(Quinze
heures trente-quatre minutes)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles reprend ses travaux.
Et nous sommes
réunis, cet après-midi, afin de procéder à l'étude du volet Hydro-Québec des
crédits budgétaires du portefeuille Énergie et Ressources naturelles pour
l'exercice financier 2022-2023. Et une enveloppe de
2 h 30 min nous a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Grondin (Argenteuil) est remplacée par M. Provençal (Beauce-Nord).
Hydro-Québec
Le Président (M.
Lemay) : Merci. Avant de poursuivre, j'aimerais savoir s'il y a
consentement pour qu'on termine à 18 heures et que les minutes non
utilisées soient imputées... être utilisées par la partie gouvernementale.
Consentement. Très bien.
Alors, nous allons
procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes,
qui inclut les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits va
être effectuée seulement à la fin du temps qui est allouée, mais de la
prochaine séance, puisque nous aurons une autre séance pour le volet Énergie.
Discussion générale
Alors,
nous débutons de ce pas avec un premier bloc, avec l'opposition officielle. Et,
M. le député de LaFontaine, la parole est à vous.
M. Tanguay : Oui,
merci beaucoup. Pour un bloc de combien de temps?
Le Président (M.
Lemay) : Environ, là, 19 minutes, 20 minutes...
20 minutes, on va mettre ça de même.
M. Tanguay : O.K.
Parfait. Merci beaucoup, M. le Président. Heureux que vous précisiez nos
travaux. D'abord saluer M. le ministre et les personnes qui l'accompagnent,
saluer Mme Brochu, P.D.G. d'Hydro-Québec, bienvenue à la commission, et
celles et ceux qui l'accompagnent également, saluer les collègues de la
banquette ministérielle et collègues des oppositions.
J'aurai l'occasion...
Puis, ce qui est plaisant dans les crédits, c'est qu'on peut discuter plus
amplement. On n'est pas pris comme dans la période de questions, j'ai 30 secondes
puis le ministre a 45 secondes, puis là on essaie de la sortir du stade à tous les coups. Là, on a le
temps de discuter, puis de jaser, puis de voir un peu... sur un sujet
excessivement important, Hydro-Québec et la
vente d'électricité localement et à l'extérieur du
Québec. Mme Brochu, j'aurai l'occasion de vous poser des
questions par rapport, notamment, évidemment, à votre plan stratégique.
Peut-être, dans un
premier temps, M. le Président, vous me permettrez de souligner qu'en vertu de
la loi il est important pour nous, comme Parlement, comme commission
parlementaire, de pouvoir rencontrer et questionner la P.D.G. d'Hydro-Québec
sur son plan stratégique. Je pense que vous l'avez déjà exprimé publiquement
que vous, vous serez très enthousiaste à venir débattre et discuter de votre
plan stratégique avec nous.
Et je profite de
cette tribune, M. le Président, pour réaffirmer notre souhait de l'opposition
officielle d'affirmer au ministre et peut-être au leader du gouvernement, qui
nous écoute, je sais que c'est les travaux de la commission parlementaire, mais
notre désir, donc, de procéder le plus rapidement possible, je ne sais pas si
le ministre veut commenter là-dessus, mais pour qu'on puisse se rencontrer,
Mme Brochu et son équipe, sur son plan stratégique dans les meilleurs
délais. Est-ce que, M. le ministre, c'est une chose qui se fera ou... quelles
indications vous avez, là?
M. Julien : On
regardera ça ensemble volontiers, avec les leaders, pour voir cette
possibilité-là.
M. Tanguay : Pour
la fixer, mais vous ne voyez pas d'écueil à prime abord, là.
M. Julien : Alors, on verra entre les leaders, justement, pour
voir qu'est-ce qu'on en fait, de cette demande-là.
M. Tanguay : Alors,
on la réitère, M. le Président. M. le ministre, j'aimerais... On a
Hydro-Québec, on va parler des tarifs. Vous aviez dit, donc, que l'inflation,
par un amendement législatif, allait être limitée à 3 %, donc ça requiert
le dépôt d'un projet de loi. Quand ledit projet de loi sera-t-il déposé?
M. Julien : Oui,
merci. Bien, d'entrée de jeu, je tiens à saluer tous les collègues et
naturellement toutes les équipes, à la fois de chez Hydro-Québec, qui ont
travaillé très fort pour la préparation, et les équipes du ministère. Donc,
merci de pouvoir discuter avec nous, là, durant les deux prochaines heures et
demie. Je pense qu'on va avoir plein de sujets palpitants.
Écoutez, on a bien mentionné notre intention de
déposer, d'ici la fin de la session, un projet de loi qui va venir faire quoi
essentiellement? On l'a bien mentionné, le projet de loi qui a été adopté
prévoit l'augmentation à l'inflation des tarifs d'hydroélectricité sur une
période de 60 mois, cinq ans, et des causes tarifaires aux cinq ans où on
fait, en fin de compte, le même travail qu'on faisait sur base annuelle.
Naturellement, on convient que, dans la conjoncture qu'on a déjà discutée, la
particularité à la fois avec l'aspect pandémique, à la fois avec la guerre en
Ukraine, on voit que l'inflation,
actuellement, est nettement plus élevée de manière conjoncturelle et ponctuelle
de qu'est-ce qu'on a connu dans le passé. Alors, on va mettre un
mécanisme en place, d'ici quelques semaines, qui va être proposé à l'intérieur
d'un projet de loi. Donc, on connaît où on souhaite arriver, mais, avec les
légistes, on doit trouver la bonne forme à introduire à l'intérieur de la loi.
Mais je réitère que ce soit maxé à 3 %,
mais, de manière plus spécifique, c'est maxé au couloir de la Banque du Canada
qui vient fixer, en fin de compte, une valeur cible d'inflation avec un
couloir. Donc, actuellement, il est 3 %, le maximum du couloir. Donc, à
l'intérieur du projet de loi qui sera déposé, ça visera justement à maxer les
hausses tarifaires à la borne supérieure de ce couloir.
M.
Tanguay : Est-ce que, puis vous l'avez déjà mentionné,
c'était un 3 %, donc vous confirmez le 3 %, y aura-t-il donc
aussi un plancher à 1 %?
M. Julien : Alors, je réitère que
c'est le maximum... est au maximum du couloir de la Banque du Canada, qui est
revu à peu près aux cinq ans, donc qui a été revu dernièrement et qui est à
3 %, naturellement, toutes choses égales par ailleurs. La Banque du Canada
est le principal outil de gestion, justement, d'une inflation adéquate ici, et,
essentiellement, actuellement, la cible est à 2 % et entre 1 et 3 %,
le couloir, mais la volonté, c'est seulement le maximum à 3 %, il n'y aura
pas de minimum.
M. Tanguay : Il n'y aura pas de
plancher à 1 %, là.
M. Julien : Non.
M.
Tanguay : O.K. Est-ce que le projet de loi aura vocation
aussi de faire autre chose ou ce sera spécifiquement là-dessus?
M. Julien : Ce sera spécifiquement
là-dessus de ce que...
M. Tanguay : Il n'y aura pas d'autre
chose. O.K. Parfait. On attend ça avec impatience. Et, pour vous rappeler aussi
dans la discussion que vous allez avoir avec le leader quant à notre désir
d'entendre Mme Brochu sur le plan stratégique d'Hydro-Québec, vous pourrez
ajouter également un petit rappel pour lui que, selon les indications que j'ai,
le mardi 17 mai est la date limite pour déposer un projet de loi, qu'il
puisse être adopté d'ici la fin de nos travaux, le 10 juin. Alors, le plus
tôt sera le mieux, si on veut avoir le temps d'en discuter.
M. Julien : Mais vous êtes bien
aimable de me rappeler ça, cher collègue...
M. Tanguay : C'est toujours pour
vous rendre service.
M. Julien : ...mais, à la fin, il
n'y a pas de surprise, hein, je veux dire, ça ne peut pas être plus limpide que
ce que je vous mentionne.
M. Tanguay : C'est pour ça que je
m'explique mal le délai.
• (15 h 40) •
M. Julien : C'est à cause que — bien,
vous êtes légiste, moi, je suis comptable — il faut bien s'assurer, en
fin de compte, que les articles qu'on vient proposer ne prêtent pas flanc à
tous égards. Donc, je laisse les légistes travailler là-dessus pour me donner
cette assurance-là.
M. Tanguay : Parfait. Alors, on va
se fier sur votre équipe de légistes. Ça pourrait même être un milieu de
phrase, étant limité à 3 %, entre deux virgules. Ça pourrait être juste un
article dans le fameux article de la loi, alors...
M. Julien : Je trouve que vous
trouvez l'idée bonne, donc je suis content de savoir ça.
M. Tanguay : Non, j'ai hâte d'en
débattre avec vous. On n'est pas sur le fond des choses, parce que vous savez
tout le bien que j'ai dit sur cette idée-là, alors...
M. Julien : Je m'en rappelle très
bien.
M. Tanguay : C'est
bon. J'aimerais... Et puis j'aurai l'occasion, Mme Brochu... M. le
Président, j'aurai l'occasion,
Mme Brochu, de discuter évidemment du plan stratégique ici, mais on aura
l'occasion d'en faire davantage. Je
vais vous parler d'un projet, puis j'aime autant vous le dire tout de suite,
alors peut-être que vos équipes pourraient peut-être sortir de l'information sur le projet Onimiki en
Abitibi-Témiscamingue, dans le Témiscamingue. Alors, O-n-i-m-i-k-i. Ce
projet-là, j'aurai des questions pour vous. Si ce n'est pas dans ce bloc-là,
j'en aurai plus tard. Mais ça vous laisse le temps, peut-être, de demander à
vos gens de faire rapidement un état de la situation là-dessus.
Mme Brochu, P.D.G. d'Hydro-Québec, l'ère
des grands projets de barrages hydroélectriques est-elle définitivement
révolue?
Le Président (M. Lemay) : ...consentement
pour que Mme Brochu puisse prendre la parole.
M. Julien : Certainement.
Le Président (M. Lemay) : Consentement.
Et puis, puisque c'est la première intervention, simplement vous nommer avec
votre titre, ensuite vous pourrez y aller avec la réponse.
Mme Brochu (Sophie) : Oui, bonjour.
Ravie d'être ici. On est contents. Comme vous le savez, on se prépare beaucoup,
beaucoup. Il y a des dizaines de personnes qui passent des centaines d'heures à
préparer cette conversation-là sur Hydro. Ça fait que ça nous réjouit.
Je débute en vous disant que je relève d'une
commotion cérébrale et que l'éclairage ici est extrêmement difficile. Alors, je vous demande... Ce n'est pas
par manque de déférence, mais je ne pourrai pas vous regarder toujours à
hauteur des yeux parce que ça ne sera pas
bon. Ça fait que, si je regarde mon micro, je vous prie de ne pas m'en tenir
rigueur.
Donc, l'ère des grands barrages... Non, l'ère
des grands barrages n'est pas révolue. En fait, ça dépend ce qu'on entend par
révolue, pendant combien de temps. On est riches, au Québec, de tous les actifs
qui ont été construits par des générations de bâtisseurs qui étaient absolument
visionnaires, qui nous ont dotés d'une électricité qui est belle,
concurrentielle, abondante. Et on a découvert, avec le temps, qu'elle avait
l'extraordinaire caractéristique d'être propre et renouvelable. Donc, cet
actif-là hydroélectrique est extrêmement précieux.
Quand on regarde devant nous, puis vous avez lu
le plan stratégique, le plan est très, très clair, on a des besoins à servir et
il y a toute une panoplie d'outils qu'on peut mettre... auxquels on réfléchit à
court, moyen, long et très long terme. Pour toutes sortes de raisons
d'actualité, souvent, on réfléchit, puis c'est correct, là, mais, à
Hydro-Québec, dans une immédiateté qui n'est pas représentative de la manière
dont on gère Hydro-Québec. Hydro-Québec se gère à très court terme, mais à très
long terme également. Qui pourrait dire, par exemple, qu'il n'y aura plus
jamais de pétrole acceptable sur la planète Terre ou sur le continent? Auquel
cas, à ce moment-là, il est possible que les dirigeants de l'époque prendront
la décision de dire : Il est temps de relancer un barrage. Si d'aventure
il y avait beaucoup de demandes qui se développent dans la transition
énergétique, beaucoup plus rapidement que ce que tout le monde prévoit,
peut-être qu'un jour on aura besoin de se tourner puis de réfléchir à ce qu'on
appelle enclencher un barrage.
D'ici ce temps-là, il y a beaucoup de choses
qu'on peut faire. On doit d'abord faire beaucoup, beaucoup d'efficacité
énergétique. On en a fait passablement dans le passé. On a un bloc qui est
encore ambitieux, 8,2 térawattheures. Ce bloc-là représente l'énergie de
tout le complexe de La Romaine. Hein, il y a quatre centrales à La Romaine.
8,2 térawattheures, ce qu'on va économiser tout le monde ensemble, c'est
ça, c'est l'équivalent de La Romaine. Et puis après, bien, on le sait, on l'a
dit, dans la réfection de nos barrages existants... Ils sont vieux, nos
barrages, et ils sont comme nous, ils vieillissent, ils ont besoin d'amour, ils
ont besoin d'argent. Alors, quand on fait la réfection des ouvrages existants,
on va chercher vraiment des capacités significatives qui vont nous donner
2 000 mégawatts là, sur le flot continu de la maintenance. Et puis,
on l'a dit, on va se constituer un portefeuille de 3 000 mégawatts de
projets éoliens qu'on va avoir dans les cartons. Donc, on va connaître la
localisation, le coût de production, et
tout. Puis, au fur et à mesure que les besoins vont se concrétiser, selon
l'ampleur, selon le rythme, M. le Président, bien, on prendra la
décision de les mettre en service.
Alors, est-ce que l'ère des grands barrages est
révolue? C'est une grande, grande question littéraire. Dans les faits, l'idée,
c'est de gérer l'ensemble des outils. Il est clair que, présentement, les
équipes travaillent, puis on l'a dit dans le plan aussi, à poser un regard sur
le potentiel hydroélectrique du Québec existant et futur. Parce qu'avec les
changements climatiques, on le sait, puis en travaillant avec les grandes
organisations comme Ouranos, on sait que l'hydraulicité devrait nous être
favorable, mais la variabilité va être plus grande. On réfléchit, par exemple,
aux feux de forêt, qui vont être plus courants, puis on regarde l'impact sur
les lignes de transmission entre nos barrages et...
Alors, tout ça pour vous dire qu'on regarde
l'ensemble des outils qui sont à notre disposition. C'est une longue réponse,
mais c'est parce que la question est tellement vaste qu'il faut la mettre en
contexte. Alors, oui.
M. Tanguay : Oui, puis je vous
remercie pour ça. Puis, c'est ça, après-midi, l'objectif, c'est d'échanger de
la façon la plus constructive et intelligente possible sur les perspectives
d'avenir puis où on s'en va, tout ça. Quand je regardais... Évidemment, on tous
lu avec attention votre plan stratégique. Effectivement, d'ici 2035,
2 000 mégawatts qui vont découler d'une amélioration des barrages et
des ouvrages existants et 3 000 pour ce qui est de l'éolien. Mais
seriez-vous d'accord avec le fait que... À la première citation, là, on est
loin du compte, là : «Plus de 100 térawattheures additionnels
d'électricité propre seront requis pour que le Québec atteigne la
carboneutralité à l'horizon 2050.»
Mme Brochu (Sophie) : 2050.
M. Tanguay : 2050,
oui, mais on est comme très, très loin du compte. Et je ne vois pas, à moins
que vous me détrompiez, là, de ventilation qui nous amènerait à cette nécessité
d'avoir, d'ici 2050, 100 térawattheures de plus. Et, s'il y a une aire,
qui n'est pas terminée, de construction de grands barrages à un moment donné,
d'ici 2050, quand on parle de développer l'hydroélectricité, il faut le mettre
dans une échéance, on parle de 10, 15, 20 ans. Où serait le tableau qui
nous amènerait, d'ici 2050, à une capacité accrue de 100 térawattheures?
Mme Brochu (Sophie) : Oui, bien, en
fait, bien, c'est une très bonne question, ce que vous évoquez, c'est ce qu'on
appelle des courbes classées, des courbes de production classées puis des
courbes de demandes classées. Et, quand on regarde... D'ailleurs, le chiffre de
100 térawattheures est un peu inférieur mais dans les ordres de grandeur
que des grandes firmes expertes ont calculés, également.
Entre
maintenant puis 2050, je ne suis pas comptable, là, mais
on a un petit peu plus que 25 ans. D'ici cinq ans, il va y avoir
des technologies qui vont exister, qui n'existent pas aujourd'hui, de la même
façon qu'aujourd'hui il existe des
équipements qui sont beaucoup plus efficaces qu'ils ne l'étaient à l'époque.
Quand on calcule le 100 térawattheures, on se projette dans le temps avec une vision où la trajectoire de la
transition énergétique du Québec, avec une carboneutralité 2050,
est atteinte. Je ne suis pas en train de dire que ça n'arrivera pas. Ce que je
suis en train de vous dire, c'est qu'il faut avoir beaucoup d'ambition,
beaucoup d'ambition sur ce qu'on veut faire en termes de transition
énergétique. Il faut avoir aussi beaucoup de pragmatisme, parce qu'on ne peut
pas faire ça à n'importe quel coût, n'importe quel... à n'importe quel rythme,
tout le monde va être d'accord, et ça prend beaucoup d'humilité. Quand on a
préparé le plan stratégique, on réalisait... puis en discutant avec tout le
monde, puis je pense que les années actuelles nous démontrent à quel point il
faut être humble. Il y a deux ans, personne ne prévoyait l'ampleur de la
demande industrielle pour l'énergie du Québec telle qu'elle est, industrielle.
Personne. Dans deux ans, où allons-nous être? Dans trois ans, quatre ans,
quelles vont être les technologies?
Alors, quand
on se positionne, on se positionne pour être prêts et on gère ce que j'appelle
affectueusement, moi, l'optionnalité.
On ne le sait pas, mais on sait qu'on va avoir une demande à servir. Puis le
boulot d'Hydro-Québec, c'est d'être — puis,
encore une fois, je suis désolée, je baisse les yeux, là — le
boulot d'Hydro-Québec, M. le Président, c'est d'être à l'avance de la demande, mais pas trop loin.
Parce que, si on est trop loin, on développe des ouvrages, on développe
des capacités qui pèsent sur les tarifs ou qui pèsent sur les finances du
Québec. Et donc il ne faut pas prendre des risques.
Et l'exemple que je donne souvent, c'est celui
de l'avion. Si vous atterrissez à Paris demain matin puis que le pilote vous
dit : Nous sommes des génies, il restait un demi-gallon de diesel, vous
allez dire : Ils sont fous frettes. Ce n'est pas comme ça qu'on va le
gérer. Mais, si on vous charge une fois et demie le prix du billet, ça fait
qu'on se dit : On ne sait pas trop où est-ce qu'on va atterrir. Non,
évidemment, c'est une caricature, mais c'est ce qu'on cherche à accomplir.
C'est d'être un peu en avant.
• (15 h 50) •
Pour des barrages hydroélectriques, vous avez
tout à fait raison, ce n'est pas des trucs qui prennent deux ans, trois ans,
cinq ans. Alors, au fur et à mesure qu'on va avancer, on va voir, on l'espère,
un peu plus clair sur la trajectoire de la transition énergétique. Puis
aujourd'hui je suis portée par un grand espoir puis une grande crainte. Puis
mon grand espoir, ma grande crainte, c'est celui de l'effet ciseau sur la
planète actuellement. On peut reculer sensiblement en matière de transition
énergétique planétaire, parce que les gens vont vouloir se tourner, protéger,
développer des... Tu sais, la chaîne peut débarquer, a contrario, c'est le
contraire, on peut se mettre à vouloir accélérer la transition énergétique.
Hydro-Québec ne peut pas se mettre à deviner, mais il faut se préparer à toutes
les possibilités.
Alors, au fur et à mesure qu'on va avancer...
là, on fait un plan 2022-2026 avec le regard fixé, là, vraiment sur 2050.
Puis, à chaque année qui avance, bien, on va voir quel est l'état des lieux, où
est-ce qu'on est rendu, puis où va aller aussi notre économie. Et je pose la
question parce que quand on réfléchit, quand on dit 100 térawattheures, on
prend une hypothèse de base qui est à peu près la seule qu'on peut prendre à ce
stade-ci, c'est que la demande industrielle existante, par exemple, le tissu
industriel du Québec va être celui qu'on connaît plus, plus. Si le tissu est
différent, puis ce n'est pas un souhait que je fais, je fais juste dire si le
tissu est différent, bien, il est bien possible qu'il y ait une marge de
manoeuvre, là, intrinsèque. Donc, j'essaie de vous dire, j'essaie de vous
rentrer dans ma tente de dirigeante, là, puis dire : On gère
l'optionnalité, monsieur.
M. Tanguay : O.K.Et,
par contre, ces années-ci, qui vous permettent donc de déposer le plan
stratégique 2022-2026 pour les quatre
prochaines années, ne seront pas beaucoup différentes de ce qui pourrait être
le prochain plan stratégique 2026-2030, ou 2025-2030, ou...
Mme Brochu (Sophie) : Ah! oui,
ça pourrait être très différent.
M. Tanguay : Et en quoi,
aujourd'hui, vous êtes plus dans le brouillard que dans quatre, cinq ans?
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, le brouillard, monsieur, c'est l'état de la
planète. La planète est dans le brouillard. La planète, monsieur, est
dans le brouillard.
M. Tanguay : Et ça, vous
prévoyez ça va se dissiper dans quelques années?
Mme Brochu (Sophie) : Non, ce
que je dis, c'est qu'au fur et à mesure que le temps avance nous, on ouvre des
portes, puis, de temps en temps, on en ferme une, puis on fait un choix. Puis,
au fur et à mesure qu'on avance... Je vous donne un exemple. Moi, je ne suis pas une scientifique.
Demain matin, demain matin, quelqu'un découvre la capture du carbone, et ça devient économique, le plan
d'Hydro-Québec, il va changer. Alors, je ne dis pas que ça va arriver, je
ne dis pas que ça n'arrivera pas. Je
dis : Je ne le sais pas. Alors, il faut... Mettons que ça arrive en 2025,
le plan d'Hydro-Québec, il est possible qu'il change. Je ne dis pas que
c'est la bonne affaire, je fais juste dire : Il faut être humble. Il faut
être ambitieux, pragmatique, humble. C'est ce qui nous guide.
M. Tanguay : Et...
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre, vous vouliez rajouter quelque chose?
M. Julien : Oui, très, très
rapidement pour ne pas prendre du temps, là, à mon collègue, là. On doit
planifier court terme, c'est-à-dire cinq ans devant nous, qui n'est pas si
court que ça, parce que, dans les cinq dernières années, je pense que l'énergie
a plus changé que dans les cinquante précédentes, puis ça va continuer
d'évoluer. Et il faut avoir aussi l'humilité de se projeter 2050 en regardant
le portrait qu'on a actuellement. Mais, clairement, dans cinq ans, la situation
énergétique ou les solutions, l'intelligence artificielle, les gestions de
pointe, le Web, le Web énergétique, des villes
intelligentes va peut-être être complètement autrement qu'aujourd'hui. On ne
peut pas prétendre qu'on le sait. Ça va changer. Ça change vitesse grand
V. Mais aujourd'hui on dit : Dans les cinq prochaines, c'est déjà pas mal
plus certain.
Et toutes choses étant égales par ailleurs,
2050, la carboneutralité, ça va prendre ça avec le regard d'aujourd'hui qui va
évoluer de manière importante. Et il faut toujours rester à l'affût à la fois
sur l'agilité court terme et la vision long terme de l'objectif à atteindre.
Le Président (M. Lemay) : Environ
une minute à votre...
M. Tanguay : Oui, merci
beaucoup. Et Mme Brochu, merci beaucoup pour vos réponses. Je veux dire,
ça participe de la discussion. En quoi Hydro-Québec, justement, s'assure d'être
à l'avant-garde de la naissance de ces nouvelles technologies-là?
Mme Brochu (Sophie) : Bien,
écoutez, d'abord, Hydro-Québec est en lien avec de grandes entreprises
énergétiques à travers le monde, travaille avec un centre de recherche qui
s'appelle l'IREQ. Hydro-Québec investit 100 millions de dollars par
année dans la recherche sur ses métiers, la recherche électrique, production,
transport, distribution, sur ses clients, sur les besoins de ses clients.
L'IREQ développe des idées avec des chercheurs d'ailleurs. Est-ce qu'on va
déployer encore plus d'efforts pour être encore plus alerte sur les nouvelles
technologies? Il va falloir le faire. Puis ce qui est assez chouette, c'est
qu'il y a des gens de l'externe qui veulent comprendre ce que nous faisons. On
n'a certainement pas la prétention de tout savoir puis d'être parfait, mais on
a des gens qui ont vraiment le feu de voir venir, de comprendre.
Et je termine en disant que ce qu'on regarde,
c'est l'entièreté du monde énergétique, pas juste l'électricité. Qu'est-ce qui
va se passer dans toutes les formes d'énergie? Évidemment, on met plus
d'emphase sur certaines qui sont plus près de nous, justement, pour voir venir
tout ça. Encore une fois, il faut avoir beaucoup d'humilité. Beaucoup
d'ambition, beaucoup d'humilité.
Le Président (M. Lemay) : Ceci
complète le premier bloc d'échange. Nous passons maintenant la parole au
deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, la
parole est à vous.
Mme Massé : Merci. Pour
20 min 50 s, je crois. Merci, M. le Président. Bonjour, tout le
monde. Merci d'être avec nous, Mme Brochu. En fait, je veux juste
resouligner, là, retaper sur le clou de mon collègue. On pense aussi qu'il va
être nécessaire d'étudier, M. le ministre, le plan stratégique d'Hydro-Québec à
la CAPERN. On a aussi fait la demande à la présidence. Mais nous, on veut
quelque chose de plus, puis vous venez de me donner un argument de plus,
Mme Brochu, c'est qu'on pense qu'il est fondamental, puisque ce plan-là
arrive à une époque extrêmement stratégique, là où on en est aujourd'hui,
stratégique ou, en tout cas, dangereuse pour la planète, qu'on puisse aussi avoir, lors de ces auditions-là, Mme Brochu,
bien sûr, qui puisse être là, mais aussi qu'on entende d'autres experts, et
pas...
Vous avez aussi reçu, à la présidence, une
demande de Bernard Saulnier, hein, qui a été 30 ans, justement, à l'IREQ, sur les dossiers de l'Institut de
recherche d'Hydro-Québec, qui nous dit lui-même l'importance qu'on fasse
cette étude-là considérant des enjeux qui
sont énormes et que, démocratiquement, on aurait avantage à le faire à la
CAPERN. Donc, j'en rajoute. J'entends
le ministre qui dit : J'ai de l'ouverture. Maintenant, c'est plus que ça,
c'est ce qu'il faut faire, puisque les enjeux de l'énergie, ça
n'appartient pas qu'à Hydro-Québec, mais à l'ensemble de la population
québécoise.
M. le ministre, j'étais tellement contente de
vous entendre, la semaine dernière, dire, en point de presse, que l'électron
qui coûte le moins cher, c'est l'élément le plus efficace pour atteindre nos
objectifs de réduction de GES, c'est l'efficacité énergétique. J'étais
tellement contente d'entendre ça. En fait, je suis d'accord avec vous, je suis
d'accord avec vous.
M.
Julien : Mais, très rapidement, là, c'est Mme Brochu
qui m'a induit cette information-là, puis je la fais mienne.
Mme Massé : Bien, «good», on pense
pareil. Vous savez que la consommation par habitant au Québec, M. le ministre,
est autour de 225 gigajoules par personne, O.K., et qu'au Québec en
matière de consommation d'énergie on a cette... Je veux
dire, en fait, j'aimerais savoir de votre bouche, parce que j'ai entendu
différentes affaires, mais j'aimerais l'entendre de votre bouche, comment vous
trouvez que sont les consommateurs québécois, je parle au niveau de
l'habitation, par rapport à leur consommation d'énergie. Trouvez-vous que ça a
du sens? C'est correct? On en mange trop? C'est quoi, votre position là-dedans,
vous?
M. Julien : Bien, on est chanceux au
Québec, là, puis on va se le dire, quand on compare, en fin de compte,
naturellement, oui, il y a une notion de coûts. Puis on a Hydro-Québec, qui a
été bâtie à travers les 70, 75 dernières années, qui fait en sorte que
c'est une richesse pour les Québécois, les Québécoises, qui nous donne à la
fois des dividendes puis une énergie, somme toute, moins coûteuse qu'ailleurs.
Est-ce que ça aiguise les réflexes d'efficacité énergétique? Peut-être moins
par le fait même, mais, d'un autre côté, je pense que c'est une richesse qui
bénéficie à tous les Québécois, toutes les Québécoises.
Naturellement, comme le mentionnait
Mme Brochu, on a des objectifs ambitieux, chez Hydro-Québec, justement sur
l'efficacité énergétique. Puis, naturellement, il y a la notion d'énergie, la
notion de puissance, qui sont deux notions distinctes, et on doit s'attaquer
aux deux, justement. Et je crois honnêtement qu'avec des outils, avec également une conscientisation, on va atteindre
ces objectifs-là. Puis il va falloir mettre à contribution à la fois,
naturellement, les citoyens de manière unitaire, c'est-à-dire le volet
résidentiel, le volet industriel, le volet institutionnel. Et on travaille très
fort, parce que les objectifs sont audacieux, parce qu'effectivement, comme
vous le mentionnez, c'est toujours moins dispendieux, en fin de compte, de
faire de l'efficacité énergétique, à tous égards, que de faire du développement
de nouvelles énergies.
Mme Massé : Donc, ce que vous me
dites, c'est : Oui, il faut faire mieux. Mais est-ce que vous êtes...
est-ce que vous trouvez que c'est un bon niveau, un niveau idéal de
consommation par habitant qu'on a au Québec?
• (16 heures) •
M. Julien : Bien, je ne sais pas.
Alors, c'est-à-dire, je ne sais pas quel jugement que vous, vous portez, mais, moi, je pense que les Québécois, aujourd'hui, ont
besoin de l'énergie, en consomment, et on peut améliorer certainement la
façon de consommer. On va travailler de manière collaborative, en fin de
compte, à la fois avec les institutions, à la fois avec les citoyens, justement
pour atteindre les objectifs communs qu'on a de sobriété, à tout le moins
d'efficacité énergétique, qui va nous permettre de dégager à la fois de la
puissance et de l'énergie pour amener le Québec ailleurs avec cette richesse-là
qu'on a tous ensemble, qui va nous procurer de forts avantages économiques,
socioéconomiques pour l'ensemble des citoyens.
Mme Massé : Bien, écoutez, encore
là, si on parle de sobriété énergétique, on tient le même langage. Ceci étant
dit, je vous entends dire souvent : Mais, vous savez, avec les froids
hivernaux, les pointes, etc. Je regarde des pays comme la Norvège ou la Suède,
qui sont, en fait, presque à la moitié de la consommation d'énergie par
habitant que le Québec, il ne fait pas chaud non plus par là, là. Ça fait que,
bref, je suis contente de vous entendre, M. le ministre, parler d'efficacité
énergétique, étant une chose, mais aussi d'aller vers cette vision de sobriété
énergétique. Je pense que, là-dessus, on s'entend aussi.
M. Julien : On a des objectifs
audacieux. Puis effectivement, là, dépendant des pays, des endroits dans le
monde, naturellement, on doit travailler sur les infrastructures, sur tout le
volet, justement, de transition. Et encore là chaque nation a ses
particularités. Donc, à 0,35 $ le kilowattheure, ce n'est pas pareil qu'à
0,07 $ le kilowattheure, puis les gestes sont à la fois dictés par cette
notion-là de coût.
Mme Massé : Vous en êtes. Et le plan
stratégique qui nous a été déposé par Hydro-Québec nous apprend que la nouvelle
production d'électricité au Québec est autour de 0,11 $ le kilowattheure.
Combien ça coûte, savez-vous, M. le ministre, combien ça coûte, économiser un
kilowattheure au Québec?
M. Julien : Ça doit être au-dessus
de 100 $?
Mme Brochu (Sophie) : En fait, si on
y va avec un tarif équivalent, là, les mesures qu'on a déployées, à date,
coûtent à peu près 0,013 $. Puis ce à quoi on est en train de réfléchir
puis ce qu'on évoque dans le plan, c'est de réfléchir comment on peut induire,
justement, le comportement le plus efficace.
On a, vous avez sûrement vu, l'initiative
Énergie en commun, qu'on a lancée l'année dernière, puis on a interpellé tous
les Québécois sur plusieurs sujets. Et un des sujets, c'était la consommation
d'énergie. Et 84 % des Québécois, dans Énergie en commun, nous ont dit
qu'ils aimaient l'idée qu'Hydro-Québec récompense ceux et celles qui consomment
de manière plus efficace, bon. Alors, parce qu'il y a le montant qu'on consomme
puis il y a ce qu'on paie, qui sont les deux parties de l'équation.
Mme Massé : Bien, la chaire
d'énergie des HEC, elle, nous disait que d'économiser... Bien, si Hydro-Québec
arrive à 0,013 $, c'est bien, mais elle parlait plutôt d'entre 0,03 $
et 0,1 $. Mais peu importe, c'est moins cher que de le produire. Mettons qu'on
en arrive là, on comprend la même chose, tout le monde. Donc, avec votre
affirmation de la semaine dernière, avec ce que je viens d'entendre de
Mme Brochu, avec nos objectifs quand même ambitieux qu'on a
collectivement, on a appris par la même chaire d'énergie qu'il y avait un
potentiel d'au moins 12 térawattheures d'efficacité énergétique à aller
chercher au niveau du bâtiment. Je regarde le plan d'Hydro et je vois des
objectifs, ma foi, pas très élevés, hein : quatre
térawattheures, 2026; 8,2, 2029. M. le ministre, vous ne vous attendiez
pas d'avoir un 12 térawattheures comme objectif de la part de notre
société d'État?
M. Julien : Je vais laisser
Mme Brochu, naturellement, aller beaucoup plus loin dans ma réponse, mais
le 8,2 térawattheures, là, c'est très audacieux et, honnêtement, ça va
nécessiter énormément d'efforts pour y arriver. Alors, 2030, 8,2, l'équivalent
de La Romaine, là, ce n'est pas rien. Et soyez assurée qu'Hydro-Québec ni le
MERN n'est assis sur ses mains dans ce dossier-là pour, justement, augmenter
l'efficacité énergétique.
Mme Massé : O.K. Je n'ai pas besoin
de plus, parce que j'ai une autre question qui est directement en lien avec ça.
C'est-à-dire que, si, effectivement, l'électron qui coûte le moins cher, c'est
celui, comme vous l'avez dit, on est d'accord... c'est celui qui provient de
l'efficacité énergétique, pourquoi toutes nos énergies, je vais dire notre
énergie humaine n'est pas mise à atteindre le 12 térawattheures? C'est
pour ça que je me demande ça. Si c'est celui qui coûte le moins cher, je ne
comprends pas.
M. Julien : C'est définitivement
celui qui coûte le moins cher, mais, entre dire que c'est celui qui coûte le
moins cher et les limites qu'on peut atteindre en efficacité énergétique, ce
n'est pas du tout la même situation. Parce qu'à vous écouter il ne faudrait pas
en consommer du tout.
Mme Massé : O.K. Bien, merci.
Mme Brochu (Sophie) : Est-ce que
vous me permettez?
Mme Massé : Allez-y simplement,
parce que je n'ai qu'un bloc de 20 minutes pour toutes ces questions.
Mme Brochu (Sophie) : Oui, absolument.
Alors, mais... je me dépêche. Je me dépêche parce que, d'abord, j'aime beaucoup
les questions puis je pense que tout le monde voit ça, c'est parfait. Je
voulais vous dire, je suis très contente de la nature des discussions.
Franchement, on pourrait économiser davantage en
crinquant les tarifs très fort. Alors, on ne peut pas... Suivez-moi deux
instants, je vais prendre une caricature. Si le tarif de vente est très, très
faible, les gens sont moins incités à consommer. Donc, il faut subventionner un
comportement qu'on n'aurait pas besoin de subventionner si le comportement
était le bon, si le tarif était au bon endroit. Nous sommes rendus en 2022 avec
une tarification qui a été établie, en termes de principe, dans les
années 1980-1990. Donc, il y a probablement une modulation à avoir et une
modulation sur l'ampleur d'une consommation donnée dans un secteur donné.
Et, par exemple, si vous avez un petit
appartement qui est une passoire énergétique dans Hochelaga-Maisonneuve, que ce
n'est pas vous qui investissez dans le building, puis que vous payez
0,083 $ du kilowattheure, puis vous le prenez, le 0,083 $, parce
qu'il fait froid, puis... bon, et qu'à côté de ça vous avez des gens qui ont
les moyens de consommer beaucoup, beaucoup, beaucoup d'électricité, avec un
tarif patrimonial à 0,03 $, ils paient ultimement, par unité, le même
montant, il y a une réflexion à avoir là. Et donc on va pouvoir moduler les
tarifs. On va pouvoir arriver, un jour, à moduler les tarifs. C'est la
conversation qu'on va avoir dans la société puis avec les instances
réglementaires. C'est de ça dont on parle dans le plan, c'est de moduler pour
faire en sorte que la consommation soit, à tout le moins, payée lorsqu'elle est
très importante par habitant.
Puis là je... il faut juste faire attention
parce que, des fois, les chiffres de consommation par habitant incorporent
l'industriel. Ça fait que ça, c'est autre chose.
Mme Massé : Dans ce sens-là, je fais
confiance à la chaire d'énergie, qui...
Mme Brochu (Sophie) : Oui,
absolument. Vous avez raison. Vous avez raison.
Mme Massé : ...je pense, ne fait pas
cette erreur-là. J'entends bien. Ceci étant dit, si on décide de changer
l'esprit derrière la tarification, comme le proposent les nouvelles... bien,
les orientations du plan, il y a un enjeu. Il y a un enjeu parce que, dans les
faits, au Québec, on a décidé collectivement que la façon de répartir la
richesse, c'est par le système d'impôts, pas par n'importe quelle taxe, pas par
n'importe quel... et que le bloc patrimonial, il est fondamental, parce que,
dans les faits, il y a, dans la consommation de l'énergie, une injustice
sociale. Les locataires n'ont pas ces leviers-là. Les propriétaires, qui... ne
vont même pas chercher des programmes d'efficacité énergétique parce qu'ils
s'en foutent, parce que c'est leurs locataires qui paient le prix de l'Hydro,
notamment. Alors donc, je... Mais, pour moi,
ça renforce l'idée qu'on doit avoir ce débat-là à la CAPERN, comme
parlementaires, pour être capables de poser toutes nos questions, mais
de réfléchir ensemble qu'est-ce qu'on veut faire avec cette énergie-là.
Et, justement, dans le plan, puisque le temps
file plus que plus, et là j'ai vu disparaître... Voilà, on y arrive. Abordons
maintenant, si vous voulez, M. le ministre, la question de... Parce que,
souvent, vous parlez de la pointe. On sait que la pointe, c'est environ 2 000
mégawatts nécessaires. Et là est arrivée l'idée que la façon de pouvoir gérer
ça, c'était en maintenant par la biénergie, parce que vous êtes complètement
vendu à la biénergie, gaz fossile, électricité. Vous êtes arrivé à la
conclusion que... bien, vous m'avez dit déjà que vous étiez confortable avec le
projet d'entente Énergir et Hydro-Québec.
Dans ce projet d'entente là, il y a quand même le maintien des infrastructures,
le développement des infrastructures de gaz, de distribution de gaz.
J'ai de la difficulté à
comprendre pourquoi vous, M. le ministre, qui avez fermé la porte aux compensations
pétrolières et gazières pour ce qui est des revenus de ces entreprises-là
pendant qu'on était ici, en commission parlementaire, sur le projet de loi n° 21, pendant que vous avez fermé ces portes-là, vous
acceptez... Bien, est-ce que vous acceptez
sans problème que nous, consommateurs d'électricité, nous allons soutenir
financièrement la distribution du gaz fossile au Québec?
• (16 h 10) •
M. Julien : Oui, bien, écoutez, je
ne peux pas répondre à une question comme celle-là, parce qu'elle fait fi de
toute la réalité qu'il y a derrière ce projet-là. Alors, je ne vous dirai pas
c'est quoi, la bonne question à poser, elle vous appartient, mais je vais vous
donner une réponse.
Essentiellement, on est face à une... on doit
aller rapidement dans cette transition énergétique au Québec. On doit faire les
choix les plus efficients pour l'atteindre. Et l'entente de biénergie
Hydro-Québec-Énergir qui est actuellement, là, étudiée par la Régie de
l'énergie, c'est ce qu'elle vise à faire : la bonne énergie au bon moment
pour la bonne situation. Ça fait en sorte essentiellement qu'on va obtenir
75 %, 80 %... 75 % à 80 % de la réduction énergétique de
GES qui serait liée à l'électrification à 100 %, pour 20 %, 25 %
du coût et d'une manière rapide.
Alors, nous, on vit dans un système où on
regarde la réalité en face de nous, où on voit que les échéances... on n'a pas
le temps d'attendre après, en fin de compte, une vertu qu'on ne pourrait pas
toucher et on prend les meilleurs gestes avec les meilleurs résultats.
540 000 tonnes-année de GES de réduction, 80 % de toute... si on
faisait tout électrique pour moins de 20 %, 20 %, 25 % du coût,
c'est pragmatique, c'est la bonne décision au moment où on est actuellement.
Mme Brochu?
Mme Brochu (Sophie) : Est-ce que
vous me permettez de peut-être juste donner une couleur, parce que...
Mme Massé : Très brièvement, parce
qu'il me reste quelques minutes.
Mme Brochu (Sophie) : Très brièvement.
D'abord, là...
Mme Massé : Mais on va en rejaser,
madame, on va en rejaser, Mme Brochu, lors de la commission.
Mme Brochu (Sophie) : Je comprends,
je comprends, mais quand même, parce qu'il y a... je pense qu'il y a peut être une conception à l'effet que nous allons
prendre des clients électriques et les mettre à gaz naturel. Ça
n'arrivera pas. Ce n'est pas l'objectif, O.K.? Ça, c'est clair.
Mme Massé : Non. Je ne comprends pas
ça. Ça fait que je vais retourner au ministre...
Mme Brochu (Sophie) : Très bien.
Mais l'autre... Peut-être 15 secondes...
Le Président (M. Lemay) : Non.Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la parole est à vous.
Mme Brochu (Sophie) : Parfait.
Mme Massé : Je suis désolée,
Mme Brochu, on se reprendra à la CAPERN. M. le ministre, ce que vous venez
de me dire là, c'est les lignes que j'entends. Par contre, moi, là, comme
parlementaire qui parle depuis des années de ce défi-là, climatique, on ne m'a
pas fait la démonstration que : Ah mon Dieu! Aïe! On ne peut pas aller à
12 térawattheures, c'est bien trop! On ne m'a pas fait la démonstration
que le stockage, comme technologie, on est allés au bout de ça. Vous me parlez
de sobriété énergétique, je veux bien, mais on s'entend sur le mot, mais seulement.
Mais qu'en est-il des gestes posés?
En fait, ma question, c'est... C'est comme si on
disait aux utilisateurs de véhicules électriques : Vous savez, chaque fois
que vous allez gazer, on va compenser Petro-Canada pour chacune de vos
recharges. Alors, chaque fois qu'on va dans
cette approche de compensation, alors, faites-moi la différence de c'est quoi,
entre compenser Petro-Canada parce qu'on met les chars électriques et on
impose des règles ou compenser Énegir parce que, dans le fond, il perd du
volume de gaz dans ses pipes. C'est quoi, la différence entre les deux?
M. Julien : Bien, c'est complètement
différent. C'est-à-dire qu'ici on a une entente où on vient dire qu'on va
prendre plus d'électricité, on va plus électrifier les bâtiments au Québec,
mais a contrario, pendant une période de pointe à forte demande, on va utiliser
le gaz naturel, qui, en passant... on injecte du gaz naturel renouvelable. Au
net, c'est une diminution importante de gaz naturel. Alors, si on réduit de 540 000 tonnes
de GES par année, là, ça veut dire qu'on a sorti pour 540 000 tonnes
de GES par année produits par le gaz naturel.
Ce que vous me dites, chère collègue, je peux
comprendre ce que vous me dites. Ça, là, c'est de la pensée magique qui fait en
sorte qu'au Québec on n'avance pas, justement, dans cette transition
énergétique. On va dire : Tout électrique, 2,5 milliards. Ça
n'arrivera pas, et on n'aura pas atteint nos objectifs. Donc, pour nous, un
gouvernement pragmatique, on cherche la meilleure avenue, la plus efficiente
pour atteindre nos résultats, et c'est ce qu'on fait avec le deal de biénergie.
Mme Brochu (Sophie) : Mais ça
n'arriverait pas, madame, physiquement, c'est impossible, physiquement.
Mme Massé : Bien,
écoutez, M. le Président...
Le Président (M. Lemay) : Environ
une minute, madame.
Mme Massé : Je réinsiste, on doit
avoir une commission parlementaire. On doit avoir une commission parlementaire.
Hydro-Québec a fait des choix de faire un tarif L, a fait des choix de... je
sais que Mme Brochu a dit que ça n'arrivera plus, mais sur les
cryptomonnaies. On a fait des choix, historiquement, et là on est à un tournant
dans lequel nous devons avoir le débat public, collectif, avec des gens, des
experts, bien sûr,
comme M. Saulnier, mais comme d'autres mondes,
Mme Brochu, je la connais, et son équipe, comme experte, mais où on vient regarder ensemble sur toute la
question de l'utilisation de l'énergie propre. On a le privilège d'avoir une
énergie propre et on doit l'utiliser de façon maximale. Et moi, la
démonstration, et je ne suis pas la seule, que de soutenir financièrement
Énergir, qui est possédée à 80 %, je pense, sinon plus, par la Caisse de
dépôt et placement, ça me soulève des questions. De compenser, pour moi, il y a
un problème, on doit en débattre.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
C'est ça qui termine votre bloc. Et nous revenons au député de LaFontaine pour
un nouveau bloc d'échange.
M. Tanguay : Oui. Merci
beaucoup, M le Président. Alors, Mme Brochu, j'aimerais juste tirer au
clair, parce qu'autrement dit... Puis j'ai compris votre point, de dire :
Il faut être humbles par rapport aux prévisions, évidemment, en 2050. Mais vous
l'évaluez quand même, que la demande sera de 100 térawattheures de plus.
J'essaie juste de voir, et on s'est fait un tableau ici quant aux demandes
additionnelles et quant à ce qu'on va pouvoir aller chercher. Puis peut-être
que vous avez, le cas échéant, un tableau plus clair, mais, vite comme ça, là,
je vais me risquer, je vais me lancer, là.
Il y a, à l'heure actuelle, des surplus à l'heure où on se parle, là, des
surplus, sans les voir ventilés, là, pour de futurs besoins puis d'exportation à New York ou au Massachusetts, là. À l'heure
où on se parle, les surplus d'Hydro-Québec sont de combien?
Le Président (M. Lemay) : Mme Brochu.
Mme Brochu (Sophie) : Oui. Là,
écoutez, on est... En fait aujourd'hui... En fait, c'est parce que ça dépend...
Quand on dit... D'abord, je n'aime pas le mot «surplus», là, j'haïs bien ça,
parce que c'est comme si ça ne valait rien. Ça vaut beaucoup. Mais je comprends
ce que vous voulez dire. Aujourd'hui, je vais faire ça simple, on a des ventes
à l'exportation spot de 30 térawattheures. 30 térawattheures. Et
30 térawattheures, puis là je regarde les équipes, là, 30 térawattheures, c'est l'espace qu'on
dispose pour valoriser les capacités dont on dispose et qui ne sont pas
consommées au Québec. Ça fait que ça, je pense que c'est une réponse simple,
qui n'est pas puriste, mais qui répond à la question.
M. Tanguay : Puis, juste
pour comprendre, parce qu'évidemment, je veux dire, moi, je ne suis pas expert
comme vous en la matière...
Mme Brochu (Sophie) : Non, mais
c'est bon.
M. Tanguay : ...mais j'ai
essayé de faire mes devoirs. Puis je lisais, imaginez-vous donc, ça ne fera pas
pleurer personne, là, un beau dimanche après-midi, l'État de l'énergie au
Québec, édition 2022, là, qui a été publié le 22 février dernier,
qui est fait avec HEC puis avec le soutien du gouvernement du Québec. Et on
disait 40 térawattheures, mais ça, c'était en 2019. Donc, vous
dites : Au moment où on se parle, ça serait 30...
Mme Brochu
(Sophie) : Je ne me souviens pas s'il était en net ou en
brut, là, parce qu'il y a des pertes là-dedans, ça fait que... Mais, tu
sais, entre 30 et 40...
M. Tanguay : C'est à la
page 19, là, pour les équipes, c'est à la page 19 de l'État de
l'énergie. Alors, on pourra peut-être préciser cette donnée-là.
Mme Brochu (Sophie) : O.K. Oui.
M. Tanguay : Mais,
excusez-moi, donc, 2019, peut-être 40; aujourd'hui, 30.
Mme Brochu (Sophie) : Bien, je
vous dis... parce que, comme je n'ai pas le document devant moi, entre 30 et
40, dépendamment de la pine que vous prenez. Puis...
M. Tanguay : Là, on va avoir la
discussion. Excusez-moi, je ne voulais pas vous couper. On va avoir la
discussion, mais si on peut, par la suite, peut-être via le secrétariat,
déposer ça un peu... de façon un peu plus ramassée, s'il vous plaît...
Mme Brochu (Sophie) : Ah! Bien
oui, avec plaisir. Avec plaisir. Dites-nous ce que vous voulez, là, puis on va
vous le produire.
M. Tanguay :
O.K. Merci beaucoup. Donc, mettons qu'on dit, aujourd'hui, 30, là, sous réserve
de confirmer le chiffre. Nouveau contrat, nouveau contrat d'exportation, New
York et Massachusetts, grosso modo, j'ai 20, 19,85.
Mme Brochu
(Sophie) : Oui, oui, c'est bon. Avec les deux contrats, oui.
M. Tanguay :
Oui. Quand ils seront, évidemment... Ça, c'est à l'avenir. Donc, le surplus
de 30... puis corrigez-moi si j'ai tort, mais le surplus de 30 va fondre de
19,85 quand ils seront effectifs. C'est ça?
Mme Brochu
(Sophie) : C'est ça. Là, on convertit en ferme quelque chose qui est
spot aujourd'hui, à des prix qui sont plus élevés que le prix spot, on se
comprend, là. C'est pour ça qu'on le raffermit.
M. Tanguay :
Parfait. Et après ça, vous allez voir, on va y aller dans l'efficacité
énergétique, on va y aller... ce que vous avez annoncé dans l'éolien, puis tout
ça. Mais là je vais juste diminuer, là, mon... je gruge notre surplus. Vous
n'aimez pas le terme, mais j'emploie le terme de...
Mme Brochu
(Sophie) : Non, non, c'est... de l'énergie au Québec, c'est ça. Mais
en fait c'est très... C'est parce qu'un surplus c'est comme un restant de
table, ça ne vaut rien.
M. Tanguay :
Ah non! Non, mais moi, je ne le vois pas de même.
Mme Brochu
(Sophie) : J'aime mieux parler d'excédents. C'est un repas qui attend
d'être servi, là.
M. Tanguay :
Moi, quand je regarde mon budget personnel puis qu'il y a du surplus, je
suis content, puis ça vaut cher.
Mme Brochu
(Sophie) : C'est ça. O.K., on se comprend.
• (16 h 20) •
M. Tanguay :
C'est très positif, pour moi, là, des surplus. Croissance naturelle, en
mars... Puis ça, ça a changé, d'où votre appel à l'humilité. Parce que ce que
j'avais, croissance naturelle, là, croissance naturelle de la demande au
Québec, novembre 2019, j'avais 7,8 térawattheures. Mais là, mars 2022, c'est
6,9 térawattheures, hein?
Mme Brochu
(Sophie) : Oui, oui.
M. Tanguay :
C'est ça, vous confirmez, 6,9. Même chose, développement des marchés, ça, c'est
les secteurs en expansion, centres de
données, les serres, chaînes de blocs, bioénergie, hydrogène vert, donc les
secteurs en expansion, développement des marchés, 6,5, c'est
l'évaluation qui en est faite. Et véhicules électriques : objectif,
1,5 million de véhicules électriques, le parc est à 120 000,
j'arrondis, 1,5 million d'ici 2030. Vous l'évaluez à
3,5 térawattheures.
Mme Brochu
(Sophie) : 3,9.
M. Tanguay : 3,9?
O.K. Parfait.
Mme Brochu
(Sophie) : C'est ce qui est dans le rapport, là on a mis le rapport à
l'écran pour vous suivre.
M. Tanguay : Ah!
votre écran à vous? O.K. Je cherchais l'écran. Vous êtes à la page 19 de
l'État de l'énergie? O.K. Moi, c'est d'autres chiffres que j'avais
d'Hydro-Québec ici. O.K. Bien, c'est pour ça, j'avais 3,5 ailleurs.
Mme Brochu
(Sophie) : C'est bon. Je vais vous dire franchement, rendu là...
M. Tanguay : On
ne vise pas la lune, c'est ça que vous dites, parce qu'on passerait à côté.
Mme Brochu
(Sophie) : Non, ce n'est pas ce que dis. Ce que je dis : Rendu
là, là, les «roundings» sont tellement... c'est tellement fébrile sur le bord...
Alors, le chiffre que vous donne monsieur peut très bien être le bon aussi, là,
comprenez-vous?
M. Tanguay : O.K.
Ça fait que ça va bien, tu peux continuer la séance. Pars pas!
Mme Brochu
(Sophie) : Ça fait que je vous dis : Disputez-le pas.
M. Tanguay :
Il reste.
Mme Brochu
(Sophie) : Disputez-le pas, parce que tout est mouvant présentement,
O.K.?
M. Tanguay : C'est bon. Conversion
des bâtiments. Donc, conversion des bâtiments, on entend quoi par ça,
conversion des bâtiments? De l'amélioration énergétique?
Mme
Brochu (Sophie) : Non, la conversion, c'est que c'est le souhait que
les gens délaissent l'utilisation du gaz naturel et du mazout pour se convertir
à l'électricité. Alors, la conversion des bâtiments, elle induit une demande,
et cette demande-là doit être servie.
M. Tanguay : Parfait.
Et là, donc, là, on a pas mal, on a pas mal... Si je partais à
40 térawattheures, 2019, mais là je pars aujourd'hui à 30, là je suis un
peu dans le déficit d'à peu près une dizaine, là.
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, si vous prenez les chiffres du tableau, ça veut dire
que tous les chiffres sont corrélés sur le 40, alors la base de ce tableau-là à
40 est la bonne.
M. Tanguay : Mais
elles sont indépendantes. Ma base à 40 qui est ma base à...
Mme Brochu
(Sophie) : Non, mais c'est les chiffres... Oui, mais, s'ils
utilisent... Elle est correcte, prenez le 40 puis vous allez avoir...
M. Tanguay : Vous
dites : Ça arrive égal, autrement dit, là. Non, ce n'est pas ça que vous
dites?
Mme Brochu
(Sophie) : Avec les éléments qu'on a ici, ce que je vous dis, le
40 térawattheures que j'utilise, là, leur définition de «surplus» est
correcte, O.K.?
M. Tanguay : O.K.
Par contre, c'est deux choses différentes...
Mme Brochu
(Sophie) : Parce que les surplus, ici, c'est les exportations, et
autres. Parce que moi, je suis partie des exportations pour vous donner un
ordre de grandeur des disponibilités très, très discrétionnaires, appelons ça
comme ça.
M. Tanguay :
O.K. Et donc on arriverait, et c'est ce que vous affirmez aujourd'hui, donc,
indépendamment que je prenne le 40 à la page 19, 2019, ou que je prenne le
30, que vous avez dit tout à l'heure, aujourd'hui... Si j'arrête de parler là,
mais je n'arrêterai pas parce qu'on va dégager d'autres surplus, on serait pas
mal «even», si vous me permettez l'expression, on serait pas mal égal, là, le
surplus est... comble les besoins identifiés?
Mme Brochu
(Sophie) : C'est ça. Oui, oui, absolument.
M. Tanguay : O.K.
Parfait. Là, on poursuit. Donc, on dit : l'équivalent de
10 térawattheures pour la modernisation des centrales. Ça, ce n'est plus
dans la page 19. Là, j'essaie de voir, là, à la lumière de votre plan
stratégique, la modernisation des centrales, ça représenterait 10...
Mme Brochu
(Sophie) : 2 000 mégawatts, oui.
M. Tanguay :
Oui. Puis ça représente... en térawattheures?
Mme Brochu
(Sophie) : En térawattheures, c'est un peu plus que 15, oui. C'est ça,
je trouvais... Et je suis désolée, là, le chiffre, le chiffre de rénovation,
pour nous, on le raisonne en puissance sur les mégawatts, là. Mais c'est
correct de le prendre en térawattheures.
M. Tanguay : Oui.
Puis ça, moi, je le prends en térawattheures...
Mme Brochu
(Sophie) : À peu près 15.
M. Tanguay : ...pour
essayer de comprendre. Je me suis fait des tableaux puis je suis allé voir des
définitions, puis tout ça, là. Merci.
Mme Brochu
(Sophie) : Si vous le souhaitez... si vous nous demandez ce que vous
voulez, on va vous les préparer, les tableaux, ça va nous faire plaisir.
M. Tanguay : En
térawattheures, surplus à l'heure actuelle.
Mme Brochu
(Sophie) : En énergie puis en puissance, c'est ça que vous vouliez
avoir?
M. Tanguay : Exact,
besoins à venir et marge de manoeuvre qui va se libérer avec, notamment, les
centrales, notamment l'éolien. On le met à combien le térawattheure, l'éolien,
sur les 2 000 mégawatts?
Mme Brochu
(Sophie) : Le 3 000 mégawatts en térawattheures?
M. Tanguay : C'est vrai, c'est
3 000.
Une
voix : Bien, 4 000 mégawatts aujourd'hui, c'est à peu
près 10 térawattheures. 3 000, ça vous donne une idée.
Mme Brochu (Sophie) : 7, 8.
M. Tanguay : O.K.
4 000 mégawatts...
Le
Président (M. Lemay) : Attendez juste un instant. Mme Brochu, si
jamais vous transmettez des documents, vous pouvez les envoyer au
secrétariat de la commission...
Mme Brochu (Sophie) : Absolument,
absolument.
Le Président (M. Lemay) : ...qui les
rendra disponibles pour l'ensemble des membres.
Mme Brochu (Sophie) : Puis
comprenez-moi bien, parce que, quand on se met à discuter de puissance, puis
d'énergie, puis de balancer ça, là... Puis toutes les centrales... Une centrale
peut avoir des mégawatts puis ne produira pas la même énergie. Ça fait que tu
peux avoir 2 000 mégawatts puis pas la même énergie qu'une autre
centrale qui a 2 000 mégawatts, parce qu'il est au fil de l'eau,
parce que... peu importe. Ça fait qu'il y a des facteurs d'utilisation.
L'éolien, certains parcs éoliens vont avoir des facteurs d'utilisation plus
élevés que d'autres. Ça fait que je n'essaie pas de rendre ça compliqué, je
veux juste vous donner l'information que vous voulez, puis ça va nous faire
plaisir de la produire. Puis, je pense, les équipes ont compris ce que vous
recherchez.
M. Tanguay : C'est bon, c'est bon.Non, c'est ça, exactement, d'une lecture ou d'une autre, là...
Mme Brochu (Sophie) : Nous, c'est ce
qu'on appelle les bilans énergie-puissance. C'est ça que vous voulez.
M. Tanguay : C'est
bon. Et à ça, donc... 4 000 mégawatts, on transfère ça à
10 térawattheures pour l'équivalence. C'est à peu près ça? 40 000
mégawatts, 10...
Mme Brochu (Sophie) : Présentement,
sur le parc existant, oui.
M. Tanguay : Parfait. Et il y
aura l'économie...
Mme Brochu (Sophie) : 8,2.
M. Tanguay : L'efficacité
énergétique, l'efficacité...
Mme Brochu (Sophie) : Au moins
8,2 térawattheures.
M. Tanguay : Au moins 8,2. O.K.
Est-ce qu'il y a d'autres éléments qui viendraient affecter à la hausse ou à la
baisse dans notre prévisibilité? Est-ce qu'il y a de quoi que je n'ai pas nommé
ou qu'on n'a pas nommé?
Mme Brochu (Sophie) : Bien, en
fait, vous avez... Bien, ce que vous avez ici... Puis c'est pour ça que c'est
correct, comme exercice, puis il faut le faire. Mais, quand on regarde devant
nous, Hydro-Québec, là, on ne dit pas : Ça va être ça. Les possibilités
sont larges comme ça, monsieur, sont larges comme ça. Quelle va être
l'hydraulicité? Si l'hydraulicité baisse, on va avoir moins que
40 térawattheures. Si l'hydraulicité augmente, on va avoir plus que
40 térawattheures. Alors, on travaille avec les scientifiques à partir
d'une hydraulicité qui est la plus prévisible possible sur une moyenne donnée.
Ça, c'est l'hydraulicité avec laquelle on part. Le vent, le vent, monsieur. Cet
été, il n'a pas venté, il n'a pas venté au Québec, pas beaucoup, il n'a pas
beaucoup venté dans le nord-est américain, puis il y a d'autres temps où il
vente énormément. Ça fluctue. Puis après ça on a l'évolution de la demande. Ça
fait que ce qu'on fait ici, c'est qu'on fait un exercice où on... puis c'est
correct, il faut le faire, ce type d'exercice-là où on le fixe, mais nous, on
gère large comme ça.
M. Tanguay : Je comprends.
Mme Brochu (Sophie) : L'optionnalité.
Je vous donne un exemple. Si d'aventure le projet du Massachusetts ne se
réalisait pas, bien là c'est binaire, c'est zéro, 10, 20. Alors, s'il y a un
des deux projets qui part plus tard, mettons que le projet du Massachusetts prend
plus de temps, il va partir plus tard, l'espace qu'on a ici est plus grand, la
demande industrielle se matérialise plus. Alors, c'est cet ensemble-là qu'on
gère.
M. Tanguay : Et
ça regarde comment, le Massachusetts? Vous allez dire que c'est devant les
tribunaux, là-bas...
Mme Brochu (Sophie) : Oui,
bien, en fait...
M. Tanguay : Qu'est-ce
que vous pouvez nous dire?
Mme Brochu
(Sophie) : Oui, bien, en fait, le Massachusetts, présentement, notre
partenaire américain qui a obtenu tous les permis pour construire, puis qui a
commencé à construire, puis qui avait tout, est devant la Cour suprême du
Maine. Puis en fait il a lui-même forcé d'aller à la dernière cour pour qu'on
arrête de courir après notre queue, là, qu'on aille à la cour la plus
importante au Maine. Puis la décision est attendue quelque part cet automne.
M. Tanguay : Quelque part cet
automne. O.K. Je ne poserai pas la question sur les chances de succès, mais
est-ce que... Bon, je ne poserai même pas la question.
Mme Brochu (Sophie) : On est en
terre américaine.
M. Tanguay : Je ne veux même
pas que ça sorte public.
Mme Brochu (Sophie) : Non, non,
mais, en fait, c'est qu'on est en terre américaine.
M. Tanguay : Oui, oui.
Mme Brochu (Sophie) : Et puis
notre partenaire a bon espoir. Et puis, encore une fois, la situation dans
laquelle on est présentement, ça n'est jamais arrivé aux États-Unis, là, que
quelqu'un ait tous ses permis puis qu'une fois... Voilà.
M. Tanguay : Oui, hein? Donc, O.K.,
je comprends, ça répond à ma question, mais on n'ira pas plus loin. Si, si, si
d'aventure on n'avait pas gain de cause, est-ce qu'il pourrait y avoir un
recours pour récupérer partie des coûts, par ailleurs, engagés?
Mme Brochu (Sophie) : Ah! bien,
écoutez, on n'est pas...
M. Tanguay : Vous n'êtes pas
rendus là?
Mme Brochu (Sophie) : On n'est
pas rendus là. On n'est pas rendus dans cette posture mentale là du tout, là.
M. Tanguay : O.K. Dans notre
grand tableau, ne devrions-nous pas aussi mettre, même si c'est en 2041,
Churchill Falls?
Mme Brochu (Sophie) : Ah! bien,
écoutez, Churchill Falls est dans tous les scénarios d'Hydro-Québec, là.
M. Tanguay : Mais, si on peut
l'ajouter là-dedans aussi, par rapport à notre horizon 2050, là, parce que
Churchill... À moins que vous me disiez...
Mme Brochu (Sophie) : Oui. C'est
parce qu'ici on est en 2029, mais absolument, je veux dire, Churchill Falls,
c'est 5 000 mégawatts.
M. Tanguay : C'est ça, c'est
15 % de la production actuelle.
Mme Brochu (Sophie) : Ah! c'est
un morceau qui est immense.
M. Tanguay : Puis il termine en
2041, c'est ça?
Mme Brochu (Sophie) : 2041,
oui.
M. Tanguay : Est-ce qu'il y a
des discussions en cours? Qu'est-ce qui... Est-ce que c'est le mur, en 2041, ou
il y a d'autres choses qui pourraient être différentes du mur?
Mme Brochu
(Sophie) : Ah! bien, écoutez, avec nos collègues puis nos
copropriétaires... Parce qu'Hydro-Québec est copropriétaire, aussi, de
Churchill Falls, on n'est pas juste un... ce qu'on appelle un «offtaker». On ne
fait pas juste acheter de l'électricité, on est copropriétaires. Ça fait que,
comme copropriétaires, on se parle à tous les jours. On est sur le point, là,
d'annoncer quelque chose sur les opérations des nouvelles capacités, et tout.
Ça fait qu'on se parle à tous les jours. Et je vais faire ça simple : tant
Hydro-Québec que Terre-Neuve ont tout à gagner à travailler ensemble, dans le
temps, à court, à moyen puis à long terme.
M. Tanguay : Terre-Neuve plus à
court terme, moyen terme, puis nous, plus à long terme.
Mme Brochu (Sophie) : Tout le
monde. Ah non! Tout le monde, tout le monde, tout le monde.
M. Tanguay : O.K.
Mme Brochu
(Sophie) : Alors, le système électrique est ainsi fait, là, puis
l'accès au marché puis les capacités sont ainsi faites qu'on a beaucoup à
faire, à travailler ensemble. Puis je vous dirais que les conversations avec
l'équipe en place, présentement, là, il y a une nouvelle équipe en place, là,
sont très cordiales, très ouvertes. Ils ont leurs réalités, ils ont leurs
enjeux, ils ont leurs ambitions industrielles, mais ils savent qu'on existe. On
discute présentement de la boucle de l'Atlantique avec le gouvernement
canadien. Tout le monde cherche un peu à mettre leurs actifs en commun, puis
c'est dans ce «spririt»-là que nos conversations se tiennent.
M. Tanguay : Alors,
c'est à espérer, justement, qu'il y ait une renégociation à très long terme,
là, pour tout le monde.
• (16 h 30) •
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, en fait, ce qui est à espérer, c'est que
tous les propriétaires d'actifs de transmission électrique travaillent
dans un commun accord pour minimiser le coût ultime aux consommateurs qu'ils
ont le privilège de servir.
M. Tanguay : C'est
bon. J'aimerais vous entendre. Dans le volet ou sous le volet efficacité
énergétique, j'aimerais vous entendre sur la tarification, donc,
différenciée, on en a parlé brièvement un peu plus tôt. Donc, pour les
résidences et les petits commerces, la seule distinction tarifaire est, entre
autres, le premier bloc correspondant à 40 kilowattheures de consommation
quotidienne, donc, facturé à 0,0632 $, puis, si j'ai tort, corrigez-moi,
et le bloc consommation excédentaire à 0,0975 $. Croyez-vous, puis
détrompez-moi si j'ai tort, là, que l'on devrait aller plus loin, et que c'est
peut-être votre souhait pour que l'on puisse aller plus loin pour une
tarification différenciée?
Mme Brochu (Sophie) : En fait,
ce n'est pas tellement notre souhait ou mon souhait. L'idée, c'est qu'on veut
inciter les bons comportements, on veut encourager les gens. Puis, je reviens
là-dessus, tu sais, si le tarif était à 0,02 $, on irait jusqu'où pour
avoir le bon comportement? Ça fait qu'il faut que le tarif, à la base, soit
bien structuré, soit bien positionné, compte tenu des grandes ambitions puis de
ce qu'a créé Hydro-Québec avec sa tarification. Puis après ça on veut que les
gens adoptent les bons comportements avec des indices.
La première chose qu'Hydro-Québec doit faire,
là, avant de commencer à parler de tout ça, c'est de donner de l'information,
d'expliquer ce qui se passe, ensuite, de... Ça fait qu'on parle, on en parle,
là, comme on n'en a jamais parlé pendant longtemps. Notre premier boulot, c'est
ça, c'est de parler puis de dire où est-ce qu'on est rendus. Deuxième boulot,
c'est de dire comment on peut, collectivement, convenir d'une tarification qui
va être la plus performante possible. Puis après ça c'est de donner les bons
incitatifs en fonction de la performance.
M. Tanguay : ...embarquer
là-dedans, puis je le salue, ce dialogue-là, moi, je veux dire, on est prêt à
faire cette conversation-là, ce dialogue-là sur la place publique, en toute
transparence. Puis il pourrait faire partie, évidemment, de cette... de cette
initiative-là de parler de tarification différenciée de la pointe hivernale.
Mme Brochu (Sophie) : Bien,
écoutez, aujourd'hui, ce qu'on fait, là, aujourd'hui, on travaille avec des
incitatifs. Puis...
M. Tanguay : Est-ce que ça
marche?
Mme Brochu (Sophie) : Bien, ça
commence. On fait juste commencer. On avait quelques... puis là on va avoir de plus en plus de clients qui embarquent
là-dedans. On va en avoir 200 000. On en avait, comme, 40 000,
50 000 il y a quelque temps. Donc, encore une fois, pour que ça
marche, il faut que les gens comprennent. Pour qu'ils comprennent, c'est notre
job de l'expliquer. Ça fait qu'on va l'expliquer, on va en jaser, on va inciter
les gens. Puis moi, je pense que... je pense qu'on vit dans une société où...
si on explique aux gens, là, que ça sauve des centaines de millions de se
mettre une petite laine quelques heures par année, bien, les gens vont
embarquer dans cette... dans cette épopée-là, tout le monde ensemble.
M. Tanguay : Oui,
oui. Non, tout à fait, puis je pense qu'on en parle trop peu, ou, en tout cas,
c'est trop peu connu.
Mme Brochu (Sophie) : On n'est
pas à une place où on veut imposer quoi que ce soit aux gens. On ne cherche pas
à aller chercher plus d'argent dans les poches du monde, là, on cherche à avoir
des bons...
M. Tanguay : Non, non, non, je
sais. Dans le fond, là, puis j'essayais de verbaliser ça, en fin de semaine, de
visualiser ça, il s'agit de redonner, à titre de surplus financier au
consommateur, une partie des coûts économisés par Hydro-Québec.
Mme Brochu (Sophie) : Bien,
c'est absolument ça.
M. Tanguay : C'est de même je
le voyais.
Mme Brochu (Sophie) : Bien,
c'est exactement ça.
M. Tanguay : Puis là c'est un
«win-win».
Mme Brochu
(Sophie) : Absolument. C'est... L'idée ici, puis je parle... l'idée
ici, ce n'est pas de faire plus d'argent au gouvernement, là.
M. Tanguay : Non, non, c'est de
couper votre... couper votre coût.
Mme Brochu (Sophie) : C'est de
faire en sorte... c'est de faire en sorte que les coûts... Parce que nos coûts,
là... puis c'est important de comprendre ça, tu sais, la transition
énergétique, là, ça va coûter de l'argent, c'est inflationniste. Ça fait qu'il faut qu'on gère les coûts puis il faut
qu'on incite avec les consommateurs... Ça fait que l'idée ici, c'est
d'aider les consommateurs à avoir une tarification la plus soutenable possible.
M. Tanguay : J'avais... Puis,
précisez-moi ça, s'il vous plaît. Donc, décision rendue, fin 2019, Régie
de l'énergie qui a permis à Hydro-Québec d'aller de l'avant avec une formule de
tarification différenciée. J'avais 16 000 ménages, au cours
des dernières années, là, sur à peu près 4 millions de clients. On est
rendu à combien?
Mme Brochu (Sophie) : 160. Ici,
on me souffle à l'oreille, 160...
Une voix : Mille.
Mme Brochu (Sophie) : ...mille.
M. Tanguay : Mille,
oui, oui, parce que 160, j'aurais dit : Nommez-les-moi, on va les
féliciter. 160 000. 160 000, donc, puis ça, c'est plus
qu'hier, moins que demain, j'imagine. Quel est le plan, justement, pour faire
connaître ça? Est-ce que c'est un projet pilote limité ou, non, c'est ouvert à
tous qui lèvent la main puis qui décident d'embarquer?
Mme Brochu (Sophie) : Hilo est
ouvert, mais, présentement, on le fait par régions, puis il va se... Je regarde
mes collègues, parce que, présentement, je vais vous dire une affaire, je
pousse en maudit sur mes équipes. Ça fait que... tu sais, je pousse plus fort
que le plan, O.K.?
Alors, on est en train de revoir les géométries
de ce qu'on va être capable de faire, là, puis c'est la bonne place où il faut
que je sois, là. Alors, l'idée, là, c'est d'offrir le plus de capacité avec les
gens. L'objectif d'Hilo, ce n'est pas un objectif commercial, hein, c'est un
objectif industriel, il faut qu'on gère notre pointe, puis c'est de travailler
avec le plus grand nombre d'intervenants possible pour arriver à ça, là.
M. Tanguay : Puis il y a
possibilité de faire aussi des alertes avec les téléphones intelligents, et
tout ça, là?
Mme Brochu (Sophie) : Ah! bien
oui. Bien oui, mais on le fait, là, c'est ce qu'on fait présentement.
M. Tanguay : C'est ce qui se fait,
là.Quelle région est couverte à l'heure actuelle? Puis allez-vous
bientôt annoncer d'autres régions? Parce que vous y allez par régions, c'est ce
que je comprends.
Mme Brochu (Sophie) : Bien,
présentement, en tarification dynamique... Vas-y... Est-ce que je peux passer
la parole, M. le Président, à quelqu'un qui est capable de répondre avec les
vrais chiffres?
M. Tanguay : ...on pourrait
amputer sur le prochain bloc, M. le Président.
15
403
Le Président
(M. Lemay) : Oui, certainement. Simplement vous nommer, puis
allez-y avec la réponse...
M. Filion (Éric) : Oui. Éric
Filion, je suis chef de l'exploitation chez Hydro-Québec. Donc, oui, c'est...
premièrement, la tarification dynamique, c'est une offre volontaire, mais on
est très actifs auprès de la clientèle. À chaque automne, on sollicite des
nouveaux clients. On est à 160 000,
l'an prochain, on veut aller à 250 000, et ça va se poursuivre. Hilo,
donc, c'est ouvert... c'est offert, évidemment, cette tarification-là, à
travers toute la province, là, géographiquement, mais on avance progressivement
avec la clientèle. Hilo, l'offre est déjà disponible à travers toutes les
régions du Québec.
11
789
M. Tanguay : Qu'est-ce
qui vous empêcherait de faire une poussée généralisée, pour cet automne, pour
tout le Québec, l'ensemble du Québec? Il y aurait-tu des défis techniques à ça?
M. Filion (Éric) : Vous parlez
de la tarification dynamique?
11
789
M. Tanguay : L'Hilo,
l'application du programme.
M. Filion (Éric) : Ah! Hilo,
oui, Hilo, c'est parce que c'est l'offre de maison intelligente, donc il y a,
évidemment, des installations à déployer chez les clients.
11
789
M. Tanguay : O.K.,
mais la tarification dynamique, excusez-moi, c'est moi qui me suis trompé.
M. Filion
(Éric) : La tarification dynamique, c'est... On y va au rythme de la
clientèle, là, on... Comme l'an passé, on devait obtenir
120 000 clients puis on a réussi à aller en chercher 160 000, ça
fait qu'à chaque année on va augmenter pour venir engraisser le bilan de puissance,
là.
11
789
M. Tanguay : Non,
c'est ça, parce qu'il y a une économie pour tout le monde, là, c'est un
«win-win» pour tout le monde. Est-ce qu'il est possible d'avoir, donc, une
offensive publicitaire pour... Parce que, techniquement, vous pourriez passer
de 160 000, à 250 000, à 400 000, à 500 000, il n'y aurait
pas de problème technique à ça. Qu'est-ce qui nous empêcherait de faire un...
Mme Brochu (Sophie) : La
capacité d'absorption puis de traitement, quand même, là... les TI.
M. Filion (Éric) : Oui, puis
aussi on balance nos bilans. Aujourd'hui, comme cet hiver, on a... on a eu à
peu près 65 mégawatts équivalents pour la tarification dynamique, les...
tous les clients. Bien, dans les prochaines années, ça va monter à quelques
centaines de mégawatts pour venir balancer le bilan, là. Ça fait qu'on suit,
selon les besoins, aussi, du réseau, là.
11
789
M. Tanguay : O.K.,
mais juste, dernière question...
15
403
Le Président
(M. Lemay) : C'est bon. Ça fait que ça complète ce bloc-là.
11
789
M. Tanguay : Non,
juste pour terminer, M. le Président...
15
403
Le Président
(M. Lemay) : Vous reviendrez, M. le député de LaFontaine, on doit
passer la parole à...
M. Tanguay : ...mais vous
pouvez l'amputer parce que...
Le Président
(M. Lemay) : ...un bloc pour
le gouvernement, M. le député de... Non, je sais, je vous ai déjà
donné...
11
789
M. Tanguay : ...bon,
mais, M. le Président, vous pouvez présider de façon plus intelligente, aussi,
on parle d'intelligence artificielle, là.
15
403
Le Président
(M. Lemay) : Là, M. le député de LaFontaine, je vous demander,
là, de retirer vos propos, quand même, là, je vous ai accordé du temps
supplémentaire.
11
789
M. Tanguay : Je
les retire, M. le Président, mais, comprenez le message, on peut finir
l'échange puis en repartir un autre...
15
403
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Alors, vous reviendrez dans un prochain bloc. M. le député de Lac-Saint-Jean, la parole est à vous.
17
957
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Merci, M. le Président. Donc, je tiens à saluer mes
collègues, bien entendu, de l'équipe ministérielle, puis c'est agréable aussi
d'avoir les gens, là... Mme Brochu, là, d'avoir les gens d'Hydro-Québec
avec nous. C'est le fun de pouvoir vous poser quelques questions ou prendre des
renseignements aussi, puis nous parler, aussi, des bonnes actions, des bonnes
choses aussi d'Hydro-Québec, parce qu'il y a quand même des choses
intéressantes qui se font, des choses positives aussi, hein? Ce n'est pas
toujours facile, on a tendance à avoir beaucoup de critiques, on est plus
critiqués, au Québec, parfois, que de choses positives, mais je pense que c'est
important de parler de choses positives, entre autres.
Moi, je voudrais vous parler du contrat... du
contrat avec nos voisins, nos voisins du Sud, hein, nos... les Américains,
entre autres, le contrat, là, avec New York, savoir un peu si le fait, là, de
desservir cet État-là va avoir un impact sur la gestion de la pointe au Québec.
Donc, j'aimerais ça vous entretenir un peu là-dessus, si vous pouvez nous en
dire aussi ou nous donner de l'information, où est-ce qu'on est rendu, tout ça,
ces... ce dossier-là, parce c'est quand même un dossier important.
• (16 h 40) •
Mme Brochu (Sophie) : Le
contrat... Oui. Bien, le contrat de New York, il marque les esprits, parce que,
pour reprendre un exemple simplificateur, le Québec, quand il vend son électricité
sur le marché spot, il vend ses tomates biologiques au prix des tomates
ordinaires, et là on a quelqu'un qui dit : Je veux des tomates biologiques
et je vais payer les tomates biologiques. Puis il faut savoir que l'État de New
York, aujourd'hui, quand elle achète de l'électricité sur le marché spot
d'Hydro... marché spot, elle comptabilise le fait que les volumes
d'Hydro-Québec sont verts, mais elle ne les paie pas, parce que c'est un
marché, c'est une bourse. Alors là, on a un gouvernement très volontaire qui a
dit : Je souhaite régler mes enjeux. Aujourd'hui, ils reposent à
90 %, je pense, pour leur production d'électricité, à partir d'énergies
fossiles. Alors, ça, ça va décarboner une bonne partie de leurs... de leurs
achats d'électricité.
Maintenant, quand on a négocié ça, on a négocié
ferme, on a négocié pour qu'il y ait une transaction intelligente pour nous,
d'abord, puis pour eux aussi. Ils ont bien compris qu'au Québec on avait...
puis on leur a dit, on a dit : Écoutez, cette électricité-là, on en a
besoin l'hiver, alors on a une obligation annuelle, mais on n'a pas une
obligation en période de pointe. Alors, ce contrat-là ne
met pas de pression sur les bilans énergie puissance, dont le député de
LaFontaine s'enquiert, là, puis pour lesquels on va vous donner les réponses,
là. Ça ne met pas de pression là-dessus.
Mais c'est chouette de voir qu'aujourd'hui il y
a des gens qui sont prêts à payer le prix de la tomate biologique. Puis c'est vraiment une question très large qui
s'ouvre, parce que ça, c'est vraiment quelque chose de très, très fort.
Quand quelqu'un est prêt à dire : C'est ça que ça vaut, bien, si ça vaut
ça pour New York, théoriquement, c'est la valeur intrinsèque de notre énergie.
Ça ne veut pas dire qu'il faut qu'on se le vende à ce prix-là, mais il faut
qu'on réalise ce que ça implique.
Alors, quand, par exemple, on réfléchit à nos
clients industriels, c'est important, le développement industriel, au Québec,
le développement industriel, aujourd'hui, le tarif, il est de 0,05 $. Et
ce 0,05 $ là, bien, c'est à peu près le même prix que certains territoires
ailleurs aux États-Unis. Ça fait qu'on a un 0,05 $ qui matche le
0,05 $ d'ailleurs, mais notre 0,05 $, il est vert. Alors, l'idée, ce
n'est pas de dire : Il faut... il faut que nos industriels passent de
0,05 $ à 0,11 $, ce n'est pas ça, mais, tout à coup, il y a toute
cette conversation-là autour à y avoir.
Ça fait que c'est un projet qui est... qui est
très intéressant financièrement, pour le Québec, mais industriellement, là, il
faut se projeter dans le temps. Ce contrat-là, c'est un contrat de 25 ans.
Dans 25 ans, on va avoir le choix de dire : Est-ce qu'on a besoin de
cette électricité-là pour arriver? Puis là je reviens à la question du député
de LaFontaine, tu sais, pour balancer notre 2050 en 2025, là, cette énergie-là
va redevenir latente entre les mains d'Hydro-Québec. Si, d'aventure, on a
besoin de prendre cette électricité-là puis de la ramener chez nous, c'est
extraordinaire, on a un cordon ombilical qui rentre dans Queens, il est payé,
puis là on peut y aller spot, si, puis mais, puis quand.
Et, dans...
en 2050, ce qui va se passer entre maintenant puis les prochaines années, c'est
que le Nord-Est américain va développer ses propres capacités de
production éolienne et solaire, qui sont formidables mais intermittentes. Et
c'est là que les réservoirs d'Hydro-Québec, en hydroélectricité, vont permettre
des échanges entre le Nord-Est américain et le Québec. Puis aujourd'hui on est
en train de le faire à petite échelle, ça me fait plaisir de vous dire ça, là,
on cycle, présentement, les réservoirs d'Hydro-Québec, on achète la nuit, puis
on vend le jour, et on fait un profit. Alors, prenez ça, multipliez ça par une
autre ligne électrique qui rentre à New York, puis, encore une fois, si on veut
s'en servir pour pousser l'énergie, parce que les gens vont en avoir de besoin,
on le fera, mais ça va être extrêmement précieux d'avoir cette ligne-là. Ça
fait que c'est un contrat d'électricité qui rémunère l'électron vert, qui ne nous
met pas de poids sur nos bilans d'énergie puissance et qui construit le futur.
C'est ça, le projet.
M. Julien : Juste, très rapidement,
là, oui, il faut être humble, là, mais le travail, qui a été effectué au cours
des trois, quatre dernières années, justement, spécifiquement pour le contrat
de New York, là, c'est à la fois, naturellement, Hydro-Québec et la délégation
du Québec à New York, là. Tu sais, ceux qui prétendent que ça, là, ça fait
longtemps, bien, écoutez, là, ça s'est passé très rapidement avec des gestes
très concrets pour y arriver.
Premièrement, là, on serait... trois dates pour
moi, là. Au mois de janvier 2019, là, il y a premièrement le Green New Deal qui a été lancé avec cette volonté de New
York d'aller vers de l'énergie renouvelable. L'autre geste majeur qui a
été porté, là, au mois d'octobre 2020, et ce n'est pas banal, là, c'est la
norme sur l'énergie propre, une reconnaissance, une fois pour toutes, que
l'hydroélectricité du Québec est reconnue comme une énergie propre et
renouvelable. C'est toute la différence.
Et là, naturellement, c'est par du travail, là,
de longue haleine par les équipes, justement, qui font en sorte d'avoir ces reconnaissances-là. Puis après ça il y
a l'appel d'offres qui est arrivé en 2021 qui a été... qui a été gagné.
Donc, chemin faisant, de manière quand même assez succincte, là, sur trois ans,
le résultat obtenu est fantastique. Donc, on en
est bien fiers. Puis, ça, c'est relatif à tout le travail d'Hydro-Québec, et la
délégation du Québec, puis... et le gouvernement, justement, pour y
arriver, mais essentiellement beaucoup Hydro-Québec, là, qui a contribué
fortement à la réalisation de ce projet-là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : C'est
intéressant, votre comparaison avec les tomates, pour avoir oeuvré dans le
domaine agricole, je suis quand même assez... je suis quand même... je
comprends très, très, très bien. Puis, si je comprends
bien aussi, c'est que nos... la relation d'Hydro-Québec avec l'État... avec
l'État... avec New York, en fait, ça se déroule bien aussi, on a des
bonnes... de bonnes discussions, de bonnes ententes, puis ils sont friands de
notre... de notre énergie propre.
Mme Brochu (Sophie) : Ils sont
friands, mais il faut négocier.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Il faut
négocier.
Mme Brochu (Sophie) : Puis ils
négocient, puis on n'est pas seuls, puis il y a d'autres gens, puis il y a des
options. Puis il y a des gens qui ne veulent pas d'hydroélectricité du Québec
dans le Nord-Est américain. Ça fait qu'il faut se battre, il faut se battre. Il
y a des gens qui préfèrent garder leur marché, parce qu'il est captif, puis
qu'ils le produisent à partir d'une électricité fossile dont ils sont... dont
leur modèle d'affaires est complètement tributaire. Ça fait que c'est... ça va
bien, mais c'est de l'ouvrage. Puis c'est ça, mais on a devant nous un État qui
est très, très déterminé dans ce qu'il veut faire.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Puis il
y a du potentiel aussi avec nos... avec nos voisins?
Mme Brochu (Sophie) : Absolument.
Absolument.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Très intéressant. Il me reste combien de temps, M.
le Président, deux minutes?
Le Président (M. Lemay) : Oui.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : O.K.
Écoutez, je pense que j'avais peut-être un collègue qui avait une question ou... bon, j'avais un collègue, il a quitté.
Juste, en terminant, au niveau du déploiement de nos bornes électriques, peut-être
un peu, là, nous faire un petit état de situation, là, parce que je sais que
c'est quand même important.
Mme Brochu (Sophie) : Oui, des
bornes, c'est compliqué, les bornes, hein? C'est compliqué des bornes, tu sais...
tu sais, on en veut tous, là, puis, à un moment donné, c'est comme... Tu sais,
il faut se souvenir, le circuit électrique, comment il a été développé, là,
c'est qu'à un moment donné on dit : On va avoir des voitures électriques,
il n'y avait pas de borne, pas de borne, pas de voiture, pas de voiture, pas de
borne.
Puis, à un moment donné, Hydro-Québec s'est
ramassée avec le tapon d'amour de dire : Bon, O.K., on va développer des
bornes puis on va voir comment ça va fonctionner. Et ça, ça fait déjà quelques
années. Puis c'est une belle histoire qui s'est faite... qui s'est faite à
travers le temps. Puis je débute en disant que les objectifs d'Hydro-Québec, ce
n'est pas de respirer tout l'air des bornes au Québec, «the more the
merrier», comme disent les Anglais, puis je suis désolée d'avoir pris ça, mais,
tu sais, plus il va y en avoir, mieux ça va être. S'il y a du secteur privé,
puis on l'aide, on vient... on vient juste de monter un petit peu nos tarifs,
pas pour étouffer le client, mais pour faire de la place pour que le privé ait
un modèle d'affaires. Ça fait que l'idée, c'est de le faire.
Maintenant, il faut qu'on soit encore là. Puis
quiconque travaille avec une voiture 100 % électrique, là, sait quelles
sont les grandeurs et les misères quand tu arrives à l'hôtel, puis qu'il n'y en
a pas, puis qu'il faut que tu ailles dans le troisième sous-sol. C'était
l'expérience de mon collègue, hier soir, d'un parking qui était inconnu, pour
essayer de charger. Ça fait que c'est encore difficile. On a l'ambition
d'aider. Des bornes... des bonnes très rapides, mais des bornes aussi qui ne
sont pas les plus rapides au monde, parce que ça coûte cher, des bornes. Alors,
on va travailler avec les municipalités, on va travailler le plus possible avec
les entreprises puis on va déployer. Là, je vais... là, il faudrait que je
lise, puis, comme je vous ai dit, comme j'ai un problème, là, de... avec la
lumière, je vais... je vais vous le dire, là, mais aujourd'hui on a
620 bornes rapides, 2 800 bornes standards, puis on va en mettre
2 500 rapides, d'ici 2030, puis 4 500, d'ici 2029, en rapide, ça
fait que... des bornes de rues. Donc, on va travailler, on va travailler fort.
Puis, dans notre projet Énergie en commun, il y
a des citoyens qui nous ont dit : On aimerait ça... parce qu'on
demandait : Que c'est qu'on peut faire pour vous autres?, tu sais, au
monde. Puis ils ont dit : On aimerait ça... on aimerait ça acheter une voiture
électrique, mais je suis en appartement, je suis au centre-ville, il n'y a pas
ça. Comment ça va faire? Ça fait que, là, on va faire comme deux projets
pilotes pour des recharges... pour des orphelins, des gens qui veulent
s'acheter une auto puis qui n'ont pas de borne. Bien, comment ça fonctionne?
Est-ce que c'est une espèce... une affaire commune dans le milieu d'un quartier
ou alors... On va travailler deux projets pilotes, on va s'instruire, puis
après ça on va déployer ça tranquillement en 2030. Ça fait que ce n'est pas
simple, pas simple, mais j'ai fini. Oui, j'ai terminé, mais c'est le fun, des
bornes.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, Mme Brochu. Ceci termine ce bloc d'échange
avec la partie du gouvernement. Et nous revenons de ce pas avec le
député de LaFontaine.
M. Tanguay : Mme Brochu, justement,
quelle est votre évaluation de la capacité de fournir suffisamment de bornes si
l'objectif de 1,5 million de voitures électriques est atteint d'ici 2030?
Est-ce que... est-ce que la disponibilité des bornes rejoindrait l'exécution ou
l'atteinte de cet objectif-là?
Mme Brochu (Sophie) : Oui.
Maintenant, on va avoir besoin du secteur privé, comme je vous dis, ça prend du privé. Puis c'est important que le privé
embarque là-dedans, là, ça ne peut pas être juste Hydro-Québec, mais Hydro-Québec
met de l'eau dans la pompe, là, pour prendre un exemple hydrique.
M. Tanguay : Donc, le secteur privé,
à quel chapitre, pour l'installation, pour le maintien des bornes dans les
résidences?
Mme Brochu (Sophie) : Il y en a
déjà, on en a du secteur privé déjà, là, il y a du secteur privé, les gens ne
sont pas condamnés à faire affaire avec le circuit électrique, là. Puis c'est...
on ne veut pas capter le marché, on ne veut pas qu'il soit avec nous autres.
Puis il y a des gens qui vont développer le modèle, puis plus il va y avoir de
voitures électriques, puis plus on est capable d'augmenter un petit peu notre
tarif, bien, plus ils vont avoir de l'espace pour faire un plan d'affaires qui
va avoir de l'allure, là.
M. Tanguay : Parfait. Et la... selon
votre évaluation, le tissu économique, au Québec, sera suffisamment présent
pour permettre cette exécution-là de la présence des bornes?
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, c'est ce qu'on souhaite, mais, encore une
fois, c'est... ça coûte encore cher, les bornes. Puis ce qu'on espère, c'est que le coût des technologies se réduise
aussi un peu à travers le temps. Puis il y a une question de poule et l'oeuf là-dedans, hein, le jour... le
jour où il va y avoir beaucoup de voitures électriques, les gens vont avancer,
mais il y a encore... il y a encore des...
il y a encore des... je dirais, des clients qui sont un petit peu captifs,
disons ça comme ça.
M. Tanguay : Excusez-moi,
qui sont un peu...
Mme Brochu (Sophie) : Un petit peu
captifs, parce que c'est difficile de raisonner une voiture électrique de
manière parfaite au Québec, aujourd'hui, on n'est pas encore rendu là. C'est
pas mal mieux que c'était, puis on est pas mal
mieux que... je pense, qu'à travers le Canada. Il n'y a pas plus de bornes dans
une autre province qu'il y en a au Québec.
Ça fait qu'on avance, on est en avant des gens,
on va faire de la place au privé, on va insister, on ne laissera pas le monde orphelin.
Il y a de l'électricité pour les voitures électriques, on va mettre les bornes
pour que ça arrive. C'est ça, nouveau... nouveau marché.
• (16 h 50) •
M. Julien : Juste, si vous permettez
une petite minute, on travaille, naturellement, avec Hydro-Québec, avec tout le
circuit électrique, on travaille avec le MERN, également, là, qu'on est
responsable du programme Roulez vert et à la fois du déploiement des bornes
avec transition énergétique, là, le sous-ministériat transition énergétique chez
nous. Puis on fait des projections. Ce que mentionne Mme Brochu est très juste,
c'est-à-dire qu'on développe, c'est la poule ou l'oeuf, on développe à la fois
le web des bornes en même temps que l'augmentation des véhicules. Petite note,
là, on est rendus à 1,6 million de véhicules électriques, on a revu la
cible, la semaine dernière, donc ce n'est pas 1,5, c'est 1,6 million de
véhicules, et le web doit se développer dans la même mesure.
Donc, on est en mesure aujourd'hui de regarder,
si on se projette 2030‑2035, le nombre de bornes rapides et de bornes de rue
nécessaires avec la même situation, c'est-à-dire qu'on extrapole la situation
d'aujourd'hui, mais naturellement, c'est... Encore là, c'est très évolutif, ce
domaine-là, comme on parlait du domaine de l'énergie. Donc, comment va se
comporter le coût des bornes à recharge rapide dans le temps?
Donc, oui, on développe le web au fur et à
mesure, mais c'est des ajustements de manière agile sur deux, trois ans de
perspective, en sachant très bien qu'en 2035, avec 1,6 million de
véhicules... 2030 avec 1,6 million de véhicules, avec l'électrification,
avec le temps d'attente par borne qu'on estime, combien ça prendra de bornes le
cas échéant, mais il est trop tôt aujourd'hui pour venir dire est-ce que
les enjeux d'aujourd'hui par rapport aux coûts vont être les mêmes dans quatre,
cinq, six ans. Donc, on connaît le besoin, puis on le regarde évoluer dans le
temps, puis on s'ajuste, mais on connaît aussi qu'il y aura beaucoup plus de
bornes nécessaires et que ça va prendre l'implication de tous les secteurs,
justement, pour y arriver, pas seulement Hydro-Québec.
M. Tanguay : J'aimerais, Mme
Brochu, discuter avec vous, donc, des nouveaux projets, l'évaluation qui est
faite des nouveaux projets : projets industriels, projets commerciaux.
J'entendais à Paul Arcand, la semaine passée, le ministre de l'Économie
dire : Bon, bien, on en discute. Puis, il disait... il faisait état des
discussions qu'il avait, notamment avec vous, pour cibler des projets qui soient
économiquement intéressants pour le Québec. Puis on me corrigera si j'ai tort,
mais, de mémoire, je pense qu'il me parlait de... il avait donné l'exemple,
exemple, un projet de 2 000 mégawatts pour faire de l'hydrogène vert,
ça ne passerait pas la rampe à ce stade-ci des analyses. J'aimerais savoir
qu'est-ce qu'il y a en place, de façon formelle ou pas, dans ces
discussions-là, à l'heure où on se parle.
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, écoutez, d'abord, si vous me permettez, je
vais vous expliquer le processus commercial
d'Hydro, puis, si on a besoin d'avoir l'ami Éric, il pourra compléter... la
conversation avec le gouvernement. Le processus commercial, c'est
quelqu'un s'inscrit, il dit : Moi, j'ai un projet, j'aimerais ça avoir de
l'électricité d'Hydro-Québec. Quand c'est en bas de 50 mégawatts, c'est
automatique. Quelqu'un qui s'inscrit puis qui demande en bas de
50 mégawatts, ça vient... il y a obligation de servir. Quelqu'un qui a
au-dessus de 50 mégawatts, là il y a une conversation à y avoir, puis nous,
on regarde...
Alors, prenons, par exemple, un grand projet
industriel qui viendrait nous voir, dire : Moi, j'ai un projet. Puis là je
vais en prendre un gros, O.K., pour marquer l'esprit, là, il faut savoir que,
dans les 10 dernières années, il n'y a pas un seul projet de
50 mégawatts et plus qui s'est installé au Québec. Au cours des
10 dernières années, il n'y a pas eu une augmentation de 50 mégawatts
d'un projet existant. Ça fait qu'aujourd'hui ça marque l'imaginaire, puis, à un
moment donné, on confond les mégawatts. Ça marque l'imaginaire, parce qu'il y a
des projets de 200, 300, 500, 1 000 mégawatts, puis là on a
l'impression qu'on en a beaucoup, de ça, mais il n'y en a pas beaucoup, de ça
au Québec.
1 000 mégawatts qui vient s'installer,
bien là, vous comprendrez que c'est vraiment une charge extrêmement importante
pour Hydro-Québec. Ça fait que, quand quelqu'un dit : Moi, je voudrais
avoir 1 000 ou 500, ou prenez n'importe quel multiplicateur de... ou
diviseur de ça, là, il faut qu'on regarde où est-ce que vous voulez vous
installer, qu'est-ce qu'on a de disponible puis qu'est-ce que ça prend comme
coût. Puis, en général, là, on débute des études d'ingénierie pour amener tout
ça puis, au final, on va dire aux clients : C'est-tu quoi? Compte tenu de
ta... de ton profil de consommation, compte tenu du coût du projet, on est
capable de te raccorder, puis ça finit là. En général, les gens ont besoin
d'avoir une contribution, parce qu'il va y avoir des investissements importants
à faire pour raccorder le client puis que ça fasse du sens à l'intérieur de
tout ça. Bon, ça, c'est le projet, c'est le processus qui fonctionne.
Aujourd'hui, là il y a comme... tout le monde,
sa mère puis son chien rêvent de s'installer dans un pays où l'énergie est
verte, abondante, pas cher. Puis il y a des gens, à travers le monde,
notamment, puis c'est... Je pense que, quand
M. le ministre évoquait l'hydrogène, il parlait d'hydrogène pour l'exportation,
là, parce que c'est vraiment deux affaires
différentes. Puis il va y avoir une stratégie sur l'hydrogène qui va être
rendue, puis ce n'est pas à moi de discuter de ça, mais... Alors,
aujourd'hui, tu as des projets qui arrivent, là, c'est
1 000 mégawatts d'hydrogène, 2 000 mégawatts d'hydrogène,
puis déjà là tu as des projets qui sont concurrents, puis c'est vrai aussi dans
la filière batterie.
Historiquement, puis c'était vrai dans mon
ancienne vie, puis c'est vrai dans ma vie aujourd'hui, quand on prend ce qu'on
appelle le «funnel» de demandes industrielles, dans la réalité, là, quand tu as
attaché 15 % de ton «funnel», là, c'est à peu près
ça, le... tu sais, ce qui vient, ce qui rentre, ce qui sort, ce qui se réalise,
cycle économique. Puis il y a des gens qui sont rendus beaucoup plus loin dans
leur pensée puis leur modèle d'affaires, d'autres qui commencent, mais ils
s'inscrivent dans le processus. Ça fait que, là, le fameux «funnel» est très,
très grand, parce que c'est des très gros projets, puis il y en a beaucoup.
Bon, bien, si on dégraisse ça... Puis je pense
que le gouvernement s'est déjà exprimé là-dessus, de dire : Ce n'est pas
l'idée du siècle de prendre un tarif pas cher pour produire quelque chose qu'on
va exporter, puis décarboner quelqu'un ailleurs, ça fait que, quand on
dégraisse ça, il reste un montant de plusieurs milliers de mégawatts. Puis,
nous, ce qu'on est en train de faire, avec le ministre de l'Énergie, le
ministre de l'Économie, c'est d'établir combien... Si, par exemple, on prend
1 000... Je vais vous donner une information qui se calcule, il n'y a rien...
il n'y a pas de mystère là-dedans. Si vous prenez 1 000 mégawatts,
que vous vendez au tarif L puis que vous le prenez à la marge sur... puis que
vous l'approvisionnez à la marge, il se crée un déficit, un coût, pour tous les
autres, de 650 millions par année à vie. Bon, alors, après ça, ça, c'est
pour 1 000 mégawatts, divisez ça. Puis, si vous prenez
100 mégawatts, bien, ça fait... ça fait 65 millions.
Alors, ça, c'est... La job d'Hydro-Québec, c'est
de donner les faits puis de donner ça au gouvernement. Puis après ça le gouvernement va regarder des critères,
hein, dire : Ça crée-tu de l'emploi, des... ça paie-tu des taxes? Est-ce
qu'on est en train de partir une industrie? Est-ce qu'il y a une chaîne
alimentaire qui se crée autour de ça? Puis de faire que ça fait du sens
Alors... puis évidemment il y a des gens qui
viennent, puis ils ne veulent même pas le tarif L, ils veulent moins que le
tarif L, ça fait que, là, tu creuses encore un trou qui est encore plus grand.
Ça fait que nous, on fait juste dire : On approvisionnait à trois, le
marginal est à 11, le L est à cinq, ça fait que, tu sais, il faut qu'on dise,
nous autres, ce que ça coûte, puis après ça au gouvernement de prendre ses
décisions. Puis ça, bien, ça appartient à des gens qui sont autour de la table,
hein?
M. Julien : Juste, un instant,
très rapidement, pour compléter, actuellement, on a un comité MEI-MERN-HQ où on
regarde ces différents critères là. C'est à la fois les critères qualitatifs et
quantitatifs. Naturellement, il y a le développement durable qu'on souhaite, la
réduction des GES, puis après ça, naturellement, il y a le développement
économique et socioéconomique. Et ici, là, quand on voit la différence de coût,
c'est une fois qu'on a... qu'on n'est plus dans les excédents, qu'on s'en va
sur le marginal, si on dépasse, en fin de compte, le... là, on revient au
marginal, ça a un impact. C'est pour ça, encore là, qu'on réitère que le 8,2,
en fin de compte, d'économie d'énergie, si on pouvait l'accentuer, ça nous
empêche d'aller sur le marginal. Mais, à la fin, c'est avec ces critères-là,
hydrogène vert, filière batteries, métallurgie, aluminium, tout ce qui peut
être électrifié, on doit, en fin de compte, avoir ces critères-là pour dire
c'est quel, le meilleur projet pour utiliser notre énergie qui a tant de valeur
au Québec.
M. Tanguay : Et vous avez
mentionné que, depuis 10 ans, il n'y en a pas eu réellement, là, de
50 mégawatts et plus, là.
Mme Brochu (Sophie) : Oui, mais
il n'y avait pas ça. Mais présentement ce que je vous dis, là, c'est vrai partout à travers le monde. Puis les vents qui...
les gens qui viennent ici, ils vont à Terre-Neuve, ils se promènent, ils
vont...
M. Tanguay : La ruée.
Mme Brochu (Sophie) : C'est la
ruée. Puis ils y arrivent, ici, comme si on était en Namibie, parce que la Namibie vend son électricité à 0,02 $,
transforme en ammoniac, envoie ça en Allemagne, puis là ils font de
l'hydrogène. Ils transportent... ils
transportent l'hydrogène, c'est sous forme d'ammoniac, ça fait que... Mais là,
tout à coup, on dit : Bien, écoutez, c'est parce que ce n'est pas
ça, ça vaut cher ici puis...
Mais l'autre... je vais vous donner une autre
donnée qui est intéressante. Aujourd'hui, la consommation d'électricité, au
Québec, je fais ça rond, là : un tiers résidentiel, un tiers industriel
puis un tiers les gens entre les deux, les commerces, les pizzerias, les
petites industries, une petite usine, tu sais... les gens de la fédération de
l'entreprise indépendante, O.K., un tiers, un tiers, un tiers. Si on augmente
beaucoup, beaucoup la consommation industrielle, mettons qu'on projette ça dans
le temps, puis la consommation industrielle augmente son poids relatif par
rapport aux deux autres... Tu sais, quand on parle de réflexion à terme, puis
il va falloir qu'on regarde ça, c'est tout ça, là. Ça fait que la
conversation qu'on a avec le gouvernement, nous, on les informe. Puis je suis
très, très candide avec vous, là, la préparation du plan stratégique, là, ça a
été un exercice très complexe et d'humilité, de dire : On est... Ah! on
découvre qu'on est rendus là, puis on est rendus là parce qu'il y a un monde
qui pousse, il y a une transition énergétique. Puis là, quand on regarde ce que
ça peut faire, bien, c'est là qu'on dit : Il faut qu'on réfléchisse.
M. Tanguay : Et, quand... puis
on reviendra aux critères par rapport au... est-ce qu'on peut l'appeler...
c'est un comité? Comité...
Mme Brochu (Sophie) : C'est un
groupe de travail.
M. Tanguay : Groupe
de travail permanent. Est-ce qu'il est... est-ce qu'il est formalisé, M. le
ministre, le comité? Comment ça fonctionne? Est-ce qu'il se réunit de
façon statutaire, ou c'est informel, ou...
• (17 heures) •
M. Julien : Bien,
c'est certain que les gens se rencontrent. Maintenant, quand vous dites
«formalisé», c'est-à-dire qu'à la fois le MERN, Hydro-Québec et MEI ont des
rencontres, ont des scénarios, font rouler, en réalité, des scénarios, voir
qu'est-ce que ça implique, qu'est-ce que ça implique comme coûts et qu'est-ce
que ça implique comme retombées. Alors, à terme, comme je le mentionne, de
dire : On n'est plus dans trèfle jusqu'à la taille, on est dans le trèfle jusqu'à la cheville. Puis maintenant on est
certainement en lieu et place parce que la conjoncture fait en sorte que
ça pousse fort. Il ne faut pas attendre d'être rendus trop tard pour le faire,
donc c'est maintenant qu'on le fait, et on va sortir, avec ces rencontres-là,
les critères à appliquer pour faire les meilleurs choix pour le Québec.
M. Tanguay : Est-ce que... une
décision qui impliquerait, donc, de consacrer plus de 50 mégawatts, est-ce
que ça doit être confirmé par décret ou c'est un contrat, tout simplement,
qu'Hydro-Québec sera autorisée à signer? Comment ça fonctionne, techniquement?
Mme Brochu (Sophie) : C'est
Hydro-Québec qui prend... qui, ultimement, va prendre la décision. Mais on
comprendra qu'on va prendre une décision éclairée de la volonté d'un
gouvernement qui travaille pour l'ensemble de la société, là.
M. Tanguay : O.K. Donc, il n'y a pas
besoin de décret, c'est Hydro-Québec qui va pouvoir...
Mme Brochu (Sophie) : Je pense qu'il
n'y a pas besoin de décret pour ça, là.
M. Tanguay : Pardon? Excusez-moi.
Mme Brochu (Sophie) : Il n'y a pas
de besoin de décret pour ça. Mais le gouvernement a un regard puis une
pratique. Puis je trouve ça superimportant que le gouvernement ait la capacité
d'influencer ça, là.
M. Tanguay : O.K. En 2016, le
gouvernement a mis sur pied un programme qui offrait des rabais additionnels
sur le tarif L et le gouvernement, donc... et, en 2019-2020, il y a une
partie qui a été prise sur le Fonds de suppléance. À la mi-mars 2021, il y
a un 160 millions additionnel qui a été pris pour financer le programme.
Hydro-Québec a obtenu du Fonds de l'aide financière à l'investissement et des
contrats spéciaux, sous la responsabilité du ministre des Finances, un
222 millions. Quel est le portrait d'ensemble que vous pourriez nous faire
par rapport à ça, là, par rapport à l'argent qui sort et la vision quant au
développement de cette approche-là?
Mme Brochu (Sophie) : O.K. Quand le
gouvernement décide de donner un rabais par rapport au tarif L, c'est une
décision gouvernementale et ce n'est pas l'ensemble des clients qui ont à payer
pour le rabais en question. Il y a une mécanique de remboursement — je te
regarde, Jean-Hugues — où
le ministère des Finances va retourner l'équivalent à Hydro-Québec du rabais
qui a été accordé, justement pour que l'équilibre financier d'Hydro-Québec ne
soit pas atteint puis pour ne pas que ce soit l'entièreté de la clientèle qui
paie pour un rabais par rapport à un tarif qui est affiché et réglementé.
M. Tanguay : Est-ce que, M. le
ministre, depuis votre accession au pouvoir, est-ce qu'il y en a eu, des rabais
consentis sur le tarif L?
M. Julien : Oui, il y a des
tarifs... il y a des rabais de consentis. Encore là, ça vient via le ministère
des Finances, et ce n'est pas un impact tarif. De mémoire, il n'y a pas de
contrats spéciaux depuis notre arrivée...
M. Tanguay : ...il n'y en a pas eu
depuis votre arrivée?
M. Julien : De contrats spéciaux,
non, mais des rabais tarifaires, oui.
M. Tanguay : O.K. Est-ce que vous en
avez la liste, des rabais tarifaires pour le tarif L? Est-ce que c'est
comptabilisé par Hydro-Québec? Sûrement.
M.
Julien : Bien, je pense que c'est public, là, au ministère
des Finances. Mais on va vous procurer cette liste-là.
M. Tanguay : Si vous pouvez me
procurer ça, s'il vous plaît, en passant via le secrétariat. Et quelle est
votre évaluation? Peut-être, M. le ministre, parce que vous devez avoir des
discussions, j'imagine avec votre collègue des Finances, là, du poids financier
que ça va représenter dans l'avenir. Est-ce qu'il va y en avoir plus, est-ce
qu'il va y en avoir moins?
M. Julien : Bien, encore là, j'aime
cette façon de faire là, moi. Moi, je suis responsable de l'Énergie et des
Ressources naturelles, je travaille avec Hydro-Québec avec une base tarifaire
qui est statuée et qui est claire. À partir du
moment où d'autres ministères, Finances... ici, justement, souhaitent
intervenir dans une perspective de développement économique pour venir
supporter une industrie émergente, pour venir supporter la création d'emplois,
bien, il vient le faire via ce mécanisme-là, qui ne vient pas impacter
l'ensemble de la clientèle tarifée selon les tarifs qui sont régis. Alors, à partir de ce moment là, bien, je vous appellerais à
regarder auprès de mes collègues de ces ministères-là, mais eux font des choix,
puis auxquels... en faisant des évaluations de l'aide... C'est une aide
financière, en fin de compte, qui est octroyée sur la base des tarifs, mais qui
ne passe pas par Hydro-Québec, qui passe par le ministère des Finances.
Maintenant si vous demandez : Est-ce que ça
va augmenter, est-ce que ça va diminuer? Alors, encore là, ça va dépendre
comment qu'on va vouloir soutenir quelle industrie, dans quel secteur, dans
quelle perspective de développement socioéconomique du Québec. Donc, pour moi,
c'est difficile d'avoir des prédictions. Mais c'est certain que... il
y a la... L'important, pour moi, dans
ce dossier-là, c'est la séparation entre la société d'État, qui a des tarifs
qui sont régis, et après ça un soutien gouvernemental pour faire en sorte
qu'une industrie se développe dans différents secteurs.
M.
Tanguay : Mais vous, vous n'y voyez pas d'impact par rapport
à votre ministère. Puis, de ce que je comprends, donc, c'est des
initiatives et des décisions qui sont prises aux Finances. Vous êtes
systématiquement, j'imagine, mis au courant de tout ça en amont.
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire qu'on les connaît, c'est... alors, on est un gouvernement avec un
conseil des ministres, puis on a... on connaît les dossiers qui sont
prioritaires. Mais, quand vous dites «impact», ça n'a pas d'impact sur la
clientèle énergétique via les tarifs.
M. Tanguay : Est-ce que le...
Mme Brochu (Sophie) : Juste
pour être certaine.
M. Tanguay : Oui, je vous en
prie.
Mme Brochu (Sophie) : Parce que
je ne veux juste pas qu'il y ait de quiproquo. Le groupe dont on parle, là, ce
n'est pas pour l'octroi des rabais tarifaires du gouvernement, là. Le groupe
dont on parle, ce sont vraiment l'accès...
M. Tanguay : Ah! oui, oui. Non,
non, c'est deux choses.
Mme Brochu (Sophie) : O.K., je
voulais juste m'assurer que ce soit...
M. Tanguay : J'avais changé de
sujet, si bien même que je vais revenir sur ce sujet-là.
Mme Brochu (Sophie) : O.K.
Parfait. Je suis désolée, je voulais juste m'en assurer, là, parce que...
M. Tanguay : Non, non, non, il
n'y a pas de problème, on ne mélangeait pas les deux. Il y a... il y aurait...
Puis là je m'adresse au ministre. Donc, Hydro-Québec, MEI, votre ministère, M.
le ministre, vous dites donc qu'il y a des rencontres
qui sont faites par rapport aux nouveaux clients de 50 et plus mégawatts.
Avez-vous une liste de critères ou quelque chose que vous pourrez rendre
public ou c'est du cas par cas, selon votre propre analyse? Y a-t-il des
critères objectifs?
M. Julien : Bien, c'est
justement sur quoi on travaille actuellement. C'est-à-dire que, pour nous,
l'objectif de cette démarche-là, avec... puis, encore là, hein, c'est un terme
que je n'aime pas tant, là, mais un changement de paradigme, aujourd'hui, on
doit s'interroger là-dessus parce qu'il y a une conjoncture qui fait en sorte,
comme le mentionnait Mme Brochu, que, là, là, actuellement, avec la
transition énergétique, tout le monde en veut, de notre énergie renouvelable,
on est très sexy. Puis là on dit : Attends minute, on va faire les bons
choix. C'est clair, à titre d'exemple, que l'hydrogène vert, là, on va en faire
au Québec, puis ça va être pour réduire, décarboner le Québec. Alors, quand on va avoir ces critères-là, qu'on
définit ensemble, c'est pour prendre la meilleure décision sur
l'utilisation de l'énergie et de la puissance au Québec. Donc, on est en train
de développer ça ensemble pour dire : On ne peut pas le regarder juste
d'un spectre, on doit regarder l'ensemble du spectre pour convenir ensemble
comment les choix seront les plus éclairés dans l'avenir. Et c'est là-dessus
qu'on travaille pour développer ces critères-là.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Ceci complète ce bloc d'échange. Nous sommes maintenant rendus au
porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière d'énergie. Et, le
député de Jonquière, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui. Merci, M.
le Président. J'avais tellement hâte, là. Depuis tantôt que ça va dans tous les
autres groupes, puis j'avais toujours l'impression que c'était mon tour. Merci,
merci d'être ici. J'espère que ça va bien aller pour votre commotion. Si la
lumière est trop forte, moi, j'ai des bons contacts chez Hydro, on peut baisser
un peu la tension.
Est-ce que, Mme Brochu, vous pouvez nous
dire les grosses... les pointes, là, annuelles, ça représente à peu près
combien d'heures en moyenne chez Hydro annuellement?
Mme Brochu (Sophie) : On
calcule une centaine d'heures? Une centaine, prenons une centaine.
M. Gaudreault : Oui, entre 80
et 100, quand on regarde, à peu près.
Mme Brochu
(Sophie) : Oui, c'est ça. Prenons une centaine. Bien, tu sais, faire
un chiffre rond, puis il faut faire de la mathématique, là. 80-100.
M. Gaudreault : Écoutez, moi,
je trouve ça cher, une entente avec Énergir à 400 millions pour abaisser,
mettons, 100 heures de pointe. Je trouve ça cher financièrement puis je
trouve ça cher climatiquement — je ne sais pas si on peut le dire, là, ce
terme — surtout
dans un contexte où on vient d'adopter, à l'Assemblée nationale, un projet de
loi qui met fin aux hydrocarbures au Québec, là. Alors là, pour 100 heures
de pointe, 400 millions, et vous avez sûrement vu le Regroupement des
organismes environnementaux en énergie, là, qui estime jusqu'à... que ça
pourrait atteindre 2,4 milliards d'ici 2050 pour 100 heures de
pointe.
Mme Brochu (Sophie) : Est-ce
que vous me permettez de planter le décor pour essayer de répondre à ça?
M. Gaudreault : Vous êtes là
pour ça.
Mme Brochu (Sophie) : Parce que
c'est... c'est ça. Bon, alors, d'abord, ces questions-là sont complètement
légitimes parce que c'est contre-intuitif. C'est contre-intuitif. L'entente
qu'on a mise en place, elle est motivée par : On veut réduire combien, à
l'intérieur de quel temps, à quel coût, O.K.? Ce dont on parle, là, c'est de
100 000 clients, 100 000 clients sur l'île de Montréal,
parce que c'est là qu'est le réseau, O.K.? Puis c'est ça qui est le fun, c'est
que tu as la moitié...
M. Gaudreault : 450 aussi.
Mme Brochu (Sophie) : Ah oui! Non,
mais je dis dans la grande région de Montréal. Ce que je veux dire, c'est
que...
M. Gaudreault : Oui, c'est ça,
la grande région métropolitaine.
• (17 h 10) •
Mme Brochu (Sophie) : O.K. Mais
on parle de 100 000 clients. On a 4 millions de clients chez
Hydro-Québec. Pour 100 000 clients, si on va tous à l'électricité,
tous les autres vont payer, puis je vais revenir, je vais revenir, tous les
autres vont payer 3 % de plus juste pour décarboner le 30 %
additionnel sur l'île de Montréal.
Et là je vais vous donner un autre chiffre. Ce
qu'on va mettre en place avec... si la régie nous donne l'aval de travailler
avec Énergir pour effacer la pointe, là, c'est un équipement pour
100 mégawatts. S'il faut qu'on fasse tous les clients, ça prend
2 000 mégawatts. Puis, s'il faut mettre 2 000 mégawatts, M. Fillion, là, il en a
pour des années à arriver à quelque chose avec un coût qui va être plus grand.
Alors là, la question, c'est : Mais
pourquoi qu'on ne fait pas d'autres choses? L'idée, c'est qu'on fait toutes les
autres choses, puis il faut qu'on fasse ça pour arriver dans le bilan, parce
que ça ne marche pas. Quand les gens disent : Mettez des batteries, oui,
on a... on va en mettre, des...
M. Gaudreault : Mais de là à couvrir
même les futures constructions.
Mme Brochu (Sophie) : O.K. Alors, j'arrive,
j'arrive à ça parce que... Là, d'abord, on part avec une période qui finit
en 2026. Je nous convie : On peut-tu partir puis s'en aller
en 2026? Puis, entre maintenant puis 2026, on va en réduire, des émissions
de gaz à effet de serre. Si on n'a pas l'entente avec Énergir, puis ce n'est
pas une menace, c'est une question de fait, on ne sera pas capables de partir,
on n'est pas... Puis je vais vous ramener en 1970. En 1970...
M. Gaudreault : C'est l'année de ma
naissance.
Mme Brochu
(Sophie) : Hé! bien, tabarnouche! Regarde, tu sais, on va...
tu sais, prenons-nous un billet de loto.
M. Gaudreault : C'est une belle
année.
Mme Brochu (Sophie) : C'est une
belle année. En... Dans les années 70, Hydro-Québec a mis en place au Québec
un tarif biénergie, mazout, électricité. Pourquoi? Parce qu'à la pointe ça
coûte la peau des fesses. Puis ils étaient au mazout, alors. Puis, un jour, il
y a... puis je me souviens, je n'étais pas dans mes fonctions actuelles, la
mairesse, avec Montréal, a dit : On n'en veut plus, de mazout, sur l'île
de Montréal, puis on ne fera plus de mazout. Puis là je me disais : Il y a
quelqu'un qui va japper à quelque part sur la rue René-Lévesque parce que ça va
coûter une fortune. Pour toutes sortes de raisons, ça n'a pas été évoqué. Alors
là, quand on a dit : On va décarboner... Alors, avec la ville de Montréal,
présentement, ils sont philosophiquement... Maintenant, la ville de Montréal
comprend ce que ça va coûter si on n'a pas cette entente-là. Ça fait que...
M. Gaudreault : Bien, ils annoncent
aujourd'hui, d'ailleurs, dans leur plan climat qu'ils vont renoncer à toute
énergie fossile pour les nouveaux bâtiments.
Mme Brochu (Sophie) : Pour les
nouveaux bâtiments.
M. Gaudreault : Exact.
Mme Brochu (Sophie) : Bien, c'est
ça. Puis... c'est ça. Mais le point, et je reviens là-dessus, quand on
«poll»... On a «pollé» nos clients, là, on les a sondés : Vous êtes prêts
à payer combien pour la transition énergétique? O.K. Ils nous disent...
50 %, ils nous disent : Zéro. Puis, quand on prend tout le monde,
c'est 1 %. Puis là j'ai un programme, un
miniprogramme, avant tous les autres investissements d'Hydro-Québec, le
renforcement des barrages, la maintenance, l'inflation qu'on a, puis
juste ça, ça serait 3 %.
M. Gaudreault : Mais vous comprenez
que, pour l'ensemble des consommateurs hydroquébécois, de financer à même leurs
tarifs le prolongement de l'utilisation d'une énergie fossile...
Mme Brochu (Sophie) : Bien, qu'ils
ne le fassent pas. Mais alors... Mais, si vous... s'ils ne veulent pas le
faire, ils ne le feront pas. Ils vont financer bien plus, parce que les gens
vont éventuellement venir beaucoup plus tard, puis ça va coûter beaucoup plus
cher.
M. Gaudreault : Mais dites-moi c'est
quoi, les autres scénarios qui ont été envisagés.
Mme Brochu (Sophie) : Ah! on les a
toutes faites, on les a... Tous les scénarios que vous avez ici, là, on a le
déploiement de la tarification dynamique, on a toutes les... Ça, là, ce n'est
pas... On a ce qu'on appelle les coûts de courbes classées, on arrive au bout,
on n'arrive pas. Ça fait que, franchement, je vais vous dire, tu sais, parce
que cette conversation-là est arrivée avant moi, là, c'est Éric Fillion qui l'a
menée, là, puis, quand on a regardé puis qu'on a monté nos coûts d'énergie, puissance, tu sais, ce n'est pas sexy, là,
dire : Voici ce qu'on va expliquer, c'est contre-intuitif, puis
qu'il faut faire ça, mais ne pas le faire, puis de dire à la ville de
Montréal : Venez-vous-en, on va vous raccorder, on va se tirer dans un
mur.
M. Julien : Très, très rapidement,
si vous permettez, cher collègue. C'est... Quand on a regardé les différents
scénarios, là, on a des cibles à atteindre, admettons, une réduction de
50 % à l'intérieur des bâtiments avec une période, là. Puis là on
additionnait, puis on additionnait, puis on additionnait, puis on arrivait à la
fin, puis ils disaient : Il nous en manque, là, on n'est pas capables
d'atteindre notre cible. Et là on est allés dans le peaufinement puis on
disait, bon, par exemple, de mémoire : Si on faisait tout électrique,
c'était, de mémoire, 800 000 tonnes,
puis là on disait : Oui, mais tout électrique, 800 000 tonnes, c'est 2,6, 2,7, puis là on
avait un coût, là, de milliards, on avait un coût astronomique. Et là on s'est
mis à réfléchir. Oui, mais on est capables, au prix, en fin de compte, d'un
sixième, à peu près, de ce montant-là, un cinquième, un sixième, d'obtenir
75 % de la mesure via une biénergie, puis ça va être applicable rapidement.
On a des objectifs audacieux de réduction de GES dans un court laps de temps.
Alors, vouloir l'ignorer, c'est de l'inaction sans résultat.
Mme Brochu (Sophie) : Ce n'est pas
juste le coût parce que c'est la... je reviens là-dessus, c'est la faisabilité.
Puis l'autre exemple qui explique bien, celui-là, puis personne n'est monté au
front, là, puis vous allez me dire : C'est parce que tu ne finances pas
les projets, mais les serres, les serres. On leur a dit : Écoutez, gardez
votre mazout, gardez votre... Mais ils n'enlèvent rien, ils n'enlèvent rien à
la pointe d'Hydro-Québec, là.
M. Gaudreault : Mais... Je comprends
tout ça, mais là je veux vous amener sur autre chose.
Mme Brochu (Sophie) : O.K.
M. Gaudreault : Bien, dans le même
domaine, là. Mais est-ce qu'il y a des conditions qui ont été examinées avec
Énergir dans le contexte de cette entente-là pour convertir le gaz naturel de
source conventionnelle en GNR avec des garanties pour arriver que, dans le tuyau...
Parce que je sais que la molécule, là, qu'elle vienne du GNR ou qu'elle vienne
du gaz naturel conventionnel ou du schiste, c'est la même, mais il faut quand
même trouver une manière de... tu sais, de remplir le verre, là, qu'on... en
gaz naturel renouvelable, là.
Mme Brochu (Sophie) : O.K. Là, il y
a une chose... il y a un bout qui appartient à Hydro, il y a un bout qui
appartient à Énergir puis il y a un bout qui appartient au gouvernement. On
s'entend?
M. Gaudreault : Oui, mais si on met
400 millions? Je veux dire, on a un levier pour dire à Énergir : Vous
allez mettre du GNR dans votre tuyau au lieu du gaz naturel avec des cibles
d'ici 2050.
17
855
M. Julien : Mais,
juste là-dessus, on a un règlement qui a été adopté, qui nous amène à 10 %
en 2030. Puis c'est le distributeur qui est obligé d'y arriver, puis ça,
c'est Énergir, là, toute chose étant égale par ailleurs. De mémoire, ça
représente 500 000, 600 000 tonnes
de GES à terme, après ça, sur base annuelle. Donc, on a un règlement qui l'oblige
à y aller. Naturellement, on contribue, après ça, avec des usines de
biométhanisation et d'autres mesures pour avoir la production au Québec.
M. Gaudreault : Mais 10 %, je
veux dire... c'est parce que...
Mme Brochu (Sophie) : Je vais vous en donner une, mesure, moi, bien
facile. Je vais vous en donner une, mesure.
17
855
M. Julien : Je vais
la prendre.
Mme Brochu
(Sophie) : Au Québec, là... Non, mais vous la connaissez. Au Québec,
là, il se consomme beaucoup plus de gaz naturel renouvelable que ce qui est
reporté dans l'obtention des crédits parce que les sites d'enfouissement, les
sites d'enfouissement, vendent leur crédit environnemental en Californie...
M. Gaudreault :
Oui, tout à fait.
Mme Brochu
(Sophie) : ...qui paie un prix de fou puis qui fait en sorte que nous
autres, on n'en a plus, O.K.? Mais ce qui se
consomme physiquement au Québec... je me tourne. C'est-tu 10 %, Mathieu,
pas loin de ça? Aujourd'hui, là, ce qu'on brûle physiquement au Québec,
là, il y a 10 % de gaz naturel renouvelable là-dedans. Mais, dans toutes
les affaires d'est-ce qu'on peut l'avoir ou pas...
M.
Gaudreault : Mais...
Mme Brochu
(Sophie) : Non, mais prenez ça, parce que, si, si aujourd'hui on se
fait damer le pion par une Californie qui paie plus cher pour ça... Ça fait
que, si on le mettait dans le prix du gaz naturel renouvelable ou dans le prix de ce que vous voulez, c'est pour ça que je
reviens là-dessus, la transition énergétique, c'est inflationniste, qui
paie?
M.
Gaudreault : Oui. Bien, en bout de ligne, c'est nous tous.
Mme Brochu
(Sophie) : Alors, est-ce que... Est-ce que c'est le gouvernement?
C'est nous tous.
M.
Gaudreault : Oui. Bien oui, c'est nous tous.
Mme Brochu
(Sophie) : Ça fait que c'est nous tous. Que ce soit le gouvernement
qui... Alors, ce que je vous dis, c'est... je comprends... Moi, je comprends,
puis, tu sais, je suis énergéticienne, je comprends l'affaire. Ce que je dis,
c'est que, là-dedans, vraiment, là, le mieux, c'est l'ennemi du bien parce
qu'on...
M.
Gaudreault : Oui, mais, en politique, puis en énergie, puis en climat,
c'est toujours : Le mieux est l'ennemi du bien, mais quel...
Mme Brochu (Sophie) :
Ah! bien, ça, je ne pourrais pas vous dire, là.
M.
Gaudreault : Oui, bien, en tout cas.
Mme Brochu
(Sophie) : Mais 2026 si vous voulez de la réduction d'un bâtiment,
sans ça, il n'en aura pas. Ça fait qu'on ne pourra pas dire : Bien, mon
Dieu, qu'on n'a pas encore atteint nos objectifs.
M.
Gaudreault : Mais est-ce qu'on... est-ce qu'il a été envisagé, dans
cette entente, un calendrier, je dirais, ou des échéanciers conduisant à une
conversion du gaz naturel conventionnel vers le gaz naturel?
Mme Brochu
(Sophie) : C'est Éric qui était là. Si vous me permettez, M. le
Président...
M.
Gaudreault : Puis c'est parce que le 10 %, je veux dire, ça veut
dire qu'il reste toujours bien 90 % de gaz naturel conventionnel dont on
veut se séparer. Puis c'est parce qu'il faut le caper aussi. Si on veut que ça
soit une véritable conversion, il ne faut pas augmenter la distribution de gaz
naturel.
Mme Brochu
(Sophie) : Mais ça augmente... bien... Oui, mais c'est ça que j'essaie
de comprendre : Quel est le... Bien, aidez-moi parce que je veux qu'on
s'aide là-dedans. Pourquoi la consommation de gaz naturel va augmenter quand on
va la réduire de 70 %? Si le gouvernement dit : Voici ce qu'il faut
que tu fasses, voici les normes de gaz à effet de serre, voici les taxes de
carbone, ce n'est pas en empêchant d'obtenir une réduction...
M.
Gaudreault : Mais, moi, ce que je veux, là, c'est que, dans
l'entente...
Mme Brochu
(Sophie) : Oui?
• (17 h 20) •
M.
Gaudreault : O.K., je comprends la mécanique économique derrière ça,
mais, sur le plan de se séparer de l'énergie fossile et sur le plan de réduire
notre dépendance à l'égard des énergies fossiles et d'arriver à... à
carboneutre, à la carboneutralité, je ne peux pas comprendre qu'on garde puis
que les Québécois vont financer de continuer d'utiliser de l'énergie, du gaz
naturel conventionnel dans ce contexte-là. C'est contre-intuitif, mais, pour
moi, ça ne se qualifie pas, ça ne se défend pas. Et ce que je souhaiterais,
c'est qu'on puisse au moins avoir la certitude que, d'ici, disons, 2030 ou
2040, avec Énergir, ça sera une conversion complète vers du GNR.
17
855
M.
Julien : Non, mais ça... ça ne sera pas ça. C'est-à-dire qu'on
travaille sur les deux aspects. Le règlement nous amène à 10 %,
en 2030, de GNR à l'intérieur, en fin de compte, de la distribution,
essentiellement, d'Énergir. Et cette
distribution-là, là, ici, on me dit que c'est 1 million de tonnes des
réductions de GES, horizon 2030. Naturellement, après ça, la
molécule, moi, je ne la suis pas, là, mais je sais que, dans mon pipeline, j'ai
10 %, puis là je pose des gestes avec une entente biénergie Hydro-Québec
et Énergir qui baissent de 70 % de la consommation du gaz naturel. À la fin, moi, la molécule, qu'elle soit dans ce
bâtiment-là ou qu'elle ait été... Tu sais, moi, là, j'essaie d'additionner des
gestes qui réduisent les GES. J'ai 540 000 tonnes ici avec une
entente 2026, c'est maintenant, sinon on repousse ça aux calendes
grecques, clairement, parce que ce n'est pas, comme dirait Mme Brochu, ce
n'est pas faisable. Puis après ça on a des ententes avec... Puis pourquoi on y
va en crescendo sur le taux? Parce qu'on veut que ça soit produit au Québec. On
veut, en fin de compte, que le gaz naturel renouvelable soit produit chez nous.
M. Gaudreault :
Oui, tout à fait. Ça, c'est clair.
M. Julien :
Donc, on y va avec crescendo pour que le marché s'adapte. Donc, on
intervient sur les deux plans. Maintenant, si vous avez d'autres bonnes
idées, soumettez-les-nous, puis on va les prendre.
M. Gaudreault :
Bien, moi, je soumets que le crescendo est trop timoré, est trop modeste.
Mme Brochu
(Sophie) : Mais il faut qu'il vienne aussi... il faut qu'il vienne
aussi avec le développement de la filière
agricole, il faut qu'il vienne avec tout ça. Tu sais, quand un... Puis je peux
vous dire, là, qu'il y a cette entente-là, là...
M. Gaudreault :
Oui, aussi, mais il faut le pousser, ça, il faut y croire.
Mme Brochu
(Sophie) : Il y a du monde qui m'appellent de partout à travers le
monde puis qui disent : Comment? Comment vous faites ça puis pourquoi vous
le faites? Puis, la réponse, c'est quoi? C'est qu'ailleurs à travers le monde
c'est deux compagnies cotées en bourse qui se regardent puis qui
disent : Regarde, mon chum, «run after me», shérif, alors qu'ici, au
Québec, on a deux entreprises à propriété ultime qui sont du gouvernement
du Québec, on est capable de faire une entente...
M. Julien :
Intelligente.
Mme Brochu (Sophie) : ...qui
est... qui ne se fait pas à travers le monde parce que c'est... les lois
concurrentielles n'amèneraient jamais à ça.
M. Gaudreault :
Bien... oui. Allez-vous la... Allez-vous la répéter avec Gazifère quand même,
même si c'est plus petit qu'Énergir, là?
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, je...
M. Gaudreault :
Parce que, je veux dire, si on veut que ça...
Mme Brochu
(Sophie) : Éric, je ne sais pas, là, est-ce qu'on a réfléchi à
Gazifère? On a regardé l'île de Montréal
parce que l'essentiel de la consommation, là, elle est sur l'île de Montréal,
puis le réseau, c'est là qu'il est, là.
M. Gaudreault :
O.K. Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président
(M. Lemay) : 5 min 45 s.
M. Gaudreault :
O.K. Cinq minutes. Bon, vous voyez que je n'ai pas... je n'ai pas
beaucoup de temps. Moi aussi, en passant, je veux absolument que vous veniez
pour le plan stratégique, là, et on va s'organiser pour... d'ici à la fin de la
session, que ça se fasse, parce que la CAPERN ne sera pas si chargée que ça. On
va avoir du temps.
La fin de la règle du
premier arrivé, premier servi dans la stratégie, là, moi, quand je regarde
l'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie, puis là c'est peut-être
le ministre ou... en tout cas, j'aimerais avoir l'opinion de la P.D.G. aussi,
là. L'article 76 de la Loi sur la Régie de l'énergie est clair, le
distributeur d'électricité est tenu de distribuer l'électricité à toute
personne qui le demande dans le territoire où s'exerce leur droit exclusif.
Donc, pour changer la stratégie d'Hydro-Québec, il va falloir changer la loi.
Mme Brochu
(Sophie) : Non, le 50 mégawatts est balisé parce que, là, vous
savez... ce n'est pas... On peut faire ça? Hein?
M. Julien :
Oui. Alors, naturellement, là, pour les 50 mégawatts, Hydro-Québec
n'est pas tenue de consentir à un abonnement pour toute nouvelle demande de
plus de 50 mégawatts ou d'acquiescer toute demande de charge additionnelle
de plus de 50 mégawatts...
M. Gaudreault : De plus de 50.
M. Julien :
...ou à toute demande soumise par le client qui bénéficie d'un contrat
spécial.
M. Gaudreault :
Ça, c'est quoi, ça? .
Mme Brochu
(Sophie) : Les tarifs et conditions.
M. Gaudreault :
Mais de?
Mme Brochu
(Sophie) : D'Hydro-Québec.
M. Gaudreault :
O.K.
Mme Brochu
(Sophie) : Parce que tu as la loi puis tu as les tarifs et conditions.
M. Julien :
Selon l'article 11.7.
M. Gaudreault :
De la Loi sur la Régie?
M. Julien :
Du document Tarifs d'électricité d'Hydro-Québec.
Mme Brochu
(Sophie) : Dans nos tarifs.
M. Gaudreault :
O.K. O.K., O.K., je vais aller revoir ça plus tard parce que, pour moi...
En tout cas, on va...
Mme Brochu
(Sophie) : Ça, c'est...
M. Gaudreault :
Ça, c'est en vertu? Ce règlement-là ou ce document est adopté en vertu de
la loi sur la...
Mme Brochu
(Sophie) : La régie. La régie l'établit.
M. Gaudreault :
C'est ça. Exact.
Mme Brochu
(Sophie) : Puis, quand on y pense, c'est logique. Parce que quelqu'un
arriverait puis il dirait : Je vais prendre 3 000 mégawatts, je
vais m'installer dans le parc de Bécancour, puis tu es obligé de me servir, tu
sais, les... ça n'aurait pas de sens.
M. Gaudreault : Massachusetts, les gros messieurs ont gagné. Vous
nous aviez parlé, l'année passée, des gros messieurs.
Mme Brochu
(Sophie) : Oui, oui, des gros messieurs. Bien oui, hein? Des fois, je
parle des gros poissons.
M. Gaudreault :
Puis moi, j'avais beaucoup aimé cette expression-là.
M. Julien :
Moi, je n'ai pas tant aimé ça.
M.
Gaudreault : Donc, aujourd'hui, un an plus tard, les gros
messieurs ont gagné.
Mme Brochu
(Sophie) : C'est-à-dire qu'ils ont réussi à convaincre une population
à utiliser un dispositif référendaire à rétroaction, et ils ont ri. Et, non,
ils sont... ils sont extraordinairement puissants. C'est extraordinairement puissant. Maintenant, on est là, on est devant
cette situation-là. Un dispositif similaire n'existe pas dans l'État de New
York, puis l'État de New York va à la ville de New York. Ça fait que ça, ça
aide aussi.
M. Gaudreault :
Donc là, on fait quoi? C'est quoi, le plan B?
Mme Brochu (Sophie) :
Le plan B, en fait, on va...
M. Gaudreault :
Est-ce qu'on ressort Northern Pass?
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, écoutez, on va regarder c'est quoi... ça va être
quoi, les conditions, et tout, puis en même temps on va prendre... on va prendre
acte de cette décision-là. Il n'y a pas de plan B.
M. Gaudreault :
Mais vous n'avez pas exclu d'utiliser, de ressusciter Northern Pass par le
New Hampshire?
Mme Brochu (Sophie) : Ah non! Bien, écoute, il y a...
On... Je pense que mes... nos prédécesseurs l'ont fait, là, puis ils
passaient ça au New Hampshire. Puis, au New Hampshire, les gros messieurs, les
gros poissons s'étaient attaqués à la même affaire. Alors, aujourd'hui, je ne
peux...
M.
Gaudreault : Oui, mais, au New Hampshire, on l'enfouissait.
Mme Brochu
(Sophie) : En partie. C'est... À New York, on est complètement enfoui,
à New York, on est complètement enfoui. Alors, aujourd'hui, je ne peux pas
présumer de quelle va être la nature de la décision de la Cour suprême, je ne peux
pas présumer de la décision de notre partenaire américain. Le temps passe, il y
a un bout de ligne de construit, il y a des gens au Massachusetts qui attendent
le jus. Nous, on est disposé à l'amener. Je ne peux pas... je ne peux pas vous
en dire beaucoup plus que ça parce qu'on est... Pardon?
M.
Gaudreault : Pendant ce temps-là, les travaux du côté du Québec, en Chaudière-Appalaches...
Mme Brochu
(Sophie) : On les a... On a fait ce qu'on appelle un «phasedown»,
hein, je suis désolée de prendre un terme anglais, là, on les a... on les a
réduits en dimension. On s'est assuré que ce qu'il y avait en place était
bien... était bien ficelé, là, tu ne laisses pas tout ça, puis là on attend.
Alors, voilà, c'est... on est dans une situation inédite en Amérique du Nord.
M.
Gaudreault : O.K. Le scénario idéal, pour vous, ce serait quoi? C'est
que...
Mme Brochu
(Sophie) : Moi, je vais vous dire, je vais vous dire ce que je pense.
M.
Gaudreault : Oui.
Mme Brochu (Sophie) : Je ne connais pas le futur, mais je pense qu'une ligne pour aller...
une ligne additionnelle pour aller dans le Nord-Est américain va finir
par faire du sens au regard de tous. Dans quelle géométrie, on espère que c'est
dans la géométrie actuelle.
M.
Gaudreault : Et là vous excluez celle de New York, là, je veux dire...
Mme Brochu
(Sophie) : Ah non! Celle de New York, pour moi, c'est... c'est à New
York.
M.
Gaudreault : Bon, oui. Puis il n'y a pas moyen de faire des connexions
à partir du lac Champlain?
Mme Brochu
(Sophie) : Non, non, non. On s'en va à New York, c'est vraiment ce
qu'on appelle une ligne boulette, là, ça va partir de La Prairie, ça s'en va
dans le Queens puis c'est là que c'est. Il y avait... On avait un projet pour
faire... On avait déposé une offre pour faire une variante avec un projet
éolien du côté new-yorkais, puis ils ont choisi la ligne qui rentre
directement, là, pour des raisons de coûts. Puis, en même temps, on est très
candides avec le marché américain en leur disant : Écoutez, nous, on
trouve que ça fait plein de sens, on veut le faire, mais il y a du monde qui
veulent l'électricité du Québec aussi, là. Ça fait que c'est... ce n'est pas...
On n'est pas mal pris, là, notre électricité, là. Puis, quand je dis : Il
n'y a plus de surplus, des surplus, je n'aime pas ça, parce qu'ils ont dans la
tête qu'on nage dans les surplus. Puis on ne sera pas là éternellement. Mais il
y a un bout de ligne de construit, puis moi, je pense qu'il y a une ligne qui
va se construire dans différents scénarios. On espère que c'est le scénario
qu'on propose, mais cette ligne-là va se... Ils ont trop besoin.
M.
Gaudreault : Et l'acceptabilité sociale du côté du Maine, est-ce
qu'Hydro-Québec est actif à cet égard? Parce qu'il y a eu beaucoup de
questions. Les gens qui ont voté, je ne me souviens plus c'était quoi, la
question, mais, en tout cas, qui ont voté contre la ligne au référendum,
est-ce...
Mme Brochu (Sophie) : Oui, c'est... en fait,
c'est très... Je ne veux pas faire du «Monday morning quarterbacking»,
là, mais notre partenaire américain a connu des enjeux de services et de
facturation dans le passé récent, après que... Et donc la population du Maine a
ça...
M.
Gaudreault : Elle était méfiante.
Mme Brochu (Sophie) :
Bien, ils ont ça... ils ont comme... ils ont comme ça sur le coeur.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, Mme Brochu. Je suis désolé, je dois vous
interrompre puisque ce bloc d'échange est maintenant terminé. Et nous revenons
pour le dernier bloc d'échange de l'opposition officielle. M. le député de
Lafontaine, la parole est à vous.
M. Tanguay : Merci beaucoup, M. le Président. Je... À la
boutade, un peu pour mon collègue du Parti québécois, seriez-vous tentés
de dire... comme disait Jacques Parizeau, on se crache dans les mains puis on
recommence puis faire un deuxième référendum? C'est-tu un scénario possible,
ça, hein, Mme Brochu?
Mme Brochu
(Sophie) : Moi, je...
M. Tanguay : Est-ce que c'est
techniquement possible avec le...
Mme Brochu (Sophie) : Ah!
vous me posez la question à moi? Je pensais que c'était une question pour
monsieur...
M. Tanguay : Non,
non, je la pose pour vous.
M. Julien :
On va dire que c'est une boutade.
M. Tanguay :
Ah! non, non, non, il est habitué de mes...
Mme Brochu
(Sophie) : O.K. Je pensais que vous faisiez une boutade à monsieur. Ça
fait que, là, j'écoutais ce que monsieur allait répondre. Ce que j'ai dans les
mains, ce n'est plus une question de se cracher dans les mains, rendu là. Rendu
là, c'est une question de recours juridique dans des...
M. Tanguay : Exclusivement.
Il ne peut pas y avoir un autre référendum, un deuxième référendum.
Mme Brochu
(Sophie) : Ah! il peut... des référendums, ils peuvent en faire tant
qu'ils veulent. On peut faire... On peut faire toutes sortes de référendums,
mais, à un moment donné aussi, il y a des décisions à prendre, il y a des coûts
à encourir. Ça fait que ce que je vous dis, c'est qu'on va avoir une décision par
la Cour suprême quelque part cet automne, puis après ça on va faire une
évaluation de situation : Quelle est la nature de la décision? Qu'est-ce
que ça implique? Où est-ce que ça s'en va? Puis on partagera ça avec tout le
monde.
M. Tanguay : Est-ce que j'ai le chiffre exact, la campagne de
publicité et de relations publiques, l'investissement d'Hydro-Québec
aura été de 23,4 millions?
Mme Brochu
(Sophie) : Oui, ça ressemble à ça. Écoutez, je vous... c'est beaucoup
d'argent. De l'autre côté, ils en ont mis 100?
M. Julien :
...
M. Tanguay : La
partie adverse en a mis 100?
Mme Brochu
(Sophie) : Les gros messieurs.
M. Tanguay : Aux
poches pleines, profondes.
Mme Brochu
(Sophie) : Oui. Alors, l'agence... Et c'est public, hein? Et
d'ailleurs l'agence qui est au service, là, c'est l'agence qu'utilise
M. Cruz, Ted Cruz.
M. Tanguay : L'agence?
Vous faites référence à quelle agence?
Mme Brochu
(Sophie) : De relations publiques.
M.
Tanguay :
Ah!
O.K.
Mme
Brochu (Sophie) : Ça fait que c'est avec ça qu'on se colletaille.
M. Tanguay : Ah!
O.K. O.K., je comprends.
Mme Brochu
(Sophie) : Ça fait que c'est ça que ça coûte.
• (17 h 30) •
M.
Tanguay : Et est-ce
que — j'ai
aussi le chiffre exact — donc,
des livres d'Hydro-Québec, c'est un 536 millions qui a été radié.
Mme Brochu
(Sophie) : Ce n'est pas radié.
11
789
M. Tanguay : Ce
n'est pas radié?
Mme Brochu
(Sophie) : Ce n'est pas radié, non. Présentement, je vous dirais...
puis, avec les quelques mois qui passent, on est peut-être autour de
600 millions, quelque chose comme ça. Je suis encore avec des chiffres
ronds, là, parce que... Ça fait que c'est 600 millions qui ont été
investis et engagés. C'est ça, 347, 189, c'est ça, ça ressemble à ça,
600 millions qui ont été investis, puis je le répète, là, oui, en
développement de projets, mais, pour l'essentiel, à partir du moment où on a eu
les permis, là. Ça fait que c'est un peu pour ça aussi qu'il faut...
11
789
M. Tanguay : Vous
dites 347. Ça, c'est la portion québécoise, 347 millions?
Mme Brochu
(Sophie) : Non. En décembre, au résultat, évidemment, que les montants
qui ont été engagés... oui, c'est ça. Bien,
ça fait 600. Prenez 600 millions, là. Parce que je ne veux pas brûler
votre temps, sans ça on va rentrer dans un calcul qui va prendre des
minutes.
11
789
M. Tanguay : Non,
non, non, mais... Non, non, mais on a le temps. Et la portion québécoise, c'est
plus de 300 millions. Est-ce que vous l'avez, la portion québécoise du
600 millions?
Mme Brochu (Sophie) : Jean
Hugues. Jean Hugues, aide-moi, là.
Une voix : Oui. Bien, il y en a une
partie... c'est ça, il y en a une partie, c'est du côté du Québec.
Mme Brochu (Sophie) : Dans le
600 millions.
Une voix : Dans le
600 millions, puis il y en a une partie que c'est des garanties qui ont
été données à notre partenaire américain pour...
Mme Brochu (Sophie) : Pour
l'avancement du projet.
Une voix : ...
Mme Brochu (Sophie) : C'est ça.
11
789
M. Tanguay : ...la
portion...
Une voix : ...je peux vous trouver
ça...
Mme Brochu (Sophie) : On va
vous le sortir puis, quand on va l'avoir, on va vous l'offrir. O.K., on le
prend en note.
11
789
M. Tanguay : Est-ce
que... Je comprends les enjeux d'entretien de de maintenir... de ne pas perdre
l'investissement qui a été fait là, au Québec. Est-ce que le robinet est fermé
du côté américain par rapport aux installations qui ont été montées ou il
risque...
Mme Brochu (Sophie) : Tout est
arrêté présentement.
11
789
M. Tanguay : Tout
est arrêté.
Mme Brochu (Sophie) : Oui, oui.
11 789 M. Tanguay :
Puis, pour le maintien, est-ce que la facture peut continuer à augmenter quand
même pour le maintien de ce qui a été construit aux États-Unis ou non?
Mme Brochu (Sophie) : Non. En
fait, les lignes de transmission ont été montées, je veux dire les poteaux. Je
ne pense pas que les lignes ont commencé à être déroulées. Alors,
présentement... Bien, encore une fois, là, c'est la... c'est le métier de notre
partenaire américain, là. Mais de ce que je peux en comprendre, à ce stade-ci,
là...
11
789
M. Tanguay : O.K.
Parfait. Pour... J'aimerais retourner rapidement, là, chez M. le ministre.
Lorsqu'on parlait des projets de 500 mégawatts ou plus...
Mme Brochu (Sophie) : 50.
11
789
M. Tanguay : 50.
Excusez-moi. Qu'est-ce que j'ai dit?
Mme Brochu (Sophie) : 500.
17
855
M. Julien : 500.
11
789
M. Tanguay : 500,
pardon. Vous dites, M. le ministre, que les critères sont à développer, les
critères quant au choix des projets. Vous êtes en train de développer ces
critères-là. Est-ce qu'ils seront rendus publics?
17
855
M. Julien : Bien,
écoutez, on est en train de travailler là dessus. Il n'y a pas... il n'y aura
pas de secret là-dedans. Donc, pour l'instant, je ne vois pas
d'inconvénient à ce que ces critères-là soient connus. C'est des critères qui
vont aller soit à la fois pour Hydro-Québec, pour le MERN, pour le MEI dans une
perspective de développement socioéconomique. Alors, il y a une différence
quand même entre les critères puis, après ça, l'appréciation de chacun de ces critères-là quand qu'un projet va cheminer, là. Mais,
tu sais, il n'y aura... ce n'est pas une recette secrète, là, on cherche la
recette la meilleure pour le développement socioéconomique du Québec, avec une
énergie propre et renouvelable.
11
789
M. Tanguay : Oui,
mais, quand même, les critères sont importants. Ils seraient rendus publics
quand?
17
855
M. Julien : Bien,
encore là, quand on les aura déterminés. Là, j'ai... On n'a pas une date, là,
mais on y travaille.
11
789
M. Tanguay : Vous
n'avez pas de date, vous n'avez pas de...
17
855
M. Julien : Non.
11 789 M. Tanguay :
O.K. Cette année, j'imagine?
17
855
M. Julien : On
y travaille, puis on a intérêt à les avoir, parce qu'il y a des gens qui...
11
789
M. Tanguay : Bien
oui, c'est pour ça que je demande ça.
17
855
M. Julien : Il
y a des gens qui attendent. Donc, on y travaille de manière active, mais je
n'ai pas... Puis, je vous le dis, là, je n'ai pas la date précise entre les
mains actuellement.
11
789
M. Tanguay : O.K.,
parce qu'on parle de projets qui pourraient être à ce moment-là... pour
lesquels on devra statuer, j'imagine, prochainement. Il y a des projets,
j'imagine, que vous dites : Bien, celui-là, peut-être qu'il pourrait être
intéressant, mais, si ça ne «close» pas au Québec, il va peut-être «closer»
ailleurs aussi, là, si vous me permettez l'expression.
17
855
M. Julien : Oui,
mais, comme le mentionnait Mme Brochu, dans les 10 dernières années,
il n'y a pas eu de projet de 50 mégawatts et plus, là.
11
789
M. Tanguay : Oui,
mais là elle en a plusieurs, là.
17
855
M. Julien : Non,
ni d'accroissement. Et même les projets qu'on a sur la table, on comprend que
c'est des projets d'envergure. Alors, on n'est pas à une semaine près, là, de
la décision.
11
789
M. Tanguay : Est-ce
que c'est vrai, puis je réfère à l'article de Francis Vailles du 26 avril
dernier, Hydro-Québec aurait reçu, donc, des demandes pour alimenter un
15 000 mégawatts? Est-ce que... C'est à peu près ça, hein?
Mme Brochu (Sophie) : On l'a
rendu public. Oui, oui, c'est ça. Puis là-dessus il n'y a pas loin de... il n'y
a pas loin de 8 000,
9 000 d'hydrogène à
l'exportation, là, ça fait que ça comprend ça. Puis, déjà, c'est beaucoup
moins, mais il reste, dans le pipeline actuel, l'équivalent de la consommation
actuelle.
11
789
M. Tanguay : Ah!
parfait. J'aimerais... Je vous ai parlé un petit peu plus tôt, là, du projet...
Mme Brochu (Sophie) : Industriel,
industriel. Merci.
11
789
M. Tanguay : Parfait.
Je vous ai parlé un peu plus tôt du projet Onimiki.
Mme Brochu (Sophie) : Oui. J'ai
mes petits papiers jaunes, là.
11
789
M. Tanguay : Je
suis allé... Je suis allé rencontrer... Au courant du mois de mars, j'avais une
rencontre avec la MRC de Témiscamingue, la MRC de Témiscamingue. C'est un
projet qui met ensemble les Premières Nations Kebaowek et Wolf Lake pour
40 %, la MRC de Témiscamingue pour 40 %. Et il y a un partenariat
également avec un partenaire pour 20 % qui vient de Mashteuiatsh. On parle
ici, donc, de construction en deux phases, 42 mégawatts, Onimiki, un,
37 mégawatts, et, deux, 50 mégawatts. Un 190 millions
d'investissement pour des retombées, on dit, à la première année
d'exploitation, de... je pense, c'est 1 milliard ou 1 million...
1 888 000, donc il y a 1 888 000. Bref, un projet que je
trouvais intéressant, puis le projet comme tel, savoir où est-ce que c'est
rendu, comment ça chemine. Puis également c'est une étude de cas tangible pour
savoir comment Hydro-Québec reçoit de tels projets. Parce que moi, quand il
m'en parlait, je trouvais que c'était réellement un gagnant-gagnant sur toute
la ligne aussi pour la MRC, pour pouvoir stabiliser des entrées de revenus,
investir, consommation locale, et ainsi de suite. Comment vous... Alors, pour
le projet Onimiki, comment ça avance?
Mme Brochu (Sophie) : Bien,
écoutez, je ne peux pas vous parler spécifiquement du projet puis j'aurais de
la difficulté à faire ça parce que vous, vous m'en parlez, mais je suis
certaine qu'on a des conversations avec des volets qui sont confidentiels. Ça
fait que je ne pourrais pas parler, mais je ne dis pas ça parce que je ne veux
pas vous répondre.
Je vous dirais, un projet
éolien, un promoteur, une communauté autochtone, une MRC peut rentrer par deux
portes chez Hydro-Québec, la porte des appels d'offres, qui sont lancés de
manière... qui ont été relancés l'année dernière, pour laquelle on va avoir une
ouverture d'offres en juillet. On a déjà annoncé qu'on allait avoir un nouvel
appel d'offres puis qu'il va y en avoir au cours des prochaines années pour
constituer le fameux 3 000 mégawatts de projets dont on a parlé. Ça
fait que ça, je vous dirais, c'est la porte des appels d'offres dite
réglementée pour répondre aux distributeurs, lesquels sont vus in fine par la
Régie de l'énergie pour les approuver.
Il y a une
autre porte qui s'appelle les ententes de gré à gré avec le producteur. Puis
ça, ce n'est pas du... il n'y a pas de vaudou, magie là-dedans, là,
c'est vraiment des conversations qui sont de gré à gré avec des gens qui,
parfois... puis on le voit avec certaines communautés autochtones, qui
veulent... qui n'ont pas le rythme pour embarquer dans un appel d'offres. Il y
a des communautés ou des MRC où il y a des gens qui sont très rodés là-dedans,
ils sont habitués aux appels d'offres, c'est une chose. Il y en a d'autres, des
fois, leur projet part de plus loin : C'est une idée, qu'est-ce que vous
pourriez faire? Comment Hydro-Québec peut m'aider? Ça fait que, là, c'est ce
qu'on appelle des ententes de gré à gré. Le projet Apuiat a été convenu avec
une entente de gré à gré. Ça fait que ça, c'est l'autre porte. Ça fait que ce
projet-là peut prendre une porte ou l'autre, puis nous, on accueille la manière
dont les gens veulent travailler avec nous en fonction de leurs prérogatives,
là.
M. Julien : Juste pour un petit
ajout. Ici, naturellement, là, de mémoire, c'est des minicentrales
hydrauliques...
M. Tanguay : Au fil de l'eau.
M. Julien : Au fil de l'eau.
Donc, à la limite, il pourrait se classer sur le 480 mégawatts qui a été lancé,
là, renouvelable, toutes sources, qui est là. Puis naturellement on a énoncé un
1 300 mégawatts, là, éventuel, 2027, 2028, 2029, toutes sources.
Donc...
Mme Brochu (Sophie) : C'est le
même principe.
M. Julien : ...s'ils ont des
intentions de déposer lors des appels d'offres, bien, ils déposent lors des
appels d'offres. Donc, on a un 480, là, qui est là, puis il y en a un
1 300 qui est éventuel. Et ils peuvent se qualifier, et je pense que leur
intention est là, d'ailleurs.
M. Tanguay : Non, c'est ça,
exact. Oui, oui, ils avaient déposé le projet. Pour vous dire, là, sur leur
site Web, on peut voir, les études techniques sont complétées, le bassin
hydrique est déjà contrôlé, le site est facilement accessible, et ainsi de
suite, le projet est déposé. Qu'est-ce qui... Et puis, M. le ministre, vous
parlez d'une enveloppe globale. Ça, c'est un projet, là, à terme, de 42, 37
plus cinq, 42 mégawatts, pour, encore une fois, un barrage au fil de l'eau,
1,8 kilomètre. Pour de tels types, pas de l'éolien, mais pour de tels
types, là, notamment barrages au fil de l'eau, M. le ministre, quelle est
l'enveloppe de mégawatts, vous dites, de projets recevables?
• (17 h 40) •
M. Julien : Bien, c'est-à-dire
qu'encore là, là, l'enveloppe est déterminée, là, au fur et à mesure... Puis
Hydro-Québec est bien mieux placée que moi,
parce que c'est eux autres qui nous le suggèrent. Mais là on a lancé un 480
puis un 300 l'an dernier. 300 est éolien, 480 est renouvelable toutes sources.
Donc, c'est beaucoup, en fin de compte, de l'hydraulique, là. Alors, il y a des
enjeux d'énergie, des enjeux de puissance. Parce qu'un 300 éolien, avec un
facteur d'utilisation, admettons, de 35 %, bien, ça donne à peu près un
100, 110, tandis que le 480, lui, c'est un 480, en fin de compte, hydraulique
souvent, qui va plus performer, bien, lui, en fin de compte, c'est un vrai 480.
Puis là on a annoncé, là, aux Îles-de-la-Madeleine il y a quelques semaines ou
la semaine dernière, le temps file tellement vite, il y a quelques semaines
déjà, que, 2027, 2028, 2029, pour l'éolien, on faisait un 400, 300, 300, un
1 000 fois 35 % pour l'efficacité que ça donne, puis on fait un
1 300 renouvelable toutes sources, qui, habituellement, s'apparente
beaucoup à de l'hydraulique. Ça peut être de l'augmentation de puissance dans
certains ouvrages qui existent déjà ou de la nouvelle hydraulique comme on
devant nous. Donc, c'est connu puis ça vise à répondre dans des périodes...
Alors là, on a 2026, l'appel d'offres 300, 480, puis après ça, 2027, 2028,
2029, le 2 300 total, 1 300 renouvelable toutes sources et le
1 000 éolien. Donc, Hydro-Québec se projette par rapport aux besoins
pour répondre, et on va conséquemment faire des
appels d'offres parce qu'ils connaissent, en fin de compte, leur plan
d'approvisionnement. Et nous, au gouvernement, on suit les besoins des plans d'approvisionnement. C'est pour ça qu'à
Apuiat on a attendu que le plan d'approvisionnement démontre sa
nécessité avant de lancer.
M.
Tanguay : O.K. Y
a-t-il aussi... donc, pour Hydro-Québec, c'était 480 mégawatts pour le
plan d'approvisionnement, là, pour de tels types de projets.
Mme Brochu (Sophie) : Toutes
sources, oui.
M. Tanguay : Toutes sources.
Mme Brochu
(Sophie) : Puis 1 300 en 2027. Ça fait que c'est une
nouvelle ère parce que ceux qui ont des projets avant, il fallait qu'ils rentrent dans une porte, puis là ça prenait du
temps avant qu'ils... Là, ce qu'on voit, ce qu'on dit, c'est : Pensez-y, puis ça vaut la peine de travailler.
Puis, si vous voulez venir nous voir, on va travailler avec vous pour vous
aider.
M. Tanguay : O.K.
Et, dans ce projet-là, ils peuvent s'attendre à une réponse selon quel
échéancier, là, pour l'exécution, là, de...
Mme Brochu (Sophie) : Bien, écoutez,
je vais vous donner... il y a une séquence. Il y a une séquence, de dire :
On en a besoin, hein? Il y a la séquence
de : On en a besoin. Il y a un décret du gouvernement, il y a le dépôt
des... il y a les études, le dépôt des appels d'offres, la décision de
la régie. Ça fait que c'est un processus qui est 24 mois? 18,
24 mois?
M. Filion (Éric) : La première série
d'appels d'offres, là, le 480-300 comme on parlait, les soumissionnaires
doivent... donnent leur soumission pour le 21 juillet cet été. Les
contrats devraient être établis d'ici la fin de l'année, et, au premier
trimestre l'an prochain, la régie va venir confirmer ces contrats-là. Ça, c'est
la première série d'appels d'offres. La deuxième qu'on a annoncée à Gaspé il y
a deux semaines, bien, c'est décalé d'une année.
M. Tanguay : Pouvez-vous me dire, si
vous me permettez, est-ce que dans... est-ce le projet Onimiki a été déposé
officiellement?
M. Filion (Éric) : Je ne peux pas
vous dire ça.
M. Tanguay : Vous ne le savez pas.
M. Filion (Éric) : C'est un
processus d'appel d'offres, donc c'est confidentiel.
M. Tanguay : O.K. Mais eux sont
assez vocaux, assez publics, là, mais vous ne pouvez pas dire que vous l'avez
reçu?
M. Filion (Éric) : Mais si, c'est de
l'hydroélectricité, ils sont éligibles à nos appels d'offres.
M. Tanguay : Pour ces
42 mégawatts.
M. Filion (Éric) : Oui.
Mme Brochu (Sophie) : On ne peut pas
confirmer ça, puis, encore une fois, c'est une question de... là, je vais...
c'est une question de confidentialité d'un processus, ça fait qu'on n'est pas
plus vocal avec un projet qu'avec l'autre pour ça, pour des raisons, là, de
gouvernance.
M. Tanguay : Est ce que, M. le
ministre, vous reconnaissez de façon plus particulière... parce qu'honnêtement
je trouvais ça bien, entre autres pour la MRC... Tu sais, souvent, la MRC, ce
qu'ils vont dire... puis là je comprends qu'il y a... bon, il y a des surplus,
il y a des discussions, il y un comité, il y a des critères, qu'ils vont
dire : Bien, tel projet, tel projet
industriel, oui, on signe avec Hydro-Québec, puis c'est sur du long terme, et
tout ça. Mais, dans nos régions souvent, il y a une telle possibilité,
comme je prends ce projet-là, Onimiki, comme exemple, je le cite en exemple, où
non seulement, oui, il y a les Premières Nations, il y a les peuples
autochtones qui sont impliqués là-dedans, il y a de la consommation locale, il
y a... pour la MRC, il y a une source de revenus également qui stabilise ces
revenus, et tout ça. Donc, il y a des avantages qui débordent aussi de
l'approvisionnement en hydroélectricité, mais ça se voit, comme on le voit à
l'échelle du Québec.
D'ailleurs, Hydro-Québec est un moteur de
création de richesse. Localement, régionalement, un tel projet peut être vu
comme un moteur de création de richesse. Alors, quelle place accordez-vous à
ça, vous, M. le ministre, comme levier pour la MRC Témiscamingue, d'utiliser ça
pour stabiliser ses revenus puis faire du développement économique localement
aussi?
M. Julien : Bien, vous me
permettrez, cher collègue, de ne pas prendre le cas spécifique. Encore une
fois, là, ça leur appartient de vouloir procéder à un appel d'offres, puis
c'est à eux de voir, puis... Mais, si on revient, là, à cette volonté-là de
développement socioéconomique des régions du Québec, clairement, on l'a fait,
là, quand on a lancé le 480 puis le 300. Plus spécifiquement dans le 300 qui
est de l'éolien, on est venu mettre, en fin de compte, des critères
spécifiques, des cibles à atteindre à la fois sur la provenance des coûts, là,
c'est-à-dire que l'immobilier, en fin de compte, qui va être nécessaire à la
construction, on a des pourcentages cibles qui viennent du Québec, également
des ententes de partenariats de manière régionalisée, également des ententes
plus longues qui permettent justement d'obtenir de plus grands gains. Et,
clairement, ce que ça donne, c'est à la fois avec les redevances et les
participations, parce qu'on souhaite une prise de participation, mais on se
donne des valeurs cibles pour permettre une flexibilité puis une concurrence,
c'est-à-dire que plus j'ai de joueurs, mieux c'est. Ça fait en sorte... juste
l'éolien, là, au Québec, c'est, de mémoire, 120 millions de dollars
par année de retombées économiques dans les régions du Québec. Et, quand on
veut diversifier à la fois les revenus des municipalités, des MRC, et à la fois
qu'on veut favoriser une participation active aux projets, bien, on est
derrière ces éléments-là. Donc, oui, on y croit fortement.
Pour ce qui est des renouvelables toutes
sources, le 480 ou le 1 300, comparativement au 1 000 et au 300, bien
là c'est plus complexe. C'est-à-dire que,
oui, on souhaite les favoriser, oui, naturellement, les projets ont
habituellement plus de chance d'arriver avec cette participation-là, mais il
faut comprendre que, souvent, c'est des cas d'augmentation de
puissance de projets déjà existants, donc c'est plus complexe, là. Vous
comprenez que, si j'ai déjà un ouvrage hydraulique qui... et au prix d'un
effort, je suis capable de rajouter 200 mégawatts, bien là c'est difficile
d'amener les critères qu'on amène dans l'éolien, purement, là, dans le 300,
dans le 1 300. Mais c'est toujours favorable, et on y croit fortement. Je
pense que les régions du Québec, maintenant, sont parfaitement à l'aise aussi.
Il y a de l'acceptabilité sociale, on n'en parle même pas, là, les gens en
veulent, ils veulent participer, puis on va leur permettre de participer parce
que ça leur fait du développement socioéconomique et ça contribue, là, à leur
richesse collective.
M. Tanguay : J'aimerais, dans
les quelques instants qui nous restent, Mme Brochu, parler, donc, des
coûts, l'évolution des coûts pour New York, l'évolution des coûts...
l'explosion des coûts pour New York, donc ce qui était prévu puis ce que l'on
apprend. Puis, corrigez-moi si j'ai tort, la portion américaine de
535 kilomètres coûtera 4,5 milliards.
Qu'elle est... Puis je pense que la mise en... Le début, ce sera en 2025, la
mise en opération. Qu'en est-il par rapport à l'explosion des coûts
puis, en bout de piste, à la diminution de la rentabilité? Je pense qu'il va
toujours être rentable, là, mais de la diminution de cela, là...
Mme Brochu
(Sophie) : Bien, en fait, ce qui est évoqué, c'est la
comparaison d'un projet d'il y a 10 ans. Il y a un projet. Il y a
10 ans, il y avait une idée, il y avait un tracé, puis le partenaire
américain, qui est TDI, là... ce n'est pas nous qui construisons aux
États-Unis, là, c'est le partenaire américain TDI, puis le partenaire américain
TDI, à sa charge à lui, parce que c'est juste des gars, là, mais, à sa charge à
lui, je blague, a écouté les communautés puis a décidé de l'enfouir et d'amener
différentes modalités pour en augmenter l'acceptation. Et il est allé chercher
tous les permis sur la base de cette expectative-là. Lui, ce partenaire-là, a
fait ça complètement à risque. Hydro-Québec ne l'a pas financé à travers le
temps pour dire : Va chercher ci, va chercher ça. Quand on a déposé
l'offre dans le cadre actuel de l'appel d'offres, on avait le coût existant, on
avait ce que ça prenait pour Hydro-Québec, puis c'est ce qu'on a soumis à New
York. Donc, l'évolution des coûts, du côté américain, ne vient pas grever une
rentabilité d'Hydro-Québec parce qu'Hydro-Québec a établi son prix en fonction
de ce que ça nous prenait à nous, de ce qu'on devait payer au partenaire
américain, puis de ce que les gens de New York ont payé, ça fait qu'il n'y a
pas de...
M. Tanguay : Il n'y a pas de
hausse de coût substantielle pour Hydro-Québec.
Mme Brochu
(Sophie) : C'est ça, voilà, c'est ça, parce qu'on... puis
c'est une autre façon de... excusez l'expression, de soumissionner,
j'allais dire de «bidder», mais de soumissionner. Ça fait que ce n'est pas...
Voilà.
M. Tanguay : Parfait.
Il me reste quelques secondes. Je prendrai juste le temps de... un, de vous
remercier, M. le ministre, les gens qui l'accompagnent, vous remercier,
Mme Brochu. Merci pour votre résilience dans le contexte particulier de
cet après-midi. Je vous lève mon chapeau puis je nous souhaite d'avoir une
bonne discussion comme ça, par rapport à votre plan stratégique, d'ici la fin
de nos travaux, qui terminent le 10 juin, donc dans les meilleurs délais.
Mme Brochu (Sophie) : Puis on
va fournir l'information que vous nous avez demandée, là.
M. Tanguay : Merci.
Mme Brochu (Sophie) : Les
équipes ont pris note de ça.
M. Tanguay : Merci beaucoup.
Mme Brochu (Sophie) : Merci.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
merci, M. le député de LaFontaine. Et je cède maintenant la parole, pour un
dernier bloc d'échange avec la partie du gouvernement, à M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Merci,
M. le Président. Il nous reste combien de temps?
Le Président (M. Lemay) : Environ
11 minutes.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Donc,
vous essayerez de me...
Le Président (M. Lemay) : Très
bien.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : ...à
peu près à 6, 7 minutes, minutes, là, parce que je sais que j'ai des
collègues, là, qui aimeraient aussi, là, interpeller Mme Brochu.
Moi, Mme Brochu, M. le ministre, je vais
aller sur un autre enjeu, un autre sujet, je pense, qui est assez important à
mes yeux, aux yeux aussi d'Hydro-Québec, toute la question de nos réseaux
autonomes, nos centrales thermiques au
diesel. On en a tout près d'une vingtaine, on en a, dans le coin du Nunavik,
tout près de 14, je crois, on en a sur
la Basse-Côte-Nord, on en a aussi en Haute-Mauricie, hein, on a deux
communautés, là, qui sont desservies par ça...
Mme Brochu
(Sophie) : Aux Îles-de-la-Madeleine.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Et
Îles-de-la-Madeleine. Je sais...
Une voix : ...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Oui,
je le sais qu'il y a des... qu'il y a beaucoup de travail qui se fait de la
part d'Hydro-Québec, justement, pour la conversion. Ce n'est pas facile non
plus, il y a des enjeux, mais j'aimerais un peu savoir où est-ce qu'on en est
rendus, là, au niveau de la conversion. Il y a peut-être des projets pilotes
aussi qui se font à certains endroits, mais j'aimerais ça, là, avoir quelques
informations.
• (17 h 50) •
Mme Brochu (Sophie) : Bon,
alors, écoutez, les Îles-de-la-Madelaine, c'est le plus gros, hein? Ça fait que
c'est sûr que, quand on réfléchit à convertir les Îles-de-la-Madeleine, on
frappe gros. C'est un projet qui est complexe, c'est un projet qui coûte des
sous, c'est un projet qui est très porteur, c'est un projet qu'on veut
réaliser. Mon collègue, Éric Filion, ici présent, avec ses équipes puis tous
les collègues, ont passé beaucoup de temps avec la communauté pour aller les
rencontrer, expliquer les différentes options.
Alors, pour planter le décor, là, il y a là une
usine qui fabrique de l'électricité, la manufacture, avec du diesel parce
qu'ils ne sont pas connectés sur le réseau d'Hydro-Québec. Alors, on a
regardé... Puis elle arrive en fin de vie utile. Alors, on a regardé le coût
pour convertir, pour améliorer cette centrale-là, la convertir à un autre
carburant. On a regardé les avantages d'ajouter de l'éolien. D'ailleurs, on a
un petit peu plus d'éolien puis on a de l'éolien qui est rentré en service puis
qui a déjà commencé à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le choix
ultime qui a été fait, qui avait été regardé au départ, qu'on a requestionné
compte tenu de l'évolution des coûts puis de la complexité puis qui est le
scénario privilégié actuellement, c'est vraiment la mise en place d'une ligne
électrique qui va relier les Îles-de-la-Madeleine avec le bénéfice collatéral
d'y ajouter une connexion pour les télécommunications pour faire en sorte que
les Îles-de-la-Madeleine soient résilientes en termes de communication.
Pour le reste, je vous mentirais si je vous
disais que je connais tous les projets par coeur puis que je sais ce qui se
passe, mais je sais qui s'en passe beaucoup. On travaille des projets avec
différentes communautés autochtones parce que, souvent, ils sont là. On est en
conversation avec, notamment, Tarquti, hein, avec les Inuits, on travaille avec
les Cris, on travaille avec les différentes communautés pour voir qu'est-ce
qu'on peut mettre en place pour déplacer du diesel ou au moins le mettre en
partie. On a du petit hydraulique... le député de LaFontaine serait content, on
a de la petite hydraulique dans certains endroits, de l'éolienne ailleurs. Pas
toujours simple, pas toujours simple, coûteux, mais on avance puis on est
déterminé.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Il
y a-tu aussi des potentiels... Tu sais, comme vous dites, on sait très bien que
ça prend un équilibre, ce n'est pas facile,
on en est conscient. Il y a-tu aussi la possibilité d'installation de batteries
avec...
Mme Brochu (Sophie) : Ah! oui.
Bien, on en met.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : C'est
ça.
Mme Brochu (Sophie) : Oui, oui,
absolument. Absolument. Puis, vous savez, tout l'univers du stockage...
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Exactement,
le stockage, en fait...
Mme Brochu (Sophie) : ...d'électricité...
puis il y a un gros engouement pour le stockage. Je réitère que le plus beau
stockage, c'est les réservoirs d'Hydro-Québec, là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Oui.
Mme Brochu (Sophie) : Ça, c'est
imbattable, c'est imbattable. Mais du stockage pour quelques heures, parce que
c'est ça que c'est, hein, c'est du stockage pour quelques heures, comment on
est en mesure de mettre ça en place, on le
met. D'ailleurs, à Mégantic... Mégantic, après les événements tragiques, a eu à
reconstruire son réseau d'électricité. Ça fait qu'on a rebâti à
l'existence, là, au plan... on a rebâti ce qui existait parce qu'on voulait
qu'ils soient vraiment raccordés à
Hydro-Québec, mais on a fait une espèce de grand laboratoire de différentes
technologies, notamment du solaire, du
stockage, puis voir comment ça se passe, puis, quand il y a une panne... On
simule des pannes pour voir comment ces outils-là opèrent. On est au début de... on en fait beaucoup, là, mais
on est encore au début de toutes ces technologies-là.
Mais je
reviens là-dessus, tu sais, les batteries, ça fait un bout, ça ne fait pas
tout, ça fait quelques heures. Et c'est pour ça que dans le
développement des énergies intermittentes, dans le Nord-est américain, plus ils
en développent, plus ils ont besoin de batteries ou bien, non, ils vont... Puis
le vent... Vous savez, quand il ne vente pas au Québec à une place, il ne vente
pas ailleurs au Québec non plus, tu sais, c'est comme régional. Ça fait que tu
auras beau aligner toutes les éoliennes que tu veux dans un endroit donné,
quand il ne vente pas, il ne vente pas. Ça fait que plus ils vont développer de
l'éolien, ce qu'ils ont besoin, plus ils vont développer du solaire, plus ils
ont besoin du stockage. Et c'est là que tout le transit... puis ce qu'on
appelle la batterie du Nord-est américain, c'est là qu'on va pouvoir jouer,
nous, un rôle très important, à Hydro-Québec pour assurer une décarbonation au
meilleur coût possible. Puis c'est un peu ça, les lignes
d'exportation, un jour, vont devenir des lignes d'import-export à la journée, à
l'heure. C'est ça que ça va être, puis on le fait présentement la nuit.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Il me reste combien de temps, M. le Président?
Combien de temps qu'il nous reste?
Le Président (M. Lemay) : 5 min 40 s.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Cinq
minutes. Bien, écoutez, je vais terminer quand même rapidement, puis je veux
laisser la parole à d'autres. Tu sais, vous parlez de batteries, puis, tu
sais... Chez nous, moi, j'ai un chalet — tu sais, c'est une
comparaison, écoutez — puis
j'ai l'éolien, puis, vous avez raison, c'est un bon système. Il faut que
j'emmagasine, mais ma batterie, elle n'est pas éternelle. Donc, ça me prend du
soleil pour tout le temps l'emmagasiner. Mais c'est intéressant.
Puis je tiendrais à vous remercier, là, pour
tout le temps que vous nous avez accordé, c'était intéressant de vous avoir. On
ne vous rencontre pas souvent, mais c'est très apprécié. Et je tiens à
remercier aussi M. le Président pour votre gestion, là, de la rencontre
d'aujourd'hui. Vous avez fait ça... Vous avez gardé votre calme, c'est très
important. Et je vais laisser mes autres collègues terminer.
Le Président (M. Lemay) : ...M.
le député de Lac-Saint-Jean. Sur ce, je cède la parole au député d'Orford
M. Bélanger : Merci, M. le
Président. Bonjour, Mme Brochu.
Mme Brochu (Sophie) : Orford,
c'est dans mon bout, ça, Orford.
M. Bélanger : C'est beau,
Orford. C'est la plus belle circonscription du Québec.
Mme Brochu (Sophie) : Ah! bien
là, je ne dirai pas ça ici, là, mais ça en est une belle.
M. Bélanger : M. le ministre,
bonjour. J'ai trois questions faciles. Il y en a une qui est sur les bornes.
Avant que j'arrive en politique, j'avais installé des bornes Tesla, à Magog,
qui roulent sur du 150 kilowatts. Donc, ils sont plus... ils vont direct
sur le fil, là, je mets ça simple, là, versus les bornes rapides d'Hydro — moi,
j'appelle ça Hydro — ou
à l'énergie, là, à du 50, qui sont bloquées à du 50. Est-ce que la stratégie
est de peut-être développer plus de bornes rapides? Parce qu'on sait que rester
1 h 30 min à... on boit beaucoup de café. Ça, c'est une chose.
L'autre, c'est au niveau de l'éolien. Il y a
tout le secteur de l'Ungava qui semble vraiment intéressant parce que c'est là
qu'il y a le plus de vent puis le plus constant. Ça, c'était la deuxième
question.
Puis la troisième, ça, c'est personnel un peu
parce que moi, j'ai le dossier de la connectivité au Québec, et puis peu de
gens le savent, mais le data, avec l'Internet des objets puis le 5G,
actuellement, c'est le troisième plus gros consommateur d'énergie au monde
après la Chine puis les États-Unis. Dans 10 ans, avec tout le data, ça va
représenter, peut-être, le numéro un. Et là, actuellement, tout ce data-là est
stocké, en plus grande partie, là, beaucoup en Virginie. Ça utilise le charbon,
puis là on exporte de l'électricité vers les États-Unis qui, eux autres,
stockent le data, les GAFAM, avec l'énergie
de charbon. Est-ce que, stratégiquement, le Québec devrait se positionner au
niveau de la gestion du data? Puis ce n'est pas une question piège, là,
parce que je sais que ce n'est pas facile, puis vous allez me dire qu'on
plusieurs dossiers à évaluer, puis on va
regarder qu'est-ce qui est le plus rentable, mais c'est quand même une question
pour mon dossier. Ça fait que c'étaient les trois sujets, puis vous
n'êtes pas obligée de répondre à la dernière question non plus.
Mme Brochu (Sophie) : En rafale.
Partez-moi pas sur Tesla. Deux... Parce que Tesla, ils ont des super bornes,
mais il n'y en a pas. Il y en a à Magog, je ne sais pas ce que vous avez fait,
là, parce qu'il y a bien des riches, là, qui peuvent se payer des Tesla...
17
925
M. Bélanger : Bien,
dans ce temps-là, Elon, il signait rapidement, là, mais...
Mme Brochu (Sophie) : ...mais ici,
là, mais ici, à Québec, il n'y a pas de bornes Tesla. Il faut que tu ailles
à...
17
925
M. Bélanger : À
Lévis, il y en a.
Une voix : Lebourgneuf.
Mme Brochu (Sophie) : Lebourgneuf,
il y en a une... à Lévis, à Saint-Rédempteur. Mais, tu sais, bon. Ça fait que
ça fait... Mais c'est une blague, là, mais, si vous voulez vous connecter avec
une Tesla sur une autre borne rapide, ça vous prend un adaptateur qui est «back
order», il faut que tu l'achètes sur Kijiji. Partez-moi pas sur Tesla. C'est ça
qu'on roule, ça fait que je peux vous en parler. Alors, elles sont super, là,
mais...
Alors, la question, c'est que c'est
complémentaire. Les bornes à recharge rapide puis les bornes moins rapides,
c'est complémentaire, puis il faut faire avancer tout ça en même temps. Ça fait
qu'on a les yeux sur la balle, mais disons que c'est une balle qui est
complexe, là, puis ça coûte cher, hein? C'est 70 000 $,
une grosse? 60 000 $,
70 000 $, là,
une grosse borne, puis une plus petite borne, là, c'est 12 000 $,
puis, à la maison, c'est 2 000 $.
17
925
M. Bélanger : Puis
ça leur prend les transfos, puis tout ça, c'est tout à part, là.
Mme Brochu (Sophie) : Oui, c'est
tout... c'est un autre chemin. Ça fait que ça, c'est pour... Le deuxième,
c'était Ungava. Ungava, écoutez, c'est intéressant parce que, pour faire de
l'éolien, ça prend... Pour faire un projet éolien, ça prend trois choses. J'y
vais de mémoire, là, ça prend du vent, ça prend une ligne de connexion pour se
rendre au marché puis, après ça, ça prend de la consommation, tu sais, ça prend
un prix qui a de l'allure.
17
925
M. Bélanger : À
moins qu'on fasse de l'hydrogène puis qu'on le shippe direct à partir de
l'Ungava?
Mme Brochu (Sophie) : Oui, mais là,
je vais vous dire, ça, ça n'arrivera pas, en tout cas, de mon vivant. Peut-être
du vôtre, monsieur, mais pas du mien. Pour le data, je vais laisser monsieur...
17
925
M. Bélanger : C'était
gentil, vraiment gentil, merci.
17
855
M. Julien : Ah!
bien, pour le data, elle me laisse ça, mais, écoutez, là, naturellement, c'est
dans des éléments énergivores qu'on doit
analyser dans les priorités pour le développement socioéconomique du Québec.
Donc, oui, il y a des aspects très
positifs puis il y a des aspects qui sont peut-être moins performants. Alors,
c'est justement ces critères-là qu'on va se doter pour s'assurer de
faire les bons choix.
17
925
M. Bélanger : Bien,
merci beaucoup.
15
403
Le Président (M.
Lemay) : Merci. Donc, chers membres de la commission, je vous remercie
pour votre collaboration à ces travaux.
Documents déposés
Nous arrivons à la dernière minute de nos
travaux, et, effectivement, avant de terminer, je vais déposer les réponses aux
demandes de renseignements des oppositions.
Et je dois vous faire une petite annonce que
nous allons continuer nos travaux demain, mercredi le 4 mai, à
11 h 15, où on va poursuivre avec l'étude du portefeuille des crédits
budgétaires Énergie et Ressources naturelles.
Et, compte tenu de l'heure, j'ajourne les
travaux sine die. Merci à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 18 heures)