(Onze heures quinze minutes)
Le
Président (M. Pagé) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît, chers collègues! Je constate le quorum, je déclare donc la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les
personnes, comme à l'habitude, de bien éteindre la sonnerie des cellulaires et
des tablettes, s'il vous plaît.
Je rappelle
le mandat. La commission est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi n° 106, Loi concernant la mise en oeuvre de la
Politique énergétique 2030 et modifiant diverses dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Non, M. le
Président, il n'y a aucun remplacement.
Le
Président (M. Pagé) : Aucun remplacement ce matin. Je
tiens à souligner et souhaiter la bienvenue à la députée de
Saint-Hyacinthe, qui revient ce matin. Bien heureux que vous soyez parmi nous,
Mme la députée.
Étude détaillée (suite)
Alors, au
moment d'ajourner, hier soir, nous en étions à l'étude de l'article 9 de la
Loi sur les hydrocarbures, et M. le
député de Richelieu avait posé une question concernant la possibilité de
cession d'une licence dans le cas d'exploitation
de saumure. Donc, j'imagine, M. le député, que vous voudrez reprendre la parole
et avoir une réponse de la part du
ministre. Alors, souhaitez-vous reposer la question ou c'est suffisamment
clair? Ou M. le ministre? Allez-y, M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Oui. À moins que ma mémoire ne me trahisse, le
ministre faisait remarquer que c'est une disposition, celle qu'on retrouve au projet de loi n° 106,
qui n'existait pas dans la Loi sur les mines, dans le cadre de laquelle une
licence ou une autorisation d'exploiter n'était pas cessible.
Aujourd'hui, en vertu de la Loi sur les hydrocarbures, licences et autorisations seront cessibles, mais dans des cas
et conditions déterminés par règlement. J'ai bien compris, M. le ministre,
c'est bien exact?
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Oui.
M. Rochon : J'ai pu lire ce matin sur Tweeter, parce que je
suis toutes les activités du ministre avec un intérêt marqué, qu'après 72 heures de débat nous ne
semblions pas avoir lu encore le projet de loi n° 106 puisque certaines de
nos questions portent sur les
articles à venir. Ce que nous n'avons pas pu parcourir, M. le Président, ce
n'est pas le projet de loi, ce sont
les règlements auxquels ce projet de loi là, constamment, réfère, je pourrais
même dire auxquels il réfère abusivement, et qui rendent impossible — ces règlements qui ne sont pas sous nos yeux
au moment où nous procédons à l'examen article par article du projet de loi — qui rendent impossible toute analyse de
portée de ce projet de loi. Et, sur l'article 9 plus particulièrement, il faut remarquer que licences
et autorisations d'exploiter de la saumure ne seront cessibles que dans
les cas et conditions que le gouvernement déterminera, justement, par
règlement.
Le ministre
nous a fait parvenir, il y a quelques jours de ça, quelques notes, parce que je
n'ose pas appeler ça des intentions réglementaires, ce serait exagéré,
mais enfin quelques notes au sujet des projets de règlements qui sont en rédaction. Je soumets que ce serait sans doute le
moment de se pencher, M. le Président, avec le consentement des membres de la commission, sur les notes produites par le
ministre à l'égard de ces règlements, dont j'espère qu'elles nous permettront
de saisir, au moins partiellement, la portée du projet de loi.
Alors, je ne sais pas comment vous souhaitez que
nous procédions, comment la commission souhaite que procédions, comment le ministre souhaite que nous procédions. Il n'est pas rare
qu'une commission — mais vous pourrez nous éclairer, M. le Président — interrompe l'étude d'un projet de loi pour
se permettre une plage horaire, déterminée ou indéterminée, pour procéder à l'analyse des intentions réglementaires
du ministre. Alors, comment comptons-nous nous gouverner à cet égard?
• (11 h 20) •
Le Président (M. Pagé) :
Je voudrais juste être certain de bien comprendre votre question, M. le député
de Richelieu, et ensuite je pourrai réagir.
M. Rochon : Parfait. Alors, je précise ce qui n'était
peut-être pas clair. Le ministre a déposé à la commission, je ne sais
pas si c'est un dépôt officiel...
Une
voix : ...
M. Rochon :
Officiel. Alors, vous avez, dans les documents enregistrés, M. le Président,
par le secrétariat, quatre projets de
règlement : projet de règlement sur la gestion des licences d'exploration,
de production et de stockage d'hydrocarbures
et sur les autorisations d'exploiter de la saumure; projet de règlement sur la
gestion en milieu terrestre de certaines activités pétrolières et
gazières réalisées en vertu des licences d'exploration, de production et de
stockage d'hydrocarbures et des
autorisations d'exploiter de la saumure; projet de règlement sur les activités
pétrolières et gazières en milieu
hydrique; et projet de règlement sur les redevances, les droits sur les
substances soutirées et sur les modalités de compensation. Je dis qu'ont été enregistrés par le secrétariat ces
quatre projets de règlement, enfin, c'est sous ces titres de projets de règlement qu'apparaissent les notes
déposées à la commission par le ministre devant, selon ce que nous avions
compris, refléter ces intentions réglementaires
Nous nous rendrons
compte que ces notes présentent bien vaguement — enfin, ça, c'est notre
opinion — les
intentions du ministre, mais il n'en demeure
pas moins qu'il faut se pencher sur ces documents, M. le Président. Et ce
que je vous demandais, c'est : Est-ce
le bon moment? Je souhaite en saisir la commission. Moi, j'estime qu'il est
sans doute temps, puisque nous nous
butons, là, justement, à un article qui dit que le gouvernement déterminera par
règlement les cas et conditions dans
lesquels une licence ou une autorisation d'exploiter de la saumure sera
cessible. Alors, il me semble que le
contexte, le momentum est tout à fait bien choisi pour commencer à se pencher
sur, entre gros guillemets, les intentions réglementaires du ministre.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le député de Richelieu.
J'ai bien entendu vos arguments. Il est vrai que l'article 9 fait référence à des règlements ultérieurs. Mais
il est à la volonté du ministre d'en disposer comme il le souhaite. Ça lui
appartient entièrement et totalement. Alors, à ce moment-ci, si je n'ai pas de
consentement de la commission pour suspendre les travaux, nous n'allons pas
suspendre les travaux. Et il est vraiment à la... c'est le ministre qui dispose
totalement de cette possibilité soit de
suspendre l'article 9, de suspendre la commission, de faire comme il le
souhaite. Alors, la réponse appartient beaucoup plus au ministre qu'à
moi, à ce moment-ci, à la question que vous soulevez. M. le ministre.
M. Arcand :
Il n'y a pas de consentement. Mais, encore une fois, je réitère que nous avons
offert à l'opposition la possibilité de faire des briefings sur les
aspects techniques du projet de loi.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, voilà, M. le député de Richelieu.
Et, comme vous l'avez mentionné à certains endroits, le ministre a déjà déposé des intentions de règlement, et je
comprends qu'à ce moment-ci c'est quelque chose qui viendra ultérieurement, et
possiblement des séances de travail.
Alors, si vous voulez poursuivre, M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Oui. La réponse que le ministre vient de faire à mon souhait que nous
prenions un moment pour nous pencher
sur ce qu'il est abusif d'appeler ses intentions réglementaires, mais qu'il a
présenté ainsi, diffère avec la volonté
qui était sienne, il y a quelques séances, et que toutes et tous ont pu
entendre. Je me souviens très bien qu'il ait dit que nous allions effectivement examiner tout ça publiquement, mais
enfin... Il a évidemment le droit de changer d'idée, mais je souhaite qu'il soit connu que j'en suis
déçu. Et je crois que cette déception s'étendra à celles et ceux qui suivent
nos travaux. Mais, comme vous le
mentionniez, M. le Président, il faut consentement, en effet, pour suspendre
l'examen du projet de loi et entreprendre...
Le Président
(M. Pagé) : En fait...
M. Rochon :
Oui.
Le
Président (M. Pagé) : M. le député de Richelieu, on peut
suspendre l'article sans suspendre le projet de loi, je veux juste être bien clair, et, si cela
arrivait, il peut convenir entre les parties d'un temps précis dont la
commission pourrait disposer afin de
débattre de ces règlements-là. Mais tout cela est toujours dans l'hypothèse où
la commission accepterait de
suspendre l'article 9. Mais ce n'est pas ce que j'entends à ce moment-ci.
Donc, veuillez poursuivre votre intervention.
M. Rochon : Parfait. Mais le portrait que vous esquissiez, M. le Président, est
exactement celui que j'avais en tête, en
effet : suspendre l'examen de l'article, l'examen en cours de cet article,
pour déterminer ensemble, par consentement, une plage horaire bien définie au cours de laquelle nous examinerions
les notes qu'a produites le ministre à l'égard des règlements qui sont en cours de rédaction. Alors,
nous allons donc continuer autrement et nous trouverons bien moyen, là,
de référer aux documents que le ministre a déposés.
D'ailleurs, je vais
trouver moyen de le faire dès maintenant. Alors, relisons l'article : «Une
licence ou une autorisation d'exploiter de
la saumure n'est cessible que dans les cas et aux conditions que le
gouvernement détermine par
règlement.» Alors, dans les quatre documents où sont produites des notes sur
autant de projets de règlements auxquels nous reporte fréquemment le projet de loi n° 106, où peut-on
trouver des précisions à l'égard de ces cas et conditions dans lesquels
licence ou autorisation d'exploiter de la saumure est cessible?
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le député de Richelieu. M. le
ministre.
M. Arcand :
Bien, vous avez le projet de règlement, là, sur la gestion en milieux
terrestres, et on parle des autorisations
pour exploiter la saumure. Alors, vous avez, à l'intérieur de ça, une liste de
détails qui sont sur place et qui nous
parlent de façon importante des demandes d'autorisation, du plan d'aménagement,
du plan d'atténuation, de l'évaluation des risques, d'un plan de mesures d'urgence, etc. Alors, je pense que ce
sont les éléments que l'on retrouve. Mais, de toute façon, le règlement,
M. le Président, n'est pas écrit, au moment où on se parle, il est en
réflexion.
Je
rappelle que, dans la Loi sur les mines, il y avait 142 références à un
règlement, c'est souvent la façon de faire dans ce domaine. Les
règlements sont... C'est un acte quand même dans lequel les gens concernés ont
45 jours pour répondre au règlement. Le
gouvernement ajuste le règlement en fonction de certains commentaires qui sont
faits. Et, dans ce cas-là, M. le
Président, ce sont des procédés techniques dont on discute, alors que la loi
est une loi habilitante qui est là pour justement encadrer les hydrocarbures.
• (11 h 30) •
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Richelieu.
M. Rochon : Oui, c'est très... Le ministre nous parle d'une loi habilitante; moi,
j'aimerais bien que nous soyons, comme parlementaires, habilités à juger de sa
portée. Et je trouve ça léger, cette réponse à l'effet que, bon, écoutez,
de toute façon, les règlements, la rédaction n'est pas terminée, leur édiction,
ça viendra plus tard.
Alors,
cas et conditions dans lesquels une licence ou autorisation d'exploiter de la
saumure est cessible. Alors je suis
toujours à la recherche de ces cas et conditions dans ce projet de règlement,
dans les notes qu'il a produites au sujet de ce projet de règlement sur la gestion en milieu terrestre de
certaines activités. Il a passé en revue, là, très, très rapidement des items, là, appelons ça comme ça, là, mais
j'aimerais bien qu'il m'indique très exactement où je puis retrouver ça dans
les notes qu'il a produites. Et c'est loin,
M. le Président, d'être une question accessoire, là. Il a l'air de croire que
c'est une question accessoire, mais, au contraire, moi, je crois que
c'est essentiel d'avoir ces informations-là.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand :
Écoutez, ce sont des notes d'intentions qu'on a distribuées dans l'aménagement,
le plan d'atténuation, l'évaluation
des risques, les mesures d'urgence, le plan de restauration, etc. Je veux dire,
ce sont toutes des choses qui sont
des procédés, ce sont des procédés de nature technique que l'on retrouve dans
des règlements, qui évoluent d'ailleurs avec le temps, qui n'ont pas, M. le Président, à se retrouver, ces
éléments-là, dans la loi, dans les lois de façon générale. Ça a toujours été le cas pour tous les
gouvernements du Québec au fil des années. Et donc ce projet de loi là, en ce
sens-là, n'est pas différent des
autres, mais ce projet et ces règlements-là ne seront pas édictés sans que les
gens aient eu le temps de faire des
commentaires appropriés. Et, s'il y a des modifications à apporter à ces
règlements-là, elles seront apportées, M. le Président.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Richelieu.
M. Rochon : Moi, je suis plutôt inquiet, M. le Président, parce que c'est le
document du ministre qui dit, sur Twitter, qu'on n'a pas vu son projet de loi, là. Moi, je pense qu'il n'a pas lu
ses intentions réglementaires, parce que ce à quoi il réfère, là, ce n'est pas du tout aux conditions et
cas dans lesquels licence ou autorisation d'exploiter de la saumure sont
cessibles. Ce qu'il me cite, là, c'est ce
qu'un projet de règlement précisera pour chaque demande d'autorisation
d'activité. Il n'est pas question de cession, il est question
d'activité.
Alors,
oui, plan d'aménagement, dans ces cas-là, plan d'atténuation, calendrier de la
circulation routière, évaluation des
risques associés aux travaux prévus — je pense qu'on n'est pas pantoute dans la
cession, là — plan de
mesure d'urgence, plan de relations
publiques, plan de restauration et de réaménagement. Alors, je constate que non
seulement nous, nous n'avons pas vu
les règlements en cours de rédaction, mais, visiblement, lui non plus, là. Je
pense qu'à chaque fois que nous avons
demandé que l'étude de ce projet de loi soit reportée nous avions bien raison
de le faire, et en voici une autre illustration évidente.
M. Arcand :
M. le Président.
Le Président
(M. Pagé) : Oui, M. le ministre.
M. Arcand : J'ai démontré, encore une fois, ma bonne foi,
j'ai déposé les intentions réglementaires, l'opposition m'a demandé
d'avoir plus de précisions. À écouter le
député, je crois qu'il veut avoir le règlement au complet. C'est ce qu'il veut
avoir. Maintenant, je rappelle que cette réflexion-là n'est pas terminée. On a
déjà un règlement qui a été prépublié, et les détails seront connus,
évidemment, dès qu'on aura publié le règlement.
Mais
je suis déjà allé très loin, je pense que j'ai fait preuve de bonne foi en
déposant les intentions. Alors, je pense que la bonne foi, elle est là. Ce dont on parle aujourd'hui, c'est de
dire qu'une licence ou une autorisation pour la saumure n'est cessible que dans les cas ou aux conditions
que le gouvernement détermine. Alors, on ne peut pas écrire... Et ça, ça
a toujours été accepté par tous les
gouvernements. On ne peut pas commencer à écrire et à terminer des règlements
tant que la loi habilitante n'est pas adoptée.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Richelieu.
M. Rochon : Là, le ministre dit qu'il est déjà allé bien
loin. Moi, je réalise surtout... Ce que je trouve, surtout, c'est que là il est en train de nous amener au
mauvais endroit, là. Là, je lui demande où, dans les notes relatives au projet
de règlement, nous retrouvons ces cas et
conditions dans lesquels une licence ou une autorisation d'exploiter de la
saumure est cessible. Il n'identifie,
dans ce qu'il a produit, pas du tout ça, mais plutôt ce qu'implique une demande
d'autorisation d'activités. Je vous
ai tout énuméré ça, là : plan d'aménagement, plan d'atténuation... Vous
l'avez entendu, il a procédé à la même énumération. Mais il n'est pas à la
bonne place dans son document. Peut-être qu'en nulle part dans ce qu'il
a produit on ne retrouve ces cas et
conditions dans lesquels licences ou autorisations d'exploiter de la saumure...
Ça se peut, ça. Peut-être peut-il
consulter son équipe. Il n'est pas abusif, là, que l'opposition demande qu'il
identifie l'endroit, dans les documents qu'il a produits à la
commission, où l'on peut retrouver des précisions au sujet du règlement dont il
est question à l'article 9 et au sujet
des cas et conditions apparaissant à ce règlement. Je ne veux pas connaître le détail,
mais avoir une idée.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand :
Écoutez, M. le Président, c'est un document... ce que j'ai déposé à la
commission, c'est un document sur nos
intentions, et tous les détails seront connus au moment de la diffusion du
règlement de façon définitive. Ce que le député nous demande, c'est de
diffuser, c'est d'inclure dans la loi tous les règlements, de déposer tous les règlements avant que la loi habilitante soit
votée. Ce n'est pas la façon de faire des gouvernements, de façon générale.
Ceci étant dit, le règlement sera prépublié, et les gens pourront le commenter.
Le
Président (M. Pagé) : Je vous remercie, M. le ministre. M.
le député de Richelieu, il vous reste deux minutes.
M. Rochon : Écoutez, M. le Président, il faudrait que je
puisse trouver, dans ce que le ministre, encore une fois, appelle abusivement, je trouve, ses intentions
réglementaires, où se trouvent cas et conditions déterminés par règlement
pour licence ou autorisation d'exploiter de
la saumure. Il faudrait que moi, je trouve ça dans les notes qu'il a produites,
alors que lui, visiblement, n'y parvient
pas, citant même des éléments qui n'ont rien à voir avec ça mais plutôt à voir
avec des demandes d'autorisation
d'activités qui seraient présentées au ministère. Alors, je ne peux rien vous
dire d'autre que le fait que je suis étonné, inquiet et perplexe.
Le Président (M. Pagé) :
Souhaitez-vous commenter, M. le ministre?
• (11 h 40) •
M.
Arcand : M. le
Président, encore une fois, l'article dont on parle aujourd'hui prévoit qu'il
peut y avoir un transfert à un tiers — c'est ça qu'on dit, essentiellement, dans
l'article — et que les cas qui sont possibles, les conditions
de la cession, bien, vont être déterminés par le gouvernement. Je ne vois pas
l'angoisse, j'ai beaucoup de difficultés à comprendre
l'angoisse du député par rapport à
ça. Évidemment, ce que ça veut dire, c'est que, pour pouvoir avoir la chance
de faire une cessation, bien, il va devoir
respecter les pratiques et les bonnes pratiques en ce domaine. C'est
essentiellement ce qu'on dit.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, M. le député de Richelieu, il vous reste une minute.
M. Villeneuve : ...
Le
Président (M. Pagé) : J'ai compris que le député de
Berthier souhaitait intervenir. M. le
député de Berthier, je pense que vous disposez de
votre 20 minutes au complet... Oui, absolument. Alors, allez-y, M. le
député de Berthier.
M. Villeneuve : Merci,
M. le Président. Je vous souhaite à
toutes et à tous le bonjour en ce début d'hiver. M. le Président, je ne décèle d'aucune façon de l'angoisse chez
mon collègue, je tiens à rassurer le ministre.
Et il vaut mieux que ce soit ainsi,
donc, qu'il ne soit pas angoissé. M.
le Président, effectivement, je pense que mon collègue a tout
à fait raison de demander un peu plus
de précisions. De toute façon, avant... Bien, j'aurai moi-même beaucoup
de questions par rapport à l'article qui est évidemment...
qui est orphelin de ces règlements qui devraient y être accrochés.
Et je
rappellerai au ministre — d'ailleurs, on devrait obtenir le document tout chaud d'ici quelques
instants, là — le
projet de loi n° 20 de son collègue de la santé, qui a été étudié en commission parlementaire, eh bien, M. le Président, aussi étonnant que cela puisse être, le ministre de la Santé a accepté, en pleine étude du projet
de loi n° 20, de déposer,
donc, les règlements. Et le ministre
vient de nous dire, il y a quelques instants, que ce n'était pas coutumier, à l'Assemblée nationale, que les règlements
soient déposés pendant l'étude d'un projet de loi, que ça serait plus à la fin,
plus tard. Mais on va, M. le Président... dès que j'aurai le document en main, là, des règlements
qui ont été déposés par le ministre
de la Santé lors de l'étude du projet de loi n° 20, on les déposera à la commission.
On va les déposer. Je pense que c'est important, là.
À un moment donné, il faut que les gens qui nous écoutent puissent juger d'eux-mêmes.
Alors, ils jugeront des propos que le
ministre a tenus, à savoir que ce n'était pas coutumier,
que ça ne se faisait pas, que ce n'était pas comme ça, alors que l'histoire récente, et là je ne vous
parle pas du temps de Taschereau, là, je parle de l'histoire... Quoique, des
fois, il y a des parallèles à faire
avec des périodes de la vie parlementaire, mais, bon... Puis je regarde mon collègue
d'en face, qui m'écoute attentivement, et c'est bien, c'est bien. Donc, sans faire de parallèle avec le gouvernement Taschereau, là, mais juste
vous dire, M. le Président, que c'est donc tout récent, c'est plus que
contemporain, c'est tout récent, où le ministre de la Santé a accepté finalement de déposer les règlements qui allaient avec
le projet de loi n° 20. Non
seulement a-t-il déposé ces règlements-là,
M. le Président, mais ils sont d'une précision étonnante, je vous
dirais, quant à la portée qu'ils auront sur le projet de loi.
Je
ne sais pas si le ministre veut intervenir là-dessus. Je sens... Je ne
veux pas qualifier sa condition, parce
que d'une certaine façon, tantôt, je
le rassurais quant à la condition de mon collègue — c'est fou, les perceptions, des fois — alors,
je ne veux pas le qualifier... qualifier sa condition actuelle, mais, s'il veut
intervenir, M. le Président, par
rapport aux propos qu'il a tenus tantôt... Et nous, comme je vous dis, dès que
nous aurons le document en main, avec le consentement des membres de la commission,
nous le déposerons, donc, nous déposerons les règlements qui ont été déposés
lors de l'étude du projet de loi n° 20 par son illustre collègue de la
santé.
Le Président
(M. Pagé) : M. le ministre.
M. Arcand : Écoutez, M. le
Président, je suis évidemment
surpris des commentaires. J'ai regardé tout à l'heure, pendant que le
député parlait, certaines lois dans
le domaine, par exemple de l'aménagement forestier, où on parle justement
que les permis ne sont pas... sont
cessibles, et puis ça sera déterminé, là aussi, par voie de règlement. Alors,
on a exactement le même genre de texte.
Puis, quand je regarde ce qui s'est produit dans le débat sur les mines,
quelque part à la fin novembre, début
février, il y avait des règlements qui étaient reliés à la loi, et le
gouvernement a quand même été plusieurs mois par la suite au pouvoir, et
ils n'ont pas déposé de règlements.
Donc,
ce que je veux dire, c'est que... Et là ils vont nous répondre : Bien, on
n'a pas déposé parce qu'évidemment
il y a eu une élection quelques mois plus
tard et puis, bon, on n'était pas prêts à ce moment-là. Mais, même au mois de
mars, ils étaient encore au pouvoir et puis
ils n'avaient pas déposé les règlements. Alors, ils savent très bien que ça
prend quelque mois avant que ces règlements-là soient déposés,
prépubliés, discutés. Ce sont des renseignements de nature technique, qui existent, et c'est pour ça qu'on
met ça dans des règlements, parce qu'ils évoluent également avec le temps.
Alors, c'est la façon de faire, qu'est-ce que vous voulez? Alors, je ne vois
pas pourquoi il faudrait, nous, changer ces pratiques,
en vertu de quoi, et particulièrement dans le cas de l'exploitation de saumure,
je ne vois pas énormément d'enjeux, très franchement.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Berthier.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Le ministre dit qu'il n'y voit pas nécessairement
d'enjeux. Je pense qu'il a été établi
dès le départ que ce qui était sous terre appartenait à l'État, et avec ce
qu'on vit présentement, M. le Président, comme situation d'austérité, chaque sou est important, et donc moi, je
pense qu'il y a des enjeux autant pour la saumure. C'est sûr que ce n'est peut-être pas d'autres
produits plus intéressants sur le marché de la bourse, M. le Président,
mais il n'en demeure pas moins que, si ça appartient à l'État, ce serait
intéressant d'avoir davantage de détails.
Quant
aux faits, M. le Président, et je vais le redire, je sais qu'on... Mais là je
ne peux pas ne pas le redire, parce que je sais l'avoir déjà dit ici, parce que
c'est en réaction aux mêmes propos que le ministre vient de tenir, à savoir
que, lorsqu'il y a eu l'étude du projet de loi sur les mines, bien,
l'opposition, qui était le Parti libéral, n'ont pas demandé à avoir les règlements, M. le Président, et c'était
correct, ils n'ont pas demandé à les avoir. Et ai-je besoin de rappeler que
nous étions, à ce moment-là, un gouvernement minoritaire? Et assurément que, si
l'opposition libérale avait demandé à avoir
les règlements, nous étions un gouvernement minoritaire, alors nous aurions
probablement davantage élaboré sur la suite des choses quant à la
réglementation.
Puis,
oui, c'est vrai que le ministre a raison, encore une fois, les règlements, même
si on les déposait, si on les regardait,
ils pourraient changer. C'est le propre d'un règlement, M. le Président. Le
propre d'un règlement, c'est de suivre une
loi. Et, nous, ça nous inquiète beaucoup parce que les propos du ministre,
l'autre jour, M. le Président, qui nous a dit que c'est les règlements qui faisaient vivre la loi, c'est inquiétant
d'entendre ça, puis ce n'est pas normal... bien, ce n'est pas normal... moi, en tout cas, je ne trouve pas
ça normal. C'est supposé être l'inverse, ce doit être la loi qui fait vivre les
règlements, la loi sur laquelle repose... c'est le socle.
M. Arcand :
Les deux sont complémentaires, on s'entend.
M.
Villeneuve : Oui, mais, selon le Barreau, il y a trop de
mystère... bien, «mystère» n'est peut-être pas le bon mot, M. le Président, mais il y a trop d'absents, là,
il y a trop de choses qui ne sont pas dans le projet de loi pour qu'on puisse
en mesurer sa portée. Et c'est quoi, les
choses qui sont absentes du projet de loi pour qu'on puisse en mesurer la
portée? Bien, c'est l'appel toujours, toujours fréquent aux règlements.
Donc,
M. le Président, j'ai le document ici, devant moi, donc, Orientations
réglementaires concernant l'application de la loi favorisant
l'accès aux services d'un médecin de famille et de médecine spécialisée.
C'est dans le détail, M. le Président,
c'est quelque chose d'assez... J'avoue que je suis surpris, là. Je pense que ça
a dû plaire aux gens de la commission,
lorsqu'ils ont reçu cela, parce qu'on parle vraiment du nombre d'heures de
travail, du nombre de patients, et là c'est précisé, là :
252 heures année-travail, et là on a dans tous les milieux. Là, je suis
sur le projet de loi n° 20, la loi n° 20, M. le Président, mais ça,
c'est les règlements qui ont été déposés pendant l'étude de la loi n° 20.
Et là on nomme... on dit
252 heures — puis là
je prends un exemple, parce qu'il y en a plein, là, je prends un exemple au
hasard, comme ça — on précise : Activité clinique,
252 heures de travail-année, et là il y a le milieu carcéral, clinique de
réfugiés, itinérants, hôpitaux, centres jeunesse, tout est détaillé
vraiment, là. On n'en demanderait pas tant, nous. On n'en demanderait pas tant. On demanderait juste à
avoir, M. le Président, quelque chose d'un peu plus complet que ce qu'on a eu.
• (11 h 50) •
Parce
que, vous savez, quand on regarde, là... Et là je sais, et j'en suis désolé,
j'ai raté la session, la rencontre d'hier, là. La commission siégeait, j'ai écouté la fin, là, mais je n'ai pas eu
le temps d'écouter au complet ce qui s'est dit, mais... Ça peut être
inquiétant, M. le Président, et c'est inquiétant parce que... moi, j'ai
beaucoup de questions par rapport à l'article 9
comme tel, et probablement, M. le Président, que, si nous avions des règlements
un peu plus costauds, là, un peu plus, je dirais... en tout cas, un peu
plus de concret dans les règlements à venir, bien, j'aurais probablement moins
de questions parce que les règlements répondraient probablement à beaucoup de
mes questions.
Alors, moi,
je sais que mon collègue l'a spécifié tantôt, et là on va le découvrir, là. Là,
mon collègue tantôt, il disait : On
avait... Vous pensiez avoir un moment... pas un briefing technique, là, mais on
avait pensé avoir un moment, M. le Président,
où, avec les orientations réglementaires, on aurait le temps, finalement, on
prendrait le temps d'aller un peu plus en
profondeur, avant de continuer l'étude du projet de loi. Parce que, là, à
chaque fois qu'on va arriver à un article qui va référer aux règlements, c'est sûr, M. le Président, qu'on va revenir
avec cette question-là. C'est évident. Parce que là ce n'est pas assez
précis, ce n'est pas assez complet.
Alors, M. le
Président, avec l'assentiment des collègues, j'aimerais déposer à la commission
ce document-là, donc, du 18 mars
2015, document qui a été déposé à la Commission de la santé et des services
sociaux, sur laquelle siégeait le collègue
ici présent, donc c'est le ministre de la Santé qui siégeait sur la commission
en question, et ce document-là a été
déposé en pleine étude article par article afin de permettre aux parlementaires
autour de la table d'avoir une meilleure idée d'où allait mener, au final, le projet de loi n° 20. Je pense
que ça a aidé beaucoup aux travaux de la commission. Alors, M. le
Président, si j'ai le consentement, je déposerais le document.
Document déposé
Le
Président (M. Pagé) : Oui. Pas de problème. Alors,
effectivement, on va procéder au dépôt. Contrairement au salon bleu, où
ça prend le consentement pour un dépôt, en commission parlementaire un collègue
peut déposer sans consentement. Alors, allez-y, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Merci de me le rappeler. Effectivement, c'est la beauté de la chose. Alors, les
gens jugeront aux propos que le
ministre vient de tenir en disant que nous... en disant que ce n'était pas
commun, puis ce n'était pas comme ça,
puis qu'il fallait faire... Non. Bien là, les gens jugeront, M. le Président, à
la lecture du document que je viens de déposer, comme quoi, en pleine
étude de l'article... en pleine étude du projet de loi n° 20, le ministre
de la Santé a déposé ses comme orientations.
Bon. Puis, je vous le dis, ça va revenir à chaque fois qu'on va entendre, qu'on
va lire dans le projet orientations réglementaires, qui sont pas mal
plus étoffées que ce que le ministre nous a déposé jusqu'à maintenant de loi
que ça va faire référence, finalement... pour comprendre l'article, on va faire
référence aux règlements à venir.
M. le Président, je veux revenir sur la... les discussions
qui ont eu cours ici hier, quelques points avant de continuer, là, sur... Peut-être que le ministre... qui sait,
le temps, M. le Président, finit par parfois... permet des réflexions qui
pourraient nous amener ailleurs. Et je sais, donc, qu'hier vous avez
discuté, entre autres... il y a une question qui a été posée concernant le Québec au niveau des claims — ou appelons ça claims, appelons ça licences,
maintenant, mais permis — et il y avait la
question : Ici, au Québec... Attendez que je le retrouve. Ici, au Québec,
nous obtenons 0,10 $ l'hectare ou... oui, 0,10 $ l'hectare. Pour que les gens... les gens qui nous
écoutent, là, parce que le ministre, hier, a semblé dire qu'il n'avait pas les chiffres ou il ne les connaissait
pas, là. Mais, si on se réfère au BAPE sur le gaz de schiste, en 2011, à la
page 201, vous allez voir que le prix
moyen en Colombie-Britannique, c'est de 3 000 $ l'hectare; le prix
moyen en Alberta, c'est 512 $; et le prix moyen au Québec, c'est
0,10 $. Juste apporter cette...
M. Arcand :
Bon, premièrement, M. le Président...
Le Président
(M. Pagé) : Oui, M. le ministre.
M. Arcand :
Écoutez, premièrement, ce n'est pas 0.10 $, c'est 10 $, là. Et
deuxièmement...
Une voix :
...
M. Arcand :
C'est 10 $ le kilomètre carré, c'est ça qu'on a dit, O.K.? Et, M. le
Président, on n'est pas là pour discuter
des redevances ou de ces éléments-là, on est là pour discuter d'un article du
projet de loi. Alors, je vous demanderais de demander au député, là, de
dire à quel... quelle est sa question par rapport à l'article 9.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Merci, M. le
Président. Je remercie le ministre de vouloir diriger ma pensée, là, vers des
points précis auxquels il voudrait qu'on discute, mais je viens de le
faire pendant cinq minutes au moins, là, et je n'ai pas eu de réponse de sa part, hein? Je lui ai dit :
Peut-il prendre le temps de nous remettre des choses un peu plus complètes
quant aux règlements? Si c'est de ça
qu'il veut parler, on peut en parler encore longtemps, puis on va en parler
encore longtemps. Mais le ministre
sait très bien... Puis je pense que, M. le Président, il y a eu une question
qui a été posée à la commission, hier,
là, puis le ministre n'a pas répondu. C'est son droit. Mais moi, je pense que les citoyens ont le droit d'avoir la réponse à la question qui a été posée hier. Et, s'il y a
des gens qui m'en veulent, bien, ils me le diront, M. le Président, mais je pense que je
fais mon travail en apportant cette précision-là.
Le ministre parle de 10 $, il
parle du kilomètre carré. Moi, je l'ai mis en hectares, à 0,10 $
l'hectare. Bon, on peut le
transformer si on veut, comme on veut, là, mais je pense que c'est important
que les gens aient cette réponse-là. Puis, de toute façon, s'ils veulent vérifier mes dires, ils n'ont qu'à aller
voir le rapport du BAPE sur le gaz de schiste de 2011, page 201. Alors, je
tenais à apporter cette précision-là. Et je voulais poser la question au
ministre, mais je ne suis pas sûr qu'il va vouloir y répondre, là,
mais : Comment on explique cet écart?
Le Président
(M. Pagé) : M. le ministre.
M. Arcand : M. le Président, vous savez, on a eu
un débat sur les redevances pendant des années. Je me rappelle de l'avoir entendu dans le domaine minier, que les
redevances... que le Québec n'était pas correct par rapport à l'Australie, qui avait
des meilleures redevances, et ainsi de suite. Le Parti québécois a pris le
pouvoir, a établi un système de redevances à peu près semblable à celui de notre ancien gouvernement, et, depuis ce
temps-là, le débat est clos. Alors, les conditions sont différentes. On ne peut pas comparer la
situation en Colombie-Britannique ou en Alberta avec le Québec, pour la simple et bonne raison que le Québec n'a pas un
historique très évident, n'est pas grand producteur d'hydrocarbures, n'a pas
des champs pétrolifères de même nature que dans cette région-là. Alors, je
pense qu'on ne peut pas commencer à comparer.
Et,
M. le Président, c'est un autre débat. On est ici à l'article 9, pour les
questions de licence et d'autorisation d'exploiter de la saumure, et on dit essentiellement
que c'est cessible dans des conditions que le gouvernement va déterminer dans l'avenir. Alors, M. le Président,
je souhaite que le député s'en tienne à ça. S'il veut se lancer dans un grand
débat sur les redevances, sur les montants
de redevances, etc., quand on sera rendu aux crédits, au mois d'avril, on
pourra discuter des argents que nous avons reçus, etc. Je rappelle en
plus qu'on a une entreprise qui fait de la production d'hydrocarbures, actuellement, sur une base continue au Québec, c'est
Junex, et pour l'instant on est beaucoup plus dans l'exploration qu'on
peut l'être dans une production, actuellement.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. Je veux juste vous informer, M. le député de Berthier,
justement à titre d'information,
parce que vous avez le privilège de compléter votre intervention parce que la
parole vous appartient, Mme la
députée de Saint-Hyacinthe a également demandé la parole. Alors, quand vous
aurez complété, Mme la députée de Saint-Hyacinthe vous êtes bien en
liste.
M. Villeneuve :
Parfait. Parfait et merci, M. le Président. Écoutez, M. le Président, je vais
m'y attacher tout de suite ou plutôt
m'y rattacher tout de suite, à l'article 9. On parle d'«une licence ou une
autorisation d'exploiter de la saumure n'est
cessible que...» Donc, «n'est cessible», ça semble négatif quand on le lit,
mais ça veut dire que ça peut être cessible et ça va dépendre des
règlements qui vont venir, finalement, décider de comment ça va être cessible.
M. le Président, le projet de loi
qu'on a devant nous, là, quand on le lit... Parce que, oui, on l'a lu, M. le
ministre, je veux le rassurer, là. Ce
qu'on n'a pas lu, là, c'est les règlements qui vont le faire vivre, là.
Malheureusement, c'est comme ça,
semble-t-il. M. le Président, ce qu'on constate, en tout cas, ça, c'est ma
perception à moi, c'est ma lecture du projet de loi, c'est que le sous-sol du Québec va être ouvert à une certaine
spéculation, comme si ce n'était pas suffisant, là, il va l'être davantage. Pourquoi? Parce qu'on va pouvoir
maintenant spéculer sur une licence qu'on aura et on pourra dire :
Bien, écoutez, moi, j'ai une licence, là, puis je pense que sous terre se
trouve...
Parce que Junex, là, il exploite
la saumure au Québec, M. le ministre est sûrement au courant de ça, là — et d'ailleurs j'ai des questions par rapport justement à l'exploitation de Junex de la
saumure au Québec — Junex
fait déjà l'exploitation de la
saumure au Québec, et là, dans le projet de loi sur les mines, et là le
ministre me corrigera si je me trompe, mais ce n'est pas possible de transférer, et là ça va l'être. Alors là, c'est
Bre-X qu'on pensait, là... X... Je ne me rappelle plus, je ne me rappelle jamais, j'inverse les chiffres, là.
Mais, en tout cas, on sait ce qui s'est passé à une autre époque, à un autre
endroit sur la planète, là. Mais, ce que je
veux dire, c'est que, là, c'est vraiment des... c'est des biens de l'État,
c'est des biens qui appartiennent aux
Québécois et aux Québécoises, qui sont sous terre, et on va... d'une certaine
façon on verra comment tout ça va s'articuler, là, sur le marcher
boursier et financier, là, mais il n'en demeure pas moins...
• (12
heures) •
Et là je suis attaché directement à
l'article 9, M. le ministre, là. Si vous voulez intervenir, je n'ai pas de
problème, là, mais je suis attaché
directement. Pourquoi je suis attaché directement? Parce qu'on parle de pouvoir
transférer une licence, donc la transférer, et on pourra le faire en
spéculant sur ce qu'il y a en dessous, en spéculant aussi sur la valeur que
ça a en bourse présentement, et tout ça sans que les Québécois puissent avoir
grand-chose à dire, à moins que, dans les règlements, ça soit précisé,
M. le Président. Et là, si c'est précisé dans les règlements, bien là, ça va
répondre à beaucoup de mes questions, je le disais tantôt.
Alors, moi, M. le Président, j'ai beaucoup de
questions et je suis, tout comme le Barreau, assez inquiet par rapport à la suite des choses, étant donné qu'on n'est pas
capables de mesurer la portée de l'article 9, comme de la plupart des
articles qu'il y a dans le projet de loi.
Alors, M. le Président, c'est le pourquoi, tantôt... Alors, tout est dans tout,
hein? C'est pourquoi, tantôt, j'ai
voulu préciser combien on avait vendu aux entreprises certains droits sur les
profondeurs... et de ce qui se trouve
dans les profondeurs du sol québécois, qui appartient aux Québécois, pourquoi
je voulais le préciser puis pourquoi, maintenant, je me rattache
directement à l'article 9, où on dit qu'on va autoriser l'exploitation de
la saumure, et ça va être cessible, donc on
va pouvoir le transférer à une autre entreprise. Je ne sais pas si le ministre
veut réagir, M. le Président. Non?
Le Président
(M. Pagé) : M. le ministre, souhaitez-vous réagir?
M. Arcand : Non,
je n'ai pas besoin de réagir.
Le Président
(M. Pagé) : Non, ça va?
M. Villeneuve :
Bon, donc, je n'ai pas d'interaction. Oui, si vous voulez céder la parole à
quelqu'un d'autre, je reviendrai plus tard, M. le Président.
Le Président (M. Pagé) :
Parfait. Alors, à ce moment-ci, je vais entendre et prêter la parole à la
députée de Saint-Hyacinthe. S'il vous plaît, Mme la députée.
Mme Soucy :
Bien, merci, M. le Président. Alors, bien, tout d'abord, comme c'est la
première fois que je prends la parole
depuis ma courte absence, alors, je voudrais remercier ma collègue la députée
de Mirabel d'avoir assisté à la commission
parlementaire pendant mon absence. Et puis, bien, écoutez, j'ai remarqué un
avancement remarquable depuis mon départ : en deux semaines, trois
articles d'adoptés. Alors, je tiens à féliciter mes collègues pour
l'efficacité.
Alors,
écoutez, pour revenir au projet de loi, vous savez, depuis le commencement du
projet de loi, je pense qu'on a bien exprimé notre désaccord sur la scission,
par exemple, parce qu'on avait demandé la scission, puis le gouvernement,
il a refusé. J'ai exprimé également mon
désaccord sur les tarifs d'Hydro-Québec, par exemple, l'augmentation des tarifs
d'Hydro-Québec qu'il va y avoir avec ce
projet de loi là. Maintenant, j'ai des amendements. Là, on a un travail à
faire, hein? Le gouvernement, il a
refusé puis il portera l'odieux d'avoir refusé ce qu'on avait demandé, de
séparer les deux projets de loi.
Maintenant,
on a un travail de parlementaires à faire, alors moi, j'aimerais bien
représenter mes citoyens et j'ai hâte
de déposer mes amendements, des amendements qui sont très importants — puis je suis convaincue que mes collègues
de l'opposition officielle vont être d'accord avec moi parce que je suis sûre
qu'ils les ont rencontrés également, tu sais — mais, tu sais, des amendements qui vont
faire la différence dans le projet de loi, par exemple pour les agriculteurs,
les distances, des amendements pour des
délais que le gouvernement a oubliés, a omis de mettre dans certains articles.
Alors, j'ai hâte qu'on passe à d'autres choses, M. le Président, j'ai vraiment
hâte parce que, pour moi, l'article 9...
Puis, vous
savez, peut-être que je comprends certains articles parce que j'ai fait un
briefing technique en plein mois de
juillet. C'était plate, je suis venue à Québec, puis j'ai fait le briefing
technique, puis j'ai pris des notes. Puis on a redemandé aux gens qui accompagnent le ministre, les spécialistes...
Plusieurs fois, on a posé des questions, ils nous ont toujours répondu. Vraiment, ça m'exaspère un peu
parce que je ne veux pas que ça finisse en bâillon, puis que, finalement,
on n'ait pas bien représenté nos citoyens,
puis qu'on n'ait pas apporté les amendements pour améliorer ce projet de loi
là. Puis ce n'est pas parce que je
suis d'accord avec le projet de loi à 100 %, loin de là. Justement, j'ai
hâte d'apporter mes amendements.
Alors,
écoutez, je supplie mes collègues d'avancer un peu plus vite parce
qu'évidemment, on s'en va vers Noël, je suis convaincue que le gouvernement va...
parce qu'ils l'ont fait souvent depuis 2014. Les bâillons, ils sont pratiquement des spécialistes maintenant, alors je
suis convaincue que ça va finir en bâillon. Alors, écoutez, je vais terminer
sur ça, mais j'ai vraiment hâte qu'on
apporte des amendements qui vont faire un changement significatif pour nos
citoyens dans le projet de loi. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) : Je vous remercie, Mme la députée de
Saint-Hyacinthe. Juste un petit commentaire, vous avez parlé, je pense, qu'on avait adopté trois articles,
nous en avons adopté huit.
Mme Soucy : ...alors, si je
compte bien...
Le
Président (M. Pagé) : Ah! d'accord. Ah! je n'avais pas noté à quel moment, précisément vous
nous aviez quittés.
Mme Soucy : Merci.
Le Président (M. Pagé) :
Mais nous sommes bien heureux de vous revoir. Alors, M. le député de Berthier,
est-ce que vous souhaitez prendre la parole à nouveau?
M. Villeneuve : Oui,
oui. Absolument, absolument.
Le Président (M. Pagé) :
Oui, allez-y.
M. Villeneuve : Bien, écoutez, M. le Président, moi, je veux
remercier la députée de Saint-Hyacinthe parce
que, dans le fond, son plaidoyer — en tout cas, c'est mon interprétation — va
dans le sens du groupe parlementaire dans lequel je suis, à savoir, si
le ministre déposait davantage d'information, ça irait plus vite. C'est ce que
je comprends de, bon, l'interprétation... en tout cas, je l'interprète comme
ça. Et c'est pourquoi je fais un plaidoyer, et j'invite la députée de Saint-Hyacinthe de se joindre à moi pour faire ce plaidoyer-là ainsi que mon collègue
de Richelieu, à savoir, si le ministre déposait
davantage d'information, on pourrait aller plus vite.
Parce que,
Mme la députée... M.
le Président, j'invite la députée de Saint-Hyacinthe à bien lire l'article 9. Je suis certain qu'elle l'a bien lu, d'ailleurs, là, mais moi, je le comprends
plus ou moins. Ce que je comprends, M.
le Président, c'est que, contrairement à ce qu'on avait sur la
Loi sur... ce qu'on a, parce qu'on
parle toujours... il ne faut pas parler au passé parce que ce qui s'applique présentement, c'est la Loi sur les
mines, et ce qu'on a présentement sur la Loi sur les mines, M. le Président, c'est que ce n'est pas
cessible, on ne peut pas... avec la Loi sur les mines, présentement, là,
quelqu'un qui a une licence... bien,
ce n'est pas une licence, là, quelqu'un qui a un claim ou qui a un permis,
bien, il ne peut pas le transférer à
une autre entreprise. Et là, poup! article 9, bien là, ils peuvent au
niveau de la saumure. On verra plus tard pour les autres choses, là, mais là, pour la saumure, ils peuvent le
faire. Donc, une entreprise peut transférer à une autre entreprise... Moi, j'ai plein de questions par
rapport à ça, là. Puis le ministre, il va dire : Ah! vous allez voir, il
n'a pas lu le projet de loi, on va en
parler plus loin, là. Mais, avant d'adopter un article, bien, parlons-en, de ce
qui se passe plus loin dans le projet de loi, M. le Président.
Une
entreprise qui va transférer à une autre entreprise... puis vous savez comment
ça peut être complexe, hein, au
niveau des montages financiers puis au niveau des transactions boursières. Vous
savez comment ça peut être complexe, tout
ça. On peut transférer à une autre entreprise qui va transférer à une autre
entreprise, créer une autre entreprise, une filiale parapluie, puis, bon, on retrouve, à un moment donné, que ça va
être difficile à suivre, tout ça, là. Et c'est quand même de la propriété... ce qui est sous terre
appartient aux Québécois et aux Québécoises, alors, à mon avis, il faut être
prudents puis il faut s'assurer de bien
connaître la mécanique puis de bien... que le gouvernement soit capable de bien
suivre aussi, là, tout ce qui va se passer.
Parce que, là... là, je vais essayer, M. le Président, de... Puis je peux me
tromper. Si je me trompe,
rappelez-moi à l'ordre, là, mais, si présentement, dans la Loi sur les mines,
la loi qui a cours actuellement, on ne peut pas transférer à une autre
entreprise nos droits... j'allais dire réels immobiliers, là, si on ne peut pas
les transférer à une autre entreprise, ça veut dire qu'on doit attendre,
finalement, ou tout simplement décider de dire au gouvernement : Bien, écoutez, comme entreprise, moi, le gisement
qui est là, bien, je n'en veux plus, j'aimerais procéder à une fermeture de puits, etc. Et le gouvernement,
M. le Président, si jamais il juge que la ressource qui est en dessous est encore... s'il y a encore de la saumure — on va le dire comme ça, on a l'exemple de la
saumure, on va rester sur la saumure — si le gouvernement juge que le filon de
saumure qui est là présentement est encore exploitable, bien, il pourra aller aux enchères. C'est ce que le ministre nous
disait, là, il pourra aller aux enchères. Mais il n'en demeure pas moins,
M. le Président, que l'entreprise, si elle
sait que le filon qui est sous terre puis qu'elle exploite depuis un an, deux
ans, qui est en mode exploratoire et
qu'elle veut éventuellement passer en mode exploitation, bien, des fois aussi,
c'est une question d'être capable de lever des capitaux pour pouvoir
procéder ou... donc, puis ça peut être toute autre raison. L'entreprise peut
décider de vendre alors que, présentement, ce n'est pas le cas, mais là ça va
devenir le cas.
Alors,
moi, M. le Président, j'aimerais savoir de la part du ministre pourquoi on
change ça. Pourquoi on change ça?
Pourquoi que, là, une entreprise va pouvoir décider de vendre, de transférer son
permis à une autre entreprise, alors que
ce n'est pas permis présentement, puis là ça le serait? Pourquoi on change ça?
Il y a une raison derrière ça. Est-ce que c'est la logique de dire que, maintenant, avec les licences, justement,
il va y avoir... il peut y avoir spéculation par rapport à ce qui est dans le sous-sol? C'est parce qu'il
va y avoir... et les notaires ont... je pense qu'on va arriver... plus loin, on
va en parler, les notaires en parlent, entre autres, de cette
possibilité-là. Moi, j'aimerais que le ministre nous explique pourquoi on change ça. Essentiellement, quel est
l'esprit? Pourquoi c'était... Pourquoi ce n'est plus bon maintenant, puis là on
le change, puis on décide de faire autrement? C'est quoi, l'avantage
pour l'État? Puis c'est quoi, l'avantage pour l'entreprise?
C'est quoi, le pour et le contre, autant pour le gouvernement, autant que pour
les entreprises? Puis là, M. le Président, je pense que je suis à
l'article 9, là.
• (12 h 10) •
Le
Président (M. Pagé) : Alors, oui, M. le ministre. Ensuite,
madame... On va compléter l'échange. De toute façon, il reste seulement une minute au député de Berthier, alors, Mme
la députée de Saint-Hyacinthe, vous allez pouvoir revenir tantôt. M. le
ministre.
M. Arcand :
M. le Président, dans le projet de loi, on met une série de conditions. C'est
ce qu'on explique à ce niveau-là. Il y a
donc, à l'intérieur du projet de loi qui est devant nous aujourd'hui,
différents aspects qui touchent les licences,
qui touchent l'autorisation d'exploiter un certain nombre de choses. Et
auparavant il n'y avait pas de conditions, cette fois-ci on met des conditions à l'intérieur de ça, conditions
qu'on va retrouver dans un règlement — il y a un processus pour l'édiction des règlements, il y a une loi sur
les règlements qui date de 1986 — dans lequel, donc, on va mettre des
conditions.
Alors,
encore une fois, je pense que le processus doit convenir, puisqu'on n'a pas
jugé bon, depuis 1986, de changer le
processus et la Loi sur les règlements. Alors, essentiellement, c'est ça. Et,
encore une fois, on a une loi sur les mines qui n'était pas adaptée aux hydrocarbures et on est en train de
l'adapter à la réalité des hydrocarbures, ce dont on a besoin au Québec, M. le Président. Alors, voilà pourquoi
nous avons besoin d'avoir des règlements, c'est pour ça qu'on a besoin d'avoir les conditions, pour faire en sorte qu'on
puisse, justement, faire les choses correctement. Alors, c'est ça qu'on essaie
de faire, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député
de Berthier, je vous ai induit en erreur, il vous resterait peut-être un 10, 15 secondes, là, tout
simplement, là, si vous voulez compléter. Alors, Mme la députée de
Saint-Hyacinthe, la parole est à vous.
Mme Soucy :
Merci. Bien, en fait, maintenant, c'est presque hors propos, là, mais c'est
juste que le député de... mon
collègue de l'opposition officielle disait : Bien, la députée de
Saint-Hyacinthe va être d'accord avec moi, on veut que le ministre
dépose, bien, plus d'information sur le projet de loi. En fait, c'est ça qu'on
est allés faire au mois de juillet. Le
briefing technique aide énormément. Honnêtement, je vous invite à assister au
briefing technique parce que ça répond à beaucoup de questions. Puis
c'est vrai qu'on lit ça, puis parfois c'est un peu nébuleux.
Évidemment,
l'article 9, pour moi, en tout cas, pour moi, ce que j'ai appris au
briefing technique, c'est que, là, il
allait y avoir, justement, un encadrement qu'il n'y a pas en ce moment. Comme
la Loi sur les mines, en fait, ne l'interdit pas, ne l'interdit pas... la Loi sur les mines ne
l'interdit pas, présentement, là, le transfert, c'est juste qu'il n'y en a
juste pas, d'encadrement. Alors, si
elle ne l'interdit pas, c'est parce qu'ils ont également... il pourrait y avoir
le droit de le faire.
Alors,
pour moi, c'est juste, en fait... les licences, oui, vont pouvoir être
transférées. Puis, en plus de ça, bien, Junex, Junex, si je ne me trompe pas, M. le ministre, il en exploite aujourd'hui,
de la saumure, en vertu de la Loi sur les mines. Bon, ça va venir
préciser.
Honnêtement,
moi, je suis prête à m'obstiner, là, dans les 20, dans les 30, là. Là, il y a
de la matière à s'obstiner puis que ça va
faire une bonne différence pour nos citoyens. On va pouvoir en passer, des
heures, si le gouvernement ne veut pas bouger sur ces articles-là, que j'ai
hâte d'arriver justement pour ces raisons-là. Mais, je vous dis, le briefing
technique, vous devriez le demander.
Le Président
(M. Pagé) : Alors, M. le ministre.
M. Arcand :
Bien, je pense que la députée de Saint-Hyacinthe a tout à fait raison. Je pense
que la députée de Saint-Hyacinthe a des
propos très justes. Je pense qu'on est dans des procédures ultratechniques, et
c'est pour ça qu'on a des règlements,
et c'est pour ça que les gens qui vont intervenir lorsqu'on va prépublier le
règlement, ce sont des gens du milieu, ça peut être des citoyens, mais, d'abord
et avant tout, les premiers intéressés à ces règles techniques là, ce sont
des gens qui travaillent dans le milieu, ce sont des gens qui ont de
l'expertise, etc., alors c'est pour ça.
Alors,
moi, je pense que l'opposition devrait demander un briefing technique. Ça nous
fera plaisir de leur donner un briefing technique sur ces différents
éléments là qui va certainement répondre aux questions. Et je pense que l'opposition est capable de connaître le dossier
tout autant que la députée de Saint-Hyacinthe, qui elle, lorsqu'il y a eu un
briefing technique, a compris beaucoup de
choses, je pense. Et je pense que l'élément dans ça, c'est que ça permet d'avancer plus rapidement dans le projet
de loi, M. le Président.
Le Président
(M. Pagé) : Alors, M. le ministre, je vous invite... Oui?
M. Arcand : Mais, M.
le Président, c'est difficile parce
qu'encore une fois la Coalition avenir Québec a voté pour le principe, le Parti québécois a voté contre
le principe, et, encore une fois, aujourd'hui on ne sait pas trop, là, s'ils sont en
faveur d'une loi d'encadrement sur les hydrocarbures, ce n'est pas clair. Ça
fait plusieurs heures puis ce n'est pas évident,
là. On ne sait pas s'ils sont du côté de Québec solidaire ou s'ils sont du côté d'une loi qui encadre les
hydrocarbures. Pour moi, là, ce n'est pas clair du tout.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, merci, M. le ministre. Je vous invite à la prudence, là, parce que la députée de Saint-Hyacinthe, elle vous a clairement
dit qu'aux articles 20 à 30 elle allait vous obstiner, alors peut-être
que, là, vous allez regretter vos
mots. Alors donc, Mme la députée de Saint-Hyacinthe,
est-ce que vous souhaitez échanger à nouveau?
Mme Soucy :
Non, non, ça va aller. Merci.
Le
Président (M. Pagé) : Non, ça va? Parfait. Alors, M.
le député de Richelieu, il vous restait à peine une minute.
M. Rochon :
Un amendement, M. le Président.
Le Président
(M. Pagé) : Oui, alors, vous avez le temps. Allez-y.
M. Rochon :
À l'article 9 de la Loi sur les hydrocarbures dont l'édiction est proposée
par l'article 23 du projet de loi, insérer, après le premier
alinéa, un deuxième alinéa :
«Le
règlement initial pris en vertu du présent article doit faire l'objet d'une
étude par la commission compétente de l'Assemblée nationale, avant son
adoption par le gouvernement, d'une durée maximale de 6 heures.»
Le
Président (M. Pagé) : Parfait. Alors, avant de suspendre
ou le temps qu'on va faire la photocopie, je veux juste vous informer d'une chose pour ne pas qu'à
un moment donné un collègue soit déçu. Lorsque vous voulez déposer un amendement, vous devez le faire à l'intérieur
de votre 20 minutes. Ce que je veux dire, c'est que, si le député de
Berthier avait voulu, il ne disposait plus de temps pour le faire. Oui,
M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Je me dois d'intervenir parce que ce que vous
venez de dire c'est vrai, je suis d'accord, mais j'avais été induit en
erreur quant au temps qu'il me restait.
Le Président
(M. Pagé) : Oui. C'est pour ça que je vous avais dit
préalablement que vous disposiez d'un 15 secondes, qui aurait pu suffire, effectivement,
au dépôt d'un amendement.
M. Villeneuve :
Parfait. Alors, je vous demanderais de l'indulgence si... Si cela se reproduisait,
je vous demanderais indulgence
Le
Président (M. Pagé) : Ceci dit, nous allons suspendre un court moment, le temps de distribuer
des copies à tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 h 17)
(Reprise à 12 h 19)
Le
Président (M. Pagé) : Alors, nous reprenons nos travaux. Alors, M. le député de Richelieu, on vous écoute sur l'amendement que vous
venez de déposer. La parole est à vous.
• (12 h 20) •
M. Rochon : Merci,
M. le Président. Alors, je l'ai lu et
le relis. Le règlement initial auquel réfère l'article 9,
là, que nous étudions actuellement, du projet de loi n° 106, chapitre des hydrocarbures, je souhaite, ce
règlement initial, qu'il puisse faire l'objet d'une étude par la commission
compétente de l'Assemblée nationale avant son adoption par le gouvernement,
étude d'une durée maximale de six heures.
Nous
n'inventons rien, M. le Président, puisque la même disposition se retrouve dans la loi n° 20. Le ministre de la Santé,
c'est sûr qu'il a une grande ouverture, mais a accepté de voir cette
disposition s'y retrouver et libellée exactement
de la même façon. Tiens, je vais vous lire ce qui apparaît à la loi n° 20,
à son article 68 : «Le règlement initial pris en vertu des dispositions du chapitre II
doit faire l'objet d'une étude par la commission compétente de l'Assemblée
nationale, avant son adoption par le gouvernement, d'une durée maximale de
6 heures.»
Alors, j'ai
bien vu la complicité unissant le ministre et la députée de Saint-Hyacinthe
après ce briefing visiblement fort
enrichissant, mais je dirai, en tout respect, M. le Président, que, bien que
charmants et certainement instructifs par ailleurs, ces briefings techniques jamais ne répondront pleinement à
notre devoir d'un exercice démocratique. Il n'y a pas que nous qui avons le droit de savoir, il y a tous
les Québécois et toutes les Québécoises qui ont ce droit. Alors, je ne me
satisferai, moi, personnellement, jamais,
comme parlementaire, d'exercices derrière des portes closes. Ils peuvent avoir
lieu, mais ils ne suffiront jamais, à mon point de vue, jamais, jamais. Parce
qu'on pourrait aussi éteindre les lumières, éteindre les caméras, fermer les
micros, si je caricature, et je caricature, je caricature.
Et je n'ai
pas l'excitation de la députée de Saint-Hyacinthe à rapidement passer à
d'autres articles. Moi, au contraire, je
crois qu'il ne faut justement pas mettre la pédale au fond, plein gaz vers
l'adoption de cette Loi sur les hydrocarbures. Le faire, ce serait
dormir au gaz, justement.
M. Villeneuve : Et ça
peut être mortel.
M. Rochon : Et, oui, oui, oui, effectivement, cela peut être
mortel. C'est très bien, ça, ce que vous me soufflez là, M. le député de Mercier. Nous avons, sur cette
planète, trop longtemps dormi au gaz, hein? Combien de documentaires sur tous les canaux spécialisés nous font nous en
rendre compte? On ne va pas faire ça au Québec, là. Alors, on ne va pas mettre plein gaz, là, parce qu'on a hâte d'arriver
avec nos petits amendements à nous autres, là. Au contraire, je pense qu'il faut se livrer à une étude extrêmement
sérieuse, responsable, transparente de ce projet de loi là. C'est notre
travail, c'est pour cela qu'on a été
élus, là, puisque la députée référait à ce devoir que nous avons comme élus
d'enrichir le projet de loi. Nous
avons aussi celui d'enrichir les connaissances des Québécoises et des Québécois
sur la portée de ce projet de loi.
Et, pour qu'ils puissent la connaître, pour que nous puissions la connaître,
bien, il faut savoir quelles sont les intentions réglementaires, quels sont ces fameux règlements, ces fameux cas, ces
fameuses conditions auxquelles, article après article, on nous réfère.
Alors, c'est
l'objet, vous l'avez compris, de l'amendement que je soumets et qui
commanderait une étude par la commission
compétente de l'Assemblée nationale du règlement initial — il est question d'initial ici — pris en vertu du présent article, un règlement qui ne touche pas,
par ailleurs, que le présent article. Parce que le ministre pourrait me
dire : Bien là, franchement, on
va passer six heures à parler des cas et conditions déterminés par règlement
auxquels une licence ou une
autorisation d'exploiter de la saumure peut être cessible. Mais le règlement
relatif à cette cession couvre d'autres activités, hein? C'est bien celui-ci
qui devrait régir cette question-là?
Une voix : Oui.
M. Rochon : Bon, alors, c'est
le projet de règlement sur la gestion en milieu terrestre de certaines
activités pétrolières et gazières réalisées
en vertu des licences d'exploration de production et de stockage
d'hydrocarbures et des autorisations
d'exploiter de la saumure. Alors, c'est à celui-ci que je réfère quand je
réclame qu'il puisse être examiné par
la commission compétente de l'Assemblée nationale avant
l'adoption du projet de loi. Et je parle d'une plage horaire de six
heures, mais ça, évidemment, ça peut être discutable. Voilà, M. le
Président, je pense avoir expliqué l'objet de l'amendement que nous soumettons.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le député de Richelieu. M. le ministre, souhaitez-vous réagir?
M. Arcand : Non. Essentiellement, je veux simplement dire qu'on m'a présenté le même genre d'amendement à l'article 3, alors, pour les mêmes raisons, on ne peut pas
accepter cette demande-là. Ça fait déjà dix ans qu'on étudie la question des
hydrocarbures au Québec, je pense que c'est suffisant.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. Alors, est-ce que... Oui, M. le député de Richelieu.
M. Rochon : M. le Président, je vous disais qu'une telle
disposition apparaissait, là, à la loi n° 20. Ça fait bien au-delà de dix ans qu'on étudie l'organisation des
soins de santé au Québec, puis son collègue de la Santé ne nous a pas
fait cette réponse-là, là, pour opposer une fin de non-recevoir à notre
réclamation d'une étude par la commission compétente de l'Assemblée nationale des règlements
auxquels son projet de loi, le projet de loi n° 20, référait, il s'est
montré ouvert à ça. D'ailleurs, il
faut comprendre... je veux comprendre où réside le motif... dans quoi réside le
motif de refus du ministre. Qu'est-ce qu'il y a de problématique, là, à
examiner le règlement?
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : M. le Président,
visiblement, je pense que tout le monde reconnaît, là, les tentatives de la
part de l'opposition de retarder indûment. Il n'y a aucun enjeu dans
l'article 9, il n'y a aucun...
Le
Président (M. Pagé) : M. le ministre, vous savez qu'il ne
faut pas prêter d'intentions, alors je vous invite à la prudence, s'il
vous plaît.
M. Arcand : Alors, M. le
Président, il n'y a aucun enjeu dans l'article 9, il n'y a pas d'enjeu. On
sait que l'exploitation de la saumure
n'a jamais été un problème au Québec. Alors, M. le Président, ce que j'ai dit
là-dessus, c'est qu'on ne fera pas d'étude plusieurs heures à
l'Assemblée nationale sur la saumure, puis je pense que la majorité de la
population va être d'accord avec moi.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Le ministre ne m'écoute pas, M. le Président, il
ne m'a pas entendu dire que ce règlement que je souhaitais que nous étudiions ne concernait pas que la saumure, projet
de règlement sur la gestion en milieu terrestre de certaines activités pétrolières — il n'y a pas d'enjeu? — de certaines activités gazières. Il n'y a
pas d'enjeu, pas d'enjeu ni au Québec
ni dans le monde, aucun enjeu là, négligeable comme question. Alors, ces
activités réalisées en vertu du règlement
des licences d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures et des
autorisations d'exploiter de la saumure, il n'y a pas d'enjeu.
Le Président (M. Pagé) :
Question de règlement, monsieur... Oui.
M. Arcand : Oui,
bien, c'est parce que vous m'avez dit, M. le Président, tout à l'heure, de ne
pas prêter de mauvaises intentions au
député, et le député n'arrête pas de me prêter des mauvaises intentions. Il
sait très bien que ce projet de loi
là est un projet dans lequel il y a un encadrement extrêmement sérieux et rigoureux
qui a été fait pour protéger la sécurité
des biens et des personnes. Alors, M. le Président, je n'accepte pas qu'on
commence à dire qu'on traite à la légère ces questions-là. On ne traite
pas du tout à la légère ces questions-là.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Pagé) :
Je vous remercie, M. le ministre. En fait, bon, vous savez tous qu'aussitôt que
l'on commence à aller tout près du terrain
de prêter des intentions, la partie adverse risque de faire de même. Alors, je
nous invite tous et toutes à beaucoup
de prudence. Et, jusqu'à maintenant, nous avons au-delà d'à peu près
74 heures de faites, et, dans l'ensemble, on se l'est dit à micro
fermé, je pense que les travaux se passent bien et de façon respectueuse. Alors,
je pense que tout le monde s'attend, et les
gens qui nous écoutent, à ce qu'on continue à le faire de la même façon, en
parlant surtout du fond des choses. Alors, je vous invite, tout le
monde, à la prudence, s'il vous plaît.
Oui, M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Je vous ai bien...
Le Président (M. Pagé) :
Sinon, il y a Mme la députée de Saint-Hyacinthe, si jamais vous souhaitez...
mais continuez votre échange, mais ensuite je vais reconnaître la députée de Saint-Hyacinthe.
M.
Rochon : D'accord. Parfait.
Je ne croyais pas prêter d'intentions au ministre, puisque je n'ai fait
que répéter ce qu'il nous a dit, à
savoir l'absence d'enjeu. C'est tout. Maintenant, c'est vrai que vous avez dit : Il n'y a
pas d'enjeu sur la saumure. C'est
vrai, M. le Président, c'est ça qu'il a dit, le ministre. C'est ça qu'il a dit, le ministre. Moi,
je lui ai fait remarquer que ce
projet de règlement, il ne concernait pas que la saumure, hein, il concernait
la gestion en milieu terrestre de
certaines activités pétrolières et gazières réalisées en vertu des licences
d'exploration, de production et de stockage d'hydrocarbures et des autorisations, en effet, d'exploiter de la
saumure. Je continue de trouver, M. le Président, qu'il est fort discutable de refuser que la commission
compétente de l'Assemblée nationale examine ce règlement. C'est très, très, très discutable, et je ne comprends pas le
motif de refus, je ne le comprends pas. Je suis incapable de saisir quel est
le problème, M. le Président. Il doit y en avoir
un. Il doit y en avoir un, et là, voyez, là, c'est là qu'on se met à prêter des
intentions, quand l'objet, le motif du refus
n'est pas clairement énoncé. Le seul objet de refus, motif de refus que j'ai
entendu le ministre énoncer,
c'est : Ça fait 10 ans qu'on en parle, des hydrocarbures, de l'encadrement
des activités, c'est bien assez. Bien
là, il y a un projet de règlement, là, qui arrive, il ne doit pas... ça ne fait
pas 10 ans qu'on en parle, sa rédaction n'est même pas achevée, même pas
sûr que le ministre en a vu quelques lignes encore.
Et,
vous savez, autre remarque, le ministre confiait tout à l'heure que la deuxième
opposition... qui, elle, a voté en faveur
du projet de loi, en tout cas, qui a consenti à l'adoption de son accord de
principe, hein, qui a voté en faveur du principe du projet de loi, ce que nous n'avons pas fait, en effet, parce
que nous, nous estimions que le dernier chapitre n'aurait pas dû s'y retrouver, hein, et nous l'avons, dès le départ,
exprimé en présentant une motion de scission, hein? La
présidence de l'Assemblée nationale a estimé que nous n'avions pas tort de
trouver qu'il y avait, dans ce projet de loi
n° 106, quatre projets de loi pouvant chacun se tenir. Alors, en effet,
nous n'avons pas voté en faveur du principe du projet de loi n° 106. Mais ce que je voulais mettre en lumière,
c'est que voter en faveur du projet de loi n° 106, ce qu'a fait,
là, la deuxième opposition, ici représentée par la collègue de Saint-Hyacinthe,
ne dénote pas nécessairement une compréhension
du projet de loi. Le ministre dit : Elle comprend, elle comprend, la
députée de Saint-Hyacinthe. Vous savez, ça peut aussi dénoter une incompréhension d'un projet de loi semblable,
de voter en sa faveur, hein, une incompréhension des enjeux planétaires auxquels le Québec n'échappe pas, hein, et qui ne
doivent pas, selon nous, en tout cas, être pris à la légère. Je ne dis pas qu'il les prend à la
légère, non plus qu'elle les prend à la légère, mais je dis que nous ne devons
pas, collectivement, prendre ces enjeux à la légère.
Bon,
j'ai suffisamment plaidé, M.
le Président, pour que tout le monde ait pu comprendre ma grande déception de voir encore une fois le ministre refuser que soit examiné, caméras et microphones
ouverts, le règlement initial en vertu duquel le présent article pourra
s'appliquer. Je suis très déçu.
Le Président (M.
Pagé) : Alors, vous avez complété votre intervention?
M. Rochon :
Terminé.
Le
Président (M. Pagé) : M. le ministre, commentaires? Non, ça va?
Parfait. Mme la députée de Saint-Hyacinthe, je vous reconnais, allez-y.
Mme
Soucy : Merci, M. le Président. Première chose, oui, la Coalition
avenir Québec a voté pour le principe, oui, il y avait l'encadrement des
hydrocarbures, ce qu'il n'y a pas en ce moment, il y avait la transition
énergétique également. Ce que mon collègue
de l'opposition officielle a oublié de dire, c'est qu'on a également demandé la
scission du projet de loi. Bon, à
partir du refus du gouvernement, on ne se croisera pas les bras puis
dire : Bon, bien, on est contre, on
ne fera rien en commission parlementaire parce que, de toute façon, on était
contre. Non, on a un travail de parlementaires à faire puis on va le faire, mais c'est important de le dire, qu'on a
voté... on l'a demandée, la scission, on l'a même demandée avant le
Parti québécois.
Puis
là je comprends que peut-être que le jeu du Parti québécois — puis je ne veux pas prêter d'intentions,
mais c'est ce que je remarque, là — bien, c'est d'attaquer la Coalition avenir
Québec d'une façon qui est, écoutez, à tort, à tort parce que je pense que nos citoyens sont capables
de comprendre qu'on peut voter pour un principe, ça ne veut pas dire qu'on va voter pour à la fin, ça ne veut pas dire
qu'on va voter contre à la fin, mais on a au moins le devoir de l'améliorer,
ce projet de loi là.
Puis
l'autre point, deuxième point, ce n'est sûrement pas parce que mon niveau
d'excitation est supérieur à celui de mon collègue de Richelieu, le
député de Richelieu, pour le projet de loi. Bon, peut-être que... c'est
peut-être ma compréhension qui l'est, je ne le sais pas, mais sûrement pas mon
excitation, M. le Président.
Alors,
écoutez, l'amendement que mon collègue a déposé sur l'article 9, je comprends
très bien que... en tout cas, je ne
vois pas l'intérêt de le mettre dans une loi, là. Par contre, je pense que ce
n'est pas sa place, mais je suis pour, en fait, de demander au ministre verbalement... parce que ça se fait parfois,
puis c'est ce qui s'est fait en commission parlementaire sur le projet de loi n° 20, parce que j'y
étais, de discuter peut-être... on puisse réserver un temps, puis le ministre
peut se commettre verbalement à
dire : Bon, bien, lorsque mes règlements vont tous être écrits... bien, de
s'asseoir en commission parlementaire
et puis qu'il nous les soumette, qu'on puisse réserver un temps, ça peut être
le six heures que mon collègue propose.
Mais, écoutez, c'est évident que ce n'est pas la place de le mettre dans une
loi, ça n'a aucune plus-value. Je ne vois vraiment pas... Mais par
contre je suis d'accord à ce que le ministre pourrait s'engager verbalement,
dire : Bien, écoutez, on se réserve un
quatre heures, un six heures pour discuter des règlements, et puis, après ça,
bien, la procédure est là, puis, je
veux dire, on embarquera dedans, si on a des modifications à faire, on aura 45
jours pour les faire. Mais je demande au ministre s'il pourrait
s'engager, puis, à ce moment-là, si vous vous engagez verbalement, si le
ministre s'engage verbalement, bien,
écoutez, on passe à un autre article, et puis je pense qu'on peut prendre... on
doit prendre la parole des
parlementaires, donc la bonne foi, elle serait là. Je pense que c'est un pas
que le ministre pourrait faire. C'est dans l'intérêt de tout le monde,
c'est dans l'intérêt des parlementaires de s'asseoir. Il va y avoir les
spécialistes, puis six heures, ce n'est pas la fin du monde, là, pour voir
ensemble les règlements.
Le Président (M.
Pagé) : Je vous remercie, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Alors, M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, je prends note de la demande de la députée, et on pourra y répondre à
un moment donné.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Saint-Hyacinthe, souhaitiez-vous intervenir à nouveau?
• (12 h 40) •
Mme
Soucy : Bien, si je comprends bien, vous prenez note de ma demande,
mais vous pourriez vous engager, là, puis qu'on avance...
Le Président (M.
Pagé) : Alors, M. le ministre.
M.
Arcand : Je pense que la
députée doit comprendre également, là, qu'il y a toute une procédure dans
laquelle il faut discuter également avec le leader parlementaire, etc.
Alors, j'ai pris note de cette demande-là.
Le Président (M. Pagé) :
Mme la députée.
Mme
Soucy : Je comprends les propos du ministre, mais vous êtes le
ministre, alors je suis convaincue que votre leader suivra, dans le sens que c'est vous qui êtes quand même le
ministre, alors c'est votre parole que je veux, pas celle de votre
leader.
M.
Arcand : Vous avez
eu ma réponse.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, M. le ministre, oui? Alors, j'ai compris que... M. le député de
Richelieu.
M. Rochon : Oui. Là, je soumets à ma
collègue qu'elle ne devrait pas se satisfaire de ça, parce que ce que le
ministre dit maintenant, c'est-à-dire qu'il note, est en deçà de ce qu'il a
antérieurement dit ici à la commission. Malheureusement,
nous n'avons pas la transcription parce qu'elle n'existe pas encore. On me dit
qu'elle n'existe que pour quelques
séances, les deux premières, peut-être, séances. Le secrétaire paraît me
confirmer ça. Alors, moi, j'ai bien entendu le ministre s'engager clairement en commission, caméra ouverte, à faire
le tour de ses intentions réglementaires. Alors, moi, je ne vois pas comment on pourrait se satisfaire du fait maintenant
qu'il ne fasse que noter notre désir que ça se fasse, là, non. C'est
quoi, chat échaudé craint l'eau chaude, quelque chose comme ça?
Une voix : Froide.
M. Rochon : Ah! c'est la froide
qu'il craint? Parfait. Alors, chat échaudé craint l'eau froide.
Et par
ailleurs c'est drôle parce que j'écoutais la députée de Saint-Hyacinthe plaider
en faveur justement de cet examen,
par la commission compétente de l'Assemblée nationale, du règlement. Alors,
après avoir fait cela, elle n'appuierait pas notre amendement, se contenterait plutôt que, verbalement, le
ministre s'engage. Là, il s'est engagé seulement à noter, antérieurement, il s'était engagé à le faire, je
crois. La transcription nous le dira dans quelques jours ou semaines. Je sais
que je... Bon, je ne sais pas si, par votre
intermédiaire, je peux diriger une question vers la collègue de
Saint-Hyacinthe, mais moi, j'aimerais
savoir si, étant d'accord avec le fait qu'il faut examiner en commission le
règlement initial, elle appuiera notre amendement.
Le Président (M. Pagé) :
C'est votre question?
M.
Rochon : Oui. Vous étiez en
discussion. Je souhaitais, par votre entremise, demander à la députée de Saint-Hyacinthe, si cela se fait, de m'éclairer sur son appui ou
son non-appui à l'amendement que j'ai soumis, à l'effet qu'une commission
compétente de l'Assemblée nationale puisse étudier le règlement initial.
Le Président (M. Pagé) :
Bien, Mme la députée de Saint-Hyacinthe, souhaitez-vous répondre?
Mme Soucy : Oui, écoutez, je peux
répondre...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
ça peut faciliter nos débats.
Mme
Soucy : ...à mon collègue
avant que mon collègue s'amuse à déformer mes propos. En fait, ce n'est
pas parce que je
me contente que le ministre note, ce n'est pas ça. On sait que le gouvernement est majoritaire ici, on sait que, même si j'appuie ça... Ce n'est pas parce
que je ne l'appuie pas, je vous l'ai
dit, j'appuie le fait que vous demandiez qu'on aille une commission
parlementaire sur les règlements,
mais, écoutez, pour le... Bon, je n'ai pas une expérience parlementaire autant que notre président, mais, écoutez, même mon recherchiste
me dit : Je n'ai jamais vu ça mettre ça dans une loi. Alors, ce que je veux dire, c'est que moi personnellement, je préfère que le ministre s'engage à ce que j'aie un refus. Parce que le Parti
québécois sait qu'il va avoir un
refus du gouvernement, ils vont tous voter contre l'amendement. Moi, ce que je dis,
c'est : Tant qu'à ne rien avoir, j'aime mieux avoir l'engagement du ministre. C'est ce que je dis. Alors, si mon collègue du
Parti québécois préfère d'avoir un non et... moi, je préfère
de... Je le sais, qu'on va avoir un non pour l'amendement même si je
l'appuie, son amendement. Il n'y
en a pas, de problème, je l'appuie,
je l'ai dit. Tant qu'à avoir un non — on
le sait, moi, je ne me contente pas
d'un non — je
dis que je préfère d'avoir l'engagement du ministre et me fier, bien, écoutez,
à preuve du contraire, de la bonne foi puis de la parole du ministre. C'est ce
que je dis.
Le Président (M. Pagé) : Merci,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe, pour ces précisions. M. le député de Richelieu,
oui? Est-ce que le ministre souhaitait commenter? Non, ça va. M. le député de Richelieu.
M.
Rochon : Alors, la
transcription de nos débats n'existe pas inutilement, preuve vient d'être
faite. Il y a à peine cinq
minutes, j'y faisais référence... Parce
que je viens d'entendre la députée
dire que jamais elle n'a vu pareille disposition dans une loi, ce que
son recherchiste lui confirmait ne pas exister, bien, il y a cinq minutes, je
disais justement qu'à la loi n° 20, à l'article 68, nous retrouvons : «Le règlement
initial pris en vertu des dispositions du chapitre II doit faire l'objet d'une étude par la commission
compétente de l'Assemblée nationale, avant son adoption par le gouvernement, d'une durée maximale de six heures.» C'est la commission
à laquelle vous avez dit avoir assisté. Donc, ça existe. Je trouve qu'il
serait tout à fait pertinent que ce soit également une disposition se
retrouvant dans la Loi sur les hydrocarbures.
Le Président (M. Pagé) :
Il vous reste à peu près trois minutes, M. le député de Richelieu.
M. Rochon : J'ai terminé, M. le
Président.
Le
Président (M. Pagé) :
Ça va à ce moment-ci. M. le ministre, est-ce que vous souhaitiez
réagir? Ça va pour vous également. M. le député de Berthier, je vous
écoute.
M.
Villeneuve : Oui, merci, M. le Président. Beaucoup de choses se disent ce matin ici, là. Moi, je ne
les ai pas toutes prises en note, là, mais je veux quand même préciser
certaines choses.
On a tous un
travail de législateurs à faire et chacun a sa façon de procéder,
mais il y a un principe sur lequel je pense que tout
le monde s'entend, c'est sur le fait qu'il faut
faire le travail de façon correcte, rigoureuse, et, entre autres, c'est de s'assurer que...
Puis là je l'ai dit, mais il faut que je le redise parce que ce que j'ai entendu tantôt
m'a fait siler les oreilles, là.
Quand vous avez le Barreau du Québec
qui vient vous dire que ce projet de loi là, tel qu'il est ficelé, ne permet pas de comprendre sa portée, il faut que ça
allume des lumières à quelque part, puis nous, ici, bien, les lumières se sont allumées. Quand on dit qu'il faudrait que
le gouvernement dépose davantage de précisions quant à la portée de la loi parce que semble-t-il qu'elle va vivre par
les règlements et non pas l'inverse, ça allume des lumières de ce côté-ci.
La CAQ nous
dit qu'il faut mettre le pied dans le plancher puis s'en aller à l'article 20.
Alors, moi, M. le Président, je n'ai
jamais vu ça. On est dans les précédents, à matin, là, bien, ça, moi, je n'ai
jamais vu ça, se dépêcher à courir pour arriver à un article précisément parce qu'eux, ils veulent intervenir
là. Bien là, je dis : Attendez un peu, nous, peut-être qu'on veut intervenir à l'article 12, puis
probablement qu'on va intervenir à l'article 12, puis je vous annonce qu'on va
intervenir à l'article 12. Alors, ce n'est
pas vrai qu'on va voter en bloc les articles pour satisfaire finalement la
volonté de la CAQ de se dépêcher à
aller à un article plutôt que l'autre. Moi, je nous invite, M. le Président, à
la rigueur, à le faire comme il faut.
Puis, quant au fait qu'il y a des allusions qui sont portées à notre égard, à
savoir qu'on prend le temps qu'il faut,
puis on n'avance pas assez vite, puis, bon, etc., bien, écoutez, M. le
Président, tantôt, le ministre a dit faire les choses correctement, bien, on est d'accord, nous, avec ça
de faire les choses correctement, puis faire les choses correctement, c'est de comprendre la portée d'un article, puis,
si on ne peut pas comprendre la portée d'un article parce qu'on n'a pas
suffisamment d'information, bien, nous, on dit au ministre : Vous allez
plus vite, on est d'accord, vous voulez que ça roule, on est d'accord. Je suis ici pour ça, à matin, parce qu'on me
disait que ça n'allait pas assez vite, j'ai dit : Tiens, je vais y
aller, je vais donner un coup de main. Bien, ça me prend de l'information, si
je n'ai pas l'information...
• (12 h 50) •
Vous savez,
il y a un proverbe qui dit que le nerf de la guerre en affaires, c'est
l'argent. Bien, M. le Président, le
nerf de la guerre en politique, c'est l'information. Si, en politique, on n'a
pas l'information, si, comme législateurs, on n'a pas l'information adéquate pour... bien, on va
poser des questions, c'est bien sûr qu'on va poser des questions parce qu'on
veut tout simplement voir la tête du chat
sortir du sac, au moins, s'il ne sort pas toute... au moins qu'on sache ce qu'il
y a dans le sac, mais là on ne le
sait pas. Puis là ça fait plusieurs fois qu'on intervient là-dessus, puis qu'on
le dit, et là je sens le besoin de le
refaire ce matin, de le redire encore une fois... Aïe! Aussi de base que de
dire qu'on veut mettre le mot «fracturation»...
On veut mettre une définition, on veut mettre le mot «fracturation» à l'article
5. M. le Président, on n'a pas
demandé au gouvernement de réécrire la loi, on a juste demandé de mettre un mot
qui existe, qui est réel, qui est
dans... pas dans l'imaginaire, qui
est dans le conscient des gens parce qu'ils l'ont vécue, la période de fracturation dans les basses terres du Saint-Laurent, notamment en
Montérégie, sur la Rive-Sud.
Puis là, ce
matin, moi, je me fais dire, M. le
Président, que... en tout cas, je ne vise pas personne, là, mais ce que je comprends de ce
qu'on me dit, c'est que je ferais perdre le temps à la commission. Je ne suis
pas foutu d'avoir la description, d'avoir la
définition du mot «fracturation» dans un projet
de loi, alors qu'en Alberta, alors
qu'en Colombie-Britannique ils définissent le mot «année», puis moi, je
demande tout simplement de mettre la définition du mot «fracturation» dans un projet
de loi, puis là on me sert toutes
sortes de choses, on me dit : Bien là, on ne peut pas mettre le mot dans la définition parce qu'il
n'existe pas dans le projet de loi. Bien, savez-vous quoi? Il y a
des mots, dans le projet de loi,
qu'on a demandé de mettre à l'article 5, puis ils existent, ils sont dans le projet de loi, là, on nous a dit : Ah! bien non, là, ça ferait trop de mots à définir. Ça ne marche pas. Tu sais, à un moment donné, là, ça ne marche pas, M. le
Président, puis on veut que ça
fonctionne, mais il va falloir que le gouvernement, M. le
Président, comprenne cela et qu'il
nous aide à avancer dans ce projet de loi là.
Puis là je ne
suis pas en train de faire la morale à qui que ce soit, là, je suis en train de
dire, là : Regardez, moi, je
veux bien avoir les épaules... le dos large, comme on dit en bon québécois,
là, mais, à quelque part, là, fournissez un peu plus de documents,
de détails, d'information par rapport à ce projet de loi là parce que nous, on
a besoin de ça, M. le Président, pour faire notre travail de législateurs.
Puis je pense que ça devrait nous interpeler tous, peu importe le parti politique où nous sommes, de quel parti
politique nous sommes, ça devrait tous nous interpeler. Vous savez, ce n'est
pas compliqué, on a trois rôles, hein? Ça,
tout le monde le connaît, c'est un jeu de base, là, en politique, les députés
ont trois rôles à jouer. D'abord,
représenter leurs commettants dans leur circonscription, les représenter comme
ambassadeurs quand il faut que ce soit à l'extérieur de la
circonscription, comme ici, au Parlement, premier rôle. Deuxième rôle, M. le Président, c'est être un contrôleur de
l'État, s'assurer que les deniers des contribuables, qui sont pris à même les
salaires ou les avoirs des Québécois, ils
sont utilisés par le gouvernement pour mettre en place des politiques... bien, mettre
en place des infrastructures, des choses
comme ça. Il faut qu'on soit des contrôleurs, qu'on puisse vérifier, et ça,
bien, ça s'appelle les crédits, entre autres. C'est un bel instrument,
c'est les crédits. Il y a d'autres moyens, mais c'est les crédits. Et l'autre,
M. le Président, il y en a trois, ce n'est pas dur, le troisième, on est des
législateurs, puis là on nous demande de légiférer sur des articles qu'on n'est
pas capables de mesurer la portée.
Mais
moi, je n'ai pas de problème, M. le Président. Moi, si le ministre s'engage,
là, à répondre... Parce que j'en ai,
des questions sur l'article 9, moi, là, là, auxquelles je n'ai pas de réponse,
j'en ai, des questions, mais, s'il déposait ses orientations... parce que c'est ça qu'il nous dit, là... pas
orientations, mais, s'il nous déposait des règlements un peu plus concis, un peu plus précis... Parce que
l'article 9, pour ceux qui nous écoutent, c'est inscrire : «Une licence ou
une autorisation d'exploiter de la
saumure n'est cessible que dans les cas et aux conditions que le gouvernement
détermine par règlement.» Bien, le
règlement qui dit que c'est dans ces cas-là, on peut-u avoir une idée des cas,
M. le Président, puis dans les conditions, là, «aux conditions», on
peut-u avoir une idée des conditions qu'il déterminera?
Le projet de
loi n° 20, les parlementaires, les législateurs... Son collègue de la
Santé, il a compris ça, lui, il a dit : Oui, c'est vrai, l'opposition, elle réclame d'avoir plus d'information
parce qu'ils veulent avancer dans le projet de loi n° 20. Parce que ça a été long aussi, le projet de loi
n° 20, là, ça n'a pas été facile, là, puis la députée de Saint-Hyacinthe,
elle dit qu'elle a siégé là, bien, elle le sait, là, mais le ministre a
fini par dire : Bien oui, O.K., on leur donne de la matière pour qu'ils puissent être en mesure de bien juger
de la portée du projet de loi. Mais ici, non, ici, non, non, ici, on serait,
semble-t-il... on parle d'exceptions depuis ce matin, là, on serait,
semble-t-il, M. le Président, l'exception, ici, là, le projet de loi n° 106, là, on serait l'exception, on devrait, nous,
débouler article par article puis dire oui ou non à tout, mais pourvu
que ça passe puis que ça roule.
Bien, M. le
Président, ça ne sera pas l'attitude que j'aurai. Moi, je me sens une
responsabilité comme législateur et
je ne me ferai pas faire la leçon par qui que ce soit ici, à savoir de
comment... puis quelles questions on devrait poser ou ne pas poser sur un article, là. Vous connaissez
comme moi, et vous l'avez bien dit l'autre jour, M. le Président, la façon dont
nos règles, nos coutumes, la façon dont ça fonctionne ici. Il n'y a pas de
sujet tabou. Il n'y a pas personne qui va me dire quoi penser, quoi faire, quoi poser comme questions, ça me revient,
ça vous revient à tous, évidemment, ce que je dis là, vous avez tous le droit de le faire. Et puis, moi, M. le
Président, je ne parle pas d'intimidation, là, mais je commence à parler de redondance par rapport à cela, et moi,
je vous le dis, là, ils auront beau redonder, si je peux le dire de même, là,
mais je vais faire le travail pour lequel je
suis ici, puis je vais le faire du mieux que je peux, puis j'ose espérer que je le fais du mieux que je peux.
Le
Président (M. Pagé) :
Merci, M. le député de Berthier. En fait, personne ne doute du droit de parole de
qui que ce soit ici, mais toujours
en autant que cela se fasse à l'intérieur de nos règlements. M. le ministre, souhaitez-vous réagir?
M.
Arcand : Non, ça
va.
Le
Président (M. Pagé) :
Ça va, M. le ministre? J'entends Mme la députée de Saint-Hyacinthe qui a demandé la parole. Nous sommes toujours sur l'amendement
déposé par le député de Richelieu. Oui, allez-y.
Mme
Soucy : Oui. Bien, en fait,
sur l'article 9, mon collègue de
l'opposition officielle dit : Bon, la CAQ veut aller très, très rapidement. Ce n'est pas ce qu'on dit.
Écoutez, il y a comme une différence entre aller très, très rapidement, O.K.,
bien le faire, puis s'attarder pendant des heures, et des heures, et des heures
pour rien. C'est deux choses.
Deuxièmement,
je ferai remarquer à mon collègue de l'opposition officielle que... Il
dit : C'est inacceptable, on ne jouerait
pas notre rôle de parlementaires, on ne peut pas avoir les règlements. Écoutez,
là, quand même, j'aimerais ça que mon
collègue de l'opposition officielle demande à l'ancienne ministre, sa collègue,
lorsqu'elle a fait son projet de loi sur les hydrocarbures, qu'elle n'a pas eu le temps de déposer parce qu'on
est partis en élection, s'il y avait des définitions, par exemple, ou... Écoutez, on nous accuse qu'on
veut aller vite, vite, vite. Ce n'est pas la question. On veut prendre le
temps, on veut le faire, mais, quand ça n'a
pas de bon sens, ça n'a pas de bon sens. Je veux dire, je le dis au
député : On est d'accord avec
vous, on veut l'avoir, le temps en commission parlementaire, mais, écoutez, là,
je n'aime pas, monsieur, qu'on nous
prête des intentions, de dire qu'on ne veut pas faire notre travail de
parlementaires, ce n'est pas vrai. Ce que je dis, c'est : Justement,
on veut le faire, notre travail de parlementaires, à des endroits où est-ce que
ça va faire une différence. Peut-être que c'est moi qui ne comprends pas bien
l'article 9, là, le ministre peut me corriger, mais, en ce moment, il n'y
a rien qui l'encadre, il n'y a rien qui l'empêche non plus d'être transféré.
Alors, je me
dis : Est-ce qu'il y a vraiment un enjeu à ce point pour qu'on nous accuse
de vouloir bâcler le travail parlementaire?
Voyons donc! Écoutez, on veut le faire, notre travail parlementaire, justement,
c'est pour ça que je dis ça, puis on
a des amendements à apporter, puis c'est... écoutez, c'est... puis je le
demande aux experts qui sont avec le ministre si je fais erreur, mais, en ce moment, est-ce que c'est vraiment un enjeu?
Il n'y en a pas, là, en... Mais, en fait, la question, je peux la poser : Est-ce qu'en ce moment, sur
la Loi sur les mines, on empêche le transfert en ce moment? Est-ce que c'est
prévu? Est-ce qu'on l'interdit, en fait, le
transfert? Puis, je veux dire, pour moi... puis corrigez-moi, mais, pour moi,
si Junex exploite la saumure en vertu
du projet de loi actuel ou qu'il transfère ses activités, est-ce que là il y a
un enjeu que moi, je ne vois pas pour s'attarder pendant 10 heures de
temps sur l'article 9? Pour moi, ce n'est pas bâcler le travail
parlementaire, c'est peut-être parce que je ne comprends pas ou je comprends
trop vite, un des deux.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre, souhaitez-vous réagir?
M.
Arcand : Bien, je pense que la
députée de Saint-Hyacinthe comprend très bien, et je ne vois pas moi non plus
de grand enjeu en ce qui concerne la saumure. C'est tout ce que je peux dire,
M. le Président.
Le Président (M. Pagé) : Je
vous remercie. M. le député de Richelieu, en vous informant qu'il vous reste
2 min 40 s à votre intervention sur votre amendement...
M. Rochon :
Parfait. Très rapidement, M. le Président...
Le Président (M. Pagé) :
...mais qu'il nous reste 40 secondes sur nos travaux de ce matin.
M.
Rochon : Oui. Alors, le ministre
sur Twitter : Si le PQ avait accepté un briefing technique, moi et
mon collègue de Berthier,
on poserait les bonnes questions aux
bons articles. Je suis plutôt content que le ministre
estime que nous ne posons pas les
bonnes questions. Les bonnes questions seraient sans doute des questions
plantées, préparées à l'avance. Moi,
rien, rien, rien ne me rendait plus inquiet, alors que j'exerçais le
journalisme, que lorsque, sortant d'une entrevue, un politicien me disait : Tu as posé des
bonnes questions. Je me disais : Tabarouette! Je ne l'ai pas eu, je ne
l'ai pas eu, je lui ai demandé ce qu'il voulait que je lui demande, il
m'a certainement manqué un détail.
Le
Président (M. Pagé) :
Alors, M. le député de Richelieu, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Nous nous revoyons ici même.
Bon appétit! Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 9)
Le Président (M. Pagé) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Collègues, nous allons reprendre nos
travaux.
Je rappelle,
comme à l'habitude, que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du n° 106, Loi concernant la mise en oeuvre de la
Politique énergétique 2030 et modifiant diverses dispositions législatives.
Au moment de
suspendre, juste avant le dîner, le député de Richelieu avait déposé un
amendement, et nous étions toujours au débat sur l'amendement. Alors,
est-ce qu'un collègue souhaiterait prendre la parole? Oui, M. le député de
Richelieu, je vous reconnais. Allez-y.
• (15 h 10) •
M.
Rochon : Merci, M. le
Président. Oui, j'ai bien, bien frais en mémoire ce que je vous disais. Je commentais le statut du ministre sur Twitter, mais ce statut, comme le cadre... le
plan d'action pour les puits inactifs a été retiré depuis. Il
maugréait contre mes mauvaises questions, et je lui racontais que, lorsque
j'étais journaliste à la radio, je me méfiais bien davantage des politiciens qui me disaient que je leur
posais de bonnes questions que de ceux qui estimaient que je leur en posais de très mauvaises. Alors, les très
mauvaises questions, qui le sont de l'avis des politiques, sont généralement
de fort bonnes questions.
Et je vous
rappellerai, puis je sais qu'il me reste peu de temps, cet amendement
que je soumettais à la commission,
on était là-dessus, à l'effet que le
règlement initial pris en vertu de l'article que nous étudions puisse faire
l'objet d'une étude par la commission compétente de l'Assemblée
nationale avant son adoption par le gouvernement, d'une durée maximale de six
heures. Je disais que c'est une disposition qui apparaissait à d'autres lois,
et nous citions ce matin la loi n° 20.
Alors, le ministre de la Santé, son éminent collègue, avait, lui, donné
son aval à cette étude, par la commission compétente de l'Assemblée
nationale, des règlements devant
opérationnaliser son projet de loi devenu depuis loi. Et nous avons cité d'autres exemples, celui notamment
du ministre de l'Emploi à l'égard du projet de loi n° 70, qui, lui aussi, avait été généreux de
ses intentions réglementaires.
Le
Président (M. Pagé) :
Merci, M. le député. C'est tout le temps dont vous disposiez. Alors, est-ce qu'un autre collègue souhaiterait s'exprimer sur l'amendement du
député de Richelieu? M. le député de Berthier, je vous écoute.
M.
Villeneuve : Oui, merci, M. le Président. Bien, écoutez, il
faut s'exprimer sur l'amendement. Étant donné que l'amendement amende l'article 9,
j'aurais peut-être quelques questions, M. le Président, à poser au ministre,
s'il veut bien... Peut-être que ça sera plus M. Perron, je ne sais pas, là, je
ne veux pas sous-estimer... Loin de moi l'idée de sous-estimer l'expertise de M.
le ministre. Parce que
l'amendement, évidemment, vient faire référence au fait que nous aimerions pouvoir... donc que les règlements
initiaux, pris en vertu du présent article, doivent faire l'objet d'une étude
par la commission compétente de l'Assemblée nationale, mais vu qu'on est toujours... ou on y reviendra
après, mais je verrai si le ministre est d'accord ou non à répondre à
cette question-là.
Je voulais
savoir, la saumure, étant donné que ça vient des profondeurs du sol, je voulais
savoir, est-ce qu'il y a... parce que, bon, on parle de radon, on parle de
différents produits radioactifs qui peuvent se trouver dans le sol. Est-ce
qu'il y a un travail qui est fait pour
inspecter de façon, peut-être pas systématique, là, mais au moins de façon
ponctuelle, les produits qui sortent,
comme ça, des entrailles de la terre, M. le Président, qui sont utilisés sur
nos routes, entre autres, beaucoup
même... en fait, beaucoup sur nos routes, qui ont un impact, probablement, sur
la végétation, les cours d'eau, qui
ont un impact aussi sur les infrastructures, hein? On sait, avec le pipeline, à
un moment donné, même la corrosion, etc., sans vouloir faire tout le débat là-dessus, si au moins ça... Est-ce que
c'est possible de savoir de quelle façon ces inspections-là, s'il y en
a... et comment elles ont lieu, M. le Président?
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Bien, je
pense que M. Perron, étant donné la nature très technique de la question, je
pense que M. Perron va répondre...
Le Président (M. Pagé) :
Alors, est-ce que j'ai consentement pour que M. Perron puisse... Est-ce que
j'ai consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Pagé) : Oui, merci. Alors, M. Perron, vous
identifier. Vous pouvez répondre, s'il vous plaît.
M. Perron (Pascal) : Alors, Pascal
Perron, conseiller à la Direction du bureau des hydrocarbures.
Alors, ce sont des inspections qui sont menées
conjointement par le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles et le ministère de l'Environnement.
Alors, au niveau des aspects techniques qui concernent les puits de saumure,
c'est le ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles qui prend en charge ces aspects-là. Au niveau de la
saumure comme telle, et de ses
compositions, et tout ça, c'est le ministère de l'Environnement qui a la
responsabilité de vérifier ça.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. Perron. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Est-ce que les vérifications sont toujours
exemptes de toutes choses anormales? Est-ce que c'est des... Dans le fond, ma question est simple,
c'est : Est-ce que, depuis le temps où on extrait la saumure des
profondeurs, il y a déjà eu des
contre-indications quant à son utilisation? S'il y a déjà eu des
contre-indications quant à son utilisation... parce qu'on dit que de la saumure, c'est une eau concentrée en sel, mais
est-ce qu'il y a eu... est-ce qu'il y a, exemple, des vérifications au niveau de la radioactivité
qui sont faites? Est-ce que c'est déjà arrivé où ils ont identifié un problème
de cette nature-là par les inspections qui ont été faites?
M. Perron
(Pascal) : En fait, ce que
je sais de la situation de la saumure, c'est que le MDDELCC aurait demandé
à une entreprise, là, de cesser ses
activités au niveau de la saumure pour de la présence de radioactivité dans ces
eaux de saumure.
M. Villeneuve : Donc, de
cesser l'extraction à cet endroit-là?
M. Perron (Pascal) : Exactement.
M. Villeneuve : Et, depuis,
ça n'a jamais repris. C'est ça que je comprends?
M. Perron
(Pascal) : L'information que
j'ai, c'est qu'il n'y a pas eu de redevance qui a été perçue sur la production
de saumure. Donc, il n'y a pas eu de
production de saumure depuis 2011, je crois, sur un des sites; 2010, dans le
cas d'un autre; puis 2009, dans le cas du troisième.
M. Villeneuve : Donc, trois
puits qui ont été fermés, j'imagine, si...
M. Perron (Pascal) : Ils sont fort
probablement fermés temporairement, minimalement.
M. Villeneuve : O.K. Trois
sur combien au Québec?
M. Perron
(Pascal) : Je pense qu'il y
en avait trois qui étaient intéressants au niveau de la saumure actuellement,
là, sur trois différentes
autorisations. Je pourrais vérifier. De mémoire, il y a le puits de
Sainte-Angèle puis il y a un puits à Bécancour aussi.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Berthier, est-ce que ça répond à vos questions?
M. Villeneuve : Oui, merci.
Bien, merci pour... Bien, ça répond, oui, parce qu'on pourrait... évidemment,
je comprends que ce n'est peut-être pas nécessairement, là...
Bien, en
fait, ce que je veux démontrer, M. le Président, par ces questions-là, c'est à
quel point c'est nécessaire de faire un travail quand même assez solide,
là, parce qu'on parle de saumure qui est utilisée, puis là on se rend compte qu'effectivement il y a des puits qui produisent
une saumure d'une qualité, là... en fait, qu'on ne peut pas utiliser, mais
qu'on a utilisée probablement... parce que
j'imagine qu'il a dû y avoir utilisation de cette saumure-là. On pourrait aller
dans le détail, mais on ne le fera pas, M.
le Président, parce qu'on pourrait demander : Depuis quand elle est
utilisée? Quand est-ce qu'on a
découvert qu'elle était potentiellement radioactive ou qu'elle était
radioactive, etc.? Mais tout ça pour dire que chaque question, M. le Président,
a sa raison d'être ici.
Alors, M. le
Président, je vais tout simplement reprendre rapidement l'idée de mon collègue
d'avoir déposé cet amendement-là à
l'article 9. C'était pour essayer de sensibiliser le gouvernement, le
ministre au fait que nous aimerions, nous
apprécierions, M. le Président, avoir davantage d'information pour être en
mesure de juger de ce que nous avons devant
nous, mais je n'irai pas plus que ça dans l'amendement. Je sais qu'on devra
disposer de l'amendement et, après ça,
passer à l'article 9 tel qu'amendé, si jamais c'est le cas, ce qui serait
étonnant, mais... Puis je verrai s'il me reste un peu de temps. Mais je crois qu'il ne m'en restait
plus, de temps, sur l'article 9. Je trouve ça un peu... Je ne pense pas me
tromper, M. le Président. Il me restait 10, 15 secondes, c'est
ça, tantôt, là, sur l'article 9.
Le Président (M. Pagé) :
Effectivement, 15 secondes.
M.
Villeneuve : Bon, parfait. Bien, j'en profite d'abord, M. le
Président, pour dire que l'article 9, comme tous les autres articles, mérite... C'est qui qui
disait ça? C'est ma mère? Toute question doit trouver une réponse. C'est
Einstein qui en serait heureux, mais
bref on comprend que c'est plus terre-à-terre. Mais toute question, je pense,
ne doit pas être jugée, mais doit
avoir une réponse dans la mesure où cette réponse-là existe. Alors, ça va être
tout pour moi, M. le Président, pour l'amendement à l'article 9.
Le
Président (M. Pagé) : Merci. Alors, je reconnais la sagesse de
votre mère. Est-ce que, M. le ministre, vous souhaitez réagir?
M.
Arcand : Ça va.
Le
Président (M. Pagé) : Ça va? O.K. Alors, est-ce qu'il y a
d'autres parlementaires qui souhaiteraient réagir ou prendre la parole sur l'amendement du député de
Richelieu? Je n'en vois pas. On va en disposer. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
M.
Arcand : Rejeté.
Le
Président (M. Pagé) : Rejeté sur division. Alors, nous revenons
donc à l'article 9. Effectivement, M. le député de Berthier, vous disposez d'un gros
15 secondes et, sinon, le député de Richelieu a un gros 45 secondes,
également. Alors, est-ce que quelqu'un souhaiterait s'exprimer sur
l'article 9?
M. Rochon : Bien, écoutez...
Le Président (M. Pagé) : Vous
n'êtes pas obligé, là.
M. Rochon : Non, mais, vous savez,
45 secondes, ça vaut son pesant d'or.
Le Président (M. Pagé) :
Allez-y.
• (15 h 20) •
M.
Rochon : Non. Je vais
simplement à nouveau redire le caractère peu raisonnable de faire apparaître à
cet article un règlement que nous ne
pouvons pas voir, sur lequel le ministre a refusé que nous le questionnions. Et souvenons-nous de l'amendement qui a été rejeté pour qu'une étude de ce règlement
puisse être faite par une commission compétente de l'Assemblée nationale.
Le
Président (M. Pagé) :
Je vous remercie, M. le
député de Richelieu.
Est-ce que quelqu'un d'autre souhaiterait s'exprimer sur l'article
9? Personne? Alors, nous allons en disposer. Est-ce que l'article 9 est adopté?
M. Rochon : Par appel nominal, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Pagé) : Par
appel nominal, s'il vous plaît, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Alors, M.
Arcand (Mont-Royal)?
M.
Arcand : Oui, pour.
La Secrétaire : M. Bourgeois
(Abitibi-Est)?
M. Bourgeois : Pour.
La Secrétaire : M. Morin
(Côte-du-Sud)?
M. Morin : Pour.
La Secrétaire : M. Giguère
(Saint-Maurice)?
M. Giguère : Pour.
La Secrétaire : M. Habel
(Sainte-Rose)?
M. Habel : Pour.
La
Secrétaire : M. Busque (Beauce-Sud)?
M. Busque :
Pour.
La Secrétaire :
M. Rochon (Richelieu)?
M. Rochon :
Contre.
La Secrétaire :
M. Villeneuve (Berthier)?
M. Villeneuve :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Soucy (Saint-Hyacinthe)?
Mme Soucy :
Contre.
La Secrétaire :
M. Pagé (Labelle)?
Le Président (M.
Pagé) : Abstention. Donc, l'amendement... pas l'amendement,
mais l'article 9 est adopté. Nous passons donc à l'article 10. M. le ministre,
nous vous écoutons.
M.
Arcand :
Alors, à l'article 10 :
«Le territoire qui
fait l'objet d'une licence d'exploration, de production ou de stockage ou d'une
autorisation d'exploiter de la saumure est
limité, sur le sol, par son périmètre et, en profondeur, par la projection
verticale du périmètre.
«Pour
une licence de stockage, le territoire est déterminé par la projection
verticale, sur le sol, du périmètre du réservoir
souterrain et du périmètre de protection. Le gouvernement détermine, par
règlement, la dimension du périmètre de protection.
«La
dimension d'un réservoir souterrain s'établit en suivant le principe qu'il est
limité à son sommet et à sa base par des unités géologiques
stratigraphiques.»
Alors,
encore une fois, cet article circonscrit les limites du territoire et les
autorisations d'exploiter au périmètre de surface et son prolongement vertical en profondeur. Les licences de
stockage bénéficient de précisions supplémentaires en limitant la dimension verticale d'un
réservoir souterrain aux unités géologiques stratigraphiques sous-jacentes. Ça reprend notamment le premier alinéa de l'article
196 et les articles 197 et 208 de la Loi sur les mines en y adonnant
les adaptations nécessaires, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'un collègue souhaiterait intervenir
sur l'article 10?
M. Villeneuve :
M. le Président.
Le Président (M.
Pagé) : Oui, M. le député de Berthier, allez-y, la parole est à
vous.
M.
Villeneuve : Oui. Merci, M. le Président. Je veux juste... Je vais le relire pour mieux le
comprendre moi-même, puis les gens
qui nous écoutent, peut-être, là : «Le territoire qui fait l'objet d'une
licence d'exploration...» Donc, on parle du 256 000 kilomètres
carrés, là. Je pense que... un peu moins que 256 000 kilomètres
carrés.
Une voix :
...
M. Villeneuve :
56 000, excusez-moi. Oh là là! Oui. Bien, la Nouvelle-Écosse, disons, la
grandeur de la Nouvelle-Écosse, 56 000 kilomètres carrés, un peu moins.
Donc :
«Le territoire qui fait l'objet d'une
licence d'exploration, de production ou de stockage ou d'une autorisation
d'exploiter de la saumure est limité, sur le
sol, par son périmètre et, en profondeur, par la projection verticale du
périmètre.»
Juste
sur ce paragraphe-là, M.
le Président, je me pose la
question... Les sols sont... Bon, il
y a des mouvements de la
croûte terrestre qui ont créé ces cavités-là un jour, les sols ne sont pas
partout pareils. Même sur un réservoir, il peut y avoir des cavités qui n'ont
pas la même composition. Donc, je pose la question parce que ça me fait
penser... Vous savez, on a des puits en zone agricole, des puits pour
consommation humaine, là, et puis souvent le règlement municipal, il va dire : Bien, il faut qu'ils soient, exemple, à
100 mètres ou à 200 mètres d'une source de contamination
potentielle, 100 mètres, je pense. Ça dépend des règlements, probablement,
des municipalités, mais il doit y avoir un règlement-phare du ministère de
l'Environnement au niveau de la sécurité publique par rapport à ça.
Mais
le plus aberrant dans tout ça, c'est ce que j'ai toujours trouvé, M. le
Président, c'est qu'il ne tient pas compte de l'hydrogéologie. Donc, vous pourriez être à un kilomètre, dans le
fond, puis être à 100 mètres;
puis être, à 100 mètres, sécuritaire; puis, à un kilomètre, ne
pas l'être. Tout dépend de... Ça dépend de l'indice drastique, ça dépend à
quelle vitesse l'eau circule dans le sol, au
niveau bactériologique, au niveau viral. Et j'ai toujours trouvé ça un peu
aberrant qu'on fasse des règlements
comme ça, parce que, dans
le fond, c'est un peu jouer avec le
feu, là. On ne tient pas compte finalement
des réalités du terrain, et, dans ce cas-ci, je me rends compte que c'est un
peu ça. On dit : Verticalement, pouf, alors qu'il y a assurément...
Alors, est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu, M. le Président — je passe par vous pour parler au ministre, là — de
prévoir un périmètre de sécurité plus grand que le périmètre identifié
verticalement? Pour toutes les raisons et bien d'autres, j'imagine, que celles que
j'ai données.
Le Président (M.
Pagé) : Oui. Merci, M. le député de Berthier. M. le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, d'abord, premièrement, on le dit dans l'article
10, qu'il va y avoir un périmètre de protection. Donc, à partir du moment où on le dit, il va y en avoir un. Il va être
analysé par les gens du ministère, et, dans le règlement, on retrouvera, à ce moment-là qu'est-ce qu'on entend par périmètre de protection.
Alors, c'est ce que je peux vous dire à ce stade-ci.
Le Président (M.
Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, mais, M. le Président, moi, c'est toujours le
«peut» et le «doit», là. On dit : «Pour une licence de stockage, le territoire est déterminé par la
projection verticale, sur le sol, du périmètre du réservoir souterrain et du
périmètre de protection. Le gouvernement détermine, par règlement, la dimension
du périmètre de protection.»
Et
là on revient au fameux règlement qu'on n'a pas, là. Puis ça, on va y revenir
tout le temps, M. le Président, M. le
ministre ne sera pas surpris, là. Parce que là je n'ai pas de «doit». Il doit y
avoir nécessairement... Alors, ça va être selon le règlement. Le règlement, je ne l'ai pas vu. Est-ce que le
ministre peut me garantir, M. le Président, que le règlement va inclure... va s'assurer d'avoir une analyse fine
de la composition des sols pour justement s'assurer d'avoir un périmètre
de protection suffisant?
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
M.
Arcand :
M. le Président, je pense qu'on a des comparatifs. Peut-être que M. Perron
pourrait élaborer un peu plus là-dessus, avec la permission de tous.
Le Président (M.
Pagé) : Oui. On a déjà eu le consentement. M. Perron, oui,
allez-y.
M. Perron (Pascal) : Alors, pour essayer de vous éclairer le mieux possible, dans le fond,
actuellement, ce que le règlement
dit, puis ça rejoint un peu votre intervention, c'est que la largeur du
périmètre de protection doit être d'au moins 10 % de la largeur du réservoir souterrain mesuré, et puis ça, ça
fait en sorte que c'est une dimension qui peut être statique, alors qui ne prend pas en compte certains aspects
qui sont spécifiques à la localisation du réservoir. Alors, c'est une
généralité.
Ça
fait que ce qu'il va falloir faire, c'est fort probablement... parce qu'il y a
des normes en matière de stockage de réservoirs
souterrains, les normes CSA, et puis il va falloir... À cet effet-là, on a du
personnel aussi qui est en place sur le
comité, là, avec les entreprises de stockage notamment puis des intervenants
qui sont impliqués sur la rédaction de ces normes-là, puis on va devoir s'inspirer des normes CSA en matière de
stockage souterrain pour venir s'assurer, dans le règlement, là, que tous les aspects et toutes les
contraintes spécifiques au milieu soient considérés pour établir le périmètre
de protection.
M.
Villeneuve : O.K. Est-ce qu'il y a des droits acquis?
Actuellement, il y a des réservoirs identifiés. On le sait, il y en a un
pas loin de Yamachiche. Dans ce secteur-là, là, il y a un réservoir. Est-ce
qu'il y a des droits acquis?
Le Président (M.
Pagé) : M. Perron. M. le ministre.
M. Perron (Pascal) : Moi, de ce que je connais de la loi, effectivement, il y aurait des
droits acquis, puis ça va s'appliquer sur les prochaines licences de
stockage.
M.
Villeneuve : Mais, quand vous dites prochaines licences, ce
n'est pas dans la sémantique, là, c'est dans le réel.
M. Perron (Pascal) : S'il y aurait des éventuelles licences de stockage, à ce moment donné
là, c'est la norme de protection qui va être fixée pas le règlement
actuel qui va s'appliquer.
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
M.
Arcand :
M. le Président, il y a déjà une loi qui limite les activités pétrolières et
gazières dans les basses terres du
Saint-Laurent. Alors, je pense que, quand on parle de Yamachiche, c'est pas mal
les basses terres du Saint-Laurent.
M. Villeneuve :
Oui, M. le Président.
Le Président (M.
Pagé) : Oui, allez-y, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Vous dites qu'il y a déjà une loi qui...
M.
Arcand : Limite les
activités...
M. Villeneuve :
...pétrolières et gazières...
M.
Arcand : ...pétrolières et
gazières dans les basses terres du Saint-Laurent. C'est pour ça d'ailleurs que,
depuis, quoi, 2010, 2011, il n'y a pas d'activité de gaz de schiste.
M. Villeneuve : C'est la 18,
ça?
M.
Arcand : Pardon?
M. Villeneuve : C'est la loi
n° 18?
M.
Arcand : Le numéro,
je ne m'en souviens plus, mais je sais...
Des voix : ...
M.
Arcand : C'est ça,
18? Bon, 18.
M.
Villeneuve : Est-ce qu'elle interdit présentement de faire des
puits de forage puis de fracturation par l'hydraulique?
M.
Arcand : Ça n'interdit pas de
faire des puits, mais la seule chose, c'est qu'elle doit fonctionner assez bien
avec les règlements qui vont avec puisqu'il n'y en a pas eu depuis 2010,
2011.
M.
Villeneuve : Vous me corrigerez, M. le Président, mais je pense
qu'elle suspend présentement temporairement... Elle est renouvelable aux cinq ans? C'est ça? Donc, en réalité, je veux
dire, c'est renouvelable et non renouvelable, là. On peut la renouveler ou ne pas la renouveler, ça
va dépendre au gré des humeurs du gouvernement de le faire ou de ne pas
le faire.
• (15 h 30) •
M.
Arcand : Mais
encore une fois, M. le Président, on l'a répété et rerépété, pour pouvoir...
Une fois qu'on a ce permis-là, vous avez une série de règlements qui sont là,
règlements non pas seulement en vertu de la Loi sur les hydrocarbures, mais en vertu de l'environnement. Et ces règlements-là,
particulièrement dans certaines matières, ont notions d'acceptabilité sociale. Or, ces notions
d'acceptabilité sociale, dans les basses terres du Saint-Laurent, sont
actuellement des notions sur
lesquelles tout le monde s'entend pour dire qu'il n'y a pas, je dirais, une
once de... c'est l'expression que le premier ministre employait
d'ailleurs pour dire... Il n'y a pas une once d'acceptation.
Alors, à
partir du moment où il n'y a pas
d'acceptation, les compagnies comprennent très bien qu'elles ne peuvent
pas aller dans cette direction-là, et c'est pour ça que, depuis environ, quoi,
au moins six ans, il n'y a pas d'activité.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : O.K. Je sais, M. le Président, c'est le
débat qu'on a depuis je ne sais plus combien d'heures, là, et ceux qui s'amusent à les compter nous le dirons,
là. Je ne parle pas des gens qui travaillent au sein de la commission,
là, mais certains députés s'amusent à
les compter, là, c'est bien correct. Mais on revient à ce débat-là où, dans le fond,
le ministre nous dit : Il n'y a pas... Ça ne se fera
pas, là, mais ça va être quand même permis, on s'entend, ça va être quand même permis. Bon, c'est permis, ce
n'est pas interdit. Bon, je vais le dire comme ça.
M. Arcand :
...qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? On est contre les moratoires
et...
M. Villeneuve : Oui.
Bien... Oui, c'est correct, vous avez le droit.
M. Arcand : ...ça, c'est la position que nous avons dans ce
domaine-là. Maintenant, vous, vous aimez ça, les moratoires. Nous, on
dit : Écoutez, on est mieux d'avoir des règlements sévères, des
règlements qui tiennent compte, entre
autres, de l'acceptabilité sociale. Et donc je pense que c'est mieux
comme ça.
M. Villeneuve : Oui, oui.
Mais juste que les gens nous suivent, M. le Président, là...
Le Président (M. Pagé) :
Allez-y M. le député de...
M.
Villeneuve : ...ce
que le ministre nous dit, c'est qu'il y a une loi, la loi n° 18 — elle
doit s'appeler autrement maintenant, là, mais, bon, on est plus familiers avec ce
numéro-là, nous autres, ici, là, 18 — qui,
dans le fond, suspend l'obligation, entre autres, des pétrolières, gazières, de faire le travail qu'elles devaient faire
normalement, là, sur le terrain, annuellement.
Il y avait des obligations. Là, on suspend tout ça, on dit : Ne touchez
pas à ça. Mais là, 18, elle a des effets pour cinq ans, là. Je ne sais pas quand est-ce qu'il va devoir y avoir
un renouvellement. Je pense que c'est dans pas long.
M. Arcand : ...
M. Villeneuve :
Un renouvellement indéfiniment?
M. Arcand :
Oui.
M. Villeneuve : O.K. Ou c'est un non-renouvellement indéfiniment.
Voyez-vous, là, les nuances, M. le
Président? Il faut faire attention. Je veux juste qu'on se comprenne bien.
Ce n'est pas écrit dans la loi que ça va être interdit, ce n'est pas écrit nulle part. C'est des
renouvellements mais qui pourraient ne pas être renouvelés, donc permettre de
telles choses. Je veux juste qu'on soit clair, M. le ministre. On peut-u
être clair avec le monde, sérieux, là?
M. Arcand :
Oui, mais, M. le Président...
Le Président
(M. Pagé) : Oui. Allez-y, M. le ministre.
M. Arcand : Il faut aussi que le député comprenne que plus les
compagnies attendent longtemps... Si, demain matin, elles voulaient repartir, non seulement il y a la
question de l'acceptabilité sociale qui entre en ligne de compte, mais en plus il y a le fait que plus on attend longtemps,
plus ça coûte cher. Alors, il y a un coût plus élevé quand ça fait plusieurs
années que vous n'avez pas fait d'activité
pour... Si, demain matin, ils voulaient repartir, ça serait encore plus onéreux
pour eux à un moment, actuellement, où il n'y a pas véritablement d'intérêt.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Donc, oui... J'aime ça, j'aime ça, j'aime ça
quand on jase comme ça, M. le
Président. Effectivement, il n'y a pas d'intérêt, là. Ce n'est pas parce qu'il y a une nouvelle réglementation, ce n'est pas parce qu'il n'y
a vraiment pas d'intérêt, notamment à cause du prix, qui s'est effondré. Il n'y a pas
d'intérêt. Mais, si l'intérêt venait qu'à revenir,
bien, il y aurait possibilité. C'est juste ça que je veux qu'on comprenne.
M. Arcand : Et peut-être qu'il y aurait... Peut-être que, dans les basses
terres du Saint-Laurent, il n'y aurait pas plus d'acceptabilité sociale.
Nous, on fait des lois, autant que possible, à moins de les préciser, pour
l'ensemble du Québec, O.K.? Dans ce cas-là, on sait qu'il y a une situation
particulière dans les basses terres du Saint-Laurent, parce qu'évidemment on connaît les épisodes de ce qui
s'est produit en 2010. Alors, on a fait une loi spécifiquement pour ça.
Et, dans la Loi sur les hydrocarbures, cependant,
il y a des régions comme la Gaspésie où ça semble poser, dans plusieurs cas, en
tout cas, moins de problèmes. Pas
dans tous les cas, mais dans plusieurs cas, ça pose beaucoup
moins de problèmes.
Alors,
nous, on essaie de faire une loi pour l'ensemble du Québec
et c'est ce dont on parle, au moment où... c'est ce dont on parle à ce
moment-ci. Et donc on le fait en tenant compte, évidemment, des meilleures
pratiques. Puis je reviens toujours
sur ces éléments-là. Puis, d'ailleurs, vous avez eu, de la part de M. Perron, un
exemple que le ministère et le ministère
de l'Environnement, en tout cas, dans le cas de la saumure en question, des problématiques qu'il y a
eu... que le ministère fait son travail.
M. Villeneuve :
D'accord.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui. Merci, M. le Président. On comprend
tout ça, mais je pense que les gens, suite à nos échanges, vont se faire une tête. Acceptabilité sociale, on
l'a vu, M. le Président, on n'a pas pu, on a tout essayé pour la mettre dans
le projet
de loi, ça n'a pas passé, le ministre
ne voulait pas. Et ce n'est pas dedans, parce qu'évidemment ils sont
majoritaires. Bon, ce n'est pas dedans, acceptabilité sociale. Donc, ce
qui n'est pas interdit peut être fait un jour. Je veux revenir, M. le Président, au périmètre, si jamais le périmètre... Bon, on comprend que pour les...
D'ailleurs, dans la Loi sur les mines,
actuellement, qui a préséance... bien, qui a préséance, qui existe et qui est
là en... c'est elle qui a force de loi, là, c'est le cas de le dire,
est-ce qu'on avait prévu des périmètres comme cela?
Le Président
(M. Pagé) : M. le ministre.
M. Villeneuve :
Parce que, si c'est le cas...
M. Arcand :
Oui, je pense qu'il y a des périmètres de... Pouvez-vous répondre peut-être
là-dessus?
M. Villeneuve :
Vertical?
Le Président
(M. Pagé) : Oui, oui, M. Perron.
M. Perron (Pascal) : Oui, comme je vous disais tantôt, les périmètres
de protection ne sont pas dans la loi, mais bien dans le Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs
souterrains, et la largeur du périmètre de protection doit être d'au moins 10 % de la largeur du réservoir souterrain.
Alors, c'est comme ça que ça fonctionne actuellement.
Le Président (M. Pagé) :
Oui. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
O.K. Pour prendre un exemple que je prenais tantôt, dans le bout de
Yamachiche, — je ne
sais comment l'appeler, ce
réservoir-là souterrain, — est-ce qu'il est, lui, présentement, sous... Est-ce qu'il y a un
périmètre, officiellement, là, qui est respecté, qui est en vigueur, qui
existe?
M. Perron (Pascal) : On va
revenir avec cette information-là.
M. Villeneuve :
Vous allez revenir avec cette information-là. On va juste prendre l'heure,
parce que... O.K. Donc, O.K., M. le
Président, on va revenir avec l'information pour... Parce que, dans le fond, si
on le met dans la loi puis c'est déjà
en vigueur, c'est déjà le cas, bon... C'est correct de le mettre dans la loi,
moi, je suis assez d'accord avec ça, c'est important. Puis ma question qui suivait, dans le fond, c'est :
Lorsqu'il y a des... Est-ce que ça a un impact, lorsqu'on met un périmètre en place comme ça, hein, 10 % de
largeur, bon, qu'on met un périmètre en place? Si c'est des endroits qui
sont plus ou moins habités ou qu'il y a des
fermes ou des terres agricoles, est-ce que ça a un impact, est-ce que ça
pourrait avoir un impact sur la valeur foncière, en surface?
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre ou...
M. Arcand :
M. Perron.
Le Président (M. Pagé) :
M. Perron.
M. Villeneuve : Bien, en
fait, M. le Président, juste pour clarifier ma question.
Le Président (M. Pagé) :
Oui, allez-y, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Dans le fond, c'est : Est-ce que, si, moi, je suis propriétaire d'une
ferme et puis qu'il y a une partie de
ma terre qui se trouve à être intégrée dans le périmètre — le réservoir n'est pas en dessous
directement, mais il y a un périmètre de protection — est-ce
que je dois le déclarer sur mon acte notarié? Parce que je ne peux pas vendre
non plus en cachant le fait, là. Si ça
existe, ça existe. Alors, est-ce que ça peut avoir un impact? Et est-ce qu'il y
a obligation, lorsqu'il y aura un
périmètre d'établi en fonction non pas de la verticale, mais en fonction de la
sécurité qu'on doit prendre autour du
réservoir, donc une zone, on va l'appeler «zone tampon»... est-ce qu'il va y
avoir une obligation d'entreprise d'aviser? Comment ça va fonctionner?
C'est un peu ça que je veux savoir, là.
Le Président (M. Pagé) :
M. Perron.
M. Perron
(Pascal) : Dans le fond, de
la façon que ça va fonctionner, c'est que le périmètre de protection qu'on
va établir va être inclus dans la zone du...
M. Villeneuve : Dans la
zone du?
M. Perron
(Pascal) : Dans la zone de
la licence de stockage. Alors, c'est ce que prévoit le projet de loi, si on a
bien lu. Et la licence de production va être
inscrite dans le registre public des droits relatifs aux hydrocarbures, qu'on va
voir plus loin dans le projet de loi.
M. Villeneuve :
Oui. Ma question, c'est... Le propriétaire terrien, en surface, lui, il n'aura
pas une ligne rouge qui va apparaître sur le terrain, là, comme quoi que
là passe ou là se termine la zone de protection. Moi, ma question, M. le Président, c'est : Est-ce que le
propriétaire terrien qui serait touché soit par un réservoir souterrain qui
serait en dessous de sa terre ou soit
touché par un périmètre qui viendrait chercher en partie ou en totalité sa terre...
C'est surtout cet aspect-là, parce
que, si on va au registre... Non, mais, si on va au registre, je pense qu'on
peut... en cherchant un peu, là, on pourrait réussir à trouver le réservoir, c'est quoi, ses limites verticales.
Mais, pour le périmètre, c'est moins clair. C'est ça que je veux savoir.
Le Président (M. Pagé) :
Oui, M. le ministre.
M. Arcand : Mais,
moi, ma compréhension, c'est que, dans ce cas-là, ça va être identifié.
M. Villeneuve : Mais ce
n'est pas ça qu'il vient de dire. Il y a un registre pour le réservoir au
niveau des périmètres verticaux...
M. Arcand : Il y a un
registre pour le réservoir, mais, à partir du moment où on sait qu'il y a un
10 %, j'imagine que ça va... les gens vont quand même... quand ils
vont faire l'analyse...
M. Perron (Pascal) : Ça va
correspondre au périmètre du réservoir.
M. Villeneuve : Bon,
bien, je...
M. Perron
(Pascal) : Alors, ça va être arpenté, là, tout ça.
• (15 h 40) •
M. Villeneuve :
Je recommence ma... Bien, ça va être arpenté, mais est-ce qu'il y a une
procédure qui va faire en sorte que les gens vont être avisés qu'ils
sont maintenant... il y a un périmètre, une zone tampon entre le réservoir identifié verticalement, il y a une zone tampon,
et voici, elle passe chez vous? Parce que, moi, si je vous vends ma terre,
M. le Président, puis je ne vous le dis pas,
puis je le sais, mais ce n'est pas notarié nulle part, là... S'il y a une zone
tampon, ce n'est pas pour rien. S'il y a une zone tampon — parce
qu'elle va être établie, selon ce que j'ai compris, de façon rigoureuse,
scientifique — c'est
parce qu'il peut y avoir, au niveau de la formation géologique, des formations
différentes de porosité, donc il y a des indices de porosité, hein, qui
permettent d'avoir une infiltration ou non ou une transpiration, je vais le dire comme ça, du réservoir vers l'extérieur.
Alors, s'il y a un périmètre, une zone tampon, c'est parce qu'elle a lieu d'être, puis c'est correct,
puis je suis d'accord avec ça. Mais, moi, ce que je cherche à comprendre,
c'est : Est-ce que, de façon
systématique, les propriétaires qui pourraient être touchés vont être avisés
qu'il y a une zone tampon?
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Bien, M. le
Président, les efforts qu'on fait depuis le début sont des efforts de
transparence. Alors, nous, en
inscrivant le tout au registre foncier, on va s'assurer justement qu'il y ait
le maximum de transparence à l'intérieur de ça. Et, quand le notaire, lorsqu'il va faire la transaction et qu'il
voit que, sur le terrain d'à côté, il y a un puits ou enfin une... à ce moment-là, je présume qu'il y aura une
information qui sera transmise à ce niveau-là. Peut-être que M. Perron
peut ajouter autre chose, là, mais...
Le Président (M. Pagé) :
M. Perron?
M. Perron (Pascal) : Oui, je
pourrais... je peux rajouter quelque chose. La zone tampon est incluse dans le périmètre de la licence, comme on le dit au
présent article. Tu as un article plus loin qui prévoit que, quand on va
émettre ou quand on va délivrer une
licence de stockage, on va aviser le propriétaire foncier et on va aviser
également la municipalité. Mais c'est
plus loin dans le projet de loi. C'est prévu, mais c'est plus loin dans le
projet de loi. C'est juste ça que je veux vous dire.
M. Villeneuve : Oui, je
comprends, mais aviser...
M. Perron (Pascal) : La réponse
est là, là.
M. Villeneuve : Oui, on
pourra la poser plus loin, mais aviser puis avoir un acte notarié, c'est deux
choses totalement différentes. Nous, on essaie de prévenir les coups, là.
M. Arcand : Si vous faites
affaire avec un notaire, en principe, le notaire doit connaître ces
règlements-là et doit s'assurer... Si
moi, je suis notaire et je vends une terre ou je suis impliqué dans une
transaction et je sais qu'à côté il y a un puits, je vais me renseigner.
Je vais m'assurer, là, qu'est-ce que ça couvre exactement, quelles sont les
implications.
Moi, quand
j'ai acheté, déjà, dans ma vie, des terrains, j'aime bien savoir ce qu'il y a
autour, hein? Parce qu'entre autres,
là, à un moment donné, j'ai été impliqué dans un achat, à un moment donné,
d'une terre qui était à vocation agricole, mais pas loin il y avait des possibilités de condos. Bien, je voulais
bien savoir, moi, s'il était pour y avoir des condos qui allaient être
bâtis près de l'endroit où est-ce qu'on allait acheter cette terre-là.
Alors, c'est ça qu'il faut savoir. Je pense que,
dans la façon de faire des transactions, quand vous achetez une maison, vous
vérifiez parfois auprès de la municipalité, vous pouvez même appeler les corps
de police pour savoir si c'est un endroit qui est sécure à ce niveau-là, vous
demandez au notaire de faire la recherche sur les terrains autour, est-ce qu'il
y a des... Alors, nous, ce qu'on vous dit, c'est que le maximum va être rendu
public, les règlements sont publics, les
puits vont être enregistrés au Registre foncier. On va avoir le maximum
d'informations. Et on me dit que le cadastre donne également l'information
à ce niveau-là.
M. Villeneuve : Donc, M.
le Président...
Le Président (M. Pagé) :
Oui, allez-y, M. le député.
M. Villeneuve : ...ce que je comprends, c'est que, dans
la liste des choses à faire avant d'acquérir une propriété, on va ajouter celle-là, dire au notaire : M.
le notaire, vous prendrez la peine de vérifier. Puis ça se trouve, ça peut se
trouver, c'est ce que je comprends, au registre, il va pouvoir le trouver. Non, c'est ça,
c'est que je comprends des propos du ministre, il faut tout simplement s'assurer de vérifier ce qu'on
achète. C'est ce que je comprends. C'est bon.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Ça va
de soi. C'est implicite, il me semble.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député.
M. Villeneuve : Bien, oui et non, M. le Président, parce qu'on peut faire les choses différemment, on pourrait faire les choses différemment, on peut toujours
faire les choses différemment. Je vous dirais que, lorsque
j'étais maire, M. le Président, on avait une zone industrielle qui était appuyée
sur une zone résidentielle et on a pris la peine de s'assurer que, lorsque quelqu'un
voulait acheter une propriété... Parce
que la zone industrielle,
ce n'était vraiment pas évident de savoir qu'elle était là, parce
qu'il y avait une zone tampon, et on
a pris la peine de le faire ajouter pour que la personne qui achète le sache. C'est tout ce que je dis.
Vous savez, quand on veut faire les choses, bien, on les fait. Puis il n'y a
rien qui empêcherait aujourd'hui le ministre de dire : Bien, il y aura obligation.
Mais là je comprends qu'il y
aura la liste, et les gens seront... sont avisés de faire la vérification. Puis je comprends très
bien qu'il y a une responsabilité aussi lorsqu'on achète
une propriété.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Mais la vérification est facile à faire : «Lorsqu'une licence d'exploration est attribuée à
l'égard d'une terre privée[...], le
titulaire de la licence [...] avise le propriétaire ou le locataire ainsi que
la municipalité locale de l'obtention de
sa licence dans les 30 jours suivant son inscription au registre public...» Vous avez tous les détails à l'intérieur de ça. Dans ce projet de loi là, vous avez une série d'avis qui doivent être expédiés. Alors, vous
l'avez dans l'article 26, vous en avez dans d'autres articles.
On a vu d'autres articles également...
M. Villeneuve : Je sais.
M. Arcand : ...où il devait y avoir des avis qui sont faits.
Alors, je pense que personne ne va prétendre qu'après ce projet
de loi là... personne ne va prétendre qu'on ne sait pas ce qui se passe, on a
des puits secrets, etc., là. Je pense que
tout le monde va reconnaître qu'il va y avoir un règlement clair, l'information
est transmise à la municipalité, les avis sont faits, un producteur qui
veut aller faire des forages va devoir, à ce moment-là, aviser également le
ministère, l'inscription au Registre foncier. Je ne sais pas ce que vous voulez
de plus.
M. Villeneuve :
Bien, je voudrais juste que le ministre comprenne ce que je veux lui dire, M.
le Président. Il parle d'aviser. Moi,
là... Il y a quelqu'un qui découvre un réservoir, mettons, selon... de façon
hypothétique, là, le projet de loi est
adopté, quelqu'un découvre un réservoir. L'entreprise doit m'aviser, c'est ça
que je comprends, l'entreprise m'avise. 10 ans se passent ou cinq ans, moi, je vends, puis l'autre personne qui
a acheté vend à nouveau, puis... Il n'y a personne qui va aviser à nouveau. Alors, moi, ce que je
veux savoir, c'est au niveau des titres, c'est simple, là, c'est au niveau des
titres.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Bien,
écoutez, je pense que je demanderais peut-être à Me Giguère...
M. Villeneuve : Ah! Au
secours, au secours!
M. Arcand : ...de peut-être
répondre là-dessus. Parce qu'une chose est certaine, c'est qu'on couvre le
maximum. Il y a une traçabilité. Un
notaire, c'est là pour ça, c'est pour aller faire les recherches sur ce qui
s'est passé et sur l'historique du
terrain qu'on veut acheter, sur tout ça. Et nous, on favorise le maximum
d'informations. Alors, je ne sais pas ce que vous voulez de plus. Je ne
sais pas si, Me Giguère, vous avez quelque chose à ajouter par rapport à ça,
mais...
M. Villeneuve : Oui, M.
le Président. Avant que Me Giguère puisse s'exprimer — ça va
me faire plaisir de l'entendre — moi, tout ce que je veux, c'est m'assurer
qu'effectivement il y a une traçabilité et que c'est... les titres, c'est
ça, les titres seront clairs quant à ça. C'est tout.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, est-ce que j'ai consentement pour que Me Giguère puisse s'adresser à la
commission?
M. Villeneuve : Tout à
fait.
Le Président (M. Pagé) :
J'ai consentement, oui?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, veuillez vous nommer et prendre la parole, s'il vous plaît.
Mme Giguère
(Isabelle) : Alors, Isabelle
Giguère, avocate au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Évidemment, les licences vont être inscrites
au registre, le registre relatif aux hydrocarbures, qui est au sein du
ministère. Mais il ne faut pas
oublier que la personne, le propriétaire qui va avoir été avisé que son terrain
fait l'objet d'une licence doit,
comme tout bon propriétaire qui vend, en aviser l'acquéreur. Il y a un droit
sur son terrain. Alors, il y a la bonne foi aussi du propriétaire, qui doit respecter ses propres obligations et qui
doit le dénoncer à son acquéreur, ce qui fait que ce sera probablement
dans l'acte notarié. Et c'est comme ça que la chaîne de titres va suivre.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui, O.K. Bon, je veux juste qu'on se comprenne, là. On parle d'une licence,
qui est relativement... On reste dans
les réservoirs, là, on reste dans les réservoirs, s'il vous plaît, là, je ne
veux pas qu'on... Donc, un réservoir. L'entreprise
a une licence. Le périmètre de protection ou la zone tampon doit nécessairement
être à même la licence, c'est ce que je comprends, hein? Il faut qu'elle
couvre le périmètre, la zone tampon, c'est ça?
Mme Giguère (Isabelle) : Oui,
la licence va... elle va couvrir le réservoir plus le périmètre de protection.
M. Villeneuve :
Parfait. Donc, le propriétaire est avisé qu'il y a une licence puis... Parce
que, là, c'est sous terre; on
s'entend qu'en surface, à part des émanations... Ça, on ne le sait pas, on
verra, là, mais bon. Mais il est avisé verbalement? O.K., c'est ça que
je veux savoir.
Mme Giguère
(Isabelle) : Non, non, le
propriétaire est toujours avisé par écrit. Quand, dans une loi, on parle d'avis,
l'avis est un avis écrit.
M. Villeneuve :
Parfait. Est-ce que vous iriez, maître, jusqu'à dire que toute personne qui
recevra un avis écrit concernant le
fait que son territoire... sous sa terre ou sous une partie de sa terre se
trouve une zone tampon ou un réservoir aura l'obligation légale de
l'inscrire à son titre ou, à tout le moins, s'il vend, d'en aviser le nouvel
acquéreur?
Mme Giguère (Isabelle) : C'est
un droit sur son terrain. Effectivement, il a l'obligation de le dénoncer.
M. Villeneuve :
O.K. Bon, parfait. Pourquoi, donc, quand, comme municipalité, je veux faire un
exutoire, disons, au fleuve, je suis
obligé de faire des actes notariés pour, d'abord, l'autorisation du
propriétaire puis je suis obligé de passer chez le notaire pour avoir l'acte notarié comme quoi je passe dans le
sous-sol? Pas sur le terrain, mais en dessous, il y a un tuyau. Là, je
suis obligé de passer un acte notarié? Là, c'est sûr que c'est inscrit, puis ça
va suivre tout le temps.
Le Président (M. Pagé) :
Mme Giguère.
Mme Giguère (Isabelle) : Alors,
ça, c'est pour la servitude, ce que vous...
M. Villeneuve : Oui,
servitude.
Mme Giguère
(Isabelle) : Alors, ça,
effectivement, c'est un droit réel, donc ça doit être inscrit au Registre
foncier. La différence, c'est que la licence d'exploration ou la licence
de stockage, c'est un droit...
M. Villeneuve : Virtuel.
• (15 h 50) •
Mme Giguère
(Isabelle) : ...je vous
dirais, effectivement, un droit virtuel. Si on avait... Si quelqu'un devait
accéder, exemple, sur le terrain du
privé, la compagnie, le promoteur qui voudrait accéder pour avoir accès à son
réservoir, il pourrait, à ce
moment-là, y avoir une servitude qui serait inscrite au Registre foncier. Ça,
on est dans le cas des servitudes. Mais, pour ce qui est de la licence, ça demeure une obligation qui n'est pas
inscrite au Registre foncier. S'il y avait un puits, ça, ce serait inscrit
au Registre foncier, mais la licence de stockage comme telle, incluant le
périmètre de protection, n'est pas
inscrite au Registre foncier, mais ça demeure que le propriétaire en a été avisé et qu'il doit à son
tour aviser le futur acquéreur.
M. Villeneuve : O.K.
Bon.
Le Président (M. Pagé) :
Je vous remercie.
M. Villeneuve :
On démêle. Moi, ça me permet de démêler tout ça. Je comprends que, pour une
servitude, ça, c'est clair, c'est notarié, hein? Mais là ce n'est pas une
servitude et c'est différent, donc c'est un avis écrit que reçoit le
propriétaire. Et, d'une certaine façon, il a une certaine... pourvu que ça ne
tombe pas dans l'oubli, là, il a une certaine obligation,
si jamais il vend, d'aviser le futur acquéreur qu'il y a une... j'allais dire
une servitude virtuelle, là, il y a... Mais vous comprenez où je veux en venir, dans le fond, hein? C'est parce que
moi, je voulais juste m'assurer qu'il y ait... pour que, dans les titres, là, ça se suive toujours, tu
sais? Mais là il peut y avoir... dans l'oubli, hein, on fait la vente au bout
de 10 ans, puis on n'y pense pas, puis
on vend la propriété, puis après ça c'est vendu à un autre, puis à un autre,
puis, à un moment donné, à moins d'aller vérifier, de dire au notaire... C'est
pour ça, tantôt, que je disais au ministre : Bien, il y a la liste, là, dans la liste, il faudrait rajouter
peut-être, pour être certain, là, que celui de qui j'achète, des fois qu'il ne
s'en rappelle pas, hein, il est de
bonne foi puis il ne s'en rappelle pas, bien, dire au notaire : Vérifie
donc s'il n'y aurait pas, là, une zone tampon ou un réservoir quelque
part, là, au-dessus de ma terre... en dessous de ma terre. C'est ce que je
comprends. Ça fait que c'est bon, ça me va, moi, j'ai compris la mécanique.
Le Président (M. Pagé) :
Ça va, M. le député de Berthier?
M. Villeneuve :
J'espère que ça rassure le ministre, là.
Le Président
(M. Pagé) : Ça va?
M. Villeneuve :
Juste...
Le Président
(M. Pagé) : Oui, M. le député de Berthier, oui, oui,
allez-y.
M. Villeneuve :
Oui, M. le Président, juste une question. Tantôt, j'ai entendu le ministre
parler de transparence, puis on est
tous pour la transparence, ici. Vous savez qu'on avait posé une question, à un
moment donné, on avait... bien, plus
qu'une question, on avait soulevé le fait que, sur le site du MERN, ne se
trouvait plus le plan pour les puits orphelins. Le site a changé il y a
quelques jours, je pense, encore, hein? Il y a eu des modifications sur le
site?
Le Président
(M. Pagé) : Monsieur...
M. Arcand :
Peut-être que la sous-ministre pourrait répondre à ça.
Le Président
(M. Pagé) : Mme la sous-ministre, veuillez... Est-ce qu'il
y a consentement, s'il vous plaît?
Une voix :
Oui.
Le Président
(M. Pagé) : Consentement. Alors, veuillez vous nommer et
prendre la parole.
Mme Asselin (Luce) : Merci,
M. le Président. Luce Asselin, sous-ministre associée à l'Énergie. Vous parlez de quel ajout récent sur le
site?
M. Villeneuve : Bien, il
y aurait eu le fait que, maintenant, on a le nombre d'inspections, mais on n'a plus le nombre de
puits, alors que c'était le cas auparavant.
Mme Asselin
(Luce) : On a laissé la carte interactive, qui est toujours sur le
site, qui identifie tous les puits qu'il y a sur le territoire québécois, et on
va ajouter la carte PDF dans les prochains jours, qui, elle, donne une autre
dimension. Alors, normalement, avec ça, vous avez la totale. Vous me permettrez
peut-être de vérifier, mais c'est la demande qui a été faite.
M. Villeneuve :
Parfait, merci. C'est tout.
Le Président
(M. Pagé) : Ça va?
M. Villeneuve :
Oui.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, j'avais... M. le député de
Richelieu, avant vous, il y avait Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Alors, oui, la parole est à vous, Mme la députée.
Mme Soucy :
En fait, j'avais une question. Les licences qui sont déjà données sur les
territoires, là, au Québec, celles-là,
est-ce que les propriétaires ont reçu systématiquement un avis? Tu sais, celles
qui sont déjà données... Les licences qui sont déjà données, est-ce que
les propriétaires ont déjà reçu un avis ou pas?
Le Président
(M. Pagé) : M. le ministre.
M. Arcand :
On va vérifier exactement ce qu'il en est.
Le
Président (M. Pagé) : On va vérifier ça. Je pense qu'on va
pouvoir vous donner la réponse ultérieurement.
Mme Soucy :
Oui, mais c'est important parce qu'en fait, tu sais, tu ignores ce que tu
ignores, donc c'est difficile pour un
propriétaire de le dire, éventuellement, à un potentiel acheteur, même sur...
quand il inscrit, mettons, sa maison puis
qu'il a une offre d'achat, tu sais? Il faut quand même que tu les déclares.
Donc, s'il ne le sait pas, c'est un peu difficile de...
M. Arcand :
La question de la députée montre en tout cas que c'est important de mettre ces
choses-là dans le projet de loi sur
les hydrocarbures, parce que c'est sûr que, pour ce qui est du passé, on court
beaucoup après les informations, hein? Il n'y avait pas d'information
auparavant, il n'y avait pas d'avis, il n'y avait rien, il n'y avait pas d'encadrement. Alors, je pense que c'est un autre
exemple, je dirais, qui montre en tout cas qu'il faut véritablement avoir
ce type d'information là, et c'est ce que la
Loi sur les hydrocarbures contient. Alors, je vais... je prends note de ça, on
va pouvoir vous répondre dans les prochaines minutes.
Mme Soucy : Merci.
Le
Président (M. Pagé) : Merci. Oui, M. le ministre, je pense
que vous voulez y aller?
M. Arcand :
Oui. On m'informe déjà de la réponse. Alors, il n'y a pas d'avis. Parce que,
nous, évidemment, en attendant qu'il
y ait une Loi sur les hydrocarbures, il y a une Loi sur les mines, hein, et il
n'y a pas d'avis qui est exigé en vertu de la Loi sur les mines.
Mme Soucy : Alors, j'imagine que les avis seront envoyés à l'adoption
du projet de loi, même ceux qui sont... les licences qui sont déjà données? Vous allez quand même
envoyer des avis aux propriétaires pour les informer, du moins? Même si c'est... même les licences qui ont été
octroyées avant, là. Je sais que c'est le passé, mais je pense que ce serait
responsable de la part du ministère de le faire.
M. Arcand : Oui. Écoutez, je prends note de votre demande.
Évidemment, la Loi sur les hydrocarbures, c'est pour le futur, ce n'est
pas nécessairement pour le passé, mais je prends note de ce que vous me
demandez.
Mme Soucy : Par
contre, bien, dans le règlement, ça
peut être rétroactif, cette portion-là. Parce qu'il va y avoir un règlement rattaché à ça. Alors, si le
règlement pourrait être rétroactif pour celui-là...
M. Arcand :
O.K. Écoutez, on va vérifier ce qu'on peut faire.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. Oui, M. le député de
Richelieu.
M. Rochon : Oui, M. le Président. Bon, d'abord, sur le site
du ministère, ce qu'on me donne comme information, c'est qu'on retrouve désormais l'indication du
nombre total d'inspections annuelles pour les puits inactifs mais on n'indique
pas si ce sont plusieurs inspections d'un
même puits, donc impossible de savoir le nombre de puits inspectés. M'a-t-on
suivi? C'est un peu compliqué. Voulez-vous
que je répète? Alors, l'observation qu'on me partage, là, c'est que, sur le
site du ministère, on a maintenant l'indication
du nombre total d'inspections annuelles à l'égard des puits inactifs, mais
cette indication ne précise pas s'il s'agit
de plusieurs inspections d'un même puits. Donc, nous ne pouvons pas connaître
le nombre de puits inspectés. Ça me fait toujours plaisir...
Le Président
(M. Pagé) : On va avoir le total sous peu, semble-t-il,
là.
M. Arcand :
Oui. Bien...
Le Président
(M. Pagé) : Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Arcand :
Je n'ai pas entendu, je m'excuse, je n'ai pas entendu la question.
Le Président
(M. Pagé) : C'était un test qu'on vous faisait, M. le
ministre.
M. Arcand :
Oui, oui, c'est ça. J'essayais d'avoir... c'est parce que j'étais préoccupé par
la question de la députée de Saint-Hyacinthe.
Le
Président (M. Pagé) : Je pense que tout le monde vous
pardonne, parce qu'effectivement il y a des aspects très techniques à tout ce que nous discutons. Alors,
M. le député de Richelieu, si vous voulez reprendre votre question, s'il vous
plaît.
M. Rochon :
Tout à fait. Alors, sur le site du ministère, sur le thème des puits, là, ce
qu'on m'indique, c'est qu'actuellement
apparaît l'information relative au nombre total d'inspections annuelles de ces
puits, mais il n'y a pas de nuances
relatives à ces inspections : est-ce qu'il s'agit de plusieurs inspections
d'un même puits, ou pas, ou d'inspections de plusieurs puits? Alors,
impossible de connaître le nombre de puits ainsi inspectés.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand :
Vous savez, la première... avant que je laisse la sous-ministre répondre, vous
savez que nous travaillons
actuellement au niveau du gouvernement où on a un ministre qui est responsable
évidemment de tout ce qui est démocratique,
d'une part, et du gouvernement 2.0. Alors, ça fait partie des choses,
actuellement, sur lesquelles le gouvernement
travaille pour évidemment faire en sorte qu'on puisse donner aux citoyens
encore plus d'informations sur l'ensemble des activités de chaque
ministère. Et donc ça fait partie des choses sur lesquelles on travaille.
Maintenant,
de façon plus spécifique sur ce qui se passe exactement sur notre site Web au
moment où on se parle, je sais qu'il
y a des informations que nous donnons au moment où on se parle, et je sais que
le député de Richelieu est friand
d'informations, il veut avoir le maximum d'informations. Alors, je laisserai la
sous-ministre peut-être répondre à votre question plus précisément.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, Mme Asselin, pour compléter
l'information pour le député de Richelieu, qui est friand
d'informations.
• (16 heures) •
Mme Asselin
(Luce) : Merci, M. le
Président. Je vais, M. le député, tenter d'être aussi claire que vous l'êtes.
Vous avez raison, c'est-à-dire qu'on
a un nombre global pour le moment. La semaine dernière, je faisais référence à
des rapports d'inspection qui sont à
être regardés, qui vont nous permettre de le dire, de façon extrêmement
claire : une fois, deux fois, trois
fois, quatre fois. Alors, je pense que c'est la nuance qu'il faut faire ici cet
après-midi. C'est directement relié aux propos que j'ai tenus la semaine
passée, mais, effectivement, là, vous avez raison, vous avez un nombre global.
M. Rochon : Je vous remercie, madame, de cette précision. Ce
qui a ajouté à la confusion et piqué notre curiosité à nous, avides d'information, ce qui, je présume,
n'est pas l'expression d'un défaut... Je crois que le ministre, au contraire,
saluait une qualité, hein, qu'il estimait avoir.
Le Président (M. Pagé) :
...demander beaucoup d'informations, c'est un signe d'intelligence.
M. Rochon : Oui, mais on se
faisait dire des fois aussi : Tu es bien trop curieux. N'est-ce pas?
Le Président (M. Pagé) :
Peut-être. Alors, continuez votre travail.
M. Rochon : Donc, je vais continuer à être bien trop curieux.
En fait, ce qui a soulevé notre curiosité, c'est cette précision à l'effet que, sur les
908 inspections réalisées, d'après ce qu'on trouve sur le site Internet du
ministère, 469 ont eu lieu sur
Anticosti. Alors, je m'étonnerais qu'il y ait... J'ai dit 409? En tout cas,
c'est 469. Je m'étonnerais qu'il y ait 469 puits sur Anticosti.
Donc, plusieurs inspections de mêmes puits, hein, c'est ça?
M.
Arcand : Il y en a
eu beaucoup.
Le Président (M. Pagé) :
Mme Asselin ou M. Perron? Mme Asselin, allez-y.
Mme Asselin
(Luce) : Oui, oui. Il appert
que ces chiffres-là soient réalistes en fonction des nombreux allers-retours
qui ont été faits pour inspecter les travaux sur Anticosti. Il y avait, il faut
se rappeler, des sondages stratigraphiques. Il
y a eu 12 sites. Alors, si on fait un calcul pour lequel plusieurs,
plusieurs inspections ont été faites au fil des travaux par souci d'un bon encadrement, ça nous apparaît
réaliste. Je pourrai quand même le contrevérifier par souci de préoccupation
que j'ai moi-même, mais je pense que ça fait du sens.
M. Rochon : Excellent.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, Mme la sous-ministre. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Merci, en effet, Mme la sous-ministre. Tout à
l'heure, le ministre disait : La loi n° 18 interdit déjà la fracturation, enfin l'exploitation et
l'exploration gazière et pétrolière dans les basses terres du Saint-Laurent. Ne
serait-il pas plus exact de dire que
cette loi instaure plutôt une dispense pour le titulaire d'un permis de
recherche de pétrole, de gaz naturel
et de réservoir souterrain d'exécuter les travaux de recherche qui lui sont
exigés par la loi pour conserver son permis? Ce n'est pas plutôt ça, la
loi n° 18?
M. Arcand : Bien, je vous
dirais que l'effet est le même de toute façon, puisque, comme vous le savez et
vous le voyez, cette loi-là a été
reconduite, et l'effet est là. Vous essayez de me dire qu'il y a eu des
activités dans les basses terres du
Saint-Laurent depuis quelques années, il n'y en a pas eu. Et je rappelle que
vous aviez appuyé ce projet de loi en tant
que formation politique. À l'époque, c'était M. Drainville qui était mon
critique, et on avait eu des explications à cet effet et on avait donc appuyé la loi, et je pense que, dans l'ancienne
formule, il y avait une limite de temps, tandis que, dans cette formule-ci, si
ma mémoire est bonne, il n'y a pas de limite, nécessairement, de temps à ce
niveau-là pour... Ils peuvent... Alors, je pense que ça, ça avait été
appuyé par votre formation politique à ce moment-là.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Vous savez que
j'ai...
Le Président (M. Pagé) :
M. Drainville est toujours critique, mais à TVA.
M. Rochon : Oui. Il est d'ailleurs plus critique
depuis qu'il est à TVA, je trouve, mais pas à l'égard des mêmes
personnes. Ses critiques sont davantage étendues, un plus large champ de
critiques.
Le Président (M. Pagé) :
Allez-y, M. le député de... Article 241, on doit s'en tenir au sujet.
M. Rochon : C'est vous qui avez
amené ce sujet-là, M. le Président, moi... Le ministre disait : Il n'y a
pas de limite de temps, à l'égard de la
suspension... c'est-à-dire, à l'égard de la dispense, pour le titulaire de
permis de recherche de pétrole, de gaz naturel et de réservoir souterrain, d'exécuter les travaux de recherche qui lui
sont exigés par la loi. On me dit
plutôt que, oui, ça existe, et que ce serait trois ans, la limite de temps,
mais qu'il est possible, à tous les trois ans, d'extensionner... Moi, ce que j'ai ici, là, c'est
l'article 3, c'est ça? «[Un] titulaire [de] permis de recherche de pétrole, de
gaz naturel et de réservoir souterrain est exempté d'exécuter les travaux requis en
vertu de la Loi sur les mines jusqu'à la date déterminée par le ministre,
laquelle ne peut excéder le 13 juin 2014. La période de validité du permis est alors
réputée suspendue conformément à l'article
169.2 de cette loi. À la fin de la période d'exemption, la date d'échéance du
permis est reportée à la fin de la période d'exécution des travaux qui reste à
courir après la levée de la suspension.»
C'est
ça, la loi a été adoptée le 13 juin 2011, d'où ma référence aux trois ans, là,
qui nous mène au 13 juin 2014.
M.
Arcand : D'abord, le projet
de loi en question...
La raison de la confusion, c'est que le projet de 2011, c'était le projet
de loi n° 18, mais il y a eu le projet de loi n° 5 qui est intervenu
en 2014. C'est pour ça que je n'avais pas le chiffre exact. Et donc Mme Giguère pourrait vous expliquer
le contenu du projet de loi n° 5, pour pouvoir... Parce qu'il y avait une
date limite, qui était en juin, je crois, 2014, et donc nous, on l'a changée
pour...
M. Rochon :
Celle que je viens de citer, c'est ça.
M.
Arcand :
Et elle va vous expliquer ce qu'il y a là-dedans.
M. Rochon :
Parfait. Excellent. Merci.
Le Président (M.
Pagé) : Mme Giguère.
Mme Giguère (Isabelle) : Alors, le projet de loi n° 5, qui est en
fait la loi annuelle 2014, chapitre VI, alors l'article 3 auquel vous faites référence et qui dit que la
validité est alors... laquelle ne peut excéder le 30 juin 2014, a été remplacé.
Dorénavant, il se lit : «En vertu de la Loi sur les mines jusqu'à la date
déterminée par le gouvernement».
M.
Arcand :
Donc, c'est déterminé par nous, donc c'est pas mal illimité.
M. Rochon :
Oui, bien, c'est pas mal illimité, oui, jusqu'à...
Le
Président (M. Pagé) : M. le député de Richelieu, vous pouvez
continuer l'échange, c'est votre privilège, sinon il y avait la députée
de Saint-Hyacinthe qui souhaitait...
M. Rochon :
Oui, oui, avec joie. Je ne serai pas du tout long, chère collègue,
rassurez-vous.
Le
Président (M. Pagé) : O.K. Alors, oui, vous pouvez compléter
votre échange, et ensuite je vous donnerai la parole.
M. Rochon :
D'accord.
M.
Arcand :
...de Québécois qui soient élus.
Le Président (M.
Pagé) : On ne veut pas de noms, là, hein?
M. Rochon :
J'essaie de ne penser à personne très, très, très fort pour ne pas me faire de
nouveaux ennemis ou, enfin, renforcer
l'inimitié de certains. Le ministre me distrait quand il fait des allusions
comme celle-là. J'avais quelque chose
en tête. Eh! c'est un bon... C'est une excellente stratégie, vous voyez? Je
suis en train de vous en suggérer une, là.
Oui,
ah oui, je sais où j'allais, là, c'est que tout à l'heure, toujours au sujet,
là, de cette loi n° 18, de ses effets, dont nous venons de
comprendre qu'ils se poursuivent, les effets en question, suite à l'adoption de
la loi n° 5, j'allais vous dire que,
vous ayant entendu noter notre appui à la loi n° 18, je ne peux pas me réjouir
du vôtre au projet de loi n° 37 de notre gouvernement, qui, lui, ce projet de loi, interdisait clairement
les opérations, les activités de fracturation dans les basses terres du Saint-Laurent. Ça, vous ne l'avez
pas appuyé, ce projet de loi là. Alors, vous demeurez cohérents avec vous-même,
avec, aujourd'hui, là, la présentation du projet de loi sur les hydrocarbures,
qui ne ferme pas la porte à la fracturation.
L'ayant
annoncé, en tout civisme, tout à l'heure et voulant respecter mes engagements,
je vais arrêter ici, M. le Président, pour que vous puissiez continuer à
faire la circulation comme vous l'entendez.
• (16 h 10) •
Le
Président (M. Pagé) : Oui, et voilà. Alors, merci de respecter
les rôles. Alors, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Bien, en fait, on avait justement apporté ce point un peu plus
tôt quand que je parlais de moratoire politique,
parce qu'en fait c'est une forme de moratoire politique. Je veux dire, si ça...
en 2011, le Parti québécois l'avait... en
avait fait un... 2013, bon, après ça, il a été reconduit, mais, du jour au
lendemain, on s'entend pour dire que, si un autre gouvernement est là,
bon, je veux dire, il ne le reconduit pas, et c'est tout, puis, même à ça,
c'est plus un moratoire politique qu'autre chose, qu'un projet de loi en tant
que tel. Alors, ça vaut ce que ça vaut, là, autant que... les deux
gouvernements fonctionnaient un peu de la même façon. Ce n'est pas un...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
M. le ministre.
M.
Arcand : Sur ça, écoutez,
nous, la position que nous avons toujours eue, c'est que nous sommes opposés à
des moratoires sur le plan strictement philosophique, d'une part. Si le
résultat, par les règlements que nous faisons, si le résultat, par la rigueur que l'on met à faire en
sorte qu'il y ait une activité qui soit contrôlée... et qu'en bout de ligne ça
devient, pendant quelques années, un
moratoire, bien là, c'est une chose. Mais, nous, sur le principe même de
dire : On décrète un moratoire,
on ne voit pas... tu sais, il y a quelque chose qui est, pour nous, à
l'encontre de nos valeurs. Nous, on
pense que la société évolue, que les choses sont là pour changer, qu'il y a
des... Alors, de dire, demain matin : On a un moratoire — de toute façon, un moratoire, c'est très souvent
dans une durée de temps limitée — sur le principe, on est opposés. Dans
le cas de l'estuaire du Saint-Laurent, on n'a pas mis un moratoire, on a mis
une interdiction, le cas de l'estuaire,
parce qu'il est apparu que là, clairement, nos écosystèmes étaient fragiles, et
donc on a décrété une interdiction en
bonne et due forme. Il y a d'autres cas sur lesquels il existe des moratoires
au Québec, mais je vous dirais que, de façon générale, nous sommes
opposés à l'idée même de moratoire au sens où on l'entend.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Saint-Hyacinthe, souhaitez-vous revenir? Oui, allez-y.
Mme
Soucy : Oui. Bien, en fait... bien, le projet de loi, en fait, ne
prenait pas fin... parce qu'il y avait une date butoir, alors ne prenait pas fin lorsque le projet de loi sur les
encadrements sur les hydrocarbures a été adopté en vertu du décret de...
Le Président (M. Pagé) :
Bien, si la loi vient changer...
M.
Arcand : On va
vérifier, on va vérifier.
Mme Soucy : Parce que je pense que
c'est ça...
Le Président (M. Pagé) : Mme
la députée de Saint-Hyacinthe, une autre question? Ça va?
Mme Soucy : Je vais attendre la
réponse du ministre sur ça.
Le Président (M. Pagé) : Oui,
je crois que la réponse va venir dans un court laps de temps. Allez-y.
M.
Arcand : Ce que je peux
répondre à la députée, c'est qu'il n'est pas question, pour nous, de rouvrir ce
débat-là.
Mme Soucy : Mais c'est important de
le savoir.
M.
Arcand : Alors, nous, on va
vérifier... de s'assurer, là, que la Loi sur les hydrocarbures, lorsqu'elle
sera adoptée, ne remette pas en question, si on veut, cette
interdiction-là.
Mme
Soucy : Oui, parce que j'avais l'impression que c'était un peu comme
mettre le couvert sur la marmite puis jusqu'à
temps de l'adoption du projet de loi n° 106, mais le projet de loi
n° 106 ne vient pas interdire. Alors, c'est une nuance assez
importante.
M.
Arcand : Je ne veux pas que
vous vous méfiiez comme le député de Richelieu, mais c'était une très bonne
question.
Mme Soucy : Ah bien...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
oui, oui! Oui, alors est-ce que... M. le député de Richelieu, êtes-vous rassuré?
M.
Rochon : Je trouve, M. le
Président, le ministre de plus en plus habile. Il a bien fait de retirer ce
qu'il avait mis sur Twitter, ça lui
permet de dire à la députée qu'elle a posé une bonne question sans que ce soit
suspect... non, non, mais sans
qu'elle juge pouvoir... alors en avoir posé une plutôt mauvaise. Alors, elle
était très bonne, votre question, très, très bonne. Merci beaucoup.
On a
parlé tout à l'heure de celui qui était député de Marie-Victorin, qu'on peut
appeler aujourd'hui Bernard Drainville. Voilà ce qu'il disait à l'occasion de l'étude du projet de loi
n° 5 : «Alors, c'est bien entendu, Mme la Présidente, qu'il ne
s'agit pas ici de moratoire. La loi qui est
devant nous, elle ne dit pas aux compagnies qui ont des permis : Vous ne
pouvez pas faire de travaux.» Ma
lecture était bonne, hein? «Les compagnies ou les sociétés qui sont visées par
le projet de loi qui est devant nous,
les sociétés qui ont des permis, ce qu'on leur dit, c'est que vous n'êtes pas
obligés de faire des travaux. On ne
leur dit pas : On ne vous permet pas, c'est l'interdit, vous ne pouvez pas
faire des travaux. On ne leur dit pas ça. On leur dit : Vous n'êtes pas obligés de faire des travaux. Nous — disait Bernard Drainville à l'époque — ce qu'on aurait préféré, Mme la Présidente, et ce qu'on préfère
toujours, c'est qu'on dise aux sociétés qui ont des permis dans la vallée
du Saint-Laurent, qui ont des permis qui
concernent le gaz de schiste : Nous, notre préférence, le choix que nous
avons fait, la décision que nous avons prise, c'est de dire : Il
devrait y avoir un moratoire qui devrait s'appliquer dans la vallée du Saint-Laurent concernant les activités liées au
gaz de schiste. Il devrait y avoir un moratoire, point à la ligne. Pourquoi?
Parce qu'après un
BAPE, une évaluation environnementale stratégique, un autre BAPE qui est en
cours et l'évaluation environnementale
stratégique annoncée par le gouvernement, on pense qu'après tout ça, après tous
les débats qui ont eu lieu, après des
années et des années de débats, très intenses par moments, je pense qu'on est
capables de tirer la bonne conclusion
et de faire la bonne lecture de l'état de l'opinion publique dans la vallée du
Saint-Laurent actuellement et, sans dire
que tout le monde est d'accord avec un moratoire, je pense qu'on en a assez vu
et qu'on en a assez entendu pour dire qu'il
n'y a très certainement pas d'acceptabilité sociale pour une bonne majorité des
citoyens concernés par le schiste, par
l'exploration, sans parler de l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée
du Saint-Laurent. Ça, là, je pense qu'on s'entend là-dessus, et le ministre lui-même l'a dit à plusieurs
reprises, il [n'y a pas d'acceptabilité] sociale présentement.»
Sauf
que le projet de loi, devenu loi, auquel référait tantôt le ministre pour dire
que cette loi n° 5 étendait dans le temps les effets de la loi n° 18 jusqu'à ce que le gouvernement en
décide autrement, eh bien, cette loi n° 5, en effet, n'interdit
rien, elle n'a pour effet que de ne plus obliger les détenteurs de permis à
faire des travaux.
M. le Président,
combien de temps me reste-t-il?
Le Président (M.
Pagé) : Ah! je sais que...
M. Rochon :
Vous allez me dire : Quelle importance, le temps qu'il nous reste?
Le
Président (M. Pagé) :
Non, mais quand même... Et je ne chanterai pas non plus! Compte tenu que nous avons trois alinéas...
M. Rochon :
Ah oui! C'est vrai, ça, c'est...
Le
Président (M. Pagé) :
...vous disposez, au global, de 60 minutes. Alors, il en reste probablement quelque chose comme 40 quelques. Alors, je crois que vous pouvez continuer et je
vous informerai éventuellement quand votre temps sera plus restreint.
• (16 h 20) •
M. Rochon :
Ramenons-nous à l'époque à laquelle nous étions enfants, tous et toutes, il y avait,
dans nos classes, ces élèves qui ne comprenaient pas, mais n'osaient pas le
dire, hein, n'osaient pas poser de questions, de sorte qu'ils restaient toujours avec cette
incompréhension-là. Donc, moi, je vais dire que je ne comprends pas quelque chose. Bon. «Le territoire qui fait l'objet d'une licence d'exploration — je suis à l'article 10 que nous
étudions — de
production ou de stockage ou d'une
autorisation d'exploiter de la saumure est limité, sur le sol, par son
périmètre et, en profondeur, par la
projection verticale du périmètre.» Bon, ça va assez bien là, c'est la
suite : «Pour une licence de stockage, le territoire est
déterminé par la projection verticale — verticale, hein, verticale,
horizontale, verticale, donc projection verticale — sur le sol — la
projection verticale sur le sol — du périmètre du réservoir souterrain et
du périmètre de protection. Le gouvernement
détermine, par règlement, la dimension du périmètre de protection.» Je ne
comprends pas. «La projection
verticale sur le sol», «sol», «verticale»... Si on disait : La projection
horizontale sur le sol, ce qui est en dessous?
Comment... La «projection verticale», on veut dire qu'on reporte en haut ce
qu'on retrouve comme périmètre
dans le sous-sol? Ah! puis l'expert... Alors, j'essaie...
M.
Arcand :
Peut-être qu'à ce stade-ci on pourrait peut-être juste prendre une pause de
quelques minutes, le temps que notre
expert revienne, et il pourra répondre aux questions du député, avec le
consentement de tous, là, qu'on prenne peut-être quelques minutes...
Le
Président (M. Pagé) : J'allais vous le proposer justement,
compte tenu que nous sommes presque à mi-chemin dans cette séance de cet
après-midi. Alors, je vais suspendre pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à
16 h 21)
(Reprise à 16 h 31)
Le
Président (M. Pagé) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît, collègues!
Nous reprenons nos travaux après
cette pause santé, mais une pause en partie parce que nous avions besoin
de l'éclairage de M. Perron. M.
Perron, quand vous n'êtes pas ici, la commission ne fonctionne plus. Alors, nous sommes bien
heureux que vous soyez revenu.
Alors,
est-ce que... Bien, peut-être, M. le
député de Richelieu,
seulement récapituler afin que M. Perron saisisse
bien le sens de votre question. On vous écoute.
M. Rochon :
M. Perron qui est d'ailleurs devenu une vedette de la télévision malgré lui,
là. Alors, je voulais des explications sur la notion de projection verticale,
notamment dans le deuxième alinéa de l'article 10, là :
«Pour une licence de
stockage, le territoire est déterminé par la projection — je
vais me servir de mon crayon — verticale, sur le sol, du périmètre [...]
souterrain et du périmètre de protection.»
Alors,
si j'avais lu «la projection horizontale sur le sol», horizontale de ce qui se
trouve au sous-sol, disons que j'aurais plus facilement saisi qu'en
lisant «projection verticale», parce que c'est projection verticale dans le
sens de projection vers le haut, là.
M. Perron
(Pascal) : Bien, je vais essayer de...
Le Président (M. Pagé) :
Alors, monsieur...
M. Rochon : D'accord. Prouvez-nous
que c'est la bonne expression, M. Perron.
Le Président (M. Pagé) : M.
Perron, on vous écoute. Nous sommes à l'écoute, suspendus.
M. Perron (Pascal) : Alors, une
image vaut mille mots.
M. Rochon : Oui. C'est pour ça, mon
crayon, là.
M. Perron (Pascal) : Alors, j'ai
essayé du mieux que je peux, dans les limites de mes capacités, de vous le
montrer. Alors, ça, c'est une coupe trois dimensions, comme moi seul sais en
faire ici, peut-être.
M. Rochon : En effet.
M. Perron
(Pascal) : Alors, ici, vous
allez avoir une délimitation de votre réservoir qui va avoir été faite par les
forages, O.K.? Et puis vous allez
additionner à ça une zone de protection qui va être établie par voie
réglementaire et vous allez prendre les limites de cette zone de protection là,
vous allez les prolonger à la verticale, et ça va venir vous donner le
périmètre de votre licence. C'est tout simplement ça.
M. Rochon : Ah bon. Oui. D'accord. Je
comprends.
Une voix : ...sous-sol.
M. Perron (Pascal) : C'est ça.
M. Rochon : Parce que ce sont les
points fixant les limites au sous-sol, là...
M. Perron (Pascal) : C'est ça. Alors
vous... C'est ça.
M. Rochon : ...du réservoir qui sont
reproduites verticalement...
M. Perron (Pascal) : En hauteur.
M. Rochon : ...en hauteur.
M. Perron
(Pascal) : Et c'est ça, mais
bien important que ça soit la limite de la zone de protection pour que la
zone de protection soit incluse dans le périmètre de la licence de stockage.
M. Rochon : D'accord.
M. Perron
(Pascal) : On se comprend?
Alors, un coup que la délimitation du réservoir a été faite, vous venez ajouter votre zone tampon, le «buffer» ou la zone
de protection, appelez-la comme bon vous semble, puis vous allez venir projeter, à
partir de cette limite-là, vers la
verticale les points, puis ça va donner le tracé de votre licence de
production... de stockage.
M.
Rochon : Hum. Alors,
«territoire [...] déterminé par la projection verticale, sur le sol, du
périmètre du réservoir souterrain», maintenant
que vous avez expliqué, je n'ai même plus envie de voir «horizontale» écrit là.
C'est très clair.
Puis maintenant, si je reviens au premier
alinéa : «Le territoire qui fait l'objet d'une licence d'exploration, de production ou de stockage ou d'une autorisation d'exploiter
de la saumure est limité, sur le sol, par son périmètre et, en profondeur, par la projection verticale du
périmètre», là on a... c'est exactement l'inverse de ce qu'on trouve au deuxième
alinéa. Alors, ça, ça mérite des explications, là. Oh?
M. Perron (Pascal) : Non, non, non.
M. Rochon : Non? C'est bon?
M. Perron (Pascal) : Non, non. Non,
non. Alors, ce qu'il faut comprendre, ce qu'on veut expliquer, dans ces deux alinéas-là, c'est que le périmètre s'étend
aussi en profondeur, alors c'est dans les deux sens : tu as besoin, pour
le réservoir de stockage, de
connaître ta délimitation de ton réservoir pour projeter ton périmètre — au niveau de la production, c'est la même chose — puis on fait la même chose aussi au niveau
de la profondeur de la projection dans le sous-sol. La seule différence,
c'est qu'au niveau de la production tu n'as pas de périmètre de protection.
M. Rochon : Oui, mais
ce qui détermine le périmètre, là, du territoire faisant l'objet d'une licence d'exploration,
de production, ou de stockage, ou d'une
autorisation d'exploiter de la saumure, ce qui détermine ce territoire
au sol, le périmètre de ce territoire au sol, c'est ce qui se retrouve
au sous-sol?
Une voix :
Exact.
M. Rochon :
Et c'est clairement le portrait que nous offre l'alinéa 2, mais beaucoup
moins clairement la situation
décrite au premier alinéa, puisqu'on y lit : «Le territoire qui fait
l'objet d'une licence d'exploration, de production ou de stockage ou d'une autorisation d'exploiter de la saumure est limité,
sur le sol, par son périmètre et, en profondeur, par la projection
verticale du périmètre.»
M. Perron (Pascal) : Oui, c'est que dans le... En profondeur, tu ne peux pas excéder le
périmètre que tu as en surface. Alors, c'est ce que ça vient dire.
M. Rochon :
D'accord. Mais est-ce qu'il n'aurait été préférable que le deuxième alinéa
procède le premier?
M. Perron
(Pascal) : Si vous trouvez une meilleure formulation, mais je ne
penserais pas, là.
M. Rochon :
J'allais dire : Il n'aurait pas été préférable que le deuxième alinéa
précède le premier, qu'il y ait une inversion? Non?
M. Perron
(Pascal) : Non.
M. Rochon :
D'accord, c'est une réponse qui a le mérite d'être claire. C'est non. C'est
non, là? C'est non, O.K.?
M. Perron
(Pascal) : Oui, oui. C'est non.
M. Rochon :
Parfait. Oui?
Mme Giguère
(Isabelle) : Si je peux me permettre...
Le Président (M.
Pagé) : Mme Giguère, allez-y.
Mme Giguère
(Isabelle) : La réponse est non parce que le principe général de la
licence d'exploration... le principe
général, c'est l'alinéa 1. L'exception, c'est quand même l'alinéa 2 pour le
réservoir... Sans être une exception, disons que ce n'est plus le
principe général. Alors, c'est pour ça, l'ordre des alinéas.
M. Perron (Pascal) : Il faut comprendre qu'en exploration vous n'avez pas de réservoir.
Alors, c'est un territoire qui
est donné...
M. Rochon :
Ah! oui, d'accord. Oui, oui, oui.
M. Perron (Pascal) : C'est ça, il n'y a pas de réservoir. Alors, vous ne pouvez pas
déterminer autrement, alors que pour
la licence de production, vous avez un réservoir et vous allez émettre, puis on
va le voir plus loin, je pense, là.
Une voix :
Oui.
M. Perron (Pascal) : On peut émettre la licence de production sur un territoire
plus petit que la licence d'exploration
puis, en fait, c'est ça qu'il faut faire, on va le déduire de la superficie de
la licence d'exploration. Alors, c'est
pour ça qu'il y a une différence dans la façon de présenter les
choses puis, dans le deuxième alinéa, on introduit le principe de la projection... pas de la... de la
zone tampon, pour s'assurer qu'il y a une zone de protection sur un réservoir
qui sert au stockage.
M. Rochon :
Parfait, je comprends. Alors là, je suis l'élève qui comprend et ne fait pas
semblant de comprendre. C'est bien, hein?
Actuellement, dans la Loi sur les mines, le territoire qui fait l'objet d'un permis, il doit être
compris à l'intérieur d'un seul
périmètre et il y a une limite à sa superficie, hein? C'est 250
kilomètres carrés. Cette limite-là tombe en ce qui a trait à la Loi sur les hydrocarbures. On ne voit
pas apparaître de limite, à moins qu'elle apparaisse plus loin ou que ça ne
puisse pas être le cas.
Le Président (M.
Pagé) : M. Perron.
M. Perron
(Pascal) : Je laisserais plus la...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
Mme Giguère, allez-y.
M. Perron
(Pascal) : Merci, monsieur... Merci.
Mme
Giguère (Isabelle) : La
différence... On n'a pas mis de superficie maximale, parce que
la licence d'exploration va être
attribuée par adjudication. C'est donc le ministre qui va décider de la
grandeur du territoire et, selon la mise aux enchères, selon les
réponses qu'il a, c'est ce qui va déterminer la grandeur maximale.
Alors, on ne
voulait pas limiter, comme c'est le cas dans la Loi sur les mines, considérant
que ce n'est plus un «free mining»,
mais plus un processus d'adjudication. Un «free mining», excusez
l'anglicisme, là, un «premier arrivé, premier servi».
• (16 h 40) •
M. Rochon : O.K. Moi, j'avais
accepté le «buffer» de M. Perron.
Donc, que la
Loi sur les hydrocarbures... qu'on octroie au ministre davantage
de pouvoirs en termes de superficie du
périmètre que lui en accordait la Loi sur les mines. Et là je comprends que son
nom n'est pas M. Trump, ce qu'il me faisait remarquer tout à
l'heure, mais nul n'étant éternel, où
trouve-t-on... où réside le bénéfice, me dites-vous, de ne pas
circonscrire la superficie maximale que peut occuper le territoire d'un permis?
Le Président (M. Pagé) : Mme
Giguère.
Mme Giguère (Isabelle) : C'est
Pascal qui va répondre. M. Perron.
Le
Président (M. Pagé) :
M. Perron. Alors ça fait plusieurs heures que nous sommes ici, on devient familier,
mais on va encore l'appeler M. Perron.
M. Perron (Pascal) : Ah! ça ne me
dérange pas bien, bien.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, M. Perron, la parole est à vous.
M. Perron
(Pascal) : O.K.,
alors, dans les faits, au niveau du... ce que Me Giguère appelait le «free mining»,
c'est que c'était le principe de
désignation sur carte, et on se devait de limiter les superficies pour
permettre une bonne gestion du territoire
pour ne pas se ramasser avec des permis tout bord, tout côté, si on veut. Dans
un régime d'appels d'offres, c'est le ministre qui va déterminer les
secteurs et c'est lui qui va être en mesure de gérer les superficies du territoire.
Maintenant,
il faut comprendre qu'il faut être
responsable dans la façon de gérer ça parce qu'il y a des obligations qui viennent avec l'émission d'une licence
d'exploration, et puis il faut être en mesure... l'entreprise doit être en mesure
de rencontrer ces obligations-là, alors c'est une des raisons qui fait qu'on ne
sentait pas le besoin d'y aller avec une superficie maximale au niveau du
régime d'appels d'offres.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. Perron. M. le député de Richelieu, oui?
M.
Rochon : Oui, bien, j'entends
dire notre ami, M. Perron — notre ami à tous, là, personne ne voit de collusion, là — j'entends dire M. Perron qu'il faut
être responsable dans la façon de gérer cela. Le projet de loi reflète cette façon
responsable de gérer cela ou dites-vous que
le ministre doit être responsable dans la façon de gérer cela? Qu'est-ce que
vous entendez par: Il faut être responsable dans la façon de gérer ça?
M. Perron (Pascal) : Non, non, c'est
que la... Ayoye!
M. Rochon : Parce qu'il y a un
«maintenant» qui a précédé ça. Ah! la politique, M. Perron.
M. Perron (Pascal) : Oui, c'est ça.
Non, mais là...
Le
Président (M. Pagé) : M. Perron, tout ce que vous direz peut
être retenu contre vous, alors faites attention, soyez prudent.
M. Rochon : Mais il a la sécurité
d'emploi, je présume.
M. Perron
(Pascal) : Oui, mais ce
n'est pas ça, l'idée, là, c'est que... C'est le projet de loi qui est
responsable, c'est la façon qu'on fait les choses pour être
responsables, c'est comme ça.
Le Président (M. Pagé) :
Merci.
M. Rochon : D'accord, parfait. Non,
mais je pense que c'est une nuance qu'il est important de demander à M. Perron.
Une question, M. le Président, qui nous vient de
quelqu'un qui suit avec beaucoup d'attention nos entretiens. Tout à l'heure, je faisais état du grand nombre
d'inspections sur l'île d'Anticosti, hein? Je ne me souviens pas du chiffre
très exact, mais c'étaient
469 inspections pour un bien moins grand nombre de puits. Alors, cette
personne faisait la... me fait la remarque suivante: Avoir réussi cela
avec à peine cinq inspecteurs, et, je présume, à grands coûts, parce qu'il y a quand même les
déplacements que cela implique, et il a dû en avoir plusieurs, comment peut-on
réussir cela et tant tarder à régler, dit mon correspondant, là, le
problème des puits dits inactifs entre Montréal et Québec, qui sont pourtant,
là, beaucoup plus... en tout cas, situés géographiquement, beaucoup plus près,
je suppose, de votre division d'inspection, là, que ne l'est Anticosti? J'ai
trouvé que c'était une bonne question.
Le Président (M. Pagé) :
Madame... Oui, Mme Asselin.
Mme
Asselin (Luce) : Merci, M.
le Président. Il faut voir là d'abord, dans les opérations Anticosti, des
opérations de sondage
stratigraphique. Il faut voir aussi la présence d'inspecteurs du MERN et du
Développement durable. Il faut voir
aussi un territoire sensible, et donc on a fait ce qu'il fallait pour encadrer
correctement ces sondages en y étant de façon assez régulière, comme
vous pouvez le constater par le nombre.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, Mme Asselin. M. le député de Richelieu.
M.
Rochon : Je prends cette
précaution de dire qu'il ne faut évidemment pas que la ministre... la
sous-ministre voit, dans ma question,
une condamnation de l'action du ministère sur Anticosti, hein, et qu'elle y
voit mon regret que tant d'inspections y aient été réalisées, hein? Ce
n'est évidemment pas ça. Mon interlocuteur voulait davantage
référer à ces puits inactifs qui demandent, eux, beaucoup plus de temps
à être sécurisés, et préalablement, évidemment, leur sécurisation inspectée.
Moi, pour l'instant, M. le Président, j'ai terminé.
Le Président (M. Pagé) : Oui,
je sens que... Oui, M. le ministre. Vous souhaitez réagir? Allez-y.
M.
Arcand : Bien, c'est parce que je... quand on me
parle d'Anticosti, évidemment, je vais réagir certainement. Premièrement, je
voudrais profiter de l'occasion, d'abord, parce que tout à l'heure on parlait de moratoire. Et on sait que le Parti québécois a toujours été très porté sur les moratoires,
hein? Il y a eu des demandes qui ont été faites. Évidemment,
des moratoires qu'on suggérait, même au
début des années 80, sur le nucléaire; un moratoire aussi sur l'uranium qui est
recommandé; moratoire sur le gaz de schiste. On a demandé également un moratoire, plus près de la région du député,
un moratoire sur la pêche à la perchaude dans le lac Saint-Pierre, des
moratoires sur la construction d'autoroutes, des moratoires sur les petites centrales, des moratoires sur les porcheries.
Il y a eu une liste de moratoires incroyable. Et donc c'est la tactique
qu'il y a là.
Maintenant,
permettez-moi de démontrer, encore aujourd'hui, où le Parti
québécois se situait, quand je vois
une entrevue de Mme Marois, qui était
première ministre à ce
moment-là, et qui disait la chose
suivante; la question était : Est-ce
qu'on doit exploiter le pétrole, au Québec? La réponse : «J'ai toujours
dit que nous allions exploiter le pétrole du Québec si on en trouvait.
Je n'ai pas changé d'avis[...]. On parle d'un potentiel intéressant, [...]il
faut explorer pour vérifier ces
données[...]. Nous allons quand même commencer à encadrer cette ressource. Il
faut mettre de l'ordre là-dedans. Nous
avons prévu un nouveau régime de permis et bail sur les hydrocarbures [...] en
application à partir de 2014. Ce sera un
concept d'enchères pour les sites où les permis n'ont pas encore été vendus
[et] qui devraient nous rapporter [des] millions de dollars. [...]Il faut également revoir la Loi sur les hydrocarbures
[et nous allons nous] pencher là-dessus d'ici l'été.»
Alors, voilà
ce qu'on disait à ce moment-là pour ce qui est du pétrole. Et le plan, je vous
le rappelle puisqu'on parle d'Anticosti, le plan était de faire justement
une exploration, en fait, dans le cas d'Anticosti, sans BAPE, une exploration
également qui se faisait véritablement, là, avec très peu de règlements autour.
Puis, tout à
l'heure, le député m'a rafraîchi la mémoire, il m'a parlé du projet de loi
n° 37, qui avait été déposé à ce moment-là par le Parti québécois.
Et, dans le projet de loi n° 37, en fait, on parlait d'un moratoire aussi,
à ce moment-là. Et, comme on préparait, à
l'époque, Anticosti et qu'on ne voulait pas le dire à la population, bien, le moratoire,
c'était uniquement sur le gaz naturel dans
le schiste, et non pas parce qu'on pensait que c'était du pétrole qu'il y avait
à Anticosti. Alors, on ne voulait pas faire un moratoire sur le pétrole.
C'était un moratoire sur le gaz naturel dans le schiste. Il n'y avait donc rien qui touchait le pétrole de
schiste pendant qu'à ce moment-là on était en train de préparer le contrat
pour Anticosti.
• (16 h 50) •
Et je
rappelle en terminant le livre de Dominique Lebel, qui dit : Lorsque cette
nouvelle est arrivée au Conseil des
ministres et que cette entente sur Anticosti est arrivée, nous avons été — selon l'expression qu'il disait — plusieurs ministres ont été soufflés — pour employer l'expression — de voir soudainement apparaître ce
contrat-là sur Anticosti. Et évidemment
ont suivi les discussions avec les autorités municipales, la division
prévisible des gens sur l'île, sur ces questions-là,
etc. Et évidemment, pour la première fois au Québec et la seule fois depuis
2010, on parlait de fracturation. Je rappelle
que, dans l'entente, il y avait de la fracturation.
Et donc, à partir du moment où il y
avait de la fracturation, je n'ai pas besoin de vous
dire que la population était inquiète. Et, si la population était inquiète,
nous n'avions pas la capacité, comme gouvernement, qui venions, à ce moment-là, de prendre le pouvoir... nous devions d'une part
respecter l'entente de l'ex-gouvernement et nous devions en plus, comme gouvernement,
ne pas nous tromper. Et c'est pour ça qu'à
la fois le ministère des Ressources
naturelles et à la fois le ministère de l'Environnement étaient constamment sur place pour encadrer Anticosti. Parce que
j'entendais toutes sortes de choses à l'époque sur ce qui allait se produire,
de faire de la fracturation sur une île, c'était irresponsable, encore
pire que de faire ça sur un milieu terrestre habituel.
Alors, M. le Président, ça démontre que nous avons pris nos responsabilités. Nous avons
pris nos responsabilités et
moi, je dis à la population, sur cette question-là qui touche une loi
sur les hydrocarbures : Nous voulons continuer à prendre nos responsabilités. On a parlé tout à l'heure de la loi qui limite les activités pétrolières et gazières, on a une
loi qui les encadre, nous avons répondu aux
différentes questions, nous avons des règlements qui sont actuellement des règlements
qui sont en préparation à ce
niveau-là et donc je peux vous dire
que tout, tout, tout ce qui s'est fait à Anticosti au niveau
inspection s'est fait selon les règles de l'art, y incluant des consultations avec la population, incluant des consultations même avec les communautés autochtones sur ce
dossier-là.
Donc,
j'essaie simplement de dire, M. le Président, que nous avons agi de la
meilleure façon possible, dans ce dossier-là,
et ça explique certainement le nombre élevé d'inspections qui y ont été faites.
Et Anticosti, M. le Président... parce
que je sais que le député de Richelieu va me dire : Bien, vous n'avez pas
eu la même approche pour ce qui est de certains
puits ailleurs au Québec. Mais il n'y avait jamais eu de fracturation, il n'y
avait jamais eu comme tel, je dirais, de
projet de cette nature-là sur une île, à Anticosti. Ce dont on parlait au
Québec, en grande partie, c'étaient des forages beaucoup plus traditionnels au fil des années. Il n'y avait pas le même
degré, je dirais, d'inquiétude par rapport à ce qui existait.
Alors,
j'arrête là-dessus, mais je veux juste vous rappeler que, dans ce cas-ci, nous
avons fait le meilleur travail, dans les circonstances, pour sécuriser
la population, et les actions passées sont garantes du futur, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le ministre. Et sur les
demandes de moratoire, j'étais même l'auteur d'une des
demandes de moratoire et ce n'était pas sur la perchaude, c'était sur
l'uranium. Alors, M. le député de Richelieu, j'ai l'impression que vous
souhaitez prendre la parole.
M. Rochon :
Ah! vous avez ce sentiment? Je vous ai toujours dit, hein, que votre intuition
masculine était très, très, très aiguisée, M. le Président, alors, oui,
oui, vous avez raison, vous avez raison.
Je
me suis demandé un moment : Mon Dieu, est-ce que je rêve, sommes-nous
redevenus le gouvernement dirigeant l'État
québécois, hein? Et M. le ministre est-il devenu critique en matière d'énergie
et de ressources naturelles? Je me suis
demandé ça jusqu'au moment où j'ai réalisé qu'il souhaitait ne plus parler
d'aujourd'hui, mais parler d'hier. Parler d'hier, c'est effectivement une stratégie qui permet de ne pas avoir à
affronter les enjeux et les questions du présent, et les enjeux et les questions du présent ne sont pas les
mêmes que ceux du passé parce que, et j'espère ne pas l'apprendre au
ministre, j'ai eu recours déjà à cette formule, qui n'est pas de moi, mais...
d'ailleurs, ça a fait une chanson, Le monde et les temps changent, et
heureusement que le monde et les temps changent. Alors, que la première
ministre ait dit ne pas avoir changé
d'avis relativement à l'exploitation du pétrole sur Anticosti, qu'elle ait dit ça...
en quelle année? En 2014. Bien oui,
elle a dit ça en 2014. C'est que, sauf erreur, nous sommes aujourd'hui le
23 novembre 2016 et, toujours si je ne me trompe pas, le Québec... Ah! c'était un gouvernement formé par le
Parti libéral et ce gouvernement est majoritaire, et en mesure, donc, de
prendre les décisions qu'il estime les meilleures en matière de gestion du
territoire.
Alors, que le
ministre ait eu recours à cette leçon d'histoire, évidemment teintée de
soupçons, de subjectivité partisane, ne
règle rien, ne règle rien sur la posture qui doit être celle du Québec
aujourd'hui. Et si hier déjà, dans ces années auxquelles le ministre réfère, il y avait de l'inquiétude et bien des
préoccupations à l'égard de la fracturation, il ne faut pas qu'il perde
de vue qu'il y en a encore davantage aujourd'hui, davantage aujourd'hui parce
que les impacts de la fracturation
hydraulique sur l'environnement sont démontrés de plus en plus clairement. Et
parce qu'ils sont démontrés de plus en plus clairement, ces impacts négatifs,
ils sont de plus en plus craints et permettent de réaliser chaque jour davantage qu'un projet pétrolier sur Anticosti
n'est pas une voie d'avenir intéressante. Et il a négligé un élément, là, dans
son cours d'histoire. C'est qu'il n'a pas
dit que le Parti québécois, le gouvernement du Parti québécois d'alors, la
décision qu'il a prise, hein, tout a
commencé là, ce fut celle de récupérer les permis d'hydrocarbures sur Anticosti
que les libéraux avaient cédés au privé. Tout est parti de là, M. le Président,
tout est parti de là, hein?
Alors,
M. le Président, le fait que le ministre réfère aux inquiétudes d'alors sur la
fracturation et son constat que ces inquiétudes n'ont pas diminué mais
se sont amplifiées avec le temps devrait, il me semble, lui inspirer non pas un
meilleur encadrement de l'exploration et de
l'exploitation des hydrocarbures via fracturation mais l'interdiction de leur
exploitation via cette technique,
minimalement ça. Or, ce n'est pas du tout ce qui est en train de se tramer. Ce
qui se trame, c'est un projet de loi
dont la fracturation... le terme même de fracturation n'est même pas écrit noir
sur blanc dans le projet de loi parce que cette fracturation, il le
sait, elle est innommable, elle est innommable, hein, alors on ne va pas la
voir apparaître là, on ne va encore moins la définir.
• (17 heures) •
Et on parlait tantôt
de projection verticale sur laquelle nous avons appris beaucoup. Il en a fait,
tantôt, de la projection, en disant :
Ah! Le gouvernement de Mme Marois, il a soumis ce projet de loi n° 37,
dissimulant en même temps ses projets
pour Anticosti. C'est de la projection, ça. On dissimulerait cela? La
dissimulation, si on veut en parler, bien, c'est de diriger, dans ce projet de loi, constamment le lecteur vers des
règlements qu'il ne verra pas avant l'adoption dudit projet de loi. La dissimulation, bien, c'est
refuser qu'une commission compétente de l'Assemblée nationale puisse examiner
les règlements dont il est fait mention, parce que ce refus, nous l'avons
essuyé un peu plus tôt aujourd'hui.
Alors,
plutôt que de donner des cours d'histoire à l'objectivité douteuse, moi, je
trouve que le ministre devrait être
mieux conscient qu'il a aujourd'hui la possibilité d'écrire l'histoire. Alors,
écrira-t-il une histoire sur fond d'hydrocarbures
ou sur fond d'exploitation d'énergies vertes, énergies renouvelables, hein?
Écrira-t-il l'histoire en faisant réapparaître celle, dramatique, des
gaz de schiste ou signera-t-il un nouveau chapitre?
Nous
lui avons tendu la main pour signer un nouveau chapitre dès le début de l'étude
article par article de la Loi sur les hydrocarbures. On aurait bien voulu
coécrire avec lui ce chapitre, et je crois que tous les Québécois et toutes
les Québécoises auraient été bien emballés
de faire ça avec le gouvernement actuel. Vous voyez, ce n'est pas du tout une
posture partisane, là, pas du tout. C'est tout le contraire de ça, mais
ce n'est pas cette attitude que le ministre campe.
Le Président (M. Pagé) : Vous
avez fini, M. le député de Richelieu?
M. Rochon :
Oui, j'ai terminé.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, malgré son calme légendaire, je sens que le ministre souhaite réagir.
M.
Arcand : Écoutez, M. le
Président, je pense que la population... D'abord, premièrement, quand j'ai
parlé du projet de loi n° 37, ce n'est pas une opinion partisane,
là, ce sont des faits. Pourquoi on était en train de mentionner seulement le gaz naturel de schiste puis on avait
oublié le pétrole de schiste? Il y avait une raison. Alors, ça, c'est mon
premier point.
Le deuxième
point, M. le Président, c'est que je rappelle encore une fois que la
fracturation, elle est définie par règlement,
elle est déjà publiée actuellement. Un règlement, c'est la même chose qu'une
loi au sens que ça a la même force
qu'une loi, c'est dans ce sens-là. Alors, je pense que la population se doit de
savoir que le mot «fracturation», il est défini. On ne dissimule
absolument rien, tout va être publié.
Et, M. le
Président, quand je... Je sais que le député de Richelieu est une bonne
personne, mais je pense qu'on est
aujourd'hui devant une stratégie de la part de l'opposition parce que, d'une
part, on a voté contre le principe, d'une part, et deuxièmement, M. le Président, le chef a déclaré, il y a déjà
une semaine ou deux, que, même si le projet de loi était adopté, sitôt pris le pouvoir, il va
révoquer la loi n° 106. Alors, ça veut dire que de plus en plus ils sont
du côté de Québec solidaire,
c'est-à-dire qu'ils sont dans cette union avec Québec solidaire pour être
contre une loi comme telle sur les
hydrocarbures. Pour moi, c'est simple, c'est clair, c'est évident, et je ne
crois pas qu'il en soit autrement à l'intérieur de sa formation politique
au moment où on se parle. Je n'ai aucune indication...
Le discours
que j'ai lu, qui date de 2013‑2014, là, de l'ancienne première ministre, n'a
plus rien à voir avec le discours que
j'entends aujourd'hui. Alors, pour moi, c'est clair, ce n'est pas une opinion
partisane, ce sont des faits que je relève encore une fois dans ce qui a
été dit. Et je vous disais qu'il y a environ six mois, dans son blogue, le chef
de l'opposition indiquait : Bien,
écoutez, nous sommes pour, peut-être, si c'est en Gaspésie, puis si la
population est d'accord, et si c'est un forage traditionnel, on pourrait être peut-être
d'accord, avec évidemment beaucoup de timidité. Mais ce que j'entends aujourd'hui et ce que j'ai entendu de la part de plusieurs
depuis les dernières semaines semble m'indiquer qu'à partir du moment où
on vote de la même façon que Québec solidaire on est vraiment carrément dans un
autre monde. Alors, c'est peut-être l'évolution dont il parle actuellement.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Richelieu.
M.
Rochon : M. le Président, j'entendais le ministre citer le chef
de l'opposition officielle et je
trouvais ça bon. Je trouvais ça bon.
Je trouve qu'il était bon, le chef de
l'opposition officielle. Moi, je
partage, là, tous les propos du chef
de l'opposition officielle cités par le ministre.
Je ne me
souviens pas de m'être élevé sans aucune nuance contre l'exploitation des hydrocarbures. Je me souviens, au
contraire, d'avoir rappelé à de multiples occasions au ministre
que ce qui préoccupait les Québécois, c'était particulièrement
une technique qui s'appelle la fracturation, la fracturation, et c'est le point
de fracture entre le ministre et moi.
Le ministre
fait référence à la parenté d'esprit entre Québec solidaire et le Parti
québécois. Moi, je pense qu'il devrait
davantage observer la parenté d'esprit entre nos formations et sans doute une
vaste majorité de Québécoises et de Québécois
qui n'en veulent pas, de la fracturation. Il y a des sondages qui le
démontrent. Vous allez me dire qu'il y en a d'autres, réalisés par
l'industrie gazière, qui disent autre chose. On ne peut pas vraiment s'en
étonner, là. Mais qu'il réfléchisse à ça, l'opinion des Québécois à
l'égard d'une technique bien particulière pour aller puiser, dans le sous-sol
de notre territoire, des hydrocarbures, la fracturation. Ça, ça inquiète
drôlement et c'est ça qu'il faut évacuer urgemment, ça.
Le Président (M. Pagé) : Ça
va, M. le député de Richelieu?
M. Rochon : Oui.
Le Président (M. Pagé) :
Commentaires, M. le ministre?
M.
Arcand : Bien, c'est pour ça
qu'on veut réglementer, d'ailleurs. Alors, je pense que c'est très important
puis je rappelle encore une fois que, depuis 2011, les seuls permis de
fracturation qui ont été demandés, c'est à la suite d'un contrat qui a été
signé à l'époque du gouvernement Marois. Disons-nous les choses franchement.
Alors, moi, ce que je vous dis, c'est que nous
sommes parfaitement conscients des enjeux touchés par la fracturation. Nous n'avons, je dirais... nous ne
sommes pas là pour faire la promotion de la fracturation, mais nous sommes
là pour, justement, trouver les façons de
mettre en place la loi habilitante et les règlements qui vont suivre, qui vont
nous permettre, justement, d'avoir à la fois de la transparence et de la
sécurité pour les citoyens.
Le Président (M. Pagé) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Richelieu.
M. Rochon : Nous avons ouvert au
ministre la porte de la plus grande transparence un peu plus tôt, hein?
Souvenez-vous.
«Le règlement
initial pris en vertu du présent article doit faire l'objet d'une étude par la commission
compétente de l'Assemblée nationale, avant son adoption par le gouvernement,
d'une durée maximale de 6 heures.»
Et ce fut non, non à cet amendement appuyé par
la deuxième opposition.
Mme
Soucy : ...
M. Rochon :
Je disais que vous aviez appuyé notre amendement. C'est bon, hein? Elle a
craint que...
Mme Soucy :
...
M. Rochon :
Oui, oui, j'ai bien rendu compte de notre parenté d'esprit là-dessus. Alors,
oui, la transparence, j'en suis, M. le ministre, et je voudrais bien la voir se
produire.
Le Président (M.
Pagé) : Vous souhaitez réagir? Ça va?
M.
Arcand :
Ça va.
• (17 h 10) •
Le
Président (M. Pagé) :
Ça va aller, M. le ministre? Alors, est-ce que nous sommes prêts à... Oui, M. le député de Berthier, je vous écoute.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Semble-t-il que j'ai manqué une présentation 3D,
là. Je ne sais pas si, à la caméra, je vais pouvoir la voir, retourner
la voir.
Parlant
de... bien, peut-être que ça aura répondu à la question
que je veux poser. Lorsqu'on parle de stockage, est-ce qu'il y a un périmètre différent lors de... Comment je dirais
ça? Est-ce que les périmètres sont différents selon qu'on fait
de l'exploration, exploitation puis, après
ça, on fait du stockage au même endroit? Est-ce que les... Je ne sais
pas si vous saisissez le sens de ma question.
Par exemple, vous trouvez du gaz, vous faites l'exploration, tout va bien, vous
faites l'exploitation, tout va bien, puis après ça vous l'utilisez — c'est
d'ailleurs ce qui est arrivé à Yamachiche, je pense bien — et là
vous décidez d'utiliser cette caverne-là... je
vais l'appeler comme ça, ça fait un peu Pierrafeu, là, mais
ce réservoir-là — c'est
beaucoup plus
poétique, effectivement — ce réservoir-là. Est-ce que, lors de
l'exploration... parce qu'il faut délimiter le périmètre lors de l'exploration, il y a un périmètre, une
zone tampon. Ça va? Est-ce que c'est différent? Est-ce que la zone tampon
va être différente lors de l'exploration, l'exploitation ou le stockage?
Le Président (M.
Pagé) : M. Perron.
M.
Arcand :
Surtout pas moi. Ce n'est surtout pas moi, M. le Président.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Perron (Pascal) : Alors, je vais essayer d'être le plus précis possible. Alors, en phase
d'exploration, en fait, on n'a pas encore nécessairement trouvé le
réservoir. On fait des travaux, on progresse, on prend de l'acquisition de connaissances et puis on finit par délimiter la forme du réservoir. Il n'y a pas de
périmètre de protection pour une licence de production. Il y a
un périmètre de protection pour une licence de stockage, et évidemment,
quand tu pars de ta licence d'exploration,
tu as une superficie beaucoup plus grande que celle que tu vas attribuer pour
ta licence de production ou de stockage,
car la superficie qui correspond, dans le cas de la licence de production, au
réservoir et, dans le cas d'une licence de stockage, au réservoir plus
au périmètre de protection, va être plus petite que le périmètre complet de la
licence d'exploration qu'on avait au départ.
M. Villeneuve :
J'allais dire : Pouvez-vous répéter? Mais donc l'exploration et le
stockage auraient le même périmètre?
M. Perron
(Pascal) : Non.
M. Villeneuve :
Ils n'auraient pas le même...
M. Perron
(Pascal) : L'exploration et le stockage, non.
M.
Villeneuve : Mais
expliquez-moi pourquoi ils n'auraient pas le même périmètre, vu que
l'exploration... Non, excusez-moi, je voulais dire : l'exploitation
et le stockage auraient le même périmètre. Je recommence ma question.
M. Perron
(Pascal) : La production et le stockage n'auraient pas le même
périmètre.
M. Villeneuve :
Pourquoi?
M. Perron
(Pascal) : Non, bien, il faut que je prenne le temps de penser.
M. Villeneuve :
Allez-y. Prenez le temps, pas de problème.
M. Perron (Pascal) : C'est parce
qu'assez souvent ils vont anticiper, dans la projection du gisement, une zone
tampon déjà au cas où est-ce que ce réservoir-là pourrait être utilisé à des
fins de stockage ultérieurement. C'est tout.
Alors,
ils vont se prémunir, ils vont... tu sais, ils prennent en considération que ce
réservoir-là pourrait servir de licence
de production ou de réservoir de stockage, éventuellement. Alors, ils vont
appliquer un périmètre aussi de protection. C'est ça.
M.
Villeneuve : O.K. Bon. Et tantôt je parlais d'un réservoir,
mais dans un réservoir... ce n'est pas un réservoir d'huile qu'on a dans
les maisons, là. Ce que je veux dire par là, c'est que c'est vraiment
irrégulier dans le sol, dans le sous-sol.
Donc, il y a des cavités, à un moment donné, qui peuvent aller plus loin, etc.,
et il peut y avoir des... parce que j'en ai parlé tantôt, mais je veux
juste m'assurer que j'ai bien compris, là, parce que, dans le périmètre, là,
qu'on... tantôt, on parlait de la largeur multipliée par... 10 % de la
largeur, mais je reviens à ça, là, il y a des cavités, là, et ces cavités-là, il peut y avoir des matériaux sous
terre, naturels, qui sont là, qui sont différents d'un endroit à l'autre dans
le réservoir, qui vont permettre soit une plus grande porosité, une
moins grande... Je veux juste voir si on prend cela en considération lorsqu'on
délimite le périmètre ou si ce n'est vraiment pas pris en considération.
M. Perron (Pascal) : Bien, c'est sûr que c'est pris en considération si ça fait partie du
territoire... pas du territoire, c'est pris en considération si ça fait
partie de la zone réservoir.
M. Villeneuve :
Oui, je suis d'accord, oui, mais toujours avec une mathématique et non pas avec
une analyse rigoureuse des matériaux qui peuvent se trouver à cet endroit-là,
qui peuvent être plus poreux ou moins poreux.
M. Perron
(Pascal) : Oui, mais c'est...
M. Villeneuve :
La mathématique, c'est 10 % de la largeur?
M. Perron
(Pascal) : Actuellement, c'est ça.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça?
M. Perron
(Pascal) : Oui, oui, oui.
M. Villeneuve :
Puis éventuellement?
M. Perron
(Pascal) : Éventuellement, on va le voir dans le règlement avec le
résultat de la recherche.
M. Villeneuve :
Ah! O.K., dans le règlement. Mais pouvez-vous...
M. Perron (Pascal) : Mais ce qu'on sait, c'est que ça va s'appuyer sur une norme CSA, là,
c'est sûr, là. Il y a des normes là-dessus, là, sur le stockage.
M. Villeneuve :
Parce que, tout dépendamment du matériau qui forme les parois intérieures du
réservoir, si je peux le dire comme ça, là, ce n'est pas... les matériaux ne
sont pas pareils.
M. Perron (Pascal) : Quand il y a un réservoir de stockage, là, O.K., le
réservoir de stockage, il est dans un système pétrolier conventionnel. Alors, votre réservoir, il est... il y a eu une roche mère, il y a eu la
migration des hydrocarbures dans la
roche-réservoir et puis il est trappé à l'intérieur d'une roche imperméable. Et
c'est à l'intérieur de ce réservoir-là que va s'effectuer le stockage.
Alors,
les capacités de stockage vont être déterminées, effectivement, par la porosité
puis la perméabilité de la roche,
mais il n'y aura pas d'enjeu de fuite, ou ci, ou ça à cause de la perte
d'étanchéité du réservoir, là. Je pense que c'est à ça que vous faites
référence.
M.
Villeneuve : Bien,
c'est plutôt au fait qu'il peut y avoir des parties de paroi du réservoir... parce que
ça bouge, tout ça, là, le sol bouge.
Je parle toujours sur un million d'années, là, je ne parle pas...
même dans une journée, ça peut bouger,
là. On ne souhaite pas ça pour le moment, là, on parle de tremblement de terre,
bien sûr. Mais on sait que tout ça a bougé
avec les... on parle de 600 millions d'années quand on parle de pétrole,
ou de gaz de schiste, ou... Bon, c'est sur une très longue période, et il y a
des mouvements de sol, etc. Et moi, je suis assez convaincu qu'on ne peut pas
retrouver, de façon homogène, parfaite, là, les parois du réservoir, parce
qu'il y a des cavités, il y a des endroits où le sol peut être différent. Mais
enfin, écoutez, le règlement va venir régler tout ça.
M. Perron (Pascal) : Non, non, ce n'est pas ça que je vous dis. Qu'est-ce que je vous dis,
c'est que, pour être capable de maintenir dans le réservoir le gaz que
vous allez injecter, il faut que votre réservoir soit étanche, là.
M. Villeneuve :
Mais pourquoi on fait une zone tampon, d'abord?
M. Perron (Pascal) : C'est une zone de protection pour... Ce n'est pas
pour les écoulements, c'est une zone de protection pour d'autres travaux
qui pourraient être faits, un périmètre de protection pour les autres travaux.
M.
Villeneuve : Ah!
d'accord. Ce n'est pas pour... si jamais il y avait une faiblesse
quelconque dans une partie de paroi.
M. Perron (Pascal) : Non, c'est qu'on veut s'assurer que l'intégrité du réservoir est
préservée dans un certain périmètre puis qu'il n'y ait pas de travaux
qui se fassent à l'intérieur de ce périmètre-là pour assurer l'intégrité de ce réservoir-là, à moins qu'on détermine que cette
zone tampon là agirait à titre de réservoir, mais normalement ce n'est pas le
cas. Elle a déjà été déterminée
préalablement comme étant une zone tampon et non pas une zone réservoir. Vous
comprenez?
M. Villeneuve :
Oui. Donc, on prend pour acquis que c'est étanche.
M. Perron
(Pascal) : Oui, il faut.
M. Villeneuve :
Non, non, mais attention, attention, attention, étanche à une pression x.
M. Perron
(Pascal) : Étanche sur le...
M. Villeneuve :
Parce que là, votre accumulation de gaz... on va dire que c'est dire que c'est
du gaz dans le réservoir, là. Il est là à une pression x, mais, si vous
augmentez la pression en injectant... Un coup qu'il est vide, vous l'avez vendu, vous l'avez utilisé, là, vous voulez
stocker du gaz dans ce réservoir-là. Et là vous vous dites : Bon, bien,
tiens, la bonne affaire, sous pression, je vais pouvoir en mettre plus. Parce
que la pression peut être différente, et là l'étanchéité peut être mise à
l'épreuve.
M. Perron (Pascal) : Les entreprises ne prennent pas... et là je ne veux pas donner
la... enlever de responsabilités... C'est
que tu n'as pas aucun avantage à faire une intervention technique sur un
réservoir, que ce soit d'injecter du gaz ou de le soutirer, avec des
pressions qui feraient en sorte que tu endommagerais ton réservoir.
M. Villeneuve :
Tout à fait, je suis d'accord avec vous.
M. Perron (Pascal) : Il n'y a personne qui... Vous comprenez, là? Alors, tu vas
utiliser des pressions pour injecter ton
gaz que le réservoir est capable de prendre en fonction de sa porosité, sa
perméabilité. Tu n'excéderas pas ça pour ne pas endommager ton
réservoir.
M. Villeneuve :
Bon, si je suis votre logique, là...
M. Perron
(Pascal) : Et tu vas utiliser d'autres puits pour faire de l'injection
puis du soutirage.
M. Villeneuve :
Tout à fait. Oui.
M. Perron
(Pascal) : Alors, c'est un jeu de pressions et de contrepressions.
M. Villeneuve :
Oui, ça, c'est bon.
M. Perron (Pascal) : Et ton réservoir se doit d'être étanche, parce que le gaz que tu vas
mettre dedans, là, tu l'as payé pour le mettre là. C'est ça.
M.
Villeneuve : Oui,
oui, O.K. Bien, M. le Président,
juste terminer, ce ne sera pas très long, là... Ce ne sera pas très
long. Je sais que le ministre brûle d'envie d'intervenir.
M.
Arcand :
Bien, c'est parce que, tu sais, on avait offert ce matin un briefing technique,
et là ce qu'on a actuellement, ce
n'est pas une discussion sur le projet de... l'article. C'est vraiment... c'est
un briefing technique au moment où on se parle.
M.
Villeneuve : Bien, M. le Président, juste dire ceci : Il
faut donc s'assurer que, lorsqu'on découvre un réservoir, disons, de gaz, il faut s'assurer qu'avant de
l'utiliser on connaisse la pression dans laquelle se trouve, à l'état naturel,
le gaz et non pas... pour s'assurer de ne pas augmenter cette pression-là,
parce que les parois, effectivement, pourraient... certaines parties des parois du réservoir
pourraient ne pas résister à une pression supérieure, et là il pourrait y avoir
une fuite de gaz. Voilà. C'est bon.
Le Président (M.
Pagé) : Ça va, M. le député de Berthier?
M. Villeneuve : C'est bon
pour moi.
Le
Président (M. Pagé) : Est-ce qu'il y avait d'autres
commentaires, d'autres questions? M. le député de...
M. Villeneuve :
Il y avait madame, là, qui voulait intervenir.
Le Président (M.
Pagé) : Oui, c'est vrai. Mme la députée de Saint-Hyacinthe,
vous m'aviez manifesté votre intention. Je vous écoute. La parole est à vous.
• (17 h 20) •
Mme
Soucy : Merci, M. le Président. Les normes CSA... Je sais que la
question va s'adresser à vous. Alors, les normes CSA pour les... mettons, pour le réservoir de stockage, sont déjà, bien, connues. En fait, la
capacité de storage va être
déterminée, j'imagine, quand on va à la phase, bien, d'exploration. On va faire
des tests, on va le savoir à ce
moment-là?
Une voix :
Oui.
Mme
Soucy : Parfait. La zone
tampon est en prévision, vous avez dit, bon, des travaux potentiels, mais sauf
que, si je ne me trompe pas, les licences de stockage, un coup qu'elles vont
être émises, vont se retrouver au Registre foncier, donc elles vont être
arpentées au registre public, au RDPRM.
M. Perron
(Pascal) : Registre public des droits relatifs aux hydrocarbures, au ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Mme
Soucy : O.K.,
parfait, sauf que, lorsqu'il va y avoir un réservoir de stockage, à ce moment-là, il faut que ça soit arpenté,
il faut que ça soit au registre, mais éventuellement ça va se retrouver au Registre foncier, veux veux pas, c'est clair, parce qu'il va y avoir une servitude prise là-dessus,
si c'est sur un terrain privé. C'est inévitable.
Le Président (M.
Pagé) : M. Perron.
M. Perron (Pascal) : En fait, il n'est pas prévu que la licence de production soit
enregistrée au Registre foncier. Il est prévu qu'elle soit
enregistrée... Par contre, les puits le sont. Les puits sont enregistrés au
Registre foncier.
Mme
Soucy : C'est ça.
Bien, comme le réservoir souterrain va l'être, en fait, comme le réservoir
souterrain va l'être.
M. Perron
(Pascal) : Les puits du réservoir souterrain vont être enregistrés au
Registre foncier.
Mme
Soucy : Exactement.
O.K. C'est exact. O.K. Parfait. O.K., c'est parfait... C'était juste ça, ma... Bien,
en fait, c'était ça, la précision que je voulais savoir, si systématiquement
ça allait être comme les puits, en fait, parce que, physiquement, je ne peux
pas me... j'ai de la misère un peu à me l'imaginer, là.
Alors,
parfait. Donc, il n'y aura aucun problème. De toute façon, on va savoir il est où, il va être déjà délimité,
il va déjà être arpenté, et tout. Ça fait que, O.K., c'est bon.
M. Perron
(Pascal) : C'est ça.
Le Président (M.
Pagé) : Ça vous va, Mme la députée de Saint-Hyacinthe?
Mme Soucy :
Parfait. Super. Merci.
Le Président (M.
Pagé) : Parfait. D'accord. Alors, à ce moment-ci, je
reconnaîtrais le député de Berthier. Allez-y, la parole est à vous.
M.
Villeneuve : Toute
petite question, M. le Président, technique, là. La zone tampon, là, on en parle
depuis tantôt, là, et je voulais
juste savoir, un propriétaire qui serait touché par une zone tampon comme ça, est-ce qu'il peut creuser? Puis juste... à
quelle profondeur il peut creuser? Petite question comme ça. C'est quoi, les... Est-ce qu'il a un jeu sur son
terrain pour creuser ou s'il ne doit pas
toucher du tout à la zone tampon d'un réservoir? C'est une question... Je
l'avoue, que c'est technique, mais...
M.
Arcand :
Me Giguère va répondre.
Le Président (M.
Pagé) : Me Giguère, allez-y.
Mme Giguère (Isabelle) : On s'entend que, si on avait une licence de
stockage sur un territoire privé, il y aurait donc une entente entre le propriétaire et le promoteur, et ce serait
dans cette entente-là que le promoteur insisterait pour que la personne
ne creuse pas et puisse venir endommager son réservoir, là.
M. Villeneuve :
O.K. Dans la zone tampon, c'est pareil?
Mme Giguère (Isabelle) : Bien, la
zone tampon fait partie du territoire de la licence.
M. Villeneuve :
C'est ça. O.K. Parfait. Donc, c'est vraiment... ça limite les activités
humaines sur le dessus de... vraiment beaucoup. O.K. C'est bon. Il y
avait un «ça dépend», là.
Une voix :
Non.
M. Villeneuve :
Non. Je n'irais pas me bâtir une maison là, on s'entend. D'accord.
Mme Soucy :
En fait, c'est comparable aux servitudes...
Le Président (M.
Pagé) : Mme la députée, oui.
Mme
Soucy : Oui, merci. En fait, c'est comparable aux servitudes
d'Hydro-Québec quand ils mettent un puits souterrain. Ça a les mêmes
effets sur le droit réel. J'imagine, là, madame l'avocate?
Le Président (M.
Pagé) : Mme Giguère.
Mme Giguère
(Isabelle) : Bien, écoutez, je ne connais pas ces servitudes-là.
Mme Soucy :
Bien, une servitude, en soi... une servitude immobilière, là.
Mme Giguère
(Isabelle) : Oui, oui, mais... Là, je ne peux pas répondre à ça.
Mme Soucy :
O.K. En fait, ça répond à la question de mon collègue.
Le Président (M.
Pagé) : C'est bien. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
commentaires, d'autres questions sur l'article 10? Je ne vois aucun parlementaire.
Alors, nous allons en disposer. Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Pagé) : Adopté. Alors, nous passons...
M. Rochon :
Ça ne va pas trop vite?
Le Président (M.
Pagé) : Oui?
M. Rochon :
Ça ne va pas trop vite, M. le Président?
Le Président (M.
Pagé) : Ça me va. Ça vous va aussi?
M. Rochon :
Oui, oui. Je posais surtout la question au ministre, là.
Le
Président (M. Pagé) :
Parfait. Alors, nous passons immédiatement à l'article 11. M.
le ministre, nous vous
écoutons pour l'article 11.
M.
Arcand :
Alors, M. le Président :
«Est exclue du
territoire d'une licence toute partie de cours d'eau dont la puissance
naturelle égale ou excède 225 kilowatts
au débit ordinaire de six mois ainsi qu'une bande de terre de 20 mètres de
largeur de part et d'autre d'un tel cours d'eau.
«Le
ministre peut ajouter à cette exclusion toute superficie qu'il juge nécessaire
à l'aménagement et à l'utilisation de
forces hydrauliques. Lorsque cet ajout s'effectue après l'attribution d'une
licence sur le terrain visé, le ministre verse une indemnité au
titulaire de la licence.
«Le
ministre peut toutefois autoriser, sous certaines conditions, le titulaire
d'une licence à rechercher, à produire ou à stocker des hydrocarbures ou
à exploiter de la saumure sur le terrain ainsi réservé.»
Alors, évidemment,
c'est un article qui vise à exclure du territoire d'une licence la partie d'un
cours d'eau susceptible d'un aménagement ou
d'une utilisation de forces hydrauliques ainsi que d'une bande de terre pour la
même finalité. Le ministre a le pouvoir d'ajouter à cette exclusion
toute superficie qu'il juge nécessaire.
Encore
une fois, l'article reprend les principes des articles 67, 106, 150 qui
s'appliquent au domaine minier quand on parle de claims, de bail minier,
bail d'exploitation de substances minérales de surface.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, merci pour la lecture et
l'explication. Est-ce qu'il y a des commentaires ou on adopte
immédiatement l'article? Non.
M. Rochon :
Il ne faudrait quand même pas exagérer, M. le Président.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, M. le député de Richelieu, je vous écoute.
M. Rochon :
Ce n'est pas bien de faire des fausses joies au ministre comme ça, là.
Alors, «est
exclue du territoire d'une licence toute partie de cours d'eau dont la
puissance naturelle — alors,
c'est la suite qui m'intéressera pour
le moment — égale ou excède 225 kilowatts au débit
ordinaire de six mois». Est-ce qu'il y a beaucoup de parties de cours d'eau répondant à cette
particularité? Sommes-nous devant un cas qui représente plutôt une exception?
J'aimerais des précisions, là, parce que, pour le commun des mortels, «égale ou
excède 225 kilowatts au débit ordinaire de six mois», là...
J'assume que le ministre sûrement lui, connaît la réponse, là, mais nous...
M. Arcand : Je
vais laisser les gens de mon ministère... On m'a donné la réponse, mais je vais
laisser aux auteurs le soin...
Le Président (M. Pagé) :
Le plaisir de pouvoir informer la commission.
M. Rochon : C'est honnête.
M. Arcand : Ça va avoir plus
de crédibilité que si je me mets
à parler de 25 kilowatts au débit ordinaire, là. Je pense que
nos...
M. Rochon : 225.
Le Président (M. Pagé) :
Mais ne doutez pas de votre crédibilité, M. le ministre, là, quand même. Alors,
Mme Asselin, nous vous écoutons.
Mme Asselin (Luce) : Merci, M.
le Président. Alors, j'eus aimé vous partager cette liste parce qu'elle existe.
Donc, on pourrait bien voir de quel type de cours d'eau il s'agit. Je vais
mettre la main dessus.
Évidemment, 225 kilowatts au débit
ordinaire, on parle d'un flux continu, conséquemment qui pourrait être peut-être utilisé à des fins de production, et
c'est pour cette raison qu'on a pris
soin d'indiquer cette précision à l'article
en question,
et la liste vous démontrerait un petit peu de quel type de rivières on veut parler, si je peux mettre la main
dessus. Je ne veux pas vous induire
en erreur, j'ai deux ou trois rivières en tête, mais j'attendrai d'avoir la
liste devant mes yeux.
M. Rochon : «Ordinaire», Mme la sous-ministre, est-ce que
«moyen» serait un synonyme? Qu'est-ce
que c'est «au débit ordinaire
de six mois»?
Mme Asselin
(Luce) : C'est un peu la...
bien, en fait ça réfère au flux continu. Oui, on aurait pu sans doute
trouver... souvent trouver une
comparaison. Exemple, ce ne sont pas les crues, là, tu sais, alors, c'est vraiment
un débit continu.
M. Rochon : Oui. Et la notion
du six mois ici?
Mme Asselin (Luce) : C'est un
calcul qui est fait. Je pense que c'est une règle à l'effet qu'avec une formule
mathématique on réfère à ce type de débit.
M. Rochon : Comment a été établi... On dit : «Une bande
de terre de 20 mètres de largeur de part et d'autre d'un tel cours
d'eau». Ce n'est certainement pas arbitraire, le choix du 20 mètres.
Alors, sur quoi ce choix repose-t-il?
Mme Asselin (Luce) : ...sur les
mines.
M. Rochon : Oui, et la Loi sur les mines déterminait ces
20 mètres de largeur en se basant sur... parce qu'on aurait pu dire 25, on aurait pu dire 15.
• (17 h 30) •
Mme Asselin
(Luce) : C'est un peu
comme... là, on parle de la Loi sur les mines, mais, en matière de
développement hydroélectrique, par
exemple, si on fait une analogie, il faut toujours réserver un espace en cas de
crue, en cas de... bon, par rapport à l'aménagement du territoire, etc. Alors, c'est
comme une distance qui nous apparaît logique et raisonnable.
M. Rochon : D'accord. «Le ministre
peut ajouter à cette exclusion toute superficie qu'il juge nécessaire à l'aménagement et à l'utilisation de forces
hydrauliques. Lorsque cet ajout s'effectue après l'attribution d'une licence
sur le terrain visé, le ministre
verse une indemnité au titulaire de la licence.» Alors, on voit bien ici, en
lisant le second alinéa, qu'il peut se produire que cette bande de terre
de 20 mètres initialement protégée, là, n'ait pas été... ne se révèle pas suffisante pour un projet d'utilisation, là, de ce
cours d'eau et des forces hydrauliques pouvant en être tirées. L'indemnité
au titulaire de licence, comment la détermine-t-on?
Des voix : ...
M. Rochon : Je peux compléter ma question,
M. le Président.
Le Président (M. Pagé) :
Allez-y.
M. Rochon :
Dans la Loi sur les mines, la phrase ne s'arrête pas à «une indemnité au
titulaire de la licence», mais «une indemnité au titulaire [...] correspondant
aux sommes [versées] pour tous les travaux effectués, sur dépôt des rapports de
ces travaux», et ça disparaît dans le projet de loi sur les hydrocarbures.
Pourquoi?
M.
Arcand : On va vous
donner l'explication.
M. Rochon : Oui, d'accord. Merci.
Le Président (M. Pagé) : Me
Giguère, allez-y.
Mme
Giguère (Isabelle) : On
s'entend que les travaux qui sont réalisés dans le cadre d'un claim minier sont
des travaux relativement mineurs. Le domaine des mines fait en sorte qu'on est allés piqueter
notre claim, qu'on a fait un petit
peu
de recherches dans le sol, mais on n'est pas dans des montants correspondant à la valeur des travaux, exemple, de
quelqu'un qui aurait un puits puis qu'on
obligerait à fermer... Donc, on pouvait... on serait obligés de verser des
indemnités tellement grandes si on
remboursait le 100 % de la
valeur des travaux qu'on espère être capables de s'entendre avec le promoteur sur le versement d'une indemnité qui
n'équivaudra peut-être pas à 100 %
de la valeur des travaux qui ont été réalisés sur le terrain, mais ça
n'exclut pas ça.
M. Rochon : Alors, l'indemnité est
versée suite à des négociations?
Le Président (M. Pagé) :
Allez-y.
Mme
Giguère (Isabelle) : Merci.
C'est-à-dire que le ministre peut ajouter à cette exclusion. Donc, le jour où
il vient diminuer le territoire d'une
licence pour donner un peu plus de superficie pour les forces hydrauliques, on
s'entend qu'on vient... la licence,
c'est quand même un contrat, là, donc on vient diminuer... donc, il va falloir
jaser avec le promoteur, et, à ce
moment-là, on s'entend qu'on va devoir convenir d'une indemnité. La valeur
maximale sera probablement la valeur de
ce qui... une valeur qui équivaudrait à 100 % des travaux déjà réalisés,
mais on pourrait réussir à s'entendre pour une valeur moindre. Est-ce
que l'indemnité, exemple, c'est une idée un peu farfelue, là, mais j'agrandis
un peu ta licence de l'autre côté puis je te donne une indemnité monétaire un
petit peu plus basse? Il y a un paquet d'options qui seront possibles à ce
moment-là.
M.
Rochon : D'accord. Alors, ce
n'est pas nécessairement une indemnité exclusivement monétaire dont il est
question ici, il peut s'agir d'autres choses.
Mme Giguère (Isabelle) : Tout à
fait.
M.
Rochon : Alors, le troisième
alinéa indique quant à lui que «le ministre peut autoriser, sous certaines
conditions [ici non mentionnées] — ça, "ici non mentionnées", c'est
de moi, là — le
titulaire d'une licence à rechercher, à produire ou à stocker des hydrocarbures ou à exploiter de la saumure sur le
terrain ainsi réservé». Alors, vous devinez sans doute ma question.
Quelles sont ces conditions et où apparaîtront-elles?
M. Villeneuve : ...les
règlements.
M. Rochon : Oui, c'est vrai que
c'est une réponse probable, dans les règlements, mais c'est probable, pas...
Le Président (M. Pagé) : On
va laisser le ministre répondre à la question. M. le ministre.
Mme
Giguère (Isabelle) : Je ne
voudrais surtout pas vous contredire. Ce ne sera pas dans les règlements, ce
sera dans la licence. Donc, exemple, on réserve 20 mètres de chaque
côté de la rivière, si, à un endroit, on en venait à la conclusion qu'il y a un
réservoir très, très intéressant, et qu'au niveau des redevances qui seraient
versées à l'État québécois... puis au bénéfice de tous, et qu'à cet endroit-là
particulier on sait qu'il n'y a pas de risque d'inondation, il n'y a
pas de crue, même si on est à
l'intérieur du 20 mètres, le ministre pourrait, à des conditions spécifiques, autoriser
la recherche, et ça donne aussi une plus grande flexibilité sur le territoire.
M.
Rochon : Mais ça, on a
compris que le ministre désirait de la flexibilité, et je ne suggère pas qu'il
n'est pas flexible, là, déjà. Vous
dites que ça apparaîtra à la licence, ces conditions. Alors, quand la licence
sera délivrée, d'emblée apparaîtront les conditions pour que le ministre
puisse autoriser le titulaire à produire, ou à stocker, ou à exploiter de la
saumure sur le terrain ainsi réservé ou elles viendront s'ajouter aux
conditions de la licence si la situation...
Le Président (M. Pagé) : Je
crois qu'on va vous donner l'explication, M. le député de Richelieu.
Mme
Giguère (Isabelle) : La
bande de 20 mètres de chaque côté est automatiquement exclue du territoire
de la licence. Le ministre pourrait cependant, dans la licence, inclure
une partie de la bande de 20 mètres, et c'est dans la licence qu'il émettrait les conditions pour
lesquelles, dans cette petite partie du territoire là, on permet l'exploration
ou la production
à des conditions spécifiques. Ce n'est pas : Je vous émets une licence et
peut-être que, si vous respectez les conditions suivantes, vous aurez le
droit d'aller dans la bande, c'est : Je vous permets, au moment de
l'émission de la licence, d'aller dans la bande réservée à certaines
conditions.
M. Rochon : D'accord. Je comprends.
Merci.
Le Président (M. Pagé) :
Merci. Ça vous va, M. le député de Richelieu?
M. Rochon : Oui, merci.
Le Président (M. Pagé) :
Excellent. Merci, Me Giguère. Alors, M. le député de Berthier, je vous écoute.
M. Villeneuve : Merci, M. le
Président. Il me semble qu'on avait dit à un moment donné que quelqu'un qui faisait de l'exploration devait le faire d'abord
sur le territoire qui lui était autorisé — ça va jusque-là? — donc claim, licence ou permis, là, et que, s'il faisait un forage
horizontal, il devait aussi rester dans les limites de son territoire autorisé,
la zone autorisée. En fait, ma
question, c'est : Quelqu'un qui a un claim... parce que, d'abord, ma
première question, c'est : Est-ce que ceci s'applique aux
56 000 kilomètres carrés ou s'ils sont exclus? Première question.
Le Président (M. Pagé) : Mme
Giguère.
Mme Giguère (Isabelle) : Bien, cette
loi-là vise les futures licences.
M. Villeneuve : Parfait.
Mme Giguère (Isabelle) : Et voilà.
Donc, ça ne vise pas les licences déjà attribuées.
M.
Villeneuve :
D'accord. O.K., bon, première question. J'aime bien faire répéter sur ce... que
les gens sachent que, finalement, ce projet de loi là,
56 000 kilomètres carrés, la grandeur de la Nouvelle-Écosse... n'est
pas touché par ça.
Donc,
maintenant, allons-y avec une nouvelle découverte, un nouveau claim, et vous
avez la rivière, j'obtiens une licence sur un territoire à gauche de la
rivière et j'obtiens une licence à la droite de la rivière, il y a le 20 mètres
de chaque côté où je ne peux pas aller à
moins d'avoir une autorisation spécifique du ministre, mais je vais y aller
par... Est-ce que je peux y aller tout de même... Et là j'imagine, je
présume que la réponse va être non. Si j'y vais par fracturation horizontale, je ne pourrais pas dépasser... si je
n'ai pas l'autorisation sur la licence, je ne pourrais pas dépasser la zone
de 20 mètres protégée même par en dessous?
Le Président (M. Pagé) : Mme
Giguère.
Mme
Giguère (Isabelle) : Bien,
quand je vous parlais de conditions particulières, là, notamment, dans ce cas
précis là, une des conditions, ce serait probablement de ne pas forer
horizontalement sous la rivière, sous le lit de la rivière, là, ou de ne pas
s'approcher de la bande.
M. Villeneuve :
Mais je ne suis même pas dans les conditions à la licence. Mettons que la
licence, on me l'autorise à gauche et à droite puis j'ai l'obligation de
respecter le 20 mètres de chaque côté, je ne pourrais pas fracturer sous
la rivière horizontalement et traverser d'un
bord à l'autre sous la rivière, parce qu'il faut toujours se rappeler que c'est
sous terre, ça ne se pourrait pas, à moins que, lors de la demande de la
licence, j'aie l'autorisation de le faire.
Mme Giguère (Isabelle) : Un sondage horizontal
doit quand même être fait sur le territoire de la licence.
M. Villeneuve : Oui, de la
licence, c'est ça.
Mme
Giguère (Isabelle) : Donc,
mon 20 mètres est exclu, ma rivière est exclue, mon autre 20 mètres
est exclu. Je ne peux pas forer horizontalement si je ne suis pas sur le
territoire de ma licence.
• (17 h 40) •
M.
Villeneuve : J'ai compris ça, mais mettons que j'ai ma licence,
puis qu'avant de l'avoir, là, je négocie
avec le gouvernement en disant : Écoutez, moi, c'est intéressant, ce qu'il y a
sous la rivière, je pourrais l'obtenir, comme vous disiez tantôt, ce
serait inclus dans la licence avec des conditions x, y, là.
Mme Giguère (Isabelle) : Avec
l'accord de l'Environnement, et tout ça, et tout ça, là.
M. Villeneuve : Bien, c'est
ça. Donc, c'est possible. C'était surtout ma question, c'est ça.
M.
Arcand : M. le
Président?
Le Président (M. Pagé) : Oui,
allez-y.
M.
Arcand : Je
pense qu'il faut bien comprendre,
là, que, dans ce dossier-là, on a un article plus loin qui parle de ça. On a un article qui dit essentiellement que la «licence [...] donne à son titulaire le droit de rechercher...»,
et c'est marqué surtout au deuxième
alinéa : «...comporte [des] conditions dont le ministre convient avec le
titulaire et qui sont compatibles avec la présente loi et [...]
règlements», et «le ministre peut assortir la licence de conditions [qui
visent] à éviter les conflits avec d'autres utilisations du territoire».
Alors, essentiellement, dans l'article 11, si on le lit comme il faut, on a un premier
paragraphe, si on veut, où on exclut le territoire... «...d'une licence
toute partie [d'un] cours d'eau dont la puissance naturelle [est de x].» On
peut ajouter à cette exclusion et on peut autoriser le stockage d'hydrocarbures
encore une fois, mais tout ça fait partie de conditions,
et n'oubliez pas que, dans ce domaine-là, l'Environnement entre en ligne
de compte. Le ministère de
l'Environnement va intervenir, là, dans ça, là, ce n'est pas le ministre
tout seul. Donc, je pense que tous ces articles-là sont intimement liés. L'article 11 et les suivants, vous allez le voir, là, ils
sont très, très liés les uns les autres. Ce qu'on fait, cependant, c'est qu'on se donne quand
même une marge de manoeuvre parce que tous les cas ne sont pas identiques, et le
ministre se donne la possibilité... donc le ministère se donne la possibilité de pouvoir
ajouter, retirer, mais avec des conditions très précises.
Le
Président (M. Pagé) :
M. le député de Berthier, je vous informe quand même... la parole est à
vous, mais que la députée de Saint-Hyacinthe souhaite prendre la parole éventuellement
quand vous aurez fini votre... Allez-y.
M. Villeneuve : Oui. Quant au
fait que... On va en parler plus loin, mais moi, je veux faire sauver du temps,
M. le Président, ça sera fait, les questions auront été posées.
Mais je comprends que c'est toute une marge
de manoeuvre, là, quand même,
on s'entend, là. Encore faudra-t-il, M. le Président, lorsque... si licence il
y a d'octroyée, prendre en considération
tous ces facteurs-là avant, mais, même si ces considérations-là avaient été...
que certaines considérations avaient
été oubliées et... Bon, il y a beaucoup de marge de manoeuvre, là, pour le
ministre. C'est ce que je comprends. O.K., c'est ça. O.K., ça me va, M.
le Président.
Le
Président (M. Pagé) : Oui, ça va. Alors, Mme la députée de...
Souhaitiez-vous réagir? Non? Mme la députée de Saint-Hyacinthe, je vous
écoute.
Mme Soucy : Merci. Je veux juste
m'assurer que j'ai mal compris, parce que, sinon, c'est assez inquiétant.
M. Villeneuve : Qu'est-ce que
j'ai dit encore?
Mme
Soucy : Non, pas vous, c'est
la réponse. Mon collègue a dit que les permis de recherche qui sont déjà
émis, là... les 56 000 kilomètres carrés, bon, évidemment,
les permis de recherche sont déjà émis, donc ils ne sont pas soumis à la loi, ils sont déjà donnés, mais, après ça,
toutes les autres étapes, évidemment, sont soumises parce que ça va prendre
les certificats d'autorisation, et tout, parce que...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
Me Giguère.
Mme
Giguère (Isabelle) : Vous
allez voir, dans les dispositions transitoires, qu'exemple les permis de
recherche deviennent... sont réputés être des licences, mais là on est
dans les articles d'émission des licences. Or, les règles d'émission d'une licence ne s'appliqueront pas aux
317 permis qui deviennent, d'office, des licences, mais tout le reste
des autorisations, autorisations de forage, de levés, de sondage, ça, c'est
soumis... eux autres, ils vont être soumis à la nouvelle réglementation.
Mme Soucy : Oui. O.K., oui. Merci.
Le
Président (M. Pagé) :
Est-ce que ça vous va, Mme la députée
de Saint-Hyacinthe, ou vous aviez une autre question?
Mme Soucy : Oui, bien, en fait...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
allez-y.
Une voix : ...
Mme
Soucy : Non, mais tu avais une interrogation. Bien, en fait, dans la
loi transitoire, les permis de recherche déjà émis, vous avez dit :
Ils vont devenir des licences. C'est ça? Mais ils ne sont pas soumis plus, ils
deviennent des licences, puis c'est tout,
là. Je veux dire, ils ne sont pas soumis à la loi n° 106 évidemment, mais
tout le reste va être soumis, le reste des étapes, parce qu'il y a les
permis, il y a... vous devez émettre des CA.
Mme
Giguère (Isabelle) : Oui, effectivement, tout le reste des activités va être soumis au projet de loi n° 106, ce
qui ne sera pas soumis, ce n'est que l'émission de la licence, les conditions à
respecter pour une licence. Ils ont des droits acquis, ces gens-là.
Mme
Soucy : C'est bon, c'est bon, c'est correct. C'est parce que tantôt,
la façon que vous avez répondu à mon collègue, il n'avait pas spécifié
juste cette partie-là, ça fait que... C'est bon. Merci de la précision.
Le
Président (M. Pagé) :
Merci, Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Merci également à Me Giguère. Alors,
M. le député de Berthier, je pense que vous souhaitiez revenir, alors je vous
écoute.
M.
Villeneuve : Oui. Bien, je veux revenir là-dessus, M. le
Président, parce que... Bien, je comprends qu'on porte une attention
particulière au territoire, notamment des rivières, puis c'est correct, là,
mais je...
M.
Arcand : ...
M.
Villeneuve : Oui, ça, c'est une autre chose. Bien, c'est pour
ça que je demandais tantôt si on pouvait creuser des trous, mais ça,
c'est autre chose.
M. le
Président, soyons un peu sérieux, là. Là, on parle des rivières, c'est une
chose, ça va. Il y a des tourbières, il y a des parcs nationaux, il y a d'autres lieux qui sont hautement...
j'allais dire, d'une richesse... soit une richesse écologique, soit un patrimoine paysager, etc. Je pense qu'on a
une loi, d'ailleurs, sur les patrimoines paysagers, là, en tout cas, on en
parle un petit peu, et je voulais savoir : Pourquoi on n'en profite pas
ici pour justement préciser davantage... Parce que protéger les
rivières, oui, moi, j'en suis, là, mais pour ce qu'il reste de tourbières...
parce qu'il en reste dans le Nord-du-Québec, j'imagine
que ce n'est peut-être pas claimé encore, là. C'est peut-être le temps de
penser à mettre quelque chose dans le projet de loi pour justement les
protéger, il faudrait... et les parcs nationaux aussi. Oui?
Le Président (M. Pagé) : Oui,
M. le ministre, je pense, vous souhaitez réagir?
M.
Arcand : Bien, écoutez, il y a
des pouvoirs particuliers au ministre, article 131. Alors, dans les pouvoirs,
il peut soustraire à toute activité d'exploration, de production ou de
stockage... et là il y a une liste d'éléments, et je mentionne, à
l'intérieur : création de parcs, d'aires protégées, conservation de la
flore, de la faune, classement en tant qu'écosystème
forestier exceptionnel en vertu de l'aménagement durable du territoire
forestier, conservation d'un site géologique
exceptionnel classé en vertu de la Loi sur les mines, il y a des conduites
souterraines, d'autres installations, aéroportuaires,
etc. Là, il y a toute une liste qui est là, et tout ça, ces pouvoirs-là, se
retrouve à l'article 131. Donc, on a pas mal encadré ça aussi.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Berthier, oui.
M. Villeneuve : Oui, je
comprends, mais on prend la peine ici de préciser que, pour les rivières avec
un débit de x pendant six mois de l'année, à
ce moment-là, il y a des conditions particulières qui viennent les encadrer.
Mais là ce que me lit le ministre,
l'article 131, M. le Président, c'est selon le bon vouloir du ministre, ce
n'est pas... Bien, écoutez, on peut relire l'article. Je n'ai pas le
projet de loi avec moi, j'en suis désolé...
M.
Arcand : Non, non,
je comprends, mais...
M.
Villeneuve : ...mais vous comprenez ce que je veux dire. C'est
parce que, là, on l'encadre spécifiquement dans ce cas-ci pour les
rivières, pourquoi ne pas l'encadrer... Parce que je pense qu'on...
M.
Arcand : Bien, d'abord,
premièrement, il y a d'autres lois qui existent au Québec, les lois sur les
parcs, des lois autres, là, qui touchent la faune, la flore, etc., et
nous, on ne fait que, je dirais, s'assurer qu'il y ait vraiment, là, ces éléments particuliers, mais ce n'est pas parce
qu'il y a une loi sur les hydrocarbures que les autres lois dans lesquelles
il y a de la protection au Québec ne vont
pas s'appliquer. Les lois vont s'appliquer, et il y a des territoires, déjà,
comme vous le savez sans doute, qui sont déjà protégés par des lois
particulières. Alors, mon point derrière ça, c'est qu'on le spécifie dans la loi, là, parce que je pense qu'on
a couvert pas mal de territoire avec ça, mais ça n'exclut pas les autres.
Le Président (M. Pagé) :
C'est ça, parce que...
M.
Villeneuve : Bien, ça ne les inclut pas nommément. C'est ce que
je veux dire. Si on prend la peine de s'attarder sur les rivières avec
un débit spécifique, une distance... Mais là, pour le reste, on dit que ce sera
les autres lois, mais, à ce compte-là, qu'on...
J'essaie juste de comprendre la logique de la chose. Tu sais, on prend la peine
de spécifier pour un type de rivière... Bien, je pense... Je donne
l'exemple, dans le Nord-du-Québec... Oui?
• (17 h 50) •
M.
Arcand : Bien, juste pour que
vous compreniez très bien, la raison pourquoi on a parlé de débit, etc., c'est
qu'actuellement il n'y a pas de protection
pour les rivières qui ont un débit... ce que j'appelle un débit hydroélectrique.
Alors, comme il n'y avait pas de loi
spécifique à ce niveau-là, je crois qu'il était important d'avoir, à tout le
moins, cette protection-là parce
qu'on ne l'a pas retrouvée dans d'autres lois qui existaient comme tel au Québec, et inutile de vous
dire que ces rivières-là pourraient... et
c'est pour ça qu'on a spécifié le débit, ces rivières-là pourraient avoir un
potentiel de développement pour Hydro-Québec dans l'avenir. Alors, on a voulu s'assurer que
c'était comme ça. Puis je vous rappelle encore une fois que les lois
du Québec, c'est un tout, hein? On ne va pas reprendre
chacune des lois. Je pense que c'est clair que, de ce côté-là, ça encadre pas mal tout
ce qui mérite d'être encadré, parce qu'encore une fois, dans le cas des
rivières, pourquoi on l'a spécifié beaucoup plus, c'est à cause du potentiel
hydroélectrique qu'il y avait et qu'on ne protégeait pas nulle part.
Le
Président (M. Pagé) :
En fait, ce que vous nous dites aussi, M.
le ministre, c'est que, partout où il
y a une aire protégée ou... parce
qu'il y a différents statuts d'aires protégées, mais que le statut prévoit que
cette aire protégée là serait... où il ne pourrait pas y avoir
d'exploitation, cela ne changera pas, la loi n° 106 ne s'appliquera pas
sur ces territoires-là. C'est bien ça?
M.
Arcand : Exactement. On ne peut pas tasser une loi parce qu'on a adopté
la loi n° 106, là. Ça ne va pas exclure les autres
lois, bien au contraire.
Le
Président (M. Pagé) :
Merci. M. le député de Berthier,
mais, sinon, il y avait Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Est-ce que
vous avez fini votre intervention, M. le député de Berthier?
M. Villeneuve : Non, je n'ai
pas terminé, M. le Président. Ce ne sera pas très long. Présentement, sur les
56 000 kilomètres carrés où il y a des claims, permis, futures
licences, il y a des parcs nationaux. Est-ce que les parcs nationaux sont
exclus?
M.
Arcand : Ils sont
dans l'article 131, à ce que j'ai vu.
M. Villeneuve : Nommément?
M.
Arcand : Les futurs
parcs, mais...
M. Villeneuve : Mais ce n'est
pas... ça pourrait être... ils ne sont pas...
M.
Arcand : Mais,
de toute façon, il faudrait que je
revérifie au niveau des lois, mais je suis certain qu'il n'y a pas
de travaux qui peuvent se faire dans les parcs nationaux.
M. Villeneuve : On peut me le
confirmer demain, ou après-demain, ou...
M.
Arcand : Oui, on
pourra vérifier ça.
M. Villeneuve : O.K.,
confirmation, parcs nationaux.
Le Président (M. Pagé) :
Est-ce que ça vous va, M. le député de Berthier?
M. Villeneuve : Pour le
moment, oui.
Le Président (M. Pagé) :
Parfait.
M. Villeneuve : Je sais que
madame voulait intervenir.
Le Président (M. Pagé) : Oui,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe, on vous écoute.
Mme
Soucy : Oui, bien, c'est bien marqué «est exclue du territoire». Vous
avez ouvert la porte pour Hydro-Québec, en fait, puis c'est bien parce qu'il y a un potentiel... s'il y a un
potentiel d'hydroélectricité, il faut le protéger. J'espère avoir la même ouverture de votre part pour les
terres agricoles parce qu'elles aussi, il faut les protéger. C'est des terres
qu'on exploite pour la nourriture, le
garde-manger du Québec. Alors, j'espère d'avoir la même ouverture de votre part
lorsque nous serons rendus à l'article qui
en parle pour justement la protéger, parce qu'elles sont aussi importantes que,
bien, les rivières qui peuvent avoir un potentiel d'hydroélectricité.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Je peux
assurer que, sur la question des terres agricoles, on aura de l'ouverture.
Mme Soucy : Merci, M. le ministre.
Le
Président (M. Pagé) :
Ça va? Ça va, Mme la députée? Oui. Alors, est-ce que à ce moment-ci nous disposons de l'article
11 ou il y a d'autres commentaires, questions? Je sens le député de
Richelieu... Oui, allez-y, la parole
est à vous.
M.
Rochon : Oui. Alors, il
vient d'être question des réserves fauniques, n'est-ce pas, ouvertes à
l'exploitation pétrolière. Alors, j'ai ici sous les yeux un article qui
dit que, «même si elles constituent des territoires naturels d'une grande richesse
fréquentés par les amants de la nature, les réserves fauniques du Québec
peuvent être ciblées librement par
les compagnies pétrolières. Pas moins de quatre d'entre elles sont d'ailleurs
couvertes par des permis d'exploration, a constaté Le Devoir. Le gouvernement [...] n'entend pas révoquer
ces permis. [...]les entreprises qui
lorgnent le potentiel en énergies
fossiles du sous-sol québécois ont pu mettre la main sur des dizaines de
milliers de kilomètres carrés de permis d'exploration au cours de la dernière décennie. [Alors,]
la mise à jour de la carte produite
par le ministère de l'Énergie et des Ressources [...] permet d'ailleurs
de constater que ces entreprises ont même ciblé le territoire de quatre
réserves fauniques. Celles-ci relèvent de la
responsabilité de la Société des établissements de plein air du Québec, une
société d'État chargée de la gestion
et de la conservation des territoires. [Elles] ont toutes été créées — ces réserves — dans la foulée de l'abolition des clubs privés, qui ont longtemps
eu le contrôle sur des éléments majeurs du territoire naturel du Québec.
[...]la SEPAQ évoque d'ailleurs une démocratisation
de l'accès au territoire en parlant de la création [de ces] réserves fauniques. Or, deux réserves de la Gaspésie
totalisant 2 400 kilomètres carrés sont aujourd'hui entièrement
couvertes par des permis
d'exploration détenus par des entreprises privées. [...]Chic-Chocs [...] territoire situé aux limites du parc national de la
Gaspésie. Une partie de la réserve est même enclavée dans le parc.»
Le Président (M. Pagé) : Ça
va, monsieur... Oui?
M. Rochon : Alors, y a-t-il, en
effet, bien, protection de ces territoires?
Le Président (M. Pagé) : Oui,
M. le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, pour répondre à la question,
d'abord, premièrement, si vous regardez le règlement que nous avons déjà publié au mois de juillet, il n'y a
pas de forage à moins de 100 mètres d'un parc national ou d'aires
protégées, dans un premier temps.
Alors, ça, c'est dans notre règlement, donc c'est déjà quelque chose qui est clairement indiqué.
Pour ce qui
est des réserves fauniques comme telles, il est possible légalement de pouvoir
le faire, mais encore une fois
ça prend une autorisation du ministre, ça prend une série de conditions, et ce n'est
pas parce que vous avez un claim que vous avez nécessairement un permis ou une licence. Alors,
c'est quelque chose qui va devoir être analysé dans le cas
d'une réserve faunique.
Le Président (M. Pagé) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Richelieu.
M.
Rochon : Oui, comme ce n'est
pas parce que vous examinez un projet de loi que vous avez nécessairement
ses règlements sous les yeux.
M.
Arcand : Oui, mais le règlement dont je parle, M. le Président, il a déjà été publié en juillet, là, celui qui dit qu'il
y a...
M. Rochon : Oui, prépublié.
M.
Arcand : ...qui a été prépublié : pas de forage à
moins de 100 mètres d'un parc national, puis, dans les aires
protégées également, il n'y a pas de... Maintenant, pour les réserves
fauniques, c'est autre chose. Voilà.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Richelieu.
M.
Rochon : Oui. Il faut
rappeler que le règlement auquel réfère le ministre, prépublié en
juillet, devra être révisé, revu en fonction de la loi que nous
adopterons, puisque ce règlement était afférent à la Loi sur les mines.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Il devra
être en cohérence avec la loi, bien sûr.
M.
Rochon : Cohérence avec la
loi, c'est bien, ça, parce qu'il ne faut pas évidemment des lois en
cohérence avec les règlements, mais
des règlements en cohérence avec les lois, ce pour quoi il faut
viser beaucoup de précisions dans les principes du projet
de loi que nous sommes à soigneusement examiner, n'est-ce pas, M. le Président?
Le
Président (M. Pagé) :
Tout à fait, M. le
député de Richelieu.
Je vous informe qu'il reste 1 min 30 s avant que l'on
suspende nos travaux, que l'on ajourne nos travaux. Aviez-vous d'autres choses
à dire sur l'article 11?
M. Rochon : Bien, non, sinon que — et je
fais une observation bien, bien brève de cela, là — le ministre a souventefois proclamé ici que les inquiétudes des Québécoises
et des Québécois à l'égard de la fracturation devraient être
atténuées par le fait qu'actuellement le marché est à peu près inexistant et que, dans un avenir prévisible, il n'y en aura pas, là, d'exploration et d'exploitation pétrolière. Alors, si c'est
vrai, je comprends mal pourquoi, ce jour même, l'Association pétrolière
et gazière du Québec sort pour souhaiter que le projet de loi soit adopté avant
les fêtes. Si peu de projets prévisibles
sont au rendez-vous, c'est difficile de comprendre, là, qu'elle soit tant en
attente de ce projet de loi. Une remarque comme ça.
Le Président (M. Pagé) :
Souhaitez-vous un court commentaire, M. le ministre? En 15 secondes.
M.
Arcand : Bien, écoutez, vous
savez, on dit toujours dans le domaine minier : Entre le moment où vous
pensez à faire un investissement et que vous en arrivez à une production
commerciale, c'est 12 ans. Dans le domaine des hydrocarbures, c'est peut-être un peu moins que ça, mais c'est quand
même un processus qui est très long. Alors, je pense que les gens
veulent savoir à quoi s'en tenir. Je pense, c'est normal.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, compte tenu de l'heure, M. le
ministre, chers collègues, la commission ajourne ses travaux sine die.
Bonne soirée à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 18 heures)