Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, February 8, 2023
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Vol. 47 N° 4
Clause-by-clause consideration of Bill 2, an Act mainly to cap the indexation rate for Hydro-Québec domestic distribution rate prices and to further regulate the obligation to distribute electricity
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-trois minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte. Je demanderais aux participants de bien vouloir s'assurer
que vos sonneries sont éteintes sur ordinateurs et téléphones. Merci.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 2, Loi visant notamment à plafonner
le taux d'indexation des prix des tarifs domestiques de distribution d'Hydro-Québec
et à accroître l'encadrement de l'obligation de distribuer de l'électricité.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président, Mme Zaga Mendez (Verdun) est remplacée par M. Bouazzi (Maurice-Richard).
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Avant de débuter les remarques préliminaires, je dépose un mémoire reçu depuis
la fin des auditions, en fait, c'est la version révisée du mémoire de M. Jean-Pierre
Finet.
Donc, nous débutons avec les
préliminaires. M. le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie,
vous disposez de 20 minutes.
M. Fitzgibbon : 20 minutes?
Donc, je vais prendre 30 secondes. Beaucoup a été dit, M. le Président,
alors... vice-président ou président?
Le Président (M. St-Louis) : ...
M. Fitzgibbon : Président.
Bien, je pense que c'est un projet très important, je pense, le projet N° 2,
p.l. 2. On a parlé beaucoup, la semaine dernière... J'ai hier parler aux
députés devant le salon bleu, principalement, gardons le focus sur l'intention
du p.l. 2, et, d'une part, de limiter la hausse tarifaire pour le tarif
domestique, on veut le mettre à un maximum de 3 % dans une fourchette de
base d'inflation. Donc, c'est fondamentalement la raison pourquoi nous faisons
le p.l. 2. Et au même moment, à la demande d'Hydro-Québec, on veut aussi, par
règlement ou par décision du ministère, ne pas avoir à automatiquement connecter
toutes les demandes hydroélectriques en haut de cinq mégawatts parce qu'il y a
beaucoup de demandes présentement puis il risque d'avoir... le bilan est très
serré. Donc, fondamentalement, on veut adresser l'enjeu de limiter la hausse
tarifaire pour la population, pour les taux résidentiels, c'est la raison
principale, et, en même temps, on va satisfaire Hydro-Québec qui nous demande
de pouvoir, dans certains cas, refuser carrément la connexion de cinq mégawatts
et plus parce que ça ne respecte pas les enjeux gouvernementaux. Donc, c'est
très important le projet de loi, puis j'espère qu'on va avoir la coopération
des députés pour pouvoir arriver à une conclusion favorable à ce projet de loi
là.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. J'inviterais maintenant le porte-parole de l'opposition
officielle et député de Jacques-Cartier à faire ces remarques préliminaires.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Pour le Parti libéral du Québec, notre position était claire depuis le
projet de loi N° 34, on préfère que le contrôle des tarifs, c'est dans la
main des régies. Je veux juste dire au ministre...
M. Kelley : ...on n'a pas
l'intention de déposer une motion... excusez-moi, des amendements là-dessus
parce qu'on a déjà eu ce débat de 100 heures sur cette question-là. On
pense que c'est toujours la meilleure façon de fixer les tarifs, la meilleure
solution pour les Québécois.
Mais je veux juste dire une chose. Je sais
qu'hier, pendant le discours, le ministre a mentionné des amendements. Alors,
si l'équipe du ministre est ouverte à déposer les amendements en avance, ça va
probablement aider nous à avancer nos travaux plus rapidement, notre travail
plus rapidement. C'est juste pour nous de regarder ça le plus rapidement
possible. Je ne veux pas garder le ministre ici trop longtemps. Je vais faire
mon travail comme député, je vais être rigoureux, je vais poser des questions.
Nous avons des amendements qu'on va déposer aussi, mais j'espère que,
peut-être, dans les amendements du ministre, je vais trouver quelque chose
concernant le Régie, mais je pense que mes chances sont minces, M. le
Président.
Mais bref, je vais faire mon travail
correctement. Je vais poser des questions pour bien comprendre ce projet de
loi. Et aussi que je suis capable d'expliquer tous les articles à mes citoyens,
je pense, ça, c'est le devoir de base des députés, d'être capable d'expliquer
ces projets à nos citoyens. Alors, c'est tout pour moi, M. le Président. Je
vais collaborer avec le ministre puis son équipe. Puis j'espère qu'on va faire
ça correctement pour le bien-être de notre société.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. J'invite maintenant le porte-parole du deuxième groupe
d'opposition et député de Maurice-Richard à faire ses remarques préliminaires.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. D'entrée de jeu, je tiens à dire que ce projet de loi contient trois
problèmes inhérents. Le premier touche, on en a beaucoup entendu parler par les
représentants de la société civile, l'erreur qu'est d'avoir enlevé à la Régie
de l'énergie le pouvoir de décider des tarifs d'électricité. Le deuxième, c'est
que le projet de loi en fait une taxe cachée, en fait, en pleine crise de coût
de logement. Une taxe, de surcroît, et je vais y revenir, particulièrement
régressive puisqu'elle augmente... puisque son augmentation va pénaliser
particulièrement les moins bien nantis. Et, en fin de compte, l'aspect opaque,
je dirais, qui entoure les décisions tarifaires et les décisions de développement
économique des projets de plus de cinq mégawatts.
Donc, d'abord, le projet de loi maintient
l'erreur du projet de loi n° 34 de 2019 qui avait, à toutes fins
pratiques, retiré le contrôle tarifaire d'Hydro-Québec des mains de la régie.
Hydro-Québec, ce n'est pas une compagnie privée, c'est une compagnie publique.
On comprend que, dans le privé, les coûts sont définis en fonction des coûts de
production plus un profit. Ce n'est pas la logique qui s'applique dans une
société d'État, d'autant plus qu'aligner les prix sur l'inflation n'a aucune
logique économique étant donné que les coûts de production ne sont pas
directement proportionnels à l'inflation. Et donc, nous, évidemment, depuis le
début, on pense qu'il faut revenir à une tarification basée sur les coûts de
production plus qu'autre chose.
• (11 h 40) •
Il est à noter que la quasi-totalité des
intervenants sont venus dire qu'on devrait revenir au contrôle de la régie.
Autant Option consommateurs, les experts de l'énergie, les grosses industries,
les PME sont tous d'accord, et il y a donc un consensus fort, comme il y en
avait déjà un en 2019. À l'époque, le gouvernement n'avait pas montré une
ouverture et une écoute à ces revendications. Et puis le manque d'ouverture de
l'époque fait en sorte qu'on est aujourd'hui en commission parlementaire pour,
justement, participer à corriger un tant soit peu la situation.
Évidemment, le projet de loi ne corrige
pas, actuellement, cette situation-là, et on se demande d'ailleurs pourquoi.
Pourquoi ne pas corriger cette situation-là? Et ça ramène au deuxième point,
donc, l'aspect de la taxe cachée qui est en train de devenir Hydro-Québec, en
contradiction frontale avec les raisons pour lesquelles les anciens, René
Lévesque et Jean Lesage, ont nationalisé les compagnies privées qui étaient
maîtres chez nous de notre électricité.
Donc, le projet de loi vient consolider le
statut de taxe cachée en pleine crise de coût de la vie, une taxe régressive
qui vient frapper de plein fouet les moins nantis. Le gouvernement continue à
permettre à Hydro-Québec d'augmenter ses tarifs plus rapidement qu'évoluent des
coûts de production pour en faire sa vache à lait, alors qu'Hydro-Québec engage
des bénéfices records. On presse le citron pendant que ça fait la file dans les
banques alimentaires...
M. Bouazzi : …notait l'ironie
sous couvert de lutte contre l'inflation. Pourtant, geler les tarifs vient d'un
côté donner de l'oxygène aux familles et de l'autre, mécaniquement, vient
diminuer l'inflation étant donné que l'énergie est prise en compte dans le
calcul de l'IPC. On projette même des bénéfices de 3,6 milliards de
dollars pour Hydro-Québec en 2022, 3600 millions de dollars
directement dans les poches de l'État. Notons aussi que l'augmentation de plus
de 6 % des coûts de l'énergie dans les PME vont faire les frais, seront...
au moins une partie de cet argent-là sera refilée aux consommateurs, ce qui en
soi va aussi accentuer l'inflation. Donc, non seulement c'est une taxe cachée,
mais c'est une taxe régressive. Et comme nous l'avons vu dans plusieurs
mémoires, les ménages à faible revenu qui paient plus... une plus grosse partie
de leurs revenus en matière d'énergie... et souvent sont ceux qui vivent dans
les maisons mal isolées. Et ils n'ont pas les moyens de faire des choix de
consommation ni d'isoler leurs... d'avoir l'argent qui permettrait d'isoler
leur maison. Sans compter que beaucoup d'entre eux sont locataires et donc que
ces travaux-là ne dépendent pas d'eux. Et donc toute augmentation des frais
vient pénaliser avant tout ces gens-là.
En contrepartie, le projet de loi ne
s'attaque pas au grand gaspillage de l'énergie. Il n'y a pas l'amorce d'une
réflexion sur ceux qui chauffent leur entrée de garage extérieur pour faire
fondre la neige, qui chauffe leur super spa en plein hiver à -20, qui garde le
chauffage allumé à 20 degrés dans une immense maison en leur absence.
Force est de constater que le gouvernement s'accommode parfaitement de cette
double injustice.
Concernant les projets que le ministre
veut financer, donc, le ministre a parlé de 10 000 mégawatts en tout de
projets. Évidemment, ça va coûter très cher à desservir en nouvelle puissance
installée et ça va être vraisemblablement financé par d'autres hausses de
tarifs. C'est donc les consommateurs d'Hydro-Québec qui vont se ramasser avec
la facture des subventions indirectes du ministre que le ministre va donner à
ces industries. Et on se demande ici pourquoi ne pas tout simplement faire des
calculs qui permettent justement de donner ces subventions aux compagnies tout
en gardant un tarif d'électricité sans rabais aux compagnies. S'il y a des
gains, il suffirait de les calculer plutôt que de déléguer à Hydro-Québec la
responsabilité de faire ces subventions directes ou indirectes.
Enfin, il y a la question des critères qui
entourent tous les projets qui vont demander de l'électricité de plus que cinq
mégawatts. Diminuer de 50 mégawatts à cinq mégawatts le seuil à partir
duquel l'obligation de desservir n'est plus automatique, tout le monde s'entend
pour dire que c'est logique dans le contexte, mais la décision de desservir ou
non doit être transparente et ne pas être politique, prise derrière des portes
closes. Ce projet de loi ne définit aucune balise et revient à donner un chèque
en blanc au ministre jusqu'à tant que les critères soient définis. Quel sera le
processus précis? Quelle sera la gouvernance? Qui est censé savoir si les
critères sont atteints ou pas? Pourquoi attendre avant de définir ces
critères-là? Le fait que ces questions soient sans réponse à ce stade n'est pas
acceptable.
Donc, pour nous, évidemment, la solution
est simple, il faudrait revenir au contrôle tarifaire par la Régie de
l'énergie, en annulant l'erreur monumentale qu'a été faite lors du
projet 34 du gouvernement de la CAQ en 2019. Et, si ce n'est pas ce qui
est fait, au moins, dans une première année, on voudrait que... un gel des
tarifs résidentiels pour l'année en cours afin de permettre aux gens de
souffler un peu en pleine crise de l'inflation, jusqu'à tant que la Régie
puisse reprendre le contrôle l'année suivante.
En somme ce qu'on veut, c'est le retour
aux saines pratiques de gouvernance transparentes et rigoureuses dont on s'est
doté pour s'assurer que le gouvernement n'utilise pas Hydro-Québec comme une
taxe cachée en...
M. Bouazzi : ...plus de
revenus de la poche principalement des ménages les plus pauvres. Hydro Québec
ne doit pas devenir une petite caisse personnelle qui permet de financer des
gens en fonction du bon vouloir. La transparence et la saine gouvernance pour
nous est très importante. Caisse personnelle du gouvernement, pas du...
Une voix : ...
M. Bouazzi : Oui. Pour toutes
ces raisons, on va proposer un certain nombre d'amendements, évidemment, et
puis on va écouter avec beaucoup d'attention les débats qui vont suivre nos
remarques préliminaires et l'analyse article par article. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Y a-t-il des membres de cette commission qui souhaiteraient faire
des remarques préliminaires? Non.
Donc, nous en sommes maintenant aux
motions préliminaires. S'il n'y en a pas, nous allons immédiatement débuter
l'étude article par article.
Donc, la commission est maintenant prête à
prendre en considération l'article1 du projet de loi. M. le ministre, veuillez
en faire la lecture. La parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci.
M. Bouazzi : ...
Le Président (M. St-Louis) : Oui?
M. Bouazzi : Oui, c'est une
demande, si on pourrait faire la lecture paragraphe par paragraphe?
Le Président (M. St-Louis) : Absolument.
M. Fitzgibbon : Correct. Il y
avait une demande qui avait été faite par le député du Parti libéral sur les
amendements que j'ai avec moi. Je vais regarder si c'est possible à ce qu'ils
soient déposés. J'aimerais ça qu'on en parle parce qu'il nous a été demandé
qu'on les dépose. Il y a deux amendements. Je peux les verbaliser. On va les
donner. J'aimerais ça que les gens aient une copie.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Hein?
Je les ai déjà.
(Consultation)
M. Fitzgibbon : Une copie.
Qu'on fasse article par article mais les...
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons suspendre, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 48)
(Reprise à 11 h 53)
Le Président (M. St-Louis) :
Les amendements ayant été déposés, les amendements concernent
l'article 3, donc, nous allons reprendre avec la lecture de
l'article 1. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Ce que
je vais faire, c'est que je vais lire l'article. Si on fait un changement,
j'aurai quelques commentaires puis, après ça, on pourra ouvrir pour le débat.
Donc, l'article 1. Le changement se lit comme suit :
L'article 16 de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5) est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «au deuxième alinéa de
l'article 32» par «à l'article 16.1 de la présente loi».
Mon commentaire, c'est que cet article
vise à porter un ajustement de concordance. En effet, la redevance qui doit
être versée au gouvernement par Hydro-Québec pour les forces hydrauliques
qu'elle exploite sera dorénavant prévue à l'article 16.1 de la Loi sur
Hydro-Québec, proposé par l'article 2 du projet de loi plutôt qu'au
deuxième alinéa de l'article 32 de cette loi.
Le Président (M. St-Louis) :
Vous avez une intervention, M. le député?
M. Kelley : Oui. Et, M.
le ministre, juste de comprendre dans le contexte général. Je sais que le
prochain... On ne parle pas du prochain article, on va faire ce débat tantôt,
mais juste ici, la section qu'on commence, on a choisi le 16 et de mettre un
16.1. Juste pour bien comprendre la logique un petit peu dans la Loi d'Hydro-Québec.
Ça, c'est la meilleure place pour faire cette addition parce qu'on paie, je
sais, dans l'article 16, la société ne paie aucun loyer et de redevance au
gouvernement. Alors on va parler le Fonds des générations. Alors, j'imagine,
ça, c'est pour quoi la logique, c'est de faire cela parce que c'est la
meilleure place dans la Loi de l'Hydro-Québec.
M. Fitzgibbon : Exact.
Les juristes ont conclu que c'était la meilleure place pour faire l'insertion
du changement dans la loi. Et puis on se rappelle le fondement, puis on va en
parler tantôt, le fondement, c'est qu'on veut s'assurer que toutes les
redevances peuvent être chargées... pour donner au Fonds des générations. Donc,
on ne crée pas de nouvelles choses...
M. Fitzgibbon : ...on veut
clarifier peut-être des malentendus qui auraient pu avoir à l'époque, mais
effectivement on insère le changement à 16.1, où on pense, c'est la bonne place
pour le faire.
Le Président (M. St-Louis) : Parfait.
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'article 1? Le débat
étant terminé, je mettrais l'article aux voix. Donc, y a-t-il consentement?
Pardon. Excusez-moi. Manque d'expérience ici. Est-ce que l'amendement est
adopté? L'article est adopté.
M. Fitzgibbon : L'article 2.
La substance, évidemment, du changement. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 16, du suivant : «16.1 La société verse une
redevance au Fonds des générations pour toutes les forces hydrauliques qu'elle
exploite au Québec, notamment celles mises à sa disposition en vertu de
l'article 32.
«La redevance est versée par la société
selon les modalités prévues à l'article 69.3 de la Loi sur le régime des eaux,
chapitre R-13.
«Le taux de cette redevance est de 0,83$
par 1000 kilowatts-heures calculé au 1ᵉʳ janvier 2022. Il est ensuite indexé en
date du 1ᵉʳ janvier de chaque année, selon l'augmentation en pourcentage par
rapport à l'année précédente de l'indice général des prix à la consommation
pour le Canada, publié par Statistique Canada en vertu de la Loi sur la
statistique, Lois révisées du Canada 1985, chapitre S-19. À cette fin, l'indice
des prix à la consommation pour une année est la moyenne annuelle calculée à
partir des indices mensuels pour les douze mois se terminant le 30 septembre de
l'année précédente.
«Si une moyenne annuelle où le pourcentage
calculé en vertu du troisième alinéa ou si le taux de redevance ainsi indexé
comporte plus de deux décimales, les deux premières seulement sont retenues et
la deuxième est augmentée d'une unité si la troisième est égale ou supérieure à
cinq.
«Le ministre publie à la Gazette
officielle du Québec le taux de redevance ainsi indexé.»
Le contexte ou commentaire par rapport à
ce changement-là. Cet article vise à préciser qu'Hydro-Québec doit verser une
redevance au Fonds des générations en vertu de la Loi sur Hydro-Québec,
chapitre H-5, pour toutes les forces hydrauliques qu'elle exploite au Québec,
dont celles qui sont mises à sa disposition en vertu de l'article 32 de cette loi
modifiée par l'article 4 du projet de loi. À l'heure actuelle, le versement de
ces redevances est prévu à l'article 32 de cette loi.
Cet article vise donc à écarter toute
prétention selon laquelle Hydro-Québec ne doit verser une redevance que pour
les forces hydrauliques mises à sa disposition en vertu de l'article 32 de
cette loi. Donc, on enlève tout doute dans l'interprétation de la loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, M. le
ministre, c'est une question pour vous et votre équipe. Dans le décret de 14
janvier 2023, parce que je comprends bien cet article ici, c'est en place de
toujours faire un décret pour mettre ça en place, pas juste dans la loi, c'est
automatique, c'est plus simple pour tout le monde. Mais dans dans le décret de
14 janvier, c'est écrit : «En conséquence pour l'année 2023, le taux de
redevance additionnel qu'Hydro-Québec doit verser s'élève à 0,88 par 1000
kilowatts-heures d'électricité générée», et, dans l'approche droit, c'est 0,83.
Est-ce qu'il y a une raison pourquoi c'est moins que ce qui était dans le
décret de janvier? On peut suspendre pour juste...
Le Président (M. St-Louis) : ...merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 09)
Le Président (M. St-Louis) : ...question
du député de Jacques-Cartier. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci, M. le
Président. Avec qui on va regarder... Le taux qui est inscrit dans l'article est
le bon taux au 1er janvier 2022. Le projet de loi a été déposé en décembre? En
décembre. Alors, le taux a vraisemblablement été indexé par la Gazette
officielle. Donc, on va vérifier que c'est bien le taux de 0,88 $ et on
décidera si on laisse 1 janvier 2022 ou si on fait un amendement. Alors, on va
revenir, disons, après-midi ou demain, là. Demain, on est ici? On verra au plus
tard demain pour dire qu'est-ce qu'on va faire comme correction.
M. Kelley : Puis une
suggestion, M. le Président, avant qu'on suspende l'article. Juste avant qu'on
a une réponse, si c'est demain, ou après-midi, ou avant le lunch, on va déposer
un amendement juste pour faciliter le travail. Alors, on envoie ça au
secrétariat maintenant.
Le Président (M. St-Louis) : Y
a-t-il d'autres interventions? M. le député de la deuxième opposition.
• (12 h 10) •
M. Bouazzi : Juste une
question pour être sûr de comprendre. Donc, l'objectif de ce que vous dites, c'est
pour enlever les doutes. Mais pourquoi il y avait un doute, au juste, en fait?
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
toute la question des centrales. Il existe à peu près, je vais donner le
chiffre exact, là, 60 centrales hydroélectriques qui sont gérées par
Hydro-Québec. Puis l'enjeu était pour ce qu'on appelle le mettre en
disposition. Donc, dans la loi, il aurait pu y avoir interprétation que
certains usagers, sociétés qui reçoivent de l'électricité ne seraient pas
assujettis à payer la redevance qu'Hydro-Québec, elle, paie au Fonds des
générations. Donc, le Québec aurait eu un manque à gagner. Peut-être, je ne
sais pas de combien de sociétés on parle, mais il y en avait une, entre autres,
qui avait peut-être évoqué cette possibilité-là. Ça fait que ce qu'on a voulu
faire, c'est mettre un couvercle sur la marmite pour être sûrs qu'il n'y ait
pas de doute sur l'interprétation de combien des 60 centrales l'utilisateur
pourrait argumenter qu'il n'est pas assujetti aux redevances.
Si vous voulez avoir une raison plus
technique, mon collègue ici, peut-être, peut vous en donner un peu. Si tu veux
ajouter...
Le Président (M. St-Louis) : ...allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bonjour.
Gabriel Tremblay-Parent, ministère de la Justice du Québec.
Le Président (M. St-Louis) : Un
instant votre prise de parole, j'ai besoin du consentement de la commission.
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Désolé.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui,
en fait, comme l'expliquait M. le ministre, là, c'est vraiment pour éviter
toute prétention, là, que seules les centrales qui ont été mises à la
disposition par décret, là, en vertu de l'article 32, devraient faire
l'objet de la redevance en vertu de la Loi sur Hydro-Québec. Donc, en modifiant
l'endroit où se retrouve l'article et puis en précisant que... vraiment que
c'est pour toutes les forces hydrauliques, donc autant ceux qui ont été mis à
la disposition par décret que ceux qui ont été acquises, là, par Hydro-Québec
au moment de la nationalisation de l'électricité, devront faire, finalement,
l'objet de la redevance, là, au Fonds des générations.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Allez-y, M. le député.
M. Bouazzi : Donc, de ce que
je comprends, donc on parle de toutes celles qui appartiennent à Hydro-Québec,
là, ce n'est pas... Ça n'a rien à voir avec des sources d'énergie qui
approvisionnent Hydro-Québec. Ou ça a à voir?
M. Fitzgibbon : Non, c'est
les centrales opérées par Hydro-Québec...
M. Bouazzi : Exact. Donc, par
exemple, je ne sais pas, on parle des centrales hydroélectriques. Je sais qu'il
y en a quelques-unes qui ne sont pas opérées par Hydro-Québec, là, ce n'est pas
du tout ça dont on parle. O.K., excellent. Merci beaucoup.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
M. le ministre.
M. Fitzgibbon : J'ai une
réponse à la question des... là, j'ai devant moi, là. C'est effectivement
0,88 $, c'est l'indexation pour 2023. Donc, c'était 0,83 $ en date du
1er janvier 2022, ce taux-là a été augmenté à 0,88 $ pour 2023. Alors, ou
on laisse la date qui est là ou on met 0,88 $ pour... 2023, on est ouverts
à l'un ou l'autre.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Avant de mettre l'article 2 aux voix, y a-t-il d'autres...
M. Kelley : ...est-ce que
cette différence change quelque chose, M. le ministre pour l'État?
M. Fitzgibbon : Non.
M. Kelley : Puis on a un
amendement à déposer pour changer ça. O.K., on va déposer.
Le Président (M. St-Louis) : On
va suspendre, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 13)
(Reprise à 12 h 19)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
nous reprenons les travaux. M. le député, vous aviez l'intention de déposer un amendement.
Je vous demanderais d'en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Kelley : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, l'article deux : l'article 16.1 de
la Loi sur Hydro-Québec, tel qu'il est introduit par l'article deux du projet
de loi, est modifié par le remplacement, dans son troisième alinéa, de «0,83»
par «0,88» ainsi que le remplacement du mot «2022» par «2023».
Puis le raisonnement, c'est juste après
qu'on a eu les discussions avec qu'est-ce qui a été dans le décret de 2023. Le
projet de loi a été déposé en 2022, c'est juste d'être en concordance avec
qu'est-ce qui a été déjà mis de l'avant par le gouvernement. C'est tout. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Y a-t-il des intervenants sur cet amendement? Donc, nous allons
mettre l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Kelley : Adopté.
Des voix : Adopté.
• (12 h 20) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Ce qui nous permet de revenir à l'article deux en soi. Donc, nous étions aussi
à mettre l'article aux voix. Est-ce que l'article deux est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc...
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
Pardon. Est-ce que l'article deux est adopté tel qu'amendé?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : merci.
Ce qui nous permet, M. le ministre, de poursuivre à l'article trois. Pardon?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) :
C'est vrai, deux points... Excusez-moi.
Nous allons suspendre quelques minutes.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 21)
(Reprise à 12 h 24)
Le Président (M. St-Louis) : Nous
pouvons reprendre les travaux. Monsieur le député de Maurice-Richard, vous
aviez l'intention de déposer un amendement. Je vous demanderais d'en faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Bouazzi : Merci, Monsieur
le Président. Donc : Insérer après l'article 2, l'article suivant :
2.1. L'article 22.0.1 de cette loi
est modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
"Les tarifs et les conditions
auxquelles l'énergie est distribuée sont fixés par la régie."
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Le débat est ouvert sur l'amendement de l'article 2.1.
Est-ce qu'il y a des intervenants? M. le ministre.
M. Fitzgibbon : Monsieur le
Président, nous allons rejeter cet amendement-là, parce que, puis ça va revenir
tantôt, où nous sommes dans l'application de la loi existante et non pas dans
les principes. On aura le temps plus tard, durant l'année, de revoir ça. Donc
nous rejetons tout simplement l'amendement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Monsieur le ministre. M. Le député, vous souhaitiez intervenir?
M. Bouazzi : Exact, j'aurais
voulu avoir le temps de le présenter. C'est ça, donc nous, on présente cet
amendement, d'abord parce qu'on a entendu évidemment beaucoup d'intervenants
pendant... pratiquement l'extrême majorité des intervenants pendant les
consultations en commission parlementaire, qui ont toutes et tous rappelé
l'importance de revenir à la Régie de l'énergie, autant Option consommateurs,
donc...
M. Bouazzi : ...qui représente
les consommateurs, que les grandes industries, par exemple, pour des raisons
toutes différentes, d'ailleurs, mais toutes valables.
On a entendu parler de prévisibilité, on a
entendu parler de la question qui touche au fait qu'Hydro-Québec, bien c'est un
monopole qui appartient à l'État, qui appartient à tous les Québécois, et,
quand on a un monopole d'État... Et l'électricité, je le rappelle, ce n'est
pas... c'est un bien essentiel pour nous, ici, au Québec, étant donné, entre
autres, le froid. C'est assez difficile quand on passe à chaque hiver. Que les
prix ne soient pas définis en fonction de l'inflation tombe sous la logique, en
fait, tout simplement. Il n'y a pas de logique qui permettrait de comprendre
pourquoi est-ce que les prix seraient proportionnels à l'inflation, à moins que
l'objectif de cette approche-là est de ne pas passer par la Régie de l'énergie
et d'aller chercher de l'argent dans la poche des Québécois, à travers les
tarifs d'électricité. Donc, je ne pense pas que c'est une bonne utilisation de
ce capital collectif, et qu'il serait peut-être important, maintenant, de
revenir, justement, à ce que et les industries, et les PME, et les
spécialistes, et les défenseurs des consommateurs nous ont signifié pendant les
commissions parlementaires. J'ai hâte d'en échanger avec le ministre ensuite,
après les autres interventions.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Ah! oui, M. le
Président, je vais appuyer l'amendement de mon collègue. Mais, comme je l'ai
déjà dit, on a fait le débat pendant le projet de loi n° 34, on a été
clairs dans notre position, comme une formation politique, qu'on préfère que
les tarifs soient fixés par la Régie de l'énergie. Mais je n'ai pas plus à dire
à ce sujet, sauf que mon collègue a mon appui.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Y a-t-il d'autres intervenants sur l'article?
M. Fitzgibbon : Non, je vais
juste réitérer ce que j'ai dit. Je pense que le débat sur le p.l. n° 34,
ce n'est pas... on ne l'aura pas dans le contexte du p.l. n° 2. Il y aura
des discussions au moment approprié, parce qu'il y a des changements qui sont
probablement requis aux différentes lois qui régulent Hydro-Québec, l'énergie,
et ainsi de suite. On aura ça en temps et lieu. Ici, nous sommes focalisés pour
appliquer la loi qui existe et empêcher que le tarif domestique soit indexé à
6,4 %. Donc, on veut tout simplement, aujourd'hui, le plus rapidement
possible, permettre aux Québécois d'avoir une limite sur ce qu'ils vont payer,
et ce n'est pas le moment pour revoir le principe du p.l. n° 34, ce n'est
pas le bon forum. Donc, nous rejetons l'amendement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Nous allons donc... M. le député.
• (12 h 30) •
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Je ne sais pas si j'ai le droit de remercier le ministre, dans le
décorum, pour ses réponses, directement, mais à travers le président, je vous
remercie, M. le ministre. Je comprends les arguments de M. le ministre. Ceci
étant dit, le projet de loi vise quand même à corriger une erreur qui est due
au fait que ce n'est pas la régie qui gère les prix, et donc vient modifier la
tarification pour qu'elle ne soit plus en fonction de l'inflation, au moins
pour l'année prochaine.
Et donc moi, ce que je voudrais comprendre,
peut-être, M. le ministre, c'est l'objectif derrière le fait d'avoir des tarifs
qui sont... qui vont faire en sorte qu'en fin de compte ce qu'on paie pour
l'électricité, ce que les citoyennes et citoyens paient pour l'électricité est
supérieur à ce que ça coûte à Hydro-Québec. Donc, ça rapporte de l'argent à
l'État. Est-ce que l'idée, c'est d'en avoir plus, d'en avoir moins? Est ce
qu'il y a... C'est quoi l'idée derrière ça?
M. Fitzgibbon : Bien, je
pense que... la question est très bonne... je pense que, premièrement, la Régie
de l'énergie régule la plupart des tarifs présentement. Je rappellerai aux gens
que tous les tarifs actuels, c'est la régie qui les impose, ce n'est pas le
gouvernement, là. L'exception, c'est quelques entreprises, neuf entreprises qui
ont un taux gré à gré. Sinon, tout est régulé par la Régie de l'énergie. Ça ne
changera pas. Ici, le p.l. n° 34, à l'époque, voulait que...
12 h 30 (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...les tarifs
soient ajustés par rapport à l'inflation qui, techniquement, était à une
corrélation avec les coûts anticipés qui auraient pu croître chez Hydro-Québec.
Donc, à l'époque, c'était la théorie pour simplifier, en fait, et donner une
certaine prévisibilité, quoique l'inflation, de toute évidence, on ne la
prévoit pas à long terme. Moi, je pense qu'à l'époque du p.l. n° 34, il y
avait une justification, mais la Régie de l'énergie légiférait tout le reste
des tarifs. Aujourd'hui, on constate, effectivement, que... Personne n'avait
prévu que l'inflation serait 6,4 %. Donc, on est devant ça puis on se dit :
Wo! Là, c'est beaucoup d'argent. Hydro-Québec, ses coûts ont augmenté aussi,
probablement moins que 6,4 % parce qu'une partie des investissements d'Hydro-Québec
sont déjà amortis. Donc, c'est pour ça qu'on permet de faire ça, mais
clairement on ajuste p.l. n° 34 pour une situation qui n'était pas
prévisible. On se dit : On va ajuster dans le 2 % à 4 %, 2 %
à 3 %, donc 3 % maximum l'inflation.
Il ne faut pas oublier qu'il va y avoir ce
qu'on appelle le «rebasing», hein, ça va durer deux ans, ça. Parce que la Régie
de l'énergie doit revoir l'interfinancement. Ce que vous parlez, c'est
important, c'est l'interfinancement industriel, commercial, résidentiel qui
paie pour. C'est un débat qui est excessivement important. Et d'ailleurs
Hydro-Québec nous demande de revoir comment la Régie de l'énergie devrait faire
cette tarification. Et ça, ça va faire l'objet d'audiences publiques, de
consultations. Il y a beaucoup de gens... C'est un dossier très émotif pour les
Québécois, puis je l'accepte, puis on va voir consulter les gens. Là, on va
régler ça.
Mais là on parle de deux ans en gros, là,
jusqu'au 1er mars... 1er avril 2025, c'est la date où il va y avoir
le «rebasing». Donc, on parle de deux ans. Donc, on se dit : Pendant ce
deux ans-là, là, nous vivons le p.l. n° 34, capons ça à 3 %, puis on
va avoir le vrai débat sur qu'est-ce qui ne va pas en 25, puis je pense, ça va
être... On aura le temps d'en discuter puis d'écouter tout le monde de façon
appropriée. Puis là c'est une espèce de Band-Aid qu'on met en place, là, pour
être sûr que les gens ne soient pas affectés avec un taux qui serait, à mon
avis, beaucoup trop élevé.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député, vous...
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Juste pour vraiment comprendre le ministre, est-ce qu'il y a une
volonté que les tarifs d'Hydro-Québec pour les citoyens québécois représentent
des revenus pour l'État? Et, si oui, est-ce qu'il y a une volonté pour que ça
augmente ou que ça diminue?
M. Fitzgibbon : Écoutez, c'est
une question philosophique. Je pense que, premièrement, les profits d'Hydro-Québec
rentrent dans le périmètre comptable, là, hein, ça, ça rentre dans les fonds
consolidés. Donc, monsieur Girard, mon collègue, reçoit les dividendes d'Hydro-Québec,
il les redistribue dans les différentes fonctions de l'État. Alors, la
question, c'est : C'est quoi, la profitabilité d'Hydro-Québec qui est
désirée? Est-ce qu'on veut qu'Hydro-Québec ne fasse pas d'argent, on baisse les
tarifs? À ce moment-là, on va avoir des manques au niveau des revenus
consolidés.
Donc, évidemment, la Régie de l'énergie,
son travail, c'est de regarder ce qui se passe à l'extérieur du périmètre du
Québec. Alors, moi, je pense qu'on n'a jamais voulu, comme gouvernement,
soustraire la régie à faire son travail de régulateur. Et ici on parle vraiment
du domestique, mais, à votre question fondamentale, je pense qu'Hydro-Québec
peut faire les revenus. Il exporte sur le marché américain, donc il y a le...
qui est là-dedans. Il y a toute une question aussi réglementaire importante,
là. On ne règle pas les tarifs comme ça, c'est pour ça que ce n'est pas le
gouvernement qui gère les tarifs.
Je pense qu'Hydro-Québec fasse des
profits, ce n'est pas une mauvaise chose. Il faut qu'il réinvestisse. Il ne
faut pas qu'il ait des profits qui soient trop élevés peut-être, parce que là
ça veut dire que c'est les clients qui paient. En bout de piste, l'argent
rentre dans le coffre du gouvernement, ça fait que, tu sais, on charge trop
cher, mais on les redonne en santé ou ailleurs, puis les services sont colligés
ensemble.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Bouazzi : Je voudrais
juste scinder, moi, je suis tout à fait d'accord avec l'idée qu'Hydro-Québec
fasse des profits, on espère que, quand on exporte notre électricité, on a un
contrat qui à 13... du kilowattheure avec New York, ça fait une grosse marge.
On sait aussi qu'il y a des industries qui vont payer le plein tarif. Et puis
les industries sont là pour faire de la business, ça fait que je veux dire...
Mais, pour la partie qui touche aux citoyens, de ce que je comprends, c'est que
vous, vous ne scindez pas ça. S'il y a de l'argent qui va se faire sur les
factures à la maison, là, des particuliers, ça fait partie de l'argent qui va
être accumulé dans les revenus d'Hydro-Québec.
M. Fitzgibbon : Bien, il y
aura un débat, puis le premier ministre a été clair sur ça, sur la tarification
éventuelle qui va prendre place, là, après... Bien là, c'est la Régie
présentement. Le tarif L, c'est la régie qui régule ça, ce n'est pas nous
autres, là, le ministère de l'Économie ou de l'Énergie qui régule ça.
Maintenant, mais le privé, ça a été clair
qu'on veut éventuellement, quand le coût marginal de l'énergie renouvelable va
augmenter, parce qu'il va augmenter partout dans le monde, bien, que les...
M. Fitzgibbon : ...les
sociétés qui polluent soient pénalisées ou que les sociétés qui dépolluent
soient... qu'il y a un incitatif. C'est clair qu'il ne faut pas regarder avec
la régie, puis on va vous donner des considérations. Il faut ajuster ça. Le premier
ministre a dit aussi qu'il n'était pas question d'augmenter la tarification
domestique à outrance. Je pense qu'on peut passer par des moyens incitatifs
pour peut-être avoir une meilleure efficience énergétique.
J'ai souvent référé à la Suède. La Suède,
ce n'est pas le bâton, mais c'est la carotte. Les gens réduisent leur facture
d'électricité parce qu'ils consomment différemment. Alors, je pense que c'est
l'approche qu'on veut avoir à haut niveau, c'est dire : Ne pénalisons pas
le domestique et le résidentiel puis ayons un système pour que les industries
soit créent de la richesse, soit qu'on en a besoin pour redonner ou dépolluer.
Je pense qu'on peut travailler les deux ensemble.
Il va y avoir une discussion sur le
côté... En fait, la question, c'est l'interfinancement entre les
infrastructures qu'on met en place pour dépolluer les industries et comment ça
va affecter une tarification résidentielle. Ça, c'est un enjeu important et
c'est ça qu'il va falloir analyser dans les prochains mois.
M. Bouazzi : C'est encore une
question sur justement les augmentations de l'inflation. Vousavez parlé des
énormes infrastructures qu'Hydro-Québec, évidemment, a depuis assez longtemps
pour que leur coût soit largement payé et amorti. Est-ce qu'on est au moins
d'accord pour dire qu'actuellement les coûts d'Hydro-Québec n'augmentent pas
proportionnellement dans leur ensemble face à l'inflation?
M. Fitzgibbon : Bien, il y a
une partie de la réponse, c'est effectivement, il y a des infrastructures qui
sont amorties. L'autre côté de la médaille, vous vous rappelez peut-être du
rapport de la Vérificatrice générale qui a fait état des déficiences
d'infrastructure. Or, Hydro-Québec a beaucoup d'argent à investir pour
maintenir le réseau et le rendre sécuritaire. Alors, oui, ça... oui, c'étaient
des infrastructures qui ont été amorties, mais où il faut réinvestir parce que,
moi, une des craintes, c'est la sécurité énergétique. Tu sais, un barrage qui
arrête de fonctionner, demain matin, ce ne sera pas jovial. Alors, je pense
qu'Hydro-Québec a beaucoup d'argent pour augmenter l'efficience des turbines,
ne serait-ce que de les remplacer dans certains cas. Les lignes de
transmission, il faut qu'elles soient sécurisées aussi. Alors, quand on parle à
Mme Brochu d'un plan de capital d'Hydro-Québec dans les prochaines années,
c'est immense. Alors, il faut tenir ça en compte aussi quand on fait la
tarification. Mais tout ça va être public. Là, ce n'est pas des choses qui vont
être privées. Alors, il faut faire attention. Oui, c'est amorti, mais oui, il y
a des déficits d'infrastructures qu'il faut corriger.
M. Bouazzi : En son temps. Et
puis d'un point de vue comptable, du coup, évidemment, ça s'inscrit et ça ne
s'inscrit pas dans les bénéfices.
Donc, j'en reviens à là... et puis ça sera
ma dernière intervention sur cet amendement. C'est sûr qu'étant donné que, d'un
côté, en fait les coûts pour toutes sortes de raisons peuvent prendre en compte
l'inflation, mais ont toutes sortes d'autres coûts qui peuvent ne pas dépendre
de l'inflation, d'autres qui sont déjà amortis, etc., nous, l'alignement sur
l'inflation et puis la correction qu'on apporte dans ce projet de loi parce
que, justement, il y a un problème avec cette approche de l'inflation, nous, on
aurait beaucoup apprécié ce que l'extrême majorité de la société civile
demande, là, c'est qu'on revienne à la régie d'un côté et de l'autre côté, on
en parlera aussi tout à l'heure, c'est la question de la taxe cachée. Vous en
avez un peu parlé, M. le ministre, en disant qu'effectivement, M. Girard reçoit
cet argent-là et le redistribue ailleurs. Nous, on pense qu'il y a tout à fait
moyen d'avoir une imposition tout ce qu'il y a de plus publique autre que celle
de faire payer l'électricité plus chère aux Québécoises et aux Québécois étant
donné l'aspect régressif. Mais on y reviendra plus tard. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député, M. le ministre. Le débat étant terminé sur cet amendement-là, la
mise aux voix de l'article 2.1. Est-ce que l'article est...
M. Bouazzi : ...
Le Président (M. St-Louis) : Par
appel nominal. M. le secrétaire, M. le député de Maurice-Richard demande un
vote nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre
abstention. Mr Bouazzi (Maurice-Richard)?
• (12 h 40) •
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire : M. Fitzgibbon
(Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Contre.
Le Secrétaire : M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire : Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire : M.
Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre
Le Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)...
Le Président (M. St-Louis) : ...contre.
Pardon, abstention. Vous voyez... sur le dos d'une expérience. Je ne pourrai
pas faire ça toute la journée, mais vous m'en excuserez. Le résultat, M. le
secrétaire.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : L'amendement
tel que présenté est rejeté. Alors, nous continuons. Nous étions à la lecture
de l'article 3. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci. Donc,
article 3 : L'article 22.0.1.1 de cette loi est modifié :
«1 : Par l'insertion à la fin du
premier alinéa de "et des prix des tarifs D, DM, DP, DT, électricité
additionnelle, photosynthèse ou chauffage d'espaces destinés à la culture des
végétaux. Option crédit hivernal, tarif D et Flex D;
«2 : Par l'insertion après le
deuxième alinéa des suivants :
«Le prix des tarifs D, DM, DP, DT,
électricité additionnelle, photosynthèse ou chauffage d'espaces destinés à la
culture des végétaux, option crédit hivernal tarif D et Flex D sont indexés de
plein droit au 1ᵉʳ avril de chaque année, selon la formule suivante :
A X (1+ B);
«Dans la formule prévue au troisième
alinéa, la lettre A représente un prix tarif en date du 31 mars précédent.
La lettre B représente le plus petit des taux suivants :
«A : le taux correspondant à la
variation annuelle de l'indice moyen d'ensemble pour le Québec des prix à la
consommation, sans les boissons alcoolisées, les produits de tabac et le
cannabis récréatif pour la période de douze mois qui se termine le
30 septembre, de l'année qui précède celle pour laquelle le prix visé au
paragraphe 1 est indexé;
«B : le taux supérieur de la
fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada au
30 septembre de l'année qui précède celle pour laquelle le prix visé au
paragraphe 1 est indexé;
«3 : Par le remplacement dans ce qui
précède, le paragraphe numéro 1 du troisième alinéa, de "le premier
alinéa" par "ce qui précède".
Commentaire du contexte, là, ici, c'est
que cet article vise à prévoir que le taux d'indexation des prix des différents
tarifs domestiques ne peut dépasser le taux supérieur de la fourchette de
maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada, qui se situe présentement à
3 %. La cible est définie en fonction du taux d'augmentation sur douze
mois de l'indice des prix à la consommation, l'IPC, globale. La cible est fixée
à 2 %, soit le point médian d'une fourchette qui va de 1 à 3 %. La
cible de maîtrise d'inflation constitue l'élément central du cadre de conduite
de la politique monétaire du Canada, adoptée en 1991, est établie conjointement
par la Banque du Canada et le gouvernement fédéral, qui les réexaminent tous
les cinq ans. Le dernier renouvellement de l'entente date de décembre 2021 et
couvre la période allant jusqu'à la fin de 2026. La cible est stable depuis le
milieu des années 90.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Avant de débuter le débat sur l'article 3, je souhaiterais
rassurer le député de Maurice-Richard sur la neutralité de la présidence. Donc,
veuillez accepter officiellement mes excuses pour mon cri du cœur. Donc, M. le
secrétaire, il y a des amendements qui ont été déposés pour l'article 3...
M. le député.
M. Kelley : M. le ministre,
on a entendu pendant les audiences publiques plusieurs groupes qui ont demandé
qu'on revient à l'ancien système, que les tarifs sont fixés par la Régie. Je
veux juste être très sûr qu'avant on dépose notre amendement, qu'il n'y a
aucune ouverture de la part du gouvernement... de revient à une époque avant le
projet de loi n° 34, puis de revenir à un système qui est, comme je dis,
c'est la régie qui détermine les tarifs. Et je veux juste aussi souligner qu'on
a entendu des groupes de consommateurs qui ont eu des craintes majeures qu'avec
les changements qu'on va faire ici, le fait que les entreprises...
M. Kelley : ...les
entrepreneurs sont exclus de la tarification qui est fixée à 3 %. Ça va
coûter plus pour eux autres de fabriquer leurs produits et tout ça, puis le
coût va être passé aux consommateurs. Alors est-ce qu'il y a aussi peut-être
une flexibilité de regarder à qu'est-ce que le président de la Fédération des
entreprises a dit, de revenir sur qu'est-ce qui a été dit, supposé, dans le
projet de loi no 43 avant le temps des fêtes?
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le député. Comme plusieurs amendements ont été déposés, puis pour
assurer le bon fonctionnement des travaux, nous allons suspendre, histoire de
voir, là, dans quel ordre les amendements vont être déposés. Donc...
(Suspension de la séance à 12 h 47)
(Reprise à 12 h 55)
Le Président (M. St-Louis) : Excusez-moi,
votre... Je vous remercie de votre collaboration. Compte tenu de l'heure, la
commission va suspendre ses travaux jusqu'à 15 heures. Donc, ça va nous
permettre aussi de faire quelques vérifications. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 13)
Le Président (M. St-Louis) : Votre
attention, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 2, Loi visant notamment à plafonner le taux d'indexation
des prix des tarifs domestiques de distribution d'Hydro-Québec et à accroître l'encadrement
de l'obligation de distribuer de l'électricité.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions à l'étude de l'article 3, et, au moment où nous avons
suspendu, la parole était au député de Jacques-Cartier. La parole est à vous.
M. Kelley : Alors, oui, M. le
Président, je vais lire l'amendement que nous avons déposé, et je veux juste
dire merci à mon collègue de Québec solidaire, le député de Maurice-Richard,
qui a eu environ le même amendement que nous, puis, finalement, on s'entend que
c'est moi qui vais lire tout ça pour le ministre et pour les membres de la
commission.
Alors : L'article 3 du projet de loi
est remplacé par le suivant :
L'article 22.0.1.1 de la loi est modifié :
1° par le remplacement des premier et
deuxième alinéas par les suivants :
«Les prix des tarifs prévus dans l'annexe
l, à l'explication de ceux que le tarif L, du crédit d'alimentation en moyenne
ou en haute tension et du rajustement pour pertes de transformation, sont
indexés de plein droit, au 1er avril de chaque année, selon la formule
suivante :
«A x (1 + B).
«Dans la formule prévue au premier alinéa :
«1° la lettre A représente un prix d'un
tarif en date du 31 mars précédent;
«2° la lettre B représente le plus
petit des taux suivants :
«a) le taux correspondant à la
variation annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour le Québec, des prix à la
consommation, sans les boissons alcoolisées, les produits du tabac et le
cannabis récréatif, pour une période de 12 mois qui se termine le 30 septembre
de l'année qui précède celle pour laquelle le prix visé au premier paragraphe
est indexé;
«b) le taux supérieur de la
fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada au 30 septembre
de l'année qui précède celle pour laquelle le prix visé au paragraphe 1° est
indexé.
«Les prix du tarif L, du crédit d'alimentation
en moyenne ou en haute tension et du rajustement pour les pertes de
transformation sont indexés de plein droit, le 1er avril de chaque année,
selon la formule suivante :
«A x [1 + (B x C)].
«Dans la formule prévue au troisième
alinéa :
«1° la lettre A représente, selon le
cas, un prix du tarif L, un prix du crédit d'alimentation en moyenne ou en
haute tension ou le prix du rajustement pour pertes de transformation en date
du 31 mars précédent;
«2° la lettre B représente le plus
petit des taux suivants :
«a) le taux correspondant à la
variation annuelle de l'indice moyen d'ensemble, pour le Québec, des prix à la
consommation, sans les boissons alcoolisées, les produits du tabac et le
cannabis récréatif, pour la période de 12 mois qui se termine le 30 septembre
de l'année qui précède celle pour laquelle le prix...
M. Kelley : ...visé au
paragraphe 1° est indexé; le taux supérieur de la fourchette de maîtrise de
l'inflation de la Banque du Canada au 30 septembre de l'année qui précède
celle pour laquelle le prix visé au paragraphe 1° est indexé;
«3° la lettre C représente un taux qui
permet le maintien de la compétitivité du tarif L, lequel est fixé par la Régie
de l'énergie au 1er avril de chaque année, en tenant notamment compte des
principes d'interfinancement entre les tarifs.
«La Régie de l'énergie fixe le taux prévu
au paragraphe 3° au quatrième alinéa à partir des renseignements qui lui sont
transmis en vertu de l'article 75.1 de la Loi de la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01) ainsi que les documents et les renseignements qui lui sont
communiqués lors de la fixation ou de la modification des tarifs auxquels
l'électricité est distribuée prévue à l'article 48 de cette loi. Elle
publie ce taux sur son site Internet.»
Alors, M. le Président, on dépose après
qu'on en a entendu, dans les audiences publiques, notamment c'était la
Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, des PME, qui a dit que,
pour eux autres, c'était important que le gouvernement prend l'engagement qui
était fait pour le projet de loi n° 43, qui intégrait cette partie dans le
projet de loi n° 2, pour s'assurer que les PME ont le même taux que tout
le monde. Alors, ça, c'est la raison pourquoi on a fait ça.
J'ai déjà expliqué, dans mes remarques
préliminaires pendant le débat pour l'adoption en principe, qu'il y a des
impacts énormes pour pas juste les PME mais aussi pour le consommateur, parce
qu'ils ont dit, avec le présent tarif qui est fixé et indexé à l'inflation, que
ça va coûter, eux autres, leurs membres, 250 millions de plus juste pour
l'année 2023. Et il y a aucune, vraiment, autre façon. C'est sûr que des
entreprises sont capables d'ajuster leurs propres budgets, d'incorporer
certains de ces coûts-là, mais c'est sûr que, comme on a entendu des différents
groupes des consommateurs, c'est eux, les consommateurs, qui vont probablement
être obligés de payer plus. Puis ça, ce n'est pas juste.
Alors, on a aussi entendu le professeur
Blain qui a bien expliqué que peut-être une façon de mieux préparer puis
établir les tarifs, c'est d'avoir juste une moyenne qui est pareille pour tout
le monde. Alors, ça, c'est les argumentaires qui justifient la nécessité de
déposer ça. Puis je veux juste entendre le ministre là-dessus un petit peu.
Pourquoi il a décidé de ne pas inclure les PME dans ce projet de loi? Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Bien, M. le
Président. Premièrement, il est clair qu'on a été explicite sur le fait que le
PL 2 va se limiter pour la tarification domestique. C'était l'angle que
nous avions déposé, qu'on va respecter, qu'on va obtempérer.
Entreprises, je pense que notre
gouvernement, dans l'autre législature, a fait beaucoup, en fait, a fait plus
que tout autre gouvernement dans le passé pour aider nos PME. On a toujours été
capable de mettre des programmes très ciblés pour aider nos PME. D'ailleurs,
quand on regarde l'histoire des fermetures d'entreprises ou des faillites
durant la pandémie, on a réduit où nous étions avant la pandémie. Donc, on est
un gouvernement excessivement actif, proactif et à l'écoute des PME. Donc, pour
nous, le PL 2, ça touche seulement le domestique, et on ne changera pas
d'idée.
• (15 h 20) •
Maintenant, quand on regarde en plus les
compositions de l'inflation, quand on regarde la tarification pour le
commercial, ceux qui sont en bas de cinq mégawatts, il faut comprendre, les
entreprises en bas de cinq mégawatts ont une tarification établie par la Régie
et... va être l'inflation maintenant, aujourd'hui, les taux du Québec sont à
peu près 60 % de ce qu'ils sont à l'extérieur du Québec, incluant les
États-Unis. Autre que le Manitoba, toutes les juridictions ont une tarification
hydroélectrique ou d'électricité, je devrais dire, supérieure à ce qu'on paie
au Québec. Donc, selon nous, ce n'est pas la façon d'adresser les enjeux des
PME.
S'il y a des enjeux de liquidité, là, on
est en période récessionnaire, on ne sait pas la sévérité encore de la
récession, mais il y a un ralentissement certes, on est à l'écoute avec
Investissement Québec. S'il faut faire des programmes particuliers pour aider
les entreprises, nous allons le faire mais pas dans le cadre du p.l.
n° 2...
M. Fitzgibbon : ...alors,
c'est en gros la réponse que je donnerais, et je pense encore une fois qu'il y
a d'autres façons d'adresser l'enjeu des PME de liquidité. Et déjà encore une
fois, en conclusion, la tarification payée par nos PME est la plus basse en Amérique
du Nord.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
M. Kelley : Je veux juste
ajouter une question, commentaire. Une des lignes politiques qui est utilisée
pour l'idée de fixer les tarifs à l'inflation, c'était la prévisibilité, puis
moi, je trouve ça que, maintenant, on fixe quelque chose pour les citoyens qui
est prévisible, le plus prévisible que possible. Au minimum, il y a un plafond
maintenant, ça ne peut pas augmenter aussi élevé que c'est présentement. Mais
je trouve aussi pour nos entreprises que, oui, je suis d'accord, je sais que le
gouvernement, les deux piliers étaient là pour aider les entreprises dans les
moments très, très difficiles pendant la pandémie. Mais, maintenant, qu'on
sorte de ça, il y a une récession qui s'en vient. Je pense que les entreprises de
Québec méritent d'avoir un petit peu de prévisibilité aussi avec leurs factures
d'hydroélectricité. Alors, je pense que c'est logique. Je pense que c'était
aussi l'engagement qui était pris par le ministre précédent qui a travaillé sur
l'autre projet de loi. Mais je comprends qu'est-ce que le ministre dit. Je ne
veux pas aller plus loin que ça. Mais nous, on va continuer d'essayer de
défendre les intérêts, puis on pense que la formule qui est similaire qu'est ce
que les citoyens ont est une bonne solution? Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
M. le député. Je céderais maintenant la parole au député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, M. le
président. J'ai une question peut être : Est ce que le ministre pense que
le fait... pour les PME particulièrement, le fait d'augmenter de six et
quelques pour cent, est ce que ça va partie, est-ce que ça va être une force
inflationniste, si on veut, dans le marché ou pas?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
c'est sûr que tous les coûts qui augmentent de façon importante ont un effet
plus inflationniste sur les produits. Il n'y a aucun doute. Ce que je dis, par
contre, c'est que je pense qu'on peut adresser les enjeux liés aux liquidités,
par exemple, des entreprises parce que, souvent, ce qu'on voit, c'est qu'il y a
beaucoup d'inventaires, les chaînes d'appro sont brisées. Il y a plusieurs
facteurs présentement qui touchent nos PME, et on en est très sensibles. Moi,
respectueusement, je pense que ce n'est pas à travers le PL 2 qu'on va
adresser ces enjeux-là. Mais, encore une fois, comme j'ai dit, je suis
sensible, on va être sensible, on va réagir s'il faut réagir. On ne sait pas, à
date... Premièrement, l'inflation pourrait diminuer. Il y a des jovialistes qui
pensent ça va baisser peut être à 3 %, 4 %. Donc, déjà on va avoir
libéré beaucoup de pression. Mais on ne le sait pas évidemment, on n'est pas
ici pour faire des prédictions comme ça. Alors, moi, je pense que, oui, ça peut
être une cause d'enjeu de liquidité. Il y a d'autres moyens, selon moi, pour
adresser cet enjeu-là.
L'autre chose, je sais que vous êtes, à
tous les deux, sur la même proposition, ce que je trouve un peu incohérent
parce que, si j'ai bien compris, là, je ne l'ai pas lue en détail, là, le L,
vous voulez avoir un cap. Alors, le L, c'est la Régie. Mais laissons la régie
faire son travail. Je ne sais pas pourquoi on ferait un changement ici. Le
tarif L, c'est la régie qui le régule. Alors, moi, je pense que je suis bien à
l'aise avec ça. Laissons la régie s'occuper du tarif L. Moi, je pense qu'on est
à la bonne place.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
M. Bouazzi : Sans le vouloir,
il était presque identique notre... et non, il n'y avait pas le tarif L dans le
nôtre.
Ceci étant dit, je dois, pour conclure
aussi, c'est-à-dire un certain nombre de PME qui ont effectivement eu accès à
beaucoup de liquidités. Et il y en a beaucoup qui aujourd'hui voient un certain
nombre de leurs crédits coûter beaucoup plus cher, évidemment, avec les taux
qui augmentent. On a vu aussi les importations au port de Montréal qui ont
beaucoup diminué, donc il y a aussi des perspectives qui peuvent être très
stressantes pour les PME. Et on les a entendues, les PME, c'est sûr. En tout
cas, les représentants qui étaient invités, qui étaient assez vocaux, si on
veut, pour dire qu'ils auraient voulu faire partie du... si je peux m'exprimer
ainsi. Je n'ai pas d'autre...
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission désiraient
s'exprimer sur l'amendement? Donc, nous allons mettre aux voix. Est-ce que
l'amendement est adopté? Dans.
M. Kelley : Un vote part
appel nominal ou est-ce qu'on va faire par chaque député.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Monsieur Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour...
Le Secrétaire : M. Fitzgibbon
(Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
Le Secrétaire
: M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'amendement, tel que présenté, est rejeté. Le prochain amendement
déposé... en fait, pas encore déposé, mais il va être officiellement déposé par
le ministre, donc je vous cède la parole, M. le ministre.
M. Fitzgibbon : Est-ce que
les députés ont reçu l'amendement? Oui, ils l'ont reçu. Alors, deux
amendements. Le premier, l'article 3, l'article 22.0.1.1 de la Loi
sur Hydro-Québec : À l'article 3 du projet de loi, insérer, après
«DM,», «DN,», partout où ça se trouve; remplacer «et Flex D» par «, Flex D, du
tarif domestique biénergie — réseau Inukjuak et du crédit
d'alimentation aux tarifs domestiques», partout où ça se trouve.
Attends un petit peu. Alors, cet
amendement vise à prévoir le plafonnement du taux d'indexation des tarifs de
distribution d'électricité DN, du tarif domestique biénergie, réseau Inukjuak,
et du crédit d'alimentation aux tarifs domestiques au taux supérieur de la
fourchette de maîtrise de l'inflation de la Banque du Canada. Ainsi, cet
amendement permet que la mesure de plafonnement des tarifs soit équitable entre
les clients domestiques, quelle que soit leur localisation géographique. Il
apparaît nécessaire de plafonner autant les tarifs domestiques des clients au
sud qu'au nord du 53e parallèle. Donc, on corrige une situation à Inukjuak
pour les rendre équitables avec le reste de la province.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, M. le
ministre, juste un petit peu plus de contexte. Présentement... excusez-moi,
Inukjuak, la situation, est-ce qu'ils paient, comme, un tarif qui est plus
élevé ou est-ce que c'est parce qu'il y a des nouvelles sources d'énergie qui
s'est utilisée? Je veux juste bien comprendre pourquoi c'est juste ce réseau
qu'on parle ici.
M. Fitzgibbon : Parce que
fondamentalement, puis je laisserai mon collègue rajouter, on parle de
biénergie, et donc on parle de gaz naturel et d'électricité. Alors, ici, ce
qu'on vient faire... Le réseau biénergie est un réseau... est un tarif
particulier. Là, on prend la partie biénergie, la portion hydroélectricité, on
la met à 3 %, donc on vient corriger à l'intérieur de deux molécules
électriques... Il y a-tu d'autres choses que je peux rajouter?
• (15 h 30) •
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
je pourrais rajouter, là, en fait, ma connaissance, là, parce qu'on est plus
dans l'économique que le juridique, mais c'est qu'on est dans des réseaux
autonomes, finalement, là, où la production d'électricité est plus onéreuse,
donc il y a des tarifs particuliers qui sont fixés par la Régie, là, à la
demande d'Hydro-Québec, mais peut-être que des collègues, là, des économistes
pourraient expliquer, là, le calcul spécifique qui est fait, là.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Ça complète? M. le député de Maurice-Richard, souhaitez-vous prendre la parole?
Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui souhaiteraient...
D'accord, merci. Donc, nous allons passer à la mise aux voix de l'amendement.
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
adopté à l'unanimité. L'amendement, tel que présenté, est adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Non.
Bien, excusez... Donc, ce qui nous amène au dépôt de l'amendement de la
deuxième opposition officielle. Le député de Maurice-Richard, je vous cède la
parole.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : On
va suspendre quelques minutes, le temps que tout le monde puisse prendre
connaissance de l'amendement déposé par le député de Maurice-Richard. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 31)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 33)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
lorsque nous avons quitté, la parole était aux députés de Maurice-Richard. Je
vous cède la parole.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Donc, l'amendement va comme suit : À l'article 3 du projet
de loi, remplacer «b) le taux supérieur de la fourchette de maîtrise de l'inflation
de la Banque du Canada au 30 septembre de l'année qui précède celle qu'il
a pour laquelle le paragraphe vise au paragraphe 1 est indexée.» par «b)
zéro pour l'année 2023 et trois pourcents pour toutes les années
subséquentes.»
Donc, ici, l'idée, c'est de geler les
tarifs pour l'année qui s'en vient tout en spécifiant la fourchette supérieure
qui est actuellement celle de la Banque du Canada, qui est de 3 %.
Évidemment, nous, on considère que c'est dans l'objectif affirmé, d'ailleurs,
du gouvernement, dans un cadre inflationniste, d'aider les citoyennes et
citoyens québécois, qu'il serait fort à propos de plafonner, en fait, à
0 %, donc ne pas avoir d'augmentation de tarifs d'hydroélectricité pour la
première année, surtout que les augmentations participent justement à exacerber
les inégalités étant donné, la proportion du revenu qui est allouée à l'énergie
électrique est beaucoup plus grande pour les familles à moindres revenus.
M. Fitzgibbon : M. le
Président, je reçois l'amendement. Deux commentaires. Je pense que le
gouvernement, par cohérence, a déterminé 3 % qui s'applique à tout le
bouclier anti-inflation qui a été déposé par mon collègue, le ministre des
Finances. On a mis 3 % ailleurs. Alors, ça fait partie d'un ensemble. C'est
très noble de dire qu'on pourrait avoir zéro ou on pourrait couper la taxe de
vente aussi. Il y a beaucoup de choses. Alors, tu sais, par cohérence avec
notre nos orientations gouvernementales, nous préférons rester avec le
3 %. Et après ça, l'autre élément de la discussion, on pourrait établir...
fixer 3 %. On a voulu faire attention parce qu'on ne veut pas, comme on
dit tous, que le gouvernement décide au lieu de la Régie de l'énergie. Donc,
toute la théorie de prendre la fourchette de taux d'inflation de la Banque du
Canada, c'est de donner une matrice d'évaluation indépendante du gouvernement.
Donc, le 3 %, ça serait difficile de toute façon, mais on l'adresse avec
la façon dont elle était écrite. Donc, pour revenir, le zéro 2023, quoique
noble comme désir, nous pensons que c'est conforme à nos orientations globales
au niveau du gouvernement pour tous les coûts qu'on veut contrôler.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Bouazzi : Juste pour être
sûr, M. le ministre, vous avez dit : La Régie, mais je pense que vous
voulez dire la Banque du Canada ou c'était vraiment la Régie?
M. Fitzgibbon : Non... au
lieu de dire... On aurait pu dire, on met un maximum 3 %. On voulait
éviter d'avoir un... que le gouvernement dise à la Régie, c'est 3 %. Donc,
on se réfère à la Banque du Canada pour nous permettre de dire que, bon, si la
Banque du Canada est de 1 %... 2 % à 4 %... ou de 1 % à 3 %?
Donc, on prend la braquette supérieure.
M. Bouazzi : O.K. Parce que
ce qu'on a fait, en fait, c'est...
M. Bouazzi : ...décider que
c'est la Banque du Canada qui décide du maximum, mais pas la Régie, en décidant
que c'est les taux de la Régie qu'on a pris. Donc, on a transféré ce
pouvoir-là, en tout cas, pour le maximum qui serait alloué, aux objectifs que
la Banque du Canada s'est donnés. On s'entend, évidemment, que ces
objectifs-là... probablement ne pas changer dans les trois prochaines années.
Ceci étant dit, on n'est pas obligé de décider que c'est la Banque du Canada
qui décide du maximum étant donné encore une fois que la logique d'attacher les
augmentations du coût aux augmentations de l'inflation n'a pas, d'après nous,
une logique stricte, si on veut, dans les coûts.
Une question peut-être pour le
ministre : Est-ce qu'il y a eu une analyse pour comprendre quel impact
aurait le taux de 0 %, ou 3 %, ou 6.8 % en fonction de quel
quintile de revenus on est, par exemple?
M. Fitzgibbon : Bien, on a
fait une analyse. En fait, le coût de cette mesure-là, pour les deux années...
on parle de deux années financières parce qu'il va y avoir, on a dit tantôt, le
«rebasing», il va se faire le 1ᵉʳ avril 2025. Donc, on a deux années
financières, puis, assumant que c'est appliqué ici au 1ᵉʳ avril 2023, le
coût de 535 millions, pour les Québécois, de cette mesure-là. Et ce
coût-là, bien, je fais de l'extrapolation, c'est 6,4 % à 3 %. Donc,
si tout est à zéro, on ne peut pas inclure... ça serait 1 milliard. Donc,
c'est de même qu'on l'a regardé. Ça fait qu'on considère que 535 millions
pour cette mesure-là combinée aux autres mesures... M. Girard a mis un plafond
sur les autres coûts internes ou les coûts de services du gouvernement, on
considérait que c'est une bonne façon d'adresser les enjeux inflationnistes
pour le domestique.
M. Bouazzi : Mais mon point,
c'était sur les... en fonction du revenu des citoyens, c'est-à-dire par rapport
aux 20 %, les moins... dont le revenu est le plus faible et le 20 %
suivant, etc. Est-ce qu'on a une idée de quel impact cette loi-là a en fonction
de quelle catégorie de revenus on parle au Québec?
M. Fitzgibbon : Bien, on n'a
pas segmenté comme ça parce qu'on a un coût qui est attribué à tous les
particuliers. Évidemment, on va faire le calcul mathématique sur c'est quoi,
l'impact sur la tarification. Je ne l'ai pas avec moi, là. On a pas mal des
informations sur ça, sur... parce qu'il n'y a pas juste l'électricité, il y a les
permis gouvernementaux. On a évalué, avec M. Girard, quand le chiffre est
déterminé à 3 %... bien, il y avait une rationnelle pour dire, il y a un
coût pour tous les Québécois à ça, puis, bon, c'est quoi, l'impact, est-ce que
l'impact est suffisant pour que les familles ou les gens vulnérables soient
capables de bien s'en tirer. Alors, évidemment, on a fait cette évaluation-là.
Je n'ai pas les chiffres détaillés avec moi.
M. Bouazzi : Je ne sais pas
si monsieur Girard les a depuis la dernière commission. Ceci étant dit, la
dernière commission que j'ai eue avec lui, justement, sur les questions des
augmentations des tarifs de l'État, l'impact sur les Québécois en fonction de
leurs revenus... ne semblaient pas avoir été analysées. Est-ce que vous pensez
qu'augmenter, par exemple, à 3 % plutôt que 0 % a plus d'impact sur
les personnes les mieux nanties par rapport aux personnes les moins bien
nanties?
• (15 h 40) •
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, la clef pour moi, c'est que... c'est de comparer la facture
hydroélectrique d'une famille puis dire : Bien là, si on ne faisait rien,
ça pourrait être 6,4 %. Alors, on la coupe de moitié, l'augmentation. Je
pense que c'est un geste important. Il y a d'autres mesures aussi qu'on a
faites pour les aînés, on fait... Alors, il va y avoir peut-être des
ajustements de l'impôt aussi qui va être annoncé dans le budget. Alors, je
pense que... encore une fois, je reviens à mon point, je pense que, M. Girard,
quand il a fait son évaluation avec le bureau du Premier ministre, on a regardé
qu'est-ce qu'on fait pour les individus, puis, au mieux de leurs connaissances,
on a déterminé que le bouclier fiscal... est adéquat, et Hydro-Québec s'insère
dans ce calcul-là.
M. Bouazzi : Je ne suis pas
sûr d'avoir compris la réponse. Donc, oublions le zéro, 3 %. Est-ce qu'on
considère que, quand on est passé de 6 % à 3 %, on a plus aidé les
personnes les moins bien nanties que les personnes les plus riches dans notre
société ou on n'a aucune idée de l'impact que ça a... ça fait?
M. Fitzgibbon : Bien, écoute,
je pense qu'on... les frais mensuels ne changent rien, mais on a... Je pense
qu'une baisse de 3 % sur une tarification domestique, c'est plus important
si... ça devient important pour les familles moins, moins nanties, là. Je pense
que nous avons conclu qu'il y avait un effet important, et du total, non, mais
un effet important. Puis il faut regarder l'ensemble de l'oeuvre.
M. Bouazzi : O.K. Donc, on
pourrait, si on veut, porter ce raisonnement plus...
M. Bouazzi : ...et dire...
bien, si on bloque à 0 %, ça va aussi avoir un impact plus important sur
les familles qui ont le moins de revenus par rapport à ceux qui ont plus de
revenus.
M. Fitzgibbon : Oui, mais, en
même temps, comme j'ai dit, on a établi 1 $. Un achat de 1 $, quand
tu prends toutes les mesures ensemble... là, je pense que j'oublie le chiffre
exact, là, pour le trouver, là... Dans la campagne électorale, on a quantifié
les quatre mesures. Il y avait quatre mesures pour le bouclier fiscal, là, puis
c'était un montant important. On a décidé que c'est un montant qu'on voulait
allouer, alors on va tenir à ce montant-là.
M. Bouazzi : C'est ça, le
malaise que j'ai par rapport à ça, c'est que les mesures... là, c'est la
deuxième où je suis impliqué, et, quand on est un bouclier contre
l'inflation... L'inflation, aujourd'hui, elle touche beaucoup plus fort les
personnes qui sont les moins bien nanties et ils n'ont pas d'économie, ils
ont... ils sont locataires, ils sont dans des maisons mal isolées et ils paient
beaucoup pour, justement, le panier d'épicerie qui est, lui, aujourd'hui,
autour de 11 % d'inflation, etc. Donc, les premiers quintiles par rapport
aux revenus sont beaucoup plus frappés par rapport à l'inflation qu'évidemment
les 20 % qui gagnent le plus d'argent au Québec, et encore plus que le
1 % ou 0,1 %. Et je suis vraiment étonné, un deuxième projet de loi,
on n'a pas une analyse pour comprendre... étant donné qu'ils font partie du
bouclier contre l'inflation, comme il est appelé, on n'a pas une idée claire
sur quelle est la contribution de ce projet de loi pour les personnes qui sont
les plus touchées par l'inflation?
M. Fitzgibbon : Mais, encore
une fois, je pense que... L'analyse qui a été faite, c'est de regarder les
classes vulnérables. Puis moi, je regarde ce qu'on a fait. Par exemple, une des
clauses ou une des mesures, c'était pour les aînés, le 2 000 $, là, qu'on
a accordé. Alors, moi, je pense que le gouvernement a fait un travail exhaustif
de voir où sont les blocs de vulnérabilité puis de trouver des mécanismes pour
chacun des blocs pour redresser le plus possible l'enjeu de vivre l'inflation,
qui va durer encore peut-être pendant un an et un an et demi. Alors, moi, je
garde les aînés, je trouvais ça intéressant comme éléments. Là, je regarde...
j'essaie de voir le bouclier anti-inflation. Le coût pour le programme, tu
sais, on parle de 2 milliards pour l'année qui s'en vient,
2,2 milliards, tu sais... bon, on inclut, là-dedans, toute l'indexation,
les soutiens aux aînés. On est à 13 milliards pour l'année qui finit le
31 mars 2023 jusqu'au 31 mars 2027. Alors, M. Girard avec le bureau
du premier ministre ont regardé ça puis ont établit : Bon, on met
13 milliards. On en met... Mais on aurait pu en mettre 20 aussi, je
comprends, mais...
M. Bouazzi : Est-ce que le
13 milliards inclut les baisses d'impôts?
M. Fitzgibbon : Non.
M. Bouazzi : O.K. Je
comprends...
M. Fitzgibbon : Non, non. Je
vais vous référer le chiffre, puis ça, c'est public, d'ailleurs. Bonifier les
montants pour le soutien aux aînés, c'est 8,1 milliards. Un montant
ponctuel, le fameux 500 $, c'était 3,5 milliards. Puis l'indexation
des tarifs à 3 %, pas seulement Hydro-Québec, tous les tarifs, c'est
1,7 milliard. Ça fait 13 milliards. On a trouvé que c'était un
montant important quand même.
M. Bouazzi : On a d'ailleurs
salué la proposition pour les aînés nous-mêmes, là. Encore une fois, je
comprends qu'il y a beaucoup d'argent sur la table. La question, c'est :
Comment bien le cibler? Et, des chiffres qu'on a vus en commission, le
pourcentage du coût de l'énergie par rapport aux revenus en fonction des
revenus des foyers est évidemment supérieur pour les personnes à bas salaires ou
à bas revenus que par rapport aux personnes qui ont des meilleurs revenus et
donc le fait de s'arrêter à 3 % plutôt que 0 %, malheureusement,
pénalise les personnes à plus bas revenus qui sont plus touchées par
l'inflation doublée du fait qu'en plus, par définition, et j'espère que le
ministre sera d'accord avec moi, c'est aussi une poussée déflationniste, parce
que le coût de l'énergie est calculé au sein de l'IPC, donc conçoit...
participe à baisser l'inflation en plus de donner de l'oxygène aux familles.
M. Fitzgibbon : Bon, écoutez,
je regarde une note, là, que j'ai devant moi, juste pour mettre le contexte
aussi sur la tarification hydroélectrique. Quand je prends la consommation de
125 kilowattheures, là, dont... une résidence, là, la facture mensuelle
est de 52 $. Donc, le 3 % qu'on sauve, c'est 1,50 $, zéro serait
un autre dollar 50. Je pense qu'il y a d'autres...
M. Fitzgibbon : ...façon parce
que c'est très noble de vouloir en donner plus. Puis je pense qu'on est tous
d'accord avec le principe. Je ne suis pas sûr que le... a été cité, c'est le
point le plus important. D'ailleurs, la mesure de l'indexation de 3 %, qui
a été faite par M. Gérard, c'était pour tous les tarifs que le gouvernement
contrôle. Je suis porté à croire que, s'il faut faire d'autres mesures... M.
Legault l'a dit, s'il faut faire d'autres mesures, parce que l'inflation va
demeurer élevée, ce qu'on ne sait pas, bien, on agira encore une autre fois.
Là, je pense qu'il faut le suivre, puis c'est clair qu'on est sensible à votre
point, il n'y a aucun doute. Puis on va regarder comment ça va évoluer, puis
s'il y a d'autres éléments ponctuels qu'on doit faire, on va les faire.
M. Bouazzi : Bien, peut-être
pour conclure, je dirais que passer de 6 à 3 est aussi important que passer de
3 à 0. Ça fait que si le ministre considère que passer de 3 à 0 n'est pas si
important, on peut se poser la question sur tout le projet de loi. On pense que
tout est important et qu'actuellement il y a des personnes qui souffrent beaucoup
plus que d'autres face à l'inflation. Et effectivement, nous, on les garde dans
notre esprit en tout temps et on se pose toujours la question : Qui va le
plus profiter des politiques publiques? Et les questions de genres de revenus
sont au centre de nos analyses, quand on fait des analyses de projets de loi.
C'est pour ça qu'on soumet notre amendement au vote.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Merci, M. le ministre. S'il n'y a pas d'autres interventions,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement tel que
présenté à l'article 3 est adopté? M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre
abstention. Monsieur Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire : M. Fitzgibbon
(Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Non. Contre.
Le Secrétaire : Monsieur
Bernard (Rouyn-Noranda Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire : Madame
Bogemans (Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire : Monsieur
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire : Monsieur
Kelly (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Abstention.
Le Secrétaire : Monsieur
St-Louis (Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'amendement tel que présenté est rejeté. Ce qui nous amène à
l'amendement 3.1...
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Ah!
c'est vrai, pardon, excusez-moi.
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 3? Il semble que
non. Donc nous allons passer... Oui, M. le député.
M. Bouazzi : Une suspension
courte. J'ai besoin de... Comme vous, je suis nouveau dans l'exercice. J'ai
juste besoin de quelques instants de concertation.
Le Président (M. St-Louis) : D'accord,
nous allons suspendre les travaux quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 51 51h)
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous reprenons les travaux. Ma question était : Est-ce qu'il y aura
d'autres interventions à l'article 4? Est-ce qu'il y a des membres de la
Commission qui souhaitent intervenir dans le débat pour l'article 3 avant
la mise au voix?
Une voix : ...par appel
nominal.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Monsieur Fitzgibbon (Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Pour.
Le Secrétaire : Madame
Bogemans (Iberville)...
Mme Bogemans : ...pour.
Le Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Contre.
Le Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Contre.
Le Secrétaire : M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'article 3 amendé est adopté. Ce qui, cette fois-ci, nous amène à
l'amendement à l'article 3.1 proposé par M. le ministre. La parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci, M. le
Président. Donc, amendement article 3.1, qui est l'article 22.0.1.3 de la Loi
sur Hydro-Québec : Insérer, après l'article 3 du projet de loi, l'article
suivant :
«3.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 22.0.1.2, du suivant :
"22.0.1.3. La société compense
financièrement un réseau municipal d'électricité visé par la Loi de la Régie de
l'énergie (chapitre R-6.01) et la Coopérative régionale d'électricité de
Saint-Jean-Baptiste de Rouville visée par la Loi sur la Coopérative régionale
d'électricité de Saint-Jean-Baptiste de Rouville et abrogeant la Loi pour
favoriser l'électrification rurale par l'entremise de coopératives d'électricité
(1986, chapitre 21) s'il lui est démontré, pour une année, que l'application du
taux prévue au sous-paragraphe b du deuxième paragraphe du quatrième alinéa de
l'article 22.0.1.1 pour l'indexation des prix des tarifs D, DM, DN, DP, DT,
Électricité additionnelle, photosynthèse ou chauffage d'espaces destinés à la
culture des végétaux, option de crédit hivernal, tarif D, flex D, du tarif
domestique biénergie du réseau d'Inukjuak et du crédit d'alimentation aux
tarifs domestiques, par rapport au taux prévu au sous-paragraphe a...
paragraphe, pour l'indexation des prix du tarif de distribution d'électricité
auquel ce réseau ou la coopérative achète l'électricité de la société, lui
cause une perte financière."»
Dans des mots plus simples, cet amendement
vise à s'assurer que les réseaux municipaux d'électricité ne subissent pas de
préjudice en raison du plafonnement du taux d'indexation des prix de
distribution d'électricité. En effet, ces réseaux peuvent agir à titre de
redistributeur d'électricité. Ils achètent celle-ci à Hydro-Québec au tarif LG
et doivent la revendre à des consommateurs à un prix qui ne doit en aucun cas
entraîner, pour chaque catégorie d'usagers du réseau, un coût supérieur à celui
qui résulte du tarif prévu à l'article 1 de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre
H-5) pour l'électricité fournie par Hydro-Québec pour une catégorie équivalente
de ses usagers d'électricité, conformément à l'article 8 de la Loi sur les
systèmes municipaux et les systèmes privés d'électricité (chapitre S-41).
Or, le tarif LG, qui vise plusieurs types
de consommateurs pas uniquement de ces réseaux, n'est pas visé par la mesure de
plafonnement. Ces réseaux doivent cependant vendre aux consommateurs qui
seraient admissibles au taux domestique d'Hydro-Québec l'électricité qu'ils
achètent d'Hydro-Québec au même prix que ceux-ci paieraient s'ils l'achetaient
directement d'Hydro-Québec, électricité dont le taux d'indexation est
susceptible d'être plafonné en cas de forte inflation.
Ainsi, cet article permet à ces réseaux
d'obtenir une compensation d'Hydro-Québec pour l'électricité achetée à un tarif
dont l'indexation du prix n'est pas plafonnée, mais doit être vendue à un tarif
dont le taux d'indexation du prix doit être plafonné.
Soulignons enfin qu'Hydro-Québec aura la
responsabilité de déterminer la compensation financière appropriée en fonction
de la perte financière démontrée par chacun des réseaux municipaux.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui. M. le
ministre, ça, c'est de répondre... Je pense, c'était le réseau de Sherbrooke
qui est le groupe... le réseau...
Une voix : ...
M. Kelley : ...distributeurs
d'électricité ont présenté une suggestion pendant leur présentation devant
nous. C'est de répondre à cette crainte qui était mise de l'avant par eux
autres?
M. Fitzgibbon : Il y a
effectivement dix réseaux indépendants, j'ai parlé à plusieurs d'entre eux il y
a plusieurs semaines, qui ont fait part de cette iniquité-là. Donc, ce qu'on
fait, effectivement, c'est qu'on permet à ces réseaux-là de pouvoir
recharger...
M. Fitzgibbon : ...à
Hydro-Québec, le delta entre le 6.4 et 3 % pour tous les gens qui auraient
eu une tarification réduite s'ils avaient été directement clients
d'Hydro-Québec.
M. Kelley : Et j'imagine vous
pensez qu'eux autres vont être satisfaits avec l'amendement...
M. Fitzgibbon : Les deux
maires avec qui j'ai parlé l'étaient. J'ai parlé au maire de Joliette et j'ai
parlé à la mairesse de Sherbrooke. Et, en fait, on les remet dans la situation
où ils vont payer à Hydro-Québec le prix qu'ils vont charger à leurs clients,
donc...
M. Kelley : Parfait. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Est-ce qu'on a
évalué... combien ça coûterait à Hydro-Québec?
M. Fitzgibbon : ...je vais
vous trouver la réponse, là, j'ai oublié, là. On parle de 1000 mégawatts
dans les dix réseaux municipaux. On va vous le donner, je voulais vous dire un
chiffre, je l'ai perdu, on va vous revenir.
M. Bouazzi : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
M. Fitzgibbon : 5 millions
par année.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Donc, nous allons procéder à la mise au
point du nouvel article 3.1. Est-ce que celui-ci, tel que présenté, est
adopté? Adopté. Merci. Alors, le nouvel article 3.1 est adopté. Ce qui
nous amène pour la suite des choses à la lecture de l'article 4. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : L'article 4 :
L'article 32 de cette loi est modifié par la suppression des deuxième,
troisième, quatrième et cinquième alinéas.
Le contexte. Cet article vise à apporter
un ajustement de concordance. En effet, les redevances versées par Hydro-Québec
au Fonds des générations pour toutes les forces hydrauliques qu'elle exploite
au Québec... sera désormais prévue à l'article 16.1 de la loi
d'Hydro-Québec. Le chapitre H-5, proposé par l'article 2 du projet de
loi plutôt qu'au deuxième alinéa de l'article 32 de cette loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que nous avons des intervenants à l'article 4? M. le
député de Maurice-Richard? Non. Donc, nous allons procéder à la mise aux voix
de l'article 4. Est-ce que l'article 4e tel que lu par le ministre, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 4 est adopté.
Ce qui nous amène à la lecture de
l'article 5. À vous, la parole, M. le ministre.
M. Fitzgibbon : Merci.
L'article 3 de la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds
des générations (chapitre R-2.2.0.1) est modifié par le remplacement, dans
le paragraphe 1, du premier alinéa, de «32" par «16.1».
Cet article vise à apporter un ajustement
de concordance à l'article 3 de la loi sur la réduction de la dette en
instituant le Fonds des générations, chapitre R-2.2.0.1. En effet, la
redevance versée par Hydro-Québec au Fonds des générations sera désormais
prévue à l'article 16.1 de la Loi sur Hydro-Québec, proposé par
l'article 2 du projet de loi, plutôt qu'au deuxième alinéa de
l'article 32 de cette loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que nous avons des intervenants sur l'article 5?
Nous allons donc procéder à la mise aux voix de l'article 5. Est-ce que
l'article cinq est adopté?
• (16 heures) •
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, l'article 5, tel que lu par le ministre, est adopté.
Ce qui nous amène à la lecture de
l'article 6. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci. Sur la
Loi sur la Régie de l'énergie. L'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01) est modifié :
1 par l'insertion, à la fin du premier
alinéa de», sauf dans le cas et aux conditions déterminées par règlement du
gouvernement pour chacun de ces titulaires d'un droit exclusif»;
2 par le remplacement du deuxième alinéa
par les suivants :
«Dans le cas où l'obligation prévue au
premier alinéa ne s'applique pas, le titulaire d'un droit exclusif doit obtenir
l'autorisation du ministre pour distribuer de l'électricité à une personne ou à
une catégorie de personnes au tarif applicable prévu à...
16 h (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...prévu à l'annexe
I de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5).
«Avant de délivrer une autorisation de
distribution, le ministre tient normalement compte des capacités techniques du
titulaire d'un droit exclusif pour le raccordement ainsi que des retombées
économiques et des impacts sociaux et environnementaux de l'utilisation de l'électricité
demandée.
«Le ministre peut exiger du titulaires d'un
droit exclusif tout renseignement pertinent pour l'application du présent article.»
Commentaire au contexte. Cet article vise
à modifier la Loi sur la Régie de l'énergie, chapitre R-6.01, afin de
permettre au gouvernement de prévoir, par règlement, le cas et les conditions
selon lesquels l'obligation de distribuer l'électricité de titulaires d'un
droit exclusif de distribution ne s'applique pas. À l'heure actuelle, l'obligation
de distribuer de l'électricité ne s'applique pas pour toute nouvelle demande d'une
puissance de plus de 50 mégawatts en vertu des tarifs de distribution d'Hydro-Québec,
prévus à l'annexe I de la Loi sur Hydro-Québec, chapitre H-5, fixés par la
Régie de l'énergie.
Cet article vise également à prévoir que,
dans le cas où cette obligation ne s'applique pas, le titulaire d'un droit
exclusif doit obtenir l'autorisation du ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie pour distribuer de l'électricité à une personne ou à une
catégorie de personnes. Les critères seront prévus afin d'encadrer l'exercice
du pouvoir discrétionnaire du ministre.
Dans tous les cas, les tarifs de
distribution d'électricité, prévus à l'annexe I de la Loi sur Hydro-Québec,
fixés par la Régie de l'énergie, seront applicables. Un tarif différent ne
pourra être prévu en application de l'article 76, tel que modifié.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Jacques-Cartier, la parole est à vous.
M. Kelley : Oui. M. le
ministre, je sais que ça, c'est un changement important puis je comprends,
pendant les audiences publiques, qu'on ait entendu Hydro-Québec qui était plus
ou moins favorable à ça, avec toutes les demandes qui s'en viennent des
entreprises pour notre énergie. Mais juste une question dans la façon que leur
obligation n'est plus là. Est-ce que ça dit que l'entreprise peut eux-mêmes
construire des projets de 50 mégawatts et plus eux-mêmes? Est-ce que ça
change, cette dynamique-là? Avant, c'était juste Hydro-Québec qui peut faire le
choix que maintenant les entreprises vont avoir la liberté de faire ça
eux-mêmes.
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, je vais corriger une chose que vous avez dit qui n'est pas vraie.
Hydro-Québec est ceux qui ont recommandé cet article-là. Donc, c'est faux de
dire qu'Hydro-Québec est plus ou moins favorable. C'est eux qui le demandent,
juste pour venir corriger ça.
Et pourquoi Hydro-Québec a demandé ça?
Parce qu'il y a beaucoup trop de projets qui ne peuvent pas automatiquement
accorder. Nous avons fait, au mois de décembre, si je me rappelle bien, un
décret à la demande d'Hydro-Québec pour empêcher que l'on connecte
automatiquement les entreprises de cryptomonnaie, chose qui avait été approuvée
sous votre gouvernement, sur un octroi de 300 mégawatts, si je me rappelle
bien, de l'époque. Puis Hydro-Québec nous a demandé... ne voulaient plus
connecter le... la cryptomonnaie, je m'excuse, parce qu'ils considéraient que
ce n'était peut-être pas la meilleure façon de créer de la valeur, ce que nous
avons accepté. Donc, ici, ce qu'Hydro-Québec nous dit, c'est : S'il vous
plaît, gouvernement, pouvez-vous établir des critères? Parce que trop de
demandes entre cinq et 50 mégawatts et ce n'est pas approprié qu'on ait l'obligation
de connecter. Donc, nous avons accepté la demande d'Hydro-Québec et nous
suggérons ce projet de loi là.
Votre question : En haut de 50 mégawatts?
En haut de 50 mégawatts, présentement, c'est le gouvernement qui décide,
ce n'est pas Hydro-Québec. Il faut comprendre aussi, juste pour mettre le
contexte, là, quand on parle de cinq mégawatts, là, en haut de cinq mégawatts,
là, on parle du Centre Bell, on parle d'un édifice commercial. À notre
connaissance, là, le chiffre de... il y a 284 clients qui sont en haut de
cinq mégawatts. Donc, il faut mettre le contexte ici. Alors, je pense que c'est
une demande d'Hydro-Québec qui est très légitime dans un contexte où le bilan d'énergie
est très serré.
M. Kelley : Parfait. Je veux
juste rappeler aussi au ministre qu'une certaine députée de Saint-Hyacinthe
était vraiment persistante que le gouvernement accepte les cryptomonnaies au
Québec. Puis je suis pas mal certain qu'un certain gouvernement a fait des
investissements dans la cryptomonnaie aussi, qui a finalement fait faillite.
Alors, on peut avoir une longue discussion là-dessus, M. le ministre. Et, vous
avez raison, c'est Hydro-Québec qui veut ça. J'ai dit : «Plus ou moins»,
désolé pour mes propos qui n'étaient pas exacts...
17 951
M. Kelley :
...vous avez raison, mais c'est très important. Et merci aussi de préciser
des exemples comme le Centre Bell, des choses comme ça qui utilisent comme
50 mégawatts. C'était juste une question de bien comprendre pourquoi c'est
environ vers le 50 mégawatts et c'est quoi la suite des choses. Mais merci
beaucoup pour les précisions. Je ne sais pas si mon collègue de Québec solidaire
a d'autres questions.
19 321
Le
Président (M. St-Louis) : Merci, M. le député. M. le député de
Maurice-Richard, la parole est à vous.
19 305
M. Bouazzi :
Oui. Merci, M. le Président. Juste une clarification. La limite de 50 à
cinq mégawatts, donc, elle va être changée dans le règlement, j'imagine, parce
que la loi n'en parle pas.
17 897
M. Fitzgibbon :
Exact. Ce que nous allons... Peut-être tu me corrigeras, le juriste, ici,
c'est que l'obligation qui est au Québec de connecter un client qui a fait une demande
qui est... Présentement, jusqu'à 50 mégawatts, Hydro-Québec doit
connecter. Le Québec nous dit : On va baisser de 50 à cinq mégawatts pour
gérer le bilan qui est très serré. Donc, techniquement, en bas de cinq
mégawatts, Hydro-Québec connecte automatiquement. En haut cinq mégawatts, on va
voir le gouvernement. Puis nous, on va par règlement. Dans certains cas, un
hôpital, par exemple, de toute évidence, on va le faire, une école. Alors, tu
sais, on va... On va mettre un cadre où Hydro-Québec va pouvoir dire on le
fait. Puis dans les cas plus électifs, entreprises, bien, le gouvernement va
dire à Hydro-Québec : Oui ou non, on veut connecter ce client-là.
Des voix : ...
17 897
M. Fitzgibbon :
Bien, dis-le donc. Il a-tu le droit de parler, lui?
19 321
Le
Président (M. St-Louis) : On doit demander le consentement.
17 897
M. Fitzgibbon :
Le sous-ministre, M. Bahan.
19 305
M. Bouazzi :
Oui, absolument.
M. Bahan (David) : Merci.
David Bahan, sous-ministre à l'Économie. Dans le fond, le de 5000 mégawatts
est prévu à l'article 9. Donc, il n'est pas traité dans l'article 6.
Donc, il est plus loin.
19 305
M. Bouazzi :
O.K. Donc, ma question suivante, c'est : Vous avez parlé d'écoles,
d'hôpitaux, etc. Les critères qui explicitent qui va être accordé et qui ne va
pas l'être, est-ce que vous pouvez nous expliquer, en fait, comment ça
fonctionne?
17 897
M. Fitzgibbon :
Oui. Bien, je pense qu'il y a trois critères importants. Enfin, il y en a
quatre, là. Le premier, c'est est-ce possible? Parce que, des fois,
Hydro-Québec n'a tout simplement pas de mégawatts de disponible, auquel cas ça
va être non, on le fait déjà assez régulièrement, ou on va dire : On va
l'avoir dans trois, quatre ans, cinq ans, six ans. Ça, c'est le côté technique
qui est le plus important. Deuxièmement, si c'est socialement acceptable. Il
faut que le projet soit acceptable socialement. Alors, évidemment, règle
générale, les entreprises, là, on parle d'entreprises où les projets sociaux
sont regardés par la MRC. Il y a des études qui se font. On doit tenir compte
de tout ça. GES, c'est important parce que j'ai lancé des chiffres qu'on est en
train de raffiner, le sous-ministre et nous, les équipes du MEIE, qu'il y
aurait probablement 8 000 à 10 000 mégawatts de projets sur
10 ans qui seraient requis pour décarboner pour respecter nos
engagements... du changement climatique, le 37,5 % de réduction de GES et
des projets qui pourraient être porteurs au niveau économique pour le Québec.
Alors c'est clair que réduction de GES
devient un élément important puis il va y avoir une préférence pour la
décarbonation, mais aussi la création de richesse, qu'on veut quand même
continuer. Le développement industriel du Québec doit continuer. Alors,
socialement acceptable, réduction de GES, contribution en valeur économique,
mais à la base il faut pouvoir connecter. S'il n'y a pas d'électricité, on ne
peut pas le prendre.
• (16 h 10) •
19 305
M. Bouazzi :
Et donc est-ce que... Je comprends les trois. Évidemment, il y a une tonne
de détails dans chacun des points dont vous parlez. Est-ce que... Et donc,
au-delà de ça, est-ce que les critères vont être publics? Est-ce qu'il va y
avoir des mécanismes? C'est quoi les mécanismes que vous...
17 897
M. Fitzgibbon :
Bien, ce qu'on va faire éventuellement, c'est dans les règlements. On va y
aller un peu de l'autre côté. On va... On va... Par exemple, prenons un cas
simple, les hôpitaux. Il n'y en aura pas 52, hôpitaux, dans les prochains... On
va dire, dans le cas de services x, automatiquement, on confère à Hydro-Québec
l'obligation de connecter. Quand on parle d'entreprises, c'est là qu'il va y
avoir un critère d'évaluation à faire. Puis, malheureusement, aujourd'hui, on
ne peut pas accorder tous les électrons qui sont demandés par les entreprises.
Et il y a eu un chiffre que votre cochef a publié, là, a divulgué plus tôt,
23 000 mégawatts, là. Ça, c'est le cadeau de Noël. Ça, c'est la liste
des cadeaux de Noël qui a été faite. On n'en a pas, de 23 000. Donc,
forcément il y a des critères qui vont devoir être établis. Ça va être très dur
de tout mettre...
M. Fitzgibbon : ...ces
critères-là spécifiques des règlements. Donc, on va devoir, au niveau du
ministère de l'Économie... il va falloir passer par le Conseil des ministres.
C'est souvent des gros projets. Parce qu'encore une fois, tu sais, des projets
en haut de cinq mégawatts, là... Présentement, là, juste donner un chiffre, là,
je regardais mes notes, là, on en a à peu près 24, là. On ne parle pas de
centaines de projets. 50 mégawatts, là, au Québec, depuis dix ans, il n'en
a pas eu un, je pense. Il n'en a pas eu un. Ça fait que, tu sais, on parle dans
la petite échelle. Alors... il faut le regarder cas par cas et il faut regarder
d'une part le côté physique, est-ce qu'on peut le faire, et d'autre part le
côté tarification.
Bon, tarification, ce n'est pas nous
autres qui le fait, là, c'est le L. Le L, c'est fait par quelqu'un qui
s'appelle la Régie de l'énergie. Alors, on n'est pas dans la tarification, on
est vraiment dans le cas : Est-ce que le projet en question... J'ai deux
projets, un réduit les GES, crée de la valeur, le périmètre comptable, l'autre,
centre de données, je donne ça comme exemple, qui a trois employés, il n'y a
pas de question de richesse, bien, on prend l'autre.
M. Bouazzi : Ça fait que,
juste pour être sûr, c'est... D'abord, évidemment, le 23 000 mégawatts, c'était
le mémoire d'Hydro, ce n'était pas mon cochef qui a sorti les chiffres...
M. Fitzgibbon : Non, non,
mais... Oui. On a référé au fait qu'on pensait que c'étaient des projets
pharaoniques. Ça, c'est les mots du ministre de l'Économie. Ce n'était pas
ça... Bien, en fait, les compagnies, ce qu'elles font, parce que... Puis là, je
vais... c'est à moi à parler, là. Mais, les sociétés, ce qu'elles font dans le
monde, là, elles regardent où est l'énergie renouvelable puis elles appliquent,
là. Ça fait que le 23 000, c'était le «wish list» de tout le monde qui est venu
faire un tour au Québec, ça fait que c'est sûr que ce n'est pas des projets que
nous supportons nécessairement, là.
M. Bouazzi : Exact. Donc,
vous, ce que vous dites, c'est : entre 9 000 et 10 000, entre bon an
mal an une partie pour électrifier notre économie et une autre partie pour
avoir des investissements étrangers qui viennent s'installer ici et faire
fructifier notre économie.
M. Fitzgibbon : Ou locaux,
des investissements locaux aussi.
M. Bouazzi : Ou locaux. Et
quel pourcentage, vous avez une idée, entre les deux?
M. Fitzgibbon : Entre le local
et...
M. Bouazzi : Entre ce qui
sert à décarboner et ce qui existe déjà et qu'est-ce qui sert à grossir.
M. Fitzgibbon : Bien, prenons
l'exemple des alumineries, hein. Ça, ça fait les nouvelles, ces temps-ci, les
alumineries. Je pense qu'il faut arrêter de les démoniser, là. Mais les
alumineries doivent passer par une décarbonation. Bon, ça, c'est étranger,
parce que Rio Tinto et Alcoa ne sont pas ici, mais, bon, ils sont ici depuis
des générations maintenant. Donc, c'est sûr que, si on a des projets pour
décarboner une aluminerie, bien, je préfère ça à un nouveau projet d'hydrogène
vert qui arrive de la Suède. Parce que, là, ce matin, si on dit on ne décarbone
pas les alumineries, éventuellement, bien, elles vont probablement être
obligées de fermer parce que c'est un chemin, c'est un passage obligé. Alors,
c'est sûr qu'on va favoriser les entreprises qui sont déjà ici.
Cimenteries. Ça, c'est un autre beau
projet. La cimenterie, ce n'est pas jojo, là, ses GES. Alors, s'il y a un moyen
de décarboner les cimenteries sans que ça nous prenne 8000 mégawatts,
bien, oui, on va le supporter, parce que, sinon, un jour, on va les fermer. Ça
fait que c'est clair que pour moi, au niveau industriel, on doit décarboner ce
qui existe. Puis en même temps, bien, moi, je pense que ça crée de la valeur,
parce que, si une entreprise se décarbone, fait un produit vert, peut le vendre
mieux sur le marché, bien là, la roue tourne. Ça fait que, selon moi, on
respecte nos engagements des changements climatiques puis, en plus, on... de la
richesse. Ça, c'est ma théorie. Bien, «ma» théorie, notre théorie.
M. Bouazzi : On n'est
d'ailleurs pas contre l'aluminium vert, là, dans notre
M. Fitzgibbon : ...ça coûte.
M. Bouazzi : Ça coûte cher.
Donc, juste... Donc, vous avez dit : il n'y a pas eu un seul projet de
plus de 50... Depuis...
M. Fitzgibbon : ...je suis
pas mal sûr, là, depuis dix ans, 15 ans, il n'y en a pas eu.
50 mégawatts, c'est gros. Tu sais, Le Centre Bell, ce n'est pas 50, c'est cinq,
ça fait que, tu sais...
M. Bouazzi : Oui, oui, oui,
je vous entends. Bien, c'est des installations industrielles, j'imagine.
M. Fitzgibbon : Exact.
M. Bouazzi : Mais et donc là,
ce qu'on dit, c'est que dans les dix prochaines années, il va y en avoir
vraiment beaucoup plus. Enfin, il va y en avoir infiniment plus vu qu'il y en
avait zéro, oui.
M. Fitzgibbon : Ne serait-ce
qu'à cause de la décarbonation. Tu sais, je pense qu'aujourd'hui, les
entreprises, ce ne sont pas tous des... il ne faut pas les démoniser. Je pense
que, bon, on parlait de l'aluminium, parlons de l'acier... Mittal, qui a une
usine à Port-Cartier, ils veulent être décarbonés. Parce qu'un jour, s'il ne le
fait pas, il ne vendra pas son acier. Alors, je pense que toutes les
entreprises veulent décarboner. Ça, en soi, c'est gros la demande. En plus, il
y a une fameuse filière batterie, là, vous avez entendu parler, évidemment. Là,
on parle d'une nouvelle filière, là. Ça, c'est nouveau, à Bécancour,
Trois-Rivières, particulièrement. Alors, ça, ça va demander aussi quelques
milliers de mégawatts. Puis C'est un choix que nous avons fait, comme
gouvernement, dire : on va s'en aller dans la filière Électrification des
véhicules, c'est notre choix. On n'a pas en douze filières parce qu'on ne
pourra pas le faire, ça fait qu'on focusse sur ça. Non, ça, c'est des nouveaux
investissements, la plupart étrangers, mais qui vont être faits à Bécancour. On
a nos industries qui doivent décarboner, puis nos entreprises, nos PME aussi,
ils veulent des projets. Ça fait que, non, la liste est... je dis 8 000 à
10 000, là, ça part du 23, là. Le 23, là...
M. Fitzgibbon : ...on s'est
assis, toute la gang, nous autres ici, ensemble, on a coupé ça de 23 à 10.
Le10, on n'est pas sorti du bois non plus, là. On n'en a pas 10 de disponibles
aujourd'hui, delà la discussion qu'on a avec Hydro-Québec.
M. Bouazzi : On est bien au
courant.
M. Fitzgibbon : Hein?
M. Bouazzi : On est bien au
courant, c'est pour ça qu'il va falloir avoir une conversation de société.
M. Fitzgibbon : On est très
au courant.
M. Bouazzi : Absolument. Non,
mais c'est le cœur du problème. Donc...
M. Fitzgibbon : Lui, il me
confirme que des 50 mégawatts et plus il n'y en a pas eu depuis
10 ans.
M. Bouazzi : O.K. ça fait que
si on revient aux critères, je comprends ce que vous dites. Est-ce que les
critères vont être publics? Est-ce qu'il va y avoir un mécanisme? Si quelqu'un
se fait refuser, est-ce qu'il y a un mécanisme d'appel? Est-ce que... C'est
qui? Est-ce que c'est vous qui allez dire, oui ou non, ça répond aux critères?
Comment ça marche?
M. Fitzgibbon : Bien, en
fait, quand on dit «le ministre», le ministre, il n'est pas tout puissant, là,
il a une équipe avec lui. Alors, c'est sûr que, là, en plus avec l'Énergie qui
est au ministère de l'Économie, c'est plus facile, entre guillemets. Alors, les
demandes traditionnellement rentraient à Hydro-Québec, au ministère de
l'Énergie, au ministère de l'Économie. Mais en bout de piste, tout le monde
s'asseyait ensemble parce qu'Hydro-Québec, en passant, eux, ils sont très
heureux de tout ça, parce qu'Hydro-Québec n'a pas la perspective du
gouvernement global. Le périmètre comptable d'Hydro-Québec leur permet de
dire : Moi, je fais de l'argent. Mais put être que, pour une base
consolidée, on fait plus d'argent à faire d'autres projets. Hydro-Québec est
très d'accord avec ça. Donc, il va y avoir des discussions avec Hydro-Québec
parce qu'il faut qu'ils soient là. Le ministère de l'Énergie est dans
l'Économie, puis, ultimement, beaucoup de projets vont aller au Conseil des
ministres parce qu'on parle de projets souvent qui vont demander des sommes
d'investissement. Ça fait qu'il va y avoir un processus, oui, c'est le
ministre, mais l'entourage du ministre qui va faire en sorte que... oui, ce
n'est pas trop vendeur.
M. Bouazzi : Il y a quand
même des gens qui conseillent le ministre donc.
M. Fitzgibbon : Pardon?
M. Bouazzi : Donc, il y a des
gens qui conseillent le ministre.
M. Fitzgibbon : Oui, oui,
oui, j'aimerais ça pouvoir tout faire tout seul, mais je ne suis pas capable
M. Bouazzi : Mais les lois et
étant ce qu'elles sont, c'est quand même le pouvoir du ministre de dire oui ou
non...
M. Fitzgibbon : Oui, la
réponse, c'est oui. La réponse est oui.
M. Bouazzi : C'est ça, c'est
ça.
M. Fitzgibbon : Et c'est
pour ça qu'on doit essayer le plus possible de mettre des règlements parce que
c'est sûr que... C'est comme les projets normés, non normés, si on peut tout
normer, ça serait bien plus facile. La difficulté qu'on en a aujourd'hui, c'est
que mon 10 000, là, l'entonnoir, là, si Hydro-Québec, parce qu'on n'a pas fini
avec Hydro-Québec, combien qu'ils peuvent donner d'énergie renouvelable à un
taux intéressant pour faire le 10 000. Puis on n'a pas réponse encore, mais on
travaille sur ça, là.
M. Bouazzi : Et donc j'en
reviens et je vous... D'abord, merci beaucoup pour toutes ces clarifications
qui sont vraiment très, très utiles. Donc, juste pour qu'on... Donc, les
critères vont être publics ou pas?
M. Fitzgibbon : Bien, de
façon générale, oui, mais tu sais, il y a un élément de jugement qui va devoir
être porté aussi, qui n'est pas seulement descriptif dans un règlement précis,
là. On va essayer d'en mettre le plus possible pour éviter qu'il n'y ait trop
de subjectivité, mais il faut accepter que le mécanisme va être normé.
M. Bouazzi : Donc, moi, je
suis une entreprise, un investisseur, j'ai une bonne idée pour participer à
l'économie, à décarboner, etc. Je suis capable d'avoir accès à ce qui fait en
sorte qu'on prend une décision oui ou non. Je regarde la liste, je me
dis : O.K., bon, c'est utile, ça diminue le CO2, ça crée de la richesse.
Je veux être raccordé, je suis proche d'une distribution qui a les
15 mégawatts dont j'ai besoin, et là, le ministre dit non. Est-ce que...
comment ça marche, la gouvernance, je veux dire, concrètement?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, je reviens encore au contexte, là. N'oubliez pas qu'une PME, par
exemple, ce n'est pas le ministre qui va aller voir si c'est cinq mégawatts et
moins, ça passe automatiquement.
• (16 h 20) •
M. Bouazzi : Je n'ai pas
parlé de PME.
M. Fitzgibbon : Je comprends.
Mais, tu sais, il faut mettre le contexte aussi, là. Tu sais, il y a
24 projets présentement qui sont en haut de cinq. Déjà, je le fais, parce
qu'on... Moi, je connais un peu c'est quoi les capacités d'Hydro-Québec
présentement, dans les prochains deux ou trois ans. On ne parle pas de
10 ans. On en refuse à tous les jours. L'hydrogène, je veux en faire de
l'hydrogène, mais je dis non, il n'y a pas d'hydrogène possible. Alors, on le fait
déjà.
Alors, de toute façon, ce qui va arriver
aussi, c'est que si quelqu'un se fait dire non puis il considère qu'il aurait
dû se faire dire oui, il va y avoir sûrement un journaliste qui va sortir ça à
un moment donné aussi, là. C'est parce qu'il y a une autorégulation qui se fait
où tout ce qui apparaît subjectif, il y a des mécanismes pour arriver à des
fins. Alors, on parle de combien de projets, là, qui peuvent être refusés en
haut de cinq mégawatts, 20, 30 ou 40, là? Il n'y en aura pas 8 000, là.
Alors oui, il va voir qu'au niveau du bureau du ministre, puis ça se fait déjà,
même des projets qui ne se rendent même pas parce qu'ils se font dire non par
Investissement Québec.
On le sait qu'on a des problèmes dans le
bilan énergétique problématique et que ça fait que ça se passe déjà dans le
marché, là. Puis, il y a des gens qui commencent à se plaindre, là. Les centres
de données, ils ne sont pas contents, là. Les cryptomonnaies, il y en a qui
sont publics, là... M. Fitzgibbon, il ne comprend pas et on veut de
l'électricité. Oui, mais ils n'en auront pas.
M. Bouazzi : Et donc juste
pour...
M. Bouazzi : ...pour être sûr,
vu ce que vous me dites, c'est que la gouvernance entourait cette décision. Le
contre-pouvoir au pouvoir absolu du ministre, c'est le pouvoir du journaliste?
M. Fitzgibbon : Excusez-moi?
M. Bouazzi : Je veux juste...
Je peux répéter. Donc, ce que vous dites, c'est que la gouvernance entourant
cette prise de décision et le contre-pouvoir associé au pouvoir absolu du
ministre, tel que décrit dans cette loi, c'est le pouvoir du journaliste, il
n'y en a pas d'autre?
M. Fitzgibbon : Bien... de
citoyens, il y a donc d'autres mécanismes aussi. Les gens vont pouvoir... mais
ça se passe déjà, actuellement, là, ce n'est pas...
M. Bouazzi : Ça, je sais, je
sais.
M. Fitzgibbon : Le problème,
c'est qu'on... L'idéal, c'est qu'on aurait une norme pour tout. Ça, ce serait
l'idéal. On a une norme, tu n'es pas dans la norme, tu n'as pas de projet, mais
c'est impossible. La nature des projets, j'en ai quatre dans la tête, qui me
vient à l'esprit, puis il y en a un, hier matin, j'ai dit non, on ne peut pas
le faire. Alors, tu sais, ce n'est pas... l'enjeu, je pense, c'est que :
Est-ce qu'il y a un mécanisme? Tu sais, le ministre... je ne rencontre pas
quelqu'un... matin puis donne... oui ou non. Il y a un mécanisme quand même. Tu
sais, les gens vont... les gens aujourd'hui, qui ont des projets comme ça,
passe par Investissement Québec, Hydro-Québec, il y a toutes sortes de
mécanismes qui montent, qui culminent. Puis il y a des discussions
interministérielles des fois aussi. Si c'est un projet en agriculture, le
ministère de l'Agriculture va être impliqué, puis il va me dire : Aie! ce
projet-là est important. Il y a un paquet de monde qui vont être impliqués
là-dedans. Alors c'est sûr qu'on aimerait pouvoir tout normer, mais ça
n'arrivera pas. Ça va être difficile.
M. Bouazzi : Au-delà de tout
normer, la question est de se dire quelle est la gouvernance autour de cette
prise de décision. Qu'est-ce qui empêcherait un ministre de dire : Bien,
moi, ce projet-là, je l'autorise alors qu'en fin de compte, il crée... il
empire notre situation de lutte aux augmentations de gaz à effet de serre.
M. Fitzgibbon : ...c'est ce
qui se passe actuellement et actuellement nous avons... Investissements Québec
est comme divisé en deux, il y a des fonds propres et ils sont mandataires du
gouvernement et du ministère de l'Économie, il y a des programmes normés, les
programmes essor, puis à l'intérieur du programme Essor, il y a beaucoup de
latitude puis il y a des gens qui se font dire non. Il y a déjà un mécanisme,
je pense,qui est très rigoureux. D'ailleurs, on va le voir prochainement, là,
dans un projet. C'est rigoureux, alors que ce soent des mégawatts, que ce soit
des pardons, de l'investissement, il y a un mécanisme interministériel au
gouvernement qui existe. Alors, ce n'est pas pour rien qu'on a mis l'économie
et l'énergie ensemble parce qu'aujourd'hui, quand je regarde un projet,
création d'emplois, ce n'est même plus sur la liste, là, réduction de GES,
productivité. Pour moi, c'est l'élément le plus important, productivité qui
augmente, on réduit les GES, c'est pas mal un oui, qu'on veut donner à ces
sociétés-là, dans la mesure où on a l'électricité, ça fait que je pense que les
mécanismes sont assez quand même sophistiqués.
M. Bouazzi : Juste pour être
sûr, vous dites : On le fait déjà, mais en fait, il n'y a pas eu de projet
de 50 mégawatts. Donc, on parle vraiment du pouvoir associé au ministre.
M. Fitzgibbon : Exact, exact.
M. Bouazzi : Pour
autoriser...
M. Fitzgibbon : Des
financements, de la FDE, ça se fait par l'organisme... le ministère de
l'Économie, Investissement Québec, et ça s'approuve sur une base... à toutes
les semaines, on approuve dix, quinze projets. Alors, ça se fait de façon,
entre guillemets subjective, il n'y a pas de normes, donc il y a un mécanisme,
je pense que le mécanisme à date... bien, en tout cas...
M. Bouazzi : Bien, je
n'arrive toujours pas à comprendre sur cette gouvernance-là, qu'est-ce qui nous
empêche d'avoir un ministre qui prend des décisions dangereuses ou
problématiques sur toutes sortes de choses? Je veux dire comment on gère...
quelle gouvernance, quelle saine gouvernance... C'est l'état, c'est l'état.
Donc je veux dire, ce n'est pas une compagnie privée où on donne comme ça, ça
fait que c'est quoi, la saine gouvernance qui fait en sorte qu'on donne notre
électricité avec des critères clairs, où il y a un certain nombre... au minimum
des procédures de... si ce n'est pas des contre-pouvoirs, au moins des
procédures d'appel autre que la force d'un journaliste, si le ministre ne veut
pas écouter les journalistes, je veux dire, et que ça arrive au ministre de se
tromper, en tout respect à tous les ministres du Québec.
M. Fitzgibbon : Absolument,
non, mais je ne prends pas ça personnel, mais écoutez, mon collègue peut
expliquer le cadre réglementaire ou le cadre juridique. Mais le point que je
veux faire, c'est que le gouvernement gouverne, un ministre est responsable
pour son champ d'activité. Je pense qu'au gouvernement, il y a des mécanismes
internes. Oublions les mégawatts 30 secondes, les ministres internes...
Parce que les interventions financières qu'on fait au niveau du FDE sont très
importantes au niveau des coûts, puis même en bout de piste c'est le ministre
qui signe. Moi, je les signe quand on va faire un prêt à... de 400 millions,
c'est moi qui le signe, mais là, il y a un processus interne qui se fait, là.
Alors, ce ne sera pas différent pour les mégawatts. Je ne sais pas si tu veux
peut-être expliquer, le contexte légal, parce qu'il y a un contexte légal à ça
aussi pour être sûr que les processus décisionnels soient rigoureux...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...effectivement,
tu sais, toute décision, là, discrétionnaire, comme ça, d'un ministre, mais il
y a quand même déjà, là, des critères qui sont précisés dans la loi, là. Vous
parliez, M. le ministre, notamment de l'impact économique, social et puis des
retombées économiques, mais il y a également des principes de droit
administratif qui sont notamment codifiés dans la Loi sur la justice
administrative, qui prévoit, à titre d'exemple, qu'un préavis va être donné par
rapport à la décision que s'apprête à prendre le ministre. Donc, la possibilité
pour l'entreprise de compléter son dossier avec de l'information additionnelle,
la décision du ministre va devoir être motivée, elle ne peut pas être non plus
arbitraire, donc ne pas se baser, là, sur des considérations, là, qui sont dans
le cadre de l'exercice de son pouvoir, là, donc des éléments externes, là.
Donc, il y a quand même toute une structure juridique, là, qui s'applique, là,
puis il y a toujours la possibilité, là, de contester une décision qui serait,
justement, arbitraire ou pour laquelle il y aurait des manquements au principe
de justice administrative, là.
M. Fitzgibbon : Puis je
voudrais rajouter aussi, il ne faut pas oublier la Vérificatrice générale du
Québec, là. Hydro-Québec, par exemple, a fait beaucoup de travail et
Investissement Québec aussi. Donc, la VCQ a un rôle aussi à jouer, a
posteriori, par contre, mais elle peut aussi voir les balises, elle regarde...
Toutes les activités du FDE sont regardées, alors elle va regarder aussi les
activités d'allocation des mégawatts, qui va devenir de l'or blanc.
M. Bouazzi : Donc, en
conclusion, j'entends ce que vous dites, mais... En conclusion, sur ça,
concrètement, les critères sont plus ou moins publiés, peuvent être changés
n'importe comment, le ministre a le mot final, il doit donner une explication,
un minimum, je comprends, mais il n'a aucun compte à rendre à personne des
décisions qu'il prend par rapport à qui il connecte ou pas. Et, une des
raisons... un des arguments en faveur de ça, c'est de dire : On le fait
déjà avec Investissement Québec.
M. Fitzgibbon : En fait, je
conclurais en disant qu'il y a des mécanismes internes qui protègent le
processus décisionnel. Finalement, je dirais ça. Par exemple, il serait
inconcevable que le ministre dise : On va donner 500 mégawatts à
telle entreprise, mettons ça en place, au même titre que le ministre ne peut
pas dire : Je vais donner un prêt de 50 millions à telle compagnie.
Il y a un processus. Alors, je pense, ce processus-là qui... selon moi, au
ministère de l'Économie, il était très rigoureux, mais là on a incorporé
maintenant le processus décisionnel pour l'énergie. Je pense que... À un moment
donné, on verra qu'est-ce qu'on pourra publier parce qu'il va avoir toutes
sortes de questions sur est-ce qu'on respecte nos engagements des GES, par
exemple. Il y a un paquet d'éléments qui vont faire la création de richesse,
là, on va parler d'aluminium. Moi, je pense qu'il y a des mécanismes qui vont
faire en sorte qu'il va y avoir une...
• (16 h 30) •
M. Bouazzi : Ces critères-là,
moi, je les comprends et puis ils sont quantifiables. Je... C'est ça, j'aime
beaucoup quantifier les gens, j'aime beaucoup les... et les métriques, etc. Il
y a toutes sortes de choses qui pourraient faire en sorte qu'on se donne des
balises claires, transparentes sur qu'est-ce qu'on autorise, qu'est-ce qu'on ne
dirige pas, est-ce que ça participe ou pas à la transition énergétique. Donc,
concrètement... Alors, juste pour comprendre, vous avez pris l'exemple
d'Investissement Québec, mais, genre, actuellement, est-ce que c'est possible
que le ministre reçoive... D'après cette loi, là, est-ce que c'est possible que
le ministre reçoive une recommandation et, pour toutes sortes de considérations
qui lui appartiennent, il ne la suit pas parce qu'il considère que ce
client-là, particulièrement, devrait recevoir les 15 mégawatts?
M. Fitzgibbon : Non, je pense
que le... bien, les ministres, bien, le ministre, c'est moi en conséquence ici.
Le mécanisme d'autorisation d'un projet, qui soit mégawatt ou qui soit
financier, suit le cours normal des instances, dont Investissement Québec...
Hydro-Québec va regarder tous les projets aussi puis ils vont dire : On ne
peut pas le faire. Bon, c'est facile. Ou : Woups! on a seulement 10
mégawatts qui restent dans ce poste-là, bien là, le gouvernement, choisissez,
là, deux projets. Ça, c'est un processus qui va suivre son cours, qui existe
déjà de toute façon. Alors, il va continuer. Alors, ce n'est pas le ministre
qui va arriver au bout, dire : Non, non, vous avez dit oui à ça, moi, je
ne veux pas ça, je veux ça. Ça, ça ne peut pas arriver.
Après ça, bien là, c'est la question, on
doit faire des choix, parce qu'on ne pourra pas dire oui à tout le monde. On a
déjà commencé. Puis d'ailleurs on a vu, il y a des gens qui ne sont pas
contents, là, des gens de l'hydrogène qui ont dit : Aïe! on n'a pas
d'hydrogène...
16 h 30 (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...on veut en
faire, bien, il n'y en a pas. Il n'y a pas d'électricité, tu n'as pas d'hydrogène.
Alors, je pense... Moi, je suis très à l'aise de dire qu'il va y avoir des
balises.
Deuxièmement, les règlements qu'on va
faire, on va essayer d'être le plus précis possible pour éviter trop de
questionnements. Mais, encore une fois, on ne parle pas d'une panoplie de
projets, là, tu sais. Des Centre Bell, on n'en fera pas tant que ça, là. Je
pense qu'on en a assez d'un, là. Deux. Trois. Mais, tu sais, ça fait que... On
contextualise tout ça, là, ce n'est pas si gros que ça peut avoir de l'air.
M. Bouazzi : Il semblerait qu'il
y en ait quand même pour plus que 9 000 mégawatts sur la table sur les dix
prochaines années. Ça fait beaucoup de mégawatts. On s'entendra, vous et moi,
qu'on a même du trouble, et puis ça sera le cas d'une autre conversation, pour
savoir d'où est-ce qu'on va les chercher. Ça fait beaucoup de projets qui s'en
viennent.
Je comprends que, sur les dix dernières
années, des Centre Bell, il n'y en a pas eu beaucoup, mais il est assez évident
qu'il va y avoir beaucoup de demandes, et donc il va y avoir des situations où
le ministre va avoir un pouvoir discrétionnaire absolument sans... en tout cas,
dans la loi telle qu'elle est présentée, d'après ma compréhension, sans aucune
balise sur ce pouvoir discrétionnaire.
Ça fait que vous dites : Je reçois
une recommandation, je la suis. Est-ce que, dans Investissement Québec, c'est
déjà arrivé que vous soyez en désaccord avec une recommandation qu'on vous a
faite?
M. Fitzgibbon : Juste... Je
vérifiais des chiffres. Je veux mettre le contexte encore une fois, là. Les
projets, dans le 8 000 à 10 000 mégawatts que j'ai cités, là, il y en a 50. Les
50, là, on va en faire 25. Donc, il y en a... Tu sais, il faut mettre le
contexte, là. Ça fait que, quand même que je voudrais mettre une norme pour
tous ces projets-là... Puis ce qu'on va pouvoir faire, c'est : quand ils
vont être faits, on va les annoncer, les projets, de toute façon. Ça fait que,
tu sais, moi, je pense qu'il y a un mécanisme d'autosurveillance. Alors, il ne
faut pas voir ça comme étant, comment je pourrais dire, un pouvoir infini, là.
On parle de 50 projets de 10 000 mégawatts d'ici les prochains dix ans. Ça fait
que moi, je pense, ça, ça se gère très, très bien, là.
M. Bouazzi : M. le Président,
si vous pouvez juste me dire quand il va rester une minute à cet échange. Je ne
sais pas combien de temps il me reste.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons faire les vérifications, puis on va vous revenir. Vous pouvez y aller.
M. Bouazzi : Donc, je reviens
à ma question. Donc, par rapport aux... Je comprends qu'il y en a 25, et puis c'est
quand même énormément d'électricité, et puis ça fait quand même 25, 25 heureux
élus, contrairement aux 25...
M. Fitzgibbon : ...il y en a
50 qui demandent 10 000 mégawatts que nous, on pense qu'ils sont des projets
intéressants. On est loin d'avoir finalisé, là.
M. Bouazzi : Je comprends. Et
il y en a la moitié qu'on ne va pas choisir.
M. Fitzgibbon : Peut-être.
M. Bouazzi : Donc, il y a
quand même 50 % qui ne seront pas des heureux élus par le ministre et il y
en a d'autres, 50 %, qui seront heureux élus par le ministre dans cette
approche.
Ça fait que je reviens à ma question.
Donc, par exemple, sur Investissement Québec, est-ce que ça vous est arrivé de
ne pas suivre la recommandation qu'on vous a faite par rapport à des
autorisations?
M. Fitzgibbon : Jamais.
M. Bouazzi : Est-ce que ça
vous est déjà arrivé de demander à des gens de réviser une recommandation qui
vous est faite?
M. Fitzgibbon : Constamment.
On a des discussions constantes sur des projets, puis on a une discussion de
groupe, puis on... La connaissance des clients, connaissance de l'industrie
fait en sorte qu'on discute souvent. Les projets, on en discute à l'état
préliminaire, l'intention, ce qu'on veut faire. Le succès d'un groupe est la
capacité de tout le monde de participer. Mais ça, c'est à l'étape préliminaire.
Quand une recommandation arrive de l'équipe, dans tous les cas... parce qu'il y
a eu une discussion avant qui a eu lieu, là. Ça n'arrive pas de nulle part.
M. Bouazzi : Donc, un groupe
vient avec une recommandation. Vous êtes en désaccord avec la recommandation.
Ils refont leurs devoirs et ils reviennent.
M. Fitzgibbon : Non, ce n'est
pas ça que j'ai dit, ce n'est pas ça que j'ai dit. Vous m'avez demandé s'il y a
une influence. J'ai dit : Les discussions... Hydro-Québec...
Investissement Québec, ça se passe continuellement. On passe quinze projets par
semaine. Ça n'arrive pas dans mon bureau : Paf! Ça vient d'où, là? Moi, il
n'y a pas un prêt qu'on va faire sans que je parle... qu'on parle aux
entreprises, que je parle aux entreprises. Donc, on peut discuter certains
projets à l'avance qui sont complexes. Comment est-ce qu'on va le figurer?
Bien, on donne notre input, on a un groupe. Après ça, l'équipe fait son
travail. Il y a des comités interministériels, il y a des comités d'investissement
dans lesquels je ne participe pas... sont faits, puis ça arrive en haut, bien,
c'est oui ou c'est non. Puis, si c'est non, on ne le fait pas puis, si c'est
oui, on le fait.
M. Bouazzi : Est-ce que ça
arrive qu'on fasse... on s'arrête aux recommandations préliminaires, et puis ça
s'arrête là? On vous recommande de manière préliminaire d'accepter un projet,
vous dites oui, et puis c'est fini? J'imagine que oui.
M. Fitzgibbon : Non. Non,
parce que préliminaire... Préliminaire, c'est de savoir... Il y a différents
filtres, hein? Bien, en fait, les mégawatts, c'est un bon exemple. Le 23 000,
il y avait une liste, j'ai la liste, là, le 23 000... J'avais 22 200, ce n'était
pas 23 000, mais c'est la même chose. Hydro-Québec a dit 23 000... des projets
qu'on a manqués. Les projets, on en parle ensemble, mais là woups! Non, 1 000
mégawatts d'hydrogène à Sept-Îles, c'est non...
M. Fitzgibbon : ...parce qu'il
n'y n'en a pas. J'aimerais ça le faire, là. Ça fait que... téléphone... Non,
tout est... Il y a un mécanisme naturel de filtre, là. On est un gouvernement,
là, on gère des choses, on ne peut pas avoir... tout normer. Alors, moi, je
pense que le processus qui existe est très solide, et le mécanisme de reddition
est solide aussi, via... protection du citoyen. Alors, moi, je pense qu'il y a
des balises en place pour permettre qu'il y ait un encadrement rigoureux des
projets, autant chez Investissement Québec que chez Hydro-Québec, dans le
futur.
M. Bouazzi : O.K. Moi, je
dois dire que j'ai du mal à voir que c'est une saine gouvernance de centraliser
autant de pouvoir discrétionnaire sur un ministre. Effectivement, vous avez
raison de dire que la combinaison de l'énergie et de l'économie, ça fait encore
plus de pouvoirs et encore plus de pouvoir discrétionnaire, évidemment, avec ce
projet de loi, tout en rappelant que, dès le début, nous, on était en accord
avec l'idée de baisser la limite à cinq mégawatts, plutôt que la laisser à 50
mégawatts.
Le Président (M. St-Louis) : ...à
votre question, M. le député, après vérification, vous avez amplement le temps.
Donc, je vous aviserai lorsqu'il vous restera une dizaine de minutes. Ça vous
convient?
M. Bouazzi : O.K., très bien,
mais on va déposer notre amendement tout de suite, ce sera fait.
Le Président (M. St-Louis) : D'accord.
Donc, je vous cède la parole pour en faire la lecture, M. le député.
M. Bouazzi : Oui. Est-ce que
vous voulez...
Le Président (M. St-Louis) : Vous
ne l'avez pas reçu? Il est sur Greffier, on va le mettre à l'écran pour
permettre d'en prendre connaissance. C'est relativement court, donc on ne
suspendra pas pour ce faire, mais...
M. Bouazzi : C'est bon. J'y
vais? Donc, l'amendement va comme suit : À l'article 6 du projet de loi,
remplacer «le ministre» et «du ministre» par «la Régie» et «de la Régie» à tous
les endroits où ces mots apparaissent.
Donc, évidemment, l'explication est simple
ici, c'est que, si on est capables d'avoir des critères sur la base desquels on
va autoriser des connexions à notre réseau électrique, à ce moment-là, il n'y a
pas de raison pourquoi ne pas donner ce pouvoir-là à la Régie pour qu'elle suive
les critères, qui, d'ailleurs, peuvent être changés par le ministre, au besoin.
Mais que ce soit une autre entité, pour des saines gouvernances, qui décide,
oui ou non, que ces critères-là sont rencontrés.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, souhaitez-vous...
M. Fitzgibbon : On va rejeter
cet amendement-là. Premièrement, la régie n'a pas la capacité de prendre une
telle décision. Je n'ai pas d'autres mots, là. La réponse, c'est non, on
rejette l'amendement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Est-ce que, M. le député de Jacques-Cartier, vous...
M. Kelley : Oui, juste...
Pourquoi vous dites, M. le ministre, que la régie n'a pas la capacité de faire
ce type d'évaluation quand elle se prononce déjà, comme, sur les plans
d'approvisionnement d'Hydro-Québec? Je pense que la régie est bien capable de
faire une analyse comme ça.
M. Fitzgibbon : Ils n'ont pas
l'information pour les retombées économiques. Ce n'est pas le mandat de la
Régie de l'énergie de choisir des projets. Alors, on pourrait augmenter les
ressources humaines à la Régie de l'énergie, mais ce n'est pas ça qui est
convoité présentement. De toute façon, il y aura une discussion, plus tard, sur
tout amendement potentiel qu'Hydro-Québec en fait, demande à la Régie de
l'énergie, mais c'est pour un autre moment. Alors, aujourd'hui, on respecte,
tout simplement, la demande d'Hydro-Québec, qui dit au gouvernement : S'il
vous plaît, décidez sur des projets. Et c'est ce qu'on va faire.
• (16 h 40) •
M. Kelley : Mais pas
nécessairement... Je comprends qu'est-ce que le ministre dit, ce n'est pas
nécessairement de laisser la régie à prendre la décision, mais, au minimum, de
demander à la régie de produire un avis. Peut-être, c'est juste utile d'avoir
une ressource qui est un petit peu plus indépendante d'évaluer quelque chose,
aussi, va peut-être aider à guider le gouvernement dans leur décision.
M. Fitzgibbon : Bien, on
n'ira pas là, parce que... Premièrement, je reviens encore sur ce que j'ai dit
tantôt, là. Aujourd'hui, là, il y a exactement 22 projets, là, 24 projets en
haut de cinq mégawatts, là, donc il y a un contexte très, très limité. Le
processus décisionnel de dire : On va aller avec tel projet, tel projet,
basé sur la réduction de GES, basé sur la création de richesse, c'est le
travail du ministère de l'Économie. Ça finit au ministre, mais le ministre a
une équipe. Alors, je suis très confortable que les balises...
M. Fitzgibbon : ...être là pour
les 25, 50 projets qui vont être approuvés dans les prochains dix ans.
Alors, pour ce qui est d'aujourd'hui, on est très satisfaits avec cette façon
de procéder.
M. Kelley : Je comprends les
arguments du ministre, mais je pense qu'au minimum la régie peut rendre les
choses plus transparentes. On sait que beaucoup des groupes ont parlé de ce mot
«transparence», mais aussi de publier les avis comme ça serait peut-être utile
juste pour toute la société en général, mais je comprends que le ministère ne
veut pas aller dans cette direction, mais j'appuie l'amendement qui était
présenté par le député de Maurice-Richard.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix...
Pardon, excusez-moi. Allez-y.
M. Bouazzi : Je constate que
25 projets, des fois ce n'est vraiment pas beaucoup, et puis des fois
c'est immense pour pouvoir donner ça à la régie. Et puis, évidemment, la régie,
on peut lui donner le pouvoir de participer au minimum à ces décisions, surtout
que ce n'est pas étranger à la régie de savoir comment on connecte des
industries où il y a toutes sortes de processus aussi d'appels, etc., qui
permettraient d'avoir une transparence et une gouvernance par rapport à quelque
chose qui nous appartient tous, c'est l'électricité d'Hydro-Québec.
L'électricité d'Hydro-Québec, c'est un acquis de la Révolution tranquille, ça
appartient à tous les Québécoises et tous les Québécois.
Et il faudrait au minimum qu'il y ait de
la transparence par rapport à l'utilisation de notre électricité, et la saine
gouvernance, c'est-à-dire ne pas centraliser 100 % du pouvoir dans les
mains du ministre un pouvoir qui, d'après la loi telle qu'elle est décrite, est
tout à fait discrétionnaire, c'est-à-dire qu'il a le droit d'à peu près faire
ce qu'il veut, connecter qu'il veut... Non seulement il choisit quels critères,
ce n'est pas clair qu'ils sont publics, et en plus il décide ou pas si les
choses remplissent les critères. Ça fait vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup
de... Si je peux me permettre un anglicisme, la «segregation of duty», elle
est, genre, zéro présente dans le projet de loi actuellement.
Et on voit mal comment est-ce que... Je
peux comprendre que, dans une compagnie privée, où il y a un P.D.G. qui est
tout puissant, décide d'à peu près n'importe quelle décision qui se prend dans
une compagnie. Ici, on parle d'un ministère, ici on parle d'une société d'État.
Et on est quand même étonnés, encore une fois, que le ministre pour nous dire que
son principal, c'était sa première réaction, contre-pouvoir par rapport à une
mauvaise décision de sa part serait un journaliste qui prend la parole pour
expliquer que les décisions qui ont été prises n'ont pas été les bonnes, ce
n'est pas de la saine gouvernance.
Et donc, évidemment, on pense que la
Régie, en collaboration avec les critères définis de manière publique par le
ministre, peut jouer un rôle vraiment important pour apporter cette
transparence dont on a tant besoin dans un moment de transition où il faut
absolument avoir la participation de tous et aussi une confiance dans les
processus de prise de décision par le privé et puis les industries,
particulièrement, du Québec.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervenant, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'amendement tel que présenté pour
l'article 6. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bouazzi : On demande le
vote par appel nominal.
Le Président (M. St-Louis) : À
la demande du député de Maurice-Richard, M. le secrétaire, veuillez procéder à
l'appel nominal pour le vote sur l'amendement à l'article 6.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Bouazzi (Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fitzgibbon
(Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire
: M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
Le Secrétaire
: M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley
: Pour.
Le Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'amendement, tel que proposé à l'article 6, est rejeté. Nous
procédons maintenant à la lecture... En fait, comme on est à peu près à
mi-séance... Oui, M. le député.
M. Kelley : On peut prendre
une pause.
Le Président (M. St-Louis) : J'allais
suggérer...
M. Kelley : On revient sur
l'article comme tel après.
Le Président (M. St-Louis) : Proposer
une pause pour se dégourdir de quelques minutes.
Donc, nous suspendons les travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 46)
(Reprise à 16 h 59)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
nous allons reprendre les travaux. Au moment de la suspension, tout à l'heure,
on en était à la lecture de l'article 7. Donc, je cède la...
(Consultation)
Le Président (M. St-Louis) :
Pardon, excusez-moi, on en était rendus au vote sur l'article 6. J'allais
un peu vite.
M. Kelley : Juste avant le
vote, j'ai une question, une précision que je vais demander au ministre.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y,
M. le député, la parole est à vous.
M. Kelley : Alors, c'est
juste, entre l'échange que vous avez eu avec notre collègue, vous avancez dans
les critères pour choisir un projet que les emplois ne sont pas nécessairement
un critère que... va utiliser pour choisir les projets, c'est bien ça?
M. Fitzgibbon : J'ai dit que,
depuis deux ans, la création d'emplois n'est pas un critère pour Investissement
Québec et pour l'ensemble.
M. Kelley : O.K. Parfait,
c'était juste une précision. Merci beaucoup puis on est prêt maintenant à voter
l'article, moi, je ne sais pas si mon collègue a des autres questions.
Le Président (M. St-Louis) : Procédons
à la mise aux voix de l'article six. Est-ce que...
M. Bouazzi : Par appel
nominal.
• (17 heures) •
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
à la demande du député de Maurice-Richard, M. le secrétaire, veuillez procéder
à l'appel nominal pour le vote sur l'article six.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Monsieur Fitzgibbon (Terrebonne)?
M. Fitzgibbon : Contre...
Pour, pour.
Le Secrétaire : Monsieur
Bernard (Rouyn-Noranda–Témiscamingue)?
M. Bernard : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Pour.
Le Secrétaire : Monsieur
Gagnon (Jonquière)?
M. Gagnon : Pour.
Le Secrétaire : Monsieur
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire : Monsieur
Sainte-Croix (Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Pour.
Le Secrétaire : Monsieur
Kelly (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Contre.
Le Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Contre.
Le Secrétaire : Monsieur
St-Louis (Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'article six tel que lu par le ministre est adopté. Nous pouvons
maintenant procéder à la lecture de l'article sept, M. le ministre, je vous
cède la parole.
M. Fitzgibbon : L'article 7 :
L'article 112 de cette loi est modifié par l'insertion après le
paragraphe 2.3 "du premier alinéa du...
17 h (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...paragraphe
suivant :
«2.4 Les cas et les conditions selon
lesquels chaque titulaire d'un droit exclusif n'a pas l'obligation de
distribuer les précités conformément au premier alinéa de l'article 76;»
Le contexte : cet article vise à
modifier la Loi sur la Régie de l'énergie (chapitre R-6.01) afin d'ajouter
à la liste des habilitations réglementaires du gouvernement, de l'article 112
de cette loi, le pouvoir du gouvernement de prévoir les cas et les conditions
selon lesquels l'obligation de distribuer l'électricité des titulaires d'un
droit exclusif de distribution ne s'applique pas.
Il s'agit d'une modification qui découle
de la modification proposée, l'article 76 de cette loi proposée par l'article 6
du projet de loi. Le cas et les conditions prévues par règlement pourront
notamment varier en fonction des catégories de distributeurs ou de
consommateurs et de niveaux de puissance.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que nous avons des intervenants suite à la lecture de l'article 7?
M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Et juste un
instant, M. le Président, ma crainte est juste de bien comprendre.
Le Président (M. St-Louis) : Souhaitez-vous
que nous suspendions des travaux, M. le député?
M. Kelley : Je ne pense pas
que c'est nécessaire. Je ne sais pas si mon collègue a une question, mais on
veut juste bien comprendre.
Le Président (M. St-Louis) : Ce
député de Maurice-Richard, souhaitez-vous intervenir?
M. Bouazzi : Non, pas pour l'instant,
mais je vais faire comme mes collègues, je vais lire attentivement le texte. A
priori, je n'aurai pas de questions.
Le Président (M. St-Louis) : Nous
allons suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 3)
(Reprise à 17 h 5)
Le Président (M. St-Louis) : Nous
reprenons les travaux suite à la lecture de l'article 7. Est-ce que nous
avons une intervention? Allez-y, M. le député.
M. Kelley : Oui. Juste de
bien comprendre, M. le ministre? Alors, suite à qu'est ce qu'on vient juste d'adopter
dans l'article 6, ça, c'est un petit peu encore qui donne plus de... je ne
sais pas si le mot, c'est «flexibilité», mais le pouvoir à vous, le ministère,
de choisir quel projet. Est-ce que c'est... C'est juste juste de bien
comprendre qu'est ce que cet article-là fait exactement. Je trouve que le
commentaire n'est pas hyper clair puis aussi je sais que votre fonctionnaire du
ministère juste a parlé un petit peu aussi de certains avis qui sont déjà en
place pour baliser les critères d'une décision qui est prise par un ministère.
Alors c'est juste de bien comprendre l'objectif exactement de cet article suite
à l'article 6.
M. Fitzgibbon : Effectivement,
c'est de concordance. Je vais laisser mon collègue qui va être plus volubile
que moi pour l'expliquer.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Mais,
en fait, là, c'est les lois plus les plus anciennes comme la loi sur la Régie
de l'énergie, là, c'est rédigé de manière à ce que d'abord on annonce le
pouvoir réglementaire et puis, par la suite, on a un article, comme à l'instar
de l'article 112, là, qui vient énumérer tous les pouvoirs réglementaires
du gouvernement qui sont prévus dans la loi. Donc, à l'article 76 qui
vient d'être modifié, finalement, on vient prévoir que le gouvernement peut,
par règlement, déterminer les cas et les conditions dans lesquelles l'obligation
de desservir ne s'applique pas. Donc, c'est tout simplement, là, l'effet
miroir, finalement, là...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...cette
modification-là. Et donc ça va faire en sorte que le gouvernement va pouvoir
énoncer des situations, finalement, où le pouvoir discrétionnaire d'autoriser
des projets va s'exercer.
M. Kelley : Et c'était
nécessaire de clarifier ça parce qu'avant c'était dans les mains de la régie ou
c'était juste de préciser que c'est le ministère qui va déterminer ça parce
qu'il y a comme eu un vide un petit peu dans les lois?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, au préalable, c'était la Régie de l'énergie, dans les tarifs, qu'il
l'avait fait, mais il n'y avait pas d'habilitation précise, là, qui venait
établir ça, tandis qu'à l'article 76, là, qui vient d'être adopté, là, il
y a vraiment... Premièrement, on annonce le pouvoir réglementaire du
gouvernement qui vient dire que ça ne s'applique pas, et puis le pouvoir
d'autorisation du ministre est clairement, là, édicté au deuxième alinéa de cet
article-là. Donc, ça, c'est juste l'effet miroir de la concordance, finalement,
de la modification précédente.
M. Kelley : Parfait. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Merci, Me Tremblay-Parent. M. le député de Maurice-Richard,
est-ce que... Pas d'intervention. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 7. Donc, est-ce que
l'article 7, tel que lu, est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Est-ce
qu'il y a des oppositions?
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : M.
le ministre?
M. Fitzgibbon : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 7 est officiellement adopté. Merci.
Nous passons donc au chapitre deux,
Dispositions transitoires et finales. À la lecture de l'article 8, M. le
député, la parole est à vous... M. le ministre, pardon, excusez-moi.
M. Fitzgibbon : Merci, M. le
Président. Chapitre II. Dispositions transitoires et finales.
Bon, l'article 8 : Malgré toute
disposition inconciliable, les redevances versées au Fonds des générations par
Hydro-Québec depuis le 1er janvier 2007 en vertu de l'article 32 de la Loi
sur Hydro-Québec (chapitre H-5), tel qu'il le lisait... sont réputées
avoir été valablement versées au Fonds. Ces sommes appartiennent au
gouvernement.
Le contexte : Cet article vise à
écarter toute prétention selon laquelle les redevances versées depuis 2007 par
Hydro-Québec au Fonds des générations en vertu du deuxième alinéa de
l'article 32 de la Loi sur Hydro-Québec, chapitre H-5, n'auraient pas
été versées. En effet, comme le précise l'article 16.1 de la Loi sur
Hydro-Québec proposée par l'article 2 du projet de loi, Hydro-Québec doit
verser une redevance au Fonds des générations pour toutes les sommes... pour
toutes les forces, je m'excuse, hydrauliques qu'elle exploite au Québec, dont
celles qui sont mises à sa disposition en vertu de l'article 32 de cette
loi. À l'heure actuelle, le versement de cette redevance est spécifiquement
prévu à l'article 32 de cette loi et a la même portée.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que nous avons des intervenants suite à la lecture de
l'article du côté de l'opposition officielle? Seconde opposition, M. le député
de Maurice-Richard, souhaitez-vous intervenir? Donc, suite à la lecture de
l'article 8, comme il n'y a pas d'autre intervenant nous allons passer à
la mise aux voix. Est-ce que l'article 8, tel que lu, est adopté.
Des voix : Adopté.
• (17 h 10) •
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Alors, l'article 8, tel que lu, est officiellement adopté. Nous passons...
à la lecture de l'article. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci.
Article 9 : Jusqu'à l'entrée en vigueur du premier règlement pris par
le gouvernement en vertu du paragraphe 2.4° du premier alinéa de
l'article 112 de la Loi sur la Régie de l'énergie (chapitre R-6.01),
édicté par l'article 7 de la présente loi, l'obligation de distribuer de
l'électricité prévue au premier alinéa de l'article 76 de la Loi sur la
Régie de l'énergie ne s'applique pas à toute nouvelle demande, à toute demande
de charge additionnelle ou à toute demande d'un client qui bénéficie d'un
contrat spécial, d'une puissance de 5 000 kilowatts et plus, pour
laquelle un titulaire d'un droit exclusif n'a pas conclu d'entente qui prévoit
un engagement financier du demandeur.
Dans le cas où l'obligation prévue au
premier alinéa ne s'applique pas, le titulaire d'un droit exclusif doit obtenir
l'autorisation du ministre pour distribuer de l'électricité à une personne ou à
une catégorie de personnes au tarif applicable prévu à l'annexe I de la Loi sur
Hydro-Québec.
Avant de délivrer une autorisation de
distribution, le ministre tient normalement compte des capacités techniques du
titulaire d'un droit exclusif...
M. Fitzgibbon : ...pour le
raccordement ainsi que des retombées économiques, des impacts sociaux et
environnementaux de l'utilisation de l'électricité demandée. Le ministre peut
exiger du titulaire d'un droit exclusif tout renseignement pertinent pour
l'application du présent article. Le présent article a effet, malgré les
décisions de la Régie de l'énergie dans les dossiers R4057-2018 et
R4045-2018.
Le contexte. Commentaire. Cet article vise
à prévoir de manière transitoire que l'obligation de distribuer de
l'électricité de titulaires de droits exclusifs prévue au premier alinéa de
l'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie, chapitre R-6.01, ne
s'applique pas à toute nouvelle demande d'une puissance de 5000 kW et
plus, et ce, jusqu'à ce que le gouvernement détermine par règlement les cas et
les conditions selon lesquelles l'obligation de distribuer l'électricité ne
s'applique pas en vertu du paragraphe 2.4 du premier alinéa de
l'article 112 de cette loi, proposé par l'article 7 du projet de loi.
Ainsi, l'article prévoit que dans le cas
où l'obligation de distribuer l'électricité ne s'applique pas, un titulaire
d'un droit exclusif devra obtenir l'autorisation du ministre de L'économie, de
L'innovation et de l'Énergie pour distribuer de l'électricité à une personne ou
à une catégorie de personnes au tarif applicable. La délivrance de cette
autorisation pour le ministre est encadrée par des critères dont il doit
notamment tenir compte.
Cet article vise également à prévoir que ce
régime transitoire ne s'applique pas lorsqu'un titulaire d'un droit exclusif a
conclu avec un demandeur une entente avant le 2 décembre 2022 qui prévoit un
engagement financier du demandeur. Ainsi, l'obligation de distribuer de
l'électricité, prévue au premier alinéa de l'article 76 de la Loi sur la
Régie de l'énergie, s'appliquera à une personne qui a déjà conclu une entente
avec Hydro-Québec pour la distribution en électricité qui implique notamment
une contribution monétaire en prévision du raccordement ou le dépôt d'une
garantie financière sous forme de lettres de crédit pour les analyses
techniques réalisées.
Finalement, cet article précise qu'il a
effet, malgré les décisions rendues par la Régie de l'énergie dans le
dossier R4057-2018 et R4045-2018. Le dossier R4057-2018 concerne
l'établissement par la Régie de l'énergie des tarifs d'Hydro-Québec en vigueur,
qui prévoit que l'obligation de distribuer l'électricité ne s'applique pas pour
toute nouvelle demande d'une puissance de plus de 50 mégawatts. Le
dossier 4045-2018 concerne la fixation de tarifs et conditions de service
pour l'usage cryptographique appliqué aux chaînes de blocs. Or, le projet de
loi propose un nouvel encadrement pour l'obligation de divulguer... de
distribuer de l'électricité à ces catégories de consommateurs. Il faut donc
éviter toute contradiction entre le nouveau régime proposé et ces dossiers de
la Régie de l'énergie.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que nous avons des interventions? M. le député de
Jacques-Cartier, la parole est à de vous.
M. Kelley : Oui, je sais que
M. le ministre, on continue un petit peu de qu'est-ce qui a été adopté dans
l'article numéro six. Puis j'imagine, il n'y a rien qui change ici, les
décisions autour des critères, et tout ça, c'est juste une plus longue... et un
petit peu de concordance, mais aussi une plus longue explication de qu'est-ce
qui se passe exactement dans l'article six. C'est bien ça.
M. Fitzgibbon : En fait, on
veut adresser l'enjeu qu'on avait déjà, en haut de 50 mégawatts, c'était
le gouvernement décidait, donc on va conformer ça pour ne pas qu'il y ait
duplication, puis l'autre, on a passé un décret en décembre sur la
cryptomonnaie. On a enlevé le bloc qui avait été alloué. C'est pour reconnaître
que cette décision-là avait été prise, c'est ça?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...
M. Fitzgibbon : Plus ou
moins, rajoute des choses s'il en manque.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, là, je dirais l'essence, là, il y a effectivement le volet de pas
entrer en contradiction avec les dossiers de cryptomonnaie, là, qui étaient
devant la régie, qui prévoyaient un cadre. Mais là, maintenant, le cadre est
clair, a été adopté en fait par la modification à l'article 76. Et puis,
entre le moment où il y aura un règlement, qui va venir prévoir finalement des
cas et des conditions, dans lesquelles l'obligation de desservir ne s'applique
pas, bien, il fallait prévoir un régime transitoire, finalement, qui dit que
finalement, il ne s'appliquera pas pour les nouvelles...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : ...une
demande de plus de cinq mégawatts, sauf s'il y a eu un engagement financier,
là, qui a été pris par l'entreprise avant la présentation du projet de loi.
Donc, c'est vraiment pour faire le pont entre le régime actuel jusqu'à
l'adoption d'un règlement, là, où les cas et les conditions dans lesquelles
l'obligation de distribuer de l'électricité ne s'applique pas va être prise par
le gouvernement.
M. Kelley : Et l'exemple
qu'on utilise ici, c'est la cryptomonnaie, mais un jour le même type de pouvoir
peut utilisé de débrancher une autre entreprise, industrie, si jamais... ou
c'est vraiment il faut aller cas par cas avec une autre loi, un décret,
règlement, ou... Juste de bien comprendre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : C'est
les nouvelles demandes. Donc ce n'est pas une question de débrancher, c'est
pour les nouvelles demandes.
M. Kelley : O.K. C'est
seulement les demandes. O.K. Parfait.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Merci, M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Juste une
question. On ne parle pas... Dans l'explication, je suis curieux, on parle de
cryptographie appliquée aux chaînes de blocs, mais pas de cryptomonnaies. Ça,
ça veut dire qu'on élargit en fait la question à aux chaînes de blocs qui ne
touchent pas au... Et ce que même il y a d'autres projets que de la
cryptomonnaie au Québec? Je serais curieux.
M. Fitzgibbon : Il faudrait
que je vérifie. Je ne penserais pas. Mais est-ce qu'on avait en tête, à de
l'époque, c'était la cryptomonnaie, là, assez clairement. Il faudrait que je
regarde s'il y a d'autres chaînes de blocs, pas cryptomonnaie, mais je ne pense
pas. Mais on pourrait vous revenir sur ça.
Des voix : ...
M. Fitzgibbon : M. Bahan.
M. Bahan (David) : Bien, dans
le fond, c'est le terme utilisé dans la décision de la Régie, c'est
principalement de la cryptomonnaie. Bon. Est-ce qu'il y aurait pu avoir
d'autres applications de chaînes de blocs? Bon, ça, on n'a pas ce détail-là. On
peut vérifier, là, mais c'est principalement de la cryptomonnaie, là.
Une voix : Non, c'est ça.
M. Bouazzi : Parce que, si
je peux me permettre un commentaire éditorial, la cryptomonnaie, ça ne sert
spécialement à rien d'autre qu'à faire de l'économie financiarisée. Mais les
chaînes de blocs, évidemment, peuvent avoir des utilités. Question par
curiosité : Est ce que vous savez, les projets de «data centers» d'Amazon
par exemple, qu'il y a ici à Québec ou de Google à Montréal ou d'Azure, est ce
que ce genre de projets demande plus que cinq mégawatts ou...
M. Fitzgibbon : La réponse
est oui. Et d'ailleurs, dans la liste que nous avons de 8 000 à
10 000 mégawatts, on veut être très prudent pour ne pas connecter.
D'ailleurs, c'est une des raisons pourquoi Hydro-Québec nous le demande, parce
qu'entre cinq et 50, il y avait plusieurs centres de données. Je ne dirais pas
ici, en chambre... en commission qu'on ne veut pas en faire des centres de
données, là, parce que les données québécoises, par exemple, on veut les
traiter comme il faut. Mais il faut être très parcimonieux parce que c'est très
demandant au niveau énergétique, peu de création d'emplois rémunérateurs, même
si la création d'emplois n'est pas le critère principal d'accorder de l'argent
maintenant, c'est plutôt de rehausser la productivité. Il y a des enjeux au
niveau des centres de données. Alors, les enjeux sont plus au niveau de
l'allocation des mégawatts. Je préfère par exemple avoir une usine de batteries
que d'avoir trop de centres de données. Ça étant dit, on est les... Tous ces
joueurs-là auxquels vous référez ont été très alertés par ce qui se passe
présentement, puis il y a des demandes intéressantes qui sont faites, puis on
va regarder. C'est un autre exemple. On va regarder quelles sont les retombées
à l'extérieur du centre de données, comme par exemple, c'est-u des données du
Québec que vous traitez, de nos PME, puis il va y avoir une considération qui
vont plus grande que si c'est des données internationales pour lesquelles il
n'y a pas de retombées. Mais...
M. Bouazzi : Est ce qu'on est
capable d'empêcher des données internationales d'arriver sur des centres de
données d'Amazon qui sont ici?
• (17 h 20) •
M. Fitzgibbon : ... j'ai
manqué le début, je m'excuse.
M. Bouazzi : Est-ce que... Je
serais étonné... Enfin, c'est possible, là, mais ça me paraît quand même
compliqué de s'assurer que ça ne soit pas les données internationales ou juste
du Massachusetts, par exemple, qui utilise les «data centers» pour des raisons
de réplication, de résilience, etc. Je...
M. Fitzgibbon : En fait, j'ai
rencontré avec l'équipe puis les gens de tous que vous avez mentionnés, le
GAFAM principalement, qui sont tous des centres de données et ils savent très
bien que, pour accorder... Là, le chiffre qu'on a dans les projets, c'est...
il y a 1 850 mégawatts de demandes de centres de données déjà. Alors,
on ne peut pas tout faire. Alors, c'est clair que ces gros joueurs-là réalisent
qu'il faut qu'ils nous convainquent qu'il y a un effet collatéral ici au
Québec, puis ils peuvent nous donner la liste des clients...
M. Fitzgibbon : ...qu'ils ont
déjà et qu'ils veulent solliciter... ou comment est-ce qu'ils vont meubler
l'expertise. Par exemple, moi, je pense qu'on doit avoir une zone innovation en
cybersécurité. Clairement, on a un enjeu là. Bien, tout le monde a un enjeu.
Alors, dans la mesure où certains de ces joueurs-là peuvent aussi aider notre
filière cybersécurité... ou en... au centre de données, ça va être une
considération. Un exemple que, normé ça, ça serait impossible. Alors, on ne
pourra pas tout faire les centres de données... mais on va choisir ceux qui
vont apporter une valeur dans l'écosystème du Québec.
M. Bouazzi : Et pour prendre,
je ne sais pas, moi, le cas de Google ou d'Azur, est-ce qu'ils ont et... ou ils
auront accès à quel genre de tarification? Est-ce que c'est le genre d'exercice
où ils pourraient avoir accès à une tarification préférentielle?
M. Fitzgibbon : Non, parce
qu'encore une fois, ici, les seules entreprises qui ont une tarification qui
n'est pas régie par la Régie de l'énergie, c'est des... Il y a neuf entreprises,
dont les alumineries. Tous les autres, c'est la Régie de l'énergie qui
applique... D'ailleurs, la cryptomonnaie, si vous vous rappelez peut-être quand
le décret, on l'a enlevée, il y avait eu à l'époque comme allocation, je pense,
c'était 3.5 sous... J'y vais de mémoire. Il y avait une location à un prix
qu'on n'avait pas. C'est pour ça qu'on a décidé d'enlever la crypto. Mais la
cryptomonnaie, si les gens veulent venir, puis ils nous disent : On va
payer quinze sous du kilowattheure. Peut-être qu'on pourrait les considérer.
Alors, étant donné que la Régie avait des tarifs, à notre avis, trop bas, c'est
nous, avec Hydro-Québec, qui a décidé qu'on était pour exclure le bloc de
300 mégawatts. Donc, c'est sûr que... non. La réponse à votre question, c'est
que, présentement, les centres de données ont tous le même tarif.
M. Bouazzi : Qand vous dites
«exclure», on parle de quoi? Parce que je me souviens de l'annonce,
effectivement. Est-ce que... déconnectés ou ils sont connectés?
M. Fitzgibbon : Non, non.
C'est les futurs... En 2018, le Parti libéral avait alloué, bien, avait demandé
à la Régie d'allouer 300 mégawatts... 300 mégawatts pour la crypto à
un tarif régi par la Régie, qui était, je pense, 3.5 sous, là. Il va
vérifier.
Alors, bon, heureusement, il n'y en a pas
eu tant que ça, mais là, woups, il y avait une effervescence de crypto. Alors,
quand Hydro-Québec... Woups! La demande commence à être grande. Mme Brochu
m'a appelé, elle m'a dit : Je ne suis pas sûre qu'on veut ça, considérant
le bilan qui se resserre. ...ça a pris 30 secondes, elle a dit non. Donc
on a fait un décret pour enlever... En fait, c'est un décret qu'il a proposé à
la régie... de dire : Enlevons ce bloc-là. Parce qu'un bloc de
300 mégawatts duquel il en restait une partie, 250, à 3.5 sous du
kilowattheure, ça n'a pas de sens.
M. Bouazzi : Mon recherchiste
me souffle 270.
M. Fitzgibbon : C'était entre
4 et 5 sous. Ce n'était pas 3,5.
M. Bouazzi : Et donc il
retombe sur quel genre de tarification?
M. Fitzgibbon : Bien, à ce
moment-là, c'est en haut de cinq mégawatts, donc ça va être la décision du
gouvernement.
M. Bouazzi : Sauf que celles
qui existent déjà, elles restent.
M. Fitzgibbon : Ah! c'est
ça... eux autres, on ne retourne pas en arrière. D'ailleurs, dans l'application
de la loi, on parle du 2 décembre, puis on dit ici, là, on l'a approuvé
tantôt : Si un projet a été approuvé par Hydro-Québec, le récipiendaire
des mégawatts a fait un engagement financier, on ne change pas ça, là.
M. Bouazzi : Donc, eux, ils
restent à 3... à 4.
M. Fitzgibbon : Oui. Au taux
qu'ils ont finalement, oui.
M. Bouazzi : O.K.
M. Fitzgibbon : Bien, ça,
c'est un taux de la Régie de l'énergie. Alors, est-ce qu'il peut changer un
jour? La Régie peut décider de modifier les taux. Ce n'est pas nous autres qui
décident.
M. Bouazzi : O.K. D'accord.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, M. le député. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article neuf est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, l'article neuf étant adopté, nous allons procéder à la lecture de
l'article dix. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Fitzgibbon : Merci, M. le
Président. Article 10 : La présente loi entre en vigueur à
l'exception de l'article six qui entre en vigueur à la date de... Je
recommence. La présente loi entre en vigueur le, indiquer la date de sanction...
à l'exception de l'article six qui entre en vigueur à la date de l'entrée en
vigueur du premier règlement pris en vertu du paragraphe 2.4 du premier
alinéa de l'article 112 de la Loi sur la Régie de l'énergie, édictée par
l'article sept de cette présente loi.
Ça veut dire : Cet article vise à
prévoir que le projet de loi entrera en vigueur à la date de sa sanction, sauf
l'article six.
En effet, l'article six qui modifie
l'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie, chapitre R.6,01, entrera en
vigueur seulement lorsqu'un premier règlement du...
M. Fitzgibbon : ...le
gouvernement, prévoyant les cas et les conditions selon lesquelles l'obligation
de distribuer l'électricité de titulaires d'un droit exclusif de distribution
ne s'applique pas. Pris en vertu du paragraphe 2.4 du premier alinéa de
l'article 112 de la loi sur la Régie de l'énergie proposé par
l'article 7 du projet de loi... entrée en vigueur. Entre-temps, c'est la
mesure transitoire proposée à l'article 9 du projet de loi qui trouvera
application.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce que nous avons des interventions du côté de l'opposition
officielle? M. le député de Maurice-Richard, souhaitez-vous revenir?
M. Bouazzi : Je ne sais pas
si vous me permettrez de poser une question. En fait, je trouve très clair
l'article en question, mais juste étonné. Ah non! C'est bon, c'est bon, ce
n'est pas grave. C'est bon.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 10, le dernier article du projet de loi. Est-ce que
l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, l'article dix étant adopté, nous arrivons à la fin de l'étude
détaillée...
Une voix : …
Le Président (M. St-Louis) :
Je disais : L'article 10 étant adopté, nous allons... nous arrivons à
la fin de l'étude détaillée et je vais avoir besoin de vous pour l'adoption des
intitulés de chapitres. Est-ce que ces derniers sont adoptés?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
On a besoin de vous aussi pour l'adoption du titre du projet de loi. Est-ce que
ce dernier est adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Donc, le titre du projet de loi est adopté ainsi que les intitulés de
chapitres. Je propose que la commission recommande la renumérotation du projet
de loi amendé. Est-ce que cette motion est adoptée?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Je propose aussi que la commission adopte une motion d'ajustement des
références. Est-ce que cette motion est adoptée?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Donc, nous en sommes à l'étape des remarques finales. Je cède la parole au
porte-parole du deuxième groupe d'opposition et député de Maurice-Richard, la
parole est à vous.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. C'était des échanges très instructifs. Nous, évidemment, on revient
sur l'essence même du projet de loi par rapport à ce qu'on a entendu en
commission parlementaire. On trouve toujours très triste que, quand on fait des
consultations et qu'il y a à peu près...disons, l'extrême majorité des
intervenants qui demandent de revenir à la Régie, tout en rappelant qu'ils
étaient contre ce pouvoir qu'on enlève de la Régie de définir les tarifs
d'électricité et qu'en fin de compte il n'en est mention nulle part et qu'il
n'y avait pas en fait d'écoute de la part du ministre sur ce qui a été proposé.
• (17 h 30) •
Une fois ceci dit, sur le maximum du tarif
qui a été mis, nos remarques, on les a exprimés, on pense que le 3 %
actuellement... Un 0 %, donc, pas d'augmentation de tarifs d'électricité
pour une première année aurait fait beaucoup de bien aux familles et surtout
les moins nantis d'entre elles. C'est une grille de lecture qui nous est très
chère de comprendre quelles sont les conséquences des projets de loi et surtout
sur les personnes les plus vulnérables ou tout simplement les moins fortunées
de notre société. Malheureusement, le projet de loi aurait pu aller plus loin
dans ce qu'il propose.
Et enfin un autre problème de gouvernance,
car le premier étant celui du pouvoir qu'on a enlevé à la régie, est un
problème de gouvernance... l'autre problème de gouvernance, c'est les pouvoirs
que ce projet de loi octroie au ministre, sans une saine gouvernance ou un
contre-pouvoir, et le fait que, plutôt que d'avoir à définir quels sont les
critères qui font qu'un projet est acceptable ou pas, et de trouver une entité
telle que, par exemple, la Régie pour appliquer ces critères... qui, pourtant,
seraient définis par le ministre. Donc, ce n'est pas un pouvoir qu'on enlève au
ministre, mais c'est une gouvernance qu'on apporte autour de la prise de
décision de qui sera raccordé ou pas dans les prochaines années.
Malheureusement, ce projet de loi ne prend pas ça en compte et octroie des
pouvoirs...
17 h 30 (version non révisée)
M. Bouazzi : ...discrétionnaires,
en fait, au ministre qui sont pour le moins assez monumentaux. Voilà. Merci
beaucoup, ça sera notre mot final.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole au porte-parole de l'opposition
officielle et député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Et félicitations, M. le Président, sur votre premier projet de loi, mais
honnêtement c'était un plaisir d'être avec vous aujourd'hui. Puis je pense qu'on
va être probablement ensemble dans l'avenir, parce que je sais que le ministre
a un autre projet de loi qui s'en vient dans un an ou quelque chose comme ça.
Alors, j'ai hâte de travailler avec vous encore à ce stade-là. Je veux juste
dire merci au ministre et merci aussi à mon collègue de Québec solidaire pour
les échanges aujourd'hui. Je pense qu'on a eu un ton qui était pas mal
respectueux entre nous. On était capable de poser nos questions, faire nos
suggestions.
C'est sûr que, pour nous, la question de
la régie... de laisser le pouvoir pour fixer les tarifs dans les mains de la
régie était important, mais ça, c'est un débat, comme j'ai mentionné ce matin,
qu'on a eu sur le projet de loi n° 34, on a fait une centaine des heures
là-dessus. Alors, on comprend que ça, c'est une décision que le gouvernement a
pris, il veut rester dans cette voie-là que c'est... les députés, ce n'est
pas... c'est le ministre qui décide qui change avec les lois, les tarifs, et
tout ça. «Fine», O.K., on avance, on verra c'est quoi, les résultats de ça,
dans les prochaines années.
Puis je veux juste terminer rapidement, M.
le Président, parce qu'on a eu un petit peu un échange sur la cryptomonnaie,
des block chains, que le ministre continue de répéter que c'était le Parti
libéral qui a pris cette décision, envoyé la suggestion à la régie. O.K., je
peux accepter ça, mais je veux juste rappeler au ministre qu'en 2018 la
porte-parole et la députée de Saint-Hyacinthe a dit le suivant : «Que le
ministre Pierre Moreau laisse passer des projets d'investissements importants
pour la province, elle parle de cryptomonnaie, il doit avoir une vision, voir l'opportunité
qui représente ce marché émergeant et comprendre que le Québec possède tous les
éléments nécessaires pour accueillir cette nouvelle technologie tout en
incluant nos surplus d'électricité.» Puis je veux juste souligner un communiqué
de presse de la Coalition avenir du Québec avec une belle photo de l'ancien
premier ministre, monsieur Couillard, où il dit le suivant : «La
technologie des chaînes de blocs révolutionne actuellement l'univers de
stockage des données. Depuis quelques mois, une certaine des entreprises ont
approché Hydro-Québec afin de s'approvisionner en énergie et ainsi faire
profiter la province des importants investissements et même nos surplus d'électricité.
Alors que ces entreprises voudraient investir chez nous et créer des emplois et
qu'Hydro-Québec est prête, le gouvernement libéral, lui, se traîne les pieds.
Plutôt que d'encadrer l'industrie comme on lui demande de le faire, d'être
proactif afin que le Québec soit un pionnier dans cette technologie nouvelle,
le gouvernement libéral met littéralement un frein à ces investissements en
posant un moratoire. Selon le P.D.G., la société d'État serait en mesure de
vendre cinq térawattheures des surplus d'électricité aux entreprises actives
dans la chaîne de blocs d'ici quatre ans, mais le ministre l'empêche. La
Coalition avenir Québec souhaite que le gouvernement libéral doit saisir cette
opportunité économique qui représente cette technologie puisque le Québec a des
atouts importants pour se tailler une place de choix dans ce marché naissant de
l'électricité verte et un climat favorable. La CAQ propose de réserver un bloc
d'énergie à ces entreprises qui souhaitent développer un écosystème relié à la
chaîne des blocs.»
Alors, je veux juste dire et rappeler que
peut-être le gouvernement libéral... aller à l'avant, mais que l'opposition...
la deuxième opposition, à l'époque, était très favorable à cette action qui
était prise là. Alors, c'est tout, M. le ministre. Et merci beaucoup pour les
échanges productifs aujourd'hui.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, M. le député. Avant de céder la parole au ministre pour ses remarques
finales, est-ce qu'il y a des membres de la commission qui représentent le
gouvernement... Est-ce qu'il y en a qui auraient des interventions à faire? C'est
bon? M. le ministre.
M. Fitzgibbon : Oui, bien,
premièrement, merci aux deux collègues et leur équipe. Je pense qu'effectivement
ça a été un... C'est mon deuxième projet de loi, le premier avait été pas mal
plus long. Alors, j'apprécie qu'il y a eu des bons échanges. Puis on peut ne
pas être d'accord, mais on peut être capable de se parler de façon civilisée,
ce qui a été le cas, alors je suis très heureux de cette expérience-là.
Un peu d'anecdotes avant qu'on rentre dans
les trois sujets que je veux juste couvrir. Bien, premièrement, je pense que
les choses changent rapidement. Effectivement, si j'ai un recul en 2018, quand
on est arrivés en poste, on avait des surplus énergétiques...
M. Fitzgibbon : ...à ne plus
finir. Même votre ancienne chef, Mme Anglade, parlait de dépenser
100 milliards en hydrogène. Alors, les choses changent rapidement, et
c'est clair qu'aujourd'hui on reconnaît tous ici que le bilan énergétique est
très serré. Les engagements que nous avons pris en termes de lutte aux
changements climatiques, par exemple, sont pharaoniques. Les projets qui
peuvent donner de la richesse au Québec sont grands aussi. Nous n'avons pas
tous les électrons qu'on aimerait avoir. Donc, c'est clair que la filière de
transition énergétique, dans les prochains 10 ans, va être le dossier le
plus important que le gouvernement va avoir... il n'y a aucun doute. C'est pour
ça d'ailleurs que des changements subséquents qui vont devoir être faits, je
pense, Hydro-Québec... doit être fait, vont être assujettis à des audiences
publiques. Il faut écouter la société civile. C'est un sujet qui est tellement
émotif pour les Québécois, que je peux rassurer tout le monde qu'on va le faire
dans l'ordre.
Maintenant, je suis heureux aujourd'hui,
le p. l. 2, on pense à la population, au tarif domestique, 3 %. Zéro
aurait été mieux. C'est 3 %, donc c'est mieux que 6.4 %. Moi, je suis
à l'aise de voir tout qu'est-ce qu'on fait pour la population. Je voulais
rassurer aussi les gens, la Régie de l'énergie n'a perdu aucun pouvoir. Elle
n'en a pas eu plus, mais elle n'a pas rien perdu. Toute la tarification va
rester la Régie de l'énergie. Donc, je pense que je veux rassurer la population
que c'est le cas.
Et dans le cas des cinq mégawatts, bien,
c'est Hydro-Québec qui nous disait : On est... la loi présente de
connecter par obligation, ça ne fait plus de sens, du gouvernement, aidez-nous!
Donc, on respecte le désir d'Hydro-Québec.
Et je veux rassurer aussi le député de
Québec solidaire qu'on va faire du mieux qu'on peut pour être le plus clair
possible sur les critères. Je vais aussi peut-être même divulguer de façon plus
précise le processus décisionnel parce qu'effectivement, quand on dit le
ministre va décider, bien là, on peut penser, woups! il va décider ça dans son
bureau. Alors, je veux rassurer que la même rigueur qu'on a pour Investissement
Québec sur des projets où on accorde des aides financières aux entreprises, il
faut avoir le même processus pour donner les mégawatts aux entreprises. C'est
parce qu'aujourd'hui je pense que la problématique du gouvernement, ce n'est
pas l'argent qu'on va donner aux entreprises et les mégawatts qu'on va leur
donner. Donc, la même rigueur qu'on a vue pour Investissement Québec, pour
l'octroi de subventions financières ou de prêts, il faut l'appliquer pour les
mégawatts parce que ça va être un élément très important.
Alors, je conclus en disant merci. Merci,
M. le Président. Vous avez une faute seulement, mais vous l'avez corrigée, puis
on ne vous en tient pas rigueur. Alors, merci pour votre support. Merci, toute
l'équipe qui vous supporte aussi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. J'aimerais remercier tous les membres de la commission.
La commission ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 39
)