(Neuf heures quarante minutes)
Le Président (M. Lemay) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude du volet Énergie et Ressources naturelles des crédits budgétaires du
portefeuille Énergie et Ressources naturelles pour l'exercice financier 2020‑2021.
Une enveloppe de 3 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits. Pour cette séance de 1 h 30 min, le ministre sera
accompagné de Transition énergétique Québec.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Allaire (Maskinongé) est remplacé par M. Poulin (Beauce-Sud); M. Girard (Lac-Saint-Jean) est
remplacé par Mme Picard (Soulanges); Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)
est remplacée par M. Thouin (Rousseau); M. Ciccone (Marquette) est
remplacé par M. Benjamin (Viau); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par Mme Ghazal
(Mercier); et M. Roy (Bonaventure) est remplacé par M. Gaudreault
(Jonquière).
Énergie et Ressources naturelles
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Alors, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et le ministre
par blocs d'environ 20 minutes pour permettre à chaque groupe d'opposition
d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut les
questions et les réponses.
Discussion générale
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle par un premier bloc d'échange
et je crois que c'est M. le député de Viau. La parole est à vous.
M.
Benjamin : Merci, M. le Président. Donc, je salue les membres de cette commission. M. le ministre, donc, je suis content de
vous retrouver, puisque la dernière fois qu'on a pu échanger, ça date quand
même d'un certain temps. Et ce que je souhaite, évidemment... donc, je
vais essayer d'être le plus concis que possible dans mes interventions,
question de nous permettre de maximiser le temps, d'avoir les bonnes réponses à
nos questions.
Vous savez, hier soir, donc, j'étais dans les
études de crédits budgétaires sur le dossier environnement. C'est intéressant, le dossier dont je vais vous parler,
c'était ma dernière intervention d'hier soir. Actuellement, nous sommes
en train d'étudier un projet de loi, le projet de loi n° 44, qui concerne TEQ, et nous avions demandé au gouvernement
d'écouter, de recevoir TEQ. Le gouvernement a refusé. Nous avons demandé aussi au gouvernement de vous recevoir,
M. le ministre. Le gouvernement a aussi refusé. Et jusqu'à présent... et c'est
ce que je disais, d'ailleurs, c'est ce que je
rappelais au ministre de
l'Environnement hier soir, jusqu'à
présent, il n'a pas encore fait la démonstration
de l'importance d'intégrer TEQ à votre ministère, au ministère que vous
dirigez. Le gouvernement semble avoir pris une
décision d'intégrer TEQ à votre ministère, le tout sans faire la démonstration
que la transition énergétique au sein de votre ministère serait plus
efficace.
Alors, dans un premier temps, M. le ministre,
j'aimerais savoir : Est-ce que vous faites la même lecture que tous les
groupes qu'on a consultés, qu'on a entendus lors des consultations? Est-ce que
vous faites la même lecture qu'eux, pourquoi... pour que l'ensemble de ces
groupes que nous avons entendus, là, de... comme quoi que TEQ est efficace,
agile et rapide?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M.
Julien : Oui, merci, M. le Président. Écoutez, le projet de loi n° 44, qui prévoit effectivement l'intégration de Transition énergétique Québec à l'intérieur du ministère,
du MERN, vise deux objectifs. On parle beaucoup d'imputabilité
ministérielle, donc oui, c'est un des objectifs qu'on recherche. Et on parle
également de synergie et de collaboration avec différents secteurs du MERN, à
titre d'exemple la sous-ministre et le secteur énergétique, qui peut profiter d'une meilleure synergie avec Transition
énergétique Québec, mais c'est beaucoup l'imputabilité ministérielle.
À terme, TEQ gère des
programmes de manière efficace, de manière efficiente, de manière agile, et,
pour nous, on veut préserver cette agilité-là et cette efficacité-là à
l'intérieur, en réalité, du MERN. Donc, c'est un «copy and paste» de la
structure pour maintenir l'agilité et pour profiter d'une meilleure synergie
avec les autres secteurs qui, à terme, visent les
objectifs communs, ceux de TEQ, c'est-à-dire une transition énergétique qui va
permettre de réduire notre dépendance aux hydrocarbures et également de réduire
les GES au Québec.
M.
Benjamin : Merci, M. le ministre. Et, vous savez, à vous entendre, je
me dis : Mais pourquoi le gouvernement avait refusé que vous veniez
lors des... à notre commission, au projet de loi n° 44?,
puisque votre réponse, cette première
réponse, elle est claire. Donc, comme nous, comme l'ensemble des groupes qui
sont consultés, vous constatez que TEQ est efficace, agile, et c'est
notre point de vue aussi.
Maintenant, la
deuxième question que j'ai pour vous... Sur la question de l'imputabilité, nous
allons y venir tantôt, M. le ministre, si vous permettez. Est-ce que vous
disposez, M. le ministre, d'analyses de votre ministère qui démontrent que
l'intégration de TEQ à votre ministère augmentera l'efficacité de la transition
énergétique?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Alors, je réitère, là, les deux objectifs, parce qu'on... Oui, il y a
l'imputabilité ministérielle puis il ne faut pas se cacher que l'imputabilité
ministérielle, c'est important. C'est-à-dire qu'à partir du moment où est-ce
qu'on souhaite atteindre des résultats, alors il y aura des porteurs clairs,
soit au ministère de l'Environnement et soit chez nous, pour tout ce qui est transition
énergétique. Et on observe qu'à travers les années, bien, les résultats n'ont pas été au rendez-vous malgré que les
structures étaient en place. Et ici je ne fais pas référence spécifiquement à
TEQ, qui performe somme toute très bien par rapport aux programmes
qu'ils doivent gérer. Donc, cette imputabilité-là est importante, et ce n'est
pas accessoire, ça, c'est important.
L'autre notion que je
réitère, c'est la synergie entre les différents secteurs pour justement
optimiser les gestes gouvernementaux à ce qui a trait, justement, à cette transition
énergétique. Et on va pouvoir bénéficier, à l'intérieur du ministère, à la fois
du volet Énergie, à la fois du volet Transition énergétique Québec et, naturellement,
toujours en relation avec Hydro-Québec, qui est la société d'État aussi qui va
participer activement à cette transition-là d'une meilleure synergie.
M. Benjamin :
Nous avons 20 minutes, quelque 20 minutes pour échanger, M. le
ministre, et je compte bien consacrer les dernières minutes pour parler de
l'imputabilité. Mais, pour le moment, ma question : Est-ce que vous disposez actuellement d'analyses, d'études de votre
ministère qui démontrent que l'intégration de TEQ à votre ministère
augmentera cette efficacité? C'est ma question. Est-ce que vous avez des études
ou des analyses, en ce sens, de votre ministère?
M. Julien :
...où, à l'intérieur d'un même ministère, il y a plusieurs éléments qui sont
concomitants pour arriver à un objectif et qu'on peut faciliter le désilotage
de ces éléments-là par une discussion franche à l'intérieur même d'un même
ministère, on estime que l'efficacité sera augmentée.
M. Benjamin :
Alors, bien, écoutez, je dois conclure que vous ne disposez pas d'étude ou
d'analyse en ce sens qui le confirme, puisque la question vous a été posée à
deux reprises.
Allons-y, puisque
c'est votre souhait, sur l'enjeu d'imputabilité. M. le ministre, si la P.D.G.
d'Hydro-Québec prenait une décision discutable, devriez-vous répondre de cette
décision, M. le ministre?
M. Julien :
Oui.
M. Benjamin :
Parfait. Si Investissement Québec prenait une mauvaise décision, est-ce que,
selon vous, le ministre de l'Économie devrait répondre de cette décision?
M. Julien :
Oui.
M. Benjamin :
Parfait. Écoutez, c'est un bonheur, échanger avec vous, et je vous dis cela, M.
le ministre, par opposition à ce que j'ai subi hier soir. Bon, alors... mais
poursuivons. Pourquoi est-ce que vous considérez donc, M. le ministre, que vous
n'êtes pas assez imputable face aux décisions de TEQ?
M. Julien :
Alors, ce n'est pas une question d'assez imputable, mais clairement, à partir
du moment où il est intégré à l'intérieur d'un ministère, ça ne fait plus aucun
doute, c'est-à-dire que tous les gestes posés par Transition énergétique Québec
relèvent à l'intérieur du ministère. Et je réitère la synergie avec les autres
bras du ministère pour atteindre des objectifs de manière plus efficiente et
plus efficace.
M.
Benjamin : Sur l'enjeu d'imputabilité, vous semblez nous dire que
c'est seulement quand TEQ va se retrouver à l'intérieur de votre ministère
que vous allez pouvoir être imputable. Alors, est-ce que je comprends? Puisque
vous n'avez... Dans les deux premières questions que vous avez répondues,
concernant Hydro-Québec, dans le cas qui
vous concerne et concernant aussi Investissement
Québec, pour le ministre
de l'Économie, donc, vous nous avez dit clairement que
ces ministres-là sont imputables. Alors, est-ce que... Face au bilan de TEQ,
pourquoi vous jugez que vous n'êtes pas assez imputable actuellement?
M.
Julien : Alors, encore une fois, je réitère qu'à partir du moment où est-ce
qu'il y a une synergie entre la sous-ministre adjointe à l'Énergie et toute son
équipe, avec Transition énergétique Québec et avec l'ensemble du ministère,
du MERN, on va être en mesure d'aller de manière plus efficiente et plus
efficace sur l'atteinte des objectifs, parce que, des fois, il y a des
gestes qui sont concomitants, qui pourraient ne pas être des doublons, mais qui
sont concomitants, et là on va être à l'intérieur d'une même structure pour l'atteinte
des objectifs de réduction de gaz à effet de
serre et de la dépendance aux hydrocarbures. Donc, oui, effectivement, une meilleure imputabilité et également
de meilleurs leviers, puisqu'il y a une
meilleure synergie entre les intervenants qui sont intimement liés dans les objectifs
visés.
M.
Benjamin : L'argument, M. le Président, principal du ministre que j'ai entendu pour cette volonté farouche
du gouvernement à vouloir intégrer TEQ à ce ministère,
c'est l'argument de l'imputabilité. Alors, poussons le raisonnement un peu
plus loin. M. le ministre, est-ce que vous considéreriez la possibilité
d'intégrer Hydro-Québec, à ce moment-là, au ministère?
M. Julien :
Alors, Hydro-Québec a un mandat très clair et très large, avec 20 000
employés. Donc, ce n'est pas dans cette
perspective-là et ce n'est pas les mêmes notions que Transition énergétique Québec qui, effectivement... de mémoire,
93 employés, avec des programmes, là, bien circonscrits qui permettent la
réduction des GES et la transition vers des énergies renouvelables, plus
vertes, qui concordent très bien avec le mandat du ministère dans son volet
énergétique, à titre d'exemple quand on veut, nous autres, augmenter
l'utilisation en amenant du triphasé dans le secteur agricole. Donc, il y a des
objectifs concomitants très clairs qui vont être bénéfices à partir du moment
où TEQ va être intégré.
• (9 h 50) •
M. Benjamin :
Donc, je comprends, à ce moment-là, à partir de cette dernière réponse, que la question
de l'imputabilité, en fait, elle est presque toute une question de façade,
puisque la réponse que vous m'avez donnée, M. le ministre, à cette
dernière question, c'est... vous nous avez dit que ce n'est pas le même nombre
d'employés, donc c'est pour des questions d'agilité.
Alors, je reviens
encore à cette question : Est-ce que vous avez des analyses, M. le
ministre? Avez-vous des analyses de votre ministère qui démontrent, par exemple,
que les évaluations, que les décaissements, que la gestion seraient plus
rapides au sein de votre ministère qu'au sein de TEQ? Est-ce que vous disposez
d'études là-dessus?
M. Julien :
Mais, quand vous parlez d'étude, a priori, d'un geste, nous, on constate, quand
on travaille au quotidien, à titre d'exemple quand je travaille avec mon
équipe, ma sous-ministre et ma sous-ministre adjointe à l'Énergie sur des
projets spécifiques visant la réduction des GES dans le volet Énergie du ministère,
qu'on gagne toujours à avoir des discussions en collatéral puis il faut faire des approches concomitantes
avec Transition énergétique Québec. Nous, on dit : Une fois qu'on a
tout le monde autour de la même table, dans une synergie ministérielle, on va
optimiser chacun des gestes qui vont être faits dans l'atteinte des objectifs,
et c'est ça qu'on veut.
À terme, là, quand on
parle d'imputabilité, on va être imputables sur les résultats. Quand on voit la
réduction des GES à travers les dernières années, je pense qu'on a des pas de
géants à faire, là. On est moins 9 % puis on devrait être beaucoup mieux actuellement...
beaucoup mieux positionnés. Alors, on prend des bouchées doubles. Transition
énergétique Québec, c'est un des outils primordiaux dans la réduction des gaz à
effet de serre au Québec par la transition énergétique. On vient donner
l'imputabilité, clairement, au ministre et au ministère du MERN, de la
transition énergétique, et on vient consolider une force qui, conjointement, va
obtenir de meilleurs résultats.
M. Benjamin :
Sur cette dernière affirmation, M. le ministre, je suis d'accord avec vous. Sur l'enjeu des GES, effectivement,
nous avons un travail de titan à accomplir. Et je vois encore, j'entends encore
le premier ministre, qui évoquait
notamment ses enfants, donc, et ses petits-enfants, éventuellement, donc, pour
camper devant nous, c'est-à-dire, ce travail que nous avons à faire. Et
nous sommes d'accord, la lutte contre les changements climatiques, la crise
climatique demandent que nous fassions preuve d'audace et d'efficacité.
Mais
justement, sur l'enjeu du TEQ, il y a des décisions qui sont majeures, qui sont
magistrales, M. le ministre. Cette décision-là, la décision du TEQ, à
défaut de disposer d'études ou d'analyses sérieuses qui démontrent la pertinence de prendre cette décision-là, tel que
votre gouvernement vous invite à le prendre, à défaut d'avoir d'études et des analyses... Et il y a au moins... il y a
surtout, M. le ministre, beaucoup d'experts, beaucoup de groupes,
beaucoup d'experts qui vous disent, qui vous
préviennent que ce n'est pas dans la direction qu'il faut aller. Alors,
pourquoi est-ce que vous refusez, de manière obstinée, d'écouter les
experts dans ce domaine?
M. Julien :
Alors, M. le Président, je peux répéter, en réalité, le même discours que je
tiens, puis c'est celui auquel on croit forcément, c'est la synergie, à
l'intérieur d'un ministère, de plusieurs personnes qui travaillent à un
objectif commun, qui va être bonifié, justement, parce qu'à la fois tout le
volet énergétique du MERN, par ses programmes, par ses mesures qui ont des
objectifs d'électrification, effectivement, de réduction de GES, vont être bonifiés par l'apport de TEQ et vont être beaucoup
mieux consolidés en termes de collaboration, et c'est ce qu'on vise.
Et,
quand on revient sur l'imputabilité, effectivement, tout le monde convient que
c'est important, la réduction des GES. Force est de constater que, dans
les dernières années, tout le monde en convenait, on n'avait pas les résultats.
Donc, on sera imputables des résultats qui devront être nettement supérieurs à
ceux obtenus dans le passé.
M. Benjamin :
Permettez-moi d'en douter, M. le ministre, permettez-moi d'en douter
puisqu'actuellement... Vous savez, votre collègue le ministre de
l'Environnement, je ne sais pas si, comme moi, vous avez lu les journaux
dernièrement par rapport à sa vision, par rapport à son plan vert qu'il
s'apprête un jour, un jour, nous a-t-il dit, à déposer, donc, ce n'est pas un
plan ambitieux. Pas assez ambitieux à notre goût, en tout cas.
Maintenant, revenons
au TEQ, puisque c'est cela dont il est question, puisque, M. le ministre,
j'entends vos arguments. Donc, sur la
question de l'imputabilité, donc, je constate que c'est une imputabilité très
questionnable. Sur la question de l'argument d'efficacité, de synergie,
vous n'êtes pas en mesure de prouver... Et sinon avez-vous des documents à nous
déposer, avez-vous une analyse à nous déposer, avez-vous une étude à nous déposer
qui prouve vos affirmations, à savoir que TEQ, à l'intérieur de votre
ministère, serait plus efficace qu'elle ne l'est actuellement, pendant que
l'ensemble, l'ensemble des experts consultés, entendus lors des consultations
plénières sont d'accord, s'entendent sur le fait que TEQ est agile, efficace et
donne des résultats?
M. Julien :
Alors, M. le Président, a contrario de la question de mon collègue, je dirais
qu'il n'y a rien qui peut laisser présager qu'il va y avoir une perte
d'efficacité, c'est-à-dire que Transition énergétique Québec gère des
programmes qui sont bien définis. On parle de Roulez vert, Technoclimat, bon,
on a la liste, on les connaît bien, Chauffez vert, et tous ces éléments-là sont
pris et sont intégrés à l'intérieur du ministère.
Alors, la
bonification qu'on y voit et qui est clairement au-delà de l'imputabilité
directe du ministre et du ministère, c'est
naturellement la synergie avec tout l'organisme du ministère qui traite
effectivement d'énergie. Alors, quand on travaille avec le volet
énergétique au ministère, comme je disais tantôt, on a des programmes pour
amener du triphasé pour, en réalité, faire en sorte que le milieu agricole
s'électrifie plus. Alors, on a plusieurs programmes à l'intérieur du ministère
et on dit : On va créer la synergie optimale, c'est-à-dire que les
discussions vont être directes, à l'intérieur d'une même organisation.
Alors,
a contrario de mon collègue, quand il dit : Avez-vous des preuves
d'efficacité?, moi, ce que je dis, c'est : On prend ce que fait
TEQ, on l'intègre intégralement et on profite d'une synergie. Ça ne peut pas
faire autrement qu'être meilleur.
M. Benjamin :
M. le Président, donc, à l'opposé de la synergie, qui semble être le seul
argument que vous avez pour expliquer cette décision, moi, j'oppose, M. le
ministre, les orientations suivantes : l'agilité, l'efficacité, la
rapidité avec lesquelles TEQ travaille actuellement, qui sont des acquis de
TEQ.
Pourquoi
est-ce que vous voulez prendre TEQ? Puisqu'il n'a jamais
été... vous n'avez pas pu faire la démonstration que TEQ sera plus
efficace à l'intérieur de votre ministère. Vous n'avez pas fait la
démonstration non plus que TEQ sera plus rapide dans ses interactions par
rapport à ce mandat combien important pour l'ensemble des Québécoises, des Québécois,
la lutte contre les changements climatiques, la réduction des GES. Vous n'avez
pas pu faire la démonstration non plus de l'agilité de TEQ non plus quand TEQ
serait, éventuellement, à l'intérieur de votre ministère.
Alors, pourquoi se
rabattre... puisque là vous vous rabattez sur l'argument de la synergie, mais
vous pensez sérieusement, M. le ministre... Est-ce que vous êtes capable de
nous faire la démonstration qu'il y aura une plus grande synergie?
M.
Julien : Bien, clairement,
il y aura une plus grande synergie. À partir du moment où des rôles peuvent
être concomitants, où des frontières de rôle peuvent être «overlapées», c'est
certain qu'on va travailler d'une meilleure synergie.
Mais j'entends mon collègue
qui mentionne que, pour lui, il va y avoir une perte d'agilité. Je ne vois pas
la perte d'agilité. Les programmes à
l'intérieur de TEQ sont bien prescrits, l'approche client est excellente. La réponse, en réalité, à la clientèle pour les besoins est très
bonne. Donc, je ne vois pas la perte d'agilité potentielle dans
l'intégration à l'intérieur du ministère.
M. Benjamin :
Il me reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Lemay) : Il vous reste environ 2 min 30 s.
M. Benjamin :
2 min 30 s. Ah! c'est parfait. Je veux revenir avec vous, M. le
ministre, revenons un peu sur la question de l'imputabilité. Aujourd'hui, ce
que vous nous dites, c'est que, quand un organisme est à l'extérieur de votre ministère,
vous vous sentez moins imputable? Est-ce que c'est ce que je dois comprendre?
M. Julien :
Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Benjamin :
O.K. Alors, pourquoi est-ce que l'argument d'imputabilité... Pourquoi est-ce
que vous l'avez avancé, l'argument d'imputabilité?
• (10 heures) •
M. Julien :
Alors, je réitère qu'à partir du moment où, à l'intérieur d'un ministère, on a
un sous-ministre adjoint, une sous-ministre adjointe de l'Énergie qui pose des
gestes qui vont dans les mêmes objectifs, à bien des égards, que Transition énergétique, on vient additionner cette
synergie-là. Alors, maintenant, on a à la fois TEQ, on a la sous-ministre adjointe et son équipe Énergie qui
vont pouvoir travailler en meilleure collaboration à l'intérieur d'une
même boîte. Donc, pour moi, c'est une synergie, et, à terme, l'imputabilité des
résultats, c'est le ministère, le ministre qui va être directement affecté.
M. Benjamin : M. le Président, donc,
je remercie le ministre pour ses réponses. Évidemment, je repartirai de cette commission avec encore les mêmes inquiétudes, c'est-à-dire pour ce qui est de l'avenir, pour
ce qui est des objectifs de
réduction des GES, je continue à croire, et fort des réponses du ministre, que
les décisions de ce gouvernement... les orientations de ce gouvernement, notamment
au sein du projet de loi n° 44, pour ce qui concerne TEQ, ne sont pas les bonnes parce que ce sont des décisions qui
ne sont nullement appuyées sur des analyses, sur des études sérieuses, bien au contraire. Ce sont plutôt des
décisions qui font fi des points de vue de beaucoup d'experts, de la
totalité des experts, dans le cas de TEQ.
Donc, je tiens
à remercier le ministre pour la promptitude, la franchise avec laquelle il a
répondu à mes questions. Merci.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre, est-ce que vous vouliez rajouter quelque chose?
M. Julien : C'est beau. Merci.
Le Président (M. Lemay) : C'est bon?
Donc, M. le député de Laval-des-Rapides, il restait 30 secondes. On reporte au prochain bloc? Très bien.
Donc, sur ce, je suis maintenant prêt à reconnaître le deuxième groupe d'opposition. Mme la
députée de Mercier, la parole est à vous.
Mme Ghazal : Merci, M. le Président.
Cette semaine, j'avais posé des questions au ministre sur les cadeaux fiscaux extrêmement
généreux qu'on donne aux entreprises extractives. J'avais aussi déposé des
chiffres à l'appui, je les ai déposés sur le site, là, du Greffier pour que tout
le monde puisse les voir. Et le ministre avait répondu, et je cite : « Au
Québec, on a la fiscalitéla plus avantageuse dans le domaine minier, qui prend
en compte l'ensemble des éléments, les
redevances versées, l'impôt versé par les minières. Donc, tout va bien, c'est très, très
bon pour le Québec et les Québécois.»
Eh bien, on apprend, dans
le journal Le Citoyen du 18 août, une des mines actives dans la
région — ça,
c'est dans la région de Rouyn-Noranda — n'a versé aucune redevance,
aucune redevance n'a été versée par une minière, rien, «nada», «niet»,
«walachi», rien n'a été versé par cette minière-là. Et en plus, ce qu'on nous
dit, c'est que personne au ministère n'est capable de dire pourquoi. La
minière, c'est une mine de zinc qui est opérée par Glencore Canada et qui
aurait dû verser 4 % de la valeur de production à la tête de puits. Ça, ça
veut dire 5 millions de dollars canadiens et plus.
Est-ce que le ministre peut répondre et ne pas
se cacher derrière l'argument de confidentialité des données? Parce que les Québécois
ont le droit de savoir comment ça se fait qu'on donne ce qu'on a dans nos
terres, qu'on les donne, nos mines, nos ressources, à des minières
millionnaires, milliardaires?
Le Président (M. Lemay) : Juste
avant ça, juste faire attention, Mme la députée de Mercier, là, de ne pas utiliser l'expression «ne pas se cacher» puisque
c'est un propos non parlementaire. M. le
ministre, la parole est à
vous.
M. Julien : Oui, bien, le cas
spécifique mentionné par ma collègue de Mercier, c'est une erreur de la société
qui n'a pas fait la distribution des sommes entre Raglan, Bracemac, puisque
c'était le même service de comptabilité qui a
émis un seul chèque à Revenu Québec. Alors, la compagnie nous a transmis le nouveau
tableau, là, avec l'information pour chaque site minier, puis c'est désormais
disponible sur notre site Internet. Donc, c'était parce qu'il y avait deux
sites miniers puis un seul chèque fusionné pour les deux sociétés minières.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible de déposer ça sur le site, là, pour... je sais que c'est dans le site
du ministère, mais pour que ce soit le plus clair?
M. Julien : Alors, c'est désormais
disponible sur notre site Internet, donc c'est déposé.
Mme
Ghazal : Et pour quelle
raison est-ce qu'à l'époque on disait
que c'était confidentiel, puis on ne pouvait pas répondre, et on ne peut
pas, puis personne n'était capable de répondre?
M. Julien : Bien, écoutez, moi, je
n'ai pas fourni cette réponse-là. Alors, moi, je vous fournis la réponse que
j'ai actuellement, que c'étaient deux sites, une seule comptabilité, un seul
chèque. Maintenant, il y a la distinction entre les deux sites.
Mme Ghazal : Très bien, on va
répondre... on va regarder ça. Puis, aussi, le ministre avait déjà dit qu'il
allait déposer d'autres informations, ça, c'était hier — je
veux juste être sûre, vu que c'est la même commission — hier,
sur les puits abandonnés. Je veux juste être sûre que ça soit fait.
M. Julien : Ça va être fait.
Mme
Ghazal : O.K. J'ai un autre sujet, sur les comités de suivi. On le
sait, la Loi sur les hydrocarbures, à l'article 28, oblige les gazières et
les pétrolières de donner des informations sur des comités de suivi des
réunions. Ça, c'est les comités de suivi qui sont le seul rempart de la
communauté pour dire si ces gazières et pétrolières ne contreviennent pas à des
règlements, à des lois, etc. Et donc 50 % des membres de ces comités de
suivi doivent être indépendants, etc. Et,
dans le règlement qui applique cette loi-là, on dit qu'il faut que la compagnie
exploitante, donc, mette ces informations sur son site Internet.
On fait juste une
simple vérification, et, depuis très, très longtemps, il y a la compagnie
Questerre... Utica, il n'y a aucune donnée,
aucune information qui est publiée sur leur site Internet sur si ces comités de
suivi se sont réunis, les p.-v., qu'est-ce qui est sorti, etc. Il n'y a
rien. Donc, on contrevient à un article de la Loi sur les hydrocarbures. Moi,
j'aimerais savoir... Et, dans la loi, c'est très clair, à l'article 200,
que le ministre peut, s'il y a des contraventions à cet article-là... il peut
sévir. Et je veux savoir quelles ont été les sanctions, si... En fait, est-ce
qu'il y a eu des sanctions? Est-ce que le ministre est au courant que cette
disposition de la loi n'est pas respectée? Et, s'il n'y a pas de sanction,
est-ce qu'il a l'intention de sévir?
M. Julien :
Alors, M. le Président, l'ensemble des entreprises qui devaient le constituer
l'ont... en ont fait un, comité de suivi. Et il faut qu'il y ait, en fin de
compte, des activités, et actuellement il n'y a pas d'activité, donc... Mais on
va quand même revalider certains aspects que vous mentionnez, parce que vous
arrivez souvent avec des questions très
pointues sur un élément spécifique. Mais actuellement les comités sont créés,
puis il n'y a pas d'activité gazière. Mais on va quand même s'assurer
que tout le monde est conforme.
Mme Ghazal :
Mais est-ce que, donc... Mais il faut que ces comités-là soient constitués,
mais, après ça, ils ne se réunissent pas jamais?
M. Julien :
Mais c'est-à-dire qu'à partir du moment où il n'y a pas d'activité, la
pertinence de ces rencontres-là... Alors, tu sais, l'équipe du ministère
est en contact, lui, avec les entreprises. S'il y a des problématiques, on agit
auprès d'eux, mais, s'il n'y a pas de projet, s'il n'y a pas d'activité en
cours, vous souhaiteriez que ces gens-là se rencontrent pour discuter de quoi?
Il faudrait que ces comités-là suivent quoi? Qu'ils suivent une non-activité?
Mme Ghazal :
Mais, dans l'article de la loi, ce n'est pas écrit quand ces comités-là doivent
se réunir. Ce n'est pas écrit : Il faut qu'il y ait des activités,
etc. C'est des citoyens... parce qu'il y a 50 % de gens indépendants qui ont
des questions à poser à cette compagnie-là. Même s'il n'y a pas activité en ce
moment, exactement, ils pourraient le faire.
Mais est-ce que ces réunions-là ont lieu? Peut-être qu'il y a des discussions?
Le ministre, est-ce qu'il est certain qu'il n'y a absolument aucune
réunion de ces comités-là? Est-ce qu'il est certain de ça ou il prend pour
acquis qu'il n'y a pas de réunion vu qu'il n'y a pas d'activité?
M. Julien :
Alors, la question que vous tournez, vous la tournez d'un côté puis, après ça,
de l'autre côté, c'est-à-dire qu'il y a des comités de suivi qui ont été
formés, à titre d'exemple, par Utica, et les travaux du comité sont actifs. Et
alors a-t-elle un cas précis à soulever qui nous amènerait, là, à soulever des
questions spécifiques par rapport à ces enjeux-là? Parce que, même dans la
lecture qu'elle en fait, de manière introductive, de l'élément de loi, on parle
de, naturellement, exploitant, de mémoire, qu'elle a dit. Alors, pour nous, les
comités, quand ils doivent être créés, sont créés, et naturellement, s'il y a
des suivis à faire, c'est parce qu'il y a des activités. Et puis on surveille
ça puis on communique, au ministère, avec les entreprises.
Mme Ghazal :
O.K. Le ministre a dit... il y a eu, par exemple, Utica, où il a donné un
exemple. Il y a un comité de suivi, il y a des réunions, mais il n'y a rien qui
est publié. Ce n'est pas rendu public, alors qu'ils sont obligés de le faire.
On n'y a pas accès. Donc, on contrevient à la loi.
M. Julien :
Alors, encore une fois, parce que, déjà là, à la fois avant-hier et hier,
certaines de vos questions, quand vous dites qu'il n'y a rien, bien, on va
valider qu'il n'y a rien...
Mme Ghazal :
Très bien. Moi, j'aimerais ça...
M. Julien :
...et on validera.
Le Président
(M. Lemay) : Mme la députée de Mercier.
M. Julien :
Et, après ça, on verra s'il y a non-conformité, parce qu'actuellement, dans les
premières questions que vous avez posées sur d'autres sujets, après
validation, on n'arrivait pas du tout aux mêmes conclusions que vous. On va
valider cet aspect-là.
Mme Ghazal :
Bien, moi, j'aime mieux entendre une réponse comme ça que de dire : Tout
va bien dans le meilleur des mondes, parce que ce n'est pas ce qu'on entend sur
le terrain. Donc, moi, j'aime que le ministre ait cette humilité-là de
dire : On va valider, je n'ai pas l'information maintenant, je vais vous
revenir.
M. Julien :
Mais il faut se rappeler que...
Mme Ghazal :
Ça, c'est beaucoup plus rassurant. Ça, c'est beaucoup plus rassurant pour les
gens qui écoutent.
M. Julien :
Mais il faut se rappeler... Encore là, j'entends ma collègue de Mercier,
toujours la même nature de type de questionnements. L'obligation est sur base
annuelle, une fois par année. Et je n'ai jamais dit : Tout va bien dans le
meilleur des mondes. Encore là, tout ce je dis, c'est : Il y a des comités
de suivi qui sont créés; s'il n'y a pas d'activité, je ne sais pas ce que ces
comités-là de suivi feraient. Et je demande à ma collègue : Avez-vous un
exemple concret qui vous préoccupe, si ce n'est, en réalité, que de grandes généralités
sur cet aspect-là?
Mme Ghazal :
Moi, j'aimerais ça que le ministre ne qualifie pas mes questions, parce que
moi, je pourrais passer beaucoup de temps à qualifier ses réponses, donc je ne
le ferai pas.
M. Julien :
C'est ce que vous faites.
Mme
Ghazal : Moi, j'ai une question, par exemple,
par rapport au p.l. n° 44. Il y a une
personne dont on s'ennuie beaucoup, qui nous manque, dans ce p.l. n° 44, surtout quand on va être rendus à la partie où on va
parler de Transition énergétique Québec, et c'est le ministre, Il y a un grand, grand
absent à qui on ne pourra pas poser de question. Comme il ne me reste
pas beaucoup de temps... Je ne sais pas combien de temps il me reste.
Le Président (M.
Lemay) : Environ six minutes.
Mme Ghazal :
Oh! j'ai beaucoup de temps. Mon Dieu! c'est bon. Excellent. Donc, j'ai entendu
les échanges entre le ministre et mon collègue ici, de l'opposition officielle.
Évidemment, le ministre ne nous a pas convaincus. Mais j'ai quand même entendu, où il disait : Un des problèmes,
c'est qu'il y a... il y
aurait de meilleures collaborations entre Transition énergétique Québec
et le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, c'est-à-dire, quand
les équipes vont être intégrées, la collaboration va être meilleure. Est-ce que
la collaboration va mal en ce moment?
M. Julien :
Encore une fois, je n'ai pas dit que les collaborations n'allaient pas bien
puis je n'ai pas dit que ça serait une
meilleure collaboration. Ce que je constate, c'est que, quand je travaille avec
Mme Gélinas, chez Transition énergétique Québec, avec qui j'ai beaucoup
de plaisir à travailler... on est allés ensemble en Allemagne, c'est une femme très dynamique, une équipe très
performante. Puis des fois je travaille avec ma sous-ministre adjointe à
l'Énergie, une femme tout aussi dynamique, avec une équipe tout aussi
performante. Ce que je vois, c'est qu'il y a des
lieux communs, qu'on gagnerait à travailler quotidiennement ensemble pour avoir
des résultats optimaux, et c'est ce qu'on va chercher par l'intégration
de TEQ.
Alors, ce n'est pas
une mauvaise collaboration, là, puis je n'ai jamais prétendu que la
collaboration de TEQ n'était pas bonne. Mais je pense qu'on peut obtenir des
meilleures synergies, plus d'efficience et meilleurs résultats.
• (10 h 10) •
Mme
Ghazal : Est-ce que le ministre peut me donner un exemple concret?
Parce que, juste après la pandémie, il y a eu tout un plan de relance,
et il y a eu une amélioration, puis ça a été beaucoup souligné dans des
articles qu'on a vus dans la presse, des
programmes de Transition énergétique Québec. Donc, c'est bon pour la relance
économique, c'est aussi bon pour l'environnement.
Moi, j'aimerais
savoir, quand le ministre, il dit : Il va y avoir une meilleure synergie,
est-ce qu'il peut me donner un exemple ultraconcret de quelque chose, en ce
moment, qui dit : Il me semble que, s'ils étaient dans nos équipes, là, ça
irait donc bien mieux? J'aimerais ça avoir un exemple concret.
M. Julien :
Bien, on en a plein, d'exemples, je vais vous en donner un concret. Alors,
Transition énergétique Québec travaille, par exemple, à soutenir les
entreprises à transformer leurs systèmes pour être... en fin de compte, passer
d'un type d'énergie à un autre. Et nous, on travaille, au ministère, avec le
volet énergie pour des branchements potentiels de ces entreprises-là auprès de
ces ressources-là. C'est un exemple. Après, quand on va faire, en fin de
compte, de la biométhanisation, quand on va le faire sur champs ou bien à
l'intérieur des villes, comme à la ville de Québec... c'est le dossier sur
lequel je travaillais avant de quitter la ville de Québec. Alors,
Transition énergétique Québec travaille, justement, sur un certain volet de
biométhanisation, et nous, encore là, quand on veut prendre le gaz naturel pour
l'injecter, gaz naturel renouvelable, bien, on a des sommes au ministère pour
faire le branchement pour l'intégrer à l'intérieur du réseau gazier.
Alors,
c'est des synergies claires, où quelqu'un travaille sur un volet, l'autre
travaille sur l'autre volet. Si on est capables
d'être concomitants, de travailler ensemble pour optimiser chacun de ces
volets-là pour donner des meilleurs résultats, je ne vois pas le
problème qu'on pourrait y avoir.
Mme
Ghazal : Donc, la situation
actuelle ne permet pas au ministre de faire ça, en ce moment?
Actuellement, c'est impossible, on ne peut pas faire ça?
M. Julien :
Non, non. Alors, encore là, quand je dis «améliorer la synergie», c'est qu'on a
une très bonne collaboration, on a des très bonnes discussions. À partir du
moment où, de manière concrète, ces gens-là sont assis autour de la même table,
ça fonctionne juste mieux.
Mme Ghazal :
Moi, j'aurais une question que j'aimerais adresser, si c'est possible, s'il y a
consentement, à Mme la P.D.G. Johanne Gélinas. Hier, j'avais posé des questions
par rapport au fait qu'il n'y a eu aucune réunion du conseil d'administration
du Conseil de gestion du Fonds vert. Il n'y en a eu aucune, et le ministre a
dit... alors que, par exemple, peut-être qu'ils se sont réunis pendant
neuf... depuis un an, depuis le dépôt du projet de loi n° 44, ils se sont
réunis neuf fois. Et j'avais pu aussi obtenir les p.-v. de ces réunions-là,
donc... Et le ministre disait : Oui, mais TEQ et le Conseil de gestion du
Fonds vert, ce n'est pas la même chose, etc., ce n'est pas... ils n'ont pas la
même chose, mais les deux sont deux C.A.,
puis il n'était pas capable de me répondre pourquoi ça, c'est arrivé, ils ne se
sont pas réunis.
Moi,
j'aimerais savoir, de la part de Mme Johanne Gélinas, qu'est-ce qu'elle pense
de cette réponse-là. Qu'est-ce qui fait qu'eux, ils ont continué à se
rencontrer? Puis aussi il y avait eu aussi des réponses par rapport aux effectifs, où on disait : Ah! mais le C.A. ne
s'est pas réuni, mais les gens du Conseil
de gestion du Fonds vert ont continué à faire le travail. J'aimerais peut-être
avoir — peut-être
qu'elle a suivi l'échange — des
précisions de sa part.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M.
Julien : ...la parole à Mme
Gélinas. Puis d'entrée de jeu, pour nous, dans l'intervalle de l'adoption du projet
de loi n° 44, qu'on ne prend pas pour acquis, le fonctionnement de Transition
énergétique a poursuivi, les réunions avec le
C.A. se sont poursuivies. Et, même dans le contexte de pandémie, certaines
modifications ont été discutées au programme, puis on est en mesure...
Est-ce que vous avez un problème à ce que je réponde, madame?
Mme Ghazal : Non, parce que je n'ai
plus beaucoup de temps puis je voulais que ce soit Mme Gélinas.
M. Julien : Parfait. Alors,
actuellement, on a optimisé puis même fait de meilleurs résultats puisqu'on a
mis l'épaule à la roue encore plus. Mme Gélinas.
Le
Président (M. Lemay) : Mme Gélinas, s'il vous plaît, simplement vous
nommer ainsi que votre titre et vous pouvez y aller.
Mme Gélinas (Johanne) :
Certainement. Merci, M. le Président. Pour répondre à la question, évidemment, je ne peux pas présumer de rien concernant le
Conseil de gestion du Fonds vert parce que je ne siège pas sur le comité
d'administration. En ce qui concerne TEQ, comme l'a mentionné le ministre, tant
et aussi longtemps qu'on n'est pas aboli, on continue à se gouverner comme une
société d'État, si bien qu'on a des réunions de conseil, régulièrement, et on débat de différents dossiers. Donc, tant et
aussi longtemps que TEQ va demeurer, la gouvernance et la supervision
des activités de TEQ seront faites par le conseil d'administration.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : Et donc est-ce que, Mme Gélinas,
par exemple, les équipes... est-ce qu'elle peut me dire ça va être quoi, l'impact du fait que l'équipe,
actuellement, de TEQ, qui va devenir sous... si le p.l. n° 44 est voté tel quel, ça va
être quoi, l'impact sur les équipes, quand elles vont être intégrées sous le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, par rapport au
nombre, par rapport... Ça sera quoi, l'impact concret, si elle peut en parler?
Le Président (M. Lemay) :
Mme Gélinas.
Mme Gélinas
(Johanne) : La réponse est...
Pour bien répondre à la question, en fait, il faut prendre en considération trois éléments. C'est quoi TEQ? TEQ,
ce sont des gens, une centaine d'employés, des talents spécialisés dans
le domaine de la transition énergétique. C'est aussi de l'argent, et on doit
reconnaître que le gouvernement, depuis les deux dernières années, a augmenté
de façon substantielle l'argent que nous avons reçu. Et c'est aussi de
l'agilité. Vous avez débattu sur la question de l'agilité. Ceci étant, si on
est capables de maintenir notre agilité, on serait en mesure de réaliser notre
mandat. Merci.
Le Président (M. Lemay) : ...tout le
temps disponible pour ce bloc d'échange. Et je dois maintenant céder la parole
à l'opposition officielle. M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à
vous.
M.
Polo : Je serais prêt à
donner quelques minutes de plus à Mme Gélinas pour terminer sa réponse de
ma collègue.
Le Président (M. Lemay) : Bien sûr.
Allez-y, Mme Gélinas, vous pouvez poursuivre.
Mme
Gélinas (Johanne) : Alors,
le point, dans le contexte d'une réintégration, le monde, on souhaite le
garder et on n'a pas d'indication qu'on va
perdre nos talents. L'argent, c'est de l'argent dédié, donc, en principe, on ne devrait pas
non plus perdre cet argent-là.
Pour ce qui est de l'agilité, M. le ministre ne
l'a pas mentionné tantôt, mais comme la question revient souvent, et c'est une question
légitime, il m'a demandé, il y a quelques semaines, d'être en mesure
d'identifier les points où il y aurait peut-être
des éléments de vulnérabilité et qu'on puisse travailler ensemble avec
Mme Lizotte à dégager des pistes de solution. Donc, j'attends que les équipes
reviennent, et, lorsqu'elles seront toutes de retour chez nous, on va
s'attaquer à cette question-là. Et j'entends bien lui rendre un rapport
prochainement.
Le Président (M. Lemay) : Merci
beaucoup. M. le député de Laval-des-Rapides.
M.
Polo : Merci. Merci beaucoup, M. le Président. M. le
ministre, chers collègues, je vous salue. Je vais commencer par adresser
les félicitations à Mme Gélinas, tout d'abord, parce qu'après presque plus
de trois ans déjà, d'être nommée à la tête de
TEQ, vous... Selon les consultations sur le p.l. n° 44,
là, la très grande majorité des organismes qui ont été consultés ou qui
ont participé aux consultations ont soutenu fortement la mission de TEQ, les
résultats, l'efficacité de Transition énergétique Québec, alors... à plusieurs
égards.
Et notamment, même la Vérificatrice générale du
Québec a même émis des doutes sur la nécessité de cette intégration de TEQ à
l'intérieur du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, notamment
en lien avec une confusion au niveau de la mission, une mission qui, selon la
vérificatrice, semble difficilement conciliable entre la mission du MERN et
TEQ, puisque l'un est dédié à l'octroi des licences d'exploitation d'hydrocarbures
et l'autre à la transition énergétique.
Donc, je vous félicite, parce que, sous votre
mandat, vous avez réussi, là, à démontrer à différents acteurs, autant du
milieu de l'environnement, syndical et autres, qu'une société d'État peut être
très efficace, respecter son mandat, respecter la mission puis, en même temps,
être capable de démontrer qu'elle contribue largement à l'effort de réduction
des gaz à effet de serre. Donc, je vous en félicite, Mme Gélinas, tout
d'abord.
J'aimerais juste revenir sur quelques paroles ou
quelques affirmations du ministre, notamment parce que, lorsqu'il a été
interpelé par mes collègues, il a par la suite mentionné qu'il n'a jamais
utilisé le terme «meilleur» pour expliquer ou justifier pourquoi l'intégration
de TEQ à l'intérieur du ministère était nécessaire. Mais, par la suite, il a
terminé une phrase en disant que, selon lui, cette collaboration, cette
intégration allait mieux faire avancer. C'est du lexique, vous allez me dire, M. le ministre, mais ultimement, vous êtes
en train de dire que la nécessité d'intégrer TEQ à l'intérieur du
ministère va faire mieux avancer les choses.
Et je vais
reprendre, donc, une des questions de ma collègue de Mercier, en disant :
Bien, en quoi ça va mieux faire avancer les choses? Et, à l'opposé, en
quoi, par le passé, ça a peut-être été un obstacle ou ça a peut-être freiné, ou
réduit, ou ralenti l'avancement ou, si on peut dire, cette collaboration entre
TEQ et votre ministère?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
• (10 h 20) •
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Alors, tantôt, à la question, c'était quelqu'un qui disait... qui me
posait la question : Est-ce que la collaboration est déficiente? Non, on a
une très bonne collaboration. Et je réitère que, dans plusieurs domaines
d'activité, dans plusieurs projets, il y a à la fois des gestes qui sont faits
par TEQ... ça peut être, en fin de compte,
dans différents programmes, comme ÉcoPerformance, comme des programmes où on
vient aider les entreprises, ou l'industrie, ou les particuliers à faire une
transition énergétique, et il y a également des gestes à l'intérieur du
ministère qui doivent être concomitants pour optimiser la mesure.
Alors, une fois qu'on a les gens assis autour
d'une table avec des discussions quotidiennes sur les gestes de chacun, on
s'assure d'améliorer l'efficience des gestes posés, des gestes gouvernementaux.
Donc, à l'intérieur d'une même boîte, à la fois le volet Transition énergétique
Québec et le volet Énergie, qui posent des gestes qui peuvent être complémentaires pour atteindre un résultat,
c'est certain que le maillage, de manière claire, de manière... assis
autour d'une même table, va être plus optimal.
M. Polo : Est-ce qu'il y a eu des
abus? Est-ce que, selon vous, il y a eu des abus financiers ou des abus... des dépassements de coûts ou, si on peut dire,
peut-être un excès de réglementation, au cours des dernières années, relevant
de TEQ ou l'utilisation des fonds publics?
M. Julien : Pas du tout. En réalité,
je réitère que, si, par exemple, Transition énergétique Québec travaille avec
une entreprise, une organisation pour faire du biogaz, pour les supporter...
comme on est allés à Warwick, l'an dernier, puis on est allés dans une autre
ferme, à Sainte-Sophie. Donc, Transition énergétique Québec participe, en
réalité, avec ces entreprises agricoles là pour qu'ils prennent le fumier puis
le transforment, en réalité, en digestat qui peut être mis au champ, qui
produit du gaz naturel renouvelable.
En même temps,
le volet Énergie du ministère dit : Nous autres, on a des enveloppes pour
faire des branchements, pour faire, en fin de compte, des parties de
réseaux pour permettre de brancher auprès, en réalité, du réseau gazier du
Québec. À partir du moment où tout le monde est assis à la même table, chacun
connaît son terrain de jeu, les programmes de TEQ et les enveloppes budgétaires
du ministère de l'Énergie, le volet énergétique, bien, on s'assure, là, que
tout est arrimé. Je ne dis pas que ça ne se faisait pas. Aujourd'hui, là, ça se
fait. Demain, ça va se faire encore mieux parce que les discussions vont être
en temps réel avec une équipe de travail qui vont travailler... C'est comme une
approche projet. Alors, ce n'est pas : chacun, en réalité, travaille sur
un volet, c'est un projet, et ça va être une meilleure synergie.
M. Polo :
Parfait. Parlons de l'approche projet, M. le ministre, parce qu'avant-hier je
vous ai questionné sur le classement du Québec, selon l'Institut Fraser,
classement qui a dégringolé, au cours des 18 derniers mois, qui est passé
du quatrième au 18e rang, et notamment sur l'un des aspects sur lequel
votre ministère a été fortement critiqué, dans cette
étude-là de l'Institut Fraser, où on déplorait qu'il n'y avait pas assez de
gestes qui était posés, O.K., pour faire diminuer la bureaucratie, la lourdeur
bureaucratique et donc, par opposition, l'agilité, la rapidité et le soutien
aux différents acteurs de l'industrie pour pouvoir faire avancer ces projets,
ce qui est tout à l'opposé de tout ce qu'on qualifie TEQ dans son domaine
dernièrement ou actuellement.
Mais
parlons de projets. Parlons de projets, M. le ministre, parce que, si je
regarde, par exemple, un document qui
provient de Transition énergétique Québec, qui parle... qui est, en fait, intitulé Tableau de synthèse : état d'avancement des
mesures pour le développement des bioénergies, O.K., et, lorsqu'on fait référence... Je vais
commencer de façon... plus d'ordre général, parce qu'on identifie ici des objectifs,
notamment de doter le Québec d'un plan de développement en bioénergie. Au
point 83.1... Peut-être que vous connaissez le rapport de mémoire ou pas,
le point 83.1, on dit : «Mettre en place un comité consultatif qui
aura le mandat de rédiger un plan d'action sur les bioénergies.» Vous êtes
familier avec ce point-là, M. le ministre?
M. Julien :
...
M.
Polo : O.K.
L'échéance prévue initialement... Donc, le porteur de cette mesure, c'est votre
ministère, O.K.? L'échéance prévue initialement
était de 2018‑2019, O.K.? La progression, tel que le tableau l'indique, est
indiquée «à venir», donc pas nécessairement en cours, mais à venir, et
l'échéance revue est 2019‑2020. Premièrement, de façon générale, donnez-nous un peu plus de contexte sur ce comité
consultatif et du mandat de rédiger un plan
d'action sur les bioénergies.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Oui, merci, M. le Président. Bien, écoutez, il y a plusieurs gestes qui ont été
posés, que ce soit au niveau du gaz naturel
renouvelable, avec le règlement, que ce soit, en fin de compte, le développement de l'hydrogène, que ce soit, en fin de compte, la prépublication
du volet biocarburant. Et naturellement on compte très, très fortement mettre beaucoup plus d'emphase que par le passé sur tout ce qui
est énergie renouvelable, biocarburant. Naturellement, vous conviendrez avec moi qu'il y a un PEV qui
s'en vient incessamment, qui va certainement
faire une part adéquate de tout ce qui est bioénergie.
M. Polo :
Alors, comment expliquer le délai de la mise en place ou, en fait, de la
rédaction du plan d'action sur les bioénergies, le retard de 12 mois,
selon le document ici, selon l'échéance prévue, versus l'échéance revue et le
fait qu'on n'est pas capable d'indiquer une progression sur l'avancement de
cette mesure-là?
M. Julien :
Alors, naturellement, je réitère que, dans la dernière année et demie, des
gestes concrets comme jamais ont été posés par rapport à tout ce qui est la
bioénergie, à la fois pour les gaz naturels renouvelables, avec le règlement,
avec des cibles parmi les plus audacieuses au Canada d'intégration de
carburants renouvelables, puis la même chose pour le diésel. Naturellement, le
PEV qui s'en vient va faire la partie adéquate à ce volet-là avec toute la
stratégie gouvernementale.
M. Polo :
O.K. Mais c'est à venir. O.K.
M. Julien :
Oui, c'est à venir.
M. Polo :
O.K. Je vais plus loin. Point 84.1 du même document : «Élaborer un plan
d'action gouvernemental sur l'utilisation et
la production des bioénergies au Québec.» L'échéance prévue, initiale, était de 2019‑2020.
L'échéance revue, 2020‑2021.
O.K.? Donc, pas 2019‑2020, 2020‑2021, et aucune progression n'est indiquée non plus à
ce niveau-là. Comment vous justifiez ce retard et pourquoi ces délais?
M. Julien :
Alors, effectivement, quand je suis arrivé en poste, on a fortement travaillé,
puis les résultats... comme je vous dis, là, avec le règlement sur le gaz
naturel renouvelable, avec la prépublication du règlement sur le diésel
renouvelable, avec des réductions au-dessus de 500 000 tonnes de GES,
dans un premier cas, du gaz naturel renouvelable,
ce qui est l'équivalent de 125 000 voitures qui passeraient du
pétrole à l'électricité, des gestes concrets. Alors, je dirais,
malheureusement, quand je suis arrivé, là, au ministère, mon prédécesseur avait
laissé une feuille blanche par rapport à ces éléments-là. On y a travaillé très
fortement et on y croit beaucoup, beaucoup, puis le PEV va le démontrer.
M. Polo :
O.K. Mais ça fait déjà... ça va faire bientôt deux ans que vous êtes en poste,
M. le ministre. O.K.? Oui, une feuille
blanche, mais une feuille blanche, c'est une opportunité aussi pour justement
mettre sur papier quelle est votre vision. Mais est-ce que ça prend deux
ans pour... deux ans et plus pour mettre sur papier, justement, ou faire
avancer ces mesures d'élaboration de plan d'action gouvernemental, ou rédiger
un plan d'action sur les bioénergies? Je veux juste bien comprendre.
M. Julien :
Alors, quand vous parlez des dernières années, il y a eu 70 millions...
Une voix :
...
M. Julien : Non, non, le deux
ans, on va parler du deux ans. 70 millions qui ont été octroyés pour le
GNR, un règlement qui fait passer de 1 %, à 2 %, à 5 % de
manière progressive, des gestes posés auprès d'entreprises pour qu'ils produisent, justement, du biocarburant,
conjointement avec TECQ. Donc, vous, vous me parlez d'un plan. Moi, je
vous parle de gestes concrets qui ont été posés, sans commune mesure à tout ce
qui a été fait dans le passé, par rapport aux biocarburants au Québec.
M. Polo :
O.K. Parfait. Je vais continuer, M. le ministre, juste pour vous démontrer qu'à
même ce tableau-là... Par exemple, au point 85.1 :
«Cartographier le potentiel d'exploitation et les projets de bioénergie par
région et les tenir à jour.» L'échéance prévue était 2018‑2019. L'échéance
revue est 2019‑2020. Où en sommes-nous rendus sur cette cartographie du
potentiel d'exploitation?
• (10 h 30) •
M. Julien : On y travaille.
M. Polo : O.K. «85.2 Évaluer la
consommation et la production des bioénergies» O.K. Échéance prévue était 2018‑2019.
L'échéance revue est 2019‑2020. Progression : en cours. Où en sommes-nous
rendus?
M.
Julien : Alors, on a identifié plusieurs sites, en fin de compte, de
projets de gaz naturel renouvelable. D'ailleurs, on a annoncé huit
projets, en juillet dernier, de gaz naturel renouvelable, avec les sommes
appuyant cette production-là. Et naturellement on a plusieurs autres projets
qui sont identifiés.
M. Polo : O.K. M. le Président, j'ai
fait l'exercice avec le ministre pour lui présenter quatre mesures dont le
MERN, le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, en est
responsable, quatre mesures pour lesquelles une échéance prévue a été revue en
cours de route, trois desquelles... deux desquelles aucun indicatif, aucune
indication au niveau de la progression de ces mesures-là, tout ça pour
démontrer qu'à même le ministère il y a des délais, il y a des mesures pour
lesquelles son ministère est responsable, il y a des retards. Les échéances ne
sont pas respectées, les échéances sont même revues et repoussées dans le
temps.
Et le ministre, plus tôt cet avant-midi, avec
mon collègue de Viau, nous demande de le croire sur parole, que l'intégration
de TEQ à même son ministère va permettre non seulement de préserver l'efficacité,
la rapidité, l'agilité de TEQ, alors que je fais la démonstration ici, avec
quatre mesures, que son propre ministère, sur des mesures dont il est
responsable, ne respecte pas ses échéances initiales, ne respecte pas ses
échéances qu'il s'est lui-même données pour faire avancer ces mesures-là.
Maintenant,
il nous dit : C'est dans un intérêt d'imputabilité ministérielle. Est-ce
qu'il est lui-même imputable du délai de ces... ou du report de ces
mesures-là? Je ne sais pas. Je ne sais pas s'il va nous demander de croire en
parole qu'il s'est autoflagellé pour ce... Je le dis respectueusement, mais ce
que je veux dire, M. le Président, par là, c'est : Est-ce qu'il s'est
lui-même autoqualifié en reconnaissant que quatre mesures ici démontrent que son
ministère ne va pas accentuer ou améliorer l'efficacité, ou la rapidité, ou
l'agilité de TEQ en l'intégrant à l'intérieur de son ministère?
Deuxièmement, et j'amène ma question par la
suite, ce qui m'inquiète dans tout ça, M. le Président, O.K., et vous avez été parmi nous vous-même, dans nos très
longues discussions avec le ministre sur un projet de loi antérieur, mais je vais faire un lien avec le sujet, le
lien... l'intégration de TEQ ou le souhait de l'intégration de TEQ à
l'intérieur de son ministère, c'est l'affaiblissement des institutions. C'est
ça, c'est l'inquiétude aujourd'hui que je présente au ministre et également que
je présente à la population, c'est l'affaiblissement des institutions, M. le
Président.
L'affaiblissement des institutions... parce que,
dans le cas présent, on discute, on félicite Mme Gélinas sur le mandat qu'elle assume depuis maintenant trois ans
à la tête de TEQ, sur toutes les félicitations, toute la reconnaissance
du milieu sur la qualité du travail qui a été effectué par Transition
énergétique Québec au cours des trois dernières années. Ceci dit, ça n'a pas
empêché le gouvernement de souhaiter, de présenter, de déposer un projet de loi
pour intégrer TEQ à l'intérieur de son ministère sans être capable de faire la
démonstration, comme mon collègue de Viau l'a
clairement démontré, sans être capable de faire la démonstration que ça va
améliorer l'agilité, la rapidité et l'efficacité, et, au contraire, sans
faire la démonstration de la nécessité d'intégrer TEQ à l'intérieur du
ministère.
Et j'apporte un autre exemple. Sur le projet de
loi n° 34, M. le Président, vous nous avez accompagnés pendant très
longtemps sur ce projet de loi là, il n'a jamais fait non plus la démonstration
de l'affaiblissement du mandat et de la mission de la Régie de l'énergie à
travers le projet de loi n° 34.
Et ça, c'est
ce qui m'inquiète, parce que, quand vous êtes non seulement ministre, quand
vous avez une responsabilité ministérielle, quand vous êtes au Conseil
exécutif, quand vous gouvernez la province du Québec, c'est aussi votre responsabilité de donner confiance aux
Québécois que les gestes qui sont posés n'affaiblissent pas les institutions mais plutôt les renforcent,
consolident ces institutions, consolident les pouvoirs, consolident les
responsabilités qu'on leur octroie pour justement s'assurer qu'un «checks and
balances» est respecté. Et actuellement les gestes qui sont posés, O.K...
Tantôt, je vous ai
posé la question... ma collègue a utilisé un autre mot, je vais utiliser un mot
qui respecte les mesures parlementaires. Malheureusement, le ministre,
lorsqu'il répond aux questions associées à la justification d'intégrer TEQ à l'intérieur de son ministère, se
défile de ses responsabilités, n'est aucunement capable d'expliquer et de justifier pourquoi TEQ devrait être intégrée à
l'intérieur de son ministère, si — comme je lui ai posé des questions, mes collègues lui ont posé des questions — il
n'y a rien qui justifie, que ce soit en termes budgétaires, que ce soit en
termes de mandat, que ce soit en termes d'efficacité ou quoi que ce soit, il
n'y a rien qui justifie d'intégrer Transition énergétique Québec à même son
ministère.
Alors, aujourd'hui,
je peux juste arriver à la conclusion que M. le ministre travaille, accepte les
mandats que son premier ministre et son
gouvernement lui donnent tout en sachant que ses gestes posés et ses actions
posées affaiblissent les institutions du Québec. Et aujourd'hui nous
sommes devant un deuxième exemple en moins d'un an où le ministre donne son
consentement, sans aucune démonstration, qu'il est d'accord à procéder à
l'affaiblissement d'une deuxième institution, qu'est Transition énergétique
Québec, après l'avoir fait avec la Régie de l'énergie, afin d'affaiblir les institutions,
et ce, contre la volonté des Québécois et contre l'intérêt des Québécois.
Donc, M. le ministre,
est-ce que vous...
Le Président (M.
Lemay) : M. le député de Laval-des-Rapides, ceci complète votre
période d'intervention. Cependant, je dois quand même vous inviter à la
prudence, lorsque vous utilisez des propos, de ne pas imputer des motifs à une
autre personne. Donc, je sais qu'il y a des propos non parlementaires, vous
arrivez avec un synonyme, mais je vous invite
tout de même à la prudence, malgré le fait que ce n'était pas inscrit au
registre des propos non parlementaires.
Sur
ce, je cède maintenant la parole au troisième groupe d'opposition. M. le député de Jonquière, la
parole est à vous.
M.
Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Petite question rapide pour commencer. L'annonce de la
prépublication du projet de règlement concernant les carburants renouvelables
dans l'essence et le diesel, là, donc les biocarburants, la prépublication du
projet de règlement était le 1er octobre l'année passée. Je veux juste savoir
on en est où, s'il vous plaît, dans l'adoption du règlement.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M.
Julien : Spécifiquement, je pourrai passer peut-être la parole soit à ma sous-ministre ou à ma sous-ministre
adjointe à l'Énergie, spécifiquement, là... le cheminement, où on en est
rendus.
Le Président (M.
Lemay) : Bien sûr. Est-ce qu'on a le consentement?
M.
Gaudreault : Oui, oui. Consentement.
Le
Président (M. Lemay) : Oui?
Donc, qui veut prendre la parole? Simplement se nommer ainsi que son
titre, et vous pourrez y aller.
Mme Asselin
(Luce) : ...un micro? Merci. Luce Asselin, sous-ministre associée à
l'Énergie.
Alors,
pour répondre à votre question, M. le
Président, ce règlement-là
est passé sous la prépublication. On a reçu
quand même beaucoup de commentaires et on s'est donné la peine de regarder l'ensemble
des scénarios potentiels pour le bonifier. Alors, on est en train de
tester certains scénarios pour lesquels il y aurait probablement des modifications
qui nous apparaissent majeures. Alors, on va aller au bout de cette évaluation-là,
reparler à nos autorités, et normalement, dans un délai raisonnable, le règlement
devrait être connu de tous ou, sinon, republié au besoin. Merci.
M.
Gaudreault : Délai raisonnable... Est-ce qu'on peut avoir un horizon
certain, là?
Le Président (M.
Lemay) : Mme Asselin.
Mme Asselin
(Luce) : Bien, je ne souhaite pas m'engager sur un calendrier au nom
de mes autorités, mais je peux vous dire que le travail est en cours et presque
terminé. Alors, il faudra voir si on atterrit avec ça dans les prochaines
semaines ou prochains jours, prochains mois.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
...on va considérer aussi la teneur des modifications qui seront nécessaires,
le cas échéant.
M.
Gaudreault : O.K. Alors, M. le Président, cette annonce d'un règlement
sur les biocarburants avait été faite devant
l'Association québécoise de la production des énergies renouvelables le 8
février 2019. Le gouvernement était heureux d'annoncer la prépublication
le 1er octobre 2019, donc huit, neuf mois après. Là, on arrive bientôt dans un
an après la prépublication puis là on n'a toujours pas le règlement sur le
biocarburant. Est-ce que c'est de ça que parle le ministre quand il parle
d'efficacité, d'agilité du ministère?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
...grande distinction entre des règlements, en réalité, soit sur le biogaz et
le biocarburant, avec les enjeux et les questionnements
qui viennent, en réalité, mettre des cibles dans un secteur où on a plusieurs
commentaires et des parties prenantes, et
après ça l'agilité sur de la gestion de programmes qui sont encadrés
et qui ont des objectifs très clairs. Donc, il y a tout le processus
réglementaire.
Alors, si
vous me parlez d'agilité du processus réglementaire,
avec tout ce qu'il comporte comme étapes pour arriver à terme,
naturellement... Et je ne m'essuierai pas les pieds sur la crise actuelle qu'on
vit, qui a amené certains éléments... pas de ralentissement, mais vous
comprendrez qu'il y a une crise, une pandémie, mais ce n'est pas ça, en
réalité, qui cause les délais.
Mais il y a
une grande distinction entre un processus réglementaire pour arriver à un
règlement qui vient donner des cibles 2021‑2025 puis une
prospection, puis une gestion de programmes, à titre d'exemple, Roulez vert,
Technoclimat, ÉcoPerformance, Chauffez vert, alors... Et, comme le mentionnait
Mme Gélinas, on est tous les deux à la même place, on doit absolument
maintenir l'agilité de TEQ en pouvant bénéficier d'une meilleure synergie avec
les intervenants du ministère qui peuvent travailler de manière concomitante
sur un projet commun.
• (10 h 40) •
M. Gaudreault :
Vous me permettrez d'en douter, M. le Président, parce que, même en dehors de
la pandémie, là, l'annonce de ce règlement avait été faite le 8 février
2019 devant l'AQPER. Donc, si on se reporte un an plus tard, c'est
8 février 2020, on est avant la pandémie. Donc, ça faisait un an, puis on
n'avait toujours pas le règlement sur les biocarburants. On ne l'avait toujours
pas. Là, on est rendus au mois d'octobre. Bien, c'est-à-dire, on est rendus bientôt au mois de septembre, mais ça va
faire un an si on compte la date de la prépublication. La sous-ministre
et le ministre nous disent : Il va y avoir encore... On a eu beaucoup de commentaires,
on va le réajuster. C'est même possible qu'on retourne dans une nouvelle
prépublication.
Et le
ministre nous dit : Quand on va avoir intégré TEQ au sein du ministère, ça
va être pour plus d'efficience, plus d'efficacité, une efficacité augmentée.
J'ai toutes noté ses phrases, là. «Synergie», il l'a dit à peu près
1 000 fois. Là, il nous dit : Rien ne dit qu'il y aura moins
d'efficacité au ministère de l'Énergie, Ressources naturelles. On va arriver
avec une synergie optimale. Là, je le cite toujours : «Ça ne peut pas
faire autrement qu'être meilleur.»
Permettez-moi
d'en douter, M. le Président. Permettez-moi d'en douter. Ça va faire un an et
demi et plus qu'on a parlé d'un règlement sur les biocarburants. Ça va
faire bientôt un an qu'il a été prépublié. Ça, c'est la mécanique du ministère.
Puis il vient nous dire : En intégrant TEQ à l'intérieur du ministère, ça
va être bien plus optimal puis efficace, puis il va y avoir bien plus de
synergie. C'est tout le contraire, M. le Président. C'est tout le contraire.
Puis j'ajoute à cet exemple les quatre situations ou les quatre cas que mon
collègue de Laval-des-Rapides a nommés tout à l'heure.
Donc, on est dans l'inverse, exactement
l'inverse d'une synergie. Et ce qui risque fort d'arriver, c'est que la machine
du MERN, du ministère de l'Énergie, va gober... hein, on parle beaucoup de
gobeuses, là, dans le recyclage. Alors, la machine du ministère va gober
l'agilité d'une organisation souple comme TEQ.
Alors, moi, j'aimerais que le ministre me fasse
la démonstration contraire. Quand je vois un règlement sur les biocarburants
qui prend autant de temps, j'ai minimum un doute sur l'efficacité de la suite
des choses en intégrant les mesures de TEQ dans le ministère.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Encore une fois, je fais la grande distinction entre l'application
de programmes normés et un processus réglementaire sur les biocarburants. Et
effectivement ça fait un certain temps qu'on
en parle, et je pense que je n'étais certainement pas le premier à en parler
quand j'en ai parlé. Et nous, actuellement, on a un règlement qui a été
prépublié, qui est discuté avec des commentaires assez importants, puis on va
prendre le temps de bien faire les choses, parce que son application qu'on
souhaite, c'est à partir de 2022, mais certainement
qu'on est dans un processus réglementaire avec consultation puis on ne va pas
sauter des étapes. Encore là, faire
le lien entre un processus réglementaire ou législatif et un processus
d'application de programmes, bien, pour moi, c'est quand même deux
choses distinctes.
L'autre élément, quand je parle de synergie,
j'ai réitéré par des exemples, tant sur la biométhanisation, tant sur le gaz
naturel renouvelable, des gestes qui sont sous la responsabilité de Transition
énergétique Québec, avec des programmes
normés, et qui doivent être faits de manière concomitante, de manière à être
optimisés, avec le ministère. Et
effectivement ça fait plusieurs fois que je dis «synergie» parce que ça fait
plusieurs fois qu'on me pose la question. Donc, oui, cette synergie-là
va permettre d'avoir des approches mieux discutées entre les parties, parce
qu'ils vont être autour de la même table, et s'assurer, en réalité, que les
actions de chacun favorisent la réalisation du projet, puisque c'est l'addition
de chacun des gestes qui font la réalisation du projet.
M. Gaudreault : Ça fait un an et
demi, M. le Président, un an et demi que l'annonce avait été faite en grande pompe, devant l'association québécoise des
producteurs d'énergie renouvelable, pour le règlement sur les
biocarburants. Un an et demi, ce n'est toujours pas adopté. Je veux dire...
Puis le plus drôle,
bien, le plus drôle, je dis... Tu sais, il y avait le slogan de la revue Croc,
quand j'étais jeune, qui disait : «C'est pas parce qu'on rit que c'est
drôle.» C'est un peu la même chose. Le plus drôle, c'est que ce gouvernement
nous dit... nous disait puis il nous a dit encore hier : On va faire un projet
de loi n° 61, avec granules bleues superaméliorées, pour accélérer les
choses, pour accélérer le développement économique au Québec en temps de
pandémie. Et là ce qui est sur sa propre tablette, où on n'a pas besoin de
projet de loi pour accélérer les choses, il n'est pas
capable de l'accélérer. Ça fait un an et demi qu'il a fait l'annonce, ce
gouvernement, M. le Président, un an et demi. Puis là je prends juste l'exemple
des biocarburants.
Permettez-moi
de douter de la synergie, de l'efficacité, d'une efficacité augmentée, de
l'agilité, de l'efficience dont se targue le ministre en intégrant TEQ
au sein de son ministère. Quand ça prend un an et demi, puis on parle peut-être d'une autre prépublication à venir une
fois qu'ils auront analysé les mémoires sur la première prépublication,
c'est quand même assez inquiétant, M. le Président, très inquiétant.
Je voudrais également
aller sur un autre élément, parce qu'on parle beaucoup, par rapport à TEQ et du
projet de loi n° 44, de l'imputabilité. Je pense qu'on a dit beaucoup de
choses là-dessus, puis moi, je partage le point de vue de mes collègues à
l'effet qu'une société d'État est imputable ici, devant l'Assemblée nationale,
parce qu'il y a un ministre de tutelle, il y a un ministre responsable qui
dépose un rapport, etc.
Mais le vrai enjeu, c'est quoi? C'est la politisation.
C'est la politisation. TEQ est concentrée sur sa mission avec des normes, des
objectifs, avec des programmes pour analyser chaque projet. Là, on va avoir un
ministre qui va avoir un rôle ou un statut un peu... j'essaie de trouver le
bon terme, là, un peu un côté givré puis un côté sucré en même temps, parce
qu'il est ministre responsable de l'exploitation des ressources naturelles
puis, en même temps, il va être en charge des mesures pour l'efficacité
énergétique puis une meilleure utilisation de l'énergie. Et là il va être mis face à plein de dilemmes qui vont interpeler
la politique. Il va se faire interpeler, partout où il va sortir, de
pouvoir donner des autorisations lui-même sur des projets.
Alors,
comment il va vivre avec cette politisation? Comment il peut nous donner des
garanties d'un traitement équitable, objectif des projets de TEQ qui
seront intégrés à l'intérieur de son ministère?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Oui, merci, M. le Président. Mon collègue de Jonquière, par son lapsus, en
réalité, me rejoint totalement.
Effectivement, j'ai le côté givré et sucré, qui est le même côté. Le volet
Énergie et le volet TEQ, en réalité, sont complémentaires et vont mieux
travailler ensemble. Donc, TEQ a des programmes qui sont normés, qui sont
connus, qui sont publiés sur leur site, et ces programmes-là, en réalité,
visent différents objectifs qui sont clairs, qui sont mesurables, et ces
objectifs-là, en réalité, sont suivis.
Alors, effectivement,
le côté givré et sucré, c'est de faire en sorte qu'à la fois le volet Énergie
du ministère et le volet TEQ, via ses
programmes, vont être mis en contribution ensemble autour de la même table.
J'ai nommé plusieurs exemples
concrets de projets où les deux faisaient des interventions. Et je ne dis pas
que ces interventions-là ont été mal faites. Effectivement, quand on l'a
constaté, elles étaient concomitantes. Là, on va s'assurer même que, dans le
développement du projet, dans les échéanciers, tout le monde soit sur la même
ligne de manière optimale.
• (10 h 50) •
M.
Gaudreault : ...il ne me reste pas beaucoup de temps. Vous m'avez dit
autour de deux minutes. Je suis obligé d'aller sur un autre sujet, mais qui est
archi-important : les effectifs d'Hydro-Québec dans les régions.
Je
voudrais avoir l'opinion du ministre parce que, depuis 2010, Hydro-Québec a
réduit ses effectifs de 3 615 employés,
ce qui représente 15 % de moins. Et je veux juste vous donner quelques
exemples. Nord-du-Québec a diminué de 983 à
980, bon, c'est trois employés, mais Saguenay—Lac-Saint-Jean, 477 à 460. Côte-Nord, c'est
une région qu'il connaît bien, il est ministre responsable de la
Côte-Nord, moins 53 employés, de 1 147 à 1 094. Et savez-vous
quoi? Ça, c'est les chiffres d'Hydro-Québec entre 2018 et 2019.
L'énergie
propre et renouvelable hydroélectrique du Québec n'est pas produite sur Grande
Allée, n'est pas produite sur le boulevard René-Lévesque à Montréal. Elle est
produite dans nos régions, sur la Manicouagan, la Romaine, la rivière
Péribonka, dans ma région, la Grande Rivière, etc.
Est-ce que le
ministre trouve normal que les régions les plus productrices d'hydroélectricité
voient diminuer le nombre d'emplois chez Hydro-Québec?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Encore là, il faudrait que j'analyse chacune des régions. Ce qu'a mentionné mon
collègue de Jonquière, effectivement, là, il y a une réduction, un effort qui a
été, somme toute, très important, d'Hydro-Québec d'une réduction de
3 000... plus de 3 600, 15 %, comme vous l'avez mentionné. Donc,
quand vous me dites qu'une région est passée de 477 à 460, bien, alors, ça, ça
représente, en fin de compte, 17 effectifs sur 400, un peu moins de
4 %. Mais globalement c'est 15 % de réduction. Donc, au prorata, ce
que je constate, c'est que, dans les régions, ça a moins diminué. Mais on va
regarder ça, région par région, s'il y a des préoccupations spécifiques. Mais,
moins 15 % au global, moins 4 % dans une région, au net, les régions
n'ont pas eu la même réduction que le central.
Le Président (M.
Lemay) : Merci. Ceci complète ce bloc d'échange...
M.
Gaudreault : Je peux-tu juste demander le dépôt de mon tableau?
Le Président (M.
Lemay) : Demander le dépôt? Envoyez-le, s'il vous plaît...
M.
Gaudreault : Bien, il dit qu'il veut le regarder, oui.
Le Président (M.
Lemay) : S'il vous plaît, l'envoyer au courriel du secrétariat de la
commission, et puis on va procéder après ça à votre demande, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : C'est bon.
Le Président (M. Lemay) : Sur ce, je
cède maintenant la parole au député de Laval-des-Rapides pour son dernier bloc
d'échange.
M. Polo : Merci beaucoup, M. le
Président. Il y a quelques jours, je questionnais le ministre notamment sur l'accompagnement qui est effectué à l'industrie
minière et spécifiquement dans le domaine de l'exploration, parce que plusieurs acteurs en région, selon plusieurs
échos, nous indiquaient qu'au cours des derniers temps, des deux
dernières années, ils sentaient que, peut-être, le gouvernement en poste
démontrait moins de gestes en termes globaux ou en termes comparatifs. Je le
mentionne, en termes comparatifs, parce que le ministre connaît bien son
dossier et va toujours nous donner quelques
exemples pour justifier le travail de son ministère ou le résultat de son
ministère et des efforts et des
actions posées par son ministère. Puis on en est convaincus que... on vous
croit sur parole à ce niveau-là. Ce
n'est pas comme s'il n'y a aucun geste qui est posé. En termes absolus, vous
pouvez nous donner quelques exemples, mais, en termes comparables, comme
lorsqu'on a fait référence aux statistiques ou, en fait, au rapport de
l'Institut Fraser qui montre le déclassement, si on peut dire, la diminution du
classement du Québec selon les États les plus accueillants dans l'industrie
minière, mais également selon... que ce soit l'alourdissement bureaucratique,
que ce soient les différents projets ou, si on peut dire, les différents
services qui sont offerts.
Et là où je veux aller avec ce premier
commentaire, M. le Président, c'est de savoir, tout d'abord, comment il juge
l'avancement, la progression, si on peut dire, la projection aussi de
l'exploration en termes de nouveaux projets.
J'ai fait
référence, il y a deux jours, à une déclaration du ministre
qui faisait état à l'époque, il y a de cela 18 mois, d'une cinquantaine de
projets sur la table du ministre, équivalant à 30 milliards d'activité économique,
et j'ai fait référence à une carte publique, un tableau ou, enfin, une carte
sur le site Web du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles qui fait
état de 27 projets qui sont actuellement en cours comme tels. Je veux, de façon
générale, lui demander comment il juge que l'avancement des projets en
exploration se fait actuellement.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui, merci,
M. le Président. Bien, écoutez,
toute la notion d'exploration, on prend plusieurs mesures, au gouvernement, via l'émission des claims, via le suivi auprès de l'exploration, via le
soutien, le soutien, en réalité, auprès des explorateurs financiers,
via, en réalité, différentes mesures fiscales.
Et, quand on va à Québec Mines... Mais là cette
année, malheureusement, on ne pourra pas le tenir. Puis c'est vrai que les
activités d'exploration, cette année, ont été fortement ébranlées, donc, parce
que l'accès au territoire... Puis il y a
une période entre, de mémoire, mai à juillet... donc, on a même fait en sorte
d'alléger le coût de leurs droits en reportant d'un an, en fin de compte,
les notions de chacun des baux qu'ils ont. Mais on voit une très, très forte activité
d'exploration à travers le Québec, de manière très dynamique.
Naturellement, il faut faire la distinction
entre les projets d'exploration puis les projets d'exploration avancée qui sont publiés, c'est-à-dire qu'il y a
des milliers et des milliers de claims d'exploration au Québec puis, après ça, il y a certains projets qui sont des
nouveaux... exploration avancée, avec plus d'éléments probants sur le potentiel
des sites.
Donc, encore là, quand mon collègue de Laval-des-Rapides
me dit : J'ai entendu dire que... Il paraît-il... On entend parler... En
tout cas, moi, je suis fréquemment dans les régions du Québec, parce que, oui, effectivement,
je suis responsable à la fois de la Société du Plan Nord et du Plan Nord, à
l'effet... La Côte-Nord, je suis allé 17 fois sur la Côte-Nord depuis que
je suis ici, et, bien, ce n'est pas les échos que j'en ai, mais il faut croire
que les échos que j'ai ne sont pas les mêmes que celles de mon collègue, qui a
d'autres échos des régions du Québec.
Le Président (M. Lemay) : ...
M. Polo : Parfait. Il est
familier avec les dépenses en exploration des entreprises, O.K. Comment
qualifie-t-il la situation actuelle des dépenses en exploration des
entreprises, selon les statistiques qu'il a en main, des dernières années?
M. Julien : Bien, écoutez, depuis
2014, l'investissement minier a crû de 23 % pour atteindre
3,6 milliards en 2019. Depuis cette même période là, les investissements
spécifiques en exploration puis de mise en valeur ont, pour leur part, crû de
61 %, passant de 317 millions à 512 millions en 2019.
M. Polo : ...de façon plus courte,
2017, 2018, 2019?
M. Julien : Ah! bien là, il faudrait
que j'aille voir le data spécifique de chacune des années, mais...
M. Polo : Moi, regardez...
M. Julien : Alors, votre question
est?
M.
Polo : Vous êtes... En fait, j'imagine que vous respectez les données
qui sont fournies par l'Institut de statistique
du Québec. Les données qui ont été rendues publiques parlent d'une baisse,
quoiqu'elle soit faible, de 1,6 %
entre 2017 et 2018 et d'une baisse qui irait en s'accélérant en 2019, selon
l'institut, jusqu'à moins 9,3 %. O.K.? Avez-vous des données plus à
jour en fonction des dépenses en exploration telles que colligées par
l'Institut de la statistique du Québec?
M. Julien : Oui. Je vous ai donné,
en fin de compte, l'évolution 2014‑2019, puis on a les données annuelles, et,
en 2019, ça se situe à 512 millions d'investissement.
M. Polo : Non. Bien, je... Vous êtes
comptable, M. le ministre.
M. Julien : Ça, à n'en pas douter.
M.
Polo : Effectivement. Donc, quand je vous donne un pourcentage, je
m'attends à une réponse en termes de pourcentage, pas en termes absolus,
O.K.? Il y a une différence entre les deux. Donc, je veux juste savoir quelle
est la progression. Si elle est positive, tant mieux. Si elle est négative, en
termes de pourcentage, donnez-nous-la. Mais, si vous me donnez un chiffre
absolu, ça ne répond pas exactement à la question que je vous pose.
M. Julien : Alors, pouvez-vous
reprononcer votre question, pour être sûr que je la saisis bien?
M.
Polo : Bien, je vous ai donné la baisse, entre 2017, 2018, des
dépenses en exploration. L'Institut de statistique
du Québec prévoyait une autre baisse jusqu'à l'année 2019, en prévoyant
s'établir autour de 9,3 %. Quelles sont les statistiques que vous avez, en termes de pourcentage, de la
progression ou de la diminution, du recul des dépenses en exploration?
• (11 heures) •
M. Julien : Parfait. Donc, je
comprends mieux votre question. Naturellement, pour mon collègue, les prix des métaux viennent faire toute une différence
dans les investissements d'exploration, puisque c'est le prix des métaux
qui fait en sorte que les investisseurs disent : On va aller explorer.
Alors, entre
2014 et 2015, on se souviendra qu'on est passés de 317 à 260 millions.
Donc, ça, c'est une baisse, pour moi, là, qui est comptable,
effectivement, 57 millions sur trois, disons 19 %, baisse 2014‑2015. 2015, on
est passés de 260 à 297, alors, oui, une hausse de 37 millions. Alors, je
peux regarder chacun des chiffres comme ça puis dire : Oui, les prix des
métaux font quelque chose, puis, après ça, il y a des fluctuations.
Ce qu'on constate actuellement, c'est qu'en 2019
ça a été une très bonne année, à 512 millions. Vous parlez de 2017. 2017 a
été le double de 2016, dû, en réalité, à moins que vous me disiez le geste qui
a été posé, spécifique... dû, en réalité, aux
prix des métaux et à l'effervescence liée aux prix des métaux. Alors, pour
nous, on est contents de voir que l'exploitation minière...
l'exploration minière va bien. Naturellement, on veut y contribuer en
supportant l'industrie qui fait de l'exploration, puis je pense qu'on fait très
bien ça, en cartographiant, en émettant des claims et en s'assurant de suivre,
avec les explorateurs, le potentiel minier du Québec.
M. Polo : M. le Président, le
ministre a commencé par qualifier les échos qu'on entend comme étant presque
insignifiants parce qu'ils n'avaient aucun fondement...
M. Julien : ...mais je n'ai pas dit
ça, je pense.
M. Polo : Je vais qualifier mes
propres propos, d'accord? Et, par ailleurs, je lui amène des statistiques très précises qui démontrent qu'au cours des dernières
années, des deux dernières années spécifiquement, il y a eu
un léger recul et un recul anticipé de l'Institut de la statistique du
Québec par rapport aux dépenses en exploration, des informations très précises qui
viennent confirmer ou, en fait, soutenir les échos qu'on entend, sur le
terrain, de différents acteurs qui souhaiteraient que le gouvernement
soit plus proactif afin de continuer à soutenir l'exploration minière qui, justement,
est la base même de futurs projets qui vont se concrétiser. Et le ministre, qui
est habile avec les chiffres, je le répète, il est comptable de formation, là,
nous ramène des statistiques de 2014, 2015, etc., et ne répond pas
spécifiquement à la question, à savoir : Quelle est soit la progression ou
le recul spécifique des dépenses en exploration, dans cette industrie-là, pour
la dernière année?
M. Julien : O.K. Alors, M. le
Président, avec un...
Le Président (M. Lemay) : Je veux
simplement vous rappeler, M. le député, qu'il y a certains propos qu'on ne peut
pas mentionner. Et, même si vous dites... vous vous autoqualifiez, avec un
propos, d'insignifiant, c'est non parlementaire, donc je vous invite quand même
à la prudence. Mais aussi, lorsque vous faites référence à «habile avec les chiffres», là, c'est toujours...
vous êtes toujours sur la mince ligne, M. le député. Donc, je vous invite à la prudence pour ne pas prêter des
motifs aux autres personnes. M. le ministre, vous pouvez y aller avec une
réponse.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Bien, écoutez, je demanderais à mon collègue de ne pas être trop dur
envers lui et, de traiter ses propos d'insignifiants, je n'en pense vraiment
pas la même chose.
Le
Président (M. Lemay) : Merci.
M. Julien :
Honnêtement, vous parlez de 2017, mais... Ah! vous dites «la progression». Oui,
effectivement, la progression a passé, en 2018, la dernière année, ce que vous
avez demandé à l'instant même... est passée de 498 millions à 512 millions,
en 2019, ce qui fait une hausse, en réalité, de 14 millions, si on ramène
ça sur cinq, en réalité, une hausse de 2,8 % dans la dernière année. Et je
dirais même que c'est au Québec qu'il se fait le plus... c'est la province où
il se fait le plus de dépenses d'exploration au Canada. Parce que, justement,
on a des programmes et surtout on a une bonne connaissance géologique par le
«maping» du ministère et via, en réalité, la rencontre annuelle des mines...
Mines Québec, qui permet à l'ensemble des gens qui veulent faire de
l'exploration au Québec d'avoir des données fiables et un support, en réalité,
du ministère et du gouvernement pour le faire. C'est pour ça que le Québec se
distingue en étant la province où il se fait le plus d'investissements en
exploration minière au Canada.
M. Polo :
M. le ministre, compte tenu de la pandémie que nous vivons actuellement, quels
sont les gestes que vous posez ou quels sont les gestes à poser pour justement
continuer à soutenir l'exploration minière, O.K., les dépenses en exploration, mais surtout comment aider cette industrie-là à
traverser l'instabilité des marchés, actuellement, mais aussi l'instabilité
générale de l'économie, actuellement, due à la pandémie? Vous avez vu comme
moi, vous avez constaté, il y a certaines entreprises qui ont fermé
temporairement, d'autres qui vivent difficilement le contexte actuel. Parlez-nous un peu des gestes ou, si on peut dire,
des projets que vous avez pour, justement, mieux accompagner cette industrie-là, et spécifiquement l'exploration, au
cours des prochains mois et de la prochaine année.
M. Julien :
Alors, dès le début, en fin de compte, de la pandémie, on se souviendra que le
secteur minier n'avait pas été mis dans les
secteurs essentiels, au Québec, et il y a eu un arrêt momentané des activités.
On a travaillé très fort, à la fois
avec l'AEMQ, c'est-à-dire l'association de l'exploration, et l'AMQ, l'Association
minière du Québec, pour travailler
avec eux, en fin de compte, des protocoles qui permettront justement de
continuer l'exploitation du secteur minier au Québec, tout en s'assurant
avec rigueur de mitiger les risques liés à la pandémie. Ça a été fait, et c'est ce qui a fait en sorte que le premier secteur
qui a pu réintégrer ses activités, après trois semaines d'arrêt, ça a été
le secteur minier. Et je félicite, en réalité, les deux associations, avec qui j'ai eu des discussions pendant ces
trois semaines-là et qui ont travaillé avec le ministère et avec,
également, les employeurs pour s'assurer d'arriver à un tronc commun qui a
permis de faire démonstration, au CNESST et la Santé publique, de la
réouverture.
Maintenant,
spécifiquement pour l'exploration, comme je le mentionnais précédemment, il y a
une fenêtre d'opportunité, au Québec, puisque c'est beaucoup dans le
Nord-du-Québec, qui est très, très restreinte pour faire les travaux d'exploration. Quand on a constaté que la
pandémie et que l'arrêt momentané venaient mettre en jeu ces éléments-là qui faisaient en sorte que plusieurs
entreprises ne seraient pas en mesure de faire des activités d'exploration,
on a fait en sorte d'annuler, en réalité, les paiements liés aux claims. On les
a suspendus d'un an.
Donc,
on leur a dit : Écoutez, vous ne devez rien par rapport aux claims puisque
vous ne pouvez pas bénéficier pleinement, bien qu'il y en a qui ont
bénéficié. Pour tout le monde, il y a eu, en réalité... on a suspendu les
paiements de claims pour une année, justement, pour y faire face. Et on compte
bien, puisque ça a été maintenant régularisé avec la CNESST, avec la Santé
publique, que les activités minières, qui vont somme toute très bien, au Québec,
se poursuivent comme ça dans les prochaines années. Et, s'il y a des développements
supplémentaires, on sera toujours avec les deux associations, être assis avec
eux pour voir comment on peut travailler ensemble, justement, pour que le Québec
continue de se démarquer, en termes de secteur minier, pour donner des emplois
payants directs et indirects aux Québécois.
M. Polo :
Merci. M. le ministre, j'aimerais vous parler spécifiquement d'un secteur ou,
en fait, d'un volet de l'industrie des
ressources naturelles qui est directement lié à l'industrie du lithium, O.K.? On
en a parlé mardi. J'aimerais revenir sur ce secteur-là puisqu'il y a plusieurs
projets qui sont sur la table, O.K.? Je vais vous en nommer quelques-uns, des
noms d'entreprises : Lithium Amérique du Nord, Lithium Galaxy, Lithium Guo
Ao, je vais laisser de côté Nemaska Lithium puisque...
Une voix :
...
M. Polo :
...pardon? Non? Québec Lithium, Sayona Québec, Vision Lithium, tous des
projets qui en sont à différents stades. Mais, pour la plupart, en fait, pour presque
la totalité d'entre eux, les critères, si on peut dire... les démarches auprès
du BAPE ont soit été respectées, ou ont poursuivi, ou, si on peut dire, ont
passé le test du BAPE.
Mais j'aimerais
savoir, parce qu'on a fait une demande d'accès à l'information pour avoir plus
d'information sur ces projets-là : Comment qualifiez-vous cette
industrie-là... sans toucher l'aspect de Nemaska Lithium, comment qualifiez-vous l'avancement de cette industrie-là?
Je sais que votre collègue de l'Économie a parlé du grand potentiel de cette industrie-là pour l'économie du Québec,
mais comment qualifiez-vous l'état de cette industrie-là aujourd'hui?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
• (11 h 10) •
M. Julien :
Écoutez, nous autres, au ministère, là, on travaille, puis on a eu
90 millions dans le budget, puis on y
travaille très fortement, sur le développement, comme je mentionnais hier, des
minéraux critiques et stratégiques, suite à une visite, en réalité, de différents
services d'États américains. Il faut bien comprendre qu'actuellement il y a des
enjeux, en termes d'approvisionnement, puis on pense qu'on peut être une très
bonne alternative.
On travaille également à
travailler sur le processus, avec le bureau des droits, pour faire en sorte que
les gens qui veulent investir au Québec,
oui, aient une réglementation robuste, des lois robustes, mais que ça soit plus
efficient dans le processus. Ça, c'est notre part. On connaît également très
bien, au MERN, où sont les potentiels, puisqu'on a une très bonne... en termes géologiques, une très bonne connaissance.
D'ailleurs, on a fait une entente avec les États-Unis pour partager
cette connaissance géologique développée au Québec.
Maintenant,
quand on parle du lithium, comme on en convient, quand on regarde les courbes
de besoins, quand on regarde les besoins éventuels, ça va être une
courbe exponentielle. Alors, c'est sûr qu'on trouve ça intéressant, puis le
potentiel du Québec, nous, au MERN, on voit qu'il y a un fort potentiel en
termes de gisements. À la fin, quand on passe à travers le processus
d'acceptabilité sociale, les processus environnementaux, puis que tout est
convenu, puis que tout est adéquat, il reste le volet investissement. Et là,
pour nous, en réalité, c'est des... Alors, ça prend des promoteurs, des
investisseurs, et le MEI doit regarder, avec ce potentiel-là, comment le Québec
supporte, en réalité, ces investisseurs-là. Parce que nous, notre travail,
c'est de s'assurer du processus, de l'émission des droits, de favoriser
l'exploitation des gisements, la connaissance des gisements. Mais, à la fin,
c'est l'investissement qui fait le dernier tour de roue. Alors, c'est où est-ce
qu'on en est dans certains projets.
Le Président (M. Lemay) : ...
M. Polo :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Donc, pour vous, l'état d'avancement de
ces différents projets... parce que ce
que nous, on semble constater, c'est que, malgré l'avancement au niveau des
enjeux réglementaires au niveau environnemental, il y a certains projets
qui attendent encore, justement, soit des permis ou de la délivrance de permis
de la part du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. Pouvez-vous
expliquer en quoi, justement, la supposée agilité, rapidité, efficacité de
votre ministère... comment ça se fait que tous les enjeux environnementaux ou la plupart ont pu avancer,
mais que ça bloque encore, au niveau de votre ministère, pour certains
de ces projets-là?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre, en conclusion.
M. Julien : Alors, chaque
projet a des éléments spécifiques, et soyez assuré qu'à mon ministère on ne
veut pas être un «showstopper» dans le processus. Mais, si on revient au
lithium, au stade de mise en valeur, là, on a le projet Authier, de Sayona, on
a le projet James Bay Lithium, de Galaxy, comme vous avez mentionné, on a
Neotec Lithium, on a Moblan Lithium, on a le projet Rose lithium, qui sont au
stade de mise en valeur. Donc, pour nous, là, il
y en a plein de projets qui ont passé plusieurs stades. À la fin, bien, le
promoteur doit financer, investir pour exploiter.
Le
Président (M. Lemay) : Merci beaucoup. Ceci complète maintenant
cette partie des travaux. Je vous remercie,
à tous et toutes, pour votre collaboration. On a complété l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Énergie et Ressources naturelles.
Documents déposés
Et, avant de terminer, je dépose les réponses
aux demandes de renseignement de l'opposition.
Et, compte
tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures, où
elle entreprendra l'étude du portefeuille Agriculture, Pêcheries et
Alimentation. Merci.
(Fin de la séance à 11 h 12)