Je crois que, de ce côté, nous ne devrions pas avoir
des difficultés lorsque nous arriverons à ces articles.
J'ai parlé de la qualité tout à l'heure en
même temps que je parlais de la question de la régie ou du
commissaire. La qualité, bien sûr, il faut l'avoir. De quelle
façon l'a-t-on inscrite dans le projet de loi? Nous avons
déposé un amendement à cet effet. S'il y a lieu de le
bonifier, nous verrons. Je ne suis pas fermé à cette question,
tout au contraire. Comme le chef de l'Opposition le dit, l'objectif de la loi
est non seulement de diminuer les tensions dans le système, mais de
trouver un mécanisme de coordination qui fonctionne bien, plus
particulièrement à Montréal, mais également
d'apporter une qualité rehaussée partout en province.
Quant au point suivant, étatisation versus privatisation, je ne
suis pas en mesure de lui donner des réponses ce matin, mais nous
cheminons de ce côté. Je pense avoir eu une ouverture à
l'égard de cette question. J'avais toujours apporté des nuances
au fait qu'il fallait voir quant au changement de nature ce qu'était ce
changement de nature, voir quant au changement de rentabilité ce
qu'était ce changement de rentabilité et voir quant au fait que
ce soit une entente de gré à gré ou une imposition par le
gouvernement s'il y avait une différence quant à
l'indemnité.
Sans répondre ce matin au chef de l'Opposition là-dessus,
je lui dis que nous cheminons et que nous devrions être en mesure de dire
oui ou non rapidement sur ce point, probablement au cours de
l'après-midi ou, au plus tard, en soirée.
Quant aux permis, étant donné le symbole fort important
que les propriétaires attachent aux permis, nous maintenons que la loi
telle qu'amendée transpose de façon tout à fait correcte
le système de permis en un système de contrats
protégés avec négociation de gré à
gré, ce qui est une amélioration par rapport à l'ancienne
loi, mais qui correspond au fait actuel qu'on négocie de gré
à gré.
Quant à la détermination des tarifs en cas de
désaccord, le décret est la formule qui existait auparavant.
Toutefois, nous nous rendons bien compte que, sur le plan des symboles, on
attache une importance cruciale à ce niveau.
C'est pourquoi nous essayons de transposer un système de permis
avec l'objectif important de perméabilité des zones. Cet
après-midi, nous serons en mesure de confirmer si c'est conciliable ou
non. Il y a beaucoup de travail de fait de ce côté-là. Nous
avons espoir d'en arriver à cette possibilité. Maintenant, ce
matin, nous ne sommes pas en mesure de déposer des amendements. (10 h
30)
Je voudrais parler d'un dernier point, M. le Président, qui
concerne le conseil d'administration sur lequel nous avions suspendu un article
qui inquiétait le chef de l'Opposition. On avait suspendu l'article et
je vous suggère - je terminerai là-dessus - de commencer par le
conseil d'administration ce matin et de liquider cette question. J'ai un
compromis, je pense, qui satisfera le chef de l'Opposition et le
député de Gouin sur l'ensemble de la question du conseil
d'administration que nous avons débattue longuement.
Une voix: Oui, d'accord.
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de la
proposition de M. le ministre, il y a accord, M. le député de
Joliette?
M. Chevrette: Oui.
La Corporation d'urgences-santé de la
région de Montréal métropolitain (suite)
Le Président (M. Bélanger): Nous appellerons
l'article 149. 6 qui dit: "La corporation se compose des neuf membres suivants,
nommés par le gouvernement: "
M. Chevrette: C'est onze.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, vous
aviez une proposition d'amendement à l'article 149. 6.
M. Dutil: Je voudrais vous rappeler que nous avions suspendu
l'article sur la proposition du chef de l'Opposition, à savoir que le
président-directeur général soit nommé à
l'Assemblée nationale. J'avais dit: Écoutez, on va
vérifier cette question-là, les raisons qui justifient que
quelqu'un soit nommé par l'Assemblée nationale, aux deux tiers de
l'Assemblée nationale. Après vérification, les postes
nommés à l'Assemblée nationale sont les postes dans des
organismes qui ont un contrôle sur le gouvernement et il est donc normal
qu'à ce moment-là ce soit l'Assemblée nationale et non pas
le gouvernement qui nomme des personnes pour le surveiller. Le chef de
l'Opposition référait en particulier à un commissaire des
droits de la personne. Ce n'est pas le fait que ce soit un poste de commissaire
au lieu d'un p. -d. g qui est l'argument pour faire la nomination à
l'Assemblée
nationale. C'est plutôt le fait que la Commission des droits de la
personne peut être jusqu'à un certain point un organisme qui
intervient sur des décisions que pourrait prendre le gouvernement et qui
pourrait même intervenir en opposition d'une décision prise par le
gouvernement. Ce n'est évidemment pas le cas de l'organisme
Urgences-santé et nous ne croyons pas approprié que la nomination
soit faite par l'Assemblée nationale, mais nous voudrions maintenir la
proposition que la nomination soit faite par le gouvernement. Toutefois, je me
rappelle un argument du chef de l'Opposition où il disait: Tous les
membres du conseil d'administration sont nommés par le gouvernement.
Vous vous rappelez, M. le Président, le débat où
l'Opposition disait: il faudrait que les employés soient nommés
par et parmi, par d'abord plutôt que parmi, et non pas après
consultation, mais à leur choix, de façon à éviter
que les membres du conseil d'administration soient sélectionnés
d'une façon qui ne serait pas conforme à la pensée et
à la volonté des divers groupes qui sont à
l'intérieur d'Urgences-santé en particulier.
Étant donné l'argumentation, à savoir
qu'effectivement l'ensemble des membres seraient nommés par le
gouvernement, je renoncerais à ma position de souplesse dont on avait
longuement discuté, mais j'y renoncerais justement pour adhérer
à l'argumentation du chef de l'Opposition, à savoir qu'il ne faut
pas que tous les membres soient nommés par le gouvernement, mais qu'il y
ait bien des membres, même si c'était une chose qui se serait
produite probablement de façon tout à fait occasionnelle et peu
fréquente, le gouvernement n'ayant aucun intérêt, à
moins de raison majeure, à nommer quelqu'un d'autre que ceux choisis par
les employés... Nous reviendrons là-dessus. Cela nous
amène donc à l'amendement que nous vous présentons ce
matin et où, à partir du paragraphe 5° seulement, il y
aurait...
M. Chevrette: Oui, on pourrait peut-être régler ceux
qui sont réglés, dire que c'était voté et ne pas
revenir en arrière.
M. Dutil: "Neuf par "onze"...
M. Chevrette: Communauté urbaine, ça va; Laval,
ça va. La ville de Laval, c'est vraiment un privilège indu du
président de l'Assemblée. Par le remplacement...
Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): Irrecevable, mais
acceptable.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Les usagers, ça va. C'était
réglé.
M. Dutil: Les usagers, c'est le point 3°. M. Chevrette:
L'AHQ, ça va.
M. Dutil: Oui. Maintenant, il y aurait une différence.
Nous proposons la consultation quant au paragraphe 5° - c'est le
supplément de ce que j'ai dit jusqu'à maintenant - et nous
profiterions de cet amendement pour rectifier ce que nous considérons
être une erreur.
M. Chevrette: Le Conseil des médecins et dentistes.
M. Dutil: Quant au paragraphe 5° qui concerne les
urgentologues...
Le Président (M. Bélanger): Alors le paragraphe
5° par l'insertion, dans la première ligne du paragraphe 5°,
après le mot "nommé", des mots "après consultation de
l'Association des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens du
Québec".
M. Dutil: Au lieu de l'AHQ qui est consultée au paragraphe
4° mais qui, après vérification, ne devrait pas être
l'organisme consulté au paragraphe 5°. Hormis cette
différence-là par rapport à mon discours, vous voyez
qu'à partir du paragraphe 6° ce serait "un membre
désigné par et parmi les médecins qui exercent dans le
cadre du service d'interventions médicales d'urgence de la corporation".
Au paragraphe 7°, "un membre nommé parmi ceux qui ont conclu un
contrat avec la corporation en matière de transport ambulancier,
après consultation de ceux-ci. Nous maintiendrons cette chose-là
quant aux employeurs.
Une voix: C'est "par"?
M. Dutil: Oui, c'est "parmi". Il n'y a pas de "par" dans ce
cas-là. C'est pour ceux qui travaillent à l'intérieur
d'Urgences-santé que nous ferions le "par" et le "parmi". Donc, le
médecin, au paragraphe 6°, et, au paragraphe 7°, par
l'amendement: "trois membres désignés par et parmi les
salariés de la corporation et représentant respectivement les
techniciens ambulanciers, les infirmières et les autres salariés
de celle-ci. À défaut d'entente entre les salariés quant
au représentant de l'un ou l'autre de ces groupes, le ministre le
désigne d'office. "
Alors, il faut voir qu'à la suite de l'argumentation que j'avais
présentée il y a une difficulté de nomination si nous ne
mettons pas le dernier bout de phrase. La raison pour laquelle nous avons
identifié les techniciens ambulanciers et les infirmières c'est
que, effectivement, bien qu'il puisse y avoir dans le futur des regroupements
différents, pour l'instant ce sont des groupes bien identifiés.
Si on met "par" et "parmi", il faut évidemment savoir qui va les nommer
et il faut que ceci puisse fonctionner.
Mais il est nécessaire, à notre point de vue, d'avoir le
dernier bout de phrase parce qu'il peut y avoir défaut d'entente entre
eux.
M. Chevrette: Une petite question, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Peut-être à Mme l'avocate. C'est
peut-être implicite mais au paragraphe 7°, "à défaut
d'entente entre les salariés", est-ce que cela fait
référence aux autres salariés ou ne devriez-vous pas
ajouter "les autres salariés" puisque vous identifiez uniquement cette
catégorie-là et vous les définissez comme les autres
salariés dans le premier membre de phrase?
Une voix: C'est parce qu'on dit "parmi les salariés". Dans
les salariés, il y a trois catégories de personnes: les
techniciens ambulanciers, les infirmiers et les autres salariés.
M. Chevrette: Non, excusez-moi. Ce n'est pas de même que
j'ai compris le ministre. Je vais vous arrêter tout de suite. J'ai
compris, M. le ministre, dans nos discussions que vous laissiez les techniciens
ambulanciers nommer celui qu'ils voulaient avoir. Vous laissiez les
infirmières nommer celui ou celle qu'elles voulaient avoir. Et dans les
autres, étant donné que vous aviez trois groupes pour un poste,
répartiteur, cadre intermédiaire, je ne sais pas trop quel autre
groupe, vous m'avez dit qu'il y avait deux, trois catégories de
salariés, vous les définissez "et les autres salariés de
celle-ci". Donc, les autres salariés de la corporation qui ne sont pas
techniciens ambulanciers ou infirmières. Quand vous reprenez votre
membre de phrase "à défaut d'entente entre les autres
salariés", ceux que vous identifiez comme les autres... Sinon cela
pourrait dire que ce serait un autre parmi l'ensemble des salariés et ce
n'était pas l'objectif, à la fois de la discussion qu'on a eue
ou... Donc, ce serait un amendement de concordance si... Cela pourrait faire
partie intégrante de la proposition du ministre.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le
sous-amendement du député de Joliette est adopté? M. le
ministre, est-ce que le sous-amendement du député de Joliette est
adopté?
M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
M. Dutil: Parfait.
M. Chevrette: Juste une autre petite question sur le paragraphe
7°. En tout cas le paragraphe 6° me va; je n'ai rien à dire. Au
paragraphe 7°, par l'insertion après le paragraphe 6... un membre
nommé parmi ceux qui ont conclu un contrat avec la corporation en
matière de transport ambulancier, après consultation de ceux-ci.
Quelles sont les raisons qui vous forcent à ne pas dire "par et parmi"?
Pourquoi est-ce que ce n'est pas la même chose que les autres?
M. Dutil: Vous avez remarqué, M. le Président, que
nous l'avons fait pour ceux qui sont des salariés de l'entreprise et
nous ne l'avons pas fait pour ceux qui interviennent de l'extérieur.
Évidemment, les propriétaires détiennent un contrat, ce
qui est différent du représentant des directeurs
généraux, ce qui est différent du médecin des
salles d'urgence. Alors, il est entre les deux. Je veux dire qu'on pourrait
choisir de mettre "par et parmi" dans ce cas-là. On a choisi
actuellement de ne pas mettre "par et parmi" parce que...
M. Chevrette: Mais si on vous disait, M. le Président, les
urgentologues, c'est après consultation, ce sont des gens de
l'extérieur... Mais quand vous arrivez avec des employeurs, vous avez
dit vous-même dans votre argumentation que c'est un marché captif.
Ils sont liés à l'exclusivité des services. Je ne vois pas
pourquoi on ferait un traitement différent. Je propose l'amendement que
ce soit "par et parmi".
M. Dutil: Étant donné qu'on a fait un choix, sur
lequel on ne fera pas de bataille, les mots "par et parmi" nous conviendraient
tout aussi bien.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le
sous-amendement... M. le député de "jouin", de Gouin...
M. Rochefort: Pas de "jouin", mais de Gouin.
Le Président (M. Bélanger): De Gouin.
M. Rochefort: Tant qu'à rédiger, je pense qu'il
faut modifier le mot "ceux" par les mots "les propriétaires", parce que
le mot "ceux" ne réfère à rien dans cet article. J'ai relu
ça deux fois, cela ne peut pas être le mot "ceux", il faudrait
substituer les mots "les propriétaires" au mot "ceux". Le mot "ceux" ne
réfère à rien du tout.
M. Chevrette:... parmi les propriétaires...
M. Rochefort: Bien oui, ce n'est pas parmi ceux... C'est qui
"ceux"?
M. Chevrette: Ah oui! Je comprends.
M. Rochefort: Cela ne réfère à rien. On
comprend tous ce qu'on veut dire mais, juridiquement, cela ne
réfère à rien et pas plus sur le plan du
français.
M. Chevrette: Cela peut être un présage de I'
Hopting out".
M. Rochefort: Non "parmi les propriétaires qui ont conclu"
donc ça respecterait ça aussi. Non, non, non!
M. Chevrette: Cela pourrait être un présage de
Popting out".
Une voix: C'est: parmi ceux, après consultation de
ceux-ci.
M. Rochefort: Parmi ceux...
M. Dutil: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil:... on vérifie de quelle façon on
réintroduit le permis. Si les permis sont réintroduits, c'est
possible que, sur le plan technique, ce soient les titulaires de permis
plutôt que les propriétaires, à ce moment-là.
M. Rochefort: Peut-être, mais ce n'est pas le mot "ceux"
qui va là, c'est certain.
M. Dutil: Alors, on pourrait écrire "les
propriétaires". De toute façon...
M. Chevrette: Parmi les propriétaires qui ont conclu un
contrat avec la corporation. Vous verrez, si c'est le permis... Si on
décidait que c'était le permis, par la suite...
M. Dutil: On fera la concordance.
M. Rochefort: De toute façon, est-ce qu'il y a des
détenteurs de permis qui ne sont pas propriétaires de leur
véhicule?
M. Chevrette: Ce sera de la concordance. M. Dutil: C'est
ça, ça va.
M. Rochefort: De toute façon, il n'y a pas de
propriétaire de...
M. Dutil: On pourrait, M. le Président, inclure
l'amendement du député de Gouin dans la même
proposition.
M. Rochefort: Ah oui!
M. Dutil: Par et parmi les propriétaires...
Le Président (M. Bélanger): Oui. Alors, est-ce
qu'au paragraphe 7° le paragraphe 6. 1°...
M. Chevrette: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Bélanger):... et
sous-amendé, qui se lirait comme ceci: "un membre nommé par et
parmi les propriétaires qui ont conclu une entente avec la corporation
en matière de transport ambulancier, après consultation de
ceux-ci. " Est-ce que ce sous-amendement est...
M. Chevrette: Vous avez changé le mot "contrat" par le mot
"entente"?
M. Rochefort: Oui, c'est ça.
M. Chevrette: Vous-même, dans votre lecture. C'est pour
ça que je vous demande...
Le Président (M. Bélanger): Ah, je m'excuse.
M. Rochefort: Est-ce le paragraphe 7° qui dit ça
ou...
Le Président (M. Bélanger): "un membre nommé
par et parmi les propriétaires qui ont conclu un contrat avec la
corporation en matière de transport ambulancier. " C'était mon
erreur, je m'excuse.
M. Chevrette: Cela prouve qu'on suit, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous remercie, je
l'apprécie. Est-ce que ce sous-amendement est adopté?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
M. Dutil: M. le Président, on va en arriver à
l'adoption des amendements. À un moment donné, il va falloir
retirer, si le chef de l'Opposition est d'accord... Je ne vois pas pourquoi on
battrait la proposition de la nomination par l'Assemblée nationale... Si
le chef de l'Opposition était d'accord...
M. Chevrette: Quel article?
Le Président (M. Bélanger): Auparavant...
M. Dutil: L'article 149. 7.
Le Président (M. Bélanger):... il y avait un
amendement qui ajoutait un 8°, un membre nommé par les
propriétaires d'ambulances, mais qu'on vient de régler. Alors,
techniquement, est-ce que ce sous-amendement est retiré?
M. Chevrette: II en dispose automatiquement.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: II deviendrait irrecevable.
Le Président (M. Bélanger): II devient irrecevable,
mais il était déjà suspendu.
M. Chevrette: Oui, mais il deviendrait irrecevable, à ce
moment-là.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Bien, je le retire, pour vous faire plaisir, Mme
Lamontagne.
Le Président (M. Bélanger): Merci.
M. Chevrette: C'est juste pour vous faire plaisir.
M. Dutil: M. le Président, il restait aussi en suspens la
nomination du directeur général comme membre...
Une voix: Oui.
M. Dutil:... de la commission.
M. Chevrette: Celui-là, j'aimerais qu'on le vote.
Le Président (M. Bélanger): Alors...
M. Dutil: Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de voter les
amendements que je viens de proposer, d'abord?
M. Chevrette: Ils sont votés.
M. Dutil: Ils sont votés! C'est adopté, tous les
amendements?
Une voix: Non.
M. Chevrette: Pardon? On a dit oui.
Le Président (M. Bélanger): On va continuer
à les faire un par un. On va remonter la côte tranquillement.
Alors, 6°: par le remplacement du paragraphe 6° par le suivant: "un
membre désigné par et parmi les médecins qui exercent dans
le cadre du service d'interventions médicales d'urgence de la
corporation. "
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. 5°:
Par l'insertion, dans la première ligne du paragraphe 5°,
après le mot "nommé", des mots "après consultation de
l'Association des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens du
Québec".
M. Rochefort: M. le Président, vous me permettrez de dire
au ministre que trois jours de réflexion lui ont sûrement servi,
ce qui prouve qu'il est bon de prendre le temps de bien
légiférer.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. 4°:
par l'insertion, dans la première ligne du paragraphe 4°...
M. Chevrette: C'est fait.
Le Président (M. Bélanger):... après le mot
"nommé"...
M. Chevrette: Pour celui-là, il n'y a pas de modification
par rapport à l'étude qu'on a faite.
Vous avez même dit, M. le ministre, que c'était à
partir du point 5°.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Oui, alors tant mieux!
Donc, il n'y a pas de problème. Donc, 3°, par le remplacement du
paragraphe 3° par te suivant: 3° "un membre nommé après
consultation des groupes représentant les usagers du territoire".
M. Chevrette: C'est fait.
M. Dutil: C'est fait aussi. (10 h 45)
Le Président (M. Bélanger): Adopté. 2°
par le remplacement du paragaphe 2° par les suivants: "2° un membre
nommé, après consultation de la Communauté urbaine de
Montréal, parmi les membres de son conseil ou ses
employés-cadres. "
M. Chevrette: C'est fait.
Le Président (M. Bélanger): "2. 1 un membre
nommé, après consultation de la ville de Laval, parmi les membres
de son conseil ou ses employés-cadres".
M. Chevrette: C'est fait.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Cela me
faisait plaisir de le lire.
M. Chevrette: Oui, je le sais. Vous avez le droit de vous faire
plaisir.
Le Président (M. Bélanger): 1° par le
remplacement, dans la première ligne de ce qui précède le
paragraphe 1°, du mot "neuf par le mot "onze".
M. Chevrette: C'est adopté. M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. II nous
restait à revenir au premier paragraphe.
M. Dutil: M. le Président, avez-vous fait les paragraphes
6° et 7°? Vous êtes remonté...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Dutil: Vous n'êtes pas remonté à partir du
bas... Alors, je voudrais revenir...
M. Chevrette: Sur lequel?
M. Dutil: Je vous ai perdu à un moment donné. Je
voudrais revenir sur le libellé du dernier amendement.
M. Chevrette: Le dernier?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil: Et je vais vous lire ce qu'on devrait y retrouver.
M. Chevrette: Ah oui, le sens.
M. Dutil: Trois membres désignés par et parmi les
salariés de la corporation et représentant respectivement les
techniciens ambulanciers, les infirmières et les autres salariés
de celle-ci. " Cela ne changerait pas.
M. Chevrette: D'accord.
M. Dutil: "À défaut d'entente entre ces derniers -
faisant donc référence aux autres...
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil:... quant au représentant de leurs groupes - il
faudrait écrire "de leurs groupes" pour être bien sûr qu'on
ne vient pas...
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil:... interférer dans l'autre - le ministre le
désigne d'office. "
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Donc,
adopté.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort:... je ne veux pas fignoler mais c'est lourd comme
rédaction. Moi, ça ne me fait rien mais - j'arrête
là, je fais seulement mon commentaire - je pense qu'on pourrait
rédiger ça plus simplement que ça. Je ne retarderai pas
les travaux là-dessus, mais "maudit"...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que c'est
adopté tel que présenté par le M. le ministre?
M. Chevrette: Adopté. C'est parce que je n'ai pas toute
la...
Le Président (M. Bélanger): Bien. Adopté.
Cela nous ramène au point 1, paragraphe 1°: le directeur
général de la corporation.
M. Rochefort: Moi, j'ai une question là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: La secrétaire de la commission pourrait-elle
me rappeler ce qui est arrivé à l'article 149. 7? A-t-il
été suspendu?
M. Chevrette: J'avais un amendement, moi, qui disait...
M. Rochefort: D'accord, ça va, c'est clair.
M. Chevrette:... devant l'Assemblée nationale. M. le
Président, j'ai une suggestion à faire au ministre sur le
fonctionnement. On est mieux de voter tout de suite l'amendement que j'ai
proposé. En le battant, ça vous permet de passer à
l'article 149. 7.
M. Dutil: Oui, M. le Président, je n'ai pas d'objection,
sauf que j'avais compris que le chef de l'Opposition souhaitait, étant
donné les amendements que je fais, le retirer plutôt qu'on ne le
batte. C'est tout simplement la nuance que je lui apporte. Mais je n'ai pas
d'objection à le battre.
M. Chevrette: Si cela peut vous faire plaisir ce matin... Le
retrait!
Le Président (M. Bélanger): J'entends bien, mais je
ne comprends pas bien. Qu'est-ce qui est retiré?
M. Chevrette: On va vous expliquer cela, retirez-le et c'est
fini!
M. Dutil: II n'a pas d'amendement.
Le Président (M. Bélanger): Qu'est-ce que je
retire?
M. Dutil: II n'y a pas d'amendement à l'article 149. 7
concernant la nomination du directeur général par
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Bélanger): Donc, à
l'article 149. 7, il n'y a pas d'amendement; alors, quand on arrivera à
l'article 149. 7 tout à l'heure...
M. Chevrette: On fera seulement le voter tel quel par
exemple.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Donc, l'article
149. 6. 1° le directeur général de la corporation.
M. Chevrette: Là, vous pouvez le voter. Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. M.
Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 6 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division. Cela nous amène à l'article 149. 7. L'article 149. 7
est-il adopté?
M. Chevrette: Sur division.
M. Rochefort: Oui, mais juste une seconde.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. La dernière
fois qu'on en a discuté, jeudi dernier à ma connaissance, on
parlait des mécanismes de nomination. Sauf erreur, jeudi, quand on s'est
laissé, c'était resté une patte en l'air, j'imagine, dans
le collimateur de réflexion du ministre. Avant qu'on ne dispose de
l'article 149. 7, tel qu'il est, est-ce le ministre a... On a vu que la
réflexion de fin de semaine lui a permis de progresser sur certaines
choses; a-t-il eu le temps aussi de progresser là-dessus?
M. Dutil: M. le Président, le président-directeur
général est nommé par le gouvernement. Nous avons
discuté tout à l'heure de l'amendement qui avait
été présenté par le chef de l'Opposition, qui l'a
retiré, à savoir qu'il serait nommé par l'Assemblée
nationale.
M. Rochefort: Non, mais cela ne dispose pas de l'un... Il est
évident que je ne suis pas d'accord qu'il soit nommé par
l'Assemblée nationale, mais une fois qu'on dit cela. Où est-ce
écrit qu'il est nommé par le gouvernement? Je vous rappelle la
question de jeudi dernier, on ne l'a pas trouvé encore.
M. Dutil: Oui, oui, je me rappelle.
M. le Président, est-ce que le député de Gouin
pourrait refaire son argumentation quelques instants sur ce
sujet-là?
M. Rochefort: Pardon?
M. Dutil: Est-ce que vous voudriez refaire votre argumentation
sur ce sujet? La personne qui m'accompagne est différente de celle qui
était là.
M. Rochefort: M. le Président, c'est simple. Il est
très clairement dit que le gouvernement va nommer le directeur
général au conseil d'administration de la corporation, à
l'article 149. 6 1°. À l'article 149. 7, il est dit qu'il sera aussi
nommé président du conseil d'administration, mais nulle part il
n'est dit comment il deviendra directeur général de la
corporation. Je vous dis tout de suite que, quant à moi, il devrait
être nommé directeur général de la corporation,
comme tout autre directeur général d'un établissement du
réseau de la santé et des services sociaux, après un
concours public, et nommé par le conseil d'administration.
Dans le cas où le gouvernement décide de mettre en tutelle
Urgences-santé, contrairement à ce qu'il va faire dans les autres
régions du Québec en donnant plus de pouvoirs aux
différents conseils régionaux, dans sa cohérence propre,
il pourrait peut-être décider que ce soit après
consultation du conseil d'administration. Mais je ne comprends pas pourquoi,
à Montréal, ils sont incapables de se nommer un d. g., alors
qu'ailleurs, en régions, on va leur donner plus de pouvoir qu'ils en ont
actuellement. Mais, au minimum, prévoyez donc dans votre loi comment il
va atterrir comme d. g.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Pour l'instant, M. le Président, je n'ai pas
changé d'opinion dans mon collimateur, comme disait le
député de Gouin, et il est nommé par le gouvernement.
M. Rochefort: Mais il faut l'écrire. M. Dutil: Ah,
c'est écrit!
M. Rochefort: Cela me fait bien plaisir de savoir que vous n'avez
pas évolué, mais il faudrait peut-être que votre texte
législatif évolue, lui, pour être au moins conforme
à votre non-évolution.
M. Dutil: C'est écrit dans le paragraphe 1°. Cela ne
semble pas satisfaire le député de Gouin. mais c'est écrit
dans le paragraphe 1°: le directeur général...
M. Rochefort: Écoutez, ce n'est pas une question de me
satisfaire ou de ne pas me satisfaire. Il n'est pas question de me faire
plaisir ou de ne pas me faire plaisir. La remise des prix de fin d'année
à l'école, c'est le 23 juin. On n'est pas encore le 23 et je ne
veux pas un prix.
Je dis qu'à l'article 149. 6. 1° ce n'est pas écrit
comment il devient d. g., mais c'est écrit que celui qui sera d. g. sera
membre du conseil d'administration et, à l'article 149. 7, c'est
écrit que celui qui sera d. g. sera non seulement membre du conseil,
mais présidera le conseil. Nulle part dans votre loi il n'est
écrit comment Jos. X va devenir directeur général de la
corporation. On sait ce qui va lui arriver une fois qu'il sera d. g.: il va
être au conseil et il va être président. Mais ce n'est pas
écrit comment il deviendra d. g. On comprend qu'il pourrait arriver
qu'il passe par l'hôpital Saint-Luc ou des choses semblables, mais ce
n'est pas écrit dans la loi, pour le prochain, par exemple.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, la
question de fond, c'est de savoir à quel endroit dans la loi on nomme ce
directeur général.
M. Dutil: À l'article 149. 6. C'est pour cela que je ne
comprends pas ce que dit le... Je comprends qu'il veut un concours public. J'ai
bien compris ça. Il veut un concours public et on dit: Non, c'est le
gouvernement qui le nomme. Le gouvernement nomme le directeur
général et, à l'article suivant...
M. Rochefort: Où est-ce écrit que le gouvernement
nomme le directeur général? Lisez-moi ça.
M. Dutil: "La corporation se compose des neuf membres suivants,
nommés par le gouvernement: 1° le directeur général de
la corporation. "
M. Rochefort: On parle d'un article qui compose le conseil
d'administration de la corporation. Vous nous apprenez par cet article que le
d. g. sera au conseil.
M. Dutil: "La corporation...
M. Rochefort:... se compose des neuf membres suivants. " Ce sont
les membres qui sont nommés par le gouvernement.
Le Président (M. Bélanger): On va laisser M. le
ministre finir et on va revenir, M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, mais je l'aide.
M. Dutil: Isolons le directeur général. Supposons
qu'on ne fasse pas l'en-tête qui est là, ça se lirait comme
suit: Le directeur général de la corporation est nommé par
le gouvernement. Après ça, on pourrait passer au paragraphe
2°: "un membre nommé après consultation de la
communauté urbaine est nommé par le gouvernement. On pourrait les
faire l'un à la suite de l'autre avec /'en-tête.
M. Rochefort: Dit comme vous venez de le dire, votre d. g. ne
serait plus au conseil d'administration. Écoutez...
Une voix: Dans le fond, le...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Rochefort: Non, mais, M. le Président...
M. Chevrette: II y a un problème. Je vais dire comme
l'ancien député de Verdun, il y a un malaise dans le
problème.
Effectivement, avec l'amendement que le ministre a apporté ce
matin, l'article 149. 6, par concordance, doit être amendé. Ce
n'est plus la corporation dont les neuf membres sont nommés par le
gouvernement, mais bien... Non. D'abord, ce sont onze membres et,
deuxièmement, on vient de décider que les infirmiers, les
techniciens ambulanciers et les propriétaires d'ambulances sont
nommés par et parmi eux. Donc, ce n'est pas par le gouvernement.
Pour être cohérent sur le plan législatif, il
faudrait amender à nouveau maintenant l'article 149. 6 et, à mon
point de vue, le rendre conforme aux amendements qu'on a faits.
M. Rochefort: Oui. Je trouve cela sympathique. Mais,
au-delà de cela, si vous me le permettez, M. le député de
Joliette, on va essayer de vider une chose.
M. Chevrette: Ah! Je suis bien prêt à vous
écouter.
M. Rochefort: Ce que vous nous dites ne règle pas la
nomination du d. g.
M. Chevrette: Non, mais cela rend au moins cohérente
l'histoire du ministre.
M. Rochefort: Je suis d'accord avec cela, mais on n'en est pas
à une incohérence près.
Le Président (M. Bélanger): Alors, si je comprends
bien, le fond du problème c'est qu'on cherche l'endroit, de façon
spécifique, où nommément le directeur
général est...
M. Rochefort: Tel que lu, M. le Président, tel que
rédigé à l'heure où on se parle, on dit: "La
corporation se compose des onze membres suivants, nommés par le
gouvernement", mais ils sont nommés à la corporation. Ils sont
nommés pour être membres de la corporation.
Pour rester dans l'exemple du député de Joliette, si le
membre de la Communauté urbaine de Montréal est le maire de
Verdun, je n'ai pas l'impression que le ministre va s'arroger le pouvoir de
nommer quelqu'un maire de Verdun demain matin, mais il va le nommer au conseil
d'administration de son organisme, de sa corpo-
ration. Mais, à ma connaissance, le ministre ne deviendra pas
l'être suprême qui nomme les maires au Québec. Voilà
un bon exemple qui illustre l'erreur de rédaction à l'article
149. 6. Au premier paragraphe, c'est la même chose. Oui, le d. g. va
siéger à la corporation, mais comment va-t-il devenir d. g. ?
C'est la même chose pour le représentant de la CUM. Me
suivez-vous?
Disons que la CUM vous dirait: On vous recommande le maire de Verdun.
Vous allez probablement suivre la recommandation de la CUM et nommer le maire
de Verdun à votre conseil. Mais vous n'aurez pas nommé cette
personne, qui est M. Savard, maire de Verdun. Ce sont les citoyens de Verdun
qui vont l'avoir élu maire. C'est la même chose pour votre d. g.
Une fois qu'il sera d. g., vous allez le nommer au conseil d'administration de
la corporation et, à l'article 149. 7, vous le nommez président
du conseil. Mais comment devient-il d. g. ? C'est comme pour le maire, il faut
bien qu'il soit nommé d'une manière quelque part.
On a là un trou juridique car il n'est pas prévu comment
la personne va devenir directeur général de la corporation.
Disons donc qu'il ne serait pas souhaitable que, la prochaine fois, cela se
fasse comme cela s'est fait.
Le Président (M. Bélanger): Si je fais une
tentative pour démêler l'imbroglio...
M. Chevrette: Ne nous mêlez pas, M. le
Président.
M. Rochefort: Cela ne prendra pas trois jours...
M. Claveau: II faudrait qu'il y ait une insertion entre les
articles 149. 5 et 149. 6.
M. Chevrette: Allez-y.
Le Président (M. Bélanger): Je vais essayer.
M. Chevrette: Tout effort est un succès. On le verra
après.
Le Président (M. Bélanger): Si, à l'article
149. 7...
M. Rochefort: Article 149. 7?
Le Président (M. Bélanger): Oui. "Les membres de la
corporation deviennent, dès leur nomination, membres du conseil
d'administration. Le directeur général de la corporation est
aussi président du conseil d'administration. " On pourrait ajouter: Le
directeur général de la corporation est nommé par le
gouvernement.
M. Rochefort: À une différence près; je suis
d'accord que c'est là que cela allait, mais disons que ma formulation
était plutôt: Le directeur général est nommé
par la corporation, ou, au minimum, selon votre cohérence interne,
après consultation de la corporation. Je souhaiterais que le directeur
général soit nommé par la corporation, mais, au minimum,
selon votre cohérence interne, si vous consultez plusieurs personnes sur
la nomination des différents représentants au conseil, vous
pourriez au moins consulter la corporation sur celui qui va être le d.
g., n'est-ce pas? Ce serait un minimum, selon votre cohérence interne,
même si je pense qu'il devrait être nommé par...
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Soit. Qu'il en soit ainsi: "après consultation
de la corporation", mais évidemment...
M. Chevrette: Là, si j'ai bien compris, vous êtes
rendus à l'article 149. 7.
M. Dutil: Quel que soit l'endroit où on le place, le
député de Gouin dit: Ne devriez-vous pas consulter la
corporation? La corporation va être formée de onze membres dont le
directeur général.
M. Chevrette: Oui. Je sais mais...
M. Dutil: Évidemment, c'est difficile de consulter la
corporation si le directeur général en est déjà
membre.
M. Chevrette: Mais est-ce qu'on s'entend, M. le ministre...
M. Rochefort: Non, mais, M. le ministre, juste pour votre
information. Régulièrement, dans le réseau...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin, juste un instant.
M. Rochefort: Je veux juste attirer l'attention du ministre sur
un point précis.
Le Président (M. Bélanger): Pouvez vous nous le
mettre par écrit aussi? C'est juste pour qu'on se comprenne dans
l'imbroglio.
M. Rochefort: Si cela avait été votre amendement
qui avait été retenu, qui l'aurait mis par écrit?
Le Président (M. Bélanger): J'aurais demandé
à Mme la secrétaire de l'écrire.
M. Rochefort: Alors, je fais la même demande. Non, non. Je
vais vous le rédiger.
M. Chevrette: Je pense...
Le Président (M. Bélanger): II va trop vite ce
matin.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: II reste qu'il y a deux amendements à
apporter. Ce que le député de Gouin dit, je le placerais à
l'article 149. 7...
M. Rochefort: Oui.
M. Chevrette:... et je proposerais un amendement à
l'article 149. 6 pour que cela devienne cohérent avec tous les
amendements qu'on a faits parce que là, l'article...
M. Dutil: Je pense...
M. Chevrette: On va avoir du "fun" tout à l'heure.
M. Dutil: Non, mais je pense que, si l'amendement du chef de
l'Opposition est d'assurer la cohérence en disant: étant
donné qu'ils ne sont plus tous nommés par le gouvernement, on
devrait commencer par ceci et, après cela, aller à l'autre.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais on
était rendus là d'ailleurs. C'est là qu'on a
bloqué.
M. Dutil: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, pour l'article
149. 7, vous nous reviendrez avec votre amendement tout à l'heure.
M. Chevrette: L'article 149. 6, c'est: "La corporation... "
Le Président (M. Bélanger): On revient à
l'article 149. 6: "La corporation se compose des onze membres... "
M. Chevrette: De onze membres?
Le Président (M. Bélanger): De onze membres...
M. Chevrette: "... nommés selon la procédure
suivante", point. Vous pourriez régler tout de suite aussi: "le
directeur général de la corporation est nommé après
consultation du conseil d'administration", et continuer. Là, cela
devient cohérent.
M. Dutil:... par le gouvernement dans ces cas-là. Le
directeur général est nommé...
M. Chevrette: Non, non, dans le cas précis, selon la
procédure suivante pour chacun des postes
énumérés.
M. Dutil: Non, mais, M. le Président, si on élimine
"nommés par le gouvernement, en haut, il faut le mettre quelque
part.
M. Chevrette: "Le directeur général de la
corporation nommé par le gouvernement après consultation du
conseil d'administration", et vous continuez: un membre après... Vous
prenez le papier que vous nous avez fait adopter tantôt.
M. Dutil: On rajoute: par le gouvernement, là où ce
n'était pas...
M. Chevrette: Là où c'est nécessaire. M.
Dutil: Oui.
M. Chevrette: La communauté urbaine, Laval, mais là
où on a dit par les médecins, par les techniciens
ambulanciers...
M. Dutil: C'est cela.
M. Chevrette:... et par les infirmières, on ne dit pas par
le gouvernement.
Le Président (M. Bélanger): On suspend quelques
secondes, le temps que tout le monde se concerte.
(Suspension de la séance à 11 h 3)
(Reprise à 11 h 6)
Le Président (M. Bélanger): Nous reprenons nos
travaux, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Dutil: M. le Président, aux articles où la
personne est choisie par les employés ou par les personnes
concernées, on met "désignée". Une fois que cette personne
est désignée, elle est nommée par le gouvernement, mais
c'est cette personne qui est nommée. Donc, il n'y aurait pas lieu de
changer "nommés par le gouvernement", sauf qu'il faudrait mettre,
puisqu'on a apporté un amendement ce matin concernant les
propriétaires, le mot "désignés" dans ce cas-là
aussi. C'est la seule modification qu'il suffirait de faire.
Alors, en ce qui concerne les propriétaires, ce serait
également "par et parmi", sauf qu'on a laissé "nommé".
Alors, il faudrait dire "un membre désigné par et parmi les
propriétaires qui ont conclu un contrat avec la corporation en
matière de transport ambulancier". À ce moment-là, le
gouvernement nomme, mais il est obligé de nommer ceux qui sont
désignés. Donc, cela réglerait cette question-là.
L'amendement consiste à changer le mot "nommé" par le mot
"désigné" au paragraphe qui concerne les propriétaires et
qui est numéroté 6. 1°.
Le Président (M. Bélanger): A 6. 1°, c'est
cela: "nommé" devient "désigné", et tout est conforme.
Excellent! Cela nous ramène à l'article 149. 6: "La corporation
se compose des onze membres suivants, nommés par le gouvernement. "
Est-ce que ce sous-amendement est adopté, c'est-à-dire:
"La corporation se compose des onze membres suivants nommés par le
gouvernement"? Adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'article
149. 6, tel qu'amendé, est adopté?
M. Chevrette: Est-ce qu'il n'y a pas l'amendement du
député de Gouin?
Le Président (M. Bélanger): Non, c'était
à l'article 149. 7.
M. Chevrette: On a un problème. Si vous faites cela comme
ça, M. le Président, à moins que je ne me trompe...
Le Président (M. Bélanger): Allez-y, je peux aussi
me tromper.
M. Chevrette: Comment pouvez-vous nommer le directeur
général?
M. Rochefort: Par l'article 149. 6, il est nommé membre au
conseil. On est d'accord avec cela? À l'article 149. 7, on va regarder
comment il devient d. g.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Cela nous convient?
L'article 149. 6 est-il adopté tel qu'amendé?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Donc, adopté sur
division.
J'appelle l'article 149. 7: "Les membres de la corporation deviennent,
dès leur nomination, membres du conseil d'administration. "Le directeur
général de la corporation est aussi président du conseil
d'administration. "
Il y a une proposition d'amendement du député de Gouin qui
dirait ceci: Remplacer le deuxième paragraphe de l'article 149. 7 par:
"Le directeur général de la corporation est nommé par le
conseil d'administration. Il devient, dès sa nomination,
président du conseil d'administration. "
M. Rochefort: M. le Président, je veux tout simplement
être clair. Cela correspond à ce en quoi je crois. Le ministre
souhaite que ce soit après consultation; il sous-amendera mon
amendement. Je n'ai pas l'intention qu'un jour, il m'apprenne dans trois
semaines ou un an, que, s'il n'est nommé qu'après consultation.
Ils sous-amendera mon amendement. Je n'ai pas l'intention qu'un jour il
m'apprenne, dans trois semaines ou un an, que s'il n'est nommé
qu'après consultation, c'est parce que c'est moi qui l'ai
proposé. Moi, je souhaite qu'il soit nommé par consultation. J'ai
rédigé l'amendement conformément à mon point de
vue.
Le Président (M. Bélanger): Je comprends que vous
voulez être cohérent dans votre discours, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Bien oui, puisque c'est moi qui rédige, je
vais rédiger comme je le pense.
Le Président (M. Bélanger): Ce qui est tout
à fait acceptable. M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, évidemment, je ne suis
pas d'accord pour qu'il soit nommé par le conseil d'administration, sauf
que j'ai mentionné tout à l'heure que, si on introduisait les
mots "après consultation", il faudrait ajouter 'des autres membres de la
corporation", puisqu'il ne serait pas encore là à ce moment.
M. Rochefort: Non, non. Je fais juste une petite nuance, M. le
ministre. Il arrive, dans les lois du réseau de la santé et des
services sociaux, que le d. g.. notamment à la suite de la loi 97 et de
quelques autres lois, ne participe pas à certaines décisions. Or,
dans le cas qui nous occupe, cela pourrait être formellement le conseil
qui soit consulté sur la nomination. D'ailleurs, écoutez, mon
Dieu...
M. Dutil: Quel que soit...
M. Rochefort:... dans l'ensemble des... Ce n'est pas seulement
vrai dans la loi 97, c'est vrai dans l'ensemble des établissements du
réseau. Pour leur nomination, ils sont tous membres des conseils
d'administration et ils sont tous nommés par les établissements,
mais ils ne participent pas à l'assemblée qui les nomme.
M. Dutil: Donc, au sujet du libellé, on n'a pas de
problème, ce serait "après consultation de la corporation", mais
il faudrait l'introduire à l'article 149. 6 et je ne suis pas d'accord
que ce soit "par le conseil d'administration". Il faudrait défaire cet
amendement du député de Gouin.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que
l'amendement...
M. Rochefort: Oui, mais vous pouvez le faire à l'article
149. 7 par un sous-amendement.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'amendement
du député de Gouin à l'article 149. 7 est
adopté?
M. Chevrette: Un Instant!
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je veux comprendre. Vous dites ceci: "Le directeur
général est aussi président du conseil d'administration. "
Le député de Gouin propose que le directeur général
soit nommé par...
M. Rochefort: Le conseil.
M. Chevrette:... le conseil puisqu'il fait partie du conseil en
vertu de l'article 149. 6 qui a été adopté. Il est
déjà au conseil. Excusez-moi, mais c'est écrit: "La
corporation se compose des neuf membres... ". Il est membre de la
corporation...
Le Président (M. Bélanger): La corporation, c'est
l'entité juridique; le conseil, c'est l'entité exécutive
et administrative.
M. Chevrette: Oui, mais les membres de la corporation deviennent
de facto membres du conseil. On s'entend?
M. Rochefort: C'est un conseil d'administration qu'on vient de
faire à l'article 149. 6.
M. Chevrette: Donc, je suppose que le directeur
général, si c'est le même monde qui devient de facto... Je
suppose que l'introduction de sa nomination comme membre du conseil va vous
causer un problème tantôt. Si vous avez dit qu'il était
membre du conseil de la corporation à l'article 149. 6 et
qu'automatiquement ces gens-là deviennent membres du conseil à
149. 7, la seule façon, c'est la nomination que vous proposez.
M. Rochefort: Moi, je reconnais que, dans la cohérence du
ministre, il pourrait substituer dans mon amendement "par" par "après
consultation". C'est à vous d'assumer la parternité de cela, mais
vous pouvez le faire à l'article 149. 7, substituer "par" par
"après consultation". Je vous dis que le d. g. est nommé par le
conseil d'administration. Il s'agit que vous modifiiez "par" par "après
consultation" du conseil d'administration".
M. Dutil: On s'entend sur ce que je veux faire. Je veux que ce
soit "après consultation" et non "par le conseil d'administration".
M. Rochefort: Alors, vous remplacez le mot "par" par les mots
"après consultation".
M. Dutil: On ne s'entend pas sur l'endroit où on le place
tout simplement. Nous, on pense que cela devrait être à l'article
149. 6.
M. Rochefort: Bien non, parce qu'à l'article 149. 6 vous
constituez une corporation et vous dites qui va être membre de la
corporation. Au premier alinéa de l'article 149. 7, vous dites que ces
gens-là vont être automatiquement membres du conseil
d'administration. Bon. En tout cas, mettez-le où vous voulez, c'est
tout.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je vais faire une dernière tentative, mais,
à mon point de vue et du point de vue de la cohérence
législative, c'est à l'article 149. 6 que l'amendement du
député de Gouin devrait aller, parce que les onze membres
nommés ou désignés font automatiquement partie du conseil
d'administration. Donc, à partir de là, si vous ne voulez pas
qu'ils soient membres de la corporation, on va arriver à un cul-de-sac.
On dirait onze membres nommés par le gouvernement. Vous nommez par le
gouvernement à la corporation et vous nommez après consultation
en ce qui regarde le conseil. C'est tout simplement la logique des onze-onze.
Donc, à partir de là, pour être cohérents sur le
plan législatif, il faut absolument que l'amendement vienne à
l'article 149. 6 et non à l'article 149. 7.
M. Dutil: On est d'accord. Je pense que la façon de le
placer est d'ajouter à l'article 149. 6 "après consultation de la
corporation" et de défaire l'amendement plutôt que d'amender
l'amendement du député de Gouin.
Le Président (M. Bélanger): Alors, si je comprends
bien, à l'article 149. 6, on dirait...
M. Chevrette: Non. Est-ce que le député de Gouin
pourrait être plus simple en ce qui concerne la procédure?
Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): Oui, je le sais. C'est
parce que j'essaie de comprendre.
M. Chevrette: Est-ce que le député de Gouin
pourrait accepter de transformer son amendement à l'article 149. 7 pour
le transposer à l'article 149. 6?
M. Rochefort: Oui.
M. Chevrette: Si le ministre n'est pas d'accord, qu'il apporte
son sous-amendement, on le règle la et l'article 149. 7 est
réglé.
Le Président (M. Bélanger): Alors, simple-
ment pour bien se comprendre, on suggère qu'à l'article
149. 6. 1°: "le directeur général de la corporation", on
ajoute comment il est nommé. C'est bien cela?
M. Rochefort: Moi, je ne sais pas qui, un jour, va avoir à
se débattre avec cette loi-là, M. le Président, mais j'ai
le goût de dire que, à la suite de l'interrogation du
député de Joliette, ce que je comprends, c'est que cela doit
aller à ni l'une ni l'autre des deux places mais que cela constitue un
article en soi, la nomination du directeur général. Le directeur
général est nommé. Qu'il soit membre ou non de la
corporation, il va être d. g.; qu'il soit membre ou non du conseil
d'administration, il va être d. g. C'est à son poste de d. g. que
je veux qu'on prévoie un mécanisme de nomination, ce n'est pas
à titre de membre de la corporation ou à titre de membre du
conseil d'administration. En ce sens-là, c'est bien plus un article
à part, complet, qui doit concerner le d. g. Ce n'est pas le fait qu'il
soit membre de la corporation ou du conseil qui pose un problème, c'est
comment il devient d. g. tout court.
M. Chevrette: J'abonde dans le sens, M. le Président,
de...
M. Rochefort: Écoutez, un jour, il y a des gens qui vont
travailler avec cette loi-là. Je vais vous dire que j'ai hâte de
voir les gens...
M. Chevrette: Je suis un peu d'accord avec le
député de Gouin. L'article 149. 6 fixe les personnes morales ou
physiques, plutôt physiques, qui font partie de la corporation et qui
deviennent automatiquement membres du conseil. Ce que le député
de Gouin allègue depuis le début, ce qu'il dit; c'est sur le mode
de nomination du d. g. Le mode de dénomination du d. g...
M. Rochefort: Et non à titre de membre de la corporation
ou de membre du conseil d'administration, mais à titre de d. g.
M. Chevrette: C'est cela. Moi, personnellement, pour faire une
suggestion qui pourrait aider la commission, si le ministre veut faire une
suggestion quant à la façon dont le d. g. sera choisi comme
membre de la corporation...
M. Rochefort: Comme d. g.
M. Chevrette: C'est différent. Je fais une
différence. Comme d. g., je pense que vous avez raison, M. le
député de Gouin, de dire que cela devrait être un tout
autre article que ces deux-là. Dans ces deux-là, vous avez fait
le patron pour la corporation et vous le transposez pour le conseil. Donc,
vous, c'est préalable. Avant de dire que le d. g. est membre de le
corporation et a fortiori, avant de dire que le d. g. est membre du conseil, il
est évident que le mode de nomi- nation doit précéder tout
cela. Cela devrait être l'article 149. 6 et dire que l'article 149. 6,
celui-là, serait l'article 149. 6a, je ne sais pas, mais, pour
être logique, il faudrait que ce soit préalable à cela.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me permettez
une autre tentative. J'ai relu le projet de loi et plus loin, à
l'article 149. 11, on définit la responsabilité du directeur
général, sa rémunération, une série de
choses. Ne pourrait-on pas, entre l'article 149. 10 et l'article 149. 11,
trouver un trou là et le nommer, dire comment il est nommé?
M. Chevrette: Vous ne pensez pas, que sur le plan juridique, M.
le Président... Je comprends que vous avez fait une belle
tentative...
Le Président (M. Bélanger): Non, non. C'est que,
sur le plan juridique, on vient de définir toutes ses fonctions.
Pourquoi ne dirait-on pas avant comment il est nommé et voici maintenant
ses fonctions?
M. Chevrette: Vous ne pensez pas qu'avant de définir
comment se compose un conseil d'administration, on serait mieux de savoir que
celui qui en fait partie... Moi, je pense que c'est préalable à
l'article 149. 6.
Le Président (M. Bélanger): Non. Si vous regardez,
par exemple, le chapitre V, quand on parle des directeurs
généraux, on en parle après la formation des corporations
tout le temps.
M. Chevrette: Mais vous ne lui donnez pas la job de p. -d. g.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais...
M. Chevrette: Vous ne lui donnez pas un rôle électif
au conseil. C'est une différence en maudit vous savez. Je propose au
député de
Gouin, pour activer les travaux, qu'il propose un amendement qui
s'intitule article 149. 6. 1° et que...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
suspendre les travaux cinq minutes pour faire une vérification
législative.
M. Dutil: Non, non. On avait un amendement qui s'en venait.
M. Chevrette: Je pourrais finir mon affaire. Le
Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Vous avez tenté des affaires, je vais en
tenter une dernière.
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, vous avez
totalement raison.
M. Chevrette: Je m'excuse de vous déranger de temps en
temps, M. le Président. Je propose, je suggère plutôt,
parce que je n'ai pas le droit de proposer à la place du
député de Gouin, que ce soit un amendement qui devienne 149. 6a
et que l'article 149. 6 actuel soit considéré comme 149. 6b.
Qu'il fasse son amendement et, si jamais l'amendement est rejeté, tout
ce que le ministre pourra faire sur le plan logique après, ce sera
d'amender et de faire un article 149. 6b en disant ce qu'il a dit tantôt:
"après consultation". Cela réglerait, n'est-ce pas?
Une voix: Vous n'auriez pas de d. g. à 149. 6?
M. Chevrette: Vous le laissez là pour le moment, mais que
lui fasse son amendement selon lequel le directeur général est
choisi par le conseil d'administration. Vous allez le battre, d'après ce
que j'ai compris, mais au moins, dans la logique de la discussion, vous aurez
fait quelque chose, parce qu'on risque de se battre sur où il va.
Le Président (M. Bélanger): Tout le monde est
d'accord avec ce qu'on veut faire, mais c'est de s'entendre sur où le
faire.
M. Outil:... le chef de l'Opposition au député de
Gouin.
M. Rochefort: Le député de Laviolëtte va vous
faire sourire.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, vous avez fait mention des
articles 149. 11 et 149. 12. Cela m'a fait rire parce que je lisais 149. 12:
"En cas d'absence ou d'incapacité d'agir du directeur
général, le gouvernement peut nommer, pour exercer ses
fonctions.... " Imaginez-vous que, dans la loi, on nomme le remplaçant
au cas où le principal ne serait pas là et qu'on ne nomme pas le
principal.
Le Président (M. Bélanger): C'est pour cela que je
vous ai dit entre l'article 149. 10 et l'article 149. 11.
M. Dutil:... ce bout-là.
Le Président (M. Bélanger): C'est pour cela que
j'avais dit cela.
M. Chevrette: C'est pour cela que je le mettrais
préalablement à l'article 149. 6.
M. Rochefort: Je suis d'accord pour en faire un article à
part, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on suspend
quelques instants pour voir, en termes juridiques, où on peut le faire
entrer et on reprendra?
(Suspension de la séance à 11 h 22)
(Reprise 11 h 37)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de reprendre sa place, s'il vous plaît. À l'ordre!
J'ai ici, pour la compréhension de notre processus
législatif, un amendement du député de Gouin qui dit que
le directeur général de la corporation est nommé par le
conseil d'administration. Il devient, dès sa nomination,
président du conseil d'administration. Cela remplacerait le
deuxième paragraphe de l'article 149. 7 introduit par l'article 2 du
projet de loi 34. S'il vous plaît, j'ai besoin de l'attention de tout le
monde! Est-ce que cet amendement proposé par le député de
Gouin est adopté?
M. Dutil: Rejeté.
Le Président (M. Bélanger): Rejeté.
M. Rochefort: M. le Président, ne passez pas au vote trop
vite. J'ai compris qu'avant de voter le ministre nous présentait...
M. Dutil: Effectivement.
Le Président (M. Bélanger): On le suspend et on
passe à l'amendement du ministre.
M. Dutil: Juste une précision. Nous maintenons
qu'"après consultation de la corporation" doit aller à l'article
149. 6. Le directeur général de la corporation qui est
nommé, c'est après consultation de la corporation. Donc, nous ne
ferons pas de sous-amendement à l'amendement du député de
Gouin. Nous pensons que nous devons défaire cet amendement et ajouter
à...
M. Rochefort: Excusez, mais je n'ai pas compris: "Le directeur
général... "
M. Dutil: "La corporation se compose des onze membres suivants,
nommés par le gouvernement: 1° le directeur général de
la corporation". Et c'est là que nous ajoutons "après
consultation de la corporation".
M. Rochefort: Mais pourquoi pas du conseil d'administration? La
corporation ne prend aucune décision dans votre loi.
M. Dutil: Oui, du conseil d'administration.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Même là, je veux poser une petite
question au ministre: Qui va avoir l'autorité de convoquer le conseil
d'administration, puisque c'est le directeur général qui est p.
-d. g. ? Il faut une cohérence dans une loi, bon Dieu! Cela ne marche
pas. Je suis bien prêt à vous régler cela en deux secondes,
mais si cela a de l'allure. Quand cela n'a pas d'allure...
M. Dutil: Vous suggérez qu'il n'y ait pas de
consultation.
M. Chevrette:... comme parlementaire, je suis obligé de
vous dire... Depuis tantôt que je pense à cela. Le p. d. g. qui a
l'autorité va consulter qui? Il n'est pas là. On va consulter
l'hôpital Saint-Luc? Cela n'a pas de bon sens. On va suspendre. Trouvez
donc une formule qui a un peu d'allure et suggérez-la-nous. Cela va
aller aussi vite que les autres quand vous m'avez consulté hier. Mais
légiférer sur un coin de table sans préparation...
M. Dutil: On va suspendre.
Le Président (M. Bélanger): Pour bien se
comprendre, vous demandez deux choses: Qui convoque les réunions du
conseil d'administration et comment est nommé le
président-directeur général de la corporation. Ce sont les
deux éléments. On suspend pour solutionner ces deux points. C'est
bien cela? On s'entend bien?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): D'accord.
M. Chevrette: Vous n'êtes pas partis, vous autres?
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
M. le ministre.
M. Dutil: Nous suggérons, conformément aux
discussions que j'ai eues ce matin où je disais que nous examinons la
possibilité de réintroduire le concept de permis pour les raisons
que j'ai mentionnées ce matin et que nous aurons cet après-midi,
de passer aux articles 149. 21 à 149. 26 qui sont des articles, à
notre avis, standard et plus faciles.
M. Rochefort: On s'en va à 149. 21. On avance.
M. Chevrette: M. le Président, juste une question
d'information. Au premier paragraphe, est-ce que c'est la même
année financière que le gouvernement? Je ne me le rappelle pas.
Est-ce que c'est du 1er avril au 31 mars? C'est juste technique, je veux juste
un oui ou un non.
M. Rochefort: Je parierais que ce n'est pas écrit.
M. Chevrette: II y a des années financières de
certains organismes qui vont du 1er janvier au 31 décembre. Je veux
savoir si c'est la même année financière que le
gouvernement, c'est tout.
M. Rochefort: D'après moi, ce n'est pas écrit.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: C'est la même année financière.
D'accord.
M. Rochefort: M. le Président, c'est un oui sympathique,
mais c'est écrit où? Je veux bien, mais tu sais...
Le Président (M. Bélanger): À l'article 149.
21: "la Corporation peut... "
M. Rochefort: Non, ce n'est pas cela, M. le Président.
M. Chevrette: C'est la question que j'ai posée. Il dit
oui, mais c'est où?
M. Rochefort: Oui où?
M. Dutil: Non, non, je dis que l'année financière
sera la même, mais ce que le député de Gouin demande, c'est
où on l'a écrit. Il faudrait que ce soit écrit.
M. Rochefort: Moi, je vois bien 149. 26, mais il ne traite pas de
cela. Je vois 149. 22 qui ne traite pas de cela. Le député
d'Ungava vient de trouver.
M. Claveau: Oui.
M. Rochefort: À 149. 23. Excellent!
M. Chevrette: À l'article 149. 23? D'accord.
Le Président (M. Bélanger): "L'exercice financier
de la corporation se termine le 31 mars de chaque année. "
M. Chevrette: Cela va, merci. Quand vous dites au deuxième
paragraphe que "le ministre détermine la date limite de transmission, la
forme et la teneur de ces prévisions", est-ce courant dans nos lois ou
si c'est la corporation qui envoie ses... Je veux juste savoir si cela se
retrouve ailleurs.
Le Président (M. Bélanger): À quel
article?
M. Chevrette: Au deuxième paragraphe de l'article 149.
21.
Le Président (M. Bélanger): "Le ministre
détermine la date limite de transmission, la forme et la teneur
de ces prévisions". C'est par règlement?
M. Chevrette: Est-ce par règlement, par directive?
M. Dutil: On m'informe que c'est standard dans le réseau.
Il faudrait que je vous apporte les références, que je n'ai pas
ici. On me dit que c'est standard.
Le Président (M. Bélanger): Mais est-ce par voie de
règlement ou de directive, M. le ministre?
M. Dutil: On pourrait vérifier les
références là-dessus. On m'informe que c'est standard,
mais on pourrait vous donner les références, ce sur quoi nous
nous sommes basés dans d'autres lois.
Le Président (M. Bélanger): Nous sommes
allés à l'article 149. 21 et, si je comprends bien, sous
réserve des informations du ministre, on y reviendra tout à
l'heure. On suspend donc l'article 149. 21 pour revenir...
M. Chevrette: Ce n'est pas aux fins de la discussion, c'est juste
à des fins d'information.
Le Président (M. Bélanger): À des fins
d'information, d'accord.
M. Dutil: C'est ce qu'on est en train de vérifier.
Le Président (M. Bélanger): Alors, nous sommes
toujours à 149. 6?
Des voix: Non, non.
M. Rochefort: Le ministre nous a invités à passer
de 21 à 26. Alors, après 21, on pensait qu'on étudiait
22.
M. Dutil: J'avais l'impression qu'on avait consentement pour
passer à 149. 21.
M. Rochefort: On vous suit, nous.
Le Président (M. Bélanger): C'est moi qui suis
mêlé. Excusez-moi. Alors, l'article 149. 21, l'information de M.
le ministre. Ensuite, vous voulez qu'on passe à 149. 22. Est-ce bien
cela? Bien. Alors, j'appelle...
M. Chevrette: Attendez, s'il a l'information, on va régler
cela tout de suite. C'est standard, point?
M. Dutil: C'est standard. Quant aux références, si
l'Opposition désire les avoir, on va les avoir tout à l'heure ou
cet après-midi. (11 h 45)
M. Chevrette: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Bélanger): C'est standard?
L'article 149. 21 est adopté?
M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 149. 22: "Le ministre transmet a la corporation le
1er avril de chaque année, aux conditions qu'il détermine - s'il
vous plaît, pas trop de bruit dans la salle - son budget de
fonctionnement et, le cas échéant, son budget d'immobilisation
pour l'année financière en cours. À défaut, le
budget de fonctionnement et le budget d'immobilisation transmis par le ministre
pour l'année financière précédente sont reconduits
jusqu'à ce que la corporation les ait reçus. " C'est standard. M.
le député de Gouin.
M. Dutil: Si j'ai bonne mémoire, nous avons un amendement
là-dessus, M. le Président, pour distinguer "budget de
fonctionnement" et "budget d'immobilisation".
M. Rochefort: C'est exactement ce que j'allais dire au ministre,
M. le Président. Un budget d'immobilisation ne se reconduit pas
automatiquement, parce qu'on imagine qu'une fois qu'on a immobilisé
quelque chose on ne le refait pas l'année suivante.
M. Dutil: D'où l'amendement que nous avons transmis il y a
quelque temps.
M. Chevrette: C'est dans le premier lot d'amendements.
Le Président (M. Bélanger): La première
série?
M. Rochefort: C'est correct. Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Cela va tel
qu'amendé?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: C'est-à-dire que l'amendement de...
Le Président (M. Bélanger): Bon. J'ai copie de
l'amendement ici. L'article 149. 22 se lirait maintenant comme ceci, avec
l'amendement de M. le ministre: Le ministre transmet à la corporation le
1er avril de chaque année, aux conditions qu'il détermine, son
budget de fonctionnement pour l'année financière en cours.
À défaut, le budget de fonctionnement transmis par le ministre
pour l'année financière précédente est reconduit
jusqu'à ce que la corporation l'ait reçu. "Le ministre peut en
outre, s'il le juge approprié, transmettre à la corporation un
budget d'immobilisation, aux conditions qu'il détermine.
M. le député d'Ungava?
M. Claveau: Oui. J'aurais une petite question. La dernière
phrase du premier paragraphe qui dit: "reconduit jusqu'à ce que la
corporation l'ait reçu". Ait reçu quoi? Le budget de
l'année antérieure ou le budget de l'année en question?
Pour la première phrase, ce n'est pas évident que les termes
"l'ait reçu" se rattachent à la première phrase.
Le Président (M. Bélanger): II arrive souvent dans
le réseau que le 1er avril on n'ait pas reçu le nouveau
budget.
M. Rochefort: Non, non, ce n'est pas la question. C'est une
question de français.
Le Président (M. Bélanger): Je sais, mais
j'explique.
M. Rochefort: Mais, M. le Président, je veux vous
épargner des paroles. On comprend très bien comment cela va
d'habitude et ce qu'on veut faire par l'article.
M. Claveau: Je comprends très bien ce que vous voulez
dire.
M. Rochefort: Le député d'Ungava veut être
sûr que l'article fait ce qu'on veut faire.
M. Claveau: Dans la deuxième phrase, on dit: "À
défaut, le budget de fonctionnement transmis par le ministre pour
l'année financière précédente est reconduit
jusqu'à ce que la corporation l'ait reçu. "
Le "l'ait reçu" peut très bien être identifié
à l'année financière précédente. Est-ce que
c'est le budget de l'année précédente qui va être
reconduit ou s'il s'agit d'un nouveau budget qui va apparaître plus
tard?
M. Dutil: On reconduit l'ancien budget, tant qu'on n'a pas
reçu le nouveau. On retrouve cette clause à l'article 178 de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux, libellé de
la même façon. Je peux vous le lire.
M. Rochefort: Allez donc.
M. Dutil: "A défaut, le budget global transmis par le
ministre pour l'année financière précédente est
reconduit jusqu'à ce que le conseil régional ou
l'établissement l'ait reçu. "
Donc, avec les concordances, c'est le même libellé.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'amendement
proposé par le ministre est adopté?
M. Chevrette: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 149. 22 tel qu'amendé est adopté?
M. Chevrette: Adopté. Après 149. 22, c'est 149.
23.
Le Président (M. Bélanger): C'est parce qu'il faut
que je l'écrive en même temps là-dessus. Alors, l'article
149. 23. "L'exercice financier de la corporation se termine le 31 mars de
chaque année. "
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Article
149. 24: "Les livres et comptes de la corporation sont vérifiés
chaque année par le Vérificateur général ou, avec
l'approbation du gouvernement, par un vérificateur désigné
par la corporation. "
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Je voudrais savoir pourquoi cette porte de sortie
si on dit que c'est le Vérificateur général? Pourquoi
cette alternative?
M. Dutil: Vous voulez dire pourquoi on permettrait que ce soit un
vérificateur désigné par la corporation?
M. Chevrette: Oui. Ce n'est pas plutôt l'inverse qui se
fait dans le réseau? Chaque corporation engage ses vérificateurs,
elle vérifie et il y a toujours un pouvoir du Vérificateur
général. Le gouvernement pourrait toujours envoyer le
Vérificateur général ou exiger du Vérificateur
général qu'il aille fouiner dans les états financiers.
M. Rochefort: M. le Président, force nous est de constater
que, dans la logique interne du projet de loi et du ministre où il
accapare quasiment, met en tutelle Urgences-santé, c'est cohérent
de dire que, conséquemment, ce sera le Vérificateur
général qui vérifiera les livres, parce que cela devient
directement relié au ministre.
M. Dutil: J'espère que le député de Gouin ne
dit pas que le Vérificateur général de la province
relève du ministre ou du gouvernement directement et qu'on peut lui
donner des directives.
M. Rochefort: Si je comprends bien, M. le Président, je
dois écrire au ministre plutôt que lui parler pour être
sûr qu'il comprendra ce que je veux dire. Je pense ne jamais avoir dit
cela clairement.
M. Dutil: En tout cas, ce n'était pas dit clairement.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
M. le ministre!
M. Chevrette: Pour quelle raison? C'est cela
que je veux savoir. Écoutez, qu'il ne "flâse" pas autour du
pot!
M. Dutil: C'est une formule consacrée, reconduite, qui
permet deux choix. On peut vous trouver les lois où...
M. Rochefort: Ailleurs? Elle existe où?
M. Chevrette: Pourquoi, par exemple, les hôpitaux
engagent-ils des vérificateurs? Par la suite, cela n'empêche pas
le Vérificateur général, parce que, dans la loi
créant le poste de Vérificateur général, il a un
pouvoir public et parapublic; c'est même péripublic.
M. Rochefort: Je suis d'accord avec ce qu'a dit le
député de Joliette, M. le Président, mais je pense que,
dans le cas qui nous occupe, dans la logique interne de cette loi, dans
l'économie générale de la loi, c'est assez cohérent
que ce soit le Vérificateur général, mais je ne suis pas
d'accord avec l'alternative, par contre. Je suis d'accord avec le
député de Joliette. Les établissements du réseau
sont autonomes; ils ont un conseil d'administration qui n'est pas nommé
par le gouvernement, qui est complètement autonome, où on
retrouve à peine deux ou trois personnes nommées par le
gouvernement. Dans la mesure où on se retrouve avec une corporation
bâtie comme le ministre l'a voulu, c'est logique que ce soit le
Vérificateur général, et là, je suis d'accord avec
le député de Joliette, sans alternative. Je ne vois pas pourquoi
il y aurait une alternative.
M. Dutil: Est-ce que je pourrais savoir pourquoi il n'y aurait
pas d'alternative, dans l'esprit du député?
M. Rochefort: Dites-nous donc pourquoi il y en aurait une!
M. Chevrette: M. le Président, le ministre pousse
l'indécence au point de nous poser des questions et c'est lui qui a
écrit la loi. Entre vous et moi, ce n'est pas ainsi que cela marche, M.
le ministre. Vous l'avez écrit et on vous demande pourquoi vous l'avez
écrit.
M. Dutil: M. le Président, on donne deux
alternatives...
M. Rochefort: Pas deux, une.
M. Dutil: Non, le processus habituel ou une alternative. Pour
être bien précis, on se comprend bien, une alternative, mais il y
a deux façons de le faire, dont l'une est une alternative de
l'autre.
M. Chevrette: Mais ce n'est pas du tout le même concept.
Dans une société d'État purement publique -
j'adhère à l'argumentation du député de Gouin -il
faut que le gouvernement contrôle de a à z, et c'est
peut-être ce que vous avez voulu. Mais offrir en alternative, que ce
soient des vérificateurs autonomes, alors que le plus fort, normalement,
gobe... Si vous aviez commencé par le plus faible, j'aurais compris un
peu l'alternative. Si vous commenciez par dire: Choisissez-vous des
vérificateurs, cela n'empêcherait pas le Vérificateur
général de vérifier les états financiers de vos
vérificateurs. Ce n'est pas cela que vous dites. Vous dites: C'est le
Vérificateur général. Qu'est-ce que les autres "gorlots"
vont venir faire si le Vérificateur général... Cela n'a
pas de bon sens.
M. Dutil: Non, évidemment, les deux n'arriveront pas en
même temps, M. le Président. On voit que c'est une
alternative.
M. Rochefort: Non, non, mais plus que cela. Le
Président (M. Bélanger):... M. le ministre.
M. Dutil: On voit que c'est une alternative, c'est "ou, avec
l'approbation du gouvernement, par un vérificateur désigné
par la corporation". Ce qui est important, c'est que les livres soient
vérifiés par un vérificateur qui n'est dépendant ni
de la corporation, ni du gouvernement.
M. Claveau:... deux vérificateurs externes, tout
simplement.
M. Rochefort: M. le Président, je vois une
différence.
M. Chevrette: Ah! oui, il y en a une.
M. Rochefort: Dans la mesure où c'est le
Vérificateur général, cela fait partie du rapport du
Vérificateur général qui est déposé à
l'Assemblée nationale, qui est public et qui, souhaitons-le, à
l'occasion, est débattu par une commission parlementaire. Dans la mesure
où je deviendrais président-directeur général de la
corporation - ne vous inquiétez pas, il n'en est pas question; je n'en
ai pas entendu parler, en tout cas - c'est évident qu'avec un
libellé comme cela, tout être humain souhaiterait, à partir
du moment où il y a alternative, se retrouver avec un
vérificateur interne ou un vérificateur externe
désigné par la corporation, mais qui n'est pas le
Vérificateur général, pour ne pas s'exposer à des
remarques publiques ni à des questions dans le rapport du
Vérificateur général.
Il y a sûrement une raison pour qu'on offre une telle alternative.
À moins que le ministre ne nous en convainque, je ne vois pas pourquoi
on offrirait une telle alternative. Je pense que c'est logique, selon la
cohérence et l'économie générale de ce texte de
loi, que ce soit le Vérificateur général.
M. Chevrette: M. le Président, je propose un
amendement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Qu'on enlève l'alternative, à partir
du mot "ou" jusqu'à la fin. Je vais vous expliquer pourquoi, pour que
cela aille plus vite. Si c'est le Vérificateur général, je
ne peux pas voir pourquoi cela devrait être accompagné du rapport
d'activité. Ce devrait être une chose à part. Je
comprendrais, si c'étaient les vérificateurs internes ou des
vérificateurs autorisés par le gouvernement, que vous puissiez
l'exiger de la corporation. Parce que les vérificateurs remettent au
conseil d'administration leur rapport de vérification. Ils peuvent vous
envoyer, à vous le ministre, leur rapport de vérification avec
leur rapport d'activité. Si on enlève l'alternative, cela modifie
également le deuxième paragraphe. Vous pouvez créer une
obligation à la corporation de vous envoyer son rapport
d'activité annuellement, à la fin de l'année
financière, mais pas libellé tel quel. Je ferais un double
amendement: premièrement, enlever l'alternative et, deuxièmement,
qu'une obligation sort faite à la corporation d'envoyer son rapport
d'activité à la fin de l'année financière.
M. Dutil: Ce sont deux amendements?
M. Chevrette: Je vous les présente tous les deux parce
que...
M. Dutil: Je comprends. C'est parce qu'ils sont liés.
M. Chevrette: En sautant l'alternative, je suis
obligé...
M. Dutil: Mais le premier est clair, M. le Président,
c'est d'enlever "ou avec l'approbation du gouvernement, par un
vérificateur désigné par la corporation".
M. Chevrette: C'est ça, oui.
M. Dutil: Cela va. Est-ce qu'on pourrait avoir le libellé
de l'autre amendement? C'est une modification de...
M. Chevrette: Je ne l'ai pas écrit encore. Je vais vous le
dicter et, si cela suffit, tant mieux.
M. Dutil: Cela va.
M. Chevrette: Le rapport du vérificateur doit donc tomber
et le libellé exact serait: La corporation doit fournir son rapport
d'activité au ministre à la fin de l'année
financière.
M. Dutil: On a ici un modèle. Est-ce que je peux vous le
suggérer?
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil: "La corporation visée dans l'article 178 - on
placera l'article correctement -dort, au plus tard le 30 juin de chaque
année, faire au ministre un rapport de ses activités pour son
année financière précédente. Ce rapport doit aussi
contenir tous les renseignements que le gouvernement ou le ministre peut
prescrire. "
M. Chevrette: S'il est plus complet, il n'y a pas de
problème.
M. Dutil: On a une partie de cela à l'article 149. 25,
mais de la façon que c'est écrit...
Le Président (M. Bélanger): Dans cette perspective,
M. le ministre, la deuxième partie de l'amendement du
député de Joliette serait-elle plus la bienvenue à
l'article 149. 25?
M. Chevrette: Dans ce cas, je vais proposer comme deuxième
amendement qu'on biffe le deuxième paragraphe.
Le Président (M. Bélanger): On l'enlèverait,
oui.
M. Chevrette: Comme deuxième amendement.
Le Président (M. Bélanger): On irait à
l'article 149. 25 et on aurait tout...
M. Chevrette: C'est le premier. On peut les régler l'un
après l'autre.
Le Président (M. Bélanger): Le premier amendement,
on va prendre la première partie de l'article 149. 24: "Les livres et
comptes de la corporation sont vérifiés chaque année par
le Vérificateur général. " Ce serait le premier amendement
du député de Joliette.
M. Chevrette: Je pense l'avoir expliqué suffisamment.
Le Président (M. Bélanger): Cet amendement est-il
adopté?
M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Il y
avait un deuxième amendement qui était de rayer: "Le rapport du
vérificateur doit accompagner le rapport d'activités et les
états financiers de la corporation. "
M. Chevrette: Rayer le deuxième paragraphe, on y reviendra
à l'article 149. 25.
Le Président (M. Bélanger): On va y revenir
à l'article 149. 5. (12 heures)
M. Rochefort: M. le Président, sauf erreur, le rapport
annuel du Vérificateur général traite
des problèmes observés, des anomalies, des
procédures inhabituelles observées par le Vérificateur
général dans l'ensemble des ministères et des organismes
gouvernementaux ou para-gouvernementaux. Ce n'est pas en soi une addition, un
catalogue des états financiers vérifiés de tous les
ministères et de tous les organismes gouvernementaux ou
paragouvernementaux pour lesquels il a juridiction. En conséquence,
à partir du moment où on lui donne le mandat d'avoir aussi
juridiction sur la Corporation d'urgences-santé, je pense qu'il faut
s'assurer que, dans le rapport annuel d'Urgences-santé, il y aura
quelque part un rapport complet et détaillé des activités
selon les procédures habituelles en vigueur à la Corporation des
comptables agréés. Cela n'est pas la même chose que le
rapport annuel du Vérificateur général. Dans la mesure
où le Vérificateur général n'aurait observé
aucune anomalie, il n'en fera même pas état dans son rapport
annuel, mais cela n'entraîne pas que ce ne soit pas nécessaire
d'avoir un rapport vérifié, complet et détaillé de
la Corporation d'urgences-santé.
Donc, de deux choses l'une, et c'est là que la question initiale
était très pertinente, à savoir: Pourquoi l'alternative?
Il y a deux choses possibles: Ou on veut que le Vérificateur
général du Québec ait aussi juridiction sur la Corporation
d'urgences-santé, tout en ayant pour celle-ci l'obligation d'avoir un
vérificateur propre qui fait un rapport détaillé annuel -
c'est une alternative, c'est une possibilité, c'est une branche de
l'alternative - ou, l'autre alternative, c'est de dire: Ils n'ont pas de
vérificateur et c'est le Vérificateur général qui
est leur vérificateur. Auquel cas il faudra que le Vérificateur
général fasse plus pour la Corporation d'urgences-santé
qu'il ne fait pour l'ensemble des autres organismes et ministères pour
lesquels il a juridiction et qu'il produise formellement un rapport
vérifié, intégré et complet des états
financiers de la corporation, lequel devra être ajouté non pas au
rapport annuel du Vérificateur général, mais au rapport
annuel de la Corporation d'urgences-santé. Je ne sais pas si ce que
j'explique est clair.
Finalement, on se retrouve dans un "no man's land" total et je pense que
l'idée de l'alternative, on revient à la question de
départ, était peut-être l'idée que la corporation
ait son vérificateur, ce qui serait normal, je pense, pour qu'on ait un
rapport complet, vérifié, etc., des états financiers qui
soutienne cela, mais qu'en plus le Vérificateur général
ait aussi juridiction sur la Corporation d'urgences-santé, auquel cas,
dans son rapport annuel, s'il y a des problèmes à
Urgences-santé, comme, par exemple, il en avait observé dans
différents organismes l'année passée et comme c'est le cas
à chaque année, il y aura un chapitre ou quelques paragraphes qui
traiteront d'anomalies qu'il aurait pu observer dans les procédures
comptables à la Corporation d'urgences-santé.
Si on veut qu'il n'y ait que le Vérificateur
général qui touche aux états financiers de la Corporation
d'urgences-santé, on lui demande plus que ce qu'il fait pour les autres;
notamment, on va lui demander un rapport complet et intégré au
rapport annuel de la Corporation d'urgences-santé. Autrement dit, il va
agir comme firme de vérificateurs de la Corporation
d'urgences-santé. Je soutiens respectueusement, compte tenu des
prérogatives du Vérificateur général, qu'il
faudrait peut-être aller vérifier sa loi et la consulter avant de
lui donner une telle obligation. D'après moi, ce serait une
première.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d' Ungava.
M. Claveau: Je pense qu'il y a un moyen de se sortir de tout
cela, dans la mesure où on vient de donner, à l'article 149. 24,
les pouvoirs au Vérificateur général. L'article 149. 25
est un peu un élément charnière, finalement. Je pense que
c'est à l'article 149. 26 qu'on pourrait amender le texte pour pouvoir
permettre à la corporation... En tout cas, je vais vous lire quelque
chose, je n'ai consulté personne:...
Une voix: Cela va.
M. Claveau: La corporation doit, au plus tard le 30 juin de
chaque année, transmettre au Vérificateur général
ses états financiers produits par un vérificateur externe, ainsi
qu'un rapport de ses activités pour l'exercice financier
précédent. À ce moment-là, ce sera au
Vérificateur général de retransmettre le tout,
après vérification, au ministre. Ce serait peut-être une
façon de s'en sortir.
M. Dutil: On vient d'éliminer l'alternative du
vérificateur externe, en haut.
M. Claveau: Pour ce qui est de la vérification de
l'ensemble des livres et comptes, à ce moment-là, à
l'article 149. 24, on aurait le rapport tel que décrit par le
député de Gouin, tout à l'heure, qui relèverait de
la compétence du Vérificateur général, qui serait
de faire une espèce de synthèse avec recommandations et
identification des anomalies, des problèmes, etc., mais à
l'article 149. 26, on a les états financiers. Le Vérificateur
général ne produit pas les états financiers, il fait des
recommandations globales sur les états financiers qui lui sont produits
par les différentes sociétés ou il peut le faire, tout au
moins. Si on donne les états financiers à un vérificateur
externe qui retransmet le tout pour analyse globale au Vérificateur
général...
Une voix: Oui.
M. Claveau: À moins que ce ne soit pas cela du tout.
M. Rochefort: J'ai peut-être le goût, M.
le...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
auparavant, si vous me permettez.
M. Dutil: En tout cas, quant à moi, le Vérificateur
général a les équipes qu'il faut pour faire de la
vérification. Il peut aller la faire quand c'est lui qui est responsable
de la vérification.
M. Rochefort: M. le Président, j'ai le goût, si le
député d'Ungava est d'accord, d'essayer de proposer quelque
chose. Je ne fais pas un amendement. J'essaie de voir. À l'article 149.
24 cela pourrait se lire comme suit: Les livres et comptes de la corporation
sont vérifiés chaque année par le Vérificateur
général. Donc, c'est l'ouverture, l'extension du rôle du
Vérificateur général aussi à la Corporation
d'urgences-santé. Et, à l'article 149. 26, on dit: La corporation
doit, au plus tard le 30 juin de chaque année, produire au ministre des
états financiers vérifiés et certifiés conformes
par une firme comptable reconnue - X, Y, Z - ainsi qu'un rapport de ses
activités pour l'exercice financier précédent.
À la différence près de ce que disait le
député d'Ungava, le Vérificateur général ne
vérifie pas des rapports de firmes comptables. Il entre dans l'organisme
en question, il va vérifier toutes les procédures en vigueur, les
approbations de factures, la conformité des dépenses avec les
décisions du conseil d'administration, etc. Il ne vérifie pas un
rapport de vérificateur. C'est pour cela que j'irais un peu dans le sens
de ce que je propose là et peut-être que l'expression la plus
simple à 149. 24, pour éliminer la confusion, au lieu de dire:
"Les livres et comptes de la corporation sont vérifiés", ce
serait de dire: Le Vérificateur général a juridiction sur
la corporation.
Une voix: Tout simplement.
M. Rochefort: II assumera son mandat comme il assume tous ses
autres mandats, par 149. 24, mais à 149. 26, on dit à la
Corporation d'urgences-santé: Vous allez faire vérifier vos
états financiers par une firme externe compétente en la
matière et reconnue comme telle. Cela va faire partie de votre rapport
annuel. Je pense que c'est plutôt cela quand on pense aux organismes.
Le Président (M. Bélanger): Je pense qu'il faut
éviter - on sait comment c'est un travail important quand on fait
l'audition des livres d'un établissement - de mettre une ceinture et des
bretelles pour tenir les culottes. Regardez juste la séquence. Il y a le
Vérificateur général. Qui que ce soit qui fasse la
vérification, il y a des normes, il y a des codes il y a toute une
série de réglementations sur les questions à poser, les
choses à vérifier. Bref, il y a un protocole de
vérification qui existe pour les organismes du réseau de la
santé et des affaires sociales, qui est assez standard. Vous avez
déjà à passer au travers de tout cela. Après cela,
à 149. 25, le ministre peut demander des informations, des
renseignements encore plus précis et, en plus, ils ont à produire
un rapport annuel sur leurs états financiers. Je dis: Écoutez -
à 149. 26 - il faut arrêter... Ils vont passer leur temps en
auditions.
M. Rochefort: M. le Président, vous êtes en train de
nous expliquer que tout le monde passe son temps en auditions au gouvernement,
ce qui n'est pas le cas. Le Vérificateur général a un
rôle et il décide annuellement qu'il choisit un certain nombre
d'organismes sur lesquels il a juridiction, où il va faire des
vérifications additionnelles, qui ne sont pas des vérifications
de la nature de ce que font les vérificateurs externes de tous les
établissements du réseau de la santé et des services
sociaux. Cela va plus loin et au-delà de cela. Ce qu'il faut, par 149.
24, c'est donner juridiction au Vérificateur général sur
la Corporation d'urgences-santé comme sur les autres corporations
à cause de la nature, et c'est là qu'on vient à la
cohérence du projet de loi, distincte de cette corporation, de toutes
les autres corporations publiques et encore plus des autres corporations du
réseau de la santé et des services sociaux.
Mais cela ne retire pas l'obligation qu'il faut faire à 149. 26
à la Corporation d'urgences-santé d'avoir dans son rapport annuel
des états financiers vérifiés, certifiés conformes
par une firme comptable reconnue à partir des procédures
habituellement en vigueur. C'est cela que ça fait. Cela n'est pas
différent de ce qui existe, par exemple, pour l'ancien
établissement dont vous étiez directeur général, ce
que je viens de dire. Ou ce n'est pas différent, par exemple, de
l'Office des personnes handicapées, je serais prêt à le
parler. Le Vérificateur général a sûrement
autorité sur... Prenons la Régie de l'assurance-maladie, c'est
bien connu, le Vérificateur général a autorité sur
la Régie de l'assurance-maladie du Québec, mais ce n'est pas le
Vérificateur général qui produit les états
financiers vérifiés et certifiés conformes contenus au
rapport annuel de la Régie de l'assurance-maladie du Québec. Ce
sont deux choses distinctes. Je comprends que, dans la loi, il faut que les
deux choses y soient comme pour la RAMQ et pour les autres organismes
d'État.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: J'écoute l'argumentation du député
de Gouin. Ce qu'il dit, si j'interprète bien ses paroles, c'est que
l'alternative ne devait pas être là puisque le Vérificateur
général devait être impliqué.
M. Rochefort: II devrait avoir juridiction sur la
corporation.
M. Dutil: II devrait avoir juridiction sur leur corporation, sans
toutefois exclure la possibilité qu'un vérificateur
désigné par la corporation, sans enlever le fait que le
Vérificateur général soit là, fasse l'audition des
livres.
M. Rochefort: Et je pense, en conséquence, qu'à
l'article 14926 on devrait dire: "produire au ministre ses états
financiers vérifiés et certifiés conformes par une firme
comptable reconnue. On a les deux volets et non pas l'alternative. Ce n'est pas
une alternative qu'il faut. Ce sont deux volets.
M. Chevrette: Je pourrais peut-être ajouter un mot. Le
Vérificateur général ne va pas seulement sur les
états financiers pour constater des colonnes de chiffres. Il peut aller
sur les pratiques comptables...
M. Rochefort: C'est cela.
M. Chevrette:... sur les pratiques administratives, sur les
directives administratives qui circulent à l'intérieur. Il peut
porter des jugements sur les comment.
M. Dutil: Le Vérificateur général ne
vérifie pas. Les termes écrits à l'article 149. 24 c'est:
"Les livres et comptes de la corporation sont vérifiés chaque
année par le Vérificateur général", si on adoptait
votre hypothèse, ne seraient pas corrects.
M. Rochefort: C'est pour cela que je vous en ai fait une
deuxième tantôt. J'ai dit: À l'article 149. 24, dans le
fond, ce qu'on devrait lire, c'est: Le Vérificateur
général a juridiction sur la corporation.
M. Chevrette: Juste cela, et vous changerez...
M. Rochefort: À l'article 149. 26, on dit que, dans le
rapport annuel, les états financiers qui vont vous être
déposés sont des états financiers vérifiés
et certifiés conformes par une firme reconnue à partir des
procédures habituellement appliquées dans ce type
d'établissement. Là, on a la ceinture et les bretelles, mais on
n'a pas de carcan comme ce à quoi faisait allusion le
député de Laval-des-Rapides tantôt.
M. Dutil: Pour ne pas libeller sur le coin de la table, comme on
nous le proposait tout à l'heure, on prend ces remarques-là en
note. On pourrait suspendre l'article 149. 24 et voir, concernant le
libellé...
M. Chevrette: Dans ce cas-là, dites 149. 24, 149. 25 et
149. 26...
Le Président (M. Bélanger): 149. 24, 149. 25 et
149. 26, pour être cohérent.
M. Chevrette:... et vous allez arriver avec un seul bloc comme
vous l'avez fait pour le conseil, et on l'adoptera.
M. Rochefort: On pourrait disposer de 149. 25,
honnêtement.
Une voix: 149. 25, c'est une charnière. M. Chevrette:
Pour 149. 25, on le peut. Le Président (M. Bélanger):
Oui. M. Dutil: 149. 25 serait adopté? Une voix: Une
intention.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 25: "La
corporation doit fournir au ministre tout renseignement ou rapport qu'il
requiert sur ses activités". Est-ce que l'article 149. 25 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
Je comprends qu'à l'article 149. 24 on a suspendu l'amendement de
M. le député de Joliette et qu'on fera ensemble 149. 24 et 149.
26.
M. Chevrette: On va voir l'amendement du ministre. Laissons en
suspens les amendements qu'on a déposés. Si le ministre arrive
avec un texte clair...
Le Président (M. Bélanger): C'est cela. Les
articles 149. 24 et 149. 26 seront en suspens.
M. Chevrette: C'est cela.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Cela nous
amène à l'article 149. 27.
M. Dutil: M. le Président, puisque les centrales de
coordination sont touchées et que, dans les concordances que l'on veut
faire avec les permis, il y a également des choses qui sont
touchées, est-ce qu'il serait possible de passer à l'article 4,
c'est-à-dire à la question de la qualité? J'aimerais bien
avoir le point de vue de l'Opposition sur le dépôt que nous lui
avons fait des articles concernant la qualité à l'article 4, page
12.
Dispositions diverses
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 4. M. le ministre avait déposé un amendement. Est-ce
que tout le monde a la copie de l'amendement à l'article 4?
M. Chevrette: M. le Président, vous allez me permettre une
question.
Le Président (M. Bélanger): Oh oui.
M. Chevrette: Je dois vous avouer qu'il y a eu assez de versions
que je voudrais savoir laquelle le ministre veut nous donner. Il y a l'article
4 tel que libellé à la page 12. Il nous avait dit de ne pas faire
d'amendement à l'article 149. 5. Il a déposé un texte. Il
nous a redéposé un nouveau texte sur l'article 4 avec les
paragraphes 6° et 7°. Est-ce que je pourrais savoir exactement ce que
le ministre nous propose?
Le Président (M. Bélanger): Je vais lire
l'amendement que j'ai en main, M. le ministre, et vous nous direz si c'est
cela. Je vais essayer de faire en sorte que tout le monde en ait une copie. Je
commence donc: L'article 4 de la Loi modifiant... est modifié par
l'insertion, après le paragraphe 5°, du suivant. 6° par
l'addition, après le paragraphe g du deuxième alinéa, du
suivant: g. 1 détermine les normes relatives à la qualité
des services constituant un système préhospitalier d'urgence
ainsi que leurs modes d'application. C'est bien l'objet de l'amendement de M.
le ministre?
M. Chevrette: Ce n'est pas cela que j'ai.
M. Dutil: Non. Je vais vous lire ce que l'on vient de passer et
ce que nous estimons avoir déposé à la suite des
discussions que nous avions eues.
Le Président (M. Bélanger): Je n'avais pas le
bon.
M. Chevrette: Est-ce que c'est celui qui est écrit
à la main ou celui qui est écrit à la machine?
Le Président (M. Bélanger): II est écrit
à la machine. Parfait. Je reprends la lecture. Veuillez remettre une
copie à M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
L'article 4 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
et d'autres dispositions législatives est modifié par
l'insertion, après le paragraphe 5°, des suivants: "6° par le
remplacement du paragraphe g du deuxième alinéa par le suivant:
"g) déterminer les normes d'équipement, de fonctionnement et
d'inspection des opérations des services d'ambulance et des services
constituant un système préhospitalier d'urgence et les
qualifications du personnel affecté à ces services; "7° par
l'addition, après le paragraphe g du deuxième alinéa, du
suivant: g. 1 déterminer les normes relatives à la qualité
des services constituant un système préhospitalier d'urgence
ainsi que leurs modes d'application et de contrôle; ". Est-ce bien
l'objet de l'amendement de M. le ministre? (12 h 15)
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Bon, on se comprend.
Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement de M. le ministre? M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Une question, M. le Président. La
dernière fois qu'on a parlé de ça, en tout cas une des
fois où l'on a parlé de ça...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
il y a un peu de bruit et j'entends mal.
M. Rochefort: À une des occasions où on a
abordé cette question, M. le Président, j'ai parlé de la
nécessité que la corporation se dote de critères
d'embauche pour les médecins qui travaillent à
Urgences-santé. Est-ce par ça que le ministre veut
répondre à cela ou est-ce qu'il a l'intention d'y répondre
ailleurs? Je vous dis tout de suite que je souhaite que ce soit ailleurs.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Ce n'est pas par ça que nous réglerons
ça. D'ailleurs, nous avons des difficultés à ce chapitre.
Je vous le mentionne. Il faudra y revenir ultérieurement, mais on
éprouve plusieurs difficultés quant à cette partie que
souhaitait obtenir l'Opposition.
M. Rochefort: On va y revenir ou quoi?
M. Dutil: Oui. J'attends la loi que l'on modifie pour faire le
parallèle entre les deux.
M. Rochefort: Moi aussi, c'est ce que je cherche.
M. Chevrette: La nuance par rapport à ce que vous
suggérait l'Opposition, c'est que vous amendez... C'est une question. Je
comprends que vous amendez la Loi sur la protection de la santé
publique. Dans l'amendement que vous nous proposez...
M. Dutil: On modifie la Loi sur les services de santé et
les services sociaux.
Le Président (M. Bélanger): À l'article
4...
M. Chevrette: Ma question n'est pas finie.
M. Dutil: D'accord, oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Quand on vous suggérait l'amendement, M. le
ministre, si ma mémoire est fidèle, on créait des
obligations à la corporation
concernant le contrôle qualitatif et les normes utilisées
par la corporation. Vous nous avez dit, à l'époque: On
réglera ça là. Je comprends que vous vouliez amender
l'obligation, mais l'obligation faite en vertu de la loi sur la santé,
c'est une obligation ministérielle. Est-ce qu'on se comprend bien?
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, sur la
question de M. le député de Joliette.
M. Dutil: Si vous le permettez, je vais vérifier une
dernière chose et je reviendrai à la question.
Trois choses. Premièrement, à l'article 149. 5, vous avez
aussi un amendement concernant...
M. Chevrette: Le personnel. M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Est-ce exact? M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: "s'assurer de la qualité du personnel
affecté aux services constituant le système préhospitalier
d'urgence et de la qualité des services, que ce personnel dispense.
"
M. Dutil: C'est ça.
M. Chevrette: C'est à l'article 149. 5 qui n'est pas
encore adopté, qui est en suspens.
M. Dutil: C'est ça. Il est en suspens. Je vous rappelle
qu'on l'avait suspendu parce qu'on avait dit qu'il fallait travailler avec 149.
4. pour le pouvoir réglementaire et avec 149. 5 quant à cet
article-là, à notre point de vue. L'autre article, c'est 149. 20.
Nous reviendrons à l'article 149. 20...
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil: M. le Président, je tiens à
préciser que cela fait partie du travail que nous faisons pour la
concordance de la formule de permis.
M. Claveau: Là, on est à l'amendement?
M. Chevrette: Oui, mais à l'intérieur de
l'article...
Pour comprendre, à 149. 20, l'amendement que vous projetez de
nous présenter mentionne les mots "les qualifications du personnel
affecté à ces services ainsi que les normes relatives à la
qualité des services constituant un système préhospitalier
d'urgence". Si je vais à 149. 5, "s'assurer de la qualité du
personnel affecté au service constituant le système... et de la
qualité des services que ce personnel dispense. " Quelle est la nuance
jésuitique entre les deux?
M. Dutil: C'est pour cela que nous avons dit ce matin qu'à
l'article 149. 20, entre autres, du fait que nous maintenions le système
de permis, il y avait certainement des modifications importantes à faire
et la possibilité de l'éliminer et de nous en tenir aux deux
amendements que nous avons faits.
M. Chevrette: Je voudrais d'abord répondre d'une
façon globale à ce que le ministre dit. Il est clair qu'on est
favorables à l'établissement des contrôles,
l'établissement des normes minimales ou des standards minimaux. Il n'y a
pas de problème. Ce dont je doute au moment où le ministre nous
le présente, c'est que j'y vois une réglementation, une
obligation, bien sûr, en vertu de la loi, qui est faite au ministre. Mais
je veux que cette obligation ministérielle ait un prolongement dans les
pouvoirs et les devoirs de la corporation. Il faut bien se comprendre. Parce
que, si je ne fais que donner une responsabilité ministérielle en
termes qualitatifs sans transposer ces pouvoirs ministériels en des
obligations pour la corporation, on aura fardé le projet de loi, mais on
ne l'aura pas rendu nécessairement effectif. À moins qu'on
n'ajoute dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux
amendée, à moins qu'on ne dise, qu'on ne crée
déjà l'obligation par un amendement en disant que ces normes, ces
standards minimaux ainsi décidés par règlement ou par ses
pouvoirs réglementaires, devront être appliqués par la
corporation. Je ne le sais pas. Mais si je ne le retrouve pas à
l'article 149. 5, qu'est-ce que cela me donne d'avoir une loi qui ne force
pas?
M. Dutil: À notre point de vue, l'amendement que nous
apportons à l'article 149. 5, au sixième alinéa: s'assurer
de la qualité du personnel affecté aux services constituant le
système préhospitalier d'urgence, - et nous reprenons la formule
que nous avons acceptée -...
M. Chevrette: M. le Président...
M. Dutil:... et de la qualité des services que ce
personnel dispense, répond à l'interrogation du chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Non. Vous ne parlez que de la qualité du
personnel. Vous faites référence à la qualification
individuelle. Ce que vous amendez dans la loi sur la santé, c'est que
vous venez de fixer des normes minimales ou des standards minimaux de
qualité de services. Ce sont des exigences globales en termes de
services. Ce que vous créez comme obligation à l'article 149. 5
ce n'est que la qualification purement individuelle. Cela pourrait faire
référence aux 825 heures, par exemple, que vous avez
décidées ou que vous déciderez par convention collective.
À mon point de vue, ce n'est pas - comme diraient les Anglais - "fool
proof".
M. Dutil: Oui, mais "et de la qualité des services que ce
personnel dispense". Si je réfère à ce bout de phrase, "et
de la qualité des services que ce personnel dispense", on s'assure de la
qualité du personnel affecté aux services préhospitaliers
d'urgence et de la qualité des services que ce personnel dispense. Ce
que vous nous dites sans doute, c'est que, étant donné que cela
ne fait pas référence d'une façon explicite à
l'autre amendement, ce n'est pas "fool proof, mais quant à nous cela
nous apparaissait...
M. Chevrette: En d'autres mots, si j'ajoutais une phrase ici
à l'article 149. 5, pour bien suivre le raisonnement qu'on fait, si je
disais: subor-donnément aux normes édictées en vertu de
l'article 2 de la Loi sur la protection de la santé publique, qu'est-ce
que vous diriez?
M. Dutil: Ce qu'on va obtenir avec l'article 149. 20, qu'on n'a
pas fini de libeller bien que l'amendement que nous avions déjà
ressemblera vraisemblablement à ce que nous avons, c'est, je pense,
qu'on va faire le lien des trois. Il est 12 h 25. Le chef de l'Opposition
m'avait parlé de suspendre pour 12 h 30, quitte à continuer
jusqu'à...
M. Chevrette: Une demi-heure, de 18 heures à 18 h 30.
M. Dutil: De 18 heures à 18 h 30. Ce avec quoi je suis
d'accord. Et ce serait peut-être le moment opportun pour suspendre. Et,
quant à la qualité, on va mettre les trois ensemble.
M. Chevrette: À ce moment-là, j'aimerais que vous
me donniez une définition du mot "qualité".
M. Dutil: Après...
M. Chevrette: Qualité du personnel. J'aimerais que vous me
définissiez cela parce que qu'est-ce que cela veut dire
concrètement? Cela réfère à quoi? Qu'est-ce que
cela suppose?
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de l'heure
et des ententes, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15
heures.
M. Dutil: Après la période de questions.
Le Président (M. Bélanger): Sine die; on aura de
nouveaux ordres en Chambre.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission des affaires sociales reprend ses travaux afin de
procéder à l'étude du projet de loi 34,
c'est-à-dire la Loi modifiant la Loi sur les services de santé et
les services sociaux et d'autres dispositions législatives.
Avant de vous laisser la parole, il y a deux points d'ordre. D'abord, il
y a une demande de remplacement. Or, à ce stade-ci des travaux, il me
faut le consentement des deux côté. M.
Gervais (L'Assomption) serait remplacé par M. Polak
(Sainte-Anne). Y a-t-il consentement?
M. Polak: Si ça vous prend le consentement pour aller
manger...
M. Chevrette: Consentement. J'aime mieux qu'il revienne à
8 heures parce qu'à 9 heures...
La Corporation d'urgences-santé de la
région de Montréal métropolitain (suite)
Le Président (M. Bélanger): M. Polak, vous
êtes le bienvenu. Deuxièmement, juste une précision, pour
les fins du Journal des débats et qu'on s'y retrouve, sur
l'article 149. 6, tel qu'il avait été introduit à
l'article 2 du projet de loi 34, etc. À la séance du 16 juin,
nous avions adopté deux amendements concernant respectivement les
paragraphes 6° et 7° de l'article 149. 6 et suspendant pour le surplus
l'étude de l'article 149. 6. Alors, puisque à notre séance
d'aujourd'hui le ministre a présenté un amendement visant
à modifier plusieurs paragraphes contenus à l'article 149. 6,
dont, évidemment, les paragraphes 6° et 7°, et que cet
amendement a été adopté, on se trouve donc à avoir
adopté deux fois le même amendement sous des formes
différentes. Alors, j'en conclus donc que les deux amendements
adoptés le 16 juin en regard de l'article 149. 6 sont retirés.
D'accord avec cela?
M. Chevrette: Oui, mais qu'est-ce qu'on a adopté?
Une voix: On va revenir.
M. Chevrette: Y a-t-il moyen de le regarder? Non, mais je vais
vous suggérer quelque chose.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: On a adopté pas mal de choses et on a
suspendu pas mal de choses. Pour voir clair - Mme Lamontagne serait
sûrement capable de nous l'indiquer, peut-être même le
ministre - si on partait de l'article 1, est-ce qu'on pourrait savoir ce qui
est en suspens, ce qui est adopté, ce sur quoi vous avez des amendements
déposés, pour qu'on sache très bien le portrait? Je vous
avoue que, si le président arrive et qu'il interprète a
posteriori, qu'il suppose qu'il y a deux amendements qui ont été
adoptés et que maintenant ils ne le sont plus,
qu'on en a disposé par deux autres amendements
déposés en date du 20...
Le Président (M. Bélanger): C'est simplement qu'on
avait adopté les amendements à ce moment-là, on a suspendu
le reste de l'article et, là, on a refait l'article au complet et on l'a
adopté au complet. Cela fait que, techniquement, je n'ai pas d'autre
choix que de dire que les deux amendements qui avaient été
adoptés sont retirés. Si on veut plus de précisions...
M. Chevrette: J'en veux plus, je veux comprendre.
Le Président (M. Bélanger): Excellent.
M. Chevrette: Je vais vous dire ce que je comprends de
l'amendement du ministre ce matin. C'est à l'article 149. 6.
Le Président (M. Bélanger): C'était sur les
conseils d'administration. Vous vous rappelez, il y avait un petit
problème. On avait suspendu le 1° pour le directeur
général. À 2°, on avait ajouté quelqu'un de la
ville de Laval. À 3°, on dit: "un membre nommé après
consultation des groupes représentant les usagers du territoire".
À 4°, on avait changé "après consultation de
l'Association des hôpitaux du Québec" par "un représentant
des directeurs généraux d'hôpitaux" à la
corporation. À 6° et à 7°, c'était là qu'il
y avait un problème. À 5°, c'est "après consultation
de l'Association des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens du
Québec".
M. Chevrette: Cela remplace l'Association des hôpitaux
qu'on avait mise là.
Le Président (M. Bélanger): On avait ajouté
à 6°: "un membre désigné par et parmi les
médecins qui exercent dans le cadre du service d'interventions
médicales d'urgence de la corporation. " À 6. 1°, "un membre
désigné par et parmi les propriétaires qui ont conclu un
contrat avec la corporation en matière de transport ambulancier,
après consultation de ceux-ci". C'est dans ces deux articles-là.
Ce qu'on avait adopté à ce moment-là, c'était: par
l'addition, à la fin du paragraphe 7°, de ce qui suit: "après
consultation de leurs associations et représentant chacun un groupe
distinct de salariés de la corporation". La façon dont on l'a
formulé ce matin semblait plus...
M. Chevrette: Là, vous avez réglé
l'amendement du député de Gouin.
M. Dutil: Concernant le conseil d'administration, on aurait une
suggestion à déposer.
Le Président (M. Bélanger): L'amendement du
député de Gouin était, si je me le rappelle bien, suspendu
jusqu'à ce qu'on termine les articles 149. 24 et 149. 26. Nous
étions passés à ce moment-là à l'article 4.
Est-ce qu'on continue à l'article 4? Est-ce que c'est bien cela?
M. Chevrette: Non, mais je reviens à ma suggestion pour
qu'on voie clair dans le projet de loi. Est-ce que je pourrais savoir, à
l'article 1, s'il y a des choses en suspens?
M. Dutil: M. le Président, on pourrait effectivement faire
le tour de notre travail depuis le début. Cela nous aiderait.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Excellent. Les
paragraphes 1° et 2° de l'article 1 sont adoptés. Le surplus
était suspendu. À l'article 2...
M. Chevrette: Recommencez donc. Excusez-moi.
Le Président (M. Bélanger): Les paragraphes 1°
et 2° de l'article 1 sont adoptés et restent suspendus le paragraphe
3° et l'article 1 dans son ensemble, évidemment.
M. Chevrette: Dans la loi sur la santé...
Le Président (M. Bélanger): Troisièmement,
c'est "par la suppression du troisième alinéa" et on faisait
référence à l'autre loi.
M. Chevrette: D'accord. Donc, c'est en suspens.
Le Président (M. Bélanger): À l'article 2...
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger):... qui est
adopté, celui-là.
M. Chevrette: À l'article 2, il y a l'article 149. 1.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 1 est
adopté.
M. Chevrette: C'est ça.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 2 est
adopté.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 3 est
adopté. Les articles 149. 4 et 149. 5...
M. Chevrette: L'article 149. 4, qu'arrive-t-il?
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 4 est
adopté.
M. Chevrette: Avec amendement.
Le Président (M. Bélanger): Avec amendement.
À l'article 149. 5, les paragraphes 4° et 5° sont
adoptés. Pour le reste, c'est suspendu.
M. Dutil: Je pense que ce n'est pas exact.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
ministre.
M. Dutil: Je pense que le paragraphe 4° est en suspens.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Dutil: Le paragraphe 5° est adopté.
Le Président (M. Bélanger): Le paragraphe 5°
est adopté. C'est cela.
M. Dutil: Le paragraphe 1° est adopté.
Le Président (M, Bélanger): Le paragraphe 1°
n'est pas adopté, M. le ministre.
M. Chevrette: II est en suspens.
Le Président (M. Bélanger): À cause du
premier alinéa qui est suspendu.
M. Dutil: L'article 149. 5. 1°.
Le Président (M. Bélanger): Et les paragraphes
2° et 3° et le deuxième alinéa sont suspendus à
l'article 149. 5.
M. Dutil: Le paragraphe 2° a été
éliminé.
Le Président (M. Bélanger): "2° administrer un
système préhospitalier d'urgence en vue de favoriser
l'accès aux services de santé" a effectivement été
éliminé.
M. Dutil: Les paragraphes 3° et 4° sont suspendus et,
à la suite du paragraphe 5°, l'alinéa suivant: "La
corporation peut exploiter un service d'ambulances ou un service
d'interventions médicales d'urgence" a également
été mis en suspens, pour la même raison que 3°.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça. M.
Dutil: Est-ce exact?
M. Chevrette: Je veux juste vérifier. "Autoriser le
transport (... ) vers un autre établissement" n'est pas
adopté.
Le Président (M. Bélanger): Le 5°?
M. Chevrette: On a fait toute une discussion, vous vous le
rappellerez.
Le Président (M. Bélanger): Non, le 5° n'est
pas adopté.
M. Chevrette: Bon, on le suspend lui aussi.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: D'accord. 4°? M. Jolivet: On le
suspend.
M. Chevrette: 3° est en suspens 2° est
éliminé.
Une voix: II était suspendu.
M. Chevrette: Suspendu? Et 1° "favoriser la concertation
entre les différents... "
Le Président (M. Bélanger): 1° a
été adopté tel qu'amendé.
M. Chevrette: Sous l'autorité du CRSSS. Est-ce exact?
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Donc, c'est adopté. D'accord.
Le Président (M. Bélanger): On se rappelle qu'il
avait été amendé.
M. Chevrette: Oui. Donc, tout est en suspens sauf le 1°.
Le Président (M. Bélanger): C'est ça. M.
Chevrette: À 149. 6, il reste...
Le Président (M. Bélanger): Un instant! Un
instant!
Le paragraphe 4° a été amendé et le 5° a
été adopté sur division, d'après ce que j'ai ici
aussi. C'est vrai. 149. 5 4° a été adopté; 5° a
été adopté sur division.
M. Chevrette: "Autoriser le transport", c'était la fameuse
bataille du "effectuer" versus "autoriser", M. le Président. Vous vous
rappellerez qu'on s'est longuement chicané sur la notion
d'autorité dans le transport interétablissements par rapport
à la question du transport d'urgence. Si vous prenez un patient chez
lui... Je n'ai pas de...
Le Président (M. Bélanger): Écoutez, sous
toute réserve, on va vérifier ce qu'il en est dans les
galées. Je vais demander qu'on vérifie les galées pour
savoir ce qu'il en est là-dessus parce que je vous avoue que...
L'article 149. 6...
M. Chevrette: II reste la question du député de
Gouin.
M. Dutil: C'est ce que nous souhaitons régler par ce que
nous voulons déposer. Est-ce qu'on pourrait le faire
immédiatement?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): 149. 6. Mais est-ce que
l'amendement du député de Gouin n'était pas à
l'article 149. 7?
M. Chevrette: C'est nous qui avions suggéré de le
mettre ailleurs, M. le Président. Vous vous rappellerez la discussion.
Vous étiez assis sur le siège que vous occupez
présentement et on a dit que, selon nous, ça n'allait ni à
149. 6 ni à 149. 7, mais qu'on préférait arriver avec un
texte nouveau.
Le Président (M. Bélanger): Avec un texte du
ministre.
M. Outil: C'est ça, que nous déposons
actuellement.
Le Président (M. Bélanger): Bon, alors, est-ce
qu'on peut régler ce point tout de suite?
M. Dutil: Voulez-vous que j'en fasse lecture, M. le
Président?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
ministre.
M. Dutil: On a des copies.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a des
copies pour les parlementaires?
M. Dutil: Oui. Je vais attendre que les copies soient
distribuées.
M. le Président, le texte serait modifié comme suit: "La
corporation se compose, en outre de son directeur général, des
dix autres membres suivants nommés par le gouvernement. " On vient
d'éliminer le directeur général tout en disant qu'il fait
partie du conseil d'administration; nous venons de dire qu'il n'est pas
nommé là et, à la page suivante, à l'article 149.
7, nous disons: "Le directeur général de la corporation est
nommé par le gouvernement. Il est d'office président du conseil
d'administration. "
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le ministre, à l'article 149. 6, le
premier texte, on lit: "La corporation se compose, en outre de son directeur
général, et des dix autres membres suivants nommés par le
gouvernement. "
M. Dutil: On a établi ce matin, M. le Président,
pour la question de la nomination, que ceux qui sont désignés
sont quand même nommés par le gouvernement, mais que le
gouvernement ne peut nommer personne d'autre que ceux qui sont
désignés. On pouvait donc laisser dans la formulation le terme
"nommés". Je ne sais pas si le chef de l'Opposition se rappelle de la
discussion. (16 h 45)
M. Chevrette: Oui, je me rappelle la discussion. J'essaie de
comprendre où est l'engagement formel. Quand on dit - peut-être
une question à l'avocate, Mme Demers - "désigné par les
parties", automatiquement, ça crée l'obligation de nommer?
Mme Demers (Laurence): Oui.
M. Chevrette: C'est en vertu de l'économie de nos
lois.
Mme Demers: II désigne (a personne que le gouvernement
nomme, mais il ne peut pas nommer une autre personne que celle qui a
été désignée.
M. Chevrette: Mais en quoi cela répond-il, M. le
ministre?
M. Dutil: Cela ne règle pas la question de la
consultation, effectivement. Nous avons réglé l'autre question.
Mais la question de la consultation qui a été soulevée ce
matin, c'est: est-ce que - et c'est vous qui souleviez ça, M. le chef de
l'Opposition - on peut faire une consultation alors qu'il est
déjà nommé? Bien là, il ne l'est pas,
nommé.
M. Chevrette: Ce n'est pas la question que je vous pose.
M. Dutil: Excusez-moi. Alors, je vais attendre votre
question.
M. Chevrette: Je reconnais que c'est moi qui vous ai dit que vous
ne pouviez tout de même pas consulter quelqu'un que vous avez
nommé d'office. Mais la question du député de Gouin
était la suivante. Il a proposé ceci: que le directeur
général soit nommé après consultation des membres
du conseil d'administration. C'est là que je me suis opposé. J'ai
dit que ça ne pouvait pas aller là. Il faudrait que ce soit un
article préalable aux articles 149. 6 et 149. 7. Vous avez dit:
J'ajouterai un mot. Vous avez suggéré d'ajouter plutôt
"après consultation du conseil". C'est là que je me suis
opposé en disant qu'il ne pouvait pas être nommé.
Mais vous ne réglez en rien le cas qui vous est souligné
par le député de Gouin, si ce n'est de répondre par un
amendement qui dit: On veut battre ton amendement. Est-ce cela pour être
franc, pour être clair?
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Évidemment, nous n'étions pas d'accord
avec la proposition du député de Gouin, à savoir que le
directeur général serait nommé par la corporation.
M. Chevrette: Non, non.
M. Dutil: Nous avions mentionné que nous serions d'accord
pour qu'il soit nommé après consultation. Cela aurait dû
être ajouté à l'article 149. 7 "Le directeur
général de la corporation est nommé par le gouvernement
après consultation des autres membres de la corporation. "
Nous sommes disposés si c'est au bon endroit - je crois que
ça l'est - à faire un amendement là-dessus.
M. Chevrette: M. le Président, il y a quelque chose qui
accroche. Je vais prendre l'article 149. 7, pour bien comprendre. Comment
voulez-vous que le directeur général de la corporation soit
nommé par le gouvernement? S'il est nommé par le gouvernement
ainsi que tous les membres, est-ce le ministre qui va contacter le conseil,
parce qu'on est dans le conseil à l'article 149. 7? Vous dites qu'il est
d'office président. Comment pouvez-vous, à l'intérieur -
je vous demande d'être bien sérieux; ça n'a pas de bon
sens, votre affaire - d'un même article le nommer d'office et dire que
vous vous engagez à consulter les membres du conseil, alors que, pour
convoquer le conseil, il y a seulement le président?
Expliquez-moi ça. Je vais essayer de me démêler.
D'habitude, je comprends assez vite. Là, je vous avoue que... Ce n'est
pas un papier de bout de table, ça.
M. Dutil: Moi, je pense - je peux me tromper, l'erreur est
humaine - qu'une fois nommés les dix autres membres peuvent se
réunir, se nommer un président d'assemblée temporairement
et nous faire une suggestion quant au directeur général. Ce que
le chef de l'Opposition me dit, c'est: Qui va convoquer cette réunion?
Et, si on trouve la personne qui va la convoquer, on le met dans la loi. Est-ce
que je comprends bien?
M. Chevrette: Même pas. C'est juste pour essayer de vous
démontrer que ça n'a pas d'allure.
M. Dutil: M. le Président, le député de
Gouin nous disait ce matin, il faut le rappeler, que, dans les centres
hospitaliers, le directeur général qui faisait partie du conseil
d'administration n'est pas président. C'est le point de la
présidence. C'est ça, bon. Je voudrais comprendre le chef de
l'Opposition. Qu'est-ce qui empêche ce conseil d'administration de se
réunir et d'avoir un président temporaire pour les fins de cette
consultation? Qu'est-ce qui empêche ça?
M. Chevrette: Ce n'est pas une mascarade, cette
affaire-là. Écoutez, dans les faits, le
président-directeur général, il est choisi. D'accord? On
ne se contera pas fleurette; il est choisi. Pourquoi marqueriez-vous dans votre
loi, à ce moment-là, que c'est après consultation des
membres du conseil d'administration, alors que vous dites vous-même dans
l'article: Le directeur général de la corporation est
nommé par le gouvernement et il est d'office président du conseil
d'administration? S'il fallait qu'on ajoute: il est d'office président
du conseil d'administration après consultation avec le conseil
d'administration, voici ce que ça donnerait. Le directeur
général de la corporation est nommé par le gouvernement.
Bang! Il est d'office président du conseil d'administration, à
part ça. C'est lui qui est le grand "boss". Il convoque. Mais avant
ça, le ministre va convoquer tous les autres membres du conseil
d'administration pour consulter, pour savoir qui devrait être p. -d. g.,
alors qu'il est déjà choisi. Cela n'a pas d'allure.
M. Dutil: M. le Président, on a établi - et
là on a une différence d'opinions qui est majeure, le chef de
l'Opposition et moi - qu'actuellement la personne engagée est
engagée comme conseiller-cadre pour éventuellement, le cas
échéant - il peut relire le contrat à cet effet - devenir
p. -d. g., mais il n'y a pas de garantie, de certitude. On a même
prévu une clause dans le contrat - je le rappelle au chef de
l'Opposition - au cas où il ne serait pas choisi p. -d. g. C'est donc
dire que, contrairement à ce qui est véhiculé
actuellement, il n'est pas choisi. Il est pressenti. Nous avons un
conseiller-cadre pour... Bon, nous avons expliqué tout ça, je
pense, en long et en large, dans le passé. II peut arriver, pour des
raisons x, y, z, que ce ne soit pas cette personne qui soit choisie p. -d. g.
C'est même prévu dans le contrat en question. Cette objection,
à mon avis, tombant...
M. Chevrette: Que faites-vous, M. le Président, dans ce
cas pour qu'au moins on puisse se prononcer sur le fond, parce que l'amendement
du député de Gouin est sur la table, appartient à la
commission? Pouvez-vous me dire ce que vous en avez fait?
Le Président (M. Bélanger): II est suspendu
puisqu'on avait décidé de l'étudier à l'article
149. 7. Il est suspendu jusqu'à ce qu'on finalise la proposition de 149.
6.
M. Chevrette: II y a divergence entre la perception...
L'amendement du député de Gouin n'est pas dans ce sens, le
ministre en convient.
M. Dutil: L'amendement n'est pas dans ce sens. Effectivement, il
faudrait en disposer avant de passer à autre chose. Moi, je suis
d'accord.
M. Chevrette: II faut d'abord que vous l'introduisiez.
Le Président (M. Bélanger): On peut le
réintroduire, le soumettre au vote. Là, il y a un petit
problème. C'est qu'on est à l'article 149. 6 et l'amendement de
M. Rochefort est à l'article 149. 7.
M. Dutil: M. le Président, disposons de la proposition du
député de Gouin. Disposons-en, parce qu'il y a une chose qui est
très claire. Nous allons demander à la commission de la rejeter.
Si c'était l'opinion de la commission que c'était rejeté,
effectivement, nous pourrions passer à nos amendements.
M. Chevrette: Oui, parce qu'on ne savait pas... Il faut
être honnête avec le proposeur. C'est nous qui avons demandé
de déplacer son amendement. Là, on est en train de nous faire
voter un texte qui disposerait de son amendement que vous jugeriez irrecevable
par la suite en toute logique de bon président. Vous ne pouvez pas faire
ça.
M. Dutil: On va donc en disposer immédiatement.
Le Président (M. Bélanger): On va en disposer
immédiatement. Donc, on suspend temporairement l'étude de
l'article 149. 6 et nous passons à l'article 149. 7 où il y a un
amendement proposé par le député de Gouin.
M. Chevrette: Pouvez-vous en faire lecture?
Le Président (M. Bélanger): Oui, je vais vous en
faire lecture: Remplacer le deuxième paragraphe de l'article 149. 7, tel
qu'introduit par l'article 2 du projet de loi 34, par le suivant: "Le directeur
général de la corporation est nommé par le conseil
d'administration. Il devient, dès sa nomination, président du
conseil d'administration. "
M. Chevrette: Hein? Il a ajouté ça par
écrit?
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Dutil: Je pense que l'Opposition va voter avec nous pour
rejeter la proposition.
M. Chevrette: M. le Président, le ministre est rapide
parce qu'il a compris que je n'étais pas d'accord avec la
deuxième partie. J'ai besoin du texte. Je vous propose, en
sous-amendement de l'amendement de M. Rochefort: "Le directeur
général de la corporation est nommé par le conseil
d'administration. " Biffer le reste parce que j'ai rarement vu quelqu'un qu'on
choisit comme d. g. et, après, comme président.
M. Dutil: M. le Président, comprenons-nous bien.
Étant donné que nous avons l'intention de refaire l'ensemble de
l'amendement pour réintroduire qu'il est d'office président du
conseil d'administration, nous pouvons voter pour l'amendement du chef de
l'Opposition, mais nous le réintroduirons dans notre autre amendement.
Cela ne nous dérange pas de procéder de cette façon.
M. Chevrette: Vous voteriez pour mon amendement?
M. Dutil: C'est-à-dire que ce que propose le chef de
l'Opposition, c'est qu'il ne devrait pas être dès sa nomination
président du conseil d'administration. Nous sommes en désaccord
avec le libellé total de la proposition du député de
Gouin. Alors, ce qu'il propose, c'est d'en enlever une partie; bon, c'est une
partie enlevée. Après ça, on va enlever l'autre partie,
puis on va réintroduire le bout quant à la nomination comme
président du conseil d'administration.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous faites
votre sous-amendement, M. le député de Joliette?
M. Chevrette: Oui, parce que le principe c'était la
nomination par le conseil d'administration. Pendant deux secondes, j'ai
pensé que j'avais eu le ministre; j'ai failli me réjouir.
Je propose en amendement qu'on enlève les mots "II devient,
dès sa nomination, président du conseil d'administration".
Le Président (M. Bélanger): Alors, il y a un
sous-amendement à l'amendement. Est-ce que, sur ce sous-amendement, il y
a des interventions?
M. Chevrette: Adopté.
M. Dutil: Attendez un peu, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette propose que l'amendement de M. le
député de Gouin soit sous-amendé de la façon
suivante: "Le directeur général de la corporation est
nommé par le conseil d'administration. "
M. Dutil: On ne peut pas voter pour ça, c'est sûr.
C'est-à-dire qu'on vote pour l'éliminer, parce qu'on ne veut pas
qu'il soit nommé par la corporation et on le réintroduit plus
tard, mais il est nommé à ce moment-là par le
gouvernement.
Le Président (M. Bélanger): Alors, le
sous-amendement est adopté.
Est-ce que l'amendement du député de Gouin, tel que
sous-amendé, est adopté?
M. Dutil: Rejeté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Rejeté. Donc, je
reviens à l'article 149. 7 ou voulez-vous revenir tout de suite à
l'article 149. 6 pour finaliser la discussion, puisque nous avons
nettoyé le point de droit qui nous bloquait? Vous me dites oui, mais je
ne sais pas à quoi.
M. Chevrette: D'habitude, quand on a suspendu deux articles dans
l'ordre, on revient au premier.
Le Président (M. Bélanger): On revient au premier,
je le sais, mais je ne prends pas de chance. Je rappelle donc l'article 149. 6.
Nous levons la suspension de l'article 149. 6 et, M. le ministre, vous aviez
l'intention de déposer...
M. Chevrette: Ils sont déposés.
Le Président (M. Bélanger): Ils sont
déposés. D'abord, un amendement à l'article 149. 6 qui se
lit comme suit: "La corporation se compose, en outre de son directeur
général, des dix autres membres suivants nommés par le
gouvernement: "et, deuxièmement, par la suppression du paragraphe
1°. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement du ministre?
M. Chevrette: Voici, M. le Président, je voudrais
comprendre l'amendement et le ministre va me l'expliquer rapidement. Vous
arrivez à l'article 149. 6 dans votre loi en disant que la corporation
se compose, en outre, de son directeur général. Pourriez-vous me
dire... (17 heures)
M. Dutil: Le chef de l'Opposition a oublié une virgule.
"La corporation se compose, en outre de son directeur général -
lui, on le met à l'article 149. 7 - des dix autres membres suivants.
"
M. Chevrette: En outre, cela veut dire en plus de.
M. Dutil: Oui, mais on n'en dispose pas immédiatement.
M. Chevrette: Je comprends, mais ordinairement on nomme le
directeur général et on arrive et on dit au conseil... Je ne sais
pas où vous prenez cette formulation. Vous dites: En plus du directeur,
if va y avoir dix membres, mais le directeur je vais le nommer plus tard. On ne
serait pas mieux de dire: se compose du directeur général,
nommé par le gouvernement, et des dix autres membres. Il me semble que
comme formulation...
M. Dutil: C'est ce que l'on avait, M. le Président. Je
vais vous le rappeler, l'idée était d'introduire
éventuellement une consultation des dix membres qui étaient
nommés auparavant.
M. Chevrette: Oui, mais vous ne l'avez pas mis. Si votre
idée était d'ajouter "après consultation", vous auriez pu
très bien dire à ce moment-là: La corporation se compose
de onze membres, nommés par le gouvernement - vous pouvez le garder
maintenant, parce que vous avez mis le mot "désignés", si j'ai
bien compris Mme l'avocate tantôt -...
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: ... du directeur général de la
corporation, après consultation des autres membres du conseil
d'administration, et ainsi de suite, 2°, 3°, 4°, 5°, 6°,
7°.
M. Dutil: C'est ce que nous avons proposé ce matin.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas ce que vous avez proposé
ce matin.
M. Dutil: Oui, M. le Président, c'est ce que nous avons
proposé ce matin. Exactement.
M. Chevrette: Ce n'est pas cela que j'ai saisi de l'argumentation
du député de Gouin.
M. Dutil: Ce matin, c'était, premier alinéa: le
directeur général de la corporation, après consultation
des autres membres... C'était la façon la plus simple pour nous
de disposer de la question. Si le chef de l'Opposition est d'accord,
disposons-en de cette façon. C'est la façon la plus simple.
M. Chevrette: Vous êtes prêt à mettre
"consultation des autres membres du conseil"?
M. Dutil: Oui, on est prêt à le mettre, M. le
Président.
M. Chevrette: Où le mettez-vous?
M. Dutil: L'idéal, c'est ce qu'on avait proposé ce
matin.
M. Chevrette: Ce matin, vous l'avez dit verbalement. Vous le
placez où? On va régler cela vite.
M. Dutil: J'ai un texte sur l'amendement que nous avons
proposé verbalement ce matin. Je vais vous le lire. Je vous en donne
même une copie à titre d'information, sans le déposer,
seulement pour le transmettre. Cela va? "L'article 149. 6, introduit par
l'article 2 de la Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les
services sociaux et d'autres dispositions législatives, est
modifié par l'addition, dans le paragraphe 1°, après le mot
"corporation" de ce qui suit: "après consultation des autres membres de
celle-ci". C'est la formulation la plus simple, à notre point de vue,
qui ne satisfaisait pas - je
vous le rappelle, M. le Président - le député de
Gouin, mais qui nous satisfaisait.
M. Chevrette: Je me souviens que cela ne le satisfaisait pas,
mais comme il avait déposé un amendement, je voulais qu'on en
dispose tantôt.
M. Dutil: Qu'on en dispose. C'est bien normal.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Je voudrais bien comprendre le sens de l'article avec
l'amendement qui nous est proposé: "Le directeur général
de la corporation, après consultation avec les autres membres", c'est
cela? Est-ce qu'on va le nommer pour siéger au conseil d'administration
de la corporation après consultation avec les autres membres ou est-ce
qu'on va le nommer comme directeur général après
consultation avec les autres membres? Ce n'est toujours pas satisfaisant dans
ce que je vois ici.
Le Président (M. Bélanger): Cela revient au
même.
M. Claveau: Non, cela ne revient pas au même.
Le Président (M. Bélanger): C'est la même
personne.
M. Claveau: C'est la même personne, mais ce sont deux
fonctions différentes. Il pourrait être directeur
général sans siéger. D'après ce qu'on voit
là: "La corporation se compose des onze membres suivants: le directeur
général, après consultation avec les autres membres. "
Cela veut dire qu'il y consultation pour lui permettre de siéger au
conseil de la corporation. Cela ne veut pas dire que c'est une consultation
pour le nommer comme d. g. C'est très clair. L'objet de l'article 149.
6, c'est de nommer les membres du conseil, ce n'est pas de nommer d. g., sa
secrétaire, son adjoint, ni le personnel, c'est de nommer les membres du
conseil d'administration. Ce sont deux choses totalement différentes et
inconciliables dans un même article de loi. Je ne comprends pas que le
ministre ne réussisse pas à faire la différence entre
ça.
M. Dutil: M, le Président, pour suivre cette opinion
à laquelle nous n'adhérons pas, mais qui pourrait être
indifférente, nous avons proposé, au lieu de ce que nous disons
cet après-midi - nous l'avons, quand même, écrit pour les
fins de compréhension et c'est ce que nous avons déposé
tout à l'heure - que "la corporation se compose, en outre de son
directeur général"... et on disposera du directeur
général plus tard. Et, à l'article 149. 7, on dit: "Le
directeur général de la corporation est nommé par le
gouvernement" et nous sommes disposés à ajouter "après
consultation des autres membres du conseil d'administration". Il se peut qu'une
formule plaise davantage à l'Opposition et cela m'agrée qu'une
formule ou l'autre soit adoptée.
M. Claveau: La deuxième partie: "Le directeur
général est nommé par le gouvernement après
consultation des autres membres", c'est à l'article 149. 7 que vous
faites cet amendement? Je pense que ce serait beaucoup mieux dans la
démarche, parce qu'on dissocie son rôle au conseil
d'administration de sa nomination comme d. g.
M. Dutil: Étant donné que ces deux amendements sont
déposés, je suggère de l'amender à nouveau pour
ajouter "après consultation des autres membres de la corporation".
M. Chevrette: Amender une deuxième fois 149. 7?
M. Claveau: À l'article 149. 7 et non pas à 149. 6,
comme c'était le cas.
Le Président (M. Bélanger): Je voudrais qu'on s'en
tienne à l'article 149. 6. On a convenu que cela allait à
l'article 149. 7, parfait, on le met de côté et on revient
à l'article 149. 6.
M. Chevrette: D'accord.
M. Dutil: "La corporation se compose, en outre de son directeur
général, des dix autres membres suivants nommés par le
gouvernement, et par la suppression du paragraphe 1°", adopté?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 149. 6 est adopté?
M. Chevrette: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Bélanger): Adopté tel
qu'amendé, oui.
M. Chevrette: Mais sur division.
Le Président (M. Bélanger): Tel qu'amendé,
sur division.
M. Dutil: Et on arrive à 149. 7.
Le Président (M. Bélanger): Nous y arrivons et
j'appelle l'article 149. 7.
M. Dutil: Je propose de modifier l'amendement que nous avons
présenté, mais on pourrait
l'inclure dès...
Le Président (M. Bélanger): Un instant, M.
le ministre, on va d'abord lire l'article 149. 7, on va y aller dans
l'ordre, sinon... L'article 149. 7: "Les membres de la corporation deviennent,
dès leur nomination, membres du conseil d'administration. Le directeur
général de la corporation est aussi président du conseil
d'administration. " Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article?
Mme Harel: Vous avez omis d'en lire une partie.
Le Président (M. Bélanger): À l'article 149.
7?
Mme Harel: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Non, j'ai le texte de
loi devant moi.
Une voix: Non, mais l'amendement.
Le Président (M. Bélanger): Non, je n'ai pas
parlé de l'amendement.
Mme Vermette: Ah, vous lisez la loi? D'accord, on va trop
vite.
Le Président (M. Bélanger): J'ai dit l'article 149.
7: "Les membres de la corporation deviennent, dès leur nomination,
membres du conseil d'administration. "
Deuxième alinéa: "Le directeur général de la
corporation est aussi président du conseil d'administration. " C'est
ça, l'article 149. 7. M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, je propose un amendement
à l'article 149. 7 qui aurait pour effet de remplacer le deuxième
alinéa par le suivant. "Le directeur général de la
corporation est nommé par le gouvernement, après consultation des
autres membres de la corporation. Il est d'office président du conseil
d'administration. "
M. Claveau: Dans une extrême logique...
Le Président (M. Bélanger): "Le directeur
général de la corporation est nommé par le gouvernement,
après consultation des autres membres de la corporation et est d'office
président du conseil d'administration. " M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. Pour être vraiment
logique, il faudrait une renumérotation de 149; 149. 7 porte sur le
moment où les membres du conseil d'administration entrent en fonction et
il y aurait un article 149. 8 ou l'article 149. 7 actuel deviendrait
l'amendement du ministre. Le nouvel article 149. 8 serait unique- ment le
premier paragraphe qu'on a: "Les membres de la corporation deviennent,
dès leur nomination, membres du conseil d'administration. " Ce sont deux
choses complètement différentes. Je pense que, pour être
logique jusqu'au bout, il faudrait avoir une renumérotation, dans la
mesure où ce sont, quand même deux éléments
totalement différents de nommer le président, comment il est
nommé et puis quand les membres du conseil entrent en fonction. Je ne
sais pas. On peut toujours me taxer de purisme, mais il me semble, en tout cas
que cela devrait faire l'objet d'une renumérotation.
M. Dutil: Alors, quant à la renumérotation, je n'ai
pas d'objection à ce qu'on mette cela dans un ordre différent et
qu'on le replace. Est ce qu'on fait cela maintenant ou à la fin de
l'étude?
Le Président (M. Bélanger): La
renumérotation va se faire à la fin. On fait la
renumérotation quand on a fini.
Mme Vermette: Si j'ai bien compris, il veut que ce soit
scindé, qu'il y ait un article particulier pour la nomination du
directeur général.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Mais on refera la
renumérotation du projet de loi à la fin parce qu'il peut y avoir
d'autres numérotations.
M. Jolivet: Non, mais la question n'est pas de
renuméroter. C'est la question de scinder.
Mme Vermette: De scinder.
Le Président (M. Bélanger): De scinder, oui.
M. Jolivet: Est-ce qu'on fait deux articles avec un? Je pense que
c'est ça, la question.
M. Dutil: Oui, oui, que ce soit renuméroté ou
scindé pour autant que le libellé ne change pas, je n'ai pas
d'objection à cela, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Donc, si je comprends
bien la proposition à 149. 7: "Les membres de la corporation deviennent,
dès leur nomination, membres du conseil d'administration", cette
partie-là reste. Le deuxième alinéa "le directeur
général de la corporation est aussi président du conseil
d'administration" serait scindé et deviendrait un autre article. C'est
bien ce que j'ai compris?
M. Claveau: Complètement changé.
M. Jolivet: C'est changé par l'amendement.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais il sera
amendé en temps et lieu. Je veux dire qu'il fera l'objet d'un
deuxième article ou d'une
nouvelle numérotation. M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): C'est bien ça?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division.
M. Chevrette: Bien, on veut le scinder, ça ne veut rien
dire.
Le Président (M. Bélanger): Maintenant, la
deuxième partie: "Le directeur général de la corporation
est nommé par le gouvernement après consultation des autres
membres de la corporation et est d'office président du conseil
d'administration. "
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division? Bon. On me posait une question. Quel est le problème? Je relis
pour être sûr qu'on se comprend bien. "Le directeur
général de la corporation est nommé par le gouvernement
après consultation des autres membres de celle-ci. Il est d'office
président du conseil d'administration. " Ce serait la formulation
française la plus adéquate. Et on disait adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division. Vous nous rappellerez la renumérotation à la fin, s'il
vous plaît.
M. Chevrette: Oui, oui.
Le Président (M. Bélanger): L'article 148. 9 est
adopté. L'article 149. 9...
M. Chevrette: Un instant, s'il vous plaît! Le
Président (M. Bélanger):... 149. 10, 149... M. Chevrette: S'il
vous plaît!
Le Président (M. Bélanger): Ils sont tous
adoptés, ceux-là.
M. Chevrette: Je le sais. J'essaie de suivre.
Le Président (M. Bélanger): Alors, juste pour se
comprendre quant à la numérotation, l'article 149. 7 est
adopté, le deuxième article non numéroté va
s'appeler article 149. 7. 1.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 149. 8
a été adopté. L'article 149. 9 a été
adopté. L'article 149. 10 a été adopté. L'article
149. 11 a été adopté. L'article 149. 12 a
été adopté. L'article 149. 13 a été
adopté tel qu'amendé. L'article 149. 14...
M. Chevrette: Celui-là n'est pas adopté.
Le Président (M. Bélanger): 149. 14, un
instant.
M. Chevrette: Ce n'est pas adopté.
Le Président (M. Bélanger): Je vais juste
vérifier. Je vais vous dire ça.
M. Chevrette: C'est ici que vous deviez nous parler des
critères d'embauche. Rappelez-vous la discussion...
M. Dutil: On était...
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 149. 14 qui se lisait comme suit, originellement: "Le plan
d'effectifs de la corporation, les normes et barèmes de
rémunération ainsi que les autres conditions de travail des
employés de la corporation, autres que le directeur
général, sont établis par règlement du conseil
d'administration et soumis à l'approbation du gouvernement. "
M. Chevrette: J'ai des questions là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Première question qui me vient à
l'esprit: Ce n'est pas un contrat collectif, en ce qui regarde ces
employés, comme les autres? En d'autres mots, si je comprends bien, la
corporation a le droit de négocier avec ses employés les
barèmes et les normes et, après ça, cela s'en va au
gouvernement qui, lui, sanctionne ou pas ledit règlement. Est-ce bien
ça, le processus de négociation que vous avez là?
M. Dutil: Alors, quant à ça, il est évident
que c'est le gouvernement qui paie la majorité de la facture.
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Dutil: Cela, c'est évident. Alors, c'est un financement
à partir des fonds publics. Il nous apparaît nécessaire de
faire approuver, donc, par le gouvernement, les incidences, les choses qui
amènent des déboursés supplémentaires.
Quant au plan d'effectifs, s'il est plus considérable que
souhaitable, souhaité ou nécessaire, les normes et barèmes
de rémunération coûtent plus cher au gouvernement,
évidemment.
Alors, c'est la raison pour laquelle nous disons ça de cette
façon.
M. Chevrette: Oui, mais il y a une loicadre, au Québec,
par exemple la loi 37, pour les employés de la fonction publique.
D'accord? Ces employés-là sont syndiqués en vertu du Code
du travail, je suppose? S'ils sont syndiqués en vertu du Code du travail
et non pas en vertu de la loi 37, comment pouvez-vous m'expliquer que vous
être en train d'introduire un mode de négociation alors qu'ils ne
sont pas inclus dans la loi 37 et que le Code du travail vous défendrait
de faire ceci? Expliquez-moi donc cela!
M. Dutil: Là, il y a un point à
éclaircir.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, je vous
en prie.
M. Dutil: Alors, deux choses, là, pour bien se comprendre.
Cet organisme que nous créons, la corporation, n'est pas un
établissement. Ce n'est pas de la fonction publique et parapublique; et
ce n'est pas assujetti à la loi 37.
M. Chevrette: Mais, M. le ministre, je sais ça.
M. Dutil: Sauf qu'il y a des employés qui viennent du
conseil régional qui le sont, et il y a des techniciens ambulanciers qui
ne le sont pas.
M. Chevrette: Votre conseiller a mal compris ma question. Les
gars ou les femmes du RETAQ sont syndiqués en fonction du Code du
travail: en vertu du Code du travail, les employés dûment
accrédités négocient avec leur employeur, sans
intermédiaire. Vous venez de me répondre qu'ils ne sont pas
assujettis à la loi 37, donc au cadre de négociation de la
fonction publique. Pouvez-vous me dire si votre article 149. 14 ne vient pas
les soustraire aux effets du Code du travail, sans les assujettir à la
loi 37?
Cinq minutes pour faire mon téléphone.
Le Président (Bélanger): Alors, on suspend les
travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 20)
(Reprise à 17 h 30)
Le Président (M. Bélanger): Nous reprenons nos
travaux. Nous en étions à l'article 149. 14... Le soleil s'est
levé. Il y a de la lumière dans mes yeux, mais pas sur la
commission.
M. Chevrette: Ce serait pas mal mieux...
M. Dutil: M. le Président, embarquons donc tout de suite
dans le sujet.
Le Président (M. Bélanger): Pas de commentaires, M.
le député de Joliette, pas de commentaires!
M. Chevrette: Ce n'est pas dans vos yeux que je voyais la
lumière, c'est entre vos deux oreilles.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article 149. 14,
nonobstant les remarques du député de Joliette, est-ce qu'il y a
d'autres interventions? M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, j'aimerais qu'il soit possible
à M. Bergeron de répondre à la question du chef de
l'Opposition.
M. Bergeron (Jean-Marc): M. le député, même
si le plan d'effectifs de la corporation, les normes et barèmes de
rémunération et les conditions de travail des employés de
la corporation sont établis par règlement du conseil
d'administration, cela ne vient pas enlever, en vertu du Code du travail, tous
les droits que les salariés ont présentement dans leur fonction
actuelle et dans leur unité d'accréditation actuelle.
M. Chevrette: Est-ce que je peux vous arrêter?
M. Bergeron: Ce qu'on prévoyait... M. Chevrette:
Donnez-moi un exemple.
M. Bergeron: Ce qu'on prévoit dans le transfert du
personnel - d'ailleurs, on en fait régulièrement - c'est qu'il y
aura un protocole qui interviendra entre l'employeur actuel, le nouvel
employeur et le syndicat. On voulait laisser aux parties le soin de trouver les
solutions intelligentes de façon que les droits de chacun soient
respectés. On se retrouve devant une situation où on a des gens
qui sont couverts par la loi 37 et d'autres qui ne le sont pas.
M. Chevrette: Seulement ceux du CRSSS sont couverts par la loi
37.
M. Bergeron: Exactement, oui.
M. Chevrette: C'est la partie des employés qui pourrait
avoir l'alternative de demeurer au CRSSS ou de se faire transférer, en
vertu de la notion de principal travail, n'est-ce pas? Je connais le
dossier.
M. Bergeron: Oui, je te sais.
M. Chevrette: Ce que je veux savoir de vous... Je ne parle pas du
transfert. Les employés, vous allez les placer dans la nouvelle
corporation. Ce que je vous dis au moment où je vous parle, c'est que
les employés syndiqués du RETAQ - je pense que les
répartiteurs sont aussi comme cela - accrédités en vertu
du Code du travail - je ne parle pas du transfert des avantages de la
convention collective en vertu du protocole - mais en vertu de l'article 149.
14, est-il exact qu'ils ne négocient plus dans le même cadre
juridique, qu'ils ne négocieront pas en vertu de la loi 37 non plus,
parce que vous ne vous êtes pas référé à la
loi 37? Comme par hasard, le Code du travail, vous le savez très bien,
accrédite un groupe de salariés vis-à-vis d'un groupe
d'employeurs sans subordonner ledit employeur à un règlement du
Conseil des ministres. Donc, j'aimerais que vous me donniez un seul exemple
d'une corporation existante, un seul qui serait arrangé de
même.
M. Bergeron: Je n'ai pas d'exemple à vous donner sauf
que...
M. Chevrette: II n'y en a pas.
M. Bergeron:... ce que je voulais vous dire, c'est que le
protocole de transfert...
M. Chevrette: Ce n'est pas ce que je vous demande.
M. Bergeron: Je le sais, mais le protocole de transfert va venir
protéger.
M. Chevrette: II va venir protéger des acquis temporaires.
La convention collective existante est transférée. Ce que je vous
demande, M. Bergeron: À l'expiration de la convention collective, est-ce
que c'est le même régime de négociation ou si ce n'est pas
le même?
M. Bergeron: Cela dépend.
M. Chevrette: Est-ce que ma question peut être plus
précise que ça?
M. Bergeron: Elle ne peut pas être plus précise que
ça. Je pense que ce sera difficile de vous donner une réponse
aussi précise que votre question.
M. Chevrette: Je vais vous en donner une à partir de votre
texte de loi. Je vais y aller par question. Est-il exact que dorénavant
la négociation, même conclue entre la corporation et le syndicat,
n'aura aucun effet légal tant et aussi longtemps que vous n'aurez pas,
par règlement ou par décret, entériné ledit
contrat? Est-ce que c'est ce que dit votre texte, oui ou non?
M. Bergeron: Oui.
M. Chevrette: S'il dit ça, vous changez le régime
de négociation. Vous ne l'assujettissez pas à la loi 37. Vous
dérogez au Code du travail.
Est-ce que vous avez fait des consultations là-dessus?
M. Bergeron: M. le député, ce qu'on voulait,
c'était au moment, comme je vous le disais tout à l'heure, de la
rédaction du protocole de transfert qu'il y ait les trois intervenants
que je vous ai nommés tout à l'heure, et les syndicats seront
là pour protéger leurs membres.
M. Chevrette: M. Bergeron, vous avez appris à patiner,
mais vous ne patinerez pas sur une glace que vous aurez choisie, c'est moi qui
pose les questions. Ce n'est pas cela la question. Je vous dis: À
l'expiration de la convention collective... Est-ce clair?
M. Bergeron: Oui.
M. Chevrette:... il est fini votre protocole en ce qui regarde
les effets de la convention en vigueur, puisque vous allez transférer
l'accumulation de vacances en vertu de la convention collective - exact? - vous
allez transférer les journées de maladie en vertu de la
convention collective, vous allez transférer les barèmes
salariaux en vertu de la convention collective, mais, là, elle est
finie. Ce n'est pas en vertu de la loi 37. Vous m'avez répondu non et
vous ne changerez certainement pas d'idée. Deuxième chose...
M. Bergeron: Sauf pour ceux qui seraient couverts actuellement
par la loi 37.
M. Chevrette: Oui, les gars du CRSSS, mais c'est en vertu du
protocole. Vous ne pouvez même pas dire sauf vous-même, parce que
vous ne savez pas ce qu'il y aura dans le protocole.
M. Bergeron: Le mot "sauf" allait avec l'affirmation que vous
veniez de faire.
M. Chevrette: Oui, mais vous ne pourriez même pas
présumer à ce stade-ci, pas plus que moi, ni l'un ni l'autre,
qu'en vertu du protocole, ils deviennent tous des employés de la
nouvelle corporation - vous me suivez? avec les droits et privilèges
acquis soit de 37, soit du code. Vous me suivez? Mais à l'expiration,
vous m'avez bien dit que ce n'était pas en vertu de l'article 37. La
question que je vous repose et je ne veux plus que vous me parliez du
protocole, je vous l'ai enlevé: En vertu de l'article 149. 14, est-il
exact qu'une convention collective conclue avec un employeur,
conformément à l'esprit et à la lettre du Code du travail
québécois, pouvez-vous m'assurer comme juriste ou comme
négociateur chevronné que cette convention collective est
conclue légalement en vertu de l'article 149. 14? Est-ce oui ou
est-ce non? Ce n'est pas: Oui, mais... Il y en a qui répondent cela:
Oui, je suis ni pour ni contre, bien au contraire, mais il faut se brancher
à un moment donné.
M. Dutil: M. le Président... Une voix:...
M. Bergeron: Ha, ha, ha! M. le député, je vais
être bien honnête envers vous...
M. Chevrette: Envers moi, oui.
M. Bergeron: Non, envers tout le monde. Non, je n'ai pas de
réponse à vous donner immédiatement ce soir.
M. Chevrette: Mais en vertu... Je reprends, mais
tranquillement.
M. Bergeron: Non, mais même...
M. Chevrette: L'article 149. 14... Non, non, je veux comprendre.
Est-ce que M. Mario Cotton, qui signerait avec M. Pierre Lamarche un contrat
collectif de travail pour renouveler les avantages acquis et les avantages
sociaux, en ajouter ou en retrancher des parties, aurait l'assurance demain
matin que le Conseil des ministres entérinerait de facto
l'entièreté du contrat négocié entre M. Lamarche et
M. Mario Cotton, ou si ce n'est pas un décret du ministre qui viendrait
sanctionner une convention collective? D'où, avec l'article 149. 14,
vous êtes en train d'introduire la notion de décret,
conformément à certains autres secteurs, ce qui n'est pas
conforme à l'esprit du Code de travail dans lequel ils sont
accrédités présentement.
M. Bergeron: M. le député, si on regarde la
situation des ambulanciers syndiqués du RETAQ actuellement, il existe
pour eux un décret. Il y avait eu une loi spéciale, il y a un
décret...
M. Chevrette: Mais ils ne sont pas accrédités en
vertu de cela, c'est en vertu d'une loi spéciale qu'il y a un
décret...
M. Bergeron: Ils ne sont pas accrédités... Non.
M. Chevrette:... et non pas en vertu de leur
accréditation, voyons!
M. Bergeron: Si on regarde le renouvellement de la convention
collective des employés syndiqués du RETAQ, le renouvellement
actuel, on demande des mandats au Conseil du trésor même s'ils ne
sont pas couverts par la loi 37.
M. Chevrette: Radio-Québec, l'office des services de garde
vont chercher leur mandat au
Conseil du trésor, mais est-ce un décret gouvernemental
qui sanctionne le tout? Je vous repose ma question: Donnez-moi un exemple d'un
fonctionnement comme celui-là. Vous êtes en train d'introduire
dans votre projet de loi - je suis convaincu qu'il n'y en a pas gros qui l'ont
vu - un système de décrets. Vous allez procéder par
décret, alors que, dans tous les autres services, dans tous les autres
offices, dans toutes les autres sociétés d'État, vous
procédez par mandat. Je le comprends. Le ministre m'a répondu, je
pense, correctement tantôt en me disant: Vous savez que ce sont nous qui
payons. Je le sais. Il n'y a pas personne qui a nié cela. Moi, je
n'essaie pas de vous contredire sur les parties de réponse qui sont
précises. Ce que j'essaie... Pas de vous faire dire, je veux avoir la
vérité sur cela, bon Dieu! Est-ce vrai ou bien si ce n'est pas
vrai que c'est un décret?
M. Bergeron: Écoutez, je pense qu'on peut
interpréter aussi. Il y a peut-être des juristes qui pourraient me
contredire sur cela, mais, quand on dit soumis à l'approbation du
gouvernement, c'est peut-être soumis à l'obtention...
M. Chevrette: Je n'accepte pas ce genre de réponse. Vous
avez des avocats dans ce cas-là?
M. Dutil: M. le Président, s'il faut faire venir nos
juristes pour les questions qui...
M. Chevrette: Je pense que c'est important en "mosus".
M. Dutil: Oui. oui. Non, non.
M. Chevrette: On est en train de changer un régime de
négociation et, n'en déplaise à qui que ce soit, moi, je
veux savoir si ces employés-là vont continuer à être
accrédités en vertu du Code du travail, régis par le Code
du travail, ou si vous n'êtes pas en train de nous passer un
système de décret, parce que cela, c'est un régime
d'exception? Si le ministre avait voulu introduire un nouveau régime de
négociation, il aurait pu dire que les négociations seront
menées conformément à la lettre et à l'esprit de la
loi 37, parce que vous en faites des fonctionnaires d'État ou du
parapublic. Si ce n'est pas cela, il dirait que la corporation a le mandat de
négocier comme toute corporation d'ordre public, comme Hydro, comme
l'office des services de garde, comme n'importe quoi, mais ce n'est pas ce que
le ministre dit. On lui a écrit en tout cas que le "plan d'effectifs de
la corporation, les normes, les barèmes de rémunération
ainsi que les autres conditions de travail des employés de la
corporation, autres que le directeur général, sont établis
par règlement du conseil d'administration mais soumis à
l'approbation du gouvernement. " C'est unique et je sais où cela peut
conduire. Cela peut conduire à des décrets automatiques, parce
que c'est un décret, cela. Soumis à l'approbation,
c'est par décret, le numéro 443888.
M. Jolivet: On sait ce qui arrive avec les décrets.
M. Chevrette: Et cela, ce n'est pas une convention
collective.
M. Jolivet: On sait ce qui arrive avec les décrets du
ministre.
M. Dutil: On va faire, M. le Président, une
vérification auprès des légistes.
M. Chevrette: Je ne veux pas engueuler M. Bergeron pour
autant.
M. Dutil: Non, non, non. Ce n'est pas ce qu'on comprend.
M. Chevrette: C'est parce que je ne suis pas d'accord avec lui
sur l'interprétation qu'il en fait.
M. Dutil: Non, non, M. le Président. On comprend
très bien qu'il y a des précisions à apporter et que, bon,
les questions du chef de l'Opposition sont... Il a le droit de les poser. Le
style et la façon dont il les pose, il n'a pas à s'en
inquiéter.
M. Chevrette: Ah bien oui! Il y en a qui ont des réponses,
leur style m'inquiète et je ne le dis pas.
M. Dutil: Donc, on consulte et on vous revient.
M. Chevrette: Donc, en suspens?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: En suspens.
Le Président (M. Bélanger): On suspend l'article
149. 14. J'appelle donc... Oui?
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de Joliette. (17 h 45)
M. Chevrette: J'aurais une question additionnelle, d'abord,
à soumettre aux juristes. C'est ceci, seulement le bout "sont
établis par règlement du conseil d'administration". Est-ce que,
quand quelqu'un négocie en vertu du Code du travail, le contrat
collectif se tranforme en règlement? Si oui, je pense que c'est non, je
n'ai jamais vu cela, mais j'aimerais bien savoir pourquoi vous dites
"transformés en règlement". Ils sont établis par
règlement. Pourquoi est-ce "établis par règlement"?
J'aimerais connaître les petites nuances.
Le Président (M. Bélanger): C'est le plan
d'effectifs qui est établi par règlement. Vous pouvez l'appliquer
au plan d'effectifs, vous ne pouvez pas l'attribuer au reste. On suspend
pendant que vous délibérez, c'est cela?
M. Dutil: Ce qu'on a dit, M. le Président, c'est qu'on
suspendait l'article 149. 14, sauf que le chef de l'Opposition, de ce que je
comprends, veut ajouter des questions avant de suspendre.
Le Président (M. Bélanger): II a posé une
question additionnelle?
M. Dutil: C'est cela.
M. Chevrette: C'est la dimension "sont établis par
règlement du conseil d'administration". Est-ce tout ce qu'il y a
là? Je veux le savoir. Je veux savoir quelle incidence cela a sur une
libre négociation ou sur le champ de négociation.
M. Bergeron: M. le député, "par règlement du
conseil d'administration", dans mon esprit à moi, cela voudrait dire par
résolution du conseil d'administration, ce qui est tout à fait
normal pour qu'un employeur, une corporation adopte une résolution pour
donner des mandats à ses représentants à une table de
négociation. Cela se fait par le biais d'une résolution. Un
conseil municipal, avant de donner un mandat à ses négociateurs,
va adopter une résolution pour dire: Vous pouvez aller jusqu'à
telle...
M. Chevrette: M. Bergeron, si je suivais votre logique et celle
du ministre qui a répondu pour le Conseil du trésor, je pense,
tantôt, je dirais que vous devriez carrément écrire, dans
ce cas-là, que la corporation devra coordonner ses mandats avec le
Conseil du trésor, point final. Mais ne venez pas me dire que vous
n'introduisez pas la dimension de décret quand vous ajoutez, parce que
votre question de règlement peut avoir un certain sens que ce soit une
résolution. Vous appelez cela, vous, un règlement, ce n'est pas
grave. Mais, "soumis à l'approbation du gouvernement", ne venez pas me
dire que vous ne subordonnez pas l'autorité du Conseil des ministres aux
deux parties conformément à l'esprit du Code du travail.
M. Bergeron: Vous demandiez un exemple tout à l'heure
d'une société d'État ou d'une société qui
fait affaires avec l'État et qui aurait une telle disposition dans son
règlement. Cela existe pour ce qui est de la Société des
établissements de plein air du Québec.
M. Chevrette: La SEPAQ.
M. Bergeron: Oui, à l'article 14.
M. Chevrette: Mais c'étaient tous des fonctionnaires
d'État. Je m'excuse, vous avez choisi un bien mauvais exemple. C'est moi
qui ai préparé la loi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: La SEPAO est la Société des
établissements de plein air. C'est le transfert de tous les
fonctionnaires à une société, mais là ce n'est pas
cela.
M. Bergeron: Mais, M. le député...
M. Chevrette: Ce sont des travailleurs du secteur privé,
accrédités en vertu du Code du travail et
transférés avec un nouveau régime de décret, alors
que tous vos employés de la SEPAQ sont des fonctionnaires d'État
dont le transfert a été négocié avec M.
Harguindeguy sous la loi 37 et non sous la loi dont vous parlez. Donc, mauvais
exemple, reprenez vos classes.
M. Bergeron: Mais, M. le député, c'était en
réponse à votre affirmation: "et soumis à l'approbation du
gouvernement". Vous demandiez si cela existait déjà. Je vous
donne cet exemple-là.
M. Chevrette: Oui, vous me donnez un exemple, mais il n'est pas
bon sur le fond, et vous le savez.
M. Bergeron: Non, mais est soumis à l'approbation...
M. Chevrette: Vous ne le savez pas?
M. Bergeron: Bien, je dis non avec un point d'interrogation. Vous
dites que l'exemple n'est pas bon.
M. Chevrette: Bien moi, je vais vous dire que cela n'existe pas.
Écoutez, c'est M. Harguindeguy qui a demandé une introduction du
genre à l'époque. Cela a été négocié
avec les fonctionnaires provinciaux du Québec. Les fonctionnaires
provinciaux du Québec ne sont pas accrédités en vertu du
Code du travail, et vous le savez, M. Bergeron. Vous avez assez
d'expérience dans la fonction publique pour savoir cela. Trouvez-moi un
groupe du secteur privé qui a été incorporé dans
une loi en le faisant déroger au Code du travail sans l'assujettir
à la loi 37 et en créant un nouveau cadre de régime
décrété et non pas un régime négocié!
Je vous mets au défi, vous passerez la veillée dessus, vous ne
m'en trouverez pas un. On peut le mettre en suspens, mais grattez-le parce que
c'est sérieux cela.
M. Dutil: M. le Président...
M. Chevrette: Cela pourrait être un joli sapin pour du
monde qui pense que c'est très bon.
M. Dutil: Ce qu'avait suggéré le chef de
l'Opposition, c'était de le mettre en suspens.
Maintenant, si toutes les questions sont posées, on pourrait le
mettre en suspens effectivement.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): L'article et
l'amendement sont donc suspendus à l'article 149. 14 et nous passons
à l'article 149. 15.
M. Dutil: M. le Président, nous avions commencé une
discussion ce matin concernant la qualité. Je pense qu'il s'agit
là aussi d'un sujet important et j'avais mentionné qu'il y avait
des références à l'article...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
c'était à l'article 4 que nous avions fait cette
référence à la qualité.
M. Dutil: II y a trois articles qui font référence
à la qualité et qui doivent être probablement
discutés en même temps si on veut se comprendre. Il y a l'article
4, l'article 149. 5 6° et l'article 149. 5...
M. Chevrette: Vous ajoutez un 6°, d'accord. M. Dutil: Un
sixième paragraphe. M. Chevrette: Oui, ensuite?
M. Dutil: Et l'article que je mentionnais ce matin, 149. 20, qui
serait renuméroté 149. 18. Quand on va le déposer, il ne
faudra pas se formaliser du fait que c'est 149. 18, parce qu'avec les autres
amendements que nous allons éventuellement déposer... C'est
l'ancien article 149. 20.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Si je vous suis,
M. le ministre, vous voulez qu'on revienne à l'article 4.
M. Dutil: Je pense qu'il faudrait regarder ces trois
articles-là ensemble et en discuter pour voir si on couvre l'ensemble de
la question de la qualité.
Le Président (M. Bélanger): À l'article 4,
nous avions ce matin un amendement qui avait été
déposé...
M. Chevrette: Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, je vous en
prie.
M. Chevrette: On change de méthode, on change de
numéro quand on veut.
Le Président (M. Bélanger): On garde la
même méthode et on suit. M. Chevrette: Non. Le
Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Ne vous choquez pas, je vais me choquer moi
aussi.
Le Président (M. Bélanger): On va être
deux.
M. Chevrette: Cela n'ira pas plus vite. Pourquoi le ministre
saute-t-il par-dessus l'article 149. 15? Est-ce que c'est parce qu'il n'est pas
prêt à en discuter?
M. Dutil: On peut en parler, M. le Président. On peut
déposer là-dessus. C'est parce que nous avions commencé
une question ce matin qui s'appelait la qualité. Je pensais que ce
serait souhaitable de pouvoir en disposer. Maintenant, si on veut poursuivre
avec l'article 149. 15, on va y aller.
M. Chevrette: Non, mais si...
Le Président (M. Bélanger): C'est
l'explication.
M. Chevrette: Je voulais avoir la raison pour laquelle on
sautait. On fait un saut à gauche, un saut à droite et on se
promène.
M. Dutil: M. le Président, c'est que ce matin, je vous le
rappelle...
M. Chevrette: On a l'air d'une gang de lapins qui ne se branchent
pas. D'accord. Article 4.
Le Président (M. Bélanger): Article 4? On s'entend.
J'appelle donc l'article 4 et il y avait là-dessus une proposition
d'amendement déposée par M. le ministre.
M. Chevrette: II y a trois papiers. Est-ce que le ministre peut
nous situer? Il y a trois papiers.
M. Dutil: Oui, il y a trois papiers. Premier papier, 149.
5...
M. Chevrette: En plus de celui-là, cela fait quatre. Cela
travaille bien, vous savez.
M. Dutil: M. le Président, il y a des choses qui se
rapportent à la qualité qui sont dans plusieurs articles. Si on
veut les discuter article par article, cela ne me dérange pas, mais je
ne pense pas qu'on se comprenne. Si le chef de l'Opposition a une
méthode différente à suggérer, je suis
disposé à l'écouter.
M. Chevrette: Par lequel commencez-vous? M. Dutil:
L'article 149. 5, paragraphe 6°.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 5,
paragraphe 6°, c'était un paragraphe qu'on ajoutait, si je me
rappelle bien, et c'était effectivement en suspens. Ce paragraphe
additionnel, tel qu'il était proposé dans l'amendement, se lisait
comme ceci: 6° s'assurer des qualifications du personnel affecté aux
services constituant le système pré-hospitalier d'urgence et de
la qualité des services dispensés par ce personnel.
M. Dutil: Le changement par rapport à ce matin, le chef de
l'Opposition demandait la définition de "qualité". Nous avons mis
"qualifications" qui renvoie à la formation.
M. Chevrette: Ah! il y en a un nouveau.
M. Dutil: Le mot "qualifications" remplace le mot
"qualité".
M. Chevrette: Ne grouillez pas, je lisais votre six de je ne sais
pas quand. Je vais le lire. Juste une minute d'abord, d'accord?
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 149.
5. 6° se lirait comme ceci: "s'assurer des qualifications du personnel
affecté aux services constituant le système
pré-hospitalier d'urgence et de la qualité des services
dispensés par ce personnel". Alors, c'est un ajout, un
sixièmement.
M. Dutil: M. le Président, la modification n'en est qu'une
de précision, la qualité étant... Ce matin, on voulait
vraiment dire la formation, mais le chef de l'Opposition, à juste titre,
a soulevé la question pour savoir si c'était cela qu'on voulait
dire, pour qu'on définisse qualité. C'est la qualification. On
veut s'assurer des qualifications, donc, de la formation du personnel
affecté aux services constituant le système
pré-hospitalier d'urgence et, par la suite, de la qualité des
services dispensés par ce personnel, la deuxième partie se
référant à des remarques faites antérieurement par
l'Opposition.
M. Chevrette: C'est qu'on en a plusieurs en suspens dans 149. 5,
hein?
Le Président (M. Bélanger): C'est vrai et on va
tous les nettoyer après.
M. Chevrette: Non, M. le Président, si cela ne vous
dérange pas, on va nettoyer en même temps. Si votre pouvoir de
contrôle n'y est pas, vous ne me passerez pas cela.
Le Président (M. Bélanger): Mon pouvoir de
contrôle est là, mais on va s'organiser...
M. Chevrette: Où est-il?
Le Président (M. Bélanger):... pour que tout soit
conforme.
M. Chevrette: Où est-il? D'abord, comme vous avez l'air de
tout savoir, dites-moi donc où il est.
Le Président (M. Bélanger): Quoi? Qu'est-ce que
vous voulez savoir?
M. Chevrette: Le système de contrôle.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez parlé
du mien tout à l'heure. Je vous ai dit qu'il était là.
M. Chevrette: Je ne parlais pas du tout du vôtre, je
parlais...
Le Président (M. Bélanger): Quant à celui
qui est dans la loi, c'est une autre affaire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Ha, ha, ha! Il se sent visé, à part
cela. Je ne parlais pas de vous. J'ai dit: Mon système de
contrôle, mon système de contrôle que je veux voir
introduire dans...
Le Président (M. Bélanger): Ah! D'accord. M.
Chevrette:... je vous ai dit: Où est-il?
Le Président (M. Bélanger): Alors, le
système de contrôle qu'on veut établir dans la loi?
Parfait!
M. Chevrette: M. le ministre, je peux vous poser une question. Je
pense que la notion de qualifications est mieux que la notion de
qualité. Personnellement, je reconnais cela et j'accepte cela.
Il y a une question sur la fin de ce petit paragraphe là:
s'assurer des qualifications du personnel affecté aux services et de la
qualité des services dispensés par ce personnel. C'est la notion
de contrôle, si je comprends bien. C'est l'obligation de contrôle
de la corporation sur le type de travail ou de services, d'actes que pose le
personnel. Vos avocats... Est-ce "full proof", cela?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Cela veut dire qu'il est du devoir de la
corporation d'avoir des personnes responsables de la supervision de la
qualité des services dispensés par le personnel. Est-ce ce que
cela veut dire?
M. Dutil:...
M. Chevrette: C'est bien cela.
Le Président (M. Bélanger): Oui Compte tenu de
l'heure, est-ce que j'ai le consentement pour continuer les travaux
jusqu'à... ?
M. Chevrette: Oui, il y a eu consentement ce matin pour reprendre
la demi-heure de ce midi.
Le Président (M. Bélanger): Bien alors,
consentement. On continue les travaux jusqu'à 18 h 30.
M. Chevrette: M. le Président, est-ce que ce serait
superfétatoire d'écrire ici: "conformément aux standards
minima fixés par"? Là, je ne sais pas si cela sera par la
corporation ou par le ministre. Vous rappelez-vous qu'on a parlé de
cela? Vous l'avez à g. 1, l'amendement à l'article 4 sur la
protection de la santé publique. C'est ministériel?
Maintenez-vous toujours que la qualité doit relever des
règlements du ministre? (18 heures)
M. Dutil: On me dit... Oui, réponds.
Le Président (M. Bélanger): M. Cloutier.
M. Chevrette: C'est important. Je ne ferai pas d'amendement si
c'est clair.
M. Cloutier (Pierre): Si on regarde cela dans l'ordre,
logiquement, il y a le pouvoir réglementaire du ministre qu'on retrouve
a 6°g On y retrouve d'ailleurs les modes d'application et de
contrôle. Cela, c'est le pouvoir réglementaire du ministre.
D'accord? À l'article 149. 18, c'est l'article par lequel la corporation
et les propriétaires sont soumis au règlement adopté ou
composé, si vous voulez, par le ministre. Donc, la corporation est
obligée de se soumettre aux règlements qui sont prévus au
6°. C'est pour cela qu'on retrouve strictement au 6°, dans les
fonctions de la corporation, le texte que vous avez là. On fait
référence directement au pouvoir réglementaire du
ministre. La corporation y est assujettie en vertu de l'article 149. 18.
M. Chevrette: C'est-à-dire le nouveau 149. 18 que vous
avez déposé.
M. Cloutier: Oui.
M. Chevrette: Oui, cela se clarifie. M. le ministre, ne
pensez-vous pas que cela devient lourd? Cela fait un joyeux paquet de
règlements pour un gouvernement qui a adopté le rapport sur la
déréglementation de M. Scowen. Si vous regardez cela, il va y
avoir un règlement sur les normes d'équipement, un pour le
fonctionnement et l'inspection des services d'ambulances, un pour
l'évaluation de la qualité, un pour la qualification du
personnel, à part tous ceux qu'on a mis alentour, un pour les standards
minima, un pour
les normes de je ne sais pas trop quoi. Vous réglementez en
Hérode! Il me semblait qu'on ne devait plus voir de règlements
dans les lois, jamais dans notre vie.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, il y a des choses que nous
avons écrites ici, à la suite de remarques et de suggestions du
chef de l'Opposition quant à s'assurer que la qualité soit
là.
M. Chevrette: Ce n'est pas incompatible ce que j'ai dit. Si vous
me permettez de vous arrêter trente secondes, il y a des choses qui,
à mon point de vue, pourraient relever nettement de la corporation.
C'est pour cela que je m'interrogeais sur l'endroit quand vous m'avez
demandé: On en parlera à l'article 4. Sachant maintenant que
l'article 4 se réfère aux amendements à la Loi sur la
protection de la santé publique, je suis mal foutu en maudit. Je voulais
faire des amendements sur le pouvoir de la corporation et vous m'amenez
à la protection de la santé publique. Vous n'avez pas voulu
m'induire en erreur, j'en suis sûr.
M. Dutil: Certainement pas.
M. Chevrette: Mais c'est ce que vous avez fait.
M. Dutil: J'ai fait cela, moi, M. le Président?
Le Président (M. Polak): Ah non!
M. Chevrette: Oui, bien sûr, mais je suis assez rapide pour
le voir.
Le Président (M. Polak): Vous non plus.
M. Chevrette: Ne vous mêlez pas de cela, on a assez de mal
à se comprendre à deux.
Le Président (M. Polak): C'est une discussion très
ouverte.
M. Chevrette: Est-ce que vous comprenez le pourquoi de ma
question?
M. Dutil: Non.
M. Chevrette: Je répète. Si je veux amender les
pouvoirs de la corporation pour lui donner certains pouvoirs d'édicter
certaines normes au conseil d'administration, alors que vous m'avez dit:
Retarde tes amendements, quand c'était le temps au sujet de la
corporation et que vous m'avez amené à l'article 4 qui sont des
amendements à la Loi sur la protection de la santé
publique...
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette:... comment voulez-vous que je puisse à ce
moment-ci... Je suis obligé de reculer pour vous dire: M. le ministre,
vous m'avez dit d'attendre l'article 4. L'article 4, c'est la protection de la
santé publique, donc un pouvoir du ministre. Je le reconnais
après les explications que M. Cloutier m'a données. Vous qui
m'avez refusé d'amender au niveau du conseil, comment vais-je faire pour
réintroduire mes amendements? Vous m'avez dit d'attendre à
l'article de toute bonne foi, mais, de toute bonne foi, je vous dirai que vous
m'avez eu, et je n'aime pas trop cela.
M. Dutil: M. le Président, j'ai eu le chef de l'Oppostion
sans le vouloir, cela m'étonnerait bien gros.
M. Jolivet: C'est comme cela que vous l'avez voulu.
M. Chevrette: Regardez comme c'est drôle, M. le
Président. Il faut que je continue, elle est trop bonne. Le ministre
m'empêche... Écoutez bien cela! Vous rirez peut-être autant
qu'à minuit moins dix vendredi soir. Après m'avoir dit qu'il ne
fallait pas parler de qualité à l'article 149. 5, parce que cela
relevait de l'article 4, moi, mon "toto", je ramène tout cela à
4. Ce matin, il vient de nous faire adopter - ce n'est pas fait encore, mais
cela va se faire - 149. 6. Il revient maintenant à la corporation et il
dit: s'assurer des qualifications du personnel affecté aux services
constituant un système pré-hospitalier d'urgence et de la
qualité des services dispensés. Alors là, il donne un
pouvoir à la corporation. Est-ce qu'on se promène de l'un
à l'autre? Est-ce qu'on peut savoir ce que vous voulez donner à
la corporation et ce que vous voulez vous garder? À partir de là,
on va pouvoir travailler vite: Cela, c'est ce que le ministre veut garder et
ça c'est à la corporation. On va travailler. C'est un pouvoir
qu'il se donne.
M. Dutil: Oui, il y a des pouvoirs. On peut s'obstiner sur le
partage des pouvoirs, mais il y a des pouvoirs à la corporation et le
ministre a aussi des pouvoirs réglementaires. Il faut assujettir, et je
pense que le député de Joliette va en convenir, les transporteurs
ambulanciers aux règlements, aux conditions et aux normes. C'est ce que
l'on fait, on donne des pouvoirs à la corporation.
M. Chevrette: Subordonnés au pouvoir du ministre?
M. Dutil: Oui. L'impression que j'ai, c'est qu'à l'article
149. 5, ce que l'on introduit correspond à ce que souhaitait le chef de
l'Opposition. Est-ce que je me trompe?
M. Chevrette: Oui, à l'époque. Oui.
M. Dutil: A l'époque!
M. Chevrette: À l'époque, oui. Vous m'aviez
amené à l'article 4 et, là, vous revenez à
l'article 149. 5. C'est vous qui m'avez amené à l'article 4.
M. Dutil: Nous avons suspendu, M. le Président, à
ce moment-là pour essayer de faire quelque chose qui départage
les pouvoirs de la façon la plus correcte possible. C'est normal que la
corporation s'assure des qualifications du personnel et de la qualité
des services dispensés par ce personnel. Mais à partir de quels
critères? Des critères qui sont établis par voie de
règlement. Est-ce qu'on me dit de l'autre côté que
même les règlements devraient être faits par la
corporation?
M. Chevrette: Non, au contraire, sur certains standards minima,
je suis sûr que cela devrait être ministériel, parce qu'il y
va de la protection de la santé publique, sauf que vous arrivez avec un
pouvoir. Prenons l'exemple concret de l'article 149. 5, sixième
paragraphe. Vous arrivez avec ce pouvoir pour la corporation de
Montréal. On est d'accord? Depuis le début que je travaille pour
vous dire que ces standards et ces devoirs-là devraient exister pour
tout le Québec. On va retrouver cela où, pour mon information? On
ne le retrouve pas jusqu'à maintenant, j'ai bien raison. C'est du
chinois.
M. Dutil: Est-ce qu'on ne revient pas à la question qui
était soulevée ce matin, soit d'avoir quelqu'un qui s'assure de
la qualité des services dispensés par ce personnel? La question
du chef de l'Opposition, n'est-ce pas concernant ce qu'il appelait ce matin la
régie provinciale ou le commissaire provincial? C'est cela son
inquiétude?
M. Chevrette: Non, je pense que la meilleure réponse, je
l'ai eue. Je m'excuse, M. le ministre, mais je dialoguais avec votre conseiller
spécial. L'article 4 a une portée générale, y
compris sur la province...
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette:... et non pas exclusivement sur la corporation.
Comme vous assujettissez la corporation aux normes de l'article 4, vos
directives qui vous sont transmises par l'article 4, il me manquera juste une
clause pour dire que les établissements, les centrales de
répartition ou les propriétaires qui signeront, peu importe la
formule que vous allez suggérer, qu'il va falloir avoir une
transposition pour assujettir ce monde-là aux mêmes
responsabilités auxquelles vous assujettissez la corporation par le
point 6° de l'article 149. 5. Est-ce que je comprends bien?
M. Dutil: Le chef de l'Opposition a bien dit, et avec raison, que
le pouvoir réglementaire s'applique à l'ensemble de la province.
L'article 149. 18, l'ancien 149. 20, s'applique aussi à toute la
province. Donc, ce que le chef de l'Opposition nous dit, c'est qu'il n'y a pas
l'équivalent de l'article 149. 5, 6e paragraphe.
M. Chevrette: Non, et je vais vous expliquer pourquoi, vous allez
comprendre très vite.
M. Dutil: Vous nous dites qu'il n'y a pas cet équivalent
et c'est le reproche que vous nous faites.
M. Chevrette: La question que j'avais posée à M.
Cloutier était: Si je veux que le reste de la province soit assujetti
aux amendements à l'article 4 que vous faites, il me faudra une
obligation identique pour les nouvelles structures régionales, la
même obligation qui est faite à la corporation de Montréal.
Est-ce qu'on se comprend bien? Si vous faites obligation à la
corporation de Montréal de s'assurer des qualifications du personnel
affecté aux services constituant le système
pré-hospitalier et que je ne transpose pas cette obligation aux autres
structures, quelle que soit la structure, qui seront faites sur le plan
régional, je ne retrouve pas l'équivalent. On se comprend
bien?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Donc, on peut d'ores et déjà mettre
en réserve une proposition visant à étendre cette
juridiction de la corporation aux autres structures pour ne pas employer tout
de suite le mot "établissement". Il faudra transposer si on veut avoir
la réciproque. On se comprend? Parfait.
L'article 14. 6, adopté. L'article 149. 5, paragraphe 6.
Le Président (M. Polak): Avez-vous pris note de cela, Mme
la secrétaire? L'amendement à l'article 149. 5. 6° est
adopté.
M. Dutil: L'amendement changeant "qualité" en
"qualifications" est adopté. C'est ce que vous voulez dire?
M. Chevrette: À quel article? M. Jolivet:
Lisez-le.
Le Président (M. Polak): L'article est modifié par
l'insertion, après le paragraphe 5 du premier alinéa, du suivant:
"6° s'assurer des qualifications du personne) affecté aux services
constituant le système pré-hospitalier d'urgence et de la
qualité des services dispensés par ce personnel. "
M. Chevrette: M. le ministre, est-ce que
vous pouvez m'indiquer à quelle place je pourrai mettre
l'équivalent pour couvrir les structures régionales? C'est
très important. On parle d'égalité et
d'équité dans les services. Je tiens tout de suite à le
savoir.
Le Président (M. Polak): M. le ministre. (18 h 15)
M. Dutil: C'est sûr qu'en province le système est
différent de celui de Montréal au niveau de la structure et de
l'organisation. Entre autres, une différence majeure, c'est que les
techniciens ambulanciers sont des employés des propriétaires de
services ambulanciers et non pas d'une quelconque corporation, que ce soit la
centrale de coordination ou l'organisme qui a délégué le
pouvoir de faire une centrale de coordination à un groupe de
propriétaires, par exemple. Donc, c'est à chacune des
corporations, à chacun des propriétaires de service ambulancier
de s'assurer de la qualification des personnes en fonction des règles,
en fonction des normes édictées par règlement et de la
qualité des services dispensés par ce personnel.
Maintenant, je voudrais vous référer, et je ne sais pas si
cela va satisfaire le chef de l'Opposition, mais en tout cas je le dis en toute
honnêteté - je ne veux pas tromper le chef de l'Opposition, je
peux l'assurer de cela - à l'article 65 de la Loi sur la protection de
la santé publique. Il y a un pouvoir qui s'appelle enquête et qui
se lit comme suit: "Dans l'exercice des fonctions et pouvoirs qui lui sont
accordés par la présente loi, le ministre peut, par
lui-même ou par une personne qu'il autorise par écrit, faire une
inspection pour vérifier l'application de la présente loi et de
ses règlements, y compris ceux adoptés par un conseil
régional, le cas échéant, conformément à la
délégation prévue par l'article 2 de la présente
loi. " Or, en province, c'est le ministre par délégation.
Évidemment, si ce n'est pas lui qui le fait lui-même, c'est une
personne qu'il autorise par écrit qui est le superviseur à ce
niveau-là.
M. Chevrette: Mais, M. le ministre, une petite question. Est-ce
que vous reconnaissez, dans le fait de la corporation Urgences-santé de
Montréal, que la corporation a le devoir de s'assurer? C'est une
obligation qui lui est faite, alors que pour tout le Québec c'est un
pouvoir dont peut se prévaloir le ministre quant aux contrôles des
qualifications du personnel affecté au service, etc? Dans la loi que
vous venez de me lire - je n'ai malheureusement pas le texte, mais je vais
l'avoir - vous m'avez bien lu: le ministre peut. C'est par système
d'inspection, je suppose. Faites-vous référence au système
d'inspection?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: L'article 65: Dans l'exercice des fonctions et
pouvoirs qui lui sont accordés par la présente loi, le ministre
peut, par lui-même ou par une personne qu'il autorise par écrit,
faire une inspection pour vérifier... " Vous admettrez, M. le ministre,
que votre souci d'équité dans les services, cela ne serait pas
trop fort la verge, hein? Si vous me disiez qu'il y a un organisme sur le plan
régional qui a le devoir de s'assurer des mêmes
prérogatives ou des mêmes obligations qui sont faites à la
corporation, je vous dirais que vous visez véritablement à une
équité dans le traitement des citoyens, des usagers, qu'ils
soient de Montréal ou d'ailleurs. Mais, en me répondant par la
clause, par l'article 65, vous comprendrez que c'est déjà
dilué, puisque le ministre peut et non pas doit. Ce n'est pas une
obligation qui est faite au ministre, c'est un pouvoir qui lui est
conféré. Ce n'est pas: Le ministre doit s'assurer ou bien doit
mandater des personnes afin de s'assurer que. C'est assez différent.
Deuxièmement, toujours à votre article 65: "faire une
inspection pour vérifier l'application de la présente loi". La
présente loi, M. le ministre, vous savez très bien que, quand
vous donnez un pouvoir à la corporation, c'est la présente Loi
sur la protection de la santé publique et non la loi 34 que vous
êtes en train de nous faire adopter. Deuxième lacune majeure dans
ce que vous dites. Et "de ses règlements", ce ne sont pas les
règlements...
M. Dutil: C'est vrai ce que dit le chef de l'Opposition, c'est
vrai pour Montréal. Quant au reste de la province, on me dit que c'est
vraiment la Loi sur la protection de la santé publique qui
s'applique.
M. Chevrette: Oui, mais dans la Loi sur la protection de la
santé publique, où reconnaissez-vous qu'il y a une obligation de
faite à des structures de contrôler les qualifications et tout le
kit? Là, vous allez revenir avec l'article 149. 18.
M. Dutil: Non, je vais revenir à l'article 4, le pouvoir
réglementaire, qui a les mêmes spécifications:
déterminer les normes d'équipement, de fonctionnement et
d'inspection des opérations.
M. Chevrette: Un instant! M. Dutil: Paragraphe 6°
g.
M. Chevrette: Oui, c'est cela. Je cherche. Il y a assez de
papiers.
M. Dutil: Déterminer les normes d'équipement, de
fonctionnement et d'inspection des opérations du service d'ambulances et
des services constituant un système pré-hospitalier d'urgence,
les qualifications du personnel affecté - les qualifications, on a
changé les termes "la qualité" - les qualifications du
personnel
affecté à ces services, les normes relatives à la
qualité des services dispensés par ce personnel ainsi que leur
mode d'application et de contrôle.
M. Chevrette: D'accord. Êtes-vous prêt à
changer "le ministre peut" par "le ministre doit", premièrement?
Deuxièmement, êtes-vous prêt à dire que vous pouvez
déléguer ou à des corporations... Ce serait encore plus
simple si vous me disiez que vous êtes prêt à assujettir les
propriétaires à cette norme de contrôle de la
qualité. Moi, je suis prêt à jouer sur cela aussi.
M. Dutil: Ils le sont assujettis? M. Chevrette:
Pardon?
M. Dutil: Ils le sont assujettis, les propriétaires?
M. Chevrette: En vertu des amendements que vous apportez à
l'article 4?
M. Dutil: L'article 149. 18 qui sera transposé en province
ultérieurement.
M. Chevrette: Là, vous m'avez référé
à l'article 149. 18 et vous venez de m'induire en erreur. Je vous parle
du reste de la province et l'article 149. 18 parle de la corporation. Donc,
alignez vos flûtes dans vos réponses.
À l'article 149. 18, ce sont des obligations faites à la
corporation et la question que je vous pose depuis une demi-heure, c'est pour
le reste de la province. Moi, cela ne me fait rien que vous me donniez une
référence. Si elle est vraie, je vais sauter dessus et je vais en
être fier, mais donnez-moi la bonne.
M. le Président, compte tenu de l'heure, je vais vous donner du
temps pour chercher, vous me répondrez à 20 heures. Merci.
Le Président (M. Polak): Donc, sur demande du chef de
l'Opposition, unanimement acceptée, qu'on reprenne nos travaux à
20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 26)
(Reprise à 20 h 14)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission des affaires sociales reprend ses travaux pour faire
l'étude détaillée du projet de loi 34, Loi modifiant la
Loi sur les services de santé et les services sociaux et d'autres
dispositions législatives. M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Avant que vous ne preniez la parole pour nous
amener sur un amendement quelconque, cet après-midi nous avons consenti
à ce que M. Polak remplace M. Latulippe. Ce soir, nous vous demandons
que M. Dufour remplace M.
Claveau.
Le Président (M. Bélanger): Si j'ai le
consentement. M. le ministre, est-ce qu'il y a consentement pour que M. Dufour
(Jonquière) remplace M. Claveau (Ungava)?
M. Dutil: Volontiers.
Le Président (M. Bélanger): Consentement. Alors,
bienvenue, M. Dufour.
Nous en étions à la discussion sur l'amendement de
l'article 4. M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, pour vous rappeler ce qui se
passait pendant votre absence, nous avons discuté abondamment des
articles concernant la qualité. Trois articles étaient
impliqués. Le chef de l'Opposition me confirmera si c'est exact, on
semblait d'accord sur l'article 149. 5, paragraphe 6° qui a
été adopté. Cela va.
Notre discussion portait sur la référence que l'on pouvait
faire en région là-dessus. On a des difficultés qui,
à mon avis, m'apparaissent à ce moment-ci insurmontables, que ce
soit de compréhension ou de concept. La question que je pose est la
suivante: Est-ce qu'il y a accord sur les paragraphes tels que libellés,
du moins en ce qui concerne la réglementation? Article 4. C'est un
amendement. Alors, on va parler de l'article 4 ultérieurement.
Le Président (M. Bélanger): Alors, l'article 4,
libellé g. C'est bien cela?
M. Chevrette: C'est parce que je veux comprendre ce que le
ministre... Si j'ai bien compris, le ministre me pose une question.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: II me demande si je suis d'accord avec l'article 4,
tel que libellé, qui modifie la Loi sur la protection de la santé
publique.
M. Dutil: C'est cela.
M. Chevrette: Alors que je lui ai posé la question:
Où est-ce que je pourrais transposer en région le pouvoir qu'on a
obtenu en vertu de l'article 149. 5, paragraphe 6°? Je n'ai pas encore fait
mes remarques.
M. Dutil: C'est pour cela que je dis que nos positions
m'apparaissent à ce moment-ci inconciliables. C'est qu'en région
c'est un système de propriétaires privés. Les
employés sont dans les services ambulanciers et, pour l'instant, on ne
voit pas où on pourrait introduire ce point.
M. Chevrette: Bon. Je comprends que le ministre ne peut pas me le
dire à ce moment-ci, mais c'est lui qui propose un peu plus loin
dans
le projet de loi, je suis obligé de déborder de l'article
dont il me parle. Si j'ai bien compris le ministre, sur une base
expérimentale, d'ici une couple d'années, il veut faire des
centrales de distribution, de coordination des appels. Il veut que cela
relève de... Dans son projet de loi, c'est écrit "institution",
je sais qu'il a l'intention de l'amender en disant "établissement".
M. Dutil: Oui. Dans le projet de loi, c'est écrit "centre
hospitalier". On veut l'amender en mettant "établissement", mais aussi
"organisme". Les deux sont possibles.
M. Chevrette: Alors, qu'est-ce qui empêche le ministre de
lier de même l'établissement, en supposant que cela viendra comme
amendement? Pourquoi ne pourrait-il pas lier ou bien l'établissement, ou
bien la corporation, le propriétaire ambulancier, ou bien une autre
structure, de la même façon qu'il lie la corporation
vis-à-vis du devoir de s'assurer de la qualité? C'est cela que
j'ai demandé avant le souper. C'est bien cela?
M. Dutil: Oui. La corporation, les divers propriétaires
ambulanciers sont liés par les règlements et le pouvoir
réglementaire. Donc, à ce moment-là, tel que
libellé, cela les lie.
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil: Alors, c'est pour cela que je parlais de l'article 4
comme liant l'ensemble.
M. Chevrette: Les lie, mais vous m'avez lu l'article 65 avant le
souper, M. le ministre. Je me rappelle ce que vous m'avez dit avant le souper.
Vous m'avez lu l'article 65 de la Loi sur la protection de la santé
publique qui dit: "Le ministre peut", et non pas "doit". Vous m'avez dit aussi
que, dans cet article 65 de la Loi sur la protection de la santé
publique, il est bien dit que vous pouvez déléguer votre pouvoir
par écrit, que vous "pouvez" et non que vous "devez". D'accord?
Toujours de mémoire parce que je ne l'ai toujours pas devant les
yeux, je me souviens que cet article 65 dit que "ça lie", mais pour
l'application de la présente loi. La présente loi, c'est la Loi
sur la protection de la santé publique, et non pas la loi 34 dont vous
édictez de nouvelles normes. À partir de là, sur le strict
plan du droit, vous liez les propriétaires pour appliquer la Loi sur la
protection de la santé publique, mais non pas le devoir de s'assurer de
cela, qui est compris dans le projet de loi 34 exclusivement pour la
corporation de Montréal, et non pour les régions. Est-ce qu'on se
suit? C'est une belle petite discussion de droit.
Mme Demers: Pour la corporation de Montréal, c'est
prévu à la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. On dit alors: "La corporation doit s'assurer de la qualité des
services. " En plus de cela, comme on se retrouve dans la Loi sur les services
de santé et les services sociaux, il fallait un article pour astreindre
la corporation de Montréal aux règlements qui seraient
adoptés en vertu de la Loi sur la protection de la santé
publique. Pour la corporation de Montréal, il y a un article qui
prévoit que le corporation doit s'assurer de la qualité. On a un
autre article qui dit que les normes d'équipement et de fonctionnement,
d'inspection, d'opération, qui sont prévues dans la Loi sur la
protection de la santé publique, s'appliquent à cette corporation
et aux employés qui y sont. Pour la région de Montréal,
tout ce qui regarde la qualité des services, les normes
d'équipement, les normes de qualité, c'est prévu dans la
Loi sur les services de santé et les services sociaux.
Quand on arrive dans des régions autres que Montréal,
à ce moment-là, la loi qui s'applique, c'est la Loi sur la
protection de la santé publique, dans laquelle on a prévu un
pouvoir réglementaire du ministre pour prévoir des normes de
qualité de service, des normes de qualification du personnel qui
s'appliquent partout au Québec, parce que tous les propriétaires
d'ambulances au Québec, ailleurs qu'à Montréal, sont
régis en vertu de la Loi sur la protection de la santé publique.
C'est pour cela qu'on le retrouve. À l'article 65, on dit que le
ministre peut faire une enquête ou déléguer une autre
personne. Une autre personne, cela peut être autant une personne physique
qu'une personne morale. Cela ne serait pas impossible que ce soit une personne
morale qui voie à vérifier et à appliquer les normes qui
auront été adoptées par règlement du ministre.
M. Chevrette: Où retrouvez-vous dans la Loi sur la
protection de la santé publique l'obligation qui serait faite à
des propriétaires ambulanciers de s'assurer - un instant, je vais vous
dire les termes exacts, madame - des qualifications du personnel affecté
aux services constituant le système?
Mme Demers: En vertu de la Loi sur la protection de la
santé publique, vous allez avoir un règlement disant que, pour
être technicien ambulancier, il faut avoir telle et telle qualification.
C'est un règlement qui s'applique à tout le monde.
M. Chevrette: Ce n'est pas ma question. Ma question, c'est:
Où retrouvez-vous que l'obligation est faite, soit à une
institution, soit à un établissement, soit à des
propriétaires ambulanciers?
Mme Demers: La seule obligation qu'on retrouve, c'est
l'observance du règlement.
M. Chevrette: L'observance du règlement.
Mme Deniers: Vous avez un règlement qui s'applique
à tout le monde.
M. Chevrette: Oui.
Mme Demers: Donc, c'est l'observance du règlement. Il n'y
a pas d'autres contraintes, et c'est une matière pénale.
M. Chevrette: À ce compte-là, pourquoi une
obligation est-elle faite à une corporation à Montréal et
pourquoi ne serait-elle pas faite à d'autres établissements du
réseau? Une deuxième question pour bien compléter la
boucle. Vous reconnaissez que, même s'il y a des normes dans la Loi sur
la protection de la santé publique, le seul pouvoir ou la seule
prérogative qui existe, c'est un pouvoir discrétionnaire que le
ministre peut utiliser, et non pas une obligation faite formellement: "doit
faire".
Mme Demers: C'est un pouvoir réglementaire. Donc, s'il y
a des règlements, cela lie toutes les personnes pour qui doit
s'appliquer le règlement.
M. Chevrette: Mais pourquoi en sentez-vous le besoin? Est-ce
seulement parce qu'on vous l'a demandé ou s'il y a d'autres motifs?
Pourquoi en sentez-vous le besoin? La loi sur la santé publique, elle
existe pour Montréal comme pour le reste de la province. Est-ce qu'on
s'entend jusque-là? Bon! Si elle existe autant pour Montréal que
pour le reste de la province, et si on sent le besoin de s'assurer du
contrôle - parce que c'est un contrôle, dans le fond, en vertu du
projet de loi 34, on assujettit à une obligation de contrôle la
corporation - pourquoi, dans le même projet de loi 34, n'assujettirait-on
pas les établissements. Parce que le ministre a dit qu'il changerait le
terme "centre hospitalier" par celui d'"établissement". Pourquoi ne
sentirait-en pas, dans le même projet de loi, l'obligation de modifier le
projet de loi 34 pour faire obligation soit à la corporation des
propriétaires ambulanciers, soit aux établissements, d'assurer le
même contrôle sur la qualification, etc? Il y a quelque chose qui
ne clique pas.
Mme Demers: C'est parce que, dans la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, on prévoit ce pouvoir à la
corporation et c'est vis-à-vis de ses employés, alors qu'en
région, si jamais il y a une corporation ou une centrale de
répartition, ce ne sont pas ses employés. En région, les
employés demeurent les employés de la corporation
d'ambulances.
M. Chevrette: Très bonne réponse, mais je vous
dirai que le ministre va être obligé de faire son lit et de dire,
s'il maintient l'entreprise privée en région, pourquoi il n'en
ferait pas obligation aux propriétaires ambulanciers. C'est ma question
d'avant le souper. Je suis votre raisonnement, mais vous ne me convainquez pas
Si vous liez l'obligation à la propriété du personnel, si
vous gardez l'entreprise privée en région, pourquoi ne liez-vous
pas l'entrepreneur qui a la propriété du personnel, comme la
corporation, a la propriété du personnel? Dites-moi ce qui
devient incompatible. Là, c'est politique; ce n'est plus juridique. Vous
venez donc de me répondre, par votre haussement d'épaules...
M. Dutil: Non, non...
M. Chevrette:... qu'il s'agit que le ministre le veuille pour le
faire.
M. Dutil: Non. Il est lié. Il doit respecter le
règlement.
M. Chevrette: Est-ce que la Corporation d'urgences-santé
à Montréal est liée par règlement?
M. Dutil: Bien sûr.
M. Chevrette: Bon! M. le ministre, votre réponse ne tient
plus, d'abord. Si on sent le besoin, pour s'assurer du contrôle
qualitatif, de lier une corporation qui est liée par règlement,
pourquoi les propriétaires ambulanciers en région ne seraient pas
également liés par règlement pour respecter ladite loi que
vous fartes?
M. Dutil: Vous liez ce que vous venez de me dire à
l'article 149. 5. 6°, l'un des objets qu'on a ajoutés.
M. Chevrette: Je ne le nie pas! Je dis que je trouve cela
tellement correct que vous ayez un pouvoir réglementaire sur le
qualitatif et que vous liiez la future corporation à des
contrôles, que je voudrais que ces mêmes contrôles
qualitatifs soient également obligatoires pour les propriétaires,
si ce sont les propriétaires - parce qu'on ne l'a pas
décidé encore - pour les établissements, si ce sont les
établissements.
On parle ici, M. le ministre, d'équité dans les services,
dans les contrôles, dans les notions mêmes de quantité, de
qualité. On parte de vouloir rendre les services beaucoup plus
accessibles en région. On veut améliorer les régions,
rendre les services compétitifs au point d'assurer une stabilité
de main-d'oeuvre en région.
Quand on parle de contrôle qualitatif, vous me répondez que
vous avez un pouvoir réglementaire, que la corporation est assujettie,
tout comme les propriétaires. Vous liez la corporation, vous lui donnez
le devoir de s'assurer de la qualité, mais vous ne voulez pas transposer
ce pouvoir de contrôle qualitatif à ceux qui s'en occuperaient en
région.
M. Dutil: Sauf que nous ne légiférons pas
sur les objets de chacune des corporations. On ne peut pas l'introduire
par les objets de chacune des corporations. Si on peut l'introduire, c'est par
le contrat; par exemple, obliger dans le contrat.
M. Chevrette: La corporation est une personnalité
juridique qui a du personnel - on se suit? - avec des droits et
privilèges, à qui vous avez décidé, non pas par
législation, mais par politique, d'annoncer une amélioration des
qualifications professionnelles. Vous avez dit également qu'en
région, ce sera le même système.
Le propriétaire peut être une compagnie en vertu de la
deuxième partie de la Loi sur les compagnies, donc, une
personnalité juridique qui a des employés au même titre que
la corporation. Sauf que vous n'étatisez pas - en tout cas, du moins
dans votre texte de la loi 34 - au niveau régional ce que vous faites au
niveau de Montréal. Mais quel changement y a-t-il dans les obligations
de contrôle qualitatif entre un propriétaire, une
personnalité juridique en région, par rapport à une
corporation à Montréal?
M. Dutil: Nous légiférons sur les objets de la
corporation à Montréal.
M. Chevrette: Bien non, vous parlez des deux dans la loi.
M. Dutil: Oui. On parle, pour ce qui est de Montréal, des
objets de la corporation. La corporation a différents objets. Si, dans
le contrat qui nous liera éventuellement, que ce soit à la suite
de permis ou non, nous avons une clause qui dit: Le propriétaire
ambulancier devra s'assurer des qualifications du personnel affecté aux
services constituant le système préhospitalier ou le transport
ambulancier en ce qui le concerne, s'il ne fait que du transport, et de la
qualité des services dispensés par ce personnel, dans le contrat,
nous atteignons l'objectif sans entrer dans les objets de la corporation.
M. Chevrette: Oui, mais, M. le ministre, pour Montréal
obligation est faite en vertu d'une législation. Il y a donc une assise
juridique pour des recours après, parce qu'il y a un fondement
juridique. Par le biais du contrat, est-ce que vos avocats pourraient me dire
si cela a le même effet?
Mme Demers: II y a déjà tous les règlements
qui concernent la qualification des personnels qui travaillent dans le
système ambulancier. Sauf que ce serait possible de prévoir dans
le règlement que le propriétaire ou le titulaire d'un permis doit
s'assurer de la qualité des services, et cela pourrait être un
motif de révocation du contrat s'il ne le fait pas.
M. Chevrette: D'abord, vos règlements ne sont pas
prêts.
Mme Demers: II y a déjà pas mal de
règlements qui sont dans la Loi sur la protection de la santé
publique. (20 h 30)
M. Chevrette: Non, mais sur le qualitatif, est-ce que vos
règlements sont prêts?
Mme Demers: II y a certaines qualités du personnel... Non,
ils ne sont pas prêts.
M. Chevrette: Bon, ils ne sont pas prêts.
Mme Demers: Ceux en vertu de cette loi-là ne sont pas
prêts.
M. Chevrette: Mais au moment de légiférer, vous
deviez supposément produire les règlements en même temps
que la législation. Mais, malheureusement, c'est une autre
décision que vous aviez prise et on ne les a pas. Mais ceci dit, je
comprends que vous ne pouvez pas les avoir. C'est même un amendement
à la législation. Ce n'est pas un reproche, mais c'est pour vous
montrer que... Moi, légiférer sur des promesses, ce n'est pas
fort.
M. Dutil: Faisons une hypothèse. Supposons que, dans la
loi, en ce qui concerne les propriétaires ambulanciers de
l'extérieur de Montréal, il y ait une clause qui dit: devra
être inclus dans le contrat.
M. Chevrette: Pardon? Qu'est-ce que vous me sortez là, M.
le ministre?
M. Dutil: Je vous dis par quel biais on peut introduire cette
norme auprès des corporations.
M. Chevrette: Mais qu'est-ce qui vous empêche... Je vais
vous poser la question différemment pour avoir une réponse
différente, je l'espère. Qu'est-ce qui vous empêche de lier
les chefs d'entreprise ou les établissements, les structures qui
s'occuperont de soins qualitatifs en région, alors que vous pouvez le
faire avec une corporation à Montréal? Qu'est-ce qui vous
empêche en droit de faire cela? On parle de traitement
équitable.
M. Dutil: Est-ce qu'on peut regarder sérieusement la place
où on l'introduira...
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil:... et on pourra revenir là-dessus?
Le Président (M. Bélanger): Auparavant, M. le
ministre, il y avait une intervention de M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, ce qu'on a cru comprendre en
suivant l'ensemble du débat, c'est que le ministre, d'abord et avant
tout, dans le
contexte de la discussion qu'il avait eue avec des personnes, avait
décidé d'établir à Montréal une corporation
pour la dissocier du CRSSS. Mais, selon l'argumentation qu'on a toujours eue,
on dit: On veut cependant que ce soit pour l'ensemble des régions. J'ai
suivi le discours du ministre, lors de l'étude du principe à
l'Assemblée nationale, dans lequel il nous disait: On veut donner des
services équitables, des services comparables, des services de
qualité dans les régions. Dans les régions, il est
évident qu'on va y aller graduellement, d'abord, selon les besoins et
selon les demandes. En conséquence, il est possible qu'à long
terme, dans certaines régions - on parle de régions assez grandes
comme Québec, Rimouski, Chicoutimi, Trois-Rivières, Sherbrooke,
en fait, l'ensemble des régions autres que celles qui sont plus
périphériques - on doive en arriver aussi à une formule de
corporation, dans un de ces lieux-là ou ailleurs. Si on n'a pas de
corporation dans les autres secteurs, on parle d'établissement ou on
parle d'utiliser l'ensemble des propriétaires et de conclure avec eux
des ententes de services, des contrats de services, dans ce contexte, qu'est-ce
qui arrive si, dans la loi, on donne une assise qui est juridique et
légale à une corporation avec les pouvoirs qu'on va lui
conférer, parce que c'est Montréal, et qu'on ne le donne pas aux
autres? Il me semble que, dans l'hypothèse où on en arrive
à dire que, dans les régions, on va y aller par formule
expérimentale, il faut quand même avoir les mêmes bases
juridiques que celles de Montréal, sinon, on va avoir deux
systèmes différents, l'un lié par contrat et l'autre
lié par la loi. C'est dans ce sens-là, il me semble, qu'on doit
le clarifier davantage et, si on a l'intention d'aller là, le
prévoir dès maintenant et non pas devoir revenir devant
l'Assemblée nationale pour amender la loi pour le rendre légal
dans un texte, aussi, équivalant à celui qu'on a actuellement sur
la corporation de Montréal. Il me semble que c'est la logique
même.
M. Dutil: Tout en suivant le raisonnement du député
de Laviolette, je veux rappeler - et je pense que c'est un point important
qu'il ne faut pas oublier - que l'organisation des systèmes, les
structures, la façon de faire en région est actuellement
différente et le demeurera. Ce ne sont pas des corporations sans but
lucratif; ce sont des entreprises privées ou, entre autres, une
coopérative et il y a également quelques organisations sans but
lucratif qui travaillent en province, premièrement. Concernant les
centrales de coordination des appels - d'ailleurs, nous en discutons - elles
pourront également avoir des modèles différents de ce qui
se fait à Montréal, quant au choix de l'organisme qui s'en
occupera et à certains aspects qu'il faudra regarder. Ce qui est
fondamental quant à la qualité des services... Toutefois, je
comprends ce que le chef de l'Opposition me dit. Il ne faut pas que ce ne
soient que des voeux pieux. Il faut le retrouver quelque part; j'adhère
à cela. Il faut que cela se tienne sur le plan de la loi, ce qui ne nous
empêcherait pas de remplir nos voeux pieux même s'ils
n'étaient pas écrits dans la loi. Par contre, la prudence
légitime de l'Opposition et de l'ensemble de l'Assemblée
nationale, c'est d'avoir quelque chose de solide à ce sujet.
Ce qui est important, et c'est ce que je veux démontrer, c'est
l'output, la formation qui serait la même partout en province. La
stabilisation de l'emploi est un autre aspect différent entre
Montréal et la province; ce qu'on vise, en dehors de la région de
Montréal, c'est que les gens soient capables de gagner leur vie, sauf
que ce ne sera pas sur le même modèle qu'à Montréal
non plus. Il faut bien se comprendre. On veut que la qualité du service
soit la même, mais il y aura des différences en ce qui concerne
l'organisation du travail. Évidemment, dans certains endroits, il y a
200 transports par année. En tout cas, je pense qu'on s'égare un
peu. On va essayer de trouver un endroit où l'insérer.
M. Chevrette: Oui, mais, M. le ministre, avant que vous ne
trouviez un endroit, je voudrais vous dire que, là-dessus, je ne jouerai
pas à cache-cache avec vous autres. Je vais être franc. Ce projet
de loi a été vendu au Québec par votre discours et par
ceux de vos collègues, durant l'étude du principe, selon lesquels
il n'y aurait pas deux poids, deux mesures. D'accord?
Personnellement, je suis régionaliste, je viens d'une
région. Ce n'est pas vrai que vous allez nous passer un système
bien structuré et bien chromé avec des qualités de
services accrues, parce qu'on adhère à vos amendements quand ils
concernent la corporation, et qu'on ne retrouvera pas l'équivalent en
région. Je vous ai dit que, quant à moi, c'était fini.
Vous allez être cohérents avec votre discours. Si des moyens de
pression font mal à Montréal et que, en région, ils ne
font pas mal, pour votre information, je m'engage à réveiller le
reste de la province pour lui dire qu'elle a droit à des services
d'autant de qualité; et, s'il faut japper plus fort dans la province
pour avoir les mêmes qualités, on va faire japper la province. Ce
n'est pas vrai qu'on va l'accepter, en tout cas, pas comme formation politique.
On a dit: Vous avez vendu le projet de loi en fonction de
l'équité et de l'égalité d'un service et c'est pour
cela qu'on assume une cohérence dans chacun de nos propos en vous
disant: Vous faites ça à Montréal, transposez-le dans la
province. La preuve que le projet de loi, ce n'était pas ça,
c'est qu'on vous demande à chaque article, depuis une semaine et demie
ou quinze jours: Comment va-t-on retrouver ça en province? Vous ne le
savez pas. On en suspend. On va vous le dire plus tard. Bon Dieu! Ce ne sera
pas l'année prochaine si le projet de loi est adopté; il faut
savoir où ça passe. Est-ce clair?
Là-dessus, M. le ministre, un des points majeurs de toutes les
revendications de l'Opposi-
tion en ce qui regarde l'adoption de ce projet de loi-là, c'est
que les régions ne seront pas les dindons de la farce. Est-ce clair?
M. Dutil: Je suis parfaitement d'accord avec ce que le chef de
l'Opposition dit quant à la possibilité de transposer cela sur le
plan de la législation. Mais c'est à ce chapitre que se fait la
discussion, sur le plan de la législation, en ce qui concerne des
systèmes de qualité partout en province. Mais la stabilisation de
l'emploi ne se fera pas à Montréal; c'est en province qu'elle va
se faire. On est bien d'accord avec ça et même si, dans le projet
de loi, il n'est pas écrit qu'on va stabiliser l'emploi, cela ne nous
empêche pas de le faire. Même chose pour la formation. Ce sont des
choses que j'ai répétées souvent. La formation, même
si ce n'est pas écrit dans le projet de loi comme tel, va profiter
davantage aux régions qu'à Montréal parce que la formation
est plus faible, actuellement, en région qu'à
Montréal.
Quant à la possibilité de faire des centrales de
coordination, c'est prévu dans le projet de loi. Et, quand le chef de
l'Opposition me dit: II faut que ce soit la même chose en région
qu'à Montréal, j'en suis, mais il y a une question de rythme et,
au chapitre des centrales de coordination, il va falloir le faire à un
rythme que le milieu est en mesure d'avaler.
Alors, quand, dans la loi, on parle d'un processus évolutif quant
aux centrales de coordination en région et qu'on parle du système
de Montréal qui existe déjà et que l'on essaie de
stabiliser, qu'on essaie de régler, l'Opposition pourrait
prétendre, par exemple, qu'on ne donne pas le même service en
région parce que les centrales de coordination ne vont venir que
graduellement et s'établir sur une période que nous estimons de
trois ans.
Je pense qu'on part d'un système qui est beaucoup plus faible,
actuellement, en région et qu'il faut bonifier davantage. C'est notre
intention. C'est ce que nous avons dit et c'est ce que le projet de loi veut
faire.
Maintenant, quant à la question qui était en discussion,
à savoir si on peut transposer le texte qui est là pour les
régions, si on le peut, on va le faire.
Le Président (M. Bélanger): Juste une remarque,
comme député de Laval-des-Rapides; je vous avais informé
avant que je le ferais. Lorsqu'on a décidé d'amener des
modifications sur la qualité, c'est au début du projet de loi.
C'est cette même disposition sur la qualité que M. le
député de Joliette nous avait demandée, et à raison
d'ailleurs, que nous avons intégrée dans la corporation,
là où il était plus facile de le faire. Cela semble plus
difficile en région parce que l'organisme et la loi dont relèvent
les services en région ne seront pas les mêmes que ceux qu'il y a
pour Montréal. Je ne pense pas que le ministre ait tenu un discours
trompeur dès le départ. Il a toujours parlé de la
qualité. C'est juste qu'on a décidé d'accentuer, de se
donner des garanties à la fois à Montréal et en
région. Le problème, c'est de le transposer en région, eu
égard au fait que l'organisation légale des entités dans
les régions sera différente dorénavant de celle de
Montréal où c'est une corporation.
C'était l'intervention que je voulais faire. M. le
député de Laviolette, mais il y avait aussi le
député de Joliette.
M. Jolivet: Je comprends tout cela. Ce que je comprends du
ministre, c'est qu'il parle d'une évolution dans te temps pour
l'ensemble des régions. Je pense bien qu'on n'est pas dupes au point de
penser que cela va se faire du jour au lendemain.
Une fois qu'on sait cela, quelles sont les pressions que devront exercer
des gens si jamais il doit y avoir des amendements à des lois? La force
d'une région par rapport à la grande région de
Montréal est différente. Mais il y a quand même des gens
qui vivent là comme employés, qui veulent avoir des conditions de
travail peut-être différentes de celles qui sont là, mais
que les employeurs, pour différentes raisons, ne peuvent pas payer. Sauf
que, si le gouvernement prenait en charge, par l'intermédiaire d'une
corporation, l'ensemble des employés, peut-être qu'on pourrait
payer les mêmes salaires et donner les mêmes conditions et
peut-être qu'il y aurait aussi, sur ce plan, une évolution dans
les services vers une meilleure qualité, même si
déjà, dans certains cas, par des corporatives, des
municipalités ou autres, il y a quand même un service important et
intéressant.
Chose certaine, c'est que, si on n'a pas prévu cela dans la loi,
le ministre, quel qu'il soit à cette époque, pourra dire: Ah! ce
n'est pas dans la loi. Ah! c'est dans mon contrat. Ah! Alors, qu'est-ce qui va
arriver? Quelle force auront les régions pour avoir un système de
qualité, équivalant à celui qui sera donné,
à ce moment-là, à Montréal, dans deux, trois,
quatre, cinq ans? Ce sera nul. Nous, les régions, ne sommes pas
intéressées à avoir à faire ces batailles. S'il
faut le faire maintenant, faisons-le maintenant. Et le faire maintenant, c'est
l'inscrire dans la loi, afin que, si jamais des choses se produisaient, qui
sont des corporations même dans certains cas - je prends Québec,
je prends Chicoutimi, je prends Rimouski ou ailleurs - à ce moment, on
aurait les capacités légales d'agir sans avoir à amender
des lois et à faire des pressions qui, finalement, ne seront pas
entendues.
C'est dans ce sens que l'objectif poursuivi par l'Opposition est de dire
au ministre: Mettez-le dans la loi immédiatement et vous aurez tout ce
qu'il faut pour agir en temps et lieu, plutôt que d'attendre à la
dernière minute.
M. Dutil: Alors quant à l'objet en discussion qui est la
transposition, du paragraphe 6° de
l'article 149. 5 aux régions, il semble que le meilleur endroit
pour le mettre qui serait logique - mais là je le dis sous
réserve, je voudrais qu'on le fasse dactylographier pour qu'on le mette
à la bonne place - serait à l'article 8, entre 40. 3. 1 et 40. 3.
2, où l'on dirait la même chose. Cela concernerait le titulaire de
permis d'exploitation. Je le lis tel qu'il serait libellé si on est
capable de le placer là après vérification. Alors,
à 40. 3. 1b, si on veut: Un titulaire de permis d'exploitation de
services d'ambulance doit s'assurer des qualifications du personnel
affecté à son service d'ambulance et de la qualité des
services dispensés par ce personnel.
M. Chevrette: Cela commence à avoir de l'allure comme
réponse. Je vous ferai remarquer que cela a pris trois quarts d'heure.
Ce n'est pas nécessairement notre faute, on n'avait pas de
réponse. Je suis prêt à étudier cela
sérieusement.
M. Dutil: Oui. M. le Président, je voudrais que l'on fasse
les dernières vérifications, qu'on dactylographie cela et qu'on
fasse un dépôt correctement.
M. Chevrette: Donc, suspension. M. Dutil: Donc,
suspension.
M. Chevrette: À la demande du ministre. "Next".
Le Président (M. Khelfa): Donc, suspendu. Oui. C'est cela.
Pardon?
M. Chevrette: C'est à fa demande du ministre, c'est tout
ce qui m'intéressait pour le moment.
Le Président (M. Khelfa): C'est l'article qui est
suspendu. L'amendement va venir.
M. Chevrette: Où est-on rendu?
M. Dutil: Étant donné qu'on a toujours notre offre
concernant les articles 149. 15 à 149. 19 qui n'ont pas
été travaillés encore, je suggère de passer aux
suivants, c'est-à-dire qu'on était rendu à 149. 26, donc,
à 149. 27 et aux suivants, sur lesquels nous avons quelques amendements
déjà annoncés à déposer.
M. Chevrette: Article 149. 26, M. le ministre?
Le Président (M. Khelfa): M. le ministre.
M. Dutil: Article 149. 27. On avait fait, vous vous
rappelez...
Le Président (M. Khelfa): Un instant, M. le ministre.
M. Dutil: On avait fait de 149. 21 à 149. 26. On en avait
suspendu deux.
Le Président (M. Khelfa): M. le ministre, un instant, s'il
vous plaît. Un instant, M. te ministre.
M. Chevrette: On a suspendu, 26 à la demande du ministre.
Article 149. 27...
Le Président (M. Khelfa): On m'informe, M. le ministre,
que vous avez transmis à l'article 4, tout à l'heure, un
amendement. Il est suspendu? Oui, l'amendement est suspendu. L'article 4 est
suspendu.
M. Dutil: En attendant la rédaction de ce qu'on vient de
vous proposer qui devrait vous satisfaire entièrement, je pense, et qui
est le bon endroit, je l'espère, pour le placer.
Le Président (M. Khelfa): C'est bien. M. Chevrette:
Là, on revient où?
Le Président (M. Khelfa): Un instant, on va le savoir.
M. Dutil: Article 149. 27.
Les organismes et les centres
hospitaliers chargés de la coordination
du transport ambulancier
Le Président (M. Khelfa): Article 149. 27. Tout le monde
s'est retrouvé?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Khelfa): M. le ministre.
M. Dutil: Article 149. 27, nous déposons des amendements
pour l'article 149. 27 et les suivants.
Le Président (M. Khelfa): Les amendements ont-ils
été déposés? Est-ce que je pourrais voir les
amendements, s'il vous plaît?
Est-ce qu'on pourrait suspendre quelques secondes, s'il vous
plaît, le temps d'avoir les copies des amendements? Merci.
(Suspension de la séance à 20 h 49)
(Reprise à 20 h 58)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Que chacun reprenne sa place.
Nous étions donc à l'amendement sur l'article 149. 27,
j'en ai copie en main. Est-ce que chacun a une copie de cet amendement? Est-ce
qu'on veut que je procède à la lecture de cet amendement pour
bien se comprendre?
M. Chevrette: Ou bien nous laisser le temps de le lire.
Le Président (M. Bélanger): On va le lire
tranquillement. Alors: "Sur demande du ministre, un conseil régional
doit lui présenter, pour approbation avec ou sans modification, un plan
relatif à la coordination, dans sa région, d'un système
préhospitalier d'urgence, comprenant le transport ambulancier. Ce plan
doit indiquer à quel organisme ou établissement est
confiée, sous réserve des pouvoirs accordés aux
établissements, la responsabilité de la coordination de ce
système. Cette responsabilité peut, au besoin, être
confiée à plusieurs organismes ou établissements, lesquels
exercent leurs pouvoirs et fonctions dans les parties de région qui leur
sont respectivement assignées. "Un tel organisme ou établissement
doit, sur demande et dans la mesure où le plan le prévoit,
confier à un regroupement des titulaires de permis d'exploitation de
services d'ambulance de la région la responsabilité
d'opérer, sous sa surveillance, une centrale de coordination des appels.
"
C'est l'amendement. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet
amendement?
M. Dutil: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil:... les différences avec le texte initial, c'est
qu'on parle d'un système préhospitalier d'urgence, comprenant le
transport ambulancier, au lieu de ne parler que du transport ambulancier. On
parle d'établissements au lieu de parler de centres hospitaliers. On
peut confier, au besoin, cette responsabilité à plusieurs
organismes ou établissements au lieu d'un seul; c'est à la suite
d'une remarque qui nous a été faite par l'AHQ lors de
consultations particulières.
Le second paragraphe de l'amendement fait obligation - ce qui
était une des craintes, on se rappelle, des actuels détenteurs de
permis - sur demande et dans la mesure où le plan le prévoit, de
confier à un regroupement des titulaires de permis d'exploitation des
services d'ambulance la responsabilité d'opérer une centrale de
coordination des appels.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, c'est un des points sur
lesquels nous avons discuté assez longuement, le ministre et
moi-même, hier soir. Je pense qu'on peut le dire ouvertement, il n'y a
pas de cachette dans cela. Je ne m'y reconnais pas trop par rapport aux
suggestions que j'ai faites. Je vais m'expliquer.
J'avais demandé au ministre de bien identifier que
priorité serait donnée à un regroupe- ment de titulaires
de permis avec un délai précis pour répondre ou, à
défaut, de le confier à un établissement, à un
organisme ou à quelqu'un d'autre. Je ne retrouve pas, d'abord, cette
dimension, alors qu'il y avait la notion de priorité dans mes
discussions, je me rappelle d'avoir insisté là-dessus. Avec des
termes comme ceux-ci, "Un tel organisme ou établissement doit, sur
demande" sur demande de qui? "Dans la mesure où le plan le
prévoit", c'est par le CRSSS?
M. Dutil: Avec approbation du ministre qui peut...
M. Chevrette: Avec approbation du ministre.
M. Dutil:... en demander la révision. Pour répondre
à la première question, c'est sur demande de ceux qui veulent
obtenir la centrale de coordination, c'est-à-dire, le cas
échéant, les propriétaires. S'ils ne le demandent pas, M.
le Président, ils ne l'auront pas.
M. Chevrette: C'est là que le débat de fond se fait
en région. C'est sur cet article. C'est un peu ce que je veux faire
avant de rentrer dans le détail du libellé. Je veux donner mon
point de vue sur la conception de ce que cela doit être en
régions.
M. le Président, il m'est apparu que le gouvernement voulait
régler le problème des relations du travail à
Montréal en étatisant à moitié ce qu'il voulait
faire. Cependant, pour régler le problème des relations du
travail à Montréal, le ministre a dit dans son discours: II faut
bien que j'aie l'air de me préoccuper de ce qui se passe en campagne.
Pour avoir l'air de s'occuper de ce qui se passe à la campagne, il a
dit: On va confier cela à un centre hospitalier. Ils ont dit: Cela n'a
pas d'allure, un centre hospitalier, on va changer cela pour un
établissement. Je me rends compte que cela peut être à peu
près n'importe quoi.
Ce qui est fondamental dans cet article, c'est de dire: Le ministre
reconnaît-il, en régions, qu'il s'en va vers la transposition du
système OSBL de Montréal vers les régions à court,
moyen et long termes. Ou s'il reconnaît d'ores et déjà le
maintien ou la reconnaissance de l'entreprise privée dans le domaine des
services ambulanciers en régions? Il faudrait que ce soit aussi clair
que cela comme perception. Je ne sens pas cela au moment où le ministre
me parle. Au moment où il me dépose un texte du genre, je ne sens
pas si sa volonté est vraiment de transposer à moyen terme le
modèle de Montréal un peu partout en régions, quoique avec
des nuances, je n'en disconviens pas avec lui, parce qu'il ne peut pas y avoir
un modèle identique, suivant les régions. À mon point de
vue bien personnel, je me demande ce que ferait un OSBL sur la Côte-Nord.
Je me demande même, dans des régions du Québec
où
déjà... Des gens de la région de Hull, par exemple,
ont témoigné devant nous. Je me rappelle un monsieur de Hull qui
est venu nous dire qu'il avait quasiment sa centrale de répartition des
appels déjà.
Hier, à cette occasion, je proposais au ministre deux
alternatives: ou bien vous créez une régie pour l'ensemble du
Québec qui a l'équivalent des pouvoirs de la corporation de
Montréal, ou bien vous nommez un commissaire. Si le mot ne vous
plaît pas, nommez un surintendant; si le mot ne vous plaît pas,
trouvez-moi un synonyme. Je m'en fous, je ne veux pas m'enfarger dans les
termes, pour qu'il ne se bute pas inutilement. Je voulais avoir, au niveau
d'une autorité nationale, mais pour les régions,
l'équivalent des obligations, des devoirs, des préoccupations
qu'on pouvait retrouver pour la région de Montréal.
C'était dans le souci d'assumer une équité dans les
services. Je ne retrouve pas cela là-dedans. Je retrouve un objectif,
c'est de s'empresser d'essayer de faire le dispatching des appels. Mais on ne
sait pas trop qui cela va être, dans cet article. Vous ne me ferez pas
croire que vous n'êtes pas capables d'identifier, comme gouvernement,
avec les staffs que vous avez, une structure ou une personnalité qui va
assumer les responsabilités équivalentes à celle d'une
corporation à Montréal. Si, juridiquement, vous êtes
capables de créer une corporation avec des pouvoirs, des devoirs, des
obligations, vous êtes capables de créer au moins
l'équivalent pour le reste du Québec, qui a été
ignoré peut-être trop longtemps. Et si une régie de trois
par rapport à une régie de onze à Montréal, c'est
trop, donnez-nous-en un, mais donnez-nous-en un qui a les pouvoirs. C'est ce
que je dis au ministre. Qu'on l'appelle commissaire, qu'on l'appelle
surintendant, qu'on l'appelle comme on voudra, mais qu'on ne vienne pas me
dire, si on ne fait pas ce pas-là, qu'on s'en va vers
l'équité d'un service.
M. le Président, il y a des gens qui disent: Oui, mais
régions Montréal et, vous allez voir, le reste de la province on
s'en occupera après et il va suivre. Ce n'est pas cela que j'avais
compris du discours du ministre. Ce que j'avais compris du discours du
ministre, c'est qu'on s'occupait tout de suite de créer
l'équité et dans les meilleurs délais. Et si le ministre
avait un cent à mettre présentement, entre vous et moi, s'il
était capable d'aller chercher des gros sous, il pourrait
peut-être permettre à des salariés en régions de
vivre décemment. Cela veut donc dire réajustement des tarifs en
fonction des gens qui travaillent là, qui ont de la misère
à arracher leur croûte quotidienne et qui, quand ils ont un peu de
formation, s'en vont à Montréal parce qu'ils ont 10 $, 12 $ ou 14
$ l'heure et qu'en régions ils sont en stand-by à 1 $
l'heure.
Je ne sens pas, par cet amendement, de volonté politique
d'instaurer dans tout le Québec l'équité,
l'équilibre, même pas la recherche de l'ombre d'un début
d'équilibre de services dans le service ambulancier ou les soins
préhospitaliers.
M. le Président, je regrette que le ministre n'ait pas compris
mon intervention sur le fond. Parce que mon intervention visait
précisément... Je n'étais pas trop égoïste en
demandant un seul commissaire au lieu d'une régie. Parce que, quand on
parle du Québec, une régie c'est trop gros. Quand on parle de
Montréal, on est prêt à leur en donner quatre. Mais, quand
on parle du Québec, on ne se rend même pas à la demande
d'un commissaire avec les pouvoirs d'une corporation. Cela ne coûterait
pas trop cher. Prenez un de vos fonctionnaires et donnez-lui le titre de
commissaire avec les pouvoirs de la corporation. Cela ne vous coûtera pas
un cent. Vous allez juste changer son titre et donnez-lui les pouvoirs de la
corporation. On va pouvoir avoir une personne dont le souci unique va
être les soins préhospitaliers en régions pour tout le
Québec. On y a droit d'où qu'on vienne au Québec.
J'espère que c'est clair.
Et c'est le discours que l'Opposition tient dans ses revendications
depuis le début. Cela a fait dire à du monde qu'on voulait
bloquer la loi. Mais cela a fait dire à d'autres gens, par exemple,
qu'on avait un souci d'équité. Et cela a fait dire a d'autres
gens, dans tout le Québec, qu'on ne pouvait pas avoir deux discours, un
discours d'équité et une loi d'iniquité. C'est clair. Le
discours de notre côté a été très
cohérent là-dessus. Je dis au ministre que ce n'est pas vrai
qu'à la fin d'une session il va nous passer une loi où les
régions seront encore les dindons de la farce, où les
régions n'auront pas le début de l'ombre d'un pouvoir qui est
donné à Montréal. La preuve c'est qu'on demande depuis le
début d'identifier où on va pouvoir transposer les pouvoirs.
C'est en suspens, puis en suspens, puis en suspens. Ce n'est pas l'Opposition
qui suspend, c'est le ministre qui suspend. On est en suspens à ses
lèvres pour qu'il soit cohérent dans son discours sur
l'équité des services par rapport à Montréal et au
reste de la province. Cela, je ne le prends pas. Je ne le prends pas parce
qu'il y a toujours des limites à toujours être les dindons au bout
de la course et de se dire: Ah, cela va venir pour nous. Cela gronde à
Montréal. Cela gronde à La Baie, mais il ne s'en occupe pas. Cela
gronde à Montréal, il faut s'en occuper. Je m'excuse, mais ce
n'est pas de même que fonctionnent des élus du peuple qui sont
chargés d'assumer une équité des services. Ce n'est pas de
plastrer où ça gronde tout le temps. C'est de dire: Grondez si
vous voulez, mais il y a des lacunes épouvantables ailleurs. C'est ce
qu'on appelle se soucier de l'équité des services. Il y a du
monde présentement au Québec qui ne comprend pas encore que la
lutte que l'on fait, c'est pour son mieux-être.
Je vais vous en donner quelques exemples. Dans une région, des
individus ont deux véhicules ambulanciers et, de peine et de
misère, ils réussissent à engager quelqu'un à temps
plein, et
pas au salaire de Montréal, à un salaire inférieur
à celui de certains techniciens ambulanciers de Montréal, pour
votre information; ce sont des propriétaires personnels - j'ai des
exemples concrets, chiffres à l'appui livres à l'appui. Et on
paie, pour venir à bout d'assumer un service de 24 heures, 1 $ l'heure
à ceux qui assument le service au cas où on ne serait pas capable
ou au cas où l'employé permanent ne serait pas capable. C'est
cela qui se fait dans la province présentement et c'est cela qui se vit
sur le terrain. Les crédits et les budgets, par rapport à ce
monde-là, ne viennent pas, ne sont pas là. Ce n'est pas par
jalousie de Montréal que je dis cela. C'est purement et simplement parce
qu'il y a des citoyens, qu'ils soient de Baie-Comeau, de l'Abitibi, de
Saint-Michel-des-Saints, qui ont droit à un traitement de qualité
tout autant qu'à Montréal. Ils ne sont pas à
proximité des centres hospitaliers. D'abord, le délai de
réponse n'est pas le même déjà. Je suis allé
à Roberval la semaine passée et, quand on m'a appris qu'une
petite fille avait passé 25 minutes dans la rue avant d'être
transportée à l'hôpital par un camion, j'ai eu le frisson.
Un petit gars, à Dolbeau, a passé 25 ou 27 minutes sur le dos,
sur l'asphalte, en attendant une ambulance. Et on parle exclusivement, dans
à peu près les trois quarts de ce projet de loi qui est mal fait,
mal foutu, où le ministre est constamment obligé de mettre des
clauses en suspens parce qu'il n'a pas de réponses à donner
à l'Opposition, de l'amélioration du sort de Montréal. On
ne sait même pas placer un article pour les régions. Mon oeil!
On me taxera de ce qu'on voudra, mais ce n'est pas vrai que je vais
laisser passer une simple folie du genre. Ce n'est pas cela que j'ai
demandé au ministre hier soir et ce n'est pas la marchandise qu'il livre
ce soir. Ce qu'il me livre ce soir, c'est tout au plus une feuille de chou,
refusant d'identifier concrètement une structure nationale qui
assumerait toutes les responsabilités de la corporation que vous avez
donnée à Montréal. Vous m'offrez une feuille de chou qui
n'offre même pas une qualité minimale de soins. Vous parlez de
perfectionnement. Vous ne dites même pas où est la
priorité. On ne sait même pas quelles mesures seront prises pour
assurer la stabilité des personnels. On n'est même pas capables de
dégager un commissaire pour assurer les responsabilités d'une
corporation et vous nous demandez de ratifier cela aveuglément et
rapidement: Faites ça vite parce que ça va gronder. Je m'excuse,
il y aura un orage quant à moi. Je ne suis pas plus fou parce que je
suis à Joliette que si je vivais à Rosemont ou à Westmount
et je ne suis pas plus con parce que je suis à Chibougamau, en Abitibi
ou à Chicoutimi au lieu de vivre à Saint-Léonard.
L'équité des services, je m'excuse, elle va passer par une
structure quant à moi. Si ce n'est pas l'équivalent, vous allez
au moins nous assurer, M. le ministre, si vous voulez que votre projet de loi
passe, qu'il y a une personne au niveau national qui va avoir les pouvoirs, les
responsabilités et les obligations qu'a la corporation
montréalaise. C'est là que vous allez au moins démontrer
que vous avez un souci de la qualité des services et au moins de
l'installation de services minimums en régions. C'est un minimum,
ça. Quand je vous l'ai présentée hier soir, je vous l'ai
présentée comme un "must", la question des régions. Je ne
peux pas tolérer qu'on ne sache pas si ça va être un CLSC
ou si ça va être un CRSSS. Ils enlèvent la corporation
d'urgences-santé au CRSSS de Montréal pour qu'il joue mieux son
rôle. En régions, ce n'est pas grave, ce sera les CRSSS.
Incohérence dans le discours, totalement. S'il y a un CRSSS à
Montréal qui doit jouer son rôle de planificateur, je pense qu'un
CRSSS dans Lanaudière, en Abitibi ou ailleurs doit jouer son
rôle de planificateur. Et le ministre doit avoir le courage politique de
dire aux gens: En régions, c'est tel modèle que je
privilégie; c'est tel établissement et telle structure que je
privilégie. (21 h 15)
Mais, au niveau national, il y aura également une
responsabilité morale de donner à une régie de trois
personnes, à un commissaire unique, mais ce n'est pas vrai, on n'exigera
pas. Est-ce clair? Un accidenté dans une rue de Chicoutimi, de Dolbeau
ou de Roberval, c'est un accidenté qui est peut-être à 35
minutes d'un hôpital et non pas à sept minutes, et il a le droit
à la même qualité de services où qu'il soit parce
que ce sont les taxes de tous les Québécois, que ce soit à
Montréal ou à Québec. J'ai toujours été
révolté et je vais vous donner un exemple. Quand vous avez
exproprié Quebecair pour la privatiser, quand vous avez privatisé
Quebecair, vous avez dit: 7 000 000 $, c'est épouvantable pour la
qualité des services. C'était ma collègue de Maisonneuve;
7 000 000 $ déficitaire par année, que c'était
épouvantable pour assumer des services de qualité en Abitibi, sur
la Basse-Côte-Nord et en Gaspésie! 200 000 000 $ par année
pour le métro de Montréal, payés par les taxes des
Québécois, ce n'est pas grave. Il y en a peut-être qui sont
en début de leur carrière politique et qui ont peur de dire ce
qu'ils pensent là-dessus. Je suis peut-être bien à la fin,
mais je vous garantis que vous ne me passerez pas ce projet de loi de cette
façon. Vous allez assumer une égalité de services, sinon
je ne marche pas.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, si vous me le permettez, j'avais
demandé d'intervenir comme député de
Laval-des-Rapides.
J'ai aussi suivi ce projet de loi depuis le début. J'ai
participé aux commissions parlementaires, à chaque seconde de
discussion sur ce projet de loi. J'ai même participé à des
rencontres privées et je diffère un peu d'opinion avec vous. D'un
côté, je reconnais votre grande expérience dans ces projets
de loi et ces problématiques. Vous les avez vécus, et
peut-être plus
difficilement encore que bien d'autres ont eu à les vivre, et
dans des contextes pas faciles. En tout cas, je me le rappelle personnellement
et je sympathisais même avec vous à cette époque. Je pense
que vous avez tout fait ce qui était humainement possible pour apporter
une solution définitive, dans le meilleur intérêt de la
population, à la situation qui prévalait.
On regarde quelques années après et on est, finalement,
encore au même point, dans le sens où il fallait faire quelque
chose, et, quand le ministre a présenté son projet de loi, je
pense qu'il y avait une recherche honnête, sincère et profonde,
premièrement, pour donner un meilleur service à la population,
autant à Montréal qu'en régions et, deuxièmement,
pour résoudre un problème de fond et trouver des solutions
à ce sapré problème de fond rendu à un point tel
qu'il n'y avait plus d'autres solutions que de créer un organisme
où on mettrait un président-directeur général avec
suffisamment de pouvoirs et de leadership pour prendre en main les
destinées de cet organisme et donner à la population les services
qu'elle méritait.
Je connais la préoccupation du ministre, il est d'ailleurs d'une
région et il a déjà, dans le passé, avant sa
carrière politique, mis en place des services ambulanciers justement
pour bien desservir sa région. Donc, je connais sa profonde
préoccupation à ce chapitre. Mais le problème, c'est qu'on
ne peut pas créer un organisme ou une structure en régions de la
même façon qu'on le fait à Montréal. Il faut
considérer les distances et plusieurs facteurs et l'approche qu'a
choisie le ministre, c'est: Solutionner premièrement le plus gros du
problème dans un endroit. Aux autres endroits où le
problème est différent, mais où il peut y avoir un
problème de qualité de services, faisons en sorte qu'au lieu de
payer au voyage on va payer à la disponibilité - il y a des
amendements de ce genre-là - de sorte qu'on va créer un
éventail de services et de disponibilités plus grand et on va
aider nos techniciens ambulanciers à acquérir une formation
supérieure. Je trouve ça extrêmement intéressant. On
me faisait remarquer cet après-midi, à juste titre, qu'un
thanatologue, un embaumeur, qui s'occupe d'un gars quand il est mort et raide
mort et qui ne peut s'en occuper avant, il a besoin de 1500 heures de cours,
mais que celui qui va lui sauver la vie pour l'empêcher de mourir et
d'aller chez le thanatologue reçoit seulement 125 heures. Il y a quelque
chose qui ne marche pas. On s'est dit que, dans un premier temps, il y avait un
effort colossal de fait à ce chapitre. Je trouve cela très
intéressant et le ministre dit: C'est un premier pas, on ira vers le
deuxième pas dans un deuxième temps. Donc, sur le fond, je pense
que tout le monde poursuit le même objectif. Il est évident
qu'à ce moment il y a la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, d'une part, et l'autre loi...
Une voix: La loi sur la santé publique.
Le Président (M. Bélanger):... la loi sur la
santé publique. Excusez-moi. J'étais un peu mêlé.
Cela fait plusieurs jours. On est pris avec deux lois. Je pense que ce que le
ministre essaie de faire, et il a vraiment la même préoccupation
que vous, c'est de trouver comment on peut le traduire. À preuve, il a
amené quantité d'amendements. C'est la première fois que
je vois un ministre accepter de se mettre à blanc comme cela dans un
projet de loi en ouvrant et en amenant autant d'amendements. Pas parce qu'il ne
croit pas en ce qu'il fait, mais parce qu'il cherche la meilleure formule
possible dans le contexte actuel.
Je trouverais dommage qu'on se revire, qu'on lui dise que c'est un
crétin et qu'il amende tout le temps parce qu'il ne connaît pas
son projet de loi. Écoutez, personne n'a jamais dit cela, mais je ne
voudrais pas qu'on arrive à le dire. Je pense que le ministre...
M. Chevrette: Ne vous arrangez pas pour lui faire penser.
Le Président (M. Bélanger): Ni à vous. Je
pense que tout le monde est de bonne foi ici et cherche vraiment la meilleure
solution à ce problème. À cet égard, je me dis...
Et le député de Joliette, compte tenu de son expérience
antérieure - je pense qu'il faut reconnaître qu'il a une grande
expérience dans le secteur et dans le domaine - s'il perçoit des
façons différentes de le faire, compte tenu de l'amendement que
le ministre a amené, qui permettraient de mieux faire encore ce qu'on
veut faire, je pense sincèrement que le ministre est très ouvert
à cela. Je voudrais bien plus qu'on cherche la bonne solution que de
chercher ce qui n'a pas amené les bonnes solutions, parce qu'on va
tourner en rond.
Quelle est la meilleure solution pour régler le problème
que le ministre nous a soumis? Je pense que c'est l'objet du débat
présentement. M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, j'ai écouté
attentivement le chef de l'Opposition. ll a de multiples solutions pour
résoudre un problème. Ce que préconise le chef de
l'Opposition c'est d'avoir soit une régie, soit un commissaire et j'ai
mentionné dès ce matin, quand nous avons commencé nos
travaux, que nous avions là une différence d'opinions sur le
modèle.
Il dit qu'il faudrait restreindre le choix des organismes qui peuvent,
le cas échéant, s'occuper de la centrale de coordination ou
déléguer à quelqu'un qui pourrait être une
regroupement de propriétaires la centrale de coordination.
Les CRSSS, dans le texte qui est là, si on lit la même
chose, ont un rôle de planification et non pas de gestion d'une centrale
de coordination. C'est confié à un organisme ou à un
établissement pour laisser de la souplesse parce qu'il y a des
régions où je sais déjà que ce
qu'on va nous suggérer, d'après les informations que j'ai,
cela pourrait être un CLSC. Dans certaines régions, un centre
hospitalier et, dans d'autres régions, un regroupement de
propriétaires qui donnent des services ambulanciers vont s'organiser et
demander d'être introduits dans le plan et pouvoir donner le service des
centrales de coordination. Ces choses vont exister d'une façon
diversifiée un peu partout dans la province.
Je ne réponds pas à la question de la régie ou du
commissaire face au plan parce que nous avons fait le choix que le plan nous
serait présenté par le CRSSS et qu'on pouvait demander des
modifications. Et nous obligeons, et c'est l'objet du dernier paragraphe, je
tiens à le préciser... Je ne dis pas que le dernier paragraphe
est libellé d'une façon parfaite et qu'il n'y a pas
d'améliorations à faire. Ce que nous faisons, à la suite
des conversations que nous avons eues et auxquelles j'adhère, nous
disons que s'il y a un regroupement de propriétaires qui demandent
d'avoir une centrale de coordination et s'ils satisfont à un minimum de
conditions... Évidemment, ce n'est pas écrit là, mais
c'est évident que cela doit regrouper tout le monde. Il n'est pas
question que cela ne regroupe pas tout le monde et qu'il y ait une zone, pour
une raison ou une autre, qui soit négligée, raison qui pourrait
être que les employés ne sont pas affiliés à la
même centrale ou qu'il y a une chicane entre deux propriétaires
d'ambulances qui ne peuvent plus se parler, ne peuvent plus se sentir, etc.
Je veux vous rappeler que, quand j'ai fait mon intervention l'autre jour
à la suite d'un discours du chef de l'Opposition à ce sujet, j'ai
dit que l'organisation du service ambulancier dans les régions, pour
diminuer le temps-réponse parce que c'est notre objectif, on m'a
donné des exemples tout à l'heure de problèmes de
temps-réponse... Un des problèmes de temps-réponse, c'est
bien sûr la stabilisation de l'emploi et la disponibilité, mais
c'est aussi la coordination d'appels. Souvent, dans les cas qui sont
cités, je suis certain qu'on peut voir qu'il y a eu une certaine
"découverture" de zones parce qu'il y avait déjà un
transport qui s'effectuait. J'en suis convaincu. Donc, si une centrale de
répartition avait pu savoir qu'il y avait "découverture" de zones
et déplacer une ambulance, les temps-réponses se seraient
maintenus ou du moins n'auraient pas augmenté d'une façon
considérable. Et le chef de l'Opposition ne pourrait pas citer des
exemples comme il en cite actuellement, qui sont par trop vrais. Effectivement,
c'est ce qu'on veut régler par ce texte, mais peut-être pas selon
les modalités que souhaite le chef de l'Opposition. Qui a tort, qui a
raison? Des modèles, il peut en exister de multiples.
Je reviens à ce que disait le chef de l'Opposition quant aux
OSBL, une des préoccupations que l'on sent depuis le début de la
part des détenteurs de permis d'ambulance, c'est le lien d'emploi. C'est
une grande préoccupation. À juste titre, parce que cela a
causé des problèmes à Montréal. Leur argumentation
est la suivante: Si la centrale de coordination est dirigée par un
organisme sans but lucratif, supposons, ou par un établissement du
réseau, et que c'est cette centrale de coordination qui fait ce qu'on
appelle le "dispatch" des ambulances, c'est-à-dire qui dit à
telle ambulance: Tu te stationnes là, tu te déplaces à tel
endroit, il y a un "call" à cet endroit, tu lui réponds, et ainsi
de suite, notre crainte, propriétaires détenteurs de permis
actuellement, c'est de dire: Vous distendez le lien d'emploi. Autrement dit, il
y a d'autres gens que nous autres qui donnent des ordres à nos
employés.
On s'en va vers un système qui ressemble à celui de
Montréal, avec le risque des conséquences, au plan des conflits,
qu'il y a à Montréal. Je ne dis pas que cela peut arriver ou que
cela n'arrivera pas. À mon avis, dans les régions, que la
centrale de coordination soit rattachée au propriétaire ou ne
soit pas rattachée au propriétaire, il est loin d'être
justifié que l'on puisse conclure automatiquement que cela va causer un
problème. Quoi qu'il en soit, je respecte cette crainte. Mais, d'autre
part, je me dis que ce n'est pas une justification pour s'empêcher
d'installer des centrales de coordination en dehors des propriétaires,
pour les raisons que j'ai mentionnées tout à l'heure. S'il y a
mésentente entre les propriétaires pour une raison ou pour une
autre, on veut une certaine qualité de services, une diminution des
temps-réponses et on en veut des centrales de coordination. Mais
supposons que dans le texte de loi, pour éviter ce problème qui
peut être réel et qui peut apporter des problèmes à
un moment donné, distendre les liens d'emploi, pour éviter ce
problème en régions nous disions: Nous n'allons donner les
centrales de coordination qu'à un regroupement de propriétaires,
sinon il n'y a pas de centrales de coordination. Supposons.
Je sais que ce n'est pas ce que le chef de l'Opposition a dit. Mais le
texte de loi quand il dit: "doit, sur demande et dans la mesure où le
plan le prévoit", qu'est-ce que cela veut dire? Cela veut dire que le
plan doit prévoir que tout le monde est là-dedans. S'il y en a un
qui n'est pas là-dedans, cela me fait bien de la peine, mais ramassez-le
ou bien on va trouver le moyen de faire la centrale de coordination en dehors
d'un regroupement de propriétaires. Ce qui nous importe, nous de
l'État qui avons à offrir des services de qualité à
la population et qui savons aujourd'hui que sur le plan technique... Ce
n'était sans doute pas le cas il y a quelques années; pour des
centrales de coordination d'appels, en tout cas, le numéro unique
n'était certainement pas possible il y a quelques années, et
c'est un service qu'on souhaiterait bien donner. Cela peut se faire avec ou
sans centrales de coordination. C'est un problème plus complexe. Je ne
veux pas embarquer là-dedans.
Sur le plan technique, actuellement, c'est possible d'avoir des
centrales de coordination. C'est possible de coordonner les appels. C'est
possible que les zones soient plus perméables. Donc,
éventuellement, c'est possible que l'on puisse, avec cette organisation,
diminuer les temps-réponses d'une façon intéressante et
importante, et particulièrement en cas de transport simultané
dans certaines zones.
Je ne partage pas la façon de voir du chef de l'Opposition, quant
à la régie ou au commissaire. Je vous le dis honnêtement:
Je ne partage pas cela. Je l'ai dit ce matin. C'est un point de divergence
d'opinion. Je partage l'avis du chef de l'Opposition toutefois quant au fait
que l'on puisse donner la chance au coureur au chapitre du regroupement
d'employeurs pour former des centrales de coordination. Mais cela ne doit pas
être de façon exclusive. Je pense qu'on se suit là-dessus.
Cela ne doit pas être de façon exclusive. (21 h 30)
Qu'est-ce qui est écrit au dernier paragraphe? "Un tel organisme
ou établissement doit" - M. n'y a pas de délai là, et if
est possible de mettre un délai pour que ce regroupement d'employeurs
nous fournisse un plan adéquat, complet, qui regroupe tout le monde et
où on a de bonnes chances toutes les chances que cela fonctionne.
À ce moment-là, l'organisme ou l'établissement doit, sur
demande de ce regroupement, dans la mesure où le plan le prévoit,
confier à un regroupement des titulaires de permis et de services
d'ambulances de la région la responsabilité d'opérer sous
sa surveillance une centrale de coordination des appels. Pourquoi est-ce
l'organisme qui confie cette espèce de sous-traitance aux
propriétaires? C'est parce qu'on prévoit que les contrats seront
signés avec l'organisme. Il ne faut pas qu'ils soient signés avec
la centrale de coordination. Si la centrale de coordination est sous le
contrôle des propriétaires, cela ne peut pas être eux qui se
décernent des contrats. C'est pour ça qu'on l'a libellé de
cette façon.
Moi, je pense que les objectifs que nous visons sont traduits, mais sous
un modèle différent de celui que propose le chef de l'Opposition.
J'en conviens, c'est un modèle différent, c'est vrai. Ils sont
traduits par le texte qui est ici, en tenant compte de certaines craintes des
gens qui vivent le transport ambulancier, d'une façon qui me
paraît adéquate, mais avec une mesure incitative assez vive et
assez forte pour que, s'il y a des conflits, des difficultés entre
propriétaires ou s'il y a des points d'achoppement, ne serait-ce que par
négligence ou parce qu'ils n'ont pas pensé faire une centrale de
répartition, ils aient toute l'incitation qu'il leur faut pour la faire,
sinon la loi permettra de pouvoir le faire.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): J'avais M. le
député de Laviolette et M. le député de Joliette On
va laisser M. le député de Joliette
M. Chevrette: Pourriez-vous juste me permettre de liquider mon
point?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Chevrette: Je n'ai jamais dit que c'était un
modèle exclusif. Je ne comprends pas que le ministre
réponde...
M. Dutil: C'est parce que...
M. Chevrette: J'ai parlé de délais purement et
simplement dans les priorités dont on avait discuté hier soir.
C'est ce que j'ai relaté au sujet du dernier paragraphe. Mes propos ne
sont nullement au sujet du dernier paragraphe. Si j'ai des amendements, cela va
être dans les délais, sous la forme que cela devrait se faire.
Mais, au sujet du deuxième paragraphe, je n'ai pas à argumenter.
Je vous ai posé une question de fond, par exemple, à laquelle je
n'ai pas eu de réponse. Avez-vous l'intention de transposer votre
modèle de OSBL lentement mais sûrement vers les régions?
C'est aussi clair que ça comme question.
Deuxièmement, ce que j'ai demandé au ministre... Quand
vous parlez... Je vous donne des exemples concrets de lois qui peuvent
prêter à confusion dans votre propre article. Vous dites que cela
peut être un regroupement d'établissements, vous écrivez
ça dans votre article Qui a la responsabilité juridique dans ce
regroupement d'établissements? Qui répond de quoi si c'est un
regroupement d'établissements? Un CLSC avec un centre hospitalier et un
CSS, par exemple. Qui "lead" quoi? Qui décide quoi? Qui a la
responsabilité de quoi? Qui doit s'assurer des services qualitatifs dont
on parlait tantôt? Vous ne viendrez pas me dire, M. le ministre, que par
votre texte de loi tel que libellé... Si vous me disiez un centre
hospitalier, vous pourriez, avec un amendement à votre texte, dire que
le centre hospitalier s'occupant dans telle région du système
préhospitalier a toutes les responsabilités qui ont
été confiées à la corporation
d'Urgences-santé de Montréal et qu'elles sont dévolues au
centre hospitalier dans telle région. Je comprendrais où vous
vous en iriez et vous auriez le souci du contrôle de la qualité,
de la qualification, etc., mais vous allez jusqu'à proposer un
regroupement d'établissements sans aucune structure juridique. Donc, qui
juridiquement est responsable de quoi? Quiconque lit cela... J'aimerais bien
entendre les procureurs me répondre à cette question. Qui, dans
un regroupement d'établissements, a la responsabilité juridique
pour assumer l'ensemble des pouvoirs qui ont été dévolus
à Urgences-santé de Montréal? Elle sera assumée par
qui au niveau de la région? Je pense qu'il y a une différence
fondamentale dans ce
qu'on dit, M. le ministre. Quand je réclame une régie
nationale ou bien un commissaire au niveau national, c'est
précisément pour le nantir de tous les pouvoirs qu'a la
corporation, l'équivalent des pouvoirs qu'a la corporation de
Montréal. Je pense que vous n'avez pas compris le sens de mon
intervention. Dès que vous enlevez toute structure au niveau national et
que vous confiez cela à des organismes régionaux et même
à des regroupements d'organismes régionaux, pouvez-vous me faire
la preuve... Ce n'est pas pour vous narguer que je vous dis cela. Dans un
regroupement d'organismes, M. le ministre, comment et à qui allez-vous
confier la responsabilité d'appliquer cela? Les postes de
répartition d'appels, c'est une tout autre chose dans le portrait. C'est
pour faire l'affectation des ambulances. J'ai compris ça. Cela ne prend
pas une ampoule 500 pour comprendre ça. On aurait pu l'écrire
autrement. Par exemple, plutôt que de dire "sur demande", on pourrait
dire: offre prioritairement, et six mois pour s'entendre et, à
défaut d'entente, je confie ça... C'est ça qu'on avait
discuté, vous vous le rappellerez. Je me rappelle ce que je dis,
même si c'est dans une chambre à huis clos. C'est ça que
j'avais dit hier soir.
Le premier paragraphe, c'est le noeud, d'abord. Le premier paragraphe,
j'ai toujours dit, M. le ministre, ne serait-ce qu'une personne - vous vous
rappellerez que je vous ai donné un paquet de synonymes - il faut
retrouver au niveau national l'équivalent des pouvoirs, des
responsabilités, des juridictions et des devoirs que l'on retrouve
à la corporation de Montréal. Ce n'est pas cela que vous
m'offrez. Vous offrez de confier au CRSSS le soin de faire un plan; ils font un
plan. Ils vous disent: À Saint-Jovite, c'est l'hôpital de
Sainte-Agathe et, dans Rawdon, c'est Heather Hospital; dans Joliette, c'est le
CHRDL; à Saint-Michel-des-Saints, c'est le centre d'accueil. Qu'est-ce
qu'ils ont? Ils disent: Mets donc ça là. Ils s'occupent de la
répartition des appels.
Ce n'est pas cela que je vous ai dit comme arguments, depuis le
début. Est-ce que c'est le centre d'accueil de Saint-Michel-des-Saints
qui aura la responsabilité du contrôle qualitatif, du
contrôle quantitatif, de juger de la qualité ou de la
qualification des ambulanciers? Ce n'est pas cela. M. le ministre, reconnaissez
que par votre article vous ne faites rien ou à peu près rien de
plus que de confier au CRSSS le soin de vous identifier un établissement
qui fera les répartitions d'appels. C'est plus que cela qu'on voulait en
régions; c'était l'équivalent, en termes de pouvoirs, de
ce que vous donnez à la corporation de Montréal. Ne venez pas me
dire que vous avez répondu au fond de l'article. Ne venez pas me dire
que vous répondez au fond de l'argumentation que j'ai faite. Vous avez
limité cela à la centrale de répartition.
La centrale de répartition, on va s'entendre là-dessus
dans dix minutes, peut-être moins. Ce n'est pas ce/a. C'est te fondement
même de mon intervention, vous le savez et vous le saisissez très
bien. Le fondement même, c'est d'exiger l'équivalent en
régions, ou par une régie ou par un commissaire, des pouvoirs
qu'a la corporation à Montréal, pour une équité
dans les services. L'équité dans les services, où que tu
sois au Québec, tu y as droit. Si je gagne 50 000 $ ou 100 000 $ par
année, je paie des impôts comme le gars de Montréal qui en
paie 100 000 $. Est-ce que c'est clair? Je pense que c'est un droit des plus
fondamentaux. Je m'expliquerai devant n'importe quel travailleur
là-dessus. C'est clair.
La parité dans le travail, par exemple - vous en avez un exemple
- que tu enseignes à Montréal, à Saint-Michel-des-Saints
ou en Abitibi, tu as le même taux horaire. Que tu sois infirmière
à Matane ou à Montréal, tu as le même taux horaire.
Quand tu poses un acte médical à Matane, à Chicoutimi, a
Joliette ou à Montréal - il y a seulement le décret
punitif qui existe présentement pour venir à bout d'attirer les
médecins en dehors de Montréal - c'est tant l'acte à la
RAMQ. L'équité des services, c'est aussi pour les techniciens
ambulanciers. Cela ne veut pas dire de régler Montréal et le
reste suivra, cela veut dire... Si vous n'êtes pas capable de le donner
d'une "shot", on dit: On a un plan triennal ou un plan sur deux ans pour y
arriver. Mais également sur les responsabilités de contrôle
de qualité, M. le ministre, vous êtes en train de nous passer une
centrale, qui peut améliorer les choses en régions, je le
reconnais; seulement le "dispatch" des appels, cela peut améliorer, mais
ne venez pas me dire que votre projet de loi vient donner l'équivalent
en contrôle, absolument pas. Absolument pas! Vous vous refusez, par votre
amendement, à moins que vous m'en apportiez un autre... Ce ne serait pas
grave que vous en déposiez deux autres; sur certains articles, vous en
avez déposé cinq et vous en avez suspendu trois. Cela ne serait
pas grave. Déposez m'en un qui me dirait que vous avez le désir,
par une personne ou par une petite régie... La moitié, le tiers,
je me contenterai du onzième de la corporation de Montréal,
est-ce correct? Mais donnez-moi au moins des pouvoirs pour qu'on ait à
peu près l'égalité des services et des exigences de base,
des contrôles de base sur les standards et les normes minimales, etc.
C'est à cela que j'attends une réponse, et non pas
concernant une centrale de répartition. On va régler cette
question dans deux minutes. Je vais vous changer ça, cela va prendre 30
secondes. Vous allez être d'accord avec moi parce qu'on s'entendait
là-dessus hier soir. C'est sur la première partie, vous le savez
très bien, qu'il y a une divergence fondamentale. Mais vous vous
rappellerez que la divergence fondamentale n'est pas sur le modèle; elle
est sur le contrôle national.
En régions, si les propriétaires ne veulent rien savoir de
la centrale d'appel, ce pourrait être un CLSC. Je suis d'accord avec vous
là-
dessus. Ce n'est pas cela, s'ils ne veulent pas. Ce n'est pas
là-dessus l'argumentation, vous le savez. C'est: Êtes-vous
prêt à reconnaître qu'on ait une structure, si minimale
soit-elle, qui assure exactement les propriétés, les devoirs, les
obligations, les responsabilités de la corporation? L'équivalent,
ce peut être une personne. C'est ce que je vous ai demandé hier
soir.
Je ne vous ai pas parlé du modèle de système
d'appels. Je peux le régler en deux minutes avec vous. C'est sur le fond
même de l'équité des services que j'en ai.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, ce dont le chef de l'Opposition
me parle, c'est de contrôle, uniquement, qu'on assimile les
contrôles au service. Il pourrait arriver qu'il y ait une régie ou
pas de régie et que les services se donnent d'une façon tout
à fait adéquate dans les régions. Il ne faut pas penser
que les régions ne sont pas capables de s'administrer. Il y a des
règlements, des normes, des balises. On pourrait trouver une multitude
d'autres termes. Il y a des régions qui, jusqu'à maintenant, se
sont débrouillées drôlement bien avec souvent moins de
budget, malheureusement. Déjà il y a le fait d'améliorer
leur budget, de prévoir dans les budgets qu'il est possible d'avoir une
centrale de répartition. Pour certains endroits, c'est suffisant pour
qu'ils l'organisent et qu'ils accordent le service.
Parfois, le chef de l'Opposition me déroute. On pourrait avoir le
même nombre de techniciens ambulanciers au mètre carré, de
médecins au mètre carré, d'infirmières au
mètre carré en régions qu'à Montréal?
J'espère que ce n'est pas la question. L'équité des
services, est-ce d'avoir une ambulance cinq minutes après qu'on l'a
appelée à la maison? Cela n'arrivera jamais. À
Montréal, il y a en plus un support de médecins en automobile. Il
y a des coins en régions où il n'y a même pas de
médecin. Quand on parle de faire faire des visites à domicile par
les médecins en support aux techniciens ambulanciers dans les cas de
problèmes graves, si c'est la définition de
l'équité du service, c'est bien sûr qu'on n'y parviendra
jamais. Je vis dans une région. On court après les
spécialistes. Je suis certain que le député de Joliette
pourrait nous dire la même chose sur bien des spécialités,
psychiatres, cardiologues, anesthésistes, etc. Je vois des signes que
oui. Tous ceux qui vivent dans des régions ont ce problème.
Pour moi, le service n'est pas la régie et le contrôle. Je
ne dis pas que ce n'est pas important, ni nécessaire, ni utile. Je dis
qu'on voit très mal de quelle façon on pourrait implanter un
modèle comme cela pour l'instant. Ce n'est pas simple. Mais il y a autre
chose qui nous importe beaucoup, c'est d'avoir des services de plus en plus
modernes et considérables en régions. Si on a une centrale de
répartition dans une région, on n'aura pas Info-Santé
collé sur la centrale de répartition comme on l'a à
Montréal. Est ce que c'est cela l'équité du service
d'avoir Info Santé collé sur la centrale de répartition?
(21 h 45)
Quand on parle d'équité partout, je me dis que ce que nous
faisons là est une amélioration considérable de la
qualité du service en régions, particulièrement en ce qui
a trait aux techniciens ambulanciers. La stabilisation d'emploi et la formation
vont leur permettre de rester en régions, ce qui fait qu'on diminue les
temps-réponses, mais on n'atteindra jamais ceux de Montréal, M.
le Président. C'est impossible. Il y a une ambulance qui est dans le
parc de La Vérendrye, avec une formule pour des parcs. La formule des
parcs, c'est que tu travailles 40 heures et tu es disponible 168 heures. Ils
sont installés là pour la semaine et ils attendent des
transports. Il y en a 32 par année ou quelque chose de même. Ils
n'ont pas beaucoup de transports, mais le temps-réponse par transport
est plus long. Évidemment, ils sont dans le milieu d'un parc. Il y a un
grand espace de chaque côté. Si, par hasard, un accident arrive
à quelques milles de là, il n'y a pas de problème. Ils
vont arriver dans un délai très, très raisonnable. Mais,
si c'est plus loin, si c'est en plein milieu, ça va prendre un certain
temps. Sauf que ça, c'est une qualité de service dans le parc de
La Vérendrye pour très peu d'accidents. Mais je pense que si vous
et moi passons dans le parc de La Vérendrye on va être
rassurés de savoir qu'à un moment donné il y a ce
service-là. Il n'y a pas d'Info-Santé là et il n'y a pas
de médecins qui vont suivre en deuxième ligne, etc. On pourrait
en nommer des aspects.
Le chef de l'Opposition plaide des choses concernant le contrôle,
et on parle de services. Contrôle et services sont deux choses à
distinguer. Le contrôle est important. Si le contrôle n'est pas
aussi serré qu'à Montréal pour des raisons de
difficultés d'organisation, est-ce que le service va être moindre?
Ce n'est pas sûr. Mais une chose est certaine, c'est que, s'il n'y a pas
l'argent qu'il faut dans les régions, s'il n'y a pas la structure qu'il
faut pour bâtir nos centrales de répartition, avoir la formation
qu'il faut, avoir la stabilité d'emploi, on ne peut pas
améliorer, on ne peut pas bonifier le service en régions.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre peut me dire s'il est
d'accord avec des standards minima de soins ou de services?
M. Dutil: Vous parlez de temps-réponse?
M. Chevrette: Standards minima de soins
préhospitaliers...
M. Dutil: Oui, mais...
M. Chevrette:... dans tout le Québec.
M. Dutil:... à quoi réfère-t-on en parlant
de standards minima? Au temps-réponse? À la formation des
techniciens?
M. Chevrette: On s'entend quant à la formation.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: D'accord. Quant au temps-réponse, il y a une
amélioration sensible à apporter dans plusieurs endroits, vous le
savez comme moi. D'accord?
M. Dutil: Considérable.
M. Chevrette: La qualification rentre dans des standards de
qualité. Tant et aussi longtemps que vous ne corrigerez pas à
court terme la question salariale pour les salariés disponibles en
régions, comment pensez-vous que vous allez inciter du monde à
aller se perfectionner à 1 $ l'heure?
M. Dutil: On se tue à le dire.
M. Chevrette: À partir de là, qui va
contrôler les standards minima en régions? Un centre d'accueil? Un
CLSC? Dans le cas d'un regroupement d'organismes, qui va le faire?
Pourriez-vous répondre à cette question précise juste pour
montrer ce dont votre texte a l'air?
M. Dutil: Mais, est-ce qu'on est d'accord sur un point qu'on ait
quelqu'un qui contrôle si les standards minima sont respectés? Si
on n'injecte pas de l'argent, et d'une façon assez considérable,
pour la stabilisation de l'emploi, tous ceux qui vont se former vont s'en aller
travailler ailleurs que dans les régions.
M. Chevrette: Cela est clair. M. Dutil: Cela est
clair.
M. Chevrette: Cela est clair. D'ailleurs, quand on parle de
stabilité, c'est clair qu'on parle de parité salariale
d'après moi, la parité dans le traitement des travailleurs. Je
suis d'accord avec cela. Mais la question fondamentale que vous apportez ici...
Votre stabilité, M. le ministre, n'est pas dans votre loi. D'accord?
M. Dutil: En fait...
M. Chevrette: Votre formation n'est pas dans votre loi. Vous
m'avez même répondu que le Conseil du trésor n'avait pas
encore autorisé les 40 000 000 $ pour le perfectionnement. Cela faisait
partie de vos politiques, mais ça n'était pas encore
autorisé par le Conseil du trésor. Vous m'avez répondu
cela lors de l'étude des crédits. Â partir de là,
tout ce dont vous parlez qui vous a permis de vendre votre projet de loi,
stabilité, perfectionnement, ce n'est pas dans votre loi. Par votre loi,
vous fixez un cadre juridique qui crée des obligations. D'accord? En
régions cela peut être n'importe qui, sans donner à la
structure que vous désignez les obligations de contrôle,
d'encadrement, de pouvoirs que vous donnez à la corporation
montréalaise. C'est ce que je vous demande. Si vous dites: À
supposer qu'on ne trouve pas d'organisme dans Lanaudière, il y a
seulement le CHRDL qui veut l'accepter, prenons pour acquis que c'est le CHRDL,
qu'est-ce qui vous empêche - dites-le-moi - juridiquement qu'en
régions ce soit le CHRDL qui s'occupe de la répartition des
appels et tout, mais sous l'autorité nationale, par exemple, d'un
commissaire qui a les pouvoirs d'une corporation, qui va pouvoir sanctionner
comme la corporation? Je ne vois pas pourquoi. Là, vous allez vous
servir autrement de l'article 65 de la Loi sur la protection de la santé
publique et vous allez dire: Je peux, mais, comme je suis débordé
avec autre chose, quand bien même je peux, je ne peux pas. Je pourrais,
mais je ne peux pas. Donc, on n'a rien de concret. Si vous avez une
autorité unique avec le pouvoir juridique qui a été
dévolu à la corporation, vous vous assurez d'une permanence et
d'une constance dans l'exécution des volontés politiques. J'ai la
trouille, M. le ministre, que certains établissements - je vais le dire
comme je le pense - j'ai la trouille, quant à certains
établissements qui hériteront de ce que vous voulez leur offrir,
de ce que le CRSSS pourrait leur offrir, que cela devienne tellement
dilué. Je prends à témoin le député de
Laval-des-Rapides qui a été dans le réseau et qui a connu
le réseau. Quand on confie une responsabilité à un
établissement du réseau, comme par enchantement il y a une
mixture d'employés et de budgets, il y a des économies
d'échelle et on sait ce qui arrive. C'est souvent le petit dernier
arrivé qui paie la facture et le petit dernier arrivé, en
l'occurrence, ce serait le service. Et, M. le ministre, confier cela à
un centre hospitalier, vous viendrez me dire si les ambulances de Joliette ne
serviront pas à aller passer des "scanners" ou du nucléaire
à Montréal comme priorité. Qui va décider que la
priorité, c'est le transport des accidentés avant le transport
interétablissements? Comment allez-vous contrôler ça? Ce
sont des faits vécus quotidiennement. C'est clair, ça. Je vous
avoue que j'aimerais mieux un modèle où l'autorité est
identifiée nationalement, avec une délégation de pouvoirs,
mais sous contrôle. Je suis sûr qu'il y aurait une entité
juridique dont la seule préoccupation serait véritablement
l'application de votre loi. Et là vous me démontreriez une
volonté politique de voir appliquer cette équité et cette
qualité de services. Il me semblait que c'est un peu ça que
j'avais plaidé hier soir et qu'on semblait... Le mot "commissaire", s'il
ne vous plaît pas, pondez-en un vous-même; je vais l'accepter.
J'appelle ça un surintendant, un commissaire, une
petite régie, une moyenne régie. Bon Dieu, il n'y a rien
qui poigne. Je ne sais pas ce que vous visez, mais vous allez vivre des
problèmes majeurs avec cette loi, des problèmes majeurs.
Malheureusement, M. le ministre, je ne sais pas si c'est par des conseils que
vous avez, mais je dois vous avouer qu'en régions vous vous
préparez des bombes à retardement avec cela. En régions,
le monde se connaît. Le monde se pointe du doigt. Les gens se tutoient.
Ce n'est pas comme en ville. Ce n'est pas anonyme. Les structures du milieu
sont, elles, très bien connues et les responsabilités d'une
structure sont très bien identifiées. Quand vous ajoutez des
responsabilités à une structure qui ne lui sont pas normalement
dévolues, on sait ce qui arrive dans nos milieux. En tout cas, je crains
beaucoup cela. Si vous dégagez une ligne d'autorité claire, avec
des délégations de pouvoirs en vertu de votre loi, vous n'aurez
pas de problèmes. Si vous ne dégagez pas des lignes
d'autorité claires au niveau national et que ce soit dilué au
point qu'on se retrouve au Québec avec 40 centres hospitaliers et une
dizaine de CLSC, disons 20 centres hospitaliers, une dizaine de CLSC et je ne
sais trop quelle autre structure, ou encore un beau melting-pot, un CSS, un
CLSC et un centre hospitalier, vous me direz qui va mener dans ça. Vous
me direz où vous vous en allez. Je connais assez le réseau pour
vous dire que vous vous en allez le nez sur un mur de briques avec des choses
semblables.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me permettez
une remarque avant, il y avait eu entente au début pour que, vers 22
heures, on puisse suspendre les travaux une quinzaine de minutes puisque, de
part et d'autre, il y aura des engagements importants. Il faut comprendre que
le député de Joliette est aussi chef de l'Opposition; cela
suppose d'autres responsabilités. Si vous le permettez, on reviendra a
vous tout à l'heure.
La commission suspend ses travaux quinze minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 56)
(Reprise à 22 h 21)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Si vous le permettez, la commission reprend ses travaux. Nous en
étions à une discussion de fond sur l'article 149. 27. La parole
appartenait au député de Laviolette. M. le
député.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Je vous
écoutais parler, il y a maintenant près d'une heure, et vous
faisiez l'éloge du ministre. Mon but n'est pas de faire l'inverse,
même si je sais qu'il est parfois un homme têtu,
entêté. Je dirai, cependant, M. le Président, que c'est de
bonne guerre que vous le fassiez de cette façon.
Moi qui viens des régions, je dois vous dire que "chat
échaudé craint l'eau froide". Nous avons actuellement l'occasion
dans ce projet de loi de faire valoir notre point de vue et de le faire valoir
avec toute l'intensité de nos tripes de régionaux. Les
problèmes que vous vivez à Laval, que vous vivez sur la rive sud
de Montréal ou à Montréal même sont très
différents de ceux qu'on vit chez nous. C'est de ça qu'on veut
s'assurer parce que, quand on regarde les problèmes qui ont
été vécus dans le passé lors de la mise en place -
et je donne des exemples pour bien expliquer ma pensée - de
systèmes de transport en commun dans vos régions, dans bien des
cas on a laissé tomber nos régions. Dans nos régions,
c'est de peine et de misère qu'on a obtenu de la part des ministres,
quels qu'ils soient, de quelque parti politique que ce soit, des amendements
à des projets de loi.
Je dois dire que je l'ai vécu moi-même dans ma propre
région parce que nous aussi, nous avons voulu avoir, à un certain
moment, une commission de transport en commun ou un organisme qui permettait le
transport en commun, comme il y en avait un d'ailleurs, à
Trois-Rivières, comme il y en a un à Montréal ou ailleurs.
Finalement, on s'est ramassé avec un système où, à
force de pressions, on a quand même donné un service convenable
dans les trois villes soeurs de Shawinigan, Shawinigan-Sud, Grand-Mère
et les environs où, au lieu de mettre une corporation comme une
commission de transport qui était trop dispendieuse pour le
gouvernement, on a mis une sorte de régie intermunicipale de transport
qui a quand même donné des appoints à un service qui
faisait défaut.
Quand je vous parle du même système entre La Tuque et
Trois-Rivières, je dois vous dire qu'il n'en existe pas. Les autobus qui
existent dans le privé là-bas, ce sont des choses qu'on appelle
dans notre coin du bric-à-brac, qui arrêtent en plein milieu de la
route et on est obligé d'attendre un autre autobus pour venir faire le
changement. En plus, le train qui voyageait ordinairement tous les jours entre
La Tuque et Trois-Rivières, il n'y en a plus. En fait, je devrais dire
entre La Tuque et Montréal et entre La Tuque et Québec.
Donc, pour une population en région, c'est difficile d'avoir des
services et si, lorsque l'on met en place un système pour
répondre à des demandes dans un milieu comme Montréal, il
faut en arriver à s'assurer que ce service soit aussi donné en
région.
Vous disiez que le ministre est de bonne foi. J'en conviendrai toujours.
Je ne pense pas qu'aucun ministre à une table soit de mauvaise foi. S'il
l'était, je pense qu'il ne ferait pas long feu. Mais, que le ministre
nous arrive avec des amendements nombreux, cela ne veut pas
nécessairement dire que c'est parce qu'il a écouté ce que
les gens ont dit. C'est peut-être aussi parce
que le projet de loi a été préparé sous
pression, à toute vitesse, pour répondre à un besoin
urgent sans savoir ce que cela donnerait dans les autres secteurs du
Québec et sans savoir la réaction.
Vous savez, on a l'habitude, les gens se disent toujours: On est en
session intensive. Comment se fait-il que, quel que soit le parti politique
d'ailleurs, on en arrive en fin de session à amener des projets de loi
controversés et qu'il y ait des problèmes de goulot
d'étranglement, que les projets ne passent pas, que le collimateur
fonctionne mal? C'est parce qu'il y a aussi des ministres qui attendent
à la dernière minute, ou qu'un leader a joué, à un
moment donné, dans une décision politique et pense qu'il va faire
adopter plus facilement son projet de loi ou d'un projet de loi d'un ministre
parce qu'il sait qu'il va être controversé. Ou encore, il pense
qu'il n'est pas controversé et il pense que ça va bien aller.
Je vous donne un exemple bien facile d'un homme qui normalement est
supposé être consciencieux, le ministre de l'Éducation, qui
nous amène au début de son mandat un projet de loi de quatre
articles. On s'est aperçu après l'étude du dossier que
ça n'avait pas de bon sens, qu'il était en train de spolier la
commission scolaire de l'Ungava et qu'il fallait absolument qu'il change son
projet de loi. On a réussi à le convaincre d'entendre du monde
et, une fois qu'il a entendu du monde il s'est aperçu qu'il
s'était fourvoyé. Finalement, le projet de loi est revenu en
Chambre - cela a pris notre consentement comme membres de l'Opposition -
totalement changé et réimprimé; les quatre articles
n'existaient plus, c'était huit autres articles nouveaux. Là, il
rendait justice à la population et il rendait à la commission
scolaire les sommes qu'il était en train de lui enlever pour les besoins
du président du Conseil du trésor.
Mais quand je regarde le projet de loi tel qu'il est là avec
l'amendement que le ministre nous apporte, vous savez, j'ai des
inquiétudes. On dit: "Sur demande du ministre, un conseil
régional doit lui présenter. " Quand le ministre a écrit
"sur demande", ça veut peut-être sous-entendre, et j'ai quasiment
la conviction que c'est ça, que mettre en place le système qu'il
nous propose pour Montréal, ça va coûter des millions. En
termes de négociations aussi, ça va coûter des millions.
Donc, s'il y a des millions à mettre à Montréal pour
répondre à un besoin urgent, à la suite des pressions
normales des gens - pas inquiétantes nécessairement, mais il
reste, quand même, que ce sont des pressions -faites par une
région qui a un problème particulier, mais qui se
répercute aussi dans d'autres régions parce qu'elles ont d'autres
sortes de problèmes, il ne restera plus d'argent pour ailleurs. S'il ne
reste plus d'argent pour ailleurs, cela veut dire que le ministre va
décider d'attendre pour présenter une demande au conseil
régional de lui présenter un plan. Il ne le deman- dera pas
nécessairement le lendemain. Mais, s'il le demande le lendemain,
peut-être que là aussi, à un moment donné, ce sera
le conseil régional qui va bloquer. À la fin du texte, au
deuxième alinéa, on dit: "Un tel organisme ou
établissement doit, sur demande et dans la mesure où le plan le
prévoit, confier au regroupement... " Vous voyez ce qui arrive, toute la
descente de la hiérarchie: le ministre sur demande, s'il le
désire, s'il est prêt, bon, s'il a de l'argent et s'il sait qu'il
va être capable, dans une région donnée, au conseil
régional, demande: Donne-moi un plan. Le conseil régional, lui,
quand c'est le temps, va demander après, en bas: Fais-moi cela.
Finalement, c'est toujours sur demande de l'un à l'autre, donc,
allongement du temps quant à la mise en place du plan. Incapacité
de répondre immédiatement, donc retard indu provoqué parce
que le ministre ne le demande pas, parce que le conseil régional ne le
demande pas, de telle sorte qu'on se retrouve avec des services qui, dans nos
régions, vont encore attendre, si on ne prévoit rien dans le
projet de loi. Il y a des gens qui pourraient dire: Oui, mais cela pourrait
être dans la réglementation. Cela pourrait être prévu
dans un contrat. Vous savez ce qui arrive dans un contrat quand on
délimite des territoires, que l'un ne veut pas aller dans le territoire
de l'autre parce qu'il n'a pas le droit, il va perdre son permis ou parce que
le ministre, qui n'a pas l'argent voulu pour répondre à des
besoins, décide de retarder. On le sait, quand on peut
administrativement retarder des décisions, ce que ça demande.
Vous avez vécu cela fort probablement, M. le Président,
alors que vous étiez à la charge d'un établissement, les
difficultés d'obtenir ce dont vous aviez besoin dans le temps voulu. Et
peu importent les ministres, M. le Président, je vous le dis. Là,
je ne parle pas du ministre en place; je parle d'un ministre qui pourrait
être une autre personne et qui pourrait, pour des raisons diverses, pour
des décisions qui appartiennent au Conseil des ministres, au Conseil du
trésor, prendre la décision de retarder le processus. C'est dans
ce sens-là qu'on intervient. On dit: Au moins si on avait dans le projet
de loi une garantie nous disant que dans les régions il pourrait se
faire telle et telle chose. C'est sûr et certain qu'entre ce qui se fait
à Montréal - je parlais tout à l'heure de la commission de
transport - et ce qui fait chez nous par une régie, il y a une
différence, mais il y a aussi une différence entre l'autre au
niveau du transport qui est dans le privé et qui donne un service de
bric-à-brac.
C'est dans le sens où on doit considérer qu'il y a des
choses à améliorer dans bien des secteurs. Il y a de bons
services en région dans certains cas. Il faut avoir de
l'amélioration et il faut que le projet de loi ne règle pas sous
pression, à la vitesse, un seul problème. Il faut qu'il nous
donne les moyens de résoudre aussi les autres dans nos
régions.
Un exemple typique est ma propre région. Les gens ne connaissent
peut-être pas mon comté, moi je demeure à
Grand-Mère, mais l'extrémité de mon comté est en
Abitibi, ça s'appelle cova, Parent. On a un système de transport
par avion parce qu'on n'a pas le choix. À Parent, il y a une grosse
usine de bois qui est considérée comme étant dans le
secteur le plus dangereux par la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, la compagnie Howard Bienvenue, parce qu'on
travaille dans le bois, on travaille à la scierie. Il y a 800 personnes
qui vivent là-bas. Vous savez que le transport est difficile et qu'il
faut faire des pressions comme on en fait actuellement pour obtenir un service
ambulancier par avion plus rapide que celui qui est là.
Donc, qui va coordonner ça? Qui va s'assurer que le service est
donné? Qui va s'assurer qu'il y ait un service de qualité qui
permette dans nos régions un temps de réponse le plus rapide
possible avec des normes minimales - le chef de l'Opposition en faisait mention
- viables pour chacune de nos régions, tout en espérant avoir
mieux ensuite? C'est dans ce sens-là qu'on intervient et qu'on dit que
le ministre devrait à l'intérieur de ce projet de loi
prévoir les amendements qui s'imposent pour être sûr que,
lorsqu'on va sortir du projet de loi, qu'on va l'avoir adopté, nos
régions pourront aussi revendiquer à bon droit et, au lieu
d'être sur demande du ministre, ça pourrait être aussi
à la demande d'organismes du milieu.
Vous savez, il y a des gens qui ont demandé des centres de jour,
ils n'ont pas attendu que le ministre propose d'avoir un centre de jour
à La Tuque, à Saint-Tite, à Grand-Mère. Les gens du
milieu ont dit: Nous, on veut un centre de jour. Il y en a ailleurs, on en
veut, nous aussi, voici les raisons pour lesquelles... Faites-nous une
présentation, poussez le dossier, arrivez avec un centre de jour. Mais
s'il faut attendre que le ministre décide, on va attendre longtemps
quelquefois. C'est dans ce sens-là qu'on dit qu'il faut absolument en
arriver à faire en sorte que dans les amendements que le ministre doit
nous apporter et nous mettre sur la table, il y ait l'assurance que dans nos
régions, selon un échéancier le plus bref possible, on
ait, selon la formule présentée par le chef de l'Opposition, une
personne, un organisme, mais quelque chose qui nous permette de nous assurer
qu'on ne sera pas perdant ou le dindon de la farce d'un tel projet de loi.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Dutil: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Ah! Excusez-moi.
L'alternance, oui, M. le ministre.
M. Dutil:... je voudrais répondre brièvement
à ce que vient de dire le député de Laviolette. La raison
pour laquelle - je pense que je l'ai déjà expliqué, mais
je vais le réexpliquer - nous mettons "sur demande du ministre", c'est
que nous pensons que les régions ne souhaitent pas et ne sont pas toutes
prêtes en même temps à fonctionner dans le cadre du projet
de loi et d'une centrale de répartition. Nous avons annoncé
également que nous voulions avoir deux endroits pilotes pour pouvoir
l'expérimenter. Ça va dans le sens de ce que disait le chef de
l'Opposition, à savoir qu'N faut savoir ce qui va se passer dans les
régions avant de l'établir partout et une des bonnes
façons de le faire - je pense qu'on reconnaîtra ça - c'est
par des projets pilotes. Notre façon de faire est donc évolutive.
L'interprétation que le député de Laviolette donne de
ça, c'est que le ministre ne voudrait pas faire cheminer le dossier le
plus rapidement possible. C'est l'interprétation que je fais de ses
propos alors que l'objectif est de dire que ce n'est pas obligatoire de
fonctionner partout tout de suite, de fonctionner dans toutes les
régions en même temps. Si on l'écrivait tel quel dans le
projet de loi, peut-être que cela satisferait le désir de
rapidité de l'Opposition, du député de Laviolette en
particulier, mais cela ne serait pas réaliste. Alors, c'est pourquoi on
l'a écrit de cette façon. Je pourrais soulever bien d'autres
aspects que le député de Laviolette a mentionnés, mais je
pense que c'était le principal, celui que je voulais rectifier.
M. Jolivet: M. le Président, je voudrais dire ceci au
ministre. Quand je dis "sur demande", je n'implique pas la question
obligatoire, comme le ministre semble vouloir le dire; je n'ai pas parlé
de rendre obligatoire le système. J'ai dit qu'il y avait une
possibilité que ce soit sur une demande du ministre, mais aussi sur
demande des gens du milieu; cela peut être l'inverse aussi. La question
qui me préoccupe, c'est quand on dit... Je ne parle pas de vous, je
parle de n'importe quel ministre qui pourrait suivre, y compris vous. Avec les
difficultés que peut comporter la mise en place d'un tel système,
en termes de coûts, un président du Conseil du trésor ne
donnant pas les montants nécessaires et le Conseil des ministres
n'autorisant pas le Conseil du trésor à donner les montants
nécessaires, on en arrivera à faire en sorte que le ministre
pourra indument retarder, selon les besoins du gouvernement en place, la mise
en place de ces systèmes dans les régions. Au lieu de dire
seulement "sur demande du ministre", il peut y avoir aussi des demandes du
milieu qui pourrait faire valoir au ministre le bien-fondé de telles
demandes. Le ministre dit que les gens ne sont pas prêts à y
aller, mais au moins ceux qui voudraient y aller pourraient y aller s'ils font
une demande au ministre et non pas si le ministre décide qui va le
demander ou pas.
M. Chevrette: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette:... je voudrais déposer un amendement qui
reflète exactement la position de l'Opposition. C'est un amendement
substantiel qui remplace les articles 149. 27 à 149. 30.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député, est-ce qu'on peut avoir copie de l'amendement, s'il vous
plaît? Là, j'ai votre copie, si je comprends bien.
M. Chevrette: Bien, vous en vouliez une, vous en avez une.
Faites-en faire aux autres. Est-ce qu'il n'y a pas une machine à
photocopier ici?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a une
machine à photocopier, s'il vous plaît?
M. Chevrette: En fait, je peux quand même continuer pour ne
pas retarder les débats.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui, allez-y, je
vous en prie.
M. Chevrette: M. le ministre, c'est tout simplement une
cohérence avec ce qu'on vous a expliqué. Nous vous demandons la
création d'une corporation sans but lucratif de trois membres dont un
président nommé par le ministre, un représentant de la
corporation des propriétaires ambulanciers et un représentant du
monde des travailleurs; donc, trois membres seulement. Vous avez les pouvoirs
qu'on donne à cette corporation. Vous allez vous reconnaître. Vous
allez également regarder les privilèges qu'ils ont. Vous allez
retrouver à peu près le paragraphe de votre proposition en ce qui
regarde la centrale téléphonique, avec un délai, avec tout
là-dedans.
Le Président (M. Bélanger): Alors... M.
Chevrette: Cohérence totale.
Le Président (M. Bélanger):... avant de donner
votre réponse, M. le ministre, est-ce que vous désirez avoir la
copie?
M. Dutil: Bien sûr, M. le Président... Le
Président (M. Bélanger): Oui. M. Dutil:... je
désire avoir le libellé.
Le Président (M. Bélanger): On va attendre la
photocopie, ça va prendre une minute ou deux. On va suspendre en
attendant.
M. Chevrette: Ah! Cela correspond carrément aux
discussions qu'on a eues. Si le ministre trouve que c'est trop, je suis encore
prêt à un compromis là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Alors, on va
attendre la copie de l'amendement, c'est-à-dire que c'est un
sous-amendement. À partir de là, on reprendra la discussion.
Ça va prendre une minute ou deux, le temps qu'on ramène la
copie.
(Suspension de la séance à 22 h 38)
(Reprise à 22 h 54)
Le Président (M. Polak): M. le ministre, vous avez
reçu les amendements. Je présume que le chef de l'Opposition
voudrait argumenter quelques minutes sur la recevabilité de ces
amendements.
M. Chevrette: M. le Président, je me fie à votre
bon jugement pour les déclarer recevables ou non.
Le Président (M. Polak): C'est toute une tâche,
j'apprécie bien. Le ministre veut peut-être répondre
à l'exposé du chef de l'Opposition.
M. Joly: Est-ce que l'amendement est recevable ou pas, M. le
Président?
Le Président (M. Polak): Nous parlons sur la
recevabilité, excusez-moi, M. le député de Fabre.
M. Joly: C'est la raison pour laquelle je pose la question, M. le
Président.
Le Président (M. Polak): Le chef de l'Opposition a dit
qu'il se fie sur la motion telle quelle. La réponse est au ministre. Je
vois qu'il y aura d'autres intervenants après le ministre. M. le
ministre.
M. Dutil: J'ai le droit de réplique sur l'exposé du
chef de l'Opposition concernant la recevabilité. Moi aussi, je m'en
remets à votre jugement, M. le Président.
Le Président (M. Polak): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? M. le député de Laval-des-Rapides, l'ancien
président.
M. Bélanger: Sur la recevabilité, il faut
considérer que cet article a pour effet de modifier quelques articles du
projet de loi du ministre, c'est-à-dire qu'on touche les articles 149.
27 à 149. 30. Donc, on modifie plusieurs articles. On avait
déjà un amendement à l'article 149. 27, si vous vous le
rappelez, M. le Président. Je vous propose qu'on suspende l'amendement
qu'il y a à l'article 149. 27 et qu'on considère comme amendement
et non comme sous-amendement celui qui est proposé et qui touche
plusieurs articles.
M. Chevrette: Je me rends facilement à ce plaidoyer que je
n'aurais su mieux faire.
Le Président (M. Polak): M. le député de
Fabre, avez-vous quelque chose à ajouter?
M. Joly: Je suis d'accord avec mon collègue de
Laval-des-Rapides.
Le Président (M. Polak): C'est très difficile pour
la présidence d'aller contre les opinions exprimées de part et
d'autre, comme le chef de l'Opposition se fie sur le document, le ministre
aussi évidemment. Je suis supporté dans cela par les
députés de Laval-des-Rapides et de Fabre qui ont simplement dit:
J'accepte tout cela. Ayant lu les amendements en détail, il ne faut pas
oublier pour ceux qui n'ont peut-être pas tout reçu, qu'il y a une
troisième page avec beaucoup d'écritures à la main.
Donc, j'accepte l'explication donnée par le député
de Laval-des-Rapides sur l'article. Il y avait des amendements, vous dites,
à l'article 149. 27. On considère le reste des amendements comme
recevables. Oui, on va suspendre cela. Ayant décidé cela, M. le
chef de l'Opposition, avez-vous quelque chose à expliquer sur vos
amendements ou voulez-vous que le ministre réponde tout de suite?
M. Chevrette: Je peux donner deux minutes d'explications.
L'essentiel est d'assumer la cohérence de mes propos en
présentant au ministre une régie nationale, formée en
vertu de la troisième partie de la Loi sur les compagnies. Donc, un
organisme sans but lucratif composé de trois membres dont un, le
président, est nommé par le ministre, un représentant de
la Corporation des services d'ambulance du Québec et un
représentant du regroupement des employés techniciens
ambulanciers du Québec, c'est-à-dire des employés hors
Montréal. Il faudrait peut-être que je corrige pour le nom
précis parce que je ne savais pas si le regroupement... Ensuite, vous
avez leur nomination, exactement comme on y réfère à
d'autres articles, pour une cohérence ou une similitude avec la
composition de la corporation pour Montréal, les pouvoirs et, enfin, le
rôle du conseil régional à qui on doit confier la fameuse
centrale de répartition des appels, le délai fixé dans
ça qui est de six mois et, à défaut, un organisme
suggéré par le CRSSS, mais nommé par le ministre.
Je pense que ça fait le point par rapport à tout ce que
j'ai dit. C'est assez complet. C'est assez précis. Il peut y avoir des
erreurs, mais on peut les corriger très rapidement. Si le ministre s'y
rend, je suis prêt à dire les amendements verbaux. On va corriger
cela à mesure et on va aller vite.
Le Président (M. Polak): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, de toute éviden- ce, on
n'est pas d'accord fondamentalement sur l'organisation, sur la façon de
procéder. Tout à l'heure, on en a discuté longuement. Et
ce que nous présente le chef de l'Opposition, je le conçois,
ça représente son opinion. Cela ne représente pas la
nôtre, c'est évident. Et je n'ai pas plus de commentaires à
faire que je n'en avais tout à l'heure là-dessus. Nous estimons
que ce n'est pas de cette façon-là et par ce moyen-là que
nous pouvons faire avancer les choses quant au développement des
services préhospitaliers d'urgence en région.
Le Président (M. Polak): D'autres intervenants?
Une voix: Oui, oui.
Le Président (M. Polak): M. le député de
Chicoutimi.
Une voix: Jonquière. M. Chevrette:
Jonquière.
Le Président (M. Polak): Jonquière,
excusez-moi.
M. Dufour: Cela ne fait rien. Je peux bien adopter Chicoutimi.
J'ai toujours eu un coeur de mère. Je pourrais aller aussi loin que
ça.
Cela étant dit, c'est évident que le projet de loi qu'on a
devant nous représente certaines difficultés, certaines
complexités concernant son application. Et c'est pourquoi, si on veut
être cohérent avec tout ce qui a été dit depuis le
début, il faut se rendre à l'évidence que le but qu'on
recherche, c'est de régionaliser ce service ou d'amener le service
d'ambulance dans les régions d'une façon telle qu'on puisse s'y
reconnaître et, en même temps, que les lignes d'autorité
soient bien établies et que ce soit le pendant de ce qui se passe dans
la région de Montréal.
Pourquoi la demande de mise en place d'une régie
établit-elle des lignes d'autorité suffisamment grandes ou des
lignes d'autorité et de responsabilité suffisamment explicites?
J'ai l'impression que, chaque fois qu'on parle d'organismes ou d'organisations,
il faut s'en remettre à la ligne d'autorité. La difficulté
qu'on a, c'est que le projet de loi qu'on a devant nous représente
certaines difficultés dans son application. C'est pour cela qu'on
essaie, en proposant des amendements, d'amener le ministre à cheminer
avec nous pour accepter que les régions doivent avoir des services
équivalents.
Le ministre est un homme de région, donc, il peut avoir une
vision du développement ou des actions en région qui pourrait
s'apparenter facilement à la nôtre. Je pense qu'on se doit de
refuser, d'abord, de "montréaliser" l'ensemble du débat. De
là l'importance de l'amendement qu'on propose puisque, en retenant les
points spéci-
fiques de Montréal, on les ramène en région avec
une régie d'une composition beaucoup plus légère qui
permettrait des accommodements à l'intérieur du cheminement. Je
pense que c'est une ouverture importante qu'on doit retenir.
La difficulté que vous semblez rencontrer, c'est: comment en si
peu de temps chambarder ce projet de loi? Je pense qu'il faut constater ce qui
se passe ici, ce soir. C'est un projet de loi complexe, un projet
compliqué qui va avoir de la difficulté à se rendre
à terme parce que c'est nouveau et qu'il y a des points de vue
différents qui s'affrontent. Est-ce qu'on peut décemment, en
commission parlementaire, faire un travail acceptable, potable, qui donne des
résultats? Moi, j'ai l'impression qu'on avait une bonne proposition qui
a été soumise au début de l'étude en commission
parlementaire, à savoir que le projet de loi devrait peut-être
être remis à des ensembles d'intervenants pour qu'on puisse en
discuter et le ramener un peu plus tard pour en faire un projet que tout le
monde accepterait.
Donc, on a vu ce qui se passe dans le service des ambulances, quand on
regarde ce qui se passe dans nos régions. Vous avez parlé tout
à l'heure de ce qui se passait dans les parcs, dans les réserves
fauniques; je peux vous dire que j'ai été probablement la
première personne à avoir l'occasion de parler des
problèmes d'ambulances dans les réserves fauniques. On avait
vécu un accident en 1962. C'était le bon temps, mais il n'y avait
pas beaucoup de protection dans les parcs. L'accident est arrivé
à 17 h 30 et on est arrivé avec l'ambulance à 1 heure ou 1
h 30 du matin, si je me souviens bien; 8 heures pour se rendre, ce n'est pas si
long que ça, le parc des Laurentides, ça peut aller plus vite. On
parlait de la qualité des services - je pense que tous les gens autour
de la table comprennent cela - ça ne veut pas dire des qualités
exactement égalitaires et équitables pour l'ensemble de la
région. On peut parler d'équité, mais on comprend aussi
que ça peut être différent d'une place à l'autre et
on pense que ce qui se passe à Montréal, ça peut
être différent de ce qui se passe dans les régions. Mais ce
qu'on accepte difficilement, c'est que les régions n'aient pas voix au
chapitre, comme ça existe à Montréal. De la façon
dont votre amendement était proposé, le centre de
responsabilités pouvait être un peu partout dans le paysage, soit
dans des établissements, soit dans des organismes. Cela prend quelqu'un,
aussi, qui soit capable de mettre la main à la bonne place.
Celui-là, sa principale responsabilité, c'est de s'organiser pour
que ça fonctionne. On ne sent pas ça dans votre amendement.
Dans l'amendement que nous, on propose, on semble le sentir beaucoup
mieux. On sait qu'il y a des gens qui vont être préoccupés
par ça. On sait que les régions ne pourront pas être
laissées pour compte parce qu'une partie des membres de cette
régie vont être nommés par vous-même et les autres,
par la Corporation des services d'ambulance, par le regroupement des
employés techniciens ambulanciers. C'est évident qu'on aurait pu
proposer d'autres personnes, mais si on veut que ce soit efficace, si on veut
que ça donne des résultats rapides, parce qu'il y a un plus grand
territoire, on pourrait se contenter de trois.
On rencontre aussi dans cet amendement une partie de ce que vous avez
vous-mêmes proposé quelque part. En tout cas, il y a suffisamment
d'éléments, pour des gens qui sont habitués à agir,
en termes de responsabilités. Je pense que vous l'avez fait, au
même titre que j'ai pu le faire dans le passé. C'est important
qu'il y ait des gens en fonction qui puissent répondre de leurs actes et
qu'ils puissent, en même temps, actionner le processus. Le danger qu'on
a, c'est qu'en politique, c'est comme ailleurs: s'il y a un vide, s'il y a des
choses qui ne sont pas claires, les gens comprennent ça rapidement. Que
ce soit des gens ou des organismes, tout le monde va comprendre ça. Si
la ligne d'autorité n'est pas claire, il va y avoir des vides quelque
part. Ce que le chef de l'Opposition vous mentionnait, c'est que vous pouvez
vous ramasser avec des problèmes et que ce serait malheureux. Je dis
souvent qu'il ne faut pas attendre que le feu soit pris à la maison pour
penser que ce serait bon d'avoir un service de pompiers. Je pense qu'il faut
penser d'avance qu'il pourrait y avoir un incendie; c'est avant que le feu soit
pris qu'on met notre organisme sur pied. Donc, dans nos régions, ce
serait important qu'on ait des groupes d'autorité qui pourraient
permettre de meilleures relations, comme ils pourraient mieux détecter
la responsabilité, la qualité des services, la fréquence
des services, de quelle façon ça doit se donner.
Bien sûr, c'est un amendement substantiel et ça change des
choses importantes. Peut-être que vous n'êtes pas prêt
à nous dire oui immédiatement, mais on voit le danger que
ça soulève. Les changements de fond ou les propositions de fond
qu'on vous propose sont de nature à vous faire faire un cheminement
tellement grand que la loi ne sera plus celle que vous avez
déposée. Je ne vous accuserai pas de méconnaissance du
dossier, au contraire. Je pense que c'est un dossier qui est compliqué,
au départ, et vous auriez intérêt à en discuter un
peu plus longuement. Là, oh veut le faire rapidement, en fin de session,
alors que les gens n'ont pas l'idée à ça; il y en a qui
pensent à après la Saint-Jean, et aux vacances beaucoup plus
qu'au projet de loi.
Je vous dis bien honnêtement que je suis prêt à
discuter là-dessus. On peut continuer durant pas mal de jours, pas mal
d'heures. Je suis bien disposé à ça, je ne suis pas
fatigué. Il me semble que la fin de session n'a pas été
aussi compliquée pour moi qu'à l'habitude. Donc, on est
préparés et on est disposés à ça. Mais
vis-à-vis de la distance qui nous sépare, je pense que le temps a
raison du temps. Il faut que le temps
fasse son oeuvre. Je pense que c'est un principe dans la vie. Il faut
que le temps nous permette de nous apprivoiser et de voir ce qui devrait se
faire, ce qui serait le mieux pour la population.
Dans les régions, on vous a accusés souvent... Le
gouvernement a des occasions en or pour faire la preuve - surtout lorsqu'on
parle avec un ministre d'une région - que vous avez aussi à coeur
les régions. Quand on examine ce qui se passe depuis deux ans, on a
souvent l'impression que nos régions sont délaissées. Ce
problème, c'est un problème de santé. Donc, je ne peux pas
prendre bien des jours pour vous convaincre et je ne vous ferai pas de discours
d'une demi-heure obligatoirement pour vous convaincre que la santé des
gens, c'est important et qu'on ne peut pas jouer avec ça. Et une des
façons, c'est la rapidité de l'intervention, au même titre
qu'un incendie: si ça fait une demi-heure que le feu est pris, on n'a
plus besoin de pompiers; ou le feu s'est éteint ou c'est devenu un
cataclysme; alors, il n'y a plus rien à faire après une
demi-heure.
Au point de vue de la santé, en règle
générale, je pense qu'il faut que ça se fasse le plus
rapidement possible. Dans les régions, on n'a pas nécessairement
des services de médecin, comme vous l'avez dit tout à l'heure. Il
faut être encore plus prudents. S'il y avait des médecins en plus,
peut-être que l'intervention pourrait être un peu plus lente, mais
vu qu'on ne les a pas, il faut mettre toutes les chances de notre
côté. Quand on est en état de panique, quand il y a des
problèmes, parce qu'il y a un accident ou une maladie... C'est toujours
un accident, une maladie. Une maladie, c'est souvent un accident. Un coeur qui
arrête de battre, c'est un accident, en règle
générale. Le coeur n'est pas fait pour ça, il est fait
pour marcher. Il ne s'appelle plus un coeur quand il ne marche plus.
Donc, c'est dans ce sens-là que le projet de loi revêt une
importance capitale à mes yeux. Aussi, la proposition qui est devant
nous est importante, dans le sens que, si on peut avoir une qualité de
services ou un cheminement qui se ressemble entre Montréal et les
régions sans que ce soit complètement identique, je pense que
vous vous féliciteriez, comme nous, on se féliciterait d'obtenir
ces avantages pour nos régions. Je pense que c'est juste et raisonnable
parce que, si on est égal devant la loi vis-à-vis de la
qualité des services, on devrait avoir les mêmes privilèges
et les mêmes droits pour tout le monde au Québec.
Le Président (M. Polak): Merci, M. le député
de Jonquière. Je m'excuse, je vous ai appelé tout à
l'heure M. le député de Chicoutimi, car, pour moi, vous
êtes vraiment le chef de la région. M. le député de
Laval-des-Rapides.
M. Bélanger: Merci, M. le Président. Je pense qu'il
faut faire attention, dans le débat, à ne pas confondre des
choses. Il y a une proposi- tion du député de Joliette qui a un
mérite certain; je suis forcé de reconnaître qu'elle a
certain mérite dans le sens qu'elle renforce l'imputabilité ou
qu'elle permet un certain nombre de choses, en tout cas à la lecture,
qui peuvent être intéressantes. Mais je regarde le projet de loi
tel qu'il est rédigé actuellement et maintenant on a des
garanties qu'on va améliorer le service en région.
Écoutez, on ne raccourcira pas le parc de La Vérendrye
parce qu'on veut faire du transport. Je veux dire, on ne mettra pas deux ou
trois ambulances de plus dans le parc de La Vérendrye, il y a 32
accidents par année. On estime qu'il y a un service. C'est bien
évident que, si on pouvait mettre une ambulance à chaque coin de
rue, on améliorerait les services; mais il faut considérer qu'on
vit au Québec dans des espaces très grands, que tout le monde a
le souci de donner la meilleure qualité de services, mais qu'il faut
vivre avec les réalités physiques des contextes dans lesquels on
existe.
D'autre part, je trouve qu'en faisant porter le débat
là-dessus, on fait peut-être fausse route. Je pense très
sincèrement que les gens dans les régions, jusqu'à
maintenant, ont tout fait pour donner une meilleure qualité de services
et vont continuer de le faire, surtout avec les mesures qu'on leur donne, alors
qu'on améliore leurs conditions de travail et qu'on améliore
même la rentabilité des entreprises, dans un sens, en payant non
plus au voyage, mais à la disponibilité. Donc, c'est une
série de mesures qui vont aider à harmoniser les conditions de
travail, le climat de travail et qui vont favoriser une plus grande
concertation. Je pense qu'avec les mesures qui sont apportées, les
propriétaires - et je considère qu'ils sont des gens très
responsables - sont capables, et c'est l'occasion qu'on leur fournit, de se
regrouper et de mettre sur pied ces centrales de coordination avec les ajouts
pécuniaires que le ministre s'est engagé à faire
là-dessus, qui leur permettront d'arriver à des résultats
très positifs.
Créer une autre structure dans un réseau où il y a
déjà tellement de structures, on sait comment cela fonctionne. On
crée une régie avec trois personnes et je vous garantis que, dans
trois ans, elles vont réclamer plus de personnel, plus de choses et,
à un moment donné, on va se ramasser avec quoi? Si on
amène chaque région à prendre en charge ses besoins, ses
problèmes - on parle de décentralisation, d'une meilleure
organisation au niveau régional - je pense que la proposition du
ministre lui permettra de réaliser ces objectifs-là de
façon majeure. Je ne vois pas en quoi cela pourrait diminuer ou
interférer dans la qualité des services. Déjà, les
postulats de base que le ministre a mis en place dans le projet de loi nous
permettent de croire qu'il y aura une amélioration sensible des
services. Mais à un moment donné - M. le député de
Joliette en conviendra avec moi - i y a des limites pour le faire
à cause des conditions
physiques et de territoires.
Je propose qu'on rejette l'amendement et qu'on revienne à la
proposition du ministre qui nous donne fondamentalement les mêmes
garanties.
Le Président (M. Polak): Merci beaucoup. M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, j'espère que ce ne
sera pas à cause des arguments du député de
Laval-des-Rapides que vous allez rejeter l'amendement. Il a commencé
à dire: On améliore les conditions de travail. Le projet de loi
ne parle pas de l'amélioration des conditions de travail, pas une
minute! Est-ce qu'il parle de l'amélioration du service qualitatif?
Même pas! Ce n'est pas dans le projet de loi, non plus.
M. Bélanger: La formation.
M. Chevrette: Vous savez très bien que ce n'est pas dans
le projet de loi.
M. Bélanger: La formation.
M. Chevrette: Non, non, les 825 heures du ministre, trouvez-moi
une ligne où c'est écrit dans le projet de loi, vous! Où
est-ce que vous dites que vous allez corriger les salaires des gars en
région? Nulle part dans le projet de loi. Vous commencez par dire: La
loi offre beaucoup de garanties. Lesquelles? Il n'y en a pas une. Vous dites
qu'on ne raccourcira pas le parc de La Vérendrye. Il n'y a pas un maudit
niaiseux qui a pensé ça autour de la table!
Deuxièmement, on améliore les conditions de travail, je
vous l'ai dit... (23 h 15)
M. Bélanger: Je vous inviterai juste à relire les
galées. Vous allez comprendre qu'il y en a qui ont avancé des
choses.
M. Chevrette: Non, je parle du texte de loi, M. le
député. Quand on a à se prononcer sur un texte de loi, on
doit regarder les articles du texte de loi. Il n'y a pas une ligne sur les
conditions de travail. Au contraire, au lieu de les laisser négocier
conformément au Code du travail, vous lirez l'article 149. 14, vous
introduisez la notion de décret et non plus de convention collective
dûment négociée conformément au Code du travail.
Vous n'avez pas compris qu'il y a un article 45 du Code du travail qui
transpose les droits et que ce n'est pas utile de mettre l'article 149. 14 que
vous avez là. Cela, c'aurait été une réponse
intelligente que vous auriez pu me donner depuis que j'ai posé la
question à 16 heures. Je n'ai pas fini! Je vous ai laissé
parlé jusqu'à la fin et j'ai pris en note ce que vous avez dit.
Vous demanderez la parole après et vous rétorquerez, puis, si
ça ne fait pas mon affaire, je me reprendrai. \/ous parlez de
créer une nouvelle structure.
Vous qui avez été du réseau, expliquez-moi donc
dans votre droit de réplique, comment le regroupement
d'établissements va fonctionner juridiquement! Expliquez-moi ça,
vous avez été dans le réseau, vous? Expliquez-moi donc, M.
le député de Laval-des-Rapides, comment le ministre...
M. Bélanger: Après votre intervention.
M. Chevrette: Ce n'est pas le chef de l'Opposition qui a
proposé l'amendement suivant: "Cette responsabilité peut, au
besoin, être confiée à plusieurs organismes ou
établissements. " Plusieurs organismes ou établissements,
ça veut dire plusieurs organismes ou plusieurs établissements.
Dites-moi donc, vous qui avez été dans le réseau, comment
ça va marcher, ça! Plusieurs garanties de fonctionnement,
plusieurs garanties d'amélioration, plusieurs garanties de conditions de
travail, plusieurs garanties de formation, trouvez-les moi, bonne Mère
du ciel! Si on veut arrêter de les chercher puis si on les voit, on va
vous le dire! Bien oui, mais, bon Dieu! c'est entre vos deux oreilles, ce n'est
pas sur papier!
C'est un projet de loi qu'on vote ici. Ce ne sont pas des intentions de
ministres, qui n'a pas l'accord du Conseil des ministres, même sur
certains principes, et encore moins du Conseil du trésor face à
l'argent! Il y a toujours des limites! Je suis bien prêt à avoir
des arguments de fond et vous allez m'ébranler là-dessus. Mais
vous ne m'ébranlerez pas sur des intentions. Vous en avez fait, des
maudites promesses, depuis que vous êtes là, puis avant d'arriver
là! Il y en a un paquet après lesquelles on attend. Il y a les
"flos" de trente ans qui attendent la parité de l'aide sociale. Il y a
les femmes au foyer qui attendent les régimes de rentes.
Si vous voulez que je vous en sorte, M. le député, je vais
vous parler des jeunes étudiants qui attendent les 25 000 000 $ de
prêts et bourses que vous leur avez promis; vous avez augmenté
leurs frais indirects et ils sont rendus à 100 000 000 $ de manque
à gagner. Je pourrais continuer. Mais ça ne réglera pas le
contenu du projet de loi 34! Aller dire que vous avez beaucoup de garanties,
pensez-y trente secondes. Un gars du réseau comme vous, qui avez
oeuvré sur la rive sud, le secteur le plus pauvre au Québec en
termes de santé et de services sociaux, la région la plus
démunie. Il y en a beaucoup de garanties? Saint Hérode, j'aurais
honte!
M. le Président, je n'argumenterai pas plus longtemps. Je vais
vous donner l'occasion de voter, à part cela, à haute voix, parce
que je vais demander un vote par appel nominal sur la régie.
Le Président (M. Polak): Merci, M. le chef de
l'Opposition. M. le député de Laval-des-Rapides, une courte
réplique?
M. Bélanger: Cela va. Cela ne donne rien.
M. Chevrette: Vote par appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Polak): Mais il y a une courte
réplique, peut-être?
M. Chevrette: Non, il n'en veut pas. Il trouve que j'ai
raison.
Le Président (M. Polak): Vous n'avez pas...
M. Bélanger: Je préfère qu'on aille au
vote.
Le Président (M. Polak): Donc, là, on vote sur le
total des amendements.
M. Chevrette: Vote par appel nominal sur mon amendement global
qui remplace les articles 149. 27 à 149. 30.
Le Président (M. Polak): D'accord. Donc, pour le
bénéfice de la secrétaire, parce qu'elle devient assez
nerveuse, il faut que je lui dise qu'on appelle le vote sur l'amendement qui
couvre les articles 149. 27 à 149. 30 compris en trois documents. On va
appeler ceux qui sont en faveur de l'amendement.
Une voix: Donc, vous appelez les députés un par
un.
Le Président (M. Polak): Excusez-moi. On va les appeler un
par un. M. Bélanger?
M. Bélanger: Contre.
Le Président (M. Polak): M. Dutil?
M. Dutil: Contre.
Le Président (M. Polak): M. Chevrette?
M. Chevrette: Pour.
Le Président (M. Polak): Mme Harel?
Mme Harel: Pour.
Le Président (M. Polak): M. Joly?
M. Joly: Contre.
Le Président (M. Polak): M. Jolivet? Il remplace Mme
Juneau? M. Jolivet?
M. Jolivet: Pour.
Le Président (M. Polak): M. Laporte?
M. Laporte: Contre.
Le Président (M. Polak): M. Leclerc?
M. Leclerc: Contre.
Le Président (M. Polak): Mme Vermette? Ah! elle ne vote
pas. Comment se fait il qu'on ait oublié le président, M. Polak?
C'est bien gentil, madame. On a déjà gagné?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Polak): Je n'aime pas mettre du sel dans
la blessure, savez-vous? Donc, mon vote est important, madame?
La Secrétaire: Vous avez le droit de vote.
Le Président (M. Polak): Selon une corn- mande de la
présidence, il faut que je vote et je suis contre. Voulez-vous donner le
résultat, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Contre: 6, pour: 3. L'amendement est donc
rejeté.
Le Président (M. Polak): Contre: 6, pour: 3. L'amendement
est rejeté.
M. Chevrette: Ne serait-ce que par principe, M. le
Président, je vais déposer l'amendement concernant un
commissaire. L'amendement se lit comme suit: L'amendement apporté
à l'article 149. 27, tel qu'introduit par l'article 2 du projet de loi
34, est sous-amendé par l'addition d'un troisième alinéa
qui se lit comme suit: "Le ministre nomme un commissaire chargé de
veiller à l'application des plans relatifs à la coordination du
système préhospitalier d'urgence mis en place dans chaque
région. Le commissaire exerce sa juridiction sur tout le territoire du
Québec, à l'exception du territoire de la corporation. "Le
commissaire doit s'assurer, pour chacune des régions sous sa
juridiction, des qualifications du personnel affecté aux services
constituant le système préhospitalier d'urgence et de la
qualité des services dispensés par ce personnel. "
Le Président (M. Polak): Je pense qu'on va faire faire des
photocopies, Mme la secrétaire. Est-ce qu'il y a moyen de faire faire
cela un peu plus vite que tout à l'heure?
M. Chevrette: On peut en discuter tout de suite quand
même.
Le Président (M. Polak): Voulez-vous l'expliquer un peu
plus, M. le chef de l'Opposition?
M. Chevrette: Je pense que le ministre va comprendre purement et
simplement que je lui ai présenté deux options, à savoir
une petite corporation sans but lucratif de trois personnes pour exercer les
juridictions sur l'ensemble du territoire du Québec et avoir une ligne
d'autorité
claire. Vu que vous venez de rejeter cette possibilité pour
l'ensemble des régions du Québec, il me semble que la nomination
d'un commissaire, qui peut être tout aussi bien un fonctionnaire en place
à qui on donne le titre de commissaire et les juridictions
afférentes, serait au moins le témoignage d'un semblant de
début de soupçon de - comment dirais-je? - volonté
politique de contrôler également la qualité des services
préhospitaliers d'urgence en région. Cela me paraîtrait une
marque concrète de vouloir non seulement régler la
répartition des appels téléphoniques en région,
mais de véritablement voir les services préhospitaliers d'urgence
être un peu à l'égalité, sans avoir un modèle
identique, d'avoir au moins certaines qualités de base
contrôlées par un commissaire au plan national.
Le Président (M. Polak): M. le ministre, voulez-vous
répliquer tout de suite ou préférez-vous attendre qu'on
ait les photocopies du document?
M. Chevrette: Non, mais il connaît l'esprit...
M. Dutil: De toute façon, on va recevoir la photocopie du
document tout à l'heure, mais je pense que l'argumentation fournie n'est
pas nouvelle. Dès ce matin, j'ai précisé que nous avions
une divergence d'opinions à ce sujet sur la nécessité que
juge appropriée le chef de l'Opposition qu'il y ait soit un commissaire,
soit une régie. J'avais mentionné que nous ne voyions pas les
choses de cette façon, que nous ne pensions pas que cela devait
être fait ainsi et que nous souhaitions discuter du projet de loi tel que
nous le présentions article par article, et non pas sur de nouvelles
hypothèses d'un modèle qui pourrait exister. On ne nie pas que ce
modèle ne puisse pas exister. Nous prétendons, cependant, que le
modèle que nous proposons est évolutif, qu'il accordera aux
régions les services auxquels elles ont droit, particulièrement
au plan de la répartition des appels, pour, entre autres, diminuer le
temps-réponse dans les régions, et qu'il n'y a pas lieu - je ne
veux pas reprendre les paroles du député de Laval-des-Rapides
à ce sujet - pas plus qu'il n'y avait lieu de créer une
régie, d'y aller avec un commissaire. Nous avons discuté cet
après-midi, de diverses façons, pour dire de quelle
manière le système serait contrôlé. Nous avons fait
référence à la loi sur la santé publique, à
diverses possibilités pour le ministre d'intervenir, et ainsi du suite.
Je ne veux pas reprendre tout ce débat. Maintenant, l'Opposition
dépose des amendements qui vont dans le sens des discussions qui ont
déjà été faites cet après-midi, avec
lesquelles nous nous sommes montrés en désaccord quant au
modèle. Encore une fois, je le répète, ce n'est pas que
nous voulons rejeter systématiquement ce que l'Opposition propose, ce
n'est pas du tout la question; c'est qu'on peut bâtir un système
de différentes façons. Nous avons fait un choix différent.
Nous prétendons que ce choix va permettre d'établir des services
en région qui seront améliorés et de qualité, et
qui vont rapidement améliorer, entre autres, les
temps-réponses.
J'écoutais tout à l'heure le chef de l'Opposition qui
disait: Où est la stabilisation de l'emploi dans le projet de loi?
Où est la formation dans le projet de loi? Elle n'est pas dans le projet
de loi. Nous avons annoncé - c'est aussi une discussion que nous avons
eue dès le début de notre étude article par article - une
réforme le 2 mars dernier. Cette réforme concernait plusieurs
éléments que je répète: stabilisation de l'emploi,
formation uniformisée dans toute la province - nous avons
déterminé le nombre d'heures à 825 - coordination des
appels - nous retrouvons cela parce que c'est nécesaire de le retrouver
dans le projet de loi - dans un échéancier que nous nous fixions
de trois ans pour l'ensemble du territoire du Québec et pour la partie
qui concerne Montréal, qui est le détachement
d'Urgences-santé du CRSSS de Montréal, encore là pour des
raisons qui ont déjà été apportés - et, le
cas échéant, intégration des techniciens ambulanciers
à Montréal pour, encore là, des motifs que nous avons
déjà présentés et qu'il n'y a pas lieu de
répéter. Je suis certain que l'Opposition connaît ces
raisons-là par coeur; on les a mentionnées depuis les quelque 40
heures, maintenant, que nous discutons en commission parlementaire sur ce
projet de loi. En commission parlementaire, c'est quand même un nombre
considérable d'heures de travaux. Tous ces points ont été
apportés. Je dis que je pense que c'est une répétition,
encore là cette annonce de réforme a été faite
à la suite d'une décision du Conseil des ministres. L'un des
blocs de la réforme, c'est le projet de loi 34 qui intervient
particulièrement en matière de coordination des appels en
province. C'est l'objet que nous discutons actuellement.
Que l'Opposition préconise un modèle différent du
nôtre, c'est son choix, c'est probablement aussi son rôle. Le
rôle de l'Opposition, c'est de démontrer qu'il pourrait y avoir
des solutions différentes, que ces solutions pourraient s'avérer
valables, que ça pourrait apporter une certaine amélioration,
selon l'optique et selon l'interprétation que l'on donne a son point de
vue. C'est tout le débat que nous avons fait pendant 40 heures qui nous
a amenés, contrairement à ce que disait le député
de Laviolette, à apporter des amendements. Le député de
Laviolette, égal à lui-même, qui me dit têtu, me
dit...
M. Jolivet:... tenace.
M. Dutil: Tenace, voilà un terme
amélioré.
M. Jolivet: C'est moi qui suis tenace.
M. Dutil: Le député de Laviolette, qui me dit
têtu, quand nous acceptons des amendements,
il dit que le projet de loi n'était pas sûrement bien fait,
puisque nous avons accepté des amendements. Alors, vous voyez, il n'y a
pas moyen de s'en sortir avec le député de Laviolette. Si vous
acceptez un amendement, vous avez mal conçu votre projet; si vous
n'acceptez pas l'amendement, vous êtes têtu. Évidemment, le
député de Laviolette, lui, a raison parce qu'il est tenace et que
les amendements qu'il apporte sont, bien sûr, la meilleure des solutions
en tout temps. On a vécu cela avec le projet de loi sur le Conseil des
affaires sociales et de la famille et ça été tout à
fait long également; on en a discuté article par article de la
même façon qu'on le fait présentement. Je pense que nous
avons accepté une dizaine d'amendements et cela n'a pas satisfait le
député de Laviolette. Alors, c'est cela, l'histoire... L'histoire
de nos discussions, ce soir, c'est qu'au lieu de discuter de l'article 149. 27
sur lequel nous apportons des amendements appréciables et qui n'ont
été soulevés à aucune occasion dans les
débats qui ont été faits par l'Opposition à ce
jour... (23 h 30)
L'un de ceux-là - c'est une concordance avec ce que nous avions
accepté initialement - c'est qu'au lieu d'un système qui ne parle
que de transport ambulancier, on parle d'un système
préhospitalier d'urgence. Cette question-là n'a pas
été soulevée. Pourtant, cela avait fait l'objet d'une
demande de l'Opposition initialement et nous avons agréé à
cet amendement qui concernait un autre article dont nous apportons la
concordance ici pour le mieux-être et le bienfait des régions. On
a oublié cet amendement-là.
Nous parlons d'établissements au lieu de centres hospitaliers et
l'Opposition voit là un éparpillement au lieu d'une souplesse,
parce que nous savons, d'ores et déjà, que certaines
régions sont extrêmement vastes. Il y a des régions qui
peuvent faire des choix différents. Il y a des régions pour qui
cela convient mieux d'aller à un endroit plutôt qu'à
l'autre. Alors, nous avons laissé la possibilité aux
régions de nous faire des suggestions qui, sur le plan de notre esprit
centralisateur, ici, au gouvernement, pourraient nous paraître comme
n'étant pas les meilleures, mais ce sont les régions qui vont
nous le suggérer. Nous nous sommes dit: Pourquoi enferrer les
régions dans un seul modèle quant au choix de l'organisme public
qui pourrait être choisi, c'est-à-dire les CH? Nous
l'élargissons.
Quant à la question de plusieurs organismes ou
établissements, je réfère l'Opposition à un
document auquel elle a fait référence, à plusieurs
occasions, à la fin des consultations particulières ou au
début de notre étude article par article, soit la lettre de l'AHQ
qui disait ceci - je vais prendre la phrase: "Par ailleurs, la
désignation d'un seul organisme ou centre hospitalier pour coordonner
les services d'ambulances dans les régions autres que Montréal ne
nous apparaît pas être fonctionnel pour les régions couvrant
un grand territoire. Dans ces cas, la coordination opérationnelle
devrait pouvoir se faire par sous-région et davantage faire appel
à l'expertise des centres hospitaliers pour la formation notamment. "
Alors, c'est ce qui nous a amenés à dire qu'il y a effectivement
de grandes régions qui peuvent avoir plusieurs centres de
répartition, c'est possible, un, deux, peut-être trois. Cela peut
arriver. C'est pour cela que nous avons introduit cet amendement. On l'a
critiqué tout à l'heure. Nous faisions référence
à une note de l'AHQ disant: Est-ce bien réaliste et est-ce que le
projet de loi ne devrait pas permettre des ouvertures de ce
côté-là?
M. Chevrette: Sur ce point précis, le ministre peut il me
dire qui aurait l'autorité juridique de la coordination dans le cas
où il y aurait une implication de plusieurs?
M. Dutil: Mais ils ne couvriraient pas le même territoire,
c'est ce qu'il faut comprendre. Il y a des régions qui devraient
peut-être être divisées en sous-régions et où
chacun fonctionnerait dans sa sous-région. Peut-être qu'on va nous
reprocher le libellé, mais c'est en ce sens-là.
M. Chevrette: Relisez calmement, et seul, les cinq
dernières lignes du troisième paragraphe de votre amendement, le
long paragraphe: "Cette responsabilité peut, au besoin, être
confiée à plusieurs organismes ou établissements, lesquels
exercent leurs pouvoirs et fonctions dans les parties de région qui leur
sont respectivement assignées. " Cela peut s'adresser autant à un
regroupement d'établissements qu'à un établissement. Si
vous dites qu'il ne peut y avoir qu'un seul établissement par
sous-région et que l'autorité lui est directement
conférée, je comprendrais que le libellé vise un
établissement. C'est ce que je veux dire. Tel que libellé, tu
dis: Le CHABL, le centre d'accueil et je ne sais pas trop quel autre organisme,
vous vous occupez de la coordination.
Ml. Dutil: C'est pour cela qu'il a été
précisé que c'était dans les parties de région qui
leur sont respectivement assignées pour éviter,
évidemment, qu'il y ait un "overlapping". C'est en ce sens que le
libellé a été fait. Dans une même région, il
peut y avoir plusieurs organismes, mais, évidemment, ils ne s'occupent
pas tous de la même section d'une région ou de la même
sous-région. En tout cas, cela nous paraissait...
M. Chevrette: Mais pour le transport, M. le ministre, vous savez
qu'une zone peut manquer de services ambulanciers à un moment X, dans
une région. Si vous ne créez pas une autorité pour qu'il
n'y ail pas exclusivité de zones, mais bien compénétration
des zones d'une région pour assurer qu'il n'y ait pas de vide... Comme
vous faites, par exemple, avec des points de
services ailleurs, quand il n'y a plus d'ambulance sur un point de
service, que faites-vous? C'est l'autre point de service qui va desservir le
point de service qui est vide...
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Bon. Ça doit être pareil dans une
région.
M. Dutil: II est sûr qu'il faut trouver le moyen dans
l'application...
M. Chevrette: Sous quelle autorité? C'est là ma
question. Elle demeure entière. Qui, au niveau de la région,
assume l'autorité ultime pour décider de ces choses? Vous savez
ce que je veux dire.
M. Dutil: Je le comprends. Mais on pourrait prendre les
régions du Québec une par une. À des endroits, on sait
très bien qu'il n'y aurait aucune difficulté de ce genre. Par
exemple, je prends la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean où la
population est relativement concentrée, il pourrait n'y avoir qu'une
centrale de coordination d'appels. Je fais cette hypothèse. Il n'y a pas
de problème d'"overlapping" d'une région à l'autre, ou
très peu, cela pourrait être le long du Saguenay, sans doute, s'il
y en avait.
Il est bien évident qu'il va arriver dans d'autres régions
des endroits où il peut y avoir un risque d'"overlapping". Il doit alors
y avoir, si c'est bien ce dont vous me pariez... S'il y a deux centrales de
répartition, on se retrouve dans l'équivalent de zones, sauf que
ce sont maintenant des régions, où il peut y avoir des
couvertures, parce que ce sont deux centrales de coordination sur un territoire
précis.
Mais ce à quoi je veux en venir, c'est à dire qu'on ne
s'est pas compris sur cet amendement. L'Opposition a interprété
que notre texte voulait dire qu'il pouvait y avoir deux organismes au
même endroit qui faisaient de la répartition d'appels. Il est
évident...
M. Chevrette: Mais le ministre doit reconnaître que c'est
un argument, entre autres.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Ce n'est pas l'argument principal.
M. Dutil: Je veux rappeler, M. le Président, parce que le
chef de l'Opposition a quitté deux minutes, que je refaisais le tour de
la proposition à l'article 149. 27. Je soulevais les points positifs de
l'amélioration de notre libellé. Je rappelle que le
système préhospitalier d'urgence, conformément à
une décision que nous avons prise ultérieurement à la
suite d'une de vos recommandations, est transposé ici, au lieu du seul
système de transport ambulancier.
J'expliquais pourquoi nous écrivons "établissement" au
lieu de "centre hospitalier". J'en étais rendu à expliquer
pourquoi il y a plusieurs organismes dans une même région, dans
les régions où il y a un territoire tel qu'il pourrait y avoir
des sous-régions sous le même CRSSS. J'allais terminer en disant
que le dernier paragraphe est aussi une amélioration qui permet - encore
là, j'en ai discuté et je ne veux pas revenir sur toute
l'argumentation concernant cet aspect - d'enlever une certaine crainte
qu'avaient les propriétaires d'ambulances concernant le risque de pertes
de liens d'emploi en raison de problèmes qui se sont produits par
ailleurs. Toutefois, je mentionnais, et je tiens à le
répéter, que, s'il n'y avait pas entente entre les
propriétaires, il est normal que l'État se prémunisse
contre le fait qu'il n'y ait pas entente, que le service ne soit donc pas
accordé à la population, qu'il puisse y avoir une alternative
pour en arriver à établir cette coordination des appels dans la
région, même s'il n'y avait pas entente entre les
propriétaires.
C'est ce que nous proposons dans l'article et dans les amendements.
C'est ce dont nous n'avons pas discuté ce soir. Je le
répète pour le bénéfice du chef de l'Opposition. Il
y a des propositions qui sont des modèles différents, des
modèles qui pourraient avoir été envisagés, mais
qui ne sont pas celui que nous avons privilégié. Nous pensons que
notre modèle est très fonctionnel. Il n'y a pas de modèle
parfait; il n'existe pas de modèle parfait. Mais celui-ci a de
meilleures chances de fonctionner, à notre point de vue, selon notre
interprétation et notre lecture de la situation sur le plan provincial.
C'est la raison pour laquelle je souhaiterais que l'on discute de l'article tel
que déposé.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Merci, M. le Président. J'écoutais
attentivement le ministre et je pensais qu'il était pour apporter une
lumière nouvelle ou, en tout cas, qu'il nous permettrait de croire que,
oui, effectivement, il voulait apporter des améliorations aux
amendements et qu'il en avait compris un peu la teneur. Mais tout ce qu'il est
arrivé à nous dire, c'est que nous, en tant qu'Opposition, jouons
notre rôle c'est-à-dire celui d'apporter des modèles
nouveaux. Il laissait sous-entendre que c'était une façon, pour
nous, de laisser passer nos idées, alors que c'était au
gouvernement en place de laisser passer ses idées.
M. le Président, je vous ferai savoir que, après avoir
été moi aussi plus de 40 heures à cette commission
parlementaire, oui, on aurait eu avantage à prendre le modèle
proposé par l'Opposition plutôt que celui du gouvernement, pour
cette fois-ci, en ce qui concerne le projet de loi 34. Il y avait plein de
trous dans cette loi-là et, notamment, ne serait-ce que - je vais
vous donner un exemple - dans le cas de la nomination d'un directeur
général, alors qu'on ne sait même pas de quelle
façon il sera nommé. C'est très élémentaire
dans une loi, me direz-vous, mais ce n'est même pas dans cette loi.
Après cela, on viendra nous dire que, nous, en tant qu'Opposition, nous
prenons indûment du temps pour, finalement, étirer le projet de
loi. Voyons donc! C'est un non-sens, M. le Président. Même
à cela, si on n'avait pas été là, cette loi aurait
été impossible, c'est comme un bébé difforme et
informe qui vient au monde, qui est tout croche, à qui il faut donner la
respiration artificielle en venant au monde parce qu'il ne sera pas capable de
survivre. C'est cela qu'on essaie de nous faire accroire, qu'on s'amuse ici
tout bonnement à vouloir étirer le temps.
Mais, M. le Président, c'est pas comprendre exactement la nature
même du rôle des parlementaires surtout dans une commission
parlementaire où la nature de celle-ci est justement de permettre aux
parlementaires de jouer pleinement leur rôle et leurs fonctions.
Ce n'est pas notre faute si, de l'autre côté, les autres
députés ont fait fi de leur rôle parlementaire; ils n'en
parlent pas et ils ne veulent pas s'impliquer. Bon, ils laissent aller le
ministre. Alors que nous, ici, de notre côté, nous prenons notre
rôle au sérieux et nous nous prononçons sur des articles de
loi ou sur des amendements parce que nous avons à coeur
l'intérêt de l'ensemble de la population et nous comprenons la
diversité des problèmes qui peuvent exister à
l'intérieur des différentes régions. Nous comprenons que
Montréal est au coeur du problème, qu'elle a sa
particularité mais nous comprenons aussi que les régions ont leur
spécificité, bien sûr et ce n'est pas parce que ces
régions ont une spécificité, qu'elles ont plus de recul et
sont un peu plus en arrière par rapport à Montréal,
à cause de leur éloignement, que ces gens-là doivent subir
des inconvénients. Je ne vois pas pourquoi elles devraient faire les
frais de ces inconvénients puisque, quand c'est le temps de payer des
taxes et des impôts, nous sommes bien fiers et bien heureux de les avoir
pour qu'elles participent à l'allégement de l'assiette fiscale.
Finalement, les citoyens de Montréal peuvent en
bénéficier, mais je ne vois pas le juste retour des choses pour
les gens des autres régions.
Pourquoi ne pas faire en sorte que le modèle que nous trouvons le
plus acceptable pour Montréal ne s'étende pas au moins, selon une
certaine perfection, vers les régions, ce qui permettrait justement
d'assumer un contrôle, mais à différents paliers, ne
serait-ce que le contrôle des soins hospitaliers, de la formation et de
l'ensemble des services à offrir dans le milieu? Et, on se dit qu'il
faut avoir des lignes d'autorité claires, une fois qu'on met cela en
place; il est important de savoir qui fait quoi, de quelle façon cela
doit être fait et qui doit prendre les décisions. Effectivement,
je sais que ce n'est jamais facile dans le réseau des affaires sociales,
pour avoir, moi aussi, travaillé et oeuvré à
l'intérieur de ce réseau. On sait que les gens sont très
jaloux entre eux de leur champ de compétence et de juridiction. Il est
difficile d'arriver à des consensus et à des consentements.
Chacun se maintient, veut devenir un peu plus gros, obtenir un peu plus de
prestige et avoir un peu plus d'autorité. Finalement, on en arrive
à un tas de problèmes d'ordre administratif plutôt que d'en
arriver à une concordance ou une cohésion et à favoriser
un meilleur service.
Nous nous disons qu'il est malheureux de vouloir que les gens des
régions en fassent les frais. Plutôt que ces gens-là soient
obligés d'en faire les frais, permettons-leur donc, donnons-leur des
mécanismes qui permettraient de leur donner cette sécurité
en ce qui concerne la qualité de services. (23 h 45)
C'est pourquoi nous essayons de démontrer au ministre, par
différents amendements que nous apportons ici, que notre intention n'est
pas de faire en sorte de faire transpirer notre façon de voir ou nos
modèles parce qu'on considère qu'ils sont mieux que les leurs.
Pas du tout! Mais ce qu'on demande, depuis le début, en fin de compte,
c'est: Apportez-nous des solutions qui semblent acceptables, d'une part, pour
la région de Montréal et, d'autre part, pour les régions
et qui démontrent une volonté, hors de tout doute, vraiment, de
changement, tel qu'escompté par rapport à la qualité et
qui apporteraient cette sécurité qu'on attend tous, afin de
favoriser un service adéquat et équitable, autant en
région qu'à Montréal. Finalement, le ministre nous dit
qu'il a de bonnes intentions et que cela devra être
interprété de cette façon. Mais vous savez fort bien que,
dans la façon d'interpréter les lois, ce n'est pas en ce qui a
trait aux intentions, mais c'est surtout sur ce qui en reste et sur ce qui est
écrit dans le projet de loi que l'on se base; c'est surtout sur cela
qu'on prendra les décisions au niveau juridique. À ce moment, il
y aura plein de vices de forme parce qu'il y aura plein de vides. On sera pris
pour se réunir encore une fois pour apporter ou pour corriger, encore
une fois, ce projet de loi.
Donc, M. le Président, de notre côté de
l'Assemblée nationale, soit celui de l'Opposition, nous mettons tout ce
qui est possible pour faire en sorte que ce projet de loi soit acceptable,
d'une part, pour la région de Montréal et, d'autre part, pour les
gens en région. Nous avons parlé depuis le début d'un
service équitable; nous avons cru le ministre parce qu'il nous a fait
des beaux discours, depuis le début, sur l'équité, mais
maintenant ce que nous demandons, ce ne sont plus des discours, mais comment
cette équité va s'appliquer dans le projet de loi. Où
allons-nous voir les articles qui vont nous laisser entendre que cette
équité est administrable et qu'elle sera administrée d'une
façon claire, sans ambiguïté?
Nous ne le voyons pas. C'est pourquoi nous avons été
obligés d'apporter amendements pardessus amendements et ici,
d'après ce que je peux voir, il a fallu nombre de discussions, pendant
parfois trois quarts d'heure, une heure, deux heures ou trois heures, pour que
le ministre revienne sur nos amendements et qu'il accepte ce que nous avions
fait comme amendements, comme étant dans le bons sens et dans la bonne
direction.
Donc, je crois que nous sommes plus que secourables, actuellement, au
ministre, pour ce projet de loi et n'eût été de notre
éclairage, je me demande ce qui arriverait du projet de loi. Que ce soit
autant du côté patronal que du côté syndical, les
gens auraient eu à faire face à de sérieux
problèmes; notamment en ce qui a trait aux relations du travail, les
gens auraient été obligés de subir des décrets
plutôt que de vivre une négociation. Je pense que cela aurait
été une erreur monumentale que d'accepter de faire passer cet
article, ce qui serait peut-être arrivé n'eût
été de la vigilance et de la compétence de notre critique
en cette matière sur le projet de loi.
Le Président (M. Bélanger): Comme
député de Laval-des-Rapides, ici à la commission, si on
regarde le nombre d'heures que nous avons siégé, lorsque vous
faites allusion au fait que les députés de la formation
ministérielle n'ont peut-être pas joué leur rôle, je
diffère totalement d'opinion avec vous. À plusieurs reprises vous
avez cité des prises de position de collègues
ministériels, des prises de position, d'ailleurs, qui allaient dans le
sens de bonifier, sur certains aspects, le projet de loi et nous arrivons
à un article, à un amendement où il est évident que
les modèles proposés ne sont pas les mêmes de part et
d'autre. L'objectif visé, je pense, est le même, autant par le
ministre que par le chef de l'Opposition, mais le modèle qu'on prend
pour y arriver n'est pas le même. Dans ce sens, nous sommes devant un
cul-de-sac. Alors, je proposerais que sur cet amendement - et je le fais comme
député de Laval-des-Rapides, pour ne pas mêler les
rôles - qu'on prenne le vote sur l'amendement proposé et qu'on en
dispose ou qu'on...
M. Chevrette: Notre intention, c'est de voter comme tantôt.
Voulez-vous enregistrer le même vote nominal que tantôt?
Le Président (M. Bélanger): Je reprends la parole
comme président.
M. Chevrette: Cela va juste aller plus vite.
Le Président (M. Bélanger): Vous proposez qu'on
reprenne le même vote que tout à l'heure sur l'amendement. Y
a-t-il consentement, M. le ministre? Sur le sous-amendement,
c'est-à-dire, oui. Donc, le sous-amendement proposé par le
député de Joliette est rejeté. Je reviens donc à
l'amendement...
M. Chevrette: Est-ce que le ministre me permettrait une
question?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
ministre.
M. Chevrette: Étant donné qu'il est quand
même 11 h 50 et qu'il y a des gros morceaux qui n'ont pas
été vus, quand entend-il déposer aux membres de la
commission les amendements éventuels sur l'indemnité en cas
d'expropriation à Montréal?
M. Dutil: M. le Président, je ne voudrais pas
répondre à cette question ce soir. Nous reprenons nos travaux
demain matin à 10 heures. Il y a des gros morceaux qui ne sont pas
encore passés, entre autres, les articles 149. 27 à 149. 30.
Mais, demain, nous serons en mesure d'aviser le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Sur le "quand"? M. Dutil: De nos
intentions.
M. Chevrette: Non, mais est-ce à dire que ce soir vous
n'avez pas de texte préparé pour pouvoir permettre à
l'Opposition de se faire une idée et peut-être
d'accélérer les travaux demain matin, à 10 heures, sur la
notion d'indemnité en cas d'expropriation?
M. Dutil: M. le Président, nous avons des
hypothèses de travail pour l'instant que nous ne souhaitons pas
transmettre à l'Opposition parce que ce ne sont que des
hypothèses de travail sur l'indemnité. Quoi qu'il en soit, je
pense que les choses vont évoluer beaucoup d'ici à demain.
M. Chevrette: Une dernière, une petite
dernière?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Vous riez moins que la semaine passée. Une
petite dernière, M. le ministre. Est-ce que le ministre a le mandat, au
moment actuel, un mandat clair, en ce qui regarde l'indemnité en cas
d'expropriation à Montréal ou s'il a un mandat à aller
chercher?
M. Dutil: M. le Président, quant à cette question
d'indemnité, nous sommes certains qu'elle ne satisfait pas aux voeux de
ceux qui sont concernés et, en ce sens, il n'est pas notre intention de
déposer des amendements à cet effet.
M. Chevrette: Est-ce que la formule d'"opting out" que je vous ai
proposée hier soir
a été envisagée?
M. Dutil: Je ne veux pas parler des diverses hypothèses
qui ne seront pas déposées si on ne sent pas qu'il y a
satisfaction chez ceux qui sont concernés.
Le Président (M. Bélanger): Si je me permettais une
proposition de médiation jusqu'à un certain point, je
dépasse peut-être mon rôle, vous me reprendrez.
M. Chevrette: Cela me fera plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de l'heure
et puisque les questions de fond qui se posent sont importantes, puis-je
suggérer à M. le ministre et à M. le député
de Joliette de se rencontrer tout de suite à la fin des travaux, dans
quelques instants? Ce sera peut-être la façon d'aborder ces
problématiques et cela permettra, de part et d'autre, de
réfléchir afin que, demain, la nuit portant conseil, nous
puissions trouver avec sagesse une solution à toutes ces
problématiques.
M. Dutil: M. le Président, si je vous comprends bien, vous
me suggérez de lever l'assemblée, de suspendre
l'assemblée.
Le Président (M. Bélanger): Je le suggère
effectivement.
M. Chevrette: Et, quant à vos suggestions de rencontre
entre moi et le ministre, j'ai une autre rencontre très agréable.
Bonsoir.
Le Président (M. Bélanger): Alors, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux à demain, 10 heures, salle
Papineau. Je vous remercie.
(Fin de la séance à 23 h 53)