Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
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Wednesday, October 9, 2024
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Vol. 47 N° 33
Clause-by-clause consideration of Bill 63, An Act to amend the Mining Act and other provisions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures quinze minutes)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques maintenant.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 63, la Loi modifiant la
Loi sur les mines et d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements ce matin?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Sainte-Croix (Gaspé) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) et Mme Rizqy (Saint-Laurent) est remplacée par Mme Dufour
(Mille-Îles).
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous en étions à l'étude
de la motion préliminaire déposée par le député de Pontiac. M. le député, vous
avez la parole.
M. Fortin :Combien de temps me reste-t-il, M. le Président?
Le Président (M. Montigny) : Il
vous reste 13 m 5 s.
M. Fortin :Treize minutes. Très bien. En fait, je vais simplement...
probablement conclure mon argumentaire et le faire de la façon la plus... la
plus directe, la plus simple, la plus, j'espère, facile à saisir pour les
députés autour de la table. C'est-à-dire que les gens qu'on souhaite inviter
ici, là, que ce soit les gens du comité Clean Growth, développement propre, j'imagine,
en français, du ministère des Ressources naturelles du Canada, que ce soit le
ministre des Ressources naturelles antérieur, que ce soit...
M. Fortin :...que ce soit... bien, en fait, que ce soient ces gens-là
ou que ce soient différents autres groupes qu'on pourrait proposer, voici ce
qu'on ce qu'on veut s'assurer que le gouvernement entende : Qu'on a besoin
de développement additionnel au niveau des mines au Québec pour atteindre nos
objectifs en matière de minéraux critiques et stratégiques. Ça nous a été dit.
Ça a été dit sur la place publique. Ça nous a été dit, des gens comme ça
pourraient justifier le pourquoi, mais on a besoin de ça. Alors, si on veut
atteindre nos objectifs de décarbonation, si on veut bien encadrer nos filières
stratégiques, que le gouvernement, M. le Président, vous le savez, s'efforce
tant à développer. Mais de développer ces filières, ces secteurs, ces
industries-là sans leur donner des outils que le Québec est en mesure de leur
donner, ce ne serait pas leur rendre service, ce ne serait pas nous rendre
service.
Alors, M. le Président, on a une
opportunité ici à saisir, c'est-à-dire de s'assurer qu'on propose un projet de
loi à la hauteur des attentes de ceux qui ont investi au Québec dans ces
filières, de ceux qui travaillent dans l'industrie minière, de ceux qui veulent
travailler dans l'industrie minière, des régions où le développement minier est
important. Et j'espère, M. le Président, qu'on ne rate pas une opportunité ou,
en fait, qu'on ne va pas... même pas, je dirais plus, M. le Président, qu'on ne
va pas leur mettre des bâtons dans les roues avec ce projet de loi.
Alors, voilà qui conclut mon argumentaire
sur la nécessité d'entendre des gens comme le... Committee et donc les gens des
différents secteurs du gouvernement fédéral, que ce soit le conseil privé, le
ministère des Finances, le ministère des Océans, Transports Canada, les
Affaires étrangères... je crois, les Affaires étrangères, qui ont tous des
préoccupations évidentes avec le développement de notre secteur des ressources
naturelles.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui souhaiteraient prendre la
parole sur la motion? Alors, comme il n'y a personne qui prend la parole sur la
motion, il serait maintenant le temps de la mettre aux voix. Parfait. Merci
beaucoup. On va procéder, Mme la secrétaire...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :Pour.
La Secrétaire : Mme
Blanchette Vézina (Rimouski)?
Mme Blanchette Vézina : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Pour.
La Secrétaire : Mme
Zaga-Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Contre.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Elle est rejetée. Alors maintenant, on est toujours à la période des motions
préliminaires. Je voulais juste savoir s'il y en avait d'autres ou si on
pouvait passer à l'article 1.
M. Fortin :...M. le Président... je pense qu'on peut procéder avec nos
travaux, effectivement, dans l'ordre des articles qui nous sont présentés. Je
crois que c'est ce qui a été convenu suite aux discussions entre nos
différentes formations.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
maintenant, on va passer... nous allons passer à l'article 1. Mme la
ministre... Oui?
M. Fortin :M. le Président, est-ce que la ministre a l'intention de
déposer les amendements tout de suite, avant l'article 1, afin qu'on puisse en
prendre connaissance?
Mme Blanchette Vézina : ...voudrait
déposer. On peut le faire immédiatement.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Allez-y, Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : J'aimerais
procéder, donc, au dépôt d'amendements... juste m'assurer qu'ils puissent être
déposés à la commission.
Le Président (M. Montigny) : ...suspendre
pour permettre le dépôt, si vous voulez, on va faire ça comme ça.
Alors, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 21)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 37)
M. Montigny : Alors, bonjour.
Nous reprenons maintenant nos travaux. Nous en étions donc à l'étude de l'article 1.
Mme la ministre, je vous laisse en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. L'article 1 de la Loi sur les mines est modifié :
1° par l'insertion, selon l'ordre
alphabétique, des définitions suivantes :
«"minéraux et cristaux de collection"
les minéraux et...
Mme Blanchette Vézina : ...cristaux,
notamment les pierres gemmes, exploités en surface à des fins commerciales et
destinés à des collectionneurs ou à la joaillerie;
«titulaire de droit minier» une personne
qui détient un titre minier conformément à la présente loi, notamment une
société par actions, une société de personnes, une association de personnes,
une succession, un séquestre, un syndic de faillite, un contrôleur des affaires
financières, un liquidateur, un fiduciaire ou tout autre administrateur du bien
d'autrui.»;
2° par le remplacement, dans la définition
de «prospecter», de «recherche» par «prospection»;
3° par l'insertion, dans la définition de
«substances minérales de surface» et après «gravier;», de «les minéraux et
cristaux de collection;».
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Fortin :M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
M. Fortin :Oui. Alors, commençons par... Commençons par le début.
L'ajout de «minéraux et cristaux de...» Oui?
Mme Blanchette Vézina : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
oui, vous auriez pu faire vos commentaires, je m'excuse. Je me suis fait
couper, un peu.
M. Fortin :Ah! oui, bien sûr. Je m'excuse.
Mme Blanchette Vézina : Pardonnez-moi,
je veux juste terminer...
M. Fortin :Non, non, je m'excuse, je pensais que vous aviez terminé.
Il n'y a pas de problème.
Mme Blanchette Vézina : Donc :
Cet article vise d'abord à modifier l'article 1 de la Loi sur les mines
pour ajouter une définition de «minéraux et cristaux de collection». Cet ajout
va permettre de mieux encadrer l'exploitation en surface à des fins
commerciales de minéraux et de cristaux destinés à des collectionneurs ou à des
joailleries, notamment les pierres gemmes. Les exploitants devront désormais
obtenir un bail exclusif d'exploitation de surface... de substances minérales
de surface, puisque la définition de «substances minérales de surface» prévue à
l'article 1 est modifiée pour inclure les minéraux et cristaux de
collection.
L'article 168 du projet de loi
prévoit une mesure transitoire afin que les baux miniers conclus pour
l'exploitation des minéraux et cristaux de collection avant la sanction du
projet de loi soient convertis en baux pour l'exploitation de substances
minérales de surface.
Ensuite, une définition de «titulaire de
droit minier» est ajoutée afin d'améliorer la compréhension de ce concept déjà
utilisé dans la Loi sur les mines. Cette définition prévoit notamment qu'un syndic
de faillite ou un contrôleur des affaires financières peut être considéré à
titre de titulaire de droit minier pour l'application de la Loi sur les mines
dans l'exercice de leurs fonctions.
Enfin, une correction mineure est apportée
à la définition de «prospecter». Merci.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Vous avez terminé, Mme la ministre?
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Le Président (M. Montigny) : Maintenant,
c'est parfait, c'est le temps à ce qu'il y ait des interventions.
M. Fortin :Bien, merci, M. le Président. Alors là, je veux juste
comprendre l'impact d'ajouter «minou et... minéraux et cristaux de collection»,
là, avec la définition qui lui est attachée. Vous avez fait ça pour faire en
sorte que l'exploitation de ces minéraux, de ces cristaux-là en surface à des
fins commerciales... que des exploitants doivent obtenir un bail exclusif
d'exploitation de substances minérales. Ça, ce n'était pas le cas avant?
Mme Blanchette Vézina : Non,
exact.
M. Fortin :Alors, pourquoi vous voulez ajouter cette... cette
obligation, disons, cette obligation-là?
Mme Blanchette Vézina : En
fait... Oui. Les procédés d'extraction des minéraux et cristaux de collection
ne s'apparentent pas à l'exploitation habituelle d'un gisement, il y a des
procédés qui sont plus artisanaux. La plupart du temps, l'exploitation de ces
substances, elle est faite à ciel ouvert en milieu alluvial et apporte une
faible productivité. Donc, on est vraiment distinct. À l'heure actuelle, les
exigences du bail minier ne conviennent pas à ce type d'exploitation. Donc, la
plupart du temps, il n'y a aucun droit minier qui est demandé ou qui encadre
ces activités. Deux baux miniers et un bail exclusif d'exploitation de substances
minérales de surface sont actuellement en vigueur pour l'exploitation de ces
substances. Alors, tu sais, l'objectif, c'est de venir assujettir à... puis de
mettre en place des règles qui vont permettre à ces joueurs-là d'avoir un
encadrement qui est efficace.
• (11 h 40) •
M. Fortin :
O.K. Parce qu'en ce moment, ce que vous dites, là, c'est qu'il n'y en a
essentiellement pas ou peu d'encadrement, hein?
Mme Blanchette Vézina : Exact.
M. Fortin :
O.K. Et qu'est-ce que ça veut dire pour les exploitants actuels? Là, je
comprends que vous avez une mesure de transition, là. Mais qu'est-ce que ça
veut dire pour ceux qui sont déjà en train d'exploiter? Puis je comprends que
c'est particulier et je comprends que ces petites... Comme vous avez dit, là,
c'est de la petite exploitation. Mais qu'est-ce que ça veut dire pour ces...
ces exploitants-là?
Mme Blanchette Vézina : Avec
le consentement de la commission, j'aimerais donner la parole à mon
sous-ministre associé aux mines, M. Ian Morissette.
Le Président (M. Montigny) : Est
ce qu'on... Parfait. Est-ce qu'on a consentement?
M. Fortin :Oui, M. le Président.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Vous pouvez vous présenter et prendre la parole.
M. Morissette (Ian) : Oui.
Ian Morissette, sous-ministre associé aux mines au ministère des Ressources
naturelles et des Forêts. Donc, ces personnes, qui aujourd'hui doivent détenir
un bail minier, vont pouvoir demander un bail de...
M. Morissette (Ian) : ...pour
les substances minérales de surface. Donc, c'est une procédure qui est beaucoup
moins lourde, pour elle, pour être capable de pouvoir exploiter ses pierres
gemmes, qui se fait de façon tout à fait plus ou moins artisanale, là, je vous
dirais, aujourd'hui, là, comme on le disait, dans les... souvent, dans les
rivières, où ils vont aller chercher des minéraux, mais en très petites
quantités.
M. Fortin :Alors là, en fait, ce que vous nous dites, c'est que c'est
une espèce d'allègement, ce que vous proposez là?
M. Morissette (Ian) : Pour
elle. Parce qu'une procédure pour ouvrir une mine, un bail minier, c'est quand
même assez colossal, là. Ça... Il y a plusieurs exigences. Donc, ces
personnes-là vont pouvoir demander plutôt un bail d'exploitation de... de
substance minérale de surface, pardon, qui est beaucoup plus légère... je vous
dirais, comme procédure et comme permis à obtenir.
M. Fortin :O.K. Et donc, mais des gens qui obtiennent ce type de bail
là, là, celui qui est beaucoup plus facile, en surface, là, il y en a beaucoup
déjà? Quel type d'exploitants le demandent déjà?
M. Morissette (Ian) : Aujourd'hui,
c'est pour une sablière, gravière. C'était ça.
M. Fortin :O.K., c'est ça. O.K. C'est... Il tombe dans cette
catégorie-là d'utilisateurs?
M. Morissette (Ian) : Exactement,
dans cette catégorie de... oui, exactement.
M. Fortin :O.K. Et il y en a seulement deux au Québec en ce moment?
M. Morissette (Ian) : Qu'on a
émis?
M. Fortin :Des permis de bail minier, là, qui éventuellement
pourraient être convertis?
M. Morissette (Ian) : Oui.
Exactement.
M. Fortin :Et ça, c'est typique. Ce n'est pas quelque chose qui
augmente ou qui diminue beaucoup au fil du temps, là. C'est normal. Tu sais,
vous n'allez pas avoir 25 demandes dans la prochaine année, là?
M. Morissette (Ian) : Ça me
surprendrait.
M. Fortin :Oui. O.K.
M. Morissette (Ian) : C'est
en petit nombre. Oui.
M. Fortin :O.K. Puis c'est quoi les cristaux de collection qu'on...
qu'on va exploiter habituellement, ces deux... là? On parle de quoi
spécifiquement, là?
M. Morissette (Ian) : Peut-être
que mon géologue... parce que...
Mme Blanchette Vézina : ...
M. Fortin :Oui, oui, il n'y a pas de... Je comprends ça.
Le Président (M. Montigny) : On
pourrait donner la parole à Mme qui est géologue, là. Il s'agit simplement
d'avoir le consentement. Est-ce que j'ai consentement de la commission?
M. Fortin :Pour M., oui.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Ou pour M.. Seulement vous présenter et faire votre exposé.
M. Gaudreau (Roch) : Oui.
Roch Gaudreau, ministère des Ressources naturelles et des Forêts, secteur
mines.
M. Fortin :Bonjour, M. Gaudreau.
M. Gaudreau (Roch) : Bonjour.
Donc, effectivement, c'est pour normaliser les exploitants. Il y a un
allègement pour ceux qui ont des baux miniers, donc vers un bail plus simple...
d'exploration de substances minérales à la surface, mais c'est aussi pour
assurer un encadrement et aussi une protection des indices qu'ils ont
découverts de minéraux gemmes. Donc, avec un titre d'exploitation, bien, ils
vont avoir l'exclusivité parce que, présentement, ils n'ont pas de protection,
ceux qui collectionnent ces minéraux-là. Donc, c'est pour des bijoutiers, là,
donc des cristaux de quartz, de l'améthyste, des pierres jade, donc, puis il y
a de la gaspéite, là, c'est des petites substances qu'on retrouve en Gaspésie,
qui sont très intéressantes. Mais là, ça leur permet d'avoir une protection
avec cet encadrement-là.
M. Fortin :Parce qu'en ce moment ils n'en ont pas du tout, à travers
un bail minier, là, ils n'en ont pas, de protection.
M. Gaudreau (Roch) : Mais ceux
qui ont des baux miniers, ils ont l'encadrement, là, comme par exemple la mine
du Mont Lyall en Gaspésie, c'est un bail minier, mais le bail minier est
beaucoup trop complexe puis lourd pour ces exploitants-là. Mais il y a d'autres
exploitations qui sont vraiment très artisanales, là, c'est... ils prélèvent
des échantillons avec un pic, un marteau, donc c'est des petites exploitations
très artisanales. Mais présentement mais s'ils font ça sur un claim, ils ne
peuvent pas exploiter légalement. Là, on normalise et on légalise ces
activités-là, puis ça leur permet d'avoir une protection et un encadrement pour
protéger leurs petites exploitations.
M. Fortin :Alors, les petites exploitations qui vont faire ça sur un
claim vont se retrouver dans une situation légale, s'ils ont appliqué pour la
procédure accélérée, disons.
M. Gaudreau (Roch) : Ils vont
avoir un... ils vont faire une demande de BEX pour avoir un bail exclusif des
exploitations. Oui.
M. Fortin :O.K. Et ça, ça va leur conférer la protection nécessaire.
M. Gaudreau (Roch) : Je n'ai
pas compris.
M. Fortin :Ça va leur offrir la protection nécessaire.
M. Gaudreau (Roch) : Oui,
oui, c'est ça.
M. Fortin :O.K. Moi ça... à moins que mes collègues aient d'autres
choses sur la question des minéraux et cristaux de collection... Oui? Ah,
d'accord.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Mme la députée, vous avez la parole.
Mme Dufour : Oui, en fait, je
voulais savoir si, justement, les petits producteurs, là, en tout cas, les...
ceux qui collectent des cristaux de collection, est-ce qu'ils ont été consultés
pour le projet de loi? Tu sais, parce que je sais que vous avez mené des...
beaucoup de consultations, là, au préalable, je me demandais si ceux-là avaient
été consultés.
Mme Blanchette Vézina : Mais
on a invité l'ensemble de la population à participer, les partenaires également
à participer aux consultations, vous l'avez bien nommé, là, en 2022... 2023...
excusez-moi, 2023. Donc, vaste consultation qui était ouverte à tous. Donc, les
partenaires ont pu y participer s'ils le souhaitaient, là.
Mme Dufour : Mais ce n'est
pas des groupes, vous l'avez dit, là...
Mme Dufour : ...qui sont un
très grand, là, qui ne sont peut-être pas habitués à suivre les projets de loi,
puis ils ne pensaient peut-être pas être touchés par un projet de loi. Ça fait
que je me demandais si on avait fait des efforts particuliers pour les
rejoindre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on a consulté... ils sont probablement... ils peuvent être membres de
l'Association mineure, des associations. Il y a toujours le loisir de déposer
des mémoires, là, dans le cadre des consultations, autant les consultations
particulières sur le projet de loi, mais que la vaste réflexion sur le régime
minier qu'on a menée, il y a un an, donc, ils ont eu l'occasion de se
prononcer, s'ils le souhaitaient. Mais peut-être juste préciser, là, qu'ici on
vient vraiment normaliser une situation qui n'était juste pas balisée. Puis
qu'on constatait qu'il y avait un besoin, une volonté d'allègement, à la
limite, là, pour ces entreprises, une clarification pour ces entreprises.
Mme Dufour : On parle aussi
que c'est destiné à des fins commerciales destinées à des collectionneurs ou à
la joaillerie. Je sais que... tu sais, moi, où est-ce que je vois des cristaux,
souvent, c'est dans les musées. Il y a certains musées, je pense au Cosmodôme,
par exemple, qu'il y en a, il y a d'autres endroits comme ça. Je dis «Cosmodôme»,
ce n'est peut-être pas des cristaux de la terre, c'est peut-être plus de Mars,
mais bref, vous comprenez ce que je veux dire, à certains endroits là, Biodôme,
etc., on peut voir ça des fois dans des petits. Est-ce qu'eux ce serait couvert
à ce moment-là? Puis ils rentreraient dans quelle catégorie? Parce qu'ici on
dit : À des fins commerciales, c'est juste ça. Je me demandais juste si ça
n'excluait pas comme un pan de...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
l'article vise vraiment ceux qui extraient du sol les minéraux en question. Si
le Cosmodôme fait de l'extraction, peut-être il serait touché, mais donc
l'extraction...
Mme Dufour : Mais ce n'est
pas à des fins commerciales. Tu sais, c'est ça que j'essaie juste de saisir,
c'est qu'ici on donne l'exemple... on dit : À des fins commerciales et
destinées, ça fait que ça semble exclure ce qui n'est pas à des fins
commerciales.
Le Président (M. Montigny) : M.
le sous-ministre. Oui, allez-y, M. le sous-ministre.
M. Morissette (Ian) : Si la
personne la collecte et la vend au musée, donc ça devient une fonction
commerciale à ce moment-là.
Mme Dufour : Mais, si c'est
quelqu'un qui le fait dans son loisir, je pense, à, tu sais... à l'équivalent,
mettons, du George Brassard des... mais pour les cristaux, qui récupèrent ça
plus sur ses... sur son temps personnel, pas des fins commerciales, à ce
moment-là, ça ne serait pas couvert, c'est ça?
M. Morissette (Ian) : Non,
parce qu'il peut le faire présentement.
Mme Dufour : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1?
• (11 h 50) •
M. Fortin :...sur la question du titulaire de droit minier, là, là, je
comprends qu'on vient ajouter aux définitions la définition de titulaire de
droit minier. Et là, ici, on vient dire : «Notamment, une société par
actions, une société de personnes, une association de personnes, une
succession, un séquestre», et ainsi de suite, là. Mais là, ce n'est pas là qu'on
vient essentiellement dire qu'un particulier ne peut pas détenir un droit
exclusif. Ça, ça va venir plus tard, là. O.K. Parce que... Oui, parce qu'ici
quand on dit «notamment», notamment, c'est assez large, ça n'inclut pas... ça
n'exclut pas d'emblée certains groupes, là, «notamment», ce n'est qu'une
énumération de certains qui peuvent... qui peuvent y participer. Alors, dans ce
cas-là, je ne crois pas avoir d'intervention additionnelle sur la nécessité
d'inclure une définition. Ça m'apparaît normal qu'on en ait une.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Et d'autres interventions sur l'article 1? Vous pouvez y aller, Mme la
députée.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Il y avait... il y a eu la... je pense, c'est la Coalition Québec
Meilleure Mine qui nous a dit qu'il faudrait définir «inerte», dans «résidu
minier inerte». Donc, je me demandais, tu sais, pourquoi dans le fond, la... on
ne le faisait pas. Puis est-ce que c'est quelque chose qu'on pourrait
envisager, là? Puis là c'est au-delà de mes connaissances de comprendre c'est
quoi, exactement, là, que ça veut dire. Je ne pourrais pas vous pondre une
définition.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je... moi, je ne vois pas l'intérêt, là, de regarder ça dans cet article-là,
là. Il n'y a pas... Ça ne touche pas directement cette mention.
Mme Dufour : C'est parce
qu'on est dans les définitions. Donc, plus loin, il y aura effectivement un
article qui va parler de résidus miniers inertes, mais eux, ils nous
disent : Il faudrait définir «inertes». C'est inerte en vertu de quels
critères? Ça, c'était dans la page 71 de leur mémoire. Parce que, si on ne
le définit pas, comment on... Tu sais, ça laisse place à interprétation.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous proposez de suspendre pour discussion? Parfait, nous allons donc...
Le Président (M. Montigny) : ...suspendre
les travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 52)
(Reprise à 11 h 53)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. En réponse à votre question... à la question du député de
Frontenac, excusez-moi, de Pontiac... ah! de Mille-Îles, pardon, vous répondre
que cette définition, elle... C'est le sens commun, là, inerte. On pourra en
discuter lorsqu'on sera dans la dans l'article qui traitera de cet élément.
Pour l'instant, donc, l'article 1, c'est les modifications qui sont
proposées ici.
Mme Dufour : De... mais O.K.
Bien, en tout cas, des spécialistes, qu'ils sont, nous disent qu'il faudrait
définir... comment on définit «inerte». Moi, je le souligne. Un autre élément
qui a été mentionné, c'est... on parle aussi de résidus miniers non acidogènes.
Ça, c'était un groupe qui parlait... dans le fond, j'essaie... c'était le
Regroupement national des conseils régionaux en environnement du Québec. Est-ce
que... tu sais, je ne pense pas qu'on le voit dans le projet de loi, mais, si
on avait l'intention de répondre à cette demande-là, il faudrait peut-être
venir aussi le préciser, qu'est-ce que ça veut dire ici, là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
ça va... Ça va me faire sincèrement plaisir de préciser ma pensée, le tout,
lorsqu'on sera rendus à cet article-là sur les résidus miniers.
Mme Dufour : Parfait.
Question aussi... on ne définit pas «droit minier». Est-ce qu'il est défini
ailleurs? Parce qu'ici, dans sa section de définition là, il n'est pas défini
en tant que tel, «droit minier ».
Mme Blanchette Vézina : Dans
la loi, c'est expliqué ailleurs, là, ce n'est pas...
Mme Dufour : Est-ce que qu'on
peut préciser où?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
ce n'est pas modifié, donc ce n'est pas l'objet de l'article 1 en ce
moment, là.
Mme Dufour : Non, mais c'est
parce qu'on est dans la section des définitions et dans les définitions, on ne
trouve pas «droit minier». Donc, tu sais, on dit c'est quoi, un titulaire de
droit minier, mais on ne dit pas c'est quoi, un droit minier. Donc, je me
serais attendue à le trouver dans la section définition, là, de la loi. Je
comprends qu'on ne change pas, mais je ne comprends pas pourquoi qu'on ne le
définit pas dans la section définition.
Mme Blanchette Vézina : Parce
que dans les articles pertinents, il y a des explications des droits miniers.
Il y a l'article huit, on me dit qu'il y a en plus l'article 8. Ça fait
que je vous invite à lire la loi aussi en parallèle avec les articles.
Mme Dufour : Je l'ai ici
devant moi.
Mme Blanchette Vézina : Les
articles du projet de loi.
Mme Dufour : Bien, l'article
huit de la loi actuelle? O.K. bien, on ne le précise pas, qu'est-ce qu'un droit
minier, là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
ce n'est pas l'objet de cet article-là. Restons en aux modifications à la loi.
Mme Dufour : Bien non, on
définit ce qu'est un titulaire de droit minier, mais on ne dit pas qu'est-ce
qu'un droit minier, c'est quand même particulier.
Mme Blanchette Vézina : À
l'article 8... je vais me permettre de vous le lire pour s'assurer que
vous ayez... mais je ne ferai pas ça pour tous les articles, là, je vous...
Mme Dufour : Non, mais ce
sont des droits réels...
Mme Blanchette Vézina : Je
vous invite à lire la Loi sur les mines.
Mme Dufour : Je l'ai devant
moi.
Mme Blanchette Vézina : «Sont
des droits miniers... un claim, un bail, une concession, un bail
d'exploitation.»
Mme Dufour : «Sont des droits
réels immobiliers les droits miniers conférés aux moyens des titres présents
suivants : claim, bail minier, concession minière, bail d'exploitation.»
Mme Blanchette Vézina : Bien,
à votre commentaire, je ne vois pas la nécessité d'ajouter une définition de...
minier.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article1? Alors, comme il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 1 est adopté? Donc, l'article un est adopté. Nous allons
maintenant passer à l'article deux. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 2.3, du suivant : «2.4...
Mme Blanchette Vézina : ...«Afin
de concilier l'activité minière avec les activités des autochtones exercées à
des fins alimentaires, rituelles ou sociales, ou avec les activités exercées
conformément à la Loi sur les droits de chasse et de pêche dans les territoires
de la Baie James et du Nouveau-Québec (chapitre D-13.1), le gouvernement peut
conclure avec une nation autochtone représentée par l'ensemble du conseil de
bande des communautés qui la constituent, avec la Société Makiovik,
l'Administration régionale Kativik ou le gouvernement de la nation crie, ou
avec une communauté autochtone représentée par son conseil de bande, par son
conseil de village nordique, par son conseil de village, ou par son conseil de
village naskapi, une entente déterminant les limites d'un terrain dans lequel
toute substance minérale faisant partie du domaine de l'État est réservée à
l'État, aux conditions fixées dans l'entente ou est soustraite à la
prospection, à l'exploration ou à l'exploitation minières.
«La réserve ou la soustraction prévue en
vertu du premier alinéa prend effet à la date fixée par l'entente.
«Les limites de la réserve ou de la
soustraction sont inscrites au registre public des droits miniers réels et
immobiliers.
«Le ministre peut, par l'inscription d'un
avis au registre public des droits miniers, réels et immobiliers, suspendre
provisoirement la prospection et l'octroi du droit minier... de droit minier,
sur un terrain dont les limites sont indiquées dans la vie jusqu'à la prise
d'effet de la réserve ou de la soustraction prévue par l'entente. «.
Cet article vise à introduire
l'article 2.4 à la Loi sur les mines afin de permettre au Gouvernement de
conclure des ententes avec des communautés autochtones permettant de déterminer
des portions de territoire où toute substance minérale faisant partie du
domaine de l'État sera réservée à l'État ou soustraite à la recherche, à la
prospection, à l'exploration ou à l'exploitation minière.
Ces ententes favoriseront la conciliation
de l'activité minière avec les activités autochtones exercées à des fins alimentaires,
rituelles ou sociales sur ces terrains, notamment dans le cadre de négociations
d'ententes ou de traités avec des nations autochtones. Ces soustractions ou ces
réserves à l'État prévu par entente auront les mêmes effets que celles établies
par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts en vertu de
l'article 304 de la Loi sur les mines. Elle prendra effet aux moments
déterminés à l'entente et pourra être précédée d'une suspension temporaire pour
empêcher l'émission de nouveaux droits miniers au cours des négociations.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a maintenant des interventions? Oui, une intervention,
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, M. le
Président, dans le cadre de cet article, je vais présenter un amendement. Je
vais commencer la discussion pendant que l'amendement... on vient de l'envoyer
pour qu'il soit son Greffier.
Le Président (M. Montigny) : O.K.
Alors, comme nous ne l'avons pas reçu encore, nous allons prendre le temps.
Alors, si vous voulez suspendre pour permettre l'envoi de l'amendement.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures
)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 03
)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Verdun, vous avez soumis un
amendement. Est-ce que vous voulez prendre la parole sur l'amendement ou sur l'article
2?
Mme Zaga Mendez : Sur l'amendement,
on va aller direct sur la discussion.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Vous avez la parole, Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Oui. Alors,
je vais présenter l'amendement qui se lit comme suit :
Remplacer l'article 2.4 de la Loi sur
les mines proposé par l'article 2 du projet de loi, au premier alinéa,
après les mots «le gouvernement», le mot «peut» par le mot «doit».
Et l'article tel qu'amendé se lirait
ainsi... Est-ce que vous me... C'est juste un mot, est-ce que vous me permettez
de sauter la lecture de l'article?
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Mme Zaga Mendez : Je pense qu'on
a compris le sens. D'abord, je salue l'intention de l'article deux. Je pense
que là, ça nous amène dans une bonne direction. Ceci étant dit, l'utilisation
du verbe «pouvoir» ici indique qu'il s'agit d'un pouvoir discrétionnaire à nos
yeux et non d'un pouvoir qui est lié à la ministre. Donc là, dans la façon que
c'est écrit l'article, ça ouvre la porte à ne pas conclure d'entente parce que
ça ouvre juste des possibilités et pas des obligations. Donc, en écoutant les
peuples autochtones qui sont venus autour de la table, en écoutant les... aussi
ce que différents acteurs qui travaillent sur cette question-là de consentement
des Premières Nations, il nous paraît nécessaire de... qu'il y ait une
obligation d'entente avec... avec le même esprit, là, qui est là, qui nous
semble que nous sommes d'accord avec l'esprit, mais c'est juste d'avoir un
pouvoir qui est lié, et pour permettre autant avoir l'accord des nations et
communautés autochtones sur leurs territoires.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
M. le Président. Je pense qu'il est important de rappeler que... qu'on a mis en
place des mesures, aussi un règlement notamment qui est en vigueur, là, qui...
qui maintenant oblige les consultations avec les Premières Nations, d'entendre
les Premières Nations lorsqu'il y a de l'exploration minière. Cet article-là,
ce qu'il vise, c'est de pouvoir faire des ententes. Il n'y avait pas cette
possibilité-là dans la loi avant. Donc, on ouvre une porte pour une meilleure
acceptabilité sociale et pour s'assurer aussi d'avoir une meilleure
prévisibilité parce qu'en sachant sur le territoire ce qui doit... ce qui peut
être considéré comme des des activités alimentaires, les lieux réels des
activités alimentaires, par exemple, ou des activités rituelles ou sociales, ça
va permettre de mieux... de mieux... d'avoir une meilleure collaboration, là,
mais également une meilleure acceptabilité sociale, mais une meilleure
prévisibilité également pour l'ensemble des... des titulaires de droits... de
droits d'exploration exclusifs. Et donc l'objectif, c'est de conclure des
ententes si la communauté le souhaite également. Donc, il y a une possibilité,
mais pas de pouvoir liant à ce moment.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cette proposition d'amendement?
Mme Zaga Mendez : Oui, M. le
Président. Pour réagir à ce que la ministre a dit, c'est que la façon que c'est
écrit, puis encore une fois, là, on salue l'intention, là, on n'avait pas ça
auparavant. On salue l'intention puis, bien sûr, on ne va pas s'opposer à ça.
Mais la façon que c'est écrit en ce moment, étant donné que c'est juste une
possibilité, puis la ministre vient un peu de le dire, ça va faire du cas par cas,
puis ça, ça envoie un message quand on fait une entente avec une nation, puis
on n'en fait pas avec l'autre, quand on le fait avec une communauté, on ne le
fait pas à l'autre... Et c'est ce qu'on a entendu aussi, autour de la table,
entre autres, la Société Makivik qui dit : Là, il faut qu'on ait cette
obligation-là de s'asseoir avec les acteurs. C'est une obligation de faire ces
ententes-là pour pouvoir planifier le développement minier. Là, ça ne va pas
arrêter le développement minier. Au contraire, ça va faire en sorte qu'on
écoute les besoins, puis on le fait de façon concertée. Et ce qu'on voit avec
juste le pouvoir discrétionnaire, c'est que ça peut créer de la division même
au sein d'une même nation, de créer ça à la pièce. Donc, je pense que si on
veut aller de l'avant puis vraiment exercer, là, l'intention, il faut que ce
soit un pouvoir qui est lié.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : En
réponse : En fait, la volonté des Premières Nations...
Mme Blanchette Vézina : ...là,
j'ai visité plusieurs des communautés autochtones dans les derniers mois, là,
je pense, une quinzaine, là, près. C'est de faire des ententes et d'avoir cette
latitude-là. On ne pourra pas présumer d'une volonté d'une nation d'avoir une
entente absolument. Alors, on ouvre la porte ici. C'est ce qui est souhaité par
le gouvernement également, mais par les communautés autochtones. Alors, c'est
une avancée qui est importante. Puis on respecte aussi le souhait des Premières
Nations de convenir des ententes.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur la proposition d'amendement? Alors,
comme il n'y a pas d'autres... Oui, il y a une intervention. Allez-y. M. le
député de Pontiac, vous avez la parole.
M. Fortin :Mais je pense que la ministre pourrait nous éclairer un
peu, et ça aiderait, là, à comprendre le pour et le contre de la proposition de
la députée de Verdun, là. Parce que ce que la proposition initiale de la
ministre vient faire, comme on l'a dit, là, c'est ouvrir une porte. Mais une
porte qu'on n'a jamais l'intention de franchir, ça ne sert pas à grand-chose.
Alors, je veux juste comprendre. Mais ça peut être utile, si on a l'intention
de le faire. Alors, est-ce que le gouvernement a des visées particulières?
Est-ce qu'ils ont des... quelque chose en tête quand ils proposent ce nouvel
article-là? Sans aller aussi loin que le propose la députée de Verdun, mais
est-ce qu'ils ont déjà quelque chose en tête? Est-ce que c'est dans leur
objectif, dans leur planification, de conclure certaines ententes rapidement?
Mme Blanchette Vézina : Oui,
on a la volonté de conclure des ententes. Et quand je fais des tournées auprès
des communautés, c'est ce que je leur mentionne, la volonté de trouver des
façons d'avoir une meilleure prévisibilité, mais aussi de mieux... d'avoir une
meilleure collaboration. Ça fait qu'effectivement, la volonté, c'est les
communautés qui souhaitent avoir ce genre d'entente, on va collaborer pour
trouver des façons de s'entendre. Et c'est la volonté derrière l'article.
M. Fortin :Mais vous avez déjà des communautés qui vous ont fait part
de leur intérêt à s'asseoir avec vous... bien, avec le gouvernement, à
négocier, à avoir cette délimitation-là qui lui est offerte.
Mme Blanchette Vézina : Tout
à fait.
• (12 h 10) •
M. Fortin :Je me pose la question bien franchement, là, et peut-être
un peu naïvement, mais la question du peut puis du doit, c'est toujours un...
dans nos études de projets de loi, c'est toujours quelque chose qui est
longuement débattu. Puis, c'est vrai, là, l'opposition souvent tente de
contraindre le gouvernement à faire ce qu'il dit qu'il veut faire, mais pour
lequel on n'a aucune garantie qu'il va essentiellement faire. Là, on se fie un
peu à la bonne volonté de la ministre et à ce qu'elle nous dit en ce moment,
mais le propos de la députée de Verdun n'est pas faux, là. Quand elle vient
dire que c'est possible qu'il y ait à l'interne des conseils de bande, des
conseils de village, des communautés qui soient partagées par rapport à ça,
qu'il y ait une discrimination volontaire ou pas, là, de la part du
gouvernement envers certaines communautés, que ce soit... et donc qu'on crée
peut-être une certaine jalousie entre différentes communautés, parce qu'on
conclut des ententes avec un, on ne conclue pas avec d'autres. Je me pose
sincèrement, et je le dis peut-être un peu naïvement, là, mais je me pose
vraiment la question à savoir est-ce que c'est la chose à faire. Je suis
ambivalent sur cette question-là. Et pourtant on a une longue liste de
revendications qui ont été faites de la part de groupes des Premières Nations,
dont Makivik, là, qu'on a entendu. Alors, je ne peux pas dire que c'est la
chose à faire, mais j'entends la volonté et presque, j'ose dire, l'engagement
de la ministre à conclure certaines ententes rapidement. On va vouloir, pour
cette question-là, avoir un suivi rapide.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
écoutez, je le répète et je le dis, on a une volonté d'avoir des ententes.
C'est bon pour tout le monde de clarifier ensemble quels sont les territoires
où il y a des activités qui sont exercées aux fins qui sont décrites dans
l'article. En regardant, là, les commentaires de l'APNQL notamment, là, il n'y
avait pas de recommandation, là, d'aller sur le doit, là. Donc, nous, l'idée,
c'est vraiment de conclure des ententes avec ceux qui le souhaitent et de
laisser aussi cette latitude-là aux communautés de le faire si elles le
souhaitent.
Le Président (M. Montigny) : D'autres
interventions? Alors, comme il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder...
Le Président (M. Montigny) : ...à
la mise aux voix de l'amendement de l'article deux.
Mme Zaga Mendez : Je demande
le vote nominal.
Le Président (M. Montigny) : Pardon?
Mme Zaga Mendez : Le vote
nominal pour...
Le Président (M. Montigny) : Vote
nominal étant demandé, alors on va procéder...
Mme Zaga Mendez : Pour
l'amendement.
Le Président (M. Montigny) : Pour
l'amendement, oui, tout à fait, on est toujours sur l'amendement, l'amendement
qui a été proposé. On va procéder au vote nominal sur l'amendement.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire : Mme Blanchette
Vézina (Rimouski)?
Mme Blanchette Vézina :
Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
La Secrétaire : Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Alors, l'amendement sur l'article deux, tel que proposé, est rejeté. Alors,
nous recevons donc l'article deux. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article deux? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je dépose
des amendements, justement, pour qu'on puisse débattre et aller de l'avant avec
certaines modifications. Donc, j'ai fait parvenir un autre amendement sur
l'article deux.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce que vous voulez intervenir sur l'article deux? Parce que je ne serais
pas obligé de suspendre, si vous voulez intervenir sur l'article deux.
Mme Zaga Mendez : Ah! Bien,
on peut profiter pendant qu'on est là.
Le Président (M. Montigny) : Le
temps...
Mme Zaga Mendez : J'aurai une
question de classification...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
sur l'article deux. Parfait.
Mme Zaga Mendez : ...sur
l'article deux, pendant que... pour ne pas suspendre justement. Le mot est... à
la fin de l'article, on parle d'une entente déterminant les limites d'un
terrain dans lequel toute substance minérale faisant partie du domaine d'État
est réservée à l'État. Qu'est-ce qu'on entend par terrain et comment ces
limites-là vont être définies? Parce que, quand on parle de terrains, enjeux
territoriaux de peuples autochtones, je veux juste qu'on entende un peu plus
comment... villages nordiques.
Mme Blanchette Vézina : Je...
la délimitation qu'on va faire va déterminer quel est le terrain. Je ne sais
pas si c'est... si ça précise.
Mme Zaga Mendez : O.K.
Là-dessus, est-ce qu'on parle... juste pour être clair, parce que la façon que
je le lis, là, donc, l'entente avec nation autochtone, qui est représentée
par... on parle toutes les personnes qui peuvent être représentées, une
entente... les limites d'un terrain. Donc, ça, c'est à l'intérieur du
territoire de la nation autochtone, ont des limites. Et ceci, l'entente, pour
ça, c'est tant pour l'exploration et pour l'exploitation sur ce territoire-là?
O.K., parfait. C'était juste ça ma question...
Le Président (M. Montigny) : Merci
pour votre question sur l'article deux. Maintenant, on serait prêts à procéder,
c'est ça, pour l'amendement. Juste m'assurer, au niveau du secrétariat quand on
est correct. Parfait. Alors, votre amendement est à l'écran, votre proposition.
Je vous laisse la parole, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. Alors,
à l'article toujours 2.4, la Loi sur les mines, par l'article deux du projet de
loi : Après le premier alinéa, l'alinéa suivant : C'est d'ajouter
«toutes les activités minières devant obtenir le consentement préalable, libre,
éclairé des peuples autochtones.»
Donc, je... vous me permettez peut-être
juste faire la discussion sur la ligne.
Le Président (M. Montigny) : Allez-y.
Mme Zaga Mendez : On ne
modifie rien à la... au premier alinéa, mais bien ajouter un deuxième tout de
suite après. C'est le principe qui est reconnu, là, par les Nations Unies, le
consentement préalable, libre, éclairé des peuples autochtones. Je pense que,
là, l'article 2.4 a une opportunité pour être capable de le mentionner, de
le renforcer aussi dans le cadre des l'exploration puis l'exploitation minière.
Et c'est le discours de nos peuples autochtones d'être consentant préalablement
de toute activité sur leur territoire.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
Merci, Mme la députée... là, députée de Verdun d'apporter l'amendement. Ça va
me permettre d'expliquer un peu ce qu'on a fait aussi en dehors du projet de
loi, mais le règlement sur les travaux à impact, qui a été adopté, là,
récemment, est en vigueur en ce moment depuis le mois de mai, et qui lui vient,
je vous le mentionnais tout à l'heure, là, exiger d'un prospecteur, lorsqu'il y
a des travaux à impact, d'aller consulter les Premières Nations. Et ça, c'était
une avancée importante, avancée importante, saluée d'ailleurs par les Premières
Nations. Et donc, en plus de cet article, on vient vraiment avoir un coffre à
outils pour réduire... réduire l'imprévisibilité ou à forcer ou plutôt encourager
le dialogue entre les Premières Nations et les prospecteurs miniers. Donc,
c'est un coffre à outils qu'on utilise. Mais l'objectif, et je le...
Mme Blanchette Vézina : ...rappelle
comme ministre des Ressources naturelles, moi, l'objectif, c'est qu'il puisse y
avoir de l'exploration minière et qu'il y ait une prévisibilité. Donc, on
préfère, et c'est notre orientation, là, consulter au bon moment, faire
intervenir les Premières Nations au bon moment et lors des consultations
particulières d'ailleurs, elles nous ont nommé qu'elles souhaitaient être
consultées justement au bon moment, ou je pense que c'est plutôt dans une
rencontre, pardon, là, que j'ai eue antérieurement avec elles. Mais l'objectif
étant d'avoir un coffre à outils qui permette de s'assurer d'entendre les
préoccupations des Premières Nations. L'article 2 vient compléter ce
coffre à outils pour permettre d'avoir un dialogue entre la prospection...
entre les prospecteurs, entre les explorateurs puis exploitants et les Premières
Nations.
Le Président (M. Montigny) : Vous
avez la parole, Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : Oui, merci,
M. le Président. J'entends ce que la ministre nous dit par rapport aux travaux
qui exigent... qui ont plus grand d'impact de l'exploration, et je veux qu'on
prenne un peu de recul puis qu'on se rappelle aussi tous les cas qu'on a
entendus dans les médias, puis même ici en consultation. Comment notre... le
régime minier actuel fonctionne? C'est que les gens font, ils cliquent une
claim. Je n'ai pas besoin d'expliquer. Il y a des achats de droits miniers...
d'exploration minière un peu partout sur le territoire et surtout dans le
Nord-du-Québec. Quand les représentants de Makivik nous l'ont dit, ils
apprennent que ça arrive dans leur territoire. Ils n'ont pas donné leur
consentement pour ça. Ils n'ont pas fait l'entente préalable de dire :
Voici le terrain où est-ce que vous allez pouvoir y aller ou pas.
On va prendre du cas par cas. Je peux vous
parler des cas de Naskapis... des peuples naskapis. On peut parler des Innus.
Ça, ça arrive... ça arrive dans leurs territoires, et un peu comme les
municipalités du Québec, ils voient apparaître la présence des claims, et ces
territoires-là, contrairement avec les autres articles qu'on va parler, c'est
considéré dans des terres publiques. Donc, il n'y a rien là, en ce moment dans
le projet de loi pour permettre aux nations autochtones, aux peuples
autochtones d'être consultés sur comment et où va se faire l'exploration
minière. Et on a eu des exemples très, très clairs, de la Société Makivik, qui
nous disait : L'entreprise vient nous voir qu'on s'est déjà acheté des
milliers de claims, qu'on s'est déjà rendu à faire trop tard, et auparavant, on
n'a pas mis le principe que c'est un principe international qui se fait de plus
en plus dans la gestion des ressources naturelles, le consentement préalable,
libre et éclairé des peuples autochtones.
On n'est pas en train de faire des choses
complètement radicales, là, c'est des choses qui sont de plus en plus poussées
par les ententes internationales concernant les droits des peuples autochtones.
Alors, je veux juste savoir... Ma demande, c'est inclure ça dans la loi, dans
cet esprit-là, pour que ça ouvre la porte et que ça permet à ces nations-là,
ces peuples-là d'être consentants aussi dans le moment où l'exploration arrive.
Et j'entends la ministre dire : On ne va pas arrêter l'exploration. Bien,
eux non plus ne veulent pas que l'exploration arrête. Ils veulent savoir où et
comment vont... va se faire l'achat des droits miniers et, par la suite,
l'exploitation minière.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Préciser,
là, que dans mes tournées, mais notamment dans les consultations, là, les nations
autochtones ont demandé d'être mieux consultées, consultées au bon moment.
L'article 2 vient justement prévoir des ententes qui vont venir baliser
les consultations puis arriver éventuellement justement à savoir quel
territoire doit être réservé à l'État, puisqu'il est nécessaire aux activités
alimentaires rituelles des Premières Nations. Donc, il y a là justement le
besoin... Ou l'objectif va être atteint plutôt, à travers ces ententes, d'avoir
une prévisibilité ou un consentement qui est préalable. Donc, l'objectif de
l'article 2, c'est justement de faire des ententes pour atteindre cette...
cette vision-là et ce besoin-là des Premières Nations.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la députée.
Mme Zaga Mendez : Juste
rapidement, et c'est peut être ma dernière intervention, puis j'ai salué, tout
à l'heure l'intention d'ouvrir cette... d'innover avec cette façon de faire.
Mais là, on vient de nous dire que ça ne va être pas un pouvoir, là, qui va
être lié, ça va être un pouvoir discrétionnaire. Donc, ça se peut qu'il y ait
des ententes comme ça se peut, mme la ministre, qu'il n'y en ait des ententes.
Mais ça, ça ne règle pas le problème que des peuples autochtones, surtout dans
le Nord-du-Québec, ils sentent que les activités minières arrivent et ils n'ont
pas été consultés ou donné leur consentement préalablement.
Si on avait dit qu'on doit faire les
ententes, peut-être, là, on aurait fait quelque chose de plus dans le cadre des
ententes... des...
Mme Zaga Mendez : ...on va obtenir
le consentement préalable, libre et éclairé. Mais là, il n'y a pas d'entente.
Ça fait que c'est l'esprit de suivre les recommandations internationales en
matière des droits des peuples autochtones qui disent de plus en plus que, dans
le cadre des ressources naturelles et minières, on doit avoir ce principe.
C'est tout ce que j'ai à ajouter.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
simplement mentionner l'avancée, puis nommer aussi, par les Premières Nations.
Puis je sais que vous l'avez salué, je vous remercie de ça, mais il y a
d'autres dispositions dans le projet de loi aussi qui permettent d'ouvrir ce
dialogue puis de continuer d'avoir un dialogue avec les Premières Nations. Et
je le répète, là, l'objectif, c'est d'avoir des ententes, ça améliore la
prévisibilité pour tout le monde puis ça évite des situations qui peuvent être
problématiques pour tout le monde. Voilà.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur la proposition d'amendement à
l'article 2? Oui, M. le député de Pontiac.
M. Fortin :En lien avec le dernier commentaire de la ministre, là, oui
et non, là. Parce que, même si on délimite un territoire dans lequel il peut y
avoir des activités minières puis il ne peut pas y avoir des activités minières
sur le territoire d'une communauté, bien, il demeure que, pour un territoire où
il peut y avoir des activités minières, il faut quand même qu'il y ait un
processus de consultation clair où les gens des communautés peuvent avoir une
voix, peuvent avoir un consentement, peuvent avoir quelque chose à dire, là.
Alors là, on est dans un scénario où, tu sais, malgré l'intention et, je pense,
la bonne intention envers les peuples autochtones de l'article 2.4, on se
retrouve devant une situation où il va y avoir certaines communautés où il va y
en avoir puis certaines communautés où il n'y en aura pas. Et à l'intérieur des
communautés mêmes qui en ont, des ententes, il va y avoir des parties du
territoire où on n'a pas nécessairement plus d'assurance qu'il va y avoir un
consentement pour utiliser les mots de l'article proposé, préalable, libre et
éclairé des peuples autochtones.
Alors, ce ne n'est pas...
l'article 2.4, là, il ne vient pas offrir ce que nous, on comprend que les
peuples autochtones demandent depuis longtemps, c'est-à-dire d'avoir cette
possibilité-là en tout temps d'avoir quelque chose à dire sur ce qui se passe
sur leur territoire. Je ne vous dis pas que ce n'est pas bon, là, ce que vous
êtes en train de proposer, je vous dis juste que ça ne vient pas... ça ne vient
pas assurer un consentement préalable, là.
Mme Blanchette Vézina : Sans
ouvrir la discussion, il y a d'autres endroits aussi. Puis, tu sais, je suis
bien consciente du besoin de consulter au-delà de ce que l'article va nous
permettre de faire. Puis dans le projet de loi, il y a aussi d'autres éléments,
je vous parlais du règlement sur les travaux à impact. Donc, on est vraiment en
train d'ouvrir puis d'avoir des balises puis un coffre à outils qui est plus
large pour permettre d'entendre les Premières Nations, mais de s'assurer de le
faire au bon moment, comme elles le souhaitent également.
M. Fortin :Mais il faut faire attention, là, parce que
l'article 2.4, là, il permet de signer une entente. O.K.? Donc, on est en
2024, le gouvernement, disons qu'il signe une entente cette année, là, je
présume de l'avancée très, très, très rapide, là, mais disons qu'il signe une
entente cette année, puis qu'en 2030 il y a une minière qui décide : Moi,
je vais aller faire des travaux dans une autre partie du territoire, on ne peut
pas dire qu'on a lancé une discussion avec cette communauté-là sur le projet
qui va être pour les travaux qui vont être proposés en 2030, là. Tout ce qu'on
a fait, c'est délimiter une partie du territoire pour dire : Bien là, ici,
il ne peut pas y en avoir, d'activités minières, parce que ce n'est pas... ce
n'est pas en lien avec les activités traditionnelles de chasse, de pêche ou les
activités autres de la communauté.
Alors, il y a quelque chose derrière la
demande de la députée qui est en lien quand même avec les demandes des
intervenants des Premières Nations à qui nous, on a parlé ou qu'on a entendues,
c'est-à-dire ils veulent être consultés le plus tôt possible, le plus
rapidement possible. Ils veulent avoir quelque chose à dire de façon
systématique. Puis le cadre actuel, même avec l'article 2.4, ne le permet
pas nécessairement. Et c'est ce qu'on entend des minières aussi, hein? Eux, ils
nous disent : Bien, nous on veut un cadre clair, puis, en ce moment avec,
par exemple, les territoires conventionnés, donc les territoires des Cris et
Inuits, Naskapis, bien, il y en a un, processus, il est clair. Mais pour tout
ce qui est non conventionné, là, c'est un peu le «free for all», puis ce n'est
pas à l'avantage ni des communautés des Premières Nations ni des minières qui
veulent cette transparence-là. Alors...
M. Fortin :...je pense que ce qui est proposé ici, c'est une réflexion
que de ce que beaucoup demandent chez les peuples autochtones. Et est-ce que...
Je sais que c'est un libellé qui est utilisé, là, de façon internationale
souvent? Est-ce que c'est le libellé parfait qu'on veut? Peut-être, peut-être
pas, mais... mais derrière ça il y a une volonté des Premières Nations de
dire : On doit toujours nous demander notre opinion, notre avis.
Alors, ma question, c'est un peu ça, pour
la ministre, c'est : Est-ce qu'elle pense que le projet de loi, vraiment,
va suffisamment loin pour s'assurer qu'ils sont toujours consultés? Est-ce
qu'elle peut entrevoir des situations où ils ont... ils n'ont pas ce... cette
possibilité-là de vraiment dire ce qu'ils veulent dire pour l'avenir de leur
territoire?
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Je
suis contente, encore une fois, de pouvoir élaborer sur cet élément-là, parce
que ça fait partie des... des choses sur lesquelles je travaille depuis deux
ans, puis on travaille avec mon collègue du Secrétariat... Secrétariat, pardon,
aux relations avec les Premières Nations, les autochtones, les Inuits, l'idée
étant de... d'être en écoute en amont le plus possible puis de s'assurer de
respecter leur volonté d'exercer des activités à des fins culturelles, alimentaires,
là, ou... comme il est écrit dans l'article, là, c'est-à-dire rituelles,
sociales, alimentaires. Et c'est pour ça qu'il y a d'autres éléments dans le
projet de loi, qu'il y a d'autres éléments également dans des règles...
règlements sur les travaux à impact qu'on a adoptés. Donc, même sans entente,
disons, qu'une communauté ne souhaite pas d'entente, il y a des mécanismes qui
vont permettre d'entendre au bon moment les Premières Nations pour s'assurer de
respecter ce consentement.
M. Fortin :Mais peut-être que... Tu sais, un projet de loi, c'est fait
comme ça, là, on étudie un article à la fois, là. Alors, est-ce qu'on peut nous
donner le... Tu sais, à la fin de la chose, là, est-ce que la ministre peut
nous dire qu'est-ce qu'elle souhaite comme processus de consultation? Le
minimum, là, et là je parle d'à l'extérieur de certaines ententes que des
communautés peuvent avoir, d'autres communautés peuvent avoir, la consultation
minimum requise avec une communauté autochtone, pour quelqu'un qui veut y
exercer des activités minières, ça va être quoi?
Mme Blanchette Vézina : ...permettez
de suspendre, je vais être peut-être en mesure de mieux répondre à la question
du collègue.
Le Président (M. Montigny) : Absolument,
tout à fait. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 12 h 32)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons nos travaux. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
en réponse au collègue qui posait la question quant à ce que... ce qui est
existant, là, pour les consultations des Premières Nations, il y a une
politique qui est adoptée par... par le ministère qui est élaborée avec le
ministre... l'équipe du ministre responsable des Relations avec les Premières
Nations et les Inuits. Il y a l'article 2.1, également, de la loi actuelle qui
permet aussi de baliser, là, les consultations, puis on respecte bien sûr
les... les obligations de consultation qui sont constitutionnelles. ...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Blanchette Vézina : ...voilà.
Le Président (M. Montigny) :
M. le député, ça va?
M. Fortin :Non. Donnez-moi un...
Le Président (M. Montigny) :
Pas de problème.
M. Fortin :...une seconde, en fait. En fait, c'est ce que... Ce que je
souhaite comprendre, là, parce qu'encore là on a entendu les commentaires des
Premières Nations qui ne se disent pas toujours assez consultées. On a entendu
des commentaires des minières qui disent : Des fois, c'est très bien. Des
fois, il y a un processus très clair de ce qui nous est demandé, notamment avec
les territoires conventionnés. Mais avec les territoires, c'est une autre paire
de manches, complètement. Alors, ce que je cherche à savoir, c'est... c'est
le... Le portrait, là, une fois... Si on adopte le projet de loi comme tel,
parce que la ministre nous dit : Il y a d'autres avancées dans le projet
de loi, inquiétez-vous pas. Si on adopte le projet de loi comme tel... Moi, je
suis une minière. Je veux aller faire des activités minières, disons, d'exploration
sur un territoire des peuples autochtones, disons, un qui est non conventionné,
là, pour clarifier ma question, là, c'est quoi le minimum de processus de
consultation que je dois faire en ce moment et après le projet de loi? C'est ça
qu'on essaie de comprendre, là. Qu'est-ce qui est exigé des compagnies
minières? Et qu'est-ce qui est donc disponible aux Premières Nations de cette
communauté-là, le minimum, là? Donc, pour ceux qui n'ont pas d'entente spéciale
pour... et tout le reste, là, c'est quoi le minimum qu'on doit faire et qu'on
devra faire?
Mme Blanchette Vézina : Avec
notre consentement, M. le Président, je céderais la parole à mon sous-ministre.
Il y en a sept.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Pas de problème. Comme on a déjà donné le consentement, vous
pouvez y aller. Pas de problème.
M. Morissette (Ian) : Merci.
Donc, aujourd'hui, quelqu'un qui voudrait faire des travaux d'exploration,
comme le disait la ministre, depuis le 6 mai dernier, donc des travaux d'exploration
à impact, doit demander... Il doit faire des consultations. Et nous, on
accompagne tant les sociétés minières que les communautés autochtones,
justement, dans tout le processus de consultation avant d'émettre l'autorisation
de travaux. Une fois que les travaux sont faits, là, avant d'arriver au bail
minier, il y a encore une série d'étapes. Il y a plusieurs moments auxquels les
communautés autochtones sont consultées et peuvent être entendues. Donc, c'est
un processus qui est quand même très long. On l'a entendu en commission. Donc,
entre le moment où il y a un droit d'exploration, le moment où il y a les
travaux à impact et le moment où il y a un bail minier qui est émis, il y a
plusieurs moments où les communautés peuvent s'exprimer, puis nous, on s'assure,
là, de les accompagner dans le processus.
M. Fortin :Et si des... Si, des communautés, si ces étapes-là auprès
des communautés, là, ne sont pas... Si les conditions ne sont pas remplies, là,
si on... Le bail minier ne sera pas émis?
M. Morissette (Ian) : ...ce
que vous entendez par conditions qui ne sont pas remplies.
M. Fortin :Bien, c'est vous qui avez fait référence à... Il y a des
étapes tout au long de l'évaluation en vue du bail minier que les compagnies
minières doivent rencontrer, là.
M. Morissette (Ian) : Je
veux dire, c'est... Ils doivent consulter.
M. Fortin :Ils doivent se conformer à ces étapes-là.
M. Morissette (Ian) : Ils
doivent consulter les communautés.
M. Fortin :O.K. Et s'il n'y a pas de consultation, à votre avis,
appropriée, dans ce cas-là, le bail minier n'est pas émis?
M. Morissette (Ian) : Bien,
les conditions sont respectées. Les gens doivent consulter. Donc, les
consultations sont faites.
M. Fortin :...
M. Morissette (Ian) : C'est
une exigence, de consulter. Donc, nous, on s'assure que les consultations sont
faites. Les gens s'expriment. Nous, on tient compte évidemment... tiennent
compte des commentaires qui ont été émis et ensuite le processus suit son
cours. Et nous, on va émettre l'autorisation de travaux à impact.
M. Fortin :Mais une minière, là, qui ne tient pas compte des
commentaires émis, là, qui ne change rien à son projet ou qui n'inclut pas les
Premières Nations, peu importe le commentaire émis, là, qui n'en tient pas
compte, est-ce qu'il voit son permis de bail minier émis tout de même?
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Simplement
nous ramener sur l'article 2...
M. Fortin :Bien, écoutez...
Mme Blanchette Vézina : ...l'amendement.
M. Fortin :...c'est l'amendement. C'est ça, l'amendement. L'amendement,
c'est on doit obtenir le consentement préalable.
Mme Blanchette Vézina : Sur
le règlement sur les travaux à impact. Parce que votre question, là, touche le règlement
sur les travaux Impact et non l'article de loi dont on est question aujourd'hui
ou l'amendement apporté. Mais en fait, la réponse est oui. Il pourrait être
évoqué, le droit, s'il ne respectait pas les consultations, s'il ne faisait pas
les consultations, si c'est ça votre question.
M. Fortin :S'il ne fait pas des consultations. Mais s'il ne suit pas
les recommandations émises par la communauté?
Mme Blanchette Vézina : Également.
M. Fortin :Également? Vous n'allez pas émettre le bail minier?
Mme Blanchette Vézina : Non,
c'est... On a toujours dit que ce n'était pas un veto, mais on a une
collaboration. Il est important...
Mme Blanchette Vézina : ...de
tenir compte de ce qui est dit. Puis on encourage les entreprises à tenir
compte de ce qui est dit. Puis il y a des dispositions aussi dans le projet de
loi qui vont permettre d'avoir une plus grande influence sur ce qui est
notamment prévu par la suite comme travaux, qui vont tenir compte des
consultations. Oui, oui, inciter à tenir compte des consultations.
M. Fortin :Vous faites référence à quel article, là, spécifiquement?
Mme Blanchette Vézina : Par
cœur, je n'ai pas la... Je vais aller vérifier... On me parle de 29 et 30, mais
je vais valider, là, pour ne pas vous induire en erreur.
M. Fortin :29, je l'ai ici...
Mme Blanchette Vézina : ...règlement
sur les travaux à impact, là, également, là, qui est déjà édicté.
Le Président (M. Montigny) : D'autres
interventions? Mme la députée, vous avez la parole.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Tout à l'heure, la ministre a dit que... elle référait à
l'article 2.1 de la loi actuelle, là, pas celle qu'on était en train
d'étudier, mais la... celle qui est en vigueur, en disant : Bon, c'est
indiqué là-dedans. Et monsieur à côté, je m'excuse, je ne me rappelle pas de
votre nom, vous avez dit que, bien, ils devaient consulter, O.K., qu'il y avait
comme une obligation de consulter. Mais quand on lit l'article 2.1, ça
dit, en fait : «Le gouvernement consulte les communautés autochtones
lorsque les circonstances le requièrent.» Donc, ça semble laisser la porte à
«pas toujours», puis je vais vous référer à... Dans le fond, la Société
Makivik, qui est venue nous parler, nous a dit qu'ils avaient mis en place un
moratoire sur tout projet... nouveau projet minier au Nunavik. Puis ils nous
ont mentionné à quel point, en fait, il y avait des enjeux avec la consultation,
qu'ils n'étaient pas toujours consultés, qui, semble-t-il, qu'il y avait
peut-être des confusions, qui devait être consulté. Mais, bref, c'est ça, la
Société Makivik ne semblait pas être d'accord avec le fait qu'ils étaient
toujours consultés même s'ils devraient l'être. Ça ne semble pas si clair que
ça qu'ils doivent toujours l'être non plus, la façon que c'est écrit. Donc,
peut-être, j'aimerais vous entendre là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Pour
le bénéfice de tous, là, le bénéfice de tous, nous sommes toujours dans la
discussion sur une proposition d'amendement à l'article 2. Alors, Mme la
ministre, je vous laisse la parole.
• (12 h 40) •
Mme Blanchette Vézina : En
fait, vous référez à l'article 2.1 «lorsque les circonstances le
requièrent». C'est ce que je mentionnais tout à l'heure, c'est-à-dire on
consulte au bon moment et c'est la demande également des Premières Nations. Ils
veulent être consultés au bon moment. On a mis en place un règlement qui n'est
pas ici le sujet de discussion, mais qui permet de consulter au bon moment. Il
y a d'autres articles dans le projet de loi qui vont permettre de s'assurer de
consulter au bon moment également. Je pense avoir fait le tour de la question,
M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec la proposition
d'amendement?
Mme Dufour : Oui. Bien,
l'amendement vient demander, dans le fond, d'obtenir le consentement préalable,
libre et éclairé, qui est une forme de consultation. La ministre nous
dit : Bien, on le fait au bon moment. Par contre, disons, l'expérience
réelle nous démontre que ce n'est pas toujours le cas, puis là ce n'est pas
votre ministère, Mme la ministre, mais il y a eu le tribunal qui a donné raison
aux Innus, qui ont exigé... qui demandaient des consultations distinctes pour
le caribou et qui ne l'avaient pas été. Donc, quand le gouvernement dit qu'il
consulte au bon moment, bien, il semble y avoir, disons, une différence d'opinions
de «quel est le bon moment et comment... la forme de le faire avec les
communautés, là».
Mme Blanchette Vézina : Avec
votre consentement, j'aimerais donner la parole au juriste, Gabriel
Tremblay-Parent.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Montigny) : Il
y a consentement. Vous avez la parole, vous pouvez vous présenter et faire
votre exposé.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
bonjour. Gabriel Tremblay-Parent, avocat pour le ministère de la Justice. En
fait, l'obligation de consulter, là, ça découle de la jurisprudence, donc de
l'article 35 de la loi constitutionnelle de 1982. Donc, tu sais, cette
obligation là ne se retrouve jamais véritablement dans une loi statutaire, là,
comme la Loi sur les mines. Tu sais, bien sûr, c'est une obligation qui doit
être respectée. Tu sais, l'article 2.4, comme d'autres articles de la loi,
peuvent servir d'outils pour donner suite à une consultation, là, mais la consultation,
tu sais, finalement, il n'y a pas d'obligation, ce n'est pas un veto, comme l'a
indiqué la ministre. Donc, c'est plus une obligation de tenir compte de
préoccupations, là, dans l'exercice des pouvoirs qui sont conférés par la
loi...
Le Président (M. Montigny) : ...merci.
Mme la députée, vous avez la parole.
Mme Dufour : Merci. Une
question de précision. Ce que vous faites référence, dans le fond, la
jurisprudence, est-ce que ça réfère seulement au gouvernement ou ça réfère
également aux entreprises qui vont faire, dans le fond, des activités sur le
territoire autochtone? Parce qu'ici, ce qu'on fait référence, c'est les
activités minières. Et il y a peut-être une distinction entre le gouvernement
et les entreprises minières. Donc, j'aimerais juste comprendre comment
s'interprète la jurisprudence.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Mais,
en fait, par rapport à l'obligation, c'est une obligation de la couronne, son
obligation à titre de fiduciaire. Donc, évidemment, finalement, c'est quand on
donne des permis ou des droits que cette obligation-là va se déclencher. Donc,
l'obligation de consultation du gouvernement va s'appliquer.
Mme Dufour : Mais,
actuellement, s'il y a de l'exploration, est-ce qu'on avise et on consulte les communautés
autochtones, puis de quelle façon exactement? Parce qu'ils semblent dire qu'ils
ne sont pas toujours consultés.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
simplement réitérer le règlement sur les travaux à impact, donc, ça, c'est au
moment de l'exploration, et on consulte... Plutôt que de consulter, parce
qu'elles ne souhaitent pas, et c'est ce qui est mentionné, être surconsultées.
Donc, on consulte... Ce qui est prévu dans le règlement, c'est de consulter au
moment où il y a de l'impact sur le territoire. Donc, le règlement est là pour
ça.
Mme Dufour : Ce n'était pas
du tout ce que la Société Makivik, par contre, nous a dit, là, qu'ils ne
souhaitaient pas être surconsultés. Ils nous disaient qu'ils avaient la
possibilité d'avoir toutes les demandes et les avis requis.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons donc procéder à
la mise aux voix de cette proposition d'amendement. Alors, est-ce que
l'amendement, à l'article 2, est adopté?
Mme Zaga Mendez : Est-ce
possible d'avoir un vote nominal?
Le Président (M. Montigny) : Oui,
on peut procéder par vote. La demande de vote nominal a été faite. Mme la
secrétaire, vous pouvez procéder.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Zaga Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : Pour.
La Secrétaire
: Mme Blanchette
Vézina (Rimouski)?
Mme Blanchette Vézina :
Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
La Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
La Secrétaire
: Mme Dufour
(Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Alors, la proposition d'amendement n'est pas retenue. Alors, maintenant, on va
procéder. On va rappeler l'article 2. Est-ce qu'il y a des interventions pour
l'article deux?
Mme Zaga Mendez : Une
dernière question. Dans l'article 2, tel qu'il est présentement, le dernier
alinéa. Je veux juste le lire. Excusez-moi. On a beaucoup trop de papiers.
Voilà. «La réserve ou la soustraction prévue, en vertu du premier alinéa, prend
effet à la date fixée par l'entente.» La soustraction prévue, donc, là on parle
du terrain qui a été délimité. Parfait. Est-ce que c'est si... juste comprendre
la façon que c'est écrit, là, puis peut-être, c'est juste, la compréhension.
Tout cela... Le terrain est délimité avant la signature de l'entente. Oui, puis
ça, c'est délimité. Là, je veux juste voir, parce que je me suis pris une note,
je m'excuse. Est-ce que le pouvoir de suspension peut être utilisé avant la
conclusion de l'entente également? Les deux. Parfait.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
c'est ça. Je pense que...
Le Président (M. Montigny) : Vous
pouvez y aller, Mme la ministre, il n'y a pas de problème. Prenez le temps que
vous voulez.
Mme Blanchette Vézina : Parce
que je veux juste m'assurer de bien comprendre votre question. Dans le fond,
vous voulez voir : Est-ce que ça pourrait rétroagir? C'est un peu, la
question.
Mme Zaga Mendez : C'est une
question... Là, tout à l'heure, on parlait des droits miniers. Les claims, en
ce moment, il peut en avoir, on ne le sait pas, on le sait par la suite. Donc,
quand il y a une négociation de l'entente, puis là le terrain, il n'a pas été
conclu, ce qui nous arrive beaucoup avec les aires protégées, qu'est-ce qui
arrive là? Est-ce que le territoire est gelé automatiquement dès qu'on commence
l'entente? Et donc il n'y a pas de possibilité de faire d'achat des droits
d'exploration à ce moment-là. C'est ça, c'est un peu le parallèle qui arrive
avec d'autres zones... du Québec.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je vais peut-être laisser la parole au juriste, il va pouvoir... l'avocat
pardon, du gouvernement.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Vous avez la parole.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Mais,
en fait, tu sais, la soustraction, tu sais, c'est...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...qui
est d'ailleurs prévu ailleurs dans la loi, là, mais ça permet vraiment une
protection préalable, donc au cours des négociations. Mais la suspension, mais
ce qu'elle va permettre, c'est d'éviter, à titre d'exemple, qu'il y ait des des
droits qui soient consentis à cette... sur la superficie qui serait suspendue.
Mais évidemment la soustraction ou la réserve, là, qui est finalement la mesure
définitive, elle va rentrer en vigueur à la suite de l'entente, à la date qui va
être déterminée dans celle-ci.
Mme Zaga Mendez : Ça répond à
ma question.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 2?
M. Fortin :Il n'y a pas un enjeu, justement, avec cette... avec ça?
C'est... c'est-à-dire, là ici... O.K. Dites-moi si je le comprends bien, là, ou
si j'ai une mauvaise interprétation de la chose, là, ce qui est très possible.
Le premier paragraphe du 2.4 indique essentiellement : On peut conclure
une entente avec la liste de groupes des Premières Nations qui sont identifiées
là pour délimiter les limites d'un terrain dans lequel il y a le domaine
réservé à l'État, là, et où on soustrait la prospection et les activités
minières — je vais dire les activités minières, ça va être plus simple. O.K.
Donc, il y a comme deux types de terrains, là, qui sont identifiés par cette
entente-là. Là, ici, à la fin, on vient dire : Oui, mais on peut, en
inscrivant ça au registre public des droits miniers, réels et immobiliers, là, suspendre
la prospection. Mais est-ce qu'on... tu sais, je reviens à la fameuse question
du «peut» et du «doit», là, mais est-ce qu'on... est-ce qu'on ne devrait pas
être obligés de faire ça? C'est-à-dire, là, aujourd'hui, le gouvernement signe
une entente avec, disons, la Société Makivik, là, qui prend effet le
1er janvier 2025, disons. Mais là il y a une société minière qui
dit : Bien, parfait, moi, je vais aller faire... je vais aller faire les
investissements, je vais continuer, etc., ne sachant pas, parce que ce n'est
pas inscrit au registre des droits miniers, qu'il y a une entente qui va entrer
en vigueur éventuellement. Pourquoi est-ce qu'on ne devrait pas avoir le fameux
«doit» de la députée, là, qu'elle voulait inclure au premier? Est-ce qu'on ne devrait
pas avoir cette obligation-là, à ce moment-là, de dire : Bien, avant que
ça rentre en vigueur, on va s'assurer qu'il n'y a pas personne qui vient faire
des travaux dans un territoire avec lequel il ne pourra rien faire dans trois
mois, pareil? Vous comprenez ce que je veux dire?
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député.
Mme Blanchette Vézina : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
on peut suspendre, oui, pour préparer un... Merci beaucoup.
On suspend.
(Suspension de la séance à 12 h 50)
(Reprise à 12 h 51)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons vos travaux. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
merci. Question de préciser, là, pourquoi on a un «peut» et pourquoi ce n'est
pas un «doit». Cet article-là est beaucoup inspiré du mécanisme de territoire
incompatible à l'activité minière et, dans le texte de la délimitation du
territoire incompatible à l'activité minière, c'est un «peut». Dans les
pratiques, c'est souvent un... tu sais, si le territoire est bien défini, ça va
être... ça va être suspendu. Mais l'idée, c'est que ça peut fluctuer, donc
c'est de laisser... pendant les négociations, là, disons, donc, c'est de
laisser une certaine latitude. Mais on se colle vraiment sur ce qui est fait,
là, pour les mêmes mécanismes que les territoires incompatibles à l'activité
minière, et, dans ce cas-là, c'est un «peut» aussi, là.
M. Fortin :Est-ce que ça... Est-ce que ça fonctionne adéquatement,
ce... et là je ne parle pas de l'ensemble du mécanisme, là, des TIAM, là, on...
c'est une discussion plus large que ce qu'on a en ce moment-là, mais est-ce
que... Est-ce que ça arrive, qu'il y ait par exemple des... Tu sais, parce
qu'on nous parle tout le temps de prévisibilité, de transparence, de savoir
dans quoi on s'embarque, de la part, du moins, des minières, là...
M. Fortin :...des gens qui font de la prospection, ou de
l'exploitation, alors... ou de l'exploration. Est-ce que... Est-ce qu'on se retrouve
devant des situations où il y a des gens qui font des travaux ne sachant pas,
là, qu'il y a une discussion en ce moment entre, soit le gouvernement et la
MRC, ou, dans ce cas-ci, le gouvernement et les Premières Nations, ou...
Mme Blanchette Vézina : ...de
manière administrative, là. Il n'y a pas d'enjeu pour... pas pour cet
aspect-là.
M. Fortin :Oui. On aura une discussion plus large sur le... et son
fonctionnement éventuellement. O.K. Donc, vous, vous êtes à l'aise de garder le
libellé actuel pour... qui fait en sorte qu'entre, disons, aujourd'hui et le 1ᵉʳ janvier,
dans l'exemple que j'ai pris plus tôt, là, le gouvernement peut le faire, mais
il n'y a pas d'obligation de le faire, parce que vous ne pensez pas que ça va
mener à quoi que ce soit. O.K. C'est correct, c'est votre choix. Je vous le
soumets puis...
Mme Blanchette Vézina : Parce
qu'on le fait déjà pour les autres. Dans l'autre mécanisme, ça fonctionne bien.
M. Fortin :Ça va pour moi. Je pense que ma collègue a quelques
commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Il y a d'autres commentaires. La députée de Mille-Îles, vous avez la parole?
Mme Dufour : Oui. Merci, M.
le Président. Je me demandais, en fait... parce qu'on a entendu la société
Makivik, ils ont été très éloquents, là. Ils nous ont expliqué un peu la
structure aussi juridique et ils nous ont mentionné que c'était erroné, dans le
fond, de faire référence à l'administration régionale Kativik ou les villages nordiques.
Et je me demandais : Pourquoi on n'avait pas retenu cette demande-là de
leur part de modification pour finalement plus s'aligner avec la réalité, là,
juridique, de que je comprends, là?
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Excusez. Oui. Bien, en fait, on a mis... puis on... tu sais, en le nommant, là,
je pense, c'est assez clair, là. C'est la société Makivik, l'administration
régionale Kativik ou le gouvernement de la nation crie, donc ça laisse une
ouverture à discuter avec qui est approprié en fonction de la situation. Et
c'est aussi pour s'assurer de respecter notamment nos obligations, là,
constitutionnelles, d'être capable de discuter avec la bonne entité.
Mme Dufour : Bien, si j'ai
bien compris les échanges qu'on a eus avec eux, ils nous ont dit que
l'administration régionale de Kativik n'avait pas... n'avait pas, dans le fond,
force de loi sur l'ensemble du territoire innu, là, si j'ai bien compris, là.
C'était seulement la société Makivik.
Donc, quand on... si on allait faire une
entente avec l'administration régionale Kativik, ça serait comme une entorse à
ça, là. C'est ce que j'ai compris des échanges qu'on a eus, puis il me semble,
c'était assez clair, là, dans...
Mme Blanchette Vézina : On se
colle vraiment sur la formulation qui est dans les autres lois en étant plus
inclusif que moins.
Mme Dufour : Bien, j'ai
l'impression que cette... plus d'inclusivité, finalement, fait en sorte qu'ils
sentent qu'ils ne sont pas reconnus alors qu'ils devraient être l'instance reconnue.
Et j'en profite par ailleurs pour
mentionner qu'il y a une disparité dans la façon que la loi... La loi fait
référence à la loi... la société Kativik... Makivik, pardon, avec un v, mais
que, pour eux, ça s'écrit Makivvik, avec deux V. Je veux juste le souligner. Je
sais que ça vient de la loi de 1976, mais il y aurait peut-être quelque chose à
corriger un jour là-dessus, là, s'il y a des gens qui... communautés
autochtones.
Mme Blanchette Vézina : ...on
s'assure d'avoir la même rédaction, de se coller sur la rédaction.
Mme Dufour : Je comprends,
mais si on veut un jour vraiment reconnaître les communautés entièrement, bien,
ça serait peut-être aussi de s'ajuster à comment eux, ils... ils écrivent
eux-mêmes leur nom.
Bien, ceci dit... En tout cas, moi, je ne
sais pas. Est-ce qu'on a un amendement? On va... bien, à ce moment-là, compte
tenu de la réponse.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
l'amendement n'est pas encore entré au secrétariat de la commission. Alors, on
va suspendre pour permettre l'amendement.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 12 h 57)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons simplement pour mentionner que nous allons suspendre...
Le Président (M. Montigny) : ...nos
travaux, et on se retrouve, là, cet après-midi, vers 15 h. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 57)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 02)
Le Président (M. Montigny) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources...
15 h (version non révisée)
Le Président (M. Montigny) : ...naturelles
reprend ses travaux. Nous poursuivons donc l'étude détaillée du projet de loi
n° 63, Loi modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 2. M. le député de Pontiac
avait la parole. Alors, il me fait plaisir de vous redonner la parole, M. le
député de Pontiac.
M. Fortin :C'est bien gentil, M. le Président, mais... j'hésite à vous
corriger au micro, mais, je pense, c'est ma collègue de Mille-Îles qui avait la
parole.
Le Président (M. Montigny) : ...
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Effectivement, à ce moment-là, quand on a suspendu, on était en
train de regarder pour faire un amendement, puis on a fait certaines
vérifications, puis on a décidé...
Le Président (M. Montigny) : ...
Mme Dufour : ...et on a
décidé de ne pas déposer cet amendement.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article 2?
Maintenant, alors, on serait prêts pour passer au vote pour l'article 2.
Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
L'article 2 est adopté. Merci. On peut passer maintenant à l'article 3.
Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. L'article 3, donc : L'article 4 de cette loi
est modifié par l'insertion, dans ce qui précède le premier tiret du premier
alinéa et après «l'État», de «pourvu qu'elles aient été en exploitation le
(indiquer ici la date de la présentation du présent projet de loi).
Alors, cet article vise à modifier l'article 4
de la Loi sur les mines, qui énumère les cas où le droit aux substances
minérales ne fait pas partie du domaine de l'État.
Cette modification permettra de révoquer
le droit à ces substances minérales en faveur de l'État lorsqu'elles ne font l'objet
d'aucuns travaux d'exploitation en date de la présentation du projet de loi.
L'article 161 du projet de loi
détermine la procédure applicable pour la révocation du droit à ces substances,
notamment l'avis transmis à la ministre par le propriétaire ou par l'exploitant,
la décision de la ministre sur la révocation du droit ainsi que la contestation
de celle-ci.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec cet article?
M. Fortin :...M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : ...
M. Fortin :Merci. Je suis désolé, M. le Président. Tous les présidents
ont des habitudes différentes, alors je m'adapte.
Peut-être juste qu'on nous explique, là,
ce qu'on vient faire exactement, et, si ce n'est pas la ministre, ça peut être
quelqu'un de son équipe, là, il n'y a pas de... il n'y a pas de stress. Qu'est-ce
qu'on vient dire exactement par «ne fait pas partie du domaine de l'État»? Qu'est-ce
que ça veut concrètement dire?
Mme Blanchette Vézina : ...à
Me Tremblay-Parent, voilà.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, l'article 4, là, de la Loi sur les mines, ce qu'il prévoit, c'est
des droits, je dirais, historiques, là, aux substances minérales, là, qui
découlent d'anciens titres de propriété qui incluaient les droits miniers en
question. Donc, l'objectif de la modification, c'est que ces droits qui avaient
été donnés historiquement, là, à certains propriétaires, dans la mesure où ils
ne sont pas en exploitation, bien, qu'ils soient retournés au domaine de l'État
pour que d'autres droits puissent être donnés à des personnes qui
souhaiteraient les exploiter.
M. Fortin :O.K., ce n'est pas des... ce n'est pas des territoires qu'on
retire de la possibilité de faire quoi que ce soit avec, là, que ce soit de la
prospection, de l'exploration ou de l'exploitation, là.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : C'est
le contraire.
M. Fortin :C'est juste des territoires pour lesquels...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : C'est
le contraire.
M. Fortin :Oui, c'est ça. Il y a certains groupes qui ont des droits
historiques, qui sont là ad vitam aeternam, là, dans le régime actuel, j'imagine,
puis là on vient dire : Si vous n'avez rien fait avec, si vous n'avez pas
fait d'exploitation... donc des gens qui ont fait de l'exploration, mettons qu'ils
ont fait de l'exploration la semaine passée, là, ils se font quand même retirer
ces droits-là. Est-ce que j'ai raison?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
c'est des titres d'exploitation, finalement, là. Donc, tu sais, l'objectif, c'est
vraiment qu'il y ait eu des activités d'exploitation, là, qu'ils soient en
exploitation au moment du projet de loi. Donc, l'article a cet effet-là, là,
vraiment au niveau de... de l'exploitation, pardon.
M. Fortin :Mais... Allez-y.
M. Morissette (Ian) : Mais
quelqu'un pourrait toujours le... Quelqu'un qui est titulaire d'une concession
pourrait le transformer en droit d'exploitation... en droit d'exploration,
pardon, et à ce moment-là faire de l'exploration plutôt que de l'exploitation.
Donc, comme on le disait, l'objectif, c'est vraiment de remettre ces
territoires-là à la possibilité d'exploration, parce que, là, présentement, il
ne se passe rien sur ces terrains-là.
M. Fortin :O.K. Mais on parle de quoi, là? C'est quels territoires...
M. Fortin :...il y en-tu beaucoup des territoires comme ça où il y a
des droits historiques d'accordés, là? Je veux juste savoir à quoi on fait
référence dans cet article-là.
M. Morissette (Ian) : Il y en
a une centaine, à peu près, de concessions.
M. Fortin :O.K., puis c'est des gros territoires, des...
M. Morissette (Ian) : C'est
variable.
M. Fortin :O.K., puis il y en a qui sont en exploitation là-dedans?
M. Morissette (Ian) : S'ils
sont en exploitation, à ce moment-là, effectivement, ils vont pouvoir
poursuivre. Il n'y a pas de problème.
M. Fortin :Mais, par exemple, là, puis ne sachant pas exactement c'est
quoi, les centaines de territoires identifiés, c'est peut-être dur à faire
comme exercice, mais, tu sais, il y en a justement qui sont dans cette
situation là où ils sont en train de monter un projet ou, peu importe, ils ont
fait de l'exploration, là, je veux juste pas que ces gens-là perdent la
possibilité d'aller de l'avant, là. Qu'est-ce qui se passe avec quelqu'un qui
est par exemple à la veille de faire de l'exploitation, qui ne l'a pas fait
encore? Il se retrouve où, là, dans ce processus-là?
M. Morissette (Ian) : Bien, à
ce moment-là, il va transformer la concession en droit exclusif d'exploration
en claims. Il va pouvoir faire de l'exploration, puis ensuite venir demander
les permis pour faire de l'exploitation.
M. Fortin :Mais c'est à lui de le faire, il ne perd pas ce droit-là à
quelqu'un d'autre.
M. Morissette (Ian) : Non, ça
va être à lui de le faire, effectivement.
M. Fortin :Donc, il y a comme un droit de premier refus avant que vous
le remettiez sur...
M. Morissette (Ian) : Je
pense que oui.
M. Fortin :
Parce que le principe est bon. Sur le principe, on s'entend. C'est juste
s'assurer qu'il n'y a pas personne qui tombe entre les craques ici, là.
M. Gaudreau (Roch) : Non,
non, son droit est conservé, là, son premier droit. Dans le fond, la concession
minière, s'il est capable d'aller en exploitation, il va pouvoir la garder.
L'objectif ici est de s'assurer que les concessions minières inactives sur
lesquelles il ne se passe rien soient remises en circulation parce que les
concessions minières, ce sont des titres d'exploitation — le nom le
dit, «concessions» — d'avant 1966. Donc, il y a des gîtes potentiels
et des ressources là-dedans. On veut qu'il y ait une activité pour qu'il y ait
du développement, de la découverte. Donc, il peut y aller avec sa concession s'il
est sur le bord, il y a des mesures qui s'en viennent au niveau du règlement,
puis, sinon, il peut le convertir en bail minier, donc il conserve encore son
droit. Puis, dans le pire des cas, s'il abandonne, bien...
M. Fortin :Quelqu'un d'autre peut le reprendre.
M. Gaudreau (Roch) : ...il va
pouvoir désigner son terrain qui fait l'objet de la concession aussi.
M. Fortin :Alors, juste sur le dernier petit point, je sens que Mme la
ministre a quelque chose à ajouter sur le dernier petit point.
Mme Blanchette Vézina : ...l'objectif
derrière tout ça.
M. Fortin :Je ne suis pas certain... j'ai compris la plupart de... la
grande majorité de ce que vous avez dit, là, mais à la fin...
M. Gaudreau (Roch) : Il peut
convertir sa concession minière en bail minier.
• (15 h 10) •
M. Fortin :O.K., mais donc, il doit passer par l'ensemble du processus
de quelqu'un qui veut un bail minier.
M. Gaudreau (Roch) : Non,
c'est... C'est quoi, les modifications? Le processus est allégé, hein? Oui.
M. Fortin :O.K., allégé pour ces cas spécifiques là.
M. Gaudreau (Roch) : Pour
convertir. Oui, oui, c'est ça, là.
M. Fortin :O.K., mais ça....
M. Gaudreau (Roch) : Dans le
pire des cas, s'il abandonne, il peut désigner le terrain qui fait l'objet de
sa concession aussi.
M. Fortin :Ça veut dire quoi, ça, désigner le terrain?
M. Gaudreau (Roch) : Prendre
des claims.
M. Fortin :O.K., il peut... O.K., d'accord.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je vais peut-être demander à M. Gaudreau de compléter, là, mais l'objectif
derrière ça, c'est qu'il y a en ce moment, des concessions minières, qui sont
dans l'ancien régime qu'on souhaite qu'elles se conforment au nouveau régime.
Il y a des droits qui sont acquis qu'on souhaite respecter. Ceci étant, on ne
souhaite pas qu'il y ait des portions de territoire qui soient gelés. On
souhaite que ces portions de territoire là fassent l'objet d'exploration et
d'exploitation, puis ça pourrait être ce propriétaire là de concession, ce
détenteur de droit de concessions, qui pourrait devenir le détenteur de droit
exclusif d'exploration ou de droit d'exploitation par la suite. Alors,
l'objectif est vraiment de s'assurer qu'on ne gèle pas des portions de
territoire puis que ces portions-là de territoire fassent vraiment l'objet de
travaux.
M. Fortin :C'est... Puis, tu sais, quand je vous dis : Sur l'objectif,
on est d'accord avec ça, c'est juste... on veut juste s'assurer que ça se fasse
correctement. Donc là, je comprends qu'il y a un règlement qui va découler de
ça, qui va essentiellement faire en sorte que des gens qui ont qui sont
proches, là, comme on disait tantôt, là, qu'il y ait un processus bien défini
pour eux. C'est ça, il va y avoir un règlement qui découle de ça?
Des voix : ...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Alors,
en fait, là, c'est... pour ces droits-là historiques, là, il n'y a pas de
processus particulier qui est prévu dans le projet de loi pour la conversion,
parce que l'objectif, c'est, au contraire, d'éviter de donner encore un délai
supplémentaire à ces personnes-là qui ont un droit d'exploitation puis qui ne
l'utilisent pas, là, alors qu'il y a des gens qui, finalement, souhaiteraient
explorer puis découvrir des nouvelles substances, puis qui ne sont pas en
mesure de le faire. Donc, le processus, là, qui est prévu par
l'article 3...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...le
régime transitoire à 161. C'est vraiment pour révoquer, là, sans retour en
arrière pour la personne qui est bénéficiaire du droit à l'heure actuelle.
M. Fortin :Non, non, mais on s'entend, là, sur le fait que quelqu'un
qui est... qui a ça depuis 1966 puis qui n'a rien fait avec, c'est correct, que
ça retourne... que ça retourne pour de l'exploration, de l'exploitation
potentielle. Mais là je ne suis plus sûr que je comprenne entre les deux
explications qu'on nous a données, là. Qu'est-ce qui va se passer avec
quelqu'un qui est à la veille ou qui a un projet qui...
Mme Blanchette Vézina : C'est
révoqué.
M. Fortin :O.K., c'est révoqué. Donc, ce qu'on nous a dit du côté
de... je m'excuse, du géologue, là...
Une voix : ...
M. Fortin :O.K. Donc, il n'y en a pas, de processus pour des... pour
qu'ils puissent continuer. S'ils ont commencé, par exemple, de l'exploration,
c'est soit t'exploites ou t'es out, là. Puis tu peux racheter un claim,
j'imagine, éventuellement, là. Mais, si tu n'es pas le premier à peser sur le
piton, c'est un problème, c'est ça?
Des voix : ...
M. Fortin :Je m'excuse, là, mais moi, je peux voir derrière vous, Mme
la ministre, puis ça n'a pas l'air clair, en tout cas, je...
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Est-ce
qu'on peut suspendre une seconde? Je vais demander qu'on... que la...
Le Président (M. Montigny) : Oui,
on va suspende. Parfait. On suspend.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 17)
Le Président (M. Montigny) : Et
voilà, nous reprenons nos travaux...
Le Président (M. Montigny) : ...Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
merci. J'aimerais clarifier, là, la confusion qu'il y a eu, là, en lien avec
l'explication de M. Gaudreau. Là, je le laisserais expliquer la confusion.
M. Gaudreau (Roch) : Oui,
effectivement. Je m'excuse, là, j'ai confondu avec un autre article. Ici, on
parle vraiment de droit privé, donc... ça porte aussi le nom de concession,
mais ce n'est pas les concessions minières au sens de la Loi sur les mines, sur
lesquelles il y a un mécanisme qu'on va voir plus tard dans le projet de loi
sur la conversion de la concession minière en bail minier. Ici, on parle
vraiment de droit privé, donc les substances qui étaient cédées aux
propriétaires terriens.
Le Président (M. Montigny) : Alors...
Mme Blanchette Vézina : Donc,
en réponse à votre question, tu sais, il n'y a pas de mécanisme.
M. Gaudreau (Roch) : Non.
Mme Blanchette Vézina : Tu
sais, il y a une révocation, et ensuite il pourrait reprendre le droit.
M. Fortin :O.K. Puis il n'y a pas une priorisation pour cette
personne-là ou ce groupe-là, là, c'est vraiment... c'est à lui à acheter le
droit minier, la loi d'exclusivité en premier.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Bien, là, il n'y a pas d'exception, c'est ce qu'on... c'est que je veux dire.
M. Fortin :Bien... Non, c'est ça, il n'y a pas... il n'y a pas
de : Moi, je l'avais, j'ai comme un droit préemptif, là. Ça n'existe pas,
ça?
Mme Blanchette Vézina : Non.
M. Fortin :O.K. Merci de la clarification, c'est apprécié. Puis on ne
vous en tient pas rigueur, ça arrive, ces choses-là, régulièrement dans les projets
de loi, là.
Mme Blanchette Vézina : Projet
de loi technique, hein, puis il y a plusieurs..
M. Fortin :Exact.
Mme Blanchette Vézina : On
aura l'occasion d'en... revoir tout ça dans les prochaines semaines.
M. Fortin :C'est ça, ça arrive. Puis on apprécie que... de prendre le
temps de faire la clarification, que tout le monde soit à la même... soit à la
même place parce que... bien, tout le monde le sait, ce qu'on dit, ça l'a
souvent autant de force de loi que ce qu'on écrit, alors on est aussi bien
d'être juste dans nos propos. Sur la centaine, là, de... de territoire, disons,
là, là, il y en a, et ma collègue me faisait la remarque, là, il y en a,
j'imagine, qui sont propriétés de l'entreprise, il y en a qui sont propriétés
d'individu probablement, également, là. Tu sais, j'imagine, ça... Puisque ça
date d'une longue, longue, longue époque, là, j'imagine, ça ressemble au droit
de... au droit forestier qu'on concédait à des... appelons ça des grandes
familles à une certaine époque, là. Tu sais, moi, dans ma région, je pense à la
famille Bryson qui a coupé à peu près tout ce qui a été coupé dans le Pontiac à
une certaine époque parce qu'il y avait des droits qui leur étaient accordés.
J'imagine que c'est un peu ça aussi.
• (15 h 20) •
Une voix : ...
M. Fortin :Vous ne savez pas si c'est les entreprises ou les
individus.
Une voix : C'est un mixte.
Mme Blanchette Vézina : ...
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Ça va nous prendre le consentement.
M. Fortin :Oui, oui.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous acceptez... Consentement. On a consentement. Il s'agit simplement de
vous présenter, votre nom, votre fonction ainsi que... vous pouvez débuter, là,
votre...
Mme Giroux
(Hélène) :
Merci.
Hélène Giroux, je suis directrice des affaires minières et de la coordination
au ministère des Ressources naturelles et Forêts. Alors, comme disait Mme la
ministre, c'est historique. Alors, les terrains qui avaient été concédés en
1880 à une entreprise sont maintenant propriétés de plusieurs petits
propriétaires, de citoyens qui, probablement, ne sont même pas au courant, là,
qu'ils ont des droits miniers privés et qui... et qui ne sont pas en exploitation
minière, là, depuis... depuis nombre d'années. Donc, c'est... Par contre, il y
a encore des entreprises qui sont propriétaires. Pensez à la région de
l'amiante. Il y a des entreprises minières qui sont propriétaires des
anciens... des anciennes d'exploitation de l'amiante qui ne sont plus en
exploitation, mais qui sont demeurées propriétaires et qui ont encore la
propriété des droits miniers privés pour l'ensemble des substances minérales au
Québec, sauf l'or et l'argent, comme dit l'article. Donc, sur ces terrains-là,
ces entreprises-là pourraient exploiter toute substance minérale sans avoir la
nécessité d'aller chercher un bail minier en fonction de la Loi sur les mines.
Mais, à ce moment-ci, en date d'aujourd'hui, nous n'avons pas la connaissance,
là, qu'il y a de l'exploitation privée. On le saurait, hein, s'il y avait eu de
l'exploitation privée dans ces régions. Donc, on peut affirmer, là, qu'il n'y a
pas d'exploitation minière à ce moment-ci ni au 28 mai 2024. Toutefois, le
projet de loi, là, va leur permettre quand même, s'il juge qu'ils ont des
motifs pour soutenir qu'ils étaient en exploitation, de fournir au ministère,
là, une preuve, un avis écrit, et on fera l'analyse de ces avis pour permettre
la non-révocation des droits. Mais...
M. Fortin :S'ils sont en exploitation.
Mme Giroux
(Hélène) :
S'ils
étaient en exploitation le 28 mai 2024.
M. Fortin :Au moment du dépôt du projet de loi.
Mme Giroux
(Hélène) :
Au
moment de la présentation du projet de loi, oui.
M. Fortin :O.K. Je vous remercie, Mme Giroux, très claire comme
explication. Mais là, si je comprends bien, ce sont des terres qui sont... des
terres privées, là, ce n'est pas des terres qui sont de...
M. Fortin :...ce n'est pas des terres publiques de l'État, là, ce sont
des terres privées. O.K. Alors, ils vont pouvoir faire un claim sur une terre
privée à ce moment-là.
Mme Giroux
(Hélène) :
En
théorie, oui, mais vous savez que, dans le projet de loi, on propose la
soustraction des terres privées.
M. Fortin :Oui.
Mme Giroux
(Hélène) :
Donc,
ces terrains-là, s'ils ont... c'est la même procédure qui va s'appliquer. Donc,
ces terrains-là, on révoque les droits miniers en faveur de l'État, mais le
projet de loi prévoit une soustraction des terres privées également.
M. Fortin :Bien, c'est ça. Donc, l'explication initiale qu'on nous a
dite, à savoir l'objectif, c'est de remettre ces terres-là pour voir s'il y a
des gisements potentiels, pour voir si d'autres veulent faire des claims, là.
Je vais utiliser des claims, juste pour que tout le monde comprenne ce qu'on
dit, là. Mais... si le projet de loi est adopté tel quel, ça va être des
territoires soustraits quand même, alors...
Mme Giroux
(Hélène) :
Oui,
pour un autre objectif, mais l'important, c'est de ramener dans le domaine de
l'État des droits qui appartiennent actuellement à des propriétaires de
terrains. La conséquence serait que ce matin, là, si une entreprise minière
souhaitait faire de l'exploration sur ces terrains-là, donc le début du travail
de... minier, là, elle devra obtenir le... la vente par chacun des
propriétaires de leurs droits miniers.
Donc, c'est une énorme procédure qui fait
que ces secteurs-là ne se développent pas, là, actuellement. Depuis 1982, il
n'y a aucune évolution de la situation parce que c'est compliqué d'obtenir un
droit de vente par chacun des propriétaires, alors qu'en les ramenant dans le
domaine de l'État, on se retrouve dans la Loi sur les mines. Le ministère peut
émettre des claims, des droits exclusifs d'exploration, aux entreprises ou aux
propriétaires qui le demandent. Et évidemment ça fait partie aussi de
l'objectif de la Loi sur les mines, là, de venir soustraire des terres privées.
On va voir plus tard, là.
M. Fortin :Encore là, je vous remercie de la clarté de votre
explication, mais quand on nous a présenté l'article, on nous a dit :
Bien, l'objectif ici, c'est un peu de permettre à d'autres d'aller voir si,
effectivement, il y a quelque chose qui pourrait être puisé éventuellement.
Mais si ce sont des terres qui sont toutes privées, si je comprends bien, ce
sont toutes des terres privées, bien là, on va soustraire le domaine privé
quand même, puis il n'y a pas personne qui va pouvoir aller faire ces
travaux-là d'exploitation.
Mme Blanchette Vézina : ...l'article
du projet de loi qui propose de retirer les terres privées avec exception, là,
de la prospection puis de l'exploitation minière au moment où on sera rendus à
cet article-là.
Ceci étant, il y a des exceptions qu'on
pourra regarder qui vont permettre, par exemple, s'il y avait eu des travaux.
Bien, on regardera depuis 1988.
M. Fortin :Bien là, il n'y en a pas eu de travaux sur ces terrains-là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
effectivement, la question se pose : Est-ce qu'on veut continuer d'avoir
des terrains qui sont sans activité minière puis, éventuellement, qui
pourraient l'être? Parce qu'ils font partie des exceptions qu'on regardera au
moment de l'étude de l'article puis qu'ils soient... ils puissent faire l'objet
d'exploration, d'exploitation. Tu sais, moi, je pense que... puis c'est la
proposition qu'on fait, c'est de dire : Bien, s'il y a des territoires qui
ne font pas l'objet de travaux d'exploitation, qui sont gelés en ce moment,
bien, on souhaite les remettre, soit avec une levée d'activités minières ou
avec une possibilité de faire de l'activité minière dessus. C'est le cadre avec
les exceptions qu'on aura prévu à l'article qu'on regardera un peu plus tard.
M. Fortin : C'est
qu'on nous dit deux choses complètement différentes, là, M. le Président, puis,
en tout respect, je comprends que les exceptions vont venir dans un autre
article, là. On va en débattre des exceptions à ce moment-là puis on va
débattre du bien-fondé de l'article comme tel avec toutes ces exceptions. Il
n'y a pas de problème, on va y arriver, là. Mais pour bien comprendre
l'article 3, là, l'article 3 qui s'inscrit dans le projet de loi dans
son ensemble, là essentiellement, on vient dire, si, après toutes ces
explications-là, mon... ma compréhension est la bonne, que ces terre-là, pour
pouvoir un jour les exploiter, bien, il faut qu'il y ait déjà eu des travaux
dessus, si je comprends bien. S'il n'y en a pas eu, on ne pourra pas les
exploiter. Alors, l'objectif initial... Non, je n'ai pas raison?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on pourra le voir avec l'article en question, là, par rapport au retrait des
terres privées parce qu'il y a des exceptions...
Mme Blanchette Vézina : ...plus
larges puis la possibilité aussi pour les municipalités de lever cette
soustraction-là, ça fait qu'il y a des moyens pour que ces terres-là puissent
faire l'objet de travaux. Rappelons-nous aussi que ces gels de territoire
empêchent d'autres activités importantes pour des municipalités, des
communautés. Et je regarde la collègue de Mille-Îles. Vous avez été conseillère
municipale. Moi, j'ai été mairesse. On le sait et on a entendu les unions nous
mentionner que c'était parfois en conflit avec d'autres usages.
Donc, cet article-là vient libérer du
territoire qui ne fait pas l'objet d'exploitation, mais qui pourra, selon les
mêmes règles que les autres terres privées, en faire l'objet, s'il respecte les
exceptions qu'on regardera dans le prochain article.
M. Fortin :Oui, mais les chances...
Mme Blanchette Vézina : 118,
article 118.
M. Fortin :Parce qu'on nous a vendu l'article 3, M. le Président,
là, en nous disant : Ah! bien là, c'est pour... c'est pour prendre des
terres qui ne sont pas exploitées en ce moment puis permettre à d'autres, qui
auraient peut-être un intérêt, de les exploiter. Sauf que si ce sont toutes des
terres privées, bien, des chances qu'ils cadrent dans les exceptions... Je ne
suis pas convaincu de ça, moi. Je pense qu'il va y en avoir beaucoup qui ne
cadreront pas dans les exceptions ou encore qui vont, comme on nous l'a dit, se
retrouver avec, là un fardeau qui va se... qui va être sur les épaules des élus
municipaux. Puis ça, ça peut être bon puis ça peut être moins bon dans certains
cas. Il y a des gens qui nous ont dit que c'était bien puis d'autres qui nous
ont dit : Ouf! Je ne suis pas sûr. Je vois la collègue de Verdun, là, qui
a une intervention. Je lui permettrais peut-être de prendre la parole puis je
reviendrai après m'être fait une tête, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Pas
de problème. Alors, c'est maintenant le temps de céder la parole à Mme la
députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui. Bien,
moi, la façon je le comprends, puis peut-être, si la ministre a des exemples
qui pourraient nous aider, là, à avancer, c'est que beaucoup de ces
concessions-là, elles ont été faites dans un cadre où il n'y avait pas une
modernisation, un cadre plus moderne du droit minier, là, tu sais, on... C'est
un peu de dire que qu'est-ce qui était fait avant est ramené à l'ordre... à
jour, c'est comme une mise à jour aujourd'hui, dans le contexte d'aujourd'hui.
C'est comme ça que je le comprends. Mais ma question peut-être... s'il y a des
exemples de concessions dans lesquelles on le voit. Justement, comme la
ministre le dit, c'est possible, les conflits entre qu'est-ce que les MRC,
qu'est-ce que les villes veulent faire et qu'est-ce qui est dans la concession,
parce que j'entends ça. Puis, vous connaissez où on siège, moi, je trouve que
des articles comme ça permettrait de libérer le territoire, entre autres, pour
la conservation, pour créer des parcs régionaux, pour permettre aux
municipalités qui veulent ou qui ne veulent pas l'activité minière de continuer
et... Lorsqu'on va discuter 118, n'est-ce pas, des soustractions privées, on
pourra rentrer plus dans les détails, mais j'ai l'impression que ceci, c'est
juste pour avoir une mise à jour puis une cohérence dans le cadre minier puis
le ramener en 2024.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
la députée de Verdun a très bien compris, effectivement, là, il y aura donc...
C'est ça, l'objectif, là, effectivement. Puis, ultimement, ils vont devoir
respecter le cadre actuel, la nouvelle loi, lorsqu'elle sera adoptée, mais, à
tout le moins, le cadre actuel, pour avancer et faire de l'exploration ou
d'autres usages qui pourraient être faits sur des terres privées, ces terres
privées.
Le Président (M. Montigny) : ...interventions?
Parfait. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : ...
Le Président (M. Montigny) : Pas
de problème. C'est correct.
Mme Dufour : Merci, merci, M.
le Président. Écoutez, ici, je veux juste avoir une précision. On dit :
Pourvu qu'elle ait été en exploitation avant la date du dépôt du projet de
loi... ou à la date, plutôt. Mais, s'il y a eu de l'exploration. Et là je parle
vraiment... tu sais, on fait du forage pour aller voir s'il y a quelque chose,
on n'est pas encore en exploitation, mais on est en exploration. Dans le cas
des claims miniers, s'il y a eu de l'exploration, on peut les garder, on peut
les préserver. Mais là, ici, ce que je comprends avec cet article-là, s'il y a
eu de l'exploration, ce n'est pas assez pour préserver ce droit-là.
Mme Blanchette Vézina : Non,
effectivement, c'est l'exploitation.
Mme Dufour : Donc, ces
gens-là, finalement, auront moins de droits que ceux qui ont miniers
actuellement, là.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
tu sais, il faut le voir, vraiment, sur l'idée qu'une concession minière
devrait avoir fait l'objet d'exploitation pour se qualifier à avoir un régime
parallèle. C'est ça, le... députée de Verdun mentionnait, mais on le disait
tout à l'heure, c'est que ça date de plusieurs années, là. Donc, l'objectif,
c'est de ramener le cadre légal aussi, là, à tous.
Mme Dufour : Oui, ça date,
effectivement, de plusieurs années, mais c'est parce qu'il y a...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Dufour : ...quelque chose
qui existe dans notre... qui est le droit acquis, là, généralement. Ça fait
que, tu sais, si les gens pensaient qu'ils avaient un droit acquis, qu'ils ont
investi, qu'ils ont mis de l'argent pour faire de l'exploration puis que,
finalement, on change le cadre légal... Il n'y en a peut-être pas, là, dans les
100 qu'on mentionne, mais, s'il y en avait, il y a là, à mon sens, je pense,
un... tu sais, on enfreint le droit... le droit acquis, là.
Mme Blanchette Vézina : Est-ce
que je peux me permettre de suspendre une minute?
Le Président (M. Montigny) : ...on
va suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 33)
(Reprise à 15 h 43)
Le Président (M. Montigny) : Voilà,
nous reprenons nos travaux. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Merci, M. le Président. Ça va s'en venir?
Le Président (M. Montigny) : Ça
va s'en venir. Et voilà. Vous avez la parole, Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : C'est
bon. Donc, je propose, concernant les travaux d'exploration et le régime en
lien avec les concessions, donc le sujet visé à l'article 3 du projet de
loi, de déposer un amendement pour avoir des mesures transitoires, donc, en
lien avec les travaux d'exploration, là, notamment. Donc, ce sera
l'article 161, dépôt à l'article 161 d'un amendement.
M. Fortin :...si je comprends bien ce que la ministre propose, c'est
que, pour les gens... d'exploration, mais qui n'ont pas commencé d'exploitation
non plus, là, un peu comme on le disait en début d'entretien sur
l'article 3, il y aura, quand on arrivera à l'article 161, un
amendement qui sera proposé par la ministre pour s'assurer que ces gens-là ont
quand même une option de pouvoir continuer.
Mme Blanchette Vézina : Exact.
M. Fortin :Parfait. J'apprécie l'ouverture du côté gouvernemental.
Ceci étant, on a quand même des préoccupations, là. Ma collègue n'a pas tort
quand elle parlait des droits des propriétaires un peu plus tôt, mais je pense
que ce que la ministre propose nous permettra d'y revenir un peu plus tard...
un peu plus tard. Puis la section sur, bien évidemment, les terrains privés qui
sont soustraits de cette possibilité-là, aussi, on y arrivera plus tard. Alors,
moi, ça va, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons donc procéder
à la mise aux voix. Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Montigny) : Il
est adopté... adopté sur division. Merci. Alors, maintenant, on va passer à
l'article 4. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Donc, l'article 5 de cette loi est modifié par la suppression de «avant le
1ᵉʳ janvier 1966, ou dans des terres où le droit aux substances minérales
a été révoqué en faveur de l'État depuis le 1ᵉʳ janvier 1966.».
Donc, cet article vise à modifier
l'article 5 de la Loi sur les mines afin de prévoir que les substances minérales
de surface qui sont énumérées sont abandonnées à tous les propriétaires de
terres privées. À l'heure actuelle, cet abandon se limite aux propriétaires
pour qui la terre a été cédée ou aliénée avant 1966 et à ceux pour qui le droit
aux autres substances a été révoqué depuis cette date.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet article? Oui, Mme la députée
de Mille-Îles, vous avez la parole.
Mme Dufour : Oui. Merci. Je
ne sais pas si la ministre peut expliquer exactement ce que ça veut dire dans
des mots qu'on pourrait peut-être mieux comprendre.
Le Président (M. Montigny) :
Pas de problème. Mme la ministre, je vous cède la parole.
Mme Blanchette Vézina : Avant
1966, il y a une législation... bien, la législation, elle prévoyait que les
substances de valeur moindre étaient associées à la propriété du sol. Oui,
Bien, peut-être que je demanderais à un de mes... tu sais... spécialistes, là,
de vous expliquer ce statut-là particulier, là. Ça va être probablement plus
simple que si c'est moi qui vous le dis. Mme Hélène.
Le Président (M. Montigny) : ...
Mme Giroux
(Hélène) :
Merci.
Donc, oui, effectivement, on est dans un article encore... là. On traîne des
éléments de la loi. Donc, c'est pourquoi vous retrouvez une série, une liste de
substances minérales qui étaient considérées de valeur moindre avant 1966, et
la Loi sur les mines venait dire : On les abandonne aux propriétaires du
sol.
Donc, quand on acquiert une propriété, le
citoyen est également propriétaire des substances qui sont énumérées à cet
article 5, donc, il peut les utiliser pour lui-même ou pour ses
entreprises. Et la date qui avait été convenue dans la loi, c'était avant le 1ᵉʳ janvier
1966. On se retrouve avec deux régimes, des gens qui avaient acquis... dont la
propriété avait été concédée par l'État avant le 1ᵉʳ janvier 66, et donc
ils pouvaient utiliser les substances mentionnées à l'article 5, et les
autres dont la... qui avaient... une terre par la suite, après le 1ᵉʳ janvier
66, qui n'étaient pas propriétaire de ces substances-là...
Mme Giroux
(Hélène) :
...substances-là, ce qui
fait que, par la Loi sur les mines, le ministère devait permettre
l'exploitation, s'il avait une demande, même sur ces terrains privés là, dont
vous pouviez retrouver un bail d'exploitation de sable sur la propriété d'un
propriétaire privé parce que sa terre avait été acquise après le 1ᵉʳ janvier
1966.
Donc, ce que... ce qu'on propose dans le
projet de loi, c'est de retirer cette date du 1ᵉʳ janvier 1966, de façon à
ce que l'entièreté de ces substances-là passe au propriétaire des terrains, peu
importe la date où le terrain a été concédé par l'État, donc un régime
universel à tous, et ce qui évidemment va... va restreindre la demande de bail
par l'État sur des terrains privés pour ces substances-là. Donc, vous retrouvez
le sable, le gravier... Quand vous voyez les sablières, là, dans la vallée du
Saint-Laurent, c'est en raison de ces articles-là. C'est des terres privées, les
substances appartiennent au propriétaire du terrain.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la députée.
Mme Dufour : O.K. Vous venez
de dire : Les sablières, ce sont des terres privées, la substance
appartient au propriétaire. Après, cet article-là une fois modifié, est-ce que
le sable continue à appartenir au propriétaire?
Mme Giroux
(Hélène) :
Oui.
Mme Dufour : O.K. C'est si...
C'est dans quel cas qu'il n'appartiendrait pas au propriétaire?
Mme Giroux
(Hélène) :
Avant
le projet loi, tout terrain qui a été concédé par l'État depuis le 1ᵉʳ janvier
1966...
Mme Dufour : Donc, ceux avant
1966, ça n'aurait pas appartenu...
Mme Giroux
(Hélène) :
Avant
1966, ça appartient au propriétaire du terrain.
Mme Dufour : O.K..
Mme Giroux
(Hélène) :
Après
le 1ᵉʳ janvier 1966, ça appartient à l'État.
Mme Dufour : Donc, le sable
appartient à l'État?
Mme Giroux (Hélène) :
À l'État.
Mme Dufour : Donc, si une
sablière opère aujourd'hui, c'est parce que c'est avant 1966, ou...
Mme Giroux
(Hélène) :
L'un
ou l'autre. Si elle opère sur un terrain concédé par l'État avant le 1ᵉʳ janvier
1966, elle opère avec le consentement du propriétaire du terrain ou elle
appartient au propriétaire du terrain. Si elle est... Si elle opère sur un
terrain concédé après le 1ᵉʳ janvier 1966, elle doit venir demander au
ministère un bail d'exploitation, et le ministère doit émettre le bail
d'exploitation. Donc, c'est pour ça qu'on se retrouve avec vraiment deux...
deux régimes, et là on retourne à l'ensemble des propriétaires, là, le droit à
ces substances-là.
• (15 h 50) •
Mme Dufour : O.K. Mais là...
Parce que tout à l'heure, ce qui m'a confondue, c'est que vous avez parlé de
terres privées.
Mme Giroux
(Hélène) :
Oui.
Mme Dufour : Là, est-ce qu'on
est dans les terres privées...
Mme Giroux
(Hélène) :
Oui.
Mme Dufour : ...ou on est
dans les terres de l'État? Puis...
Mme Giroux
(Hélène) :
Terres
privées, vous êtes dans les terres privées. L'article 5, c'est les terres
privées.
Mme Dufour : O.K. Donc, on
est dans les terres privées. Là, est-ce que... Un coup que ça, c'est modifié, est-ce
que maintenant ils vont avoir à demander une autorisation au ministère pour par
exemple exploiter des pierres?
Mme Giroux
(Hélène) :
Non,
c'est... Comme la substance va appartenir au propriétaire, parce qu'on lui
abandonne, là, le droit, c'est le propriétaire qui a la possibilité de le
mettre en exploitation, l'État n'est plus là pour donner un bail.
Mme Dufour : O.K. Là, ça, ça
veut dire qu'on pourrait... Puis tu sais, moi, je regarde la topographie à...
d'où je suis, Laval, il y a quand même... il y a beaucoup... il y a beaucoup
de... de sable, pas de... pas de sablières, mais de carrières de... pour des
grosses pierres, là. Ça, ça veut dire qu'à tout moment quelqu'un pourrait
dire : Bien, dorénavant, je vais exploiter... Si j'ai par exemple une
grosse terre, je vais l'exploiter puis je vais pouvoir extraire la pierre -
c'est bien ça? - sans demander d'autorisation à qui que ce soit... s'il est
propriétaire.
Mme Giroux
(Hélène) :
Le
ministère n'émet... n'a plus à émettre de bail.
Mme Dufour : O.K.
Mme Giroux
(Hélène) :
Par contre, la... il y a
quand même des règles d'aménagement du territoire, les règles municipales
d'aménagement du territoire qui vont s'appliquer, là, tu sais, il ne demeure
pas dans un flou juridique. Donc, on a l'article 246 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, qui prévoit que dans le cas du sable, gravier, la
pierre, les municipalités peuvent réglementer ou interdire, restreindre
l'exploitation en terre privée. Donc, c'est... c'est une possibilité.
Mme Dufour : O.K. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la députée de Verdun, vous avez demandé la parole, c'est à vous.
Mme Zaga Mendez : Oui. Vous
avez répondu à une partie de ma première question. Pour faire suite, c'est là
où nous, on a des craintes sur... pas une possible déréglementation, mais de
voir comment on va procéder dans le gré à gré, là, tu sais, c'est ça, ça,
des... C'est des compagnies... bon, la propriété privée qui... propriétaire
privé qui décide d'aller de l'avant, mais il ne le fait pas tout seul, des fois
ils n'ont pas toutes les capacités. Donc, il va y avoir du gré à gré qui va...
peut se faire avec une compagnie pour faire une sablière ou une exploitation de
surface. Ceci... Bien sûr, il y a un règlement sur les carrières et les
sablières, là, pour... pour l'encadrer, je comprends, mais, avec...
Mme Zaga Mendez : ...avec le
bail, dans ma compréhension, puis vous me corrigerez, il y avait quand même des
processus de consultation quand c'est... Il y a quand même des nuisances qui
peuvent venir avec ce type d'activité là. Les gens autour, comment... Comment
on procède, là, avec ça maintenant qu'on n'a plus cette étape du bail qui était
faite avec le ministère. Les choses se font... bien sûr, il y a un schéma
d'aménagement, mais il peut avoir du gré à gré. Et comment le règlement arrive
à encadrer différentes licences qui... Dans ma compréhension, auparavant il y
avait d'autres mécanismes de consultation et de suivi pour le faire.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Bien, peut-être préciser, là, l'effet, là. Dans le fond, plusieurs
municipalités, la fédération, là, nous ont demandé de permettre d'avoir
certaines latitudes grâce à l'article 246 et notamment quant aux
substances minérales de surface, donc ça vient répondre en partie à la demande.
Quant à la technicalité, là, du permis, tu sais, donc il y a... ça sera le
processus municipal qui s'appliquera. Mais peut-être sur la technicalité, là,
des permis, là, nécessaires, tu sais, les... il y a les réglementations
municipales, là, je présume, donc, qui s'appliqueront, mais... notamment en
matière de nuisances, mais je laisserais Hélène répondre, s'il vous plaît.
Mme Giroux (Hélène) :
Oui. Bien, l'ensemble des règles
continuent ou s'appliqueront, là. On pense au Règlement sur les carrières et
sablières en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Ça continue de
s'appliquer à ces nouvelles... malgré que la propriété change de la substance.
Puis, comme je disais, l'article 246 va... permet aux municipalités de
venir réglementer l'utilisation, même limiter et même empêcher, interdire, là,
l'exploitation de ces substances-là en terres privées.
Mme Zaga Mendez : Ça répond à
ma question.
Le Président (M. Montigny) : O.K.
Merci. Parfait. Il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Donc, je vais poursuivre, là. On vient de mentionner que l'article 246
de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme permet donc aux municipalités
d'encadrer, mais permet juste d'encadrer le sable, le gravier ou les pierres à
construire. Tout le reste qui est mentionné dans cet article, donc pierre à
sculpture ou à chaux, calcaire pour fondants, la pierre à meule, à aiguiser, le
gypse, l'argile, ça, ce n'est pas couvert dans l'article 246. Donc, il
pourrait quand même y avoir une exploitation sans bail, sans autorisation.
Mme Giroux
(Hélène) :
Oui,
effectivement, les municipalités, on ne voit pas les termes dans
l'article 246, tout l'ensemble des substances de l'article cinq. Puis
évidemment c'est une interprétation, là, qui va être faite au niveau de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme, à quel point le pouvoir des municipalités
d'aménager leur territoire inclut ces substances-là, qui sont maintenant... qui
seraient maintenant abandonnées aux propriétaires du sol. Donc, ce sera une
question d'interprétation de l'article 246. On sait que le premier alinéa,
là, comme vous voyez, quand vous le lisez, c'est... L'interdiction ou la
restriction du pouvoir d'aménagement des municipalités, c'est quand il y a un
droit exercé conformément à la Loi sur les mines. Donc, le fait de ne pas avoir
de droit maintenant pour ces substances-là, c'est vraiment une question de
l'application de l'article 246.
Mme Dufour : Oui, mais je le
répète, je comprends que ça peut être une question d'interprétation, mais, si
on lit ce que prévoit l'article 246, ça se limite au sable, au gravier ou
de pierre à construire, alors qu'ici on a une énumération quand même beaucoup
plus longue et qui inclut beaucoup plus de substances. Donc, il y aurait moyen
de... disons, de dire qu'il y a... ce n'est pas inclus dans ces exceptions-là,
là. Donc, il semble y avoir ici un... je ne sais pas en français comment on dit
ça, un «loophole», là.
Mme Blanchette Vézina : Mais
peut-être juste préciser, là, que, dans le fond, la modification à l'article
prévoit simplement de viser avant... après une certaine date, là. Dans le fond,
le retrait vient juste... Dans le fond, le régime actuel est déjà comme ça, là.
C'est déjà le cas actuellement, c'est...
Mme Dufour : Je le comprends,
mais...
Mme Blanchette Vézina : Puis
il n'y en a... il n'y a pas de problématique. Ceci étant, il y a des... la Loi
sur la qualité de l'environnement, il y a des règlements sur les nuisances, il
y a d'autres façons de venir baliser ces types d'exploitations là qui ne sont
pas visés directement par 246.
Mme Dufour : Oui,
permettez-moi de douter que la loi sur l'environnement va être utile ici, on a
vu tellement de cas. Je vais revenir à dire : On est en train de modifier
la loi, on fait, supposément....
Mme Dufour : ...majeure de la
Loi sur les mines, bien, ça, ça en fait partie. C'est vrai que c'est dans une
autre loi, mais je pense que c'est... c'est l'occasion. Les municipalités sont
venues nous dire allègrement à quel point elles voulaient, d'ailleurs, faire
sauter cette clause-là au complet, l'article 246 au complet. Mais, à
défaut de, il y aurait une possibilité, c'est au moins donner exactement
l'ensemble des... des matériaux ou... en tout cas, je ne sais pas comment
l'expliquer, là, les autres matériaux qu'on leur permet d'encadrer... qu'on ne
leur permet pas d'encadrer, bien, de venir le préciser dans l'article 246.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
à ce moment-là, si on ouvre la Loi sur les mines... Puis, comme je vous
mentionnais, là, le régime actuel, c'est simplement de viser avant... d'enlever
avant une certaine date, mais ça ne pose pas de problème en ce moment, cet
aspect-là, là. Donc, je n'ai pas l'intention d'aller ouvrir l'article 246,
là.
Le Président (M. Montigny) : ...
Mme Dufour : Bien, je veux
juste... je veux juste mentionner que la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
est modifiée par le projet de loi. On l'ouvre déjà dans ce projet de loi là.
Donc, on pourrait très bien arriver avec un amendement qui toucherait à cet
article-là, là. C'est déjà prévu dans le projet de loi qu'on y aille.
Mme Blanchette Vézina : Mais,
comme je viens de vous mentionner, on n'ouvrira pas l'article 246.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. Fortin :Oui, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Et je remercie la ministre pour la... la clarté de son
propos, là. Je pense que tout le monde a entendu sa position en lien avec
l'article 246, puis c'est correct, là, qu'on ait... qu'on ait des
positions qui soient énoncées d'entrée de jeu. Il n'y a pas de problème avec
ça. Je pense que ça permet à tout le monde de bien comprendre où on en est.
Juste sur la... sur le retrait de la date,
là, et, encore là, sur le principe de dire : Là, on a deux régimes, on va
faire en sorte qu'on a un régime, ça va être plus facile à comprendre, plus
simple, et peu importe. Sur le principe de la chose, ça va. Sur l'application,
cependant, là... Là, est-ce que je... Là, je comprends qu'avec le texte
proposé, là, tout le monde qui est propriétaire d'un terrain sur lequel il y a
du sable, du gravier, de la pierre, etc., là, et l'ensemble des... l'ensemble
des substances et de matériaux qui sont identifiés à l'article cinq peuvent
l'exploiter sans avoir de bail minier à demander. Ça, c'est la base de
l'article 5... 4, pardon, si je le comprends bien, l'article 4 qui
modifie l'article 5, là.
Mme Blanchette Vézina : ...
M. Fortin :Oui. L'article 4 du projet de loi proposé... oui.
Bien, c'est ça, la base, sur le fond, là, c'est ça, l'idée, right?
• (16 heures) •
Mme Blanchette Vézina : L'idée,
c'est de faire un seul régime.
M. Fortin :Oui, mais avec ce régime-là, tout le monde qui est propriétaire
d'une terre, qui... sur laquelle se trouve, je ne sais pas, moi, de la terre à
foulon, peut l'exploiter à son bénéfice sans avoir à passer par un bail.
Mme Blanchette Vézina : En
respectant 246.
M. Fortin :En respectant...
Mme Blanchette Vézina : Les
réglementations municipales...
M. Fortin :...les réglementations municipales.
Mme Blanchette Vézina : ...tout
ça, la Loi sur la qualité de l'environnement notamment.
M. Fortin :C'est ça. O.K. Est-ce qu'il y a... Est-ce que soit dans
l'ancien... le régime pré 1966 ou le régime actuel, là... Parce que là je
ne sais plus lequel qui est lequel, là, mais est-ce qu'il y a des gens qui
aujourd'hui exploitent par exemple des sablières ou des gravières sur des
terrains qui ne sont pas les leurs en vertu de l'ancien régime? J'imagine qu'il
y en a de ça. Alors, qu'est-ce qui se passe avec ces gens-là?
Mme Blanchette Vézina : On va
se permettre de suspendre pour vérifier... information.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
On suspend les travaux maintenant.
(Suspension de la séance à 16 h 01)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 04)
Le Président (M. Montigny) : ...de
retour. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Si on
reprend l'article, là, l'objectif, c'est qu'en... bien, en fait, l'état de
situation en ce moment, c'est que certaines... pour certaines activités ou
surtout pour certains terrains, il y a deux régimes qui s'appliquent. Il y a
des droits ou des... plutôt des exigences, des baux, des droits qui sont donnés
par le ministère et certains, c'est des droits par les municipalités. Donc, ce
qu'on vient faire, c'est simplement dire : Maintenant, parlez aux
municipalités. Ça fait qu'on évite d'avoir deux régimes.
Puis votre question était : Qui ça
touche? On a des, tu sais, difficultés, sincèrement, à vous répondre, pas parce
qu'on n'a... on ne veut pas vous donner l'information, c'est que c'est complexe
à savoir. Mais l'idée, c'est juste de simplifier, dans le fond, d'arrimer un
seul... d'avoir un seul régime, qui est celui avec les municipalités.
M. Fortin :Je suis... Et là-dessus, là, là-dessus, d'avoir un régime,
de le rendre plus simple pour l'entrepreneur, il n'y a aucune... il n'y a pas
de... à part les... l'angle que ma collègue a amené sur toutes les autres
substances, là, là n'est pas notre enjeu. Nous, on veut juste essayer de
comprendre, de par des régimes précédents, là, est-ce qu'il y a des gens qui se
retrouvent... par exemple, qui ont des droits d'exploiter une sablière sur un
terrain qui n'est pas le leur et qui vont perdre ce droit-là.
Mme Blanchette Vézina : Ça
leur prend une entente, en fait, avec le propriétaire actuel. Mais oui, je peux
laisser le juriste... l'avocat répondre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, c'est sûr qu'à l'heure actuelle, tu sais, déjà pour être en mesure d'exploiter,
même en vertu d'un bail, là, donc, une substance, là, sur une terre qui aurait
été cédée après 1966, bien, oui, ça prend un bail auprès de l'État, mais ça
prend le consentement du propriétaire. Donc, il y a déjà une entente qui est
conclue entre le propriétaire puis l'exploitant. Donc, ça... il va devoir y
avoir une entente. L'entente va devoir se poursuivre. Évidemment, il y a des
paramètres privés, là, à ces ententes-là, mais on a également une mesure
transitoire aussi, là, d'ailleurs qu'on va ajuster, là, éventuellement, à l'article 162
pour, tu sais, permettre de faire atterrir ça, finalement, là, éventuellement.
Donc, c'est ça, il va y avoir un amendement qui va être prévu par rapport à ça,
mais il y a une transition, là, qui va être faite pour les gens qui sont
titulaires de droits.
M. Fortin :Mais ça va permettre quoi, cette transition-là? Qu'est-ce
que vous voulez permettre essentiellement? Parce que, là, vous dites
essentiellement : On n'a plus besoin de bail minier, puis ça, c'est correct,
là, mais la transition, elle sert à quoi?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, là, ce qui va être prévu, c'est que, finalement, tu sais, les baux
vont quand même demeurer en vigueur, et donc les substances vont rester dans le
domaine de l'État jusqu'au premier renouvellement, finalement, là, donc pour
que, durant le reste de la période qui était prévue jusqu'au renouvellement, ce
soit là, puis après coup, bien, il va y avoir une... il va y avoir finalement
une révocation, puis il va devoir y avoir une, disons...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...renégociation
des ententes, là.
M. Fortin :Quand vous dites «renégociation des ententes», ça veut dire
qu'il va falloir qu'ils se tournent vers les municipalités?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Non,
vers les propriétaires, là...
M. Fortin :Ah! oui, O.K.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...qui
vont être propriétaires, finalement, avec qui ils ont déjà une entente.
M. Fortin :O.K. Mais donc, demain matin, là, il n'y a pas personne
qui, parce que le... on dit qu'on n'a plus besoin de bail minier, là, il n'y a
plus personne qui, à ce moment-là, ne peut plus exploiter, à moins que
l'échéancier soit en même temps qu'on adopte le projet de loi, là, il n'y a
plus personne qui de facto se retrouve à ne plus pouvoir exploiter, c'est au
renouvellement de son bail qu'il va falloir qu'il s'entende avec le
propriétaire à ce moment-là?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Voilà.
Mme Blanchette Vézina : Avec
une mesure transitoire.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Tout
à fait.
M. Fortin :Pardon?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Avec
une mesure transitoire.
M. Fortin :Oui, oui. Oui, mais la mesure transitoire va
essentiellement dire ça?
Mme Blanchette Vézina : Exact.
M. Fortin :O.K. Puis rappelez-moi un... Les baux, ils durent combien
de temps?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Les
baux de SMS, c'est 10 ans, de mémoire, là, mais...
Une voix : Trois, cinq, 10.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
c'est ça. Ça dépend.
Une voix : ...
M. Fortin :Trois, cinq, 10, 15?
Mme Blanchette Vézina : Ils
peuvent parler dans ton micro.
M. Gaudreau (Roch) : Ce ne
sont pas des baux miniers, ce sont des baux exclusifs d'exploitation. Ils ont
une durée de vie d'un, trois, cinq ou 10 ans, selon le cas, selon les
besoins, et pour la tourbe c'est 15 ans.
M. Fortin :O.K.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a...
M. Fortin :Alors, il y a des gens dans cette situation-là, là, qui en
ont pour 10 ans encore avant de devoir renégocier avec le propriétaire,
puis il y a des gens que ça se peut que ça soit dans la prochaine année, parce
que soit c'est des baux d'un an, ou soit le bail de 10 ans se termine.
O.K.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. Fortin :Ça va pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Nous sommes toujours à
l'article 4.
Parfait. Comme il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Maintenant, on est rendu à l'article 5. Mme la ministre, vous avez la
parole.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Donc : L'article 6...
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Oui,
excusez-moi.
Le Président (M. Montigny) : L'article 5
mentionne l'article 6.
Mme Blanchette Vézina : Exact,
c'est... C'est simple de même.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
oui.
Mme Blanchette Vézina : Excusez-moi.
Moi aussi, j'ai eu un moment, là, je me suis dit... Bon. Et je sais qu'on a un
amendement qui s'en vient à l'article 6, ça fait que je voulais m'assurer
qu'on n'était pas rendus là.
Et donc, je reprends :
L'article 6 de cette loi est remplacé
par le suivant :
«6. Le locataire d'une terre du domaine de
l'État louée à des fins autres que minières peut déplacer ou utiliser les
substances minérales mentionnées à l'article 5 sur le terrain qui fait
l'objet de son droit pour ses besoins domestiques.».
Alors, l'article 5... 5 vise à
effectuer une modification de concordance à l'article 6 de la Loi sur les
mines en fonction de la modification qui est apportée à l'article 5 de
cette loi par l'article 4 du projet de loi. Alors, cet article vise
présentement à permettre à un propriétaire de déplacer ou d'utiliser les
substances minérales de surface du domaine de l'État qui se retrouvent sur son
terrain à des fins domestiques. Or, considérant que tous les propriétaires de
sols seront propriétaires de ces substances, il n'est plus requis de prévoir
cette exception, donc. Elle sera néanmoins maintenue pour les locataires des
terres du domaine de l'État.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a maintenant des interventions en lien avec cet article?
M. Fortin :Ça veut dire quoi, «pour ses besoins domestiques»?
Mme Blanchette Vézina : C'est
juridique, là. Peut-être... expliquer.
M. Fortin :Oui, c'est...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, pour une utilisation personnelle sur son terrain, là. Donc, tu sais,
ça, ça peut être pour de l'aménagement paysager, de la construction, mais, tu
sais, ce ne serait évidemment pas à des fins commerciales, là.
M. Fortin :«Le locataire d'une terre du domaine de l'État», O.K., oui,
«à des fins autres que minières». Donc, un locataire d'une... — tu
sais, c'est quelqu'un qui a un bail de villégiature, là, essentiellement, là...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Voilà.
M. Fortin :... — peut déplacer du sable sur son terrain, le
terrain qu'il loue à l'État. Il peut le déplacer, il ne peut pas le sortir.
C'est ça?
Mme Blanchette Vézina : Pour
ses... son usage.
M. Fortin :Pour son utilisation en respect de toutes les autres
règles. Il ne peut pas se faire une plage avec ça, là?
Mme Blanchette Vézina : Non.
Ça prendrait un permis.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Espérons-le,
oui.
Mme Blanchette Vézina : C'est
ça.
M. Fortin :Ça prendrait un permis puis ça prendrait une plage. Vous me
direz quel permis qu'on...
Mme Blanchette Vézina : La
qualité de l'environnement. En tout cas, j'imagine que c'est couvert par la
qualité de l'environnement.
M. Fortin :Oui. Je ne sais pas quel permis qu'on pourrait avoir
besoin. Pas mal sûr qu'on ne peut pas faire ça quand même, mais...
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Bien, je pense que c'est... Ce ne serait pas permis, effectivement.
M. Fortin :Oui, c'est...
O.K., ça... je crois que ça va pour moi.
Mais l'essentiel ici, là, c'est de dire que pour les... pour des fins du
locataire, là, pour ses fins habituelles d'utilisation...
M. Fortin :...normale et quotidienne, ou peu importe, du terrain. Il
peut déplacer toutes ces substances minérales là, il ne peut pas les sortir,
parce que c'est du domaine de l'État, ça ne lui appartient pas. C'est un
locataire qui a un bail. Mais s'il veut les déplacer du coin nord-ouest du
terrain, au coin sud-est, il n'y a pas de stress, pour des fins domestiques.
Mme Blanchette Vézina : Pour
des fins domestiques.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions en lien avec cet article qui est le 5? Comme
il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : L'article
5 est adopté. Merci. Nous sommes rendus à l'article 6.
Des voix : ...
Mme Blanchette Vézina : O.K.
Alors, je peux vous laisser...
Le Président (M. Montigny) :
C'est bon.
Mme Blanchette Vézina : L'article
13.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«106, 107, 140» par «80.1, 106, 107, 140, 140.0.1».
Alors, l'article 6 vise à effectuer une
modification de concordance à l'article 13.1 de la Loi sur les mines afin que
les autorisations du ministre prévues aux nouveaux articles 80.1 et 140.0.1 de
la Loi sur les mines, proposés respectivement par les articles 39 et 57 du
projet de loi, soient inscrites au registre public des droits miniers réels et
immobiliers.
Il y a un amendement qui a été... M. le
Président. Ah! c'est pour le suivant.
Des voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Ah!
je peux poursuivre celui-là.
Le Président (M. Montigny) : Mais
il reste que nous avons reçu un amendement à 6.1 de la part de la ministre.
Donc, on va étudier 6 et le mettre aux voix, puis traiter, par la suite, si
vous voulez, là, le 6.1. Ça vous convient?
Mme Blanchette Vézina : Parfait.
Oui, merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : ...avec
grand plaisir.
Mme Blanchette Vézina : C'est
un nouvel article.
Le Président (M. Montigny) : Ça
fait qu'on va le faire. On va traiter 6 pour l'instant. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 6? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci.
Donc, on dit ici qu'en... on dit, dans le fond, «les autorisations consenties
en vertu des articles 66, 67, 69, 70» puis là on arrive à 80.1. Il est où, le
80.1 dans la loi?
Mme Blanchette Vézina : C'est
un nouvel article dans le projet de loi.
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. Montigny) : Si
vous me permettez, il y aura un 6.1, qui est un amendement proposé qu'on
traitera juste après.
Mme Dufour : Non, ce n'est
pas à 6.1 que je réfère, je parle du 80.1 qui est dans... de loi d'origine, là,
qu'on est en train d'étudier, là...
Le Président (M. Montigny) : Allez-y,
allez-y.
Mme Dufour : ... ça réfère au
80.1, qui n'existe pas dans la loi, le 80.1.
Une voix : ...
Mme Dufour : Oui, mais c'est
quoi?
Mme Blanchette Vézina : 39,
l'article du projet de loi.
Mme Dufour : C'est l'article
39. C'est un peu complexe de s'y retrouver, là. 39.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Vous
souhaitez avoir une suspension?
Une voix : Ce ne sera pas
très long.
Le Président (M. Montigny) : Non,
il n'y a pas de problème.
Mme Blanchette Vézina : C'est
dans la section VI, le thème VI, section... Donc, thème VI dans votre
cartable.
M. Fortin :O.K. Donc, ce que vous venez dire, il y a un transfert qui
est effectué du claim, là, il y a un transfert du claim qui est effectué. Il
doit l'inscrire au registre public des droits miniers et à l'immobilier. C'est
un transfert qui est effectué, qui est autorisé par la ministre en vertu de
80.1. Il doit l'inscrire au registre. Ça, c'est le 80.1, je pense que ma
collègue est juste en train de vérifier les autres. Elle est plus vite que moi,
elle est rendue au 106, 107... Puis, moi j'ai de l'aide en plus...
Des voix : ...
Mme Dufour : Peut-être que je
vais en profiter, je suis en train de le lire, pour mon... pour m'éduquer, là.
On parle de terre où il y a un cours d'eau, dont la puissance naturelle égale,
ou excède 225 kilowatts au débit ordinaire. Quand on vient déterminer
des... les débits d'eau, il y en a un autre qu'on parle de débit de
110 kilowatts.
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Vous
êtes à quel article?
Mme Dufour : Bien, c'est
que... C'est toujours à article qu'on étudie, mais cet article-là réfère à
plusieurs autres articles, dont le 106 et 107 de la loi actuelle des mines qui,
elle, réfère à des débits d'eau.
M. Fortin :En fait, je vous le poserais comme ça.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
M. Fortin :Le 80.1 puis le 140.0.1, ça va, c'est des nouveaux...
nouveaux ajouts, là. Mais le 106, 107, là, sur le thème que viens de... vient
de mentionner ma collègue, pourquoi vous voulez l'ajouter à ce moment-ci?
Mme Blanchette Vézina : Mais
ils sont déjà là.
Une voix : Ils sont déjà là.
Mme Blanchette Vézina : Ils
sont déjà là.
M. Fortin :Bien, c'est des articles qui existent déjà, sauf qu'ils
n'étaient pas à l'article... Ah oui! Ils étaient déjà là. O.K.
Mme Blanchette Vézina : Ils
étaient déjà là.
M. Fortin :O.K. Je comprends.
Mme Blanchette Vézina : C'est
l'ordre chronologique.
M. Fortin :
C'est 80.1 puis le 140. C'est les deux nouveaux articles. O.K.
Mme Dufour : Mais il y a le
140.0.1 qui s'ajoute aussi...
Mme Blanchette Vézina : C'est
un nouvel article.
Mme Dufour : ...que lui, on
le... C'est à quel article, là?
Des voix : ...
Mme Blanchette Vézina : 57.
Oui.
M. Fortin :57.
Mme Blanchette Vézina : 57
qui est dans le thème 5.
Des voix : ...
M. Fortin :Ça, c'est la ministre des Transports qui vous demande ça?
Mme Dufour : Ouais, c'est ça.
Ouais.
Des voix : ...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : En
fait, c'est tout simplement, je dirais, un changement de mécanisme, là, cet
article là, c'est qu'à l'heure actuelle, en vertu de l'article 140, les
autres ministères et organismes doivent demander un bail pour utiliser les
substances minérales de surface. Là, ça va être une autorisation. Donc, c'est
un allègement, finalement, mais ça va devoir être inscrit au même titre qu'il y
a un bail.
• (16 h 20) •
Une voix : Dans le registre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Et,
dans le registre, donc, tu sais, ça va être... pour les tiers, ça n'aura pas de
changement, mais, à l'interne, c'est un allègement administratif, là.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions, toujours en lien avec
l'article 6?
M. Fortin :Peut-être, juste une dernière. Puis c'est ma curiosité
naturelle qui prend le dessus, là. C'est quoi de l'octaoxyde de triuranium?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais demander à M. Gaudreau de vous répondre.
Le Président (M. Montigny) : Juste
s'assurer d'être devant un micro. Devant un micro, c'est important. Alors,
voilà, la parole est à vous.
M. Gaudreau (Roch) : Oui.
C'est l'oxyde d'uranium, tout simplement, sous la forme U3O8.
M. Fortin :O.K. Mon cours de physique 436, il est loin, là.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Alors, il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Mais
pourquoi on précise celui-là précisément et pas d'autres? Pourquoi lui en
particulier?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Je
vais demander à M. Gaudreau de répondre à la question.
M. Fortin :Parfait. Toujours devant le micro, M. Gaudreau. La
parole est à vous.
M. Gaudreau (Roch) : Oui,
c'est un article qui est déjà là. En fait, c'est une déclaration obligatoire de
découverte d'uranium dans les analyses chimiques. Donc, dès qu'on a atteint ce
seuil de 0,1 % de U3O8 d'octaoxyde de triuranium.
M. Fortin :Ce n'est pas facile à dire.
M. Gaudreau (Roch) : C'est
une déclaration obligatoire chez nous et au ministère de l'Environnement.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article
numéro 6? Alors, est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Maintenant, c'est le moment d'aller... Ah, bien, je comprends qu'il y a... Mme
la ministre souhaite déposer un amendement. Maintenant, c'est le bon moment. Je
vous invite à faire la lecture, Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci...
Mme Blanchette Vézina : ...M.
le Président. Donc, l'article 6.1 serait insérer, donc, après l'article
six du projet de loi. Donc, 6.1 : L'intitulé de la section un du chapitre
trois de cette loi est remplacé par le suivant : «Dispositions générales.»
Alors, cet amendement vise à élargir la
section un du chapitre trois de la Loi sur les mines pour y ajouter
l'article 18.1 proposé par amendement à l'article 7.1 du projet de
loi. Alors, je vous propose qu'on suspende l'adoption de celui-là pour que,
quand on sera rendu à 7.1 du projet de loi, là, qu'on puisse...
Le Président (M. Montigny) : ...qu'on
fasse une suspension. Alors, on va suspendre.
Mme Blanchette Vézina : ...ah!
le...
Le Président (M. Montigny) : Non?
Je pensais que c'est ça que vous aviez demandé.
Mme Blanchette Vézina : Suspension
de l'analyse de cet article.
Le Président (M. Montigny) : O.K.
Parfait. Donc, ce qu'on va faire...
Mme Blanchette Vézina : ...question
qu'on soit... que ce soit plus clair, donc, quand on sera rendu à 7.1.
Le Président (M. Montigny) : Parfait,
c'est bien correct. Alors, on a besoin d'un consentement. Est-ce que nous avons
le consentement? Parfait. On a le consentement. Vous pouvez continuer... Est-ce
qu'il y a des interventions maintenant? Ça fait qu'on va passer à l'article
sept. Mme la ministre, vous avez la parole. On est à l'article sept.
Mme Blanchette Vézina : ...je
voulais juste m'assurer que les collègues étaient rendus... Vous êtes rendus?
O.K. Alors : L'article 17 de cette loi est modifié, dans le premier
alinéa :
1 : par le remplacement de «la
prospection, la recherche» par «et d'économie circulaire, la prospection».
2 : Par l'insertion après «minéral»
de «ainsi que leur transformation au Québec».
Alors, l'article sept vise à ajouter les
notions d'économie circulaire et de transformation au Québec des substances
minérales dans les objectifs poursuivis par la Loi sur les mines afin de mettre
l'accent sur les... sur ces éléments dans l'application de celle-ci.
Le Président (M. Montigny) : ...interventions
en lien avec l'article sept? Alors, je ne... oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui... je
me retrouve, j'ai... Parce que, là, on est dans l'article sept, pardon, sur
favoriser, là, la... assurer justement que la part des richesses créées par
l'exploitation des ressources... tenant compte des possibilités d'utilisation
du territoire. Et là, on avait entendu, je m'en souviens, la FQM, là, quand
même nous parler de certaines préoccupations parce que le principe peut être
bon, là, mais il n'y a pas... il n'y a pas vraiment de mécanisme, puis
j'aimerais ça entendre l la ministre nous parler un peu des mécanismes qui vont
assurer de comment on concrétise ça, là. J'entends, si je ne me trompe pas
vraiment... Là, il y a... il y a un principe d'assurer la concordance entre les
besoins puis désirs des municipalités puis des MRC, puis un peu de la
planification de l'exploration, l'exploitation minière. Mais il y avait quand
même eu des questionnements de la part des municipalités à ce sujet-là. Ça fait
que j'aimerais ça entendre la ministre là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je vais peut-être ramener la collègue, là, sur l'objet de la disposition qu'on
est en train de regarder, là, c'est-à-dire d'insérer la notion d'économie
circulaire, transformation au Québec, les notions, je devrais dire, d'économie
circulaire, transformation au Québec, dans les principes, dans les objectifs,
donc, de la Loi sur les mines. Je pense qu'il y aura d'autres moments où on
pourra parler, là, de certaines dispositions. Mais, pour l'instant, je pense
qu'il faut se concentrer sur l'objectif de l'article, là, c'est-à-dire
d'ajouter ces notions importantes à l'objet de la loi.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : J'entends,
puis sur... sur ça, je ne suis pas contre d'ajouter ceci, mais dans les textes,
quand on... on a quand mêm ouvert l'article 17, on ne parle pas seulement
de ça. Je sais, l'intention, c'est d'ajouter les principes d'économie
circulaire et la transformation au Québec, bien sûr. Mais on a quand même des
éléments qui... En tout cas, moi, je trouve que c'est une bonne opportunité là
d'ajouter puis d'entendre... en plus qu'aussi les municipalités nous
disaient... Bien sûr, on veut faire l'économie circulaire et transformer ça
dans le territoire québécois, mais, quand on parle de l'exploitation de
ressources au bénéfice des générations futures. Et comment on inclut, là, la
voix des municipalités là-dedans puis la voix des différentes régions? Parce
qu'il y a quand même eu des...
Mme Zaga Mendez : ...je veux
juste qu'on ait la discussion, là. Il y a des suggestions d'amendement, je peux
les lire. L'amendement que nous suggère la FQM, là, c'est d'ajouter que la
planification justement de cette exploitation des ressources minières soit
réalisée en collaboration avec les municipalités, MRC du Québec qui sont les
responsables de la planification et l'aménagement de leurs territoires.
Par contre, ce que vous amenez dans la
modification, mais dans toute la loi, c'est là où on a quand même des principes
qui vont guider l'exploration puis l'exploitation. Est-ce qu'il y a une
ouverture pour inclure des principes pour ajouter, là, la responsabilité, la
planification puis l'aménagement des MRC et municipalités?
Mme Blanchette Vézina : Pas à
cet article-là, non. Mais je pense qu'il y a quand même des avancées
importantes sur les municipalités, là, dans le projet de loi, là, saluées
d'ailleurs par l'UMQ qui est venue nous voir pour nous parler, là, de notamment
la soustraction des terres privées, mais avec possibilité pour les MRC, là, de
lever cette soustraction-là. Donc, ça donne un pouvoir aux municipalités...
Dans les faits, il y a plusieurs dispositions, là, qui permettent de... puis on
vient de regarder une disposition, là, notamment avec les substances minérales
de surface, là, qui vient de donner certaines avancées aux municipalités.
Mme Zaga Mendez : Ça répond
un peu de notre côté. J'y reviendrai au besoin.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci. Mais
la Fédération québécoise des municipalités avait une vision un peu différente
de cet article-là et aurait effectivement souhaité une modification. Et là, ce
que je comprends, c'est que déjà, on a refusé l'article 246, les
modifications, puis là on va refuser aussi cette modification-là. Ça, c'est
certain que l'ensemble des municipalités ne seront pas... ne seront pas
contentes de ça.
Mais je reviens à l'article et je veux
bien comprendre qu'est-ce qu'on... Qu'est-ce qu'on va ajouter en mettant
«économie circulaire» dans... Tu sais, on dit on vise l'économie circulaire,
mais¸m dans les faits, est-ce que ça va vraiment se réaliser? Parce que, ce que
je comprends par... Il y a un groupe qui était venu Minerai de fer Québec qui
disait : Oui, on est... on veut faire de l'économie circulaire, mais on se
heurte à des difficultés administratives importantes, notamment la nécessité
d'obtenir une approbation du Conseil des ministres, décret afin de pouvoir
utiliser des stérilets miniers à des fins de construction de routes et autres
infrastructures, etc. Là, ils disent : Ce type de barrières
administratives nuisent grandement à la mise en œuvre des projets d'économie
circulaire et devraient être reconsidérées. Donc, ici, je comprends qu'on le
met dans la loi, on veut l'indiquer, mais si, autour, il n'y a rien qui change,
est-ce qu'on va vraiment voir de... de l'économie circulaire?
Mme Blanchette Vézina : Mais
je trouve ça une bonne question que vous avez parce que, l'objectif, ce n'est
pas juste de le mettre dans les objets, là, de la loi, donc dans les buts
poursuivis dans la loi, c'est vraiment d'ajuster certains éléments. Il y a des
articles pertinents, là, qu'on pourra regarder, dans le projet de loi, qui
visent à faciliter l'économie circulaire.
Mme Dufour : Mais les groupes
sont venus nous rencontrer ne semblaient penser que le projet de loi facilitait
et aller faciliter l'économie circulaire. Ils semblent plutôt dire que
c'était... ce serait peut-être même plus fastidieux, là. C'est ce qu'on avait
entendu, là, de différents groupes qui nous en avaient parlé.
• (16 h 30) •
Mme Blanchette Vézina : Mais
on pourra en parler lorsque les dispositions seront traitées, là. Si vous
souhaitez qu'on détaille un peu plus ces mesures-là, ce sera le moment d'en
parler.
Mme Dufour : En fait, c'est,
je le soulignais ici, qu'on vient de dire qu'on vise... la loi vise à favoriser
l'économie circulaire. On le rajoute, mais... mais c'est ça. Est-ce que...
est-ce que les articles plus loin vont le viser vraiment?
Mme Blanchette Vézina : On va
en parler lors... lors des moyens.
Mme Dufour : Mais ce n'est
pas lors... ce n'est pas pour un article très précis, c'est l'ensemble de
l'oeuvre que les acteurs mettent... mettraient en doute, là.
Le Président (M. Montigny) : Merci
de vos interventions.
M. Fortin :Bien, peut-être... peut-être que je vais essayer d'une
autre façon, là. Est-ce que la ministre croit que pour cette... cette demande
spécifique là, par exemple de Minerai de fer Québec qui nous disent que, bien,
pour réutiliser des stérilets miniers, ça nous prend un décret du Conseil des
ministres, ça va être réglé par son projet de loi?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
sur cet aspect-là, il y a une partie qui touche au ministère de
l'Environnement, là.
M. Fortin :Alors, ce n'est pas réglé par le projet de loi. La même...
le même processus va être nécessaire.
Mme Blanchette Vézina : On
avance sur des mesures qui vont permettre d'alléger. Celle-là n'en fait pas
partie.
M. Fortin :O.K. Donc, il n'y a pas nulle part dans le projet de loi où
on vient régler cet enjeu-là. C'est correct, là. C'est une question qu'on se
pose. Le Minerai de fer, il est venu dire ça alors. Mais je pense qu'il faut
quand même les entendre quand car ils disent : Bien, des barrières comme
celle- là, ça... ça nuise... ça nuit, pardon...
16 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :...à la mise en place de l'économie circulaire de façon...
de façon quotidienne, là, dans leurs activités, puis ils nous demandent...
collectivement, ils nous demandent de reconsidérer ces obligations-là. Je vais
vous le poser comme ça : Est-ce que vous voyez une nécessité de passer par
le Conseil des ministres? Vous siégez là, là. Est-ce que... est-ce que c'est
vraiment nécessaire, cette mesure-là?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on démontre ici, là, une volonté réelle de vouloir faire de l'économie
circulaire. Sur les moyens, on pourra en reparler dans l'étude du projet de
loi, entre nous.
M. Fortin :Bien, on est dedans, là. Ce que ce que vous nous dites
aujourd'hui, c'est : on introduit la notion de... On veut en faire, mais,
avec l'introduction de la notion, vient le comment. Alors, ce dont on discute,
ce n'est pas dans les prochains articles non plus. Alors...
Mme Blanchette Vézina : Il y
a certains articles, oui, qui viennent alléger certains éléments, là — puis
on pourra en reparler, là — qui vont permettre d'aider à faire de l'économie
circulaire, concrètement.
M. Fortin :Oui, mais pas sur cette question spécifique là qui a été
amenée par Minerai de Fer Québec. Alors...
Mme Blanchette Vézina : Pas
dans le projet de loi, mais, encore une fois, il y a d'autres mesures, qu'on
pourra discuter ensemble lors de l'étude de ces articles-là.
M. Fortin :Oui, oui, j'en conviens, il y a d'autres enjeux qu'on va
pouvoir discuter. Pas celui qui est amené par Minerai de Fer Québec. Alors,
vous êtes la ministre des Ressources naturelles, Minerai de Fer Québec tombe
pas mal sous votre chapeau, entre autres, là. Alors, est-ce que vous pensez que
c'est une mesure qui est appropriée de devoir passer par le Conseil des
ministres pour pouvoir réutiliser des stérilets miniers?
Mme Blanchette Vézina : Ça ne
relève pas de la Loi sur les mines, là. C'est la loi sur l'environnement, et il
y a toujours des possibilités de discuter avec mon collègue de l'Environnement,
là, pour voir qu'est-ce qui peut être fait.
M. Fortin :Non, mais vous êtes la... O.K., vous êtes la ministre
des...
Mme Blanchette Vézina : Je ne
suis pas fermée à faire de l'allègement, c'est certain.
M. Fortin :Oui, c'est ça.
Mme Blanchette Vézina : Ceci
étant, aujourd'hui, on parle du projet de loi sur les mines, et ça ne fait pas
partie des discussions du projet de loi sur les mines.
M. Fortin :Oui, mais les allègements réglementaires... Tu sais, quand
le... quand votre prédécesseur a commencé à parler du projet de loi, là, une
des premières choses qu'il a dites c'est : Bien, il y a 660 permis qui
sont nécessaires pour mettre en activité une mine. Donc, l'allègement réglementaire
faisait partie, je pense, de la réflexion gouvernementale, à savoir, bien,
pourquoi on a besoin de réformer la Loi sur les mines. Alors, je comprends que
ce n'est pas dans le projet de loi, mais il n'y a rien qui nous empêche de le
mettre dans le projet de loi, il n'y a rien qui empêche ça. On peut très bien,
là... Puis c'est pour ça que je veux avoir la discussion avec vous.
Moi, je peux... moi, je peux très bien
déposer un amendement pour dire : Bon, on... eux autres, ils ont une
demande, on va faire en sorte qu'on va devoir en débattre. Mais avant de
déposer un amendement, avant de prendre du temps de la commission, avant de
suspendre, avant de le lire, avant tout ça, juste qu'on ait la discussion, là.
Je peux le déposer, l'amendement, puis vous allez voter contre, si... ou vous
allez voter pour. C'est ça, la... c'est ça que je vous demande : Ça
vaut-tu la peine de le faire ou pas?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
en fait...
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Bien, deux choses. Premièrement, sur le 660 permis, là, qui circule depuis
quelque temps, je me permets de... d'indiquer qu'il s'agissait d'une situation
vraiment particulière, et que, depuis, il y a eu des... un bureau... on a mis
en place une meilleure coordination au sein du ministère, donc, vraiment...
comment qu'on l'appelle... le bureau de...
Une voix : Coordination.
Mme Blanchette Vézina : ...coordination,
merci, juste ça, tout simplement, et donc ce bureau de coordination là a permis
de réduire de 40 %... l'objectif n'étant pas de réduire le nombre de...
disons, les exigences que nous avons, comme société québécoise, mais de s'assurer
d'être plus efficaces entre ministères. Et ça a réduit de 40 %, là, donc,
les délais d'obtention des permis. Quant à la quantité, bon, il y avait une
question de transport, il y avait... c'était dans un secteur où il y avait un
aéroport, il y avait... Donc, c'est un cas de figure, mais qui n'est pas
généralisable, là, disons-le, là, le 660 permis. Ça fait que recadrons, là, c'était...
M. Fortin :Mais c'est quoi, dans ce cas là, pour que... pour... Parce
que tous les sites vont avoir des particularités, là, j'ose croire, là.
Mme Blanchette Vézina : Ça
varie, là, selon le type de... selon où il est situé, selon le type d'activité.
Donc, il y a, effectivement, des permis, mais l'objectif... des permis à
obtenir... l'objectif... puis on a des allègements dans le projet de loi... c'est
de ne pas... de ne pas venir enlever des restrictions qui sont importantes, tu
sais, comme société, que nous avons mises en place pour... pour avoir un régime
minier qui est solide, d'un point de vue environnemental, notamment, mais de s'assurer
d'être plus efficace, puis c'est ça qu'on fait avec le Bureau de coordination
des droits puis avec certains articles dans le projet de loi, aussi, qui
viennent alléger... alléger les choses.
Quant à la volonté de... d'améliorer,
disons, le processus, puis d'être, effectivement, plus efficaces dans l'économie
circulaire, j'ai cette volonté-là, tu sais. Moi, je peux... je peux mettre en
place un groupe de travail, là, avec le ministère de l'Environnement, pour
voir...
Mme Blanchette Vézina : ...comment
on pourrait améliorer les choses, parce que, concrètement, on a cette
volonté-là. Et l'article — là, je reviens à notre article, M. le Président —
l'article, c'est : les objectifs de la loi. Et, sincèrement, donc, je vous
propose, donc, que nous ajoutions ces objectifs parce que c'est important pour
les Québécois.
M. Fortin :Oui. Puis, les groupes qu'on a entendus, je ne me souviens
pas d'avoir entendu un groupe qui disait qu'il était contre ou qu'il était en
défaveur des modifications à l'article sept. Ce qu'ils venaient dire, par
exemple, c'est qu'on pourrait le préciser, ou ils venaient tous dire qu'il
demeurait, malgré l'article sept qui est dans la... appelons ça la bonne
intention, là, mais que, dans le quotidien, dans le concret, ce n'est pas si
simple que ça. Alors, sur le fond de l'article sept, comme il est présenté, ça
va, mais je pense qu'on se doit quand même, à ce moment-ci, de souligner que
ces groupes-là nous ont dit : Oui, c'est une belle intention, mais ce
n'est pas si simple que ça, il y a toutes sortes de barrières administratives
ou autres que le gouvernement nous met. Puis ça peut être positif, ça peut être
négatif, bien souvent plus négatif que positif pour eux, là, entre autres dans
ce cas... dans ce cas spécifique là qu'on vous a mentionné. Mais c'est ça, ils
nous disent essentiellement : D'accord, sur le principe, mais allez plus
loin que ça, tout en reconnaissant qu'il y a des efforts qui sont déjà faits
dans l'industrie, avec raison, là, qu'il y a des efforts qui sont déjà faits
dans l'industrie au niveau de l'économie circulaire.
Le Président (M. Montigny) : ...à
Mme la députée de Verdun, Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense avoir dit, là, que l'objectif, c'est... la première étape, c'est
d'avancer puis d'honorer notre intention et c'est ce qu'on fait ici.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui, j'ai
une petite question. Quand on voit... je l'ai relu, là, on ajoute «économie
circulaire, la prospection,» puis après, le mot «recherche» ne se trouve plus,
et je voulais savoir pourquoi. Est-ce que c'est... Parce que la recherche est
quand même au cœur de tout ce qu'on a à faire en économie circulaire pour
arriver à nos objectifs. Est-ce que c'est une erreur, de la façon que c'est
écrit, ou il y a une... Pourquoi en retire la recherche?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : En
fait, le but... Puis, tu sais, on a différents ajustements, là, comme ça... tu
sais, on l'avait pour la définition de prospection, d'ailleurs, à l'article
premier du projet de loi, là. C'est qu'en ce moment il y a une certaine
confusion dans la Loi sur les mines parce que, parfois, on utilise «recherche»
pour parler de la prospection ou de l'exploration, alors que... tu sais, on ne
veut pas... Au contraire, l'objectif n'est pas de limiter la recherche, alors
qu'on a des dispositions, à titre d'exemple, qui viennent soustraire certaines
substances minérales, mais c'est soustraire à l'exploration ou à la
prospection, mais pas à la recherche. Donc, c'est vraiment juste une précision
terminologique, mais qui n'a pas du tout pour effet, là, d'empêcher ou de
limiter, là, la recherche scientifique, là, qui serait faite sur des
substances.
• (16 h 40) •
Mme Zaga Mendez : O.K. Je
comprends mieux. Ça fait qu'est-ce que c'est possible de... peut-être juste
avec des exemples, de... Parce qu'il y a la recherche, oui, scientifique, mais,
quand on... Là, c'est pour mieux encadrer qu'est-ce que c'est, la prospection,
versus ce serait juste une recherche aléatoire, mettons, en avant la... pardon,
prospection.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui.
Bien, en fait, mettons un géologue universitaire qui viendrait sur le terrain
pour voir, tout simplement faire des vérifications géologiques. Bien, on n'est
pas dans la prospection, il n'y a pas de volonté d'aller, ultimement, de passer
une étape supérieure qui serait l'exploration, là.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
en le retirant, ça fait en sorte aussi que, dans le projet de Loi sur les
mines, on... ce n'est pas encadré dans un objectif lucratif, là, ce type
d'activité, là, là, ce que j'entends.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : On
veut éviter de la confusion, finalement, que, quand on vient interdire la
prospection... mais que ça n'interdise pas la recherche et vice-versa,
finalement, là. Donc, le but, c'est vraiment d'être clair, là, pour que la
personne qui, justement, ferait des activités de recherche scientifique, là,
sache bien à quoi s'en tenir en fonction des différentes dispositions de la
loi.
Mme Zaga Mendez : C'est très
clair. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cet article? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Je voulais juste préciser une chose. Il y avait quand même des
groupes qui avaient de l'inquiétude quant à l'économie circulaire. Donc, tu
sais, on disait que... mon collègue a dit : Il n'y en a pas eu beaucoup,
mais il y en a quand même eu qui nous mentionnaient qu'il y avait une
inquiétude. Et, tu sais, je le souligne, là, certains, c'était par rapport au
fait qu'on ne mettait pas assez d'emphase sur la réduction, tu sais, dans le
fond... En fait, c'est que la façon que c'est écrit, c'est que ça semble être
toujours...
Mme Dufour : ...l'exploitation,
de la prospection, et tout ça, davantage que l'économie circulaire. En tout
cas, je le souligne, c'est des groupes qui l'ont mentionné, qui disaient, tu
sais... qui disaient que c'était très vague de la façon que c'était écrit. Mais
c'est sûr qu'on est toujours dans une perspective de favoriser l'exploitation.
Je le mentionne.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Comme il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 7 est adopté? Adopté. L'article 7 est adopté.
Alors, je comprends maintenant que Mme la
ministre souhaite déposer un amendement. Alors, je vous donne la parole, Mme la
ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
Oui, M. le Président. Donc, j'aimerais insérer, après l'article 7 du
projet de loi, l'article suivant :
«7.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 18, du suivant :
«18.1. Toute personne qui respecte les
conditions prévues par règlement peut demander l'octroi d'un droit minier et en
être titulaire.»
Alors, cet amendement vise à élargir
l'application de l'article 41 tel que proposé par l'article 15 du
projet de loi à tous les titres miniers : le droit exclusif... exclusif
d'exploration, le bail minier, la concession minière et le bail d'exploitation
de substances minérales de surface. Les droits... et des certifications
pourraient notamment être exigées auprès des personnes concernées.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a des interventions maintenant sur cet amendement?
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous avez des questions?
Mme Blanchette Vézina : ...41
en parallèle, qui est l'article 15, là.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous souhaitez une suspension?
Des voix : ...
M. Fortin :Expliquez-nous-le donc, dans des termes que...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
c'est ça que j'allais plutôt vous dire.
Le Président (M. Montigny) : Il
n'y a pas de problème. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je laisserais la parole à Me Tremblay-Parent. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
Me Parent, vous avez la parole.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Tremblay-Parent.
Les noms composés, hein, Mme la ministre?
Des voix : ...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, ce qui était prévu... Ce qui est prévu finalement, à l'heure...
dans... à l'article 15 du projet de loi, c'est d'introduire un article
qui... à son premier alinéa, donc, l'article 41 proposé, ça permet de
prévoir des conditions pour qu'une personne obtienne un droit exclusif
d'exploration, là, qu'on appelle un claim, ou qu'il... ou pour en être
titulaire par la suite. Donc, des conditions qui doivent être maintenues, là,
durant la période où la personne est titulaire. Mais finalement, la
modification qui est proposée par l'introduction de l'article 7.1 qui
introduit l'article 18.1, c'est d'élargir que ces conditions-là puissent
non seulement viser la personne qui demande un claim ou qui en est titulaire,
mais aussi celle qui demande d'autres types de droits miniers. Donc, la
certification notamment, là, qui est indiquée dans le commentaire, ça pourrait
être exigée non seulement à la personne qui demande un droit exclusif
d'exploration, mais aussi à la personne qui demande, à titre d'exemple, un bail
d'exploitation de substances minérales de surface.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a des interventions?
M. Fortin :Oui, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député de Pontiac.
M. Fortin :Merci. O.K. Commençons par le 18.1, là, ce que vous
introduisez :« Toute personne qui respecte les conditions prévues par
règlement — je vais y revenir, parce qu'en bon parlementaire, quand
je vois le mot «règlement», il y a un drapeau qui se lève — peut
demander l'octroi d'un droit minier et en être titulaire». Alors, l'ajout qui
est fait ici par l'article 7.1, ça ne concerne que le... ça concerne le
droit minier, mais l'ensemble des droits miniers que vous venez de nommer. J'ai
bien compris? Pouvez-vous nous en faire juste l'énumération? Je veux juste...
Puis je suis certain que ça va revenir plus tard dans le projet de loi aussi,
là, mais quand vous dites : «droit minier», là, c'est quoi, l'ensemble des
droits et des titres auxquels vous faites référence?
Mme Blanchette Vézina : Il a
le droit exclusif d'exploration?
M. Fortin :Le claim.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
C'est dans le commentaire, finalement, M. le député. En fait, c'est... On parle
du droit exclusif d'exploration du bail minier, de la concession minière, mais
de concession, là, de substance minérale...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...du
domaine de l'État, là - on faisait la distinction précédemment - et puis de
bail d'exploitation de substances minérales de surface. Puis, évidemment, c'est
des conditions qui vont s'appliquer en plus des autres conditions, là, qu'on
retrouve dans les régimes particuliers pour chacun de ces droits-là.
M. Fortin :O.K. Alors, dans le règlement, qui va prévoir les
conditions pour lesquelles ces... que ces personnes-là doivent respecter pour
demander l'octroi d'un droit minier puis de... de l'acquérir, pardon, qu'est-ce
que vous avez en tête, là? Qu'est-ce que vous voulez faire avec ce
règlement-là?
Mme Blanchette Vézina : ...lire
41, là... Oui, peut-être, vas-y, Ian, ça va être plus clair.
Le Président (M. Montigny) : ...
M. Morissette (Ian) : Donc,
l'objectif... l'article 41, c'est vraiment de venir limiter la spéculation
de droits miniers, donc on va venir fixer une série de critères qu'ils vont
devoir respecter pour être capables d'acquérir un droit exclusif d'exploration.
Et le but d'ajouter, ici, 18.1, c'est qu'on n'ait pas deux régimes, donc un
pour des DEE, droits exclusifs d'exploration, et un autre pour les autres
droits miniers. Donc, tout le monde va devoir respecter les critères qui vont
être édictés dans le règlement.
M. Fortin :Mais ça va être les mêmes critères pour que je veuille
avoir un droit exclusif d'exploration, un bail minier, une concession minière
ou...
M. Morissette (Ian) : Dans
certains cas, ils vont être plus sévères, mais ça va être le minimum pour être
capables d'avoir un droit exclusif d'exploration.
M. Fortin :O.K. Le plus simple à avoir va être le droit... le claim,
là. C'est ça?
M. Morissette (Ian) : Bien,
pas nécessairement.
M. Fortin :Non? C'est pour ça que je vous demande ce que vous avez en
tête, là. Le règlement, ça... ça reste vague pour nous tous ici, autour de la
table, là. Je suis certain que vous avez commencé à y penser.
M. Morissette (Ian) : Bien...
Le Président (M. Montigny) : ...
M. Morissette (Ian) : Merci.
Donc, par exemple, dans le règlement, on pourrait dire que, pour avoir un droit
exclusif... d'exploration, pardon, vous devez avoir un numéro d'entreprise au
Québec, vous devez suivre une formation sur les relations avec les communautés
autochtones.
Donc, on va venir fixer une série de
règlements qui va vous donner un numéro d'accréditation, une certaine
accréditation qui, après, va vous permettre d'acquérir un droit exclusif
d'exploration. Aujourd'hui, ce qu'on se rend compte, c'est qu'il y a beaucoup,
beaucoup de claims qui sont acquis juste dans le but de les revendre. Et là, ce
qu'on va venir faire, c'est de refermer pour s'assurer qu'il y a une
professionnalisation des gens qui achètent des droits d'exploration, des droits
exclusifs d'exploration et que ce ne soit pas ouvert à la spéculation.
Mme Blanchette Vézina : Peut-être
à votre question, là...
M. Fortin :Allez-y.
• (16 h 50) •
Mme Blanchette Vézina : ...préciser
que, dépendamment du droit, il pourrait y avoir des distinctions, c'est-à-dire
qu'il y en aura un qui sera plus ou moins... ça dépend... Comme, par exemple,
pour le bail d'exploitation de substances minérales de surface, ce n'est pas la
même nécessité de...
M. Fortin :Qu'un bail minier.
Mme Blanchette Vézina : ...qu'un
bail minier ou qu'un droit exclusif d'exploration qui est en terre autochtone,
par exemple, près d'une communauté autochtone, par exemple.
M. Fortin :O.K. Vous pourriez, même dans le règlement avoir, pour un
claim, dépendamment de sa situation géographique, vous... pensez que ça
pourrait être quelque chose...
Mme Blanchette Vézina : Dépendamment
du droit. Moi, je... Bien, on le voit plus comme étant par rapport aux droits,
là. Chacun des droits aura ses spécificités...
M. Fortin :O.K. Parce que j'ai entendu à quelques reprises la...
Mme Blanchette Vézina : ...ou
pourrait avoir de ces spécificités, pardon.
M. Fortin :...j'ai entendu à quelques reprises la collègue de Verdun,
là, nous dire : Ah oui, il y a beaucoup de... C'est très litigieux, là,
des claims autour, par exemple, des parcs nationaux, des trucs comme ça. Bien
là, vous ne pensez pas à la situation géographique, là, parce que je veux juste
clarifier, là. Vous avez dit : Tu sais, en territoire autochtone... Bien
là, il ne va pas y avoir deux régimes différents pour des claims miniers
proches des parcs nationaux, proches du fleuve Saint-Laurent, proche de...
Mme Blanchette Vézina : Non,
effectivement.
M. Fortin :O.K.
Mme Blanchette Vézina : C'est
par rapport aux droits. Donc. Ce qu'on vient ajouter à 18.1, mon sous-ministre
l'a mentionné, c'est dire : Bien, ce n'est pas juste pour les droits
exclusifs d'exploration. C'est aussi pour les baux miniers... le bail minier,
la concession minière, le bail d'exploitation de substances minérales de
surface, qu'il pourrait y avoir un règlement qui viendrait baliser la
possibilité de détenir ce droit.
M. Fortin :Bien, ce n'est pas il pourrait. Je pense que votre
intention est claire, il va y en avoir un règlement qui va venir...
Mme Blanchette Vézina : Oui.
M. Fortin :...mettre les paramètres autour de ça.
Mme Blanchette Vézina : À
quel moment et sur quel droit, là, tu sais, je... à ce moment-ci, je n'ai pas
la réponse pour vous, mais droits exclusifs d'exploration, oui, on a
l'intention d'adopter un règlement à cet effet-là.
M. Fortin :O.K. Bien, allons-y avec le premier, là, le droit exclusif
d'exploration. Corrigez-moi si j'ai tort. Je vous ai, il me semble, déjà
entendu dire que vous vouliez que ce soit, comme le sous-ministre le
mentionnait...
M. Fortin :...à l'instant, là, quelqu'un qui a un... ou une personne
morale qui a un numéro d'entreprise.
Mme Blanchette Vézina : Par
exemple, ça pourrait être ça.
M. Fortin :Bien non, mais pas par exemple ou pas par exemple, là,
l'idée ici, c'est de limiter la spéculation. Je pense que c'est votre intention
avouée et ouverte, là, vous n'avez pas... vous ne le cachez pas. Je pense que
vous voyez ça positivement, puis c'est correct.
Mme Blanchette Vézina : Tout
à fait.
M. Fortin :Mais c'est ça que vous voulez faire?
Mme Blanchette Vézina : Effectivement,
notamment, mais je ne veux pas me limiter à cet élément-là, mais on vous
nommait formation en lien avec la cohabitation avec les Premières Nations, ça
pourrait être ce genre d'élément.
Des voix : ...
Mme Blanchette Vézina : C'est
ça, j'émets une réserve parce que ça doit passer au Conseil des ministres. Tout
règlement, là, doit passer au Conseil des ministres puis être mis en
consultation, là. Donc, il y a le processus qui devra être suivi, mais ça
pourrait être les intentions réglementaires qu'on va proposer.
M. Fortin :Mais, tu sais, je pense que c'est quand même important de
mettre certaines balises, là, ici, là, parce que... ou d'émettre certaines
intentions claires, parce que c'est à travers ces articles-là, à travers le 7.1
et l'article 15 du projet de loi, là, que vous venez dire : On veut
limiter la spéculation à travers certains mécanismes, alors... Puis c'est
souvent au cœur de ce que vous citez comme étant une des raisons de ce projet
de loi là. Et c'est légitime, là, ce n'est pas là-dessus qu'on a un grand
différend avec vous, c'est sur d'autres affaires.
Mais je pense qu'à ce stade-ci, puisque
c'est un des pans les plus importants du projet de loi, respectueusement, je
pense que vous devez nous en donner un petit peu plus que ça. C'est-à-dire, à
part nous dire : Pour le droit exclusif d'exploration, on va exiger un
numéro d'entreprise, je pense que vos intentions doivent être un peu plus
claires à ce stade-ci. Puis c'est correct, là, tu sais, je comprends que c'est
sujet à l'approbation du Conseil des ministres, puis on ne vous en tiendra pas
rigueur, là, s'il y en a un qui tombe parce qu'il ne passe pas rendu là, parce
qu'il y a un collègue qui n'a pas trouvé ça cool, là, c'est correct, là, ça va
arriver, peut être, mais, tu sais, dites nous, dites aux gens qui sont
impliqués dans ce milieu-là, qui ont des claims, entre autres
M. St-Hilaire, là, qui est passé en commission parlementaire, puis qui
nous a dit : Aïe, faites attention, vous nous enlever un peu la seule
façon qu'on a, nous autres, de se protéger. Puis, qu'on soit d'accord ou pas
d'accord avec ce qu'il dit, je pense que ces gens-là méritent quand même une
certaine clarification autour de ce que vous voulez faire ici.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je vous nommais les deux grands enjeux que nous avons, c'est la détention de
claims spéculative qui est... donc, c'est quelqu'un qui détient un claim, qui
souhaite simplement le revendre. Ça a un effet de geler le territoire
notamment, là, pour d'autres... certaines activités, pas geler, mais freiner
d'autres activités. Donc, oui, la possibilité d'avoir un numéro d'entreprise du
Québec, ce serait d'avoir un... donc, d'être une entreprise enregistrée en
activité au Québec. Ça pourrait faire partie des choses qu'on va suggérer,
puis, dans les autres enjeux qu'on a vus et qu'on a entendus dans les derniers
mois, c'est avec les Premières Nations. Donc, c'est les deux éléments sur
lesquels je suis en mesure de vous dire que j'ai l'intention d'agir, sur
lesquels j'ai l'intention d'agir. Pour le reste, bien, on pourra mettre au jeu
le règlement lorsqu'on en sera rendu aux règlements, là.
M. Fortin :Pour le droit exclusif d'exploration ou pour le bail
minier, la concession minière puis le bail d'exploitation de substances
minérales de surface aussi. Est-ce que, par exemple, la formation sur la
cohabitation... je ne me souviens plus du mot que vous avez utilisé, la
formation, je vais dire, sur la cohabitation avec les Premières Nations...
Mme Blanchette Vézina : Harmonieuse,
oui.
M. Fortin :...est-ce que c'est nécessaire pour des bails
d'exploitation de surfaces minérales, de substances minérales à Rimouski? Tu
sais, je vous pose la question.
Le Président (M. Montigny) : Juste
pour votre information de notre député, j'ai une demande d'intervention d'une
autre députée. Alors, je vais écouter la ministre puis je vais donner la parole
à une collègue, si vous me le permettez.
M. Fortin :Sans problème.
Mme Blanchette Vézina : On
pourra mettre au jeu des dispositions... le règlement ou le règlement sera
rédigé, là, pour les autres droits. Mais je laisserais...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Blanchette Vézina : ...la
parole à la collègue de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je vais
juste revenir sur l'amendement. Donc, de ce qu'on comprend, tous les quatre
types de droits miniers, on entend qu'il va y avoir un règlement pour chacun ou
un règlement...
Mme Blanchette Vézina : ...par
règlement des conditions. C'est une possibilité.
Mme Zaga Mendez : O.K. Et, en
ce moment, juste pour qu'on compare avec le régime actuel, parce que je ne veux
pas qu'on rentre dans le détail tout de... bien, en tout cas, ce n'est pas mon
souhait, là, de rentrer dans le détail tout de suite du 41, là, du 15.41, parce
que, là, on en a beaucoup à dire aussi, là. Mais là, ce qu'on fait avec cet
amendement-là, c'est de dire : On va uniformiser...
Mme Zaga Mendez : ...et que
tout va se faire par règlement, mais si je donne l'état du bail minier, vous me
corrigerez, là, on est en train de regarder. Est-ce qu'on le donne, en ce
moment, par règlement, le bail minier? Est-ce que c'est encadré dans la loi?
Qu'est-ce qu'on fait par règlement et qu'est-ce qu'on fait dans la loi?
Mme Blanchette Vézina : Il y
a déjà des encadrements, mais je vais laisser Me Tremblay-Parent vous
répondre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, là on parle plus, tu sais, de conditions générales qui pourraient
viser, tu sais, les différents droits, comme l'expliquait la ministre, avec
certaines variations en fonction de chacun. Mais, dans chaque régime propre aux
différents droits, c'est-à-dire au bail minier, peut-être que vous avez regardé
l'article 101, d'ailleurs, qui est clarifié, là, à l'article 44 du projet de
loi. Il y a quand même des conditions, même dans la loi, qui sont prévues pour
encadrer l'octroi de chacun de ceux-ci. Donc, l'objectif de cette
disposition-là, finalement, c'est d'avoir plus des conditions générales, que la
personne... tu sais, qui sont plus intrinsèques qu'à la personne qui le
demande, à l'entreprise, évidemment, là, implicitement.
Mme Zaga Mendez : Oui, mais
c'est là où je soulève des questions, parce que la loi reste, les règlements
changent, selon le bien vouloir, puis vous venez dire, la situation, les
pressions, l'intention de chacun des ministères qui, malheureusement - je
m'adresse à Mme la ministre, là, de voir, si elle peut.... Parce que là, on est
sur les conditions générales, on va rentrer dans le spécifique, mais je pense
que ça serait bien qu'on le sache pendant qu'on est en train de discuter,
d'avoir une vision un peu plus claire de la direction qu'elle souhaite prendre,
oui, pour l'exploration... les droits exclusifs d'exploration, bail,
concession... bail de surface, parce que ça va nous permettre de comprendre
l'orientation. Parce que, si on laisse ça comme ça, je veux dire, ça peut être
extrêmement permissif, comme extrêmement restrictif. Bien sûr, il y a plusieurs
débats à avoir, là, sur comment on est en train de donner les conditions pour
l'exploration, là.
La ministre a parlé de spéculation, mais
on sait qu'il y a plusieurs nuances selon chacune des régions, selon les travaux
qui ont été faits auparavant, etc. Donc, j'aimerais ça quand même qu'on...
pendant la révision, d'avoir cette orientation claire, parce qu'il n'y en aura
pas, je crois, de ce qu'on a entendu de la précédente discussion, on ne va pas
avoir un projet de règlement pendant qu'on est en étude du pl, n'est-ce pas?
Mme Blanchette Vézina : Pas
pour d'autres droits à court terme. Ceci étant, peut-être, vous préciser, le
gouvernement fédéral a, notamment, une sensibilité à l'ingérence, la détention de
droits par des sociétés étrangères. Donc, cette disposition-là pourrait venir
nous aider à soutenir les initiatives de restriction, disons, de détention de
titres de baux miniers, par exemple, par des sociétés qui ne font... qui n'ont
pas de place d'affaires au Québec, par exemple. Donc, l'idée, c'est de se
donner un outil pour d'autres types de droits qui, notamment, dans ce
contexte-là, viendrait nous aider face à cet enjeu.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Allez-y, Mme la députée.
• (17 heures) •
Mme Zaga Mendez : Mais c'est
là où je vais glisser... En fait, parce que la ministre ouvre la porte pour
aller sur le contenu de l'article 15, parce que là vous notez plus
spécifiquement que, dans le cadre des baux... bien, des... d'exploration, il y
a une intention que ce soient des compagnies qui sont enregistrées ici, mais il
y a plein de cas de figure. Puis là, peut-être, ce n'est pas là qu'on va
avancer cette discussion-là, mais là, moi, j'ai plusieurs exemples des cas de
figure. Est-ce que c'est ça, l'intention? Par exemple, on a la SOQUEM, qui est
une branche d'investissement du gouvernement du Québec, qui a déjà des claims.
Quel est le rôle de l'État? Est-ce que l'État pourrait continuer à avoir... à
le faire par une société comme ça? Est-ce qu'on ouvre la porte à que l'État,
par lui-même, acquière des claims?
J'ai plusieurs questions de ce type. On
pourrait le faire. Là, vous nous parlez de l'origine. Est-ce que... Je vous
donner un exemple, pour une compagnie qui est enregistrée ici, mais qui est
financée par la défense américaine, comme on a vu en Outaouais. C'est là qu'on
a plusieurs craintes. Ça fait que j'aimerais ça savoir si c'est possible... On
peut passer l'amendement, mais...
17 h (version non révisée)
Mme Zaga Mendez : ...de
nous donner cette orientation sur plusieurs, parce que c'est la même chose pour
les baux.
Le Président (M. Montigny) :
...complément, là.
M. Fortin :Juste peut-être en complément à ma collègue, là, parce que
ma collègue de Mille-Îles m'a glissé ça à l'oreille à l'instant, et elle a
raison, là, l'article 15 du projet de loi, là, il devient quasiment caduc
par l'article 18.1 parce que, là, vous venez inclure tout le droit minier,
c'est-à-dire le claim, le bail minier, la concession minière et le bail d'exploitation
à travers cet article-là. Et pour tous les exemples que ma collègue vient de
nommer sur les claims, bien, on peut vous nommer des exemples similaires pour
les baux miniers, la concession minière puis les baux d'exploitation de
substance, qui ne s'appliquent qu'au 18.1 puis qui ne s'appliquent pas à l'article 15.
Alors, ça, il faut le faire tout de suite,
là, entre autres, puis j'en profite pour réitérer ma question, là, c'est parce
qu'on — je vous le dis comme ça, Mme la ministre — on a l'impression
que plus on gratte, plus on découvre vos intentions, comme l'intention que vous
avez nommée, là, par rapport aux intérêts québécois, ou les intérêts canadiens
dans le cadre du gouvernement fédéral, comme vous l'avez dit. Bien... Bien,
moi, j'adhère à ça, là, mais... mais il a fallu fouiller pour que vous nous le
disiez.
Mais c'est une bonne chose. Moi, je vais
vous relever mon chapeau sur cette question-là. Il n'y a pas... il n'y a pas d'enjeu,
là. Mais pourquoi vous n'êtes pas capable de nous dire ce que vous souhaitez
faire d'emblée? Je reviens à ma question sur... J'imagine que la formation sur
la cohabitation avec les Premières Nations, ce n'est pas quelque chose que vous
allez demander pour un bail d'exploitation de substances minérales, pour une
sablière, là, ou une gravière, ou une carrière à Gatineau puis à Rimouski, là.
Mme Blanchette Vézina : En
fait, on va s'adapter en fonction du besoin, là, réel. Et effectivement à ce
moment-ci, moi, je n'en vois pas de besoin pour cette formation-là. Mais on va
mettre au jeu un règlement au moment où on va être prêt à mettre des
dispositions réglementaires au jeu. Je vous répète ce que je vous ai dit, j'ai
des intentions, effectivement, que je vous ai nommées, mais il reste qu'on va
mettre en jeu d'autres... peut-être d'autres dispositions, là, au moment où le
règlement va être mis... va être mis en consultation.
M. Fortin :Oui, mais ce que vous nous demandez, c'est de vous donner
la possibilité de faire tout ça sans nous dire ce que vous voulez faire, tu
sais. Je vous entends. Vous me dites : J'en ai des idées, j'en ai des
choses que je vais mettre au jeu. Mais vous ne nous dites pas c'est quoi. Et
là, vous me demandez de dire, bien, donnez-moi le pouvoir de le faire. Mais
moi, je dis : Le pouvoir de faire quoi?
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre. Après ça, je vais écouter Mme la députée de Verdun.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Excusez-moi. Bien, en fait, je vous ai nommé le numéro d'entreprise du Québec.
Là, j'essaie de voir est-ce que j'ai d'autres choses. La certification
environnementale, par exemple, d'avoir les normes, de savoir les normes
québécoises environnementales, qui ne sont pas nécessairement dans la Loi sur
les maisons, mais qui peuvent être dans la Loi sur la qualité de l'environnement,
par exemple.
M. Fortin :...de certification, est-ce que...
Mme Blanchette Vézina : Formation.
M. Fortin :...l'entreprise est au fait des normes environnementales.
Mme Blanchette Vézina : L'idée
étant de professionnaliser, c'est de s'assurer que, bon, la personne qui
détient ce droit-là comprend comment on fait les choses ici au Québec, qu'elle
respecte ces règles-là. Pour ce qui est du bail minier, bien, on présume que
rendu au bail minier, bon, il y a une certaine connaissance, mais on se donne
la possibilité de dire : Bien, écoutez, il y a certaines règles qui
doivent être respectées quand même.
Le Président (M. Montigny) :
Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Oui.
Moi, je me demande si à ce stade-ci, peut-être, c'est de voir une façon d'inclure
les intentions ou, du moins, de nous dire... Parce que les choses qu'on a
amenées parlent. C'est beaucoup dans la définition du type d'entreprise ou des
qualificatifs que ces types d'entreprises là vont avoir. C'est là où j'ai... Si
c'était écrit comme ça, là... Parce qu'on dit... Je vais juste le relire, là,
pardon, les conditions prévues... Bien, peut-être nous en dire un peu plus sur
le type de conditions, parce que les conditions, ça peut être très large, là.
Et c'est là où je pense qu'on pourrait situer la discussion.
Ceci dit, dans ma connaissance, puis je
pense que si on donne le droit d'explorer, c'est rare, c'est très rare au
Québec qu'après l'exploration, quand ils ont... ils vont soumettre un permis d'exploitation
puis des baux miniers, c'est extrêmement rare qu'on revienne en arrière. Donc,
j'ai l'impression que... Puis d'où je mets beaucoup de commentaires sur l'exploration
bien cadrée depuis le début, parce qu'une fois que c'est parti, la ministre le
sait, c'est là où c'est plus difficile de reculer et d'émettre des conditions
supplémentaires. Je ne sais pas comment la ministre voit ça, mais j'ai l'impression
que ce n'est pas... ce n'est pas une...
Mme Zaga Mendez : ...position...
bien, en tout cas, par élément, on aimerait beaucoup mieux, bien sûr, que tout
soit encadré dans la loi, là, mais de nous dire la nature des conditions, les
types de conditions, de nous en dire plus, ça pourrait nous aider à ce
stade-ci. Parce que moi, je suis d'accord avec quand vous parlez de type
d'entreprise ou je suis d'accord quand vous parlez de demande de certification
puis des choses qui vont nous permettre... avoir... on a parlé de développement
durable, on a parlé des objectifs de circularité, d'avoir des professionnels.
On ne veut pas que n'importe qui arrive, le fasse, puis il fasse de l'argent
avec, puis qu'il le revende. Là, je suis tout à fait d'accord, mais je sens
qu'il nous manque un petit quelque chose là pour y arriver.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense avoir établi certains éléments, puis reste qu'on va mettre au jeu des
règlements qui vont être... qui vont faire l'objet de consultations avec les
partenaires, tu sais, je pourrais ajouter... Justement, en parlant de
partenaires, ils ont des certifications EcoLogo, là, par exemple, que
l'association... l'association minière?, l'Association minière et l'Association
de l'exploration minière ont. Tu sais, ça pourrait être d'être certifié,
d'avoir une certification EcoLogo pour, par exemple, ceux qui détiennent des
baux miniers ou des droits exclusifs d'exploration. Mais, au-delà de ce que je
vous nomme en ce moment, je pense qu'il est important de faire l'exercice de
consultations d'un règlement parce que ces dispositions... puis ce règlement-là
va faire l'objet de consultations et, ultimement, devra être adopté par le
Conseil des ministres. Ça fait que, même si je vous nomme mes intentions, il
reste tout le processus d'adoption d'un règlement. Je nous invite à être
agiles. Dans le fond, par règlement, c'est plus facile, plus simple, en tout
cas, que de modifier la loi pour ce genre de restriction ou de certification,
là, qu'on souhaite mettre... ou de balise qu'on souhaite mettre en place.
Mme Zaga Mendez : C'est bon.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Donc,
juste pour savoir si... Dans l'analyse réglementaire... d'analyse d'impact
réglementaire, vous mentionniez... l'analyse mentionnait, plutôt, qu'il
pourrait être également requis d'être membre d'une association minière
reconnue. Ça, est-ce que c'est toujours dans vos intentions?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je vous parlais d'EcoLogo, là, notamment, là.
Mme Dufour : Oui, mais c'est
une certification.
Mme Blanchette Vézina : Ou
Association de l'exploration... Oui, ça pourrait être dans les intentions.
Mme Dufour : Donc, quelqu'un
qui viendrait d'ailleurs devrait être membre de cette association-là qui
serait, j'imagine, des associations d'ici plutôt?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on en a deux en ce moment, là, je n'en vois pas d'autre, mais oui, on...
Mme Dufour : C'est ça. Non,
mais membre, tu sais, dans le sens qu'il y a peut-être des associations à
l'extérieur du Québec qui existent. Est-ce que ce serait des associations...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je privilégierais celles qui sont au Québec parce que le cadre réglementaire
est au Québec... le cadre législatif.
Mme Dufour : C'est ça. Donc,
dans les associations minières reconnues...
Mme Blanchette Vézina : Ça
pourrait...
Mme Dufour : ...on se
limiterait à celles du Québec.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions, toujours sur l'amendement?
• (17 h 10) •
M. Fortin :Oui. M. le Président, je pense qu'une des... Il y a une des
choses qui nous a frappés à la lecture des commentaires sur l'article 15,
mais ça touche aussi, là, l'amendement qui est proposé par la ministre avec le
7.1, c'est celui de Québec ait meilleure mine! qui nous dit
essentiellement : En l'absence des critères, c'est impossible pour nous de
dire si c'est un... si c'est bon ou ce n'est pas bon. Je pense qu'il y a des
choses là-dedans, dans ce que la ministre dit, et je l'ai dit il y a quelques
instants, là, qui sont positifs, mais encore faut-il qu'on se rende à destination,
puis là on perd... on perd la possibilité de savoir si on va se rendre à
destination, c'est ça. Une des choses qui, cependant, avaient été mise de
l'avant par les groupes en question, c'est : Si on demande un numéro
d'entreprise, qu'est-ce qui se passe avec les nations autochtones? Est-ce que
la ministre vise à limiter le pouvoir de nations autochtones d'avoir des titres
miniers d'un type ou...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, allez-y.
Mme Zaga Mendez : Bien,
l'objectif, si des nations autochtones souhaitent faire de l'exploration
minière, détenir des droits d'exploration minière, bien, ils pourront respecter
les mêmes normes que l'ensemble des gens qui désireraient détenir un droit
d'exploration, par exemple.
M. Fortin :Qu'ils se trouvent un numéro d'entreprise, tu sais.
Mme Blanchette Vézina : Qu'ils
fassent affaire... bien, qu'ils aient une entreprise, qu'ils fassent les
formations, là. Je pense qu'il est important que l'ensemble des gens qui
détiennent des droits d'exploration sur le territoire québécois suivent les
règles qu'on édicte bien.
M. Fortin :Bien... Bien oui, on va être d'accord, ceux qui font de
l'exploration doivent suivre les règles. Mais la règle que vous allez imposer,
c'est d'avoir un numéro d'entreprise, alors...
Mme Blanchette Vézina : Je
rappelle...
Mme Blanchette Vézina : ...peut-être
au collègue, là, qu'on a étudié ce matin des dispositions qui vont permettre
d'avoir des... une entente, par exemple, avec... en fait, avec le ministère,
pour s'assurer que leur volonté, disons, de réserver à l'État, donc de
soustraire à la prospection, à l'exploration minière certaines portions du
territoire, ça va pouvoir être fait autrement, si c'est ça, la volonté, là, derrière,
là, si j'entends bien. Le but d'un droit exclusif d'exploration, c'est de faire
de l'exploration minière et c'est à ça que ça devrait servir. Donc, on vient...
on vient avec un autre moyen, donc l'article qu'on a étudié ce matin, qu'on a
adopté ce matin, donner des outils aux communautés autochtones qui
souhaiteraient, par exemple, retirer certaines portions du territoire pour des
activités de rituel, de le faire par le bon moyen.
M. Fortin :Oui, mais il n'y a rien qui dit qu'une nation autochtone
pourrait ne pas vouloir faire de... d'exploration, là, une nation autochtone
qui est entreprenante et qui se dit : Nous autres, on... c'est quelque
chose qu'on veut faire de nous-mêmes.
Mme Blanchette Vézina : On
pourra le regarder dans le règlement, là, les balises exactes, là. Je ne pense
pas que l'article restreint ça en ce moment, mais j'entends votre volonté de
trouver une façon que l'exploration minière puisse se faire par une communauté,
par exemple.
M. Fortin :Si une communauté à cette volonté-là, je ne vois pas
pourquoi on la priverait de cette possibilité-là. Je comprends que votre
propos, par rapport à l'article 2, je crois, qu'on a regardé ce matin, il
est davantage sur les territoires qu'ils ne veulent pas... sur lesquels ils ne
veulent pas d'activité minière. Là, dans le cas où il y a un territoire sur
lequel ils veulent de l'activité minière puis qu'ils veulent y prendre part,
faire de la prospection ou de l'exploration, il faut s'assurer qu'on ne vient
pas leur mettre des balises trop contraignantes, là.
Mme Blanchette Vézina : Mais
le but n'est pas d'empêcher une entité qui serait sur le territoire québécois,
par exemple, de faire de l'exploration minière, une communauté autochtone, mais
on va pouvoir le voir par règlement. J'entends ce que vous me proposez puis
j'en tiendrai compte, là, quand on regardera pour mettre au jeu un règlement.
Le Président (M. Montigny) : ...est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Donc,
juste bien saisir, là, compte tenu de la redondance qu'il y a avec
l'article 15, est-ce que celui-ci va être modifié ultérieurement pour
retirer la portion qui dit : «Peut désigner sur carte et être titulaire
d'un droit exclusif d'exploration une personne qui respecte les conditions
prévues au règlement... par règlement»?
Mme Blanchette Vézina : Il y
a déjà un... On me dit qu'il y a déjà un amendement, là, donc, qui est déposé
pour cette fin-là.
Mme Dufour : Mais cette
portion-là va être retirée?
Mme Blanchette Vézina : Va
être retirée, exact.
Une voix : ...
Mme Blanchette Vézina : Par
concordance, c'est ça.
Mme Dufour : O.K.
Le Président (M. Montigny) : ...est-ce
qu'il y a d'autres interventions, toujours en lien avec l'amendement 7.1?
M. Fortin :Avant de... Avant de passer à l'étape d'adoption du... de
l'article, là, est-ce que la ministre peut nous... parce que, là, on les a dits
un peu à gauche, à droite, là, est-ce qu'elle peut nous dire tout ce qu'elle a
déjà mis sur la table, là, comme, qu'elle a en tête, là?
Moi, j'ai... Moi, j'ai entendu quelques
trucs, là. J'ai entendu la formation en lien avec les autochtones, j'ai entendu
la formation en lien ou la certification en lien avec les normes
environnementales, le numéro d'entreprise, mais est-ce qu'elle peut nous dire
clairement qu'est-ce... ce qu'elle a en tête? Puis on verra si ça se retrouve
éventuellement dans le règlement pour certains types et d'autres, là, mais je
veux juste m'assurer qu'on part tous de la même place, là.
Le Président (M. Montigny) : ...
Mme Blanchette Vézina : Je
vous ai donné des exemples de ce qui pourrait être dans un règlement. Ça reste
que le règlement n'est pas encore en consultation, n'a pas été mis... n'a pas
été rédigé, là. Donc, sachez-le, ma volonté, c'est qu'il y ait un règlement,
parce qu'on est ici pour freiner cette spéculation. Puis je pense qu'il y a un
consensus aussi sur cet aspect, de vouloir freiner la spéculation. Mais on va
le... on va considérer l'ensemble de ce que j'ai dit dans l'élaboration du
règlement, là, c'est-à-dire numéro d'entreprise du Québec, formation...
formation en lien avec l'encadrement minier en territoire des Premières Nations,
certification environnementale. Ça pourrait être des exemples, mais ce n'est
pas limitatif, là, donc ce sont des exemples de ce qui pourrait être dans un
règlement.
M. Fortin :Mais vous avez aussi mentionné la possibilité de trouver
une façon d'avoir de l'actionnariat ou de la... canadien ou québécois.
Mme Blanchette Vézina : Ce
que j'ai mentionné, c'est d'avoir la possibilité de le faire si on souhaitait
restreindre pour, par exemple, un bail minier. Je n'ai pas parlé de détention
d'actions à ce moment-ci.
M. Fortin :Pouvez-vous juste me clarifier ce que vous venez de dire?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
ce que je vous mentionnais tout à l'heure, c'est qu'il y a quand même des
enjeux de sécurité intérieure, là, dans un contexte géopolitique où on
souhaiterait s'assurer que les gens qui détiennent...
Mme Blanchette Vézina : ...des
droits miniers sur le territoire québécois, bien, correspondent aux valeurs
canadiennes, notamment. C'est la juridiction canadienne. L'idée, c'est de
s'assurer qu'on a une détention de titres qui respectent les valeurs
québécoises, mais ça ne veut pas dire qu'il y a une détention particulière pour
l'instant. Je suis en train de perdre la voix.
M. Fortin :Pour faire... votre premier ministre, je ne vous demanderai
pas c'est quoi, les valeurs canadiennes.
Mme Blanchette Vézina : ...préciser
que ça doit être fait en accord avec... en respect des accords de commerce, là.
Donc, il y a vraiment des nuances importantes à apporter, et je demeure vague
parce que je veux m'assurer qu'on ne vient pas nuire à ces accords de commerce
là...
M. Fortin :Je ne vais quand même, pour ne pas faire... votre premier
ministre, pas vous demander c'est quoi, les valeurs canadiennes.
Le Président (M. Montigny) :
Merci. Alors, je vais céder la parole à Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Je vais
profiter alors des... Tout à l'heure, j'avais posé ma question indirectement,
mais comme... J'ai compris qu'on va avoir un amendement pour retirer, donc
c'est là qu'on parle de... des conditions. J'aimerais ça avoir votre avis, Mme
la ministre, même si on le sait, là, que vous n'allez pas nous donner tout,
tout, tous en détail, mais quand même un avis. Vous avez dit : des
entreprises qui ont un NEQ, un numéro d'entreprise québécoise... Bien là, je
vous ai parlé d'un cas spécifique que vous connaissez aussi, là, où on a des
intérêts étrangers, où on a des... une entreprise qui est subventionnée par
l'armée américaine, par les... par le département de défense américaine. Cette
entreprise-là, en ce moment, elle a, pas seulement des droits d'exploration...
Vous connaissez le cas. Vous avez même annoncé que vous n'allez pas soutenir
financièrement cette entreprise-là, même si elle s'est rendue plus loin que
l'exploration. Et là on découvre qu'ils ont reçu l'argent de la défense
américaine. Quel est votre avis là-dessus? Et là on... je ne vous parle pas du
projet en soi, là, mais je veux vous parler sur des entreprises, qu'ils ont
maintenant l'argent qui vient de la défense américaine et dont l'objectif n'est
pas seulement de faire la... d'aller faire des batteries pour l'électrification
de nos transports. C'est des objectifs pour armer un autre pays. Comment vous
voyez ça puis est-ce que vous pensez ou considérez de l'ajouter dans ce type de
règlements?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je ne pense pas que c'est le lieu pour commenter un cas particulier, d'une
entreprise en particulier. On étudie un projet de loi ici, des amendements,
des... Il y a des amendements qui ont été déposés, des articles importants, ce
n'est pas l'endroit pour parler d'un cas en particulier.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Je veux... Je veux donner l'exemple de ce cas-là. Je vais aller sur
le général. Parce que là on a parlé des numéros d'entreprises québécoises, on a
parlé des questions de géopolitique. Les entreprises reçoivent des subventions
à l'extérieur peuvent par exemple recevoir des subventions à la défense
américaine. Est-ce que vous allez vous pencher là-dessus dans le cadre de ces
règlements-là? Au-delà de ce qui se passe dans un cas spécifique, c'est le cas
des entreprises de plus en plus minières qui ont accès au fond de la défense
américaine et dont les objectifs ne sont pas toujours de l'électrification,
mais bien d'armement d'autres États.
• (17 h 20) •
Mme Blanchette Vézina : Bien,
j'aimerais répéter à la collègue que ce cas particulier, on n'en parlera pas
ici, là. Donc, il est certain qu'il n'y aura pas de débat sur cette
situation-là particulière. Moi, ce que je peux vous dire par rapport à
l'article qui est ici, c'est qu'on va respecter les accords de commerce puis
qu'on va adopter un règlement éventuellement. Alors, probablement qu'il va respecter...
pas probablement qu'il va respecter, mais qui va respecter, donc, ces accords
de commerce là.
Mme Zaga Mendez : Pour finir,
je comprends, là, que vous ne voulez pas rentrer sur un cas particulier. Mon
objectif, si peut-être on revient là-dessus pendant le projet de loi, c'est
sensibiliser. C'est ce qui se passe en ce moment. Et quand on va parler de ces
conditions-là, il faut prendre en considération. C'est au-delà d'avoir un
numéro d'entreprise québécoise. Il y a de plus en plus des intérêts étrangers,
des intérêts de défense et d'armement qui rentrent en jeu de plus en plus dans
l'octroi, bien, dans des objectifs d'exploration, d'exploitation minière. Je
vous... Vous êtes au courant. Je vous sensibilise. Encore une fois... Comme on
n'a pas les règlements, on ne peut pas discuter des dispositions spécifiques
qui nous permettraient ou pas d'avoir ce débat-là de façon peut-être plus
objective sans rentrer dans un cas. Bien, le fait qu'on a eu ce cas-là au
Québec, ça soulève des questions importantes et d'où qu'on parle des
conditions. Moi, je crois bien qu'on a un devoir de se pencher sur...
Mme Zaga Mendez : ...potentiels
qui pourraient arriver, de la même sorte.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
on pourra regarder lorsqu'il y aura un règlement qui sera mis au jeu.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Bien,
puisqu'on est un peu en train de discuter de l'article 15, d'une certaine
façon, parce qu'on vient d'intégrer l'article 15 ici, bien, je vais juste
souligner que l'Association minière du Québec disait que... dans son mémoire,
que «le processus de qualification doit permettre, entre autres, de mieux faire
connaître non seulement l'encadrement législatif et réglementaire, mais aussi
de favoriser l'application de hauts standards ESG». Donc, je vous invite
également à considérer ces éléments dans la qualification.
Mme Blanchette Vézina : J'en
tiendrai compte.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions, toujours en lien avec
l'amendement 7.1?
M. Fortin :Oui, je me permettrais, M. le Président, juste revenir sur
ce que la députée de Verdun disait il y a quelques instants... Et elle n'a pas
tort de le dire, parce que les intérêts en matière de défense de... appelons ça
un partenaire international, là, mais de d'autres pays, là... On a entendu de
M. Fitzgibbon, ministre sortant de l'Économie, là, en parler souvent. Il ne se
gênait pas pour en parler de façon très positive, même dans sa toute dernière
entrevue qu'il a donnée, là, le matin, à Patrick Masbourian, là, alors qu'on
faisait comme s'il n'allait pas démissionner plus tard en journée, là, il a dit :
Je parle régulièrement à des gens de l'armée américaine. Alors, je pense que
les craintes, les questions soulevées, par des gens de la MRC Papineau mais des
gens qui ont entendu ces propos-là, là, et qui ont entendu une orientation
gouvernementale ailleurs au Québec, sont légitimes.
Alors, à ce stade-ci, alors qu'on parle
justement d'à qui on veut donner des titres miniers, des baux miniers, des
concessions minières, on est dans le moment tout indiqué pour demander à la
ministre une question comme celle que la collègue de Verdun vient de poser. Et
je la poserais de cette façon-ci : Est-ce que les intérêts de la défense
américaine, c'est une filière stratégique pour le Québec?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense qu'on est loin, là, de l'article... mais moi, ce que je peux vous
mentionner, c'est que les échanges qu'on a avec les États-Unis, c'est une
sécurisation des chaînes d'approvisionnement. C'est ça, la volonté de la
défense qui est nommée lorsque j'ai des rencontres, ce n'est pas de l'armement,
c'est... c'est, sincèrement, de sécuriser leur chaîne d'approvisionnement, mais
je nous ramène à l'article 18.1, qui est de mettre des conditions en place pour
s'assurer que les gens qui détiennent des droits sur les substances minérales
du Québec respectent certaines règles, qu'on va édicter par règlement.
M. Fortin :Oui, mais, en tout respect, vous avez ouvert la porte en
parlant de valeurs québécoises. Alors, quand vous parlez des chaînes
d'approvisionnement, là, on parle des chaînes d'approvisionnement de quoi?
Mme Blanchette Vézina : En
matière de batterie, notamment, on travaille une filière batterie. Je pense
qu'on se lève assez souvent en Chambre, les collègues et moi, sur cet élément,
pour que vous sachiez que la sécurisation de la chaîne d'approvisionnement,
c'est également, et surtout, et beaucoup dans le transport, dans
l'électrification, la décarbonation.
M. Fortin :La chaîne d'approvisionnement de l'armée américaine, de
laquelle elle vous fait part, c'est au niveau des batteries.
Mme Blanchette Vézina : La
défense, oui, la chaîne... leur chaîne d'approvisionnement, c'est dans leur
réapprovisionnement, notamment, dans la transition énergétique. C'est nommé,
là... mais je nous ramène à l'article.
M. Fortin :Oui, mais l'article... de la façon que la ministre en
parlait tantôt, elle se garde le droit d'imposer par règlement une certaine
forme de valeur québécoise aux titulaires de ces titres miniers. Alors, je ne
pense pas qu'on est très loin de l'article en question, là, je pense qu'on est
on est bel et bien dans l'article, mais je vous le dis comme ça, M. le
Président, ce serait intéressant, un jour, d'avoir...
M. Fortin :...la vision, disons, au même niveau de transparence, qu'on
la voulait ou pas, ils nous la donnaient, là, puis le ministre Fitzgibbon
mettait sur la place publique... et l'article 7.1 en est une démonstration.
Le Président (M. Montigny) : ...avant
de céder la parole à Mme la députée de Verdun, qui le demande, je vais demander
à Mme la ministre de répondre, si vous voulez.
Mme Blanchette Vézina : Je
n'ai pas de commentaire.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Mme la députée de Verdun, vous avez demandé la parole.
Mme Zaga Mendez : Oui.
L'intention... puis je veux juste finir avec ces points-là. Je comprends que la
ministre... Mais je sens que la ministre ne souhaite pas commenter. C'est que
l'exemple qui a été vécu en Outaouais, et pourquoi je reviens là-dessus, qu'il
n'y a pas d'acceptabilité sociale et que le gouvernement, avec raison, puis on
a salué ça, a retiré son investissement, mais on aurait pu prévenir, selon moi,
des cas comme ça, quand on parle des conditions d'exploitation puis
d'exploration. Je veux juste... c'est ça, la sensibilisation. Ce qu'ils font,
c'est rare, dans des enjeux où est-ce qu'on a vraiment des conflits qui
éclatent et qu'on entend dans les nouvelles qu'il y a des millions de dollars
qui viennent de la défense américaine, mais qu'auparavant, au tout début du
processus, dans les conditions d'exploration, dont l'article... dont
l'amendement fait question... pardon, on est capable d'inclure des choses, ça
nous prévient de... ça nous aide à prévenir.
Puis là je me permets un commentaire, pas
besoin de répondre. Vous savez, je suis d'origine latino-américaine. L'histoire
nous a appris que, quand la défense américaine s'en mêle, ce n'est pas toujours
pour des chaînes d'approvisionnement. Il y a toujours des intérêts militaires
en arrière ça. L'histoire nous a dit... ça nous a appris ça. Je me permets
quand même le commentaire.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député.
M. Tremblay : J'allais
dire... Je laisse terminer ma collègue, mais j'invoquerai 211, la... répéter à
cinq reprises que c'était hors sujet, mais que... très réceptive...
Le Président (M. Montigny) : Mme
la députée.
M. Tremblay : ...
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la députée.
Mme Zaga Mendez : J'ai fini
mes commentaires, c'est le seul que... merci.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
on va poursuivre les travaux. Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui souhaitait
prendre la parole? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :Juste une chose... Oui. Merci, M. le Président. Juste une
chose là-dessus, là. La ministre nous dit, il y a quelques instants, là, que
les intérêts de la chaîne d'approvisionnement de l'armée américaine, c'est en
lien avec les batteries. Peut-être. Je vous soumettrais aussi que l'enjeu des
supraconducteurs, il est réel, là. Et ça, on s'en sert, pour quoi? On s'en sert
pour de l'armement. Alors, on repassera sur cette question-là. Mais ça... qui
touche très clairement pour nous, l'enjeu des valeurs québécoises, et ça, c'est
un débat plus large, peut-être, mais c'est un débat qui a quand même lieu
d'avoir au Québec, à savoir comment on veut utiliser nos ressources critiques
et stratégiques.
• (17 h 30) •
Ceci étant, je comprends la volonté de la ministre
de procéder par règlement, de ne pas le faire par voie législative. Cependant,
ça laisse un immense flou, et les partenaires, là, qui sont venus en commission
nous l'ont dit, que c'était vrai pour les droits exclusifs d'exploration. Mais,
dans ce cas-ci, avec l'amendement proposé, c'est aussi vrai pour le bail
minier, la concession minière, puis le bail d'exploitation de substances
minérales de surface. Alors, j'ai de la difficulté à... Même si l'objectif
final, c'est-à-dire de limiter des spéculations et d'inclure certaines
certifications, il est bon, j'ai de la misère à adhérer pleinement, parce que,
comme le disait les gens de Québec Meilleure Mine, on ne sait pas exactement ce
qu'on nous demande d'approuver en ce moment.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Mille-Îles, vous avez la parole.
Mme Dufour : Merci. Puis je
fais écho, là, au député... à mon collègue le député de Pontiac, là, je partage
ses propos, mais je vais peut-être juste aussi vous amener dans le mémoire du
Conseil du patronat environnemental du Québec qui nous a... qui nous
mentionnait que le fait qu'il y ait... que ce ne soit pas précisé, les
conditions, bien, on est devant une incertitude, et ils nous l'ont dit
abondamment à quel point l'incertitude nuit à l'industrie. Donc, quand on ne
sait pas ce qui va être possible, qui va pouvoir venir et comment on va pouvoir
s'inscrire, etc., tout ce qui amène de l'incertitude nuit aux
investissements...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Dufour : ...donc, j'espère
qu'on ne tardera pas trop à... tu sais, à établir, parce que là, la ministre
semblait dire que ça viendra peut-être, pas certain, ce n'était pas encore en
rédaction. Tu sais, j'ai fait l'étude du projet de loi n° 41 sur l'efficacité
énergétique du bâtiment avec le ministre de l'Environnement, il y avait un
paquet d'éléments qui devaient venir par règlement, mais il savait déjà ce qu'ils
allaient contenir ces règlements-là, là, la plupart du temps. D'ailleurs, il y
en a beaucoup qui étaient même dans l'analyse d'impact réglementaire. Ça fait
qu'ici on est devant beaucoup d'inconnu. Les groupes nous le disent, les
groupes qui s'inquiètent d'où ça pourrait aller. Mais je souligne qu'en plus ça
pourrait nuire à des investissements, si on ne procède pas rapidement.
Mme Blanchette Vézina : Je
vous rassure, j'ai l'intention d'adopter... de déposer, pas d'adopter, pardon,
je n'ai pas ce pouvoir-là, mais de déposer un règlement le plus rapidement
possible, mais qui va être fait en collaboration avec les partenaires, là.
Donc, l'idée étant de travailler de manière collaborative. Puis peut-être
rappeler, notamment l'AEMQ, là, qui, de son côté, à saluer l'initiative d'avoir
ces... des mesures qui viennent restreindre. Donc, on a l'intention de
continuer de travailler avec les partenaires pour établir un règlement qui va
venir baliser le plus rapidement possible les questions, les intentions.
Mme Dufour : Je vous
invite à inclure dans ces partenaires tout ce qui est... toutes les communautés
autochtones qui, malheureusement, ont été trop souvent négligées dans les
consultations.
Mme Blanchette Vézina : C'est
certain.
Mme Dufour : Merci.
Le Président (M. Montigny) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions toujours sur l'article 7.1?
Alors, comme il n'y en a pas, donc, sur le nouvel article 7.1, est-ce qu'il
est donc adopté?
M. Fortin :Par appel nominal, M. le Président, si c'est possible.
Le Président (M. Montigny) :
Parfait. Par appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Blanchette Vézina (Rimouski)?
Mme Blanchette Vézina : Pour.
La Secrétaire
: M....
M. Tremblay, pardon, (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-Du-Sud)?
M. Rivest : Pour.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Abstention.
La Secrétaire : Mme Zaga
Mendez (Verdun)?
Mme Zaga Mendez : (Absente
lors du vote)
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) :
Abstention. Alors, ce nouvel article 7.1 est donc adopté.
M. Fortin :Si c'est possible, M. le Président, c'était quand même un
gros morceau, là, est ce que c'est possible de prendre une petite pause rapide
pour nos besoins personnels?
Le Président (M. Montigny) :
Oui, on va reprendre une suspension. Parfait. Alors, on suspend les
travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous redébutons nos travaux. Maintenant, on serait rendus à l'article suivant.
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Je
pense qu'on devrait revenir sur l'article 6.1 qui était celui...
Le Président (M. Montigny) : Parfait,
Mme la ministre, vous avez la volonté de revenir à l'amendement 6.1, je n'ai
pas de problème avec ça.
Mme Blanchette Vézina : À
l'amendement, 6.1, oui, merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
c'est clair. Alors, est-ce qu'on a le consentement, on fait ça, on revient?
Parfait. Merci, On ramène l'article 6.1. Et voilà. Mme la ministre, vous pouvez
procéder.
Mme Blanchette Vézina : Avais-je
lu cet amendement.
Le Président (M. Montigny) : Vous
l'aviez lu, de mémoire.
Mme Blanchette Vézina : Je
l'avais lu, oui, exact.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
vous pouvez simplement...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
écoutez, ça vise à élargir la section I. Là, on était... on référait, suite aux
amendements de. En fait, on référait à la section I du chapitre III de la Loi
sur les mines, pour y ajouter l'article 8.1, qui était proposé par l'amendement
qu'on vient de regarder le 7.1 du projet de loi.
Le Président (M. Montigny) : Merci
pour cette remise en contexte, ça nous a aidés dans nos échanges. Parfait.
Est-ce qu'il y a des interventions maintenant sur cette proposition
d'amendement à 6.1.
M. Fortin :Ça, c'est juste, l'amendement qui est nécessaire pour
introduire l'article qu'on vient étudier, c'est ça?
Mme Blanchette Vézina : Les
dispositions générales. Donc, c'est le titre de... Oui, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, c'est quand même... Le titre actuel est trop restrictif, là, c'est parce
qu'on parle d'objet de la loi, alors que là c'est une habilitation pour, tu
sais, finalement, de la réglementation. Donc, c'était vraiment un ajustement de
forme pour donner suite à l'amendement.
M. Fortin :On va vous retiendra pas plus longtemps sur un amendement
de forme.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons donc procéder à la mise
aux voix. On est toujours sur le 6.1. Alors, est-ce que l'amendement, à 6.1,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : L'amendement,
à 6.1, est donc adopté. Maintenant, ça nous amène à l'article 8. Mme la
ministre, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. L'article 19 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Toute personne peut prospecter sur une terre du domaine de l'État,
conformément aux dispositions de la présente section.»
Alors, l'article 8 vise d'abord à modifier
l'article 19 de la Loi sur les mines afin de préciser que la prospection d'un
terrain sans autorisation est limitée aux terres du domaine de l'État.
L'article actuel n'est pas précis sur la nécessité d'obtenir une autorisation
du propriétaire privé. De plus, la désignation sur carte d'un droit exclusif
d'exploration, claim, sera limitée aux personnes qui respectent les conditions
prévues en vertu de l'article 41, proposé par l'article 15 du projet de loi. Il
ne sera donc plus exact d'affirmer que toute personne peut désigner sur carte à
l'article 19 de la Loi sur les mines.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Merci. Maintenant, est-ce qu'il y a, à ce stade-ci, des interventions en lien
avec l'article 8?
M. Fortin :M. le Président, j'en profite, parce qu'on rentre dans la
section sur la prospection et sur la partie désignée sur carte, effectivement,
là, on comprend que c'est en lien avec avec les articles précédents, mais
c'est-tu, un enjeu, ça? On vient-tu répondre à un enjeu spécifique? Il y a-tu
du monde qui nous disent : Hé! Ils sont en train de prospecter sur ma
terre privée, sans me demander... sans me demander permission. C'est-tu à ça
qu'on vient répondre ici?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Effectivement,
c'est une question de clarification. Certains pensent aujourd'hui qu'en vertu
de l'article 19, on peut aller prospecter sur un terrain privé sans demander la
permission. Donc, il y a une certaine confusion. Avec l'article ici, on vient
vraiment le préciser pour mettre ça au clair. Donc, sur une terre du domaine de
l'État, vous n'avez pas besoin d'autorisation, mais, sur un domaine privé,
effectivement, vous devez avoir l'autorisation du propriétaire.
M. Fortin :Sur une terre de l'État, je n'ai pas besoin d'autorisation,
qu'elle soit... un bail ou pas.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Pour
prospecter, pour prospecter.
Mme Blanchette Vézina : Mais
il y a des articles... qui montraient...
M. Fortin :O.K. Mais ce que vous venez dire, c'est ça sur une terre du
domaine... sur une terre publique, là, il n'y a aucune limite. Tout le monde
peut aller prospecter sans demander quoi que ce soit à qui que ce soit, à part
des exceptions.
Mme Blanchette Vézina : Ce
qu'on vient dire ici, c'est que, conformément aux dispositions qu'on va
regarder ensemble. Donc, on vient mettre des balises qui vont être étudiées
dans des articles.
M. Fortin :Mais de façon générale, là, la règle de base, c'est
quand... Sur un terrain privé, il faut demander l'autorisation.
Une voix : Du propriétaire.
M. Fortin :Du propriétaire. O.K.
Mme Blanchette Vézina : ...précision,
là, parce que j'avais traité, là, du règlement sur les travaux à impact. Ça, ça
fait partie des balises qui sont mises en place pour la prospection sur les terres
du domaine de l'État.
Une voix : ...
Le Président (M. Montigny) :
Oui, allez-y, en complément.
M. Morissette (Ian) : La
prospection et l'exploration, il faut savoir que c'est deux choses totalement
différentes.
Mme Blanchette Vézina : Oui,
c'est ça, c'est ça.
M. Morissette (Ian) : La
prospection, c'est visuel. Ça peut être de prendre un échantillon de roche avec
un marteau, mais ce n'est pas avec une foreuse. On est vraiment ailleurs, là.
M. Fortin :La prospection, c'est quelqu'un qui se promène avec un
marteau, d'habitude.
M. Morissette (Ian) : Et
qui a un packsack.
M. Fortin :Oui, c'est ça.
Le Président (M. Montigny) :
Est ce qu'il y a... J'ai vu qu'il y avait d'autres demandes d'intervention.
Mme la députée de Mille-Îles, allez-y.
Mme Dufour : Merci, M.
le Président. Juste pour précision. S'il y a un bail, d'une façon ou d'une
autre, là, avec l'État pour, tu sais, je pense par exemple à la villégiature
qui, des fois, est le domaine de l'État, pourvoirie, etc. Est-ce que là, à ce
moment-là, la prospection, donc quelqu'un qui se promène avec un marteau puis
son sac à dos, peut quand même se faire et peut peut-être embarquer sur des
terrains qui sont aménagés, donc, par des groupes qui ont des baux en bonne et
due forme?
Mme Blanchette Vézina : À
l'article suivant, on va pouvoir regarder. Parce que, oui, on met des balises à
l'article 9 et on ajoute un alinéa pour venir mettre certaines balises.
Mme Dufour : O.K. Du
locataire. O.K.
Mme Blanchette Vézina : Ça
fait que l'article 19 vient vraiment mettre la table pour les autres
articles qu'on va regarder à la suite de celui-ci.
• (17 h 50) •
Le Président (M. Montigny) :
Maintenant, je cède la parole à la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Je comprends. Vous avez donné l'exemple des travaux de prospection. Mais
peut-être juste pour nous donner d'autres exemples. Vous avez parlé... un
marteau puis prendre des roches, mais il existe la prospection par méthode
aérienne aussi, c'est-à-dire des photos ou pas du tout, qu'on utilise des...
comment ils appellent ça, là, par... je n'ai pas le nom, là, mais par sonde...
Pas sonde, pardon, j'ai... Drone...
Mme Blanchette Vézina : Drone.
Mme Zaga Mendez : ...j'ai
dans ma tête, là, qui vont dans les terres. Donc, on interdirait ça dans les
terrains privés si on n'a pas l'autorisation, mais ceci peut se faire dans le
cadre de... Juste pour donner... Parce que c'est pour... La technologie est
quand même avancée, là, sur les questions de prospection.
Mme Blanchette Vézina : Au
fond, peut-être un... C'est question d'avoir une information précise, là, sur
les travaux de prospection, je vais demander à M. Gaudreau de répondre à
votre question.
Le Président (M. Montigny) :
M. Gaudreau.
M. Gaudreau (Roch) : Oui.
La prospection, en fait, ce sont des activités très préliminaires, juste pour
avoir un aperçu de l'environnement géologique, pour voir si ça vaut la peine
d'aller prendre un droit exclusif d'exploration pour faire de l'exploration.
Les relevés géophysiques aériens sont des activités d'exploration et non pas
des activités de prospection.
Mme Zaga Mendez : O.K.
Donc, ça répond à une partie de ma question. Ma deuxième question, c'est que
dans les domaines de l'État, conformément aux dispositions de la présente
section... Donc, dans les domaines de l'État, peut-être par précaution, mais je
veux quand même avoir des exemples, dans les terres publiques, on a d'autres
activités. Par exemple, quand on a des productions acéricoles en terres
publiques, là, on va rentrer plus dans l'exploration, là, mais même dans
l'étape de prospection, donc, la personne... Une personne ou une compagnie,
n'importe qui pourrait faire de la prospection, puis même si c'est une étape
très préliminaire, en terres publiques, même s'il y a un usage délimité
ailleurs par une érablière qui est gérée par un producteur agricole qui a eu le
droit à la gestion en terres publique. Vous voyez, des cas comme ça qu'on pourrait
avoir certains conflits, même s'ils sont très, très minimes, d'usage. Je
voudrais juste vous entendre là-dessus.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
à ce moment-ci, le droit qui est accordé, par exemple, au producteur acéricole,
producteur/productrice acéricole en terres publiques n'est pas un bail...
Mme Blanchette Vézina : ...donc
la disposition, c'est l'article 9, ensuite, là, ça ne les vise pas.
Ceci étant, tu sais, on parle de la
prospection, ici, là, donc de venir marcher sur le terrain, là, de ne pas... ça
reste des terres du domaine de l'État, là.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec cet article. Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Tout à l'heure,
on parlait de qu'est-ce que de la prospection? M. en arrière disait :
Bien, tu sais, quand c'est par drones, ce n'est pas... c'est de l'exploration.
J'ai entendu mon collègue ici qui parlait qu'au laser... que ça se faisait
aussi pour les cours d'eau, notamment. Dans ce cas-ci, est-ce que c'est
considéré de la prospection ou de l'exploration?
M. Gaudreau (Roch) : C'est de
l'exploration.
Mme Dufour : C'est de
l'exploration. Au laser, on s'entend que ce n'est pas : on découpe au
laser, là, mais c'est probablement plus peut-être de la captation...
Une voix : ...
Mme Dufour : Hein?
Une voix : Du balayage.
Mme Dufour : Oui, c'est ça,
c'est plus du balayage, là.
Mme Blanchette Vézina : Peut-être
du LiDAR, là, je ne sais pas si...
Mme Dufour : Oui, par
exemple, par exemple.
Mme Blanchette Vézina : C'est
plus visuel, là, en tout cas, ce que je connais LiDAR, là, je ne veux pas
m'avancer, là, mais...
Le Président (M. Montigny) : M.
Gaudreau.
M. Gaudreau (Roch) : C'est
des techniques qui sont utilisées dans d'autres domaines aussi, dans le domaine
géophysique, ingénierie. C'est des techniques qui sont utilisées pour plusieurs
domaines d'affaires, alors ce n'est pas exclusif à l'exploration minière.
Mme Dufour : O.K., mais c'est
considéré de l'exploration, et non pas de la prospection?
M. Gaudreau (Roch) : Ça
dépend quelle est la fin, quelles sont les fins visées, oui.
Mme Blanchette Vézina : ...rappeler
à l'article, là, mais donc il n'y avait pas... Pardon, M. le Président, je
m'emballe.
Le Président (M. Montigny) : Allez-y,
Mme la ministre. Vous pouvez parler de l'article huit si vous voulez.
Mme Blanchette Vézina : Ça
avance bien, ça fait que je... ça va bien. Mais peut-être nous ramener, là,
qu'il n'y avait pas, avant, de ce type de balise là, là, donc les dispositions
qu'on va regarder par la suite, là, c'était... celle qui est modifiée était
beaucoup plus large, là. Donc, on vient, ici, restreindre tout en continuant de
vouloir faire de l'exploration minière sur les terres du domaine de l'État, ou
plutôt de la prospection minière sur les terres du domaine de l'État, mais
selon les balises qui sont établies, là, on vient clarifier, là, également, les
balises.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Pontiac.
M. Fortin :...pas m'emballer, M. le Président... mais, dans le fond,
là, si j'ai bien compris le propos de notre expert géologue, là, la définition
de prospecter, là, au terme légal, ici, là, c'est quelqu'un qui pénètre sur la
terre, comme tel, là, qui marche sur la terre, là, quelqu'un qui entre sur
cette terre-là. Donc, tout ce qui est aérien, tout ce qui est à l'extérieur, ce
n'est pas considéré prospecter. O.K. Donc, vraiment, là, ici, quand on dit
«toute personne peut prospecter», on vient dire : Toute personne peut
entrer avec son packsac, son marteau puis accéder aux terres de l'État pour ce
travail-là, O.K.
Mme Blanchette Vézina : Selon
les dispositions, conformément... conformément aux dispositions de la présente
section.
M. Fortin :Bingo! Est-ce que... Là, moi, je... Tu sais, de la façon
qu'on écrit des lois, là, c'est souvent l'inverse de ce qu'on est en train de
faire là. Là, on vient dire : Une personne peut faire ça conformément aux
dispositions. On ne vient pas dire il est interdit, là, de... tu sais, une
personne ne peut pas prospecter sur un terrain privé.
Donc, ce qu'on veut faire avec cet
article-là, c'est dire : Vous n'avez pas le droit, si vous n'avez pas
d'autorisation, de prospecter sur une terre privée. Est-ce que... est-ce que de
la façon que c'est écrit, c'est clair, ça? Moi, je comprends, à travers, en
lisant l'article, là, que je peux aller prospecter dans le domaine de l'État,
mais je comprends... tu sais, il faut que j'accepte, de façon implicite, que je
ne peux pas aller prospecter ailleurs. Est-ce que c'est assez fort, légalement,
pour m'empêcher d'aller sur un terrain privé, sur le terrain de ma collègue,
là, puis d'aller prospecter dans sa cour arrière, entre sa laitue puis ses
tomates, là?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Est-ce
que vous me permettez de suspendre quelques minutes, je...
Le Président (M. Montigny) : Bien,
alors on va suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 57)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 03)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons donc nos travaux. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Oui.
Merci, M. le Président. En réponse à la question du... du député, pardon, de
Pontiac, je donnerais la parole à Me Tremblay-Parent.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Maître, vous avez la parole.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, je pense qu'il faut revenir au principe de l'article, là, que,
finalement, c'est un droit d'accès qui est très limité. Donc, c'est possible de
prospecter sur les terres du domaine de l'État. Donc, c'est ce qu'on vient
permettre. Mais en dehors de ce cadre-là, finalement, il n'y a pas de droit de
prospecter sur une terre privée ou même sur une autre terre publique, à titre d'exemple,
d'une municipalité ou... tu sais, avec une tenure qui serait... qui serait
différente.
Donc, finalement, tu sais, les règles s'appliqueraient
à la propriété privée. Donc quelqu'un qui viendrait avec un piolet ou quelque
chose, un outil de prospection chez n'importe quelle personne, bien, tu sais,
il y aurait une possibilité d'appeler la police puis de faire en sorte de de
veiller à la protection de la propriété privée.
Donc, finalement je pense que ça vient
cadrer, là, que c'est juste... on vient limiter un accès, là, mais dans les
autres cas, il y a toujours les mêmes interdictions, là, qui s'appliquent à la
propriété privée.
M. Fortin :...c'est : Je n'ai pas plus le droit d'être, à moins
qu'elle m'invite, là, chez ma collègue entre ses tomates puis sa laitue avec ou
sans un piolet, là.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Voilà.
M. Fortin :O.K. C'est bon.
Mme Blanchette Vézina : Et l'article
initial, là, si on le regarde, là, indiquait «peut prospecter ou désigner sur
carte un terrain». Donc, on est venu spécifier que c'était sur les terres du
domaine de l'État.
M. Fortin :Non, non, c'est plus clair que c'était, je vous le concède.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Personne
ne pourra invoquer finalement : Je peux avoir accès à un terrain privé
parce que ça dit dans la loi que j'ai accès à n'importe quel terrain pour
prospecter, là. Donc, en précisant la disposition, là, le droit à la propriété
privée va pouvoir évidemment s'appliquer, là, à quelqu'un qui viendrait
prospecter sans autorisation.
M. Fortin :Je vous remercie de la clarification.
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. J'ai une question de compréhension. Quand on dit «domaine de l'État»,
est-ce qu'on fait référence au provincial, au fédéral, aux deux? Qu'en est-il,
là, si on tombe sur des propriétés fédérales?
Mme Blanchette Vézina : En
fait, il y a une loi qui régit les terres du domaine de l'État, là. C'est la
Loi sur les terres du domaine de l'État.
Mme Dufour : Oui. Bien, c'est
ça, ce que j'essaie... Moi, dans ma circonscription, j'ai un immense
propriétaire foncier qui s'appelle Services correctionnels Canada qui a
vraiment énormément de terrain. Est-ce que... Tu sais, est-ce que ça fait
partie des... du domaine de l'État? C'est un exemple, là, mais juste par
curiosité, pour comprendre.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Blanchette Vézina : ...ici,
là. Donc, la précision, là, c'est vraiment...
Mme Dufour : Donc, les terres
fédérales sont considérées comme dans le domaine privé, là, au sens de cette
loi.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
c'est des terres du domaine de l'État fédéral, je dirais, là. Puis, tu sais, c'est
sûr que là on le précise... tu sais, pas dans le corpus parce qu'on parle du
corpus législatif québécois, mais, tu sais, clairement il n'y a pas... cette
disposition-là ne donne pas un droit d'accès, de prospection sur les terres du
domaine de l'État fédéral, là.
Donc, on est finalement dans une loi qui
vient encadrer la gestion des biens du domaine de l'État public, mais
québécois, là, finalement, là. Donc, elle ne pourrait pas donner un accès à des
biens, donc des substances minérales qui ne lui appartient pas, là.
M. Fortin :O.K., mais... Excuse-moi, je me permets...
Mme Dufour : ...
M. Fortin :L'exemple de ma collègue... est bon. Bien, je regarde le
député de Gatineau qui est en face... qui est en face de moi, là, puis une
grande partie de nos circonscriptions, on se retrouve... ou le parc de la
Gatineau se retrouve dans une grande partie de nos deux circonscriptions. C'est
une terre qui n'a aucune réelle protection juridique, là, à l'état actuel, mais
qui est fédéral. Donc, ce n'est pas un parc comme le parc de la Mauricie ou le
parc Forion, ou d'autres, là.
Donc là, si je comprends bien, quelqu'un
ne peut pas aller prospecter dans le parc de la Gatineau, mais il pourrait y
avoir un claim, par exemple.
Mme Blanchette Vézina : ...
M. Fortin :Bien, c'est ça. Il y a déjà eu des mines dans le parc de la
Gatineau.
Mme Blanchette Vézina : Mme
la ministre. Alors, Mme la ministre...
Mme Blanchette Vézina : ...vous
me dites, c'est...
Le Président (M. Montigny) : Souhaitez-vous...
Mme Blanchette Vézina : Oui,
c'est ça, je vous laisserais la parole pour l'expliquer, là, correctement.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, concrètement, là, puis, tu sais, je pense que ça pourrait être
confirmé par les gens du secteur, là, tu sais, on a une disposition dans la Loi
sur les mines, l'article 304, là, qui permet la soustraction. Puis, tu
sais, les terres, donc les parcs fédéraux, les propriétés fédérales, là,
sont... sont toutes soustraites, là, aux activités minières, justement pour que
ce soit clair, là, pour les personnes qui voudraient obtenir des droits, là,
que ce n'est possible d'y avoir accès, là. Donc, c'est même précisé en vertu du
régime québécois, là, si je ne m'abuse.
M. Fortin :Elles sont déjà soustraites ou elles vont l'être avec les
dispositions que vous introduisez?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Elles
sont déjà soustraites.
M. Fortin :O.K., donc, aujourd'hui, il n'y a personne qui peut aller
prospecter?
Mme Dufour : Quel article?
Mme Blanchette Vézina : 304
qu'on a?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
304, c'est une capacité, là. Donc, c'est un pouvoir du ministre de le faire.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Mme Blanchette Vézina : Ah!
mais attendez.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
que vous souhaitez suspendre pour valider tout ça?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais suspendre. On va...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Alors, on va suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 18 h 09)
(Reprise à 18 h 11)
Le Président (M. Montigny) : ...les
travaux. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. J'aimerais qu'on précise, là, ce qu'on a dit tout à l'heure,
là. Donc, je laisserais la parole à Me Tremblay-Parent.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : En
fait, ce qu'on... ce qu'on a confirmé, là, avec le secteur, c'est
qu'effectivement, tu sais, à titre d'exemple, pour des parcs fédéraux ou des
éléments comme ça, là, qui entrent, finalement, dans les motifs de
l'article 304, là, comme j'expliquais, qui se retrouvent déjà à la loi,
bien, c'est effectivement soustrait à la prospection, à l'exploration minière.
Mais, dans les autres cas, donc quand on n'est pas dans les critères de 304,
c'est considéré comme une terre privée. Et donc, tu sais, comme on l'indiquait,
c'est... puisque c'est la propriété, finalement, de la couronne fédérale, bien,
ça va prendre l'autorisation du propriétaire, parce que, quand on parle de
terre du domaine de l'État, dans le nouvel article, là, donc on a le droit de
prospecter sur une terre du domaine de l'État, pas une terre privée, et une
terre fédérale...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...fédérale
est considérée comme une terre privée, donc il faut demander l'autorisation,
comme n'importe quel autre propriétaire.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui, il y
avait...
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Mme Dufour : Il y a eu
plusieurs échanges lors de l'étude... dans le fond, les consultations
particulières où on nous disait... bien, dans le fond, le pourcentage qui
représente les terres privées, c'est x %, c'était peu, que la majorité,
c'étaient des terres du domaine de l'État. Mais je ne suis pas certaine que les
gens avaient la même compréhension de ce qu'on vient de dire puis qu'ils
incluaient peut-être dans ce calcul-là la couronne. Je ne sais pas. Est-ce
qu'on sait à peu près qu'est-ce qui représente en pourcentage du territoire,
surtout là où il y a des intérêts miniers, qu'est-ce qui relève de la couronne
ou qu'est-ce qui relève de l'État québécois?
Le Président (M. Montigny) : Alors,
Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Peut-être
rappeler, là le pourcentage terre privée, terre publique au Québec, là. Donc,
si on dit que le gouvernement fédéral, c'est des terres privées, là, donc,
92 %, c'est des terres du domaine de l'État québécois et 8 %, là,
globalement, c'est des terres privées.
Mme Dufour : O.K. Donc...
Mais, dans ce calcul-là, vous incluez réellement les terres fédérales dans le
calcul des terres privées?
Mme Blanchette Vézina : Je
peux suspendre pour valider, là, je ne veux pas induire personne en erreur ici,
là.
Mme Dufour : Alors, nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 14)
(Reprise à 18 h 16)
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Nous avons repris donc nos travaux. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. La question de revenir avec une information qui est juste, là,
à la commission, je vous propose qu'on vous revienne avec la réponse, là, tu
sais, de prendre votre question puis de vous revenir avec une réponse dans les
prochaines études détaillées, là, du projet de loi pour qu'on vous donne la
réponse exacte, là. Mais on n'est pas en mesure, à ce moment-ci, de vous dire
est-ce qu'ils sont considérés dans le huit, dans le... oui, le 8 % ou dans
le 92, là. Je veux m'assurer de vous donner une réponse exacte puis on a besoin
de faire des vérifications.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Bien, merci beaucoup. Mme la députée de Mille-Îles, vous avez toujours la parole.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Dans le fond, je veux juste revenir sur l'article 304, là,
qu'on me référait, là, qu'il y a des exceptions. Je veux préciser que ça dit
bien que la ministre... le ministre peut par arrêté, donc ce n'est pas... tu
sais, ce n'est pas assuré, que ce seront... que ce seront des exceptions, et je
n'ai rien vu, là, qui faisait référence au fédéral là-dedans, là. Je fais juste
le mentionner, là, parce qu'on y a... on a dit à un moment donné que ça serait
dans ces... les exceptions seraient là, mais c'est optionnel, là, ce n'est pas
automatique non plus.
Mme Blanchette Vézina : Effectivement,
il n'y a peut-être pas de disposition directement sur le fédéral, mais il y
a... Tu sais, vous me faisiez référence à un parc, je pense, c'était un parc...
avec de la Gatineau. Donc, il y a création de parc d'aires protégées, là, qui
fait partie des articles...
Mme Blanchette Vézina : ...des
motifs, pardon, qui peuvent mener à un décret, parcs, aires protégées,
conservation de la flore et de la faune.
M. Fortin :Mais je vous poserais donc la question de cette façon-là.
Cet article 304 existe déjà. Il vient dire : «La ministre peut, par
arrêté, désigner ces endroits-là.» Est-ce que c'est fait, par exemple? Est-ce
que les parcs fédéraux, là, le parc Forillon, le parc de la Mauricie, le parc
de la Gatineau, est-ce qu'ils sont déjà exclus de par un arrêté comme ça?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je ne suis pas en mesure de vous répondre oui ou non, là, mais ce que je peux
vous dire, c'est que c'est des terres privées, là, considérées comme privées.
Donc, il doit y avoir l'autorisation, par exemple, de Parcs Canada, pour faire
de la prospection. Je ne sais pas si...
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, vous avez la parole.
Mme Blanchette Vézina : ...laisser
la parole à Me Tremblay-Parent.
Le Président (M. Montigny) : Ah!
parfait, allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Parce
que, tu sais... parce qu'il faut quand même avoir en tête aussi, là, que, tu
sais, justement, sur ces terres fédérales là, bien, le fédéral va pouvoir
adopter des... tu sais, a, en fait, toute une réglementation qui interdit des
activités d'exploitation puis d'exploration. Donc, tu sais, si le gouvernement
fédéral l'interdit sur ses terres dont elle est propriétaire, bien, ça doit
être respecté par les gens, là, indépendamment de la Loi sur les mines. C'est
juste que, tu sais, c'est deux régimes distincts, là, finalement.
M. Fortin :Oui, mais j'imagine que c'est la réponse que vous allez
donner à la question de ma collègue, à savoir si c'est considéré dans le
pourcentage de terres du domaine de l'État, parce que, là, ça pourrait ajouter
un flou supplémentaire si c'est considéré dans les terres du domaine de l'État
plutôt que dans les terres privées.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense que le secteur a bien répondu tout à l'heure, là, c'est peut-être Me
Tremblay qui a répondu, mais les terres du domaine de l'État dont on fait référence
ici sont du domaine de l'État québécois. Je nous ramène aussi à l'article qui
est... le présent article... de l'État québécois. Non, mais, ici, on parle de
l'État québécois.
• (18 h 20) •
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Comme il n'y a pas d'autre
intervention, on serait prêt à la mise aux voix de l'article 8. Est-ce que
l'article 8 est donc adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Merci. L'article 8 est adopté. Nous serons rendus maintenant à
l'article 9. Mme la ministre.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président. L'article 26 de cette loi est modifié :
1° par la suppression de contenants des
substances minérales qui font partie du domaine de l'État;
2° par l'ajout à la fin de l'alinéa
suivant :
Toutefois, sur les terres louées par
l'État à des fins autres que minières, la personne qui prospecte doit obtenir
l'autorisation du locataire.
Alors, cet article vise d'abord à
effectuer un ajustement de concordance à l'article 20 de la Loi sur les
mines en fonction de la modification apportée à l'article 19 de cette loi
proposée par l'article 8 du projet de loi, qui précise que le droit à la
prospection se limite aux terres du domaine de l'État.
Par ailleurs, il vise à prévoir que la
personne qui souhaite prospecter une terre du domaine de l'État, loué à des
fins autres que minières, doit obtenir l'autorisation du locataire.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Alors, est-ce qu'il y a des interventions? Le député de Pontiac, vous savez la
parole.
M. Fortin :Merci. Merci, M. le Président. Et, en fait, comme le disait
la ministre lors de l'étude de l'article précédent, là, ça vient confirmer
certaines informations à l'effet que, si j'ai un bail sur une terre publique,
bien, cette personne-là doit donner l'autorisation à un prospecteur de devenir
sur son terrain, là, qu'il loue à la terre publique. Mais le ministère des
Ressources naturelles, là, il ne divulgue pas qui sont les locataires de la
terre publique. Alors, comment un prospecteur est supposé entrer en contact
avec un locataire de la terre publique?
Mme Blanchette Vézina : On
peut peut-être suspendre puis vous revenir?
Le Président (M. Montigny) : Alors,
on va suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 22)
(Reprise à 18 h 23)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
voilà. Nous recommençons nos travaux maintenant. Mme la ministre, la parole est
à vous.
Mme Blanchette Vézina : Donc,
en réponse à la question du député de... voyons deux fois...
Le Président (M. Montigny) : De
Pontiac.
Mme Blanchette Vézina : Pontiac,
excusez-moi. Il commence à être tard. Il y a un registre du domaine de l'État
qui fait état des droits comme celui des terres louées des baux, donc.
M. Fortin :Je... Loin de moi l'idée de vouloir contredire la ministre,
et, encore là, je me fie sur l'information qu'on nous a donnée, là, mais je
comprends, à travers des discussions, entre autres avec les gens de
l'exploration minière, là, que c'est... Cette information-là, elle était, à un
certain moment, publique, mais que, dans les derniers changements qui ont été
faits, cette information-là, elle n'est plus publique puis que l'obligation
est... en ce moment, là, est... elle est sur le gouvernement, parce que vous
avez accès à ces données-là. Là, ici, on vient remettre le... l'obligation sur
le prospecteur en question, qui, lui, n'a pas accès à cette... à ces données.
Moi, je comprends les gens de l'Association de l'exploration minière que ce
n'est pas le cas du tout, là. Ils ont une vraie... ils ont une vraie
préoccupation envers l'article 9, là. Et, en fait, ce n'est même pas le
seul groupe qui nous en a parlé, là. Il y en a plusieurs qui nous ont dit ça.
Mme Blanchette Vézina : Je
vais suspendre, là.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Mme Blanchette Vézina : Je
vais faire la vérification nécessaire.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, c'est parfait. On vous entend bien. On va donc suspendre nos
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h24)
(Reprise à 18 h 27)
Le Président (M. Montigny) : Merci
beaucoup. Nous reprenons nos travaux. Par contre, compte tenu de l'heure, nous
allons ajourner sine die. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 28)