(Quinze heures sept minutes)
Le Président (M. Morin) :
Bonjour, tout le monde. Comme nous avons le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Mesdames messieurs, vos
téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 54,
Loi visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Roy (Bonaventure) est
remplacé par Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Morin) : Merci, mon cher monsieur. Lors de la fin
de nos travaux hier, nous discutions de l'article 2 de la loi sur le
bien-être et la sécurité animale, introduit par le projet de loi n° 54.
Intervention, M. le ministre?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
peut-être un point d'information, là. La nuit portant conseil, on a effectué
des consultations sur la définition du terme
«impératifs biologiques», qu'on avait adopté hier. Aussitôt que le texte que
je m'entends proposer va être prêt, je vais
le faire circuler, et, si ça vous satisfait... Parce qu'on n'a pas soustrait,
là, des éléments. On en a ajouté aux
impératifs biologiques comme tels. C'est plus englobant, mais je vous laisserai
juger. Et, s'il n'y avait pas de
problème, j'aimerais que vous en informiez la présidence, on pourrait réouvrir
l'article, le modifier rapidement si
c'est conforme à ce que vous souhaitez, là. Mais nous, on a été avisés
d'ajouter un élément qui semblait important.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui. Et on va
avoir ça sous peu, vous me dites, c'est ça?
Une voix : ...
M. Villeneuve : O.K.
D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est en rédaction.
M.
Villeneuve : Donc, l'intégrale de ce qu'on a voté hier y
demeurerait, mais il y aurait un élément complémentaire.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Tous les
éléments qui étaient dedans hier vont s'y retrouver, d'après l'information
que j'ai, plus un élément additionnel.
M.
Villeneuve : Intéressant. Est-ce que, parce qu'on avait discuté
hier du fait que les juristes et vous-même étiez pour regarder cet article-là pour... pas l'article, mais le paragraphe,
et peut-être éventuellement, là, lors... Et je ne veux pas que vous brûliez une cartouche en me disant
que votre prérogative d'intervenir à la troisième lecture... mais, ce que
vous nous disiez hier, finalement, les
vérifications auraient été faites, là, complètement, et on aurait une
modification. Ah! O.K. Intéressant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
préfère le faire en commission parlementaire parce que ça permet des échanges,
s'il y a lieu.
M.
Villeneuve : Oui, tout à fait. Non, très intéressant. On a bien
hâte d'en prendre connaissance, M. le Président. Et, oui, on le regardera et, à la lumière de ce que ce sera, eh bien, on
pourra, avec consentement, M. le Président, bien sûr, revenir en
arrière.
Le Président (M. Morin) :
Merci, M. le député de Berthier. On peut reculer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça
va. On revient à l'article 2, M. le Président?
• (15 h 10) •
Le Président (M. Morin) :
Oui, vous avez tout à fait raison, M. le ministre. Allez-y sur
l'article 2.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Les
règles régissant le bien-être et la sécurité des animaux sauvages qui sont
des animaux de compagnie sont prévues par la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et ses règlements.
«Toutefois,
un inspecteur peut veiller à l'application de ces règles et exercer, à l'égard
de ces animaux, les pouvoirs qui lui sont conférés par la présente loi.»
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui. Je suis justement,
là, dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, à
l'article 27 et ses suivants, là, où...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Attendez un petit peu, je vais essayer de vous suivre. 27 et suivants de la loi
sur la mise...
M.
Villeneuve : Oui.
Dans le fond, on dit : Les pouvoirs qui lui sont conférés... l'application
de ces règles, voilà, c'est le point, l'application de ces règles.
Quelles sont ces règles?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
Attendez un petit peu, là, je vais essayer de... J'ai la loi, mais je
n'ai pas l'autre loi sous la main.
M. Villeneuve : Moi, je veux
être certain de ne pas en oublier, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : 27
de la faune se lit comme suit, là : «Nul ne peut pourchasser...»
M. Villeneuve : 29, M. le
Président.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
29. Excusez. «Le gouvernement peut, par règlement, autoriser». Et la question
est?
M.
Villeneuve : Bien,
dans le fond, quand on parle des règles, hein, on dit : «Toutefois, un
inspecteur peut veiller à l'application de ces règles...» Est-ce qu'on
comprend que c'est toutes les règles qui sont relatives à la loi sur...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Les
règles régissant le bien-être et la sécurité des animaux sauvages qui sont des
animaux de compagnie sont prévues par la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune et ses règlements.» Donc, c'est les règles et règlements
que vous retrouvez dans la loi sur la mise en conservation de la faune.
M. Villeneuve : Donc, on voit
qu'entre autres il y a le dressage, on voit que...
Une voix : ...
M. Villeneuve : Le chien de
chasse, en fait, ce n'est pas inscrit.
«Le gouvernement[...] :
«1° le
dressage d'un animal ou d'un chien dans un endroit où l'on retrouve un animal
ou celui d'une catégorie d'animaux déterminé par règlement;
«2° le dressage d'un animal ou d'un chien à
l'aide d'un animal.»
Vous savez,
on découvre des choses à force de creuser la question et, quand on voit
apparaître «dressage d'un animal»,
donc, d'un chien notamment... mais on dit «d'un animal ou d'un chien», donc ça
peut être plus qu'un chien, c'est ce
que je comprends dans l'article. Juste voir, M. le Président. On est dans un
projet de loi sur le bien-être animal, la sécurité animale, le projet de loi n° 54, et on sait
qu'on fait souvent des allers-retours au niveau de la loi sur la conservation
de la faune et, dans ce cas-ci, on retrouve le chien. On présume que
c'est un chien de chasse, là, hein?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je ne
pense pas, là, sauf si les juristes m'indiquent le contraire, que les règles
régissant le bien-être et la sécurité des animaux sauvages... je ne pense pas
que, dans 29, on soit dans des règles régissant le bien-être et la
sécurité — je
le dis bien modestement — à
moins qu'on me corrige, là.
M.
Villeneuve : «Les règles régissant le bien-être [...] et
ses règlements.» Je voulais juste voir, là, comment on conciliait ça, là, comment on conciliait les deux,
là, le projet de loi n° 54 versus on retrouve un animal domestique, là,
dans la Faune. Je sais qu'on a eu de larges débats là-dessus, là.
Une voix : ...
M. Villeneuve : C'est ça.
Une voix : ...
M.
Villeneuve : Oui, ils sont couverts par la Faune puis on les a
aussi dans «animal domestique» en a, là, je sais qu'on a fait beaucoup d'allers-retours à ce niveau-là, et là on retrouve
un animal domestique qui est sous l'égide, sous le parapluie, de la loi
sur la conservation de la faune.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On les
retrouve particulièrement à l'article 3 de la loi sur la mise en valeur
de la faune, et ça se lit comme suit, là : «Quiconque garde en captivité
un animal, à l'exception d'un amphibien visé à l'annexe I, gardé sur les
lieux de pêche et à des fins de pêche, doit respecter les obligations
suivantes :
«1° [...] fournir de l'eau et de la
nourriture[...];
«2° le garder dans un endroit salubre...»
Ça, ce sont
des règles de bien-être et c'est à ça qu'on fait référence. Accès à un abri,
soins de santé requis par son état physiologique, ça, ça se retrouve
dans la loi sur la faune. Donc, c'est à ces éléments-là qu'on fait référence.
M. Villeneuve : Moi, ça me
va, M. le Président, je n'ai pas d'autre question sur cet article-là.
Le Président (M. Morin) :
C'est bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 2?
Mme D'Amours : Oui.
Le Président (M. Morin) :
Oui, Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Hier, on a parlé, là,
des agents de la paix et... en fait, sur le ministère de la Faune, puis je voulais savoir pourquoi vous n'avez pas fait un
travail en parallèle avec eux. Je sais que vous l'avez fait avec le ministère
de la Justice, naturellement, puis que ça
s'est bien déroulé. Pourquoi
on ne l'a pas fait en parallèle avec la Faune pour arrimer les montants,
les façons, les... Vous trouvez ça drôle, M. le ministre?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
C'est parce que le travail a été fait. Maintenant, ce n'est pas le ministre
de l'Agriculture qui est chargé de l'application, de la rédaction,
de la législation de la loi sur la faune, c'est le ministre de
la Faune, et le ministre de la Faune, c'est lui qui va décider quand et
comment il modifie sa loi. Ce n'est pas le ministre de l'Agriculture qui va lui dire comment modifier sa
loi, là.
Mme
D'Amours : Ça, je comprends
bien que, tu sais, chacun a son dossier. Mais, sachant que vous alliez déposer
ce projet
de loi, sachant que les gens
attendaient ça depuis longtemps, sachant que tout le monde a été debout à
applaudir, est-ce que vous pensez que votre collègue
est en préparation à un travail précis ou si... Parce que vous m'avez mentionné
deux fois : Bien, tu as un porte-parole dans ton... Bon, bien, mon porte-parole, je lui ai parlé. Mais là il va falloir que ce
soit un porte-parole qui demande une commission...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Un
mandat d'initiative.
Mme D'Amours : ...un mandat d'initiative
puis qu'on arrive pour essayer d'arrimer ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Mais
c'est comme ça...
Mme D'Amours : C'est très efficace
pour les animaux du Québec, c'est très, très efficace.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
non, mais je fais juste vous dire, là : Le règlement de l'Assemblée nationale, il a été adopté à l'unanimité des membres de l'Assemblée
nationale, ce sont des règles que nous nous sommes données. Moi, si vous voulez modifier le règlement
de l'Assemblée nationale, la procédure, habituellement, c'est qu'on en parle à
nos leaders, nos leaders vont rencontrer la présidence de l'Assemblée
nationale. Ça se fait à peu près à tous les 20, 25 ans. Ça aussi,
là, moi, je l'ai vécu quelques fois dans ma vie.
Mme D'Amours : M. le Président,
j'aimerais ça, moi, savoir quel propos j'ai dit pour que le ministre me réponde ça. Je n'ai pas voulu changer les
règlements, là, je fais juste vous demander de quelle façon vous avez procédé,
de quelle façon vous avez travaillé. Quel propos j'ai tenu qui vous fait dire
ça? Je ne comprends pas, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Bien, c'est parce que — puis
je ne vous en veux pas, là — votre
question appelle cette réponse-là, parce
qu'à partir du moment où vous dites : Le ministre de l'Agriculture va
changer la loi sur la...
Mme D'Amours : Non.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Non? Ah! j'ai mal saisi, d'abord. Je m'en excuse si j'ai mal saisi. Je m'en
excuse.
Mme D'Amours : Bien non, vous
avez...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
J'avais saisi qu'il fallait qu'il change la loi sur la faune.
Mme D'Amours : Non, non, pas du tout. C'est parce que
je me demande comment ça se fait que ça ne s'est pas fait en parallèle, parce que vous avez dû
travailler avec un autre ministère qui devait être en accord avec vous. On a le
ministère de la Justice, qui fait en sorte qu'aujourd'hui vous puissiez aussi déposer ce projet
de loi là. Je veux dire, est-ce qu'il n'y a
pas une concertation qui aurait pu se faire en parallèle en même temps pour
qu'on puisse arriver, au Québec, à avoir partout les mêmes règles pour les animaux
de la Faune et les animaux qui ne sont pas de la Faune? Mon questionnement
était ça. Mais vous répondez à ma question, c'est correct.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : O.K. Mais il
n'y a pas personne... je tiens à vous rassurer, là, on l'a indiqué
clairement, pour l'aspect civil, on s'est
inspirés des meilleures législations civilistes européennes. Pour l'aspect de droit common law, on
s'est inspirés des meilleurs, et eux autres aussi ont gardé deux choses puis
eux autres aussi ont des disparités, là. Ça fait
que ça fait partie de la façon de légiférer. Puis on n'a pas juste travaillé
avec le ministère de la Justice, on n'a
pas juste travaillé avec le ministère de la Faune, on a travaillé avec le ministère des Affaires municipales aussi — parce que, tantôt, on va voir, il y a des dispositions qui sont d'ordre municipal — on
a travaillé avec l'ensemble des ministères du gouvernement du Québec.
Mais ce n'est pas de la juridiction du ministre de l'Agriculture d'aller modifier la Loi des cités et villes ou le Code
municipal pas plus que c'est sa juridiction d'aller modifier la loi de la
faune.
Mme
D'Amours : Je comprends tout ça. Mais, pour le bien du Québec, ça
aurait été bien que ce soit tout arrimé en même temps.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi, je ne le sais pas, là, je n'ai jamais vu ça,
tout le monde bouger en même temps
sur ces choses-là, là. Avez-vous un exemple en tête qu'un gouvernement a bougé
en même temps sur l'harmonisation de lois sectorielles?
Mme
D'Amours : Bien, c'est ce qu'on appellerait faire de la politique
autrement. C'est un point de vue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Mais ce n'est pas juste un point de vue, là. Dans le système du droit parlementaire britannique — on n'est
pas le seul pays puis la seule province — ça ne se fait pas nulle part comme ça.
Mais c'est peut-être une façon de voir qui mériterait d'être essayée, là.
Mme
D'Amours : M. le ministre, je comprends ça. Ça, jusque-là, je le
comprends. Mais il n'y a pas juste une salle de commission ici
aujourd'hui, là, il y en a plusieurs.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Quatre ou cinq.
Mme
D'Amours : Ça fait que, donc, ça aurait pu se faire en même temps
ou... en même temps ou parallèle, en tout
cas, qu'ils se suivent. Ça
aurait pu être déjà en lien, ça aurait pu être déjà... puis ne pas attendre que — c'est bien, on va le faire — le parti de l'opposition demande une commission. Mais ça aurait pu
se faire. En tout cas, moi, je pense que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Mais est-ce
que ça a été demandé? Je vais poser
la question, là : Est-ce que
ça a été demandé?
Mme
D'Amours : Ça a été demandé?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien, vous avez dit que vous aviez discuté avec
votre collègue, là, qui est critique à la faune.
Mme
D'Amours : Oui, j'en ai discuté aujourd'hui.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Est-ce qu'il l'avait demandé, lui, au ministre de
la Faune?
• (15 h 20) •
Mme
D'Amours : Non, parce que
tout le monde avait
l'impression, là, que vous auriez été le ministre qui dépose une loi, que tout ça, ça aurait été... que cette
loi-là aurait été pour tous les animaux. Là, on fait deux catégories : des
animaux qui vont être régis sous le MAPAQ et des animaux qui vont être
régis sous la Faune. Dans l'esprit des gens...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non.
Mme
D'Amours : Oui, mais ce n'est pas quand...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je m'excuse, je ne peux pas laisser passer ça, M.
le Président, là.
Mme
D'Amours : Non, mais je vous dis que c'est la...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y a une incompréhension de la législation, là,
qu'il faut clarifier, là.
La définition de l'animal, ça s'applique à tous
les animaux. Au moment où nous nous parlons, un animal est considéré comme un bien meuble. Si on adopte le projet de loi, tous les animaux ne seront plus considérés comme des biens meubles, ils vont
être considérés comme des êtres sensibles qui ont des impératifs biologiques à
clarifier et à définir. Ça fait que ça, ça s'applique à tous les
animaux.
Mme
D'Amours : Oui.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bon, ceci étant dit...
Mme
D'Amours : Maintenant
qu'on sait que ce sont des êtres sensibles, maintenant, tu sais,
c'est : si je touche un animal
de la Faune versus un animal qui n'est pas de la Faune, je n'aurai pas les
mêmes amendes, les mêmes réprimandes, la même façon de faire.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Puis c'est comme ça dans toutes les juridictions
canadiennes.
Mme
D'Amours : On aurait pu être
avant-gardistes. M. le Président, je ne veux pas refaire... mais je veux juste
comprendre comment ça s'était fait. Je le comprends, là, le droit du
Commonwealth, vous dites...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Common law.
Mme
D'Amours : ...common law et le droit statutaire, c'est la même chose.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Mme
D'Amours : Bon, je comprends
ça, là, les différences des deux droits. C'est parfait, je le comprends puis
je comprends maintenant comment ça se fait
que ça n'a pas été travaillé. Ils ont probablement été sollicités, mais, eux, peut-être
qu'ils ne voient pas l'utilité de préparer quelque chose en même temps que vous, ils vont le faire quand il va y avoir une demande.
C'est ce que j'ai bien compris.
Moi, j'ai parlé... en
fait, on a parlé à M. Legault, qui est un agent de la faune, et cette
personne-là nous disait — et je vais prendre les termes qu'il nous a
dits — qu'ils
n'ont pas été consultés, qu'ils n'ont pas assez d'effectif pour... parce qu'ils regardent ce qui se passe,
puis ils n'ont pas assez d'effectif pour peut-être faire le travail qui serait
dans leur juridiction au niveau des inspections.
Dans
le deuxième paragraphe du point 2 : «Toutefois, un inspecteur peut
veiller à l'application de ces règles...» Quand vous dites «un
inspecteur», c'est de quelle juridiction? Du MAPAQ?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Du MAPAQ. Donc, il va être content, parce qu'on
va faire du travail qu'il a en trop.
Mme
D'Amours : Les gens que vous allez envoyer, les inspecteurs du
MAPAQ... Hier, vous avez parlé des inspecteurs,
on a parlé des catégories, là, brièvement, puis on va y revenir un peu
plus loin dans le projet de loi, vous avez parlé des
agronomes, vous avez parlé des vétérinaires, d'autres organismes que vous
pourriez... d'autres personnes que vous pourriez nommer et puis vous avez
dit : Ils se sont offerts gratuitement. J'ai hâte de voir, là, si le
«gratuitement», il va être dans leur
bouche à eux. Mais un inspecteur, là, qui est demandé à aller voir des gens de
la Faune ou un animal de la Faune
puis que... gratuitement, là... Vous pensez que ça va être efficace? Vous
pensez qu'il y a des gens qui vont courir pour aller voir
l'inspection quand c'est gratuit?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, moi, ce que j'ai compris de leur offre,
puis vous me corrigerez si j'ai mal
compris, là, c'est qu'à partir du moment où un vétérinaire est dans un élevage
sur une ferme, il est déjà payé pour être
là, là, par l'éleveur, etc., il constate qu'il y a de la maltraitance
animale, il le rapporte, il se trouve que je ne le paierai pas en plus, là. Présentement, le monde qui
appelle à 1 844 animaux, là, on ne leur fait pas un chèque, là. Les gens
ont une conscience sociale puis ils
font leur travail très correctement et bénévolement. Dans les SPA puis les
SPCA, là, on a du bénévolat comme à peu près dans aucun autre domaine d'activité,
là. Ce sont des gens qui y croient.
Ça fait que les
vétérinaires puis les agronomes, ce sont des gens qui les aiment, ces
animaux-là, aussi qui les soignent, puis je
pense qu'ils y croient aussi. Moi, la correspondance que j'ai vue, là,
c'est : On peut-u en faire plus? C'est merveilleux, là, puis, je vous l'accorde, ce n'est pas dans tous les
domaines d'activité que c'est comme ça. C'est particulier.
Mme
D'Amours : Alors, si je
reviens au deuxième paragraphe, là : «Toutefois, un inspecteur», il n'y
aurait pas lieu de spécifier de quel ministère il vient?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, c'est parce que c'est la loi... Il y a un
principe d'interprétation : quand vous
parlez d'un inspecteur qui est sous une autre loi, là vous le dites. Quand vous
parlez d'un inspecteur qui est sous la loi qui est présentement sous
étude, vous n'avez pas besoin de le dire.
Mme
D'Amours : Oui, mais, en tout cas... Donc, l'inspecteur du MAPAQ va être en mesure de faire respecter
les règles de la Faune.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Exact.
Mme D'Amours :
Et ça, ça ne demande pas une autorisation? Il ne s'en va pas sur la juridiction
du...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien, c'est-à-dire, dans le cadre du premier
alinéa de 2, là, les règles régissant pas
n'importe quelle règle, là, «les règles régissant le bien-être et la sécurité
des animaux sauvages qui sont des animaux de compagnie — ce n'est
pas "at large", là, c'est limité à ça, là — sont prévues par la Loi sur la conservation
et la mise en valeur de la faune et ses règlements». Ça fait que c'est
«les règles régissant le bien-être et la sécurité des animaux sauvages qui sont
des animaux de compagnie», c'est dans ce cadre-là.
Mme D'Amours : J'ai compris.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
L'inspecteur du MAPAQ, là — je vais vous donner un exemple tiré par les cheveux, là — il ne part pas, demain matin, sur la chasse
au chevreuil, après les braconniers dans le bois, là. Ça, c'est les
inspecteurs, ceux à qui vous avez parlé, là, les gens de la Faune, qui font ça.
Mme D'Amours : Parfait. C'est beau,
M. le Président. Merci.
Le Président (M. Morin) :
Autres interventions sur l'article 2? Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : M. le
Président, le ministre vient de nous dire : On parle des règles régissant
le bien-être, la sécurité des animaux
sauvages dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur. Est-ce qu'il
peut nous dire de quels articles il parle?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je vais
être gentil, là. Votre voisin a posé une question identique il n'y a pas
longtemps, et je lui ai indiqué que c'était l'article 3.
Mme Poirier : O.K. Parfait.
Excusez-moi, parce que j'étais en entrevue radiophonique.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien
non, ça va, je ne vous en tiens pas rigueur. Ça m'arrive parfois aussi de
ne pas être capable d'être à deux places en même temps.
Mme Poirier : Alors, je
prends l'article 3 de la loi... L'article 3 ou le chapitre III, M. le
ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est l'article 3 du Règlement sur les animaux en captivité.
Mme Poirier : O.K., c'est du
règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Mme Poirier : Alors donc, ce
n'est pas les règles de la loi, c'est les règles du règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Du
règlement... bien, autorisées par la loi.
Mme
Poirier : Oui, c'est ça, mais c'est les règles du règlement.
O.K. C'est parce que, dans le libellé que l'on a, on dit : Les règles — je coupe des mots, là — prévues par la loi et la mise en valeur de
sa faune et ses règlements. Mais les règles sont dans le règlement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Elles sont à l'article 3, puis vous les reconnaissez. Dans certains cas, là,
c'est quasiment copié-collé ou identique à
ce qu'on a, là : fournir de l'eau, de la nourriture de qualité, un endroit
salubre, un abri, des soins de santé requis par son état physiologique.
C'est des règles de bien-être animal.
Mme
Poirier : Je n'ai pas de problème, mais c'est la façon dont on
l'écrit. C'est peut-être du langage de juriste, là, mais, quand on le lit comme ça, c'est comme si les règles étaient
dans la loi et non pas dans le règlement. Je ne sais pas... puis ce que
je vous dis, là, c'est un échange que je fais avec vous...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
vais essayer, là.
Mme
Poirier : ...une question de compréhension. Dans le fond, ce
que ça dit : Les règles régissant le bien-être et la sécurité des animaux qui sont des animaux de
compagnie sont prévues par la loi et la mise en valeur de la faune et
ses règlements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Donc,
la loi autorise les règlements, et on le retrouve dans le règlement.
Mme
Poirier : On retrouve les règles dans le règlement, mais, en
tout cas, ce n'est pas clair. Je vous le dis, ce n'est pas clair, parce que, dans le fond, c'est dans le règlement...
Parce que, dans le fond, le mot «règlement» aurait dû arriver dans la phrase avant «loi», parce que,
moi, le premier réflexe que j'ai eu, c'est d'aller dans la loi chercher les
règles. Alors, j'en ai trouvé. J'en
ai trouvé, mais ces règles-là, c'est tout ce qui concerne la saisie puis les
permis. Ça, ces règles-là sont dans la loi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, mais ce n'est pas des règles de bien-être.
Mme Poirier :
Non, mais elles sont dans la Loi de la conservation.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, mais ce ne sont pas des règles de bien-être.
Mme Poirier :
Ce ne sont pas des règles de bien-être. Mais c'est ça, l'affaire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Donc,
ce n'est pas la bonne affaire. Puis mettre «règlement» avant «loi», ça
causerait une difficulté aussi sur le plan...
Mme Poirier :
Elles sont dans le règlement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est parce que, le règlement,
pour exister, il faut qu'il soit autorisé par une loi.
• (15 h 30) •
Mme
Poirier : Oui, c'est
ça, mais «sont prévues par règlement dans la Loi sur la conservation», ça, ça aurait
été du meilleur français, en ce qui me concerne.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je ne suis pas certain, moi, là.
Mme
Poirier : Parce que
ce qu'on dit : «Sont prévues par la loi». Si on avait écrit «sont prévues
par règlement dans la loi»,
là, on aurait su que, pour trouver les règles, il faut aller dans le règlement.
Je vois M. Gélinas, là, se précipiter, alors...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, puis le règlement peut être modifié, puis
les règles peuvent être changées, ça fait que...
Mme
Poirier : Tout à fait. Ça ne change rien. Mais c'est juste que,
dans le chemin... Parce que, vous voyez, en le lisant, mon premier
réflexe, ça a été : dans la loi. Alors, dans la loi, j'ai cherché, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Tu ne l'as pas trouvé.
Mme Poirier :
J'ai trouvé juste des règles concernant les saisies puis les permis, mais je
n'ai pas...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Les saisies.
Mme
Poirier : Puis là je
me suis dit : Ah! bien, je vais aller voir plus loin. Là, je vois «et ses règlements».
Ah! il faut que j'aille chercher dans
le règlement pour voir les règles qui concernent ça. Alors, c'est
plus dans le sens de dire : Si
on avait dit tout de suite que les règles régissant le bien-être
sont dans le règlement de la loi, à mon avis, on aurait été plus
clair.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Dans le règlement...
Mme Poirier :
De la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...autorisé par la loi. On ne peut pas dire «le règlement
de la loi». «Le règlement
autorisé par la loi».
Mme Poirier :
Oui, oui. Tout à fait. Je vais laisser madame répondre.
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Pendant que je vous donnais l'explication, on me
l'a redonnée. Je vais vous la
redonner : le règlement, il peut être modifié plus facilement.
Les conditions de bien-être... Ça fait que c'est ça qu'on voulait que
j'ajoute. Ça fait que je l'ajoute, mais je l'avais déjà.
Mme
Poirier : Ma question
ne remet pas en question... le règlement, on le sait, peut être modifié par décret. Vous
pouvez faire ça quand vous voulez, là, ça, il n'y a aucun problème, là, mais
moi, je pense que, dans la lecture de cet article-là, c'est plus dans la compréhension. Quand je le
lis, que les règles régissant le
bien-être sont prévues par la loi et
ses règlements, le problème, c'est «et ses règlements». Dans le fond, ce n'est
pas «et ses règlements», c'est «dans le règlement». Les règles sont dans
le règlement.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
...que c'est un règlement qui sort d'où et qui est autorisé par quoi, ça fait
qu'il est...
Mme Poirier : Le règlement de
la loi. C'est le règlement de la loi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
mais, si on marquait «le règlement de la loi», là on ferait référence à la
présente loi. C'est pour ça qu'on l'a identifiée.
Mme
Poirier : ...il est là, le nom de la loi, là, il est là,
là : Sont prévues par le règlement de la Loi sur la conservation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...qui le rend clair.
Mme Poirier : Bien, c'est ce
que je vous dis, ça le rendrait clair de l'écrire comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Bien, il est écrit, là...
Mme
Poirier : C'est parce que ce n'est pas comme ça. Le mot
«règlement», il est à la fin de la phrase. Moi, ce que je vous dis, si on met le mot «règlement»
après «sont prévues» par le règlement de la loi sur la conservation de la
faune, c'est beaucoup plus clair. C'est ce que je dis.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je veux
dire, c'est une question d'appréciation, là, c'est clair des deux côtés :
c'est clair comme ça puis c'est clair comme
ça, puis ce sont les légistes qui l'ont mis comme ça, puis moi, je le
comprends, je n'ai pas de difficulté.
Si vous me dites que vous le comprendriez mieux autrement, bien c'est ça. Mais
ça dit la même chose. On est encore dans un... comment je dirais ça, on
est encore là-dedans, là. Ça dit la même chose.
Mme
Poirier : Même si ça dit la même chose, pour faciliter la
lecture, si on parle... Parce que, je vous le dis, là, la première chose
que j'ai faite, là, je me suis tapé la loi au complet, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ce
n'est pas un exercice futile?
Mme
Poirier : Non, non, j'ai appris plein de choses, ça m'a fait
découvrir plein d'autres affaires. Mais j'ai pu aller voir le chapitre sur les saisies, les permis, hein, ça m'a permis
d'aller voir ce chapitre-là pour le comparer, mais ça a fait en sorte que j'ai dû me rendre compte que les
règles qui sont prévues par la loi, finalement, elles ne sont pas dans la loi,
elles sont dans le règlement. Alors, si,
pour la compréhension du lecteur et de celui qui applique la loi, on lui dit
que les règles sont prévues par règlement dans la loi, moi, je pense
qu'on est beaucoup plus clair là, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien,
c'est-à-dire que, quand on comprend que, pour qu'un règlement soit adopté, il faut qu'il soit autorisé par un article
de la loi, à partir de ce moment-là, on fait référence à la loi puis les
règlements qui en découlent, on est dans une... en tout cas, moi, dans
les autres lois, là, j'ai rarement vu «règlement» avant «loi».
Mme Poirier : Je le comprends
quand vous parlez de ça, parce que quand... on l'a fait avec un autre article précédemment, quand on parle de votre propre loi,
on va parler de la loi et de son règlement. Mais là on vient citer ici
la loi de quelqu'un d'autre. Alors, ce qu'on vient faire, c'est de dire que,
pour trouver la référence des règles pour les animaux
sauvages, pour le bien-être animal, il faut aller dans le règlement de la loi.
Dans le fond, ce qu'on vient dire par cet
article-là, on vient donner le chemin aux gens pour savoir elles sont où, les
règles de bien-être animal pour les animaux de compagnie, alors, on leur
trace une ligne, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On ne
pourrait pas avoir un règlement dans la loi sur la faune qui découle de
la loi sur la faune qui ne soit pas autorisé dans la loi sur la faune.
Mme Poirier : Mais ça ne
change rien.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Donc,
il va aller chercher l'autorisation dans la loi, le règlement qui en découle après.
Mme
Poirier : Mais ça ne
change rien, là, là-dessus, là. Je suis d'accord avec vous, là, le règlement
va toujours être autorisé en fonction de la loi. Ça, on
n'est pas là-dedans, là. Mais moi, je pense que pour une question
de compréhension... Parce qu'à la face même, là, juste à faire
l'exercice, on se bute à la loi, là, en tant que telle, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : S'il y
avait quelqu'un qui n'a pas compris, je suis certain que, suite à notre
discussion, ils ont tous compris.
Mme Poirier : Ils ne nous
écouteront peut-être pas tous puis ils n'iront pas tous nous lire,
malheureusement. Alors, écoutez, je vous
dirais que j'en ferais peut-être même un amendement, là, mais je vais me fier à
M. Gélinas et à Mme Desaulniers.
Une voix :
Deslauriers.
Mme
Poirier : Deslauriers. Excusez. Les Deslauriers, je les appelle
toujours Desaulniers, moi. Alors, Mme Deslauriers, si vous me dites que
vous pensez que c'est absolument, complètement farfelu de faire cet
amendement-là, je vais me résigner, mais je
vous dis que, dans la compréhension du texte, de citer que c'est le règlement
dans la loi au lieu de la loi et ses règlements...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi,
je vais vous dire, je ne pense pas que ce soit farfelu, je n'irais pas
jusque-là, mais ça ne change rien. Mais je ne dirais pas que c'était farfelu.
Ça ne change rien.
Mme Poirier : Je vais aller
sur un autre sujet puis je vais réfléchir si je vous présente un amendement.
Je vais
revenir un peu avec ce que ma collègue disait tout à l'heure. Lorsqu'on parle
de la sécurité des animaux sauvages,
il y a, à l'article 5... excusez, oui, l'article 5... non, ce n'est pas vrai,
un petit peu plus loin que ça, ah! à l'article 29 de... pas le nôtre, M. le ministre, à la loi de la
conservation de la faune, parce qu'on parle de la loi de la conservation de la
faune à cet article 2, alors, à
l'article 29 de la loi, on parle du dressage d'un animal, entre autres, d'un
chien. Je ne pense pas qu'il est très sauvage.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il
n'y a aucun lien avec l'article 2.
Mme Poirier : Il n'y a aucun
lien avec?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Aucun lien avec l'article 2 qu'on traite présentement.
Mme
Poirier : Bien : «Les règles [...] et la sécurité des
animaux sauvages qui sont des animaux de compagnie sont prévues par la
loi...»
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...tantôt,
là. Regardez : «Les règles régissant le bien-être et la sécurité des animaux». Moi, je ne trouve rien dans 29 qui est
une règle qui concerne le bien-être et la sécurité des animaux, donc ce
n'est pas ça qui s'applique.
Mme
Poirier : Alors donc, vous me confirmez à ce moment-là ce que
je vous dis, c'est que, dans le fond, tout ce qui est relatif au
bien-être des animaux est dans le règlement et non pas dans la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...par la loi.
Mme Poirier : Est dans le
règlement. Il n'est pas dans la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Mais
autorisé par la loi.
Mme Poirier : Non, non, mais
ce n'est pas ce que je dis, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si
la loi ne l'autorisait pas, on ne pourrait pas avoir un règlement.
Mme
Poirier : Non, on prévoit un règlement dans la loi. On prévoit
le règlement dans la loi, il n'est pas autorisé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
non, non, on prévoit...
Mme Poirier : Il est autorisé
par le Conseil des ministres, le règlement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien
non, on prévoit le pouvoir de réglementer dans la loi.
Mme Poirier : C'est un
pouvoir habilitant.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et le
règlement n'est pas dans la loi. C'est l'autorisation à un ministre de faire adopter
un règlement.
Mme Poirier : C'est un
pouvoir habilitant, M. le ministre, qu'on appelle ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Et
voilà, c'est le terme exact.
Mme
Poirier : Exactement. Alors, le pouvoir habilitant permet de le
faire, le pouvoir habilitant est dans la loi. Et le règlement n'est pas
dans la loi, c'est le pouvoir habilitant qui est dans la loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Exact.
Mme Poirier :
D'accord. Alors... et de là pourquoi je le mentionne, alors, parce que, quand
je lis le texte, et c'est pour ça que
je prends l'exemple des chiens de chasse, quand je lis le texte, les règles qui
sont prévues par la loi... Alors : Les règles sont prévues dans le règlement de la loi. Je pense qu'on
pourrait être beaucoup plus efficaces en le nommant comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...que ça ne change rien. Tu sais, on a eu un
paquet de discussions hier au même effet,
là, on change quatre trente-sous pour une piastre, une piastre pour quatre
trente-sous. Est-ce qu'on fait progresser le bien-être animal? La
réponse est : Non, mais on jase.
Mme Poirier :
Mais on ne fait pas de la législation que pour faire progresser le bien-être
animal, on fait de la législation pour
qu'elle soit compréhensible et applicable. On a trop vu des lois mal écrites,
des fois... pas par volonté, mais mal
écrites qui faisaient rendre inhabile le pouvoir de faire... le but de la loi,
et, le but, on veut qu'elle soit applicable et compréhensible.
• (15 h 40) •
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi, si j'avais un iota d'inquiétude quant à
l'amélioration de son applicabilité, je me rendrais immédiatement à
votre argument, mais je suis encore à quatre trente-sous pour une piastre.
Mme
Poirier : Moi, je
pense que, des fois, cinq trente-sous pour une piastre, là, c'est payant en
mautadit, et je pense que, dans la démonstration que je fais présentement,
il y a vraiment un 0,25 $ de plus, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je le ramasserais, fiez-vous sur moi.
Mme
Poirier : Oui, je le sais, je vous connais. Mais, dans la
dynamique de compréhension, je pense qu'on a une valeur ajoutée. On a le droit d'avoir des opinions contraires, fort
heureusement. Mon collègue, je pense, a une autre question.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M. Villeneuve :
Oui. Merci, M. le Président. J'écoutais tantôt la députée de Mirabel et puis je
pensais aux discussions qu'on a eues depuis le début des travaux, M. le
Président. Et, quand je regarde l'article 2 et je regarde, au niveau de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune... à l'article 3, on constate, M. le Président, qu'il y
a un fossé qui se creuse de plus en
plus, là, entre les animaux qui vont être couverts par le projet de loi
n° 54 et les animaux sauvages, qui sont couverts par la loi sur la
faune, parce que, quand on regarde...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...
M. Villeneuve :
Oui.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
...l'article 3. Moi, j'ai de la misère à vous suivre. L'article 3 de la
loi sur la faune, il dit : «Pour
assurer l'application de la présente loi, des agents de la protection de la
faune et d'autres fonctionnaires sont nommés [par] la Loi de la fonction
publique.»
M.
Villeneuve : ...le retrouver, là. Mais moi, je suis à l'article
où on définit les besoins — là, je l'ai perdu sur ma tablette...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous êtes dans le règlement.
M.
Villeneuve : ...oui, dans le règlement, je m'excuse,
voilà — là, où
on définit les besoins lorsqu'il y a un animal qui est en captivité, et j'ai
fait les comparaisons entre ce que la Faune dit et ce que le projet de loi
amène, et il y a vraiment un fossé...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : J'espère qu'on est les meilleurs.
M.
Villeneuve : ...il y a vraiment un fossé qui se creuse. Oui, le
projet de loi n° 54 améliore... mais je reviens aux propos de la
ministre... la ministre — ah
bien! voyez-vous, tiens — la
députée, madame...
Le Président (M.
Morin) : La députée de Mirabel.
M.
Villeneuve : ...Mirabel, voilà, et je me dis
qu'effectivement — puis ça
rejoint les propos d'hier — on constate, là, qu'il y
a un fossé qui se creuse, là, dès qu'on... Dans la mesure où on avance dans le
projet de loi, le fossé se creuse de plus en plus, et le constat, c'est
qu'il y a vraiment deux catégories, là. Et, dans le fond, est-ce qu'on devra
attendre qu'il y ait une révision de la loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune pour, justement, un jour, pouvoir retrouver, à tout le moins, si ce n'est pas l'équivalent, une
amélioration sensible pour la protection et le bien-être des animaux
dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...curiosité. C'est qui, votre critique en faune?
Une voix :
...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Beauharnois?
O.K. Beauharnois.
M. Villeneuve : Oui, c'est
Sylvain Roy, et...
Une voix : C'est le député de
Bonaventure.
M.
Villeneuve : Oui.
Voyez-vous, là, quand on arrive, là, à la section II, Obligations générales, là... Je
n'ai pas fait de façon
exhaustive les différences, là, mais il
y en a quelques-unes. On a, dans le projet de loi n° 54, entre
autres : «Ait l'occasion de se mouvoir suffisamment.» On ne le
retrouve pas.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi, je
pense que vous devriez avoir une conversation avec votre député de
Bonaventure.
M. Villeneuve : Oui. Bien, on
pourrait l'amener en commission, si vous voulez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
mais il est le bienvenu.
M.
Villeneuve : Il pourrait venir discuter avec nous, et vous
pourriez demander la même chose à votre ministre de la Faune, qui
pourrait peut-être se joindre à nous, et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Bien, c'est-à-dire que, les ministres, c'est plus complexe, compte tenu...
M. Villeneuve : Oui. Ah! mais
ça se fait. Tout se fait par consentement, monsieur...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
...mais, dans l'opposition, là. Le
député de Bonaventure est le bienvenu, c'est un charmant bonhomme.
M.
Villeneuve : Non, mais, regardez, je fais juste soulever le
fait qu'on constate que le fossé se creuse présentement, M. le
Président, entre le projet de loi et la loi sur la mise en valeur et
conservation de la faune et je trouve ça un peu dommage, parce qu'effectivement
on pourrait, là... on aurait pu, on aurait pu, peut-être, là, s'assurer d'avoir
la même protection au niveau de la Faune, puis, si ce n'est pas la même, à tout
le moins, de l'améliorer, parce qu'il y a une amélioration sensible, c'est
clair, avec le projet de loi n° 54, parce que, on regarde...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi, je
n'ai pas entendu le député de Bonaventure là-dessus, M. le
Président.
M.
Villeneuve : On
parle, entre autres, de «soit transporté convenablement dans un véhicule
approprié» — on
ne le retrouve pas dans le règlement;
«obtienne la protection nécessaire contre la chaleur ou le froid excessifs» — on
ne le retrouve pas; puis là
on a rajouté, nous, «intempéries» dans «impératifs biologiques», entre autres,
là; «ne soit soumis à aucun abus ou mauvais traitement pouvant affecter
sa santé».
Bref, je fais
juste faire le constat du fossé qui se creuse, et on verra au fil de l'avancement
des travaux que les gens avaient
raison, hein, les gens avaient raison, en commission, qui sont venus nous dire qu'effectivement il y avait vraiment
deux régimes qui s'installaient, là. Et
c'est malheureux, parce qu'on
pourrait, de façon assez simple, à tout le moins, s'assurer qu'au niveau
du règlement... Parce que, là, les agents, là, du MAPAQ — puis
là M. le ministre va pouvoir m'éclairer davantage, là — les
agents du MAPAQ vont appliquer ces règlements-là qu'on retrouve.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On va recommencer, là, parce que vous partez d'une
fausse prémisse. Quand vous partez d'une fausse prémisse, vous
aboutissez dans ce qu'on appelle, là, une sans-issue. La prémisse de départ...
Une voix : Un cul-de-sac.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Et
je vais le répéter, je vais le reprendre.
Au moment où nous nous parlons, l'animal, tous
les animaux, là, sont considérés comme des biens meubles. Ce que le projet
de loi fait, il couvre l'ensemble des
animaux, qui ne seront plus, si le projet
de loi est adopté
un jour, des biens meubles, ils vont
être des êtres doués de sensibilité qui ont des impératifs biologiques. Maintenant,
sur le côté du droit statutaire comme tel, on n'a jamais prétendu qu'il
n'y aurait pas deux régimes comme dans les autres provinces canadiennes
qui se classent parmi les trois premières, là, l'Ontario, le Manitoba,
la Colombie-Britannique. Ils ont des lois pour la faune puis les
animaux de chasse puis ces affaires-là puis ils ont des lois pour les autres
animaux. Puis c'est exactement ce que l'on fait.
Maintenant,
moi, je n'ai jamais entendu le député de Bonaventure réclamer des changements à la loi sur la faune. Je ne sais pas
si vous le faites en son nom aujourd'hui, là.
M. Villeneuve : On le fait au
nom des animaux...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non, non, mais je ne sais pas si vous le faites
en son nom aujourd'hui, mais je ne l'ai pas entendu poser...
M. Villeneuve : ...pour
s'assurer qu'on va avoir un régime qui va être...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Depuis
18 mois à l'Assemblée nationale, depuis le dépôt de ce projet de loi là, je ne l'ai jamais
vu se lever puis dire au ministre de la Faune : Passez ça au ministre de l'Agriculture, etc. Et là moi, je me retrouve ici en améliorant la loi de façon
sensible, on veut servir d'exemple, puis je me dis : Bon, bien, faites
faire votre travail par vos critiques
en faune. Puis, si à la faune ils en arrivent à des consensus
qu'ils doivent améliorer leur législation,
ils sont libres de l'améliorer. Puis, si
vous pouvez les aider, aidez-les. Puis, si moi, je peux aider le mien, je vais
aider le mien. Mais on ne fusionnera pas le ministère de l'Agriculture
avec le ministère de la Faune ici après-midi. Je ne pense pas, M. le Président,
que ça soit dans le mandat de cette commission.
Maintenant,
tous les animaux vont être des êtres sensibles avec des impératifs biologiques,
et je pense que, ça, le monde l'a
compris. Puis le monde, ils ont également compris qu'il y aura encore une loi sur la faune
puis qu'il y aura une loi sur le bien-être animal. Je pense qu'ils ont
tous compris ça, là.
M. Villeneuve : Oui. Mais, M.
le Président...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Puis, si vous n'avez pas compris, dites-moi-le, je vais le réexpliquer.
M. Villeneuve : Non. C'est
que vous oubliez un élément important, là, et c'est écrit à l'article 2,
là, on parle d'animaux de compagnie, hein?
Le perroquet — on
va revenir au perroquet — hein,
alors, c'est un animal de compagnie, ça.
Et tout ce que je dis, M. le
Président, c'est que le perroquet,
quand il sera dans une animalerie, il va être considéré comme un animal sauvage, il va être donc sous l'égide de
la Faune, et donc on va se référer, pour son bien-être, à ce qu'on
lit ici, là, dans le règlement sur... C'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
Et le ministère de l'Agriculture va pouvoir appliquer...
M.
Villeneuve : Donc, le
perroquet qui, lui, est... ce n'est pas le même, là, c'est un autre perroquet,
là, je ne veux pas me répéter, là. Et
il y a un autre perroquet qui, lui, appartient à quelqu'un.
Il est dans la même animalerie. Il n'a pas le même régime. Ça commence à être compliqué et mêlant un petit peu, là. Moi, j'en veux beaucoup plus au fait que, là, on a deux régimes où les deux perroquets, ils sont
dans le même local : un qui est considéré sauvage, hein, et l'autre, qui
est un animal de compagnie, et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
S'ils sont dans le même local, là ils ne sont pas séparés, là.
M. Villeneuve : Non, non,
non. Attention, attention. Vous pouvez être dans une animalerie, hein, avoir
des perroquets qui sont pour la vente, et
donc, à ce moment-là, ils sont considérés par la Faune. Le
propriétaire peut avoir son perroquet à lui qui est dans le même local,
dans l'animalerie...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Bien, s'il est dans une animalerie, ce n'est pas une maison.
M. Villeneuve : ...et là
c'est un animal de compagnie.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ce
n'est pas un animal de compagnie.
M. Villeneuve : Et ils vont
être soumis à deux régimes différents.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
vous avez tort.
M. Villeneuve : C'est ce que je
voulais soulever.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
Bien, vous avez tort. Ce n'est pas grave.
M. Villeneuve : Parce qu'un
animal sauvage peut être un animal de compagnie. C'est ce qu'on me disait.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, ça va,
ça, c'est correct, mais, l'autre bout avant, vous avez tort. Mais c'est
correct, ce n'est pas grave.
M.
Villeneuve : Si on le
fait plus simple... parce que, là, je voulais juste montrer un peu les
contradictions, mais, si on le fait plus simple, un chien dans une animalerie
versus un perroquet dans une animalerie, tous les deux ne seront pas
soumis au même régime. Voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça,
vous avez raison, là.
M.
Villeneuve : Voilà. Mais dans l'autre cas de figure aussi,
hein?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non. Dans l'autre, vous aviez tort. Mais c'est
correct, ce n'est pas grave.
M.
Villeneuve : Si on
démontre que le perroquet en question,
c'est l'animal de compagnie du propriétaire et qu'il se trouve par
hasard dans l'animalerie cette journée-là, ce n'est pas le même régime, mais
enfin...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'important, c'est que les gens comprennent.
• (15 h 50) •
M.
Villeneuve : Tout à fait d'accord avec vous. Donc, moi, M. le
Président, c'est ce que je constate, puis je pense que les gens vont le constater, et espérons qu'on
pourra sensibiliser autant le ministre de la Faune du gouvernement, autant
notre critique ou notre porte-parole chez
nous à cette réalité-là, où on a deux régimes présentement, et il y aura lieu
de faire, M. le Président, rapidement une harmonisation de tout ça, là,
c'est très clair. En tout cas, c'est un élément qui milite en faveur d'une refonte ou d'une révision de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. À mon avis, c'est un élément très important sur lequel les
parlementaires, j'ose espérer, se pencheront le plus rapidement possible.
Voilà.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : M. le Président, le député de Bonaventure est un
être compétent qui connaît bien son
domaine et qui est capable de régler ses dossiers. Moi, je lui fais entièrement
confiance, là, pour soulever les enjeux qui doivent être soulevés d'un
point de vue de l'opposition. Le ministre est une personne compétente. Je fais confiance au ministre de la Faune, c'est un
collègue qui est là depuis longtemps. Il a même été à l'Agriculture avant, ça
fait qu'il connaît bien les deux lois. Ça fait que je pense, moi, que c'est une
équipe compétente, à la Faune, finalement.
M.
Villeneuve : Oui. Mais, M. le Président, on ne remet pas en
question les compétences de qui que ce soit, mais, il y a une chose qui est claire, on ne parle pas
d'orignaux ici, là, on ne parle pas des originaux pour la chasse, là, je vous
parle, entre autres, des animaux exotiques,
hein? Ils sont sous la loi de la faune, là, et ils sont aussi des animaux de compagnie,
et là on a deux régimes qui s'appliquent, tout simplement.
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée de Mirabel.
M. Villeneuve :
Dans certains cas.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Il y a un seul régime qui s'applique.
Mme
D'Amours : J'aimerais, M. le Président, que le ministre me rassure en
me disant que... À partir de ce point-là, est-ce que votre inspecteur aura l'autorité nécessaire? Est-ce qu'il
sera autorisé à aller à un endroit où il y a des animaux exotiques? Il y a eu un appel à votre 1 800,
puis c'est l'inspecteur du MAPAQ qui s'y rend, et il s'aperçoit que c'est des
animaux de la Faune. Est-ce qu'il aura l'autorité d'aller là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Deuxième alinéa : «Toutefois, un inspecteur
peut veiller à l'application de ces
règles et exercer, à l'égard de ces animaux, les pouvoirs qui lui sont conférés
par la présente loi.» Ça répond. Il l'a. Il a l'autorité puis il a les
pouvoirs.
Mme
D'Amours : Il l'a. Il a l'autorité d'aller dans la loi de la faune et
d'émettre un constat, exemple, mais il va prendre le montant qui est
dans les règlements de la faune et non pas dans les règlements...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous avez compris.
Mme
D'Amours : Parfait. Moi, je veux juste vous dire, M. le ministre, que
j'ai déjà interpellé mon collègue, qui est Mathieu Lemay... pardon, et
qu'il est très sensible à la situation qu'on vit. Je lui ai expliqué comment on
en avait discuté de long en large hier et
qu'aujourd'hui encore on est repartis sur cette discussion de la Faune et du
MAPAQ. Je comprends très bien maintenant quel est le rôle qu'on doit
regarder ici, c'est au niveau de la CAPERN, au niveau du MAPAQ, et je vais lui laisser le soin, là, de
regarder nos travaux puis de s'en inspirer et de peut-être faire un meilleur
arrimage avec ce qu'on est en train de vivre là.
Je
veux juste souligner mon dernier point que je voulais vous mentionner, qui est
un... on parle de perroquets, mais je
vais vous parler de loups. On va abolir sévèrement... ou, en tout cas, ce n'est
même pas autorisé, mais on parlait de
chiens qui faisaient des combats, hein, des chiens de combat, mais on n'a
jamais parlé de loups qui font des combats, et il n'y a rien non plus dans la loi de la faune qui défend ça. Alors, il
faudra regarder attentivement si ça se fait dans des endroits ou dans des maisons, dans des hangars
privés, parce que ça peut se faire, des combats de chiens, ce n'est pas légal,
mais des combats de loups, ça ne le sera
peut-être pas non plus, puis ça ne l'est peut-être pas non plus, mais, l'animal
en tant que tel, il n'y a pas rien qui fait en sorte qu'il est protégé à
la Faune. Voilà.
Mais
j'ai bien compris le sens, là, de la différence entre le MAPAQ et la Faune et
j'ai bien compris votre travail à vous, et il reste le travail de votre
collègue à faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Et
de votre collègue...
Mme D'Amours :
Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...et de votre collègue.
Mme D'Amours : Et voilà. Merci.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article 2? O.K. Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
L'article 3. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
L'article 3. M. le Président, est-ce qu'on l'a fait circuler?
Une voix : Non.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K. À ce moment-ci, avant d'entreprendre 3, on
va continuer à travailler, mais on va
faire circuler l'amendement qu'on proposerait à «impératifs biologiques»,
question que vous ayez le temps de le regarder comme il faut, O.K., si j'ai le
consentement, M. le Président. Ça va?
Le Président (M. Morin) :
Oui. Oui, c'était consenti en partant.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ah!
bien, très bien, M. le
Président. L'article
3 : «Le gouvernement peut, par règlement, aux conditions et modalités
qu'il fixe, le cas échéant, exempter de l'application de tout ou partie de la
présente loi ou de ses règlements une
personne, une espèce ou une race d'animal, un type d'activités ou
d'établissements ou une région géographique qu'il détermine.»
Maintenant,
j'aurais un amendement qui se lirait comme suit — article 3 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal : Dans le
texte anglais de l'article 3 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet de loi,
remplacer «race» — c'est
«race» en anglais — par
«breed». C'est le terme approprié. On l'avait fait à un autre article.
Le Président (M. Morin) : Oui,
Mme la députée de...
Mme Poirier : Je veux juste
faire un petit point d'humour, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est bienvenu.
Mme Poirier : Alors, le
ministre vient de nous spécifier qu'à toutes les fois qu'on va voir le mot
«race» en anglais on va le remplacer par «breed». C'est ce qu'il a refusé de
faire précédemment dans un autre article où on lui proposait de remplacer «sauvage» par «non domestique», et vous voyez
comment il a la collaboration de l'opposition.
Nous, on accepte ses modifications.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
l'en remercie.
Mme Poirier : Et c'est un
point d'humour.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
non, je l'en remercie, mais, dans ce cas-ci, c'est limité à «deux fois, mon
Père», ça fait que c'est un péché répété légèrement.
Le Président (M. Morin) : Je
ne sais pas, M. le Président, s'ils ont eu les mêmes expériences que nous.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça
va?
Le Président (M. Morin) : Mon
Dieu! Je me confesse.
Mme Poirier : Mais j'aurais vraiment
un commentaire.
Le Président (M. Morin) :
Oui. Allez-y, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Je veux
juste comprendre. On en a parlé tout
à l'heure, du pouvoir habilitant.
Alors, c'est un article exactement comme ça qui vient donner un pouvoir
habilitant au ministre de faire par règlement, je vous dirais, à peu près
n'importe quoi. Je le dis comme je le pense. Alors, il peut venir exempter de l'application
de tout ou partie de la présente
loi, donc n'importe où, ou de ses règlements, qu'on ne connaît pas parce qu'on ne les a pas vus, les règlements,
une personne, une espèce, une race animale,
un type d'activités, un établissement, une région géographique. À vrai dire, là,
ça, c'est un chèque en blanc qu'on donne au
ministre, parce que nous, on ne sait pas son intention de qu'est-ce qu'il va
faire avec ça.
Alors, moi,
j'aimerais ça que le ministre puisse nous le paramétrer un peu, là, parce que
c'est quand même un gros
chèque, là, je vais vous dire, là. On n'a pas aucune idée du futur règlement
et là on nous dit que, dans ce règlement-là... parce
qu'on a vu qu'il pouvait faire d'autre chose avant dans le même règlement,
mais, dans un des articles de règlement, il va pouvoir venir exempter de la loi
des personnes, une espèce, une race d'animal, un type d'activité, un
établissement ou une région
géographique. Alors, par exemple, il pourrait décider... ce n'est probablement
pas son intention, là, mais il
pourrait décider qu'il y a une MRC qui est exemptée d'un paramètre de la
loi : par exemple, pour cette région-là, on permet que, tels types d'animaux, ils ont droit à des batailles de
loups, hein, des batailles de chiens, par exemple. C'est quand même
vaste, M. le Président.
Je trouve que
c'est un pouvoir habilitant sans balise, sans aucune balise. Alors, moi, je
veux que le ministre puisse nous dire un peu quelle est son intention
derrière cet article-là.
Le Président (M. Morin) : M.
le ministre.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
L'intention est assez claire, ce pouvoir-là existe dans la loi actuelle. Le
législateur a jugé à propos de l'insérer.
Il n'a jamais
été utilisé, mais il peut arriver des circonstances dans la vie où un ministre,
quel qu'il soit, aura à l'utiliser.
J'imagine que, s'il a à l'utiliser... j'étais pour vous plaider la
prépublication dans la Gazette officielle, là, puis tu as un
poids politique à supporter si tu fais un règlement comme ça. Si tu n'es pas
dans une situation d'urgence, tu le
prépublies, les gens ont le temps de se faire entendre, etc., et le ministre
qui prend une mauvaise décision, bien il aura le poids politique qui ira avec. S'il est dans une situation d'urgence
qui peut survenir, une épidémie, je ne sais pas quoi, là, à ce moment-là il n'y aura pas de
prépublication, il va exercer ce pouvoir-là puis il va avoir, ce qu'on appelle,
à supporter le fardeau politique de l'avoir exercé.
Il n'y a jamais un de mes prédécesseurs qui a
choisi de l'exercer. Si vous me demandez si j'ai l'intention de l'exercer; non. Si vous me demandez : Est-ce
que c'est un pouvoir qui peut, un jour, être exercé?, la réponse est oui. Et je
pense que, quel que soit le ministre,
on doit, comme législateurs, lui donner cette possibilité-là parce que,
dans le monde animalier, il arrive des situations imprévues.
• (16 heures) •
Mme Poirier : M. le Président,
le ministre vient de nous dire que c'est un pouvoir qui était déjà dans la loi.
Laquelle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : La P‑42,
qu'on l'appelle, là, la loi qui existe...
Mme Poirier : O.K., la loi,
la précédente. O.K.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...la
loi qui existe actuellement, là. Au moment où on se parle, j'ai...
Mme Poirier : Vous l'avez
déjà, ce pouvoir-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...je
l'ai déjà, ce pouvoir-là.
Mme
Poirier : O.K. Est-ce qu'on l'a dans la loi de la faune? Parce que je ne l'ai pas vu dans la loi de
la faune, ce...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
ne le sais pas. C'est vous qui l'avez toute lue, moi, j'ai...
Mme
Poirier : Je l'ai
lue, mais je ne l'ai pas vu, ce pouvoir habilitant là, en tout cas, pas aussi étendu, en tant
que tel. Mais est-ce que, dans le passé, il a déjà été utilisé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
Mme Poirier : Jamais?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
pas à ma connaissance. Moi, j'ai demandé de vérifier, puis on m'a dit que, non, il n'a jamais été utilisé. Il
pourrait être utilisé en cas de catastrophe naturelle, et là je pense
que, dans ces cas-là, les gens comprennent.
Mme Poirier : Mais, juste
comprendre, pourquoi on voudrait exempter une personne de la loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Un
vétérinaire qui se retrouve avec... comment je pourrais dire ça, qui se retrouve avec un paquet de chats, là, qui étaient
maltraités en quelque part, il décide de les amener chez lui; normalement, il a besoin d'un...
Mme Poirier :
Il va avoir plus que 15 chats.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Normalement,
il a besoin d'un permis. Un exemple, là, tu sais, pas l'exemple de la
catastrophe naturelle, là, mais... Mais ça n'a jamais été utilisé. Ce qu'il va
faire, il va le demander, son permis. Tu sais, dans la vraie vie, là, ce qu'il
va... le temps, mais, «net-net», il serait en infraction.
Mme Poirier : Oui.
M.
Villeneuve : Bien, écoutez,
c'est sûr que c'est quand même quelque
chose d'important,
là, on s'entend, hein, ça vient... dans le fond, ça passe par-dessus ce
dont on discute présentement, c'est un droit de veto, carrément.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Un ministre
malintentionné, là, avec ça, là, il pourrait faire du dommage.
M.
Villeneuve : Non,
c'est parce qu'au début la première
chose que vous nous avez dite, c'est : Bien, exemple, en cas de catastrophe. Puis là, après ça, on est
passé aux 15 chats et plus, là. Il y a quand même une marge assez incroyable
entre les deux, là. C'est là qu'on voit que c'est vraiment très, très, très
large. Ma collègue posait la question pour une personne, vous avez donné
l'explication des 15 chats et plus, d'un vétérinaire qui les amènerait chez
lui, là.
Sur le plan géographique, qu'est-ce qui pourrait
justifier qu'on interviendrait sur le plan géographique?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) :
L'Agence canadienne d'inspection des aliments, au niveau fédéral, quand tu as
des maladies à déclaration obligatoire, la
grippe aviaire à titre d'exemple, détermine des territoires parce que les
animaux changent, là. En Ontario, ils
l'ont fait cet été. Du côté américain, ils l'ont fait pour le Kentucky. On ne
peut pas tout prévoir, comme je vous dis, là. Puis, si les oiseaux
changent de corridor, tu changes ta zone. Mais ça n'a jamais été utilisé.
M.
Villeneuve : Oui, je comprends. Il n'y a pas de cran d'arrêt
nulle part, là, c'est là que moi, je suis interpelé, là, parce que, s'il y avait un cran d'arrêt,
exemple, là... mais ce n'est pas le cas, donc ça peut être vraiment à la
discrétion totale du ministre ou de la ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Mais, le cran d'arrêt, moi, l'expérience politique m'enseigne que, si un ministre, quel qu'il soit, s'aventurait à utiliser
cet article-là de façon inappropriée, j'ai l'impression qu'au salon bleu ça
brasserait un petit peu. Et, si le salon
bleu n'est pas en session, j'ai l'impression que le monde de l'information
journalistique s'en occuperait.
M.
Villeneuve : Oui. Il y a aussi... parce que je comprends que
c'est déjà dans la P‑42, là, mais la P‑42 ne ratissait pas peut-être aussi large qu'on ratisse
présentement, là — est-ce
que je me trompe quand j'avance ça? — dans le sens que, là, on arrive avec
des...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
me dit que c'est identique, identique.
M. Villeneuve : Non, ce que
je veux dire, c'est que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ah!
O.K., oui, je comprends. O.K. On donne plus de protections à l'animal.
Donc, si on en enlève, on en enlève plus, si je peux faire un corollaire.
M.
Villeneuve : Bien, ce n'est pas tout à fait là que je voulais
en venir, c'est tout simplement le fait de dire que ce n'est pas... on
n'est pas en train de refaire un copier-coller de P‑42, là, loin de là, là,
très loin de là, là. Alors donc...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
non, mais pour cet article-là c'est un copier-coller.
M.
Villeneuve : Oui, ça, je comprends que pour l'article en
question c'est un copier-coller, je vous crois sur parole pour ça. Mais
ça veut donc dire que le ministre pourrait, sur recommandation, exemple, des
inspecteurs du MAPAQ, pourrait utiliser
cette disposition-là, et ça pourrait toucher des animaux sauvages, donc ça
pourrait toucher... parce qu'on parle,
là, entre autres, des animaux exotiques, animaux sauvages. Je veux juste
souligner le fait que la portée est beaucoup plus grande. Est-ce que je
me trompe par rapport à ça, la portée sur les espèces?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ça ne
touche pas les animaux sauvages. Les animaux sauvages sont sous la loi
de la faune.
M. Villeneuve : Oui, mais
est-ce que... peut-être me répéter ça, là, est-ce que les agents du MAPAQ
peuvent intervenir sur les animaux de la Faune?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Ils peuvent en fonction de 2, tantôt, dans le cadre de 2, mais c'est très
restreint, là.
M. Villeneuve : Oui, mais ils
peuvent quand même. C'est ce que je dis, là.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, oui, mais très balisé.
M. Villeneuve :
Alors, on joue dans les plates-bandes du ministre de la Faune, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Strictement pour le bien-être, strictement pour
le bien-être.
M. Villeneuve :
Oui, pour le bien-être, c'est ça, mais...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Puis strictement pour les animaux de compagnie.
M. Villeneuve :
Oui. Donc, la portée est beaucoup plus large.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Dans le fond, strictement pour le bien-être des
animaux de compagnie, si on fait une phrase.
Une voix :
Qui incluent ceux de la Faune.
M.
Villeneuve : Qui incluent ceux de la faune, dans la mesure où...
Effectivement, tout à fait. Moi, M. le Président, je n'ai pas d'autre question, si ce n'est le fait
que je suis très mal à l'aise par rapport à... Je comprends qu'on le retrouve
dans le p.l. n° 42, là, que c'est un
copier-coller, mais il faut comprendre aussi que la portée du projet de loi
n° 54 est plus large que ce
qu'était la portée du projet de loi n° 42. C'est certain que j'ai vraiment
un malaise par rapport à cela, parce que
c'est carrément un pouvoir absolu que le ministre peut utiliser, là, ou la
ministre peut utiliser. Voilà. Mais je m'arrête là.
Le Président (M.
Morin) : O.K.?
M. Villeneuve :
Oui.
Le
Président (M. Morin) : Merci, M. le député de Berthier. Autres
interventions sur l'article 3? Ça va? Donc, avant, par exemple, il
faudrait peut-être adopter l'amendement présenté par le ministre.
Une voix :
À l'article 3?
Le Président (M.
Morin) : Oui, l'amendement en anglais, là, la traduction :
«breed».
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, c'est le «race», «breed».
Une voix :
Bien oui, voyons.
Le Président (M.
Morin) : Oui. Bon. Donc, l'amendement est adopté?
Une voix :
Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Et l'article 3, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix :
On les adopte.
Le Président (M.
Morin) : Merci. M. le ministre. L'article 4.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
Une voix :
Vous ne vouliez pas revenir à ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ah! si on veut revenir tous ici...
Le Président (M.
Morin) : Ah oui? Est-ce que vous êtes prêt?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui, ça va. Avant de tourner la page, on peut
revenir, M. le Président, avec le
consentement de tout le monde, à l'article 1, paragraphe 5°,
«impératifs biologiques». Et nous avons fait distribuer le texte suivant, que je lis : L'article 1 de la
Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal est modifié par le remplacement
du paragraphe 5° par le suivant :
«5°
"impératifs biologiques" : comportements propres à une espèce ou
à une race animale établis en fonction de ses besoins physiques, physiologiques, comportementaux et physiologiques
liés, notamment, à son âge, à son stade de croissance, à sa taille, à son niveau d'activité physique ou
physiologique, à sa [sensibilité,] sociabilité — excusez — avec les humains et autres animaux, à ses capacités cognitives, à son stade
de santé, ainsi qu'à ceux liés à son degré d'adaptation au froid, à la
chaleur et aux intempéries.»
Finalement, là, je ne pense pas me
tromper en vous disant qu'on a conservé tout ce qu'on avait adopté hier, mais
on a ajouté l'élément «comportements propres
à une espèce ou à une race animale». Ça ajoute à la protection, finalement.
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Bien, la question, c'est... Je veux juste comprendre,
là. Je comprends qu'on dit «à l'espèce ou la race» animale qui étaient
avant, dans le texte, dans les «notamment» quand on
disait : Notamment liés à l'espèce ou la race animale. Là, on l'enlève de là puis on le ramène dans les «comportements
propres à une espèce ou à une race animale».
Je
veux juste comprendre l'inversion. Avant, dans le fond, on disait que c'était
en fonction des besoins physiques, physiologiques,
comportementaux. Parce que «comportementaux», il reste là, là. Alors, moi,
j'avais comme l'impression que
c'étaient les besoins physiques, comportementaux, psychologiques liés notamment
à l'espèce, à la race animale. Là, on vient inverser ça puis on vient dire que c'est les comportements propres
à une espèce ou à un animal établis en fonction de ses besoins. Alors,
moi, je veux voir la portée de l'inverser versus ce qui était proposé hier, je
veux juste qu'on se comprenne.
• (16 h 10) •
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, non, ça va. Mais je comprends bien la
question. Moi, là, je me fie, à ce niveau-là, à la meilleure expertise.
Parce qu'hier moi, j'étais satisfait, là, de ce qu'on avait adopté, là, comme
tout le monde. On l'a adopté à l'unanimité. Les spécialistes qui ont regardé ça pendant la
nuit me disent : Vous pouvez le renforcer encore un peu plus si vous le rédigez tel que je vous le propose. Et ce
ne sont pas des gens, là, qui n'ont pas à coeur le bien-être
animal qui nous ont proposé ça, là, ce sont des gens qui ont à coeur le bien-être
animal. Ils nous disent qu'on fait davantage et qu'on... en tout cas, on
le fait mieux.
Mme Poirier :
C'est parce qu'on essaie de ne pas être redondant dans un même texte et là on
vient de dire «comportements propres» puis,
après ça, en fonction des «besoins physiques, physiologiques, comportementaux».
Avant, le «comportementaux» était lié à l'espèce, la race. Là, on vient
comme répéter deux fois, alors je...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le deuxième comportement, là, «et physiologiques
[et] liés, notamment, à son âge, à
son stade de croissance», etc., là, ça fait appel à des notions qui sont
celles-là, là, elles sont énumérées. Au début, «comportements propres à une espèce ou à une race animale», chaque
espèce puis chaque race a un comportement qui... c'est son ADN
finalement, c'est sa façon de vivre. Certains animaux vont vivre en groupes,
etc., d'autres vont vivre isolément. Ça nous
oblige à tenir compte de ce que j'appelle l'ADN de l'animal comme tel, là, qui
varie. Autrement dit, là, ce que ça ajoute comme élément, là,
c'est : le plus naturel possible.
Mme Poirier :
...qu'on inverse deux choses.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, j'ai compris ça.
Mme
Poirier : Ce qu'on avait proposé hier, c'étaient les «besoins
physiques, physiologiques, comportementaux»...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On les garde.
Mme
Poirier : ...oui, on les garde, «et physiologiques liés» à
l'espèce, notamment, à l'espèce et à l'animal. Là, on vient dire que c'est les «comportements
propres» à une espèce ou à un animal établis en fonction de ses besoins. Alors,
ce n'est plus les besoins, c'est les
comportements établis en fonction des besoins. En tout cas, je ne suis pas en
mesure, là, d'évaluer ce que ça veut dire.
Alors,
ma proposition, M. le Président : on le garde suspendu, là, puis on
reviendra à la prochaine séance pour voir si ceux qui ont travaillé avec
nous...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ils sont d'accord.
Mme Poirier :
...ils sont d'accord. Je suis persuadé que vous avez dû faire un appel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Puis, s'ils ne sont pas d'accord, on reviendra à
notre autre définition, que j'étais d'accord hier soir, mais...
Mme Poirier :
Tout à fait, mais c'est plus que je veux être sûre qu'on est dans le même
esprit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est ça, dans la bonne direction, parce que,
quand on me dit : Ça améliore les choses, j'ai tendance à être à
l'écoute.
Mme Poirier :
Parfait. Alors, on suspend, M. le Président, on reviendra à la prochaine
séance.
Le Président (M.
Morin) : O.K. C'est-à-dire que, oui, on met de côté ce nouvel
article 5 pour revenir.
Mme Poirier : Bien, il est
présenté, alors...
Le
Président (M. Morin) : Ça va.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est ça.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Donc, on tourne la page.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, on tourne la page, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : L'article 4.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : L'article...
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Oui. Un instant.
Une voix :
...un amendement, nous.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : À 4?
Une voix :
À 4.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi aussi.
M. Villeneuve :
J'y ai bien pensé. On a assisté aux mêmes auditions, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est peut-être comme hier, c'est peut-être la
même chose, je ne le sais pas. On va commencer par le lire, M. le
Président.
Le Président (M.
Morin) : Allez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : «Toute disposition d'une loi accordant un pouvoir
à une municipalité ou toute disposition
d'un règlement adopté par une municipalité, inconciliable avec une disposition
de la présente loi ou d'un de ses règlements, est inopérante, à moins
qu'elle n'offre une plus grande protection à l'animal.
«Il
en est de même pour les dispositions des codes de pratiques publiés par le
Conseil national pour les soins aux animaux d'élevage dont l'application
est rendue obligatoire par règlement.
«Le
premier alinéa s'applique malgré l'article 3 de la Loi sur les compétences
municipales (chapitre C-47.1).»
Maintenant,
l'amendement, M. le Président, se lirait comme suit — article 4 de la Loi sur bien-être et la
sécurité de l'animal :
1°
dans le premier alinéa de l'article 4 de la Loi sur bien-être et la sécurité de
l'animal, dont l'édiction est proposée par l'article 7 du projet de
loi, supprimer «, à moins qu'elle n'offre une plus grande protection à
l'animal»;
2°
dans le deuxième alinéa de cet article, remplacer «codes de pratiques publiés
par le Conseil national pour les soins
aux animaux d'élevage dont l'application est rendue obligatoire par règlement»
par «normes ou codes de pratiques dont l'application est rendue
obligatoire par le gouvernement conformément au paragraphe 3° de l'article
[63]»; et
3° supprimer le
dernier alinéa de cet article.
Le Président (M.
Morin) : Ça va? Je suspends quelques instants.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Ça va.
(Suspension de la séance à
16 h 15)
(Reprise à 16 h 31)
Le Président (M.
Morin) : Nous reprenons nos travaux.
Une voix :
...
Le
Président (M. Morin) :
Oui. Allez-y, monsieur... Est-ce
qu'on traite de l'article du ministre... de l'amendement,
c'est-à-dire?
M.
Villeneuve : Oui. Écoutez, là, on a trois amendements déposés,
là, par le ministre. C'est ça que je comprends, là.
Une voix : C'est trois amendements.
M.
Villeneuve : Un, deux, trois. C'est ça.
Le Président (M.
Morin) : On peut les traiter un à la fois.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça que...
Le Président (M.
Morin) : Oui. Ça va.
M. Villeneuve :
Donc, je commencerais avec le premier alinéa.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : O.K. Ça
va, c'est correct. On sauve du
papier. C'est mon côté environnemental.
Une voix :
Ah! bien, on n'a pas les mêmes papiers.
Le Président (M.
Morin) : On va les prendre un à un.
M. Villeneuve :
M. le Président, question de procédure.
Le Président (M.
Morin) : Oui.
M.
Villeneuve : Question
de procédure. Nous, au premier alinéa, il
y a... puis on peut en discuter, là,
au premier... question de procédure, parce qu'on
veut s'assurer, de ce côté ici, là, qu'on n'échappera rien, et on aurait une
proposition à faire, à
ajouter, et, je vous la lis comme ça, ça serait d'ajouter à la fin «et ne
s'applique pas aux activités d'agriculture ou d'élevage», parce qu'on comprend que les
municipalités ne peuvent pas aller en bas de la loi, hein, elles ne peuvent pas aller sous la loi. Bon, elles doivent se
conformer, mais elles peuvent être un peu plus fortes que la loi... elles
pourraient.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Pas avec l'amendement proposé, là.
M. Villeneuve :
Pas avec l'amendement proposé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, parce que, dans l'amendement proposé... Je
vais vous le lire, là : «Toute disposition d'une loi accordant un
pouvoir à une municipalité ou toute disposition d'un règlement adopté par une
municipalité, inconciliable avec une disposition de la présente loi ou [de
l'un] de ses règlements, est inopérante...»
Donc,
la présente loi n'a vraiment pas juste préséance; si vous allez à l'encontre,
ça devient inopérant. Moi, ça, ça couvre l'ensemble de l'oeuvre. Et, ce
que j'ai en tête quand je fais ça, je ne veux pas une série de réglementations
différentes sur le terrain, surtout dans les cas d'élevage, là.
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Je comprends ce que le ministre nous dit, mais il y a
une pratique dans nos lois qui fait que... et dans nos règlements, particulièrement. Alors, lorsqu'on met une règle,
on peut toujours bonifier la règle, mais on ne peut jamais aller en dessous de la règle. C'est la
pratique. Je comprends le mot «inconciliable», qui était d'ailleurs «inconciliable [...] à moins qu'elle
n'offre une plus grande protection». Il y avait quelque chose là, on est
d'accord, O.K.?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...rien.
Mme
Poirier : C'est ça. Alors, je vous le dis, on n'est pas contre
ça, là, pour moi, il y avait quelque chose et surtout en lien avec le troisième alinéa puis qui fait
référence à l'article 3 sur la loi des compétences des municipalités,
O.K., parce que c'est un tout, là, ça, là, O.K.?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Puis c'est pour ça qu'on l'enlève. En
enlevant la dernière partie, on enlève 3 également.
Mme
Poirier : On s'est compris. Mais ce que mon collègue dit, c'est
que nous, on... Parce qu'à partir du moment où on dispose de votre... et
c'est pour ça qu'on est dans la mécanique, là, à partir du moment où on dispose
de votre amendement et qu'on ne traite pas
du nôtre en même temps, ça nous élimine la conversation sur le nôtre, et on ne
veut pas avoir cette économie. On
voudrait avoir la discussion, de façon concomitante, sur les deux amendements,
puisqu'ils ne sont pas contraires, un et l'autre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je pense qu'ils visent le même objectif. À partir
de ce moment-là, il faut s'entendre sur... comment je pourrais dire
ça...
Mme
Poirier : Est-ce que c'est correct, de la façon dont on le propose? On peut en discuter. Mais je pense que
votre amendement n'est pas contraire au nôtre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non. Puis ce n'est pas ce que j'ai perçu non
plus, là, du vôtre.
Mme
Poirier : Ça fait que
je vais laisser mon collègue poursuivre, juste pour qu'on puisse s'entendre,
là, dans le fond, sur la mécanique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
peut-u avoir le texte?
Mme Poirier : Est-ce que vous
l'avez, notre amendement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non.
Mme Poirier : Est-ce qu'on
peut donner notre amendement «agriculture, élevage», s'il vous plaît?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
peut le distribuer à ce moment-ci, M. le Président.
Mme Poirier : S'il vous plaît,
M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Non, mais c'est leur amendement qu'on n'a pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Hein? Mais ils peuvent le distribuer.
Le Président (M. Morin) :
Oui, oui, c'est ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Là, la commission
est saisie de notre amendement, mais on peut distribuer l'autre pour les
fins de discussion, pour faire progresser nos discussions, M. le Président.
Une voix : Pour fins
pédagogiques.
Le Président (M. Morin) :
Oui, je n'ai rien contre ça.
M. Villeneuve : M. le
Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M.
Villeneuve : Le ministre
n'est pas sans savoir que tout règlement municipal qui est adopté dûment par le conseil
est valide tant et aussi longtemps qu'il n'est pas contesté et battu devant les
tribunaux.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Invalidé.
M.
Villeneuve :
Invalidé. Voilà. Et c'est pour ça que, vous allez voir, ce qu'on vous
distribue, là, nous, on pense que... parce que vous savez comme moi que ça peut
être long, hein, des fois, devant les tribunaux. Les avocats, je les aime
beaucoup, là, mais, pour avoir été maire pendant neuf ans, on a essayé de
limiter les frais d'avocat, de notre côté. Et tout ça pour vous dire que
ce qu'on vous propose enlève toute ambiguïté et évite de telles façons de
faire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
va le voir, là.
M. Villeneuve : En tout cas,
je vous laisse le regarder. On peut suspendre, M. le Président, si vous voulez.
Le
Président (M. Morin) :
O.K. Là, si je comprends bien, ce serait un sous-amendement à... Ce n'est
pas tout à fait ça.
M. Villeneuve : Bien, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non,
non, il est distribué pour fins de discussion.
Une voix : C'est concomitant.
Le Président (M. Morin) : O.K.
Là, compliquez-moi pas trop la vie, là.
M. Villeneuve : Non. C'est ça. Puis, écoutez, M. le Président, si on s'entend, on retire tout ça, puis on le propose, puis on l'adopte, puis... Tant que ça collabore
comme ça, la procédure n'est pas trop compliquée. Elle peut l'être, mais
là, pour le moment, ce n'est pas trop compliqué.
Le Président (M. Morin) :
Oui, oui, d'accord.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : D'ailleurs, vous en êtes le gardien, de cette
procédure.
Le Président (M. Morin) :
Merci.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous
en êtes le gardien, de cette procédure, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui. Ce que je veux, c'est que ça continue à bien aller.
Une voix : Et sur consentement...
Le Président (M. Morin) :
Oui. C'est un mot qu'il faut faire attention.
Une voix : On peut même
changer de président, de consentement.
Le Président (M. Morin) :
Moi, je peux consentir à toutes sortes de choses.
(Consultation)
Le Président (M. Morin) :
Donc, si j'ai bien compris, là ça a été distribué pour information au niveau des
membres de la commission, O.K.?
Une voix :
...
Le Président (M. Morin) :
Non. On y va... on continue, c'est-à-dire.
M. Villeneuve : Est-ce que
c'est suspendu, M. le Président?
Le Président (M. Morin) :
Non, non, on continue.
M. Villeneuve : Ah! d'accord.
Je m'excuse.
Le Président (M. Morin) :
Voulez-vous que je suspende pour...
M.
Villeneuve : Parce que
le temps que les... Bien, je pense
que ça vaut la peine d'avoir une discussion. On peut l'avoir directement au... je n'ai pas de problème,
là, à ce qu'on la fasse directement, là, au micro, là. C'est une décision
importante, mais je vois que le ministre
réfléchit à notre proposition, là, et ça pourrait être une autre proposition
aussi, l'idée étant justement de ne
pas se retrouver dans des situations où des municipalités pourraient
réglementer et attendre le résultat
de la cour pour finalement se retrouver devant une situation où un agriculteur
pourrait, pendant tous ces délais-là, finalement ne pas pouvoir opérer, et
même, à la limite, être pris dans une situation où il devra fermer... parce
que, vous savez, les délais, à un moment
donné, là, ce n'est pas tout le monde qui peut les soutenir, sur le plan
financier, j'entends.
Le Président (M. Morin) :
Est-ce que vous aimeriez que je suspende?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : J'ai
l'argument des tribunaux, là, sur lequel j'aimerais vous entendre. Vous dites : Dans l'amendement que nous avons mis
de l'avant, ce que l'on dit, c'est qu'une disposition d'un pouvoir municipal
«ou d'un règlement adopté par une municipalité, inconciliable avec les
dispositions de la présente loi ou un de ces règlements, est inopérante». Moi,
ça me semble assez affirmatif. Mais vous me dites : Vous savez, un
règlement est présumé valide, etc. On peut
faire la même argumentation — je vous le soumets respectueusement — avec l'amendement que vous nous proposez. En vertu de la maxime que
nul ne peut se faire justice à lui-même, s'il y a une municipalité qui décide
quand même de faire quelque chose qui est... comment je pourrais dire ça, qui
va à l'encontre de ce que vous nous avez soumis comme libellé, c'est
également le tribunal qui va trancher.
Autrement dit, on vise la même chose, là, on ne
veut pas que ça aille devant les tribunaux pour rien, on veut être le plus
clair possible, mais on demeure avec la même épée de Damoclès juridique, là,
au-dessus de la tête.
• (16 h 40) •
M.
Villeneuve : On peut
retravailler autre chose, M. le ministre. Je veux juste... puis vous comprenez le but,
hein, l'objectif, là, dans le fond, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ah!
non, je comprends l'objectif, puis j'ai l'impression qu'on le partage.
M.
Villeneuve : Tout à fait, et on n'est pas ici à travailler contre les municipalités ou contre
qui que ce soit, on est ici pour s'assurer, finalement, que tout ça
fonctionne bien et...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : La
loi est applicable et fonctionnelle.
M. Villeneuve : Oui, tout
à fait, tout à fait. Mais je pense que ça mérite réflexion, M. le Président, de s'assurer,
justement... parce que, si on l'explicite davantage encore, bien là
c'est clair qu'il n'y a pas une municipalité qui va dire : Moi, je prends cette voie-là, là, parce que, si c'est bien
explicité, l'esprit, hein, qu'on vous soumet bien humblement, l'esprit de l'amendement... Ce n'est peut-être pas la bonne formulation, on peut la
retravailler, mais, si c'est bien explicité, je pense qu'il n'y a pas personne qui irait de l'avant, là,
en se disant : Bien, j'ai des chances de gagner, puis on va bloquer le
projet, là. Je pense que, là, en
l'explicitant davantage, ça réglerait la situation, là, et ça éviterait, là, peut-être... puis c'est toujours
dans l'hypothèse, hein, l'hypothétique, là, mais c'est...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Les deux éléments, moi, me semblent rédigés
différemment, avec le même objectif, mais avec la même... comment je
pourrais dire ça, épée de Damoclès, si je peux utiliser l'expression, pour l'agriculteur,
là, de contestation ou de possibilité de contestation devant les tribunaux. Ça,
je ne le sais pas, comment l'éviter, là, je n'ai pas de recette magique
là-dessus, là.
L'autre
élément, moi, je vous ai soumis, là, les trois amendements, si je peux utiliser
l'expression, pour créer un ensemble
à 4. Moi, je soupçonne que vous devez avoir d'autre chose. Je ne sais pas
pourquoi, là, je soupçonne ça, mais...
M. Villeneuve :
Écoutez, on pensait, nous, peut-être, là, le deuxième élément, là, qu'on
pourrait peut-être le traiter plus lorsqu'on arriverait à 63, parce qu'on
serait vraiment dans... on le sait, qu'on va avoir...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Définitivement, 63 est clé dans...
M.
Villeneuve : Oui, on sait qu'on va avoir beaucoup de
discussions là-dessus, rendus à 63, ça fait qu'on se disait :
Peut-être que cet élément-là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Complètement d'accord.
M.
Villeneuve : Donc, si
on traite cet élément en 63, ça nous permettrait aussi peut-être
de vous arriver avec une proposition plus explicite pour le premier
élément.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bon, bien, regardez, là, donnez-nous... Nous
autres, on a été bien transparents, on
vous a donné tout ce qu'on avait sur 4. Donnez-nous tout ce que vous avez sur
4. Je vais proposer, puis vous n'êtes obligés
d'être d'accord, de suspendre 4, qu'on adoptera en même temps que 63. Puis ça
va nous donner le temps de tenter de fiancer ou marier nos vocabulaires.
(Consultation)
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : M. le ministre
des Ressources naturelles, on vous
salue. Vous pouvez vous joindre à
nous. Nous sommes dans le bien-être animal. On sait que ça vous intéresse, M. le ministre. Vous pouvez vous joindre, si vous le souhaitez.
Une voix :
...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, j'imagine. C'est la tradition le mercredi,
et il faut voter contre.
M.
Arcand :
...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Excellent. Le député des...
Une
voix : ...c'est la
loi de la faune, ça ne nous concerne pas. Ça nous a pris trois jours,
comprendre ça, ça fait que, là, on a compris, là.
(Suspension de la séance à 16 h 44)
(Reprise à 16 h 50)
Le
Président (M. Morin) :
Donc, nous reprenons nos travaux, et il
y a entente à l'effet que l'article 4
va être traité en même temps que l'article 63, c'est ça?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Avec le paragraphe 3° de l'article 63, pour être
plus précis, là.
Le Président (M.
Morin) : Ah! O.K. Oui, merci. Donc, l'article 63.3° sera traité
avec l'article 4.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : De façon concomitante.
Le Président (M. Morin) : Oui,
c'est un mot de...
M.
Villeneuve : Oups! Excusez-moi, je n'ai pas suivi, là. C'est
quoi, la question?
Le
Président (M. Morin) : Oui, c'est bien, mais il semblerait que
c'est un mot simple à comprendre. Je regarderai ça dans mon dictionnaire
ce soir. Donc, ça va?
On continue :
«Chapitre II. Obligation de soins et actes interdits.» Article 5. M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui. Article 5 : «Le propriétaire ou la
personne ayant la garde d'un animal doit
s'assurer que le bien-être ou la sécurité de l'animal n'est pas compromis. Le
bien-être ou la sécurité d'un animal est présumé compromis lorsqu'il ne reçoit pas les soins propres à ses
impératifs biologiques. Ces soins comprennent notamment que
l'animal :
«1° ait accès à une
quantité suffisante et de qualité convenable d'eau et de nourriture;
«2°
soit gardé dans un lieu salubre, propre, convenable, suffisamment espacé et
éclairé et dont l'aménagement ou l'utilisation des installations n'est
pas susceptible d'affecter son bien-être ou sa sécurité;
«3° ait l'occasion de
se mouvoir suffisamment;
«4° obtienne la
protection nécessaire contre la chaleur [et] le froid excessifs;
«5° soit transporté
convenablement dans un véhicule approprié;
«6° reçoive les soins
nécessaires lorsqu'il est blessé, malade ou souffrant;
«7° ne soit soumis à
aucun abus ou mauvais traitement pouvant affecter sa santé.
«Pour l'application
du paragraphe 1° du premier alinéa, la neige et la glace ne sont pas de
l'eau.»
M.
Villeneuve : M. le Président, je propose qu'on y aille comme on
fait depuis le début, là, et puis on aura des amendements au fur et à
mesure. Donc, on peut commencer alinéa par alinéa.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Juste pour le placer un petit peu dans la compréhension :
c'est inspiré du premier de classe.
M. Villeneuve :
Qui est?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Qui est le Manitoba.
M. Villeneuve :
Le Manitoba.
Le Président (M.
Morin) : ...M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, oui, inspiré du premier de classe, le
Manitoba. Est-ce que c'est intégral? Je n'ai pas été voir la loi du
Manitoba, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Inspiré», ce n'est pas «copié-collé».
M.
Villeneuve : O.K. Parfait. Non, parce qu'ils font les deux
langues, hein, alors je me suis dit... O.K., on va y aller, on va
débuter.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...et vous pouvez le vérifier, là, si vous avez
des différences, c'est l'article 2.1 de la loi du Manitoba.
M.
Villeneuve : Comment on le met en application quand on
dit : «Le propriétaire ou la personne ayant la garde
d'un animal doit s'assurer que le bien-être
ou la sécurité de l'animal n'est pas compromis»? J'essaie juste de voir comment
on peut mettre ça en application.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Bien, ce qu'on a fait sur le plan législatif,
c'est qu'on a mis une présomption de
compromission. Si vous continuez : «Le bien-être ou la sécurité d'un
animal est présumé compromis lorsqu'il ne reçoit pas les soins propres à ses
impératifs biologiques.» Puis là on a mis : «Ces soins comprennent
notamment», puis là on a sept
alinéas. Puis, comme je vous dis, ça a été expérimenté ailleurs, là, on n'est
pas dans le droit nouveau, et ça leur a valu un classement de premier de
classe.
M.
Villeneuve : J'imagine qu'ils ont dû poser d'autres gestes
aussi, là, que celui-là, là, ça fait partie des éléments par lesquels ils sont arrivés premiers de classe.
Mais on va tenter de ravir la position, M. le ministre, un pas à la fois, là.
Je sais que je vais
faire répéter... ça me fait penser au perroquet, là, mais je vais faire répéter
au ministre, peut-être, là, mais, exemple,
là, quand on dit : «Soit gardé dans un lieu salubre, propre, convenable,
suffisamment espacé et éclairé», est-ce qu'on retrouve ça aussi,
textuellement, dans la loi du Manitoba, le texte comme...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je pourrais vous le vérifier.
M. Villeneuve :
On parle d'éclairage. Je ne suis pas sûr que la chauve-souris va être contente.
Ça ne doit pas changer grand-chose à sa vie, là, hein?
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
Oui. Dans l'article 2(1) d, iii, ils l'ont mis à la négative : «L'endroit n'est pas
suffisamment aéré ni suffisamment éclairé.» Nous autres, on l'a mis au positif.
M.
Villeneuve : O.K. Excusez, si c'est... parce que ça comprend
beaucoup de choses, puis c'est un peu long, hein, mais...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : M. le Président,
nous vous saluons. Nous sommes en train d'étudier, M. le Président, la
loi sur le bien-être animal. Je sais que vous vous intéressez à ce sujet.
(Consultation)
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Des petites
questions, M. le Président.
Le Président (M. Morin) :
Oui.
Mme
Poirier : Ça va peut-être paraître un peu ridicule, mais il
faut comprendre le sens. Quand on dit : «Ait accès à une quantité suffisante et de qualité convenable
d'eau»... De l'eau de fausset, c'est une chose; de l'eau potable, c'est une chose. Si on parle d'eau, est-ce que la notion
d'eau est assez précise et ça met la chose dans une boîte assez fermée
pour s'assurer que c'est de l'eau potable? Parce que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est de l'eau...
Mme
Poirier : ...le concept d'eau, c'est quelque chose, pour moi,
qui est vaste. Alors, je veux juste m'assurer que, de l'écrire comme ça, on parle vraiment d'eau potable, ce qui est
pour ma... En tout cas, je veux juste avoir une garantie.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K.
«Potable», ça veut dire quoi, là? C'est pour ça qu'on a utilisé la terminologie «convenable». Il y a une veille
expression qui dit : Tu peux amener un cheval à l'abreuvoir, mais tu ne
peux pas le forcer à boire. C'est lui
qui décide si c'est convenable, finalement. C'est peut-être de l'eau que, comme
humain, vous ne boiriez pas ou qu'une
autre espèce animale pourrait boire, mais que lui choisit de ne pas boire. Donc,
quand on dit «convenable» : il faut que ça lui convienne.
Mme
Poirier : On comprend que, un animal assoiffé, si je lui
présente de l'eau même de moins bonne qualité, il risque peut-être de la
boire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il y
a un risque, mais, je vais vous dire de quoi...
Mme Poirier : Il va être
malade, là, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...moi, j'ai déjà vu des situations où...
Mme Poirier : Ils vont se
laisser mourir.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Les
animaux, ils refusent de s'empoisonner, ils le savent. J'ai un producteur
de boeuf ici, à côté, qui me dit que, tu sais, l'animal, il le sait, il le
sent. Ça fait qu'il faut que ça lui convienne.
Mme
Poirier : O.K. Mais je veux juste qu'on se comprenne que la
volonté législative, là, c'est : de l'«eau potable», dans le fond, qu'une volonté commune à tous, c'est
de l'«eau potable», là, et pas nécessairement n'importe quelle sorte
d'eau : moins douteuse.
(Interruption)
Mme Poirier : Nous sommes
appelés au vote, M. le...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ah!
finalement.
Mme Poirier : Le voilà, le
porte-parole de la faune, là, le coupable.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Est-ce que vous entendez des cloches?
Une voix : ...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est un peu normal, il va y avoir un vote.
Le
Président (M. Morin) : Donc, je suspends, et nous reprenons nos
travaux après le vote.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
(Reprise à 17 h 24)
Le
Président (M. Morin) :
Nous reprenons nos travaux. Nous étions à l'article 5 et à un questionnement sur la nature de l'eau.
Une voix :
...
Le Président (M.
Morin) : Oui, on était à l'«eau potable». M. le député de Berthier,
vous prenez la relève?
Une voix :
Je pense qu'il y a de l'enthousiasme de l'autre côté, là.
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, M. le Président. Merci. Vous me permettrez, M.
le Président, de... si on peut
allègrement, là... parce que,
bon, c'est un article qui n'est quand
même pas très long. Par contre,
il a plusieurs items. Alors, si on peut se promener dans les items, je ne vois pas
d'inconvénient... Est-ce que quelqu'un voit un inconvénient... ou ça va? Parce que je commencerais immédiatement,
puis, bon, parce qu'on a certains amendements, de notre côté, ici.
Entre
autres, quand on dit : «Obtienne la protection nécessaire contre la
chaleur ou le froid excessifs», on pensait, nous, ajouter «intempéries», exemple, parce qu'on le voit dans
«impératifs biologiques». On voulait s'assurer qu'il y avait une
concordance. Mais je vous le dis comme ça, en toute transparence, là. Donc, il
y aurait ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Là-dessus, je peux répliquer tout de suite, là.
Compte tenu qu'on l'a déjà mis dans
un autre article, le mettre là, moi, je n'ai pas d'objection. On me dit que ce
n'est pas nécessaire mais ça peut
être utile.
M.
Villeneuve : Oui,
puis d'autant plus que le ministre nous confirme qu'au niveau de la définition
d'«impératifs biologiques» c'est
réglé. Alors, si ça n'avait pas été réglé, bien là j'aurais quelques réticences
à dire : Bien là, si on amène une modification là, avec le mot
«intempéries», ça pourrait éventuellement poser un problème, mais, vu que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je veux qu'on se comprenne : «impératifs
biologiques», c'est réglé comme on l'a réglé hier, mais on est en
réflexion pour savoir... La balle est dans votre cour présentement, là.
M.
Villeneuve : Je
comprends, sauf que ce que le ministre disait tantôt, c'est que, malgré notre réflexion,
si jamais il était prêt à
revenir à ce qu'on avait proposé... C'est pour ça que je dis ça.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. C'est ça. Ça va.
M. Villeneuve :
Voilà. Donc, pour moi, il est réglé, d'une certaine façon. On comprend? Ça va?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est ça.
M.
Villeneuve : O.K.
Alors, je vous écoute, M. le ministre, attentivement. Donc, c'est ça. Alors, je ne sais
pas si vous voulez qu'on le dépose à ce...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous m'écoutez. Moi, je vous comprends.
M. Villeneuve :
Oui. Je ne sais pas si vous voulez qu'on le dépose. On peut le poser immédiatement.
Le Président (M.
Morin) : Continuez, là, puis on va voir l'allure de la
discussion.
M.
Villeneuve : Oui.
Bon. O.K. On le déposera tantôt. Moi, j'aimerais savoir, quand on dit :
«Ait l'occasion de se mouvoir suffisamment»... Là, c'est : «Ait
l'occasion de se mouvoir suffisamment». Ça ne veut pas dire qu'il peut se mouvoir tout
le temps suffisamment. En tout cas,
selon peut-être ses besoins, etc. Pourquoi on a pris cette...
C'est parce qu'on la retrouve peut-être dans la faune, c'est
ça? Parce qu'on aurait peut-être une proposition, de notre côté. Donc, ça pourrait être
«bénéficie de suffisamment d'espace», parce que, quand on dit «ait», bien ça
implique que ce n'est pas toujours, pas tout
le temps, hein, ça veut dire que...
Je comprends qu'on peut mettre un animal en contention à un moment donné, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : C'est parce
que c'est déjà
prévu, ça, à 2°, «soit gardé dans un lieu salubre, propre, convenable, suffisamment espacé et
éclairé». Quand vous dites : Ait suffisamment d'espace... Je voudrais
saluer l'ancien ministre de l'Agriculture, vice-président de l'Assemblée
nationale.
M.
Gendron :
Moi de même, M. le ministre. Je m'excuse de vous déranger.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On
l'a déjà.
M. Villeneuve : Oui. Mais
pourquoi on le réécrit?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Bien,
si on l'a déjà... L'espace est à 2°, le mouvement est à 3°, puis ça
ne veut pas dire qu'on espace les mouvements.
M.
Villeneuve : O.K. Je ne le voyais pas comme ça, je le voyais plus
comme étant «ait l'occasion de se mouvoir suffisamment».
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M. Villeneuve : O.K.
Le Président (M. Morin) : Mme
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Bien justement, dans la logique du ministre — je
veux juste comprendre, là — c'est
une nomenclature, là, un en arrière
de l'autre. Alors, on dit que l'animal ait accès à de l'eau, soit gardé dans un
lieu salubre suffisamment espacé, que l'animal «ait l'occasion de se
mouvoir suffisamment» — toujours
l'animal. Ce que l'on dit, c'est qu'«ait l'occasion
de se mouvoir suffisamment», en tant
que tel, pourrait être plus explicite
en disant que, dans le fond, c'est qu'il bénéficie... Puis je comprends le ministre quand il dit
«suffisamment espacé» précédemment, là. Mais il y a comme un lien
entre le «suffisamment espacé et éclairé» et «l'occasion de se mouvoir
suffisamment».
Une voix : ...
Mme Poirier : Bien, pour se
mouvoir suffisamment, il faut qu'il ait suffisamment d'espace.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui,
mais il peut être dans un espace où il ne peut pas se mouvoir suffisamment
mais que, deux ou trois fois par jour, dépendant de son espèce, de ses
impératifs biologiques, il ait la possibilité de se mouvoir suffisamment.
M. Villeneuve : Donc — excusez-moi — ça
implique qu'il y aura des moments... ou il pourrait y avoir des moments où il
ne pourrait pas se mouvoir selon ses besoins.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Mais
dans ces moments-là...
M.
Villeneuve : Parce que
sinon on dirait non pas «ait l'occasion de se mouvoir suffisamment», mais
«puisse se mouvoir suffisamment», et là ça...
Une voix : Ça serait tout le
temps au lieu d'à l'occasion.
M. Villeneuve : C'est ça. Exactement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Mais on
n'a pas voulu réinventer le droit, on s'est inspirés du premier de classe...
M. Villeneuve : On est là
pour ça, les législateurs.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...qui,
lui, le dit a contrario : L'animal n'a pas l'occasion de se mouvoir suffisamment.
Donc, c'est une terminologie qui fait partie des us et coutumes des premiers de
classe.
• (17 h 30) •
Mme
Poirier : La logique
dans laquelle mon collègue amène ça, c'est que, dans la réflexion que l'on a
eue, cette phrase, «ait l'occasion de se mouvoir suffisamment», pour
nous, ça venait aussi avec un ensemble, par exemple...
Une voix : ...
Mme
Poirier : Par exemple — je
vous lis notre réflexion, là — pour
nous, c'était : bénéficie suffisamment d'espace pour
s'alimenter, se reposer, uriner, déféquer confortablement ainsi que pour
exprimer des comportements naturels propres à son espèce et maintenir des distances sociales adéquates. Pour nous, il y avait
comme un ensemble là-dedans, là, qui est, pour nous, plus large que
juste «ait l'occasion de se mouvoir suffisamment».
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Moi,
j'hésite à créer du droit nouveau quand j'ai devant moi le texte d'une législation
qui est très bien classée sur le plan des organismes internationaux de défense
des animaux. Créer du droit nouveau dans ces domaines-là, on le fait, là, dans... même pas, on s'en
inspire dans la partie du droit civil. Dans la partie de la common law, j'ai tenté d'être prudent pour ne
pas sortir des sentiers battus, en prenant pour acquis que ces
législations-là sont en place depuis un certain nombre d'années et elles ont
été jugées performantes et applicables.
M.
Villeneuve : Oui. M. le Président, moi, en fait, ce qui me
questionne beaucoup, c'est : Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle on a écrit «ait», hein,
«a-i-t», là? Pour moi, ça induit la possibilité — peut-être que je me trompe, là — mais que l'animal soit en contention, c'est
comme si ça ouvrait la porte à cela. Moi, au premier abord, là, c'est comme
ça que je l'ai vu, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Si vous n'aviez pas 2°, vous pourriez
possiblement en arriver à cette conclusion-là, mais avec 2° ça vous empêche d'arriver à cette conclusion-là. Parce que,
quand on dit dans 2°, là : «Suffisamment espacé et éclairé»...
M. Villeneuve : Oui. Peut-être, parce qu'on vient de lire, justement, la
loi du Manitoba, et eux, ils le font toujours négativement, hein?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je l'ai mentionné tantôt.
M.
Villeneuve : Oui, je sais que vous l'avez mentionné tantôt.
Mais donc vous vous en inspirez, mais pourquoi l'avoir changé? C'est une
question d'être positif dans le texte ou c'est votre côté optimiste, positif?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est une question d'être positif. Je suis un
législateur positif.
M. Villeneuve :
O.K.
Mme Poirier :
C'est son côté sucré.
M. Villeneuve :
O.K. Il en a un. O.K. D'accord. Parce que, on voit, dans le texte du Manitoba,
c'est toujours négativement, négativement. Je comprends qu'on est allé de façon
positive...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Il faut comprendre qu'au Manitoba c'est
généralement traduit de l'anglais aussi et que la façon de légiférer est un petit peu différente, mais ils le
font également en français, parce qu'il y a eu une décision de la Cour
suprême qui leur a commandé de traduire leurs textes.
M.
Villeneuve : Le fait de le faire comme vous l'avez fait, comme
vous le présentez présentement, là, contrairement à ce qu'on lit dans la loi du Manitoba, pour les
tribunaux, est-ce que ça pourrait avoir une conséquence? Est-ce que ça
pourrait être interprété différemment au niveau d'un...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi, à partir du moment où j'ai une cause de
jurisprudence du Manitoba qui interprète ces éléments-là, je suis
certain qu'un juge du Québec va s'en inspirer parce que c'est de la common law.
M. Villeneuve :
Oui, je comprends, mais sauf que la formulation n'est pas la même. Il y a une
cause de jurisprudence, mais la...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : La formulation n'est pas la même. Le vocabulaire
utilisé, c'est de positif à négatif. C'est strictement ça.
M.
Villeneuve : Bien, c'est l'opposé, ça, là, on s'entend. C'est
pour ça que je vous dis que la cause de jurisprudence... on passe du
positif ici au négatif.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le juge va l'appliquer. Moi, je ne suis pas
inquiet, là, le juge va l'appliquer.
M.
Villeneuve : Bien, je comprends ce que vous me dites. Mais vous
l'avez évalué, j'imagine, les juristes l'ont évalué aussi. Je ne sais
pas si M. Gélinas a émis des commentaires là-dessus en disant que...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non seulement il a émis des commentaires, il a
choisi la voie positive.
M.
Villeneuve : Ah! O.K. Mais vous comprenez que le «a-i-t», le
«ait», donc, pour moi, m'amène à me poser la question : Pourquoi on l'a mis comme ça? Et ça implique que
l'animal pourrait être mis en contention malgré 2°. Je sais, vous allez
me dire «2°», mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Voilà. Mais on ne peut pas faire abstraction de 2°. Si on faisait abstraction
de 2°, je vous suivrais.
M.
Villeneuve : Oui,
c'est ça. Oui, parce que ma collègue me disait que, justement, on lit, à 2°, on dit : «...des installations n'est pas susceptible d'affecter son bien-être
ou sa sécurité.»
O.K. M. le Président, peut-être, à ce stade-ci, on
déposerait l'amendement en 4° pour ajouter «intempéries», hein?
Le Président (M. Morin) :
Oui.
M.
Villeneuve : Parce qu'on a ça pas très loin. On fera des
copies, si vous voulez. Donc, on va commencer par... Donnez-lui un...
Le Président (M. Morin) :
S'il vous plaît, M. le député Berthier.
M. Villeneuve : O.K., on n'en
fera pas de...
Le Président (M. Morin) :
Non.
Mme Poirier : On peut le
suspendre, M. le Président, le temps que...
Le Président (M. Morin) :
Oui, on suspend pour...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Le
temps qu'on trouve le piton.
M. Villeneuve : Qu'ils
trouvent le volume.
(Suspension de la séance à 17 h 36)
(Reprise à 17 h 39)
Le
Président (M. Morin) : Nous reprenons nos travaux. M. le
député de Berthier, si vous voulez nous relire votre amendement.
M. Villeneuve : Oui. Alors
donc : L'article 5 de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal,
introduit par l'article 7 du projet de
loi, est modifié par l'insertion, au paragraphe 4° du premier alinéa, à la
suite des mots «ou le froid excessifs»,
de «, ainsi que contre les intempéries». Alors, ce serait en concordance avec
les impératifs biologiques, qu'on n'a
pas encore statués totalement, mais on a quand même un bon bout de fait. Donc,
je pense que ce qu'on a de fait par rapport aux impératifs biologiques nous
permettrait, à ce stade-ci, d'ajouter le mot «impératifs», là, donc, à
l'article 5.
Le Président (M. Morin) : Ça
va? Oui, M. le ministre.
• (17 h 40) •
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ce
qu'on m'indique, M. le Président, c'est que, dans le paragraphe un, là,
«le bien-être ou la sécurité d'un animal est présumé compromis lorsqu'il
ne reçoit pas les soins propres à ses impératifs biologiques», c'est déjà là.
On le rajoute, il est là deux fois.
M. Villeneuve : Oui. M. le
Président...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi,
je n'ai pas d'objection.
M.
Villeneuve : Oui.
Bien, je comprends ce que le ministre me dit, mais je pense
que, dans les impératifs biologiques, on
parle de chaleur et de froid aussi. Ça fait que, nous, tout ce qu'on dit, c'est
que, pour être au diapason d'«impératifs biologiques», on est aussi bien d'ajouter... parce que
probablement que, s'il avait été là dès le départ, on le
retrouverait. Nous, on suit la logique, là, tout simplement. Ça va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça
va.
Le Président (M. Morin) :
Oui. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Morin) :
Adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interrogations sur l'article 5?
M.
Villeneuve : Oui. On
déposerait un autre amendement, on proposerait un autre amendement
aux législateurs, M. le Président. Donc : L'article 5 de la Loi sur le bien-être
et la sécurité de l'animal, introduit par l'article 7 du projet de loi, est modifié par la suppression du deuxième
alinéa. Et le deuxième alinéa se lit comme suit : «Pour l'application du
paragraphe 1° du premier alinéa, la neige et la glace ne sont pas de
l'eau.»
Et j'aimerais qu'on en distribue, M. le Président, des copies, puis on aura l'occasion d'expliquer, là, pourquoi on propose cet amendement-là.
Le Président (M.
Morin) : O.K. Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 41)
(Reprise à 17 h 43)
Le Président (M.
Morin) : M. le député de Berthier, des explications sur votre amendement?
M. Villeneuve :
Oui. Je vais avoir ça dans quelques secondes, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Oui. Je présumais que vous le connaissiez par coeur.
M.
Villeneuve : Bien, écoutez,
c'est suite à... M. le ministre n'est pas surpris, j'imagine, de notre proposition. Il y a des gens qui sont venus nous... Il est surpris. Bon. On a bien hâte
d'entendre sa surprise. Et donc il y
a des gens qui sont venus nous dire que des chevaux mangeaient de la
neige puis que, dans le fond, pour eux ça pouvait servir pour de l'eau,
hein? C'est ce qu'on a entendu. M. le ministre a l'air vraiment surpris.
Et on se dit aussi, M. le Président, qu'on pourra laisser au tribunal, hein, le soin... parce qu'on
le voit, là, en 1°, là, «ait accès à une quantité suffisante et de qualité
convenable d'eau et de nourriture».
Alors, quand on parle de qu'est-ce qui est bon pour un animal, là, je pense
que, là, on vient le définir très,
très clairement. Est-ce qu'on pourrait se retrouver dans une situation — puis je pose la question — où un cheval n'ayant pas d'eau à sa portée... hein, un inspecteur
passe, le cheval n'a pas d'eau liquide à sa portée, est-ce que cette
personne-là pourrait être mise à
l'amende ou est-ce qu'un inspecteur pourrait décider de mettre la personne à
l'amende parce qu'il constate que le
cheval n'a pas d'eau à sa portée, mais que, en contrepartie, c'est l'hiver, il
y a de la neige... Je voudrais entendre le... Je pense que le ministre a
des chevaux, là, ça fait qu'on va pouvoir...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Écoutez, M. le Président, vous connaissez ça...
Une voix :
...
M. Villeneuve :
Ce n'est pas tous les chevaux nécessairement, oui, c'est ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...je pense que tout le monde connaît ça un petit
peu, là, un cheval, il va manger de la neige, mais il ne mangera jamais
assez de neige pour pourvoir à ses besoins en eau, là, en H2O. Il
n'y a pas un vétérinaire qui va endosser
cette théorie-là. Et, si vous le gardez dehors l'hiver, la glace non plus, ça
ne fonctionne pas, là. Il n'en aura
jamais assez. D'ailleurs, il se vend des chauffe-eau. Ça fait qu'il ne s'en
vendrait pas, les gens n'en achèteraient pas s'ils n'en avaient pas besoin. C'est un besoin que l'humain a
constaté pour les animaux, puis moi, je n'ai pas rencontré un seul
vétérinaire qui m'a dit que de la glace puis de la neige, c'était assez.
Ça
fait qu'enlever ça du projet de loi, là, c'est de penser que la neige puis de
la glace, c'est assez. Moi, je ne pense pas ça, puis les vétérinaires ne
pensent pas ça.
M. Villeneuve :
Non. Je suis d'accord avec M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Puis les vendeurs de chauffe-eau ne pensent pas
ça.
M. Villeneuve :
Ah! ça, c'est sûr. Là, ils ont des intérêts, eux autres, ce n'est pas pareil,
là, ils sont en conflit d'intérêts par
rapport au projet de loi, là, mais... Non, mais ici, honnêtement, M. le
Président, de ce côté-ci, on considère qu'«ait accès à une quantité
suffisante et de qualité convenable d'eau et de nourriture», à notre avis,
c'est très clair. Est-ce qu'on a vraiment
besoin de venir préciser? Parce que, puis je le dis, c'est des gens qui sont
venus en auditions puis ils ont
dit : On ne voudrait pas se retrouver dans une situation où, parce qu'un
cheval n'a pas accès à de l'eau à un moment précis...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Ou un boeuf.
M.
Villeneuve : Un boeuf. Bien là, c'est certains chevaux,
l'exemple qui avait été donné. Le boeuf, je ne le sais pas, mais...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Non, non, le monsieur, là, de la fédération du
boeuf, là, il nous en a parlé aussi, oui.
M. Villeneuve :
Il nous avait dit ça aussi, hein?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Oui.
M.
Villeneuve : Bon, voilà, c'est ça. Alors, c'est un peu pour ça.
On voulait entendre le ministre là-dessus. Puis on se dit qu'avec, en 1°, «ait accès à une quantité suffisante — et je le répète, là — et de qualité convenable» on le précise,
là. Alors, je le soumets, hein, je ne ferai
pas une bataille de coqs avec ça, M. le Président, là. On est dans le monde
animal pas mal, là. Mais je voulais
tout simplement le soumettre, que les gens qui nous entendent puissent
finalement constater à quel point
nous avons à coeur leurs préoccupations. Mais je n'en ferai pas une bataille,
là. Si M. le ministre nous dit et considère que c'est nécessaire au
projet de loi — c'est
ce que je crois décoder — ...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Les
vétérinaires à qui j'ai parlé dans ma vie et tous ceux du ministère de l'Agriculture sont d'avis que cet article-là doit
être là. Ils y tiennent. Parce qu'il y a des gens qui, dans... je ne sais pas,
qui s'imaginent que peut-être la neige fait
le travail. Mais eux autres, ils ramassent l'animal dans un état de
déshydratation avancé.
M.
Villeneuve : Oui, mais on répond quoi aux gens qui sont venus
nous dire qu'ils préféraient que ce ne soit pas dans le projet de loi?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On leur
répond qu'on préfère que ce soit dans le projet de loi parce que ça
concerne le bien-être animal.
M. Villeneuve : Oui, mais,
plus encore, plus encore, là...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
non, il n'y a pas de «plus encore», c'est : à partir du moment où ils
aiment leurs animaux puis que tout le monde s'entend que la neige puis
la glace, ce n'est pas assez, ils vont être contents.
M. Villeneuve : Tantôt,
j'écoutais le ministre dire que... puis il a tout à fait raison que ce n'est
pas un animal, d'autant plus de... quand on
regarde la masse d'un cheval ou d'un boeuf, qu'effectivement il ne réussira pas
à s'hydrater à manger de la neige,
là. Je suis assez d'avis là-dessus. Mais est-ce à dire qu'un inspecteur qui
passerait et qui verrait un boeuf ou
un cheval sans eau mais ayant de la neige mais qui n'est pas... en tout cas,
sur lequel on ne peut pas dénoter des signes de déshydratation... que
l'inspecteur...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Très
facile à...
M. Villeneuve : ...oui, mais
que l'inspecteur, finalement, n'en ferait pas de cas, là? C'est juste à ce
niveau-là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Non,
non. Très facile à vérifier si c'est accidentel, si ça fait quelques heures,
etc., là. Vous faites ce que vous
appelez, là, un pincement de peau, et, si la peau ne revient pas, c'est parce
qu'il y a un problème puis, si elle
revient rapidement, c'est parce qu'il n'en a pas manqué. Les inspecteurs, ils
savent ça, puis les vétérinaires, ils savent ça, puis le ministre le
sait aussi.
M.
Villeneuve : Mais je veux juste m'assurer qu'un inspecteur
constatant que l'animal n'est pas en danger, n'est pas en péril parce qu'il n'a pas d'eau, mais il a
été mis dans un pacage en plein hiver pour une raison x pendant quelque temps, quelques minutes ou une heure... que
l'inspecteur n'arrivera pas avec sa masse et dire : Bien, écoutez, je vous
mets à l'amende parce que votre cheval n'a pas accès à un point d'eau de
qualité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Je
pense que ça fait partie des activités de formation...
M. Villeneuve : De formation.
On aura l'occasion d'en parler.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...que
les gens reçoivent et, s'ils savent comment vérifier, bien, à partir de ce
moment-là, ils savent comment faire. S'ils
ne savent pas comment faire, l'ignorance ou la méconnaissance peut amener
à des mauvaises pratiques.
• (17 h 50) •
M.
Villeneuve : On va y
arriver plus tard, mais, vu qu'on est sur cet... Dans les codes de pratique
éventuels, là, exemple, pour les
bisons, les cerfs, parce qu'ils font
de l'élevage, il y a des éleveurs de
bisons, de cerfs... est-ce que c'est compris dans les codes de pratique
des éleveurs?
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : C'est
dans la loi sur la faune ou dans la réglementation. Il me
semble qu'on l'a vu tantôt.
M.
Villeneuve : Oui.
C'est dans les codes de pratique. Ce n'est pas la même chose, là, la loi sur la
faune, là, on parle de codes de pratique.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Dans
les codes de pratique? Il faudrait les regarder un par un.
M. Villeneuve : Bien oui, il
faudrait les regarder, voir de quelle façon...
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) : On va voir ce qu'on retient comme lignes,
puis, si on les retient, on va les regarder, puis, si on ne les retient pas, on
ne les regardera pas.
M.
Villeneuve : Oui.
Selon nos informations, M. le
Président, ce serait dans les codes
de pratique au niveau des bovins, bisons et cerfs. Est-ce à dire que les
codes de pratique ne seraient pas... En tout cas, ils seraient en contravention
avec l'article qu'on...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Si c'est le cas, la loi prévaut.
M. Villeneuve :
Oui, c'est ça. Donc, les codes de pratique devraient s'ajuster.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Refléter la réalité.
M.
Villeneuve : O.K. Bien, écoutez, M. le Président, on a parlé
beaucoup des codes de pratique qui sont ni plus ni moins, j'allais
dire... c'est de l'expertise accumulée au fil des ans, c'est même empirique, je
vous dirais, là, c'est empirique, et on
retrouve cela dans les codes de pratique. On disait souvent durant les
auditions qu'on avait la chance d'avoir
des experts avec nous et que des codes de pratique ont été mis en place après
des années et des années d'étude de comportements de l'animal, etc., et
c'est déjà dans les codes de pratique.
Comment
est-ce qu'on va expliquer aux gens : Bien, finalement, là, votre code de
pratique, là, il devra se conformer à la loi, qui dit que la neige et la
glace ne sont pas de l'eau?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Moi, là, s'il y a un vétérinaire qui veut venir
témoigner ici, là, ou nous écrire que la neige et la glace sont
suffisantes, on va le lire attentivement, avec une copie à son ordre.
M. Villeneuve :
Bien, écoutez, on va le retirer, mais on verra peut-être, là, plus tard,
peut-être on aura cette discussion-là. Je ne dis pas que cette discussion-là,
en tout cas, pour ma part, est close, et on aura peut-être l'occasion d'y revenir. On va faire un appel à tous, parce
que, dans le fond, la beauté des codes de pratique, c'est que c'est vraiment
des années et des années d'étude ou
d'élevage des animaux qui ont permis justement d'arriver à des codes de
pratique qui aujourd'hui semblent
bien refléter les impératifs biologiques, mais on verra, on verra. On va
creuser un peu plus la question.
Pour
le moment, on va le retirer, M. le Président, mais, comme je vous dis, on y
reviendra peut-être plus tard. On va creuser la question un peu plus, de
notre côté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Dans les codes de pratique, il y a toute une
variété, là : il y en a qui sont à jour, il y en a qui sont
futuristes puis il y en a qui sont dépassés.
M. Villeneuve :
Bien, c'est ça qu'on va vérifier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Ça fait qu'à partir de ce moment-là on ne peut
pas parler des codes de pratique qui
sont... ils varient tous, et les exigences des consommateurs, là, on s'en rend
compte, et même des acheteurs... On avait mentionné en commission parlementaire
que... et je pense que c'était McDonald, mais il y en a d'autres aussi, là, qui
n'achèteront plus d'oeufs si les poules ne sont pas élevées en semi-liberté ou
si elles sont demeurées en cage. Cette semaine,
je lisais qu'ils n'achèteront pas de poulet aux antibiotiques. À un moment
donné, là, on est rendus là comme société.
Puis ce n'est pas tous les codes qui disent : Poulets sans antibiotiques,
là. Mais qu'on arrive là, on s'en reparlera, là. Mais, l'acheteur, s'il
ne l'achète plus ton produit, tu vas faire quoi?
Le Président (M.
Morin) : Donc, ça me prend... Est-ce que ça va?
M. Villeneuve :
Oui. Moi, je maintiens ma proposition, tout simplement, de retirer
l'amendement.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Consentement.
Le
Président (M. Morin) : Consentement. Donc, l'amendement est
retiré. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 5?
M. Villeneuve :
Pas pour ma part, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
Non. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Bien. Donc, est-ce que l'article 5 amendé est
adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Adopté tel qu'amendé.
Le
Président (M. Morin) : Oui. Merci. L'article 6.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président.
Article 6 :
«Nul ne peut, par son acte ou son omission, faire en sorte qu'un animal soit en
détresse.
«Pour l'application
de la présente loi, un animal est en détresse dans les cas suivants :
«1°
il est soumis à un traitement qui causera sa mort ou lui fera subir des lésions
graves, si ce traitement n'est pas immédiatement modifié;
«2° il est soumis à
un traitement qui lui cause des douleurs aiguës;
«3° il est exposé à
des conditions qui lui causent une anxiété ou une souffrance excessives.»
Le Président (M.
Morin) : Interventions? Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Oui. On vient introduire une expression, «un animal
en détresse», et là, après ça, on dit : Il est en détresse quand il est soumis à des traitements qui
peuvent causer sa mort, qui peuvent lui causer des douleurs aiguës, qui causent une anxiété, une
souffrance.
Est-ce que
le fait de nommer la détresse en tant
que telle n'aurait pas... il n'aurait
pas été préférable de nommer «le bien-être, la sécurité animale»?
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On n'a pas voulu réinventer la roue, là, je l'ai
spécifié, dans ces éléments-là. C'est
inspiré des trois premiers de classe — Manitoba,
Ontario, Colombie-Britannique — et
ils ont choisi cette avenue-là, qui
leur a permis d'atteindre des objectifs et de se classer un, deux, trois. S'il y avait
une raison majeure pour s'en éloigner, moi, j'aimerais ça l'entendre.
Mme
Poirier : Bien, dans
le mémoire d'Animal Legal Defense Fund, ce qu'on disait, c'est que la modification permettrait d'imposer le même fardeau aux tiers, aux propriétaires, aux personnes ayant la garde d'un
animal relativement aux abus ou
mauvais traitements et permettra de garder une cohérence entre les articles.
Dans le fond, c'est qu'en utilisant le
même nom que le projet de loi, là, on vient régler ça. Alors, dans presque
toutes les autres provinces, le même fardeau s'applique aux tiers, qu'aux propriétaires ou gardiens. Dans sa version
actuelle, l'article 6 ne vise que les tiers que dans la mesure où ils
infligent des lésions graves, des souffrances aiguës, des souffrances
excessives. C'est ça.
Alors,
dans le fond, le but, là, c'est d'utiliser le même terme que ce
qu'on utilise depuis le début, qui est «le bien-être et la sécurité d'un animal» en tant que tel, au lieu de venir introduire un mot, qui est «en détresse». Alors, moi,
c'est juste ça, là, que je veux m'assurer, là.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : «Détresse» est utilisé au Manitoba à 6.1 et dans
3.1 également.
(Consultation)
Mme
Poirier : C'est parce que,
dans le fond, M. le
Président, ce que j'en lis, d'accord,
quand je prends ce que l'Animal Legal
Defense Fund... c'est qu'utiliser qu'«un animal soit en détresse» au lieu de
«que le bien-être ou la sécurité d'un animal ne soit
compromis», en tant que tel, on est dans... cette façon autre de rédiger un
texte en tant que tel...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Mais, «santé compromise», là, vous avez raison de
le souligner, on l'a dans 5. On a les deux : on a la ceinture puis
les bretelles.
(Consultation)
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : 5, là, qu'on l'a adopté...
Mme
Poirier : Oui. Bien,
c'est justement. Alors, on dit en 5 : «Le propriétaire ou la
personne ayant la garde d'un animal doit s'assurer — et là
on utilise le terme — que
le bien-être [...] la sécurité de l'animal n'est pas compromis.»
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui.
• (18 heures) •
Mme
Poirier : Alors, «nul ne peut, par son acte ou son omission,
faire en sorte que le bien-être ou la sécurité d'un animal soit
compromis» au lieu de «qu'un animal soit en détresse».
Le Président (M.
Morin) : Madame...
Mme
Poirier : Alors, on
vient faire référence au même libellé que 5 parce qu'on l'utilise dans 5,
et le fait de la mettre en 6, bien ça nous fait une concordance avec 5
dans le sens de l'application.
Le
Président (M. Morin) :
Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, je sais très
bien que cette commission va bien et que vous aimeriez
continuer, mais je me dois d'ajourner ses travaux sine die.
(Fin de la séance à
18 h 1)