(Quinze heures sept minutes)
Le Président (M. Pagé) :
Alors, à l'ordre, tout le monde! À l'ordre, s'il vous plaît! Je constate le
quorum. Je déclare donc la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Je demande, comme à
l'habitude, à toutes les personnes présentes dans la salle, députés et autres,
de bien vouloir mettre leurs cellulaires et tablettes en mode sonnerie.
La
commission — je
rappelle le mandat — est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi
n° 106, Loi concernant la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030
et modifiant diverses dispositions législatives. Mme la secrétaire, je
crois que nous avons un remplacement.
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. On en a deux. Donc, M.
Busque (Beauce-Sud) est remplacé par M. Drolet (Jean-Lesage) et M. Morin
(Côte-du-Sud) est remplacé par M. Fortin (Pontiac).
Le Président (M. Pagé) : Je
crois que M. Drolet (Jean-Lesage), est-ce qu'il...
Une voix : ...
Le Président (M. Pagé) : Ah!
O.K., il sera là, il sera parmi nous.
Étude détaillée (suite)
Alors, bienvenue,
tout le monde. Alors, hier, au moment d'ajourner nos travaux, nous en étions à
l'article 11 de la Loi sur les
hydrocarbures. Alors, est-ce qu'il y avait d'autres interventions avant de
disposer de l'article 11? Un article qui comprend trois alinéas,
et, je le rappelle pour les gens qui nous écoutent, à chaque alinéa, chaque
parlementaire peut disposer de 20 minutes afin d'échanger avec la partie
gouvernementale. Et le député de Richelieu dispose encore de
50 min 25 s; le député de Berthier, 54 min 40 s; et
Mme la députée de Saint-Hyacinthe, 57 min 55 s.
Alors, qui souhaite prendre la parole? M. le
député de Berthier, je vous écoute.
M.
Villeneuve : Oui, merci, M. le Président. J'ai dû m'absenter
hier de la commission. J'ai écouté les moments trépidants que j'ai ratés
en direct, je l'ai écouté donc, par la suite, en différé.
Je veux juste
vous dire, M. le Président, puis ce n'est pas un blâme, tantôt vous avez
dit : Veuillez... la sonnerie du
téléphone... les mettre en mode sonnerie. On va les mettre en mode vibration.
Mais ce n'est pas grave. En tout cas... mais ça ne fait rien, j'ai
compris, puis je l'ai mis en mode vibration. Je ne l'ai pas mis en mode
sonnerie.
Le Président (M. Pagé) : Je
pense que vous aviez bien compris le message.
M. Villeneuve : Ah oui! Tout
à fait, tout à fait.
Le Président (M. Pagé) :
Merci de me rappeler à l'ordre.
• (15 h 10) •
M. Villeneuve : Il n'y a pas
de problème. J'ai écouté donc, le peu de temps que j'ai dû quitter. Il y a eu
une discussion, et on revient constamment
sur cette discussion-là, M. le Président, puis je pense que c'est drôlement
important, la loi n° 18, projet de loi
n° 18, projet de loi n° 5. Et hier j'écoutais ça... pas hier, mais
tantôt j'écoutais ça attentivement.
Alors, M. le
Président, je vais, si vous me le permettez, là, pour les gens qui nous
écoutent, là... puis j'aimerais ça, après
ça, entendre le ministre, si j'ai dit des âneries, là, de me corriger, là. La
loi n° 18, là, c'est un moratoire fluvial qui touche le lit du Saint-Laurent et l'estuaire. Et
là, là, on a une photo ici, M. le Président, je vais la déposer. Ça, c'est
18, O.K.? Bon, «cette loi vient interdire l'activité
pétrolière et gazière dans la partie du fleuve Saint-Laurent située en amont de l'île d'Anticosti et sur
les îles se trouvant dans cette partie du fleuve». Et là, si on va à l'endos,
ici, de ce que je vais vous déposer :
«Cette loi vient interdire l'activité pétrolière et gazière dans la partie du
fleuve Saint-Laurent située en amont de l'île d'Anticosti et sur les îles se trouvant dans cette partie du
fleuve. Elle instaure une dispense pour le titulaire de permis de recherche de pétrole [et] de gaz naturel [...] de
réservoir souterrain d'exécuter...» On en a parlé hier, donc, des
travaux de recherche, donc le piquetage,
entre autres, quoique, dans le fleuve, ça peut être compliqué. «...d'un
réservoir souterrain d'exécuter [des]
travaux de recherche qui lui sont exigés par la loi et suspend la période de
validité de tels permis.» Suspend la validité
de période... «Suspend la période de validité de tels permis», alors tout ce
qui est suspendu, M. le Président, finit par retomber, là. Il y a quelqu'un qui avait dit ça un jour, hein, que
tout ce qui monte redescend, là, alors inévitablement ça va retomber.
Donc, c'est une suspension.
«Le
titulaire d'un permis de recherche de pétrole, de gaz naturel [ou] de réservoir
souterrain est exempté d'exécuter les
travaux requis en vertu de la Loi sur les mines jusqu'à la date déterminée par
le ministre, laquelle ne peut excéder le 13 juin 2014.» Ça
aussi, ça a été abordé hier.
Donc, je vais déposer
ce premier document, M. le Président. Un instant, oui, voilà. Je dépose ce
premier document pour que les gens qui nous écoutent puissent avoir accès au
site... ont accès au site Internet et pourront le retrouver. En fait, M. le
Président, ça, c'est la loi n° 18.
La loi n° 5, ce
qu'elle est venue faire, dans le fond, elle n'est venue que reconduire la loi
n° 18.
Une voix :
...
M.
Villeneuve : Bien non, mais c'est important de le dire. Et
d'aucune façon, M. le Président, là, la terre ferme... hein, d'aucune
façon sur la terre ferme, là, présentement il n'y a d'interdiction, d'aucune
façon. Ce qui fait que, présentement, il ne se passe pas grand-chose sur la
terre ferme, puis là je veux que le ministre écoute bien, là, c'est la pression populaire qu'il y a eu à l'époque, on le
sait, hein, ce fut une pression... les gens étaient en colère, et c'est le
prix du gaz. S'il n'y a pas rien qui ne se
passe présentement, ce n'est pas parce qu'il y a un encadrement puis ce n'est
pas parce qu'il y a une loi
n° 18 ou une loi n° 5, ça n'a aucun rapport. Je tiens juste à le
dire, que les gens le sachent. Ce qui veut dire que, présentement, M. le
Président, c'est vrai que ce n'est pas le far west, parce qu'il y a eu comme
une accalmie, hein, une très forte accalmie,
mais ce n'est pas parce qu'il y a une loi ou une quelconque chose qui existe
présentement qui fait que ça ne peut
pas se faire. Ça ne se fait pas parce que la pression populaire est là, les
citoyens sont mobilisés, ils ne veulent surtout pas avoir de fracturation hydraulique sur les basses terres du
Saint-Laurent, sur la terre ferme. Et donc le moratoire, parce que le
ministre, il... On ne fera pas de sémantique. Est-ce un moratoire? N'est-ce pas
un moratoire? C'est une suspension, et qui
dit «suspension», bien sûr, dit que ça peut revenir. Là, je parle juste de
l'estuaire et du fleuve, donc le lit du fleuve et l'estuaire.
Alors,
je tenais à faire cette précision-là, je pense que c'est important que les gens
le sachent. Moi, je n'ai pas de problème
à entendre le ministre, là, mais je pense que c'est important. Alors, je ne
sais pas si, M. le Président, le ministre a des choses à ajouter par rapport à cette précision-là, là. Que les gens
comprennent : à un moment donné, il faut qu'on puisse se démêler là-dedans. Moi, moi-même, puis là on
baigne un peu là-dedans ici, à l'Assemblée nationale, là, mais moi-même j'en perds mon latin par moments. Mais là j'ai
pris le temps de faire mes devoirs, de vérifier et de... Donc, là, je
dépose ce document-là pour que les gens
comprennent bien que, quand on parle de la loi n° 18, on parle de la loi
n° 5, ça n'a aucun rapport avec les basses terres du Saint-Laurent,
il n'y a rien présentement qui interdit quoi que ce soit sur les basses terres.
Évidemment, il y a des règlements à respecter, des autorisations à obtenir, ça,
je comprends tout ça, là, mais il n'y a pas
d'interdiction comme telle, formelle, il n'y a pas de moratoire, il n'y a pas
de suspension sur les basses terres du
Saint-Laurent, sur le sol, sur la terre ferme. Je ne sais pas si le ministre
veut ajouter quelque chose, M. le Président.
Document déposé
Le Président
(M. Pagé) : D'accord. M. le ministre.
M. Arcand :
Je n'ai pas dit le contraire, M. le Président.
M. Villeneuve :
Parfait. C'est extraordinaire, et j'en suis fort heureux. Bon. Moi-même, je
semblais ne pas m'y retrouver...
Le
Président (M. Pagé) : Juste un petit moment, M. le député
de Berthier. Je pense que le ministre souhaitait ajouter quelque chose.
M. Villeneuve :
Oui.
Le Président
(M. Pagé) : Allez-y.
M. Arcand :
Pardon?
Le Président
(M. Pagé) : Oui. Je pense que vous vouliez ajouter quelque
chose.
M. Arcand :
Oui. Écoutez, M. le Président, d'abord, premièrement, vous le savez, ces
dossiers-là sont complexes. Et on est tous
dans une situation dans laquelle on a tous intérêt
à s'assurer justement qu'on puisse mettre le maximum
d'ordre dans ce qui existe actuellement, parce
que, d'une part, on se retrouve, par exemple, au niveau d'une interdiction d'activité dans la partie du fleuve Saint-Laurent située en amont de l'île
d'Anticosti, mais, parallèlement
à ça, comme vous le savez, on a des cargaisons importantes de pétrole qui
arrivent. Alors, il n'y a pas d'exploration puis il n'y a pas d'exploitation dans ces régions-là, mais en même temps on a
des quantités très importantes de pétrole qui circulent à travers la navigation.
Et c'est tout le débat qu'on a au Québec, M. le Président. Est-ce qu'on veut
avoir la chance de se dire : Écoutez,
comme Québécois, si... dans des conditions qui sont correctes,
acceptées par les Québécoises et
les Québécois, dans la région principalement de la Gaspésie, selon ce que je comprends, puis ça va
même jusqu'à Rimouski, est-ce qu'on ne peut pas substituer ce pétrole au pétrole importé? Donc, si on a du
pétrole québécois, on aura moins de pétrole importé puis on
aura moins de circulation sur le fleuve Saint-Laurent.
Et c'est ça qui est tout l'enjeu
qui est devant nous. Et il faut commencer à quelque part, et c'est pour ça
que ça fait des années qu'on
tergiverse sur l'ensemble de ces dossiers-là. Puis le député de
Richelieu le sait. Dans son comté, dans sa propre
région, il y a 3,2 millions de barils de pétrole, dans le port de Sorel,
qui viennent des sables bitumineux, et ces bateaux-là
partent, se promènent sur le fleuve. Alors, oui, on a fait un effort, on a une situation dans laquelle il y a une activité comme telle qui est interdite, mais la
réalité, quand même, c'est qu'on a du pétrole qui se promène, puis du
pétrole importé, du pétrole qui vient de l'Alberta, etc. Nous, on se dit :
Voici, si on a une loi qui nous permet à tout le moins d'en produire au Québec, du gaz naturel, et si on a une loi qui nous
permet de produire du pétrole, bien, ça sera moins de pétrole qui va
circuler sur le fleuve, c'est moins de gaz naturel qui va venir de la
Pennsylvanie, etc. C'est ça.
Puis
ça ne change absolument pas nos objectifs, qui sont de réduire la quantité de produits
pétroliers consommés. On a fait
toutes les analyses, M. le Président, tous les efforts sont faits, et pour se
dire : Comment fait-on pour améliorer la situation pour qu'un jour il n'y en ait plus? Mais, malgré tous les efforts qui ont été faits, les analyses
qui ont été faites par les gens au ministère,
on est arrivés... et je peux simplement vous dire... Les groupes écologistes nous
demandaient de dire : Il faudrait que d'ici 2030 vous réduisiez
de 50 %. Et ça, c'était leur demande. On est arrivés, après toutes
nos analyses, à 40 %. Alors, c'est
une amélioration. Si la technologie évolue à un rythme qui va nous permettre
d'en faire plus, tant mieux, mais, nous, la voie réaliste, c'était de
dire : On va diminuer ça de 40 %.
Alors, je comprends
que, pour le public, c'est compliqué, parce que les gens se disent :
Écoutez, pourquoi on produit du pétrole? Puis, vous savez, je voyais encore
aujourd'hui des discussions que j'ai eues, par exemple, avec certaines entreprises pour essayer d'avoir des
bornes de recharge dans les stations-services, et, il y a des fois, ça va
bien, puis il y a d'autres fois où les
entreprises disent : Écoutez, M. le ministre, on est très ouverts à ça, on
est très intéressés à ça, mais il faut que la population aussi nous
suive, parce que, nous, nos statistiques prévoyaient une diminution de 1 %
par année de la consommation du pétrole au
Québec, diminution de 1 % par année, puis, au cours des deux dernières
années, avec les bas prix, là, ça ne s'est pas tout à fait manifesté.
Alors,
nous, on continue d'oeuvrer dans cette direction-là pour dire : Écoutez,
oui, il faut réduire les gaz à effet de serre, il faut travailler à
cela, mais en même temps il y a des entreprises qui ont eu des permis par le
passé. Si ces entreprises-là le font
correctement, pourquoi ne
produirions-nous pas notre propre pétrole ou gaz naturel, si ça se fait
dans des conditions correctes, au Québec? Essentiellement, c'est ce qu'on dit. Et ce qu'on dit, à la fin de tout, c'est qu'on
a 317 permis actuellement au Québec, 317 permis, et on a peu de choses pour les
encadrer actuellement. Et la loi qui est devant nous est une loi justement pour encadrer ces opérations-là qui... De toute façon, vous avez le choix : ou bien elles se font dans un système qui est rigoureux, ou
on laisse les choses aller telles qu'elles sont, et ça se fait dans un système qui est beaucoup moins rigoureux.
Alors, je pense que c'est ça, l'enjeu devant nous.
Puis
je comprends qu'il y a beaucoup de désinformation qui est faite un peu partout
pour dire : Écoutez, vous allez encourager les hydrocarbures, etc. Le gouvernement ne va pas investir dans ça, le gouvernement peut aider une entreprise via
un prêt, à un moment donné, quand c'est accepté, comme on l'a fait pour
Bourque, par exemple. C'était une entreprise québécoise,
on l'a aidée, bon, etc. Mais, de
façon générale, c'est au promoteur à
aller de l'avant. Nous, on est là pour décider dans quelle condition ça allait se faire. Et, dans nos règlements,
encore une fois, il y
a, particulièrement dans le
secteur de l'environnement, un élément qui touche l'acceptabilité sociale. C'est de ça dont on parle aujourd'hui, et, croyez-nous,
ce n'est pas parce qu'on va là qu'on va arrêter la lutte aux changements
climatiques.
• (15 h 20) •
Le Président (M.
Pagé) : Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de
Richelieu, je vous écoute.
M. Rochon :
Merci, M. le Président. Qu'est-ce que ça veut dire, cette phrase-là du
ministre : Pour le public, là, c'est vrai que c'est compliqué? Qu'est-ce que ça sous-entend, ça : Pour
le public, c'est vrai que c'est compliqué? C'est plus compliqué pour le public que pour nous? Qu'est-ce
qu'il y a? Le public est moins en mesure de se faire une tête que nous?
Qu'est-ce que ça veut dire, ça : Pour le public, c'est compliqué?
Je
vais vous dire, moi : Ce serait moins compliqué pour le public si le
public était correctement informé, hein? Nous réclamons cette
information pour le public pour lequel, ah! c'est compliqué et pour nous,
représentants de ces citoyennes et de ces
citoyens. Le ministre parle de beaucoup de désinformation qui se fait. Est-ce
qu'il pourrait regarder un peu dans
sa cour, M. le Président? Qu'est-ce qui est pire? Est-ce que c'est désinformer
ou de ne pas informer? Qu'est-ce que
c'est que cette histoire de désinformation? La meilleure façon, je trouve, moi,
de contrer la désinformation, c'est de donner
à tous une information juste en abondance, de ne pas la garder pour soi,
croyant que les autres ne comprendront pas. Il faut informer, M. le
Président.
M.
Bourgeois : Je pense que notre collègue prête des intentions, il
répète maintes fois ces intentions... que le ministre prête des intentions de
ne pas informer la population. Je trouve que c'est aller un peu loin.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député de Richelieu, je vous appelle à la
prudence.
M. Rochon :
Oui, d'accord.
Le
Président (M. Pagé) :
Faites attention, effectivement, pour ne pas prêter d'intention. Je pense que ce
n'était pas votre intention de prêter des intentions, mais vous êtes dans une
zone grise. Alors, je vous rappelle à la prudence, s'il vous plaît.
M.
Rochon : Et j'entends à la
fois votre appel et la préoccupation du collègue, je ne veux pas prêter
d'intentions. Je m'interrogeais simplement
sur ce que pouvait vouloir dire cette phrase : Pour le public, c'est vrai
que c'est compliqué. Et, quand je requiers que le ministre produise à cette commission
toute l'information devant nous permettre de prendre les décisions les plus judicieuses, je suis dans
une réclamation, pas dans un procès d'intention. Je n'invente rien,
chers collègues d'en face. Hier, nous avons
essuyé un refus à l'égard de l'examen que nous souhaitions qu'une commission
compétente de l'Assemblée nationale puisse
faire des règlements qui allaient découler du projet de loi n° 106. Et ça, je n'en démordrai pas. Pour moi, c'est, cet examen, la production de ces règlements,
quelque chose de tout
à fait essentiel, de parfaitement incontournable. Tant que nous contournerons ça, eh bien,
nous entacherons le processus démocratique
auquel, ici, je présume... je nous prête
l'intention de tous et toutes trouver ce processus démocratique fort important, fort
important.
Encore une
fois, le ministre a émis l'opinion qu'il valait évidemment mieux, parce qu'il semble que ce soit une évidence pour lui, produire ici les hydrocarbures consommés ici, les tirer de notre sous-sol plutôt que de les importer.
En tout respect, cette analyse me paraît
courte parce que, ce pétrole et ce gaz, encore faut-il s'arrêter à
la technique à laquelle nous aurons
recours pour les produire, ces hydrocarbures, hein? Et le problème sera toujours
sa référence à des règlements que nous n'avons pas vus, et qu'il est
possible que nous ne voyions pas, pour encadrer ces techniques d'exploitation
des hydrocarbures.
Alors, il
faut toujours avoir en tête les impacts sur l'environnement de la production québécoise d'hydrocarbures, pas seulement en
termes d'émissions de gaz à effet de serre, ça ne se limite pas à l'émission
des gaz à effet de serre, les impacts sur l'environnement, c'est
beaucoup plus large que ça. Moi, je veux bien qu'il nous dise que, tant qu'on
ne produira pas ici nos propres
hydrocarbures, que ce ne sont pas eux qui serviront de combustible pour nos
transports, bien, des camions
transporteront du pétrole d'ailleurs, des... et toutes sortes d'infrastructures
permettront ce transport, en plus des navires
dont il aime me rappeler l'existence dans ma circonscription, alors je veux
bien, je veux bien, mais, en échange, hein,
plutôt que cela, qu'est-ce que ces règlements que nous n'avons pas vus et que
nous ne verrons peut-être pas nous préparent comme avenir comme
producteurs, nous-mêmes, d'hydrocarbures? Ça, c'est la zone grise, M. le
Président, c'est l'ombre au tableau, et on
voudrait bien faire disparaître cette ombre-là qu'il n'est pas acceptable de
laisser au tableau. Ce n'est pas acceptable, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) : Ça va? Merci, M. le député de Richelieu.
Est-ce que, M. le ministre, vous souhaitez ajouter quelque chose?
M.
Arcand : Bien, écoutez, M. le
Président, moi, j'essaie de vivre dans la réalité de tous les jours, cette
réalité qui est devant nous, puis le député
de Richelieu le sait, c'est quoi dans son comté. C'est, dans le port de Sorel,
3,2 millions de barils qui partent de
l'Alberta, qui s'en viennent par train, qui traversent des régions au Québec,
qui sont près des municipalités,
etc., et dans lesquelles on doit vivre, et ça s'en va vers l'exportation en
plus, alors qu'au Québec il y a un
cas, en tout cas, au Québec, où on peut dire que c'est une histoire à succès,
c'est le cas, jusqu'ici, de Junex. Junex, par exemple, au mois de juin... qui est une entreprise qui est en Gaspésie,
c'est du pétrole traditionnel, ce n'est pas controversé, je ne crois pas
qu'il y ait eu de problématique majeure avec la population dans le cas de
Junex, bien, ils ont annoncé, entre autres,
qu'ils venaient d'avoir à la fin juin un puits de pétrole qui avait battu un
record de production d'un seul puits au Québec. Alors, plutôt que
d'avoir du pétrole qui vient de l'Alberta, qui se dirigerait, par exemple, à
Sorel, bien là, on a 9 650 barils juste avec un puits qui va pouvoir
aller et va être produit au Québec, O.K.?
Une voix : ...
• (15 h 30) •
M.
Arcand : Non, c'est la
production d'un puits, c'est le baril de pétrole qu'un puits peut produire.
Alors, ça, c'est dans le cas de Junex, O.K.? Alors, je fais simplement
vous dire qu'il y en a qui font des choses correctes.
Deuxièmement,
les hydrocarbures, il y en a dans la pharmacie, il y en a dans nos vêtements,
il y en a dans plein de choses. Ce n'est pas seulement la route, là,
puis ce n'est pas seulement le transport.
Alors, moi,
je vous dis simplement que, bon, puisque
ça existe... Je ne suis pas là en
train de dire qu'il faut qu'au Québec
on soit un grand producteur, je vous dis simplement que ça existe et que cela a
besoin d'être encadré au Québec. C'est tout ce que je dis, et c'est ce à
quoi ce projet de loi s'attaque, point à la ligne. Alors, essentiellement,
c'est ça.
Le Président (M. Pagé) :
Juste pour notre information, M. le ministre, quand vous parlez d'un peu plus
de 9 000 barils de production, c'est sur une base quotidienne,
hebdomadaire, mensuelle, annuelle? Je ne connais pas ça.
M.
Arcand : Je vais vous donner
l'information exactement, là, parce que j'ai ici le communiqué de
l'entreprise.
Le Président (M. Pagé) : Oui,
oui, juste pour qu'on puisse comprendre l'ampleur.
M.
Arcand : En fait, ils ont
dit : On a produit, avec un seul puits, 9 650 barils, environ
1 530 000 litres, en fait, ils disent : depuis la fin de ce forage en 2014. Donc, c'est un horizon
d'un an ou deux ans, là, bon. Alors, ils disent, et ça, c'est avec un puits : C'est la quantité de
pétrole la plus élevée jamais extraite d'un puits de pétrole au Québec, O.K.?
Alors, moi, je vous dis : C'est que voilà une entreprise qui a fonctionné
au cours de la dernière année, il semble y avoir de l'acceptabilité sociale
dans ce cas-là, ça semble fonctionner, ils ont eu les permis, ils ont eu les
règlements. Ça sera bientôt des licences, n'est-ce pas? Et donc on va
travailler dans cette direction-là.
Alors, moi,
ce que je dis, M. le Président, c'est qu'on a à vivre avec plusieurs demandes.
Moi, je vais dire quoi aux gens de
Squatex, par exemple, qui espèrent aussi faire le même type de production? Ils
sont dans la région un peu à l'est de Rimouski, dans les terres. Ils
font des demandes, ils essaient d'avoir du financement, etc. Puis il y en a
d'autres, puis Pétrolia,
puis quelques autres. Et eux me disent : Écoutez, c'est parce que, notre
problème au Québec, on ne connaît pas les règles du jeu, on ne sait pas exactement quelles sont les règles du jeu.
Alors, ce qu'on leur offre dans le projet de loi, c'est : voici les
permis dont vous avez besoin, voici les licences, je devrais dire, dont vous
aurez besoin à l'avenir, voici les critères,
voici les guides, vous devrez consulter les municipalités, vous devrez avoir un
comité de suivi, il y a une notion d'acceptabilité sociale dans les
règlements d'environnement, etc. Et, si ce projet de loi là semble être opposé
par la population de façon générale, bien, écoutez, on n'aura pas de projet,
c'est tout.
Alors, c'est ça, c'est de ça dont on parle dans
ce projet de loi là. Et, encore une fois, les gens ne critiquent pas vraiment notre règlement. Moi, je reviens
là-dessus, on n'a pas beaucoup critiqué notre règlement. On est en
présence actuellement d'une lutte, je
dirais, idéologique, où il y a des gens qui disent : Nous, on n'en veut
pas, de pétrole, d'aucune façon,
O.K., mais la réalité... Ils ont beau dire ça, mais la réalité, c'est qu'on en
reçoit parce que les gens l'utilisent encore. Alors, ils peuvent bien avoir cette opinion-là, mais moi, encore une
fois, je vis dans la réalité de tous les jours, je vis dans cette réalité-là, quotidienne. Puis les gens vont
bien comprendre. Tous les jours, ils utilisent une automobile, qui, on
l'espère, va être de plus en plus
électrique, mais ce n'est pas encore le cas. Alors, moi, ce que je dis
simplement, c'est qu'à tout le moins,
si on a ces entrepreneurs-là, au Québec, qui ont ces possibilités-là et qu'ils
le font correctement, bien, encadrons-les comme il faut. C'est ce que je
dis.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Richelieu, à vous la parole.
M.
Rochon : Oui, merci, M. le
Président. Alors, d'abord, le ministre a référé à l'expérience, qui lui paraît
heureuse, d'un puits pour lequel on n'a pas
eu recours à de la fracturation, sauf erreur, n'est-ce pas, M. le Président,
pour le puits qui sert d'exemple au
ministre, et avec l'exemple duquel il étaie sa thèse à l'effet que des
Québécois nombreux de cette région sont
heureux de voir sortir du sous-sol de leur territoire des hydrocarbures qui
sont nôtres. Alors, il ne s'agit pas d'un puits où il y a eu fracturation. Et le ministre, tantôt, là, il disait qu'il y
avait beaucoup de désinformation. Là, je ne peux pas dire qu'il en fait, là, parce qu'on va dire que je lui
prête des intentions, mais, sans avoir recours à la formule lui imputant
de désinformer, je souhaite encore une fois,
et je ne sais pas j'en suis à la combientième fois, lui faire remarquer que
moi, je me suis élevé contre une technique
en particulier qui s'appelle la fracturation, hein? C'est une technique dont il
est connu qu'elle a un impact, c'est
documenté, sur l'environnement. Ça fait des dizaines et des dizaines de fois
que je lui dis ça, et ça fait autant de fois que je lui fais remarquer
que ce dont s'inquiètent surtout les Québécoises et les Québécois, c'est du
recours à cette technique, hein, cette technique qui est à la base de l'épisode
malheureux de la crise du gaz de schiste au
Québec. C'est cette technique-là qui est à la base de cette crise-là. Là, il
dit que je mène un combat idéologique. Voyons donc! Bien là, moi, je veux bien, si être quelqu'un qui ne veut pas
qu'on continue d'abîmer honteusement la planète avec le recours à toutes sortes de méthodes
discutables, bien, je suis un idéologue, je l'accepte, je l'accepte puis je vis
bien avec ça. Je vis bien avec ça puis je trouve que les Québécois ont
raison de se préoccuper de cette question-là, des impacts sur l'environnement.
Alors là,
l'exemple qu'il nous a donné, bon, ce n'est pas probant. Je ne me souviens pas
de m'être élevé contre ce puits précis là, là...
M. Villeneuve : Ah! il a un
nom, «Priscilla»?
M.
Rochon : Non, ce n'est pas
le puits Priscilla, «précis, là». C'est un grand humoriste, mon collègue de
Berthier! Il y a des moments où faire un peu d'humour nous détend.
Alors, voilà
mes remarques, M. le Président. J'éviterais, si j'étais le ministre, là, à
conclure un peu rapidement à propos
de mon idéologie radicale. Et par ailleurs, là, je suis plutôt heureux, parce
qu'il semble s'inquiéter, puis il a raison, là, du transport par mégapétroliers, là, après transbordement dans ma
circonscription, alors j'en conclus qu'il est... puis ça, c'est du pétrole voué à l'exportation, alors j'en
conclus qu'il est contre le transport sur le territoire québécois sans que
nous n'ayons un seul mot à dire, du
transport voué à l'exportation. Là, il y a au moins des... il y a des questions
sur lesquelles on commence à se rejoindre.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
• (15 h 40) •
M.
Arcand : Écoutez, M. le
Président, moi, je suis en faveur du fait que, s'il y a des projets qui sont
acceptables... Comme Junex, je pense que
c'est quelque chose de bon pour le Québec dans la mesure où ça remplace du
pétrole qui vient de l'extérieur, c'est correct sur la balance
commerciale, etc.
Moi, je dois
vous dire que, sur ces questions-là, encore une fois, on le sait, il y a une
bataille idéologique. Je vais simplement
vous lire, M. le Président... Parce que, là, on en parle de plus en plus, hein,
il y avait un titre... vous savez, moi... un titre intéressant d'ailleurs, qui a été fait par les gens de Junex,
qui disent : Tout est dans la manière de poser la
question, et, dans ce point de vue là,
qui est publié dans Le Soleil puis un peu partout, on dit,
bien : «Depuis une dizaine de jours, [des] groupes de pression [...] multiplient les actions médiatiques pour
tenter de discréditer [tout ce qui se fait en hydrocarbures]. Un de ces
faits saillants est la publication d'un sondage selon lequel "les deux
tiers des Québécois s'opposeraient à l'exploitation des hydrocarbures."»
Et là tout, disent-ils, est dans la manière de poser la question. Et ce qu'ils
disent par la suite, c'est qu'ils peuvent,
eux, de leur façon... Si, par exemple, la question avait été : Les
Québécois consomment chaque année
entre 12 et 14 milliards de produits pétroliers pour... est-ce que vous
pensez qu'on devrait produire nos propres ressources pour continuer... au lieu de continuer à les importer?,
probablement que la réponse aurait été oui.
Alors, ce qu'ils indiquaient, c'est que tout est dans la façon, évidemment,
de poser la question.
Alors,
on assiste actuellement à une lutte idéologique. Je peux vous sortir, parce que
vous avez parlé de fracturation, des documents
qui indiquent que la fracturation, c'est quelque chose de très
dangereux, qu'il n'est pas souhaitable d'avoir, puis j'ai des documents,
ici, qui disent : «A great deal of exageration of the risks of hydraulic
fracturing has taken place», etc. Bon, j'en
ai des deux côtés. Si vous voulez que je vous dise que la fracturation, c'est extrêmement dangereux, j'ai la littérature pour ça. Si vous voulez que je vous
dise que la fracturation, ce n'est, je dirais, pas si dangereux que ça,
j'ai la littérature pour ça. Le
point n'est pas de dire qu'un ou l'autre... Le point, actuellement, c'est
simplement de dire : À l'intérieur
de cette loi, voici de quelle façon on va procéder. On a défini la
fracturation, on met en condition les conditions en place pour examiner toute demande qui va aller dans cette
direction-là, et, s'il y a un problème avec une majorité de la
population, on ne donnera pas le permis, on ne donnera pas la licence, en fait,
c'est tout. C'est ça qu'on dit.
Le Président (M. Pagé) : Oui,
M. le député de Richelieu.
M.
Rochon : M. le Président, le
ministre, là, il a le droit, il a le droit de faire davantage confiance à un
sondage sur le degré d'acceptation des
Québécois à l'égard de la production chez eux d'hydrocarbures, sondage qui
serait mené par l'industrie gazière et pétrolière, alors plus confiance
à un sondage mené par l'industrie qu'un sondage mené par des groupes citoyens. Il a le droit de penser que
c'est plus objectif ou que tout dépend de la façon... Il dit : Tout dépend
de la façon dont on pose la question dans un
sondage. Bon, alors, il faudrait la poser pour avoir un résultat qui donnerait
une opinion publique plus favorable à l'exploitation pétrolière, ce serait
préférable que de la poser d'une façon qui risque de ne pas produire le même
résultat, une opinion publique favorable. Je ne comprends pas...
Et tout à
l'heure, là, je note qu'il a insisté sur l'impatience de l'industrie de
connaître les règles du jeu. J'aimerais qu'il soit bien plus sensible à l'importance des Québécoises et des
Québécois de connaître les règles du jeu. Pourquoi, moi, c'est à ça que
je suis sensible? Lui, pourquoi il est sensible à l'impatience de l'industrie,
et puis, quand je lui parle de l'impatience des Québécois de connaître le cadre
réglementaire, ça ne semble pas avoir du succès, là? Moi, c'est aux Québécois que je pense, là. C'est eux qui sont
dans mes pensées constamment quand j'étudie tout projet de loi, que ce
soit sur tout pan de notre vie collective,
que ce soit sur tout secteur d'activité que ce soit. Bien, j'aimerais ça qu'on
se mette dans ces dispositions-là.
Alors, les
règles du jeu, en effet, il faudrait finir par les connaître, mais ce serait
que les Québécois les connaissent, d'abord,
puis également les supporte, les appuie, les trouve équilibrées, les trouve
réfléchies. C'est eux, là, qui doivent avoir cette opinion-là, bien avant les pétrolières puis les gazières, là.
C'est pour nos concitoyens et nos concitoyennes qu'on fait des lois. Puis ça ne veut pas dire, ça, éliminer
toute activité économique, être contre ça, ce n'est pas ça, là, mais il
faut un encadrement qui est celui que
souhaitent les Québécoises et les Québécois, pas un encadrement qui est celui
que souhaitent les pétrolières et les
gazières. On n'est pas élus par les pétrolières et les gazières, on est élus
par les Québécoises et les Québécois.
Alors, il me semble que ça va de soi de se gouverner en conséquence et puis de
s'attarder bien plus à l'impatience des Québécois et des Québécoises
qu'à l'impatience de l'industrie.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : M. le Président, on
peut bien faire un débat éternel là-dessus, moi, je vis, encore une fois, avec
la réalité. Et le gouvernement du Parti québécois, quand il était au pouvoir,
vivait aussi avec la réalité. Et la réalité était la suivante. J'ai ici un
article d'Alec Castonguay, de L'Actualité, déclaration de la première
ministre Pauline Marois : Nous allons
exploiter le pétrole du Québec.
«"Le gouvernement [doit] commencer à en encadrer
l'exploitation[...]", dit la première ministre. La voix est forte.
[Et les] propos [sont] sans ambiguïté.»
Alors, je ne
sais pas qu'est-ce qui est arrivé depuis, par la suite, parce que de la
fracturation, il y en avait en 2010. Je ne sais pas qu'est-ce qui a changé. Est-ce que c'est une stratégie pour
se rapprocher de Québec solidaire? Je ne le sais pas, mais une chose est certaine, moi, encore une fois,
je suis dans la réalité de tous les jours. Je sais qu'on a une bonne
loi. Je sais qu'on a une loi qui est très
correcte, qui encadre très bien. Le député sait également que c'est la norme
que, trois ou quatre mois après le
dépôt d'un projet de loi, il y a des règlements qui suivent. Donc, les
règlements en question, j'ai déjà donné
les notes explicatives sur ces règlements, en grande partie, et j'ai défini,
dans un règlement au mois de juillet, la fracturation et toutes ses méthodes. Je n'ai pas eu de commentaire de la
part de l'opposition sur le règlement qui a été publié. On a eu quelques commentaires de nature technique
sur ces éléments-là. Et, d'ici le printemps, les quatre règlements en question, dont on parle, seront définis, seront
publiés. Ils vont être d'ailleurs prépubliés bien avant, même,
probablement, pour avoir les commentaires des gens. Il y a un délai de
45 jours, et puis, par la suite, on donne le règlement final.
Alors, c'est
de ça dont on parle, M. le Président. Il n'y a pas de mystère là-dedans, O.K.?
Et les gens de l'opposition ont
cherché, à quelque part, à quel endroit dans la loi, là... dans une des lois,
il y avait eu... ou deux des lois, il y avait eu, à un moment donné, un règlement qui avait été
publié, etc., mais je peux vous dire que, dans la grande majorité des
lois, c'est la façon dont on procède, et un règlement, M. le Président, ça a
force de loi. Alors, voilà.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Richelieu.
M.
Rochon : Je n'ai pas
interrompu le ministre en invoquant une question de règlement sur le thème d'un
prêt d'intentions de stratégiquement nous rapprocher de Québec solidaire. Moi,
je vais lui en proposer une, stratégie, au ministre, c'est une stratégie de
rapprochement des préoccupations des Québécois. Je vais lui proposer ça plutôt.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Bien, je n'ai pas de leçons à recevoir du député de
Richelieu sur les meilleures façons de se rapprocher des préoccupations des
Québécois. Nous avons fait de nombreuses études et un nombre incalculable de
consultations auprès des Québécois, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le ministre. Alors, est-ce que
quelqu'un souhaiterait ajouter quelque chose? Ça va? M. le député de
Berthier, je vous écoute.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président.
Mme Soucy :
Je les laisse parler de stratégie. J'attends...
Le
Président (M. Pagé) : ...Mme la députée de Saint-Hyacinthe, la
parole sera à vous. Alors, pour l'instant, c'est M. le député de
Berthier. Je vous écoute.
• (15 h 50) •
M.
Villeneuve : Oui, merci, M. le Président. Écoutez, je ne pense
pas, sincèrement... et je respecte la position du ministre, mais je ne pense pas que ce soit un débat
idéologique. Je pense qu'il y a urgence d'agir. Je pense qu'il y a... à
part quelques politiciens, là, je pense que
tout le monde s'entend pour dire qu'il y a urgence d'agir. La science nous en
fait la démonstration à tous les jours. Et même que je vous dirais que les
nouvelles ne sont pas nécessairement jojos de ce temps-là quant à la vitesse à laquelle les choses se développent. Donc,
je ne pense pas que ce soit idéologique. Je trouve ça un peu triste et malheureux d'entendre cela, parce
que c'est loin d'être idéologique, je pense que c'est nécessaire d'agir.
Et j'invite le
ministre... Lorsqu'il nous parle du projet de loi, d'un encadrement, puis qu'il
nous dit que «pourquoi on ne le produit pas
ici, le pétrole, pourquoi on ne va pas le chercher dans le sous-sol, on en
importerait moins», bien, vous savez,
je pense que l'idée du cycle de vie, là... L'analyse du cycle de vie, c'est
fondamental si on veut faire les bons choix. Et, si on n'incorpore pas
cette notion-là, le projet de loi, là... tout comme Hydro-Québec le fait très
bien, d'ailleurs, bien, je pense qu'on... Le
ministre nous dit : Il faut faire de bons choix puis il faut... Mais
pourquoi on ne se donne pas les bons
outils, M. le Président? Je ne veux pas refaire le travail que j'ai fait la
semaine passée en expliquant que...
Même si le CIRAIG nous dit que l'outil de l'analyse cycle de vie, au niveau de
la qualité des données, il faut s'assurer d'avoir les bonnes données, des données de qualité, bien, comme je
disais l'autre jour, ça ne discrédite pas l'outil. L'outil, il est bon,
il est même nécessaire.
Alors,
si mettre en place ici un puits, M. le Président, faire un nouveau puits... Si
on analyse le cycle de vie de cela versus le pétrole qui se fait à
Terre-Neuve, bien, je n'ai pas fait, là, le calcul sur le cycle de vie, là,
l'analyse, là, mais j'ai l'impression que le
pétrole de Terre-Neuve va avoir beaucoup moins d'impact sur l'environnement que
pourraient l'avoir des installations ici.
Alors, je ne sais pas, moi, 1 000 puits dans la vallée du Saint-Laurent,
là, avec fracturation, avec des
pipelines pour tout raccorder ça, juste le fait de mettre ces
infrastructures-là en place, ça crée effectivement... ça doit être
comptabilisé.
Vous
savez, quand le ministre nous a dit l'autre jour, là : On pense que les
pays qui vont réduire les gaz à effet de serre risquent d'être moins pollués que ceux qui ne réduisent pas les
émissions de gaz à effet de serre, moi, je veux juste lui rappeler les pluies acides. L'autre jour, j'avais
donné un exemple qui était peut-être un peu boiteux, mais il était bon
quand même, là, avec l'idée que, si nous, on
cesse de faire des rejets dans le fleuve puis que l'Ontario le fait allègrement
ou les pays limitrophes aux Grands
Lacs le font allègrement, ce qui va passer devant Montréal et devant Québec ne
sera pas moins pollué. Mais rappelons
juste l'épisode des pluies acides, où des lacs, dans le Nord-du-Québec, M. le
Président, étaient atteints, pour ne
pas dire morts, à cause des pluies acides. Alors, la planète, on ne vit pas
dans des silos, chaque pays, là. Alors,
chaque fois qu'un pays prend des décisions... Et, si on prend des décisions
puis on ne prend pas en compte l'ensemble
de l'impact que ça a sur l'environnement, quand bien même on réduirait
l'importation de pétrole de d'autres pays, mais que les impacts pour
aller chercher celui qui est chez nous, ici, sont immensément plus grands en
termes justement de cycle de vie ou en termes d'impacts sur l'environnement, on
n'est pas plus avancés, là, M. le Président.
Alors,
moi, j'invite le ministre, à tout le moins, à réfléchir à ça, parce que j'ai
l'impression que le débat sur lequel il veut... le terrain sur lequel il veut amener le débat, à savoir le
terrain de l'idéologie, on n'est pas là, mais on n'est pas là du tout. Moi, je pense que, là, les gens y voient
leurs intérêts, et, je pense, quand je dis «les gens», les entreprises y
voient leurs intérêts et elles ne sont pas
toutes nécessairement là pour le bien commun, M. le Président, les entreprises.
Je précise qu'elles ne sont
probablement pas toutes là pour le bien commun mais souvent pour satisfaire les
versements des actionnaires, et ça, c'est un danger qui nous guette et
puis... quand on parle de bien commun, parce que ce qui se trouve dans le
sous-sol québécois, comme le ministre le dit si bien, appartient aux Québécois.
Alors,
je voulais faire ces petites précisions là. Mais je veux revenir directement
sur l'article en question. Hier, on a posé la question au ministre, à
savoir si... parce qu'on parle de protéger des rivières si jamais il y avait un
potentiel hydroélectrique, donc on met des
balises pour s'assurer que, si, un jour, ces rivières-là pouvaient être
développées sur le plan hydroélectricité, il n'y ait pas d'entrave,
notamment des licences qui auraient été accordées, qui feraient en sorte qu'il y aurait des entraves. On avait posé la
question, hier, si les parcs nationaux étaient touchés présentement. On a
vu que la réponse était oui, et ça m'amène à poser la question, M. le
Président, au niveau...
Une voix :
...
M. Villeneuve : Oui? Je dis
une fausseté? Allez-y.
M.
Arcand : Oui. Les parcs nationaux sont protégés. Il y a une
loi sur les parcs. Votre question était sur les réserves fauniques.
Le Président (M.
Pagé) : Oui, ce qui est différent, les parcs fauniques, des
parcs nationaux.
M.
Villeneuve : Moi, je vous parle des parcs nationaux, là. Il y
en a quatre. Mathieu, tu peux me
trouver l'article du Devoir,
le... je ne sais plus quelle date, il n'y a pas tellement longtemps. Je l'avais
tantôt, je l'ai laissé sur mon bureau.
M.
Arcand :
...me dit que les parcs nationaux sont protégés.
M.
Villeneuve : Je voulais aussi la déposer. Alors donc, ma question, dans
le fond, par rapport à l'article 11, on sait
qu'au Québec on s'est dotés d'une loi culturelle — je l'avais tantôt — sur le patrimoine et... Ah! voilà, je l'ai
retrouvée, donc la Loi sur le patrimoine
culturel, et on fait... on parle précisément, là, des sites patrimoniaux, de
paysages culturels, donc culturels patrimoniaux, paysages culturels
patrimoniaux. Je voulais savoir : Est-ce que... Parce qu'on a vu qu'à l'article 131... je pense, je dis ça à peu
près, là, le ministre, il a cité le numéro de l'article, là, mais, bon, il y a
un article plus loin qui donne la
possibilité au ministre d'interdire d'autres endroits. Est-ce qu'on le prend en
considération? Puis, plus que ça,
est-ce que le ministre s'engagerait, lorsqu'il y aurait des sites patrimoniaux
qui seraient choisis... Parce que c'est un peu ça, c'est un choix qu'on
fait au niveau des sites patrimoniaux culturels. Est-ce qu'il y aurait un
engagement du ministre pour les protéger?
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Bien, je pense que, dans la loi, là, si ma mémoire est bonne, me sert bien, on
parle de sites exceptionnels. Regardez, je
vais vous lire l'article 131, alors les parcs, aires protégées,
conservation de la faune et de la flore,
et on parle, à un moment donné, dans les pouvoirs particuliers du
ministre : «Conservation d'un site géologique exceptionnel
classé...»
M.
Villeneuve : Oui, géologique, on entend quoi par... On y
arrivera au 131 si vous voulez, ça ne me dérange pas, mais parce que, quand qu'on me parle de site
géologique, moi, ça ne me sonne pas, ça ne m'allume pas... Parce que je
veux juste qu'on soit en lien avec la loi qu'on a adoptée ici, M. le Président,
la Loi sur le patrimoine culturel, puis on sait qu'il y a des critères très
précis lorsque soit les MRC, ou les élus, ou la population — ça
vient des gens — veulent
s'assurer de préserver un site paysager que
peu jugent comme étant exceptionnel. Je veux juste m'assurer qu'on n'est
pas en train de mettre en péril les prémisses ou, à tout le moins, les
orientations de la loi en question.
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, M. le Président, sur ces questions-là, encore une fois, nous, on n'est
quand même pas en conflit avec les
lois actuelles. Donc, si les lois actuelles, comme la loi sur le patrimoine
naturel ou la loi qui régit les parcs nationaux,
si ces lois-là, déjà, protègent ces sites-là, ce n'est pas une loi sur les
hydrocarbures qui va renverser ça, juste que ce soit bien clair.
Le Président (M.
Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, mais je pose la question parce qu'on sait à
quel point, lorsque... Il va y avoir beaucoup de choses à vérifier, M.
le Président, quand... Si, un jour, l'État décidait d'accorder un
318e permis, parce que là il y en a
317, ce que je comprends, M. le Président, c'est qu'il va y avoir beaucoup de
choses à vérifier, à s'assurer. Tantôt, on va parler des cimetières, là. Il va y avoir beaucoup, beaucoup d'éléments à
prendre en considération avant d'aller de l'avant.
Puis juste peut-être
dire, M. le Président, que c'est parce qu'on fait une liste, hein? Je sais que
le ministre, il n'aime pas les listes, on
avait parlé... mais là, à 131, on fait une liste, puis moi, je ne trouve pas
«paysage» dans la liste. Je comprends
qu'il y a «notamment», là, hein, «d'intérêt public, notamment la réalisation
des travaux, des ouvrages et des objets
suivants». Donc, il y a un «notamment», mais... On prend la peine d'écrire des
éléments, mais l'élément «paysage culturel»
n'est pas là, on parle de géologique, mais, moi, «géologique» puis «paysage
naturel», ce n'est pas la même chose.
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
• (16 heures) •
M.
Arcand :
Bien, d'abord, premièrement, dans la loi, il faut bien comprendre une chose,
là, on n'a pas tout mentionné, O.K.,
juste... Vous comprenez qu'on ne mentionne pas tout. On mentionne ce qui est
cohérent avec la Loi sur les mines,
et ça veut dire, ça, que, s'il y a d'autres lois qui protègent notre
patrimoine, s'il y a d'autres lois, comme c'est le cas, qui protègent
aussi nos parcs nationaux, je pense que c'est très important...
Maintenant, le site
géologique, de la façon dont il est défini, il a été défini dans la Loi sur les
mines, «site géologique» veut dire :
«Un terrain dont les caractéristiques géologiques, géomorphologiques,
paysagères ou biologiques présentent
un intérêt du point de vue de l'enseignement, de la recherche scientifique ou de la conservation et
qui mérite d'être protégé en raison notamment d'une menace, de sa rareté
ou de sa vulnérabilité.»
Alors, je peux vous donner
des exemples. Par exemple, bon, le mont Saint-Hilaire, les chutes Montmorency, le parc Allard, à Chibougamau, par exemple, ne sont que quelques exemples d'endroits,
évidemment, où on ne commencera pas à forer des hydrocarbures, c'est
clair.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. Bien, j'aime bien lorsqu'on fait référence à la Loi sur les mines,
notamment au règlement de juillet qui
a été... Parce que ça va être abrogé, tout ça, là, dans la Loi sur les mines,
pour être transféré dans le projet de loi qu'on a actuellement devant nous. Parce que, là, quand on fait référence
à la Loi sur les mines, il y a énormément d'articles qui vont... Est-ce
qu'on va les laisser là? Parce qu'il y a énormément d'articles, exemple le
projet...
M. Arcand : C'est-à-dire que
la Loi sur les hydrocarbures s'est inspirée de la Loi sur les mines, et on va
l'adapter par rapport à ce qu'il y avait sur
la Loi sur les mines, là. On ne commencera pas, encore une fois, à tout
changer, je veux juste qu'on soit clairs. Vous allez le voir,
d'ailleurs.
M. Villeneuve :
Oui. Parce qu'on me dit : On va l'adapter. Le ministre fait souvent
référence au règlement qui a été prépublié
en juillet... en prépublication en juillet. Mais sur la fracturation... Mais il
va être abrogé dans la Loi sur les mines. Il ne sera plus là, donc...
M. Arcand : Non,
non, mais la fracturation, elle est dans le règlement, en tout cas.
M. Villeneuve : Oui, je
le sais.
M. Arcand :
Me Giguère pourrait vous répondre, si vous désirez.
Le
Président (M. Pagé) : Oui, alors, est-ce que j'ai
consentement pour que Me Giguère puisse prendre la parole?
Consentement. Alors, veuillez vous nommer et prendre la parole.
Mme Giguère
(Isabelle) : Alors, Isabelle
Giguère, avocate au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
La Loi sur
les mines, on va retirer de cette loi-là les articles qui concernent... Puis
vous allez le voir un peu plus loin dans
le projet de loi, dans les dispositions modificatives, on vient retirer tous
les articles qui concernent le gaz, le pétrole, les réservoirs souterrains pour les mettre dans la Loi
sur les hydrocarbures. Le projet de loi qui a été publié au mois de
juillet est effectivement un projet de loi qui est basé sur la loi...
Une voix : ...
Mme Giguère (Isabelle) :
Pardon?
Une voix : Règlement.
Mme Giguère
(Isabelle) : Oui. J'ai dit
«projet de loi»? Non? Le projet de règlement de juillet 2016 est un
projet de règlement qui est pris en vertu de
la Loi sur les mines, mais c'est un projet de loi qui ne sera jamais édicté, en
principe... un projet de règlement qui ne
sera jamais édicté, en principe. Celui-là, tel qu'il a été prépublié, ne sera
pas édicté, puisque nous publierons
de nouveaux règlements pris en vertu de la Loi sur les hydrocarbures. Et ce que
le ministre vous a dit, c'est que le
projet de loi sur... le projet de règlement qui serait tiré de la Loi sur les
hydrocarbures reprendra de grands éléments de ce qui a été prépublié en
juillet 2016, là, et qui notamment encadrait la fracturation.
Le
Président (M. Pagé) : Oui. Lorsque vous aurez fini votre
échange, Mme la députée de Saint-Hyacinthe veut intervenir. Mais
complétez votre échange.
M. Villeneuve : Ah!
bien, juste une dernière question. Où retrouverons-nous les «paysages» dans la
Loi sur les mines?
Mme Giguère
(Isabelle) : Alors, le site
géologique exceptionnel est un site déterminé en vertu de la Loi sur les
mines, il va demeurer dans la Loi sur les
mines. Mais nous, nous y ferons référence, au site géologique exceptionnel
classé en vertu de la Loi sur les mines. On va le voir un peu plus loin.
M. Villeneuve : C'est
bon. O.K.
Le
Président (M. Pagé) : M. le député de Berthier, alors, si
votre échange est complété, on va aller avec la députée de
Saint-Hyacinthe. La parole est à vous. Allez-y.
Mme Soucy :
Merci, M. le Président. Juste une petite question technique comme ça. Pourquoi
avoir fait un projet de règlement au mois de juillet, alors que, bien,
vous saviez que le projet de loi n° 106 était déjà écrit? En fait, il
était écrit, le projet
de loi n° 106, au mois de juillet. Pourquoi avoir fait un projet de
règlement? Non pas parce qu'on s'en plaint, parce qu'on peut voir un peu à quoi ça va ressembler, les règlements,
mais je me posais la question comme ça. Pourquoi avoir fait ça au mois
de juillet?
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Bien, je pense
que c'est clair que la raison pourquoi on l'a fait, c'est que c'était
essentiellement... D'abord, vous savez,
quand je vous ai parlé tout à l'heure de l'article sur la production de Junex
au mois de juin, je pense que... Et
vous savez comment ça commence, un projet de loi, puis vous ne savez pas à quel
moment ça va être adopté. Alors, pour nous, je pense que la simple
prudence exigeait de nous, d'abord et avant tout, qu'on puisse avoir le plus
rapidement possible un règlement pour pouvoir, justement — parce
que de la façon dont c'est parti là, ça risque d'être assez long — avoir à tout le moins, éventuellement, un règlement. Et le
règlement, évidemment, sera intégré à nos futurs règlements une fois que
la loi sera adoptée.
Alors, je
pense qu'on a été prudents dans cette façon de faire là pour ne pas se
retrouver, encore une fois, avec ce que
j'ai appelé depuis longtemps du far west et qui fait que des maires ne sont pas
contents parce que quelqu'un est allé forer
trop près d'une maison, parce qu'il n'y a pas d'encadrement véritable qui
existe dans ce domaine. Alors, nous, à tout le moins, on a dit : On va au moins faire un règlement sur les
éléments qui nous paraissent, évidemment, problématiques, dont la
fracturation.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy : Merci.
Je ne veux pas me répéter, sauf que, si vous aviez scindé le projet de loi en
deux, vous auriez déjà une loi à
votre actif en ce moment. Mais là, comme vous ne l'avez pas scindé... Parce que
vous dites : Bon, on ne sait pas
quand est-ce que ça va finir. Évidemment, mais, si vous l'aviez scindé, vous en
auriez déjà un, projet de loi, non pas sur les mines, mais quand même.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Oui, je
comprends, mais, encore une fois, si tout le monde, ici, me dit... Écoutez, je
ne pense pas que c'est seulement la question de la scission qui est
l'enjeu.
Mme Soucy : Non, non, non, ce n'est pas le point. Le point,
c'est qu'il y en aurait déjà un. On n'accuserait pas de retard, du moins, dans la transition énergétique.
Mais, que voulez-vous, c'est votre décision, c'est correct, sauf qu'on
aime ça des fois vous le rappeler. On peut faire des erreurs, mais on peut
avouer nos erreurs aussi.
Le Président (M. Pagé) :
Votre message est passé, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, est-ce que quelqu'un d'autre souhaiterait intervenir sur l'article 11?
Alors, M. le député de Richelieu, je vous reconnais, allez-y.
M. Rochon : Juste parce que je ne veux jamais manquer un
moment de féliciter ma collègue de Saint-Hyacinthe.
Je trouve qu'elle est sur un bon filon, elle
est sur un bon filon. D'ailleurs,
hier, elle a fait remarquer — puis, tiens, je vais le refaire remarquer — que la deuxième opposition a souscrit à
notre point de vue que ce projet de loi devait être scindé, hein? Vous
aviez voté en faveur de la motion de scission après que... Vous savez que ce
n'est pas automatique, M. le Président...
Tiens, faisons de l'information. Moi qui déteste
tant la mésinformation et la désinformation, faisons de l'information pour les
gens qui nous regardent.
Vous savez, M. le Président, qu'une motion de
scission, ce n'est pas automatique, hein, il n'y a pas qu'à la présenter, la faire voter, il faut d'abord qu'elle
subisse le test de la présidence de l'Assemblée. Il faut que la
présidence de l'Assemblée la juge recevable, et ça, ce n'est pas un exercice
partisan. Le président, il est avec un groupe d'employés spécialisés en cette
matière, et ils ont ensemble à déterminer du caractère recevable ou irrecevable
de la motion.
Alors, ils ont étudié notre motion de scission.
Le président a rendu une décision dans laquelle... — les gens peuvent retrouver ça, là, dans les
transcriptions — donc,
décision dans laquelle le président explique qu'en effet nous sommes, avec le projet de loi n° 106, en
présence d'un projet de loi scindable en quatre projets de loi qui peuvent
chacun vivre tout à fait de façon autonome.
Alors, elle
n'a pas tort, la collègue de Saint-Hyacinthe, de rappeler au ministre, qui
trouve que ça ne va pas aussi rapidement qu'il le voudrait, que nous
pourrions, s'il avait accepté notre main tendue... — et je crois comprendre
que la collègue lui tend la sienne à son
tour — nous
pourrions être en présence, dans les prochains jours, d'un projet de
loi, évidemment, qui n'incorporerait pas le
chapitre sur les hydrocarbures, lequel chapitre pourrait être étudié
séparément, après — c'est une suggestion — que le gouvernement ait pris quelque temps,
là, pour refaire ses devoirs, puis je ne dis pas ça, là, pour l'accabler, mais enfin pour revoir, là, certaines choses à
la lumière de ce que la population dit et à la lumière de nos remarques
à nous, à la lumière des remarques des groupes.
Ça,
je crois que ce serait vraiment, vraiment, là, la plus belle des perspectives.
Je sais, moi, qu'il y a, au Québec, actuellement,
des promoteurs de projet d'énergie renouvelable, hein — on est en présence, là, de projets
verts — qui
ont hâte de voir adopté le chapitre sur la
transition énergétique, et nous aussi, on a hâte, on a hâte que démarre, là, ce
type de projets qui s'inscrivent dans,
comment dire... à l'intérieur des préoccupations que les gens ont à notre
époque de recourir à des énergies qui
n'ont pas pour effet d'abîmer la planète, que nous avons bien suffisamment
abîmée déjà. Alors, en tout cas, à nouveau, on l'a tendue plusieurs
fois, la main, là, je vais finir même par développer, comment on appelle ça...
• (16 h 10) •
Une voix : Une tendinite.
M. Rochon : ...une tendinite, mais je le fais à nouveau, là,
pour démontrer une fois de plus notre volonté, notre bonne foi. On pourrait procéder au moins
prochainement. Je suis sûr que nos cabinets des leaders, là, s'entendraient
à l'adoption, là, de ce qui est consensuel
dans le projet de loi n° 106, la portion Transition énergétique.
Voilà. Alors, c'est un hommage à la collègue puis un petit compliment.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, dans cette harmonie parlementaire du côté de l'opposition officielle et
de la deuxième opposition, M. le ministre, souhaitez-vous commenter?
M. Arcand : Bien, le seul
commentaire que je peux faire, c'est : Cette loi-là, c'est une loi de mise
en oeuvre de la politique
énergétique. La politique énergétique, c'est ça, ici. Et, dans ça, vous avez un
tout : vous avez les mesures qui créent Transition énergétique Québec, vous avez une série de mesures, dont,
entre autres, un encadrement pour les hydrocarbures. Alors, M. le Président, on ne peut pas être, hein,
dans le «pick and choose», si vous me permettez l'expression, ce qui
fait notre affaire, ce qui ne fait pas notre
affaire. Cette politique énergétique là, M. le Président, c'est un tout. C'est
un tout dans lequel on met en place
les conditions qui vont nous permettre d'aller vers 2030, et d'avoir nos
objectifs, et de rencontrer ces objectifs-là,
et ça inclut tout : Transition énergétique Québec, la création de
Transition énergétique Québec, le rôle, qui est revu, de la Régie de l'énergie, Hydro-Québec, le rôle d'Hydro-Québec
dans le réseau électrique de Montréal et un aspect sur les
hydrocarbures. C'est les quatre points importants de ce projet de loi là et
c'est ce qui met en oeuvre la politique énergétique, M. le Président.
Le Président (M. Pagé) :
Ça a le mérite d'être clair. Alors, merci, M. le ministre. Ceci dit, M. le
député de Richelieu, je crois que vous souhaitez revenir. Allez-y, la parole
est à vous.
M. Rochon : Oui. Alors, dans ce document — voyez, c'est moi qui le tends, là — dans ce document, L'énergie des Québécois — Source
de croissance, Politique énergétique 2030, je vais me... Oui,
puis il y a un slogan. C'est-u un slogan électoral, ça, d'ailleurs, ou un slogan gouvernemental, Ensemble, on
fait avancer le Québec? Il me semble, j'ai vu ça dans mon comté aux élections. En tout cas, c'est
bizarre. Ça vient de me frapper. C'est peut-être un cas, là. Bon, en tout
cas, on va passer à autre chose.
Dans tout ce
document, M. le Président, savez-vous à quel seul endroit... combien de lignes
occupe le fait que le gouvernement va
présenter un cadre légal régissant l'exploration et l'exploitation des
hydrocarbures en sol québécois? C'est à
la page 60, là, puis ça occupe trois, quatre lignes de tout ce beau
document. Ça montre combien le ministre n'a pas estimé que c'était ça,
la base d'une politique énergétique moderne, hein? La base d'une politique
énergétique moderne, c'est évident que ça
repose sur une transition énergétique sur... le dos tourné le plus possible aux
énergies fossiles et le visage dirigé
vers l'avenir, vers l'avant, vers ce qui est favorable à notre futur. Eh bien,
je m'étonne, moi, que... Ça doit être rare, hein, qu'un gouvernement
adopte une attitude qui a pour effet de bloquer une législation. On prête ça à
l'opposition, normalement, hein? On appelle ça filibuster, là, tout faire pour
retarder quelque chose. Alors là...
M. Arcand : Puis
vous faites un très, très bon travail, monsieur.
M. Rochon : Oui, je vous remercie de votre... Je vous
remercie. Il dit que je fais un bon travail, alors je remercie le
ministre.
M. Arcand : Un
bon travail pour... de blocage.
M. Rochon : Mais, cela dit... Non, cela dit, il faut se
rendre compte... Parce que nous l'avons dit tantôt, mais là nous sommes deux, là, il n'y a pas que moi, il y a
aussi... puis ce n'est pas la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, là, vous savez, avec laquelle je suis censé... comment vous
dites ça? Il y a une stratégie de rapprochement, là, avec Québec solidaire.
Alors, bien, il faut croire qu'il y en a aussi une avec la deuxième opposition.
M. Arcand : ...je
ne parle pas de stratégie de rapprochement...
M. Rochon : Non, non, non,
c'est vous qui avez dit ça plus tôt, là. Alors, je veux vous faire remarquer...
M. Arcand : C'est
votre chef qui parle de ça, là.
Le Président (M. Pagé) :
Un à la fois, un à la fois, s'il vous plaît! Un à la fois, un à la fois.
M. Rochon : Je veux faire remarquer au ministre
que cette fois c'est la deuxième opposition qu'il entend dire, de concert avec l'opposition officielle, que
nous pourrions passer de cette salle de commission, dans les prochains jours,
à un grand salon bleu et puis adopter tout ce qui a un lien avec la transition
énergétique, les autres chapitres du projet de loi n° 106, et étudier
séparément le chapitre IV sur les hydrocarbures. Alors, je ne bloque pas,
moi, cette perspective, mais il me
dit qu'elle ne se réalisera pas. C'est son choix, qu'elle ne se réalise pas. Il
paraît qu'il faut tout gober ou... c'est tout ou rien. Alors, bien
dommage. Parce que moi, je trouve que le tout, il est dans les trois premiers
chapitres, le tout est bien plus là.
Le Président (M. Pagé) :
C'est tout, M. le député de Richelieu?
M. Rochon : Oui, c'est tout.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Est-ce
qu'on peut revenir, M. le Président, à l'article 11, s'il vous plaît?
Le Président (M. Pagé) :
Alors, nous sommes toujours sur l'article 11. Est-ce qu'un autre parlementaire
souhaiterait engager le débat sur l'article 11? M. le député de Berthier,
je vous écoute.
M. Villeneuve : Merci, M.
le Président. Tantôt, le ministre
faisait référence à un puits de Junex duquel est extrait ou on peut extraire 9 000 barils. Là, on
parle de façon journalière. Ça veut dire que ça prendrait, pour le Québec, en termes de... si mes calculs sont bons,
là, ça devrait prendre à peu près 25 000 puits. Si on avait des puits
comparables à celui de Junex, là, on aurait besoin de 25 000 puits au
Québec pour pouvoir satisfaire la consommation qui est la nôtre.
Et là je
reviens sur l'analyse de cycle de vie, encore
une fois, et je repose la question
au ministre : Pourquoi
ne l'inclut-il pas dans son projet de loi? Si son objectif, c'est de forer le Québec
et extraire des hydrocarbures, pourquoi n'est-il pas sensible au fait de
s'assurer de le faire de la meilleure façon qui soit, à savoir soit
installer... mettre des infrastructures au Québec,
ou soit, M. le Président, se diriger rapidement vers une transition
énergétique, s'assurer que ce qu'on
consomme, on le consomme... on consomme un hydrocarbure qui est le moins
dommageable pour l'environnement, qui
est le moins dommageable pour les effets de gaz à... de gaz de serre? Alors,
moi, je veux savoir de la part du ministre : Est-ce qu'il veut forer 25 000 puits au détriment d'une analyse
scientifique correcte quant aux résultantes que cela va engendrer en
termes de conséquences sur l'environnement? Pourquoi ne veut-il pas, M. le
Président, se donner de bons outils?
Moi, je pose
la question parce
que je suis d'accord
avec le ministre. Le ministre tantôt, il a fait un discours à savoir que, si on importe du pétrole, pourquoi
ne pas le prendre dans le sous-sol ici? Puis je le suis dans sa logique, sauf
qu'il ne faut jamais mettre de côté aussi l'impact sur les gaz à effet de serre,
il ne faut jamais mettre de côté l'impact sur l'environnement.
Alors là, selon lui, là, le plus beau puits qu'on a... le produit le plus
productif de l'histoire du Québec a été découvert, là, et, si je fais le
calcul, là, ça prendrait 25 000 puits pour satisfaire nos besoins, et
on espère juste que ces besoins-là vont
diminuer. D'ailleurs, mon collègue a fait un beau plaidoyer pour dire que si, la
transition énergétique, le ministre veut aller de l'avant, il n'y a
pas de problème, nous...une extraordinaire... demain matin, M. le ministre, puis on va être présents pour adopter I, II, III, les trois chapitres,
là, les trois premiers chapitres du projet de loi.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Bien, ça a bien tombé parce que
moi, j'ai rencontré, lors de Québec
Mines, cette semaine, des gens
du CIRAIG, qui font des analyses de cycle de
vie, et on a échangé sur un certain nombre de choses. Et tout ce que je
peux dire par rapport à ça, c'est que les analyses de cette
nature-là... D'abord, premièrement, il y a eu un certain nombre d'analyses sur les
impacts des forages, qu'on retrouve dans les évaluations environnementales
stratégiques, et il n'y a rien qui empêche
les gens qui émettent les permis, que ce soit chez nous, que ce soit à
l'Environnement, de faire appel à ces gens-là.
M. Villeneuve :
Allez-vous le faire, M. le ministre?
• (16 h 20) •
M. Arcand : Bien, parfois, on le fait. Et on doit tenir
compte, d'ailleurs, de l'évolution
des gaz à effet de serre aussi, on
tient compte de l'acceptabilité sociale, on tient compte d'une foule de
facteurs. Alors, je veux juste vous dire que ça fait partie des
pratiques qui sont reconnues. Est-ce qu'on le fait à chaque fois ou si on le
fait sur un ensemble de projets? Ça sera aux
experts des différents ministères impliqués de l'évaluer. Mais une chose est
certaine, en 2013, je pense, il y a
eu déjà des études qui ont été faites sur ces éléments-là, puis ils n'ont pas
l'air à être des gens en chômage.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui. M.
le Président, ça prend une volonté politique aussi, là, et assurément que, si
on le faisait de façon... Je crois, je crois
qu'il faut le faire, peut-être pas de façon systématique, mais il faut le faire
plus qu'une fois, à l'occasion. En
fait, il faut le faire pour chaque projet, savoir si ce projet-là... quelle
sera l'incidence. Et pourquoi le ministre ne veut-il pas l'inscrire dans
sa loi?
M. Arcand :
...peux pas. M. le Président, je n'ai pas à décider...
M. Villeneuve :
Bien, voyons donc!
M. Arcand :
On a des experts qui examinent cela et qui vont juger bon de prendre les
meilleures pratiques et d'interpréter ce qu'on entend par «meilleures
pratiques». Ça peut impliquer une étude sur le cycle de vie, ça peut impliquer
une étude sur l'acceptabilité sociale, ça peut impliquer une série de choses.
Mais, moi, ce que je dis encore une fois,
c'est que, pour l'instant, le grand objectif que nous avons, c'est, au départ,
de réduire les émissions de gaz à effet
de serre. Mais ce n'est pas parce qu'on le fait qu'il faut exclure l'autre
aussi. Alors, je fais simplement vous dire que ce n'est pas moi qui a à
décider si on en fait ou en n'en fait pas.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, M. le Président. À qui, finalement... Qui s'oppose au fait que ça soit
inscrit dans le projet de loi? Qui s'oppose à cela?
Le Président
(M. Pagé) : M. le ministre.
M. Villeneuve :
Qui? Moi, le ministre, il me dit, M. le Président... Puis si vous saviez à quel
point je le considère et je sais
qu'il est de bonne foi, mais là il y a une question qui se pose. Pourquoi on
n'est pas capables, ici, là, M. le Président, de s'assurer que, dans ce projet de loi là, on fasse les choses, sur le
plan scientifique, correctement? Qui s'oppose à ça? Moi, je ne m'y
oppose pas. Moi, je ne m'y oppose pas.
M. Arcand :
M. le Président, la question ce n'est pas d'être pour ou contre. On dit dans
nos textes de loi : Nous allons
le faire selon les meilleures pratiques reconnues. On n'est pas, à chaque
étape, à commencer à dire : Écoutez, vous devez procéder de telle façon, et se substituer, M. le Président, aux
experts. On fait une loi habilitante. Dans, cette loi-là, on donne un
certain nombre de principes et par la suite...
Maintenant,
quand on publiera le règlement, si l'opposition envoie un commentaire pour
dire : Écoutez, il faut, à chaque fois, qu'il y ait une étude de
cycle de vie, on l'examinera. Mais ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'on a
en notre présence une loi habilitante. On ne
peut pas commencer à examiner chacune des étapes. On a déjà 269 articles
qui vont extrêmement loin dans le détail et,
comme on est dans des processus scientifiques, je veux dire, on peut aller
encore plus loin. Mais, à un moment donné,
il faut que ça arrête, que ce soit encadré, et ce sera aux experts... Nous, on
pense qu'en indiquant «les meilleures pratiques reconnues», c'est les
meilleures pratiques reconnues.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, bien, écoutez, M. le Président, le ministre, lorsqu'il me dit que, dans le
projet de loi, il se fie aux experts... puis je pense qu'il fait bien de
se fier aux experts, mais il y a des choix politiques aussi. Il y a des choix politiques dans un projet de loi, là. Là, moi, je
veux bien, les contes de fées, là, mais il y a des choix politiques, et il y
a des choix qui m'apparaissent, en tout cas
a priori, être des choix contestables quant au fait de mettre ou de ne pas
mettre.
Et
là je ne veux pas revenir... mais je vais y revenir pareil. Vous savez la
bataille qu'on a faite à l'article 5. Le député de Dubuc a même compté les heures sur l'article 5. Alors, on
a fait cette bataille-là, M. le Président, parce qu'on demandait qu'entre
autres... Dans les définitions de «pétrole» et «gaz», moi, je proposais qu'on
mette une définition scientifique, ça a été
refusé. Ça veut dire que la décision à l'article 5, sur les gaz et le
pétrole, c'est une décision politique. Moi,
je veux bien, là, mais, à un moment donné, là, il y a des contradictions. Moi,
en tout cas, je considère qu'il y a certaines contradictions ici, là,
parce que, quand ça fait l'affaire, on dit : Bien, on se fie aux
meilleures pratiques, puis c'est les scientifiques,
les experts qui vont décider, mais, quand on arrive avec des éléments qui sont
dans le projet de loi, mais qui ne sont
nullement scientifiques puis qu'on dit : Bien, pourquoi vous n'y allez pas avez la
science?, bien, on nous dit : Bien là, non. Là, tout à coup... Là, on sent qu'il y a des... il semble y avoir des... je ne veux pas porter
d'intentions, mais il semble y avoir des intérêts obscurs derrière tout
ça.
Et
d'ailleurs est-ce que j'ai rêvé ça, moi... puis, mon collègue, si jamais je
dors, réveillez-moi, frappez-moi pas trop fort, mais est-ce que j'ai rêvé ça, moi, M. le Président, la semaine
passée ou il y a deux semaines, le discours du ministre, c'était que, aïe! ça va être compliqué, ça, là,
pour l'industrie pétrolière et gazière avant qu'ils passent à travers de
tout ça? Puis j'ai vu un communiqué passer,
mais j'ai dû rêver. Est-ce que j'ai vu un communiqué passer, des pétrolières et
gazières, qui ont hâte qu'il soit adopté? Là, à un moment donné, je ne sais
pas, là, on nous dit que...
M. Arcand :
Le recteur de l'Université du Québec à Trois-Rivières — je ne
pense pas qu'il travaille pour les pétrolières et gazières — lui
aussi a hâte. Et beaucoup d'autres groupes, également, ont hâte.
M. Villeneuve :
Oui, mais moi, je ne le sais pas, là, si... J'ai été en affaires pendant plus
de 20 ans, là, et puis, quand je
voyais des nouvelles réglementations s'en venir, là, puis je voyais que ça
serait plus compliqué, il faudrait que je paie un analyste, il faudrait que je paie quelqu'un à
l'administration de plus pour pouvoir me sortir de cette nouvelle
réglementation là du gouvernement, bien, je
ne tapais pas des mains, je vais vous dire, puis j'espérais qu'ils changent
d'idée peut-être puis qu'ils ne viennent pas trop brouiller les cartes.
M. Arcand :
Peut-être, mais, les entreprises, ce qu'ils veulent, c'est de la prévisibilité.
Allez n'importe où... Moi, je fais des
missions économiques assez souvent pour le Plan Nord, pour tout ça. Les
entreprises ne sont pas là en train de nous dire : Écoutez... Évidemment,
ils vont toujours se plaindre, ils vont dire : Écoutez, c'est trop
compliqué, vous avez trop de
procédures, votre processus décisionnel, il est trop long. C'est toujours la
même chose. J'entends toujours ce même
genre de discussion. Ce que les entreprises, quand même, veulent avoir, c'est
d'abord et avant tout de la prévisibilité : Donnez-moi le cadre
dans lequel je dois évoluer. C'est ça qu'ils demandent et c'est ça qu'ils vont
avoir ici. Alors, les entreprises veulent
savoir ça. Parce que le problème, c'est qu'ils ne vont pas investir s'ils n'ont
pas au moins un cadre dans lequel ce soit cohérent et dans lequel ils
vont pouvoir évoluer.
Puis
il n'y a pas juste les entreprises, M. le Président. Les municipalités nous
disent : Donnez-moi un cadre dans lequel
on va avoir un guide, dans lequel on va pouvoir évoluer, O.K.? Alors, les gens
nous demandent ça, puis les groupes, les... tout le monde, tout le monde
me demande ça.
M. Villeneuve :
Oui, mais est-ce que le ministre entend aussi les entreprises lui dire que ce
serait le fun que vous vous entendiez
avec l'opposition parce qu'eux autres, ils veulent de la prévisibilité, puis,
pour eux autres, la prévisibilité, là, c'est de s'assurer qu'ici, au Parlement,
là, quand on vote une loi, là, bien, cette loi-là soit votée le plus
unanimement possible, parce qu'une loi qui
est passée ici, au... Eux, ils n'aiment pas ça, une loi qui est passée, là,
sans... en tout cas, avec pas très d'assentiment de l'opposition. Ils
n'aiment pas tellement ça. Ça, c'est très clair. Et c'est pour ça que j'invite le ministre à la collaboration, et ça, il
ne peut pas le nier, qu'on ne lui a pas fait des propositions depuis le
début de... Parce que moi, je suis ici
depuis le quatrième chapitre, là, je n'ai pas assisté au premier, deux et
trois, là, mais, depuis le quatrième chapitre, je me rappelle de lui
avoir tendu la main à plusieurs reprises et à chaque fois j'ai eu une fin de
non-recevoir, M. le Président.
Mais enfin moi, je
soulève ça, là, je remarque ça. Je remarque... Puis, à un moment donné, j'ai le
discours que «nous, on se fie à la science», puis, quand on veut s'assurer
que les articles sont basés sur la science, bien, des fois on nous dit : Ah! bien non, là, ce coup-là, non, la science,
ce coup-là, non. Alors, moi, je me pose des questions. Qui a intérêt à
ce que par moments la science parle et par moments la science soit occultée?
Puis je suis convaincu que ce n'est pas le ministre. Mais moi, je veux savoir
pourquoi on agit de cette façon-là du côté gouvernemental.
Le Président
(M. Pagé) : M. le ministre.
M. Arcand :
M. le Président, je pense qu'il faut croire en nos institutions. Puis lisez ce
qu'il y a à l'intérieur de la loi, nos règlements, nos institutions, et,
si on ne croit pas en nos institutions, là, c'est un autre problème.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Berthier.
• (16 h 30) •
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président, merci. Hier, il y a
eu une question qui a été posée ici en mon absence, je tiens à le redire, mais j'ai capté ça sur la télé,
et quelqu'un a posé la question à savoir, ici : Est-ce que le projet de loi
n° 106 va faire en sorte que la loi
n° 18 et n° 5 vont tomber caduques? Le ministre a dit qu'il
arriverait avec la réponse. Bien, il n'a pas dit quand, je pense, là.
Une voix :
...
M.
Arcand :
Veux-tu répondre? Elle va répondre.
M. Villeneuve :
On a une réponse.
Le Président (M.
Pagé) : Me Giguère.
Mme Giguère (Isabelle) : Comme c'était difficile de venir modifier cette
loi-là... Parce que la loi n° 18 et la loi n° 5 ont pour effet
d'exempter, mais en même temps de créer un moratoire, d'interdire l'émission...
Une voix :
...
Mme Giguère
(Isabelle) : Non, non, mais, dans le fleuve et l'estuaire, on interdit
l'émission de permis.
M.
Arcand :
Une interdiction.
Mme Giguère (Isabelle) : Oui, pas un moratoire, excusez-moi. Vous allez
voir, par amendements, on reprend les articles.
Alors, on va reprendre notamment l'interdiction d'émettre des licences dans le
fleuve et l'estuaire, et on reprend aussi l'article sur l'exemption des
travaux.
Ce
sont des amendements qui vous ont probablement été remis, là. Il y en a un à
12.1 et, l'autre, il faudrait que je vous le trouve, là, mais on ne
laisse pas... On va laisser aller la loi n° 18 et la loi n° 5. Elles
vont continuer d'exister, mais donc,
finalement, elles ne deviennent pas... elles vont devenir un peu caduques
d'elles-mêmes, puisque l'exemption va valoir pour les permis mais qu'il
n'y aura plus de permis, mais ça va être dans la Loi sur les hydrocarbures.
M. Villeneuve :
La totalité sera dans la Loi sur les hydrocarbures? C'est ça que je veux
comprendre.
Mme
Giguère (Isabelle) : Bien,
c'est-à-dire qu'il y avait l'article... La loi n° 18, il y avait un
article qui disait qu'on résiliait
les permis dans le fleuve et l'estuaire. Ça, on n'a pas besoin de le reprendre.
Les permis sont déjà résiliés. Donc, ce qu'on reprend, c'est
l'interdiction d'émettre des licences dans le fleuve et l'estuaire.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Richelieu.
M.
Rochon : Oui. Merci, M. le
Président. Le ministre vient de nous parler de l'interminable attente du
recteur Daniel McMahon, qui espère la création de Transition énergétique Québec
dans les meilleurs délais. Bien, nous aussi. Nous aussi.
M. Villeneuve : Bien oui, ça
tombe bien. On va l'appeler.
M.
Rochon : C'est ce que je
disais tout à l'heure au ministre. Il a émis ce... 24 novembre, c'est
aujourd'hui, ça?
Une voix : ...
M. Rochon : Ah! bien oui. Alors, le
recteur de l'Université du Québec à Trois-Rivières «espère l'adoption prochaine
du projet de loi concernant la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030
devant mener à la création de Transition énergétique Québec».
«Le recteur
rappelle que chaque jour supplémentaire d'attente constitue une entrave à la
consolidation de la position de l'UQTR parmi les leaders mondiaux du
secteur des énergies propres. "Nous sommes confiants — dit-il — que
les membres de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et
des ressources naturelles s'assureront de participer
activement, et sans partisanerie, aux travaux de ce projet de loi afin que
Transition énergétique Québec puisse être mis en place dans les
meilleurs délais. Il y va ici du positionnement du Québec et des instituts de
recherche qu'il finance, ainsi que de l'atteinte des objectifs liés à la
diminution de notre empreinte environnementale."»
Bien, je suis
d'accord. Je suis d'accord, puis on a même dit au ministre quelle était la
formule. On le lui répète depuis le
début de l'examen de ce projet de loi. On le lui a dit lors de l'adoption de
principe du projet de loi n° 106, la formule, c'est la scission. Puis ça va aller vite à part ça, parce que,
les 70 heures que nous avons passées à l'étude du n° 106, eh
bien, les trois premiers chapitres, les trois premiers chapitres, hein, il y a 111 articles,
à peu près, là-dedans, ils ont nécessité une
vingtaine d'heures. Pourquoi? Parce qu'on n'a pas de différends fondamentaux,
hein? On n'en a pas. On est d'accord,
on est d'accord. On est d'accord sur ça, la transition énergétique. On pourrait
aller de l'avant, on pourrait faire plaisir au recteur de l'UQTR...
M. Villeneuve : Et à plein
d'autres personnes.
M. Rochon : ...et à plein d'autres
personnes. J'en ai rencontré, moi, des gens de l'industrie des énergies renouvelables, qui m'ont dit, eux autres
aussi : Aïe! Ça presse, là, on en a des projets, là, pour le Québec, qui
vont emballer les Québécois, puis on
aimerait ça que vous fassiez écho davantage de votre enthousiasme à l'égard de
ce Québec tourné vers l'avenir. Je leur ai dit : Certain, je le
fais depuis le début. Je vais insister davantage là-dessus.
Alors,
écoutez, il y a un consensus actuellement au Québec, mais il ne se situe pas
sur le chapitre IV. Pourquoi ne pas
d'abord, d'abord, tabler sur ce consensus? Je veux bien, là, que le ministre
nous réponde : C'est un tout. Mais lui, il trouve ça, mais le président de l'Assemblée nationale ne trouvait pas
ça, lui. Il n'a pas trouvé ça, lui, puis c'est une instance se voulant
objective. Il est entouré...
M. Villeneuve : D'experts.
M.
Rochon : Il est entouré
d'experts qui ont trouvé que chacun des chapitres de cette loi vit de lui-même.
Alors, on pourrait satisfaire le recteur de
l'UQTR, on pourrait satisfaire les promoteurs, là, de projets verts, dans le
domaine des énergies renouvelables.
On pourrait tout faire ça sans partisanerie, sans partisanerie. Parce que, si
on campait, nous, si on campait, là,
l'attitude partisane, on ne lui ferait... on ne lui tendrait pas la main comme
ça. Non, on continuerait, là, à étudier le chapitre qui ne fait pas notre affaire... Puis c'est sûr que ça va
moins vite. Ça va moins vite aussi parce qu'il ne produit pas ce que nous souhaitons qu'il produise, là,
comme documents pour que nous puissions nous faire vraiment une idée,
avoir le vrai portrait, là.
Alors, ce
n'est pas nous, là, qui ne voulons pas. Nous, on veut. On veut. On veut
beaucoup, en plus, là. J'ai fini. Je pense que le ministre... Je sens
que le ministre veut parler.
Le Président (M. Pagé) : Oui.
Allez-y, M. le ministre.
M.
Arcand : Oui, bien, écoutez,
je sais qu'on va faire... Je suggère que, tout à l'heure, dans quelques
secondes, on prenne une pause. Mais, M. le
Président, encore une fois, là, confusion dans le Parti québécois. Le chef de
l'opposition a dit clairement qu'il allait révoquer le projet de loi
n° 106, là. Dans le projet de loi n° 106, il y a tous les aspects
verts, la transition énergétique, etc., plus
l'encadrement des hydrocarbures. Alors, s'il révoque le projet n° 106, ça
veut dire qu'il révoque Transition
énergétique Québec, il révoque la réforme de la Régie de l'énergie, qu'il
révoque les investissements d'Hydro-Québec et qu'il va révoquer la Loi
sur les hydrocarbures. Alors, c'est ça, mon commentaire.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, à ce moment-ci, nous allons...
M. Rochon :
Oui? Vous ne permettez pas...
Le Président (M.
Pagé) : ...suspendre pour...
M. Rochon :
On va laisser ça en suspens comme ça?
Le
Président (M. Pagé) : Je pense que vous allez pouvoir revenir
après la suspension. Nous allons suspendre un court moment. La parole sera à vous pour compléter, et ensuite on va
reconnaître Mme la députée de Saint-Hyacinthe, qui souhaiterait
également participer au débat.
Alors, on suspend
pour une pause santé quelques minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à
16 h 38)
(Reprise à 16 h 43)
Le Président (M.
Habel) : Alors, nous reprenons nos travaux. Le député de Richelieu
avait la parole, alors je lui cède...
M. Rochon :
C'est-à-dire qu'il ne l'avait pas, mais il la requérait, M. le Président, après avoir entendu le ministre dire
que le chef de l'opposition avait déclaré qu'il mettrait au rancard le projet de loi n° 106, si elle devait devenir loi, aussitôt son arrivée au pouvoir. Je pense
que tout le monde aura compris, peut-être à l'exception du ministre,
que ce que le chef de l'opposition mettrait au rancard, c'est ce projet de loi si, devenu loi, il n'a pas, au cours de nos travaux, changé. Encore une fois, ce ne sont pas les trois premiers chapitres qui posent problème. Que personne ne pense, dans l'industrie des énergies renouvelables, qu'un gouvernement du Parti québécois tournerait le dos à ces énergies. Mais non,
personne ne pense ça. Je suis sûr qu'il n'y a pas un seul promoteur de projet d'énergie renouvelable, là, qui pense
ça. Voyons donc! On réclame depuis le
début de cette commission le contraire. On l'appelle de tous nos voeux, la
transition énergétique. On veut voir adopté le chapitre sur la
transition énergétique. Je viens de faire un plaidoyer en partant du désir
exprimé par le recteur de l'UQTR dans un communiqué daté de ce jour même.
Alors, que personne
ne cultive de crainte à propos des projets d'énergie renouvelable et de tout ce
secteur. Nous y adhérons, nous appelons le développement de ce secteur de tous
nos voeux et nous sommes, là-dessus, au diapason
des Québécois et des Québécoises. D'ailleurs, encore
une fois, c'est sur ce consensus québécois
qu'on devrait bâtir en procédant rapidement
à l'adoption de la loi faisant naître Transition énergétique Québec.
C'est tout, M. le Président.
Le Président (M.
Habel) : Est-ce qu'il y a une intervention? M. le ministre.
M.
Arcand : Bien, dans son intervention, il a dit «révoquer
le projet de loi n° 106». Là, j'ai des explications un peu différentes, là, du député de Richelieu,
mais, bon, écoutez, moi, je suggère qu'on retourne aux articles
du projet de loi.
M. Rochon :
Oui. Je pense qu'on a une sous-question.
Le Président (M. Habel) : Alors, je vous rappelle que nous sommes toujours
sur l'article 11. Mme
la députée de Saint-Hyacinthe, vous aviez demandé la parole.
Mme
Soucy : Oui, bien, avant la
pause, mais j'ai eu le temps de discuter. C'était juste une petite remarque
sur une erreur au niveau des articles, et puis on a fait ça pendant la pause.
Alors, c'est fait. Ce n'était pas vraiment de... C'était très technique. Alors,
c'est beau.
Le Président (M.
Habel) : Parfait. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 11?
M. le député de Richelieu.
M. Rochon :
Merci, M. le Président. Oui, en effet, à l'article 11, la sous-ministre et
le ministre, bien entendu, se rappelleront
qu'hier je souhaitais avoir plus d'information sur ces cours d'eau dont la
puissance naturelle égale ou excède 225 kilowatts au débit ordinaire
de six mois. On m'a parlé d'une liste qui sera produite. Je souhaite m'enquérir
de la production de cette liste. Ce n'est
pas la fin du monde si ce n'est pas fait maintenant, là, mais, avant de
l'oublier, est-ce que nous avons un document à produire à ce sujet du
côté du gouvernement?
Le Président (M. Habel) : Je vais demander le consentement pour que
Mme Asselin puisse prendre la parole. Consentement.
Mme Asselin.
Mme Asselin
(Luce) : Merci, M. le Président. Luce Asselin, sous-ministre associée
à l'Énergie.
En fait, je ne parlais pas de... Je disais que
j'avais une liste que je devais consulter pour vous donner quelques exemples de ce que ça pouvait représenter comme
type de rivières, et on peut parler
ainsi de rivière aux Outardes, rivière la Romaine,
rivière Manicouagan, qui sont des exemples. On parlait de rivières pouvant
avoir un potentiel de développement hydroélectrique.
Alors, ce sont ces rivières-là et quelques autres. Je prendrai soin vraiment de
l'avoir sous les yeux, mais au moins, aujourd'hui, je peux vous indiquer
cette information.
Une voix : ...
Mme Asselin (Luce) : Romaine,
Outardes, Manicouagan.
Le Président (M. Habel) : M. le
député de... M. le ministre.
M.
Arcand : La députée
de Saint-Hyacinthe veut savoir pour la rivière Yamaska.
Mme
Soucy : Vous êtes comique, M. le ministre. D'ailleurs, j'attends toujours qu'on règle les
problèmes dans ma rivière Yamaska. Ça fait
que ne parlez pas de ça parce que je vais remettre le problème sur la table, ici,
et ce n'est pas la commission pour ça. Mais, non, je parlais de la
Romaine, en fait. On sait que la Romaine est utilisée, bien, pour l'hydroélectricité.
Mme
Asselin (Luce) : Oui, mais
je vous donne le type de... Parce
qu'on référait hier à un nombre de
kilowattheures en débit naturel.
Alors, je voulais, hier, camper un exemple parce qu'on se disait :
C'est petit, c'est grand, c'est... Bon. Alors, voilà, c'était l'objet de
ma précision.
Le Président (M. Habel) : Merci. Est-ce
qu'il y a une intervention? M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Bon, avec les exemples,
là, que la sous-ministre nous donne, je dois donc conclure que la vaste majorité des rivières n'est pas protégée, là,
incluant les affluents du fleuve comme Richelieu, Yamaska, L'Assomption,
etc., ne répondant pas aux critères énoncés, là, dans l'article 11, hein?
Mme
Asselin (Luce) : Ce sont de
nombreux cours d'eau, M. le Président, vraiment. Je vous donne là quelques exemples, mais ça couvre quand même
une grande partie des cours d'eau à potentiel de développement hydroélectrique avec cette donnée qu'on a
partagée dans l'article 11.
M. Rochon : Alors, il ne serait donc
pas bête d'obtenir la liste. Il me semble, hein, que ça saurait nous... ça intéresserait
la députée de Saint-Hyacinthe, monsieur. Je vais essayer comme ça maintenant,
peut-être que je vais avoir plus de chances
d'obtenir des choses. Non, mais Yamaska, c'est aussi en partie dans ma circonscription, la rivière Yamaska. C'est notre lien, la rivière Yamaska.
Le Président (M. Habel) : Est-ce
qu'il y a une intervention?
M.
Arcand : Écoutez,
la liste, on pourrait vous la donner au courant de la semaine prochaine.
• (16 h 50) •
M. Rochon : Merci.
Le Président (M. Habel) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Sans
avoir la liste immédiatement, est-ce
qu'on peut savoir, exemple, de la
plus petite à la plus grosse, sans
avoir tout ce qui va au milieu? Juste pour faire une comparaison, parce qu'entre la Romaine puis la rivière Saint-Jean, chez nous, là, il y a tout un monde,
parce que la rivière Saint-Jean, chez nous, elle a peut-être trois mètres
de large, là. Est-ce qu'on peut avoir une des plus...
M.
Arcand : Quand on
parle de 225 kilowatts, là, on parle d'un débit quand même assez
important.
M. Villeneuve : La rivière
L'Assomption n'est pas là-dedans. Ça me donnerait une idée.
Mme Asselin (Luce) : Je vais
vérifier. De mémoire, je ne veux pas vous induire en erreur...
M. Villeneuve : O.K. Mais on
parle de 225, c'est ça, qui seraient touchés?
M.
Arcand : Kilowatts.
M.
Villeneuve : O.K. Puis, M. le Président, je ne suis pas un
expert en barrages, là, mais je trouve que l'adéquation entre ce qui est protégé versus l'espace
nécessaire à construire un barrage... parce que c'est 20 mètres, hein,
c'est ça, de la rivière qui est protégé et puis... Est-ce que, si on
protège 20 mètres...
M.
Arcand : On peut
ajouter, là. Dans l'article, le ministre peut ajouter.
M. Villeneuve :
Ah oui! C'est ça. O.K. Ça veut dire que, s'il y avait un bassin nécessaire à
construire pour alimenter le barrage, bien là, on pourrait parler de
kilomètres. Bien, en tout cas, mettons, des demi-kilomètres, facile, facile. Donc, de 20 mètres, on passe à
500 mètres. On pourrait. Ça pourrait être ça. Ça donne quand même beaucoup
de latitude. Pourquoi...
M.
Arcand :
...hypothétique.
M.
Villeneuve : Oui, tout à fait, mais c'est là pareil. Donc, ce
n'est pas moi qui amène les hypothèses, là. Les hypothèses, on les
construit à partir de ce qu'on a devant nous, là. C'est ce qu'on a devant nous,
donc...
Mais c'est parce que je me dis : Pourquoi
20 mètres? Ça risque d'être beaucoup plus que ça, de toute façon. Pourquoi
20 mètres? Ça risque d'être 100 mètres, chaque bord. Déjà,
100 mètres, 300 pieds, encore là, je pourrais comprendre, parce que,
là, c'est sur tout le long du cours d'eau, de sa tête jusqu'à son exutoire.
C'est ça?
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Encore une
fois, on va vous donner la liste la semaine prochaine et puis on va répondre de
la meilleure façon possible. Mais, dans l'article, on se donne la flexibilité,
là, de pouvoir gérer ça de façon efficace.
Le Président (M. Habel) : Merci.
J'ai vu que la députée de Saint-Hyacinthe voulait intervenir.
M.
Arcand : Ça
fonctionne pour les mines, en passant.
Le Président (M. Habel) : Mme la
députée de Saint-Hyacinthe. Mme la députée.
Mme
Soucy : Oui. Non, mais, à moins que je me trompe, mais, je veux dire,
c'est positif. Tu sais, s'il y a plus que 20 mètres, c'est juste positif. Tu sais, il n'y a pas de côté
négatif à ça, là, à moins que je me trompe, là, mais c'est juste mieux, parce qu'on le protège. En fait, ils le
protègent avec le projet de loi, à moins que je sois dans le champ, là,
pour ne pas faire de jeu de mots, là.
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Non. Ça
va.
Le Président (M. Habel) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 11? M. le député de
Berthier.
M. Villeneuve : Oui. Bien, on
va attendre ladite liste, mais j'avoue que je suis assez dubitatif par rapport
aux 20 mètres. On aurait pu dire 10,
cinq, quatre... Dans le fond, on aurait pu dire : Le ministre se
réserve... Puis ce n'est pas ça que je souhaite, là, mais ça aurait pu
être ça, là, ça aurait pu être, au niveau des 225 rivières, le ministre se
réserve, s'il y avait une demande pour un
claim ou une licence, pour un permis, là, se réserve la possibilité de
délimiter une distance de protection
des rives de la rivière, que ce soit du côté gauche ou droit. Moi, je comprends
que, là, on s'est basés... Bien là, on parle de moderniser, là. Je
comprends qu'on s'est basés sur la Loi sur les mines.
M.
Arcand : ...sur la
Loi sur les mines.
M.
Villeneuve : Bien oui, c'est ça. Mais, non, c'est rien que
parce que moi, je suis dans l'esprit de moderniser, là, et là on fait référence à une vieille loi, tu
sais, 1880 quelques, M. le Président. Alors, tant qu'à moderniser, je me suis
dit : Pourquoi ne pas le faire dans l'esprit qui nous anime dans ce
siècle-ci?
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Il y a une
expression, M. le Président : N'essayons pas de réparer ce qui n'est pas
brisé.
M. Villeneuve : Oui. C'est
ça.
M.
Arcand : Alors, ça
fonctionne.
Le Président (M. Habel) : Merci, M.
le ministre. M. le député.
M. Villeneuve : C'est-à-dire
que c'est une expression anglaise, hein?
M.
Arcand : Oui.
Le
Président (M. Habel) : Je
vous invite juste, pour les fins de transcription, à bien faire une petite
scission, là, entre les deux échanges, là. Donc, M. le député de
Berthier.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Pas de problème, on va...
je sais que nos gens à la régie sont très efficaces, mais, si vous
voulez fonctionner, il n'y a pas... C'est vous qui décidez. Bon.
Donc, oui, effectivement, on ne répare pas ce
qui n'est pas brisé, mais enfin ça, c'est... Pour cet élément-là, le ministre emploie cette expression-là, là, pour d'autres,
on considérait, nous, que c'était brisé puis qu'on voulait réparer, mais
ça n'a pas fonctionné. Mais enfin, alors, pour ma part, ça va être tout pour le
moment, M. le Président.
Le Président (M. Habel) : Merci.
Est-ce qu'il y a une intervention?
M.
Arcand : Ça va.
Le Président (M. Habel) : Merci. M.
le député de Richelieu.
M.
Rochon : Oui, merci, M. le
Président. Il se produit quelque chose d'assez intéressant. C'est que, là,
plusieurs groupes en appellent à l'adoption du
projet de loi, mais, en fait, appellent cette adoption du projet de loi pour
que soit créé le plus tôt possible Transition énergétique Québec.
«Ayant
participé aux consultations en commission parlementaire en août dernier sur le
projet de loi n° 106[...], l'Association
des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec est
préoccupée par le fait que, trois mois plus tard, le projet de loi en
soit toujours à l'étude détaillée [...] et qu'il ne puisse être adopté d'ici la
fin de la session parlementaire, retardant sérieusement la création de
Transition énergétique Québec.
«Le projet de loi prévoit en effet la mise en
place de TEQ, un organisme dont la mission sera notamment de coordonner la mise en oeuvre de l'ensemble des
programmes et mesures nécessaires à l'atteinte des cibles de la
Politique énergétique 2030 et d'en
assurer leur cohérence. Soulignant que le secteur de la construction a un rôle
important à jouer dans l'atteinte des objectifs en matière...»
M.
Arcand : M. le
Président, est-ce qu'on va lire des communiqués, comme ça, tout le... On est
sur un article, le n° 11.
M. Rochon : Je pensais qu'ils vous
faisaient plaisir. Ils veulent... Ça ne vous fait pas plaisir?
M.
Arcand : Je pense
que c'est le voeu d'une majorité ici d'avancer.
Le Président (M. Habel) : Merci.
M. Rochon : À nous aussi.
Le
Président (M. Habel) : Merci
beaucoup. Le tout se passe très bien jusqu'à maintenant. Vous savez que
mon rôle est de favoriser le débat. Alors, je vais recéder la parole à M. le
député de Richelieu.
M.
Rochon : Je suis étonné
qu'un communiqué préconisant l'adoption rapide du projet de loi pour la
création de Transition énergétique Québec ne
fasse pas l'affaire du ministre, là. C'est son projet de loi. Bon, enfin, c'est
correct. Je pense que tout le monde aura été aussi étonné que moi.
Le pire,
c'est que, souvent, vous savez, ces communiqués-là, ils sont un peu... il
arrive, en tout cas, qu'ils soient... je ne dirais pas télécommandés, mais qu'il y ait un exercice de motivation
auprès des organisations pour qu'ils les publient. Et peut-être que ça
ne donne pas tout à fait le résultat auquel s'attendait le ministre, là, parce
qu'on voit bien... mais c'est intéressant,
on voit bien que c'est vraiment la transition énergétique, c'est vraiment
Transition énergétique Québec, c'est
le coeur de la politique énergétique, cette transition. Tout le monde est
d'accord, sauf, on dirait maintenant, le ministre.
C'est tout,
je ne m'allongerai pas davantage, pour ne pas allonger une plage de temps
déplaisante pour le ministre.
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre? Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Oui. Moi, j'ai une question sur l'article 11. Alors, par
curiosité, ça m'étonne... Quand vous avez... Premier alinéa, là, de l'article 11, l'unité que vous avez utilisée
est en kilowattheure au débit... puis le «ordinaire». Les unités de
mesure, habituellement, ce n'est pas en mètres cubes par seconde? Première
question.
Deuxième
question, pourquoi «ordinaire»? Pourquoi pas, je ne sais pas, un débit moyen,
un débit maximum, un débit minimum? Ordinaire... Il y a-tu des débits
extraordinaires? Tu sais, je trouve, le terme «ordinaire» est...
Une voix : ...
Mme Soucy : Non, mais m'étonne,
en fait, parce que ce n'est pas les mesures d'unités habituelles.
M.
Arcand : Oui. Bien, je pense
qu'hier ce qu'on disait, entre autres, quand on parle de débit ordinaire, c'est
qu'on veut éviter les périodes de crue qui existent. Alors, on veut juste, sur
un horizon de six mois, là, avoir...
Mme Soucy : Ou moyen.
M.
Arcand :
...un débit ordinaire de six mois, débit moyen.
Mme Soucy : Moyen, ordinaire.
M.
Arcand : En tout
cas, c'est l'expression, semble-t-il, qui est utilisée puis qui, sur le plan
technique, est acceptée.
Mme
Soucy : Ah! Non, bien, c'était seulement une question parce que, dans
les modalités de calcul, ça m'étonnait qu'on utilise le terme «ordinaire».
C'est juste ça.
M.
Arcand : C'est
accepté.
Mme Soucy : O.K. C'était seulement
la question.
• (17 heures) •
Le Président (M. Habel) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 11? M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui. M.
le Président, moi, je veux revenir sur le fait que le ministre, tantôt, a
compris que la déclaration du chef de l'opposition officielle, député de Rosemont—La
Petite-Patrie... comme quoi que, si le projet de
loi n° 106, dans la facture actuelle ou dans son écriture actuelle, s'il
était adopté, on le révoquerait si les Québécois nous faisaient confiance, M. le Président, lors de la
prochaine élection, en 2018. Je tiens à... Parce que le ministre semble
dire : Ah! bien là, j'ai des explications supplémentaires, suite à
l'intervention de mon collègue de Richelieu. Mais il me semble, M. le
Président, que c'était assez clair au départ, hein, c'était assez clair que...
Puis juste,
M. le Président, la décision de la présidence, là... Vous savez, il y a la
scission, hein, on a demandé une scission,
appuyée par la deuxième opposition, on a demandé la scission non pas en deux ni
en trois, mais en quatre, on a demandé
en quatre projets, et la décision de la présidence, M. le Président, a été très
claire. Alors, juste vous en lire un petit bout, je pense que c'est important : «Je rappelle d'abord que, pour
qu'une motion de scission soit déclarée recevable, la jurisprudence parlementaire a reconnu à maintes
reprises qu'un projet de loi doit comporter plus d'un principe.» Et ce
qui a été décidé par la présidence, c'est
qu'effectivement le projet de loi comportait plus d'un principe, il en
comportait quatre.
Je suis un
peu étonné que le ministre nous fasse une déclaration comme ça : Ah! je
n'avais pas compris. Mais c'est très
clair, tout le monde avait compris ça, là, tout le monde avait compris que,
dans le fond, si ça avait été accepté dès le départ, de le scinder... On
a demandé en quatre, puis ça a été accepté. Bien, on peut y aller en deux, là,
on peut dire : Trois premiers principes
du projet de loi. On pourrait très bien aller au salon bleu, M. le Président,
puis les adopter très, très rapidement. Ce que je veux dire, ce que je
veux dire, M. le Président, là...
M. Arcand : M. le Président,
je pense que ce débat-là a déjà eu lieu au salon bleu, il y a une décision qui
a été rendue, il y a un vote qui a eu lieu là-dessus. Je suggère qu'on
passe à l'article 11, M. le Président.
Le
Président (M. Habel) :
Alors, je vous rappelle à tous et pour les auditeurs qui nous écoutent que nous
sommes toujours sur l'article 11. Alors, M. le député de Berthier, sur
l'article 11.
M. Villeneuve :
Oui. Tout à fait, M. le Président. Je ne peux pas être plus pile sur l'article 11,
parce que l'article 11 sur
lequel nous débattons aujourd'hui, M. le Président, fait partie du projet de
loi n° 106, et le projet de loi n° 106 comporte quatre
principes, dont le chapitre IV, et donc je ne peux pas être plus pile dans
le sujet du jour. Et je veux juste dire, M.
le Président, là, que, s'il y a un sujet emballant aujourd'hui au Québec, là,
mais s'il y a un sujet emballant dont les Québécois veulent entendre parler puis sur lequel ils veulent nous voir
avancer, c'est sur la stratégie énergétique, M. le Président. Ça, c'est très, très, très clair. Et le
ministre sait très bien qu'il a encore une fois la clé, c'est lui qui a la clé
par rapport aux trois premiers chapitres du projet de loi n° 106. C'est
lui qui a la clé. Alors, moi, je l'invite à aller dans le sens — c'est
le recteur, c'est le recteur de l'UQTR?...
Une voix : ...
M. Villeneuve :
... — du
recteur de l'UQTR puis d'aller dans le sens de plusieurs acteurs, dont les Québécois, les Québécois, M. le
Président, qui trouvent tellement ça emballant de parler vraiment de
transition énergétique. Puis moi le premier, je trouve ça emballant. Et il
s'agirait juste d'un claquement de doigts pour que ces trois premiers chapitres
là soient adoptés et qu'on puisse continuer à faire le travail qu'on fait là.
Alors, nous,
parfois, on nous porte quelques intentions, comme quoi on bloque la transition
énergétique, ce qui est totalement
faux, M. le Président, je tiens à le préciser. On ne le bloque pas, on a même
déposé une demande de scission qui a
été acceptée par la présidence. Alors, on veut vraiment que ça avance. Mais
malheureusement, M. le Président, on se bute à un gouvernement qui refuse de comprendre que la priorité au
Québec, présentement, l'une des grandes priorités, c'est la transition
énergétique. Puis les Québécois, ils veulent en entendre parler. Alors, ça,
c'est la première chose.
L'autre
chose, M. le Président, on a le Barreau du Québec qui nous dit que la partie
hydrocarbures, là, hein, où on veut
tout régler, on veut faire vivre la loi par les règlements, là... ils nous
disent que ça, ça ne passe pas la rampe. Alors, on dit au gouvernement : On va regarder, nous,
l'opposition officielle, là, on va regarder votre projet de loi, là, d'un tout
autre oeil, assurément, si vous nous déposez
les règlements, qu'on puisse les regarder, qu'on puisse s'assurer que la loi ne
vive pas par les
règlements, mais que les règlements vivent par la loi. C'est tout ce qu'on
demande. Ce n'est pas la mer à boire. Et puis tous les arguments que le
ministre nous a servis jusqu'à maintenant quant au fait que les règlements, ça
vient toujours après, puis on ne va pas dans
le détail dans une loi, bien, tout ça, monsieur... ou ce n'est pas commun de
faire ça, bien, tous ces arguments-là, M. le Président, on les a démontés un
par un maintes fois, et là je suis encore en train de le refaire.
Ça fait que
tout ce que je dis, M. le Président, là, c'est que nous, on collabore, on veut que ça
avance, mais il va falloir qu'à un moment donné aussi le gouvernement donne du leste, comme on dit, puis qu'il accepte,
lui aussi, finalement, de permettre
aux gens qui nous écoutent, de permettre aux législateurs que nous sommes de
prendre des bonnes décisions. Voilà. Je tenais à nouveau, encore une
fois, à faire cette précision-là.
Alors, on
n'est pas à savoir : Y a-tu quelqu'un, ici, qui empêche quelque chose d'avancer? Moi, je pense
que non. Le problème
qu'on a, M. le Président, c'est qu'on n'a pas la matière pour avancer, il
nous manque de la matière qui nous permettrait
d'avancer plus rapidement. Là, on est obligés d'y aller au compte-gouttes,
hein, puis, à chaque fois... Puis ça, je l'ai prédit, j'ai fait une prédiction, M. le Président, il n'y a
pas tellement longtemps, ici, c'est que ce qu'on ne fait pas, à mon
avis,
tout à fait correctement dans les articles antérieurs... Puis
ça, moi, je n'ai pas de problème, on peut ouvrir les articles antérieurs
puis revenir, là, je n'ai aucun problème avec ça, mais ce qu'on ne fait pas, à
mon avis, correctement dans l'adoption des articles antérieurs, ça va nous
suivre tout le long de l'étude article par article. Puis c'est normal, M. le Président.
Si on n'a pas réussi à bonifier les articles antérieurs comme il se doit, bien,
les questions qui se sont posées aux articles
antérieurs vont revenir aux articles suivants. Et on le vit, là, présentement,
à l'article 11.
Combien de fois, M. le Président, on a voulu
dénouer l'impasse à l'article 5? On a tout fait, ici, du côté de l'opposition, pour dénouer l'impasse à l'article 5. On a tout fait, vraiment,
là. On n'y est pas arrivés, et il a fallu dire : Bien, O.K., d'abord,
on va l'adopter, l'article 5, tu sais, on va passer à l'article 6.
Mais on l'a fait parce que nous, on veut avancer. Mais l'idée,
c'était de s'assurer que l'article 5 soit vraiment... corresponde vraiment
à ce à quoi, je pense, les gens s'attendent, à savoir avoir des définitions scientifiques,
avoir un minimum de définitions, avoir le mot «fracturation», l'éléphant dans
la pièce, l'avoir dans l'article 5. Mais, non, on n'a pas réussi même à
avoir ça. Et on s'est dit : Bon, O.K., on va avancer pareil.
Mais, c'est
sûr, M. le Président, le ministre, il dit : Là, parlez-moi de l'article 11.
Moi, je vais lui parler de l'article 11, je n'ai pas de problème, ça fait
un bout de temps qu'on en parle, de l'article 11, puis éventuellement on
va passer à l'article 12. Puis il y a des chances qu'à l'article 12,
M. le Président, bien, les écueils qu'on n'a pas résolus aux
articles précédents vont revenir. C'est inévitable, c'est inévitable.
Alors, moi,
je demande, et encore une fois je tends la main au gouvernement, qu'il nous fournisse la matière, qu'il nous fournisse les
éléments de réponse à nos questions, les éléments de réponse à des questions
qu'on n'est pas les seuls ici à se poser. Je
suis obligé de refaire cela, M. le
Président, puis ce n'est pas la
première fois que je le fais. Je suis obligé
de le refaire. Je ne sais pas combien de fois je vais devoir le faire, mais
c'est clair que nous, on collabore, on demande au gouvernement de faire la
même chose puis nous donner la
matière qu'on n'a pas présentement pour juger correctement de ce qu'on a
devant nous. Voilà.
Le Président (M. Habel) : Merci,
M. le député de Berthier. Est-ce qu'il y a une intervention ministérielle? Non.
Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy : Bien, écoutez, juste un petit commentaire comme ça pour nous
encourager. En fait, le député
de Berthier disait : On avance, on est rendus à l'article 11. Je
calculais — tu
sais, on est dans les calculs, là — je
calculais, on est rendus à l'article 11, ça fait 175 heures. Ça fait
que, juste pour nous encourager, il y a 269 articles, on n'aura pas fini à la fin de notre mandat, si la tendance se
maintient, comme le député de Berthier nous dit. Mais on avance. C'est ça, le
principal.
Le Président (M. Habel) : Merci,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Est-ce qu'il y a une intervention ministérielle? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 11? N'en voyant pas, je vais le mettre aux
voix. Est-ce que l'article 11 est... M. le député de Berthier.
• (17 h 10) •
M. Villeneuve : Oui, je veux juste soulever le fait que notre collègue
de Richelieu... pas de Richelieu, pardon, notre collègue de Saint-Hyacinthe a fait une projection, puis on ose juste... on espère juste ne pas
arriver à cette projection-là, puis ce n'est pas l'objectif. Nous, on
dit au ministre : Vous voulez progresser? On s'en va au salon bleu puis on
adopte le I, II, III, chapitres, du projet de loi. Voilà. C'est tout ce que je voulais dire, M. le Président. Mais on espère juste ne pas arriver aux projections de notre collègue
de Saint-Hyacinthe. Voilà. Merci.
Le
Président (M. Habel) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 11? N'en voyant pas, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Habel) : Adopté.
Article 12. M. le ministre.
M. Arcand : Alors, M.
le Président, l'article 12 : «Ne peut faire l'objet d'une licence un terrain utilisé
comme cimetière visé par la Loi sur les activités funéraires ou comme cimetière
autochtone.»
Et
j'aurai un amendement également. Alors, à l'article 12, nous avons, après
le mot «licence», les mots «un site géologique exceptionnel classé en vertu de l'article 305.1
de la Loi sur les mines».
Alors,
d'une part, l'article prévoit qu'une licence ne peut être octroyée sur
un terrain utilisé comme cimetière. Et également cet amendement que nous
avons devant nous prévoit qu'aucune licence ne peut être octroyée sur un site géologique exceptionnel, et donc aucune activité
de recherche, de production ou de stockage d'hydrocarbures ne
pourra avoir lieu sur un tel site.
Le Président
(M. Habel) : Merci. Je vais juste attendre quelques secondes pour
que tout le monde ait un amendement en main. Ça
va? Est-ce qu'il y a une intervention sur l'amendement? Mme la
députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy :
Je voulais savoir qu'est-ce qu'on entend exactement par site exceptionnel.
Mettons, combien qu'il y en a qui ont été classés, mettons, depuis, je ne sais
pas... mettons 2005? Juste pour me donner une idée.
Le Président
(M. Habel) : M. le ministre.
M. Arcand : On l'a défini il y a quelques
instants. Je vais vous retrouver la définition, là. On va vous retrouver
une définition. O.K.,
alors : «Un terrain dont les caractéristiques géologiques,
géomorphologiques, paysagères ou biologiques présentent un intérêt du point de vue de l'enseignement, de la recherche
[...] ou de la conservation et qui mérite [également] d'être protégé en
raison [...] d'une menace, de sa rareté ou de sa vulnérabilité.» Alors, ça,
c'est la définition d'un site géologique exceptionnel.
Mme Soucy : ...mais est-ce
qu'il y a une liste que, mettons, le ministère
a faite ou... Est-ce que ça existe, une liste des sites
exceptionnels qui sont classés?
Le Président
(M. Habel) : M. le ministre.
M. Arcand : Bien, écoutez, je poserais peut-être la question
à la sous-ministre, là, qui est dans ces dossiers-là sur une
base régulière, avec votre permission, M. le Président.
Le Président
(M. Habel) : Consentement? Mme Asselin.
Mme Asselin (Luce) : Merci,
M. le Président. On a un site, au ministère,
qui est en train de se refaire. Je n'ai pas le nombre exact, mais c'est quand
même important. On parlait tout à l'heure, comme exemple, des chutes Montmorency, Miguasha, le
rocher Percé, etc., là, bon. Alors, on peut imaginer...
Mme Soucy :
Mais il y a une liste...
Mme Asselin
(Luce) : Oui, une liste qui va paraître, oui.
Mme Soucy :
Une liste publique, là.
Mme Asselin
(Luce) : Oui, oui, c'est public.
Mme Soucy :
O.K. Merci.
Mme Asselin
(Luce) : C'est juste que, là, elle est en mise à jour, me dit-on.
Mme Soucy :
Il y a beaucoup de choses de mises à jour à votre ministère ces temps-ci.
Mme Asselin
(Luce) : Oui, c'est... Oui, oui, tout à fait. Oui, c'est probablement
moi, la responsable.
Mme Soucy :
Ah! O.K. Merci.
Le Président
(M. Habel) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement
de l'article 12? M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Merci,
M. le Président. Est-ce qu'on va avoir une carte interactive où est-ce qu'on va avoir
une...
Une voix :
...
M. Villeneuve : Non, mais là je sens votre enthousiasme par rapport à la mise à jour des sites, des différents sites... mais de le voir sur une carte, à tout le moins, que ça soit indiqué. Est-ce
que ça va être possible de pouvoir
les voir bien, bien... de façon
facile, là, tu sais, pas avec des longitudes, latitudes, là, mais qu'on puisse
les voir de façon assez facile?
Mme Asselin (Luce) : ...un site qui est en construction à notre
direction des communications. Alors, aussitôt qu'on verra le profil de
ce site, on pourra vous informer. Mais je n'ai pas cette réponse-là cet après-midi.
Le Président (M. Habel) : Merci. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement à l'article 12? M.
le député de Richelieu.
M. Rochon : Je me rends compte que cet amendement répond à une demande de l'Association de l'exploration minière du Québec. L'Association de l'exploration minière écrivait :
«Nous sommes surpris que le projet de loi puisse prévoir des travaux d'exploration d'hydrocarbures sur des sites
géologiques exceptionnels, mais que cela soit interdit pour
l'exploration minière. [...]Nous demandons que soit interdite l'exploration
d'hydrocarbures dans les limites d'un site géologique exceptionnel classé sur
des cartes conservées au bureau du registraire.»
Bien,
ce qui me surprend, c'est surtout que le ministre ne semble pas, lui, avoir
pensé, lui, spontanément et qu'il ait fallu
que l'Association de l'exploration minière lui rappelle l'importance des sites
géologiques exceptionnels, qui, a-t-elle estimé, doivent l'être tout
autant quand il s'agit d'exploration pétrolière que d'exploration minière.
Pourquoi cela n'a-t-il pas été un automatisme que cette protection,
apparaissant à la Loi sur les mines, apparaisse à la Loi sur les hydrocarbures?
Le Président
(M. Habel) : Merci, M. le député de Richelieu. M. le ministre.
M. Arcand :
Écoutez, dans la rédaction, parfois, on ne peut pas penser à tout, hein? Alors,
comme vous le savez, il y a
269 articles. L'important, c'est que c'est ce à quoi servent les
consultations, et on a corrigé le tir, et je pense qu'il ne devrait pas
y avoir de grands problèmes sur cet article-là.
Le Président
(M. Habel) : Merci. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Donc, cela va en effet de soi. C'est pour ça mon étonnement que ça
n'ait pas été prévu dès le départ au
projet de loi. Mais, comme dit le ministre, c'est sûr que, sur plusieurs
centaines d'articles, il y a des choses qui peuvent échapper au
ministère et qui ne remettent pas en question les compétences de ce ministère
ni son expertise. Je suis content d'entendre
dire ça. Je me resservirai de cela plus tard moi-même, quand j'estimerai que
des choses manquent au projet de loi. Et c'est un constat que je fais
assez fréquemment.
Pourquoi protéger
explicitement les cimetières — ça, je comprends pourquoi on protège
explicitement les cimetières, mais j'ajoute, là, le reste de la phrase est
important — mais
aucun autre type de terrain?
Le Président
(M. Habel) : Merci. M. le ministre.
M. Arcand :
Mme Giguère va répondre.
M. Rochon :
Bien sûr.
Mme Giguère (Isabelle) : Parce que les cimetières ne sont pas autrement
protégés, et on pense que c'est important de leur... de s'assurer que
personne n'aille forer dans un cimetière. Parce que, comme on l'a expliqué
précédemment, il y a beaucoup de terrains ou
de choses qui sont déjà préservées par des lois particulières : les parcs,
les réserves naturelles, et tout ça, là.
Le Président (M. Habel) : Oui. Je fais juste vous rappeler qu'on est sur
l'amendement de l'article 12, et le mot «cimetière» est dans l'article 12. Donc, c'est simplement pour fins
de compréhension. Mon but est de favoriser le débat mais vous rappeler que «cimetière» est à
l'article 12, et l'amendement, présentement, concerne l'aspect du site
géologique exceptionnel.
M. Rochon : Ah, mon Dieu! Pardonnez-moi, M. le Président. Je viens de saisir la
nuance, là, sur laquelle vous appuyez.
D'abord, bien là, évidemment, je l'avais dit dans la question, j'avais pris
cette précaution, là, il est bien évident, là, qu'il faut s'assurer de protéger les cimetières. Et je suis heureux, là,
du complément d'information à l'effet que, pour ce qui est des autres terrains, s'ils ne sont pas là,
c'est qu'ils sont autrement protégés. C'est une chose dont nous voudrons
nous assurer par ailleurs, en faisant quelques recherches. Merci, M. le
Président.
Le Président
(M. Habel) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement de l'article 12? M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. Merci, M. le Président. À part le site du ministère, je pense qu'il y a
deux sites sur lesquels on peut
retrouver les... ce serait le SIGEOM et le CIPEGE, c'est ça, où on peut les
retrouver, hein? De mémoire, c'est ça?
Mme Giguère
(Isabelle) : C'est ce que j'essaie de vérifier.
• (17 h 20) •
M. Villeneuve :
O.K. Bien, je vous le confirme, donc. Sites géologiques exceptionnels.
Maintenant, combien de ces sites-là... On parlait de 60, tantôt?
Mme Giguère
(Isabelle) : C'est ce que j'essaie aussi de vérifier.
M. Villeneuve : O.K. Pas
grave. Environ 60, plus ou moins 60. Combien de ces sites-là sont reconnus, ont
un statut?
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre.
M. Arcand : C'est
60?
M. Villeneuve : En tout
cas, disons que... les quelques
sites, combien ont un statut reconnu par la loi? C'est ça que vous
cherchez, Mme Giguère? Désolé, désolé.
Mme Giguère (Isabelle) : Oui, c'est
ça qu'on est en train de faire.
M. Villeneuve : O.K. Parce
que, là, moi, en tout cas, ce que je... en tout cas, non pas que je constate, mais ce que je redoute, c'est que très peu, ou pas du tout, ou
un, peut-être, ont un site reconnu par la... un statut reconnu
par la loi, qui le protégerait, selon
l'article de loi que j'ai devant moi. Ce n'est pas beaucoup,
là. J'arrive à un, moi, là, puis je ne suis pas sûr. Ça fait que, donc, ça n'empêchera pas personne,
pour le moment en tout cas, de forer, ou d'avoir un claim, ou d'avoir
une licence. J'essaie juste de voir en
quoi... À moins que le ministre m'annonce que demain il fait le tour du Québec, puis il annonce tous les sites,
puis il leur donne une force de protection, là, nécessaire, finalement, à ce
qu'ils puissent être protégés par cet amendement-là à l'article 12.
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre.
M. Arcand : Bien, écoutez, M. le Président, je comprends,
là, puis on va vous donner une liste, d'une part. Mais je vous réfère à l'article 31... 131, c'est-à-dire, dans lequel le ministre peut, par arrêté, soustraire à toute activité
tout terrain lorsque cela est nécessaire, et là il y a toute la liste
encore. Donc, écoutez, si on en a oublié un et que ça suscite un élément de
discussion et de débat, on a toujours le pouvoir de le soustraire.
Le Président (M. Habel) :
Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Bon. Mais ça ne répond pas à mon interrogation, tout de même, à mon inquiétude. Parce
que, s'ils n'ont pas de statut comme tel,
bien, l'amendement, là... Si on a une intention avouée, en quelque part, du gouvernement, de les
déclarer d'ici quelques mois ou de leur donner un statut... Mais, s'ils n'ont pas ce statut-là, l'amendement, là,
bien, dans le fond il est... Mettons qu'il
est — je
cherche le terme, là, à la Jojo Savard, là — il est... Pour le moment, en tout
cas, il n'aura pas beaucoup d'effet. Là, là, comme il est là, là, il n'a pas
d'effet, puis ça tarde aussi.
M. Arcand : Je
pense que vous exagérez un peu, là.
M. Villeneuve : Oui? Ah!
Peut-être.
M. Arcand : Je
pense que, si un site est...
M. Villeneuve : Si c'est
juste un peu, c'est pas pire. D'habitude, on me dit que j'exagère beaucoup, là.
M. Arcand : Non,
un peu beaucoup.
Le Président (M. Habel) :
Alors, O.K. Mais, M. le ministre, vous avez la parole.
M. Arcand : Bien,
écoutez, là, les sites, il y a une liste qui existe, et évidemment il y aura
des consultations comme... Il y a une
procédure, et, si, au cours de la procédure, par exemple, quelqu'un intervient
pour nous dire : Voici, à notre
avis, un site, le ministre a toujours le pouvoir de pouvoir le soustraire.
Alors, je pense que c'est ça qui est important.
Le Président (M. Habel) :
Merci. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. Je respecte l'importance... le mot «importance» employé par le ministre,
je respecte son opinion. Mais, moi,
ma lecture des faits, là, c'est que, sur les nombreux sites potentiels, il n'y
en a pratiquement aucun qui a un statut légal reconnu par le gouvernement
du Québec.
M. Arcand :
...c'est faux, M. le Président.
M. Villeneuve : C'est
faux? O.K. Bien, j'attends les informations, qu'on vienne me dire le contraire.
M. Arcand : Je
pense que Me Giguère pourrait intervenir.
M. Villeneuve :
Oui, parfait. Allons-y.
Mme Giguère
(Isabelle) : Un site
géologique exceptionnel est classé comme tel en vertu de la Loi sur les
mines. Donc, c'est un statut particulier. Si on parle de sites géologiques
exceptionnels, ce sont des sites reconnus, classés comme tels. Il y en a au
Québec, là, de reconnus comme tels. Je ne connais juste pas le nom, donc je
suis à lancer des perches pour avoir des réponses, mais ce sont des sites qui
existent et qui ont un statut particulier en vertu de la Loi sur les mines.
Le Président (M. Habel) : M. le
député de Berthier.
M. Villeneuve :
O.K. Pardon. Regardez, on ne veut pas ici vous prendre à contrepied, là, ce
n'est pas l'objectif. Nous, on ne
vise jamais ça. Alors, on va vous laisser le temps de... Donc, moi, ce que
j'aimerais, si c'est possible, d'avoir la liste puis d'avoir leur statut
aussi, sur le plan légal.
Mme Giguère
(Isabelle) : Leurs statuts
sont : sites géologiques exceptionnels. C'est comme ça que le
ministère, que la division des mines du ministère les a classés.
M. Villeneuve : Bon, O.K. Moi, d'abord, ce que je demande au ministre,
M. le Président... Parce que
j'apprécie beaucoup le travail de
Mme Giguère, mais, dans les verbatims, un jour peut-être, ce sera les mots
du ministre qui vont être lus par une
instance pour déterminer si on allait dans ce sens-là ou dans un autre au
niveau du projet de loi. Alors, moi, ce que je veux entendre de la part du ministre, c'est que les sites, la
liste des sites qu'on aura la semaine prochaine, alors, ils seront bel et bien protégés par l'amendement qu'il
nous dépose ici présentement, aujourd'hui, donc un site géologique
exceptionnel. Et j'allais dire : Au diable le statut, si c'est un site
géologique exceptionnel, l'amendement qui est là va le protéger.
Le
Président (M. Habel) :
Merci. Juste pour des fins de compréhension, là, j'invite tout le monde à
s'adresser à la présidence et éviter de s'interpeler les uns les autres.
M. Villeneuve : Oui, M.
le Président.
Le Président (M. Habel) :
Alors, M. le ministre.
M. Arcand :
Alors, la réponse, c'est oui.
Mme Soucy : En fait, M. le
Président, une question...
M. Villeneuve : Parfait.
J'en suis fort heureux.
Le Président (M. Habel) : Oui.
Juste... Mme la députée de Saint-Hyacinthe, vous avez demandé la parole
ultérieurement.
Mme Soucy : Oui, effectivement.
Parce qu'en fait c'est la question que j'avais posée, la première question que j'ai posée, en fait la seule pour l'article 12,
c'est : Qu'entend-on exactement par «site exceptionnel»? Combien il
y en a de classés depuis 2005 dans la
disposition de la Loi sur les mines? En fait, c'est la même chose que mon
collègue demande, là. C'est la liste. C'est ce que j'avais demandé.
Le Président (M. Habel) :
Merci. Est-ce qu'il y a une autre intervention? M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Oui. Alors, je me
suis rendu à l'article 305.1 de la Loi sur les mines, hein, qui apparaît,
là, à l'amendement du ministre, amendement de l'article 12. Et que lit-on
à cet article 305.1?
«Le ministre
peut classer un site géologique exceptionnel et en fixer les limites, après
consultation du ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs, des associations de l'industrie
minière du Québec et, le cas échéant,
des titulaires de droits miniers, des municipalités, des communautés urbaines
ou des communautés autochtones concernés.
«L'avis de classement est publié à la Gazette
officielle du Québec.
«Les limites d'un site géologique exceptionnel
classé sont indiquées sur des cartes conservées au bureau du registraire.»
J'aimerais
m'enquérir, parce qu'ils doivent bien exister, des critères de ce classement,
des qualités requises par ce site pour être jugé exceptionnel. Ce ne
doit pas être laissé à la seule subjectivité du ministre ou du ministère, là,
il y a certainement des critères. Qu'on ne
me réponde pas : Oui, le critère, c'est qu'il est exceptionnel, là. Oui,
mais qu'est-ce qui fait, là, qu'il
est exceptionnel? Quelles sont les qualités requises pour qu'on le désigne
ainsi? C'est important, parce qu'on les exclut, donc là, ces sites-là,
de ceux qui peuvent faire l'objet d'une licence.
Le Président (M. Habel) :
Merci. M. le ministre.
M. Arcand : Regardez la définition de «site
géologique». On parle d'un site qui, à cause de sa rareté, à cause de
tous ces éléments-là, peut constituer un site géologique exceptionnel. On
retrouve ça dans la Loi sur les mines, et ça n'a jamais posé de problèmes.
Le Président (M. Habel) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement de l'article 12? N'en voyant pas, je vais la mettre
aux voix. Est-ce que l'amendement de l'article 12... M. le député de
Berthier.
• (17 h 30) •
M. Villeneuve :
Bien, je ne sais pas... M. le Président, évidemment, il y a des questions qui
restent en suspens parce qu'on n'a
pas l'information. Puis là on va adopter l'article sans avoir les informations.
Moi, j'ai un petit malaise avec ça, d'autant
plus qu'on sait que l'information existe puis qu'on va l'avoir la semaine
prochaine. Je ne sais pas... C'est sûr qu'on ne peut pas suspendre
l'amendement puis, après ça, adopter l'article. Ça pose un problème, ça ne
fonctionne pas comme ça, là. J'essaie juste
de voir comment on peut peut-être penser à débloquer la situation. Moi, en
tout cas, j'ai un malaise,
comme parlementaire, à adopter un amendement sur lequel il y a de l'information
qui va suivre la semaine prochaine. Je vous avise de mon malaise.
Le Président (M.
Habel) : Merci. Est-ce qu'il y a une intervention?
M.
Villeneuve : Il n'y a pas de médecin à la table, c'est rare, ça... pour mon malaise. Mais, bon, je
ne sais pas ce que mon collègue en pense?
M. Rochon :
Bien, écoutez, oui...
Le Président (M.
Habel) : M. le député de Richelieu.
M. Rochon :
Excusez-moi, M. le Président. Oui, le député
de Berthier fait une suggestion tout à fait valable. Par ailleurs, je suis obligé d'ajouter qu'elle vaudrait pour beaucoup
des articles que nous étudions et dont il est
impossible d'évaluer la portée. C'est pour
ça d'ailleurs qu'on souhaite que le ministre
reporte un peu, là, l'étude de ce projet
de loi, la reporte au moment où il aura toutes les réponses à nous donner sur la portée de chacun des articles.
Alors, on va voter, on va voter, là, on va adopter un article sans en
connaître exactement sa portée.
Le Président (M.
Habel) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement de l'article 12?
M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Bien, écoutez, je vous ai exprimé mon malaise. Il est 5 h 30. Moi, je
peux bien jaser jusqu'à 6 heures, mais,
honnêtement, là, c'est un principe sur lequel... Moi, je ne
piétinerai pas là-dessus, là, je ne pilerai pas sur des principes
comme celui-là. Il y a de l'information que nous n'avons pas présentement, puis
ce n'est pas la faute de personne ici, là,
ça adonne que, la question qu'on a posée, bien, l'information n'est pas disponible. C'est correct. Je le sais, je le dis souvent, je vais le répéter encore, j'ai
été maire, M. le Président, pendant neuf ans et j'ai toujours
dit aux membres du conseil municipal
qu'avant de prendre une décision, si on s'aperçoit qu'il y a
un élément qui était inconnu, qui apparaît, bien, on ne peut pas prendre la décision, il faut l'analyser à sa face
même, ce nouvel élément là. Si on n'a pas l'information sous la main, on
ne peut pas prendre une décision sans avoir l'information sous la main.
Alors,
moi, ce principe-là, je ne suis pas prêt de piler là-dessus,
là, et là on sait qu'il va y avoir de l'information qui va suivre. Et puis, vous savez, puis ce n'est pas
anodin, quand même, là, parce
que j'en ai parlé un petit peu avant, tantôt, quand je
parlais de paysages exceptionnels ou des choses comme ça, donc c'est un... Puis
je sais que c'est très cher aussi, M.
le Président, aux citoyens
du Québec, parce
qu'il y a des endroits tellement
fantastiques et de toute beauté, on va se le dire comme ça. Je sais que le premier
ministre a, et je le comprends, un
goût particulier pour Anticosti, mais moi, j'ai un goût particulier pour la Gaspésie, pour toutes les
régions du Québec, et puis je pense que... Moi, en tout cas, c'est plus qu'un malaise, M. le Président. Je demande au ministre
de même penser à suspendre les travaux et de se revoir mardi avec l'information
pour continuer. Mais moi, je considère que d'adopter un amendement, là, comme
ça, là, sans avoir l'information qui va avec... Parce que, moi, l'information
que j'ai, M. le Président, là, c'est que ça pourrait poser un problème,
là, ça pourrait poser un problème. Puis je sais que Mme Giguère me dit que ce n'est
pas le cas, puis je la crois, mais
moi, j'ai de l'information qui me dit autre chose, et là je suis comme pris
entre... à choisir puis je ne veux pas choisir entre laquelle est la bonne, mais, moi, l'information que j'ai, c'est
qu'il y aurait des sites actuellement qui ne tomberaient pas sous... nécessairement, ne tomberaient pas sous cet amendement-là,
et ils ne seraient pas protégés, malgré la bonne volonté de tout le
monde, là.
Alors
là, j'ai un dilemme, là, tu sais, bon. Et, comme je vous dis, je sais que le ministre
ne veut pas se faire chicaner par son
leader. Je le comprends, M. le
Président, parce qu'on sait que les leaders, puis c'est correct, ils font leur travail,
ils veulent bien qu'on utilise tout le temps
qui nous est imparti pour les sessions de travail, les sessions de la commission,
mais là on a une situation
qui... Puis je suis assez convaincu que... Je ne pense pas trop me tromper, M. le Président, puis, même, pas nécessairement... pas besoin d'avoir été maire, là, pour, je pense, adhérer à la
logique que je vous soumets là, là, à savoir
qu'avant de prendre une décision il faut avoir... Si on sait qu'il y a
une information qui existe et qui doit entrer dans l'équation, bien, c'est clair qu'il faut l'avoir, parce que,
sinon, quand on va tirer la ligne, là, l'équation, la résultante de l'équation, c'est qu'on va être dans l'erreur, on
risque de faire fausse route. On peut ne pas se tromper, mais on risque
aussi de se tromper fortement, pas à tous
les coups, mais enfin je ne suis pas ici pour jouer à pile ou face, moi, là,
là, puis jouer aux dés, là.
Alors,
M. le Président, je demande au
ministre de considérer ma suggestion qu'il nous amène l'information. On
en discutera puis on pourra prendre une
décision éclairée pour la suite des choses. Peut-être que l'amendement qu'on a
là fait très bien le travail, peut-être que
l'amendement qu'on a là ne le fait pas. Peut-être que ce qui est visé par
l'amendement, qui est, je pense, louable...
C'est louable, ce qui est visé par l'amendement, mais peut-être que
l'amendement requerrait un sous-amendement.
Alors, M. le Président, peut-être que l'amendement qu'on a là pourrait soit
être retiré pour déposer un autre amendement... Parce que je veux qu'on
prenne la bonne décision, tout simplement.
Alors, moi,
je demande au ministre, là, de considérer... Puis je suis convaincu qu'il
serait à ma place il aurait la même réaction. Puis, remarquez, je n'ai
pas vu ça souvent, là, où on adopte un article ou un amendement à un article, puis qu'on sait qu'il y a de l'information qui va
suivre, puis qu'on l'adopte. Moi, je n'ai pas vu ça souvent.
Normalement, là... à moins que le ministre
me dit qu'il serait ouvert... mais de façon officielle, si on le demandait, si
on l'adoptait ce soir, qu'il serait
ouvert pas à considérer, mais à rouvrir l'article si jamais, avec l'information
qui suivrait, on avait des doutes quant à l'efficacité de l'amendement
ou, à tout le moins, on avait des doutes quant au résultat que l'amendement pourrait produire versus ce qu'on veut qu'il
produise, à savoir bien protéger les sites. Parce que, si l'information que
j'ai s'avère bonne puis qu'il y a beaucoup
de sites qui seraient complètement exclus parce qu'ils n'ont pas une
reconnaissance suffisante de la part de
l'État... Puis là ce n'est pas de la faute du ministre, là. Il y a toujours une
question de processus aussi, là. Alors, voilà, c'est ce que je vous dis.
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Je n'ai
rien à ajouter, M. le Président.
Le Président (M. Habel) : Mme la
députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Merci. M. le Président, j'avais juste une petite question.
Supposons que, comme mon collègue de Berthier
dit, dans ceux qui sont classés sites exceptionnels... Dans la disposition des
lois sur les mines, il y aura... En fait, non, elle n'est pas là. Vous dites : La liste, elle est en... Vous
allez nous la trouver, la liste. Quand vous allez nous la déposer,
supposons qu'il y a un site exceptionnel au Québec qui a été oublié, O.K., puis
que... le député de Berthier regarde la liste,
puis il y a un site exceptionnel qui a été oublié, est-ce qu'avec
l'article 131, alinéa 7°, vous allez pouvoir l'exclure, ce site-là? 131, là, de la présente loi, là, dans le
projet de loi n° 106, l'article 131, alinéa 7°, vous allez pouvoir
l'exclure, le site? Supposons qu'il y a un
fonctionnaire qui a oublié ce site exceptionnel, que personne n'a vu, mais que
le député de Berthier voit, ou moi — mettons, là, mon
collègue — allez-vous
pouvoir vous servir de cet article-là?
Le Président (M. Habel) : Merci. M.
le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, je pense
que... De ce que je comprends actuellement, là, c'est que le ministre a la
capacité d'intervenir à chaque fois. Alors, c'est en vertu de la Loi sur les
mines, on a la capacité d'intervenir à chaque fois.
Le Président (M. Habel) : Merci. M.
le député de Berthier.
• (17 h 40) •
M.
Villeneuve : Alors, M. le Président, je sais qu'il y a une
procédure puis il y a des directives de classement. Ça, je le sais, ça, il y a une procédure puis il y
a des directives de classement. Moi, je ne voudrais pas qu'on adopte un amendement de façade, qui fait en sorte que les
directives et les procédures de classement sont... Moi, je veux faire
l'analyse de ça. Moi, je veux voir, là,
depuis les 10 dernières années, là, dans la procédure de directive et de
classement, là, on en est où, tu sais. Est-ce qu'on a tout simplement
mis ça en dormance puis on ne s'en occupe pas? Parce que, là, il faut bien
comprendre que, si la procédure de classement et de directive, M. le Président,
est au neutre — je
vais le dire comme ça, tiens — bien, le projet de loi n° 106, à la
vitesse qu'on va là, va être adopté, puis, s'il est adopté, bien, il n'y aura personne qui va pouvoir empêcher l'irréparable de
se produire. Ce n'est pas le ministre qui va décider demain matin que,
ah, moi... le premier ministre peut-être, je sais qu'il l'a fait pour
Anticosti, mais je ne pense pas que le ministre arrive demain matin puis
dise : Moi, là, ce coin de pays là, là, il y a un claim de demandé, il y a
une licence de demandée, là, il y a une
procédure en marche, puis, bon, ou il n'y en a pas, de procédure en marche...
Je ne pense pas que le ministre va décider,
là... parce qu'on dit que la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde, là,
je ne pense pas que le ministre va dire : Ah! celui-là, non, non,
pas de licence sur ce paysage-là, ce site exceptionnel là, pas de licence, et
là il peut y avoir une licence qui va...
Alors, moi,
ce que je veux voir, M. le Président... Je veux juste m'assurer qu'on n'a pas
là un amendement qui n'a pas de dents
puis qui n'est peut-être que de façade. Parce que, là, il y a plusieurs sites
actuellement qui sont en voie de... Alors,
exemple, je parlais de sous-amendement tantôt, M. le Président, ça pourrait
être, comme sous-amendement, de dire que
tous les sites en processus actuellement de directive et de classement... Puis
j'espère que ce n'est pas le timbre de ma voix ou mes paroles qui font que le ministre semble avoir un sommeil qui
l'attend, là. Mais vous comprenez? Je pourrais très bien déposer un sous-amendement. D'ailleurs, j'y pense, j'y pense,
à déposer un sous-amendement qui ferait en sorte qu'il faudrait aussi
inclure dans... donc faire un sous-amendement à l'amendement du ministre à
l'article — on
est déjà rendus à 12 — 12, qui dirait, bien : Les sites,
présentement, actuellement, qui sont en discussion de classement, bien,
ils sont inclus. Ça se pourrait, moi, là, si
j'avais l'information que je n'ai pas, là, que j'arrive à cette conclusion-là.
Puis je suis assez convaincu que...
Si c'était le cas, je pense que le ministre se rallierait. Si on arrivait à
cette conclusion-là en regardant les
sites qui sont actuellement en analyse, bien, on se dirait : Oupelaïe!
Celui-là... Puis on pourrait même produire des photos, M. le Président. On pourrait même y aller,
tiens, on pourrait même organiser une randonnée pédestre puis aller voir
ça. Je fais des blagues, là, mais vous comprenez ce que je veux dire.
Alors,
moi, je vous le dis, je ne marcherai pas sur un principe qui m'est cher. De
prendre une décision... Puis je n'ai pas
vu ça. Honnêtement, ça fait depuis 2008 que je suis ici, là, et adopter un
amendement... Quand on me dit qu'il y a de l'information qui va suivre,
puis que j'adopte l'amendement, puis j'ai l'information après, moi, je n'ai pas
vu ça. Ce que j'ai vu par contre, ce que
j'ai vu, c'est adopter un amendement... rarement, mais je l'ai vu, ça,
adopter un article ou un amendement et, quelques jours plus tard,
toujours dans le processus, s'apercevoir qu'il y a une erreur, on a fait une
erreur, et puis, là, avec le consentement de tous, on recule en arrière, on
rouvre l'article ou l'amendement, on fait les corrections, on l'adopte, puis on
continue. Ça, j'ai vu ça.
Ça,
j'ai vu ça, mais c'est parce qu'on ne le savait pas. Là, on le sait, on sait
qu'il y a de l'information qui s'en vient. Puis moi, je vous le dis, M. le Président, chacun ses principes, là,
moi, c'est un principe qui m'est très cher, puis je me demande bien... Imaginez un instant, là, si on
procède comme ça, là, une fois, là, après ça, bien, au diable, puis ce
n'est pas grave, hein, on arrivera à
d'autres articles qu'il y a de l'information on va avoir la semaine prochaine,
on sait qu'elle existe, ce n'est pas
grave, on l'adopte. On ne peut pas fonctionner comme ça. Moi, je pense... Bien
humblement, mon avis à moi, là...
André Villeneuve, là, citoyen, là, hein, ici, au parlement, là, vous dit
simplement ceci : Il y a de l'information qui existe, on nous dit qu'on va l'avoir la semaine
prochaine, on va pouvoir la regarder, en faire l'analyse, bien,
attendons avant d'adopter l'amendement proposé par le ministre, qui, j'en suis
convaincu, est un amendement qui... Dans le fond, l'amendement, il est là pour
le bien commun, je ne vois pas d'autres termes, mais pour le bien commun, donc
pour la protection de notre patrimoine paysager du Québec, entre autres.
Alors,
je réitère ma demande. Je l'ai dit au ministre, il reste 15 minutes à la
commission, moi... Si vous voulez, on va
suspendre, M. le Président, puis on va présenter un sous-amendement, mais ce
n'est pas vrai que je vais partir d'ici... que je vais voter là-dessus. En tout cas, ça, c'est clair, moi, je ne
voterai pas là-dessus. Moi, comme député, je ne voterai pas là-dessus,
ce n'est pas vrai. Puis j'ai beaucoup de difficultés à comprendre qu'on... En
tout cas, moi... c'est moi, là, remarquez, je laisse le soin aux autres de
décider ce qu'ils feront, là, pour la suite des choses, là, mais je trouve ça
assez particulier.
D'ailleurs, je sais
que Mme Giguère était censée aller voir tantôt sur le site, là, dont je lui
parlais, là. On voit d'ailleurs qu'il y a
des sites géologiques exceptionnels qui étaient non classés. Ça, ça veut dire
que, là, ils seraient tous classés
d'un coup sec. C'est possible. Parce
que, sur la carte, ils sont en gris,
les non classés, puis en vert, les classés. Ça veut dire que,
là, ils seraient tous classés, ah, depuis une semaine, mais c'est bon. Mais, si
c'est ça puis qu'on me le confirme, bon,
là, je ne peux pas non plus défendre l'indéfendable puis dire : Bien, ceux
qui n'ont pas imaginé faire une demande de classement d'un site, bien
là, ça serait difficile de les inclure, là. Mais, à tout le moins, moi, je
serais prêt à déposer un sous-amendement qui dirait que tous les sites, actuellement, M. le
Président, qui sont en gris sur la
carte, là, hein, bien, soient inclus, donc un sous-amendement qui
viendrait faire ça.
Moi,
M. le ministre, j'en appelle, en tout cas, à tout le moins, à votre compréhension par
rapport à la position dans laquelle je suis. C'est à cela que j'en appelle,
et j'aimerais un peu de considération
par rapport à ce dont je vous fais état. C'est une façon que j'ai
toujours prônée lorsque j'étais maire et c'est une façon à laquelle tous les
membres des... j'allais dire des conseils
municipaux, parce qu'il y a eu un regroupement — bon, je ne veux pas faire l'histoire,
là — ont adhéré, parce que je leur demandais
s'ils étaient d'accord avec cette façon de faire là. Et, M. le Président, c'est
arrivé 10 fois, à peu près, en réunion
de conseil, sur neuf ans c'est arrivé 10 fois où quelqu'un est arrivé dans
l'assemblée puis a dit : Avez-vous songé à telle chose? Non, on n'y
a pas songé, vous avez raison, ça risque d'avoir une incidence sur la suite des choses. Et donc on suspendait. On
continuait la séance, là, mais on suspendait cet élément-là. Et, si c'était
une urgence, bien, on faisait une spéciale
pour annoncer la décision et on appelait les citoyens qui avaient soulevé le
point, on disait : Regarde, on a
vérifié, ça va être le mois prochain — ou une spéciale si c'est urgent — pour reconsidérer la position du
conseil par rapport à l'élément d'information que vous nous avez apporté. Mais
le citoyen nous amène un élément d'information
auquel... on n'avait pas dans l'équation. Quand on a fait l'équation, on ne
l'avait pas, cet élément-là, puis il est pertinent.
Alors, moi, je
dis : N'adoptons pas le sous-amendement du ministre immédiatement,
attendons d'avoir l'information, puis
Mme Giguère va vérifier. Et moi, je vous le dis, là, ce que j'ai comme
information, là, c'est qu'à moins que
tout soit passé au vert, là, sur le site, là, bien là, il y en a qui n'ont pas
ce statut-là encore, et ils seraient donc exclus avec l'amendement que nous avons là, M. le Président.
J'espère qu'on va avoir la sagesse de ne pas procéder. Je trouverais ça
vraiment...
Le Président (M. Habel) : Merci. Le temps alloué au député de Berthier pour
l'amendement de l'article 12 est terminé.
Est-ce qu'il y a une intervention du côté ministériel? Est-ce qu'il y a une
autre intervention sur l'amendement de l'article 12? M. le député
de Richelieu.
M. Rochon :
Question de directive, M. le Président. Au moment où vous nous convierez à
voter sur cet amendement, j'en appellerai au vote. Est-il possible en
commission d'enregistrer les abstentions des députés?
Le Président
(M. Habel) : Pendant un vote par appel nominal, il est possible
de faire une abstention.
M. Rochon : Oui? Excellent, excellent. Alors, nous nous abstiendrons, M. le
Président, estimant ne pas disposer dans ce cas, et de façon flagrante,
de l'information utile à l'examen de l'amendement.
Le
Président (M. Habel) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement de l'article 12?
N'en voyant pas, je vais le mettre aux voix.
M. Rochon : ...par appel
nominal, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M. Habel) : Par
appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Alors,
M. Arcand (Mont-Royal)?
M. Arcand : Pour.
La Secrétaire :
M. Bourgeois (Abitibi-Est)?
M. Bourgeois : Pour.
La Secrétaire :
M. Giguère (Saint-Maurice)?
M. Giguère : Pour.
La Secrétaire :
M. Drolet (Jean-Lesage)?
M. Drolet : Pour.
La Secrétaire :
M. Rochon (Richelieu)?
M. Rochon : Abstention.
La Secrétaire :
M. Villeneuve (Berthier)?
M. Villeneuve :
Abstention.
La Secrétaire : Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe)?
Mme Soucy : Pour.
La Secrétaire : M. Habel
(Sainte-Rose)?
Le Président (M. Habel) :
Abstention.
Alors, nous
revenons... Adopté. Et nous revenons à l'article 12 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a une intervention sur l'article 12 tel qu'amendé? N'en
voyant pas, je vais... M. le député de Berthier.
• (17 h 50) •
M. Villeneuve :
Oui, l'article 12, bien sûr, M. le Président, que j'ai... D'ailleurs,
juste un petit commentaire. Je suis
très déçu, M. le Président, de ce qui vient de se passer. J'en appelais à la gentilhommerie, j'en
appelais à seulement un peu de... je
ne veux pas blesser personne, là, mais de respect par rapport à l'institution, mais enfin, voyez-vous, ce ne fut pas le cas,
et j'en suis fort désolé.
M.
Giguère : M. le Président, c'est qu'il nous prête l'intention comme quoi on manque de respect envers
notre collègue, et je crois qu'on n'a jamais...
on a toujours porté respect. Donc, je pense qu'il faut faire un petit peu attention. Ça va bien.
Le
Président (M. Habel) :
Écoutez, M. le député de Saint-Maurice, vous
m'enlevez les mots de la bouche, ça va bien. J'invite tout le monde à la
prudence quant à leurs propos et je recède la parole à M. le député de
Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, merci, M. le Président. Bon,
l'article 12, l'article 12 de la Loi sur les hydrocarbures
dont l'édiction est proposée par
l'article 23 du projet de loi, insérer, après... Oups! Excusez-moi, je
suis sur l'amendement. Désolé, ça va tellement vite que j'en perds le
fil. Donc, article 12, ne peut faire l'objet d'une licence... tel
qu'amendé, d'ailleurs : «Ne peut faire
l'objet d'une licence un site géologique exceptionnel classé en vertu de
l'article 305.1 de la Loi sur les mines ou un terrain utilisé comme
cimetière visé par la Loi sur les activités funéraires ou comme cimetière
autochtone.»
Bon,
première question : Est-ce qu'on a la liste de l'ensemble des
cimetières... Parce qu'on peut le trouver sur le registre, là, on a un registre, là. Mme Giguère, ne soyez pas
découragée. Je peux vous aider si vous voulez, là. Mais je vais vous donner un exemple, on en a un, site
archéologique, de Batiscan. Puis il y en a plusieurs, remarquez, là. C'est
une longue liste, hein? Ne bougez pas que je
le retrouve. Donc, on dit, c'est un site autochtone. Maintenant, quand on va
sur la liste des cimetières, donc, il y en
a... je ne sais pas, je ne les ai pas comptés encore, je n'ai pas eu le temps,
M. le Président, mais
il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup, et je veux savoir : Sur cette
liste-là... Je peux vous les nommer si vous voulez. Je veux savoir : Est-ce qu'ils sont tous
inclus? Est-ce qu'ils vont tous être inclus? Parce qu'il y a des cimetières qui
sont ancestraux, qui ne sont plus utilisés,
il y a des cimetières qui sont utilisés, il y a des cimetières... Bon, est-ce
qu'ils le sont tous, inclus dans l'amendement... pas l'amendement,
l'article, M. le Président?
Le Président (M.
Habel) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, la Loi sur les activités funéraires, qui a été adoptée en 2016,
chapitre I, les cimetières qui sont visés par cette loi... puis il y a les cimetières autochtones. Alors,
sur les cimetières autochtones, c'est les cimetières que les nations autochtones considèrent comme des
cimetières autochtones, et c'est ça, et, quand on voudra émettre des
licences, il va y avoir un processus, dans le processus, il y aura des
consultations.
Le Président (M.
Habel) : Merci. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Parce que j'avais en tête le mot
«consultations» et j'ai entendu le ministre le prononcer. Dans quel...
répéter la phrase?
M.
Arcand :
J'ai dit que, quand il y aura... Sur les cimetières visés par la Loi sur les
activités funéraires, en général il
n'y a pas tellement d'enjeu ou de débat sur les cimetières. Maintenant, sur les
cimetières autochtones, ça fera sûrement une discussion avec les communautés autochtones lorsqu'ils demanderont
une licence... lorsque quelqu'un demandera une licence. Comme vous le savez, il y a moins d'indications sur où sont
exactement les cimetières. Alors, ça fera partie des consultations et c'est pour ça qu'on a dit qu'un
terrain qui est considéré par les nations autochtones comme un cimetière
autochtone, bien, si c'est le cas, il n'y aura pas de forage.
Le Président (M.
Habel) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Donc, par rapport à cet article-là, est-ce
que les nations autochtones ont été consultées? Est-ce qu'on a soumis
cet article-là aux communautés autochtones jusqu'à maintenant?
M.
Arcand :
...soumis l'article aux communautés, on vous dit que, dans la licence qui sera
attribuée, les nations seront consultées.
M. Villeneuve :
Oui, ça, j'ai compris ça. O.K.
Le Président (M.
Habel) : M. le député de Berthier?
M.
Villeneuve : Oui. Est-ce que ça peut être rétroactif, M. le
Président? Est-ce qu'on peut retirer une licence parce qu'on aurait
oublié... Est-ce que ça peut être rétroactif? Parce que, dans le fond, ce n'est
pas des superficies tellement grandes. Parce
qu'on sait que, de répertorier l'ensemble des sites... Puis on en découvre,
hein, on découvre des sites, des cimetières
autochtones qui ont été... pour toutes sortes de raisons, qui sont dans
l'oubli, et qu'on les découvre. Est-ce que ça va être rétroactif? Si
jamais on s'apercevait qu'une licence avait été accordée à une entreprise et
que, tout à coup, on s'aperçoit qu'il y a un
site, un cimetière autochtone d'un autre temps, d'une autre époque, est-ce que
ça va être rétroactif? Est-ce que
l'entreprise... Parce que, tantôt, j'écoutais Me Giguère qui nous disait qu'on
n'allait pas forer. Évidemment, ce n'est pas le but, on ne veut pas
faire ça, forer dans un cimetière, bien sûr. Et donc je pose la question.
Le Président (M.
Habel) : M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, pour ce qui est des cimetières autochtones, on a eu une journée
complète de consultations sur la
politique énergétique. Sur l'ensemble des dossiers, c'est un des éléments qui
est ressorti, où ils nous ont dit : Écoutez, nous, on a des cimetières autochtones qui
existent, alors, lorsque vous déciderez... à un moment donné, si jamais
vous décidez d'attribuer une licence, dans
le processus de consultation, on voudrait que ces éléments-là... qu'on tienne
compte de ces éléments-là. Alors, je peux
simplement vous dire que ça fait partie des discussions, et, encore une fois,
on écoute ce que les gens nous
disent. Et donc les communautés autochtones nous ont dit : On veut être
sensibles à cette réalité-là, alors on a été sensibles à cette
réalité-là.
Le Président (M.
Habel) : Oui, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci. Bien, j'aimerais ça que le ministre m'écoute, parce que ce n'est pas ça,
ma question.
M.
Arcand :
...
M. Villeneuve :
Bien, parfois... tout le temps, il faut toujours m'écouter, monsieur...
M.
Arcand : Parfois,
vous m'avez demandé des documents, vous les avez eus. Vous m'avez demandé plein
de choses, que vous avez eues.
M. Villeneuve :
Oui. Bien non, mais c'est parce que...
M.
Arcand : Mais il y a des
amendements qui sont un peu redondants parfois et qui prennent... qui ne
passent pas.
M.
Villeneuve : Bien, ça, je vous l'ai dit, mais, attention, M. le
Président, le ministre, il court après, parce que depuis le début que je lui dis que, si on bâcle
les articles d'avant puis on ne les fait pas comme il faut, ça va revenir.
Bien là, le ministre, il tire dans sa chaloupe, là.
Bon, ceci
étant dit, ma question, ce n'est pas ça, ma question, c'est... Le ministre
autorise une licence. La nation autochtone
qui est sur le... bon, est consultée, mais, un coup que la licence est
donnée... Parce que la nation autochtone dit : Il n'y a pas de
problème, puis, éventuellement, on découvre un site archéologique, un ancien
cimetière autochtone. Est-ce qu'il est prévu dans la loi de soustraire ce
site-là? C'est facile, là, comme question.
Le Président (M. Habel) : M. le
ministre.
M.
Arcand : D'abord, l'article
est très clair à ce niveau-là, et le ministre a le pouvoir de soustraire,
évidemment, comme on l'a indiqué. Alors, si
jamais on découvre quelque chose, et que c'est d'intérêt public, et que c'est
un enjeu majeur auprès des nations, le ministre a le pouvoir de
soustraire. C'est très bien indiqué à l'article 31.
Le Président (M. Habel) : J'ai
reconnu aussi la députée de Saint-Hyacinthe.
M. Villeneuve : Oui, allez-y.
Mme Soucy : Oui. Non, mais j'imagine
que vous n'émettrez juste pas une licence d'exploitation s'il y a un cimetière
autochtone dans votre comté, par exemple.
M.
Arcand :
Évidemment. Exactement.
Le
Président (M. Habel) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 12 tel
qu'amendé? M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. Est-ce qu'il va y avoir une délimitation plus
grande que le site du cimetière comme tel? En fait, est-ce qu'il y a une
zone, j'oserais dire, tampon?
M.
Arcand : Ce que je vous dis,
c'est qu'il n'y a... bien, qu'il n'y en aura pas, il n'y a pas... On n'y touche
pas, alors on n'a pas besoin de faire de délimitation.
M.
Villeneuve : Bien là, M. le Président, je comprends que le
ministre trouve la question drôle, là, mais on a vu souvent des situations où, lorsqu'on détermine un
périmètre et que, si ce périmètre-là n'avait pas inclus une zone
tampon... Parce qu'ils vont vraiment s'appuyer sur le périmètre.
Le Président (M. Habel) : Merci.
Vous allez devoir garder votre réflexion jusqu'à la semaine prochaine.
M. Villeneuve : On arrête sur
le périmètre. O.K.
Le
Président (M. Habel) : Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au lundi 28 novembre
2016, à 14 heures. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)