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(Douze heures onze minutes)
Le Président (M. Paré): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des affaires sociales entreprend ses travaux. Je
déclare la séance ouverte.
Les membres de la commission sont: Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), MM. Bissonnet (Jeanne-Mance), Blouin (Rousseau),
Bordeleau (Abitibi-Est), Boucher (Rivière-du-Loup), Gravel (Limoilou),
Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), MM. Leduc (Fabre), Martel
(Richelieu), Middlemiss (Pontiac), Paradis (Brome-Missisquoi), Paré
(Shefford), Rochefort (Gouin), Scowen (Notre-Dame-de-Grâce) et Sirros
(Laurier).
Est-ce qu'il y a des changements à la liste?
La Secrétaire: M. Bordeleau (Abitibi-Est) est
remplacé par M. Beaumier (Nicolet).
Le Président (M. Paré): D'accord. Le mandat de la
commission est de procéder à la vérification des
engagements financiers des ministères des Affaires sociales, de
l'Habitation et de la Protection du consommateur des mois de février et
mars 1984.
Voici l'ordre du jour: premièrement, organisation des travaux;
deuxièmement, dépôt de la liste des réponses
obtenues et des questions en suspens; troisièmement, demande de
renseignements supplémentaires sur un engagement déjà
vérifié; quatrièmement, étude des engagements
reportés; cinquièmement, vérification des engagements
financiers des mois de février et mars 1984, en commençant par le
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur cet
avant-midi; et, à partir de 16 heures cet après-midi, ce sera le
ministère des Affaires sociales.
Organisation des travaux
Est-ce qu'on est d'accord avec l'ordre du jour? Si on reprend le point
un, organisation des travaux, il faudrait faire accepter la renonciation au
délai de transmission de l'avis de convocation et de l'ordre du jour.
Selon le règlement, cela doit se faire dans les quinze jours, si je
comprends bien. Pour toutes sortes de raisons, on a dû dépasser le
délai prescrit par le règlement. Il faudrait le consentement des
membres de la commission pour renoncer à ce délai. Est-ce qu'il y
a consentement? D'accord.
J'aimerais aussi rappeler le règlement 14 pour ce qui est du
temps de parole. L'article 4 se lit comme suit: "Lors de la vérification
trimestrielle d'engagements financiers, chaque membre de la commission dispose
d'un temps de parole de 20 minutes qu'il peut utiliser en une ou plusieurs
interventions." Ceci étant dit, pour l'organisation des travaux, c'est
réglé. Tout le monde est d'accord avec cela. Il n'y a ni question
ni commentaire.
Le point deux de l'ordre du jour... Est-ce que je vais trop vite, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: Non.
Dépôt de la liste des réponses
obtenues
Le Président (M. Paré): J'essaie de reprendre le
temps perdu. Le point deux, dépôt de la liste des réponses
obtenues et des questions en suspens. On en a eu seulement une à
déposer. C'est la commission des engagements financiers, examen des
engagements du mois de janvier 1984 du ministère de la Main-d'Oeuvre et
de la Sécurité du revenu. Je n'en ferai pas la lecture parce que
tous en ont déjà reçu copie depuis un bon bout de temps.
Vous pourrez la retrouver dans la paperasse que vous avez déjà
reçue de la secrétaire. Voilà pour le point deux. Des
questions en suspens, il n'y en avait pas.
Le point trois de l'ordre du jour, demande de renseignements
supplémentaires sur un engagement déjà
vérifié. On n'a pas eu de demande, non plus. Ce point-là
est réglé.
Le point quatre, étude des engagements reportés. Il n'y a
pas eu, non plus, de demande dans ce sens-là. Donc, il n'y a rien au
point quatre.
On arrive donc à la vérification des engagements
financiers des mois de février et mars. Tel que je l'avais dit
tantôt, on commence par le ministère de l'Habitation et de la
Protection du consommateur. Je rappellerais aux membres de la commission qui
ont les gros documents que c'est à l'avant-dernière page de la
grosse brique.
Je souhaite la bienvenue au ministre de l'Habitation et de la Protection
du consommateur, de même qu'aux personnes qui
l'accompagnent. On va entreprendre immédiatement l'échange
entre les membres de la commission et le ministre.
La parole est au député de Pontiac.
Habitation et Protection du consommateur
Février
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Le seul engagement
pour le mois de février, c'est "un contrat de services pour la
fourniture de services de traitement informatique pour les besoins des diverses
activités de la SHQ pour une période de trois ans. Fournisseur:
Industrielle - services techniques Inc., Montréal, pour un montant de 1
875 000 $." Le ministre peut-il nous dire pourquoi cela a été un
contrat négocié?
M. Tardif: M. le Président, j'ai avec moi M. Jean-Paul
Beaulieu, vice-président de la Société d'habitation du
Québec, et M. Raymond Baillargeon, directeur général des
finances et de l'administration.
La Société d'habitation du Québec, depuis cinq ou
six ans, a considérablement élargi son action dans le domaine de
l'habitation. Qu'il suffise de penser qu'elle gère un parc immobilier de
45 000 HLM, donc 45 000 logements, pour lesquels il y a la perception de
loyers, des travaux d'entretien, des frais de chauffage, des taxes municipales,
etc. Donc, 45 000 logements à gérer.
Deuxièmement, elle doit gérer un programme d'accession
à la propriété qui rejoint 30 000 ménages et qui
s'étale sur cinq ans: Donc, il y a des chèques à envoyer,
sur une période de cinq ans, à 30 000
bénéficiaires:
Troisièmement, elle continue, incidemment, a administrer une
queue de programme, soit l'ancien programme d'habitation familiale mis au point
par M. Duplessis en 1948 et que le gouvernement libéral a aboli en 1974,
mais il y a encore environ 20 000 bénéficiaires qui
reçoivent cette ristourne. C'est donc un programme à
gérer.
Quatrièmement, la société administre,
évidemment, le programme Loginove. Il y a, en gros, 7000 cas par
année à gérer.
Cinquièmement, le programme des coopératives d'habitation
rejoint à ce jour à peu près 10 000 logements.
Sixièmement, le programme de supplément au loyer rejoint
à peu près 4500 ménages.
Elle gère aussi le programme Logirente, mais ce n'est pas elle
directement, il est géré par le ministère du Revenu. Cela
rejoint à peu près 20 000 ménages.
Corvée-habitation, en gros, a reçu à ce jour
à peu près 28 000 demandes de financement.
Le dernier-né, c'est le programme Équerre qui entre
à un rythme, d'ailleurs, au sujet duquel le député de
Pontiac nous posait des questions la semaine dernière.
Tout ceci pour dire que la Société d'habitation du
Québec, jusqu'à il y a quelques années, faisait tout cela
à la mitaine ou à peu près. Elle n'avait pas
d'équipement de traitement informatique et on procédait par
contrats de services avec le ministère de l'Éducation, avec la
DSIR. Ce n'est pas "Un tramway nommé Désir" mais le Centre de
traitement de la Direction des services informatiques aux réseaux,
c'est-à-dire que c'est la partie de l'ordinateur du ministère de
l'Éducation qui gère le réseau de l'éducation, les
cégeps et autres. Nous avions donc un contrat avec eux; nous avions un
contrat avec la D1MEQ, c'est-à-dire la Direction de l'informatique du
ministère de l'Éducation, également. De plus, nous avions
un contrat avec le BCI, le Bureau central d'informatique et, occasionnellement,
nous louions également les services de firmes privées et de la
firme ACSI pour son système APL.
Cependant, lorsqu'on est un organisme demandeur qui, il y a quelques
années, n'avait qu'un ou deux programmes à gérer cela
allait bien. À partir du moment où le nombre de programmes
à gérer s'est accrû, évidemment, le ministère
de l'Éducation traitait ses demandes en premier et les nôtres
après, de sorte qu'on s'est dit: Il faut s'équiper. Alors, on
avait un choix à faire entre s'équiper soi-même, s'acheter
un ordinateur, le traitement, etc., ou bien aller vers l'entreprise
privée. Quand on sait à quel rythme deviennent désuets ces
équipements et tout, on a cru préférable de louer et d'y
aller par contrats de services.
Or, dans ces contrats de services, après enquête, une seule
firme au Québec pouvait offrir l'ensemble des services requis et c'est
la firme 1ST, L'Industrielle services techniques, qui est une filiale de
L'Industrielle compagnie d'assurance-vie, me dit-on. Renseignements pris, les
techniciens, qui avaient préparé l'espèce de devis des
besoins de la Société d'habitation en termes de volume de
gestion, d'utilisation de temps d'ordinateur en temps réel, de
logiciels, de progiciels, concluaient que la seule firme qui pouvait, encore
une fois, nous fournir un tel volume, c'était L'Industrielle services
techniques. En conséquence, comme il n'y avait qu'une seule firme, nous
avons négocié. Sur la base de quoi? Sur la base, me dit-on - et
on pourra demander tantôt au vice-président et au responsable
d'entrer dans les détails, c'est eux qui ont fait les
négociations; ce n'est évidemment pas celui qui vous parle - de
ce qui a déjà été payé par la SHQ au
ministère de l'Éducation pour les services qui étaient
rendus et aussi sur la
base de ce qu'auraient coûté l'achat d'équipement et
l'embauche de notre propre personnel avec les délais que cela
entraîne. Évidemment, si on lance un programme comme
Équerre, il faut penser à embaucher des gens qui vont concevoir
un programme informatique et tout; il y a des délais, etc. Or, mieux
vaut y aller par contrat.
C'est ce que nous avons fait et ce contrat dûment
négocié et approuvé par le Conseil du trésor est
sur une période de trois ans et pour les sommes qui sont
indiquées. Il vise à répondre à tous les besoins en
informatique et en traitement de l'ensemble de ces programmes que j'ai
mentionnés tantôt.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. J'espère que
la réponse du ministre n'est pas incluse dans mes vingt minutes.
M. Tardif: Comme c'est une question de 1 800 000 $, j'ai
pensé que cela en valait la peine.
M. Middlemiss: D'accord. Ce n'est pas cela, c'est que je parle
des vingt minutes. En d'autres mots, vous avez négocié - Cela me
surprend qu'il n'y ait qu'une firme au Québec qui fasse cela. Avez-vous
utilisé les services de Rosalie?
M. Tardif: M. le Président, la Société
d'habitation étant un organisme avec son conseil d'administration,
est-ce qu'on peut demander cela au vice-président et au responsable des
programmes? Est-ce que c'est commun...
M. Middlemiss: Parce que, normalement, on dit toujours que
Rosalie a assaini les moeurs et qu'on ne négocie pas des contrats, mais
est-ce qu'on a tenté de passer par Rosalie?
M. Beaulieu (Jean-Paul): Règle générale, on
ne consulte pas le système Rosalie pour un contrat de cette envergure,
on va en appels d'offres publics. Si on était allé en appels
d'offres publics pour ce genre de dossier, avec les exigences qui
étaient requises dans le cahier de charges, il y aurait eu une seule
firme québécoise qui aurait pu répondre, c'est IST et les
autres compétiteurs auraient été des firmes ontariennes.
Donc, on ne peut pas utiliser Rosalie pour ce genre de choses. On peut
l'utiliser uniquement pour des sections du travail demandé. Là,
il s'agissait de prendre tout le travail informatique qui était fait par
des réseaux et, pour à peu près le même prix, de
centraliser cela à un seul endroit, de le faire faire par l'entreprise
privée et d'avoir un meilleur service. C'est cette opération qui
a été travaillée de longue haleine. On a eu beaucoup
d'échanges avec le Bureau central d'informatique, qui est l'organisme
spécialisé au gouvernement pour l'informatique. On pensait,
possiblement aller en appels d'offres publics. Ils ont dit: Il n'y a personne
d'autre que l'IST qui peut faire cela au Québec. On a eu aussi beaucoup
de contacts avec le Conseil du trésor là-dessus, mais c'est un
dossier qui a été travaillé de longue haleine pour obtenir
un meilleur service à peu près au même coût. On a
demandé de négocier un contrat avec l'entreprise privée,
ce qui a été autorisé par le gouvernement.
M. Middlemiss: En d'autres mots, vous n'avez pas consulté
d'autres firmes, comme IBM, qui vous aurait dit: Non, on ne peut pas vous
donner les services dont vous avez besoin. Vous vous êtes basés
sur la réponse de qui pour dire: II n'y a qu'une firme?
M. Baillargeon (Raymond): Le BCI a une connaissance assez
approfondie de toutes les firmes qui existent au Québec pour donner
différents genres de services. Avec le BCI, il a été
convenu qu'il n'y avait pas d'autres firmes que IST qui pouvaient donner ce
volume de services.
Évidemment - on a parlé de Rosalie tout à l'heure -
lorsqu'on donne un contrat de développement d'un système, on peut
aller au fichier central pour obtenir des noms ou aller en appels d'offres
parce que, là, il y a plusieurs firmes qui sont capables de faire le
développement. En pratique, c'est ce qu'on fait
régulièrement. Aussitôt qu'on a un nouveau programme, comme
Équerre, Corvée-habitation, on va en soumissions à
l'intérieur du Québec et on a plusieurs entreprises qui peuvent
nous fournir des soumissions, mais ce genre de services n'existe pas ailleurs.
IBM ne donne pas ce genre de traitement pour une entreprise comme la
nôtre.
M. Middlemiss: Est-ce que vous le leur avez demandé?
M. Baillargeon: Non, on s'est fié au BCI; ce sont les
spécialistes du gouvernement dans le domaine.
M. Middlemiss: Lorsque vous dites que vous demandez des
soumissions, par exemple, vous avez mentionné le programme
Équerre. Est-ce que le programme Équerre n'est pas inclus dans
cela? Dans l'énumération du ministre, il nous a donné tous
les programmes qui existent au ministère de l'Habitation.
M. Tardif: Ce sont deux choses. Concevoir le système en
est une et traiter le volume des demandes en temps réel comme on en a
besoin, donc avoir accès continuellement à l'ordinateur, c'en est
une autre. Pour la conception du système et des
logiciels, je pense qu'on peut, d'une façon
générale, avoir recours à Rosalie.
M. Baillargeon: On a recours à d'autres entreprises, on va
en soumissions pour la conception d'un système et même ces firmes,
quand elles développent un système, elles travaillent avec des
ordinateurs dont le traitement se fait par IST. Par exemple BMR, lorsqu'elle
travaille à développer un système, sera en communication
avec les ordinateurs de IST à ce moment-là.
M. Middlemiss: Mais lorsqu'on considère la somme...
Excusez-moi.
M. Beaulieu: Je m'excuse, M. Middlemiss. La compagnie IBM,
évidemment, aurait été très fière de nous
vendre les équipements, cela faisait partie des scénarios qui ont
été étudiés dans ce cadre-là. Est-ce que la
SHQ aurait pu acheter son propre ordinateur et se donner les services avec IBM?
Tous les scénarios ont été faits et c'était
beaucoup plus dispendieux que de confier le service à l'entreprise
privée à l'intérieur des systèmes qui auront
déjà été développés, de trouver un
genre de dénominateur commun à tous nos systèmes et de
faire cela avec l'entreprise privée. IBM nous aurait vendu un
ordinateur, nous aurait donné le service sur ordinateur, mais cela
aurait coûté encore beaucoup plus cher. IBM ne donne pas le
service que IST donne. IST donne du temps d'ordinateur et intègre les
systèmes. C'est un genre de travail horizontal plutôt que
vertical, par rapport à un système donné.
M. Middlemiss: En considérant le montant d'argent
impliqué, est-ce qu'il ne serait pas sage d'approcher peut-être,
pour qu'il y ait une concurrence saine, d'autres compagnies?
M. Tardif: Hors du Québec? Non, il n'en est pas
question.
M. Middlemiss: Non, je ne parle pas d'en dehors du Québec;
je parle du Québec même. S'il n'y a pas personne dans ce domaine,
afin de s'assurer qu'on ait un prix concurrentiel, on pourrait peut-être
les aviser. Pour environ 2 000 000 $ sur trois ans, peut-être que
quelqu'un d'autre va vouloir s'impliquer.
M. Baillargeon: On a demandé à la DSIR, la
Direction des services informatiques aux réseaux, de nous soumettre
aussi une proposition, comme on l'a demandé à l'IST. La
proposition de l'IST s'est avérée encore plus
intéressante, sauf que, pour la raison que M. le ministre a
mentionnée tout à l'heure, comme on ne voulait pas rester dans un
réseau parce qu'on n'avait pas la priorité quand on en avait
besoin pour développer nos systèmes, on est allé à
l'entreprise privée et ce fut la décision de ne pas aller dans
une entreprise gouvernementale, mais dans une entreprise privée. En
fait, dans la négociation avec l'IST, on avait le prix de la DSIR pour
nous servir de base en vue de l'évaluation de ce que l'IST nous
demandait.
M. Tardif: Vous voyez, on me dit que le montant payé,
l'année dernière, par la Société d'habitation du
Québec pour faire traiter une partie de son matériel par le
réseau de la DSIR était de 400 000 $. Et ils n'assumaient pas
tout à ce moment. Donc, l'ordinateur desservant le réseau du
ministère de l'Éducation, enfin, les cégeps, etc., nous
considérait comme un cégep ou une autre boîte. Seulement
pour traiter nos demandes, la facture était de 400 000 $ pour une partie
seulement, sans compter le montant qu'on payait à la D1MEQ et
également au BCI. (12 h 30)
Encore une fois, honnêtement, raccroché au réseau de
l'éducation, c'est-à-dire à l'ordinateur du réseau,
cela desservait combien d'institutions d'enseignement? Cela comprend tous les
cégeps du Québec et toutes les institutions d'enseignement. On
devenait une institution parmi d'autres. Déjà, la facture qu'on
devait acquitter pour l'utilisation de ce système, c'était 400
000 $.
M. Middlemiss: En d'autres mots, est-ce que cela ne peut pas
dépasser 1 875 000 $ pour le contrat? Ou est-ce que vous leur demandez
de faire un peu plus de travail que ce que vous avez énoncé dans
votre demande de soumissions? Est-ce qu'on peut avoir des suppléments
s'il y a plus de travail à faire?
M. Baillargeon: La soumission qu'on a, c'est une proposition
basée sur un temps d'utilisation. C'est tant la minute pour
l'utilisation du système. Il est évident que, si on arrive avec
un nouveau programme et qu'on l'entre dans le développement du
système et qu'on a beaucoup plus de demandes à traiter au niveau
des programmes, la facture peut monter. Mais les prix que vous avez là
sont basés sur le temps d'utilisation de 1983-1984. Nous avons
prévu quand même une certaine augmentation de l'utilisation avec
les années, mais cela est basé sur le temps d'utilisation de 1983
à 1984. Évidemment, nous ne pouvons pas garantir que ce sera le
montant exact. Ce n'est pas un prix forfaitaire, c'est un prix unitaire.
M. Middlemiss: C'est le même prix unitaire si vous
dépassez les heures?
M. Baillargeon: Oui, c'est le même
prix.
Pour compléter ma réponse de tout à l'heure, nous
avons discuté aussi avec le BCI afin qu'il puisse nous donner le
traitement et le même genre de services. Le BCI n'avait pas
l'environnement technique nécessaire pour nous fournir tout le service.
Pour la partie qui pouvait nous convenir, nous avions, avec conversion, un
montant de l'ordre de 606 500 $ pour la première année. Sans
conversion, c'était un montant de 906 500 $. Il nous a fallu faire des
modifications aussi.
M. Tardif: Pour la première année, donc...
M. Baillargeon: Par contre, la solution avec le BCI impliquait en
plus un coût de 2 170 000 $ pour convertir son équipement et son
système d'ordinateurs pour y adapter notre service. Cela lui a
coûté au-delà de 2 000 000 $.
M. Middlemiss: Ce sont toutes les questions que j'avais sur
cela.
Le Président (M. Paré): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? S'il n'y en a pas, la vérification des engagements
financiers, soit le numéro 7, du ministère de l'Habitation et de
la Protection du consommateur du mois de février 1984 est
terminée.
Nous allons entreprendre le mois de mars 1984, que l'on retrouve
à la deuxième page du petit document avec une page bleue qu'on
vous a aussi remis.
M. le député de Pontiac.
Mars
M. Middlemiss: Encore contrats négociés.
M. Tardif: Oui.
M. Middlemiss: "Contrat pour les services de M. Jean-Luc Pilon
pour assumer le traitement professionnel de dossiers et travailler à la
préparation d'études dans le cadre de l'élaboration d'un
énoncé de politique d'habitation pour une période de 26
semaines. Fournisseur: Office de la construction du Québec. Montant: 27
937 $.
Contrat négocié. Est-ce qu'on peut me dire pourquoi on a
procédé par un contrat négocié?
M. Tardif: C'est un fonctionnaire à l'emploi de l'OCQ
(l'Office de ia construction du Québec) qu'on a emprunté et on
paie son salaire, plus une part des bénéfices sociaux qui lui
sont attribués. On avait besoin d'une personne pour traiter d'un certain
nombre d'aspects reliés aux études qu'on est en train de faire
sur la politique d'habitation. Comme mon ministère ne compte pas un
nombre très considérable de personnes et qu'il y avait à
l'OCQ cette personne qui avait cette expertise, on a fait un emprunt de
personnel et on a négocié avec l'OCQ qui nous le prête
moyennant qu'on paye son salaire, plus 30% pour couvrir les avantages sociaux
réels accordés par son employeur, soit un montant de..., etc. En
réalité, c'est un organisme qui négocie avec un autre pour
emprunter du personnel.
M. Middlemiss: C'est juste un emprunt. M. Tardif: C'est
cela.
M. Middlemiss: En réalité, ce n'est pas un contrat.
Lorsqu'on voit "contrats négociés" dans ce sens, je
pensais...
M. Tardif: C'est-à-dire que c'est peut-être une
interprétation ici. Mais effectivement, ce sont deux agences
gouvernementales qui se prêtent du personnel, mais qui disent: Si je te
le prête, c'est toi qui vas le payer.
M. Middlemiss: C'est toi qui vas le payer, d'accord.
On parle ici de la "préparation d'études dans le cadre".
Est-ce l'avant-projet de loi sur l'habitation que vous étiez
censé nous présenter avant la fin de la session?
M. Tardif: Oui.
M. Middlemiss: Au moment où vous avez annoncé qu'on
adoptait le Code national du bâtiment, vous avez dit: Dans quelques
semaines on va avoir...
M. Tardif: Non, ce n'est pas la même chose.
M. Middlemiss: Non.
M. Tardif: Le Code national du bâtiment, c'est fait. C'est
adopté.
M. Middlemiss: Non, non. Au moment où vous avez
annoncé ça, vous aviez un petit paragraphe qui disait:
Maintenant, on s'en vient avec une politique sur l'habitation.
M. Tardif: Un document de travail qui devrait servir à
l'élaboration d'une politique à partir du moment où on
aura eu une table de concertation - appelons cela comme on voudra - où
tous les intervenants seront venus indiquer à quelle enseigne ils se
situent sur le plan de l'habitation au Québec. Ce document est en bonne
voie de préparation, il est à la nième version de sa
rédaction finale. C'est évident qu'il ne sera pas terminé
le 21 juin, pour l'ajournement, mais ça ne devrait pas être
tellement plus tard.
Mon objectif est de donner le maximum de temps d'été, de
vacances aux gens pour le lire et d'avoir, à l'automne, une rencontre
où tous les intervenants pourront se réunir. Effectivement, les
travaux de M. Pilon s'inséraient dans ce cadre.
M. Scowen: Si le ministre veut me permettre un petit
à-côté, ça m'intéresse beaucoup de voir qu'il
a pris la décision d'énoncer une politique d'habitation. Je me
souviens que, quand le ministre et moi nous sommes rencontrés pour la
première fois, en 1978 ou 1979, quand on a étudié le
projet de loi 107 sur la Régie du logement, il y avait plusieurs
personnes à l'époque qui insistaient sur le fait que le
gouvernement devait se doter d'une politique d'habitation. Le ministre a fait
plus d'un discours à ce sujet.
Si je m'en tiens à l'essentiel, il disait qu'on avait
déjà une politique d'habitation qui était faite de
nombreuses interventions à gauche et à droite et qu'une politique
d'habitation comme telle, dans le sens précis d'un document qui serait
une fois pour toutes l'énoncé d'une politique, était
impossible. Pour démontrer qu'il était sincère dans cette
conviction, il n'a rien fait depuis je découvre ce matin qu'il y en a
une qui s'en vient. Est-ce qu'il peut nous dire très brièvement
de quoi il s'agit? C'est quoi, une politique d'habitation? Je ne veux pas
prendre trop de temps, mais peut-être...
M. Tardif: Sans prendre trop de temps, c'est vrai que le
député de Notre-Dame-de-Grâce avait manifesté un
intérêt pour les questions d'habitation à l'époque.
Il portait à ce dossier un intérêt qui avait permis
d'élever le débat en plusieurs circonstances. C'est un fait que
c'est plutôt après la création du ministère de
l'Habitation, au mois de juin 1981, que le mandat spécifique m'a
été confié par le Conseil des ministres et c'est la loi
constitutive qui a été adoptée à l'Assemblée
nationale qui a créé le ministère avec mandat de concevoir
des politiques et des programmes, de les proposer au gouvernement en
matière d'habitation.
Cependant, ce que je voudrais dire au député de
Notre-Dame-de-Grâce - en toute justice, je pense qu'il le
reconnaîtra - c'est que ça ne veut pas dire que, parce qu'on
n'avait pas une politique d'habitation, un document écrit politique
d'habitation, qu'il ne se faisait rien. Le nombre de HLM a doublé au
Québec. Il est passé de 19 000 en 1976 à 45 000; il a plus
que doublé, y compris dans le comté de Pontiac, y compris dans le
comté de Mégantic-Compton et y compris dans le comté de
Notre-Dame-de-Grâce. Je pourrai vous donner les chiffres précis si
ça vous intéresse.
Tout ceci pour vous dire qu'il y a eu des choses de faites. Le programme
québécois d'aide à l'accession à la
propriété a bénéficié à 30 000
ménages. Logirente, l'allocation-logement pour les personnes
âgées, ça n'existait pas. Cela existe maintenant depuis
quatre ans et ce sera étendu aux gens de 60 ans et plus à la
suite du dernier discours sur le budget. Le programme de restauration Loginove,
ça n'existait pas. Le programme LOGIPOP de coopératives
d'habitation, ça n'existait pas. Le remboursement d'impôts
fonciers qui vise à soulager les taxes foncières d'une partie des
propriétaires et locataires, ça n'existait pas non plus, et je ne
parle pas de Corvée-habitation et d'Équerre qui sont de facture
plus récente.
Donc, tout ceci pour dire que l'action du gouvernement a
été très réelle et très concrète,
mais peut-être moins orientée vers l'élaboration d'une
politique in vitro pour l'action sur le terrain. Cela ne nous a pas
empêchés de prendre un certain recul, surtout depuis la
création du ministère, et d'essayer de préparer un tel
document. C'est ce document que je voudrais rendre public au cours de
l'été. Donc, ce serait un document de réflexion.
Un tel document n'a pas empêché que des gestes soient
posés. C'est comme M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir.
De la même manière la publication d'un tel document ne devrait pas
laisser à penser que, parce que c'est publié, le lendemain matin
les problèmes vont être réglés. Une politique doit
donner des orientations et une vision d'avenir. À cet égard, je
compte soumettre à la critique générale un document qui
devrait intéresser les constructeurs, les bâtisseurs, les
architectes, les municipalités, les institutions financières,
tout le monde de la construction et, je l'espère, l'Opposition
également.
M. Scowen: Puis-je faire deux courtes suggestions au ministre
à ce sujet? Premièrement, que, dans son document, il évite
de suivre l'initiative, les pratiques de son collègue, M. Landry, dont
les politiques sont essentiellement une collection de programmes
ramassés dans une brique comme celle-là, à laquelle sont
ajoutés un court préambule et un slogan sur la couverture. Cela
devient, supposément, une politique. Ce n'est pas une politique, mais un
catalogue de programmes. Il en a fait deux et cela ne nous a pas menés
trop loin.
Si je comprends, son intention est d'écrire un texte de
réflexion. Il doit être en mesure de le faire parce qu'il a le
monopole parmi ses collègues dans ce dossier depuis longtemps, il doit
le connaître assez bien.
La deuxième suggestion est de ne pas oublier que c'est une
juridiction un peu partagée et que si vous passez à
côté de la société fédérale
d'habitation et de sa politique, vous allez nous laisser avec un paquet de
travail à faire pour essayer de
coordonner les deux. Les citoyens pour qui l'habitation est importante,
vous ne devez pas les laisser avec une politique qui ne parle pas de ce fait.
Que vous l'aimiez ou que si vous ne l'aimiez pas, c'est un fait, ils sont
là-dedans. Je pense que ce serait très utile si, pour une fois,
on avait du Québec un document qui accepte la réalité du
système fédéral qui - you like it or not -est ici et dans
lequel il faut vivre au moins pour les prochaines années. Alors, ces
deux suggestions sont offertes gratuitement. J'espère que le
ministre...
M. Tardif: Je remercie le député de
Notre-Dame-de-Grâce de nous faire profiter ainsi de ses suggestions et de
ses conseils d'une façon purement bénévole et
gratuite.
Je suis tout à fait d'accord qu'il ne faut pas qu'un document de
réflexion sur une question sociale soit ce qu'il a appelé
uniquement un catalogue de choses faites ou à faire. Cela doit
s'inspirer d'une pensée, mais dans la mesure où il y a des
programmes qui ont été mis au point, une politique qui ne
prendrait pas un recul critique par rapport à ces programmes, passerait
à côté et serait même critiquées par
l'Opposition qui dirait: Vous n'avez pas osé vous pencher sur vos
propres programmes pour faire votre autocritique. Ce serait peut-être
trop facile de prendre la solution indiquée par le député
de Notre-Dame-de-Grâce et de dire: On ne parle pas des programmes, alors
qu'il faudrait peut-être en parler pour dire: II y a lieu de corriger le
tir en cours de route.
Deuxième élément, contrairement à ce que
laisse entendre le député de Notre-Dame-de-Grâce,
l'habitation n'est pas, de jure en tout cas, une juridiction partagée.
De facto, c'est une autre affaire. Mais de jure, on chercherait cela en vain
dans l'Acte de l'Amérique du Nord britannique qui nous tient lieu de
constitution, qui en nous tenait lieu avant le document qui a été
rédigé à la hâte et nuitamment à Ottawa, il
n'y a rien là-dedans sur l'habitation. Les affaires locales sont de la
juridiction des provinces. Le droit civil et la propriété
relèvent des provinces. Même en matière de la fixation de
loyer, récemment, la Cour suprême reconnaissait que le
Québec avait à cet égard des droits que même les
autres provinces n'avaient pas parce qu'elles les avaient en vertu de la Loi
sur le Bas-Canada, etc., de sorte qu'on cherchait en vain un fondement à
cela. (12 h 45)
Dans les faits, c'est évident qu'à la faveur de la guerre,
le fédéral a parti le "War Time Housing Society" et il a
commencé à construire des maisons pour les travailleurs de
guerre, des usines de guerre et pour les vétérans. Une fois la
guerre finie, on continue à en faire pour les civils en vertu du pouvoir
de dépenser. Et cela a atteint un certain sommet durant le temps du
gouvernement qui nous a précédé sauf que, depuis ce temps,
le député de Notre-Dame-de-Grâce, s'il consulte les
statistiques, va se rendre compte que la participation du fédéral
a beaucoup diminué. Il n'est plus impliqué dans les programmes
PAQ d'amélioration de quartiers, les programmes PRU de rénovation
urbaine. Il a délaissé les programmes d'amélioration des
équipements municipaux, le financement des aqueducs et des
égouts, le financement de l'assainissement de l'eau, maintenant que
c'est terminé en Ontario; il restait le Québec à faire et
il est sorti du programme. On pourrait faire des sommes assez...
Il a diminué considérablement son implication. Ne plaidez
pas ce dossier pour lui, c'est un très très mauvais dossier, M.
le député de Pontiac, celui de l'implication du
fédéral... Au Québec, il y avait 19 000 HLM en 1976 quand
on est arrivé, et il en avait 75 000 en Ontario, et ce n'est pas la
différence de la population qui explique cela. C'est un très
mauvais dossier sur ce côté: il s'est dégagé. J'ai
eu l'occasion de rencontrer Roméo Le Blanc, il n'y a pas tellement
longtemps de cela et mon vis-à-vis fédéral m'a dit:
J'essaie d'avoir plus de sommes disponibles dans le domaine de l'habitation,
mais ce n'est pas facile et pour l'instant je n'ai pas d'issue autrement que le
programme qui a été annoncé par M. Lalonde dans le
financement de l'assurance hypothécaire. Entre vous et moi, l'avis
général de tous ceux que j'ai rencontrés, constructeurs et
financiers au Québec, ce n'est pas cela qui va sauver l'industrie de la
construction.
Donc, de droit, pas de juridiction; dans les faits, il a occupé
un champ, un champ cependant qu'il délaisse de plus en plus. Que son
rôle soit souligné dans un document, je pense que ce serait normal
de le faire, c'est pour cela que je dis que je prends bonne note des
représentations du député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Merci.
Le Président (M. Paré): N'y a-t-il pas d'autres
questions sur l'engagement 2? J'appelle donc l'engagement 3. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: D'accord. C'est dans "divers". "Paiement à
l'Office de la construction du Québec, à titre d'indemnité
couvrant les frais inhérents aux divers mandats qui lui ont
été confiés dans le cadre du programme
Corvée-habitabion pour 1982-1983. Montant de l'engagement: 695 000 $."
Est-ce qu'on pourrait nous énumérer les divers mandats qui ont
été accomplis.
M. Tardif: En vertu de la loi 82 votée
par l'Assemblée nationale qui a créé
Corvée-habitation, le député de Pontiac, je pense, saura
ou sait que c'est l'OCQ qui a été chargé de
prélever les cotisations de 0,125 $ l'heure des travailleurs et celle
des employeurs de la construction pour créer ce fonds. Donc, cela veut
dire prélever sur les bordereaux, les feuilles de temps, ce montant de
0,125 $ l'heure, le comptabiliser, et le faire tenir au conseil
d'administration de Corvée-habitation. Donc, premièrement, le
prélèvement des cotisations à la source, étant
donné qu'ils étaient déjà équipés eux
pour le faire.
Deuxièmement, une des caractéristiques du programme
Corvée-habitation, étant donné qu'il s'agissait d'un fonds
qui provenait pour 20% des travailleurs, 20% des employeurs et 60% du
gouvernement du Québec, les travailleurs et les employeurs ont dit: La
condition pour qu'une maison soit bâtie dans le cadre du programme
Corvée-habitation, il faut qu'elle soit bâtie par nos membres.
C'est nous qui payons là-dedans, ce sont nos membres. Donc, vous allez
devoir vous assurer que ces maisons sont effectivement construites par les
entrepreneurs de la construction dûment enregistrés à la
RECQ et par des ouvriers dûment qualifiés ayant leur carte de
compétence de l'OCQ.
Mon ministère n'avait pas l'armée d'inspecteurs que l'OCQ
peut avoir. Eux déjà visitaient des chantiers nous leur avons
demandé de visiter de façon plus précise les chantiers de
Corvée-habitation, de vérifier que les exigences des deux
partenaires qui contribuaient dans le fonds étaient respectées.
Ils l'ont fait, donc, de façon, j'allais dire, par
échantillonnage mais aussi sur plainte parce que nous recevions des
plaintes surtout de la partie syndicale qui nous disait: Là, il y des
chaudrons, il y a des braconniers, et toutes sortes de mots colorés pour
qualifier les gens qui travaillent là. Donc, c'était sur plaintes
surtout.
Or, essentiellement, M. le Président, ce sont les deux
principales responsabilités qui ont été confiées
à l'Office de la construction du Québec (OCQ) pour le compte de
Corvée-habitation. Et la loi qui a institué
Corvée-habitation - on l'a votée tous ensemble - disait ceci: II
y aura un conseil d'administration, mais il ne faudra pas qu'il y ait un sou
des travailleurs et des employeurs qui serve à payer des salaires et de
l'administration. Que le gouvernement s'arrange avec celai Ce sera une
contribution additionnelle au gouvernement cela; de sorte que je ne pouvais pas
prendre dans le fonds Corvée-habitation, de douze cents et demie de
l'heure, de quoi payer le "overhead" ou les frais administratifs reliés
aux inspections, reliés à la perception des cotisations, non plus
d'ailleurs que la publicité dans les journaux. Donc, la seule
façon était, à même le budget de mon
ministère, ou de la Société d'habitation du Québec,
de payer l'OCQ pour le travail qu'il faisait dans Corvée-habitation.
C'est un organisme gouvernemental payant à un autre organisme
gouvernemental les montants requis à la suite des mandats qui lui ont
été confiés.
M. Middlemiss: Ce montant de 695 000 $, est-ce que vous pouvez me
dire combien a été dépensé pour les premier et
deuxième mandats?
M. Beaulieu: Pour l'inspection, c'est un montant d'environ 700
000 $ qui avait été estimé par l'Office de la construction
du Québec.
M. Tardif: Incidemment, il demandait 931 000 $ puis on a
négocié avec eux à la baisse à...
M. Beaulieu: À 695 000 $. Le Conseil du trésor a
coupé cela plus bas, c'est-à-dire que le montant demandé
était de 931 000 $ et le montant autorisé par le Conseil du
trésor a été de 695 000 $. Dans l'estimation initiale de
l'Office de la construction du Québec, c'était un montant
d'environ 700 000 $ pour l'inspection; donc, toutes les dépenses
inhérentes aux inspections additionnelles, l'émission des
certificats pour le nombre d'heures aux entrepreneurs, et tout cela, et le
reste c'est-à-dire les montants entre 700 000 $ et 931 000 $
demandé, c'étaient la gestion, les changements au système
informatique pour...
M. Tardif: ...la perception des cotisations.
M. Beaulieu: Ils ont changé tout le système
informatique, les formulaires additionnels, ils ont dû intégrer le
système, ils ont fait des bulletins d'information et de la communication
à tout le réseau des entrepreneurs via l'OCQ.
Donc, cette demande de 931 000 $, même si elle a été
réduite, vous pouvez peut-être vous poser la question: Oui, mais
l'argent qui manque? C'est qu'ils ont fait un réarrangement interne des
priorités dans les différents travaux de l'OCQ parce qu'il faut
savoir aussi que l'OCQ est géré par la masse salariale des
travailleurs et des employeurs de la construction. Donc, cet organisme est
géré automatiquement par un barème de un demi à un
pour cent et la demande de subvention se devait d'être acceptée,
de façon générale, de façon globale. C'était
très difficile pour le gouvernement de refuser une demande d'aide
financière, tout comme le gouvernement a financé les
dépenses additionnelles de la Société d'habitation du
Québec dans le cadre de Corvée-habitation parce que l'Office de
la construction du Québec, pour les mandats qui sortent de sa
loi, se doit d'avoir de l'aide financière. Il est
déjà financé par les contributions des travailleurs et des
employeurs dans le cadre de sa loi; les mandats additionnels tel que le
Comité de placement, ce sont des subventions gouvernementales qui
viennent compenser le manque à gagner.
Dans le cadre de Corvée-habitation, il estimait 931 000 $.
Après avoir discuté avec l'Office de la construction du
Québec, le Conseil du trésor en est venu à la conclusion
qu'un montant de 695 000 $ suffirait et que le reste ne viendrait pas, dans le
fond, pénaliser l'OCQ, ce serait un réarrangement de travaux, de
priorités, donner plus de priorité au travail qui est fait dans
le cadre de Corvée-habitation sans pour autant pénaliser
l'office.
M. Middlemiss: La deuxième partie du mandat, c'est une
responsabilité de l'OCQ en tout temps. Assumons qu'il n'y avait pas eu
de Corvée-habitation, mais le ministre a dit qu'on leur avait
demandé de faire des inspections.
M. Beaulieu: Ce sont des inspections tout à fait
différentes parce que les exigences dans le cadre de
Corvée-habitation sont tout à fait différentes de ce qu'on
peut retrouver dans le cadre de la Loi sur les relations du travail. Exemple:
les artisans. Un artisan, au sens de la loi de la Régie des entreprises
de construction, est un entrepreneur qui travaille à son compte.
Défendu dans le cas de Corvée-habitation d'avoir un
artisan comme tel au sens de la loi, qui a sa carte de compétence, de
travailler sur une maison de Corvée-habitation pour la simple raison que
cela a été une exigence des partenaires. Donc, l'OCQ se devait de
faire des inspections, relever des rapports particuliers, soumettre cela, et
faire des statistiques sur cela.
M. Tardif: Auprès de gens pour lesquels il n'en ferait pas
habituellement. Vous voyez par exemple, l'Office de la construction va
s'occuper des travailleurs de la construction comme tels et non pas de la
partie entrepreneur. Alors, à partir du moment où il s'occupe
également de vérifier des entrepreneurs, il s'agit de choses
qu'il ne ferait pas en temps normal.
M. Middlemiss: Mais je comprenais que c'étaient les
inspections qu'on fait toujours. Même aujourd'hui, les inspecteurs vont
sur tous les chantiers de construction pour vérifier si les gens ont
leur carte de qualification ou non.
M. Tardif: D'accord. Mais il faut penser...
M. Middlemiss: Qu'ils soient artisans ou non, on les
vérifie.
M. Beaulieu: Ils ont fait des opérations
spéciales.
M. Tardif: ...ils ont fait des opérations spéciales
également. À un moment donné il a pu y avoir ...
Écoutez, l'OCQ n'est pas présente 24 heures par jour sur tous les
chantiers au Québec, d'accord? Est-ce la cloche?
Une voix: Y a-t-il un vote?
Le Président (M. Paré): Le quorum probablement.
Une voix: 13 heures.
Le Président (M. Paré): 13 heures moins cinq.
M. Tardif: L'OCQ n'est pas présente en tout temps sur tous
les chantiers. Elle procède à des inspections périodiques,
sauf qu'à un moment donné, au-delà de ces inspections, il
y a des coûts. Il y a une analyse coût-bénéfice
à faire: à partir de quel moment il faut avoir un ratio de un
inspecteur pour 20 chantiers, ou 50 chantiers, ou 100 chantiers. Sauf que dans
le cas de Corvée-habitation, parce que c'est dans le domiciliaire, on
pouvait voir en beaucoup plus grand nombre que sur les chantiers industriels ou
commerciaux des entrepreneurs artisans, des gens agissant à leur compte,
seuls employés et agissant à contrat. Alors on a demandé
à i'OCQ des opérations de surveillance et de vérification
beaucoup plus considérables. À un moment donné, cela
pouvait aussi être le soir et les fins de semaine. Il est arrivé
dans la région, il arrive des périodes chaudes dans
l'année, par exemple avant la fin des vacances de la construction ou le
30 juin, la date où les gens déménagent, la fin des baux,
les gens veulent prendre possession de leur logement... s'il y a des pluies
comme on a eu il y a un mois et qui ont retardé les travaux, et si vous
avez acheté une maison et que vous voulez en prendre possession le 30
juin, parce qu'il vous faut libérer votre logement, des gens font du
surtemps et travaillent les fins de semaine. À ce moment, la tentation
peut être forte d'avoir recours à du personnel j'allais dire
extra, qui n'a pas ses cartes, et là on peut demander... On recevait des
demandes de vérifications supplémentaires qu'on a transmises
à l'OCQ. C'est pour cela qu'au-delà de son travail, il faut
penser qu'il y a un volume ici qui a été imposé, qui a
été demandé et pour lequel il y a eu une
rémunération d'accordée.
M. Middlemiss: Je comprends mal cette situation. Si on n'avait
pas eu le programme
Corvée-habitation et qu'on avait construit autant
d'unités... Le devoir de l'OCQ c'est de protéger ses membres et
c'est à eux de voir à protéger leurs membres. Pourquoi
devrait-on leur demander de faire des mandats additionnels parce qu'on a
Corvée-habitation? C'est leur devoir, ils le font quand même.
Le Président (M. Paré): Juste avant, j'aimerais
demander le consentement des membres de la commission pour poursuivre
au-delà de treize heures?
M. Tardif: Il reste juste quelques minutes, si je comprends
bien.
Le Président (M. Paré): Y a-t-il consentement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Paré): Nous poursuivons,
d'accord.
M. Beaulieu: La différence qui n'a pas été
reconnue entre la demande et l'autorisation est essentiellement des travaux qui
ont été reconnus par le gouvernement comme des tâches
inhérentes à l'OCQ en sus d'une partie que l'OCQ n'avait pas
demandée. Elle disait que c'étaient ses frais fixes, qu'elle
aurait dû de toute façon encourir. Donc, il y a environ 350 000 $
sur environ 900 000 $ ou 1 000 000 $ qui ont été absorbés
directement par l'OCQ comme étant sa tâche directe. Le reste ce
sont vraiment des mandats additionnels à la suite de demandes de son
conseil d'administration, du comité mixte. Il y avait des employeurs qui
siégeaient à ce conseil, et au comité mixte de l'Office de
la construction du Québec et au conseil de Corvée-habitation pour
faire des opérations spéciales, des blitz, partout dans les
régions; c'était du temps supplémentaire qui
n'était pas habituellement exigé des inspecteurs de l'OCQ avec
des inspections différentes, d'autres types de formulaires. Dans le
fond, c'était un volume d'opérations supérieur à ce
que l'OCQ faisait habituellement. C'est un peu cela la compensation qui a
été demandée et reconnue aussi par les officiers
gouvernementaux. (13 heures)
M. Middlemiss: Y a-t-il un document qui existe? Est-ce qu'on
pourrait avoir une copie du document des mandats que vous avez demandés
en surplus de leur tâche normale?
M. Tardif: Oui, sûrement. Des choses qui ont
été demandées et des rapports qui ont été
produits. On a eu des rapports d'inspection qui ont été
déposés au Conseil d'administration de Corvée-habitation,
d'ailleurs. Il faut bien se rendre compte qu'au conseil d'administration de
Corvée-habitation, vous aviez les quatre centrales syndicales, les six
associations patronales, entre autres, qui étaient
représentées et qui, périodiquement, demandaient à
l'OCQ qu'on produise des rapports d'inspection. Il y a eu des documents
déposés.
M. Scowen: Quels sont les montants, approximativement, qui ont
été prélevés pendant cette période
auprès des employeurs et des travailleurs?
M. Tardif: C'est à peu près 15 000 000 $ à
18 000 000 $ qui ont été prélevés auprès des
entrepreneurs et des travailleurs. Je voudrais rappeler que l'engagement
initial pris dans le cadre de Corvée-habitation, lorsque le
président de la FTQ avait lancé l'idée, c'était de
prélever 0,50 $ l'heure pendant un an. Les gens avaient trouvé
ça cher un peu et, à la place, il a été
accepté de prélever 0,125 $ pendant quatre ans, ce qui revenait
au même. Donc, les cotisations ont commencé au lendemain des
vacances de la construction, au mois d'août 1982. Au mois d'août
1984, ça va faire deux ans, et il y aura encore deux ans à
faire.
M. Scowen: Par année?
M. Tardif: II est rentré à peu près 18 000
000 $, me dit-on. Il faudra revérifier cela.
M. Scowen: Du début jusqu'à quand? Jusqu'à
la fin?
M. Tardif: Jusqu'au dernier rapport au 31 mars, peut-être.
Les rentrées de fonds totales sur quatre ans devraient être de
l'ordre de 60 000 000 $.
M. Scowen: Je voulais comparer les rentrées de fonds avec
les coûts d'administration, si vous voulez. S'il s'agit de 700 000 $ pour
ramasser 15 000 000 $, je trouve...
M. Tardif: 700 000 $, ce n'est pas pour ça, c'est pour
l'inspection des chantiers.
M. Scowen: Oui, mais ce sont des frais qui n'auraient pas
été encourus s'il n'y avait pas eu Corvée-habitation. Ils
sont tous reliés à Corvée-habitation.
M. Tardif: On a...
M. Scowen: S'il n'y avait pas eu Corvée-habitation, il n'y
aurait pas eu ces frais d'administration additionnels.
M. Tardif: Non, s'il n'y avait pas eu Corvée-habitation,
il n'y aurait pas eu d'injection de 1 500 000 000 $ dans l'économie
québécoise.
M. Scowen: Je comprends, mais je voulais juste comparer les
montants prélevés avec le coût d'administration pour ces
prélèvements.
M. Tardif: Ce n'est pas cher.
M. Scowen: Cela monte à 7% ou 8%, c'est assez cher.
M. Tardif: Non, l'administration, c'est seulement 150 000 $
à 200 000 $ au maximum; ce n'est pas le montant de 700 000 $. Cette
somme n'est pas reliée à la perception de ces fonds. Ce sont des
exigences des partenaires pour avoir pu relancer, si on peut dire,
l'économie à leur façon.
M. Scowen: C'est effectivement seulement une partie des frais
d'administration.
M. Middlemiss: On a dépensé ces sommes pour
protéger les travailleurs l'OCQ et les travailleurs, ceux qui sont les
partenaires. J'ai un projet spécifique, Amaric Construction. Les
victimes, il semblerait que tout ce qu'elles demandent,. c'est 85 000 $, et on
ne peut pas trouver cette somme pour ces gens. Ce sont des consommateurs, des
gens qui sont impliqués dans cela à cause de
Corvée-habitation et qui restent avec le pot.
M. Tardif: M. le Président, je comprends le
député de Pontiac. Si j'étais à sa place, sans
doute que j'essaierais d'obtenir pour mes commettants le maximum de
dédommagement pour ce qu'ils ont connu, ce qu'ils ont vécu.
Cependant, je lui répète: qu'il me trouve des cas de faillite
où une personne récupère 0,73 $ par dollar. Il n'y en a
pas beaucoup, M. le Président.
M. Middlemiss: Ce n'est même pas réglé, M. le
ministre.
M. Tardif: Ceci dit, il y a des gens qui ont fait
défection, ne sont plus solidaires aujourd'hui.
M. Middlemiss: Ce n'était pas une des conditions de
l'entente.
M. Tardif: Ceci dit, M. le Président, nous sommes en train
de... Évidemment, j'aurais très bien pu dans ce dossier-là
-j'espère que le député de Pontiac en est bien conscient -
dire aux gens: il y a des tribunaux, adressez-vous à eux. Ils auraient
peut-être eu une réponse dans cinq ans d'ici.
Pour avoir quoi? Poursuivre quelqu'un qui est insolvable. M. le
Président, parce que j'ai tordu des bras, on a tordu des bras,
l'équipe qui est ici est allée chercher 0,70 $, 0,73 $ dans la
piastre. On me dit ce n'est pas une piastre dans la piastre, c'est vrai. On
aurait pu effectivement dire: il y a des tribunaux et adressez-vous là;
prenez des poursuites au civil. Cela aurait duré quatre, cinq, six, sept
ans et qu'est-ce que ces gens-là auraient eu? Au moins tout n'est pas
perdu. Je ne vous dis pas que c'est un règlement parfait mais 0,73 $
dans la piastre, je trouve que c'est fort honorable. Ceci dit, on continue
à gravouiller pour voir ce qu'il serait possible de faire. C'est tout ce
que je peux dire pour l'instant.
M. Middlemiss: M. le ministre, c'est bien beau. Ce sont les
victimes qui ont eu une maison qui sont obligées de verser 5000 $ dans
un fonds. Elles avaient une garantie de maison neuve et vous êtes
responsables dans le programme Corvée-habitation...
M. Tardif: II y a des victimes qui ont agi de façon
complètement imprudente, irréfléchie et irresponsable.
M. Middlemiss: Quand ils mettent 5000 $...
M. Tardif: Lorsqu'une personne achète une maison et que,
sans avoir même vu un clou et sans avoir des titres clairs, elle met 40
000 $ sur cette maison, je dis que c'est irresponsable. Qu'un citoyen mette 40
000 $ comptant sur un rêve de maison dont on lui a montré les
plans, qu'il n'est même pas propriétaire du terrain et n'a
même pas vu les titres du terrain... M. le Président, cela aurait
peut-être été plus avantageux à ce
moment-là... Ce n'est pas une conduite responsable. Il ne faudrait pas
qu'on pense que le gouvernement ou Corvée-habitation peuvent assumer ce
type de conduite.
M. Middlemiss: Je pense, M. le ministre, que vous avez des
mandataires dans le cas de l'APCHQ et la FCQ. Vous avez vu à ce que les
entrepreneurs qui construisaient des maisons soient reconnus par la
régie, d'accord. Tout cela ensemble. Est-ce que la FCQ et l'APCHQ
étaient vos mandataires pour s'assurer que les gens, une fois qu'ils
achetaient une maison d'un entrepreneur qui avait l'enseigne de l'APCHQ ou de
la FCQ... Lorsque vous avez cela, est-ce que ces gens-là sont vos
mandataires ou non? Ils l'ont achetée, mais l'entrepreneur qu'on
reconnaît sous le signe de la FCQ ne fait pas son travail. Allez-vous
blâmer le consommateur?
M. Tardif: 'M. le Président, je dis que je comprends le
député de Pontiac de faire
les représentations qu'il fait. Mais, sur le strict plan de la
responsabilité, si je confie au député de Pontiac la
construction de ma maison parce qu'il est un entrepreneur digne, fiable et
reconnu, qui a un bon dossier, qui est enregistré à la RECQ, qui
a le plan d'assurance garantie de l'APCHQ si je lui confie la construction de
ma maison et qu'il fait faillite, je n'ai, encore une fois, d'autres recours
que ceux qui sont prévus actuellement sur le plan civil devant les
tribunaux. Je ne peux donc pas, même si le député de
Pontiac est celui qui doit construire ma maison, je ne peux pas m'en prendre
à lui, ni au gouvernement, ni à l'association à laquelle
il appartient. Cela n'existe pas: sur le strict plan juridique les gens pensent
qu'il y a ce type de responsabilité. Il y a des tribunaux pour cela. Je
pense que si on avait fait attendre des gens après une décision
du tribunal, ils auraient attendu quatre ou cinq ans et ils se seraient
retrouvés devant rien à la fin de ces cinq ans.
Je dis encore une fois que j'ai rencontré le président du
comité des victimes il y a deux semaines. Il nous a posé un
certain nombre de questions. Il nous a fait part que la solidarité entre
les victimes était peut-être moins forte que prévu au
départ. Certains, ayant eu une partie de leur dédommagement,
veulent le garder pour eux plutôt que de le mettre dans le pot. La nature
humaine, mon cher monsieur...
M. Middlemiss: Ils avaient la garantie de maison...
M. Tardif: Non, la solidarité était là au
départ parce que tout le monde était dans le malheur. Dès
qu'il y en a qui ont...
M. Middlemiss: Cela n'a jamais été une condition
à l'entente, en tout cas.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Paré): D'autres questions sur
l'élément 3? Il n'y a pas d'autres questions sur
l'élément 3.
La vérification des engagements financiers 2 et 3 du
ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur pour le
mois de mars 1984 est terminée. Merci, M. le ministre de même que
les personnes qui vous accompagnent pour avoir bien accepté de venir
répondre aux questions des membres de la commission. Merci beaucoup.
M. Tardif: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Paré): La commission ayant rempli
son mandat suspend ses travaux jusqu'à 16 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 11)
(Reprise de la séance à 16 h 7)
Le Président (M. Paré): À l'ordre, mesdames
et messieurs!
La commission des affaires sociales reprend ses travaux pour
procéder à la vérification des engagements financiers des
ministères des Affaires sociales, de l'Habitation et de la Protection du
consommateur des mois de février et mars 1984.
Tel qu'entendu cet avant-midi avec le ministre de l'Habitation et de la
Protection du consommateur, nous allons entreprendre immédiatement
l'étude des engagements du mois de février 1984 avec le ministre
des Affaires sociales.
M. le député de Brome-Missisquoi.
Affaires sociales Février
M. Paradis: À l'élément 1, il s'agit d'un
contrat négocié. "Contrat pour la location-achat et l'entretien
d'un contrôleur, 12 écrans et 8 imprimantes pour une
période de 36 mois." Le fournisseur est Comterm Inc., Pointe-Claire. Le
montant de l'engagement est de 125 754,72 $. Ma question au ministre est la
suivante: Pourquoi a-t-on procédé par contrat
négocié?
M. Laurin: J'ai avec moi M. D'Astous, qui est mon officier pour
toutes ces questions, et, avec votre permission, je vais lui demander de vous
donner les détails.
M. D'Astous (André): Ce qui est arrivé dans ce
cas-ci, c'est ceci: c'était un contrat en vigueur, qui datait de
quelques années déjà; c'était un contrat de trois
ans. À l'époque, cela avait été
négocié selon la même formule que l'appel d'offres qu'il y
avait eu entre le ministère des Finances et les fournisseurs publics.
Dans la mesure où les besoins du ministère étaient
semblables à cela, on a, de concert avec le BCI, négocié
directement avec le même fournisseur.
Par ailleurs, les besoins étant augmentés depuis la date
du contrat, on a tout simplement ajouté au montant original des
tranches...
M. Paradis: Pour que je comprenne bien, le contrat initial n'a
pas été, quant au ministère des Affaires sociales, un
contrat suivant un appel d'offres public, un contrat par soumissions, mais a
été, dès le début un contrat
négocié.
M. D'Astous: C'est exact, mais il y avait eu au préalable,
entre le ministère des Finances et la même firme, un appel
d'offres et on avait retenu ACSI. D'accord?
M. Paradis: Oui.
M. D'Astous: Comme les besoins du ministère des Affaires
sociales à l'époque, en 1981-1982, étaient semblables
à ceux du ministère des Finances, comme le banc d'essai qui
aurait dû se faire pour les besoins du ministère des Affaires
sociales était à peu près équivalent à celui
du ministère des Finances, le SGA et le Conseil du trésor ont
accepté de ne pas retourner en banc d'essai, en appel d'offres, et ont
pris l'entente convenue entre ACSI, à l'époque, et le
ministère des Finances pour l'adapter aux besoins financiers qui sont
les mêmes et au volume des Affaires sociales.
M. Paradis: Est-ce que c'est, au niveau des règles du
Conseil du trésor, une façon habituelle de procéder? Je
vous dis ce que sous-entend ma question. Habituellement, quand un
ministère a besoin de s'équiper sur le plan de l'informatique, il
procède à un appel d'offres et c'est le plus bas soumissionnaire
ou celui qui répond le mieux aux besoins du ministère à
qui on décerne le contrat.
Est-ce qu'il n'y a pas un danger à faire un banc d'essai pour un
ministère et à tenter de l'étendre aux autres
ministères? Est-ce que c'est là la procédure normale
prévue par le Conseil du trésor?
M. D'Astous: La procédure normale est évidemment,
pour un certain niveau, un appel d'offres. Vous savez, l'APL, c'est très
spécialisé à Québec même. S'il faut faire
appel à des gens de Montréal, les coûts de
télécommunications sont tellement importants que c'est
inabordable. Donc, dans la région de Québec, il y avait
l'Université Laval, l'ACSI et peut-être un ou deux autres
fournisseurs. Devant le banc d'essai, qui est quand même coûteux,
fait dans le temps, devant la faible ampleur des montants, soit 60 000 $ pour
trois ans...
M. Paradis: Ce ne sont pas des montants extravagants en
informatique, puisqu'on est à 55 000 $. Je comprends cela. Cela va.
Contrat no 2: "Contrat pour les services de M. Raymond Carignan afin de
coordonner les activités du ministère en matière de
politique de santé et de santé communautaire, pour une
période de trois ans, à compter du 3 mars 1984. Fournisseur:
Cité de la santé de Laval. Montant de l'engagement: 285 540
$."
Est-ce que le ministère ne possède pas, de façon
interne, le personnel nécessaire pour coordonner ces activités en
matière de politique de santé et de santé
communautaire?
M. Laurin: M. D'Astous.
M. D'Astous: Dans ce cas-ci - je ne suis peut-être pas un
spécialiste de la santé communautaire - ce qu'on dit au CT, c'est
qu'il y a un besoin de politique, un besoin de leadership. M. Carignan, qui
travaillait au centre de la santé de Laval, était, selon le
curriculum vitae que l'on a ici, au jugement du ministère très
qualifié pour le faire. Il faut comprendre que le ministère
requiert les services de M. Carignan et paie l'hôpital quand même.
En ce qui concerne le bien-fondé d'engager ce monsieur par rapport aux
ressources internes du ministère, je ne pourrais être en mesure de
répondre à cela.
M. Paradis: Je vais m'adresser directement au ministre parce que
cela me semble une activité de coordination à l'intérieur
du ministère. On parle de la politique en matière de santé
et de santé communautaire. Ce qui me surprend, c'est que le
ministère ne dispose pas, présentement, de l'effectif
nécessaire. Est-ce qu'il y a eu départ de quelqu'un?
M. D'Astous: Ce que je peux dire, c'est que de tout temps, de ce
que j'en connais, cela a été des gens engagés de
l'extérieur et jamais de permanence depuis au moins deux ou trois
ans.
M. Paradis: S'il s'agissait de permanence dans le cas que vous
m'indiquez, M. D'Astous, on aurait le renouvellement d'un contrat?
M. D'Astous: C'est un nouvel individu, n'est-ce pas?
M. Paradis: C'est cela. Il ne s'agit pas d'un renouvellement.
M. D'Astous: Non.
M. Paradis: Qu'est-il arrivé à l'individu qui
effectuait cette tâche?
M. D'Astous: Je pense qu'il s'agit de M. Raymond Garon qui quitte
dans les semaines à venir.
M. Paradis: D'accord. Quelle était la
rémunération de celui qui quitte?
M. D'Astous: Je ne...
M. Paradis: On a 285 540 $ et on mentionne que c'est pour une
période de trois ans, ce qui fait à peu près 95 000 $ par
année de rémunération.
M. D'Astous: Évidemment, cela inclut tous les avantages
marginaux rattachés au salaire, tous les frais afférents, soit
les frais de transport, selon la directive du Conseil du trésor. Ce
n'est sûrement pas uniquement
l'aspect honoraires, le montant qui est là. Cela inclut...
M. Paradis: Est-ce que vous pouvez nous communiquer le curriculum
vitae de M. Carignan ainsi qu'un exemplaire du contrat qui doit stipuler les
éléments que vous mentionnez?
M. D'Astous: Nous avons ici le contrat et le curriculum
vitae.
M. Laurin: Nous avons le contrat ici et on pourrait très
bien vous communiquer le curriculum vitae.
M. Paradis: Cela va. Élément 3, subventions.
"Subventions de fonctionnement à divers établissements du
réseau des affaires sociales représentant les versements des mois
de novembre et décembre 1983."
M. Laurin: M. le député. Je pourrais
peut-être vous dire que le Dr Raymond Carignan est né le 18
décembre 1935. Il a obtenu un bacc. ès arts en 1956;
diplômé de l'Université de Montréal en
médecine en 1961. Il a obtenu une maîtrise en administration
hospitalière de l'Université de Montréal en mai 1972 et un
certificat de spécialisation en santé communautaire le 9 novembre
1981.
Il a exercé la médecine générale à
Repentigny. Il a été, à l'hôpital Le Gardeur, membre
fondateur et membre du bureau médical dont il est président pour
deux ans, tout en exerçant la fonction de directeur médical. Il a
été chef du service de médecine à l'hôpital
Le Gardeur, directeur médical à l'hôpital
Saint-Eusèbe. Il a été chef du département de
santé communautaire au centre hospitalier Saint-Eusèbe de
Joliette de 1973 à 1975; il a été président de
l'Association des directeurs de département de santé
communautaire en 1975-1976; il a même été tuteur d'un
CLSC.
Il a été, à la Cité de la santé de
Laval, de 1975 à 1977, directeur des services professionnels et chef du
département de santé communauté; il y exerce ses fonctions
depuis 1975 et il y a tenu plusieurs fonctions. Par exemple, il a
été coordonnateur de l'enseignement à la Cité de la
santé; il a été le remplaçant du directeur
général durant une certaine période; il a
été DSP par intérim à Val-d'Or; il a
été coroner pour le district de Joliette durant six ans et
directeur de la chambre de commerce. En somme, c'est quelqu'un qui a une
expérience extrêmement diversifiée et c'est à la
suite de cela qu'on est allé le chercher pour être directeur des
services communautaires, une section du ministère à laquelle nous
voulons donner plus d'importance et plus de visibilité au cours des
années qui viennent.
M. Paradis: Son curriculum vitae est fort élogieux, mais
plusieurs individus dans la société québécoise et
dans cette spécialisation ont également, je n'en doute pas, un
curriculum vitae fort élogieux. Comment en êtes-vous
arrivés, avec tous ces curriculum vitae fort élogieux, à
arrêter votre choix sur M. Carignan?
M. Laurin: Évidemment, je n'étais pas là.
C'est un choix qui a été fait par celui qui m'a
précédé. Or, à la lecture du curriculum vitae, je
ne puis m'empêcher de penser qu'on a quand même choisi quelqu'un de
très compétent et ayant beaucoup d'expérience dans ce
domaine. C'est tout ce que je peux dire.
M. Paradis: Le ministère a-t-il évalué
d'autres candidatures?
M. Laurin: Je ne saurais vous le dire. J'imagine que oui, car,
habituellement, on ne choisit pas quelqu'un comme cela. On choisit.
M. Paradis: Engagement 3: "Subventions de fonctionnement à
divers établissements du réseau des affaires sociales
représentant les versements des mois de novembre et décembre
1983. Montant de l'engagement: 10 057 100 $." Qu'est-ce qui explique que c'est
en février 1984 qu'on donne aux établissements les versements de
novembre et décembre 1983? Est-ce une procédure normale? Est-ce
qu'il faut que le ministère reçoive des rapports avant
d'effectuer des déboursés?
M. D'Astous: Qu'est-ce qui fait que...
M. Paradis: Le montant des subventions de fonctionnement vise les
mois de novembre et décembre 1983.
M. D'Astous: Oui.
M. Paradis: II est versé ou approuvé par le CT en
février 1984.
M. D'Astous: Cela a été approuvé en
programmation de début d'année et les versements sont aussi
nombreux.
Généralement, c'est selon le "cash flow" -entre guillemets
- de l'établissement, en 26 paiements. Alors, en novembre et en
décembre, on a effectivement fait des déboursés pour ce
secteur. Ce qui arrive, c'est que ces informations sont parvenues à la
commission, en février et en mars, mais ce sont bel et bien les
déboursés de novembre et de décembre ou d'octobre et de
novembre.
M. Paradis: Si vous regardez le document qu'on nous a soumis,
à l'engagement 3, page 3, vous trouvez:
"Centres hospitaliers privés, liste des subventions de 25 000 $
et plus, décembre 1983." Là, on a une liste des
établissements. Par exemple, le premier, en haut de la page, c'est Villa
Médica Inc., 62 100 $, entre parenthèses. Pouvez-vous m'expliquer
si on est allé chercher de l'argent?
M. D'Astous: C'est exact. Lorsqu'on a des contrats entre les
centres hospitaliers privés et le gouvernement, il y a les
règlements dits de fin d'année. Par exemple, les revenus sont
rectifiables aux états financiers. S'ils ont
récupéré plus que ce que nous avons défalqué
dans leur budget de base, on récupère la différence.
M. Paradis: À l'élément 3, page 19, on
constate qu'en décembre 200 000 $ ont été versés au
Centre hospitalier de Matane et on constate que pour ne prendre que cette page,
à titre d'exemple, qu'aucun montant n'a été versé
aux autres centres hospitaliers, selon ce qui y apparaît.
M. D'Astous: Je vais vous expliquer cela. En début
d'année, tant et aussi longtemps que le gouvernement et le
ministère n'ont pas pris l'engagement ferme de verser tel montant par
année, en fait, tant qu'ils n'ont pas signifié le budget global
d'un établissement, ce qu'on fournit à la commission, ce sont les
déboursés qui vont à la reconduction des années
antérieures. Le jour où le ministère fait les engagements
financiers en concordance avec la programmation budgétaire, ce qu'on
transmet alors à la commission, ce sont des engagements. Dans ce cas-ci,
bien sûr, les autres hôpitaux ont eu des déboursés
durant cette période, mais en plus, ce qui est nouveau et marginal par
rapport à ce centre hospitalier, c'est qu'il y a eu un montant de 200
000 $ d'ajouté à l'engagement global du début de
l'année. Donc, cela s'ajoute au budget signifié à ce CH et
cela a été fait à cette date.
M. Paradis: Qu'est-ce qui a justifié ce montant
additionnel de 200 000 $ dans le cas du Centre hospitalier de Matane?
M. D'Astous: Je ne saurais vous dire, il peut y avoir une foule
de raisons. Ce qui est certain, c'est que c'est dans les frais d'exploitation;
donc, ce ne sont pas les immobilisations, ni un service de la dette ni une
allocation d'espace. Donc, c'est possiblement une révision du budget
à la hausse; ou les revenus ont été plus faibles que
prévu en cours d'année ou c'est une décision du
ministère qui veut qu'on rajuste ce budget. Il y a une foule de raisons,
je ne pourrais vous dire. Par ailleurs, je peux vous la fournir.
M. Laurin: ...une réponse.
M. Paradis: Est-ce que ces subventions sont normées?
M. D'Astous: Absolument parce que ce qui n'est pas normé
en haut de 5000 $ est approuvé par le Conseil du trésor. Il le
faut.
M. Paradis: Donc, ces 200 000 $ sont normés et tombent
dans le...
M. D'Astous: Dans le CT de la programmation
budgétaire.
M. Paradis: À la page suivante, au Centre psychiatrique de
Roberval, en novembre, on indique 31 800 $. C'est à la page 26. Si ce
sont les mêmes explications, est-ce que vous pourriez également
nous fournir l'information à savoir ce qui justifie ce montant dans ce
cas?
M. Laurin: Avec plaisir, ceux de
Matane et de Roberval. La somme de 200 000 $ à Matane et 31 000 $
à Roberval.
M. Paradis: 31 800 $ à Roberval. Dans la même
série de questions, pour décembre, au CHUL, 185 000 $. Au Centre
hospitalier Georges-Frédéric, c'est peut-être une question
différente parce que, cette fois-ci, je constate que les chiffres sont
entre guillemets. Je suis à la page - je ne sais pas de quelle
façon la pagination fonctionne-Une voix: C'est parce qu'il y a
des chiffres qui sont cachés.
M. Paradis: Page 25. Il y a 527 400 $, mais c'est entre
guillemets. Est-ce qu'on est allé rechecher...
M. Laurin: J'imagine.
M. D'Astous: Quand c'est entre guillemets, c'est toujours
une...
M. Paradis: Pour quel motif?
M. D'Astous: II peut s'agir de surplus des années
antérieures; à la suite des politiques du ministère on
doit récupérer une certaine somme. Pour le faire, on diminue
d'autant le budget de fonctionnement de l'établissement et, de ce fait,
comme ministère, on a des liquidités qui correspondent au montant
qu'on veut récupérer.
M. Paradis: Donc, pas de question en suspens concernant ce centre
si on est allé récupérer.
À la page 26, l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke, 50 000 $,
même question. À la
page 27, en ce qui concerne l'Institut de cardiologie, on est
allé récupérer 1 299 500 $ en novembre. J'aimerais avoir
des explications là-dessus.
M. D'Astous: Ce qui est arrivé, je peux vous le donner sur
place, je m'en rappelle très bien. Pour l'Institut de cardiologie, il y
a eu un crédit de développement de 1 299 500 $. Il y a eu une
décision du gouvernement indiquant qu'on ne l'accordait pas pour le
développement dit obligatoire, ouverture de lits, parce que ce
n'était pas prêt, mais pour deux choses: pour des
équipements neufs et pour un "en lieu" de compressions
budgétaires. On avait dit: Vous deviez tant en compressions mais, dans
la mesure où on a de la liquidité pour vous, on ne vous oblige
pas à le faire. Or, comme c'est une programmation, c'est par
activité, c'est un jeu comptable. On a récupéré
à cette activité là, mais on a déboursé le
même montant à une autre activité.
M. Paradis: Vous l'avez transféré où, ce
montant de 1 299 500 $?
M. D'Astous: À l'activité principale. Vous savez,
dans la programmation, il y a l'activité principale et les
activités récurrentes. C'est l'ensemble du budget global, soit 5
000 000 000 $. Vous avez des activités de développement
séparées en priorités du conseil et en activités
obligatoires, c'est-à-dire des constructions qu'il faut habiller. Vous
avez aussi une autre activité pour indexation en cours d'année et
vous avez d'autres activités pour allocations complémentaires. Ce
sont un peu les ajustements de base et tout cela. De façon comptable,
comme on ne voulait pas l'imputer là, il fallait faire un transfert
à l'autre activité et c'est juste un jeu. Il n'y a pas eu de
ponction de ce montant à l'hôpital.
M. Paradis: C'est une gymnastique de comptable.
M. D'Astous: Voilà!
M. Laurin: Pas des trucs, de la gymnastique.
M. Paradis: De la gymnastique mais, avec toute la gymnastique que
j'aperçois dans ces documents, le réseau doit être en
forme.
M. D'Astous: Et cela, comme ce n'était pas normé,
il y a eu un CT spécifique sur ce montant-là.
M. Paradis: Les mêmes questions dans le cas des
hôpitaux où l'on a donné des subventions: Jean-Talon, 70
500 $;
Maisonneuve-Rosemont, 76 700 $ et l'Hôpital général
de Montréal, 102 900 $. Maintenant, dans le cas de l'Hôpital
général de Lachine où, encore une fois, on retrouve entre
parenthèses un montant de 92 300 $ et dans celui de l'Hôpital
neurologique où l'on retrouve encore une fois entre parenthèses
35 900 $, est-ce qu'il s'agit d'une gymnastique?
M. D'Astous: Non, ces montants sont possiblement des
récupérations, de mémoire.
M. Paradis: Ce sont des récupérations?
M. D'Astous: Oui. Je me souviens bien du montant de 1 200 000 $,
mais ce sont probablement des récupérations, des versements en
trop ou des choses comme cela. Vous voulez l'information sur ces deux
aussi?
M. Paradis: Oui. Est-ce que, lorsque vous effectuez -
peut-être pour une question de connaissances générales -
des récupérations, par le fait même, cela veut dire que
l'institution fonctionne avec un budget équilibré ou est-ce
qu'à la suite d'une de vos ponctions l'institution peut se retrouver,
à la fin de l'année, en état déficitaire?
M. D'Astous: Quand on récupère,
généralement, c'est pour des traitements des années
antérieures. S'il y a un surplus dans leur bilan, normalement, ils ne
devraient pas l'utiliser pour l'année courante. Or, avec toutes les
règles dictant qu'il faut récupérer tel montant pour les
années antérieures, souvent, on remonte deux ou trois ans en
arrière. Je pense aux surplus, par exemple. On touche à la
liquidité du fonds d'exploitation mais, durant l'année en cours,
on ne touche pas au budget global prévu initialement. On
récupère des montants qu'ils avaient en banque.
M. Paradis: Mais, sur le plan pratique, on peut retrouver la
situation suivante: un centre hospitalier qui termine l'année en cours
avec un budget de fonctionnement déficitaire, alors que, pendant la
même année, le ministère est allé
récupérer, à cause de surplus antérieurs ou pour
d'autres raisons, des sommes qui n'étaient pas prévues à
ce budget.
M. D'Astous: Quand vous parlez de déséquilibre en
fin d'année, c'est toujours sur la base d'un exercice.
M. Paradis: Je le comprends.
M. D'Astous: Alors, cela n'a rien à voir avec les
années antérieures. Qu'on ait fait ou non des ponctions, la
situation financière de l'année, par exemple 1983-1984, n'est
pas
changée pour autant. C'est quelque chose qui est en dehors de
cela.
M. Paradis: Mais lorsque vous parlez...
M. D'Astous: Cela affecte, par ailleurs, la liquidité,
bien sûr, de l'établissement.
M. Paradis: ...de ponctions pour les années
antérieures, pour qu'on se comprenne bien, est-ce que vous êtes en
train d'effectuer une opération de nettoyage?
M. D'Astous: Effectivement. On a, au cours de mars,
réglé des années pour l'ensemble des hôpitaux:
1978-1979, 1979-1980, 1980-1981 et 1981-1982. On a
récupéré les surplus qu'il fallait selon la politique; on
a récupéré des ajustements postbudgétaires des
années antérieures qui sont le résultat de règles
et, avec cela, on a fait autre chose, comme le paiement des déficits du
réseau, etc.
M. Paradis: Et, au total, vous avez récupéré
combien?
M. D'Astous: De mémoire - c'est dommage, j'ai le tableau -
pour les quatre dernières années, c'était de l'ordre de 40
000 000 $ à 50 000 000 $, mais sous toute réserve.
M. Paradis: C'est un ordre de grandeur, d'accord. (16 h 30)
M. D'Astous: Je peux vous fournir le tableau précis,
année par année.
M. Paradis: J'apprécierais avoir les détails des 40
000 000 $ à 50 000 000 $ parce que autrement on va être
obligé de poser une multitude de questions dans chacun des cas, tandis
que si on a le tableau général...
M. D'Astous: C'est peut-être un CT qui a encadré
l'opération.
M. Paradis: On peut peut-être régler pour deux
tableaux, ce qui éliminerait l'ensemble des questions. Prenons le
tableau qui donne le total, quand même, avec la ventilation des
récupérations que vous avez faites pour ces noms et des ajouts.
Avec les deux tableaux je pense qu'on aurait...
M. D'Astous: Mais il faut faire attention. Lorsque vous parlez
d'ajouts, vous parlez de l'opération courante 1983-1984. Encore une
fois...
M. Paradis: Cela va.
M. D'Astous: ...les montants qu'on récupère...
M. Paradis: Oubliez les ajouts, ce sont strictement les
récupérations.
M. D'Astous: C'est pour les années antérieures.
M. Paradis: Cela s'applique à l'année courante. Je
pense que c'est à la page 32. L'hôpital qui est listé en
haut de la page, c'est le Centre hospitalier Pierre-Boucher; il n'y a pas de
chiffres à côté. Si vous allez plus au bas de la page, vous
allez voir: Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins, en novembre...
Une voix: Je l'attendais.
M. Paradis: Je ne voulais prendre personne par surprise, mais il
n'y a ucune subvention de fonctionnement en novembre et décembre. Ce
n'est pas le seul cas, j'ai pris un exemple au hasard. Qu'est-ce qui explique
que beaucoup d'hôpitaux ne reçoivent pas de frais de
fonctionnement?
M. D'Astous: II faut comprendre, encore là, que ce sont
des trucs à la marge qui s'ajoutent au budget signifié en
début d'année. D'accord?
M. Paradis: Vous allez me recommencer cela, je...
M. D'Astous: D'accord. Tant et aussi longtemps que le
ministère n'a pas fait des engagements formels, on distribue à la
commission des déboursés.
M. Paradis: D'accord.
M. D'Astous: C'est ce qu'on paie à tous les mois. Le jour
où on a, comme ministère, des engagements on va à la
comptabilité. On ne vous transmet que les engagements à la marge
- parce que tout le reste est fait dans un bloc en début d'année
- ce qui représente le budget global. Tant et aussi longtemps, rendu en
octobre ou en novembre, qu'on n'ajoute pas de crédits à un
établissement...
M. Paradis: Rien n'apparaît.
M. D'Astous: ...tout ce qui continue, ce sont les chèques
de déboursés à tous les quinze jours.
M. Paradis: Dans ce contexte, est-ce que les montants que vous
ajoutez - je vais prendre un exemple dans la même page, l'Hôpital
du Haut-Richelieu, 290 600 $ - ces subventions que vous versez en cours
d'exercice peuvent servir à éponger des déficits
prévus?
M. D'Astous: Généralement, le budget global, on
s'entend sur cela pour fonctionner
jusqu'au 31 mars. Il est possible que, vers le printemps, dans la mesure
où le ministère a certaines possibilités
financières, regardant les rapports trimestriels de juillet et d'octobre
qu'on a des établissements, on voie possiblement une
sous-budgétisation causée par un volume incontrôlable et
qui pète de toutes parts. Le ministère, devant les
liquidités possibles - c'est ce qu'on a fait cette année pour
plusieurs millions sélectionne les CH les plus dépourvus et les
plus déficitaires par rapport à leur situation et, à la
clientèle qui augmente. Dans le cadre de subventions qui sont
normées, qu'on appelle des rétablissements de base
budgétaire, on fait des ajustements, mais pour cause de situation hors
du contrôle de l'établissement parce que le budget global est
là, sauf si vous avez une situation qui fait que...
M. Paradis: Mais j'imagine qu'avant -encore une fois, en prenant
le cas de l'Hôpital du Haut-Richelieu - d'effectuer un
déboursé de fonctionnement, à supposer que cela en soit
un, vous avez un rapport du CRSSS et du ministère vous disant que la
base budgétaire a été sous-évaluée ou qu'il
y a un afflux de clientèle incontrôlable.
M. D'Astous: Lorsqu'on reçoit les rapports trimestriels,
on les analyse et le conseil régional aussi porte un jugement sur ce qui
s'est passé. Si c'est une mauvaise gestion, s'il s'agit d'une
sous-budgétisation, d'une augmentation importante de la
clientèle, c'est cela et c'est cela. Au premier rapport trimestriel, les
chiffres, on les prend comme cela; au deuxième, cela nous éclaire
davantage et, au troisième, si c'est sérieux, on pointe nos
établissements de cette façon: problèmes en termes de
mauvaise gestion, problèmes en termes de déséquilibre
causé par une clientèle qui augmente. Et on continue, on
continue; on arrive à la fin de l'année et on dit: II y a des
disponibilités budgétaires ou il n'y en a pas.
M. Paradis: Est-ce qu'il arrive que vous receviez des rapports du
CRSSS et du ministère quant à des budgets de fonctionnement qui
recommandent une réévaluation, justement, à la hausse du
budget de base et que vous ne le fassiez tout simplement pas?
M. D'Astous: À la suite de la budgétisation qu'on
fait en début d'année, on se base, par exemple, sur la fameuse
méthode MRBB, la méthode de révision des bases
budgétaires, qui évalue la performance de l'établissement.
On s'en sert pour budgétiser.
M. Paradis: Vous apportez...
M. D'Astous: II est possible que nos chiffres soient
erronés à la suite de données provenant de
l'établissement qui soient plus ou moins justes. L'établissement
et le conseil régional établi nous disent: Cela n'a pas de bon
sens, votre performance n'est pas selon ce qu'on pense, nous. Des études
sont faites et, effectivement, il est possible - il y a déjà eu
des cas - qu'on révise notre budgétisation sur la base que
l'intrant à la budgétisation était quelque peu
incorrect.
M. Paradis: Dans le cas où vous recevez d'un centre
hospitalier une demande de réévaluation de la
budgétisation de base, dans le cas où vous faites analyser le
dossier par les services du ministère ainsi que par le CRSSS, une fois
le tout conclu dans la réévaluation du budget de fonctionnement
de base, est-ce que vous rajustez?
M. D'Astous: Généralement, c'est très rare
que tous les avis soient dans le même sens.
M. Paradis: Ils peuvent varier dans les chiffres.
M. D'Astous: Souvent, ils vont dans le sens contraire. J'ai des
exemples précis en tête. Le ministère dit: "Vous avez un
excédent de ressources" et l'établissement dit: "Non, je suis en
économie de ressources." Quand il y a vraiment unanimité, je
pense qu'on le fait mais, dans la mesure où on a des crédits, on
a un budget par établissement, un crédit global. Je ne sais pas
si vous voulez parler des irritants, mais c'est un exemple où on peut
monter des dossiers.
M. Paradis: Pour parler de l'exercice financier de cette
année, combien se dégage de cette marge de manoeuvre?
M. D'Astous: Au moment où on se parle, c'est beaucoup
moins que l'an passé.
M. Paradis: Vous aviez combien l'an passé?
M. D'Astous: En fin d'année, on avait plusieurs millions
qu'on a pu affecter comme ça à l'équilibre financier.
M. Paradis: Plusieurs millions? Je dois chiffrer cela.
M. D'Astous: 10 000 000 $.
M. Paradis: 10 000 000 $? Cette année, c'est moins?
M. D'Astous: Au moment où je vous parle, c'est beaucoup
moins.
M. Laurin: Remarquez qu'on pourrait toujours retourner, s'il nous
en manque. Il faudrait que je convainque le Conseil du trésor qu'il nous
en faut beaucoup plus en fonction de facteurs imprévisibles ou
conjoncturels. C'est souvent comme ça, d'ailleurs, qu'on procède.
Les 10 000 000 $ qu'on a à la fin, c'est bien possible qu'on les ait
parce qu'on a été obligé d'aller en chercher une partie en
cours d'année ou à la fin de l'année en raison de facteurs
qu'on ne pouvait prévoir au début de l'année.
Le Conseil du trésor n'aime pas s'engager à l'avance. Il
aime bien qu'on lui prouve, comme saint Thomas que, c'est absolument requis,
nécessaire.
M. D'Astous: L'an passé, une bonne partie était
pour du développement obligatoire qui retardait. À ce
moment-là, on demande au gouvernement de gérer une
activité que nous pouvons subventionner.
M. Paradis: À la page 38, vous avez une page titre,
Ministère des Affaires sociales, centres d'accueil privés
(réadaptation) novembre et décembre 1983. Là, on a
le nom des établissements avec la liste des montants, etc. Est-ce que
les montants qui sont versés le sont de façon uniforme?
M. Laurin: Cela dépend des contrats que nous avons avec
les centres d'accueil privés. Cela fonctionne habituellement comme ceci:
un centre d'accueil privé a un certain nombre de lits ou de places qui
sont vraiment privées.
À ce moment-là, le centre d'accueil peut demander le prix
qu'il veut par jour. Il arrive assez souvent qu'un centre d'accueil
privé demande à passer une convention avec le ministère
des Affaires sociales, convention en vertu de laquelle un certain nombre de
places ou de lits seront réservés à des patients publics
admis...
M. Paradis: ...
M. Laurin: Pas toujours. Admis selon les barèmes ou
critères en vigueur dans les comités d'admission des CSS ou,
maintenant, des nouveaux comités d'admission en vertu de la loi 27. Ces
lits sont subventionnés à tant par lit par journée.
Habituellement, c'est inférieur à ce que le centre d'accueil
exige pour les lits privés. Ils le font - les raisons sont variables -
souvent, en tout cas, parce qu'ils pensent qu'ils ne pourraient pas occuper
tous leurs lits uniquement en recourant aux lits privés peut-être
à cause du prix supérieur, évidemment. La liste de ces
centres d'accueil varie d'une année à l'autre et le nombre de
lits conventionnés varie aussi. On a des demandes constantes.
M. Paradis: Vous en ajoutez constamment.
M. Laurin: On en ajoute, on en retranche à la demande des
institutions elles-mêmes.
M. Paradis: Lorsque vous avez de nouvelles demandes d'un centre
d'accueil privé, quels sont vos critères?
M. Laurin: On regarde les sondages, les études, les
analyses faites par les CRSSS habituellement. Les CRSSS, comme vous le savez,
font une étude constante des besoins en rapport avec les places
disponibles. Ce qui nous guide fondamentalement, ce sont des études
faites sur le plan régional. Si le CRSSS nous dit que, vraiment, il y a
un manque de places, par exemple, dans les centres d'accueil publics et qu'il
faudrait des places additionnelles, bien souvent, au lieu de construire un
centre d'accueil nouveau, on accorde des lits nouveaux conventionnés en
centre d'accueil privé. Cela fait partie de notre politique de
complémentarité du réseau privé par rapport au
réseau public.
M. Paradis: Est-ce que, comme coût de fonctionnement, la
marge entre les deux réseaux, soit le public et le privé, pour
des cas comparables...
M. Laurin: Pour les lits conventionnés ou places
conventionnées, nous accordons exactement ce que nous payons en moyenne
dans les établissements publics. Donc, on ne peut pas dire qu'il y a
injustice en quoi que ce soit. Je constate, malgré tout, que le fait que
certains lits privés ou places privées soient payés plus
cher, nous aide, sur le plan public, parce que autrement on serait
obligé de construire des places additionnelles.
M. Paradis: Sur le plan des coûts, est-ce qu'il y a une
épargne pour le ministère? Vous me dites que non.
M. Laurin: En un sens oui et en un sens non. À la
population, disons que cela coûte plus cher parce que les lits
privés coûtent souvent plus cher ou les places privées
coûtent souvent plus cher. Par contre, c'est une économie parce
que cela nous empêche, dans le réseau public, de construire aussi
vite des places d'accueil en centres d'accueil publics qu'il nous
faudrait construire.
M. Paradis: Lorsque vous faites votre calcul au niveau de
l'établissement public, est-ce que vous incluez des coûts
d'immobilisations?
M. Laurin: Toujours.
M. Paradis: Toujours. Cela se retrouve entre l'engagement 3,
à la page 45, et l'engagement 4 page 1. Finalement, c'est l'engagement
4. "Subventions à divers établissements du réseau des
affaires sociales pour fins d'immobilisations et d'équipement et pour le
paiement du capital et des intérêts des échéances
obligataires du mois de novembre 1983. Montant de l'engagement: 19 809 000
$."
M. D'Astous: Dont le détail apparaît en page 4 P.2.
(16 h 45)
M. Paradis: À la page 4-P.l avant de se rendre à la
page P. 2. Dépenses d'immobilisations et d'équipement des
établissements du réseau des affaires sociales centres locaux de
services communautaires: 404 600 $. Peut-on nous identifier dans quels CLSC ces
dépenses ont été faites? S'agissait-il d'immobilisations
ou d'équipement?
M. O'Astous: Vous avez toute l'information en annexe.
M. Paradis: D'accord. Cela va.
M. D'Astous: Elle ne sera peut-être pas facile à
trouver, mais elle y est. Vous l'avez, établissement par
établissement, plus loin. Vous commencez à voir la liste
là.
M. Paradis: D'accord. Comme l'article budgétaire
01-02-01-11-011, CLSC, Fleur de Lys, j'ai 7496,11 $. Je retrouve cela à
la page 4-P. On me dit que c'est une créance hypothécaire.
M. D'Astous: Celle-là, oui, effectivement.
M. Paradis: Ce sont toutes des créances
hypothécaires.
M. D'Astous: Cette page-là, oui. Si vous allez un peu plus
loin...
M. Paradis: Est-ce que ces montants comprennent le capital et les
intérêts.
M. D'Astous: Les créances hypothécaires, oui.
M. Paradis: Des 404 000, je retiens qu'au niveau des CLSC j'ai
7496,11 $ au niveau créances hypothécaires, il me reste 397 000 $
à découvrir.
M. D'Astous: C'est peut-être de la location d'espace et des
équipements. Vous avez cela par article budgétaire.
M. Paradis: Oui.
M. D'Astous: On peut vous fournir, pour votre
compréhension, ce que représentent les chiffres pour bien vous
situer. C'est dans le cadre de la programmation budgétaire
approuvée par le Conseil du trésor. On pourrait vous dire que
01-02-01-11-011 ce sont les créances hypothécaires, mais pour
d'autres articles, c'est peut-être l'équipement ou la location
d'espace. C'est peut-être le maintien des ressources et des
bâtisses.
M. Paradis: À la page 4-P. 2, je vois les frais
d'immobilisation et d'équipement: établissement,
échéances obligataires, CLSC: 129 500 $, à
côté c'est écrit: catégorie "dette". Savez-vous sur
une dette de combien?
M. D'Astous: Oui. On a tout cela au ministère.
M. Paradis: Si on les prenait élément par
élément: CLSC, centres hospitaliers, centres d'accueil... Je vois
les montants payés. Ce que j'aimerais avoir comme renseignement, c'est
combien il reste comme balance, une fois ce montant-là affecté?
Est-ce possible?
M. D'Astous: En fait, c'est un peu la même question que
lors de la commission parlementaire sur les crédits, mais votre question
était plus globale dans le temps.
M. Paradis: Oui.
M. D'Astous: Effectivement, on a la dette, le nombre
d'années de paiement. Vous voulez l'avoir pour...?
M. Paradis: Je veux l'avoir... Si vous l'avez dans le global et
que je peux le retrouver, cela va; je ne veux pas vous faire faire une double
recherche. La question m'est venue à l'esprit parce que je n'ai
certainement pas vu les renseignements que j'avais demandés à ce
moment-là. Car si je les avais, je les aurais mémorisés
quelque part, au moins de façon globale, sans les particulariser. Je ne
pense pas les avoir reçus.
M. D'Astous: D'accord.
M. Paradis: Je ne veux pas les limiter, si je l'avais
posée globalement avant: c'est concernant les CLSC, les centres
hospitaliers, les centres d'accueil, ce qu'on a au niveau immobilisation,
finalement, dans le réseau.
M. D'Astous: D'accord.
M. Paradis: J'aime autant ne pas le détailler à
partir des éléments qui y sont... Juste pour me rassurer,
à la page 4 encore une fois, prenons la dernière série:
Articles
budgétaires, 05-02-01-20-011, on retrouve un autre chiffre
1227-7554, foyer Joseph-Denys Inc. 4236,86 $. Le titre de la page est:
Créances hypothécaires. Ma question est bien simple. Même
si les numéros ou la codification changent, s'agit-il toujours de
créances hypothécaires?
M. D'Astous: Oui parce que les numéros se
réfèrent au titre du programme. Vous avez CLSC en haut. Programme
3 ce sont les hôpitaux. Programme 4 ce sont les CSS. Ce dont vous me
parlez, c'est le programme 5, les CAH, mais c'est toujours la même
structure.
M. Paradis: Les autres numéros en code identifient les
établissements différents.
M. D'Astous: À gauche, c'est exact.
M. Paradis: À l'engagement 6. Excusez, auparavant,
à l'engagement 5. C'est après la page 4-P.25: Contrat de services
pour la réalisation d'une étude sur le vécu en adoption
internationale au Québec. Le fournisseur choisi: SORECOM Inc. Le montant
de l'engagement: 40 000 $. Choisi par un comité de sélection.
S'agissait-il du plus bas soumissionnaire?
M. D'Astous: Firme sélectionnée selon la directive
478. J'imagine que oui. Sinon, il aurait fallu aller au Conseil du
trésor. Je pense que oui, c'est conforme à la procédure.
Donc, c'est sûrement le plus bas soumissionnaire.
M. Paradis: En quoi consistait, plus spécifiquement,
l'étude sur le vécu en adoption internationale?
M. D'Astous: Là-dessus, je ne saurais vous
répondre.
M. Laurin: On va vous dire cela. ...le nom et l'adresse de
parents interviewés. Interviews auprès de gens résidant
dans des localités telles que Gagnon, Fermont, Schefferville,
Havre-Saint-Pierre, municipalité des Îles-de-la-Madeleine,
Chibougamau, Gaspé, Rouyn, Sept-Îles.
M. Paradis: L'étude a été faite dans quel
but?
M. Laurin: C'est pour, comme le dit le titre, étudier le
vécu des gens qui sont en instance ou en désir d'adoption.
M. Paradis: Pour être un peu plus spécifique,
s'agit-il de familles qui ont déjà adopté ou qui
sont...
M. Laurin: Qui ont peut-être déjà
adopté, mais qui veulent adopter davantage des gens venant de
l'étranger.
C'est pour connaître les raisons pour lesquelles les parents
québécois veulent adopter des enfants qu'ils ne peuvent pas
trouver ici au Québec sur place, mais qu'ils peuvent trouver à
l'étranger par les divers mécanismes internationaux qui sont
déjà... Le nombre, la nature des désirs, la nature des
besoins, leurs capacités d'adoption, un peu l'équivalent de ce
qui se faisait avant, quand le milieu québécois fournissait assez
d'enfants à adopter. Maintenant, on sait qu'il n'y en a plus, mais le
désir d'avoir des enfants demeure.
M. Paradis: Pour renseigner le ministère...
M. Laurin: On pourrait vous envoyer, à part cela, le
résultat de l'enquête.
M. Paradis: Oui, j'aimerais cela.
M. Laurin: On va vous envoyer cela.
M. Paradis: On saurait pourquoi on a payé.
L'engagement 6. "Subventions à divers établissements du
réseau des affaires sociales pour fins d'immobilisations et
d'équipement et pour le paiement du capital et des intérêts
dans Échéances obligataires du mois de décembre 1983.
Montant de l'engagement (divers programmes): 25 786 100 $.»
À la page 1, l'engagement du mois de décembre 1983. CRSSS,
les dix régions sont listées: péréquation
interrégionale; achats et construction. De quelle façon
s'effectue la péréquation interrégionale? À partir
de quelles normes?
M. D'Astous: Vous me dites la page où vous êtes,
parce qu'il y a...?
M. Paradis: 6, page 1.
M. D'Astous: Quand on parle de péréquation dans le
secteur social, au niveau du renouvellement des équipements, bureau,
literie, il y a une affectation qui est d'abord basée sur la valeur aux
livres. Avec cette valeur, on donne 90% du montant ainsi calculé et des
crédits obtenus du Conseil du trésor. On se garde une marge de
10% comme ministère pour palier les cas les plus difficiles. Ici encore,
les critères comme tels sont, chaque fois, approuvés par le
Conseil du trésor. Est-ce que c'est parce que c'est une région
éloignée? Est-ce que c'est la vétusté vraiment
terrible de l'établissement? Il y a sûrement des critères
qui sont visibles dans ce dossier mais je ne saurais vous les dire.
M. Paradis: Mais, pour que je comprenne bien...
M. D'Astous: Oui.
M. Paradis: ...peut-être pour ceux qui auront la patience
de nous lire, également, pour leur bénéfice: subventions
à divers établissements du réseau des affaires sociales
pour fins d'immobilisation et d'équipement et pour le paiement du
capital et des intérêts des échéances obligataires
du mois de décembre 1983. Je comprends, sur le plan technique, que
lorsque vous avez une échéance obligataire à rencontrer,
il faut effectuer le paiement. Que vient faire une péréquation
interrégionale?
M. D'Astous: C'est autre chose. Vous avez le service de la dette
qui est une chose...
M. Paradis: Oui.
M. D'Astous: Le reste ce sont des paiements d'argent liquide aux
établissements, qui ne sont pas pour du service de dette, mais soit pour
de l'entretien d'immeubles ou pour de l'entretien d'équipement
léger, soit pour de la location d'espaces, soit pour la
rénovation quand ce sont des montants inférieurs à 250 000
$. Par exemple pour le social, c'est payé non pas sur le service de la
dette mais en argent sonnant.
M. Paradis: D'accord. Donc, tout ce que l'on retrouve dans
l'engagement "péréquation interrégionale" ne s'applique
pas en paiement de capital et intérêts des échéances
obligataires; c'est à part.
M. D'Astous: Du tout.
M. Paradis: Mais, on a mis cela ensemble?
M. D'Astous: Oui.
M. Paradis: Cela va être plus facile.
M. D'Astous: Vous avez quand même le détail plus
loin de ce qui est payé en dette, en péréquation. (17
heures)
M. Paradis: Prenons un exemple pour que je comprenne bien:
l'élément 6, page 3, mais dans les ressources matérielles
et financières, service des mandats décentralisés,
immobilisation, l'engagement du mois de décembre 1983, programe 01-CLSC,
élément 03: loyer, construction et rénovation. En milliers
de dollars, prenons le cas du CLSC de Bedford 100 000 $. Si je comprends bien,
il ne s'agit pas d'un paiement à échéance d'obligations.
Il y a 100 000 $ pour fins de construction, rénovation et loyer?
M. D'Astous: Dans ce cas vous aviez 440 000 $ au 30 novembre, 540
000 $ au 31 décembre. Donc, le déboursé est de 100 000 $
pour le CLSC de Bedford. C'est probablement un versement sur un projet qui est
de plus que 250 000 $.
M. Paradis: 250 000 $ à 1 000 000 $.
M. D'Astous: C'est cela, et qui est versé par le
ministère soit pour de la rénovation d'immeuble et pour des
équipements, mais l'important c'est que ce soit en haut de 250 000 $ et
en bas de 1 000 000 $. Quand c'est inférieur c'est un versement global
au conseil régional qui, lui, voit à faire les
déboursés au niveau de chacun des établissements sous sa
juridiction.
M. Paradis: Ce que vous me dites c'est qu'en décembre 1983
vous avez ajouté 100 000 $ au budget loyer, construction et
rénovation du CLSC de Bedford.
M. D'Astous: C'est-à-dire que la façon de
présenter la chose c'est qu'on avait à un rapport à un
moment donné des déboursés de 440 000 $, et un mois plus
tard 540 000 $.
M. Paradis: Non, attendez un peu. On a bâti - il n'est pas
vieux ce CLSC, il est récent - un CLSC; je crois que le coût de la
construction était de 3 000 000 $. On le finance comme on finance les
autres immobilisations du réseau et on retrouve
régulièrement des paiements d'échéance obligataire
qu'on doit rencontrer pour ces 3 000 000 $ qui ont été
financés.
M. D'Astous: Ce n'est pas cela.
M. Paradis: Ce n'est absolument pas cela.
M. D'Astous: Ce n'est pas cela.
M. Paradis: Donc, si je me fie aux chiffres qui sont ici,
étant donné que je suis dans l'élément 03-03123
j'ai de la construction ou de la rénovation pour un montant entre 250
000 $ à 1 000 000 $...
M. D'Astous: Oui.
M. Paradis: Même si je lis le rapport au 31 décembre
1983 et le rapport au 30 novembre 1983, j'en ai pour 540 000 $.
M. D'Astous: Donc, le déboursé pour le mois de
décembre c'est la différence entre les deux.
M. Paradis: Entre les 540 000 $ et les 440 000 $.
M. D'Astous: Voilà.
M. Paradis: Mathématiquement cela va bien.
M. D'Astous: Ces 100 000 $, dans le mois de décembre, ont
été payés à Bedford, mais pour quel projet? Ce que
je peux vous dire c'est que c'est un projet évalué entre 250 000
$ et 1 000 000 $, mais ce n'est pas une partie de la dette de la construction
de ce centre-là.
M. Paradis: Cela n'a rien à faire avec la construction
originale.
M. D'Astous: Cela n'a rien à voir.
M. Paradis: Comme le ministère est propriétaire de
la bâtisse ce ne sont pas non plus des loyers.
M. D'Astous: Non.
M. Paradis: Donc, c'est soit construction ou soit
rénovation.
Une voix: Ou nouveaux projets. M. D'Astous: Ou
équipement.
M. Paradis: Équipement entre là-dedans aussi?
M. D'Astous: Oui.
M. Paradis: D'accord. Février 1984,
l'élément 7 à l'avant-dernière page.
Une voix: Protection du consommateur?
M. Paradis: Main-d'Oeuvre et Sécurité du revenu.
Vous n'avez pas les réponses, j'imagine? Je pourrais peut-être
trouver des questions. Cela va.
Le Président (M. Paré): Cela va? La
vérification des engagements financiers du ministère des Affaires
sociales pour le mois de février 1984 est terminée. Nous allons
entreprendre ceux du mois de mars 1984.
Mars
M. Paradis: Élément 1 de mars 1984. Le
Président (M. Paré): Oui.
M. Paradis: Supplément pour porter à 191 000 $ le
coût des honoraires pour la fourniture d'un service de traitement
informatique APL à la Direction des systèmes d'information. Le
fournisseur est Analyste-conseil systématique informatique (ACSI)
Ltée, Québec. Le montant de l'engagement est de 80 000 $.
M. Laurin: Cela revient souvent, APL.
M. Paradis: Oui. Ma question porte sur l'importance du
supplément. On avait un contrat, au début, de 111 000 $ et on
accorde un supplément de 80 000 $. Est-ce qu'il s'agit initialement d'un
contrat négocié ou d'un contrat par soumissions?
M. D'Astous: Cela ne ressemble pas à ce que vous avez
demandé tantôt? Ce n'est pas le même dossier?
M. Paradis: Non, l'autre était avec Comterm et il
s'agissait d'un contrat négocié. Ici, il s'agit d'un
supplément à un contrat déjà accordé. Le
contrat initial, d'après les renseignements qu'on possède, est de
111 000 $, le supplément est de 80 000 $. Dans les cas de
suppléments aussi importants, vous comprendrez que je tienne à
savoir de quelle façon le contrat a été octroyé au
début et ce qui justifie un supplément d'une telle importance et
pourquoi on ne l'a pas prévu au début.
M. D'Astous: Le contrat original était de l'ordre de 60
000 $.
M. Paradis: Ce n'est pas le premier supplément?
M. D'Astous: En décembre 1981, c'était le contrat
original.
M. Paradis: En décembre 1981, contrat initial de 60 000
$.
M. D'Astous: Oui. En mars 1983, il y a eu un ajout de 60 000
$.
M. Paradis: Oui.
M. D'Astous: Et en mars 1984, un autre montant de 84 000 $.
M. Paradis: Cela fait 204 000 $, alors qu'on me donne comme
information: supplément pour porter à 191 000 $. Est-ce qu'on est
bien sur le même...
M. D'Astous: Je ne suis pas sûr. Tantôt,
l'information que je vous donnais sur l'ACSl et les Finances c'était,
à ma compréhension, pour ce contrat. Comterm, c'était
autre chose. Tantôt, on parlait de l'ACSl et de APL, cependant que
Comterm, c'étaient des équipements de traitement de texte.
M. Paradis: Douze écrans et huit imprimantes. Cela
ressemble plus à du traitement de texte, Comterm.
M. D'Astous: Oui.
M. Paradis: Là, on est dans des honoraires.
M. D'Astous: C'est du traitement informatique de temps
ordinateur. Les 80 000 $ que vous avez là, c'est ACS1.
M. Paradis: Il faut qu'on se comprenne bien.
M. D'Astous: Oui.
M. Paradis: Pour celui-ci, dans les informations qu'on me
communique, on me dit que le contrat total est rendu à 191 000 $, que le
montant de l'engagement est de 80 000 $. Donc, je pensais qu'on était
parti d'une base initiale de 111 000 $. Là, vous me dites qu'en
décembre 1981 il y a eu un contrat initial pour 60 000 $, qu'en mars
1983 il y a eu un supplément de 60 000 $ et qu'en mars 1984, il y a eu
un supplément de 84 000 $.
M. D'Astous: Alors 120 000 $ plus 84 000 $...
M. Paradis: Cela fait 204 000 $.
M. D'Astous: Par rapport à 191. À moins qu'on n'ait
pas dépensé les pleins montants dans les années
antérieures, ce qui fait qu'ils aient corrigé un petit peu le
"porté à".
M. Paradis: Cela expliquerait cela. Maintenant le contrat initial
de décembre 1981 a été octroyé suivant quel
processus?
M. D'Astous: C'est ce que je vous disais tout à l'heure.
On s'était trompé de dossier. C'était sur la base d'un
appel d'offres fait par les Finances et avec un banc d'essai. C'était
ACS1 qui avait obtenu le contrat dans la mesure où...
M. Paradis: À ce moment-là, quelle est la bonne
réponse à ma question sur le Comterm?
M. D'Astous: Comterm, c'était un contrat qui était
effectivement, je vais vous le dire... 12 écrans - C1-C4. Il y a eu un
seul soumissionnaire, contrat négocié parce que,
déjà, le ministère avait des équipements de
bureautique du même fournisseur. C'était tout simplement un
développement d'équipement, mais rattaché.
M. Paradis: Quand vous me dites un seul soumissionnaire, c'est
qu'on est allé aux appels d'offres publics et que seulement une seule
soumission est entrée.
M. D'Astous: Non, le soumissionnaire, c'est contrat
négocié. Il y avait déjà une entente entre le
gouvernement et ce soumissionnaire pour tant de niveau d'équipement. Le
présent CT ajoute des équipements de même nature,
identique, et il en ajoute tout simplement. Or, comme il y a déjà
un contrat qui lie la firme Conterm en entretien et en location, on ne peut pas
ajouter d'équipement d'une autre nature. Il faut que ce soient les
mêmes équipements.
M. Paradis: Ou des équipements compatibles.
M. D'Astous: Compatibles. Mais pour l'entretien... par la suite
c'est plus difficile d'avoir deux fournisseurs pour l'entretien.
M. Paradis: Oui, mais j'ai vu plusieurs ministères
équipés de IBM, pour donner un exemple. Je m'aperçois
qu'on s'équipe de plus en plus de Conterm. Je me demande si toutes les
industries qui sont dans ce domaine ont une chance égale ou s'il y a des
politiques gouvernementales qui font qu'à un moment donné on
prend une décision?
Une fois engagé, je comprends que pour ton service, ton
entretien, tu es généralement mieux avec le fournisseur initial.
Je comprends également qu'une fois engagé dans un sentier, au
niveau compatibilité, cela va quelquefois mieux si on continue avec la
même marque de commerce, etc. On ne retrouvait absolument pas - je vais
vous donner un exemple - dans les engagements financiers il y a quelques
années le mot Comterm. On le retrouve à profusion maintenant.
Est-ce que les blocs de départ sont là pour tout le monde?
M. D'Astous: Ce qui arrive dans le domaine pur de l'informatique,
il y a des centres de traitement et des professionnels qui peuvent rendre des
équipements compatibles dans le hardware et le logiciel
travaillé. Pour le traitement de texte, ce sont des fonctionnaires comme
moi et d'autres qui travaillons là-dessus. Il n'y a pas de personnes
spécialistes au ministère qui travaillent là-dessus, qui
les rendent compatibles, qui les programment. Ce sont des "turn-key system". On
les rentre, on les connecte sur le mini-central et on commence à
fonctionner. S'il faut utiliser d'autres marques, cela demande de l'ajustement
et ce n'est pas aussi facile pour nous que dans des gros centres de traitement
où il y a beaucoup de spécialistes et de techniciens. Ce sont
vraiment des équipements de...
M. Paradis: Lorsque les équipements initiaux sont
installés, de quelle façon cette décision est-elle prise?
Je comprends que, comme opérateur, vous recherchiez la solution la plus
facile, quasiment la "turn-key operation": vous achetez, vous branchez et vous
fonctionnez. Vous n'avez pas une grande
marge de manoeuvre comme fonctionnaire. Il y a quelqu'un au gouvernement
qui décide à un moment donné que c'est cela qu'il faut et
c'est là-dessus que vous allez vous brancher.
Ma question est dans le sens des deux articles qui traitent
d'ordinateurs, qu'il s'agisse d'achat d'équipement ou d'honoraires pour
traitement informatique. De quelle façon les décisions, dans le
cas de l'engagement 1 de février et de l'engagement 1 de mars,
sont-elles prises?
M. D'Astous: Pour ce genre d'équipement,
généralement, il y a des appels d'offres qui englobent les
besoins de plusieurs ministères, lesquels sont coordonnés par le
bureau central de l'informatique, même si c'est de la bureautique, et le
SGA. Il y des appels d'offres, il y a des bancs d'essai, il y a des cahiers de
charge. On retient, par exemple, pour les trois prochaines années, tel
fournisseur qui correspond à tel critère. Nous, comme
ministère, quand nous avons besoin d'équipement de traitement de
textes, nous appelons au SGA et on nous dit que généralement
c'est tel fournisseur qui a été sélectionné il y a
deux mois ou deux ans. Lorsque cela vient à échéance, on
répète l'opération, j'imagine: appel d'offres, bancs
d'essai, BCI dans le décor pour avoir celui qui... Il ne faut pas
oublier que c'est le SGA qui...
M. Paradis: D'accord. Si on revient à notre engagement 1
du mois de mars 1984, on se rend compte qu'à la suite d'un contrat
initial pour une somme relativement minime de 60 000 $, on se retrouve avec un
engagement total de 191 000 $. Au début, ce contrat-là a-t-il
été octroyé par soumissions publiques?
M. D'Astous: Au début, on parle des 80 000 $?
M. Paradis: On parle des 60 000 $ de décembre 1981.
M. D'Astous: Les 60 000 $ de décembre 1981 étaient
sur la même base que les Finances avec appel d'offres, bancs d'essai. On
choisit ACSI. Sur cette base, comme ministère, on a dit: Nos besoins
sont identiques. Dans la mesure où les fournisseurs sont quand
même, dans la région de Québec, limités, prenons ce
fournisseur. On se disait dans le temps, j'imagine: les coûts sont
minimes. On n'a pas recommencé...
M. Paradis: Qu'est-ce qui explique que d'un contrat initial de 60
000 $ on arrive à 191 000 $?
M. D'Astous: Ce sont les efforts répétés des
gestionnaires des Affaires sociales pour se mécaniser. C'est volontaire
et encouragé. On était...
M. Paradis: Ils regardent avec envie l'Éducation où
l'informatisation est rendue dix fois plus élevée qu'aux Affaires
sociales.
M. D'Astous: Dix, vous êtes généreux.
M. Paradis: Ils regardent avec envie l'Assemblée
nationale.
M. Laurin: Ah oui!
Une voix: Ou c'est l'inverse.
M. D'Astous: On était vraiment à l'âge de
pierre en informatique. On a un gros effort à faire. C'est même un
objectif ministériel de mécaniser...
M. Paradis: Vous avez été longtemps à
l'âge de Pierre-Marc.
M. D'Astous: Oui. Ah! Je n'avais pas compris.
M. Paradis: Je pense qu'il s'agit du seul engagement.
M. Laurin: Je peux même vous dire qu'il y a une
étude en marche pour informatiser davantage le ministère des
Affaires sociales...
M. D'Astous: Tous les systèmes de gestion
financière. Il y en a à tous les niveaux de direction
générale chez nous.
M. Laurin: ...dont on vous parlera éventuellement quand ce
sera mûr.
M. Paradis: Lorsque ce sera à échéance, vous
pourrez remplacer le ministre par un ordinateur?
M. Laurin: Non, jamais!
M. Paradis: Et tenter de le faire élire.
Le Président (M. Paré): Pas d'autres questions?
M. Paradis: Pas d'autres questions.
Le Président (M. Paré): Alors, la
vérification des engagements financiers du ministère des Affaires
sociales pour le mois de mars 1984 est terminée. Ce qui veut dire que
les engagements financiers de la compétence de la commission pour les
mois de février et mars 1984 sont vérifiés.
Donc, la commission, ayant rempli le mandat qui lui était
confié, ajourne ses travaux sine die.
Merci à M. le ministre et aux membres
de cette commission.
M. Laurin: Merci, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Merci.
Le Président (M. Paré): Merci à la
secrétaire de la commission.
(Fin de la séance à 17 h 19)