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(Quinze heures douze minutes)
Le Président (M. Laporte): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux concernant l'étude, article par
article, du projet de loi 34, Loi modifiant la Loi sur les services de
santé et les services sociaux et d'autres dispositions
législatives. Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Blais
(Terrebonne) sera remplacé par M. Claveau (Ungava), Mme Juneau (Johnson)
par Mme Blackburn (Chicoutimi).
Le Président (M. Laporte): Merci. Il n'y a pas d'autres
remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Loi sur les services de santé et les services
sociaux (suite)
La Corporation d'urgences-santé de la
région de Montréal métropolitain (suite)
Le Président (M. Laporte): On était rendus, hier,
à la discussion de l'article 149. 6, introduit par l'article 2 du projet
de loi 34.
M. Chevrette: C'est cela.
Le Président (M. Laporte): Des commentaires?
M. Chevrette: On avait déposé une série
d'amendements. Le ministre avait profité de la fin de la session, hier
soir, ou de la séance de la commission, hier soir, pour nous dire qu'il
regarderait tout cela. On les a déposés assez en vrac.
M. Dutil: Alors, bien qu'il soit resté certaines
discussions à faire, on va vous faire part de ce que nous pensons
à la suite des discussions, et de ce qu'on serait prêt à
accepter et de ce que cela pourrait être. On y arrive.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre entend nous
déposer... Seulement une minute, vous permettez?
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Est-ce que vous entendez déposer les
propositions d'amendement que vous nous aviez annoncées hier soir,
puisque vous avez réussi à échapper à la
dernière question complémentaire ce matin en Chambre? Est-ce
qu'elles sont prêtes? Est-ce qu'on pourrait les avoir?
Le Président (M. Laporte): M: le ministre.
M. Dutil: Oui, M. le Président, on serait prêt
à déposer cela.
M. Chevrette: J'apprécierais grandement qu'on les ait tout
de suite pour faire une petite lecture rapide de deux minutes.
M. Dutil: Alors, M. le Président, là-dedans, il y a
certaines modifications, certains amendements qui sont des amendements de
concordance. Je pense en particulier au fait qu'on parle de
préhospitaliers d'urgence à certains endroits au lieu de
transports ambulanciers. C'est plus loin? En tout cas, de toute façon,
ils ne sont peut-être pas déposés là. C'est ce que
vous me dites? Ils ne sont pas déposés là? En tout cas, on
y reviendra, mais - et je pense que c'est ce que le chef de l'Opposition veut
savoir - l'essentiel des propositions qu'on fait, c'est qu'on passerait d'un
système d'appel d'offres public à un système de
décret après négociations. Les négociations de
gré à gré, selon les amendements que nous avions
déjà déposés, demeurent. Sauf que l'alternative
à la négociation de gré à gré est un
décret qui fixe les tarifs. Dans les amendements, il y a
également l'assurance - et on a resserré les choses - qu'on
transpose, de façon complète, les avantages qui pouvaient
être accordés au permis aux avantages accordés au contrat.
C'est-à-dire, par exemple, que la personne qui transigeait auparavant
sous forme de permis en vendant son entreprise peut le faire avec quelqu'un,
peut vendre son contrat. Les suivants, ceux qui l'ont adopté, peuvent
également vendre ce contrat; les droits et privilèges suivent. En
substance, ce sont les amendements.
Le Président (M. Laporte): On va laisser quelques instants
pour prendre connaissance de ces amendements.
Si j'ai bien saisi, vous transmettez à la commission les
informations sur les articles 149. 15 et suivants. On poursuit la discussion
sur l'article 149. 6.
M. Dutil: M. le Président, je pense que le point où
on devrait entreprendre la discussion et où il y a dés chances
qu'on soit d'opinion différente, c'est au point 7°. Vous aviez
déposé un amendement à cet effet, si je me rappelle bien.
Est-ce que vous avez l'amendement en question?
M. Chevrette: Si on fait l'examen exact de la situation, il y a
eu une annonce d'amendement pour "le membre nommé après
consultation de la
Communauté urbaine de Montréal".
Il y avait un genre de consentement ou de consensus en ce qui regarde le
remplacement du groupe socio-économique par quelqu'un de Laval.
M. Dutil: C'est ça.
M. Chevrette: "Un membre parmi les directeurs
généraux des centres hospitaliers. " Après discussion, le
député de Gouin et moi-même avons convenu qu'on ne
retrouvait pas la même chose dans les réseaux et qu'on pouvait
donc l'accepter. "Un membre nommé parmi les coordonnateurs des salles
d'urgence", la même chose. "Un médecin nommé par les
médecins qui exercent dans le cadre d'un service d'interventions
d'urgence", mais on parlait d'un médecin qui oeuvrait à
Urgences-santé, cela semblait faire également consensus, quoique
le mode de désignation n'était pas choisi et vous deviez nous en
suggérer un.
Des amendements ont été annoncés concernant les
trois membres nommés parmi les salariés de la corporation. Moi,
je voulais y aller au niveau de l'accréditation et je vous ai
suggéré également que ce soient des gens nommés par
les groupes et non pas choisis par le ministre. On s'est arrêté
là, mais il y a d'autres amendements à venir. À moins que
le ministre veuille régler ce qui est réglable tout de suite et
faire les amendements par la suite.
M. Dutil: Moi, je pense, M. le Président, qu'on devrait
régler ce qui est réglable tout de suite, oui.
Le Président (M. Laporte): Par amendements?
M. Chevrette: On va voir si on liquide les points sur lesquels on
est d'accord. Il restera les autres. On fera des amendements spécifiques
sur les autres et vous les entérinerez par la suite.
M. Dutil: D'accord.
M. Chevrette: Est-ce que vous avez une nouvelle formule à
offrir, "Un membre nommé après consultation de la
Communauté urbaine de Montréal", dans le sens que le
député de Gouin avait suggéré, que ce soit un
membre du 911 ou un officier, je ne sais pas?
M. Dutil: Oui. On va déposer la formulation - il faudrait
sans doute faire des photocopies - "Un membre nommé après
consultation de la Communauté urbaine de Montréal parmi les
membres de son conseil d'administration ou ses employés cadres". C'est
la rédaction qui nous paraît conforme à ce qui avait
été mentionné.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: II n'y a pas de conseil d'administration à
la CUM. C'est soit le conseil ou le comité exécutif. Je pense
qu'il faudrait que ce soit "au sein".
M. Dutil: De son conseil...
M. Rocnefort: Oui, soyons un peu plus souples: du conseil ou de
ses cadres. Moi, cela m'irait très bien.
M. Chevrette: Adopté.
M. Dutil: Pour Laval, ce serait la même chose: "Un membre
nommé après consultation de la ville de Laval parmi les membres
de son conseil ou ses employés cadres. "
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté.
M. Dutil: On a adopté le directeur
général...
M. Chevrette: C'est -à-dire que...
Le Président (M. Laporte): "Le directeur
général de la corporation", à 149. 6 1°.
M. Rochefort: À 1°.
Le Président (M. Laporte): À 1°.
M. Chevrette: Non à 1°, ce n'est pas adopté, on
a un amendement.
M. Dutil: D'accord, on y reviendra plus tard.
Le Président (M. Laporte): Article 149. 6 3°. M.
Rochefort: On est rendu à 3°.
Le Président (M. Laporte): "Un membre nommé parmi
les groupes socio-économiques. "
M. Chevrette: Le coordonnateur aussi, c'est adopté.
M. Rochefort: Une minute, là!
M. Chevrette: Les directeurs généraux des centres
hospitaliers, c'est adopté.
M. Rochefort: Mais qu'est-ce qui arrive avec les
socio-économiques?
M. Chevrette: II est remplacé par Laval.
M. Dutil: Non, non. C'est parce qu'on avait... On reviendra plus
tard au socio-économique, si vous voulez, parce qu'on n'en avait qu'un.
Nous, on avait un autre amendement, mais oublions notre amendement et parlons
à partir du
texte initial. D'accord?
M. Chevrette: D'accord.
M. Dutil: Le socio-économique, si on en parle
immédiatement, on se demandait si on ne devait pas le remplacer par un
usager. On se posait des questions sur la façon de nommer l'usager, si
c'était utile de le faire. Moi, j'apprécierais avoir l'opinion
aussi franche et aussi claire du chef de l'Opposition et du
député de Gouin que l'opinion qu'ils ont donnée pour les
socio-économiques, hier, à ce sujet.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Dans les circonstances, personnellement, je
préfère "les usagers" - je vous le dis tout de suite - que "les
groupes socio-économiques".
M. Dutil: Mais, ma question, c'est: Est-ce que vous estimez qu'un
usager, c'est nécessaire et adéquat qu'on en ait un? Moi, je
m'interroge là-dessus, pour la même raison que vous avez
soulevée quant aux socio-économiques, hier. Un usager qui prend
l'ambulance, de quelle façon le nomme-t-on? On ne fera pas une
élection parmi les 200 000 usagers, cela va faire une grosse
assemblée et on n'a pas de locaux à Montréal pour les
recevoir.
M. Rochefort: Cela ferait du développement
touristique.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: N'y a-t-il pas un comité d'usagers au CRSSS?
Je ne parle pas d'Urgences-santé. Le CRSSS n'a-t-il pas une structure
d'usagers, un comité consultatif? Non?
M. Dutil: On n'est pas obligés, M. le Président, de
mentionner la forme que prendrait la nomination de l'usager. Peut-être?
À titre de suggestion?
M. Chevrette: On va être obligé de dire par qui il
est choisi.
M. Dutil: Par le gouvernement.
M. Chevrette: On n'a pas tellement le choix, si on ne
prévoit aucun mode.
M. Rochefort: Écoutez, moi, je n'y tiens pas plus qu'il
faut, mais si on cherche un moyen de l'élire, de le nommer, ne
pourrait-il pas être choisi parmi les usagers qui siègent aux
conseils d'administration des établissements du réseau de la
région?
M. Chevrette: Comment s'appelle l'association des...
M. Rochefort: Le comité des
bénéficiaires.
M. Chevrette: Le comité provincial des
bénéficiaires.
Une voix: Saint-Charles-Borromée?
M. Chevrette: Non, pas Saint-Charles-Borromée. Il y a un
comité national dont M. Brunet est président. Je suppose que ce
sont des usagers. Un peu, pas mal? Est-ce que cela pourrait être un
usager nommé, suggéré par cet organisme ou bien par la
FADOQ?
M. Dutil: Ce qu'il dit, c'est que les personnes
âgées sont de grands...
M. Chevrette: La Fédération de l'âge d'or du
Québec. Vous avez dit cela.
M. Dutil: Oui, c'est cela. De grands utilisateurs.
M. Rochefort: Oui, mais là, moi, M. le
Président...
M. Dutil: Mais on s'étale là. On s'égare.
M. Chevrette: J'aime mieux un bénéficiaire.
M. Rochefort: II y a des enfants qui prennent les ambulances au
Québec aussi. Je n'ai rien contre les personnes âgées, bien
au contraire, mais je ne vois vraiment pas pourquoi on focaliserait...
M. Chevrette: Oui, bénéficiaire.
M. Dutil: Alors, après consultation de l'association...
Comment l'avez-vous appelée?
M. Chevrette: C'est le Comité provincial des...
Des voix: Des malades. M. Chevrette:... malades.
M. Dutil: Alors, on trouvera la dénomination exacte.
M. Rochefort: Oui, mais écoutez. Au-delà de cela,
ce qui serait... Ne nous braquons pas là-dessus. Est-ce que cela ne
pourrait pas être "après consultation des groupes
représentatifs d'usagers et de bénéficiaires"? Alors, s'il
y en a d'autres qui existent et qui ne nous viennent pas à l'esprit, si
cela se modifie...
M. Chevrette: Si vous avez trois inscriptions, vous en avez
trois.
Une voix: Cela fait plus large.
Le Président (M. Laporte): Je crois comprendre de la
discussion, M. le ministre, que vous allez déposer l'ensemble de ces
amendements-là pour qu'on puisse...
M. Dutil: Oui, oui on est en train de les "finaliser". Parce
qu'on voulait "finaliser"...
Le Président (M. Laporte):... en faire une lecture
éclairée aux membres de la commission.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Laporte): Merci. Alors, pour "usagers"
à 149. 6 3", cela va?
M. Dutil: Je voudrais être bien sûr qu'on se
comprend.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: "Un membre nommé parmi les directeurs
généraux des centres hospitaliers du territoire", cela va tel
quel?
M. Rochefort: Hier, vous avez soulevé la question du
CRSSS. Êtes-vous d'accord avec l'idée qu'a y ait un membre du
CRSSS au conseil?
M. Dutil: Non. Nous pensons que cela ne serait pas
adéquat. Mais cela ne change pas notre discussion sur...
M. Rochefort: Alors est-ce qu'il ne pourrait pas être...
C'est parce que je le reliais là. Dans la mesure où vous ne
souhaitez pas un membre du CRSSS, je pense que le représentant des d. g.
pourrait être nommé après consultation du CRSSS qui, lui,
conserve des responsabilités sur les questions d'organisation...
M. Dutil: Pourquoi le CRSSS plutôt que "après
consultation de l'Association des hôpitaux"? Je vous pose la question
parce que cela me semblerait plus...
M. Rochefort: Parce que pour moi ce n'est pas du tout pareil.
Pour moi le CRSSS n'a pas une responsabilité d'être une
association représentative de ces milieux-là mais a une
responsabilité directe de santé. Et il a la responsabilité
d'être leur porte-parole sur certaines questions et une
responsabilité aussi dans ces établissements quant aux politiques
d'admission et un certain nombre de ces questions-là.
M. Dutil: Et qu'est-ce que vous pensez...
M. Rochefort: Et je me dis, par exemple, que le CRSSS est mieux
placé que l'AHQ pour dire: Le d. g. de tel établissement, compte
tenu des problèmes qu'on a eus dans le passé au chapitre des
services préhospitaliers d'urgence et de l'expérience qu'il a
acquise, serait bien mieux placé que bien d'autres pour aller
siéger au conseil de cette corporation-là, par exemple.
M. Dutil: Quant à votre remarque d'hier: Est-ce que c'est
le temps de chambarder le mode de consultation ou de choix des membres des
conseils d'administration, suite au travail qui se fait...
M. Rochefort: C'est pour cela que je souhaite qu'on maintienne la
présence d'un d. g.
M. Dutil: Non, mais, quant au mode de consultation, vous partez
de consulter le CRSSS. Je ne sais pas. C'est...
M. Rochefort: Je pense qu'on vient d'innover aussi en disant
qu'on va consulter les groupes d'usagers et tout ça. En tout cas, je
vous dis ce que j'en pense.
M. Dutil: En tout cas, je préférerais l'AHQ.
M. Rochefort: Bien, écoutez. Je pense qu'il faut
reconnaître, à un certain nombre d'endroits dans la loi, le
rôle réel que le CRSSS conservera en matière de services
préhospitaliers d'urgence. Et, là, il y en a un. D'ailleurs, je
n'ai pas la loi avec moi, mais je vous rappelle qu'à l'article 18. 1, je
pense, dans les différentes fonctions il est dit que le CRSSS doit,
notamment, être le porte-parole des établissements sur des
questions d'intérêt commun. Le CRSSS va continuer à avoir
un système d'information quant aux admissions, quant aux entrées,
aux sorties dans les établissements de son réseau. Il va
continuer à observer ce qui se passe en termes de clientèle,
d'accessibilité aux services, tout ça. Je pense que c'est
naturel.
M. Dutil: Je trouve curieux de faire nommer le directeur
général d'un centre hospitalier par le CRSSS. Cela me semble un
peu bizarre.
M. Rochefort: Je n'ai pas dit "faire nommer par". J'ai dit
"après consultation de".
M. Dutil: Peut-être que je ne comprends pas ce que me dit
le député de Gouin. Mais cela ne m'apparaît pas
logique.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Rochefort: Je prends juste un exemple, si le chef de
l'Opposition me le permet.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Laporte): M. le député
de
Gouin.
M. Rochefort: On ne dit pas: un membre nommé par
l'Association des cadres de la Communauté urbaine de Montréal. On
ne dit pas: un membre nommé après consulation de l'Association
des cadres de la Communauté urbaine de Montréal. On dit: un cadre
nommé après consultation des élus de la CUM, de ceux qui
représentent la CUM. Et c'est le CRSSS, pas l'AHQ, qui représente
les établissements, quant aux mandats législatifs, dans le
domaine de la santé et des services sociaux. L'AHQ n'a aucun mandat
législatif. C'est un organisme important, je le reconnais, mais c'est
une association d'établissements. Ce n'est pas un organisme qui a un
mandat législatif de représentation, de coordination et de
concertation d'établissements. (15 h 30)
M. Dutil: Mais l'Association des hôpitaux du
Québec...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Oui. La remarque que vient de faire le
député de Gouin... C'est que l'AHQ est aussi formée de
gens qui viennent des conseils d'administration, à ma connaissance.
M. Rochefort: Oui. Mais ils n'ont pas un mandat
législatif. Trouvez-moi un article d'une loi au Québec qui donne
un mandat, une respon-sabiité légale dans le domaine de la
santé et des services sociaux à l'AHQ. C'est une association
librement consentie d'établissements qui, volontairement,
décident de se regrouper pour défendre leurs
intérêts comme établissements et non pas comme
responsabilités législatives, alors que le CRSSS a des
responsabilités, notamment, en ce qui concerne la coordination, la
concertation et la représentation.
M. Dutil: M. le Président, je pense qu'on n'a pas la
même opinion. Je pense que la consultation devrait se faire auprès
de l'AHQ.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette:, M. le Président, j'ai bien compris
l'argumentation du député de Gouin. Je trouve qu'il a tout
à fait raison parce que c'est vraiment au CRSSS qu'on a donné le
rôle de tenir le nombre, l'achalandage, la coordination de tous les soins
préhospitaliers. Ce sont eux qui connaissent le profil, ce sont eux qui
connaissent vraiment davantage les situations des régions. Finalement,
l'OPHQ doit consulter régulièrement les CRSSS pour avoir le
profil des différentes régions, pour savoir exactement de quoi
ont l'air ces régions.
Donc, je trouve qu'il serait plus normal que ce soit le CRSSS qui ait
une responsabilité dans le domaine de la santé, des soins, alors
que, comme le disait tantôt mon collègue, l'Association des
hôpitaux du Québec est une association dont les
établissements peuvent faire partie ou non, et ceci, librement. Ce ne
sont pas du tout les mêmes mandats. À mon avis, le CRSSS maintient
cette autorité qu'ont les établissements. Le CRSSS travaille
toujours en étroite relation avec l'ensemble des directeurs
d'hôpitaux pour maintenir l'ensemble des activités de santé
dans une région donnée, dans un territoire donné. Donc, ce
sont eux qui travaillent, réellement, en collaboration avec les centres
hospitaliers pour maintenir une qualité de services.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je n'avais pas d'idée établie ou de
faite au début, mais là, j'en ai une. Étant donné
qu'on laisse au CRSSS la responsabilité d'établir les politiques
en matière de transferts, d'établissements, etc. On sent, au
niveau même du projet de loi, qu'on lui laisse la responsabilité
sur ce plan. C'est donc lui qui a une idée de son territoire. En
laissant cela à l'Association des hôpitaux du Québec,
l'AHQ, on n'ajoute rien, on ne vient rien corriger, on ne bonifie rien, alors
que le CRSSS peut aller nommer exactement une personne qui a le souci de la
supervision, de l'application de ces politiques.
Je propose donc formellement que ce soit "après consultation du
CRSSS-MM".
Le Président (M. Laporte): On va trouver... de votre
amendement...
M. Chevrette: Pour le directeur général.
Le Président (M. Laporte): Pour le directeur
général. M. le ministre.
M. Dutil: On me dit qu'il y a une commission administrative de
centres hospitaliers du Montréal métropolitain constituée
par...
M. Chevrette: Après la consultation du CRSSS, mais
il...
M. Dutil: D'accord. C'est administratif...
M. Rochefort: J'ai d'ailleurs référé
à cela, hier, quand j'ai dit qu'il faudrait peut-être
qu'éventuellement il y ait une commission consultative des urgences.
M. Chevrette: Le CRSSS c'est le pouvoir politique, juridique,
alors que la commission, c'est administratif seulement. C'est comme rien, le
CRSSS va dire à sa commission administrative: Suggérez-moi trois
noms pour que je les achemine à... CRSSS, proposé formellement.
Prenez-vous un papier ou prenez-vous ça sur parole? On va vous en faire
un, madame.
Le Président (M. Laporte): II ne faut pas s'égarer
dans l'ensemble des propositions qui sont faites. Je pense qu'il serait mieux
de l'acheminer par écrit à la secrétaire de la
commission.
M. Chevrette: Ah! Cela va se faire.
Le Président (M. Laporte): Merci. Vous êtes bien
aimable.
On est toujours à l'article 149. 6 4°.
M. Chevrette: Oui, est-ce qu'on peut continuer sur le d. g.
d'urgence? Pour le coordon-nateur d'urgence, cela pourrait être la
même chose. Cela pourrait être la commission administrative qui...
On rejoint le même monde là, alors si on disait par le CRSSS,
là aussi. Coor-donnateur d'urgence, par le CRSSS, là aussi. Les
coordonnateurs d'urgence aussi. Il y a un d. g. par hôpital et un
coordonnateur d'urgence par hôpital. C'est la même logique.
Le Président (M. Laporte): Si je saisis bien, M. le
député de Joliette, 4° et 5°, vous en faites la
proposition...
M. Chevrette: D'une pierre deux coups. L'amendement c'est:
"après consultation du CRSSS de Montréal".
Le Président (M. Laporte): "Après consultation du
CRSSS, un membre nommé parmi les directeurs généraux des
centres hospitaliers du territoire... "
M. Chevrette: CRSSS-MM.
Le Président (M. Laporte): C'est cela. Et la même
chose pour 5°.
M. Chevrette: Oui, 4° et 5°.
Le Président (M. Laporte): 4° et 5°. M. le
ministre.
M. Dutil: Le débat a déjà été
fait et j'ai mentionné mon désaccord, M. le Président.
M. Rochefort: Pourquoi avez-vous fait allusion à
l'existence de la commission consultative du CRSSS?
M. Dutil: C'était à titre d'hypothèse. Je me
demandais si vous connaissiez la chose et je voulais connaître votre
opinion à ce sujet.
M. Rochefort: Mais, puisque cela existe, est-ce que cela ne
renforce pas l'idée?
M. Dutil: Non, on me dit que c'est essentiellement
administratif.
M. Rochefort: Voyons donc! C'est administratif! Ce n'est pas
administratif du tout. On ne discute pas de budgets là; les budgets sont
décidés a Québec. C'est justement de la concertation
interétablissement. Je ne sais pas qui vous a dit ça, mais c'est
de la concertation interétablissement qui se fait dans les commissions
des CRSSS, sinon je ne sais pas ce que font les commissions des CRSSS.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a un argument politique ou un
argument rationnel? Quelles sont les raisons?
M. Dutil: Quant à l'argumentation concernant le 4°,
à mon avis, on devrait plutôt procéder par l'AHQ, puisque
c'est sous l'autorité des hôpitaux que sont les directeurs
généraux.
M. Rochefort: Mais qui représente les hôpitaux au
plan législatif, quant à leur mandat de santé et de
services sociaux? Étes-vous en train de me dire que c'est l'AHQ? Je ne
dénigre par l'AHQ, mais il faut que chacun occupe sa fonction.
M. Dutil: On parte...
M. Rochefort: L'AHQ est une association d'établissements,
un lieu d'association pour fins de représentation, de pression, de
porte-parole.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Je n'ai pas de remarque supplémentaire. Je ne
dis pas que l'AHQ soit telle ou telle chose. Je dis que je pense qu'il est plus
logique de mettre ça là. C'est mon opinion.
M. Chevrette: Comme ça, c'est non parce que vous pensez
que c'est mieux. Est-ce ce qu'on doit comprendre?
M. Dutil: Évidemment, M. le Président, quand je dis
que c'est non, c'est parce que je pense que l'autre solution est
préférable, à tort ou à raison.
M. Chevrette: Oui, mais, M. le ministre, on discute très
ouvertement et je vous demande les raisons fondamentales de cela. Est-ce parce
que vous pensez que l'AHQ pourrait être fâchée?
M. Dutil: Cela pourrait être une conséquence
effectivement. Maintenant, je ne le pense pas.
M. Chevrette: On va vous donner plusieurs raisons et on va vous
faire analyser le dossier. Pensez-vous d'abord que le CRSSS ne serait pas
fâché de voir qu'il n'est pas consulté, alors qu'il a un
rôle de planification à jouer sur l'île de Montréal
et que son souci est précisément de l'ordonner et que vous lui
laissez, vous-même, le pouvoir, dans votre loi, d'établir les
politiques de transfert de soins préhospitaliers, de transfert
même de patients? Ne pensez-vous pas que c'est dévolu
davantage aux CRSSS?
M. Dutil: Je vérifie, en ce qui concerne les
établissements de quelle façon des CRSSS... sur quels membres ils
sont consultés, s'ils le sont, à moins que les réponses ne
soient connues?
M. Chevrette: Pouvez-vous nous dire si vous recevez mon
amendement?
Le Président (M. Laporte): C'est cela que j'allais dire,
M. le président, pardon, M. le député de Joliette,
à savoir que j'avais reçu l'amendement et que cet amendement est
sûrement recevable. Cet amendement dit que "les paragraphes 4° et
5° de l'article 149. 6, tel qu'introduit par l'article 2 du projet de loi
34, sont modifiés par l'addition, a la fin de la deuxième ligne,
des mots "après consultation du CRSSS du Montréal
métropolitain". J'ai cru comprendre, M. le ministre, qu'il y avait
certaines vérifications qui se faisaient actuellement.
M. Dutil: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Laporte): Merci.
M. Dutil: On voit ici, M. le Président, de quelle
façon intervenaient les CRSSS quant à la nomination de membres de
conseils d'administration d'établissement. On retrouve, sauf erreur, et
le député de Gouin pourra me corriger... On est à
l'article 79 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
et c'est à l'alinéa b qu'on retrouve qu'il y a "une personne
nommée par écrit par le conseil régional concerné
et choisie parmi les membres et sur recommandation des organismes
bénévoles qui oeuvrent dans le domaine de la santé et des
services sociaux et qui sont reconnus à cette fin par ce conseil
régional". Quant aux consultations, les médecins sont choisis par
les membres de leur conseil...
M. Chevrette: C'est cela. Cela va bien aller quand on arrivera
aux médecins. Vous venez de me donner la réponse.
M. Dutil: Alors, je maintiens mon opinion, M. le
Président. Quant à l'article 4 et quand on arrivera aux
médecins, on verra.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Là-dessus, je vous répète ma
question: Est-ce qu'on pourrait avoir au moins deux raisons - c'est comme rien,
un ministre doit avoir au moins deux bonnes raisons quand il fait quelque chose
- ou bien une bonne si, deux, c'est trop lui en demander. Une raison, pas une
impression. Quels motifs fondamentaux le poussent à ne pas accepter le
rôle du CRSSS?
M. Dutil: Je ne pense pas que cela vienne jouer dans le
rôle du CRSSS. Lorsqu'on établit un conseil d'administration
où on souhaite avoir comme l'un des représentants un directeur
général... de choisir comme organisme de consultation celui qui
regroupe ceux qui ont autorité sur les directeurs
généraux, cela me paraît plus logique de le faire
ainsi.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Mais est-ce que vous considérez que l'AHQ a
autorité sur les directeurs généraux? Si je suivais votre
logique, ne devrions-nous pas demander au conseil d'administration de tel
hôpital? C'est seulement selon l'autorité d'un centre hospitalier
qui a autorité... Et, en vertu de la loi que Mme Lavoie-Roux a
signée au mois de décembre, vous vous rappellerez, M. le ministre
délégué, que Mme Lavoie-Roux a parlé
d'exclusivité de services avec son centre hospitalier. L'argument ne
tient pas pour l'AHQ à ce moment-là, pas plus que pour les CRSSS.
Le fait de participer au conseil d'administration d'une corporation pour un d.
g., si on suivait cette logique - je ne me souviens plus du numéro de la
loi... (15 h 45)
Une voix: 97.
M. Chevrette: 97... il faudrait qu'il ait l'autorisation
préalable du conseil d'administration du centre hospitalier de poser des
gestes. À ce compte, il faudrait quasiment dire "après
consultation avec le centre hospitalier pour lequel le directeur est à
l'emploi". L'intention ici, M. le ministre, c'est de dire au CRSSS:
Suggérez-nous donc des noms. Vous en choisissez un et vous communiquez
avec son centre hospitalier pour dire: Consentez-vous à le
libérer pour qu'il fasse partie du conseil d'administration?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Cela va plus loin, M. le Président. Le fait de
consulter n'oblige pas à choisir parmi la liste.
M. Chevrette: Non, non.
M. Dutil: C'est une consultation.
M. Chevrette: Mais c'est encore pire.
M. Dutil: Non, non, mais c'est mon interprétation.
M. Chevrette: Si vous voulez nommer Barkin, par exemple, disons
que c'est Barkin...
M. Dutil: Si je pouvais finir mon intervention, M. le
Président.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: C'est que rien n'empêche le gouvernement de
consulter qui il veut sans l'inscrire de façon formelle dans la loi. Ce
que je veux dire par là c'est que, si on écrit l'AHQ ici, ce qui
m'apparaît plus logique, comme façon formelle de consulter, cela
ne nous empêche pas de faire d'autres consultations si on le juge
à propos. Mais on s'engage au moins à faire cette
consultation.
M. Rochefort: Sauf que...
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Sauf que l'avantage que la nomination, après
consultation du CRSSS, va avoir c'est qu'au lieu d'avoir simplement un d. g.
recommandé par une association d'établissements qui va aller au
conseil de la corporation, il va y avoir là un d. g. qui sera un peu le
représentant des autres d. g., pas seulement de son
établissement, mais plus de l'ensemble des établissements. C'est
là l'intérêt que cela avait d'avoir quelqu'un qui a un
mandat un peu plus large et non pas un mandat délégué par
une association représentative.
M. Dutil: Et il n'est pas élu, M. le Président. Je
le rappelle, c'est après consultation.
M. Rochefort: Non, non, mais on est conscients de cela, sauf que,
s'il y a eu une consultation du CRSSS, le CRSSS va sûrement vous donner
les bonnes raisons qui font qu'il vous suggère X, Y, Z, qui vont
être des raisons de préoccupations interrégionales.
M. Dutil: Je n'ai plus rien à ajouter
là-dessus.
M. Rochefort: Moi non plus.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'amendement...
M. Chevrette: Juste une minute, s'il vous plaît.
Le Président (M. Laporte): Oui, Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. Écoutez, je ne
comprends pas l'obstination du ministre là-dessus, à l'heure
actuelle. À mon avis, je trouve que c'est tout à fait clair de
laisser cette responsabilité au CRSSS et qu'il semble beaucoup plus
naturel de travailler avec ses représentants. D'autant plus que le
processus électoral est déjà fait. Ils sont
consultés régulièrement, les CRSSS, et, pour participer
aux commissions administratives, le mécanisme est déjà en
place, tout est là. Je ne vois par pourquoi on se priverait de cette
expertise du conseil régional. Je ne sais pas pourquoi, pour quelle
raison, pour quel motif on le met complètement de côté, ni
pouquoi il deviendrait quelque chose qu'il faut craindre et qu'il faudrait
éliminer.
C'est cela que je ne comprends pas. Cela fait partie de leurs
prérogatives, cela fait partie de leur rôle, cela fait partie des
orientations que doivent apporter le CRSSS en ce qui concerne tous les soins
préhospitaliers, la coordination interétablissement. Cela fait
partie de leur juridiction. Alors, pourquoi ces gens qui sont habitués
à travailler, qui ont une pensée régionale et qui ont une
pensée de la problématique de la région, parce qu'ils sont
habitués à avoir à travailler avec leurs directeurs
généraux, avec l'ensemble de ces gens... Ils sont beaucoup plus
impliqués et c'est beaucoup plus facile pour eux, à ce
moment-là de pouvoir établir des choix très
éclairés. À notre avis, leur consultation serait
très intéressante et apporterait un éclairage important
pour une région. On ne peut pas se passer de cette expertise ou passer
outre pour prendre une association dont le but est beaucoup plus de la
représentation et de faire des pressions auprès du gouvernement
pour arriver à de grandes orientations, faire de grands changements tels
que ceux qu'ils ont faits lorsqu'ils ont démontré au ministre que
la loi n'était pas tout à fait dans le sens que les
hôpitaux s'attendaient qu'elle pourrait être.
Je comprends qu'ils peuvent très bien jouer ce rôle. Mais
on pourrait peut-être leur laisser jouer convenablement le rôle
qu'ils doivent jouer et laisser en place les institutions existantes avec leur
juridiction pour qu'elles puissent bien accomplir leur tâche. En ce sens,
je crois que le CRSSS serait le groupe le plus choisi, privilégié
pour accomplir cette mission.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: J'ai écouté avec attention la
députée de Marie-Victorin, qui a employé, de nouveau, les
mêmes arguments qui ne m'ont pas convaincu tout à l'heure et qui
ne me convainquent toujours pas.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que la modification aux
amendements...
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: Si je comprends bien, le ministre, pour les deux et
non seulement pour un, y compris pour le coordonnateur des urgences, y compris
pour le médecin, le d. g. je veux dire... Il veut que le d. g. et le
coordonnateur soient nommés après consultation de l'AHQ?
M. Dutil: C'est-à-dire que si on met dans la loi, de
façon formelle, une consultation, qui n'empêcherait pas d'autres
consultations par ailleurs, je pense que cela devrait être dans le cas de
4° après consultation de l'AHQ. Maintenant, je n'estime pas
obligatoire de le faire.
Le Président (M. Laporte): L'amendement qui a
été déposé concernait 4° et 5°.
M. Dutil: C'est cela. Ce que je pense qu'on devrait faire, c'est
de rejeter les amendements. Quant à moi, je n'estime pas
nécessaire de mettre "après consultation de l'AHQ", sauf que
c'est un compromis qui m'apparaissait acceptable si l'Opposition est
prête à le proposer. Sinon, qu'on ne mette pas de consultation
formelle et il y en aura des consultations ou non.
M. Chevrette: Non, mais c'est parce qu'on va avoir l'air un petit
peu fou, M. le ministre. On va marquer: un membre des usagers... après
consultation avec le comité des bénéficiaires. On va dire:
Un membre de la Communauté urbaine de Montréal... après
consultation de l'exécutif, parmi ses cadres ou bien... On a
adopté cela présentement.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: La même chose pour Laval.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Là, on arrive, un d. g: on nomme un d. g.,
point final.
M. Dutil: Non, M. le Président. J'ai bien dit que
j'étais d'accord d'inclure "après consultation de l'AHQ". Je
n'estime pas que...
M. Chevrette: Non, mais pour avoir une certaine logique en ce qui
concerne la dénomination, si vous prenez ce qu'on appelle
communément un "pattern", on le suit.
M. Dutil: D'accord. Alors, on le suit et on écrit
"après consultation de l'AHQ".
M. Chevrette: Oui, sauf que je ne proposerai pas l'AHQ.
M. Dutil: Cela va. Je suis prêt à le proposer.
M. Chevrette: Si vous voulez le proposer, vous le proposerez
vous-même. D'abord que vous voulez briser un "pattern" un peu
cohérent, je m'arrangerai pour faire les propositions qui s'imposent
à un autre niveau. Vous pouvez demander le vote sur la motion que j'ai
faite.
Le Président (M. Laporte): Sur l'amendement visant
à modifier les paragraphes 4° et 5° de l'article 149, tels
qu'introduits par l'article 2 du projet de loi 34... modifiés par
l'addition, à la fin de la deuxième ligne, des mots "après
consultation du CRSSS de Montréal métropolitain". Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Dutil: Rejeté.
M. Chevrette: Adopté de notre bord.
Le Président (M. Laporte): Rejeté sur division?
M. Chevrette: C'est nécessairement sur division si c'est
rejeté.
Le Président (M. Laporte): Merci. Toujours sur les
paragraphes 4° et 5°.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Donc, là, avez-vous un amendement?
M. Dutil: Après consultation de l'AHQ.
Le Président (M. Laporte): Si vous me le permettez. Si
vous me le permettrez, les membres de la commission... Je vais suspendre les
travaux pour deux minutes, le temps de vous revenir.
(Suspension de la séance à 15 h 53)
(Reprise à 15 h 54)
Le Président (M. Laporte): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux à l'article 149. 6
4°.
Vous aviez demandé la parole, je crois, M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je ne sais pas. Le ministre l'avait
demandée.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Chevrette: Je pense que c'est le ministre qui avait
demandé la parole.
M. Dutil: Après, on fait un amendement: "après
consultation de l'Association des hôpitaux du Québec".
Le Président (M. Laporte): Donc une proposition
d'amendement par l'addition à la fin du paragraphe 4° des mots
"après consultation de l'Association des hôpitaux du
Québec". Monsieur...
M. Chevrette: Écoutez, je pense que le
débat est fait. Je ne suis pas pour répéter tout ce
que j'ai dit.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'amendement
proposant l'addition...
M. Chevrette: Adopté sur division. M. Dutil:
Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté sur division.
L'article 149. 6 5°.
M. Chevrette: L'article 149. 6 5°: "un membre nommé
par les coordonnateurs... " Je pense que cela est fait automatiquement. On le
faisait pour les deux. C'est toujours la même consultation avec l'AHQ je
suppose.
M. Dutil: On pensait que cela serait après consultation
auprès des conseils de médecins, dentistes et pharmaciens des
établissements qui ont des salles d'urgence.
M. Chevrette: Oui, mais il y en a un dans chaque...
M. Dutil: HQ. Cela vous convient?
M. Chevrette: Non, non, ce que je veux dire... Vous reprenez
exactement l'argumentation que j'ai faite tantôt en ce qui concerne le
choix du CRSSS. Je vous ai dit: Si vous choisissez l'AHQ, l'autorité sur
chacun des directeurs généraux c'est chaque conseil
d'administration du centre hospitalier. Vous m'arrivez avec le coordonnateur
d'urgence. Vous nous dites: Après consultation avec le conseil des
médecins, dentistes et pharmaciens. C'est de chaque
établissement. Ce n'était pas cela qui était l'objectif,
à mon sens. On se confrontait en particulier à partir du CRSSS
comme organisme régional de planification ou l'AHQ qui
représentait l'ensemble des hôpitaux du Québec.
A mon point de vue, si vous déposez l'amendement indiquant que
c'est le conseil des médecins, dentistes, cela m'apparaît
contraire à l'argumentation que vous teniez tantôt. Je serais
contre. Je reproposerais le CRSSS puis vous allez me battre, puis vous allez me
proposer l'AHQ et vous allez gagner. Faites-le donc tout de suite.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Je propose d'amender et de dire: Après
consultation de l'AHQ. Adopté.
M. Chevrette: Sur division. M. Dutil: Sur division.
Le Président (M. Laporte): II y a une proposition à
un amendement afin d'introduire au paragraphe 5°, l'addition "de
l'Association des hôpitaux du Québec". Adopté sur division.
Le paragraphe 6°.
M. Dutil: Le paragraphe 6°. Il y avait eu une argumentation
hier avec laquelle nous serions d'accord, à savoir d'ajouter
"exploité" dans la deuxième ligne du paragraphe 6°,
après le mot "urgence". Oui, on a le projet d'amendement, mais il est
dans les autres.
Le Président (M. Laporte): Vous avez le projet
d'amendement?
M. Dutil: Oui, on a le projet d'amendement, mais il est dans les
autres.
M. Chevrette: Après le mot "médicales
d'urgence"?
M. Dutil: Oui. "Exploité dans le territoire".
C'était de l'argumentation qui nous est venue hier et sur
laquelle...
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Laporte): Attendez un instant, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: 'Un médecin... ' Bon, j'aurais une
suggestion avant de faire l'amendement. Peut-être que le ministre s'y
rendra tout de suite. Ce serait un médecin du service
d'Urgen-ces-santé nommé parmi les médecins, parmi le
groupe de médecins qui oeuvrent à Urgences-santé, au lieu
d'arriver avec un médecin qui n'oeuvrerait pas directement à
Urgences-santé. L'objectif de la composition, je l'ai dit hier, je ne
joue pas à cache-cache avec vous là-dessus, j'ai dit que j'allais
par groupe de travail, par groupe de travailleurs. Donc, quand je vous dis un
médecin du groupe d'Urgences-santé, c'est parce que je
prétends qu'on devrait le choisir conformément à ce que
disaient, je ne me rappelle plus son nom. M. Mathias Kalinas et ses deux
collègues qui ont témoigné, ils voulaient avoir la
possibilité, eux, de nommer même leur propre représentant
au conseil, ce avec quoi personnellement je suis d'accord. Je suis d'accord,
pour les salariés qui oeuvrent à l'intérieur
d'Urgences-santé, contrairement à ceux de l'extérieur,
où c'est après consultation. Pour ce qui est des
infirmières, des techniciens ambulanciers, des médecins, des
corps intermédiaires, je suis d'accord que ce soient des personnes qui
soient nommées par leur groupe. Je suis convaincu que cela fait une
représentation directe, que cela fait quelque chose qui... Cela fait un
peu des mandataires. Je trouve que c'est intéressant comme formule. Je
ne vois pas pourquoi, par exemple, on favoriserait une tendance à
l'intérieur d'un groupe. Je vais vous donner un exemple. Les
médecins sont dans deux ou trois groupes, ils suggèrent deux ou
trois noms, le ministre en prend un, les partisans des deux
autres tendances sont en maudit et ils boudent. Alors que s'ils
définissent leur représentant, ils vont prendre
démocratiquement un vote et cela va être le choix majoritaire du
groupe. La même chose pour tous les groupes de travailleurs. Cela se
fait. C'est courant dans le domaine de la santé quand on dit: Le
représentant des salariés, le représentant des infirmiers
et infirmières, etc. Donc, je propose que ce soit un médecin
d'Urgences-santé nommé par le groupe qui y travaille.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Est-ce qu'on pourrait demeurer... qui me semble
rejoindre la position du chef de l'Opposition?
M. Chevrette: On peut essayer.
M. Dutil: Un membre nommé parmi les médecins qui
exercent dans le cadre du service d'interventions médicales d'urgence de
la corporation, après consultation de la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec.
Le Président (M. Laporte): II y avait le
député de Notre-Dame-de-Grâce qui avait demandé la
parole.
M. Chevrette: Je comprends que cela se rapproche. Il y a un bout
qui décroche. C'est le dernier bout.
M. Dutil: Le dernier bout.
M. Chevrette: Sur le premier bout, je suis entièrement
d'accord avec le ministre. C'est même mieux formulé que je ne l'ai
fait. Mais le dernier bout, on y dit: "Après consultation de la
Fédération des médecins omnipraticiens du Québec".
Même si la Fédération des médecins omnipraticiens du
Québec nous l'a demandé, je pense que les médecins qui
oeuvrent à Urgences-santé nous ont aussi fait une demande. C'est
une question d'appréciation. Mais à mon point de vue, pour les
raisons que j'ai données tantôt, c'est préférable
que ce soit nommé par les médecins d'Urgences-santé qui
oeuvrent dans la boîte, qui voient comment cela fonctionne. Ils peuvent
apporter des éléments directement constructifs. (16 heures)
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Thuringer: M. le Président, je suis tout à fait
d'accord avec le fait que des groupes qui oeuvrent dans cela doivent avoir
leurs représentants, mais je pense qu'il faut aussi avoir une
possibilité de balance. Si on regarde le territoire, toutes les
personnes qui sont impliquées dans cela, hommes, femmes et autres, je
pense qu'en travaillant dans les conseils administratifs, surtout dans le
secteur bénévolat, il faut une latitude. Ce n'est pas grave si un
médecin qui pratique dans un CLSC est là. Je pense qu'il faut
laisser une latitude. Pourquoi on donne à un groupe...
M. Chevrette: Non, mais il n'y a pas de surprises dans ce que je
dis.
Le Président (M. Laporte): M. le député.
M. Chevrette: Excusez-moi.
Le Président (M. Laporte): Avez-vous terminé, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce? Avez-vous
terminé?
M. Chevrette: Vous n'aviez pas fini? M. Thuringer:
Oui.
M. Chevrette: Cela a bien tombé. Je m'excuse.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: On a nommé des gens de l'extérieur et
là on en arrive au stade où on nomme des individus qui
représentent les travailleurs. C'est différent comme approche.
À mon point de vue, ce n'est pas nécessairement le même
"pattern". De l'extérieur, vous pouvez avoir le choix entre 26
hôpitaux, par exemple, pour trouver un d. g., pour trouver un
coordonnateur. L'Association des hôpitaux du Québec, même si
on n'est pas d'accord, va faire des suggestions, un, deux ou trois. Mais quand
on arrive aux travailleurs qui oeuvrent à l'interne, je pense qu'on a
avantage à ce qu'ils soient délégués directement.
C'est mon évaluation, parce qu'il ne se développera pas de
tendances entre eux pour dire: Bon, c'est Kalinas qui a été
nommé et non Masson, etc. Le ministre a choisi Masson. Pourquoi? Parce
que c'est un rouge? Vous savez, quand on a à oeuvrer à un
conseil, je pense que c'est mieux que les gens soient nommés par les
représentants. Cela nous enlève quoi, à nous? Au
contraire, cela les assure, cela les oblige, en tout cas, à se rallier
majoritairement derrière un nom, et cela, c'est beaucoup, au lieu
d'envoyer deux ou trois noms et que le ministre revienne à des choix de
d. g. à ce moment-là et on sait ce qui arrive. Je
préfère et je fais la motion, à moins que vous l'acceptiez
dans votre amendement...
M. Dutil: Vous voulez éliminer "après consultation
de la Fédération des médecins omnipraticiens du
Québec"?
M. Chevrette: Oui, et d'ajouter...
M. Dutil: M. le Président, tout à l'heure j'ai
mentionné, pour une argumentation différente du chef de
l'Opposition, que rien n'empêchait de faire la consultation, même
si ce n'est pas inscrit dans la loi. Je n'ai donc pas d'objection à
éliminer "après consultation de la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec". C'est une argumentation
différente, mais je ne veux pas la faire puisqu'on serait d'accord.
M. Chevrette: On ne s'accroche pas encore.
Le Président (M. Laporte): Alors, il y a... M.
Chevrette: Je vais reprendre.
il Président (M. Laporte):... accord. Oui, monsieur...
M. Dutil: Non, mais est-ce qu'on dit la même chose, au
moins, sous des argumentations différentes?
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: C'est-à-dire qu'il manque un bout. Quand
vous enlevez "après consultation", on est d'accord. Il manque le bout
"un médecin du service choisi par eux". C'est le bout qui manque. Ce
sont eux qui le désignent.
M. Dutil: Effectivement, le chef de l'Opposition a raison. Dans
le libellé, c'est: "... nommé parmi les médecins qui
exercent...
Une voix: C'est cela.
M. Dutil:... dans le cadre du service d'urgences médicales
de la corporation". Et c'est "nommé" par le gouvernement et non pas par
les membres.
M. Chevrette: Si vous me dites que vous l'acceptez, je ne ferai
pas l'amendement. Si vous me dites que vous voulez en discuter, je vais faire
l'amendement.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Chevrette: Parce que le même "pattern" - je vous
préviens, M. le ministre, je me reprends après cela -...
M. Dutil: Oui, oui, j'ai bien vu.
M. Chevrette:... pour les autres groupes. Je vous l'ai dit hier
soir.
M. Dutil: Oui, oui. Parce que, bien qu'il soit probable que nous
nommions la personne qui nous a été mentionnée par les
médecins eux-mêmes, je préférerais garder la
souplesse qu'elle soit nommée parmi les médecins et non pas
nommée par les médecins.
M. Chevrette: Je vais proposer, M. le Président...
Le Président (M. Laporte): Oui.
M. Chevrette:... l'amendement suivant: "Un médecin
désigné parmi les médecins qui exercent dans le cadre du
service d'interventions médicales d'urgence dans le territoire de la
corporation".
Le Président (M. Laporte): Bon, il y a un amendement qui
est proposé afin d'apporter une modification, au paragraphe 6°: "un
médecin désigné parmi les médecins qui exercent
dans le cadre du service d'interventions médicales d'urgence dans le
territoire de la corporation. "
M. Chevrette: C'est cela.
Le Président (M. Laporte): C'est l'amendement.
M. Chevrette: Donc, quand je dis "désigné", c'est
entre eux, bien sûr. Ils se désignent un représentant qui
fait partie de l'office, à ce moment-là.
M. Dutil: L'amendement, c'est le mot "désigné" au
lieu de "nommé", c'est cela?
M. Chevrette: Oui, mais il y a du service, aussi, si on veut
être très soucieux des virgules.
Le Président (M. Laporte): "Du service d'interventions
médicales d'urgence dans le territoire de la corporation: "
M. Chevrette: J'ai marqué: Du territoire de la
corporation. Est-ce que c'est obligatoire de dire: De la corporation? Ce n'est
pas nécessaire?
Vous pouvez parler,...
Une voix: De la corporation, cela serait suffisant. Si on dit: Du
service d'interventions médicales d'urgence de la corporation...
M. Chevrette: De la corporation.
Une voix:... Cela peut... Elle, elle n'a qu'un territoire...
M. Chevrette: En enlevant territoire. D'accord.
M. Dutil: Question de procédure, M. le Président,
on...
Le Président (M. Laporte): Oui.
M. Dutil:... pourrait partir de notre texte. Il y a un amendement
qui est fait par le chef de l'Opposition, ou un sous-amendement...
Le Président (M. Laporte): C'est cela.
M. Dutil:... parce que c'est déjà un amendement, et
on votera sur ce sous-amendement.
Le Président (M. Laporte): C'est cela. Comme je le
soulignais tantôt, ce n'est pas moi qui présidais hier, mais il y
avait eu une entente pour discuter largement de l'ensemble de ces paragraphes,
on y reviendra par la suite au plan de la formalité de l'acceptation ou
du rejet des amendements. En attendant le projet d'amendement, Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le Président, je voudrais rajouter aussi
qu'actuellement la majorité des conseils d'administration à
l'intérieur des établissements de santé, dans les groupes
de travailleurs, que ce soient les médecins, ça se passe entre
eux, c'est le Collège des médecins qui se choisit pour se
représenter la personne qu'ils veulent qui soit sur le conseil
d'administration. C'est d'usage courant à l'heure actuelle et ce serait
complètement changer les formules qui existent que de travailler comme
on est en train de travailler maintenant. On va proposer de nouveaux
modèles de conseils d'administration de cette façon-là et
je pense que les gens sont très chatouilleux. Quand on connaît le
milieu hospitalier, c'est un milieu très particulier où on est
très chatouilleux sur les champs de juridiction de chacun. Il faut les
observer parce qu'autrement on risque d'avoir de sérieux
problèmes et quand on arrive à l'intérieur, surtout en ce
qui concerne le monde médical, s'il y a un endroit où c'est
encore plus chatouilleux, c'est bien là où, pour eux, leurs
privilèges et leurs prérogatives sont très importants.
Pourquoi étendre les problèmes d'une façon plus
large qu'on est capable d'en prendre. Dans un établissement
donné, les gens entre eux se connaissent, connaissent la boîte,
connaissent leurs objectifs et il faut aussi laisser ces gens-là
s'orienter à partir des personnes qui travaillent à
l'intérieur. Ils savent très bien ce qui est bon pour eux, ce qui
est important, les modifications à apporter et déjà il y a
un sentiment d'appartenance à l'intérieur d'un groupe qu'il faut
respecter, qu'il faut reconnaître parce que, vous savez, si on va
chercher quelqu'un de l'extérieur et que, là, on le rajoute, ils
vont avoir de la difficulté à travailler ensemble, ils vont avoir
de la difficulté à s'organiser, à s'orienter ou à
vouloir coordonner dans ce sens-là leur action. Je pense que c'est
important d'avoir cela à l'esprit parce que j'ai travaillé
longtemps à des conseils d'administration dans les services hospitaliers
et je peux vous dire que ce sont des endroits où les gens sont tellement
chatouilleux, c'est tellement fragile aussi, l'équilibre de ces conseils
d'administration que c'est important, si on veut travailler d'une façon
harmonieuse, de choisir les bonnes personnes aux bons endroits, mais surtout,
il ne faut pas imposer de l'extérieur des gens parce que les gens ont un
sentiment d'appartenance à un organisme, à une corporation. Il y
a un sentiment d'appartenance très important et on ne peut passer
à côté. Il faut en tenir compte et c'est pour cela qu'on
fait nos amendements ou nos sous-amendements, parce qu'il y a une culture dans
nos institutions de santé et que de faire fi de cette culture dans nos
institutions de santé pourrait être dramatique. Il pourrait y
avoir des problèmes continuellement, on pourrait revenir tout le temps
avec des problèmes, des problèmes et des problèmes. Il y
en a déjà à l'heure actuelle. D'une façon, entre
eux, on sait que c'est fragile. Vous savez ce que c'est que voter pour des gens
qui nous représenteront, c'est toujours assez fragile, donc n'augmentons
pas les problèmes. Essayons de diminuer au moins les problèmes et
de maintenir les modèles auxquels les gens font référence,
et à l'intérieur desquels ils sont habitués de se
retrouver. Ils se retrouvent à l'intérieur de ces
modèles-là et continuons d'aller dans le même sens et non
pas d'innover ou d'apporter toutes sortes d'autres formules qui ne
répondent pas à la façon de faire dans nos institutions
à l'heure actuelle. Connaissant le milieu, M. le ministre, je peux vous
dire que c'est extrêmement fragile et les compositions de conseils
d'administration sont extrêmement fragiles.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Je pense, effectivement, que lorsque la consultation
est faite auprès de ces gens-là il serait difficile de dire qu'on
ne choisit pas la personne qu'ils souhaiteraient. Sauf que, c'est là une
souplesse qui peut parfois s'avérer nécessaire pour des
circonstances diverses et que le gouvernement devrait se garder. S'il advenait
que le gouvernement ne choisisse pas la personne que souhaite l'organisation,
le gouvernement en prendra le blâme, si blâme il y a auprès
de la population ou auprès des autres. Mais si le gouvernement estime
souhaitable de ne pas choisir la personne qu'eux souhaitent, je pense que cela
devrait être son pouvoir et privilège. C'est pour cela que je
maintiens que ce soit "parmi les médecins" et non pas "par les
médecins".
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Je pense qu'il ne faut pas connaître
tellement le milieu médical ou en tous les cas les réactions de
ce milieu où ce sont des réactions, quand elles se font entendre,
qui
sont assez intempestives et qui risquent d'occasionner de sérieux
problèmes à mon avis. Même à l'intérieur de
la corporation médicale, il existe des clans d'appartenance. Il faut en
tenir compte, il faut tenir compte de ces situations. Je veux bien le croire,
quand le ministre dit. Si jamais le gouvernement fait de mauvaises
décisions, il vivra avec ses mauvaises décisions, mais vous
savez, c'est l'ensemble de la population qui finalement doit répondre de
ce mécontentement des gens concernés. Car, à ce
moment-là, tout fonctionne de travers, il n'y a rien qui va rondement,
iI y a une perte de temps, une perte d'énergie. Il y a des endroits
où parfois on doit aller mettre des tutelles parce que les gens ne sont
même pas capables de travailler entre eux, ils ne sont même pas
capables de se regarder, ils sont tous des chiens de faïence. Il faut
tenir compte de cela aussi. Je pense que cela fait partie des problèmes.
Les conseils d'administration sont finalement l'endroit où les
décisions vont être prises pour l'ensemble de la gestion de
l'organisme, de la corporation dans ce cas-ci. C'est très important que
ces gens aient un milieu de culture d'appartenance qu'il leur semble
intéressant de vivre et non pas qu'on leur parachute des gens qui
pourraient faire notre affaire. Je vous le dis, c'est très fragile,
c'est volcanique. En tout cas, quand les médecins commencent à
opiner du bonnet parce qu'ils sont insatisfaits qu'on leur impose des choses,
c'est la catégorie de gens que je connais qui acceptent le moins qu'on
leur impose des personnes parce qu'ils sont très chatouilleux de leur
autonomie, iIs sont très chatouilleux aussi de leur juridiction, de leur
champ de compétences. Ils savent très bien ce qu'ils sont
capables de faire. Ils accepteraient mal qu'on leur impose un choix qui ne
vienne pas de leur volonté, de leur choix en tant que groupe, en tant
que travailleurs concernés dans un endroit donné.
En tout cas, je viens d'un hôpital peut-être plus
névralgique qu'un autre, c'était Charles-Lemoyne à
l'époque, et je peux vous dire que quand les médecins avaient
décidé de boycotter un conseil d'administration, cela ne leur
prenait pas de temps pour le faire et tout l'ensemble de la gestion de
l'entreprise était incapable de fonctionner à ce
moment-là.
Je ne voudrais pas qu'on vive de telles situations parce que c'est de
l'argent, de l'énergie et ce sont les citoyens qui sont mal servis
à ce moment. Ce sont les bénéficiaires qui sont mal servis
parce qu'on vit des tensions internes, on ne vit pas autre chose.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Thuringer: Oui, M. le Président. Je rejoins pas mal les
arguments qu'utilise la députée de Marie-Victorin. Malgré
cela, pour moi ce n'est pas une question de ne pas accepter la recommandation
des médecins mais de laisser de la latitude pour réagir s'il y a
un problème. C'est juste cela. Vous pariiez de problèmes. Il y a
des problèmes qui peuvent surgir. J'ai aussi travaillé dans un
hôpital. Je connais les cliques et les clans. Merci.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le
député. M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Je pense que pour la composition du conseil
d'administration on recherche un équilibre de gens de l'extérieur
avec des gens de l'intérieur. C'est ça l'objectif. Regardez
comment sont composés les conseils d'administration du centre
hospitalier: des gens de l'extérieur et des gens de l'intérieur.
Pouvez-vous me dire par qui sont nommés les gens de l'intérieur
dans les conseils d'administration d'hôpitaux? Par qui sont-ils
nommés? Par exemple, le personnel infirmier est-il nommé par le
ministre ou si ce sont eux... ?
M. Thuringer: C'est... qui te nomme.
M. Chevrette: Bon. Vous êtes en train de répondre
correctement. Vous êtes en train de nous dire que vous êtes pour
l'équilibre. Nous aussi. Si vous êtes pour l'équilibre, ne
vous arrangez pas pour que ce soit le ministre tout seul qui les nomme tous
selon ses goûts.
Par exemple, deux infirmières sont suggérées: une
est suggérée par un petit groupe, l'autre est choisie par un
groupe beaucoup plus grand. Mais le ministre choisit celle du petit groupe.
Qu'est-ce que cela crée comme climat? Alors que si ce sont les
infirmières majoritairement qui en désignent une, il y a un
représentant qui est choisi démocratiquement par la
majorité. Je vous saisis mal dans votre argumentation, mon cher
collègue. Je ne sais pas si c'est la naïveté ou... Je vais
vous laisser le choix du qualificatif. (16 h 15)
Le Président (M. Laporte): C'est cela, M. le
député de Joliette. M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, nous ne disons pas qu'il
pourrait être imprudent de la part du gouvernement de ne pas choisir la
personne que souhaitent avoir les représentants du groupe
concerné. Ce n'est pas ce que nous disons. Nous disons que nous faisons
une loi et nous essayons de garder un minimum de souplesse pour des
circonstances peut-être rares mais qui peuvent être tout à
fait justifiées où le gouvernement préférera,
malgré l'argumentation du chef de l'Opposition et de la
députée de Marie-Victorin, malgré tout nommer quelqu'un
d'autre pour des raisons qui lui appartiennent et pour lesquelles il
supportera, s'il y a lieu, un blâme. Si les gens ne sont pas contents de
la décision du gouvernement, ils ont le droit de la critiquer. Cela
risque de faire perdre la crédibilité du gouvernement
mais si le gouvernement estime, lui, que c'est un meilleur choix pour le
mieux-être de la corporation, eh bien! je considère que c'est une
latitude que notre législation devrait lui laisser.
Mme Vermette: M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: II y a juste une chose que je m'explique. Quelle
est la définition du ministre du bien-être de la corporation?
N'est-ce pas que les gens vivent en harmonie sur un conseil d'administration
choisi par eux-mêmes dans certaines conditions et de voir à
maintenir cet équilibre? N'est-ce pas cela? J'aimerais qu'il nous
définisse, quant à lui, ce qu'est finalement le mieux-être
de la corporation.
M. Chevrette: De toute façon, pour être
légal, est-ce qu'il pourrait déposer son amendement?
Le Président (M. Laporte): C'est votre amendement, si ma
mémoire...
M. Chevrette: Je voudrais l'avoir. Je ne peux pas greffer mon
sous-amendement à quelque chose que je n'ai pas. Donnez-moi un
amendement et on va discuter après.
M. Dutil: On écrit cela rapidement. Ce ne sera pas
long.
M. Chevrette: Ce serait mieux avec un amendement. Je m'en viens
avec un sous...
Le Président (M. Laporte): Non, c'est un amendement.
Attendez un instant, je vais essayer de lire cela.
Toujours dans le même cadre de discussion, pour ce qui est des
membres de la commission parlementaire, l'amendement est déposé,
mais c'est vraiment pour fins de discussion. On en reviendra à
l'adoption par la suite.
M. Chevrette: Oui, mais on ne reprendra pas la discussion sur
tout ce qu'on a réglé.
Le Président (M. Laporte): Les services d'interventions
médicales d'urgence dans le territoire, c'est 6° qui fait la
continuité... Bon, on va finir par se comprendre. Par le remplacement
dans la deuxième ligne du paragraphe 6° des mots "d'un service
d'interventions médicales d'urgence dans le territoire" par les mots
"d'un service d'interventions médicales d'urgence de la
corporation".
M. Chevrette: Du service, c'est le ministre lui-même qui me
l'a proposé tantôt.
Le Président (M. Laporte): Du service, vous avez raison,
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Vous recevez cela comme amendement?
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
de Joliette.
M. Chevrette: C'est accepté?
Le Président (M. Laporte): C'est accepté.
M. Chevrette: Bon. Sans discussion sur la recevabilité, je
fais donc mon sous-amendement.
Le Président (M. Laporte): Votre sous-amendement.
M. Chevrette: Là, il va être légal. Je vous
dis que c'est un médecin désigné parmi les
médecins... Désigné par? D'accord, un médecin
désigné par les médecins qui exercent dans le cadre du
service d'interventions médicales d'urgence de la corporation.
M. Dutil: C'est ce que vous avez proposé tantôt.
M. Chevrette: Oui, mais étant donné que je n'avais
pas d'amendement, il faut que ce soit...
Le Président (M. Laporte): En sous-amendement, il est
proposé - là, je vais le réciter au long pour qu'on s'y
retrouve bien - de remplacer... Le paragraphe 6° de l'article 149 tel
qu'introduit par l'article 2 du projet de loi 34 est remplacé par le
suivant: "Un médecin désigné par les médecins qui
exercent dans le cadre du service d'interventions médicales d'urgence de
la corporation". En sous-amendement.
M. Chevrette: Je vais faire une dernière plaidoirie, M. le
Président, en faveur de ça. Le député de
Notre-Dame-de-Grâce nous a fourni presque tous les éléments
pour qu'il change d'idée lui-même et qu'il vote pour ce
sous-amendement. L'objectif de la corporation ou de la composition du conseil
d'administration, c'est d'avoir un équilibre entre les forces externes
et les forces internes. J'ai trouvé que c'était même une
expression très bien choisie à part ça. C'est exactement
ce qui arrive avec la composition du conseil. On prend une personne de Laval,
une personne de la Communauté urbaine de Montréal, on choisit un
d. g. d'hôpital, on choisit un coordonnateur d'urgence et on arrive
précisément aux personnes oeuvrant à l'intérieur
d'Urgences-santé. La première sur laquelle on a à statuer,
c'est le médecin. Quand les médecins d'Urgences-santé sont
venus témoigner, le Dr Kalinas a dit: On aimerait choisir notre propre
représentant. Je trouve ça correct. Comme on le fait dans les
hôpitaux pour former un conseil de médecins, dentistes et
pharmaciens. Ce n'est pas le ministre
qui nomme le représentant au CMDP, ce n'est pas le ministre qui
nomme la représentante des infirmières ou des services
auxiliaires au conseil d'administration, ce n'est pas le ministre de la
Santé qui nomme le représentant des employés de soutien
dans un centre hospitalier, ce sont les employés de soutien qui
désignent leurs représentants.
Quand on arrive aux usagers, il y a un nouveau mode: ils votent, au
niveau des centres hospitaliers. Cela vaut ce que cela vaut. Mais, au niveau
des représentants de catégories de personnel à l'interne,
ce ne sont pas des gens nommés, ce sont des gens choisis,
identifiés ou désignés par les personnes qui y oeuvrent.
C'est le sous-amendement qu'on propose. Cela m'appa-raît tout à
fait cohérent, tout à fait correct et je me demande encore
pourquoi le ministre n'accepte pas cette formule répandue dans le
réseau de la santé et des services sociaux, cette formule
préconisée depuis 1974 avec la réforme Castonguay-Nepveu,
cette formule qui n'a pas créé de problèmes aux groupes de
professionnels, aux groupes de travailleurs qui y oeuvrent: Ils
désignent leurs représentants pour un mandat de X.
Je pense que c'est d'abord reconnaître qu'on désire
l'implication des personnels et non pas qu'on va chercher une personne de notre
choix pour la nommer sur un conseil. On a des preuves quotidiennes de ce genre
de nomination. Je vous faisais rire un peu hier soir, dans les HLM, dans les
CSS ou même dans les cégeps, on procède supposément
par des nominations politiques et c'est un bonhomme d'un comté qui a le
chapeau, par exemple, de président de la Fédération
libérale de Joliette qui, par son poste socio-économique au club
Lions, fait les nominations partout dans le comté et, comme par hasard,
il a seulement deux noms si ça en prend deux et rien qu'un si ça
en prend un. Vous savez, c'est M. X au cégep, c'est Mme Courchênes
et - je pourrais vous les nommer tous - M. Julien Perreault au HLM de
Saint-Liguori, M. Landry au HLM de Saint-Paul et tout ça, c'est Pierre
Lambert qui, à partir de son poste socio-politique, fait fi
complètement des organismes du milieu pour en arriver à
désigner une personne. Ce genre de nominations politiques, c'est une
formule dépassée, déphasée, qui irrite les gens du
milieu. Je ne dis pas quand on a un choix à faire entre plusieurs
groupes et que ce sont manifestement des groupes de l'externe, que le ministre
ait un pouvoir sur un certain nombre, mais le ministre se donne un pouvoir sur
la totalité des membres du conseil dans le cas présent. Il se
donne un pouvoir sur les onze membres et non pas sur sept ou huit. Laissez au
moins les personnels désignés. Moi, je trouve que ce n'est pas
correct. Je pense que le ministre devrait accepter que les médecins
désignent leurs propres représentants, ceux qui oeuvrent à
l'intérieur. Vous allez entendre cet argument pendant quelques minutes,
pour ne pas dire quelques dizaines de minutes, parce qu'il va revenir à
chaque catégorie de personnel, je vous préviens.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Je vais revenir avec la même argumentation au fur
et à mesure qu'on discutera des autres membres, c'est-à-dire
qu'il serait certainement exceptionnel et non souhaitable que le ministre
décide de choisir quelqu'un d'autre que celui qui aurait reçu
l'aval de ses pairs dans un système, sauf qu'il peut arriver des
circonstances où... Et là, on ne parle pas de choisir des gens
dans le socio-économique comme le député de Joliette y
faisait référence tout à l'heure. D'ailleurs, on a eu
cette discussion au sujet des socio-économiques et on a mis un usager,
on n'a pas un socio-économique, on a réglé cette question.
Il ne s'agit donc pas d'aller choisir à l'extérieur avec des
façons que le député de Joliette estime
dépassées, et je suis à peu près de son avis, il
s'agit de laisser une simple petite latitude dans le cas de circonstances que
le ministre pourra juger et pour lesquelles, s'il ne choisit pas la personne
que souhaiteraient avoir les médecins, il supportera le blâme et
les inconvénients de sa décision, s'il y a lieu, de sorte qu'il
évitera en général de nommer quelqu'un d'autre à
moins de raisons qu'il juge extrêmement valables et pour lesquelles M.
est prêt à endosser le blâme. Il choisira habituellement la
personne que les médecins souhaiteront, mais il n'est pas tenu de le
faire et cela laisse une souplesse qui peut être intéressante dans
certaines circonstances.
M. Chevrette: Mais cela me paraît une philosophie de
pensée à laquelle je suis loin d'adhérer. Se garder de la
souplesse, cela veut dire se garder le contrôle absolu et ne pas accepter
que des groupes de gens puissent faire un choix intelligent. C'est une
philosophie de pensée. Alors que tout le système de la
santé était fondé sur un équilibre dont parlait M.
Thuringer tantôt, cette philosophie de pensée, c'est de
créer des forces à peu près comparables de
l'extérieur et de l'intérieur mais en impliquant le personnel
à l'intérieur pour qu'il désigne lui-même ses
propres représentants. Ici, ce n'est pas cela, ce seront tous des
représentants du ministre. Moi, je vous avoue que cela peut, même
à l'interne, enlever de la crédibilité aux
représentants des salariés eux-mêmes parce qu'il arrive
toutes sortes de formules, toutes sortes de tendances, toutes sortes de joutes
à l'intérieur. Quand c'est un choix fait par les individus, par
les salariés, que telle catégorie de salariés choisit sa
représentante ou son représentant, on est sûrs au moins
qu'il y a une majorité derrière eux et je trouve cela acceptable.
C'est cette partie qui prévaut depuis 1974 quand on parle des personnels
oeuvrants. Donc, c'est une philosophie à laquelle je n'adhère
pas. C'est une philosophie libérale que je n'accepte pas.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Dutil: J'ai fait le tour de la question, M. le
Président.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le Président, une dernière fois,
en tout cas, pour essayer de faire comprendre au ministre qu'on ne peut pas
retourner en arrière avec les gens du milieu de la santé et des
affaires sociales. Ils sont habitués à un processus
démocratique qui a été établi, qui a fait ses
preuves et qui répond vraiment aux attentes des gens qui sont en place.
Je pense que le sens des responsabilités de ces gens-là nous
démontre qu'ils sont capables de le mettre à profit et de bien
l'utiliser. Je crois qu'il ne faudrait pas qu'on commence à les
déresponsabiliser. On trouve déjà que les gens sont
apathiques à l'heure actuelle à tout ce qui se passe dans leur
environnement, il ne faudrait pas qu'on commence dans les milieux de travail
à les déresponsabiliser complètement pour qu'ils se
disent: À quoi sert de faire telle ou telle chose? Pourquoi nous forcer
à vouloir présenter notre candidat quand on sait que, s'il ne
fait pas l'affaire, le ministre pourra en nommer un de toute façon?
C'est une mentalité désastreuse pour une démocratie parce
que, finalement, les gens ont l'impression qu'ils ne servent plus à
rien, qu'ils ne sont plus utiles parce que tout est pipé, les jeux faits
a l'avance et je ne crois pas qu'on ait avantage à travailler dans cet
esprit. C'est beaucoup plus important d'établir des consensus entre les
différents groupes concernés pour qu'ils apprennent à se
respecter entre eux, pour qu'ils apprennent à faire des choix entre eux
et qu'à ce moment-là on favorise davantage le sens de la
concertation du milieu, la concertation des groupes pour permettre à ces
gens-là de développer leur sens des responsabilités. (16 h
30)
Quand, dans une société, des gens se sentent responsables
dans leur milieu de travail ou à quelque autre endroit, c'est l'ensemble
de la population qui en bénéficie, c'est l'ensemble des citoyens
et des citoyennes du Québec qui en bénéficie aussi. Faire
semblant de croire qu'on vit dans une démocratie, dans un processus
démocratique alors qu'il n'en est pas, c'est simplement un genre de
maquillage ou de jeu de miroirs disant: Écoutez, on vous laisse miroiter
des choses mais par contre, de l'autre côté, on a toujours la
grande décision de faire ce qu'il nous faut faire quand nous allons
juger le moment opportun. Je ne crois pas que ce soit de cette façon que
le Québec devra démontrer une façon de traiter l'ensemble
de ces travailleurs, aussi sa population, à quelque niveau que ce soit.
Au contraire, je crois qu'on a avantage à les responsabiliser et il
faudrait tout faire pour mettre en oeuvre les mécanismes qui les
inciteront à prendre des décisions et qui favoriseront aussi la
concertation des gens du milieu. C'est la raison pour laquelle le Parti
québécois a toujours oeuvré pour favoriser la concertation
des groupes du milieu et, même s'ils nous semblaient quelquefois
contestataires, nous avons été très respectueux de ces
groupes et nous avons aussi considéré que ces gens-là
étaient capables de prendre des décisions éclairées
tout autant qu'à certains égards des gens qui occupent des postes
administratifs très importants. Il s'agit de faire confiance à
notre population.
Le Président (M. Laporte): Merci. Concernant le
sous-amendement...
M. Chevrette: On est d'accord, nous autres. M. Dutil:
Rejeté.
Le Président (M. Laporte): Rejeté. Concernant
l'amendement.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Laporte): Adopté sur division.
M. Dutil: M. le Président, puis-je me permettre de faire
une concordance? On écrit "un médecin nommé parmi les
médecins", dans tous les autres articles, on a écrit "un membre
nommé par". Est-ce qu'on ne devrait pas écrire "un membre
nommé parmi les médecins"?
M. Chevrette: Oui, oui.
Le Président (M. Laporte): C'est presque de la concordance
en regardant les 2°, 3°, 4° et 5°. Un "membre" au lieu d'un
"médecin".
D'accord, le paragraphe 7°.
M. Chevrette: Oui. M. le Président, je propose au
paragraphe 7° que l'on élise de la façon suivante. Tout
d'abord, je dois vous dire, M. le ministre, que si j'accepte le onzième
dont on n'a pas discuté parce qu'on a dit qu'on compterait les poteaux
après, ici j'irais à quatre membres au lieu de trois. Je vais
plutôt annoncer la motion et on la fera comme on le fait depuis
tantôt. Ce n'est pas plus long de toute façon.
Quatre membres nommés parmi les salariés de la
corporation, mais de la façon suivante: un issu des techniciens
ambulanciers, l'autre issu du personnel infirmier, l'autre issu du personnel
cadre intermédiaire et l'autre de l'accréditation des
répartiteurs. Il y a quatre groupes distincts à la corporation.
Après vérification, hier soir, il y a quatre unités
d'accréditation. Donc, ayant quatre unités
d'accréditation, quatre catégories de personnel
différentes, il m'apparaît important qu'on puisse faire
représenter les quatre catégo-
ries de personnel. Donc le personnel ambulancier aurait le sien, les
répartiteurs le leur, les cadres intermédiaires qui ont aussi une
entente et le personnel des infirmiers et infirmières. Donc, au lieu de
trois, ce seraient quatre membres issus des quatre catégories ayant une
accréditation ou qui ont un pouvoir de négociation à la
corporation. Ce qui veut dire que jusqu'à maintenant, pour essayer de
faire le point dans les poteaux, on en aurait un de Montréal et un de
Laval, cela fait deux, un d. g., cela fait trois, un coordon-nateur, cela fait
quatre, un médecin, cela fait cinq, un usager, cela fait six, plus
quatre; on est rendu à dix si la motion d'amendement est
adoptée.
J'aimerais entendre le ministre sur cette proposition qui, selon moi,
implique les catégories de personnel et fait en sorte que la
représentation directe des corps d'employés est au conseil; cela
m'apparaît traiter tout le monde sur un pied d'égalité.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Quant au nombre de poteaux que nous avons
mentionnés tout à l'heure...
M. Chevrette: On est rendus à dix.
M. Dutil: Oui, on est rendus à dix, mais nous avons
l'intention d'ajouter "propriétaire". Alors, on y reviendra plus
tard.
M. Chevrette: Ce sera le onzième.
M. Dutil: Quant au nombre de membres nommés parmi les
salariés de la corporation, le fait d'identifier chacune des
associations implique qu'on s'attend à ce que ça ne bouge pas,
c'est-à-dire qu'il y ait toujours le même genre d'organisations,
que ce soient toujours les mêmes accréditations et qu'il n'y ait
pas de différence dans l'évolution du système. Ce qui peut
arriver, et ça peut durer effectivement longtemps qu'il n'y ait pas de
différence là-dessus. Mais c'est une chose aussi qui peut
évoluer. Actuellement le chef de l'Opposition dit qu'il y a quatre
catégories. Il semble qu'il y ait, dans une catégorie, un
regroupement qui s'appelle l'Association des employés de la centrale qui
inclut les répartiteurs, les cadres et qui inclurait une trentaine
d'autres personnes pour faire un total de 150. Voilà c'est un premier
aspect.
Évidemment, il y a l'autre aspect aussi d'une différence
en nombre dans les associations. On ne doit tout de même pas tenir compte
de la proportion de nombre parce qu'on n'en sortirait pas, évidemment,
étant donné la très grande disproportion qu'il y a entre
le nombre de techniciens ambulanciers et les autres regroupements, les
techniciens ambulanciers représentant environ 750 personnes, les
infirmières 70, donc seulement 10 % et les autres employés de la
centrale, c'est-à-dire l'Association des employés de la centrale,
environ 150 personnes, soit à peu près 20 % des techniciens
ambulanciers.
Alors, là comme ailleurs, M. le Président, je ne pense pas
qu'on doive identifier les associations. La prudence, toutefois, devrait nous
indiquer d'éviter que ce soient tous des membres de la même
association qui, par leur nombre, pourraient donc monopoliser le conseil
d'administration. Je pense que ce serait une prudence nécessaire. Quant
au nombre de quatre, cela m'apparaît beaucoup. Cela m'apparaît
beaucoup, mais je veux bien réfléchir deux secondes
là-dessus et écouter l'argumentation du chef de l'Opposition sur
ce sujet. Mais on parle d'un conseil d'administration où il y a onze
personnes et de mettre quatre personnes parmi les salariés de la
corporation.
M. Chevrette: Si je comprends bien le ministre, c'est parce qu'il
n'a pas eu tous les amendements à ce jour. Il comprendrait que quatre
sur onze c'est moins pire que quatre sur neuf.
M. Dutil: Mais quatre sur onze c'est plus...
M. Chevrette: Parce qu'on s'en vient avec d'autres
amendements.
M. Dutil: Quatre sur onze c'est plus que trois sur neuf.
C'est...
M. Chevrette: Cela dépend où on les case. Mais
c'est vraiment quatre dans ma tête.
M. Dutil: C'est moins. Oui.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur...
M. Chevrette: Certainement. S'il ne parle pas on va parler.
Le Président (M. Laporte):... le projet d'amendement?
M. Chevrette: Le ministre dit: II n'y a pas de proportion dans ce
qui est proposé. Je vous réfère aux conseils
d'administration dans les hôpitaux. Il peut y avoir 2000 employés
de soutien, 300 professionnels infirmiers et c'est un représentant issu
des secteurs parce qu'il y a des problèmes particuliers à chacun
des secteurs. Ce n'est pas une question de poids relatif quant à la
représentativité du secteur parce que vous ne l'auriez nulle
part. C'est vraiment la représentation des secteurs et non pas du nombre
par secteur. Et je pense que l'objectif d'une corporation n'est pas de donner
un poids politique au nombre mais de donner un poids réel aux groupes
par secteur. J'espère que le ministre adhère à ce
principe-là.
Donc, à partir de là, c'est le pourquoi de
ma motion. On aurait bien pu marquer trois et dire: Le personnel
infirmier est important, le personnel ambulancier est important et les cadres
intermédiaires. Vous auriez dit: II y a un quatrième groupe qui a
une reconnaissance légale dans la boîte, ce sont les
répartiteurs. Donc, ils forment un tout eux aussi et un tout
accrédité. S'ils sont accrédités, ils ont une
reconnaissance juridique. Donc, je me suis informé hier soir pour savoir
combien il y avait de groupes accrédités, comment il y avait
d'unités de négociation. Et on me dit que ce sont quatre secteurs
bien distincts. Donc, à partir de ce fait-là, c'est la raison
pour laquelle j'ai dit au ministre: II y a quatre secteurs reconnus, au moins
juridiquement, puisqu'on négocie avec eux des protocoles, on
négocie une convention collective, on négocie des conditions de
travail. À partir de ce fait-là, prenons les quatre
entités légales reconnues et faisons-leur une place à
l'intérieur du conseil d'administration. Organisons-nous pour que ces
gens-là aient un siège, non pas choisi par le ministre, mais
désigné par leur propre entité juridique. C'est aux
infirmiers de choisir l'infirmier et non au ministre, il me semble. C'est aux
techniciens ambulanciers de choisir leur technicien ambulancier et non pas au
ministre. Je ne vois pas pourquoi les techniciens n'auraient pas leur propre
représentant. Je ne vois pas pourquoi, même les
propriétaires que vous allez proposer et que je vais accepter,
n'auraient pas leur propre représentant désigné par leur
propre corporation et non pas choisi par le ministre. Ce n'est pas un conseil
bidon que vous recherchez, j'espère.
Il me semble que vous avez l'occasion de démontrer que vous
voulez véritablement un conseil où il y a une implication de la
part des gens, que les gens soient véritablement représentatifs
de leur milieu et qu'ils soient désirés majoritairement par leurs
commettants. Il me semble que ce serait quelque chose de valable. Le ministre
dit: Cela me prend de la souplesse. Le ministre veut de la souplesse partout.
De la souplesse, pourquoi? Pour contrôler le conseil? La plus grande
assurance que vous aurez que le conseil ne sera pas contrôlé
serait de procéder à la désignation des membres par les
groupes respectifs. C'est clair que c'est la meilleure police d'assurance que
vous pouvez vous donner. Le jour où on va suggérer trois ou
quatre noms, il va y avoir une certaine forme de contrôle, c'est clair,
parce qu'une nomination politique par un ministre, un message se passe par la
suite par le pouvoir politique au conseil. Le pouvoir politique, c'est la
politique provinciale et non la politique locale. Comme par hasard, tu es
nommé par le ministre et le ministre veut cela. Le message est-il assez
clair? Prépare-toi, parce que tu ne seras plus là. Alors que,
quand il est désigné par un représentant, il peut
être contre quelque chose, mais il sait qu'il représente son
monde. Il sait qu'il représente les intérêts bien
précis d'un groupe. Au lieu d'avoir cette unani- mité factice,
artificielle dans un conseil comme celui que vous voulez nommer, vous aurez,
véritablement, de vrais débats, à partir de ce que les
gens pensent et de gens qui se font le porte-parole de leur monde et non des
porte-parole d'un ministre qui n'est pas là, qui est... Je ne vois pas
du tout pourquoi le ministre ne se rend pas à cette proposition.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Je laisserai la parole à Mme la
députée de Marie-Victorin, si elle le désire.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. Moi, j'ai l'impression
que, plus on avance, plus on se retrouve vis-à-vis d'idées
molles, d'idées qui n'ont pas de substance. On a de bonnes intentions,
de bons voeux. On ne fera pas cela, ce n'est pas notre intention de l'utiliser
et, finalement, cela n'a pas de conséquences si c'est mis dans la loi.
Cela ne fonctionne pas de même, je trouve. Ce n'est pas la façon
dont on devrait s'y prendre pour légiférer. Je crois que la
composition du conseil d'administration, c'est ce qui est le plus important.
Une bonne représentation des membres d'un conseil d'administration va
favoriser le meilleur fonctionnement d'un organisme, c'est inévitable.
Par contre, une mauvaise représentation risque de causer de
sérieux problèmes à l'interne, ne serait-ce qu'à
l'égard du climat des relations de travail des différents groupes
entre eux. Il faut que les gens apprennent à travailler ensemble autour
d'une même table, indépendamment d'intérêts qui sont
quelquefois divergents. Il faut qu'ils aient un objectif commun et que se
trouver à l'intérieur d'un conseil d'administration favorise le
fait de travailler autour d'un objectif commun qui est la qualité d'un
service donné à la population. C'est à cela que les gens
travaillent dans un conseil d'administration. C'est cela, l'objectif à
atteindre. Pour une certaine période, ils apprennent à se
respecter mutuellement indépendamment de leur opposition, à
trouver un terrain d'entente qui favorise l'ensemble de l'administration et de
la gestion. Si c'est bien fait, cela se fait toujours dans le respect les uns
des autres et dans le respect des droits de chacun. C'est cela, la
démocratie; ce sont les règles fondamentales de la
démocratie. (16 h 45)
Si on est incapables de le vivre à l'échelle d'un conseil
d'administration, comment pensez-vous qu'on sera capables de le vivre au niveau
de nos gouvernements? Voyons donc! il faut donner cette notion aux gens, de
pouvoir travailler ensemble, autour d'une même table, dans un esprit de
concertation qui favorise la prise de décision favorisant le bien
commun. Ce sont là les objectifs d'un conseil d'administration, de
prendre les meilleures décisions pour favoriser l'ensemble du
bien commun. Ce n'est pas d'aller faire de la politicaillerie, d'aider un
gouvernement ou un ministre. C'est sûr que c'est bien plus facile quand
tout le monde est de notre bord et pense la même chose, mais je ne pense
pas que c'est une façon efficace avec laquelle nos
sociétés pourront fonctionner par contre. Je pense qu'il est
important de respecter le fait que chaque groupe puisse se faire entendre.
C'est tout simplement témoigner de la reconnaissance pour l'ensemble des
travailleurs et pour l'ensemble des gens qui composent notre
société. A cet effet, l'ensemble des groupes a besoin
d'être reconnu car chacun vit des problèmes qui lui sont propres,
chacun a des préoccupations qui lui sont propres et, si vous leur donnez
l'occasion d'être ensemble autour d'une même table, les
problèmes ne seront peut-être plus aussi gros qu'on les voyait
quand on était isolés et qu'on ne les regardait que de notre
côté, selon nos préoccupations, sans tenir compte aussi des
autres éléments. On s'aperçoit très souvent que
tout est interrelié, comme un jeu de dominos, et qu'une pression sur un
élément peut avoir des conséquences parce que cela
s'enchaîne, tout comme dans un jeu de dominos.
Quand ces gens-là apprennent à travailler, ils apprennent
aussi à ouvrir tes dimensions de la problématique et ils
apprennent à s'apercevoir que ce n'est pas toujours aussi facile qu'on
le voudrait et qu'on n'a pas toujours la réponse miracle pour
répondre à l'ensemble des décisions et des solutions.
C'est pourquoi il est important que tout le monde se sente partie prenante de
cette décision. C'est ce que fait un conseil d'administration, il prend
les décisions les plus éclairées possible pour favoriser
la gestion, l'administration et répondre à l'ensemble des
attentes, toujours dans un objectif commun qui est de mieux servir l'ensemble
de la population. C'est là le rôle d'un conseil
d'administration.
Quand on a compris le rôle d'un conseil d'administration, à
partir de ça, on choisit les éléments les plus valables
qui favoriseront l'atteinte de notre objectif commun, en tenant compte, bien
sûr, et je l'ai dit, de ce qui peut les opposer, bien sûr, mais
aussi du fait que les tensions risquent de diminuer si les gens autour d'une
même table apprennent à se respecter, à se parler et
à faire des consensus. C'est ce qui est important et c'est ça
être un gouvernement qui respecte l'ensemble de ses travailleurs en
favorisant les échanges entre les gens et en les responsabilisant. C'est
drôlement important que tout le monde se sente partie intégrante
du processus de décision, quel que soit l'ordre qu'on occupe dans la
société ou, à l'intérieur même de
l'entreprise, le rôle qu'on doit jouer. Tous sont tout aussi important
les uns que les autres, si on veut avoir un service de qualité. La
représentation de ses préoccupations doit être bien
interprétée et transmise par les personnes concernées au
conseil d'administration; à ce moment-là, on en arrivera à
des décisions beaucoup plus éclairées et peut-être
à des relations de travail plus intéressantes.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Est-ce que le député de Gouin veut
intervenir, M. le Président?
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Je pense que, dans un premier temps, il faut
souligner que la proposition faite par le député de Joliette
permet d'atteindre l'un des objectifs visés, c'est-à-dire que ce
conseil d'administration renferme, comprenne et soit constitué de ceux
et celles qui sont au coeur de l'ensemble de l'activité
d'Urgences-santé. Je pense, en premier lieu, à l'ensemble des
hommes et des femmes qui y travaillent directement; s'il est opportun, et je
crois que ce l'est, qu'un médecin de salle d'urgence y soit ou un
médecin d'Urgences-santé...
Je ne sais pas ce qu'on a fait à 6°, incidemment. Qu'est-ce
qu'on a fait à 6°? Est-ce un médecin de salle d'urgence comme
le disait le texte initial ou un médecin d'Urgences-santé?
M. Chevrette: C'est un médecin
d'Urgences-santé.
M. Rochefort: Est-ce que cela a été
modifié?
M. Chevrette: Oui, sauf qu'il est choisit par l'AHQ.
M. Rochefort: Ah! oui?
Mme Vermette: La Fédération des
médecins.
M. Chevrette: Oui, mais par le ministre, après
consultation de l'AHQ. Ensuite, les coor-donnateurs sont choisis par le
ministre, après consultation de l'AHQ également.
M. Rochefort: Voulez-vous choisir les syndiqués
après consultation de l'AHQ, non?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: M. le Président, s'y doit y avoir un
médecin d'Urgences-santé, s'il doit y avoir un médecin
coordonnateur, s'il doit y avoir un directeur général
d'établissement, s'il doit y avoir des représentants des deux
regroupements de municipalités concernées, etc. je pense qu'il
doit y avoir aussi, au même titre, des représentants des hommes et
des femmes qui font qu'Urgences-santé fonctionne à chaque jour.
Et,
en ce sens-là, la description qui nous en a été
faite nous amène à conclure qu'il y a plutôt quatre groupes
que trois. Alors je ne sais pas quel groupe le ministre souhaitait exclure par
sa proposition de trois membres. Je pense qu'il faut que chacun des groupes y
soit représenté.
Deuxièmement, M. le Président, je veux rappeler au
ministre ce qu'il nous a souligné abondamment lors de la commission
parlementaire de consultations particulières où il nous a dit: il
y a un problème de relations de travail à Urgences-santé;
il y a un problème de climat de travail à Urgences-santé.
M. le Président, je pense que la meilleure des choses qui puisse
être faite c'est de faire en sorte que les hommes et les femmes qui
travaillent à Urgences-santé ne se considèrent pas comme
du monde à qui on dicte quotidiennement ce qu'ils ont à faire
mais des gens qui, compte tenu de l'expertise qu'ils développent,
peuvent eux aussi participer au processus décisionnel, là
où les décisions se prennent, c'est-à-dire au conseil
d'administration. Donc, en ce sens-là, M. le Président, je suis
favorable à l'amendement qui est déposé et dont on discute
présentement.
Le Président (M. Laporte): J'ai reçu l'amendement
par écrit, simplement pour signaler sa recevabilité, quant
à la technicité. Merci. M. le ministre.
M. Outil: M. le Président, quant au nombre, si c'est
possible, j'aimerais savoir, du chef de l'Opposition ou du député
de Gouin, s'ils ont l'intention d'ajouter plus qu'un propriétaire... Je
ne parle pas de mettre plusieurs propriétaires, mais d'ajouter des
amendements qui auraient pour effet d'augmenter davantage le nombre.
M. Chevrette: Non. On va arrêter à onze. M.
Dutil: Cela va arrêter à onze.
M. Chevrette: Pour votre information, les amendements vont
arrêter à onze.
M. Dutil: D'accord. Donc, si on allait à quatre membres,
ça ne voudrait...
M. Chevrette: Cela ne changerait rien pour nous. C'est
logique.
M. Dutil: Cela va?
M. Rochefort: On aurait souhaité un représentant du
CRSSS, mais, compte tenu de votre position, je ne ferai pas perdre de temps
à la commission. Je ne ferai pas un amendement que vous allez
battre.
M. Dutil: Alors j'apprécie beaucoup votre... Le
Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil:... dernière...
M. Rochefort: Vous n'êtes pas d'accord? Vous ne voulez pas
voter.
M. Dutil:... votre accord là-dessus. Revenons à
l'argumentation. Je serais disposé à mettre une quatrième
personne. Il est mentionné qu'il y a quatre associations actuellement.
En tout cas, nous estimons que l'association des employés de la centrale
regroupe répartiteurs et cadres et autres employés non
syndiqués, c'est-à-dire à peu près 150 personnes.
Donc il y aurait trois groupes. Mais, quoi qu'il en soit, mon argument pour
aller à quatre n'est pas sur le fait qu'il y a quatre associations ou
trois; mon argument est que, passant du chiffre de neuf à onze le fait
d'augmenter de trois à quatre n'augmente pas la proportion d'une
façon considérable du nombre de salariés, mais permet par
contre d'avoir une souplesse et une latitude supplémentaire au niveau du
conseil d'administration. Et si, effectivement, on estimait qu'il y avait
quatre groupes on pourrait possiblement en avoir un de chaque.
Toutefois, je reviens à l'argumentation de tout à l'heure
où je disais qu'à mon point de vue, en toute
honnêteté - et il ne s'agit là d'aucune façon de
questions de partisanerie politique dans les nominations - il n'est pas sain de
scléroser dans une loi, pour la nomination d'un conseil
d'administration, le nom des associations qui, elles, peuvent varier. Là
on va soupçonner le ministre de vouloir éliminer une association.
Bon. C'est ce que je vais me faire dire tout à l'heure. Ce n'est pas du
tout le cas, M. le Président.
M. Chevrette: Cela y ressemblait...
M. Dutil: II y a de l'évolution dans les organisations et
dans les systèmes. Il peut même arriver que les mêmes
employés qui sont là décident de former des associations
différentes. Il peut y avoir une dynamique, une évolution tout
à fait différente à l'intérieur de
l'association...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil:... et je pense, en toute honnêteté - on
peut me soupçonner de ce qu'on voudra de l'autre côté, M.
le Président et faire des accusations - que c'est valable de monter le
nombre de trois à quatre pour la raison que j'ai mentionnée tout
à l'heure. Cela va. Je suis d'accord et cela donnera une meilleure
représentativité aux salariés. Il est tout à fait
vraisemblable, s'il y a quatre associations et quatre postes, qu'on envisage
d'avoir un salarié de chacune de ces associations. Mais il n'est pas
sûr que, dans le futur, il n'y aura pas douze associations ou deux. Je ne
suis pas sûr. Cela peut varier. On a sclérosé la
représentation dans un conseil d'administration et on va devoir
revenir
en législation pour amender cela. Moi... M. Chevrette: Je
demande la parole.
M. Dutil: Je voudrais terminer mon intervention là-dessus
et demander aux collègues de la commission de défaire
l'amendement. Et si c'était le cas, je ferai un amendement qui se lira
comme suit: de porter le nombre de trois à quatre - donc en accord avec
la position de l'Opposition - et de mettre, après le mot "consultation"
les mots "avec leur association concernée".
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Juste une question, M. le Président Dans son
invitation à voter à ses collègues, est-ce que le ministre
veut que, du même souffle, on élimine le mot AHQ partout où
il l'a mis ou quoi? Non? L'AHQ, c'est plus immuable que des associations de
travailleurs, c'est cela?
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette.
M. Rochefort: Je n'ai pas de réponse. Ce n'est pas
drôle.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Ce n'est pas croyable
d'argumenter de même. Je comprends que vous avez dit que vous
étiez honnête. Je suis obligé de dire que vous avez au
moins la bonne foi. Mais la bonne foi mise à part, dans les
hôpitaux quand on désigne les catégories de personnel,
quelle différence y a-t-il entre définir les catégories de
personnel dans un centre hospitalier et dans une corporation? Maudine! Cela ne
tient pas, cette argumentation. À part cela, si jamais cela change, un
amendement, cela prend 30 secondes à adopter. S'il y en trois, il y en
aura trois et vous en choisirez deux du plus gros... Si cela a
été fait tout croche, ce n'est pas notre faute, c'est clair. Moi,
je ne comprends pas que le ministre puisse dire de bonne foi que c'est
scléroser une structure que de définir la participation des
travailleurs. Au contraire, c'est inviter à la participation et à
la représentativité directe. Cela assure une meilleure
participation précisément, cela évite probablement les
tendances de se manifester différemment à l'intérieur des
structures en place. Je ne vois pas ce qui incite, ce qui pousse le ministre
à tenir de tels propos, probablement candides, de bonne foi, un peu
naïfs, pas mal merci, et incompatibles avec ce qui se fait dans le domaine
de la santé présentement, tout à fait incompatibles. Cette
argumentation s'inscrit complètement en faux avec la
réalité du système de santé et des services
sociaux, complètement en faux. Je veux bien croire qu'on lui a transmis
quelques notes et qu'ils ont dit: Ne nous sclérose pas pour qu'on puisse
faire ce qu'on veut.
Voyons! Qui doit mener cela? Ce sont les gens à la fois de
l'extérieur pour qui on a défini un mode de nomination et des
gens de l'intérieur qu'on veut voir désigner leur propre
représentant au conseil de la corporation. Je considère que
l'argumentation du ministre ne résiste pas deux minutes à
l'analyse. Il ne veut pas qu'on lui prête des intentions. Il a dit: Je
sais qu'on va m'en prêter. Il sait d'avance, s'il sait qu'on va lui en
prêter, que son texte prête à cela. S'il a
déjà l'idée qu'on peut lui en prêter, c'est
peut-être parce qu'il y en a. S'il n'y en avait pas, on ne lui en
prêterait pas. Dans son texte de loi tel que libellé, n'importe
qui peut être inquiet sur la forme de structure qu'il est en train de
mettre sur pied. La preuve, c'est qu'on arrive avec des amendements pour
éviter qu'il y ait ces formes de contrôle. On veut que ce soit une
représentation directe. Il dit: Non, vous allez me prêter des
intentions. Qu'il s'arrange pour qu'on ne lui en prête pas.
Arrangeons-nous donc pour que le public ne lui en prête pas non plus.
Arrangeons-nous donc pour que les groupes se sentent à l'aise par une
représentation directe. Arrangeons-nous donc pour que chacun ait son mot
à dire et vous n'aurez plus à avoir peur de vous faire
prêter des intentions. C'est exactement cela qu'on fait pour
éviter qu'on vous en prête, M. le ministre. Si vous aviez
véritablement le souci de la représentation directe de chaque
groupe, vous ne nous serviriez pas la salade que vous venez de nous servir.
Cela n'a pas de bon sens, cela ne tient pas. Je vous répète que
cela ne résiste pas à l'analyse. (17 heures)
Niez-vous, comme ministre délégué à la
Santé et aux Services sociaux, que tout le système de la
santé est à peu près bâti dans le style des
amendements qu'on vous fait? Pouvez-vous me dire si vous le trouvez inefficace?
Allez-vous dire que c'est sclérosé, le fait que les
syndiqués d'un centre hospitalier envoient directement leur
représentant au conseil? Est-ce que c'est sclérosé parce
que le groupe des Infirmiers ou des professionnels envoie leur
représentant directement et qu'il n'est pas choisi par le ministre?
Dites-vous que c'est sclérosé parce que les médecins
envoient leur représentant au conseil après vote au CMDP. Voyons!
L'argument ne tient pas. Je veux bien que vous argumentiez contre, mais qu'on
vous mette au moins au courant de la réalité ou des
réalités vécues dans le système de la santé
et des services sociaux. Pour votre information, c'est dans ce secteur que vous
êtes. Il serait temps que vous l'appreniez et que vous mettiez en
application à peu près les patrons qu'on retrouve dans le domaine
de la santé et des services sociaux. Tous nos amendements viendront, je
vous le dis d'avance, calquer à peu près le patron qu'on retrouve
en santé et services sociaux, à la nouvelle corporation qui
oeuvre dans ce domaine. C'est clair.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, je ne voudrais pas qu'on pense
que je veuille faire diversion par ce que je vais dire, mais après
calculs intensifs et bien faits, on arriverait, s'il y avait quatre
salariés, à douze, en ajoutant un propriétaire. Je pense
que, si on a bien compté, il faudrait peut-être revoir une
certaine partie de notre argumentation à tous. Alors, un directeur
général, deux municipalités, un usager...
M. Rochefort: Au-delà de cela, cela fait quoi, là?
Vous avez peur d'en avoir quatre.
M. Dutil: On souhaiterait qu'il y ait onze membres, un nombre
impair, sur le conseil d'administration. Tout à l'heure, la question que
je vous posais et je n'ai pas fait le calcul, c'est mon tort, je l'admets, mais
je croyais qu'avec le propriétaire on arrivait à onze. On peut
les compter. Il faut se rappeler qu'on a ajouté une
municipalité.
Est-ce bien ça, on arrive à douze?
M. Chevrette: Non. Nous, on a dit qu'on aurait des amendements
pour que cela arrive à onze. C'est clair. Vous ne nous avez pas
demandé de précisions tantôt. Vous m'avez dit: Si j'en mets
quatre là, est-ce que cela va arriver à onze quand même?
J'ai dit: Oui, on a des amendements qui vont prévoir que c'est onze.
M. Dutil: Bon, alors on peut prévoir d'ores et
déjà que l'amendement qui va nous venir serait pour
éliminer le directeur général de la corporation puisqu'on
n'a pas adopté la chose.
M. Chevrette: L'amendement qui va être déposé
dans quelques minutes, c'est que le d. g. ne soit pas membre du conseil
d'administration, qu'il soit d. g. Cela fait donc onze quand même.
Le Président (M. Laporte): Cependant, on va terminer
l'amendement qu'on a présentement devant nous afin de ne pas
s'égarer dans l'ensemble.
M. Dutil: Toutefois, M. le Président...
M. Chevrette: Non, mais il voulait avoir l'information.
M. Dutil: Oui, oui, je comprends.
Le Président (M. Laporte): Je comprends l'information qui
est diffusée pour les fins de la discussion, mais c'était
simplement pour revenir à ces détails-là.
M. Dutil: Toutefois, M. le Président, je pense que onze
personnes sur le conseil d'administration au lieu de douze seraient
plutôt souhaitables. Quand on arrivera avec l'amendement à l'effet
d'éliminer le directeur général d'une corporation du
conseil d'administration, je vais demander à la commission de voter
contre ça. Je pense qu'il est important que le directeur
général soit sur le conseil d'administration de la corporation et
donc je reviens, non seulement à demander à la commission de
voter contre l'amendement du chef de l'Opposition, mais également de
laisser à "trois membres nommés par les salariés de la
corporation, après consultation de leur association", la formule du
paragraphe 7°.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Rochefort: M. le Président, j'ai une question.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Je vais peut-être le surprendre tout à
l'heure quand nous allons débattre des amendements, mais, là, on
va débattre de ce qu'il vient de dire. Moi, M. le Président, si
le fait de maintenir le directeur général au conseil
d'administration coûte un poste aux travailleurs et aux travailleuses
d'Urgences-santé, je ne comprends pas l'ordre des valeurs du ministre.
Je pense que c'est plus important qu'un représentant de Laval, par
exemple, malgré l'estime que j'ai pour mon bon ami, le
député de Fabre.
Une voix: Ce n'est pas Fabre qui est nommé; il n'y a pas
de Fabre là.
M. Rochefort: Non, mais vous savez. Quand même!
Écoutez, il va falloir placer les choses dans le bon ordre. Je me dis
que cela pourrait être une personne après consultation de la CUM
et de Laval, mais, écoutez un peu, vous êtes en train de nous
dire... Vous défaites, finalement, tout le discours que vous avez tenu
depuis le début de la commission selon lequel il faut que les
travailleurs aient la place qui leur revient, qu'il faut améliorer le
climat de relations de travail dans cette boîte, qu'il faut faire plus
appel à l'expertise, à la spécialité et à
l'expérience qu'ont développées les hommes et les femmes
qui travaillent à Urgences-santé. Là, tout d'un coup,
parce que cela dépasserait onze, cela ne serait plus bon et tous les
autres postes sont plus importants que les quatre travailleurs. J'avoue que
là je ne vous suis pas bien, bien.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Ah! bien là, tout a été dit
vraiment. Je pense qu'on a fait le tour de la question.
Le Président (M. Laporte): Mme la
députée
de Marie-Victorin, vous voulez intervenir.
Mme Vermette: M. le Président, c'est que moi aussi je me
demande où on s'en va avec tout cela. Finalement, quel est le but de
créer un conseil d'administration? Est-ce que c'est de permettre... Le
directeur général va être président du conseil
d'administration et puis... Mais qu'est-ce qu'on va établir finalement?
C'est aussi bien de dire que tout le monde autour de la table va presque
discuter pour rien parce que le d. g. va faire ce qu'il... Il reçoit les
ordres. C'est lui qui va présider et en même temps il va recevoir
ses ordres. Je trouve que c'est vrai qu'il est important que le directeur
général soit là, mais il n'est pas obligé d'avoir
un rôle prépondérant. Il est membre ex officio comme un
directeur général peut être membre de tous les
comités ad hoc qu'un conseil peut se donner pour son fonctionnement.
Mais pourquoi en faire... Qu'il soit absolument là et que les
travailleurs dont il est important qu'on prenne le pouls en vue d'avoir des
relations de travail... C'est important qu'ils soient
représentés. C'est important d'avoir cet
échange-là. Et là on est prêts à sacrifier
ces travailleurs-là pour permettre d'arriver à un chiffre pair.
Je vous l'ai dit: II n'y a rien de sérieux. Ce ne sont pas des arguments
sérieux.
On ne peut pas avoir des principes uniquement quand cela fait notre
affaire, déraper au premier tournant et laisser tomber le principe. Je
ne pense pas que ce soit la façon de travailler pour en arriver a une
saine logique et en arriver à un projet de loi qui a de la consistance
et qui fait que les gens vont se retrouver. Là, c'est mou comme
orientation. Il n'y a pas d'orientation. Ce dont on s'aperçoit c'est
qu'il n'y a aucune orientation. Il n'y a rien. Il n'y a pas vraiment de fil
conducteur là-dedans. Cela dépend du ministre. Il s'est
donné ses objectifs. Il faut qu'il y ait tant de membres. À un
moment donné, s'il n'est pas au courant qu'il faut qu'il y ait tant de
membres ou si cela dépasse le cadre de l'objectif qu'il s'était
imposé, bien là il a une telle argumentation, mais quand il
s'aperçoit que cela dépasse son objectif pour avoir tant de
membres, bien là il change d'argumentation. On ne pourra arriver nulle
part de cette façon-là. Il faut être cohérents
à un moment donné. Il faut avoir une ligne maîtresse, une
ligne directrice. Qu'on s'en aille et qu'on la suive du début
jusqu'à la fin. Mais là on est continuellement en train de
s'adapter, à faire selon le contexte, selon les arguments et selon les
amendements qu'on apporte. Cela change régulièrement. Donc on ne
sait pas du tout où on s'en va.
En plus, on vient nous faire accroire qu'on travaille dans le but de
favoriser les relations de travail, le climat de travail. Mais on l'a dit
tantôt. Pour arriver à favoriser le climat de travail, il est
important de prendre en considération tous les groupes de
représentants de travailleurs. C'est cela la base même. Ce ne sont
pas les gens de l'extérieur qui vont dire aux gens comment vivre
ensemble entre eux. Ce ne sont pas les gens de l'extérieur qui vont
venir dire cela. Ils peuvent apporter un éclairage additionnel à
un climat bien sûr en disant: Écoutez, regardez la perception
qu'on a de vous. Mais cette histoire-là ne favorisera pas le climat
quotidien, au jour le jour. Et l'important, quand on dit qu'il faut que les
gens apprennent à se connaître, qu'il faut que les gens apprennent
à se parler, qu'il faut que les gens apprennent à se respecter,
c'est de leur trouver un milieu, une occasion. Et c'est au moment d'un conseil
d'administration, lorsque ces gens sont autour d'une même table et qu'ils
peuvent apporter, chacun leur tour, leurs arguments pour faire valoir leur
point de vue, qu'on arrive à faire avancer un milieu de travail
intéressant et qu'on fait évoluer les choses et que les gens
apprennent à se respecter et à se parler.
C'est aussi comme cela qu'une direction obtient de la
crédibilité. Parce que, comment pensez-vous que le directeur
général va être capable d'avoir de la
crédibilité quand il va être au bout de la table de son
conseil d'administration, qu'il va orienter son conseil d'administration, qu'il
va orienter les décisions, qu'après cela il va retourner dans son
bureau de directeur général et qu'il va dire: Voilà je
prends les orientations que j'ai données aux autres et je vais les
mettre en application. Il n'aura pas de crédibilité. Cela va
être difficile de travailler dans un tel contexte puisque cela ne s'est
jamais fait dans le milieu des affaires sociales. C'est une première. On
crée un précédent. Il faut être conscient de cela.
Il n'y a pas de modèle pour savoir comment les gens vont s'ajuster
à cette formule. Je parierais fort que si on ne respecte pas la
représentation des travailleurs, que si on ne leur donne pas un
rôle prépondérant ou une représentation
prépondérante à l'intérieur d'un conseil
d'administration, il est certain qu'il y aura encore des problèmes de
relations du travail. Il est certain qu'il y aura encore le choc des
idées, parce qu'on ne favorisera pas le fait que les gens puissent
travailler en concertation. Par conséquent, le climat devient lourd,
fastidieux et le milieu de travail se dégrade de plus en plus. Ce n'est
pas intéressant de travailler de cette façon. Je pense qu'on peut
donner plus de considération aux travailleurs, au lieu des belles
paroles qu'on entend dire, et de bonnes intentions finalement, en les mettant
à profit justement et en passant à l'action. Passer à
l'action, c'est écrire noir sur blanc l'intention du ministre à
savoir jusqu'à quel point il est prêt à faire confiance aux
travailleurs et non pas faire confiance en fonction d'un quorum qu'il aura
à établir ou d'un barème de l'objectif des personnes qu'il
veut avoir sur son conseil d'administration. Un principe est un principe,
à mon avis. On ne peut pas tergiverser avec un principe.
Le Président (M. Laporte): D'autres inter-
ventions? M. le chef de l'Opposition? M. le ministre? Sur l'amendement
proposant de modifier l'article 149. 6, paragraphe 7° de l'article 2 du
projet de loi 34, est-ce nécessaire de...
M. Chevrette: Pourriez-vous le lire, M. le Président, pour
l'information du ministre?
Le Président (M. Laporte): Avec plaisir, M. le chef de
l'Opposition. "Le paragraphe 7° de l'article 149. 6 tel qu'introduit par
l'article 2 du projet de loi 34 est amendé par le remplacement du
chiffre "trois" par le chiffre "quatre" et par l'addition, après le mot
"Corporation", des mots: "dont une infirmière désignée par
le personnel infirmier de la Corporation; un technicien ambulancier
désigné par les employés techniciens ambulanciers de la
Corporation; un cadre intermédiaire désigné par les cadres
intermédiaires de la Corporation; un répartiteur
désigné par les répartiteurs de la Corporation. "
M. Chevrette: Adopté.
M. Dutil: Rejeté.
Le Président (M. Laporte): Rejeté?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre propose de passer de trois
à quatre, comme il l'avait annoncé?
M. Dutil: Non. Ce que je propose, c'est de rester à trois
et d'ajouter après "consultation", les mots "de leur association et
représentants". C'est cela. "Après consultation de leur
association". On vous dépose cela tout de suite.
Le Président (M. Laporte): On va attendre l'amendement. Je
vais le lire. Toujours au paragraphe 7°: "Par l'addition à la fin du
paragraphe 7° de ce qui suit: "Après consultation de leur
association".
Donc, le paragraphe 7° se lirait avec l'amendement comme suit:
"Trois membres nommés parmi les salariés de la Corporation - et
l'amendement suit - après consultation de leur association. " M. le
ministre.
M. Dutil: Cela se conforme à peu près aux autres
articles que nous avons identifiés. Il y a une consultation qui est
faite auprès de leur association. C'est choisi, toutefois, parmi les
membres de la corporation, donc avec la même latitude que nous avons au
paragraphe 6°. Non pas "par" mais "parmi", mais évidemment, je ne
peux pas reprendre toute l'argumentation que j'ai faite tout à l'heure.
Cela donne une certaine souplesse. Si le ministre décide de nommer
quelqu'un qui ne serait pas choisi directement par les salariés, eh
bien, il en subira les consé- quences, si c'est son choix. Mais pour ma
part, je pense que c'est une formule qui est très acceptable et qu'on
devrait adopter. (17 h 15)
M. Chevrette: M. le Président, je serai contre,
premièrement, parce qu'on pourrait se retrouver avec trois
salariés d'une même association. Il y a des pans complets de tous
les autres groupes qui pourraient être ignorés. Cela me
paraît conforme à l'esprit d'une collaboration que l'on recherche
de la part de toutes les catégories de salariés et de
travailleurs à l'intérieur d'une corporation. À part cela,
deuxièmement, le ministre va jusqu'à me dire qu'ils sont choisis.
Ce n'est même pas sûr que ce seront ceux-là. Il les
consulte, mais il peut en prendre d'autres. De la consultation pour la frime,
c'est pas mal plus frustrant que de ne pas en faire du tout. Vaut mieux choisir
ceux que vous voulez, à ce moment-là. Ayez la franchise de le
dire carrément. De la consultation! Et il vient nous dire, dans son
argumentation: Écoutez, je ne suis pas obligé de les prendre
à part cela. Bon Dieu! dites-le-nous donc. Voulez-vous nous donner une
mosaïque avec les photos de ceux que vous voulez? Cela va être bien
plus simple que de nous torturer l'esprit à faire des propositions pour
essayer de voir qui pourrait être représenté sur ce
conseil. C'est aussi bien de donner les photos de chacun et on va vous dire:
Bravo, vous l'avez! Bon Dieu! au lieu de faire la loi, collez les photos dans
la page de la loi et on va savoir qui. Je n'en reviens pas d'une argumentation
aussi légère face à un projet de loi qui vise la
création d'un organisme représentatif, équilibré et
voué à l'amélioration de la qualité des soins. Il
fait en sorte qu'on ne représente même pas les catégories
de personnel.
En tout cas, je trouve que ce n'est pas une façon - il faut que
je pèse mes mots, je sais que vous allez me ramener à l'ordre -
je ne trouve pas cela très brillant.
Le Président (M. Laporte): Justement, M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Pardon?
Le Président (M. Laporte): Vous aviez raison.
M. Chevrette: Cela se dit.
Le Président (M. Laporte): Oui, vous l'avez bien dit, mais
avec la tension que vous y avez portée...
M. Chevrette: Bon, c'est correct. Je me reprendrai...
Le Président (M. Laporte):... à mon intention.
M. Chevrette:... avec une coche de plus, la
prochaine fois.
Je vous avoue que je ne comprends pas le ministre. Je ne sais pas
où il va. Je ne comprends pas cela. Cette formule est acceptée
dans tout le réseau de la santé et des services sociaux.
Là, il s'en vient nous dire... Au moins, il est franc, par exemple. Il
dit: Je ne choisirai peut-être même pas ceux que vous allez me
suggérer. Est-ce qu'il y en a un qui vous a dressé une liste?
Pourriez-vous nous fournir cette liste? Ce serait le "fun" de voir la liste. On
pourrait peut-être les féliciter, s'il y en a dans la salle. Ne
vous cachez pas, soyez ouvert comme un grand livre. Bonne mère, ce n'est
pas une façon de travailler en législation. On ne rit pas du
monde.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre. M.
Chevrette: Pardon? Le Président (M. Laporte): Pardon? M.
Dutil: M. le Président...
M. Chevrette: C'est parce que j'ai entendu des sons.
M. Dutil: C'étaient des rires, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre. On demanderait
à l'assistance, s'il vous plaît, de rester calme.
M. Dutil: M. le Président, j'ai apporté une
argumentation, tout à l'heure...
M. Chevrette: On peut toujours les empêcher de parler, mais
non pas de rire. C'est bien difficile.
M. Dutil:... quant à l'identification que faisait, dans
son amendement, le chef de l'Opposition. Sa crainte, c'est que tous puissent
provenir d'une même association. Je suis prêt à ajouter,
comme amendement, qu'ils ne doivent pas provenir de la même association.
Je suis prêt à l'ajouter. Mais, M. le Président...
M. Chevrette: M. le ministre, voulez-vous, sur une question de
règlement? Je vais vous dire quelque chose.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Vous nous dites quelque chose, après que
cela a pris une demi-heure ou trois quarts d'heure, bonne mère du ciel,
à vous convaincre de quelque chose qui a bien de l'allure.
M. Dutil: Est-ce que je peux finir mon...
M. Chevrette: Après cela, vous dites: Ils prennent donc
bien du temps!
Le Président (M. Laporte): Un instant, c'est sur une
question de règlement.
M. Chevrette: Vous trouvez que cela a du bon sens, quand vous
voyez qu'à peu près tout le monde est d'accord. Quand vous voyez
que cela a du bon sens, faites-le donc au départ, on va aller plus vite
dans nos travaux.
M. Dutil: M. le Président, mon argumentation...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil:... de tout à l'heure disait que je ne voulais
pas qu'on identifie les groupes parce qu'il peut y avoir, dans la structure,
des modifications de groupes; on ne sait pas ce qui peut se passer. L'argument
que vient d'apporter le chef de l'Opposition, à savoir que cela pouvait
être tous des membres du même groupe, est nouveau. Ce qu'il disait
tout à l'heure, son point, c'était d'identifier chacun des
groupes et de nommer une des personnes dans chacun des groupes. C'est cela
qu'il disait. Mon argumentation était de dire: N'identifions pas tes
groupes, on ne sait pas de quelle façon une structure peut
évoluer. Je ne pense pas que, dans une loi, honnêtement, ce soit
justifié d'aller jusque-là. Voilà qu'il apporte un nouvel
argument en disant: Est-ce que cela va être tous des membres du
même groupe? Je dis: Ajoutons un amendement, je suis prêt à
le faire d'une façon formelle.
M. Chevrette: Donc, on attend un amendement, M. le
Président.
M. Dutil: De façon formelle.
M. Chevrette: Je demande la parole sur l'amendement du
ministre.
M. Dutil: "Et représentant chacun un groupe de
salariés distinct de la corporation. " Alors, on évite la
difficulté que je soulevais tout à l'heure et on répond
à l'argumentation du chef de l'Opposition, à savoir que ce ne
seront pas tous des membres du même groupe. "Représentant chacun
un groupe de salariés distinct. "
Le Président (M. Laporte): Juste un instant, on va
attendre...
M. Rochefort: Distinct ou distinct...
Le Président (M. Laporte):... la formulation du texte.
M. Rochefort:... de la corporation?
Le Président (M. Laporte): On va attendre la formulation
du texte pour pouvoir s'exprimer par la suite.
M. Rochefort: II manque au moins une virgule.
M. Dutil: On va inverser. Le mot "distinct" va être au
début, je pense que cela va éviter que ce soient des
salariés en dehors de la corporation.
M. Rochefort: Excusez-moi, mais cela fait partie de mes
travers.
M. Dutil: C'est bien.
Une voix: Ce n'est pas méchant à l'occasion.
M. Rochefort: Non?
Une voix: Ce n'est pas toujours désagréable.
Le Président (M. Laporte): Oui, j'en fais lecture et on
aura une photocopie par la suite. "L'article 149. 6 introduit par l'article 2
de la Loi modifiant la Loi sur la santé et les services sociaux et
d'autres dispositions législatives est modifié par l'addition,
à la fin du paragraphe 7° de ce qui suit: "Après consultation
de leur association et représentant chacun un groupe distinct de
salariés de la corporation. " C'est bien cela? C'est cela, M. le
ministre?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: M. le Président, je vais parler à
peine deux ou trois minutes. Mais je voudrais savoir, de la part du ministre,
quelle est la différence fondamentale dans l'argumentation que j'ai
choisie, l'importance qu'il y en ait un de chaque groupe représentatif,
pour lui faire dire que c'est un élément nouveau que je sors
présentement?
M. Dutil: L'élément distinct, c'est...
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition,
continuez.
M. Dutil: Je croyais que vous aviez fini, M. le chef de
l'Opposition. Continuez.
M. Chevrette: Non, vous pouvez y aller. Cela va être aussi
simple si on peut échanger et se comprendre tout de suite.
M. Dutil: D'accord. L'élément fondamental, c'est
que dans le projet de loi, on n'identifie pas chacun de ces groupes. Il
pourrait arriver que, pour des raisons diverses, il y ait une dizaine de
groupes à un moment, parce qu'ils peuvent décider qu'il y a une
spécialisation et que les répartiteurs ont leur groupe, ceux qui
transportent les messages ont leur groupe, et ainsi de suite. On pourrait se
retrouver dans une situation telle où un groupe prend de l'importance
avec les années, mais n'ayant pas été identifié par
la loi, il est automatiquement exclu du conseil d'administration, et je trouve
cela dommage. C'est dans ce sens que je me dis qu'on s'assure de la
façon dont on procède. Pour répondre à
l'argumentation justifiée du chef de l'Opposition, que ce ne seront pas
tous des membres du même groupe, c'est parce qu'il y a une disproportion
dans le nombre. Mais, par contre, on n'identifie pas les groupes évitant
le problème que je soulève où il pourrait avoir huit ou
douze groupes différents et, à ce moment-là, ceux qui ne
sont pas identifiés expressément par la loi n'auraient aucun
accès au conseil d'administration, quels que soient leurs
qualités personnelles d'administrateurs et les bons apports qu'ils
pourraient procurer, parce qu'ils n'ont pas le bon titre.
M. Chevrette: Voulez-vous le lire, une dernière fois,
parce qu'on n'a pas le texte.
Le Président (M. Laporte): Sûrement. Sans
répéter le début...
M. Chevrette: Non, juste le texte de...
Le Président (M. Laporte): On ajoute, "après
consultation de leur association et représentant chacun un groupe
distinct de salariés de la corporation. " Pour faire une lecture
complète.
M. Chevrette: Adopté. Une voix: Le gros bon
sens.
Le Président (M. Laporte): L'amendement est
adopté.
M. Chevrette: M. le ministre, j'ai une question d'information
avant qu'on procède, qu'on aille plus loin.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: J'ai deux propositions devant moi. Vous nous en
avez donné une tantôt, mais j'ai deux feuilles. Je voudrais
savoir...
Le Président (M. Laporte): Messieurs, je demanderais
à l'ensemble des membres de bien vouloir respecter le droit de parole...
Une voix:... les membres et les non-membres de la commission.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Je voudrais savoir, de la part du ministre, quelle
proposition nous devons retenir? On a deux propositions en main sur le
même objet. Sur une que vous nous avez remise, pour fin
d'information...
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette:... vous mettez fin aux appels d'offres publics et
vous y allez par négociation de gré a gré pour les
décrets et les révocations du permis, en résumé.
J'en ai une autre, émanant de vous également, qui dit: dans le
projet de loi 34: La corporation peut conclure avec les personnes
mentionnées à l'annexe un protocole relativement au transfert de
ces salariés. Ce protocole peut prévoir, avec l'autorisation du
gouvernement et aux conditions que celui-ci détermine, une
indemnité correspondant aux pertes financières causées. Il
peut en outre contenir les modalités relativement au paiement des
avantages accumulés par ces salariés, en vertu des dispositions
en vigueur au jour du transfert des conventions collectives applicables, tels
les congés de maladie et les jours de vacances. Je peux vous en donner
une copie.
M. Dutil: Nous n'avons pas déposé, M. le
Président, cette dernière proposition.
M. Chevrette: Elle vient de vous. Niez-vous que cela vient de
vous?
M. Dutil: On a fait diverses hypothèses, mais il y a une
chose qu'on n'a pas déposée et c'est cela.
M. Rochefort: Reconnaissez-vous que c'est une de vos
hypothèses?
M. Dutil: Si une feuille des diverses hypothèses qu'on a
éventuellement regardées nous a échappé et se
retrouve dans les mains des membres de l'Opposition, cela peut toujours
arriver, mais Je ne veux pas discuter des diverses hypothèses que nous
avons envisagées.
M. Chevrette: Non, mais comme ça, pour nous,
l'hypothèse que vous avez envisagée, mais qu'on a...
M. Dutil: C'est l'article 22.
M. Chevrette: Ce n'est pas une hypothèse, ça? Je
sais que c'est l'article 22, mais si je vous ai posé la question, c'est
parce que c'est sur le même sujet, ce que je veux dire. Vous pouvez le
mettre à un article ou à un autre, mais cela touchait le
même sujet. Dans un, je voyais une indemnité et dans l'autre, je
voyais une négociation de gré à gré. Je me
demandais laquelle il fallait traiter pour fins de consultation entre nous.
M. Dutil: D'accord. Ce que j'ai déposé au
début de l'après-midi, et je l'ai mentionné tout à
l'heure, c'étaient des amendements qui avaient pour effet
d'éliminer l'appel d'offres public et émettre par décret.
Cela avait pour effet de resserrer l'aspect des contrats qui peuvent être
vendus avec droits et privilèges à un ou plusieurs
acquéreurs dans l'avenir, de façon à maintenir ce que
pouvaient faire dans le passé les propriétaires quand ils
transigeaient leur corporation et qu'ils faisaient suivre les permis par la
suite. Ce sont les deux seuls éléments que j'ai mentionnés
lorsque j'ai déposé les amendements. Je n'ai pas parlé
d'une clause où il serait question d'indemnité. Je serais
très étonné que ce papier ait été
déposé dans les papiers que nous avons déposés cet
après-midi.
Le Président (M. Laporte): Pour des fins d'information,
j'ai ici une série de documents qui ont été retransmis
à la commission, au début. Ce sont des projets d'amendements. Il
y a aussi ceux qui ont été retransmis aujourd'hui à la
commission et qui touchaient les articles 149. 15 à 149. 20.
Après information auprès de la secrétaire...
M. Chevrette: Enfin, vous comprendrez que je ne l'ai pas
inventé parce que ce n'est pas moi qui ai le pouvoir de faire des
amendements sur les finances...
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition, je
n'ai aucune prétention. Je fais une vérification ici, avec...
M. Chevrette: Je voulais vraiment comprendre que dans le
scénario des hypothèses du ministre, il aurait pu arriver que
vous présentiez deux hypothèses de suggestion pour trancher un
litige. Mais c'est parce que je me demandais, pour voir si...
M. Dutil: Nous n'avons pas déposé et vous
confirmez, M. le Président, que nous n'avons pas déposé ce
papier.
Le Président (M. Laporte): C'est cela.
L'information...
M. Chevrette: Mais vous ne niez pas qu'il vient de votre bureau
et que c'est une hypothèse de travail.
M. Dutil: Je ne parlerai pas ici des hypothèses de travail
que nous avons envisagées et de la multitude de papiers qui peuvent
avoir été imprimés, dactylographiés et
photocopiés sur les hypothèses que nous avons identifiées.
Je vais parler de ce que nous avons déposé et transmis à
l'Opposition et dont nous allons discuter ultérieurement. (17 h 30)
M. Rochefort: Est-ce que ce projet de loi...
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort:... a fait l'objet de discussion au Conseil des
ministres?
M. Dutil: M. le Président, j'ai dit que je ne discutais
pas des hypothèses que l'Opposition retrouvait sur un papier que nous
n'avions pas transmis.
M. Chevrette: Non, non, mais M. le Président...
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette:... quand on lit les deux hypothèses, elles
pourraient même être complémentaires, elles ne s'excluraient
pas nécessairement. Il pourrait y avoir une négociation et
à la fin d'une négociation, il pourrait y avoir le
deuxième papier, pour celui qui ne désirerait pas. C'est pour
cela que j'ai...
M. Dutil: Les articles 149. 15 jusqu'à 149. 18 ou 149.
19...
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil:... concernent globalement le processus de soumissions.
Que ce soit justement pour la location de services, incluant les salaires, ou
pour la location des ambulances seulement, cela engloble l'ensemble de la
problématique. Nous éliminons l'aspect de l'appel d'offres public
pour le remplacer par un décret en cas de non-entente. Donc cela inclut
l'ensemble du processus. Si vous regardez l'article 22 dans notre loi, il ne
concerne que la corporation à Montréal.
Le Président (M. Laporte): J'aimerais rappeler, et c'est
ce que j'indiquais tantôt, j'ai vérifié à nouveau
avec la secrétaire de la commission ici pour savoir si on
possédait un document comme celui que vous nous avez transmis, et on ne
possède aucun de ces documents. De toute façon, M. le
Président...
M. Chevrette: Vous nous avez donné cela par erreur.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition, si
vous voulez me permettre de continuer l'explication.
M. Chevrette: Bien sûr.
Le Président (M. Laporte): L'ensemble des documents dont
je parlais tantôt, une série de documents qui ont
été non pas déposés, mais retransmis en liasse,
concernaient plusieurs articles du projet de loi et plus
particulièrement ceux qui ont été retransmis aujourd'hui
touchaient les articles 149. 15 à 149. 20 et qu'on ne possède pas
ici. J'imagine, à titre d'information, que vous vouliez...
M. Chevrette: À titre d'information, je voulais
savoir...
Le Président (M. Laporte): C'est cela.
M. Chevrette: Cela se demande au ministre.
Le Président (M. Laporte): C'est justement ce que
j'indique au chef de l'Opposition actuellement.
M. Chevrette: Quand le ministre me dit qu'il a
étudié plusieurs hypothèses de travail, mais qu'il n'en a
transmis qu'une seule, je tenais pour acquis que cela aurait pu être les
deux parce qu'elles se complétaient. On pourrait très bien
enlever le processus des soumissions publiques et avoir quand même des
protocoles dans le cadre des transferts. Et ce ne serait pas
nécessairement contradictoire.
M. Dutil: Non. C'est pour cela que la question
d'éclaircissement que le chef de l'Opposition a posée est bien
appropriée. Mais nous n'avons pas transmis ce document-là.
D'où vient-il? Peut-être...
M. Chevrette: Donc, vous n'avez pas retenu cette
hypothèse?
M. Dutil: Ce n'est pas ce que j'ai dit, M. le Président.
Je ne veux pas discuter des diverses hypothèses que nous avons
évaluées. Ce document peut très bien venir d'une dactylo
qui n'est pas la nôtre, M. le Président.
M. Chevrette: Ha, ha!
M. Rochefort: M. le Président, ce n'est pas la question
que le chef de l'Opposition vient de poser au ministre. Le député
de Joliette a demandé au ministre: Est-ce que c'est une hypothèse
que vous avez retenue? Vous dites: Je n'ai jamais dit que c'était une
hypothèse que nous n'avions pas retenue. Dois-je comprendre de votre
réponse que vous avez l'intention peut-être, selon
l'évolution de la commission, de déposer éventuellement
cet amendement en plus des autres?
M. Dutil: M. le Président,...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil:... l'Opposition peut émettre toutes les
hypothèses qu'elle désire...
M. Rochefort: Non, non, mais vous avez répondu: Je n'ai
pas dit qu'il s'agissait d'une
hypothèse qui n'avait pas été retenue. M. Dutil:
Oui, c'est ce que j'ai dit...
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Gouin, c'est terminé. M. le ministre, pour terminer.
M. Dutil:... parce que je ne veux pas identifier les diverses
hypothèses que nous avons étudiées. Alors je n'ai pas dit
que c'était une hypothèse que nous n'avions pas
étudiée. Il y a une multitude d'hypothèses, cela aurait pu
en être une, cela aurait pu ne pas en être une et je ne
débats pas de cette question. Je débats des questions sur les
sujets que nous avons transmis à l'Opposition, sur les amendements que
nous avons transmis à l'Opposition.
Le Président (M. Laporte): D'accord. Concernant l'article
149. 6...
M. Chevrette: Donc, je conclus là-dessus que...
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette:... c'est un scénario étudié,
mais que vous n'avez pas encore décidé de déposer.
M. Dutil: Non, ce que le chef de l'Opposition doit conclure,
c'est que ce document n'a pas été déposé ni
transmis par nous. D'où vient-il?
M. Chevrette: Mais il a été étudié
par vous.
M. Dutil: II doit le savoir.
M. Chevrette: Pardon? Vous allez le savoir?
M. Dutil: Lui doit le savoir; le chef de l'Opposition doit le
savoir.
M. Chevrette: Je m'en doute, mais j'ai la certitude qu'il vient
de vous, M. le ministre, qu'il a été étudié par
vous, M. le ministre. Mais je ne sais pas quel sort en a fait le Conseil des
ministres ou votre caucus. Mais une affaire est certaine, c'est qu'il sort de
chez vous, M. le ministre.
M. Dutil: Le chef de l'Opposition a le droit de
spéculer.
M. Chevrette: II n'a pas le droit de spéculer, il a le
droit de constater que c'est cela.
M. Dutil: Pour?
M. Chevrette: On verra en temps et lieu, mais c'était pour
m'informer pour voir si vous n'aviez pas le désir de le déposer,
si vous aviez omis de le déposer, ou encore, qu'il vous restait quelques
vérifications à faire avant de le déposer. Toutes ces
hypothèses étaient aussi bonnes dans ma tête.
Le Président (M. Laporte): Pour revenir de
l'hypothétique au concret...
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Je laisse le ministre
proposer son onzième membre avant.
Le Président (M. Laporte): Est-ce qu'il y a d'autres
amendements à l'article 149. 6?
M. Dutil: Oui, un amendement, par l'addition au paragraphe 7°
du suivant: "8° un membre nommé parmi les propriétaires
d'ambulances liés par contrat avec la corporation. "
M. Chevrette: M. le Président, il y a un problème
à cette proposition. Si vous décidiez, M. le ministre,
d'exproprier complètement les propriétaires ambulanciers, je
crois que vous les mettriez sur le conseil. Je me demande ce qu'ils feraient
là. Pour être cohérent avec le reste, je me demande si,
pour cette partie, vous ne devriez pas au moins attendre ce que vous allez
faire avec les propriétaires ambulanciers. Si vous les expropriez et les
indemnisez comme c'est écrit ici, je ne vois pas ce qu'ils feraient au
conseil.
M. Dutil: M. le Président, c'est tout
décidé. Nous n'exproprions pas les propriétaires à
Montréal. Nous n'avons jamais annoncé l'expropriation des
propriétaires à Montréal dans notre politique. D'ailleurs,
le projet de loi qui a été déposé n'inclut pas ce
genre de décision.
M. Rochefort: Le processus de consultation, qu'est-ce que cela va
être?
M. Dutil: L'AHQ.
M. Rochefort: L'AHQ?
M. Chevrette: Consulter qui?
M. Dutil: Est-ce une suggestion?
M. Rochefort: Non, non, non.
M. Chevrette: Non. On a assez peur que vous la preniez.
M. Rochefort: On se demande qui ce sera. Allez-vous consulter
quelqu'un?
M. Dutil: Les propriétaires, M. le Président.
M. Chevrette: La corporation.
M. Rochefort: Allez-vous l'écrire dans la loi
ou quoi?
M. Chevrette: Qu'est-ce que vous nous faites comme
proposition?
M. Rochefort: Vous l'avez écrit pour tout le monde. On le
demande.
M. Dutil: Cela s'en vient.
M. Rochefort: On va à la pêche et on se demande si
on va pêcher une minute ou 45 minutes pour avoir la réponse.
M. Dutil: Pour des fins de concordance, on va ajouter à la
proposition que je m'apprêtais à faire "après consultation
des propriétaires concernés", on va le libeller de...
Le Président (M. Laporte): L'article 149. 6 introduit par
l'article 2 de la Loi modifiant la Loi sur la santé et les services
sociaux et d'autres dispositions législatives est modifié par
l'addition, après le paragraphe 7°, du paragraphe suivant: "8°
un membre nommé par les propriétaires d'ambulances liés
par contrat avec la corporation après consultation de ses
propriétaires. " C'est le projet d'amendement qui est recevable.
M. Chevrette: Qui est?
Le Président (M. Laporte): Qui est recevable.
M. Chevrette: Irrecevable?
Le Président (M. Laporte): Non. J'ai dit recevable.
M. Chevrette: Ah!
Le Président (M. Laporte): Qui est recevable.
M. Chevrette: J'avais compris qu'il était irrecevable.
Le Président (M. Laporte): Ma prononciation a
été trop rapide, M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Les 20 ont-ils un regroupement?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Non. Ils sont deux groupes. La formule actuelle c'est
qu'il y a un regroupement de la majorité qui ne concerne que l'Ile de
Montréal et un autre regroupement où est représenté
un autre groupe. Mais il y a deux propriétaires de Montréal qui
sont représentés par cette personne. Ce même
représentant représente également des propriétaires
en dehors de la corporation.
M. Chevrette: Je maintiens quand même ma proposition, M. le
Président, de suspendre pour avoir une cohérence
éventuelle avec la motion de fond qui sera traitée aux articles.
Je pense que c'est logique par rapport au reste.
M. Dutil: Cela va.
M. Chevrette: Cela va?
Le Président (M. Laporte): Donc, je vais suspendre...
M. Chevrette: Oui, mais on va vous la laisser au
secrétariat.
M. Dutil: Je conclus en disant qu'on...
Le Président (M. Laporte): Donc, II y a consentement de
suspendre le...
M. Dutil:... est d'accord. SI ce que j'ai dit tout à
l'heure se confirme, il n'y a pas d'expropriation.
Le Président (M. Laporte): II y a consentement de
suspendre l'étude de l'amendement introduit par le paragraphe 8° de
l'article 149. 6?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Laporte): Est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Chevrette: II y a l'article 149. 1 qui n'est pas
réglé. C'est cela? M. le Président, on a discuté
assez longtemps durant la commission parlementaire, lors des audiences
publiques, sur le rôle d'un d. g. par rapport à un p. -d. g. au
conseil d'administration. C'est ici qu'on doit tenir la discussion qu'on
devrait normalement avoir à l'article 149. 7. Je ne sais pas si le
ministre en convient.
Ce que je disais c'est que j'aurais préféré tenir
la discussion à l'égard de l'article 149. 7 puisque le directeur
général de la corporation est aussi président du conseil
d'administration, alors qu'ici on en fait un membre de la corporation. Il y a
une des deux places où on peut faire le débat. Moi, cela ne me
fait rien de suspendre ici et de continuer à faire le débat
à l'article 149. 6.
M. Dutil: C'est très logique, M. le Président.
M. Chevrette: Ce qui sera réglé là, on le
réglera ici.
M. Dutil: Oui, parce que s'il est président de la
corporation on comprend qu'il sera sur le conseil d'administration. C'est
exact.
Le Président (M. Laporte): Donc, il y a consentement. On
suspend l'étude de l'article 149. 61°.
M. Chevrette: Oui. Une voix:...
M. Dutil: Non, c'est pour cela qu'on fait le bon sens...
M. Rochefort: L'inverse n'est pas vrai.
M. Dutil: C'est-à-dire que s'il est
président...
M. Rochefort: II pourrait ne pas être président et
être membre du conseil.
M. Dutil: S'il est président-directeur
général il sera au conseil.
M. Rochefort: Je maintiens que l'inverse n'est pas vrai. Vous
venez de comprendre?
M. Dutil: Non, non, je ne viens pas de comprendre. M. le
Président, est-ce qu'on discute de la suggestion faite par le chef de
l'Opposition, à moins que le député de Gouin ne soit en
désaccord?
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Quand vous voudrez, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): De ce fait, on suspend aussi
l'étude de l'article 149. 6 pour y revenir plus tard.
M. Chevrette: C'était le seul point qui restait. On n'a
pas bien le choix!
Le Président (M. Laporte): L'article 149. 7 introduit par
l'article 2 au projet de loi 34.
M. Dutil: Alors, le premier paragraphe. "Les membres de la
corporation deviennent, dès leur nomination, membres du conseil
d'administration. " Adopté?
M. Rochefort: C'est pas pire cela!
M. Chevrette: Oui, M. le Président, je pense que cela
aurait l'air fou d'être contre cela.
M. Dutil: Et: "Le directeur général de la
corporation est aussi président du conseil d'administration. "
Adopté? Est-ce qu'on adopte le deuxième alinéa
également?
M. Rochefort: J'ai une question à poser au ministre. Je
viens de relire, je pense les articles qui concernent le directeur
général. Je cherche l'article qui traite de sa nomination. Je
suis très sérieux, M. le Président, je ne fais pas
d'humour là! Où est-ce que c'est dit comment est nommé le
directeur général de la Corporation d'urgences-santé de
Montréal?
M. Dutil: La corporation se compose des onze membres suivants,
nommés par le gouvernement.
M. Rochefort: Dites-moi donc à quel article vous
êtes, tranquillement.
M. Dutil: À l'article 146. 1, le directeur
général de la corporation.
M. Rochefort: L'article 146. 1.
Le Président (M. Laporte): L'article 149. 6.
M. Dutil: L'article 149. 6, excusez-moi.
M. Chevrette: L'article 149. 6, mais c'est de sa nomination qu'il
parle.
M. Rochefort: Vous ne comprenez pas ou je ne comprends pas
là. Je ne comprends pas. Je sais lire. C'est clair que vous avez
prévu qu'il soit nommé au conseil d'administration. J'ai compris
cela depuis la première journée où j'ai eu votre loi entre
les mains. Ce que je vous demande...
Le Président (M. Laporte): Un membre de la commission
à la fois...
M. Rochefort:... c'est où est-ce prévu dans votre
loi comment cette personne est choisie? Comment en anive-t-on à mettre
l'étiquette de directeur général sur quelqu'un?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre. M.
Rochefort: C'est où cela?
M. Dutil: Vous voulez savoir s'il y a un processus de
consultation par exemple ou un concours?
M. Rochefort: J'ai demandé où c'était
prévu son embauche dans la loi, le processus d'embauché, le
recrutement ou la nomination. Non pas au conseil, à la fonction.
M. Dutil: Étant nommé par le gouvernement, c'est
par décret qu'il le sera.
M. Rochefort: C'est écrit où, qu'il est
nommé par le gouvernement?
M. Dutil: À l'article 149. 6.
M. Rochefort: Non, non, vous ne comprenez pas je pense. On
comprend qu'il est nommé au conseil. On a compris que dans votre esprit
le d. g. sera membre du conseil.
M. Dutil: Oui.
M. Rochefort: Cela marche!
M. Dutil: Ah bon!
M. Rochefort: Mais ce que je veux savoir, c'est comment vous
allez faire. Où est-ce écrit que c'est le gouvernement qui va
nommer le d. g. comme d. g. ? Pas au conseil, qu'il va lui donner le titre de
d. g. de la corporation, c'est écrit où?
M. Dutil: Cela nous semblait implicite, mais il semble bien que
vous avez encore trouvé une faille minime, très étroite et
très mince...
M. Rochefort: Oh! Mon Dieu. Ne mettez pas trop de qualificatifs,
cela va être large.
Une voix: Contentez-vous de la remplir!
M. Rochefort: Mais puisqu'il faut la remplir, marquez nous donc
qu'il va être nommé par le conseil d'administration puisque vous
êtes tellement inspiré des politiques et des pratiques du
réseau, de l'AHQ, qui suggère, etc. Puisque vous avez
calqué cela beaucoup sur le réseau, il devrait être
nommé lui aussi par le conseil d'administration.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: Normalement, j'imagine qu'on pourrait le mettre
à l'article 149. 7 pour plus de précision.
M. Chevrette: Là, je ne sais pas si cela va là par
exemple. (17 h 45)
M. Dutil: Je ne sais pas, mais ce qu'on me dit, M. le
Président, c'est que ce sont des guides standards et que la façon
dont on fait les nominations satisfait aux exigences des légistes et de
la loi. Mais il semble que le député de Gouin ne partage pas
cette opinion.
M. Rochefort: Un jour, vous ne serez peut-être pas
là et votre successeur va peut-être chercher... Comment peut-il
arriver à...
M. Chevrette: Normalement, vous devriez spécifier...
L'avocate me dit que c'est implicite sauf que vous savez qu'il n'y a pas une
nomination qui est semblable. Quelquefois, la rémunération et les
avantages sociaux sont prévus par le conseil d'administration, par
exemple. Il n'y a pas une loi qui est pareille là-dessus. Ce n'est pas
toujours implicite. Si c'est le Conseil des ministres qui nomme et fixe les
rémunérations...
M. Rochefort: Même moi...
M. Chevrette:... surtout pour les postes de sous-ministres... Je
prends, par exemple, la CIQ. Dans la loi de la CIQ, si ma mémoire est
fidèle, à moins que je ne me trompe de loi, c'est possible, c'est
le conseil d'administration qui fixe la rémunération. Il y a
certains conseils, certaines corporations, où ce sont les membres du
conseil d'administration qui fixent les salaires, les avantages sociaux, les
régimes de retraite, de rentes alors que, quand c'est le gouvernement,
c'est par décret.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Dutil: À l'article 149. 11 on dit que la
rémunération et les autres conditions d'exercice des fonctions
sont établies par le gouvernement.
M. Chevrette: Je vais vous poser une autre question.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Son mandat comme p. -d. g. a-t-il la même
durée que celui des membres du conseil d'administration? M. y a tout un
paquet d'Imprécisions.
M. Dutil: Ce n'est pas imprécis. Si on lit l'article 149.
8 on y dit: "Le mandat des membres du conseil d'administration est d'au plus
cinq ans". Il n'est pas dit qu'ils ont tous la même durée, il est
dit jusqu'où ils peuvent aller. J'ai déjà
précisé à l'égard du choix, parce que j'imagine
qu'on va arriver au choix du directeur générai et,
éventuellement, du président, que nous avions un contrat de
conseiller-cadre avec M. Pierre Lamarche, que ce contrat prévoyait qu'il
puisse devenir, le cas échéant, président-directeur
général et que la durée du mandat était d'un
an.
Le Président (M. Laporte): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette:... en tout cas, au suivant, à 149. 7,
deuxième partie on lit: "Le directeur général de la
corporation est aussi président du conseil d'administration". Je
recommande de biffer le deuxième paragraphe. La conséquence de
cela, c'est que cela devient un d. g. et non pas un p. -d. g. Je dépose
un amendement à l'article 149. 7 et je vais essayer d'argumenter, M. le
Président, si vous le jugez recevable.
Le Président (M. Laporte): La proposition d'amendement qui
vise à modifier l'article 149. 7 de l'article 2 du projet de loi 34
consiste à biffer dans le deuxième alinéa les mots "est
aussi président du conseil d'administration". Est-ce que
c'est bien cela?
Une voix: Non, ce n'est pas cela.
Le Président (M. Laporte): Non, le deuxième
alinéa au complet de l'article 149. 7 est abrogé. Merci.
M. Rochefort: M. le Président, si le député
de Joliette le voulait, on pourrait peut-être faire d'une pierre deux
coups. Plutôt que de modifier tout le deuxième paragraphe, si on
disait: Le directeur général de la corporation est nommé
par le conseil d'administration, on réglerait sa nomination et son
exclusion...
Le Président (M. Laporte): Est-ce que vous en faites un
sous-amendement, M. le député de Gouin?
M. Rochefort: Oui, à moins que le député de
Joliette accepte de l'intégrer au sien.
Le Président (M. Laporte): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Je veux bien l'accepter, mais je vais expliquer
pourquoi j'ai des réticences. Au moment où je l'introduis dans ma
motion, cela suppose une série d'autres amendements parce qu'il faut
laisser le soin à la corporation d'établir les
rémunérations et de signer les contrats...
M. Rochefort: Ah bon! d'accord. Je ne veux pas...
M. Chevrette:... alors que là, je n'en présume
point.
M. Rochefort: D'accord.
M. Chevrette: C'est juste cela que...
M. Rochefort: C'est correct.
M. Chevrette:... cela me créerait comme problème.
Donc, M. le Président, je veux expliquer...
Le Président (M. Laporte): Donc, sur la proposition
d'amendement qui est recevable, d'ailleurs.
M. Chevrette: Recevable. Merci. M. le Président, dans tout
le secteur de la santé et des services sociaux et même, je dirais,
dans une large proportion des organismes gouvernementaux, on a des directeurs
généraux qui relèvent d'un conseil d'administration, d'un
président. Il y a une soupape, nécessairement, parce que le d.
g., en termes de travail, est dans un travail d'exécution. Et en le
mettant p. -d. g., il n'y a plus de recours possible. Il est à la fois
dans l'exécution et dans la décision. Et à mon point de
vue, c'est extrêmement dangereux dans ce genre de structure de ne plus
avoir de soupape au-dessus. C'est directement le gouvernement, c'est
directement le ministère, c'est vraiment le type qui est à la
fois juge et partie, autant dans la pensée politique, que dans
l'évolution des décisions, ou que dans l'exécution. Puis
cet amendement n'est pas fait en tenant compte des personnes
éventuellement projetées, même si vous aviez quatre
candidats, c'est à l'égard d'un principe fondamental dans le
domaine de la santé, où on agit avec un d. g.. Il y a vraiment un
conseil d'administration qui supervise l'ensemble des directions. Le d. g. est
une autorité par rapport à l'ensemble des autres
catégories de personnel, dans l'administration quotidienne, et, M. le
Président, j'ai remarqué dans le projet de loi que vous donniez
le pouvoir à la corporation de négocier. Donc le d. g. devient un
négociateur. Si vous en faites un p. -d. g., il se donne à la
fois le mandat de président et de d. g. ll n'y a aucune soupape. Je
considère que c'est une grave erreur que de ne pas garder cet
élément tampon qu'est le conseil d'administration dans le domaine
de la santé et des services sociaux en termes de structure. Je
considère que c'est une erreur monumentale que de donner les pouvoirs
à un p. -d. g., les pouvoirs de relations de travail, les pouvoirs
d'établissement de politiques, les pouvoirs de contrôle, les
pouvoirs de gestion de personnel à toutes fins utiles, parce qu'il est
dans la ligne à la fois executive, et dans la ligne de décisions
politiques.
Et je ne comprends pas pourquoi le ministre a proposé un p. -d.
g. J'aimerais qu'il nous explique les motifs, je pense que c'est le temps qu'il
montre de l'ouverture, qu'il nous explique les motifs qui l'ont amené
dans une corporation, dans le domaine de la santé comme celui-ci,
à aller complètement à l'encontre des structures
traditionnelles du milieu et qui l'ont amené à proposer un p. -d.
g.. J'aimerais qu'il nous donne les avantages concrets que cela
représente. A-t-il analysé les inconvénients? Si oui.
qu'il nous les fasse connaître, et qu'il nous dise comment il se fait
qu'il a penché en faveur de cette formule. Avant de continuer j'aimerais
avoir ces motifs-là.
Le Président (M. Joly): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, ce n'est pas une formule qui
n'existe pas. Le député de Joliette va sans doute dire que, dans
le domaine de la santé et des services sociaux, c'est un peu une
structure nouvelle et particulière, mais je tiens quand même
à donner quelques exemples d'organisations qui ne sont pas
nécessairement des organismes de la santé et des services
sociaux, mais qui ont cette formule-là. On retrouve la formule à
la Commission de la santé et de la sécurité du travail du
Québec, à la Société de
radio-télévision du Québec, Radio-Québec, au Fonds
de solidarité des travailleurs et à l'Office des personnes
handicapées du Québec. Alors ce
sont quelques exemples qui démontrent que c'est une formule qui
n'est pas inexistante. Elle existe dans certaines structures gouvernementales
ou paragouvernementales, et elle a donc été, jusqu'à un
certain point, éprouvée. L'argument que semble faire ressortir le
député de Joliette, c'est qu'en matière de la santé
c'est nouveau et il se demande s'il y a lieu d'innover dans ce sens-là
et d'avoir ce particularisme. Quels sont les arguments qui peuvent nous amener
à décider d'avoir un p. -d. g. au lieu d'un président et
d'un directeur général? Je réfère le
député de Joliette aux consultations particulières que
nous avons faites, parce qu'il a posé la question, entre autres, au Dr
Richer, si je me rappelle bien, parce qu'il travaille dans le milieu
hospitalier, et on lui demandait: Vous êtes habitué de travailler,
en règle générale, avec un président qui n'est pas
le directeur général. Quel effet cela vous fait-il que ce soit un
président-directeur général dans la loi que propose le
ministre? Et si je me rappelle bien les paroles, sans être capable de les
citer textuellement, le Or Richer ne voyait pas d'inconvénients. Il
disait ne pas avoir réfléchi sur les avantages, mais il ne voyait
pas d'inconvénients à expérimenter une formule nouvelle,
et je pense qu'il n'est pas allé en profondeur. Nous ne voyons pas
d'inconvénients à cette formule-là et nous voyons certains
avantages dans la situation actuelle. C'est un nouvel organisme, c'est un
organisme où l'on sait qu'il y a eu des difficultés, il y a des
relations de travail à rebâtir, il y a des tensions très
vives à apaiser, des difficultés majeures et nous avons
sincèrement cru que le fait de regrouper le pouvoir de président
et de directeur général entre les mêmes mains pouvait
améliorer l'efficacité à régler les divers
problèmes qui peuvent se présenter dans ce système, les
difficultés que je viens de mentionner.
Le Président (M. Joly): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: Le ministre admet donc que tout ce qui a
motivé le changement de structure, ce qu'il a refusé d'admettre
carrément depuis le début, ce ne sont que les relations de
travail.
M. Dutil: J'ai mentionné cela comme un
élément. C'est un élément important, mais ce n'est
pas le seul. L'efficacité ne se résume pas aux seuls
problèmes de ressources humaines et de négociations.
L'efficacité, cela peut être dans d'autres domaines. C'est une
formule qui, je tiens à le souligner, n'est pas parfaite. Je ne dis pas
que c'est la solution idéale, que c'est la panacée à tout
mais, d'autre part, on ne peut pas prétendre dans l'autre sens, et je ne
crois pas que le député de Joliette le prétende non plus,
que de séparer la fonction du président de celle du directeur
général est aussi la panacée, la solution à tous
les problèmes.
M. Chevrette: M. le Président, je n'ai pas affirmé
que c'était la solution à tous les problèmes, mais dans
toute structure du secteur public ou parapublic, il y a toujours ce qu'on
appelle un coussin, un tampon entre la hiérarchie ultime qu'est le
ministre et une direction d'établissement. Le fait qu'il y ait un d. g.,
il y a toujours la soupape d'un conseil d'administration pour la
décompression. Je pense que c'est extrêmement important tout comme
c'est important pour un ministre d'avoir un sous-ministre pour venir à
bout de régler une foule de choses avant que ce soit toujours l'ultime
personne qui ait à trancher, parce qu'après l'ultime, il ne reste
plus grand recours dans les lois. C'est clair de même. Je ne comprends
pas que, dans le domaine de la santé, un secteur aussi
névralgique où vous savez jusqu'à quel point les services
essentiels sont considérés... Ce n'est pas moi qui ai
dicté, je ne me souviens même pas de l'expression... Comment
avait-on décrit les membres des services essentiels? Quand on sait que
l'organisme des services essentiels n'est même pas
considéré comme quelque chose de valable aux yeux de plusieurs
personnes. Vous lirez ce que M. Lamarche disait de M. Marois dans sa
plaidoirie. Imaginez-vous que s'il n'y pas d'élément tampon entre
le d. g. ... s'il n'y a pas un conseil d'administration, c'est automatiquement
le ministre qui intervient en ligne directe. Qu'est-ce qui arrive? Je trouve
que c'est le gros avantage de la structure dans le domaine de la santé
de ne pas avoir un p. -d. g. qui soit à la fois juge et partie au
conseil d'administration, qui est le seul permanent ayant un pouvoir
décisionnel comme tel mais quotidien dans la boîte. On sait que
cela a conduit dans bien des cas à toutes sortes d'aberrations. Ne nous
leurrons pas. Le mot que je cherchais, M. le ministre, c'est le mot "guignol".
Vous vous rappelez que le groupe des services essentiels avait
été décrit comme un groupe de guignols. Donc, il y a une
crédibilité face à l'ensemble de la structure qui est,
à mon sens, importante. Je ne peux malheureusement pas continuer, il est
18 heures. On continuera après le souper.
Le Président (M. Joly): Non, l'ordre de la Chambre
était que nous continuions jusqu'à 18 h 30.
M. Chevrette: Ah! C'était à 18 h 30?
Le Président (M. Joly): Oui. Alors, cela vous donne une
demi-heure de plus pour argumenter, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: La reprise est à quelle heure? Une voix:
À 21 heures.
M. Chevrette: Pourquoi à 21 heures? Pourquoi pas à
22 heures?
M. Dutil: Non, non, la reprise est à 20
heures.
Le Président (M. Joly): Reprise à 21 heures.
M. Chevrette: Je pense qu'il y a une erreur dans les commissions.
Je pense que ce n'est pas la nôtre. La nôtre, c'était
jusqu'à 18 heures et reprise de 20 heures à 1 heure. Je pense que
vous vous trompez de commission, vous prenez les projets de loi privés,
madame.
Le Président (M. Joly): C'est possible. Si vous le
permettez, on va vérifier...
M. Chevrette: Vérifiez donc et dites-le nous.
Le Président (M. Joly):... et on va revenir. Il nous reste
encore une minute trente secondes avant d'être considérés
comme illégaux.
M. Chevrette: Cela n'a pas été fait. On
siège de 20 heures à 1 heure du matin.
M. Dutil: Le message que j'ai eu, c'était jusqu'à
18 h 30 et qu'on reprenne à 20 heures. C'est ce que j'ai vu.
Le Président (M. Joly): Au cas où nous ne serions
pas dans la légalité, est-ce que je peux avoir le consentement
des deux parties pour continuer, au cas où l'ordre serait jusqu'à
18 heures?
M. Dutil: Puisque c'est 18 h 30, est-ce qu'on peut proposer de
suspendre tout de même ou si on doit respecter les ordres de la
Chambre?
Le Président (M. Joly): Comme c'est là, je pense
qu'on est dans une ambiguïté.
M. Chevrette: D'accord. Suspension jusqu'à 20 heures.
Le Président (M. Joly): Compte tenu des ententes entre les
deux formations, nous allons suspendre les travaux pour reprendre à 20
heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 8)
Le Président (M. Bélanger): Article 149. 7 qui a
déjà une proposition d'amendement. Le deuxième
alinéa de l'article 149. 7 est abrogé. Or, le deuxième
alinéa c'est: "Le directeur général de la corporation est
aussi président du conseil d'administration. " Alors, je présume
qu'il y avait eu argumentation sur ce point.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a des
éléments nouveaux?
M. Dutil: Rejeté.
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre. s'il
vous plaît!
M. le député d'Ungava.
M. Claveau: En définitive, le chef de l'Opposition a eu
l'occasion d'exprimer son argumentation là-dessus juste avant que l'on
suspende à 18 heures. Alors, il reste que son argumentation est toujours
valable et que le ministre a sûrement eu le temps depuis une heure...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député, si vous me le permettez, j'ai un petit problème de
procédure. M. Filion, vous êtes remplaçant de madame...
M. Filion: M. Taillon, député de Filion.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Taillon, oui.
Alors, vous seriez remplaçant de Mme Blackburn qui
remplaçait Mme Juneau.
M. Filion: Voilà.
Le Président (M. Bélanger): Y a-t-il
consentement?
Une voix: II y a consentement, oui.
Le Président (M. Bélanger): Alors, consentement
pour que M. le député de Taillon remplace Mme la
député de Chicoutimi, qui remplaçait Mme la
députée de Johnson.
M. Filion: Cela va être une nouvelle expérience de
vie.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
C'est un remplacement en troisième puissance.
Une voix: C'est bien dit.
Le Président (M. Bélanger): Ce point de
procédure étant fait, je m'excuse, je vous remets la parole.
M. Claveau: Toujours est-il que j'alléguais le fait que le
chef de l'Opposition avait fait une argumentation très valable
là-dessus juste avant la suspension de 18 heures et que le ministre a
sûrement eu l'occasion d'y réfléchir sérieusement et
d'y amener les éléments... enfin, d'avoir toute l'information
nécessaire pour prendre en considération cet amendement et, nous
l'espérons, pour voter pour, parce que c'est un amendement qui reste
toujours valable dans la mesure où il
me semble tout à fait inconcevable ou pour le moins difficile
à admettre que le directeur général de la corporation soit
automatiquement le président de la corporation, cumulant ainsi deux
fonctions tout à fait différentes. On pourra toujours dire que
cela existe dans certaines sociétés. Il y a des
sociétés qui ont des rôles, des impératifs
différents de ceux de la corporation dont nous discutons actuellement.
Il nous semblerait beaucoup plus normal pour la bonne marche des choses que le
directeur général se contente, comme c'est le cas dans une
municipalité, par exemple, où le directeur général
a un rôle d'exécutant, un rôle qui relève d'un
conseil qui, lui, est élu et qui joue le rôle politique. Il nous
semblerait beaucoup plus normal que cela fonctionne dans ce sens-là, tel
qu'a eu l'occasion de l'exprimer clairement le chef de l'Opposition.
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: M. le Président, je trouve cela assez
inusité, en fait, qu'un p. -d. g., dans le réseau des affaires
sociales, notamment au niveau d'un conseil d'administration où
c'était double fonction du directeur général, ait la
fonction aussi de présider les assemblées
délibérantes des conseils d'administration de cette
corporation-là. D'autant plus, M. le Président, que c'est
difficile parce que vous savez fort bien comment fonctionne notre réseau
qui est assez particulier, le réseau des affaires sociales, où
les chasses gardées ont toujours été assez importantes et
où les relations entre les différents groupes qui sont
représentés sont assez fragiles. Pour l'harmonie et
l'équilibre de ces choses, il est souhaitable que le directeur
général n'ait pas les mêmes responsabilités qu'un
président de conseil d'administration.
Je m'explique pour avoir vécu, moi, comme présidente de
conseil d'administration à l'intérieur d'un établissement
de santé, pour avoir souvent dit à mon directeur
général: Écoutez, reposez-vous, vous avez la chance
d'avoir un président de conseil d'administration qui est capable, dont
la fonction est d'absorber certains coûts, certains effets, finalement,
des décisions, ce qui permet plus de possibilités au directeur
général quant à l'application et aux modalités
d'application parce qu'il n'est pas lié par les décisions mais,
par contre, on lui donne le mandat de bien mettre en exécution ces
décisions-là. À ce compte-là, il est beaucoup plus
facile pour le directeur général de pouvoir faire passer les
directives parce qu'il n'est pas partie prenante de la décision lui non
plus. Son rôle, au directeur général, je le vois beaucoup
plus comme étant quelqu'un qui éclaire les décisions, qui
rend compte de la situation, qui est capable d'apporter les pour et les contre
d'une décision et, à ce moment-là, une fois qu'il a fait
cet exercice avec l'ensemble des membres autour de la table du conseil
d'administration, il laisse les membres du conseil d'administration choisir et
prendre la décision qui leur semble être la meilleure compte tenu
des informations qu'il leur a apportées.
Donc, le directeur général, en toute bonne conscience, a
vraiment fait valoir ses arguments, il a vraiment fait valoir aussi la
situation avec les points forts et les points faibles d'une telle
décision et, à ce moment-là, c'est le conseil
d'administration qui doit voir à assumer la responsabilité de ses
décisions. Cela permet plus de latitude au directeur
général et cela lui donne aussi une facilité auprès
des autres membres pour continuer le dialogue s'il y a mauvaise
interprétation, s'il y a des difficultés, finalement, de
compréhension et c'est beaucoup plus facile et plus harmonieux de
travailler de cette façon-là. Je ne vois pas pourquoi il faudrait
qu'on crée un...
M. Chevrette: M. le Président, un instant, mes excuses
auprès de ma collègue. Vous aurez compris pourquoi je demandais
des excuses...
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de reprendre sa place pour qu'on ait un petit peu d'ordre dans nos
débats et qu'on puisse écouter au mérite chacun des
intervenants et surtout d'une façon très respectueuse. Je pense
que c'est important dans nos débats. Mme la députée de
Marie-Victorin, avec les excuses de la commission, je vous en prie, continuez.
(20 h 15)
Mme Vermette: Je vous remercie, M. le Président. Je
reconnais là vos qualités de président impartial.
Je disais donc qu'il est souhaitable que l'on conserve... Est-ce qu'on
fournit les pastilles ici, M. le Président?
Une voix: Est-ce que vous en avez, madame?
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
Ne créons pas d'interactions qui vont créer des... S'il vous
plaît! Vous vous en tenez à votre débat, madame. On vous
écoute religieusement. S'il vous plaît! Je ne voudrais pas qu'on
commence... M. le député de Joliette, s'il vous plaît, je
ne voudrais pas qu'on commence cela, on ne s'en sortira pas. Mme la
députée de Marie-Victorin, la parole vous appartient, continuez
votre intervention.
Mme Vermette: Je vous remercie, M. le Président. Alors, ce
que je disais c'est qu'il serait souhaitable de rester dans la formule
actuelle. Que l'ensemble des conseils d'administration et l'ensemble de nos
institutions dans le réseau de la santé, dans leur fonctionnement
interne, continuent selon le modèle existant parce qu'il a fait ses
preuves et qu'il libère le directeur général de certaines
décisions qu'il doit mettre à exécution et qui
quelquefois, malheureu-
sèment, ne vont pas toujours dans le sens où certains
groupes auraient avantage à trouver une autre tournure. Pour ces
raisons, il est préférable que le directeur général
ne soit pas partie prenante des décisions, mais qu'il joue son
rôle comme il l'a toujours joué, qu'il éclaire la
décision, qu'il apporte l'information et qu'il oriente les membres du
conseil d'administration à prendre la décision la plus
éclairée et la plus favorable dans les circonstances où se
pose un problème.
Donc, je trouve qu'il serait malheureux de faire en sorte que le p. -d.
g. ait plus de responsabilités et qu'il ait un rôle difficile
à remplir, d'autant plus qu'il y a des rôles de
négociations. Vous savez que c'est un sujet assez fragile les
négociations dans le domaine de la santé et des affaires
sociales. Pour ces raisons, il arrive souvent des tournures, des
événements qui ne sont pas toujours les plus heureux et, dans ces
circonstances, un directeur général doit se sentir
libéré. Il doit se sentir appuyé par son conseil
d'administration, aidé de son conseil d'administration mais
sûrement pas partie prenante des décisions de son conseil
d'administration. C'est l'ensemble de la gestion même des
établissements et l'ensemble du bon fonctionnement aussi qui s'en
ressentiraient.
Vous savez, ce n'est pas comme dans une entreprise privée
où les conséquences ne sont pas les mêmes parce que, dans
le domaine de la santé, l'objectif est de viser une qualité de
soins pour les patients et c'est la même chose pour la corporation, c'est
de donner un service. Donc, comme les résultats escomptés ne sont
pas la rentabilité, le profit... Oui, effectivement une
rentabilité dans le service, mais ce n'est pas le profit pour le profit,
mais une qualité de service pour une clientèle qui s'appelle la
population québécoise. C'est pour toutes ces raisons que je suis
formellement contre un directeur général d'autant plus que dans
le réseau de la santé je ne trouve pas qu'il ait sa raison
d'être. Les entreprises privées soit, quand on n'a pas pour
conséquences autant de choses aussi importantes que la qualité
des soins et d'un service si important dans le réseau de la
santé. Il est nécessaire que l'on maintienne dans sa forme
actuelle ce qui a fait ses preuves, c'est-à-dire un directeur
général et un président complètement autonomes et
distincts dans leurs fonctions.
M. le Président, j'espère que le ministre comprendra cette
situation et qu'il favorisera la meilleure formule pour que le gestionnaire qui
sera à la tête de la nouvelle corporation puisse avoir toutes les
chances de succès possibles et, dans ce sens-là, je lui dirais:
S'il veut avoir toutes les chances de succès possibles et
escomptées, il serait souhaitable que son directeur
général ne soit pas lié aux décisions de son
conseil d'administration, parce que ce n'est pas toujours facile de mettre
à exécution certaines décisions.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'on
pourrait aller vérifier s'il s'agit d'un vote ou si c'est un
problème de quorum?
Il s'agit d'un quorum? D'accord. Je m'excuse, madame.
S'il vous plaît! Mme la députée de Marie-Victorin,
si vous voulez continuer.
Mme Vermette: M. le Président, j'ai réellement fait
le tour de la question et je crois que M. le ministre a très bien
compris nos propos. Je suis sûre que je fais appel à sa bonne
volonté. C'est un homme de bonne volonté de toute façon et
je pense qu'il va nous le prouver d'ici à la fin de la commission. Comme
il veut que la bonne marche de la commission et le bon fonctionnement aillent
dans le meilleur sens possible, je suis convaincue qu'à un moment
donné il va se laisser fléchir à nos argumentations parce
que tout ce que l'on veut, c'est l'aider et le bonifier dans le projet de loi
et faire en sorte que les résultats les plus heureux se fassent entendre
par cette nouvelle corporation, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: J'aurais seulement un petit complément.
À l'article 149. 11, on dit: Le directeur général est
responsable, sous l'autorité du conseil d'administration, de la gestion
de la corporation dans le cadre de ses règlements et de ses politiques.
Il exerce ses fonctions à temps plein. D'ailleurs, il faut noter
à l'article 149. 10 que c'est le seul membre du conseil d'administration
qui aura un salaire, à moins qu'il y ait un élu municipal qui
puisse siéger et faire défrayer ses coûts en vertu de la
nouvelle loi dont on vient tout juste de discuter, à l'étude
article par article, sur la rémunération des élus
municipaux. Toujours est-il que, pour l'article 149. 11, à partir du
moment où on définit clairement la ligne d'autorité et
qu'on dit "le directeur général, sous l'autorité du
conseil d'administration", en tant que président du conseil
d'administration, il est sous sa propre autorité finalement. C'est lui
qui a le mandat ou qui a la responsabilité de voir à la
détermination des objectifs, d'assurer la gestion, d'assurer les
règlements et les politiques internes, etc. Il a, en même temps,
en tant que président du conseil d'administration, à juger de son
propre comportement et, à l'occasion, à s'envoyer des notes de
blâme lui-même. Cela devient quand même assez spécial.
On se souviendra, par exemple, si le ministre veut s'y référer,
que le président-directeur général d'Hydro-Québec
est directement sous la responsabilité du ministre. C'est lui qui
détermine les postes du conseil d'administration, mais il n'est pas,
dans l'exercice de ses fonctions, sous la responsabilité du conseil
d'administration, il est sous la responsabilité du ministre. C'est
différent. C'est lui, le président-directeur
général, qui détermine après cela le nombre de
vice-
présidents, etc. Il doit répondre au conseil
d'administration de son comportement, mais il y a une autorité
supérieure qui est le ministre. Dans ce cas-là, la ligne
d'autorité est directement de lui à lui. Il me semble voir une
ambiguïté là-dedans. Je ne vois de qui d'autre il pourrait
répondre que du conseil d'administration dont il est lui-même
président. Un président-directeur général de
compagnie peut être président du conseil d'administration et
directeur général, mais il relève d'une assemblée
d'actionnaires qui pourra toujours renverser les décisions du conseil
d'administration et donc les décisions du président du conseil
d'administration. Cela ne perce nulle part dans le projet de loi en ce qui
concerne le président du conseil d'administration et directeur
général de la corporation. Il faudrait que la ligne
d'autorité soit continuée à un échelon
supérieur pour s'assurer que ce ne sera pas lui, en bout de piste, qui
sera le seul responsable de se donner des remontrances sur son comportement.
D'où la nécessité, à notre avis, d'enlever le
deuxième paragraphe de l'article 149. 7 ou d'amender substantiellement
l'article 149. 11. On pourra y revenir.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Je vous remercie, M. le Président. Je
n'étais pas là au moment où le ministre a tenté
d'expliquer le bien-fondé de cet article du projet de loi où l'on
confond les fonctions de président du conseil d'administration et de
directeur général de la corporation. Chose certaine, s'il l'a
inscrit dans la loi, c'est donc qu'il y voit plus d'avantages que
d'inconvénients. C'est bien cela? Le ministre me fait signe de la
tête que oui. Alors, à ce moment-là, j'aimerais que le
ministre nous explique ou tente de nous expliquer pourquoi, si lui y voit plus
d'avantages que d'inconvénients, cela n'existe pas ailleurs dans
d'autres établissements du réseau des affaires sociales, dans le
secteur de la santé? Si vous dites que c'est une bonne chose, parce
qu'on est en plein coeur du domaine de la santé, on n'est pas en train
de parler d'une compagnie qui exploite des "stands" de "hot dogs", on est en
train de parler d'un secteur qui fait affaire, en première ligne, avec
la santé dans ce qu'elle a de plus urgent. Donc, si le ministre y voit
dans le secteur névralgique de la santé plus d'avantages que
d'inconvénients, j'aimerais, M. le Président - je pose une
question au ministre dans ce sens - que le ministre nous explique pourquoi on
ne retrouve pas cette formule ailleurs? Vous-même, M. le
Président, vous avez longtemps siégé, d'ailleurs vous avez
agi à la fois comme membre du conseil d'administration et comme
directeur général. J'ai eu l'occasion de siéger...
Le Président (M. Bélanger): Je veux vous corriger.
La formule existe déjà dans le réseau.
À l'Office des personnes handicapées, il y a un
président-directeur général, si je me rappelle bien;
alors, ce n'est pas un précédent.
M. Filion: Non, non, je n'ai pas dit que c'était un
précédent.
Le Président (M. Bélanger): C'est seulement pour
rappeler.
M. Filion: Je n'ai pas dit que c'était un
précédent. J'ai dit que cela existait, mais d'une façon
rarissime dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Le Président (M. Bélanger): De services.
M. Filion: Oui, c'est un office de services, etc. Il faut se
comprendre, l'office n'est pas là en première ligne. L'Office des
personnes handicapées ne vit pas des situations... Alors, si le ministre
me permet une question, j'aimerais savoir ceci: S'il voit plus d'avantages que
d'inconvénients, comment se fait-il que dans le réseau de la
santé et des services sociaux, l'on ne retrouve pas d'exemples qui
viennent confirmer sa perception?
M. Dutil: M. le Président, étant donné que
le député de Taillon a effectivement été absent cet
après-midi, il me fait plaisir de répéter certains de mes
arguments, sans élaborer autant que je l'ai fait cet après-midi.
Effectivement, dans des organismes d'État, cette formule existe. Ce
n'est pas que dans l'entreprise privée qu'on la retrouve, contrairement
à ce que semblait laisser croire la députée de
Marie-Victorin. C'est le premier élément.
Deuxième élément. Nous estimons que dans la
période particulière et dans la difficulté qu'a
vécue Urgences-santé... Tout à l'heure, on a parlé
des tensions, des difficultés dans les relations du travail comme
étant un des éléments, non pas le seul, mais un des
éléments dans un système qui doit fonctionner de
façon ininterrompue pour la qualité du service aux citoyens.
Après y avoir réfléchi, nous croyons que cette
formule sera plus efficace que l'autre. Maintenant, je voudrais aussi rappeler
les paroles du Dr Richer qui, lors des consultations particulières - je
l'ai mentionné cet après-midi et à qui le chef de
l'Opposition avait posé la même question: "Qu'est-ce que vous
pensez d'un p. -d. g. au lieu d'un d. g?" - a répondu: Je ne pense pas
que cela soit une mauvaise ou une bonne chose. C'est une façon de faire
qui a ses mérites et ses inconvénients. C'est cela. Nous
estimons, c'est bien sûr une question d'évaluation de notre part,
que cela a davantage de chances d'être efficace et de l'être
davantage que l'autre formule. C'est une question d'appréciation.
L'Opposition, de toute évidence, ne partage pas notre point de vue
là-dessus. Alors, je pense qu'on a épuisé les
arguments, de part et d'autre, cet après-midi et ce soir. Il y
aurait lieu d'adopter l'amendement.
M. Filion: Alors, si j'ai bien entendu les explications du
ministre, il y a un petit problème relativement important. Ici, on est
en train de parler de l'administration de l'argent des contribuables à
des fins directes de santé. On n'est pas en train de parler d'une
espèce de corporation qui agirait de façon indirecte ou loin des
lignes de feu. En ce sens, il serait extrêmement important, à mon
sens, que le directeur général soit quelqu'un d'autre que le
président. Je vais expliquer pourquoi au ministre. Le directeur
général va vivre quotidiennement les tensions, les hauts et les
bas de son organisme. Il va avoir le nez collé dans la
mêlée sur une base quotidienne, hebdomadaire, même les jours
de congé, etc. Le principe d'avoir un président de conseil
d'administration qui est différent, quel est-il? C'est de permettre une
vision avec recul. Parmi les députés, il y en a plusieurs - je
fais juste le tour à l'oeil - qui ont déjà occupé
des fonctions, des postes d'administration sur un plan bénévole,
et ils le savent. C'est qu'on arrive là-dedans un peu plus
détaché, avec une vision un peu plus sereine des choses. On
apporte, à ce moment-là, un éclairage différent de
celui qui vit la quotidienneté des événements, des
opérations et des problèmes, etc. (20 h 30)
C'est cela tout l'avantage - je ne sais pas si le ministre peut y
être sensible - à ce que ce soit une personne différente du
directeur général qui apporte nécessairement sa vision des
choses au conseil d'administration, parce que ce n'est pas une boîte,
encore une fois, qui vend des "hot dogs" où le directeur
général peut arriver et dire: II faut vendre plus de "hot dogs"
ce mois-ci. Non, on est là essentiellement pour servir la population.
C'est cela que les gens vont faire à l'intérieur de la
corporation. Ils vont se dévouer pour servir la population. Apporter un
coup d'oeil, une perception différente de celle d'un directeur
général qui manifestement, quel qu'il soit - d'ailleurs, il est
déjà nommé - au bout de X mois et X années - je
vais vous le dire - va vivre sa corporation d'assez près, parce qu'il
n'y a rien de facile là-dedans.
Ce n'est pas facile de faire en sorte que tout le monde s'entende et
travaille dans le même sens, que ce soit les ambulanciers qui sont avec
nous, les infirmières, les médecins, les cadres, les dirigeants.
Il faut que tout ce monde-là travaille ensemble pour que cela marche.
Alors, en ce sens - j'ai bien écouté les propos du ministre -
mais il m'apparaît, très modestement, que l'avantage serait
plutôt de s'assurer que le conseil d'administration puisse être
dirigé par une personne qui soit un peu plus détachée, non
pas que l'attachement du directeur général soit quelque chose de
mauvais en soi, mais qu'elle soit un peu plus détachée que le
directeur général.
En tout cas, personnellement, modestement, je dois vous dire que tes
arguments du ministre sont loin d'être convaincants, avec tout le respect
que je dois à cette opinion. Le ministre a dû y penser longuement,
mais ce n'est pas évident, comme on dit. Ce n'est pas évident,
comme les gens disent dans mon comté. Voilà. Merci.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Plus on creuse cela, M. le Président, plus
c'est inquiétant. D'abord, je reviens sur la notion. Tout en appuyant
entièrement ce que mon collègue de Taillon vient de dire, il n'en
reste pas moins que je demeure convaincu que la ligne d'autorité est
pour le moins floue. Comment voulez-vous, par exemple, que le conseil
d'administration puisse voter une résolution demandant au ministre de
révoquer le directeur général ou d'intervenir
auprès de lui qui, pour une raison ou une autre, pourrait s'être
mis en conflit d'intérêts ou pourrait avoir été
à l'encontre des politiques de gestion et des règlements de la
corporation, lorsque c'est ce directeur général qui est
lui-même président et qui va dire à tout son monde: Une
minute! C'est moi qui vous passe l'information et c'est comme cela que
ça va se passer?
On sait un peu comment cela fonctionne. Cela m'inquiète. La ligne
d'autorité m'inquiète énormément dans la mesure
où c'est la même personne qui se fait des remontrances. Je suis
encore plus "inquiété" ou rendu plus inquiet - si vous voulez
consulter le dictionnaire - en lisant l'article 149. 13, deuxième
paragraphe: "Un membre du conseil d'administration, autre que le directeur
général de la corporation, qui a un intérêt direct
ou indirect dans une entreprise qui met en conflit son intérêt
personnel... " Ouf! Cela veut dire que le directeur général
aurait des ouvertures à des conflits d'intérêts qui ne
seraient pas régis par l'article 149. 13 ou bien directement liés
à sa fonction, parce qu'il est salarié et qu'il est partie
prenante dans l'organisme.
Mais, vous en conviendrez avec moi, c'est quand même un peu
délicat. Je trouve que vous mettez le directeur général
dans une situation drôlement délicate où il va avoir
à marcher sur des oeufs et où son travail administratif, le
travail administratif qu'il devrait faire pour satisfaire aux objectifs de la
corporation, va se traduire, dans la pratique, par tout un tas d'interventions
politiques, de gérance ou de coordination d'intérêts entre
l'un et l'autre des intervenants, ce qui risque de l'amener à oublier
l'aspect purement technique et administratif de son travail dans des
circonstances où il y a énormément de décisions
à prendre très rapidement, parce qu'il faut que quelqu'un soit
sur le terrain et ait la tête complètement dégagée
pour s'assurer que cela marche.
Ce n'est pas le temps de commencer à faire son lobby et toutes
ces choses le soir et à se promener d'un bord à l'autre pour
rencontrer les différents Intervenants politiques et administratifs, ce
qui devrait relever davantage du président. À ce
moment-là, vous mettez le directeur général dans une
situation où, à mon humble avis, il va se trouver dans
l'impossibilité de travailler, de pouvoir remplir efficacement son job,
le mandat qui lui sera donné par le conseil d'administration. Et, en
plus, comme c'est lui qui se donne les mandats - c'est lui qui est le
président et qui se donne les mandats - à ce moment-là, il
lui est difficile de pouvoir juger de sa véritable compétence.
C'est difficile pour le conseil d'administration de pouvoir se prononcer sur le
comportement réel de son président.
En tout cas, je maintiens que dans ce cas particulièrement, dans
le cas d'une corporation telle que la Corporation d'urgences-santé, il
est très difficile de pouvoir concilier les deux postes. C'est un peu
comme si le directeur général d'une municipalité se
présentait à la mairie et qu'il refusait d'abandonner son poste
de directeur général.
Le Président (M. Bélanger): Comme
député de Laval-des-Rapides, je suis favorable à la
formulation d'un président-directeur général; je vais vous
expliquer pourquoi facilement. J'ai été pendant quinze ans d. g.
dans le réseau; j'ai été président de conseils
d'administration. Oui, comme vous, j'aime le pouvoir, mais ce n'est pas la
même chose.
Je vous cite l'exemple des hôpitaux américains, des
hôpitaux ontariens qui ont tous des p. -d. g.
M. Filion: Des quoi?
Le Président (M. Bélanger): Un
président-directeur général.
M. Filion: Oui, mais de quoi?
Le Président (M. Bélanger): P. -d. g.
M. Filion: Non, mais de quoi?
Le Président (M. Bélanger): Des hôpitaux
ontariens ou américains, sauf les multi-ensembles, le "multiunit System"
où on a quinze hôpitaux, et un p. -d. g. et un gérant
simplement dans la salle. Souvent, on essaie de confiner... Il y a deux
tendances.
M. Chevrette: Est-ce dans le secteur privé ou dans le
secteur public en Ontario?
M. Filion: Privé, les hôpitaux sont privés en
Ontario.
Le Président (M. Bélanger): Ils sont
privés.
M. Chevrette: Ah!
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui, mais il y
a...
M. Chevrette: C'est comme un collège privé.
Le Président (M. Bélanger): C'est seulement pour
reprendre les argumentations de tout à l'heure. Souvent, on essaie de
réduire le directeur général à un rôle de
gérant. À ce moment-là, le conseil d'administration a de
la difficulté à aller chercher son information à
l'intérieur. Même si vous dites le contraire, c'est le directeur
général qui amène l'information au conseil
d'administration, parce que c'est le seul membre du personnel, sauf les
représentants des employés, cliniques ou non cliniques, qui a
toutes les données au niveau de la gestion, des livres comptables, de la
vision d'ensemble et qui peut les amener là. Donc, soit qu'on essaie de
le réduire à un rôle de gérance, mais il n'est
absolument plus imputable de l'ensemble de gestes ou soit que dans les faits...
En tout cas, j'ai rarement vu le président du conseil d'administration
d'un hôpital du Québec préparer lui-même ses conseils
d'administration, c'est-à-dire son ordre du jour et tous les points
à l'ordre du jour. C'est le d. g. qui le prépare, qui le regarde
avec le président. Le président anime la séance, mais ne
dirige pas vraiment les débats. L'influence des d. g. est très
forte dans les conseils d'administration. Qu'on me dise le contraire, et je
vous en ferai la démonstration en deux minutes pour n'importe quel
établissement de la province. Je pense que M. le député de
Joliette, ancien ministre, en sait quelque chose.
Un président-directeur général dans un organisme -
je dis bien un organisme, parce que ce n'est pas un établissement, c'est
un organisme qui offre des services - est seulement un gars qui est directement
imputable de tout ce qui se passe dans l'entreprise, de haut en bas. La
règle générale, on va aller la voir: "Imputable à
son conseil d'administration au même titre que le directeur
général". Là-dessus, il n'y a pas de problème. Mais
il est directement imputable. S'il y avait un problème, et on sait que
c'est un secteur particulièrement sensible où on a vécu
des problèmes de toutes natures, que ce soit d'un côté ou
de l'autre, et il y a eu des problèmes dans le passé - on l'a vu
dans les journaux, on a été à même de le constater -
un p. -d. g. serait en mesure d'agir rapidement, de poser les gestes qu'il
faut. S'il pose les mauvais gestes, le conseil d'administration pourra
déposer une motion de blâme et même réclamer sa
démission, et cela peut se faire très facilement. C'est le
rôle d'un conseil d'administration, si chacun joue bien son rôle.
Vous pouvez le dire, mais il y a des précédents.
À preuve que c'est fonctionnel et efficace comme structure, c'est
lorsqu'on met sous tutelle
un établissement - et j'en ai fartes des tutelles - le pouvoir du
tuteur est premièrement de remplacer le conseil d'administration et de
diriger directement le d. g. Oui. Pourquoi? Parce qu'il y a une crise dans un
établissement et on juge que la façon la plus efficace d'agir et
de régler le problème, c'est justement de mettre un tuteur,
c'est-à-dire quelqu'un qui a plein pouvoir, qui relève même
directement du Conseil des ministres.
Quand vous gérez un établissement qui fonctionne toujours
en situations de crise, c'est-à-dire que ce sont constamment des
urgences, vous n'avez pas à jouer n'importe comment. On doit
réagir très rapidement comme organisme. Supposons qu'il y ait une
défectuosité dans un secteur, qu'il y ait un problème, on
ne commencera pas à réunir le conseil avec quinze jours d'avis;
il a pleins pouvoirs pour agir rapidement. Je pense qu'un p. -d. g. a la marge
de manoeuvre et la latitude nécessaires pour poser rapidement des
gestes.
Deuxièmement, quand on parle de conflits d'intérêts,
je pense qu'on a mal saisi cette notion. Un conflit d'intérêts,
c'est très simple. Si je suis membre d'un conseil d'administration de
l'OSBL et que je vends de l'équipement, des masques à
oxygène, etc., et qu'au conseil d'administration, lorsqu'on
décide quelle marque de masques on achète, je m'implique dans le
débat, je fonce, je prends position et je vote pour qu'on achète
mes masques, je suis en conflit d'intérêts. Mais quand je
gère une boite, je ne suis jamais en conflit d'intérêts
face à la gestion que je fais dans la boîte. Je peux être
dans une situation où j'ai à répondre de mes actes devant
le conseil d'administration, mais ce n'est pas un conflit
d'intérêts. Je regrette, mais ce n'est pas cela du tout. Je n'ai
qu'à répondre des gestes que je pose là-dedans comme
président. Les autres membres du conseil pourront voter à loisir
s'ils sont d'accord ou pas. Ils pourront même me démettre de mes
fonctions. Il n'y a aucun problème. Je vois très facilement et je
souhaite même que ce soit un p. -d. g., parce que je ne verrais pas
comment cela pourrait fonctionner autrement. M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je reconnais que selon le
député de Laval-des-Rapides, et non le président de la
commission, pour avoir été lui-même d. g., que les d. g.
n'ont jamais assez de pouvoirs. C'est exactement pourquoi la réforme de
la santé et des services sociaux a fait en sorte qu'il y ait un
système selon lequel les usagers et les différents groupes de
travail ont le contrôle et que ce ne sont pas les d. g. qui l'ont. C'est
exactement cela. Vous venez de faire un vibrant plaidoyer, le même qui a
amené la commission Castonguay-Nepveu à vous enlever le
pouvoir.
Le Président (M. Bélanger): Ils ne l'avaient jamais
eu.
M. Chevrette: Donc, là-dessus, je suis très heureux
de voir que vous vous êtes livré à vous-même. Vous
avez été vous-même. Vous avez été franc et je
vous en félicite. Mais c'est exactement pour cela que dans le domaine de
la santé et des services sociaux, il faut arrêter le fait que les
d. g. soient des omnipuissants, des gens qui ont absolument tous les
contrôles et que cela ne donne rien d'avoir des conseils
d'administration, vous le dites vous-même. Vive les tutelles, bon Dieu!
il n'y a que moi qui mène! C'est à peu près ce que vous
avez dit. Imaginez-vous si c'est brillant comme plaidoirie...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse...
M. Chevrette:... au moment où, dans le domaine de la
santé et des services sociaux, on veut donner le pouvoir à la
fois aux usagers, aux groupes de travailleurs, aux groupes d'influence du
milieu, aux groupes de gens qui sont directement impliqués. Je vous
félicite du plaidoyer, mais cela nous confirme davantage dans notre
opinion. Je suis content que vous l'ayez livré aussi
spontanément, parce que c'est probablement le plaidoyer que les gens ont
fait pour convaincre le ministre de présenter une telle chose. Vous avez
eu la franchise de le dire comme député et non comme
président de la commission.
C'est ce genre de plaidoyer qui me confirme que, dans le domaine de la
santé et des services sociaux, le pouvoir ne doit pas être
centralisé dans les mains d'un homme ou d'une femme. Cela me confirme
qu'on ne peut pas donner à un individu le pouvoir de se donner
lui-même des mandats. D'autant plus que vous remarquerez, à
l'Intérieur des articles, qu'ils ont le pouvoir de négocier,
d'engager, de signer des contrats, et quand vous êtes à la fois p.
d. g. - il l'a dit lui-même - un président ne prépare pas
lui-même son ordre du jour, cela prouve jusqu'à quel point, s'il
fallait qu'il n'y ait pas de président, que les ordres du jour seraient
bien ce que le d. g. veut bien qu'ils soient, contre l'ensemble des membres,
alors qu'on a voulu dans le domaine de la santé et des services sociaux,
depuis 1974, depuis la commission Castonguay-Nepveu, que cette administration
ne soit pas centralisée entre les mains d'un homme. C'était ce
qui existait avant. C'étaient les d. g. qui menaient partout. Je fais
partie du conseil d'administration d'un centre hospitalier depuis 1970.
Précisément, quand on est arrivé là, qui menait?
C'était le d. g. Jusqu'à ce qu'on exige des rapports, parce qu'on
avait...
M. Filion: M. le Président, question de règlement,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Bélanger): Question de
règlement, M. le député de Taillon.
M. Filion: Est-ce que je pourrais vous
demander, M. le Président, comme président, de faire
respecter notre règlement et de ne pas interrompre le droit de parole du
député de Joliette?
Le Président (M. Bélanger): Dans la mesure
où personne d'autre ne l'interrompera pas, ce sera respecté. M.
le député de Joliette.
M. Chevrette: Mais il n'y avait que vous. M. Filion: C'est
peut-être difficile...
Le Président (M. Bélanger): Je vous le soulignerai
quand d'autres occasions arriveront. Je vous remercie. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Oui, mais ne le faites pas par vengeance; faites-le
avec neutralité, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Ne soyez pas inquiet
sur ma neutralité.
M. Filion: M. le Président, sur la question de
règlement. Moi aussi, je préside des commissions comme vous.
Le Président (M. Bélanger): Oui, je le sais.
M. Filion: J'interviens à l'occasion sur le fond des
choses...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Filion:... mais, généralement, je le fais
à la fin des débats pour éviter justement...
Le Président (M. Bélanger): D'accord. L'incident
est clos. On va demander au député de Joliette de continuer son
intervention.
M. Filion: Alors, si je peux me permettre de vous suggérer
de le faire à la fin des débats, sur un article.
Évidemment, il est difficile pour vous d'entrevoir la fin d'un
débat mais, autrement, cela vous place dans une position où il
est difficile pour vous de ne pas réagir et je ne vous en blâme
pas. Cela prouve que réagir comme président de commission, ce
n'est pas toujours facile.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
on va demander à M. le député de Joliette de continuer son
intervention et je réagirai par la suite. (20 h 45)
M. Chevrette: Je vais sans doute me permettre un commentaire sur
la question de règlement. M. le Président. Quand on intervient,
il faut s'attendre à se faire répondre.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Dans ce cas, laissez-moi aller, je ne vous ai pas
interrompu 30 secondes, d'accord? Donc, je reviens à ce que je disais.
Je m'excuse, vous m'ayez fait perdre le fil, mais je disais que depuis 1970,
j'ai eu cette expérience de membre d'un conseil d'administration
où on était obligés d'arracher à la pièce
parce qu'on était conscients des problèmes, même arriver
avec des amendements à l'ordre du jour parce que c'est le d. g. qui
rédigeait tout. C'était clair! Je suis conscient de ce que vous
dites, c'est vrai. Mais quand la réforme Castonguay-Nepveu est
arrivée et qu'ils ont voulu diluer les pouvoirs... Soit dit en passant,
elle nécessiterait même des révisions au moment où
l'on se parle, la réforme Castonguay-Nepveu. Vous le savez
vous-même, durant les auditions en haut au salon rouge, vous avez vu
devant vous qui représentait les CRSSS, tous des d. g. de CRSSS, plus un
d. g. de CLSC. Est-ce normal? Moi, je dis que c'est anormal, parce que ce sont
des gens qui jouent dans leur même petite "game", tout le temps. C'est
normal qu'on diversifie les points de vue sur un conseil d'administration,
qu'on diversifie les degrés d'influence, les champs d'influence, les
tendances, les perceptions. C'est cela qui fait la richesse d'une corporation,
non pas un d. g. omnipuissant qui règle tout, qui dirige tout. Cela n'a
pas de bon sens.
D'autant plus que le discours du ministre - et je vais revenir au
ministre - n'est pas axé exclusivement sur la question des relations du
travail. Dans ses notes explicatives il nous vante les mérites des
bienfaits qu'il veut améliorer. Là, vous êtes prêts
à centraliser sur un seul homme qui a la vérité absolue,
qui a les pouvoirs. Il faut qu'il ait les pouvoirs, et cela fonctionne quand il
les a tous. Il y en a qui se sentirait bien en Russie, et d'autres, dans
certains régimes de bananes; mais il y en a d'autres qui veulent vivre
dans un système démocratique. Le système
démocratique, cela veut dire accepter la participation des citoyens.
Cela veut dire accepter le point de vue des groupes. Cela veut dire accepter
les tendances diversifiées, les oppositions mêmes. C'est cela qui
fait la richesse dans un régime démocratique.
La formule de p. -d. g., vous l'avez bien comparée à
l'Ontario; vous l'avez comparée à l'entreprise privée.
À ce que je sache, contrairement à votre philosophie
libérale de privatisation dans ce projet, vous avez une philosophie
d'étatisation hypocrite, mais d'étatisation. Donc, ne venez pas
me dire que vous êtes conforme à la philosophie de la
privatisation, parce que si vous privatisez, s'il fallait que vous
décidiez de privatiser, ce n'est pas le projet de loi que vous avez
présenté que vous nous présenteriez. C'est clair. Donc,
n'allez pas nous endormir avec cela. Vous y allez - j'ignore les motifs
profonds du projet de loi - mais quand on veut régler un
problème, on ne s'arrange pas pour en créer 40, et on ne
s'arrange pas pour perdre le contrôle d'une structure. On s'arrange pour
la laisser aux
gens impliqués et aux gens de l'extérieur. C'est clair,
cela. Moi, qu'on ne vienne pas me dire que la présence d'un p. -d. g. va
régler les problèmes. Il va en régler un et en
créer cinq. Vous savez très bien, si vous êtes un tant soit
peu sérieux, quels types de problèmes il va se créer par
la suite.
Participer à des consultations pro forma, participer à des
consultations bidons, quelle que soit la grosseur du bidon, les gens n'aiment
pas cela. Les gens n'aiment pas cela. Les gens aiment participer avec pleins
pouvoirs de décision. Là-dessus, je dois vous avouer que le
projet de loi ne nous indique absolument rien de bon. C'est pour cela qu'on
essaie de le calquer au moins sur une réforme qui a fait ses preuves,
sur une réforme qui, depuis 1974, a assuré une certaine forme de
démocratie dans le réseau de la santé et des services
sociaux. D'ailleurs, si vous regardez la commission Rochon, qui pendant plus de
deux ans, s'est penchée sur le dossier de la santé et des
services sociaux, la commission Rochon dit: II faut changer les structures,
mais ne dit pas qu'il faut le donner au d. g. Au contraire, elle a dit:
Débarrassez-nous les d. g. des structures. Arrangez-vous pour que ce
sort des gens imputables. Imputables, électifs à la
majorité; non pas imputables, nommés par un ministre. Vous
regarderez ce que M. Rochon dit sur les structures. Il dit que cela devrait
être des gens qui sont élus dans les milieux. Entre autres, cela
pourrait faire allusion à des députés, cela pourrait faire
allusion à des maires, cela pourrait faire allusion à des
préfets de comté. Mais cela ne fait pas allusion à des d.
g., à ce que je sache, et encore moins à des p. -d. g., parce que
M. Rochon dit bien qu'il faut tenir compte du milieu, responsabiliser le milieu
et soumettre les gens du milieu à une certaine forme
d'imputabilité devant les commettants.
C'est très différent de ce que le ministre dit. Il nomme
un p. -d. g. qui n'est imputable devant personne, sauf le ministre, qui est
imputable devant des gens que lui-même nomme, puis vous allez me faire
accroire que cela s'inscrit dans le cadre d'une démocratisation du
système et d'une volonté de faire participer le milieu? Mon oeil!
Ce n'est pas ce genre de projet de loi, à ce moment-ci de la session,
qui va nous ébranler dans notre travail vis-à-vis des objectifs
fondamentaux de la démocratisation des services. C'est clair, nous
faisons notre travail jusqu'au bout.
Je comprends très mal, personnellement, que le ministre s'aligne
sur une telle structure et qu'il ait aussi maladroitement mis un gars comme
Pierre Lamarche un peu dans le pétrin en annonçant sa nomination,
avant même que la loi soit reconnue. Je trouve cela très
maladroit, parce que c'est un gars dont la valeur est reconnue et dont le nom
présentement, par exemple, est associé à toutes sortes
d'objectifs que l'on ne connaît pas et que le ministre ne nous donne pas.
Si le ministre avait dit: J'ai besoin d'un directeur général
solide, mais dans un conseil d'administration démocratiquement
nommé, conformément à la structure de la santé,
Pierre Lamarche ne serait pas dans ses petits souliers comme il l'est. C'est
clair, ça? Disons-nous les choses correctement. On nomme un gars. On n'a
pas de loi de déposée encore que les rumeurs, le travail est
commencé, il y a des contacts entre les personnels. La loi n'est
même pas votée, on n'a même pas discuté d'un article,
le débat n'a pas eu lieu en deuxième lecture et aïe,
ti-cailIe! je suis parti pour la gloire. Voyons, ce n'est pas de même que
cela se fait dans le régime parlementaire ni au gouvernement. Vous le
savez très bien, vous n'osez pas le dire, mais il faut avoir le courage
de dire les choses comme elles sont dans la politique, ne pas mentir en
politique, dire sincèrement ce que l'on pense en politique, c'est
saprement mieux que de se lier les deux poignets et les deux mains sans savoir
où on s'en va, parce qu'on s'enfarge dans chaque petite branche qui
dépasse. Pour le moment c'est tout, je vais me reprendre.
Le Président (M. Bélanger): Comme
député de Laval-des-Rapides, en vertu de l'alternance. On va
rétablir les faits parce que, ou je me suis mal fait comprendre et on a
mal utilisé ce que j'ai dit. Qu'il y ait des directeurs
généraux d'établissement sur d'autres conseils
d'administration, ce n'est pas la même chose que de parler d'un p. -d. g.
Là-dessus, je suis entièrement d'accord avec vous. D'ailleurs,
j'étais, à l'époque, président des directeurs
généraux et j'avais fait la recommandation à M. Johnson de
faire en sorte que cela ne puisse plus se produire. Je suis tout à fait
d'accord avec vous, parce qu'il peut se créer des communautés
défensives d'intérêt et de noyautage qui créent des
torts au réseau. Je l'ai toujours dit, je le maintiens et je reste
cohérent avec moi-même, parce que ce sont des gens d'autres
établissements, ce sont des coalitions; ce n'est pas pareil au gars qui
est président et directeur général du même
établissement. Là on ne parle plus de la même chose. Ce
sont deux choses complètement différentes.
Quand je vous ai parlé d'une tutelle, je vous en ai parlé
comme d'un moyen privilégié que l'on utilisait dans des cas
extrêmes de conflits. Je ne vous dis pas que c'est ce qu'il faut faire
tous les jours, je ne suis surtout pas d'accord.
Troisièmement, un président de conseil d'administration,
quelles sont ses fonctions? Ce n'est pas d'être l'actionnaire principal
d'une entreprise, c'est de diriger les débats de l'assemblée,
c'est de préparer l'ordre du jour, mais c'est l'ensemble du conseil
d'administration qui prend les positions et détermine les actions
à entreprendre, ce n'est pas le président. Et le président
n'a pas de vote prépondérant, n'a pas d'influence
prépondérante dans la structure au conseil d'administration. Il
peut l'avoir, s'il a plus de personnalité, mais en règle
générale - et
regardez les expériences partout, si vous voulez prendre
l'exemple du réseau, même dans une entreprise privée - on
va aussi le nommer porteparole de l'entreprise, parce qu'il est soi-disant
l'officier le plus élevé dans les rangs de l'entreprise.
Très souvent aussi on aura un autre porte-parole. Donc, les fonctions de
président ne sont pas incompatibles avec celles de directeur
général. Que l'on donne du pouvoir à un homme pour bien
gérer une structure, et une structure particulière comme
celle-là, il n'y a pas d'objection à cela, au contraire. Pour
autant qu'on a un conseil d'administration constitué de gens solides, il
n'y a aucun problème pour qu'il prenne position et qu'ils le
ramènent, parce que n'oubliez pas que c'est le conseil d'administration
dans son entité et non le président qui détermine les
orientations, les gestes à poser, les actes à prendre.
Dans le réseau, les cadres supérieurs sont engagés,
enfin, en règle générale, c'est le conseil
d'administration qui engage son directeur général et qui accepte
les nominations des principaux directeurs de services, les s. p. les s. r,
dépendamment des structures hospitalières, etc.
M. Chevrette: Est-ce que je pourrais intervenir là-dessus,
M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Chevrette: Vous savez très bien qu'un d. g.
d'hôpital est engagé à la suite d'un comité de
sélection sur lequel siègent des représentants du
ministère, des représentants du conseil d'administration.
N'essayons pas de ne pas dire ce qui se passe. Le CRSSS est également
représenté.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Ce comité
de sélection fait recommandation au conseil d'administration qui, lui,
peut choisir le candidat qu'il veut, nonobstant les recommandations qui lui
sont faites. Il est souverain et maître pour nommer son d. g.
Là-dessus, ah oui! je suis sûr de mon coup. Je suis bien sûr
d'avoir cela.
M. Filion: Me permettez-vous quinze secondes?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Filion: C'est parce qu'il ne peut pas choisir, s'il n'y a pas
eu un comité de sélection mis sur pied.
Le Président (M. Bélanger): Mais il n'est pas
obligé de tenir compte des recommandations du comité de
sélection. C'est tout ce que je veux vous dire.
M. Filion: Non, mais il ne peut rien faire, s'il n'y a pas eu un
comité de sélection.
Le Président (M. Bélanger): D'accord avec
ça. C'est même le ministre qui autorise la formation du
comité de sélection. Je suis d'accord avec cela. Mais cela ne
contrôle pas pour autant la nomination. Elle est faite par le conseil
d'administration.
M. Chevrette: Ce n'est pas obligé.
Le Président (M. Bélanger): Or, le pouvoir n'est
pas dans la présidence du conseil d'administration; il est dans
l'ensemble du conseil d'administration. Je ne vois pas où est l'obstacle
à ce que le directeur général soit le président
dans une structure comme l'OSBL qu'on est en train de former. Je n'y vois
absolument aucun obstacle. Mme la députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. Je ne sais plus si je
dois vous appeler M. le p. -d. g. ou M. le Président, mais, en tout cas,
je me sens mêlée un peu.
Le Président (M. Bélanger): Allez-y pour vous
sentir à l'aise.
Mme Vermette: M. le Président, vous avez réellement
les réflexes d'un vrai p. -d. g. En fait, je vois là les
nombreuses batailles auxquelles j'ai déjà participé
à savoir qui aurait plus de pouvoirs par rapport à l'un et
à l'autre. Je ne suis pas du tout d'accord avec vous, parce que je me
dis - vous avez pourtant été longtemps dans le milieu des
affaires sociales - que vous savez très bien comment fonctionnent les
conseils d'administration. En règle générale, ils ne
connaissent même pas tous les pouvoirs qu'ils ont sous leur
responsabilité. Un des premiers pouvoirs qu'ils ont, c'est celui de
faire l'évaluation de leur propre d. g. Cela fait partie
également de leur rôle de maintenir la grille d'évaluation
de leur d. g.
Donc, je ne vois comment le président - je ne vois pas la
mécanique là-dedans - va dire: Je me retire et les autres... Vous
savez fort bien que les gens qui sont sur le conseil d'administration savent
bien, s'il y a un p. -d. g., qu'il devient puissant en mosus. Il y en a une
couple sur le conseil d'administration qui auront peur de parler parce que, le
lendemain matin, ils auront peur pour leur job. Ils savent qu'après
avoir dit telle ou telle chose, que le d. g. va le savoir aussi. Cela ne prend
pas de temps les tam-tams vont vite dans le réseau - que tout le monde
est au courant de qui a dit quoi et de qui a fait quoi et de qui a passé
tel commentaire par rapport à qui. Oh! Écoutez, il faut avoir
vécu dans le réseau et dans le milieu pour savoir que c'est comme
ça que cela se passe réellement.
Quand vous êtes directeur général, vous avez des
pouvoirs et de gros pouvoirs. Je m'excuse, mais quand vous êtes
président, la personnalité du président y est pour
beaucoup mais, quand vous êtes président, il y a aussi un
poids moral sur l'ensemble des membres du conseil d'administration.
Quand le président oriente d'une façon l'ensemble des membres,
généralement, ils suivent un peu. Il se fait des alliances. Vous
le savez fort bien. Mais les alliances sont de bonne guerre. Je vous dis que,
lorsque j'écoutais vos propos tantôt, je vous trouvais
complètement en dehors de la réalité. Parce que ce que
vous avez décrit est ce qui est écrit dans le livre et dans le
projet de loi.
Le Président (M. Bélanger): Exactement...
Mme Vermette: Mais ce n'est pas le vécu. Ce n'est pas le
quotidien. Il faut savoir ce qui se vit. Quel est le quotidien? Il y a des
nuances entre ce qui est écrit et comment se vivent ces choses.
Quand on dit que c'est un cas clinique parfait, c'est le cas tel que
décrit dans le livre, mais ce n'est pas ce qui se passe dans les
conseils d'administration. Ce n'est pas exactement comme c'est écrit
dans les livres. Il y a une pratique. Il y a un usage. Justement, il aurait
fallu aider davantage les conseils d'administration à jouer leur
rôle plutôt que de diminuer leur rôle ou de le diluer. C'est
ça l'important.
Quant à l'autre avenue dont vous parliez, au sujet de la
rapidité des décisions, le directeur général ne
peut pas prendre rapidement des décisions parce qu'il faut qu'il entre
en communication avec ses gens. Vous savez fort bien que dans le monde moderne
dans lequel on vit, les communications sont très faciles et très
rapides. Les conférences téléphoniques existent. C'est
très facile de rejoindre son monde. C'est très facile de prendre
des décisions. Ce n'est pas l'obstacle finalement qui fait qu'il faut
absolument nommer un p. -d. g. plutôt qu'un directeur
général. Quand ils veulent se parler...
généralement, un président et un directeur
général apprennent à se connaître et à se
parler. Ils deviennent en fait des complices. Ils prennent les décisions
à deux. C'est beaucoup plus facile. Il y en a un qui a le choix, il peut
faire le jeu politique, alors que l'autre est obligé de jouer le
rôle d'administrateur et de gestionnaire. Cela leur permet une plus
grande latitude pour travailler davantage, arriver à des objectifs plus
pertinents et perdre moins de temps en discussions. (21 heures)
La libre expression, c'est important autour d'une table. Quand on a un
p. -d. g. devant nous, je ne suis pas sûre qu'on va pouvoir parler si
librement que cela. Je ne suis pas sûre, quand ils vont s'en retourner
chacun dans leur catégorie de services, qu'ils vont se sentir si
à l'aise que cela. Ils auront à rendre compte à l'autre
groupe et Ils vont dire: C'est mon d. g. en même temps. Je vis avec lui
tous les jours. C'est lui qui a pris telle ou telle décision
vis-à-vis de notre groupe ou de notre association, ou de je ne sais
quoi.
Une voix: Notre corporation.
Mme Vermette: Notre corporation. Il y a des conflits
d'intérêts qui risquent inévitablement de sortir. Je ne
crois pas que le rôle d'un conseil d'administration soit d'être des
"yes men" autour d'une table, des gens qui vont toujours dire oui, qui ne
parleront jamais, qui n'apporteront rien d'autre. Ils vont toujours se poser la
question: Quand vais-je avoir des problèmes, quand vais-je être
boycotté, si je parte trop au conseil d'administration? Quels troubles
vais-je avoir?
Cela se passe aussi dans les conseils d'administration. Quelqu'un qui
arrive et qui parle trop, ce n'est pas facile pour lui. Il a
intérêt à ne pas trop parler. Si c'est le même gars
qui est président et, en plus, d. g., il a les mêmes jobs, les
mêmes fonctions. Je vous garantis qu'il y en a une couple qui vont se
tenir serrés autour de la table et qui n'oseront pas toujours parler.
Cela sera beaucoup plus difficile.
Je trouve que cela va faire des conflits parce que les gens n'auront pas
cette facilité d'expression. On risque que les décisions ne
soient pas prises et évaluées à leur mérite, mais
beaucoup plus en fonction du respect des rôles que chacun doit jouer, non
pas dans le respect de prendre la décision la plus
éclairée, mais en protégeant ses acquis et ses
arrières. On saura que, demain matin, lorsqu'on sortira des portes du
conseil d'administration, c'est ce même président qui devient
notre d. g. et c'est à lui qu'on aura affaire. C'est avec lui qu'on va
travailler le reste de la semaine et du mois, avec les décisions qu'il
aura prises lui-même et vers lesquelles il aura orienté les
membres de son conseil d'administration.
La solidarité au niveau des décisions est beaucoup plus
souhaitable parce qu'elle responsabilise les individus. Elle donne un sentiment
d'appartenance à la décision. C'est la meilleure façon,
à mon avis, de faire en sorte que les gens se sentent responsables et
qu'ils soient aussi impliqués dans le processus décisionnel d'une
façon éclairée, en tenant compte des lignes
d'autorité de chacun et en étant respectueux de ces lignes
d'autorité. Non pas en faisant en sorte qu'on soit mur à mur et
qu'il n'y ait plus de facilité d'expression. À ce moment, les
conseils d'administration deviennent inutiles.
Ce qui me fait peur, M. le Président, je vais vous le dire. Les
exemples que vous nous avez donnés sont deux exemples du domaine de la
privatisation. Encore une fois, c'est de l'incohérence. Je ne me
retrouve plus. D'une part, on étatise, d'autre part, on impose un
système de privatisation à la tête d'un système
qu'on veut étatiser. Je ne comprends plus rien. On a l'air
abracadabrants, on prend n'importe quoi, comme cela, comme cela vient, et on
essaie
de mettre tout cela ensemble, cette incohérence des faits. Je ne
pense pas que ce sera un système qui sera bien fonctionnel. Cela me fait
peur. On s'en va dans des modèles, au niveau de la gestion, sous le
signe de la privatisation. À quoi faut-il s'attendre pour l'avenir?
Où s'en va-t-on pour l'avenir? Cela ouvre bien d'autres portes à
des interrogations et des inquiétudes. Je peux vous le dire parce que
cela reste un grand point d'interrogation.
On sait que vous êtes très friands de vouloir enlever tout
ce qui peut faire des consensus, cela ne vous fatigue pas beaucoup. Les
consensus vous énervent, vous fatiguent généralement,
comme gouvernement. Tout ce qui peut faire l'objet d'un consensus et favoriser
la solidarité des groupes, vous prenez un malin plaisir à faire
en sorte que ces structures deviennent de moins en moins valables. Vous les
diluez de plus en plus.
Actuellement, on ne peut pas accepter, comme formation politique,
respectueuse des démocraties, de la solidarité et de la
responsabilisation des groupes, parce que c'est nous qui avons mis en oeuvre
tous les moyens pour favoriser, justement, ces solidarités de groupes...
Nous avons permis que les mécanismes en ce qui concerne les styles de
gestion dans le public et le parapublic, permettent l'expression des
différents groupes à l'intérieur des conseils
d'administration. Ce à quoi vous travaillez actuellement, c'est à
défaire régulièrement, dans bien d'autres projets de loi -
ce n'est pas le seul. Mais on s'aperçoit que, tout ce qui est consensus,
tout ce qui favorise les solidarités de groupe, vous mettez la hache
là-dedans et vous diluez tout cela pour en enlever les effets. Et
bientôt, il n'y aura plus personne qui pourra s'exprimer, cela sera
malheureux, mais on sera tous contrôlés par des ministres et ce
seront toujours des décrets qu'ils vont nous imposer et qui nous
imposeront le bâillon.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui, M. le Président. D'abord, dans un premier
temps, je voudrais dire qu'effectivement j'avais très mal
interprété le deuxième paragraphe de 149. 13 et que c'est
une erreur de ma part que j'admets. Ceci étant dit, dans votre
intervention, M. le Président, à titre de député,
vous nous avez dit quelque chose qui m'a frappé, peut-être par sa
justesse et sa franchise, vous avez dit: Le directeur général est
le seul à avoir l'information. Ce qui est vrai dans tous les
établissements du même genre, que ce soit dans le réseau
des Affaires sociales ou dans d'autres réseaux. Effectivement, c'est le
directeur général qui contrôle l'information et cela
devient inquiétant quand ce même directeur général
est celui qui se transmet l'information, finalement.
Moi, je crois...
Une voix: Cela devient hermétique.
M. Claveau:... que c'est la plus belle façon de faire en
sorte que tout ce passe en vase clos et qu'en fin de compte, il y ait seulement
quelques individus, ceux à qui le directeur général va
bien vouloir transmettre l'information... c'est là où elle va se
rendre. Il va pouvoir aussi sélectionner, à l'intérieur du
conseil d'administration, ceux à qui il va donner tel genre
d'information, tel autre genre d'information, telle autre information. Ce sont
des choses qui se passent régulièrement aussi,
dépendamment du niveau de relation qu'un membre du conseil
d'administration peut avoir avec le directeur général.
D'où l'importance d'avoir, pour le moins, un président auquel le
directeur général devra, périodiquement, selon les statuts
ou la façon de procéder de la corporation, faire rapport sur
l'ensemble de ses actes, l'ensemble de son comportement, l'ensemble de ce qui
se passe dans la corporation. À ce moment-là, on a des chances,
pour le moins, que l'information soit divulguée et que les membres du
conseil d'administration puissent prendre des décisions, puissent voter
en étant certains ou en augmentant, du moins, la chance que tout le
monde ait la même qualité d'information au niveau du vote.
Je suis aussi préoccupé par le fait que, le directeur
général ayant droit de vote au conseil d'administration, dans une
situation très corsée où les membres du conseil
d'administration votent avec une seule voix de différence, cela se
traduise par un vote prépondérant pour le directeur
général. Je veux dire que c'est quand même lui qui, dans un
vote très corsé, va faire pencher la balance d'un bord
plutôt que de l'autre. À ce moment-là, en supposant que le
directeur général amène lui-même au conseil
d'administration un élément qui pourrait faire discordance ou
entraîner la discussion, diviser les comportements au niveau du conseil
d'administration, c'est lui qui, en fin de compte, va avoir à exercer la
prépondérance du vote pour le faire passer. De même, si le
directeur général veut faire passer quelque chose et qu'il n'est
pas certain que l'ensemble du conseil d'administration soit d'accord, à
ce moment-là, à titre de président et de directeur
général, il va pouvoir discuter l'affaire et la vendre à
la pièce, juste à un nombre suffisant de membres du conseil
d'administration, pour que cela passe. À ce moment-là, il n'aura
à discuter d'aucune façon sa position avec l'ensemble du conseil
d'administration, étant donné qu'il n'a pas à
répondre à un président, étant lui-même
président.
Il y a autre chose aussi que je me dis, M. le Président. En
dehors de toutes ces considérations-là, de toutes ces
hypothèses qui se traduisent quand même dans la
réalité par des faits - là, on a tous vécu cela
dans le quotidien, tous ceux qui ont eu à participer à des
conseils d'administration ont vécu des problèmes semblables -
indépendamment de cela, il y a aussi un
autre problème. Moi, je pense que, si on prend un directeur
général et qu'on le met président en même temps, on
enlève, par le fait même, à tous les autres membres du
conseil d'administration la possibilité de devenir président et
on s'enlève des compétences. On n'amène quand même
pas des deux de pique au conseil d'administration, en règle
générale: un membre nommé par la ville de Laval, à
votre propre suggestion, M. le Président, un membre nommé par la
Communauté urbaine de Montréal, par les groupes
socio-économiques les plus représentatifs du territoire, un
membre nommé parmi les directeurs généraux des centres
hospitaliers, etc. Donc, ce ne sont quand même pas des deux de pique, ce
sont des gens qui ont une expertise, qui connaissent le milieu et qui peuvent
amener des éléments intéressants au conseil
d'administration et à la présidence, qui viendraient aussi
obliger le d. g. à établir une relation de discussion et
d'échanges d'opinion avec quelqu'un de son calibre ou sinon d'un calibre
supérieur pour permettre, justement, un meilleur fonctionnement de la
corporation.
Quant à l'efficacité et à l'opération
quotidienne, vous me permettrez de dire que le d. g., dans quelque organisme
que ce soit, quand il a un président au-dessus de lui, il a un mandat
général, il n'a pas à répondre de chacun de ses
actes quotidiens. Il a un mandat général et, finalement, il doit
répondre périodiquement de ses actes ou, enfin, établir
des mécanismes de contrôle ou d'entretien avec le président
du conseil, mais ce n'est pas cela qui va l'empêcher d'entreprendre une
action quotidienne mineure qui fait partie de ses responsabilités,
telles que déterminées par le conseil d'administration. Vous ne
viendrez pas me faire croire, M. le Président, que c'est quelque chose
qui peut nuire dans l'exécution courante des fonctions.
Enfin, il y a peut-être aussi une chose, par exemple, dans la
mesure où on accepte que le président ne sort pas le directeur
général, il faudrait quand même, à mon avis en tout
cas - j'en parle d'une façon personnelle - s'assurer que le
président ne soit pas non plus un des membres salariés de la
corporation qui siège au conseil. À ce moment-là, ce
serait le contraire. Le directeur général pourrait se retrouver
dans la situation inverse de ce que l'on décrivait tout à
l'heure, où on disait: Si le directeur général est
président, personne parmi les employés ne va oser parler parce
qu'il va se faire "squeezer" au retour sur "la job". Le directeur
général pourrait se retrouver dans la situation inverse si c'est
un employé salarié qui pourrait exercer le rôle de
président, à ce moment-là, il y aurait peut-être
quelque chose à prévoir de ce côté-là. Je le
soumets à l'appréciation de la commission. Quant à moi, je
suis d'avis qu'on aurait certainement tout à gagner en ayant un
président et un directeur général.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Taillon.
M. Filion: Merci, M. le Président. Peut-être dans un
dernier effort pour tenter de convaincre le ministre qu'il va mener
peut-être de deux angles différents. Premièrement, M. le
Président, qu'est-ce qu'un président? Je vous écoutais
tantôt, avec tout le respect que j'ai de votre opinion en tant que
collègue, en plus de cela, et président d'une autre commission...
Un président d'un conseil d'administration défini n'est pas
seulement un animateur de débats une fois par mois. Ce n'est pas
seulement quelqu'un qui va arriver et qui va dresser un ordre du jour, qui va
s'asseoir avec le directeur général une journée avant
l'autre réunion du conseil d'administration pour dire: Bon, cela a-t-il
été fait, cela a-t-il été fait, cela a-t-il
été fait? Non. À mon point de vue, un président de
conseil d'administration exerce le leadership de l'orientation d'une
boîte. Les membres qui sont là, les autres membres... je regardais
l'article 149. 6, il y a un membre nommé après consultation de la
CUM et de Laval - essayez de vous imaginer quelques minutes ce que cela donne
autour d'une table - un membre nommé parmi les groupes
socio-économiques les plus représentatifs du territoire; un
membre nommé parmi les d. g. des CH, un autre membre nommé parmi
les coordonnateurs des salles d'urgence... Je trouve cela intéressant,
le 5°, un membre nommé parmi les coordonnateurs des salles d'urgence
des centres hospitaliers du territoire. Je trouve cela très
intéressant comme innovation. Un médecin est nommé parmi
les médecins qui exercent dans le cadre d'un service d'interventions
médicales d'urgence dans le territoire, cela est aussi
intéressant, et il y a trois membres nommés par les
salariés de la corporation. Le président de ce monde-là...
Le d. g., d'abord, il exerce le leadership de sa boîte tout le temps. Ce
n'est pas compliqué, c'est lui qui prend les décisions, c'est lui
qui règle les problèmes, c'est lui qui négocie les
contrats, c'est lui qui va voir à la négociation de la convention
collective avec les différents groupes, etc. Mais, le président
d'un CA est là pour définir les orientations et voir à ce
que les orientations soient suivies, soient observées. (21 h 15)
Plus j'écoute les arguments là-dessus, M. le
Président, de tous les côtés de la table, plus cela me
convainc de la nécessité que ce sort, au contraire... que ce ne
soit pas la même personne. Parce que, encore un fois, ce n'est pas
là une entreprise privée. Cela n'appartient à personne
d'autre qu'aux citoyens et citoyennes du Québec et de la région,
dans ce cas-ci de la région Montréal-Laval. C'est en
réalité à l'ensemble du Québec. Il n'y a pas de
propriété à cela. C'est une boîte qui existe pour
tout le monde, pour le plus grand bénéfice de tout le monde, donc
l'argent qui est là, c'est l'argent de tout le monde et cela me chicote
un petit peu, M. le Président, cela me chicote, de voir un p. d. g. dans
une boîte qui, évidemment, administre les
fonds des contribuables. Est-ce que la prudence la plus
élémentaire ne nous amènerait pas à dire: On serait
mieux de faire en sorte que ce soient deux personnes disctinctes. Au point de
vue, également d'une ligne d'autorité à l'intérieur
de la boîte, je pense que l'argument du député d'Ungava
était absolument excellent à cet égard-là. En deux
mots, en cas de doute, on ne peut pas se tromper en jouant dans ce
dossier-là la démocratie ou les principes
élémentaires de démocratie en évitant de
centraliser le pouvoir.
Le ministre, lui-même, disait tantôt: Écoutez - il
citait l'opinion d'un docteur dont le nom m'échappe, lors d'une
consultation, qui disait: Ni pour ni contre.
Une voix: Dr Richer.
M. Filion: Le Dr Richer, bon. "Ni pour ni contre, bien au
contraire", comme dit la maxime, ce n'est pas forçant. Il y a des
politiciens aux États-Unis qui font de grosses campagnes
électorales avec ce slogan là et ils ont l'air à
être rendus loin, en tout cas, aux États-Unis. Alors, dans ce
sens-là le ministre nous dit: Bien écoutez, pensez à cela,
je ne trouve pas de bons arguments contre. Moi je lui dis, la prudence lui
dicte de revoir sa décision là-dessus et de revoir sa
décision en fonction de l'amendement qui est présenté, qui
vise tout simplement à abroger le deuxième alinéa de cet
article-là et à revenir à une situation un peu plus
normale.
Je voudrais, M. le Président, en profiter pour ouvrir une petite
parenthèse et terminer mon intervention là-dessus. Ces
propos-là me viennent du fait qu'évidemment on sait, on a su, qui
était le p. -d. g. de cette corporation avant même d'être
rendus, non seulement à l'examen de cet article-là, mais avant
même d'être saisis à l'Assemblée nationale du projet
de loi. M. le Président, je voudrais profiter de l'occasion pour dire au
ministre que c'est le plus mauvais service qu'on pouvait rendre à un
homme qui avait par ailleurs et qui a par ailleurs toute la capacité et
la compétence pour faire un bon travail comme directeur
général. Quelle mauvaise façon de mettre un
bébé au monde que celle choisie pas le ministre; c'est
incroyable! Et les gestes posés par le futur p. -d. g., M. le
Président, malheureusement, mais à cause du ministre, ne pourront
qu'être entachés du fait qu'on a mis la charrue devant les boeufs
et qu'on a procédé à l'envers. On a mis les souliers avant
les bas, mais cela ne fait pas du bien beau monde, cela ne fait pas un
bébé qui se présente très bien.
Et encore une fois, malheureusement, cela ne pouvait arriver à
meilleur personnage que M. Lamarche, qui a une belle expérience de
relations de travail, une belle expérience dans les ambulances. Mais, M.
le Président, il faudrait qu'un jour ce soit dit clairement et qu'on
sache où cela se retrouve. Cela se retrouve au ministre
délégué qui a créé un
précédent - moi en tout cas je n'ai jamais vu cela - et qui a
réussi à nommer un p. -d. g. avant même que l'organisme
n'existe, et avant même que l'Assemblée nationale ne soit saisie
du projet de loi créant cet organisme-là. Est-ce que le ministre
savait qu'il y a une règle qui veut qu'on ne parle pas du contenu d'un
projet de loi avant d'en saisir l'Assemblée nationale? Pourquoi est-ce
que les ministres donnent leur conférence de presse après avoir
déposé leur projet de loi à l'Assemblée nationale,
sinon par respect pour les traditions parlementaires? Est-ce que le ministre se
rend compte dans quel bourbier il s'est mis lui-même et, surtout, il a
mis les autres lorsqu'il a rendu public ou officialisé l'engagement d'un
p. -d. g. avant même que l'organisme n'existe, au plus grand
mépris des règles parlementaires? Il y a un prix à payer
pour cela. Malheureusement, ce n'est pas le ministre qui le paie; ce sont
d'autres qui vont le payer pour lui.
Je vais vous dire, M. le Président, je profite de cette occasion
et de l'examen qu'on fait de l'article pour signaler que c'est peut-être
une erreur plus grave que celle qu'il commet actuellement en voulant
opérer la confusion des deux postes de président et de directeur
général. Ou, en tout cas, aussi grave.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Filion: Je vois que le ministre... Peu importe. Je l'avais lu
dans le journal, cet entrefilet. Le ministre en Chambre, lorsque
questionné par le chef de l'Opposition, quand il nous a répondu
ce qu'il nous a répondu, les deux bras me sont tombés.
D'accord, vous êtes 99 de l'autre côté pendant la
période de questions. Peut-être que 99 personnages ont
trouvé qu'il n'y avait rien d'anormal à ce que le ministre nomme
les gens avant même que l'Assemblée nationale ne soit saisie d'un
projet de loi et, surtout, avant qu'il ne soit approuvé. Est-ce que cela
veut dire que les 98 autres députés servent de marionnettes,
selon la volonté du ministre? Parce que, enfin, nommer un p. -d. g.
avant que la corporation n'existe, c'est ce que cela veut dire. C'est tenir
pour acquis que le député de Notre-Dame-de-Grâce ou celui
de Laurier, vont absolument et nécessairement approuver le projet de loi
du ministre.
Une voix: C'est un régime de droit de vote.
M. Filion: Je pense que c'est un mépris. Je vous le dis
bien simplement, M. le ministre. Vous allez peut-être nous en expliquer
les circonstances, mais je pense que c'est un mépris des règles
parlementaires.
Deuxièmement, je pense que c'est un mépris pour la future
corporation qui doit voir le jour et qui a des responsabilités
drôlement énormes. Tout cela, encore une fois, au plus grand
détriment de celui qui va probablement... Parce que
nous sommes 23 et que vous êtes un peu plus nombreux. On a vu cela
quand vous nous avez passé deux lois d'urgence, coup sur coup, pour
abolir des recensements, encore là, en faisant fi de la
démocratie. Mais, en tout cas... Cela sera au plus grand
détriment de celui qui agira comme directeur général de
cet établissement. Voilà.
M. Dutil: M. le Président, je prends note au moins d'une
nette amélioration de l'opinion que l'Opposition se fait de M. Lamarche.
On lui a donné les compliments qu'il mérite, je pense, au lieu de
l'assaillir, comme on l'a fait dans le passé. C'est un revirement de
situation que, pour ma part, je note.
M. Chevrette: Pardon? Un instant! Question de
règlement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette sur une question de règlement.
M. Chevrette: Oui, c'est une question de règlement, M. le
Président. On a toujours maintenu le même discours concernant M.
Lamarche. Je défie le ministre, s'il veut avancer quelque chose, de le
prouver. Je défie le ministre de dire... On a toujours affirmé
que le ministre avait placé M. Lamarche dans une situation qui n'a pas
d'allure, avait omis les règles élémentaires du Parlement,
avait procédé à des nominations avant même que les
lois ne soient appliquées par le règlement. Je défie le
ministre. À chaque fois qu'il va avancer sur ce terrain, on va exiger
qu'il en fasse la preuve. Est-ce clair?
M. Dutil: Je fais référence...
M. Chevrette: Sinon, qu'il se taise.
M. Dutil: Je fais référence aux citations qui ont
été faites par l'Opposition sur des déclarations
antérieures de M. Lamarche où on mentionnait que cela ne semblait
pas être la personne appropriée pour combler ce poste,
étant donné ses déclarations antérieures. C'est
à cela que je fais référence, tout simplement, M. le
Président.
Je maintiens que je considère que c'est très bien de la
part de l'Opposition de reconnaître les grandes qualités de M.
Lamarche. Il y a une qualité qu'on ne lui reconnaît pas encore
toutefois, et, pour ma part, je le déplore parce que cela
m'apparaît évident, c'est que M. Lamarche est assez grand pour
prendre ses décisions lui-même. Quand on dit qu'on a placé
M. Lamarche dans une situation qui n'est pas confortable, je dois dire que M.
Lamarche a pris des décisions, en tant que personne, et qu'il assume ses
décisions. Il est tout à fait responsable et il ne faudrait pas
penser qu'il n'a pas pris ses décisions lui-même.
Mais il est bon de rappeler - parce qu'on l'oublie - que, actuellement,
M. Lamarche est engagé comme conseiller-cadre. Il est dans une
corporation qui s'appelle l'hôpital Saint-Luc et que, pour l'instant, il
n'est pas p. -d. g. de la corporation. Évidemment, elle n'existe pas, la
corporation. Si elle existe ce printemps, parce que le projet de loi est
adopté, il est envisagé que M. Lamarche soit p. -d. g. Si le
projet de loi n'est pas adopté et que cela va à l'automne, il est
envisagé que M. Lamarche soit engagé comme p. -d. g. à
l'automne. J'ai déjà précisé - et il est important
de le rappeler - que c'est un contrat d'une durée d'un an.
Alors, je voulais apporter ces quelques précisions qui sont des
nuances tout à fait importantes. Il est appréciable que, de part
et d'autre de cette table, on admette la compétence de M. Lamarche. Je
pense que c'est un grand bienfait.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Dutil: Cela dit, je voudrais terminer...
Le Président (M. Bélanger): Ah! excusez-moi.
M. Dutil:... quant à l'argumentation du fait que nous
choisissons un p. -d. g. plutôt qu'un d. g. Je pense qu'on a entendu
beaucoup les mêmes arguments qui sont revenus d'une façon ou de
l'autre. Pour ma part, je pense que nous avons fait notre choix. On pense que
c'est le meilleur choix. On ne dit pas que c'est un choix absolu et qu'il
n'aurait pas pu être différent. Ce qu'on dit, c'est qu'on pense
que, dans la situation et pour la cause que nous défendons, c'est le
meilleur choix et nous désirons le maintenir. Merci.
M. Chevrette: M. le Président, d'abord, il y a au moins un
point que je veux soulever. De quelle autorité M. Lamarche peut-il
présentement intervenir auprès des personnels pour et au nom
d'Urgences-santé alors qu'il est employé-cadre du
ministère et payé par un hôpital?
M. Dutil: M. Lamarche n'intervient pas d'autorité
auprès du personnel.
M. Chevrette: Êtes-vous en train de me dire que M. Lamarche
n'a pas participé à une médiation ou à une forme de
conciliation entre le RETAQ et les entreprises Lépine Cloutier?
M. Dutil: Ce que je vous dis, M. le Président...
M. Chevrette: Je vous ai posé une question précise,
M. le ministre.
M. Dutil: Est-ce que je peux répondre à la
question, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie,
M. le ministre.
M. Dutil: Le député de Joliette me demande si le
personnel d'Urgences-santé est sous l'autorité de M. Lamarche. La
réponse est non, le personnel d'Urgences-santé n'est pas sous
l'autorité de M. Lamarche. Cela n'empêche pas M. Lamarche de
collaborer à la bonne marche de l'établissement, d'essayer
d'éviter des problèmes de tension dans ce système et de
nous donner un coup de main pour résorber les difficultés qui
sont vécues à Urgences-santé.
M. Chevrette: D'où tire-t-il son autorité pour
procéder actuellement sans assises juridiques à un tel
travail?
M. Dutil: M. le Président, je pense que j'ai
répondu que les employés d'Urgences-santé n'étaient
pas sous l'autorité de M. Lamarche. Il est actuellement conseiller-cadre
et il collabore avec le CRSSS de Montréal pour essayer de
résorber des problèmes pratiques et importants que vit
Urgences-santé, des problèmes de tension et des
difficultés. Je pense qu'il est très important de pouvoir
bénéficier sur le terrain de la collaboration d'une personne
aussi expérimentée et compétente que M. Lamarche.
M. Chevrette: Est-ce qu'il a été nommé en
vertu d'un article du Code du travail ou s'il a eu ses assises juridiques du
ministre lui-même? Je ne sais pas. Voulez-vous m'expliquer en vertu de
quel article législatif on pourrait asseoir une forme d'autorité
ou de collaboration étant donné qu'il est l'employé d'un
centre hospitalier?
M. Dutil: Je ne me rappelle pas le numéro de l'article,
mais effectivement, il y a un article de la loi qui permet, avant qu'une
corporation soit créée, six mois auparavant, d'engager quelqu'un
pour la diriger éventuellement. D'ailleurs, de mémoire...
M. Chevrette: En vertu de quelle loi?
M. Dutil:... il y a un exemple qu'on m'a donné.
Urgences-santé a été un exemple où, avant qu'elle
soit créée par une loi, on avait nommé M. Demers, si ma
mémoire est fidèle, six mois auparavant selon l'article de la
loi.
M. Chevrette: Quelle loi?
M. Dutil: Je ne m'en souviens pas.
Une voix: Ce n'est pas de cela qu'on parle. La corporation
n'existe pas.
M. Chevrette: Une corporation et un établissement, c'est
différent.
Le Président (M. Bélanger): Quand on forme une
nouvelle corporation dans le réseau, sup- posons, par exemple, qu'on
décide...
M. Chevrette: Non, non, les lettres patentes du réseau...
Excusez-moi, je vous arrête, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Chevrette: Sur une question de règlement.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Chevrette: Vous comparez une poire et une carotte, bon
Dieu!
Le Président (M. Bélanger): Bien, je...
M. Chevrette: Pour un établissement, les lettres patentes
sont toutes signées, la bâtisse est en marche et, là, vous
engagez six mois avant. Mais une corporation qui n'existe pas, voyons! Il n'y a
pas de lettres patentes, il n'y a pas de loi, il n'y a pas d'assise juridique,
il n'y a pas de loi sur quoi se baser, voyons! Comparons des choses
comparables.
Le Président (M. Bélanger): Non, non, quand vous
formez...
M. Chevrette: Un ours noir n'a pas l'air d'un ours polaire.
Le Président (M. Bélanger): Non, vous voulez me
faire mal paraître, mais vous savez que ce n'est pas comme cela que cela
se passe. Il faut corriger les choses. Lorsqu'on décide, lorsqu'un
groupe de citoyens ou une ville, quelque regroupement que ce soit
réclame un établissement, un hôpital... Prenons le cas de
l'hôpital, la Cité de la santé ou on peut prendre celui de
Pierre-Boucher, parce que je siégeais au conseil dès le
départ: le ministre, après consultation donne les lettres
patentes pour faire une corporation provisoire, laquelle corporation engage son
directeur général. C'est le premier geste qu'elle pose... (21 h
30)
M. Chevrette: II a créé, par lettres patentes, une
corporation provisoire.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Chevrette: Vous avez répondu à votre propre
question.
Le Président (M. Bélanger): Oui. En tout cas,
arrangez-le pour que cela fasse votre affaire, cela ne me fait rien, mais ce
sont les faits.
M. Chevrette: Bien oui.
M. Dutil: Je répète qu'il n'est pas
engagé
par une corporation qui n'existe pas.
M. Chevrette: C'est encore pire, c'est une façon
détournée, et engagé par un centre hospitalier par dessus
le marché.
M. Filion: Pourquoi? Ce serait une bonne question.
M. Chevrette: C'est encore pire.
M. Filion: Pourquoi est-ce que l'engagement passe par
Saint-Luc?
M. Dutil: Je peux vous dire une chose, M. le Président.
Actuellement, il y a bien des problèmes que M. Lamarche a aidé
à régler sur le terrain et qui évitent des tensions qui
permettent d'assurer à la population de Montréal un service qui
est le meilleur possible. Je pense que c'est très bien.
M. Claveau: M. le Président, puis-je prendre la
parole?
Le Président (M. Bélanger): Je suis en train de
vérifier qui a du temps dans la banque. Vous avez encore quelques
minutes.
M. Claveau: Je dois en avoir, je n'ai pas parié
beaucoup.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez droit
à vingt minutes.
M. Claveau: M. le Président, j'ai une question à
poser au ministre, à savoir si M. Lamarche a pris connaissance du projet
de loi 34 avant qu'il soit déposé devant les membres de
l'Assemblée nationale?
M. Dutil: Pas à ma connaissance, M. le
Président.
M. Claveau: M. Lamarche n'a jamais eu à discuter avec le
ministre du contenu des articles du projet de loi avant qu'il soit
déposé devant l'Assemblée nationale?
M. Dutil: Non, M. le Président.
M. Claveau: Donc, il n'était pas au courant de la
création de la corporation. Il ne savait pas qu'il serait p. -d. g. de
cette corporation.
M. Dutil: M. le Président, M. Lamarche, comme tous les
citoyens du Québec bien informés, savait que nous avions
annoncé, que le gouvernement avait l'intention, éventuellement,
de séparer Urgences-santé du CRSSS de Montréal, de
bonifier la formation jusqu'à 825 heures, de stabiliser l'emploi en
région, de s'organiser pour que la coordination des appels puisse se
faire sur l'ensemble du territoire du Québec.
Alors, M. Lamarche étant un homme bien informé, il savait
tout cela, comme le député d'Ungava aurait dû le
savoir.
M. Claveau: En dehors du personnel normalement autorisé du
cabinet du ministère qui participe à la préparation des
projets de loi avec le ministre, est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre, à
quelque niveau que ce soit, qui a pris connaissance du projet de loi avant
qu'il soit déposé devant l'Assemblée nationale?
M. Dutil: M. le Président, les projets de loi sont
préparés par le ministère. Le ministre ne passe pas son
temps à fouiller dans les bureaux pour voir qui rédige tel
article ou tel autre article. Quelle est la question? J'espère que le
député d'Ungava ne pense pas que je me suis enfermé tout
seul dans mon bureau pour rédiger le projet de loi...
M. Claveau: Non, non, j'ai demandé en dehors...
M. Dutil:... pour être bien sûr que
l'Assemblée nationale en prenne connaissance avant tout le monde.
M. Claveau:... du personnel du gouvernement normalement
autorisé pour aider un ministre à préparer un projet de
loi. Est-ce que quelqu'un d'autre, en dehors du système ou en dehors du
personnel du gouvernement, a pris connaissance du projet de loi avant qu'il
soit déposé devant l'Assemblée nationale?
M. Dutil: Pas à ma connaissance, M. le
Président.
M. Claveau: Merci, M. le Président.
M. Filion: Seulement une question pour le ministre.
Le Président (M. Bélanger): II ne faudrait pas
confondre commission et période de questions. Je veux seulement qu'on se
comprenne bien.
M. Filion: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Non, non, mon
intervention...
M. Filion:... je pense que le ministre est assez grand...
Le Président (M. Bélanger): Écoutez...
M. Filion: Non, non, le ministre est assez grand.
Le Président (M. Bélanger): Je ne vous demande pas
de commenter mon intervention...
M. Filion: Vous n'avez pas besoin de lui donner
d'indications...
Le Président (M. Bélanger):... je vous dis qu'il ne
faudrait pas mêler les travaux de la commission avec la période de
questions en Chambre. C'est seulement cela que j'ai dit.
M. Filion: M. le Président, vous savez fort bien...
Le Président (M. Bélanger): Et on se comprend
très bien.
M. Filion:... sur la question que vous venez de soulever, une
question de règlement, qu'une commission parlementaire, c'est un moment
de discussion entre les parlementaires.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Filion: Est-ce que vous vouliez indiquer par votre remarque
qu'il y avait certaines formes de discussion qui n'avaient pas leur place?
Le Président (M. Bélanger): À ce
moment-là, on va invoquer la pertinence, monsieur, et cela va être
bien facile. On parle du deuxième alinéa qui est abrogé.
Je ne vois pas en quoi la question est pertinente quand on demande qui a pu
participer ou qui a pu connaître le projet de loi avant que...
Écoutez, on parle du deuxième alinéa. Je veux bien
être large, mais à un moment donné...
M. Claveau: On parle de la nomination d'un p. -d. g. qui a
été nommé...
Le Président (M. Bélanger):... je ne veux pas qu'on
"s'écartille" non plus.
M. Claveau:... en vertu de l'article d'un projet de loi que l'on
est en train de discuter et d'étudier article par article. On parle du
rôle du p. -d. g. et même de la pertinence d'en avoir un et le gars
est déjà en poste. Voyons donc! On peut quand même se poser
des questions. Il est en poste et on est en train de parler de la pertinence de
son poste. Il a été engagé avant qu'on connaisse le projet
de loi. On peut quand même se demander comment cela se fait. On peut se
poser des questions, à savoir qui a rédigé cela et qui l'a
vu avant qu'on en soit mis au courant. Il me semble que c'est la moindre des
choses, quand on nous présente le personnel qui est déjà
engagé avant que la loi existe.
M. Dutil: M. le Président, bien que je maintienne...
M. Claveau: On ne parle pas du sexe des anges, M. le
Président
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
S'il vous plaît!
M. Dutil:... et je pense qu'il faut réaffirmer que M.
Lamarche n'est pas employé d'une corporation qui n'existe pas, de toute
évidence, ce n'est pas possible. Bien que ce soit le cas et je le
répète, je tiens à dire que l'engagement, et le
dépôt du contrat a été fait à
l'Assemblée nationale, donc certainement que l'Opposition en a pris
connaissance, a été fait le 20 mai, alors que le projet de loi a
été déposé le 12 mai, si je me rappelle bien. Et le
12 mai c'est avant le 20 mai.
M. Chevrette: Prétendez-vous que M. Lamarche n'a pas
participé à la préparation du projet de loi?
M. Dutil: Pas à ma connaissance. Une voix: Mais
non, mais...
M. Chevrette: Je vais vous poser une question. Est-ce que...
M. Dutil: Ni sur aucune de mes directives ni sous aucune
de...
M. Chevrette: Est-ce que vous affirmeriez la même chose de
votre personnel?
M. Dutil: Que mon personnel a assisté ou non à la
rédaction?
M. Chevrette: Non, que votre personnel a contacté M.
Lamarche quant au contenu de la...
M. Dutil: Je ne crois pas que mon personnel ait contacté
M. Lamarche dans la rédaction du projet.
M. Chevrette: Est-ce que vos hauts fonctionnaires chargés
du dossier ont contacté M. Lamarche quant à la rédaction
du projet?
M. Dutil: Je ne le sais pas.
M. Chevrette: Est-ce que vous pourriez prendre l'information et
nous la donner?
M. Dutil: Certainement. M. Chevrette: Merci.
M. Filion: Est-ce que M. Lamarche savait que le poste
prévu au projet de loi était un poste de p. -d. g. ?
M. Dutil: Le projet de loi a été
déposé le 12 mai. Si M. Lamarche a lu le projet de loi, il le
savait. S'il ne l'a pas lu, il l'a peut-être appris d'autre part.
M. Filion: Non, mais je dis: Avant le 12 mai.
M. Dutil: Ou il ne le savait pas.
M. Filion: Avant le 12 mai.
M. Dutil: Pas à ma connaissance. Non.
M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
M. Dutil: Alors, on vote, M. le Président?
M. Claveau: M. le Président, j'ai une intervention.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava, il vous reste deux minutes.
M. Claveau: Oui. Est-ce que le ministre est en train de dire par
là qu'il n'avait jamais parié du poste avec M. Lamarche huit
jours avant de l'avoir engagé?
M. Dutil: C'est en plein cela, M. le député. Je
n'ai jamais parlé du poste avec M. Lamarche huit jours avant de l'avoir
engagé. C'est en plein cela.
M. Claveau: C'est écrit aux galées.
M. Dutil: II n'y a aucun problème. Je l'affirme.
M. Filion: Oui, mais vous vous êtes quand même
rencontrés. Vous avez quand même échangé des propos.
Ce n'est pas un hasard. Vous vous êtes croisés dans la rue et vous
l'avez engagé la même journée.
M. Dutil: M. le Président, j'ai rencontré M.
Lamarche...
M. Filion: II y a eu des négociations, il y a eu
des...
M. Dutil:... à deux occasions. Ce n'est pas le ministre
qui a fait les négociations pour déterminer les conditions de
travail et les choses. Le ministre était au courant de ce qui se
négociait, mais il n'a pas négocié lui-même.
M. Filion: Quand ont commencé les négociations avec
M. Lamarche? Écoutez, ce n'est pas compliqué. Il y a un projet de
loi, M. le ministre. On veut savoir à quand remonte exactement
l'engagement du p. -d. g. d'un organisme qui n'existait pas. Alors, les
négociations avec M. Lamarche ont commencé quand? C'est simple
comme question, il me semble. Quelle date? Peut-être que vous ne vous en
souvenez pas.
Quand avez-vous rencontré M. Lamarche pour la première
fois?
M. Dutil: Je pense que c'est le 20. On doit avoir cela dans mon
agenda.
M. Filion: La journée de l'engagement.
M. Dutil: Je vais vous donner la date précise. C'est le 24
mai, M. le Président.
M. Filion: C'est votre rencontre? M. Dutil: Oui.
M. Filion: Alors, les débuts des négociations avec
M. Lamarche, le premier contact avec M. Lamarche a été fait
quand?
M. Dutil: Je ne sais pas, je n'ai pas souvenance de cela.
M. Filion: Non, mais dans votre ministère. Cela ne s'est
pas fait en deux jours.
M. Dutil: Je pense que je vais prendre avis de la question et je
vais la donner...
M. Chevrette: En même temps que l'autre. M.
Dutil:... en même temps que l'autre. M. Filion: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Les temps étant
écoulés maintenant...
M. Filion: Pas le mien, M. le Président. Le
Président (M. Bélanger): Oui. M. Filion: Oui?
M. Dutil: C'est le député d'Ungava qui a pris le
vôtre.
M. Chevrette: C'est sur l'amendement. Le Président (M.
Bélanger): Est-ce que...
M. Chevrette: Sur la motion principale, est-ce qu'on pourrait
connaître le temps qui nous reste?
M. Dutil:... minutes chacun.
Le Président (M. Bélanger): Non.
M. Chevrette: Oui. Mais oui, je l'ai présenté tout
de suite. Il a raison.
Le Président (M. Bélanger): Cela dépend de
ce qui était...
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): écoutez, on va
regarder après. On va régler l'amendement. Donc, à
l'article 2, nous étions à l'amendement suivant: "Le
deuxième alinéa de l'article 149. 7 est abrogé. " Est-ce
que cet amendement est adopté?
M. Dutil: Rejeté.
Le Président (M. Bélanger): Rejeté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): II est donc
rejeté à moins qu'on fasse un vote.
M. Dutil: Pas le droit de vote.
Le Président (M. Bélanger): Or, cela nous
ramène donc...
M. Dutil: Plus de droit de parole.
Le Président (M. Bélanger):... à l'article
149. 7. "Les membres de la corporation deviennent, dès leur nomination,
membres du conseil d'administration. "Le directeur général de la
corporation est aussi président du conseil d'administration. "
M. Chevrette: M. le Président, j'ai un amendement: II doit
être élu aux deux tiers de l'Assemblée nationale, tout
comme le président de la Commission d'accès à
l'information comme on a voté aujourd'hui. C'est une nomination
sérieuse. Si le droit à l'accès à l'information est
important, le droit à des services préhospitaliers de
qualité est très important. Donc, en amendement, je propose qu'on
ajoute: Qu'il soit élu aux deux tiers des membres de l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Bélanger): L'amendement est
recevable.
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Je vais la
présenter brièvement.
Vous savez, ce matin, on a voté à l'Assemblée
nationale pour la présidence de la Commission de l'accès à
l'information, M. O'Bready, et la loi donne, s'il faut, les deux tiers de
l'Assemblée nationale pour accéder à des postes. Il y a
beaucoup de postes du genre. C'est de plus en plus fréquent. On en
trouve à la protection de l'individu, on trouve le Protecteur du
citoyen, le président des élections, une série de
nominations au Québec où ce genre de p. -d. g. exige la
nomination par les deux tiers de l'Assemblée nationale. Un poste aussi
important que celui-là, dans le domaine de la santé étant
donné que toutes les autres nominations sont politiques... Je vous avoue
que je n'aurais jamais fait cet amendement si le ministre avait laissé
désigner les représentants par les individus. Vous n'y
étiez pas cet après-midi, mais pour votre information toutes les
nominations sont politiques. À la présidence on vient de rejeter
l'amendement qui fait que ce sera un p. -d. g. Quand bien même on
reviendrait sur le point 1° de l'article 149. 6 qui est en suspens,
automatiquement en battant l'amendement sur celui-là, on sait
très bien le sort qui est réservé à l'article 149.
6 par cohérence.
Je pense, pour être sérieux, qu'au-delà de toutes
les nominations politiques qui seront faites par le ministre et dans un domaine
aussi important que cela, le président-directeur général
devrait recevoir l'assentiment des membres de l'Assemblée nationale aux
deux tiers, comme cela se fait pour le président de la Commission
d'accès à l'information, comme cela se fait pour le
président des élections, comme cela se fait pour le
Vérificateur général et comme cela se fait pour une
série de nominations à l'Assemblée nationale qu'on fait
toujours malheureusement en fin de session, et qui passent souvent
inaperçues.
Même à l'égard des commissaires, j'ai
remarqué ce soir que le premier ministre m'avait consulté sur une
nomination parce qu'il y a une coutume que le premier ministre, avant de
procéder à une nomination de ce type, consulte l'Opposition. Et
j'ai remarqué, sans dévoiler la nomination et l'individu, que
c'était uniquement un poste de commissaire et que c'était
l'Assemblée nationale qui devait le nommer aux deux tiers.
Imaginez-vous, là ce n'est pas un commissaire, un parmi tant d'autres,
c'est un p. -d. g. d'une corporation dont les nominations politiques sont
exclusivement de la responsabilité du ministre. Ce n'est qu'une
consultation et le ministre a même avoué: Je ne suis pas
forcé en vertu des consultations de nommer ces gens-là. C'est
lui-même qui l'a dit cet après-midi. Il dit qu'il serait anormal
qu'il ne le fasse pas, mais il se donne le privilège de ne pas le faire.
Donc, théoriquement, il pourrait dire: Parmi les infirmiers et les
infirmières qui sont là, cela ne marche, pas, on va en chercher
un autre ailleurs. Et il aurait le droit en vertu de l'amendement qui a
été voté, vous le savez. On en a des preuves
quotidiennement, il y a présentement des gens qui sont
suggérés d'une façon politique sans savoir qu'ils le sont.
Ils sont nommés sur des conseils et ils disent: Je n'ai jamais
postulé, personne ne m'en a jamais parlé, mais je suis
nommé. Puisqu'il est rendu là, on va lui au moins donner un
protection...
Le Président (M. Bélanger): Par le club des
Lions.
M. Chevrette:... une certaine forme d'imputabilité devant
l'Assemblée nationale. Je crois que le ministre ne peut pas s'opposer
à une telle forme qui assure la démocratisation, au moins de la
nomination du p. -d. g., responsabilité qu'il croit lui-même
fondamentale et efficace. Vous nous
avez battus sur l'amendement et j'espère que vous allez vous
rendre aux arguments de raison en ce qui regarde ce nouvel amendement.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: J'avoue que je ne suis pas très familier avec
cette formule. J'aimerais pouvoir regarder ce que le chef de l'Opposition a
mentionné comme étant les cas de ceux qui sont nommés
à l'Assemblée nationale de cette façon.
M. Chevrette: Je vous en donnerai des exemples. Je peux vous en
apporter une série, tous ceux qu'on fait dans les fins de session.
M. Dutil: Vous estimez que ce genre de poste, d'être
nommé aux deux tiers...
M. Chevrette: J'ai vu qu'à la Commission des droits de la
personne, un commissaire, pas le "boss", un commissaire, devait être
nommé à l'Assemblée nationale. C'est encore
inférieur en termes hiérarchiques, et de beaucoup par rapport
à la commission que vous proposez. Quant au sujet, il est vrai que les
droits de la personne sont importants, mais le droit à la santé
aussi. Imaginez-vous donc!
M. Dutil: Mais ce n'est pas une personne qui est
présidente de droits à la santé.
M. Chevrette: Ce sont les individus qui ont le droit à la
santé, qui dépendent des personnes nommées, comme les
droits des individus dépendent des personnes nommées. Si vous
voulez faire des analogies, on va en faire. (21 h 45)
M. Dutil: Je nous verrais mal, par exemple, nommer les
présidents...
M. Chevrette: Ce n'est pas une farce, M. Cotton, je fais mon
travail. Est-ce correct?
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
S'il vous plaît, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Dutil: Je nous verrais très mal à
l'Assemblée nationale nommer, par exemple, chacun des présidents
des hôpitaux. C'est vrai qu'il y a des critères. Il y a des
concours, il y a des procédures, des façons de faire. Je vous dis
honnêtement que je voudrais vérifier l'impact de cela, le
précédent que cela crée. À première vue cela
ne me semble pas déraisonnable. Est-ce qu'on pourrait retarder la
chose?
M. Chevrette: Vous pouvez suspendre l'amendement. Mais je pense
que c'est assez sérieux. Quand j'ai vu cet après-midi, je vous le
répète, la nomination d'un simple commissaire à la
Commission des droits de la personne et quand on sait qu'on fait des
amendements pour éviter que l'ensemble des nominations soient
politiques, entre guillemets, partisanes... Le jour où c'est le
gouvernement seul, sans la participation de l'Opposition, ce n'est plus
l'Assemblée nationale. C'est donc un gouvernement. Pourquoi,
vis-à-vis des droits de la personne, un individu aurait le droit
d'être protégé dans sa nomination au point d'avoir l'appui
des deux côtés de la Chambre et qu'au chapitre de la santé,
le président de la corporation... C'est une corporation, et ce n'est pas
la plus petite. Cela touche le plus gros bassin de population au Québec.
C'est un OSBL mais elle sera unique en son genre. Ce ne seront pas les
mêmes modèles...
M. Dutil: Non, effectivement.
M. Chevrette:... qu'on retrouvera dans les régions du
Québec. À ce moment-là, je pense que cela mérite
qu'on s'y arrête et que le p. -d. g. de ce nouvel OSBL soit
véritablement nommé par les membres de l'Assemblée
nationale aux deux tiers comme la formule l'exige.
Le Président (M. Bélanger): J'essaie juste de
savoir. Peut-être que M. le député de Laurier pourra
m'informer. De quelle façon est nommé le
président-directeur général de l'OPHQ?
M. Sirros: II est nommé par le gouvernement.
M. Chevrette: L'OPHQ?
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais est-ce qu'il
est nommé selon la formule dont on parle? Quelle est la formule?
M. Sirros: II est nommé par décret.
M. Dutil: Par décret du gouvernement.
Le Président (M. Bélanger): Par décret.
Oui.
M. Chevrette: On nous consulte, mais c'est par décret.
M. Dutil: Écoutez, je ne dis pas que je suis
rébarbatif à l'Idée. Cela me semble raisonnable, comme je
le disais, M. le Président. Mais je voudrais quand même
vérifier ce que cela peut impliquer comme précédent.
Suspendons donc cet amendement-là et... Est-ce qu'il y a d'autres
amendements?
M. Chevrette: On peut le mettre en suspens. Comme je vous dis,
cela ne me dérange pas.
Le Président (M. Bélanger): Alors on va suspendre
l'amendement et l'étude de l'article puisque...
M. Chevrette: Automatiquement.
M. Dutil: Automatiquement. Mais les discussions sont... Le temps
des discussions sur l'article...
M. Chevrette: C'est enregistré.
Le Président (M. Bélanger): Oui, c'est
enregistré, alors il n'y a pas de problème. Donc, on passerait
à l'article 149. 8?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): C'est bien cela. Alors
l'article 149. 8: "Le mandat des membres du conseil d'administration est d'au
plus cinq ans. "Toutefois, toute personne qui perd la qualité
nécessaire à sa nomination cesse d'être membre de fa
corporation et du conseil d'administration. " M. le ministre.
M. Dutil: C'est une formulation de plus en plus fréquente.
On met "d'au plus cinq ans" justement pour permettre d'avoir des mandats qui
varient dans le temps. Donc, surtout à un premier conseil
d'administration, que tous les mandats ne soient pas échus en même
temps. C'est intéressant en ce sens-là.
M. Chevrette: Mais "d'au plus cinq ans", est-ce que cela veut
dire qu'il n'est pas renouvelable?
M. Dutil: Non.
M. Chevrette: Je n'ai pas d'amendement, mais j'ai des questions
à vous poser.
M. Dutil: Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas renouvelable.
M. Chevrette: Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas renouvelable.
Il siège tant et aussi longtemps qu'il n'est pas remplacé. Cela
je l'ai vu dans un autre article.
M. Dutil: Oui, oui. L'article a également...
M. Chevrette: Toutefois, toute personne qui perd la
qualité nécessaire à sa nomination cesse d'être
membre de la corporation et du conseil. " C'est au deuxième paragraphe.
J'aurais une autre question sur ce deuxième paragraphe. Les
qualités sont-elles définies exclusivement dans la clause des
conflits d'intérêts?
M. Dutil: Non. Vous avez, par exemple, quelqu'un qui ne serait
plus directeur général d'un centre hospitalier, qui était
sur le conseil d'administration et qui est membre parmi les directeurs
généraux.
M. Chevrette: Je vais vous donner un exemple. Comme vous vous
donnez un pouvoir consultatif, seulement pour nommer une infir- mière,
une infirmière qui quitte Urgences-santé et va pratiquer à
l'hôpital du Sacré-Coeur, est-ce qu'elle perd sa
qualité?
M. Dutil: Oui, à mon avis. Parce que le poste qu'elle
occupait est un poste parmi les salariés de la corporation et elle n'est
plus salariée de la corporation. Le poste qu'elle occupait était
dans les trois postes prévus au...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres questions ou interventions sur l'article 149. 8? Est-ce que
l'article...
M. Chevrette: Ce ne sera pas long. Trente secondes, s'il vous
plaît! D'accord, cela va.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 9 est-il
adopté?
M. Dutil: 149. 8, M. le Président.
M. Chevrette: Ce serait plutôt 149. 8, oui.
Le Président (M. Bélanger): Oui, excusez-moi. Je
veux aller vite.
M. Dutil: N'allez pas si vite, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Adopté? M.
Chevrette: Adopté. M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 149. 9. "Chacun des membres du conseil d'administration
demeure en fonction, malgré l'expiration de son mandat, jusqu'à
ce qu'il ait été nommé de nouveau ou remplacé. "Une
vacance survenue avant l'expiration d'un mandat est comblée de la
manière et pour la durée mentionnées aux articles 149. 6
et 149. 8. " Des interventions là-dessus?
M. Dutil: Oui, M. le Président, au premier alinéa,
c'est une formule usuelle qui, je pense, est connue de la part de l'Opposition
pour éviter un vide dans la composition du conseil d'administration en
attendant qu'une autre personne soit nommée. Ses actes posés
demeurent valables.
Quant au deuxième alinéa, évidemment il faut bien
combler une vacance, alors c'est une formule qui m'apparaît aussi usuelle
et qui doit être bien connue de l'Opposition.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
149. 10.
M. Claveau: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Est-ce que l'article 149. 9 s'applique aussi à
une personne qui a perdu, selon l'article 149. 8, sa qualité? Est-ce
qu'elle siège jusqu'à ce qu'elle soit remplacée ou
est-elle automatiquement suspendue lorsqu'elle perd sa qualité?
Le Président (M. Bélanger): Quand elle perd sa
qualité, normalement elle est automatiquement suspendue. C'est un
nouveau qui entre.
M. Claveau: Automatiquement?
Le Président (M. Bélanger): Oui. Il est
déchu de ses... D'accord. L'article 149. 10.
M. Chevrette: II n'y a pas d'obligation de combler dans un
certain délai.
Une voix: Non.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre accepterait un amendement
indiquant que le poste devenu vacant à la suite d'une incapacité
ou d'une perte de qualité doive être comblé dans les trois
mois ou quatre mois?
Le Président (M. Bélanger): Trois mois, oui. Dans
les 90 jours.
M. Chevrette: On ne se crée aucune obligation ici. Vrai ou
faux?
M. Outil: Vous parlez des postes devenus vacants et non pas des
postes expirés.
M. Chevrette: Non, non. Pas les postes échus. Je suppose
que les postes échus, étant donné qu'ils commencent
à peu près tous en même temps, à un moment
donné ils apparaissent sur la feuille jaune et... Je connais la "game".
Je parle de ceux qui perdent la qualité ou qui, par incapacité
physique ou autre, décident de démissionner en cours de route.
Est-ce qu'on ne pourrait pas créer l'obligation de combler, après
trois ou quatre mois?
M. Dutil: C'est évident qu'il faut combler les postes le
plus rapidement possible, et je comprends la préoccupation du chef de
l'Opposition. Si on n'a pas de délai, il peut arriver qu'une
négligence fasse qu'un poste demeure non comblé pendant un
certain temps.
M. Chevrette: Surtout avec un p. -d. g. qui a deux pouvoirs. On
va y revenir à l'article 149. 12, vous allez voir.
Le Président (M. Bélanger): On peut décider
de retenir longtemps dehors le représentant de Laval.
M. Chevrette: C'est exact. M. Dutil: 120 jours? M.
Chevrette: Cela fait six mois? M. Dutil: Non, non, quatre mois.
M. Chevrette: Quatre mois? Cela va. Dans les 120 jours suivant
l'incapacité ou je ne sais pas trop, vous allez libeller un texte.
M. Dutil: Oui. On va libeller le texte et on y reviendra.
Le Président (M. Bélanger): Oui, on va y revenir.
Alors, l'article...
M. Chevrette: Aussitôt qu'il sera prêt, on pourra y
revenir parce que cela fermerait l'article complètement. On en a quand
même pas mal en suspens.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. On peut faire
une chose par exemple. On peut suspendre durant cinq minutes, puisqu'on se
dirige jusque vers 1 heure.
M. Dutil: D'accord.
M. Chevrette: Si on est pour suspendre cinq minutes, je vais
demander quinze minutes de suspension parce que j'ai quelque chose à 22
heures piles, pendant quinze minutes.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Alors, on
suspend pour quinze minutes, histoire de s'aérer.
(Suspension de la séance à 21 h 55)
(Reprise à 22 h 20)
Le Président (M. Bélanger): Je demanderais à
chacun de bien vouloir reprendre sa place, s'il vous plaît pour que la
commission reprenne ses travaux.
Alors nous étions rendus à l'article 149. 9. Il y avait un
petit amendement à ajouter. On a copie de cet amendement ici. Alors:
"L'article 149. 9 introduit par l'article 2 de la Loi modifiant la Loi sur les
services de santé et les services sociaux et d'autres dispositions
législatives, est modifié par le remplacement, dans les
premières lignes du deuxième alinéa, des mots "est
comblé" par ce qui suit: "doit être comblé dans les 120
jours qui suivent". "
Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement?
M. Chevrette: M. le Président, cela me va.
Le Président (M. Bélanger): Cela va. M. le
ministre.
M. Dutil: Moi aussi.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté. M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'article
149. 9 tel qu'amendé est adopté?
M. Dutil: Adopté
M. Chevrette: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Bélanger): Merci, j'appelle
l'article 149. 10. "Les membres du conseil d'administration, autres que le
directeur général, ne reçoivent aucun traitement; ils ont
cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de
leurs fonctions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement. "
Est-ce qu'il y a des interventions sur ce point?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, si la corporation est
obligée, par exemple, elle assiste à des colloques, elle assiste
à des symposiums, elle est demandée par exemple pour aller
expliquer à une série de conférences, par exemple, dans
les universités, le fonctionnement, cela peut être au
Québec, cela peut être à l'extérieur du
Québec, tel que libellé, là, il faudrait que le
gouvernement établisse de quelle manière par décret, par
règlement, parce que c'est dit que c'est déterminé par le
gouvernement. Est-ce que la corporation n'a pas l'initiative à
l'intérieur de son budget de pouvoir, par exemple, envoyer son
vice-président ou un représentant? Je suppose que...
M. Claveau:...
M. Chevrette: M. le Président, vous demanderez au
député d'Ungava de vous faire une proposition. Étant
donné qu'il y en a un de payé, le président pourrait
déléguer le d. g. ou l'inverse.
Le Président (M. Bélanger): Si je me permets une
intervention, c'est la formulation générale à la suite du
règlement qui a été fait...
M. Chevrette: Je suis d'accord avec vous, mais je veux savoir si
c'est par règlement ou par décret, parce qu'ils ne viendront tout
de même pas demander une permission à chaque fois qu'il y aura une
dépense à constituer. Il me semble qu'à l'intérieur
d'un budget il y a un poste... Mais c'est sur la manière dont c'est
libellé que je voudrais attirer l'attention du ministre. C'est
écrit: "droit au remboursement des dépenses faites dans
l'excercice de leurs fonctions aux conditions et dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement". C'est même marqué "peut". Si
le gouvernement ne le fait pas, étant donné que vous dites que le
seul membre payé c'est le d. g., si vous ne le faites pas par
règlement à part cela, cela deviendrait illégal d'envoyer
un membre du conseil d'administration, je ne sais pas moi, à Toronto,
par exemple, pour étudier le tri, je donne un exemple concret. Qu'est-ce
qui arriverait? Si vous ne l'avez pas fait... D'abord c'est marqué
"peut". Il me semble d'abord que cela devrait être "doit". Ensuite, de
quelle manière: est-ce par règlement, est-ce par décret,
est-ce par un pouvoir de portée générale que vous donnez
à la corporation au moins de faire des représentations du genre?
Vous voyez là un exemple où c'est plus serré que les
conseils d'administration des hôpitaux. C'est plus serré que les
CRSSS, c'est plus serré que les CSS, c'est cela qui me frappe
dans...
M. Sirros: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: On parle de l'article 149. 10. Le Président
(M. Bélanger): Oui.
M. Sirros: Tout est là pour permettre que les gens
participent à ces colloques et à des choses comme cela tout en
étant remboursés.
M. Chevrette: Oui, mais c'est dans le cadre de ses
dépenses faites dans l'exercice de ses fonctions?
M. Sirros: Oui, mais ils ont droit au remboursement des
dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions.
M. Chevrette: Oui.
M. Sirros: S'ils sont désignés par le conseil
d'administration, ce serait dans l'exercice des fonctions des
administrateurs.
M. Chevrette: Oui, mais "dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement".
M. Sirros: Peut-être que cela pourrait se lire: Dans le
mesure que détermine le gouvernement, parce que c'est
réglé par l'ensemble des...
M. Chevrette: Oui, mais de quelle façon?
M. Sirros: Par règlement, comme dans toutes les situations
comme celles-là. Comme, par exemple, pour l'Office des personnes
handicapées, toutes les commissions...
M. Dutil: Depuis deux ans, cela se fait comme cela. Maintenant,
"que détermine le gouvernement" comme le dit M. Sirros, au lieu de "que
peut déterminer le gouvernement", serait, semble-t-il, aussi plus
approprié. Mais est-ce qu'on pourrait demander à Mme Harvey de
nous donner...
Le Président (M. Bélanger): L'explication
légale? Mme Harvey, je vous en prie, qui est du contentieux du
ministère de la Santé et des Services sociaux.
Mme Harvey (Liette): C'est effectivement depuis 1986 la formule
recommandée par les emplois supérieurs. On peut le faire "que
détermine le gouvernement" parce que, effectivement, il ne s'agit pas
d'une discrétion, mais d'une façon de procéder que le
gouvernement a maintenant. Je pense toutefois que cela peut être fait par
décret autant que par règlement, de la façon dont c'est
écrit, parce que ce ne sont pas des règles relatives à...
Il s'agit du remboursement des dépenses. Mais je n'ai pas fait
d'étude de fond. Ce sont actuellement les normes retenues au niveau
gouvernemental.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, il ne s'agit pas là du
genre de choses qu'on peut retrouver dans un projet de loi pour ce qui est des
pouvoirs réglementaires. Si le ministre ou le gouvernement a le pouvoir
de réglementer sur les conditions et les mesures de remboursement de
frais, si c'est assimilable à un pouvoir réglementaire, cela
devrait être identifié comme tel.
M. Dutil: C'est un règlement général. On me
cite ici que la Société des alcools a la même formulation.
Il ne s'agit pas d'empêcher les gens d'être remboursés pour
leurs dépenses. Il ne faudrait pas que se dégage cette
impression. C'est pour le permettre, justement.
Je peux vous lire le paragraphe de la Société des alcools,
M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Dutil: "Ils ont cependant droit au remboursement des
dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux conditions et
dans la mesure que détermine le gouvernement. " On enlèverait le
"peut" et on mettrait "détermine", à la suggestion du
député.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Vous proposez comme
amendement, M. le ministre, qu'on lise la dernière ligne de l'article
149. 10 comme suit: "que détermine le gouvernement. "
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que cet
amendement est adopte?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Oui. On enlève le "peut"?
M. Dutil: Oui et le " r ".
Le Président (M. Bélanger): "Que détermine
le gouvernement. "
M. Chevrette: Peut-être.
Le Président (M. Bélanger): Bien. L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 149. 10 tel qu'amendé est
adopté?
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 149. 11. "Le directeur général est
responsable, sous l'autorité du conseil d'administration, de la gestion
de la corporation dans le cadre de ses règlements et de ses politiques.
Il exerce ses fonctions à temps plein. Sa rémunération et
les autres conditions d'exercice de ses fonctions sont établies par le
gouvernement. " Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Chevrette: Bien oui, il y a des interventions. D'abord, M. le
Président, la première question qui me vient à
l'idée, sur "les autres conditions d'exercice de ses fonctions", est-ce
que vous pourriez m'expliquer quelles sont les autres conditions d'exercice de
ses fonctions? Donnez-moi des exemples.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Je me demande si cela ne pourrait pas être des
vacances, par exemple, des prévisions pour des congés
sabbatiques, toute autre chose qui peut se rattacher aux conditions de
travail.
Une voix: Des programmes de formation. M. Sirros: Des
programmes de formation.
M. Chevrette: II y a une petite différence. Je voudrais
revenir à ma question. Lisez bien, ce n'est pas écrit. "Le
directeur général est respon-
sable, sous l'autorité du conseil d'administration, de la gestion
de la corporation dans le cadre des règlements et de ses politiques. Il
exerce ses fonctions à temps plein. " Sa
rémunération...
M. Sirros: Et les autres conditions d'exercice.
M. Chevrette:... et les conditions d'exercice de ses fonctions,
est-ce que ce serait le ministre qui déciderait que c'est du 8 à
4? Est-ce que ce serait le ministre qui déciderait que les fins de
semaine, il est disponible ou pas? L'exercice de ses fonctions, c'est le cadre
même de son travail.
M. Dutil: C'est sûr que ce ne serait pas le ministre parce
que c'est écrit "par le gouvernement".
M. Chevrette: "Par le gouvernement", je suppose que vous en
êtes un prolongement. J'espère que vous n'avez pas encore de
complexe d'infériorité trop développé pour croire
que vous n'en faites pas partie. Tel que libellé, il y a une
différence entre fixer des rémunérations, des
prélèvements pour le régime de rentes, les vacances; tout
cela peut faire partie du contrat liant... (22 h 30)
M. Sirros: J'essaie de comprendre. Ce que vous réclamez,
c'est qu'au lieu de dire "conditions d'exercice", que cela dise des "conditions
de travail".
M. Chevrette: Non. M. Sirros: Non?
M. Chevrette: Je pense que fixer des avantages sociaux et la
rémunération, étant donné que c'est une nomination
de l'État et que cela se fait par décret avec les conditions
rattachées... On a vu le cas de Miville Vachon, par exemple, à la
SIQ. Quand on a étudié le dossier, c'était le salaire;
parce qu'il n'avait pas de fonds de retraite, il avait une indemnité
additionnelle, parce qu'il avait droit à tant de vacances par
année, je ne sais pas combien... Tout cela est fixé dans le cadre
du décret, à l'intérieur du décret gouvernemental.
Mais il n'est pas dit que Miville Vachon a un horaire de travail... Dans toutes
les autres fonctions, si ma mémoire est fidèle, s'il
relève du conseil d'administration, c'est le cadre salarial. Ce qui est
salarial relève du gouvernement. Mais pour l'exercice de ses fonctions,
vous le feriez dépendre du gouvernement directement, je trouve cela fort
un peu. Vous avez beau avoir la tutelle complète de la commission, vous
avez beau vouloir en faire un superman, comme le disait le député
de Laval-des-Rapides, mais, bon Dieu! vous allez au moins donner un
soupçon ou un semblant d'autorité à votre conseil que vous
nommez vous-même. Il n'y en a pas un qui est désigné, vous
les nommez tous.
M. Dutil: Concernant ce que le chef de l'Opposition vient de
dire, est-ce qu'il pourrait nous dire ce que cela veut dire en termes de
modifications à l'article qui est là?
M. Chevrette: Je voyais, très honnêtement, que "le
directeur général est responsable... " Le paragraphe 1, en soi,
ne me crée pas de problème.
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Ce qui me crée des problèmes, c'est
lorsque vous pariez des conditions d'exercice de ses fonctions; je pense que
cela doit être établi en collaboration avec les membres du conseil
d'administration. Il y a toujours des limites. Non seulement vous lui mettez,
j'allais utiliser un terme, je vais le retirer, non, je ne le retire pas, je ne
l'ai pas dit...
M. Dutil: Vous ne l'avez pas dit.
M. Chevrette: Je vais retirer ma pensée!
Le Président (M. Bélanger): L'autocensure est
souvent...
M. Chevrette: C'est parce que la langue... J'avais une
comparaison qui était très imagée, une chance que je ne
l'ai pas dite. Mais je pense que l'exercice de ses fonctions... Imaginez-vous,
il est le grand "boss" du conseil et c'est rendu que ce n'est même pas
lui, ce n'est même pas son conseil qui va avoir à
déterminer avec lui le cadre de l'exercice de ses fonctions.
M. Dutil: Alors, c'est l'exercice de ses fonctions. Si
c'était écrit, sommairement: "les autres conditions de travail
sont établies par le gouvernement... "
M. Chevrette: Oui, mais je transférerais, à ce
moment-là, l'exercice de ses fonctions au premier paragraphe. Je pense
que cela relève de là. Je dirais: "Sa rémunération
et les autres avantages s'y rattachant". Je ne le sais pas...
M. Dutil: Les autres conditions de travail.
M. Chevrette:... peu importe le libellé, peut-être
que sur le plan juridique, vous avez une autre formule, les avantages sociaux
ou encore... Mais le cadre de l'exercice de ses fonctions, la
rémunération englobe tout cela.
Une voix: Les avantages liés à ses fonctions.
M. Chevrette: Les avantages sociaux.
Le Président (M. Bélanger): C'est parce que...
Une voix: II y en a qui ont un véhicule...
M. Chevrette: Ah oui! Il y en a qui ont un véhicule...
M. Claveau: Des frais de déplacement fixes aussi, tant par
mois. Cela peut être...
Le Président (M. Bélanger): C'est parce que, en
règle générale...
M. Dutil: Cela reste des conditions de travail.
Le Président (M. Bélanger):... dans les
décrets qui régissent les directeurs généraux, on
dit toujours: les autres conditions d'exercice de ses fonctions. C'est qu'il y
a deux choses. Sa fonction de directeur général ne comporte pas
une limite de temps, c'est-à-dire qu'on ne pose jamais de limite de
temps. Il est responsable en tout temps des problèmes qui se posent.
S'il doit être là les fins de semaine, il doit y être. S'il
n'est pas là, il y a un conseil d'administration pour juger de la
situation.
M. Chevrette: Où trouvez-vous cela dans la loi?
Le Président (M. Bélanger): Dans les décrets
des conditions de travail des d. g.; jamais, jamais - sur cela, je suis formel
- l'aspect temps ne joue. Le d. g. doit être disponible; s'il y a un
problème, il doit être là ou avoir un représentant,
mais il est constamment en autorité, si vous voulez. Je vais aller plus
loin que cela, parce qu'à l'époque, vous vous rappelez
peut-être, à la suite de l'enquête Batshaw sur les
conditions de contention pour les enfants, je me rappelle qu'on devait
m'appeler pour autoriser une contention, ce qui fait que, le samedi soir, je
pouvais être appelé pour évaluer et entériner la
décision. Sur cela, tu n'as rien à dire, cela fait partie de "ta
job", tu la fais. Les autres conditions d'exercice de ses fonctions, c'est, par
exemple, s'il a des déplacements à faire
régulièrement dans la ville, cela lui prend un véhicule
pour ça: Est-ce qu'on lui accorde un véhicule ou un fonds de
retraite supplémentaire spécial, eu égard au fait qu'il
n'a pas de sécurité d'emploi? C'est ce genre de condition qui
entre dans les autres conditions qui facilitent l'exercice de ses
fonctions.
M. Dutil: On retrouve effectivement, M. le Président,
beaucoup plus "et les autres conditions de travail" que "les conditions
d'exercice de ses fonctions". Il semble bien que le Comité de
législation ait établi ce nouveau terme; allez lui demander
pourquoi. Quant à moi, je n'ai pas d'objection à ce que ce soit
"de travail" ou "d'exercice de ses fonctions", on le retrouve dans plusieurs
lois et cela semble englober ce qu'on veut englober.
M. Chevrette: Est-ce que vous faites un amendement?
M. Dutil: Oui, "et les autres conditions de travail" au lieu de
"les autres conditions d'exercice de ses fonctions".
M. Chevrette: Sauf qu'il y a une petite nuance que je veux vous
expliquer.
M. Dutil: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous savez très bien que je ne veux toucher
qu'à l'aspect salarial du gouvernement. Il y a des conditions de travail
qui ne sont pas nécessairement salariales.
Une voix: Mais qui sont...
M. Chevrette: On engage quelqu'un à un salaire annuel de
91 000 $. Ce n'est pas au gouvernement de fixer si c'est huit heures par jour.
Prenons un exemple: si c'était un salarié, je veux dire que le
gouvernement ne devrait que décréter la partie salariale et non
pas la partie de l'organisation du travail. Par exemple, le d. g. n'entre pas
le lundi matin, après entente avec son conseil, mais il le reprend le
samedi matin. Je pense que cela ne regarde pas l'État, si au niveau de
son conseil d'administration, il y a une entente. Quand on définit les
conditions de travail, c'est le cadre global qui ne coûte pas
nécessairement de l'argent, alors que ce que je voudrais voir
introduire, c'est que tout ce qui est salarial soit fixé par
l'État - je le comprends - mais que tout ce qui n'est pas salarial
devrait relever du conseil d'administration. Je ne sais pas comment le
dire.
Le Président (M. Bélanger): Je suis
entièrement d'accord avec vous. Mais, dans la formulation, c'est comme
cela que je le comprends. C'est ce que cela veut dire. "Les autres conditions
d'exercice de ses fonctions", c'est si on décide de lui donner une
voiture par exemple. Des modifications ont été apportées
à la suite des problèmes qu'ont connus les réseaux.
M. Chevrette: 97?
Le Président (M. Bélanger): Dans 97.
M. Chevrette: 97, c'est une question exclusivement de
disponibililté qui a été adoptée.
M. le député de Laurier s'en souviendra, c'est la notion
d'exclusivité d'emploi.
Le Président (M. Bélanger): La notion
d'exclusivité de services.
M. Chevrette: Ce n'est pas autre chose que ça.
Le Président (M. Bélanger): Les conditions
particulières... je vais vous dire que je n'ai pas joué sur ce
projet de loi.
M. Sirros: Si on mettait "les conditions de travail", comme cela
est suggéré, je ne pense pas qu'on puisse assimiler les
conditions de travail à des horaires. Mais il peut y avoir des
conditions qui ne sont pas nécessairement
rémunérées comme telles, comme des programmes de formation
ou une voiture, etc. Je pense que le terme "conditions de travail" couvre
généralement les choses qui ont un...
M. Chevrette: Je vous donne un exemple. Est-ce qu'il serait
protégé par la mesure de la prime de séparation?
M. Sirros: Ce serait parmi les conditions de travail.
M. Chevrette: Parce qu'en vertu de l'arrêté en 1984,
1983 ou 1982, je ne le sais pas, un cadre qui quitte a droit à une
indemnité salariale compte tenu du nombre de mois... C'est un
décret gouvernemental et c'est déjà décidé.
Mais serait-il couvert comme corporation privée?
M. Sirros: C'est un autre genre de question. Ce genre de
choses...
M. Chevrette: Oui, mais cela fait partie des conditions
salariales.
M. Sirros: Ce serait couvert par les conditions de travail. "Sa
rémunération et les autres conditions de travail"... Donc, sa
prime de séparation ou d'autres choses comme celles-là feraient
partie des conditions de travail évidemment. Il me semble que oui.
M. Dutil: Je proposerais "ses autres conditions de travail"... de
remplacer "et les autres conditions d'exercice de ses fonctions" par "Sa
rémunération" et par les mots "ses autres conditions de travail".
M. le Président, on ne tire pas ça de notre chapeau. On prend
ça, entre autres, de la Société des établissements
de plein air que le gouvernement fixe, suivant le cas, le traitement, les
allocations, les indemnités et les autres conditions de travail; on est
encore plus précis à ce moment-là.
M. Chevrette: Les autres indemnités de?
M. Dutil: Les allocations, les indemnités et les autres
conditions de travail.
M. Chevrette: J'aimerais encore mieux cette formule.
M. Claveau: Ou qu'il y ait: allocations et indemnités
reliées à l'exercice de ses fonctions, tout simplement.
M. Dutil: Oui, mais on inclut les autres conditions de travail;
les allocations et les indemnités font partie des conditions de travail.
C'est inclusif, à mon point de vue.
M. Chevrette: Mettez-les toutes.
Le Président (M. Bélanger): Le plus comprend le
moins.
M. Chevrette: Mettez SEPAQ. C'est la loi la plus
récente.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Oui. Si on met: "autres conditions de travail", c'est
parce que les premières, les indemnités et les allocations font
partie des conditions de travail. Je pense que c'est inclusif, pour ma part, M.
le Président. Je pense qu'on devrait maintenir la formule et mettre au
lieu "d'exercice de ses fonctions" qui peut créer une certaine
ambiguïté, "les autres conditions de travail".
Le Président (M. Bélanger): Votre amendement se
lirait comme ceci, M. le ministre: "Sa rémunération et les autres
conditions de travail sont établies par le gouvernement. " C'est bien
cela?
ML Dutil: Oui.
M. Chevrette: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Cela va. Or, cet
amendement...
M. Chevrette: Lisez-moi le donc, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bélanger): L'amendement se lirait
comme ceci: "Sa rémunération et les autres conditions de travail
sont établies par le gouvernement. " Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Chevrette: Cet amendement est adopté, mais je voudrais
relire maintenant le premier paragraphe. Attendez une minute.
Le Président (M. Bélanger): "Le directeur
général est responsable, sous l'autorité du conseil
d'administration, de la gestion de la corporation dans le cadre de ses
règlements et de ses politiques. Il exerce ses fonctions à temps
plein. "
M. Chevrette: C'est correct. Il y a une chose. Quand vous dites:
"dans le cadre de ses règlements et de ses politiques", ce sont les
règlements et les politiques de la corporation. M. Dutil:
Oui.
M. Chevrette: Est-ce qu'il est assujetti à l'application
des politiques... Quand on parte d'Urgences-santé, I est assujetti aux
politiques de transport d'un établissement à un autre, par
exemple, qui sont établies par le CRSSS, c'est le CRSSS qui en est
responsable. On a vu cela hier. Pourquoi ne dit-on pas, dans le présent
paragraphe: Le directeur général est responsable, sous
l'autorité du conseil d'administration, de la gestion de la corporation
dans le cadre des règlements et des politiques de cette corporation et,
également, des règlements et des politiques émanant du
CRSSS en la matière du transport ambulancier? C'est parce qu'on en a
discuté hier. Ce n'est pas une boîte à surprises.
M. Dutil: Non, je n'ai rien dit, M. le Président.
M. Chevrette: C'est parce que vous riez. C'est
sérieux.
M. Dutil: Je suis un homme joyeux. Cela n'a aucune affaire avec
ce que je pense.
M. Chevrette: Vous pensez à votre femme? Des voix:
Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): C'est agréable
de voir chacun s'autocensurer. (22 h 45)
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Dutil: Mme Harvey me dit que c'est très nouveau,
très bien et très "new wave" que de récrire de cette
façon-là sur le plan de l'art des légistes, mais...
M. Chevrette: Non, mais, M. le ministre, je vais vous donner un
argument à l'appui de mes propos. Vous avez refusé que le CRSSS
siège à la suite d'une proposition du député de
Gouin, pour toutes sortes de raisons qui sont vôtres, là, mais
vous avez refusé que le CRSSS soit membre du conseil d'administration,
lequel vous auriez choisi aussi, parce que vous les avez tous choisis... Vous
avez dit: "après consultation des autres membres du CRSSS... " Vous
refusez là, mais vous leur donnez, par contre, l'autorité
législative, parce qu'en amendant l'article 18. 3 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, vous avez
délibérément laissé le pouvoir de planifier et
d'établir les politiques au CRSSS. Vous leur demandez de faire les
politiques, vous leur refusez le droit d'être au conseil et vous
n'assujettissez pas le p. d. -g. auxdites lois que vous les forcez à
faire. Expliquez-moi cela.
M. Dutil: Je pense que l'argumentation à l'effet que le
CRSSS ne soit pas au conseil d'administration a été
débattue...
M. Chevrette: Non, mais, celle-là est passée.
M. Dutil: Non, c'est parce que cela faisait partie de votre
question, là.
M. Chevrette: Oui. C'est un argument. Cela, cela va.
M. Dutil: En tout cas, 1 y a un argument, ici, qui me semble
intéressant: ce qui doit être lié par les politiques et par
les règlements du CRSSS, c'est la corporation et non pas le d. g. Le d.
g., lui, est lié par les règlements et les politiques de la
corporation qui, elle, se doit, j'imagine, de tenir compte de la planification
qui est faite, de la coordination et des diverses règles qui coordonnent
l'ensemble du système. Qu'en pensez-vous, M. le Président? Est-ce
que c'est juste et raisonnable, ce que je dis?
Le Président (M. Bélanger): Si vous voulez
reprendre, M. le ministre, je vous ai perdu un petit bout, là.
Des voix: Ha! ha! ha!
M. Dutil: Bien, je l'affirme, c'est juste et raisonnable et vous
n'avez qu'à...
Le Président (M. Bélanger): Si vous le dites,
d'abord. Ha! ha! ha! J'étais complètement ailleurs, je m'excuse.
M. le député de Joliette, est-ce que cela vous satisfait? C'est
la formulation habituelle, hein! Moi, je ne vois pas, là. Ce sont les
règlements et les politiques de la corporation, tout ce qui est
afférent, qui la touche.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 149. 11, tel qu'amendé, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 149. 12. "En cas d'absence ou d'incapacité d'agir du
directeur général, le gouvernement peut nommer, pour exercer ses
fonctions durant son absence ou pendant que dure son incapacité, une
personne dont il fixe la rémunération et les autres conditions
d'exercice de ses fonctions. " Est-ce qu'il y a des commentaires sur cet
article?
M. Chevrette: Oui, oui, il y a des commentaires. Vous avez un bel
exemple, là, M. le Président, cela commence à se
concrétiser davantage avec cet article-là. On dit qu'en cas
d'incapacité et d'absence - imaginez-vous - c'est le gouvernement qui
nomme, en plus de cela, le nouveau d. g. intérimaire. Il a nommé
tous les
membres du conseil au complet. Le ministre a nommé tous les
membres du conseil au grand complet, là, et il ne leur fait même
pas assez confiance pour qu'ils se trouvent un intérim. C'est
lui-même qui nomme un intérim et il a choisi son principal, en
plus. Il nomme tous les gens. Donc, vous comprendrez que mon amendement est
fort simple. C'est que: "L'article 149. 12 est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne, du mot "gouvernement" par les mots
"conseil d'administration".
Le Président (M. Bélanger): Je poserais une
question sur la recevabilité, je vais vous dire pourquoi.
M. Chevrette: Bien cela, si vous avez des interrogations... Vous
êtes plutôt obligé de nous demander de plaider devant vous
et après, vous prendrez votre décision.
Le Président (M. Bélanger): C'est seulement pour
orienter votre plaidoyer.
Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: C'est bien dit.
Le Président (M. Bélanger): II faut savoir
où on s'en va. Je ne veux pas qu'on s'étende...
M. Chevrette: Non, mais je voulais vous dire tout de suite
que...
Le Président (M. Bélanger): Tout à l'heure,
on a dit que le président directeur général est
nommé par les deux tiers de la Chambre.
M. Chevrette: II est suspendu. Il est suspendu, l'amendement, si
vous vous rappelez.
Une voix: Oui, il est suspendu.
Le Président (M. Bélanger): Oui, c'est vrai. Oui,
parce qu'on avait des réserves.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Mais l'argumentation
qui avait été faite et qui obtenait un certain concensus à
ce moment-là... Dans l'éventualité où il est
accepté, je me dis, c'est...
M. Chevrette: Non, le même problème surviendrait, il
s'agit de l'intérim.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Ce n'est pas sur le plan permanent. Le même
argument et le même amendement pourraient revenir, ce n'est pas
contradictoire. Parce que l'amendement qui est suspendu, c'est en fonction de
la personne à temps plein et non pas de l'intérim.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez raison. M. le
ministre, est-ce que vous avez une intervention?
M. Dutil: En tout cas, il s'agit de prévoir un cas
où il y a quand même une absence relativement prolongée,
oui, je dis relativement prolongée puisqu'on ne remplacerait pas de
façon intérimaire un président-directeur
général parce qu'il a une grippe et qu'il doit s'absenter deux ou
trois jours, ou même parce qu'il doit s'absenter une couple de semaines
ou un peu plus. Alors, c'est pour éviter que, pendant une période
qui risque d'être plus longue, donc, on peut parler de six mois ou huit
mois, qu'il y ait une espèce de vide. Maintenant...
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a un vice-président, M. le
ministre? Dans la structure, est-ce que vous avez prévu... le cadre...
Vous allez avoir onze personnes dans votre conseil. Est-ce qu'il y a un
président et un vice-président? On pourrait y aller autrement. Si
vous me dites qu'il y a un vice-président, en cas d'incapacité du
président, on utilise la formule usuelle et c'est le
vice-président qui agit. Mais le dilemme, je comprends, c'est que ce
n'est pas un employé à temps plein et il ne laisserait
peut-être pas "sa job" pour venir faire "la job" du p. -d. g. Cela, je le
comprends. Et c'est pour cela que je voulais argumenter dans ce sens-là.
Si vous dites que c'est le gouvernement, même en ce qui concerne un
intérimaire, entre vous et moi, aller chercher quelqu'un de
l'extérieur qui n'a pas du tout l'expérience de la boîte,
qui peut être même... Ce n'est pas facile de trouver quelqu'un pour
quatre mois. À ce moment-là, si ce n'est pas le conseil
d'administration qui a à choisir parmi ceux de leurs connaissances
qu'ils connaissent le plus, moi, je trouve cela hardi de laisser le
gouvernement... D'abord, il y a le temps que cela prend, vous le savez. Il faut
que ce soit sur les jaunes une semaine. S'il y a une contestation, c'est quinze
jours sur les jaunes, avant que cela passe sur les blanches, cela fonctionne
comme les nôtres, et vous annoncez cela à 16 h 30 le vendredi.
Mais, ceci dit, ne pensez-vous pas que mon amendement prend du poids à
ce moment-là?
M. Dutil: En tout cas, les circonstances qui font qu'on remplace
un directeur général sont excessivement rares. C'est une clause
de précaution bien normale, M. le Président. Je pense qu'on va un
petit peu loin, à mon sens. Ce n'est pas une chose qui va arriver
fréquemment, mais la précaution veut qu'au cas où...
M. Chevrette: Cela arrive.
Le Président (M. Bélanger): Oui, cela arrive.
M. Chevrette: Cela arrive à un gars qui obtient un emploi
à 150 000 $ au lieu de
91 000 $ sans problème. Il n'est pas sûr qu'il ne change
pas. Ou si sa compétence est reconnue dans le public mais qu'on vienne
le chercher, dans le privé. Ce n'est pas dur aujourd'hui. Certains
cadres dans le privé peuvent avoir un salaire supérieur
à... Ce qui n'était pas le cas peut-être il y a 25 ans,
mais qui, aujourd'hui... cela s'est inversé. Donc, ce n'est pas rare. On
vient d'avoir un bonhomme qui a été nommé - attendez un
peu - ce n'est pas à la Commission des valeurs mobilières. Il
vient de partir seulement un an après que vous l'avez nommé?
M. Dutil: Moi, je ne nie pas que cela arrive, M. te
Président. Je suis d'accord que cela arrive.
M. Chevrette: Mais c'est celui qui assume l'Intérim, je
vous dis, qui doit être choisi par le conseil d'administration et non pas
le permanent. S'il s'en va... Si vous le nommez vite vite... Le permanent,
c'est vous autres qui le nommez.
M. Dutil: S'il s'en va, cela ne joue pas.
M. Chevrette: Si vous le prenez huit mois, c'est vous autres qui
te laissez au conseil d'administration.
M. Dutil: S'il s'en va, ce n'est pas cette clause-là qui
joue.
M. Chevrette: C'est en cas d'incapacité d'agir.
M. Dutil: Oui et temporaire.
M. Chevrette: Pour une maladie, par exemple.
M. Dutil: C'est cela.
M. Chevrette: Six mois, trois mois.
M. Dutil: C'est cela. C'est temporaire.
M. Chevrette: Je maintiens que ma proposition selon laquelle cela
doit être laissé au conseil d'administration, à plus forte
raison. Vous nous donnez raison.
Le Président (M. Bélanger): Je vais
reconnaître le député d'Ungava, oui?
M. Claveau: C'est seulement pour une préoccupation aussi
dans le même sens. En cas d'Incapacité d'agir, on nomme un
remplaçant par intérim pour le rôle de directeur
général mais qui est aussi président. Donc, on a un
président par Intérim. Est-ce que, dans ces conditions, leur
fonction ne devrait pas être divisée, que la présidence
soit assurée dans une espèce de continuité par le
vice-président ou quelqu'un qui est au conseil d'administration?
M. Dutil: On parle du directeur général qui est
également président. Remplacer te président pour diriger
les assemblées, ce n'est pas le problème, c'est pour la fonction
de directeur général.
Le Président (M. Bélanger): C'est te même
leadership et la même tâche. Cela reste la même
cohérence de tâche.
M. le député de Laurier.
M. Sirros: M. le Président, dans l'amendement du chef de
l'Opposition il y a une faille. Normalement, c'est celui qui nomme le permanent
qui devrait nommer le remplaçant aussi. Si c'est le conseil
d'administration qui nomme la personne permanente, cela devrait normalement
être te conseil d'administration qui nomme celui qui assume
l'intérim. Si c'est le gouvernement qui nomme le permanent, c'est tout
à fait cohérent et logique que ce soit le gouvernement qui nomme
celui qui remplace par intérim.
M. Chevrette: Vous comprenez, monsieur, qu'on l'a mis en suspens
tantôt.
M. Sirros: Oui, oui.
M. Chevrette: Si elle n'était pas en suspens, je
n'argumenterais pas de la même façon.
M. Sirros: Sauf que vous la mettez en suspens et vous faites des
propositions d'amendement déjà.
M. Chevrette: Je suis bien obligé d'aller en amendement.
Moi aussi je suis d'accord avec la cohérence. On vous a demandé
d'abolir le poste automatique, c'est parce qu'on voulait que te conseil
choisisse son président.
M. Sirros: Si vous le permettez, M. te chef de l'Opposition,
votre amendement initial était que l'Assemblée nationale nomme le
directeur général. En étant d'accord avec la
cohérence et la consistance, vous devrez proposer que ce soit
l'Assemblée nationale qui nomme le remplaçant par
intérim.
M. Chevrette: En cas d'Incapacité d'agir,
l'Assemblée nationale ne nomme jamais quelqu'un par intérim.
M. Sirros: Elle ne devrait même pas nommer, quant à
moi, le d. g.
M. Chevrette: Mais vous vous rappellerez que la première
proposition que j'ai faite, ce n'était pas...
M. Sirros: Je trouve que...
M. Chevrette: Ma phrase n'est pas finie. M. Sirros: Moi
non plus, je n'avais pas fini.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette et M. le député de Laurier, par
la suite.
M. Chevrette: La première proposition d'amendement que
j'ai faite, ce n'étaient pas les deux tiers de l'Assemblée
nationale, rappelez-vous, c'était de faire sauter le poste de p. -d. g.
pour un d. g. Ce qui obligeait donc les onze membres à se nommer un
président. Vous avez raison, mais...
M. Sirros: Oui. On a dit non.
M. Chevrette: Mais quand vous l'avez défait, on a dit:
Vous ne voulez pas que ce soit le milieu qui le nomme.
M. Sirros: II faudra que ce soit le gouvernement qui nomme.
M. Chevrette: Ce sera au moins l'Assemblée nationale.
M. Sirros: Non, non, voyons.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava et ensuite M. le député de
Fabre.
M. Claveau: Je suis dans la même ligne de pensée,
dans le fond. Je crois que c'est quand même dans un esprit d'assurer une
continuité au travail qui est fait, dans la mesure où,
peut-être pour toutes sortes de raisons, on ne réussit pas
à remplir le poste tout de suite, et cela arrive
régulièrement. Des remplaçants par intérim, on en
voit partout, et il y en a des fois qui durent longtemps. Pour toutes sortes de
raisons, on ne réussit pas à avoir un candidat compétent,
disponible immédiatement; l'individu qui ferait l'affaire ne peut pas le
faire au moment même ou bien on a quelqu'un qui pourrait être bien
intéressé mais qui ne peut pas le faire longtemps, donc qui peut
juste travailler à titre d'intérim. Mais dans la mesure où
on veut assurer une continuité, il ne faudrait pas non plus que l'on
confie l'intérim de deux ou trois mois, dans un cas d'incapacité
d'agir, à quelqu'un qui est complètement de l'extérieur,
qui ramasse tous les pouvoirs dans la boîte sans pour autant en faire
partie et une fois que c'est fini qui s'en va. Cela pourrait se faire
même sans consultation du conseil d'administration et cette personne se
retrouverait pendant deux ou trois mois président et directeur
général et pourrait exercer une autorité pratiquement
unilatérale pendant un certain temps. Je crois que ce serait au
détriment finalement de l'ensemble des bénéficiaires qui
pourraient souffrir d'un problème de relations avec le personnel, de
climat dans la boite, etc.
Dans ce sens, l'amendement proposé par le chef de l'Opposition,
à savoir que ce soit quelqu'un de l'intérieur qui soit
nommé par le conseil d'administration pour assurer l'intérim, me
semble excessivement valable dans la mesure où on doit d'abord et avant
tout assurer une continuité et une qualité du service qui est
offert à la clientèle. Il ne s'agit quand même pas encore
là d'une nomination pour une nomination ou de trouver quelqu'un qui
exercera un poste de commande dans une compagnie de livraison de "hot dogs" ou
de "chips". Ce n'est pas du tout la même chose. À ce
moment-là, il ne s'agit pas d'une promotion à l'intérieur
d'une compagnie en termes de production; il s'agit d'assurer un service
quotidien, continuel, permanent, de qualité, à une
clientèle qui en a drôlement besoin et où on ne peut pas se
permettre de se piler sur les pieds. (23 heures)
M. Dutil: En tout cas, sans doute que le député
d'Ungava devrait faire davantage confiance au bon jugement du gouvernement. Je
comprends que dans sa position, c'est parfois un peu difficile de faire aussi
confiance au gouvernement que nous. Mais je maintiens, M. le Président,
qu'il s'agit là d'une formule exceptionnelle et d'une formulation
usuelle. Cela n'arrive pas souvent et quand cela arrive, bon, on prend la
formule usuelle. Le gouvernement ne fait pas cela pour le "fun".
M. Claveau: Vous dites que cela n'arrive pas souvent, M. le
ministre. Excusez-moi de vous interrompre - mais cela n'arrive pas souvent - il
y a des institutions qui ont changé de d. g. trois fois dans la
même année.
Le Président (M. Bélanger): Quand le d. g.
démissionne, ce n'est pas cela qui s'applique.
M. Dutil: Mon argument principal, c'est que c'est une formule
usuelle.
Mme Vermette: II n'est plus capable d'agir dans ses
fonctions.
M. Claveau: Cela peut arriver aussi à plusieurs reprises,
pour toutes sortes de raisons. Il n'y a rien qui dit que cela va être une
fois à l'occasion. Dans le quotidien, on ne le sait pas, il peut arriver
toutes sortes de choses. Il faut que vous soyez prêts à agir
immédiatement parce que ce ne sera pas le temps de commencer à se
casser la tête pour trouver une solution, parce qu'il y a des gens qui
vont attendre et qu'ils ne peuvent pas se permettre d'attendre trop longtemps.
Il faut qu'il y ait quelqu'un là qui soit capable de reprendre les
commandes immédiatement, si jamais il y a un coup vite à faire.
Je ne sais pas, que le d. g, par exemple, fasse une crise cardiaque chez lui et
qu'il soit inactif pendant trois ou quatre mois, il faut, le lendemain matin,
qu'il y ait quelqu'un qui prenne les commandes, parce que les ambulances vont
continuer à rouler
quand même.
M. Dutil: Dans son cas, les chances sont de son
côté, parce qu'il va avoir les soins immédiatement.
M. Claveau: Oui, mais cela va lui prendre autant de temps
qu'à un autre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Claveau: Pour autant que le répartiteur ne se trompe
pas d'hôpital.
M. Dutil: II serait soigné sur place parce qu'il y
a...
M. Claveau: Cela va lui prendre autant de temps qu'un autre
à s'en remettre.
M. Dutil: II serait soigné sur place dans son cas, parce
qu'il y a tous les instruments, toutes les personnes. M. le Président,
je pense, sincèrement et honnêtement - je comprends qu'on puisse
argumenter longuement - mais c'est une formule tellement usuelle dans un cas
qui arrive tellement peu souvent, qu'on devrait la laisser de cette
façon.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Fabre.
M. Dutil: Je fais un petit aparté. Nous avions
parlé de "conditions de travail" au lieu "d'exercice de ses fonctions".
On pourrait changer le petit bout "d'exercice de ses fonctions" et le remplacer
par "conditions de travail".
Le Président (M. Bélanger): Attendez un petit peu.
Question de cohérence.
M. Dutil: Disposons de l'amendement d'abord.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Fabre.
M. Joly: En fait, sur l'article 149. 12 comme tel, je continue et
je persiste à croire que cela devrait rester comme cela, "le
gouvernement". Il y a sans doute autant de bonnes raisons d'un
côté comme de l'autre, mais il y en a une qui, à mon sens,
devrait militer davantage, c'est que si on permet au conseil d'administration
de nommer quelqu'un, cela ne veut pas dire que ce quelqu'un sera
nécessairement quelqu'un de l'intérieur comme tel. Ce pourrait
être quelqu'un de l'extérieur. Pourquoi leur créer ce
problème? Pourquoi créer un problème qui peut même
ralentir le bon fonctionnement de l'organisation, parce que cela peut
créer une forme de chaos? Une autre cas aussi où - je ne sais pas
quelle valeur que cela peut avoir - lorsqu'on parle d'incapacité,
j'aurais peur d'être pris dans un cas de tiraillement, comme on dit, par
les tripes, quand un bon p. -d. g. qui est là, qui hérite d'une
maladie moderne qu'on peut appeler des fois le cancer.
M. Chevrette: Je m'attendais à autre chose. Des voix:
Ha, ha, ha!
M. Joly: Non, Mme Roux n'est pas revenue de Stockholm.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Joly: C'est un cancer qui fait son oeuvre mais qui dure
longtemps et qui, à ce moment-là, limite le p. -d. g. dans ses
fonctions. Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de... Vous n'êtes pas
rien qu'un homard, vous êtes un pince-sans-rire!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Joly: Je m'excuse. D'ailleurs, il en est rouge, il est
quasiment cuit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Fabre, s'il vous plaît!
M. Joly: Vous vous orientez vers la bonne couleur, vous.
Je ne sais pas s'il n'y aurait pas lieu de définir la
durée de l'incapacité. Si on regarde dans les contrats
d'assurance-groupe, on définit une incapacité à long terme
à compter de six mois dans la plupart des cas.
M. Chevrette: Sauf que tu le sais rien qu'après, les trois
quarts du temps.
M. Joly: Je suis d'accord, mais il faut considérer que
lorsque les six mois sont passés, on peut statuer et remplacer, tandis
que s'il y a toujours une lueur d'espoir et qu'on traîne d'un mois
à l'autre, c'est alors que les sentiments se développent et c'est
alors qu'on crée de fausses attentes. Alors, je lance le
débat.
M. Chevrette: Dans quel sens votre amendement?
M. Joly: Je suggérerais qu'on définisse ta
durée de l'incapacité, qu'on considère l'incapacité
à long terme, qu'on puisse l'écrire quelque part. Je ne sais pas
si c'est possible.
M. Chevrette: Moins de trois mois au conseil d'administration et
plus de trois mois au gouvernement?
M. Joly: Non. Je m'aperçois, M. le Président, qu'il
est habitué de faire des "deals", lui.
Le Président (M. Bélanger): Si vous permet-
tez, M. le député, est-ce que votre intervention... ?
M. Joly: J'ajouterais une question. Est-ce que cela aurait...
M. Chevrette: Je trouve que c'est une bonne idée.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Joly: Est-ce que cela aurait une valeur de définir ce
qu'est une invalidité prolongée?
Le Président (M. Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin, me permettez-vous de faire un
commentaire sur cette remarque? Je m'opposerais à ce qu'on mette une
durée de temps à l'absence-maladie d'un directeur
général ou de tout autre employé, parce que cela
équivaudrait, à mon avis, à une mise à pied ou
à un congédiement dû à une maladie. Je pense que
c'est inacceptable.
M. Joly: Oui, mais il y a une chose qu'il faut
considérer.
Le Président (M. Bélanger): Si on dit qu'il est
malade plus de trois mois, après trois mois, on nomme une autre
équipe et on le remplace. Je ne suis pas d'accord.
M. Joly: Je m'excuse, M. le Président, je voudrais qu'on
aille plus profondément dans le débat, si c'est là votre
interprétation. J'aimerais apporter un éclaircissement. Quand on
considère que quelqu'un est totalement invalide, ce qu'on appelle
l'invalidité prolongée, qui normalement dans un contrat est de
six mois, qu'est-ce qui nous empêcherait d'aller en accord avec cette
définition de l'invalidité et qu'après il touche le
salaire et les bénéfices de la compagnie d'assurances qui
s'engage à donner un revenu qui peut aller jusqu'à 65 ans ou
même à vie? Je ne vois pas pourquoi, en tant que gouvernement, on
aurait le fardeau d'un p. -d. g. à 100 000 $ par année, pendant
qu'on soustrait la compagnie d'assurances à une
responsabilité.
Une voix: Cela fait partie du contrat d'engagement.
M. Joly: Mais le contrat d'engagement, ce n'est pas un contrat
à vie non ouvrable. Je me pose la question.
M. Chevrette: M. le Président, je trouve que le
député de Fabre - c'est Fabre? -
M. Joly: Fabre, mon cher monsieur.
M. Chevrette:... ouvre une porte encore à une
définition pas facile à formuler. On sait très bien qu'une
invalidité peut être jugée... Il y a des gars qui
récupèrent plus vite que d'autres. Les femmes aussi, je ne suis
pas sexiste. Mais définir une incapacité en fonction de
déterminer qui remplace qui, je ne vais pas aussi loin que lui. Vous
êtes de la ville de Laval tous les deux, mais je vous donne raison
à vous.
Ce n'est pas un congédiement, quelqu'un qui est en
invalidité, même si c'est un membre du conseil d'administration.
Il s'agit de la notion d'intérimaire et non pas de la notion de
remplacement permanent. Là-dessus, je suis d'accord avec le
député de Fabre. Est-ce qu'une invalidité temporaire de
trois semaines, qui nécessiterait la supervision d'un cadre, doit exiger
une nomination par le gouvernement? Cela m'apparaît prohibitif,
exagéré.
Une invalidité de six mois, par exemple, je vous avoue que cela
commence à être long pour un organisme de ne pas avoir de d. g.
pendant six mois. Si on avait eu une structure, comme je le disais, avec un
président et un vice-président, il peut avoir, sans travailler
à temps plein, l'autorité du d. g. sans être pour autant au
travail. On pourrait engager un administrateur sous l'autorité
désignée du vice-président qui, en l'absence ou
l'incapacité d'agir du président, aurait l'autorité
juridique pour décider. Je rejoindrais le député de Fabre
à ce sujet.
De là cependant à tenter de définir le mot
incapacité, j'ai assez de misère avec la CSST, mon grand,
seulement pour définir une invalidité temporaire, alors, on ne
lui fera pas passer deux tests médicaux! Je ne pense pas que ce soit
l'esprit de l'article. Mais est-ce que le ministre peut nous répondre?
Dans la structure qu'il propose, est-ce qu'il y aura un vice-président?
Je vais vous dire pourquoi. Dans le cas d'incapacité temporaire...
M. Dutil: Je l'aurais la réponse. Je pense que dans un
conseil d'administration, il doit y avoir un vice-président. Mais cela
ne règle pas la question en discussion actuellement. La personne
permanente, c'est le directeur général.
M. Chevrette: Mais il est aussi p. -d. g.
M. Dutil: Oui, il est aussi président. Mais on comprend
bien que le vice-président est une personne non
rémunérée...
M. Chevrette: Cela ne fait rien.
M. Dutil:... qui peut remplacer le président dans le cadre
de ses tâches de président, mais c'est peu probable - cela
pourrait arriver, mais c'est peu probable - qu'il puisse exercer le travail de
directeur générai en même temps.
M. Chevrette: S'il assume les responsabilités juridiques
du président, cela n'est pas le d. g. qui les a. C'est parce que vous le
mettez p. -d. g. L'autorité du p. -d. g., ce n'est pas son poste de d.
g. qui le lui donne, c'est son poste de prési-
dent. S'il y a un vice-président, on peut très bien avoir,
en cas d'incapacité du p. -d. g., le prolongement Juridique par le
vice-président et là, cela peut être une embauche
temporaire par le conseil d'administration. Qu'est-ce que vous allez faire si,
pendant un mois ou un mois et demi, quelqu'un est malade?
Une voix: Ah!
M. Chevrette: Cela va vous prendre plus qu'un mois et demi
à nommer quelqu'un, bonne mère!
M. Dutil: Non, non. Probablement que ce qui va se passer, c'est
qu'un directeur adjoint va temporairement occuper la place.
Le Président (M. Bélanger): C'est ce qui se
passe.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a quelqu'un en ligne d'autorité
ou un adjoint justement au p. -d. g. qui pourra automatiquement être
désigné ou assurer la continuité des opérations
dans le cas d'une mise en...
M. Dutil: Sans présumer de la structure complète,
il y aura certainement des directeurs de service qui, temporairement, pourront
exercer la fonction de directeur général par intérim.
C'est sûr que, pour des périodes aussi courtes que celles qui
viennent d'être mentionnées... Je ne pense pas que ce soit
là ce qu'on veut couvrir. Comme dans toute boîte, vous le savez,
il y aura des vacances, l'été, puis il y aura des ministres qui
vont partir et d'autres ministres qui vont les remplacer temporairement. Et
c'est la même chose, je pense bien, quand les sous-ministres prennent
leurs vacances; il y a un sous-ministre adjoint qui, temporairement, exerce la
fonction et gère le quotidien.
Le Président M. Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Oui, M. le Président. Moi, en tout cas, j'ai
vécu une situation...
Une voix: C'est urgent ton appel?
Mme Vermette:... qui n'arrive qu'une fois sur cent. Je l'ai
déjà vécue et à ce moment-là, j'était
présidente d'un conseil d'administration. Le d. g. n'était plus
dans notre boîte mais, en attendant que le gouvernement nomme, selon la
formule appropriée, en fin de compte, par concours, et qui se forme un
comité de sélection selon les règles de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, ce fut un des directeurs
administratifs, justement, qui avait pris la charge de faire la gestion
courante de l'établissement, mais toujours sous l'autorité du
consel d'administration. Donc, il ne voyait qu'à la gestion courante. Il
n'y avait aucune nouvelle orientation quant à la direction, aux prises
de position de l'organisation comme telle, parce que cela, il ne le pouvait
pas. Puis on se disait: Cela ne vaut pas la peine de faire de grands
changements majeurs.
C'est la gestion courante. S'il arrive quelque chose dans l'intervalle,
il y a une convocation spéciale du conseil d'administration qui doit se
pencher, à ce moment-là, sur la gestion du problème; il
prend avis et donne avis à cette personne qui, temporairement, occupe le
poste de directeur général. Je crois que c'est une formule assez
adéquate, parce qu'on respecte à ce moment-là
l'organisation générale de la boite, sa façon de
fonctionner dans son quotidien. On ne bouscule rien; on n'a absolument rien
à bousculer, à ce moment-là. On respecte très bien
les gens qui sont en présence, tout le monde est respecté par
cette formule, par cette façon de faire. Je ne vois pas pourquoi il
faudrait tout changer encore et recommencer à nommer des gens qui
doivent s'acclimater, comprendre...
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui. Cela va, cela
va, cela va.
Mme Vermette:... le fonctionnement, le mécanisme, et aussi
la culture du milieu. Parce qu'il y a des gens en place que l'on ne peut pas
bousculer du jour au lendemain, et qu'il faut très bien les respecter.
Cela, c'est important.
Le Président (M. Bélanger): Bon!
M. Dutil: M. le Président, je voudrais retenir
l'argumentation de la députée de Marie-Victorin mais j'aurais
besoin de cinq minutes de suspension, si c'est possible.
Le Président (M. Bélanger): Alors, cinq minutes de
suspension.
(Suspension de la séance à 23 h 14)
(Reprise à 23 h 23)
Le Président (M. Bélanger): A l'ordre s'il vous
plaît! Alors, M. le ministre.
Des voix: ll n'y a pas quorum.
Le Président (M. Bélanger): Non, on marche sur le
quorum constaté. Il n'y a pas de problème.
M. Dutil: Après toute l'argumentation qu'on a faite
là-dessus, étant donné que pour des mesures relativement
temporaires, qui n'exigeraient pas de changement, il y a assez de souplesse
dans le système pour que le conseil d'administration assure que le
vice-président s'occupe de diriger les assemblées et qu'il y
ait
un remplaçant temporaire. Mais ce n'est que pour les cas
d'exception. Je pense que la formule qui est consacrée et qui existe
partout est la bonne et dans ce sens-là, je pense qu'on devrait
maintenir cela tel quel, M. le Président. L'amendement est là. Je
pense qu'on devrait rejeter l'amendement, donc adopter... Et, avant de voter,
je voudrais qu'on attende quelques minutes.
Le Président (M. Bélanger): Si vous permettez,
juste une intervention.
Des voix:...
Le Président (M. Bélanger): On est deux. J'ai droit
de vote.
M. Chevrette: Il doit y en avoir qui s'en viennent.
Le Président (M. Bélanger): Peut-être une
remarque en attendant que les autres arrivent. Dans le fond, c'est une
disposition, comme vous le dites, pour des cas vraiment d'exception. S'il y a
une incapacité de quinze jours, trois semaines, même un mois, II
est évident que les cadres supérieurs à l'interne vont
assurer la continuité des services et que le vice-président du
conseil assumera une autre partie de façon temporaire, ce qui permettra
à l'organisme de fonctionner de façon efficace à ce
moment. C'est vraiment juste en cas d'incapacité prolongée, je ne
sais pas, on parlait tout à l'heure d'une maladie grave, d'une crise
cardiaque, d'une hospitalisation de plusieurs mois. C'est vraiment juste dans
ces cas-là. A ce moment, qu'il y ait consultation et que ce soit le
gouvernement qui nomme, après consultation avec l'Opposition, selon la
procédure consacrée à l'interne et qu'on procède,
cela m'apparaît tout à fait juste et logique.
Alors, sur l'article 149. 12, est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Chevrette: Je vais attendre...
Le Président (M. Bélanger): Vous ne voulez pas
qu'il s'étouffe?
M. Chevrette: Non, sur l'article 149. 12, compte tenu du fait
qu'il y a des directeurs adjoints, tout ce que je pense c'est que le
gouvernement serait cohérent et laisserait l'administration diriger.
S'il prend un mois et demi... Et comme il y a un vice-président, si j'ai
bien compris, en cas d'incapacité d'agir, je suppose que dans les
règles de régie interne ce sera le vice-président qui aura
le pouvoir politique et non pas administratif de d. g., qui aura le pouvoir
politique du conseil.
M. Dutil: Mais il y a la concordance, M. le Président, je
vous le rappelle, que nous faisions.
Au lieu d'"exercice de ses fonctions" on concorde avec conditions de
travail.
Le Président (M. Bélanger): Aux conditions de
travail de ses fonctions.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Dans 14... ?
M. Dutil: Dans 149. 12 "et les autres conditions d'exercice de
ses fonctions", à la fin du paragraphe, on suggérait, si on
disposait du premier amendement, de faire un nouvel amendement pour faire la
concordance avec ce que l'on avait mis tout à l'heure,
c'est-à-dire "les autres conditions de travail".
Le Président (M. Bélanger): Alors, si vous le
permettez, on va faire un peu de procédure. J'avais ici un amendement
qui disait de remplacer la deuxième ligne du mot "gouvernement" par les
mots "conseil d'administration". Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Dutil: Adopté. M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): C'était celui
qu'on rejetait tout à l'heure. Je voulais vous le dire pour qu'on ne se
trompe pas. Est-ce qu'il est adopté? Je suis obligé de poser la
question s'il est adopté.
M. Chevrette: Je dis adopté. M. Dutil: Je dis
rejeté.
Le Président (M. Bélanger): Vous dites
rejeté.
M. Dutil: Rejeté sur division.
Le Président (M. Bélanger): Excellent. Est-ce que
le deuxième amendement qui dit: "dont il fixe la
rémunération et les autres conditions de travail de la fonction"
est adopté?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Adopté par concordance avec l'article 149.
11.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 149. 12, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dutil: Adopté. M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
Excellent. J'appelle l'article 149. 13: "Le directeur général de
la corporation ne peut, sous peine de déchéance de sa charge,
avoir un intérêt direct ou indirect dans une entreprise qui met
en
conflit son intérêt personnel et celui de la corporation.
Toutefois, cette déchéance n'a pas lieu si un tel
intérêt lui échoit par succession ou par donation pourvu
qu'il y renonce ou en dispose avec diligence. "Un membre du conseil
d'administration, autre que le directeur général de la
corporation, qui a un intérêt direct ou indirect dans une
entreprise qui met en conflit son intérêt personnel et celui de ta
corporation doit, sous peine de déchéance de sa charge, le
révéler par écrit au directeur général et
s'abstenir de participer à toute délibération ou
décision portant sur l'entreprise dans laquelle il a un tel
intérêt. " Est-ce qu'il y a des commentaires sur cet article?
M. Dutil: M. le Président, ce sont encore là des
clauses que l'on retrouve dans d'autres lois et assez normales. Je cite entre
autres une loi assez récente, celle sur la Société de
développement industriel du Québec à l'article 39. 1
où on lit, à toutes fins utiles, le même texte.
M. Chevrette: M. le Président, je trouve que le d. g. est
avantagé par rapport aux autres membres du conseil d'administration,
parce que dans le cas d'un membre du conseil d'administration, il est
obligé de s'abstenir sur toute question qui toucherait son conflit
d'intérêts. Donc je propose au premier paragraphe, à la
quatrième ligne, après le mot "corporation' la phrase suivante:
En pareil cas, il doit révéler son intérêt par
écrit au conseil d'administration et s'abstenir de participer à
toute délibération ou décision portant sur l'entreprise
dans laquelle il a un tel intérêt.
Une voix:...
M. Chevrette: Le mot ou l'endroit importe peu, mais c'est pour le
ramener au moins dans ses conditions d'exercice au conseil comme droit de vote,
aux mêmes obligations que les autres membres du conseil.
M. Dutil: Puisqu'il est président et donc membre du
conseil assujetti, c'est un p. -d. g., au paragraphe 2.
M. Chevrette: Non. Vous regarderez le premier paragraphe par
rapport au deuxième.
Le Président (M. Bélanger): Autre que le directeur
général de la corporation.
M. Dutil: D'accord. (23 h 30)
Le Président (M. Bélanger): Dans le fond, ce serait
seulement d'enlever "autre que le directeur général de la
corporation" dans le deuxième alinéa et cela réglerait le
problème.
M. Dutil: Mme Harvey va vous parler, si vous le permettez, d'un
problème. Il ne peut pas y avoir d'intérêt sauf en cas de
donation aux sous-questions. C'est dans ce cas qu'il faudrait qu'il y ait une
divulgation dans les autres cas. Allez-y donc, Mme Harvey.
Mme Harvey: Le seul cas où I peut avoir un
intérêt, c'est lorsque c'est par succession ou par donation. C'est
pour cela que je me demandais si vous vouliez à ce moment mettre le fait
d'en aviser le conseil d'administration. Au début, il ne peut pas le
divulguer, il ne peut en avoir sous peine de sa déchéance. C'est
beaucoup plus sévère pour lui.
M. Chevrette: En vertu du projet de loi 97...
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Chevrette:... c'est un peu cela que je veux faire comme
arrimage. Vous étiez là?
Mme Harvey: Oui.
M. Chevrette: Je me rappelle vous avoir vu à peu
près le même groupe. En vertu du projet de loi 97, on parlait des
d. g., de la fonction de directeur général. Ici, on a à
faire à un personnage à deux têtes. Un p. -d. g., un
président et un d. g. Je pense qu'au moment où il agit comme d.
g., il est soumis à une déchéance de charge s'il a un
intérêt. D'accord? Si cet intérêt était
divulgué et, par exemple, considéré par son conseil
d'administration comme...
L'argumentation qu'on développait dans le projet de loi 97, c'est
qu'on trouvait cela grave que pour un moindre conflit d'intérêts,
vous vous rappellerez, qu'un individu soit foutu à la porte, s'il
divulgue un intérêt qui peut être jugé, par exemple,
acceptable pour autant... Je ne dis pas que ce n'est pas cela qui a
été adopté dans le projet de loi 97 mais nous, on y avait
développé cet argument. Par exemple, un d. g. qui enseigne donne
trois heures de cours par semaine à l'UQAM, depuis cinq ans et qui a
oublié de le déclarer. Vous vous rappellerez toute
l'argumentation qu'on avait soutenue, et le député de Laurier
doit se le rappeler...
M. Sirros: Cela me surprend que... On pensait qu'on vous avait
convaincu la dernière fois.
M. Chevrette: Non, vous ne m'avez pas convaincu. Ce que je n'ai
pas aimé dans le projet de loi 97 c'est qu'on ait fait une
différence. Pour certains conflits d'intérêts on les
perpétuait jusqu'en 1991 et pour d'autres c'était
immédiat.
M. Sirros: C'étaient des situations existantes tandis
qu'ici c'est nouveau.
M. Chevrette: C'est cela que j'ai contesté très
fort.
M. Dutil: C'était une transition, acceptable ou non.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on peut
régler celui qui nous préoccupe aujourd'hui?
M. Chevrette: Ce qui nous préoccupe c'est de dire qu'ici,
pour le moindre conflit d'intérêts, si minime soit-il, il y a une
déchéance de charge, alors que le conseil d'administration
pourrait juger que ce n'est pas nécessairement un conflit
d'intérêts qui met en péril son rôle de d. g. Il n'y
a même pas de dosage dans cela, il n'y a même pas de jugement
à apporter, il est dehors. Je comprends que vous touchiez à la
dotation et à la succession. Cette partie-là est très
claire, c'est pour cela que je n'en parle pas. Mais cela pourrait être un
conjoint dans une compagnie où il est actionnaire, par exemple,
minoritaire en plus. S'il n'a pas fait la déclaration, il y a
déchéance de charge. Je me disais: Si on le soumettait aux
mêmes règles que les membres du conseil d'administration puisque
vous en faites vous-mêmes un membre de conseil d'administration. On
t'oblige à la divulgation écrite et tu as le retrait à ce
moment du conseil sur le point qui te touche. Ce serait cohérent, au
moins.
M. Dutil: C'est un exemple qu'on pourrait peut-être couvrir
par un article qui pourrait se libeller comme suit: Le fait pour tout membre du
conseil d'administration d'être actionnaire minoritaire d'une corporation
qui exploite une entreprise visée dans le présent article, ne
constitue pas un conflit d'intérêts si les actions de cette
corporation se transigent dans une Bourse reconnue et si le membre du conseil
d'administration en cause ne constitue pas un initié de cette
corporation au sens de l'article 89 de la Loi sur les valeurs
mobilières. "
M. Chevrette: Pourquoi ne l'avez-vous pas mis? C'est justement
dans le projet de loi 97 que vous êtes en train de lire.
M. Dutil: Oui, mais... M. Chevrette: Bon!
M. Dutil: En tout cas. Ce serait une bonne idée.
M. Chevrette: Le mettez vous?
M. Dutil: Ah oui, on suggère de le mettre.
M. Chevrette: Préparez l'amendement.
M. Dutil: Oui. Alors, voilà.
M. Chevrette: Vous êtes vite à écrire.
M. Dutil: C'est l'amendement le plus rapide qu'on a eu ce soir,
jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Bélanger): Juste pour bien
comprendre, on le met où là-dedans?
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: On le met à la place de l'article 149. 13.
M. Dutil: À la suite de...
Le Président (M. Bélanger): Au troisième
paragraphe? D'accord.
M. Dutil: Au troisième alinéa, si j'ai bien
compris.
Le Président (M. Bélanger): Au troisième
alinéa.
M. Dutil: Si j'ai bien compris, ils ne sont pas
numérotés.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 13 se
lirait alors comme suit - je fais la lecture complète - "Le directeur
général de la corporation ne peut, sous peine de
déchéance de sa charge, avoir un intérêt direct ou
indirect dans une entreprise qui met en conflit son intérêt
personnel et celui de la corporation. Toutefois, cette déchéance
n'a pas lieu si un tel intérêt lui échoit par succession ou
par donation pourvu qu'il y renonce ou en dispose avec diligence. "Un membre du
conseil d'administration autre que le directeur général de la
corporation qui a un intérêt direct ou indirect dans une
entreprise qui met en conflit son intérêt personnel et celui de la
corporation doit, sous peine de déchéance de sa charge, le
révéler par écrit au directeur général et
s'abstenir de participer à toute délibération ou
décision portant sur l'entreprise dans laquelle il a un tel
intérêt. "Le fait pour tout membre du conseil d'administration
d'être actionnaire minoritaire d'une corporation qui exploite une
entreprise visée par le présent article, ne constitue pas un
conflit d'intérêts si les actions de cette corporation se
transigent dans une Bourse reconnue et si les membres du conseil
d'administration en cause ne constituent pas un initié de cette
corporation au sens de l'article 89 de la Loi sur les valeurs
mobilières".
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Chevrette: Ce sous-amendement est adopté.
Une voix:...
M. Chevrette: Mais il va falloir que vous vous basiez sur quelque
chose. M. n'est pas dans les textes et il vient d'ajouter cela.
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas un
sous-amendement.
M. Dutil: Appelez-le un sous-amendement ou un amendement, cela ne
me dérange pas. Je l'adopte.
M. Chevrette: II y a un amendement à cet article?
Le Président (M. Bélanger): C'est cela. M.
Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix:... adopté.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 149. 13 tel qu'amendé est adopté?
M. Dutil: Adopté. M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Parfait.
Je vous remets votre original et vous nous en faites une copie pour remettre au
procès verbal.
Cela va bien. L'article 149. 14. "Le plan d'effectifs de la corporation,
les normes et barèmes de rémunération ainsi que les autres
conditions de travail des employés de la corporation, autres que le
directeur général, sont établis par règlement du
conseil d'administration et soumis à l'approbation du gouvernement.
"
Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article?
M. Dutil: J'imagine que la question qui pourrait venir, c'est:
Pourquoi les soumet-on à l'approbation du gouvernement? C'est qu'il y a
un financement public considérable là-dedans et on pense que
c'est nécessaire que ce soit...
M. Chevrette: C'est plus que cela. Hier, c'est vous qui nous y
avez référé. Il y a deux amendements qu'on a faits hier
que vous nous avez dit de refaire ici. Vous nous avez demandé de les
suspendre hier pour les ramener ici. Vous vous en rappelez?
M. Dutil: Oui.
La Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on a ces
amendements?
M. Chevrette: Oui, cela doit être les pians...
C'étaient les normes d'embauche.
Le Président (M. Bélanger): Les normes d'embauche
et le plan d'effectifs.
M. Chevrette: Et puis il y avait... Le deuxième,
c'étaient les normes minimales de qualité et, l'autre,
c'était...
Le Président (M. Bélanger): Pourriez-vous me passer
une copie, s'il vous plaît...
M. Chevrette:... le système de contrôle.
Le Président (M. Bélanger):... pour que j'en fasse
lecture?
M. Chevrette: On va les déposer l'un après l'autre.
Mais vous m'en remettrez une copie. Vous m'avez enlevé toutes mes
copies.
Le Président (M. Bélanger): On va installer une
machine ici, si cela continue. Cela va aller plus vite.
M. Dutil: On a une partie de la demande de l'Opposition qui,
à notre avis, irait à l'article 4 de notre projet de loi. Je
pourrais le déposer même si on n'en discutait pas tout de suite.
Il faudrait s'entendre à savoir si cela va vraiment à cet endroit
et cela réglerait une partie de la demande de l'Opposition. Cela
modifierait la loi sur les services de santé, les services sociaux et
autres dispositions...
M. Chevrette: Lequel?
M. Dutil:... en insérant... À l'article 4,
on...
Le Président (M. Bélanger): C'est que l'un des
amendements que vous...
M. Chevrette: Oui, mais je veux savoir lequel de nos amendements
va à l'article 4.
M. Dutil: Celui sur la qualité.
Le Président (M. Bélanger): Le contrôle de la
qualité.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): D'accord.
M. Dutil: On ajouterait au paragraphe g) du deuxième
alinéa de l'article que j'ai mentionné: "Déterminer les
normes relatives à la qualité des services constituant un
système préhospitalier d'urgence ainsi que leur mode
d'application. " Ce que je suggère, parce que cela règle la
question de la qualité à notre point de vue, c'est de le
transmettre à l'Opposition et d'en rediscuter, après qu'elle aura
eu l'occasion de l'étudier, à l'article 4 de notre projet de
loi.
M. Chevrette: Pour les normes de qualité, donc on va
retirer notre amendement...
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette:... en le mettant en suspens pour l'introduire
à l'article 4.
Le Président (M. Bélanger): A l'article 4.
D'accord?
M. Chevrette: Cela va. L'autre.
Le Président (M. Bélanger): L'autre amendement.
M. Dutil: L'autre amendement, j'aimerais avoir la copie, mais il
semble qu'il y ait une...
Le Président (M. Bélanger): On est parti à
la photocopie.
M. Dutil: Bon, on va l'attendre.
Le Président (M. Bélanger): II y a une machine qui
va chauffer ce soir.
Alors, si vous permettez, nous allons reprendre. Le député
de Joliette nous dépose un amendement: La corporation doit mettre en
place des systèmes de contrôle professionnel médical de la
qualité des services cliniques rendus sur son territoire. C'est
celui-là qu'on a reporté, n'est-ce pas?
Une voix: Non, c'est l'autre. Attendez un peu.
M. Dutil: Non, c'est l'autre. Celui-là, c'est celui qui
pose une difficulté. C'est l'autre partie de...
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Donc,
à la suite de l'article 149. 14, à la suite de l'article tel que
modifié, il serait ajouté: "La corporation doit mettre en place
des systèmes d'un contrôle professionnel médical de la
qualité des services cliniques rendus sur son territoire. "
M. Filion: C'est: "des systèmes "de" contrôle. "
Le Président (M. Bélanger): Oui, on ne fera pas un
amendement au sous-amendement. Je veux dire, on le corrige et on
considère cela comme une faute de sémantique, salut!
M. Dutil: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Est-ce qu'on pourrait avoir des explications sur la
signification exacte de l'amendement de l'Opposition? (23 h 45)
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de Joliette, pouvez-vous nous présenter votre
amendement?
M. Chevrette: Vous parlez du suivant, parce qu'on en a
déposé trois ou quatre: mettre en place des systèmes de
contrôle professionnel médical de la qualité des services
cliniques rendus sur son territoire?
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Chevrette: C'est fort simple. Les médecins
d'Urgences-santé, le Dr Mathias Kalinas et les deux autres
médecins nous ont dit qu'il fallait absolument avoir des systèmes
de contrôle professionnel. Ils nous ont expliqué que le projet de
loi, pour eux, était axé exclusivement sur le matériel
roulant ou ce qu'on appelle le transport ambulancier. Alors que vous avez
accepté, comme ministre, de changer la notion de "transport ambulancier"
par "services de soins préhospitaliers". Les services de soins
préhospitaliers, cela prend des systèmes de contrôle de
qualité. C'est exactement cela qui nous a incités à
introduire cette obligation faite à la corporation parce que c'est dans
la gestion de la corporation que les contrôles se font. Là, ce
n'est plus le ministre parce que c'est une autorité
déléguée par sa corporation.
Un hôpital a le devoir, le mandat, d'assurer une qualité de
soins. Malgré le discours du ministre en deuxième lecture, qui
était majoritairement axé sur la qualité des services
ambulanciers, sur l'amélioration du type de services donnés,
à l'intérieur du libellé de sa loi, la seule
préoccupation qu'il a est administrative en termes de fonctionnement, il
n'y a rien comme obligation en fonction de la qualité des services
professionnels rendus. C'est pour cela qu'on introduit cette obligation
à la corporation pour que, à la dimension du discours du
ministre, elle se trouve dans le texte législatif. Il n'y a aucune
obligation dans votre texte, c'était seulement dans votre beau discours.
Donc, on voudrait que vous passiez de la parole aux actes et que vous acceptiez
cet amendement.
M. Dutil: M. le Président, ce serait de la parole à
l'écrit.
M. Chevrette: Bien, ce serait encore mieux.
M. Dutil: Les actes, les actions...
M. Chevrette: Mais l'acte, c'est de l'écrire.
M. Dutil: Oui. C'est un problème complexe. J'aimerais que
Mme Demers vous donne la recherche qu'elle a faite là-dessus à la
suite du dépôt de votre amendement.
Mme Demers (Laurence): L'article 21 du projet de loi, tel qu'il a
été déposé, prévoit que l'entente qui a
été conclue entre la FMOQ, le conseil régional et le
ministère de la Santé et des Services sociaux et qui concerne le
système de visites médicales d'urgence dans la région du
Montréal métropolitain, continue de s'appliquer et lie la
corporation. Cela veut dire que la corporation qui serait créée
par la loi est liée par l'entente qui a été conclue avec
la FMOQ. Or dans l'entente qui a été conclue avec la FMOQ, on a
les critères d'embauche, les raisons pour lesquelles on peut refuser
à un médecin de pratiquer à la corporation, on a le
comité médical qui est formé de sept médecins, dont
l'un représente te CRSSS. Avec le projet de loi évidemment, comme
le CRSSS devient la corporation aux fins de l'entente, cela veut dire qu'un
médecin est nommé par la coporation, certains sont nommés
par les médecins inscrits, etc. Le rôle du comité
médical est d'être toujours responsable vis-à-vis de la
corporation pour que des services adéquats soient rendus. Il doit faire
des recommandations sur le renouvellement des nominations de médecins,
il doit voir à prendre des sanctions contre les médecins qui sont
négligents ou...
M. Chevrette: Pourriez-vous déposer l'entente?
Mme Demere: Oui.
M. Chevrette: Je vais demander quatre ou cinq minutes pour la
regarder. La notion d'obligation...
Mme Demers: D'accord. Je vais vous en donner une
soulignée.
M. Chevrette: L'obligation de contrôle, c'est cela que je
veux voir. Si ce n'est pas dedans, je vais maintenir mon amendement.
M. Dutil: Ce qui est souligné en bleu à l'article
602 semblerait être l'endroit...
M. Chevrette: C'est l'objet de l'entente qui me
préoccupait au départ. C'est axé exclusivement sur la
dispensation de visites médicales d'urgence. On ne parle pas de notion
de contrôle dans cela, c'est l'obligation de faire.
Mme Demers: Oui, mais à l'article 6. 2...
M. Chevrette: On va regarder. Est-ce que Mme Demers pourrait nous
dire si l'autorité qui est conférée en vertu de l'article
6. 2 n'est pas le médecin coordonnateur sur les médecins? C'est
bien cela.
Mme Demers: Oui, c'est cela.
M. Chevrette: Je vous réfère maintenant à
mon amendement.
Le Président (M. Bélanger): D'accord.
M. Chevrette: Un contrôle professionnel médical de
la qualité des services cliniques rendus sur son territoire.
Mme Demers: Qu'est-ce que les services cliniques? Dans la Loi sur
les services de santé et les services sociaux, les départements
cliniques, ce sont les départements sous la direction des
médecins. Le personnel clinique, c'est tout le personnel ayant un
diplôme universitaire dans un domaine de la santé et des services
sociaux autre que les médecins. Alors, ici, services cliniques...
M. Chevrette: Mais vous ne retrouvez pas de services cliniques
couverts par l'article 6. 2.
Mme Demers: Non, c'est le personnel médical.
M. Chevrette: Médical, point.
Mme Demers: C'est sûr que c'est une loi... C'est une
entente entre des médecins et... gouvernement.
M. Chevrette: Oui. La nuance entre ce que vous dites et ce que je
dis, c'est que votre argumentation est correcte en ce qui regarde le
médecin coordonnateur vis-à-vis des médecins.
Vis-à-vis des autres catégories de professionnels, où
est-ce que vous retrouvez le contrôle dans l'entente que vous me faites
lire?
Mme Demere: À ce moment-là, je pense que cela fait
partie des pouvoirs généraux de la corporation. Les autres...
M. Chevrette: II n'y en a pas. Mme Demere:... sont des
salariés.
M. Chevrette: II n'y en a pas. Il n'y a pas d'obligation de
contrôle de la qualité.
Mme Demere: Bien, la corporation doit se faire des
règlements de régie interne.
M. Chevrette: Où retrouvez-vous cela?
Mme Demere: Bien, c'est un pouvoir qui appartient à toute
corporation...
M. Chevrette: Bien oui!
Mme Demere:... et la Loi sur les compagnies s'applique à
cette corporation.
M. Chevrette: C'est cela. On veut lui créer une obligation
de contrôle pour établir une qualité, c'est clair.
Mme Demers: Oui, mais est-ce que... M. Filion: Quel serait
le problème...
Mme Demers:... cela voudrait dire le contrôle
médical sur les infirmières? Le personnel clinique, dans le
conseil régional, je pense qu'il n'y a pas autre chose que les
infirmières.
M. Chevrette: Qu'est-ce qui vous dit qu'ils n'arriveront pas avec
des "paramédics" tantôt?
Mme Demers: À ce moment-là, il faudra
définir le personnel clinique.
M. Chevrette: Oui, c'est cela. Cela ne se définit... Cela
se définit, mais c'est...
Mme Demers: Même dans un centre hospitalier, les
médecins ne contrôlent pas l'activité des
infirmières. On a le Conseil des médecins, dentistes et
pharmaciens qui contrôle les activités de ces
professionnels-là. Les infirmières sont contrôlées
par des infirmières.
Une voix: Chaque corporation...
Mme Demers: Les physiothérapeutes, tous les
"paramédics", comme on pourrait les appeler...
M. Chevrette: Oui, mais je suis...
Mme Demers:... sont contrôlés par
l'administration.
M. Chevrette:... votre raisonnement. Est-ce que je vous ai
proposé que ce soit le médecin coordonnateur qui contrôle
les infirmières à Urgences-santé?
Mme Demers: Non.
M. Chevrette: Je ne vous ai pas dit que les "paramédics"
seraient contrôlés par le médecin coordonnateur. Je vous ai
dit...
Mme Demers: Bien, quand on dit...
M. Chevrette:... que c'était un pouvoir de portée
générale, Mme Demers, une obligation faite à la
corporation, en vertu de la loi, d'établir des normes de contrôle
sur la qualité des services donnés.
Mme Demers: Oui, mais...
M. Chevrette: C'est différent de ce que vous dites. Cela
ne contredit pas du tout ce que je dis.
Mme Demers: Si vous me le permettez, le contrôle
professionnel médical, cela veut dire des médecins qui vont
contrôler la qualité des services cliniques. Les services
cliniques, cela comprend d'autres services que les services qui sont rendus par
les médecins. Cela veut dire, je pense, le contrôle des
médecins sur des non-médecins.
M. Chevrette: Je vais vous poser une question. Qui contrôle
la qualité professionnelle du geste posé par les techniciens
ambulanciers?
Une voix: Le superviseur.
M. Chevrette: Non, mais je veux dire que le contrôle de la
qualité de l'acte se fait par quelqu'un.
Mme Demers: Le contrôle de la qualité de l'acte des
médecins, dans l'entente, c'est fait par des médecins.
M. Chevrette: Bon!
Mme Demers: Évidemment, l'entente ne prévoit pas
d'autre personnel professionnel que des médecins, c'est une entente qui
lie les médecins. Maintenant, dans le projet de loi, on avait... Est-ce
que cet amendement g. 1 est déposé?
M. Dutil: Oui, bien, c'est-à-dire que c'est celui dont on
vous parlait tout à l'heure, mais qu'on va discuter à l'article
4: déterminer les normes relatives à la qualité des
services constituant le système.
M. Chevrette: On va le regarder. Lequel?
M. Dutil: On vient de le déposer, de le transmettre pour
discussion ultérieure et dépôt.
M. Chevrette: Mais si cela peut éclairer tout de suite, je
vais au moins le lire.
M. Dutil: Oui.
Le Président (M. Bélanger):... Cela se lirait comme
ceci: 6° par l'addition, après le paragraphe g du deuxième
alinéa, du suivant: g. 1 déterminer les normes relatives à
la qualité des services constituant un système
préhospitalier d'urgence ainsi que les modes d'application.
M. Chevrette: M. le ministre ou Mme Demers, là, votre
amendement a créé l'obligation de déterminer des normes.
Il crée également l'obligation de - attendez un peu - les modes
les façons de l'appliquer. Où est-ce que vous retrouvez, dans
votre amendement, la notion de contrôle?
Une voix: Non, je comprends.
M. Chevrette: C'est la dimension de contrôle. Oublions les
termes mêmes. Cela ne me
dérange pas, mot, que vous arriviez avec un amendement autre que
le mien, qui ne tient pas plus qu'il ne le faut.
Une voix: Non, non, je comprends, là.
M. Chevrette: Je veux que l'on retrouve la dimension de
contrôle de la qualité de l'acte posé. Parce qu'il y a des
gens qui nous disent que, - puis ce sont des gens qui travaillent à
Urgences-santé - là-dessus, on se doit d'apporter... Puis ce sont
des médecins, si ma mémoire est fidèle, et même des
infirmières. Ils ont parlé de contrôle de la qualité
de la nature des actes posés. Quant à cela, je ne retrouve pas
cette orientation-là dans le conseil, comme obligation de la
corporation.
Je vais vous lire un petit bout, Mme Demers, je vais vous lire un petit
bout de ce qui nous a inspirés pour en arriver à l'amendement. Je
vous réfère au mémoire des médecins
d'Urgen-ces-santé, qui disaient ceci: "Les médecins se sont
intéressés par ailleurs à examiner l'ensemble des facteurs
qui influent sur la performance du système de soins
préhospitaliers et notamment les processus d'évaluation de la
qualité des soins, " Cela, c'était clair: évaluation de la
qualité. Pour évaluer la qualité, il faut bien qu'il y ait
des contrôles. Et ils ajoutent: "Nous estimons qu'un système
québécois de soins préhospitaliers requerra - je vous
réfère, M. le ministre, à la page 3 du mémoire des
médecins d'Urgences-santé - une forme de contrôle,
contrôle médicalisé pour les actes professionnels, de
même que contrôles opérationnel et administratif et qu'il
faudra donc instituer des normes nationales... En plus, là: "des normes
nationales qui serviront de guide à l'ensemble des systèmes
locaux". Là, je comprends qu'on ne parle pas au niveau du national,
parce qu'on n'a pas encore abordé la question des systèmes en
régions. On n'a fait que parler en fonction de la corporation. Mais,
c'est comme rien, on va transposer au moins les normes minimales de soins, les
standards puis les contrôles, il me semble!
Mme Demers: À 149. 20, je vais vous lire le projet
d'amendement qu'on avait.
M. Chevrette: Avez-vous le projet entre les mains?
Mme Demers: Oui.
M. Chevrette: Est-ce qu'on l'a dans la série que vous avez
déposée? Bon Dieu! Si vous nous les aviez donnés, vos
amendements...
Une voix: Torvis! Ils sortent cela à la pièce.
Le Président (M. Bélanger): 20. Oui, 149. 20: "Les
normes d'équipement, de fonctionnement et d'inspection des
opérations des service d'ambu- lance, celles relatives à
l'évaluation de la qualité de ces services ainsi que les
qualifications du personnel qui est affecté, prévues a un
règlement pris en application de la Loi sur la protection...
Une voix: Des normes. M. Chevrette: Des normes.
Le Président (M. Bélanger):... de la santé
publique, L. R. Q., chapitre P-35, s'appliquent, compte tenu des adaptations
nécessaires et de la nature des activités exercées,
à tout propriétaire ou à toute municipalité qui a
conclu un contrat... "
M. Chevrette: Où est-ce que vous le trouvez dans cela, M.
le Président, là, dans ce paragraphe-là: Contrôle
des soins effectués?
Le Président (M. Bélanger): Vous voulez que je le
relise, !à, quoi?
M. Chevrette: Ah! je l'ai lu, je l'ai lu, je l'ai lu et je l'ai
devant moi. Je ne veux pas entendre la lecture. (minuit)
Le Président (M. Bélanger): Et c'est
complété...
M. Chevrette: Je vous dis: Où est-ce que vous retrouvez
ça?
Le Président (M. Bélanger): Ce matin, M. le
ministre, vous avez dit qu'il complétait 149. 20 par l'alinéa ici
qui dit: Remplacement dans les quatrième, cinquième,
sixième et septième lignes, après "celles relatives
à l'évaluation de la qualité de ces services ainsi que les
qualifications du personnel qui y est affecté par ce qui suit: Les
qualifications du personnel affecté à ce service ainsi que les
normes relatives à la qualité des services constituent un
système préhospitalier d'urgence.
M. Chevrette: II n'y a pas de notion de contrôle, ce sont
les normes. C'est la fixation de normes.
Le Président (M. Bélanger): Elle est bien facile.
On n'a qu'à poser la question: Y a-t-il un directeur de service
professionnel? Si oui, cela fonctionne automatiquement, faire les
contrôles et les vérifications.
M. Dutil: On aurait une formule facile si c'était
satisfaisant. Je la lis de toute façon. C'est ce qu'on a
déposé pour l'article 4: déterminer les normes relatives
à la qualité des services constituant un système
préhospitalier d'urgence, ainsi que leurs modes d'application et de
contrôle. Alors, c'est le mode d'application et le contrôle des
services constituant un système préhospitalier
d'urgence.
M. Chevrette: Pour être très clair par rapport
à ce que je vous dis, il faudrait que votre amendement dise que... Vous
déterminez les normes relatives, je n'ai rien contre cela.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Mais vous créez l'obligation de
contrôler la qualité des services. Tu peux fixer une norme et
qu'il n'y ait aucun contrôle. C'est de créer à la
corporation l'obligation...
M. Dutil: Là, on parle d'un mode de contrôle. Leur
mode d'application et leur mode de contrôle...
Une voix: Le contrôle des normes, c'est cela?
M. Dutil: On détermine les normes relatives à la
qualité des services constituant un système préhospitalier
d'urgence et on détermine le mode d'application et de contrôle des
services constituant un système préhospitalier d'urgence.
Si on le lit en deux phrases, on dit: Déterminer les normes
relatives à la qualité des services constituant un système
préhospitalier d'urgence. Supposons qu'on met un point là. Puis
là, on dit: Déterminer le mode d'application et le mode de
contrôle des services constituant un système préhospitalier
d'urgence. C'est ce que cela veut dire, parce qu'ainsi que leur mode
d'application de contrôle, cela réfère au début de
la phrase, c'est-à-dire à la qualité des services
constituant... Si vous voulez le mettre en deux phrases, cela ne change rien,
mais...
M. Filion: Je pense qu'il serait mieux de le mettre en deux
phrases parce que, sinon, le contrôle pourrait...
M. Dutil: Ce serait peut-être plus clair.
M. Filion:... s'appliquer aux normes alors que vous voulez qu'il
s'applique à la qualité des services. Right?
M. Chevrette: M. le ministre, vous nous annoncez...
M. Dutil: Attendez. Je ne vous annonce rien...
Le Président (M. Bélanger): Continuez, M. le
député de Joliette, cela allait bien.
M. Chevrette:... qu'à l'article 4 vous pourriez disposer
de notre amendement déposé à l'article 149. 14. C'est
cela? Cela ne me fait rien que vous suspendiez l'amendement ici et qu'on le
fasse...
Le Président (M. Bélanger): Qu'on retravaille le
libellé.
M. Chevrette:... à l'article 4. Cela ne me dérange
pas.
Le Président (M. Bélanger): Vous êtes
d'accord avec cela? Cela nous permettrait...
M. Chevrette: Je le laisse déposé. Je ne fais que
le suspendre.
M. Filion: Juste une question. À l'article 4, ce sont les
obligations de qui?
Le Président (M. Bélanger): Ce qui est suspendu
dans votre amendement, M. le député de Joliette, c'est...
M. Chevrette: Un instant, Mme Demers.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
on va parler juste un à la fois.
M. Chevrette: J'ai une question à poser à Mme la
ministre. L'article 4... J'ai une tendance vers la compétence, blague
à part.
M. Dutil: Je vais transmettre votre message à Mme
Lavoie-Roux, à M...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
M. le député de Joliette, je vous en prie.
M. Chevrette: Merci. L'article 4, madame, est-il exact qu'il
amende la Loi sur la protection de la santé publique? D'accord?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Comment pourrais-je créer une obligation de
contrôle à la corporation en amendant la Loi sur la protection de
la santé publique?
Mme Demers: L'article 4, c'est un pouvoir de
réglementation qui appartient au ministre. Le ministre fait des
règlements pour des normes permettant l'évaluation de la
qualité des services ou les normes de qualité. Si les gens ne
respectent pas...
En vertu de la Loi sur la protection de la santé publique, le
ministre doit faire l'inspection. Si, à la suite de son inspection, on
s'aperçoit que la corporation ne respecte pas les normes, il peut faire
une plainte pénale. Autrement, dire à la corporation qu'elle se
fasse des normes et qu'elle les respecte, il n'y a plus aucun contrôle
objectif.
M. Chevrette: D'accord. On va donc suspendre l'amendement et on
va attendre l'article 4.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Pour être
bien sûrs qu'on se comprend, l'amendement est le suivant. S'il vous
plaît, il y a beaucoup de bruit dans la salle. "La corporation doit
mettre en place des systèmes de contrôle professionnel
médical de la qualité des services cliniques rendus sur son
territoire. " Est-ce que c'est bien ce qu'on suspend?
M. Chevrette: Une dernière question.
Le Président (M. Bélanger): Dernière
question, je vous en prie.
M. Chevrette: Le pouvoir réglementaire... Je voudrais bien
que les avocats m'écoutent parce que ce sont eux qui auront à
l'interpréter. Ifs vont convaincre le ministre que ça n'a pas
d'allure et ils n'auront même pas compris l'argumentation.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie,
procédez. Ils sont tout ouïe.
M. Chevrette: L'argumentation que vos avocats vous donnent,
où ils vous disent que c'est un pouvoir réglementaire du
ministre, en vertu de la Loi sur la protection de la santé publique. Ce
que je dis, ce n'est pas seulement d'établir des normes. Je comprends
que les standards minimaux doivent être l'obligation du ministre. Je n'en
disconviens pas. Mais l'obligation...
Le fond de ma pensée sur l'amendement que je veux apporter, c'est
d'obliger la corporation à des contrôles sur la qualité des
actes posés. Le ministre, par règlement, tient pour acquis que
cela va se faire. Je voudrais créer l'obligation dans la loi, si bien
que n'importe qui pourrait dire demain matin: Je m'excuse, M. le ministre,
votre corporation ne se préoccupe aucunement des contrôles de la
qualité des gestes posés. Vous ne trouvez pas que c'est loin, le
ministre à Québec, qui établit des modes de contrôle
sans créer l'obligation formelle, dans la loi, d'effectuer lesdits
contrôles?
Mme Demers: Si le ministre fait des règlements en disant
que le personnel ambulancier doit répondre à telle qualification,
que le temps-réponse pourrait être de tant, ou toute sorte de
normes de qualité, cela devient un règlement qui doit être
suivi par la corporation. En vertu de la Loi sur la protection de la
santé publique, le ministre a le droit d'aller faire des inspections,
d'aller voir si les normes et les règlements qu'il a établis sont
respectés.
M. Chevrette: C'est justement ça que je veux dire.
Mme Demers: Autrement, on pourrait dire que c'est un article de
loi qui pourrait dire que la corporation doit respecter les règlements
du ministre.
M. Chevrette: Je comprends que ce serait fou, fou. Ce n'est pas
du tout ce que je veux dire.
M. Dutil: Vous ne voulez pas que ce soit le ministre qui aille
inspecter?
M. Chevrette: Excusez, on dérange le président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie. Merci
de votre considération, M. le ministre.
M. Chevrette: Non, c'est à moi.
Le Président (M. Laporte): C'est à vous? Ah!
Prenez-le comme un lapsus.
M. Chevrette: Je vous excuse. Est-ce qu'on doit agir tel que
c'est libellé, Mme Demers? Je suis persuadé que ce qui se fait,
c'est qu'on agit exclusivement sur plaintes. On établit dés
contrôles sur plaintes présentement. En tout cas, ce sont les
rapports que l'on a, à moins que vous nous prouviez le contraire. On
attend qu'il se passe quelque chose et, là, on vérifie. Je
prétends que les services préhospitaliers, il doit y avoir des
contrôles sur les actes qui se posent. Il doit y avoir des
contrôles assez importants, à part cela, pas attendre
exclusivement. par délation ou par plainte officielle de la population,
le fameux tribunal de plaintes à la population, pas le tribunal, mais
le...
M. Dutil: Le CRSSS, le bureau.
M. Chevrette: Je pense que si on veut véritablement avoir
un contrôle de la qualité, il faut qu'on ait l'obligation de
surveillance, de contrôle régulier comme étant quelque
chose de naturel et non pas quelque chose qui se fait... Vous m'avez
répondu très bien: C'est un pouvoir de l'enquête. Bien oui,
bon Dieu, un pouvoir de l'enquête. Il y a des enquêtes qui partent
à partir d'émissions de radio; ce n'est pas cela qu'on appelle
une qualité de soins. Il n'y a pas de contrôle à ce
moment-là. Deux ans après, vous irez me "checker" le
contrôle de la qualité. Cela n'a pas de bon sens. Ce n'est pas
parce que... Je ne nie pas le pouvoir de réglementation dont vous parlez
dans l'article 4, mais je voudrais formellement voir, dans les obligations
fermes de la corporation, l'obligation d'avoir des systèmes de
contrôle. Là, les gens ne pourraient pas dire que ce n'est pas
systématiquement fait comme travail pour l'analyse, l'évaluation
des gestes médicaux posés ou des gestes professionnels
posés. Cela m'apparaît drôlement important. C'est pour cela
que je vous dis que la suggestion que vous faites d'aller à l'article 4
ne donne pas raison à l'esprit que je veux donner à l'amendement.
Si je ne peux pas le faire là, je ne sais
pas où je le ferais, à moins que vous m'indiquiez
qu'ailleurs on pourrait le faire. C'est pour cela que je le mets à... On
voulait le mettre à l'article 149. 5, c'est le ministre qui nous l'a
remis à 149. 14. C'est parce qu'hier - là, vous pelletez-en
avant, M. le ministre - je voulais le mettre à 149. 5, vous m'avez dit:
Viens à 149. 14. Là, je veux le mettre à 149. 14, vous me
dites: Mets-le à 149. 4. Bon Dieu!, il va se ramasser à 149. 22,
puis après cela, c'est la sanction de la loi.
Le Président (M. Bélanger): C'est clair; c'est
parce qu'il veut l'éviter.
M. Chevrette: Bien oui... Il ne l'évitera pas, je vais
être constant.
M. Dutil: Le ministre n'est pas en train de faire des moyens de
dilution là. C'est 24 la sanction de la loi, ce n'est pas 22. Est-ce
qu'on pourrait suggérer à l'Opposition, M. le Président,
que notre monde regarde, pour atteindre cet objectif-là, un
libellé qui conviendrait et qu'on revienne plus tard?
M. Chevrette: Je laisse ma proposition sur la table, en
suspens.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 14 est
suspendu jusqu'à ce qu'on art la réponse sur l'autre article. En
tout cas, on se comprend. Donc, est-ce qu'on peut passer, en attendant,
à l'article 149. 15, histoire d'avancer un petit peu?
M. Chevrette: Oui.
M. Dutil: On a des amendements là.
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 15,
effectivement, on en avait parlé au départ, il y avait un
amendement là-dessus. Je lis quand même l'article 149. 15 pour se
bien comprendre: "La corporation peut conclure... "
M. Chevrette: Un instant, est-ce qu'on peut avoir les copies?
Une voix: Cela a été envoyé.
M. Chevrette: Est-ce que c'est la longue de cet
après-midi?
M. Dutil: Oui, cela a été transmis cet
après-midi. Ne confondez pas, je pense vous avoir
démêlé laquelle était la bonne dans les deux que
vous m'avez montrées.
Une voix: Est-ce qu'on peut en avoir des copies?
Le Président (M. Bélanger): Un instant, un à
la fois. Si cela ne vous fait rien, on va prendre juste un président et
on va s'organiser. S'il vous plaît! Au début de la discussion,
hier ou avant-hier, je ne me rappelle plus, on avait déjà une
modification de prévue à cet article de loi-là. Là,
on me dit qu'il y en a un nouveau de déposé qui est plus long.
Celui qui est suspendu, qui se lit comme ceci: L'article 149. 15 introduit par
l'article 2, etc... est modifié par l'insertion, dans la
troisième ligne et après le mot "disponibles", des mots "de
façon exclusive". Cela avait été suspendu.
M. Dutil: Cela avait été suspendu, M. le
Président. Là, ce qu'on a déposé, ce sont de
nouvelles clauses pour remplacer les clauses qui sont en place. (0 h 15)
Le Président (M. Bélanger): Êtes-vous
d'accord pour qu'on retire celui-là?
M. Chevrette: Bon! Bien là, vous retirez l'amendement qui
était dans la liasse qui a été
déposée...
Le Président (M. Bélanger): Exact. M.
Chevrette:... vendredi.
Le Président (M. Bélanger): Vendredi, c'est cela.
Je retire celui-là, ici, que je viens de vous lire. D'accord?
M. Chevrette: On en a un, 149. 15, ici, qui est pas mai long.
C'est le dernier, celui-là.
Le Président (M. Bélanger): Celui-là est le
dernier. Mais il faut retirer celui-là pour aller à l'autre.
Une voix: Ce n'est pas juste.
M. Chevrette: On retire celui de vendredi, dans un premier
temps...
Le Président (M. Bélanger): On retire
celui-là, et on va voir le nouveau du...
M. Chevrette:... puis on retire le deuxième qui a
été déposé quand?
Le Président (M. Bélanger): Le deuxième qui
a été déposé. Ah, mon Dieu!
Une voix: C'était le seul...
M. Dutil: C'est celui-là, ici. Pour fins de
simplification, ce qu'on a fait, là, M. le Président, on...
Le Président (M. Bélanger): Ah! Cela a
été transmis mais n'a jamais été
déposé. Donc, il n'y a pas de problème avec cela. Alors,
vous nous dites maintenant lequel vous voulez déposer.
M. Dutil: Ce qu'on a transmis cet après-midi ou ce matin,
ce sont les articles 149. 15 à
149. 20 qui remplaceraient les articles qui étaient
libellés. C'est ce qu'on a transmis pour fins de simplification, parce
qu'il y a des modifications qui ne sont pas nécessairement
considérables.
Une voix: Oui, mais quel est le nouvel amendement, là?
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je voudrais bien comprendre. On a 149. 15 dans le
projet de loi. Vous me suivez?
Le Président (M. Bélanger): Oui. Cela va.
M. Chevrette: On a 149. 15 inclus dans une liasse qui avait
été déposée au début de la commission.
Le Président (M. Bélanger): Au début de la
commission, c'est cela ici.
M. Chevrette: Non, ce n'est pas cela. Cela, c'est le dernier.
Une voix: C'est celui-là, ici.
M. Chevrette: On a celui que vous venez de déposer, 149.
15.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Puis là, le ministre s'apprête
à déposer 149. 15.
Le Président (M. Bélanger): Cela, c'est celui qui
était suspendu, hein?
M. Chevrette: Oui, oui.
Le Président (M. Bélanger): Oui, bon.
M. Chevrette: Donc, vous arrivez avec 149. 15,
quatrièmement.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela. M.
Chevrette: Là, je vous dis. M. Dutil: M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Un instant, un instant,
là! On commence à se comprendre. Celui-là, ici, est
retiré, d'accord? On le met là.
M. Dutil: M. le Président, pour faciliter le travail, au
lieu de procéder par amendement en disant qu'on ajoute telle chose
là, puis qu'on retranche telle affaire, on a rédigé
à nouveau les amendements. Alors, l'Opposition va retrouver beaucoup de
choses qui étaient dans le texte initial dans le dernier
dépôt. Beaucoup de choses. D'accord? Mais, ce qu'on a
proposé pour faciliter notre travail, c'est de retirer les articles et
de les remplacer par ceux qui sont là. Vous remarquerez que les trois
pages comportent cinq articles: 149. 15 à 149. 20.
M. Filion: Cela, c'est encore plus compliqué.
Le Président (M. Bélanger): Écoutez, c'est
comme cela, là,...
M. Filion: Non, mais c'est quoi?
Le Président (M. Bélanger):... on ne fera pas trop
de remarques pour ne pas le compliquer plus. M. le ministre nous dit que tout a
été rédigé dans un seul texte pour qu'on se
comprenne, c'est celui qui est déposé. Le nouveau 149. 15 se
lirait comme ceci:...
M. Filion: Est-ce qu'on peut en avoir des copies?
M. Chevrette: Un instant, là.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Chevrette: Vous allez commencer par demander à la
commission si on retire tout ce qui est sur la table pour le remplacer par...
Ce serait au moins logique, là.
Le Président (M. Bélanger): C'est fait, cela.
M. Chevrette: Qui vous a donné l'autorisation?
Le Président (M. Bélanger): Vous avez dit oui,
tantôt.
M. Chevrette: Je n'ai pas dit oui à cela, jamais.
Le Président (M. Bélanger): On recommence, d'abord.
C'est que les autres...
M. Chevrette: Non, non, vous allez procéder; il y en a
quatre.
Le Président (M. Bélanger): Non, non, non. Les
quatre autres n'ont rien à voir; ils n'ont jamais été
déposés. Ils ont juste été transmis à titre
d'information pour fins de discussion. Le seul qui a été
déposé formellement, c'est celui-là. Et je vous ai
demandé tout à l'heure si on le mettait de côté pour
continuer. Là, on m'a dit: Oui. Alors, il est de côté puis
on continue...
M. Chevrette: Vous retirez cet amendement-là. Est-ce que
vous retirez 149. 15 du projet de loi ou si vous arrivez avec cet
amendement-là à 189. 15?
Le Président (M. Bélanger): C'est exactement
cela.
M. Chevrette: À 149. 15.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Chevrette: Est-ce cela?
M. Dutil: C'est qu'on demande de retirer l'ensemble de l'article
pour le remplacer par ce nouvel article-là, 149. 15, sur lequel vous
retrouvez un libellé relativement similaire, avec des ajouts.
Plutôt que de dire: Nous proposons un amendement pour ajouter "autre
qu'une municipalité" après le mot "ambulance", et
"exclusivité" après tel terme - ce qui aurait été
plus complexe pour notre compréhension - on a refondu le texte d'une
façon complète. Il nous paraît plus facile de retirer 149.
15, tel que déposé, et de prendre...
Le Président (M. Bélanger): Bon! Ouf. La nouvelle
formulation de 149. 15: "La corporation peut conclure avec tout
propriétaire d'ambulances autre qu'une municipalité un contrat de
location aux termes duquel le propriétaire met à la disposition
exclusive de la Corporation des ambulances, aux points de services et selon les
horaires qu'elle détermine. "
S'il vous plaît! Je vous demanderais de parler moins fort autour
parce que cela devient compliqué.
M. Dutil: Je voudrais vous rappeler d'ailleurs que l'amendement
qu'on a retiré tout à l'heure, c'était au niveau de la
formulation de façon exclusive.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Dutil: Vous vous rappelez que le député de Gouin
nous avait dit: De la façon dont vous le libellez, ce n'est pas clair
que l'exclusivité est à tel ou tel endroit. On avait d'ailleurs
suspendu l'étude de cet article justement parce qu'on ne s'entendait pas
sur l'endroit où on devait mettre "exclusive" dans la phrase. On l'a
libellé à nouveau et vous voyez que le mot "exclusive", en tout
cas à notre point de vue, est placé de telle sorte qu'il n'y ait
plus cette ambiguïté. Au lieu de dire "de façon exclusive",
on dit "met à la disposition exclusive de la Corporation des ambulances
aux points des services et selon les horaires qu'elle détermine. "
Le Président (M. Bélanger): Y a-t-il des
commentaires sur cette formulation?
M. Chevrette: Oui, oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: C'est à l'article 16 qu'on retrouvait
auparavant les contrats avec les municipalités. Dans l'article 149. 15,
auparavant, il n'y avait pas cette spécificité avec les
municipalités; quelle en est la raison?
M. Dutil: C'est pour éviter la crainte que certains
avaient que les municipalités viennent s'inclure dans le processus,
alors que le rôle qu'on veut leur faire jouer un jour est un rôle
subsidiaire, c'est-à-dire que pour que ce soit étanche, on
renouvelle les contrats - et on verra plus loin qu'on le fait par
négociation de gré à gré ou par décret -
avec ceux qui détenaient des permis ou avec les acquéreurs de
ceux qui détenaient des permis. Donc, on voulait tout simplement rendre
l'article plus étanche et s'assurer qu'il n'y ait aucune
incompréhension en éliminant les municipalités de cet
endroit.
M. Chevrette: Est-ce à dire, M. le ministre, que la
corporation pourrait cependant, en vertu de l'article 149. 16 qui suit,
autoriser une municipalité à effectuer un transport
ambulancier?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, avez-vous lu le nouvel article ou si vous
prenez celui du texte de loi?
M. Chevrette: Là, j'ai lu l'article 149. 15. Le ministre
m'a dit...
M. Dutil: Oui, oui.
Le Président (M. Bélanger): Parfait.
M. Chevrette:... qu'il avait enlevé...
Le Président (M. Bélanger): Mais votre remarque,
c'est relativement à l'article 149. 16; avez-vous lu le nouveau texte au
complet? C'est seulement cela que je veux savoir.
M. Dutil: La raison pour laquelle on les a mis à la queue
leu leu jusqu'à l'article 120, c'est parce qu'ils se touchent l'un
l'autre. Alors, pour répondre à la question que me pose le chef
de l'Opposition, je dis que les municipalités peuvent intervenir
à un moment donné, en cas d'insuffisance.
M. Chevrette: Où retrouvez-vous les municipalités
dans le nouvel article?
M. Dutil: À 149. 18, donc au bas de la deuxième
page et...
Le Président (M. Bélanger): L'article 149. 18: "Une
municipalité qui...
M. Dutil:... au haut de la troisième page.
Le Président (M. Bélanger):... était
titulaire
d'un permis d'exploitation des services d'ambulance conserve...
M. Chevrette: Non, mais ce n'est pas la question que j'ai
posée.
Le Président (M. Bélanger): Bien.
M. Chevrette: J'ai posé une question par rapport à
l'article 149. 16. Là, ce que vous me lisez...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette:... c'est concernant une municipalité qui en
fait déjà.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela. M.
Dutil: Oui, à la page suivante.
M. Chevrette: Bon, ne grouillez pas, on va y aller.
M. Dutil: Une municipalité peut, en outre, dans le cadre
de l'application des dispositions des deuxièmes alinéas de
l'article 149. 16 et de l'article 149. 17, être autorisée par la
corporation à offrir, aux conditions que celle-ci détermine par
contrat, des services d'ambulance, les conditions étant des...
M. Chevrette: Mais comment pouvez-vous ajouter cela? Voici le
dilemme que j'ai, et je vais l'expliquer; peut-être que vous allez
pouvoir me répondre. Vous avez décidé
antérieurement, par l'esprit de vos amendements jusqu'à
maintenant, que le territoire couvert était celui
d'Urgences-sanîé actuellement. Sur le territoire actuel
d'Urgences-santé, pouvez-vous me dire s'il y a des municipalités
qui donnent des services ambulanciers? Première question.
M. Dutil: Non, il n'y a pas de municipalité sur le
territoire...
M. Chevrette: Bon, à ce moment-là, si vous avez
restreint le champ d'action au territoire actuel du CRSSS ou à celui
desservi par Urgences-santé actuellement et que, de plus, vous ajoutez
l'exclusivité des entrepreneurs actuels qui couvrent tout ce territoire,
comment pouvez-vous m'expliquer que vous enlevez dans l'article 149. 15 la
notion de municipalité puisque vous l'ajoutez dans l'article 149. 18?
Quel est l'esprit? Quelle est votre intention?
M. Dutil: C'est que sur le territoire autre que celui de
Montréal, ces articles-là vont s'appliquer par
référence, quand on va arriver...
M. Chevrette: C'est la corporation. Je m'excuse, on traite de la
corporation, pas par référence. Ce n'est pas vrai cela, M. le
ministre.
Je m'excuse de vous contredire. On parle de la corporation et des
pouvoirs de la corporation. Je ne veux pas qu'on s'induise en erreur
réciproquement.
M. Dutil: Je voudrais que le chef de l'Opposition retourne au
deuxième paragraphe de l'article 149. 16 - on parle toujours des textes
qu'on a soumis. Si le nombre d'ambulances disponibles suivant les contrats
conclus en vertu du premier alinéa ne permet pas d'offrir de services
d'ambulance suffisants, la corporation procède pour le nombre
d'ambulances manquant, avec l'autorisation du ministre, de la manière
qu'elle estime appropriée. Cette manière appropriée peut
être d'aller en appel d'offres publics - je fais l'hypothèse que,
par exemple, le besoin d'ambulances a augmenté et qu'on n'a pas
signé les contrats pour ces ambulances - d'en obtenir par une
municipalité ou d'en obtenir par une corporation à but non
lucratif qui pourrait se former.
M. Chevrette: Mais si telle était votre orientation de
vous ouvrir une porte, est-ce que vous trouvez logique de briser votre
orientation d'utiliser l'exclusivité? Vous pourriez ajouter ou offrir la
possibilité à ceux qui détiennent un contrat d'augmenter
leur nombre de véhicules, plutôt que d'introduire cette notion
d'ouvrir la porte à une municipalité pour qu'elle s'offre des
services, d'abord différents, et là, vous auriez un
déséquilibre entre... Je prends une municipalité qui est
très riche, puis avec deux ambulances, elle est correcte, puis elle
décide... C'est possible, ce que je dis là, et je pense que
toutes nos discussions étaient précisément pour
éviter cela. Là, on arrive à cela avec une porte
ouverte.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on peut
seulement se centrer sur l'article 149. 15, essayer d'en disposer puis les
remonter un après l'autre?
M. Filion: Les descendre, vous voulez dire.
Le Président (M. Bélanger): À cette
heure-là, cela n'a plus d'importance, d'abord qu'on avance.
M. Dutil: Écoutez, bien sûr qu'on tombe dans la
partie cruciale du projet de loi et ce sont des textes qui doivent être
bien étanches. C'est ce que j'ai dit depuis le début, il faut
qu'ils le soient et c'est assez compliqué. Il est déjà
minuit trente, M. le Président.
M. Chevrette: Minuit et demi. M. Dutil: Minuit et
demi.
Le Président (M. Bélanger): Cela fait quand
même minuit et trente.
M. Chevrette: Aimez-vous mieux ajourner?
M. Dutil: Je ne sais pas. Je pense que dans l'état de
fatigue où nous sommes, nous allons peut-être perdre...
M. Filion: Vous allez avoir des rendements
décroissants.
M. Dutil:... notre temps plutôt qu'autre chose. Puis, pour
une demi-heure de plus ou de moins, je pense...
M. Filion: Vous allez avoir des rendements
décroissants.
M. Chevrette: C'est correct. Merci. On commencera avec cela
demain.
Le Président (M. Bélanger): Alors, nous ajournons
les travaux sine die, puisqu'il y aura des nouveaux ordres à la Chambre
demain, après la période des questions. En principe, on devrait
recommencer après la période des questions, soit vers 11 h 15, 11
h 30.
(Fin de la séance à 0 h 30)