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(Onze heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plait!
Loi sur les services de santé et les services
sociaux
La commission des affaires sociales reprend ses travaux pour
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 34, soit la Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les
services sociaux et d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements ce
matin?
La Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Blais
(Terrebonne) sera remplacé par M. Claveau (Ungava), M. Joly (Fabre) par
M. Polak (Sainte-Anne), Mme Juneau (Johnson) par Mme Blackburn (Chicoutimi), M.
Leclerc (Taschereau) par M. Cusano (Viau), M. Sirros (Laurier) par Mme Bleau
(Groulx). C'est tout.
Le Président (M. Bélanger): Bien, je vous remercie.
Il n'y a pas d'autres remplacements?
La Secrétaire: Non.
La Corporation d'urgences-santé de la
région de Montréal métropolitain (suite)
Le Président (M. Bélanger): Excellent. Alors, nous
en étions à 2, article 149. 1. Il a été
adopté. Alors, l'article 149. 2: "La Corporation a son siège dans
la ville de Montréal à l'adresse désignée par le
conseil d'administration. " Est-ce qu'il y a des intervenants sur l'article
149. 2?
M. Dutil: M. le Président, étant donné que
la corporation est créée par la loi plutôt que par lettre
patente, il y a lieu de prévoir son siège social, qui devrait
être situé, compte tenu du rôle de la corporation, dans la
ville de Montréal.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Est-ce qu'il y
a...
M. Chevrette: Seulement une information, peut-être. Est-ce
que c'est déjà décidé, ou à peu près,
où cela va loger?
M. Dutil: Non.
M. Chevrette: Non?
M. Dutil: Non, ce n'est pas décidé où cela
va loger.
M. Chevrette: Mais, c'est clair que cela sort du CRSSS?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: De l'édifice de la rue Saint-Denis.
M. Rochefort: Cela va impliquer combien de dépenses, M. le
Président, pour changer de locaux? Je ne parle pas de
déménagement de chaises et de tables, mais des systèmes de
communication, des ordinateurs et ces choses-là, on ne déplace
pas cela comme un fauteuil. Cela implique combien? J'imagine qu'au Conseil du
trésor cela a dû être évalué?
M. Dutil: Je ne pense pas que la question se rapporte à
l'article que nous discutons actuellement. Je pense que nous devrions revenir
à l'article que nous discutons actuellement.
M. Rochefort: Bien, oui, M. le Président, parce que, si
cela demeurait où c'est, je pense que ce ne serait pas absolument
essentiel qu'il y ait l'article 149. 2 tel quel. Je dirai au ministre, M. le
Président, qu'il n'y a rien comme répondre aux questions pour
qu'on puisse passer à autre chose.
Le Président (M. Bélanger): La question est
recevable. Maintenant, c'est à la discrétion de M. le ministre
d'y répondre ou pas.
M. Dutil: Évidemment, M. le Président, on pourrait
faire toutes les hypothèses qui sont actuellement envisagées et
donner les coûts de ces diverses hypothèses. J'ai mentionné
que nous n'avions pas encore décidé de l'endroit où serait
située Urgences-santé. Donc, je ne suis pas en mesure de donner
les détails au député de l'Opposition.
M. Rochefort: Oui, mais, M. le Président, je
considère que, d'une part, selon le lieu choisi, cela impliquera des
coûts reliés à ce lieu plutôt qu'à un autre
lieu. Si j'ai l'attention du ministre, le fait de partir du CRSSS de
Montréal, le fait de relocaliser où que ce soit dans la ville de
Montréal des systèmes informatiques, des systèmes de
télécommunication, cela implique en soi des coûts fixes.
Où qu'on aille, cela va coûter quelque chose que de changer
cela.
Deuxièmement, M. le Président, puisque ce gouvernement est
un gouvernement d'excellents gestionnaires, selon eux, j'imagine qu'avant
d'adopter un tel projet de loi ils savent combien cela va coûter pour
mettre en route le projet de loi, notamment pour déplacer le
siège social d'Urgences-santé. On parle de quoi comme ordre de
grandeur?
M. Dutil: M. le Président, nous avons des
hypothèses actuellement qui sont à l'étude et, lorsque
nous aurons pris une décision, nous la ferons connaître
publiquement et à l'Opposition, soyez-en assuré.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants sur l'article 149. 2?
M. Chevrette: Non, mais est-ce que M. le ministre prend avis de
la question pour nous transmettre les informations qu'on lui demande?
M. Dutil: M. le Président, si la commission veut avoir la
réponse, cela peut prendre quelque temps. Peut-être que la
commission va siéger longtemps, je ne sais pas. Si la commission
siège longtemps et que les informations sont connues parce que nous
avons pris la décision...
M. Chevrette: C'est parce qu'on a entendu - il n'y a pas de
cachette - dans un couloir que c'était déjà
décidé et c'était une école. C'est pour cela
que...
M. Dutil: Vous vous rappelez sans doute, M le Président,
que lors des auditions publiques quelqu'un a dit que dans le réseau de
la santé il y avait beaucoup de rumeurs. Actuellement, ce n'est pas une
rumeur. Il y a plusieurs hypothèses encore qui sont discutées. Il
n'y a pas de décisions qui sont arrêtées en ce
sens-là.
M. Rochefort: M. le Président, je me permettrai simplement
de dire au ministre que la meilleure façon de mettre fin aux rumeurs,
c'est d'apporter des réponses claires et d'annoncer des
décisions. Sur la question que je lui pose, je suis sûr que le
ministre pourrait très bien informer les membres de l'Assemblée
nationale, qui doivent décider des budgets de l'ensemble des
ministères et de l'utilisation des fonds publics; de combien parle-t-on
quant à l'ordre de grandeur possible de l'impact du
déménagement d'Urgences-santé du CRSSS? Cela existe et je
suis certain qu'il le sait. Qu'il ne sache pas jusqu'au dernier cent combien
cela va coûter, j'imagine que s'il nous dit la vérité - je
n'ai pas de raison de croire qu'il ne nous la dit pas...
Une voix:...
M. Rochefort: Allez-vous vous calmer, vous! Je comprends qu'on ne
peut peut-être pas l'avoir au dernier cent, puisqu'il n'aurait pas encore
choisi là où ils iront. Mais le fait de partir est
décidé et implique un coût qui doit être connu. Si le
ministre ne répond pas, qui! ait au moins le courage de dire: Je refuse
de répondre.
M. Dutil: M. le Président, étant donné que
plusieurs hypothèses sont en discussion actuellement, que ces
hypothèses ont des écarts sur le plan de l'évaluation, qui
est un des critères importants dans la décision, et que je ne
voudrais pas induire la Chambre en erreur en donnant un ordre de grandeur qui
pourrait s'avérer trop gros ou trop petit d'une façon
suffisamment grande pour faire critiquer inutilement l'Opposition, je refuse de
répondre.
M. Rochefort: Mais, M. le Président, je me permets...
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre - si
vous me permettez un instant, M. le député de Gouin -
règle générale, et là je vous ouvre une porte
là-dessus, c'est que iorsque ces coûts sont connus et qu'il y a eu
une demande, comme telle, de faite des membres de la commission, quelle que
soit leur faction politique, on s'entend pour faire parvenir à Mme la
secrétaire de la commission ces réponses qui, elle, voit à
les transmettre ensuite aux personnes intéressées à
l'intérieur de la commission. C'est une pratique qui s'est
déjà faite dans le passé, je vous le souligne en passant.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: J'ajoute...
M. Dutil: M. le Président, si votre interrogation, c'est:
Est-ce que le ministre est d'accord pour déposer la réponse, s'il
l'a? la réponse, c'est oui. Si la décision se prend et que nous
avons les estimations de coûts et que c'est précis et clair, je
n'ai aucune opposition, au contraire, de déposer cela à la
commission, soyez-en sûr.
Le Président (M. Bélanger): Alors, on comprend donc
que dès que ces coûts-là sont connus vous nous les
déposerez et on les fera parvenir aux parlementaires.
M. Dutil: Dès que la décision de
relocalisation...
Le Président (M. Bélanger): Oui, c est pour cela
que je disais que dès que les coûts seront connus
officiellement...
M. Dutil: Oui, c'est parce qu'on peut connaître les
coûts des diverses hypothèses. Je ne dois pas déposer les
coûts des diverses hypothèses; je vais déposer le
coût de l'hypothèse que nous retiendrons.
Le Président (M. Bélanger): Oui, absolument, on se
comprend bien.
M. Rochefort: M. le Président, on va y aller autrement.
Est-ce que la décision de quitter le siège social du CRSSS est
prise?
M. Dutil: Oui.
M. Rochefort: Est-ce que le ministre peut nous dire combien cela
coûte sortir du CRSSS,
où qu'on aille, c'est-à-dire les coûts minimums et
qui seront augmentés de X ou de Y, selon le lieu choisi? Mais, le fait
de sortir le système informatique, le système de
télécommunication et toute l'organisation de la centrale, cela
coûte combien de franchir le seuil de la porte où qu'on aille?
M. Dutil: Évidemment, M. le Président, si on
décide de franchir le seuil de la porte avec tous les
équipements, on a déjà évalué quel autre
seuil de porte nous allions franchir dans la direction inverse,
c'est-à-dire de la sortie à l'entrée, et que c'est un
coût global qui va être impliqué, la sortie et
l'entrée. On ne décidera pas de sortir les ordinateurs
d'Urgences-santé de Montréal avant d'avoir décidé
à quels endroits ils iront. On croit qu'il est très utile pour
les ordinateurs d'avoir un bâtiment qui les abrite. (11 h 30)
M. Rochefort: Que le ministre continue à fonctionner comme
ça et il sera jugé un jour sur sa façon de
fonctionner.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 149. 2? Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Dans le prolongement de la question du
député de Gouin, est-ce que le ministre estime normal qu'alors
qu'on est en train d'examiner un projet de loi on n'en connaisse pas encore les
implications financières et que, si on les connaît, on les cache
aux contribuables?
M. Dutil: II avait déjà été
envisagé le déménagement d'Urgences-santé,
qu'Urgences-santé continue ou non d'être affiliée au CRSSS,
pour des raisons d'espace, de qualité de bâtiment et d'autres
raisons. Ce sont ces analyses que nous poursuivons.
Mme Blackburn: Est-ce que j'ai mal compris le ministre tout
à l'heure lorsqu'il disait: Oui, nous avons pris la décision de
sortir les équipements du CRSSS?
M. Dutil: Mme la députée de Chicoutimi n'a pas mal
compris. Cette décision a été prise. Ce qu'elle a mal
compris, ce sont les raisons qui nous ont amenés à cela. On
semble dire ici que la raison unique et essentielle était le fait que
nous dissocions, sur le plan de la structure et sur le plan juridique,
Urgences-santé du CRSSS. Ce n'est pas la raison unique. Il y a une autre
raison qui aurait amené de toute façon éventuellement un
déménagement, puisque les espaces qui abritent
Urgences-santé ne sont pas adéquats à notre point de vue
et à celui du CRSSS non plus.
Mme Blackburn: Ma question était à savoir si le
ministre estime normal, au moment où on est en train d'examiner un
projet de loi qui a des conséquences économiques importantes,
qu'il ne veuille pas livrer l'information quant aux coûts reliés
aux modifications suggérées.
M. Dutil: Ce que j'estime normal quand nous étudions un
projet de loi, c'est d'étudier l'article en considération, ce que
nous ne faisons pas actuellement. Lorsqu'on est à l'étude du
budget, des crédits ou des engagements financiers, j'estime normal que
l'on discute de crédits, d'engagements financiers ou de budget. Lorsque
nous sommes à l'étude d'un projet de loi article par article, ce
que j'estime normal c'est que nous discutions de l'article qui est en
considération. L'article à l'étude est celui-ci: "La
corporation a son siège social dans la ville de Montréal à
l'adresse désignée par le conseil d'administration. "
M. Rochefort: M. le Président, permettez-moi simplement de
dire au ministre que c'est un raisonnement absolument tout croche. Quand on
discute d'un projet de loi et qu'on en fait l'étude article par article,
il est très pertinent qu'on sache à ce moment-là quelles
sont les implications financières de l'adoption de chacun des articles.
Ce n'est pas qu'à l'étude des crédits ou des engagements
financiers que l'on parle de cents et de piastres dans l'État
québécois. Sinon, il pourrait nous expliquer ce qu'il fait le
mardi, lui, puisqu'il va passer une partie de la journée au Conseil du
trésor, le mardi. J'imagine qu'il perd son temps toute la
journée, le mardi, si on suit son raisonnement.
Le Président (M. Bélanger): D'autres
interventions?
M. Chevrette: On prend acte.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que l'article
149. 2 est adopté?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 149. 3, qui se lit comme suit: "La partie III de la Loi sur
les compagnies s'applique à la corporation, sous réserve des
dispositions inconciliables de la présente section. " Est-ce qu'il y a
des commentaires?
M. Dutil: Aucun commentaire, quant à moi.
M. Rochefort: Quelles sont les dispositions inconciliables?
M. Dutil: Ce qui peut être inconciable, ce qui peut
être différent, c'est tout ce qui est prévu de façon
spécifique dans la loi.
M. Chevrette: Mais entre autres exemples?
M. Dutil: Les mandats. Les fonctions.
M. Rochefort: Est-ce que la partie III de la Loi sur les
compagnies s'appliquant à la corporation détermine des mandats et
des fonctions? Franchement, je ne suis pas avocat mais...
M. Dutil: Nous venons d'adopter un article sur le siège
social. Le siège social est déterminé par la loi, ici. Il
y a un article qui concerne cela. Cela peut donc être inconciliable.
M. Rochefort: Mais là on ne parle pas de mandat et de
fonction. On parle de décision.
M. Dutil: Non, mais on m'a demandé de citer quelques
exemples.
M. Rochefort: D'accord. Ce n'était pas un bon exemple mais
là on en a un. D'accord. Merci beaucoup.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 149. 3? Est-ce que l'article 149. 3 est
adopté?
M. Chevrette: Adopté. M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 149. 4. "Le territoire de la corporation est
constitué du territoire de la région de Montréal
métropolitain et, le cas échéant, sur demande d'un conseil
régional intéressé, de tout territoire limitrophe
déterminé par le ministre. "
M. Dutil: M. le Président, nous avons déposé
au début de la commission un amendement qui fait que l'article qui est
actuellement là est remplacé par l'article suivant: "Le
territoire de la corporation est constitué du territoire du Conseil de
la santé et des services sociaux de la région de Montréal
métropolitain, tel qu'il était déterminé le
(indiquer la date de l'entrée en vigueur de la présente loi). "
Nous excluons "et, le cas échéant, sur demande d'un conseil
régional intéressé, de tout territoire limitrophe
déterminé par le ministre. " Quant à l'argumentation pour
éliminer cela, je rappelle les interventions faites durant les
consultations particulières par la FTQ entre autres et par M.
Guillemette qui représentait certains propriétaires et qui
craignait une extension du territoire limitrophe, alors que ce n'était
pas le but visé; c'était plutôt d'avoir un peu plus de
souplesse. Mais nous nous rendons à cet argument.
Le Président (M. Bélanger): Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 149. 4?
Une voix: Un instant, je vais vérifier.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Rochefort: M. le Président, compte tenu de toutes les
modifications qui ont été apportées au territoire des
régions au Québec par le gouvernement, pour qu'on se comprenne
bien, je voudrais savoir à quoi on fait référence
légalement pour désigner la région de Montréal
métropolitain maintenant. Est-ce que cela inclut Laval alors que, dans
le nouveau découpage des régions au Québec, Laval n'est
plus dans Montréal métropolitain?
M. Dutil: Oui.
M. Rochefort: Oui, quoi?
M. Dutil: C'est inclus. M. le Président, quand je
réponds oui, c'est à la question que le député
pose.
M. Rochefort: M. le Président, c'est un peu large, oui.
Est-ce que cela veut dire que...
M. Dutil: Cela inclut Laval.
M. Rochefort:... lorsqu'on fait référence à
la région de Montréal métropolitain, on fait
référence à des régions du réseau de la
santé...
Le Président (M. Bélanger):... régions pour
la santé, il est encore...
M. Rochefort:... et des services sociaux qui, elles, n'auraient
pas été modifiées par la décision du décret
changeant les délimitations des régions ou quoi?
M. Dutil: Cela inclut Laval.
Le Président (M. Bélanger): Cela inclut
Laval. Dans le décret créant la nouvelle
région,
Laval, dans le domaine de la santé, reste encore avec le CRSSS de
Montréal.
M. Rochefort: Ah! Voilà une réponse précise.
Merci, M. le Président.
M. Chevrette: Savez-vous qu'on serait mieux de s'adresser
à vous?
Le Président (M. Bélanger): Je suis
député de Laval.
M. Rochefort: Oui.
M. Dutil: Le président est une ressource inestimable.
M. Rochefort:... considérez qu'il faut répondre
à des questions pour pouvoir faire évoluer des dossiers.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Y a-t-il
des amendements sur l'article 149. 4?
M. Rochefort: Juste une seconde, M. le Président. On dit
"tel qu'il était déterminé le (indiquer ici la date de
l'entrée en vigueur de la présente loi). " Quelles sont les
suppositions quant à l'entrée en vigueur? Oui, mais quant aux
dates fixées par le gouvernement... Le ministre peut-il au moins nous
indiquer si c'est son intention de modifier le territoire de Montréal
métropolitain avant l'entrée en vigueur?
M. Dutil: Non, ce n'est pas mon intention de modifier le
territoire. La raison de fixer une date, c'est justement pour éviter
qu'ultérieurement ce territoire soit modifié de façon
arbitraire.
M. Rochefort: Et donc...
M. Chevrette: Le dernier article de la loi, M. le
Président, quant à la réponse du ministre, dit que c'est
le gouvernement qui fixe l'entrée en vigueur. On dit: "aux dates
fixées par le gouvernement", à l'article 24. Si vous dites
à l'entrée à vigueur fixée par le gouvernement et
si vous vous donnez le pouvoir de fixer vous-même l'entrée en
vigueur, qu'est-ce qui garantit que votre amendement veut dire quelque chose ou
ne veut pas dire quelque chose? Si vous décidez, je ne sais pas, que
vous insérez Lon-gueuil ou bien deux ou trois autres territoires
limitrophes et que vous suspendez l'article 24 jusqu'à ce que votre
aménagement de territoire soit fait, et que là vous utilisiez
l'article 24 que vous allez nous faire adopter...
M. Dutil: Pour éliminer cette ambiguïté qui...
Effectivement, nous voulons faire adopter la loi le plus rapidement possible,
bien sûr, mais cela peut prendre un certain temps. On pourrait modifier
cela et indiquer la date de présentation de l'amendement.
Le Président (M. Bélanger): Vous aviez d'ailleurs
émis un amendement, M. le ministre, qui se lisait comme ceci: 149. 4 Le
territoire de la corporation est constitué du territoire du Conseil de
la santé et des services sociaux de la région de Montréal
métropolitain, tel qu'il était déterminé le (on
pourrait mettre ici la date de l'entrée en vigueur de la présente
loi).
M. Dutil: Non, c'est cela que...
M. Rochefort: Ce ne sera pas la date d'entrée en vigueur,
ce sera la date du dépôt ou la date d'aujourd'hui, mais en tout
cas...
M. Dutil: M. le Président, la date...
M. Rochefort:... qui fait référence à un
territoire connu.
M. Dutil:... oui, la date de la présentation,
c'est-à-dire à partir de maintenant, de façon à
éviter le problème que soulève l'Opposition.
M. Chevrette: Donc, cela prend un sous-amendement, pour dire,
à la place de "indiquer ici la date"...
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Chevrette:... en date d'aujourd'hui, le 15 juin.
Une voix: Je comprends très bien ce qui se passe.
M. Chevrette: On est obligés de voter les textes, on n'a
pas le choix.
Le Président (M. Bélanger): Nous allons suspendre
nos travaux pour deux minutes, le temps de permettre la rédaction du
texte.
(Suspension de la séance à 11 h 41 )
(Reprise à 11 h 52)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Nous reprenons nos travaux et je pense que vous avez en main le texte du
sous-amendement tel que proposé à l'amendement déjà
apporté à l'article 149. 4 introduit par l'article 2 de la Loi
modifiant la Loi sur les services de santé et les services sociaux et
d'autres dispositions législatives. On remplace, dans les sixième
et septième lignes, les mots "l'entrée en vigueur" par les mots
"à la présentation"... "la présentation", excusez-moi, je
n'ai pas mes bonnes lunettes. Je me suis fait casser les autres, cela va
mal.
Est-ce qu'il y a des interventions sur ce sous-amendement? Cela va?
Est-ce que le sous-amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'amendement est adopté? M. le député de Chambly.
M. Latulippe: Je comprends que dans la situation
antérieure il y avait une possibilité d'étendre le
territoire de la corporation de Montréal aux territoires limitrophes et
que par l'amendement on recule là-dessus, on se dit: Effectivement non,
ce n'est plus du tout l'intention du législateur d'étendre le
territoire de Montréal. Ma première question est la suivante,
parce que les propriétaires se sont beaucoup inquiétés de
ce premier article: Quel est le territoire précis? Je connais lé
territoire de Montréal métropolitain, mais c'est quoi comme
territoire précis que l'on vise?
Une voix: CRSSS.
M. Latulippe: Oui, CRSSS.
M. Dutil: L'île de Montréal, l'île de Laval,
mais il y a aussi quelques îles impliquées. Il y a de petites
îles rattachées.
M. Rochefort: Vous voulez dire l'île Bizard, donc la
communauté urbaine?
M. Chevrette: Mais Urgences-santé, actuellement, doit
être capable de donner le portrait exact.
M. Rochefort: Urgences-santé c'est la Communauté
urbaine et l'île de Laval.
M. Dutil: Oui, le même territoire qu'actuellement.
M. Latulippe: D'accord. L'ensemble de la Communauté
urbaine de Montréal plus l'île de Laval. La deuxième
question que je me pose est la suivante. À partir du moment où
vous avez décidé de revenir sur l'idée originale qu'il y
ait possibilité d'extension dans les territoires limitrophes... Je
reviens aux négociations, parce que vous avez étendu le "pattern"
des négociations au niveau provincial. C'était, à mon
avis, un premier pas vers l'extension de la corporation à
l'extérieur de son territoire naturel. Est-ce que vous avez l'intention
de changer le "pattern" des négociations à la suite de cet
amendement?
M. Dutil: Je ne suis pas d'accord avec les conclusions
tirées par le député de Chambly. Ce n'est pas parce qu'il
y a une table unique de négociations qu'il y a un seul employeur, quel
qu'il soit; cela peut être un organisme sans but lucratif ou un
propriétaire privé ou une coopérative, ce sont des
modèles différents qui existent. Mais ce n'est pas parce que dans
les négociations cela se fait à une seule table qu'on risquerait
éventuellement de n'avoir qu'un seul employeur dans la province de
Québec. Mais, étant donné les craintes mentionnées
lors des consultations particulières, nous avons jugé bon
d'éliminer les raisons de cette crainte qui nous apparaissait non
fondée. C'était pour donner un peu plus de souplesse qu'autre
chose qu'on le faisait.
M. Latulippe: Je vais revenir un peu sur ce que j'ai dit sur
cela, là où vous divergez d'opinions avec moi, je vais vous poser
la question suivante: Par exemple, en ce qui a trait aux clauses normatives,
aux clauses relatives à la sécurité d'emploi, la
mobilité de Sa main-d'oeuvre, est-ce que cela va être les
mêmes clauses dans la province qu'à Montréal? C'est ma
première question. J'en ai d'autres qui suivront. Est-ce que ce sera la
même situation en ce qui a trait aux clauses normatives et en particulier
de la sécurité d'emploi?
M. Dutil: M. le Président, je dois vous dire que,
même s'il y a seulement une table, on est en négociation
actuellement et je ne voudrais pas donner ce qu'il y aura dans la
négociation lorsqu'elle sera conclue.
M. Latulippe: Par exemple, peu importent les employeurs, est-ce
qu'il va y avoir une seule liste d'ancienneté?
M. Dutil: Toutes ces choses font partie des discussions
actuellement.
M. Latulippe: Je comprends...
M. Rochefort: Vous faites des négociations
actuellement?
M. Dutil: M. le Président, nous sommes en
négociation. Je ne veux pas répondre sur des objets qui peuvent
être discutés à la table de négociation
présentement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: À la suite de la question de M. le
député de Chambly, il y a une distinction que le ministre doit
faire, cependant. C'est que la corporation nouvellement créée
obtient des employés, un transfert d'employés. Mais, de la
façon que je l'interprète, et j'aimerais que vous me disiez si je
l'interprète bien, en dehors du territoire actuel du CRSSS, puisque vous
avez adopté le sous-amendement, le statut des employés demeure un
statut, en dehors de la corporation nouvellement fondée, de
salariés accrédités au sens du Code du travail avec leur
employeur et non pas de salariés d'une corporation parapublique ou
péripublique - je ne sais pas dans quelle catégorie vous le
mettez.
M. Dutil: J'apporte la nuance supplémentaire c'est qu'il y
en a qui, effectivement, ne sont pas syndiqués aussi. Alors, ils
demeurent eux aussi, quel que soit ce qui sera convenu comme conditions de
travail, les employés de l'employeur qu'ils ont actuellement,
accrédités ou non.
M. Chevrette: Donc, il y a trois catégories
d'employés, dans le fond. Il y a une catégorie qui, eux,
dorénavant seront les employés d'un seul employeur; c'est le
regroupement de 17, 18 ou 19 employeurs, je ne sais plus. Eux, ils vont devenir
des employés de la commission...
M. Dutil: De la corporation.
M. Chevrette:... de la corporation; d'autres salariés vont
demeurer des employés liés à leur employeur et
accrédités en fonction du Code du
travail, et il y a une autre catégorie d'employés qui,
eux, ne sont nullement accrédités mais qui demeureront tout de
même des employés à l'emploi des propriétaires
d'ambulances dans le Québec. À partir de là, à une
table de négociation unique, compte tenu du fait que ce n'est pas les
mêmes conjonctures d'une région à l'autre... Tout le monde
nous a dit qu'il y avait des différences. Cela pourrait être un
conseil d'administration d'hôpitaux qui forme l'organisme dans une
région; ailleurs, si j'ai bien compris, cela pourrait être une
autre forme. Le ministre va se comporter comment en ce qui a trait à ces
négociations par rapport à ces trois catégories de
salariés et à des possibilités de structures
différentes?
M. Dutil: M. le Président, il y a des choses qui sont
négociées à la table centrale et il y a des choses qui
sont négociées localement. Rien n'empêche un employeur et
ses employés de convenir d'autres aspects dans la négociation qui
peuvent être différents d'un endroit à l'autre. Ce qui est
regroupé, je l'ai mentionné tout à l'heure, c'est ce qui
concerne les clauses à incidence financière.
M. Chevrette: Mais, quand on négocie une convention
collective à une table unique, les clauses, par exemple, du lien
d'emploi... Les techniciens ambulanciers n'auront plus à parler, si j'ai
bien compris, sur le territoire de l'île de Montréal, aux
propriétaires. Cela m'apparaît clair. Mais, à
l'extérieur de Montréal, s'il demeure des syndiqués
accrédités en vertu du code, ils vont relever en termes
d'autorité, donc, de gestion de personnel, d'administration, etc., des
propriétaires privés.
M. Dutil: Évidemment. (12 heures)
M. Latulippe: Là où je ne comprenais pas, c'est
que, en ce qui a trait à la province, si vous avez les mêmes
situations par rapport aux clauses normatives, en particulier la
sécurité d'emploi, les listes d'ancienneté, par exemple,
à ce moment-là, cela veut dire qu'en province et à
Montréal il va y avoir juste un pool relativement aux listes
d'ancienneté.
M. Dutil: Non, non.
M. Latulippe: Cela devient un pas de plus vers
l'intégration...
M. Dutil: M. le Président, ce n'est pas exact.
M. Latulippe:... ce qui est contraire aux amendements
apportés.
M. Dutil: Ce n'est pas exact. Je pense qu'on confond. Je parlais
tout à l'heure au député de Chambly de la corporation de
Montréal quant à une liste d'ancienneté. S'il y a une
corporation avec des employés, il y aura une liste d'ancienneté
éventuellement, mais tous les techniciens ambulanciers ne seront pas sur
la même liste d'ancienneté. Cela dépend. Ils auront leurs
propres listes d'ancienneté chez leurs propres employeurs.
M. Latulippe: Mais, à Montréal, ce sera
différent.
M. Dutil: C'est-à-dire qu'à Montréal, s'il
n'y a qu'un seul employeur, le cas échéant, il y aura une liste
d'ancienneté.
Le Président (M. Bélanger): II y aura une liste
d'ancienneté.
M. Chevrette: Est-ce que le ministre a une idée, combien
de personnes non syndiquées peuvent-elles être dans les
institutions ambulancières dans les corporations actuelles?
M. Dutil: On va vérifier le chiffre exact. C'est
relativement peu. À ce qu'on me dit, et c'est sous toute réserve
parce que c'est un ordre de grandeur, c'est entre 700 et 750 sur environ 2700
employés.
M. Chevrette: À Montréal?
M. Dutil: Non, sur l'ensemble du territoire du Québec.
M. Chevrette: Non, mais prenons Montréal.
M. Dutil: D'accord. Je comprenais que votre question...
M. Chevrette: Vous transférez les catégories de
personnel. Quel nombre ne serait pas transféré ou, en tout cas,
serait dans un vide?
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a des
propriétaires d'ambulances dans Montréal dont les employés
ne sont pas syndiqués?
Une voix: II n'y en a pas.
Le Président (M. Bélanger): Aucun sur l'île
de Montréal. Dans ceux couverts par la corporation, il n'y en a aucun
qui n'est pas syndiqué, c'est cela?
M. Dutil: Des techniciens ambulanciers qui ne sont pas
syndiqués, il n'y en a aucun.
M. Chevrette: Non, mais dans d'autres catégories
d'employés? C'est ce qu'il demande.
M. Dutil: De quelle catégorie parle-t-on? De ceux qui sont
au CRSSS actuellement et qui seront transférés?
M. Chevrette: Non, ceux qui sont au CRSSS vont être
transférés. Ils sont tous syndiqués - à l'exception
des cadres supérieurs - parce qu'ils ont une entente même avec les
cadres intermédiaires. Ils sont venus témoigner devant nous.
Est-ce qu'il n'y a pas, dans chacune des corporations ambulancières, des
personnes non syndiquées qui ne seraient pas touchées par la loi?
Je pose la question. Je ne le sais pas.
M. Dutil: II y a des personnes d'autres catégories que
techniciens ambulanciers. Il peut y avoir des mécaniciens, par exemple,
qui restent à l'emploi de la corporation qui fournira !es
ambulances.
Le Président (M. Bélanger): Ils ne seront pas
nécessairement touchés par les négociations?
M. Dutil: Ils ne seront nécessairement pas
touchés.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Cela va?
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Cela va? Est-ce que l'amendement tel
que sous-amendé est adopté?
M. Dutil: Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 149. 4 est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Tel qu'amendé,
évidemment.
M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article
149. 5. "La corporation a pour objet d'organiser et de coordonner...
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort:... on va y aller par paragraphe,
peut-être?
Le Président (M. Bélanger): Excellent. "La
corporation a pour objet d'organiser et de coordonner, dans son territoire, le
transport ambulancier. Elle exerce à cette fin les fonctions suivantes:
1° favoriser la concertation entre les différents intervenants en
matière de transport ambulancier. "
M. Chevrette: Si on y va paragraphe par paragraphe, est-ce qu'on
pourrait s'arrêter à "fonctions suivantes"?
Le Président (M. Bélanger): Fonctions
suivantes.
M. Chevrette: J'ai un amendement à apporter à ce
paragraphe.
Le Président (M. Bélanger): Parfait M. le
député de Joliette, vous avez un amendement à proposer au
premier alinéa.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. On a remarqué
que la très grande majorité des groupes qui ont
témoigné ont parlé souvent, pas spécifiquement
d'arrêter le travail de cette corporation à la simple notion de
transport, mais véritablement aux soins préhospitaliers, à
la qualité du service qui touche les soins préhospitaliers. Ce
que je veux proposer, c'est que le premier paragraphe de l'article 149. 5
édicté par l'article 2 du projet de loi 34 soit modifié
par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots "le transport
ambulancier" par les mots "un système préhospitalier d'urgence et
de rendre disponible la gamme des services offerts par la centrale de
coordination opérée par le Conseil de la santé et des
services sociaux de la région de Montréal métropolitain".
Donc, le nouvel article se lirait comme suit: "La corporation a pour objet
d'organiser et de coordonner, dans son territoire, un système
préhospitalier d'urgence et de rendre disponible la gamme des services
offerts - j'aurais pu dire présentement - par la centrale de
coordination opérée par le Conseil de la santé et des
services sociaux de la région de Montréal métropolitain".
En d'autres mots, c'est qu'on ne les limite pas à la notion de transport
mais on touche à la qualité des soins et au maintien des services
qui se donnent présentement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, j'aimerais vous entendre sur la
recevabilité, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Bien sûr. Je suis très heureux que
vous me le demandiez. I! n'y a rien d'irrecevable dans ceia. L'article fixe le
mandat global de la commission. Donc, la commission a pour mandat ou pour objet
d'organiser et de coordonner; je ne change rien de cela.
Dans son territoire, cela va. Au lieu du transport ambulancier, nous, on
dit un système préhospitalier d'urgence. C'est une question de
vocabulaire différent, mais qui englobe ce dont tous les groupes ont
parlé, non pas exclusivement la notion de transport, de véhicules
roulants, mais également de qualité de soins. Et puis, bien
sûr, pour être certain que la création de cette
corporation-là n'a pas pour objet d'enlever un des services existants,
on ajoute "rendre disponible la gamme des services offerts par la centrale de
coordination opérée par le CRSSS", mais ça, j aurais pu
dire qui est opérée présentement par la structure en
place. J'ai fait
référence au CRSSS parce que c'est le CRSSS qui l'a
présentement, puis c'est tout. Donc, il n'y a rien d'irrecevable, mais
cela englobe la notion de qualité des services, de contrôle de la
qualité des services également, cela indique la volonté de
garder les services. Par exemple, on parlait d'Info-Santé, on ne veut
pas que cette nouvelle corporation vienne diminuer la gamme des services
offerts à Montréal.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Sur la recevabilité, c'est tout à
fait recevable puisque le ministre a dit à maintes reprises qu'il ne
s'agissait pas d'enlever des services, il s'agissait de réévaluer
certaines choses. Il a même dit qu'il était ouvert à faire
tout le transfert des employés; donc, on va arriver avec d'autres
amendements plus tard pour dire que tous les employés
présentement à l'emploi sont couverts parce que, lui, il ne
réfère qu'à une liste, etc. C'est pour resserrer le texte
pour que cela veuille bien dire ce que cela veut dire.
Le Président (M. Bélanger): Juste une question de
précision, M. le député de Joliette. Au 2° de
l'article 149. 5, on dit ici "administrer un système
préhospitalier d'urgence en vue de favoriser l'accès aux services
de santé". Quelle distinction faites-vous entre ce que vous avez comme
amendement et la présence de ce 2°?
M. Chevrette: C'est que, pour nous, le transport est une
composante d'un système. Dès que vous ne laissez que la notion de
transport dans l'objet même, vous diminuez la portée de l'article.
Vous subordonnez, en d'autres mots, le système préhospitalier
à la notion de transport, alors que cela devrait être l'inverse.
Cela devrait être d'avoir un système préhospitalier dans
lequel il y a la coordination d'un transport, voyons.
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. le ministre,
sur la recevabilité.
M. Dutil: M. le Président, ce n'était pas tant sur
la recevabilité, que j'estime correcte, que sur le libellé. Nous
avons, effectivement, parlé d'un système préhospitalier
plutôt que d'un système de transport ambulancier, sauf qu'à
notre avis il y a certaines précautions à prendre. Je ne sais pas
si, quant à la procédure, je pourrais donner l'amendement que,
nous, nous préconisions, qui ressemble à celui du chef de
l'Opposition, mais qui apporte un élément supplémentaire
qui est sous...
M. Rochefort: Est-ce qu'on l'a? M. Dutil: Non, vous ne
l'avez pas.
M. Chevrette: Ah!
M. Rochefort: II joue à la cachette.
M. Dutil: On voudrait le déposer. Maintenant, c'est qu'il
y a déjà un amendement de déposé, M. le
Président.
M. Chevrette: Non, je suis prêt à ce qu'on regarde
les deux.
Le Président (M. Bélanger): Juste l'étudier
pour comparer puis, ensuite, on en disposera.
M. Chevrette: Oui, je suis prêt à vous
déposer le mien.
M. Rochefort: Pour qu'on choisisse.
Le Président (M. Bélanger): On va faire faire des
copies de l'amendement. Si vous permettez, on va suspendre deux minutes, le
temps d'avoir une photocopie.
(Suspension de la séance à 12 h 10)
(Reprise à 12 h 20)
Le Président (M. Bélanger): Après cette
courte suspension, j'ai en main l'amendement.... On va juger les deux
amendements à leur valeur et on verra après lequel on proposera,
si vous êtes d'accord avec cette procédure, pour éviter de
s'enfarger dans des guerres de procédure à ne plus finir. Il y
aura lieu de voir lequel des amendements on conservera et lequel on
retirera.
L'article 149. 5, introduit par l'article 2, est modifié,
premièrement, par le remplacement de ce qui procède le paragraphe
1° du premier alinéa par ce qui suit: "La corporation à pour
objet, dans son territoire, sous réserve des pouvoirs accordés
aux conseils régionaux et aux établissements, d'organiser et de
coordonner un système préhospitalier d'urgence comprenant le
transport ambulancier en vue de favoriser l'accès aux services de
santé. " Deuxièmement, par la suppression du paragraphe 2° du
premier alinéa. Le paragraphe 2° - il faut que je sois sûr de
ne pas me tromper - dit: "administrer un système préhospitalier
d'urgence en vue de favoriser l'accès aux services de santé.
"
Est-ce qu'il y a des interventions là-dessus, M. le
député de Joliette?
M. Chevrette: J'y remarque une seule différence. Pour
l'esprit du système préhospitalier par rapport au transport,
c'est identifique, l'esprit est le même. La seule différence qui
existe entre la nôtre et celle du ministre, c'est celle de rendre
disponible la gamme des services offerts, pour bien indiquer la volonté
de ne pas
faire disparaître des services existants.
Cela ne me dérangerait pas de préparer un
sous-amendement.
M. Dutil: C'est à partir de mon amendement que vous
prépareriez un sous-amendement?
M. Chevrette: Cela ne me dérangerait pas.
M. Dutil: Donc, je déposerai un amendement...
Le Président (M. Bélanger): Pour bien se
comprendre, vous retirez votre amendement et on va travailler à partir
de celui déposé par M. le ministre. C'est bien cela?
M. Chevrette: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Bélanger): Excellent. D'accord.
Votre sous-amendement serait lequel, M. le député de
Joliette?
M. Chevrette: Pardon?
Le Président (M. Bélanger): À quel niveau
est situé votre sous-amendement?
M. Chevrette: Je vais le préparer en conséquence de
l'amendement et non plus de l'article du ministre. On va vous le
préparer dans quelques minutes.
M. Rochefort:... on va discuter de l'amendement?
Le Président (M. Bélanger): Oui, on peut en
discuter entre-temps. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement
proposé par M. le ministre? M. le député de Chambly.
M. Latulippe: Je voulais savoir... Il y a une autre distinction,
parce que dans l'article 149. 5 original, c'est: "La corporation a pour objet
d'organiser et de coordonner, dans son territoire, le transport ambulancier. "
Dans celui-ci, on ajoute: "sous réserve des pouvoirs accordés aux
conseils régionaux et aux établissements. " Pour quelle raison
a-t-on jugé bon d'ajouter ces mots-là?
M. Dutil: C'est pour éviter qu'il y ait un chevauchement
entre les deux et que la corporation puisse aller dans des pouvoirs qui
concernent les conseils régionaux et les établissements.
M. Latulippe: Est-ce que vous considérez qu'il y avait des
problèmes de chevauchement possibles et lesquels va-t-on éviter
avec cet amendement?
M. Dutil: Disons qu'on préfère prendre la
précaution de l'indiquer à ce stade-ci.
M. Latulippe: Mais est-ce qu'effectivement il y a des
problèmes de chevauchement possibles9
M. Dutil: On a des craintes qu'il puisse y en avoir. Il n'y en a
peut-être pas, mais on pense que la façon de les éviter,
c'est d'indiquer qu'on le met sous réserve des pouvoirs accordés
aux conseils régionaux et aux autres établissements.
M. Latulippe: Mais les craintes qu'il puisse y en avoir portent
sur quel type de services qui peuvent être doublés?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député, on va laisser répondre M. !e ministre.
M. Dutil: En mettant "système préhospitalier
d'urgence", on devient beaucoup plus large. Les composantes d'un service
préhospitalier d'urgence, tout le monde n'a pas toujours la même
définition de ce qu'est un service préhospitalier d'urgence mais
disons que, règle générale, de plus en plus, on semble
identifier quinze composantes d'un service préhospitalier d'urgence qui
vont des ressources humaines, de la formation de ces ressources humaines, des
communications et du transport lui-même, qui fait l'objet plus
particulièrement de notre étude, et diverses autres
composantes.
Alors, étant donné que c'est beaucoup plus large, il y a
risque de chevauchements, sans pouvoir les identifier, ici, autour de la table,
et la bonne façon d'éviter cette chose, c'est de le mettre sous
réserve. Par contre, le fait de mettre "préhospitalier",
autrement dit, on accepte l'argumentation de dire qu'il ne faut pas non plus
être trop étroit et permettre quand même une gamme de
services plutôt que le seul transport ambulancier, tel que c'était
libellé auparavant.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, au départ, je dois
dire que je me sens beaucoup plus à l'aise avec l'amendement
apporté par le ministre qu'avec le texte actuel. Premièrement,
parce que je considère que c'est une chose que de prendre la
décision qu'un conseil régional n'aura plus à être
un dispensateur de services. Cela, c'est une chose. Cela en est une tout autre
que des interventions dans le domaine de la santé et des services
sociaux dans une région donnée se fassent sans que le conseil
régional de la santé et des services sociaux de la région
concernée n'ait à s'impliquer dans ces fonctions traditionnelles,
habituelles qu'il y a déjà et qui existent, de toute
façon, dans les autres régions du Québec. En ce sens, je
pense que cela va plus loin, en tout cas, le sens du mot-à-mot, que ce
que le ministre nous dit à savoir qu'il veut éviter quelques
chevauchements. C'est de recon-
naître que le conseil régional a des devoirs et des
obligations, là comme ailleurs, à l'endroit de ce qui se fera
dans la nouvelle corporation. D'ailleurs, plus loin dans le projet de loi, je
proposerai des amendements de cette nature parce qu'il n'est pas question de
retirer des pouvoirs outre - à moins que le discours ne corresponde pas
aux intentions réelles du ministre - que celui d'être le
dispensateur du service Urgences-santé au conseil régional de
Montréal.
En conséquence, oui, il y aura une corporation qui administrera
le système, mais il faut que cela se fasse à l'intérieur
des règles des responsabilités des conseils régionaux,
là comme ailleurs. En ce sens, j'ai une question très
précise pour l'instant à poser au ministre. Elle est
reliée directement à l'objet de son amendement, et
peut-être que j'aurai un sous-amendement également. C'est pourquoi
je veux qu'on en parle maintenant. Pourrait-il me dire, premièrement, ce
qu'est la concertation entre les différents intervenants? De quels
intervenants parlons-nous? Allez à l'article 149. 5,
premièrement, dans les mandats de la corporation qui ne sont pas pour
l'instant modifiés par l'amendement que vous avez déposé.
On dit: "favoriser la concertation entre les différents intervenants en
matière de transport ambulancier". À quels intervenants fait-on
allusion?
Une voix: On n'est pas rendu là.
M. Dutil: II s'agit là d'une indication de ce qu'on
recherche: la concertation entre les différents intervenants. Il y en a
plusieurs. Dans le système des propriétaires, entre autres. C'en
est un.
M. Rochefort: Oui, mais oublions donc pour deux secondes les
propriétaires. Qui sont les autres intervenants?
M. Dutil: Oublions les propriétaires un instant.
M. Rochefort: J'ai dit: Disons donc pour l'instant. Mais
êtes-vous en train de nous dire que c'est un défaut?
M. Dutil: Non, mais c'est parce qu'il y a plusieurs intervenants
et je ne pense pas qu'on puisse...
M. Rochefort: Ah bon! D'accord. Mais c'est parce que j'ai eu peur
de mal vous comprendre...
M. Dutil:... oublier personne...
M. Rochefort: J'ai eu peur de mal vous comprendre...
M. Dutil: Vous comprenez toujours très bien!
M. Rochefort: Bon. Alors, qui sont les autres intervenants?
M. Dutil: II peut arriver qu'il y ait plusieurs interventions de
plusieurs organisations. Je peux en identifier rapidement quelques-unes. Ce
n'est pas exhaustif, mais il y a de la concertation à faire parfois
entre une municipalité et la police, particulièrement, entre les
établissements du réseau qui ont certains transports à
faire...
M. Rochefort: Ah! Parfait. Dans la mesure, M. le ministre...
C'est pourquoi je disais tantôt: Mettons de côté les
propriétaires ambulanciers, parce qu'il est clair qu'ils ne
relèvent pas du CRSSS, dans la nouvelle fonction qu'on va lui donner. La
police et le service des incendies non plus; la municipalité non plus.
Mais quand on parle des établissements hospitaliers, êtes-vous en
train de nous dire que ce ne sera plus le rôle des CRSSS de faire la
concertation des établissements hospitaliers au Québec? En ce
sens, je considère que la concertation entre les intervenants hors
réseau concernés par le transport ambulancier, c'est juste,
raisonnable et cohérent, disons, dans le texte du projet de loi actuel,
que cela relève de la corporation. Mais avec la concertation entre les
établissements hospitaliers, rappelons-le - puisqu'on s'est entendu sur
le fait qu'on ne parle pas de service de transport en commun, mais que l'on
parle de transporter des malades qui doivent aboutir entre les mains d'un
médecin, dans un hôpital à un moment donné, et
disons que le plus tôt possible sera le mieux - on est rendu dans les
pouvoirs du CRSSS. Je veux bien qu'on soit en train de retirer...
Je le répète. Cela peut être une orientation de
retirer une fonction de dispensateur de services au CRSSS, ce qui correspond
à des orientations fréquemment entendues. Il y a sûrement
certains appuis à cela dans le réseau. Mais c'en est une autre
que de retirer un mandat au CRSSS. D'ailleurs, j'ai pris le temps de retourner
lire un peu dans la loi actuelle les responsabilités et les fonctions
d'un CRSSS. Je m'excuse mais ce sont vraiment des fonctions de CRSSS. Je
souhaiterais, compte tenu de l'amendement où le ministre a clairement
indiqué une sensibilité réelle au mandat et aux
responsabilités actuels des CRSSS, voir quels sont la relation et le
corollaire qu'il apporte à l'article 149. 5. 1°, compte tenu de cela
et avant qu'on puisse aller plus loin avec l'amendement, parce que là on
va se retrouver avec des chevauchements. (12 h 30)
M. Dutil: M. le Président, le texte que nous avons ici
n'est pas coercitif, premièrement. Il se limite, si on lit bien le
texte: "favoriser la concertation entre les différents intervenants en
matière de transport ambulancier", il se limite uniquement au transport
ambulancier.
M. Rochefort: Oui, mais, M. le Président, le
ministre est-il en train de me dire que, maintenant, la concertation
entre les établissements... Par exemple, il y a 33 ou 34 salles
d'urgence sur l'île de Montréal. Êtes-vous en train de nous
dire que c'est la corporation, qui n'est pas un établissement du
réseau et qui n'a pas, jusqu'à ce jour, les
responsabilités d'un CRSSS, qui va asseoir les 33 médecins
coordonnateurs de ces salles d'urgence chez eux? Parce qu'ils font partie des
intervenants, j'imagine. Oui? Bon. Est-ce que ce sont eux qui vont asseoir les
directeurs généraux de ces établissements, les directeurs
des services professionnels en leur disant: Écoutez, je ne pense pas que
vous vouliez faire cela. Le texte de la loi permet de le faire.
M. Dutil: Je voudrais comprendre de quelle façon le
député de Gouin considère le transport ambulancier. Est-ce
qu'il n'estime pas justement que c'est quelque chose de complexe qui doit
amener une certaine concertation? Est-il en train de nous dire qu'à son
avis ce paragraphe ne devrait pas être là et que, donc...
M. Rochefort: Ce n'est pas... M. Dutil: Ce n'est pas
cela?
M. Rochefort: Si vous m'aviez écouté tantôt,
ce n'est pas ce que j'ai dit. Je comprends que c'est le rôle de la future
corporation de concerter les intervenants hors réseau, mais je
considère que la concertation interne du réseau doit se faire
obligatoirement par le CRSSS, auquel cas - là, je
réfléchis à haute voix, je ne suis pas sûr que je
suis moi-même d'accord avec ce que je vais dire à partir de
maintenant - la cohérence voudrait... Non, mais écoutez, soyez
attentif...
M. Dutil: Oui, oui, j'écoute.
M. Rochefort:... et auquel cas la cohérence actuelle du
réseau pourrait vouloir dire que, quand vient le temps de concerter tout
ce qui est hors réseau avec le réseau, cela se fait entre la
corporation et le CRSSS. Poussons un peu plus loin dans ce qu'il faudra
peut-être regarder plus loin. Il serait peut-être souhaitable que
nous nous assurions à Montréal comme ailleurs, compte tenu, je
pense, de l'ouverture que vous ferez peut-être, que, oui, le CRSSS pourra
toujours confier à quelqu'un d'autre le mandat d'assumer les
responsabilités d'une centrale de coordination. En même temps, ne
nous racontons pas d'histoire. Cette centrale de coordination, de qui
relèvera-t-elle, si un jour elle ne relève pas du CRSSS? Dans le
cas qui nous occupe à Montréal, parce qu'on bâtit une
grosse corporation à côté, je pense que, comme il y a, par
exemple, une commission de la santé mentale au CRSSS de Montréal,
il devrait, j'imagine, au minimum, y avoir une commission qui fasse la
coordination et la concertation des intervenants du réseau sur les
questions de système préhospitalier d'urgence. C'est la
cohérence du réseau et cela correspond, d'après moi,
à la dynamique que vous mettez en place. C'est là que je dis...
Il faut que j'y pense comme il faut, mais je comprends cela jusqu'à
maintenant.
Au minimum, je vous dis donc: Qu'est-ce qu'on fait avec les
responsabilités actuelles du CRSSS? Qui va concerter l'ensemble des
interventions hors réseau avec les intervenants du réseau, dans
votre esprit?
M. Dutil: Pourrais-je savoir d'abord si le député
de Gouin est d'accord avec ce qu'il vient de dire?
M. Rochefort: Ah!
M. Dutil: Ah oui? C'est votre réflexion pour...
M. Rochefort: Ma réflexion, oui, mais c'est parce que vous
connaisant - je commence à vous connaître un peu - je ne voudrais
pas que dans une demi-heure vous me disiez: J'ai fait la proposition de cela.
Puisque c'est la première fois que je la sortais, j'ai pris ces
précautions d'usage, disons donc, avec votre personnage. Mais oui, pour
l'essentiel, je suis assez d'accord à l'intérieur des
paramètres et de la philosophie du projet de loi 34 de ce que, à
l'oeil, je pense que cela devrait être.
M. Dutil: Si je comprends bien le député de Gouin,
lui, dans son hypothèse, s'il y avait un paragraphe qui était
écrit à l'article 149. 51°, cela devrait n'être que
pour les organismes hors réseau, laissant indemne...
M. Rochefort: Non.
M. Dutil:... ce qu'il estime... J'ai mal compris?
M. Rochefort: Bien, oui et non. Quand vous me dites: laissant
indemne - là, je me référerais aux légistes - si ce
n'est pas assez clair le fait de ne pas le dire, on pourrait mettre un
nièmement additionnel qui dirait: En ce qui concerne la concertation -
absolument essentielle - entre le réseau et le hors-réseau, c'est
une concertation qui se fait comme ailleurs, donc qui se ferait, dans le cas
qui nous occupe, entre la corporation nouvellement créée et le
CRSSS de Montréal, après avoir réuni ses gens probablement
dans une commission, comme il y en a, par exemple, une sur la santé
mentale et une sur les services communautaires etc. Après cela,
après avoir réuni ses médecins coordonnateurs, ses d. g.,
ses DSP, etc., on pourrait discuter avec la corporation et dire: Oui, vous avez
raison, on va mettre cela à votre disposition, etc., et ils vont
bâtir ensemble, mais ce n'est pas une corporation hors réseau qui
va dire: Vous, M. le d. g. de
Maisonneuve-Rosemont et, vous, M. le médecin coordonnateur de
Notre-Dame, vous allez marcher de même à partir de maintenant. Ils
ne sont pas habitués, ils ne siègent pas là.
M. Dutil: Est-ce que la réserve qui est mise dans le
premier paragraphe, l'amendement que nous présentons, au début,
le premier alinéa qui dit: sous réserve des pouvoirs
accordés aux conseils régionaux et aux établissements, ne
répond pas à l'interrogation du député de
Gouin?
M. Rochefort: Je vais vous dire: Si un n'existait pas,
peut-être, mais compte tenu que un vient préciser quelque chose,
donner un mandat formel, pour reprendre votre raisonnement à l'endroit
du député de Chambly tantôt, là, je pense qu'on
créerait au minimum une zone grise de chevauchements possibles.
M. Dutil: Oui, sauf qu'on l'a mis dans le premier alinéa,
qui est donc inclusif, il inclut l'ensemble des paragraphes qui suivent. Cela
demeure pour tous les paragraphes sous réserve. Je ne pense pas qu'on
ait besoin, à ma connaissance, de répéter "sous
réserve des pouvoirs accordés aux conseils régionaux",
à chacun des paragraphes.
M. Rochefort: Allons un peu plus loin. Quand on regarde la loi,
les mandats actuels des CRSSS, etc., reconnaissons qu'on bâtit quelque
chose d'un peu particulier à Montréal et, en ce sens, je me
demande même, et c'est là que je ne suis pas sûr, je fais
appel aux légistes, si on ne devrait pas s'assurer qu'il y ait une
commission du CRSSS de Montréal des services préhospitaliers
d'urgence. Je me demande même si on ne devrait pas le mettre là
formellement. Ce n'est pas vrai qu'on va... Il faut être bien clair. La
modification pour le CRSSS de Montréal, et c'est comme cela que cela
doit être compris et légalement libellé, on lui dit: Vous
ne serez plus les dispensateurs des services préhospitaliers d'urgence.
Soit! On n'est pas en train de leur dire: Désintéressez-vous donc
de tout ce qui concerne cela. Bien au contraire, et je sais que ce n'est pas
votre intention, mais je pense qu'il faut être bien sûr, compte
tenu que je pense qu'il n'y a pas de commission au CRSSS actuellement sur cela
parce qu'il administrait lui-même Urgences-santé et qu'en
conséquence, quand le CRSSS parle aux établissements et à
Urgences-santé, cela se ressemble un peu, il n'y a pas ce type de
problème. Je veux être sûr que cela ne nous prendra pas un
an et demi à être sûr de faire tous les arrimages requis. Il
demeure une fonction au CRSSS qui est celle de faire la concertation et de
faire la coordination, et donc d'être un peu le porte-parole des
établissements. Le lieu pour faire cela, j'imagine, sans vouloir
être un spécialiste des structures internes des CRSSS, cela doit
être l'équivalent à peu près d'une commission du
CRSSS qui serait la commission des services préhospitaliers
d'urgence.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me permettez
seulement une remarque avant de poursuivre. Il faut savoir que les commissions
dans les CRSSS sont créées par règlement à
l'intérieur des CRSSS. Elles ne sont pas dans la loi ni dans la
réglementation de la loi. C'est un moyen que le CRSSS se donne. Je
verrais difficilement qu'on l'oblige dans la loi à se créer une
commission pour faire cela.
M. Rochefort: Je vais vous dire: Au minimum, je pense qu'il va
falloir faire allusion à quelque chose et, deuxièmement, à
libeller à nouveau pour être sûr qu'il n'y a pas de
confusion ni de chevauchement possibles. Parce que oui, compte tenu de
l'historique qu'il y a à Montréal, je pense qu'il faut être
certain qu'il va y avoir une responsabilité, une fonction au CRSSS.
D'ailleurs, et à l'article 149. 5 et ailleurs dans le projet de loi, il
va falloir rappeler les responsabilités du CRSSS qu'on a un peu
évacuées par le texte, par le libellé actuel du projet de
loi.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Le fait qu'on emploie le terme "favoriser" et non pas
"faire la concertation" n'élimine pas du point de vue, si je comprends
bien, du député de Gouin cette crainte-là. Ce n'est pas de
la faire, c'est de la favoriser. C'est bien ce qui est écrit ici,
favoriser.
M. Rochefort: Oui, j'ai vu la nuance. J'y ai
réfléchi pendant quelques secondes tantôt, mais vous savez,
cela dépend toujours des personnes en place ce que veut dire favoriser
quelque chose. C'est normal et c'est humain. Il y a des gens qui favorisent
plus passivement, d'autres qui favorisent plus activement les choses. Disons-le
clairement, il ne faut pas qu'un jour il y ait...
M. Dutil: Oui, je comprends, M. le Président.
M. Rochefort:... du monde de la corporation qui rentre dans les
établissements et qui commence à dire: Bon, vous quatre, ici,
dans la région du sud-ouest, cela va marcher de même à
partir de maintenant, ce n'est pas comme cela. Non, on ne peut pas donner ce
mandat. Sinon, on va refaire le projet de loi d'un bout à l'autre,
notamment en ce qui a trait au conseil d'administration, etc.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Moi, je pense qu'on pourrait peut-être
régler cela différemment. À l'article 149. 51°, si on
indiquait clairement là que c'est la concertation hors réseau...
On n'aurait pas le
droit de dire à l'intérieur du réseau, de toute
façon. C'est dans les prérogatives précisément du
CRSSS en ce qui regarde le réseau.
M. Rochefort: Si le ministre est d'accord, moi, je serais
d'accord avec lui, mais pour autant qu'on ajoute un autre nièmement qui
dirait que, quant à la concertation avec le réseau, elle se fait
par le CRSSS de Montréal.
M. Chevrette: Par la responsabilité du CRSSS.
M. Rochefort: Là, je pense que le tout est attaché
et on ferme la boucle. Moi, je serais d'accord avec cela.
M. Chevrette: Moi, je pense que j'achèterais cela aussi et
il n'y aurait pas d'ambiguïté, si je comprends l'esprit, pour
être certain qu'on n'ouvre pas juridiquement une porte à...
M. Dutil: M. le Président, il s'agirait de faire des
vérifications. L'impression que j'ai - je peux me tromper et, s'il y a
des corrections à apporter, je suis bien ouvert à cela - c'est
que le terme "favoriser la concertation", d'une part, et non pas "faire la
concertation", et le fait que dans le premier alinéa on écrive
"sous réserve des pouvoirs accordés aux conseils
régionaux", cela me semblait étanche.
M. Chevrette: M. le ministre, vous savez très bien que
même les hôpitaux de Montréal ont un regroupement quasi
naturel. Ils vont vouloir se regrouper au niveau de l'instance de planification
qu'est le CRSSS. Donc, on s'entend bien pour dire qu'eux devraient participer,
si vous voulez, lier la... Cela ferait participer à la concertation les
différents intervenants. Si c'était cela l'esprit, je verrais que
vous ne prêtiez pas flanc à vouloir de l'empiétement sur
une structure par rapport à une autre. Cela pourrait être soit
participer ou, comme je vous l'ai dit, la favoriser, mais à
l'extérieur du réseau, puis avec une clause comme celle dont a
parlé le député de Gouin. La concertation globale, c'est
vraiment fait par le CRSSS, on le sait. Ce n'est pas l'esprit du projet de
loi.
M. Dutil: Je suggère que l'on vérifie quant au
verbe initial du paragraphe 1°. On pourrait entreprendre notre discussion
sur le premier paragraphe. On sait que le chef de l'Opposition avait un
amendement.
M. Chevrette: Un amendement. M. Dutil: Un
sous-amendement.
Le Président (M. Bélanger): Juste une
dernière remarque avant de passer, J'aurais tendance à appuyer M.
le député de Gouin, M. le député de Joliette et
vous-même, M. le ministre, connaissant bien la dynamique à
l'intérieur de ce réseau. Dès qu'il y a un conflit, les
forces ont tendance à se polariser, à s'organiser et, si les
zones de pouvoir et d'influence ne sont pas bien définies, c'est
évident que cela donne lieu à des conflits qui ne se terminent
finalement plus et qui doivent être tranchés par le ministre, et
c'est interminable. Si on pouvait dès le départ fermer la porte
à cela, je pense que ce serait sage.
M. le député de Joliette, vous aviez une proposition?
M. Chevrette: Je la présente, mais elle s'insère
après l'amendement du ministre; c'est donc un sous-amendement. Je vous
ai distribué une feuille. C'est un amendement à l'article 149. 5,
mais pas l'article 149. 5 comme il est écrit. L'article 149. 5 introduit
par l'article 2 du projet de loi 34 est amendé par l'insertion, à
la fin du paragraphe, des phrases suivantes... Au lieu de biffer des bouts,
j'ai ajouté la phrase complète: "La corporation doit maintenir et
rendre disponible la gamme des services présentement offerts en date de
la présentation du projet de loi. " Pour être cohérent
aussi avec ce dont on a parlé comme territoire, on fait
référence à la même date.
Le Président (M. Bélanger): Autrement dit, ils ne
peuvent pas diminuer les services, ils ne peuvent pas...
M. Chevrette: Oui, c'est cela. Vous l'avez.
M. Dutil: On l'a?
M. Chevrette: On l'a remis à tout le monde.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez une copie
ici, oui. M. le député de Joliette, pourriez-vous expliquer
l'objet de votre...
M. Chevrette: J'ai bien compris le ministre à la fois dans
son discours de deuxième lecture et dans son discours lors des audiences
particulières, et l'objectif, ce n'est pas d'abolir les services
existants, parce que tel que libellé cela pouvait vouloir dire:
créer un service, mais en faisant fi des services déjà
passés. On sait l'incidence que cela a sur les catégories de
personnels après, sur les types de services qui se donnent. Donc, pour
être cohérent avec le discours du ministre et le transfert des
employés, la corporation doit maintenir et rendre disponible la gamme
des services présentement offerts en date de la présentation du
présent projet de loi.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, II ne faut pas enlever à
un organisme la souplesse inhérente au processus d'évolution d'un
service qui, tout en
étant au fil des années différent, pourrait se voir
empêcher d'évoluer justement à cause de cet article qui lui
enlève de la souplesse. Il ne faudrait pas conclure que, parce que je
suis en désaccord avec le libellé pour la raison que je viens de
vous mentionner, nous ne souhaitons pas avoir des services de la plus haute
qualité et de la meilleure qualité pour la population. Mais
est-ce selon la façon dont c'est organisé actuellement que cela
doit être absolument maintenu et est-ce qu'on doit l'écrire dans
le projet de loi? Je vous avoue que j'ai une forte réticence à
l'accepter et c'est dans ce sens-là qu'on ne devrait pas accepter cet
amendement. (12 h 45)
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je pense que, lorsqu'il y a
un transfert d'effectif, quand il y a un transfert de catégorie de
personnel, il y a une insécurité d'emploi normale qui se fait
d'autant plus que, lorsqu'on lit le projet de loi, vous remarquerez que,
même si le ministre affirme que tous les employés sont
transférés, c'est faux. Ce n'est pas ce que dit le texte.
Peut-être que c'est ce qu'il veut dire, mais ce n'est pas ce que dit son
texte. Quand on dit: seuls ceux qui apparaissent à la liste, cela ne
veut pas dire que c'est tout le monde. Cela veut dire seulement ceux qui sont
sur la liste. S'il y en a sept, huit ou dix qu'on ne veut pas voir, ils ne
seront pas transférés. Je dis que, lorsque tu transfères
dans la nouvelle corporation... Vous avez annoncé, bien sûr, qu'il
y avait des pistes de réflexion. Mais, dès le départ, si
vous changez la corporation par une nouvelle corporation, avez-vous l'intention
d'abolir des services ou non? Si c'est non, vous ne pouvez pas être
contre cet amendement. Si vous voulez nuancer l'amendement, c'est votre
affaire. Tant et aussi longtemps que les réorientations n'auront pas eu
lieu à l'intérieur de la nouvelle corporation, la corporation
doit maintenir et rendre disponible la gamme des services offerts. Que vous ne
soyez pas d'accord avec l'absolutisme de l'amendement ne vous empêche pas
d'être d'accord avec le sens et d'y apporter l'amendement si vous le
jugez nécessaire. Peut-être que je pourrais incorporer, mais je
pense qu'il comprend très bien l'objectif de l'amendement. C'est de ne
pas arriver le lendemain matin à l'encontre de ce que vous avez dit
exactement vous-même. Vous avez dit vous-même: Oui, on veut
maintenir les services à Urgences-santé, il n'est pas question
pour le moment de changer quoi que ce soit. Vous l'avez dit à deux
reprises. Vous avez questionné... Je vous donne un exemple très
concret. Il n'y a pas de cachette dans cela, c'est le triage. Vous avez dit: II
n'est pas de notre intention d'abolir le triage, mais on a l'intention
d'évaluer la forme qui se fait, par exemple. À partir de
là, si on n'a pas mis que la corporation doit maintenir la forme de
services... Par exemple, l'info. Le lendemain matin, la nouvelle corporation
enlève cela. Cela a été de la foutaise que de dire qu'il y
avait un transfert. Il y a un service d'aboli. Donc, abolition d'un service,
mises à pied. Il y a des catégories à protéger dans
cela et je pense que cela pourrait être cohérent jusqu'à ce
que des réorientations soient prises. Je ne sais pas, ajoutez le mot que
vous voudrez si l'amendement ne vous plaît pas, mais n'essayez pas de
diminuer la teneur du propre discours que vous avez fait.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: Je comprends très bien l'argumentation du chef
de l'Opposition. Quant aux services, il est sûr que notre objectif est et
demeurera d'avoir une qualité de services, sinon supérieure, du
moins équivalente à celle que nous avons, mais je ne voudrais pas
qu'un article comme celui-là ait comme conséquence que, dans le
futur, on s'empêche de faire toute réorganisation et que des
développements technologiques ou des améliorations inconnues et
difficiles à évaluer actuellement aient pour effet de
scléroser l'organisation d'Urgences-santé et de l'empêcher
d'avoir la souplesse nécessaire pour se réadapter à ces
technologies qui peuvent apparaître. On sait à quelle vitesse
évoluent les technologies, et au niveau des communications
particulièrement, M. le Président. Je pense que c'est un des
aspects.
J'ai des réserves et je ne vois pas du tout comment on pourrait
libeller cela pour atteindre le souci que j'ai de préserver la dynamique
inhérente aux changements de l'environnement sur le plan technologique
et sur d'autres plans. Je ne peux pas voir de quelle façon on peut le
faire.
M. Chevrette: Je réfère le ministre au paragraphe
3°. C'est marqué: "recevoir les appels des personnes et des
établissements qui demandent des services d'ambulance et, selon les cas,
offrir ces services ou répartir ces demandes parmi les
propriétaires d'ambulances... " D'accord? Tel que libellé
là, ne venez-vous pas me dire que vous pourriez dès demain matin,
après la sanction de la loi, abolir le triage? Est-il exact que vous
vous donnez un pouvoir dès le lendemain matin d'abolir le triage?
M. Dutil: En tout cas, ce n'est pas ce qui est écrit ici.
Je réitère ce qui a été mentionné en
commission parlementaire particulièrement par le Dr Richer qui disait:
Quant au triage qui est nécessaire, il y a des reconsidérations
à faire et il y a une étude qui est envisagée à cet
effet, étude qui est importante pour voir si les deux minutes que lui
estimait de plus que ce qui pourrait être fait avec une structure
différente, donc modifier la notion de triage telle que la
conçoivent les infirmières qui, elles, ont présenté
une opinion différente disant que la difficulté, c'étaient
les systèmes d'informatique et le fait
que sur ce plan-là nous n'ayons pas les meilleurs
équipements qui soient. C'était plutôt là
qu'était la difficulté au niveau du triage. Une étude sera
faite, etc., qui va amener peut-être au niveau du triage, cela
s'appellera toujours triage, mais des changements que, moi, je ne voudrais pas
empêcher par une formule, si cette formule-là qu'on nous propose a
pour effet de scléroser les services dans la forme et la façon
qu'ils sont accordés actuellement. Je maintiens, selon le libellé
qui est présenté, cette crainte-là, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): On comprend que la
crainte qui est manifestée là, c'est que le lendemain de la
création de la corporation on ne diminue pas ou on ne coupe pas des
services ou des choses sous prétexte d'une nouvelle corporation et qu'on
repart à neuf, mais je comprends en même temps le désir du
ministre de ne pas stigmatiser ou de ne pas couler dans le ciment des
dispositions qu'on pourrait faire évoluer plus tard. Alors, comment on
concilie les deux pour que cela soft clair dans la loi, c'est notre
problématique présentement.
M. Chevrette: On parle toujours sur le sous-amendement?
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Latulippe: Une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Chambly.
M. Latulippe: Je suis un peu mêlé par les... Vous
avez l'amendement à l'article 149. 5 qui est présenté ici.
Vous avez l'amendement du ministre, puis il y a deux autres amendements qui ont
été annoncés et qu'on n'a pas, je pense, sur le rôle
des CRSSS. Qu'est-ce qu'il est mieux de faire? Est-ce qu'on est mieux d'avoir
un seul texte et de voter sur tout ou si on va avoir d'autres amendements, ou
quoi là?
M. Chevrette: C'est parce qu'on ne sait pas si le ministre
accepte l'amendement proposé, au lieu de "favoriser", au point
1°.
M. Dutil: C'est-à-dire qu'on en était à une
discussion informelle et on considérait, bien qu'il n'y ait pas eu
dépôt d'amendement...
Le Président (M. Bélanger): Juste pour se retrouver
dans la procédure, c'est qu'on avait fait une discussion informelle pour
savoir laquelle des hypothèses on retiendrait. C'est fixé, on a
dit qu'on travaillait sur l'amendement de M. le ministre, et M. le
député de Joliette a retiré l'amendement qu'il avait
proposé.
M. Chevrette: C'est cela.
Le Président (M. Bélanger): Mais sur la proposition
de M. le ministre, il introduit un sous-amendement qui est le suivant, qu'on a
ici en main.
M. Latulippe: II a été question aussi, juste avant
de parler de cet amendement-là, de deux autres amendements...
M. Dutil: Oui ne sont pas sur la table.
Le Président (M. Bélanger): Mais ils ne sont pas
sur la table, ils n'existent pas.
M. Chevrette: Non, mais on va reprendre le point 1°
après. Il pourrait changer juste le premier mot, par exemple, si cela
va, et cela s'en trouverait réglé, alors que le
député de Gouin, lui, il faudrait qu'il prépare
l'amendement en fonction du CRSSS, de la notion de CRSSS.
Je reviens sur la proposition. M. le ministre, vous savez très
bien qu'il y a des catégories de personnel qui ont la trouille à
cause du transfert. Ils l'ont dit, ils l'ont manifesté. À partir
de là, moi, que vous ne soyez pas d'accord avec le libellé
textuel... Êtes-vous d'accord pour au moins dire - on l'amendera s'il le
faut; s'il n'y a pas d'effort de ce côté-là, on va le faire
de ce côté-ci - qu'il y ait transfert de toute la gamme des
services, puis qu'au départ il y ait obligation de maintenir la gamme
des services? C'est clair qu'après tu peux réévaluer un
service, tu peux le réorienter, tu peux l'assouplir, tu peux
l'améliorer, mais...
M. Dutil: Le danger que j'y vois, M. le Président, c'est
que changer d'une façon quelconque un service pourrait être
interprété comme étant illégal parce qu'on pourrait
dire que ce n'est pas le même service qui est accordé. Donc,
étant donné que vous n'offrez pas la gamme des services
présentement disponible, vous êtes en état
d'illégalité. J'ai toujours dit, particulièrement aux
infirmières, qu'il pourrait arriver, à la suite de l'étude
qui pourra tirer la conclusion qu'il y a lieu d'avoir un allégement du
triage, qu'eux autres interprètent comme n'étant plus le
même service, donc que c'est illégal, premièrement, j'ai
toujours dit aux infirmières, advenant ce cas-là, advenant cette
hypothèse-là, que le triage, on estime qu'il doit être
allégé et que la conséquence serait, par exemple, que le
nombre d'emplois d'infirmières pourrait passer de 70 à 60. Cela
pourrait arriver. J'ai toujours dit que, si c'était le cas, je le leur
ai dit et je le répète, je n'ai pas de crainte à le
répéter, cette réduction, s'il y avait lieu, se ferait
soit par attrition, soit par départs volontaires. C'est dans ce sens
que, sur le plan individuel, les gens peuvent se sentir
sécurisés. Je ne peux pas garantir, à toutes fins utiles,
un plancher d'emplois. J'ai crainte que cette clause ait pour effet...
Le Président (M. Bélanger): Si vous me permettez,
M. le député de Joliette. Est-ce qu'à l'article 22 vous
couvrez ces inquiétudes pour les gens qui pourraient perdre leur
emploi?
M. Dutil: Non. L'article 22... C'est l'article 13, M. le
Président.
M. Chevrette: Je suis prêt à faire une chose, si
cela peut aider le ministre à court terme, elle est
déposée et légalement reçue. Qu'on va la mette en
suspens tant et aussi longtemps qu'on n'étudiera pas le sous-amendement
à l'article 13.
M. Dutil: Je serais d'accord avec cette formule. Le débat
se déroule bien. Je pense que, si cela continue à se
dérouler comme cela, on va avancer de façon globale. On a la
même préoccupation. Moi, c'est la souplesse sur le long terme
alors que, pour le chef de l'Opposition, c'est le transfert dans
l'immédiat qui le préoccupe.
M. Chevrette: La sécurité d'emploi.
M. Dutil: Est-ce qu'il y a possibilité de le concilier? Je
pense que ce sera difficile, mais je ne veux pas répondre tout de suite
en disant que ce n'est pas possible.
M. Chevrette: Plutôt que de prendre deux heures de
débat sur le sous-amendement, si vous êtes d'accord pour le mettre
en suspens, on pourra le rappeler au moment jugé opportun pour les
autres articles qui sont corollaires.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Il sera
adopté sous réserve de l'adoption du sous-amendement. Dans le
fond, ce qu'il faudrait faire, c'est suspendre l'étude du
sous-amendement de l'amendement et continuer les autres paragraphes. On
finirait l'article 149. 5 quand même.
M. Chevrette: Oui, il y a seulement ce sous-amendement qui serait
mis en suspens. On verra quand cela adonnera de vous le ramener.
Le Président (M. Bélanger): On suspend
l'étude de l'amendement et du sous-amendement, et on continue
l'étude du reste de l'article.
M. Dutil: Je pense qu'on peut d'ores et déjà
préciser - on ne l'oubliera pas, je ne pense pas - que ce sera à
l'article 13.
M. Chevrette: Ce sera à l'article 13, effectivement.
Le Président (M. Bélanger): On ne peut pas
l'oublier. J'avais dit l'article 22, mais c'était l'article 13.
Une voix:...
M. Chevrette: Pariez fort. Ce serait peut-être
intéressant de vous entendre vanter...
Le Président (M. Bélanger): Elle fait tellement de
choses pour nous. Cela nous amène donc au 3°. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort:... M. le Président.
M. Dutil: II faut voter sur l'amendement que j'ai proposé,
M. le Président.
M. Rochefort: C'est ça. Cela m'amène à une
précision et peut-être à un sous-amendement, à moins
que le ministre ne l'intègre. Compte tenu de ce qu'on a adopté
à l'article 149. 4 où, finalement, on a restreint de façon
formelle, claire, définitive le territoire de la corporation au
territoire du CRSSS de Montréal, est-ce qu'on ne devrait pas
plutôt modifier le pluriel par le singulier, quand on parle de conseils
régionaux dans l'amendement du ministre, et nommer carrément
Montréal métropolitain? On n'est pas pour l'ensemble du
Québec, c'est plus loin.
Dans la mesure où on parle seulement de Montréal, est-ce
qu'on ne devrait pas plutôt lire: "La corporation a pour objet"... Je ne
sais pas ce qui est écrit à la main: dans son territoire,
peut-être?
Le Président (M. Bélanger): Dans son
territoire.
M. Rochefort:... sous réserve des pouvoirs accordés
au Conseil régional de la santé et des services sociaux du
Montréal métropolitain et aux établissements d'organiser
et de coordonner un système...
M. Dutil: La raison pour laquelle on avait mis "aux", c'est qu'il
pourrait arriver, si Laval est une région, qu'il y ait un conseil
régional à Laval. Donc, à ce moment-là, sur le
territoire, il pourrait arriver qu'il y ait deux CRSSS.
M. Rochefort: J'ai le goût de vous dire, M. le ministre,
que, si jamais cela arrive, cela va prendre plusieurs amendements qui pourront
corriger celui-là aussi. Il va y avoir au minimum un amendement omnibus
qui va dire: Partout où on lit CRSSS-MM et que cela concerne Laval, il
faut lire aussi Laval. Cela correspondra à cela aussi.
M. Chevrette: Votre collègue qui vous chapeaute est venu
annoncer que ce n'était pas pour demain.
M. Dutil: Je suis très sympathique à ce que vous
dites, M. le député de Gouin. M. le Président, je pense
que le député de Gouin apporte une bonification que nous nous
devons d'accepter, si la commission est d'accord.
M. Chevrette: Bon.
Le Président (M. Bélanger): Bon.
M. Chevrette: Changer le pluriel par le singulier.
M. Rochefort: M. le Président, je ne ferai pas un
sous-amendement. Je comprends que le ministre l'intègre. On modifie
"conseils régionaux", au pluriel, par "Conseil régional de la
santé et des services sociaux du Montréal
métropolitain".
M. Chevrette: Considérez que l'amendement est écrit
au singulier et vous êtes correct.
M. Dutil: Les établissements restent, eux, au pluriel.
M. Rochefort: Oui, au pluriel.
Le Président (M. Bélanger): Les services
sociaux...
M. Rochefort: Oui, à moins que vous ne les fusionniez
tous.
Le Président (M. Bélanger):... du Montréal
métropolitain.
Il est 13 heures déjà? Je ne voudrais pas qu'on laisse une
ambiguïté là et qu'on reprenne... Je relis l'amendement.
M. Dutil: On va voter sur l'amendement et l'alinéa, et on
va suspendre. C'est cela, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): C'est cela. On ne peut
pas voter l'amendement tant que... Le sous-amendement doit être
voté avant l'amendement. En termes juridiques, on va...
M. Dutil: On va considérer que la discussion est faite sur
l'alinéa.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Dutil: La discussion portera sur le sous-amendement. Il
restera les votes, à la suggestion du chef de l'Opposition. Non, on ne
peut pas... C'est une entente dont on convient.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. On comprend
bien que...
M. Chevrette: Ce n'est pas très catholique.
Le Président (M. Bélanger): On comprend bien que
cela va se lire de la façon suivante: La Corporation a pour objet, dans
son territoire, sous réserve des pouvoirs accordés au Conseil
régional de la santé et des services sociaux du Montréal
métropolitain, aux organismes et aux établissements d'organiser
et de coordonner un système préhospitalier d'urgence comprenant
le transport ambulancier en vue de favoriser l'accès aux services de
santé.
M. Rochefort: Aux organismes? Qu'est-ce que cela vient faire?
Le Président (M. Bélanger): Pardon?
M. Rochefort: Vous avez dit, dans ce que vous avez lu: au Conseil
régional de la santé et des services sociaux du Montréal
métropolitain, aux organismes et aux établissements. Qu'est-ce
que c'est, les organismes?
Le Président (M. Bélanger): Je ne sais pas,
là.
M. Rochefort: Ah! vous avez lu vite.
Le Président (M. Bélanger): Non, c'est tellement
barbouillé sur ma feuille que...
M. Rochefort: Non, mais je veux juste être bien sûr.
Cela va.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Compte tenu
de l'heure, nous suspendons nos travaux qui devront reprendre à 20
heures. M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Pourquoi ne siégeons-nous pas à 15
heures, de 15 heures à 18 heures?
M. Dutil: II y a un Conseil des ministres.
Le Président (M. Bélanger): II y a un
Conseil des ministres et M. le ministre doit être absent.
M. Rochefort: Devons-nous comprendre, M. le Président, que
toutes les commissions parlementaires où il y a des ministres vont
être suspendues de 15 heures à 18 heures?
M. Dutil: Je n'aurais pas d'objection, M. le Président...
En tout cas, on avait pensé que c'était la suspension, mais je
n'ai pas d'objection qu'on puisse reprendre nos travaux peut-être
à... Je ne sais pas... Le Conseil des ministres...
M. Chevrette: C'est que le leader en Chambre a
annoncé...
Le Président (M. Bélanger): C'est parce que le
leader a annoncé en Chambre qu'on ne siégeait pas.
M. Chevrette: Je veux savoir...
Le Président (M. Bélanger): Les ordres de la
Chambre sont formels.
M. Chevrette:... si c'est parce que le ministre a l'intention
d'aller chercher des mandats nouveaux et de déposer des amendements
à 20 heures.
M. Dutil: C'est parce que j'avais l'intention d'être au
Conseil des ministres, M. le Président. Maintenant, je comprends que, si
l'Opposition souhaite avancer le plus rapidement possible dans le projet de
loi, on pourrait demander...
Le Président (M. Bélanger): II va falloir demander
d'autres ordres à la Chambre à ce moment-là. On ne peut
pas modifier les ordres de la Chambre malheureusement.
M. Chevrette: C'est vous autres qui décidez des ordres de
la Chambre.
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Le leader nous a dit que c'est parce que vous aviez
des dossiers à piloter au Conseil des ministres.
M. Dutil: M. le Président, en règle
générale, j'assiste au Conseil des ministres d'un bout à
l'autre parce que j'estime important qu'un ministre assiste au Conseil des
ministres d'un bout à l'autre. Effectivement, j'ai deux ou trois
dossiers au Conseil des ministres aujourd'hui.
M. Chevrette: Dont celui d'Urgences-santé?
M. Dutil: M. le Président, je ne veux pas présumer
des discussions et des...
Le Président (M. Bélanger): Compte tenu de l'heure
et compte tenu des ordres de la Chambre, les travaux sont suspendus
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 20 h 23)
Le Président (M. Cusano): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires sociales reprend ses travaux pour
étudier le projet de loi 34, Loi modifiant la Loi sur les services de
santé et les services sociaux et d'autres dispositions
législatives.
Lorsque la commission a suspendu ses travaux, elle était au
premier alinéa de l'article 149. 5 tel qu'introduit par l'article 2 du
projet de loi et l'amendement présenté par le ministre a
été adopté.
M. Dutil: On a déclaré la discussion faite, mais on
a convenu de reporter le sous-amendement du chef de l'Opposition, M. le
Président, lorsqu'on aura discuté et disposé de l'article
13.
Le Président (M. Cusano): Cela va? Alors, on
procède maintenant au numéro 1°. M. le ministre.
M. Dutil: C'est bien cela. Le paragraphe 1°, "favoriser la
concertation entre les différents intervenants en matière de
transport ambulancier". La fonction prévue là a pour but de
rendre plus efficace le système de transport ambulancier en tentant
d'éviter les dédoublements ou même des actions contraires
par les différents intervenants. Or, nous en avons discuté ce
matin abondamment, M. le Président. Vous ne présidiez pas
à ce moment-là et il y avait des points soulevés par le
député de Gouin étant donné qu'on était
revenu sur les deux amendements que nous avions faits, l'amendement que j'avais
déposé et le sous-amendement du chef de l'Opposition. Nous avions
laissé tomber la discussion que l'on peut reprendre maintenant sur ce
que soulevait le député de Gouin. J'imagine qu'il va prendre la
parole là-dessus. C'était: Est-ce que le terme "favoriser" ne
vient pas à l'encontre des pouvoirs des CRSSS?
Le Président (M. Cusano): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'avoue que je
considérais que la discussion avait eu lieu et je m'attendais plus
à ce moment-ci à une réaction du ministre.
M. Dutil: Oui, on a réfléchi là-dessus. Le
terme "favoriser", selon les définitions qu'on a, semble plus
approprié pour ce que l'on veut faire et ne veut pas dire: faire la
concertation. Je pense que c'est important de le mentionner. Favoriser, selon
Le Petit Robert, cela veut dire: aider, encourager, faciliter. Le
Petit Robert, ce n'est pas moi. C'est le dictionnaire.
M. Rochefort: On sait que ce n'est pas vous, Le Petit
Robert.
M. Chevrette: Le petit Robert, c'est votre chef.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Mais, au-delà de cela, au-delà de la
grandeur des Robert, je pense qu'il y a eu une intervention aussi
intéressante lorsqu'on a discuté de cela et qui était
celle du président de la commission, le député de
Laval-des-Rapides, qui disait... C'est juste. Moi aussi, je reconnais que le
sens du mot "favoriser", c'est celui que vous donnez et que notre ami Robert
lui donne, mais par contre, compte tenu justement des traditions dans le
réseau, compte tenu des pratiques, souvent, des sources de tension, des
sources de malentendu et, d'autre part, vu que le CRSSS de Montréal n'a
jamais eu à se doter d'une instance s'occupant de la question des
urgences vu qu'Urgences-santé était de sa
responsabilité, je pense qu'à tous points de vue, M. le
Président, on a tout intérêt à préciser ce
qu'on veut. J'ajoute aussi que je pense qu'il faut même préciser
à quels intervenant, pas spécifiquement, mais avec la formulation
qu'on avait ce matin. Parce que, lorsqu'on a posé la question au
ministre, à savoir de quels intervenants on parlait, finalement, il y
avait une liste qui était hors réseau et une liste qui
était interréseau et tout cela. Je pense que ce n'est pas de
même nature et c'est à partir de la nature de la distinction qu'on
doit faire entre les intervenants qu'on doit définir qui devra favoriser
cette concertation. J'ai le goût de dire au sujet de la concertation:
Prenons l'inverse du sens de "favoriser" du Petit Robert De la
concertation, cela ne se fait pas par quelqu'un tout seul en haut, cela se fait
par des intervenants, au pluriel. Ce n'est pas quelqu'un qui peut "concerter"
les autres si les autres ne veulent pas se mettre autour d'une table. Donc, on
a beau dire que favoriser cela veut dire créer un climat, aider, etc.,
si on prend l'inverse, on ne pourrait pas dire non plus que la corporation fait
la concertation. Tu ne peux pas faire de la concertation seul. Une personne ne
peut pas faire de la concertation, ce sont beaucoup de personnes ensemble qui
peuvent faire de la concertation. Ce qui fait que, de toute façon, quant
à moi, favoriser n'est pas le terme vraiment le plus
approprié.
Donc, M. le ministre, je vous demande: Êtes-vous prêt
à faire une distinction entre les intervenants hors réseau qui,
oui, je le reconnais, devraient être concertés par initiative, par
action dynamique de la nouvelle corporation et la concertation interne dans le
réseau qui devrait être faite par le CRSSS? Êtes-vous
prêt, oui ou non?
M. Dutil: Non, M. le Président.
M. Rochefort: Vous n'êtes pas prêt. Bon.
M. Dutil: Après mûre réflexion, après
avoir consulté, je pense que la formule qui est là ne prête
pas flanc à tout ce que dit le député de Gouin. En tout
cas, c'est mon opinion honnête et je ne crois pas qu'on devrait modifier
ce paragraphe-là. Il est important qu'il y ait de la concertation. Il
est important qu'elle soit favorisée et je pense que la corporation
devrait jouer son rôle là-dedans.
Le Président (M. Cusano): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Moi, M. le Président, j'ai donné mon
point de vue. Je n'ai pas le goût de m'amuser à rédiger des
amendements qui vont être battus par le ministre parce qu'il ne
veut pas se rendre à ces arguments-là. Je considère qu'il
crée une source inutile de tension et d'imprécision qui ne sera
pas bénéfique au système, mais il assumera sa
responsabilité.
Le Président (M. Cusano): Merci. M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Moi, je vais proposer un amendement pour le
clarifier. Cela va être simple. Au paragraphe 1°, on va laisser
"favoriser" tel quel puisque le ministre y tient: "favoriser la concertation
entre les différents intervenants en matière de transport
ambulancier sous l'autorité du CRSSS-MM. " C'est le CRSSS qui a la
responsabilité auprès des autres intervenants du milieu et je
pense que cela précise, cela enlève toute ambiguïté
et cela lève les doutes dont parle le député de Gouin. Je
pense que cela règle véritablement le problème. On laisse
à chacun les rôles, puis on les clarifie au point de...
Le Président (M. Cusano): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, honnêtement là,
l'ayant inclus dans le premier alinéa qui est le chapeau de l'article,
finalement, qui est le chapeau et qui inclut par la suite, l'ayant inclus sous
réserve des pouvoirs accordés aux conseils régionaux et
aux établissements, je pense qu'on a vraiment couvert l'ensemble de
l'article quant aux pouvoirs des CRSSS et, vous vous le rappelez, on a
même amendé cela pour s'assurer que c'était le bon CRSSS:
on a mis au singulier, à la suite d'un amendement proposé par le
député de Gouin, au Conseil régional de la santé et
des services sociaux du Montréal métropolitain et, donc, il est
identifié. Et, moi, je ne crois pas que cela apporte davantage que
d'ajouter sous l'autorité du conseil régional.
Le Président (M. Cusano): M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Le ministre disait ce matin que ce n'était
pas son intention d'avoir des ambiguïtés, de maintenir des
ambiguïtés. On lui offre l'opportunité de les lever toutes
là et le législateur, s'il veut être... Il n'est pas
supposé parler pour ne rien dire, il est supposé être
clair. Donc, favoriser la concertation entre les différents
intervenants, c'est un rôle auprès des organismes que n'a pas une
corporation, c'est un rôie qui est dévolu au CRSSS. À
partir du fait que c'est un rôle qui est dévolu au CRSSS puis
qu'on lève toute ambiguïté en ajoutant "sous
l'autorité du CRSSS-MM", on enlève toute possibilité qu'un
d. g. s'approprie ce rôle-là alors que ce n'est pas le sien. Ce
n'est pas lui qui est chargé de coordonner la concertation sur le plan
régional entre les intervenants du milieu; vous le savez
vous-même, vous l'avez dit vous-même ce matin. Je ne vols pas en
quoi vous laisseriez des doutes... Je ne vous demande pas d'aller au Conseil
des ministres pour cela, là. Il doit être
clair que vous voulez que les CRSSS continuent à jouer leur
rôle. Si vous voulez qu'ils continuent à jouer leur rôle
dans le champ d'activité qui leur est propre, bien, laissez-le-leur.
M. Dutil: Ah! M. le Président, si on acceptait un
amendement tel qu'il est libellé, plutôt que "sous
l'autorité", il serait libellé, ainsi: sous réserve des
pouvoirs accordés aux conseils régionaux. C'est comme cela qu'on
le libellerait pour le libeller de la même façon qu'on l'a
accepté ce matin. Oui, ce matin.
Une voix: Un instant.
M. Rochefort: M. le Président, pas dans le cas qui nous
occupe, parce que là, il faut bien distinguer que ce n'est pas sous
réserve des pouvoirs du CRSSS parce que cela ne donne rien d'avoir une
expression large comme "différents intervenants" sous réserve des
pouvoirs du CRSSS. Il faut distinguer les intervenants dans la loi. Il y a les
intervenants hors du réseau et je suis le premier à
reconnaître qu'on n'a même pas besoin de demander la permission au
CRSSS pour consulter les intervenants du réseau et, dans la
cohérence de votre loi... Une voix: Hors du réseau.
M. Rochefort: Hors du réseau. Et, dans la cohérence
de votre loi, c'est un mandat évident de la nouvelle corporation
d'assurer la concertation...
Une voix:...
M. Rochefort: Bien là, écoutez, vous m'excuserez,
je ne pense pas. C'est un mandat évident qui est de la
responsabilité...
Une voix: Défavoriser.
M. Rochefort: Non, ce n'est pas à vous que je parle de
cela. C'est un mandat évident de la corporation de consulter les
intervenants hors du réseau, bon, qu'on affirme, d'ailleurs, par le
1°. Mais, lorsqu'on fait allusion aux autres intervenants, c'est tout aussi
évident et tout aussi directement de la responsabilité exclusive
du CRSSS de faire cela. C'est pour cela que les CRSSS ont été
créés à la suite de la commission Castonguay-Nepveu, pour
faire la coordination et la concertation des intervenants du milieu, du
réseau.
Le Président (M. Cusano): M. le ministre, un instant s'il
vous plaît. Je veux, avant de continuer, déclarer l'amendement
recevable. Alors, M. le ministre.
M. Dutil: Le député de Gouin vient justement de le
dire, les CRSSS ont été créés pour faire la
coordination et la concertation. Il a employé l'expression qu'il
bannissait tout à l'heure en disant: On ne peut pas faire de
concertation. Mais le mandat du CRSSS c'est de faire, entre autres, de la
concertation et ici on parle de favoriser la concertation. Et l'argumentation
apportée par le député de Gouin et le chef de
l'Opposition, à tort ou à raison, ne me convainc pas. Je pense
que c'est étanche et c'est la raison pour laquelle je demande à
la commission de ne pas accepter cet amendement.
Le Président (M. Cusano): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur l'amendement?
M. Chevrette: II faudrait qu'ils soient marqués sous
réserve, les pouvoirs. C'est précisément pour enlever les
ambiguïtés. Si vous ne dites pas "sous l'autorité", vous
n'indiquez pas la ligne de conduite claire qui est existante. Si vous dites
"sous réserve", vous laissez place à l'interprétation,
précisément. Et c'est l'objectif fondamental de la discussion
depuis ce matin sur ce point-là on ne veut pas qu'il y ait de chicane
pour savoir qui fait quoi. C'est clair! Une corporation ne peut pas aller
forcer la concertation avec les centres hospitaliers qui sont sous la coupole,
en termes de planification, ou la tutelle du CRSSS. Cela est défini dans
la Loi sur les services de santé et les services sociaux, vous le savez.
Alors que, si on dit carrément "sous l'autorité du CRSSS" on ne
fait que confirmer par un amendement ce qui existe dans la Loi sur les services
de santé et les services sociaux. Ou bien, si cela vous fatigue de
marquer "sous l'autorité du CRSSS": "selon les rôles
dévolus aux organismes du réseau dans la Loi sur les services de
santé et les services sociaux", mais là vous....
M. Dutil: C'est un amendement.
M. Chevrette: Non, mais j'essaie de trouver un terrain qui
viserait à enlever toute ambiguïté. Je vous tends des
perches pour savoir si vous êtes intéressé à aller
dans ce sens-là.
Le Président (M. Cusano): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, moi, je pense que c'est
étanche. Le chef de l'Opposition fait une nouvelle suggestion,
abandonnant le premier amendement pour l'écrire d'une façon
différente, si je comprends bien.
M. Chevrette: Bien là, je vous ai posé une
question. Si cela vaut la peine que je fouille ou bien si je dois continuer
à vous persuader.
M. Dutil: Moi, je pense que c'est étanche de la
façon que nous avons écrit le premier paragraphe, et je suis
très à l'aise d'écrire "favoriser" parce que ce n'est pas
forcer, contrairement a ce que le chef de l'Opposition vient d'enployer comme
verbe, c'est "favoriser". Moi,
je suis très à l'aise et je pense qu'il n'y a pas
là d'ambiguïté, étant donné l'amendement que
nous avons apporté.
M. Chevrette: Je vais vous donner un exemple plus concret. Vous
êtes ministre délégué, donc, pas ministre en titre
de la Santé et des Services sociaux. Par contre, vous vous êtes
défini comme étant dans un carré de sable dans lequel vous
devez oeuvrer, avec Mme la ministre Lavoie-Roux; on se comprend? Parce que vous
êtes chargé de favoriser la bonne entente en ce qui concerne le
transport ambulancier, c'est dans votre définition de tâche, le
lendemain matin vous convoquez tout le monde du réseau, et là,
Mme Lavoie-Roux dit, écoutez bien: Tu empiètes sur mes
prérogatives, toi, tu n'es que pour les organismes externes et moi, je
suis dans tous les organismes du réseau. Vous allez vous croire imbu de
pouvoir quand même, tel que libellé tel quel, et vous le ferez
peut-être de très bonne foi, mais vous n'avez pas clarifié
votre ligne d'autorité, par exemple. Et c'est du concret, cela.
M. Dutil: Est-ce que je peux suggérer, M. le
Président, de passer au paragraphe 3° et de revenir au paragraphe
1°? Nous regardons une hypothèse qui pourrait être
satisfaisante.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Cusano): Un instant. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Moi, j'ai une question. Qui permet de le faire,
mais je veux poser une question au ministre, parce que je suis allé
pendant la discussion voir un peu plus loin - ce sont des chapitres, j'imagine
- au deuxième chapitre de la loi, à partir de l'article 149. 27,
les mandats qu'on va donner aux CRSSS en dehors de Montréal. Moi, je
veux savoir, dans votre loi, ce qui arrive du CRSSS de Montréal dans le
domaine des urgences. Qu'est-ce qui va demeurer sous la responsabilité
du Conseil régional de la santé et des services sociaux du
Montréal métropolitain dans le domaine des urgences?
M. Dutil: La planification et la coordination, les pouvoirs qui
sont dévolus normalement aux CRSSS. C'était une exception qu'un
CRSSS ait des opérations telles que celles...
M. Rochefort: Dans quel article de la loi trouvez-vous cela?
M. Dutil: Non, M. le Président, je ne veux pas
référer à des articles de la loi. Le député
de Gouin me demande...
M. Rochefort: Non, je n'essaie pas de vous prendre en
défaut, je veux lire, je veux être sûr qu'on parle des
bonnes affaires. Quel article vous réconforte quant au mandat du CRSSS
de Montréal qui va lui rester dans ce domaine-là?
M. Dutil: Est-ce qu'on peut revenir au sujet qui nous occupait et
reprendre la question par la suite?
M. Rochefort: Bien, c'est parce que je considère cela
lié, M. le Président. Dans la mesure où vous
m'expliqueriez que les mandats du CRSSS vont être ailleurs,
peut-être que ce n'est pas nécessaire, effectivement, de les
mettre là, mais je veux savoir où cela se rattache au CRSSS de
Montréal, la responsabilité dans le domaine des urgences.
M. Dutil: Si le député de Gouin ne retrouve pas
dans la loi ce que nous faisons, on pourra au fur et à mesure des
articles le régler s'il y a lieu et si c'est nécessaire. Mais un
CRSSS s'occupe surtout de planification et de coordination, on est bien
d'accord là-dessus, on en a parié ce matin. À
Montréal, le CRSSS s'occupait également des opérations
d'Urgences-santé.
M. Rochefort: On s'entend.
M. Dutil: C'est ce que nous dissocions.
M. Rochefort: Bien non, mais écoutez là. Comme
exemple, vous vous en allez à l'article 149. 27.
M. Dutil: Non, on ne va pas là.
M. Rochefort: Non, mais moi, je vais vous amener là. Vous
nous dites: 'Sur demande du ministre, un conseil régional doit
lui présenter, pour approbation avec ou sans modification, un plan
relatif à la coordination du transport ambulancier dans sa
région, lequel doit indiquer à quel organisme ou centre
hospitalier est confiée la responsabilté... Ce plan peut
être révisé sur demande du ministre. Le présent
article ne s'applique pas au Conseil de la santé et des services sociaux
de la région de Montréal métropolitain... '' Bon, parfait.
Donc, quel est le mandat du CRSSS de Montréal dans le domaine des
urgences? Recevoir les plaintes?
M. Dutil: M. le Président, je n'ai pas l'intention de m'en
aller à l'article 149. 27 pour l'instant. On va l'étudier en
temps et lieu, en temps approprié.
M. Rochefort: M. le ministre, on vous demande ceci,
répondez donc d'abord: Où, dans votre loi, est le rôle du
CRSSS de Montréal qui va lui rester dans le domaine des urgences?
M. Dutil: M. le Président, je ne pense pas qu'on modifie
le rôle du CRSSS par notre loi. On dissocie Urgences-santé du
CRSSS, on touche les articles qui sont concernés par cette
dissociation
seulement. Les pouvoirs, donc, du CRSSS de Montréal comme des
autres CRSSS, qui sont prévus dans la loi aux articles que connaît
sans doute très bien le député de Gouin, demeurent. Ils ne
sont pas enlevés, ni diminués, ni atrophiés, ni
réduits de quelque façon que ce soit.
M. Rochefort: Est-ce que vous allez donner aux autres conseils
régionaux, à partir de l'article 149. 27, un mandat identique
à ce qu'on retrouve à 149. 5. 1° pour Montréal,
c'est-à-dire que cette centrale de coordination que devraient
prévoir les différents CRSSS des différentes
régions de Québec aura aussi le mandat de favoriser la
concertation entre les intervenants?
Le Président (M. Cusano): M. le ministre.
M. Dutil: Je m'excuse, j'étais en train de regarder
l'amendement que nous allons proposer.
Est-ce qu'il veut répéter sa question, s'il vous
plaît?
M. Rochefort: Je demande au ministre si, à partir de 149.
27 où on parle des responsabilités qui vont être
confiées aux CRSSS ailleurs qu'à Montréal, il y aura une
disposition qui dit comme à 149. 5. 1°: "favoriser la concertation
entre les différents intervenants". Je regarde, Je cherche.
M. Dutil: Est-ce qu'on peut passer à l'amendement? On n'a
pas d'amendement sur...
M. Rochefort: Quelle est la réponse?
M. Dutil: M. le Président, j'ai dit qu'on va discuter
l'article 149. 27 à 149. 27.
M. Rochefort: M. le Président, on discute l'article 149.
5. 1°, on donne un mandat à la corporation pour lequel nous pensons
qu'il y a confusion par rapport au mandat actuel du CRSSS. On veut
vérifier la cohérence par rapport au reste, maintenant. Est-ce
que le ministre peut me dire si c'est un statut particulier qui est à
Montréal ou s'il va être donné à toutes les
centrales de coordination qu'il crée par son projet de loi ailleurs ou,
pour être plus précis, qu'il se donne le pouvoir
éventuellement de créer? On peut y répondre maintenant.
Est-ce que c'est spécifique à Montréal ou est-ce que cela
va être partout?
M. Dutil: On ne l'a pas prévu dans ce projet de loi
à l'extérieur de Montréal, M. le Président. C'est
spécifique à Montréal, quant à cet article...
Le Président (M. Cusano): Merci, M. le ministre.
M. Dutil:... sur lequel je voudrais apporter mon amendement.
M. Rochefort: Ne considérez-vous pas, M. le ministre, que
raison de plus, connaissant le réseau, la corporation va être en
droit de créer un climat à Montréal qui va donner
l'impression que c'est elle qui a reçu le mandat de favoriser la
concertation et de la coordonner, puisque cela sera unique au Québec et
qu'ailleurs où on donne un mandat au CRSSS de mettre en place des
centrales de coordination on ne donne pas le mandat à ces
éventuelles centrales de coordination qui, toute proportion
gardée, auront les mêmes activités que la corporation
à Montréal, sur une échelle plus réduite? On ne
leur donne pas ce mandat. Raison de plus...
M. Dutil: M. le Président, je pense que, si je donnais mon
amendement, on pourrait peut-être satisfaire à ce que vient de
dire le député de Gouin et à ce que dit le chef de
l'Opposition.
M. Rochefort: D'accord. On va vous écouter.
Le Président (M. Cusano): Merci. Est-ce qu'on pourrait
passer à l'amendement, s'il vous plaît? L'amendement qui est
soumis par le député de Joliette sera le suivant: Le paragraphe
1° de l'article...
M. Chevrette: Est-ce qu'il est déclaré
recevable?
Le Président (M. Cusano): Oui, il est
déclaré recevable.
M. Dutil: On m'a demandé si j'étais prêt
à regarder un amendement. Je vous avais dit que l'amendement qu'on
soumettait ne me satisfaisait pas; alors, je me rends à cette
argumentation et je voudrais présenter un amendement. Il se lirait comme
suit.
M. Chevrette: On n'entend pas parler ici. Vous devriez rappeler
les gens à l'ordre.
Le Président (M. Cusano): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je demanderais aux gens qui sont dans la salle d'être
silencieux. On a de la difficulté à s'entendre ici autour de la
table. Merci. (20 h 45)
M. Chevrette: II est whip, à part de cela.
Le Président (M. Cusano): Si je comprends bien, M. le
ministre, vous avez un autre amendement à apporter ou vous voulez vous
concerter justement, peut-être...
M. Dutil: Ce que je vous dis, M. le Président, c'est que
le chef de l'Opposition m'a apporté un amendement. Il me dit: Cela ne
vous satisfait pas, est-ce que vous, vous auriez un amendement à
apporter qui pourrait nous satisfaire? Est-ce que vous êtes ouvert
à la présentation d'un amendement? Je dis oui. Je comprends
que le chef de l'Opposition met son amendement de côté, que
je présente le mien et on voit si cela satisfait les deux parties?
Est-ce que c'est cela?
Le Président (M. Cusano): Cela va, M. le chef...
M. Chevrette: Bien, j'aimerais avoir l'énoncé.
Le Président (M. Cusano): Bon, alors, voulez-vous
le...
M. Dutil: Oui, bien sûr, en voyant l'énoncé.
Alors, on ajouterait au bout de la phrase "en respectant leurs
responsabilités respectives en la matière". Alors, cela se
lirait: Favoriser la concertation entre les différents intervenants en
matière de transport ambulancier en respectant leurs
responsabilités respectives en la matière.
M. Rochefort: Bien là, moi, j'ai le goût de dire
qu'on empire les affaires. On est en train de mettre le CRSSS de
Montréal sur le même pied qu'une compagnie d'ambulance, un service
de police, un service d'incendie.
M. Dutil: Alors, la tentative que je fais ne semble pas avoir
plus de succès. Je suggère qu'on laisse cela là.
M. Rochefort: Vous ne pensez pas que, M. le ministre, si
c'était plutôt quelque chose dans le sens de favoriser la
concertation entre les différents intervenants en matière de
transport ambulancier... Non, il faut faire un autre article qui dit que le
CRSSS de Montréal, quant à lui, va être le responsable de
la concertation des établissements. Mais j'aime mieux le statu quo que
votre amendement.
M. Dutil: Moi aussi. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Là, je vais vous dire que ce n'est pas trop
trop rassurant.
Le Président (M. Bélanger): Alors, un instant!
M. Rochefort: Proposer des amendements sur lesquels vous
n'êtes pas d'accord.
M. Chevrette: Vous voulez savoir où on est rendu?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, vous dites que vous maintenez le vôtre.
Pouvez-vous nous l'expliquer?
M. Chevrette: Je ne l'expliquerai pas à chaque fois que
cela change de président, bonne mère!
Le Président (M. Bélanger): Non, non, non. Une
voix: Un coup que cela change encore.
M. Chevrette: Vous voulez que ce soit court, bon Dieu! et, si
vous vous succédez à un rythme de...
Le Président (M. Bélanger): Non, non, non.
M. Chevrette:... trois présidents à l'heure, on ne
sortira pas du bois.
Une voix: J'ai un espoir.
M. Chevrette: Vous, j'aurais confiance. M. le Président,
je retire cela parce que cela pourrait être un vote de blâme pour
vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Je m'excuse.
Le Président (M. Bélanger): Non, quand vous dites,
je reviens... Dans le fond, c'est celui qu'on avait retiré ce matin?
M. Chevrette: Non, non, non. On a fait un bon bout depuis ce
temps-là. Celui de ce matin, il est en réserve. C'est vous qui
l'avez décidé, M. le Président; après consultation
entre le ministre et nous, on a consenti à ce que l'article 145, premier
paragraphe, soit en suspens.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. M.
Chevrette: Vous étiez là.
Le Président (M. Bélanger): Pas de problème.
Jusque-là, cela va bien.
M. Chevrette: À partir du fait que vous n'étiez
plus là, on a commencé à discuter l'article 145.
1°.
Le Président (M. Bélanger): L'article 145 1°:
"favoriser la concertation entre les différents intervenants en
matière de transport ambulancier".
M. Chevrette: Transport ambulancier. Vous vous étiez
prononcé sur cela ce matin, vous vous souvenez...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette:... que vous avez dit: II ne faut pas que la
corporation prenne la place du CRSSS.
Le Président (M. Bélanger): Exactement.
M. Chevrette: C'est le CRSSS qui a l'autorité de faire les
concertations.
Le Président (M. Bélanger): Dans les
régions.
M. Chevrette: Ce que la corporation peut faire, c'est de
participer activement à ces concertations, quelque chose du genre. On a
même utilisé le mot "participer" vers 12 h 40. Vous vous rappelez
cela?
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Donc, là, on en a discuté, le
ministre ne veut pas changer le mot "favoriser". Nous autres, pour maintenir la
ligne d'autorité, on a dit: Sous l'autorité du CRSSS-MM, ce qui
enlèverait toute ambiguïté quant au lien d'autorité.
Cela a été jugé recevable par M. William "Bill" Cusano,
votre prédécesseur.
Le Président (M. Bélanger): Oui. Excellente
décision.
M. Chevrette: Et là, vous êtes rendu avec nous
autres. C'est correct?
Le Président (M. Bélanger): Excellent.
M. Chevrette: Vous ne pouvez plus le déclarer irrecevable,
il est jugé recevable.
Le Président (M. Bélanger): C'est une excellente
décision de mon collègue.
M. Chevrette: C'est une excellente décision? Le
Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Prononcez-vous sur le fond, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: L'esprit, c'est de lever toute
ambiguïté quant à la ligne d'autorité pour ne pas
faire en sorte que la corporation réalise les responsabilités du
CRSSS-MM et c'est pour cela... Si le ministre avait dit: Participe, comme on
avait échangé ce matin sur la possibilité du mot
participer, bien, moi, je n'aurais pas fait ma proposition, j'aurais dit:
adopté. J'aurais dit au ministre: Mettez-le sur un bout de papier, votre
mot participer, et je vais l'adopter tout de suite. Mais il veut maintenir
"favoriser". Donc, pour maintenir "favoriser", il faut bien comprendre qu'on ne
peut pas leur donner le pouvoir qui est dévolu au CRSSS-MM. C'est
seulement cela.
M. Dutil: M. le Président, c'est qu'à notre point
de vue "participer" est plus fort que "favoriser" et donc ne réglerait
pas le problème, dans le sens où eux le prétendent.
M. Chevrette: Mais non.
M. Dutil: Si on disait "participer à la concertation avec
les différents intervenants en matière de transport ambulancier",
cela veut dire prendre part, collaborer, assister, selon notre point de
vue...
M. Chevrette: Participer à une concertation, cela ne donne
pas une ligne d'autorité, voyons!
M. Dutil: Si le chef de l'Opposition me laisse terminer, c'est
qu'on n'a pas d'objection à mettre "participer à" si cela
règle la question. À notre avis, on ne va pas dans le sens qu'il
préconise, mais cela nous irait de dire "participer à la
concertation avec les différents intervenants en matière de
transport ambulancier". Cela irait.
M. Chevrette: Parce que participer à une concertation,
cela ne veut pas dire avoir la responsabilité de la faire.
M. Dutil: Favoriser non plus, mais...
M. Chevrette: Moi, je participe à la commission
parlementaire, mais je ne suis pas ministre.
M. Dutil: Alors, on est d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Qui aurait la
responsabilité de la faire?
M. Chevrette: C'est le CRSSS.
M. Rochefort: Bien là, cela devient évident que ce
n'est pas la corporation parce qu'elle est un des participants.
M. Chevrette: C'est cela.
M. Rochefort: N'étant qu'un des participants...
M. Dutil: Cela va. On est d'accord, M. le Président, je
pense que c'est inutile de poursuivre le débat. On écrirait
"participer à".
M. Rochefort: C'est évident que c'est le CRSSS.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Alors, le mot
"favoriser" est changé par "participer...
M. Chevrette: C'est la première idée qui est la
meilleure.
Le Président (M. Bélanger):... à la
concertation entre les différents...
M. Chevrette: Entre ou avec?
M. Dutil: Là, c'est "avec" plutôt que "entre".
"Avec" au lieu de "entre".
Le Président (M. Bélanger):... avec les
différents intervenants en matière de transport ambulancier.
M. Rochefort: Moi, je pense que cela ne serait ni l'un ni
l'autre: "participer à la concertation des différents
intervenants", pour être plus français.
Le Président (M. Bélanger): Des différents
intervenants. Bien, mon Dieu! pour le français, on va faire cela.
Alors: "participer à la concertation des différents
intervenants en matière de transport ambulancier". Cela nous convient
comme cela?
M. Dutil: Cela va.
Le Président (M. Bélanger): Oui
M. Chevrette: Mais là, vous êtes sûr?
Le Président (M. Bélanger): Attendez un petit peu.
On va éliminer les amendements pour y arriver.
M. Chevrette: Pourriez-vous nous le relire? Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): On ne le relira pas
tout de suite, on va d'abord...
M. Chevrette: Je vais retirer le mien, je ne veux pas prolonger
pour rien.
Le Président (M. Bélanger): II est
retiré?
M. Chevrette: Je vous dis carrément, je vais retirer le
mien tout de suite.
Le Président (M. Bélanger): Parfait. Donc,
celà nous amène directement au paragraphe 1° de l'article
149. 5. Est-ce que le paragraphe 1° de l'article 149. 5 est
adopté?
M. Dutil: Adopté.
M. Rochefort: Je pense que le chef de l'Opposition avait demande
qu'on le relise. Il a raison. Ce serait peut-être utile juste...
Le Président (M. Bélanger): "participer à la
concertation des différents intervenants en matière de transport
ambulancier. " Cela nous convient comme cela?
Une voix: C'est correct.
Le Président (M. Bélanger): Alors,
adopté?
M. Chevrette: Adopté M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Parlez-moi de cela!
M. Chevrette: Victoire!
Le Président (M. Bélanger): Bon, le paragraphe
2°. Le paragraphe 1° est adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dutil: Le paragraphe 2° a été
supprimé dans la discussion que nous avons...
Le Président (M. Bélanger): Un instant, il faut
juste faire un petit peu de procédure pour être légal,
là. Est-ce que le paragraphe 1° tel qu'amendé est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté, parfait.
On passe au paragraphe 2°: "administrer un service
préhospitalier...
M. Dutil: Ne perdez pas votre temps, M. le Président, on a
suspendu le paragraphe T en même temps que l'autre. Alors, on est au
paragraphe 3°.
M. Rochefort: Cela n'existe plus.
Le Président (M. Bélanger): II a été
enlevé ce matin, oui. Alors, le paragraphe 3° qui devient le
paragraphe 2°.
M. Chevrette: Bof!
Le Président (M. Bélanger): Pardon?
M. Chevrette: Non, 3° qui reste 3° pour le moment.
Le Président (M. Bélanger): On va le laisser
3°, mais ils referont la numérotation.
M. Rochefort: On renumérotera tout cela une autre
fois.
M. Chevrette: On numérotera à la fin.
Le Président (M. Bélanger): "3° recevoir les
appels des personnes et des établissements qui demandent des services
d'ambulance et, selon les cas, offrir ces services ou répartir ces
demandes parmi les propriétaires d'ambulances qui ont conclu un contrat
de location d'ambulances avec elle. " Est-ce qu'il y a des interventions sur ce
paragraphe?
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président, je pense que
là, cela tient lieu de l'ancienne orientation plutôt que,
peut-être, des nouvelles qu'on voit poindre de plus en plus. Quand on dit
"offrir ces services ou répartir ces demandes", il y a là un
changement par rapport à la loi actuelle qui ne fait pas allusion
à offrir, mais qui ne fait allusion qu'à répartir. On dit
à 6° de la loi actuelle, 18. 3: "recevoir les appels des personnes
et des établissements de sa région qui demandent des services
d'ambulance et répartir les demandes parmi les titulaires d'un permis...
" Là, je veux juste qu'on se comprenne bien. Offrir ces services, cela
veut dire quoi, puisque, de toute façon... Je comprends que maintenant
les employés vont être les employés de la corporation, ils
ne seront plus les employés des compagnies, mais les véhicules
vont être encore propriété privée, donc, puisque les
véhicules n'appartiennent pas à la corporation, on parle plus de
répartir les demandes. Pourquoi ajoutez-vous la notion d'offrir des
services, à ce moment-là? Est-ce que c'est parce que vous gardez
la porte ouverte pour qu'un jour la corporation soit propriétaire de ces
ambulances?
Le Président (M. Bélanger): Dans la même
ligne, M. le ministre, en complémentaire, si vous voulez, il me semble
avoir lu quelque part que la corporation peut posséder des ambulances
ou...
M. Chevrette: C'est par "offrir" qu'elle s'ouvre la porte, c'est
clair.
M. Rochefort: Bien, il me semble là. Auquel cas, il s'agit
de le dire.
M. Dutil: Effectivement, la corporation peut offrir ses services.
On verra plus loin de quelle façon on ferme la porte de façon
étanche à l'entrée.
M. Rochefort: Montrez-moi donc cela tout de suite, cela va me
permettre d'être mieux disposé pour adopter 3°.
M. Dutil: M. le Président, je pense que
l'expérience que j'ai vécue au début de la commission de
sauter d'un article à l'autre n'a pas été très
profitable.
Le Président (M. Bélanger): C'est tellement loin,
M. le ministre, le début de la commission.
M. Rochefort: Non, mais juste une minute, si vous le permettez.
Je veux bien, mais, M. le Président, moi... Cela ne coûte pas
cher, dites-nous où vous allez baliser cela. Cela va nous permettre de
décider si on est capables d'appuyer ou pas votre demande.
Le Président (M. Bélanger): Mais on s'entend bien
qu'on ne discute pas l'article, il vous indique juste l'endroit.
M. Rochefort: Non, il ne s'agit pas de décider. On veut
voir où c'est. C'est quoi, là, qui dit que cela va baliser cela?
Qu'est-ce qui va donner une portée à offrir? Je veux juste le
voir.
Le Président (M. Bélanger): A quel article, M. le
ministre?
M. Dutil: Je pense qu'il y a plusieurs endroits où on
balise. On a apporté quelques amendements et il y aura
possibilité qu'il y ait d'autres amendements. Nous verrons en temps et
lieu, M. le Président.
M. Rochefort: Oui, vous nous demandez un chèque en blanc.
Le ministre nous dit: Votez-moi tout de suite "offrir" puis, peut-être,
si vous êtes fins, je vais vous expliquer ailleurs ce qui va arriver.
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas tout
à fait ce que le ministre a dit. Il faudrait faire attention.
M. Rochefort: C'est quasiment cela.
Le Président (M. Bélanger): II faudrait faire
attention pour pas prêter des propos au ministre, mais...
M. Rochefort: Non, parce qu'il ne parle pas beaucoup.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: C'est qu'en vertu du paragraphe 3° ici, c'est
tout le débat qu'on fait depuis le début de la commission, ne
nous leurrons pas. C'est vrai que le ministre peut offrir, puis cela va plus
loin si vous regardez au paragraphe 5°, la corporation peut exploiter un
service d'ambulances. Donc, la question que posait le député de
Gouin, c'est très explicite à l'intérieur de l'article
149. 5, cela m'apparaît très clair, sauf que la question que pose
le député de Gouin, elle est importante. Si le ministre dit: Ce
n'est pas ici que je vais apporter des amendements, mais c'est à tel
article, on pourra à ce moment-là s'aligner différemment.
Et, si vous ne me le dites pas ce soir, moi, je suis obligé, dans le
sens des décisions qu'on prend, nous, d'essayer d'amender le paragraphe
3°, alors que, si vous m'indiquez que ce sera très clair à
tel autre article, je ne ferais pas la même bataille sur le paragraphe
149. 5. 3°. C'est cela, l'avantage que cela présente parce que je
pourrais vous dire: Écoutez, maintenez-vous la notion d'offre? Si vous
me dites oui, je pourrais bien dire: D'accord, je ne me battrai pas d'abord sur
le mot "offrir" parce qu'il y tient. À ce moment-là, je
vais plutôt introduire un amendement qui va aller dans le sens
que, si tu décides d'avoir ta flotte, voici les obligations de la
corporation ou du ministre. Si vous me dites: Je ne maintiens pas "offre",
bien, je ne ferai pas d'amendement. C'est important de le savoir, on peut
gagner deux ou trois heures.
M. Dutil: Je comprends très bien, M. le Président,
la remarque qui est faite par le chef de l'Opposition. Je ne pense pas qu'on
puisse discuter plusieurs articles à la fois.
M. Chevrette: Non, c'est juste une indication.
M. Dutil: L'indication, c'est qu'on a dit qu'on assurait aux
propriétaires actuels qu'ils auraient priorité parce qu'il y
avait une inquiétude au niveau des municipalités
particulièrement, si vous vous le rappelez.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Dutil: C'était une des inquiétudes et dans ce
que nous ferons dans le reste du projet de loi, nous nous assurerons que ceux
qui sont actuellement détenteurs de permis, qui auraient
éventuellement des contrats, seront prioritaires.
Le Président (M. Bélanger): Excellent. M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Juste une petite réflexion. Je comprends que
le ministre n'a pas vraiment l'habitude de défendre des projets de loi
en commission parlementaire, mais il devrait s'enquérir auprès de
ses collègues pour savoir comment cela fonctionne et qu'il est de
monnaie courante en commission parlementaire de sauter d'un article à
l'autre pour expliquer le contenu d'un article en particulier. Je lui
demanderais juste d'aller vérifier auprès de son collègue
de l'Énergie et des Ressources. On vient d'étudier le projet de
loi sur la Régie du gaz naturel, et, à ce moment-là, quand
il y a un article qui bloque quelque part, le ministre dit: Écoutez, cet
article-là fait référence à tel, tel article, il
donne la liste et puis on va en discuter. On dit: D'accord, c'est cela, c'est
parfait, puis là on revient après sur l'article de base.
L'attitude du ministre, justement, de vouloir nous donner l'impression
qu'il cache des choses au moment où on discute des articles fondamentaux
est probablement à l'origine de la problématique qu'on a en
termes de fonctionnement puis d'avancement à l'intérieur du
projet de loi. Si le ministre nous disait tout de suite: Écoutez, ce que
vous nous dites là, on le règle dans tel, tel, ou tel article et
qu'il les pointait du doigt, on aurait juste à les vérifier.
À ce moment-là, on va voir puis on dit: D'accord, M. le ministre,
vous avez raison, on y reviendra. Mais là, il nous laisse, je dirais,
l'eau à la bouche sans nous dire où cela se trouve, puis comment
il entend le faire, sous prétexte qu'il ne veut pas discuter plusieurs
articles à la fois. Là, bien cela nous met un petit peu en fusil,
si vous me passez l'expression, et on veut en savoir plus. Le ministre devrait
s'enquérir auprès de ses collègues pour voir comment cela
fonctionne en commission parlementaire. Il aurait beaucoup avantage à le
faire, je pense. (21 heures)
Le Président (M. Bélanger): Je pense que
l'expérience du début de la commission - on se rappelle les
premières heures, les premières journées, on a
essayé d'aller en avant, de revenir - nous a créé un
imbroglio puis des difficultés et je comprends que le ministre puisse
avoir des réserves a partir de cette expérience-là qui n'a
pas été nécessairement positive. Le climat change et je
pense qu'on fait appel à un climat différent. Je me dis: Bon,
d'accord, M. le ministre est en mesure d'apprécier et, selon le besoin
ou selon la façon dont il voit son projet de loi, il pourra nous
indiquer quand il y aura lieu de le faire ou pas.
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Moi. je veux essayer d'illustrer au ministre ce que
j'ai l'intention de faire sur ce paragraphe selon les réponses qu'il me
donnera. S'il me dit: Je maintiens "offrir ces services" et je continue
à parler de "contrat de location", moi, je vais vouloir introduire la
notion d'expropriation totale le jour où M. ne donne pas le contrat. Je
ne me sens pas obligé de le faire là si le ministre me dit qu'il
va le mettre ailleurs ou qu'il a l'intention de le mettre ailleurs. Mais, s'il
ne me le dit pas, je ne peux pas prendre de chance, il doit comprendre cela.
Comme parlementaire, je ne peux pas prendre de chance, je suis obligé de
choisir la première porte qui s'ouvre. C'est pour cela qu'on lui demande
une indication.
M. Dutil: Absolument, M. le Président, et je l'ai dit tout
à l'heure. Ce que je comprends de l'intervention du chef de
l'Opposition, c'est qu'il voudrait identifier l'article où nous allons
intervenir par un amendement éventuellement sans que je lui
révèle l'amendement et sans qu'on en discute pour l'instant.
M. Chevrette: Bien oui. M. Dutil: L'article 149. 15?
M. Rochefort: L'amendement peut être de tout ordre. On n'en
discutera pas, mais il faut au moins savoir c'est quoi, l'amendement.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre nous dit
qu'à l'article...
M. Rochefort: Le jeu n'est pas de savoir où je cache mes
noix; il s'agit de voir quelle sorte
de noix vous avez cachées.
Le Président (M. Bélanger): D'accord, M. le
député de Gouin. Mais M. le ministre nous dit qu'à
l'article 149. 15 - s'il vous plaît, s'il vous plaît - on aurait
l'indication des intentions à ce niveau.
M. Rochefort: Bon, on sait où l'écureuil va cacher
ses noix, est-ce qu'on peut savoir quelle qualité de noix il va nous
servir?
Le Président (M. Bélanger): On y reviendra à
l'article 149. 15.
M. Rochefort: M. le Président, c'est votre opinion, mais
moi, je vous dis que j'ai besoin de connaître cela pour savoir quel sens
on doit donner à l'article. J'aurais même le goût de vous
dire, M. le Président, que c'est impossible de voter l'article 149. 5.
3° sans savoir quel va être le sens de "offrir". Voyons donc! On ne
fera pas le débat maintenant, mais il faut le savoir pour savoir quel
sens on donne à "offrir", sinon, vous nous empêchez de voter en
toute lucidité l'article.
Le Président (M. Bélanger): Avez-vous lu l'article
149. 15?
M. Rochefort: Oui, M. le Président, j'ai lu l'article 149.
15.
Le Président (M. Bélanger): Parfait.
M. Chevrette: II y a un amendement de déposé.
M. Rochefort: Le ministre nous dit qu'il y a un amendement.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
s'il vous plaît!
M. Rochefort: C'est le casier de l'écureuil.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît.
M. le ministre, vous aviez un commentaire sur cela.
M. Dutil: M. le Président, je vous avoue qu'effectivement
ce qui s'est passé en ce qui a trait à la discussion l'autre jour
en sautant de l'article 1 à 149. 15 m'a convaincu qu'il vaut
peut-être mieux y aller article par article et, si l'Opposition a des
réserves, elle va voter contre et elle se rassurera avec l'autre
article.
M. Rochefort: Vous mettez l'Opposition dans la position de voter
contre des choses qui seraient peut-être acceptables à ses yeux
une fois que le projet de loi aura été amendé. Une haute
opinion de la démocratie, de la transparence...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, je crois que votre
expérience parlementaire vous permettrait de ramener le ministre
à l'ordre et de lui expliquer que ce n'est pas comme cela que ça
se passe en commission parlementaire, justement.
Le Président (M. Bélanger): Je pense que, comme
président, je n'ai pas à expliquer au ministre comment il va
défendre son projet de loi; cela irait contre mes prérogatives.
Cela revient au ministre de définir sa façon, à lui, de
défendre un projet de loi. Maintenant, j'admets avec vous qu'il est de
pratique... On l'avait fait, d'ailleurs, au début de la commission, sauf
que cela nous a conduits dans une impasse plus compliquée. Je me dis: Si
on veut quelques explications sur l'article 149. 15 et que M. le ministre veut
nous donner quelques explications sur le sens que peut prendre ici "offrir ces
services" eu égard à ce qui est écrit à l'article
149. 15, cela nous permettrait de disposer du paragraphe 3° rapidement.
C'est ce que j'ai compris. Or, M. le ministre, je vous fais cette
requête.
M. Dutil: II peut arriver diverses situations où cela peut
être très utile que la corporation puisse offrir ces services. Je
pense qu'on peut imaginer une multitude de scénarios: les uns
pénibles, les autres faciles. Ce que l'Opposition nous dit, c'est:
Est-ce que les droits et privilèges de ceux qui sont actuellement des
détenteurs de permis, qui deviendraient des sous-contractants, sont
protégés et qu'eux, même si la corporation, le cas
échéant, offrait des services, auront un contrat du genre de
celui qu'ils avaient auparavant? C'est cela, la question?
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Pas nécessairement. Vous pourriez avoir pris
trois orientations différentes, théoriques. Vous pourriez dire:
Bon, j'ai décidé d'abandonner l'offre de services. Cela pourrait
être une décision que vous ayez prise, soit en caucus, soit au
Conseil des ministres, soit au Conseil du trésor, soit dans d'autres
rencontres. Vous pourriez dire que vous avez introduit la notion
d'expropriation complète, selon des normes, des critères, des
barèmes, pour ne pas payer plus cher que cela ne vaut. Cela ferait une
deuxième hypothèse, tout en gardant votre offre, la
possibilité d'offrir. Vous pourriez garder votre texte
intégralement en disant que, si vous ne concluez pas de contrat de
location avec des individus, vous devez les exproprier, avec des balises pour
ne pas payer deux fois ce que cela vaut. Cela pourrait être toutes sortes
d'amendements. Mais, si vous ne me dites pas quel est le
sens, comme le disait M. Rochefort, je vais être obligé de
vous essayer avec deux ou trois. Je n'ai pas beaucoup le choix. Vous devez au
moins avoir le sens de vos amendements, même s'ils ne sont pas
écrits. Cela se dit. Cela pourrait éviter deux heures de
discussion.
M. Dutil: M. le Président, l'Opposition plaide depuis le
début qu'on s'en va vers une nationalisation. Nous disons que ce n'est
pas le cas. Nous intégrons, le cas échéant, les
techniciens ambulanciers. Quant au reste, il y a des propriétaires qui
demeurent, qui sont les anciens détenteurs de permis, qui deviennent des
locateurs d'ambulances, avec les services inhérents à la location
d'ambulances, et qui, eux, reçoivent la répartition des appels.
Qu'est-ce que l'Opposition veut que je lui dise de plus que cela? Est-ce
qu'elle voudrait, pour s'assurer de l'étanchéi-té, que la
corporation ne puisse pas avoir une marge de manoeuvre, en cas de besoin, de
nécessité, en cas d'urgence spéciale, de circonstance
spéciale, pour offrir elle-même les services?
M. Chevrette: Non, ce n'est pas cela. En tout cas, ce n'est pas
cela dans ma tête. Dans ma tête, vous décidez demain matin
que c'est la corporation qui a des cas, des cas, des cas et que c'est vous qui
allez la gérer, je dirais bravo! D'accord? Ne venez pas me dire que
c'est cela. Elle aurait sa propre flotte et ce serait plus "clean", plus
honnête, plus "straight", plus correct. Je suis convaincu qu'il y aurait
un meilleur contrôle pour tout le monde et qu'il n'y aurait plus
d'affaires comme: Va donc réparer ta porte avec une penture qui
accroche. Cela appartiendrait à la corporation. Ne venez pas me dire que
ce n'est pas cela qu'on veut. On veut que ce soit un processus clair et
correct. Si vous ne nous le dites pas, bon Dieu, on va essayer de vous le faire
dire, mais cela prend plus de temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Chevrette: II me semble que, si vous sortiez
spontanément ce que vous avez entre les deux oreilles, on serait exempt
d'aller fouiller.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je dois dire que, lorsqu'on
écoute la réponse qu'a donnée le ministre
précédemment, on ne comprend pas pourquoi "offrir ces services".
Il nous a dit: L'ob)ectif, c'est que, oui, les employés soient
maintenant des employés de la corporation, mais, quand on reçoit
des appels, on va les répartir parmi les propriétaires des
ambulances. Alors, vous n'avez pas besoin de mettre "offrir ces services". Il
doit bien y avoir une raison pour laquelle vous tenez à ajouter quelque
chose de neuf par rapport à la loi actuelle, mais qui n'est pas clair,
qui est une possibilité, une lueur, une lumière.
M. Dutil: Une souplesse.
M. Rochefort: Non, moi, cela me fait plus penser au bâton
dans l'histoire du bâton et de la carotte avec des gens qui sont en
négociation. On ne fait pas juste négocier avec des syndicats
dans la vie, vous savez.
Je vais vous le dire: J'ai l'impression que c'est peut-être une
possibilité que vous voulez vous garder pour négocier pas trop
cher avec les contrats de location avec les compagnies d'ambulances, en leur
disant: Si tu loues trop cher, je vais m'en acheter. Mais cela, on veut que
vous nous le disiez. Pourquoi mettez-vous quelque chose de neuf qui dit
"offrir", qui vous garde cette possibilité. J'avoue que je ne vous
poserais pas la question si vous enleviez "ou répartir", parce que ce
serait clair, ce serait la corporation qui offrirait les services à
partir de maintenant. Cela ne pose plus de problème, c'est clair. Bon,
je comprends les préoccupations du député de Joliette, qui
sont légitimes et celles des propriétaires. Il faudra voir ce
qu'on va faire avec ce qu'ils ont, ce qu'ils ont investi et tout cela. Mais,
là, il n'y a plus d'ambiguïté. Tout cela est clair. La
corporation offrira, etc. Là, vous dites: Non, elle va offrir ou elle va
répartir, mais on ne sait pas selon quoi, à partir de quoi,
à partir de quand. On veut, au moins, savoir pourquoi.
M. Dutil: L'aspect des contrats que nous regardons actuellement,
c'est le nombre de permis qui sont actuellement détenus par les
propriétaires multiplié par un nombre d'heures que nous devons
garantir, évidemment. Il doit y avoir un minimum d'heures garanties.
M. Rochefort: Par les propriétaires?
M. Dutil: Non, par nous. Par nous, parce que...
M. Rochefort: Garanties à qui?
M. Dutil: Garanties aux propriétaires. Parce que,
évidemment, il n'y a pas un propriétaire payé à
l'heure parce que ce serait payé à l'heure, là. Il faut se
comprendre: le concept, c'est en heures de disponibilité. On multiplie
le nombre d'heures de disponibilité par le tarif à l'heure et on
obtient un résultat, au bout de l'année, qui leur permet de payer
l'amortissement, les réparations, etc., tout ce qui peut concerner la
location d'ambulances. Même si elle peut offrir des services - c'est une
souplesse utile à certaines occasions, qu'il faut mettre dans la loi
à mon point de vue - il n'est pas dans
l'intérêt de la corporation de ne pas donner les heures
prévues aux contrats aux corporations, parce qu'on va les payer de toute
façon.
Alors, si l'Opposition me dit: Est-ce que c'est introduit dans la loi?
Bien non, c'est dans le contrat, cela. C'est dans le contrat que se
négociera cette question-là.
M. Rochefort: Donc, pourquoi prévoir la possibilité
d'offrir directement les services?
M. Dutil: Par souplesse.
M. Rochefort: Bien, souplesse de quoi?
M. Dutil: Bien, il peut arriver une multitude de
circonstances.
M. Rochefort: Bien. Vous parlez d'une multitude de circonstances.
Donnez-m'en donc deux exemples à part le fait qu'ils pourraient exiger
trop cher à votre goût?
M. Dutil: Exigences supérieures à ceux qui sont
sous contrat parce qu'il y aurait des Jeux olympiques à Montréal
et qu'on s'attend qu'il y ait 2000 terroristes Libyens.
M. Rochefort: Là, je pense que vous seriez mieux de faire
affaire avec la police.
M. Dutil: Non, non, non.
M. Rochefort: Je pense que c'est meilleur pour les terroristes
que les services d'ambulance, malgré l'estime que j'ai pour les
ambulanciers.
M. Dutil: Je caricature, M. le Président, mais, sans
caricaturer, sans blague, là, ce que je veux dire, c'est qu'il pourrait
arriver qu'il y ait des événements tels à Montréal,
à certaines occasions, qui fassent que cela ne justifie pas d'augmenter
le nombre de contrats. Alors, il pourrait se produire que ce soit une souplesse
utile et nécessaire...
M. Rochefort: Mais, j'ai le goût de dire, M. le
Président...
M. Dutil:... pour la corporation.
M. Rochefort:... qu'il faut que le ministre aille plus loin,
parce que son affaire ne se tient pas, là. Il essaie de donner une
portée et un sens à "offrir" mais qui n'est pas la portée
réelle. Je m'excuse, mais, M. le ministre, il faut aller plus loin que
cela.
Vous savez, Urgences-santé existe depuis 1981. Il y a eu la
visite du pape. Il y a eu le Sommet de la francophonie. Il y a eu la visite de
chefs d'État, à Montréal. Il y eu des
événements de très grande importance. Puis, cela a l'air
qu'Urgences-santé, en faisant juste répartir, là, n'a pas
trop manqué de souplesse pour faire cela.
En tout cas, quand ils sont venus, ils ne nous ont pas parlé de
cela.
Alors, je ne vois pas ce que vous voyez venir, vous, dans les cinq
prochaines années, au Québec, qui pourrait vous causer ces
problèmes-là. Puis, on a connu les Jeux olympiques alors que cela
n'existait même pas, puis l'Expo 67 aussi. Puis, je vais vous dire: Je
n'ai pas vu de statistiques montrant que le taux de mortalité avait
augmenté pendant ces périodes-là. Alors, votre souplesse,
oui, mais dites-nous donc vraiment pourquoi.
M. Dutil: M. le Président, j'ai dit que c'était par
souplesse et je maintiens que c'est par souplesse. Maintenant, je ne peux pas
empêcher le député de Gouin d'être soupçonneux
s'il désire être soupçonneux.
M. Rochefort: Moi, en tout cas, M. le Président,
jusqu'à preuve du contraire, je fais le postulat que c'est parce que le
ministre veut avoir un élément de négociation avec les
propriétaires ambulanciers. Puis, cela, cela se dirait. J'irais
même jusqu'à dire que ce ne serait pas complètement
incorrect, au moins quand on le dit.
M. Dutil: Mais ce n'est pas le cas.
M. Rochefort: Ah, ce n'est pas le cas! Donc, cela n'a pas
d'affaire là.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de l'Ungava.
M. Claveau: C'est cela. Il y a quelque chose qu'il faudrait,
quand même, bien comprendre, là; peut-être que le ministre
va pouvoir nous le dire. Il a voulu nous donner des cas précis, mais
moi, je considère qu'on n'en a pas eu. Je reprends la question en
supposant qu'Urgences-santé, la nouvelle corporation, là,
n'offrira que les services ambulanciers, à moins qu'il n'y ait d'autres
services qui soient prévus, là, je ne le sais pas. Ce dont on
discute, ce sont donc des services de transport ambulancier, à moins que
le ministre ne prétende que la corporation pourrait se diversifier dans
ses activités et puis, je ne sais pas, moi, faire du transport de bois
en longueur ou du transport en vrac. Quels sont donc les autres services qui
pourraient être donnés par Urgences-santé et qui
n'entreraient pas en concurrence avec la répartition d'ambulances qui
appartiennent à des locateurs d'ambulances? (21 h 15)
M. Dutil: M. le Président, des scénarios, on peut
en bâtir beaucoup. Il est intéressant, je pense, dans un projet de
loi, pour autant que les droits des autres personnes qui offrent un service
soient garantis - j'ai expliqué au député de Gouin de
quelle façon cela se ferait par les contrats - d'avoir une souplesse.
Mais je ne veux
pas passer la soirée à imaginer des scénarios. Cela
ne prend pas beaucoup d'imagination pour bâtir 56 000 scénarios
qui pourraient justifier que cet article nous donne une souplesse et que, si
nous ne l'avions pas, cela pourrait nous contraindre.
Alors, pourquoi ne pas offrir aux citoyens de Montréal une
souplesse qui peut être une soupape fort intéressante dans
certaines circonstances?
M. Claveau: Le ministre a très bien parlé. Il a
très bien cerné le problème dans lequel nous sommes.
Bâtir des scénarios, c'est possible. Nous, de notre
côté, on bâtit des scénarios qu'on propose au
ministre en essayant de savoir si c'est cela que ça veut dire. Mais, de
son côté, il n'a jamais été capable de nous
présenter un scénario qui pourrait justifier la portée de
son article de loi. C'est ce qu'on aimerait savoir. On ne voudrait pas, quand
même, délibérer sur des hypothèses
hypothétiques. On voudrait savoir sur la base de quel scénario il
a pensé qu'il fallait introduire cela dans l'article de loi.
Jusqu'à présent, il nous a parlé
d'hypothèses. Il devait y avoir un scénario concret qui lui a
servi de référence pour évaluer la portée d'un tel
article. Alors, qu'il nous l'explique clairement.
M. Dutil: J'ai donné des scénarios tout à
l'heure. Quand je dis qu'on peut bâtir une multitude de scénarios,
ce que je veux dire, c'est qu'il est impossible, à partir de cette
phrase qui nous donne de la souplesse, d'imaginer tout ce à quoi elle
peut nous servir.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, vous me
direz si je vous comprends bien. Ce que je lis de l'article, c'est ceci:
supposons que, dans un secteur de Montréal, par exemple, prenons une
partie de Laval, le propriétaire, qui dessert cette partie de Laval,
décide qu'il fait cessation des affaires, qu'il ferme boutique, qu'il
liquide tout, les autres propriétaires, qui desservent Laval ou ce
secteur nord de Montréal et Laval, n'ont pas le nombre de
véhicules requis pour aller aussi assumer ce secteur, vous avez, quand
même, la responsabilité de voir à ce qu'il y ait des
services là. Alors, la corporation, dans un tel cas, par location de
véhicules ailleurs, "whatever" la procédure qu'elle prendra, peut
dire: Je vois à offrir les services dans ce secteur. C'est cela que
ça veut dire dans l'article?
M. Dutil: Cela en est un, scénario.
Le Président (M. Bélanger): Bon, d'accord. M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Par exemple, dans un secteur de Laval, le service qui
est offert par soumissions est supérieur pour toutes sortes de raisons
et le ministre ne veut pas se plier aux coûts qui sont exigés par
les ambulanciers de la région de Laval. À ce moment-là, il
dit: C'est bien de valeur, les gars, mais vous allez baisser vos prix; sinon,
je vais acheter des ambulances et vous crèverez. Est-ce que cela peut
être un scénario?
M. Dutil: Non.
M. Claveau: Pourquoi cela ne peut-il pas être un
scénario?
M. Dutil: C'est parce que ce n'est pas ce que l'on envisage.
Comme je l'expliquais tout à l'heure, on va garantir à ceux qui
sont propriétaires actuellement et qui détiennent des permis un
contrat pour le nombre de véhicules qui étaient sous permis avec
un minimum d'heures. Il n'est pas de l'intérêt de la corporation,
à ce moment-là, de priver les propriétaires d'heures que
l'on va payer de toute façon, parce qu'on garantit un minimum.
M. Claveau: Alors, vous êtes en train de nous dire, M. le
ministre, dans la mesure où les choses vont se faire par soumissions
publiques comme vous nous l'avez dit, que, si les propriétaires
d'ambulances font un cartel entre eux pour faire monter de 150 % le coût
actuel de location du véhicule, vous allez être obligé de
vous conformer à cela et vous allez prendre leur véhicule quand
même.
M. Dutil: C'est cela. Cela n'arrivera pas, votre scénario,
mais cela pourrait vouloir dire cela.
M. Claveau: Mais pourquoi cela ne pourrait-il pas arriver?
Qu'est-ce qui fait, dans le projet de loi, que vous vous protégiez pour
que cela n'arrive pas, dans la mesure où vous enlevez l'interaction
entre offrir des services et les répartir?
M. Dutil: Le système de soumissions publiques existe dans
bien d'autres domaines que celui du transport ambulancier. Il n'existe pas dans
le transport ambulancier pour l'instant, mais il existe dans bien d'autres
domaines où, curieusement, on s'aperçoit que les soumissions
publiques n'ont pas sur les prix l'effet que dit le député
d'Ungava, mais l'effet contraire.
M. Claveau: Cela, c'est vrai, M. le ministre, dans une situation
où il n'y a pas un service qui est donné de façon
exclusive ou monopolistique sur un territoire donné. Pour les services
ambulanciers, ce n'est pas nécessairement le cas. Alors, chaque client
desservant un territoire en particulier, on peut imaginer une entente entre
tous les propriétaires qui sont affectés à ce territoire
particulier pour qu'il y art une pression à la hausse sur les
tarifs.
M. Dutil: En tout cas, c'est dans l'histoire
une chose qui ne s'est pas produite. Je réfère le
député d'Ungava à d'autres situations.
M. Claveau: C'est parce qu'actuellement, ce n'est pas par
soumissions.
M. Dutil: Actuellement, ce n'est pas par soumissions, c'est par
négociation de gré à gré. Dans l'amendement que
nous avons déposé, il y a d'abord et avant tout une
négociation de gré à gré.
Le Président (M. Bélanger): Y a-t-il d'autres
commentaires, d'autres interventions?
M. Claveau: On aurait un amendement à déposer
à ce moment-là. On va déposer un amendement pour modifier
l'article...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous avez la
copie écrite de l'amendement, s'il vous plaît?
M. Claveau: Oui, nous avons la copie écrite de
l'amendement. Nous proposons que le paragraphe 3° de l'alinéa 1 de
l'article 149. 5...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse. Un
instant! Je voudrais savoir ce qui se passe dans la salle. Habituellement, ici
en commission, il y a une façon de se tenir, c'est en regardant les
travaux. Si on ne veut pas regarder les travaux, on n'a qu'à ne pas
rester ici. Mais, je demanderais d'éviter toute situation qui peut
amener autre chose. Alors, je demanderais aux gens de s'asseoir de la
façon qui est prévue ici ou bien, écoutez, je ne comprends
pas ce que vous venez faire ici. Ce n'est pas un endroit de manifestation et ce
n'est pas un endroit pour faire quoi que ce soit d'autre que cela. S'il y a des
choses à régler, veuillez aller les régler à
l'extérieur de la salle. Ce n'est pas une place pour régler les
conflits ou quelque autre chose que ce soit. Est-ce que je me fais bien
comprendre? Alors, je demande à chacun de respecter l'ordre qui doit
régner dans cette salle et de la façon dont il doit
régner, s'il vous plaît. S'il vous plaît!
Une voix: M. le Président, il y a un...
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, mais vous
n'avez pas le droit de parole à la commission. Je peux suspendre
quelques minutes pour vous parler, mais je ne veux pas de problème ici,
d'aucune façon, et il n'y en aura pas. Cela, je peux vous le garantir.
Qui que ce soit qui voudra faire des problèmes ici va devoir en
répondre, je vous le garantis. Je vous répète que vous
êtes ici au Parlement, dans une commission parlementaire, qu'il existe un
code d'éthique de respect des gens et que vous, comme les autres, devez
vous y conformer. Il n'y a personne qui est au-dessus de cela ici. Alors, je
vous demanderais, s'il vous plaît, de vous y conformer. On va suspendre
les travaux pour quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 21 h 23)
(Reprise à 21 h 26)
Le Président (M. Bélanger): Avec votre
collaboration, que j'apprécie, la commission peut donc reprendre ses
travaux.
Alors, je reçois présentement l'amendement que nous... Ho,
excusez! Je vais éteindre mon cigare, je n'ai pas le droit de fumer ici.
C'était mon erreur, je m'excuse.
Alors, j'ai ici l'amendement proposé par le député
d'Ungava, qui se lit de la façon suivante: Le paragraphe 3° de
l'alinéa 1 de l'article 149. 5 - là, il faudrait ajouter, pour
des questions de fond, parce que je n'ai pas l'intention de jouer sur la forme,
là, de la loi 34, Loi modifiant, etc. - est modifié par la
suppression des mots "selon le cas, offrir ces services ou". Alors,
l'amendement est recevable, mais j'aimerais, quand même, vous entendre
sur sa recevabilité pour être sûr qu'on n'aura pas de
problème, d'équivoque ou quoi que ce soit.
M. le député d'Ungava.
M. Claveau: Sur la recevabilité de l'amendement?
Le Président (M. Bélanger): Oui, brièvement,
si c'est possible.
M. Claveau: Eh bien, l'amendement à notre avis, est tout
à fait recevable dans la mesure où il ne change absolument pas le
sens du paragraphe 3° de l'article 149. 5. Il ne fait que préciser
la portée de cet articles quant au rôle qui sera dévolu
à la corporation par rapport aux services qu'elle aura à donner.
À ce moment-là, il n'y aura pas d'ambiguïté ou de
risque de chevauchement entre deux rôles différents qui pourraient
être détenus par la même corporation, mais un rôle
précis.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre, est-ce
que vous avez des commentaires sur la recevabilité?
M. Outil: Sur la recevabilité, non. C'est très
recevable.
Le Président (M. Bélanger): Non. Alors,
l'amendement est recevable. Sur le fond, maintenant.
M. Claveau: Oui, rapidement, pour le bénéfice des
membres de la commission et des observateurs, le texte du paragraphe 3° se
lirait maintenant comme suit: "recevoir les appels des personnes et des
établissements qui demandent des services d'ambulance et répartir
ces deman-
des parmi les propriétaires d'ambulances qui ont conclu un
contrat de location d'ambulances avec elle".
Le but de l'amendement est clair. Dans la mesure où le ministre
nous dit, depuis le début de la commission, qu'il va conclure avec les
ambulanciers des contrats où il prendra l'ensemble des véhicules
disponibles et que la corporation aura comme but de répartir ces
véhicules pour satisfaire aux besoins à partir de sites bien
déterminés, à ce moment-là, il me semble que
l'amendement éclaire la portée de l'article quant à
l'opportunité de laisser à la corporation la possibilité
de répartir les demandes parmi les propriétaires d'ambulances qui
auront conclu des contrats. De cette façon, cela empêche aussi,
entre autres, de répartir des services éventuellement à
des propriétaires d'ambulances, qui, eux, pour une raison ou pour une
autre, n'auraient pas de contrat avec la corporation.
Si on laisse "offrir ces services" on pourrait prétendre,
à la limite, que, dans une situation d'extrême urgence, quelle
qu'elle soit, le ministre aurait la possibilité d'aller
renégocier à la pièce ou cas par cas des contrats avec des
propriétaires d'ambulances qui n'auraient pas conclu de contrat. On
pourrait l'interpréter comme cela aussi, ce qui n'est, à notre
avis et de l'avis du ministre d'ailleurs, absolument pas la portée de
l'article, ni le rôle d'Urgences-santé qui pourrait revenir, par
la suite, négocier pièce par pièce des ambulances à
l'unité avec des propriétaires d'ambulances qui n'auraient pas,
pour toutes sortes de raisons, conclu des contrats dans un premier temps.
D'autant plus que le ministre nous a garanti, en commission parlementaire,
avant-hier, que, quand il signerait des contrats avec un propriétaire
d'ambulances, ce serait sur l'ensemble de sa flotte et non pas sur un ou deux
véhicules en particulier.
En ce qui concerne la possibilité pour la corporation d'offrir
elle-même des services ambulanciers, libre à lui de le
préciser ailleurs dans le projet de loi au lieu de l'introduire dans cet
article qui a spécifiquement comme portée, à notre avis,
d'autoriser la corporation à répartir les demandes parmi Jes
propriétaires d'ambulances qui auront conclu des contrats.
Même si on lit encore l'article dans son sens large, il n'est pas
exclusif dans la mesure où on dit: Recevoir des appels des
établissements qui demandent des services ambulanciers et
répartir ces demandes parmi les propriétaires d'ambulances qui
ont conclu des contrats. D'une part, on les répartit parmi les
propriétaires d'ambulances qui ont conclu des contrats, effectivement,
mais cela n'empêche même pas, encore là, à notre
avis, la corporation d'aller plus loin dans les zones où il n'y aura pas
de propriétaires d'ambulances qui auront conclu des contrats. Ce serait
l'objet d'un autre article de la loi qui mériterait d'être
débattu à part et de façon différente que dans
l'article qui autorise la répartition des demandes directement
liées aux propriétaires d'ambulances qui ont conclu des
contrats.
Le Président (M. Bélanger): Bien. M. le
ministre.
M. Dutil: Je pense que la discussion sur l'amendement a
été faite tout à l'heure. Nous avons parlé de
certains scénarios qui faisaient qu'il était utile de permettre
à la corporation, le cas échéant, de pouvoir offrir des
services. Ce sont des choses qui peuvent arriver. Je pense que, si on veut un
système à toute épreuve, complètement ininterrompu
et de qualité à Montréal, il faut qu'il y ait une marge,
une certaine souplesse pour arriver à le faire.
Pour ce qui est de la réflexion quant à la
répartition auprès de ceux qui ont des contrats, j'ai
mentionné les points qui rassuraient ceux qui signaient des contrats
avec la corporation. Ils auront un minimum d'heures garanties et ils auront un
tarif négocié. Par conséquent, je ne pense pas que, ce
faisant, nous devrions leur donner de façon exclusive la
répartition des demandes. Je crois que nous devons nous permettre, dans
des circonstances qu'on ne connaît peut-être même pas
aujourd'hui, de pouvoir offrir le service.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Peut-être à la surprise du ministre,
c'est la même question que je lui ai adressée tantôt. Pour
bien voter sur l'amendement comme sur l'article, je voudrais qu'il nous dise
comment il va baliser "offrir". Sinon, il nous demande de voter sur quelque
chose qu'on ne connaît pas. J'avoue que je suis réceptif à
la notion de souplesse, mais pour autant qu'on sache de quoi on parle.
Étant donné que le seul argument que je retiens, c'est que c'est
un élément de négociation, dites-nous comment vous allez
le baliser dans le projet de loi pour les propriétaires et on pourra
disposer de cet article. Sinon, ce n'est pas possible. Vous nous demandez de
voter les yeux fermés.
M. Dutil: J'ai répondu à la question tout à
l'heure, M. le Président...
M. Rochefort: Vous avez refusé de répondre.
M. Dutil:... au mieux de mes possibilités. Je ne pense pas
avoir à revenir là-dessus.
M. Rochefort: Le ministre dit: J'ai répondu. J'ai
fouillé dans les amendements qu'il a déposés. Il a
attiré notre attention sur l'article 149. 15, tantôt. Le seul
amendement que j'ai dans les mains actuellement, qu'il nous a remis pour
l'article 149. 15, c'est quelque chose qu'il va ajouter: par l'insertion
dans la deuxième ligne, après "d'ambulances", de ce qui suit:
"autre qu'une municipalité". Ce n'est pas cela, baliser le sens de
"offrir". Le ministre nous a donné une réponse en partie, mais
comment va-t-il rassurer les propriétaires ambulanciers s'il
décide qu'il offre le service à leur place? Il nous a dit: Oui,
mais dans les contrats - cela implique qu'il y a des signatures de contrats, ce
qui n'est pas certain - je vais leur assurer un minimum d'heures et patati et
patata. D'accord. C'est une chose. Mais s'il décide qu'il va offrir tout
le service à leur place, ce que le paragraphe 3° n'empêche pas
de faire, où est-ce écrit? En vertu de quoi? Comment va-t-il les
indemniser, etc? On a le droit de savoir cela avant de décider si on
veut que la corporation puisse avoir un jour ce qu'il faut. Parce que le
ministre nous dit, lui, à quels cas il pense. Mais moi, je dis que le
texte du projet de loi peut aussi permettre, le lendemain matin, de mettre tout
cela de côté et de se lancer dans cela. Peut-on le savoir?
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Rochefort: Ce n'est pas compliqué de le dire.
M. Dutil: M. le Président, ce n'est pas compliqué.
On veut une souplesse. Cette souplesse peut être nécessaire pour
la qualité du service à Montréal dans certaines
circonstances pour un service qui exige d'être fait de façon
continue, ininterrompue, à un haut degré de performance. Je pense
que c'est non seulement nécessaire, mais aussi très utile - parce
que l'objectif, il faut toujours se le rappeler, est la qualité du
service à la population - d'avoir cette souplesse-là.
M. Rochefort: Soit! Mais à partir du moment où vous
décidez d'offrir ces services, comment cela va-t-il se faire?
M. Dutil: M. le Président, tout à l'heure, vous
avez parlé d'un scénario.
M. Rochefort: Non, non, je ne vous ai pas dit: Dans quel
scénario? Oublions tous les scénarios, quels qu'ils soient.
À partir de la seconde où vous décidez que vous offrez
directement les services, comment cela va-t-il se passer pour les
détenteurs de permis actuels?
M. Dutil: Les détenteurs de permis, qui seront sous
contrat, auront non seulement une garantie de tarif à l'heure, mais une
garantie d'heures.
M. Rochefort: Oui, mais cela, je vous ai dit que cela
répond à une partie de la question, mais dans la mesure où
vous décideriez qu'il n'y aura plus de contrats, personne n'aura
d'heures garanties, puisqu'il n'y aura pas de contrats. Balisez-vous cela
ailleurs, oui ou non?
M. Dutil: C'est une chose que l'on verra ailleurs,
effectivement.
M. Rochefort: Je vous dis, M. le Président, que le
ministre refuse que je puisse voter de façon éclairée et
sur sa proposition et sur la motion d'amendement du député
d'Ungava. Il joue à la cachette avec les membres de ta commission.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je viens de parler avec des gens près du
leader. J'ai expliqué très clairement que, si le ministre
n'indique pas où il a l'intention de modifier des choses, il laisse
travailler la commission à tâtons. On sera obligés de faire
quatre ou cinq amendements. Vous pouvez éviter peut-être quatre ou
cinq heures de débats, si vous donnez les orientations aux membres de la
commission. Mais là, je ne sais pas quel est votre jeu de ne pas
vouloir. Si vous avez une décision de prise, vous êtes bien mieux
de donner le sens et l'orientation. Vous serez le premier à être
moins longtemps torturé.
Une voix: II aime cela.
M. Chevrette: II me semble que, entre parlementaires, cela arrive
très souvent de dire: Je m'en vais dans tel ou tel sens. Si vous voulez
avoir le sens de nos amendements, on va vous les donner tous. Il me semble que
vous devriez faire pareil, cela irait bien plus vite. Je ne sais pas pourquoi
vous faites cela.
M. Rochefort: Au moins lisez ceux que vous voulez faire adopter
avant qu'on les lise.
M. Chevrette: Je vais aller loin. C'est à se demander si
votre stratégie n'est pas de prendre beaucoup de temps et de faire en
sorte que, tant et aussi longtemps que l'impression qui sera dans le public
sera que ce sont ceux de ce côté-ci de la table qui retardent le
débat, cela vous fera une belle jambe et une belle défaite. C'est
cela, l'impression que cela nous laisse.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, depuis qu'on a commencé
à discuter article par article, je pense que cela va beaucoup mieux. Je
pense avoir donné les réponses tout à l'heure aux
inquiétudes de l'Opposition là-dessus. Il est sûr qu'on ne
peut pas donner toutes les réponses sur chacun des articles. On parle
des objets de la corporation; évidemment, on pourrait passer
probablement chacun des articles quant aux objets, l'un
en arrière de l'autre. Les indications, je pense
sincèrement les avoir données tout à l'heure.
M. Rochefort: On ne se questionne pas sur tous les objets; on se
questionne sur un pour lequel non seulement vous savez, mais vous nous dites
avoir un amendement en tête, préparé. Vous jouez à
cache-cache pour qu'on ne le sache pas, comme si vous ne vouliez pas qu'on vote
de façon responsable et éclairée sur l'article. Je ne
comprends vraiment pas le jeu auquel vous jouez.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: M. le Président, vous comprendrez que je n'ai
pas l'habitude, en ce qui me concerne, de travailler avec des ministres
sourds-muets. Le ministre de l'Énergie et des Ressources, par exemple,
avec qui j'ai à croiser le fer à l'occasion est
particulièrement volubile sur les projets de loi et nous donne des
explications au-delà de ce que le client demande. M. le
Président, vous vérifierez dans les annales de la commission de
l'économie et du travail; depuis quelque temps, depuis le début
de votre mandat ou du mandat de ce gouvernement, on a réussi à
trouver des solutions à tous les problèmes, dans des lois qui ont
été amendées et "suramendées" et, souvent, dans des
situations conflictuelles où il y avait des pressions énormes de
part et d'autre. On a réussi à trouver des situations de
compromis où il n'y a pas eu de brouhaha, de chahut intempestif
inconsidéré parce que, justement, quand on posait des questions,
même s'il était impatient, tanné et trouvait le temps long,
le ministre nous répondait. Il se donnait la peine de nous
répondre.
Là, on a un ministre devant nous qui ne répond pas aux
questions. Je vais donner un exemple. Supposons que le ministre veut
débloquer le paragraphe 3° de l'article 149. 5. Ce paragraphe,
nécessairement, et si on se réfère à l'ancienne loi
en est un qui donne le droit, l'autorisation ou la possibilité à
la corporation de répartir des demandes, dans le fond, de
répondre à la demande. L'objet premier de la corporation, c'est
de passer des contrats avec des propriétaires de tôles parce que
ces gens n'ont plus de responsabilités sur le personnel et ces
tôles vont être utilisées par le personnel de la corporation
pour répondre à la demande. Le ministre opine du bonnet, donc, il
me donne raison. L'objet premier de la corporation n'est pas de se monter une
superstructure avec toute la mécanique, les tôles, les garages,
les mécaniciens, etc., pour entretenir une flotte superbe
d'ambulances.
Le paragrahe 3° de l'article 149. 5 donne cette possibilité
qu'a la corporation de répartir. Si le ministre veut débloquer
là-dessus en s'entendant bien que chaque article ou chaque paragraphe de
chaque article correspond à un objet donné, à ce moment il
pourra revenir, par exemple, à l'alinéa 2 où il est dit
que la cor- poration peut exploiter des services ambulanciers, en introduisant,
comme on le voit dans d'autres lois, un nonobstant: Nonobstant le paragraphe
3° du même article ou de l'article 149. 5, la corporation peut
exploiter dans des conditions, etc. un service ambulancier. Cela devient un
objet secondaire dans les buts de la corporation qui se donne une ouverture
dans les cas où ce n'est pas possible d'aller en fonction du paragraphe
3°. Mais là, le ministre veut tout mettre dans le paragraphe 3°
et donne l'impression, finalement, de mettre une fonction en conflit ou en
rapport de forces avec une autre fonction.
Là, on dit: C'est bien de valeur, M. le ministre, mais vous ne
pouvez pas faire cela à moins de nous expliquer clairement où
vous vous en allez. Si vous voulez, après avoir mis, dans un premier
temps, d'une façon globale, ce qui doit être le fonctionnement
général de la corporation, comme vous le dites, travailler avec
des ambulances louées, à ce moment on établit clairement
cela dans le paragraphe 3° et après, ailleurs, comme c'est
prévu d'ailleurs à l'alinéa 2, on reviendra en
introduisant une clause qui permettra des exceptions. Mais n'allez pas nous
mettre tout ensemble ou bien expliquez-nous vraiment pourquoi.
C'est quoi l'idée de mettre dans le paragraphe 3° la
situation de rapport de forces entre deux façons différentes
d'offrir les services? C'est sur cela qu'on aimerait... Quand on parle de fond,
quand on parle d'une articulation fondamentale sur les buts et les objectifs
visés par le ministre dans son projet de loi, c'est de choses comme
celle-là qu'on parle. Ces choses peuvent s'exprimer clairement dans un
projet de loi et se discuter clairement en commission parlementaire, mais, de
la façon que c'est écrit, c'est bien de valeur, pour nous ce
n'est absolument pas clair. D'autant plus que le ministre refuse de nous dire
à quelle place il va le baliser ailleurs dans la loi. C'est fondamental,
on ne peut pas tout mettre dans le paragraphe. Il faut que chaque paragraphe
corresponde à un principe précis, à un objectif
déterminé. Ou bien, si on met deux choses différentes dans
le même paragraphe qui peuvent établir des relations
conflictuelles ou des rapports de forces qui sont diamétralement
opposés... Offrir des services personnels et répartir des
services, ce sont deux fonctions diamétralement opposées dans la
mesure où on ne fonctionnera pas de la même façon. À
ce moment, si on établit ce rapport dans un paragraphe, qu'on nous
explique pourquoi.
Le Président (M. Bélanger): Je me permets une
intervention comme député de Laval-des-Rapides. "Offrir ces
services", c'est évident pour moi que cela ouvre la porte à ce
que la corporation ait ses propres ambulances. D'ailleurs, c'est écrit
explicitement en bas, après 5°: "La corporation peut exploiter un
service d'ambulances ou un service d'interventions médicales d'urgence.
" Je pense que ce qu'il faut regarder, c'est à quel
article, à quel endroit - et c'est le point que vous semblez
défendre - on protégera les acquis de ceux qui possèdent
des ambulances actuellement. Dans la mesure où on me dit: À tel
article, on a l'intention... (21 h 45)
M. Rochefort: Pas seulement où, mais comment.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais ce que je
veux dire, M. le député de Gouin, c'est qu'on ne va pas discuter
tout le projet de loi dans la même phrase.
M. Rochefort: Mais non, M. le Président, on fait cela tout
le temps.
Le Président (M. Bélanger): Écoutez-moi
jusqu'au bout, s'il vous plaît, et je vous céderai la parole
après. Alors, je me dis: Si on nous dit à tel article, parfait,
à tel article on se débattra pour obtenir exactement ce que l'on
veut, c'est-à-dire la protection des droits de chacun, à ce
moment-là.
M. Rochefort: Je vais plus loin que vous, M. le Président.
Si, rendu à cet article-là, cela ne me satisfait pas, je voterai
donc contre à l'article 149. 5. 3°, mais si maintenant je sais le
contenu de l'amendement et qu'il me satisfait, je voterai pour l'article 149.
5. 3°. Je vais aller plus loin que cela, M. le Président. Si, dans
nos institutions politiques, on ne fonctionnait pas en commission parlementaire
par ligne de parti et si le ministre avait à convaincre les gens des
deux côtés de la table de son article, il enlèverait sa
veste, se retrousserait les bras de chemise et il serait obligé de
mettre son amendement sur la table. C'est facile, il sait que, quoi qu'il dise,
quoi qu'il fasse, cela va passer. C'est l'attitude faible dans le domaine,
parce que, s'il avait à convaincre...
M. Dutil: M. le Président, je voudrais juste...
Le Président (M. Bélanger): Un instant, on va
entendre M. le député de Gouin et on vous entendra après,
M. le ministre.
M. Rochefort:... réellement une majorité des
membres de la commission, il serait bien obligé de mettre son amendement
sur la table pour que tous les membres de la commission puissent voter de
façon éclairée, et le mot "éclairé"
étant dans le sens qu'il veut que sa loi soit adoptée, et il doit
au moins aller chercher une majorité.
Je ne lance pas le blâme aux membres de la majorité
ministérielle, on fonctionne par ligne de parti, M. le Président;
en tout cas, il y a des formations qui fonctionnent encore par ligne de parti.
C'est clair que dans ce sens-là il n'a pas besoin de rien raconter. Il
s'assied dessus.
M. Dutil: M. le Président, si le député de
Gouin me le permet...
M. Rochefort: C'est facile de faire cela. Cela ne prend pas un
grand courage et beaucoup de force, par exemple.
Le Président (M. Bélanger): Vous avez
terminé, M. le député de Gouin?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, si le député de
Gouin me le permet, je dirai sur la dernière question qu'il vient de
soulever que, si on ne fonctionnait pas avec une ligne de parti et que
l'Opposition ne fonctionnait pas avec une ligne de parti, ce serait un
système tout à fait différent. J'en conviens, la
discussion serait tout autre.
M. Rochefort: Et dans lequel ceux qui ont l'attitude que vous
avez auraient beaucoup de difficulté à performer.
M. Dutil: Oui, mais probablement qu'on se retrouverait davantage
dans un système de collaboration que dans un système
d'opposition. On veut que ce soit un système d'opposition; cela a
été institué comme cela et on ne reviendra pas
là-dessus, M. le Président. Je pense qu'on n'en sortira pas.
Le Président (M. Bélanger): Si on peut revenir
à l'article, ce serait beaucoup plus pertinent, effectivement.
M. Dutil: Je suggère que l'on mette la partie "selon le
cas offrir ces services" sur la glace. Je pense que c'est la solution la plus
simple. Je préfère cela que d'aller fouiller dans un autre
article plus loin, si l'Opposition est d'accord avec cela.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: II y a quand même trois...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
S'il vous plaît! M. le député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, je voudrais dire au
ministre ce que l'on pense parce qu'on touche au fond de la loi en touchant
cette partie, qu'on le veuille ou pas. Je vous donne un exemple: Si vous me
disiez ce soir que votre amendement qui viendra va indemniser les
propriétaires qui vont continuer à louer les ambulances, cela ne
me va pas comme principe. Je vous donne un exemple: Si on les tasse, on les
tasse. Indemniser quelqu'un qui continue à
louer du métal, je trouve que cela a l'air fou avec des finances
publiques de payer des gars qui restent en contrat avec la corporation. Le
principe de l'indemnité, c'est que, quand tu quittes, tu t'en vas. On
indemnise des fonctionnaires qui quittent; on indemnise des cadres que l'on
tasse; on indemnise pour les permis de taxis à Montréal que l'on
révoque. Mais indemniser et dire: Je vous garde comme locateur de
tôle, le monde dira: Écoute bien, tu paies quoi? Quand tu
expropries, tu paies ce que cela vaut, mais tu n'expropries pas à
moitié. Tu ne donnes pas un suçon pour lui donner un autre
suçon. Je suis sûr que le public québécois prendrait
mal une formule mitigée qui n'accepterait pas de trancher les choses
clairement. C'est ma conviction profonde pour en avoir discuté avec
plusieurs: Tu ne donnes pas un suçon en le gardant. Tu dis: Le
suçon que tu as, c'est pour ce que cela valait, puis salut! Mais pas une
double mesure. C'est pour cela que c'est important. Je vous donne un exemple.
Si vous me dites: Je maintiens que la corporation va offrir, je maintiens les
contrats de location, je dois vous dire que je dirais carrément que ceux
qui n'obtiennent pas de contrat, il faudra qu'ils soient indemnisés. Ce
serait mon amendement très clair. Je veux dire, on ne tataouine pas avec
cela et puis cela ne nuit à personne. Vous regarderez les
mémoires d'octobre dernier et même d'avant la commission Marois,
ce que vous disaient les parties, c'était: Tu fais tout ou tu ne fais
rien, mais n'y va pas à moitié puis niaiseusement, parce que tu
vas te ramasser dans quelle sorte de bateau! Je vous avoue, M. le ministre, que
vous pouvez bien le garder jusqu'à demain dans votre tête, mais je
vous garantis que, sur le plan du fonctionnement de la commission, si vous
disiez à la commission: Voici à peu près le sens de mon
amendement, je suis convaincu que cela travaillerait beaucoup mieux. Sinon,
vous allez nous obliger à faire des amendements que, peut-être, on
n'aurait pas à faire si vous donniez le sens des amendements.
M. Dutil: M. le Président, je comprends l'argumentation de
l'Opposition, c'est pour cela que j'ai suggéré tout à
l'heure - je le préfère personnellement, puis je pense que cela
rejoint son argumentation - de mettre l'amendement sur la glace quitte à
ne pas voter l'article, et de passer à l'article suivant. C'est vrai que
c'est important, je le conçois. Nous n'avons pas la même opinion
sur la façon d'utiliser cet article-là, ne votons pas "et, selon
le cas, offrir ces services" et ne discutons pas, non plus, de ce qui viendra
plus tard. Je préférerais cette formule-là.
M. Chevrette: Vous mettriez quoi sur la glace, le bout "offrir
ces services"?
M. Outil: Votre amendement.
M. Chevrette: D'accord, le bout "offrir ces services".
M. Dutil: "Et, selon le cas, offrir ces services".
Le Président (M. Bélanger): On suspend l'article,
puis on passe au suivant, c'est ce que je retiens.
M. Chevrette: Continuez et on va aller plus vite.
M. Rochefort: Cela aurait été bien simple de nous
le dire il y a trois quarts d'heure, vous savez.
Le Président (M. Bélanger): On suspend l'amendement
et l'article, puis on passe au suivant.
M. Chevrette: L'amendement est toujours là, laissez-le
là.
Le Président (M. Bélanger): L'amendement est
toujours là. C'est quand on reviendra que...
Une voix: L'amendement est toujours incorporé à
l'article suspendu.
Le Président (M. Bélanger): Vous êtes
d'accord avec cela? Consentement des deux côtés?
M. Dutil: Oui, consentement pour cela. M. Chevrette:
Consentement.
Le Président (M. Bélanger): Consentement, bien.
Donc, on met sur la glace le troisième paragraphe et l'amendement
proposé et on y reviendra. J'appelle donc le paragraphe 4°. Avant
d'appeler le paragraphe 4°, est-ce que, pour des besoins sanitaires, on
souhaite une pause de deux ou trois minutes ou si on continue?
M. Chevrette: On continue.
Le Président (M. Bélanger): On continue; excellent,
pas de problèmes.
Une voix: À moins que vous ne le souhaitiez.
Le Président (M. Bélanger): Non, je me ferai
remplacer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Vous ferez venir M. Cusano ou Mme Bleau.
Le Président (M. Bélanger): Je vais appeler Bill.
J'appelle donc le paragraphe 4° qui se lit comme ceci: "concevoir et
implanter un système d'information pour connaître, de façon
quotidienne, la situation des services d'urgence dans les
établissements en regard du nombre de transferts et de transports
en ambulance effectués et en informer tout conseil régional de
son territoire. " M. le ministre.
M. Dutil: M. le Président, c'est une fonction qui oblige
la corporation à concevoir, à impliquer et à implanter un
service en vertu duquel elle recevra des informations concernant la situation
des services d'urgence dans les établissements en fonction des services
qu'elle offre. C'est un système qui ne contiendra donc pas
d'informations quant aux autres moyens qu'utilisent les personnes pour recevoir
les soins d'urgence. Toutes les informations seront compilées afin de
pouvoir dresser un portrait quotidien a posteriori des services d'urgence en
regard du nombre de transports et de transferts effectués en ambulance.
Le Conseil de la santé et des services sociaux de la région de
Montréal, quant à lui, possédera toujours une fonction
semblable, mais plus globale, tel que prévu au paragraphe 4° de
l'article 18. 3 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. L'article 18. 2 de cette même loi permet aussi à tout
autre conseil régional désigné par règlement de
connaître la situation quotidienne dans certains établissements.
Afin de concilier ces informations, le paragraphe 4° de l'article 149. 5
prévoit que la corporation devra informer tout conseil régional
de son territoire des données qu'elle aura recueillies par l'exercice de
cette fonction. Quand on dit "tout conseil régional", bien sûr, je
m'attends à un amendement parce qu'il y en a un actuellement et qu'il
pourra, éventuellement, y en avoir deux.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Vous êtes
le porte-parole; alors, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Une question. En fait, c'est le pouvoir de
l'article 18. 3. 4° de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux. On se suit jusque-là?
M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: Pourquoi avez-vous enlevé à la fin
"en regard du nombre et de la nature des inscriptions et des admissions de
bénéficiaires et de leurs transferts et transports en ambulance"?
La raison?
M. Dutil: C'est que, fondamentalement, notre volonté c'est
de pouvoir gérer d'une façon continuelle ces informations de
façon à rendre les services plus performants et non pas
d'établir des statistiques.
Une voix: Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Dutil: Ce que cela veut dire, c'est que la nature des
inscriptions et des admissions des bénéficiaires qui sont
prévues à l'article 18. 3 de la loi... Le CRSSS a besoin
d'informations plutôt statistiques dans le cadre de sa planification
tandis qu'à Urgences-santé ce dont ils ont besoin, c'est
d'informations qu'on dit quotidiennes, mais si, idéalement, on pouvait
les avoir de façon continuelle, ce serait préférable.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: On se souviendra, M. le Président, qu'avant
hier, alors qu'on discutait de l'adoption de l'article 1, alinéa 2,
paragraphe 2° - il me semble que c'est cela - au moment où on
parlait de la suppression des paragraphes 5, 5. 1 et 6 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux, la question avait
été posée au ministre: Pourquoi n'enlevait-on pas le
paragraphe 4° dans la mesure où il pouvait y avoir
empiétement entre les responsabilités qui demeurent
dévolues au CRSSS de la région de Montréal au paragraphe
4° et les nouveaux pouvoirs que l'on donne à la corporation en vertu
du paragraphe 4° de l'article 149. 5?
Le ministre disait à ce moment-là: Effectivement, il y a
un risque d'empiétement, mais il pourrait en avoir partout. Aussi, on
avait discuté par rapport à l'article 2, entre autres au
paragraphe 2° du même article 18. 3 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux. Il disait oui, oui, oui. On n'a quand
même pas questionné à ce moment-là pour savoir de
quelle façon effectivement, puisque le ministre a reconnu qu'il y avait
des risques d'empiétement entre les deux pouvoirs. On n'a quand
même pas balisé spécifiquement la portée du
paragraphe 4° de l'article 149. 5 dans le projet de loi qu'on discute et le
rôle spécifique dévolu au CRSSS de la région de
Montréal métropolitain dans le paragraphe 4° de l'article 18.
3 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux où
on lui a laissé ses responsabilités.
Le Président (M. Bélanger): On va entendre M. le
ministre. Si vous le permettez, après, on va suspendre pour quelques
minutes, histoire de s'aérer et de se concerter. Avant qu'on suspende,
j'aimerais informer les gens dans la salle. Il y a 88 chaises et 96 personnes.
Il y a 8 personnes qui n'ont pas de chaise. Je sais qu'elles sont à
l'extérieur. Si on suspend, je souhaiterais que chacun identifie bien sa
chaise pour ne pas avoir de conflit, pour ne pas qu'on se vole les chaises ou
quoi que ce soit. On s'entend sur une règle du jeu avant: la chaise de
chacun lui appartient et, s'il va à la toilette, il peut revenir sans
l'avoir perdue. D'accord? On avertira également les gens à
l'extérieur pour qu'on n'ait pas de problème avec cela. Alors, on
suspend quelques instants et on reprend tout à l'heure.
M. Claveau: J'aimerais avoir la réponse du ministre
à ma question, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bélanger): Vous voulez la
réponse de M. le ministre tout de suite? D'accord.
M. Claveau: Bien, vous l'aviez dit avant.
M. Dutil: M. le Président, est-ce que je pourrais ravoir
la question, s'il vous plaît? Rapidement.
Le Président (M. Bélanger): On la reprendra au
retour, d'accord? Dans deux minutes.
M. Claveau: D'accord.
Le Président (M. Bélanger: ) La commission suspend
ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 21 h 59)
(Reprise à 22 h 8)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Je demanderais le
silence pour qu'on reprenne nos travaux.
Alors, nous en étions à la question de M. le
député d'Ungava. Je vous demanderais de reprendre votre question,
s'il vous plaît, que M. le ministre puisse la reprendre.
M. Claveau: Très brièvement, je voudrais savoir de
quelle façon le ministre entend compartimenter les pouvoirs qui seront
dévolus tant au CRSSS de la région de Montréal qu'à
la nouvelle corporation dans l'application des deux paragraphes 4, le
paragraphe 4° de l'article 18. 3 de la Loi sur la santé et les
services sociaux et le paragraphe 4° de l'article 149 de la loi que nous
étudions actuellement.
M. Dutil: Est-ce que, M. le Président, l'Opposition serait
d'accord qu'on entende quelqu'un qui a vécu le système, M.
Cloutier, pour qu'il explique de quelle façon il voit
l'opérationnalisation de cette question-là? Parce que les
informations, c'est probablement l'une des choses les plus importantes pour ce
qui est d'Urgences-santé.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. Cloutier.
M. Dutil: La question étant de savoir de quelle
façon on distingue les deux pouvoirs, l'un qui est au CRSSS et l'autre
qui est à Urgences-santé, de quelle façon cela fonctionne
et pourquoi.
M. Chevrette: C'est-à-dire que vous mettez en
parallèle le paragraphe 4° avec l'article 18. 3. 4°. C'est
cela?
M. Cloutier (Pierre): Alors, d'un côté, l'article
149. 5. 4° par rapport à l'article 18. 3. 4°. Il y a une
différence qui se situe dans la nature des inscriptions et des
admissions des bénéficiaires, un pouvoir qui relève
uniquement du conseil régional et qui n'a rien à voir avec la
gestion d'un système préhospitalier urgence, qui n'a rien
à voir avec la gestion du transport ambulancier. Premier
élément. Cela a été retiré et ce
pouvoir-là n'a pas été transposé entre les mains de
la corporation. L'autre élément, c'est
qu'opérationnellement parlant, le conseil régional, de par son
rôle en ce qui a trait à la planification en matière de
besoins de santé et d'organisation des besoins sur son territoire, doit
se doter d'un certain nombre d'outils statistiques pour faire
l'évaluation des besoins et c'est par le biais de l'article 18. 3,
quatrième paragraphe, qu'il réussit à se prévaloir
de ses prérogatives en matière de planification et
d'évaluation des services de santé.
Or, il est important que cet élément-là demeure
entre les mains du conseil régional à cause de ses fonctions,
d'une part. D'autre part, au point de vue opérationnel, il est important
pour la corporation d'avoir des données quotidiennes toujours en
fonction du flux des entrées et des sorties qui sont courantes dans les
urgences de Montréal. On sait qu'à Montréal, comme dans
toutes les urgences aussi, il y a environ 10 % du volume d'entrées dans
les salles d'urgence qui est amené par des ambulances; 90 %, donc, des
entrées dans une salle d'urgence se font par des voies autres que par
des ambulances, par exemple, par taxi ou par voie ambulatoire quelconque, mais
non par ambulance. Cependant, 30 % de la charge de travail qu'on retrouve dans
une salle d'urgence est due aux 10 % de cas qui sont amenés par les
ambulances parce que, évidemment, ce sont des cas lourds, des cas
importants, des traumatismes importants, et non pas des cas de grippe ou des
cas légers. ll y a là un élément important pour que
la corporation soit en mesure de contrôler un tant soit peu le
phénomène des entrées et des sorties dans les urgences,
pour éviter les engorgements toujours. Cela revient toujours au principe
d'éviter les engorgements des urgences par une meilleure gestion de la
flotte ambulancière, d'avoir des données statistiques - je ne
dirais pas quotidiennes, mais sur une base quasiment horaire,
instantanée - sur les entrées et sorties en ce qui concerne les
salles d'urgence.
Je dois vous dire que ce système-là, au moment où
on se parle, n'existe pas. La façon dont on peut facilement le concevoir
par ailleurs, c'est qu'il y ait un système de communication entre le
centre hospitalier ou les centres hospitaliers opérant les salles
d'urgence - il y en a 26 à Montréal - et la centrale de
coordination pour que, de façon horaire, on puisse avoir les
données sur les entrées à l'urgence, que ce soit par
ambulance, par taxi ou par tout autre moyen qui vient augmenter le volume ou le
nombre de
personnes qui se présentent à l'urgence et qu'on soit en
mesure de bien contrôler les entrées en ce qui concerne les
différentes urgences. C'est la principale raison pour laquelle ce
pouvoir-là est dévolu à la corporation. Donc, c'est pour
des raisons strictement et uniquement opérationnelles, pour une bonne
gestion de la flotte ambulancière, d'une part, et une bonne gestion
aussi du flot d'entrées dans les urgences.
Pour ce qui est du conseil régional, ses pouvoirs sont importants
et doivent demeurer quant à son rôle en ce qui concerne la
planification et l'évaluation parce que c'est toujours le conseil
régional, au moment où on se parle, qui fait des recommandations
au ministère quant aux mesures à apporter pour améliorer
la problématique des urgences à Montréal ou n'importe
où en province.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Oui. À la suite des explications qui
nous sont données, est-ce que je comprends bien que, dans l'article 18.
3, il s'agit d'un système d'information pour l'ensemble de l'utilisation
des services ambulanciers, étant donné qu'on ne fait pas
référence aux urgences spécifiquement? On parle aussi d'un
système d'information régionale, alors que dans l'article 149. 5,
on semble limiter le rôle de ce système d'information-là
strictement à la répartition dans les urgences, comme vous venez
de nous l'expliquer, mais on ne fait pas référence à un
système d'information régionale, on parle d'un système
d'information pour connaître. Alors, on fait disparaître la notion
de régionalisation du système d'information.
M. Cloutier: Effectivement, un système d'information sur
une base régionale relève davantage de la planification, de
l'évaluation des besoins, tandis qu'à la corporation les pouvoirs
qui nous sont dévolus, c'est vraiment sur une base opérationnelle
et quotidienne. Cependant...
M. Dutil: À la limite, si on pouvait avoir l'information
de façon très précise, à la minute
près...
M. Cloutier: À la minute près... M.
Dutil:... ce serait encore l'idéal.
M. Cloutier: Effectivement. Cependant, l'ensemble des CH
concernés devraient nous fournir cette information parce que la gestion
du transport ambulancier sur l'île de Montréal doit se faire en
étant très bien informé de la situation dans toutes les
salles d'urgence sur le territoire du Montréal métropolitain et
non seulement dans une. Alors, il y a là-dessus un élément
qui a une étendue régionale, si vous me permettez, mais d'une
nature tout autre que celle du conseil régional parce que ce n'est pas
du tout pour les mêmes besoins.
M. Claveau: C'est un système qui est strictement, comme on
dirait dans le quotidien, relié au "dispatchage".
M. Cloutier: Exactement. C'est un système d'information et
de gestion qui permet une meilleure répartition des ambulances. C'est un
système de gestion pour une meilleure répartition des ambulances
sur le territoire de l'île. C'est strictement cela.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Oui, il y a un certain nombre de choses à
dire là-dessus, M. le Président. D'une part, vous dites que cela
n'existe pas présentement. Qu'est-ce qui existe actuellement de cette
nature? Je suis allé plusieurs fois à Urgences-santé et on
a le tableau de l'état d'achalandage des salles d'urgence donnant les
salles en situation problématique, les salles en détournement,
etc.
M. Cloutier: D'abord et avant tout, l'information qui nous
est...
M. Rochefort: Elle n'est pas quotidienne. Elle est plus
qu'horaire, elle est quasiment instantanée.
M. Cloutier: Effectivement. Mais cette information ne tient
compte que des entrées en regard des ambulances et non de l'ensemble des
clientèles qui peuvent avoir accès et qui ont accès aux
salles d'urgence.
M. Rochefort: Oui.
M. Cloutier: C'est la différence par rapport à
l'information qu'on a actuellement.
M. Chevrette: Quel pourcentage avez-vous dit?
M. Cloutier: C'est 10 %.
M. Dutil: C'est 10 % d'ambulances.
M. Cloutier: C'est 10 % d'ambulances qui conditionnent cependant
30 % de la charge de travail dans la salle d'urgence, une différence qui
est bien importante.
M. Rochefort: C'est plus que cela. Premièrement, il y
avait cela. Deuxièmement, je veux juste mettre en garde le ministre
contre quelque chose. Je ne suis pas contre cela, mais je veux juste qu'on se
comprenne bien. Ce n'est pas parce qu'on saurait mieux à la
minuté près combien il y a de monde dans les salles d'ur-
gence qu'il va y en avoir moins. Une voix:...
M. Rochefort: Non, mais ce n'est pas un sophisme. Je
considère qu'il faut faire attention à la quantité
d'énergie qu'on va consacrer à compiler des données et aux
sommes que cela va représenter pour ce faire, alors qu'on sait
très bien que le problème, c'est qu'il manque de ressources. Il
faut juste qu'à un moment donné on ne parte pas sur un "trip"
où on va monter la Cadillac du système d'information
instantanée sur l'état d'achalandage des salles d'urgence, alors
qu'il n'y a pas de place. Je veux juste attirer votre attention
là-dessus.
M. Dutil: C'est sûr qu'il faut tenir compte du
coût-bénéfice des informations qu'on va recueillir.
M. Rochefort: Oui, c'est cela.
M. Dutil: Je comprends très bien cela.
M. Rochefort: J'ai peur qu'à un moment donné il y
ait quelques fanatiques de l'informatique qui nous bâtissent la Cadillac
du système. Cela ne donnera pas plus de places dans les salles d'urgence
pour autant. L'autre chose, j'avoue que je trouve cela un peu une formulation
boiteuse, tant dans la loi actuelle que dans celle-ci, la situation des
services d'urgence dans les établissements en regard du nombre de
transferts et de transports. Je pense que c'est en regard de plus que cela.
J'ai peur qu'on soit en train de calquer une rédaction boiteuse dans la
nouvelle loi. C'est plus qu'en regard du nombre de transferts que de
transports. Finalement, et j'arrête là, je vais vous dire que la
nature des inscriptions et des admissions à l'article 18. 3. 4°, et
là je comprends qu'on parle de tout l'hôpital, je vais vous dire
qu'à la salle d'urgence je trouverais cela important que la corporation
l'ait parce que, si la salle des soins intensifs est effectivement
occupée par dix personnes qui requièrent absolument d'être
là et que la personne X qui est dans l'ambulance 132 en direction de
cette salle d'urgence, qui n'a que dix places, requiert aussi une place... Ce
que je veux dire, c'est qu'il faut le qualifier. J'ai l'impression que
là vous risquez de manquer d'un outil pour les cas de traumatisme
important ou les cas qui sont en situation d'infarctus ou de situations comme
celle-là. J'ai l'impression que le fait de ne pas le qualifier pour la
corporation risque d'avoir des conséquences beaucoup plus graves que le
fait de le qualifier pour le conseil régional et l'ensemble des
établissements. Je le comprends à des fins de statistiques et de
profils de clientèle, etc., mais je pense qu'étant donné
qu'on est dans le domaine des urgences, il est plus Important de le qualifier
là que de le qualifier ailleurs dans le système. Puisqu'on ne
changera pas le reste du système, qualifions-le là aussi,
d'après moi.
Je vous fais part de mes réflexions. Je ne rédigerai pas
d'amendement, mais je dois vous dire que je pense qu'il est plus important de
savoir qu'ils sont dix. Je pense que le fait de savoir qu'il y a dix personnes
en salle des soins intensifs, c'est une chose, mais de savoir que les dix sont
des polytraumatisés, c'est une autre affaire. Je trouve que la personne
qui va prendre la décision, à savoir si on détourne ou pas
le cas, compte tenu de cette information, va avoir besoin de la qualification
ou du nombre statistique de bénéficiaires qui sont dans
l'établissement. Je vous donne mon opinion, c'est tout.
Évidemment, on s'entend. qu'il y aura une modification de concordance
qu'on fera rapidement. On dira "le conseil régional" plutôt que
"tout conseil régional".
M. Dutil: Effectivement, M. le Président. Au lieu...
M. Rochefort: Ce sont mes commentaires sur le paragraphe
4°.
M. Dutil: Au lieu de "tout conseH régional", on
écrirait "le conseil régional". Évidemment, on ne l'a pas
écrit.
Le Président (M. Bélanger): On est obligé de
le faire sous forme d'amendement pour les fins de la législation. Or,
"l'article 149. 5, introduit par l'article 2 de la loi, etc., est
modifié par le remplacement, dans la quatrième ligne du
paragraphe 4°, du mot "tout" par le mot "le". Il y a un conseil
régional par région. Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que l'article 4...
Une voix: Le paragraphe 4°...
Le Président (M. Bélanger):... le paragraphe 4°
tel qu'amendé est adopté?
M. Dutil: Je voudrais faire une remarque avant son adoption.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
ministre.
M. Dutil: Je pense qu'on devrait l'adopter, mais les remarques
faites par le député de Gouin pourront faire qu'on y reviendra
ultérieurement, s'il y a lieu, si on trouve une formulation
adéquate. Alors, on l'adopterait tel quel et, si on trouve une formule
qui élargit finalement les pouvoirs de la corporation... Cela les
élargit, on se comprend.
M. Rochefort: Ce qui prouve très bien que je ne suis pas
en cavalerie contre la corporation. Je veux que cela marche.
M. Dutil: D'accord. Je voulais dire que je trouvais très
positives les remarques faites par le député de Gouin.
Le Président (M. Bélanger): Excellent,
échange de bons procédés. Est-ce que le paragraphe 4°
tel qu'amendé est adopté?
M. Chevrette: Adopté,
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
M. Rochefort: M. le Président, à voir les
réactions, j'ai l'impression qu'il y a des gens qui en doutaient, c'est
effrayant.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Non, non, je veux juste
éviter qu'il y ait de l'huile sur le feu. Si vous permettez, j'appelle
le paragraphe 5°: "autoriser le transport d'une personne vers un autre
établissement que celui prévu initialement lorsque ce premier
établissement vit une situation d'engorgement, après avoir
appliqué toutes les procédures en vigueur". Est-ce qu'il y a des
commentaires sur ce paragraphe 5°?
M. Chevrette: On en a discuté assez longuement hier et je
vous rappellerai, M. le ministre, qu'on était sur le point quasiment
d'avoir conclu toute la discussion. Ce sera très court. Il s'agissait de
changer le mot "autoriser" par "effectuer", parce que c'était une
question de juridiction, vous vous le rappellerez.
M. Dutil: II y avait un autre point, c'était le
déplacement au lieu du transport. C'était la discussion initiale
qui avait été faite. Quant à l'autorisation, nous croyons
que le mot "autoriser" est bien correct et qu'il doit être là,
parce que, si vous vous rappelez l'argumentation du député de
Gouin, il disait que cela devrait plutôt être au médecin
répartiteur à autoriser le transport. Nous pensons que
l'autorisation doit venir de quelqu'un qui a une vue d'ensemble de ce qui se
passe. C'est la centrale de coordination qui autorise le transport d'une
personne.
M. Rochefort: Mais je dis que, lorsque cette centrale est une
institution du réseau, il y a une cohérence. Quand cette centrale
n'est pas une institution du réseau, je maintiens, et ce n'est pas parce
que je suis institutionnaliste, qu'une corporation comme celle qu'on est en
train de créer, et on connaît un peu l'essence des dispositions
des autres articles, qui va aller à l'encontre... parce que c'est bien
ce dont on parte. Quand ils vont vouloir autoriser en disant oui, il n'y aura
pas de chicane, on ne pariera pas de ces situations. Mais, s'ils
décidaient d'aller à l'encontre de ce que dit le médecin
coordonnateur de la salle d'urgence de Notre-Dame, je dois vous dire que je
trouve cela fort délicat. Je ne voudrais pas être à la
place de la personne qui va prendre les décisions et surtout pas
à la place de ceux qui pourraient se faire poursuivre par la suite. On
joue avec la vie du monde.
J'ajoute, M. le Président, et je reviens à ce qu'on disait
tantôt, que je trouve que c'est d'autant plus vrai que la personne dans
le système actuel, tel qu'on vient de l'adopter, qui prendra la
décision, malgré la demande du médecin coordonnateur, chef
de la salle d'urgence, de détourner, qui prendra la décision en
corporation de ne pas détourner, tout ce qu'elle sait, c'est qu'il y a
dix têtes de pipe aux soins intensifs, pour reprendre toujours notre
même exemple d'hier, alors qu'on ne sait pas du tout quelle est la
situation et donc l'appel de service de ces dix têtes de pipe, et
là je reviens à la notion de qualification à quatre. Je
dis que c'est encore plus vrai à cause de ça. Ce l'est pour moi
dès le départ, de toute façon, à cause des
responsabilités des CRSSS par rapport aux établissements et des
établissements par rapport à toute structure hors réseau.
Que voulez-vous? C'est comme ça, mais je dis que c'est encore plus vrai
dans la mesure où la personne qui va décider connaît
seulement un nombre statistique qui n'est qualifié d'aucune
façon.
Le Président (M. Bélanger): À partir
de...
M. Rochefort: Je vais juste compléter, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Rochefort: J'ai écouté M. Cloutier nous
présenter le fonctionnement tantôt et nous ramener cela au
système des urgences, et il a bien raison, c'est exactement ça,
mais Urgences-santé a déjà eu cette fonction-là et
cela a été abandonné en cours de route pour des raisons x
y z où, finalement, on détournait de moins; on attendait de plus
en plus, avec les implications que cela avait sur l'état d'engorgement
des salles d'urgence. Cela a créé de maudites frictions dans le
système qui n'ont pas été bénéfiques aux
bénéficiaires. Il y avait là des orientations
gouvernementales nouvelles qui avaient été données et qui
ont été appliquées d'une façon x y z, mais, en tout
cas, on touche à quelque chose d'extrêmement délicat. Vous
savez, on a vu, M. le Président et M. le ministre, des situations, et je
connais des gens dans la salle qui pourraient en témoigner. On allait
mener quelqu'un à la salie d'urgence parce que telle était la
directive qu'on avait reçue, mais il manquait pas mal d'appareils pour
les soigner, même pas pour les soigner, pour les stabiliser, à
commencer par la civière, il fallait laisser la civière
d'Urgences-santé, et, deuxièmement, il n'y avait pas de
défibrillateur, il n'y avait pas d'appareil respiratoire. Je ne suis pas
en train de dire que c'est le lot quotidien, mais c'est arrivé. C'est
donc un peu l'illustration que quelqu'un quelque part a décidé
d'y aller quand même, alors qu'il aurait pu suivre le conseil de celui
qui était là et qui disait: Sais-tu, ce serait une bonne
idée que tu ailles ailleurs. N'oublions pas que nous ne transportons pas
des boîtes de carton, mais du monde.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin, est-ce que vous avez l'intention de proposer un
amendement?
M. Rochefort: J'avoue que cela dépend. Tantôt, j'ai
entendu parler de la possibilité d'effectuer. Est-ce que le
député de Joliette veut le faire?
M. Chevrette: Moi, j'avais compris...
M. Rochefort: Personnellement, mon orientation d'hier
était de marquer "effectuer" au lieu d'"autoriser".
Le Président (M. Bélanger): Bon.
M. Dutil: En tout cas, on ne partage pas le même point de
vue là-dessus. Je comprends certains éléments
qu'amène le député de Gouin à cet effet-là.
Il est évident que la décision de déplacer est fonction
des informations qu'on possède. On en a discuté tout à
l'heure et les informations qu'on possède, il faut qu'elles soient le
plus qualifiées possible, tout en ayant bien sûr un
coût-bénéfice. On ne peut pas avoir toutes les informations
non plus, c'est certain. Il faut limiter cela parce qu'on ne sera plus capable
de prendre la décision tellement on sera encombré dans les
informations. Mais il faut que le transport soit autorisé par quelqu'un
quelque part et on pense que c'est à la corporation de le faire,
étant donné la situation dans laquelle elle se trouve.
M. Rochefort: J'aurais une question à poser au ministre,
M. le Président, qui est reliée à notre débat sur
les CRSSS. Quand on dit, à la fin du cinquièmement: "après
avoir appliqué toutes les procédures en vigueur", je ne vous
demande pas un débat d'une demi-heure, mais c'est quoi les autres
procédures?
M. Dutil: On va demander à M. Cloutier de vous expliquer
cela.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
ministre.
M. Dutil: C'est M. Cloutier, M. le Président, qui a la
parole.
Une voix: On va lui laisser cette chance-là. M.
Cloutier: D'un côté, il y a... M. Dutil: Le
président s'en va.
M. Cloutier:... les procédures en vigueur au niveau de
l'autorisation des déplacements. Cela fait référence aux
politiques d'admission et de transfert dont on a parlé avant-hier, mais,
d'autre part, et c'est la raison pour laquelle le mot "autoriser" est
important, M. le député de Gouin, c'est que l'autorisation
relève d'un processus décisionnel et cinq éléments
doivent être pris en considération. Je pense l'avoir un peu
mentionné avant-hier, mais je pourrais être un petit peu plus
précis en vous référant à une lettre
adressée au conseil régional de Montréal par Mme
Lavoie-Roux quant aux critères à être adoptés. (22 h
30)
M. Rochefort: On se comprend bien, donc je n'ai pas
inventé cela. D'accord. On parle de la même lettre. On est sur le
bon terrain.
M. Cloutier:... quant aux critères dont on doit tenir
compte pour autoriser le transport.
M. Rochefort: Lisez-nous donc cela!
M. Cloutier: II y a cinq critères qui prévalent.
J'ai mentionné cela avant-hier. D'un côté, il y a la nature
des pathologies en cause et il y a la vocation de l'établissement
receveur, élément fort important. Le deuxième, c'est qu'un
bénéficiaire ait reçu ou non des soins et des traitements
dans le centre hospitalier concerné. Le troisième critère,
c'est la capacité d'accueil du centre hospitalier concerné en
relation avec le nombre de transports ambulanciers à répartir, eu
égard à la situation qui prévaut sur le territoire et le
lieu de prise en charge des distances à parcourir. Le
temps-réponse est très important en fonction de la qualité
des soins dont le bénéficiaire est en droit de s'attendre, eu
égard à sa pathologie ou à son traumatisme. Et,
finalement, il y a le choix du bénéficiaire. Il y a donc cinq
critères qui font en sorte qu'une décision doit être prise
en vertu des fonctions qui sont dévolues à l'article 149. 5.
5°. C'est en fonction de ces éléments que la nature de la
décision est prise. Donc, c'est pour cette raison que le mot "autoriser"
est là et qu'il est important.
M. Rochefort: Je connaissais le contenu de cette lettre. Ce que
je vous dis, c'est qu'il y a un élément qui, a mes yeux,
relève nettement du monde qui coordonne l'opération, que cela
s'appelle Urgences-santé ou une éventuelle corporation, c'est la
question de la distance et du temps d'intervention. Les quatre autres points
sont vraiment des éléments médicaux. Ce n'est pas de la
quincaillerie cette affaire, c'est de la
médecine. C'est là que moi je ne peux pas accepter...
Relisez les quatre autres et appliquez toujours le raisonnement qui va
décider cela, ce sont nettement des décisions médicales.
J'avoue personnellement - je voulais juste avoir votre attention, M. le
ministre - que, comme citoyen, j'aimerais mieux qu'un médecin commette
l'erreur de m'admettre, alors qu'il aurait peut-être dû accepter de
m'envoyer ailleurs, ou le contraire, de m'envoyer ailleurs parce que cela
aurait peut-être pu mettre en danger ma santé, qu'il ne me
reçoive pas, que de voir cette décision prise par quelqu'un qui
n'est pas médecin et qui n'est pas dans l'établissement où
je vais atterrir ou qui est dans l'établissement où je ne devais
pas atterrir. Je comprends très bien l'autre côté de la
médaille, mais je pense que dans ce type de question - on est dans une
situation où la vie souvent est en jeu - on met toutes les chances de
son côté ultimement après avoir tout fait pour se
convaincre tout le monde ensemble de donner la responsabilité aux
médecins dans la salle d'urgence concernée plutôt que de
donner cette autorité à quelqu'un qui n'y est pas, qui n'est pas
en mesure de porter de jugement et qui n'est pas plus dans l'ambulance. Quand
je parle de l'autre volet de la médaille, je comprends très bien
qu'il s'est produit des cas, M. le ministre, où le médecin
coordonnateur qui voulait travailler dans la ouate un après-midi parce
qu'il avait décidé, bon... C'est sûrement arrivé
qu'il demandait des détournements peut-être un peu plus souvent
qu'autrement. Oui, oui, je suis convaincu que M. Cloutier dans ses
investigations a vu cela. C'est pour cela d'ailleurs qu'on est arrivé
à cela, ne nous racontons pas d'histoire, à la notion d'autoriser
ailleurs que dans l'établissement. Je me rappelle les discussions de
1981-1982. Je vous dis que malgré cela et sachant cela, ultimement, moi,
je suis plus sécurisé par une décision du médecin
qui est sur les lieux et non par une décision de quelqu'un qui est en
haut. Moi, oui, je suis nettement favorable à "effectuer".
Le Président (M. Latulippe): M. le député
d'Ungava.
M. Claveau: Juste une question de notion sur laquelle j'aimerais
entendre le ministre se prononcer. Est-ce qu'il est, dans l'esprit du ministre,
du rôle de la corporation d'avoir à prendre des décisions
dans des actes qui sont strictement d'ordre médical ou dans des
comportements qui sont strictement d'ordre médical, ou, au contraire,
est-ce qu'il est du rôle de la corporation de strictement assurer,
garantir, effectuer des transports qui vont permettre aux médecins de
poser des actes médicaux au besoin?
M. Dutil: On a parlé des procédures.
Évidemment, les procédures ne sont pas dans la loi. Elles sont
peut-être perfectibles, c'est ce que nous dit le député de
Gouin. Est-ce que ce sont ces procédures qui existent depuis le
début? On me dit que depuis 1981 il existe des critères qui sont
semblables à ceux-là et qu'ils ont été
reconduits.
M. Rochefort: Semblables, oui, du même ordre, oui, mais je
maintiens - cela est prouvable et j'ai les documents qu'il faut; je pense que
ce n'est pas nécessaire de faire le débat - qu'il y a eu
entre-temps, depuis 1981 et après 1985, une modification quant au moment
où il fallait faire des détournements, de sorte qu'on en a fait
moins, et cela a créé aussi une pression sur le système et
des engorgements, tels ceux qu'on a connus. Cela, c'est une question de
philosophie. Je ne suis pas en train de dire qu'il y a drame et péril en
la demeure. Je n'étais pas d'accord avec cette philosophie-là,
mais d'autres ont choisi de faire cela avec les conséquences et les
problèmes que cela a eus.
M. Dutil: Quoi qu'il en soit, les procédures pourraient
être différentes. Vous dites que c'est une question de philosophie
et une façon de fonctionner avec laquelle vous n'êtes pas
d'accord. Je peux le concevoir. Je ne suis pas le spécialiste des
procédures à Urgences-santé à Montréal et de
ce qui devrait se passer, mais mon interrogation à moi: Vous me dites
que la corporation doit effectuer le transport et vous concluez donc que c'est
l'établissement qui dit: Tu viens ou tu ne viens pas.
M. Chevrette: C'est lui qui est en mesure de dire s'il a la
capacité ou pas.
M. Dutil: Oui, sauf qu'il n'est pas en mesure de l'évaluer
par rapport aux autres établissements. Il ne peut l'évaluer que
par rapport à lui-même. Il y a 26 établissements à
Montréal. Si les 26 disent...
M. Rochefort: Parfait, parfait! M. Dutil:... on ne vous
reçoit pas...
M. Rochefort: Vous êtes tombé dedans, cela va. Mais
êtes-vous conscient de ce que cela veut dire? Vous êtes en train de
nous dire, à partir de votre raisonnement, qui est parfaitement juste et
qui correspond à ce que je disais quant à l'autre
côté de la médaille, qu'on va donc, dans cetains cas -
reprenons l'exemple de M. Cloutier d'hier ou d'avant-hier - qu'on va donc, dans
le cas de l'hôpital Notre-Dame qui a dix lits en soins intensifs tous
occupés par des gens qui ont essentiellement besoin de soins
intensifs... Oui, oui, c'est là que cela mène. Il y a des cas
où cela s'est déjà produit. On va quand même envoyer
le patient dans l'ambulance 132, en train de faire un infarctus, à
l'urgence de l'hôpital Notre-Dame où on n'a pas la capacité
d'accueil, et le sachant. Je vous dis que je suis mal à l'aise par
rapport à cela et je ne voudrais pas
être te citoyen qui va y passer un jour parce qu'on l'aura
échappé dans notre système.
M. Dutil: Non, mais vous voyez, le scénario que
soulève le député de Gouin stipule que, dans les 26
établissements, supposons qu'ils aient tous la même... Prenons un
exemple simple.
M. Rochefort: Oui, mais on dit ça...
M. Dutil: Prenons un exemple simple. Supposons que chacun des
établissements a la même capacité d'accueil pour l'urgence
en question, que la plupart ont atteint leur niveau maximum, mais qu'il y en a
un qui n'a pas atteint son niveau maximum. Il lui reste une place - Je fais une
hypothèse - II reste une place dans le réseau. Le seul endroit
où on peut savoir si on a l'information adéquate,
évidemment, c'est à Urgences-santé. Le médecin
coordonnateur qui en a neuf, alors qu'il y a dix places, et qui serait
porté à dire: Écoute, essaie donc de l'envoyer ailleurs
parce que je suis presque plein et c'est déjà assez d'ouvrage de
même, il ne sait pas que les autres sont pleins ou ne sont pas
pleins.
M. Chevrette: Mais prenez un exemple...
M. Rochefort: II ne prend pas la décision de
détourner, il peut prendre la décision d'accueillir. Moi, je
parle de prendre la décision de détourner.
M. Dutil: Oui.
M. Rochefort: Restons sur l'exemple que M. cloutier nous a
donné l'autre après-midi. Le médecin de l'hôpital
Notre-Dame ne disait pas: J'aimerais mieux ne pas l'avoir. Il disait: Mes dix
lits de soins intensifs sont occupés. En tout cas, je ne me sens pas le
bras assez fort, quand un médecin me dirait que ses dix lits de soins
intensifs sont occupés et qu'il n'en a que dix, pour lui dire: Je t'en
envoie un onzième qui est en train de faire un infarctus. Moi, je ne me
sens pas le bras assez fort pour faire cela, et je ne sais pas qui se sent le
bras assez fort pour faire cela.
M. Chevrette: M. le ministre, prenez l'exemple de Québec.
Les grands traumatisés vont à l'Hôtel-Dieu. Un technicien
ambulancier qui arriverait avec un patient au CHUL, le CHUL va lui dire:
Écoute, c'est un grand traumatisé. C'est l'Hôtel-Dieu et
ça presse, cela urge. Si ce n'est pas te centre hospitalier qui a
l'autorité, il le dompe là, même s'il y a une place? Je
pense que c'est dans la structure d'exécution. La corporation est dans
une structure d'exécution et non pas d'autorité de
décision quant à la nature des cas. Bon Dieu! Vous leur reprochez
de faire du "paramédic" des fois. Là, vous allez leur donner le
pouvoir de passer par-dessus la tête des hôpitaux. Je ne vous
comprends pas.
M. Rochefort: Juste une question très précise
à M. Cloutier. Actuellement à Urgences-santé, qui,
ultimement, autorise ou n'autorise pas?
M. Cloutier: C'est Urgences-santé.
M. Rochefort: Ce n'est pas ce que je vous demande. Je vous
demande qui.
M. Cloutier: Autorise le détournement? M. Rochefort:
Oui.
M. Cloutier: C'est au niveau du service de la répartition
que la décision se prend pour autoriser le détournement.
M. Rochefort: C'est un répartiteur. Sa formation, c'est...
La décision n'est pas prise au niveau médical.
Une voix: Un gars pressé meurt.
M. Cloutier: Cependant, le répartiteur a un ensemble
d'informations qui ont été mentionnées tantôt...
M. Rochefort: Je comprends cela, il n'y a pas de
problème.
M. Cloutier:... et, lorsque d'autres éléments
interviennent, il peut arriver dans certains cas, comme c'est arrivé
d'ailleurs, que le directeur médical soit amené à prendre
une décision, non pas quant au détournement d'une ambulance comme
tel, parce que c'est très opérationnel, factuel, et c'est une
décision qui doit se prendre très rapidement en fonction des
informations que je vous mentionnais tantôt... Cependant, le
médecin d'Urgences-santé, qui est directeur médical, peut,
de temps à autre, prendre des décisions quant à la
décision de fermer ou non une urgence ou de détourner toutes les
ambulances d'une salle d'urgence donnée.
M. Rochefort: Écoutez, je fais une dernière
intervention, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie.
M. Rochefort: Je l'ai l'exemple qui me revient en tête,
c'est un cas précis qui s'est passé, M. le ministre, et c'est
important de le savoir.
Quand Mme Lavoie-Roux, députée de L'Acadie et ministre de
la Santé et des Services sociaux, a fini par débloquer les fameux
50 lits à Laval, que le député de Laval-des-Rapides
connaît bien - vous savez à quoi je me réfère, les
50 lits...
Le Président (M. Bélanger): Oui. M.
Rochefort:... dans un...
Le Président (M. Bélanger): À la Cité
de la santé.
M. Rochefort: Ce n'est pas à la Cité de la
santé, c'est à côté, mais cela relève...
Le Président (M. Bélanger): Le pavillon
Chomedey.
M. Rochefort: Le pavillon Chomedey, c'est cela. Cela
découlait d'une situation bien précise qui s'était
notamment produite, oui, à la Cité de la santé à
Laval, mais surtout à Maisonneuve-Rosemont. À
Maisonneuve-Rosemont, compte tenu des nouvelles politiques à
Urgences-santé où on attendait vraiment d'atteindre des niveaux
très élevés avant de détourner et d'accepter de
fermer une salle d'urgence, notamment celle-là, on s'est
retrouvé, pas avec des rumeurs, des impressions, des intuitions ou des
sentiments, c'était un fait prouvé, mais avec du monde que les
ambulances d'Urgences-santé... Je ne leur lance pas la pierre, ce n'est
pas eux qui décidaient, c'était le système. Malgré
le fait que le médecin coordonnateur de Maisonneuve disait: Moi, sur une
capacité... Je ne me souviens plus par coeur de la capacité de
Maisonneuve, mais admettons que c'est 60. Il disait: Moi, je suis rendu
à 82, pas à 61, mais à 82 ou 83. Il disait: Non, non, on
continue, on continue. Là, ils arrivaient avec des gens en train de
faire un infarctus. Je ne vous dis pas qu'il manquait de lits, c'est connu, le
technicien était obligé de laisser la civière. Il ne
pouvait pas repartir avec sa civière pour faire un autre
déplacement, c'est tout ce qu'il restait dans la salle d'urgence pour
étendre quelqu'un. Pire encore, il n'y avait pas de
défibrillateur, d'appareil de support de respiration. Parfois, on
prenait celui du véhicule du médecin d'Urgences-santé. On
se retrouvait avec des situations comme celle-là.
Je vous dis, ultimement, que je comprends très bien les
implications que M. Cloutier peut sentir, les conséquences que peut
avoir, dans certains établissements, le fait de marquer "effectuer" au
lieu d'"autoriser", mais est-ce que je peux vous dire que, malgré
cela... J'arrête là-dessus, mais je peux vous dire qu'ultimement,
malgré cela qui est fondé sur un historique aussi réel, je
suis quand même plus sécurisé quand c'est le médecin
qui dit: Écoute, c'est assez, je ne suis plus capable de les traiter, je
n'ai plus d'appareil. Je ne fabule pas, cela s'est passé et on a
continué à les envoyer quand même.
M. Dutil: Je pense qu'avec toute l'argumentation qu'a
apportée le député de Gouin, on comprend exactement la
situation, sauf que, dans un hôpital, les personnes qui sont dans cet
hôpital n'ont comme information que ce qui se passe dans cet
hôpital et non pas ce qui se passe dans l'ensemble du système.
Vous savez, en région, les gens ne se posent pas la question, il y a un
seul hôpital. C'est sûr que c'est à cet hôpital qu'on
va. Il y a un choix à Montréal et ce choix peut être
intéressant, même si cela rallonge.
M. Rochefort: Mais il y a du monde aussi.
M. Dutil: Non, non. Ce que je veux dire, c'est que d'avoir
plusieurs hôpitaux peut apporter une certaine souplesse parce qu'il peut
y avoir des engorgements dans un hôpital et pas d'engorgement dans
l'autre. C'est dans ce sens-là que je le disais. Je ne me plaignais pas
qu'il y ait seulement un hôpital dans les régions. La question
dans les régions est plus simple, elle ne se pose pas: c'est là
que tu vas et c'est tout. Je comprends qu'il n'y a pas de solution parfaite. Si
on met "effectuer", on se crée un autre problème, vous
l'admettrez également.
M. Rochefort: Ce n'est pas un problème médical,
c'est cela la différence, M. le ministre. C'est un problème
administratif...
M. Dutil: Oui.
M. Rochefort:... mais ce n'est pas un problème
médical. Cela ne met pas en danger la vie de quiconque. C'est cela qui
est fondamental dans la discussion qu'on a. Vous avez raison et je connais
très bien les problèmes que cela va créer et comment
certaines personnes, dans le passé, ont utilisé ce type de
situations qui ont mené à l'expression "autoriser", mais cela ne
crée pas un problème médical, alors que, s'il y a erreur,
c'est un problème médical dont on parle. C'est cela qui fait que,
sachant malgré tous les problèmes que cela va créer, je
préfère ce type de problèmes à la création
d'un problème de nature médicale potentiellement. J'arrête
là.
M. Dutil: On est d'accord sur une chose: que l'on choisisse une
formule ou l'autre formule, il y a des problèmes. (22 h 45)
M. Rochefort: Oui, il faut choisir les problèmes avec
lesquels on veut vivre.
M. Dutil: II y a des problèmes et cela exige un
très fort taux de collaboration entre Urgences-santé et les
établissements pour voir quelle est la meilleure solution, quel que soit
le verbe que l'on mette au début de la phrase ici.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je le propose formellement parce que je
considère que le risque est moins grand sur le plan de la
responsabilité civile et sur le plan de la hiérarchisation des
fonctions et
selon la conception que je me fais d'une corporation chargée de
services préhospitaliers par rapport à ceux qui ont la
responsabilité immédiate de la santé. À choisir
entre deux maux, on prend le moindre. Je propose formellement "effectuer" au
lieu de autoriser.
Le Président (M. Bélanger): On m'avise que
l'amendement est à la photocopie.
M. Chevrette: Mais on peut en discuter, c'est seulement un
mot.
Le Président (M. Bélanger): Oui, on peut continuer
la discussion quand même, il n'y a pas de problème.
M. Dutil: Ce qui m'apparaît important, c'est de voir de
quelle façon on peut être le plus efficace et, à mon sens,
c'est Urgences-santé qui détient le plus d'informations, dans le
cas de savoir si on doit ou non faire des déplacements parce qu'elle est
censée avoir les informations.
M. Chevrette: Pour faire un déplacement, M. le ministre,
il faut qu'elle soit en communication avec les salles d'urgence.
M. Dutil: Mais elle est en contact avec toutes les salles
d'urgence.
M. Chevrette: Je comprends, mais l'autorité à la
salle d'urgence de Maisonneuve, de Notre-Dame, de Sacré-Coeur, si elle
dit: C'est plein, envoyez-le ailleurs...
M. Dutil: Faisons cette hypothèse.
M. Chevrette:... on va l'envoyer ailleurs.
M. Dutil: Le répartiteur ou la personne à
Urgences-santé qui est en poste, il va vérifier par ailleurs.
S'il avait idéalement toutes les informations sur un ordinateur comme le
système dont on parlait tout à l'heure, concernant les 26 centres
hospitaliers avec toutes les qualifications des maladies... S'il est en mesure
- un programme informatique assez performant lui permettrait de le faire - en
pesant sur un piton concernant telle maladie, de savoir laquelle des urgences
est libre, il peut appeler cette urgence pour vérifier si ces
données sont parfaitement à jour, car cela peut changer à
la minute près. Il prend une décision de détourner. C'est
lui, le répartiteur qui a pris la décision. Il l'a fait en
consultation, j'espère qu'il vérifie ce qu'il fait. J'imagine
qu'il vérifie auprès du centre hospitalier.
M. Cloutier: II vérifie auprès du centre
hospitalier. Il ne faut jamais oublier que la décision est prise en
relation avec le technicien ambulancier qui a toujours, lui, l'heure juste
quant à l'état du patient. Il ne faut pas oublier que
l'établissement, quel qu'il soit, n'a aucune idée de
l'état du patient. La seule personne qui a idée de l'état
du patient et peut poser, je ne dis pas un diagnostic, mais un certain jugement
sur le type de soins qui a à être apporté au dit patient,
c'est le technicien ambulancier qui est là. L'établissement, le
médecin coordonnateur auquel vous faites référence n'a
aucune espèce d'idée de l'état du patient. C'est aussi
pour des raisons médicales, comme vous mentionniez tantôt. C'est
un des éléments que je mentionnais qui fait en sorte qu'une
décision doive être prise. Il ne faut pas oublier non plus, pour
prendre l'exemple de M. Chevrette, que lorsque...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Cela va, il n'est pas député, il peut
m'appeler par mon nom.
Le Président (M. Bélanger): Quand même.
M. Cloutier: Je m'excuse, parce que ne suis pas capable de
retenir vos députations respectives.
M. Rochefort: L'important c'est que vous reteniez le nom de votre
circonscription électorale. Le reste, on ne vous en tiendra pas
rigueur.
M. Cloutier: Pour prendre l'exemple du député de
Joliette et chef de l'Opposition, M. Chevrette, l'exemple que vous mentionnez
est effectivement un bon exemple. Cependant, si un patient est dirigé
vers l'Hôtel-Dieu de Montréal où est l'unité de
grands brûlés et que l'unité de soins est complète,
mieux vaut avoir un meilleur temps-réponse pour tel type de cas et
autoriser un transfert... Si on ne fait qu'effectuer le transport sans regarder
l'ensemble de la situation dans la région, cela peut être
problématique et c'est le patient qui va en souffrir. Si l'on fonctionne
en regard d'un seul critère, d'un seul hôpital, et qu'on oublie la
situation régionale, cela peut être dangereux pour le patient,
parce qu'il peut se voir affecter à un autre établissement, sans
avoir de soins de base qui lui sont accordés entre-temps. C'est une
question de qualité de services pour le patient. C'est pour ces raisons
que depuis 1981 on fonctionne avec une telle politique qu'il nous
apparaîtrait "dangereux" d'enlever quant au pouvoir décisionnel de
la corporation qui est le pouvoir décisionnel d'Urgences-santé
qui a toujours existé.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, vous aviez levé la main?
M. Chevrette: Je voulais lui donner un exemple inverse. Par
exemple, un hôpital qui n'a plus d'instruments, puis vous l'envoyez
pareil, parce que vous avez décidé que c'était le plus
proche, mais ils ne seront même pas capables de
le réanimer. Qu'est-ce que vous allez faire si ce n'est pas le
centre hospitalier? Quant à prendre les risques, sur le plan de la
protection civile - pas dans le sens qu'on en parle habituellement - dans le
sens de la responsabilité civile, vous êtes mieux d'être
redevable d'une décision d'un centre hospitalier dûment
constitué que d'une corporation qui assure une fonction de
répartition. Je suis convaincu de cela. C'est pour cela que
j'adhère à l'argumentation du député de Gouin.
D'ailleurs, hier on vous en avait parié du mot" effectuer" qu'on voulait
introduire. Je maintiens que c'est plus correct sur le plan de la
responsabilité civile.
M. Dutil: On admet qu'il n'y a pas de solution parfaite. Est-ce
qu'au point de vue de l'efficacité... La façon de l'écrire
actuelle m'apparaît avoir plus de chance d'être efficace pour les
citoyens et c'est pour cela que je suis favorable à cela. En tout cas,
il y a une chose que l'on constate aux discussions que l'on vient d'avoir,
c'est que, que l'on fasse un choix ou l'autre, il y a des avantages et des
inconvénients dans l'un et l'autre cas, puis ce n'est pas
complètement clair. Il reste une zone grise, mais je maintiens que l'on
devrait garder le mot "autoriser". C'est mon opinion.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Juste une remarque quand même, il y a une chose
qui m'a frappé tout à l'heure quand vous disiez: C'est le
transporteur, enfin, ce sont les ambulanciers qui sont en contact avec le
patient, qui connaissent l'état du patient, qui sont plus en mesure de
prendre une décision. Je vous ferai remarquer que ce n'est pas le
répartiteur qui est en contact avec le client transporté et
qu'à ce titre-là le répartiteur fonctionne à partir
des informations qui lui sont transmises par l'ambulancier qui effectue le
transfert, de la même façon que le responsable dans
l'hôpital ou dans l'institution qui l'accueille doit aussi fonctionner
à partir d'informations, à moins que l'on me dise que le
répartiteur peut voir tous les patients de visu et évaluer leur
état, mais cela me surprendrait énormément que ce soit
comme cela.
D'autre part, vous donnez au répartiteur la responsabilité
énorme, par rapport à la simple responsabilité, de dire:
Tu vas ici, tu vas là. Il a à prendre la décision, il n'a
pas juste à dire à l'ambulancier: Tu vas à telle place. Il
faut qu'il prenne la décision que c'est l'ambulancier qui va y aller.
J'aurais tendance à vous demander: Qu'allez-vous exiger comme
critères et comme qualifications au moment d'embaucher le
répartiteur? Est-ce que des compétences médicales ou des
qualifications d'ordre médical seront exigées pour le
répartiteur?
M. Dutil: On a expliqué cette situation. Le
répartiteur, c'est bien sûr, a moins de compétence
médicale, mais il a plus d'informations que celui qui est dans un centre
hospitalier et qui a les connaissances médicales, mais qui connaît
la situation dans son établissement et non pas dans les autres.
M. Claveau: Mais en cas de poursuite au civil de quelqu'un qui
pourrait revenir contre la corporation, parce qu'il prétend que le
répartiteur n'a pas choisi le bon établissement, de quelle
façon la corporation peut être couverte et le répartiteur
lui-même peut être couvert à ce moment-là, dans la
mesure où il n'a pas de compétences médicales?
M. Cloutier: II y a des assurances-responsabilité
professionnelle qui couvrent d'abord et avant tout les techniciens
ambulanciers, comme je le mentionnais tantôt, qui sont ceux qui portent
le premier jugement d'un côté et...
M. Claveau: Vous conviendrez que c'est une tout autre chose, le
travail de technicien ambulancier et le travail de répartiteur.
M. Cloutier: Quant au répartiteur, il y a beaucoup de
répartiteurs qui ont une certaine formation médicale au sens
où plusieurs répartiteurs ont déjà
été et certains sont encore des techniciens ambulanciers.
D'ailleurs, certains sont répartiteurs et techniciens ambulanciers en
même temps. Alors, ces gens-là, pour une bonne partie d'entre eux,
ont une formation médicale qui les habilite à rendre de
meilleures décisions, d'une part, et ces gens-là sont aussi
couverts, comme il se doit, par une assurance-responsabilité
professionnelle adéquate au même titre que tout autre
professionnel de la santé comme les médecins ou les
infirmières. Il n'y a personne qui, malheureusement, est à l'abri
des erreurs.
Le Président (M. Bélanger): Bien. Merci, M.
Cloutier. Est-ce qu'il y a d'autres inverventions? Est-ce que l'amendement
proposé à l'article 2, paragraphe 5° de l'article 149. 5, tel
qu'introduit par l'article 2 du projet de loi 34, etc., et remplaçant,
dans la première ligne, le mot "autoriser" par le mot "effectuer",
est-ce que cet amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Donc, l'amendement est
rejeté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): S'il est rejeté,
c'est sur division.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette:... l'autre, on voulait vous
faire gagner du temps.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Une autre question au ministre, une tentative de 30
secondes, maintenant que c'est autoriser plutôt qu'effectuer, est-ce que
cela pourrait se faire sous la supervision du directeur médical,
formellement écrit dans la loi?
M. Dutil: C'est une question de procédure, je pense
personnellement, à l'intérieur pour assurer un mécanisme
qui, tout en demeurant efficace, est le plus étanche possible, le plus
sûr possible.
M. Rochefort: C'est bien, mais vous connaissez mon point de
vue.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 5°, c'est-à-dire "autoriser le transport d'une personne
vers un autre établissement", etc., est adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Adopté sur
division. J'appelle donc le deuxième alinéa de l'article...
M. Chevrette: Un instant. Avant que vous appeliez le
deuxième, j'ai un amendement à apporter tout de suite.
Le Président (M. Bélanger): Lequel
deuxième?
M. Chevrette: Ah! Peut-être pas, je pourrais le mettre
à l'article 149. 6.
Le Président (M. Bélanger): D'accord.
M. Chevrette: Vous pourriez continuer au deuxième
paragraphe, mais je vous suggère de le mettre en suspens à cause
du fait qu'on a mis en suspens le paragraphe 3° tantôt.
M. Dutil: C'est ce que j'allais dire, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): C'est le
deuxième alinéa qui se lit comme suit: "La corporation peut
exploiter un service d'ambulances ou un service d'interventions
médicales d'urgence. " On parlait bien de la même chose?
M. Chevrette: En suspens.
M. Dutil: Oui. Si on veut être logique, il faut le
suspendre aussi.
Le Président (M. Bélanger): On va le suspendre.
D'accord. Suspendu. Excellent.
Le troisième alinéa, donc: "Les établissements
visés aux paragraphes 4° et 5° du premier alinéa sont les
établissements publics et les établissements privés
visés dans les articles 176 et 177. " Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le ministre.
M. Dutil: Je n'ai pas d'intervention là-dessus. Est-ce
qu'il y a des précisions à apporter de la part de
l'Opposition?
Le Président (M. Bélanger): Pas d'intervention?
Est-ce que ce troisième alinéa est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
M. Dutil: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
M. Chevrette: J'ai un amendement, M. le Président, avant
que vous passiez à l'article 149. 6. Ce serait d'ajouter...
Le Président (M. Bélanger): À 149. 6, juste
avant, c'est parce que...
M. Chevrette: Non, avant de passer à l'article 149. 6,
j'ai un sixième alinéa à ajouter qui serait le suivant, M.
le Président, qui démontrerait le souci...
Le Président (M. Bélanger): Un quatrième
alinéa.
M. Chevrette: Ce n'est pas un quatrième, j'ajoute... Il y
a un, deux, trois, quatre, cinq; je suis rendu à six, moi.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. C'est un
paragraphe.
M. Chevrette: Cela ne vous dérange pas que je puisse faire
ce que je veux? Vous me battrez si vous n'êtes pas d'accord.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais pour autant
qu'on l'appelle de la même façon. C'est parce que l'alinéa
ce n'est pas cela. Là, vous parlez d'un paragraphe. Vous auriez un
sixième paragraphe à ajouter. Excellent, on se comprend bien.
Cela va.
M. Chevrette: En tout cas, moi, c'est six. Cela vous va, madame?
Je vais vous payer un autre café.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): M. le
député!
M. Chevrette: L'article 149. 5 est modifié par l'ajout du
paragraphe suivant: "La corporation
doit établir des normes minimales de qualité des services
et des soins médicaux dispensés dans l'ensemble de son
système de soins préhospitalier d'urgence. "
M. Dutil: Est-ce que je peux avoir cela?
M. Chevrette: Oui. Je vais vous expliquer pourquoi. Depuis le
début, M. le Président, le ministre... D'ailleurs, il a
accepté d'introduire la notion de services préhospitaliers.
Depuis le début qu'on parle de mécanique, je veux créer
une obligation sur la qualité des soins.
Le Président (M. Bélanger): Juste pour
prévenir les membres de la commission, on m'informe qu'il y a une
possibilité de vote d'ici quelques instants, quelques minutes. Alors,
dès qu'il y aura la cloche, on devra suspendre les travaux pour quelques
instants, pour aller voter en Chambre, la Chambre ayant la priorité sur
les commissions.
M. Chevrette: M. le Président, M. le Président.
"Mister" Bélanger.
Le Président (M. Bélanger): Ha, ha! Vous me
rappelez à l'ordre.
M. Chevrette: Si le ministre ne plaide pas sur la
recevabilité, il faudrait peut-être que vous considériez
recevable puis qu'on puisse argumenter. Choquez-vous pas, vous!
Le Président (M. Bélanger): Parce que ma copie est
rendue à la photocopie. Non, sur la forme, là, on s'entend qu'on
ne s'enfarge pas dans les fleurs du tapis, elle est recevable. Sur le fond,
elle me paraît fort bien recevable.
M. Chevrette: On peut y aller?
M. Dutil: Oui. J'ai quelques remarques. Nous avons l'intention,
dans notre article 4, de faire un amendement qu'on pourrait déposer
immédiatement. Qui a été déposé? Qui a
été déposé.
M. Chevrette: On va vérifier.
M. Dutil: Qui a été déposé et qui se
lit comme suit. Alors, à l'article 4, après le cinquième
paragraphe, on ajouterait, nous autres: par le remplacement, dans les
deuxième et troisième lignes du paragraphe g du deuxième
alinéa, des mots "et les qualifications du personnel affecté
à ces services" par ce qui suit: "Celles relatives à
l'évaluation de la qualité de ces services ainsi que les
qualifications du personnel qui y est affecté".
M. Rochefort: Quel endroit? Je m'excuse, mais je l'ai
manqué. J'étais occupé à autre chose.
M. Dutil: On a un amendement qu'on a déposé.
M. Chevrette: On va s'y retrouver.
M. Rochefort: Dans les amendements qu'on a, là? À
149, quoi?
M. Dutil: À l'article 4, c'est après les 149,
cela.
M. Chevrette: Paragraphe...
M. Dutil: Dépassé...
M. Chevrette: Vous ajouteriez un g?
M. Rochefort: À 4?
Le Président (M. Bélanger): Bon! L'article 4 de la
Loi modifiant la Loi sur...
M. Chevrette:... les services de santé et les services
sociaux...
Le Président (M. Bélanger):... par le remplacement,
dans les deuxième et troisième lignes du paragraphe g du
deuxième alinéa...
M. Chevrette: Article 4.
Le Président (M. Bélanger):... des mots "et les
qualifications du personnel affecté à ce service", par ce qui
suit: "celles relatives à l'évaluation de la qualité de
ces services ainsi que les qualifications du personnel qui y est
affecté".
M. Chevrette: E, f, g. E, f, g.
Le Président (M. Bélanger): Bon! Alors, c'est la
cloche.
M. Chevrette: Bon! La cloche.
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, il faut
aller voter à la Chambre. Alors, la commission suspend ses travaux et
les reprendra après le vote.
(Suspension de la séance à 23 h 5)
(Reprise à 23 h 22)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
Je demanderais à chacun de reprendre sa place pour que la
commission puisse reprendre ses travaux dans les meilleurs délais, s'il
vous plaît!
Où étions-nous rendus? Nous étions rendus à
l'alinéa 3, c'est-à-dire que nous avions terminé
l'alinéa 3, et il y avait une proposition du député de
Joliette d'ajouter un paragraphe 6°, qui se
lirait comme suit: "La corporation doit établir les normes
minimales de qualité des services et des soins médicaux
dispensés dans l'ensemble de son système de soins
préhospitalier d'urgence. " M. le ministre nous a expliqué que,
plus loin, à l'article 4, 6°, il y aurait ma modification qui
introduit, finalement, des dispositions semblables. C'est là qu'on
était rendus dans le débat.
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut relire ça comme il
faut?
Le Président (M. Bélanger): Oui. Je vous lis
l'article 4, la modification par anticipation, mais juste pour qu'on se
comprenne dans le débat.
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Bélanger): 6°, par le
remplacement, dans les deuxième et troisième lignes du paragraphe
g du deuxième alinéa, des mots "et les qualifications du
personnel affecté à ces services" par ce qui suit: "celles
relatives à l'évaluation de la qualité de ces services
ainsi que les qualifications du personnel qui y est affecté".
M. Rochefort: Je veux juste essayer de comprendre, M. le
Président, parce que cela amende la Loi sur la protection de la
santé publique, ça?
Des voix: Oui.
M. Rochefort: Cela nous prendrait l'article.
M. Chevrette: C'est l'article...
M. Rochefort: Une fois refondu, ça a l'air de quoi?
M. Chevrette: C'est l'article 2 j), 2 g).
Le Président (M. Bélanger): Je pense que vous
l'avez dans le livre de la loi.
M. Chevrette: 2 g), mais il y a quand même une nuance par
rapport à ce que je propose.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me le
permettez, M. le député de Gouin, je vais lire l'article au
complet pour qu'on puisse voir où cela irait.
M. Rochefort: Avec grand plaisir.
Le Président (M. Bélanger): Et il y a quelqu'un qui
va nous le chercher. C'est où dans la loi?
M. Chevrette:... déposé?
M. Rochefort: Non, il n'y est pas.
Une voix: II est distribué. M. Chevrette: Oui, je
l'ai vu.
M. Rochefort: II y en a un, mais ce n'est pas
celui-là.
M. Chevrette: C'est le projet de loi 34... Le Président
(M. Bélanger): C'est cela ici.
M. Chevrette: C'est marqué "par le remplacement, dans les
deuxième et troisième ligne du paragraphe du deuxième
alinéa, des mots... " C'est très simple d'abord à
comprendre.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela. M.
Rochefort: Je n'ai pas celui-là.
M. Chevrette: Tenez. Vous ne l'avez pas, lui?
M. Rochefort: J'en ai un autre, mais je n'ai pas
celui-là.
Le Président (M. Bélanger): Attendez. On va aller
me chercher la loi et on s'en vient.
M. Rochefort: J'en ai un qui dit: Par l'insertion, dans la
première ligne du paragraphe g du deuxième alinéa,
après le mot "fonctionnement", de ce qui suit: "de l'évaluation
de la qualité". C'est cela que j'ai. Mais vous avez lu bien plus que
cela, vous.
M. Dutil: C'est notre proposition. Je dis que, s'il y avait une
bonification, c'est sans doute là qu'elle devrait être, de votre
part.
M. Chevrette:... vous le glisseriez...
M. Dutil: C'est-à-dire que je ne dis pas que je suis
d'accord avec l'amendement tel que vous le proposez.
M. Chevrette: Non, je comprends.
M. Dutil: Je dis que ce n'est pas à la corporation qu'on
devrait exiger de faire ces normes, mais par pouvoir réglementaire du
ministre à l'endroit où on vous le mentionne.
M. Chevrette: Paragraphe...
Le Président (M. Bélanger): Alors, je vous
réfère à la Loi sur la protection de la santé
publique, section II de la loi, sur les fonctions, où on dit que le
ministre, outre les pouvoirs qui sont conférés par la
présente loi, peut par règlement - à g -
"déterminer les normes d'équipement, de fonctionnement et
d'inspection des opérations des services d'ambulance, les qualifications
du personnel affecté à ces ser-
vices... " Il propose à ce moment-là de modifier cet
article de la façon suivante: par le remplacement, dans les
deuxième et troisième lignes du paragraphe g du deuxième
alinéa, des mots "et les qualifications du personnel affecté
à ces services" par "celles relatives à l'évaluation de la
qualité de ces services ainsi que les qualifications du personnel qui y
est affecté".
M. Chevrette: M. le Président, je saisis, mais ce que le
ministre propose en amendement au paragraphe g, c'est bien clair que cela se
rapporte aux normes d'équipement, de fonctionnement et d'inspection des
opérations de services d'ambulance.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette:... et aux qualifications du personnel
affecté à ces services, alors que ce que je dis, c'est plus large
que cela, c'est l'obligation qui serait faite à la corporation
d'établir des normes minimales. J'avais parlé de standards
minima, vous vous rappellerez, lorsqu'on a tenu les auditions en haut, de
qualité des services et des soins médicaux dispensés dans
l'ensemble du système de soins préhospitalier. Cet amendement
fait suite à toute l'argumentation des trois médecins.
M. Dutil: Boucher et Dutil.
M. Chevrette: II y avait un Dutil qui était d'accord avec
moi sur ça.
M. Dutil: Oui, oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: C'est un Dutil syndicaliste.
M. Chevrette: C'est pour cela que je l'ai ajouté, parce
que je trouvais que cela avait de l'allure.
M. Dutil: Oui. M. le Président, je conviens avec le chef
de l'Opposition que ce qu'on a proposé comme amendement à
l'article 4 n'est pas la même chose que ce qu'il nous propose. Mais je
mentionne que c'est à cet endroit-là que son amendement devrait,
à notre point de vue, aller.
M. Chevrette: Dans la Loi sur la protection sur la santé
publique?
M. Dutil: Oui, comme pouvoir réglementaire du ministre, ou
du conseil régional.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: J'avoue que j'avais une autre préoccupation
de nature corollaire qui faisait suite à une audition qui était
celle des trois médecins, non pas les trois médecins de la
fédération, mais les trois médecins qui pratiquaient
à Urgences-santé, et qui faisait suite à des questions que
j'ai posées qui ont trait aux critères de sélection des
médecins.
M. Dutil: II n'y a pas eu trois médecins... Ah oui.
M. Rochefort: Oui, il y a eu trois médecins. Le
Président (M. Bélanger): Masson et...
M. Rochefort: Non, non, Masson est venu avec M. Lefebvre et M.
Marcoux, mais il y a aussi trois médecins d'Urgences-santé qui
sont venus.
Le Président (M. Bélanger): Oui, Kalina.
M. Rochefort: C'est cela, Kalina et ses deux collègues. Ce
qui me préoccupe c'est qu'on ait des critères d'embauche des
médecins à Urgences-santé et, quand je lis l'article
auquel vous faites référence pour vos amendements, je ne pense
pas que ça aille là, je pense que c'est carrément à
la corporation d'Urgences-santé d'élaborer des critères
d'embauche de ses médecins. Je comprends qu'ils auront à les
soumettre au ministre pour adoption, parce que vous vous êtes
donné un pouvoir général dans la loi qui fait que toute la
réglementation de la corporation doit être soumise au
gouvernement, sauf erreur. Il me semble que j'ai lu cela quelque part. Je n'ai
pas lu cela quelque part? Excusez-moi. Mais je pense que c'est nettement une
responsabilité de la corporation.
M. Chevrette: Pour accélérer les travaux, je suis
prêt à reconnaître que c'est une obligation
ministérielle, sauf que je ne savais pas...
M. Rochefort: Mais on ne parle pas de la même chose. Je dis
que les critères d'embauche des médecins, c'est une
responsabilité de la corporation.
M. Chevrette: Peux-tu introduire la tienne? Je vais retirer la
mienne parce que cela relève vraiment d'une obligation
ministérielle.
M. Dutil: On y reviendra à ce moment-là. (23 h
30)
Le Président (M. Bélanger): L'amendement est
retiré. Donc, cela nous ramène à l'article 149. 5. Sous
réserve de ce qui avait été gardé en suspens,
est-ce que l'article 149. 5 tel qu'amendé est adopté?
M. Rochefort: Bien, M. le Président, on est en train
de...
Une voix: II y a des suspensions.
Le Président (M. Bélanger): II y a des suspensions,
on ne peut pas l'adopter, vous avez raison.
M. Rochefort: On est en train de discuter de la
possibilité de rajouter un amendement qui serait un sixièmement,
effectivement, et qui dirait: La corporation doit aussi déterminer les
critères d'embauche du personnel médical.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. M.
Rochefort: Vous en avez un, vous?
M. Chevrette: Nous en avions un qui ressemble peut-être
à cela. On parlait de standards minima, je comprends qu'on le remet dans
l'article 4. On en avait un autre qui était le suivant: La corporation
doit mettre en place des systèmes de contrôle professionnel
médical sur la qualité des services cliniques rendus sur son
territoire.
M. Rochefort: Ce n'est pas la même chose. Oui, mais c'est
là que je fais une différence et c'est pour cela que je vous
disais que mon point ne va pas dans votre loi.
M. Chevrette: Lui, c'est à l'embauche.
M. Rochefort: Moi, ce n'est pas un système de
contrôle et d'évaluation. Cela, c'est une fois qu'ils sont
là, et effectivement il en faut, je suis bien d'accord avec cela, mais
c'est à l'embauche. Moi, je veux qu'il y ait des critères
d'embauche. Les médecins qu'on a rencontrés nous ont dit qu'ils
avaient commencé à en élaborer; d'année en
année, ils réussissaient de plus en plus à les atteindre.
Mais je pense qu'il faut des critères d'embauche, il faut que ce soit
clair et, pour rentrer à Urgences-santé comme médecin, il
faut avoir satisfait à un certain nombre de critères
médicaux. On ne cherche pas des dermatologiste, par exemple. Je n'ai
rien contre ces personnes, mais pour faire de l'urgence...
M. Chevrette: Des "urgentologues".
M. Rochefort:... par exemple pour les plus traumatisés ce
n'est pas très très utile. En tout cas, il y a mieux que cela. Je
sais pourquoi vous riez, d'ailleurs. Vous savez pourquoi moi je parle de cela
aussi. Donc, c'est cela, M. le Président. Ou bien on le met là ou
on le met ailleurs, moi je n'ai pas de position arrêtée quant
à où cela doit être, mais c'est clair qu'il faut que la
corporation ait des critères d'embauche des médecins. J'imagine
que peut-être cela devrait s'appliquer aussi aux autres professionnels.
Peut-être les infirmières, mais là je ne suis pas assez
familier, je ne sais pas si cela prend une infirmière qui a des
expériences. J'imagine en tout cas qu'une infirmière qui a
pratiqué en salle d'urgence est sûrement un infirmière bien
mieux préparée à occuper des fonctions dans la corporation
d'Urgences-santé qu'une autre qui n'a pas fait cela. Mais, pour les
médecins, c'est clair dans mon esprit à moi. Parce que là
ils interviennent directement sur le terrain.
M. Dutil: Ce qu'on me dit, sans parler du fond de la question,
parce que le député de Gouin soulève si cela va là
ou ailleurs, c'est que cela irait plutôt dans le coin de l'article 149.
14 ou de l'article 149. 15, ou on parle du plan d'effectifs de la
corporation.
M. Rochefort: Ah bien oui, c'est pas mal, oui.
M. Chevrette: Et les contrôles?
M. Rochefort: Ah, êtes-vous en train de me dire qu'il va y
avoir des plans d'effectifs, ah oui?
M. Chevrette: Les contrôles aussi.
M. Rochefort: Eh mon Dieu, il y a un bel amendement qu'il va
falloir faire là.
M. Chevrette: Je vous propose ceci: La corporation doit mettre en
place des systèmes de contrôle professionnel médical.
M. Dutil: On n'a pas cette...
M. Chevrette: Non, mais je vous l'annonce.
M. Rochefort: Moi, je suis d'accord. Cela peut aller à
149. 14.
M. Chevrette: Si vous me dites où la placer, je vais la
placer ici temporairement. Lisez-la donc, et vous me direz où la mettre.
Je veux juste savoir l'endroit. Je l'avais prévue là; si vous me
dites que ce n'est pas là, on continue.
Ce pourrait être le sixième paragraphe de l'article 149.
5.
M. Dutil: Ce n'est pas une fonction.
M. Chevrette: C'est une obligation faite à la corporation
d'établir des systèmes de contrôle.
M. Dutil: Je vous suggérerais d'aller au point 14 ou 15,
même endroit.
M. Chevrette: 14 ou 15. D'accord. On le retient et on
l'amènera à l'article 149. 14 ou 149. 15.
Le Président (M. Bélanger): À l'article 149.
5, est-ce que l'on revient sur les paragraphes qui sont en suspens maintenant
ou si on y revient après?
M. Chevrette: Non, non.
Le Président (M. Bélanger): Donc, on comprend qu'on
ne peut pas adopter tout de suite l'article 149. 5. On passerait à
l'article 149. 6.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Bélanger): J'appelle donc
l'article 149. 6: "La corporation se compose des neuf membres suivants,
nommés par le gouvernement: le directeur général de la
corporation, un membre nommé après consultation de la
Communauté urbaine de Montréal, un membre nommé parmi les
groupes socio-économiques les plus représentatifs du territoire,
un membre nommé parmi les directeurs généraux des centres
hospitaliers du territoire, un membre nommé parmi les coordonnateurs des
salles d'urgence des centres hospitaliers du territoire, un médecin
nommé parmi les médecins qui exercent dans le cadre d'un service
d'interventions médicales d'urgence dans le territoire, après
consultation de la Fédération des médecins omnipraticiens
du Québec, trois membres nommés parmi les salariés de la
corporation. " Des commentaires, des questions?
M. Dutil: Premier commentaire, M. le Président, nous avons
déposé au début de la commission des amendements.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Dutil: Et je suggérerais qu'on discute à partir
des amendements que nous avons apportés.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Dutil: Et on pourra intégrer, je pense, certains
amendements apportés par l'Opposition. Il semble qu'on est d'accord sur
certains aspects.
M. Chevrette: Je peux vous dire qu'à ce jour on avait un
amendement proposé pour le chiffre 11. En ce qui regarde le premier...
Par le remplacement, dans la première ligne, du chiffre 9 par 11. On
avait la même chose à peu près. Donc, on ne discutera pas
longtemps là-dessus.
M. Dutil: Le premier alinéa serait adopté, tel que
modifié.
M. Rochefort: Vous vous en allez à 11? Dans vos 11, M. le
ministre, encore une fois je comprends l'ordre, mais on ferait peut-être
mieux d'additionner le nombre d'arbres avant de déterminer combien il y
en a dans la forêt. Compte tenu de nos longs débats, ne
pensez-vous pas qu'il serait utile d'avoir quelqu'un du CRSSS?
M. Dutil: M. le Président, il y a une chose sur laquelle
je suis d'accord avec le député de
Gouin. Cela serait peut-être mieux de compter le nombre d'arbres
qu'on veut mettre et ensuite on les additionnera et on dira combien on en
met.
M. Chevrette: Possiblement.
Le Président (M. Bélanger): M. le ministre,
j'aurais une petite intervention pour défendre mon territoire comme
député dans Laval.
M. Dutil: Irrecevable!
Le Président (M. Bélanger): Laval représente
quand même 300 000 personnes...
M. Chevrette: C'est la table de concertation.
Le Président (M. Bélanger): Pas
nécessairement la table de concertation, mais au moins un
représentant de Laval, et je m'explique. On se rappelle les
problèmes qu'on avait et qui sont à peu près aplanis,
entre autres, avec le 911; Laval, depuis dix ans, utilise le 911 pour les
travaux publics, la police, etc., et Montréal l'utilisait exclusivement
pour les services d'urgence. Il y avait là un problème de fond,
comme on avait eu l'occasion d'en discuter à plusieurs reprises, et qui
devait être réglé. On devrait peut-être tenir compte
d'un représentant du territoire de Laval quelque part
là-dedans.
M. Rochefort: II y a des chances qu'il y ait de la place pour
cela dans un groupe socio-économique.
Le Président (M. Bélanger): Pardon?
M. Rochefort: II devrait y avoir de la place pour cela dans un
groupe socio-économique. C'est souple, des groupes
socio-économiques. D'habitude, ce sont les représentants du
ministre. Même que le ministre considère Laval...
M. Chevrette: Nous autres, c'est le Club Lions à Joliette
qui fait cela.
Une voix: C'est LaSalle qui est président?
M. Chevrette: J'ai reçu deux autres lettres
aujourd'hui.
Le Président (M. Bélanger): Excusez la
digression.
M. Chevrette: Pour redevenir sérieux, M. le
Président...
Le Président (M. Bélanger): J'étais
très sérieux dans ma proposition, M. le ministre.
M. Chevrette: Oui. Vous ferez votre proposition en temps et
lieu.
Le Président (M. Bélanger): Oui, je vais attendre
mon tour.
M. Chevrette: Comme nous.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Si on retourne vers le dénombrement des
arbres, je dis que je suis d'accord avec le chiffre 11. Communauté
urbaine de Montréal, je suppose que c'est pour vous faciliter
l'accès en ce qui regarde les problèmes de circulation, plus que
d'autres choses, et la police. Pourquoi la communauté urbaine?
M. Dutil: La communauté contrôle, entre autres, le
911, donc une partie des urgences.
M. Chevrette: D'accord.
M. Dutil: C'est sur son territoire que se déroule...
M. Chevrette: Donc, cela fait un autre arbre
d'organisé.
M. Dutil: C'est-à-dire que si on introduisait une
représentativité possible de la ville de Laval, étant
donné que Laval n'est pas là-dedans, cela pourrait être un
membre nommé après consultation de la Communauté urbaine
de Montréal et de la ville de Laval, peut-être?
Le Président (M. Bélanger): Un de chaque. Il ne
faudrait pas que Montréal soit consultée et le maire de Laval...
Là vous ne m'aurez pas.
M. Rochefort: À moins qu'on y aille
proportionnellement.
M. Chevrette: Vous n'auriez pas pu discuter cela en caucus, vous
deux? Cela ferait un problème de moins ici.
Le Président (M. Bélanger): J'ai un
problème, je suis neutre ici...
M. Chevrette: Deuxièmement...
M. Rochefort: Juste une seconde, là-dessus, très
sérieusement, je ne suis pas à l'aise avec des formulations comme
celle-là. Je ne souhaite pas que les communautés urbaines nous
nomment quelqu'un qui n'est pas de leur "gang". J'aimerais mieux que la
communauté désigne un de ses représentants.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Rochefort: Bien non, ce n'est pas cela que ça dit. On
dit: Un membre du conseil d'administration de la corporation "nommé
après consultation de la communauté urbaine". Or, ce qui se passe
souvent... La communauté urbaine va vous dire: Oui, oui, il y a un M.
Untel qui est bien gentil...
M. Chevrette: Sur la tablette.
M. Rochefort:... mais qui n'est pas un élu de la CUM, qui
n'est pas un officier du 911 ou des choses comme cela. J'avoue que si ce n'est
pas à cela que ça sert je ne vois pas pourquoi il y aurait
quelqu'un. Mais je comprends en même temps que le ministre veut
sûrement se garder la possibilité de choisir. Donc, il veut garder
l'élément consultation. Mais je pense que ce doit être
quelqu'un qui est ou un officier ou un élu de la CUM. Si on veut que la
CUM ait quelqu'un, il faut que ce soit ou bien un membre du conseil de la
communauté ou, par exemple, dans la logique de ce que vous
décriviez tantôt, un officier du 911. Mais là c'est
quelqu'un qui n'est pas juste quelqu'un qui a été
suggéré par la CUM, mais qui est de la CUM. Je soumets cela.
M. Chevrette: Pour marquer "désigné".
M. Rochefort: Non, parce que je comprends que le ministre va
vouloir se garder le pouvoir de nomination. Je comprends cela. Un membre
nommé après consultation de la Communauté urbaine de
Montréal, mais choisi parmi ses membres ou ses cadres. Cela pourrait
être ça.
M. Dutil: En tout cas, c'est sûr qu'on restreint le bassin.
C'est sûr qu'on a plus de chance de se retrouver avec quelqu'un dont la
pertinence d'être présent au conseil d'administration peut
être plus grande. Et c'est l'argument du député de Gouin.
Mais on limite par contre le choix de la communauté urbaine, le choix de
ceux qu'elle peut nous recommander.
M. Rochefort: Oui, mais ce n'est pas juste sympathique le fait
qu'on veuille qu'il y ait un membre au conseil; on veut que ce sort pour
améliorer le système. On ne voudrait pas que la communauté
urbaine nomme le président des loisirs de je ne sais pas quoi qui est un
citoyen honorable, sûrement, mais qui n'est pas aussi important.
M. Dutil: Cela me semble bien légitime, M. le
Président. Encore une fois, le député de Gouin apporte une
bonification qui semble intéressante.
Le Président (M. Bélanger): Comment pourrait-on la
formuler pour atteindre l'objectif?
M. Rochefort: J'avais suggéré "un membre
nommé après consultation de la Communauté urbaine de
Montréal, choisi parmi ses membres ou ses cadres". Ses membres, c'est
clair. Un membre de la communauté c'est un membre du conseil. On peut
dire "choisi parmi les membres du conseil". Je veux faire attention à la
notion
de représentant. Que ce soit vraiment ou un élu ou un haut
fonctionnaire de la CUM. C'est pour cela que je parlais d'un membre du conseil
ou d'un cadre.
M. Dutil: Si on est d'accord sur le principe, on va le
libeller.
M. Rochefort: D'accord.
M. Dutil: Et on revient avec le libellé. Cela
réglerait deux textes.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce que vous
pourriez aussi en profiter pour faire un libellé...
M. Chevrette: Pour Laval?
Le Président (M. Bélanger):... pour Laval?
M. Chevrette: Neuvièmement.
M. Rochefort: Écoutez, retirez-vous. On va voter.
Le Président (M. Bélanger): Écoutez, j'y
tiens. C'est la deuxième ville du Québec. Écoutez.
M. Chevrette: Oui, mais vous pourriez faire cela entre petits
frères du même parti et régler cela...
Le Président (M. Bélanger): Non, non, c'est en
commission qu'on fait l'étude article par article. Je n'avais pas le
choix.
M. Chevrette: Oui, mais arrivez-nous avec la proposition.
Le Président (M. Bélanger): Je viens de la
faire.
Une voix: Déposez un amendement. M. Chevrette: Avec
un autre pour Laval? Une voix: Oui, oui. M. Chevrette: Où
allez-vous le prendre?
Le Président (M. Bélanger): Dans Laval on a du
monde en masse.
M. Chevrette: Ce n'est pas cela que je dis. Vous êtes
rendus à onze arbres et ils viennent d'en ajouter un
douzième.
M. Dutil: Non, mais on a déterminé tout à
l'heure qu'on compterait le nombre d'arbres à la fin.
M. Chevrette: Je suis prêt à le seconder.
M. Dutil: Vous avez une proposition irrésistible.
M. Chevrette: Cela pourrait être un membre de la table de
concertation de Laval.
M. Rochefort: Non, moi, M. le Président, je
voudrais...
Le Président (M. Bélanger): Non, j'irais avec la
même formule que pour Montréal.
M. Rochefort: Je vais être franc avec vous, M. le
Président. Je vais vous faire une suggestion. Je pense que ce n'est pas
de même nature. Reconnaissons-le. Pas parce qu'ils sont moins fins
à Laval. Ce ne sont pas pour les mêmes raisons. Les raisons de la
CUM, je pense que c'est clair. Compte tenu des responsabilités qu'a la
CUM, du 911 ces choses-là, écoutez-moi bien...
Le Président (M. Bélanger): Laval a son 911 aussi.
C'est justement là le problème.
M. Rochefort: Non, non, mais...
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas le
même.
M. Rochefort: Ce n'est pas le même? Le Président
(M. Bélanger): Non.
M. Dutil: C'est pour cela que l'argumentation du
président...
Le Président (M. Bélanger): Ils ont leur propre
service de 911 et...
M. Rochefort: Ce que j'allais vous dire...
M. Dutil: Le 911 de Laval, d'ailleurs, est antérieur, il
est plus ancien que le 911 de Montréal.
M. Rochefort: Ce que j'allais vous dire c'est que, puisqu'il y
aura maintenant deux socio-économiques, on pourrait dire deux membres
nommés parmi les groupes socio-économiques les plus
représentatifs du territoire - on sait c'est quoi - dont un provenant de
Laval.
M. Chevrette: Socio-économique. Je suis en
désaccord avec mon collègue pour la première fois. Mais
cela est devenu une farce. Vous savez, dans les HLM, bon Dieu, le Club Lions de
Joliette se permet de nommer tous les socio-économiques dans les
paroisses, des gars qu'ils ne connaissent même pas. C'est de la folie
furieuse. Je ne suis pas d'accord avec cela. Cela prête flanc à la
folie.
Le Président (M. Bélanger): Je réclamerais
pour Laval le même traitement que pour Mont-
réal. c'est une ville importante. (23 h 45)
M. Dutil: Ce que vous êtes en train de dire, M. le
Président, c'est qu'on transformerait un socio-économique en un
représentant de Laval.
M. Chevrette: Cela me paraît beaucoup mieux comme solution
parce que vous allez avoir des gens impliqués; mais pas des formules
politiques où le Club Lions de Joliette recommande un
socio-économique au ministre. C'est tout "gamiqué" d'avance. On
sait comment cela marche, cette "game". C'est dépassé. Il est
temps qu'on fasse quelque chose.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dutil: M. le Président, étant donné qu'on
avait mis initialement un seul socio-économique, je suis prêt
à revenir à un seul socio-économique et considérer
la proposition irrésistible que vous nous faites...
Une voix: Vous ne me ferez pas accroire que le Club Lions chez
vous ne fait pas de politique.
M. Dutil:... concernant Laval.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
M. le ministre nous fait une proposition. S'il vous plaît! Même si
l'heure est avancée. Dans troisièmement, il y aurait un seul
membre des groupes socio-économiques et le deuxième membre qui
était prévu là deviendrait un membre nommé
après consultation avec la ville de Laval, parmi ses membres et ses
cadres. Vous ferez la même formulation que Montréal.
M. Chevrette: Rédigez votre amendement.
Le Président (M. Bélanger): Vous voulez que je
suspende?
M. Dutil: Je fais mien cet amendement que vous avez appuyé
et qu'on est en train d'écrire.
Le Président (M. Bélanger):... juge et partie.
M. Rochefort: Sur socio-économiques, j'ai une question
à adresser au ministre.
M. Chevrette: II y a une formulation qui s'en vient pour
Montréal.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
on va laisser M. le député de Gouin puis on va revenir.
M. Rochefort: Sur socio-économiques, j'ai une question
à adresser au ministre. Est-ce que c'est par les
socio-économiques qu'il entend nommer un vice-président au
conseil d'administration? Ce n'est pas prévu ailleurs dans le projet de
loi.
M. Dutil: M. le Président, au sujet des remarques qui ont
été faites sur les socio-économiques par le
député de Joliette, sans être aussi véhément,
je constate, effectivement, qu'on a des problèmes avec cette formule.
Pour répondre à la question précise du
député de Gouin...
M. Chevrette: C'est à cause du président de la
Fédération libérale de Joliette.
M. Dutil:... on n'avait pas préconisé et vu de
quelle façon on nommerait un vice-président. Ce n'était
pas mon intention d'en nommer un plus que l'autre dans ceux qui étaient
là. Je souhaiterais d'abord qu'on sache qui formerait le conseil
d'administration, et le débat n'est pas encore fini là-dessus.
Après cela, on verra.
M. Rochefort: Étant donné qu'il y a des rumeurs,
vous savez - on dit des rumeurs - que ce serait un fonctionnaire du
ministère, je ne vois pas où il peut rentrer, sinon
là.
M. Dutil: M. le Président, les rumeurs, vous savez, dans
le réseau de la santé, on a vu une opinion qui a
été présentée...
Le Président (M. Bélanger): Dans le parlement
aussi, on sait qu'il y en a.
M. Chevrette: II y en a qui sont vraies.
M. Rochefort: Elles sont toujours fondées dans le
parlement comme dans le réseau, d'ailleurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: II n'y a pas de fumée sans feu, comme dirait
l'autre.
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut avancer?
Le Président (M. Bélanger): Oui. M. le
député de Joliette.
M. Rochefort: On avançait, je cherche comment on va nommer
un vice-président qui est un fonctionnaire et qui n'est rien d'autre
possiblement qu'un socio-économique. Je suis très sérieux
quand je dis cela!
M. Dutil: M. le Président, moi aussi, je suis très
sérieux. On n'a pas arrêté qui pourrait être
éventuellement vice-président ou pas vice-président de
cette corporation-là.
M. Rochefort: Bien.
M. Dutil: On n'a pas du tout...
M. Chevrette: Cela va. Donc, on trouve une
formule au 2° aussi, si j'ai bien compris, pour Laval.
Le Président (M. Bélanger): Oui. M. Chevrette:
C'est cela? M. Dutil: Oui.
M. Chevrette: "3° un membre nommé parmi les directeurs
généraux des centres hospitaliers du territoire. "
M. Rochefort: Après consultation de qui?
M. Chevrette: Après consultation de... De quoi?
Le Président (M. Bélanger): Ah! Pas l'AHQ.
M. Chevrette: Non. C'est le regroupement des hôpitaux de
Montréal qui a une structure.
M. Rochefort: Je n'ai jamais pensé à cela, vous
avez vraiment des réflexes, M. le Président.
M. Chevrette: Est-ce qu'il y a une structure hospitalière
des hôpitaux de Montréal?
M. Rochefort: Je vais poser une question au ministre.
Tantôt, j'ai fait une suggestion; s'il la retient, c'est bien, on va au
moins faire cela. Seriez-vous d'accord pour nommer un représentant du
CRSSS au conseil, compte tenu de la proche parenté et des
responsabilités du CRSSS en cette matière?
M. Dutil: Je ne pense pas qu'il y en ait dans les
établissements, des représentants du CRSSS, et on n'avait pas
envisagé non plus d'en mettre au niveau d'Urgences-santé, comme
représentants du CRSSS.
M. Rochefort: Mais là je vous dis tout de suite
qu'Urgences-santé, ce n'est pas un établissement du
réseau. Alors, je ne vois pas pourquoi on fait une
référence à cela. Deuxièmement, d'abord, le CRSSS
avait une responsabilité très importante dans la matière
et conserve des responsabilités sur un certain nombre de questions
reliées à ce qui va se passer de ce côté-là.
On a des éléments où il y a des chevauchements entre les
deux, systèmes d'information, etc. Il y a la concertation maintenant
puisque vous avez accepté un amendement, tout cela.
M. Dutil: C'est une chose sur laquelle on n'a pas
réfléchi. Il nous reste dix minutes. Je suggère de prendre
avis de la question.
M. Rochefort: D'accord, mais je vous dis juste que, même si
c'est ce que je souhaite, si, malheureusement, vous ne reteniez pas cette
idée-là, à ce moment-là, peut-être que l'or-
ganisme consultatif pour nommer le d. g. devrait être le CRSSS.
Le Président (M. Bélanger): En tout cas, mon
expérience du réseau, moi...
M. Dutil: M. le Président, est-ce qu'on peut dire qu'on
est d'accord qu'il y a un membre nommé parmi les directeurs
généraux des centres hospitaliers, en laissant en suspens quelle
formule de consultation on fera?
M. Chevrette: Bien moi je vous avoue que, dans le réseau
de la santé, M. le ministre, et des services sociaux, je suis bien
tanné de voir la composition de conseils d'administration
paquetés de directeurs généraux qui deviennent en conflits
d'intérêts après. Personnellement, dans les CSS, dans les
CLSC, dans les CRSSS, c'est bondé de bonhommes qui viennent plaider
leurs causes personnelles au lieu de penser à l'ensemble du
réseau. Cela avait commencé, le travail, je pense que c'est en
1984-1985, on avait commencé à changer un paquet de structures
mais on a arrêté l'étude à cause de la commission
Rochon, précisément, qui aurait à se pencher sur les
structures régionales. Cela crée des moyens problèmes. Il
y a de la complaisance entre directeurs généraux. Vous avez eu
une preuve la semaine dernière quand les CRSSS sont venus
témoigner. Il y en avait un seul qui n'était pas directeur
général de CRSSS qui était assis devant vous autres et le
gars, comme par hasard, était directeur d'un CLSC ici, pas loin.
Le Président (M. Bélanger): Le CLSC de
Châteauguay et il est président du CRSSS.
M. Chevrette: C'étaient tous de cela.
Le Président (M. Bélanger): Le président du
CRSSS de la Montérégie c'est un d. g. de CLSC.
M. Chevrette: Cela devient donc de la bouillie pour l'usager qui
se présente là et qui les écoute jaser ensemble de leurs
petits problèmes techniques. Moi, je ne suis pas favorable à
cela.
M. Rochefort: Cela veut dire quoi? Que vous ne voulez pas de d.
g. de CH, vous?
M. Chevrette: Je voudrais qu'on ait quelqu'un d'un conseil
d'administration de CH qui n'est pas nécessairement un d. g. qui vienne
régler ses problèmes.
M. Rochefort: M. le Président...
M. Dutil: Je suggère, étant donné le peu de
temps qu'il nous reste, qu'on regarde peut-être les autres situations
pour qu'on ait l'opinion...
M. Rochefort: Je veux faire un commentaire
là-dessus.
M. Dutil: Oui.
M. Rochefort: Je veux que vous ayez tout cela en tête. M.
le Président, je ne suis pas d'accord. Je pense que c'est un directeur
général qui doit être là parce qu'on ne parle pas
d'un organisme de la nature de ceux qu'on retrouve dans le réseau
où on discute de budgets puis de choses comme celles-là. On
discute d'un organisme qui va devoir faire fonctionner une centrale de services
préhospitaliers d'urgence et, là, on a besoin de monde sur le
terrain et en mesure de témoigner concrètement.
D'autre part, je vais faire un commentaire, je comprends le vieux
débat du réseau. Mais, vous savez, si on dit un membre de conseil
d'administration, on ne se racontera pas d'histoires, le membre du conseil
d'administration, avant d'aller siéger, il va s'être fait
"briefer" par son d. g. Il va avoir des mandats donnés plus par le d. g.
qu'autre chose. Alors, faisons bien attention de ne pas jeter le
bébé avec l'eau du bain en faisant une réforme de cette
nature-là. Mais je dis qu'ici c'est clair dans mon esprit que,
justement, ce n'est pas un membre du conseil d'administration dont on a besoin,
mais c'est un d. g.
Le Président (M. Bélanger): Je ferais une
proposition, M. le député de Joliette, je comprends très
bien votre inquiétude, j'étais président de la "gang" de
d. g. dans le temps...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger):... et je sais comment
cela s'organisait, les conseil d'administration...
M. Chevrette: Ah!
Le Président (M. Bélanger): Bien sûr.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chevrette: Un aveu.
Une voix: Vous devriez en parler au ministre, M. le
Président.
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est tellement plus
un aveu maintenant, c'est un lieu commun. Je dirais là-dessus pourquoi
ne pas, dans les règlements ou à quelque part... Je lance cela
sous toute réserve, que ce soit un directeur général, pas
de problèmes, mais qu'il n'ait pas le droit d'être membre de
l'exécutif, pour éviter qu'il devienne celui qui peut
contrôler par un poste le système.
M. Rochefort: Mais, voulez-vous, on va attendre que Mme
Lavoie-Roux dépose son projet de loi sur les conseils d'administration?
On ne fera pas tout cela ce soir.
Le Président (M. Bélanger): Non, mais je mettrais
cette réserve parce que je pense que c'est important qu'il y ait un d.
g. là pour faire valoir ce qui se passe dans les hôpitaux, la
dynamique et tout cela. Je considère... En tout cas, cela
m'apparaît très important, mais je ne voudrais pas qu'il arrive
à contrôler la structure par... Là, on aurait un effet
contraire. M. le député de Joliette.
M. Chevrette: D'ailleurs, si je regarde le 5°, "un membre
nommé parmi les coordonnateurs des salles d'urgence des centres
hospitaliers du territoire", c'est vrai que ce n'est pas la même nature,
je reconnais cela. J'ai voulu faire la remarque pareil parce que ce
débat-là, il n'est pas terminé et le contrôle
actuellement dans les faits - je pourrais vous nommer certains CRSSS - c'est
une majorité de d. g. du réseau. Qu'on ne vienne pas me dire que
cela représente le public. Je me rendrais à l'argumentation
à partir du fait qu'à un conseil d'une corporation sans but
lucratif chargé d'un problème spécifique ou d'un service
spécifique... Je reconnais que l'argumentation du député
de Gouin est valable, tout autant pour le point 5°, à mon point de
vue, ne serait-ce que pour le fonctionnement ou l'établissement des
critères, par exemple, qu'on va demander comme responsabilités.
Moi, cela m''irait.
M. Dutil: J'adhère à cela mais pour un argument un
peu différent qui était celui que le député de
Gouin a mentionné tout à l'heure, à savoir, s'il y a des
réformes à faire aux conseils d'administration, il faudrait
peut-être attendre que le travail qui est en train de se faire
actuellement sort terminé.
M. Rochefort: Quand on dit "coordonnateurs", on ne se trompe pas,
par définition ce sont des médecins.
M. Dutil: Ce sont, en général, des médecins,
les coordonnateurs.
Le Président (M. Bélanger): Je m'excuse, M. le
député de Gouin, je ne vous ai vraiment pas compris.
M. Rochefort: J'ai eu ma réponse.
M. Chevrette: J'ai un amendement à 6°.
Personnellement, je me rends à l'argumentation de M. Kalina, je pense,
qui disait qu'ils voulaient élire leur propre représentant alors
que le Dr Richer, de la fédération des omnipraticiens, disait:
Après consultation avec la fédération des omnipraticiens.
Cela ne me dérangerait pas que ce soit après consultation avec
les omnipraticiens, mais parmi les médecins travaillant à
Urgences-santé. En d'autres mots, pour ne pas que la corporation
envoie quelqu'un qui...
Le Président (M. Bélanger): Mais c'est bien
spécifié: "un médecin nommé parmi les
médecins qui exercent dans le cadre d'un service d'interventions
médicales d'urgence dans le territoire... "
M. Rochefort: Non, mais ce peut être un médecin qui
travaille dans une salle d'urgence et non pas à
Urgences-santé.
M. Chevrette: C'est cela.
Le Président (M. Bélanger): 1 à 0.
M. Rochefort: Alors que, honnêtement, par le médecin
coordonnateur...
M. Chevrette: C'est cela.
M. Rochefort:... on aura un médecin d'une salle d'urgence,
ce serait normal qu'il y ait aussi un médecin...
M. Chevrette: Et ce ne serait pas un drame que ce soit un
médecin qui désigne le représentant. Entre vous et moi,
même si...
M. Dutil: Vous voulez dire, de façon obligatoire...
M. Chevrette: Le Dr Richer ne fera pas une crise au Québec
et les autobus ne branleront pas à Montréal parce que les
médecins ont nommé...
M. Rochefort: Là, je ne vois pas, M. le Président,
pourquoi les médecins, eux, choisiraient qui va aller les
représenter à la table du conseil d'administration...
M. Chevrette: C'est parce que j'ai une idée...
M. Rochefort:... alors que, partout ailleurs, c'est après
consultation, mais une nomination gouvernementale.
M. Chevrette: Oui, mais quand on tombe dans les groupes de
travail... Je vais expliquer mon point de vue parce qu'il y a d'autres
amendements que je vais annoncer. Quand on tombe dans les groupes, que ce soit
les techniciens, que ce soit les infirmières dans les hôpitaux, on
permet justement que les gens élisent leur représentant. Ils
avisent le conseil d'administration que c'est leur représentant.
Pourquoi ne pas permettre aux techniciens ambulanciers de dire: C'est
celui-là qu'on veut, plutôt que ce soit le ministre qui le nomme?
C'est une représentation directe des groupes de travailleurs. Je
préfère la formule qui s'apparente aux hôpitaux où
les catégories de travailleurs oeuvrant à l'interne
désignent leur représentant.
Cela m'apparaît beaucoup plus logique. Il a la confiance de tout
son monde pour siéger là et c'est beaucoup plus valable sur le
plan de la représentativité, à mon point de vue, que
quelqu'un qui est choisi par le ministre. Dès qu'il va arriver un petit
pépin ou une décision qui ne sera pas correcte, les gens vont se
tourner de bord et vont dire: Ah bien, il est nommé par le ministre. Si
c'est un représentant des travailleurs, il va se sentir plus lié
pour les représenter. En tout cas, c'est mon opinion et j'annonce des
amendements là-dessus. Je comprends que le temps passe.
M. Dutil: Ce que j'apprécierais, c'est d'avoir les
amendements et l'argumentation.
M. Chevrette: Je vous les ai donnés. M. Dutil:
D'accord. Alors, on les a tous.
M. Chevrette: Mais je n'ai pas mis les façons de le
nommer. C'est cela qui est différent.
M. Dutil: D'accord.
M. Chevrette: Mais retenez que l'esprit, c'est une
représentation directe et non pas une nomination politique.
M. Dutil: Alors, on a tous les amendements du chef de
l'Opposition. Je ne sais pas si le député de Gouin a aussi des
amendements qu'il pourrait nous donner de façon qu'on puisse les
regarder.
Le Président (M. Bélanger): On fera la
rédaction et, demain, à la reprise des travaux, on
pourrait...
M. Rochefort: J'en ai juste suggéré un. C'est le
représentant du CRSSS.
M. Chevrette: Vous connaissez le sens, de toute façon.
M. Rochefort: Un dernier commentaire, M. le Président, sur
le commentaire du député de Joliette. Si on a un système
de représentation, je pense qu'il faut le généraliser. Je
n'apprécie pas qu'on fonctionne avec deux types de systèmes: du
monde nommé par le ministre après avoir consulté un groupe
et du monde élu par un groupe. Si on retrouve deux sortes de monde
autour de la table, je trouve que cela pose un problème. Ou bien tout le
long de la ligne ce sont les groupes représentatifs qui désignent
un représentant, la CUM, l'association des d. g., et patati patata, ou
bien tout le monde...
M. Chevrette: Dans les groupes socioéconomiques, il faut
que vous fassiez un tri.
M. Rochefort: Non, mais les groupes socio-économiques, on
sait à quoi sert...
M. Chevrette: Non, mais il faut que vous fassiez un tri. Je
comprends plus la nomination. Mais dans les groupes de salariés...
M. Rochefort: On se comprend. Il y a peut-être une
exception là, mais, ailleurs, je pense qu'il faut avoir une certaine
uniformisation.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Juste une courte réflexion là-dessus.
Il reste que ce que le député de Joliette propose, ce n'est quand
même pas une exception. Ce n'est peut-être pas quelque chose qui
est généralisé dans le réseau de fa santé et
des services sociaux, mais il y a beaucoup d'autres endroits dans la structure
de l'administration publique où on retrouve à la fois, à
un même conseil d'administration, des gens qui sont nommés par un
ministère, des gens qui sont élus par les populations locales,
des gens qui viennent de nominations directes de la part de certains groupes de
bénéficiaires, etc. Cela se voit quand même
régulièrement.
M. Rochefort: Oui, mais je souhaite qu'il y ait une...
Le Président (M. Bélanger): Bien. M. le ministre
nous a fait une proposition, à savoir que son personnel nous reformule
tout cela et, demain, nous amène la quintessence de nos discussions et
qu'on parte avec cela. Êtes-vous d'accord?
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux...
M. Chevrette: Une brève remarque.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie, M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: II y a une difficulté possible demain matin
et le ministre en est conscient. M. Bourassa et moi-même...
Le Président (M. Bélanger): II y a un débat
sur le libre-échange.
M. Chevrette:... avons une émission en direct. Je ne sais
pas comment on pourra s'arranger. On pourra peut-être se voir avec les
deux leaders juste avant la période des questions et on se parlera
pendant cinq minutes.
Le Président (M. Bélanger): Les deux leaders et M.
le député de Gouin, si possible.
M. Dutil: Et qu'on s'entende pour le moment de \a suspension. On
fera une suspen- sion.
M. Chevrette: On pourra déplacer les temps: prolonger soit
au souper...
M. Dutil: Ou au dîner.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
s'entendre aussi avec M. le député de Gouin, qui a voix au
chapitre à cet égard?
M. Chevrette: Je suppose qu'il sera là.
Le Président (M. Bélanger): On ajourne donc les
travaux sine die. Je vous remercie.
(Fin de la séance à 0 h 1)