(Quinze heures cinq minutes)
Le
Président (M. Morin) :
Bon milieu d'après-midi, tout le
monde. Comme nous avons le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. S'il vous plaît,
vérifions nos téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de la situation
juridique de l'animal.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Simard (Dubuc) est remplacé par M. Busque (Beauce-Sud).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Morin) :
Merci beaucoup. Ça doit être notre après-midi
chanceux, mesdames messieurs, à la fin de nos travaux, hier, nous étions
à l'article 54 de la loi sur le bien-être et la sécurité animale introduit par
le projet de loi n° 54. Y a-t-il des interventions sur l'article 54?
Pourriez-vous peut-être...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...M. le Président, fournir quelques explications. Pour les gens qui suivent nos
travaux depuis le début, ces personnes-là
ont en bonus une visite guidée de l'Assemblée
nationale du Québec. Hier, on a siégé au salon rouge, avant ça à Papineau, La Fontaine. Je pense qu'on change de
salle à chaque événement ou à chaque article.
L'article 54,
M. le Président, est très simple. Il se lit comme suit : «Le ministre peut
nommer [les] enquêteurs pour veiller à l'application de la présente loi
et de ses règlements.»
Ce que j'ai
compris des oppositions, c'est quoi, la différence entre un enquêteur puis un
inspecteur, la réponse que j'ai
donnée hier est toujours valable, là, les enquêtes à l'interne, mais également
on peut aller un peu plus loin. S'il y a un rapport d'inspecteur qui
n'est pas suffisamment précis, l'enquêteur peut poursuivre le travail. Quelles
sont les autres législations qui utilisent
la même terminologie de façon à être conformes dans la législation québécoise?
On me dit qu'on retrouve les mêmes
dispositions dans la Loi sur les courses et le projet de loi modifiant la Loi
sur le tabac. Ça découle d'une
jurisprudence de la Cour suprême du Canada, particulièrement de la cause R.
contre Jarvis 2002 3 RCS, page 757, qui porte sur la séparation des
fonctions de vérification ou d'inspection et celles d'enquête.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Écoutez, M. le Président, je pense que ça parle
par soi-même, là, effectivement. Merci pour les réponses, là, à savoir la différence, enquêteur et inspecteur. On se
posait la question s'il y avait eu une évaluation qui avait été faite par le ministère concernant le nombre
d'enquêteurs que requerrait peut-être, là, l'application, ou le suivi, ou la
surveillance. Je disais que c'était
surtout... les enquêteurs me semblaient être des gardiens, d'une certaine
façon, là, de l'application correcte,
là, de la loi. Mais, bon, il n'y a pas eu d'évaluation, c'est ça que je
comprends, qui a été faite, étant...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
...d'évaluation, mais la réponse que j'ai fournie à Mme la députée de Mirabel
s'applique toujours, là. Avant d'aller à
l'extérieur ou embaucher de nouvelles personnes, le ministre nomme. Donc, on
peut prendre des gens qui sont déjà à
l'intérieur de la machine, si je peux utiliser le terme, et leur donner des
fonctions additionnelles.
M.
Villeneuve : ...je comprends, là, on peut être pompier,
policier puis monteur d'acier, là, mais ça requiert des compétences différentes dans les trois cas, là. Et
là, quand que le ministre dit «il peut», dans la machine, actuellement, il
y a des enquêteurs dans d'autres
ministères, et le travail d'enquêteur pour le projet de loi comme tel serait
similaire d'une certaine façon, parce que le ministre a pris la peine de
préciser qu'ils n'allaient pas sur le terrain, donc c'est similaire.
Est-ce que ce
que je dois comprendre de ce que le ministre me dit, c'est qu'ils évalueront au
fur et à mesure et, s'ils ont besoin
d'enquêteurs de façon ponctuelle, ils pourraient faire appel à des gens qui
exercent déjà cet emploi-là à l'intérieur
de d'autres ministères, qui pourraient être prêtés, transférés puis peut-être
éventuellement en former spécifiquement pour le projet de loi?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Précision, là, l'enquêteur va pouvoir aller sur le terrain si sa demande
d'enquête l'amène sur le terrain. Je
donnais l'exemple, là, d'une plainte de citoyen dans un dossier, etc., qui
nécessite des éclaircissements, donc qui nécessite une enquête.
L'enquêteur va apporter ce complément.
Maintenant, généralement,
quand on nomme... moi, j'ai eu à en nommer dans une autre vie antérieure quand
j'étais à l'Environnement. J'ai eu à en nommer, puis ce qu'on avait
fait, à l'époque, je ne sais pas si ça se fait encore, mais, à l'époque, on était en pénurie de main-d'oeuvre au ministère de
l'Environnement, on avait engagé des
policiers de la Sûreté du Québec à la retraite, des gens qui étaient déjà
préformés, qui étaient prêts à accomplir le boulot. On leur signait des
contrats à court terme, puis ils menaient nos enquêtes et ils étaient très
efficaces.
Maintenant, si je me
retrouve dans des situations semblables, je ne sais pas si je vais utiliser la
même recette. Peut-être qu'on va prendre quelqu'un qui est déjà à l'intérieur, qui a déjà de l'expérience, qui connaît déjà le
terrain, puis qu'on va lui donner le titre d'enquêteur.
• (15 h 10) •
M.
Villeneuve : Oui.
Mais ma question demeure. C'est donc que le travail que
requiert... la définition de tâche, finalement, d'un enquêteur pourrait
être similaire, autant pour l'application de cette loi-là qu'elle l'est pour
d'autres applications dans la main-d'oeuvre disponible au sein du ministère.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : J'ai donné l'exemple tantôt de... C'est la même
terminologie qui est utilisée dans la
Loi modifiant la Loi sur le tabac. On comprend la nécessité d'enquêteurs, là, il y a des
vérificateurs, puis il y a des enquêteurs, puis des inspecteurs. C'est
la même chose dans la Loi sur les courses.
M. Villeneuve :
Moi, M. le Président, je n'ai pas d'autre question par rapport à
l'article 55.
Le
Président (M. Morin) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 54?
Ça va. Donc, l'article 54 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Section III, «Immunité de poursuite». M.
le ministre, l'article 55.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président. L'article 55 se
lit comme suit : «Un inspecteur ou un enquêteur ne peut être poursuivi en justice pour les actes qu'il
accomplit de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions.»
C'est
la clause usuelle. Elle se retrouvait à l'article 55.1.13 de la loi québécoise
et elle se retrouve également dans la loi du Manitoba.
M.
Villeneuve : M. le Président, on déposerait un amendement. On en avait discuté, on avait émis cette
hypothèse-là lors des auditions et peut-être
autrement, là, à d'autres moments durant l'étude du projet de loi. On déposerait, à ce stade-ci, un amendement, si vous voulez
bien, M. le Président. J'en fais la lecture?
Le Président (M.
Morin) : Oui, je vous écoute.
M.
Villeneuve : Donc,
l'article 55 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal,
introduit par l'article 7 du projet
de loi, est modifié par l'ajout, à la
suite des mots «ses fonctions», des mots «, excepté en cas de faute grave». Et
là on pourra en discuter, là, entre nous.
Le Président (M.
Morin) : Oui. Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 12)
(Reprise à 15 h 14)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. M. le Président, j'avais déjà déclaré mes intentions quant à la
possibilité d'apporter un amendement, à ce moment-ci, à l'article 55, et toute la question,
dans le fond, c'est de voir si la bonne foi couvre la faute
lourde, parce qu'une faute grave... ce qu'on a déposé, c'est faute grave,
donc... Puis je sais que, notamment au niveau des schémas de couverture de risques en incendie, les
municipalités ont l'immunité, dans la mesure où ce n'est pas une faute grave ou lourde. Il faudrait vérifier lequel des
deux est employé, mais on comprend la finalité, là. Et évidemment tout ça
fait en sorte que... parce que je pense que
c'est différent de la bonne foi. Honnêtement, moi, pour ma part, je pense que
c'est différent de la bonne foi. Une
faute lourde peut être causée en toute bonne foi, bon. Est-ce qu'en toute bonne
foi on peut s'accrocher les pieds et commettre une faute lourde? Je pense que
oui.
Donc,
j'aimerais ça entendre le ministre, M. le
Président, sur cet amendement-là
qu'on propose. Je pense que ça a un
certain effet. C'est que l'immunité ou, à tout le moins, l'immunité contre
toute poursuite ou être poursuivi en justice, le fait qu'on... c'est un peu un frein, si je peux dire. Puis c'est un
peu une obligation de réflexion, parce que les gens, à ce moment-là, ils sont immunisés contre toute
poursuite en justice, selon l'article 55, quand c'est de bonne foi, mais ça leur rappelle qu'ils doivent toujours s'assurer,
finalement, de bien faire les choses et d'éviter justement, là, de... Comment
je dirais? Je veux éviter, M. le Président,
que les gens oublient qu'il y aurait un recours, à ce moment-là, si jamais la
faute causée, c'est une faute grave.
Dans le fond, le mot «cran
d'arrêt» est un petit peu à la mode de ce temps-là, là, alors je préfère
employer le mot «frein», là. C'est un peu un
frein pour s'assurer que... la bonne foi se présume toujours, on le dit, là,
mais je pense qu'un frein, dans ce
cas-ci... et ça ne vient pas appesantir ou menacer l'individu qui va avoir
à appliquer la loi qui sera celle
qu'on votera, là, mais, en quelque part, ça met un frein à toute... je
cherche le mot exact, là, mais tout laxisme ou... parce qu'on peut faire du laxisme de bonne foi, M.
le Président, et on peut poser des gestes en toute bonne foi, mais, si on
a à l'esprit qu'on peut être poursuivi si
jamais c'est une faute lourde, ça vient, d'une certaine façon, interpeller
l'inspecteur ou la personne, l'individu, qu'il n'est pas à l'abri de
tout.
Parce que là,
c'est ça qu'on fait, là. On met à l'abri de tout... à part évidemment la bonne
foi, si on démontre que c'était de
mauvaise foi, là. Mais je pense que c'est un frein supplémentaire pour
s'assurer, là, de la plus grande diligence possible.
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Je
comprends l'argumentation de mon collègue, puis la vraie question... puis la question, il l'a posée, là, dans ses mots.
Est-ce qu'un inspecteur ou un enquêteur qui agit de bonne foi dans l'exercice
de ses fonctions peut commettre une faute
grave? La réponse, c'est : Je pense que oui. Mais, si on ne l'immunise
pas, on va avoir de la difficulté à
trouver des inspecteurs puis des enquêteurs, là. Tu sais, il y a un équilibre à
rechercher là-dedans et, si je peux
ajouter, là, il y a une espèce d'uniformité à conserver dans le projet de loi.
Lorsqu'à l'article 14 on a accordé une immunité aux médecins
vétérinaires et aux agronomes, on a mentionné «aucune poursuite en justice ne
peut être intentée contre un médecin
vétérinaire qui, de bonne foi, s'acquitte de son obligation de faire rapport
conformément au premier alinéa». La bonne foi.
Et, à 15,
quand on a accordé une immunité, «toute personne qui a des motifs raisonnables
de croire que le bien-être ou la
sécurité d'un animal est ou a été compromis ne peut être poursuivie en justice
pour avoir, de bonne foi, signalé une telle situation».
Moi, je comprends, là, qu'on veut limiter
l'immunité. Votre interprétation est bonne, mais je crains que, si on accepte l'amendement... parce que moi, je suis
d'accord avec vous, même de bonne foi, quelqu'un peut commettre une
faute grave.
M.
Villeneuve : ...puis vous le dites bien, et c'est peut-être
parce que la personne aura mal évalué ses compétences. Et c'est là
qu'est le danger et c'est là que la totale immunité peut nous amener.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...un
accident sur les lieux. Si mon inspecteur n'a pas d'immunité, il ne voudra
plus y aller.
M.
Villeneuve : Oui. M. le Président, peut-être parce que... je
comprends ce que le ministre me dit à 14 et 15, mais ce n'est pas les
mêmes responsabilités à 14 et 15, là. Je comprends que, la concordance, on en
veut, là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : J'ai
juste fait... Mais ce n'est pas...
• (15 h 20) •
M. Villeneuve : ...mais là, ce n'est pas tout à fait la même chose. Dans ce cas-ci, là, puis le ministre
l'a bien dit puis... M. le Président, c'est qu'effectivement... parce qu'on
parlait de compétences pas plus tard qu'avant-hier ou hier, et de est-ce que les gens auront la compétence puis
la formation, etc. Mais le fait que la personne... Je ne me souviens plus
du terme exact, hier, qu'on a employé.
C'était... la personne devait elle-même s'assurer que, finalement, elle
n'allait pas au-delà de ses compétences pour prendre une décision, poser
un geste.
Mais le fait
d'ajouter cela à l'article 54, M. le
Président... 55, pardon, le fait de
pouvoir ajouter cela, moi, d'une certaine
façon, je pense même que ça protège l'individu. Mais, si le ministre
me dit... puis là je dis : Si le ministre me dit qu'on aurait de la difficulté à
trouver des inspecteurs parce que cet amendement-là, donc, d'ajouter «faute
grave», là, «sauf en cas de faute grave»
était ajouté à l'article 55, ça poserait un problème de trouver des inspecteurs,
bien, je ne sais pas, moi,
j'ai un peu de difficulté à croire que ça pourrait poser un problème.
Je n'ai pas vérifié, là, mais est-ce que, dans
d'autres lois, on ajoute cet élément-là, «faute grave»?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve : Nulle part?
On ne trouve pas ça nulle part?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
ni dans le Code civil, ni dans les autres lois.
M. Villeneuve : On le
retrouve donc au niveau des municipalités parce que là on parle de
corporation...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...
M. Villeneuve : Pardon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Contrat d'assurance. Vous avez évoqué un bon exemple.
M.
Villeneuve : Oui,
corporation, contrat d'assurance. Ce n'est pas l'individu qui est visé par la
faute lourde, mais c'est une entité morale et non pas une personne
directement, un individu. C'est ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Une
entité qui, sauf cas exceptionnel, puis j'en ai vu peut-être
un ou deux dans ma vie, a les moyens
de payer aussi... moyens de résoudre sa faute grave, là. Si vous n'avez pas
entretenu la borne-fontaine ou si... etc., là, vous avez commis une
faute.
M.
Villeneuve : O.K. Écoutez, M. le Président, je me rends au fait
que... Ça ne veut pas dire que je dépose les armes pour autant. Alors, il faut être prudent. Mais je me rends au fait
qu'effectivement c'est les personnes qui sont visées, ce n'est pas une
personne morale comme dans d'autres circonstances où on le voit. Et, oui, il y
a des municipalités, effectivement, qui
n'ont pas les moyens de payer certaines poursuites. Il y en a une pas très loin
d'ici, là, qui a été poursuivie par une entreprise privée, là. Ce n'est
pas encore réglé, là, puis, bon...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
M.
Villeneuve : Mais on comprend que ce n'est pas un individu qui
subit cette... Alors, la bonne foi, dans ce cas-là, M. le Président...
Moi, je le retirerais tout simplement, si vous êtes d'accord, mais...
Le Président
(M. Morin) : Est-ce que j'ai le consentement pour qu'on retire
l'amendement du député de Berthier?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
mais j'insiste quand même que le mot «bonne foi» demeure là, parce que,
si l'inspecteur est de mauvaise foi, il n'a pas d'immunité.
M. Villeneuve : Oui, c'est
ça. Alors, ça va pour le retrait?
Le Président (M. Morin) :
Oui? Consentement?
M.
Villeneuve : Mais je veux entendre le ministre, puis je le sais
qu'on l'a déjà entendu, mais je veux le réentendre sur la bonne foi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...si on peut établir qu'il n'a pas agi de bonne foi, il n'a pas d'immunité.
M. Villeneuve : C'est assez
subjectif, mais, enfin, on comprend... Est-ce qu'on a déjà eu des gens qui ont
été poursuivis puis qui ont été condamnés parce qu'on a démontré leur mauvaise
foi? Est-ce qu'on ça? Oui?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, et
ça se trouve dans des inspecteurs enquêteurs au niveau municipal. Vous
devez en avoir déjà...
M.
Villeneuve : Je trouve ça intéressant, parce que, si c'est le
cas, bien, quand un inspecteur puis... un inspecteur ou un enquêteur, sûrement... de toute façon, ces gens-là,
ils sont dans le domaine, donc ils ont déjà dû avoir écho de cas où justement... Alors, c'est une sonnette d'alarme,
c'est un feu jaune qui est allumé pour eux, qu'ils le sachent, qu'ils sachent
que la bonne foi, on est capable de la
cerner, de la déterminer, entre autres... ou la mauvaise foi, si vous préférez,
là. Mais, bon, moi, ça me va, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) : Pas d'autres interventions sur l'article
55? Donc, est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. L'article 56. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Article
56, M. le Président : «Aucune poursuite en justice ne peut être
intentée contre un médecin vétérinaire qui, de bonne foi, donne un avis
à un inspecteur conformément à l'article 41.»
Cet article-là n'existait pas dans la loi québécoise.
On s'est inspirés du Manitoba.
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) :
Santé, M. le député de Mégantic. Oui, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve : J'aimerais entendre le ministre
sur l'avis. Un avis, c'est un courriel? C'est un avis écrit? C'est un avis verbal au téléphone? C'est quoi, un avis,
et quelle valeur... Parce que là on dit : «Aucune poursuite en justice ne
peut être intentée contre un médecin
vétérinaire qui, de bonne foi, donne un avis à un inspecteur conformément à
l'article 41.» Est-ce qu'un avis verbal au téléphone est considéré, dans
ce cas-ci? Parce que là il peut y avoir interprétation dans la rapidité d'exécution puis dans l'empressement. On
peut interpréter au téléphone... Vous savez, même ici, des fois, on a de
la difficulté à avoir la même interprétation. Alors, c'est des choses courantes
dans la vie. Alors, qu'est-ce qu'un avis?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
...entrer, là, dans les, comment je peux dire ça, les normes du code
professionnel, comme tel, des
médecins vétérinaires, mais l'avis, il peut être... À moins que le code
professionnel dise le contraire, là, un avis, généralement, ça peut être
verbal, ça peut être par écrit, ça peut être etc.
Mais moi, comment je peux dire ça, d'expérience,
quand j'ai fait affaire avec des vétérinaires, quand ils vous donnent un avis, ils font comme les médecins, ils
écrivent une note. C'est une question de preuve. Si l'avis est verbal puis
qu'il n'a pas eu le temps d'écrire la note,
bien, c'est plus difficile à prouver, mais il existe quand même un avis qui a
été donné. Question de preuve. Ça
peut être même, à l'extrême, ce n'est jamais le cas, là, ça pourrait être un
avis notarié. Ça, c'est facile à
prouver, le notaire en a une copie dans son bureau. Si c'est un avis écrit,
l'écrit demeure, l'inspecteur en a, c'est
facile à prouver. Si c'est un avis verbal... puis je pense que les vétérinaires
sont obligés par leur ordre professionnel, mais je ne l'ai pas vérifié, de consigner leur avis par écrit. Ils
peuvent donner un avis, là, en disant : Bon, bien, je pense que
c'est ça, le problème, puis là ils font leur rapport après, là.
M.
Villeneuve : Donc, M. le Président... parce qu'on peut trouver
matière à interprétation sur un avis écrit aussi, mais on peut en trouver encore plus... pas une
virgule, parce qu'on ne les prononce pas quand on parle, mais un mot qui
n'est pas apparu lorsqu'on... un é, ou un a, ou un ou, parce qu'on parle
rapidement au téléphone.
Là, je
comprends un peu plus, parce que là... on boucle la boucle, M. le Président. On
boucle la boucle, on immunise le
médecin vétérinaire qui, si jamais il donne un avis verbal puis que l'inspecteur
pose le mauvais geste mais de bonne foi,
parce qu'il a cru comprendre que... lui, il est immunisé. On boucle la boucle,
là, tout le monde est immunisé contre les poursuites en justice, là.
Mais j'aimerais qu'on vérifie pareil, si c'est possible, puis...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On le
fait pour le bien-être de l'animal. Il survient souvent des cas où on est en
cas d'urgence. On crée une obligation à
l'inspecteur de vérifier avec un vétérinaire. Aujourd'hui, là, avec les moyens
de communication, un courriel suffit,
là. Tu sais, je veux dire, tu retraces le courriel, puis l'avis est sur
courriel, là. Avec les moyens de communication, aujourd'hui, ça ne
traîne pas, là.
Maintenant, il faut prévoir que le vétérinaire,
que l'appel de l'inspecteur ou de l'enquêteur... puis qu'il donne un avis de bonne foi, s'il sait qu'il peut être
poursuivi, il peut dire : Bon, bien, on va aller voir ça, on va attendre à
demain, puis etc., puis pendant ce
temps-là, nous autres, on est pris avec un animal qui souffre. Ça fait que, tu
sais, si on lui crée une obligation,
il faut l'inciter à le donner rapidement, mais il faut lui dire : S'il
arrive de quoi puis que tu l'as fait de bonne foi, bien, c'est correct.
M. Villeneuve : Ça peut
aller, au niveau de l'inspecteur, jusqu'à l'euthanasie, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : C'est ça, là. C'est de ça dont on parle, entre
autres, là. Et là on imagine la scène où l'inspecteur est sur le terrain avec le propriétaire de
l'animal, et il y a une conversation qui s'engage entre l'inspecteur et le
vétérinaire au bout du fil, et là on
raccroche, et puis il faut euthanasier l'animal, le propriétaire n'était pas
bien compris, ça ne peut pas marcher
comme ça, il ne faut pas faire ça. Ça risque... parce que c'est une réalité,
hein? Ça risque de se produire, fortement même, je vous dirais, là,
parce que c'est une hypothèse très plausible.
Alors,
j'imagine le propriétaire qui dit : Non, non, tu as dû mal comprendre, là,
parce que ça n'a pas de bon sens, tu
ne peux pas l'euthanasier, regarde, c'est juste ça, ça, ça, on peut, hein... on
va le transporter puis... Je ne sais pas, j'essaie de voir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il
va intenter une poursuite.
M. Villeneuve : Oui, c'est
ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et, à
partir du moment où il intente une poursuite, il va falloir qu'il prouve
que le vétérinaire a donné un avis de mauvaise foi.
M. Villeneuve : ...compris
l'avis du vétérinaire. O.K. C'est bon.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et
l'inspecteur a mal compris, mais, s'il était de bonne foi, il a l'immunité.
• (15 h 30) •
M.
Villeneuve : O.K. Bien, en tout cas, moi, ça m'a permis de
comprendre que... Puis je ne suis pas contre ça, là, mais... qu'on boucle la boucle, mais,
effectivement, que les inspecteurs et les vétérinaires sont sûrement... Bien,
en tout cas, je ne peux pas dire qui
est le plus sensibilisé, mais au moins qu'on sensibilise le fait qu'il faut être
prudent, il faut faire attention. Il
y a de la jurisprudence qui nous montre qu'il y a eu des gens qui ont été
accusés d'avoir agi de mauvaise foi
et que c'est une possibilité qui existe. La faute grave n'est pas là, mais ça,
c'est toujours là. Et en espérant que ce soit un frein pour s'assurer
qu'on prenne toujours les bonnes décisions, ce qui n'est pas évident.
Je veux
savoir, M. le Président, si le ministre a considéré la demande des l'Union des producteurs agricoles, qui demandait,
là, l'article 55, 56 de la future loi, levée de l'immunité en cas de
non-respect des règles de biosécurité par les représentants du MAPAQ. Je voudrais juste voir si le ministre
l'a considéré. C'est une revendication qu'eux, en
tout cas, ont inscrite dans
leur mémoire.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Quand on a traité des règles...
M. Villeneuve : De la
biosécurité.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...de
biosécurité, on les a encadrées d'une façon, comment je pourrais dire
ça, tel qu'encore une fois il faut que ça soit fait de bonne foi.
L'encadrement, là, c'est un encadrement de bonne foi.
M. Villeneuve : Oui, mais je
pense que c'est une préoccupation. On en a parlé beaucoup hier, là, en cas de
non-respect des règles de biosécurité... Mais, bon, je ne veux pas...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Si ce
n'est pas de bonne foi, si c'est de la négligence, les poursuites peuvent
exister, là. On en a traité...
M. Villeneuve : Bien, oui et non, parce que l'inspecteur, il
aura un... je l'avais tantôt, je l'ai échappé, une directive. Alors,
l'inspecteur respectera la directive en biosécurité. C'est ça, donc...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
mais, s'il ne la respecte pas puis s'il est de mauvaise foi, il est responsable
de ses gestes.
M.
Villeneuve : Oui,
enfin, c'est parce que c'est sûr qu'on voit beaucoup
de scénarios, là, qui peuvent se produire, là, parce qu'il pourrait, de
bonne foi, ne pas respecter la directive, et là, bien, comme vous disiez, il y
aura...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À
partir du moment où tu ne respectes pas la directive, devant les tribunaux,
la bonne foi ne se présume plus, là.
M. Villeneuve : O.K. Parfait.
C'est bon, ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À
partir du moment où tu as une directive, tu ne la respectes pas, il faut que tu
expliques pourquoi tu es de bonne foi, là. Tu n'as pas respecté une directive
puis tu as suivi un cours de formation en plus de ça, là. Ce n'est
pas...
M. Villeneuve : Parfait. On
aura la réponse aux galées qu'on voulait, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) :
Merci, M. le député de Berthier. Pas
d'autre intervention? Ça va? Est-ce que l'article 56 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Adopté. L'article 57. Excusez. Chapitre
V, «Pouvoirs d'ordonnance». L'article 57, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
L'article 57, M. le Président, se lit comme suit :
«Le ministre
peut ordonner à un propriétaire ou à une personne ayant la garde d'un animal de
cesser sa garde ou certaines de ses
activités en lien avec celle-ci ou, au contraire, de les exercer aux conditions
qu'il détermine, s'il est d'avis :
«1° que l'animal est en détresse;
«2° qu'il existe un danger immédiat pour le
bien-être ou la sécurité de l'animal.»
Inspiré Manitoba, Ontario, on le retrouve à
l'article 55.9.6 de la loi.
M.
Villeneuve : Donc, juste pour que je comprenne bien : «Le
ministre peut ordonner à un propriétaire ou à une personne ayant la garde d'un animal de cesser sa garde», donc
c'est parce qu'il avait été mis... le mot «tutelle» n'est pas bon, là,
mais le ministre avait déjà émis... il y avait déjà une garde qui était...
j'allais dire, une directive qui avait déjà
été envoyée pour qu'il y ait une garde de l'animal. C'est ce que je comprends,
quand on lit le texte, là, de cesser sa garde...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, ça
peut... Quand vous avez la garde de votre animal, puis que l'animal est en détresse, puis qu'il existe un danger
immédiat pour le bien-être et la sécurité de l'animal, le ministre peut
ordonner à un propriétaire ou une
personne ayant la garde. Ça fait que ça peut être le propriétaire, ça peut être
la personne qui a la garde. On a un
pouvoir d'ordonnance de cesser certaines de ces activités en lien ou, au
contraire, les exercer aux conditions qu'il détermine.
M.
Villeneuve : Oui, mais je veux juste comprendre le sens, là, de
«cesser sa garde». Je veux juste savoir si c'est parce que, suite à une inspection, il y a eu, de la part du ministre, de
dire : Bien, vous avez la garde d'un animal, le temps que... ou si c'est au sens plus large que :
Tu es propriétaire, donc tu as la garde de ton animal. C'est juste ça que je
veux savoir.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est le sens le plus large.
M. Villeneuve :
Sens le plus large. Donc, il a déjà la garde de l'animal, il n'a pas eu... O.K.
D'accord. C'est toujours, évidemment, suite à un rapport d'un vétérinaire,
médecin vétérinaire, agronome, inspecteur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Pas nécessairement. Si l'inspecteur constate que
l'animal est en détresse puis qu'il existe un danger immédiat, il y a un
pouvoir d'ordonnance du ministre qui peut s'appliquer.
M. Villeneuve :
O.K. Moi, je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Pas d'autre intervention? Oui, Mme la députée
de Mirabel.
Mme
D'Amours : ...cet article-là — parce que j'ai beau le lire et le relire,
là — si ça
fait état avec les animaux entraînés pour le combat, parce qu'ils ne
sont pas en détresse, ils ne sont pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y a d'autres articles qui s'appliquent, mais il y a
définitivement un pouvoir d'ordonnance...
«qu'il existe un danger immédiat pour le bien-être ou la sécurité de
l'animal», un animal entraîné pour le combat, la réponse est oui, ça s'applique.
Il existe un danger immédiat.
Mme
D'Amours : Puis un chien qui est toujours attaché dehors?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On en a discuté quand particulièrement les mushers sont venus nous rencontrer. Dans certaines circonstances, il
y a des gens qui nous ont expliqué
que l'attacher, ça ne le brimait pas, là. Je vous réfère à la
représentation faite par les mushers.
Dans
d'autres cas, l'animal est en détresse, toujours attaché, c'est
d'autres articles qui vont s'appliquer. Mais le pouvoir d'ordonnance, c'est un pouvoir assez
extrême, là. Il existe un danger immédiat. Mais, si ça fait un mois qu'il est
attaché, est-ce que le danger est
immédiat? Il y a d'autres éléments de la loi qui peuvent
s'appliquer, là. Mais, comme tel, un pouvoir d'ordonnance dans ce
cas-là...
Mme
D'Amours : Je peux comprendre, mais...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...je ne suis pas certain qu'il résisterait à
l'épreuve des tribunaux, là.
Mme
D'Amours : Oui. Mais, s'il
est attaché puis il fait 40 degrés, puis dans le fond d'une cour asphaltée,
entouré de vieilles carcasses d'autos dont la chaleur est... c'est
suffocant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il est en détresse à ce moment-là. La réponse est
qu'il est en détresse, donc le pouvoir d'ordonnance s'applique.
Mme
D'Amours : S'applique, O.K.
Quand vous parlez des mushers, essayez de me... Eux, oui, c'est vrai que,
de la façon dont ils attachent leurs chiens,
la niche est montée, il y a un certain confort pour le chien, mais on ne peut
pas faire la différence entre un chien attaché comme ça puis un chien attaché
au bout d'une corde, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : D'accord, je vous suis, là. On fait une
différence, justement.
Mme D'Amours :
On fait une différence. Avec ça, ils seraient couverts.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, il faut... Ça, là, une des deux conditions,
il faut qu'elles soient rencontrées : l'animal est en détresse,
l'exemple que vous m'avez donné tantôt, là, l'animal est en détresse; ou il
existe un danger immédiat pour le bien-être ou la sécurité de l'animal. On
n'est pas dans les mesures plus, moins contraignantes,
là. On est dans Pouvoirs d'ordonnance puis on va voir ce que ça va donner comme
résultats, là. On est dans les pouvoirs extrêmes, Pouvoirs d'ordonnance.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) : Merci, Mme la députée de Mirabel.
D'autres interventions sur l'article 57? Est-ce que l'article 57 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. L'article 58.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'article 58, M. le Président, se lit comme
suit :
«La
durée d'application de l'ordonnance ne peut excéder 60 jours. L'ordonnance est
motivée et elle fait référence à tout
procès-verbal, rapport d'analyse ou d'étude ou tout autre rapport technique que
le ministre a pris en considération.
«L'ordonnance est notifiée au
propriétaire ou à la personne ayant la garde de l'animal et elle prend effet à
la date de sa notification.»
Je
pense que ça parle par soi-même. On l'a présentement dans la loi à l'article
55.9.6. Autrement dit, c'est assez
formel, là. On ne fait pas ça sur le coin de
la table, là, tous les rapports doivent être joints, etc. C'est un pouvoir
d'ordonnance, un pouvoir quasi judiciaire, pratiquement, qui est exercé
par l'exécutif.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Donc, est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : L'article 59.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'article 59, M. le Président, se lit comme
suit :
«La
personne visée par une ordonnance peut demander à un juge de la Cour du Québec
d'annuler l'ordonnance dans les 30
jours de la date de sa notification. La demande n'a pas pour effet de suspendre
l'application de l'ordonnance.
«Le
juge peut confirmer, modifier ou annuler l'ordonnance ou rendre toute autre
ordonnance qu'il estime indiquée dans
les circonstances. S'il modifie ou annule l'ordonnance, il peut enjoindre au
ministre de rembourser au demandeur la totalité ou une partie des frais
de garde engagés, le cas échéant.
«Le juge peut
également, à la demande du ministre :
«1°
interdire au propriétaire ou à la personne ayant la garde de l'animal d'être,
selon le cas, propriétaire ou d'avoir la garde d'un nombre d'animaux
qu'il fixe ou d'un type d'animaux qu'il précise pour une période qu'il
détermine;
«2°
ordonner que deviennent propriété de l'État les animaux qui appartiennent au
propriétaire ou qui sont sous la
garde d'une personne visée par l'ordonnance au moment où celle-ci est rendue et
qui excèdent le nombre permis ou qui ne sont pas du type autorisé.»
On
l'a présentement à l'article 55.9.13, et c'est également inspiré de la
législation du Manitoba. Autrement
dit, la personne n'est pas sans recours, là. C'est un pouvoir qui est assez extraordinaire, comme je l'ai mentionné. Mais elle
peut aller devant le juge pour demander que
ce soit modifié, et le juge peut aller dans un sens comme dans l'autre, là. Le
juge peut aller dans le sens du citoyen ou dans le sens du ministre. Il peut
diminuer, augmenter, annuler, etc., et les conséquences sont là.
• (15 h 40) •
M.
Villeneuve : M. le Président, oui... Je vais poser peut-être
une question qui... les juristes qui sont ici vont trouver naïve, là, mais je la pose quand même. Quand on
dit : «Le juge peut également, à la demande du ministre», je comprends
que ce n'est pas le ministre qui va parler
au juge directement, là, parce qu'il perdrait son poste. Mais comment on explique
ça, étant donné qu'on l'écrit comme ça,
textuellement dans la loi, alors qu'on sait très bien que, si le ministre
appelle un juge... On a déjà vu ça,
là, un ministre appeler un juge, là, je pense, c'était sous un gouvernement
conservateur, un ministre de l'Environnement, là. Son nom m'échappe, là,
mais ça va me revenir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, ce n'est pas... Vous êtes sur la bonne
piste, mais vous n'êtes pas au bon endroit.
M. Villeneuve :
Je le sais. Ah non! mais pas ici, pas ici. Pas ici, au fédéral.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, non, je le sais que ce n'est pas ici, mais
c'est le ministère qui est...
M.
Villeneuve : Sport et loisir, mais c'est au fédéral. Alors,
j'aimerais peut-être qu'on m'explique, là. Ça va parfaire mon éducation, une partie de mon éducation qui, en
termes de... Pourquoi on peut l'écrire ici comme ça, alors qu'on sait
très bien qu'un ministre ne peut pas appeler un juge, là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est le ministre qui este en justice, mais il
est représenté par le procureur. Ça
fait que ce n'est pas le ministre lui-même, mais c'est le ministre qui, comment
je pourrais dire ça, qui est une des parties au dossier. Et le ministre dit au juge : Moi, je pense que mon
ordonnance est bonne, puis même, depuis que j'ai rendu mon ordonnance, l'état de la bête commande que le
propriétaire n'en ait pas plus dans l'avenir, etc. Puis c'est l'avocat
du ministre qui fait ça devant le tribunal.
M.
Villeneuve : Moi, je n'ai pas d'autre question, M. le
Président. C'était plus une question, là, pour parfaire mes
connaissances. Ça va.
Le
Président (M. Morin) : Donc, pas d'autres interventions sur
l'article 59? Est-ce que l'article 59 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Chapitre VI, «Dispositions diverses». Article 60.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
M. le Président, l'article 60 se lit comme suit : «Le ministre peut
conclure, avec toute personne ou organisme, y compris une municipalité,
une communauté métropolitaine ou l'Administration régionale Kativik, une
entente établissant un programme d'inspection concernant l'application de la
présente loi.
«Cette entente doit prévoir notamment les
modalités d'application du programme, son financement ainsi que la rémunération et les autres dépenses des
inspecteurs qui sont à la charge de la personne ou de l'organisme qui a conclu
[cette] entente.»
Je pense
qu'on a touché à ce sujet-là précédemment. Ça nous provient de ce qui existe
présentement à l'article 55.9.4 et également inspiré de la législation
en vigueur au Manitoba.
M.
Villeneuve : Oui, M. le Président. Il y a quelques inquiétudes
du fait que le gouvernement ferait justement de telles ententes ou de tels transferts de responsabilité. Je pense que
c'est l'UPA, entre autres, qui le soulignait, là, ils trouvaient qu'il n'avait pas rien à gagner à
transférer ces responsabilités-là, que le MAPAQ devait rester maître d'oeuvre,
finalement. Est-ce que le ministre a considéré cette revendication-là ou...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non. Je
peux me tromper, là, mais je pense que l'inquiétude de l'Union des
producteurs agricoles et de certaines fédérations également touchait le pouvoir
comme tel de la municipalité. Est-ce que la municipalité... pour ne pas avoir,
là, dans le monde agricole ou rural, 25 modes d'application différents parce qu'il y a 25 municipalités. Et ça, on leur a dit
que ce n'était pas le cas, là. Les ententes vont être uniformes. Ce n'est pas
parce que vous déménagez dans une municipalité que l'agriculteur va être
pénalisé, là.
M. Villeneuve : Donc, la
volonté du ministre, c'est bien celle qu'il vient de décrire, de ce que je
comprends?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : D'accord, parfait. Et moi, je... peut-être...
parce que, quand on voit le mot «financement», on a toujours, hein,
beaucoup d'inquiétudes pour la suite des choses. Pour avoir été maire assez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...
M. Villeneuve : Oui, c'est
ça, mais... «Cette entente doit prévoir notamment les modalités d'application
du programme, son financement», là on dit «d'application
du programme», donc ce serait par un programme. Ce ne serait pas des ententes... Évidemment, le MAPAQ ne peut
pas commencer à faire des ententes à gauche et à droite. Et c'est un programme qui viendrait baliser et décrire,
finalement, le modus operandi pour que ce soit uniforme, j'imagine, d'une
certaine façon. Il y aura des exceptions, là, mais, en général...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : La
façon la plus simple, parce que ça existe déjà dans la loi québécoise,
on a 13 ententes déjà en vigueur,
déjà signées avec des SPA et des SPCA. Ça fait que la façon de le voir, là,
c'est ce type d'entente là que l'on signe avec ce type de mesure là.
M. Villeneuve : ...je ne sais
pas si on le voit plus loin, M. le Président, je me pose la question, mais je
vais regarder, là, je ne me souviens pas de l'avoir vu, mais c'est à la
discrétion du ministre de choisir un organisme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : Sur quelle base? Parce que ça peut être plus large
que les 13 ententes qu'il y a présentement. Ça peut être plus large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
La réponse, c'est oui.
M.
Villeneuve : Sur quelle base? Est-ce qu'il y a des audits qui
sont faits? Ça fonctionne comment? Est-ce qu'ils sont soumis à des
vérifications annuelles? Je ne sais pas. Comment ça fonctionne?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Quand
on en arrive à ce genre d'entente là, c'est qu'on l'a fait avec des gens
qui ont une expérience de terrain qu'on
appelle, là, puis qu'on a eu la chance de vérifier dans le passé. Maintenant,
on a besoin de ces gens-là sur le
terrain. Et il y a beaucoup de bénévolat dans ces organisations-là, il y a beaucoup d'implication de la population, puis on n'a pas eu, comment je pourrais dire ça,
sauf quelques petites exceptions... oui, on fait des
inspections sur les SPA puis les SPCA, là, pour s'assurer que tout est
correct.
Moi, en 18
mois, j'en ai peut-être vu, de mémoire, un cas où... puis ce n'était pas
un cas majeur, là, c'était un cas de correctif mineur parce que, sur le
plan financier, je pense qu'ils ont manqué un petit peu d'argent, puis ils ont
négligé quelques petites affaires, puis on les a incités à corriger, puis ils
ont corrigé.
M. Villeneuve : Je pense que
les SPA, SPCA, M. le Président, ont une bonne réputation, font un excellent
travail. Là, en fait, ce n'est pas eux que je ciblais pour ma question, c'était...
parce qu'elles ne se retrouvent pas sur l'ensemble du territoire. Donc,
assurément qu'il y aura d'autres organismes qui vont devoir être identifiés
pour que le ministre
puisse déléguer ces pouvoirs-là... bien, les déléguer, à tout le moins, par
entente, s'assurer de... Bon, c'était plus là ma question.
Puis
le ministre, il le sait comme moi, il a entendu parler d'histoires assez
terribles de certaines municipalités qui avaient justement donné des contrats à certains organismes pour
s'assurer que ce soit pour les chiens, les chats, bon, etc., pour s'assurer, là, de veiller finalement à...
veiller à ce que le règlement municipal soit respecté, et, bon, on a eu des
histoires d'horreur, hein? Je pense
que ce fut... j'ai vécu moi-même une expérience assez désagréable à ce
niveau-là. Alors, je me pose la question : Comment le ministère va
choisir ces organismes-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Généralement, ce sont les organismes qui nous
approchent. On a une analyse stricte
de leurs demandes, on vérifie c'est qui. Puis, par la suite, quand on signe un
contrat, c'est un contrat qui est de nature stricte également, puis ils ne sont pas à l'abri de nos inspections puis
de nos enquêtes, là. Ça fait que, comme je vous dis, moi, en 18 mois, là, j'ai eu un cas à la marge
parce que nos inspecteurs étaient sévères, puis ils ont raison de l'être, puis
la SPA a collaboré.
M.
Villeneuve : Est-ce que c'est toujours des ententes d'un an,
deux ans, trois ans? Est-ce qu'il y a un modèle précis? Ah! une année seulement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Une année seulement.
M. Villeneuve :
O.K., renouvelable dans la mesure où les parties respectent...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Dans la quasi-totalité des cas, c'est renouvelé.
M.
Villeneuve :
...respectent leur contrat, leur partie de contrat dans la mesure où... Puis ça
va rester comme ça? Est-ce que c'est
à la discrétion du ministre? Parce
qu'on a vu l'autre jour qu'il y avait... c'est où qu'on disait l'autre jour
que le ministre pourrait... C'est où qu'on
voyait ça, l'autre jour, où ça pouvait être trois ans, quatre ans, cinq ans? On
voulait mettre un plafond, là, pour
éviter, justement, que ce soit une période infinie, là. Bon, peu importe, mais
là, dans ce cas-ci, le ministre me confirme qu'il n'y a pas de pouvoir
discrétionnaire. C'est un an.
Parce
que, regardez bien, là, ce que je veux dire, dans le fond... où je veux en
venir, là, c'est qu'il y a des organismes qui vont soit être sollicités
ou solliciter le gouvernement pour pouvoir avoir une entente avec le
gouvernement pour appliquer cela qui est
devant nous, et ils devront peut-être faire des investissements. Et là c'est
sûr que moi, si je fais des investissements,
puis le contrat, je l'ai juste pour un an, puis j'ai un compétiteur à 10, 15,
20, 30 kilomètres de chez nous, bien
là je suis à risque, parce que, si j'investis 100 000 $,
200 000 $, 300 000 $ pour satisfaire aux exigences du
gouvernement... moi, je veux bien,
mais, si j'ai juste une année, là, pas sûr que ça va me... Si j'ai une entente,
par ailleurs, sur un plus long laps de temps, trois ans, pour amortir,
justement, l'investissement que je fais, bien, peut-être que je vais être plus
ouvert.
Donc,
ma question, dans le fond, c'est... Là, je comprends que c'est sur une année,
renouvelable. C'est correct, les organismes sont là depuis longtemps,
ils sont organisés. Mais, dans ce
cas-ci, là, est-ce que le ministre a pensé, a prévu justement qu'il devra peut-être aller au-delà d'un
an? Et, si c'est le cas, est-ce que le ministre a le pouvoir discrétionnaire
pour signer des ententes à plus long terme?
• (15 h 50) •
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : La loi n'interdit pas des ententes à plus long
terme, mais le problème que vous soulevez,
on ne l'a pas rencontré dans la pratique, là. À titre d'exemple, la SPA de
Québec est en campagne — j'en profite pour faire
un peu de publicité — est en
campagne de financement pour des immobilisations de l'ordre de
500 000 $. C'est quand même
important, là, un demi-million. Sherbrooke vient d'avoir un centre. Ces gens-là
se fient au fait que c'est un service
que les organismes rendent à la société, que le gouvernement en a besoin et
que, s'ils font un bon travail, c'est renouvelé automatiquement. Moi, je
n'en ai pas vu... Dans les 18 derniers mois, là, je les ai tous passés, on les
a tous renouvelés.
M. Villeneuve :
M. le Président, je présume, je n'ai pas vérifié, mais SPA, SPCA, c'est des
organismes à but non lucratif. Est-ce que le
ministre est en train de me dire que les autres ententes qu'il pourrait y avoir
seront toujours faites avec des
organismes à but non lucratif ou que ça pourrait aussi être des organismes à
but lucratif? Parce quelqu'un... un
organisme à but non lucratif qui fait une levée de fonds, bien, ce n'est pas
mal, mais un organisme à but lucratif qui fait des levées de fonds, ça,
c'est plus rare, là, tu sais. Alors là, d'où l'investissement, d'où...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On appelle ça des actionnaires.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça, exactement. Alors donc, est-ce que le ministre me dit que ça va
être juste des organismes à but non lucratif
qui vont pouvoir avoir une entente avec le gouvernement? La réponse, c'est non,
évidemment.
Donc,
je reviens à ma question première, à savoir : À ce moment-là, est-ce que
le ministre a envisagé la possibilité, justement,
pour pouvoir permettre... Peut-être que les organismes vont être capables de...
j'allais dire, abattre le travail, mais
ce n'est pas le bon terme, pas dans le domaine qu'on est là, là, sur
l'abattage, mais de réussir à effectuer les tâches qui leur seront données. Peut-être qu'ils vont
avoir à faire des investissements, et c'est là qu'il peut y avoir peut-être un
problème, si c'est juste une année.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
La question peut se poser. Présentement, elle ne s'est pas posée parce que nos
ententes sont strictement avec des organismes sans but lucratif. Moi, je n'ai
pas fermé la porte à des organismes à but lucratif.
Comme vous le dites, si un organisme à but lucratif nous approche, ils vont
sans doute vouloir avoir une entente pour financer leur projet, etc.,
plus long que 12 mois. Moi, je ne suis pas fermé à ça, mais ça ne les mettra
pas à l'abri d'inspections et de révocation de leur permis.
M. Villeneuve : Ils doivent
respecter la part de l'entente, et du contrat, et des...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...sur le plan financier.
M. Villeneuve : Tout à fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si
les conditions sont respectées, ça pourrait aller plus long que 12 mois.
M. Villeneuve : On est
conscient aussi que ces organismes-là, des fois aussi, ont déjà des ententes
avec les municipalités. Ils pourront
évidemment marier les deux. Je ne pense pas que ça pose un problème d'éthique,
loin de là. Ils auront même une expertise déjà développée. Moi, ça fait
le tour, M. le Président.
Le Président (M. Morin) : Je
ne vois pas d'autre intervention... Oui, Mme la députée de Mirabel, je vois.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Je veux revenir sur... bon,
l'entente «doit prévoir notamment des modalités d'application du programme, son financement ainsi que la rémunération
des autres dépenses des inspecteurs qui sont à la charge de la personne
ou de l'organisme qui a conclu une entente».
Dans les 13
organismes que vous avez présentement, est-ce que les gens... parce que vous
avez mentionné tout à l'heure qu'il y
avait beaucoup de bénévoles, mais est-ce que ce sont des gens qui sont... je suis
convaincue qu'il y en a dans l'établissement, là, qui sont des gens avec une
expertise, mais ça ne veut pas dire que l'ensemble des gens qui sont dans cet organisme-là ont une expertise. Est-ce
qu'il va y avoir de la formation? Est-ce que ces gens-là vont continuer
à être sans rémunération? Parce que là il va y avoir quand même une
responsabilité de ces gens-là. Il y a une loi qui va s'appliquer, là, concernant les animaux, qu'on n'avait pas avant, le
bien-être animal. Est-ce que ces gens-là vont... Est-ce que ces organismes-là, c'est-à-dire, vont
commencer à vous dire : Bien, écoutez, là, on a une responsabilité, ça
doit être rémunéré? Est-ce que vous avez pensé qu'il va y avoir des
sommes qui vont aller dans ces organismes-là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
pour ça qu'on a marqué «son financement». Et en ce qui concerne les employés — vous avez raison de poser la question — on leur donne la formation, mais on a mis
une clause de financement.
Mme D'Amours : Mais les employés qui
vont avoir une formation ne sont pas tous des vétérinaires.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
non. Il y a beaucoup de jeunes personnes qui ont suivi des techniques animales, qui aiment les animaux puis qui sont
bien dans ce travail-là. C'est certain
qu'ils n'ont pas la même rémunération
que le directeur général ou que le
vétérinaire qui y va, là. C'est des rémunérations qui varient, mais ça tient compte des
circonstances puis c'est négocié entre l'employeur et l'employé, là. Moi, j'en
ai visité plusieurs, là, puis...
Mme
D'Amours : Oui, c'est ça,
mais ce sont des gens qui ont de très grandes qualités, de bonnes volontés,
mais ils n'ont pas le papier de
vétérinaire. Ils n'ont pas l'expertise. Est-ce qu'on donne de la formation à ces gens-là? Ils sont sur le terrain, ils voient les animaux, mais,
s'ils n'ont pas le diplôme de vétérinaire ou d'agronome, ils ne pourront pas
faire le travail de la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est un travail d'équipe.
Mme D'Amours : Ils vont être un
inspecteur pareil.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
un travail d'équipe. Quand vous entrez, là, dans un endroit comme une SPA ou SPCA, vous avez des gens qui travaillent
dans l'administration, vous avez des gens qui soignent les animaux,
qui les toilettent, etc. Ils n'ont pas tous
la même rémunération puis le même diplôme, là, mais ils le font...
Moi, je dirais qu'ils le font tous
avec la même passion. Puis souvent le vétérinaire n'est pas sur place, là. Le
vétérinaire est sur appel, puis il y a,
comment je peux dire ça, des rythmes de vaccination puis ces éléments-là, là,
mais ils font affaire avec un vétérinaire privé habituellement, là.
Mme
D'Amours : Alors, ce sont
des gens... De la façon dont vous me répondez, ce sont des gens qui vont
travailler seulement dans leur établissement. Ça ne sera pas
des gens qu'on va pouvoir dire qu'ils sont sur le terrain puis qui voient
quelque chose qui peuvent intervenir. Est-ce que je comprends bien le...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Comme
toute personne, ils peuvent intervenir comme toute personne, là, s'ils
voient un animal maltraité, 1 844 animaux, etc. Mais ce sont des gens qui
travaillent pour la SPA ou la SPCA, là.
Mme D'Amours : Alors, pourquoi rémunérer ces gens-là, leur fournir une formation
s'ils ne peuvent pas agir en tant qu'inspecteurs?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ils ont une entente avec leur employeur, mais,
quand ils agissent comme inspecteurs pour
nous autres, c'est nous autres qui détermine leurs conditions de travail, là. On les forme puis on leur dit : Quand vous agissez comme inspecteur, bien, c'est
comme ça qu'on vous paie. Parce qu'ils deviennent mandataires du ministère, là.
Mme
D'Amours : C'est des gens à contrat ou ils vont être régis...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est prévu dans l'entente. Mais ils sont-u à
contrat? On ne signe pas un contrat particulier
avec eux autres, on détermine ça dans l'entente. Quand ils agissent comme
inspecteurs, ils sont payés je ne sais pas combien de l'heure, là. On
donne un montant forfaitaire.
Mme
D'Amours : ...qu'ils vont être sous la règle de l'intégrité?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, oui.
Mme
D'Amours : Laquelle, s'ils n'ont pas d'ordre? S'ils ne sont pas sous
l'ordre de...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À partir du moment où ils sont inspecteurs puis
qu'ils agissent comme inspecteurs, ils sont sous la règle de l'intégrité qu'on
a adoptée pour les inspecteurs.
Mme
D'Amours : O.K. Les
inspecteurs, si je retourne en arrière, on avait dit que c'étaient des
agronomes, des...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ou toute autre personne nommée par le ministre.
Inspection, le ministre nomme... C'est à 35.
Mme
D'Amours : Ou toute autre personne nommée par... O.K.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Le ministre nomme, à titre d'inspecteurs, des
médecins vétérinaires, des analystes [ou] toute autre personne nécessaire pour
veiller à l'application».
Mme
D'Amours : Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Merci. Oui, M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Et donc ils ont l'immunité contre les poursuites en justice.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : S'ils agissent de bonne foi, oui, dans l'exercice
de leurs fonctions.
M.
Villeneuve : Ça veut dire qu'un inspecteur que le... bon, juste
pour qu'on se comprenne bien, là, est-ce que tout inspecteur... parce
que, bon, on va nommer un... Peut-être, allons-y avec une hypothèse, là.
Alors,
on est dans une municipalité rurale, très loin de notre centre... bon, et là la
SPA, la SPCA ne peut pas aller là, ne
va pas là. Il y a un organisme qui s'appelle Au chaton, là, on va l'appeler Au
gentil chaton, hein, et cet organisme-là est choisi par le gouvernement pour appliquer les règles, la
loi. Là, dans cet organisme-là, il y a un inspecteur. Cet inspecteur-là, il n'est pas engagé par le MAPAQ,
mais il est régi par une entente avec Gentil chaton. Cet inspecteur-là a
l'immunité contre les poursuites en justice. Est-ce que cet...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Quand il agit dans l'exercice de ses fonctions
d'inspecteur.
M.
Villeneuve : Parfait. Est-ce que cet inspecteur-là... parce
qu'il porte déjà ce titre-là au sein de Gentil chaton. Il porte déjà ce
titre-là. Est-ce qu'il a maintenant les diplômes qui vont avec? Je n'en ai
aucune espèce d'idée. Est-ce qu'il y aura une formation obligatoire et ça va
être de façon systématique dans tous les organismes?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça l'est déjà.
• (16 heures) •
M. Villeneuve :
Bien là, c'est parce qu'elle... cet organisme, Gentil chaton, l'organisme,
là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il n'existe pas encore.
M.
Villeneuve : Bien, il existe, oui, mais il travaille dans une
municipalité et puis il s'occupe de ramasser les chats, les chiens,
etc., là.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Pour être mandataire du ministère, là, ça prend une entente qui est signée avec Gentil chaton. Puis l'entente, là,
elle va prévoir les modalités d'application du programme, le financement,
la rémunération et les autres dépenses qui
sont à la charge de la personne ou de l'organisme qui ont conclu cette entente,
car il faut tout prévoir ça avec Gentil chaton, là.
M.
Villeneuve : Ah! je ne voulais pas prendre Tigre méchant, là,
je trouvais ça plus correct, Gentil chaton, là. Mais là l'inspecteur, là, lui, là, s'il a une entente avec le ministère,
l'inspecteur, là, qui porte ce nom-là, mais qui n'a pas du tout la
compétence, va devoir avoir une formation?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : Automatique?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : Parfait, ça
répond à ma question.
Le
Président (M. Morin) : Je n'ai pas d'autres interventions sur
l'article 60? Est-ce que l'article 60 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Merci. L'article 61.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président, l'article 61 se lit comme suit : «Dans le but de mieux
concilier les nécessités de sécurité et de
bien-être des animaux avec les activités des autochtones exercées dans
certaines régions ainsi que les
réalités culturelles, climatiques ou géographiques de celles-ci, le
gouvernement est autorisé à conclure une
entente portant sur toute matière visée par la présente loi ou ses règlements
avec une nation autochtone représentée par
l'ensemble des conseils de bande ou des conseils des villages nordiques des
communautés qui la constituent, avec la
Société Makivik, avec le Gouvernement de la nation crie, avec une communauté
autochtone représentée par son conseil de
bande ou par le conseil du village nordique, avec un regroupement de
communautés ainsi représentées ou, en l'absence de tels conseils, avec
tout autre regroupement autochtone.
«Les
dispositions d'une telle entente prévalent sur celles de la présente loi et de
ses règlements. Toutefois, une personne
visée par une entente n'est exemptée de l'application des dispositions
inconciliables de la présente loi ou de ses règlements [...] dans la
mesure où elle respecte l'entente.
«Une entente conclue en vertu du présent article
est déposée à l'Assemblée nationale dans les 15 jours de sa signature ou, si elle ne siège pas, dans les
15 jours de la reprise de ses travaux. Elle est en outre publiée [dans] la
Gazette officielle du Québec.»
On retrouve des dispositions semblables à l'article 55.9.16.1.
Le Président (M. Morin) :
Allez-y, M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : ...M. le Président. Donc, deuxième alinéa, on dit : «Les dispositions d'une telle
entente prévalent sur celles de la
présente loi...» Moi, je voudrais juste... Puis je comprends qu'il y a
des différences culturelles, puis... tu sais, bon, mais je voudrais savoir : Ça va reposer sur quoi si ce n'est
pas sur la présente loi, l'entente? Les ententes, elles vont reposer sur quoi? On va se baser sur quoi pour
les... Parce que c'est... on comprend, là, que ça se trouve à être
un régime différent, là, qui va s'appliquer.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
...c'est le gouvernement à... si je peux utiliser l'expression, là, «gouvernement autochtone», dans le but de
mieux concilier la nécessité de la sécurité et du bien-être des animaux avec
les activités autochtones. Donc, il faut qu'il y ait un mariage santé, bien-être
des animaux, activités autochtones. Puis ce n'est pas toujours... Vous avez raison, là, dans diverses régions, ça varie, les
besoins. Ça permet au gouvernement de signer une entente. Cette entente-là, elle est très publique, c'est de gouvernement
à gouvernement. Elle est déposée à l'Assemblée nationale du Québec dans
les 15 jours de sa signature et elle est publiée dans la Gazette
officielle du Québec.
Donc, moi, je
prends pour acquis qu'on n'en a pas, présentement, de ces ententes-là. Bien que
l'article existe déjà dans la loi, si
on venait à en conclure une, elle devra subir ce que j'appelle l'acceptabilité
sociale, comme tel, mais c'est le
respect des nations autochtones, de leurs traditions, etc., qui vont prévaloir.
Mais maintenant je n'en ai pas. La loi donne le pouvoir au gouvernement,
pas au ministre, au gouvernement parce que ces gens-là traitent de gouvernement
à gouvernement.
M.
Villeneuve : J'avais vu la nuance. Est-ce qu'il y a des
ententes, présentement, au niveau de la mise en valeur et conservation
de la faune, avec des nations autochtones? Est-ce qu'il y a des ententes? Le
savez-vous?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je peux
le vérifier. J'ai l'impression que, sans qu'il y ait d'entente formelle...
Moi, j'ai déjà eu à gérer la pêche au saumon dans la rivière Restigouche, à
titre d'exemple, et la jurisprudence veut que, lorsque les autochtones vont à la pêche pour
des besoins personnels comme tels, ils ne soient pas soumis à la juridiction provinciale. Je ne pense pas
que la jurisprudence de la Cour suprême ait changé, là. Moi, c'était le cas il
y a quelques années.
M.
Villeneuve : Bien, peut-être, si on pouvait ultérieurement
répondre à la question, à savoir est-ce qu'il y a des ententes avec
certaines nations concernant la mise en valeur...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
et, si oui, il y en a combien, là.
M. Villeneuve : Exact.
Parfait.
Le Président (M. Morin) :
Autres interventions sur l'article 61? L'article 61 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
L'article 62.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
L'article 62, M. le Président, se lit comme suit : «Le ministre
transmet à La Financière agricole du
Québec tout renseignement, y compris des renseignements personnels, permettant
à celle-ci de s'assurer du respect de la présente loi et de ses
règlements conformément aux dispositions du quatrième alinéa de
l'article 19 de la Loi sur La Financière agricole du Québec.
«La Financière
agricole du Québec fournit au ministre, sur demande, tout renseignement, y
compris des renseignements
personnels, lui permettant de s'assurer du respect de la présente loi et de
tout règlement pris en vertu de celle-ci.»
Quand on
échange ce type de renseignements là, ce sont des renseignements personnels, ça
prend une disposition législative.
Elle est largement inspirée de ce qu'on appelle l'écoconditionnalité, là, qui
est appliquée par La Financière agricole, et on retrouve une
disposition similaire à l'article 2.0.1 de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
M. Villeneuve : Dans le P-42,
est-ce qu'on retrouve une telle disposition?
Une voix : ...
M. Villeneuve : Non, hein?
C'est ça. C'est ce que je pensais.
Le Président (M. Morin) : Ça
va?
M. Villeneuve : Pas de
question, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) : Je ne vois pas, je n'entends pas d'autre
intervention. Est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Chapitre VII, Dispositions réglementaires. M. le ministre. 63.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vais
avoir un amendement, mais pour le moment, l'article 63 se lit comme
suit : «Le gouvernement peut par règlement :
«1° désigner
les animaux ou poissons, au sens de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune, qui sont gardés
en captivité à des fins d'élevage dans [le] but de commerce de la fourrure, de
la viande ou d'autres produits alimentaires et qui sont régis par la
présente loi;
«2° fixer les
conditions et modalités pour exempter de l'application de la présente loi ou de
ses règlements une personne, une espèce ou une race d'animal, un type
d'activités ou d'établissements ou une région géographique;
«3° rendre obligatoire, pour les personnes qu'il
détermine, l'application de dispositions de codes de pratiques publiés par le Conseil national pour les soins des
animaux d'élevage et prévoir les adaptations ainsi que les dispositions
transitoires nécessaires à cette application;
«4°
déterminer les conditions auxquelles est assujetti l'exercice d'une activité
impliquant un animal, restreindre cette activité ou l'interdire à des
catégories de personnes qu'il détermine;
«5° déterminer les autres animaux à qui le
propriétaire ou la personne ayant la garde l'animal doit fournir la
stimulation, la socialisation ou l'enrichissement environnemental qui
conviennent à ses impératifs biologiques;
«6° relativement aux permis et aux titulaires de
permis visés au chapitre III :
«a) déterminer des catégories de permis ainsi
que [des] conditions et restrictions relatives à chaque catégorie;
«b) prescrire la forme d'une demande de permis
ainsi que [le document] que le demandeur doit fournir;
«c) déterminer les cas où la période de validité
d'un permis est de moins de 12 mois;
«d) établir
les conditions et modalités de délivrance et de renouvellement d'un permis,
ainsi que les droits exigibles pour une demande de permis;
«e) déterminer les compétences ou
qualifications requises du titulaire d'un permis ainsi que celles requises d'un
employé affecté aux activités pour lesquelles un permis est exigé;
«7°
déterminer des catégories de permis, autres que celles prévues au
chapitre III, délivrés à des fins spécifiques par le ministre à des
propriétaires ou personnes ayant la garde de 15 animaux et plus;
«8°
établir des normes applicables à l'organisation, à la tenue et au
fonctionnement de tout lieu dans lequel une activité impliquant un
animal est exercée ou pour lequel un permis est exigé;
«9°
déterminer le nombre maximum d'animaux qui peuvent être gardés dans un lieu,
notamment en fonction de leur espèce
ou de leur race, du type d'activités exercées par leur propriétaire ou la
personne en ayant la garde, ou du type de
lieux dans lequel ils sont gardés, incluant entre autres les fourrières, les
refuges et les lieux tenus par des personnes ou des organismes voués à
la protection des animaux;
• (16 h 10) •
«10° déterminer le
nombre maximum d'animaux qui peuvent être gardés par une même personne
physique;
«11°
déterminer les protocoles ou les registres que doit tenir un propriétaire ou [toute] personne ayant la garde d'un animal, leur contenu minimal, les lieux où
ceux-ci doivent être conservés, les rapports que le propriétaire ou la personne
ayant la garde de l'animal doit faire au
ministre, les renseignements [qui] doivent contenir ces rapports et la
fréquence à laquelle ils doivent être produits;
«12°
déterminer des mesures de prévention visant les animaux, notamment la
vaccination, la stérilisation, l'isolement ou la quarantaine et prévoir
des méthodes, modalités ou conditions applicables à ces mesures;
«13°
déterminer les normes relatives à l'euthanasie ou à l'abattage des animaux et,
à cet égard, régir ou interdire certaines méthodes, modalités ou conditions;
«14°
déterminer les conditions et modalités pour vendre, donner ou faire euthanasier
ou abattre un animal abandonné;
«15°
prescrire les modalités d'inspection, de prélèvement, d'analyse d'échantillons,
de saisie ou de confiscation à l'occasion d'une inspection et établir le
modèle de tout certificat, rapport ou procès-verbal rédigé par un inspecteur;
«16° régir,
restreindre ou interdire l'utilisation d'outils de dressage ou de tout
dispositif de contention;
«17°
régir, restreindre ou interdire certaines interventions chirurgicales
esthétiques ou autres sur certaines catégories ou espèces d'animaux;
«18°
fixer les frais de garde ou prévoir une façon de calculer les frais de garde
que doit payer le propriétaire d'un animal saisi ou pris en charge en
application de la présente loi;
«19° prévoir toute
autre mesure visant à assurer le bien-être ou la sécurité des animaux,
lesquelles mesures peuvent varier en
fonction notamment de leur espèce ou de leur race, du type d'activités exercées
par leur propriétaire ou [les personnes] en ayant la garde ou du type de
lieux [pour] lesquels ils sont gardés.»
L'amendement, M. le Président, se lirait
comme suit : Article 7, par. 1°, 3° 6° et 17.1° de l'article 63
de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal. Un : Dans
l'article 63 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal, dont
l'édiction est proposée par l'article 7 du projet de loi, premièrement,
remplacer 1° par le suivant :
«1°
désigner tout autre animal dans la définition du terme "animal"
prévue au paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 1.»
Deuxièmement :
dans le paragraphe 3°, remplacer «[des] codes de pratiques publiés par le
Conseil national» par «[des]
normes ou [des] codes de pratiques»;
Troisièmement :
dans le sous-paragraphe c du paragraphe 6°, remplacer «de moins de
12 mois» par «différente de celle prévue [à] l'article 26».
Quatrièmement :insérer,
après le sous-paragraphe c du paragraphe 6°, le sous-paragraphe
suivant :
«c.1) prévoir les
autres cas où un permis prévu au deuxième alinéa de l'article 20 est
requis.»
Cinquièmement :
insérer, après l'article 17°, le paragraphe suivant :
«17.1°
aux fins d'assurer la traçabilité des animaux d'une espèce ou d'une catégorie
déterminée, obliger l'identification
de ces animaux aux conditions et selon les règles ou les modalités qu'il fixe,
prescrire les obligations de leurs propriétaires, de leurs gardiens ou
de toute autre personne et fixer les droits exigibles.»
Deux : dans le
texte anglais, dans les paragraphes 2°, 9° et 19°, remplacer «race» par
«breed».
Je peux faire
quelques commentaires avant d'obtenir des...
Le
Président (M. Morin) : Je vais suspendre, on va regarder ça. Ça
va vous donner le temps de respirer un peu.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je pensais que vous aviez tout compris, M. le
Président.
Le Président (M.
Morin) : Oui, j'ai très bien compris, mais c'était beaucoup à
la fois. Je suspends.
(Suspension de la séance à
16 h 14)
(Reprise à 16 h 24)
Le
Président (M. Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, on va y aller paragraphe par paragraphe, donc, pour une
meilleure compréhension. L'article 63, paragraphe 1°. C'est parti.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Le
premier paragraphe se lit comme suit, mais, comme on a indiqué puis on
les a distribués, M. le Président, il y aurait un amendement : «Le
gouvernement peut, par règlement :
«1° désigner les animaux ou poissons, au sens de la Loi sur la conservation
et la mise en valeur de la faune, qui sont
gardés en captivité à des fins d'élevage dans [le] but de commerce de la
fourrure, de la viande ou d'autres produits alimentaires et qui sont
régis par la présente loi.»
L'amendement
se lit comme suit : Remplacer le paragraphe 1° par le suivant :
«1° désigner tout autre animal dans la définition du terme "animal"
prévue au paragraphe 1° du deuxième alinéa de l'article 1.»
Le Président (M.
Morin) : Ça va comme explication? Avez-vous d'autres choses à
rajouter sur cet... Non? M. le député de Berthier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, ça va. On l'avait réglé au début avec nos discussions sur la faune, là. Il y avait eu
beaucoup de questions à ce moment-là.
M.
Villeneuve : ...avoir
la confirmation de la compréhension que j'en fais, là. Exemple, est-ce qu'on parle ici, dans le fond, de b
et de c? On avait apporté un amendement, on avait ajouté c, est-ce que c'est
inclusif? Donc, c'est b et c ensemble? B et c ensemble, c'est ça que je
comprends?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve :
On ne refera pas la discussion...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Qu'on a déjà faite.
M. Villeneuve :
On l'a faite. On l'a bien faite en plus, je pense.
Le
Président (M. Morin) : J'aime ça, le gros bon sens, là. Donc,
le paragraphe 2°? L'amendement, excusez, oui. Oui, on va adopter
l'amendement, après ça on adoptera l'article 63 au complet. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Paragraphe 2°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «2° fixer les conditions et modalités pour
exempter de l'application de la présente loi ou de ses règlements une personne, une espèce ou une race d'animal,
un type d'activités ou d'établissements ou une région géographique.»
Ça
permet des exclusions de l'application, mais ça les permet aux conditions... et
ça prend des conditions puis des modalités pour exempter de
l'application de la loi une personne, une espèce, etc., là.
M. Villeneuve :
...un exemple où on... le ministre se prévalait de cet article-là... de ce
paragraphe-là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien, je prendrais peut-être un article qui était
dans L'Actualité ce matin, l'utilisation
de porcelets à des fins médicales. Ce matin, l'Université Laval, si ma mémoire
est fidèle, a fait l'objet d'un article
à cet effet-là. C'est des cas vraiment exceptionnels parce que la loi, c'est la
loi sur le bien-être animal, comme tel. Si on exclut une personne ou etc., là, c'est qu'il y a des circonstances
exceptionnelles. Dans le cas des porcelets, bien, c'est pour sauver des vies humaines en région
éloignée. Ce n'est pas jojo, comme on dit, là, mais cet article-là existe déjà
dans la loi actuelle, vous le retrouvez à 55.9.14.3.
M.
Villeneuve : Donc, dans l'exemple que donne le ministre, dans
le fond, on parle d'une race d'animal et d'un type d'activités. C'est le cumul des deux qui fait en sorte qu'on
pourrait appliquer le... le ministre pourrait demander qu'on utiliserait
les modalités du paragraphe 2°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, c'est que «fixer les conditions et
modalités pour exempter de l'application de la présente loi ou de ses règlements une personne, une espèce ou race
d'animal, un type d'activités», ça peut être le type d'activités, ça peut être la recherche médicale; «ou
d'établissements ou une région géographique», établissement, ça peut être un institut hospitalier, une école de
médecine vétérinaire; une région géographique, ça peut être le Grand Nord,
une région géographique au Québec.
C'est
un pouvoir d'exclusion qui est large, mais on tente de prévoir toutes les
circonstances où on pourrait en avoir de besoin. Mais est-ce qu'on
l'utilise? Le moins possible. Ça prend des circonstances exceptionnelles pour
l'utiliser.
M.
Villeneuve : Parce qu'on le retrouve aussi à l'article 3,
ça, là, là : «Le gouvernement peut, par règlement, aux conditions et modalités qu'il fixe, le cas
échéant, exempter de l'application de tout ou partie de la présente loi ou de
ses règlements une personne, une espèce ou une race d'animal, un type
d'activités ou d'établissements ou une région géographique...» C'est ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
c'est ça. C'est en lien avec 3. Et, à 3, tantôt, on va voir qu'on est en lien
avec 4, au prochain.
M. Villeneuve :
O.K. Moi, ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Ça va pour le paragraphe 2°? Le paragraphe 3°, il y a un amendement?
• (16 h 30) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y a
un amendement, M. le Président, mais là je vais mettre mon jeu de cartes
sur la table, là. Quand on a traité de
l'article 4, qu'on n'a pas encore adopté, on a dit : On regardera ça
dans son ensemble lorsqu'on arrivera au troisième alinéa de
l'article 63. Ça fait que est-ce que vous souhaitez qu'on le regarde dans
son ensemble? Ça va?
M. Villeneuve : Tout à fait,
oui.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'article 4,
avec amendement... non, sans amendement, se lisait comme
suit :
«Toute
disposition d'une loi accordant un pouvoir à une municipalité ou toute
disposition d'un règlement adopté par une municipalité, inconciliable
avec une disposition de la présente loi ou d'un de ses règlements, est
inopérante, à moins qu'elle n'offre une plus grande protection à l'animal.»
Et là je
pense, si ma mémoire me sert correctement, qu'on avait enlevé «à moins qu'elle
n'offre une plus grande protection à l'animal».
Le deuxième
alinéa : «Il en est de même pour les dispositions des codes de pratiques
publiés par le Conseil national pour les soins [des] animaux d'élevage
dont l'application est rendue obligatoire par [le] règlement.»
Puis :
«Le premier alinéa s'applique malgré l'article 3 de la Loi sur les compétences
municipales», je pense qu'on avait retiré cet élément-là. Corrigez-moi
si j'ai tort parce que là ça fait longtemps qu'on a vu 4.
Et là le 3°,
auquel on propose un amendement, se lit, sans amendement, comme suit :
«Rendre obligatoire, pour les
personnes qu'il détermine, l'application des dispositions de codes de pratiques
publiés par le Conseil national pour les soins des animaux d'élevage et
[prévoit] les adaptations ainsi que les dispositions transitoires nécessaires à
cette application.»
Et, dans l'amendement proposé, dans le paragraphe 3°,
remplacer «de codes de pratiques publiés par le Conseil national» par
«de normes ou de codes de pratiques». C'était pour donner suite à des
représentations qu'on avait eues d'associations d'éleveurs.
M. Villeneuve : Oui. Bien,
peut-être, moi, j'aimerais qu'on rediscute de l'article 4 qui avait été
suspendu, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...à
4?
M. Villeneuve : Bien, je ne
sais pas, là, il me semble que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il
me semble que oui.
M.
Villeneuve : ...parce qu'il y avait des questions de la part de
certains organismes par rapport à celui-là. Je veux voir de quelle façon
on s'enligne ou on peut y répondre.
Le Président (M. Morin) :
...l'article 4? O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...et on revient à 4, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
C'est bien. Je vous suis.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
...quelques secondes, M. le Président, pour qu'on en ait une bonne
compréhension.
Une voix : ...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
là, ce n'est pas ça. On va suspendre quelques instants, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui. On avait des amendements de l'opposition, on avait votre amendement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Est-ce
que vous les avez tous, les amendements, avant qu'on suspende, là? Parce
que je vais les circuler. Ça a été déposé, les amendements. O.K.
(Suspension de la séance à 16 h 34)
(Reprise à 16 h 41)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. Nous en sommes à l'article 4, et, M. le ministre, vous avez des amendements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président. L'opposition a déjà soumis un amendement — moi, là, je
tiens à le souligner comme tel — qui
visait... après les mots «une plus grande protection de l'animal», et ajoutait
«et ne s'applique pas aux activités
d'agriculture ou d'élevage». Ça, ça avait été proposé comme amendement
par l'opposition. Maintenant,
moi, j'en ai trois à proposer puis je vais demander la permission pour qu'on le
discute globalement parce
que je pense qu'on est à la poursuite des
mêmes objectifs. Il s'agit de s'entendre sur le vocabulaire le plus précis pour
les atteindre.
Ce
que je propose, article 4 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal : dans le premier alinéa de l'article 4 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet de loi,
supprimer «, à moins qu'elle n'offre une plus grande protection à
l'animal».
Deuxièmement, dans le
deuxième alinéa de cet article, remplacer «codes de pratiques publiés par le
Conseil national pour les soins aux animaux
d'élevage dont l'application est rendue obligatoire par règlement» par «normes
ou codes de pratiques [...] rendue obligatoire par le gouvernement
conformément au paragraphe 3° de l'article 63» de la présente loi;
Troisièmement, supprimer
le dernier alinéa.
L'article modifié,
pour une bonne compréhension, se lirait comme suit :
«Toute
disposition d'une loi accordant un pouvoir à une municipalité ou toute
disposition d'un règlement adopté par une municipalité, inconciliable
avec une disposition de la présente loi ou d'un de ses règlements, est
inopérante.
«Il en est de même
pour les dispositions des normes ou codes de pratiques [...] rendue obligatoire
par le gouvernement conformément au paragraphe 3° de l'article 63» de la présente
loi.
Essentiellement, là, si une municipalité adopte une disposition qui est
inconciliable avec la loi qu'on se propose d'adopter, elle devient inopérante. On couvre plus large, on le soumet
respectueusement, que ce que vous faites dans le libellé aux activités agricoles d'élevage. On couvre l'ensemble
de l'oeuvre. Puis deuxièmement, on dit que, pour les codes de pratique
rendus obligatoires par le gouvernement, s'ils contreviennent à la loi, bien,
ils sont inopérants aussi.
Ça fait que la loi devient...
je déteste dire ça, je vais mesurer le vocabulaire, là, c'est la suprématie de
la loi québécoise qui est affirmée par l'article
4 quant aux dispositions municipales
et quant aux dispositions des codes de bonne pratique inspirées du
Manitoba.
Est-ce que vous
souhaitez... parce que, pour bien le comprendre, on pourrait peut-être
distribuer le texte tel qu'amendé, là, pour que vous le possédiez complètement.
Moi, je suis ouvert à ça.
Le Président (M.
Morin) : Je suis très ouvert à ça moi aussi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui? Ça va?
Le Président (M.
Morin) : Oui. Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 45)
(Reprise à 16 h 51)
Le
Président (M. Morin) :
Nous revenons à nos moutons. Nous avons entre les mains l'article
4 tel qu'amendé. M. le député de Berthier, qu'est-ce que vous en dites?
M.
Villeneuve : Oui. Merci, M. le Président. Bien, on a un morceau du cahier. C'est bon. On
progresse. On progresse, M. le Président.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Je peux vous montrer le mien.
M.
Villeneuve : Oui,
c'est ça. Ah bon... O.K. Bien, écoutez, M. le
Président, dans le fond, là... En
fait, quand on parle
d'inconciliable... parce qu'il est là, là. Je pense que le terme, là, qui
va faire foi de tout, là, c'est le mot «inconciliable».
Pour
le ministre, ça veut dire quoi, inconciliable? Parce que moi,
je pourrais être urbaniste et conseiller les élus municipaux d'apporter une modification à un règlement, et ça pourrait ne pas être inconciliable avec la
loi, mais ça pourrait être drôlement embêtant pour les producteurs ou
les agriculteurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si c'est le cas, ça veut dire que notre loi
provinciale est drôlement embêtante pour
les producteurs et les agriculteurs. Puis on ne pense pas que les... Bon, tu
sais, on est assez minutieux, là, dans l'article par article. On pense que notre loi est correcte pour les
agriculteurs également puis les éleveurs.
Maintenant,
«inconciliable», ça veut dire que tu ne peux pas les réconcilier. Si une municipalité
adopte un règlement en matière de bien-être
animal... Premièrement, ils n'ont pas juridiction en matière de bien-être
animal. La seule juridiction qu'ils
peuvent invoquer, c'est en matière de nuisance. S'ils utilisaient leur pouvoir
de réglementation en matière de
nuisance pour tenter d'affecter le bien-être animal, on peut contester qu'ils
n'ont pas juridiction en matière de bien-être animal et, si jamais il y avait des dispositions qui étaient saines en
matière de bien-être animal, qui n'étaient pas contestées, il faudrait
qu'elles soient conciliables avec notre loi.
Donc, ce que
l'agriculteur ne voulait pas, c'est que chaque municipalité arrive dans chaque
coin puis passe une réglementation
plus contraignante, etc. Nous autres, on a dit : Non, ça ne se fera pas,
ça, là. Notre loi est suffisante, puis, on va le voir tantôt, les codes de bonne pratique,
là, c'est ça qui va s'appliquer. Si le code de bonne pratique, par exemple,
ça, je tiens à le souligner, va à l'encontre
de la loi, la loi va prévaloir. Autrement dit, la base de tout, c'est cette
loi-ci et la réglementation qui en
découle. Les municipalités ne peuvent pas aller plus loin, ne peuvent pas aller
à l'encontre de ça, puis les codes de bonne pratique non plus.
Maintenant,
on peut vérifier, là, la jurisprudence, parce qu'«inconciliable», c'est utilisé
en termes législatifs dans beaucoup
de lois, là. Je vais essayer de voir la définition qu'en donnent les tribunaux,
là. Tu ne peux pas les réconcilier, autrement dit.
M.
Villeneuve : C'est parce que... c'est ça, justement. Moi, c'est
la zone grise, là, que je vois, là, parce que, si c'est inconciliable, ça veut dire que tu es carrément en
porte à faux avec la loi. Mais là il y a toute une zone grise qui existe, là,
et là on pourrait... Comme je le disais
tantôt, ça n'empêcherait pas d'ajouter un élément à un règlement municipal qui
est parfaitement correct. On pourrait ajouter un élément qui ne ferait
pas en sorte que ça soit inconciliable, donc d'être totalement en porte-à-faux avec la loi et ça pourrait être drôlement
embêtant pour le monde agricole. Mais je pense qu'on vise le même
objectif, là, puis on...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...la question, là. Essayez de me trouver un
exemple. Moi aussi, je travaille à
partir d'exemples, là. Moi, quand que je dis : «...inconciliable avec une
disposition de la présente loi», on couvre large, là. Ça fait que, si vous pouvez me trouver un
exemple qu'on a échappé quelque chose, moi, je suis prêt à regarder le terme
«inconciliable», là. On me dit que c'est le
meilleur. Maintenant, si vous en avez un meilleur, là, je ne suis pas fermé non
plus.
M.
Villeneuve : On va le prendre autrement. Ça veut dire qu'on
pourrait ajouter des choses. On peut ajouter des choses. On peut ajouter
des choses, là, parce que c'est inconciliable... Si c'est conciliable, donc on
peut ajouter.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est-à-dire que la municipalité, pour ajouter
des choses, il faut qu'elle le fasse en
vertu des pouvoirs qui sont les siens, puis le seul élément que je peux
trouver, là, c'est les nuisances, parce que, si je regarde les autres pouvoirs, là, la culture,
loisirs, activités communautaires et parcs, je ne pense pas qu'ils
utilisent ça. Le développement économique local, dans la mesure prévue
au chapitre III, la production d'énergie et les systèmes communautaires de télécommunication,
l'environnement, la salubrité — on pourrait peut-être tenter de s'infiltrer
par la salubrité — les nuisances, la sécurité puis le
transport, ça, c'est les pouvoirs réglementaires des municipalités. Elles n'ont
pas de pouvoir réglementaire en matière de bien-être animal directement.
Maintenant...
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Oui, Mme la députée de Mirabel, vous voulez
intervenir?
Mme
D'Amours : Oui, je voudrais intervenir sur... Aussitôt que cette
loi-là va être appliquée puis qu'il va y a avoir des... il y a des codes de bonne pratique... Je prends l'exemple
d'une porcherie qui ne serait pas aux normes, puis là le producteur agricole veut se mettre aux normes,
mais ça va lui demander, ça va lui nécessiter d'agrandir sa porcherie
pour respecter les normes du bien-être animal.
Et, s'il y a une
embûche à la municipalité, est-ce que le producteur va pouvoir agrandir sa
porcherie pour le bien-être de ses animaux ou il va être obligé de les vendre
pour en avoir moins? Puis là ça va jouer dans son chiffre d'affaires. Est-ce
que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...question, votre question est bien posée. Notre
juridiction et cette loi-ci traitent du
bien-être animal. Votre question touche le zonage ou touche l'environnement,
avec des limites, etc., mais ça touche... le bien-être animal, si le code de bonnes pratiques des éleveurs de
porcs, qu'ils vont adopter — ils sont déjà, eux autres, pas mal en avant des exigences — dit que ça prend tant de pieds carrés ou de
mètres carrés, pour une truie, pour accoucher, etc., c'est certain que,
si cette distance-là augmente, le producteur, il a un choix à un moment
donné : réduire son nombre d'animaux ou agrandir sa porcherie.
Vous
me dites : Est-ce que la municipalité a un pouvoir de zonage comme tel?
Ils l'ont utilisé à certains endroits. Je
pense que j'ai eu deux cas l'an passé. Est-ce que cette loi-ci vient changer
quelque chose? La réponse est non, c'est neutre. Cette loi-ci ne vient pas changer ça, sauf que le bien-être
animal, on a des exigences additionnelles. Ça se peut que, dans le pire des scénarios, le producteur soit
obligé de diminuer son nombre de truies. Mais ça, c'est un code qu'ils se
donnent.
Mme
D'Amours : Je ne me souviens pas, ça fait quand même un bout,
là : Pourquoi qu'on avait enlevé «à moins qu'elle n'offre une
plus grande protection à l'animal»?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est parce que là on a enlevé ça parce que la
municipalité aurait pu prétendre : mon
règlement est meilleur que la loi provinciale, ça donne une meilleure protection.
Et là ce qu'on a compris des
éleveurs, c'est : la protection qu'on se donne par nos codes de bonnes
pratiques est correcte, elle est acceptable. Même, dans certains codes de bonne pratique, c'est les meilleures au monde.
Si la municipalité veut aller plus loin, on lui dit : Non, non, non, c'est assez loin ça, là, là. Tu
sais, il y a un équilibre à atteindre, là, puis on l'a atteint, l'équilibre.
Puis des fois les motivations sont autres que le bien-être animal.
J'ai peut-être... sur le mot... la
question que vous m'avez posée au début, dans la cause Beauvais contre Sainte-Anne-de-Sabrevois, le juge Turmel nous dit
ce qui suit, et je cite : «Il ne faut pas confondre toutefois des
exigences additionnelles et des exigences incompatibles.» Et c'est une
cause en droit agricole.
M. Villeneuve :
Donc, exigences additionnelles...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce n'est pas la même chose que des exigences
incompatibles. «La simple addition
d'exigences ou de restrictions ne rendent pas nécessairement deux dispositions
incompatibles. C'est pourtant la prétention du demandeur...» Bien là, il
faudrait lire la décision dans son entier.
M. Villeneuve :
On peut en ajouter.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je peux vous donner la référence.
M. Villeneuve :
Ça confirme ce qu'on disait, M. le Président.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Pardon?
• (17 heures) •
M.
Villeneuve : Ça confirme qu'on peut en ajouter. Il faut juste
ne pas les... Ce n'est pas incompatible. Donc, additionnelles, donc on peut en ajouter. Ça ne veut pas dire qu'elles
sont incompatibles. Je comprends... On vise le même objectif, là. Je veux dire, on s'entend déjà pas
pire. Ce n'est pas pire, on a le même but. Alors, on veut atteindre le même
but, mais comment on s'assure que ça va être
ça, ça va être ça l'objectif? Est-ce qu'on va vraiment atteindre ce but-là?
C'est un peu ça... parce que là ce que vous
me dites, ce que vous venez de lire là confirme la zone grise de tantôt, là, où
on peut additionner des choses. Ça ne veut
pas dire qu'elles vont être incompatibles, mais ça peut nuire, par exemple,
ça pourrait être des obstacles au monde agricole.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On a une loi provinciale qui traite du bien-être
animal. La municipalité n'a pas
juridiction dans le bien-être animal, mais ils peuvent s'essayer, c'est... Ce
qu'on essaie d'éviter, là, c'est que, s'ils s'essaient, on ne veut pas que ça
fonctionne. Ça fait que, s'ils s'essaient, puis leur réglementation est incompatible avec notre
loi, le producteur va dire : C'est la loi provinciale sur le bien-être
animal qui s'applique, donc votre réglementation
municipale est sans fondement. Deux choses : vous n'avez pas le pouvoir,
deuxièmement c'est inconciliable avec les dispositions qui sont là. Oui?
M. Villeneuve :
...exemple de Mme la députée de Mirabel tantôt, parce que l'exemple, moi, je
l'ai compris comme ça, là. Si, suite à
l'adoption de codes de bonne pratique au niveau de la filière porcine, disons,
eux, ils décident que ça prend plus
d'espace maintenant, et là, bien, il faut qu'ils agrandissent, ils doivent
agrandir, et on sait combien c'est sensible
comme sujet dans plusieurs municipalités du Québec, là, au niveau des
porcheries, entre autres... quoiqu'il faut expliquer aux gens, par
ailleurs, qu'il y a eu, de la part de la filière porcine, un travail
considérable, extraordinaire, reconnu même
par l'ONU, quand c'est rendu là, c'est parce qu'ils font un sapré bon boulot,
là, mais, bon, il y a quand même la
perception qu'il faut vivre avec le passé aussi, là, mais le présent... ils
font un travail extraordinaire. Je le redis encore, les gens qui nous écoutent, là, n'ont qu'à aller sur le site,
là, de la filière porcine pour voir à quel point ils font tout un
travail.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Éleveurs de porcs du Québec.
M.
Villeneuve : Et donc, s'il faut qu'ils agrandissent, là il y a
les distances séparatrices qui vont rentrer en ligne de compte s'il faut agrandir parce que souvent les
distances séparatrices sont... pas souvent, elles sont réglementées par
les municipalités, les odeurs... C'est parce que ce n'est pas juste une
question de zonage, là
Moi, ce que je veux
m'assurer, là — et
on se dirige vers ça, là, un bien-être animal amélioré, là, au Québec, là — entre autres, c'est que ces filières-là ne
seront pas pénalisées. L'exemple, je pense qu'il était très bon, hein? C'est
parce que, là, on va se retrouver à avoir...
au lieu d'avoir 100 unités, bien, on va tomber à 80 parce que les espaces
sont plus grands, et donc, là, on ne
peut pas agrandir, là on défait par en dedans puis on ajuste par en dedans. Et
là la masse critique est-elle respectée pour la rentabilité
d'entreprise? Pas sûr.
Alors,
comment on s'assure, justement, que ces filières-là qui pourraient être
touchées par un plus grand espace pour
les animaux ne tomberont pas dans une zone grise, justement, là, où ils
pourraient être pénalisés au point où ça pourrait mettre en péril la
survie de l'entreprise, la rentabilité de l'entreprise?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Première partie de la réponse : Les
contraintes environnementales, et je le dis, là, je ne pense pas que ça pose problème parce qu'ils le calculent en fonction
d'unités animales. Donc, ton nombre d'unités animales, là, ne sera pas
affecté comme tel. J'essaie de voir... Un règlement municipal qui t'interdirait
d'agrandir ton bâtiment — c'est
ça, le sens de la question de la députée de Mirabel, que vous avez reprise,
là — est-ce
qu'il serait incompatible avec la loi sur le bien-être animal? C'est ça la
question.
Laissez-moi
vérifier avec le contentieux. Est-ce que je pose la bonne question, là? Oui?
D'après la présidence, d'après Mme la
députée de Mirabel, je pose la bonne question? M. le député de Berthier, c'est
la bonne question? Je vais suspendre quelques instants parce que c'est
une bonne question.
M.
Villeneuve : Allez-y.
Le Président (M.
Morin) : Je suspends.
(Suspension de la séance à 17 h 4)
(Reprise à 17 h 14)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, est-ce qu'on a des réponses à nos questions?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On va reposer la question pour être certain que
la réponse s'applique à la question bien posée.
Vous avez le cas d'un agriculteur qui a
100 truies. Le code de bonne pratique des éleveurs de porcs du Québec
dit qu'il faut agrandir le nombre ou la superficie disponible par truie. Donc,
si on fait ça... Il y a de la place dans son établissement
pour 80 truies en vertu des nouvelles normes de bien-être animal. Il faut
donc, si on veut garder les 20 autres truies,
agrandir le bâtiment. Il y a une réglementation municipale qui est en place qui
empêche l'agrandissement. La réponse, après
consultation avec les juristes — puis ils vont hocher de la tête si je ne
donne pas la bonne réponse, là — c'est
que toutes choses étant égales — mais
ça se plaide, je veux vous avertir — le
bien-être animal, ce n'est pas pour envoyer les 20 truies à l'abattoir; le bien-être animal, la loi sur le
bien-être animal, c'est pour permettre aux 100 truies de vivre plus
confortablement dans un meilleur environnement. Donc, si vous avez une
réglementation municipale qui empêche l'agrandissement du bâtiment, c'est
inconciliable avec la loi sur le bien-être animal.
Ceci
étant dit — c'est
l'opinion des juristes que j'ai consultés — ça n'empêchera pas un avocat, une ville, de faire
un procès là-dessus, comme ils en ont
fait sur d'autres éléments avec le monde agricole. La terminologie qu'on
utilise dans l'article 4 de la
loi qu'on vous propose est la meilleure terminologie possible, imaginable pour
protéger le droit des agriculteurs et le bien-être des animaux. Fin de
mon plaidoyer.
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Bon, bien, par la
loi, c'est sûr qu'on est sur le bien-être animal, mais j'essaie de réfléchir. Si jamais le producteur ne veut pas aller... parce que, là, on a parlé du
porc, mais le porc, ça marche par lot, hein, ce n'est pas... Tu sais, tu peux avoir 80 porcs, tu peux en avoir 100,
tu peux en avoir 90, mais, venant avec des élevages qui ont des quotas comme le poulet... Là, si le
producteur ne veut pas s'en aller à la cour, puis qu'il va attendre, puis que,
là, il ne sera pas aux normes avec la
loi de la santé et bien-être animal parce
que ça va prendre du temps, il va
aller contre la ville en cour... Il
ne veut plus... il ne veut pas aller là. Est-ce que le manque à gagner
va être couvert en quelque part? Savez-vous si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est le même cas. Vous faites la distinction
entre suggestion de l'offre ou pas, là.
La loi ne le fait pas. Le producteur qui est sous gestion de l'offre dans le
poulet à griller, à titre d'exemple, là — dans
le comté de Berthier, je pense,
il y en a quelques-uns — ça
demande plus d'espace. La même réponse que je viens de donner vient de s'appliquer. Maintenant,
ça se peut que la municipalité décide de le poursuivre, mais il a un aussi bon argument puis il y a une aussi bonne cause que celui qui
était dans l'élevage des truies tantôt, là, il a fait ça pour le bien-être
animal. Le bien-être animal, ce n'est
pas d'envoyer des poulets plus vite à l'abattage, là, le bien-être animal,
c'est qu'il en garde autant, mais ils
ont plus d'espace. La réglementation municipale est inconciliable avec les
dispositions de la loi qu'on est en train d'adopter.
Mme
D'Amours : M. le Président, est-ce que le ministre est au courant s'il
y a eu des cas dans les autres provinces, un cas semblable, une
jurisprudence qui a déjà été faite à ce sujet-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, je ne suis pas au courant, mais
l'inspiration, je l'ai dit au tout début, était le Manitoba. On peut
vérifier ce qui est arrivé au Manitoba. C'est une bonne question, on va le
vérifier.
Mme
D'Amours : Parfait. Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Merci, Mme la députée de Mirabel. M. le député de
Berthier.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. On va proposer quelque
chose de façon informelle, là, et puis je ne sais pas si ça réglerait la situation, mais, si on
lisait — ne
bougez pas : «Toute disposition d'une loi accordant un pouvoir à une municipalité ou toute disposition d'un
règlement adopté par une municipalité s'appliquant aux animaux d'élevage
en matière de bien-être animal, inconciliable...»
Une voix :
...
M. Villeneuve :
«...ou étant inconciliable avec une disposition de la présente loi ou d'un de
ses règlements, est inopérante...»
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Je ne pense pas... J'ai une réaction spontanée, là, si je voyais le texte,
peut-être qu'elle serait différente,
mais je ne pense pas que ça ajoute, je pense même que ça limite aux activités
d'élevage. Et moi, je ne voudrais pas
le limiter aux activités d'élevage comme telles parce que ça peut se produire
dans le cas, comment je pourrais dire ça, d'une animalerie : pour
améliorer le bien-être de l'animalerie, on prévoit que les chiens... les cages doivent être plus grandes, etc. Ça fait que je ne
voudrais pas le limiter aux activités d'élevage. Je veux que ça soit ça qui
s'applique. Et, quand qu'il y a des dispositions qui sont inconciliables du
monde municipal, ça ne s'applique pas, les dispositions inconciliables du monde
municipal.
• (17 h 20) •
M. Villeneuve : Je vais le
relire, O.K., puis c'est une suggestion qu'on fait, là : «Toute
disposition d'une loi accordant un pouvoir à
une municipalité ou toute disposition d'un règlement adopté par une
municipalité s'appliquant aux animaux
d'élevage en matière de bien-être animal ou étant inconciliable avec une disposition de la présente loi ou d'un de ses règlements est inopérante.» Parce
que le «ou», là, il vient couvrir l'ensemble de l'oeuvre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
bien, je suis d'accord, mais, dans les règles d'interprétation, on vient
de classifier, si vous me permettez
l'expression, «animaux d'élevage». Donc, si on prend la peine de classifier
«animaux d'élevage», pourquoi
qu'on n'a pas mis les autres animaux, là? On ne l'a pas fait nulle part dans la
loi à l'heure actuelle. Ça ne renforcit pas l'inconciliabilité puis ça place
les animaux d'élevage dans une autre classe que les autres animaux. Moi, je veux que ça s'applique à l'ensemble des
animaux. Si on veut renforcir pour l'ensemble des animaux, ça va;
si on veut isoler les animaux d'élevage, c'est plus compliqué.
M.
Villeneuve : Dans l'hypothèse qu'on a soulevée tantôt pour les 100 unités d'animaux, là, pour un bien-être animal, il faudrait agrandir parce
que sinon il faudrait changer l'intérieur puis en recevoir seulement 80...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Excusez. On ne peut pas agrandir de façon inconsidérée non plus, là...
M. Villeneuve : Non, non,
non.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...il
faut agrandir pour les 20 animaux qui nous manque. Si on agrandit 40, là,
là, on est dans une autre game.
M. Villeneuve : Oui, je suis
d'accord. Je suis d'accord, on ne vient pas... mais au moins on vient protéger
les entreprises qui sont déjà existantes sur le territoire. Je ne sais pas si on fait
la bonne chose, honnêtement, je ne sais pas si on couvre. Parce que
les gens ont beaucoup d'inquiétudes par rapport à l'impact... les agriculteurs
ont beaucoup d'inquiétudes par rapport à l'impact que pourrait avoir cet
article-là sur...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je
partage... Si on a suspendu tantôt, si j'ai vérifié, si je me creuse les
méninges, c'est parce que je ne suis pas insensible à ces
inquiétudes-là, je suis sensible. Et, à chaque fois qu'on a légiféré dans
quelque domaine que ce soit, on touche toujours à des éléments.
Mais ce n'est
pas une disposition qui est dans un jargon juridique qui est nouveau.
La Loi sur les pesticides contient une
disposition qui est identique. Est-ce que je pourrais
avoir... Ce n'est pas la première
fois que le gouvernement l'utilise, comme tel, pour
donner une prépondérance à une loi. Je vais demander, là, qu'on me donne la disposition de la Loi sur les pesticides.
L'article 102 de la Loi sur les pesticides se lit
comme suit : «Toute disposition du Code de gestion des pesticides et des autres règlements édictés en vertu de la présente loi prévaut sur toute
disposition inconciliable d'un règlement édicté par une municipalité ou une communauté métropolitaine.» Donc, ce n'est
pas la première fois que, dans le jargon législatif, on s'inspire
d'«incompatible».
M.
Villeneuve : Dans ce qu'on propose, M. le Président, on a les
deux protections. Si c'est inconciliable, ça ne s'applique pas, puis on s'assure de préciser «s'appliquant aux animaux
d'élevage». Là, c'est les deux qui sont couverts en même temps, si c'est... M. le ministre nous dit
souvent qu'il veut avoir la ceinture puis les bretelles, là. Là, on a vraiment
la ceinture puis les bretelles.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi, je
suis prêt à le regarder, là, mais je veux l'avoir par écrit parce que mon sentiment premier, c'est que ça
n'ajoute pas, puis...
M.
Villeneuve : Bon, on
va le déposer, M. le Président. On va le déposer, M. le Président, et puis moi,
je pense qu'on a la ceinture puis les
bretelles avec cela. Que le juriste le regarde. Est-ce qu'il peut nous
proposer autre chose qui viendrait, là, rassurer le monde agricole?
Bien, moi, je pense que ce serait une bonne chose de les rassurer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
vise le même objectif, on veut que notre loi soit prépondérante...
M. Villeneuve : Oui, oui.
Alors, je veux juste dire...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...puis
on ne veut pas que les municipalités nous tapent sur les doigts avec ça à
cause du bien-être.
M. Villeneuve : Je veux juste... Tout ce que je veux dire, M. le Président, là, c'est que ce n'est peut-être pas la solution,
mais je pense que c'est peut-être une bonne partie de la solution. Est-ce que
le juriste, les juristes qui sont avec
nous pourront nous concocter quelque
chose de plus solide? Peut-être.
Alors, on va le déposer, donc, M. le
Président.
Le
Président (M. Morin) :
Je suspends quelques instants pour la distribution de l'amendement du député de Berthier.
(Suspension de la séance à
17 h 25)
(Reprise à 17 h 32)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. M. le
ministre, je veux entendre vos commentaires sur l'amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. Moi, je comprends ce que... l'objectif
visé, là, par l'amendement proposé par
l'opposition officielle. On veut aller au maximum
de ce qu'on peut faire pour que l'agriculteur qui améliore le bien-être de
ses animaux ne se retrouve pas dans une situation impossible parce qu'une municipalité, elle, a décidé que le
bien-être animal, ça ne l'intéressait
pas puis que... etc. Maintenant, on travaille encore sur un libellé, mais le
libellé proposé fait en sorte qu'on reconnaît, par la bande, à la
municipalité une juridiction qu'elle n'a pas présentement, celle du bien-être animal. Et ça, moi, ça m'apparaît plus risqué que
d'en rester au vocabulaire qu'on a utilisé présentement parce que, si on
reconnaît aux municipalités une juridiction
en matière de bien-être animal... puis c'est Mme la députée de Mirabel qui me
l'a fait remarquer pendant la suspension des
travaux, le deuxième alinéa parle des pratiques comme telles. Et, à part des
élevages, je ne pense pas qu'il y en ait
d'autres qui aient des codes de pratique, là. Je n'en connais pas. En tout cas,
là, si quelqu'un peut m'éclairer,
là... Donc, on y va par la bande, comme on dit, là, mais on y va au maximum
pour la protection de l'agriculteur puis pour le bien-être de l'animal.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, écoutez, M. le Président, l'objectif visé...
on s'entend tous sur l'objectif visé. Est-ce qu'on atteint l'objectif
pleinement et entièrement? On pense que oui, avec l'explication du ministre,
puis effectivement la remarque est bonne, au
deuxième alinéa, c'est les codes de bonne pratique. En ce sens-là, nous, on
retirerait d'abord celui qu'on vient
de déposer, on retirerait celui qu'on a déposé il y a quelques semaines déjà.
Ça ferait donc deux retraits par rapport à l'article 4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça prend trois retraits pour se retirer
complètement, donc vous êtes encore là.
M.
Villeneuve : Oui. Les trois, quoi... ça fait deux, oui... aux
prises, oui. Au hockey ou au baseball? Ça dépend c'est quel sport. O.K.
Le
Président (M. Morin) : Est-ce que j'ai le consentement? Ça va?
Merci. Ça va bien dans nos travaux. Donc, l'article 4, est-ce qu'il
y a...
M. Villeneuve :
...trois amendements déposés par le gouvernement...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y a trois...
Le Président (M.
Morin) : Ah oui!
M. Villeneuve :
Puis il faut voter un par un ou en bloc.
Le
Président (M. Morin) : Oui, on va les voter en bloc, en bloc,
O.K. Est-ce qu'on est prêts? On est prêts? Donc, est-ce que les
amendements proposés par le ministre sont adoptés?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Adopté. Ça va. Autres questionnements
sur l'article 4? Ça va? Donc, nous en sommes à adopter
l'article 4 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Bravo! Maintenant, nous en sommes où?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 63, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui, merci. Donc, M. le ministre.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : 63, 4°, M. le Président, se lit comme suit : «Déterminer les conditions auxquelles
est assujetti l'exercice d'une activité impliquant un animal, restreindre cette
activité ou l'interdire à des catégories de personnes qu'il détermine.»
M. Villeneuve :
M. le Président, est-ce qu'on ne serait pas mieux de faire le troisième paragraphe
avant?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ah! excusez, oui, oui, oui.
M. Villeneuve :
C'est beau?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : J'ai sauté. On revient à 3°. 3°, M. le
Président... On va oublier ce que je viens de dire puis il y a : «3° rendre obligatoire, pour les personnes
qu'il détermine, l'application des dispositions de codes de pratiques
publiés par le Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage et prévoir
les adaptations ainsi que les dispositions transitoires nécessaires à cette
application.»
Et
il y avait, de mémoire, un amendement qui se lisait comme suit : dans le
paragraphe 3°, remplacer «de codes de pratiques publiés par le
Conseil national» par «de normes ou de codes de pratiques».
Le Président (M. Morin) :
M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Bien, M. le Président, peut-être, encore là, de
façon informelle, je peux faire lecture. On peut toujours... Bien, j'aime autant le mettre au jeu tout de suite, ça va
bien comme ça jusqu'à maintenant, là. Nous, on aurait un amendement, mais je vais en faire lecture puis
on le déposera si... non pas officiellement, mais, pour que le ministre puisse l'avoir sous les yeux, là. Donc, ça se
lirait comme suit, donc, paragraphe 3° : l'article 63 de la Loi
sur le bien-être et la sécurité de
l'animal, introduit par l'article 7 du projet de loi, est modifié par le
remplacement, au paragraphe 3°, des mots, donc, «l'application de» par les mots «les dispositions édictées
par les offices de producteurs ou en l'absence de celles-ci — et là
on continue la lecture — les
dispositions de codes de pratiques publiés par le code national».
Mais
ça pourrait se marier avec... En fait, ça se lirait comme suit, en fait :
«Rendre obligatoires, pour les personnes qu'il détermine, les
dispositions édictées par les offices de producteurs ou, en l'absence de
celles-ci, les dispositions de codes de
pratiques publiés par le Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage
et prévoir les adaptations ainsi que
les dispositions transitoires nécessaires à cette application.» Ça, c'est une
demande qui nous a été... on se rappellera, lors des auditions...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...de façon informelle, là, l'amendement que j'ai
proposé va dans cette direction-là parce
que ce qu'on avait dans le texte original, c'est : «...[les] codes de
bonnes pratiques publiés par le Conseil national pour les soins [des] animaux d'élevage...» On a remplacé ça par «des
normes ou des codes de pratiques», donc on a voulu donner la souplesse. On ne voulait pas se lier au
code national, on voulait donner la souplesse aux offices de producteurs,
mais sans exclure parce qu'il y a des
productions où est-ce qu'il n'y a pas d'office de producteurs. Finalement, on
inclut les offices de producteurs
puis on inclut tout le monde, on s'est donné le maximum d'ouverture. Parce
qu'avant ça on restreignait, je suis d'accord avec vous, là.
M. Villeneuve :
Moi, ce qui est dit par le ministre me convient, ça va.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K., ça va?
Le Président (M.
Morin) : O.K. Donc, on oublie votre amendement. C'est beau, on
continue.
M. Villeneuve :
...une question, là, par rapport à tout ça.
Le Président (M.
Morin) : ...amendement?
M. Villeneuve :
Bien là, oui, on peut disposer de l'amendement, je suis tout à fait d'accord,
effectivement.
Le Président (M.
Morin) : Au niveau de l'amendement au paragraphe 3°... est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Ça va. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, on revient au troisième paragraphe comme tel,
là, amendé, évidemment. On a eu beaucoup de discussions là-dessus puis on se disait... bien, on a eu beaucoup de
discussions, on a voulu l'aborder souvent, mais on l'a toujours reporté en se disant qu'on y
arriverait, et nous y sommes arrivés ce soir. Ce n'était pas évident, là, on a
eu quelques embûches, on les a toutes
surmontées. Les codes de bonne pratique, comment ça va fonctionner? Qui va les
établir? Parce qu'on a parlé... puis
je reviens encore avec le mot «collaboration», là, moi, j'aimerais entendre la
ministre là-dessus, là, voir comment on va fonctionner là-dessus.
• (17 h 40) •
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Je vais vous donner l'exemple que vous avez cité tantôt — vous aviez raison de le citer, là — les éleveurs de porcs du Québec. Ils ont un
code qui est reconnu au niveau international. Vous l'avez dit vous-même, ils sont allés jusqu'à l'ONU. À
partir du moment où ce code-là, comment je pourrais dire ça, est approuvé
par le ministère, ça devient la réglementation.
M.
Villeneuve : Oui, mais on sait aussi que les codes ne sont pas
conçus pour être... ils sont évolutifs, hein, donc ils se bonifient dans le temps, mais ils ne sont
pas non plus conçus pour être appliqués de façon stricte. Les producteurs
de la filière de porc... les producteurs de
porcs nous disaient... la Fédération des producteurs de porcs nous disait,
justement, que... je ne me rappelle
plus, je pense que c'était une somme assez importante sur 10 ans, là, je
ne me rappelle plus combien de millions, mais c'était beaucoup, beaucoup
d'argent pour pouvoir y arriver.
Mais la
crainte... puis là, de mémoire, la crainte que les gens soulevaient, c'est
qu'ils ne voulaient pas non plus se retrouver avec quelque chose de rigide,
parce qu'ils semblaient dire que ce n'était pas ça, l'idée d'un code de bonne
pratique, d'avoir une rigidité...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...deux
éléments dans votre question, un élément d'applicabilité puis un élément
de financement. Je peux répondre en deux volets.
Sur l'applicabilité, je pense que l'on a, à
l'occasion des auditions publiques et dans les propos qu'on a tenus
publiquement et privément, télégraphié aux associations d'élevage que les codes
pourraient devenir obligatoires. Le télégramme était à l'effet de : Vous
voyez ce qui s'en vient, là, ajustez vos codes en conséquence. Il faut qu'ils
soient suffisamment sévères, mais il faut
qu'ils soient applicables également, donc vérifiez vos dates d'applicabilité,
vérifiez... On a lancé ce message-là.
Deuxième
élément, sur le plan du financement comme tel, il y a deux secteurs. Il y a le
secteur sous gestion de l'offre. Le
secteur sous gestion de l'offre, le prix des produits est généralement fixé par
la régie des marchés agricoles du
Québec. Quand les coûts de production sont établis, il n'y a rien qui interdit,
au contraire, aux fédérations d'ajouter dans leurs coûts de production l'élément bien-être animal. Et à ce
moment-là ça va augmenter le prix des denrées de ce que ça coûte pour le bien-être animal, puis c'est
le consommateur, en bout de ligne, qui va, pour le 40 % de la production
agricole québécoise qui est sous gestion de l'offre, payer la différence.
Pour les
autres qui sont sous la stabilisation, c'est un petit peu plus complexe, mais
ça se règle pareil. Quand vous êtes
sous la stabilisation, une bonne année, vous faites des profits, vous payez vos
améliorations de bien-être animal avec vos
profits, votre impôt diminue en proportion, donc le contribuable en paie
indirectement. Vous avez une mauvaise année, bien, on va donner
instruction à la La Financière agricole du Québec de bâtir dans le coût de
production l'élément bien-être animal. Donc,
si vous avez une mauvaise année, vous payez en partie parce que la prime est
payée en partie par le producteur et en partie par le gouvernement, donc
ça va être partagé.
Donc, sur le financement, là, les coûts comme
tels vont être répartis correctement dans la société québécoise dans le
60 % qui est sous stabilisation et dans le 40 % qui est sous gestion
de l'offre.
M.
Villeneuve : Oui, et on dit «rendre obligatoire pour les
personnes qu'il détermine — ça, ça va — l'application de
dispositions», mais c'est le gouvernement qui va déterminer ce que va contenir
le code. C'est ce point-là, moi, que je veux discuter, là, parce que c'est le gouvernement qui va... en bout de
piste, là. Sauf que la question, c'est : De quelle façon on va
s'assurer que les agriculteurs sont parties prenantes?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
le gouvernement qui le détermine, mais, à partir du moment où on adopte l'amendement, les normes ou codes de pratiques, comment
je pourrais dire ça... On n'a pas voulu... parce qu'on aurait pu prendre la solution en disant : C'est
déterminé par règlement du gouvernement, aussi simple que ça, et là le
gouvernement aurait pu établir ses règlements en collaboration avec
différents intervenants du milieu. Mais, compte tenu que ce travail-là a déjà tout été fait par plusieurs
fédérations, par plusieurs secteurs d'élevage en combinaison avec l'industrie,
les consommateurs, un peu tout le monde, ça
serait du gaspillage que de se priver de ce travail de concertation là qui a
été fait. Donc, on se donne la
souplesse de le faire par règlement puis on va faire affaire avec les gens qui
l'ont fait. Les producteurs de lait
sont venus nous voir, puis ils sont en avant également dans le bien-être
animal, les producteurs de porcs sont
venus nous voir, les producteurs de poulets, les producteurs de pondeuses nous
ont même parlé de pendoirs, juchoirs,
etc., là. Les gens ont pris le... comment je pourrais dire ça, ils sont en avant de la réglementation ou ils sont en avant de la législation gouvernementale.
Ça fait qu'on
va appliquer, dans les secteurs où ça va au moins aussi loin que la loi, on va
appliquer ces codes-là. Puis, lorsque
ça va moins loin, bien, on va appliquer une réglementation gouvernementale. Donc, le message aux gens, c'est :
Ajustez vos codes, ils vont devenir obligatoires, là. Vos dates que vous
pensiez pour 2020 ou 2021, assurez-vous que c'est correct puis, dans le temps, s'il arrive des événements, bien,
vous direz que c'est 2022, puis on va vous accompagner si ça a du bon sens. Mais on va évoluer au gré de
la société puis on va tenir compte également de notre aspect compétitif dans nos
animaux de ferme, là. On n'est pas dans un marché isolé, là, au Québec, là.
En matière de
gestion de l'offre, on est un peu
plus confortables, mais, en matière
de production sur les marchés mondiaux,
là, le 60 % qui n'est pas sous
gestion de l'offre, il faut également mesurer les progrès que font nos
compétiteurs.
M. Villeneuve : Ce que vient
de dire le ministre, M. le Président, c'est parfait. Moi, je... extraordinaire
si ça fonctionne comme ça, tout le monde est
heureux, mais on comprend que, quand on lit le paragraphe, il n'en demeure pas
moins que le gouvernement pourrait, de façon
unilatérale, décider. C'est tout ce que je dis, là, puis c'est ça qui m'embête
un peu. Le
gouvernement se donne le pouvoir de tout décider, alors qu'il n'a pas en sa
possession... je n'aime pas le mot «possession»,
là, mais il n'a pas nécessairement sous la main toute l'expertise pour pouvoir
le faire, mais il pourrait le faire.
C'est là que moi, j'ai un problème et je ne sais pas comment on pourrait...
parce qu'on en avait parlé, à un moment donné, de se... bien, la
garantie...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce
n'est pas «le ministre peut par règlement», c'est «le gouvernement» en
partant, donc ça fait appel à une table de Conseil des ministres, là.
M.
Villeneuve : À ce que je sache, il n'y a pas beaucoup
d'agriculteurs... Il y en a peut-être, là, quelques-uns, là, mais disons qu'ils seraient en conflit, là,
aussi, mais il n'y a pas beaucoup d'agriculteurs qui siègent au Conseil des
ministres, alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y
en a.
M. Villeneuve : Oui, oui, je le
sais, je le sais, mais ils sont en conflit d'intérêts, ça fait qu'ils vont se
retirer. Alors là, on revient au point de
départ. On n'a pas cette... Mais c'est là, moi, que j'ai un petit problème. Des
fois, les autorités gouvernementales
ou autres ont tendance à... je ne dis pas toujours, mais, en tout cas, il y a
là un pouvoir de décision qui est unilatéral, et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est-à-dire que, pour l'exercer, vous devez quand même, par règlement, prépublier dans la Gazette officielle. Non,
mais vous avez 45 jours, pour les gens sur le terrain, là, qui
trouveraient que ça n'a pas de bon sens, ou etc., là, de monter aux
barricades, là. Les abus sont assez, comment je pourrais dire ça, contrôlés
dans notre société. Moi, je n'ai jamais fait confiance 100 % au
gouvernement, mais, avec les processus de prépublication...
On est en processus de législation, là, puis on fait preuve de souplesse. Je
vais vous dire de quoi : Dans le
monde des animaux, puis des humains, puis de l'agricole, ce n'est pas une
commission qui travaille comme les autres. Ça fait 30 quelques années que je travaille à la CAPA avant puis à la
CAPERN, ça ne travaille pas comme dans les autres commissions, ça travaille différemment. C'est un
monde qui est particulier, avec ses qualités puis ses défauts, puis c'est
un monde qui est bâti sur la confiance. Les
agriculteurs achètent encore des quantités phénoménales de céréales, de grains,
d'équipements avec des poignées de main.
Vous ne voyez pas ça dans beaucoup de domaines d'activité, hein? Ça fait
qu'il y a une espèce de lien de confiance entre la société puis ses dirigeants
qui s'est établi au fil des années, puis ça fonctionne.
M.
Villeneuve : ...M. le Président, moi, j'aurais dit le
malaise... bien, le malaise... à tout le moins le bémol que j'avais, c'était surtout cet aspect-là. En
espérant que les bonnes paroles du ministre seront inscrites à jamais dans les
galées et que ses futurs... ses successeurs les liront attentivement.
Mais en fait on veut s'assurer, là, que tout ça se passe... Parce que, je le dis encore, moi, ce que j'ai
retenu des auditions, c'est la collaboration manifeste qu'il y avait de
l'ensemble des gens qui sont venus en
auditions. Les gens, ils veulent bien faire, ils veulent faire correctement,
ils veulent aussi prendre le temps de
faire les choses correctement aussi. Évidemment, ils comptent sur la
collaboration de la machine gouvernementale et des ressources dont elle dispose, évidemment, et de l'expertise,
l'expérience dont elle dispose. Ça va être tout pour moi, M. le
Président.
Le
Président (M. Morin) : Oui. Ça va? Je n'ai pas d'autre... pour
le troisième paragraphe. On continue. Quatrième.
• (17 h 50) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je
l'avais déjà fait, M. le Président, je vais le refaire avec plaisir — j'étais dans le désordre plutôt que dans l'ordre, M. le
Président : «4° déterminer les conditions auxquelles est assujetti
l'exercice d'une activité impliquant un animal, restreindre cette
activité ou l'interdire à des catégories de personnes qu'il détermine.»
M. Villeneuve : On peut
penser que les calèches sont là-dedans, M. le Président?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : On peut
penser ça, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
vous pouvez le penser correctement.
M.
Villeneuve : Oui,
«est assujetti l'exercice d'une activité impliquant un animal», donc on sait
que les calèches, évidemment, ça implique un ou des animaux. Donc,
«restreindre cette activité ou l'interdire à des catégories de personnes qu'il détermine», qu'est-ce qu'on entend
par «catégorie de personnes»? Peut-être... «Catégorie de personnes», ça
veut dire...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Catégorie... Bonne question. «Interdire à des catégories de personnes qu'il
détermine»...
Le Président (M. Morin) :
Combat de chiens, non?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
«Interdire à des catégories de personnes»... Est-ce qu'on a déjà interdit à des
catégories de personnes? C'est parce qu'à partir du moment où que tu
catégorises les personnes, comme tel, là...
M.
Villeneuve : Est-ce qu'on peut penser que c'est un particulier,
ça peut être une personne morale, ça peut être une entreprise, ça peut être une activité... Donc, exemple, les mushers,
c'est un exemple de catégorie, non? Je ne sais pas.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
oui, oui. Votre exemple est bon, mais ça n'a pas été utilisé dans ce sens-là,
là. Ce n'est pas un pouvoir qui a été
utilisé. C'est un pouvoir qui était déjà dans la loi québécoise,
l'article 55.9.14.2, qui a été
repris. C'était là, mais ça n'a pas été utilisé. On le garde là en cas où, à un
moment donné, dans la société... Vous donnez l'exemple des mushers. Moi, je pense... ce n'est pas dans mon intention
de l'utiliser avec les mushers, là, mais ça pourrait être une catégorie de personnes ou... Je vais
aller plus loin : les gens qui font du rodéo, les cow-boys, c'est une
catégorie de personnes. Mais ça n'a jamais été utilisé, puis ce n'est
pas dans mon intention de l'utiliser.
M.
Villeneuve : Oui, c'est ça. Est-ce qu'on peut penser que les
cirques peuvent être mis là-dedans? Est-ce qu'on peut penser que les cirques... Alors, un cirque... Est-ce qu'on peut
penser que les gens qui possèdent des écuries, exemple, est-ce que c'est une catégorie, ça, de personnes?
Puis d'ailleurs est-ce qu'on définit «personne» par «personne morale»?
On le définit comment, «personne»?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Personne, c'est une personne physique, une personne morale, une société de
personnes ou une association non personnalisée. C'est défini à...
M.
Villeneuve : C'est défini, c'est vrai. Donc, est-ce que c'est
ça qu'on entend par «catégorie», par la définition de «personne»?
Catégorie, ce n'est pas la même chose, hein, c'est ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Premièrement, ça prend une personne, puis il faut qu'elle fasse partie d'une
catégorie. Tu sais, j'ai donné l'exemple
cow-boy, là, tu sais. Comment tu définis ça? Mais ça n'a jamais été utilisé.
Ils me conseillent de le conserver dans la loi au cas où une situation
pourrait se présenter.
M.
Villeneuve : On comprend mieux pourquoi il n'a jamais été
utilisé, hein? Parce que, là, on n'est pas capables de trouver la
définition ou l'utilité, finalement, de l'avoir là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
me souffle à l'oreille : Catégorie de personnes : les cochers.
M.
Villeneuve : Ah oui! Ça, c'est bon. Catégorie de personnes.
O.K. Ça marche. Bien, en tout cas, heureux d'avoir fait la lumière
là-dessus. O.K. moi, ça me va, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) : O.K. Pas d'autres interventions sur le
quatrième paragraphe? On saute à pieds joints sur le cinquième
paragraphe.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président, doucement. Cinquième paragraphe : «Déterminer les autres animaux à qui le propriétaire ou la
personne ayant la garde de l'animal doit fournir la stimulation, la
socialisation ou l'enrichissement environnemental qui conviennent à ses
impératifs biologiques.»
C'est en lien, là, avec l'article 8, qu'on
a adopté, qui se lisait, je peux vous le rappeler, là, comme suit : «Le propriétaire ou la personne ayant la garde d'un
chat, d'un chien, d'un équidé ou d'un autre animal déterminé par règlement
doit fournir à l'animal la stimulation, la
socialisation ou l'enrichissement environnemental qui conviennent à ses
impératifs biologiques.» La seule
imprécision qu'on a conservée, c'est qu'on ne s'est pas encore entendus sur la
définition finale d'«impératifs biologiques».
M. Villeneuve : Ça me va, M.
le Président.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Donc, on passe au paragraphe 6°.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
6°, M. le Président, se lit comme suit, mais il y a un amendement :
«Relativement aux permis et aux
titulaires de permis visés au chapitre III», et l'amendement se lit comme
suit : dans le sous-paragraphe c du paragraphe 6°,
remplacer «de moins de 12 mois» par «différente de celle prévue à
l'article 26».
Ça reprend
essentiellement les dispositions dans la loi actuelle de
l'article 55.9.14.2, deuxième alinéa, troisième alinéa et quatrième
alinéa... ou paragraphes, excusez.
Le
Président (M. Morin) : M. le député de Berthier, ça va? Pas
d'autres interventions? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Autres questionnements sur le paragraphe 6°?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Je peux lire l'ensemble du
sous-paragraphe, M. le Président, là.
Le Président (M.
Morin) : Allez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : O.K. «6° relativement aux permis et aux
titulaires de permis visés au chapitre III :
«a) déterminer
[les] catégories de permis ainsi que les conditions et restrictions relatives à
chaque catégorie;
«b) prescrire
la forme d'une demande de permis ainsi que les documents que le demandeur doit
fournir;
«c) déterminer
les cas où la période de validité d'un permis est de moins de 12 mois;
«d) établir les conditions et modalités de
délivrance et de renouvellement d'un permis, ainsi que les droits exigibles
pour une demande de permis;
«e) déterminer les compétences ou qualifications requises
du titulaire d'un permis ainsi que celles requises d'un employé affecté
aux activités pour lesquelles un permis est exigé.»
Vous
aurez compris qu'à c j'ai lu sans tenir compte de l'amendement. Une fois qu'on
aura tenu compte de l'amendement, on remplace «de moins de 12 mois»
par «différente de celle prévue par l'article 26».
Le Président (M.
Morin) : ...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ah! M. le Président, je sais que vous me
surveillez, je suis prudent.
Le
Président (M. Morin) : Questionnements? Ça va? Donc, on
passerait au paragraphe 7°. L'amendement? Oui, je l'ai fait.
Adopté, l'amendement? Oui?
Une voix :
Adopté.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On peut l'adopter deux fois, M. le Président, il
va être bien adopté.
Le
Président (M. Morin) : Oui, il me semble que je l'ai fait
adopter. Est-ce que l'amendement est adopté, au paragraphe 6°? Oui?
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : En c, paragraphe 6°, en c. C'est beau?
Paragraphe...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
J'ai un amendement également, M. le Président, à c.1.
Le Président (M.
Morin) : Bon. Allez-y.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Insérer, après le sous-paragraphe c du
paragraphe 6°, le sous-paragraphe suivant :
«c.1) prévoir les
autres cas où un permis prévu au deuxième alinéa de l'article 20 est
requis.»
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Oui. Est-ce que l'amendement est adopté, c.1?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Donc, on est rendus au 7°. Et quelle heure on
a, là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...7°, mais ce n'est pas septième ciel.
Le
Président (M. Morin) : Non, puis, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30, et on va se
diriger vers le local Papineau.
(Suspension de la séance à
17 h 59)
(Reprise à 19 h 36)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. Je vous rappelle que la commission
est réunie ce soir afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet
de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de la situation
juridique de l'animal.
Lorsqu'on
a terminé nos travaux, à 18 heures, nous en étions au paragraphe
7°. M. le ministre, j'ai bonne mémoire?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous avez une excellente mémoire, M. le Président,
bien que nous ayons changé de lieu. Pour
ceux qui nous suivent, nous sommes à la salle Papineau. Nous faisons le tour
des salles du Parlement de façon à familiariser notre public avec tous
les endroits où nous siégeons.
Le 7° se lit : «Déterminer des catégories de
permis, autres que celles prévues au chapitre III, délivrés à des fins
spécifiques par le ministre à des propriétaires ou [à des] personnes ayant la
garde de 15 animaux et plus.»
M. Villeneuve :
Je pense qu'on avait suspendu quelque chose là-dessus.
Une voix : ...
M. Villeneuve : Oui, le
nombre de chevaux, les équidés, là. On n'avait pas suspendu en quelque part...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
possible. Moi, j'ai réglé d'autres dossiers dans l'intervalle, là. Si vous
me dites qu'on a suspendu quelque chose là-dessus, moi, je suis prêt à...
M. Villeneuve : Je ne sais
pas. Peut-être, M. le secrétaire...
Le Président (M. Morin) :
Oui, 15 ou 10, on n'était pas...
M. Villeneuve : C'est ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, ce
qu'on avait suspendu, ce sont les équidés au nombre de 10, et on se
demandait est-ce que 15 était le chiffre approprié, ou 10 plus approprié, etc.
Moi, j'ai eu
le temps de revoir. Partout, on parle de 15 animaux. Si on introduit 10 pour
les équidés, ça prend des... puis je
ne suis pas fermé à ça, là, ça prend des considérations particulières pour être...
parce que, partout dans la loi, on parle 15, 15, 15. C'est plus facile
de comprendre la loi quand tout le monde parle du même chiffre. Si on a une
raison majeure pour changer 15 pour 10, moi, je ne suis pas fermé, là.
Le Président (M. Morin) : On
est au paragraphe 7°?
M. Villeneuve : 14? Non, non.
Écoutez, je sais que ça a été soulevé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 14,
on l'a changé pour 16. C'était l'âge des personnes...
M.
Villeneuve : Oui, pour pouvoir acheter un animal ou recevoir un
animal en don. Bien, je ne dis pas... si le ministre, il dit qu'il est ouvert... Mais, dans le fond,
l'idée, c'est d'y aller pour le mieux, là. On avait eu la discussion aussi à
savoir il y avait combien de... ça touchait combien de personnes, ou
d'écuries, ou de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
m'indique, suivant des données de la filière cheval, ce n'est pas des données qu'on... Ce n'est pas des données du
ministère, de la filière cheval : 15 et plus, le nombre, 270; 10 et plus,
450; cinq et plus, 960.
M. Villeneuve : Ça, c'est au
Québec. Bien, ça, en tout cas...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien
oui, on est au Québec, là. La filière cheval du Québec, en 2014, il y avait
3 003 écuries publiques et privées au
Québec. Si on applique la même répartition que celle retrouvée dans le fichier
du MAPAQ en 2010, ils se sont fiés sur nos fichiers de 2010, on
obtiendrait le nombre de lieux suivant : 15 et plus, 270; 10 et plus, 450; cinq et plus, 960. Moi, dans les
circonstances, là... Tu sais, j'aimerais aller à un, mais à 15, là, on a une
charge, on garde l'uniformité dans la loi,
c'est toujours 15 qui s'applique. D'ailleurs, c'est ce que le règlement dit, 15
animaux et plus.
• (19 h 40) •
M.
Villeneuve : Bien, écoutez, je ne sais pas à quel point je suis
en mesure d'évaluer l'impact que ça a avec les chiffres que vous nous donnez là, mais moi, je n'en ferai pas une
bataille. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'argument de dire, bien, que c'est 15 partout, on met 15,
là, parce qu'on sait très bien que les lois peuvent se retrouver avec des
différents... Les quantités ne sont
pas nécessairement partout pareilles, les mêmes, là. Ça veut dire qu'il y en a
450 environ? C'est ça, qu'il y en a...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
450, 10 et plus.
M. Villeneuve : 10 et plus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 15
et plus, 270.
M. Villeneuve : Oui, puis je
ne considère pas que c'est des chiffres, là, énormes. Donc, il y a quand même
la possibilité d'avoir un suivi assez serré, là, par rapport à ce qui se passe.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, et
le reste de la loi s'applique. Même si vous avez moins de 15 animaux, le
bien-être animal s'applique, là, partout.
M. Villeneuve : Tout à fait,
on parle de permis ici, là. Moi, je n'en ferai pas de... Ça me va, M. le
Président.
Le
Président (M. Morin) : Interventions sur le paragraphe 7°? Non?
Ça va. Paragraphe 8°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Établir des normes applicables à l'organisation,
à la tenue et au fonctionnement de tout lieu dans lequel une activité
impliquant un animal est exercée ou pour lequel un permis est exigé.»
M.
Villeneuve : Peut-être, M. le Président, de la part du
ministre, s'il pouvait m'expliquer ce que ça veut dire, là... expliciter
davantage sur «établir des normes applicables à l'organisation».
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On peut exiger la présence d'un vétérinaire. Il y
a un événement qui implique des animaux, il y a un événement où l'animal
est impliqué, le gouvernement peut exiger des normes applicables à
l'organisation : vous devez avoir un vétérinaire présent en tout temps.
M.
Villeneuve : Donc, dès qu'un permis est sollicité, il y a donc,
j'imagine... parce que, là, on parle lorsque c'est un permis qui est demandé. Ça me fait penser, puis
le parallèle n'est pas bon, là, mais c'est l'idée qui me vient en tête, là,
quand on fait une demande de permis d'alcool, pour vendre de la boisson dans un
lieu privé. Exemple, un organisme qui organise quelque chose, puis c'est
un lieu qui n'est pas public, mais qui est privé...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Dossier d'actualité, oui.
M.
Villeneuve : Là, il faut avoir la description, ça va se servir
où, à quel endroit, etc. Il y a vraiment une description des lieux qui doit être faite. Alors, dans ce
cas-ci, ce que je comprends, c'est qu'il y a un travail minimum qui se fait
avant d'émettre le permis.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Exact. On établit, avant d'émettre le permis, des
normes applicables à l'organisation, à la tenue et au fonctionnement du lieu.
M. Villeneuve :
Pour établir les normes, bien, ça prend évidemment une description de
l'activité qui va se dérouler...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Exact.
M.
Villeneuve : ...circonstances, etc. Ça, c'est déjà le cas
actuellement quand il y a une demande de permis qui est faite pour une
activité?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je pense que oui.
M.
Villeneuve : Mettons, exemple, est-ce qu'un rodéo dans une
municipalité... Vous savez, c'est de plus en plus...
Une voix :
Populaire.
M.
Villeneuve : ...de plus en plus populaire, hein, effectivement.
Puis vaut mieux commencer à aller les voir en début de saison, parce que je peux vous dire qu'en fin de saison... moi,
j'en ai vu un, il avait deux bras de cassés, puis je parle des... je ne
veux pas dire cowboy, là, mais, en fin de saison, ils sont...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Mais ça, c'est la juridiction du Dr Barrette, là.
Ce n'est pas la mienne.
M.
Villeneuve : Oui, ça, c'est autre chose, ça. Oui, c'est ça.
Mais, blague à part, comme on dit, est-ce que présentement c'est comme
ça que ça fonctionne avant d'émettre un permis? Est-ce que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Présentement, on a l'article 55.9.14.2, qui
est le libellé exact.
M.
Villeneuve : O.K. Et donc il y a des documents qui sont
demandés aux demandeurs de permis dans lesquels ils décrivent
l'activité. Il y a une analyse qui est faite, et, à ce moment-là, le
fonctionnaire ou la personne chargée d'analyser la demande peut, selon ce qu'on
a avec l'article qu'on a ici... donc pourra établir des normes applicables à
l'organisation.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On peut le faire. Présentement, il y a des
organisations qui nous envoient volontairement
leurs normes d'organisation des lieux. Le Festival western de Saint-Tite, à
titre d'exemple, nous envoie toute la
documentation, toute l'organisation, la présence de vétérinaires en tout temps,
etc. On ne l'a pas réglementé parce qu'on a pu observer que la
documentation qu'ils nous envoyaient répondait aux besoins.
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Oui. Merci, M. le Président. Mais là, vu qu'il y a une loi, est-ce que
ça va être une obligation
comme
quand on va dans une foire agroalimentaire où il y
a des dégustations qui sont faites,
vous avez des inspecteurs du MAPAQ qui vont vérifier, de un, si vous avez votre permis avec vous,
de deux, si vous rencontrez au niveau sanitaire? Est-ce que maintenant, avec la loi qu'on est en train de regarder, quand
elle va être en vigueur,
est-ce que ça va faire en
sorte que l'inspecteur aura l'obligation d'aller vérifier ces endroits-là, tout
comme au niveau alimentaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est un pouvoir réglementaire. À partir du moment où le règlement existe, est-ce
qu'il y a une obligation d'aller l'inspecter? Non, il n'y a pas d'obligation.
Est-ce que vous avez le droit d'aller l'inspecter? La réponse est oui. Donc,
c'est comme...
Mme
D'Amours : Ça pourrait être des visites...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. Et je vais préciser, là, pour le député de
Berthier, la réponse que j'ai donnée à
7°, elle s'applique à 8°, là, parce que là on est dans 15 animaux et plus, là,
à 7°. O.K. À 8°, là, je vous ai donné... j'étais toujours un peu en
avant de mon temps.
M. Villeneuve :
M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Oui.
M.
Villeneuve : Bon, on dit : «...à la tenue et au
fonctionnement de tout lieu...» Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu
d'ajouter «événement», «ou événement»? Parce que je trouve que ça sonne drôle,
moi, le fonctionnement d'un lieu.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Mais un événement, ça a lieu dans un lieu.
M. Villeneuve :
Oui, mais c'est le lieu qui fonctionne ou c'est l'événement qui fonctionne?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'événement a lieu dans un lieu. Ça fait qu'on se
donne...
M. Villeneuve :
Qu'est-ce qui fonctionne?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...on se donne une juridiction territoriale à partir du moment où on couvre le territoire.
M. Villeneuve :
O.K. C'est bon. Parfait. Moi, je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) :
Merci. Donc, je ne vois pas et je n'entends pas d'autre intervention sur le paragraphe
8°. Paragraphe 9°, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. «9° déterminer le nombre maximum d'animaux
qui peuvent être gardés dans un lieu — ou dans un événement, en tout cas, dans un
lieu — notamment en
fonction de leur espèce ou de leur race, du type d'activités exercées par leur propriétaire ou la personne en
ayant la garde, ou du type de lieux dans lesquels ils sont gardés, incluant entre autres les fourrières,
les refuges et les lieux tenus par des personnes ou des organismes voués
à la protection des animaux.»
On retrouve la même disposition
à l'article 55.9.14.2, sixième alinéa.
M.
Villeneuve : Par rapport à ce qui existe, j'imagine qu'il va falloir revoir ça, un coup que la
loi... C'est parce que là
on va avoir la loi à respecter au
niveau des impératifs biologiques, au niveau du bien-être animal. J'imagine que là
ça va changer, en principe, en tout cas, si on est conséquents avec ce dont on
parle depuis quelques semaines déjà, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, exact. Ça donne le pouvoir au gouvernement
de le faire, oui.
M. Villeneuve :
Oui, mais je pense qu'il va y avoir des changements. Moi, en tout cas...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, vous avez complètement raison.
M. Villeneuve :
...immanquablement. En tout cas, s'il n'y a pas de changement, c'est parce que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : S'il n'y a pas de changement...
M. Villeneuve :
...on était mal classés, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non seulement ça, s'il n'y a pas de changement,
là, je retire le projet de loi.
M. Villeneuve :
Non, ou bien on était mal classés, là... Enfin, O.K. Ça va. Moi, ça me va.
Le Président (M. Morin) :
Là, tantôt, je vous ai entendu discuter sur l'article 17, puis peut-être que,
vu que tout le monde a l'air bien
d'accord, on pourrait peut-être... Il était suspendu. Vous n'avez pas envie de
le régler? L'article 17.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Lequel, celui-là? 17?
M. Villeneuve :
Ah! les chevaux.
Le Président (M.
Morin) : Oui, ça serait réglé. Vous êtes dans... Je ne sais
pas, là, mais...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : M. le Président, que vous êtes perspicace.
Le Président (M.
Morin) : Je vous semblais très...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, on pourrait le régler à ce moment-ci. Est-ce
que c'est votre secrétaire qui vous a soufflé le mot?
Le Président (M.
Morin) : Ah! il y a bien du monde qui m'ont harcelé.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K. Ça va.
Le Président (M.
Morin) : M. le ministre, voulez-vous le lire, cet
article 17?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. L'article 17 : «Nul ne peut être
propriétaire ou avoir la garde de 15 équidés et plus s'il n'est
titulaire d'un permis délivré à cette fin par le [ministère].»
On a eu la discussion
sur le nombre, et je pense qu'on s'était entendus que 15, c'était acceptable
dans les circonstances. Ça va?
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Villeneuve :
Oui.
Le
Président (M. Morin) : Donc, l'article 17 est adopté. Merci.
C'est formidable, cette commission parlementaire. Paragraphe 9°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Paragraphe 9° : «déterminer le nombre
maximum d'animaux qui peuvent être gardés
dans un lieu, notamment en fonction de leur espèce ou de leur race, du type
d'activités exercées par leur propriétaire ou la personne en ayant la garde, ou du type de lieux dans lesquels ils
sont gardés, incluant entre autres les fourrières, les refuges et les
lieux tenus par des personnes ou des organismes voués à la protection des
animaux.»
M.
Villeneuve : Bien, c'est ce que je disais, M. le Président.
Bien, je pense que le ministre l'avait lu, là, mais, enfin...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, ça fait deux fois que je le lis.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça, bien, recommencez donc, voir.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : J'espère que... Bien, je peux... Non, non, mais...
M.
Villeneuve : Non, non, mais ce que je disais, c'est que
j'espère que ça, là, ça va faire... parce que c'est déjà dans la loi
existante, et là il va falloir qu'effectivement...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On modifie les normes.
• (19 h 50) •
M. Villeneuve :
J'espère que ça va changer au niveau des applications. O.K. Moi, ça me va, M.
le Président.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi, je pense que c'est la présidence qui nous a
forcés à répéter.
Le Président (M. Morin) : Oui. C'est parce que je trouve que
la voix du ministre, c'est une voix de prédicateur. Ça fait que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Oh my God!»
M. Villeneuve :
De quoi? De prédicateur? O.K. Ah! c'est ça, l'abattage rituel.
Le Président (M. Morin) :
L'article 10°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président, je vais le lire une
fois : «Déterminer le nombre maximum d'animaux qui peuvent être
gardés par une même personne physique.»
Là,
la distinction, c'est «personne physique». On n'a pas la même définition de
«personne» qu'au début de la loi. Au
début de la loi... Je vois Mme la députée de Mirabel, là. Au début de la loi,
«personne» comprend personne... ne bougez pas, je vais le trouver, là... «Une personne physique, une personne
morale, une société de personnes ou une association non personnalisée.»
Là,
on a dit «personne physique» parce qu'on a voulu le limiter à personne
physique, parce qu'une personne morale a une possibilité de prendre soin
de plus d'animaux.
M. Villeneuve :
Donc, ça va être à la discrétion du ministre?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, du gouvernement.
M. Villeneuve :
Du gouvernement.
Mme
D'Amours : ...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À votre santé, Mme la députée de...
Le Président (M.
Morin) : Ça va pour le paragraphe 10°, oui? Oui? Ça va?
Paragraphe 11°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Déterminer les protocoles ou les registres que
doit tenir un propriétaire ou une
personne ayant la garde d'un animal, leur contenu minimal, les lieux où ceux-ci
doivent être conservés, les rapports que
le propriétaire ou la personne ayant la garde de l'animal doit faire au
ministre, les renseignements que doivent contenir ces rapports et la
fréquence à laquelle ils doivent être produits.»
Essentiellement,
c'est de la bureaucratie administrative.
M. Villeneuve :
Oui, mais on comprend que le gouvernement peut...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il n'y a pas d'obligation pour le gouvernement.
Le gouvernement ne doit pas, le gouvernement peut.
M.
Villeneuve : Non, non, non. C'est ça, il peut. Donc, j'imagine
que ce ne sera pas systématique, là, pour tout le monde, mais c'est une
mesure qui pourrait éventuellement permettre un suivi d'une activité.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Quand le besoin se fait sentir...
M. Villeneuve :
C'est ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...parce qu'on est dans une aire d'allégement
réglementaire.
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Villeneuve :
Oui.
Le Président (M.
Morin) : Paragraphe 12°.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Déterminer des mesures de prévention visant les
animaux, notamment la vaccination, la stérilisation,
l'isolement ou la quarantaine et prévoir des méthodes, modalités ou conditions
applicables à ces mesures.»
Le
gouvernement peut toujours, par règlement, faire ces choses-là. C'est
actuellement une disposition contenue à 55.9.14.2, alinéa 9°.
M.
Villeneuve : Est-ce que c'est le genre de disposition qui a
permis... entre autres, lorsqu'il y a eu le problème, l'épisode de la grippe aviaire? Est-ce qu'on peut
l'associer à ça comme outil que le gouvernement a pu utiliser à l'époque?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bonne question. Les dernières... Moi, j'ai vécu
seulement qu'un élément d'alerte de
grippe aviaire dans le corridor... L'Ontario a eu besoin de l'appliquer, mais,
au Québec, on n'a pas eu besoin de l'appliquer. Mais est-ce que ça nous
permettrait de l'appliquer? Oui.
M. Villeneuve :
Là, je n'étais pas certain. Vous parliez de corridor, là, ça fait que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Le corridor, c'est...
M. Villeneuve : Là, ça...
Non, c'est correct.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : ...avec la migration des oiseaux.
M. Villeneuve :
Aérien. C'est bon. C'est parce que j'avais... O.K.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Aérien, le corridor aérien. Ce n'est pas celui
que vous retrouvez sur la 30.
M.
Villeneuve : C'est ça. Donc, c'est vraiment une disposition,
là, qui permet d'intervenir, là, entre autres, en cas de nécessité. Moi,
ça me va, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Pas d'autres interventions sur le paragraphe 12°? Le
paragraphe 13°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Déterminer les normes relatives à l'euthanasie
ou à l'abattage des animaux et, à cet égard, régir ou interdire
certaines méthodes, modalités ou conditions.»
On
en a beaucoup parlé lorsqu'on a... Bien, je vois Mme la députée de Mirabel. On
en a beaucoup parlé lorsqu'on a parlé
de l'article 12, et j'ai dit qu'il y avait la ceinture et les bretelles. Et, si
le gouvernement a besoin d'intervenir, le pouvoir réglementaire est vaste. «Déterminer les normes relatives à
l'euthanasie ou à l'abattage des animaux et, à cet égard, régir ou
interdire certaines méthodes, modalités ou conditions.»
Le
texte de l'article 12 m'apparaît satisfaisant pour le moment, mais les
dispositions de l'article 63, paragraphe 13°, peuvent permettre à n'importe quel gouvernement d'agir si la situation
se fait sentir. Autrement dit, si je retrouvais, dans ma vie quotidienne, ce que j'ai vécu, là, en
écoutant un reportage à l'occasion d'une fête, quand j'ai vu un mouton dans
un pré, si mon article 12 n'est pas suffisant, le gouvernement peut intervenir
par voie réglementaire.
M. Villeneuve :
Je pense que l'article 12, on en a parlé suffisamment, là, mais je maintiens tout
de même...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Pas suffisamment, mais amplement.
M.
Villeneuve : ...je
maintiens tout de même le fait que ce projet de loi là n'annihile
d'aucune façon l'article 77 des règles
fédérales, et l'abattage rituel va toujours malheureusement être perpétué, là, à travers ce projet de loi là. Puis je comprends que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi, j'espère que je vous ai convaincu que l'article
12 s'applique.
M. Villeneuve :
Je comprends que l'article... le paragraphe 13° de l'article 63 pourrait effectivement...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Être appelé en renfort.
M.
Villeneuve : ...être
appelé à éviter que des choses se produisent, là, qui sont inadéquates. Mais je
maintiens toujours, j'en suis convaincu, M. le Président, que le projet de loi fait en sorte que des animaux vont continuer à
être abattus dans nos abattoirs sans
insensibilisation, malheureusement. Mais je n'ai pas d'autre question
à poser sur le paragraphe 13° de l'article 63.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je vais vous dire, je ne partage pas votre
opinion. Je pense que l'article 12...
M. Villeneuve :
J'espère.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je pense que l'article 12 est suffisant,
et, si jamais l'article 12 ne s'avérait pas suffisant, l'article 63.13° donne tous
les pouvoirs au gouvernement d'intervenir. Donc, on peut différencier
d'opinion sur 12, puis je le
respecte, moi, je pense que c'est suffisant. Si jamais ce n'est pas
suffisant, puis il y a des pratiques qui sont non admissibles au Québec, dans le projet
de loi, l'article
63.13° donne la possibilité au gouvernement d'intervenir par règlement. Dites-moi si
j'ai tort. Si j'ai tort... Si 63.13°...
M. Villeneuve :
Je peux vous poser la question sur l'article 12, si vous voulez.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Combinez dans votre tête...
M. Villeneuve :
Ah! je combine.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...parce qu'un projet de loi, c'est un
ensemble. Combinez 12 plus 63.13° puis dites-moi qu'on n'a pas tout le
coffre à outils.
M. Villeneuve :
On n'a pas tout le coffre à outils.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Oh
my God!» O.K. C'est correct.
M.
Villeneuve : Parce qu'on avait juste à ajouter «avant la
saignée» à l'article 12 puis là on couvrait tous les angles, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est parce
que vous séparez 12 de 63.13°. Vous
ne mettez pas ensemble ces notions. «Déterminer les normes
relatives à l'euthanasie ou à l'abattage des animaux et, à cet égard, régir ou
interdire certaines méthodes, modalités ou conditions.»
M.
Villeneuve : Si le
ministre me dit ce soir que, dans la mesure où le projet de loi est adopté, que l'article 63, paragraphe
13°, il va le faire appliquer dans tous les abattoirs situés sur le territoire
du Québec, qu'il va le faire appliquer sur tout l'ensemble du territoire du Québec, dont les abattoirs autant de juridiction
provinciale que fédérale, s'il me dit que
les animaux seront abattus sans souffrance et que, si jamais ils sont abattus
avec souffrance, il va, avec diligence, faire appliquer ça, je peux peut-être
avoir une ouverture, mais...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vais vous dire deux choses...
M.
Villeneuve : ...puis
dans la mesure aussi, M. le Président, où on accepte de dire qu'un animal ne se fait
pas trancher la gorge sans anxiété et
sans souffrance, il faut aussi admettre ça, donc d'où l'insensibilisation.
Mais je ne veux pas refaire le débat.
Je pense que le ministre a dit à la population
du Québec là où il logeait, et c'est correct. Les gens
jugeront à partir de là, M. le Président.
• (20 heures) •
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : O.K. Je vais répéter que l'article
12 s'applique à l'abattage total au Québec, qu'il
soit rituel ou non. Je vais rappeler aux gens que le gouvernement, s'il n'est pas satisfait de l'application ou y voit une mauvaise interprétation de l'article 12, peut, par règlement — pas le ministre, le gouvernement — peut, par règlement
«déterminer les normes relatives à l'euthanasie ou à l'abattage des animaux et, à cet égard, régir ou interdire
certaines méthodes, modalités ou conditions.»
Ce
que vous demandez, à ce
moment-là : Est-ce que le gouvernement est équipé pour faire tout ce qu'il a à faire dans toutes
circonstances? Ma réponse est oui.
Le
Président (M. Morin) :
C'est beau? Mme la députée de Mirabel, est-ce
que vous vouliez intervenir? J'ai cru
que...
Mme
D'Amours : Bien oui.
Le Président (M.
Morin) : Oui?
Mme
D'Amours : Bien, vu qu'ils
ont parlé de l'article 12, j'aimerais ça dire un mot, moi aussi, sur
l'article 12 que ce...
Le Président (M.
Morin) : Oui. Vous savez qu'il a été adopté?
Mme
D'Amours : Ça ne fait rien, M. le Président. Ils le savent, eux autres aussi, qu'il avait été adopté
puis ils en ont quand même parlé.
Le Président (M.
Morin) : Oui, oui, je le sais, je leur ai permis.
Mme
D'Amours : Ça fait que vous me permettez d'en parler, M. le Président?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, oui, oui.
Le Président (M.
Morin) : Oui, oui, oui, je ne vous empêche pas. Simplement pour
vous rappeler que...
Mme
D'Amours : Vous êtes taquin, M. le Président. L'article 12, tel
qu'il a été...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Libellé.
Mme
D'Amours : ...libellé, si on
avait mis un amendement avec l'insensibilisation «avant la saignée», on aurait
été en mode prévention. De la façon dont c'est écrit maintenant puis que, si on
se reporte à l'article...
Une voix :
63.13°.
Mme
D'Amours : 63.13°, on est en
mode réaction. Ça veut dire que, si jamais il vous... Vous l'avez
dit : Si jamais ça venait à vos
yeux, à vos oreilles, qu'il y a un événement qui s'est produit, vous auriez la
loi pour réagir. Alors, le 12, comme
on le voyait, nous, c'était en mode prévention, pour que vous n'ayez plus à
réagir. De la façon dont c'est libellé maintenant, vous avez le loisir
de réagir. Là, on se met un petit peu dans...
L'image,
là... c'est très cruel, ce qu'on a vu. Puis on peut la revoir s'il n'y a
pas de loi qui les empêche. Parce que
c'est relatif pour chacun de dire : Il
est mort vite, l'animal. Parce qu'il y en a, ça va être deux secondes, puis d'autres,
bien, au bout de
10 minutes : Bien, ce n'est pas long. C'est très relatif, non, mais
pour chacun. Alors, M. le Président, c'était juste ça que je voulais
dire : Maintenant, on est en mode réaction, on aurait pu être en mode
prévention.
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : M.
le Président, je ferais ça autrement, moi.
Le Président (M. Morin) : ...
Mme D'Amours : Allons-y!
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si
je n'avais pas proposé l'article 12, on serait en mode réaction...
Mme D'Amours : Encore.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
...parce qu'on aurait absolument eu besoin de 63.13°. L'article 12, on l'a
mis là, là, parce qu'on n'était pas satisfaits de l'application de la réglementation fédérale.
On a ajouté. On pense qu'on a ajouté suffisamment pour le bien-être de
l'animal puis notre situation dans le marché international. Je pense qu'on est
des leaders. La seule autre province, au Canada,
qui a des dispositions semblables, c'est la Colombie-Britannique. Toutes les autres provinces canadiennes
avec qui nous sommes en compétition sur les marchés, là, ont la réglementation
fédérale. On a ajouté l'article 12 pour être dans le peloton de
tête, nous et la Colombie-Britannique. Et, si jamais on n'était pas suffisamment en tête, on peut avoir 63.13°. Donc,
on n'est pas en mode réaction, on est en mode action puis on est en mode
action plus. C'est juste ça.
Mme D'Amours : M. le Président, je
vais lui faire plaisir, je vais le laisser terminer sur ces notes-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous
me faites plaisir.
Mme D'Amours : Je vous fais plaisir,
M. le ministre.
Le Président (M. Morin) :
Vous avez le tour, Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Voilà!
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui.
Bien, écoutez, je
comprends l'intervention de la députée
de Mirabel, qui dit que le gouvernement est en mode
réaction au lieu d'être en mode prévention. Si on avait ajouté, à
l'article 12, «insensibilisation avant la saignée»... Moi, je dis : On aurait été en mode, je
dirais, irradication d'une pratique qui n'a plus lieu d'être, dans notre société,
si on avait adopté «insensibilisation avant la saignée», alors que là on
perpétue cette pratique-là.
Parce que,
dans le fond, ce que je
comprends, moi, du paragraphe 13°, article 63, c'est qu'on sait qu'il y a
certaines religions qui disent qu'on
peut abattre un animal sans insensibilisation avec une technique d'abattage où
on peut arriver à faire cela sans
qu'il n'y ait de souffrance chez l'animal. On sait que... tu sais, c'est
théorique, on sait qu'en pratique ça ne peut pratiquement pas être réalisable,
alors... Mais je ne veux pas refaire... Vous savez, on a 20 minutes par
alinéa, M. le Président, je ne veux pas...
En tout cas, il y a beaucoup d'alinéas dans l'article 63, je ne veux pas
refaire cela, mais je le dis, je le répète, et je termine là-dessus, M.
le Président : L'avenir va faire foi de qui a raison, qui a tort, dans
cette interprétation-là que, nous, en tout
cas, de notre côté, nous faisons. Et les Québécois jugeront le ministre, parce
qu'il ne pourra jamais dire qu'on ne lui avait pas dit, M. le Président.
Je termine là-dessus. Voilà.
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président. Moi, je prétends que le projet
de loi, tel que libellé, dans
son ensemble, couvre toutes les éventualités. On peut prétendre que c'est
avant, préventif, etc., mais je ne pense pas qu'il y ait un seul angle qui ait
été oublié quant à l'euthanasie ou à l'abattage des animaux. L'article 12
a son libellé, l'article 63.13° a son
libellé, et, quand vous additionnez les deux libellés, je ne pense pas qu'il y
ait un seul juriste qui puisse prétendre qu'on a oublié un angle.
M. Villeneuve : On ira
visiter les abattoirs, M. le Président, ensemble, dans six mois.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Et,
si jamais il y a un gouvernement...
M. Villeneuve : On ira voir
ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si jamais il y a un gouvernement, quel qu'il
soit, qui en arrive à la conclusion que 12 n'est pas suffisant, il
pourra toujours se reposer sur 63.13°. Donc, le projet de loi...
M. Villeneuve :
...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : ...dans son ensemble, couvre l'ensemble
de l'oeuvre, c'est ce que je veux dire. Si on n'avait pas 63.13° et que vous aviez raison, on serait obligés de
réouvrir la législation. Moi, je pense que vous avez tort, mais, si jamais vous aviez raison, 63.13°
permet au gouvernement d'agir. Vous donnez, comme législateurs, à l'exécutif
le pouvoir d'intervenir. C'est mon humble prétention.
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Villeneuve :
Ça va.
Le Président (M.
Morin) : O.K. 13°, on a passé à travers en même temps que 12°.
14°.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 12°, 13°, 14°, M. le Président.
«14°
déterminer les conditions et
modalités pour vendre, donner ou faire euthanasier ou abattre un animal
abandonné.»
On
a vu dans quelles circonstances, etc., là. C'est un article nouveau qui est
inspiré des législations des meilleures provinces.
M. Villeneuve :
Je n'ai pas de question là-dessus, moi, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Villeneuve :
Oui.
Mme
D'Amours : Moi non plus, je n'ai pas de question.
Le Président (M.
Morin) : O.K. Paragraphe 15°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «15°
prescrire les modalités d'inspection, de prélèvement, d'analyse d'échantillons, de saisie ou de confiscation à
l'occasion d'une inspection et établir le modèle de tout certificat, rapport
ou procès-verbal rédigé par un inspecteur.»
C'est exactement ce
qu'on retrouve présentement à 55.15°.
M.
Villeneuve : Donc, on
est dans le fin du détail, là, si je comprends bien, là. Ça veut donc dire que
c'est déjà fait, il y a un bout du travail qui est déjà
fait, là, quand même, parce que, quand on parle d'établir, donc, c'est établi présentement, hein, au niveau des certificats,
rapport, procès-verbal. Donc, il y a déjà des modèles qui sont en place, qui
fonctionnent, et là on va les ajuster possiblement avec le projet de loi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Avec la nouvelle loi.
M. Villeneuve :
C'est beau. O.K.
Le Président (M.
Morin) : Pas d'autre intervention? Paragraphe 16°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Paragraphe 16° : «Régir, restreindre ou interdire l'utilisation
d'outils de dressage ou de tout dispositif de contention.»
C'est un article
nouveau, inspiré des meilleures pratiques législatives des trois provinces en
tête de liste.
M. Villeneuve :
Il y a déjà des dispositifs de contention qui existent.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ah! je ne le sais pas...
M. Villeneuve :
Oui, oui, absolument.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, c'est nouveau.
M.
Villeneuve : Ah, non,
non! Mais, je veux dire, il existe présentement, même au
niveau de production animale,
là, il y a des mesures de contention. Quand on veut retenir un animal, là; ça,
on parle de contention.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y en a qui existent, mais on n'avait pas le
pouvoir de le réglementer.
M. Villeneuve : Non, ça, j'ai
compris. C'est ça.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : O.K.
M. Villeneuve :
Est-ce que c'est breveté, ça, M. le Président, ce qu'on a présentement comme
mesures de contention? Entre autres pour les gros animaux, là, est-ce
qu'il y a des brevets? Est-ce que
c'est breveté, ça? Parce que, quand...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : J'aimerais vous dire que c'est patenté.
M. Villeneuve :
Ah! ça, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Breveté, je
ne le sais pas, il faudrait que je vérifie auprès des... J'ai des experts
dans le domaine, à ma droite, qui m'indiquent que non, ce n'est pas breveté,
c'est patenté et ajusté.
M.
Villeneuve : Parce que — puis je veux bien comprendre, M. le
Président — «régir,
restreindre ou interdire — ça va?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : ... — l'utilisation
d'outils de dressage ou de tout dispositif de contention»... Donc, ce n'est pas
nécessairement des dispositifs qui vont être utilisés pour le dressage, mais ça
peut être des dispositifs qui sont utilisés, dans la production animale,
pour maintenir un animal stable pour pouvoir faire un examen...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Tu as besoin de le vacciner, tu as besoin de lui
faire les sabots, tu as besoin de...
M.
Villeneuve : Pour
faire un examen, tout simplement, voilà. Donc, ça comprend, là... Ce n'est pas seulement au niveau du dressage, mais c'est
dans... C'est général. O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : J'en ai vu — et c'est
le président qui insiste pour que je le mentionne — à l'Exposition provinciale de
Montmagny...
• (20 h 10) •
M. Villeneuve :
Oui, provinciale, Montmagny, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...lorsqu'on faisait les pieds des vaches.
M. Villeneuve :
C'est bon.
Le Président (M.
Morin) : Merci, M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier, ça va pour 16°?
M. Villeneuve :
Oui, ça va bien.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Chaque fois que je peux vous accommoder, M. le
Président, là...
Le Président (M.
Morin) : Oui. Mme la députée de Mirabel, sur le 16e paragraphe.
Mme
D'Amours : Oui, c'est ça.
Bon, c'est «régir, restreindre ou interdire l'utilisation d'outils de dressage
ou tout dispositif de contention».
Si
un inspecteur vétérinaire arrive chez un producteur, où il y a un système
patenté, comme vous dites, mais qui est
vraiment, là, sécuritaire, qui va très bien pour...
l'animal n'est pas en danger, il n'y a pas de douleur, est-ce que
la patente va être acceptée? Ou, si, d'emblée, tout ce qui n'est pas
conforme, là, qui n'est pas acheté chez un...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il faut que le gouvernement, par règlement,
dise que la patente n'est pas correcte. Parce que l'inspecteur, là, il
arrive là, lui, s'il n'y a pas de règlement à appliquer, il n'y a pas de
règlement à appliquer. Sauf si ça
fait mal à l'animal, des souffrances indues, il tombe sous d'autres articles
de la loi, là, mais, pour cet article
de règlement là, il faut que le gouvernement ait adopté un règlement qui dit que, si tu as une cage de contention
qui passe un tuyau de fer à travers
l'animal, ce n'est pas acceptable, puis que vous passez un tuyau de fer à
travers l'animal, bien, l'inspecteur va faire sa job, en vertu de cet article-là
puis des autres articles de bien-être animal.
Autrement
dit, ça prend un règlement. Ce que ça donne, cet article-là, ça habilite le gouvernement à passer un règlement pour
régir ces choses-là. Ça n'a pas été fait à date. Puis c'était là, ça fait qu'on
a laissé les patenteux parce que
les patenteux, à date, ils ont des patentes qui aident l'animal plutôt que lui
nuire.
Mme
D'Amours : Et, si on arrive
à un endroit, M. le ministre, où il y a... Vous le dites, là, il y en a que ça
va bien, qu'on peut le dire, c'est en
règle, sans règlement, là, mais est-ce
qu'un producteur ou, en tout cas, une entreprise qui n'aurait pas les
bonnes pratiques avec cette patente-là, est-ce que ça va nuire à tous les
autres qui sont quand même corrects?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
Mme
D'Amours : Même si, là, il faut qu'ils appliquent un règlement, qu'ils
fassent un règlement, est-ce que le règlement va s'appliquer pour tout
le monde après?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : S'il y
a un règlement, le règlement s'applique pour tout le monde. Maintenant, il n'y en a pas, puis pourquoi il n'y en a pas?
C'est parce qu'il n'y a pas eu de cas où les patentes étaient patentées de façon
à causer à l'animal...
Mme D'Amours : Des douleurs ou...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...des douleurs indues, là.
Mme D'Amours : O.K.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce n'est pas confortable, quand tu coupes les
sabots puis ces choses-là.
Mme D'Amours : Non, non.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Maintenant, tu sais, tu te mets le minimum de
risques, tu traites l'animal le mieux possible, puis il s'en sort avec des
meilleurs pieds. Si tu ne les trimes pas, à un moment donné, tu as un
problème.
Mme D'Amours : C'est correct. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Non, il n'y a pas de quoi. Paragraphe 17°.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Paragraphe
17°. Est-ce que j'ai... J'ai un 17.1°, après 17°, M. le Président.
Le Président (M. Morin) : On
a un amendement à 17.1°.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous
me le rappellerez?
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Mais 17°
dit : «Régir, restreindre ou interdire certaines interventions chirurgicales
esthétiques ou autres sur certaines catégories ou espèces d'animaux.»
Le Président (M. Morin) : On
a des images.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On a
des images.
M.
Villeneuve : Par rapport à ce qui se fait présentement, parce
qu'on sait qu'il y a déjà des pratiques qui sont faites depuis très,
très, très longtemps, est-ce que le gouvernement a en tête d'abolir certaines
pratiques actuelles? Si on met l'article là, je comprends que... Si on met
cette disposition-là, est-ce que c'est parce qu'on veut limiter, éviter certaines nouvelles pratiques qui peuvent... ou
certaines tendances, je vais le dire comme ça, M. le Président, certaines
tendances et certaines nouvelles pratiques qui iraient à l'encontre seulement
de l'animal? Pourquoi on le met là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il n'y
a pas d'idée préconçue. Parce qu'il y a de plus en plus... Et je pense que,
si on a écouté attentivement plusieurs
vétérinaires qui sont venus nous présenter leurs observations... Est-ce qu'on
doit dégriffer les chats? Je vais donner un exemple pratique peut-être
le plus connu. Actuellement, il semble y avoir une tendance du monde vétérinaire à dire : Pas sûr que c'est une bonne
affaire, de dégriffer les chats. Pas sûr que ce n'est pas de la douleur indue
puis que ça apporte des bénéfices, etc.
M. Villeneuve : Ça sauve des
divans, en tout cas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le
gouvernement, là, quel qu'il soit, va se fier aux expertises vétérinaires. Est-ce que
c'est une bonne pratique de couper la queue de certaines races de chiens? Puis
je pense que les experts dans le
domaine, ce sont les vétérinaires. Est-ce
qu'on a une idée préconçue puis on
s'apprête à adopter un règlement? Non. Mais
est-ce qu'on s'apprête à être à l'écoute des pratiques
vétérinaires puis des gens qui sont proches? Oui. Est-ce qu'on s'est
assurés qu'on n'agirait pas isolément que d'autres sociétés qui ont des bonnes
lois : au Manitoba, Ontario, les Américains? Il y a une problématique de
standards de race, de souffrance de l'animal, de quelle façon que c'est fait, qu'est-ce
que ça donne, et les experts dans le domaine, ce sont les médecins
vétérinaires.
M. Villeneuve : O.K.
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée de Mirabel, je sens que vous voulez intervenir.
Mme
D'Amours : Oui. Bien, je me demande si... Moi, je pense aux animaux de
compagnie, là, surtout des chiens, où on a l'habitude de voir des races.
Couper la queue, des fois...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...queue...
Mme
D'Amours : ... — c'est ça — les oreilles. Parfois, ou, je dirais, la plupart du temps, c'est
esthétique, là, on peut voir. Mais,
parfois aussi, c'est par race, à cause de la race, là. Mais c'est plutôt rare,
là, mais il y en a. Est-ce qu'on est en train de s'immiscer, en écrivant
ça, sur les façons de faire des vétérinaires ou les façons de faire selon la
race?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y a
un mixte des deux, mais les races évoluent, également. Je vous donne l'exemple du doberman. Moi, j'ai lu, à l'époque,
qu'on faisait ça aux dobermans parce que c'étaient des chiens d'attaque — ce n'est plus le cas, là — pour pas qu'ils se fassent pogner par la
queue, c'est le cas de le dire, puis pogner par les oreilles. En limitant la possibilité de l'agripper, on rendait
l'animal plus performant pour ce que l'humain voulait. Présentement, on ne fait pas ça, là, puis etc.
Donc, les standards de race changent également. Tu sais, la société évolue,
puis les vétérinaires ont un rôle à jouer
parce que c'est eux autres qui sont appelés à performer ces opérations-là, là.
Et c'est... comment je pourrais dire
ça? Ça fait appel à leur sens de l'éthique : Est-ce que c'est encore
correct? Est-ce que c'est encore...
etc. Ça fait qu'il y a le double... Votre question est bonne. Il y a les
standards de race puis il y a l'approche vétérinaire. Mais, quand on ne
les utilise plus pour fins de, est-ce qu'on a encore besoin de faire ça?
Mme D'Amours : Qui va le déterminer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le
gouvernement, par règlement.
Mme D'Amours : C'est beau. Merci.
Le
Président (M. Morin) : 17°. On va passer... Des
questionnements, on n'en a plus. On a 17.1°, amendement. C'est le temps
que je me réveille!
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : M.
le Président, je vous avais demandé de me le rappeler, vous le faites...
Le Président (M. Morin) :
Oui, bien, je vous le rappelle...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bon.
Le Président (M. Morin) :
...mais tardivement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
non, c'était juste à point. Insérer, après le paragraphe 17°, le
paragraphe suivant :
«17.1° aux
fins d'assurer la traçabilité des animaux d'une espèce ou d'une catégorie
déterminée, obliger l'identification
de ces animaux aux conditions et selon les règles ou les modalités qu'il fixe,
prescrire les obligations de leurs propriétaires, de leurs gardiens ou
de toute autre personne et fixer les droits exigibles.»
Je pense qu'on
a eu beaucoup de représentations sur les nouvelles technologies, sur la
responsabilité des propriétaires,
entre autres sur le micropuçage. Moi, ça m'a interpellé. On ne l'avait pas dans
le projet de loi original. Ça me semble
être un outil d'avenir intéressant pour l'application de la loi. Plusieurs
personnes nous ont fait des représentations dans ce sens-là, et de prévoir que le gouvernement peut, par règlement,
assurer la traçabilité par micropuçage m'apparaît une avenue extrêmement intéressante. Je sais que
la ville de Montréal a tenté des expériences dernièrement. Ça va aller de
plus en plus vite et ça va être de moins en
moins dispendieux. Je pense qu'on ne doit pas se priver du pouvoir
réglementaire d'aller dans cette direction-là.
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Cet amendement-là va faire en sorte que, par règlement du
gouvernement, on va dire que tous les animaux vont avoir une micropuce.
• (20 h 20) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien,
c'est-à-dire qu'on s'est donné, là, des catégories. Il y a une façon évolutive, là : «Aux fins d'assurer la traçabilité des animaux d'une espèce ou
d'une catégorie déterminée — donc, on peut dire que c'est une espèce, c'est une catégorie
déterminée — obliger
l'identification de ces animaux aux conditions et selon les règles ou les modalités qu'il fixe, prescrire les obligations
de leurs propriétaires, de leurs gardiens ou de toute personne et fixer les droits exigibles.» On responsabilise
le gardien ou le propriétaire de l'animal puis on est capables de le suivre
à travers le temps.
Mme D'Amours : M. le ministre, moi,
je suis tout à fait d'accord avec vous.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bon!
Mme
D'Amours : J'adhère à cette
pratique-là. Mais il faut que tout le
monde soit comme ça. Tu sais, là, si
vous commencez par juste une race ou
un... bien, c'est parce qu'il va falloir que tous les vétérinaires, les maisons
de chats, de chiens, qu'ils se
procurent... les inspecteurs canins... Dans les fermes, tous les animaux qui
sont habitués d'avoir une boucle, là, qui tombe tout le temps...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Une
boucle d'oreille.
Mme D'Amours : ...une boucle
d'oreille qui tombe tout le temps puis qu'ils devraient, eux aussi, avoir une
micropuce, là, pour enrayer ça, cette perte de boucle d'oreille tout le temps,
puis qu'on ait le pedigree de l'animal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
mais vous comprendrez pourquoi je...
Mme
D'Amours : Je suis d'accord,
mais tout le monde doit avoir les appareils pour aller détecter
l'animal. Si on le fait juste un petit peu à la fois, bien, ça ne sera
pas tout le monde qui va...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
va commencer par des catégories d'animaux. On a beaucoup de chats errants. On a
beaucoup de témoignages qu'il y avait des chats errants. Peut-être qu'on peut
commencer par les chats, peut-être
qu'on peut ajouter les chiens. Mais, avant de tomber dans les boucles d'oreille
des boeufs, là, il faut que je parle à
Agri-Traçabilité puis leur dire : Vous avez combien de boucles d'oreille
en stock, ça coûte combien? Tu sais, il
y a des places où ils ont pris les devants, il y a
d'autres places où il n'y a rien qui a bougé. Mais, si vous demandez à ce
qu'idéalement on devrait avoir une puce sur chaque animal, la réponse
est oui. Maintenant, il faut que je tienne compte des réalités : Comment ça coûte? Comment qu'on peut l'appliquer?
Comment qu'on peut le faire? C'est pour ça que le règlement
permet une intervention progressive. Mais c'est vrai que tout le monde
devrait avoir une puce.
Mme
D'Amours : Mais, si vous
avez mis cet amendement-là, c'est parce que vous avez une idée
de quelle façon vous allez commencer. Parce que vous êtes encore ministre
pour trois ans, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Appelez le premier ministre, là.
Mme
D'Amours : Il n'y a pas de remaniement encore, mais présumons que vous
allez être là encore trois ans, est-ce que vous avez fait une réflexion
sur à quel moment on commence puis par quoi on commence?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vais
vous donner un secret législatif.
Quand vous voyez un ministre qui ajoute,
dans un projet de loi, un article nouveau, dites-vous bien, c'est parce qu'il
n'y avait pas pensé avant. Quand on ajoute
17.1°, là, c'est parce que, sérieusement, puis je le dis bien humblement, ce sont
les gens qui sont venus témoigner, qui
nous ont mis, c'est le cas de le dire, la puce à l'oreille, et, parce que ça
nous intéressait, on l'a mis dedans. Mais on ne l'avait pas vu avant.
Mme D'Amours : Et vous n'êtes pas...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Puis il
n'y a pas d'autre société sur laquelle... les autres provinces dont on s'est
inspirés, ce n'était pas là non plus. Ça
fait que c'est vraiment l'implication des gens qui viennent comparaître puis
l'écoute qu'on peut avoir, tout le monde ensemble, qui font en sorte
qu'on bonifie un projet de loi. C'est un bel exemple.
Mme D'Amours : Parce que c'est...
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Oui, puis je pense que c'est une belle façon aussi de
faciliter le travail des policiers, exemple, qui vont avoir des chiens
abandonnés : avec la micropuce, on est capables de savoir qui est le
propriétaire puis d'être capables de le
retrouver. Un chien qui perd son collier, qui n'a plus ses médailles
d'identité; avec la puce, on est capables de trouver immédiatement le propriétaire à qui appartient... Ça fait
que, pour moi, il me semble que c'est comme important...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À
partir de ce moment-là, le propriétaire qui sait que ça existe se
responsabilise automatiquement. Non, non, c'est un outil pédagogique
incroyable.
Mme D'Amours : Mais, en
même temps, l'animal retrouve sa maison plus vite. Il ne vit pas un stress, il
n'est pas dans... Il revient vite dans son élément, il faut toujours
penser à ça...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le législateur a tendance à penser qu'il est
parfait et ne pas perfectionner ses projets
de loi. C'est un exemple que le législateur n'est pas parfait puis qu'il y a de
la place à perfectionner les projets de loi.
Mme
D'Amours : C'est bien.
M. Villeneuve :
Quand il a... mon amendement... je pense qu'il l'a déjà admis, ça fait un bout.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Le ministre est humble.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier, avez-vous des choses à
ajouter sur 17°?
M. Villeneuve :
Non, ça me va, moi.
Une voix :
Point 1.
Le Président (M.
Morin) : 17.1°, l'amendement.
M.
Villeneuve : 17.1°, oui. J'avais un peu le même questionnement
que la députée de Mirabel, M. le Président. Moi, ça me va. C'est sûr que c'est
large, là, mais moi, ça me va. En fait, on est un peu dans comment ça va
atterrir. Ça, on ne le sait pas trop,
mais on sait qu'il y a une intention. Maintenant, ce sera là, effectivement; je ne pense pas que ce soit néfaste
de le mettre là, là, au contraire. Est-ce que ça va être utilisé éventuellement? Est-ce que ça va atterrir éventuellement? Voilà. Mais c'est tout pour moi, ça me
va.
Le
Président (M. Morin) :
Ça va? Donc, on serait prêts à adopter l'amendement? Est-ce que l'amendement à 17.1° est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. 18°. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 18°, M. le Président. «Le gouvernement peut, par règlement :
«Fixer les frais de
garde ou prévoir une façon de calculer les frais de garde que doit payer le
propriétaire d'un animal saisi ou pris en charge en application de la présente
loi.»
Ce
que le député de Berthier a soulevé tantôt, là, chargez-vous... quel prix,
etc., on va le déterminer par règlement. Si nos prix sont raisonnables, le
tribunal va les maintenir; si nos prix sont déraisonnables, il va les diminuer.
Mais, généralement, ce que j'ai vu à date, puis je les ai signés,
là, ce sont des prix qui se comparent à ce que ça coûte à une personne de garder son animal : tant par jour pour un
cheval, tant par jour pour un chien, tant par jour pour un chat. On tente
d'être dans la raisonnabilité, parce
que ce n'est pas une disposition punitive, c'est une disposition qui fait en sorte que l'animal conserve son alimentation, etc.,
là. Ça va?
Le Président (M.
Morin) : Oui, moi aussi. Paragraphe 10°.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 10°?
Le Président (M.
Morin) : 19°.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K. Ça va, M. le Président. Je trouvais qu'on
faisait un retour en arrière considérable.
Une voix :
...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Maintenant, je suis à votre...
Des voix :
...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
...je suis à votre disposition. Paragraphe 19°. «Le gouvernement peut, par règlement :
«prévoir
toute autre mesure visant à assurer le bien-être ou la sécurité des animaux, lesquelles mesures
peuvent varier en fonction notamment de leur espèce ou de leur race, du
type d'activités exercées par leur propriétaire ou la personne en ayant la garde
ou du type de lieux dans lesquels ils sont gardés.»
On retrouve la même disposition, article
55.9.14.2, paragraphe 11°.
Une voix :
Il y en a un autre, avant...
M.
Villeneuve : ...c'est
déjà existant, c'était déjà en application, c'était déjà
voté. Parce que je trouve que c'est un excellent paragraphe, puis, d'une
certaine façon, je me dis : C'est pratiquement la... Il est bien placé, il
est à la fin. Il n'y en a pas d'autre, je
pense. On termine avec ça, l'article 63. Je trouve qu'il est bien placé, c'est
un peu la conclusion, finalement,
parce qu'on vient dire que, s'il manque toute autre chose, le gouvernement peut, donc, «prévoir toute autre mesure visant à assurer le bien-être ou la sécurité des animaux, lesquelles mesures
peuvent varier en fonction notamment de leur espèce [...] de leur race,
du type d'activités exercées par leur propriétaire ou la personne ayant la
garde...»
Ça vient vraiment,
je pense, conclure la portée de l'article 63. Puis je suis un peu étonné de
voir qu'il était déjà en application;
parce que c'est une bonne latitude aussi, là, il y a déjà une
bonne latitude pour le gouvernement. Le gouvernement
a déjà, sans le projet de loi qu'on a devant nous, a déjà une
bonne latitude pour améliorer le sort de l'animal, puis on y reviendra peut-être...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
est partis de loin, historiquement, là.
M.
Villeneuve : Oui,
mais on reviendra peut-être plus loin aussi, on reviendra... peut-être
des remarques finales, là, éventuellement, là. On en a parlé, des inspecteurs, mais moi, j'ai toujours
dit, comme maire, M. le Président, vous pouvez bien avoir tous les règlements
que vous voulez, mais c'est de les faire appliquer. Et, pour ce faire, ça prend
des gens pour y arriver, alors... Parce que
là ça, c'est déjà applicable aujourd'hui, à l'heure où on
se parle, là. Donc, il y a des choses qui peuvent être faites, aujourd'hui, qui ne sont, je vous dirais, peut-être
pas nécessairement faites. Peut-être par manque de moyens, peut-être par manque... je ne
sais pas trop comment le dire. C'est sûr, ça n'englobe pas tout le projet de loi, là, mais ça rouvre de
grandes portées pour le MAPAQ actuellement, là, qu'il peut faire maintenant.
Mais, pour le reste, moi, je n'ai rien à redire, quant au libellé et à
la portée du paragraphe 19°.
• (20 h 30) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Là-dessus, je tiendrais à vous dire, moi, que, sur le plan philosophique comme
tel, on est partis de très loin. Je pense
qu'il y a eu un mouvement dans la bonne direction, qui a été parti par le rapport Kelley, auquel tous les partis politiques ont
participé. Mais le ministère partait de loin et le ministère — puis je ne blâme pas personne,
là — n'a
pas donné une priorité à l'élément bien-être animal.
Avec l'élan
donné par le rapport Kelley et, comment je pourrais dire ça, une
volonté populaire de plus en plus clairement
exprimée, on est rendus à ce projet de loi. C'est changer beaucoup de choses,
puis le projet de loi donne des dispositions législatives et
réglementaires, et il aide, et il assiste à un changement de mentalités, parce
que c'est les mentalités qui font la
différence dans l'application d'un projet de loi puis de sa réglementation. Ça
ne peut pas se faire sans la
collaboration de l'ensemble de la population. Nous, comme législateurs, on peut
poser des pierres, puis des balises, puis
des jalons, mais on ne peut pas changer les mentalités d'un coup sec. Et les
discours qu'on tient, la législation qu'on adopte, la réglementation qui va suivre, ça va dans la bonne direction,
puis je pense que tout le monde, là, que tout le monde qui a collaboré à
date...
Puis on
retient leurs arguments. Moi, c'est ça que j'ai retenu, là, de cet article-là.
Ils ne sont pas venus ici pour rien,
puis les parlementaires qui sont assis ici, autour de la table, ne sont pas ici
pour rien, ils sont ici pour faire la meilleure loi possible. Puis moi,
j'aurais été déçu, puis je vous le dis comme tel, je ne suis pas rendu à
mes notes finales, si on avait adopté
le projet de loi tel quel. Ça veut dire qu'on n'aurait rien entendu, qu'il n'y
aurait pas... qu'on avait la vérité absolue
puis que personne ne peut améliorer nos projets de loi. En tout
cas, moi, ce n'est pas mon genre de législation. J'ai siégé des deux côtés de
la table puis j'ai toujours tenté de bonifier les choses des deux côtés de la
table, M. le Président.
Mais je suis d'accord avec ce que... Le paragraphe
19°, là, il boucle la boucle. Si jamais on a oublié quelque chose, avec 19°, on peut intervenir, mais, pour intervenir, ça prend une volonté politique,
sinon ça n'existe pas. Ça va?
Le
Président (M. Morin) :
Ça va très bien. Je me retiens pour donner mes commentaires de quelqu'un
qui a suivi l'évolution de la société. Donc, il y aurait des amendements
à l'article 7, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : L'article
7?
Le
Président (M. Morin) :
Oui, paragraphes 2°, 9° et
10° de l'article 63 de la Loi sur le bien-être
et la sécurité de l'animal, dans le texte anglais.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ah oui!
Vous avez complètement raison, M.
le Président. Votre bilinguisme
vous honore. Dans le texte anglais, dans les
paragraphes 2°, 9°
et 19°, remplacer «race» par «breed». C'est de la concordance avec ce
qu'on a déjà adopté.
Le Président (M. Morin) :
Commentaires sur l'amendement? Ça va?
Mme D'Amours : Ça va.
Le Président (M. Morin) : Est-ce
que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Bon, un grand moment. L'article 63...
Pardon? Oui, M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc : Je ne sais pas si
j'ai bien suivi, mais, à l'article 63, il
y a une partie 1 puis une partie 2. Est-ce qu'on les a faites? J'ai manqué ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous ne l'avez pas manqué, vous aviez des besoins
humains.
M.
Bolduc : Ah! puis j'étais
parti. O.K. Je m'excuse, M. le Président. Merci.
J'avais deux feuilles qui me restaient.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va.
Le Président (M.
Morin) : Le président prend sur lui... ne pas vous taquiner.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Le président veille au grain.
Le Président (M.
Morin) : Le président prend sur lui de ne pas vous taquiner, M.
le député de Mégantic. L'article 63, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Chapitre VIII, «Dispositions pénales». Article 64.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. J'aurais un amendement, M. le Président, à
l'article 64.
«Commet une infraction et est passible d'une amende
de 250 $ à 6 250 $, s'il s'agit d'une personne
physique, et de 500 $ à 12 500 $, dans [un autre] cas, quiconque
contrevient à l'un ou l'autre des articles 13, 23 et 30.»
L'amendement, M. le
Président, se lirait comme suit :
Dans
l'article 64 de la Loi sur le bien-être
et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article
7 du présent projet de loi, insérer, après «30», «ou à une autre disposition d'un règlement
pris en vertu du paragraphe 17.1° de
l'article 63».
Vous
avez compris, là, qu'on fait référence à 17.1° qu'on vient de discuter; les
micropuçages, si je peux le résumer ainsi.
Le Président (M.
Morin) : Je ne crois pas que j'ai besoin de suspendre.
Mme
D'Amours : ...
Le
Président (M. Morin) : Mme la députée de Mirabel, j'ai appris,
comme président, qu'on ne peut pas aller directement comme ça.
Mme
D'Amours : Ah! je m'excuse. Je m'excuse.
Le
Président (M. Morin) : Je faisais ça dans mes débuts. Est-ce
qu'on a des interventions? M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Je voulais vous donner raison, M. le Président. Non, non. Je voulais juste voir
actuellement qu'est-ce qu'on a comme amendes
puis pourquoi on s'est basés... pourquoi on a choisi ces chiffres-là. Il y a
des raisons. On a dit... soit qu'on a
regardé ce qui se faisait ailleurs soit qu'on a une jurisprudence ou... pas une
jurisprudence, mais une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ces chiffres-là sont généralement dans la moyenne
des trois provinces qui sont en tête
de liste : Manitoba, Ontario, Colombie-Britannique. C'est de là où on
s'est inspirés pour les montants des amendes.
Ça ne s'applique pas simplement à 64, ce que je vous dis, là, c'est l'ensemble
des amendes. C'est un équilibre de ces trois législations-là qui sont en
tête de liste.
M. Villeneuve :
Ça me va, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Alors, pas d'autres interventions? L'article 64
est-il adopté?
Une voix :
...
Le
Président (M. Morin) :
Pardon? C'est l'amendement.
L'amendement, excusez-moi. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Article 64, tel qu'amendé, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non? Est-ce
que l'article 64, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Merci. 65, M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
«Commet une infraction et est passible d'une amende de 500 $ à 12 500 $, s'il s'agit d'une personne physique, et de
1 000 $ à 25 000 $, dans les autres cas, quiconque convient
au troisième alinéa de l'article 11 ou à l'article 14.»
M.
Villeneuve : ...aller voir 14, O.K. Dans 64, on parle, s'il
s'agit d'une personne physique, de 500 $ à 12 500 $; et
ici, s'il s'agit d'une personne physique, on parle de 1 000 $ à
25 000 $. On comprend que ce n'est pas les mêmes infractions non
plus, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve : C'est ça.
O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
les a distinguées en fonction de la gravité.
M. Villeneuve : C'est bon.
O.K. Ça me va, moi, M. le Président.
Le Président (M. Morin) : Pas
d'autres questions sur l'article 65? Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. 66.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 66,
M. le Président, et j'aurai un amendement :
«Commet une
infraction et est passible d'une amende de 1 000 $ à
25 000 $, s'il s'agit d'une personne physique, et de 2 000 $ à 50 000 $, dans
les autres cas, quiconque contrevient à l'un ou l'autre des articles 7, 12, 21,
22 et 29 ou à une disposition d'un
règlement pris en vertu de l'un ou l'autre des paragraphes 3°, 4°, 12°, 13°,
16°, 17° et 19 de l'article 63.»
Et
l'amendement se lirait comme suit : Dans l'article 66 de la Loi sur le
bien-être et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est proposé par
l'article 7 du projet de loi, supprimer — entre parenthèses — «7, 12,».
Ce qu'on vise à faire, là, on veut des peines plus
sévères pour 7 et 12. C'était une erreur. Ça fait qu'on voulait le
supprimer. 7, on enlève les peines d'emprisonnement, et 12, on va le retrouver
à l'article 67. Ça va?
M. Villeneuve : 7 va se
retrouver où, vous avez dit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 7,
on enlève les peines de prison.
M. Villeneuve : Carrément, on
enlève tout ça. O.K.
• (20 h 40) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Carrément, compte tenu des infractions, à 7, puis, à 12, on va le retrouver à
l'article suivant. 7, là, c'est un article d'interprétation. On ne voulait pas
mettre de peine d'emprisonnement à 7, là.
Le Président (M. Morin) : Questionnements
sur l'amendement suite aux explications du ministre?
M. Villeneuve : Non, pas pour
moi, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Morin) :
Est-ce que vous avez des interventions sur 66? Est-ce que
66, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : Adopté.
67, M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et
j'aurai un amendement. Je viens pratiquement de l'annoncer, M. le Président.
«Commet une
infraction et est passible d'une amende de 2 500 $
à 62 500 $, s'il s'agit d'une personne physique, et
de 5 000 $ à 125 000 $, dans les autres cas, quiconque;
«1° contrevient à l'un ou l'autre des articles
5, 6, 8 à 11, 16 à 20, 27, 37, 39 et 43;
«2° entrave de quelque façon que ce soit l'exercice
des fonctions d'un inspecteur, le trompe par réticences ou fausses déclarations ou refuse de lui fournir un document
ou un renseignement qu'il a droit d'obtenir en vertu de la présente loi.»
Et l'amendement de lirait
comme suit, M. le Président : Dans le paragraphe 1° de l'article 67 de la
Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet de loi,
remplacer «articles 5, 6, 8 à 11,»
par «dispositions des articles 5, 6, 8 à 10, du premier ou du deuxième alinéa
de l'article 11, des articles 12, 12.1,».
M.
Villeneuve : Est-ce que le ministre peut nous expliquer un peu
pourquoi ces changements-là surviennent à ce moment-ci?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Parce
que, dans un cas, on avait fait une erreur tantôt, que j'ai annoncée, de
définition. On mettait des sanctions à des
définitions. C'est clérical, là, comme erreur. Les autres éléments de
modification, on a ajouté «entrave de
quelque façon que ce soit». C'était là, là, contrevient... On a ajusté des
pénalités. On a revu la gravité des offenses comme telles puis...
M. Villeneuve : Oui, mais
sous quel... Un nouvel angle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
M.
Villeneuve : Parce que tantôt on disait qu'il y avait beaucoup
de... On s'inspirait beaucoup de ce qui s'était fait ailleurs. Tantôt, on parlait de moyenne de trois États... trois
provinces canadiennes. On a fait la moyenne puis là on...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi,
j'ai demandé...
M. Villeneuve : Les critères
ont changé, quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : J'ai
demandé aux fonctionnaires de s'assurer qu'en regardant ce qui était applicable dans les autres juridictions, on soit
dans la moyenne supérieure. D'ailleurs, votre question, là, n'est pas sans
fondement. Quand j'ai eu à traverser des comités,
sans révéler de secret ministériel, là, on trouvait que les pénalités, si on
les compare à d'autres législations
québécoises, là, tiraient la société vers le haut. Et j'ai eu à plaider que, si
les autres juridictions canadiennes
tiraient la société vers le haut, le Québec était rendu là. Ce sont des amendes
plus sévères. Je pense que la société est rendue là.
J'ai eu
dernièrement un jugement, puis je pense que je l'ai fait mention l'autre jour
en commission parlementaire, d'un
juge de la Cour supérieure, du district de Bedford à Cowansville, sur la saisie
à Bonsecours, que nous avions effectuée, des animaux. Et ça a été un jugement qu'on a qualifié de sans précédent,
non pas en fonction de la nouvelle loi, en fonction de l'application de
l'ancienne loi. On est allés plus vers les maximums que vers les minimums.
Donc, le reste des ajustements, là, il faut
faire attention aux erreurs cléricales, là. On me dit qu'à la toute fin j'ai
dit 12.1, là. Il faudrait le retirer de l'amendement, 12.1.
M. Villeneuve :
O.K. On le regardera, oui. Quand on dit, M. le Président, de remplacer
l'article 5, 6, 8 à 11 par... et là
on parle du deuxième alinéa de l'article 67, de le remplacer par 5, 6, 8 à 10 au lieu de à 11, pourquoi
11 est soustrait? Parce que 11 se lit... c'est la vente aux enchères
dans un centre de rassemblement d'animaux.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Parce que,
si vous complétez, là, il y a «du premier ou du deuxième alinéa de
l'article 11». Ça fait que vous avez deux alinéas de l'article 11
que, par amendement, on incorpore.
M. Villeneuve : O.K., du
premier ou du deuxième alinéa de l'article 11. Oui, c'est vrai. O.K.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et le
troisième, on n'en a pas besoin parce
que... compte tenu de son libellé.
M. Villeneuve : O.K. Parfait,
ça me va, ça. Maintenant... Oui, O.K., c'est bon. C'est bon, O.K. Et là on
retirerait 12.1, c'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : ...de la proposition d'amendement. On ne fera pas de papier, là, on va le biffer
avec notre crayon tout le monde.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On va
le biffer au crayon, M. le Président, si le président accepte notre biffage.
M. Villeneuve : On va sauver
du...
Le Président (M. Morin) :
Oui, on va sauver... Bien.
M. Villeneuve : On biffe
12.1.
Le Président (M. Morin) :
C'est ça, ça a bien de l'allure.
M.
Villeneuve : Puis moi, je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M.
Morin) : J'accepte, tout le monde... Bien, ce n'est pas moi qui
décide, là, c'est...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va? Tout le monde a compris qu'on biffait
12.1?
Le Président (M.
Morin) : Oui. On est d'accord?
M. Villeneuve :
On va sauver peut-être une branche.
Le Président (M.
Morin) : Consentement. C'est bien. Ça va de mieux en mieux.
M. Villeneuve :
Gênez-vous pas, M. le député de Mégantic, là, si vous avez des questions.
M. Bolduc :
Je ne suis pas perdu.
M. Villeneuve :
Non, ça, je le sais, ça. Ce n'est pas ça que je dis.
Le
Président (M. Morin) :
Est-ce que ça va pour l'amendement? M. le député de Mégantic, vous êtes d'accord?
M. Bolduc :
Oui, monsieur.
Le Président (M.
Morin) : Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Donc, est-ce qu'au niveau de l'article 67 il y a
d'autres... Oui, allez.
M.
Villeneuve : Oui,
petite question, M. le
Président. J'avais souligné parce que
je voulais qu'on m'instruise, M. le
Président, de la... ce que veut dire,
au deuxième paragraphe, là... On dit : «...entrave de quelque
façon que ce soit l'exercice des
fonctions d'un inspecteur — jusque-là,
ça va — le
trompe par réticences...» J'aimerais ça savoir comment on trompe
quelqu'un par réticences.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Réticences ou omissions. Vous oubliez...
M. Villeneuve :
Ah! ce n'est pas pareil.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, c'est synonyme dans la jurisprudence. Vous
oubliez de lui mentionner quelque
chose, mais vous savez que c'est important
pour lui. Vous avez des réticences à lui dire, vous omettez de lui dire
puis vous savez que c'est important pour les fins de son enquête.
M. Villeneuve :
Se faire tirer les vers du nez, quoi, ne pas avoir à se faire tirer les vers du
nez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, mais la preuve des réticences est beaucoup
plus difficile à faire que fausse déclaration. Fausse déclaration, vous
faites une preuve assez facile...
M. Villeneuve :
Ça, oui, exact. Ça, je comprends.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Le péché par omission est plus difficile à
confesser.
M.
Villeneuve : Donc, le
choix de «réticences» versus «omissions»... Qu'est-ce qu'on retrouve normalement dans les lois?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est parce que c'est la terminologie juridique.
M. Villeneuve :
O.K. Ça me va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : En
termes religieux, c'est pécher par omission; en termes légaux, c'est d'avoir
des réticences.
Le
Président (M. Morin) : Mais là il faudrait peut-être, M. le
ministre, expliquer pécher par omission. Ce n'est pas tout le monde qui
comprend ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, non, je vous laisse, M. le Président,
cette... C'est dans votre domaine d'expertise.
Le Président (M. Morin) :
Oui, j'ai eu un directeur de conscience dans ma vie. Ah! seigneur. O.K.
Une voix : ...
Le
Président (M. Morin) : Oui, oui, c'est ça. Autres
questionnements sur l'article 67? Ça va? Est-ce que l'article 67,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Bon, bien, c'est bien. On chemine. Article 68.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
L'article 68 se lit comme suit, M. le Président : «Commet une
infraction et est passible d'une
amende de 5 000 $ à 125 000 $, s'il s'agit d'une personne
physique, et de 10 000 $ à 250 000 $, dans les
autres cas, quiconque ne se conforme pas à une ordonnance rendue en vertu de
l'article 57.»
Ce sont des ordonnances, là, ministérielles,
qu'on a vues cet après-midi.
M. Villeneuve : Je n'ai pas
de question pour ma part.
Le Président (M. Morin) :
Donc, ça va? L'article 68 est-il accepté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. 69.
• (20 h 50) •
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
M. le Président. «69. Les montants minimal et maximal des amendes prévues par la présente loi sont portés au double
pour une première récidive et au triple pour toute récidive additionnelle.
«Malgré l'article 231 du Code de procédure
pénale, le juge peut imposer, outre ces montants :
«1° dans le
cas où il s'agit d'une infraction dont la peine est prévue à l'article 67, une
peine d'emprisonnement qui ne peut
excéder 6 mois, s'il s'agit d'une première récidive, ou [de] 12 mois, s'il
s'agit d'une récidive additionnelle;
«2° dans le
cas où il s'agit d'une infraction dont la peine est prévue à l'article 68, une
peine d'emprisonnement qui ne peut
excéder 12 mois, s'il s'agit d'une première récidive, ou [de] 18 mois, s'il
s'agit d'une récidive additionnelle.»
C'est assez sérieux comme peines, mais on parle toujours de
récidive. Moi, je crois beaucoup à la réhabilitation. S'il y a une première infraction, il n'y a pas
d'emprisonnement, les amendes sont quand même sévères. S'il y a récidive, l'emprisonnement devient possible, mais c'est le juge qui décide. Et, s'il y a
une deuxième récidive, ça devient encore un
peu plus sérieux. Le juge peut imposer, outre les montants
des amendes, de l'emprisonnement, donc il y a une discrétion au juge qui
est sur le banc et qui a connaissance des faits au dossier.
M. Villeneuve : Parfait.
Le Président (M. Morin) :
Oui, Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : J'ai un questionnement. Dans le cas où il y a un organisme,
un... je vais prendre la fédération du porc du Québec, où eux, ils
ont des infractions, des amendes déjà d'établies. Est-ce que la loi va être en
plus? Est-ce que la loi prévaut...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : La loi
s'applique. C'est eux autres qui peuvent être en plus, puis, si jamais
eux autres sont en plus puis que ça se retrouve devant le juge, le juge va
tenir compte de l'ensemble de la preuve, l'ensemble
des faits qui sont devant lui, là. Mais il n'y a rien qui empêche... puis ce
n'est pas la fédération, ils ont changé leur nom. C'est Les Éleveurs de
porcs du Québec.
Mme D'Amours : Les éleveurs de
porcs...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ils
peuvent, tant que la Loi sur la mise en marché des produits agricoles
les autorise, fixer des amendes. D'ailleurs, ils s'en fixent dans le sirop
d'érable.
Mme D'Amours : M. le ministre, on
est pour le bien-être animal.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
oui, ça va, là.
Mme
D'Amours : Ici, on ne partira pas de discussion sur le sirop d'érable,
mais il reste que ce que vous êtes en train
de me dire, c'est que les deux vont pouvoir s'appliquer. Il y a des amendes de
nous pour la loi et il y aura des amendes pour les éleveurs du porc, en exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Mme
D'Amours : O.K. Parfait.
Le Président (M.
Morin) : Je vois qu'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 69.
Mme
D'Amours : Non, je n'ai pas d'autre intervention.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. 70.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 70, M. le Président, se lit comme suit :
«Lorsqu'une infraction à la présente loi
ou à ses règlements est commise par un administrateur ou un dirigeant d'une
personne morale, d'une société de personnes ou d'une association non personnalisée, les montants minimal et maximal
de l'amende sont ceux prévus pour les autres cas pour cette infraction.»
Le Président (M.
Morin) : J'entends voler les mouches.
M.
Villeneuve : Oui.
Non, c'est juste... D'abord, une association non personnalisée, juste un exemple pour nous
situer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Association non personnalisée, on va vous donner ça dans deux
secondes. C'est défini dans «personne» au début, là, mais personne
n'avait posé la question sur «personne».
Le
Président (M. Morin) :
...peut-être que c'est Norbert Morin, Claudia Morin, puis Bernard Couillard, qu'on
achète une terre, puis il n'y a pas de... Ça doit être ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est ça, non personnalisée.
Le Président (M.
Morin) : Oui, on est trois propriétaires.
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Bien, je ne sais pas, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous êtes associés sans personnalité juridique.
Le Président (M.
Morin) : Oui.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je pense, c'est ça.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce que je suspends quelques instants? Je suspends quelques
instants.
(Suspension de la séance à
20 h 55)
(Reprise à 21 heures)
Le
Président (M. Morin) :
Nous sommes de retour à nos travaux. Est-ce
qu'on a notre réponse à «une association non personnalisée»?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, M.
le Président. C'est des gens qui
s'associent sans personnalité juridique. À titre d'exemple, vous, le député
de Berthier et Mme la députée de Mirabel achetez une terre à bois chacun à votre nom,
il n'y a pas de personnalité juridique, vous demeurez des individus, vous formez
une association qui n'a pas de personnalité juridique. Vous demeurez avec vos personnalités
juridiques qui vous sont propres. Mais le groupement, là, vous n'êtes pas
incorporés, vous n'êtes pas en... etc. Vous
demeurez des individus, donc c'est une association non personnalisée au sens juridique. Vous
ne voulez pas acheter de terre à bois avec la députée de Mirabel puis le
président?
M. Villeneuve :
Non. C'est peut-être même une bonne idée. Mais, non, je réfléchis...
Une voix :
...
M.
Villeneuve : Oui. Je
me demande, à ce moment-là... Je ne veux pas... Comment on fait, là, pour
s'assurer de la bonne marche de l'association s'il n'y a pas...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est des clauses...
M. Villeneuve :
C'est qu'on n'est pas allés au palais de justice s'enregistrer.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve :
On n'est pas une incorporation.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve :
On est une association.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Donc, vous êtes non personnalisés. Puis vous
pouvez avoir une entente entre vous
autres, par exemple, qui dit : La première coupe... les
premières 20 cordes, c'est pour mon foyer à moi, les autres, c'est pour
la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : M. le ministre, quand on a des revenus, il
faut être reconnu, il faut
avoir des... Puis, si on a des revenus, il faut avoir un numéro d'enregistrement
du Québec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien là, si votre terre à bois vous procure des
revenus, vous les divisez suivant l'entente
que vous avez entre vous autres — ça
peut être un tiers, un tiers, un tiers — vous
le mettez sur votre rapport d'impôt, puis le ministre des Finances est
bien content.
Mme
D'Amours : O.K.
Le
Président (M. Morin) :
Donc, l'article 70... On est là, là, hein, à l'article 70? On a-tu d'autres questionnements, interrogations? Non? Est-ce que l'article 70
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Vous êtes d'accord, M. le député de Mégantic? L'article 71.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 71, M.
le Président, se lit comme
suit : «Quiconque aide, par un acte ou une omission, ou, par un encouragement, un conseil, un consentement, une
autorisation ou un ordre, amène une personne à commettre une infraction à la présente loi ou à ses règlements commet
une infraction et est passible de la même peine que celle prévue pour
l'infraction qu'il a aidé ou amené à commettre.»
C'est toute la notion
de complicité, là. Celui qui tient le sac est aussi coupable que le voleur.
M. Villeneuve :
Oui, je comprends, là. Bon, moi, ce que je retiens, là, c'est le «quiconque
aide», donc il faut qu'il y ait une intention d'aider, O.K., par un acte, une
omission, évidemment par encouragement, bien là c'est assez compréhensible que... mais un conseil, un conseil...
Est-ce qu'en fait... Parce que j'ai précisé
«quiconque aide», donc il faut faire... Ce que je comprends, c'est qu'il faut
absolument qu'il y
ait eu, dès le départ, l'intention
d'aider pour que le reste s'applique. Donc, je donne un conseil dans le
but d'aider. Parce que donner un conseil, là...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : La mens rea, qu'on appelle, en droit pénal, comme
tel, là, doit exister à toutes les étapes. Quiconque aide, il faut qu'il
veuille aider. Si tu peux démontrer que tu n'as pas voulu aider, c'est
acquitté.
M. Villeneuve :
C'est ça. C'est ça que je dis. O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Par un acte ou une omission, ou, par
encouragement, un conseil», il faut que tu aies voulu donner un conseil, là.
Tu donnes un conseil, tu dis : Vas maganer l'animal à telle heure, à telle
heure, le propriétaire n'est pas là.
M.
Villeneuve : Oui, oui, c'est ça. O.K., c'est ça, donc, «un
consentement, une autorisation ou un ordre, amène une personne à commettre une infraction à la
présente loi ou à ses règlements commet une infraction et est passible de la
même peine que celle prévue pour l'infraction qu'il a aidé ou amené à
commettre».
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est la même peine à celui qui fait partie du
système que celui qui commet directement l'acte.
M.
Villeneuve : Parfait. Je fabule peut-être, là, il est rendu
tard, là, parce que... Bien, c'est la même peine, donc, si la personne finissait par être acquittée, celle
qui a commis le délit, l'autre, automatiquement, va être acquittée? Ça ne peut
pas fonctionner comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : Ah oui?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, c'est la même peine.
M. Villeneuve :
O.K. Alors, s'il y a acquittement... Oui, vous comprenez?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, c'est-à-dire que ça devient l'accessoire au
principal. Si la personne qui a commis
est acquittée parce que le juge en vient à la conclusion qu'il n'y a pas eu
d'infraction, il ne peut pas y avoir de complice à une non-infraction.
M.
Villeneuve : Non, ça, je comprends, mais on a vu des cas où, à
cause... oui, j'allais dire... mais là ça va s'appliquer autant à
l'autre... si jamais, dans le temps, pour des délais indus, mais ça va
s'appliquer, évidemment, à l'autre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. C'est l'accessoire qui suit le principal.
M. Villeneuve :
O.K. C'est beau.
Le Président (M.
Morin) : Ça va pour l'article 71? Tout le monde est
d'accord? L'article 71 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Merci. 72.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «72. Dans toute poursuite pénale relative à une
infraction à la présente loi ou à ses
règlements, la preuve qu'elle a été commise par un agent, un mandataire ou un
employé de quiconque suffit à établir qu'elle
a été commise par ce dernier, à moins que celui-ci n'établisse qu'il a fait
preuve de diligence raisonnable en prenant toutes les précautions
nécessaires pour en prévenir la perpétration.»
Un
article qui est important parce que, dans surtout les cas des fermes d'élevage,
tu peux avoir un employé, à un moment
donné, qui commet une gaffe, que j'appelle, là, et, si tu as pris toutes les
précautions pour ne pas que ça arrive, tu as donné des cours de formation, etc., tu peux ne pas être tenu
responsable, mais, si tu n'as pas fait ce qu'il y avait à faire, tu es
responsable des gens de ton entourage.
M.
Villeneuve : On va y arriver tantôt, là, mais, vu qu'on en
parle, là, est-ce que ça va pouvoir... L'article 79, on va y arriver tantôt, là, mais est-ce que ça...
parce que ça avait été soulevé ça, d'ailleurs, je pense, en auditions. Est-ce
que cet article-là viendrait, d'une certaine
façon, empêcher qu'un producteur soit pénalisé par 79? Parce que, 79, on dit,
puis on le verra tantôt, là, donc, il faut
respecter le bien-être animal, sinon on pourrait, là, on pourrait... les sommes
auxquelles ce programme donne droit, donc... Vous me suivez?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, je vous suis, mais l'article 79, on va
le voir tantôt, va donner de la
latitude à La Financière
agricole. Et La Financière agricole a un conseil
d'administration que je pourrais
appeler, en vertu de la Loi sur
la gouvernance, équilibré. Les producteurs, parce qu'ils contribuent, sont bien représentés sur le conseil
d'administration. Donc, généralement,
la réglementation qui est appliquée, autant en écoconditionnalité que pour le
bien-être animal, est une réglementation qui tient compte des
circonstances particulières aux éleveurs.
À
titre d'exemple, puis je le retiens, un producteur peut avoir plusieurs sites
d'élevage, un employé dans un des sites commet une gaffe. Est-ce que ça
doit s'appliquer à l'ensemble des sites d'élevage?
M. Villeneuve :
En tout cas, c'est ce qu'on avait soulevé.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi, ma réponse, comme ministre, c'est non, ça
doit s'appliquer aux sites d'élevage où l'infraction a été commise, où ça
s'applique, si le propriétaire a pris toutes les mesures.
M.
Villeneuve : Et, si
c'est le propriétaire... bon, on y arrivera tantôt, mais, vu qu'on en
parle, si c'est le propriétaire qui...
et c'est lui qui est déclaré coupable dans un de ses sites à lui, est-ce que ça va
s'appliquer à l'ensemble des sites?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi, ma réponse, là... Ce n'est pas moi qui fais
les règlements de La Financière,
mais, s'ils m'écoutent présentement, c'est... Si c'est le propriétaire lui-même, est-ce que ça doit
s'appliquer? Bonne question. Parce qu'il a une responsabilité beaucoup plus
importante. Si c'est le propriétaire lui-même, j'aurais tendance à dire oui.
Maintenant, je ne déciderai pas au lieu et à la place de La Financière.
Une voix :
...
M.
Villeneuve : O.K. Le party de Noël, c'est le 2 décembre.
Vous avez un D.J. déjà d'attitré, là. Il ne m'a pas écouté, là, le député d'Abitibi-Est, là. Je disais
que le party, c'est le 2 décembre, c'est vous qui allez être le D.J.
attitré, là.
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Villeneuve : C'est bon. O.K. Bien, on y reviendra. Vous avez
donné une indication, là, de ce que vous en pensez pour
l'article 79 quand un propriétaire... si ça s'appliquerait sur l'ensemble
des sites, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
parce que c'est le propriétaire...
M. Villeneuve : Oui, c'est
ça, c'est très différent.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...oui,
il a une responsabilité accrue. Si c'est un employé, tu as donné toute
la formation, il est arrivé une gaffe, une mésaventure, le site m'apparaît
suffisant.
Le Président (M. Morin) :
Autres questionnements sur 72?
M. Villeneuve : Pas pour moi.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Est-ce 72 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : 73.
• (21 h 10) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «73.
Lorsqu'une personne morale, un agent, mandataire ou employé de celle-ci ou d'une société de personnes ou d'une association
non personnalisée commet une infraction à la présente loi ou à ses règlements,
l'administrateur ou le dirigeant de la personne morale, société ou association
est présumé avoir commis lui-même cette
infraction, à moins qu'il n'établisse qu'il a fait [la] preuve de diligence
raisonnable en prenant toutes les précautions nécessaires pour en
prévenir [les perspectives].
«Pour
l'application du premier alinéa, dans le cas [où] une société de personnes,
tous les associés, à l'exception des
commanditaires, sont présumés être les administrateurs de la société en
l'absence de toute preuve contraire désignant l'un ou plusieurs d'entre
eux ou un tiers pour gérer les affaires de la société.»
Copier-coller,
Manitoba. Ça évite les gens à se déresponsabiliser ou à se cacher derrière un
voile corporatif ou sociétal.
M. Villeneuve : Oui, c'est
ça. O.K., moi, ça me semble assez clair, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui? Je n'entends pas d'intervention. Est-ce que l'article 73 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : 74,
M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, et
j'aurai un amendement à 74, M.
le Président : «Pour
l'application des articles 64 à
69, le juge tient compte notamment, dans la détermination du montant de
l'amende, des facteurs suivants :
«1° la gravité de l'atteinte ou le risque
d'atteinte à la sécurité ou au bien-être de l'animal;
«2° la durée de l'infraction;
«3° le caractère répétitif de l'infraction;
«4° le
caractère prévisible de l'infraction ou le défaut d'avoir donné suite aux
recommandations ou avertissements visant à la prévenir;
«5° l'état du lieu ou du véhicule dans lequel
l'animal est gardé ou transporté;
«6° les caractéristiques personnelles du
contrevenant;
«7° le fait que le contrevenant ait agi
intentionnellement ou ait fait preuve d'insouciance ou de négligence;
«8° les coûts supportés par la collectivité pour
réparer le préjudice [et] les dommages causés;
«9° les revenus et les autres avantages que le
contrevenant a retirés de la perpétration de l'infraction;
«10° le fait
que le contrevenant ait omis de prendre les mesures raisonnables pour empêcher
la perpétration de l'infraction ou en
atténuer les effets malgré [une] capacité financière de le faire, compte tenu
notamment de sa taille, de son patrimoine, de son chiffre d'affaires ou
de ses revenus.
«Le juge qui, en présence d'un facteur
aggravant, décide tout de même d'imposer une amende minimale doit motiver sa
décision.»
Et l'amendement proposé se lirait comme
suit : Dans l'article 74 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet de loi,
après le paragraphe 1°, insérer le suivant :
«1.1° le nombre d'animaux concernés.»
On retrouve
ça à l'article 55.43.1.4 de la loi actuelle. On l'avait tout simplement
oublié. On comprend, là, que, s'il y a un nombre d'animaux plus
important, on demande au juge d'en tenir compte.
M.
Villeneuve : Bon, M. le Président, je suis prêt à adopter l'amendement, puis après ça on pourrait discuter de
l'article.
Le
Président (M. Morin) : O.K. Ça va pour tout le monde, pour l'amendement?
L'amendement, ça va?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, amendement adopté.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté.
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Oui, parce qu'il tombe président, des fois, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ah! sauver de l'ouvrage, M. le Président. Ce n'était pas une atteinte à votre autorité.
Mme
D'Amours : ...je l'ai vu tantôt, moi aussi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Mais ça n'a pas vraiment marché, j'ai été
réprimandé, Mme la députée de Mirabel.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier, sur l'article 74?
M.
Villeneuve : Oui,
j'essaie de... parce que je... et je vois qu'on dit : «...le juge
tient compte notamment, dans la détermination
du montant de l'amende...» Puis je veux juste vérifier quelque chose. C'est de 64 à 69, donc ça tient compte
aussi de possibilités d'emprisonnement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Pour l'application des articles 64 à 69»,
et, dans 69, vous avez de l'emprisonnement.
M. Villeneuve :
Pourquoi on parle d'amende?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Pour l'application des articles 64 à 69, le
juge tient compte notamment, dans la
détermination du montant de l'amende, des facteurs suivants...» Les peines d'emprisonnement sont
fixées, mais il les fixe en fonction des récidives, etc., là.
M. Villeneuve :
Je suis d'accord, mais est-ce qu'une amende, ça égale un emprisonnement?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve :
Non, c'est ça. Donc il n'y a pas d'emprisonnement possible?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, oui, l'emprisonnement demeure possible à 69,
là.
M. Villeneuve :
Oui, je le sais, ça. Je le sais, mais le juge ne fixe... excusez, là... «Pour
l'application des articles 64 à 69, le juge
tient compte notamment, dans la détermination du montant de l'amende, des
facteurs suivants», donc il ne peut pas... Oui. J'essaie juste de
voir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il peut... «Les montants minimal et maximal des
amendes prévues par la présente loi sont...»
«Malgré
[le] Code de procédure[...], le juge peut imposer, outre ces montants...»
Autrement dit, il y a une double juridiction qui est donnée à un
juge : il y a les montants des amendes puis il y a de l'emprisonnement.
Mais, pour l'emprisonnement, on lui laisse la totale discrétion; pour le
montant des amendes, on lui dit : Voici vos «guidelines», M. le juge. Ça
va?
M.
Villeneuve : O.K. Je vois qu'au sixième paragraphe le juge peut
tenir compte des caractéristiques personnelles du contrevenant. Mais est-ce qu'on retrouve, dans les autres
paragraphes, le dommage causé — excusez, je n'aime pas dire le mot
«dommage» — préjudice
ou atteinte à l'intégrité physique de l'animal?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, «la gravité [ou] l'atteinte [...] le risque
d'atteinte à la sécurité ou au bien-être de
l'animal», ça, c'était le premier, le nombre d'animaux, c'est mathématique, la
durée de l'infraction, le caractère répétitif,
le caractère prévisible, l'état des lieux, caractéristiques personnelles du
contrevenant, le fait que le contrevenant ait agi intentionnellement, les coûts supportés par la collectivité, les
revenus et les autres avantages qu'il en a tirés, le fait qu'il n'ait
pas pris les mesures raisonnables. Le juge... Tu sais, on a un ensemble
d'éléments...
M.
Villeneuve : O.K., parce que... Non, non, c'est bon. C'est
parce que je n'avais pas interprété «la gravité de l'atteinte ou le
risque de l'atteinte à la sécurité» parce que, pour moi, le mot «sécurité» ne
veut pas nécessairement dire l'intégrité de l'animal.
Je trouve ça important parce que, dans le fond,
si on se retrouve... Puis là je ne veux pas décrire des scénarios d'horreur, là. Même s'il est tard puis que les
enfants sont couchés, là, je ne veux pas décrire de scénarios d'horreur, mais
j'aurais aimé ça retrouver le mot «intégrité physique de l'animal». «La gravité
de l'atteinte ou le risque d'atteinte à l'intégrité physique de l'animal et à
la sécurité ou au bien-être de celui-ci», exemple.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Le
risque d'atteinte à la sécurité ou au bien-être de l'animal couvre l'ensemble
de l'oeuvre. Maintenant, on ajoute des éléments qui vont plus loin, mais les
minimums sont tellement, comment je pourrais
dire ça, proportionnels aux fautes commises qu'il ne s'en tire pas gratuit, là.
Le problème qu'on avait avec la législation
actuelle, c'est que les minimums étaient tellement bas et la société a été
tellement permissive pendant longtemps qu'on donnait un minimum. Mais là
nos minimums, ils sont quand même assez importants, là.
M.
Villeneuve : Vous savez, c'est parce qu'on prend la peine de
préciser que, si le présumé coupable, là, d'infraction, là... on prend la peine de dire au juge :
Prenez en compte les caractéristiques personnelles du contrevenant. Donc, on va
prendre la peine de faire un profil,
peut-être, du contrevenant, qui peut jouer pour ou contre lui, mais on va
prendre la peine de le faire. Mais je ne voyais pas clairement que le
juge prendrait en compte le résultat que ça va avoir occasionné à l'animal, qui peut, de sorte, être... comme je
disais, je ne veux pas commencer à faire des scénarios. J'ai des scénarios,
là, mais je ne les mettrai pas sur la table,
là, parce que n'est pas jojo, là. Mais, si on se met à commettre... mutiler un
animal, puis il est encore vivant
après, puis on ne l'euthanasie pas parce que, bon... mais est-ce que... C'est
pour ça que je parle d'intégrité physique.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
...bien-être inclut intégrité. Le bien-être de l'animal, ça inclut son
intégrité.
• (21 h 20) •
M.
Villeneuve : Oui. Je n'en ferai pas une bataille, mais je
trouvais ça important. En tout cas... Bon, bien, écoutez, si on dit que
le bien-être intègre l'intégrité physique de l'animal, je peux vivre avec ça.
Je voulais aussi...
Au paragraphe 10°, on parle de sa capacité financière : «Le fait que
le contrevenant ait omis de prendre
les mesures raisonnables pour empêcher la perpétration de l'infraction ou en
atténuer les effets malgré sa capacité financière
de le faire...» Pourquoi on met ça là? Parce que, dans le fond, on est en train
de dire : On évaluera s'il a fait ce qu'il fallait en jugeant de sa
capacité financière?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est un des éléments.
M. Villeneuve : Oui, je le
sais, je le sais.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
le 10e, là, ce n'est pas le seul élément. Si on l'isolait... Moi, je veux...
M. Villeneuve : Je le sais,
mais je trouve ça particulier de voir ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
non, mais je vous suivrais si c'était le seul. Mais, dans les éléments dont
le juge doit tenir compte, compte tenu de la capacité financière de l'individu,
il a-tu fait tout ce qu'il y avait à faire? Puis
il y a des gens qui ont de l'argent puis qui ne l'ont pas mis à la bonne place.
Il y en a d'autres qui ont fait tout ce qu'ils ont pu avec les ressources financières qu'ils avaient. Ça fait que c'est
un facteur aggravant ou désaggravant, là, mais c'est au juge d'en tenir
compte. On lui donne un critère de décision.
M.
Villeneuve : Vous savez qu'en Suède — je pense que c'est en Suède — si vous faites de l'excès de vitesse,
c'est selon votre revenu, l'amende. Ça fait
que vous pouvez avoir une amende de 500 $ jusqu'à 15 000 $, tout
dépendamment. Dans votre cas, je
roulerais autour de 15 000 $, là, tu sais, là, un salaire de
ministre, là. Mais c'est vraiment sur leur revenu que c'est... Bien, en
tout cas, ça a peut-être changé, là, c'est une...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Parce que c'est dissuasif.
M. Villeneuve : Oui, oui, je
comprends.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À
partir du moment où vous faites un salaire x puis vous avez une
amende y, c'est dissuasif. Si
vous faites 1 million par année puis vous avez une amende de 500 $,
bien, est-ce que c'est dissuasif?
M.
Villeneuve : Puis, quand qu'on parlait des récidives tantôt,
là, ça ne veut pas dire que la première amende que j'aurais eue... Mettons que j'ai une amende de
1 000 $, selon de 64 à 69, là, peu importe, si j'ai une récidive, on
parlait tantôt que ça doublait, ça
triplait. Est-ce que c'est selon un nouveau... une nouvelle appréciation du
juge avec les critères qu'on vient de
voir ou si, automatiquement, j'ai été accusé, j'ai eu 1 000 $ le
premier coup, j'ai 2 000 $ le deuxième...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
les minimums doublent.
M. Villeneuve :
Oui? O.K. Donc, ils ne refont pas l'exercice d'appréciation, comme on a...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve : O.K.,
parfait. Moi, ça me va.
Le Président (M. Morin) : Ça
va pour l'article 74? Est-ce qu'on est prêts à adopter...
M. Villeneuve : 74, M. le
Président.
Le
Président (M. Morin) : Oui, 74, pour une fois, je ne me suis
pas trompé. 74 amendé, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : 75.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 75 se
lit comme suit, M. le Président : «Si une personne est reconnue coupable
d'une infraction à une disposition de l'un
des articles 5, 6, 9, 12 et 57 ou à une disposition d'un règlement pris en
vertu de l'un ou l'autre des
paragraphes 3°, 4°, 12°, 13°, 16°, 17° et 19° de l'article 63, un juge
peut, à la demande du poursuivant, prononcer une ordonnance qui interdit
à cette personne :
«1° d'être propriétaire ou d'avoir la garde
d'animaux;
«2° d'être
propriétaire d'un nombre ou d'un type d'animaux ou d'en avoir la garde pour une
période qu'il considère appropriée.
«L'interdiction
peut notamment s'appliquer à perpétuité dans le cas d'une personne physique ou
d'une personne morale contrôlée par elle.
«Au moment de
prononcer l'ordonnance, le juge confisque les animaux détenus en contravention
à cette ordonnance et détermine les modalités de disposition de ces
animaux.»
M.
Villeneuve : Dans le premier alinéa, «à la demande du
poursuivant», c'est le procureur? C'est le Procureur général, c'est ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le
procureur, oui.
M. Villeneuve : Ça ne peut
pas être personne d'autre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
le directeur des poursuites pénales et criminelles.
M. Villeneuve : Le DPCP.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : Parfait. O.K. J'avais une question, je l'ai
perdue, M. le Président. Je ne sais pas si... Je l'ai perdue, mais, bon,
c'était une question de précision, là. Mais ça me va, je n'ai pas...
Le
Président (M. Morin) : Si ça vous revient, là, on vous donnera
le loisir de la poser. Est-ce que l'article 75 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. L'article 76.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
L'article 76, M. le Président, se lit comme suit : «Les poursuites
pénales pour la sanction d'une
infraction à l'un ou l'autre des articles 5, 6, 16 à 23 et 57 ou à une
disposition d'un règlement pris en vertu
de l'un ou l'autre des paragraphes 3°, 4°, 12°, 13°, 16°, 17° et 19° de
l'article 63 peuvent être intentées devant la cour municipale par la municipalité locale sur le
territoire de laquelle est commise l'infraction. Les amendes et les frais
relatifs à ces infractions appartiennent à la municipalité.»
On reprend
exactement ce qu'on avait dans la loi actuelle à 55.45.1. Autrement dit, la
municipalité fait la job, elle garde les amendes.
M. Villeneuve : Donc, ce
n'est pas le DPCP qui fait la poursuite.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve : C'est la
municipalité.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est le procureur de la municipalité.
M. Villeneuve :
O.K., c'est ça. O.K. C'est beau. Moi, ça me va.
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, quand je dis ça : C'est le procureur
de la municipalité, il y a une délégation d'autorité du directeur des
poursuites pénales, là. C'est le procureur de la couronne de la municipalité.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça. Ça se fait automatiquement? Ça va être...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve :
Est-ce que ça prend une entente particulière ou...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, il y a une entente particulière. Comment
est-ce que... Les cours municipales sont autorisées par le ministère de
la Justice.
M.
Villeneuve : Et est-ce qu'il y a une... parce qu'on voit qu'on
corrige des lois ou qu'on change des lois au début, là. Est-ce que ça
doit être fait aussi ou si ça se fait automatiquement? Je veux juste savoir la
mécanique.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est fait, là. Ça s'applique déjà.
M. Villeneuve :
Ça s'applique déjà. O.K. Parfait.
Le Président (M.
Morin) : Ça va pour l'article 76? Est-ce que
l'article 76 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Bon! J'entends des voix. Chapitre IX.
Dispositions modificatives. C'est...
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Hein? C'est correct?
Une voix :
Oui.
Le Président (M.
Morin) : Je suis fier de moi. Chapitre IX. Dispositions
modificatives. Code de procédure civile. L'article 77.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, l'article 77, M. le Président, se lit
comme suit : L'article 694 du Code de procédure civile est
modifié, dans le quatrième alinéa :
1° par l'insertion,
après «débiteur», de «les animaux de compagnie ainsi que»;
2° par la suppression
du paragraphe 3°.
M.
Villeneuve : M. le Président, si vous voulez... j'aimerais ça
juste prendre le temps de lire l'article 694 du Code de procédure
civile. Si vous me donnez un petit trois minutes, là, on va le...
Le Président (M.
Morin) : Vous voulez que je suspende?
M. Villeneuve :
Bien, c'est pour vous, là, si...
Le
Président (M. Morin) : Oui, oui. Je suspends quelques instants.
Ça peut nous donner... je vous donnerais une petite récréation de cinq à
10 minutes, là.
Une voix :
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Oui, parce que, là, on travaille jusqu'à
10 h 30.
(Suspension de la séance à
21 h 27)
(Reprise à 21 h 37)
Le Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. Donc, nous en étions à l'article 77. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Strictement, M. le Président, là, bien brièvement,
on est en train de confirmer que l'animal
n'est plus un bien meuble. C'est ce qu'on fait en prévoyant que, dans les cas
de saisie, ça devient insaisissable.
M. Villeneuve : On est en
train de défaire ce que Napoléon a fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si Napoléon
était de son temps, j'espère qu'on l'est aussi.
M. Villeneuve : Ah! oui, tout
à fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Parce
que moi, j'ai Waterloo dans mon comté également.
M. Villeneuve : Moi, je n'ai
pas de question supplémentaire avec l'article 77.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Donc, on serait d'accord pour l'adopter?
Mme D'Amours : ...
Le Président (M. Morin) :
Est-ce que l'article 77 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
J'aime vous entendre, Mme la députée de Mirabel, mais après moi.
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) : Ah!
oui, ce n'est rien. Donc, l'article 78.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Article
78, M. le Président, et j'aurai un amendement. L'article se lit comme
suit : L'article 4 de la Loi sur la justice administrative est modifié par
l'insertion, après le paragraphe 4°, du suivant : «4.0.0.1° de l'article 36 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal (indiquer ici l'année, le numéro de chapitre de la présente loi ainsi que le numéro de l'article
de la présente loi qui édicte la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal);».
Et
l'amendement proposé se lit comme suit : Dans l'article 78 de la Loi sur
le bien-être et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est proposée
par l'article 7 du projet de loi, remplacer, dans le paragraphe 4.0.0.1° qu'il
propose, «36» par «34».
M. Villeneuve : ...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est ce qu'on me propose de vous proposer.
Le Président (M. Morin) : On
remplace «36» par «34». C'est ça que j'ai compris?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Le Président (M. Morin) : Ça
va. Monsieur, oui, allez-y.
M. Villeneuve : Peut-être des
explications, pourquoi on change «36» par «34».
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Simplement un ajustement de concordance.
M. Villeneuve : O.K. Pas
d'autre question, là.
Le Président (M. Morin) :
Donc, Loi sur La Financière agricole du Québec.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : M.
le Président, je pense que vous devriez adopter.
Le
Président (M. Morin) : Oui, mais c'était une question que je
posais parce que vous ne l'avez pas dit tantôt. Est-ce que ça fait
partie de l'article 78? Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
78, c'est la Loi sur la justice administrative, M. le Président.
Le Président (M. Morin) : Ah!
je viens de comprendre. O.K. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Donc, M. le président, Loi sur La Financière agricole du Québec,
l'article 79.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non. Est-ce que l'article 78 est adopté, M. le
Président?
Le Président (M.
Morin) : L'article 78 tel qu'adopté. Merci de me rendre cette
tâche plus facile. Adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Pour une fois que c'est le député de Mégantic qui
écoute.
M. Bolduc :
Merci, M. le Président.
• (21 h 40) •
Le Président (M.
Morin) : L'article 79.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Article 79, M. le Président : Loi sur La Financière agricole du Québec. L'article
19 de la Loi sur La Financière agricole du Québec est modifié par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant :
«De
plus, le respect des dispositions de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal — puis là on dit indiquer ici
les mêmes choses que j'ai lues au paragraphe précédent — et
des règlements pris en vertu de cette loi doit être un critère d'élaboration et d'administration des programmes
de la société. Le respect de ces dispositions ou le fait de ne pas être sous le coup d'une ordonnance prise en vertu de
cette loi peut être une condition pour verser, en tout ou en partie, les sommes
auxquelles ces programmes donnent droit.»
Moi, j'ajouterais,
là, parce que ça s'explique de soi-même, qu'on doit en tenir compte, je l'ai
dit tantôt, dans l'établissement des coûts de production. Il va y avoir des coûts additionnels compte
tenu de l'application de la loi, et, dans l'établissement du coût de production, en cas où les marchés
s'affaissent et que La Financière intervient, on doit tenir compte des
coûts de bien-être animal.
M.
Villeneuve : On a eu
une discussion antérieurement sur le bison. Est-ce qu'il était inclus? Est-ce qu'il va être... parce que La Financière administre des programmes
sur... Il n'y a pas d'animaux de la faune d'inclus dans ce qu'on vient
de lire là, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'ensemble des animaux...
M. Villeneuve :
Le bison est considéré sous la faune?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : J'ai reçu, je ne peux pas donner la date, là,
mais d'un comité de révision de la loi
comme telle, un rapport sur lequel j'ai travaillé dernièrement, et il y aura
des modifications apportées au fonctionnement des programmes de La
Financière agricole probablement avant Noël.
M.
Villeneuve : Mais je reviens à ma question. Étant donné que le
bison est sous la loi de la faune puis qu'on a des producteurs de
bisons, est-ce que les producteurs de bisons ne sont pas assujettis à l'article
79?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, ils sont assujettis. Ils ont un NIM, qu'on
appelle.
M. Villeneuve :
Ils ont... Comment?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Un NIM, un numéro d'identification au ministère.
Ils sont considérés comme des producteurs agricoles.
Une voix :
...
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça, la question. Est-ce qu'ils sont soumis aux lois sur le
bien-être?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve :
Ils le sont quand même?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Oui.
M.
Villeneuve : Parce que c'est de là... L'idée, c'est que, si on
ne respecte pas la loi sur le bien-être, on pourrait voir notre programme... on pourrait voir les
sommes allouées par le programme... être amputé de certaines sommes ou ne
pas être...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Exact. Dépendant de ce que La Financière va
décider.
M. Villeneuve : ...n'avoir
aucune... Donc... Le courriel vient de rentrer?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Les courriels rentrent, là... Ça va?
M. Villeneuve :
Bien, non... Bien, ça va bien, là, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Parce qu'ils sont sur la loi de la faune tant et
aussi longtemps qu'on n'a pas passé un règlement.
M.
Villeneuve : Là, ils sont encore sur... Même en adoptant la
loi, il y a des animaux qui demeurent et restent sous la loi de la
faune.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, tant et aussi longtemps qu'on n'a pas passé
notre règlement.
M. Villeneuve :
Qui viendrait les inclure et qui seraient donc assujettis...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Exact.
M. Villeneuve :
Ça fait que le règlement, on... J'essaie juste de voir, par équité...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On ne peut pas passer le règlement avant
d'adopter la loi.
M.
Villeneuve : On se comprend. J'essaie juste de voir... parce
qu'il faut être équitables, là, que tous les producteurs soient
assujettis à la même loi, à la même obligation de respect du bien-être animal,
là, et...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, mais La Financière agricole n'est qu'un
outil...
M. Villeneuve :
Oui, je sais.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...additionnel de...
M. Villeneuve :
Persuasion.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Eh, que le mot est bien choisi. De persuasion.
M.
Villeneuve : O.K. Mais ce que vous me confirmez, c'est que
toute production, même ce qui... et le règlement dont vous faites état, qui va venir ultérieurement, ce règlement-là,
normalement, ça prend combien... parce qu'il va y avoir un flottement. Il va y avoir un flottement où il y
a des gens qui vont être soumis à l'article 79 comme producteurs, puis
ceux que les animaux sont sous la faune ne le seront pas. Il y a un flottement,
là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Exact, oui. L'élément de persuasion de 79 ne
s'appliquera pas à tout le monde.
M. Villeneuve :
Exact.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...interprétation a contrario, là, mais le reste
de la loi s'applique quand même.
M. Villeneuve :
Oui. Combien de temps va durer ce flottement-là? Vous avez une idée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : La machine gouvernementale agissant de
façon très rapide, compte tenu de son
historique... généralement, là, La Financière est assez rapide comme
organisme. J'hésite à donner un délai parce
que je ne donne pas de directive à La Financière. Les producteurs sont
représentés...
M.
Villeneuve : Non,
mais je parle plus au niveau de... que la personne qui élève des bisons... Exemple,
je prends les bisons parce qu'ils
sont sous la loi de la faune. Donc, un producteur de bisons, là, tant qu'il n'y
a pas un règlement qui vient préciser que le bison est aussi assujetti,
bien, il ne l'est pas.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Exact.
M. Villeneuve :
Bien, je... donc, ce n'est pas de La Financière, la réponse, c'est du
gouvernement, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, c'est l'ensemble de la loi.
M.
Villeneuve : Juste m'assurer que ça va être fait de façon diligente
pour s'assurer que tout le monde ait les mêmes règles, que s'appliquent
les mêmes règles à tout le monde, tout simplement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
parce que le bison, c'est quand même un animal d'élevage, maintenant,
là, comme le sanglier.
M.
Villeneuve : Exact, bon exemple.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : J'hésite à donner des dates parce que je ne
connais pas la date de mise en... bien,
d'adoption de la loi, etc. Maintenant, quand il y a un momentum qui existe, et
le momentum existe, il s'agit d'en profiter.
Tu sais, là, actuellement, la division qui s'occupe de cette législation-là au
ministère de l'Agriculture est encore au
travail à cette heure-ci, le soir, là. Je veux juste m'assurer que cet élan-là
continue. Le plus rapidement possible, c'est généralement la réponse la
plus honnête possible que je peux donner.
M. Villeneuve :
En fait, l'idée, c'est d'y arriver, en tout cas.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'idée, c'est d'y arriver, oui.
M. Villeneuve :
O.K. Et vous ne voyez pas l'intérêt à ajouter la faune dans l'article?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
M. Villeneuve :
O.K. Moi, ça me va, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Donc, on est prêts à adopter l'article 79? L'article
79 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Morin) : On parle de la Loi sur le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Article 80.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. L'article 80 se lit comme suit, M. le
Président :
La Loi sur le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation est modifiée
après l'insertion, après l'article 23, du suivant :
«23.1.
Le ministre peut, dans le cadre de tout programme d'aide financière, exiger que
le respect des dispositions de la Loi
sur le bien-être et la sécurité de l'animal — indiquer ici l'année, le numéro de chapitre,
etc., la même formule habituelle — et des règlements pris en vertu de cette loi
soit un critère d'élaboration et d'administration de ce programme. Le respect de ces dispositions ou le fait de ne
pas être sous le coup d'une ordonnance prise en vertu de cette loi peut être
une condition pour verser, en tout ou en partie, les sommes auxquelles ce
programme donne droit.»
Finalement, l'obligation
que l'on crée à La Financière, on la crée au ministère.
M. Villeneuve :
...le gouvernement peut, puis La Financière doit.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve :
Donc, l'obligation, ce que vous venez de dire, est en partie, peut-être, vraie,
mais...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça donne plus de souplesse au gouvernement.
M. Villeneuve :
Toujours.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il peut se présenter des cas où les éléments qui
ne sont pas sous la juridiction de La
Financière mais sous la juridiction du gouvernement, le gouvernement peut
choisir d'agir ou de ne pas agir pour des raisons d'intérêt public et il
est jugé en conséquence.
M.
Villeneuve : Je veux juste... Est-ce qu'on fait allusion
uniquement au programme de La Financière dans cela, ici, là?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, non, non. L'ensemble des programmes.
M. Villeneuve :
Non, c'est ça, là. C'est large, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, c'est très large.
• (21 h 50) •
M. Villeneuve :
C'est très large. Oui, oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça peut être le programme PAFRAD. Ça peut être le
programme de remboursement des taxes.
M. Villeneuve :
O.K. Ça me va.
Le Président (M. Morin) : Ça
va?
M.
Villeneuve : Oui.
Le Président (M.
Morin) : Est-ce que l'article 80 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Loi sur la protection sanitaire des animaux,
l'article 81.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. L'article 81, M. le Président, vous allez le
comprendre facilement, se lit comme
suit : La section IV.1.1 de la Loi sur la protection sanitaire des
animaux... comprend les articles 55.9.1 à 55.9.16.2, est abrogée.
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Villeneuve :
Oui, ça va.
Le Président (M.
Morin) : O.K. L'article 81 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. 82.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 82, M.
le Président, est encore plus simple.
L'article 82 se lit comme suit : L'article 55.13 de cette loi est
modifié par la suppression du deuxième alinéa.
On parle toujours,
là, de la Loi sur la protection sanitaire des animaux, M. le Président.
M.
Villeneuve :
L'avez-vous sous les yeux, 55.13? M.
le Président, est-ce que
le ministre a sous les yeux 55.13?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, mais ça va me prendre quelques secondes, et
mes yeux vont...
M. Villeneuve :
Oui, mais on peut le trouver aussi, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...pouvoir vous le lire.
M. Villeneuve :
O.K., on l'a ici.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous l'avez?
M. Villeneuve :
Oui. O.K. Parfait.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va?
Le Président (M.
Morin) : Vous nous donnez le O.K., M. le député de Berthier?
M. Villeneuve :
Moi, ça me va.
Le Président (M.
Morin) : O.K. L'article 82 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. 83.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : L'article 83, M. le Président, se lit comme
suit : Les articles 55.43.1 à 55.43.1.4, 55.45.1 et 56.0.1 de cette
loi sont abrogés.
Finalement, là, pour
le résumer, c'est les anciennes sanctions pénales, les anciennes amendes.
M. Villeneuve :
C'est bon.
Le Président (M.
Morin) : C'est beau? L'article 83 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Loi sur la qualité de l'environnement,
l'article 84.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Oui, M. le Président. L'article 2.0.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «du [premier]» par «du
troisième».
Le Président (M. Morin) : Du
dernier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
«Dernier» par «troisième», M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Vous avez dit «du premier».
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ah!
excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Morin) : À
moins que j'aie mal entendu.
M. Villeneuve : Non, vous
avez bien entendu.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous
avez bien entendu, c'est que j'ai mal été compris.
M. Villeneuve : M. le
Président, juste pour fins des gens qui nous écoutent, peut-être expliquer ce
que cette modification-là apporte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
fait la même chose qu'on a faite pour La Financière agricole en écoconditionnalité, on fait juste changer les
éléments pour faire de la concordance. Mais on peut y aller directement au
texte si vous le souhaitez. Le texte actuel dit :
Le ministre transmet à La Financière
agricole, etc.
Dans la Loi sur la qualité de l'environnement,
l'article 84 se lit comme suit :
L'article
2.0.1 de la Loi sur la qualité de l'environnement est modifié par le
remplacement de, dernier ou troisième, se lit désormais comme
suit :
«Le ministre transmet à La Financière
agricole du Québec tout renseignement, y compris des renseignements personnels, permettant à celle-ci de s'assurer du
respect de la présente loi et de ses règlements conformément aux dispositions
du troisième alinéa de l'article 19 de la Loi sur La Financière agricole
du Québec.
«La Financière
agricole du Québec doit, sur demande du ministre, lui fournir tout
renseignement, y compris des renseignements
personnels, lui permettant de s'assurer du respect de la présente loi et de
tout règlement pris en vertu de celle-ci et régissant les activités
agricoles.»
M. Villeneuve : O.K. Ça me
va.
Le Président (M. Morin) :
C'est beau? L'article 84 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. On passe au Règlement sur les animaux en captivité, article 85.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
L'article 85, M. le Président, se lit comme suit : L'article 1 du
Règlement sur les animaux en captivité est modifié par l'ajout, après le
premier alinéa, du suivant :
«Les articles
3 et 4 ne s'appliquent pas à un animal sauvage gardé en captivité à des fins
d'élevage dans un but de commerce de
la fourrure, de la viande ou d'autres produits alimentaires lorsque celui-ci
est visé par la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal...» Et
là on a : indiquer l'année, etc., la formule habituelle et traditionnelle.
M. Villeneuve : Ça me va, M.
le Président.
Le Président (M. Morin) : Je
ne vois pas d'autre intervention. Est-ce que l'article 85 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : 86.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 86, M.
le Président, se lit comme suit : L'article 12 de ce règlement est modifié
par le remplacement du troisième alinéa par le suivant :
«Lors de la
vente au détail d'un animal d'une espèce mentionnée à l'annexe II ainsi qu'un
bovidé, un camélidé, un cervidé, un sanglier ou des ratites par un
commerçant, celui-ci doit :
«1° remettre
à l'acheteur une fiche de renseignements sur laquelle il doit indiquer le nom
de l'espèce, sa taille normale à l'âge adulte et les conditions essentielles
à son bien-être;
«2° si
l'animal n'est pas capable de se nourrir et de s'abreuver par lui-même, en
aviser préalablement l'acheteur par écrit et obtenir son acceptation par
écrit;
«3° si l'animal présente des signes
évidents de maladie, de blessure ou de malformations congénitales limitantes,
en aviser préalablement l'acheteur par écrit et obtenir son acceptation par
écrit.»
C'est un peu
l'équivalent de ce qu'on avait pour les autres animaux.
M. Villeneuve :
Tout à fait. C'est bon. Ça me va, M. le Président. Pour ma part, je n'ai pas de
question.
Le Président (M.
Morin) : Ça va aussi? Est-ce que l'article 86 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. 87.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 87, M. le Président, se lit comme suit : Les
articles 13 et 14 de ce règlement sont remplacés par les suivants :
«13.
Aucun permis n'est requis d'un titulaire de permis d'élevage d'animaux à
fourrure délivré conformément à la
Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal — indiquer l'année, le numéro, la formule
habituelle — pour la
garde en captivité d'un animal d'une espèce mentionnée à l'annexe III.
«14.
Quiconque garde en captivité un animal visé à l'article 13 peut en disposer en
le vendant, en le donnant ou en l'abattant.»
M. Villeneuve :
Vous avez dit... O.K. C'est bon. Je n'ai pas de question particulière
là-dessus.
Le Président (M.
Morin) : Ça va?
M. Villeneuve :
Je suis persuadé que la députée de Mirabel, ça va.
Le Président (M.
Morin) : L'article 87 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Morin) : Adopté. Article 88, c'est sur le
Règlement sur les espèces ou catégories d'animaux désignées pour
l'application de la section IV.1.1 de la Loi sur la protection sanitaire des
animaux. Article 88.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : M. le Président, l'article 88 se lit comme
suit : Le Règlement sur les espèces ou catégories d'animaux désignées pour l'application de la section — que vous avez mentionnée tantôt — IV.1.1 de la Loi sur la protection
sanitaire des animaux est abrogé.
• (22 heures) •
M.
Villeneuve : On va juste prendre le temps de le vérifier, M. le
Président, parce que ça en fait beaucoup, là.
Le Président (M.
Morin) : Oui, on vous laisse le temps.
(Consultation)
M. Villeneuve :
O.K., ça va.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Pas d'autre intervention.
L'article 88 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Chapitre X, «Dispositions transitoires et
finales». 89, M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. L'article 89, M. le Président, se lit
comme suit : Le Règlement sur la sécurité
et le bien-être des chats et des chiens, à l'exception de son article 43, est
réputé être pris en vertu de l'article 63.
Le Président (M.
Morin) : Commentaires?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'article 43, là, se lit comme suit : «Lorsqu'un
animal est euthanasié, son propriétaire ou
son gardien doit s'assurer que les circonstances entourant l'euthanasie ainsi
que la méthode employée ne sont pas cruelles et qu'elles minimisent la
douleur et l'anxiété chez l'animal...»
M. Villeneuve :
Ça va.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça va?
M. Villeneuve : C'est beau.
Moi, ça me va.
Le Président (M. Morin) :
Ça convient?
M. Villeneuve : Oui.
Le Président (M. Morin) :
L'article 89 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : 90.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 90, M. le Président, se lit comme suit : Les permis délivrés en vertu de l'un ou
l'autre des articles 55.9.4.1 ou 55.9.4.2 de
la Loi sur la protection sanitaire des animaux, tels qu'ils se lisaient avant
leur abrogation par l'article 81, sont réputés être délivrés en vertu de
la présente loi.
Autrement dit, on assure une continuité.
M. Villeneuve : C'est beau.
Le Président (M. Morin) :
J'ai bien...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 91.
M. Villeneuve : On va
l'adopter avant.
Le Président (M. Morin) : Un
instant!
Mme D'Amours : On va l'adopter.
Le Président (M. Morin) :
L'article 90...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
peut l'adopter.
Le Président (M. Morin) :
Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) : Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M. Morin) :
Article 91 : vous étiez bien parti, M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui,
M. le Président. Si 90 est adopté, nous pouvons procéder à 91.
Une demande
de permis ou de renouvellement d'un permis faite en vertu des dispositions de
la section IV.1.1 de la Loi sur la
protection sanitaire des animaux, telles qu'elles se lisaient avant leur
abrogation par l'article 81, est réputée être faite en vertu des
dispositions de la présente loi.
Même chose.
Le Président (M. Morin) : Est-ce
que l'article 91 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Adopté.
Le Président (M. Morin) : 92.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 92, M. le Président. Une décision du ministre de suspendre, d'annuler ou de ne pas renouveler un permis visé à l'un ou l'autre
des articles 55.9.4.1 et de 55.9.4.2 de la Loi sur la protection sanitaire des
animaux, tels qu'ils se lisaient avant leur
abrogation par l'article 81, continue de produire ses effets comme si elle
avait été prise en vertu de la présente loi.
Même chose, c'est de la continuité.
M. Villeneuve : Ça me va,
moi.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Est-ce que l'article 92 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le Président (M.
Morin) : 93. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 93, M.
le Président. Une ordonnance prise
par le ministre en vertu de l'article 55.9.6 de la Loi sur la protection sanitaire des animaux, tel qu'il se lisait
avant son abrogation par l'article 81, est réputée être prise en vertu
de l'article 57 et continue de produire ses effets jusqu'à la date d'expiration
du délai fixé.
Même chose, on assure
la continuité.
Le Président (M.
Morin) : 93 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : 94.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il est mieux de ne pas y avoir une longue
discussion, M. le Président, sur 94...
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...qui se lit comme suit : Le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
est responsable de l'application de la présente loi. Je vais faire un
commentaire, M. le Président : C'est une lourde responsabilité.
M. Villeneuve :
Oui. Je voyais le doute s'installer dans les yeux de la présidence, où, là...
Une voix :
...
M. Villeneuve :
C'est bon.
Le Président (M.
Morin) : Vous n'avez pas le droit de lire dans mes pensées.
Une voix :
...de la jurisprudence là-dessus?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oh là là!
Le Président (M.
Morin) : Ça, c'est chien!
M. Villeneuve :
O.K.
Le Président (M.
Morin) : O.K. L'article 94 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Villeneuve :
Adopté.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Adopté.
Le Président (M.
Morin) : 95. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 95. Le ministre doit, au plus tard (indiquer ici
la date qui suit de cinq ans celle de la sanction de la présente loi),
faire au gouvernement un rapportsur l'application de la présente loi.
Un
tel rapport est déposé par le ministre dans les 30 jours suivants à l'Assemblée
nationale ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de
ses travaux.
Je pense
que c'est une excellente disposition qui permet de faire le suivi de
l'application d'un projet de loi, autant par les autorités gouvernementales
que par les membres de l'Assemblée nationale du Québec.
M. Villeneuve :
Moi, je n'ai pas de question là-dessus, M. le...
Le Président (M.
Morin) : O.K. Est-ce que l'article 95 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Adopté.
Le
Président (M. Morin) :
Bon. Maintenant, on va se diriger vers les articles suspendus. L'article
1, et qui a un amendement, c'est ça?
Des voix : Oui.
(Consultation)
Le Président (M. Morin) : O.K.
Donc, c'est l'article 1, et il y a un amendement.
(Consultation)
Le Président (M. Morin) : Est-ce
que vous voulez que je suspende quelques instants ou...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Le Président (M. Morin) :
Hein, ce serait mieux peut-être qu'on se remette...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
pense qu'on a avantage...
M. Villeneuve : C'est sur les
impératifs biologiques?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
impératifs biologiques, puis c'est une donnée importante du projet de loi.
M. Villeneuve : Oui. Oui, tout
à fait.
Le Président (M. Morin) : O.K.
Je suspends.
(Suspension de la séance à 22 h 6)
(Reprise à 22 h 12)
Le
Président (M. Morin) :
Nous sommes toujours là, malgré l'heure. On continue nos travaux. M. le ministre ou M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Bien,
c'est tout simplement qu'on a convenu, là, de se revoir demain, prendre
le temps de prendre connaissance
d'une note que le ministre nous a donnée pour justement les impératifs
biologiques, s'assurer qu'on prend la bonne
décision, parce que c'est un élément extrêmement important
du projet de loi. Donc, on va continuer, là, les articles
qui sont suspendus et...
Le Président (M. Morin) :
Donc, l'article 1 reste en suspens.
M. Villeneuve : On y
retravaillera demain. Puis, étant donné l'heure avancée, là...
Le Président (M. Morin) : Ça
va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : La
nuit porte conseil, habituellement, dans ce genre de réflexion.
M. Villeneuve : Tout à fait.
Le Président (M. Morin) :
C'est ce que mon grand-père disait.
M. Villeneuve : O.K.
Le Président (M. Morin) : L'article
7. Il y avait un amendement et un sous-amendement.
(Consultation)
Le Président (M. Morin) : ...M.
le ministre, et il y avait deux sous-amendements du député de Berthier.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président. Je peux replacer le contexte, pour les gens qui nous suivent,
là. L'amendement ministériel se lisait comme suit :
Remplacer l'article
7 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal, dont l'édiction est
proposée par l'article 7 du projet de loi, par le suivant :
«7.
Les articles 5 et 6 ne s'appliquent pas dans le cas d'activités d'agriculture,
de médecine vétérinaire, d'enseignement ou de recherche scientifique pratiquées
selon les règles généralement reconnues.
«Les
activités d'agriculture comprennent notamment l'abattage ou
l'euthanasie d'animaux ainsi que leur utilisation
à des fins agricoles ou lors d'expositions ou de foires agricoles.»
Le
premier amendement, je peux le faire pour vous autres, là, de l'opposition. Sous-amendement à l'article 7 : Le premier alinéa est modifié par
l'insertion, après les mots «médecine vétérinaire», des mots «[d'agronome]».
Et sous-amendement :
Le deuxième alinéa de l'amendement est modifié par l'insertion, après les mots
«fins agricoles», des mots «y compris pour l'élevage de ceux-ci, ».
Ça va?
Ça replace le contexte? Toujours — faites
attention, là — j'ai
le même argumentaire sur l'élevage. Quand on parle de l'élevage, on fait une catégorie à part. Le projet de loi touche l'ensemble de l'oeuvre. Le premier amendement, «médecine vétérinaire», des mots «d'agronomie», moi, j'aimerais avoir
juste une explication, là. Je ne suis pas fermé à ajouter les mots
«d'agronomie», là.
Ça se lirait comme
suit, là, si je peux me permettre : «Les articles 5 et 6 ne s'appliquent
pas dans [des] cas d'activités d'agriculture, de médecine vétérinaire,
d'agronomie, d'enseignement ou de recherche scientifique...»
M.
Villeneuve : Oui.
Bien, dans le fond, on se basait sur ce qu'on avait entendu en auditions ou
autrement, là : qu'un agronome
va donner des conseils comment nourrir l'animal, et c'est pour ça qu'on
trouvait intéressant, là, de l'insérer.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je pense, et ce qu'on me dit, c'est que c'est
inclus dans les cas d'activités d'agriculture,
toute l'alimentation animale puis ces choses-là. On n'en a pas besoin, on les a
ajoutés... Moi, je n'ai pas d'objection, j'en ai besoin, comme acteurs
dans...
M. Villeneuve :
Oui. On les a ajoutés comme acteurs, effectivement. C'est bon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On les a ajoutés à plusieurs projets de loi. Là, ce qu'on me dit, c'est que
c'est inclus dans les cas d'activités d'agriculture.
M. Villeneuve :
Est-ce que le ministre a des objections à ce qu'on le laisse?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Le ministre n'en a pas, mais le ministère en a.
M. Villeneuve :
En quel sens?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Ils me disent que c'est inclus dans les cas d'activités d'agriculture.
M. Villeneuve :
Oui, là, je comprends. Oui, je comprends.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça fait qu'on n'a pas besoin de l'ajouter.
M. Villeneuve :
Oui.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Parce qu'à chaque fois qu'on ajoutait
«agronome», c'était une spécificité, là. Puis on l'a ajouté, on les a vraiment inclus. Ils n'étaient pas là au
début, on les a inclus avec les médecins vétérinaires à peu près à tous
les éléments. Maintenant, on me dit que c'est là dans le cas d'activités
d'agriculture.
M.
Villeneuve : Bon. Bien, écoutez, moi, dans la mesure où le
ministre le confirme au micro comme il vient de le faire, je n'ai pas de
problème.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K.
M. Villeneuve :
Alors, on le retirerait, si on a consentement, là, tout simplement.
Le Président (M.
Morin) : O.K.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À ce moment-là, M. le Président, je comprends que
les amendements de l'opposition sont retirés et...
Le Président (M.
Morin) : Bien, c'est-à-dire, là, celui-là, toujours, là, «[de
l']agronomie»?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, c'est-à-dire que l'autre, c'était
«élevage», là, puis on n'a jamais distingué «élevage» depuis le début,
là.
M. Villeneuve :
Oui, tout à fait.
Le
Président (M. Morin) : Ça va?
M. Villeneuve :
C'est bon.
Le Président (M.
Morin) : Donc, s'il y a consentement...
M. Villeneuve :
Oui.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Des voix :
Consentement.
Le Président (M.
Morin) : ...on permet à l'opposition de retirer ses deux
amendements...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Le Président (M.
Morin) : Sous-amendements.
M. Villeneuve :
Sous-amendements.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Sous-amendements. Exact, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) : Ça va bien. Maintenant, l'amendement du
ministre, est-ce que vous avez à redire?
M. Villeneuve :
Non, moi, je n'ai pas... Ça me va, je n'ai pas rien à redire là-dessus.
Le Président (M.
Morin) : Donc, à l'article 7, l'amendement serait adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Adopté.
M. Villeneuve :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. Est-ce que l'article 7, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Morin) : Adopté. L'article 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : M. le Président, si vous me permettez, on
m'informe que j'aurais un amendement à proposer à l'article 8.
Le Président (M.
Morin) : 8? Allons-y.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Est-ce qu'on peut réouvrir l'article 8, M. le
Président?
Le Président (M.
Morin) : Consentement?
M. Villeneuve :
Bien oui, consentement.
Mme
D'Amours : Consentement.
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Morin) : Consentement. Donc, on vous écoute. Et
est-ce qu'on a l'amendement? On est en train de le...
(Consultation)
Le Président (M.
Morin) : Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
22 h 18)
(Reprise à 22 h 19)
Le Président (M. Morin) :
Nous sommes de retour. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M le Président. Comme je vous le disais, j'ai un amendement à l'article 8, mais pas l'article 8 que vous pensiez — parce que je lis également dans vos pensées — mais
l'article 8 que l'on retrouve à la partie III des dispositions
transitoires et finales.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Donc,
on y arrivera, lorsqu'on sera vers la fin de nos travaux. Pour le moment,
ce n'est pas l'article 8 auquel vous pensiez.
Le Président (M. Morin) : O.K.
Donc, on retourne à l'article 18.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 18.
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Qu'on avait suspendu.
• (22 h 20) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y avait
un amendement, à l'article 18, qui se lit comme suit, M. le Président :
Article 18 de la Loi sur le bien-être et la
sécurité de l'animal.
Dans l'article 18 de cette loi, dont l'édiction
est proposée par l'article 7 du projet de loi, remplacer le mot «ou» par « , »;
Ajouter, dans
cet article, après les mots «vison
d'Amérique», les mots «ou de tout autre animal ou poisson désigné par règlement
en vertu du paragraphe 1° de l'article 63».
Concordance.
Le Président (M. Morin) : Est-ce
que...
Une voix : On ne l'a pas...
Le Président (M. Morin) :
Non... Oui, on va vous le distribuer, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
va le distribuer, on va prendre le temps...
Une voix : O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...on va...
Le Président (M. Morin) :
Oui. Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 21)
(Reprise à 22 h 24)
Le
Président (M. Morin) :
Attention, là! S'il vous plaît! Pour considérations techniques, nous allons
ajourner nos travaux sine die, en
vous disant : Une bonne nuit! On a fait une bonne soirée de travail, merci
à tout le monde. On se revoit,
possiblement demain, pour terminer l'étude de ce projet de loi tellement
intéressant qu'on va s'ennuyer par la
suite. Bonsoir.
(Fin de la séance à 22 h 25)