(Onze heures onze minutes)
Le
Président (M. Morin) :
Bon midi, tout le monde! Oui, bon avant-midi. On est en avant-midi.
Comme nous avons le quorum, je déclare la séance de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. S'il vous plaît, vérifiez vos téléphones cellulaires.
La commission est réunie afin de procéder aux
consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi
n° 54, Loi visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Dutil (Beauce-Sud) est remplacé par Mme Nichols (Vaudreuil).
Le Président (M. Morin) :
Merci. Bienvenue, Mme la députée de Vaudreuil.
Auditions (suite)
Nous recevons ce matin les représentants de SOS
Félins et, en deuxième, de Chats Canada.
Donc, j'inviterais maintenant madame... je crois
que c'est Mme Léger, à vous présenter et à nous présenter votre organisme. Et
vous avez 10 minutes pour nous parler de vos intentions sur le projet de loi
n° 54. Merci.
SOS Félins
Mme Léger
(Danielle) : Parfait, merci. M. le ministre, M. le Président, mesdames
et messieurs, je tiens à vous remercier,
premièrement, de l'opportunité que vous accordez à l'organisme SOS Félins de
venir faire ses commentaires dans le cadre du projet de loi n° 54.
Nous en sommes à notre première présence et nous en sommes très honorés.
Ce projet de
loi englobe plusieurs dispositions attendues dans le milieu du bien-être
animal. Nous tenons à saluer ce pas effectué afin d'améliorer la
condition de vie des animaux au Québec.
Je vais
présenter brièvement l'organisation. Donc, le 18 avril 2013, SOS Félins a
été fondé dans la ville de Prévost. L'organisme
a pour objectif d'effectuer la capture, stérilisation, retour, maintien des
chats communautaires, c'est-à-dire des
chats errants, donc les chats perdus, ou encore abandonnés, ou encore les chats
qu'on dit féraux, donc nés de génération en génération à l'extérieur, qui sont plus craintifs. Nous considérons
qu'il s'agit de la façon la plus éthique et responsable de contrôler les
populations grandissantes de chats communautaires.
Nous avons
mis un plan d'action efficace, basé sur les meilleures pratiques canadiennes et
américaines. Par nos actions, nous
mettons en place un système de contrôle et nous sensibilisons les gens à
l'importance de la stérilisation. En moins de trois ans, plus de 175
chats ont été aidés dans une ville de 13 000 habitants.
Les chats
communautaires existent dans toutes les villes et municipalités du Québec, ces
derniers provenant, au départ, de
l'irresponsabilité des gardiens de chats qui n'identifient pas leur animal et
qui ne les font pas stériliser. Le véritable changement passe par la responsabilisation des gens à l'égard de leurs
animaux. Les règlements municipaux obligeant les citoyens à acheter des médailles pour les chats ne font, dans le
fond, que permettre un recensement, un portrait de la population animale
sur place, mais ne règlent en rien le problème de reproduction.
Également,
pendant plusieurs années, la tendance marquée a été, pour les villes et
municipalités, de reléguer la tâche
du contrôle des animaux à des refuges ou encore à des entreprises privées. Le
temps démontre bien que cette méthode est
totalement inefficace et coûteuse pour les citoyens. Elle génère en plus des
questionnements sérieux de la population sur les méthodes utilisées pour mettre à mort les animaux dans les
entreprises privées. Maintenant que les animaux domestiques sont reconnus comme des êtres doués de sensibilité et ayant
des impératifs biologiques, cette situation criante doit être prise en
compte dans l'application réglementaire.
Donc,
l'organisme propose sept recommandations dans le cadre du mémoire, mais, pour
pouvoir rentrer dans le 10 minutes, M.
le Président, je vais m'attarder sur quatre recommandations qui sont en lien
direct avec la mission de l'organisme.
Donc, la première recommandation est celle en
lien avec la stérilisation des animaux. Par voie réglementaire, SOS Félins est d'avis que le gouvernement devrait
préciser que tout animal devrait être stérilisé avant son adoption. C'est
une action en amont essentielle à
l'amélioration de la situation au Québec et au bien-être des animaux de
compagnie. Que ce dernier provienne de refuges, fourrières,
animaleries, qu'il soit vendu sur Kijiji, sur LesPAC, aucun
animal ne devrait changer de gardien
sans être stérile. 33 États américains et plusieurs grandes villes ont emboîté
le pas en passant de telles lois.
Actuellement,
la gestion de la surpopulation animale au Québec se fait par la mise à mort de
milliers d'animaux annuellement. Or, le gouvernement se donne la
possibilité de légiférer en matière de stérilisation afin de diminuer la surpopulation animale que nous connaissons. Et
c'est la façon éthique et responsable d'y parvenir. SOS Félins est d'avis
qu'une action en ce sens est primordiale.
Il
faut toutefois que la stérilisation accessible soit offerte à la population. Le
document de la FSCAA, Les arguments en
faveur de la stérilisation accessible — je ne sais pas si vous l'avez en main, au pire je
pourrai vous le faire parvenir — qui est fait par un ensemble de
regroupements vétérinaires et de refuges au niveau du Canada, des spécialistes,
appuie cet élément, car la surpopulation des
animaux de compagnie est l'un des problèmes les plus pressants de notre époque
en matière de bien-être animal. Il faut être
conscient qu'un règlement exigeant la stérilisation est inapplicable sans
programme de stérilisation accessible.
Accessible veut dire par sa portée, par son lieu, par le coût. Donc, c'est
vraiment les trois éléments de définition de ce terme.
La
deuxième, mais qui est la troisième dans le mémoire, donc la troisième
recommandation, c'est de mettre en place
la tenue d'un registre informatisé au sein de chaque ville, municipalité,
fourrière, refuge, groupe de capture, stérilisation, retour, maintien et clinique vétérinaire afin de
regrouper vraiment l'ensemble des données du portrait animalier. On se base beaucoup sur des sondages, mais on n'a pas de
statistique réelle. Donc, il n'y a aucun registre centralisé afin d'assurer
la traçabilité et la transparence dans ce dossier.
Sans ces indicateurs
de gestion — là,
c'est mon côté conseillère municipale, peut-être, qui parle — comment
pouvons-nous dresser un portrait de la
situation animale au Québec? Nous parlons de hausse et de baisse des
euthanasies d'animaux annuellement,
mais sur quels chiffres nous basons-nous? Quel pourcentage de ces animaux était
en santé et adoptable? Combien ont
été capturés et retournés dans leur milieu? La situation s'améliore-t-elle?
SOS Félins suggère au
gouvernement la mise en place d'un tel registre. Afin de pouvoir agir
efficacement et veiller au bien-être, il faut connaître la situation sur
l'ensemble du territoire, avoir des statistiques s'appliquant à l'ensemble des
animaux domestiques.
Mentionnons que
l'enregistrement des éleveurs se fait par l'émission de permis, mais ce n'est
qu'un élément statistique parmi d'autres qui sont tout aussi importants et qui
concernent la masse des animaux domestiques.
Maintenant,
la quatrième recommandation dans le mémoire, qui est la mise en place d'un
système de CSRM dans les villes et
municipalités, suivant une méthode commune et uniforme afin d'obtenir des
résultats, générer des statistiques et
des indicateurs de gestion. Le système de CSRM n'est pas nouveau et, surtout,
il a fait ses preuves partout en Amérique. La CSRM obtient l'appui de l'ASPCA, American Society for the Prevention
of Cruelty to Animals, The Humane Society of the United States, l'American Humane Association, la Fédération
canadienne des sociétés d'assistance aux animaux ainsi que l'Association canadienne des médecins vétérinaires. Il s'agit
d'une façon efficace, donnant des résultats à court et long terme, pour aider les chats et contribuer
à leur bien-être grâce à la stérilisation par zones ciblées. La CSRM est
un programme par lequel les chats communautaires, errants ou féraux, sont
piégés de façon éthique, stérilisés par des vétérinaires
participant au programme et marqués, comme vous pouvez le voir sur les images,
à l'oreille gauche. Donc, c'est le symbole international du chat
communautaire stérilisé qui a un gardien qui s'occupe de lui.
Ils
continueront de vivre dans leur milieu de vie naturel et seront aidés par leur
gardien de colonie qui s'engage par
écrit à leur fournir eau, nourriture et abri à long terme. Ce modèle est
différent des modèles de capture-retrait habituels des chats qui créent un effet de vide. L'effet de vide
est causé par les contrôleurs animaliers qui arrivent, posent quelques cages, partent avec quelques chats, mais il en
reste encore quelques-uns, sur les lieux, qui ont encore de la nourriture et des abris suffisants pour un plus grand nombre de
chats. Donc, les chats viennent des colonies voisines, et on recommence.
Donc, année après année, on recapture, on tue des chats, et, au niveau des
taxes citoyennes, c'est loin d'être efficace.
Les
chatons encore assez jeunes pour être socialisés sont généralement placés en
refuge afin de les faire adopter. Il
en va de même pour les chats sociaux qui sont trouvés à même les colonies.
Enfin, les chats trouvés souffrants ou atteints de maladie incurable
sont euthanasiés par un vétérinaire.
• (11 h 20) •
Les
avantages sont nombreux : un contrôle éthique de la problématique en
stabilisant, voire même en diminuant dès
le départ le nombre de chats en retirant les chatons, les chats domestiques
abandonnés, et on permet la diminution graduelle
de cette dernière au fil des ans. Les chats plus vieux meurent et ne sont pas
remplacés par des chatons, surtout si
on le fait de façon ciblée et on stérilise les colonies environnantes. Donc, on
diminue la population dans le temps. La diminution des plaintes aussi qui sont liées aux problèmes hormonaux des
chats. Donc, une fois stérilisés, plus de bagarre, plus de vocalise des femelles à deux heures du
matin, plus de marquage urinaire qui sent, des mâles, partout. On règle la
problématique des plaintes. La diminution
des coûts, par le fait même, pour les municipalités — il coûte moins cher de faire stériliser deux chats que d'en faire tuer
toute la descendance au fil des ans; le bien-être animal parce qu'ils ont abri,
eau, nourriture à long terme; l'absence
d'effet de vide; et la responsabilisation des citoyens à l'égard des chats
communautaires dont ils s'occupent.
Et
la dernière recommandation, dans le fond, regroupe un peu les trois premières
et fait le pont dans la présentation que
je vous fais aujourd'hui. Un modèle réglementaire ainsi qu'un modèle de
services animaliers devraient être instaurés afin de veiller audit
bien-être des animaux.
Les
villes et municipalités ont le pouvoir de réglementer les nuisances, le
contrôle des animaux sur leur territoire et les animaux errants. Cependant, la réglementation est très variable
d'une municipalité à l'autre. De plus, elle contrôle la situation sans responsabiliser nécessairement
les gardiens envers leurs animaux. Plusieurs villes et municipalités ne font rien et laissent malheureusement les chats se
reproduire à outrance. D'autres vont mettre des interdictions de les nourrir
sans donner d'autre solution à leurs citoyens.
Nous
trouvons que ces façons de faire vont à l'encontre du projet de loi sur le
bien-être animal aujourd'hui proposé. Nous
sommes d'avis que le projet de loi n° 54 devrait apporter cette
uniformisation réglementaire au niveau municipal et offrir le plan
d'action nécessaire aux municipalités.
Les villes
doivent gérer un nombre très élevé d'abandons sur leur territoire. Comment
arriver à retracer les gardiens? Cet
animal est-il de la ville ou vient-il d'outre-frontière? Par exemple, le
marquage permanent par micropuçage — je sais qu'il y a d'autres groupes avant moi aussi qui en ont parlé — et un registre centralisé permettraient le
retour aux gardiens rapidement, et
diminueraient les coûts liés à l'hébergement en fourrière, et éviteraient la
mise à mort de milliers d'animaux.
Également, la stérilisation
permettrait de diminuer le risque d'errance — on le sait, un animal pas stérilisé va errer
pour se reproduire — et, de fait, la reproduction qui crée la
surpopulation que nous vivons. Des pistes de solution existent donc.
En
conclusion, SOS Félins soutient qu'un travail en amont s'avère essentiel afin
de freiner la surpopulation féline que
nous connaissons. Nous souhaitons voir la mise en place d'un programme d'action
concret afin de permettre aux villes d'être outillées adéquatement.
Enfin, M. le ministre parle de financement à
l'article 60. Cet élément serait bien accueilli par les villes et municipalités du Québec. Les villes ont besoin de
support, de formation, de moyens financiers nécessaires pour agir. Le projet de loi n° 54 s'avère être un tremplin
intéressant afin d'y parvenir. L'implication dans ce dossier des municipalités,
qui sont les gouvernements de proximité, est
plus que nécessaire afin d'améliorer concrètement le bien-être des animaux
au Québec.
Je
vous remercie, en mon nom et au nom de SOS Félins, d'avoir pris le temps de
lire ce mémoire. Je souhaite que certaines
recommandations puissent aider à bonifier le présent projet de loi ou encore à
favoriser sa mise en application.
Le Président (M.
Morin) : Merci, Mme Léger. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Merci beaucoup, Mme Léger. Mémoire intéressant.
Première interpellation, c'est un peu la division des juridictions et la
collaboration nécessaire entre les juridictions. On sait qu'au niveau du
gouvernement fédéral il y a un Code criminel qui prévoit la cruauté envers les
animaux avec un degré, là, de preuves où il
faut absolument démontrer la volonté de blesser, le mens rea, etc. Au niveau
provincial, où, avec le projet de loi n° 54, on change le statut de l'animal, ce n'est plus un
bien meuble, c'est un être sensible, etc., on fait des progrès dans ce sens-là.
Et, au niveau municipal, qui conserve sa
juridiction de proximité... Comment on peut agencer ces trois niveaux de
gouvernement pour que l'animal soit dans les meilleures conditions
possible?
Moi, je retiens, là,
des arguments qui ont été présentés, là. Plusieurs groupes nous parlent de
micropuçage. Ça doit être fait à quel
niveau? Je ne pense pas que ça doit être fédéral, mais je peux me tromper,
possiblement provincial, possiblement municipal. C'est quoi, votre
opinion?
Mme
Léger (Danielle) : Oui, exactement, d'où le lien d'action dont je vous
parle entre les gouvernements de proximité
et le gouvernement provincial. Je pense que, s'il n'y a pas un arrimage entre
la volonté des deux, donc le niveau loi et le niveau réglementation
appliquée par les villes, ça va être difficile d'arriver à des mesures
concrètes sur le terrain. C'est sûr que
l'incitatif de la communication, le plan de communication — et moi, je dirais quasiment la démarche
réglementaire — pour donner un modèle aux villes doit
quasiment venir du gouvernement provincial. Pour être conseillère municipale aussi, je peux dire que les projets de
loi liés au bien-être animal, c'est à la filière 13, souvent, qu'ils sont
mis, malheureusement. Et c'est un
dossier, par les villes, qui est loin d'être prioritaire. Et malgré tout on a
des chiens et des chats dans les rues
qui sont délaissés par les gens lors des déménagements, et c'est les villes qui
font face à cette problématique de bien-être animal, soyons-en
conscients, là.
Laisser
un chat qui a été domestiqué dans la rue en se disant qu'il va redevenir
sauvage puis qu'il va être capable de
survivre par lui-même, ce n'est pas connaître ce qu'est un chat. Un animal qui
est près de l'humain, qui est nourri par l'humain, ne peut pas se mettre à chasser puis devenir un bon chasseur
du jour au lendemain. C'est loin d'être possible. Donc, il va souffrir, il va devenir errant, il va
essayer de trouver une maison qui va le faire rentrer, mais, on s'en aperçoit,
il y a tellement de chats, même les refuges en refusent. On a une réelle
problématique de surpopulation.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je partage la problématique. On est à la
recherche de solutions.
Mme Léger
(Danielle) : D'une solution, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : On le fait, là. C'est rare dans une commission
parlementaire, mais, depuis le début, on le fait quasiment unanimement, là. Il
n'y a pas de prise de position de parti politique. Tout le monde vise...
Non, mais tout le monde vise le même objectif.
Mme Léger
(Danielle) : Oui, on échange, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Puis on recherche les moyens pratiques les plus
corrects pour les atteindre.
Là,
le micropuçage, moi, la question que je me pose : Est-ce qu'on doit y
aller au niveau d'une réglementation ou
une obligation provinciale? Est-ce qu'on doit déléguer ce pouvoir-là aux
municipalités? Puis je pense qu'elles l'ont déjà. Montréal vient
d'annoncer, je pense, ce matin qu'ils procédaient au micropuçage. Est-ce qu'on
doit forcer les municipalités? Parce que
j'ai retenu de vos propos également — et vous êtes conseillère municipale — que ce sont des gouvernements de proximité autonomes. Et j'ai déjà
été ministre des Affaires municipales, il faut les convaincre, il ne faut pas leur rentrer ça dans la gorge, comme on
dit. Ce n'est pas simple, là, mais je m'en vais où? Est-ce que je force
sur le municipal ou je force sur un code provincial de micropuçage?
Mme
Léger (Danielle) : Moi, j'ai l'impression qu'il faut que le modèle
vienne du provincial pour qu'il découle au niveau des municipalités. Il faut vraiment peut-être faire un modèle
et tenter et essayer de voir l'application auprès de quelques municipalités pour voir l'effet et
mettre en place par la suite peut-être une structure générale. Mais je pense
vraiment que le pouvoir réglementaire doit
venir du provincial pour que ça se fasse. Et le registre dont je parlais doit
être maintenu au niveau provincial aussi.
M.
Paradis (Brome-Missisquoi) :
L'identification amène la responsabilisation également, là. Je vous suis très
bien.
Le deuxième
élément : la stérilisation. Il y a au moins un autre groupe qui a comparu
et qui nous a fait part de l'expérience
à Laval, si ma mémoire est fidèle. Ils avaient fait venir une unité de la ville
de New York, qui en a plusieurs, et
ils avaient tenté l'expérience, et ça s'est bien déroulé. Mais, encore une
fois, c'était au niveau municipal et c'était avec la collaboration... parce qu'on a nos ordres de
gouvernement, mais, dans le bien-être animal, on a ANIMA-Québec, on a les SPA,
on a les SPCA. On a beaucoup d'engagements communautaires à harmoniser. Et ce
sont des institutions, là, qui ont fait un travail fantastique sur le terrain
jusqu'à date. Et ils veulent en faire davantage. Ils nous parlent même de
certification, là, chez les éleveurs.
Dans cette
avenue-là, la stérilisation, est-ce que ça devrait être obligé par le
provincial ou ça devrait relever du municipal, Mme la conseillère?
Le Président (M. Morin) : Mme
Léger.
Mme Léger
(Danielle) : Oui. Moi, je dis encore une fois : Si on voit que la
problématique liée au bien-être est une
problématique de surpopulation, que la loi d'aujourd'hui s'adresse au
bien-être, j'ai l'impression que ça doit, comme le micropuçage, être chapeauté aussi par le gouvernement provincial pour
que ça soit mis en place de façon uniforme — encore le fameux chapeau, là, dont je parlais tantôt — au niveau des municipalités. S'il n'y a pas
cette cohérence, cette cohésion, ça va être difficile d'arriver à des effets
réels sur le terrain et de pouvoir les mesurer. Donc, pour des effets de...
tout ce que j'ai dit, là, l'embranchement des trois, la mesure,
l'application et l'adéquation, il faut que ça vienne du provincial.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Vous
êtes un petit peu en avant de la parade dans votre municipalité, ça fait
deux ans que vous le faites. Si vous avez à
dresser un bilan, là, sans vous vanter, le bilan, il est-u bon, il est moyen ou
il n'est pas bon?
Mme Léger
(Danielle) : Au niveau de l'effort, c'est sûr, de la communication,
c'est tout nouveau, hein? Donc, c'est sûr qu'on a des gens qui rebutent.
Ce n'est pas quelque chose qui est communiqué... qui commence, oui, à être communiqué par d'autres villes mais qui n'est pas
encore tellement communiqué comme programme. Mais, je peux dire, on est juste 13 000 habitants. J'ai calculé
un potentiel entre 700 et 800 chats communautaires, on est rendus à au-delà de
175. Donc, on n'est pas loin du 20 % de
chats capturés et stérilisés; les chatons mis en adoption; les chats
domestiques abandonnés ont été mis en refuge et adoptés. Donc, je trouve
que c'est un très bon bilan pour trois ans de terrain.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
Merci.
Mme Léger (Danielle) : Ça fait
plaisir.
Le Président (M. Morin) : M.
le député de Dubuc.
M.
Simard : Merci, M. le Président. Je vous entendais tout à l'heure, Mme
Léger, vous parliez de stériliser avant d'avoir un propriétaire pour ce
qui est d'un chat. C'est ce que j'ai bien compris dans votre...
Mme Léger (Danielle) : Ils ont un
gardien. Donc, c'est des chats extérieurs.
• (11 h 30) •
M.
Simard : Oui, bon. Donc, à partir du moment... Pour éviter justement
qu'il y ait prolifération de chats abandonnés, de chats errants, etc., là, est-ce que vous croyez que, dans la loi
provinciale, il devrait y avoir l'obligation, pour justement colmater ces problèmes-là, que, lorsqu'il y a — on
va appeler ça comme ça — un
«pet shop» ou encore une animalerie — appelons-le
comme ça, là — qui
vend un chat, il devrait obligatoirement, à ce moment-là, être stérilisé
et avoir un micropuçage immédiatement?
Mme Léger (Danielle) : Oui, effectivement.
Plusieurs refuges le font déjà lorsqu'ils mettent des animaux en adoption,
donc vaccinés, vermifugés, stérilisés, micropucés. Je pense réellement
que c'est un standard pour l'amélioration
du bien-être, pour éviter certaines zoonoses, éviter certaines
maladies et préserver justement la qualité de vie de l'animal et des citoyens, dans
le fond, parce que,
disons-le, lorsqu'il y a surpopulation, ça peut créer des chicanes de voisins
qu'on peut vivre dans le cadre de nos
municipalités. Donc, en ayant moins d'animaux, en étant
micropucés, ils ne vont pas transiger par la fourrière, c'est moins de
frais aux municipalités, et on le ramène immédiatement à son gardien.
Donc, oui, effectivement, que ce soit par les refuges, les fourrières, les animaleries, même des
gens qui auraient des portées, on
devrait quasiment leur demander, avant de les donner, que les animaux soient
stérilisés. On réglerait en soi la problématique.
M. Simard : D'accord. Maintenant, si je comprends la logique de ce que vous dites,
ça veut dire que la SPCA, les
refuges, les propriétaires d'animaux eux-mêmes, si leur animal n'est pas
stérilisé, devraient avoir l'obligation de le faire. C'est ce que je comprends.
Mme Léger
(Danielle) : Exactement.
Exactement. Mais, comme le dit le rapport que je vais vous
envoyer aussi sur les arguments en
faveur de la stérilisation, c'est que, si on n'a pas de capacité de
stérilisation accessible, donc massive, pour aider les citoyens à faire stériliser
leurs animaux, on aura beau mettre un règlement de stérilisation, il y a une portion de
la population qui ne peut se permettre de le payer.
Si vous me
permettez, j'ai plusieurs statistiques que je vous avais sorties en cas de question,
mais je vais aller à celle-ci. Au niveau
de la stérilisation, on peut juste voir le nombre de chats. Là, on ne parle pas
de micropuçage. Mais, à Toronto,
Judith Aubin, qui est responsable de l'Ontario SPCA, en mars 2013, avait donné
cette statistique. Entre 2010 et 2012,
grâce à la capture, stérilisation, retour, maintien et à la stérilisation à
faible coût, donc la stérilisation accessible, le nombre de chats admis à la SPCA a diminué de 21,6 % dans la région et 28 % à Barrie même,
ville en croissance de population.
Donc, on
s'aperçoit vraiment que la stérilisation... Et imaginez un animal micropucé qui
revient, on évite encore des mises à mort inutiles. Donc, c'est sûr que
ça accroît encore ces statistiques favorables.
M.
Simard : Parce que, moi, M. le Président, j'ai une dame chez nous, qui
est la cousine de ma femme, en passant, qui a fait une demande sur Facebook pour justement avoir des
sommes d'argent. Elle ramasse des chats, et elle les stérilise, et elle les retourne à la nature, mais je ne suis
pas sûr qu'elle connaît votre organisation. Je vais la mettre en contact avec
vous autres.
Mme Léger
(Danielle) : Parfait, oui.
Pour qu'il y ait une structure similaire aussi, je pense
que c'est important d'avoir
une plateforme commune. SOS Félins a été, disons, importé à Lachute. Je suis
allée les former dans un cadre similaire, avec les bases de données
statistiques pour voir l'amélioration de la situation puis comprendre aussi,
sur le territoire, où les chats se reproduisent le plus, où doit-on
s'attaquer, quelles sont les zones clés. Dans les deux premières années, je m'aperçois que c'est surtout où il y a
densité de la population, où le
profil sociodémographique aussi est plus faible et où on a des logements
locatifs. Les chats restent là puis ils se reproduisent.
Donc, on est
déjà capables de voir les zones puis d'avoir des statistiques intéressantes, de
connaître aussi le nombre de foetus. En moyenne, les chattes, quand on
les avorte, on les fait stériliser, elles ont quatre foetus, rarement cinq, et il y en a un sur quatre qui va survivre à long
terme. Donc, on est capables de faire nos statistiques aussi. Puis, en deux
ans, vous me demandiez si ça valait
la peine, on a épargné 1 128 chatons, en deux ans sur le territoire de
Prévost, avec les chattes qu'on a stérilisées. Donc, c'est énorme. C'est
la qualité de vie, le bien-être animal dont on parle aujourd'hui.
M. Simard : Merci, Mme Léger. Merci,
M. le Président.
Mme Léger (Danielle) : Ça me fait
plaisir.
Le Président (M. Morin) :
Oui, M. le député de Dubuc. On va s'en aller vers les Îles-de-la-Madeleine.
M. Chevarie : Combien?
Le Président (M. Morin) :
5 min 48 s.
M.
Chevarie : Merci, Mme Léger,
pour votre présentation. Ce que je comprends dans votre analyse de la situation ou
de la problématique liée particulièrement aux chats, c'est un phénomène
urbain, plus, à plus grande densité de population.
J'aimerais vous entendre là-dessus, déjà, premièrement.
Mme Léger
(Danielle) : Oui. La
problématique est partout, je vous dirais. Il y a des gens qui ont des
animaux domestiques qu'ils ne peuvent
pas amener dans d'autres logements — bien
là, je rentre dans un autre point du mémoire — parce
qu'ils ne sont pas acceptés, vont aller dans des rangs où est-ce qu'il y a des
fermes, vont aller les abandonner dans des
fermes. Donc, on a une problématique autant du côté agriculture que du côté ville,
donc urbaine. Il y en a partout.
Moi, je vous
dirais, là, vraiment, c'est criant, c'est une urgence. Puis, dans les
fermes, c'est encore pire. Le monde se
disent : Bon, les chatons vont... On le sait, comment est-ce que les gens,
des fois, peuvent se débarrasser des chatons. C'est cruel, mais c'est la réalité qui est vécue partout au Québec,
là. Donc, c'est autant, je vous dirais, du côté agriculture que du côté
urbain.
M.
Chevarie : O.K. Mais, en termes de nombre de bêtes, de chats, fort probablement que, dans les
milieux plus denses, à haute densité
de population, j'imagine qu'on retrouve... vous le disiez
aussi, dans les milieux où il y a beaucoup
de logements à louer, on fait le constat
qu'il y a pas mal plus de chats errants ou abandonnés. Et, ce que je comprends
également, en termes de priorité d'action, vous suggérez deux
mesures : la micropuce mais, premièrement, la stérilisation. Ce serait votre recommandation
prioritaire pour s'attaquer au phénomène?
Mme Léger
(Danielle) : Oui, exactement.
Commençons par la stérilisation au niveau des résidents et de leurs chats domestiques. C'est sûr que c'est eux qu'ils
abandonnent dans la nature, dans un deuxième temps, qui deviennent les chats communautaires. Donc, si on oblige la
stérilisation déjà des chats domestiques, des chats des résidents, des chats
d'animalerie dont on parlait tantôt, de refuges, on vient d'arrêter la source
de couler, en quelque sorte.
Donc, un
programme comme SOS Félins, c'est un effort à mettre pendant peut-être
cinq, six, sept ans sur le terrain, tant
que la stérilisation n'est pas faite au
niveau des animaux de compagnie que
les gens ont chez eux. Par la suite, c'est juste de stabiliser, parce qu'on sait qu'il y a
des irréductibles, toujours, mais ce n'est que pour stabiliser. Et la
micropuce, c'est le retour immédiat au gardien, donc une diminution de
frais qui est essentielle.
M.
Chevarie : Lié à ce phénomène-là,
avec toute, je dirais, la question des médias, l'information qui a été donnée,
l'éducation qui se fait quand même aussi, est-ce que
vous constatez que le phénomène est en croissance ou est en diminution actuellement,
là, quand vous prenez, je dirais, une photographie, là, globale de la situation
au Québec?
Mme
Léger (Danielle) : Au niveau des
abandons? Selon ce que je vois, mais on n'a pas de donnée statistique formelle, comme je vous dis, mais, si je regarde
la SPA de Québec, qui est la seule, quasiment, à publier des chiffres sur
les animaux recueillis puis les mises à
mort, là — on
ne sait pas si c'est de l'euthanasie ou de la mise à mort — je
trouve qu'on ne s'améliore pas tellement
au niveau de notre situation présentement. Donc, vraiment, la stérilisation permettrait cette amélioration-là. Dans la ville de Prévost,
c'est sûr, autour du 1er juillet, là, on retrouve des chats et des habitations
locatives, et le phénomène perdure.
M. Chevarie :
O.K. Merci, Mme Léger.
Mme Léger
(Danielle) : Ça fait plaisir. Merci à vous.
M. Chevarie :
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Morin) : Très bien. On s'en va vers le député de Bonaventure.
M. Roy :
Merci, M. le Président. Bonjour, Mme Léger.
Mme Léger
(Danielle) : Bonjour.
M.
Roy : Écoutez,
c'est un mémoire qui est intéressant, qui est assez exhaustif, qui couvre un ensemble
de propositions qui sont, pour
quelques-unes, surprenantes. Ça me rappelle mes cours de philosophie où on
parlait du statut de l'animal dans
les sociétés humaines et comment on traite les animaux à
travers, bon, les civilisations. Actuellement, est-ce
que vous voyez une augmentation de l'abandon des chats dans les villes ou c'est
un phénomène qui est à
peu près égal depuis des décennies?
Mme
Léger (Danielle) : Il est
égal depuis des décennies par manque de solution justement en amont, par manque
de réglementation qui vient responsabiliser le gardien envers son
animal. Je pense que c'est vraiment cette phase-là. Dans
le mémoire, vous le retrouvez au niveau des trois facettes, la première est
liée à l'éducation. Plusieurs provinces, au niveau
du Canada et aux États-Unis, ont mis en place des programmes dès le primaire au
niveau du bien-être, au niveau de la responsabilité envers l'animal, qui
fait que les jeunes deviennent des citoyens responsables par la suite.
On
l'a vu au niveau du recyclage, prenons ça comme exemple. C'est parti dans les
écoles et ça s'est propagé aux parents.
Et aujourd'hui, le bac bleu, on l'a partout. Donc, cette mesure-là, de
bien-être animal, pourrait être mise en place dans les écoles avec un plan de communication s'adressant à la
population. Ça, c'est le premier point important pour que ça fonctionne.
Le deuxième est
justement la stérilisation, et le troisième, le micropuçage avec le registre
global qui vient amalgamer, et une
réglementation commune. C'est vraiment ce modèle-là, cette cohésion-là, qui
ferait que ça fonctionnerait au Québec.
M. Roy :
Est-ce qu'il existe des stratégies de communication ou d'information, de
formation dans les écoles actuellement?
Mme Léger
(Danielle) : Aucune.
M. Roy :
Donc, ce que vous nous dites, c'est que ça devrait être intégré dans un
parcours...
Mme Léger
(Danielle) : Dans le cursus scolaire, oui.
M.
Roy : ...dans le cursus scolaire des jeunes pour les
sensibiliser comme à faire de la cuisine ou toutes sortes de...
• (11 h 40) •
Mme
Léger (Danielle) : La SPCA de Colombie-Britannique a un programme qui
est jumelé au cursus scolaire. La
ville de Calgary aussi a mis en place, avec ses services animaliers, un
programme qui est lié au cursus scolaire. Et on s'aperçoit que le taux de médaille et de stérilisation est beaucoup plus grand dans ces villes-là qu'il n'est ici,
là. Donc, c'est important,
l'enfant, en arrivant à la maison, il va prendre les documents,
il va prendre l'information, et à qui il va en parler pendant le souper? À ses parents. Donc, le bouche à oreille est
bien important dans la mise en place de la solution.
M. Roy :
Effectivement, les jeunes ont une influence sur les parents.
Mme Léger (Danielle) : Oui.
M. Roy : Je vais dans les détails, mais, lorsque
vous parlez de micropuçage, quel type d'information on retrouve dans la puce?
Mme
Léger (Danielle) : Au niveau de la puce, c'est un code numérique, donc, qui est à l'intérieur de la puce, qui est jumelé à
une base de données. Dans la base de données, donc dans le formulaire que la
personne remplit, on peut avoir son
nom, numéro de téléphone et l'ensemble de ses informations. Je sais que, nous autres, quand on fait des
cliniques de micropuçage — aussi,
des fois, on a des chats communautaires
qui n'ont malheureusement plus d'oreille parce qu'elles sont gelées — on met l'organisme SOS Félins, notre
information en plus de celle du gardien. Si le chat est capturé par le refuge
ou quoi que ce soit dehors, c'est sûr qu'il va nous revenir puis revenir à la
personne par la suite.
Donc,
on peut avoir le propriétaire, son information, la description de l'animal qui
est au sein de la micropuce. Ce qui
est important, par contre, quand on parle de responsabilisation du gardien,
c'est, s'il déménage, qu'il soit conscient qu'il faut qu'il aille changer l'information à l'intérieur de la base de
données pour que l'animal puisse lui être retourné. Ça, c'est le point qu'il faut — stratégie de communication encore, là — sensibiliser les gens à cet effet-là. Mais
la micropuce ne s'altère pas, elle est là pour la vie de l'animal. Donc,
c'est le bénéfice.
M. Roy :
Puis ça peut aussi permettre des sanctions.
Mme Léger
(Danielle) : Exactement.
M. Roy :
On est dans un outil de traçabilité.
Mme Léger
(Danielle) : Un animal qui est abandonné dans le bois, on retrouve c'est
à qui. Exactement.
M. Roy :
On retrouve le propriétaire qui l'a abandonné.
Mme Léger
(Danielle) : Oui, oui.
M. Roy :
Et combien ça coûte, ça?
Mme
Léger (Danielle) : Ça dépend. Chez le vétérinaire, le prix régulier,
entre 75 $, 125 $, mais, lors des cliniques de micropuçage, on en a fait une, journée féline à
Prévost, on demandait 25 $. Donc, c'est variable. Puis les journées de
micropuçage permettent de sensibiliser. Il
faut se le dire, la communication est importante, puis c'est un plus d'agir par
ces journées-là.
M.
Roy : Vous parlez de méthode optimale d'euthanasie, de méthode
sans souffrance sous supervision vétérinaire, mais on n'a pas d'exemple,
là. Qu'est-ce qu'une euthanasie équipement correct et sans souffrance pour
l'animal?
Mme
Léger (Danielle) : Oui. L'Ordre des médecins vétérinaires, dans le
fond, le paragraphe qu'eux donnent sur leur
site, c'est vraiment la méthode létale qui vient arrêter la conscience de
l'animal et qui fait arrêter les fonctions vitales. Donc, c'est
l'injection.
M. Roy :
C'est l'injection.
Mme Léger
(Danielle) : C'est vraiment l'injection.
M.
Roy : O.K. Et c'est sûr que, le ministre en a parlé tout à
l'heure, là, il y a quand même une problématique de responsabilités entre les différents niveaux, les
paliers, là. On a le municipal, le provincial, fédéral, tout ça. Est-ce que vous croyez sincèrement que le monde municipal est
prêt aujourd'hui à prendre la responsabilité de gérer, à quelque part, la stérilisation, l'euthanasie ou, en tout cas,
les procédés ou les recommandations que vous nous amenez dans votre mémoire?
Mme
Léger (Danielle) : Si un modèle est mis en place par le palier
supérieur. Les municipalités, aujourd'hui, sont dépourvues de moyens.
Comme je disais, c'est un dossier qui a été longtemps mis sur la tablette. Les
citoyens, aujourd'hui, réclament et sont de
plus en plus conscients, par les médias, par tout ce qui se passe, que le
bien-être doit être là au niveau de
nos animaux de compagnie. Donc, c'est sûr que, si le gouvernement provincial,
par son amabilité, met en place une
structure commune, j'ai l'impression que les villes vont embarquer dans ce type
de programme, mais il faut de l'aide. Comme disait l'article 60, il va
falloir un support.
M. Roy :
Et l'aide implique de l'argent.
Mme
Léger (Danielle) : Et voilà! Il y a le budget, il y a la formation, il
y a le soutien, il y a différentes actions. Ça fait partie des moyens
d'action, bien entendu.
M. Roy :
C'est le nerf de la guerre.
Mme Léger (Danielle) : C'est le nerf
de la guerre.
M.
Roy : Votre recommandation E, bon, je vais la lire : «Le
propriétaire ou la personne ayant la garde d'un chat, d'un chien, d'un équidé ou d'un autre animal
déterminé par règlement doit fournir à l'animal la stimulation, la
socialisation et l'enrichissement
environnemental qui [convient] à ses impératifs biologiques — doit.» Donc vous voulez que la loi sanctionne ou, à tout le moins, oblige le
propriétaire — je suis
sociologue de formation, madame — donc, à socialiser l'animal.
J'aimerais vous entendre là-dessus.
Mme Léger (Danielle) : Oui. Bien, le
«doit» était là.
M. Roy : Ça m'a surpris un
peu.
Mme Léger
(Danielle) : Moi, ce que je rajoutais, c'était vraiment le «et». Au
niveau de l'équilibre d'un animal, l'élément socialisation avec l'humain est
bien important. Donc, on s'aperçoit que, pour qu'un animal n'ait pas de trouble
de comportement à long terme, cet élément-là est crucial, sauf pour un chat féral.
Là, on s'aperçoit, avec ses congénères, que c'est suffisant pour lui.
Puis ça prendrait trop temps à le socialiser et l'amener vers l'humain. Mais
l'élément socialisation pour un chaton, un
chiot en bas âge, est essentiel pour qu'il côtoie et que son comportement soit
bien. Au niveau
aussi de la stimulation, le jeu, la chasse chez un chat. Un chat qui est à l'intérieur d'une maison, si on ne lui donne pas les éléments nécessaires de stimulation, va griffer nos divans, va
grimper dans les rideaux, et là devient problématique pour son gardien
qui risque de le prendre et de le mettre dehors. Donc, tous ces éléments-là,
c'est pour ça le «et», oui, «doit».
M. Roy : C'est tout. Je n'ai
pas d'autre question. Merci.
Le Président (M. Morin) : Merci,
M. le député de Bonaventure. Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours : Merci beaucoup, M. le
Président. Bonjour, madame.
Mme Léger (Danielle) : Bonjour.
Mme
D'Amours : Le cursus
scolaire dont vous parliez, j'y adhère. J'y crois parce qu'on a juste à regarder quand mes
enfants, là... puis je suis rendue mamie, là, mais mes propres filles, quand
elles étaient toutes jeunes au primaire, on commençait à parler d'environnement, et c'est eux qui arrivaient à la maison, qui
nous dictaient les choses qu'on ne faisait pas par absence de connaissances,
là, des règles ou par habitude, les mauvaises habitudes qu'on avait. Donc, je
crois vraiment au cursus scolaire.
J'aimerais
revenir au palier municipal. Vous êtes conseillère municipale.
Moi, j'aimerais ça savoir comment ça vous a pris de temps à convaincre
votre caucus de ce système-là.
Mme Léger
(Danielle) : Au niveau
SOS Félins? Ça n'a pas été long. Je vais expliquer un petit peu ma démarche. En janvier 2013
et mars 2013, j'ai rencontré les deux MRC avoisinantes, donc Pays-d'en-Haut et
Rivière-du-Nord, pour leur proposer le modèle global de services animaliers parce que
ni la fourrière ne répondait aux besoins... Oui, ils font le contrôle animalier, mais le bien-être est délaissé. Le refuge nous donne un
bon bien-être animal mais, au niveau du contrôle, c'est moins. Ce n'est pas leur mission, on
s'entend là-dessus. Donc, il fallait mettre en place quelque chose qui
répondait aux besoins de stérilisation, micropuçage, base de données et
un endroit impec niveau P-42.
Mme
D'Amours : Est-ce que le choix de votre caucus municipal a été par
souci de l'animal ou s'il a été par souci de gain, que ça coûterait
moins cher à la municipalité?
Mme Léger (Danielle) : Les deux.
Mme D'Amours : Les deux. Vous êtes
conseillère municipale depuis combien de temps?
Mme Léger (Danielle) : Novembre
2013. Donc, les dernières élections. Premier mandat.
Mme
D'Amours : O.K. c'est votre premier mandat. Est-ce que vous êtes en
mesure de me dire... Parce que moi aussi,
j'étais conseillère municipale avant de faire de la politique provinciale. Un
règlement municipal, si un nouveau conseil est élu... peut changer complètement le règlement que vous avez fait.
Alors, quand c'est au niveau de la municipalité... Moi, je dis tout le temps : Où est-ce qu'il y
a de l'homme, il y a de l'hommerie. À un moment donné, si le nouveau conseil
municipal n'y voit pas un intérêt, il peut enlever le règlement, et votre
travail que vous avez effectué tombe à l'eau.
Mme Léger (Danielle) : Oui,
exactement.
Mme D'Amours : Aussi facilement que
ça.
Mme Léger
(Danielle) : Oui, j'en suis consciente, d'où le chapeau provincial que
je juge si essentiel dans la mise en place de la solution.
Mme
D'Amours : Et moi aussi, je suis d'avis avec vous, si vous saviez!
Je
vous ai parlé de gain. J'aimerais ça que... Dans votre ville, est-ce que vous
avez chiffré le gain que vous avez fait?
Parce que, là, vous avez parlé de 1 128 chatons en moins mais est-ce qu'au
niveau monétaire vous avez été capable de quantifier ça?
Mme
Léger (Danielle) : Au niveau du contrôleur animalier, ce que j'ai
quantifié, c'est que c'est autour de 160 $, dans le fond, par animal : le temps de venir, d'importer les cages,
l'employé, le temps qu'ils le gardent à la fourrière avant de l'éliminer, pensons au coût environnemental
aussi d'éliminer la carcasse, tout ça. Ça tourne autour de 160 $. Faire
stériliser un chat communautaire, un
mâle, c'est autour de 60 $, une femelle, autour de 90 $, et c'est des
bénévoles. Il n'y a personne qui est rémunéré dans l'organisme. Donc,
c'est sûr que c'est une économie aussi de coûts énorme.
Mme
D'Amours : O.K. Est-ce que votre ville s'est dotée, à partir du
travail que vous avez effectué, à partir de la structure que vous avez
montée, d'un code de santé et bien-être animal sur son territoire?
Mme Léger
(Danielle) : Pas du tout.
Mme
D'Amours : Est-ce que c'est une volonté?
Mme
Léger (Danielle) : Je pense qu'au bout de deux ans de démarche on est
prêts à aller vers ça. Mais déjà le premier
pas a été par SOS Félins, le deuxième pas, les conscientiser à la P-42. Donc,
c'est sûr que le conseil n'était pas conscient
nécessairement non plus du bien-être animal. Et là ça va être un autre pas,
mais, comme je vous disais, ce n'est pas tout le monde qui est conscient
de cette problématique-là existante au niveau des municipalités. Filière 13.
• (11 h 50) •
Mme
D'Amours : Filière 13, c'est ça. Donc, ce n'est pas l'intérêt premier,
la santé, bien-être animal, et la réglementation au niveau des animaux, ce
n'est pas nécessairement mur à mur dans toutes les villes.
Mme
Léger (Danielle) : Non.
Certaines vont le faire, d'autres ne le feront pas. Certaines vont réglementer au niveau des chats, d'autres ne le feront
pas. C'est vraiment variable, là, d'une ville à l'autre, là.
Mme
D'Amours : Parfait. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Morin) :
Oui. Madame, moi, j'aurais peut-être une interrogation. Est-ce que vous croyez que
c'est au niveau de toutes les municipalités? Dans mon comté, j'ai des municipalités de 180 personnes, 200, 300. Ce n'est pas tout à fait leur priorité, j'en conviens. Même à ces petites municipalités qui ont des petits budgets, est-ce
qu'elles aussi doivent le faire avec une réglementation provinciale? On
oblige toutes les municipalités à avoir ce service?
Mme
Léger (Danielle) : Au niveau de la stérilisation, je vous dirais oui.
Au niveau de la structure SOS Félins, c'est
sûr que, quand on a une certaine densité de population, ça vaut la peine de faire
des formations comme je fais au niveau
de mes citoyens, les conscientiser, les responsabiliser, les aider à utiliser
les cages, etc. Mais, dans une petite ville, un citoyen qui est pris avec cette problématique-là devrait avoir accès
quand même à des cages, à un service de stérilisation pour contrer la surpopulation qui risque d'arriver
avec la reproduction des chats qu'il y a. Donc, oui, toute ville devrait
mettre en place.
Le
Président (M. Morin) : O.K. Il y aura peut-être lieu au niveau
de la MRC, comme suggère le ministre. Donc, on retient ce que vous nous dites, chère madame, et on vous remercie
beaucoup. Encore une fois, fort intéressant. Bon retour à la maison.
Je suspends quelques
instants pour recevoir Chats Canada Cats.
(Suspension de la séance à
11 h 52)
(Reprise à 11 h 54)
Le
Président (M. Morin) : Nous reprenons nos travaux et nous
recevons, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, Chats Canada Cats.
Mesdames,
bienvenue chez vous, bonjour! Je vous laisse la parole, et vous savez que vous
avez 10 minutes pour nous parler de votre mémoire. Et on est tout
ouïe. À vous.
Chats Canada Cats (CCC)
Mme Gamache
(Caroline) : Alors, nous allons nous présenter. Mon nom est Caroline
Gamache. Je suis la directrice des affaires législatives du Chats Canada Cats. Je
vous présente Josée Charlebois, la présidente de l'organisation, et
Michèle Anne Desaulniers, vice-présidente.
Donc, notre
organisation a été fondée en réponse aux besoins des éleveurs de chats d'avoir
une organisation unique d'enregistrement
répondant aux critères législatifs fédéraux et provinciaux les plus rigoureux.
Le Chats Canada Cats est la première organisation féline canadienne à
rechercher l'incorporation des chats sous la Loi de la généalogie des animaux.
Organisation à but non lucratif, elle offre aux éleveurs et amateurs de chats
canadiens des services directs, formation, enregistrement,
pedigrees, etc., et des services indirects par le biais de ses clubs
affiliés : expositions félines, réseautage, ainsi de suite.
Le CCC, croyant qu'il faut former des éleveurs
compétents à cette tâche, est la première organisation en Amérique du Nord à avoir créé une école de
formation des éleveurs et mis sur pied diverses formations reconnues par les
intervenants du milieu animalier permettant aux éleveurs de recevoir des
formations ciblées sur l'élevage félin.
Notre
implication. Au niveau fédéral, bien,
nous sommes la seule organisation féline à rechercher l'incorporation des chats sous la Loi de la généalogie et à être
reconnue comme telle par le gouvernement
fédéral. Au niveau québécois, bien, le CCC a été
présent à la table de concertation du bien-être animal jusqu'à son abolition
l'année passée, et nous représentons les éleveurs et propriétaires de chats à
la Stratégie québécoise sur la santé et bien-être des animaux.
Notre préoccupation actuelle quant aux travaux des cinq dernières années au niveau
provincial est la cohérence des politiques
publiques. Il existe présentement une multitude d'incohérences, aux niveaux
horizontal et vertical, dans lesquelles
les éleveurs sont pris en étau. Des changements ont été faits et continuent de
se faire. Malheureusement, cette préoccupation n'est pas prise en
compte.
Le CCC est
aussi membre du conseil
d'administration d'ANIMA-Québec. Cette représentation a été très importante
lors de la création et de la mise en place
du programme de certification pour le milieu de l'élevage félin. À ce titre,
nous nous permettons de mentionner que le programme de certification des éleveurs
répond en tous points aux exigences de la
loi P-42 mais va aussi bien au-delà. Conséquemment, nous recommandons que le
permis MAPAQ pour les lieux de garde soit lié à la certification
ANIMA-Québec, ce qui permettra, à notre avis, des économies importantes pour
les contribuables.
Au niveau
municipal, le CCC déploie une représentante des affaires législatives pour
représenter les éleveurs de chats et présenter la cause féline en
général auprès des municipalités, notamment pour la recherche de solutions à la
surpopulation féline et à la mise en place de permis de chatterie, une
véritable guerre de tranchées.
La cohérence
des politiques publiques. Ça fait cinq ans que je me
promène dans les différentes instances. Je dois vous dire que je salue le sens de l'initiative du MAPAQ quant au
bien-être animal. Cependant, je me désole du manque de leadership. Un petit historique. La commission
Kelley s'est rassemblée et a rassemblé tous les intervenants qui avaient
un mandat d'inspection pour mettre un terme
aux usines à chiots. Surprise! Les refuges ont expliqué que la plus grosse
problématique n'était pas tant les chiens mais la surpopulation féline. A
abouti de cette commission-là une première réforme de la P-42 qui était faite
pour les chiens et chats.
La deuxième
réforme, on a mis en place un permis. Le chiffre de 15 animaux est absolument
arbitraire et ne repose sur aucune
donnée scientifique, puis les municipalités n'avaient pas été invitées à la table. Deux
fois, le MAMROT est venu aux
réunions, puis les fonctionnaires ne comprenaient pas ce qu'ils faisaient là. Jamais
l'UMQ n'était là ni la FQM. Aujourd'hui, bien, dans certaines municipalités,
on s'en va carrément en cour à cause de l'article 55.9.16, puis c'est moi qui leur annonce qu'on s'en va en cour. Pire, plusieurs
municipalités au Québec ont des règlements municipaux qui contreviennent carrément à
la P-42. Il y a tellement d'incohérences, on est en train de laisser les
tribunaux trancher.
Aujourd'hui, le projet de loi P-54... Plusieurs lois devraient être réfléchies, intégrées dans
une vision cohérente et à long terme de ce que nous voulons dans l'élevage et dans la garde des animaux de
compagnie au Québec. Il est temps de prendre une pause et peut-être de faire un livre blanc : Régie du logement,
Revenu Québec, ministère
de l'Éducation, et autres, surtout la
grande oubliée, la Loi de la protection du consommateur. Certaines sections
s'appliquent difficilement dans un
contexte de vente du vivant et causent des maux de tête non seulement aux vendeurs, mais aussi aux juges de la Cour des petites
créances qui sont chargés d'appliquer une loi absolument mal adaptée.
Considérant
la deuxième phrase de la modification proposée au Code civil, «Outre les dispositions [de la] lois particulières
qui [...] protègent, les dispositions du présent code [civil] relatives aux biens
[...] sont néanmoins applicables», il y a donc lieu de constater que,
malgré le projet de loi n° 54, le chat sera encore considéré comme un bien
meuble. Et, si plusieurs
articles sont pertinents et doivent être maintenus, il y a
lieu de faire des précisions quant au vivant. De la même façon qu'il
y a une section pour la vente de
voitures, il y a peut-être moyen de faire une section pour la vente du
vivant.
• (12 heures) •
Il y a deux points majeurs à modifier dans la
Loi de la protection du consommateur actuelle afin de refléter la nouvelle notion d'être doué de sensibilité. Premièrement, le droit de propriété. À
l'heure actuelle, un acheteur qui a
payé son dû et rempli ses obligations
contractuelles face au vendeur est propriétaire de plein droit du bien. Maintenant,
si ce propriétaire choisit, pour quelque raison, d'abandonner l'animal dans
un refuge ou dans la rue, le vendeur, l'ancien propriétaire, n'a aucun droit de propriété sur l'animal, aucun recours
légal pour le réclamer. Le refuge, n'étant pas obligé de communiquer avec le propriétaire précédent — information
qu'il a grâce à la micropuce — doit
disposer de l'animal qui aurait pu
être retourné chez l'éleveur, un spécialiste de sa race, qui, habituellement, est la meilleure personne pour le
réhabiliter et lui trouver une nouvelle famille dans son réseau. Certains
refuges décident de garder l'animal parce
qu'ils peuvent en tirer un meilleur prix vu que c'est un animal de race. Et, malheureusement, souvent mal réhabilité, bien, il va encore être abandonné puis,
souvent, il va être euthanasié.
Dans le cas
du vivant, je pense qu'il faut faire une exception. Là, si on décide
que c'est un être vivant doué de sensibilité,
peut-être que, là, ça ne s'applique plus. Ça permettrait de
désengorger les refuges. Ce n'est pas ce qu'on cherche?
Maintenant, les garanties. M. Paradis,
n'êtes-vous pas avocat? C'est quoi, la garantie légale sur du vivant? Comment elle est déterminée? Qu'est-ce qui rentre dans une garantie? Les
problématiques congénitales, certainement, mais génétiques? Jusqu'à quel point quand il n'existe pas encore de
tests viral, parasitaire, bactérien? Quel est le fardeau de la preuve
pour prouver qu'un animal avait ce problème au départ puis qu'il ne l'a pas
acquis chez l'acheteur? Qu'est-ce
qui est admissible en preuve, alors que de faire comparaître un vétérinaire à
la Cour des petites créances est absolument
prohibitif? Qu'est-ce qui est considéré comme un vice caché, alors que
l'avancement de la science, qui fait des découvertes à toutes les
semaines, n'avait pas identifié la problématique au moment de la vente puis l'a
peut-être considérée deux ans plus tard?
Jusqu'où s'étend le droit du vendeur de faire réparer le bien lui-même, alors
qu'on parle d'un animal qui souffre et que le retour au vendeur prolonge
les délais de tout début de traitement?
Voici
le genre de casse-tête qui se retrouve régulièrement devant les juges des cours
de la petite créance, qui font de
leur mieux, mais la législation est tellement mal adaptée. Le consommateur, il
est mal protégé. Le vendeur ne sait plus comment faire des contrats cohérents qui seront justes, équitables et
respectueux de toutes les parties. Et les magistrats, bien, ils se trouvent mal outillés pour trancher
des litiges qui n'auraient même pas lieu d'exister si la loi était bien
adaptée.
Maintenant,
je vais arrêter de vous parler de cohérence, puis on va rentrer dans la RP-54.
Je vais vous parler de l'immunité.
Suite à une vague de vols de chats qui a eu lieu à Montréal en 2013, nous avons
eu de la difficulté à avoir de la
coopération de plusieurs vétérinaires de l'île de Montréal puis de la banlieue
parce qu'ils avaient peur de rapporter les cas présumés de vols, ne
voulant pas briser leur lien de confidentialité avec leurs clients.
Le
vol et recel d'animaux de race est une problématique importante au Québec.
Malheureusement, il n'est pas libre,
même, de porter plainte aux autorités parce que, dans presque tous les cas, il
n'existe peu ou pas de coopération des
vétérinaires. Donc, présentement, le projet de loi va donner l'immunité aux
vétérinaires mais seulement dans des cas où on rapporte les abus au MAPAQ. Il
faudrait peut-être élargir ça dans le cas où on rapporte des vols à la police.
Donc, ça, c'est ce qu'on aimerait aussi qu'il existe.
Et,
bien, il y a aussi la problématique de tous les cas de harcèlement qui
existent. Le projet de loi augmente l'immunité aux inspecteurs et accorde aux médecins vétérinaires une immunité plus
grande. Cependant, il laisse de côté une réalité importante vécue par
les éleveurs du Québec mais aussi les simples citoyens. Plusieurs personnes mal
intentionnées communiquent avec le MAPAQ
pour porter plainte à répétition contre des éleveurs. Les inspecteurs se
déplacent à multiples reprises et ne
trouvent rien. La personne visée n'a peut-être même pas d'animaux. Aucune
sanction n'existe contre ce type de harcèlement financé par nos taxes et
nos impôts. Et le MAPAQ accepte des plaintes anonymes, ça fait qu'il n'est peut-être même pas capable de retrouver le
plaignant. Il est important de noter que plusieurs ministères ont interdit les
plaintes anonymes de façon à limiter ce type de problématique, en passant,
entre autres, la protection de la jeunesse.
Les
municipalités ont légiféré de façon à limiter l'usage abusif de leurs services.
Si votre système d'alarme se déclenche
plus de deux fois pour faire venir la police, vous avez une amende. Mais, au
MAPAQ, vous pouvez appeler à plusieurs reprises contre votre voisin
parce que vous avez une chicane de clôture, puis le MAPAQ va se déplacer, puis il va y aller, puis même si le voisin n'a pas
de chat. Ça ne marche comme pas. C'est un système de harcèlement par
procuration qu'il faudrait certainement limiter.
En conclusion, comme
pour les producteurs agricoles, le secret est dans la qualité et non la
quantité. Les éleveurs doivent produire
mieux et de meilleure qualité et non plus. D'ailleurs, plus on isole les
éleveurs de chats, plus il est difficile de prévenir les dérives.
Le problème majeur
dans le monde du chat présentement en Amérique du Nord, c'est que n'importe qui
peut produire n'importe quoi,
particulièrement les propriétaires négligents. Il n'existe aucune formation
obligatoire, donc aucun contrôle de
qualité ni de connaissances suffisantes pour établir des programmes d'élevage,
de production sur plusieurs années, aucune transmission du savoir.
Les
refuges explosent de chats qui n'auraient jamais dû voir le jour. Le marché est
donc saturé de chats de mauvaise qualité, de races pures ou non, tirant
les prix vers le bas. Les animaux de compagnie du Québec sont des produits de consommation à faible degré d'implication à
l'achat. Aujourd'hui, on peut se procurer un chat dans une animalerie pour
moins cher qu'une caisse de 24. Voici le
véritable problème. Alors qu'il n'y a aucune mesure prévue pour bâtir un
véritable marché viable des petits
animaux de compagnie au Québec, toute mesure mal adaptée est reçue avec
méfiance et découragement par les
éleveurs de chats. Plusieurs éleveurs perçoivent ces lois et ces règlements
comme une façon de punir les bons
éleveurs de chats pour calmer la grogne populaire plutôt que d'attaquer les
problèmes de front et établir un véritable
plan de contingence de la surpopulation féline en parlant de stérilisation à la
source et de gestion des colonies de
chats communautaires. Nous proposons de travailler ensemble pour créer des
véritables politiques publiques cohérentes et inciter ainsi
l'adhésion de tous les éleveurs. Il est peut-être temps de faire un livre
blanc. Merci.
Le Président (M.
Morin) : Merci, Mme Gamache, pour vos propos. M. le ministre.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Peut-être profiter de l'occasion pour avoir quelques
conseils légaux gratuits en même temps. Je
tiens à remercier Chats Canada Cats pour le mémoire. Il y a
des gens qui se sont présentés puis
qui nous disent : Tout va bien, puis il y en a d'autres qui nous disent : Il n'y a rien qui marche. Et
moi, j'ai tendance à écouter les
deux, mais, quand j'ai mon bulletin officiel du Animal Legal Defense, je me retrouve
comme dernier de classe. Ça fait
qu'il doit y avoir un paquet d'affaires qui ne marchent pas si je suis, à
l'intérieur des juridictions canadiennes, le cancre de la classe. Le
projet de loi n° 54 vise à corriger ça.
Premier
élément — puis on
n'a pas réinventé la roue, là — on s'est attaqués au statut de l'animal. On
considérait que le statut de l'animal
comme bien meuble, là, c'était révolu, c'était passé date. Il y en a même qui
nous ont dit que c'est passé date d'à
peu près 150 ans, que ça aurait dû être là en 1867, quand la Constitution a été
écrite. Ça fait que ce qu'on a
recherché, on s'est inspirés des meilleures pratiques — parce que, là, on est dans le droit
civil — législatives
européennes puis on les a... comment
je pourrais dire ça? On a fait un choix de terminologie où on se situe dans les
pays d'avant-garde européens.
Après ça, on
est tombés dans le droit statutaire parce qu'on a de la common law aussi. Ce
qui fait de nous une société
distincte, là, c'est le droit civil puis la common law. Puis là non plus on n'a
pas réinventé la roue. On a regardé c'était qui, nos premiers de classe. Nos premiers
de classe, suivant l'Animal Legal Defense Fund, c'est Manitoba, Ontario,
Colombie-Britannique. Dans le cas de la
Colombie-Britannique, on a été obligés de faire de la traduction. Dans le cas du
Manitoba, ils avaient déjà été condamnés par
la Cour suprême à traduire leur loi, ça fait qu'on l'avait en français. Puis
l'Ontario le fait librement. Ça fait qu'on s'est inspirés.
À quelle
place on s'est trompés dans ce que le n° 54 contient pour devenir non
plus, là, le cancre de la classe, mais dans la bonne moyenne au moins,
là, de ce qui se passe ailleurs au pays?
Mme
Gamache (Caroline) : La plus grande problématique présentement au
Québec, là, ce n'est pas que les lois au
MAPAQ... Puis le projet de loi n° 54, là, nous, on trouve que c'est un bon
projet de loi. Puis je pense que le MAPAQ a bien fait ses devoirs, en tout cas, en ce qui est du statut juridique de
l'animal. Ça, c'est certain. Le plus gros problème, c'est qu'il n'est pas là. Le plus gros problème,
c'est qu'au niveau horizontal, là, en cohérence des politiques publiques, là,
c'est un véritable gruyère qu'on a. C'est
que, présentement, là, les gens peuvent passer... Que ça soit d'un ministère à
l'autre ou que ça soit entre les paliers verticaux, les politiques ne
sont pas cohérentes, et les gens, soit qu'ils soient pris entre deux politiques qui ne disent pas la même chose,
que ça soit entre le provincial ou le municipal, ou qu'ils sont pris entre
un ministère et l'autre à avoir des incongruences et des incohérences. Il est
là, le gros du problème.
Si
effectivement on disait... Puis le MAPAQ a une chance extraordinaire de faire
une gestion horizontale. Et là, présentement,
quand on regarde le projet de loi n° 54, vous faites un exercice de
cohérence à l'intérieur même de votre ministère, et ça, c'est
fantastique, mais, quand on s'en va vraiment à l'extérieur...
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Je
pense que je vais vous arrêter, là, parce qu'un projet de loi, avant d'être
déposé, il passe dans ce qu'on appelle l'interministériel.
Mme Gamache (Caroline) : Tout à
fait.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Et j'ai
des collègues, dans d'autres secteurs d'activité, qui ont été touchés.
Ils trouvent qu'on a embrassé large.
Mme
Gamache (Caroline) : Mais je dois vous dire que, quand on arrive dans
d'autres paliers, l'éleveur lui-même est
pris dans d'autres problématiques qui... là, ce n'est plus congruent. Puis
c'est là qu'arrivent les grosses difficultés pour les éleveurs et c'est là que la majorité des
éleveurs... Au Québec présentement, l'élevage de chats, en grande majorité,
n'est pas un exercice rentable, et les gens, ils font ça comme passe-temps.
Donc, quelle va être leur première problématique puis quel va être leur premier réflexe? Bien, ils vont
s'en aller dans la clandestinité. Puis, à partir du moment où ils s'en vont
dans la clandestinité, bien, on n'est plus
capables de les réguler, puis les abus peuvent se produire. Le projet de loi
n° 54, comme je vous dis, on a
comme des peccadilles à dire vraiment sur le projet. On pense que, vraiment,
c'est un bon projet de loi.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...vous
avez trouvé une bonne fissure sur la Loi de protection du consommateur.
Vous avez mis le doigt sur un bobo.
• (12 h 10) •
Mme
Gamache (Caroline) : Non. Bien, en réalité, c'est de la cohérence.
C'est vraiment là, la difficulté. Puis c'est la difficulté qui est généralisée présentement. Elle
est là, la difficulté au niveau québécois, si vous me posez la question.
Mais c'est aussi une problématique verticale parce que, présentement, il y a des municipalités, sincèrement, que leur
loi est à l'encontre de la P-54. Ça fait que l'éleveur, là... puis il
m'appelle, il dit : Caroline, là, j'ai le choix. Si je me conforme
à ma municipalité, que l'inspecteur passe toutes les semaines sur ma rue, bien
là je suis à l'encontre du provincial, puis,
si je fais ce que le provincial me dit, je suis à l'encontre de ma ville. Ça
fait que, là, je fais quoi? Bien, je
descends en bas de 14 pour ne pas avoir le permis MAPAQ puis là je vais me
conformer à ma ville. Ils sont rendus qu'ils font des choix comme ça.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Nous
aussi, on a un choix à faire, comme législateurs.
Mme Gamache (Caroline) : Tout à fait.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Hier,
on avait les... je ne dirai pas... des animaux d'élevage, là, je n'ai pas
besoin de spécifier quel type, et le projet de loi n° 54, tel qu'il
est rédigé présentement, prévoit que c'est de la juridiction provinciale mais que, si la municipalité veut ajouter des éléments pour un meilleur bien-être
animal, ils peuvent le faire. Les
éleveurs nous disent : Aïe! Ne permettez pas ça, vous allez créer un
fouillis à la grandeur de la province. Prenez vos responsabilités. Mettez la barre à la bonne hauteur pour le bien-être
animal, de façon à progresser dans ce sens-là, mais
que ce soit uniforme à travers le Québec. C'est-u ça que vous nous lancez comme
message?
Mme Gamache (Caroline) : Bien, non
seulement il faut que ça soit uniforme, mais il faut que ça soit bien compris des municipalités. Puis c'est qu'en
faisant ça, si effectivement tout l'élevage des petits animaux de compagnie
revient sous l'égide, vraiment, du MAPAQ, ça
veut dire que, là, les municipalités n'auront plus de prise en vertu de leur
règlement de zonage, n'auront plus de prise
non plus en vertu d'un paquet d'autres règlements sur lesquels ils se basent
pour justement essayer de coincer les gens.
Mais ça, il faut que ça se fasse en complémentarité avec eux puis il faut
qu'ils soient partie prenante de cette discussion-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Vous parlez de la dénonciation anonyme. On la
permet, effectivement. On l'a même
facilitée. On a mis sur pied une ligne 1 844 animaux. On reçoit en moyenne
plus de 500 appels par mois, qui sont
vérifiés. Sérieusement, là, ni de la part des éleveurs qui sont venus devant la
commission à date, ni de la part de la population,
ni du ministère on a éprouvé une problématique, comment je pourrais dire ça,
qu'il faut décrier. Au contraire, ça a amélioré nos visites, ciblé nos
visites. Puis des cas, comment je pourrais dire ça, d'abus, si on peut les
qualifier ainsi, là, ils ont été
rapidement... On n'a pas une quantité suffisante d'inspecteurs pour répondre
trois fois à une fausse alarme, là.
Mme
Gamache (Caroline) : Bien, moi, je vais vous dire qu'on a eu des
éleveurs qui ont vécu cette situation-là. Puis, quand ils ont eu cette situation-là, c'est souvent sur plusieurs
paliers en même temps. La personne a eu une chicane de clôture, puis là la personne, elle lui a envoyé
son mandataire de service municipal, son service du MAPAQ puis le service
fédéral.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Le ministère du Revenu puis...
Mme
Gamache (Caroline) : Puis tout le monde. Ça fait que, là, si au moins
cette personne-là, quand c'est prouvé, elle
est capable de faire venir par la loi d'accès à l'information tous les
documents, là, au moins, elle a une prise pour dire : Écoutez, là, c'est un cas de harcèlement prouvé et
avéré. C'est juste que, là, quand on arrive avec des plaintes anonymes, là,
on en arrive que, là, il n'y a plus de prise, là. Il faut être capable au moins
de limiter ce truc-là, là.
Que
la personne reste, au niveau MAPAQ, confidentielle, c'est une chose, mais que
vous ne soyez pas capables de retracer pour prouver que, là, il y a des
cas de harcèlement, c'est comme un autre palier, là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Pourtant, je vais vous dire, dans nos milieux,
là, si vous avez trois fois une plainte,
vous êtes allé voir, puis il n'y a pas d'animaux, là... Il y a un dossier chez
nous, là, tu sais. Les gens ne sont pas... comment je pourrais dire ça,
ils ne sont pas suffisamment nombreux pour aller se promener pour faire des
visites de courtoisie, que j'appelle, là.
Les visites, il faut qu'elles résultent en quelque chose. Mais la personne qui
a fait une plainte anonyme, c'est dur
à retracer, vous avez raison. Mais, sérieusement, au niveau de l'appareil
d'inspecteurs, moi, je n'ai pas eu, là, de bruit à l'effet qu'ils se
sont fait niaiser bien, bien souvent.
Mme Gamache
(Caroline) : Nous, nous avons eu des cas, vraiment, qui nous ont été
rapportés.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Pouvez-vous nous les... On va les traiter
confidentiellement, là.
Mme Gamache (Caroline) :
Nous le ferons.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Parce que, moi, ça m'intéresse, là. S'il y a des
abus en quelque part, on est là pour équilibrer la situation.
Micropuçage, vous
êtes d'accord?
Mme Gamache
(Caroline) : 100 %. À la sortie.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K. Ça va. À la sortie.
Stérilisation.
J'aimerais vous entendre parce que vous êtes un petit peu à l'inverse parce que
vous êtes responsable également des pedigrees, si je peux... ça fait que
vous faites de la reproduction.
Mme
Gamache (Caroline) : Bien, nous, notre mantra — c'est notre mantra, d'ailleurs — c'est micropuçage et stérilisation
systématique à la sortie.
Mme
Charlebois (Josée) : C'est
plus facile pour les chats, honnêtement. Ça va être plus facile de recommander à nos éleveurs de stériliser les chatons à la sortie. La majorité des
vétérinaires vont accorder cette demande-là aux éleveurs parce qu'on
recommande aussi à nos éleveurs de garder les chatons jusqu'à un minimum de 12
semaines. Plusieurs vétérinaires vont
accorder le fait de stériliser les chatons, soit mâles ou femelles, à cet
âge-là. L'éleveur consciencieux, règle générale, va le garder une
semaine de plus puis va, à ce moment-là, ensuite l'envoyer dans sa famille.
Au
niveau des chiens, c'est peut-être un petit peu plus difficile de stériliser en
bas âge, mais, pour les chats, c'est pratique
courante et c'est quelque chose qui se fait. Et, nous, c'est ce qu'on
recommande à nos éleveurs. On recommande aux éleveurs de chats de
stériliser systématiquement avant de laisser partir le chaton dans sa famille.
Donc, ça limite beaucoup, à ce moment-là, la
reproduction inappropriée parce qu'un chaton de race qui est vendu, règle
générale, si ce n'est pas pour
reproduction, il est vendu comme compagnie. Et, s'il est vendu comme compagnie
pour aller vivre dans une famille, il n'a
pas besoin de se reproduire. Les gens n'ont pas besoin non plus de faire des
petits chatons parce qu'ils trouvent ça «cute».
Naturellement,
si le chaton est vendu à un autre éleveur dans le cas d'un programme de
reproduction, dans le fond, calculé,
bien là, à ce moment-là, le chaton est vendu avec droit de reproduction. Il ne
sera pas stérilisé dans ce cas-là. Mais c'est ce que nous recommandons
aux éleveurs, c'est la stérilisation systématique à la sortie ainsi que la
micropuce.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Toute
la question des vices cachés, la Cour des petites créances, etc., il n'y a
pas de solution magique, là. On peut
préciser, on peut demander à des ordres professionnels de nous indiquer par
littérature, là,
ou à des universités, ce que ça doit être. Mais, que vous ayez un vice caché
pour quelque chose qui existe, ou pour un animal, ou etc., c'est un petit peu plus difficile pour l'animal, mais
on ne peut pas se faire justice à soi-même non plus dans la vie, là.
C'est le tribunal qui décide.
Vous
avez soulevé la question des coûts onéreux de faire comparaître un médecin
vétérinaire qui est l'expert en la matière
et qui devrait être entendu par le tribunal. À défaut, la meilleure preuve, si
le tribunal l'accepte, c'est un guide de bonnes pratiques ou un guide de
bonne composition qui est rédigé par un ordre professionnel crédible. C'est ça?
À moins que vous ayez une autre recette? Donnez-moi-là. Moi, je suis bien
ouvert.
Mme
Gamache (Caroline) : Absolument pas. Mais, comme je vous dis, on est
prêts à travailler là-dessus, mais présentement, quand on arrive puis il y a
un... Là, je dois dire que, depuis les deux dernières années, on a souvent
appuyé des éleveurs qui sont allés aux cours
des petites créances soit contre d'autres éleveurs, ou soit contre des clients,
ou des trucs comme ça. Parce que
n'oubliez pas une chose, c'est que, là, on parle d'un animal. Ça fait que,
souvent... En plus, les juges aux Petites
Créances ne sont pas habitués d'avoir des gens qui pleurent devant eux. Ça fait
que, là, on a tout l'aspect émotif de : Bien, mon petit minou... Ça
fait qu'on a tout ça en plus, puis là ils sont... Bon, ça fait que...
Mais
là, quand on en arrive à : Bien, cette maladie-là n'est pas une maladie
génétique, cette maladie-là, bien, c'est suite à un virus qu'il n'a pas attrapé chez moi parce qu'il ne l'avait
pas au départ de la chatterie, donc ce n'est pas un vice caché, on arrive avec ça d'épais de rapports
vétérinaires et... Non, ce n'est pas un vice caché. Il n'est pas garanti, votre
chaton. La cour est obligée de trancher,
mais là, à ce moment-là, les juges, ils regardent ça, puis là, O.K., c'est un
document vétérinaire, oui, c'est
signé par un vétérinaire, O.K. Il regarde les documents puis : Oui, mais
là votre vétérinaire est-u là? Non,
mon vétérinaire il ne peut pas être là parce que, écoutez, le faire venir,
c'est 2 000 $. Je ne peux pas parce que le chaton, je l'ai
vendu 500 $. Tu sais, il y a comme...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : Comment ça se passe dans les autres provinces,
là? Les juges, ils doivent pleurer aussi, là. Ça ne doit pas être...
Mme
Gamache (Caroline) : Il y a de tout ça, mais là on est ici, au Québec.
On veut être à l'avant-garde de plein de choses.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : O.K. Non, non, mais j'essaie de voir.
Mme
Gamache (Caroline) : Exactement. Mais c'est ça, on veut être à
l'avant-garde. Mais c'est sûr que, là, les garanties pour le vivant... Tu sais, une garantie légale, là, de façon
générale, c'est supposé d'être «rule of time», la moitié de la vie moyenne d'un appareil. Ça fait que, si
on dit : Un lave-vaisselle dure 10 ans, bien, c'est supposé d'être à peu
près cinq ans, la garantie légale.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Mais, moi, mon animal, ce n'est plus un bien
meuble, là.
• (12 h 20) •
Mme
Gamache (Caroline) : Ça fait que, si, dans l'ancien régime, un chat,
si on dit... Puis là on ne parle pas de tous les chats qui sont euthanasiés prématurément dans les refuges. Si
une moyenne de vie de chat, là, on va dire, dépendant des races, puis tout ça, c'est 12 ans, là, une
garantie légale, c'est six ans. Mais là on s'entend-u qu'au bout de six ans,
une garantie légale, s'il tombe malade, là, ce n'est pas de la faute de
l'éleveur, là? Tu sais, il n'est pas tombé malade chez l'éleveur. Tu sais, il y a un lien qui ne s'applique comme plus. Ça n'a
pas de bon sens! Il y a un fardeau de preuve qui, à un minimum, n'a plus de bon sens, là. C'est ça,
là. Ça ne s'applique comme pas. Ça
fait que c'est sûr qu'on arrive avec le même fardeau de preuve pour le
client puis on arrive avec le même fardeau de défense pour l'éleveur.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : On va vous inviter à la formation de la
magistrature.
Mme
Gamache (Caroline) : Mais c'est ça,
on en arrive à ça. Puis je dois vous dire que, là, on commence à avoir beaucoup
de jurisprudence sur ces cas-là, mais c'est toujours... Puis, je vous dis,
là, les juges aux Petites Créances, ils regardent les documents, puis, souvent, il faut les former sur le banc
et leur dire : Bien, voici les associations. Puis là on a un code de pratique. Puis là on a fait le code d'ANIMA‑Québec. Voici,
cet éleveur-là est certifié, il arrive ci, il arrive ça. Mais on arrive avec des cas, puis c'est toujours... la madame, elle pleure, mais ce n'est pas parce que
la madame, elle pleure qu'elle a un cas, là. C'est émotif. On en est là-dedans.
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Très bien. Merci. Ça va pour le moment.
Le Président (M.
Morin) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine, deux minutes.
M.
Chevarie : Oui, merci. Ça va
être rapide. Vous faites une suggestion, une recommandation dans votre
mémoire, à la page 7. Vous dites
ceci : «Dans le cas du vivant, parce
que l'animal connaît son propriétaire précédent et l'environnement dans lequel il retournera, il faut prévoir un
mécanisme qui permet à un propriétaire précédent de redevenir le propriétaire
légal de l'animal en cas d'adoption.» Puis
la question que je me posais dans une recommandation comme celle-là :
Est-ce que ça existe ailleurs dans une province canadienne?
Mme Gamache (Caroline) : Pas en
Amérique du Nord, mais il y a certains pays qui permettent ça.
M. Chevarie :
Oui? Et ça fait partie de la législation ou d'un règlement quelconque,
municipal?
Mme
Gamache (Caroline) : Présentement, ça ne fait pas partie de
législations, mais je sais qu'en France, entre autres, ça fait partie du code de pratique du réseau des SPA, SPCA.
Quand, dans la micropuce, ils ont l'éleveur, ils rappellent l'éleveur
précédent, puis, souvent, les éleveurs vont récupérer leurs animaux.
M. Chevarie : Et ça marche?
Mme
Gamache (Caroline) : Ça fonctionne. Mais, écoutez, moi, j'élève des
maine coon, puis le maine coon pèse entre 25 et 30 livres. Là, dans la
petite cage du refuge, le chat, il est comme ça. Moi, c'est sûr que moi, je
débarque immédiatement à la SPCA puis je
vais chercher mon minou. Puis, quand il arrive chez moi, bien là il a un grand
enclos puis il est capable de se
replacer de toutes ses émotions. Je le réhabilite. Et moi, là, j'ai une liste
de clients que, là, je les appelle puis je dis : Là, j'ai un petit
minou à placer. Le voulez-vous? Ils vont venir le chercher immédiatement.
J'ai non
seulement les infrastructures pour reprendre ce chat-là, mais j'ai la
connaissance. Les refuges voient arriver un chat de 25, 30 livres, là, puis qui fait pschitt! pschitt! dans la
cage parce qu'il a peur, c'est le premier chat qu'ils vont euthanasier. Ils ne savent pas quoi faire avec ça.
Mais moi, je l'ai vu long de même, là. Moi, il me fait pschitt! pschitt!
Bien, envoie! Viens-t'en dans la cage, ici, là. Il y a ça. Je connais ma race.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
C'est des beaux chats. C'est des beaux chats, les maine coon.
Mme
Gamache (Caroline) : Bien, exactement, mais je connais ma race. Ne
suis-je pas la meilleure personne pour
réhabiliter cet animal? L'éleveur, là, c'est tous nos petits minous. Même si on
les a vendus, c'est tous nos petits minous.
M. Chevarie : Merci, madame. Merci,
mesdames.
Le Président (M. Morin) :
Merci, M. le député. M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Merci, M. le Président. Bonjour, mesdames. Écoutez, je pense que vous avez à
coeur le sujet, le dossier. Juste
pour mon information personnelle, Chats Canada Cats, c'est une organisation qui
est au Canada, si je comprends bien.
Mme Gamache (Caroline) : Oui.
M. Roy : O.K. Puis c'est
financé comment?
Mme
Gamache (Caroline) : C'est une organisation à but non lucratif. Je
dois vous dire que nous, on fait... Bien, premièrement, on fait les enregistrements des chats, donc il y a une
partie des revenus qui vient de ça, et je dois vous dire que la majorité de nos revenus vient de l'école de
formation. Nous, on forme les éleveurs, et le gros de notre argent, bien,
ça vient de l'école de formation. Les
éleveurs viennent, et s'inscrivent, et veulent des cours. Ils veulent une
formation standardisée sur comment
élever les chats. Donc, on leur donne un cours de sept heures sur
l'administration, puis c'est une
formation à la carte. Donc, ils s'inscrivent sur les cours qu'ils ont besoin.
On leur donne des cours sur de l'accouplement au sevrage, comment bien
choisir les reproducteurs, ce qu'on doit faire. On leur donne un cours sur les
maladies, les parasites — il y a des belles photos dans ce cours-là.
Mais on leur donne des cours systématiques sur ce qu'ils ont besoin de
savoir.
C'est sûr qu'il y a plein de gens qui se mettent
à reproduire les petits minous qu'ils ont chez eux, là, mais être éleveur, là, ce n'est pas différent que de
reproduire d'autres types d'animaux; il faut un bagage de connaissances. Puis,
avant que nous, on arrive, là, en Amérique du Nord, il n'y avait aucune
formation. Puis ça, ça manquait, ça manquait. Puis
nous, en tant que, nous-mêmes, éleveurs, bien, on s'est donné l'école qu'on
voulait avoir. Puis une grande partie de nos fonds, bien, ils arrivent de là, mais c'est sûr qu'on fait d'autres
activités. On fait des expositions félines, on fait tout ça, mais c'est
une organisation à but non lucratif. Donc, tout l'argent qu'on fait revient
dans la machine.
M. Roy : Donc, votre terrain
de jeu, c'est le Canada au complet.
Mme Gamache (Caroline) : Oui.
M. Roy : O.K. Vous visez à
professionnaliser l'industrie...
Mme Gamache (Caroline) : Absolument.
M. Roy :
...de la reproduction de chats, donc vous êtes associés directement aux entreprises ou, à
tout le moins, les producteurs, vous
les soutenez dans leur volonté d'en faire quelque chose de rentable.
Lorsque vous dites : Les éleveurs ne font pas d'argent, comment ils
font pour survivre?
Mme
Gamache (Caroline) : Mais,
attention, la plupart des éleveurs de chats, là, présentement au Québec,
là, puis la majorité au Canada, là, c'est un passe-temps.
M. Roy :
C'est un passe-temps.
Mme
Gamache (Caroline) : La
majorité voudrait en vivre, mais ils ne sont pas capables parce que,
présentement, là, je ne sais pas si vous êtes allé à
l'animalerie du coin, là, mais, même à la ville
de Québec, ça se produit,
c'est : Recevez un chaton à l'achat d'un sac de nourriture. Le degré
d'implication à l'achat d'un chat en général au Québec, là, il n'y en a pas. Ça fait que, là, même si je veux vendre un chat de race, là, je ne peux
pas le vendre le vrai prix qu'il vaudrait. Ça fait que, là, les gens, ils ont une job à temps plein, puis leur
passe-temps, c'est ça. Ça fait que, là, le passe-temps, c'est un commerce. Puis là, d'ailleurs, ça nous crée toutes sortes de
problèmes avec revenu, ça, là, là. Mais notre passe-temps, c'est malheureusement un commerce. Mais les gens,
là, c'est une passion, faire de l'élevage. Ils voudraient, s'ils pouvaient,
en vivre. Puis, en Europe, là, entre autres
en France, c'est quelque chose d'extraordinaire, le ministère de l'Agriculture
a repris les éleveurs de chats, puis, quand
vous voulez avoir vraiment cet élevage-là et le faire de façon professionnelle,
vous pouvez le faire. Et vous avez
non seulement un cours obligatoire pour devenir éleveur puis avoir votre permis
d'élevage, mais vous devez obtenir,
de revenus, 30 000 € par année pour maintenir votre permis, ce qui
permet qu'il y ait au moins une
personne dans l'élevage qui peut en vivre. Et là il y a une personne qui
devient un professionnel de l'élevage dans votre organisation.
Mais, pour
ça, il faudrait qu'au Québec on développe un véritable marché du chat. Puis,
pour ce faire, là, d'où j'en reviens
au livre blanc, il faudrait que, là, on arrête de trouver des petites solutions
à la pièce puis que, là, on impose ce
que j'appelle la solution ultime : stérilisation systématique à la sortie
pour tous, micropuçage obligatoire. Dans 10 ans, la moitié des refuges
ferment. Puis ça, ça s'est fait dans...
Une voix : ...
Mme
Gamache (Caroline) : Puis c'est prouvé dans certains pays d'Europe.
Puis là il n'y en a plus, de problème. On a un marché du chat, on a des
chats de qualité, puis il n'y en a plus, de problème.
M. Roy :
Et, bon, ce livre blanc là, ce n'est pas juste pour les chats, là, parce que
les producteurs de chiens vont vouloir aussi, puis ça va faire boule de
neige.
Mme
Gamache (Caroline) : Bien, le phénomène, c'est que c'est deux espèces
différentes, puis souvent, et trop souvent, on fait le chat et le chien.
C'est deux espèces différentes qui ont des problématiques différentes. Dans
votre circonscription, je suis sûre que vous
n'avez pas un problème de surpopulation canine, vous avez un problème de surpopulation
féline. Il n'y en a pas, de surpopulation canine, sauf dans le Grand Nord. Les
espèces ont des besoins différents, ont des
problématiques différentes, puis d'essayer d'appliquer des solutions de chiens
aux chats, ça ne marche pas. Il faut
qu'on fasse une réflexion pour le chat, une réflexion pour le chien. Puis même
la médecine vétérinaire n'a pas les mêmes solutions pour les deux
espèces.
Ça fait que
faisons une réflexion pour le chat, réglons les problèmes du chat, faisons une
réflexion pour le chien, réglons les problèmes du chien puis arrêtons
d'amalgamer les deux. Puis ça, ça fait partie de la réflexion de base, là. Tant
qu'on va amalgamer les deux, ça ne marchera pas.
M. Roy :
Écoutez, je ne suis pas avocat, là, mais j'ai bien compris, là, puis le
ministre va me corriger, mais, si l'animal n'est plus un objet, il n'est
plus sur la protection de la loi du consommateur.
Mme Gamache (Caroline) : Bien non,
ce n'est pas ça, parce que le deuxième alinéa...
M. Paradis (Brome-Missisquoi) : ...
M. Roy : Oui. O.K. Bon, bien,
c'est ça.
Mme
Gamache (Caroline) : Le
deuxième alinéa, en changeant le Code
civil... Puis c'est ça, c'est que,
dans le document, le premier alinéa modifie clairement
le Code civil, qui dit : «Les animaux ne sont [plus] des
biens. [Mais] des êtres doués de
sensibilité [...] des impératifs biologiques.» C'est parfait. Mais il y a
un deuxième alinéa qui dit : «Outre les dispositions des lois particulières
qui les protègent, les dispositions du présent code relatives aux biens leur
sont néanmoins applicables.» Cette deuxième
phrase fait que la Loi de la protection du consommateur s'applique à plein, et,
oui, le chat est encore un grille-pain.
C'est ça que
j'explique dans le cours d'administration de chatterie aux éleveurs, c'est que
le chat, c'est un grille-pain. Puis,
comme Wal-Mart n'a pas le droit de dire à l'acheteur quel genre de pain il met
dans son grille-pain, l'éleveur, quand il
vend son chat, il n'a pas le droit de dire au client ce qu'il va faire avec son
chat. Ça fait que, s'il veut le peinturer rose, il a le droit de le faire. Puis ça, bien, les
éleveurs, ils ont de la difficulté avec ce concept, puis, souvent, ils font des
contrats qui n'ont ni queue ni tête, puis, quand ils arrivent à la Cour
des petites créances, le juge fait cric!
• (12 h 30) •
Mme
Desaulniers (Michèle Anne) : C'est parce qu'on a à coeur, dans le
fond, le bien-être de nos animaux. Veux veux pas, on élève des chats, on a choisi des races. Souvent, ça nous a
pris des années, même, avant de choisir la race qui nous convient. On
choisit nos races, on choisit chacun de nos reproducteurs. On fait des tests
génétiques. Tu sais, on s'emploie à créer
une race parfaite, qui n'existe pas, là, mais on vise, hein, la perfection,
puis on arrive, puis on n'a plus de prise après, là. Dès qu'ils quittent la maison,
là, on n'a plus de prise sur ce qui va se passer. Puis parfois, bien, c'est
dommage, hein, parce qu'on peut tellement aider nos clients, même, à bien prendre soin
aussi de ces animaux-là puis des chats
en général. Même les chats domestiques qui circulent dans
nos rues, on en prend soin, hein? Vous
avez probablement, tout le monde, un
petit plat de nourriture pour le petit chat de la voisine puis un petit plat
d'eau. On fait tous ça, tu sais. Ça fait que, dans le fond, il faut
qu'il y ait quelque chose de cohérent avec ça.
M. Roy : Moi, j'ai un bloc de
sel pour mon orignal, en tout cas.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Desaulniers (Michèle Anne) :
Elle, c'est des chevreuils. Elle, c'est des chevreuils chez elle, oui.
M. Roy : O.K. Mais je vous écoute parler, là, puis j'ai comme
l'impression, bon, qu'il y a comme une espèce, là, de judiciarisation
entre le vendeur puis l'acheteur puis qu'il y a beaucoup d'actions en cour.
Bref, est-ce que c'est si fréquent que ça?
Mme Gamache (Caroline) : Vous seriez
surpris.
M. Roy : C'est quoi, la fréquence sur, je ne sais pas, moi, 100 chatons vendus ou 1 000? Est-ce qu'on se ramasse avec cinq, six actions en cour ou quoi?
Mme Gamache
(Caroline) : Bien, je dois
vous dire qu'il y a beaucoup d'éleveurs... Là, présentement, la problématique... puis ce qu'on a remarqué,
mettons, là, depuis l'histoire du Berger blanc — particulièrement, là, nous, il y a eu une fracture à ce moment-là — c'est que tous les éleveurs, à partir, là,
du scandale du Berger blanc, ont été mis dans le même panier. Tous les
éleveurs, c'est des pas bons. Et, à partir de ce moment-là, les clients sont
devenus...
Une voix : Des voleurs.
Mme Gamache (Caroline) : Des voleurs,
des pas bons. Et tous les clients, dès qu'ils se mettent à avoir gros comme ça de problèmes avec leur animal, là, quel
qu'il soit, appellent l'éleveur, et là ils ont des demandes extraordinaires
et souvent farfelues. Et là l'éleveur, à un
moment donné, bien, des fois, il va essayer d'acheter la paix, mais là il y a
des fois que ça n'a comme juste pas
de bon sens, là. L'animal est vendu depuis deux ans, puis c'est : Tu vas
me rembourser. Bien là, attends une
minute! As-tu une autopsie? Il est mort de quoi? Non, j'ai jeté le chat dans le
quart à vidanges. Eh! Attends un peu, là. Ça ne marche pas de même.
Donne-moi-z-en un autre ou...
Là, à un
moment donné, on judiciarise parce que les demandes n'ont plus de bon sens.
Mais, comme l'éleveur a déjà une mauvaise
réputation, là, on en est à : Bien là, attends un peu, là. Il faut se
défendre. Puis il faut se défendre parce que ce n'est pas juste pour
toi, c'est pour tous les autres, là. On en est là.
Est-ce que ça judiciarise? Je ne suis pas en
mesure de vous le quantifier, mais je peux vous dire que, juste maintenant, j'ai au-dessus de 50 cas qu'on
est en train d'aider aux Petites Créances puis j'ai au moins une douzaine de
cas que j'aide présentement dans d'autres
cas pour les municipalités, là. Puis moi, je suis bénévole. Ça vous donne une
idée. Ça ressemble à ça, le ratio.
Mme
Charlebois (Josée) : Mais le problème, c'est ça. Caroline a dit :
C'est parce qu'on se fait tous mettre dans le même bateau. Puis c'est ça qui est désolant parce que, oui, il y en
a, des usines à chiots, puis, oui, il y en a, des usines à chats. Mais la majorité des bons éleveurs qui vont
faire des tests génétiques, qui vont s'occuper de leur race, et tout ça,
bien, on est tous mis dans le même panier.
Puis c'est ça qui est difficile. Puis nous, bien, avec le Chats Canada Cats, on
essaie justement de faire une distinction. En plus, étant partenaires avec
ANIMA-Québec pour la certification, bien, justement,
en offrant une école de formation à nos éleveurs, ça leur permet de se démarquer.
Ils ont suivi les formations, ils
vont être certifiés ANIMA-Québec, et tout ça. Ça va permettre de faire une
certaine distinction puis d'aider aussi le public à faire le bon choix quand il désire adopter un animal parce que
tu as juste à aller sur Kijiji, à taper la race de chats que tu veux, puis il va vous sortir 50 petites
annonces. Mais lesquelles, dans ces annonces-là, sont ceux où vous devriez
acheter votre animal? Il n'y en a pas beaucoup qui sont recommandables.
Le
Président (M. Morin) : ...Mme la présidente. Merci, M. le
député de Bonaventure. Mme la députée de Mirabel.
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Bonjour, Mmes Charlebois,
Desaulniers et Gamache. J'ai bien entendu votre discours. Je l'ai écouté et je l'ai entendu. J'ai entendu aussi
sur le deuxième alinéa et je vous ai aussi entendues dire que vous étiez en accord avec le projet de loi
n° 54, que vous étiez contentes que ça existe, qu'on en discute. Alors, je
rappelle qu'on est ici pour le projet de loi
n° 54 et que c'est pour la santé et bien-être d'un animal. Alors, moi, je
n'ai pas d'autre question. Merci. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Morin) : Non, mais merci. Merci, Mme la députée
de Mirabel. Mesdames, merci beaucoup. Encore
une fois, une discussion fort intéressante et remarquée par le ministre. Donc,
bravo! Je vous remercie. Bon retour à la maison.
Encore
ma finale : Compte tenu que nous avons terminé cette intervention, je
suspends les travaux jusqu'à 15 heures. La commission débutera l'étude
détaillée du projet de loi n° 55. J'ai de la misère avec ma fin.
(Fin de la séance à 12 h 35)