(Huit
heures trente-deux minutes)
Le
Président (M. Pagé) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît, tout le monde! Je vous demande de prendre place. Alors, je constate le quorum. Je déclare donc la séance
de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je
demande à toutes les personnes qui ont des tablettes, iPhone de bien se mettre
en mode vibration.
Énergie et Ressources naturelles
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du portefeuille Énergie et
Ressources naturelles pour l'exercice financier 2016-2017.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire :
Non, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) : D'accord, merci. Donc, nous allons
débuter par des remarques préliminaires puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général
par blocs de 20 minutes, comme à l'habitude, incluant les questions et
les réponses.
Remarques préliminaires
Alors,
nous débutons immédiatement, donc, par les remarques préliminaires. M. le
ministre, vous disposez de 17 minutes. M. le ministre.
M. Pierre Arcand
M. Arcand :
Écoutez, M. le Président, je vous remercie infiniment. Permettez-moi de
simplement être très court ce matin
pour, premièrement, saluer toutes les équipes qui sont ici : les équipes
du ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles; évidemment, M. le président-directeur général
d'Hydro-Québec, M. Éric Martel, M. Pierre-Luc Desgagné, secrétaire général à Hydro-Québec, qui sont ici,
de même que toutes leurs équipes derrière, pour être, aujourd'hui, en mesure
de répondre aux questions. Et je tiens également
à saluer Mme Lise Croteau, qui a exercé pendant une période intérimaire,
l'an dernier, le titre de présidente et directeur général d'Hydro-Québec.
Alors,
aujourd'hui, M. le Président, nous allons analyser le bilan d'Hydro-Québec,
nous allons répondre à toutes les
questions. Et permettez-moi également de saluer, bien sûr, mes collègues de
l'Assemblée nationale qui sont ici : le député d'Abitibi-Est, le député de Saint-Maurice, de Côte-du-Sud, et
également des Îles-de-la-Madeleine, et le député de l'Outaouais, de...
Une voix :
Papineau.
M. Arcand :
Papineau, voilà! Ça s'appelle Papineau, exactement. Alors, merci infiniment...
Une voix :
...
M. Arcand :
Et Beauce-Sud, Beauce-Sud. Saint-Maurice, Beauce-Sud. Alors...
M. Therrien :
Ça a l'air à mal aller...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Arcand :
Alors...
M. Therrien :
Je prends des notes...
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Sanguinet, la parole n'est pas
à vous.
M. Arcand : Alors, écoutez, donc je
pense qu'on a eu une année qui a été
une année remplie d'événements qui,
dans l'ensemble, ont été heureux. Moi, je
suis particulièrement heureux de voir le travail qui a été fait, et on aura
l'occasion de faire le bilan aujourd'hui sur l'ensemble de ces réalisations.
Et je vous rappelle encore
une fois — puis c'est avec beaucoup de plaisir — que
j'ai pu voir que, finalement, on s'est
retrouvés avec des augmentations de tarifs cette année de 7/10 de 1 %, ce qui fait en sorte que, cette année en
tout cas, le consommateur va pouvoir
souffler un peu plus sur sa facture. En plus, on a eu un hiver un peu plus
doux, en plus. Donc, je pense que,
quand on voit qu'à la fin de l'année on a un peu plus d'argent dans les poches
du citoyen, je pense que c'est quelque chose qui est extrêmement
positif.
Alors,
essentiellement, ce sont mes commentaires ce matin. On est prêts à répondre à
toutes les questions, à la fois de l'opposition, à la fois de la partie
gouvernementale, et avec plaisir, et avec, évidemment, transparence. Merci.
Le Président
(M. Pagé) : Je vous remercie, M. le ministre. Alors,
salutations également aux gens qui vous accompagnent.
Je vous rappelle qu'il vous restait un peu moins de 14 minutes. Ce temps
sera alloué à la partie gouvernementale pour échanger avec vous lors
d'un bloc d'échange.
Donc,
immédiatement, on va aller pour une deuxième remarque préliminaire. M. le
député de Sanguinet, vous disposez de 10 minutes.
M. Alain Therrien
M. Therrien : Merci,
M. le Président. Alors, je dois d'abord
vous saluer, M. le Président, votre équipe, je salue votre équipe. Même s'il ne m'a pas salué, je salue
le ministre. Il est tôt, il est 8 h 30, M. le ministre. Alors, je vous salue, M. le ministre, je salue votre équipe. Je
salue M. Martel et son équipe également. Je salue les députés de la partie
gouvernementale — je
ne vous nommerai pas parce que je ne veux pas vous oublier, personne — et
je salue également ma collègue
de la seconde opposition.
Alors,
écoutez, aujourd'hui, c'est un jour important, c'est l'étude des
crédits dans le dossier d'Hydro-Québec. Vous
savez qu'Hydro-Québec, quand on parle de fleurons de l'économie
québécoise, on peut dire que vous tirez la part du lion. Lorsque le nouveau P.D.G. d'Hydro-Québec est arrivé, il voulait nous faire preuve de transparence et il voulait
en faire une de ses priorités. Alors, on apprécie beaucoup.
Par contre,
bien, je sais que vous avez investi des millions, là, dans la publicité, dans
les sondages, redorer le blason d'Hydro-Québec. Et puis, quelquefois, on a besoin de ça dans une grande compagnie,
sauf que, quand on est arrivés avec des
questions adressées à Hydro-Québec, on peut
considérer que les réponses fournies ont été souvent incomplètes, parfois
absentes. Alors, ça, on déplore ça. On dit
que c'est quelque chose qui ne devrait peut-être pas arriver. En tout cas,
il y a eu une certaine opacité.
Alors, on peut dire peut-être que c'est une occasion manquée, on se reprendra
l'année prochaine.
De toute façon, on va avoir le temps de, justement, jaser, vous poser des questions
dans l'espoir que vous aurez des
réponses à nos questions, évidemment, soit vous ou le ministre, et donc on va
entamer avec enthousiasme cette étude des
crédits en espérant que nous allons apprendre beaucoup de choses. Et on a beaucoup
de questions, donc je devrais m'arrêter, M. le Président. Je vais m'arrêter ici et je vais, tout simplement, reporter mon temps pour des questions qui s'adresseront à mes collègues. Donc,
je vous souhaite à tous une bonne étude des crédits. Voilà.
Le
Président (M. Pagé) : Merci, M. le député de Sanguinet. Donc, je vous informe que vous allez disposer
d'un huit minutes supplémentaire... un peu moins de huit minutes supplémentaires
que vous pourrez disposer lors de vos échanges avec le ministre.
Alors,
on va pour la deuxième déclaration d'ouverture avec Mme la députée de
Saint-Hyacinthe. Vous disposez de sept minutes.
Mme Chantal Soucy
Mme Soucy :
Merci, M. le Président. Alors, avant que nous commencions, je vais également
saluer M. Martel, P.D.G.
d'Hydro. Je suis heureuse que vous soyez ici cette année. L'année passée, nous
n'avons pas eu cette chance-là, d'entendre
le P.D.G., alors très heureuse de
vous avoir cette année. M. Desgagné, M. le ministre, mes collègues
parlementaires... je ne ferai pas le tour, alors
considérez-vous tous salués.
Alors,
M. le Président, je vous assure de mon entière collaboration, alors, pour le déroulement des études de crédits, comme à l'habitude. Alors, au cours des travaux,
je chercherai à avoir des réponses au bénéfice des familles, alors des Québécois.
Donc, j'aimerais ça que les réponses soient également assez courtes.
Alors, je souhaite
que mon temps également soit déposé pour le reste des études de crédits. Merci.
Le Président
(M. Pagé) : Oui. Alors, merci, madame. Vous avez complété?
Vous avez terminé?
Mme Soucy :
Oui, oui, tout à fait.
• (8 h 40) •
Le
Président (M. Pagé) : Parfait. Merci, Mme la députée de
Saint-Hyacinthe. Il vous restera un peu moins de six minutes également,
qu'on va répartir lors de votre bloc d'échange.
Peut-être
pour donner suite au commentaire de Mme la députée de Saint-Hyacinthe, il est
d'usage, normalement, d'accorder
sensiblement le même temps à la partie ministérielle pour donner les réponses
que pour le temps qui est accordé pour
poser la question, hein? On essaie de faire ça de façon assez équilibrée,
normalement, là, pour que tout le monde ait le temps de prendre la
parole également entre tous les partis.
Discussion générale
Alors,
on va commencer immédiatement avec le premier bloc d'échange avec le député de
l'opposition officielle. M. le député de Sanguinet, pour un bloc de
20 minutes.
M. Therrien :
Merci, M. le Président. Écoutez, je vais commencer par le contrat de Bécancour,
de TCE, parce que ça a fait couler
beaucoup d'encre, et je dois vous dire qu'il y a des questions qui se posent
quand on lit ça. D'abord, il y a des
gros montants d'argent qui sont liés à ça. Alors, c'est sûr qu'on parle de plus
de 1 milliard de dollars, là, si on regarde le contrat, l'échéance,
là, entre le début du contrat et aujourd'hui.
Moi,
là, ce que j'aimerais au départ, là, j'aimerais que vous preniez quelques
minutes pour me présenter un peu l'historique. Parce que, là, on sait qu'il
y a un contrat avec Gaz Métro qui vient d'être signé aussi, et l'échéance va jusqu'en 2036 pour ce contrat-là, alors que le
contrat lié à TCE, c'est jusqu'en 2026. Moi, j'aimerais beaucoup, là, avant
que je vous pose une série de questions
là-dessus, là, que vous nous apportiez votre éclairage, là, à savoir quand
est-ce qu'on a signé ça, puis c'était
quoi, l'entente, bon, tu sais, un résumé, puis aussi comment s'est greffée à ça
l'entente de Gaz Métro, puis
qu'est-ce que ça change, le fait que Gaz Métro ait un contrat jusqu'en 2036,
alors que le contrat de TCE, c'est
jusqu'en 2026. Tu sais, sans prendre énormément de temps, j'aimerais ça qu'on
nous éclaire au départ là-dessus parce que
je pense que les Québécois se posent beaucoup de questions sur ce genre de
contrat qui a été signé par votre entreprise.
Le Président
(M. Pagé) : O.K. M. le ministre.
M. Arcand :
Bien, d'abord, premièrement, vous savez que la première entente, ça a été signé
par votre formation politique à
l'époque où ils étaient au pouvoir, en 2002, ça a été signé à ce moment-là.
C'est à l'époque, évidemment, où on avait
besoin d'électricité dans le cadre de nos programmes. Et, comme vous le savez,
la politique énergétique qui a suivi a lancé une série de mesures pour faire en
sorte qu'on ait le barrage de la Romaine, qu'on ait, entre autres, des mégawatts d'éoliennes également.
Alors, on était dans une période où nous avions un problème relié, évidemment,
à ce manque d'électricité et ce besoin que
nous avions à ce moment-là. Alors, on a fait ce contrat-là, mais la centrale
n'a pas été en opération pendant un
certain temps. C'était le mandat de M. Martel de faire en sorte que cette
centrale, pour l'avenir, puisse être en opération. Je vais lui laisser
répondre pour la suite des choses.
Le Président
(M. Pagé) : Vous êtes d'accord, M. le...
M. Martel
(Éric) : Oui, oui, absolument...
Le Président
(M. Pagé) : Oui? Alors, vous présenter, tout simplement.
Alors, allez-y.
M. Martel
(Éric) : Merci. Alors, Éric Martel, P.D.G. d'Hydro-Québec. Alors,
c'est un plaisir d'être avec vous ce matin.
Écoutez,
le dossier de TCE, c'est un dossier que j'ai pris connaissance dès mon arrivée
parce que c'était un dossier qui
était important pour les gens à Hydro-Québec. Alors, un peu comme M. le
ministre a mentionné, un appel d'offres en 2002. 2005, le contrat est finalisé, on est prêt à rentrer en
service. Et là il y a un changement drastique dans la demande de l'énergie au Québec pour plusieurs raisons. Un,
c'est qu'il y a eu des appels d'offres sur d'autres sources d'énergie, O.K., qui n'étaient pas prises en compte au début.
Ensuite de ça, il y a eu un ralentissement de l'économie mondiale, de toute façon, qui a aussi affecté le Québec. Alors,
quand on a mis ça tout ensemble, on se ramassait dans des surplus d'énergie,
et ça ne faisait plus de sens de garder cette centrale-là en opération. Alors,
Hydro-Québec, à ce moment-là, a fait des représentations
devant la Régie de l'énergie pour s'assurer d'arrêter cette station-là. Et ça a
été accepté pendant un bout de temps, et, année après année, par la
suite, il y a eu des discussions. À chaque année, on revoit la régie et on
garde en suspension la station.
Ce
qui a été fait, par contre, puis ce qui était important, c'était de s'assurer...
Vous avez mentionné quelques chiffres un
peu plus tôt, on a un contrat jusqu'en 2026, effectivement, avec TCE. Mais les
employés chez Hydro-Québec sont très créatifs,
ils ont dit : Comment est-ce qu'on peut faire pour réussir à tirer le
maximum quand même de cette station-là? On sait qu'en hiver, quand il y a des périodes de très grand froid, de
pointe, on doit, à l'occasion, aller acheter de l'énergie, de
l'électricité, de la puissance de d'autres marchés. Et c'est extrêmement
coûteux quand on fait ça parce que, cette énergie-là,
on l'achète, des fois, d'autres marchés, et on a besoin, donc, de des stations
un peu comme TCE qui peuvent nous aider à acheter de la puissance à ces
moments-là.
Alors,
on a fait un plan, on a proposé... Et l'idée d'aller jusqu'en 2036, c'est que
ça amortissait nos coûts puis ça nous
permettait de profiter de la centrale pendant plus longtemps. Alors, plutôt que
de payer une somme sans utiliser la centrale,
ce qu'on a essayé de faire, c'est d'utiliser cette centrale-là et éviter des
coûts externes pour acheter de la puissance. Alors, on va jusqu'en 2036,
et le contrat nous coûte, pour la portion qu'on appelle «peaker», nous coûte
beaucoup moins cher que si on serait allés l'acheter à l'extérieur. Alors, à la
toute fin, on réussit à aller récupérer une partie de l'actif de TCE qui n'était pas utilisé pour l'utiliser en «peaker», et
c'était la meilleure décision. D'ailleurs, ça a été entériné par la
régie, et puis on procède avec ce plan-là maintenant.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Sanguinet.
M. Therrien :
Oui. Merci, M. le Président. Je suis désolé, des fois je pars puis... Bien là,
vous me parlez de 2005, puis, à
l'époque, on manquait d'électricité, ça se justifiait à l'époque. Peu importe
le gouvernement, là, je ne suis pas là pour faire de la politique, là...
Une voix : ...
M.
Therrien : Pas
vraiment. Je vais retravailler là-dessus, il me semble que ça sonne drôle, là.
Bon.
Non, mais, je
veux dire, tu sais, j'essaie de comprendre, là. Parce qu'à l'époque, en 2005,
il y a un besoin, il y a une demande
d'électricité. Vous dites que la demande s'affaisse puis vous dites, ensuite,
qu'on signe un contrat, que, si on prolonge
jusqu'en 2036 avec Gaz Métro, ça veut dire qu'on est capable, dans les pics, à
la place d'acheter l'électricité ailleurs
à coût plus élevé, on est capable de se fournir avec cette usine-là. Est-ce que
vous avez acheté de l'électricité cette année de cette usine-là?
M. Martel (Éric) : Non, pas
encore parce qu'elle n'est pas...
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel.
M. Martel (Éric) : Excusez-moi.
Le Président (M. Pagé) :
Allez-y, M. Martel.
M. Martel (Éric) : Désolé.
Alors, la réponse est non. On n'est pas en service encore, alors on est en
train de procéder à la remise en service de
cette station-là pour être capable de le faire le plus rapidement
possible. Alors, on est en discussion
présentement avec nos partenaires, Gaz Métro entre autres,
pour aller de l'avant le plus rapidement possible, et l'entrée en service est
prévue pour 2018.
M. Therrien : Parce
que — dites-moi si je me trompe — depuis
2008, vous n'avez pas acheté d'électricité
de cette usine-là. Est-ce que je me trompe?
M. Martel (Éric) : Non.
M. Therrien :
Non. O.K. Bon, j'ai lu à travers des papiers, là, qu'on ne prévoyait pas
l'utiliser avant 2020, 2021. C'est-u vrai, ça?
M. Martel (Éric) : Non, 2018
est l'année qu'on prévoit l'utiliser.
M. Therrien :
2018?
M. Martel (Éric) : Oui.
M. Therrien :
O.K. Là, vous me dites qu'en extensionnant à 2036 l'entente, vous, vous allez
amortir sur une plus grande période, puis ça va coûter moins cher par
année. C'est ce que j'ai compris. Combien ça a coûté cette année?
M. Martel
(Éric) : On l'a dit, on l'a déjà
mentionné, habituellement c'est environ un peu plus de 100 millions de dollars par année. Donc, c'est pour ça que votre calcul est à peu près
juste, une dizaine d'années, près de 1 milliard de dollars si on n'avait rien fait avec la station.
M. Therrien : O.K. Parce
que, là, quand on vous a posé une question, les montants versés depuis 2008 à titre de coûts de suspension,
vous nous avez dit que c'était 37,4 millions.
M. Martel (Éric) : Coûts de
suspension?
M. Therrien :
Oui, coût de la suspension des livraisons...
M. Martel
(Éric) : Oui, vous avez absolument
raison, il y a une raison qui sont les coûts de suspension, puis il y a une partie qui sont des coûts fixes à la station.
Alors, il y a deux catégories de coûts. Le total des deux ensemble
fait à peu près 100 millions
de dollars par année.
M. Therrien : Les coûts fixes plus la suspension. Parce que,
l'année passée, Thierry Vandal nous disait c'était plus 150 millions
quand il est passé à l'étude des crédits... C'est-u l'année passée? Oui?
M. Martel (Éric) : Bien,
M. Vandal n'était pas ici l'an dernier, mais...
M. Therrien : En
2014. Pardon, en 2014. C'est ça, là, j'avais un doute dans mon esprit.
M. Martel
(Éric) : Bien, écoutez, il y a eu des...
M. Therrien :
Parce qu'on a les galées, là, on a vérifié ça, puis il parlait de
150 millions, puis là moi, je voulais savoir si 150 millions annuellement incluait le 37,4 millions
ou si c'était du «gravy», là, au-dessus du 150 millions, là. On l'a ici, là, les paroles de Thierry Vandal,
c'est : «La question de TransCanada Énergie. [...]c'est 150 millions
de dollars, le chiffre. Je vais vous
donner ici des chiffres qui sont importants.» Puis là il parle des
kilowattheures que ça coûte, ainsi de suite, et il justifie le
150 millions. Alors, ça, c'est en 2014, l'étude des crédits le
30 juin.
Alors, je
veux juste savoir, là, cette année, combien ça a coûté. Puis le
37 millions est-u inclus là-dedans, là? On parle-tu de 150 millions plus 37 millions? Ça commence à être
beaucoup. Et ça, c'est ma première question. Je vais attendre votre
réponse. Ensuite, j'ai d'autres questions à vous poser.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Écoutez, moi, je
peux simplement vous dire... Parce que je pense qu'il faut bien comprendre que
ce qui est arrivé, c'est qu'à la
suite de ces ententes-là on se disait, à ce moment-là, que les réservoirs, à
l'époque, étaient plus secs, qu'il y
avait des problèmes à ce niveau-là. Et, si vous vous rappelez, lorsque nous
avions pris le pouvoir en 2003, on
était pris avec cette problématique-là, et c'est à l'époque... Si vous vous en
souvenez, il y avait eu le Suroît, entre autres. On avait demandé d'avoir une centrale qui s'appelait le Suroît que ça a
été problématique. Il y avait l'entente également de TCE. Alors, tout ça pour vous dire qu'on a été
dans une situation où... Dans le domaine énergétique, on le voit souvent,
les choses changent extrêmement rapidement, c'est extrêmement volatile. On est
passé d'une période où on était en manque
d'énergie, avec des besoins énergétiques... avec des besoins beaucoup moindres
en termes d'énergie. Je pense que la
solution que le président-directeur général semble avoir trouvée dans les
circonstances était la meilleure solution.
• (8 h 50) •
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel, pour compléter. Allez-y.
M. Martel
(Éric) : Si vous me permettez, M. le Président, peut-être pour
expliquer, un des changements importants qu'il y a eu depuis 2014, quand
mon prédécesseur a probablement fait ces commentaires-là, c'est qu'on a libéré
des engagements d'approvisionnement pour la
centrale. Donc, TCE avait fait des réserves en approvisionnement de gaz, on a
libéré ces approvisionnements-là, ce qui
leur a permis d'aller les revendre ailleurs et baisser la facture pour
Hydro-Québec. Alors, comme je vous
disais tout à l'heure, les employés d'Hydro-Québec ont toujours, de façon
constante, travaillé à minimiser cet impact-là. Alors, ça, c'est un
exemple, d'ailleurs, qu'on a fait pour baisser la facture.
Mais vos
chiffres, un peu plus tôt, là, quand je regarde sur les 10 prochaines
années, de 2016 à 2026, on parle de 1 063 000 000 $
sur 10 ans, alors c'est à peu près 100 millions de dollars et un peu
plus par année.
Le Président (M. Pagé) :
O.K. M. le député de Sanguinet.
M. Therrien :
O.K. Merci, M. le Président. Donc, vous me dites que c'est, pour les
10 prochaines années, 1 063 000 000 $. Est-ce
que ça, ça inclut les coûts de suspension de livraisons de 37 millions?
M. Martel
(Éric) : Tout est inclus dans ça. Alors, ça, c'est le scénario où on
ne touche pas à la centrale et on ne fait
rien avec. C'est ce que ça va coûter à Hydro-Québec. Alors, ce qu'Hydro-Québec,
les employés ont trouvé en travaillant avec
la Régie de l'énergie, on a été créatif, on a dit : On va l'utiliser comme
«peaker». Ça, ça va nous coûter un montant supplémentaire, mais qui est beaucoup moins — parce qu'on a besoin d'approvisionnement en
gaz — qu'aller
acheter des approvisionnements à
l'extérieur. Alors, au total, on récupère quand même une somme importante plutôt
que ça soit inutilisé complètement.
Le Président (M. Pagé) :
O.K. M. le député de Sanguinet.
M. Therrien :
Mais, quand vous me dites, là, les «peakers», là, ce n'est pas avant 2020 ou...
M. Martel (Éric) : 2018
environ, c'est ça.
M. Therrien : 2018. O.K. Pardon.
M. Martel (Éric) : Mais on va le garder jusqu'en 2036, justement
pour profiter plus longtemps de cette situation-là lucrative.
M. Therrien :
O.K. Le fait que vous prolongiez, là, ce que je comprends, là... Puis ça, les
Québécois ont un petit... bien, je
pense qu'ils ont un petit peu de misère à comprendre ça, tu sais, il faut
l'expliquer clairement. C'est que vous arrivez avec un contrat jusqu'en 2026 qui coûte les yeux de la tête, là, il ne
faut pas... Tu sais, on parle de gros montants d'argent, là, on s'entend, puis c'est la propriété des
Québécois, là, puis ça ne va pas dans le trésor public, puis... Bon, tu sais,
ça, je n'ai pas besoin de vous faire des remontrances là-dessus, vous le
savez autant que moi, là.
Puis d'une
usine qu'on n'utilise pas... puis là vous me dites : Bien, on a trouvé une
solution : d'utiliser l'usine pendant
les «peakers», on pourrait économiser de l'argent, ça fait qu'on va prolonger
jusqu'en 2036. Ça veut dire, cette usine-là n'est
pas utilisée et n'est pas utile pour nous, mais on va quand même prolonger
l'utilisation jusqu'en 2036. Comprenez-vous
que le commun des mortels qui vous écoute, là, il capote un peu, là? Parce
qu'il se dit : Si on n'en a pas besoin,
là, pourquoi on ne referme pas les livres en 2026? Pourquoi on ne fait pas des
éoliennes, par exemple, je ne sais pas, mais, tu sais, trouver des solutions
qui coûtent pas mal moins cher que d'avoir un éléphant blanc de cette façon-là?
Moi,
c'est une question que... puis j'aimerais ça qu'on réponde à cette question-là
parce qu'on ne répond jamais à ce
genre de question là. Les gens ne comprennent pas pourquoi tu prolonges un
contrat d'une chose qui n'est pas utile.
Le Président
(M. Pagé) : M. Martel, allez-y.
M. Martel
(Éric) : Oui, M. le Président. Écoutez, c'est exactement avec
l'intention de réduire la facture pour les Québécois. Quand je suis arrivé à Hydro-Québec, j'ai pris l'engagement
que les tarifs seraient en bas de l'inflation, qu'on continuerait de livrer un profit au bénéfice de
tous les Québécois et du gouvernement. Alors, tous ces enjeux-là, on les
considère. Dans ce cas-ci, on a trouvé un
moyen de sauver, d'économiser de l'argent. Alors, c'est pour ça qu'on le fait.
Si on achète tous nos achats à l'extérieur
du Québec, M. le député et M. le Président, ça va nous coûter beaucoup plus
cher présentement pour nos achats en
«peakers», en période de pointe, que de les prendre de la centrale de
Bécancour. Alors, c'est un moyen intéressant pour Hydro-Québec, pour les
clients d'Hydro-Québec, de procéder comme ça. Alors, plutôt que d'aller acheter et payer, d'ici 2036,
environ 1 milliard de dollars pour acheter de la puissance sur les marchés,
elle va nous coûter environ 440. Donc, on va sauver à peu près
500 millions de dollars en procédant comme ça.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Sanguinet.
M. Therrien :
O.K. C'est beau, bougez pas, là. Là, là, vous me dites que, jusqu'en 2026,
c'est 1 063 000 000 $ qu'on va dépenser. Si on
n'avait pas prolongé jusqu'en 2036, là, c'est quoi, le montant qu'on aurait
dépensé?
Le Président
(M. Pagé) : M. Martel.
M. Martel
(Éric) : Si on ne l'utilise pas en «peakers», on dépense
1 milliard sans rien en retour. Ce qu'on a fait, à Hydro-Québec, c'est
qu'on a dit : On sait qu'on doit acheter de la puissance à certaines
périodes. Cette période-là, d'ici 2036,
nous coûterait environ 1 milliard de dollars. Si on l'achète du «peaker»,
on doit rajouter un 500 millions additionnel. Mais le milliard, on l'a déjà dépensé. Alors, on
sauve dans la facture totale à la toute fin, parce qu'on doit respecter nos
contrats qui sont en place, environ
500 millions de dollars d'ici 2036. Alors, je ne sais pas si mon
explication est claire, mais c'est vraiment la bonne chose à faire pour
les contribuables.
Le Président
(M. Pagé) : O.K. M. le député de Sanguinet.
M. Therrien :
Vous avez de l'air convaincu, là, mais on va y aller tranquillement. O.K.? Là,
là, on ferme en 2026. O.K.? On
dit : Regarde, c'est assez, là, ça suffit, on ferme en 2026. O.K.? On paie
1 063 000 000 $, là, et là tu dis : Ça, c'est jusqu'en 2026. Bon. Vous avez, comme vous dites en bon français, les «peakers», là. Ça, on
va les chercher ailleurs à partir de 2026.
M. Martel
(Éric) : Même avant 2026.
M. Therrien : Oui, je le sais, mais ça, de toute façon, vous
l'avez payé, là, le 1 milliard, là. Tu sais, j'espère qu'on a quelque
chose pour ça. Ça fait que, quand on
va dire à TransCanada : On a besoin d'argent pour nos «peakers», j'espère
qu'ils vont dire oui, hein? Puis avec l'argent qu'on leur donne, là, bon...
Mais,
de 2026 à 2036, les «peakers», là, combien ça vous donne d'argent dans vos
poches puis combien coûte la
prolongation de contrat? Tu sais, si vous me dites : Bien, c'est 1 milliard de plus, mais on utilise 300 millions dans les «peakers», bien, moi, je vais
dire : Bien, c'est parce que, là, vous êtes perdant. Vous comprenez ce que
je veux dire?
Une voix :
...
M. Therrien :
Bon, bien, si vous prolongez de 10 ans, combien ça coûte?
Le Président
(M. Pagé) : M. Martel...
M. Therrien : Le coût fixe, là, puis combien ça rapporte de
prendre les «peakers» de cette usine-là au lieu de faire, par exemple,
de l'éolien ou d'avoir un autre projet hydroélectrique, peu importe?
Le Président
(M. Pagé) : M. Martel.
M. Martel
(Éric) : Oui, vous me permettez?
Le Président
(M. Pagé) : Allez-y, M. Martel.
M. Martel (Éric) : Vous comprenez que, si on laisse dormir cette
station-là d'ici 2026, elle ne sera pas utilisée, et on doit respecter
nos engagements contractuels. Alors, on dépense 1 milliard de dollars
environ.
Ce
qu'on doit faire, c'est la convertir le plus rapidement possible, O.K.,
pour être capable d'au moins bénéficier de ce qu'elle est capable de nous donner et d'éviter des coûts
supplémentaires d'achat à l'extérieur. Alors, le fait qu'on y va le plus
rapidement dans cette conversion-là... Parce qu'après ça il y a un investissement
à faire pour ça, il faut la préparer à être utilisée en «peaker», et on voulait
l'amortir sur une plus longue période pour minimiser les coûts.
Alors,
toutes les analyses économiques ont
été faites de différents scénarios, allonger, raccourcir, et le scénario
optimal qu'on a décidé... Et vous le savez,
on présente ça devant la régie, alors ce n'est pas nécessairement une décision
d'Hydro-Québec. La régie a entériné cette
décision-là parce qu'elle représente les Québécois et elle disait que c'était
la meilleure décision économique pour
les Québécois de procéder ainsi, en rallongeant le contrat, en aidant les
amortissements aussi qui sont nécessaires à la redémarrer en «peakers».
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Sanguinet, il vous reste trois
minutes pour cet échange.
M. Arcand :
Bien, M. le Président...
Le Président
(M. Pagé) : Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Arcand :
Si je peux juste ajouter un élément aussi... Parce que ce dont parle le député
de Sanguinet, c'est de dire :
Bien, plutôt que d'avoir une centrale au gaz, on devrait avoir, à la place, de
l'éolien. À moins que je me trompe, là, mais je pense que l'éolien, ça ne fait pas le même genre de travail au
niveau de la puissance que peut faire une centrale au gaz. Ça, c'est
bien important de le dire.
Parce
que l'alternative, comme vous le savez, à la fois lorsqu'on a besoin... puis M. Martel
pourra me l'expliquer, mais l'éolien
a de grandes caractéristiques parce que c'est une énergie renouvelable. Mais,
quand on a besoin de puissance, ce
n'est pas la meilleure solution. Alors, de vouloir dire, par exemple, que,
demain matin, on remplace la centrale au gaz par de l'éolienne, je ne
suis pas sûr que c'est la meilleure solution.
Le Président
(M. Pagé) : O.K. M. le député de Sanguinet, un petit peu
plus de deux minutes.
M. Therrien :
Écoutez, je comprends bien, là, ce que vous voulez me dire, là, mais moi, je ne
suis pas convaincu pantoute. Y a-tu
moyen d'avoir quelque chose par écrit avec, justement, là, des chiffres qui
disent : Voici comment ça me coûte
de coûts fixes pour les «peakers», combien ça me rapporte, combien ça coûte le
kilowattheure si je l'importe, combien, si je décidais de faire d'autres projets, ça me coûterait? Parce que,
là, je vais vous dire franchement, là, on joue avec des gros chiffres, là. Puis je comprends que la Régie
de l'énergie ait mis son nez là-dedans, là, mais nous, on est des
parlementaires, là, puis on
représente la population, puis on n'a pas réponse à nos questions. Moi, je n'ai
pas de réponse à mes questions puis, je veux dire, je ne comprends pas
comment ça se fait que ça reste aussi nébuleux que ça.
Y
a-tu moyen d'avoir un engagement de votre part pour dire : On va déposer
ces chiffres-là, dire combien ça coûte jusqu'en 2026, combien ça coûte,
l'amortissement pour les «peakers», combien ça va me coûter si je ne fais pas
cet amortissement-là puis j'achète mon
énergie ailleurs, comment ça me coûterait si je faisais un projet? Parce que,
là, là, écoutez, on perd
1 milliard, là, jusqu'en 2026, puis vous avez quasiment l'air à trouver ça
normal. Ça ne marche pas, là. Moi, je regrette, là, mais moi, ça me
prend plus d'infos, puis là je n'en ai pas. Je n'en ai pas.
Le Président
(M. Pagé) : Il nous reste un petit peu plus qu'une minute.
M. Martel, allez-y.
M. Martel
(Éric) : D'abord, je dois vous dire que le souci, mon souci et le
souci de mes employés à chaque matin qu'on
se présente au travail, c'est de s'assurer qu'on rencontre les objectifs qu'on
s'est commis, d'avoir les coûts le plus bas possible. Alors, en toute transparence, c'est un dossier qui a quand
même un certain niveau de complexité. Et je m'en excuse si ce matin on ne le rend pas clair, mais je peux vous dire que
la solution qu'on a présentée... Et d'ailleurs ça me fera plaisir de vous remettre peut-être un tableau
qui fait un sommaire de tout ça parce que tous ces documents-là sont
disponibles présentement à la régie. Alors, ça s'est fait dans la plus grande
transparence, tout le monde a accès à ces documents-là.
On l'a déposé, il y a eu des discussions avec les gens à la régie, et on a
convenu ensemble que c'était la meilleure solution au bénéfice des
Québécois pour éviter des hausses de tarifs et minimiser les impacts.
Et
c'est complètement anormal, vous avez raison, cette situation-là, et on n'en
fait pas un point de normalité, du tout,
du tout. C'est un contrat qu'on doit exécuter, qu'on aimerait mieux ne pas avoir, mais le contrat a été signé, et on doit
travailler en conséquence.
• (9 heures) •
Le Président
(M. Pagé) : Il reste 10 secondes, M. le député de Sanguinet.
M. Therrien : Je vais
peut-être le prendre sur un autre bloc. Une minute, là, je veux juste conclure.
Parce que les contrats sont confidentiels? Les contrats sont
confidentiels?
M. Martel
(Éric) : Les contrats sont protégés par la loi d'accès à
l'information.
M. Therrien :
Bien, c'est ça. Je veux dire, moi, je trouve ça le fun, là, mais... Je suis
capable d'aller chercher cette information-là, mais, si les contrats sont confidentiels, là, moi, à quelque part,
il me manque d'information, là. Tu sais, je veux dire, on peut-u s'engager, en tant
qu'entreprise de votre envergure puis aussi importante pour l'économie québécoise, dire : On peut-u user d'un peu plus de transparence? Parce que, là, je vous le dis, là, M. Martel, là, moi, je ne
suis vraiment pas convaincu de ce
que vous m'avancez là. On parle de chiffres astronomiques. Pendant que le gouvernement libéral fait des coupures... Et, bon, on peut discuter de ça une autre
fois, mais, tu sais, quand un gouvernement coupe de cette
façon-là, puis, de l'autre bord — puis
je suis sûr que le ministre va être d'accord avec moi — tu
arrives, puis c'est de l'argent qui
irait directement dans les coffres du gouvernement du Québec, 1 milliard en 10 ans, puis là vous me
parlez de pics, on n'a pas utilisé ça
depuis 2008, moi, là, je vais vous dire, si vous me parlez d'une belle stratégie,
là, de plan d'action, puis ainsi de suite, je vais vous dire que je ne vous donne pas la note de passage, là.
Puis je suis convaincu que vous la
méritez peut-être, la note de passage, mais il faut me convaincre de
ça, puis moi, je ne suis pas convaincu du tout. Ça fait que je vais
revenir là-dessus après probablement.
Le Président
(M. Pagé) : O.K. On a le temps d'une courte réponse, mais
je vais laisser répondre...
M. Therrien :
Oui, merci pour m'avoir laissé un petit peu de temps, puis...
Le
Président (M. Pagé) : C'est ça. Et la minute ou le deux minutes, on va l'enlever de sur votre
prochain bloc, mais je vais laisser le ministre répondre.
M. Arcand : Bien, moi, tout ce que je peux vous dire par rapport à ça, c'est que c'est un dossier qui est d'abord, comme l'a dit
M. Martel, très complexe.
Deuxièmement, vous le savez, en matière énergétique, c'est toujours
très difficile de pouvoir faire des évaluations, nécessairement, toujours à long terme. On ne peut pas toujours,
par exemple... Actuellement, les prix de l'énergie sont relativement bas. Mais, si, demain matin, par
exemple, à partir de 2026, on a de l'importation
à faire, si, demain matin, la centrale
était fermée, on n'a pas une garantie quels vont être les prix que les
Américains vont nous charger pour ça ou les autres. Alors, je pense que, là-dessus, c'est très important de souligner que
nous devrons donner le maximum de chiffres que l'on peut donner à ce niveau-là. Mais, encore une fois, quand on essaie de baser sur des prévisions jusqu'en 2036, là, les coûts d'énergie vont certainement varier de façon importante au cours des prochaines années. Alors, c'est en
ce sens-là qu'il faut être très
prudent dans l'analyse des chiffres. Mais on convient d'une chose, compte tenu
de ce qu'on sait aujourd'hui, probablement qu'on n'aurait pas dû faire
l'entente en 2002 et en 2005.
Le Président
(M. Pagé) : Merci, M. le ministre. Alors, pour les
documents, M. Martel, que vous allez faire parvenir, ça serait, normalement, les envoyer au secrétariat de la
commission, qui pourra ensuite le partager à l'ensemble des
parlementaires, s'il vous plaît.
Alors,
vous aurez, M. le député de Sanguinet, deux minutes de moins dans votre
prochain bloc. Et nous allons
commencer tout de suite, pour la partie gouvernementale, un 20 minutes, en
commençant par le député des Îles-de-la-Madeleine. M. le député.
M. Chevarie :
Merci, M. le Président. D'abord, bon matin. Je salue M. le ministre, les
représentants d'Hydro-Québec, M. Martel et M. Desgagné, mes
collègues ministériels et de l'opposition, le personnel, bien entendu, de
l'Assemblée nationale et le personnel
politique. Ça me fait plaisir de vous rencontrer aujourd'hui à cette commission
parce que j'ai un sujet important qui concerne ma circonscription, les
Îles-de-la-Madeleine, c'est le déversement qui s'est passé en septembre 2014
dans le port de Cap-aux-Meules, un déversement de mazout.
Et,
pour bien informer puis surtout permettre à nos auditeurs de suivre le
raisonnement, et la question, et la réponse, je vais mettre un peu le contexte des Îles-de-la-Madeleine. On sait que
les Îles sont situées en plein centre du golfe du Saint-Laurent, donc on a un caractère insulaire,
on est en situation géographique d'éloignement et d'isolement, et, dans ce sens-là, il y a énormément de conséquences ou
d'impacts sur différents niveaux de la vie des Madelinots, mais, entre
autres, l'accessibilité énergétique et également la sécurité énergétique. Et la
différence avec les autres collectivités québécoises,
pour la plupart, les Îles sont dotées
d'une centrale thermique autonome, une centrale thermique qui produit de l'énergie électrique à partir du mazout lourd.
Et, compte tenu qu'on n'est pas reliés par le réseau de transport
d'Hydro-Québec du continent, donc à partir des barrages d'Hydro-Québec, donc, pour
alimenter la centrale, on utilise du mazout.
Il y a des pétroliers qui viennent régulièrement approvisionner la centrale et qui arrivent au
port de Cap-aux-Meules, et, à partir de là, le mazout est acheminé via un
oléoduc jusqu'à la centrale. Il a une longueur d'environ trois kilomètres de
long, trois kilomètres de long.
Or,
entre le 9 et le 11 septembre 2014, il y a eu constatation d'une
fuite importante dans le secteur du port. Le bilan a démontré un déversement d'environ 100 000 litres de
mazout dans ce secteur-là. Et, bien sûr, suite à ce déversement, il y a eu une enquête de la part du ministère de
l'Environnement, élaboration d'un rapport par ce ministère dont l'objectif
général ou les principaux points visent,
évidemment, Hydro-Québec comme étant le distributeur, qu'il y a eu rejet d'une
matière dangereuse dans l'environnement et
omission d'aviser sans délai le ministère de l'Environnement. Le rapport
est assez sévère, et je dois vous avouer que
je suis passablement étonné de certains passages du rapport, particulièrement
sur l'état de vétusté de la conduite et de
la tolérance d'Hydro-Québec à cet égard-là, surpris également par ce que
mentionne le rapport, par l'ampleur
des manquements, le nombre d'anomalies — on le chiffre même à passé 6 000 — les procédures de test qui sont questionnées, le plan d'urgence
qui était incomplet, la formation du personnel également pour intervenir
lors de ces mesures d'urgence.
Et je parlais
de mon étonnement parce que je dois avouer que, généralement, Hydro-Québec est
un bon citoyen corporatif, et on peut donner en exemple notre crise du
verglas aux Îles-de-la-Madeleine il y a quatre ou cinq ans, où Hydro-Québec a vraiment
été efficace et optimale par rapport à cet événement-là. Mais, par rapport au
déversement qui a eu lieu dans le
port de Cap-aux-Meules, je dois réitérer que j'ai été extrêmement étonné par
rapport aux éléments du rapport du ministère de l'Environnement.
Donc, ma
question est la suivante au ministre, mais peut-être que vous pourriez la
passer au P.D.G. d'Hydro-Québec : J'aimerais
ça avoir vos commentaires sur, d'abord, la situation du déversement, mais
également sur le rapport qui a été émis par le ministère de
l'Environnement.
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel, allez-y, je vous écoute.
M. Martel
(Éric) : Merci, M. le Président. Écoutez, permettez-moi d'abord de
vous dire que c'est un événement, comme
vous le disiez, qui est arrivé en 2014, mais il y a eu des mesures
extraordinaires qui ont été prises chez Hydro-Québec depuis ce temps-là, puis on a essayé d'en tirer
des apprentissages. Malheureusement, après l'événement, il y a quand même eu... Écoutez, tous les rapports font foi de
plusieurs inspections et de plusieurs choses qui ont été faites dans les années
passées. Bon, est-ce qu'il y a eu des
endroits où est-ce qu'on aurait peut-être dû prendre des actions? Ce n'était
jamais très, très clair quand on remonte dans le passé, mais,
malheureusement, la situation est arrivée.
On comprend aujourd'hui que, même au niveau du
design, il y a eu d'autres travaux qui ont été faits qui ont peut-être affecté... Par exemple, on a découvert
une roche dans un remblai — ce n'est pas normal — qui était appuyée sur le tuyau. Évidemment, c'est normal qu'un tuyau
qui est installé depuis 1978 avait de la corrosion, hein, c'est dans le sol. En plus de ça, il était exposé aux marées
montantes et descendantes, donc contamination aussi avec de l'eau saline.
Alors, ce sont des phénomènes normaux, mais,
en même temps, qu'une roche soit appuyée, ce n'est pas normal, et ça, c'est un des éléments qui a probablement contribué
à perforer le tuyau et déverser, malheureusement, environ
100 000 litres dans
l'environnement. Vous savez qu'on en a récupéré plus de 70 000. Alors,
aussitôt que la situation a été comprise, il n'y a aucun effort qui a
été lésiné, là, on était là le plus rapidement possible.
• (9 h 10) •
On en a
récupéré 70 000 aujourd'hui. On discute toujours avec le ministère de
l'Environnement du Québec et aussi celui
du Canada à savoir comment on va cesser les travaux au moment donné, comment on
va quitter le port parce qu'on est très conscients que, présentement, on
est sur le quai, on occupe de l'espace et qu'on essaie... Alors, les travaux de
réfection, d'ailleurs, ont été faits. O.K.? On peut vous assurer aujourd'hui
que tout ce qui est présentement là-bas est conforme.
Vous avez raison, c'est un tuyau qui a près de trois kilomètres de long, et la
portion qui était sous terre, en fait... Parce qu'on comprend qu'il y a une partie qui était à l'externe. Alors,
c'est certain que c'est plus facile d'inspecter un tuyau à l'externe. Là, la
portion qui était sous terre, sous le quai, on l'a mise à l'extérieur pour être
capables d'avoir une meilleure
visibilité, et de l'inspecter en tout temps, et d'être capables de repérer des
anomalies si jamais il y en avait. On a révisé nos programmes d'inspection, et, d'ailleurs, on s'est assuré que,
dans les autres endroits au Québec aussi où on avait des déversements, de l'utilisation de gaz ou de mazout, on prenait
les mêmes mesures pour s'assurer de corriger.
Alors,
écoutez, le rapport faisait foi... On a été accusés, on a payé une amende pour
ça et on s'en excuse, O.K., auprès
des Madelinois. Ce n'est vraiment pas un événement qu'on aurait voulu qui
arrive. Malheureusement, c'est arrivé, c'est
un accident. Une des choses que je dois vous mentionner aussi, c'est qu'on va
travailler dans les prochaines années à convertir le maximum de nos sources. Aujourd'hui, les réseaux autonomes,
où est-ce qu'on crée... D'ailleurs, c'est dans la politique énergétique du ministre et c'est dans le
plan de match d'Hydro-Québec de convertir le plus possible les centrales
autonomes qui sont au gaz vers des sources
renouvelables pour éviter aussi ce genre d'affaire là. Le meilleur moyen de
protection qu'on peut avoir, c'est de ne pas
les utiliser, mais, évidemment, il y a des endroits que ça demeure impossible.
Mais il y a des endroits aussi qu'on peut minimiser les endroits.
D'ailleurs,
en ce qui concerne les Îles-de-la-Madeleine, on a procédé à l'automne dernier
avec un appel d'offres pour installer des éoliennes couplées avec le gaz, la
centrale au gaz, alors, pour minimiser l'utilisation du gaz. Ça, c'est une chose qui est en marche. On a, par contre, un
pépin. Présentement, on est obligés de retarder la soumission parce qu'on
est en discussion avec le ministère de
l'Environnement. Le terrain qu'on nous avait demandé d'utiliser là-bas,
là — c'était
un choix local — malheureusement, est protégé pour une
certaine flore qui existe là-bas qui est unique. Alors, on doit trouver
un plan B et se rasseoir avec les gens des Îles-de-la-Madeleine pour
trouver des solutions à ça.
Alors,
écoutez, un malheureux, très malheureux incident, on est très navrés de ça. Je
peux vous dire qu'on a pris toutes
nos responsabilités depuis ce temps-là pour s'assurer que ça n'arrivera plus.
On a corrigé la situation là-bas, on est
très confortables... avec ce qui est présentement aux Îles-de-la-Madeleine,
qu'il n'y aura pas de problème. Mais on doit aussi s'assurer que, dans le reste du Québec aussi, on a pris les
mesures correctives avec les apprentissages de ça.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député des Îles.
M. Chevarie :
Oui, merci. Je comprends très bien qu'Hydro-Québec a investi beaucoup pour
répondre au déversement puis est
intervenue rapidement, et, encore aujourd'hui, il y a des travaux qui se font,
mais, justement, par rapport à ces travaux et l'objectif de restauration
du site, est-ce que vous avez un échéancier?
M. Martel
(Éric) : Présentement, on doit d'abord s'entendre, on cible vraiment
2017, O.K., pour être l'année où on va avoir quitté le site, fini de
pomper puis de recycler. Et on doit finaliser et confirmer cette date-là avec
les ministères de l'Environnement, ils
doivent être d'abord d'accord avec notre plan de match. Alors, une fois qu'on a
l'aval des deux ministères de
l'Environnement, nous pourrons confirmer cette date-là, mais nous, on cible, à
l'interne, présentement être complètement sortis en 2017.
Peut-être
un point, si vous me permettez, M. le Président, aussi que je n'ai pas
mentionné, une des choses qu'on reconsidère...
j'expliquais ce qui nous arrivait avec la soumission de l'éolienne
présentement, il a toujours aussi la solution du câble marin. Alors là, on pourrait complètement éliminer les risques
environnementaux, le gaz. Alors, c'est une solution qu'on veut revoir,
considérant ce qui se passe avec l'appel d'offres présentement.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député des Îles.
M. Chevarie :
Oui. Mais je pense que vous avez été informés que le maire ou le président de
l'agglomération a demandé à
Hydro-Québec une forme de dédommagement, compte tenu des conséquences sur
l'ensemble de la vie, là, autour du
port, au niveau des différents usagers. Parce qu'on sait que c'est un port
extrêmement occupé, les croisières, la marina, le traversier, les
pêcheurs, et comment vous entendez répondre au président de l'agglomération?
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel, allez-y.
M. Martel
(Éric) : Vous permettez, M. le Président? Écoutez, vous l'avez dit
tantôt, Hydro-Québec, on est un bon citoyen, on est conscients des torts qu'on
a causés présentement, on va toujours travailler avec les milieux locaux
pour essayer de voir comment on peut faire
des choses ensemble. Alors, c'est clair, il n'y a rien de concret présentement, mais c'est des discussions qu'on
aimerait avoir pour voir comment est-ce
qu'on pourrait travailler avec les
milieux locaux — on
le fait partout au Québec, mais particulièrement aux Îles-de-la-Madeleine avec
la situation qui s'est passée — qu'est-ce qu'on pourrait faire ensemble peut-être
pour, justement, là, être un bon citoyen et travailler à fermer un peu
la situation, là, qui, malheureusement, a causé des torts. Merci.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député des Îles, il vous reste 7 min 30 s.
M. Chevarie :
Oui. O.K. J'aurais une dernière question, justement, concernant le parc éolien.
Aux Îles-de-la-Madeleine, de ce que
je suis informé, on a un besoin d'électricité à peu près à 60 mégawatts si
je me rappelle bien, et il y a un projet éolien pour coupler avec la centrale d'environ six mégawatts, je pense.
Bon, ça représente à peu près 10 %, trois éoliennes. Et, justement, vous l'avez évoqué, il y a
actuellement, suite à un appel de propositions d'Hydro-Québec, une
problématique avec le ministère de
l'Environnement parce que le site visé par le schéma d'aménagement et
l'agglomération est en présence d'une fleur particulière, qui est
particulière au Québec, mais qu'on retrouve passablement aux
Îles-de-la-Madeleine, particulièrement dans
une autre réserve à l'est des Îles-de-la-Madeleine, et là le ministère de
l'Environnement a mis un veto sur le
projet, sur le site. Est-ce que vous êtes actuellement activement en négociation
avec l'agglomération ou encore le
ministère de l'Environnement, à la recherche d'un autre site ou encore des
mesures qui pourraient être compensatoires par rapport au site qui était
déjà visé?
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel, allez-y.
M. Martel
(Éric) : Merci, M. le Président. Alors, écoutez, clairement, la
réponse est oui, on est actifs à trouver un autre site. Alors, on attend. On a des discussions avec le ministère de
l'Environnement et aussi les gens locaux, les gens des Îles-de-la-Madeleine.
Alors, on travaille toujours en équipe avec les résidents.
Le deuxième plan aussi que je vous dis, c'est
que j'aime toujours ça avoir un plan B si jamais le plan A ne fonctionne pas.
Alors, c'est pour ça qu'on est en train de revoir — et ça, on va
travailler ça avec le milieu local aussi — la possibilité d'un câble
sous-marin pour alimenter les Îles en totalité. Alors, ce serait un scénario
possible. Évidemment, à ce moment-là, bien,
on élimine le gaz et les risques environnementaux qui viennent avec et on
alimente les Îles en fonction d'un câble sous-marin, comme le reste du
réseau d'Hydro-Québec. Alors, c'est notre plan B.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député des Îles, il vous reste un cinq minutes.
M. Chevarie :
Cinq minutes? Bien, justement par rapport au câble sous-marin, j'imagine que
c'est un projet qui... Si jamais il
était rentable, et sécuritaire, et fiable, quel en serait l'échéancier? Dans
vos réflexions ou dans vos différentes hypothèses
d'alimentation des Îles-de-la-Madeleine en énergie électrique, est-ce que vous
avez pensé au gaz naturel aussi en termes de transition ou est-ce que
c'est complètement écarté de vos hypothèses de solution?
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel.
M. Martel
(Éric) : Tous les scénarios sont sur la table présentement. Alors,
évidemment, quand je vous dis : On veut avoir un plan B, un vrai plan B, le câble sous-marin avait été
regardé en 2011, mais le coût était trop grand. Mais on sait que les câbles sous-marins, les prix du
marché ont beaucoup baissé depuis quelques années. Alors, c'est pour ça que l'équipe d'ingénierie à Hydro-Québec est en
train de remettre à jour cette soumission-là, on est en train de faire ça
présentement. Évidemment, on va travailler avec les partenaires locaux.
Oui, on
pourrait considérer d'autres sources aussi. Alors, on regarde l'éolien.
L'éolien fait toujours partie, mais il faut
se trouver un site. Ça, ça va être, évidemment, un critère important. Est-ce
qu'on pourrait le coupler avec d'autres sources moins polluantes? Ça aussi, c'est un scénario possible. Alors,
encore une fois, on va vraiment travailler avec les communautés locales. Un des défis qu'on a, puis en
toute transparence, c'est qu'on a des emplois aussi, Hydro-Québec, reliés à la centrale au
gaz, on parle d'à peu près 50 à 60 si je me souviens bien. Alors, ça aussi,
c'est un enjeu sur lequel je dois
composer, et regarder, et tenir compte dans notre évaluation. Mais on va
travailler ça avec les milieux locaux, avec nos employés, avec tous les
gens qui doivent être considérés et, évidemment, avec la régie à la toute fin.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député des Îles, trois minutes.
• (9 h 20) •
M. Chevarie : Oui. O.K. Par
rapport au gaz naturel, dans une perspective de transition vers une autre
source d'énergie, soit le câble sous-marin,
est-ce que c'est réellement une hypothèse ou une option qui est faisable dans
le contexte des Îles-de-la-Madeleine,
situées en plein centre du golfe du Saint-Laurent? Est-ce qu'il y a d'autres
exemples ailleurs dans le monde qui
peuvent s'apparenter aux Îles-de-la-Madeleine et qui utilisent cette source
d'énergie pour produire de l'électricité?
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel, allez-y.
M. Martel
(Éric) : Si vous me permettez, M. le Président, c'est que, dans
l'étude qu'on fait présentement, je ne suis
pas capable, spécifiquement, de répondre à cette question-là ce matin, s'il y a
des comparaisons. Mais c'est une des choses
qu'on va regarder, on va aller voir ce qui se fait ailleurs. Le GNL est une possibilité
aussi. Alors, on est en train de regarder les modes.
Nos critères,
évidemment, c'est de... D'abord, notre mission de base, c'est de s'assurer
d'alimenter de façon fiable les gens
des Îles-de-la-Madeleine. Alors, ça, c'est la prémisse de base. S'assurer
qu'ils ont du courant en tout temps, et de l'électricité en tout temps, et de la puissance en tout temps, ça, c'est
la première chose. Ensuite de ça, il faut regarder aussi, sur le plan environnemental, qu'est-ce qui
pourrait minimiser les impacts environnementaux et, après ça, évidemment,
les critères économiques, hein, qui sont les
emplois qu'on a, comme je mentionnais tantôt, aux Îles-de-la-Madeleine, le
coût lui-même du projet.
Mais on va
clairement aller voir ce qui se fait de mieux ailleurs parce que c'est une
situation particulière, hein, aux
Îles, on est isolé par rapport au reste du réseau électrique. Alors, on doit
vraiment, là, regarder ça dans son ensemble puis considérer toutes les
choses en travaillant avec les gens du milieu local.
Le Président (M. Pagé) :
Merci. M. le député des Îles, il reste 1 min 30 s.
M. Chevarie : Bien, merci.
Alors, j'espère, messieurs les représentants d'Hydro-Québec, que, par rapport
au déversement, qu'on va tout mettre en oeuvre pour régler la problématique le
plus rapidement possible, qu'on puisse également
réfléchir aussi à la demande de l'agglomération par rapport à un dédommagement
quelconque. Je pense que ça a de
l'impact, effectivement, compte tenu du secteur extrêmement achalandé qui est
le port de Cap-aux-Meules. Pour ce qui est
des options à réfléchir, bien, je vous encourage à le faire, évidemment, avec
beaucoup de consultations et de concertation avec les Îles-de-la-Madeleine, et s'assurer vraiment qu'on trouve la
meilleure solution, si ce n'est pas à long terme, tout au moins pour des
périodes de transition, mais que ça soit une solution qui soit viable et fiable
pour nous alimenter correctement en énergie électrique. Alors, merci beaucoup.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, je vous remercie. C'est ce
qui met fin à ce bloc pour la partie gouvernementale. Maintenant, on a un bloc de 20 minutes avec
la deuxième opposition. Mme la députée de Saint-Hyacinthe pour un bloc
de 20 minutes.
Mme Soucy :
Merci, M. le Président. Alors, depuis le début de l'année, les producteurs de
serre lancent un cri du coeur en
réclamant un tarif préférentiel. Vous savez, je suis députée, hein, d'une
circonscription que l'on qualifie de garde-manger du Québec. Alors, je
peux vous dire une chose, que les agriculteurs sont assez occupés dans leur vie
professionnelle qu'ils ne sont pas du genre
à, tu sais, revendiquer pour revendiquer. Alors, j'ai demandé à deux reprises
au ministre de faire preuve d'ouverture pour
accorder un tarif d'électricité pour les producteurs de serre, alors, et je
n'ai pas eu d'ouverture de la part du
ministre, puis parfois j'ai l'impression, hein, que le gouvernement vit dans
une bulle, puis il n'a pas la moindre
idée de ce que les producteurs... en fait, les enjeux auxquels les producteurs
font face. Je constate, malheureusement, que l'agriculture est loin dans
la liste des priorités du gouvernement.
Depuis cinq
ans, là, les producteurs québécois de légumes ont vu leur part de marché
diminuer. Alors, en 2010, la
production québécoise s'élevait au double. L'argument, je pense, du coût de
l'électricité, l'augmentation du coût de l'électricité depuis 2010 est sûrement une des raisons de la baisse de
production. Les producteurs, hein, sont découragés, puis ils laissent en cours de route. Alors, on ne
peut pas les blâmer, effectivement, quand le coût de l'électricité représente
jusqu'à 30 % du coût de production,
30 % du coût de production. C'est difficile d'être compétitif quand on a
30 % du coût de production qui s'envole en factures d'électricité.
Alors, M. le
Président, les tarifs préférentiels contribueraient, hein, à la compétitivité
des producteurs du Québec. On
éviterait probablement des mises à pied, hein, comme il s'est effectué aux
Serres Dame Nature, qui ont vu, hein, leurs tarifs d'électricité passer, là, de 3 777 $ à
6 400 $ de 2014 aller à 2015, de décembre 2014 aller à février 2015,
puis ça ne cesse d'augmenter depuis.
Alors,
malheureusement, là, il n'y a pas de solution miracle autre qu'un tarif
préférentiel pour les agriculteurs. Puis, vous savez, il n'y a pas juste
des avantages pour les producteurs, mais il y a également des avantages pour le
consommateur parce que nous, les Québécois,
là, on veut manger des aliments qui sont frais, on veut manger des produits
locaux. On préfère,
hein, manger des produits locaux que de manger une tomate qui a passé
quatre jours dans un camion avant
d'arriver dans notre épicerie. Alors, tout le monde est d'accord pour dire
qu'on paie des taxes de toutes sortes puis qu'à un moment donné le consommateur aussi, il est égorgé puis il va
favoriser, bien, la tomate qui est moins chère, qui vient du Mexique ou qui vient de l'Ontario. Alors,
pour assurer une compétitivité qui est saine, c'est ce que les producteurs
demandent.
On veut faire attention à notre environnement
également. Puis j'ai assisté au dévoilement de la politique énergétique jeudi, il y a deux semaines, avec le
ministre, donc on doit privilégier une distance de transport qui est plus
courte, alors, ce qui contribue,
effectivement, à réduire les gaz d'émission de... Puis, pour aller en cohérence
également avec votre politique énergétique, il faut prendre ça aussi en
ligne de compte.
Puis, vous
savez, Hydro, il est complètement dans le champ lorsqu'il prétend que des
mesures sont déjà en place pour aider
les producteurs de serre parce que — je vais vous donner les cas, là — il y a deux programmes qui existent,
mais il y a tellement de critères qu'il y a peu de producteurs qui ont accès à
ces programmes-là.
Le premier
programme — puis on
peut en discuter avec M. Martel — l'option d'électricité additionnelle pour
l'éclairage photosynthèse, il y a
11 producteurs de serre qui ont un compte ouvert sur 700 producteurs
de serre au Québec. Donc, on parle de 1,5 % des producteurs qui ont
accès au programme que vous avez en place.
On parle de
l'autre programme maintenant, l'octroi du tarif biénergie, il y a deux comptes
d'ouverts pour ces tarifs-là sur
700 producteurs de serre au Québec, donc 0,2 %. On ne peut pas dire
que c'est ça, mettre des mesures en place pour aider les producteurs quand il y a à peine 14 producteurs sur 700
qui rentrent dans les critères qui sont mis en place. Ce n'est pas ça,
aider les producteurs.
Alors, si le
gouvernement veut vraiment aider nos entrepreneurs — parce que les producteurs, c'est des entrepreneurs — alors il doit créer un tarif qui est plus bas
que le tarif domestique que la plupart des producteurs de serre ont
accès en ce moment. Alors, est-ce que le ministre s'engage à aider les
producteurs?
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
• (9 h 30) •
M. Arcand : C'est
exactement... M. le Président, d'abord, je vous trouve un peu dure, là, au
départ parce que je pense qu'on a
fait beaucoup dans ce domaine-là depuis quelques années. Maintenant, au départ,
je vous le dis tout de suite, regardez
la page 35 de la Politique énergétique, où je m'engage à former un
comité pour véritablement étudier la situation particulière des
producteurs de serre et des centres de ski. Alors, ça, c'est déjà quelque chose
qu'on va regarder.
Maintenant,
dans le cas des producteurs de serre, j'aimerais simplement rappeler quand
même, d'abord, premièrement, juste au
niveau de l'efficacité énergétique, on a versé plus de 22 millions de
dollars à des producteurs de serre au
cours de la dernière année. Je regarde Les Serres Lefort, sur la Rive-Sud de
Montréal, Les Serres Demers. Je suis allé moi-même visiter des serres de
M. Stéphane Bertrand, qui produit des tomates dans la région des
Laurentides, et, véritablement, il bénéficie d'aide au niveau de l'efficacité
énergétique.
En 2013,
l'ancien gouvernement avait diminué, encore une fois, les tarifs pour les gens
dans le domaine des serres, en 2013,
pour essayer de les accommoder. Alors, quand on regarde actuellement que les
producteurs de serre bénéficient au départ de 40 % de réduction par
rapport au tarif régulier, c'est déjà quelque chose qui existe et qui est, à
mon avis, extrêmement positif.
Ceci étant
dit, on va regarder la problématique. Moi, je pense que la problématique, très
souvent, des producteurs de serre, pour avoir discuté avec certains, je
pense qu'ils ont des problèmes... Entre autres, ceux qui utilisent le gaz, parfois, peuvent avoir des problèmes, mais je
pense qu'il y a un problème aussi de commercialisation du produit. Ça ne
peut pas seulement être un problème
énergétique, puisqu'en matière d'énergie le coût de l'énergie d'un producteur
de serre, au Québec, n'est pas plus élevé que celui d'un producteur de
l'Ontario.
Alors, je
pense que, là-dessus, il y a plusieurs éléments que l'on doit regarder. Entre
autres, l'alimentation triphasée, ça,
c'est quelque chose qui est demandé, entre autres. Dans la politique
énergétique, on parle de la valorisation de ce que j'appelle la biométhanisation agricole. Les
producteurs de serre pourraient devenir des producteurs d'énergie dans une
certaine mesure. Et on va créer un organisme
pour aider les gens à faire ça, et, évidemment, on va aider les projets qui
sont porteurs, entre autres en biomasse, là, pour les besoins de chauffe.
Alors, je pense que c'est clair, mais il y a un comité, Mme la députée, qui va se réunir sur ces questions-là. Moi, je
suis le premier à vouloir que les producteurs de serre aient de très, très bonnes conditions. On va le regarder, mais,
comme vous le savez, il faut avoir une cohérence dans l'élaboration de
nos tarifs également. Alors, je vous dirais que c'est ça qu'on regarde au
moment où on se parle.
Maintenant,
je vous dirais que, lorsqu'on a lancé la politique énergétique, il y a eu un
communiqué des producteurs de serre,
et je fais simplement vous dire : «Les producteurs en serre du Québec
accueillent avec enthousiasme la Politique énergétique 2030. [...]la
transition vers une économie à faible empreinte carbone — pour
nous — est
en marche!» «C'est une bonne chose», etc. Et
donc ils ont quand même dit que c'était une bonne politique, et, en ce sens-là,
on va regarder comment on peut faire
pour les aider davantage de ce côté-là. Mais, très honnêtement, je pense qu'il
y a différents défis. Si on peut
encore mieux contribuer en termes d'énergie, on va le faire, et c'est pour ça
que j'ai demandé à un comité de discuter de ces questions-là.
Le Président (M. Pagé) : Mme
la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Merci. Vous savez, un comité de travail, là, ne diminuera pas
en ce moment les factures d'électricité de nos producteurs. Puis vous avez beau mettre un comité de travail,
mais, écoutez, il y a des critères qui sont en ce moment dans les deux programmes qui ne rejoignent pas la
majorité des producteurs. Juste dans l'option d'électricité additionnelle, là, si vous passez la puissance de 400 kilowatts aller à 100
kilowatts, on irait chercher à peu près 50 producteurs de serre supplémentaires. Ce n'est pas réaliste. Écoutez,
pour la puissance de 400 kilowatts, là, ça prend à peu près des serres de
deux terrains de football. Ce n'est pas la
majorité des producteurs de serre qui ont des serres de grandeur de deux
terrains de football au Québec.
Puis vous
dites : Ils ont émis un communiqué. Je ne connais pas personne qui a émis
un communiqué, monsieur... Disons les
vraies choses, là, pour dire que la politique énergétique du gouvernement,
quand on négocie avec le gouvernement, qu'elle
est pourrie. Je veux dire, il n'y a pas personne qui va aller émettre un
communiqué pour dire ça. Soyons réalistes, vous le savez, je le sais. Alors, on ne peut pas se fier sur ça pour
dire que les producteurs sont heureux de ça. En ce moment, là, le ministre ferait mieux d'aller voir les
producteurs au lieu de mettre un comité de travail qui va élaborer des critères
qui sont complètement hors de la track,
comme ils sont présentement dans les deux programmes que vous avez. On parle,
là, de 13 producteurs sur 700, M. le ministre. On ne peut pas dire que c'est
aider les producteurs, là.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Et, encore
une fois, je tiens à vous rappeler,
j'ai quand même travaillé à aider les producteurs de serre. 22 millions, ce n'est quand même pas rien, je pense
que ça aide à diminuer les tarifs d'électricité d'une certaine façon. À partir du moment où ils sont plus
efficaces en termes de production énergétique, en termes de coût de leur énergie, je
pense qu'on peut se rendre compte
jusqu'à quel point il y a un travail qui a été fait. Maintenant,
moi, je n'ai pas l'habitude de faire
des comités pour le plaisir de faire des comités et des comités qui vont ne pas
donner des résultats. J'en ai fait un l'autre
fois sur la Côte-Nord pour favoriser l'embauche sur la Côte-Nord,
ça commence à donner des résultats en ce sens-là.
Alors, si je
fais un comité, c'est parce que je pense qu'on va travailler pour vider la question
qui touche les gens dans le domaine
des serricultures. Moi aussi, je suis très sensible à différents projets. Dans
le cadre du Plan Nord, je
pense qu'il y a des options intéressantes au niveau
de la serriculture. Je pense qu'il y
a des parts de marché que les
serriculteurs pourraient aller chercher. Si on peut contribuer, on va le
faire, mais dans la cohérence.
Le Président (M. Pagé) : Mme
la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Soucy : Vous savez, M. le
ministre, si vous avez vraiment l'intention d'aider les producteurs, là, vous pourriez, demain matin... Vous avez le pouvoir de
le faire. De juste changer le critère de 400 à 100 kilowatts, puis on
irait chercher juste à faire ça,
là... Vous n'avez pas besoin d'un comité pour faire ça, là, on irait chercher
50 producteurs de plus au Québec.
Puis vous me
parlez de biomasse. Complètement irréaliste, parler de biomasse. Ça en
prend beaucoup pour dégager de l'énergie. On le sait, à Saint-Hyacinthe, on est la capitale de l'agroalimentaire, puis,
je veux dire, on peut le faire parce
qu'on en a des tonnes, mais ce n'est pas réaliste de parler de biomasse pour
les producteurs. Écoutez, on parle, là, de 13 à 700. Est-ce que
vous êtes prêt de changer ce critère-là, de 400 aller à 100, pour aider une
cinquantaine de producteurs? J'aimerais entendre M. Martel sur ça.
M.
Arcand :
...répondre à la première question...
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre, dans un premier temps.
M.
Arcand : ...une des
questions que vous m'avez posée, c'est parce que la Régie de l'énergie, c'est
elle qui contrôle, évidemment, les tarifs. Et, vous savez, vous devriez
vérifier un cas, entre autres, qui est un beau projet de biométhanisation à Saint-Hyacinthe. Dans un
premier cas, la régie avait refusé, là, ce projet-là parce que
ce projet-là était un projet qui
faisait en sorte que les consommateurs allaient payer plus cher. Alors, à un moment donné, c'est le fun de dire : Écoutez,
moi, je veux réduire les tarifs pour les serriculteurs, mais, à quelque part,
le consommateur va payer en bout de
ligne. Alors, c'est ça qu'il faut également analyser. Et ça, ce n'est pas le ministre,
du jour au lendemain, qui peut dire :
Voici, le tarif va être de tant, ou ni M. Martel ici. On présente des propositions devant la Régie de l'énergie, qui fait les analyses et qui... En bout de ligne, c'est la Régie de l'énergie qui
décide de quelle façon les tarifs vont s'appliquer. Alors, je veux juste vous dire que je n'ai pas le
pouvoir de faire ça comme tel, c'est, d'abord
et avant tout, la Régie de
l'énergie qui fait ça. Mais j'ai un pouvoir certain d'influencer les choses, et
c'est ce que je vais faire.
Le Président (M. Pagé) : Mme
la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Bien, écoutez,
j'ai confiance, oui, effectivement, à la Régie de l'énergie, mais, écoutez,
vous avez le pouvoir de faire un
décret ministériel demain matin, puis le tour est joué. Puis, encore
là, c'est un dossier économique, là, on
parle d'un dossier économique. Vous êtes complètement dans le champ avec des mesures comme vous avez
mises pour un dossier économique aussi important pour le Québec.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : ...on va
regarder la situation. Je vous le dis, nous avons décidé ça dans la politique
énergétique. Puis, encore une fois, les porte-parole nous ont dit qu'ils étaient satisfaits des
orientations du gouvernement, on va travailler dans ce sens-là.
Vous savez, on a des demandes partout.
Les gens trouvent qu'on paie toujours trop cher l'électricité au Québec,
puis il y a des gens qui trouvent
qu'on ne paie pas assez cher. Je regardais l'article d'Alain Dubuc en fin de
semaine qui disait : Bien là,
comment voulez-vous que les gens fassent de l'efficacité énergétique si on ne
monte pas leurs tarifs ou si les
tarifs ne sont pas un peu plus élevés et si on contrôle les tarifs? Alors, là-dedans,
il y a différentes opinions, orientations. Nous, on est un ministère à vocation économique, alors c'est pour
ça qu'on veut que les serriculteurs soient prospères. Mais ça ne peut pas être seulement
au niveau des coûts de l'énergie, je pense
qu'il y a d'autres choses qu'on peut faire pour les
aider. Mais, sur la question énergétique, comme je vous le dis, on va le
regarder.
Le Président (M.
Pagé) : O.K. Mme la députée de Saint-Hyacinthe, quatre minutes.
Mme Soucy :
Oui. En terminant — je
sais qu'il reste à peine 30 secondes...
Le Président (M.
Pagé) : Quatre minutes.
Mme
Soucy : ... — vous
savez, il y a beaucoup de producteurs qui nous regardent ce matin. Je
suis convaincue qu'ils sont un peu déçus d'entendre ça. J'espère que
vous allez prendre acte, et acte rapidement.
Puis
je veux juste vous dire que, oui, il
y a une différence entre le Québec
et l'Ontario parce
que, premièrement, l'Ontario,
les producteurs n'utilisent pas l'électricité pour leurs serres, utilisent en
majorité du gaz naturel, qui est beaucoup
moins cher en Ontario qu'il ne l'est ici.
M.
Arcand : Oui, c'est ça, c'est une question de distance, Mme la députée. Maintenant, je tiens à vous dire que, quand quelqu'un dans le domaine de la serriculture a des projets,
il y a déjà un tarif de développement économique qui
existe. Le L moins 20, là, ça s'applique à tout le monde, là. Ce n'est pas seulement pour les entreprises en aluminerie, il y a un
tarif qui existe, qui est le L moins 20, qui existe. Ils ont un projet important,
puis je peux vous dire qu'il y en a certains qui en ont profité, dont les
Serres Demers, entre autres.
Mme Soucy :
...du L moins 20...
Le Président (M.
Pagé) : Madame...
Mme Soucy :
Merci. Je pense, le temps est écoulé.
Le Président (M.
Pagé) : Non, il vous reste trois minutes.
• (9 h 40) •
Mme
Soucy : Trois minutes? O.K. Allons-y,
alors. Écoutez, je veux juste pour les... Parce qu'il
y a quelque chose qui est important, là, que je revienne, c'est la production l'hiver
au Québec. Alors, pour la production d'hiver, là, vous
savez, le prix que les producteurs doivent
payer juste... du programme du biénergie, là, quand on parle que la
température, O.K., est inférieure, donc en bas de moins 12°, ce
qui arrive régulièrement, là — on
est au Québec, alors ça arrive souvent qu'elle est inférieure, elle est en bas de moins
12° — le
prix, là, O.K., est de 26,91 $ le kilowatt, donc six fois plus élevé
que lorsqu'elle est en haut de 12°.
Puis
ça, je viens de vous mentionner le prix de l'énergie, là, mais il faut ajouter
à ça, là, le prix de la puissance également. Alors, quand on parle du
prix de la puissance, là, on est rendu à payer, là, en hiver, là, 6,21 $
le kilowatt. Comment voulez-vous qu'on soit compétitif avec l'Ontario ou avec
n'importe quel autre... On ne peut pas parler de compétitivité, M. le ministre,
là.
M.
Arcand :
...peut-être, avez-vous un commentaire à faire?
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Je peux peut-être ajouter... Puis je pense qu'il faut regarder
les tarifs dans son ensemble, le ministre
l'a un peu mentionné tantôt. D'abord, c'est important d'expliquer notre système
d'interfinancement. On sait que, tous
les tarifs, il y a un coût total que la régie répartit par différents types de
tarifs. Et c'est clair qu'il faut être très, très conscient que, si on donne une réduction à un, il
y en a un autre quelque part qui va augmenter parce que le coût total de
produire l'électricité est le même. Alors, il faut être conscient de ça.
Mais je pense que ce
que vous disiez tantôt... Puis Hydro-Québec, je peux vous assurer de la
collaboration d'Hydro-Québec avec les agriculteurs à essayer de trouver des
solutions. Par contre, je voudrais faire attention ici, Hydro-Québec, je ne veux pas qu'on ait le dos large, là, ce n'est pas
nous qui décidons des tarifs, ce n'est pas de notre ressort, nous, on va travailler... Par contre, si
l'UPA vient nous voir, ou les gens des serres, on a un département d'énergie,
on va travailler avec eux pour trouver des solutions.
Mme
Soucy : En fait, je le sais, que ce n'est pas vous qui décidez. Vous
avez dit qu'Hydro-Québec a le dos large parfois, mais c'est pour ça que je dis au ministre que c'est lui qui a
le pouvoir. Et je sais que c'est lui qui l'a, le pouvoir, alors il faut
que M. le ministre agisse pour les tarifs. Ça, j'en conviens.
Le Président (M. Pagé) : Il
vous reste 45 secondes.
M. Martel (Éric) : Alors,
peut-être, sur les tarifs, vous avez raison, il y a des augmentations.
J'expliquais tantôt, un peu plus tôt,
à un député que, l'hiver, on paie à très haut prix la puissance parce qu'on
doit l'acheter souvent. Alors, c'est
pour ça que cette facture-là doit être réallouée quelque part, on souhaite que
les gens baissent leur consommation à
ce moment-là. Et il y a à peu près 12 à 20 jours par année au Québec où est-ce
qu'on a cette situation-là, où est-ce qu'on va en bas de moins 12°, hein? On pense que c'est beaucoup plus que ça,
mais, quand on le regarde dans le temps... cette année, on en a eu même moins que ça probablement, ça a duré quelques
jours en début février. Alors, c'est une situation... mais c'est vrai
que ça devient plus coûteux parce qu'on doit, nous, s'approvisionner de
l'extérieur.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, je vous remercie. C'est ce qui met
fin à notre bloc. Alors, vous pourrez revenir, Mme la députée de
Saint-Hyacinthe, dans quelques minutes. Alors, un bloc avec le parti
gouvernemental, pour un 20 minutes avec le député d'Abitibi-Est. Allez-y,
M. le député, un bloc de 20 minutes.
M.
Bourgeois : C'est bien. Merci, M. le Président. Je tiens donc à vous
saluer, ainsi que mes collègues du côté ministériel, et nos amis d'en face, donc le député de Bécancour ainsi
que la députée de Saint-Hyacinthe, M. le ministre et votre équipe, MM.
Martel et Desgagné.
Et, d'entrée
de jeu, M. le ministre, vous ne m'en voudrez pas trop si je vous délaisse un
peu pour m'adresser plus particulièrement aux représentants
d'Hydro-Québec. On n'a pas souvent la chance de les avoir ici, à l'Assemblée, et
je peux vous dire que, chez nous, dans mon
comté, il y a beaucoup de monde qui ont beaucoup de questions en lien avec
Hydro-Québec. Donc, je m'en voudrais de ne
pas profiter de cette occasion-là privilégiée pour pouvoir adresser certaines
préoccupations et avoir les lumières de la
société d'État en lien avec ces enjeux-là. Donc, M. le Président, je
m'adresserais plus particulièrement aux représentants d'Hydro-Québec si
vous le permettez.
Donc,
premièrement, messieurs, vous savez, en région, on a un enjeu actuellement
important quant à l'accessibilité à la
desserte par le réseau d'Hydro-Québec, et ça se décline dans toutes les
facettes des clientèles. On a vécu, il y a quelques années, la transition du service qui était offert
directement en région, que ça a été ramené plus dans la région des Laurentides.
Et moi, au bureau de comté, on a beaucoup de
gens qui viennent se plaindre de la situation parce qu'un jeune couple qui
s'installe, construit une nouvelle
résidence, doit s'acheter une génératrice pour pouvoir faire la réalisation de
leur projet parce que le contracteur
a commencé les travaux de base pour, vraiment,
là, être capable de livrer la maison, la coquille de la maison, et en se disant : Bon, bien, le
branchement va avoir été fait d'ici à ce moment-là, et on va pouvoir continuer,
nous, les aménagements, mais, malheureusement, ce n'est pas le cas. On a du monde non seulement qui n'ont pas ce
service-là lors de leur arrivée dans
leur projet de vie, mais qui, malheureusement, vivent une situation où la maison est
terminée, et le service n'est toujours pas disponible.
Et là ce
n'est pas parce qu'ils n'ont pas fait les demandes en temps. Vraiment,
on a un enjeu important de ce côté-là, et on ne comprend pas pourquoi la société d'État, qui... Vous devez avoir du monde qui
travaille là-dessus, vous devez avoir du monde qui regarde ça,
qui fait une planification, est-ce qu'on manque d'employés? C'est-u un problème
de planification? J'aimerais vous entendre là-dessus,
M. Martel, et, je pense, encore plus mes citoyens de la région, qui se
disent, là : Est-ce qu'on va pouvoir trouver une solution à ce...
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel.
M. Martel
(Éric) : Merci, M. le Président. D'abord, je vous remercie de me donner
l'opportunité de parler de service à
la clientèle. Je l'ai dit dès mon arrivée que c'était une des quatre priorités
qu'on a énoncées à Hydro-Québec. Et
aussi, d'ailleurs, je veux vous faire part, j'ai visité votre
région. J'étais à Rouyn-Noranda, il y a à peu
près six semaines, je dirais, on a fait la chambre de commerce, j'ai
rencontré beaucoup d'employés d'Hydro-Québec et aussi la population. Alors, ça m'a fait un grand
plaisir d'être là. Et d'ailleurs, le matin, en avant-midi, on a eu une heure
formidable avec plusieurs élus, plusieurs maires de la région, plusieurs
préfets des MRC. Alors, on eu une bonne discussion, ils m'ont fait part, d'ailleurs, des éléments que vous mentionnez présentement. D'ailleurs, on est retournés la semaine dernière, je crois,
avec une lettre sur un plan d'action, qu'est-ce qu'on est en train de faire
pour adresser certains des problèmes qu'ils faisaient face.
C'est clair
qu'Hydro-Québec... Et ce n'était pas un problème isolé, seulement à
Rouyn-Noranda en termes des raccordements.
À partir du moment où est-ce que les gens déposent une demande à Hydro-Québec
et où est-ce qu'on doit faire un
certain travail d'ingénierie... C'est sûr qu'un raccordement facile, ça, ça
peut se faire facilement. Mais, s'il y a eu une construction, un nouveau complexe, on doit raccorder des choses, on
avait beaucoup de ratés. On était à peu près à 50 % du temps seulement qu'on rencontrait la date que le client
nous avait demandée ou qu'on s'était entendus avec le client dès le
départ. Alors, c'est une situation inacceptable pour la clientèle québécoise.
On a pris des
mesures depuis mon arrivée, l'an dernier, on a fait des sessions de travail à
comprendre pourquoi et à réorganiser
nos troupes à l'interne pour s'assurer qu'on avait suffisamment de gens dans
les bons endroits. On avait certains
goulots parce que c'est un processus, hein, ça part... Il y a plusieurs groupes
d'intervenants, et on n'avait, dans certains
endroits, pas suffisamment de gens. Alors, on a réparti nos ressources, et là
on est en train d'essayer le processus depuis
le début de l'année. C'est sûr que la demande, justement, en avril, là, elle
commence à être en croissance, hein, les gens ont leurs projets d'été et de printemps, et tout ça, qui prennent
forme. Alors, on s'est préparés à ça, et je peux vous dire qu'on a fait beaucoup de changements. Notre
intention, c'est, cette année, d'augmenter notre performance environ à 85 % du temps qu'on va rencontrer la date.
Mais, en même temps, on se donne très, très peu de temps si on la manque.
Et aussi il y
a l'aspect communication avec le client qu'on va améliorer, on veut mieux
accompagner aussi le client dans ça.
Parce que, souvent, on ne peut pas s'installer... Les gens font ça, des fois,
une fois par 10 ans. Il nous manque des papiers, on n'a pas les servitudes, les
documents, les gens ne sont pas habitués de faire ça. Alors, nous,
Hydro-Québec, on a un rôle à jouer, à
accompagner nos clients dans cette expérience-là. On a créé un groupe qui va
faire ça, qui n'existait pas avant.
Alors, ça se faisait. Certains représentants le faisaient, certains autres ne
le faisaient pas. Alors, le service à la clientèle est extrêmement important. C'est une des priorités, on veut
s'assurer de regagner la confiance des Québécois, et on est en train de
le faire, ça commence déjà.
D'ailleurs,
la semaine dernière, juste à nos centres d'appels, on a annoncé... C'est un
changement important chez Hydro-Québec,
nos centres d'appels fonctionnaient de 8 h 30, le matin, aller
jusqu'à 5 heures. Là, présentement, on va être ouverts en soirée tous les jours de la semaine à partir du mois de
juin, et, ensuite de ça, on va être ouverts aussi le samedi et le dimanche. Alors, on veut bonifier
notre offre à la clientèle, on a pris des mesures pour s'assurer qu'on faisait
nos travaux en temps puis qu'on les exécutait en temps, et ça, c'est
extrêmement important pour nous.
Le point que
vous mentionniez un peu plus tôt, peut-être votre premier élément — ça fait que service à la clientèle, c'est un peu ce que j'avais à dire — par rapport à la population puis les
groupes... il y a eu beaucoup de réorganisation chez Hydro-Québec, hein? Il faut comprendre que, depuis 2010, on a
réduit nos effectifs de 23 000 et quelques à 19 900, donc près de 15 %. C'est le plus bas effectif
d'Hydro-Québec depuis 1986. Pourtant, on a beaucoup plus de clients qu'on
n'en avait en 1986, on a beaucoup plus de
centrales à s'occuper. Alors, c'est le plus bas effectif depuis 1986, depuis
30 ans. Alors, cette
réduction-là, elle s'est faite partout dans la province, et d'ailleurs... Puis
c'est certain, les gens en région ont pu le constater, mais ça s'est fait en même proportion à Montréal, à
Québec, et on peut comparer. Il y a une région qui fait l'exception, c'est à la Côte-Nord, mais c'est
parce qu'on a un grand projet, la Romaine, qui a eu une légère augmentation.
Mais, sinon, les réductions sont à peu près toutes les mêmes partout en
province, c'est proportionnel.
C'est clair
qu'on a ramené les groupes... Quand j'ai rencontré les élus l'autre fois, ça a
été extrêmement enrichissant pour
moi, j'étais content d'être là. On a eu une bonne discussion, ils m'ont fait
part de ça, et on est en train de prendre des mesures concrètes, là, justement pour rajuster peut-être certaines
réorganisations qui avaient été faites à l'époque.
• (9 h 50) •
Le Président (M. Pagé) : M.
le député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Oui. Donc, je vous remercie de ces précisions-là. Cependant, on va vous avoir à l'oeil. Je ne vous cacherai pas que de voir le désarroi que ça cause
à une petite famille qui est en train de s'installer et qui, à un moment donné, là, se dit : Bien
là, moi, je commence à être tanné de transporter de l'essence pour alimenter ma
génératrice, je fais ça dans mon
auto... Parce que moi, je n'ai jamais pensé que je n'aurais pas l'électricité quand je
rentrerais dans la maison chez nous.
Et donc il y a un enjeu important de ce côté-là. Les citoyens sont confiants envers la société d'État,
et je ne voudrais pas qu'ils perdent cette
confiance-là. Vous avez un renom qui est quand même significatif, mais il faut,
premièrement, bien desservir les Québécois.
Le Président (M. Pagé) : M.
Martel.
M. Martel (Éric) : Si vous me
permettez, M. le Président...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
allez-y.
M. Martel
(Éric) : ...je voudrais vous
dire que le message que je lance à
l'intérieur d'Hydro-Québec depuis mon arrivée, jour 1,
c'est que le service à la clientèle était une priorité. Et ce n'est pas parce qu'on est un quasi-monopole que la clientèle
n'est pas importante. Au contraire, on doit être une référence en service à la
clientèle. Alors, moi, j'aimerais ça, dans
trois, quatre, cinq ans, que les gens nous regardent, les autres compagnies
nous regardent, puis ils disent : On veut être comme Hydro-Québec en service à la clientèle parce qu'on est devenus une référence. Alors, c'est la mission qu'on se
donne à l'intérieur. C'est très ambitieux, mais je peux vous dire qu'on
travaille extrêmement fort à y arriver.
Le Président (M. Pagé) : Bel objectif,
M. Martel. M. le député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Oui. On s'entend
bien là-dessus. Mais je
vais aller un peu plus loin, cependant, j'ai d'autres acteurs qui sont aussi concernés par le déploiement du
réseau. En Abitibi-Témiscamingue, vous savez, on veut développer cette
région-là, et ça passe beaucoup par des secteurs d'activité industrielle
majeurs et, en l'occurrence, le secteur forestier et le secteur minier.
Le secteur minier, c'est un secteur qui est très
énergivore, il veut avoir accès à de l'énergie. Puis, quand on regarde un projet, les facteurs structurants,
préliminaires, délimitants sont : Y
a-t-il un réseau routier? Y a-t-il
de l'énergie disponible à proximité?
Et est-ce qu'on a un site favorable à l'exploitation? En l'occurrence, on a, de base, on se dit, en Abitibi-Témiscamingue, de bonnes chances de retrouver ça. Mais, malheureusement, ce qu'on constate, on a plusieurs
projets miniers qui, actuellement, se travaillent et, encore là, on a des interrogations parce que,
dans les discussions qu'ils ont avec
la société d'État, on leur identifie des problématiques de desserte
quand on parle de besoins volumineux, sur la capacité des lignes, des réseaux, donc, à pouvoir disponibiliser cette
énergie-là. Et il y a un paradigme parce qu'on dit qu'on a des surplus énergétiques. Moi, je veux
favoriser l'implantation de mines qui vont être des utilisateurs de cette
énergie-là. Donc, j'aimerais ça vous entendre là-dessus, sur toute la notion de
planification et desserte de ces grands clients là industriels au niveau des
régions.
Le Président (M. Pagé) : M.
Martel.
M. Martel (Éric) : D'abord, M. le
Président, si vous me permettez, je
peux vous garantir qu'on va publier dans les prochaines semaines notre plan
stratégique d'Hydro-Québec, qui, évidemment, supporte la politique énergétique,
puis il y a des éléments qui sont plus concrets d'Hydro-Québec.
On
s'est donné un objectif dans notre plan stratégique. De supporter
le développement économique au Québec, alors on en fait une priorité. Et on est déjà un très
grand joueur en termes d'investissements, vous savez, on investit environ 3,5 à
4 milliards de dollars par année, ce qui fait de nous le plus gros
investisseur au Québec — privé,
public confondus — et on continue. D'ailleurs, votre région est
quand même... quand on regarde avec la Baie-James, beaucoup de contracteurs, on travaille très, très fort à ça.
Je ne voudrais jamais me retrouver dans une situation où est-ce qu'Hydro-Québec, pour un bon projet, on est un
facteur limitatif au développement économique. Alors, le développement
économique est important.
Je
pense que, s'il y a des enjeux — et ça se peut, hein, tu sais, qu'on ait des
enjeux techniques, on dise : On
n'en a pas suffisamment — il faut vraiment s'asseoir avec les gens. Alors, si vous le permettez, s'il y a
certains projets, là, moi, je vais
prendre un suivi ici aujourd'hui, je vais m'assurer de revoir ces projets-là avec
mon équipe. Et, s'il y a des enjeux présentement et qu'on est ceux
qui empêchent l'accomplissement d'un
projet, c'est clair qu'on va se pencher à trouver des solutions avec vous. Notre mission, c'est de
livrer de l'électricité, et surtout pas de freiner le développement
économique. Alors, vous pouvez
compter sur nous pour le supporter.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Oui. Bien, effectivement, je pense qu'on est sur la même longueur d'onde là-dessus parce que, justement, dans le récent budget, on a mis en place des stratégies qui
sont en lien avec des tarifications appropriées pour permettre la réalisation de projets majeurs de ce type-là. Donc, il faudrait s'assurer que,
justement, on va pouvoir bien positionner ces acteurs-là quand le temps
sera venu pour la réalisation des projets. Je ne voudrais pas vivre la même situation
que la petite famille qui veut, dans
le fond, habiter sa maison, d'avoir
une mine qui est obligée d'installer des génératrices pour opérer ses installations
parce que, malheureusement, on n'est pas capable de desservir avec
l'électricité produite par Hydro-Québec.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M. Martel
(Éric) : ...une information ici si vous me permettez, M. le Président.
Le Président (M.
Pagé) : Allez-y.
M.
Martel (Éric) : D'ailleurs,
je parlais de nos investissements globaux, et on a un investissement présentement au poste Figuery
de 200 mégawatts, dans votre région, qu'on est en train de faire
présentement, on est en train d'accomplir ces travaux-là. Alors, on revoit toujours notre portefeuille en fonction
des enjeux, et c'est un investissement qu'on est en train de faire. C'est quand
même significatif, là, 200 mégawatts. Mais c'est clair, comme je me suis
engagé, on va regarder, là, s'il y a
d'autres choses, et vous pouvez compter sur Hydro-Québec, on ne sera jamais le frein au développement économique. On doit stimuler et aider. On le fait
déjà, d'ailleurs, à grande échelle présentement, mais on va continuer de
supporter ça.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député d'Abitibi-Est, il vous reste un petit peu
plus que six minutes.
M.
Bourgeois : D'accord. Juste pour compléter là-dessus, vous avez dit le
poste «Figury»?
M. Martel
(Éric) : Figuery.
M. Bourgeois :
«Figury».
Une voix :
Figuery.
M. Martel
(Éric) : Figuery, oui, c'est comme ça qu'on le prononce.
M.
Bourgeois : Chez nous, on dit «Figury», mais...
M. Martel
(Éric) : Ah! bien, d'accord, excusez.
M.
Bourgeois : Mais...
M. Martel
(Éric) : On parle du même poste.
M.
Bourgeois : Oui, on parle sûrement du même poste, avec les mêmes
enjeux. Mais peut-être, justement pour le
bénéfice des clients, parce que je comprends aussi que, de l'autre côté, ce
n'est pas une opération spontanée, hein, même si, demain matin, je dirais à Hydro-Québec : Écoutez, moi, je vais
avoir besoin d'un approvisionnement de 75 kilowatts, ce n'est pas
parce que je l'ai dit que ça va se faire.
Avez-vous un ordre de grandeur pour le
déploiement, à partir d'un besoin identifié, pour être capable... Puis là
est-ce qu'il y a des enjeux, par exemple, de
processus? S'il faut refaire une nouvelle ligne ou si on utilise une ligne,
mais qu'on modifie, est-ce qu'en
termes de processus vous avez des échéanciers ou une dynamique qui peut nous
donner un ordre de grandeur? Parce
que le promoteur, lui, évidemment, quand il se présente à nos bureaux pour nous
présenter son projet, il nous dit : C'est merveilleux, la vie est
belle, et on va faire ça, dans deux ans on va être en opération.
M. Martel
(Éric) : Si vous permettez...
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M. Martel
(Éric) : C'est une excellente question. Je peux vous dire que,
d'abord, le processus en tant que tel à
Hydro-Québec, dans le groupe de distribution, qui est, en fait, le contact avec
toute notre clientèle, on a des experts qui travaillent région par région à prévoir les besoins en énergie du Québec
par région et dans tous les secteurs. On regarde ça présentement, et je peux vous dire, on a des chartes jusqu'à 2045.
O.K.? Alors, c'est sûr que je suis plus confiant de nos prévisions dans les 15 prochaines années parce
qu'il y a beaucoup de choses qui peuvent arriver après ça. Mais on prend nos décisions d'affaires en fonction de ça.
Alors, quand on dit : On a besoin d'ajouter de l'énergie, on va
travailler... on peut faire des
appels d'offres dans différentes autres sources d'énergie. Si on a besoin de
puissance, on va regarder nos alternatives aussi, et dépendamment du
timing.
On
sait que construire un barrage maintenant au Québec, une station à grande
hydro, on parle d'une quinzaine d'années,
hein, à partir du moment où on dit : On veut le faire. Faire les analyses,
les avant-projets, avoir tous les permis puis faire la construction, c'est au moins 15 ans et peut-être même un
peu plus. Alors, ce genre de grands projets là, on doit les voir venir longtemps d'avance. Après ça,
il y a tout l'équipement de transénergie, là. Ça, c'est peut-être un peu
moins, mais un quatre, cinq ans. Tu sais, si
on dit : On va construire une mine, puis ils ont besoin de tant de
mégawatts, puis on dit : On ne
l'a pas aujourd'hui, alors, si la puissance est disponible, mais qu'il faut
l'amener là-bas, bien là on parle plus
de trois à cinq ans dépendamment de la complexité de qu'est-ce que ça peut
avoir. Alors, cette analyse-là, là, on a un département de spécialistes qui font ça. Ils connaissent bien les
régions, ils suivent les projets potentiels, les besoins en énergie qu'il pourrait y avoir là parce que c'est notre
métier, hein, c'est notre boulot de s'assurer que les Québécois puis que
l'économie ne manqueront jamais d'électricité, et d'énergie, et de puissance
dans les endroits où on en a besoin.
Alors,
c'est clair que, des fois, on a des choix à faire, hein, il faut estimer ça,
mais on le fait quand même assez bien.
Je ne dis pas que c'est parfait, mais je pense que c'est important aussi, ce
lien-là avec les gens locaux, comprendre qu'est-ce qui s'en vient, qu'est-ce qui est possible. Alors, c'est un
peu comme ça que le processus fonctionne. Ça répond à votre question...
Le Président (M.
Pagé) : Trois minutes, M. le député d'Abitibi-Est.
• (10 heures) •
M.
Bourgeois : Oui. Je vous remercie. Mais, effectivement, cette
précision-là, elle est importante. Parce que je vais faire le parallèle avec quelqu'un... On était en forêt, on devait
rentrer en avion, un hydravion. Et, bon, des fois, la température nous joue des tours, et le commentaire, c'était : Ah! bien, écoute, ça a de l'air à
être correct, ça se claire. Les oiseaux
volent, ça vole. S'il passe une ligne électrique à proximité d'un site, ça ne
veut pas dire nécessairement qu'on peut
desservir ce site-là à partir de cette ligne-là. L'enjeu, c'est d'avoir la
bonne ligne pour bien desservir ce secteur-là, et ça peut nécessiter des travaux d'envergure.
Avez-vous à refaire des démarches au
niveau d'autorisations gouvernementales sur des nouvelles lignes comme
celles-là?
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M. Martel
(Éric) : Absolument. À haute tension, effectivement. Dans le 4 milliards
d'investissement que je parlais tantôt, il y en a
à peu près 1 milliard présentement que ce sont des postes qu'on refait ou des
nouvelles lignes qu'on construit, entre autres Chamouchouane—Bout-de-l'Île,
et, à chaque fois, on doit aller chercher des... à moins qu'on refasse la même chose, là, dépendamment... mais, si on
utilise des nouvelles lignes dans des nouvelles emprises... ou même dans
des emprises existantes, des fois, on doit
aller rechercher toutes ces autorisations-là. Alors, évidemment,
c'est du temps, mais c'est un peu
notre métier, Hydro-Québec. J'aime dire qu'on fait cette année, présentement, là, 450 projets en acceptabilité
sociale, alors ce qui implique aller chercher des permis, travailler avec les communautés.
On en a beaucoup, beaucoup. On
fait ça tous les jours, on a des experts pour faire ça.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député d'Abitibi, 1 min 30 s.
M.
Bourgeois : 1 min 30 s? Ça va me permettre juste de
mettre la table pour la suite des choses. Je vais vous entretenir un peu plus d'un secteur qui me tient particulièrement à coeur aussi, celui du Plan
Nord. Vous êtes un acteur, à
ma connaissance, et j'aimerais que vous me confirmiez... Je pense que vous êtes
le seul acteur qui est présent sur l'ensemble du territoire du Plan Nord par
ses installations et dans différents types de services ou, je pourrais dire, d'applications
de la société d'État dans ses différentes filiales. Est-ce que je me trompe?
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Si vous me permettez, écoutez, on est un joueur extrêmement
actif présentement. Et vous comprenez que
nos grandes installations se situent sur le territoire du Plan Nord,
alors on fait partie du conseil du Plan
Nord. J'ai des gens d'Hydro-Québec qui en font partie, on travaille beaucoup, beaucoup à trouver
des projets. Et, d'ailleurs,
je peux vous dire que, dans les cinq
prochaines années, on a des montants significatifs qui continuent de
s'investir, ne serait-ce que terminer
le projet de la Romaine, continuer des investissements qu'on fait, remplacer des turbines, des
nouvelles lignes de transmission.
Alors,
sans dévoiler ce que je vais dire dans le plan stratégique dans quelques semaines, il y a plusieurs milliards de dollars qui vont s'investir dans les cinq
prochaines années sur le territoire du Plan Nord de la part d'Hydro-Québec,
soit pour renforcer sa présence et augmenter
sa présence ou s'assurer que les actifs qui sont en place, là, qui arrivent à
pérennité soient bien remplacés et...
Le
Président (M. Pagé) : Je vous remercie. C'est ce qui met fin à
notre bloc. Alors, on retourne avec l'opposition officielle, cette
fois-ci pour un bloc de 18 minutes. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Je vais juste, un peu,
poursuivre. Après, je passerai à un autre sujet, là, j'avais besoin de
peut-être une ou deux informations supplémentaires.
Les
propos du ministre en fin de bloc, vous disiez, M. le ministre, qu'il y avait
une incertitude au niveau des prix. Tu sais, quand on parle sur un
horizon de 10, 15 ans, là, je veux dire, tu sais, par rapport au gaz de
schiste, on a vu qu'il y avait eu une
surprise assez extraordinaire, puis vous avez, un peu, tu sais, subi les
contrecoups de ça. Puis ce n'est pas
de votre faute, à un moment donné on s'est retrouvé avec du gaz de schiste en
profusion aux États-Unis. Donc, à ce niveau-là,
tu as des prix qui sont difficilement prévisibles. J'imagine que vous êtes
capables de les prévoir d'une certaine façon, avec une marge d'erreur,
là. Je ne veux pas dire que vous n'êtes pas capables, mais c'est difficile.
Puis
aussi la demande, avec le réchauffement climatique, puis ainsi de suite,
j'imagine que les «peaks» sont moins puissants,
moins longs qu'avant, moins nombreux, j'imagine. Tu sais, quand on parle, là,
que vous êtes obligés d'importer éventuellement, là, à ces moments-là, y
a-tu une variation quelconque là-dedans avec le temps? Tu sais, on parle du réchauffement planétaire, est-ce que vous voyez,
vous, tu sais, des conséquences de ça dans la consommation d'énergie
hydroélectrique?
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel, allez-y.
M.
Martel (Éric) : Hydro-Québec, on a des groupes d'experts qui font des
recherches dans plusieurs secteurs. On
a un projet, qui s'appelle Ouranos, qu'on travaille en collaboration,
d'ailleurs, avec plusieurs universités, qui nous annonce qu'on va avoir probablement beaucoup plus de précipitations dans
le Grand Nord. Alors, ça, on est très heureux de ça parce que ça nous
aide à remplir nos barrages.
On
fait des études météo, j'ai des départements de météorologues qui nous
planifient... Nous, on savait depuis l'été
dernier qu'on aurait un hiver assez doux, là, on voyait ça venir. On peut se
tromper, O.K., comme les météorologues se
trompent à l'occasion, mais on n'était pas très loin. On avait même prévu un
peu pire que ce qui est arrivé, mais... Alors, on ne peut pas être
parfaitement précis, mais on voit ça venir.
Il
y a une tendance lourde cette année, c'est clair. Mais une des choses, un des
grands constats qu'on fait, c'est qu'il
y a beaucoup plus de fluctuations. On vient de passer au travers, les deux
années d'avant, deux hivers records presque en termes de froid, et là on arrive avec un hiver... Hier, je regardais,
mon équipe me présentait la situation
de l'Amérique du Nord,
c'est l'hiver le plus chaud en Amérique
du Nord, tout le continent au
complet, qu'on a eu depuis tous les temps qu'on capture la température. Alors, c'est intéressant de voir ça, mais, en même
temps, ça rend un peu plus difficiles
les modèles à long terme.
Alors,
nous, on fait toujours nos modèles en fonction d'une température
normale, qu'on appelle, mais, évidemment,
il faut qu'on prévoie qu'il peut y avoir des extrémités. Alors, toute cette
modélisation-là est faite et, un peu comme je disais
au député un peu plus tôt, elle est prise en considération dans nos modèles d'évaluation de quantité d'énergie qu'on a
besoin, le développement économique, et tout ça. Alors, c'est une équation assez
complexe, mais c'est comme ça qu'on le fait.
M.
Therrien : L'année
passée, il y avait eu des chaleurs assez importantes
en Amérique du Nord, sauf au Québec, il y avait une bulle bleue, puis là je me disais :
Maudit qu'Hydro-Québec sont forts, hein, ils jouent même sur la
température du Québec. Ah! ce n'était pas vous, ça? O.K.
Alors
donc, là, vous venez de m'apprendre quelque
chose, bien, que plus il va pleuvoir
dans le Nord du Québec, à ce moment-là on peut dire que la capacité de production des barrages va être un petit peu plus élevée, c'est ce que vous venez
de me dire. Et on parle d'une demande sur un horizon de long terme,
mais, comme vous dites, là, tu sais, tu as une tendance, là, puis, à
travers la tendance, tu as des fluctuations, là. Je peux comprendre très bien
ça.
Mais
moi, je vais vous dire, ça m'inquiète. Puis vous allez probablement, là, voir où est-ce que je veux en venir, à un moment donné on parlait du Plan
Nord, là, puis d'une diminution des investissements d'Hydro-Québec, et le bureau du ministre de l'Énergie et
des Ressources naturelles avait dit,
la diminution des projets : «Cette diminution résulte du report de certains projets au-delà de l'horizon
2035...» Est-ce que vous me suivez ou... J'ai peut-être
mal introduit, là, la citation.
M.
Arcand :
C'est correct, ça va.
M. Martel (Éric) : Je vous suis.
M.
Therrien : O.K.
Bien, vous me le dites parce qu'il me semble que je n'ai pas été clair.
Bon. «Cette diminution résulte du report de certains projets hydroélectriques au-delà de l'horizon 2035, notamment en raison du contexte de surplus énergétique.» Donc, quand on lit ça, on se
dit : Bien, possiblement qu'à l'horizon 2035 on voit des surplus
énergétiques. Il y a des spécialistes, entre autres des gens qui
connaissent bien... — je
ne veux pas dire qu'ils connaissent ça plus que vous, là, ce n'est pas ça — entre autres, Mousseau qui disait qu'on aurait des surplus même à partir de 2026, et
ainsi de suite. Mais, tu sais, je ne
veux pas dire que lui, là, il est meilleur que vous, ce n'est pas ça pantoute.
Mais, tu sais, moi, ça me titille un
peu parce que je me dis, par rapport au contrat de
TCE : Combien ça coûte, le prolongement, là, quand vous parlez de prolongement, si on exclut les
amortissements puis l'utilisation des «peakers», qu'on a appelés tantôt, juste
en termes de coûts fixes, entre 2016 et 2036, en excluant toute l'histoire des
«peakers»? Tu dis, mettons : Ça, ça n'existe pas, on n'a pas d'investissement à faire au niveau de ces... on fait juste prolonger, là, combien ça coûte entre 2016 et
2036?
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel... Oui, M. le ministre, allez-y.
M.
Arcand :
Je vais le laisser répondre à la question, mais je tiens juste à vous dire quand
même que, dans le domaine énergétique, les
prévisions, c'est souvent très, très théorique. Je me rappelle très bien avoir
fait... Il y avait eu en 2013, sous le gouvernement du Parti québécois,
la Commission des enjeux énergétiques avec M. Mousseau et M. Lanoue, et là les gens nous avaient
dit : Pourquoi vous faites encore des consultations un an et demi plus
tard?, bon, et on s'est aperçu que
les consultations avaient été nécessaires. Après ça, il y a eu ce qu'on
appelait la COP21, après ça, la rencontre des premiers ministres au mois de
mars pour voir de quelle façon ils allaient travailler sur la réduction des
gaz à effet de serre. Tout ça a fait en sorte que les choses ont changé de
façon très considérable.
Et donc de faire des
prévisions dans le domaine énergétique, on s'est rendu compte, avec le contrat
de TCE, justement, que ce n'est pas toujours
évident de ce côté-là. Alors, ceux qui prétendent que, vous savez, jusqu'en
2026 on n'aura pas besoin d'énergie au Québec, vous savez, c'est très
théorique, encore une fois, parce que je l'ai dit déjà par le passé, il suffit qu'on ait un gros contrat avec
une aluminerie... Parce qu'on fait actuellement, je dirais, des démarches pour
faire venir d'autres... on a une stratégie de l'aluminium, on veut le projet
Alouette 3 éventuellement dans la région de Sept-Îles, on veut d'autres activités économiques, et là ça peut, assez
rapidement, changer de bord, comme on dit. Alors, ça, je pense qu'il
faut bien comprendre que ça, c'est la...
Et
c'est la même chose pour ce qui est du Plan Nord. Dans le cas du Plan Nord, là,
je peux simplement vous dire qu'on a
17 projets actuellement dans lesquels il y a encore certains enjeux au
niveau du financement. Mais, si, demain matin, tous ces projets-là se
mettent à fonctionner avec une économie beaucoup plus forte, je peux vous dire que ça va changer les choses. Si, demain matin, on va
exporter, comme on veut le faire, vers l'Ontario, comme on veut le
faire, vers New York, vers le New
Hampshire, à un moment donné peut-être qu'on va avoir l'effet contraire. Alors,
c'est très difficile d'évaluer.
Et
je me rappelle, encore une fois, que nous avions eu, à un moment donné, avec
certains de ces experts-là, un grand
débat sur la question, je dirais, des exportations vers les États-Unis où les
gens nous disaient : Ce n'est pas payant, exporter vers les États-Unis. Dans le rapport annuel d'Hydro-Québec, je
pense que c'était 13 %, à ce moment-là, le dernier rapport que j'avais vu, qu'on exportait aux
États-Unis pour à peu près 30 % des profits d'Hydro-Québec. Alors, à un
moment donné... Vous savez, dans ce domaine-là, il y a beaucoup,
beaucoup d'enjeux.
Maintenant, sur la
question spécifique de TCE, peut-être, M. Martel, vous pourriez...
• (10 h 10) •
Le Président (M.
Pagé) : Oui, M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Peut-être,
si vous me permettez, M. le
Président, une des choses importantes
aussi à comprendre, c'est que, nos évaluations,
O.K., faites par nos experts, on prévoit que, d'ici 2022-2023,
on aura une demande additionnelle de
puissance d'environ 1 600 mégawatts. Alors, on le sait, ça, qu'elle s'en vient.
Puis, de toute façon, on l'a presque année après année, et elle n'est jamais en bas de la capacité que TCE va être obligée de
nous donner, qui est à peu près entre 500 et 600. Alors, basé là-dessus,
on a dit : L'actif est là, alors on le remet de l'avant.
Si
vous me permettez, M. le député, je n'ai pas toute l'information, là, de décomposer ça en coûts fixes et coûts variables en détail avec moi ce matin, mais je me
suis engagé un peu plus tôt à vous fournir l'information pour la suite
des choses, et ça me fera un grand plaisir
de m'assurer que cette information-là est dans le tableau qu'on vous fournira.
Et
je veux vous réitérer que, les options par
rapport à quoi faire avec la centrale
TCE, il y en a eu plusieurs qui ont
été analysées à Hydro-Québec. D'ailleurs, moi, j'ai fait un autre tour de
roue, comme on dit, avec l'équipe parce que la décision était prise avant mon arrivée, et j'étais très confortable
avec la proposition, la régie l'était, alors... Et on a fait nos devoirs, il y a eu des économistes, des analystes financiers qui ont
regardé ça, on est confortables avec ça. Mais on va vous fournir
l'information pour vous donner le même niveau de confort.
M.
Therrien : Donc, autrement dit, cette question-là, vous
n'êtes pas capable de me donner ça maintenant. Les propos de M. le ministre, je comprends très bien,
vous avez bien exposé, là, les variabilités, là, quant à la demande puis
les différents projets qui pourraient se
greffer à la demande actuellement, j'ai très bien compris ça. Mais ce que je
comprends du propos de M. le
P.D.G., c'est qu'on ne sait pas les coûts fixes entre 2026 et 2036 en excluant
l'histoire des «peakers». C'est ce que je comprends.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M. Martel (Éric) : Je n'ai
pas l'information avec moi ce matin... Je sais que le coût total est
100 millions par année et plus, là, un peu plus.
M.
Therrien :
C'est 100 millions et plus par année? 100 millions et plus par année
de 2026 à 2036?
M. Martel
(Éric) : Non, jusqu'à 2026. Pour le coût de contrat.
M.
Therrien :
O.K. C'est ça. Là, je comprends.
M.
Martel (Éric) : Pour l'autre coût, je vous l'ai dit approximativement,
tous les coûts additionnels pour le mettre en «peaker», tantôt je l'ai mentionné, là, je n'ai pas le tableau vers
moi, mais c'est un autre, à peu près, 500 millions — j'arrondis ici — ce qui
est quand même beaucoup moins cher que d'aller sur les marchés acheter. Alors,
c'est pour ça qu'on a procédé comme ça.
M.
Therrien : O.K. Juste une seconde, M. le ministre, je vais
juste terminer là-dessus, 500 millions pour l'investissement par
rapport aux «peakers», vous dites. C'est ça que vous me dites, là?
M. Martel
(Éric) : Pour être capable de le transformer en «peaker», incluant les
achats de gaz, et tout.
M.
Therrien :
O.K. Donc, les coûts variables sont inclus là-dedans, là, ce n'est pas juste...
M. Martel
(Éric) : Effectivement, oui.
M.
Therrien : Ce n'est pas juste les coûts fixes répartis sur x
nombre d'années, c'est les coûts
fixes et variables. C'est le coût de production.
M.
Martel (Éric) : Non, c'est le coût total, le coût total. Je n'ai pas la séparation entre les deux, mais
c'est tous les coûts ensemble pour
être capable de le transformer en «peaker» additionnel, mais échelonné sur
2036. Et la raison pour laquelle on a
ajouté des années, c'est parce que l'amortissement fait sur 10 ans, ça ne
faisait pas de sens économiquement.
Alors, on l'a prolongé pour être capable que ça soit rentable et que ça coûte
moins cher que de l'acheter à l'extérieur.
M.
Therrien : M. le ministre, je veux juste terminer, je vais
vous... Je sais que vous voulez parler, là, mais c'est parce que j'ai des questions par rapport à ça, là.
Ça veut dire que votre 500 millions, là, réparti sur 20 ans, là — parce que, là, vous avez augmenté de 2026 à 2036 pour élargir l'amortissement,
votre paiement d'amortissement — ce n'est pas les coûts variables,
vous n'avez pas à amortir les coûts variables, vous avez juste à amortir les
coûts fixes.
M. Martel
(Éric) : Absolument.
M.
Therrien :
Donc, ça veut dire que c'est un ajout au 1 milliard initial.
M. Martel
(Éric) : C'est ça.
M.
Therrien : C'est combien par année qu'on paie de 2016 à 2026
pour l'amortissement, afin d'ajuster l'usine aux «peakers»?
M.
Martel (Éric) : Ça varie d'année en année, là, mais, je vous disais,
on est près de 500 millions de dollars pour ça. Alors, vous avez 1 milliard qui est payé jusqu'en 2026 pour les
contrats, vous avez un autre 500 millions, à peu près, O.K., qui est... En fait, le chiffre que j'ai
devant moi, c'est 443 millions, qui nous permet d'aller en «peaker».
Alors, si vous faites le total des
deux, ça nous coûte 1,5 milliard pour ce «peaker» là. Si on va sur les
marchés acheter la même énergie qu'on
a de besoin, on paierait à peu près 1 milliard. O.K.? Alors, au lieu de
nous coûter 2 milliards au total, ça va nous coûter
1,5. C'est ça, la mathématique qu'on a faite. Alors, nous, on dit : Si on
le fait de cette façon-là, on économise 500 millions de dollars. Et là je vous donne des figures approximatives,
qui seront confirmées dans le tableau plus en détail.
M.
Therrien : O.K.
C'est parce que je n'ose pas aller trop loin parce que
vous me dites que vous n'avez pas tous les chiffres, mais là ça veut
dire que tu as 1 milliard de 2016 à 2026, tes «peakers» à 500 millions,
des coûts fixes et variables. Vous
dites : Si jamais j'utilise cette énergie-là, j'épargne 500 millions. Mais vous avez des coûts fixes, entre 2026 puis 2036, qui se
rajoutent à ce 500 millions là, tu sais, si vous laissez rouler l'entreprise...
M. Martel
(Éric) : ...dans le coût que je vous ai donné, là...
M.
Therrien : Ah! là,
ça veut dire que vous êtes capable de me répondre à l'idée que de, 2026 à 2036,
ça se trouve à être 500 millions, mais il n'est pas réparti sur
2026 à 2036, mais de 2016 à 2036. C'est ce que je comprends.
M. Martel (Éric) : Le 500 millions
est réparti de 2018 — quand
on la met en service — jusqu'à
2036.
M.
Therrien :
2018 à... Il n'y a pas d'autres coûts entre 2026 puis 2036?
M. Martel (Éric) : Non, à part les
coûts de contrat du 1 milliard qu'on avait déjà.
M.
Therrien : Oui, mais il n'y a pas de coûts de
contrat supplémentaires comme on paie 100 millions par année
entre 2026 puis 2036?
M. Martel
(Éric) : Non. Alors, le coût
total, c'est 1,5 milliard au complet, incluant la partie qui allait jusqu'en 2026 plus la nouvelle partie qui
va de 2017 à 2036.
Le Président (M. Pagé) : Il
vous reste quatre minutes, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Déjà?
Le Président (M. Pagé) :
4 min 30 s.
M.
Therrien : Là, on a
avancé, là, mais j'espère avoir...
Une voix : ...
M.
Therrien : Pardon?
M. Martel (Éric) : Vous confirmez
que c'est une bonne décision?
M.
Therrien : Non, je ne confirme rien parce que
je n'ai pas... Non, non, bien non, je ne peux pas... Non, non, attention, je ne veux pas dire... Non, non, je ne
veux pas dire que vous êtes incompétents, ce n'est pas ça. Non, non, non,
ce n'est pas ça. C'est que moi, je n'ai pas l'information par rapport au coût au kilowattheure, qu'est-ce qu'on peut faire en contrepartie,
puis ainsi de suite. Ça fait que moi, je suis bien trop modeste pour vous dire
que vous faites un mauvais ou un bon
«move». J'aurai ça quand j'aurai les informations par rapport aux kilowattheures, ce que vous importez, comment ça coûte, puis, si vous aviez de l'éolienne,
comment ça coûterait, puis ainsi de suite, puis l'augmentation de l'offre, puis
la baisse de la demande, est-ce qu'on va, justement, utiliser le 500 millions avec un modèle
de prévision. Bien là, à ce moment-là,
je pourrai commenter. Mais est-ce que j'ai les compétences pour faire ça? Je ne le sais
pas, mais là c'est sûr qu'en partant je manque d'information.
Voyez-vous,
je ne suis pas là pour vous chicaner, là, je suis là pour apprendre. Je suis
comme les Russes en 1972, oui. On
voit qu'il y a des gens qui ont plus que 50 ans ici, c'est
ça que ça veut dire, parce que ma recherchiste, elle n'a rien compris.
Alors, O.K., il me reste...
Le Président (M. Pagé) :
3 min 30 s.
M.
Therrien :
O.K. Bien, écoutez, je vais juste parler de la contribution du Plan Nord. Vous
avez mis 50 millions dans la contribution du Plan Nord depuis 2011,
c'est 10 millions par année. Cette année, le ministre des Finances a demandé 15 millions, une augmentation de
50 %. Bon, tu sais, je veux dire, quand on parle de milliards, là, tu dis
50 %, 5 millions, ce n'est
pas si pire que ça, mais je veux savoir, moi, là, qu'est-ce qui justifie cette
augmentation-là puis comment vous avez réagi par rapport à cette
demande-là. Vous vouliez parler, M. le ministre, je pense, hein? Ça va?
M. Martel (Éric) : Pourquoi ils ont
donné le 15 millions, c'est ça que vous voulez savoir?
M.
Therrien : Oui.
M.
Arcand : Oui. Bien, écoutez,
je pense que, d'abord et avant tout, il y a des besoins très importants dans le
cadre du Plan Nord. Et un des besoins
les plus importants, c'était le fameux débat sur la question de la route de la
Baie-James, hein? La route de la
Baie-James avait besoin et a besoin, dans les années futures, d'avoir un
meilleur entretien, elle doit être
refaite. On parle, sur un horizon quand même à long terme, d'au-delà de
200 millions de dollars et, donc, on travaille à des formules dans lesquelles il y aurait
l'utilisateur-payeur qui serait impliqué. Il y a des entreprises qui sont là,
il y a la nation crie avec qui on
doit avoir des discussions, il y a Hydro-Québec qui a une responsabilité, etc.
Donc, je pense que ça, ça justifiait
quand même cette discussion-là qu'on a eue avec Hydro-Québec pour augmenter la
contribution d'Hydro-Québec.
Maintenant, pour répondre à votre question
également sur ce qu'on veut faire dans le cas du Plan Nord, ce qu'Hydro-Québec... moi, j'ai un tableau ici qui
dit essentiellement que, dans les projets, il y a évidemment la Romaine,
il y a Manic-3 pour une réfection, il y a
également Manic-2, Robert-Bourassa, La Grande-3, La Grande-4. Il y a
plusieurs projets de ce type-là dans le cadre du Plan Nord, et donc je
pense que... Quand M. Martel disait jusqu'à quel point Hydro-Québec va jouer un rôle déterminant dans
l'avenir, je pense que c'est clair qu'Hydro-Québec est un joueur majeur
qui fait travailler beaucoup de monde à l'intérieur du Plan Nord.
• (10 h 20) •
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Sanguinet, une minute.
M.
Therrien :
Oui. C'est juste pour savoir, les tableaux que vous avez, là, ce que vous
m'avez décrit, on l'a-tu à quelque
part? On pourrait-u avoir ça? Est-ce qu'on pourrait avoir ça, M. le
ministre? Ça pourrait être intéressant qu'on... Tu sais, la liste des projets que vous m'avez cités,
là.
M.
Arcand : Oui, oui,
on va vous le donner.
M.
Therrien : Oui. Si ça ne vous dérange pas, j'apprécierais de
l'avoir. Mais pourquoi 5 millions? Sur quoi vous vous êtes basés pour
déterminer ce...
M.
Arcand : C'est de
la négociation, c'est de la négociation.
M.
Therrien : O.K. Il y en
a un des deux qui s'est fait avoir, autrement dit. Là, il faut que je devine c'est lequel. C'est ça?
M.
Arcand : C'est de
la négociation, purement et simplement.
M. Martel (Éric) : Mais est-ce que
je pourrais...
Le Président (M. Pagé) : Oui.
Il vous reste 20 secondes.
M.
Therrien : Vous
pouvez le laisser parler.
M. Martel
(Éric) : Écoutez,
je pense qu'Hydro-Québec, on ne se fait jamais avoir quand on parle du
Nord parce que
c'est notre territoire avec les gens qui l'habitent déjà, on
est très présents un peu partout. On construit la Romaine présentement, qui va amener beaucoup d'énergie aux Québécois. On a des investissements majeurs qu'on fait encore pour la réfection de nos actifs.
Alors, la route, et tout ça, on doit réinvestir pour remettre à jour certains
actifs.
Le
Président (M. Pagé) :
Alors, je vous remercie. C'est ce qui met fin à ce second bloc avec l'opposition officielle. On retourne avec la partie gouvernementale
pour un autre bloc de 20 minutes avec M. le député de...
M. Giguère : Saint-Maurice, M. le
Président.
Le Président (M. Pagé) : Saint-Maurice.
Allez-y, M. le député de Saint-Maurice.
M.
Giguère : Donc, je voudrais
vous saluer en passant, saluer notre ministre, saluer mes collègues, les collègues de
l'opposition, en
particulier mon collègue
de Sanguinet, pour ne pas qu'il se sente oublié cette fois-là,
donc, M. Martel et toute votre équipe.
Moi, je viens
du comté de Saint-Maurice, donc j'ai dans mon comté la ville de Shawinigan.
Donc, j'aimerais ça faire un petit peu d'histoire pour vous mettre un
petit peu dans le contexte, là, vous
rappeler que, dans le début d'Hydro-Québec, une
des premières entreprises, c'est la Shawinigan Water & Power, qui a
été créée en 1898, donc, qui a eu les droits sur l'exploitation sur la
rivière Saint-Maurice. Il y a un premier barrage hydroélectrique qui a été mis
en chantier, donc la Shawinigan-1, qui a été
érigé en 1901. Après, il y a eu la Shawinigan-2 au début du siècle. La
particularité de la Shawinigan-2,
elle est encore en fonction aujourd'hui avec les mêmes turbines, donc la technologie était quand même, là,
bonne et efficace. Et puis, après ça, il
y a eu d'autres barrages qui ont été
faits, là, sur la rivière Saint-Maurice. Donc, aujourd'hui, on parle de 11 barrages sur la rivière.
Donc, ça amène quand même des contraintes, mais on vit avec présentement.
En 1903, la Shawinigan Water & Power a fait
de quoi quand même d'assez grand, a amené l'électricité à Montréal,
entre autres avec une ligne électrique qui a été construite
avec un transport de 50 kilovolts. Aujourd'hui, on en rit, mais en 1903 c'était toute une chose,
c'était une tension record sur cette ligne-là. Puis c'était sur des poteaux
de bois sur une longueur de 120 kilomètres,
donc c'était quand même tout un exploit. Qu'est-ce que ça a fait, ça,
cette énergie verte là dans la
Mauricie? Ça a amené l'industrie lourde, qu'on appelle, les moulins à papier entre autres, l'aluminium, les
produits chimiques. La majorité de ces entreprises-là, aujourd'hui, elles ont fermé. Il nous reste quand même
l'aluminium, qui fonctionne quand
même très bien.
En 1962-1963,
il y a un dénommé M. René
Lévesque avec le Parti libéral qui ont nationalisé l'électricité au Québec. Et un des gros blocs de cette transaction-là — on
se recule quand même en 1962-1963 — ça avait coûté en tout 604 millions de dollars, puis pour plusieurs
entreprises au Québec qu'ils ont nationalisées. Mais juste la Shawinigan Power,
c'était 395 millions. Donc, on voit l'importance, qu'est-ce c'est qu'ils
produisaient dans ce temps-là.
Et, puis à partir de là, bien, Hydro-Québec est née, ça a donné un bon souffle. Puis, après
ça, vous avez quand même
continué à créer de la recherche. Parce qu'il faut le dire, ça, puis je pense
qu'on n'en parle pas beaucoup, Hydro-Québec,
là, est la seule entreprise en électricité en Amérique du Nord qui possède un
centre de recherche d'importance et
puis qu'on appelle l'IREQ, qui y consacre à peu près 100 millions par
année de budget. Ça fait à peu près 40 ans,
là, que ça a été mis au monde, l'IREQ. Et, à partir de l'IREQ, il y a eu le
Laboratoire des technologies de l'énergie, à Shawinigan, voilà 25 ans, qui a été, là, mis en place. Puis le
LTE, qu'on appelle par chez nous communément, il y a une soixantaine d'emplois, et
ces emplois-là, en région, exemple, pour la Mauricie et Shawinigan, c'est des
emplois bien rémunérés et qui ont un impact sur le terrain.
Puis
il faut comprendre aussi que le LTE, il existe, c'est ça, depuis 25 ans,
mais pourtant on n'en entend pas parler, c'est discret. Mais ils sont efficaces. Eux, ils travaillent beaucoup à
améliorer la performance énergétique des bâtiments résidentiels,
commerciaux, institutionnels. Les travaux de recherche de LTE sont axés sur le
consommateur. J'ai aimé, tantôt, quand vous avez dit : Le
consommateur, on le met en avant, il faut que ça lui coûte le moins cher. Donc,
on a le LTE qui travaille, justement,
à ce que le consommateur ait des produits qui coûtent le moins cher possible.
Ils font quand même une
centaine de recherches, de projets par année, et puis dans des secteurs
variés : efficacité énergétique, utilisation
optimale de l'énergie, les énergies
renouvelables, électrification des transports terrestres, toutes des choses
qu'on entend parler aujourd'hui, qu'il se fait beaucoup de recherche
chez nous.
Moi, j'aimerais ça
savoir c'est quoi, votre vision pour le LTE à moyen puis à long terme,
M. Martel.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Bien, merci, M. le Président. Merci de me donner l'occasion de parler de recherche et développement à Hydro-Québec. D'abord, vous avez absolument raison, on
dépense environ 1 % de notre chiffre d'affaires, donc
environ 130 millions, en recherche
et développement année après année. Il y a
quelques semaines, j'étais à Washington devant l'Edison Electrical Institute, et les gens nous envient de ça parce qu'il y a très peu d'utilités qui font ça.
Et les gens reconnaissent que c'est
ce qui a mis un peu Hydro-Québec à l'avant-plan sur la scène internationale
parce qu'on est vus comme une
référence en transmission d'électricité, et ça a été beaucoup le résultat de
nos recherches et développements qu'on a effectués à l'IREQ et aussi à
Shawinigan, à LTE, comme on dit aussi chez nous.
Aussi,
ce que je dois dire, c'est que l'efficacité énergétique est au centre de ce
qu'on est en train de faire avec la politique
énergétique, mais aussi avec le plan stratégique d'Hydro-Québec. Hydro-Québec a
toujours été très active en efficacité
énergétique, et souvent ça a été le fruit des résultats des recherches que LTE
a faites. Plus, on a un groupe qui s'occupe
de l'administrer. À titre d'exemple, depuis 2003 aller jusqu'à l'an dernier, on
a sauvé huit térawattheures au Québec
en économies d'énergie. Et on parle beaucoup des tarifs, et tout ça, hein, mais
l'énergie la moins dispendieuse, c'est celle qu'on n'a pas de besoin. Alors, on est capable, à ce moment-là...
Huit térawattheures, là, c'est l'équivalent de la Romaine. Alors, si on n'avait pas fait ces économies-là,
on aurait probablement un autre projet quelque part, soit plusieurs
autres projets pour aller chercher huit térawattheures d'énergie.
Alors,
c'est au coeur de notre stratégie dans les prochaines années de sauver de
l'énergie, de sauver de la puissance, et
on va garder beaucoup, beaucoup d'efforts à faire ça, travailler en collaboration avec le nouveau bureau qui va être créé, là, sur l'efficacité
énergétique et, de façon plus globale, sur les autres formes d'énergie aussi.
Mais Hydro-Québec, on est déjà
très équipés pour travailler avec ça. Et, d'ailleurs, le centre de recherche
qui est à Shawinigan, on a des gens extrêmement capables là-bas avec qui on va continuer de
travailler, puis développer, puis pousser cette recherche-là un peu plus loin.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député de Saint-Maurice.
M.
Giguère : Donc, vous
corroborez toute l'expertise qui est là, tout le besoin, tout... Donc, ma
question va être un petit peu plus directe. Vous avez parlé de la vision, vous avez
parlé du nouveau bureau, vous avez parlé que vous avez l'expertise dans la grosse boîte, mais spécifiquement LTE, Shawinigan, est-ce qu'on garde le même budget? Est-ce qu'on
va investir? Est-ce qu'on va garder le même
nombre d'emplois dans le futur? C'est ça qu'on veut savoir. Je ne peux pas
être plus direct que ça, monsieur.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Alors, M. le Président, si vous me permettez, LTE, ce que je peux vous rassurer, fait partie
des plans d'Hydro-Québec, et on n'a
aucune intention de le réduire, de le diminuer. Ce qui se fait là-bas est extrêmement important pour Hydro-Québec, mais pour les clients d'Hydro-Québec et pour notre futur. Alors, on continue de maintenir,
là, il n'y a pas aucun plan derrière pour
réduire ou minimiser. Au contraire, on aimerait peut-être même amener d'autres
éléments de recherche là-bas. Mais présentement on est très, très satisfaits
avec l'équipe qui est en place.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député de Saint-Maurice.
• (10 h 30) •
M. Giguère :
Oui, parce qu'il y a aussi un autre centre de recherche qui est né à partir du
LTE, le CNETE, à Shawinigan, qui travaille...
C'est parti du LTE, mais ils travaillent beaucoup ensemble. Donc, ce
centre de recherche là aussi va être agrandi. Surtout, côté fédéral, ça,
ils le vivent. C'est important. C'est pour ça que le LTE est important à Shawinigan, c'est parce qu'il y a une retombée économique dans toute la région de la Mauricie.
Et puis, tantôt, vous avez parlé...
Je suis content, un, que vous êtes quand même clair et net, de dire : Il
n'y a pas de coupures, mais même on regarde peut-être, si c'est
possible, d'en faire un petit peu plus.
Je
vais finir un petit peu avec les coupures qu'il y a eu dans les postes des
employés d'Hydro-Québec. Vous avez dit
que vous avez fait au prorata de la population, que ce soit à Montréal ou dans
les régions, mais il faut être conscient que, dans une région, peu importe la région du Québec, quand on perd un
emploi, un emploi bien rémunéré, il y a un impact économique, un impact sur le terrain important,
beaucoup plus important... je ne veux pas dénigrer, mais beaucoup plus
important qu'à Montréal.
Donc,
je pense que ça n'a pas été pris en considération, ces impacts-là. Puis c'est
pour ça, des fois, qu'en région, quand
on voit Hydro-Québec avec des pertes d'emploi, on est un petit peu agressifs.
Et puis surtout, nous, en Mauricie, avec,
comme je l'ai expliqué tantôt, les 11 barrages, on a une belle rivière, ça
nous amène quand même des contraintes. Et puis les redevances, entre
guillemets, de ces barrages-là, bien, c'est les emplois, présentement, que nous
avons en Mauricie. Donc, c'est pour ça que
c'est très important, chaque emploi est important, qu'il faut les garder et
puis que la population a un regard peut-être un petit peu plus critique
envers Hydro-Québec.
Puis je crois
que c'est bien aussi parce que, dans leur cour arrière, ils ont des barrages,
ils ne peuvent pas utiliser la rivière
d'un bout à l'autre. Ils peuvent l'utiliser, là, de Shawinigan, secteur
Grand-Mère, jusqu'à La Tuque, avec la collaboration, que je dois
dire aussi, d'Hydro-Québec, qui régularise la hauteur de l'eau. Ça, c'est une
belle entente qu'il y a eu, puis ça a été difficile
à négocier, ça a été difficile à appliquer. Oui, je vous vois avec le sourire,
je pense que ça a été... Mais je peux
vous dire que les gens de toute la Mauricie et du Québec apprécient parce que
c'est une des plus belles routes navigables au Québec, là, de Grand-Mère
à La Tuque.
Donc, on
espère que ce travail, en collaboration avec Hydro-Québec, va continuer. Mais,
les emplois, je pense que j'aimerais ça vous entendre parler un petit
peu des emplois en région.
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel.
M. Martel (Éric) : M. le Président,
écoutez... D'ailleurs, je peux vous dire qu'on a beaucoup apprécié la collaboration sur ce que vous évoquiez, là, tu
sais, la solution sur la navigabilité de la rivière, et tout ça. On a bien
travaillé avec le milieu, puis Hydro-Québec se fait toujours un devoir
de travailler avec le milieu le plus possible.
Par rapport
aux emplois, j'expliquais un peu plus tôt ce matin qu'on avait
23 000 employés en 2010 puis qu'on en a maintenant 19 794 à la fin de l'année, ce qui est le plus bas
niveau d'effectif chez Hydro depuis 1986. Ce qui veut dire que, depuis 2010, on a réduit de 14,3 %.
En Mauricie, on avait précisément, à la fin de 2010, 1 001 employés,
on en a maintenant 973. Alors, on a baissé de 27, 2,7 %, si ça peut
vous rassurer.
Mais c'est
clair que... écoutez, je suis né en région, j'ai grandi à Québec, quand même,
et je connais assez bien les régions
au Québec, et je me suis fait un devoir, depuis mon arrivée, d'aller les
visiter presque toutes. Je n'ai pas terminé ma tournée, même si j'ai rencontré 7 000 employés face à face
jusqu'à maintenant. Mais les régions sont au coeur de notre stratégie,
et on comprend l'importance qu'elles ont.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Saint-Maurice, je sais qu'il y a votre collègue député de Papineau
également...
M.
Iracà : Oui. Alors, merci,
M. le Président. Je salue le ministre et M. le P.D.G., votre équipe
d'Hydro-Québec. Je dois vous dire que
j'ai eu la chance, M. le Président, d'aller visiter la Baie-James l'année
passée, notamment à Radisson, avec
mon collègue Jean Boucher, qui était très fier de nous présenter les gens
là-bas. J'ai eu la chance de visiter un barrage hydroélectrique. J'en avais visité un il y a plus de 25 ans,
j'étais très, très jeune et j'ai pu constater une grande différence dans
le développement de ce qui s'est passé dans le Nord par rapport à ce qui existe
aujourd'hui. C'est quand même incroyable,
puis ça, je pense qu'il faut prendre le temps de le dire, qu'on a fait des
bonds, des gains considérables en lien avec le Plan Nord, en lien avec
les barrages hydroélectriques. Il y a quelque chose d'exceptionnel là, puis
nous, on a tendance, je pense, M. le Président, à le prendre pour acquis.
Parce que
l'année passée, quand j'y suis allé, j'accompagnais des sénateurs français qui
exploraient la possibilité d'investir
dans le Plan Nord. Alors, c'était une visite organisée dans le cadre de
l'Assemblée nationale, mais avec des perspectives
d'investissement pour le Plan Nord d'étrangers, donc... Et je peux vous dire
que leur réaction a été quand même
assez... ils étaient très impressionnés de voir l'ampleur de ce qu'on avait
comme infrastructures, puis ce qu'on est capables de faire et de produire en termes d'électricité au Nord, et les
emplois qu'on pouvait créer dans un endroit, il faut le dire, qui n'est peut-être pas les plus chauds
au monde en termes de température, mais qu'il y avait quand même une bonne collégialité avec les employés d'Hydro-Québec
là-bas. C'était bien organisé, les gens travaillent bien, travaillent fort, puis je pense que c'est important de le
dire. Alors, je tenais à le dire ici, en commission, puis je salue tous les
employés d'Hydro-Québec au Nord qui
nous écoutent peut-être aujourd'hui dans leur journée de congé. Je pense qu'ils
travaillent six jours-semaine, mais toujours...
On a annoncé, nous, le Plan Nord, le premier
ministre l'a annoncé sous trois axes importants : l'axe social, environnemental et développement économique.
Alors, un peu comme mon collègue, moi, je vais plus axer mon intervention
sur le développement économique. De 2007 à
2012, les investissements privés québécois dans le Nord ont plus que triplé
malgré que ça n'allait pas très bien au
niveau économique au niveau mondial. Et là ça va un peu mieux maintenant, puis,
au cours de la même période, dans cette
période-là, ça avait augmenté de 15 % dans l'ensemble du Québec versus un
plus gros pourcentage au Nord. Puis,
encore aujourd'hui, on va atteindre des niveaux quand même historiques, élevés
en termes d'investissements, de
2 milliards de dollars, même si la reprise économique n'est peut-être pas
toujours au rendez-vous au niveau mondial ces temps-ci.
Donc, à mon
sens, le Plan Nord correspond, M. le ministre, à un élément incontournable pour
la reprise économique au Québec, et
je vais vous donner un exemple. Moi, chez nous, en Outaouais, on a une
compagnie qui fabrique des caissons pour une mine pour le Nord. Je sais
qu'Hydro-Québec contribue à plusieurs emplois, mais, dans un sens plus large, là — puis je comprends que mon collègue a parlé
pour la Mauricie — au
niveau de l'emploi, quelle est la perspective d'Hydro-Québec au niveau de la création d'emplois? C'est important pour
les régions. On est un gouvernement qui se préoccupe beaucoup, mais beaucoup des régions. Je pense qu'il est
important, en lien avec Hydro-Québec, d'avoir un plan, un petit plan de match au niveau de la
création d'emplois. Je pense qu'on a été au rendez-vous plusieurs années.
Est-ce qu'il y a des perspectives, M. le ministre, à l'égard de ça?
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Bien, d'abord, ce que
je peux vous dire par rapport à ça, c'est que... Je pense que M. Martel, tout
à l'heure, a donné les chiffres, là, qui sont quand même assez impressionnants.
Je vais vous donner deux exemples. D'abord,
le barrage de La Romaine, qui est le plus gros chantier au Canada, dans un
premier temps. Ensuite de ça, bien, évidemment,
même si ce n'est pas théoriquement dans le Plan Nord, juste la ligne
Chamouchouane—Bout-de-l'Île,
c'est quand même un investissement de
1,1 milliard. Hydro-Québec, je l'ai mentionné tout à l'heure, a des plans
de réfection de certaines de ses
centrales, que ce soit à la Manic ou que ce soit à Radisson. Donc, il y a
beaucoup de choses qui se passent au niveau du Plan Nord.
Ensuite de
ça, au niveau du plan stratégique d'Hydro-Québec, ce qu'on va leur demander,
c'est évidemment de travailler à
trouver des énergies renouvelables le plus possible dans les régions où
l'électricité ne se rend pas. Donc, ça implique...
Dans le cas de Salluit, il y a une mine qui s'appelle Raglan, il y a une
éolienne qui a été bâtie de ce côté-là. Donc, il y a beaucoup d'efforts
qui sont faits pour, justement, travailler à cette relance du Plan Nord.
Et moi, j'ai
eu l'occasion d'aller cet été, encore une fois, à la présentation de cette
nouvelle usine d'or qui existe actuellement,
qui est un projet, quand même, de près de 2 milliards de dollars et qui,
je pense, est un projet absolument formidable.
Et je pense qu'on pourrait multiplier... Même si ce n'est, théoriquement, pas
dans la région du Plan Nord, il y a eu un projet... À un moment donné,
on était à 48,6 en termes de parallèles, là, le Plan Nord commence au 49e, et il y a beaucoup de projets, entre autres, en
Abitibi, il y en a également au Lac-Saint-Jean. À Baie-Comeau, il y a Mason
Graphite qui s'en vient. Il y a quand même beaucoup d'activité dans le cadre du
Plan Nord.
Et, si je faisais une perspective encore plus
lointaine, vous savez qu'on a un endroit qui s'appelle la fosse du Labrador. Si, demain matin, on avait des
entreprises intéressées et qu'il y avait vraiment un rebondissement sur le plan
minier, je pense qu'il y aurait certainement
des possibilités d'offrir de l'énergie propre, de l'énergie renouvelable dans
ces secteurs-là. Mais, encore une fois, ça
prend la clientèle, ça prend les projets, on ne peut pas le faire si on n'a pas
les clients au bout. Mais il y a quand même des choses qui sont en cours, et
les projets sont là. Il suffit qu'à un moment donné qu'on voie que
l'économie reparte, là, pour faire ça.
• (10 h 40) •
Alors, ça, ce
sont les éléments, je dirais, qui sont très importants dans le cadre du Plan
Nord. Puis moi, je reviens toujours sur
une des choses qui m'ont toujours impressionné, quand on a fait toute la
réfection du port de Sept-Îles, on a quand même... le fédéral et le
Québec ont investi des sommes d'argent importantes dans ce port-là. Et
quelqu'un me faisait la remarque, si, demain
matin, ce port opérait à pas mal grande capacité, on se retrouverait avec un volume d'affaires à peu près
équivalent au port de Vancouver, ce qui n'est pas rien, là. De dire que Sept-Îles
pourrait avoir un volume d'affaires équivalent au port de Vancouver, je
pense que ça démontre jusqu'à quel point il y a des possibilités, des possibilités
intéressantes pour l'avenir.
Alors, vous
savez, très souvent, lorsqu'on a des projets qui réussissent, on en parle un peu
moins que les projets dans lesquels il y a
eu de la difficulté. Mais moi, je peux vous dire que nous venons
d'investir, dans le cadre du Plan
Nord également, un montant d'argent très important, près d'une
centaine de millions de dollars, pour acheter les terrains d'une minière qui s'appelle Cliffs et qui va favoriser,
au cours des prochaines années, là, l'accès au port de Sept-Îles
à des tarifs qui, j'en suis certain,
seront compétitifs avec le reste du monde. Et ça, c'est un autre élément qui va
être extrêmement positif dans
le cadre du Plan Nord. Alors, je pense qu'il y en a, des projets, il y a des
efforts qui sont faits par le gouvernement à
ce niveau-là.
Le
Président (M. Pagé) :
C'est ce qui met fin à notre bloc. Alors, on va aller avec la deuxième
opposition pour un autre bloc de 20 minutes.
Mme Soucy : Merci, M. le Président.
On va parler des aérodromes d'Hydro-Québec. En fait, Hydro-Québec possède cinq
aérodromes dans le Nord québécois. Avant juin 2014, les pistes d'atterrissage
étaient disponibles à nos entreprises d'exploration minière à un tarif qui
était raisonnable puis qui était d'une grande utilité aussi parce que ça diminuait leurs coûts de transport. Depuis juin
2014, Hydro-Québec a mis un arrêt à ça, puis maintenant elle exige une
assurance responsabilité de la part des entrepreneurs qui est totalement
démesurée pour le risque qu'il y a, qui coûte les yeux de la tête et puis qui pénalise les
entrepreneurs. Bon, on a demandé, par la loi à l'accès à l'information, le
contrat, j'ai obtenu le contrat.
Malheureusement, l'information dont j'avais besoin, bien, est caviardée. Alors,
je n'ai pas le montant qu'Hydro-Québec demande d'assurance.
Alors,
Hydro-Québec barre la route à nos entreprises, à nos PME québécoises. Les
contrecoups de ça, c'est simple, hein,
ils pénalisent les entreprises, les PME québécoises, au profit des
multinationales, qui, elles, ont les moyens de se payer la prime d'assurance qu'Hydro exige. Alors,
on s'entend que, pour notre économie, ce n'est pas tellement bon. Il faut
aussi rappeler que c'est quand même les
Québécois qui ont payé ce 37 millions pour la construction de ces
aérodromes-là.
Alors, on
voit les contrecoups aussi par la loi à l'accès à l'information, la chute de
l'achalandage, parce qu'on voit ici, Nemiscau, une baisse de 60,8 %. Le poste montagnais, bien, on s'entend
qu'on ne va pas là en autobus, là, hein, pas le choix, il n'y a pas de
route, alors une baisse de 41 % de l'achalandage.
Alors, la
question pour M. le P.D.G. d'Hydro, alors, c'est : Quel est le montant de
l'assurance que vous exigez à nos
entreprises pour avoir accès aux pistes d'atterrissage... qui, selon moi, n'a
pas beaucoup de risque, là, hein? Si ça crashe, on s'entend qu'il n'y a pas... À part de
l'avion, il n'y a pas grand-chose qui va être détruit sur une piste
d'atterrissage en plein milieu de nulle part.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Si vous permettez, M. le Président... Alors, merci de
me donner l'opportunité d'en parler parce que c'est un dossier qui nous préoccupe à Hydro-Québec, et on est en
train d'essayer de trouver des solutions. Je n'ai, malheureusement, pas le chiffre avec moi ce matin,
là, mais on pourra vous le faire parvenir. Je peux m'engager à ça, je
n'ai aucun problème à le divulguer.
Le
défi qu'on avait, O.K., c'est que... Au contraire, tantôt, je l'ai dit, là, si
on peut stimuler puis aider les entrepreneurs
et le développement, on va tout faire. On avait un problème au niveau de notre
responsabilité, O.K., parce qu'on
n'est pas, Hydro-Québec, un opérateur d'aéroport, O.K., on n'a pas ce métier-là
en nous. Et devenir un aéroport, là,
qui va être utilisé commercialement ou par d'autres personnes, ça a toutes
sortes d'autres implications en termes de ce qui doit être fait, ce qui
doit être investi et comment on doit le gérer.
Alors,
on avait un défi avec ça. Alors, ce qu'on est en train de travailler
présentement, c'est qu'on travaille avec la Société du Plan Nord pour leur transférer nos actifs, O.K., et qu'on
donne en charge ça à des gens qui sont... c'est leur métier de faire ça. Nous, Hydro-Québec, on n'est
pas dans ça, et le risque qu'on avait, c'est que, oui, un accident peut arriver, mais imaginez-vous Hydro-Québec,
l'opérateur, un accident à son aéroport, on s'expose à des poursuites et à
toutes sortes de problèmes. Alors, on
ne se sentait pas confortables avec ça du tout, du tout chez nous, mais,
croyez-moi, on est en train de
trouver une solution. Alors, on travaille très activement présentement avec les
gens de la Société du Plan Nord. Dans le fond, l'intention, ça serait de
leur transférer les actifs et qu'on ait ces aéroports-là accessibles à tous
ceux qui voudront les utiliser.
Mme
Soucy : Vous dites que vous
n'êtes pas des opérateurs, j'en conviens, mais vous venez de m'apprendre une
chose, par exemple, c'est que SEBJ
est un opérateur d'aéroport parce que SEBJ, eux autres, permettent l'utilisation, alors qu'Hydro-Québec ne le permet pas. Alors, je ne vois pas c'est
quoi, la différence, là. Ça ne tient pas, l'argument ne tient pas vraiment,
je trouve.
M. Martel
(Éric) : Alors, si je peux préciser, M. le Président...
Le Président (M.
Pagé) : Allez-y, M. Martel.
M.
Martel (Éric) : ...ce n'est pas la SEBJ qui opère l'aéroport — parce que ça, c'est nous — c'est la SDBJ qui en est l'opérateur. Et ça, ce n'est pas
Hydro-Québec, non, si ça répond à votre question. C'est pour ça qu'il n'y avait
pas de problème avec celle-là.
Mme
Soucy : Mais la demande se fait à la SEBJ. Quand ils veulent
l'utiliser, c'est à la SEBJ qu'ils font la demande.
M. Martel
(Éric) : ...a la responsabilité, ni qui l'opère.
Mme
Soucy : O.K. Alors, pouvez-vous juste me dire qu'est-ce que... Parce
que, tu sais, je me rappelle très, très bien, lorsque vous avez fait votre point de presse quand vous avez été
nommé P.D.G., il y a une chose dont on se réjouissait, c'est que vous avez mis l'accent sur la
transparence, hein? C'est quoi, la raison, là, pourquoi qu'Hydro-Québec cache?
On m'a refusé à deux reprises de me donner le
montant qu'ils exigeaient aux entreprises. C'est quoi, les raisons?
Pouvez-vous me dire c'est quoi, les raisons qui justifient de cacher ce
montant-là?
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Merci. Merci, M. le Président. Alors, écoutez, vous
avez absolument raison, le premier jour, quand le ministre Arcand a annoncé ma nomination, c'était le 3 juin
dernier, j'ai, tout de suite, voulu parler de la transparence parce que,
pour moi, c'est quelque chose... et c'est très naturel pour moi d'être
transparent.
Hydro-Québec
n'a rien à cacher. O.K.? Alors, on a fait des choses depuis le début... Je me
souviens, on avait des demandes pour
publier des sondages, on a mis les sondages rapidement disponibles sur notre
site Internet, le plus vite possible.
On a publié dernièrement — chose qui n'avait jamais été faite — une conclusion d'un rapport interne. Il y
avait des informations, d'ailleurs,
qui étaient demandées par la CAQ l'an dernier sur les véhicules blindés. Le
lendemain, on a donné l'information sur quel prix on les avait vendus,
quel prix on les avait achetés.
Mais
il y a trois balises que j'ai mises dès le départ, sur lesquelles je dois être
prudent. O.K.? Hydro-Québec, on n'est
pas au-dessus de la loi. Alors, si c'est contre la loi de fournir certaines
informations, je ne peux pas autoriser mon équipe ou mon équipe n'est pas autorisée à fournir les informations. Il
y a des lois sur... protégées en vertu de la Loi sur l'accès, etc., qui
sont protégées, je ne peux pas donner ces informations-là.
Le deuxième en
importance aussi, c'est de protéger nos intérêts stratégiques. Il y a des
choses...
Une voix :
...
M. Martel (Éric) :
... — si vous
me permettez, je vais juste terminer les trois — qui peuvent nuire à Hydro-Québec. Et,
si on nuit à Hydro-Québec, bien, ça nuit aux Québécois, ça nuit à l'ensemble de
la communauté. Alors, il y a des informations qu'on va protéger pour cette
raison-là.
Et
l'autre, c'est que, des fois, la seule autre raison pour laquelle on ne va pas
donner les informations, c'est qu'on reçoit
des demandes déraisonnables. O.K.? On reçoit des demandes sur des choses qui
prendraient 25 personnes pendant des
mois et des mois à trouver le travail, alors on ne peut pas s'embarquer dans ça
et on va fournir... Souvent, ce qu'on va
faire, c'est qu'on va essayer de s'entendre pour donner une partie de
l'information, mais, évidemment, on ne peut pas non plus dépenser l'argent de nos contribuables — on a des défis sur les tarifs — sans qu'il n'y ait de justification. Alors,
la plus grande transparence est importante
pour nous, on essaie d'en faire le plus possible, on donne l'heure juste, mais
il y a des balises qu'on doit protéger.
Mme
Soucy : Je comprends très bien, mais, si vous vous engagez à le
déposer, on s'entend qu'on aurait pu nous les donner. Mais, écoutez, je veux juste m'assurer d'une chose. Là, vous
allez vous engager, dans le fond, par les moyens que vous voulez, mais,
le résultat, c'est que les aérodromes soient accessibles pour toutes les
entreprises, donc qu'ils deviennent des infrastructures qui soient accessibles
à ceux qui en ont besoin, évidemment, pour ne pas freiner le développement
économique du Québec, qui n'est déjà pas à son meilleur.
Et
puis j'aimerais ça que vous vous engagiez également à ce qu'ils déposent les
grilles tarifaires pour qu'on voie que
le prix est raisonnable, puis que ça soit l'ensemble des usagers qui aient le
même prix pour avoir accès aux infrastructures, alors que ça soit
vous... mais que ces grilles-là soient déposées.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Alors, M. le Président, alors, écoutez, je vais
prendre l'engagement de regarder ce qu'on peut faire, mais vous
comprenez que ça prend aussi, des fois, le consentement de deux parties pour
divulguer des ententes contractuelles. Alors, si l'autre partie est d'accord,
on peut le faire.
• (10 h 50) •
Mme
Soucy : ...vous chargez probablement — j'espère, du moins — aux entrepreneurs tous le même tarif pour
avoir accès à la piste d'atterrissage.
Alors, vous pourriez déposer une grille tarifaire qui donne le prix, bien, pour
tout le monde, en fait. Ce n'est pas le contrat que je demande, là,
c'est juste une grille tarifaire.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : ...le maximum qu'on peut faire dans le contexte de la
loi. Alors, je ne peux pas... On a juste une chose à vérifier, là, on ne
peut pas aller contre la loi, mais on va clairement faire le maximum qu'on peut
ici.
Mme
Soucy : Parfait. Alors, merci pour ça. Alors, je vais passer... Dans
votre rapport annuel 2015, on parlait du circuit électrique, qui va
intéresser monsieur...
Une voix :
...
Mme
Soucy : Oui. Alors, on sait qu'en 2012 Hydro-Québec a lancé son
circuit électrique, puis on s'en réjouit. Alors, on a appris en février dernier que le réseau de bornes de
recharge était sous-utilisé. Alors, pour 577 bornes, en tout, ils ont totalisé près de 46 500 recharges,
alors une utilisation moyenne de sept recharges par mois. Alors, on sait que ça
coûte 70 000 $ pour l'acquisition
d'une borne, l'installation à Hydro-Québec. Puis également on sait qu'on a
8 000 véhicules électriques en circulation présentement, ce qui
correspond à 0,2 % de notre parc automobile québécois. Selon l'IRIS, Hydro-Québec assume une grande partie du risque
financier. Alors, pour ces raisons, je trouve ça important de vous poser
quelques questions.
Quels
sont les revenus pour les bornes pour 2014-2015? Également, les dépenses pour
2014-2015? Puis quelles sont les pertes reliées au circuit électrique
pour 2013, 2014, 2015 ?
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Alors, M. le Président, si vous permettez, alors, pour
les chiffres de revenus versus les dépenses par année — puis,
après ça, j'expliquerai un peu le programme — les revenus supplémentaires
qu'on va chercher en électricité, parce que,
si les gens ont la chance de se brancher sur les bornes... sont de l'ordre de
3,2 millions de dollars, et les
coûts du programme étaient de 1,7. Alors, ça nous permet quand même de générer
un profit, et c'est très rentable pour nous.
On
l'a fait dans un objectif aussi important de... On parle de développement
économique du Québec, mais aussi on a
des cibles environnementales importantes. On s'en va dans une transition
énergétique, et c'est clair qu'on le sait, le parc des transports, incluant les camions, et tout, génère à peu près
42 % de nos émissions en carbone au Québec. Alors, c'est clair que
c'est un endroit qu'on doit attaquer puis faire mieux. Le parc automobile est
vaste, alors...
Et, en même
temps, l'opportunité qu'on se donne collectivement, comme peuple, c'est qu'on
règle un problème environnemental si
on a plus de voitures électriques parce que la beauté au Québec, c'est qu'on
charge nos batteries avec de
l'énergie renouvelable. O.K.? Ce n'est pas tout le monde qui a ce luxe-là, et
nous, on l'a. Et, en même temps, on aide la balance économique du Québec parce que, si on consomme plus
d'électricité, on importe moins de pétrole, tu sais. Alors, on aide la
balance économique et on aide l'environnement.
Alors, c'est un rôle qu'Hydro-Québec,
on s'est donné, un, parce qu'on se crée des clients. Alors, pour la question
de la députée, c'est que le circuit
électrique d'Hydro-Québec est profitable parce qu'on vend beaucoup plus
d'électricité que ce que le programme
nous coûte. Et, en même temps, je voudrais rappeler aussi à la députée que, le
programme... il y a certaines bornes
que ce n'est pas nous qui payons l'installation des bornes. On a des
partenaires, hein, que je nommerai : St-Hubert, Métro et d'autres. Quand on fait l'installation des bornes,
nous, on fournit tout le système et le processus, mais l'installation des bornes est payée, est défrayée
par nos partenaires dans certains cas. Dans d'autres cas, on a un partage,
mais, dans plusieurs cas, c'est défrayé au complet.
Et,
si on regarde ça dans l'ensemble des choses, on génère des revenus d'à peu près
3,2 millions en électricité, en
vente d'électricité, et on a des coûts d'à peu près 1,7. Alors, c'est rentable
pour Hydro-Québec sur plusieurs aspects. Économiquement, c'est bon pour
le peuple québécois puis c'est bon pour l'environnement.
Le Président (M.
Pagé) : Mme la députée de Saint-Hyacinthe, il vous reste sept
minutes.
Mme
Soucy : Oui. Bien, en fait, il ne faut pas calculer le prix de la
vente d'électricité parce que, de toute façon, vous allez la vendre pareil, que ça soit... Bien, oui, parce que les
bornes, si ce n'est pas vous qui les installez, c'est une compagnie,
vous allez la vendre pareil.
Alors, moi, ce que je
veux savoir, c'est quoi, les dépenses qui sont reliées à ça, à la gestion des
bornes pour 2014-2015 — c'est le chiffre que je veux avoir — et puis c'est quoi, les pertes également
reliées à ça. Pas avec la vente d'électricité,
là, mais avec les revenus que vous en avez tiré de ce que les gens ont payé
pour la borne puis les dépenses que vous en faites pour l'administration de la
borne au quotidien, pour l'administration chez Hydro-Québec. C'est les
chiffres que je veux.
M. Martel
(Éric) : Alors...
Le Président (M.
Pagé) : Allez-y.
M.
Martel (Éric) : Excusez-moi,
M. le Président. Alors, 1,2 million en 2014 étaient nos coûts et 1,7 en
2015, comme j'avais mentionné un peu plus tôt. Mais c'est important de savoir que, si l'infrastructure n'est pas existante, O.K., les
gens ne vont pas acheter de voitures électriques. Alors, c'est un stimulus à
l'achat de voitures électriques. D'ailleurs, c'est
pour ça que le Québec est le plus gros joueur en voitures électriques. La
moitié des véhicules électriques du Canada
sont au Québec.
D'ailleurs,
aujourd'hui, notre modèle est tellement bien vu, O.K.,
notre modèle du circuit électrique — qui
est rentable, en passant, parce que
les gens se décourageraient d'acheter des voitures s'ils n'avaient pas l'opportunité de se brancher — nos voisins, que ce soit l'Ontario, le
Nouveau-Brunswick ou même des voisins américains comme le Maine, nous consultent présentement pour avoir un modèle
similaire au nôtre. Alors, on est en train d'élargir potentiellement nos
partenariats avec d'autres communautés parce qu'on est vus présentement comme
un modèle à l'extérieur.
Mme
Soucy : Donc, vous dites, là, pour les dépenses, 1,2 million.
Mais, pour les revenus pour vos 46 000 bornes, c'est combien,
les revenus, si on exclut, là, les revenus de la vente d'électricité?
M. Martel
(Éric) : Alors, premièrement, on n'a pas 46 000 bornes, on
en a 650 environ présentement.
Mme Soucy :
Ah! Non, non, des charges, des charges. Pas des bornes, des charges.
M.
Martel (Éric) : Des charges. Alors, les revenus qui viennent des
charges, comme j'ai mentionné tantôt, c'est environ 3,2 millions de
dollars. Ça, ce sont les charges qui sont faites aux bornes et à la maison
aussi.
Mme
Soucy : O.K. Donc, avec la cible qui a été établie dans la politique
énergétique, c'est quoi, les prévisions pour 2020, les prévisions de
revenus et de dépenses?
M.
Martel (Éric) : Au niveau d'Hydro-Québec, ce qu'on prévoit, c'est qu'à
la fin de l'année on va avoir environ 800 bornes
d'installées. Et ce qu'on est en train de cibler, c'est le chiffre
présentement, en 2020, qui va être autour, aux alentours de 2 500 bornes. Alors, on va devoir tripler le
nombre de bornes si on veut être capables de supporter le plan que le
gouvernement en place a sur le nombre de véhicules électriques en place.
Mais
il faut faire attention, hein, le nombre de bornes n'est pas juste une fonction
du nombre de véhicules. Ce qui est important, c'est où, et à quel
endroit, et tout ça. Mais, évidemment, il y a une relation aussi avec le nombre
de véhicules, mais ce n'est pas aussi simple
qu'une simple règle linéaire. Alors, on est en train d'évaluer ça, et nous, nos
experts, on évalue qu'environ
2 500 bornes seraient nécessaires pour supporter les ambitions,
présentement, que le gouvernement a en termes d'électrification des
transports au Québec.
Le Président (M.
Pagé) : Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme
Soucy : Est-ce que j'ai bien compris, pour 2020, pour les 100 000
véhicules, vous avez dit 2 500 bornes que vous prévoyez? O.K. Sachant que la mission d'Hydro-Québec est de
vendre de l'électricité, est-ce que c'est dans vos prévisions à court terme de laisser, quand je
parle de la gestion, au privé ou c'est quelque chose que vous excluez
totalement?
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel.
M. Martel
(Éric) : Bien, écoutez, on est très satisfaits du circuit
présentement, la façon que ça se passe. Comme je vous disais, beaucoup de gens de l'extérieur du Québec viennent nous
consulter pour apprendre de notre modèle parce qu'ils veulent implanter
la même chose. Alors, on ne voit pas de raison aujourd'hui.
Mais on
travaille avec beaucoup de joueurs du privé, hein? Les bornes, d'ailleurs,
qu'on installe sont fabriquées ici, à Québec, en grande partie, et
aussi, je crois, en Mauricie ou...
Une voix : En Mauricie.
M. Martel
(Éric) : En Mauricie. Alors, une compagnie de Québec... Alors, on
promouvoit les entrepreneurs locaux et,
en même temps, on travaille avec les joueurs locaux, hein, tu sais. Je parlais
de Metro tantôt, c'est eux qui achètent les bornes, surtout les 240.
Alors, on
travaille présentement avec tous les joueurs de l'économie, qu'ils soient du
privé ou... Mais nous, on gère le
circuit. On pensait que, si on voulait avoir un circuit qui est cohérent, qui
fonctionne bien partout puis stimuler aussi
les gens à acheter de l'auto... on devait jouer un rôle. Alors, c'est notre
métier un peu, hein, d'amener l'électricité aux endroits où elle doit
être, et on pensait bien jouer là-dessus.
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Bien, si
je peux juste ajouter, je pense que c'est un grand succès. Il y a quelques
semaines, le gouverneur du Maine était ici.
J'ai eu l'occasion, avec M. Martel, de rencontrer le gouverneur du Maine.
Le gouverneur du Maine est intéressé
à faire une espèce de corridor électrique jusque dans le Maine parce qu'il sait
qu'il y a beaucoup de Québécois qui
se rendent là. Donc, par le New Hampshire, par le Maine, il y a des
discussions à cet effet-là. Donc, je peux simplement vous dire que ça
veut dire que le Québec joue un rôle de leadership, puis j'en suis très fier.
Le Président (M. Pagé) : Mme
la députée de Saint-Hyacinthe, un peu moins de deux minutes.
Mme Soucy : Oui. Bien, écoutez, vous
me dites que les revenus des bornes, là, c'est de 3,2 millions. On a
46 000 bornes, là, mettons, faisons un chiffre rond, 45 000...
Une voix : ...
Mme Soucy :
Charges, excuse. Charges, excuse, charges. À 2,50 $, environ, la charge,
moi, j'ai de la misère à comprendre votre chiffre de 3,2 millions.
• (11 heures) •
M. Martel (Éric) : Mais, depuis
2012, on a... Excusez-moi, M. le Président, je peux me permettre?
Le Président (M. Pagé) :
...
M. Martel
(Éric) : On a eu presque
93 000 recharges, là. Ça fait que je ne suis pas trop sûr, 42 ou 46,
c'est quoi exactement. On a des bornes aussi... Les bornes de
240 volts, ce n'est pas Hydro-Québec qui les paie. Les bornes de
400 volts, on paie 50 %, mais il y en a très peu. Il y en a beaucoup
moins, c'est les bornes en recharge rapide.
Mais ce qui
est important, comme je disais, c'est qu'on doit offrir ce
service-là pour les raisons et les bénéfices qui sont importants pour la
collectivité et que nous, on veut contribuer. Je pense qu'on est un muscle nécessaire
à ce déploiement-là et je pense qu'on joue
bien notre rôle. D'ailleurs, comme le
ministre le soulignait, les gens
viennent nous voir, d'ailleurs, pour importer chez eux notre modèle.
Le Président (M. Pagé) :
...secondes, Mme la députée.
Mme Soucy : Deux choses. J'aimerais ça que vous m'envoyiez
les dépenses, en fait, qui sont reliées aux bornes pour 2013-2014
puis les revenus également pour 2013-2014. Parce qu'il faut
parler de la même année, là. Tu sais, si vous reculez dans le temps pour
les revenus, mais pas les dépenses, ça ne fonctionne pas.
Est-ce que ça
ne serait pas plus logique d'attendre d'avoir les voitures avant de vous
engager à mettre les bornes? Parce que je trouve qu'on met la charrue
devant les boeufs.
Le Président (M. Pagé) :
O.K. C'est tout le temps dont on dispose, peut-être juste répondre rapidement.
M. Martel (Éric) : Juste réagir
à ça. On pense que c'est complètement le contraire. C'est que, s'il n'y a pas
d'infrastructures, ça va être un prétexte à ne pas acheter des voitures
électriques.
Le
Président (M. Pagé) : Oui. O.K. Alors, c'est tout le temps que nous disposons pour ce bloc.
Alors, vous aurez l'occasion de
revenir, Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Donc, on passe à la partie gouvernementale pour un bloc de 20 minutes avec M. le député de Beauce-Sud.
Alors, on vous écoute pour 20 minutes.
M.
Busque : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, chers collègues, collègues de l'opposition officielle de même que
la deuxième opposition officielle, M. le ministre, MM. les
représentants d'Hydro-Québec, M. Martelet M. Desgagné, bon matin. C'est un immense plaisir de vous avoir
avec nous ici aujourd'hui. Je vous dirai que c'est même une faveur
parce que, depuis le temps qu'on a débuté cette rencontre, on a eu — puis,
pour moi, ça a été de la musique à mes oreilles — des très, très, très bonnes questions et des excellentes réponses aussi qui ont été en droite
ligne avec ces questions-là. Et, en tout cas,
pour ma part, puis je pense que ça va être la même chose pour tous les gens qui
participent à cette étude de crédits, ça nous permet de prendre
conscience de toute l'importance d'Hydro-Québec pour nous, les Québécois,
et notre développement économique. Et ça, c'est à la grandeur du Québec
et, je dirais, à la grandeur... on sait que ça reflète nationalement et
mondialement, l'expertise d'Hydro-Québec, on a de quoi en être fiers.
On a eu, bien
entendu, un bref historique de mon cher collègue de Shawinigan
tantôt avec tout le mérite qu'il faut apporter à la contribution de Shawinigan
dans, justement, la naissance d'Hydro-Québec. Ça a aussi le mérite de bien concrétiser nos racines québécoises
à ce fleuron québécois. Et on a pu aussi constater l'immense évolution,
dans peu de temps, de notre fleuron
qu'est Hydro-Québec, et ce — on
l'a constaté aussi dans les dernières minutes — à tellement de secteurs diversifiés de notre économie.
On vient de parler de l'électrification des
voitures et on connaît l'importance — si on parle de ce segment, à proprement dit — de ce segment et de développer ce segment, et
encore plus important, je
pense, pour nous, dans la position
favorable qu'on a, les Québécois,
justement, envers la chance d'avoir une société
comme Hydro-Québec dans le développement de ce nouveau secteur très, très
porteur. Je pense qu'il y a énormément d'autres endroits dans le monde qui nous regardent puis qui doivent dire :
Ils ont vraiment une bonne longueur d'avance. Puis, comme vous le
mentionnez, c'est très important
de développer ce réseau-là. On va s'entendre qu'on ne peut pas penser à
l'achat de véhicules électriques si
on ne peut pas recharger ces véhicules-là, à un moment donné ça prend un
réseau qui supporte ce développement-là.
Alors, a
priori, ça prend la possibilité de recharger ces véhicules-là, et, par après,
on s'entend que le développement
va être exponentiel, là. Et on voit une
tendance qui est bien marquée, et qui est bien marquée... On l'a dit, encore
là, on a une position très favorable au Québec. Vous avez mentionné que
50 % des véhicules électriques en sol canadien se retrouvent au Québec. Ça démontre très nettement la position de leader
du Québec et d'Hydro-Québec dans ce segment-là. Alors, c'est
incontestable.
Cependant,
on a parlé de plusieurs autres endroits, puis moi, j'ai retenu particulièrement toute l'importance du Plan Nord. Parce qu'on connaît l'importance du
Plan Nord pour notre développement économique du Québec, et vous avez mentionné que le Plan Nord revêtait également
une importance primordiale pour Hydro-Québec de par la position stratégique et les investissements conséquemment à
cette position stratégique spécifiquement au Plan Nord. Alors, encore
là, il y a de quoi de très, très rassurant à ce sujet-là.
Personnellement,
quand je vous disais que j'ai eu beaucoup de façons de me réjouir... Et c'est
bon, à l'occasion, de se regonfler la
poitrine un petit peu, là, puis de se dire : Bien, écoutez, on a un outil
qui est incomparable, et sur énormément
de plans. Alors, on sait qu'Hydro-Québec nous sert au niveau électrique et
dessert les familles québécoises. On
sait que c'est une énergie qui est propre. On sait que c'est compétitif.
Cependant, on a parlé amplement de tout le volet économique et de tout ce qu'Hydro peut apporter comme support,
justement, que ce soit au développement ou que ce soit en investissements propres. Vous avez également
mentionné l'importance d'Hydro au niveau des investissements en parlant d'entre 3,5 et 4 milliards annuellement.
Alors, je pense qu'il n'y a pas personne qui ne peut pas dire que l'importance,
justement, d'Hydro au niveau investissement, là, tant au développement que pour
les Québécois...
Moi, je viens
du secteur privé, je viens d'une région, une belle région, qui est la région de
la Beauce, Beauce-Sud plus
précisément. On n'a pas une renommée mondiale comme Hydro-Québec en Beauce.
Cependant, on a une réputation puis
une renommée qui est quand même enviable, je pense, au niveau entrepreneurship,
et, justement, le développement d'entreprises
est un essor économique, je pense, qui fait l'envie de bien des gens, que ce
soit au Québec... et de d'autres régions
aussi. Alors, je sais que le gouvernement a annoncé dernièrement que les
surplus énergétiques qu'Hydro-Québec possède
seraient utilisés comme un avantage concurrentiel, de sorte que ça nous permettrait
d'attirer des investissements industriels de même que renforcer la
compétitivité des entreprises déjà existantes.
Alors, ma
question s'adresse à M. le ministre. Et, si vous voulez la reléguer à
M. Martel, je n'ai aucun problème avec ça, mais j'aimerais en savoir un
peu plus, justement, là, sur les intentions proprement dites à l'effet, là,
d'utilisation de ces surplus-là comme
levier de développement économique, bien entendu pour la Beauce et, bien
entendu, aussi pour toutes les régions du Québec.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
• (11 h 10) •
M. Arcand : Bien,
merci. Je remercie infiniment le député de Beauce-Sud pour sa question. Je
pense que sa question est très pertinente à
ce stade-ci. Je m'en voudrais, cependant — parce qu'il a mentionné tout à l'heure la
question des autos électriques,
là — de ne
pas mentionner ce que j'ai entendu tout à l'heure, qui m'a un peu renversé.
C'est-à-dire si j'écoutais la Coalition avenir Québec tout à l'heure, là, il
semble qu'il faudrait acheter des autos électriques, puis, après ça, on va installer des bornes. C'est ça que j'ai
entendu, là. Essentiellement, c'était le sens du message, alors que je pense
que la logique veut que ce soit exactement le contraire. Alors, je suis un peu
étonné de ces affirmations-là parce qu'évidemment,
si on veut avoir des autos électriques, il faut avoir l'infrastructure. Puis je
pense que ça, c'est majeur, qu'on ait l'infrastructure. Il faut croire à
l'infrastructure. Et la raison pourquoi nous croyons aux autos électriques,
c'est qu'on a déjà une bonne base électrique avec Hydro-Québec, et
l'installation de bornes, en plus, encourage et favorise l'innovation québécoise — alors, ça, je pense que c'est important de
le dire — avec,
évidemment, des entreprises comme AddÉnergie et d'autres qui jouent un
rôle extrêmement important.
Pour répondre à votre question sur, je
dirais, l'économie, moi, je dois vous dire que, depuis que je suis ministre
responsable des Ressources naturelles, j'ai
travaillé beaucoup à assurer un appui
au niveau des entreprises. L'appui a été fait au niveau du tarif de
développement économique, on a des entreprises qui ont bénéficié et vont
bénéficier d'un tarif de
développement économique dans l'avenir. Et, dans le cadre du dernier budget,
bien, le ministère des Finances a octroyé une réduction de l'ordre de 20 % du tarif L au secteur
manufacturier et de transformation. Alors, je pense que ça, ça touche
150 des plus grandes entreprises québécoises.
Il
y aura des critères qui vont être établis avec le ministère des Finances, et
nous, et Hydro-Québec sur les raisons parce
qu'on ne veut pas donner ça à n'importe qui n'importe comment, mais on pense,
selon les estimés du ministère des Finances,
que cet incitatif pourrait générer des investissements de l'ordre de
2,6 milliards de dollars d'ici 2021. Alors, je pense que, là-dessus, ce sont des mesures
économiques qui sont extrêmement positives. Moi, je peux vous dire qu'avec
plusieurs de nos entreprises québécoises qui
sont là nous sommes en négociation à peu près permanente avec elles pour
pouvoir faire en sorte qu'elles aient des tarifs ultracompétitifs.
On
sait qu'au niveau du Québec il y a des gens qui se posent parfois des
questions, ils disent : Ah! vos coûts sociaux sont élevés, vous avez peut-être... il faut
travailler à réduire ce que j'appelle la paperasserie, etc., vous savez,
différents critères, là, qui sont
parfois considérés comme n'étant pas idéals sur le plan de l'investissement.
S'il y a un endroit où on peut être efficace, c'est notre énergie
propre. Et c'est une énergie qui est distribuée de façon compétitive, alors, en
ce sens-là, je pense que c'est très
important d'avoir ce genre de possibilité là, surtout quand il s'agit de
développement et surtout quand il s'agit d'expansion d'entreprises qui
sont des entreprises de chez nous.
Alors, ce sont les
points que je voulais faire. Je ne sais pas si, M. Martel, vous aviez
autre chose à ajouter par rapport à ça.
M. Martel
(Éric) : Si vous me permettez, M. le Président, aussi...
Le Président
(M. Pagé) : Oui, allez-y, M. Martel.
M. Martel
(Éric) : ...puis M. le député, merci pour vos commentaires. C'est
clair, on l'a mentionné tantôt, Hydro-Québec,
on est un petit peu un joueur incontournable au Québec. On alimente tout le
monde, on le fait avec beaucoup de
fierté, les employés d'Hydro-Québec le font avec beaucoup de fierté. On est un
joueur économique important, comme on le signalait, avec 3,5 à
4 milliards d'investissement par année, puis, en plus, de ça on a des
ambitions.
Je
ne sais pas si vous avez entendu — je l'ai mentionné — on va déployer notre plan stratégique
bientôt. Mais Hydro-Québec a beaucoup
de capacité, et on est capables de faire plus. Alors, on a des mandats, tu
sais. Déployer les bornes, c'en est
un. Mais on est en train de regarder et de retourner aussi sur la scène
internationale, puis on est capables d'avoir une croissance.
J'ai
d'ailleurs mentionné et annoncé déjà qu'on pourrait doubler les revenus
d'Hydro-Québec, qui sont aujourd'hui de
13,5 milliards de dollars, à 27 milliards de dollars d'ici 2030.
Alors, c'est très ambitieux, mais c'est très possible. Parce que j'ai eu la chance de voir, depuis mon arrivée
chez Hydro-Québec, la très grande capacité technique, hein, on est vus à
l'extérieur comme une référence dans
plusieurs domaines, tu sais. J'aime dire qu'on gère présentement
1 050 projets de front chez
Hydro-Québec, là. C'est sûr qu'il y en a des plus petits, mais il y en a des
gros comme la Romaine. Alors, on a
une capacité en génie civil, on a une capacité en génie électrique qui est
très, très vaste, et ça, c'est reconnu sur la scène internationale. Alors, à partir du moment où
est-ce qu'on a mentionné qu'on voulait aller sur la scène internationale, on a
beaucoup de joueurs qui nous contactent. On
est très actifs présentement, il y a des gens qui veulent travailler avec nous
à cause de cette crédibilité-là qu'on a dans le marché.
Et on travaille
présentement à faire beaucoup plus d'exportation. On veut augmenter nos
exportations. On est prêts à faire des acquisitions d'actifs dans d'autres pays
puis, ensuite de ça, d'avoir une croissance dans ces pays-là. Alors, on va être
très prudents, mais ça va nous amener vers doubler nos revenus.
Et aussi on parlait
de recherche et développement ce matin. On a des inventions, à Hydro-Québec,
qui sont absolument formidables, qu'on est capables de commercialiser et de
faire de l'argent avec ces choses-là.
Alors,
on fait ça pourquoi? Pour enrichir les Québécois. Hydro-Québec, on est dans une
situation privilégiée, hein? Je vous
le dis, il y a beaucoup de gens, quand je vais à l'extérieur, qui nous envient
parce qu'on a les tarifs les plus bas en Amérique du Nord. Ensuite de
ça, on fait quand même un bénéfice assez important déjà aujourd'hui, mais on a
la capacité de grossir ce bénéfice-là. Et on
se rappelle que ce bénéfice-là retourne dans les coffres de notre gouvernement,
qui est l'unique actionnaire, et est
redistribué dans le système, tu sais, pour payer des infirmières ou des livres
dans les écoles.
Alors, on est très,
très fiers, chez Hydro-Québec, d'avoir cette contribution-là. Et on doit voir
grand, on doit s'assurer, avec notre énergie
propre, qu'on voie grand — hein, c'est un peu ça, le slogan qu'on utilise présentement — et d'enrichir
le peuple québécois, d'être ambitieux, d'être entrepreneur. Vous parliez
d'entrepreneuriat un peu plus tôt. Alors, je veux qu'Hydro-Québec ait
une âme d'entrepreneur aussi et qu'on soit capables de faire profiter les Québécois
de ces capacités-là qu'on a développées avec le temps.
Le Président
(M. Pagé) : M. le député de Beauce-Sud.
M. Busque :
Vous pouvez continuer, hein, c'est vraiment de la musique à mes oreilles. Parce
que mon deuxième volet était justement... Moi, dans mon livre puis dans
mon ADN beauceron, on voit très, très bien le positionnement d'Hydro-Québec
présentement et, je dirais, tout le ciel sans nuages qui est à l'horizon pour
Hydro-Québec, toutes les tendances vers les énergies propres, tout le potentiel
d'Hydro-Québec, toute l'expertise d'Hydro-Québec.
Puis je vous avouerai, là, dans votre
plan, un des objectifs d'Hydro, que de doubler les revenus de 13 milliards
à 27 milliards d'ici les
15 prochaines années, il y a là un défi extrêmement excitant, je dirais
électrifiant, qui démontre, encore
là, là, tout le potentiel que cette compagnie-là peut avoir et tout le lustre
également qu'elle peut avoir et... qu'elle a déjà, mais, je veux dire, qui peut
prendre de l'ampleur, définitivement, dans les prochaines années. Mais mon
Dieu! que c'est porteur puis que
c'est intéressant. Alors, c'est sûr qu'une prévision aussi optimiste va, comme
vous le disiez, se traduire par des
avantages plus qu'importants pour nous et pour notre gouvernement, là, parce
que, comme vous le disiez, ça nous appartient, et les profits, c'est à
nous qu'ils servent en premier, là.
Alors,
on revient sur le développement de tout le système des voitures électriques,
encore là c'est dans le même sens, on
souhaite définitivement... Puis on peut penser que c'est vers ça qu'on se
dirige dans les prochaines années, c'est vers ça que, je pense, l'ensemble des pays industrialisés se dirigent.
Et je vous dirais plus que ça, on se dirige vraiment vers ce secteur-là,
et l'importance de développer notre expertise, encore là, va nous servir plus
qu'adéquatement.
Le
côté exportation, ça, c'est un volet, sincèrement, qui est très important dans
mon livre à moi, là, qu'on entend parler, cependant, depuis quelques
années. Je veux dire, au niveau exportation... Alors, on a mentionné tantôt que
les exportations de la dernière année
représentaient 13 % des revenus d'Hydro et qu'elles avaient généré, par
contre, 30 % des profits. Alors, on voit, là, toute l'importance de
l'exportation.
Moi,
j'aimerais, si vous le pouvez, avoir un peu plus de précisions sur la stratégie
d'exportation proprement dite, qui
sera sans doute un peu différente ou peut-être plus détaillée qu'on l'a
peut-être fait dans les dernières années pour, justement, nous amener... Je ne sais pas l'objectif est lequel. Vous
avez mentionné un objectif d'augmentation de revenus du double. Alors, sûrement que l'exportation est
une partie de cette augmentation de revenus là. Mais, si on parle d'exportations proprement dites, est-ce que vous
avez plus de précisions à l'effet... À partir du moment où est-ce qu'on dit qu'aujourd'hui c'est 13 % de notre
production, l'objectif, est-ce qu'on peut parler de 2030? L'objectif
d'exportation d'Hydro, c'est quoi, à peu près?
Le Président
(M. Pagé) : Pour 1 min 30 s,
M. Martel.
M. Martel
(Éric) : Oui. Alors, écoutez, je vais y aller rapidement, M. le
Président. On travaille présentement sur des projets concrets, on est très près... D'ailleurs, ce soir, je m'en
vais en Nouvelle-Angleterre parce qu'on rencontre des gens avec qui on travaille demain. Et puis on a
passé beaucoup d'efforts à exporter davantage. Il faut prendre pour compte
qu'on est une solution aussi pour nos
voisins américains et même ontariens en termes de réduire leurs émissions. Ils
ont des cibles d'émission très, très
grandes à réduire, on est capables de leur offrir cette énergie propre là à un
coût compétitif. Et nous, en même
temps, comme je le disais tantôt, ça nous enrichit. On a des surplus
aujourd'hui, alors on a de la capacité présentement à faire ça.
Ce
qu'on cherche à aller chercher, c'est des ententes à plus long terme. On a
d'ailleurs le projet NPT, que vous avez peut-être entendu parler, qui est une ligne qu'on construit vers la
Nouvelle-Angleterre. Alors, ce projet-là, présentement, on est dans un processus de soumission et on a des
permis, et tout ça, à aller chercher, on travaille très, très fort là-dessus.
On
a de la compétition, mais on se présente aussi comme un joueur d'équipe. On
veut travailler avec les gens des autres
industries pour amener plus d'énergie, que ça soit de l'éolien ou que ça soit
d'autres types d'énergie, couplée avec l'énergie
hydroélectrique, qui est essentielle
pour donner la puissance au moment nécessaire et faire le calibrage de tout ça.
Alors,
c'est notre métier, ça rentre exactement dans nos cordes. Alors, on a la possibilité de sortir beaucoup plus d'énergie
vers New York, surtout, et vers la Nouvelle-Angleterre à des prix qui sont importants. Les prix de marché sont très difficiles
de ce temps-ci parce qu'il y a beaucoup de fluctuations, mais on s'en sort très
bien. D'ailleurs, vous mentionniez, là, l'an
passé, c'était 30 % de nos
profits, les exportations, pour à peu près entre 14 %, 15 % de notre
volume.
• (11 h 20) •
Le
Président (M. Pagé) : C'est ce qui met fin à notre bloc.
Alors, on va y aller avec un bloc de 19 minutes avec M. le député
de Sanguinet.
M. Therrien :
Merci, M. le Président. Écoutez, il y a quelque chose qui me travaille, là. Je
veux profiter de votre présence pour
vous poser la question afin que j'obtienne une réponse, puis après je vais
avoir fini avec cette usine-là, là, je
vous le promets. C'est juste que m'avez dit que, dans le 500 millions, on
incluait les coûts variables. Pourquoi aller au bat puis signer d'avance des coûts variables? Pourquoi ne pas payer
des coûts variables au moment où on en a de besoin, si on en a besoin? Parce que, là, tu as une
insécurité, tu as une incertitude. Pourquoi vous êtes allés au bat pour les coûts
variables, alors qu'on n'en aurait peut-être
pas de besoin? C'est juste ça, ma question, puis après je vais
passer à autre chose.
Le Président
(M. Pagé) : Oui. M. Martel ou M. le ministre?
Allez-y.
M. Arcand :
Bien, moi, tout ce que je peux vous dire... Puis je laisserai M. Martel
compléter, mais, quand on regarde ces...
moi, tout ce qu'on m'a toujours dit, c'est que, par rapport à un barrage,
l'usine en question coûte deux fois moins
cher en partant. Alors, ça, je pense que c'est... L'usine, elle existe, elle
est là. Si on avait eu, au niveau de ce qu'on appelle du «peak», là, dans cette période-là... d'être obligé d'avoir
fait un barrage, je pense que ça aurait coûté pas mal plus cher à ce
niveau-là.
Le Président
(M. Pagé) : M. Martel, vous voulez compléter?
Allez-y, M. Martel.
M. Martel (Éric) : Si je peux
me permettre, M. le Président, de compléter...
Le Président
(M. Pagé) : Oui, allez-y.
M. Martel
(Éric) : ...écoutez, peut-être... Ce que je vous parlais tantôt, ce
sont les coûts totaux, O.K., de la partie fixe plus de la partie qui sont des achats de gaz qu'on prévoit faire.
Je n'ai pas dit qu'on avait signé des contrats pour les achats du gaz, ce sont des évaluations. Il y a des
prix de marché qui sont déterminés, vous allez sur la bourse aujourd'hui,
vous allez voir comment est-ce qu'un litre ou un 1 000 pieds cubes va
se vendre en telle année. Alors, on utilise ces chiffres-là, mais on compare des pommes avec des pommes. Parce que, dans
la situation où on achèterait tout de l'extérieur, on comprend que les
prix de marché seraient influencés aussi par le gaz.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député, allez-y.
M. Therrien :
Merci. Donc, votre 500 millions, là, ce n'est pas coulé dans le béton,
c'est ce que vous venez de me dire.
C'est parce que, là, il y a une partie de coûts variables qui ne sera peut-être
pas dépensée si on n'en a pas besoin. C'est ce que je comprends.
M. Martel (Éric) :
Effectivement. Mais nos estimés sont assez justes à cet égard-là parce qu'on
évalue un nombre d'heures par année qu'on
l'utiliserait, même supplémentaires. Mais on a aussi l'alternative d'acheter
sur le marché. Alors, c'est pour ça
que je dis : On compare des pommes avec des pommes. Parce que cette
partie-là aussi, si jamais c'est plus haut, nous coûterait plus cher
aussi.
Le Président (M. Pagé) :
M. le député de Sanguinet.
M. Therrien :
Puis l'entente avec Gaz Métro, c'est quoi?
M. Martel
(Éric) : L'entente avec Gaz Métro, c'est de nous fournir le gaz pour
cette centrale-là à Bécancour. Il serait notre fournisseur de gaz pour
faire fonctionner la centrale.
M. Therrien :
Mais il n'y a pas d'assurance que vous allez avoir à payer ça? Vous ne le payez
pas si vous n'en avez pas besoin.
M. Martel
(Éric) : Il y a une partie de ça qui est réservée. Alors, on doit
réserver des approvisionnements en avance avec Gaz Métro, mais ce n'est
pas toute la quantité qui est réservée.
M. Therrien :
Donc, si on n'en a pas besoin, on paie pareil le gaz.
M. Martel
(Éric) : Ça pourrait arriver, mais les gens chez nous sont assez
prudents pour savoir que les quantités qu'on a réservées, il y a des
très, très, très fortes chances qu'on les utilise, et probablement même
beaucoup plus.
M. Therrien :
O.K. Mais là vous vous rendez compte que, tu sais, vous allez au bat alors que
vous n'êtes pas certains d'utiliser
éventuellement ça. Mais pourquoi vous n'avez pas, tout simplement, dit à Gaz
Métro : Regarde, si on en a besoin, on vous fera signe?
M. Arcand : ...
M. Therrien :
Bien non, mais qu'est-ce qu'il y a de drôle là-dedans, M. le ministre? Moi, je
vais vous dire, votre réponse sur les barrages était pas mal plus drôle,
là, que celle-là, pour vrai.
Le Président (M. Pagé) :
M. le ministre.
M. Arcand : Bien, écoutez,
on pourra échanger les chiffres là-dessus, là. C'est parce que Gaz Métro,
lorsqu'ils font une vente, ils veulent avoir quand même un minimum de
garanties, j'imagine. On ne peut pas dire... Parce que, demain matin, vous n'avez pas de garanties à ce niveau-là. Alors, je
pense qu'il y a un minimum. Et c'est sûr que, si, demain matin, on se retrouve en plein hiver et que, là,
il fait des températures extrêmement douces, ça se peut qu'on n'en ait pas
besoin. Mais, en général, l'hiver québécois est assez rigoureux, et on en a
besoin à ce moment-ci.
Le Président (M. Pagé) :
O.K. En complément de réponse, M. Martel?
M. Martel
(Éric) : Si je peux me permettre aussi de préciser, il y a une partie
du... le prix est cristallisé aussi. Vous
savez, une négociation, là, ça se fait avec deux parties. Alors, il y en a un
qui veut un engagement au niveau du prix, l'autre veut un engagement au
niveau de la quantité. Et on est atterris sur une quantité et un prix qui nous
rendaient confortables, que notre solution
était très économiquement rentable pour les Québécois, alors c'est comme
ça qu'on a bâti notre négociation et qu'on a accepté de prendre ces engagements-là. Mais c'est
clair... Tu sais, je vous parlais tout
à l'heure que nos demandes de pointe,
là, vont être... on estime nos demandes de pointe trois fois plus grandes que
ce que la centrale est capable de nous donner. Alors, les chances qu'on
ne l'utilise pas, là, sont nulles.
Le Président
(M. Pagé) : Merci. M. le député de Sanguinet.
M. Therrien :
Oui. Bon, écoutez, O.K., je suis allé sur la Côte-Nord récemment, je suis allé
faire un tour à Havre-Saint-Pierre, entre autres, et à Sept-Îles, je suis allé
rencontrer les gens là-bas, et il y a un nom qui est revenu souvent. D'abord, ils ne sont pas contents contre Hydro-Québec. Ça, je ne pense pas que je vous l'apprenne, là, je
pense que c'est venu à vos oreilles parce que
vous semblez être un homme renseigné, là. Donc, ils sont déçus d'Hydro-Québec parce qu'ils considèrent que les retombées... Moi, là, je ne juge rien,
là, je fais juste vous dire ce que j'ai entendu, puis, à partir de ce moment-là, vous expliquerez, là, la
situation selon vous, là, mais il semblerait que la Romaine n'a pas offert
autant de retombées qu'ils espéraient, et ça faisait partie de l'acceptabilité
sociale.
Alors, ils se disaient : Bien, d'abord,
les contrats, ce n'est pas clair, on ne les comprend pas nécessairement, pas parce que... C'est parce
qu'il manque d'information dans les contrats. Il y a quelqu'un qui me disait : Moi, j'avais un contrat
pour réparer les camions, mais je me suis
aperçu que les camions que j'avais à réparer puis le contrat que j'avais reçu,
moi, je n'étais pas capable de réparer ce
type de camions là. Il manquait d'information dans l'offre de service, alors il avait comme une difficulté à ce niveau-là. Puis, en plus, bien, il aurait aimé avoir plus de fractionnement des
contrats parce que les
contrats, des fois, sont assez volumineux, puis il y a des gens de la place
qui ne sont pas capables de combler ces contrats-là.
Et il y a
un nom qui revenait souvent dans la discussion, c'était Marthe Nadeau. Là, je
vous vois sourire, je ne suis pas le
premier à vous en parler. Alors, quand est-ce
que vous la réengagez? Parce que
c'est la question qu'ils me posent là-bas, ils m'ont dit : Alain, il faut... Je peux?
Je n'ai pas le droit de me nommer? M.
le député de Sanguinet,
il m'a dit...
Le Président (M. Pagé) :
On n'a pas le droit de nommer un collègue par son nom, mais la propre personne,
probablement.
M. Therrien : Oui, oui. Bon, je m'autonomme, là : Alain,
il faut absolument que tu parles au P.D.G. C'est un homme éminemment
sympathique, il va être très réceptif à notre demande. On le connaît peu, mais
on a confiance en lui. On veut ravoir
Marthe Nadeau parce qu'elle faisait le pont entre vous et la communauté puis elle était très
appréciée. Puis, depuis le 1er janvier, je pense, qu'elle n'a plus
de travail. C'est une question précise, M. le ministre.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, M. le ministre.
M. Arcand : Oui,
oui. Bien, d'abord, premièrement, je voudrais juste vous dire, là, que la
Romaine, on a des statistiques ici. Puis, évidemment,
tout est une question d'interprétation, tout ça, mais, quand on regarde depuis
le début de la construction, le
chantier de la Romaine, premièrement, ça a engendré des retombées de 800 millions
pour la région de la Côte-Nord,
800 millions de dollars. Et 43 %
des travailleurs qui ont été embauchés sur le chantier de la Romaine,
c'est des travailleurs de la Côte-Nord.
Alors, la
question qu'il faut se poser : Est-ce que c'est suffisant? Est-ce que c'est assez? Est-ce que ça devrait être
60 %?
Est-ce que 43 %, c'est correct, etc.? Mais il y a quand même 43 % des
jobs. Et vous comprenez qu'on est
dans un domaine quand même
assez spécialisé. Ce n'est pas toutes les entreprises de la région de Sept-Îles
et de la Côte-Nord qui peuvent
nécessairement offrir tous les services, je pense que tout le monde est d'accord
avec ça. Alors, je pense qu'il y a quelque chose à regarder.
Maintenant,
je dois vous dire qu'on a fait un comité d'embauche. Tous les acteurs sont
intervenus au sein du comité d'embauche,
le maire de Sept-Îles, des représentants des entreprises de construction, des représentants de la FTQ, des représentants de tous les organismes impliqués dans ce
domaine-là, et on a décidé de travailler à faire en sorte que les deux plus gros employeurs de la région... 50 %, à peu près, des emplois dans la région,
c'est le ministère des Transports du
Québec et Hydro-Québec, et on a travaillé pour trouver des façons de donner une
certaine forme d'appui aux travailleurs de la région, et jusqu'ici il y a eu des résultats très concrets. Les
gens d'Hydro ont collaboré avec nous, il y a eu beaucoup de contrats qui ont été donnés aux gens de la
région, et il y a un travail qui se fait également au niveau des sous-contrats
qui peuvent être donnés dans la région.
Alors, on
fait l'effort, et ce comité-là, M. le député, a été salué par plusieurs en
disant : Bon, enfin, il y a un pas qui se fait dans la bonne direction. Alors, ça, je peux vous dire que ça
a été quelque chose, en tout cas, qui avance dans la bonne
direction, et ça a montré également... Parce que tout ça était coordonné par la Société du Plan Nord, c'est le rôle de la Société du Plan Nord, justement, de coordonner les différentes actions des
intervenants, et ce comité-là, d'ailleurs, se poursuit.
Maintenant, moi aussi, j'en ai entendu parler,
du cas de cette personne-là. Mais vous comprenez que, comme ministre,
je ne peux pas faire de la microgestion de certains dossiers d'Hydro-Québec, je pense que c'est le rôle d'Hydro-Québec de
travailler à avoir les personnes qu'elle juge être capables de travailler en ce
sens-là.
• (11 h 30) •
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien : C'est pour ça que ma question
était au P.D.G., c'est parce
que je vous connais un peu, M. le ministre, je sais que vous êtes
pointilleux sur l'éthique et, donc, je ne m'adressais pas à vous sur cette
question-là. Je suis content que vous
m'offriez cette réponse-là, mais je m'adressais plus à M. Martel. Mais, juste avant
que vous répondiez, M. Martel, juste
savoir, question simple : Vous parlez du comité, quand est-ce qu'il est entré en action, ce comité-là? Juste répondre rapidement.
M.
Arcand : Ce comité-là, c'est l'été dernier. Et je peux vous
dire que, si vous appelez le maire de Sept-Îles, si vous appelez certains représentants... je pense qu'il y a
eu des résultats concrets qui ont été faits jusqu'ici. Et je dois vous
dire que c'est un travail qui n'est jamais terminé, on est tous d'accord qu'il
faut lutter contre ce qu'on appelle le navettage,
là, ou le «fly-in, fly-out», il faut que les entreprises... je pense
qu'il faut qu'ils comprennent que les entreprises de la région se doivent également
d'être flexibles. Il faut encourager les communautés autochtones au niveau de l'emploi. Il y a différents éléments qui entrent en ligne de
compte dans ça, mais je peux vous dire que ce comité-là — jusqu'ici,
en tout cas — a
produit des résultats qui sont, à mon
avis, des résultats probants. Je dois
vous dire qu'il y a eu récemment un contrat de 25 millions d'Hydro-Québec, là, pour une entreprise de Sept-Îles.
C'est un des très bons contrats qu'Hydro-Québec
a donnés récemment, ça va aider à faire travailler les gens dans la région.
Et l'autre chose, en
terminant, qui n'est peut-être pas reliée directement à Hydro-Québec — mais
moi, je suis ministre responsable de la
Côte-Nord, je veux que le monde travaille — si vous regardez, dans le cas du budget,
actuellement, il va y avoir des
possibilités extrêmement intéressantes parce qu'on va accélérer, là, toute la
question de la restauration des
mines. Alors, ça, on va accélérer ça de façon très importante. Ça veut dire des
contrats importants également pour les gens de la région.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Je vous demandais ça parce que je suis allé en
mars, début mars, puis j'ai senti...Je ne le sais pas, je ne suis pas allé avant votre comité, je suis allé
après. Donc, je ne peux pas voir si la grogne est moins forte, si le comité
a fait une partie de son travail, mais je
peux vous dire que ça brassait beaucoup. Puis cette région-là est en train de
se vider, puis vous le savez, vous le
savez très bien, c'est votre... Puis je ne dis pas que c'est à cause de vous
pantoute, là, mais, tu sais, vous le savez, là, que la région se vide,
et les gens sont très insatisfaits par rapport à Hydro-Québec.
Ceci
étant dit, je veux juste, si vous me permettez, laisser M. Martel répondre à la
question concernant cette dame, Marthe Nadeau.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Alors, écoutez, j'aimerais peut-être parler dans
l'ensemble aussi, puis je vais revenir au sujet dans lequel vous
m'interpelez, là. Premièrement, on sait qu'on a donné 3,1 milliards de
contrats jusqu'à maintenant à La Romaine, dont 819 sont allés à des
sous-contractants de la Côte-Nord, là. C'est quand même beaucoup d'argent, 819 millions de dollars. Ce matin, on a
1 229 travailleurs au chantier de La Romaine, dont 538 sont des gens
qui résident sur la Côte-Nord. Alors,
c'est 43,7 %, là, c'est le 43 % que le ministre mentionnait. Alors,
c'est une contribution quand même, là... il y a quand même beaucoup de
monde, et on maximise ça.
On
a un processus qui est en place depuis le début pour maximiser les retombées
sur la Côte-Nord. O.K.? Et là vous
comprendrez que je dois me garder une certaine réserve, là, je ne peux pas
faire de nominatif ici ce matin puis de mettre des droits fondamentaux de la protection de la vie privée des
gens sur la table, alors je vais me garder une réserve par rapport à ça. Mais, pour moi, ce qui est
important, c'est qu'on a des engagements de pris avec les gens sur la Côte-Nord
sur livrer le maximum et qu'on a un
processus qui est en place. Alors, on a pris des décisions de faire des
changements, c'est un droit de
gestion qu'on a. Et, encore là, je ne peux pas, pour des raisons personnelles,
commencer à justifier ça sur la place
publique. Mais ce qu'on a fait, c'est qu'on a exercé notre droit de gestion,
puis on a pris la décision de fonctionner différemment. Et, jusqu'à preuve du contraire, présentement on a eu
trois rencontres... Et là j'ai le gestionnaire qui est responsable de tous les projets Hydro qui est à
ces rencontres-là ou la personne qui est responsable du chantier de La Romaine,
s'occupe de tous les achats, qui était présente.
Il
y a eu trois rencontres depuis le début de l'année, depuis le départ de la
personne que vous mentionnez. Il y en a eu une, d'ailleurs, le
14 avril dernier qui s'est très bien déroulée, les gens sont très heureux.
Jusqu'à maintenant, les retombées sont très
grandes parce que le plus gros contrat qui a été donné, celui de
25 millions de dollars, a été attribué aux gens de la Côte-Nord. Alors, je ne pense pas qu'il y ait personne,
ce matin, qui peut dire que, bon, depuis le départ, là, les choses ont
changé, ce n'est pas du tout vrai.
Dans
ces rencontres-là, ce qu'on fait, c'est qu'on explique les contrats, les
soumissions qui s'en viennent : Voici les critères qu'on va rechercher. Est-ce qu'il y a des entrepreneurs
dans la région qui seraient capables faire ça? Et là on va s'ajuster, on va essayer de voir si on est
capables de stimuler ça. Alors, on est très proactifs dans notre démarche.
Cette démarche-là n'a pas cessé du
tout. On a des gens qui sont là, comme je vous dis, très seniors, qui sont en
moyen de prendre des décisions par rapport à ça et qui vont s'assurer
qu'on supporte les gens de la Côte-Nord. D'ailleurs, parlant de la Côte-Nord, là, tantôt, quand je mentionnais
qu'Hydro-Québec avait baissé ses effectifs de 15 %, la seule région dans
tout le Québec que les effectifs d'Hydro-Québec n'ont pas baissé, c'est
sur la Côte-Nord, ils sont en hausse.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député de Sanguinet, un peu moins de quatre
minutes.
M.
Therrien :
Oui. Bien, écoutez, au-delà des... vous m'arrivez avec des chiffres, là, puis,
écoutez, là, je suis conscient que vous
avez... et vous faites un effort pour, justement, avoir des retombées
économiques dans cette région-là. Moi,
ce que je vous dis, je suis à l'opposition, je questionne les gens, je
m'informe. Et j'ai fait le tour de certaines régions du Québec, puis je fais juste vous dire qu'il y a
un son de cloche, les gens là-bas ne sont pas contents. Puis je ne vous dis pas
que vous ne faites rien, mais c'est que vous
pourriez travailler, selon ce qu'ils me disent, plus efficacement en ayant un
arrimage plus clair entre les offres de services
et les ressources dans le coin. Et ce lien-là, cet arrimage-là, semble-t-il,
bien, cette dame-là pouvait, justement, faire en sorte que les deux entités
s'entendent mieux.
Au-delà de tout ce que vous me
dites... Puis je suis bien content que vous me dites ça, puis c'est bien
correct, mais, tu sais, y aurait-u
moyen d'améliorer l'arrimage entre ce que vous avez besoin comme ressources et
ce qu'il y a sur la Côte-Nord? Et
semble-t-il que cette dame était une belle solution. Ceci étant dit, moi, j'ai
fait mon travail. Parce qu'ils voulaient
absolument que je vous en parle, et c'est ce que j'ai fait, et donc les gens du
coin vont avoir écouté vos réponses et vont espérer que les choses
s'améliorent à ce niveau-là. Voilà.
Je
voulais juste parler de changer... À moins que vous n'ayez quelque chose à
rajouter, mais vous comprenez mon message,
je ne veux pas vous dire : Vous êtes une bande de pas bons, vous n'avez
rien fait sur la Côte-Nord. Ce n'est pas ça, là, je veux dire, y a-tu
moyen d'améliorer l'efficacité de communication entre les deux entités? Puis
c'est tout.
Le Président (M.
Pagé) : Je pense que M. Martel souhaitait commenter.
M.
Arcand :
Bien...
Le Président (M.
Pagé) : Oh! M. le ministre.
M.
Arcand :
Oui. Je veux juste revenir parce que je pense que c'était à Havre-Saint-Pierre
où vous étiez, puis, à Havre-Saint-Pierre, il y a une inquiétude qui est
reliée pas nécessairement à Hydro directement. Oui, il y a Hydro indirectement parce que, bon, ils se disent :
À un moment donné, la Romaine, il va y avoir une fin. Donc, il y a une
insécurité qui est reliée à ça. Puis
l'autre insécurité également, c'est Rio, Fer et Titane. Alors, ça aussi, il y a
une insécurité parce que, bon, le marché est difficile.
Mais,
écoutez, on travaille sans relâche, que ce soit avec les gens d'Alouette, où on
a travaillé à leur offrir un tarif électrique qui était vraiment très
compétitif. On a travaillé avec ArcelorMittal. Actuellement, on travaille avec
Mason Graphite dans la région de Baie-Comeau.
Je pousse actuellement sur le ministère des Transports pour qu'on continue le
prolongement de la route 138, le prolongement de la 389. Je pousse sur
Investissement Québec pour la Mine Arnaud. Et, cet été, comme vous le savez, on a sauvé plusieurs emplois pour la
papetière, là, Résolu, pour protéger les emplois dans la région de Baie-Comeau. Alors, écoutez, on fait les efforts qu'il
faut, on va continuer à les faire. Et il est clair qu'on veut que la région de la Côte-Nord soit une région
dans laquelle il y ait vraiment de l'action qui se passe, et on va tout
faire pour y arriver.
Le Président (M.
Pagé) : 40 secondes, M. le député.
M.
Therrien : Bien, écoutez, moi, je le souhaite bien parce que
ces gens-là, comme vous dites, à Havre-Saint-Pierre sont vraiment dans l'incertitude. Cette région-là
se vide littéralement, et moi, je vous dirais, vous faites bien de mentionner
Havre-Saint-Pierre parce que c'est
vraiment — j'ai
trouvé, là, dans les endroits où je suis allé, là — là où la détresse est la plus tangible, là. Vous parlez de... Titane, là,
mais Hydro-Québec, ils ne sont pas tellement contents non plus. Ça fait que je
vous encourage, moi, en tout cas, à faire un
effort supplémentaire, M. le ministre et M. le P.D.G., là, pour qu'on puisse
arriver à satisfaire davantage les gens de ce coin-là, tout simplement.
Le Président (M.
Pagé) : Il restait 15 secondes. M. Martel, je pense, vous
souhaitiez commenter.
M. Martel
(Éric) : Si je peux vous rassurer...
Le Président (M. Pagé) :
Oui.
M. Martel
(Éric) : ...c'est une région à laquelle... Je suis allé à
Havre-Saint-Pierre moi-même, je suis allé à Natashquan,
je suis allé à Baie-Comeau, justement, pour prendre le pouls, comprendre, et
c'est une région qui a clairement ses enjeux. Alors, on revoit, là, puis
on essaie de faire le plus qu'on peut pour les supporter.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel, je vous remercie. Il n'y a rien de mieux que
d'aller sur place.
Alors,
la partie gouvernementale, pour un avant-dernier bloc de 20 minutes. Allez-y.
M. le député d'Abitibi-Est, allez-y.
• (11 h 40) •
M.
Bourgeois : Merci, M. le Président. Eh bien, M. le ministre, je vais
me prévaloir du même privilège que je vous
ai demandé précédemment. Et je suis un peu surpris de voir les gens vous
interpeler... Parce qu'on aura l'occasion de le faire un peu plus tard,
mais là on va parler avec le P.D.G. d'Hydro-Québec et M. Desgagné. Puis juste un petit clin d'oeil en passant, vous avez dit que vous êtes
allé à Rouyn-Noranda, c'est bien, c'est le comté voisin, vous allez toujours être bienvenu chez nous. M.
Desgagné est venu récemment, cependant, pour...
Une voix :
...
M.
Bourgeois : ... — oui,
entre autres — faire
l'innovation d'une borne, et j'ai des adeptes de la voiture
électrique qui sont en grande
demande. C'est sûr que leur préoccupation actuellement, c'est de savoir quand il y aura
d'autres bornes d'installées pour
permettre l'accès jusqu'à Montréal sur un trajet qui, somme toute, est quand même
assez long — on
peut parler d'environ 500 kilomètres — et
donc ils ne veulent pas... Ceux qui sont vraiment, là, les purs et durs
électriques, donc, ils veulent être capables de pouvoir réaliser le
trajet.
Et
on a un enjeu, on a un enjeu qui est clair, la traversée du parc de La
Vérendrye avec des installations, par
exemple, dans le secteur du Domaine, qui, actuellement, ne serait pas adéquat comme stratégie, d'installer une borne là, puisque le
Domaine n'est pas desservi par une ligne électrique et fonctionne avec un approvisionnement qui est au mazout. Donc, à ce
moment-là, d'installer une borne
alimentée par le mazout, je pense qu'il
faut être conséquent dans les choix
qu'on fait. Mais je peux vous dire que
déjà, avec ma collègue députée
de Gatineau... Non, pas de Gatineau, vous me corrigerez...
Une voix : Papineau.
M. Bourgeois : Non, pas Papineau, la
ministre de la Justice.
Une voix : Ah oui!
M. Bourgeois : On est à faire des
discussions pour regarder cet enjeu-là, mais donc...
Une voix : ...
M.
Bourgeois : Gatineau, c'est bien ça, je n'étais pas dans l'erreur. Je
n'étais pas dans l'erreur, effectivement, l'instinct m'avait bien servi. Et donc ce déploiement-là en région, j'aimerais
vous entendre. On a, effectivement, parlé du déploiement du réseau, mais, par rapport aux régions comme la nôtre,
l'Abitibi-Témiscamingue, la stratégie, elle se déploie comment?
M. Martel
(Éric) : M. le Président, si vous permettez, on laisserait M.
Desgagné, c'est l'expert en la matière.
Le Président (M. Pagé) : Oui.
Alors, veuillez vous identifier.
M. Desgagné (Pierre-Luc) : Bonjour.
Pierre-Luc Desgagné, je suis vice-président, Affaires corporatives, et secrétaire
général d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Pagé) :
Parfait, merci. Allez-y, M. Desgagné.
M. Desgagné (Pierre-Luc) : Je
remercie le P.D.G. de ses bons mots. Ça me fait plaisir de répondre. On est actuellement, M. le Président, dans 16 régions du Québec.
L'Abitibi-Témiscamingue a fait partie des priorités dès le début. C'est la raison pour laquelle, dès le mois de
septembre 2015... même avant ça, je vous dirais même à l'automne 2014, on a commencé à regarder pour pouvoir installer
des bornes en Abitibi-Témiscamingue en regardant, bien sûr, l'espèce de quadrilatère qu'il y a en Abitibi, entre
Rouyn, Val-d'Or, Amos et La Sarre, de vraiment
essayer de couvrir ce quadrilatère-là. Puis
on était également conscients de la distance entre, par exemple, la ville de Val-d'Or, donc la porte d'entrée de l'Abitibi, et
des villes plus au sud.
Ce qu'on a
fait d'abord, c'est qu'on a installé des bornes à 240 volts,
des bornes universelles à Rouyn. Puis, bien
sûr, après ça, on a considéré Val-d'Or, puis on a commencé aussi le déploiement
d'une structure de recharge rapide à Val-d'Or d'abord. Et là notre priorité de la prochaine année,
c'est de faire en sorte qu'entre les Laurentides — donc, on parle ici de Sainte-Adèle ou Sainte-Agathe — entre ces municipalités-là et l'Abitibi, on
puisse installer un réseau qui va également
desservir le comté de Labelle — je sais que ça intéressera M. le Président.
Donc, on parle, évidemment, de bornes qui pourraient être situées à
Mont-Laurier, de bornes situées à Grand-Remous, de bornes situées peut-être à
Louvicourt. C'est des choses qu'on va regarder.
Bien sûr, on devra respecter notre modèle
d'affaires. Et j'en profite ici pour dire un mot sur notre modèle d'affaires parce qu'il est important et peut-être
mal compris, parce que peut-être qu'on l'avait mal expliqué. Dans les bornes
à 240 volts, l'achat des bornes et
l'installation de ces bornes-là, elles se font sans coût pour Hydro-Québec. Ça,
c'est un modèle unique parce que,
dans toutes les autres juridictions d'Amérique du Nord, c'est l'État ou les
pouvoirs publics qui assument le coût
de la recharge publique. Nous, on a réussi — et, là-dessus, on rend hommage à nos
partenaires — à faire
en sorte que le réseau de base à 240, que
les coûts de ce réseau de base là soient assumés par les partenaires. Dans les
bornes de recharge rapide, donc à
plus de 400 volts, ça, on a un partage de coûts à 50 %. Hydro-Québec
investit 50 %, le partenaire investit 50 %. Pourquoi? Parce
que l'investissement est un peu plus substantiel, c'est un autre type de
recharge, et on souhaitait lancer un message au marché à cet égard-là.
Donc, ce
qu'on regarde... Pour répondre clairement à votre question, oui, l'Abitibi, les
régions, c'est une priorité, et, pour nous, l'électrification des
transports, elle ne peut pas se faire sans les régions.
Le Président (M. Pagé) :
Merci. M. le député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Oui. Merci, M. le Président. Je vais maintenant vous
entretenir... puis j'avais commencé, tout à l'heure, à vous parler que le Nord m'interpelait beaucoup, et je dois
dire que la députée de Saint-Hyacinthe a amené un sujet qui, moi aussi, me préoccupe énormément,
préoccupe beaucoup les gens d'affaires avec qui on veut développer le
Nord, et je vais faire un parallèle, j'aimerais ça avoir votre lecture de la
situation. Si, demain matin, à Kuujjuaq, ou à Nemaska,
ou même à Kuujjuarapik, vous seriez limité à l'accès à l'aéroport certaines
journées ou à certaines heures pour aller faire l'entretien de vos
installations, comment, comme entreprise, vous vous sentiriez là-dedans?
Le Président (M. Pagé) :
M. Martel? M. Desgagné?
M. Martel
(Éric) : Je peux revenir. Bien, écoutez, comme je disais tantôt, on
souhaite de collaborer avec tout le monde.
On avait certains enjeux au niveau de nos assurances, de nos obligations.
Alors, on ne pouvait pas se mettre dans le trouble. Parce qu'imaginez un scénario où il arrive un accident,
Hydro-Québec est blâmée et, là, poursuivie probablement avec tout ça. Alors, je ne pense pas que ça aurait
une belle façon. Alors, de là, notre intention n'est vraiment pas du tout de
limiter la capacité aux gens d'aller sur
leurs installations, d'avoir accès au Nord. Alors, c'est pour ça qu'on a
commencé à discuter il y a quelques
semaines, on a dit : Il faut qu'on trouve une solution à ce problème-là.
Et la solution, c'est celle que j'ai
évoquée un peu plus tôt, où on voudrait transférer nos actifs à la Société du
Plan Nord, qui, eux, puissent organiser le tout, prendre les assurances
nécessaires, que ce soient des professionnels qui gèrent cet aéroport-là et
que, nous, on soit un utilisateur.
Alors, écoutez, je suis entièrement avec vous, là. Les gens ont des actifs
là-bas, ils veulent y avoir accès le
plus efficacement possible. C'est assez long, y aller en voiture, hein? Je ne
l'ai jamais fait, mais j'imagine. Mais alors, évidemment, on souhaite,
le plus rapidement possible, régler ce dossier-là pour que tout le monde puisse
intervenir.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Oui. Je vous remercie de cette ouverture d'esprit là. Et
je vais vous rassurer, moi, toutes les routes, je les ai faites. Je les ai faites à plusieurs fois, que ça soit la
route de la Baie-James, la Transtaïga, la route du Nord. Sur la Côte-Nord aussi, dans le cadre du projet de La
Romaine, souvent j'ai eu à utiliser les routes avant même qu'elles soient
terminées. E je vous le dis, M. Martel,
c'est fondamental pour le développement du territoire d'avoir accès au
territoire. Et non seulement y avoir accès, mais y avoir accès dans un
cadre clair, à des coûts les plus bas possible.
Et là je vais
faire le parallèle avec... Les entreprises, qu'elles soient dans le domaine
touristique... Parce que le Plan
Nord, c'est aussi du tourisme. Si je veux pouvoir développer des installations,
que ce soit par rapport à une pourvoirie, que ce soit la visite de sites qui sont extraordinaires, si je n'ai pas
la possibilité de me rendre à ces sites-là dans les coûts les moins
élevés possible parce qu'il y a déjà soit une route, soit une piste qui permet
d'atterrir et de subséquemment peut-être
utiliser un petit aéronef pour me rendre sur des lacs, là, à ce moment-là, je
viens mettre un frein au développement de ces entreprises-là.
Comprenez que
votre rôle, il est majeur. Vous avez eu, oui, à développer des axes routiers
stratégiques en lien avec le
développement de vos installations, vous les utilisez maintenant depuis plus de
40 ans. Mais il y a d'autres acteurs qui
veulent pouvoir avoir accès au territoire, et vous êtes des acteurs
fondamentaux qui vont déterminer en grande partie cette possibilité-là d'avoir accès au territoire.
Je vous le dis, votre rôle, il est majeur. C'est pour ça que, M. Martel, on
compte sur vous. Il y a toute une industrie qui compte sur vous dans le domaine
de l'exploration. Et là je vais vous dire, c'est aussi vos clients, ça,
de demain parce que, si on donne accès de façon adéquate au territoire aux
compagnies en exploration minière, c'est eux qui vont faire les découvertes de
demain, qui vont mettre en opération des gisements comme celui de la mine Éléonore, qui est raccordée actuellement au site
de la mine Eastmain... des installations hydroélectriques de l'Eastmain.
C'est votre client.
S'ils
n'auraient pas pu avoir accès à ce territoire-là à l'époque, vous n'auriez pas
ce client-là, qui est un client majeur. Je pense que, tout à l'heure, le ministre le mentionnait, c'est un
investissement de tout près de 2 milliards. C'est majeur comme enjeu d'avoir l'accès au territoire pour, éventuellement, vous offrir de nouveaux
clients, offrir des clients qui vont acheter
ce qu'on a actuellement comme surplus. Mais demain on va vouloir
continuer à développer la société
d'État, donc c'est
fondamental. M. Martel, on compte sur vous. Est-ce qu'on va avoir votre engagement
là-dessus?
• (11 h 50) •
Le Président (M. Pagé) : M.
Martel, oui...
M. Martel
(Éric) : Si je peux me
permettre, question de... Effectivement, écoutez, c'est clair — puis
je l'ai dit, et je le redis — vous
avez absolument... Hydro-Québec, on a souvent été le développeur de ces
routes-là. On a ouvert des routes, on
est allés, on a permis aux autres personnes d'utiliser ces routes-là qui sont
utilisées aujourd'hui. Il y avait un enjeu des aéroports, mais maintenir les routes en service, donner
accès... Puis vous avez absolument raison, là, il faut avoir le sens des
affaires aussi, c'est des clients potentiels. Alors, on va collaborer avec eux,
c'est certain. Puis ça, vous avez
notre engagement de collaboration avec eux. Il faut juste trouver une
solution à une problématique, là, qui était présente avec les
aéroports, mais on est en train de travailler sur le dossier.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député d'Abitibi-Est, oui.
M.
Bourgeois : C'est rassurant,
mais il y a quand même... M.
le Président, je dois dire que M. Martel souffle un vent de fraîcheur fort intéressant sur la société
d'État parce qu'on a été habitués, des fois, à avoir des discussions plus
corsées avec les derniers représentants. Sans vouloir vous offusquer, M.
Desgagné... Maintenant...
Une voix : ...
M. Bourgeois : Non, mais c'est lui qui était là l'année
dernière, quand même. Et d'ailleurs, là-dessus, M. Martel, j'espère que vous allez
revenir nous voir.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, vous avez une invitation, M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Écoutez,
moi, je pourrais vous dire une chose, je n'aurai jamais d'objection à être ici. Puis la raison, c'est que présentement, je l'ai dit, je
veux qu'Hydro-Québec redevienne accessible. Alors, je ne refuse aucune tribune pour aller parler d'Hydro-Québec. Et je
n'ai pas besoin d'une salle qui est déjà toute vendue à Hydro-Québec, je n'ai aucun problème à avoir des débats d'idées
et qu'on ait des bonnes discussions. Alors, moi, je vais me faire un devoir,
si vous souhaitez me réinviter l'an
prochain, alors, on va se rendre disponibles. Mais c'est clairement important,
je crois, et comme P.D.G., mais aussi
pour mon équipe de direction, d'être visible, d'aller parler aux Québécois,
expliquer Hydro-Québec. Je m'aperçois qu'il y a beaucoup
d'incompréhension. O.K.?
Puis il y a
des choses qui sont compliquées. Ce matin, on en a eu une à expliquer ici, on
n'a pas tous les chiffres. Bon. Mais,
en même temps, je pense qu'il faut essayer de simplifier ça puis de le
vulgariser. Mais, en même temps, je crois qu'Hydro-Québec a tout intérêt à être
présente, à expliquer Hydro-Québec, les choses qu'on fait. Moi, je peux vous dire, j'ai 20 000 employés, presque, à
Hydro-Québec, et ils sont extrêmement passionnés par ce qu'ils font. Et ça,
j'ai eu la chance de le voir. J'en ai vu, je
vous le disais tantôt, 7 000 face à face, et les gens veulent bien faire.
Ils étaient déçus, un peu, de la vue que les gens avaient
d'Hydro-Québec, et je pense qu'on leur doit ça, et ils sont très heureux présentement qu'on retourne puis qu'on leur parle.
J'ai 20 000 employés qui veulent bien faire les choses, ils veulent bien
servir les Québécois, puis ça, je vous garantis qu'on va remplir notre mission.
M. Bourgeois : Combien de temps
encore...
Le Président (M. Pagé) : Il
reste un peu moins de sept minutes.
M.
Bourgeois : D'accord. Donc, merci. Merci de cette écoute-là. Mais je
veux vous rassurer, les efforts que vous allez consentir à donner,
justement, accès, ça permet de mettre l'argent au bon endroit pour ces
acteurs-là qui veulent développer leurs projets. Ça a l'air de rien, mais une
campagne de forage, par exemple, du fait de pouvoir utiliser un aérodrome, on est à proximité du site. Si ça
représente, en frais de transport et d'opération, une dépense de
100 000 $, 200 000 $
de moins parce que ça va très vite — on parle de transport par hélicoptère pour
des sites — c'est
vraiment un enjeu majeur de ce
côté-là. Donc, cet argent-là va aller au bon endroit. Parce que vous n'en
retirez pas un bénéfice. Le fait qu'il
y ait une utilisation, ce n'est pas ça qui va gonfler les coffres
d'Hydro-Québec demain matin. Et je n'ai rien contre les transporteurs
aériens ou héliportés, mais le moins de dépenses qui se fait en transport et le
plus en forage, c'est la différence entre avoir une mine dans quelques années
ou pas de mine du tout, entre autres dans ces projets-là.
Je veux
revenir, cependant, sur les faits que le député de Sanguinet amenait en lien
avec la réalité du projet de la Romaine.
Moi, j'ai eu l'occasion de travailler sur d'autres projets majeurs
d'Hydro-Québec, entre autres les projets de l'Eastmain, de Rupert—Sarcelle et également de Péribonka, et je serais curieux de comparer les
données en termes de participation du
territoire à la réalisation de ces projets-là, que ce soit, par exemple, sur le
territoire de la Baie-James avec les Cris et les Jamésiens, le
pourcentage de travailleurs de ces populations-là qui ont été assignées à la
réalisation, les retombées ou, si on compare
avec les gens du comté de Dubuc, donc de mon collègue du Saguenay—Lac-Saint-Jean, leur participation en lien
avec la réalisation du projet de Péribonka.
Parce qu'il
faut être capable de relativiser la capacité d'entreprendre, donc c'est quoi,
le potentiel de réalisation d'une
région, et aussi sa capacité en termes de force de travail, donc de
disponibilité de main-d'oeuvre, de qualification. Je pense que c'est un enjeu important.
Moi, j'ai déjà été à Havre-Saint-Pierre au début du projet, on a
travaillé beaucoup avec les gens là-bas pour exporter. J'ai
eu l'occasion de rencontrer Mme Nadeau à plusieurs occasions, qui faisait, effectivement, un très bon travail, mais le vrai travail, c'est les gens de la
Côte-Nord qui doivent le faire, hein? Et, de ce côté-là, ils sont vraiment engagés là-dessus. Mais moi, je pense que, des
fois, quand on peut comparer, on peut voir les indices, où est-ce qu'on
peut mieux faire, comment les autres ont fait, et, de ce côté-là, est-ce que
vous avez certaines données qui pourraient nous être utiles pour mieux
comprendre ces enjeux-là?
M. Martel (Éric) : Je n'ai pas de
données avec moi ce matin... M. le Président, si vous le permettez...
Le Président (M. Pagé) : Oui,
allez-y.
M. Martel
(Éric) : ...je n'ai pas de
données avec moi ce matin, mais clairement on a pris des mesures, on prend des mesures régulièrement. Je citais en exemple ce matin qu'on
s'assoit — depuis
le début de l'année, trois fois — avec
les gens là-bas pour leur donner de la
visibilité sur les contrats qui s'en viennent. C'est clair que, dans votre
région, il y a eu beaucoup de capacités de développées depuis longtemps.
On a fait la Baie-James il y a longtemps, il y a beaucoup de contracteurs
aujourd'hui qui viennent de votre région, qui viennent,
d'ailleurs, du Saguenay—Lac-Saint-Jean aussi, qui viennent
travailler à la Baie-James parce qu'ils ont développé l'expertise de faire
certains travaux de maintenance, des travaux de réfection et d'autres
types. Alors, on essaie toujours de valoriser ça beaucoup, beaucoup.
Je n'ai pas
de données avec moi ce matin, à part les données que je mentionnais, sur la
Côte-Nord, qu'on a 43 point quelques
pour cent des employés qui
travaillent présentement sur le site de la Romaine qui viennent de la
Côte-Nord. Mais je n'ai pas d'autre chose, on pourrait peut-être
regarder puis vous revenir si vous le souhaitez.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Oui. Donc, effectivement, je pense que c'est un comparable important. M. le Président, juste pour illustrer, au niveau
des Jamésiens, au début du projet de l'Eastmain, il n'y avait aucun camion de
50 tonnes de disponible chez tous les entrepreneurs du
Nord-du-Québec. À la fin du projet, on avait plusieurs entreprises qui étaient
capables de réaliser des contrats qui
ont été jusqu'à 23, 26 millions. Mais, au départ, tout le monde se posait
la question si on était pour avoir
des entrepreneurs qui étaient pour être capables de faire des contrats de
1 million. Ça s'est fait en progression, ça s'est fait dans le temps, la capacité est démontrée. Il faut
convaincre aussi les gens d'Hydro à l'occasion, leur dire :
Écoutez, on est bons. Moi, mon réflexe, c'était tout le temps : On est
tellement bons, nous, on vend des équipements partout
dans le monde au niveau minier et forestier, pourquoi qu'on ne serait pas
capables de travailler avec Hydro-Québec? Je pense que la prétention des gens de la Côte-Nord, elle est la même,
il faut juste trouver les bonnes tables d'échange et communiquer. Parce que communiquer, c'est
répéter. Je vous encourage là-dessus. Je sais que vous faites des gros efforts.
M. le ministre a pris la peine de mettre en
place un comité pour, justement, s'assurer que tout le monde fait ce travail-là
de façon efficace, mais...
Et là je
pense que vous pourriez nous parler un petit peu d'un autre engagement que vous
avez, c'est celui avec les
communautés autochtones. La relation avec les Cris de la Baie-James a permis,
encore là, d'identifier un potentiel de
réalisation qui, maintenant, sert pour des projets miniers. Je reviens avec la
mine Éléonore, toute la communauté de Wemindji
s'est mobilisée pour être capable de se positionner en lien avec ce projet-là.
Vous êtes aussi en discussion avec les
Innus sur la Côte-Nord, j'aimerais ça que vous nous parliez un peu de comment
vous travaillez avec les communautés.
Le Président (M. Pagé) : Vous
avez 40 secondes.
M. Martel
(Éric) : Écoutez, c'est un partenaire extrêmement important. On
travaille avec les Cris, on travaille avec les Innus, on travaille avec
toutes les communautés. On a des gens qui ne font que ça à temps plein,
s'assurer de comprendre leurs besoins sur leur territoire. Il y a des enjeux,
c'est normal, hein? Quand on fait des projets de cette ampleur-là, il y a des enjeux. Alors, on s'assoit avec eux, il faut
trouver des solutions puis les solutionner. Alors, des fois, c'est difficile, mais, en général, on y arrive
tout le temps. Alors, on est très respectueux des gens avec qui on travaille,
puis ça, bien, c'est un peu notre modus
operandi quand on travaille avec les communautés autochtones, alors que ça
soit... dans différentes régions.
Le
Président (M. Pagé) : Alors, c'est ce qui met fin à notre bloc.
On a un prochain bloc avec l'opposition officielle, pour une dernière
fois ce matin, pour un bloc de 20 minutes. M. le député de Sanguinet.
• (12 heures) •
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Alors donc, vous aviez prévu au départ, en 2011, investir
47 milliards. Finalement, suite à ce
que j'ai cité tantôt, là, que la demande était moins forte que prévu, jusqu'en
2035 vous avez proposé de réviser à
20 milliards les investissements dans le Grand Nord, là, pour, justement,
la production d'électricité. C'est ça, hein? Je ne me trompe pas, là? Ça
va? Je suis pas pire, hein? Bon, ça va bien, on continue. O.K.
Combien ça
représente de mégawatts, 20 milliards d'investissement, à peu près, là?
Est-ce que vous êtes capable... une règle du pouce qui dirait, mettons,
ça vaut tant de mégawatts?
Le Président (M. Pagé) : M.
Martel.
M. Martel
(Éric) : Je ne suis pas capable de relier ça à un nombre de mégawatts
parce qu'il y a des infrastructures de
transport dans ça, il y a... C'est très difficile, là, je ne suis pas en mesure
de faire ça. Il faudrait regarder la liste des projets dans le détail puis regarder tout ce qui se compose, ce n'est
pas un... Mais c'est quand même substantiel, là, en termes de
réalisation.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Écoutez, je vais
m'essayer avec une autre question. Combien du kilowattheure qu'on est rendu
dans le Nord? Parce que, là, tu sais, c'est
la loi des rendements marginaux décroissants, là, plus ça va, plus ça coûte
cher, là. On est rendu à combien, les
projets, là, dans le Nord, si on parle de barrages hydroélectriques? Parce que
j'imagine, quand vous parlez de projets, c'est généralement des barrages
hydroélectriques.
M. Martel (Éric) : Si vous me
permettez...
M.
Therrien : Oui,
allez-y. Allez-y.
M. Martel
(Éric) : ...quand on parle du coût d'un nouveau projet... Si je prends
La Romaine, le coût de production, quand
il va sortir de la turbine, c'est 0,06 $ le kilowatt. O.K.? Alors, ça,
c'est le coût de La Romaine qu'on est capable de faire. Après ça, évidemment, il faut la transporter, la distribuer,
mais c'est le coût de production. Alors, ça demeure encore très, très
compétitif puis ça amène beaucoup de puissance, effectivement.
Ce qu'on va faire dans les prochaines années à
Hydro-Québec, c'est que je dois me pencher sur... Là, évidemment, on est en
situation de surplus, O.K., mais il faut quand même voir — je
vous le dis, on a des prévisions jusqu'en
2045 — qu'est-ce
qu'on va faire quand les années passent. Alors là, dans les cinq prochaines
années, on va se donner le mandat...
J'ai une équipe qui commence déjà à regarder c'est quoi, le prochain grand
projet hydroélectrique, si on en a
besoin d'un. Ce qu'on souhaite, c'est qu'à la fin 2020 il soit prêt dans les
cartons à déclencher. Puis ça, on a fait les études de quatre, cinq rivières, de différents endroits. On
voudrait, dans cinq ans, être capables de dire : C'est celui-là qu'on veut faire.
Évidemment, on aura travaillé avec les milieux locaux en amont. On est un peu
sur la ligne de départ, prêts à partir,
mais présentement je n'en redémarrerai pas un. D'ailleurs, on doit finir La
Romaine d'ici 2020. Il y a encore deux barrages à terminer, qu'on n'a
pas finis, mais on voudrait être prêts à en redémarrer un.
En plus de
ça, évidemment, il faut regarder si on a besoin d'autres sources d'énergie. Ça
dépend, si on a besoin de l'énergie, de la puissance, c'est un peu
différent. Alors, on va regarder est-ce qu'on rajoute de l'éolien dans certains
endroits, en quelle année on doit en
rajouter et quand. Alors, ça fait tout partie de notre étude... quand je
parlais de la capacité, nos études de
capacité que nos experts font. Après ça, c'est un débat sur les options, puis
les avantages, et les inconvénients de ça.
Et c'est
clair que, sur le territoire... je le disais tantôt, c'est un peu notre terrain
où on est très, très présents. On va continuer
d'avoir des très, très grands projets. Je disais : Juste dans les cinq
prochaines années, on a à peu près 4 milliards de dollars qui vont
s'investir sur le territoire, là, pour compléter La Romaine et faire
d'autres projets.
M.
Therrien :
Pour les 17 projets miniers, là, qui sont mentionnés dans le Plan Nord, là, les
besoins en électricité, c'est à peu
près combien de mégawatts? Est-ce que ça a été calculé, évalué? Parce que, tu
sais, évidemment, M. le ministre, quand
vous disiez : Bien, on n'est sûrs de rien parce que, si, mettons, il y a
une aluminerie supplémentaire qui arrive, bien, nos surplus peuvent devenir problématiques, bien, est-ce que, les 17
projets miniers, vous avez fait une évaluation à savoir c'est tant
de mégawatts, puis il faudrait absolument convenir à fournir ces projets-là?
Le Président (M. Pagé) : M.
le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, les projets
miniers comme tels, ce n'est pas aussi énergivore, évidemment, qu'une aluminerie. Une aluminerie, ça peut aller jusqu'à
700 mégawatts. Puis moi, ce que j'ai surtout insisté, je dirais, au cours
des derniers mois, entre autres, c'est au
niveau de l'exportation parce qu'on a quand même des projets avec l'Ontario,
on a des projets avec New York, on a des
projets avec le Massachusetts et toute la région... et est-ce qu'Hydro-Québec,
compte tenu de ce qu'on a actuellement, on est capables de suffire à, je
dirais, cette demande-là, si, demain matin, on réussissait à vendre notre
électricité un peu à tout le monde? Et donc, ça, c'est pour moi l'élément le
plus important.
Je vous
dirais que, dans le domaine minier, il y a des besoins, mais, pour l'instant,
on a suffisamment d'énergie pour
faire face à cette réalité-là. Puis, à un moment donné, quand je discutais,
même au niveau des automobiles électriques, je peux vous dire qu'on me disait qu'Hydro-Québec était capable
facilement de fournir si, demain matin, on avait un million de véhicules électriques. Je pense que c'était ça.
Alors, c'était facile de fonctionner avec un million de véhicules électriques.
Donc, on a de la marge de manoeuvre, mais
moi, je préfère avoir un peu d'énergie disponible plutôt que d'avoir le
problème contraire.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Là, si on arrive puis on fait une évaluation des besoins pour le Plan Nord, là,
des besoins pour les communautés en électricité... Parce qu'il y en a
qui utilisent le diesel, et ainsi de suite, là. Donc, si on se dit : Les communautés ont des besoins, il faut faire en
sorte qu'ils utilisent davantage l'hydroélectricité, il faut que ça soit
disponible pour eux de différentes
façons, ça peut être hydroélectricité ou éolien, là. Et aussi les mines qui se
rajouteraient, là, à ce Plan Nord là,
vous me dites que le 20 milliards, là, en quelque part, va amplement
combler ces besoins-là si nos surplus viennent
à manquer, mais vous orientez l'investissement de 20 milliards pour des
exportations, c'est ce que je comprends parce que, M. le président-directeur général, vous avez dit, je pense,
dans un plan, là, que vous avez déposé récemment, là, que vous vouliez augmenter les exportations. Donc,
dans ce Plan Nord là, on va, tout simplement, insister sur les exportations.
C'est ce que je comprends.
Le Président (M. Pagé) : M.
Martel.
M. Martel
(Éric) : Sur le Plan Nord, il y a différents scénarios. O.K.? Il y a
une partie qu'on pourrait réutiliser à
l'exportation. Évidemment, l'exportation n'est pas infinie. Présentement, on a
des surplus énergétiques. La raison pour laquelle on ne peut pas en
exporter plus, c'est qu'on a des limitations sur les lignes de transport. C'est
pour ça qu'on travaille sur des projets
comme NPT présentement, où est-ce qu'on est soumissionnaire puis on veut
construire plus de capacité. Donc,
j'appelle ça mon autoroute d'électrons, on veut avoir plus d'autoroutes pour
amener les électrons vers les marchés
propices, que ça soit New York, ou Boston, ou d'autres, ou même nos voisins
ontariens. Alors, ça, c'est ça.
Alors, dans
les investissements qui sont prévus dans le Plan Nord, pour nous, il y a
beaucoup de ça qui sont des... Il y a
quand même des ajouts, il y a aussi assurer la pérennité de nos équipements,
O.K., qui fait partie de ces investissements-là. Et aussi, quand on va
décider d'un grand projet, là, il y aura des scénarios. On dit : On
regarde des grands projets, ils pourraient
servir... Comme M. le ministre l'a dit, soit que... Si on n'a pas un projet
concret, on pourrait dire : On va y aller vers les exportations ou on pourrait le rediriger si on a des besoins
ici pour du développement économique. Mais on veut être en amont parce
qu'évidemment on ne veut pas retarder les projets s'il y en a.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Est-ce qu'il y a moyen d'avoir la ventilation des projets d'investissement,
comme vous le faites, là, si bien,
là? C'est intéressant, ça m'intéresse de savoir les liens, qu'est-ce qui reste
sur les lignes, qu'est-ce qui irait pour combler les besoins du Grand Nord, les besoins
d'exportation, la réfection des barrages déjà existants. On peut-u avoir
ça, cette ventilation-là?
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
M.
Arcand :
J'ai mentionné la liste des projets, et tout ça, puis je me suis engagé déjà à
vous le fournir.
M.
Therrien : Donc, ça veut dire que ça serait plus large.
Parce que vous me parlez des projets, mais là vous iriez plus large avec
les projets de lignes de haute tension, ainsi de suite, les infrastructures
autres que barrages. C'est ça?
M.
Arcand :
Bien, on va regarder quels sont les projets, là, réalistes, là, actuellement
puis quel est le potentiel d'avenir
au niveau des projets. La seule chose, vous comprendrez que moi, je ne veux pas
relancer des projets si ce n'est pas dans un horizon quand même
relativement à moyen terme.
Je
dois vous dire qu'il y a un autre élément sur lequel j'attirerais votre
attention aussi, qui n'est pas actuellement un enjeu crucial, mais sur lequel il faut quand même se préparer, et
c'est l'échéancier de 2041 pour Churchill Falls, qui est un autre
élément sur lequel, là... On connaît la difficile relation que nous avons
depuis nombre d'années avec le gouvernement
de Terre-Neuve et les gens là-bas. Ce contrat-là va être renouvelé en 2041, et
vous comprenez qu'à partir du moment
où les entreprises qui veulent venir investir au Québec nous demandent des
engagements à long terme on se doit de commencer à réfléchir également
sur la façon de fonctionner au cours des prochaines années.
Le Président (M.
Pagé) : M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Comment ça va, les négociations? Est-ce que c'est
entamé, les négociations avec Terre-Neuve pour Churchill Falls?
• (12 h 10) •
M.
Arcand :
C'est-à-dire qu'il y a eu des échanges qui ont été faits à différents niveaux,
au niveau politique, mais je veux
être très prudent actuellement parce qu'il y a des dossiers qui sont en cours
au moment où on se parle et, donc, je
préfère ne pas embarquer trop au moment où on se parle. On essaie, autant que
possible, de maintenir quand même un dialogue avec les différentes
autorités. Je sais que le premier ministre a fait une déclaration à la fin
d'août, l'année dernière, lors de la
Conférence des premiers ministres, où il a dit essentiellement qu'il fallait
qu'à un moment donné on puisse se
parler à plusieurs reprises si on voulait
être dans un monde idéal. C'est que nous, on est, Québec
et Terre-Neuve, on est
une puissance extraordinaire pour offrir de l'électricité verte aux
Américains. Mais ça, écoutez, encore une fois, il y a des dossiers
litigieux actuellement. Alors, je ne veux pas aller plus loin à ce niveau-là.
M.
Therrien : Est-ce que l'hydroélectricité est considérée comme
une énergie verte aux États-Unis actuellement?
M.
Arcand :
C'est une énergie verte qui est considérée... Vous savez, elle est verte pour
certains, un peu moins verte pour
d'autres. À un moment donné, les Américains parlaient beaucoup de la petite hydraulique
qui était considérée comme verte, ils
avaient un peu plus de difficultés au niveau d'Hydro-Québec. Par contre, quand
on parle aux États, ils considèrent
notre électricité comme étant verte. Je ne sais pas si vous avez
essentiellement le même sentiment que moi là-dessus, M. Martel.
Le Président (M.
Pagé) : M. Martel.
M.
Martel (Éric) : Si je peux me permettre d'ajouter, M. le Président,
les choses sont assez claires dans certaines régions, entre autres les
marchés importants pour nous, New York et la Nouvelle-Angleterre, que c'est une
énergie renouvelable et propre. Alors, c'est
pour ça qu'on est très actifs là. Et d'ailleurs ça ne s'est pas fait seul,
hein? Depuis mon arrivée, là, on est
très, très actifs à New York et à Boston à rencontrer des groupes d'élus et des
gens des groupes écologiques et
environnementaux pour leur expliquer comment on produit l'énergie, qu'est-ce
que c'est, un grand barrage, et tout ça, et on a fait des pas de géant à
éduquer, je pense, nos voisins du Sud là-dessus.
M.
Therrien :
Dernière question, rapidement.
Le Président (M.
Pagé) : Allez-y.
M.
Therrien : Il ne me reste plus grand temps. Les communautés
locales dans le nord, au nord du 49e parallèle, là, c'est quoi, les besoins en hydroélectricité, là, pour combler cette
demande-là, là? En mégawatts, là, c'est quoi à peu près, là? Qu'est-ce
qui manquerait, là, pour les satisfaire?
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre ou M. Martel? M. le ministre.
M.
Arcand :
Écoutez, les réseaux autonomes, je pense que c'est autour de
160 mégawatts, c'est ce qu'on me dit. Alors, c'est ce que nous
avons.
Maintenant,
vous comprenez que, dans le cadre de la politique énergétique, on a déjà fait
des consultations auprès des communautés autochtones, et c'est aux
communautés autochtones également à nous dire ce qu'ils veulent faire, je pense que c'est... Mais il y a des projets qui peuvent
être extrêmement intéressants. Moi, évidemment, sur le plan énergétique, si, demain matin, on avait de
l'action du côté de la fosse du Labrador, je pense que, pour bien des
communautés, ces communautés-là
pourraient être reliées au réseau d'Hydro-Québec. Mais, encore une fois, il
faut qu'on ait véritablement, là, je dirais, des investissements miniers
un peu plus substantiels que ce qu'on a là.
Puis
il est sûr aussi que l'éolien peut être une solution dans le domaine de ces
régions éloignées là aussi, surtout qu'en
matière de stockage d'énergie on s'améliore d'année en année sur le plan
technologique. Parce que ça, c'est un des avantages de l'éolien, puis on a réussi à montrer avec le projet Raglan
qu'on peut faire de l'éolien même dans des régions où les froids sont intenses. On a même une éolienne
qui fonctionne sans huile. Alors, ça, je pense que c'est des développements
intéressants.
M.
Therrien : Ça veut dire que, si on regarde au niveau minier
puis au niveau des communautés locales... Là, je sais que vous ne voulez pas vous avancer au niveau minier, là, les
besoins, puis je sais que ce n'est pas énergivore comme l'aluminerie,
là, mais vous m'avez dit 700 mégawatts pour les 17 projets miniers.
C'est-u ça, à peu près?
M.
Arcand :
Non, 700 mégawatts, c'est pour une aluminerie, disons.
M.
Therrien :
O.K. C'est ça. Je trouvais que c'était beaucoup.
M.
Arcand :
Si vous aviez une aluminerie, là, c'est 700 mégawatts.
M.
Therrien : Quand vous parlez de 160 mégawatts, c'est
pour les communautés locales, mais, si on rajoute les mines à ça, on
arrive autour de... juste avoir une idée, là.
M.
Arcand :
Écoutez, c'est difficile de le dire. Je ne sais pas si, M. Martel, vous avez...
C'est parce qu'on parle de
160 mégawatts pour les communautés du Nord en termes de besoins. Si on
ajoutait quelques mines, qu'est-ce que ça peut représenter?
M.
Martel (Éric) : Bien, ça dépend de quel type de mine, là, parce qu'il
y a beaucoup de variantes, là. Mais c'est quand même énergivore. Mais ce n'est pas une aluminerie à
700 mégawatts. Alors, nous, notre métier, c'est de s'assurer qu'on est en amont, qu'on sera capables de
répondre à cette demande-là. Et on verra à ce moment-là le choix de solution,
mais clairement, quand il y aura un projet,
là, qu'on sera sur la table en train de regarder, on va pouvoir trouver des
solutions.
M.
Arcand :
Puis c'est sûr que, si on parle d'une mine avec transformation, ça consomme
plus, évidemment.
M.
Therrien : Mais vous n'avez pas d'idée, un chiffre
quelconque, là? Parce que, là, tu sais, dans votre politique énergétique, là, vous parlez d'utiliser le gaz
naturel dans certains cas, là. Bien, tu sais, vous devez avoir une idée, là,
sur les besoins. Si on assure la
transition du diesel, entre autres, avec l'hydroélectricité ou l'électricité
par éolienne, vous n'avez pas une règle du pouce qui dirait : Bien,
mettons, je ne sais pas, moi, 100, 200, 300 en tout?
M.
Arcand :
C'est-à-dire qu'écoutez, nous, ce qu'on sait, c'est qu'on a suffisamment de
projets sur la table, suffisamment de projets en termes de gaz, en termes
d'électricité, en termes d'éolien, pour satisfaire les besoins des prochaines années si les projets sont là. On n'a
pas un problème, je dirais, de manque de projets ou de ressources, il faut
simplement qu'on ait les investisseurs qui viennent faire des projets qui vont
consommer de l'énergie.
Comme
vous le savez, on a fait même, je dirais... À Montréal, actuellement, il y a eu
un investissement d'Amazon Web
Services, là, qui a décidé d'investir et il y a peut-être d'autres projets dans
l'avenir. C'est difficile pour nous
de prévoir, mais ce qu'on sait, c'est qu'on a tout ce qu'il faut pour être
capables de fournir à la demande intérieure et à une grande partie des
exportations du Québec.
Le Président (M.
Pagé) : 3 min 30 s.
M.
Therrien : O.K. Si on regarde, là, avec les barrages,
éventuellement, dans le Nord, si vous parlez d'un gros projet éventuellement, peu importe lequel, là,
bien, tu sais, étant donné qu'on parle de... La Romaine, on parle de
0,06 $, probablement. Je ne sais
pas si vous allez être autour de 0,06 $, là, je l'espère pour vous, là,
mais ça veut dire — je
réfléchis à voix haute puis je veux
vous entendre là-dessus — que l'éolien commence à être intéressant, commence à être
rentable. Tu sais, au début, on
disait : Ce n'est pas rentable, on faisait ça parce que c'était
renouvelable, mais là on s'aperçoit, si on compare aux futurs projets hydroélectriques, que l'éolien, là, ça
commence à avoir bien du bon sens. Je voudrais vous entendre là-dessus.
Le Président (M.
Pagé) : M. le ministre.
M.
Arcand :
On pourra peut-être vous dire que l'éolien, encore une fois... C'est pour ça
qu'on a mis, d'ailleurs, dans notre
politique énergétique ce que j'appelle une période ou un montant d'énergie
disponible pour pouvoir faire en sorte
qu'on puisse déclencher des appels d'offres pour de l'éolien. Donc, l'éolien,
c'est sûr que c'est quelque chose qui nous
intéresse, on peut faire des appels d'offres, mais, encore une fois, faut-il
qu'il y ait de la demande de ce côté-là. Alors, ça, c'est la première
des choses.
Maintenant,
l'éolien a des avantages, et, peut-être, M. Martel, qui connaît ça encore plus
que moi, pourrait expliquer les
forces et faiblesses parce que chaque énergie a parfois des forces puis des
faiblesses. Dans le cas de l'éolien, peut-être nous dire un peu ce que
vous voyez.
Le Président (M. Pagé) : M.
Martel.
M. Martel
(Éric) : ...M. le Président, d'abord, peut-être pour vous rassurer sur
les coûts de La Romaine, présentement on n'a aucune crainte de dépassement de
coûts, on est même en avance sur notre échéancier. O.K.? Alors, on joue
entre six et neuf mois, là, d'avance depuis le début, ce qui est une très, très
bonne nouvelle. Alors, quand je parlais, un
peu plus tôt, de la capacité d'Hydro-Québec de bien gérer ses projets puis d'en
faire plusieurs, là, on est très heureux de ça.
Par rapport à
l'éolien — et c'est
bien important — l'éolien
doit être un partenaire avec Hydro-Québec, on doit travailler ensemble. On a parlé des possibilités
d'exporter ensemble parce qu'on peut amener plus d'énergie renouvelable vers nos voisins. Alors, ça, c'est une
possibilité, mais, en même temps, l'éolien seul, bien, mettons, dans un réseau
autonome, ne peut pas fonctionner
parce que ça prend quelque chose avec lui, soit du gaz ou soit de la grande
hydro, pour être capable de faire la
calibration. Parce que, s'il ne vente pas, les gens vont avoir un problème, ils
n'auront pas d'énergie. Alors, ça dépend toujours du mix qu'on a besoin
entre énergie et puissance.
La beauté
d'un barrage hydroélectrique à 0,06 $ — évidemment, peut-être que les coûts seront
plus grands si on en refait un dans quelques années — c'est qu'il offre toujours les deux.
L'énergie est là et la puissance est là, alors il n'y a pas à se casser la tête là-dessus. Si on ne fait
que mettre un parc éolien puis qu'on a besoin de beaucoup d'énergie, alors
on pourrait construire... Je pourrais voir
la situation où est-ce qu'on construit un plus petit barrage, O.K., qui va
s'assurer de fournir la puissance et
une partie de l'énergie avec un parc éolien qui va nous aider à s'assurer qu'on
a de l'énergie en grande quantité.
Alors, c'est
important qu'on arrête... Puis je l'ai dit, il y a deux semaines, quand j'étais
à Washington, on doit se présenter,
l'industrie du renouvelable, comme étant une équipe, que ce soit le solaire,
l'éolien et la grande hydro, dire : On peut vous offrir beaucoup
plus de quantité si on travaille ensemble, on n'est pas des compétiteurs. Et
ça, c'est extrêmement important, et les
Américains étaient très heureux d'entendre ça parce qu'ils ont aussi une
industrie éolienne. On a une industrie éolienne ici qu'il faut s'assurer
de faire continuer.
Le Président (M. Pagé) :
Alors, il vous reste cinq secondes...
M.
Therrien : Merci.
Merci.
Le Président (M. Pagé) : ...pour
remercier les gens. Alors, merci. C'est ce qui met fin à ce dernier bloc de
l'opposition officielle. Il reste un dernier bloc de 10 minutes pour la partie
gouvernementale. M. le député de Dubuc, pour 10 minutes.
• (12 h 20) •
M.
Simard : Merci, M. le Président. D'abord, je vais saluer M. le
ministre, M. Martel, M. Desgagné. Moi, j'ai une question... Bien, je vais vous dire, c'est une question qui est, je
pense, importante pour beaucoup de contribuables à l'intérieur des différentes régions du Québec
et aussi, peut-être, au
niveau de Québec
et de Montréal, je ne le sais pas. Mais une chose est certaine, au niveau
des régions, je pense que c'est important. Vous savez, je pense que
l'acceptabilité sociale — on
en parle énormément aujourd'hui en raison des nouvelles façons de faire — est
reliée aux façons dont une entreprise traite ses partenaires et ses clients dans des
situations bien particulières, hein? Maintenant, je vous entendais tout à l'heure, M. Martel,
vous disiez que vous aviez des employés passionnés. Je suis d'accord avec vous.
Je suis d'accord avec vous parce qu'on les rencontre régulièrement, ces
gens-là. Ce sont des gens qui sont à l'écoute, ce sont des gens qui essaient de trouver des solutions, mais
il faut bien comprendre, ce n'est pas des décideurs. Ce sont des gens qui
font un bon travail, et ce n'est pas eux autres qui décident, c'est vous autres
qui décidez.
Donc, voilà
ma question. O.K.? Maintenant, vous savez, nous, en tout cas, tout au moins
depuis le fameux 1996, le déluge du
Saguenay, il s'est reconstruit des maisons, il s'est reconstruit des lignes
d'énergie, il s'est reconstruit toutes sortes
de choses parce que tout est parti avec l'eau. Donc, on a construit des
quartiers, des nouveaux quartiers de maisons, et voilà qu'aujourd'hui ces gens-là sont pris très souvent avec des
lignes de lots qui n'ont plus rien à voir ce qui a été mis lors du déluge, lors du sinistre et puis... Puis
ça n'arrive pas seulement non plus dans ces dossiers-là, mais, plus souvent,
dans ce genre de problème là, les citoyens,
aujourd'hui, très souvent, sont pris avec des haubans en plein milieu de leur
terrain, des poteaux en plein milieu de leur terrain.
On essaie de
s'entendre avec Hydro-Québec parce qu'on n'est pas capables de mettre rien sur
notre terrain, pas de remise, rien,
parce que ça ne respecte pas les normes au point de vue des distances. Toutes
sortes de problèmes, ils ne sont pas
en mesure d'avoir nécessairement... de bonifier ou encore de donner de la
valeur à leur terrain, d'investir sur leur terrain au niveau des remises, au niveau des piscines, etc. Pourquoi?
Parce qu'Hydro-Québec, lorsqu'ils ont, nécessairement, à demander le déplacement de ces infrastructures
d'Hydro-Québec là, on leur charge des prix de fou, souvent des prix qui n'ont pas de valeur ajoutée à leur maison. Au
contraire, actuellement, avec ces infrastructures-là d'Hydro-Québec, ça diminue la valeur de leur maison. Et, lorsqu'on
veut faire des ententes avec Hydro-Québec, c'est des 50 000 $, c'est
des 40 000 $, c'est des... C'est même au-delà de 50 000 $
pour déplacer ces lignes-là, ça n'a aucun sens.
J'aimerais
savoir quel genre de... Je peux comprendre que c'est tannant de se faire poser
cette question-là, mais, pour les
gens qui nous écoutent, j'aimerais vous entendre à ce niveau-là. Est-ce qu'il y
a de l'ouverture pour Hydro-Québec de regarder ça
d'une façon, je vous dirais, plus recevable pour le contribuable? Parce qu'en
réalité ça leur cause des problèmes majeurs.
Le Président (M. Pagé) : M.
Martel.
M. Martel (Éric) : Bien, si vous me
permettez, d'abord, la première chose, une de choses qu'on est en train d'établir aussi, c'est un tarif uniforme sur ce
genre de travaux là. Quelqu'un aurait à tasser un poteau, par exemple, plutôt
qu'on envoie nos ingénieurs, puis là ça prend
du temps, on fait une évaluation, puis chacun des... est vu en projet, on est
en train de s'entendre, à la régie, à
charger un travail uniforme. Alors, déjà, en partant, ça va éviter les grandes
fluctuations qu'on avait parce que,
des fois, ça peut être très coûteux de faire les travaux. Alors, on s'est
dit : Ça coûte à peu près tant au Québec
par année, chargeons un prix forfaitaire à tout le monde. Alors, ça, je pense
que ça va, un petit peu, calmer le jeu puis, un peu, aider cette
situation-là.
En même temps, on ne peut pas dire :
Quelqu'un fait faire 100 000 $ de travaux chez lui, parce que c'est très
complexe, tu sais, qu'on va faire payer le reste de la société pour ça. Parce
qu'on a des engagements qu'on a pris sur protéger
les tarifs, et, si on commence à dépenser des fortunes comme ça, bien, c'est
les tarifs qui vont en écoper. Ça fait qu'il
faut trouver le juste milieu. O.K.? On est conscients de ça. Puis je vous
remercie, tantôt... C'est sûr qu'on est proches des milieux le plus possible. Puis, d'ailleurs, vous parliez
d'acceptabilité sociale, je pense, je l'ai mentionné plus tôt, on fait présentement 450 quelques projets d'acceptabilité
sociale au Québec, c'est énorme. Et c'est un peu notre métier de faire ça,
on est partout. Il y en a que c'est 10
rencontres, il y en a que c'est 100 quelques rencontres avec le milieu, puis
trouver des solutions. Alors, on est très heureux de ça.
Mais ce que
je vous dis, ce qu'on a mis de l'avant, là, pour répondre à votre besoin,
c'est, devant la régie, de trouver une
solution pour un montant forfaitaire qui va faire que ça va éviter les
fluctuations et ça va raccourcir aussi les délais. Parce que, quand j'ai une équipe d'ingénieurs qui
part pour faire des calculs puis faire des plans pour chaque affaire, ça
prend du temps. Là, il y a un estimé. Là, il
y a une négociation. Alors, on va sauver beaucoup de temps là-dessus. Il va
falloir faire les travaux d'ingénierie quand
même, mais, au moins, on va accélérer toute la partie en amont. Alors, je ne
sais pas si ça répond à votre question.
Le Président (M. Pagé) : M.
le député de Dubuc.
M. Simard : M. le Président, il me
reste encore deux minutes?
Le Président (M. Pagé) : 4 min 50 s.
M.
Simard : Quatre minutes? Mon Dieu! J'ai du temps en masse. On va se
mettre au courant comme il faut. Ce
qui préoccupe les gens, c'est toujours très, très clair, c'est parce que ça
vient en surplus du coût de construction de maison
ou encore en surplus du projet qu'ils auraient pour le bien de leur famille,
c'est très clair. Mais, là où le bât blesse, c'est que j'ai hâte de voir, M.
le Président, quel montant
forfaitaire on va parler ici. Est-ce
qu'il va être plus gros que petit?
Parce qu'avec des grosses affaires on fait
ce qu'on veut, mais, pour le contribuable, c'est toujours plus difficile. Parce
qu'en réalité, dans nos bureaux, à
l'intérieur de nos bureaux de député ou encore des municipalités, il y a
beaucoup de démarches. Lorsque
j'étais au municipal, c'était le même problème, on rencontrait l'Hydro, encore
une fois, les employés, extrêmement à
l'écoute, mais pas de capacité d'être en mesure de régler le problème parce que
les règles ont été faites que c'était l'utilisateur-payeur ou le besoin
était... Et véritablement, M. Martel, je vous dirai que c'est extrêmement compliqué pour le contribuable, puis il ne
comprend pas comment ça se fait que vous avez des droits sur leur terrain et...
Parce
qu'aussitôt qu'on touche à un terrain d'Hydro-Québec on voit arriver la police,
on voit arriver n'importe quoi, mes
amis, c'est l'enfer, c'est quasiment épeurant. Mais, lorsqu'on est sur votre
terrain, ce n'est pas grave, c'est nous autres qui mène, ôtez-vous de là, on est propriétaires. C'est ça, le...
et l'acceptabilité sociale, si on veut... Moi, je pense que, si
Hydro-Québec veut être en mesure... justement, que les gens soient à l'écoute
lorsque vous avez des projets, l'objectif,
en tout cas, tout au moins, c'est que ça ne fasse pas la file pour vous haïr.
L'objectif, c'est beaucoup plus que l'acceptabilité
sociale, dire qu'Hydro-Québec, c'est un partenaire des contribuables du Québec,
et c'est la raison pour laquelle je vous ai posé cette question-là.
M. Martel
(Éric) : D'ailleurs, ce matin, je ne sais pas si vous étiez présent,
mais je parlais de notre priorité sur le service à la clientèle. Évidemment, ça fait partie de ça. Tu sais, il
faut écouter nos clients, il faut être réceptif. C'est clair que, bon, des fois, on ne peut pas tout donner les
demandes, on ne peut pas répondre favorablement à toutes les demandes, mais je pense qu'il faut, au moins, se donner la
peine d'écouter. D'ailleurs, ce que je mentionne qu'on a déposé devant la régie puis qu'on est en train de discuter pour
les tarifs forfaitaires, c'est quelque chose qui nous est venu, tu sais, une
solution... On essayait de trouver une
solution à ce problème-là qui nous est venue de nos équipes. Alors, nos
équipes, on les écoute, là, à la
toute fin quand ils reviennent. C'est clair qu'on doit se donner des règles
pour diriger la province, on ne peut
pas fonctionner d'une façon dans une ville et d'une autre façon dans l'autre
parce qu'on a un système qui nous assure d'avoir des tarifs égaux
partout.
Alors, on
doit être très, très vigilants là-dessus, puis c'est le métier de la régie
aussi de décider comment est-ce qu'on
va déterminer les tarifs. Mais nous, je peux vous garantir... Puis ça me fera
plaisir quand on passera dans votre région, je serais intéressé de comprendre un peu plus en détail, là, ce que vous
mentionniez. Mais de travailler avec les gens puis d'essayer de trouver
des solutions à ces problèmes-là parce que c'est clair que, bon, on a des
droits de terrain, on en a de besoin, sinon on ne pourrait pas fournir l'électricité aux gens. Mais,
en même temps, il faut voir comment est-ce qu'on peut être un bon
voisin.
Le Président (M. Pagé) : Il
reste une minute.
M. Simard : Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Pagé) :
Alors, M. Martel, M. Desgagné, M. le
ministre, chers collègues,
merci et félicitations pour la
qualité de nos échanges.
Alors, je lève la séance, et la commission
ajourne ses travaux à demain, après les affaires courantes, où elle poursuivra l'étude
des crédits du portefeuille Énergie et Ressources naturelles. Je vous remercie.
(Fin de la séance à 12 h 29)