(Quinze heures dix minutes)
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
Bonjour, bonjour. Alors, à l'ordre! J'aurais dû dire ça depuis le début,
comme... Non, j'allais faire une blague sur nos amis au Parlement britannique...
non, ce n'est pas ça.
Donc, ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'administration publique ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Je vais
souhaiter la bienvenue à l'équipe du ministère
de la Santé et des Services sociaux.
Merci. Merci d'être là en si grand nombre.
Alors, la commission
est réunie afin de procéder à l'audition du ministère de la Santé et des Services sociaux sur la gestion administrative et ses
engagements financiers.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements ou
des membres temporaires?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Fortin (Pontiac)
remplace M. Polo (Laval-des-Rapides) et M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine) remplace M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Leitão) : Très
bien, merci beaucoup.
Alors, nous
débuterons cet après-midi par l'exposé de M. le sous-ministre, M. Gendron,
puis le reste de la séance sera
consacré aux échanges avec les membres de la commission. Les échanges se
dérouleront par blocs d'une durée d'environ 10 minutes, incluant les questions et les réponses, en alternance
entre le gouvernement et les oppositions afin de permettre à tous les
groupes parlementaires d'écouler graduellement leur temps de parole.
Alors,
M. Breton... M. Gendron, pardon, vous êtes aussi accompagné de
Mme Breton ainsi que de votre équipe. Par la suite, arrivé à la période de questions, si un de vos collègues
veut répondre, bien sûr, il pourrait le faire. Juste, à ce moment-là, de
s'identifier et de procéder. Alors, M. Gendron, à vous la parole.
Exposé du sous-ministre de la Santé et des
Services sociaux, M. Yvan Gendron
M. Gendron (Yvan) : Merci, M.
le Président. Mmes et MM. les députés, chers membres de la commission, bonjour.
Donc, c'est avec un grand intérêt que je participe à ces travaux, donc à cette
audition qui nous donne la chance d'échanger avec vous et au sujet de la
gestion administrative et des engagements financiers du ministère de la Santé
et des Services sociaux. Cette gestion, je
tiens à le souligner, ça tient quand même d'un excellent travail de toute une
équipe, une équipe qui est
représentée par plusieurs personnes qui sont derrière moi et avec moi, surtout,
à travers les années, bien sûr, à
travers le temps et les travaux. Donc, une collaboration entre le personnel du
ministère et celui du réseau de la santé et des services sociaux, et je
les en remercie sincèrement.
Aussi, depuis
mon arrivée, en novembre 2018, là, depuis près d'un an, j'ai eu l'occasion de
découvrir le talent et le dévouement des employés qui travaillent au ministère.
Cette équipe, dont plusieurs membres m'accompagnent aujourd'hui, se consacre à relever de nombreux défis, de
nombreux défis au quotidien, et ce, toujours avec le souci de s'améliorer, de
s'assurer que les services aux citoyens, là, soient de mieux en mieux, qu'ils
soient mieux outillés et qu'ils soient mieux desservis.
Donc, à cet égard, je tiens personnellement à remercier plusieurs personnes,
dont Mme Dominique Breton, qui est directrice exécutive du bureau
du sous-ministre, qui siège à mes côtés, pour son rôle névralgique au sein du
ministère.
Maintenant,
les sous-ministres adjoints et associés du ministère, le Dr Horacio
Arruda, qui est le directeur national et sous-ministre adjoint de la
Direction générale de la santé publique, M. Luc Bouchard, sous-ministre
associé de la Direction générale des
technologies de l'information, M. Pierre-Albert Coubat, sous-ministre adjoint
de la Direction générale du
financement, de l'allocation des ressources et du budget, M. Luc Desbiens,
sous-ministre adjoint à la Direction générale des infrastructures, de la logistique, des équipements et de
l'approvisionnement, Mme Lyne Jobin, sous-ministre adjointe de la Direction
générale des programmes dédiés aux personnes, aux familles et aux communautés,
M. Vincent Lehouillier, sous-ministre
adjoint à la Direction générale du personnel réseau et ministériel,
Dr Lucie Opatrny, sous-ministre adjointe de la Direction générale des affaires universitaires, médicales,
infirmières et pharmaceutiques, ainsi que Mme Natalie Rosebush,
sous-ministre adjointe de la Direction générale des aînés et des proches
aidants.
La mission du
ministère de la Santé et des Services sociaux est de maintenir, d'améliorer, de
restaurer la santé et le bien-être de
la population québécoise en rendant accessibles un ensemble de services de
santé et de services sociaux, qu'ils soient
intégrés, de qualité, afin de contribuer au développement social et économique
du Québec. Notre ministère a comme rôle premier de voir au bon fonctionnement
du système de santé et de services sociaux du Québec. Dans une perspective
d'amélioration de la santé et du bien-être
de la population, il détermine les priorités, les objectifs en fonction des
orientations qui lui sont données dans le domaine de la santé et des
services sociaux et il veille à leur application.
Le ministère
doit, en outre, exercer des fonctions nationales de santé publique, assurer la
coordination interrégionale des
services, s'assurer que les mécanismes de coordination, les services entre les
établissements sont fonctionnels, qu'ils sont répartis de
façon équitable au niveau de l'ensemble
des ressources financières, humaines et matérielles et voir au contrôle
de leur utilisation. De plus, il évalue les résultats obtenus par rapport aux objectifs
fixés.
Enfin, il
peut proposer à l'État et aux autres acteurs sociaux des priorités
d'intervention pour agir positivement sur les conditions qui favorisent
la santé et le bien-être de la population.
Le ministère
accomplit sa mission grâce, bien sûr, à ses équipes internes mais également
grâce à l'étroite collaboration de
tout le personnel du réseau de la
santé et des services sociaux et de
ses partenaires comme les organismes communautaires, par exemple, les pharmaciens communautaires, les services préhospitaliers d'urgence
ainsi que le milieu de l'éducation et municipal pour n'en nommer que
quelques-uns.
Au
31 mars 2018, la main-d'oeuvre du réseau de la santé et des services sociaux représentait environ 6,8 %
de la population active du Québec. On dénombrait
275 352 employés dans le réseau public de la santé et des services
sociaux ainsi qu'au niveau des établissements privés conventionnés, ce qui inclut
notamment 111 569 infirmières, infirmières auxiliaires ou préposés aux bénéficiaires ainsi que plus de
61 000 techniciens ou professionnels de la santé et des services
sociaux.
Parmi les 31 050 professionnels
rémunérés de la Régie de l'assurance maladie du Québec, on dénombrait 9 260 médecins omnipraticiens,
10 402 médecins spécialistes ainsi pour... il y avait aussi, de leur
côté... du côté du ministère, pardon, on comptait de plus de
1 168 employés pour réaliser l'ensemble sa mission.
Par ailleurs,
le réseau de la santé et des services sociaux n'est pas exempté de la pénurie
de main-d'oeuvre, comme tous les
secteurs, d'ailleurs, qui frappe le Québec actuellement. Ainsi, en fonction des
besoins grandissants de la population en matière de services, nous devons
redoubler les efforts pour attirer, retenir, s'assurer de trouver des solutions
qui vont permettre de mieux desservir
notre population en fonction de l'évolution de leurs besoins. Donc, il faut
mieux soutenir nos équipes dans leur travail.
Notons que,
depuis l'entrée en vigueur de la Loi modifiant l'organisation et la gouvernance
du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l'abolition des
agences régionales, le ministère travaille maintenant en relation
directe et croissante avec les établissements.
À la suite des changements introduits en 2015,
le plan stratégique 2015‑2020 du ministère est le document regroupant
l'ensemble des priorités pluriannuelles du ministère et de son réseau. Les
objectifs de son plan sont reflétés dans les ententes de gestion et
d'imputabilité conclues annuellement avec les établissements pour permettre une
gestion efficiente et ainsi favoriser
l'atteinte des objectifs des engagements nationaux. Le ministère et les
établissements doivent rendre compte
de l'atteinte de leurs résultats respectifs par l'entremise de leurs rapports
annuels de gestion, bien sûr, lesquels sont déposés à l'Assemblée nationale.
Par exemple, depuis 2015, plusieurs engagements et cibles ont été atteints.
La poursuite
du développement des groupes de médecine de famille, communément appelés GMF,
dont le nombre a atteint 342 au 31 mars 2019, la cible était de 300. Donc,
nous avons poursuivi le développement et nous avons augmenté au-delà de
la cible.
On peut
parler aussi de l'accroissement du nombre d'activités de dépistage des
infections transmissibles sexuellement et
par le sang chez les jeunes de 15 à 24 ans qui a largement dépassé la
cible de plus de 55 % avec une augmentation, dans la dernière
année, de 15 %, passant de 30 627 à plus de 47 603 en 2018‑2019.
Donc, c'est vraiment important comme augmentation.
Si on pense
au niveau d'implantation des réseaux de services intégrés pour les personnes
âgées, pour laquelle la cible était de 80 %... a été dépassée, nous
sommes rendus à 82 réseaux implantés sur 94. Donc, c'est 87 %
d'atteinte.
Le nombre de
lits réservés en soins palliatifs et de fin de vie, avec un nombre de
898 lits, soit 36 lits de plus que la cible fixée pour 2020.
Donc, on est au-delà de la cible fixée.
Des progrès significatifs ont également été
réalisés quant à l'augmentation du pourcentage de la population inscrite auprès
d'un médecin de famille, lequel est passé de 66 % au 31 mars 2015 à
81 % au 31 mars 2019.
Du nombre des
personnes desservies en soutien à domicile et de longue durée, qui est passé de
130 707, en 2015, à 147 000 en 2019... et les demandes chirurgies en
attente de plus d'un an ont diminué de façon importante de 6 191 à
1 398.
Les actions
et les progrès réalisés dans le cadre du plan stratégique 2015‑2020
témoignent de la part indéniable du ministère
de la Santé et de son réseau dans le déploiement
d'une offre de services de qualité, accessible et qui répond aux besoins
et critères de la population.
• (15 h 20) •
Plusieurs initiatives déployées par le ministère
illustrent également sa volonté d'améliorer les services offerts à la population telles que le rehaussement du Programme de
soutien aux organismes communautaires, les investissements majeurs visant à éliminer les attentes et à
consolider les services en protection de la jeunesse, le lancement des points
de service Aire ouverte et du programme Agir tôt, le lancement du
premier programme public pour les troubles mentaux, l'élargissement de l'exercice de la pratique des infirmières praticiennes spécialisées, les IPS, la bonification du programme de soutien aux familles, le développement des maisons des aînés et des maisons alternatives, l'élaboration de la
première politique nationale pour les
personnes proches aidantes et le lancement du Plan d'action 2018‑2023 — Un Québec pour tous les âges. Un
nouveau plan stratégique couvrant la période 2019‑2024 a été élaboré et
devrait être déposé prochainement à l'Assemblée nationale par la ministre de la
Santé et des Services sociaux.
En terminant,
j'aimerais vous partager une réalisation qui concerne spécifiquement le
ministère et dont nous sommes très
fiers, à savoir que le ministère est devenu, en avril 2013, le premier
ministère certifié Entreprise en santé Élite. Depuis, les audits du Bureau de normalisation du Québec,
dont le dernier en février 2019, ont confirmé le maintien de cette
certification. Ceci témoigne du ferme
engagement du ministère à créer un environnement propice où la santé et le
mieux-être sont des éléments prioritaires.
Mes collègues et moi-même sommes maintenant
prêts à répondre à vos questions.
Discussion générale
Le Président (M. Leitão) : Très
bien, M. Gendron. Merci beaucoup.
Alors, voilà, collègues, nous sommes rendus à la
période d'échange avec les membres de la commission. Donc, nous allons commencer par un bloc d'intervention
du groupe parlementaire formant le gouvernement pour ensuite passer du côté de
l'opposition officielle. Alors, qui commence? M. le député de Portneuf,
allez-y. Vous avez pour neuf minutes.
M. Caron :
Merci, M. le Président. Merci à mesdames, messieurs, de vous être déplacés
aujourd'hui. C'est un bel exercice
pour en savoir un petit peu plus sur tout ce que vous faites tout au long de
l'année. Je vois que la salle n'est pas particulièrement adaptée à ce
genre de rencontre, mais le principal, c'est que vous soyez là.
M. Gendron,
j'ai été étonné, tout à l'heure, de relire les chiffres, 38,4 milliards,
soit 45 % des dépenses budgétaires, mais surtout ce qui m'a impressionné le plus, c'est le nombre d'employés
qui travaillent au sein de votre réseau, 6,8 % de la population
active. J'avoue que ça m'impressionne et ça m'interpelle beaucoup.
Et je voulais
d'ailleurs dire toute mon admiration à vous qui êtes là, mais aussi à toutes
ces femmes et ces hommes qui travaillent dans le réseau de la santé. Je
peux vous assurer que notre gouvernement, le premier ministre au premier chef, la ministre et les deux ministres qui
l'accompagnent ainsi que toute la députation travaillent d'arrache-pied pour
redorer le blason de la profession, revaloriser la profession, parce que ces
gens sont vraiment essentiels dans le fonctionnement du système de santé, et leur rôle est fondamental.
Bien entendu, je parle de vous, mais je parle aussi des préposés aux
bénéficiaires, des infirmières, des
techniciens, des techniciennes, bref, toutes celles et ceux qui travaillent
avec vous. Je voulais vraiment souligner ça parce que c'est
indispensable de le faire.
Vous y
travaillez donc, vous aussi. Tout à l'heure, vous parliez de talent, vos avez
présenté l'ensemble des personnes qui travaillent avec vous. Pour
reprendre une expression chère à notre président, il faut remettre parfois de
l'ordre dans la maison. Vous travaillez
là-dessus. C'est un travail de longue haleine, et je peux comprendre qu'en un
an, eh bien, tout ne peut pas être réalisé.
Je voulais aussi faire une petite parenthèse
puisque nous, les députés... je suis député de Portneuf, comme M. le président
le disait tout à l'heure, on travaille essentiellement avec les P.D.G., hein,
c'est notre interlocuteur direct.
Et je voulais
saluer M. Delamarre, P.D.G. de la Capitale-Nationale, qui... L'autre fois,
après une rencontre que j'ai eue avec lui, la semaine dernière, j'étais
dans la voiture, et j'imaginais le travail colossal qu'il supporte, et j'étais
aussi étonné par toute la détermination et
tout le dévouement qu'il met au service de la population pour améliorer la
qualité des services.
Revenons au
plan stratégique 2015‑2020 où on en est à la troisième année de sa mise en
oeuvre. On peut constater, et c'est indéniable, que c'est toujours en
progrès. Il reste encore beaucoup de choses à faire, chacun peut être d'accord là-dessus. À l'avant-dernière année, sur
22 objectifs, six étaient atteints, selon moi, trois, quatre étaient en
excellente progression, 12 demeurent
à surveiller. Parmi ceux-là, j'en ai identifié quelques-uns qui m'interpellent
plus : réduire le temps d'attente aux urgences, améliorer les
services aux patients atteints d'un cancer, le soutien aux familles en situation
de négligence et aussi favoriser la disponibilité et l'utilisation optimale de
la main-d'oeuvre.
Je voulais,
et c'est là qu'arrive ma première question, bien
entendu dans le respect de toutes ces
femmes et ces hommes qui travaillent et qui donne déjà
leur 100 %... Quelles autres
mesures vous pensez et vous pourriez mettre en oeuvre pour atteindre
cette cible qui n'est pas atteinte pour l'instant?
M. Gendron (Yvan) : Écoutez,
vous avez parlé de quatre cibles différentes qui amènent des solutions...
M. Caron : La dernière, favoriser
la disponibilité et l'utilisation optimale de la main-d'oeuvre.
M. Gendron
(Yvan) : La dernière?
Parfait. Donc, M. le Président, par rapport à la main-d'oeuvre, évidemment,
c'est un grand défi tant pour le secteur
santé et services sociaux que tous les autres secteurs. On est toujours en
compétition un peu pour essayer de
dénicher les talents, de les former, de les conserver. Moi-même, j'ai été
préposé aux bénéficiaires pendant
quatre années. Après ça, j'ai eu une expérience, un temps clinique avant de
devenir administrateur, là. Donc, c'est un défi d'aller chercher et de former nos gens, et d'autant plus avec
l'augmentation des besoins de la clientèle, de la population. Ça nous amène des défis supplémentaires parce que
les attentes sont grandes, et avec raison. Quand on pense à une augmentation
de 6 % par année, le vieillissement de la population, et autres, là, ça
nous amène des défis supplémentaires.
Et, pour les établissements, évidemment, les
gens arrivent maintenant plus tard, et tant mieux, parce qu'ils sont mieux desservis à domicile avec une augmentation
de soins à domicile. Donc, on doit engager beaucoup plus de personnes à domicile, qu'ils soient préposés, infirmières,
infirmières auxiliaires, et on pourrait penser aux ergos, physios, et autres,
parce qu'il y a différentes, aussi, natures de services à être offerts.
Mais évidemment, par rapport à l'augmentation,
nous, quand on regarde l'ensemble, mettons, justement, des différentes ressources humaines, quand on pense
aux infirmières, c'est 57 000 infirmières qu'il y a dans le réseau, hein?
Mais, quand on pense, nous, on pense, oui, en ce moment, mais on pense aux cinq
prochaines années. Et le défi... Par exemple,
il faut en remplacer 23 000 qui vont quitter dans les cinq prochaines
années pour la retraite, O.K., et aussi le roulement qu'on aperçoit. Donc, il y a des défis importants.
Puis, pour le ministère, on l'avait sorti à l'adoption des crédits, hein, c'est
plus de 32 000 préposés aux bénéficiaires dans les cinq prochaines
années qu'il faut aller recruter. C'est très important.
Donc, je
pense que, dans l'effort, je dirais, global gouvernemental ou des partenaires
des différents établissements, il
faut se donner des stratégies. Et, là-dessus, on a appuyé, entre autres, avec
la dernière adoption des crédits, un montant de 86 millions pour
aider, O.K., tout ce qui touche à la main-d'oeuvre, au bien-être des employés,
pour baisser l'assurance salaire, augmenter, donner la formation, et autres, pour s'assurer
d'aller chercher nos gens et de les conserver. Et des stratégies, bien sûr, qui touchent, là, à toutes les écoles,
O.K., les unités d'enseignement. Plusieurs se sont associé des écoles
directement, soit dans leur
institution, pour s'assurer que, dès qu'ils entrent en stage, ils sont même
déjà employés à temps partiel. Donc, on développe différentes stratégies
pour attirer, retenir, et intéresser, et faciliter leur entrée au travail.
Donc, on pourrait mentionner différentes mesures,
aussi, qui se dégagent en 2018‑2019, là. Les gens retraités, hein, on en a parlé, il y en a qui reviennent. Je
pense qu'il faut utiliser différentes stratégies puis leur donner des
conditions aussi qui leur permettent
de revenir, là, le taux étant à peu près de 3,45 % qu'on peut aller
chercher. Donc, on veut travailler à
ce niveau-là. Mais il y a beaucoup des gens qui quittent la fonction publique
aussi, O.K.? Privé... Donc, on essaie d'établir les bons partenariats entre les
différents établissements, qu'ils soient publics, qu'ils soient des ressources
de personnes âgées, O.K., souvent,
bien sûr, là, privés, pour s'assurer que notre clientèle est bien desservie.
Nous, on se centre sur l'offre de services à la clientèle, sur la
continuité d'accessibilité. Donc, comment on travaille mieux ensemble, je pense
que c'est là-dessus qu'il faut vraiment mettre des efforts importants.
Évidemment,
il y a des taux de rotation aussi au niveau du personnel quand on ajoute des
nouveaux programmes, des nouveaux
services, et tant mieux, des programmes Agir tôt, des programmes Aire ouverte,
des programmes de soins à domicile de différentes natures, de
différentes façons, bien, il se trouve à avoir du roulement de personnel. Donc,
à nous, c'est le défi important du réseau,
bien sûr, à former nos gens. Donc, on est très préoccupés, mais très impliqués
pour s'assurer, bien sûr, d'aller les chercher, de les intégrer, ces
gens-là, pour éviter qu'il y ait trop de départs. Parce qu'on connaissait ça dans les dernières années, beaucoup
de départs lors de la première année. Bien, il faut vraiment travailler à ce niveau-là. Et, bien sûr, tout ce qui est de la
question de la charge de travail, hein, c'est un élément très important, donc
comment, par des analyses ratio, par
augmenter justement le taux de personnes dans les structures de poste, là... Il
y a eu des ajouts d'argent, et je vous en remercie, là, d'avoir voté pour ça
dans la dernière année, là. Ça nous permet d'avoir plus de moyens pour
attirer avec des conditions plus intéressantes aussi quand on augmente aussi le
nombre de personnes disponibles sur les
différentes structures de travail. Donc, tant mieux pour ça. Donc, évidemment,
quand il y a aussi beaucoup de départs à la retraite, c'est un défi de
perte d'expertise, O.K.?
Donc, à nous, avec les maisons d'enseignement,
là, qui sont fort impliquées, on travaille vraiment de façon très proche l'un de l'autre, là, pour s'assurer
qu'il y ait un transfert au maximum du secteur clinique, là, de ceux qui
partent vers ceux qui demeurent et
ceux qui arrivent dans le réseau, donc au plan de connaissances. Donc, faire
attention, bien sûr, aux successeurs, aux titulaires de postes et, bien
sûr aussi, bien soutenir nos gestionnaires.
Le Président (M. Leitão) : Une
minute.
• (15 h 30) •
M. Caron : Une minute? On va manquer de temps. Vous allez
manquer de temps pour y répondre, c'est sûr. J'avais constaté aussi le taux de départs volontaires qui a presque doublé en cinq ans et
atteint un peu plus de 18 % en
2018‑2019. Est-ce que, là, vous
mettez en place... est-ce que vous faites des sondages qui... vous allez me
dire : Il y a des raisons évidentes qui motivent le départ de certains, mais est-ce que vous faites des
sondages? Est-ce que vous en tirez des enseignements? Et enfin est-ce
que vous prenez des mesures pour limiter ce taux de départs volontaires
important?
M. Gendron (Yvan) : Oui. Bien,
tous les établissements... Est-ce que, M. le Président, j'ai quelques secondes?
Le Président (M. Leitão) : Oui, oui,
une trentaine de secondes.
M. Gendron
(Yvan) : O.K.,
quelques secondes. Tous les établissements en font. D'ailleurs, j'ai reçu le mien quand
j'étais P.D.G. du CIUSSS de l'Est, je l'ai eu la semaine passée pour savoir
pourquoi j'ai quitté. Donc, je devrais le remplir, là. Mais tous les établissements, en fonction des
normes d'agrément, et autres, doivent justement faire ce genre de sondage là parce
que c'est comme ça qu'on capte l'information et qu'on s'adapte.
M. Caron : On pourra revenir
tout à l'heure, si on a du temps, sur les mesures que vous mettez en place.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Vous allez avoir du temps après,
certainement. On va du côté de l'opposition officielle. M. le député de
Pontiac, vous disposez aussi de 10 minutes.
M. Fortin : Merci. Très bien, merci. Merci, M. le Président.
Bonjour à tout le monde. M. Gendron et toute votre équipe, merci
d'être avec nous.
Je veux
commencer en parlant d'accès, parce que je pense que c'est ce qui intéresse le
patient, le citoyen moyen, le plus. Et je vais peut-être commencer par quelque
chose de particulier parce qu'on s'est vu cette semaine au forum sur la santé mentale, le Forum Adultes et santé
mentale, et vous avez mentionné justement, dans vos remarques d'ouverture, le
nouveau programme sur les... vous avez dit les troubles mentaux, là. Il me
semble qu'au forum on s'est fait dire de ne pas
utiliser le terme «troubles mentaux» mais d'utiliser le terme «santé mentale»,
mais, si le programme est nommé comme ça,
ça va. Mais j'aimerais savoir votre analyse de ce programme-là. Est-ce qu'il
fonctionne jusqu'à maintenant? Est-ce qu'il est... Comment va le
déploiement de ce programme-là?
M. Gendron
(Yvan) : Bien, ce qu'on
pourrait dire d'emblée, pour la clientèle qui est spécifique avec des troubles
de santé mentale, là, c'est une clientèle qui n'est pas facilement accessible.
M. Fortin : C'est vrai.
M. Gendron (Yvan) : O.K.? Donc, avec le temps, les différents
établissements se sont donné différentes stratégies pour aller les... je
dirais, les atteindre, rendre accessibles, leur donner l'information. Et, pour
moi, avec mon expérience d'ex-P.D.G. du CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal... et
j'étais dans un établissement, c'était l'institut de santé mentale, par
exemple. Donc, au-delà des services de proximité en CLSC, j'avais six endroits
de CLSC, j'avais l'institut de santé mentale,
plan de stratégie avec les urgences, là, que ce soit Maisonneuve, Santa
Cabrini. Donc, l'enjeu, c'est d'aller les chercher, O.K.? C'est d'aller
s'assurer qu'ils ont accès à l'information, qu'on ne les perde pas, O.K.? Ce
n'est pas une clientèle qui est très facile à retenir, donc, à ce moment-là, on
se donne des stratégies.
Donc,
pour répondre à votre question... et d'autant plus qu'il y a une augmentation
de ces troubles-là, O.K., ou plutôt, je
dirais, il y a augmentation aussi de prise de conscience de la part, bien sûr,
des intervenants, mais aussi des proches, hein, parce que c'est un tout, hein? Comme on le disait au niveau du forum, il
faut qu'autant les proches, qu'ils soient famille, amis, etc., qu'ils soient au niveau des gens qui
sont au niveau de l'école, au niveau de l'emploi, et autre, là, qu'on puisse
vraiment améliorer le tissu par rapport à ça. Donc, c'est année après année, on
essaie d'améliorer ça. Donc, le plan de développement touche vraiment à ce
niveau-là, donc avoir un plan de... programme d'accès et d'accompagnement en
santé mentale qui soit plus adapté à la clientèle.
Le
territoire que j'avais, entre autres, j'avais comme trois territoires
totalement différents : l'est, côté de Saint-Léonard, Saint-Michel, côté Hochelaga-Maisonneuve.
Hochelaga-Maisonneuve, santé mentale, dépendance, itinérance, toxico, etc., là.
Ça fait que, donc, les approches doivent être différentes et différentes aussi,
bien sûr, avec le milieu, mettons, par contre, par exemple, policier,
organisme communautaire, et autres.
M. Fortin : O.K. Je vois dans vos données, là, dans les différentes cibles que le
ministère s'était données au cours des
dernières années, là, la cible sur le pourcentage des premiers services de
nature psychosociale, et, vous venez de le dire, là, c'est une clientèle qui est difficile à rejoindre. Souvent,
par le temps qu'on demande de l'aide, c'est parce qu'on a besoin de
l'aide, hein?
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait.
M. Fortin : Donc, on devrait vouloir diminuer au maximum ce délai-là entre la
demande et les premiers services. Je
vois que, disons, au cours des dernières années, là, c'est demeuré assez
stable, le pourcentage de gens qu'ils ont réussi à aider dans les
30 premiers jours. Déjà, je trouve que 30 jours, c'est un peu long,
là. C'est très long, même. Quand quelqu'un
demande de l'aide, souvent il en a besoin tout de suite. Mais est-ce que le
pourcentage est resté stable, parce que, comme vous le dites, il y a tellement plus de demandes en aide
psychosociale, ou est-ce qu'on dessert le même nombre de monde qu'on desservait, disons, en 2015, là?
Est-ce que... combien de... J'aimerais ça avoir le chiffre brut. Est-ce qu'on
réussit à aider plus de monde qu'avant?
M. Gendron
(Yvan) :...oui, je vais vous donner ça dans quelques secondes.
Évidemment, on rejoint plus de personnes,
là. On rejoint... On est passé, mettons, des résultats, mettons... des premiers
services de nature psychosociale qui ont été dispensés dans un délai de
30 jours, là, ils étaient autour de 62 % en 2015‑2016. Là, on est
autour de...
M. Fortin :
Oui. Il est encore là.
M. Gendron
(Yvan) : La cible est de 75 %. On est encore stable, 62 %,
61 %, 62 %. On voit ça. Évidemment, il
y a beaucoup de travaux qui ont été faits pour améliorer l'accès de proximité,
d'aller chercher des gens. Il y a un mandat qui est particulier qui a été donné au CIUSSS de la Capitale-Nationale
et à celui de l'Estrie afin d'élaborer un cadre, là, qui va nous permettre, là, je dirais, de soutenir,
d'améliorer la pratique entre les intervenants, parce que c'est très difficile.
M. Fortin : O.K. Mais ce n'est pas exactement
ça, ma question, M. Gendron. J'essaie de comprendre, est-ce qu'on réussit à aider plus de monde qu'avant? Je
comprends qu'on est encore à 62 %, là, qu'on vise 75 %. C'est bien,
mais vous me dites : D'année en année, il y a plus de monde qui demande
des services. Donc, est-ce qu'on réussit vraiment à aider plus de monde ou est-ce qu'on fait juste... on
stagne, on dessert un peu les mêmes gens d'année en année, mais on n'en dessert
pas plus, pas moins, là?
M. Gendron (Yvan) : C'est ça. Je dirais que de faire... on en suit de
plus en plus, O.K.? En nombre relatif, là, évidemment, quand on pense, là, à
l'augmentation des personnes âgées, parce que ça devient... À un moment donné,
ceux qui ont un problème de santé
mentale, quand ils vieillissent, c'est plus un problème de santé... de
personnes âgées que de santé mentale parce que, bon, ça diminue, là. Mais,
quand le besoin est urgent, là, puis ça, c'est un des éléments sur lesquels
on a mis une priorité, c'est de s'assurer
que... de définir l'urgence pour pouvoir rejoindre... donner les premiers
services rapidement, O.K., donner les premiers services.
M. Fortin : Qui définit cette urgence-là? C'est le médecin? Le médecin de famille?
La première personne qui voit le patient? Le 8-1-1 quand des personnes
appellent? Comment ça... Qui définit cette urgence-là?
M. Gendron
(Yvan) : Il y a plusieurs
intervenants. C'est évident que, mettons, tous les intervenants psychosociaux
sont souvent en première ligne. Ils sont sur
le terrain avec organismes, avec les CLSL puis, bon, centres jeunesse, et
autres. Il y en a de différents types. Et évidemment les
infirmières, mettons, qui sont interpelées sur le terrain. Et, bien sûr, il y a
beaucoup, je dirais, d'alternatives qui sont
faites ou d'initiatives avec, mettons, exemple, le service de police de
Montréal, O.K.? Il y en a plusieurs.
M. Fortin : Je vais vous poser la question comme ça parce que je ne pense pas qu'il
reste beaucoup de temps, là. La cible
de 75 %, déjà, m'apparaît comme la moindre des choses, là, disons. Il me
semble qu'on devrait vouloir que tout le monde ait accès en 30 jours à un service d'aide psychosociale. Ça,
je le comprends. Mais disons que la côte est abrupte à remonter pour
vous...
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait.
M. Fortin :
...au cours des prochaines années, là. Avez-vous mis une mesure en place? Ça
fait un an que vous êtes là, et je vous en
félicite. Mais, souvent, avec les anniversaires, viennent en même temps les
rappels qu'on a des cibles à
rencontrer, des obligations à rencontrer. Alors, comment vous allez faire pour
arriver à votre cible et même dépasser votre cible, je l'espère, là? Parce qu'il y en a beaucoup à faire, puis ça
fait longtemps que ça ne bouge pas. Donc, ça n'empire pas, mais ça ne
s'améliore pas non plus.
M. Gendron (Yvan) : C'est probablement une des cibles les plus
difficiles à atteindre dans tout ce qu'on a comme cibles à atteindre par rapport à, justement, la
clientèle. Il y a beaucoup d'initiatives qui ont été prises, comme je
mentionnais tantôt, avec le CIUSSS de
la Capitale-Nationale et celui de l'Estrie, là, pour donner des meilleurs
outils, O.K., auprès des gens. On travaille beaucoup sur tous les
troubles concomitants, les troubles persévérant au niveau de leur santé, là, de
dégradation. Mais on ose espérer aussi que
les gains qu'on va faire dans les prochains mois, dans la prochaine année, vont
nous amener un peu plus haut. Mais
75 %, il faut se le dire, quand même, c'est une clientèle, là, difficile à
atteindre, O.K.? On ne les connaît
pas tous, malheureusement. Donc, c'est un défi important. Je vous le
mentionnerais comme ça, c'est un autre des défis.
M. Fortin : O.K., mais je reviens à ma question puis je vous mets dans le contexte,
là. Je ne me souviens plus si vous
étiez là ou pas à ce moment-là, mais, lors du forum sur adultes et santé
mentale, la ministre McCann a pris l'engagement qu'à travers le programme public de troubles mentaux... elle a dit que
tous les citoyens, elle l'a dit comme ça, là, tous les citoyens et citoyennes de zéro à 100 ans vont
avoir accès, vont être pris en charge gratuitement. L'objectif, là, il était
loin de ça, là, disons, là. Alors là, on vous dit : O.K., vous avez un
objectif de 75 % en 30 jours. Là, la ministre vous met la barre encore plus haute. Est-ce qu'au moment de
prononcer ces paroles-là le ministère avait un plan pour y arriver? Est-ce
qu'il y avait quelque chose de spécifique en tête? Est-ce que vous savez
un peu, là, vers... comment vous allez arriver à ça?
M. Gendron
(Yvan) : Oui. Je vais introduire puis je vais demander à Mme Lyne
Jobin d'intervenir à ce niveau-là. Bien sûr
que le déploiement du programme, là, québécois de psychothérapie, là, qui est
ouvert de façon plus large depuis
dernièrement, va permettre, en tout cas, de faire un pas de plus, là,
justement, pour cette clientèle-là, d'avoir un accès aux services de
façon gratuite, et autres, là.
Je
vais passer la parole à Lyne Jobin, qui a travaillé, justement, sur
l'élaboration du forum de santé mentale, là, dans le détail.
Mme Jobin
(Lyne) : Bonjour, bonjour. Lyne Jobin, donc, sous-ministre adjointe à
la Direction générale des programmes destinés aux personnes, aux
familles et aux communautés.
Et effectivement la
réponse pour améliorer l'accès aux services de santé mentale, c'est vraiment le
déploiement du Programme québécois pour les
troubles mentaux, parce qu'on parle, de façon globale, de santé mentale, mais
il n'en demeure pas moins qu'il faut aussi répondre aux personnes qui ont des
problèmes vraiment réels de troubles mentaux, puis c'est correct de
nommer ça comme ça.
Donc,
le programme québécois a été expérimenté dans deux territoires, sur une base
pilote, au cours des deux dernières années.
Et on n'est pas à avoir des résultats de données probantes quantitatives. Ce
programme-là a été expérimenté, et c'est... toute la documentation nous
vient de l'Angleterre, dans le fond, de NICE, qui est vraiment un organisme,
une société savante majeure, qui nous a
donné, qui nous a transmis toute l'information sur le programme, les outils,
les guides d'évaluation, les guides
d'intervention. Et on a testé ça au Québec. Est-ce que ça tient la route?
Est-ce que ça s'intègre bien dans notre système à nous? Et la réponse a
été oui.
Donc
là, on est dans le déploiement du Programme québécois pour les troubles
mentaux, avec cinq établissements qu'on dit précurseurs, qui déploient le
programme, et là on se met à récolter les données sur... qui entrent : quels
types de services on offre, qui sort
avec quel taux de rétablissement, on est en train, même, définir des... ce qui
se fait... ce qui ne s'est jamais fait, là, définir un taux de rétablissement,
jusqu'à quel point les personnes qui on eu accès à ces programmes-là se sont rétablies et sont devenues plus
fonctionnelles, plus heureuses dans la vie, avec une meilleure qualité de vie,
et tout. Donc, on est vraiment en déploiement dans les cinq territoires
précurseurs, excusez.
• (15 h 40) •
M. Fortin : O.K. Donc, avant qu'on arrive à ce que la ministre disait, là, qui est,
dans le fond, qui était une façon très imagée de dire : Tous les Québécois
vont avoir accès au programme public de troubles mentaux, de psychothérapie,
avant d'arriver là, on en a pour un bout de
temps, là. Parce que, là, vous l'avez testé. Ça a pris deux ans, disons, pour
le premier projet pilote. Là, vous
lancez un autre... je ne veux pas dire un autre projet pilote, mais c'est un
peu un déploiement initial, disons, là.
Mme Jobin (Lyne) :
Non, graduel, graduel.
M. Fortin :
Graduel, oui, comme vous voulez. Il y avait deux régions où on l'a testé. Là,
on le déploie dans cinq régions. Pourquoi on
ne peut le déployer à grande échelle, si vous êtes rendus à faire un
déploiement, là? D'habitude, une fois
qu'on est rendu à faire un déploiement de programme, on est un peu prêt à le
faire partout, là. Pourquoi vous... Je ne veux pas dire que vous
hésitez, mais pourquoi on n'y va pas de façon plus large?
Mme Jobin
(Lyne) : Oui. En fait, c'est... déjà en mars, le déploiement va être
généralisé dans tous les territoires, mais,
de l'automne à mars, c'est qu'il faut aussi développer les... dans le fond,
continuer et consolider tous les outils de formation, s'assurer qu'on transforme ce qui est offert présentement
vers le nouveau programme. Donc, il y a tout un travail d'implantation,
de mise à niveau de l'offre de services, de développement des capacités,
développement des habiletés, embauche du
personnel, et tout. Donc, on est là-dedans. Et les autres territoires qui ne
sont pas parmi les cinq se préparent déjà pour le déploiement de mars.
Mais j'aimerais ça peut-être, si vous permettez,
préciser quelque chose.
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement.
Mme Jobin
(Lyne) : C'est un programme québécois pour les troubles mentaux. Il y
a... Dans le fond, il y a un sous-titre à ce programme-là qui s'appelle de l'autosoin à la psychothérapie. Donc, l'idée, ce
n'est pas que tout le monde a besoin d'une psychothérapie, mais, quand ils
entrent dans le programme, il y a une évaluation des besoins qui se fait à partir de grilles standardisées, ce qu'on n'avait
pas encore au Québec, et on évalue les besoins et on offre le service
selon le besoin, qui peut être de l'autosoin jusqu'à la psychothérapie.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci. Je m'excuse, M. le député,
vous êtes arrivé à la fin. On continuera dans le prochain bloc.
Alors, on revient du côté du gouvernement. Monsieur...
allez-y.
M. Tardif :
Alors, merci, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) : Vous
disposez de 10 minutes.
M. Tardif :
Parfait. Merci bien. M. Gendron, toute l'équipe, merci de vous être
déplacés. Écoutez, moi, mes préoccupations aujourd'hui dans l'ensemble des questions que je vais vous poser, je suis un client
type du réseau. Depuis que je suis au monde, je suis à peu près sûr que si
je... individuellement, c'est moi qui est allé le plus souvent à l'hôpital,
pour différentes raisons, de longues
périodes. Alors, j'ai vécu à l'intérieur, comme patient, entre parenthèses,
notre réseau. Alors, les questions
vont aller vers ma préoccupation première, qui sont les patients, qui sont également
le personnel qui y travaille et les électeurs que je représente, qui
m'ont posé plusieurs fois différentes questions.
Écoutez, la
première irritation que j'ai, c'est : Comment faisons-nous pour arriver à
dire que nous avons atteint 38 % des objectifs seulement? Moi, je trouve
ça terriblement épeurant. Je viens du domaine privé. Je suis habitué de
travailler avec des plans stratégiques.
Quand on dit 38 % d'objectifs atteints, j'ai un malaise là-dessus. J'ai
sincèrement un gros malaise qui
s'installe, et ça veut dire que j'ai manqué le bateau à quelque part ou, possiblement, il va falloir que je fasse vite, vite, vite
dans les prochaines années pour atteindre l'objectif.
Donc, à ça, je rattache un taux de roulement,
et, mon collègue le soulevait tantôt, on a quand même des départs volontaires
de 18,7 %, qu'on nous dit, alors que la fonction publique, c'est de
13 %, actuellement, la moyenne pour l'ensemble.
Alors, là aussi, il y a quand
même quelque chose administrativement, il y a une lumière orange
foncé qui s'annonce, en tout cas, qui s'annonce et qui s'allume dans ce
point-là.
Donc, ma question serait : Depuis votre
arrivée, M. Gendron, il y a bientôt un an, avez-vous observé une culture administrative qui est en changement? Avez-vous
des points, je comprends ce que vous m'avez dit, ce que vous avez dit tantôt, mais est-ce qu'on a des points, là,
précis, là, qui nous démontrent, qui vont démontrer à la population qu'il y a
vraiment quelque chose qui se passe depuis un an là-dessus?
M. Gendron
(Yvan) : Oui, d'abord il y a plusieurs
éléments, il y a plusieurs actions qui ont été posées depuis un an, et aussi on faisait face, mettons, au suivi de la
réforme il y a trois ans, O.K.? Donc, après trois ans, on arrive dans un
mouvement un peu plus de
stabilisation. Là, on est en train de baisser les taux d'assurance salaire, les taux d'absence pour différentes raisons, parce que, bon, il y a une meilleure prise en charge, les gens
sont un peu plus stabilisés. Donc, ça, on sent qu'il y a un changement
par rapport à ça. Mais, évidemment, le milieu de la santé, services sociaux,
c'est un milieu qui est quand même difficile en termes de charge de
travail, et autres, en fonction des besoins, de l'évolution des besoins de la population,
et ce qui nous amène quand même des défis sans arrêt.
Nous, évidemment,
comparativement, mettons, à un secteur privé, on ne peut pas
arrêter l'arrivée de la population, l'arrivée,
justement, pour répondre aux besoins, entre autres au niveau de l'urgence, là. Malgré le fait qu'on suit de plus en plus
de personnes à domicile, tant au niveau de son nombre d'heures que de
l'intensité, bien, évidemment, il y a
quand même beaucoup de gens qui passent par les urgences. Nous avons
aussi beaucoup plus de patients à opérer, hein, de façon
importante. C'est normal, on vit plus vieux, donc le risque
potentiel d'avoir plus de besoins de chirurgie est là. Donc, on arrive là-dedans.
L'atteinte
des objectifs, il y
a plusieurs objectifs qui sont
dans la zone de l'urgence, O.K., dans le temps d'attente à l'urgence, dans
le nombre d'heures passées sur une civière, et autres, comme tels. Ces
objectifs sont quand même fixés depuis un
certain nombre d'années, là, qui étaient vraiment des objectifs qu'il
était fort important à atteindre, tantôt difficiles, mais qui... bien
sûr, on doit tenir compte, là, le vieillissement de la population de façon particulière.
C'est pour ça que les injections d'argent qu'il y a eu dans les trois
dernières années, dans la dernière année, on sent qu'il y a un changement.
Il y a une
augmentation importante du nombre d'heures, des places, comme du côté du CIUSSS
du Nord-de-Montréal, il y a plus de 1 million
d'heures de plus, là, qui a été donné au niveau des soins à domicile. Donc,
oui, il y a des gains qui ont été
faits à ce niveau-là. Il y a beaucoup plus de patients qui ne vont plus à
l'urgence, ce qu'on appelle les P4, P5. Donc, oui, il y a un changement à ce niveau-là. Il y a une meilleure synergie
avec les équipes médicales, il y a plus de patients inscrits. Donc, on
sent qu'il y a un changement, on s'en va vers quelque chose de pas mal mieux,
en passant.
M. Tardif : Parfait. Je vais quand même compléter. Bien sûr,
on n'est pas dans le privé, je comprends très bien, sauf que ça n'empêche pas
qu'on est imputable dans des objectifs. Quand on prend des démarches de
travail, à mes yeux, on est quand
même imputable sur ce qu'on doit livrer, à un moment donné, aux gens qui s'en
servent et aux contribuables.
Ceci dit, ça
me ramène à vous parler d'une autre partie. Je suis député du magnifique comté
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Donc, très belle région dans le Bas-Saint-Laurent, beau comté. J'aimerais qu'on
parle un petit peu de tout ce qui se rattache à l'accessibilité aux
médecins de famille.
Encore
vendredi, je suis un député, c'est mon job, donc, vendredi, je suis au hockey
par plaisir puis pour encourager une
cause. Et des gens viennent me voir pour me dire : Denis, on n'est pas
capable d'avoir de médecin de famille. Qu'est-ce que tu peux faire? Tu
peux-tu me régler ça? Alors, je vous pose puis je vais leur transmettre avec
plaisir leur réponse.
M. Gendron (Yvan) : Parfait.
Bien, écoutez, ça va me faire plaisir d'y répondre. C'est un défi, quand même,
qu'on atteint de plus en plus, parce qu'on est passés de près de 60 % à
81 %, là, hein, de patients inscrits au niveau des médecins de famille, tant en région qu'en milieu plus municipal, si je
peux m'exprimer ainsi, là, parce que ces efforts-là, dus avec les 350,
342 groupes de médecins de famille, là, on fait des gains.
Il y a eu,
dans les dernières années, une meilleure, je dirais, synergie qui a été
organisée entre les médecins de famille, O.K.? Beaucoup de médecins
travaillaient en solo, là, ils travaillent beaucoup plus en équipe. Ça permet
une meilleure transition puis un
meilleur support à quelqu'un qui a besoin de voir son médecin de famille.
L'arrivée des GMF en réseau a
augmenté le nombre d'heures de disponibilité. Mais en région, comme la vôtre,
c'est un grand défi. C'est un grand défi.
M. Tardif :
Dépendamment des régions, justement, là.
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait. Il y a
un défi dans les régions où les gens travaillent plus en solo, O.K.? Ils sont
moins en grand nombre dans leurs GMF, et autres, là. Donc, il faut vraiment
s'assurer qu'avec l'arrivée, l'introduction, il
y a quelques années... il y a de plus en plus soit des infirmières, des
travailleurs sociaux et, dans ce cas-ci, des IPS, là, on va améliorer
l'accessibilité aux services.
La nouvelle
loi qu'il va y avoir aussi, qui va être adoptée pour la question des
infirmières, les pharmaciens aussi, là, vont, je dirais, élargir et répartir
les tâches, là, entre les différents professionnels, et les médecins, et là on
va avoir un meilleur accès, O.K., un meilleur accès qui va être dosé en
fonction de ce que la personne peut offrir comme services, qu'elle soit médecin, infirmière, pharmacien
communautaire, par exemple, là. Donc, on va faire des gains à ce niveau-là,
mais c'est un défi constant, là, O.K.? Mais on est sur la bonne voie, on
s'améliore beaucoup à ce niveau-là.
M. Tardif :
O.K. Combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) : Trois
minutes.
• (15 h 50) •
M. Tardif :
Trois minutes? O.K. Alors, merci.
Donc, est-ce qu'il
y a une orientation, est-ce qu'il y a une espèce de certitude qui peut se
dégager sur l'atteinte des objectifs
puis sur l'atteinte, justement, de la question de l'accès des médecins de
famille? Parce qu'on sait que c'est un problème.
J'ai très bien compris votre réponse, je sais que ça varie par région
également, et ça, régions, là, c'est l'ensemble du Québec qui a des régions différentes. Est-ce qu'on peut aller de
façon plus pointue, pour dire à des gens : Oui, on avance, oui, tu
vas avoir un médecin de famille?
Je vous conterais une histoire pour vous faire
rire, mais ça fait pratiquement un an que je n'ai pas de médecin de famille,
moi aussi. Mais ce n'est pas de mon cas que je parle, là, c'est réglé. Mais
qu'est-ce que je veux vous dire, c'est :
Qu'est-ce qu'on peut dire concrètement? C'est ça, c'est vraiment ce niveau-là
qui m'intéresse. Je comprends le reste de la stratégie, mais, un peu
comme mon collègue, sur quelque chose de plus pointu : Comment
pouvons-nous réussir à s'en sortir pour
rassurer nos gens? Puis vous l'avez mentionné, vous savez, dans le
Bas-Saint-Laurent, j'ai la clientèle la plus âgée du Québec, vous connaissez très bien le profil
sociodémographique de notre région, nous avons besoin de médecins, nous avons besoin de tout ce qui se rattache à ça.
Mais il y a un petit vide actuellement, puis c'est ce vide-là que j'aimerais
vous réentendre, là, me préciser.
M. Gendron (Yvan) : Oui. Bien, en plus des réponses que j'ai données
tantôt sur le travail justement des médecins, des infirmières spécialisées, là, praticiennes spécialisées, et autres,
on s'est donné aussi une façon d'augmenter dans la négociation,
parce que c'est un engagement, là, du gouvernement, dans la négociation avec la
Fédération des médecins omnis, O.K., puis
s'assurer une meilleure couverture, meilleure
prise en charge de la clientèle avec une augmentation de 175 000,
là, des personnes qui devront être inscrites d'ici juin 2020. Mais, en plus de
ça, il y a des éléments, je dirais, qui sont plus technologiques, là, le Rendez-vous santé Québec, là, les
Bonjour-Santé de ce monde, et autres, là, s'assurer que, quand le client, le citoyen veut prendre
rendez-vous, là, de pouvoir justement avoir accès, O.K., de s'assurer qu'il va
avoir accès à une plage, parce qu'il y a beaucoup de plages qui ont été
faites de façon supplémentaire.
Et
on pense beaucoup aussi, là, la question des spécialistes, là, versus les
omnis. Quand un omni demande l'accès à
un spécialiste, bien, on a fait beaucoup de changements, là, avec les centres de
répartition des demandes de services, là. Il y a une meilleure accessibilité, de façon très importante, au niveau
de l'ensemble des régions du Québec, là, O.K.? Donc, différentes
stratégies comme ça pour s'assurer justement que le citoyen, en fonction de son
besoin, puisse avoir accès à son médecin de
famille, mais pas juste à son médecin de famille, O.K.? Il faut libérer le
médecin de famille pour qu'il se consacre
de plus en plus aux tâches pour lesquelles il a été formé versus pour les
autres tâches pour lesquelles les autres professionnels ont été formés. Et, là-dessus, il y a une ouverture, là,
de plus en plus importante, comme vous avez pu voir, là, avec
l'augmentation des tâches ou la répartition des actes, là, au niveau des
infirmières.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. C'est déjà tout, M. le député. M. Gendron,
merci.
On revient du côté de
l'opposition officielle. M. le député de Pontiac, vous pouvez poursuivre,
10 minutes.
M. Fortin : Merci, M. le Président. Je comprends les préoccupations du député de
Rivière-du-Loup puis je vais peut-être juste continuer dans cette avenue-là, si
vous le permettez, là. L'enjeu de l'accès à un médecin de famille, c'est
quelque chose qui est bien réel, au coeur
des préoccupations des gens, là. Tout le monde veut avoir accès à un médecin de
famille rapidement, tout le monde veut avoir un médecin de famille puis veut
être capable de le voir.
Vous avez parlé des
difficultés particulières en région. Je ne vous l'enlève pas, vous avez raison,
c'est peut-être plus dur d'attirer un
médecin en région, c'est peut-être plus difficile de convaincre quelqu'un de
s'établir en région. Mais, quand je
regarde les taux, et ça, c'est en date du 11 octobre 2019, là, pourcentage de
patients inscrits auprès d'un médecin de famille, je vois qu'en Estrie on est à
86 %, en Outaouais, on est à 83 %, en Abitibi, on est à 82 %
puis, à Montréal, on est à 69 %. Et Montréal, c'est comme ça depuis
longtemps dans le sens où on est en bas, on est inférieur au taux de pas
mal toutes les autres régions, là. Il y a un
défi d'attirer des médecins en région, mais qu'est-ce qui fait qu'à Montréal
c'est toujours, toujours, toujours plus bas qu'ailleurs?
M. Gendron (Yvan) : Je vais vous donner un début de réponse, puis Dre
Lucie Opatrny, qui est ma sous-ministre adjointe, Affaires médicales,
universitaires, là, va compléter.
Évidemment,
Montréal... puis, comme je l'ai dit d'entrée de jeu, tantôt, j'étais P.D.G. du
CIUSSS de l'Est-de-Montréal pour lequel il manquait au moins
65 médecins de famille. Donc, juste par le fait qu'il manquait
65 médecins de famille versus, mettons,
le Centre-Ouest-de-Montréal, où il y avait beaucoup plus de médecins de
famille, la répartition n'est pas évidente, O.K.? En même temps, la
clientèle, elle est plus mobile à Montréal, dans le sens que ce n'est pas parce
que tu es dans l'est que tu ne peux pas voir
un médecin dans l'ouest ou dans le centre ouest, là. Ça fait qu'il y a des
enjeux comme ça de répartition qui
sont tantôt historiques, tantôt aussi de répartition en fonction des...
justement de la population, l'augmentation.
M. Fortin : Oui, mais en même temps, le PREM, là, le fameux nombre de médecins qui
est alloué à chaque région annuellement, là, le ministère a le pouvoir de
dire : On en alloue un paquet de plus à Montréal cette année-là ou un
paquet de plus à l'Outaouais cette année-là. Tu sais, le ministère peut jouer
avec ces paramètres-là. Alors, qu'est-ce qui fait en sorte qu'il en manque?
Comme je disais, j'ai des chiffres à 70 ou quelque chose comme ça à Montréal,
là, environ.
M. Gendron
(Yvan) : Oui, je vais laisser Dre Opatrny.
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, la répartition, on est dans une situation où on est
en train de regarder...
Le Président (M.
Leitão) : Excusez, pourriez-vous juste vous présenter pour que ça
soit... c'est enregistré.
Mme Opatrny
(Lucie) : Lucie Opatrny, sous-ministre adjointe dans la direction
DGAUMIP.
Le Président (M.
Leitão) : Merci.
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, pour... On
est dans un contexte où on a une pénurie absolue, qu'il faut diviser, mais
aussi dans un contexte où on essaie d'augmenter la productivité de ceux
qui sont là. Alors, c'est une question aussi de distribuer un nombre qui est
sous-optimal dans toutes les régions.
La
question était vraiment pour la région de Montréal, puis il y a
des enjeux différents. Quand on regarde les patients qui sont suivis par les
médecins de Montréal, il y a beaucoup plus de pourcentage des personnes qui ne
proviennent pas de Montréal, comparé aux autres régions, alors, les personnes
des trois L ou de Montérégie qui
viennent sur l'île pour travailler,
qui sont suivies par les médecins sur l'île. Alors, c'est un phénomène qu'on
voit plus à Montréal qu'on voit dans d'autres régions. Alors, ça
explique en partie cet élément-là. Alors, ça, ça explique en partie.
Maintenant, qu'est-ce qu'on fait pour voir
comment rehausser l'accessibilité à un médecin de famille? Il y a plusieurs axes que... M. Gendron a mentionné
déjà quelques-uns. Par exemple, on a une cible absolue de 175 000 répartis
dans tous les RLS...
M. Fortin : Une cible absolue de
quoi, pardon?
Mme Opatrny
(Lucie) : Pardon?
M. Fortin :
Une cible absolue de quoi? C'est quoi? 175 000 quoi?
Mme Opatrny
(Lucie) : 175 000 personnes nouvelles, du guichet, qui vont être
suivies par un médecin de famille d'ici 2020
pour voir comment on peut aller... juin 2020, pour aller vers notre cible de 85,
puis espérons même aller plus si on peut.
M. Fortin : Je vous arrête deux secondes, si vous le permettez. M. le Président,
j'aimerais ça savoir essentiellement... Là, vous me dites qu'il y a une pénurie absolue, hein? Donc, il manque
de médecins de façon générale. C'est ce que vous dites. Ce n'est pas juste à Montréal qu'il en manque, là, il en manque
ailleurs, puis là on s'arrange, on essaie de répartir la pénurie, dans
le fond, là, puis, à Montréal, vous êtes à moins 70.
Mais, quand vous
dites : On veut, d'ici huit, neuf mois, là, qu'il y ait
175 000 patients de plus qui soient pris, est-ce que vous vous adressez à la pénurie de médecins? Est-ce que vous
dites : Il va y avoir plus de médecins formés cette année qu'il y
en a qui vont prendre leur retraite? Est-ce qu'il va y avoir plus de médecins?
Dans le fond, ma
question, là, c'est : C'est quoi, la pénurie absolue, là? Est-ce qu'il
manque 300, 400, 500, 600 médecins au
Québec, médecins de famille? Et est-ce qu'essentiellement on est en train d'en
former plus qu'il y en a qui prennent leur retraite?
Mme Opatrny
(Lucie) : On est en train de former plus de médecins que... prennent
leur retraite actuellement et on est en train de regarder les calculs
actuariels pour voir est-ce qu'on devrait augmenter ce chiffre-là encore plus.
En plus de ça, est-ce qu'il y a une façon qu'on peut aller chercher les
médecins qui ont quitté le Québec, de les ramener ici pour travailler?
M. Fortin :
Il y en a-tu tant que ça?
Mme Opatrny
(Lucie) : Pardon?
M. Fortin : Il y en a-tu tant que ça, des médecins qui ont quitté le Québec pour
aller ailleurs pour... qui pourraient être intéressés à revenir? Est-ce que
notre taux de, disons, d'échange avec les autres provinces canadiennes est si
négatif que ça?
Mme Opatrny
(Lucie) : À chaque année, on a un net exode de médecins qui terminent
l'école pour... et l'école et aussi pour la résidence, qui quittent le
Québec, oui.
M. Fortin :
De combien environ?
Mme Opatrny
(Lucie) : L'année passée, je crois que c'était 65. C'est environ une
soixantaine.
M. Fortin :
65 médecins qui terminent l'école, qui quittent le Québec. Il y en a combien
qui...
Mme Opatrny
(Lucie) : Net, parce qu'il y a aussi des gens qui viennent ici pour
faire la résidence. Alors, je parle de l'exode net.
M. Fortin :
Il y en a combien qui graduent à chaque année au Québec?
Mme Opatrny
(Lucie) : Je crois qu'il y a 800... il y a plus... il y a entre 800 et
900. Il y a 873, je crois.
M. Fortin :
Donc, on en perd 7 %, 8 %, là, disons, à chaque année au net, là.
Mme Opatrny
(Lucie) : À peu près.
M. Fortin :
O.K. Et donc, là, vous allez faire un effort pour rapatrier ces gens-là.
Mme Opatrny
(Lucie) : Exactement.
M. Fortin : Comment vous allez faire ça? Un médecin qui est établi, je ne sais pas,
moi, à Thunder Bay, ou à Regina, ou ailleurs, là, comment vous allez le
convaincre de revenir au Québec?
Mme Opatrny
(Lucie) : C'est une combinaison. En partie, nos conditions de pratique
sont intéressantes ici. Deuxièmement, beaucoup d'entre eux qui ont quitté ont
quand même de la famille ici, qui sont intéressés à revenir. C'est aussi de diminuer la bureaucratie, de voir comment
revenir, de faciliter le processus, comme on a fait, par exemple, avec
les médecins hôtes. Il y a le Recrutement Santé Québec qui nous aide en lien
avec ça aussi.
M. Fortin : O.K. J'aurais 1 million de questions là-dessus, là, mais je vais
arrêter. Je veux vous parler... puis je ne sais pas combien de temps il
me reste, M. le Président...
Le Président (M. Leitão) : ...
• (16 heures) •
M. Fortin : Trois minutes. En trois minutes, on va essayer de
résoudre quelque chose, vous et moi, là, si c'est possible, là. Un médecin qui
quitte, qui prend sa retraite, là. Disons qu'il est dans une clinique. On est
deux, là. Moi et le député de
Rivière-du-Loup, on est deux médecins, on pratique ensemble, on est dans la
même clinique. Moi, je décide de prendre
ma retraite. J'en informe le CISSS, le CISSS de ma région. Je prends ma
retraite au 1er janvier, mais le PREM, il n'est pas alloué encore, là.
Alors, il n'y a pas nécessairement de médecin qui s'en vient, là. Le député de
Rivière-du-Loup, qui est médecin avec
moi, il est pris tout seul pour s'occuper de plus de patients parce qu'il n'y a
pas de médecin alloué à cette clinique-là pour les
1 500 patients desquels je prends soin.
Alors,
comment on améliore le système?
Comment vous allez faire pour s'assurer que tous ces patients-là, là... Là, je
me mets dans la peau du patient. Il apprend que son médecin s'en va, il n'y a
pas de nouveau médecin d'alloué à cette clinique-là, là. Ça ne marche
pas comme ça en ce moment, là. Il faut attendre, il y a une allocation
régionale qui va être offerte, puis peut-être
que la clinique va être capable d'attirer ce médecin-là, peut-être
qu'il va aller ailleurs. Mais les 1 500 patients, eux
autres, ils se retrouvent, du jour au lendemain, pas de médecin.
Alors, est-ce que
la formule actuelle fonctionne? Quand on parle d'améliorer, là, disons, le
pourcentage de monde qui ont un médecin de famille, on peut-tu commencer par s'occuper du monde qui en ont un puis qui
veulent juste le garder, là? Eux
autres, ils sont déjà dans le système, puis ça va déjà bien. Comment on s'assure
que ces gens-là ne perdent pas leur médecin de famille? Ça se fait-tu?
Mme Opatrny (Lucie) : Les médecins
de famille et le ministère partagent votre inquiétude là-dessus. Alors, quand
un médecin prépare sa retraite, et j'utilise le mot «prépare» parce que, souvent,
il va annoncer des mois ou même une année à
l'avance qu'il va prendre sa retraite, il
y a différentes stratégies
pour que soit ses collègues dans son milieu, parce que souvent, maintenant,
on a des groupes des médecins de famille, alors ce n'est pas deux qui
pratiquent, c'est maintenant plus des groupes qui le reprend, ou d'autres
cliniques reprend les patients qui vont perdre leur médecin de famille
à la retraite. Alors, il y a des différentes stratégies qui sont en place
pour voir comment faciliter cette retraite éventuelle.
M. Fortin : Mais attendez-moi une seconde, là, mes patients,
là, les 1 500 que moi, j'ai, ils ne vont pas se faire prendre en
charge par une autre clinique. Là, vous êtes en train de me dire que tous ces
patients-là vont passer en avant du monde qui sont sur la liste
d'attente en ce moment? Je ne peux pas croire.
Mme Opatrny
(Lucie) : Il y a
un processus de regarder leur niveau de vulnérabilité, etc., mais les personnes, souvent, ils ont plusieurs médicaments que ça prend des renouvellements,
etc., alors il y a une stratégie d'arrimage pour voir comment, tout en respectant
les délais dans le GAMF, d'aussi prendre en charge les patients. Mais il y a...
ce n'est pas tous les patients qui
proviennent de la liste d'attente du GAMF. Il y a plusieurs
façons que les nouveaux patients sont pris en charge par les médecins de
famille.
M. Fortin : Mais ce n'est pas un problème,
ça, que les gens ne passent pas par la liste d'attente? Est-ce que
vous ne trouvez pas que c'est un enjeu que... Tu sais, vous dites : Il y a plusieurs
façons d'avoir un médecin de famille. Mais il me
semble que, pour le patient, de
savoir que la liste est là, que tout
le monde suit la liste, là, ce serait
logique. Là, vous me dites qu'il y a d'autres façons d'y arriver.
J'essaie de comprendre c'est quoi.
Mme Opatrny
(Lucie) : De s'inscrire sur
une liste de GAMF est volontaire. Il
faut que... C'est un acte volontaire.
M. Fortin : Bien sûr.
Mme Opatrny (Lucie) : Et ce
n'est pas tous les Québécois qui décident de s'inscrire sur une liste.
M. Fortin :
Je suis d'accord.
Mme Opatrny (Lucie) : On ne
peut pas prévenir qu'un Québécois qui décide de ne pas s'inscrire au GAMF, de dire : Parce que vous avez... ou, en tout cas, en ce moment, on n'est pas là pour dire que, parce que
vous n'avez pas décidé de vous inscrire, vous n'avez pas le droit
d'avoir un accès à un médecin de famille.
M. Fortin : Non, non, je comprends ça. Ce n'est pas
là, l'enjeu. En fait, ce que j'essaie de comprendre... Et vous me dites :
Les médecins sont préoccupés par ça. Et, absolument, je n'en doute pas
qu'ils sont préoccupés. Mais, moi, ce qui
m'inquiète, c'est que tous ces patients-là tombent sans médecin du jour au
lendemain. Le jour où je décide, là... La façon que le PREM est octroyé en
ce moment, ça ne garantit pas à une
clinique... bien, même pas la clinique, là, ce n'est pas la clinique qui est
importante, c'est le patient, ça ne garantit pas au patient qui est suivi par
un médecin depuis plusieurs
années qu'il y a quelqu'un qui va le reprendre en charge.
Donc, il y a
des cliniques qui sont bien organisées, disons, qui n'ont pas de problème
à attirer des nouveaux médecins qui,
eux, vont être capables de le faire. Mais il y a des cliniques où c'est peut-être
plus difficile, ce n'est pas naturel, on n'est pas
sûr s'il va y avoir un PREM, où tous ces patients-là vont tomber puis vont se
retrouver sur la liste d'attente, probablement, là.
Mais
vous me dites que ça préoccupe les médecins. Mais est-ce qu'il y a quelque chose... Il y
a-tu une formule nouvelle pour le
PREM qui est en train d'être travaillée? Il y a-tu une nouvelle façon
d'octroyer ça qui est en train d'être préparée au ministère? C'est ça qui m'inquiète, puis je pense
que ça inquiète bien des patients qui se disent : Mon médecin va prendre
sa retraite dans un, deux, trois ans, je ne sais pas ce qui va m'arriver.
Mme Opatrny
(Lucie) : Ce n'est pas un transfert de quelqu'un qui prend la retraite
vers un nouveau facturant. Le transfert
se fait, puis on a un système de directeurs de médecine générale régionale, des
DRMG, qui sont au courant de qui sur leur territoire va prendre leur retraite,
et ils sont en lien avec tous les GMF et tous les médecins pour organiser la retraite. Ça serait très lourd pour, en bloc,
donner tous les patients de quelqu'un qui est en pratique depuis des...
quelques décennies tout à un nouveau facturant. Alors, ce n'est pas le
processus. Et souvent c'est en blocs de... en tout cas, des regroupements de 100, 200, 300 patients qui
sont donnés aux collègues en pratique pour s'assurer qu'il y a une continuité
de soins.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien, merci beaucoup. C'est déjà tout le
temps que nous avons pour ce bloc. Alors, on revient du côté
gouvernemental, et je pense que c'est Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. Donc, bonjour. Moi, ma question va
être sur les contrats gré à gré. Dans
le rapport concernant l'application de la Loi sur les contrats des organismes
publics, on indique que, pour l'ensemble des organismes publics, de 2014 à 2019, la proportion des contrats de
gré à gré par rapport à l'ensemble des contrats conclus est de
20 %. Par contre, pour votre ministère, pour la même période, 2014 à 2019,
le pourcentage total des contrats de gré à gré est de 80 %. Donc,
qu'est-ce qui explique cette disproportion-là par rapport aux autres
organismes?
M. Gendron (Yvan) : C'est ça. Je débuterais la réponse, puis après ça
Luc Bouchard va pouvoir poursuivre la réponse de ce côté-là. Mais,
évidemment, le nombre de contrats qui ont été conclus de gré à gré au
ministère, c'est de 20 %, là, mais il
est vrai que la proportion en termes monétaires, et autres, là, c'est
80 %. Donc, la valeur des contrats de gré à gré s'explique par le fait qu'il y a 10 contrats, O.K., de
gré à gré qui ont été donnés, là, dont 4 % qui accaparent à eux seuls,
là, 60 % des valeurs des contrats. Donc, il faut faire la relativité par
rapport à ça. Mais évidemment il y a des éléments qui touchent, là, à des règles qui sont...
exemple, le fournisseur unique, O.K.? Puis, évidemment, 90 % de la valeur
des contrats qui ont été donnés de gré à gré, c'est avec un fournisseur
unique. Donc, après vérification, après analyse, après avis d'intention, et
autres, là, on s'aperçoit qu'il n'y a seulement qu'un fournisseur unique à
laquelle on peut donner, finalement, le contrat.
Je pourrais peut-être
passer la parole à M. Luc Bouchard, qui est mon sous-ministre adjoint à ce
niveau-là, de poursuivre, si vous permettez.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. M. Bouchard, vous vous identifiez.
M. Bouchard
(Luc) : Merci beaucoup. Effectivement, comme le disait M. Gendron...
Le Président (M.
Leitão) : ...
M. Bouchard (Luc) : Luc Bouchard, je m'excuse, sous-ministre associé,
Direction générale des technologies de l'information, au ministère de la
Santé.
Le Président (M.
Leitão) : Merci. Allez-y.
M. Bouchard (Luc) : Bienvenue. Alors, comme le disait
M. Gendron, en valeur absolue, le 20 % représente le nombre. Le montant est plus de l'ordre de
80 %. C'est une question de travail. On travaille avec le CSPQ. Beaucoup
de mandats sont donnés au CSPQ pour...
et, au nom du ministère de la Santé, négocier des contrats avec nous, pour
nous, O.K.? Alors, beaucoup de contrats passent via le CSPQ, par les
voies officielles, l'appel d'offres, etc.
Pour
ce qui est des contrats avec des composantes exceptionnelles, fournisseur
unique, autres circonstances comme ça,
à ce moment-là, le ministère va commencer à négocier, il va faire la
négociation avec les organisations ou avec les firmes. Et, en valeur absolue, même si c'est 20 % des
contrats qui représentent 80 %, ce sont des contrats importants. On
pense... le contrat avec Microsoft, qui est de 71 millions de
dollars. Sur la valeur totale des contrats négociés en gré à gré, c'est
important. Puis pourquoi on a négocié avec Microsoft en gré à gré, c'était pour
l'ensemble des licences du Québec d'Office,
les systèmes informatiques, etc., O.K.? Alors, c'est un fournisseur unique,
clause 13.2 ou 13.4, peu importe, et c'est ça qui nous amène à
négocier en gré à gré avec des firmes qui ont un produit unique.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : O.K. Je vais passer à une autre question.
J'ai regardé dans le rapport, j'ai été un
petit peu surprise de voir ça. C'est concernant le lavage de mains, c'est
marqué «taux de conformité aux pratiques exemplaires d'hygiène des mains dans les établissements». Pour moi, le
lavage de mains va de soi, surtout pour les personnes qui travaillent dans les établissements de santé.
Votre cible était de 80 %, puis le résultat en 2018‑2019, il a quand même
augmenté aux années passées, est de
69 %, là. Comment vous expliquez ça puis qu'est-ce que vous allez faire
pour atteindre votre cible, là?
• (16 h 10) •
M. Gendron
(Yvan) : C'est une lutte
constante, O.K.? Le contrôle des infections, le travail auprès de nos
intervenants, qu'ils soient médecins,
qu'ils soient préposés, qu'ils soient hygiénistes, qu'ils soient, tu sais, à
tous les niveaux, là, c'est un
travail constant, mais aussi auprès des familles, O.K., les familles des
proches, qui sont aussi des vecteurs, donc des transporteurs, là, de germes, et autres, comme tels. Donc, tous les
établissements, là, à l'expérience de beaucoup de situations qui se sont passées, épidémiologiques, puis le
Dr Horacio Arruda va pouvoir compléter par la suite, là, mais ça fait
partie de nos us et coutumes. Et on met même jusqu'à, des fois, des agents de
sécurité pour contrôler justement le lavage des mains dans les zones où est-ce qu'il y a de l'éclosion, O.K., pour
s'assurer que les gens prennent les bonnes façons de faire et s'assurent...
Parce que ça va vite, hein? Et le personnel de la santé a beaucoup de travail,
il doit multiplier le nombre d'actes,
et autres, là. C'est impressionnant, le nombre d'actes qu'ils doivent poser,
mais c'est un défi régulier à ce niveau-là. Et l'équipe d'Horacio Arruda, avec l'ensemble des directions, là, et les
groupes de prévention de lutte contre les infections, là, s'y attellent jour après jour. Mais c'est un
élément de base, au niveau de la prévention des infections, qu'est le lavage
de mains, là, et ce, pour tous les professionnels. Donc, Dr Arruda?
Le Président (M. Leitão) : En vous
identifiant, s'il vous plaît.
M. Arruda
(Horacio) : Bonjour. Horacio Arruda, M. le Président, Horacio
Arruda, directeur national de la santé publique et sous-ministre adjoint
à la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé. Bonjour.
Écoutez, le
comportement... Premièrement, il faut comprendre qu'il y a des cohortes de
nouvelles personnes qui rentrent à chaque année au niveau du travail. Le
comportement de lavage de mains, c'est un comportement qui est une bataille
continuelle autant au Québec qu'ailleurs. Il fait partie maintenant de nos
indicateurs de suivi pour augmenter la sécurité
de soins. On a aussi une campagne de sécurité de soin, là, qui est en cours
avec les directions de qualité dans les différents établissements pour
mettre ces indicateurs-là. On les a dans les ententes de gestion.
Donc, on
utilise différentes stratégies comme telles, avec des semaines de promotion du
lavage de mains, puis c'est ça qu'on veut atteindre, ce 80 %. Il y a des secteurs où c'est plus que 80 %, mais, si on regarde l'ensemble du
personnel, ce n'est pas encore
atteint, mais ça va être un travail qui est continuel et qui va devoir même
demeurer dans le temps compte tenu
des nouvelles cohortes d'individus et de travailleurs. Et je pense qu'on essaie
aussi de responsabiliser aussi même le patient,
qui peut aussi demander à s'assurer que les personnes le font, là, parce que,
des fois dans l'oubli, dans la vitesse, ils peuvent oublier de se laver
les mains d'un patient à l'autre.
Mais c'est un
travail qui est continu. Comme ailleurs, on essaie de... mais, par contre,
nous, on l'a placé comme haute priorité en termes de gestion et de prévention.
Quand il y a des situations d'éclosion, comme le disait le sous-ministre,
il y a même des fois des gardiens qui sont là pour observer.
On fait
aussi, en termes d'évaluation, si vous me permettez, des audits. C'est-à-dire
qu'on avalise, on vérifie le lavage
des mains par une personne qui observe les gens sans le savoir que c'est dans
une perspective d'évaluation pour éviter ce que j'appellerais les périodes où les gens savent qu'il y a une
évaluation, ils vont se laver les mains devant l'évaluateur.
Donc, les
chiffres qu'on a sont des chiffres qui sont quand même relativement solides et
qui sont faits avec une méthodologie qui est recommandée par les
autorités de santé publique.
M. Gendron
(Yvan) : Et, en complément,
si vous permettez, là, je pourrais vous dire que c'est quand on pense, mettons,
toute la question de la diarrhée associée au clostridium difficile, hein, au C
difficile, pour juste vous montrer quand même, parce que, malgré le fait
qu'on veut vraiment augmenter de façon importante le pourcentage de lavage de
mains, mais 99 % des établissements
observent, dans le fond, l'ensemble, là, des pratiques, là, donc un taux
d'infections nosocomiales qui est conforme au taux établi.
Donc, on a quand
même des succès fort importants. On est passés de 87 % à 99 % et,
dans plusieurs sources comme ça, on augmente. Maintenant, on fait face, bien
sûr, à l'évolution de ces bactéries-là, de ces virus-là, etc. Donc, c'est un
combat de tous les jours et de tout le temps.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait.
Le Président (M. Leitão) : Deux
minutes.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Deux minutes? O.K. Je remarquais aussi le
nombre d'activités de dépistage d'ITSS chez
les jeunes de 15 à 24 ans. J'ai vu qu'il y avait... c'était toujours... le
nombre est toujours en augmentation. Les
chiffres, selon moi, sont quand même très alarmants. Donc, qu'est-ce que...
Bien, pour quelle raison, premièrement, puis qu'est-ce que vous comptez
faire, là, pour atteindre votre cible ou que ce soit un petit peu...
M. Gendron
(Yvan) : Oui. Bien, écoutez,
puis je vais passer la parole à Dr Arruda, là, mais, évidemment, il faut
dépister, il faut sensibiliser. Et les cohortes de jeunes changent, hein, au
fur et à mesure. Donc, je dirais, c'est un éternel recommencement pour
s'assurer, là, qu'ils ont des bonnes pratiques, là, pour éviter justement
toutes ces infections-là transmises
sexuellement et par le sang, là. Donc, il faut poursuivre, puis avec les CLSC,
avec différentes stratégies, avec les organismes communautaires, par
exemple, là, il faut se rapprocher. Dr Arruda.
M. Arruda (Horacio) :
Oui. Est-ce que je dois me représenter? J'ai été présenté.
Le Président (M. Leitão) : Continuez.
M. Arruda (Horacio) :
Bonjour. C'est parce que j'essaie de suivre le protocole. Écoutez, le défi des
ITSS est un défi international. Il y
a une augmentation, notamment d'infections par les ITSS, autant de la chlamydia
que des cas de syphilis qui sont réapparus
actuellement. Il faut voir qu'après la période, je vous dirais, sida, comme
tel, il y a eu comme un certain recul, l'utilisation du condom était devenue une norme comme telle. Maintenant
que les maladies de cette nature-là sont traitables, il y a comme un
certain relâchement au niveau du comportement.
Ça fait que nos
stratégies sont multiples. Elles sont, un, premièrement d'éduquer, de commencer
très jeune à éduquer. On commence même sans
parler de sexualité, mais d'apprendre aux jeunes de ne pas céder sous la
pression des autres soit par rapport
à la drogue ou par rapport à une relation sexuelle non protégée. Donc, des
actions qui sont en amont, dès le milieu scolaire, adaptées, bien
entendu, au niveau comme tel. Et il y a... et on essaie de rejoindre les jeunes
par différentes stratégies, certains jeunes
à l'intérieur de cliniques de CLSC ou cliniques de dépistage des ITSS. Il y a
aussi des organismes communautaires
qui vont rejoindre les individus là où il y a des plus grands risques, des
organismes communautaires qui vont
notamment intervenir dans certaines zones particulières, des cliniques adaptées
aux clientèles qui ne consultent pas le système de soins habituel,
notamment les gens qui utilisent des drogues., etc.
Donc,
dans le fond, c'est une augmentation de stratégies, en termes communicationnels
par rapport aux comportements, qui
commencent très jeune, et puis avec des cliniques de dépistage qui sont
offertes, et, bien entendu, un traitement. Il y a même, dans certaines situations, ce qu'on appelle
de l'intervention auprès des partenaires multiples, c'est-à-dire que les
équipes de santé publique, en collaboration
avec le médecin traitant, peuvent aider à faire du dépistage chez les contacts
étroits des personnes individuelles.
En
fin de compte, on intensifie ces éléments à travers aussi, je vous dirais, des
nouvelles approches qu'il va y avoir dans les milieux de soins, auprès de la
jeunesse, notamment, en lien avec des dossiers comme Aire ouverte. On va
aussi s'assurer que, dans le cadre des
consultations qu'un individu pourrait avoir soit pour un problème de santé
mentale ou un problème de
toxicomanie, mais que les services soient disponibles là, proche des individus.
Donc, cette nouvelle approche là va peut-être contribuer, mais ça demeure
un défi important en termes de santé publique.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. C'est déjà tout pour ce bloc.
Et
on va du côté du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Rosemont, la
parole est à vous pour bloc de huit minutes.
M. Marissal : Huit minutes. Merci, M. le Président. Messieurs,
dames, je ne vous saluerai pas tous, les huit minutes vont y passer. Alors,
merci d'être là quand même, c'est un exercice qui est agréable, puis je vous
dirais franchement, sur une note personnelle, que, pour un ancien journaliste,
c'est presque un fantasme, là, que d'avoir tous ces gens à qui on peut poser
toutes les questions pendant huit minutes. Bon, mais on aura deux fois huit
minutes, ça fait...
Des voix :
...
M. Marissal :
Mais là je m'égare puis je suis en train de brûler mon temps en niaiseries.
Alors, j'y vais, je fonce.
Alors,
vous avez parlé de pénurie de main-d'oeuvre tout à l'heure, M. Gendron,
mais vos termes sont assez généraux. Vous parlez d'effort, oui, c'est bien.
Et le taux de rétention, en particulier des infirmières, est-ce que vous avez
des statistiques là-dessus? On a eu des statistiques récemment, notamment sur
les enseignantes qui quittent avant d'avoir atteint cinq ans d'ancienneté.
C'est assez alarmant. Chez les infirmières, avez-vous ce type de statistiques
soit dans les cinq premières années, soit avant l'âge de 35 ans?
M. Gendron (Yvan) : Oui. Donc là, je dissocie mes taux de rétention.
Parfait. O.K. Quand on regarde, mettons, pour la question des infirmières, c'est bien ça, nos infirmières, là,
O.K., on a plusieurs taux. Quand on regarde de façon générale l'évolution, là, du nombre de personnes à temps
complet, l'évolution du nombre d'heures travaillées par période de paie,
des éléments de ce style-là, on est en
augmentation à peu près partout dans toutes les régions, O.K.? Donc, on
augmente.
Est-ce
que, dans le taux de rétention du personnel... Souvent, quand on regarde à
Montréal, les jeunes, on a une stratégie
différente de ceux qui étaient plus vieux, donc, ils sont plus volages, donc
ils se promènent des fois dans plusieurs établissements dans leurs premières années de vie, mais on les récupère
tout le temps, donc, dans ce temps-là. Mais... Parce qu'il y a une
période de temps où il y avait plus de 50 % des infirmières qui quittaient
dans la première année, là, c'est beaucoup
moins maintenant. Mais là ils transitent des fois dans différents centres
hospitaliers. Mais, quand on regarde l'évolution, mettons, du taux
d'heures travaillées par statut d'emploi, il a augmenté, O.K.? Donc, c'est
intéressant là-dedans.
Mais
évidemment on a différentes stratégies pour pouvoir les retenir, là, parce que,
malgré le fait qu'on augmente le
pourcentage de personnes qui travaillent ou le nombre de personnes, bien, la
question... on peut donner l'exemple du programme de bourses des préposés aux bénéficiaires qui étaient données,
les 2 000, là, qui n'ont pas toutes été données encore parce que, bon, je pense qu'on est dans la
promotion, là, mais on attire des gens. Ça, c'est une stratégie, par exemple,
toutes les bourses au niveau des préposés
aux bénéficiaires. On a des bourses de différents types dans différentes
professions qu'on essaie d'augmenter,
qu'on a augmentées, d'ailleurs, dans les derniers temps, pour s'assurer
d'intéresser les jeunes, de leur donner des plus grandes formations, de
donner accès à ce niveau-là.
Évidemment, il faut
améliorer aussi l'environnement physique, l'environnement de la charge de
travail. Donc, l'environnement physique, il
y a beaucoup de rénovations dans les différents établissements, qui vont
améliorer un peu, là, je dirais, la
rétention du personnel, des environnements qui sont plus adéquats en termes de
milieu sain, un environnement sain de travail, là, c'est important
là-dedans.
M. Marissal : M. Gendron,
ma question était vraiment plus statistique. Avez-vous...
M. Gendron
(Yvan) : Plus statistique?
M. Marissal :
...statistique sur vous en perdez combien, d'infirmières, après cinq ans. Je
dis cinq ans parce que c'est souvent une mesure qui est donnée, là.
Combien quittent la profession? Pas pour la retraite, là, évidemment.
• (16 h 20) •
M. Gendron
(Yvan) : O.K. Je
vais passer... Non, je comprends. Je vais passer la parole à Vincent
Lehouillier, qui est le sous-ministre adjoint, puis je vais le laisser
se présenter. Vincent.
M. Lehouillier
(Vincent) : M. le Président, Vincent Lehouillier, sous-ministre
adjoint à la Direction générale du
personnel réseau et ministériel.
Alors, on n'a
pas les données avec nous spécifiquement sur la rétention, là, des infirmières,
on pourra les acheminer au secrétariat de la commission, mais, globalement,
comme le disait le sous-ministre, les infirmières vont demeurer à l'intérieur du réseau de la santé, mais il se
peut, effectivement, dans certains milieux, qu'elles vont changer d'employeur.
On a... Quand elles quittent, elles vont
souvent vers les agences de main-d'oeuvre indépendantes, puis il y a un
indicateur dans notre entente de gestion et d'imputabilité, puis c'est
dans notre rapport annuel de gestion, puis notre défi, là, c'est de les ramener de ces entreprises privées là puis
de les ramener dans le réseau de la santé et des services sociaux, là. Et
c'est pour ça qu'on donne une cible aux
établissements, dans le fond, pour s'assurer qu'on puisse déployer des efforts.
Au nombre des efforts, en plus de ce
qu'a nommé le sous-ministre, c'est vraiment de proposer des postes aux
infirmières qui sont intéressants,
des postes à temps complet le plus possible, et des postes où il y a une
prévisibilité dans l'horaire, puis d'être
capables, dans le fond, d'avoir des équipes complètes, là. C'est un peu les
éléments sur lesquels on travaille pour favoriser la rétention, en plus
de ce que M. Gendron a avancé.
M. Marissal : Vous en perdez
combien vers les agences?
M. Lehouillier (Vincent) : En
fait, si on le prend à l'envers, là, du côté de la main-d'oeuvre indépendante,
là, on a les données dans l'entente de gestion et d'imputabilité, mais on a un
pourcentage... Dans le fond, c'est une de nos trois
cibles, là, dans notre... Je vais trouver la donnée, mais on a quelque chose
comme moins de 10 %, là, dans le fond, des heures travaillées dans
le réseau qui sont en heures supplémentaires... en main-d'oeuvre indépendante.
Donc, je vous donne ça tout de suite. Donc,
on est à peu près à 2,38 % de nos heures travaillées qui sont en
main-d'oeuvre indépendante. Donc, ce
sont des personnes qui travaillent physiquement dans nos murs, mais qu'on
voudrait ramener à l'embauche des établissements pour favoriser une plus
grande collaboration dans les équipes.
M. Marissal : O.K. Dites-moi si je suis complètement dans le champ, là. Nous, on a des sources qui nous disent qu'environ
6 000 infirmières travaillent hors du réseau, que 6 000 travaillent
à temps partiel.
M. Lehouillier (Vincent) : Du
côté des infirmières à temps partiel dans le réseau, il y en a de moins en
moins, en ce sens qu'il y a une pénurie de
main-d'oeuvre. Donc, on est en mesure d'offrir... les établissements sont en
mesure d'offrir des postes à temps complet à toutes les infirmières qui
le souhaitent. Il y a des infirmières, par contre, qui font le choix personnel de ne pas accepter un poste à temps
complet et, à l'occasion, d'accepter du temps supplémentaire. Donc, ça, c'est
une réalité avec laquelle on vit, parce qu'une infirmière ne veut plus dire un
ETC nécessairement dans le réseau. Pour toutes sortes de raisons
personnelles, les gens font de plus en plus ces choix-là.
S'il y a des
infirmières hors réseau, ce n'est pas toujours non plus un enjeu majeur. Quand
on retrouve des infirmières en
résidence de personnes âgées, dans des ressources intermédiaires, à titre
d'exemple, ou dans des partenaires du réseau, ces infirmières-là
contribuent aussi à l'offre de services à la population. Donc, pour nous, on ne
veut pas aller, disons, cannibaliser les partenaires du réseau pour les
ramener, mais ce qu'on vise, c'est vraiment aller chercher les infirmières qui travaillent dans les agences de main-d'oeuvre
et les ramener davantage à l'emploi des établissements. C'est davantage
cette catégorie d'infirmières là qu'on souhaite voir revenir dans le réseau.
M. Marissal : Très bien, merci.
Et là je comprends que vous acheminerez à la commission...
M. Lehouillier (Vincent) : Les
données.
M. Marissal : ...les chiffres
plus précis quant à la rétention...
M. Lehouillier (Vincent) : Le
taux de rétention, oui.
M. Marissal : ...des
infirmières. On se comprend bien là-dessus.
M. Lehouillier (Vincent) : Oui,
tout à fait.
M. Marissal : Très bien. Merci.
Je vais commencer, là, je ferai sur le deuxième tour, parce qu'on n'aura pas le temps, je ne peux pas ne pas parler des
systèmes informatiques et de l'informatisation du réseau de la santé. Ça fait
partie de nos travaux ici aussi. La
Vérificatrice générale, vous le savez, en a parlé à l'occasion. Je vais y aller
d'abord avec une question générale puis je pourrai peut-être y aller
plus précisément tout à l'heure. Avez-vous... Parce que ça ne va pas superbien, on va se le
dire, là, on entend parler régulièrement de ratés, pour ne pas dire plus.
Avez-vous les ressources et l'expertise
pour y arriver ou si on va être obligé d'aller vers le privé, comme semble
vouloir le faire le gouvernement actuellement?
M. Gendron
(Yvan) : Bien d'abord,
la réponse est à deux niveaux, hein? Évidemment, le ministère de la Santé n'est pas là pour développer des applications informatiques, n'est pas là pour soutenir des applications informatiques, mais pour s'assurer de répondre aux besoins,
définir les besoins, les orientations, soutenir les établissements dans leurs,
je dirais, acquisitions, et autres, là. Puis
une acquisition, pour moi, là, c'est de s'assurer que l'information qui va transiter par une application informatique, là, elle va être au service du
patient, du citoyen et du clinicien, de l'utilisateur, finalement. Puis ça, c'est le grand défi
actuellement.
On est dans une phase de transition informatique
importante au niveau de l'ensemble du ministère de la Santé et Services sociaux, là, parce qu'il y a beaucoup
d'applications qui sont très désuètes, il y a eu un moratoire pendant de
nombreuses années, et là on sort du
moratoire. Mais évidemment ça prend des dossiers qu'on appelait dossiers
cliniques informatisés, que,
maintenant, on appelle dossiers santé numériques, là, qui vont venir faire
comme le lien, le noyau avec les
différentes applications de laboratoire,
de prélèvement, et autres comme telles. Il y a un défi important là-dessus.
Je pourrais laisser la parole à Luc Bouchard, là, qui est responsable de
ce secteur-là comme sous-ministre adjoint.
Le Président (M. Leitão) : Peut-être
dans le prochain bloc puisque nous avons... notre temps est écoulé. Alors, M.
le député de Portneuf, vous discusez... vous disposez, excusez-moi, d'un bloc
de huit minutes.
M. Caron : Merci,
M. le Président. Je voudrais revenir un petit peu, parce que c'est un sujet vraiment préoccupant, la question des médecins de famille, et puis je pense qu'il faut qu'on
travaille pour rassurer notre population puis s'assurer que ça s'améliore. Peut-être qu'il y a une
mauvaise évaluation qui a été faite dans les dernières années avec les départs
en retraite, etc. Selon les données
de l'OCDE, pour 1 000 habitants, bien, on est assez loin derrière
dans les ratios. Il y a des projets intéressants à l'université de
Rimouski, Lévis, Gatineau, mais ces mesures vont tarder à se concrétiser sur le
terrain. Et en plus, bien, il y a cette
réalité des nouveaux médecins, la féminisation de la profession. Et on
sait — n'y
voyez pas là du tout une
critique — qu'une
femme, bien, espère aussi avoir des enfants. Et puis il y a tout ce temps de la
maternité qui y est consacré. Il y a
la conciliation travail-famille. Il y a les médecins qui veulent de plus en
plus s'accorder une belle qualité de
vie. C'est sûr que les chiffres, et, tout à l'heure, j'entendais la dame qui
vous accompagnait, les chiffres sont beaux. En réalité, je veux dire, les statistiques sont beaux, beaucoup de gens
sont inscrits à un médecin, mais la difficulté, c'est d'y avoir accès.
Juste dans Portneuf, il y a 1 926 personnes qui sont en attente d'un
médecin de famille.
Tout à
l'heure vous parliez d'une mesure que je trouve vraiment très intéressante, les
IPS. Est-ce que, là, on connaît déjà leur nombre, dans un premier temps? Et
j'aimerais connaître la manière dont ils vont être déployés. Est-ce que
c'est le DRMG qui va les déployer ou est-ce que c'est les directions
régionales? Comment ça se passe?
M. Gendron (Yvan) : Vous avez
plusieurs questions dans votre ouverture, là.
M. Caron : C'est parce qu'on a
peu de temps.
M. Gendron (Yvan) : Tout à
fait. Vous avez bien fait. C'était un bon moment.
M. Caron : Puis j'en ai
d'autres encore.
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait. Je vais
répondre de différentes façons, et, au besoin, je ferai intervenir Dre
Lucie Opatrny à ce niveau-là, là. Je vais commencer par le dernier électeur,
les IPS. O.K.? Les IPS, la façon que ça
fonctionne au départ, c'est d'aller chercher l'intérêt, quelles
personnes sont intéressées. Puis là il y a un concours qui émerge, là. Puis on regarde avec les établissements : Combien
pensez-vous... avez-vous besoin d'IPS dans votre territoire, qu'ils soient en CLSC, qu'ils soient en CHSLD, qu'ils
soient en soins à domicile, et autres, O.K.? Ça fait qu'on détermine ça un peu en fonction des besoins, puis après ça,
bien là c'est un concours, hein? Qui est intéressé, finalement, à s'intégrer,
justement, à cette formation-là, qui est
quand même une surspécialisation? Déjà qu'ils ont fait leur bac et la maîtrise,
là, donc c'est important.
Donc, à ce niveau-là, il y a des concours qui se
passent. Et il y a un budget qui a été justement octroyé, dans la dernière
adoption des crédits, là, pour aller chercher, pour compléter, pour les
2 000 IPS en 2025, O.K.? On pourrait dire : Peut-on le faire plus court? La réponse, c'est non, parce
que c'est quand même quelques années de formation. Ces gens-là, donc, il
y en a qui vont arriver plus vite que d'autres. On est quand même à quelques
centaines en ce moment. On veut graduer vers
l'ensemble de ces éléments pour s'assurer que 2018, par exemple, on a cinq
spécialités d'IPS, hein, qui ont été
déterminées par un règlement des classes, là, des spécialités d'infirmières
spécialisées qui sont en première ligne, comme je le disais tantôt, les soins aux adultes, santé mentale, en
néonatalogie ainsi qu'au niveau des soins pédiatriques. Donc, on a ciblé cinq secteurs pour lesquels on
pense que, nous, là, il y avait un accès important pour assurer l'accessibilité
aux services pour l'ensemble de la clientèle, quelle qu'elle soit.
M. Caron : ...comprendre un
petit peu.
M. Gendron (Yvan) : Oui, allez-y.
M. Caron :
Ce n'est pas parce que c'est inintéressant du tout, mais ma question était plus
pour l'accessibilité des patients à la maison, de pouvoir rencontrer un
médecin. On sait qu'ils ne peuvent pas le rencontrer. Donc, aujourd'hui, il y a des IPS qui vont être déployées aussi pour
venir donner un coup de main au médecin de famille. Est-ce qu'un médecin
de famille... Est-ce qu'on peut imposer à un
médecin... Si je prends ma région, la région de Portneuf, tout à l'heure, vous
me parliez des médecins solos et des
médecins qui travaillent en GMF, bien, mais région est, d'un côté, un petit peu
plus... j'allais dire, le secteur qui
est plus proche de Québec, ville, on a beaucoup de médecins dans le secteur
est. Et, dans le secteur ouest, parce
que c'est plus la campagne, parce que c'est plus rural, on a beaucoup moins de
médecins ou voire quasiment pas. Une des solutions pour palier à cette
réalité, ce serait d'avoir des IPS.
Est-ce qu'on
peut exiger qu'un médecin... Parce qu'il y a des médecins qui font,
entendons-nous, là, encore la pratique comme avant. Et puis, aujourd'hui, de
leur dire : Bien, tu vas prendre sous ton aile une IPS, certains ne sont
pas très enclins à le faire. Est-ce
qu'on a un moyen d'exercer une pression sur eux pour qu'ils puissent prendre
une IPS et qu'on puisse répondre aux besoins de la population?
• (16 h 30) •
M. Gendron
(Yvan) : Je vais passer la
parole à Dre Opatrny, mais, d'abord et avant tout, disons que les médecins
sont de plus en plus ouverts à cette
pratique-là. O.K.? Le Collège des médecins aussi. Donc, ça favorise justement
l'arrivée. Donc, imposition, on n'est
plus dans l'imposition, on est dans
trouver le bon partenariat au bon moment, là, en fonction des besoins de
la clientèle. Dre Opatrny.
Mme Opatrny (Lucie) : Oui.
Est-ce que je me réintroduis ou c'était...
Le Président (M. Leitão) : ...
Mme Opatrny (Lucie) : Oui.
Alors, effectivement, l'important, c'est, un, d'avoir un médecin de famille et,
deuxièmement, d'avoir accès aux soins. Je dis maintenant «accès aux soins»
parce que ce qu'on a besoin, c'est d'avoir accès au professionnel qui peut nous
donner les soins dont on a besoin. Et, des fois, c'est sûr, ça peut être un
médecin de famille, qui est vraiment
une pierre angulaire dans le système de première ligne, alors... et on a des
indicateurs qu'on travaille avec les médecins de famille pour s'assurer
que, quand on a besoin, là, d'un médecin de famille, de voir comment quelqu'un peut l'accéder rapidement. Mais, comme
mentionnait M. Gendron, il y aussi d'autres intervenants qu'on est en train de regarder en lien avec les projets de loi puis aussi avec le volet d'interdisciplinarité, comment d'autres intervenants — vous avez mentionné les IPS, aussi le projet de loi avec les pharmaciens a été discuté tout récemment — peuvent
aussi donner les soins et l'accessibilité quand on a besoin dans les situations
et contextes qu'on a besoin.
Vous avez
parlé d'obliger un médecin de travailler avec les IPS. Comme a mentionné
M. Gendron, cette dynamique-là et ce paradigme de... est vraiment
en train de changer. Il y a toute une ouverture de travailler vraiment dans des
équipes collaboratives dans les cliniques et
aussi de regarder la fluidité entre la clinique, soins à domicile,
hospitaliers, de travailler en
équipe, de regarder comment donner cette accessibilité-là. Et souvent ce changement-là, ça prend plus de temps
d'organiser qu'on aimerait le voir,
mais il y a vraiment un dynamisme en ce moment qui fait en sorte qu'on a
vraiment... on est très optimistes qu'on va arriver rapidement.
M. Caron :
Je comprends qu'on soit très optimistes, mais je peux vous assurer que, sur le
terrain, la réalité n'est pas celle-là encore. Qu'est-ce que je réponds,
moi, aux gens qui appellent ou qui viennent me voir à mon bureau de
circonscription, qui me disent : Moi, je dois renouveler une ordonnance et
je ne peux tout simplement pas le faire?
C'est
juste... Je veux dire, oui, je vous sens habités d'une volonté, et ça a l'air
de jaser et de s'organiser, mais là il
y a une urgence d'agir. Est-ce qu'on a un moyen de répondre à ces gens-là?
Parce que, quand je vous parle des secteurs un peu plus ruraux, on va trouver aussi une population vieillissante.
Quand vous dites à quelqu'un qui a 85 ans qu'elle ne peut plus renouveler sa prescription, bien, elle
tombe en panique, tout simplement, même si c'est pour, parfois, un médicament
pour le cholestérol qui n'est pas... c'est
vital, mais, je veux dire, ce n'est pas d'une importance primordiale. Mais
qu'est-ce qu'on répond à ces gens-là aujourd'hui pour répondre avant que
tout ce que vous nous exposez là se mette en place?
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, un renouvellement de prescription, c'est un excellent
exemple de quelque chose qu'un pharmacien serait capable de faire sans aller
voir nécessairement le médecin pour un renouvellement. Alors, quand et
si le projet de loi va passer, ça, c'est quelque chose qu'un pharmacien va être
en mesure de faire.
M. Caron : O.K.
Le Président (M. Leitão) : ...merci
beaucoup. On y est déjà. Alors, on va du côté de la troisième opposition. M. le
député des Îles-de-la-Madeleine, vous disposez de huit minutes.
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, moi aussi, je vais passer rapidement
aux salutations puis aux remerciements de nous donner ce temps dans
votre horaire sans doute chargé pour répondre à nos questions, et les questions seraient multiples. Dans huit minutes,
on fait des choix. Moi, je vais faire aussi, à l'image de mon collègue de
Rivière-du-Loup, des choix qui relèvent des préoccupations des citoyens que je
rencontre au quotidien.
Samedi
dernier, il y avait une rencontre sur l'arthrite, des rencontres à travers le
Québec avec sept villes satellites qui
étaient jointes, et, chez nous, la rencontre n'a pas pu avoir lieu parce que le
système d'Internet est déficient. Alors, je me suis présenté là et j'ai eu la chance de discuter avec des gens qui
étaient en attente, l'image était figée sur le conférencier. Mais cette parenthèse à
part, j'ai pu découvrir un peu mieux la réalité de ces gens-là. Et on m'a
soulevé un des problèmes chez une
personne en particulier, puis, j'imagine, c'est un cas d'espèce, vous
comprendrez, là, sur la question de la chirurgie, une chirurgie qui est attendue depuis des mois et
des mois. Et j'ai sursauté un peu quand j'ai vu que votre bilan s'améliorait,
alors que nous, dans la conversation, on
prenait pour acquis que, sa chirurgie n'étant pas urgente, elle fait de la polyarthrite inflammatoire sévère, qu'elle
s'attendait à attendre au-delà d'un an, et elle était déjà en attente depuis plusieurs
mois.
Donc,
ma question est la suivante : Si vos cibles ne sont pas
atteintes, mais, quand même, si la performance s'est améliorée, est-ce
qu'on peut penser que les éléments qui sont identifiés dans le rapport, à
savoir qu'il y a peut-être une planification chirurgicale qui est inefficace ou un manque de
suivi des listes d'attente... est-ce
que ça s'améliore? Est-ce qu'on peut véritablement penser qu'il y a
une amélioration dans le temps d'attente pour les chirurgies qui seraient,
disons, moins urgentes, mais extrêmement souffrantes pour les gens?
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait. Bien, écoutez, j'entends bien. L'ensemble des
établissements, dont, moi, où j'étais
précédemment, entre autres au niveau de Maisonneuve et de Santa-Cabrini, par
exemple... très soucieux. Il y a eu une
nette amélioration du temps d'attente, ça, c'est évident, du côté des attentes
en chirurgie. Il y a une augmentation importante du nombre de chirurgies
réalisées.
Il y a différentes
stratégies. D'abord et avant tout, s'assurer, bien sûr, d'avoir la bonne
information à partir du chirurgien, O.K.,
d'avoir aussi le délai d'attente entre le médecin omni versus, mettons, le
spécialiste, là. Avec les centres de
répartition de demandes spécialisées, on a augmenté vraiment l'accessibilité...
plus grande, O.K.? Donc, les spécialistes doivent offrir des plages horaires disponibles beaucoup plus qu'avant
puis s'assurer de recevoir la clientèle et les diriger rapidement vers une chirurgie, au besoin, ou une
thérapie, selon la situation, bien sûr. Donc, nette amélioration par rapport à
ça.
Évidemment,
le nombre de personnes vieillissantes nous oblige à augmenter le nombre
d'accessibilité au... d'opération. Il
y a des endroits qui ont augmenté de 10 %, de 15 %, de 20 % le
nombre d'opérations effectuées dans chacun des établissements de santé, O.K., santé physique particulièrement. Puis il
y a même le projet pilote qui dure depuis quelques années dans
différents centres comme le Dix30, comme Rockland, et autres, qui augmente,
justement, cette prestation d'accessibilité... là. Peut-être Dre Opatrny.
Mme Opatrny
(Lucie) : Bonjour. Alors, le bilan, effectivement, le bilan, quand on
regarde, le nombre absolu diminue, mais ce
qu'il faut faire, là, par la suite, pour voir comment améliorer la situation,
c'est de regarder individuellement dans
chacun des établissements pour voir comment, comme ministère, on peut aider les
établissements individuels, parce que, des fois, les problématiques se
concentrent dans les établissements individuels.
Alors,
les améliorations que vous avez notées, c'est avec des réunions en lien avec
des parties prenantes avec ces établissements-là pour vraiment pousser
les améliorations qui sont beaucoup avec la planification chirurgicale. Dans le passé, les chirurgiens avaient beaucoup leur
liste d'attente dans leur poche, donc sur des petits papiers dans leur poche,
puis on est vraiment allé vers une
planification stratégique selon les délais et selon la gravité. Et, quand les
établissements vont vers une planification stratégique, on voit une
amélioration.
Maintenant,
la cible, c'est plus qu'un an. Ceci dit, il y a des situations, peut-être c'est
le cas dans ce cas-ci que vous mentionnez, qu'un an n'est pas acceptable, que
ça devrait être moins qu'un an pour une situation clinique. Alors, dans ces
cas-là, c'est sûr qu'il y a une interaction
puis des échanges entre le chirurgien puis l'établissement de voir comment
est-ce qu'on peut faire cette
chirurgie-là plus rapidement. Et même la vision du ministère, qui est partagée
avec la ministre, c'est de
voir : Est-ce qu'on peut diminuer la cible qu'on a vers un six mois, même?
Pour... parce que peut-être un an, c'est trop long. Alors... Je m'arrête
ici.
M. Arseneau :
Oui, bien, c'est ça. Le temps file, j'ai une sous-question, parce que ce qu'on
me faisait valoir également, c'est
que les modalités de calcul du temps ne sont pas nécessairement les mêmes pour
le patient que pour le système de santé, à savoir que, lorsqu'on consulte un
médecin traitant, il va recommander la chirurgie, mais que ce délai-là, entre
la recommandation ou, en fait, la référence à un chirurgien et le temps
d'attente... en fait, on ne calcule pas la première période d'attente.
Est-ce que ça, ça
fait partie du calcul ou non, la durée qui s'écoule, le temps qui s'écoule
entre, finalement, la recommandation du
médecin traitant et la prise en charge par un chirurgien, qui, lui, va le
planifier dans six mois ou dans un an?
M. Gendron (Yvan) : Je débuterais pour dire qu'on est en train de
changer le système. Avec l'arrivée des centres de répartition, là, demande de
services, là, d'omni à spécialiste, on va réduire ce temps-là. Évidemment, le
temps... Tant que le chirurgien n'a pas décidé d'une opération,
évidemment, le temps ne compte pas, O.K.?
• (16 h 40) •
M. Arseneau :
Donc, le temps ne compte pas, c'est ça.
M. Gendron (Yvan) : C'est ça. Mais, maintenant, en rapetissant le
délai d'accessibilité aux médecins en spécialité, en chirurgie, par exemple, on
réduit ce délai-là, donc on fait des gains. Parce que, quand on regarde sur les
241 000 opérations, il y a
91,8 %, puis en date d'aujourd'hui, là, O.K., de la dernière période, là,
qui sont opérés en dedans de six mois, donc dans des délais, là, tout à fait respectables. Et, pour moins d'un an,
six mois à deux ans, on va chercher un autre 7,4 %. Donc, on est
rendu à 99 %. On fait des gains importants à ce niveau-là, mais évidemment
il y a des cas qui sont moins urgents, évidemment. Les cas urgents sont tous
passés, là, hein?
M. Arseneau : Mais est-ce qu'il
est possible d'imaginer qu'on ait un système qui puisse gérer également le
temps d'attente entre la requête du médecin de famille et la réception par un
médecin chirurgien pour qu'on ait le véritable temps d'attente du patient et
non pas celui du système?
Mme Opatrny
(Lucie) : Alors, cette même observation que vous faites, c'est quelque
chose qui était dans le rapport du V.G.
M. Arseneau :
Exact.
Mme Opatrny
(Lucie) : Oui, alors... du Vérificateur général. Alors, on est en
train de regarder comment on peut être
très clairs avec les établissements pour que tout est vraiment... toutes les
dates sont entrées de façon égale. Alors, on a tout un plan d'action avec les établissements, de clarifier puis, comme
vous avez mentionné, d'avoir une compréhension pareille pour l'individu,
comme pour le système, de qu'est-ce qui est un temps d'attente.
M. Arseneau :
Je vous remercie.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. Alors, on revient
du côté gouvernemental. Allez-y, M. le député de...
excusez-moi, de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Allez-y. Oui, 10 minutes.
M. Tardif : Merci, M. le Président. Écoutez, j'aime bien entendre parler de la notion
de temps, puis on dit que c'est une notion qui est relative, mais, quand tu es
patient, je vais dire que... et que tu es malade, le temps devient une éternité.
Ça, c'est ma réflexion. Et je vous l'ai dit que je reviens sur la notion
d'accessibilité.
Je vais rester dans
le domaine de l'accessibilité puis je vais prendre le moyen de transport qui
peut me permettre d'arriver dans un hôpital.
Vous savez, dans certaines régions, comme celle que je représente, entre
autres, il y a des critères d'évaluation
pour savoir les horaires de faction et tout ce qui s'en retient. J'ai deux cas
précis, puis c'est deux MRC, puis vous
allez dire... je fais mon job de député, mais c'est la réalité. Avez-vous déjà
attendu après une ambulance quand vous faites une crise de coeur? On
s'en reparlera. Vous allez voir que le temps n'est pas très relatif.
Alors,
ce que je veux dire, c'est qu'au Témiscouata et dans Les Basques j'ai deux
services ambulanciers, on parle d'horaires
de faction et on semble avoir des difficultés à se comprendre au niveau des
critères, qui fait que... qu'est-ce qui fait que ce service-là pourrait
finalement tomber sur quelque chose qui rendrait le service accessible puis qui
permettrait également aux ambulanciers, aux
ambulancières de gagner leur vie, pas toujours de façon d'être en attente, et
vous connaissez le système. Et la
différence aussi, puisqu'on est dans la notion de temps, la différence entre ce
que l'ambulancier parte de chez lui
pour se rendre à l'ambulance et de l'ambulance chez le patient, ça peut faire
une bonne différence aussi, ou sur un lieu d'accident, ou peu importe.
Je suis sûr que vous comprenez très bien la situation et vous la connaissez.
Maintenant,
qu'est-ce qui fait qu'on n'est pas capable d'avoir une répartition? Est-ce
qu'on est des citoyens de seconde classe en région ou dans certaines
régions? C'est la question que je vous pose, là, et que je me fais poser.
M. Gendron (Yvan) : Je comprends très bien puis je comprends votre
préoccupation et votre... les attentes de la population. J'ai eu, pendant une partie de ma carrière, à gérer
13 compagnies ambulancières au niveau de la Montérégie, entre autres. Donc, c'est un milieu que je connais
très bien. J'ai participé à la mise en place, là, d'une centrale de
coordination des transports ambulanciers qui a permis de faire des gains
importants dans les dernières années, dans les 20 dernières années, là, d'accessibilité au service, parce que,
jadis, il y avait une compétition fort importante entre les transporteurs
ambulanciers, de différentes façons.
Après
avoir dit ça, évidemment, nous avons établi des critères d'un commun accord,
là, il y a plusieurs années, là, je dirais, il y a deux... en 2017, et qui sont
en révision actuellement, là, pour le transport ambulancier, pour s'assurer
qu'on ait les bons critères pour passer d'une étape à l'autre, que ce soit
d'une réaffectation, un horaire, mettons, plus stable, rajout d'ambulances, et autres, là. Et, pour vous donner
une idée de grandeur, là, dans la dernière année... parce qu'au fur et à mesure
qu'on s'aperçoit, exemple, que plus de 100 % des 25, 28 heures, là,
qui sont un des critères, 28 heures sur une semaine de 168 heures, là, quand on dépasse 100 % de façon
régulière, on rajoute une ambulance, on passe d'un horaire de faction à un horaire stable, il y a différents
critères qu'on s'est donnés comme ça, et c'est plus de 45 millions de
dollars en effectifs qu'on a ajoutés depuis un an, O.K.?
Donc, on n'attend pas
de négociation, on n'attend pas des pratiques particulières, là, on s'assure,
là, de pouvoir répondre à l'ensemble des besoins de la clientèle en fonction de
l'arrivée des besoins, des fluctuations qui peuvent tantôt être de nature... Il y a des endroits qui sont plus touristiques
que d'autres, donc qui ont des pics à certains moments. Donc, on fait des ajustements en fonction de leurs
besoins, bien sûr. Et évidemment il faut tenir compte des longues distances,
hein, comme vous le mentionniez tantôt, là.
Il y a des longues distances sur des territoires, là. Et je passerais la parole
à Dre Élyse Berger, qui est responsable, justement, de la
coordination des services préhospitaliers d'urgence.
Mme Berger
Pelletier (Élyse) : Bonjour. Dre Élyse Berger Pelletier, directrice
générale adjointe à la DGAUMIP.
Les critères d'horaires
de faction ont été établis en 2017, il en existe trois, puis le ministère,
année après année, analyse ces critères pour
savoir quels horaires de faction qui sont restants rencontrent ces critères. La
plupart... en fait, les entreprises
ambulancières sont bien au fait de ces critères-là. Puis, de la même façon,
existe une analyse pour les horaires à l'heure,
donc les horaires qui ne sont pas des horaires de faction, puisqu'il faut, à
l'occasion, ajouter des ambulances à des endroits où ce n'est pas des
horaires de faction. Donc, il y a une analyse à chaque année qui doit être
faite pour savoir où les investissements
doivent être faits pour que la population soit le mieux desservie possible.
Nonobstant ça, comme vous l'avez
mentionné... puis il n'y a personne qui veut attendre après une ambulance pour
quelque chose qui est une urgence comme un arrêt cardiaque ou un
accident de la route grave.
Dans les
travaux qu'on est en train de faire présentement au ministère, c'est aussi de
s'assurer que les ambulances sont
utilisées à bon escient. Il y a une forte proportion des ambulances
présentement qui sont utilisées pour des transports qui ne sont pas urgents et qui devraient être
faits par d'autres sortes de transport. Il y a même des façons de faire également
qu'on est en train d'utiliser où l'appel au
9-1-1 est transféré vers le 8-1-1 pour voir si la pertinence de transférer le
patient vers l'hôpital est
nécessaire. Donc, les gens, des fois, appellent le 9-1-1 par réflexe parce
qu'ils ont besoin d'être sécurisés, ils
ont besoin d'un service, ne savent pas où appeler. Nous, on est en train de
faire des travaux pour s'assurer que ce ne soit pas nécessairement un
appel au 9-1-1 qui nécessite une ambulance et qui finisse par un transfert à
l'urgence, parce qu'ultimement ces
patients-là finissent à l'urgence. Quand c'est un arrêt cardiaque, on veut
qu'ils viennent à l'urgence puis on veut que l'ambulance soit disponible
rapidement.
Donc, pour
répondre à votre question, les critères d'horaires de faction ont été établis
il y a de cela, donc, un peu plus de deux ans puis sont analysés de
façon régulière de notre côté, au ministère.
M. Tardif : Bon, je vous ai bien compris, sauf que ça ne
répond pas à ma question complètement où on va travailler sur les critères, puis c'est, je prends des
territoires comme celui où je représente, plus de 7 000 kilomètres
carrés. J'ai la route transcanadienne,
je suis accoté au Nouveau-Brunswick puis au Maine. Il y en a, des accidents,
c'est loin, les déplacements sont longs. Et je repars toujours... Je ne
peux pas savoir si entre minuit et 3 heures du matin je vais avoir un ou
deux accidents sur la 85. Alors, je dis à
l'ambulancier : Reste chez vous puis tout d'un coup que le téléphone
sonne. C'est de ça que je vous parle.
Je ne peux pas non plus admettre que les
citoyens, dans un grand territoire, qu'on devienne des citoyens de deuxième classe. Je comprends les critères, mais
moi, je vous réinvite, qu'on soit malade... Je comprends le 9-1-1 puis votre
système d'ambulance, mais un accident, quand tu pars d'un poste, et je les
connais actuellement, les critères, qu'on part
du centre pour faire 80, 90 kilomètres pour aller chercher un patient, on
ne rentre pas à savoir si l'ambulance va être prête ou le 9-1-1, c'est là que ça se passe, c'est là qu'il faut partir,
et c'est ça qui ne correspond pas... Je parle de la région du
Bas-Saint-Laurent puis plus précisément du Témiscouata‑Les Basques, dans ma
région, mais je suis sûr qu'on retrouve la
même situation au Lac-Saint-Jean, en Abitibi, bref, en Gaspésie, nous avons des
grandes régions. Et des fois, et
souvent dans ces cas ici, moi, ce qu'on me dit, ce que les gens me disent,
c'est que les ambulanciers trouvent les délais très longs, et je peux comprendre qu'à minuit ou à 1 heure du matin
quand tu es dans ton lit il faut que tu t'habilles puis que tu ailles
chercher l'ambulance.
Mme Berger Pelletier (Élyse) :
Présentement, les données qu'on observe quand on fait des transformations d'horaire de faction en horaire à l'heure, parce
qu'il y a eu quand même beaucoup d'investissements de faits dans les dernières
années, on parle d'un changement au niveau
du temps réponse d'une à deux minutes. Pour des urgences vitales, vous allez
me dire : Ça fait une grosse
différence. En absolu, dans la littérature scientifique sur les temps de
transport, par contre, il n'y a
aucune évidence scientifique qui dit que ce
une à deux minutes là va faire qu'on va perdre des patients, donc qu'on va
perdre des vies.
• (16 h 50) •
M. Tardif : Je vous arrête, là, je suis d'accord.
Excusez-moi, mais la science, c'est une méthodologie de travail. Là, vous me parlez de méthodologie, je comprends,
là, qu'on peut jouer sur les minutes comme ça, mais, dans la vraie vie...
Moi, je vous parle de la vraie vie, là. Je
comprends très bien la démarche scientifique, puis il n'y a pas de
problème. Cependant, ce que
j'essaie de souhaiter pour plusieurs régions : Est-ce qu'on peut revoir les
critères d'admissibilité pour donner une plus grande accessibilité puis un meilleur service ambulancier aux gens
qui sont encore en horaire de faction puis, pourtant, qui n'ont pas de baisse
sur leur compte d'impôt puis de taxes? Ils devraient avoir les mêmes services.
Mme Berger Pelletier (Élyse) :
En fait, le service...
Le
Président (M. Leitão) :
...vous arrêter là, excusez-moi. Je suis sûr que notre collègue
reviendra... vous reviendrez. On
passe maintenant du côté de l'opposition officielle. Mme la députée de Saint-Laurent, vous disposez aussi d'un bloc de
sept minutes.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup. Tantôt, d'entrée de jeu, M. Gendron, vous avez parlé qu'il y avait
57 000 infirmières, mais 23 000 infirmières, d'ici
cinq ans, seront à la retraite, donc 23 000 d'ici cinq ans. Donc, est-ce
que vous avez un plan de match pour pourvoir
ces postes? Et j'aimerais savoir, présentement, dans le réseau, vous avez combien de nouvelles
inscriptions à l'Ordre des infirmières et infirmiers.
M. Gendron
(Yvan) : Je vais débuter la
réponse, la dernière question, je n'aurai sûrement pas la réponse, mais je
pourrais aller la chercher, bien sûr, là. Si on l'a, bon, un de mes collègues
va pouvoir vous la trouver, là. Mais évidemment ce nombre de départs là, qui est quand même important, il est dû à
l'âge, là, du... à leur démographie, là, si on pourrait dire, à ces
infirmières-là. On a plusieurs stratégies, évidemment, là.
Première
stratégie, c'est au-delà de la formation, au-delà des méthodes d'intéressement
que sont les IPS, là, pour la
formation, et autres, on permet de retenir, évidemment, ces infirmières-là.
Mais il faut réduire la charge de travail. On parle des projets ratios, augmenter les structures de travail. Et, pour
ça, c'est intéressant, mais il faut trouver le monde, là, aussi, hein? Il faut
trouver des gens qui puissent... qui vont vouloir accepter de venir. Puis c'est
une compétition, dans le fond, pour ces personnes-là, d'être attirées
par la profession infirmière, là.
Mme Rizqy :
Mais des départs à la retraite, là, si vous permettez, c'est, dans une grande
partie, des gens aussi qui ont atteint l'âge.
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait.
Mme Rizqy :
Depuis huit ans, c'est plus de 3 000 inscriptions, c'est en hausse.
L'an dernier, il y avait 3 893 nouvelles inscriptions à l'ordre. Si
je fais une règle, si j'ai 23 000 qui sont prévus de retraite, j'ai un
manque à gagner annuel de 700 infirmières.
D'ici cinq ans, 4 600 infirmières qu'il va nous manquer. Alors, moi,
je vous pose la question : C'est quoi, le plan de match avec les
universités, les cégeps, pour être en mesure d'accroître? Et ça, ça va prendre
des ressources additionnelles. Je ne veux
pas vous donner toute la réponse, là, mais c'est sûr qu'il va falloir qu'on
augmente aussi la capacité. Je sais qu'il y a déjà des missions en
Europe pour aller chercher des infirmières bachelières. Mais là, concrètement, parce que... c'est-à-dire que, dès maintenant, il
nous manque présentement, à chaque année, 700 nouvelles inscriptions dans
nos cégeps et nos universités.
M. Gendron (Yvan) : Oui, tout à
fait. Il y a des endroits qu'on réussit à chercher seulement 15 % à
20 % des... compléter, mettons, des
places libres au niveau des cégeps, et autres, là. Il y a seulement 15 %
d'applications dans certaines régions. C'est un défi fort important.
M. Lehouillier.
M. Lehouillier
(Vincent) : Oui. Dans le fond, effectivement, puis je donnerais l'exemple,
peut-être, d'un événement
qu'il
y a eu à Lévis, là, réunissant les
partenaires du réseau de l'éducation
et de la santé il y a environ deux mois de ça où on a eu des bons échanges là-dessus. Du côté du
ministère, on fait un exercice de planification de main-d'oeuvre annuelle basé
sur les données de paie qu'on reçoit de l'ensemble des 34 établissements
publics, mais aussi des établissements privés conventionnés, puis on établit à
chaque année, dans le fond, les besoins prospectifs de développement ou liés au
développement, mais aussi aux départs, là,
qui sont prévus d'année en année. Et puis on fait le lien systématiquement avec
le ministère de l'Emploi, et le ministère de
l'Éducation, et... dans le fond, pour faire... s'assurer, dans le fond, que les
cohortes puissent suivre.
Cette année
aussi, on a aussi doublé la capacité. Vous avez évoqué les efforts de
recrutement à l'étranger. On a un organisme qui s'appelle Recrutement
Santé Québec, qui est chapeauté par le ministère. Cette année, on a doublé la capacité de l'organisme. Bon an, mal an, on
recrutait environ 600 infirmières, surtout de l'Europe que je qualifierais
de l'Europe francophone. On a élargi les types d'emplois qu'on couvre et
les marchés et, cette année, on va viser des marchés
de l'Afrique du Nord, de l'Amérique du Sud. Dans le fond, on essaie de voir les
juridictions où la formation est équivalente à celle du Québec, où il y
a un potentiel d'aller recruter des personnes qui parlent évidemment français. Donc, on a un objectif d'aller jusqu'à
1 200 personnes qu'on voudrait recruter en courant d'année, tant du
côté de la profession infirmière que préposé aux bénéficiaires aussi,
parce qu'on a aussi des très grands besoins, on l'a évoqué tout à l'heure.
On a aussi un
bassin de main-d'oeuvre dans le réseau qui est déjà présent. Dans nos
indicateurs, on parle de l'assurance
salaire. L'assurance salaire, c'est
beaucoup... c'est de l'absentéisme, dans le fond, là, du côté des
établissements du réseau, et puis la
situation s'est dégradée depuis quelques années. On met énormément d'efforts
pour s'assurer que les personnes qui
sont déjà à l'emploi des établissements puissent contribuer à l'offre de
services et que ça ne soit plus seulement, dans le fond, des heures
rémunérées, mais que ça soit vraiment des heures travaillées.
Mme Rizqy : ...tout de suite. Je vais revenir. Je me concentre
vraiment en ce
moment sur les départs à la retraite.
L'absentéisme, et tout ça, c'était dans un autre bloc, mais, présentement, moi, mon inquiétude, c'est la suivante, c'est que, lorsque vous me parlez que vous avez déjà
dans vos cartons 23 000 départs
à la retraite d'ici cinq ans et que je regarde, dans le réseau de l'éducation
et de l'enseignement supérieur, le nombre d'inscriptions, même s'il est en
hausse depuis 8 ans, clairement, il y a un manque de 700 pour
arriver, à terme, avec les 23 000.
Et ma
question, c'est la suivante. Tantôt, là, M. Gendron, vous avez parlé que,
dans certains campus on n'a pas le nombre d'inscriptions, donc il y a des
chaises vides. Est-ce que vous savez quels cégeps, quelles universités qu'on a
des chaises vides? Parce qu'il va falloir qu'on s'active dès maintenant, parce
qu'on n'attendra pas cinq ans pour réagir, là.
M. Gendron
(Yvan) : Bien, tout à fait,
on a pas mal ce portrait-là sur l'ensemble du Québec, là, parce qu'on se
donne des stratégies régionales, sous-régionales
pour attirer, retenir, et autres, comme tel, puis un grand plan de
main-d'oeuvre, là, je dirais
gouvernemental, pas seulement au niveau de la santé, là, qui se met en branle
actuellement pour rehausser un peu les efforts puis les actions en ce sens-là,
là. Parce que les défis, c'est de s'assurer aussi que, rapidement et pas après
la fin de la formation, qu'on puisse
justement les accueillir en milieu hospitalier, en CLSC ou peu importe importe
l'endroit, CHSLD, s'assurer qu'ils
rentrent en emploi rapidement, O.K., pour qu'on puisse les conserver, leur
donner des garanties d'emploi, donc pour attirer les gens. Donc, c'est
plus intéressant que de vivre une période, je dirais, d'instabilité puis
d'inquiétude par rapport à ça.
M. Lehouillier
(Vincent) : Effectivement,
comme disait le sous-ministre, c'est surtout au niveau collégial qu'on a de la
difficulté à combler les cohortes. Donc, oui, il y a une revalorisation à faire
de la formation collégiale en soins infirmiers,
puis on a eu... Dans le fond, je référais à un événement qu'on a tenu il y a
quelques semaines, mais on a des liens, et ce qu'on invite à faire, puis avec les différents ministères
concernés, de plus en plus, au niveau des territoires, on invite les CISSS, CIUSSS et établissements non fusionnés
à travailler de beaucoup plus près avec les maisons d'enseignement
collégial pour s'assurer, entre autres, qu'il y ait des cohortes dédiées à des
établissements particuliers qui puissent être démarrées,
que ce soit au niveau professionnel ou collégial, et, en ce sens-là, ça
commence à apporter des résultats. L'écart, on tente, entre autres,
d'aller le chercher le chercher via, comme le disait le sous-ministre, via des,
je dirais, retraités réembauchés, là, c'est
le terme qu'on utilise, et aussi via l'immigration, et on travaille là-dessus,
comme je le disais tout à l'heure.
Mme Rizqy :
Parfait. Deux...
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement.
Mme Rizqy :
Deux volets, là-dessus — ça passe vite, sept minutes — avec le programme PEQ, parce que je me suis
entretenue avec les différents professeurs, recteurs et directeurs de cégep,
les étudiants étrangers, si on veut vraiment les former avec le programme PEQ, moi, on me dit qu'en ce moment on
s'est peut-être tirés un peu dans le pied, parce que, si on veut les attirer, il faut aussi que, par la suite, on leur
donne la permission de pouvoir travailler ici, en territoire québécois.
Mais là il ne me reste plus de temps, je comprends?
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. C'est ça.
Mme Rizqy : Parfait.
Le
Président (M. Leitão) : Ça reviendra de ce côté. Alors, on revient du
côté gouvernemental. M. le député de Rivière-du-Loup, vous allez
continuer, non? Votre collègue?
M. Tardif :
Je vais revenir plus tard.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Alors, allez-y. Aussi un bloc de sept minutes.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Parfait, merci. Donc, ma question va poser
sur le délai d'accès pour les
services pour les enfants de moins de cinq ans qui ont un trouble de spectre de
l'autisme. Il y a eu beaucoup d'amélioration quant à l'accès au cours des dernières années, mais,
quand même, le résultat de 2018‑2019 est quand même très long, 177 jours. Donc, ça, c'est quand même six
mois. Donc, c'est beaucoup. Puis votre cible, c'est trois mois, donc
90 jours. Comment vous allez faire pour atteindre votre... cible?
Excusez-moi.
M. Gendron
(Yvan) : Oui. Bien, d'abord
et avant tout, je dirais que... en tout cas, je vais parler pour la dernière
année où j'étais présent, là, il y a des
efforts concertés, O.K., de façon, je dirais, plus intense, je crois, là, mais
je ne veux pas me tromper par rapport à l'ancienne vie de l'ancien
sous-ministre, là, mais, entre autres, avec le ministère de l'Enfance, là... la
Famille, la question aussi de l'éducation, les garderies, toucher aux
différents acteurs pour s'assurer d'aller capter cette clientèle-là, O.K., d'aller la capter. Parce que, souvent, aussi
le service arrive tard, la demande arrive tard parce que les gens ne
savent pas quel service est accessible à quel niveau pour répondre à quel
besoin.
Donc, nous,
on va les dépister plus rapidement. Donc, le programme Agir tôt, entre autres,
va nous permettre d'aller capter
cette clientèle-là de bonne heure, rapidement, en fonction de leurs besoins à
partir de 12 mois, là, O.K., à différents niveaux. Mais évidemment on doit avoir une stratégie concertée avec les
autres secteurs d'activité, parce que les garderies, les parents, les proches intervenants de différents
niveaux, là, c'est eux qui sont, dans le fond, les éléments de dépistage,
là, pour s'assurer d'aller chercher cette clientèle-là. Mme Jobin.
• (17 heures) •
Mme Jobin (Lyne) : Oui. En
fait, par rapport aux données comme telles, on est allés chercher les données
de la période 6, en 2019‑2020, et on remarque une augmentation. On est
rendus à un déploiement un peu plus stabilisé, une augmentation du nombre
d'usagers de moins de cinq ans à 194 usagers qui présentent un TSA, qui
ont reçu des services en ICI.
Il faut comprendre que ces services-là,
d'intervention intensive, comportementale intensive, c'est des services qui
sont très intensifs, comme ça le dit. Ça demande beaucoup de formation de la
part des intervenants, beaucoup de disponibilité de la part des parents, de la
part des enfants. Donc, il y a des défis aussi de mise en oeuvre liés au fait
que ça demande beaucoup de formation et il y
a des parents qui n'acceptent pas d'avoir une approche aussi intensive, qui
leur demande beaucoup d'heures-semaine.
Donc, c'est deux éléments qui font que ça a pris un certain temps avant
d'atteindre le rythme, mais là on voit une augmentation avec les
dernières données.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Tout à l'heure, vous avez parlé de la
période 6. Moi, je ne suis pas trop familière avec ça. Puis vous
avez parlé de 194 usagers.
Mme Jobin (Lyne) : Pardon?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Vous avez parlé aussi de 194 usagers.
C'est des usagers partout au Québec, donc, ces personnes-là qui auraient
le service?
Mme Jobin
(Lyne) : Oui. En fait, pour être précise par rapport à la période,
c'est que l'année financière est découpée en 13 périodes financières. La période P6 est dans la
mi-année, donc autour du mois d'octobre. Et, quand on compare nos données de cette période-là, octobre, de 2018‑2019
à 2019‑2020, c'est là qu'on s'aperçoit qu'il y a une augmentation de
194 usagers de moins de cinq ans qui ont accès au programme. Donc, oui,
pour tout le Québec.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour un mois ou pour 12 mois, par exemple?
Mme Jobin
(Lyne) : C'est quand on compare la période P6 à la
période P6, dans le fond.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : P6. Donc, c'est 12 mois.
Mme Jobin (Lyne) : Donc, c'est
pour cette période-là.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Donc, 194 usagers de plus pour un an.
C'est ça?
Mme Jobin (Lyne) : Oui, pour
la... de la P6 à la P6, oui.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : O.K. Donc, est-ce que vous pensez que vous
allez... Si on va à ce rythme-là, pensez-vous que vous allez atteindre
votre cible pour l'année prochaine?
Mme Jobin
(Lyne) : Mais M. Gendron... Il y a un rythme qui est pris déjà, et
M. Gendron a bien parlé du programme Agir tôt, vraiment, qui est un
programme qui vise spécifiquement les jeunes, notamment ceux qui présentent un
trouble du spectre de l'autisme, donc les
jeunes qui présentent des problèmes neurodéveloppementaux. Donc, il y a tout un
programme qui est en déploiement pour repérer, dans le fond, de façon
plus précoce. Dès l'âge de 18 mois dans les cliniques de vaccination, on va repérer les enfants qui
présentent ou un facteur de risque ou un trouble du développement comme tel.
On va les référer aux services de la mission
CLSC des établissements pour une évaluation plus approfondie. Et, selon le
besoin, à partir d'une plateforme puis de questionnaires électroniques, les
parents, les intervenants, éventuellement les éducateurs
du service de garde peuvent compléter pour avoir rapidement un portrait des
besoins de l'enfant. Et on va référer l'enfant
là où il a besoin, soit des programmes de stimulation précoce, soit dans les
services de garde pour être entouré, là, dans le cadre d'un programme
éducatif ou encore pour des services plus spécialisés de type TSA.
Donc, c'est vraiment... ce programme-là
nous permet d'intervenir en amont, et surtout de faire une évaluation approfondie, et d'envoyer l'enfant tout de suite
là où il y a besoin plutôt que de le mettre sur une liste d'attente, par
exemple pour des services de première
ligne. Une fois rendue là, elle va passer la liste d'attente, faire
l'évaluation. Ce n'est pas ça qu'il a
besoin, il a besoin de services spécialisés. Donc, ça, on revise ça de façon...
on transforme ça de façon très importante pour qu'on ait une évaluation
en amont et l'accès aux bons services tout de suite.
Et ça, ça va
nous permettre d'atteindre nos... En tout cas, ça va nous aider très
certainement à atteindre nos cibles.
M. Gendron
(Yvan) : En complément, je
pourrais dire que c'est plus de 800 professionnels de plus qu'on engage
actuellement dans le programme Agir tôt.
Donc, on va pouvoir rejoindre plus de personnes, soutenir plus les
interventions aux différents niveaux,
qu'ils soient des parents, qu'ils soient les... au niveau de la garderie, les
différents intervenants. Et on est passés de 61 % à 72 % des jeunes,
là, qui ont été rejoints, là, O.K., qu'on leur permet finalement, là, de
terminer leur scolarité, donc, parce qu'on les a pris plus tôt. Donc,
notre cible, on veut augmenter ça, bien sûr, là.
C'est une
clientèle, là, quand même, qu'il faut convaincre. Dans le fond, il faut
s'assurer que les parents aient la bonne information pour avoir l'accessibilité
aux services, parce que c'est souvent méconnu, et souvent les parents avec,
naturellement, les enfants en bas âge, là,
ils attendent parce qu'ils pensent que ça va s'améliorer. Donc, il faut leur
donner des outils pour dépister plus
vite et agir rapidement, parce que ce n'est pas tout le monde qui a besoin
d'interventions très, très intenses,
là. Mais, si on les prend tôt, il y a plein d'interventions qu'on peut faire
puis, justement, donner les meilleures chances à ces jeunes-là
d'apprendre, de s'intégrer, là, dans leur société, avec leurs amis puis avec
leurs frères et soeurs.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci beaucoup. En effet, sept minutes, ça passe vite. Alors, on
revient du côté de l'opposition officielle. M. le député de Pontiac,
vous aussi, sept minutes.
M. Fortin : Merci.
Merci, M. le Président. O.K. Je
vais essayer de faire ça vite. J'ai beaucoup de difficultés à suivre, ces jours-ci, l'argument du
gouvernement sur... et peut-être qu'on va avoir besoin de M. Lehouillier,
peut-être que vous avez les chiffres,
peut-être que, de tout le monde derrière vous, là, il y a quelqu'un qui est
capable de m'éclairer avec ça, là. J'ai
de la difficulté à cerner entre le nombre de postes créés, que ce soit...
disons juste pour des infirmières, là, le nombre de postes créés, le nombre de postes comblés, le
nombre de départ à la retraite, le nombre de nouvelles embauches. J'aimerais
ça... Je me demande s'il y a quelqu'un ici
qui est capable de nous dire, et je l'espère, je le souhaite, je n'en ai aucun
doute, combien il y a de personnes additionnelles dans le réseau de la
santé.
Là, je prends
l'exemple des infirmières, mais je pourrais vous poser la question pour les
préposés aussi. Je pourrais vous poser la question pour les
inhalothérapeutes, je pourrais faire selon le corps de métier. Mais j'aimerais
ça savoir, disons, là, disons, dans la
dernière année, depuis que vous êtes en poste, M. Gendron : Est-ce
qu'on a réussi à attirer plus de travailleurs dans le réseau de la
santé?
M. Gendron
(Yvan) : La réponse, c'est
oui, O.K., mais il y a deux niveaux de réponse. En termes de nombre, la réponse, c'est
oui, on en attire plus avec les différentes stratégies, et autres, là, mais on
en stabilise plus aussi, O.K, parce
que c'est important d'en stabiliser.
M. Fortin : Est-ce que vous avez des chiffres derrière ça?
Est-ce que vous avez des... Je n'en ai aucun doute, là, puis on pourra
rentrer justement dans votre stratégie, mais j'aimerais ça savoir si vous avez
des informations précises à ce niveau-là.
M. Lehouillier
(Vincent) : Bien, dans le fond, là, ce qu'on voit nous, là, depuis un an, c'est 4 000 ETC, équivalents temps complet de
plus dans le réseau, puis je vois tout de suite venir la question...
M. Fortin :
Allez-y.
M. Lehouillier
(Vincent) : C'est combien de
personnes? Puis notre défi, là, c'est que, pour nous, l'indicateur, ça a
l'air un peu bizarre de dire comme ça, là, mais le nombre de personnes, pour
nous, ce n'est pas une donnée fiable...
M. Fortin :
O.K. Expliquez-moi ça.
M. Lehouillier (Vincent) :
...parce que les horaires, le fait du phénomène 24/7 dans le réseau de la
santé, des services sociaux puis des
personnes qui vont occuper souvent plus d'un emploi. Je vais prendre, par
exemple, le préposé à l'entretien
ménager, ça se peut qu'il soit, en même temps préposé aux services
alimentaires. Un préposé aux bénéficiaires qui est à temps partiel peut
compléter, dans le même établissement des fois, ses heures avec d'autres titres
d'emploi.
Ça fait que c'est complexe pour nous. On sait
combien on a de nombres de matricules, de personnes dans les établissements, mais c'est difficile pour nous de
savoir, du point de vue du ministère, combien exactement d'heures chacun
de ces nouveaux matricules là, donc d'individus,
d'humains, va faire d'heures. Ça fait que, nous, la donnée la plus fiable
pour nous au ministère, c'est de dire :
Comparativement à l'an dernier. Parce que les heures travaillées, là, c'est les
heures payées. Ça ne peut pas être
plus fiable que ça pour nous. On est capable de le suivre puis de transposer en
ETC moyen et en fonction du type
d'emploi de la personne. C'est pour ça qu'on est en mesure de dire qu'on a
4 039 équivalents temps complet de plus que l'an dernier. On a probablement plusieurs milliers de
personnes de plus puis on a toute sorte d'information qu'on peut
partager aussi, mais qui n'est pas fiable et qui est une collecte d'information
manuelle qu'on a faite.
M. Fortin : O.K. Donc là, vous me dites, vous avez
4 039 équivalents temps complet de plus. Là, vous parlez de
tous les corps de métier, là...
M. Lehouillier (Vincent) : Tout
type d'emploi.
M. Fortin :
...à l'intérieur du réseau de la santé. Mais est-ce que ce 4 000 ETC de
plus là vient du temps supplémentaire? Parce
que vous me voyez venir, là, je n'en ai aucun doute, si on fait juste
travailler le monde qu'on a plus, on
n'a pas vraiment plus de monde, ils sont juste plus fatigués. Donc, est-ce que
ça tient compte du temps supplémentaire qui semble augmenter d'année en année, là? Est-ce que ça tient compte du
temps supplémentaire que les gens font, ça?
M. Lehouillier
(Vincent) : Sur les
4 039 ETC qui travaillaient de plus, il y a environ 206 ETC qui sont des
équivalents temps supplémentaire. Ça fait
que la façon d'aller chercher ça, c'est qu'on a été capables de dire combien on
a d'augmentation de temps
supplémentaire par rapport à l'an dernier pour calculer. La question, c'est le
net, net, net, là, c'est vraiment ça. Donc,
oui, il y a une petite partie. Puis, nous, c'est une grande préoccupation qu'on
a au ministère, de se dire : Si on pousse trop, effectivement, sur la même main-d'oeuvre pour faire plus d'heures,
de façon macro, le risque, c'est que, l'an prochain, on se retrouve avec
une augmentation de l'assurance salaire, parce que le temps supplémentaire en
soi, on peut se dire : Il y a des
personnes qui lèvent la main, c'est volontaire, c'est intéressant, vont
chercher quelques heures de plus ici et là, mais, des fois, certaines personnes vont faire beaucoup de temps
supplémentaire, et ce n'est pas souhaitable, ce n'est pas souhaitable à
moyen, long terme.
• (17 h 10) •
M. Fortin : Donc, vous dites essentiellement que vous en
avez, arrondi, là, 3 800 des vrais nouveaux ETC, qui ne sont pas
dus au temps supplémentaire.
M. Lehouillier (Vincent) :
Exactement.
M. Fortin : Donc, si un travailleur, si un ETC, disons que
c'est, je ne sais pas, moi, 40 heures-semaine, 50 semaines...
M. Lehouillier (Vincent) :
1 800, oui.
M. Fortin :
...mettons 2 000 heures, là, à peu près, là, j'arrondis, là.
1 800, vous m'avez dit?
M. Lehouillier (Vincent) :
Environ, là.
M. Fortin : O.K., 1 800, et qu'il y en a 200 de plus, donc
vous avez 1 800 fois 200 heures en temps supplémentaire
additionnel cette année, à peu près.
M. Lehouillier
(Vincent) : De façon simple,
oui. La méthodologie est plus nuancée que ça, elle tient sur deux pages,
là, mais, oui, parce qu'il y a des ETC moyens qui sont plus bas dans certains types d'emploi,
dépendamment si c'est des postes 32 heures, 35 heures, etc.,
là. Ça peut faire varier l'ETC moyen. Mais, oui, là, grosso modo, c'est ça.
M. Fortin :
L'avez-vous par poste, ça? L'avez-vous par...
M. Lehouillier
(Vincent) : On l'a par type d'emploi, effectivement. Ça fait qu'on est
capable de dire, à titre d'exemple... je
cherche, là, mes données. Je les avais pour quelques types d'emploi, là, qui
sont généralement, là, ceux qui...
M. Fortin : O.K. Je vous arrête, je vous arrête. Je suis certain
que vous pourrez déposer ça à la commission, parce qu'il reste une minute, là. Est-ce que ça inclut les gens
du ministère eux-mêmes?
M. Lehouillier (Vincent) : Non,
c'est seulement le réseau.
M. Fortin : O.K. Est-ce
que vous avez réduit le nombre de
gens qui travaillent au ministère dans la dernière année? Et est-ce
que vous avez — parce que je pose les deux questions en même temps parce qu'il ne reste presque
plus de temps, là — une
cible?
Le gouvernement avait dit d'entrée de jeu qu'il voulait réduire la fonction publique de
20 000 ETC. Maintenant, ils
sont rendus à 5 000. Ils ont mis de l'eau dans leur vin, là, comme le dit
le premier ministre. Est-ce
qu'il y a une cible précise au
ministère de la Santé? Combien de gens dans la fonction publique vous devez
éliminer?
M. Lehouillier
(Vincent) : La cible, elle
est effectivement en heures travaillées, puis il y a
une loi, là, qui applique ça. Effectivement, le ministère, comme l'ensemble des ministères
et organismes, a une cible, et le ministère,
on gère les cibles d'heures travaillées aussi pour l'ensemble des établissements
du réseau.
M. Fortin :
Et c'est quoi, la cible pour le ministère?
M. Lehouillier
(Vincent) : Je ne l'ai pas,
là, par coeur avec moi, mais on pourrait vous déposer ça, effectivement, oui.
M. Fortin :
Si vous pouvez déposer à la commission, je l'apprécierais. Merci, M. le
Président.
Le Président
(M. Leitão) : Très bien.
Merci. Alors, on revient du côté gouvernemental. Député de Portneuf, allez-y.
M. Caron : Il me reste
combien...
Le Président (M. Leitão) : Sept
minutes. Merci.
M. Caron : Sept minutes. Je ne voudrais pas prendre mon sept
minutes là-dessus, je voudrais juste vous entendre :
Carnet de santé de Québec, est-ce que c'est un échec? Je n'entends personne en
parler. On en est où?
M. Gendron
(Yvan) : Non, ce n'est pas
un échec, là. Donc, le Carnet santé Québec, là, dans le fond, l'accessibilité
aux informations, qu'ils soient au niveau
radiologique, qu'ils soient au niveau pharmaceutique, et autres, là, c'est disponible,
O.K.? Ça, ce n'est pas un échec, ça a été déployé.
Par contre,
qui, je veux dire, s'inscrit, évidemment, pour avoir accès? Ça, c'est une autre paire de
manches, O.K.? Est-ce que la personne... Souvent, c'est
des personnes, bien sûr, qui ont un besoin de suivi, qui veulent suivre leurs informations, qui vont accéder, qui vont, dans le
fond, s'intégrer puis avoir leur code d'accès, O.K.? Donc, oui, c'est
accessible, O.K? Mais il y a peu, encore, de pourcentage de personnes qui
l'utilisent, par contre, O.K? Je parle par
rapport aux citoyens,
bien sûr, là, là, O.K.?
M. Caron : Je n'en entends absolument
jamais parler, mais, bon, finissons-en avec ça.
Tout à l'heure, on parlait de tous les moyens qu'on peut mettre en oeuvre pour essayer
justement de désengorger les urgences, permettre aux gens d'aller voir un médecin, etc. Les
cliniques d'hiver, est-ce qu'on en
tire jusqu'à maintenant un bilan positif? Est-ce que ça va être
reconduit?
M. Gendron
(Yvan) : Bon, les cliniques
d'hiver, on en a fait l'analyse dernièrement, bien sûr, là, au courant de
l'été, un petit peu avant aussi, pour
l'expérience qui a débuté l'année passée, un peu tard, là, dans le sens que...
le temps de mettre ça en place puis prendre les décisions. Donc, ça
s'est passé à ce niveau-là.
Il y a eu
70 cliniques qui ont fait l'objet d'une désignation dans le cadre, là,
justement des cliniques d'hiver, réparties dans 14 établissements. Évidemment, le besoin est différent d'une
région à l'autre en fonction de la masse de la population, de la disponibilité
des médecins, dont on en parlait tantôt, là.
Donc, ça
indique qu'il y a plus de... bien, 12 000 heures, dans le fond, qui
ont été offertes, là, donc de disponibilité, là, et s'assurer qu'on puisse rejoindre, là, une masse de clientèle
importante. Il y a plus de 30 630 patients qui en ont bénéficié,
O.K., soit de façon volontaire, qui y ont
été directement, ou qui ont été redirigés, hein, tout dépendant s'ils se
présentaient aux urgences. Donc, on
leur a dit... ils se dirigeaient à l'urgence : Vous devriez vous présenter
là, l'accès, ça. Donc, on assurait ça. Donc, c'est plus de 30 000.
Donc,
l'expérience va être renouvelée cette année plus tôt que prévu. Puis je vais
laisser la chance à la Dre Lucie Opartny de vous entretenir là-dessus.
Mme Opatrny (Lucie) : On a
utilisé le bilan pour regarder comment est-ce qu'on va organiser les cliniques d'hiver cette année. C'est sûr qu'on peut prédire
que, d'un hiver à l'autre, le besoin d'accès rehausse. Alors, il faut voir
comment les cliniques
d'hiver... voir comment on peut rehausser l'accessibilité en clinique non
seulement pour la grippe, mais aussi
pour d'autres situations qui sont plus nombreuses pendant l'hiver. Ce qu'on a
remarqué avec l'analyse qu'on a faite
avec le bilan de l'année passée, c'est que ça serait mieux de le débuter avant.
C'est pour ça que ça va commencer le 5 décembre au lieu de janvier.
On a vu aussi
que ce n'était pas clair nécessairement pour les citoyens où aller, quelle
clinique avait des disponibilités et
quand. Alors, maintenant, on va vraiment travailler avec les réseaux pour
cibler les cliniques, d'avoir une offre qui est prévisible pour, par la suite, être capable d'avoir... d'arrimer avec le
8-1-1 et ces cliniques-là, les établissements avec les cliniques pour
vraiment diriger cette clientèle-là vers les cliniques d'hiver.
M. Caron : O.K. Combien de
temps?
Le Président (M. Leitão) : Trois.
M. Caron : Trois minutes.
Projet de loi n° 37, est-ce que je vous...
Une voix : Allez-y.
M. Caron : Vous le connaissez?
Vous le connaissez. Je voulais juste... admettons son adoption hypothétique,
croyez-vous que ça devrait effectivement... est-ce que ça pourrait permettre
beaucoup d'économies?
M. Gendron
(Yvan) : Bonne question. Je
ne sais pas si... Je fais venir Patricia Lavoie, qui va venir un peu faire
le tour, là, un peu de ce projet de loi en même temps, là.
M. Caron : ...peut-être
Le Président (M. Leitão) : ...s'il
vous plaît.
M. Gendron (Yvan) : Oui, si
vous permettez.
M. Caron : Pour ceux qui ne
savent pas de quoi il s'agit, c'est le regroupement des achats.
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait. Bon,
le regroupement des achats, puis en même temps Luc Desbiens, sous-ministre
responsable de la logistique au regroupement
d'achats... La réponse, je dirais qu'elle est... Je vais parler pour la Santé
et Services sociaux, O.K.? Et j'ai été président du groupe SigmaSanté
pendant quelques années, donc un des trois groupes d'achat du Québec. En santé, on fait beaucoup d'économies, hein? C'est
plus de 54 %, 56 %, selon les régions, que les contrats sont passés par les regroupements
d'achats et qu'on obtient des économies. Les cibles qui avaient été données ont
été surpassées, là. On parle de 500, 600 millions, là, qui ont été amenés
en économies pour plein de raisons.
D'abord et
avant et tout, on avait des gains à faire. Ça, c'est évident. Il y avait une
collaboration importante, et je souligne aussi l'apport de la Fédération des
médecins spécialistes, qui participe de façon très active, O.K., par ses
membres, pas en tant que syndicat
mais par ses membres comme tels, dans les différents groupes d'achat qui
permettent d'ajouter des économies,
là. Puis des fois on parle d'économies pas de 3 %, 4 %, des fois c'est
50 %, 60 %, 70 %, là, au niveau de certaines stratégies, hanches, hémodynamie, pacemakers, et
autres, comme tel. Mais, oui, il y a beaucoup d'argent à faire encore et
il y en a encore à faire là-dessus. Peut-être, Luc Desbiens, te présenter.
M. Desbiens
(Luc) : Alors, bonjour. Luc
Desbiens, sous-ministre adjoint aux Infrastructures, logistique, équipements
et approvisionnement.
Alors, c'est sûr que les achats regroupés, c'est
quelque chose qui existe dans le réseau de la santé depuis plusieurs années. Il
y a eu déjà 12 groupes d'approvisionnement commun, qui ont été, à un
moment donné, réduits à trois qu'on connaît
aujourd'hui, le groupe d'approvisionnement de l'Ouest, SigmaSanté et le groupe
d'approvisionnement de l'Est du Québec.
Alors, le projet de loi, en tout cas, quand il a
été annoncé dans le cadre du budget, mentionnait qu'effectivement c'était le modèle du réseau de la santé qu'on
voulait instaurer pour l'ensemble du gouvernement, considérant les succès qu'on
a eus, tant au niveau des fournitures médicales que des équipements. Donc, ça
va très bien.
M. Caron :
Donc, finalement, là, là, vous travaillez avec les trois groupes d'achat, mais,
si je comprends bien, vous êtes enclins, finalement, à accueillir ce
projet de loi s'il était adopté. Vous êtes prêts à travailler en ce sens.
M. Desbiens
(Luc) : Bien, effectivement.
Si notre modèle fonctionne aussi bien depuis plusieurs années, pourquoi
ne pas le faire prospérer pour l'ensemble des ministères et organismes du
gouvernement?
M. Caron : Parfait. Merci.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Alors, on passe au deuxième groupe
de l'opposition. M. le député de Rosemont, sept minutes, vous aussi.
M. Marissal :
Merci, M. le Président. M. Gendron, je faisais des recherches tout à
l'heure puis je voyais que... je voyais un article ou, enfin, un reportage, à
Radio-Canada en mai 2018, du journaliste Davide Gentile, qui s'intitulait Au moins 1 500 infirmièresgagnent plus de
100 000 $ par année. Il avait fait une certaine nomenclature.
Bon, il en avait même trouvé une qui gagnait plus de 300 000 $
par année. Bon, ça commence à être beaucoup.
Avez-vous des
statistiques sur l'augmentation du nombre d'infirmières qui gagnent... je ne
sais pas si vous le calculez comme ça, ou quel genre de statistique vous
tenez sur le temps supplémentaire et sur les salaires?
M. Gendron (Yvan) : À moins que
mon collègue ait ces informations-là, mais... c'est une statistique que nous pouvons aller recueillir comme telle, mais LeJournal de Montréal fait cette recherche-là, en tout cas, annuellement,
là, pour le nombre, effectivement, mais nous, on les connaît quand même
dans chacun de nos établissements.
Mais je ne
sais pas si, centralement, on a cette information-là. Je ne suis pas certain,
là. Mais évidemment, comme ex-P.D.G., nous savions combien d'infirmières
gagnaient... Puis on parle de toujours... d'à peu près 1 % ou 2 % des
infirmières qui gagnent, de façon
particulièrement plus... de façon... substantiellement plus de salaire que les
autres parce qu'ils recherchent, les
infirmières et infirmiers, bien sûr, là, ils recherchent des salaires pour des
raisons différentes, là, de milieu de vie, et autres. Mais effectivement
300 000 $, c'est une question d'exception.
Nous, le
travail qu'on a à faire au niveau du ministère, en tant qu'ex-P.D.G., c'est
s'assurer que la qualité des soins est là, O.K.? Ce n'est pas parce que
quelqu'un offre une disponibilité jour-soir-nuit, en soins critiques, en salle
d'op, à l'urgence que c'est une bonne chose.
C'est intéressant d'avoir cette disponibilité-là, là, mais il y a un enjeu de
qualité. Il faut s'assurer que ces personnes-là sont aptes. Oui, elles
ont le droit de travailler, elles ont le droit d'offrir leurs services, mais il y a quand même une vigilance qui doit, là,
s'observer, là, pour être certain de ne pas mettre la clientèle en danger
par rapport à une surabondance des heures
offertes et, en même temps, pour la personne elle-même, là, comme travailleuse,
là, etc. Je ne sais pas si tu...
• (17 h 20) •
M. Lehouillier (Vincent) : Moi,
je pense que, oui, si elle fait du temps supplémentaire, là, ce n'est pas...
c'est l'accumulation des heures travaillées,
effectivement, qui permet de générer des phénomènes. On n'a pas
les données avec nous, mais on peut les extraire puis vous donner un
portrait, un ordre de grandeur national, si vous le souhaitez.
M. Marissal : Bien, j'ai bien compris tout à l'heure que vous disiez qu'en général le temps supplémentaire était en augmentation depuis quelques
années et l'année dernière en particulier.
M. Lehouillier (Vincent) : Tout
à fait. Puis c'est le fait essentiellement de la pénurie de main-d'oeuvre.
C'est vraiment l'élément. Et le défi, c'est d'essayer de voir comment on fait
évoluer l'offre de service, parce qu'évidemment il y a toutes sortes de pistes
d'amélioration qui ont été amenées ici aujourd'hui, mais sans accentuer la pression sur le même monde. Donc, c'est un peu
ça, le défi, là, c'est l'équilibre entre... puis il y a toujours
des personnes qui vont souhaiter vouloir faire du temps supplémentaire, mais, malgré tout, d'un point de vue organisationnel, ce n'est pas une bonne pratique d'avoir
des niveaux, là, qui sont... et c'est pour ça qu'on suit ça auprès de l'ensemble
des établissements.
À chaque
période de paie, on est en mesure de voir l'évolution de ce phénomène-là
et on soutient les établissements, puis
les établissements ont souvent des plans. Et ça coûte plus cher
aussi, évidemment, le temps supplémentaire, là, à l'État. Donc, c'est sûr que c'est un phénomène
qui n'est pas souhaitable. À l'occasion, ça peut être intéressant quand on a des pics, mais, quand c'est durable dans
le temps, il faut lutter contre ça, on a différentes stratégies pour ça.
M. Marissal : Je pense que personne, ici, n'est contre le fait
que quelqu'un soit payé à sa juste valeur et selon les heures travaillées, mais, quand on considère que
certaines infirmières quadruplent leur salaire, on est peut-être,
là, dans la zone dangereuse, où vous disiez, tout à l'heure,
M. Lehouiller : On ne veut pas qu'elles travaillent trop, je féminise
à dessein, parce qu'elles sont plus
nombreuses que les hommes, vous ne vouliez pas qu'elles travaillent trop, parce
qu'évidemment, bien là on s'en
va dans le mur, là. On a atteint ce point-là avec certaines infirmières?
M. Lehouillier (Vincent) : Les
directrices de soins infirmiers, là, le sous-ministre en parlait au niveau...
chez les directrices, là, dans la même
logique, sont très vigilantes par rapport à la question de la sécurité des usagers par rapport à des personnes, des
infirmières, notamment, là, qui pourraient travailler beaucoup, beaucoup,
exprimer beaucoup de disponibilité, donc,
parce que les besoins sont très grands dans les établissements. Donc, oui, il y
a une vigilance par rapport à ça.
Mais, au-delà de l'aspect des soins, qui est la priorité, ce n'est pas une
bonne pratique de ressources humaines, dans une organisation, que de générer une offre très importante de temps
supplémentaire. Et, nous, comme je le dis, on a différentes stratégies pour ça, notamment le rehaussement des
structures de poste, s'assurer que, dans les équipes, qu'on soit moins dépendant de phénomènes, là, qui, selon moi,
devraient être révolus dans le réseau de la santé, qui sont les listes de
rappel. Donc, être moins dépendants de
ces phénomènes-là puis, à même une équipe de travail, avoir sa propre capacité d'autoremplacement, parce qu'on sait qu'on est
dans un phénomène 24/7, puis il peut arriver aussi des absences non
prévues. Donc, vraiment, là, qu'on puisse déployer les outils.
Puis ça, ça
ne génère pas toujours des coûts supplémentaires pour le réseau, parce que ce
sont des heures travaillées de toute
façon. Donc, on essaie de voir, avec les employeurs, comment on peut les amener
à avoir le plus possible d'heures travaillées en dehors du temps
supplémentaire puis en dehors de la main-d'oeuvre indépendante pour s'assurer
aussi que les patients aient moins de
visages qui défilent auprès d'eux, qu'il y ait plus une stabilité, là, au
niveau des différentes clientèles surtout dans les milieux où il y a de
l'hébergement, là. Donc, c'est un défi, mais c'est majeur, et il y a des
économies à aller chercher au-delà de la qualité des services, là, à lutter
contre ces phénomènes-là.
M. Marissal :
Je vais vous poser... Allez-y.
M. Gendron (Yvan) : Peut-être en complément, juste une information
sur les différentes stratégies, là. Évidemment, on veut diminuer le nombre de congés sans solde aussi accordés, là, pour
stabiliser, là. Mais, dépendamment de ça, il y a même une lettre d'entente qui a été faite, là, avec les syndicats, hein,
pour s'assurer d'avoir des cibles nationales d'octroi de postes à temps complet. Pour ça, on a besoin de
notre partenaire syndical pour pouvoir le faire, l'atteindre, cette cible-là,
comme tel. Plus on va monter au niveau de la
cible, là, de, justement, des détenteurs de poste à temps complet, moins on va
être à risque, finalement
M. Marissal :
Oui, mais le fait est qu'entente ou non en ce moment on est condamné parce
qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre.
M. Gendron
(Yvan) : C'est un défi, effectivement, oui.
M. Marissal : Et, pour poser une question qui a été posée, je
vais juste la poser différemment : Vous estimez à combien d'années encore cette situation
où on sera condamné à recourir presque systématiquement à du temps supplémentaire obligatoire?
M. Lehouillier (Vincent) : C'est difficile de répondre une réponse très
claire et précise. Je vous dirais qu'un peu comme l'ensemble des
employeurs privés et publics on est un peu tous confrontés aux mêmes domaines,
aux mêmes enjeux. Ce qu'on vise, c'est,
nous, travailler avec les partenaires de l'éducation, avec nos ressources
qu'on peut aller chercher aussi à
l'extérieur du Québec pour atténuer ces impacts-là. On dans dans de
l'atténuation. Est-ce que c'est réaliste de dire qu'à court terme on va éliminer le phénomène?
Peut-être pas, parce
qu'on a quand même
une obligation de maintenir les services. Puis il y a des
personnes qui sont excessivement dépendantes, évidemment, de nos services. Ça
fait que c'est l'équilibre
entre tout ça. Mais on a... C'est pour ça, comme disait le sous-ministre tout à l'heure, on a investi, là, dans le dernier budget du gouvernement, puis les mesures ont été, je dirais, ventilées
auprès des établissements, là, près de 92 millions de dollars, là, uniquement, là, pour ce qu'on appelle prendre soin du
personnel. Puis c'est des mesures qui visent à améliorer la qualité
de vie au travail, favoriser la
présence et la rétention des personnes dont on a besoin pour assurer l'offre de services.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup. Alors, on revient du côté gouvernemental. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, à vous la
parole. Sept minutes, vous aussi.
M. Tardif : Merci,
M. le Président. Alors, je vais
terminer la discussion. Je vais réinviter le sous-ministre à répondre
à ma question concernant les
ambulances. Je suis toujours dans la rectitude de pensée de l'accessibilité que les patients doivent avoir au système.
Mme Berger
Pelletier (Élyse) : Merci.
Je vais vous faire une confidence. Je viens de Notre-Dame-du-Lac, puis
toute ma famille est dans Les Basques puis dans le Témiscouata, donc je suis
très sensible...
M. Tardif :
Oui? Je trouvais dans votre regard qu'il y avait quelque chose, qu'on se
comprenait.
Mme Berger
Pelletier (Élyse) : Exactement. Donc, j'ai très à coeur que, si mes
parents ont quelque chose, qu'il y ait une
ambulance qui arrive à temps à leur domicile. Il faut comprendre comme... Dans le fond, vous me posez la question pour ce qui est des horaires de faction. On est en train de revoir l'ensemble du système, on a mis en place, vous vous rappelez probablement le rapport
Ouellet de 2015, l'Urgence d'agir, qui avait 116 recommandations sur comment moduler les
services préhospitaliers pour avoir une meilleure offre, une meilleure accessibilité. Donc, on est en train de mettre en place un comité pour mettre
les recommandations du rapport Ouellet et du rapport Dicaire, qui date de plus longtemps,
à les mettre en place.
Ça va aussi avec...
Quand on veut augmenter l'accessibilité, ce n'est pas seulement l'ambulance, on
parle de programmes nationaux de défibrillateurs, parce que, pour
les arrêts cardiaques, c'est ce qui sauve des vies, les programmes
de premiers répondants, ce qui sauve des vies aussi. Donc, ce n'est pas seulement
de penser toujours à l'ambulance comme étant
la chose qui sauve des vies, on est en train de voir ça dans son ensemble. Je
pense que c'est une des choses qu'on est en train de regarder qui va permettre aux gens des régions plus rurales,
comme les régions urbaines, d'avoir des meilleurs services pour ce qui
est des premiers chaînons, là, au niveau des réponses pour les patients
instables.
M. Tardif : Je ne peux pas vous dire que je suis satisfait, mais j'ai bien entendu.
Quelle date que vous m'avez parlé, déjà, que ce serait appliqué, cette
révision-là? J'ai mal entendu.
Mme Berger
Pelletier (Élyse) : On a
annoncé le comité au réseau il y a environ deux semaines, si je ne me trompe pas,
puis les premières rencontres devraient avoir lieu d'une semaine à l'autre, là.
M. Tardif :
Et on devrait finaliser les résultats de ces rencontres-là pour mettre ça en
application à quelle date?
Mme Berger
Pelletier (Élyse) : En fait,
le comité va émettre des recommandations sur comment opérationnaliser ce rapport Ouellet là dès les prochains mois.
Donc, nous, ensuite de ça au niveau de l'appareil ministériel, on va prendre ces
recommandations puis on va les mettre en place, progressivement. On parle des
travaux... entre un an et deux ans.
M. Gendron
(Yvan) : Et l'orientation, si vous permettez, que j'ai donnée comme sous-ministre, là... l'orientation étant de savoir que toute bonne idée qui arrive
qui peut être mise en place rapidement, on la met en place, là. L'objectif
n'est pas de déposer un rapport, O.K.,
c'est d'arriver, au fur et à mesure, à des changements et c'est une consultation, une implication large de
tous les partenaires de la santé, là. Ce n'est pas un dossier dans lequel on
consulte sept, huit personnes, on se fait une tête. On n'est pas
là-dedans, on est dans la transformation, là, pour s'assurer qu'on fait un pas
de plus.
M. Tardif :
Merci. Merci, madame. Merci. Je poursuis maintenant sur une autre question,
mais toujours dans... pour faire suite un peu à ce que mon collègue
mentionnait. La Fédération des médecins spécialistes, comme vous le savez probablement,
a déposé un mémoire lors de... à la Commission des finances publiques, et, à la
page 10, on dit : «Actuellement — et je cite, là — il n'existe aucun inventaire public des
fournitures médicales détenues par les hôpitaux. Cette absence de registre nuit à un approvisionnement optimal. Certains
achats peuvent être effectués en double; les hôpitaux effectuent parfois des achats de fournitures non
choisies par les médecins. Il faut profiter de la réforme pour systématiser
la tenue d'inventaires publics.» Est-ce que c'est vrai, cette situation-là?
M. Gendron (Yvan) : Moi, je répondrais
différemment, O.K., puis on a...
M. Tardif :
C'est vous qui répondez.
• (17 h 30) •
M. Gendron
(Yvan) : Nous avons une
excellente relation avec la présidente ainsi que la Fédération des médecins spécialistes. Maintenant, évidemment, avec les systèmes informatiques, sans faire le... tout ce qui se
passe au niveau informatique,
et les fusions, les gens sont en train de se réorganiser en termes
d'inventaires de produits, O.K.? Une chose. Est-ce que nous connaissons
l'ensemble de tous les... mettons, les produits utilisés, là, à partir du
central? La réponse, c'est non. Il
n'y a pas un logiciel informatique qui le permet actuellement. L'arrivée du
Centre d'acquisitions gouvernementales, avec la prochaine loi, devrait
arriver à faire ça. Mais, indépendamment de ça, là, puis là je peux parler, là,
vraiment d'expérience comme ancien président
de SigmaSanté et comme P.D.G., là, nous avons suffisamment de connaissances, là,
pour savoir vraiment ce que nous avons
besoin et qu'est-ce qu'on doit renouveler, et autres, pour vraiment travailler
à améliorer et assurer la disponibilité, O.K., justement, du matériel.
Maintenant,
un élément qui est mentionné par la Fédération des médecins spécialistes, avec
raison, évidemment, même si on fait
un achat regroupé, qu'on s'entend sur une formule avec, bon, différentes
stratégies, différents produits, là, pour
atteindre le... mettons, assurer l'accessibilité aux services, n'empêche que le
médecin doit quand même s'assurer qu'en fonction des besoins de son patient,
de son citoyen qui est devant lui, etc., il va utiliser la bonne technique, le
bon matériel, O.K.? Donc, quand même
s'assurer que ce n'est pas parce qu'on a choisi un produit unique... Puis il ne
faut pas avoir de produits uniques.
C'est la pire chose à faire, d'avoir des produits uniques, là, parce que les
patients ne sont pas uniques, O.K.,
ils ne sont pas tous faits sur le même format. Donc, tout ça... On est allés
faire une prise d'inventaire globale sur
l'ensemble du Québec avec le système d'information, là, de tout le matériel,
là, qui va nous permettre d'avoir une meilleure stratégie de groupe, O.K., et
nos partenaires qui sont du côté des établissements participent très bien
là-dessus.
Et je pourrais laisser la parole à Pierre-Albert
Coubat, là, au niveau des finances, approvisionnements.
Le Président (M. Leitão) : ...s'il
vous plaît.
M. Coubat
(Pierre-Albert) : Oui. Donc,
M. le Président, Mmes et MM. les députés, chers membres de la Commission
de l'administration publique, bonjour. Je suis Pierre-Albert Coubat,
sous-ministre adjoint, Financement, allocation des ressources et budget.
Comme M. le
sous-ministre, je vais faire référence à mon expérience récente aussi dans le
réseau de la santé et des services sociaux. Il y a moins d'un an, là,
j'étais directeur des ressources financières et de la logistique au CIUSSS de l'Estrie-CHUS, et je peux vous dire que les
inventaires sont faits de façon très serrée, parce que les établissements ont
de toute façon aussi un incitatif
financier à avoir des inventaires périodiques au niveau des fournitures
coûteuses, notamment, parce que, dans
le fond, au niveau du traitement du bilan comptable, dans le fond, avoir ces
inventaires-là, bien, permet de les
comptabiliser au bilan puis a un impact positif sur le résultat. Donc, il y a
vraiment un suivi serré qui est fait. Puis, de toute façon, avec tout le
réseau, on l'a dit tantôt par rapport au projet de loi n° 37,
le réseau de la santé et des services sociaux
est précurseur par rapport au projet de loi n° 37,
et puis il a déjà beaucoup étoffé tout le volet de l'approvisionnement
en commun.
Donc, pour
avoir, bien, un approvisionnement en commun efficace au niveau des fournitures
médicales, M. le sous-ministre,
qui était président de SigmaSanté, l'a nommé, ça prend un portrait très clair
de ce qu'on a comme inventaire au
niveau des fournitures médicales, au niveau des différents produits, dans
chacun des établissements. Donc, c'est suivi, là, de façon très, très serrée dans chacun des établissements. Vous le
savez, depuis la réforme de 2015, on est rendu avec des gros établissements de santé et de services
sociaux. Ça a amené un regroupement, là, des fonctions administratives, donc
notamment des fonctions administration logistique. Donc, chaque établissement
est doté de personnes extrêmement compétentes.
On n'a plus de petit point de service, là, de 1,5 million de budget qui a
une demi-personne qui s'occupe du volet approvisionnement de la
logistique. On a vraiment des fonctions approvisionnement logistique étoffées
avec une grande expertise dans l'établissement, et c'est suivi de façon très
serrée.
Puis on
parlait tout à l'heure du volet de l'informatisation. Bien, vous savez qu'on a
un projet de système intégré, de système informatique unifié qui s'appelle
SIGFA, système informatique en gestion financière des approvisionnements,
qui est un système vraiment lié à la mission santé et services sociaux, donc
qui va aller chercher l'information dans les systèmes de pharmacie, dans les systèmes médicaux,
dans l'ensemble de nos systèmes cliniques, donc qui doit vraiment s'intégrer aux systèmes informatiques du réseau et
qui va permettre de suivre en quasi-temps réel l'état des fournitures dans
les établissements de réseau. Donc, quand on
a un besoin, mettons, quand il y a une pénurie de médicaments quelque part,
on va savoir combien il en reste dans tel autre établissement voisin de façon
très serrée, ce qui se fait par le dialogue actuellement, mais là on l'aura en
temps réel de façon automatisée.
Le
Président (M. Leitão) : Merci beaucoup. C'est déjà tout. Merci. Alors,
du côté du troisième groupe d'opposition, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, sept minutes.
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. Je voulais revenir brièvement d'abord, là, en
deux volets, sur la question des
jeunes atteints de troubles du spectre de l'autisme. Je voulais savoir s'il
était possible qu'il y ait des divergences majeures entre les régions du
Québec. Parce que vous avez dressé un portrait qui semblait assez positif, et,
moi, ce que j'entends sur le terrain, c'est
que les délais sont très, très, très longs, que la communication entre le
système de santé et le système
d'éducation... la communication n'est pas optimale, et donc les services,
évidemment, sont limités. Et, même une fois
le diagnostic posé, le suivi et les services offerts sont déficients au point
où des gens quittent ma région pour espérer obtenir de meilleurs
services en milieu urbain.
M. Gendron (Yvan) : Vous avez
raison d'exprimer un peu ce contexte-là. Évidemment, il y a des différences notables entre les régions, O.K.,
nous le savons, là. Au-delà de la démographie, des réalités rurales ou urbaines, peu importe, évidemment, quand on se trouve aussi dans des
bassins plus grands, on en a de façon plus importante. Donc, on organise
des services, bien sûr, autour de la
clientèle. Mais évidemment les familles, O.K., pas nécessairement pour
atteindre un service, là, mais
s'assurer d'avoir l'ensemble des services, ont tendance à se regrouper dans
certaines régions où les services, historiquement, se sont développés
ou... il y a plein de raisons de ce style-là.
Mais
évidemment la stratégie que nous avons développée, en tout cas, dans les
derniers temps, là, c'est d'abord de le faire pas seul, pas seulement le ministère de la Santé, hein, on parle
de l'Éducation, la Famille, donc se rejoindre ensemble, se donner une stratégie
commune. Agir tôt, c'est un bel exemple, là, de stratégie, d'aller dépister,
d'aller s'assurer de donner des services et d'aider, de ne pas attendre
qu'il y ait une demande de service et, justement, aller le créer, justement, ce
service-là, et s'assurer de donner le bon,
O.K., le bon intervenant pour le jeune, pour la famille, pour les aider, et de
façon proactive, O.K., et pas que la
personne, le parent se promène d'un guichet à un autre guichet pour obtenir
l'ensemble de ces services-là. On veut briser ce silo-là.
M. Arseneau :
Mais est-ce que c'est dans votre approche d'avoir une approche modulée et à
géométrie variable pour la géographie variable?
M. Gendron (Yvan) : Peut-être,
Lyne...
Mme Jobin
(Lyne) : Oui. Dans le fond, je veux réinsister sur ce que M Gendron a dit. Effectivement, il y a des variations interrégionales, tant au
niveau de l'accès, que des délais d'attente, que des modalités d'intervention,
et le programme Agir tôt va nous permettre de standardiser des
pratiques et de standardiser l'offre
de services. Donc, un enfant qui est
aux Îles-de-la-Madeleine ou un enfant qui est à Montréal
devrait avoir accès aux mêmes services, idéalement dans les mêmes temps,
avec la même qualité.
Mais, quand
vous parlez de moduler, oui, effectivement, sur certains territoires, on va travailler davantage
soit avec le milieu scolaire, avec
des groupes communautaires, selon les
besoins, bien sûr, pas pour des services spécialisés qui doivent être
offerts par la santé, mais, par exemple, pour des services de stimulation
précoce, ça peut très bien se faire avec des organismes communautaires, dans
certains milieux, en entente de service avec l'établissement. Mais, oui, il y a
cette modulation possible là.
M. Gendron (Yvan) : Et, en
complément, je dirais — parce
que je suis certain que la question va suivre — les petites régions, les très petites régions, là, on ne peut pas avoir un
1,5, un 1,1 orthophoniste, et autres, comme tel. Donc, l'orientation du Dr Carmant est la nôtre, mais Dr
Carmant nous mentionne... de dire : Assurez-vous d'avoir un minimum
d'individus qui permette d'aller rejoindre cette clientèle-là, sinon ils
n'auront pas de service. On va les dépister, mais il n'y aura pas de service.
Donc,
là-dessus, là, que ce soit la Côte-Nord, les Îles-de-la-Madeleine, puis,
évidemment, on peut en mentionner, différentes
régions, Nunavik, et compagnie, là, on s'assure d'avoir un minimum, un
plancher, là, qui est acceptable pour donner l'ensemble des services.
M. Arseneau :
D'accord. Merci. Je vais aborder un autre aspect, vous l'avez mentionné dans
vos notes introductives, c'est la
question des listes d'attente des services en protection de la jeunesse. Je
pense que c'est un critère qui semble très important pour vous.
Je me demande
s'il y a aussi une façon de vérifier la disponibilité de services d'un point de
vue davantage qualitatif sur la
disponibilité des services qui sont offerts, au-delà des listes d'attente,
parce que, l'exemple que je vais vous donner encore une fois, c'est tiré d'une expérience locale, chez moi, la
totalité, je dis bien la totalité des intervenants du centre jeunesse
actuellement sont en arrêt de travail pour épuisement. Et là ce qu'on constate,
il y a une crise réelle, ce sont les familles d'accueil
qui sont sur le bord de l'épuisement car elles n'ont pas de service de la part
des intervenants, ou d'éducateurs, ou de tuteurs. Cette situation-là, elle est négligée
par les administrateurs sous le prétexte qu'il n'y a pas de liste d'attente,
mais il n'y a pas de liste d'attente
probablement parce qu'on n'établit pas non plus d'enquête sur les signalements
puisque le personnel se succède à un rythme effréné.
Alors, moi,
je fais un peu le plaidoyer pour que l'on aille au-delà des listes d'attente et
puis qu'on puisse s'assurer que les
services soient rendus et que les ressources soient aussi disponibles, parce
que les familles d'accueil, par exemple, qui voient que l'enfant qu'ils
ont pris en charge a besoin des services, par exemple, d'un psychologue,
évidemment, si l'intervenant ne rencontre
pas le jeune, il ne peut pas diagnostiquer, disons, ou évaluer les besoins en
services. Alors, je ne sais pas si vous comprenez la problématique.
M. Gendron
(Yvan) : Je comprends très
bien, très bien, très bien. Mais c'est pour ça qu'en travaillant avec nos
différents partenaires, là, pour dépister
les gens, là, que ça soit avec nos garderies, que ça soit dans nos écoles,
parce qu'ils ont le devoir aussi de
signaler, d'informer, et autres, là, d'avoir justement cet... d'aller chercher
la clientèle. Il y a d'autres éléments,
mettons, comme Aire ouverte, là, mettons, qui touchent, là... c'est un endroit,
c'est un carrefour où le jeune va arriver,
puis on va un peu l'intercepter pour savoir c'est quoi, ses besoins. Puis lui,
il va être avec ses proches, des jeunes qu'il connaît. On va pouvoir justement dépister puis s'assurer de donner
le bon service là, parce qu'effectivement si on ne l'a pas ce
signalement-là, si on n'a pas cette note-là, puis adaptée, bien sûr, à ses
besoins, là...
C'est pour ça
que, dans les effets recherchés par les investissements, c'est ça qu'on veut
aller chercher, O.K.? On veut former
davantage d'intervenants, rehausser le soutien clinique qui leur est offert,
là, puis aller chercher... parce qu'il ne
faut pas être juste en attente, ça, c'est idéalement comme tel. Puis vous
mentionnez les familles d'accueil, les intervenants qui sont essoufflés,
qui sont vraiment en détresse, comme tel. Bien, on se donne aussi
des façons de faire pour les aider, parce que, vraiment,
c'est un milieu qui est difficile, qui est très exigeant jour après jour, là. Il n'y a
pas de pause pour eux autres, là, surtout pas pour les familles
d'accueil, là. Peut-être Mme Jobin.
• (17 h 40) •
Mme Jobin
(Lyne) : En fait, un des investissements les plus importants dans ce contexte-là, c'est effectivement le 18 millions qu'on avait investi avant même le 47 millions pour rehausser les équipes. Le 18 millions visait spécifiquement le soutien clinique aux
intervenants et pour faire face à des situations comme vous nommez. C'est
difficile de travailler en protection de la
jeunesse. Il y a des demandes qui croissent de façon assez extraordinaire
depuis les dernières années, et puis
il y a un roulement de personnel important. On se retrouve avec des jeunes
moins expérimentés. Donc, ils ont besoin vraiment de formation continue en contexte d'emploi et de supervision
clinique pour les aider et les maintenir en emploi. Donc, le
18 millions visait ça précisément, la qualité des interventions.
M. Arseneau : Est-ce que
j'ai... Non?
Le Président (M. Leitão) : Une
dizaine de secondes.
M. Arseneau : ...vous remercier
de vos réponses.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci. Alors, on revient au côté
gouvernemental. M. le député de Portneuf.
M. Caron : Combien de minutes?
Le Président (M. Leitão) : Vous avez
10 minutes.
M. Caron :
O.K. Merci, M. le Président. Vous savez notre proximité avec la Vérificatrice
générale du Québec. Et puis m'est
apparue une question à propos d'Optilab. C'était un projet qui découlait d'un
rapport qui avait été publié en 1999
par le Vérificateur général du Québec. Ça avait été lancé en
septembre 2011 par le gouvernement libéral, par M. Bolduc, puis autorisé en 2013 par le gouvernement péquiste
sous M. Hébert. Ça avait mal démarré. Aujourd'hui, où c'en est? Comment
ça fonctionne? Quels sont les impacts sur les laboratoires?
M. Gendron
(Yvan) : Oui. Je fais
l'introduction. Évidemment, c'est de nature variable, là, non seulement selon a
région, selon la réalité, et autres, selon
les volumes aussi, hein? La réalité montréalaise est tout à fait différente des
réalités au niveau des régions. Il y a des gains qui ont été faits en
termes d'efficacité et en termes de... Je parle de point de vue purement, là, soit en dollars ou en termes aussi
de rapidité, là, d'utilisation des équipements, parce qu'il y a une réalité
aussi avec l'ensemble des équipements à maintenir. Il y a une réalité
aussi avec le nombre de personnes en technologie de laboratoire qui sont
disponibles avec les départs à la retraite. Il faut tenir compte de tout ça.
Donc, il y a des gains.
Par contre,
il y a des défis importants et il n'y a pas tant de transferts qui ont été
faits entre les établissements, là, de transfert dans les régions, là.
O.K., oui, il y a une gouvernance plus régionale comme telle, mais, pour
maintenir une accessibilité, et particulièrement dans le plateau technique au
niveau hospitalier, bien, il fallait maintenir le maximum de tests qui sont
faits par rapport au plateau technique hospitalier. Puis là-dessus je passerais
la parole à Dre Opatrny.
Mme Opatrny (Lucie) : Alors,
pour la vision d'Optilab, le réseau est pas mal d'accord avec le fait qu'il
faut avoir des tests de haute qualité avec
un temps de réponse qui est rapide. Alors, comment est-ce qu'on va faire pour
atteindre ces objectifs si,
anciennement, on a dit qu'on allait transférer de grands volumes? Maintenant,
la vision, depuis au moins un an et
demi, c'est : Est-ce qu'on peut viser d'envoyer un beaucoup plus faible
volume, 10 %, 15 % de
volume, et vraiment cibler les tests qui sont soit
dispendieux et aussi s'ils ne sont pas chronodépendants? Alors, comme a
mentionné le sous-ministre, ce transfert-là
n'a pas encore commencé ou, si ça a commencé, c'était à très faible niveau
parce qu'il y a quand même certains éléments de base qu'il fallait avoir
en place pour le faire, notamment, entre autres, le SIL unique.
Une voix :
...le SIL unique...
Mme Opatrny
(Lucie) : Pardon?
Une voix :
Le SIL unique, c'est quoi?
Mme Opatrny
(Lucie) : Le système informatique laboratoire pour qu'on peut avoir
des résultats en temps réel quand c'est fait à une place a, et,
physiquement, on travaille en place b. Ça, ça a été signé et ça va commencer à
être déployé. En plus de ça, on a mis en place un système de traçabilité pour
qu'on peut suivre où sont les échantillons.
L'autre
élément qu'on a déjà mis en place, même avant qu'aucun échantillon ne se
transfère d'un laboratoire à l'autre,
c'est qu'on fait maintenant des appels d'offres pour des réactifs, des réactifs
de laboratoire qui ont déjà diminué des coûts. Et on est en train... Tous les laboratoires sont en train de
passer l'agrément avec le BNQ pour rehausser le standard de tous les laboratoires. Alors, tous ces
éléments-là sont maintenant en place, sauf le SIL unique qui, maintenant, va
être en déploiement, même avant qu'on commence à transférer les
échantillons.
M. Caron :
Puis, l'échéance, on... Avez-vous une idée de quand ça va être opérationnel
complètement?
Mme Opatrny
(Lucie) : Vous parlez du style unique?
M. Caron :
Oui.
Mme Opatrny
(Lucie) : Luc, deux ans? Ça va être deux ans. Alors, c'est vraiment...
Il faut avoir toute cette fondation-là en
place avant qu'on fait ça. Puis il faut comprendre qu'on regarde maintenant
certaines machines, soit pour la génétique, soit des MALDI-TOF pour faire la microbiologie, qui sont très
dispendieuses. Alors, ça, ça va nous faciliter... se doter des...
vraiment des machines de haute qualité. Et, encore une fois, il faudrait, quand
on cible ceux qui vont être transférés... et
ça, on est en train... le travail a été fait en lien avec les médecins et les
laboratoires, d'être certain qu'on peut cibler les tests qui ne sont pas
chronodépendants.
M. Gendron
(Yvan) : Et ce que je pourrais ajouter pour le système d'information
unique, là, au niveau des laboratoires, là,
c'est une compagnie qui a déjà 77 % du marché québécois, là, O.K.? On n'a
pas de surprise, ça devrait bien aller.
Oui, il y a des défis, bien sûr, d'harmonisation entre les établissements, mais
c'est important parce qu'on veut que la donnée, l'information soit disponible dans le Carnet santé Québec, dans
le Dossier santé Québec, peu importe comment on l'appelle, là, pour... accessible par rapport au patient, peu importe où
il va voir son infirmière, son IPS, son médecin. Donc, ça va nous permettre de faire un gain plus
important en termes d'accessibilité et d'éviter des duplications de tests puis
des délais aussi de tests.
M. Caron :
O.K. Merci. Juste revenir... Puis peut-être que c'est vous qui allez pouvoir me
répondre, madame. Concernant les... Quand le
DRMG affecte un médecin dans une région administrative, après, il y a des
sous-régions, je prends encore
l'exemple de Portneuf, région administrative 03, Portneuf, sous-région, le
médecin se voit confier des AMP, est-ce qu'on a moyen... Mais bien
souvent, encore, et c'est le cas des deux derniers médecins qui ont été
consacrés à Portneuf, ils viennent faire
leurs AMP dans Portneuf, mais ils sortent de la sous-région de Portneuf, ils
partent parce que c'est peut-être
plus commode, en tout cas, pour toutes sortes de raisons. Ils sortent,
finalement, de la sous-région. Est-ce qu'on a un moyen de pouvoir les...
je vais employer un terme qui est un petit peu lourd, mais de les contraindre à
faire leurs AMP et à faire leur pratique en cabinet dans les sous-régions?
Mme Opatrny
(Lucie) : Juste pour clarifier, les AMP, c'est les activités médicales
particulières, alors que les médecins ont un 12 heures que le DRMG peut
demander aux médecins de faire pour être capable de cibler les éléments cliniques qui sont les plus nécessaires, alors
soit à l'urgence ou en clinique, etc. Alors, les médecins demeurent quand même
des travailleurs autonomes. Alors, il faut
que... il faut faire 55 % de leurs activités dans l'endroit où... dans le
sous-territoire qu'on leur donne. La
majorité demeure là pour la quasi-totalité de leur pratique, mais il y a quand
même une flexibilité qu'ils ont pour effectuer 40 % de leur
pratique ailleurs.
M. Caron :
Et on ne peut pas intervenir, nous, sur cette flexibilité, étant donné que ce
sont des travailleurs autonomes, c'est ça?
Mme Opatrny
(Lucie) : Mais ce qu'on peut faire, c'est de... Il y a toujours des
discussions avec eux pour leur mentionner
les besoins du territoire. Il y a des façons que les régions sont en train de
voir comment faciliter le travail du médecin
pour les encourager à faire tout leur travail dans ce sous-territoire-là, mais
ils ont quand même une certaine flexibilité de leur utilisation de leur
temps.
M. Caron : Parce que,
dans certains cas, ils vont indiquer au DRMG qu'ils vont faire la pratique en
cabinet puis, en réalité, parfois,
ils choisissent un sous-territoire parce que les AMP leur conviennent bien,
selon leur spécialisation, etc., puis,
en réalité, une fois qu'ils sont nommés dans un sous-territoire, la réalité,
c'est que... En tout cas, j'ai deux cas très, très récents dans mon
comté.
Est-ce
que le DRMG peut favoriser... Parce qu'on sait que la difficulté, c'est le taux
de rétention de nos médecins aussi
dans les régions puis de... Je ne peux pas croire que, dans la région de
Portneuf, il n'y a pas des finissants médecins. Est-ce qu'on ne peut pas donner des indications au DRMG pour qu'il
favorise plus le recrutement de médecins qui sont originaires de la région? On sait que, s'ils sont
originaires de la région, bien, ils ont un sentiment d'appartenance. Est-ce
qu'on a moyen d'intervenir à ce niveau-là ou pas du tout?
• (17 h 50) •
Le Président (M.
Leitão) : Rapidement, s'il vous plaît.
Mme Opatrny
(Lucie) : Et c'est une
question aussi pour toutes les régions éloignées. C'est, entre autres, pourquoi on commence à voir des sites
délocalisés pour la médecine, pour essayer de voir comment on peut plus
encourager la pratique dans d'autres régions
que les milieux urbains. Mais le processus de jumelage ne nous laisse pas vraiment
forcer un individu à retourner dans leur région.
Le Président (M.
Leitão) : Très bien. Merci beaucoup, c'est déjà tout. Alors, on passe
du côté de l'opposition officielle. Vous aussi, vous avez un bloc de
10 minutes en terminant. C'est le dernier bloc.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Leitão) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup. J'aimerais reprendre la
discussion qui concerne le diagnostic d'enfants avec un trouble de spectre de l'autisme. Vous avez des
cibles à atteindre et vous savez que le projet de loi qui porte sur
les maternelles quatre ans, qui sera
bientôt adopté... Présentement, la
cible n'est pas du tout atteinte. On est très loin de l'objectif de diagnostic
de 90 jours, on est à 177 jours.
Agir tôt, j'en conviens, mais une année scolaire, c'est 180 jours, puis,
en ce moment, on est à 177 jours. Avez-vous les outils pour
atteindre cette cible?
M. Gendron
(Yvan) : La réponse, hein, la stratégie d'intervention, elle devient
totalement différente, hein? Maintenant,
déjà à partir de 12 mois, là, on veut introduire le fait que les parents,
ceux qui travaillent au niveau des garderies, les intervenants comme tels puissent déjà remplir des questionnaires
pour dépister. Donc, on n'attend pas la demande, là. On veut agir vraiment de façon proactive pour
s'assurer qu'on puisse aller chercher justement notre jeune, là, qui a
certaines difficultés
d'apprentissage, quelles qu'elles soient, là, il faut intervenir rapidement.
Donc, on veut vraiment une stratégie totalement
différente, O.K.? On ne veut pas d'attente, on veut agir au départ et lui
donner le service adéquat en fonction de son enjeu de développement.
Pour
ce qui est des maternelles quatre ans, pour nous, c'était comme un autre
dossier, là, parce que nous, on ne s'occupe pas de ça, on commence à
12 mois.
Mme Rizqy :
Bien, c'est tellement bon, ce que vous venez de dire, que je vais vous prendre
immédiatement au bond.
M. Gendron
(Yvan) : Allez-y.
Mme Rizqy :
Vous venez de faire exactement ce que tout le monde me décrit sur le réseau de
l'éducation. C'est que, lorsqu'on
détecte un trouble entre deux ans et quatre ans, que, par exemple, l'enfant est
dans un CPE puis qu'après ça, rendu
dans l'école, il tombe dans une chaise vide, puis là le réseau... les CLSC
disent : Ce n'est pas dans notre cour, c'est à l'Éducation,
l'Éducation dit : Ce n'est pas dans notre cour, c'est la Santé. Est-ce
qu'on peut s'occuper de notre monde?
M. Gendron (Yvan) : Mais je vais vous répondre, là, parce que, comme
je l'ai dit au préalable dans une précédente question, on travaille déjà ensemble, les trois ministères, O.K.? Nous,
ce n'est pas l'endroit qui est important, si c'est dans une maternelle quatre ans, qu'il soit en garderie,
qu'il soit en milieu familial, qu'il soit à l'école, peu importe, là, nous, là,
on veut aller chercher l'individu, le jeune, au bon endroit, au bon
moment.
Mme Rizqy :
J'entends ce que vous dites, mais la Protectrice du citoyen dit exactement le
contraire. Elle dit que, factuellement au Québec, ce que vous, vous
dites, ça ne se fait pas...
M. Gendron
(Yvan) : C'est justement...
Mme Rizqy :
...et qu'il y a des dossiers qui tombent, puis des dossiers, je pense,
d'enfants, que leurs dossiers, là, il n'y a pas de suivi, que, lorsqu'ils sont
diagnostiqués, par exemple, à l'âge de deux ans, ça prend un autre deux ans
pour avoir un service. Là, ils sont rendus à l'école, ils doivent recommencer
encore le processus.
M. Gendron
(Yvan) : Et c'est pour ça,
la stratégie Agir tôt. La stratégie Agir tôt, là, c'est d'aller chercher le
jeune, d'aller le dépister puis de
lui donner des services sans qu'il le demande, sans que le parent le demande.
Donc, on veut agir directement avec peu importe quel intervenant
là-dessus.
Je peux
peut-être laisser Mme Jobin... On est à l'inverse, là. Il faut justement
agir parce qu'on est tout à fait d'accord il ne faut pas que le jeune,
son parent tombe entre deux services ou entre deux attentes, deux guichets.
Mme Rizqy : J'aimerais entendre
Mme Jobin, parce que le temps file.
Mme Jobin
(Lyne) : Oui. Et en plus j'ajouterais, là, que, quand un enfant est
référé pour un diagnostic, là, on parle d'un enfant qui présente des risques importants, là, au niveau de son
développement, pas nécessairement TSA, mais d'autres types de problématiques, là, plus majeures,
lorsqu'il est référé, maintenant, de plus en plus, je ne vous dis pas que c'est
dans tous les établissements, mais
plusieurs établissements offrent un service avant même le diagnostic. Et, avec
Agir tôt, on va systématiser ça, c'est-à-dire
que, s'il est référé pour un diagnostic, on ne le place pas sur une... on le
place, oui, éventuellement pour qu'il
ait le diagnostic, mais, avant même d'avoir le diagnostic, il va avoir des
services adaptés et qui vont éventuellement être ajustés une fois qu'il a le diagnostic, mais on ne le laisse pas
seul pendant le temps qu'il circule dans le système, là, pour avoir le diagnostic. Ça, c'est présentement
et, avec Agir tôt, ça va se systématiser, et le fait qu'il attende pour avoir
un diagnostic ne fait pas en sorte qu'il n'a pas de service, O.K.?
Mme Rizqy : O.K. Mais,
présentement, là, on a une...
Mme Jobin (Lyne) :
Présentement, là...
Mme Rizqy : Une seconde.
Mme Jobin (Lyne) : Oui.
Excusez-moi.
Mme Rizqy : Ma question, je ne
l'ai même pas encore posée. Je sens votre enthousiasme.
Mme Jobin (Lyne) : Excusez-moi,
j'y allais dans le présentement.
Mme Rizqy :
C'est que mon inquiétude, c'est la suivante : dès qu'on met des sommes
d'argent très importantes pour
investir dans ce programme, il y a quand même une pénurie. Donc, quand vous me
dites : On met des services, mais on
n'a pas de diagnostic, j'ai l'impression qu'on met la charrue devant les boeufs
puis que peut-être on va donner des services, puis c'est correct, mais peut-être qu'on n'en donnera pas assez à celui
qui en a vraiment besoin davantage puis qu'on va en donner à celui qui
en a peut-être besoin, mais pas autant que l'autre. Alors, c'est ça, mon
inquiétude.
Puis, quand
je regarde le chiffre, 177 jours d'attente présentement, l'année scolaire,
c'est 180 jours, quand on va
avoir le diagnostic, on va être à deux
semaines de la Saint-Jean. Après ça, on va recommencer tout l'été, on revient
au mois d'août à l'école. C'est ça, mon inquiétude, au fond.
Alors,
j'aimerais voir votre plan, parce que nous, on ne l'a pas vu, dans le projet de loi sur les maternelles quatre
ans, le plan. Alors, si vous
en avez un, je vous invite à le déposer, parce que j'ai d'autres séries de questions.
Et je vais continuer, juste une petite question
pour les enfants nés ici, au Québec, mais de parents non résidents. Vous deviez avoir une solution à
l'automne 2019. Je comprends qu'on a jusqu'au 20 décembre, mais
est-ce que vous avez réalisé, là,
l'urgence d'agir là-dedans? Parce qu'il s'agit d'enfants québécois,
et que l'Observatoire des tout-petits le dénonce, le décrit, la Protectrice du citoyen aussi, vous
aviez eu trois recommandations, il en restait une. J'attends votre réponse puis
je pense qu'il y a beaucoup de parents aussi qui nous regardent en ce moment.
M. Gendron
(Yvan) : Oui, tout à fait. Là-dessus, vous avez tout à
fait raison, on est préoccupés tout
autant que vous puis on a vu les mêmes statistiques, en
tout cas, moi, pour mon arrivée, là,
suite à ça. Il y a un mandat qui a été donné, entre
autres, à la RAMQ, là, hein, parce
qu'il y a des éléments qui touchent, entre autres, la RAMQ, là, de nous trouver une
solution, un plan d'action, là, rapide là-dessus, parce qu'il ne faut pas que
ces jeunes-là soient, dans le fond, un peu pénalisés
par un statut social ou une situation, là, avec des parents, là, qui arrivent dans une situation,
là, de vulnérabilité, et
autres, comme tel. Mais on est préoccupés et on veut vraiment rapidement
là-dessus.
Mme Rizqy : Donc, est-ce que
vous allez donner suite à la recommandation de la Protectrice du citoyen?
M. Gendron (Yvan) : Tout à
fait.
Mme Rizqy : Parfait. Merci.
M. Gendron
(Yvan) : Tout à fait. On est
là-dedans, l'orientation est déjà donnée par la ministre, le mandat a été
donné au niveau de la RAMQ, effectivement.
Mme Rizqy :
Parfait. Et là, encore sur la Protectrice du citoyen, parce qu'il y a deux
autres affaires. Le temps qu'il me reste, s'il vous plaît?
Le Président (M.
Leitão) : ...
Mme Rizqy : Parfait. Les chambres d'hôpitaux,
vous le savez, ça a été dénoncé, il y
a eu un reportage à Radio-Canada. Avoir un choix, encore faut-il avoir un véritable choix. Dans l'une des recommandations, la réponse qui a été tombée en juin 2019, du ministère, c'était : Bien non, on n'enverra pas de
directive, c'est assez clair. Ça ne devait pas être assez clair, parce qu'il
y a des hôpitaux
qui n'ont pas trouvé ça assez clair pour dire : Bien non, on passe à côté.
Puis la réponse de... certains centres hospitaliers m'ont véritablement déçue en disant : Écoutez,
ce n'est pas les citoyens qui paient, c'est les assurances.
Les
assurances, comment ça fonctionne, là, c'est sûr que, quand les primes
augmentent, c'est quand on a plusieurs réclamations. Donc, quand on gonfle le prix, là,
mais, collectivement, les Québécois ont payé plus cher, parce qu'il y a une
réclamation qui a été chargée aux assurances, les assurances veulent faire du
profit, vont retourner éventuellement la facture aux Québécois.
Là, est-ce
que vous avez changé votre position? Vous pouvez peut-être éclaircir... donner
suite à la recommandation de la Protectrice du citoyen, puis éclaircir la situation,
puis envoyer une directive à tous les centres
hospitaliers du Québec.
M. Gendron
(Yvan) : Bon, il y a plusieurs
choses. La première chose, là, c'est autour de 40 millions, les revenus
qu'on reçoit, là, la partie de la clientèle.
Puis je ne parle pas de la partie privée, là, O.K., je parle de la partie
publique, là. Partie privée, je n'ai
pas le montant total. Évidemment, avec aussi les changements, là, qu'on n'a pas
mentionnés, mais les changements au niveau des établissements, là,
mettons, je vais prendre le CHUM, le CUSM, plus de chambres uniques, et autres,
comme tel, donc c'est le même service, tu paies... on ne fera pas pénaliser la
clientèle.
Oui, la
directive existe. Techniquement, puis pour l'avoir vécu, la directive est suffisamment claire. Est-ce qu'elle est
bien appliquée? Ça, c'est une autre chose. Donc, oui, il y a
des rappels qui doivent être faits, qui ont déjà été faits et qui vont être rappelés aussi là-dessus, parce
que... surtout aussi, quand on tient compte, là, de la réalité, justement,
des unités, mettons, on parle de centres hospitaliers particulièrement,
là, avec toute la question des infections, et autres, là, bien, il faut tenir compte de ça aussi. Avons-nous la possibilité ou devons-nous faire payer quelqu'un pour une situation qui n'est pas en contrôle là-dessus? Je pense, en termes d'équité, là, envers la
clientèle, vous avez tout à fait raison par
rapport à ça.
Mme Rizqy : Bien, un rappel si jamais...
M. Gendron
(Yvan) : Ce n'est pas «si jamais»,
il y a un rappel... qui doivent être faits, de toute façon, régulièrement.
Mme Rizqy : Parce que, tantôt, vous avez dit que la
directive, vous n'allez peut-être pas l'éclaircir, mais, de toute évidence, c'est que, s'il y a
une problématique, c'est que, quelque part, il y a
des gens qui l'interprètent différemment. Et, des fois, le leadership,
lorsqu'il vient d'en haut puis qu'on renvoie la directive, bien, ça donne un
peu plus de tonus à l'application de ladite directive.
Pour revenir
encore sur le rapport de la Protectrice du citoyen, ici, il fait état que...
parfois de la difficulté à obtenir des informations de la part du ministère
de la Santé, que, souvent, ça va bien, mais que, des fois dans certains
dossiers, c'est plus problématique, et que c'est trop long, et voire même que des questionnaires sont modifiés par le ministère de
la Santé et que, là, ça vient biaiser le résultat de la recherche de la
Protectrice du citoyen.
Est-ce que,
ça, vous allez collaborer et surtout cesser cette pratique de vouloir changer
les questionnaires? Parce que la
Protectrice du citoyen, elle a un rôle excessivement important dans notre
démocratie, et, par conséquent, lorsque des questionnaires sont envoyés,
c'est ces questionnaires-là qui doivent être répondus et non pas le vôtre.
• (18 heures) •
M. Gendron
(Yvan) : J'aborde tout à
fait dans le même sens, tout à fait d'accord par
rapport à ça. À ma connaissance,
c'est arrivé une fois, la question
du questionnaire, et ça n'aurait pas dû arriver, point. Le 4 octobre
dernier, puis je pourrai le déposer à
la commission, j'ai écrit une lettre à l'ensemble des établissements, et ça nous concerne, nous, comme ministère aussi, là, pour
rappeler justement le rôle important de la vérificatrice,
là, du Protecteur du citoyen, et de d'autres instances, parce que je l'ai fait aussi pour la commission
Laurent aussi, pour les jeunes, là, leur rappeler l'importance de s'assurer
d'une équité, de collaborer, et
autres, comme tel, et de ne pas créer d'injustice ou d'apparence d'injustice
envers la clientèle. Et c'est prêt, je pourrai le déposer.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. C'est déjà tout. Écoutez, merci beaucoup. Merci beaucoup,
M. Gendron, Mme Breton, toute votre équipe.
Merci beaucoup aux collègues. Vraiment, nous
avons fait un bon travail, trois heures, trois heures qui sont passées vite. Et, vraiment, je vous félicite tous
et toutes pour la qualité des questions, et vous, M. Gendron, et toute
votre équipe, pour la qualité des
réponses. Nous avons apprécié l'échange que nous avons eu avec vous. Ça ne sera
pas la dernière fois, j'en suis certain.
Donc, la
commission suspend ses travaux quelques minutes avant de se réunir en session
de travail afin de statuer sur ses observations, ses conclusions et ses
recommandations. Merci beaucoup à tous.
(Fin de la séance à 18 h 01)