(Onze heures quarante-trois
minutes)
Le
Président (M. Pagé) :
Alors, s'il vous plaît, à
l'ordre! À l'ordre,
chers collègues! Je constate le quorum. Je déclare donc la séance de la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires et des tablettes, s'il
vous plaît.
Le mandat de la commission, je le
rappelle : la commission est réunie afin de procéder à l'étude détaillée
du projet de loi n° 106, Loi
concernant la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030 et modifiant
diverses dispositions législatives.
Mme la secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements
aujourd'hui?
La Secrétaire : Non, M. le Président.
Il n'y a aucun remplacement.
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Pagé) :
Aucun remplacement. Donc, au moment d'ajourner nos travaux, hier,
les discussions étaient justement
sur un amendement déposé par le député de Gaspé, amendement
qui porte sur l'article 24 de la Loi sur les hydrocarbures. Est-ce qu'il y avait encore
des gens qui souhaitaient prendre la parole sur l'amendement de l'article 24?
J'entendrais le député de Richelieu. Je vous écoute.
M. Rochon : Merci, M. le Président.
Savez-vous, l'une des explications de notre difficulté à nous entendre... M. le Président, ça pourrait vous intéresser, parce
que vous êtes celui qui faites la
circulation ici, notre préfet de discipline, surveillez nos attitudes. Alors, l'une des difficultés de nous entendre,
elle réside dans le fait que nous ne... quand je parle au ministre
du futur, il me parle du passé. On n'est pas au même temps de verbe, vous
savez, on n'est pas à la même époque. Moi, quand je lui parle du futur, c'est-à-dire du moment où son projet de loi s'appliquera, du
cadre réglementaire qui sera afférent
à la législation, quand je lui parle de tout ça, que je lui pose des questions
sur les règles extrêmement strictes, là, qui pourront encadrer une technique telle la fracturation, dont nous savons
qu'elle ne sera pas formellement
interdite — malgré
notre combat en ce sens, elle ne sera pas formellement interdite dans la
loi — bien
là, lui, il me parle d'Anticosti.
Et, quand
nous lui parlons de l'existence actuellement, maintenant, ici, au Québec, alors
qu'il est au gouvernement, qu'il est
le ministre des Ressources naturelles et de l'Énergie, de ces 700 puits
inactifs, puis «inactifs», ce n'est pas une expression si géniale parce qu'il y en a là-dedans qui présentent des
fuites, pas tous, mais il y en a, bien là, il me parle du futur. Il me dit : Ah! bien là, si on adopte
106 — il a dit
ça tantôt au salon bleu — eh bien, ça ne se produira plus, ça ne se produira plus dans l'avenir. Mais là on n'a pas
réglé le présent, là. Alors, quand je lui parle du présent, le futur, hein?
Quand je lui parle du futur, le passé. Et
c'est compliqué, là. C'est compliqué et c'est pour ça que nous ne nous
entendons pas.
D'ailleurs,
je veux lui dire que... Parce qu'il a fait remarquer tantôt au collègue de
Gaspé que, lorsqu'en 2013, c'est ça,
là, cette fuite d'un des puits inactifs, dits inactifs, de Gaspé a été
constatée, c'est nous qui étions au pouvoir. Bien là, le premier puits, M. le Président, à Gaspé, il
date de 1860. C'était Georges-Étienne Cartier... peut-être qu'on pourrait
le tenir pour responsable de cette fuite
puis on pourrait s'amuser, là, puis dresser toute la liste, là, des premiers
ministres et puis des gouvernants, des
gouvernements qui se sont succédé depuis 1860, et ça éviterait, hein, ça
éviterait de parler des devoirs et
responsabilités de l'actuel gouvernement et de l'actuel ministre des Ressources
naturelles et de l'Énergie. Ça, c'est le côté, comment dire, plus
complexe lorsque nous sommes au pouvoir, bien, c'est d'assumer au moment
présent où nous le sommes que nous le
sommes, hein, et ne pas faire autrement en parlant de Georges-Étienne Cartier,
ou de Pauline Marois, ou de Maurice Duplessis et de tous les autres
qui ont été à la tête du gouvernement québécois.
Cela étant dit, vous savez, M. le Président,
notre volonté de travailler à des amendements à ce chapitre sur les hydrocarbures du projet de loi n° 106 qui
puissent répondre aux préoccupations des Québécoises et des Québécois,
hein, qui sont impatients d'entendre le
ministre calmer leurs inquiétudes pas juste par de bonnes paroles apaisantes,
mais par des gestes législatifs
concrets comme par exemple le serait l'interdiction, dans le projet de loi, de
la fracturation hydraulique. Ça, ce
serait clair, vraiment, vraiment, vraiment clair, comme ce serait aussi allumer
la lumière et lever le voile que de produire de même des intentions
réglementaires étoffées, étoffées, pas juste un énoncé des têtes de chapitre
des quatre éventuels projets de règlement.
• (11 h 50) •
Alors, c'est
à cela que nous continuerons, M. le Président, de convier le ministre parce que
cela nous apparaît être notre devoir.
Et c'est pour ça, donc, que nous faisons ça, et nous espérons sincèrement que
nous finirons tous par nous rencontrer sur le chemin du devoir au cours
des prochains jours. Je suis sûr, là, qu'il a aussitôt pensé au chemin des victoires, M. le Président. Il a souri quand je
lui ai dit le chemin du devoir. Mais ce serait se retrouver aussi sur le
chemin, oui, d'une victoire collective non partisane, hein, de finalement
voter, à l'issue de cet exercice — c'est vrai qu'il est fastidieux, mais il doit l'être — une loi qui réponde aux préoccupations du
peuple québécois. Ça serait, tous, tous, oublier, là, nos intérêts partisans et nous gouverner en
fonction des intérêts supérieurs du Québec
de faire ça. D'emprunter le chemin de
la transition énergétique, ça, on est tout à fait, je crois,
là-dessus, sur la même longueur d'onde que le ministre, tout à fait, tout
à fait.
Alors, il ne
faut pas qu'il croie, hein, ou fasse croire que nous sommes opposés à ce projet de loi, parce qu'on sent que ce n'est vraiment pas ça. Ce n'est vraiment
pas ça. C'est le quatrième chapitre sur quatre qui pose problème, ce
n'est pas, hein... et c'est celui sur les
hydrocarbures. Puis, pour exister, bien, il pourrait exister en l'amendant
considérablement. C'est pour ça que, sachant
le travail que cela demandera, mais, à notre avis, essentiel, nous avons voulu
dès le départ lui suggérer de scinder
l'exercice. Alors, on aurait pu rapidement avoir cette partie sur la transition
énergétique, puis je la sais réclamée.
Je la sais réclamée, là, par les entreprises qui oeuvrent dans le domaine, là,
des énergies renouvelables, puis, moi, ça
me fait de la peine, effectivement, là, qu'elles patientent, ces
entreprises-là. Très sincèrement, là, je ne trouve pas ça drôle du tout, là, et... Mais je n'ai pas le sentiment
que ça repose sur nous, ce temps qu'il faut pour que nous nous tournions
vers la transition énergétique, pour que nous adoptions une loi sur la
transition énergétique. Je crois que ça repose sur les modalités de l'exercice
auquel on se livre et qui... à notre point de vue, ces modalités-là demandent
qu'on s'arrête un moment, là, en ce qui a
trait à l'examen du chapitre IV, que le gouvernement y travaille, rédige ses
intentions réglementaires, et, la semaine prochaine, la semaine
prochaine, je pense, hein, on pourrait adopter, là... on pourrait en parler à
nos leaders respectifs, mais je pense qu'on
pourrait créer de l'espace pour adopter les autres chapitres, hein, constituant
les chapitres annonçant la transition énergétique du Québec.
Alors, voilà,
en gros. Ce n'était pas précisément sur l'amendement, M. le Président, voulant
laisser celui qui en est l'auteur, mon collègue de Gaspé, là, au moment
où vous en conviendrez, là, argumenter plus longuement sur ce qu'il nous a
soumis, ou le député de Berthier.
Le Président (M. Pagé) : Oui.
M. le ministre, en réaction.
M.
Arcand : Bien, vous savez, on
veut tous que les choses avancent dans la bonne direction. On pense,
nous, très sincèrement, que ce projet de loi
est un projet de loi qui est positif pour le Québec, qui est positif. Et, je
tiens à le rappeler, l'article 1
parle de la protection de la santé des travailleurs et la santé... de la
sécurité de la population. Et, à partir du moment où on parle de ça...
mais, vous savez, j'ai encore des doutes sur certains éléments.
Ce matin, on
m'a parlé de questions qui touchent des puits sur la rue Toundra, comme quoi
c'était dramatique, et nous, on a eu l'occasion de vérifier, suite aux
questions, encore davantage, et, M. le Président... Premièrement, pour l'information des gens, vous savez, c'est des
puits qui ont été faits ça fait bien longtemps. C'est des puits qui datent
de la fin des années 1800, là. C'étaient des
puits qui étaient... dans lesquels il y a eu des rapports qui ont été faits à
cet effet et...
D'abord, premièrement, ces puits-là ont été
fermés en 1999, imaginez, sous la supervision du ministère des Ressources
naturelles, dans un premier temps, et ce qu'on y retrouve actuellement, selon
des rapports géologiques même, dans lesquels
l'INRS a été impliqué, ce sont ce qu'on appelle des suintements d'huile qui
sont observés, et qui sont tout à
fait naturels, et qui ne représentent pas des dangers pour la population. Et ce
sont des puits qui ont donc été fermés comme
tel, et on nous dit que les efforts qui ont été faits par le passé n'ont jamais
débouché sur des productions significatives de pétrole. Donc, ces
puits-là, en 1999, ont été fermés, alors qu'on parle de puits, là, qui ont été
faits autour de 1890 et 1892. Alors,
simplement pour dire que ça ne méritait pas, à mon avis, une question
en Chambre pour essayer d'alerter la
population de telle façon, puisque le ministère a tout
à fait eu le contrôle de cette situation-là
et même a mandaté l'INRS de faire l'évaluation de ces risques-là de
façon spécifique.
Alors, voilà,
M. le Président. Mais j'accueille quand même la volonté
manifestée par le député de Richelieu
d'aller de l'avant, et espérons que, tous
ensemble, on pourra travailler pour la bonne marche, la bonne suite des choses.
Merci.
Le Président (M. Pagé) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Gaspé, je vous informe, avant que vous
commenciez votre intervention, que vous disposez d'encore
8 min 45 s.
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Bon, j'aurais aimé parler de 24, mais là on va
être obligés de revenir sur le fameux
puits orphelin. Mais moi, je considère que c'était... Contrairement à ce que le ministre nous dit ici aujourd'hui, je considère que c'était une question
qui était pertinente, surtout dans le contexte où mon collègue a intervenu au
niveau de l'ensemble des puits. Moi, je voulais intervenir pour dire qu'il n'y a pas seulement que dans les basses terres du Saint-Laurent, mais il y a également
en Gaspésie qu'il
y a 200 puits qui sont, je
dirais, des puits orphelins ou des puits qui ne sont pas traités de
façon responsable.
Puis, pour
revenir à la question de... j'ai pris bonne note des informations, là. Oui, on savait que c'étaient des puits qui sont existants depuis un certain temps dans le
secteur de la rue Toundra, mais fermés en 1999. Bien, j'aimerais que le ministère
nous fournisse les données sur qui a fermé le puits, parce qu'on va lui envoyer une réclamation parce
que le travail n'a pas été fait
convenablement. Moi, je me suis rendu... puis j'invite le ministre, là, quand
il viendra en Gaspésie... J'espère qu'il
va venir, à un moment donné, avec des bonnes nouvelles. On pourrait se
rendre... c'est à deux kilomètres de l'hôtel de ville de Gaspé, où il
est habitué d'aller quand il descend, donc deux kilomètres, on se rendra le
constater.
Puis moi, je
peux vous dire que c'est une mère de famille qui habite dans une habitation
sociale sur la rue Toundra qui est
venue me voir comme député puis m'a dit : M. Lelièvre, pourriez-vous venir
voir ça, là? Il y a quelque chose de pas normal à côté de notre immeuble, puis, moi, mes enfants jouent dans ce secteur-là,
hein, à moins de 100 pieds, 30 mètres. Ça fait que, quand on
dit que c'est fermé, là, oui, c'est peut-être fermé, mais moi, j'ajouterais que
c'est fermé non convenablement, non
sécuritairement parce qu'on peut voir, là, quelques pieds, là, de profondeur où
c'est de l'eau avec une odeur forte, là, d'hydrocarbures. Donc, je ne pense pas qu'un enfant
en bas âge qui tomberait dans un trou de vase, là, de deux, trois pieds, avec de l'eau qui en plus
contient des hydrocarbures, ça serait une situation sécuritaire. Ce trou-là
n'est pas protégé, il n'y a pas de clôture,
il n'y a absolument rien à côté d'un petit sentier où les enfants passent à
pied, où les VTT passent.
Donc, si j'ai
pris la peine de le mentionner à matin, c'est parce que moi, je l'ai vu de mes
yeux. Puis je suis prêt à aller avec
n'importe quel inspecteur du ministère puis je peux même prendre des photos,
mesurer, puis vous amener ça la semaine
prochaine. Ça fait que ça va vous permettre, M. le ministre, de constater que
le travail n'a pas été fait convenablement et surtout sécuritairement.
Donc, si je l'ai amené, là, c'est parce qu'il y avait, selon moi, matière à intervention. Puis je vous invite à venir, je vous
dis, j'espère que vous allez venir à Gaspé prochainement, c'est à trois,
quatre kilomètres de l'aéroport, donc on ira ensemble puis on constatera sur
les lieux.
Pour ce qui est, maintenant, de
l'article 24, l'article 24, j'ai eu l'occasion de le déposer, oui...
M.
Arcand : M. le
Président, je veux juste...
Le Président (M. Pagé) :
Est-ce que vous acceptez que le ministre réagisse tout de suite?
M. Lelièvre : Ah! absolument,
absolument.
M.
Arcand : ...parce
que moi, je veux donner des informations au député de Gaspé.
Le
Président (M. Pagé) : Sauf que vous comprenez qu'il avait la
parole, alors c'est la raison pour laquelle je lui demande d'accepter
une réaction tout de suite. Allez-y.
• (12 heures) •
M.
Arcand : Mais je fais juste
dire qu'on parlait de ça dans un article le 11 septembre 2013, et on
parle d'une dame, Mme Laura Samson,
qui habitait sur la rue Toundra. Et, à l'époque, c'était le
11 septembre 2013, et il y avait eu un rapport, et c'était le
député de Gaspé qui était ministre à ce moment-là.
Et, encore
une fois, il a dit : Écoutez, il y a eu un rapport du ministère des
Ressources naturelles qui confirmait le puits qui date de 1890. Le document nous informe que le pétrole suinte
depuis quelques années. Le rapport, donc, a fait en sorte que les choses ont été faites en 1999, mais il a été fermé, entre autres, par une compagnie qui s'appelle Foragaz, qui était une filiale de Junex, qui a assuré la
fermeture sous la supervision du ministère
des Ressources naturelles, et il a
été fermé. Mais il reste toujours, évidemment, quand on fait ce genre d'activité
là, il reste toujours ce qu'on appelle les suintements qui se produisent.
Alors, ce
qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il
y a des formations naturelles. Puis
je veux juste dire au député, parce
qu'il était au pouvoir et visiblement
il a fait ce qu'il a pu à ce
moment-là : Il faudrait qu'on
arrête de dire qu'on fait preuve de
laxisme dans ce type d'opération là. Le ministère, déjà, à
l'époque, en 1999, a posé des gestes. Nous continuons de surveiller cette situation de près. Mais, la
nature étant ce qu'elle est, le puits ayant été foré, il peut y avoir ce genre
de suintement qui existe. Mais, selon nos
experts, ça ne met pas en cause la sécurité comme telle de la population.
Mais on va continuer avec nos équipes à vérifier s'il y a vraiment des problématiques
majeures.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de Gaspé.
M. Lelièvre : On a de la misère
à attaquer 24, hein? On va revenir encore sur le puits. Écoutez, 2013, j'avais
soulevé le problème quand on était au pouvoir. Je me souviens, les réponses, ça
a été le jeu du chat et de la souris. Le ministère
des Ressources naturelles nous
disait : Bien, nous autres, on n'a pas d'effectif pour vérifier ces
puits-là, ce n'est pas notre rôle, à
la direction régionale, ça relève du central à Québec. Là, ils ont dit :
Peut-être que l'Environnement
pourrait faire de quoi. Ça fait que, là, l'Environnement, on les a
contactés, puis ça n'a pas bougé, ils ont dit : Ce n'est pas à nous
autres. Nous autres, les permis sont émis
par le ministère des Ressources naturelles, donc, nous autres, ce n'est pas
dans notre mandat. Là, on a demandé à la
ville de Gaspé si on pouvait faire une inspection. La ville est allée, ils ont
pris des photos, ils ont constaté la même chose que je vous dis tantôt.
Puis,
écoutez, au moment où on se parle, moi, je suis allé sur le terrain, puis,
quand on parle de suintement, bien, quand
c'est rendu à un suintement qui est de l'ordre de quelques pieds de profondeur
par un diamètre de deux à trois mètres de
large, bien, je trouve que ça commence à faire un gros suintement. Puis, si
j'avais des enfants à proximité, je serais inquiet de ce suintement-là.
Donc, j'espère qu'on va fermer la parenthèse,
là. La job, elle n'a pas été bien faite. Présentement, il y a un trou de quelques pieds de profond à proximité de
loyers avec des unités résidentielles et des jeunes enfants à proximité.
Moi, j'ai fait mon travail, j'ai réitéré au
ministre que le travail n'a pas été fait. Maintenant, j'espère qu'il va y avoir
un inspecteur qui va se rendre
prochainement. Puis contactez la ville de Gaspé, qui vous accompagnera, qui
accompagnera les effectifs. Ils ont tout un
dossier complet. Mais malheureusement ce n'est pas de leur ressort
d'intervenir, c'est du ressort du gouvernement.
Si
on revient à l'article 24, bien, moi, je veux donner du pouvoir au
ministre. C'est ce que j'ai dit la dernière fois que j'ai pris la parole là-dessus. Je comprends que le
ministre, il ne veut peut-être pas en avoir, de responsabilités, là,
puis, à un moment donné, il veut... Tu sais,
il n'en veut pas, de responsabilités. Mais moi, je veux lui en donner. Parce
qu'écoutez, ici, on est dans une partie
extrêmement importante, on est dans la section qui parle de l'attribution des
licences et du renouvellement des
licences. Hier, le ministre, à travers les échanges, nous a rassurés, dans un
premier temps, suite à une question de la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, en disant : Bien, je ne suis
pas obligé de reconduire les permis, là, il y a des conditions, il y a
des règlements. Les fameux règlements, les saints règlements qui vont tout
régler. Donc, apparemment que ce n'était pas
automatique, là, il y avait tous les outils dans ces fameux règlements pour
peut-être ne pas renouveler les licences accordées pour une première
période de cinq ans.
Après
ça, après avoir continué à questionner puis à poser des questions, oups! là, ça
a changé un peu. Là, c'est rendu que
ça prend des terribles de bonnes raisons, là, pour ne pas reconduire les
licences pour une deuxième ou même une troisième période consécutive de
cinq ans. Donc, là, on a passé de cinq ans avec pouvoir du ministre de ne pas renouveler, si ça n'allait pas bien, à une
interprétation qui est : bien là, ça prend des bonnes raisons. Si
l'entrepreneur s'est comporté en bon
père de famille, si son dossier est nickel, comme plusieurs collègues ont dit
hier, je ne suis pas sûr que je ne pourrais pas... je ne devrais pas
reconduire les permis pour une autre ou deux autres périodes successives de
cinq ans. Ce qui nous amène à 15 ans. Là, on est rendus à 15 ans de
droit, selon les informations qu'on a.
Puis
je résume ça dans des mots pour que le monde nous comprenne, là, mais c'est sûr
qu'on a parlé des heures, c'est dur
de résumer ça. Il doit me rester deux, trois minutes, là. Mais
l'article 24, là, ce qu'il dit, c'est : «Le ministre la renouvelle», hein? Il renouvelle quoi? Il
renouvelle la licence. Moi, je trouve que c'est trop expéditif, que ce n'est
pas respectueux du pouvoir du ministre. Puis
j'aimerais que le ministre accepte notre amendement en disant que le
ministre «peut la renouveler», puis comme il est écrit là, si les règlements...
les conditions prévues au règlement sont respectées.
Donc, vous savez,
j'entends beaucoup, beaucoup, du côté gouvernemental, une forte préoccupation
pour la rentabilité des entreprises. Vous savez, le contexte n'est pas bon,
mondial. On a eu un bon cours hier là-dessus, économique,
historique, là-dessus très intéressant, je remercie le ministre. Mais, au-delà
de nos préoccupations pour nos charmantes
pétrolières, là, y a-tu quelqu'un qui se préoccupe, là, des populations? Y a-tu
quelqu'un qui se préoccupe des communautés
qui sont visées par ces puits-là, nos 700 puits dont une grande partie
sont orphelines parce que personne ne s'en
occupe présentement, ou ça va prendre 18 ans pour faire le tour? Puis
est-ce qu'il y a quelqu'un qui va s'occuper aussi des futures licences qui vont être accordées? Puis, cette
personne-là, bien, je pense que c'est le ministre. C'est au ministre à
s'assurer qu'il a dans son coffre à outils qu'est la loi n° 106 tous les
outils pour pouvoir mettre un temps d'arrêt
après la première licence de cinq ans puis dire : Écoutez, il y a une
demande de renouvellement, on va prendre le temps de regarder ça. Puis ce n'est pas automatique, ce n'est pas vrai
qu'après une première période de cinq ans on a les mains liées, le gouvernement, puis moi, comme
ministre, là, j'ai une loi qui me donne un ordre : Le ministre la
renouvelle. Moi, je n'ai jamais vu ça, M. le
Président. Puis ça m'insécurise, puis ce n'est pas normal. Généralement, dans
les lois, on retrouve toujours un certain pouvoir discrétionnaire du
ministre, un droit de... un pouvoir qui est normal, qu'on doit retrouver. Mais là on transfère toutes les
responsabilités, les modalités dans les fameux règlements puis on est en
train de substituer tout le rôle du ministre en regard des fameux règlements.
Ça
fait qu'écoutez je pense que tout a été dit. Les gens qui trouvent que ce n'est
peut-être pas complet, je les invite à aller écouter entre
21 heures et 22 heures, hier, on a fait un grand laïus là-dessus, on
a eu le temps d'en discuter. Puis, s'il vous
plaît, M. le ministre, acceptez les responsabilités supplémentaires qu'on veut
vous accorder en vertu de l'amendement qui vous est déposé. Merci.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le député de Gaspé. Il
vous restait à peu près 30 secondes, si jamais vous souhaitez une
dernière intervention. Est-ce que quelqu'un d'autre souhaiterait s'exprimer?
Oui, M. le député... Est-ce que vous souhaitez réagir, M. le ministre?
M. Arcand :
Bien, essentiellement pour redire encore une fois que, d'abord, lorsque
quelqu'un... Vous savez, on vit dans une société de droit, et une
société de droit fait en sorte que, quand on décide d'avoir... d'émettre des
permis pour des investisseurs... Il faut bien comprendre que ces investisseurs
font des investissements qui sont, en général, importants, sont astreints à des
règles qui sont extrêmement serrées, sévères, et ces gens-là, en retour,
veulent avoir un minimum de prévisibilité.
Et je rappelle que,
dans ça, donc, ce qu'on dit essentiellement à travers les mots qui sont là,
c'est que, si l'investisseur ou le promoteur
n'a pas fait de manquement à ce qui est déterminé par règlement, on renouvelle
sa licence. Puis l'article 131
est très clair également que, s'il y a eu des manquements... Puis d'ailleurs le
député a dit : Écoutez, ça prend une terrible bonne raison. Il n'y
a rien dans la loi qui dit que ça prend une terrible bonne raison, que ça prend
un manquement... Un manquement, ça veut dire
qu'une des différentes demandes qui sont faites par le ministère... À ce
moment-là, on a le pouvoir de révoquer, purement et simplement.
Alors, je ne vois pas
en quoi ces amendements-là qui sont apportés apportent quelque chose. Parce que
je pense que c'est clair que... Si, demain
matin, on avait ce pouvoir tout à fait dans un sens totalement discrétionnaire
de la part du ministre, sans aucune raison, je crois qu'à ce moment-là, bien,
ce ne serait pas... il n'y aurait pas un élément de justice dans ça, là. À partir du moment où... si la personne ne se
comporte pas, c'est clair, on a toutes les conditions à 131 pour dire : On va révoquer. Mais pourquoi on
révoquerait automatiquement si la personne ou l'entrepreneur a fait son travail, a respecté ses conditions, a suivi à la
lettre ce que les inspecteurs ont fait, a payé ses droits de licence, etc.?
Pourquoi je ne renouvellerais pas?
• (12 h 10) •
Alors,
l'article 24, de la façon dont il est écrit, n'implique absolument pas un
renouvellement automatique, implique le fait
qu'il doit... il va être renouvelé aux conditions que le gouvernement détermine
par règlement. Et il doit respecter ces conditions-là. Alors, ce n'est pas quelque chose qui est éminemment facile à faire, puis le ministre
a le pouvoir qu'il faut, M. le Président.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. Vous disposez de 30 secondes, M. le député de
Gaspé.
M. Lelièvre : Vous écoutez avec sagesse, M. le Président. 30 secondes, tout simplement pour... En conclusion, j'abonde dans le même sens que le ministre
aussi, c'est vrai qu'il faut respecter les droits, hein, des entreprises.
Mais il faut aussi s'assurer de
respecter les droits des citoyens, des communautés, qui ont des préoccupations et qui espèrent
que le ministre aura tous les outils entre ses mains pour que, lorsque sera
venu le moment de renouveler les licences, après cinq ans, bien, le ministre
ait tous les outils pour pouvoir réévaluer la pertinence de prolonger les
opérations.
Le
Président (M. Pagé) : C'est tout le temps dont vous disposiez, M. le député de Gaspé. Alors,
je reconnais... Un autre commentaire, M. le ministre? Ça va?
M. Arcand : Non,
ça va.
Le Président (M. Pagé) :
Ça va. M. le député de Berthier, je vous écoute.
M. Villeneuve : Merci, M.
le Président. Bonjour à tous. Bien, M. le Président, je constate que nos discussions ne sont pas vaines. En tout cas, pour ma part, je pense qu'on fait des avancées,
hein? Une des avancées qu'on a faites jusqu'à maintenant, c'est que tout le monde a compris que le projet de
loi n° 106, d'aucune façon... n'interdit pas de façon totale la fracturation hydraulique dans les basses terres du
Saint-Laurent. Ça, c'est le premier constat. Je pense que, les gens qui nous écoutent, c'est important qu'ils le sachent,
là. Le projet de loi n° 106, c'est peut-être une course à obstacles,
mais on a des bons marathoniens puis on a
des bons athlètes qui vont réussir à franchir cette course à obstacles là, et
éventuellement, s'ils sont vraiment... s'ils
veulent vraiment, ils pourront obtenir toutes les autorisations nécessaires
pour faire de la fracturation hydraulique dans les basses terres du
Saint-Laurent. Ça, c'est le premier point, M. le Président, où on a vraiment
réussi à comprendre cela, tout le monde, là. Parce que certaines personnes
pourraient laisser entendre, M. le Président,
qu'avec le projet de loi n° 106 ce serait terminé, la fracturation
hydraulique dans les basses terres du Saint-Laurent. Mais là on comprend que ce n'est pas le cas. Bon. Voyez-vous,
nos discussions n'auront pas été vaines, M. le Président, on a réussi à
comprendre ça. Parce que le projet de loi n'est pas évident à comprendre.
Autre chose
qu'on a réussi à comprendre hier, M. le Président, c'est qu'une entreprise qui
obtiendrait une licence, si elle
respecte toutes les conditions, si elle fait sa demande de renouvellement dans
les temps requis, en remplissant toutes les petites cases, en payant les sommes qui sont dues, si jamais il y a des
sommes d'attachées aux conditions, donc, si elle respecte tout ça, le ministre, que ce soit le ministre actuel ou un
futur ministre — puis je
lui souhaite longue vie comme ministre,
là, là n'est pas la question, c'est que les lois durent longtemps — M. le Président, ça veut dire qu'il serait...
il ne pourrait pas... Hier, on avait des...
bon, hier, on avait quelques petits mots qu'on a éclaircis, là, comme «le
ministre serait malvenu de ne pas
autoriser». Non, non, le ministre ne pourrait pas ne pas renouveler. Pourquoi?
Parce que, l'article 24 le dit, c'est clair, le ministre la
renouvelle — on
parle de la licence.
Ça fait que
ça, c'est un autre point, M. le Président, qu'on a réussi à éclaircir. C'est
quand même pas mal, moi, je pense,
là, en si peu de temps, là, avoir réussi à éclaircir deux points, c'est
fondamental, là. Le premier l'est, mais celui-là aussi, il est très important. Alors, M. le Président, ça veut dire quoi?
Ça veut dire que les entreprises qui pourraient être intéressées...
Parce que ce ne sont pas juste des entreprises... C'est un autre point qu'on a
réussi à éclaircir, ça, M. le Président.
C'est que ce n'est pas nécessairement une personne morale qui pourrait
participer s'il y avait adjudication d'une licence, s'il y avait une
mise aux enchères d'une licence ou des licences, ce n'est pas nécessairement
une personne morale, mais un individu pourrait aussi participer, donc, à la
mise aux enchères que le gouvernement pourrait faire.
Ce qu'on a appris aussi, M. le Président, bien
sûr, c'est que tous les permis, les 317 permis qui couvrent 56 000 kilomètres carrés sur le... les
grandes parties sont évidemment dans les basses terres du Saint-Laurent, sont
dans la partie habitée aussi, beaucoup, du Québec, on s'entend, bien, ils vont
devenir, ces permis-là, des licences. Et elles vont se voir, ces licences-là,
octroyer le même privilège que dit l'article 24, c'est-à-dire que, si les
entreprises qui ont ces licences-là
présentement respectent toutes les conditions, bien, le ministre n'aura pas le
choix, il ne pourra pas ne pas les
renouveler, parce qu'elles auront respecté toutes les conditions, elles auront
payé toutes leurs redevances au gouvernement,
en tout cas, ou les montants attachés aux conditions, elles auront rempli
toutes les cases du formulaire pour le renouveler, elles auront été
poster ou porter le document au ministère dans les temps requis, et là le
gouvernement, le ministre, peu importe, devra renouveler la licence.
Ça fait que
ça, c'est quand même pas mal, là, on a réussi
à éclaircir ça. Moi, en tout cas, j'en suis fort heureux parce que je
pense que ça nous permet à tous de pouvoir aussi regarder vers l'avenir maintenant. Parce que l'avenir, c'est quoi maintenant?
C'est que, puis ça il ne faut jamais
l'oublier, les entreprises... Là, on ne parle pas d'une entreprise de
Popsicle, là, M. le Président, on parle
d'entreprises qui ont des capitaux...
non, des capitaux, là, pas à peu près, là, hein? Allez voir les sommes considérables que les entreprises
gazières et pétrolières possèdent. Pas toutes, bien sûr, il y en a
peut-être qui sont à leurs balbutiements puis qui lancent des appels à
la bourse, bon, à la capitalisation, mais on va s'entendre que 90 % des entreprises gazières et pétrolières, M. le Président, elles ont du fric,
comme on dit, puis pas à peu près. Et eux, là, pour eux autres, là, avec toutes les échappatoires fiscales
qui peuvent exister, là, ils n'ont pas de problème avec ça, eux autres,
payer. On parlait hier, il y a un chiffre
qui a été lancé, 25 000 $ par année, exemple, condition pour une
licence, là, 25 000 $ par année, M. le Président. Écoutez,
pour eux autres, ça va passer dans les dépenses, il n'y a pas de problème.
C'est de la menue monnaie, comme on dit.
Alors, elles
sont patientes, ces compagnies-là, elles sont très patientes. Et donc ça veut
dire que, si... Et elles vont le faire.
Si une entreprise va décrocher une licence, bien, elle ne veut pas la perdre
parce qu'il y a probablement un potentiel sous terre qui appartient à
tous les Québécois. Ça aussi, on a appris ça dans le projet de loi, hein? Ça
nous appartient comme Québécois. Alors donc,
ces entreprises-là, M. le Président, ne sont pas pressées, alors elles vont attendre. Elles pourraient attendre cinq
ans, renouveler, 10 ans, renouveler, 15 ans, renouveler, 20, 25, 30. Ça
arrête quand, M. le Président,
ça arrête quand? Ça
n'arrête pas. Ça arrête... Là, si on lit le projet de loi, il n'y a aucune date butoir,
il y a... bien, j'allais dire «pour l'éternité», là, mais ça n'arrête
pas.
Ce que
propose mon collègue de Gaspé — je pense bien que c'est lui qui a déposé
l'amendement hier — ce
qu'il propose, c'est finalement que les
babines suivent les bottines. Le ministre, il nous dit : Dans les
règlements, il va y avoir deux
renouvellements. On y pense, on n'est pas sûrs, là, c'est un ou deux, trois ou
quatre, six ou huit, tu sais? Bon. Parce que moi, quand le ministre me dit : C'est un ou deux, bien, moi,
dans ma tête, je fais : Deux ou trois? Trois ou quatre? Mais ce
sont les règlements qui vont déterminer ça.
Alors, ma
question au ministre finalement, parce qu'il faut bien finir par poser une
question à un moment donné : Une entreprise qui obtient une
licence, les conditions... Bien, non, je vais faire... je garde celle-là pour
plus tard. Je recommence. Une entreprise qui
a un permis, si le projet de loi est adopté, son permis va devenir une licence.
Mais, son permis, elle l'a obtenu
avec des conditions déjà établies. Est-ce qu'elle va être assujettie, si jamais
le ministre mettait des conditions
pour les nouvelles licences, est-ce qu'elle va être aussi... ou si cette
compagnie-là, M. le Président, que son permis
devient une licence va avoir les conditions qui sont les siennes présentement,
là, que ça, c'est immuable? C'est ça, ma question. Est-ce que ces conditions-là vont être immuables ou si on va
pouvoir ajouter de nouvelles conditions, malgré qu'elles ont déjà leurs
licences? Parce que le permis devient licence, c'est juste un transfert. Le
ministre l'a dit il y a quelques jours... ou
quelques heures, plutôt, que ça faisait juste un transfert. M. le ministre ou
quelqu'un de son entourage.
Donc, ma
question, M. le Président, c'est : Quelqu'un qui... Une des entreprises
qui ont un des 317 permis, là, dans
le 56 000 kilomètres carrés, là, qui est sous permis et qui va
devenir licence, elles ont déjà des conditions à respecter, lorsqu'elles vont vouloir renouveler, bientôt,
leur permis qui est devenu licence, est-ce que le gouvernement, est-ce
que le ministre va pouvoir leur dire :
Ah! Attention, nouvelles conditions qui s'appliquent maintenant? Vous voulez
renouveler? Vous avez oublié le formulaire 12. Vous ne l'aviez pas? On
vient de le sortir. Est-ce que... C'est ça, ma question : Est-ce que c'est
immuable pour eux autres ou si elles vont être touchées, M. le Président?
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
• (12 h 20) •
M. Arcand : M. le Président,
je n'en reviens pas, parce que je trouve qu'il y a une espèce de banalisation
et une forme, là, de... je ne dirai
pas «de mépris», mais une certaine forme de non-respect, à mon avis, de la part
des procédures.
Quand le
député, par exemple, dit : Bien, écoutez, ils ont juste à remplir des
petites cases, puis ça va être renouvelé automatiquement, puis ce n'est pas compliqué, qu'ils paient leurs
droits, qu'ils remplissent des petites cases, etc., bien, je regrette, mais c'est beaucoup plus rigoureux que
ça, d'une part. D'abord, premièrement,
je pense que ce qui fait foi d'un renouvellement, c'est aussi les rapports d'inspection. Les gens vont... les
inspecteurs vont faire des rapports pour expliquer comment l'entreprise s'est comportée pendant les cinq ans. Il y aura
un rapport d'inspection pour être sûr qu'ils ont les bonnes pratiques, que ces choses-là sont faites correctement. C'est ce qu'il y a de plus important.
Ce n'est pas de remplir la petite case à gauche, la petite case à droite,
payer un permis. C'est d'abord et avant tout d'avoir des processus
qui sont sérieux et qui sont solides. Donc, première, je dirais,
banalisation de l'affaire.
Deuxième
banalisation, c'est que le député
nous parle, là, de ces grandes multinationales pétrolières qui sont au Québec. M. le Président, des multinationales qui
font des forages au Québec, il n'y en a pas. Les entreprises qui en
font, il y a eu, au départ, à un moment
donné, Talisman, dans les basses terres, qui n'en fait plus. Ça a été à peu
près parmi les rares. Les
entreprises, actuellement, qui sont les plus actives, ce sont des entreprises
qui sont des juniors québécoises, O.K.? Alors, par exemple, la capitalisation boursière de Pétrolia, c'est
15 millions de dollars. Pas tout à fait ce que je peux appeler une multinationale, là, O.K.? Alors, il présente ces
entreprises-là comme des entreprises qui sont des entreprises globales
qui ont des activités un peu partout dans le
monde. Ce n'est pas le cas de Pétrolia. C'est des entreprises québécoises dont
on parle.
Alors, d'une
part, je voudrais juste le ramener à la dimension, là, qui n'est quand même pas
aussi, là... Ce n'est pas des entreprises qui ont le temps de laisser
traîner les permis. Comme je l'ai dit hier, en plus, ces entreprises-là, leur
intérêt, c'est de passer à la production le plus rapidement possible. Ils ne
sont pas là pour faire durer le plaisir, l'exploration, il faut que ça dure
longtemps. Ils n'ont aucun intérêt à ce que ça dure longtemps. Eux, ils ont un
intérêt à ce qu'on passe à la production le
plus rapidement possible. Alors, je trouve que la description qui est donnée
par le député de Berthier, très franchement, là, elle est un peu
simpliste. Je trouve qu'elle minimise...
Le Président (M. Pagé) :
...
M. Arcand : Oui?
Le
Président (M. Pagé) : Je vous demanderais de faire
attention un peu. La façon dont vous qualifiez les propos du collègue de
Berthier m'apparaît un peu inappropriée. Je vous demanderais de retirer la
dernière partie.
M. Arcand : Bon, alors je le
retire. Mais ce que je peux vous dire cependant, c'est que, regardez, quand on
parle de Shell, capitalisation boursière de
200 milliards; Pétrolia, 15 millions. On s'entend, là, Shell, là, ne
fait pas de l'exploration actuellement au Québec. Alors, qu'on arrête de
me dire qu'on a... on est en présence de monstres, monstres pétroliers qui
investissent au Québec. Ce n'est pas le cas qui est devant nous. Alors, je
voulais juste faire le point là-dessus.
Et, pour répondre, donc, à la question du député
au niveau du renouvellement, bien sûr que ça va être évalué, réévalué au bout
du cinq ans, dans les conditions. Et on pourra ajouter de nouvelles conditions,
si on le juge, oui, à propos.
Le Président
(M. Pagé) : Je vous remercie, M. le ministre. M. le député
de Berthier.
M. Villeneuve : Oui,
merci, M. le Président. En Gaspésie, Pétrolia a un partenaire, figurez-vous
donc, M. le ministre, c'est Bouygues, en
France, 18 milliards de capitalisation. Là, il ne faut pas prendre le
monde pour des valises. À un moment donné, là, on peut-u se dire les...
Le Président (M. Pagé) :
...
M. Villeneuve :
«Valises»? Qu'est-ce qu'il faut que je retire?
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Berthier, je vous... Non, mais la façon dont vous...
M. Villeneuve : Le ton?
Le Président (M. Pagé) :
Pas tant le ton, mais la façon dont vous présentez les choses, c'est que vous
avez tendance à prêter des intentions au ministre.
Alors, je vous demanderais de retirer cette partie-ci. J'ai été très sévère
avec le ministre, alors j'entends l'être de façon équitable envers tous les
membres de la commission.
M. Villeneuve :
Je retire «valises». Mais, M. le Président, moi, je vais vous dire une chose,
on pose des questions, on pose des questions, on pose des questions,
mais les réponses ne sont pas toujours là. Je m'excuse, là, mais, à un moment donné, là, à tourner autour du pot, là, on
va finir par s'étourdir, tout le monde. Hier, là, on a posé la question,
là, concernant les licences, hein :
Est-ce que le gouvernement aura l'obligation de renouveler les licences? Puis
là il a fallu dire... il a fallu
faire une démonstration que l'entreprise, elle était pour... Pourquoi c'est si
compliqué que ça d'avoir une réponse?
Puis là le ministre vient encore un peu de... Non, c'est clair. Et là, je veux
dire, on peut-u... Moi, je veux bien, là, mais ça irait pas mal plus vite si on avait des réponses claires à
nos... réponses immédiatement, puis nous aider peut-être aussi à ce que
la réponse soit donnée.
Parce que, je
lui donne l'exemple, M. le Président, ça, je trouve ça fantastique, au niveau
municipal, savez-vous qu'un directeur général... Vous êtes citoyen de
quelle municipalité, M. le maire... — M. le maire! — excusez-moi,
M. le Président?
Le Président (M. Pagé) :
Mont-Laurier.
M. Villeneuve :
Mont-Laurier. Mais saviez-vous ça, M. le Président, que, comme citoyen, là, si
vous allez cogner à la porte de votre municipalité puis vous allez poser
une question à votre directeur général, non seulement il doit vous répondre, mais, si... Et, si votre question n'est
pas claire à ses yeux, il doit vous poser des questions pour bien la...
pas «cette réponse», mais, si votre question
n'est pas claire à ses oreilles, il doit vous poser des questions pour être
certain de bien vous donner la bonne
réponse. Bien là, on va voter quelque chose ici, au parlement, pour s'assurer
d'avoir ça aussi, ici. Parce qu'hier,
là, on a passé combien de temps là-dessus, là, l'article 24, là? On a
passé combien de temps? Il y a eu la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
il y a eu mes collègues, ici, de Gaspé, de Richelieu, moi-même, on a posé
des questions. Ça a pris des heures et des heures pour enfin faire admettre au
ministre qu'il n'aurait pas le choix de la renouveler, la licence.
M. Arcand : Ce
n'est pas vrai.
M. Villeneuve : Oui,
c'est vrai.
M. Arcand : Non.
M. Villeneuve :
Oui, c'est vrai. Bien, dans ce cas-là, si ce n'est pas vrai, là, qu'on change
ça ici : «Le ministre la renouvelle».
Si l'entreprise... et là je vais faire... Je recommence l'explication d'hier,
M. le Président. Si l'entreprise respecte toutes les conditions
lorsqu'elle a acquis la licence, lorsqu'elle a réussi à obtenir la licence, là,
pour cinq ans, si elle respecte toutes les
conditions, si elle paie ses redevances, si elle fait une demande de
renouvellement en règle, mais bien en règle,
avec tous les formulaires remplis — c'est ça que j'ai dit, hier, puis le
ministre a fini... puis là on sortira les galées, si le ministre ne se rappelle pas, là — et là, si on remplit tout ça, puis c'est
parfait, puis c'est correct, le ministre la renouvelle pour cinq ans. C'est ça, là. Et, si ce n'est pas
ça, là, bien qu'on écrive... bien, qu'on accepte l'amendement de mon
collègue, première des choses, mais qu'on écrive : Le ministre la
renouvellera peut-être. Puis il n'y a pas une entreprise, M. le Président qui accepterait de signer un contrat
avec le gouvernement quand on sait que l'exploration peut durer cinq ans
puis après ça on peut commencer à penser à
exploiter, mais qu'on n'est pas sûrs qu'on va pouvoir renouveler. Le plan, il
est correct, le plan, là, déposé par les
fonctionnaires, il est beau, tout est beau, là. Le ministre doit la renouveler,
il la renouvelle.
Voyez-vous, ce matin, là... Là, là, regardez,
là, on a passé des heures là-dessus hier, puis là le ministre dit : Non, ce n'est pas vrai. Là, ça a l'air que, là, le
ministre, là, ce que je viens de comprendre, là, ce qu'il a dit hier, ce
n'est plus vrai. Là, ça serait ce qu'il vient de dire ce matin, c'est-à-dire
qu'une entreprise qui respecterait vraiment tout,
là, bien là — puis je
veux que le ministre me le dise, là — le ministre pourrait tout de même ne pas
renouveler sa licence. C'est ça?
Le
Président (M. Pagé) : Oui. M. le ministre, vous voulez
réagir?
M. Arcand : Bien, écoutez, je ne
sais pas pourquoi
le député veut révoquer toutes les licences qui sont
données au Québec, là. Et on a un pouvoir de révocation, j'essaie
de le dire depuis hier, on a le pouvoir de révocation, mais ce n'est pas
un pouvoir qui est discrétionnaire pour n'importe quoi. Il faut que
l'entreprise n'ait pas respecté les conditions. Et ces conditions-là sont des conditions exigeantes. Et,
quand vous avez un permis, en général, vous avez un permis qui est bon,
et, si vous respectez les conditions, dans
tous les cas, les permis sont renouvelés, en général. Là, je ne sais pas
pourquoi le député voudrait
absolument que je révoque, là, de façon unilatérale tous les permis. Si c'est
un bon citoyen corporatif, pourquoi je serais obligé de révoquer les
permis?
Deuxième
chose, il me parle de Bouygues. Si, demain matin, une entreprise, par exemple,
demande un prêt, je ne sais pas, moi,
à la Caisse de dépôt, est-ce que cette entreprise-là, parce qu'elle a eu un
prêt... ou à Investissement Québec, qui
est quand même une capitalisation importante, est-ce que ça fait de cette
entreprise-là une entreprise ultrariche? Je ne crois pas. Alors, faites
attention, ces entreprises-là, souvent, vont aller voir des institutions qui
ont peut-être, oui, une capitalisation
boursière importante, mais ça ne fait pas de ces entreprises-là des entreprises
qui sont nécessairement plus
importantes. Alors, il faut faire attention à ce genre d'amalgame qui est fait.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Berthier.
• (12 h 30) •
M. Villeneuve :
Oui. Oui, écoutez, M. le Président, moi... Regardez, on ne parle pas de
révoquer, là. On peut-u répondre à
cette question simple? On peut-u répondre à cette question
simple qui est celle-ci, M. le
Président : Tout est respecté,
tout est beau, l'entreprise, elle fait plus que qu'est-ce qu'on lui a demandé,
pour le bien de la communauté, pour le bien
de l'humanité, au bout de cinq ans, là... Je ne parle pas de révoquer puis je
ne suis pas en train de vouloir révoquer des licences. Qui c'est qui a inventé ça, là? Je ne suis pas en train de...
Je veux juste une réponse à ma question. Je ne suis pas en train de dire que je veux révoquer les licences
d'entreprise, puis là, tant qu'à faire, de la planète, ce n'est pas ça que
je dis. La question est simple, moi, je veux
savoir : Tout est beau... Je ne veux pas le savoir, je le sais, je le sais
même si le ministre a beau patiner
comme il voudra, là, M. le Président, le ministre la renouvelle. Donc, ça veut
dire qu'il n'a pas le choix, il va falloir
qu'il la renouvelle. Puis là je ne parle pas de révoquer. On arrive au terme du
cinq ans, l'entreprise vient de faire une découverte, elle a tout respecté, le ministre pourrait dire : Ah!
vous avez tout respecté, on n'a aucune raison de ne pas vous la renouveler, mais on ne vous la renouvelle pas.
Bien, il ne peut pas faire ça, c'est tout ce que je dis, puis je ne pense
pas qu'il puisse nier ça. Il ne peut pas faire ça, puis pas sur le plan moral,
sur le plan légal.
Le Président (M.
Pagé) : Oui, M. le ministre.
M.
Arcand :
M. le Président, il lit la moitié de la phrase : Le ministre la renouvelle
aux conditions que le gouvernement va
déterminer par règlement. Quand il y a un renouvellement, M. le Président, on
regarde l'analyse des programmes de
travaux, on valide si c'est cohérent avec la connaissance du potentiel, ce
n'est pas des petites cases, là, qu'on
remplit, là, on évalue si les travaux envisagés permettent d'atteindre les
objectifs, on évalue s'il y a des possibilités de découverte, s'il vaut la peine de poursuivre, si
le projet est exploitable. Si jamais le projet est exploitable, ils vont
aller devant la Régie de l'énergie, il va y avoir un BAPE. Il me semble que...
Puis,
en plus de ça, même si...Vous savez qu'il y a d'autres lois qui nous gèrent au
Québec. Si on avait même un pouvoir
discrétionnaire comme veut le député de Berthier... C'est ce qu'il me dit, il
veut... il trouve qu'on devrait avoir un pouvoir discrétionnaire, c'est-à-dire que le ministre choisit à son bon
vouloir. Alors, je peux simplement vous dire que, dans les lois générales qui protègent les entreprises
ou les gens au Québec, on ne peut pas refuser de renouveler sans avoir
un motif. Il faut qu'on ait un motif. Alors,
ce que j'essaie de vous dire, donc... Alors, nous, on le voit de la façon
suivante : on le renouvelle aux conditions que détermine le gouvernement
puis, si la compagnie ne le fait pas correctement, on le révoque. Il me semble
que c'est simple.
Le Président (M.
Pagé) : Je vous remercie. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
M. le Président, là, si j'ai bien compris, là, le retour à la...
Le Président (M.
Pagé) : Mais, en attendant, je précise encore une fois
l'article 36 qui dit qu'on ne peut interrompre
un collègue qui parle, et ce que je dis est bon pour toutes les personnes
autour de cette table. Je comprends qu'à l'occasion, et c'est tout à fait normal parce que c'est le sens même des
débats parlementaires, ça peut être passionné, à l'occasion, et c'est correct qu'il le soit ainsi, mais je demande de le
faire tout en respectant le temps de parole alloué à telle ou telle personne et de ne pas interpeller
les collègues pendant qu'ils sont en train de prendre la parole, s'il vous
plaît, en vertu de l'article 36.
M. le député de
Berthier, la parole est à vous.
M.
Villeneuve : Bon, merci, M. le Président. Bon, bien là, le
ministre vient de dire : Ça prend un motif, mais, si on n'a pas de
motif, c'est automatique. C'est-u ça, là?
M.
Arcand :
Il faut qu'ils respectent les conditions, c'est ça que je dis.
M. Villeneuve :
Bien oui, mais il n'y a pas de motif, donc ils respectent les conditions.
Seigneur! Ce n'est pas facile.
M.
Arcand : C'est
parce que...
M. Villeneuve : Non, non,
mais c'est parce que c'est important, là, c'est important.
Le Président (M. Pagé) :
O.K., un à la fois. Oui?
M.
Arcand : Non, non,
écoutez, ça fait trois fois que je répète la même chose, alors...
Le Président (M. Pagé) : O.K.
Alors, M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Bon, là, j'espère qu'on n'est pas en train... on
n'a pas reculé par rapport à hier. Hier, je me disais : Wow! On a avancé. C'est clair que, sur le plan
légal, l'article 24 est très clair : Le ministre la renouvelle, puis
là, si on veut être encore plus
clairs : s'il n'y a pas de motif contraire. Tu sais, on pourrait faire un
amendement, là : s'il n'y a pas de motif contraire ou pas de motif de... il n'y a pas de charge à l'encontre...
pas «de charge», mais des bris de condition, etc., mais, bon... Donc, M. le Président, là, je pense que
c'est clair sur le plan juridique, s'il n'y a pas de motif, la licence doit
être renouvelée aux conditions... là ça
répond à ma question du début, aux nouvelles conditions qui pourraient être
applicables pour le renouvellement d'un autre cinq ans. C'est ça?
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : M. le Président, il y
a eu un arrêt de la Cour suprême, et, dans cet arrêt de la Cour suprême qui
a été fait, un ministre ne peut pas faire de
l'arbitraire avec un pouvoir discrétionnaire. En d'autres termes, ce que ça veut dire, ça veut dire qu'il n'a pas le choix : lorsqu'il
a un pouvoir, s'il décide de ne pas renouveler quelque chose, il faut
qu'il ait une bonne raison, et c'est exactement ce qu'on dit dans l'article 24.
M. Villeneuve : M. le
Président?
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Je ne
suis pas juriste, mais je ne pense
pas qu'avec l'article 24
on fasse allusion à un pouvoir discrétionnaire quelconque. Moi, je ne
pense pas qu'on fasse... Il n'y a pas de pouvoir discrétionnaire là.
M.
Arcand : ...
M. Villeneuve : Pardon?
Le Président (M. Pagé) :
Juste un moment, M. le ministre. Oui?
M. Villeneuve : Allez-y.
Le Président (M. Pagé) : Oui,
M. le ministre, O.K.
M.
Arcand : Oui. Ce que je dis, c'est que, votre amendement,
vous demandez, à toutes fins
pratiques, de ne pas respecter
l'arrêt de la Cour suprême.
M. Villeneuve : Ah! d'accord,
oui. Bien, moi, ce que je...
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, merci, M. le Président. M. le
Président, tantôt, le ministre
m'a dit que... Et là je veux que... Bien,
ça serait une autre avancée, on aurait peut-être encore une nouvelle... bien, pas une nouvelle, en tout cas on aurait une certitude de plus
dans le débat qu'on tient depuis quelques heures maintenant. Le ministre a dit...
Et là je veux qu'il me précise, je veux juste qu'il me dise oui ou non, M. le Président, une entreprise qui renouvelle, qui a tout respecté, là,
bien, le ministre pourrait, pour le renouvellement de cinq ans qu'elle demande, ajouter de nouvelles conditions. C'est ça?
Parfait. Bon, alors pourquoi que, dans ces
nouvelles conditions là, il ne pourrait pas dire — parce
que c'est lui qui l'a proposé : Deux ans... deux renouvellements
maximum, un ou deux renouvellements? C'est ça que, tantôt... hier, qu'on a...
M.
Arcand : Hier, on a
dit qu'on était pour en discuter dans les règlements, qu'il pourrait y avoir
deux...
M.
Villeneuve : Parfait. Alors, nous, ce qu'on dit au ministre, M.
le Président, c'est qu'écrivons-le dans la loi si le ministre est convaincu que ça va être maximum
deux renouvellements. Moi, je ne veux pas l'avoir dans les règlements, M. le Président, les
règlements peuvent être changés. Ils peuvent s'asseoir avec l'entreprise, et
puis l'entreprise peut faire des revendications,
puis elle a tout à fait le droit de le faire, puis elle peut réussir à
convaincre le ministre finalement que ça serait mieux si on changeait
les règlements : au lieu d'avoir deux renouvellements, on en voudrait
trois. Mais moi, comme législateur, là,
j'aimerais ça qu'on mette une date de fin. Moi, comme législateur, je trouve
que ça serait raisonnable de penser
qu'on puisse avoir une date de fin, mais, dans les règlements, je n'aurai
jamais cette date de fin là à moins de le mettre dans la loi, et, si, un
jour, la loi doit être réouverte, bien, qu'on le fasse avec nous ici. Je ne
serai plus là, probablement, là, mais qu'on
le fasse avec les parlementaires qui seront là, que, ce débat-là, on le fasse à
ce moment-là. Mais, de le mettre dans les règlements, M. le Président,
moi, je ne trouve pas ça sage. Je pense que ce serait sage de mettre cela dans
la loi.
Donc,
si le ministre considère que l'amendement de mon collègue pourrait être
contestable, bien, moi, je pense qu'on
peut s'asseoir puis on peut en écrire un ici, avec l'article 24, écrire, donc,
un... faire un amendement qui viendrait dire que cinq ans plus deux renouvellements... Donc, cinq plus 10, ça ne
fait pas 510, ça fait 15. Alors là, je pense que tout le monde a bien
compris, là, je pense. Bon, est-ce que le ministre serait ouvert à ça, de
mettre une fin à cela? Parce qu'il faut bien...
M.
Arcand :
...dans une loi habilitante, alors que c'est quelque chose qui, normalement, va
dans des règlements. Pourquoi vous voulez absolument mettre ça dans la
loi habilitante? Expliquez-moi ça.
M.
Villeneuve : Bien, parce que ce n'est pas un stand de crème
glacée, ce n'est pas un permis pour un stand de crème glacée qu'on va
donner, là, c'est un... C'est probablement, là, M. le Président...
Une voix :
...
• (12 h 40) •
M. Villeneuve :
Deux minutes? C'est probablement, M. le Président, un des permis — qui
va devenir licence — les
plus importants que l'État du Québec donne et va donner. C'est pour ça, M. le Président, que je trouve ça important. Puis, si le ministre...
Parce que, moi, le ministre, il me dit... Le ministre, là, moi, ce que j'ai
compris, il dit : Je suis convaincu
que ça va être un ou deux. Parfait, mais c'est parfait, mettons-le pas dans les
règlements, mettons-le dans la loi. On respecte exactement
l'objectif visé par le ministre. Moi, je pense que, M. le Président, ce serait
très sage de le faire, puis ce serait plus que sage, moi, je pense que c'est nécessaire.
Et
là je veux me rattacher à la transition énergétique. Je veux me rattacher à la
transition énergétique parce
qu'on va revenir sur le débat, peut-être,
et je suis prêt à le refaire, mais, si c'est dans les règlements,
ça peut être deux, ça peut être quatre,
ça peut être six, puis là on peut se rendre en 2050. On peut se rendre bien
loin comme ça parce que les règlements peuvent être changés n'importe
quand. On a 45 jours pour réagir, M. le Président, à la Gazette, et
ça, ça nous échappe comme législateurs,
d'autant plus que la transition énergétique, là... Puis je le disais l'autre
jour au député de Sainte-Rose, hein? Puis là je lui fais une fleur en le
citant à nouveau, M. le Président, hein? Il trouvait que c'était important, la transition énergétique, puis que, si on pouvait
adopter le projet de loi, on l'aurait, là, puis ça pourrait être en marche.
Bien, ça, on n'a pas de problème avec ça, on
a demandé de faire la scission, M. le Président, puis on serait déjà en marche
avec la transition énergétique. Mais, bon,
on a vu que le gouvernement a refusé cela. Mais, oui, la transition
énergétique, c'est quelque chose qui anime beaucoup les Québécois. C'est
important, puis on veut y arriver, puis on veut le faire, mais là on est en
train de...
Puis
depuis le début qu'on dit qu'il y a une incompatibilité, là, de mettre
hydrocarbures versus transition énergétique.
Pourquoi? Parce que, là, avec les licences qu'on s'apprête à mettre en oeuvre,
en marche, bien, ces licences-là
vont être ni plus ni moins renouvelables, M. le Président, pour les 50,
peut-être même les 100 prochaines
années. Si on le met dans la loi, ce
que ça fait, c'est que ça fait que, s'il veut excéder le deuxième, le troisième renouvellement, si on veut, ou le deuxième renouvellement, qui fait 15 ans — oui, j'atterris, M. le Président — s'ils veulent renouveler, bien, ils ne pourront pas le faire par règlement, ils vont
devoir revenir devant les parlementaires, parce qu'on va être, à ce moment-là,
en 2025, M. le Président, en 2030, puis les parlementaires vont assurément être
très, très, très préoccupés par la
transition énergétique, comme on est l'est aujourd'hui, mais peut-être
davantage à ce moment-là.
Le Président (M.
Pagé) : Merci, M. le député. C'est tout le temps dont vous disposiez
pour échanger sur l'amendement. Je vous rappelle que nous sommes sur l'amendement
déposé par le député de Gaspé, amendement à l'article 24. M. le ministre, vous
souhaitez réagir?
M.
Arcand :
Non, ça va.
Le
Président (M. Pagé) :
Ça va? Est-ce quelqu'un d'autre souhaiterait réagir? En fait, je pense qu'il... Oui, le député de Gaspé et le député de Berthier n'ont plus
de temps, mais le député de Richelieu?
M. Rochon :
Ça va.
Le Président (M.
Pagé) : Ça va pour vous? Quelqu'un d'autre souhaiterait réagir?
Ça va? Alors, nous allons... Pardon?
Une
voix : ...
Le
Président (M. Pagé) :
Ça va, oui? Alors, nous allons disposer de l'amendement. Est-ce que
l'amendement déposé par le député de Gaspé est adopté?
Des voix :
Rejeté.
Le Président (M.
Pagé) : Rejeté. Alors, c'est ce qui nous ramène à l'article 24.
Alors, est-ce que quelqu'un souhaiterait nous entretenir sur l'article 24,
article qui compte deux alinéas? Donc, 40 minutes total pour chaque
collègue qui souhaiterait intervenir, et le député de Gaspé dispose encore de
3 min 10 s, le député de Richelieu, de
5 min 35 s, et le député de Berthier, 29 min 5 s.
Alors, est-ce quelqu'un souhaite discuter à nouveau ou...
M. Villeneuve :
Bien, moi, M. le Président, je...
Le Président (M.
Pagé) : Oui, M. le député de Berthier, je vous écoute.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Écoutez, je ne peux pas faire autrement que de revenir...
J'ai bien de la misère... Bien, je
n'ai pas le choix, vous allez me dire, de le laisser passer parce que,
bon, évidemment, le gouvernement a une majorité parlementaire. Alors, il
n'a pas une majorité
aux voix de la population, mais parlementaire, oui, alors je n'aurai pas le choix de le laisser passer. Mais, encore une fois, vous savez, M. le Président, quand un ministre nous dit :
Regardez, là, moi, j'ai un projet de loi, ça, c'est mes objectifs, moi, je pensais que ça fonctionnait comme ça,
mais je pense que ça fonctionne aussi comme ça en
général, le ministre nous fait état, M. le Président... Par la lecture du projet
de loi, on peut comprendre qu'il y a
des objectifs, et, quand on propose un amendement
qui ne vient pas risquer de faire échouer ou risquer l'atteinte de cet objectif-là,
bien, moi, je pense qu'il devrait être ouvert, M. le Président, aux suggestions
de l'opposition. Et là on ne vient pas du
tout, du tout... Avec l'amendement qui vient d'être battu, là, on ne venait pas
du tout mettre en péril l'objectif du ministre, c'est lui-même qui nous
l'a dit hier : Nous, là, par règlement, ça va être un ou deux renouvellements, hein, cinq plus cinq, 10, ou
cinq plus 10, 15. Et là, M. le Président, nous, ce qu'on dit, c'est que,
parfait, M. le ministre, on comprend votre
objectif, il est louable, puis c'est correct, c'est vous, le ministre, puis
vous avez décidé que c'est un
objectif qui devait être atteint. Bien, parfait, nous, on ne la mettra pas en
péril, l'atteinte de votre objectif, là, on ne la mettra pas en péril,
alors on vous propose un amendement, ce qui a été battu il y a quelques
instants.
Pourquoi
je fais ça, M. le Président? Je vais le répéter, mais pourquoi je fais ça? Tout
simplement parce qu'on est dans un tournant de l'histoire de l'humanité,
on est dans un tournant en termes d'économie, hein? On a une nouvelle économie qui est en train d'émerger, qui émerge de
plus en plus, ce sont les énergies renouvelables. Oui. Bien oui, bien,
je suis content de... Mais, M. le ministre,
je suis saisi. Je suis saisi, le ministre vient de s'apercevoir qu'il y avait
un chapitre I au projet de loi,
«Transition énergétique». Eh oui, nous sommes là, et c'est l'énergie, et c'est,
M. le Président, l'économie de l'avenir, et donc de... Et nous, on veut
répondre aux objectifs du ministre. C'est ce qu'on a fait.
Une voix :
...
M.
Villeneuve :
D'accord, oui. Alors, M. le Président, je n'irai pas plus loin. Je n'irai pas plus
loin, mais je devrai le laisser
passer. Nous devrons le laisser passer, mais je peux vous dire une chose :
C'est un amendement qui va marquer le projet de loi n° 106, un des nombreux amendements, mais
celui-là particulièrement va marquer le projet de loi n° 106.
Alors, voilà, M. le Président, j'ai terminé pour ma part.
Le Président (M.
Pagé) : Oui, M. le ministre, en réaction, s'il vous plaît.
M.
Arcand :
Bien, moi, la seule chose que je peux dire, c'est que, quand on regarde la Loi
sur les mines de 2013, le Parti
québécois a changé la loi pour renouveler les baux miniers pour des périodes de
cinq ans sans absolument mettre de limite de fois.
Le Président (M.
Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Là, on est dans les hydrocarbures, là, on
parle de baux miniers, là, ce n'est pas la même chose, là, on mélange...
M. le ministre, s'il veut susciter le débat, je n'ai pas de problème avec ça,
moi, je peux... Moi, j'ai l'habitude d'être plutôt avare de commentaires, mais
là, si le ministre veut susciter le débat...
M.
Arcand :
Bien non, c'est une information.
M. Villeneuve :
Bien, c'est une information, mais, comme disaient les ados, elle n'a pas rap, M.
le Président. Voilà.
Le
Président (M. Pagé) :
Alors donc, devant cette harmonie, je vais reconnaître le député
de Gaspé. Non, ça va? O.K. Alors, c'est ce qui nous permet de
disposer...
Une voix :
...
Le Président (M. Pagé) :
Pardon?
M. Lelièvre : Nous sommes insistants
mais pas bornés.
Le Président (M. Pagé) :
D'accord. Alors, je vous en félicite. Alors, nous allons disposer de
l'article 24. Est-ce que l'article 24 est adopté?
M. Rochon : M. le Président?
Le Président (M. Pagé) : Oui?
M. Rochon : Sur division. Et mon
collègue de Berthier aura un amendement sur le 25, je vous annonce tout de
suite.
Le Président (M. Pagé) :
D'accord. Donc, on va procéder à l'article 24. Est-ce que
l'article 24 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Pagé) : Sur
division? Sur division. Alors, l'article 25. M. le ministre, je vous
écoute.
M.
Arcand : Bon, alors, M. le Président : «25. Le
titulaire d'une licence d'exploration constitue un comité de suivi pour
favoriser l'implication de la communauté locale sur l'ensemble du projet
d'exploration.
«Le comité
doit être constitué dans les 30 jours suivant l'attribution de la licence
et être maintenu, selon le cas, pour la
durée de la licence si le titulaire n'effectue pas de forage ou jusqu'à
l'exécution complète des travaux prévus au plan de fermeture définitive
de puits [ou] de restauration de site.
«Les membres du comité sont choisis selon un
processus déterminé par le titulaire de la licence. Il détermine également le
nombre de membres qui compose le comité. Cependant, le comité est composé d'au
moins un membre représentant le milieu
municipal, [un] membre représentant le milieu économique, [un] citoyen et, le
cas échéant, [un] membre représentant
une communauté autochtone consultée par le gouvernement à l'égard de ce projet.
Le comité est constitué majoritairement de membres indépendants du
titulaire. Tous doivent provenir de la région où le territoire de la licence se
situe.
«Le
gouvernement détermine, par règlement, les modalités relatives à ce comité,
notamment en ce qui a trait à l'indépendance
des membres, aux renseignements [...] aux documents que doit fournir le
titulaire au comité, à la nature des frais
qui sont remboursés aux membres par le titulaire, au nombre minimal de
rencontres que le comité doit tenir chaque année ainsi qu'à la
production d'un rapport annuel par ce comité.
«Le gouvernement peut déterminer, par règlement,
d'autres modalités de consultation applicables au titulaire d'une licence
d'exploration.»
Alors, cet
article prévoit donc que le titulaire doit constituer un comité de suivi. Cette
obligation doit être mise en oeuvre dans les
30 jours suivant l'attribution de la licence et se prolonger jusqu'à
l'expiration de celle-ci. On reprend essentiellement l'article 101.0.3 de
la Loi sur les mines, qui s'applique au titulaire d'un bail minier, en y
apportant les adaptations nécessaires.
Et nous aussi, nous aurons un amendement à
proposer à cet article 25, M. le Président.
Le Président (M. Pagé) :
Souhaitez-vous déposer votre amendement immédiatement?
M.
Arcand : Oui, bien,
je vais le déposer tout de suite.
Le Président (M. Pagé) : Je
vous écoute.
• (12 h 50) •
M.
Arcand : Dans
lequel... À l'article 25 dont l'édiction est proposée par
l'article 23 du projet de loi :
1° remplacer, dans le deuxième alinéa, «si le
titulaire n'effectue pas de forage ou» par «ou, dans le cas prévu au deuxième
alinéa de l'article 89,»;
2° insérer, dans le deuxième alinéa, après
«puits», les mots «ou de réservoir»; et
3° ajouter, dans le troisième alinéa, à la fin
de la première phrase, les mots «et approuvé par le ministre».
Alors, voilà.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, je vais suspendre un court moment, le temps de faire des photocopies
pour l'ensemble des parlementaires, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
12 h 51)
(Reprise
à 12 h 53)
Le Président (M. Pagé) : Alors, nous allons reprendre les travaux et nous allons commencer par
des commentaires, explications sur l'amendement déposé par M. le
ministre, amendement à l'article 25. M. le ministre, on vous écoute.
M.
Arcand : Oui. Alors, M. le Président, l'amendement du premier paragraphe vise à prévoir que le comité de suivi doit être maintenu
pour la durée de la licence, et, dans le cas où les travaux de restauration du
site se poursuivent en vertu du deuxième
alinéa de l'article 89, jusqu'à ce qu'ils soient complétés. L'amendement
du deuxième paragraphe modifie le nom du plan afin de tenir compte des
travaux de fermeture de réservoir devant être réalisés par les titulaires de
licence de stockage. En fait, c'est un autre
élément. L'amendement au troisième paragraphe permet au ministre de s'assurer
que le processus de nomination des membres du comité de suivi établi par
le titulaire de la licence permettra au comité de jouer son rôle pleinement. Alors, c'est aussi la troisième raison de ces
amendements qui ont été apportés suite, évidemment, aux consultations
que nous avons eues au mois d'août.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le ministre. Alors,
commentaires, questions? Oui, M. le député de Richelieu, je vous écoute.
M. Rochon :
Bon, notre première surprise — on a tous eu la même réaction, M. le Président — c'est, surprise heureuse dans le cas
de cet article-là, l'ajout des mots «approuvé par le ministre». Donc, le
ministre trouve important d'approuver les comités, mais il ne trouvait pas
important d'approuver les conditions de renouvellement des licences d'exploration. Ça, c'est tout le plaidoyer, là,
qu'a fait le collègue de Berthier. Alors, évidemment, il ne nous entendra
pas regretter l'approbation, qu'il trouve
incontournable de sa part, des comités de suivi. D'ailleurs, je souhaite que
vous me permettiez, M. le Président,
de m'étonner que, dès le départ, ça n'est pas été prévu. Je trouve ça très
particulier que ce soit le titulaire d'une licence d'exploration qui
constitue, selon ses modalités à lui, selon le processus, en tout cas, qu'il détermine, lui, le comité qui sera chargé du suivi
des travaux. C'est spécial, là, que, dès le départ, le ministre n'ait
pas tenu à avoir un oeil là-dessus et que ce n'ait pas, dès le départ, été
inscrit au projet de loi. Est-ce que le ministre a des explications à cet
égard? C'est un oubli, c'est...
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Excusez, là, j'étais en train de... Juste répéter votre question, s'il vous
plaît.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député de Richelieu.
M. Rochon :
Oui, avec joie, M. le ministre. Comment se fait-il que, dès le départ, ça n'a
pas été prévu, ça, l'approbation par le
ministre? Comment ça se fait que ça n'a pas apparu dans le... que ça
n'apparaissait pas dans le texte initial? Vous y avez pensé soudainement
après?
M.
Arcand :
Après consultation. La raison est fort simple, c'est que ça a été calqué un peu
sur le projet de loi sur les mines,
et, dans le projet de loi sur les mines, il n'y a pas d'approbation de la part
du ministre. Mais, suite aux commentaires
qui ont été exprimés, compte tenu du fait qu'on parle d'hydrocarbures puis on
sait qu'il y a une sensibilité de la
part des citoyens particulièrement sur les hydrocarbures, on s'est dit qu'il
est important... Et certains des commentaires ont été faits... Je pense qu'il est important qu'il y ait un... que le
ministère ou le ministre, dans ces circonstances-là, approuve les choix
qui sont là, sur le comité de suivi... et s'assurer justement qu'on puisse bien
répondre à ce que les groupes nous ont demandé.
Le Président (M.
Pagé) : Merci.
M.
Arcand :
Alors, c'est ça. Maintenant, M. le député, tout à l'heure, vous avez dit
qu'«écoutez, le ministre ne trouve
pas important les conditions de renouvellement», etc. C'est parce que c'est moi
qui les fais, les conditions. Alors, oui, c'est moi qui va les faire, les conditions de renouvellement. Alors,
c'est important que je les approuve parce que c'est moi qui les fais.
Le
Président (M. Pagé) : M. le député de Richelieu, je vous informe
qu'il nous reste 1 min 30 s à nos travaux.
M. Rochon :
Oui. Non, c'était l'observance des conditions par les titulaires dont la
licence d'exploration dont la période
de validité se termine peut être renouvelée, hein? Les renouvellements se font aux
conditions que le gouvernement détermine par règlement, mais, en absence
du verbe «pouvoir», dont pourtant le ministre raffole, il aime mieux avoir du
pouvoir que des devoirs... alors, en l'absence du mot, du verbe «pouvoir», ce
que nous avons au texte, c'est : «Le ministre la renouvelle [...] aux
conditions que le gouvernement détermine par règlement.» Cela nous portait et
nous porte toujours à conclure qu'il n'y a
pas là, dans ce processus-là de renouvellement, d'approbation ministérielle à
la fin, comme il devra y en avoir une
relativement, là, au comité de suivi, ce dont, pour le comité de suivi, nous
nous réjouissons.
Alors, c'est ça, la
remarque que je formulais. Les membres du comité... Oui?
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Richelieu, c'est tout le temps dont nous disposions.
Alors, compte
tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 6 décembre, à 10 heures. Bonne fin
de semaine à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 13 heures)