(Quinze
heures quatre minutes)
Le Président (M.
Marcoux) : Comme nous avons le quorum des membres de la
commission, je déclare la Commission de l'administration publique ouverte. Je
demande à toutes les personnes de bien vérifier si vos moyens technologiques
sont bien soit fermés ou en mode silencieux.
L'objet
de cette séance, donc, c'est de procéder à l'audition qui porte sur les
services à domicile, qui faisaient l'objet d'un chapitre du rapport du Vérificateur général sur l'optimisation des
ressources qui a été déposé au printemps dernier.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements ou des membres temporaires?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Caire (La Peltrie) est remplacé par Mme Daneault (Groulx).
Et, comme membre temporaire, nous avons Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce).
Le
Président (M. Marcoux) : Donc, merci. Comme prévu et comme d'habitude, après les remarques
d'ouverture de nos invités, il y aura
un échange d'organisé avec les membres de la commission, d'une durée
d'environ 2 h 20 min. Nous
vous prévenons à l'avance qu'il est possible qu'il y ait un vote vers les
17 heures — nous
le saurons à ce moment-là — et
donc nous devrons, le cas échéant, interrompre l'audition pour quelques minutes. Et nous déterminerons...
Tantôt, je vous indiquerai comment se feront les échanges en termes
d'alternance et de durée de questions-réponses.
Donc,
j'invite M. le Vérificateur général... Bien sûr, je souhaite la bienvenue à
tous nos invités. Ça fait toujours plaisir
de vous voir ou de vous revoir, parfois. Et je parle notamment pour le
sous-ministre, pour la présidente-directrice générale de l'agence de
Montréal, entre autres, que nous avons vus il n'y a pas tellement longtemps.
Alors, j'invite M.
Michel Samson, le Vérificateur général, à nous faire un résumé de ses
observations sur les services à domicile pour environ cinq minutes et également
nous présenter, pour ceux qui n'étaient pas présents ici, M. le Vérificateur
général, les personnes qui vous accompagnent.
Exposé
du Vérificateur général
par intérim, M. Michel Samson
M.
Samson (Michel) : Merci, M. le Président. Alors, M. le
Président, Mmes, MM. les membres de cette commission, M. le sous-ministre associé de la Santé et des Services
sociaux, mesdames et messieurs des agences, mesdames et messieurs des centres de santé et des services
sociaux, permettez-moi, dans un premier temps, de vous présenter les gens
qui m'accompagnent : Mme Marie-Claude Ouimet, directrice principale; Mme
Carole Bédard, qui est directrice de vérification; Mme Josée Bellemare, qui est
chargée de projet sur le mandat dont on va discuter cet après-midi; et Mme
Rachel Mathieu, qui faisait aussi partie de l'équipe de vérification.
C'est
avec intérêt que je participe à cette séance de la Commission de
l'administration publique portant sur les services à domicile offerts aux personnes âgées en perte d'autonomie. Un
des enjeux du réseau de la santé et des services sociaux est de répondre à la demande croissante de services à domicile,
laquelle est due, entre autres, au vieillissement de la population. En effet, les années à venir seront
marquées par une augmentation de la proportion des personnes âgées de 65 ans et plus, qui passera de 17 %
en 2013 à 26 % en 2031. En 2011-2012, le ministère de la Santé et des
Services sociaux a consacré 599 millions de dollars à ce service.
Notre
vérification s'est articulée autour de trois axes, soit les services à domicile
offerts aux personnes âgées en perte
d'autonomie, l'optimisation de ces services et l'encadrement du réseau à leur
égard. Nos travaux ont été réalisés auprès
du ministère, des agences de la santé et des services sociaux de Lanaudière, de
Montréal et de l'Outaouais ainsi que des CSSS d'Ahuntsic et de
Montréal-Nord, de Gatineau et du Sud-de-Lanaudière.
Nous
avons constaté d'abord qu'il y a peu de repérage des personnes âgées
vulnérables. Les CSSS vérifiés n'ont pas
mis en place de mécanisme de repérage dans les milieux ayant une concentration
significative de personnes âgées. Le repérage
est principalement effectué à l'urgence, mais les personnes qui s'y présentent
sont souvent déjà en perte d'autonomie.
Par ailleurs, des usagers n'ont pas d'évaluation des besoins à jour ni de plan
d'intervention. Le quart des évaluations
ne sont pas à jour dans les dossiers examinés. Quant aux plans d'intervention,
ils sont absents une fois sur deux et, lorsqu'ils sont présents, ils ne
sont pas à jour une fois sur trois.
Nous avons également
observé que les liens entre les services fournis et les besoins de l'usager ne
sont pas démontrés et l'intensité des
services est variable d'un CSSS vérifié à l'autre. Quant aux services rendus,
ils sont parfois insuffisants, selon
des intervenants rencontrés, mais aucune analyse ne permet d'évaluer dans
quelle mesure ils le sont. En outre,
il n'y a pas d'image représentative des délais d'attente. Les listes d'attente
sont incomplètes, et l'accès aux services est largement tributaire du niveau de priorité que l'établissement
accorde à l'usager. De plus, les professionnels affectés aux services à domicile ne passent qu'une faible
partie de leur temps aux domiciles des personnes âgées, et les établissements
n'incitent pas suffisamment leurs employés à optimiser leur productivité.
• (15 h 10) •
10 ans après
leur diffusion, les orientations ministérielles ne sont que partiellement
appliquées. L'absence de standard et le
manque d'indicateurs font que la performance des services peut difficilement
être évaluée. Par ailleurs, les mesures en place
ne permettent pas de contrôler suffisamment la qualité des services, notamment
ceux rendus par les partenaires externes.
Enfin, le ministère n'a pas évalué si les fonds alloués sont
suffisants pour offrir les services tant pour les besoins actuels de la
clientèle que pour ses besoins futurs.
En
terminant, j'aimerais souligner l'excellente collaboration des représentants des entités vérifiées que nous avons rencontrés. Merci de
votre attention.
Le
Président (M. Marcoux) : Merci, M. le Vérificateur
général. J'invite maintenant
M. Sylvain Gagnon, qui est le sous-ministre au ministère
de la Santé et des Services sociaux,
à nous présenter son exposé et également, M. le
sous-ministre, les personnes
qui vous accompagnent.
Exposé du sous-ministre
associé à la Direction générale
des services sociaux du ministère de la Santé et
des Services sociaux, M. Sylvain Gagnon
M. Gagnon (Sylvain) : Alors, merci, M. le Président. M. Michel Samson, Vérificateur général par
intérim, madame, monsieur, membres de la commission. Permettez-moi
effectivement de présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui. Il s'agit de madame, à ma gauche, Mme Chantal
Maltais, directrice générale adjointe des services aux aînés; Mme Renée Moreau, directrice du soutien à domicile,
ainsi que Mmes Julie Filion et Marie-France Hallé, des gens qui nous ont beaucoup aidés dans la
préparation de cette commission; Nathalie Lavoie, qui est à la Direction
de l'audit interne du ministère; de même que
M. Gilles Simard, qui est cadre-conseil en technologies de l'information.
Tout
d'abord, je tiens à vous préciser que le ministère accueille favorablement le
rapport du Vérificateur général. En fait, le ministère accueille
toujours favorablement les rapports du VG, mais celui-là particulièrement...
Une voix :
...que nous entendons.
M. Gagnon (Sylvain) : ... — tout à fait, celui-là, on l'accueille très favorablement — qui porte sur les services à domicile
destinés aux personnes âgées, et est en accord avec les recommandations qui y
sont formulées.
D'ailleurs, comme
mentionné dans notre réponse au rapport de vérification précédent portant sur
les services d'hébergement et lors de la
commission parlementaire d'avril dernier sur le sujet, le ministère connaissait
déjà plusieurs constats soulevés en
matière de services offerts aux personnes âgées, que ce soit en lien avec
l'hébergement ou le soutien à domicile.
Aussi,
des mesures destinées à bonifier la prestation de services et à renforcer la
qualité des services à domicile sont
en cours de réalisation. Le plan d'action qui a été présenté au Vérificateur
général ainsi qu'aux membres de cette commission
démontre la volonté du ministère de répondre à chacune de ses recommandations.
Soyez assurés que nous verrons à y
consacrer tous les efforts nécessaires au cours des prochains mois afin de le
traduire en actions concrètes dans le but bien sûr d'améliorer les
services de soutien à domicile.
Cette
audience de la Commission de l'administration publique à laquelle nous
participons aujourd'hui représente une
opportunité unique d'échanger avec vous sur trois chantiers majeurs qui ont
cours actuellement au ministère et qui visent
les services à domicile des personnes âgées en perte d'autonomie. À ces
chantiers, il faut ajouter l'intensification des services à domicile, où
le réseau de la santé et des services sociaux est mis à contribution de façon
importante.
Sans
plus tarder, j'aborderai un des grands chantiers portant sur l'assurance
autonomie, qui, comme vous le savez sûrement,
est une priorité de notre ministre et du gouvernement. Le 30 mai dernier, en
effet, Mme la première ministre Pauline
Marois et le ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre
responsable des aînés, le Dr Réjean Hébert, ont rendu public L'autonomie
pour tous — Livre
blanc sur la création d'une assurance autonomie.
Ce
document a pour objectif de soumettre au débat public le projet d'une assurance
autonomie pour faire face aux besoins croissants des soins et services
de longue durée résultant principalement du phénomène démographique qu'est le vieillissement de la population
québécoise. En outre, il y est mentionné qu'il est nécessaire d'opérer un
certain nombre de transitions pour
mieux répondre à la volonté des personnes d'avoir accès aux services que leur
état requiert dans les milieux où ils résident et de sécuriser, donc, le
financement des services qui leur sont dédiés.
Ce
projet d'assurance autonomie vise à appuyer les personnes en perte d'autonomie
ou en quête d'autonomie, leur famille
ou leurs proches aidants en favorisant le soutien à domicile et en leur offrant
les services dont ils ont besoin. Tel
qu'annoncé lors de la diffusion du livre blanc, les enjeux soulevés par la
proposition de créer une assurance autonomie sont tels qu'il est nécessaire d'en discuter collectivement. D'ailleurs,
une commission parlementaire est présentement en cours pour discuter de
cette proposition.
Depuis le 23 octobre
dernier, et ce, jusqu'au 19 novembre — il y aura peut-être même une
journée qui va s'additionner — les membres de la Commission de la santé et
des services sociaux auront entendu environ une cinquantaine de groupes de divers horizons. Je tiens à
mentionner que les changements qui sont proposés dans le livre blanc sont en
cohérence avec plusieurs recommandations du Vérificateur général.
Le deuxième chantier dont je voudrais vous
entretenir est la rédaction d'une politique nationale de soutien à l'autonomie. Plus précisément, ce que nous
souhaitons, c'est moderniser la politique actuelle Chez soi : le premier choix
qui a été diffusée en 2003. Cette nouvelle politique entend répondre plus adéquatement
au souhait des personnes de demeurer à
domicile le plus longtemps possible en leur fournissant les services
nécessaires. Elle misera sur la capacité des personnes à décider pour elles-mêmes tant par rapport à leur lieu de domicile qu'en
ce qui concerne le type de services
et le prestataire. Quant à sa diffusion,
nous prévoyons qu'elle puisse se faire au cours des prochains mois, donc un peu
après les fêtes.
Le
troisième chantier concerne l'élaboration d'une offre de services pour l'ensemble du
continuum de services destinés à nos
aînés. Cette offre de services permettra de fournir des orientations claires, plus opérationnelles sur la nature des services à offrir ainsi que sur les rôles et les
responsabilités des différents prestataires de services, tout en
définissant des standards d'accès, de
continuité, de qualité, d'efficacité et d'efficience. Cette offre de services
se diviserait en cinq grands volets du
secteur de l'hébergement : les services en phase postaiguë, donc quand on
sort d'un épisode hospitalier; les
services ambulatoires ou ceux qui sont reçus en établissement; un troisième
secteur va toucher les services de soutien à domicile longue durée; les
soins palliatifs; et un dernier volet sur les proches aidants.
Deux
volets sont directement liés avec le sujet d'aujourd'hui, soit le soutien
à domicile longue durée et les proches aidants.
Ces travaux sont appuyés par une recension des écrits, des meilleures pratiques
et un consensus d'experts. Cette première
partie, qui sera terminée sous peu, nous permettra d'élaborer et diffuser
graduellement des orientations relatives aux standards attendus à partir
de l'hiver 2014.
Bien
que des travaux majeurs aient cours dans ces trois chantiers, le ministère
a formulé des attentes très précises au
réseau de la santé et des services
sociaux en matière de soutien à domicile pour les personnes âgées, dans le
cadre des dernières ententes de
gestion et d'imputabilité. En effet, les établissements doivent réaliser un
certain nombre d'actions, soit :
poursuivre l'optimisation du soutien à domicile; continuer d'augmenter le
nombre d'heures en soutien à domicile; accentuer
l'offre de services communautaires et bénévoles; augmenter le nombre de
personnes évaluées ou à réévaluer; et consolider la fonction gestion de
cas. On y reviendra un peu plus tard.
En
ce qui concerne l'augmentation du nombre d'heures en soutien à domicile, je
tiens à préciser qu'au 31 mars dernier
on constatait une hausse totale des heures de plus d'un million depuis 2009‑2010,
soit une augmentation de 10,8 %. Ces
résultats découlent à la fois des efforts d'optimisation qui sont déployés
depuis quelques années dans le réseau et des investissements
additionnels qui sont issus du plan intégré de services aux personnes âgées
2011-2013.
Plus concrètement,
ces gains de productivité améliorent le temps direct — c'était
souligné par le Vérificateur général — passé à domicile par les intervenants. Par
exemple, pour les services d'aide à domicile, en 2009‑2010, on offrait 4,9 interventions par jour, alors qu'en 2012‑2013 on atteint maintenant
5,6 interventions en moyenne. Donc, on atteint un gain de productivité qui représente 15,3 %. Pour les services d'ergothérapie à
domicile — un autre
exemple — on
constate une hausse de 13,5 %.
Ces gains de productivité améliorent par le fait même l'accès aux services et
dégagent des marges de manoeuvre
budgétaires pour financer une offre de services supplémentaire. Cette
optimisation se réalise grâce aux efforts des intervenants du réseau, qui n'hésitent pas à revoir l'organisation
du travail, à harmoniser leurs outils, leurs pratiques cliniques et à
utiliser de façon plus optimale les ressources du réseau local de services et à
viser par leurs différentes actions une meilleure intégration des soins et
services.
Nous
avons également réitéré l'importance de poursuivre la mise en place des neuf
composantes de ce qu'on appelle le
Réseau de services intégrés de personnes
âgées. On retrouve dans ces composantes :
la mise en place de mécanismes d'accès
unique, ce qu'on appelle le guichet unique, pour simplifier l'accès à la population
à nos services; la gestion de cas; des
systèmes d'évaluation avec des outils qui sont reconnus
scientifiquement; la planification des services, donc les plans de services;
l'accès à une équipe gériatrique; et un médecin de famille, bien sûr.
• (15 h 20) •
En effet,
M. le Président, le Réseau de services intégrés est la stratégie
retenue pour assurer la continuité des soins et des services offerts, que ce soit à domicile, en ressources
intermédiaires, en ressources de type familial, ou en centre hospitalier, ou en centre d'hébergement. L'intégration de
services repose d'abord sur un processus commun d'évaluation des besoins, sur le partage d'information et enfin sur la collaboration
des différents cliniciens. Selon les dernières données disponibles au 31 mars 2013, le taux
d'implantation des neuf composantes du réseau se situait à 67 % pour
l'ensemble du Québec. Étant donné que
l'implantation du réseau est une pierre angulaire des services, une cible avait
été fixée à 70 % en 2015, et on
pense rehausser effectivement cette cible-là puisque le rythme va bien en ce
qui concerne l'atteinte de la cible.
Une
composante importante concerne l'évaluation des besoins de la personne, comme
le mentionnait le Vérificateur général
dans son rapport. À cet égard, le ministère a demandé aux instances locales que
tous les usagers du Programme de
soutien à l'autonomie inscrits au soutien à domicile longue durée soient
évalués ou réévalués à l'aide du Système de mesure de l'autonomie fonctionnelle et que l'opération puisse être
terminée le 31 décembre de cette année. Cette action du ministère corrigera les lacunes soulevées par
le Vérificateur général, qui stipule que les usagers du soutien à domicile
n'ont pas toujours d'évaluation à jour. Depuis 2009, soulignons qu'une
application informatique, appelée la solution informatique RSIPA, a été
développée pour soutenir les processus cliniques. En date de juillet dernier,
la première livraison de cette solution informatique était déployée dans 101
établissements, dont nos 94 CSSS. Cette application permet d'obtenir rapidement
des données à jour et de qualité sur les usagers comme le profil des besoins ISO-SMAF.
Le
gouvernement est conscient que les attentes envers le réseau en matière de
soutien à domicile sont importantes et
exigeantes. C'est pourquoi un investissement supplémentaire de
110 millions a été effectué pour l'année financière en cours afin d'intensifier ces services. Donc, de
ce montant, près de 62 millions étaient destinés directement à augmenter
les services pour nos personnes qui résident à domicile. Il y a un
10 millions qui est allé pour soutenir les organismes communautaires; un 8 millions pour justement
la coordination de ces services-là; 5 millions pour le programme
d'exonération financière;
5 millions pour travailler sur les troubles cognitifs — on sait que c'est un problème très, très
important pour nos aînés; de même que 3,1 millions pour le
processus de certification des résidences privées; enfin, 10 millions pour
maintenir les adultes ayant des incapacités significatives et persistantes à
domicile.
Avant de
conclure, permettez-moi de faire une courte parenthèse. Je tiens à souligner
que l'ensemble de nos travaux destinés
aux aînés s'inscrivent dans une perspective de mesure de la performance. En
effet, le ministère s'est engagé, au cours de la dernière année, à développer la
fonction d'évaluation de la performance, conformément à son plan stratégique.
En
conclusion, M. le Président, je tiens à souligner l'engagement du personnel du
ministère et le dévouement de tous les intervenants du réseau de la
santé et des services sociaux, et tout particulièrement ceux qui quotidiennement
veillent au bien-être des personnes en perte
d'autonomie à domicile. Je tiens aussi à faire mention du travail essentiel de
nos partenaires, qui contribuent également au
soutien en autonomie des personnes âgées. Je pense aux entreprises d'économie
sociale en aide domestique, aux organismes communautaires et le travail qui se
fait en résidence privée.
Je réitère
que notre plan d'action est la preuve de notre volonté d'améliorer constamment
nos actions en matière de soutien à domicile. Le rapport du Vérificateur
général contribue à notre démarche d'amélioration continue. C'est pourquoi nous nous engageons à poursuivre nos
réflexions et nos travaux et à mettre en oeuvre les mesures prévues dans
notre plan d'action. Je vous remercie de
votre attention et suis disponible, après le discours de mes collègues, à
répondre aux questions.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci, M. le sous-ministre. J'invite maintenant Mme Lucie Leduc, qui est la présidente-directrice générale de l'Agence de la
santé et des services sociaux de Lanaudière, à nous présenter son exposé
et également les personnes qui l'accompagnent. Alors, Mme Leduc.
Exposé de la
présidente-directrice générale de
l'Agence de la santé et des services sociaux
de Lanaudière, Mme Lucie Lecduc
Mme Leduc
(Lucie) : M. le Président,
M. le Vérificateur général par intérim, M. Samson, mesdames et messieurs,
membres de cette commission, M. le sous-ministre associé et Mme la
présidente-directrice générale de l'Agence de Montréal, alors bonjour.
Dans un premier temps, j'aimerais vous présenter
les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui. Il s'agit de Mme Marie-Sylvie Le Rouzès, directrice
générale adjointe à l'agence de Lanaudière, ainsi que Mme Danielle Couture,
directrice des services sociaux à l'agence de Lanaudière.
En ce début
d'audience, je tiens à préciser que l'Agence de la santé et des services
sociaux de Lanaudière a lu bien sûr
avec intérêt le rapport du Vérificateur général du Québec et qu'elle accueille
favorablement les recommandations émises à la suite de cet exercice de
vérification. Je profite également de la tribune qui m'est donnée pour
souligner le sérieux et la qualité du
travail rendu par les équipes sollicitées lors de la démarche, et ce, tant à
l'agence qu'au CSSS du Sud-de-Lanaudière,
qui est absent aujourd'hui. Cet esprit de collaboration reflète bien le souci
constant d'amélioration qui anime le
réseau de la santé et des services sociaux lanaudois. D'ailleurs, les
recommandations faites par le Vérificateur général s'inscrivent dans le prolongement des efforts déjà déployés dans
notre région afin d'optimiser les services en soutien à domicile,
particulièrement en ce qui concerne la clientèle âgée.
Permettez-moi de poursuivre en vous traçant
d'abord un portrait sommaire de l'évolution démographique de Lanaudière. La région de Lanaudière est située en
périphérie de Montréal, sa population est établie à 476 941 personnes
en 2012. Dans cinq ans, elle pourrait se chiffrer à 519 952 individus. Le
taux d'accroissement anticipé de 9 % de la population lanaudoise sera largement supérieur à celui prévu, de
3 %, pour l'ensemble du Québec. De façon générale, les prochaines années seront marquées par un
vieillissement rapide de la population. Entre 2013 et 2020, le nombre d'aînés
devrait s'accroître de 33,8 %, comparativement à 25,8 % pour
l'ensemble du Québec. Ces chiffres ont une incidence significative sur la prestation de services offerte dans la région et
sur la façon dont ceux-ci sont et seront organisés dans le futur.
Diverses actions
ont été entreprises il y a quelques années déjà dans notre région pour faire
face à cette évolution démographique,
de manière à répondre aux besoins de la clientèle en soutien à domicile. Ainsi,
une harmonisation des standards de
pratique a été mise en place dans les deux CSSS de la région, et ce, dès 2005.
Cette façon de faire favorise un traitement équitable et similaire des
demandes pour toute la population régionale sans égard à son lieu de résidence.
Dans ce même esprit, l'optimisation des ressources disponibles en soutien à
domicile a fait l'objet d'une importante mobilisation au sein de notre région.
Afin de répondre à la demande accrue découlant
du vieillissement de la population, l'agence, les CSSS et les entreprises d'économie sociale en aide domestique
ont participé à une révision des processus et à la mise en place des meilleures pratiques. Ces travaux nous ont permis
de rehausser de 22,5 % le nombre d'heures de services directs en soutien
à domicile pour les personnes âgées. Plusieurs des pratiques déployées assurent
également une prestation de services à domicile sécuritaire et de qualité.
Mentionnons, par exemple, la signature d'ententes de service avec les
entreprises d'économie sociale et la
formation qui est offerte aux travailleurs de ces entreprises d'économie
sociale. D'ailleurs, au volet de la
qualité, d'autres initiatives ont également vu le jour dans notre région. À ce
chapitre, notons, à titre d'exemple, le
développement d'un tableau de bord régional qui permet d'analyser régulièrement
la performance des services à domicile en considérant les volumes
rendus, leur qualité ainsi que leur coût.
Les constats
énoncés et les pistes d'intervention proposées dans le rapport du Vérificateur
général ont été pris en compte dans
l'élaboration de nos plans d'action locaux et régionaux. Deux recommandations
s'adressaient plus particulièrement aux agences. Voici les grandes
lignes de notre plan d'action en lien avec ces recommandations.
La
recommandation n° 7 présentée dans le rapport du Vérificateur général fait
référence au partage des outils de gestion
et de l'expertise développée lors des travaux relatifs à l'optimisation de la
performance des établissements. À cet effet,
nous tenons à vous signaler que, dans Lanaudière, le partage des outils est
déjà mis en application régionalement, et ce, depuis 2005. Pour aller
encore plus loin, notre agence a initié avec les régions de Laval et des
Laurentides une démarche
interrégionale visant à favoriser le partage d'outils et d'expertises autour de
la question des soins à domicile. Nous
croyons que cette activité s'inscrit parfaitement dans l'orientation ciblée
dans le rapport du Vérificateur général. Notre plan d'action régional prévoit également d'autres mesures, telles
que la hiérarchisation des services et le taux de présence à domicile en
vue d'améliorer notre performance et de réduire ainsi les délais d'attente dans
ce secteur.
La recommandation n°
8 du Vérificateur général touche la réglementation relative aux appels d'offres
lors de recours à des firmes externes pour
optimiser les processus. De ce côté, nous devons mentionner que la région de
Lanaudière n'a pas fait appel à des
firmes externes pour réaliser les projets d'optimisation de soins à domicile.
L'orientation régionale en ce domaine
a plutôt été de permettre aux ressources humaines des deux CSSS de notre région
de développer une expertise interne
avec un accompagnement de l'agence. Nous tenons à vous assurer que nous
demeurons vigilants à l'égard de tout processus
d'appels d'offres dans notre région et que nous continuerons à veiller au
respect des règles établies en ce domaine.
Comme vous pouvez le
constater, la région de Lanaudière a investi beaucoup d'efforts au cours des
dernières années autour de l'offre de
services des soins à domicile sur son territoire. Nous sommes bien conscients que beaucoup de
travail est encore à faire afin d'améliorer la prise en charge de la clientèle
ainsi que la fluidité du continuum de services. Il s'agit là d'un grand défi, que nous relevons une
étape à la fois et au rythme de nos moyens. Pour y arriver, nous avons
la chance de pouvoir nous appuyer depuis longtemps sur des établissements et
des partenaires engagés et mobilisés.
Ensemble,
nous continuerons à partager une vision commune, à mettre à profit nos
expertises, à consolider une offre de
services performante pour ainsi répondre davantage aux besoins de la population.
De manière à poursuivre dans cette
voie, nous contribuerons avec le ministère
de la Santé et des Services sociaux à
la mise en oeuvre du plan d'action
présenté par le Vérificateur général du Québec. D'autres orientations devront aussi y
être intégrées en fonction du projet de l'assurance autonomie, qui influencera certainement les actions à
venir. Finalement, je tiens à vous assurer de notre engagement
à améliorer sans cesse l'accès, l'intensité et la qualité des services aux
personnes aînées de Lanaudière. Je vous remercie de votre attention.
• (15 h 30) •
Le
Président (M. Marcoux) : Merci, Mme Leduc. J'invite maintenant Mme Danielle McCann, qui est la présidente-directrice générale de
l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, à nous présenter son
exposé puis également les personnes qui vous accompagnent. À vous, Mme
McCann.
Exposé de la présidente-directrice
générale de
l'Agence de la santé et des services sociaux
de Montréal, Mme Danielle McCann
Mme McCann (Danielle) : Merci, M. le Président. Alors, membres de la commission,
M. le Vérificateur général du Québec, M. le sous-ministre associé,
madame, messieurs, alors, bonjour et merci encore de nous accueillir. Permettez-moi de vous présenter les
personnes de l'agence qui m'accompagnent aujourd'hui. Il s'agit de M. Vincent
Lehouillier, directeur des affaires
institutionnelles et des ressources humaines; de Mme Lydia Ingenito, directrice
adjointe du programme Soutien à
l'autonomie des personnes âgées; et de Mme Maryse Beaumier-Robert, conseillère
aux communications. Toutes deux, derrière moi.
Comme
nous l'avons mentionné lors de notre récent passage devant cette commission, il
y a quelques semaines, l'agence de Montréal prend très au sérieux la
démarche de suivi des rapports du Vérificateur général du Québec. Les recommandations énoncées ainsi que celles
découlant du rapport sur les services d'hébergement agissent comme des leviers
dans la planification de nos actions en
matière de services aux personnes âgées. L'agence planifie, d'ailleurs, la mise
à jour de son plan d'action
montréalais pour le programme Soutien à l'autonomie des personnes âgées, dont
le premier axe est l'offre de
services à domicile. Évidemment, notre plan sera en cohérence avec les travaux
du ministère sur le continuum des services destinés aux aînés.
À
Montréal, les personnes de 65 ans et plus représentent 16 % de notre
population. Plusieurs d'entre elles vivent seules, 36 %, et sans véritable soutien familial, et proviennent de
différentes communautés culturelles, soit 38 %, et sont également
aux prises avec des problèmes de santé complexes. La majorité désire rester
chez elles le plus longtemps possible. Pour
répondre à ce souhait, les CSSS jouent un rôle central auprès de la communauté,
et nous travaillons avec eux afin de
renforcer l'offre de services à domicile. En plus de nos 12 CSSS, le
réseau public peut compter sur neuf entreprises d'économie sociale en aide domestique et environ
80 organismes communautaires qui oeuvrent en partenariat pour offrir
des services, notamment à la clientèle aînée.
D'entrée
de jeu, j'aimerais vous parler des efforts colossaux qui sont réalisés par nos
établissements pour augmenter la
productivité des équipes affectées aux services à domicile. Plusieurs projets
d'optimisation sont actuellement en cours dans le réseau et se sont traduits par une meilleure accessibilité pour
la clientèle. À preuve, le nombre d'aînés qui reçoivent des services à
domicile augmente d'année en année. En 2012‑2013, ils étaient environ
54 000 à recevoir du soutien à domicile,
pour un total de 1,9 million d'heures de services directs offerts par le
personnel du réseau. Plus spécifiquement, une personne âgée à domicile reçoit en moyenne près de 120 heures
de services professionnels et d'aide personnelle à domicile par année.
Comme
le disait le sous-ministre associé, ces résultats sont le fruit de
l'implication exceptionnelle des gestionnaires et des intervenants du réseau, qui n'hésitent pas à revoir leurs façons
de faire afin d'assurer une présence accrue auprès des usagers. Tel qu'inscrit dans notre plan d'action
remis au vérificateur, cette expertise, développée dans le cadre de ces projets
d'optimisation, sera partagée à l'ensemble des établissements afin de
poursuivre le développement d'une culture de performance dans le réseau.
Depuis peu,
l'agence a mis sur pied un comité régional de coordination et de concertation de
l'optimisation avec l'ensemble des établissements publics, et ce comité
aura notamment pour objectif d'élaborer un portrait des projets d'optimisation régionaux
et locaux actuellement en cours dans le réseau et de proposer des façons
de soutenir le développement des compétences afin de rendre les établissements montréalais autonomes dans leurs projets d'optimisation et
pour en assurer la pérennité.
Dans
son rapport, le vérificateur souhaite également que les agences s'assurent que
les établissements respectent la réglementation relative aux appels d'offres lorsqu'ils
recourent à des firmes externes pour optimiser leurs processus. Concernant cet aspect, l'agence s'est engagée dans
une démarche en ce sens et a contribué à celle du ministère
afin de mieux encadrer l'octroi de contrats.
Avant
de conclure, j'aimerais ajouter quelques mots sur la prise en charge à domicile des
personnes âgées qui ne nécessitent
plus des soins actifs dans nos hôpitaux. Vous en conviendrez avec moi, l'hôpital
n'est pas un milieu de vie. Alors,
c'est pourquoi l'agence souhaite renforcer l'imputabilité des établissements et encourager le travail en réseau en privilégiant systématiquement le retour à domicile d'une personne, suite
à une hospitalisation, comme le premier choix. Ce changement de pratique nécessitera des efforts importants
et une collaboration étroite de la part de nos établissements. Toutefois, nous croyons
qu'il est nécessaire afin de répondre au souhait de nos personnes âgées de demeurer chez elles le plus longtemps possible, avec une
offre de services adaptée à leur condition.
En
terminant, j'aimerais saluer l'ensemble du personnel du réseau, qui fait un travail
remarquable pour offrir à nos personnes
âgées en perte d'autonomie des soins
à domicile de qualité. Soyez assurés que nous continuerons à y consacrer
tous les efforts nécessaires au cours des
prochains mois, et ce, en collaboration avec nos établissements et nos partenaires, que ce soient les entreprises d'économie
sociale en aide domestique ou les organismes
communautaires. Je vous remercie de votre attention.
Le
Président (M. Marcoux) : Merci, Mme McCann. J'invite maintenant Mme Agnès Boussion, directrice générale du Centre de santé et
de services sociaux d'Ahuntsic et Montréal-Nord, à nous présenter son exposé et
également les personnes qui vous accompagnent, Mme Boussion.
Exposé de la directrice
générale du Centre de
santé et de services sociaux d'Ahuntsic et
Montréal-Nord, Mme Agnès Boussion
Mme Boussion (Agnès) : Je vous
remercie, M. le Président. Alors, M. le Président, membres de la commission, M. le Vérificateur général du Québec, M. le
sous-ministre, mesdames et messieurs, permettez-moi d'abord de vous présenter
les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui : M. Donald Haineault, directeur
général adjoint; Mme Sylvie Paquet,
directrice des services aux aînés; ainsi que Mme Estelle Zehler, conseillère
cadre en communications.
Je
souhaiterais vous présenter le Centre
de santé et de services sociaux
d'Ahuntsic et Montréal-Nord. Il se distingue par la grande proportion de personnes âgées de plus de 65 ans, qui ne représentent pas moins de 18,1 % de sa population, soit la
proportion la plus importante de l'île de Montréal. Parmi ces personnes, on
note qu'une sur cinq est à faibles revenus
et que deux sur cinq vivent seules. Nous desservons actuellement près de
6 000 usagers de plus de 65 ans, ce qui ne représente pas moins de 235 000 interventions par an. C'est
pourquoi les recommandations du Vérificateur général nous interpellent et pourquoi nous les endossons
entièrement. Notre démarche d'optimisation avait d'ailleurs démarré avant le dépôt de ces recommandations. Ainsi, le
rapport du Vérificateur général vient soutenir les travaux déjà amorcés.
Le
Vérificateur général souligne l'importance d'un repérage précoce des personnes
vulnérables et du suivi requis. Aujourd'hui,
nous avons adapté notre organisation du travail de façon à pouvoir repérer en
de multiples lieux les personnes vulnérables de plus de 75 ans tout en
assurant le suivi nécessaire, comme la prise en charge ou la relance
préventive. Par exemple, un repérage systématique est fait lors des cliniques
de vaccination massive, qui ne rejoint pas moins de 7 000 personnes. Nous faisons aussi un repérage au sein de nos
centres de prélèvement du CSSS d'Ahuntsic—Montréal-Nord. Ce sera également le cas
dans nos trois GMF de notre territoire sous peu.
Enfin,
nous mettrons en circulation dès décembre 2013 des outils de sensibilisation et
d'information en regard à nos
services destinés à la population, et ce, dans différents milieux, soit les
pharmacies, les organismes communautaires, et autres.
• (15 h 40) •
Il
ressort des conclusions du Vérificateur général qu'un certain nombre de nos
usagers n'étaient pas évalués avec l'Outil
d'évaluation multiclientèle, l'OEMC, et que certains plans d'intervention
étaient manquants ou nécessitaient une mise
à jour. Nous avons par conséquent entrepris une démarche, tel que le mentionne
notre plan d'action, et en lien avec les points soulevés par M. le
sous-ministre, ce qui nous permettra la mise à jour de l'ensemble des dossiers
de notre clientèle âgée à l'aide de l'OEMC
d'ici le 31 décembre 2013 et, pour les plans d'intervention, d'ici le 31 mars
2014. Par ailleurs, une
mécanique de réévaluation annuelle des besoins et des plans d'intervention est
désormais en fonction.
Concernant
l'équité de nos services, nous avons centralisé et informatisé nos listes
d'attente, ce qui nous permettra de
fixer des cibles d'amélioration et d'ajuster nos ressources en conséquence. En
plus, nous sommes en train de réviser notre cadre de référence locale
afin de tenir compte des 14 profils ISO-SMAF dans notre offre de services.
Depuis
sa création, en 2004, notre CSSS s'appuyait sur une culture de qualité.
Toutefois, il est vrai, les éléments quantitatifs
de la performance étaient moins développés. Notre démarche d'optimisation nous
a permis de rééquilibrer cette
tendance en créant de nouveaux outils de mesure parallèlement à la révision de
certains processus de travail et à la clarification des attentes. Au 31 mars 2013, on constatait une
augmentation de 7,2 % des heures travaillées en soutien à domicile par rapport à 2009‑2010. La démarche
d'optimisation a permis aux infirmières d'augmenter leur nombre de visites de 12 % entre 2010 et 2013, passant
ainsi de 4,22 visites par jour à 4,61, tandis que les intervenants sociaux,
pour leur part, augmentaient de 29 % leur temps de présence auprès
des usagers.
Afin
de nous assurer que chaque usager reçoive des services appropriés, sécuritaires
et de qualité, nous avons amélioré la structure d'encadrement, et cela, sans
ajout de postes de cadres. Nous avons donné aux spécialistes en activité clinique et aux infirmières cliniciennes
assistantes du supérieur immédiat un rôle spécifique de soutien. Chaque intervenant bénéficie dorénavant de rencontres
individuelles avec son superviseur clinique. Des intervenants gestionnaires
de cas ont aussi été ajoutés aux équipes
afin d'améliorer la prise en charge et la coordination des services lorsque
plusieurs intervenants sont requis.
Cet élément, entre autres, nous permettra de faire progresser l'implantation de
RSIPA, qui dépasse déjà la cible de 5 %.
Je
terminerai en disant que nous avons réalisé de nombreuses actions pour
améliorer les services à domicile et que nous allons sans contredit poursuivre dans cette voie, d'autant plus que
la population de plus de 65 ans augmentera de 28 % d'ici
2026, ce qui mettra cette clientèle au coeur de notre offre de services.
Toutefois, notre confiance en l'avenir ne serait rien sans l'engagement de nos
intervenants, qui veillent au quotidien au bien-être des personnes âgées en
perte d'autonomie.
Le
Président (M. Marcoux) : Merci, Mme Boussion. J'invite
maintenant M. Denis Beaudoin, qui est le directeur général du Centre de
santé et de services sociaux de Gatineau…
Exposé du directeur général du
Centre
de santé et de services sociaux de
Gatineau, M. Denis Beaudoin
M. Beaudoin
(Denis) : Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Marcoux) : …à faire son exposé et à nous
présenter la ou les personnes qui vous accompagnent.
M. Beaudoin (Denis) : Certainement. Merci, M. le Président. Membres de la commission, M.
Samson, Vérificateur général, M. Gagnon, sous-ministre associé, mesdames
et messieurs, dans un premier temps, permettez-moi de vous présenter les personnes qui m'accompagnent, à
savoir : Mme Nicole Forget, directrice de l'hébergement et du soutien à
domicile au CSSS de Gatineau; Mme Maryline
Caron, directrice adjointe du soutien à domicile; et Mme Judith Daoust,
directrice à l'Agence de santé et de services sociaux de l'Outaouais.
Je
tiens à vous remercier de cette opportunité de pouvoir vous rencontrer afin
d'élaborer sur les services à domicile offerts
au CSSS de Gatineau pour les personnes en perte d'autonomie. Je tiens également
à souligner la grande collaboration que nous avons obtenue de la part
des représentants du Vérificateur général du Québec ainsi que la qualité du
travail accompli lors de leur visite, à l'automne 2012. La démarche du
Vérificateur est bénéfique et plus que pertinente afin d'assurer la mise en oeuvre de stratégies et d'actions concertées entre
le ministère, les agences et les établissements dans une perspective
d'amélioration continue des services à notre population.
Les
recommandations du rapport s'inscrivent parfaitement dans le virage
accessibilité entrepris en 2010 par notre organisation. Ce virage vise à offrir à la population des services
appropriés de qualité et sécuritaires en favorisant l'accès à des services communautaires. À l'automne de la
même année, une révision complète de l'organisation des services au soutien à domicile a été amorcée. L'aménagement du
travail a été redessiné dans un continuum de services adaptés aux caractéristiques de la clientèle, en constituant
des cellules d'intervention interdisciplinaires. Deux d'entre elles sont
dédiées aux clientèles âgées ayant soit des déficits cognitifs ou des
déficits moteurs.
Ce nouveau mode de
fonctionnement et d'organisation du travail favorise le développement
professionnel, le partage d'expertises au
sein de chaque cellule d'intervention. L'usager a accès à la fois à un
intervenant pivot, tout en ayant accès
rapidement à l'ensemble des professionnels membres de la cellule. Cette
démarche a été soutenue par une
philosophie de gestion et une vision
concertée qui répondent à l'ensemble des neuf dimensions de la qualité du cadre
de référence du CSSS de Gatineau.
Nous
sommes fiers de souligner les principaux résultats reliés au projet pour l'année
2012‑2013, à savoir : une réduction de 44,4 % du délai d'attente; une réduction de la liste d'attente de
45 %; une augmentation du ratio des heures d'intervention à
domicile auprès de la clientèle; et un taux d'implantation du RSIPA à
70,66 %.
De
plus, dans un souci d'amélioration continue et de pertinence quant à notre
réorganisation aux SAD, nous avons effectué,
au printemps 2013, un sondage expérience client auprès des usagers du
territoire de Hull‑Aylmer. Ce type de sondage
vise à mesurer la qualité de l'interaction réelle des usagers avec les
intervenants ainsi que leur expérience vécue au sein du continuum de
services. Nous sommes conscients des défis et des enjeux qu'entraîne le
vieillissement de la population. C'est pourquoi le CSSS de Gatineau a
entrepris, depuis un an, une démarche d'analyse prospective afin d'évaluer les besoins de la population en 2020‑2025
et d'envisager une organisation de services ainsi que les ressources
nécessaires pour y répondre. C'est le projet que nous appelons Vision 2025.
L'Outaouais ayant une
population plus jeune que la moyenne du Québec, nous constatons que le nombre
de personnes de 75 ans et plus sera
85 % plus élevé en 2020‑2025 par rapport à 2011. Notez que, pour
l'ensemble du Québec pour la même
période, cette augmentation sera de 57 %. Bien que cet accroissement
s'effectuera graduellement, nous devons dès maintenant travailler à
élaborer des stratégies organisationnelles pour y faire face.
En conclusion, nous
sommes heureux de constater que notre plan d'action, au CSSS de Gatineau,
converge positivement avec les
recommandations du Vérificateur général du Québec. Que ce soit par le biais du
virage accessibilité ou notre
exercice de projection Vision 2025, le CSSS de Gatineau poursuit sa
transformation afin de répondre à cette réalité qui frappe déjà à nos portes qu'est le vieillissement de la population.
Qui plus est, l'approche préconisée dans le livre blanc sur l'assurance
autonomie est un élément clé pour répondre à ce besoin. Je vous remercie et
demeure disponible pour répondre à vos questions.
Discussion
générale
Le
Président (M. Marcoux) : Merci, M. Beaudoin. Donc, nous allons
procéder maintenant à la période d'échange avec les membres de la commission. Nous allons procéder par des blocs
d'à peu près 10 minutes, questions et réponses, avec une certaine
flexibilité pour ne pas interrompre évidemment un intervenant en plein milieu
de sa réponse. Et les membres qui
représentent le gouvernement disposent d'à peu près un peu plus d'une heure,
même chose pour les membres de la
commission qui représentent l'opposition officielle, et à peu près plus de 15
minutes pour le membre qui représente le
deuxième groupe d'opposition. Alors, je commence maintenant en me tournant vers
le vice-président de la commission, le député de Sherbrooke.
M.
Cardin : Merci, M. le Président. Bien, d'abord, M. le
Vérificateur général, sous-ministre, les agences et les centres de services sociaux, bonjour, bienvenue
d'être là encore une fois. Mais ce n'est pas tout à fait le même dossier,
quand même, il faut le dire. Maintenant, on
a travaillé un peu là-dessus, puis j'aurais tellement de questions à vous
poser, puis, en même temps, bien, je
vois vos allocutions et puis je me dis : Les recommandations sont suivies,
sont acceptées par tout le monde.
Mais là juste une
petite question d'entrée de jeu. Vous avez souligné, M. Gagnon, que… vous avez
parlé de l'assurance autonomie, que vous acceptez les recommandations. Il y a
des changements qui s'opèrent. Vous acceptez l'assurance
autonomie. Mais l'assurance autonomie, bien sûr, c'est assez de travail, il y a
des consultations. Vous y voyez quand
même des points importants pour contribuer justement à remplir des engagements
au niveau de… face aux recommandations
du Vérificateur général. Mais, dans ce sens-là, là, comment on peut… Parce
qu'il n'y a rien encore de coulé, là,
il n'y a pas de loi, il n'y a pas de plan, là, définitif avec les sommes
d'argent qui peuvent y arriver. Donc, il y a une période de transition puis même peut-être de flottement à quelque
part. Dans ce contexte-là, vous avez l'intention de composer de quelle
façon?
• (15 h 50) •
M. Gagnon (Sylvain) : Bien, en fait, il faut réfléchir, là, la grande priorité gouvernementale
de l'assurance autonomie comme étant
une impulsion, hein, qu'on doit donner, qui va permettre d'accélérer le travail
qui est déjà fait puis
qui va amener beaucoup, beaucoup, beaucoup de rigueur sur, justement, l'évaluation des clientèles puis la nécessité de s'assurer qu'on puisse donner les services à cette personne-là en fonction de ses besoins. Donc, je pourrai revenir plus longuement, là, sur
ce qui est derrière l'ensemble des travaux de l'assurance autonomie.
Mais
ce qui est très, très clair, c'est qu'on travaille en continuité avec les
efforts qui sont réalisés depuis plusieurs
années. Un très, très bel exemple de ça,
c'est les investissements qui ont été faits au cours de la dernière année,
là, on parle de 110 millions, qui ont été faits et qui permettent, justement, de faire avancer,
là, l'offre de services. Puis là je vais vous donner quelques exemples. Pas plus tard que cet été, je demandais à
l'ensemble, là, des agences et des établissements qu'on puisse
mettre à jour l'ensemble des profils de nos clientèles qui sont inscrites dans
le soutien à domicile, de sorte que ça, ça
nous permet justement... D'abord, là, on doit le faire parce qu'on devait le faire. C'était, d'ailleurs... cette orientation-là
avait déjà été inscrite dans les ententes de
gestion. Les ententes de gestion, c'est : à chaque année, le ministère,
avec les P.D.G. des agences, convient
des objectifs à atteindre pour la prochaine année, et, de la même façon, les
P.D.G., avec leur établissement, font le même travail, de sorte que cet
objectif-là était déjà prévu dans nos ententes de gestion. L'opération devait se terminer au 31 mars, on l'a
devancée en décembre pour justement s'assurer, là, qu'on a une mesure
exacte des besoins des personnes.
Il
y a eu du financement, je vous le disais, 8 millions qui ont été effectivement
alloués pour ajouter, consolider la fonction
de ce qu'on appelle les gestionnaires de cas, là. Ce n'est pas des
gestionnaires... Puis souvent, dans les médias, on entend, là : Le réseau de la santé a ajouté des gestionnaires, puis il y a de plus en plus de gestionnaires, moins de
professionnels. Ce sont des
cliniciens qui ont une fonction, là — c'est la traduction du «case manager» — qui ont une fonction qui est clinique pour coordonner les services parce que,
la littérature est très, très claire là-dessus, quand les interventions sont
bien intégrées, les équipes travaillent
ensemble, la démonstration est faite qu'on a une meilleure qualité de services
puis on a surtout une meilleure continuité de services pour éviter qu'on
puisse effectivement, là, avoir des bris de service.
Un
autre élément qui est en continuité, justement, de ce qui se fait… Parce
qu'au-delà des grandes réformes il est important
que les travaux continuent puisque les besoins de la population sont présents,
là. On a un chantier très important actuellement
avec les entreprises d'économie sociale. On a entendu beaucoup, là, des
préoccupations de qualité, de contrôle de
la qualité avec nos partenaires. Et il y a là plusieurs mesures qu'on met en
place. Ça fait déjà trois ans qu'on a un travail qui est intensifié avec nos entreprises d'économie sociale pour qu'elles
puissent effectivement agir comme partenaires très intégrés, donc, de
l'action.
Dans le cadre du
financement qui a été accordé cette année, il y avait également — puis
je vais terminer avec ça — un 10 millions qui a été alloué aux
organismes communautaires qui offrent des besoins de première subsistance,
là — pensons à nos popotes roulantes, par
exemple, là — qui font
que ce qui concourt au maintien à domicile, souvent ce sont des gestes qui sont simples, ce n'est pas des
gestes et des activités ultraspécialisés, puis ce sont ces gestes simples là
qu'on a besoin de fournir en quantité
importante, puis c'est ça qui fait la différence entre le fait de
rester à domicile ou pas. Donc, c'est
un travail qui est en continuité, mais très certainement que l'assurance
autonomie va donner une impulsion additionnelle
pour qu'on accélère le mouvement, compte tenu du vieillissement de la
population qui est important au Québec.
M.
Cardin : Au niveau des résultats de vérification, je
cite : «Peu de suivi des orientations et absence de standards
provinciaux.» On nous dit, dans le rapport : «Dix ans après leur
diffusion, les orientations ministérielles ne sont que partiellement appliquées. L'absence de standards et le manque
d'indicateurs font que la performance des services peut difficilement
être évaluée.»
Après
10 ans — bien,
c'est ça, là, il y avait les orientations, ça fait déjà depuis 2003 — qu'est-ce qui a fait que, justement, les orientations de 2003 n'ont pas été
complètement appliquées? Parce que, là, on va arriver probablement dans une autre orientation, bien, différente, mais
toujours le même objectif ultime de l'autonomie et de garder les gens à
domicile le plus longtemps possible.
Mais c'est ça, le questionnement que j'ai, c'est ça : Depuis 10 ans,
qu'est-ce qui a fait qu'on n'a pas pu,
là, élaborer et suivre aussi l'avancement de tous les éléments, là, au niveau
de l'agence, au niveau des centres de services?
M.
Gagnon (Sylvain) : En fait,
en 2003, on s'est donné une politique qui jetait les cadres des orientations
nationales, de sorte qu'il y a eu un
guide d'application, là, qui a été développé quelques mois plus tard, une année
ou deux plus tard, pour justement supporter la mise en oeuvre de cette
politique-là.
Là, il faut
être très honnêtes, là — puis le vérificateur nous le dit, là — qu'est-ce qui a fait qu'on n'a pas atteint
tous les objectifs? Un certain nombre de
choses, là. Très certainement que la capacité financière de répondre à
l'ensemble des besoins a concouru à
faire en sorte que nécessairement toutes nos orientations n'ont pas été mises
en place. Puis, quand on observe,
puis le Vérificateur général l'a fait, de même que la Protectrice du citoyen le
faisait également… on observe une
disparité dans l'offre de services, là, parfois à l'intérieur même de régions
puis parfois entre les régions. Nécessairement, ce qu'il faut... ce qui vient conditionner cet élément-là, c'est le
financement historique que les établissements recevaient. Ça, c'est un
premier élément.
Un deuxième élément, les populations au Québec
ne sont pas stables, il y a un déplacement. Donc, on le voit actuellement qu'il y a une explosion des
populations au niveau, là, de la ceinture de Montréal, de sorte que
nécessairement le financement ne suit
pas toujours, un, l'évolution, puis la présence de nos personnes, de sorte que
la politique, si elle a jeté les
grands pans de mur, nécessairement, quand on arrive à des standards, par
exemple, parce que c'est... Il est vrai de dire qu'un certain nombre de standards auraient dû être précisés, d'ailleurs
c'est l'intention. Mais, au-delà de ces standards-là, on a mis en place un certain nombre
d'indicateurs : nos délais d'attente, on regarde, là, le financement qui
est accordé pour les différentes clientèles.
Puis ce qu'on
s'aperçoit de plus en plus — puis je vais terminer avec ça — dans le soutien à domicile, ce qui est de plus en plus important, c'est qu'on puisse
distinguer l'offre de services de nos différentes clientèles. On a des besoins
de soutien à domicile pour nos clientèles en
déficience intellectuelle, trouble envahissant du développement, on en a parlé,
les personnes en déficience physique, puis
de la même façon que le maintien à domicile doit se faire également pour les
services posthospitaliers, au sortir d'une
chirurgie, puis de la même façon en services externes. Et puis il y a quelque
chose qui est très, très important,
c'est la prise en charge longue durée, donc quand on est devant une situation
où on prend une personne en charge pour plusieurs années.
Il est
important de bien distinguer ces différents paramètres-là pour associer le
financement à ces clientèles-là, sécuriser
le financement. C'est l'intention notamment qui est dans l'assurance, avec la
création d'une caisse, qu'on puisse sécuriser
ce financement-là pour l'amener un peu à la manière, là, d'un financement à
l'activité, donc que les allocations soient
consenties à la personne et qu'on sorte de la logique d'un financement
historique. On le fait de plus en plus, avec les allocations. On pourra y revenir un peu plus loin, mais on a une
préoccupation, depuis quelques années, de s'assurer de tenir compte, là, des populations puis de l'équité
entre les régions pour le financement. Et ça, nécessairement, on y travaille, ce
qui concourt à probablement ajuster et à donner l'équité qui est attendue en
regard des préoccupations du VG.
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, merci…
M.
Cardin :
Moi, je me donnais du temps. Je pense qu'il avait été parti trop tard, mais mon
temps est dépassé.
Le Président (M. Marcoux) : Non,
non, non.
M.
Cardin : Mais je
vais revenir.
Le Président (M. Marcoux) :
Non, c'est la même chose finalement, tout est correct.
M.
Cardin : Non, non,
cinq minutes?
Le Président (M. Marcoux) :
Non, c'est qu'il ne fonctionnait pas au point de départ.
M.
Cardin : C'est ça
que je disais. Moi, je me donnais... Je prenais du lousse, comme on dit en
latin.
Le Président (M. Marcoux) :
Nous allons revenir.
M.
Cardin : Bien, il y
avait cinq minutes de plus qui étaient déjà passées. Je vais revenir.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci, M. le député. Maintenant, je me tourne… M. le député d'Orford.
M.
Reid : Merci, M. le
Président. C'est assez intéressant, nous sommes dans une commission qui n'est
pas partisane, qui ne fait pas de politique
partisane, mais le début... ma première question que je m'attendais à poser, le
député de Sherbrooke a commencé un peu de la même façon. Il a parlé de
période de flottement.
Mais,
en fait, la période qui nous intéresse, en particulier qui m'intéresse, c'est
effectivement la même dont on vient de parler, c'est-à-dire qu'entre le
moment où le vérificateur vous a fait connaître des études — vous
aviez déjà sûrement des chiffres, par
ailleurs — donc on
parle peut-être d'il y a à peu près un an, jusqu'à ce qu'il y ait quelque chose
de nouveau qui se mette en place, on parle
de l'assurance autonomie avec un certain nombre d'approches, de politiques,
etc., il y a des êtres humains, des
personnes qui sont âgées, avec des problèmes, qui vivent dans des endroits dont
on parle, enfin, qui vivent sur le
territoire, de préférence à domicile, c'est
celles qui nous intéressent le plus, le domicile pouvant — et
on y reviendra — être d'ailleurs une résidence privée, comme on a vu. Et, à ce moment-là, vous avez dit, M. le sous-ministre, dans
votre exposé, vous avez parlé, à la page 8… De ce que j'ai, moi, en tout cas, vous dites : «Bien que des travaux majeurs aient cours dans ces trois chantiers, le ministère
a formulé des attentes très précises au réseau de la santé...». Donc, vous
parlez exactement de la même chose, c'est-à-dire des attentes…
• (16 heures) •
Une voix : ...
M.
Reid : Oui, vous vous prépariez à faire une bonne
réponse, j'en suis sûr. Quand vous parlez des attentes «bien [qu'il y
a] des travaux majeurs», on parle
bien de la même chose : de la période dans laquelle on vit,
pas nécessairement ce
qui va arriver plus tard, quand… que ce qui est projeté maintenant
est en train d'être travaillé… quand ce sera mis en application. Et vous dites : «...des attentes
très précises au réseau de la santé et des services sociaux en matière de
soutien à domicile pour les
personnes âgées dans le cadre des dernières ententes de gestion et
d'imputabilité. En effet, les établissements doivent réaliser un certain nombre
d'actions...»
Et là je vais
juste, moi, prendre les deux premières — parce qu'avec le vérificateur on a passé un
certain temps ce matin, et, quand on a vu ça, on avait des
questionnements — sur
«l'optimisation du soutien à domicile» et, on dit, «continuer d'augmenter le
nombre d'heures en soutien à domicile».
Donc, il y a
un aspect, dans ce que le vérificateur a fait, qui parle d'optimisation et de
services. Et, dans l'optimisation, on
parle, par exemple, du nombre d'heures, de la productivité, entre guillemets,
ce n'est pas nécessairement un bon terme, mais le nombre d'heures que le
personnel va passer effectivement en services directs, c'est-à-dire en présence
de personnes aînées pour des services.
Et j'aimerais
ça savoir comment vous avez déjà, disons, entamé… Parce que vous, M. le
sous-ministre, vous êtes au sommet de
la pyramide, en quelque sorte; et, ici, on a des gens qui sont à d'autres
niveaux, l'agence, qui est un autre niveau
décisionnel important, parce que le ministère s'est décentralisé; et également
les centres sont aussi des centres de décision.
Alors,
j'aimerais peut-être commencer par vous et que vous nous disiez un petit peu
comment est-ce qu'on a entamé ces processus-là pour avoir un véritable
changement? Vous avez parlé tantôt d'un changement qui est déjà arrivé en termes d'un nombre d'heures, 1 million et
quelques heures de plus, je pense, là. C'est sûr que c'est des chiffres
impressionnants, mais c'est à la grandeur du Québec, donc c'est quand
même une proportion qui n'est pas négligeable, mais...
Alors, j'aimerais que vous nous en parliez un
petit peu, comment est-ce que vous avez entamé ça, comment est-ce que vous voyez ce développement-là avoir un
impact aujourd'hui, puisqu'il semble qu'il y en ait déjà eu en termes de nombre d'heures, et peut-être, en passant, nous
dire c'est quoi, les obstacles… On s'imagine tous qu'il y a peut-être des
questions d'organisation du travail qui ne sont pas toujours faciles. Il fut un
temps où il y avait, dans un hôpital, jusqu'à
20, ou 30, ou même plus, unités d'accréditation syndicale, ce qui ne
simplifiait pas les choses, j'imagine que ça existe encore dans une certaine mesure. Alors, pourriez-vous nous faire
une espèce de portrait global? Puis on aura le loisir après, surtout que tout le monde en a à peu près
parlé dans les discours qu'on a eus, on pourra avoir le loisir de savoir
ce qui se passe à d'autres niveaux, dans les exemples que le vérificateur a
choisis.
Le Président (M. Marcoux) :
M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Bien, essentiellement, donc, puis c'est important à notre niveau, comme gestionnaires, là, au-delà des
grandes réformes, il est important de s'assurer, là, qu'on ait une continuité puis
on met les mécanismes en place justement dans la perspective de mieux
répondre aux besoins.
L'effort
d'optimisation qu'on a connu au cours des dernières années, ça fait à peu près
trois ans qu'on l'a entrepris. Donc, nécessairement, on s'est donné des objectifs
précis. C'était dans la planification du ministère, là, la planification 2010‑2015,
comme orientation stratégique. Et nécessairement, compte tenu de la situation
financière du Québec et compte tenu
justement des besoins importants, on s'était fixé un objectif d'améliorer la
performance de 10 %, hein, aller chercher 10 % de performance
dans les services de soutien à domicile.
Donc, quand
on a commencé l'exercice, on avait à peu près 500 millions de financement,
là, dans les services directs longue
durée. 10 %, donc l'objectif qu'on se donnait, c'est : aller chercher
en quelque sorte, dégager 50 millions de marge de manoeuvre par de l'optimisation, sur cinq ans. Donc, on s'était
donné cet objectif-là. On se disait : On va travailler, l'effort, là... L'an un, bon, on a préparé les
choses, nécessairement, avec nos agences. On a travaillé beaucoup avec les
directeurs de l'organisation de services,
avec les P.D.G. On s'est fixé des objectifs. Donc, ce qu'on s'est dit :
1,5 % la première année;
2,5 %, la deuxième; 3 %... puis on a accéléré, donc, 3,3 %, pour
arriver à 10 % au terme de quatre ans.
Donc, ça
permet effectivement, là, de... On a des résultats probants. Ce qu'on a mesuré…
Parce qu'à travers l'effort d'optimisation
il y a également du financement additionnel au cours de ces années-là. Il faut
se rappeler que, dans le plan de
services intégrés 2011‑2013, c'est 150 millions qui ont été ajoutés, donc,
par l'ancien gouvernement, de sorte que c'est un effort très, très important. Mais, quand on regarde le financement
qui a été donné, on est en mesure de dire qu'aujourd'hui on a 8 % de la cible, là, on a atteint la
cible, on est à 8 % de l'effort d'optimisation. Donc, 80 % de la
cible est atteint. Donc, ça se fait, ça, par un travail de coordination important avec nos
agences. On a travaillé à la fois sur l'organisation du travail, à la
fois sur les éléments cliniques du travail également et à la fois sur les
outils technologiques. Je vous dirais que…
M.
Reid :
Sur la productivité, entre guillemets, là, qui n'est pas le bon terme, là,
quelle est la proportion de ça qui a
été un… Autrement dit, les mêmes personnes faisant plus de soins parce que soit
le travail est mieux organisé ou soit il y a moins de transport…
M. Gagnon (Sylvain) : Exact.
M.
Reid : …ou soit peu
importe, là… est-ce que...
M. Gagnon (Sylvain) : On a revu les
itinéraires, oui.
M.
Reid : C'est ça,
les itinéraires ont été un élément important de ça?
M. Gagnon (Sylvain) : Tout à fait.
M.
Reid :
Où est-ce qu'on a trouvé des gains? Parce qu'on a un petit peu de difficultés à
savoir pourquoi il y a une telle variation entre les endroits que le
vérificateur a visités.
M. Gagnon
(Sylvain) : Bien, en fait, on a
questionné les pratiques. Je vous le disais, on a travaillé sur trois points,
l'organisation du travail, les itinéraires.
Sur le plan clinique, on s'assure qu'on fait les bonnes choses, puis que
parfois, là, effectivement, là, il y a
des usagers qu'on suit trop longtemps, une prise en charge trop importante. Et
puis on a questionné les pratiques.
Vous avez vu, là, nécessairement, c'est un dossier qui a particulièrement été
important, on en a entendu parler
dans les médias, pas toujours de la bonne façon, là. Mais c'est clair qu'on a
questionné les pratiques. Puis on se disait souvent : Bien là, il ne faut
pas minuter le nombre d'interventions. Bien, de plus en plus, ce que la
littérature nous dit, même dans le
domaine social, sur le plan nursing, sur le plan de l'ergothérapie, de la
physiothérapie, on doit être en mesure
de dire : Pour tel type de pathologie, voilà le temps qui devrait être
requis. Donc, ça, ça a permis d'améliorer le temps de présence auprès
des personnes.
De la même
façon, je vous dirais, dans le domaine médical, là, un bel exemple, la
chirurgie de la cataracte, là, on le
sait qu'aujourd'hui on a multiplié la capacité de faire des cataractes parce
qu'on a mieux organisé le travail : nouvelles technologies, développement des connaissances. Ça
doit être vrai partout. C'est clair que ça a amené des préoccupations au niveau, nécessairement, de nos professionnels
parce que ce qu'on leur disait qui était bien fait au cours des dernières
années, bien, on leur demande de revoir
leurs pratiques. Mais on a travaillé beaucoup, justement, avec les équipes. Et,
si on est parvenus à ce gain de
productivité là, c'est justement parce qu'au central, comme ministère, on a
donné un objectif, on a donné des
outils, des plateformes, des lieux d'échange. Parce que le Vérificateur nous
disait, à juste titre : Assurez-vous qu'on ne répète pas toujours les mêmes choses puis ce qui est bon à une
place, qu'on puisse le faire connaître dans d'autres organisations. On a mis des plateformes pour ça,
des lieux d'échange. Et souvent c'est sur la base des bonnes pratiques,
des initiatives — on
en a entendu tout à l'heure — des initiatives qui se développent…
M.
Reid : Bien,
justement, on a la chance d'avoir ici…
M. Gagnon (Sylvain) : Tout à fait.
M.
Reid :
…des représentants de deux agences. Est-ce qu'on pourrait, peut-être, avoir vos
commentaires sur cette question justement d'organisation du travail et
de l'ensemble pour faire en sorte qu'on a plus... — en fait, c'est un gain — qu'on répond mieux à plus de demandes, plus
de besoins avec les personnes qu'on a ou en ajoutant peut-être aussi,
en… Est-ce qu'on pourrait avoir un peu…
Le
Président (M. Marcoux) : Soit des agences ou des centres de
santé, là, dépendant qui veut répondre. Pour une couple de minutes.
Mme Leduc (Lucie) : Bien, je peux
peut-être…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui?
Mme Leduc (Lucie) : ...peut-être juste
préciser…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme Leduc.
Mme Leduc
(Lucie) : …ce qu'il y avait dans
mon discours, hein? Tout à l'heure, on parlait d'une augmentation sur trois ans de 22,5 % du nombre d'heures de
services. Alors, ce qu'on a fait en région, c'est qu'on s'est donné un cadre
d'harmonisation. D'une part, on a embauché
quelqu'un à temps plein pendant deux ans, depuis 2005, pour travailler, pour partager avec les deux CSSS les meilleures
pratiques, les outils de gestion, les bons coups, dans certains cas, aussi,
puis une harmonisation des pratiques qui a permis… et
également une nouvelle organisation du travail. Ce que ça veut dire, par exemple, c'est qu'au lieu d'envoyer une
infirmière, on envoie une auxiliaire familiale à domicile, ça permet
d'économiser, c'est une personne qui
a des compétences pour le faire. Alors là, on économise des heures. Cette
auxiliaire-là va, dans bien des cas,
avoir une pagette de façon à ce qu'elle n'ait pas à retourner au bureau,
surtout dans les régions un peu plus...
M. Reid : Bien
oui. Plus de transport.
Mme Leduc (Lucie) : ...à grand territoire comme la nôtre. Alors là, c'est vraiment ça,
l'optimisation. Ça nous permet, donc,
avec le même nombre de personnes, dans certains cas, de pouvoir vraiment
optimiser. Et, avec aussi les physiothérapeutes
et ergothérapeutes, qui sont souvent des professions en pénurie, quand on
utilise des personnes qui ont des
D.E.C. dans ces secteurs-là, alors là, encore, on a une optimisation qui est
possible. Bien sûr, on doit travailler avec les syndicats, là, hein? Ce sont des processus qui sont quand même
complexes. Mais, dans l'exemple que je donnais tout à l'heure, c'est tout à fait ce qui nous a permis
d'augmenter en partie le nombre d'heures de services, qui n'est pas suffisant
malgré tout, mais qui est quand même un pas dans la bonne direction.
Le Président (M.
Marcoux) : Alors, merci. Donc…
M.
Reid :
La difficulté… Juste une petite fraction de seconde, là, si vous voulez?
Le Président (M.
Marcoux) : Oui.
M.
Reid : Si vous
aviez un chiffre à me donner, de un à 10, sur, par exemple, la question
syndicale, parce qu'on a tous en tête... on se demande… Alors, jusqu'à quel
point ça a amené des difficultés puis jusqu'à quel point ça a été… Si vous
mettez de un à 10…
Mme Leduc (Lucie)
: Ça a bien été.
M.
Reid :
…10 étant le plus facile. Un…
Mme Leduc (Lucie)
: Ça s'est bien passé.
M.
Reid :
Oui?
• (16 h 10) •
Mme Leduc (Lucie) : Oui, oui, oui. Je dirais sept ou huit, là. Il n'y a pas eu, à ma
connaissance… En tout cas, je ne suis
pas dans la région depuis plusieurs années, mais je n'ai pas entendu qu'il y
avait… C'est des éléments qui se travaillent avec les syndicats…
M.
Reid :
Je suis d'accord, oui.
Mme Leduc (Lucie) : …dans une perspective vraiment de collaboration. Et on est en train, je
le dirai peut-être plus tard, mais d'élargir cette expérience-là
au-delà de notre région. Puis d'ailleurs, aujourd'hui, il y a une
rencontre qui se tient Laval-Laurentides-Lanaudière pour vraiment avoir
une harmonisation plus grande.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci, Mme Leduc. Nous pourrons y revenir. Est-ce que, Mme la députée de Groulx, vous voulez
intervenir immédiatement?
Mme
Daneault : Oui,
merci. Moi, je voudrais revenir au tableau à la page 13 du rapport du Vérificateur général, où on a l'équivalent en… Moyenne provinciale, le
temps passé à domicile en 2011‑2012, où finalement on retrouve en moyenne… Et là, quand on regarde le maximum, c'est
30 % du travail passé à domicile
des différents intervenants, tant physiothérapie,
inhalothérapie, soins infirmiers, nutrition, ergothérapie et services
psychosociaux, qui, eux, sont même à 11 %.
Alors,
ma question s'adresse à qui voudra répondre : Qu'est-ce qu'on fait le
reste du temps? Parce que, là, on a un maximum
de 30 %, là, dans le meilleur des cas, de temps passé à domicile auprès
des patients. Alors, on a au moins 70 % du temps qui n'est pas passé auprès des patients ou au chevet des patients.
Alors, qu'est-ce qu'ils font du reste du temps?
Le Président (M.
Marcoux) : Oui. Alors, qui veut répondre à cette question? Oui,
M. Beaudoin.
M. Beaudoin (Denis) : Je vais tenter une réponse qui... Soit dit en passant, si on faisait la
même étude au niveau de
l'hospitalier, on se rendrait compte que nos intervenants ne sont pas à
100 % ou à 80 % auprès du patient. À chaque fois qu'un intervenant rencontre un patient, il
doit préparer sa visite, il doit étudier son dossier pour pouvoir, après ça,
avoir sa rencontre. Et sa rencontre va lui
générer du travail : premièrement du travail administratif et clinique, de
saisir l'information, de s'assurer
que son plan d'intervention est à jour, des éléments comme ça, ses notes
évolutives, qui... dans le cas du
CSSS de Gatineau, presque tous nos intervenants sont dotés d'ordinateurs, donc
on essaie de le faire en temps réel
avec le patient tout en gardant un bon contact... mais qui va également générer
d'autres activités, des interventions auprès
du médecin traitant, des interventions auprès d'organismes communautaires, pour
pouvoir assurer la continuité de services.
Vous pouvez le voir, les aides à
domicile qui travaillent essentiellement à supporter le patient dans son
confort à domicile, eux passent un
pourcentage beaucoup plus important, et l'autre temps, ça va être vraiment
préparer les déplacements. Un
travailleur social, c'est un peu l'autre extrême, il travaille à s'assurer que
le patient a les services, que ce
soit au niveau de sa famille, que ce soit au niveau des autres organismes.
Alors, c'est pour ça que lui passe beaucoup moins de temps.
Autre
élément qu'on doit comptabiliser, c'est que c'est le temps auprès du patient et
non pas le temps en communication
avec le patient. Il y a beaucoup d'interventions qui se font par téléphone qui
ne sont pas comptabilisées là-dedans.
Le travailleur social, c'est un bon exemple, où il va suivre le patient en
l'appelant régulièrement, mais ils ne seront
pas comptabilisés là-dedans. Alors, on n'atteindra jamais des 70 % parce
qu'il y a beaucoup de travail à faire en dehors.
Dans
une démarche — puis là
je ne répondais pas à votre question, je vais rester à votre question — dans une démarche d'amélioration du temps au patient, ce n'est pas tant l'effort
qu'on doit faire pour qu'ils passent plus de temps au patient, mais l'effort qu'on doit faire pour
qu'ils passent moins de temps ailleurs. Alors, on expliquait les routes et les
éléments comme ça qu'on essaie de…
Mme
Daneault : Je voudrais juste préciser : ergothérapie,
physiothérapie, alors, quand on fait le calcul, ergothérapie, en moyenne
une heure par jour auprès d'un patient. Comment on peut faire de l'ergothérapie
dans des papiers, là?
M. Beaudoin (Denis) : C'est parce que l'ergothérapie, c'est la planification de l'environnement du patient, comment je
m'assure que sa salle de bain est adéquate puis qu'il est en contact avec tous
les organismes pour modifier... L'ergothérapeute
va travailler aussi avec le patient, mais pas comme le physiothérapeute. Pour
augmenter le temps de présence au patient, on utilise plus de
techniciens en physiothérapie et, là, on augmente significativement.
Le Président (M.
Marcoux) : Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : Un
physiothérapeute passe deux heures par jour en moyenne auprès d'un patient,
donc deux patients par jour. Vous
nous dites aujourd'hui que c'est acceptable de penser qu'on va optimiser
en voyant deux patients… En physiothérapie,
sincèrement, je ne pense pas qu'on rend d'énormes services en remplissant des
papiers, en communiquant avec… Parce que, la physiothérapie, vous le
savez comme moi — je
suis médecin, là — c'est
le traitement, c'est le traitement à
domicile, c'est le traitement. Et, quand je constate ça, je comprends la
réalité maintenant qu'on a, nous quand on
voit des patients qui nécessitent de la physiothérapie à domicile, on a des
listes d'attente épouvantables, que finalement les patients n'en ont pas, n'ont pas recours à la physiothérapie. Alors,
tous ces gens-là qui sont sur les
listes d'attente, qui ne sont pas soignés, dont on retarde le
traitement...
Parce que,
vous le savez comme moi, la réhabilitation, la physiothérapie, ce n'est pas six
mois après un diagnostic ou une récupération d'ACV qu'on va être optimal, on va optimiser la condition du patient.
Alors, quand je vois qu'un physiothérapeute
à domicile donne l'équivalent de deux heures-soins par jour, donc deux patients
par jour, je comprends maintenant pourquoi il y a tant de gens sur les listes d'attente qui
n'auront jamais accès aux traitements. Alors, aujourd'hui, moi, j'aimerais vous
entendre nous dire que ce n'est pas acceptable puis qu'on va essayer
d'optimiser, pas à 30 %, mais
à 70 %, plutôt à l'inverse que de faire
de la paperasse ou d'organiser... Je ne sais pas quels rendez-vous en
physiothérapie on veut essayer
d'organiser, mais je pense que, ça, on peut donner ça à des gens
d'administration. Mais qu'on utilise les ressources d'un physiothérapeute, qui a des connaissances que personne
d'autre ne peut faire, là... Le
physiothérapeute, il ne peut pas être
remplacé; sa connaissance, sa profession, non. Par contre,
le remplissage de paperasse, on peut le donner à une secrétaire, on peut le donner à un administratif afin d'optimiser le
traitement et la connaissance du physiothérapeute.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, M. Beaudoin.
M. Beaudoin (Denis) : Oui. Alors, premièrement, je voudrais rectifier que je ne dis pas que
c'est acceptable, là.
Mme
Daneault :
Écoutez, là...
M. Beaudoin (Denis) : C'est ce que... Vous demandiez une explication pourquoi
c'est la situation. Et nous, on recherche effectivement l'amélioration du temps. En six mois, on a amélioré de 10 %, là, de trois points le temps, actuellement, en présence au niveau des usagers.
Juste de doter des outils pour éviter la ressaisie, rendu au bureau, on améliore le temps également. Alors, mais ce que je
disais, c'est que c'est vraiment... il faut travailler... puis un peu comme
vous le dites, ce qui n'est pas fait
présentement en présence du patient, comment on fait pour réduire au minimum le
temps ou transférer cette activité-là
à un autre professionnel? Je suis entièrement d'accord avec vous. Alors, quel
sera le taux? Ça, je vous avoue que... Et c'est sûr qu'il va être
variable en fonction des différentes professions.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui. Mme Boussion, vous vouliez intervenir...
Une voix :
...
Le Président (M. Marcoux) :
Excusez, c'est parce qu'elle a demandé la parole.
Mme
Boussion (Agnès) : Si vous me le
permettez, j'aurais peut-être un élément qui pourrait aussi être intéressant
à vous mentionner. C'est qu'on a aussi
ajouté, dans le cadre de l'optimisation et la réorganisation du travail, des
techniciens en
réadaptation physique qui vont venir justement supporter le physiothérapeute ou
l'ergothérapeute pour le libérer de certaines
tâches qui ne sont pas des tâches de physiothérapeute ou d'ergothérapeute pour
que ces derniers fassent vraiment ce qui est central au niveau de la
physiothérapie ou de l'ergothérapie.
Parce que, quand on a travaillé au niveau de
l'optimisation, il y a de ça aussi qu'on a vu, on a vu que certaines
fonctions, dans notre organisation, que ce soit au niveau des infirmières, aussi au niveau des physios, au
niveau des ergos… avaient des tâches
à valeur non ajoutée, qui est un terme d'optimisation et pas obligatoirement très, très gagnant, là, mais bon, qui sont des tâches à valeur
non ajoutée. On parle ici d'administratif, toutes les tâches administratives,
comme vous le dites, de remplir des
papiers, mais aussi des tâches qui ne sont pas de physiothérapie, qu'on peut
donner à d'autres types de professionnels.
Et c'est ça que nous, on a intégré, entre autres à Ahuntsic—Montréal-Nord : des techniciens en
réadaptation physique, des techniciens en adaptation sociale, des
infirmières auxiliaires qui vont venir supporter le travail de ces professionnels-là pour qu'ils fassent des tâches à
valeur ajoutée et exclure les tâches à valeur non ajoutée. C'est ça
un petit peu la trame de fond
de l'optimisation.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme la députée de Groulx.
Mme
Daneault : Oui. Je
voulais juste rajouter que vous avez dit tout à l'heure que les
physiothérapeutes, les ergothérapeutes sont
des denrées rares. Alors, à juste titre, est-ce qu'on peut au moins
leur faire pratiquer leur profession et
optimiser le temps non pas à faire de la bureaucratie, de la paperasse, des
appels à gauche et à droite, et plutôt de réorganiser... Quand on parle de réorganisation, je pense que,
quand on a des chiffres de cette allure-là, c'est urgent de le faire, surtout
quand on sait le nombre de patients qui sont sur les listes d'attente.
Le Président (M. Marcoux) : M.
Gagnon, aviez-vous un mot à ajouter ou...
M. Gagnon (Sylvain) : En complément.
Le Président (M. Marcoux) : Brièvement.
M. Gagnon
(Sylvain) : En ce qui concerne l'ergothérapie, là, c'est clair qu'il faut travailler dans le sens que
vous dites, là, c'est nécessaire.
Puis je vous dirais qu'il faut le réaffirmer à l'endroit notamment,
là, des ordres professionnels, parce
qu'on est dans une logique, puis
c'est bien, c'est nécessaire, parce
que les connaissances... on est en développement de connaissances, mais on est dans un temps où on a une
hyperprofessionnalisation. Avant, là, pour faire un travail, un D.E.C., on était capable, ça prend un bac; on a un bac, ça
prend une maîtrise; puis on a une maîtrise, ça prend un doctorat. Ça, il
faut concilier ça avec la réponse aux
besoins de la population, vous avez raison. On a des délais d'attente pour
l'adaptation de domicile...
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, en terminant, s'il vous plaît, M. Gagnon.
• (16 h 20) •
M. Gagnon
(Sylvain) : ... — en terminant — trois ans d'attente à domicile pour
l'adaptation de domicile. Si on ne joue
pas là-dessus, c'est clair qu'on n'arrivera pas à maintenir à
domicile. Puis il faut travailler dans le sens que vous dites. Puis on a des projets pilotes en
réorganisation du travail, au sens qu'on disait pour arriver là. Vous avez
raison, ça doit être une préoccupation de tous les instants.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci. Maintenant, je me tourne... Oui, M. le député de...
Des voix : …
Le Président (M. Marcoux) : Écoutez,
moi... C'est à vous à décider ensemble.
Une voix : …
Le Président (M. Marcoux) : …le
député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M.
Chapadeau : Oui, O.K. Bien, bienvenue à l'Assemblée nationale, vous tous qui êtes ici. Moi, j'aimerais vous
entendre sur le thème... sur l'évaluation des besoins. Au paragraphe,
là, 22 du rapport du Vérificateur
général, il dit : «Dans les CSSS vérifiés, les dossiers des personnes âgées qui reçoivent
des services à domicile ne contiennent pas toujours une évaluation des besoins à jour. De plus, un plan
d'intervention n'est pas systématiquement
produit et, lorsqu'il l'est, n'est pas [...] actualisé.»
Donc, c'est
fort préoccupant. Comment on peut donner les... répondre aux besoins si on
n'évalue pas les besoins? Et quels
sont les changements qui ont été apportés suite au rapport du Vérificateur
général? J'aimerais vous entendre, M. le sous-ministre, mais aussi les
gens qui sont sur le terrain, là, par rapport à cette question-là.
M. Gagnon
(Sylvain) : Je vais tenter d'être
très, très bref. Je me répète, on a effectivement, au cours de la dernière
année, donc pas plus tard que l'été dernier,
demandé à l'ensemble de notre réseau qu'on puisse accélérer, donc, la mise à
jour de l'évaluation de nos clientèles qui
sont inscrites à domicile. L'objectif, au 31 décembre : que 100 % des
clientèles soient évaluées ou réévaluées. Donc, des
plans de... des évaluations qui sont mises à jour. Et ça, c'est nécessaire pour
s'assurer justement qu'on offre le bon
service à la bonne personne, parce qu'on sait que l'autonomie des personnes
âgées peut varier dans le temps, de
sorte qu'on a besoin de cette mise à jour là. J'arrêterais là. Je peux
peut-être donner la parole aux collègues qui...
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Alors, qui veut intervenir suite
à l'invitation de M. le sous-ministre? Mme McCann.
Mme McCann
(Danielle) : Bien,
écoutez, certainement que c'est une obligation que nous avons, à ce moment-ci,
comme le dit M. Gagnon, le sous-ministre
associé. Dans la région de Montréal, notamment, tous les établissements vont
devoir s'assurer que l'outil d'évaluation
est complété, là, d'ici la fin de décembre 2013. Et on doit dire que c'est
vraiment extrêmement aidant parce que, même si on a un cadre régional qui a été
élaboré en 2008 pour évaluer les besoins auxquels font référence les établissements, les CSSS, il
demeure que l'outil d'évaluation, là, de l'autonomie fonctionnelle, l'ISO‑SMAF, va nous aider grandement pour vraiment
harmoniser, établir les besoins des personnes, et, dans la même foulée, les plans d'intervention vont être suivis
d'une façon très systématique. Alors, pour le réseau montréalais... pour le
réseau en général, mais certainement pour le
réseau montréalais, c'est une grande avancée pour vraiment voir aux besoins
des personnes et calibrer les services. À
Montréal, on doit vous dire aussi que, dans le contexte actuel, on va centrer
l'offre de services sur les besoins
des personnes âgées. Certainement, il y avait, dans le passé, par exemple, des
plafonds, ça a été mentionné; il n'y
en a plus. Et cet outil-là va nous permettre de bien évaluer les besoins des
personnes. Alors, tous les CSSS doivent le faire pour décembre 2013.
M.
Chapadeau :
...temps, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, monsieur...
M.
Chapadeau :
C'est parce que vous parlez un langage que je ne connais pas, là, puis on est
ici pour essayer de vous comprendre. Vous me parlez de SMAF, ça veut
dire quoi puis ça comprend quoi, ça, cette affaire-là?
Le Président (M. Marcoux) : Y
a-tu quelqu'un qui veut répondre?
Des voix : …
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Juste le temps qu'on prépare... Vous comprenez ça, donc...
M. Gagnon
(Sylvain) : On va vous expliquer
ça. Il est important par ailleurs de rassurer la population. Ce n'est
pas parce que les évaluations ne sont pas à jour... Elles ne peuvent pas être
en temps réel à jour, les évaluations. Ça voudrait
dire que, continuellement, on va vérifier la condition de l'usager. Et puis là,
nécessairement, l'objectif, c'est de donner
des soins, de sorte que… Ce qui est important, c'est que les évaluations se
fassent de façon périodique. Et, si on a une perte importante
d'autonomie, là il faut réévaluer pour s'assurer que les services sont bien
rendus.
Mais ce qui
est important, l'évolution — puis, ça, les cliniciens qui sont au chevet
le savent bien, là — l'évolution
de la personne puis l'adaptation de ces services se fait notamment à travers
les notes évolutives dans le dossier de la personne.
Ce qui fait que, là, il faut rassurer la population, même si on n'a pas ça, ça
ne veut pas dire qu'on n'a pas une bonne compréhension, au moment où le
service se donne, des conditions cliniques de la personne.
L'outil, le
SMAF, écoutez, je ne suis pas un spécialiste, là, de la question, je ne sais
pas s'il y a des collègues, là, qui
peuvent en parler, mais nécessairement... D'abord, on évalue, hein? Il y a
l'outil d'évaluation multiclientèle qui, lui, permet de mesurer
notamment l'état de santé de la personne, ses habitudes de vie, sa situation
psychosociale et son environnement, ses
conditions économiques, de sorte que c'est autour de cette évaluation-là qu'on
est en mesure par la suite, avec l'outil d'évaluation, là, l'outil qu'on
appelle, là, le SMAF, d'identifier le profil de la personne. Donc, on a globalement... je ne veux pas rentrer trop dans
les détails, mais on l'a évaluée. Puis, une fois qu'on a évalué, bien, il faut
traduire cette évaluation-là en besoins, et
ce besoin-là se fait par le fameux SMAF, qui détermine des profils de besoins
et auxquels profils on peut associer
des services à rendre pour répondre au besoin de la personne. Vulgarisé
rapidement, là, c'est un peu comme ça…
Le
Président (M. Marcoux) : Mais peut-être que le député de
Rouyn-Noranda comprend. Moi, je ne comprends pas tout à fait encore, là.
Des voix : …
Le
Président (M. Marcoux) : Mais le système de mesure, c'est un
système qui fonctionne... informatique ou quoi? Non, c'est un…
M. Gagnon (Sylvain) : En fait, c'est
un outil...
Le Président (M. Marcoux) :
Je ne veux pas empiéter, là, sur…
M. Gagnon
(Sylvain) : O.K.
Le Président (M. Marcoux) :
Je ne veux pas empiéter sur le temps du député de Rouyn-Noranda, là.
M. Gagnon (Sylvain) : C'est un
questionnaire.
Le Président (M. Marcoux) :
Ah! C'est un questionnaire. O.K.
M. Gagnon
(Sylvain) : C'est un
questionnaire, où il y a plusieurs questions, qui est standardisé
scientifiquement, qui est éprouvé,
là, et puis qui est également informatisé. Donc, quand on dit : On veut
mettre à jour l'ensemble des profils, on
a la solution informatique RSIPA, là, qui est le réseau de services intégrés,
qui porte justement informatiquement le formulaire, donc l'OEMC, plus
l'outil SMAF.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Alors, M. le député.
M.
Chapadeau : Bien
là, et tous les CSSS, là, ont le même outil? Là, c'est uniforme partout au
Québec? En Abitibi-Témiscamingue, là, je peux rassurer le monde, c'est toute la
même affaire.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui. 101
établissements, dont dans nos 94
CSSS. Ça, c'est une force que le Québec a, donc, d'avoir un outil qui est standard, puis qui est commun, puis qui est le
préalable — hein,
là, il est implanté partout — qui est le préalable à s'assurer qu'on évalue de la même façon puis qu'on tend
vers une réponse qui sera la même puis uniforme pour l'ensemble de la
population, compte tenu de sa condition, indépendamment du lieu où elle réside
au Québec.
Le Président (M. Marcoux) :
M. le député.
M.
Chapadeau : Ça va
pour moi.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Goyer :
Oui. Merci, M. le Président. Excusez mon retard, on parle de santé, mais je
n'ai pas été capable de me diviser en deux, j'étais convoqué à une autre
commission. Donc, excusez mon retard.
Mais, quand
je suis rentré, je vous entendais, M. le sous-ministre, parler du financement
historique. Vous avez fait de la musique dans mon oreille étant donné
que vous avez mentionné qu'il fallait changer un peu la mentalité du financement historique, il fallait être conscient
aussi de la mobilité de la… — j'allais dire «de la main-d'oeuvre» — la mobilité des personnes, des
Québécois, des Québécoises, puis que c'était la couronne nord qui était… qui
recevait un bassin... Je représente une partie de la couronne nord, ça fait que
vous avez fait une belle musique dans mon esprit.
Sachant aussi
l'orientation du gouvernement par rapport aux priorités des soins à domicile,
je trouve ça superintéressant,
l'exercice que l'on fait, qui est un constat de ce qui a été fait depuis un
certain temps, mais d'il y a deux, trois
ans. Ça fait que je pense que c'est un préalable de tous les travaux que vous
allez être obligés de poursuivre en fonction de l'orientation du
gouvernement.
Et c'est
important aussi, le rapport du vérificateur. Vous savez, quand le vérificateur
parle ou écrit, c'est très, très suivi. Et moi, j'ai besoin
d'explications sur le paragraphe 55, dans le rapport, où on mentionne que, dans
la région de Montréal, trois contrats
totalisant 1,4 million ont été donnés à la même firme sans appel d'offres.
Je ne veux pas être le gros méchant,
mais je veux surtout qu'on l'explique publiquement, la situation, pour que
cette tache-là dans le rapport du vérificateur
soit expliquée. C'est ça, mon but, et non pas de vous… de condamner le geste,
mais de le comprendre, là. Qu'est-ce qui s'est passé pour donner un
contrat sans appel d'offres de 400 000 $ à la même compagnie trois
fois?
Le
Président (M. Marcoux) : Oui. Alors, j'imagine, Mme McCann,
c'est vous qui répondez à cette question.
• (16 h 30) •
Mme McCann
(Danielle) :
Absolument, M. le Président. Alors, écoutez, il faut dire, là, que, depuis
décembre 2012, la situation est
celle-ci, là : il n'y a pas de contrat qui se donne sans appel d'offres,
tel que requis par la Loi sur les contrats des organismes publics et ses règlements. D'ailleurs, on a organisé des
formations au niveau des établissements, l'information a été donnée, la formation, qui a été organisée
par le Conseil du trésor. Alors, ça, on peut vous assurer que, depuis décembre 2012, tous les contrats sont
conformes dans le cadre du dossier dont on parle, et effectivement, donc, on a des modalités très claires au niveau des processus
dans ce cadre-là.
Alors, je dois vous dire aussi qu'il y a plusieurs
établissements qui ont fait appel à des firmes privées, et on a maintenant, à Montréal, vraiment un effort considérable en termes de transfert de connaissances. On a mis sur pied un comité de coordination de toutes les pratiques. En
fait, on va transférer, on va échanger les connaissances sur les
meilleures pratiques dans le sens de
l'optimisation, parce qu'ont émergé,
hein, de tous ces efforts des établissements, des pratiques extrêmement intéressantes, je vous dirais. Et
notamment une d'entre elles, c'est tout ce qui touche le Lean Healthcare Six
Sigma, où est-ce qu'on a vraiment un
établissement qui a été porteur de cette approche. Mais aussi, dans les autres
établissements, il y a eu vraiment
des projets fort intéressants. Et on a aussi organisé… on commence à former des
intervenants dans le réseau, on a
investi, comme agence, 200 000 $ pour former des intervenants dans
cette approche. On parle de ceintures blanches,
vertes et noires. C'est des intervenants qui peuvent amener des pratiques fortes intéressantes d'optimisation
dans les établissements. Alors, on est dans une ère, jusqu'en 2015, de support à l'optimisation
puis du transfert de connaissances entre les établissements.
M.
Goyer : ...juste
une additionnelle là-dessus.
Le Président (M. Marcoux) : Oui.
M.
Goyer : Je comprends votre propos. Je comprends que le
tir est corrigé depuis décembre 2012, mais je voudrais que vous me justifiiez le pourquoi de cette situation-là.
Est-ce que c'est la seule firme, sur l'île de Montréal ou dans la région de Montréal, qui avait cette expertise-là? Qu'est-ce qui fait
qu'on s'est retrouvés dans cette situation-là, là? Parce que c'est quand même noté dans le rapport du vérificateur, puis c'est
noté comme étant non conforme. On parle de 1,4 million donnés
sans appel d'offres. Je voudrais vous entendre me dire le pourquoi, là, de
l'expliquer. Je ne le condamne pas, mais je veux que vous me l'expliquiez. Ce
qui se fait à partir de décembre 2012, je suis heureux de l'entendre, on va
être tous au même diapason. Mais qu'est-ce qui s'est passé pour donner
ça comme ça?
Mme McCann
(Danielle) : Écoutez, il
y avait... Il y a
des établissements qui ont fait affaire avec cette firme-là
en 2011, d'autres en 2012. Chaque établissement avait des situations particulières. Donc, je ne peux pas vous
répondre pour l'ensemble des établissements parce que c'est vraiment la responsabilité
de chacun de ces établissements-là.
Mais ce que
je peux vous dire, c'est qu'encore une fois cet effort-là qu'ont fait les établissements avec différentes firmes
aussi — il
faut dire que ce n'était pas seulement une firme, mais il y a
eu quelques firmes — a
donné des résultats absolument importants et substantiels. On a augmenté, à Montréal,
l'offre de services. On était à 51 000
usagers de services desservis par le maintien à domicile en 2011; on est
à 54 000. On a vraiment augmenté de façon très substantielle.
Et donc il
faut penser que les sommes, dont vous parlez, ont été réinvesties directement
en services à la clientèle de façon
récurrente. Et donc l'offre de services a augmenté, là. L'optimisation dont on
parle, au-delà de 10 %. Nous, on va dépasser la cible qui a été donnée par le ministère. On a diminué nos
listes d'attente. Il y a huit CSSS sur 12 qui n'ont plus d'attente, zéro
attente en aide à domicile. Donc, c'est des… Et on a diminué de 80 % la
liste d'attente en soins infirmiers, et donc
il ne nous reste pratiquement plus personne sur la liste d'attente en soins
infirmiers. Donc, sommes réinvesties pour les personnes qu'on dessert.
Le
Président (M. Marcoux) : Merci. Donc, pour revenir maintenant,
je me tourne du côté de l'opposition officielle. M. le député de
Jean-Lesage.
M. Drolet :
Merci beaucoup, M. le Président. Merci beaucoup au Vérificateur général et
naturellement à tous les gens qui vous accompagnent, M. le
sous-ministre.
Moi, j'ai
comme première impression tout le temps… c'est drôle de mentionner ça comme
cela, mais j'ai toujours l'impression
que ça prend toujours un rapport du Vérificateur général pour être sensibilisés
et pour être en mesure de voir des
bonnes pratiques qui vont être installées ou qui vont se faire. On voit, dans
le rapport du Vérificateur général, que, depuis 2007, en fait, les sommes investies aux services à domicile ont peu augmenté par rapport aux services d'hébergement. Puis on sait depuis plusieurs années qu'il faut faire un virage parce qu'on sait que la population est très vieillissante puis on sait bien
les volontés des gens d'avoir un certain soutien à domicile.
Pourquoi
avoir attendu… Je vais faire quand
même quelques points, là, puis...
Pourquoi avoir attendu si longtemps
avant de vraiment prendre conscience de
ça, surtout quand les gens, les intervenants sur le terrain qui auraient pu… Parce qu'on a, tantôt, parlé avec le Vérificateur général du repérage qui malheureusement a comme été un petit peu oublié dans tout cela. Pourtant, il y a
des directeurs de résidence, des organismes communautaires, des pharmaciens…
Vous avez parlé de popote volante, M. Gagnon, tantôt. Effectivement, pour en faire, je vois à quel point ces gens-là, les bénévoles, sont
très, très, très importants pour vraiment, vraiment, vraiment satisfaire
ces besoins de clientèles là.
Et puis, en
plus, l'autre chose qu'il me déplaît toujours d'entendre quand vous venez ici, en groupe comme
ça, c'est surtout tous les... Vous
avez tous des bonnes pratiques, mais on dirait que ça semble être compliqué de
les mettre en pratique de façon
générale. Et ça, c'est agaçant un tout petit peu. On a vécu la même chose,
l'autre jour, avec les TDAH... TED
plutôt, et on a vu vraiment qu'il y avait des bonnes pratiques à des endroits
pour éliminer l'attente parce qu'il y avait
des façons de faire qui pouvaient
être rencontrées en groupe et qui pouvaient être améliorées, et là... Ça fait que disons... Je
pense que ma consoeur, tantôt, a soulevé un problème de productivité par
rapport aux interventions, et tout ça. J'aimerais quand même que vous me
fassiez le tour de ça pour que vous puissiez me donner… Puis je ne sais pas qui
peut tout répondre à cela, mais il me semble que quelque part…
Une voix : Chacun fait son
petit bout.
Des voix : …
M. Drolet : On va commencer
par le point n° 1. Depuis…
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui. La qualité
du Vérificateur général, c'est qu'il est toujours un pas en avant de nous
autres, là, mais, globalement, les constats,
je l'ai dit en introduction, les constats que le VG fait, ce sont des constats
qu'on a faits. Parce qu'au moment de la vérification — elle
s'est faite en automne 2012, la vérification — ça faisait déjà deux ans qu'on était dans
des efforts d'optimisation, puis on savait effectivement... Ça fait cinq ans qu'on
alloue les argents en tenant compte
de la richesse relative parce qu'il y a une disparité de financement qui fait
que certains établissements, pour un
même problème de santé à une clientèle, offrent plus de services parce
qu'historiquement il est plus riche. Ça fait que, ces choses-là, on les savait. Ce que notre Vérificateur
général a permis de faire, c'est de mesurer plus précisément l'état des
lieux, la situation.
Sur
la question, là, du rythme des dépenses dans le secteur, là, du soutien à
domicile, c'est clair, là, si je prends — puis, objectivement, on peut déposer les
tableaux, là — depuis
2007, là, c'est 143 millions qui ont été investis dans le soutien à domicile, c'est une augmentation
de 32 % dans le soutien à domicile. Si je remonte, là, à 2002‑2003, là,
jusqu'en 2011‑2012, là, on a doublé, c'est 105 % d'augmentation.
Quand
je regarde, là, le financement… Parce que le financement qui était consenti
historiquement en hébergement était
très, très important. Ça fait que c'est clair, quand on regarde les volumes
importants, quand on est dans les centaines de millions, là, c'est clair que ça donne l'impression que ça ne bouge
pas beaucoup, mais je peux vous dire qu'en 2007‑2008, hein, depuis ce temps... depuis 2007‑2008 à 2011‑2012,
l'augmentation du financement dans le secteur de l'hébergement est à 11 %, comparativement au soutien à
domicile, où on a augmenté de 33 %. Donc, le rythme est plus rapide,
d'investissement à domicile, mais
c'est clair que la tendance lourde, là, on le sait, c'est 17 %, 18 %
de l'ensemble du financement pour des soins
de longue durée à domicile puis 83 % en hébergement ou en milieu
institutionnel. C'est ça notamment, avec l'assurance autonomie puis avec
la préoccupation du ministre, qu'on veut donner l'impulsion pour justement
investir davantage à domicile parce que c'est là que les gens veulent demeurer.
Je
veux vous rassurer, là, puis nécessairement, quand on... — puis rassurer la population, là — quand on se prépare pour venir expliquer, comme gestionnaire, notre travail,
là… Il faut qu'on se rassure sur le fait que nos établissements veulent… puis les cliniciens, ce qu'ils veulent,
là, c'est que les personnes reçoivent les meilleurs services. Les tout près
de 300 000 personnes qui travaillent
dans le réseau de la santé, là, ils se lèvent le matin ou le soir, la nuit pour
offrir des meilleurs services, puis c'est ça qu'on veut.
Sur
le partage des pratiques, là, on a centralement des outils. On a des
plateformes technologiques pour justement informer, les meilleurs coûts, il y a des rendez-vous qui se font,
différents forums. On a des rencontres, au national, donc, régulièrement avec les P.D.G., avec les directeurs
de l'organisation des services, avec les directeurs médicaux. Puis, en région, dans chacune des
régions, sous l'égide des agences, les directeurs généraux se rencontrent régulièrement,
les directeurs des services à domicile se rencontrent régulièrement pour
partager, donc, les bons coups qu'il se fait. Puis globalement c'est comme ça que le travail… le réseau travaille, de sorte
que, moi, je pense qu'il y a plusieurs initiatives.
Puis
je vous dirais que, si on n'est pas arrivés à répondre à l'ensemble des
besoins, il faut voir, là, le phénomène
du vieillissement au Québec,
c'est… On est la société qui vieillit le plus rapidement
au monde après le Japon. Et la réalité de
ça, là, c'est que la pression, elle s'exerce maintenant à tous les jours,
ce qui fait qu'on a l'impression de ne jamais être capables
de rattraper. C'est pour ça qu'on a besoin, là, de gérer au quotidien, faire de
l'optimisation puis s'assurer… quand on injecte des nouveaux argents,
hein, le 110 millions de cette année, bien, il faut s'assurer que les
contribuables ont la bonne, la pleine mesure
de ces investissements-là. Et c'est pour ça qu'il y a
des efforts d'optimisation qui se font. Je ne sais pas s'il y a des informations
complémentaires, les collègues ou…
• (16 h 40) •
Une voix :
...
Le Président (M.
Marcoux) : Oui. Oui, allez, Mme Leduc.
Mme Leduc (Lucie) : Bien, d'une part, je voulais juste revenir sur la question des
physiothérapeutes et ergothérapeutes. Ça ne va pas à l'encontre de… Mais
il faut que vous sachiez que ce sont des professions en pénurie. Alors… (panne de son) …femmes jeunes qui ont des
enfants, alors, avec des congés de maternité… Gérer les congés de maternité, là, c'est vraiment… Alors, ça enlève…
Ça ajoute au problème, jusqu'à un certain point, mais c'est une réalité
avec laquelle on doit transiger.
Sur
l'évaluation… Ça varie, hein, d'un endroit à l'autre. Mais nous, dans le fond,
l'optimisation qu'on a faite, à travailler
ensemble à l'intérieur de la région de Lanaudière, c'est que ça nous a permis
d'avoir des pratiques semblables. On
a un guichet unique d'accès par CSSS. Alors, ce n'est pas chacun des points de
service qui traite les demandes à des fréquences variables. Alors, ça,
c'est un élément important.
Deuxième
élément. Donc, chaque client en soutien à domicile a une évaluation avant de
recevoir des services, chez nous;
c'est une réalité. Je ne vous dirai pas après… Vous allez me poser des
questions tantôt sur les plans d'intervention, ça fait que je ne vous
entendrai pas tout de suite. Mais l'évaluation est faite dans tous les cas.
Le
repérage, c'est un problème, effectivement, qui est connu et adressé. Dans
notre région puis dans plusieurs régions
du Québec, on a un autre instrument qui s'appelle PRISMA-7. En fait, c'est sept
questions qu'on pose à la personne quand
elle est à l'urgence, par exemple, ou à l'hôpital pour voir effectivement si
elle peut recevoir des services de soutien à domicile, c'est très simple. Nous, on veut l'élargir, pour que le
repérage soit mieux fait, aux GMF et aux entreprises d'économie sociale qui offrent déjà des services.
Parce que, dans certains cas, quelqu'un peut avoir de l'aide au ménage, par exemple, et ne pas être en demande de soutien
à domicile. Mais les intervenants peuvent facilement voir évoluer ces
personnes-là. Alors, là, il y a une espèce de prévention qui s'installe, puis
on peut mieux repérer les personnes.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui. Mme McCann, vous voulez intervenir?
Mme McCann (Danielle) : Oui.
Moi, j'aimerais aussi vous dire qu'il y a une intensification considérable, à Montréal, dans ce qu'on a fait et ce qu'on est en
train de faire en soutien à domicile et toute la question qui nous occupe.
Il faut dire qu'à
Montréal on a un contexte un peu particulier parce que nos hôpitaux et nos CSSS
ne sont pas nécessairement intégrés.
Quand on a un hôpital dans le CSSS, là, effectivement on travaille tous
ensemble sous la même administration.
Alors, nous, on a
vraiment un effort à faire pour que les hôpitaux, les intervenants dans les
hôpitaux puis les intervenants en CSSS se parlent rapidement et travaillent
ensemble. Et on parle de repérage : repérage à l'urgence, communication rapide avec le CSSS parce que le
CSSS a une responsabilité de son citoyen, donc l'outil PRISMA-7, là, qui fait l'évaluation et communication puis
l'intervenant du CSSS qui vient à l'hôpital accompagner la personne âgée
pour vraiment faire en sorte que l'offre de
services après l'hospitalisation soit la bonne en maintien à domicile, en
ressources intermédiaires, ou dans des soins postaigus, même en
hébergement.
Alors,
on est en train, à Montréal, d'intensifier vraiment le travail conjoint pour
vraiment améliorer les services. Et
on parle, entre autres, des personnes âgées qui sont en fin de soins actifs,
là, sur les unités de soins. Et on demande aux gens de s'occuper vraiment le plus rapidement possible de ces personnes
et de bien évaluer leurs besoins pour les ramener à domicile. Donc, ça, c'est un repérage important.
Et il y a plusieurs CSSS, et on veut l'étendre à tous, qui font du repérage — Mme Boussion en parlait dans son
allocution — dans les
cliniques médicales, dans les cliniques de vaccination et des
prélèvements, et ça, on va étendre ça à l'ensemble de la région de Montréal.
Le
Président (M. Marcoux) : Est-ce que, si je comprends, vous êtes
le seul à le faire à Ahuntsic—Montréal-Nord, actuellement?
Mme Boussion (Agnès) : Non, non, absolument pas. Sauf que, pour nous, Ahuntsic—Montréal-Nord,
on a instauré un repérage et on a
aussi instauré une liste d'attente préventive au niveau du repérage. Ce que ça
veut dire concrètement, c'est que, par exemple,
on fait un repérage au sein de nos cliniques de vaccination, parce que
les personnes âgées évidemment fréquentent les cliniques de vaccination, on a là
un bassin extrêmement intéressant. Donc, on fait un repérage à
ce moment-là.
Si
le repérage avec le PRISMA-7... Alors, le PRISMA-7, c'est de simples questions
qui peuvent être autoadministrées ou
par un professionnel auprès de la personne âgée. Donc, si cet outil-là s'avère
positif, à ce moment-là, l'intervenant va référer la personne âgée à
notre guichet d'accès directement. Dès ce moment-là, quelqu'un va entrer en
contact avec cette personne et va
demander si cette personne est intéressée, à ce moment-là, à avoir une
évaluation. Et, là, l'OEMC est appliqué.
Si, suivant l'OEMC,
on voit que la personne a, oui, une forme de perte d'autonomie, mais qui est
encore en contrôle, qu'il y a des gens
autour de cette personne-là qui sont capables de graviter, on met cette
personne-là sur une liste préventive.
C'est-à-dire que, deux fois par année, on va communiquer avec
cette clientèle-là pour évaluer l'état de santé ou l'évolution de son état. Et, si, à ce moment-là, on se rend compte que son état s'est détérioré, là on va intervenir.
Donc, pour nous, c'est intéressant parce qu'au-delà du repérage on ne laisse pas
tomber le client, on intervient à trois niveaux du préventif.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci. Donc, est-ce que, Mme la
députée de Groulx, vous voulez intervenir immédiatement ou réserver
votre temps qu'il vous reste à plus tard?
Mme
Daneault :
C'est comme vous voulez.
Le Président (M.
Marcoux) : C'est vous qui êtes maître…
Mme
Daneault : Bon, bien, je peux en prendre un petit bout.
J'aimerais revenir sur les contrats octroyés par la région de Montréal. Il y a, dans le rapport du vérificateur,
quelque chose de plutôt… sur lequel il faut se questionner. Il y a des contrats qui ont été octroyés, pour les firmes
privées, pour les aides d'analyse à la performance, qui ont varié entre 48 000 $ et 500 000 $. Alors,
on s'entend que les outils de performance, que ça soit à Montréal,
Laurentides-Lanaudière, ça reste le
même outil de performance. Comment vous expliquez qu'à Montréal le même outil
de performance ou le même contrat se situe à près de 500 000 $
versus 48 000 $ dans d'autres régions?
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, Mme McCann.
Mme McCann (Danielle) : Alors, je pense
qu'il faut considérer que chaque contrat est différent. L'appel d'offres
qui a été fait... et vraiment la responsabilité en est à
l'établissement, et chaque appel d'offres peut avoir des spécificités différentes et des demandes différentes. Alors,
l'offre de services d'une firme à une hauteur de 400 000 $
probablement est différente de ce
qu'une firme à 40 000 $ va offrir, hein? C'est l'explication que je
vous donnerais. Et effectivement chaque
établissement a fait sa propre… son propre appel d'offres et a émis des
spécificités dans son appel d'offres. Et effectivement l'offre de services de la firme qui coûte
400 000 $ versus la firme qui coûte 40 000 $ est probablement
très différente en termes d'intensité de services qui est donnée.
Le Président (M.
Marcoux) : Mme la députée.
Mme
Daneault : Mais ce que je comprends, c'est que vous n'avez
pas vérifié avec les CSSS qui ont eu des contrats à 48 000 $
versus ceux de Montréal à 500 000 $, voir quelle était la différence.
Vous n'êtes pas allée jusque-là.
Mme
McCann (Danielle) :
Alors, moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'à Montréal il y a eu des
contrats qui ont coûté 40 000 $ ou 50 000 $, puis il
y a eu des contrats à 400 000 $ ou 500 000 $, mais il y a
tout eu un exercice d'évaluation, notamment
avec une de ces firmes-là, de tous les contrats avec une firme particulière,
qui a été fait par le ministère. On a
eu un rapport là-dessus et on a mis en place les recommandations de ce rapport,
qui étaient notamment d'informer le
conseil d'administration de tous les contrats octroyés et aussi de se conformer
complètement à la Loi sur les contrats d'organismes publics et ses
règlements.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui?
• (16 h 50) •
Mme
Daneault :
Je veux juste rajouter… Parce que, bon, j'imagine qu'à 500 000 $
versus 48 000 $ il y a quelque chose de plus dans ces contrats-là, j'ose espérer. J'ose espérer que ça
a été vérifié. Mais j'ose espérer aussi que, dans les contrats à 500 000 $... est-ce qu'on
s'est assurés qu'on avait un suivi pour savoir si, un, ce qu'on vous a
suggéré... est-ce qu'il y a un suivi
de performance par la suite? Parce que je peux peut-être vous recommander...
certaines firmes fonctionnent à
pourcentage. Ils vont vous dire, ils vont vous suggérer des outils, vous donner
des outils, puis, ce qu'ils vous font récupérer, eux autres se paient un pourcentage, Et, ça, sincèrement, si j'ai
quelque chose à vous suggérer dans l'appareil public, ça peut être
drôlement plus efficace et drôlement plus bénéfique pour le public.
Mais
j'imagine qu'à 500 000 $, dans l'offre de services, on avait, à tout
le moins, un suivi pour savoir combien on
a réussi à économiser. Avant de dépenser 500 000 $, moi, sincèrement,
comme gestionnaire, je voudrais m'assurer qu'au bout de ça il y a un retour sur l'investissement au moins dans les
années qui ont suivi. Est-ce que c'est un exercice que vous avez fait ou
est-ce que c'est un exercice que vous allez faire?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, Mme McCann et, peut-être après, M. Gagnon.
Mme McCann
(Danielle) : Vous me
permettez? Cette information, elle est connue pour les contrats à la hauteur
dont vous parlez, c'est un investissement ponctuel, d'une fois, et le retour
est au moins équivalent ou supérieur sur… pérenne,
avec une pérennité. C'est-à-dire que, par exemple, vous avez investi
500 000 $, vous allez avoir un retour d'au moins 500 000 $ et peut-être plus,
récurrent — alors,
ça, c'est connu, c'est une information connue — qui est réinjecté…
Et, dernier
point là-dessus, il y a un suivi qui est fait, et on sait que les
établissements qui ont fait cette démarche utilisent par eux-mêmes les outils qui ont été développés dans d'autres
secteurs, autres que le maintien à domicile, et font des avancées au
niveau de l'optimisation des services. Alors ça, c'est connu et c'est suivi.
Mme
Daneault : Est-ce
qu'on peut avoir une copie des résultats et du suivi des firmes, de ce qu'ils
ont fait?
Mme McCann (Danielle) : On
pourrait certainement, M. le Président, vous fournir l'information.
Mme
Daneault : Merci.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. Gagnon, vous vouliez ajouter un mot?
M. Gagnon (Sylvain) : Peut-être en
complément, là. Nécessairement... Deux petites choses par rapport à l'intervention, là. C'est clair que l'objectif — puis
je pense que Mme McCann l'a abordé — l'objectif, au sortir de ce soutien-là
par des firmes extérieures, c'est que l'expertise se développe au sein des établissements, ce qui a été le cas, pour justement
qu'on puisse profiter justement, au sens où le Vérificateur général nous le
disait, qu'on puisse profiter de ces efforts-là d'investissement.
Je peux vous
dire, là, que, pour certains travaux d'optimisation, les suivis étaient très
rigoureux, là, on accompagnait, là…
on accompagnait les cliniciens dans l'offre de services sur les itinéraires
sur… quand on a… Il a été beaucoup question de
minutage, là, mais on s'assurait cliniquement, pour tel type d'intervention,
qu'on puisse justement vérifier les temps d'intervention, de sorte qu'il
y a eu des outils qui ont été
développés pour, justement, bien supporter l'intervention clinique.
Je
terminerais en disant qu'on a… Je vous le disais, d'entrée de jeu, là, on a atteint 80 %
de la cible qu'on s'était fixée. La
cible était de 10 %, de dégager une marge de manoeuvre, sur quatre ans, de
10 % sur l'ensemble du financement qui était déjà présent autour de 500 millions. Donc, je le disais
d'entrée de jeu, là, c'est un effort d'optimisation de 50 millions sur quatre ans, à 80 %,
bien, c'est 40 millions, là, donc on a dégagé net, ce qui fait ce que
c'est clair que le retour sur l'investissement, dans ce secteur-là, est
significatif puis qu'il est durable dans le temps, là, compte tenu des
pratiques.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci, M. Gagnon. M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Goyer : Oui, M.
le Président. Je voudrais revenir sur
le temps des professionnels dédiés aux soins à domicile, qui passent chez les citoyens et citoyennes.
Bon. Physiothérapie, 2 h 12 min, 31 % de son temps à la personne pour être
avec les clients qui sont les personnes
âgées. Ça peut mal paraître, mais j'aimerais entendre peut-être une réponse d'explication parce que moi, j'ai sursauté quand
j'ai vu ça. Je comprends que, si je regarde l'aide à domicile,
6 h 5 min, je comprends
que la personne est vraiment… sur un horaire de huit heures, elle est vraiment
au domicile des citoyens. Mais, physiothérapie,
2 h 12 min, 51 minutes de son temps par visite, ça veut dire
qu'il fait deux visites par jour. Bon.
C'est un état
de fait que le vérificateur nous donne. Moi, je trouve que ça nous fait mal
paraître. Mais j'aimerais ça savoir si, au niveau de l'organisation du
travail… Parce que j'ai compris, à la réponse de monsieur, que c'était une question d'organisation de travail, de faire appel à des
techniciens en physiothérapie… J'ai compris cette question-là. Mais, par rapport peut-être à l'Ontario — hein, des fois, on se compare puis on se
console — est-ce
qu'on peut comparer nos actions des
soins à domicile avec les soins qu'on donne, les spécialistes qu'on offre à nos
citoyens, citoyennes? Est-ce que… À
part d'être plus vieux en moyenne, comme vous avez dit, M. le sous-ministre, à
part le Japon, là... Mais l'Ontario, ils
ont peut-être une jeunesse plus grande que nous. Mais, blague à part, est-ce
que l'Ontario fait mieux? Est-ce qu'on peut
se comparer? Est-ce qu'on peut dire que c'est vraiment un problème
d'organisation du travail ou si c'est un problème par rapport aux
professionnels concernés?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le sous-ministre ou…
M. Gagnon (Sylvain) : En fait, il y
a tous les collègues de l'Outaouais, là, mais...
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Goyer : Oui, ils
sont proches. Ils sont proches. Oui, oui, oui, ils peuvent avoir des…
Le Président (M. Marcoux) :
Mais, M. Beaudoin, vous avez la réponse?
M.
Beaudoin (Denis) : Non. En
fait, malheureusement, je n'ai pas les données de l'Ontario, mais
l'organisation est passablement différente. On sait qu'entre autres la
partie plus soutien à domicile, la partie plus services sociaux appartient aux
municipalités, n'appartient pas au réseau de la santé comme tel. Alors, c'est
décortiqué différemment. L'implication du
privé est beaucoup plus grande que nous dans les activités de soutien à domicile.
Alors, malheureusement, là, je n'ai pas d'information à vous donner.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. Gagnon.
M. Gagnon
(Sylvain) : Peut-être une
donnée plus générale, là. Quand on regarde, là, l'espérance de vie en bonne
santé… Puis Statistique Canada nous
révélait, au cours des derniers mois justement, selon le dernier recensement,
là, le gain en espérance de vie.
Puis, quand on regarde, là, la province de Québec, on est parmi les meilleures
espérances de vie, donc, en regard
des provinces, puis le Canada est un des pays qui se classe le mieux, ce qui
fait que nécessairement c'est une
donnée qui est générale, mais qui témoigne bien de la performance du système. Nécessairement,
c'est plusieurs éléments qui
concourent à une bonne espérance de vie, là : une bonne situation
économique, un bon milieu sociosanitaire, mais un bon système de santé. Ça fait que, quand on
regarde ces éléments-là… C'est difficile de comparer les systèmes, mais,
quand je regarde la performance du Québec, notamment avec un indicateur comme
celui-là, qui est assez robuste, ça témoigne bien de notre système de santé.
Par ailleurs,
ce qui est clair, là, si on revient sur la situation du Québec, on voit qu'il y
a des régions puis il y a des…
certains établissements… Puis c'est ça, la richesse, là, d'une organisation de
services puis de la décentralisation. On voit, par exemple, dans certaines régions, en Gaspésie, c'est vrai aussi
au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
là, Lac-Saint-Jean-Est, il y a des
expériences qui témoignent que, quand on investit massivement… Puis là c'est
des réalités du Québec, là. La grande
région de l'Estrie a massivement investi dans le soutien à domicile, a mis en
place… Puis on parlait tantôt du réseau de services intégrés puis on voit qu'il y a une pression qui est
beaucoup moins forte sur l'hébergement puis un niveau de satisfaction des services à domicile qui est
plus grand, de sorte que je pense que nos meilleures comparaisons, c'est de
dire : Où sont nos meilleures actions, donc, dans la province?
Puis, on va
tenter, un peu comme le Vérificateur général nous le suggère, là… Quand on
regarde les délais moyens, les
interventions moyennes en regard de l'exercice que vous donnez, si on se
donnait comme objectif, donc, une norme — puis, on va y réfléchir parce que la suggestion du vérificateur est très
intéressante — si on se
dit : Si l'ensemble des établissements du Québec, en termes de
durée d'intervention ou de nombre d'interventions par type de services, se
comparaient à la moyenne du Québec, tout de
suite on aurait des gains de productivité importants, de sorte que je pense
qu'on a des bonnes balises, on a des
bonnes pratiques puis on a des bonnes expériences, au Québec, dans certains
milieux, pour tirer profit de ça, pour justement poursuivre le travail
qui doit être poursuivi.
Le Président (M. Marcoux) :
M. le député.
M.
Goyer :
Oui. Changement d'à-propos, c'est plus pour définir c'est quoi un domicile. Je
me réfère toujours au rapport du vérificateur, chapitre 4, paragraphe
41. Il y a un beau tableau où il nous montre les trois agences ou les trois régions témoins de cet après-midi. Il y une
disparité très grande en ce qui concerne les services donnés à un foyer pour personnes âgées privé d'une région à une
autre. Bon, moi, ça m'interpelle, parce que je me dis : Si je suis
chanceux, je suis dans une région
comme la Gatineau, l'Outaouais. Ça doit être le modèle ontarien qui vous a
touché. Si je suis dans cette
région-là, je suis chanceux d'être dans une résidence privée parce que j'ai un
service deux fois la moyenne, alors que…
je ne veux pas dire que c'est un défaut, là, mais que la région de Montréal est
à cinq fois, donc six fois ce qui se passe à Gatineau.
Bref, c'est
comment le ministère… Est-ce qu'on va trouver une norme qui va permettre de
donner un service dans toutes les résidences privées d'un même ordre ou
si ça s'explique, c'est normal d'avoir ces écarts-là? Parce que le vérificateur nous dit : Regardez, là, la
moyenne, c'est 15, puis Gatineau, c'est 30, là il y a quelque chose qui se passe, là. Est-ce que le ministère s'entend à dire : On va définir c'est quoi,
un domicile, pour faire en sorte qu'on donne les services, les mêmes
dans toutes les régions du Québec?
• (17 heures) •
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le sous-ministre.
M.
Gagnon (Sylvain) : Oui.
Effectivement, le domicile, là, sans trop catégoriser, bien il y a
le domicile conventionnel puis il y a notamment le domicile... les
habitations collectives, dont vous faites référence, là, les résidences
privées.
La politique
de 2003, donc, a donné des orientations sur le fait qu'on doit avoir une
gratuité, puis une intervention qui
est… à domicile, quel que soit le type de domicile. Ce qui est arrivé,
probablement que… — puis
ça, on en prend la responsabilité, là, j'en prends la responsabilité — on
aurait dû davantage baliser, donc, ce qui doit être, là, la nature
des services qui doivent être
offerts. On a commencé à le faire puis, pour commencer à faire ça, on devait,
dans un premier temps, mieux encadrer
l'offre de services en résidence privée, ce qu'on a fait avec le projet de loi n° 16, avec le règlement qui
est entré en vigueur, là, en début d'année, où on a précisé la nature des
services, on a catégorisé nos résidences privées selon l'engagement que ces résidences prennent en regard des services à
offrir, donc. Et puis ça, c'est un premier élément.
On a
également… on s'est assurés... puis là on est à revoir notamment le bail pour
qu'on précise bien ce qui est de l'ordre,
là, des services de base, dans le bail, de même que les services à la carte,
additionnels qu'on retrouve dans l'annexe du bail.
La
préoccupation qu'on doit avoir, puis c'est probablement pour ça qu'il y a
eu une modulation d'une région à l'autre...
Ça, on va le clarifier notamment par la politique qu'on va revoir,
dont je vous disais. Le préalable, il fallait qu'on clarifie l'organisation en résidence privée. Mais,
suivant le fait que ça, c'est clair, qu'on a un bail avec des annexes au bail
qui prévoient effectivement différents
services à la carte, ce qui est prévu par
ailleurs, c'est qu'il y ait
une entente entre le CSSS et la résidence pour convenir du qui fait
quoi.
Si la
résidence s'est engagée à offrir un certain nombre de services, c'est très, très
clair que le CSSS ne peut pas doubler les services. Donc, c'est ça, la
préoccupation qu'on doit avoir, de sorte qu'avec l'idée du régime de soutien à l'autonomie, hein, avec la mise en place du Réseau
de services intégrés, avec le gestionnaire de cas, très certainement qu'on va être en mesure, autour des leviers qu'on
s'est donnés, là, autour de l'encadrement des résidences privées, on va être en mesure de bien coordonner l'organisation
des services pour être certains qu'on ne paie pas deux fois pour le même
service — ça, le contribuable, ça, doit en avoir pour son
argent — mais
qu'en même temps la personne reçoive ces services. Si ce n'est pas la résidence privée, pour tel type
de service, compte tenu de l'engagement qu'elle a pris d'offrir tel type
de service, mais, si la personne a
besoin de d'autres services, bien il faudra s'assurer que ce soit un partenaire
ou le CSSS. Et c'est là qu'on se dirige, notamment avec la clarification de la politique
et du régime sur lequel on travaille.
Une voix : Bravo.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, une courte question?
M.
Chapadeau : Une
courte question, oui.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M.
Chapadeau : Moi, j'aimerais vous entendre par rapport
aux recommandations du vérificateur, les paragraphes 79, 82, 84, 92, 96
et 97, puis je vais être…
Des voix : …
Une voix : Je vous reviens,
là.
M.
Chapadeau : O.K.
C'est…
Une voix : …
M.
Chapadeau : Bien, je vais juste vous résumer ça vite. En
2003 : orientations du ministère définies en 2003 mais partiellement mises en oeuvre; peu de suivi par le ministère
de la mise en oeuvre des orientations; très peu de standards. Et là je vous ai tout nommé, puis vous l'avez lu,
le rapport du Vérificateur général. Il y a des orientations qui ont été données en
2003. Ce que le Vérificateur général nous dit, c'est qu'il y a peu de
standards, ça a été très peu suivi.
Tantôt, vous nous avez parlé de l'assurance
autonomie, puis du virage nécessaire, et tout ça, puis je vous suis là-dessus,
là, je n'ai de problème avec ça, mais quelle leçon qu'on peut tirer? Donnez-moi
confiance, là, que, cette fois-là… Parce
qu'en 2003 il y en a eu, des orientations qui ont été données aussi, puis elles
n'ont pas été suivies. Dites-moi, là, aujourd'hui,
là : Les choses ont changé, et là, cette fois-là, le virage… les
orientations qui vont être données vont être suivies sur le terrain.
Alors,
quelles sont les leçons qui sont tirées? Quels sont les mécanismes qui vont
être mis en place pour vous assurer que les grandes orientations qui
sont suivies sont… finalement ça atterrit à quelque part sur le terrain?
Le Président (M. Marcoux) :
Alors, M. Gagnon…
M.
Chapadeau :
On est 10 ans plus tard, là.
Le Président (M. Marcoux) :
…deux minutes, puis nous pourrons y revenir.
M. Gagnon
(Sylvain) : Je ne veux pas
faire une profession de foi, là, mais, en fait, sur la base, là, d'un certain
nombre de gestes qu'on a posés au cours des
dernières années puis la perspective de travail qu'on a avec l'engagement d'une politique, de la mise en place du régime d'assurance autonomie, mais, au-delà de ça…
au-delà de ça… Parce que ce qui est très important, là, c'est :
Dans l'intervalle, est-ce que les choses se mettent en place, là? La vie
continue, là.
En fait, des
exemples précis. On a alloué notamment, là, en 2011‑2012, 2012‑2013, du
financement pour tendre vers l'équité, hein? Le premier élément, je pense, que
ce que le Vérificateur général nous dit, puis la Protectrice du citoyen nous disait
la même chose. On a un certain nombre de standards parce qu'on est en mesure de
dire qu'on n'a pas le même niveau de
financement ou les personnes ne reçoivent pas la même hauteur de services. Ça
fait qu'on a quand même quelques repères.
Le premier élément qu'on doit corriger là, c'est
de s'assurer qu'il y a un financement qui est équitable pour qu'on réponde à peu près de la même façon aux
besoins des personnes, quel que soit le lieu de résidence. Ça, on l'a fait,
hein? La demande de mise à jour des profils
qu'on a faite va nous permettre effectivement de mieux préciser les besoins
puis nécessairement d'ajuster nos allocations de ressources en fonction de ça.
Un bon
exemple, là, de la préoccupation de corriger l'équité : en 2011‑2012,
quand, là, il y a eu un financement qui
a été accordé, 40 millions au niveau national, dans la région de Montréal
il n'y a pas eu de financement. Donc, ça a été très difficile. Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il y a eu des efforts
d'optimisation importants qui ont été faits à Montréal, et les résultats sont au rendez-vous, mais ces
décisions-là, qui étaient courageuses… C'étaient les premières décisions
qu'on prenait, de dire : Certaines
régions, malheureusement, n'auront pas d'argent parce que, quand on regarde le financement dont elles disposent, toutes
proportions gardées, elles en ont un peu plus que des régions qui sont beaucoup
plus pauvres. Ça fait qu'on a pris des
décisions courageuses, ce qui fait qu'elles corrigent l'équité. Puis les
régions comme Montréal ont fait des
efforts importants. On sent que les gens travaillent pour, justement, améliorer
l'offre de services.
Moi, je vous
dirais, en terminant, quand je regarde aujourd'hui où on en est sur la question
du soutien à domicile puis je regarde
où le Québec était il y a 10 ans ou 15 ans, là, c'est des sauts quantiques
qu'on a faits. On a travaillé de façon très,
très importante. Est-ce que tout est réalisé? Non. Le vérificateur… c'est
intéressant d'avoir des repères de temps à autre pour nous faire ces rappels-là. Mais c'est clair qu'on doit poursuivre.
Mais j'aurais tendance à vous dire qu'on a plusieurs mécanismes qui nous permettent d'être optimistes
par rapport à ce qu'on fait puis par rapport à l'avenir, compte tenu de la
vision qu'on est en train de se donner pour les prochaines années.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci. Maintenant, je me
tourne… Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
• (17 h 10) •
Mme Weil :
Alors, à mon tour d'accueillir, de saluer, de dire bienvenue au sous-ministre,
le Vérificateur général, les
représentants des agences de santé et de services sociaux et les CSSS. C'est
intéressant pour moi. Je ne suis pas membre de la Commission sur la santé et les services sociaux, mais j'étais
vraiment trempée là-dedans, il y a à peu près 15, 20 ans. Et je vais revenir sur certaines questions, parce
que ça me permet, d'une part, de regarder l'évolution, mais en même temps
me rendre compte qu'on parle beaucoup des mêmes choses. Mais il y a des
améliorations continues, c'est évident.
Mais on
faisait, à l'époque...c'était à l'époque du virage, à Montréal, le virage
ambulatoire. Mais on avait constaté, donc,
un sous-financement épouvantable en soins à domicile, à l'époque. À peu près en
1996, on parlait de ça et on se comparait
à tous points de vue avec l'Ontario. Et c'était vraiment notre point de repère,
Montréal et Toronto, par exemple, parce
qu'on disait : C'est des villes comparables, au point de vue
vieillissement plus ou moins aussi, pauvreté, richesse, etc., les écarts
entre les riches et les pauvres, à peu près ça. On était évidemment surinvestis
en lits de courte durée, etc.
Et là vous
parlez du financement, qu'il y a un accroissement de 30 % en soins à
domicile depuis les cinq dernières années.
Et puis là, bon, c'est à peu près 17 % de toutes les dépenses en santé. Si
vous regardez... Parce que j'imagine, je sais que... je ne sais pas, je serais intéressée à savoir si, à
Montréal, on continue à regarder ces repères d'autres grandes villes, par exemple, au Canada. On se comparait
même à Calgary à l'époque. Et je ne sais pas, je serais curieuse de savoir si ça fait toujours partie de vos façons de vous
comparer, à soi-même dans le temps évidemment, mais aussi à d'autres
juridictions qui sont plus ou moins comparables.
Je comprends que le système est différent. Je
comprends qu'il y a recours à des agences privées. Mais, pour connaître l'objectif et savoir si on est sur la
bonne voie, s'il y a un objectif, est-ce que… Parce que le vérificateur nous
donne des comparaisons avec d'autres pays, le Danemark, et il y a
aussi la France, les Pays-Bas. Et des fois on est dans 73 %, au Danemark; on a 43 % en France;
Pays-Bas, 32 %. Ce serait intéressant de savoir : Est-ce que, l'Ontario,
vous savez comment on se compare? Parce que, pour savoir quel serait
l'objectif du ministère de la Santé et des Services sociaux, quel serait
l'objectif optimal...
Je comprends
que c'est un casse-tête, hein, le… Et d'ailleurs le rapport du vérificateur est très intéressant parce qu'on
voit à quel point chaque élément du système de santé est crucial pour s'assurer... pour avoir
un portrait général et connaître nos
objectifs, juste au niveau du financement, parce qu'il
y a des économies encore, évidemment, toujours à faire, point de vue efficience, organisation. On voit où il y a des
trous. Et le vérificateur, son rapport, évidemment, c'est toujours
intéressant parce qu'on voit encore les faiblesses, les failles, etc.
Mais, alors, la première question… J'ai quatre
enjeux et certains, on revient, donc vous pouvez y aller très rapidement. Ce serait au ministère de la
Santé : Quel serait pour vous actuellement un objectif? Évidemment,
ensuite, j'aimerais revenir un peu… premièrement dire que je trouve
l'expérience — je
pense, c'est Montréal-Nord — sur
le repérage… très intéressant, très
intéressant. C'est vraiment intéressant pour nous d'entendre ça parce qu'on
peut ensuite, quand on revient dans nos propres
comtés… Mais est-ce que vous partagez, par exemple, à Montréal, ces meilleures pratiques? Parce que c'est… Vous l'avez déjà
inventé, hein, au lieu de réinventer la roue ailleurs. Bon, ça, c'est… Et on
voit ça dans tout le système de
santé, mais, en soins à domicile, ces expériences ici et là, partager ces
meilleures pratiques, donc ça, ce serait quelque chose d'intéressant.
Les
listes d'attente, j'aimerais qu'on revienne là-dessus. Je ne sais pas si on en
a parlé, mais il y a des gens qui ne sont
pas… ceux qui ne sont pas desservis, nous dit le Vérificateur général, ne sont
pas sur la liste d'attente. Alors, comment avoir vraiment un bon portrait de quels sont vraiment les besoins? Et,
si je comprends bien, le ministère de la Santé va revoir tout ça.
Comment va-t-on avoir une meilleure idée des besoins, des vraies listes
d'attente?
Le
repérage. Évidemment, dans cette question-là, les groupes de médecins de
famille, il y a toujours ce problème-là à Montréal, les groupes de médecins de famille. Et je serais curieuse de
savoir si cette statistique qu'on avait à l'époque de… c'était une personne sur trois, des personnes
âgées qui se retrouvaient à l'urgence qui n'avaient pas… ou deux sur trois
qui n'avaient pas de médecin de famille.
Qu'est-ce que c'est actuellement? Peut-être un peu partout, mais je sais que le
problème était aigu à Montréal. Et d'ailleurs se mettre en réseau, c'est
exactement… On était au tout début de cette discussion
de se mettre en réseau. Et là il y a eu des progrès, mais, j'imagine, il reste
encore beaucoup de choses à faire. Donc, ça… Pour l'instant, c'est ça.
Il y a plusieurs éléments…
Le Président (M.
Marcoux) : …avec la première question.
Mme
Weil : Parce que je savais qu'il ne restait pas beaucoup de
temps, j'en ai profité. Alors, peut-être, l'objectif de financement : Comment vous faites pour
déterminer qu'est-ce qui serait optimal? Sans parler de l'assurance autonomie
pour l'instant, qui viendra peut-être un
jour, mais actuellement comment faites-vous pour savoir quel est l'objectif qui
répondrait aux besoins?
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, M. le sous-ministre.
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, c'est une grande question. C'est…
Une voix :
On a jusqu'à 6 heures.
M. Gagnon
(Sylvain) : On a jusqu'à 6 heures.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Gagnon
(Sylvain) : Si vous me donnez la permission, je peux prendre le trois
quarts d'heure qu'il reste pour y répondre.
Mais essentiellement, là, c'est clair qu'en travaillant ce qu'on fait
actuellement, l'opération de mettre à jour
l'ensemble des profils ISO-SMAF, là,
de l'ensemble de nos évaluations de nos clientèles qui sont
inscrites à domicile, ça va nous donner un outil solide pour qu'on voie exactement
la nature, là, des besoins puis qu'on voie l'offre de services, là, qui
est en lien avec la réponse à ces besoins-là.
Ce
qui est clair, là, on regarde d'autres expériences dans d'autres pays, il y a
des pays qui, quand on compare — puis,
dans le livre blanc, on en parle — on
est à 17 % ici, il y a des pays où c'est… le Danemark est à 73 %,
de sorte que c'est clair qu'il faut inverser le rythme donc de financement.
Les travaux sur les profils qu'on fait vont nous permettre probablement de, on
l'espère, nous donner des repères pour dire : Quel objectif qu'on pourrait
se donner?
Mais
ce qui est clair, c'est que le financement — puis
c'était une des questions qui étaient posées — le financement en regard, là, des investissements en CHSLD... On a
un parc de lits, au Québec, d'à peu
près une quarantaine de mille lits — c'est un peu plus que ça, là. Ce qu'il faut, c'est maintenir notre parc de
lits de longue durée avec le financement qu'on dispose, puis le
financement additionnel doit aller, donc, vers le maintien à domicile.
Quand
on prend un autre repère, on le sait que, globalement, donc, la réponse aux
besoins de nos aînés à domicile, compte
tenu, hein, de leur contribution, hein, qu'ils doivent mettre quant à… en
résidence privée et autres, on voit que la réponse aux besoins est autour
d'à peu près 15 %. Il y a des établissements, encore une fois, qui… Puis,
dans la Montérégie, il y a une étude qui
avait été faite qui témoigne qu'il y a des établissements qui vont jusqu'à une
réponse à 30 %. C'est ça qu'on
doit travailler pour, justement, analyser les bonnes expériences québécoises en
se comparant sur le plan national
puis en regardant les taux de réponse pour lesquels nos établissements
performent bien, puis c'est autour de ces repères-là qu'on pourrait se
donner des standards.
Nécessairement,
on a un cadre financier qui est précis, à l'intérieur duquel on doit
travailler, puis c'est autour de ça. Donc,
ce qui va être important, là, c'est que, pour les ressources… — puis c'est le geste qu'on a posé cette
année — avec les
ressources dont on dispose, bien on s'assure que le financement va là où nos
écarts sont les plus bas actuellement, notamment en lien avec la richesse
relative, là, par région administrative.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci, M. le sous-ministre.
Peut-être qu'on peut passer à la deuxième question, Mme la députée?
Mme
Weil : …les délais d'attente, les délais... les listes… Et
est-ce que vous allez établir des standards d'accès, ou des critères de
priorité pour avoir une meilleure vision des délais d'attente?
M. Gagnon (Sylvain) : Un, il faut travailler sur notre outil, le I-CLSC,
notre système d'information, pour être sûrs… Parce que, le VG nous l'a dit, là, on ne capte pas la même information,
puis il n'est pas certain, là, que nos délais veulent dire la même
chose. Un, il faut travailler ça.
Deux,
on l'a dit tantôt, là, dans la région de Montréal, il y a des établissements
qui n'ont à peu près pas de liste d'attente,
ce qui fait qu'on va aller voir, effectivement, quelles sont nos meilleures
pratiques. Mais c'est clair qu'actuellement nos délais d'attente sont
autour…
Mme Weil :
Quand vous me dites ça, excusez-moi, qu'à Montréal il n'y a pas de listes
d'attente…
Une voix :
En aide à domicile.
Mme Weil :
En aide à domicile.
M. Gagnon (Sylvain) : En aide à domicile, il y a certains établissements — on l'a vu tout à l'heure, on pourra y
revenir — où
il n'y a pratiquement pas d'attente.
Mme Weil :
Qu'est-ce qui explique ça?
M. Gagnon (Sylvain) :
Ce qui est clair, c'est que, bon an, mal an…
Mme Weil :
Qu'est-ce qui explique ça?
Le Président (M.
Marcoux) : Pardon? Mme la députée.
Mme
Weil : Bien, j'essaie de savoir, est-ce que c'est parce qu'ils
ne sont pas… des gens qui ne sont pas inscrits, ou…
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, Mme McCann.
Mme McCann (Danielle) : …M. le Président. Moi, je veux vous répondre là-dessus
que c'est grâce aux efforts, là,
d'optimisation dont on a parlé aujourd'hui. Mais j'aimerais, si vous le
permettez, vous dire que… Et, Mme Weil, vous avez été… Mme Weil a été présidente du conseil d'administration de
l'agence de Montréal. Alors, c'est clair que Montréal est dans une grande transformation. Montréal a un
grand parc d'hébergement, et, comme le dit M. le sous-ministre associé, on veut conserver ce parc-là, mais on fait aussi…
On a eu recours beaucoup, dans le passé, à l'hébergement, même en sus de
ce parc, en achat de places, et on a diminué considérablement. Et donc, on
intensifie de façon majeure le soutien à domicile à Montréal, et c'est ce qui
explique la diminution.
Et,
d'autant plus, je reviens aux RPA, aux ressources pour personnes autonomes, il
est très important d'offrir — et on a du travail à faire à Montréal — des services de soutien à domicile au niveau
des personnes qui habitent ces ressources comme leur domicile. On en a 250 à Montréal. 24 000 personnes
habitent ces ressources versus 14 000 personnes en centres d'hébergement. On a beaucoup de personnes. Et
c'est vraiment la direction qu'on prend, et c'est ce qui explique les résultats
que nous avons. Donc, diminuer le recours à l'hébergement, intensifier le
maintien à domicile.
Il
demeure que, Montréal, 38 % des personnes sont isolées socialement,
38 % sont des communautés culturelles. Alors, il y a des spécificités à Montréal dont il faut tenir compte. Et
on a été très heureux de recevoir du financement cette année, 2013-2014, pour soutenir nos efforts
d'optimisation, et évidemment on espère en avoir dans les années futures,
parce qu'on va continuer nos efforts, mais il faut également une injection
budgétaire pour aider dans cette grande transformation.
Le
Président (M. Marcoux) : Alors, merci, Mme McCann.
Malheureusement, je pense que nous allons retenir les deux dernières questions, Mme la députée, pour
un prochain tour. Vous pouvez les conserver. Et puis maintenant est-ce
que c'est… M. le député et vice-président, le député de Sherbrooke.
M.
Cardin :
Je vais faire un petit bout, merci, à moins que je dise au sous-ministre de
continuer la réponse.
Le Président (M.
Marcoux) : Ah! C'est comme vous voulez, c'est votre choix.
• (17 h 20) •
M.
Cardin : Non, Mais je voulais revenir… Effectivement,
j'avais fait des petites recherches au niveau de PRISMA-7. Là, ce que
je voudrais savoir… Parce que vous en avez tous un peu parlé, mais je voulais
qu'on me confirme qu'effectivement,
comme repérage, c'est l'outil que vous avez
en main, et que vous privilégiez, et qui est appliqué, je crois, de plus en plus, là, je veux dire, sur une
quantité de personnes quand même assez importante. Mais, si on se recule dans le
temps, là, ça a commencé quand, ça? Parce que,
quand le vérificateur dit que le repérage, il y avait une lacune à ce
niveau-là... Je veux dire, c'est récent, l'utilisation de PRISMA-7?
Le Président (M. Marcoux) :
Oui. Mme Boussion.
Mme
Boussion (Agnès) : En fait,
je dirai que l'utilisation de… PRISMA-7 était davantage utilisée, dans le
milieu hospitalier, à l'urgence. Dorénavant, on souhaite avoir un repérage systématique dans
d'autres milieux. Parce que, quand l'usager arrive à
l'urgence, il est déjà souvent trop tard. On ne veut pas, nous, que les usagers
aient à rentrer par l'urgence, ce
n'est pas la porte d'entrée. On veut justement les garder le plus longtemps possible à domicile.
Donc, pour ça, il faut faire
du repérage en amont de l'hôpital.
Pour
nous, en amont de l'hôpital, ça veut dire, dans les résidences privées, quand
on fait des vaccinations… Parce
que
c'est souvent de notre personnel qui faisons les vaccinations dans les
résidences privées. Quand on fait des vaccinations dans les résidences privées, voilà là un milieu où
on peut faire du repérage. Dans les GMF, on peut faire du repérage; dans
nos cliniques de vaccination massive, on
peut faire du repérage; dans nos centres de prélèvements du CSSS, qui ne sont
pas l'urgence, on peut faire du repérage.
Donc,
pour nous, PRISMA-7, on l'utilisait, oui, à l'urgence, on l'utilise encore aujourd'hui à l'urgence, mais ce n'est
pas l'objectif pour nous. L'objectif, c'est vraiment
de travailler en amont et de prévenir, justement, une détérioration de l'état de santé, pour que l'usager, quand il arrive au sein du CSSS,
n'arrive pas en crise, qu'on puisse le plus longtemps possible lui donner
des services à domicile pour le garder à domicile parce que,
dans les faits, c'est chez lui qu'il est le mieux.
Le Président (M.
Marcoux) : M. le député.
M.
Cardin : Merci.
Avez-vous des moyens de mesurer l'impact que ça a eu depuis que vous avez vous-même étendu, là, l'application de
PRISMA-7, là, par rapport à seulement que l'utilisation au niveau de l'urgence?
Mme Boussion (Agnès) : Bien, en fait, on va pouvoir en mesurer l'impact comme on mesurait
l'impact de différentes actions,
après un certain temps. Donc, nous, le... Parce que — tantôt, quand j'ai expliqué — il y a du
repérage qui est négatif et du repérage qui est positif. Donc, on va pouvoir
mesurer l'impact au niveau du repérage qui est positif, mais pas obligatoirement au niveau
du repérage qui est négatif. Donc, ça va prendre un certain temps avant d'avoir
une mesure vraiment quantitative, mais c'est certain que ça va être
mesuré.
Puis,
pour certains, ça peut paraître, je dirai, risqué de faire trop... de faire du
repérage, parce qu'on dit : Bon, bien, ça va augmenter vos
listes d'attente. Non. En effet, ce que ça va faire, c'est qu'on va s'assurer
que ces personnes-là n'arrivent pas en crise
dans nos services. Alors, ce n'est
pas... Mais, pour répondre à votre question, oui, ça va être mesuré,
mais dans un second temps, parce qu'il faut voir l'impact.
M.
Cardin :
Parce qu'à un moment donné on sait le coût que ça représente quand ils s'en
vont en CHSLD.
Mme Boussion
(Agnès) : Oui.
M.
Cardin : Ça, c'est évident que ce n'est même pas comparable.
Donc, le fait de les identifier plus rapidement... Là où encore vous pouvez intervenir, c'est de
différentes façons au niveau des services à domicile et des soins à domicile.
Ça fait que, à ce moment-là, c'est sûr que
ça représente... Mais là, vous me disiez que, oui, avec le temps, on va finir
par faire des...
Mme Boussion (Agnès) : Mais pas «oui, avec le temps». En fait, je me
suis mal exprimée. C'est certain que...
M.
Cardin :
Mais c'est parce que, dans…
Mme Boussion (Agnès) : Ça fait que c'est trop prématuré pour… Par
exemple, dans nos GMF, dans nos cliniques de vaccination, ça fait un an
que c'est instauré. Donc, on va pouvoir le faire, mais dans un second temps.
M.
Cardin :
O.K. Donc, c'est relativement récent, là…
Mme Boussion
(Agnès) : Ce type de repérage là, oui, en effet.
M.
Cardin : …la façon de fonctionner, là, de façon quasi
systématique. O.K. Parce que, là, c'est ça, je n'avais pas saisi tantôt, là, depuis quand. Parce que vous
me parliez comme si ça faisait longtemps, donc j'avais présumé que vous
aviez des moyens de mesurer…
Mme Boussion
(Agnès) : Non. Le repérage en hôpital, ça fait un bon bout de temps,
par exemple.
M. Gagnon
(Sylvain) : Puis peut-être en complément d'information, M. le
Président.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui, M. Gagnon.
M. Gagnon (Sylvain) : C'est un outil qu'à chaque fois effectivement qu'on a l'opportunité,
là, de faire le point avec nos établissements, on le rappelle. Puis un bon
exemple, là : dans le règlement sur la certification des résidences
privées, qui a été adopté au printemps dernier, en mars 2013, on a statué dans
le règlement qu'il devait y avoir, pour l'évaluation,
un seul outil qui est comparable à celui du réseau, qui est l'OEMC. De la même
façon, l'outil de repérage, on en
parle, là, ce qu'on dit, c'est : Ce n'est pas une obligation, mais, si
vous faites du repérage en résidence privée, c'est avec l'outil, là, PRISMA-7., de sorte que nécessairement, depuis quelques années déjà, là, c'est une consigne qui est donnée au
réseau pour qu'on puisse travailler avec cet outil-là pour avoir un meilleur
repérage.
M.
Cardin :
Parce qu'aussi je lisais à certains endroits que c'est relativement simple — j'ai
des questions aussi — c'est
plutôt simple, hein? Et puis même qu'il y aurait apparemment des popotes
roulantes à des endroits qui, lorsqu'ils vont visiter des personnes et donnent
leur repas, le font aussi.
Mme
Boussion (Agnès) : C'est
extrêmement simple comme outil. C'est peu de questions, ça peut
s'auto-administrer ou être administré
par un professionnel. Donc, oui, c'est que c'est très simple. L'important,
c'est qu'il y ait un suivi qui soit fait suivant la complétion, quand même, de
cet outil-là, parce qu'il y a une seconde évaluation qui est plus pointue à
ce moment-là.
Le Président (M. Marcoux) :
M. Beaudoin, vous vouliez ajouter un mot?
M.
Beaudoin (Denis) : Oui, très
brièvement. Le défi, c'est que nos partenaires l'utilisent et nous réfèrent les
gens. Alors, même au niveau des GMF,
bien que ce sont des partenaires très proches, ils ne l'utilisent pas tous.
L'office municipal d'habitation, où
on retrouve ce genre de clientèle qui doit également l'utiliser… Alors, c'est
dans ce sens-là. Évidemment, c'est
dans notre mission d'animer le réseau local de services, alors c'est comme ça
qu'on travaille avec nos partenaires, à intégrer dans leur pratique cet
outil et à nous référer les personnes.
Le Président (M. Marcoux) :
M. le député.
M.
Cardin : Oui, M. le
Président. Tantôt mon collègue et quasi-ami, le député d'Orford…
M.
Reid : La seule
chose qui nous sépare, c'est le parti politique.
M.
Cardin : Il disait
que…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, vos territoires sont contigus.
M.
Cardin :
Il disait qu'il ne fallait pas faire de partisanerie politique, mais là, M. le
Président, ce n'est pas de la partisanerie. Parce que j'étais aussi très
impressionné de voir que le questionnaire PRISMA-7 a été développé par un
dénommé — je
ne sais pas si c'est son homonyme — Réjean Hébert, entre autres
personnes, donc…
Le Président (M. Marcoux) :
Qui était doyen de la Faculté de médecine.
M.
Reid : Avec des
subventions de l'Université de Sherbrooke.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Marcoux) :
Comment? Bien, M. Reid était recteur là.
M.
Cardin :
Bien, je suis de Sherbrooke aussi. Il n'y avait pas de conflit d'intérêts. Non,
mais c'est pour vous dire quand même qu'effectivement
c'était un bon questionnaire, et fait en collaboration avec Michel Raîche et
Marie-France Dubois. Donc, c'était ma petite…
Le Président (M. Marcoux) :
C'est un bon système.
M.
Cardin : Oui, c'est
un… J'ai été quand même très, très agréablement surpris.
M. Gagnon
(Sylvain) : Je viens de
remplir le questionnaire. Je peux vous garantir que ça fonctionne, là, pour
vrai.
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Cardin : Donc, vous
restez avec nous, vous n'êtes pas…
Le Président (M. Marcoux) :
Vous n'êtes pas encore repéré, vous, là?
M. Gagnon (Sylvain) : Non, c'est
correct.
Le Président (M. Marcoux) :
On veut vous garder, quand même. Oui, M. le député…
M.
Cardin :
O.K. Là, j'étais rendu où, là? Excusez. C'est parce qu'ils m'ont donné 20
items, puis je n'ai pas même pas eu
le… Mais, c'est ça. Là, on part de ça, O.K., PRISMA-7. Et puis, à mesure que le
temps passe, bien, oui, on a les moments
où on doit héberger, on a les moments où les gens peuvent vivre encore à domicile,
en résidence ou en famille d'accueil,
mais en recevant des services. Mais, à un moment donné, il y a aussi
l'évaluation qui se fait de façon plus précise et quasi obligatoirement,
là, à certaines fréquences, donc, et pour le suivi et pour l'évaluation des
services.
Je sais qu'à travers toutes les
questions qui ont été posées, évidemment vous y avez touché, mais j'aimerais ça
encore voir la fluidité qui traverse le
PRISMA-7, l'évaluation des personnes, l'évaluation des services qui sont
rattachés dans le temps, là, ce que
vous faites pour améliorer tous ces éléments-là en même temps, ceux qui ont été
aussi discutés par le Vérificateur général.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui. Qui veut répondre à cette question? M. le
sous-ministre.
M. Gagnon (Sylvain) : En fait, peut-être juste ouvrir, puis mes collègues pourront enchaîner.
Mais effectivement le PRISMA-7 est
très important parce que c'est un outil de repérage. Si la personne, là,
effectivement, identifie des besoins, donc,
là, à partir d'un score précis, là c'est la démarche d'évaluation qui va
s'enclencher. C'est très important de faire le repérage parce que plus on intervient précocement pour supporter
l'autonomie de la personne, bien, plus on prolonge la période, justement, d'autonomie puis de capacité
de la personne, de sorte que, quand on dit, là : Il faut faire de la
prévention puis il faut faire du
dépistage précoce, là, c'est… D'abord, c'est important pour la personne, parce
que plus on la soutient rapidement, plus les interventions demeurent
légères puis on maintient la condition de la personne, ses capacités fonctionnelles, donc, de façon significative. Et
ça, c'est très important pour la
personne et aussi nécessairement pour la demande de services, de sorte
que, pour la suite des choses, peut-être que les collègues de...
• (17 h 30) •
Le Président (M.
Marcoux) : M. Beaudoin.
M. Beaudoin (Denis) : Si vous permettez. Un collègue avait bien expliqué tout à l'heure l'utilisation des outils. Je pense que le défi, c'est justement ce que M. le sous-ministre indiquait tout à l'heure… M. Gagnon indiquait, c'est les gestionnaires de cas, la responsabilisation
de nos professionnels à assurer un bon suivi de chacun de nos clients.
Nous,
on a fait le choix de travailler en équipe interdisciplinaire, mais il y a
toujours un gestionnaire de cas qui a
le profil, qui a la compétence associée aux pertes d'autonomie de l'individu.
Alors, ça peut être une infirmière, ça peut être un travailleur social, ça peut être un ergothérapeute, en fonction
de l'individu. Et, en travaillant en interdisciplinarité, il s'assure
également que les évaluations sont refaites.
Ça
demande de la rigueur dans une organisation puis ça demande un certain contrôle
de la part de la direction pour
s'assurer que ces suivis-là sont faits. Les outils existent, les outils sont
performants, ils ont été documentés. Maintenant, on est dans le travail
de rigueur pour assurer le continuum des services.
Nous,
le continuum, on l'a vraiment fait par interdisciplinarité. Alors, maintenant,
à titre d'exemple, auparavant, on
avait 18 listes d'attente parce que l'infirmière voyait quelqu'un, il fallait
que je le réfère à l'ergothérapeute puis là il tombait sur une autre
liste d'attente. Maintenant, je ne le réfère plus à un ergo, je le réfère à
Pierre, à Jean, qui est l'ergothérapeute de
l'équipe, et je lui parle. Donc, on a simplifié, justement, la continuité des
services en mettant un nouveau mode de fonctionnement.
Le Président (M.
Marcoux) : Brièvement, Mme Boussion.
Mme Boussion (Agnès) : En fait, très rapidement. Nous, on a aussi, au
niveau des plans d'intervention, maintenant, une date d'anniversaire, c'est-à-dire qu'on a fait la révision des plans
d'intervention. Pour tout nouvel usager, il va avoir son plan d'intervention et son OEMC, évidemment.
Et donc, quand le superviseur clinique travaille avec son intervenant, il peut suivre les plans d'intervention qui sont à
réviser par l'intervenant, par le gestionnaire. Donc, à ce moment-là, on
est capables de voir : Oh, il y a un retard,
est-ce que tu as révisé ton plan d'intervention? Il faut que tu... Et c'est
suivi de façon très régulière. Donc,
c'est minimalement une fois par année, la révision du plan d'intervention, mais
le superviseur clinique est capable
de soutenir son intervenant pour s'assurer que ce soit fait. La rigueur dont on
parle, elle passe par là, elle passe
par un suivi continu, Et chacun des intervenants chez nous est rencontré au
moins une fois par mois, et ça fait vraiment partie de la rencontre
clinique qu'il va avoir avec son superviseur, la révision des plans
d'intervention.
Le Président (M.
Marcoux) : Merci. Alors, on va...
Des voix :
…
Le Président (M.
Marcoux) : Donc, est-ce que... Oui, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, vous aviez deux dernières questions ou...
Mme Weil :
Non, ça va, on a pas mal couvert, là.
Le Président (M.
Marcoux) : Oui? Alors, M. le député d'Orford.
Mme Weil :
Le député d'Orford a une question.
M.
Reid :
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Marcoux) : Je vous laisse décider entre vous.
M.
Reid : Merci, M. le Président. Évidemment, quand on est député, on a des préoccupations envers beaucoup de monde. Évidemment, aujourd'hui, on parle des préoccupations qu'on a envers les personnes âgées qui ont des besoins. Mais, par exemple, dans mon cas, dans le comté d'Orford, qui est centré sur Magog, on a eu 5 000 pertes d'emploi d'usine à des gens qui n'avaient souvent pas un secondaire
V. Donc, il y a beaucoup de préoccupations aussi liées à des emplois
pour des gens qui ne sont pas encore rendus à l'époque où ils vont être pris en
charge, etc.
Et j'ai, moi, à quelques reprises, depuis un an
ou deux, mentionné publiquement dans mon comté qu'il était intéressant peut-être
de développer des entreprises qui étaient liées à un phénomène qui, pour nous,
est très accentué, c'est-à-dire
l'augmentation du nombre de personnes qui viennent prendre leur retraite chez
nous, avec des bonnes rentes souvent,
mais qui, n'empêche, augmentent le nombre de personnes effectivement qui vont
avoir de plus en plus des besoins, et ça va aller grandissant étant
donné que ces personnes-là, enfin, disons, vieillissent au fur et à mesure des
années.
Il y a deux
types d'entreprises, finalement, qui se sont présentées, là, à moi pour
demander des conseils, savoir où on
s'en allait. Je n'étais pas toujours en mesure de les aider. Il y en a un,
c'est ceux qui voudraient offrir des domiciles adaptés à des gens qui sont vieillissants. Et ça veut dire
éventuellement toute la question... Dans le montage financier, quand ils regardent qu'est-ce que ça fait
intervenir, ça fait intervenir un élément dont le vérificateur a parlé, c'est
les services qui sont rendus en
résidence et qui sont rendus gratuitement versus ceux qui sont payés. Et la
chose, comme le vérificateur la
présentait, n'est pas très claire. Et ça explique pourquoi, moi, j'ai eu des
gens qui sont venus, qui étaient en train de faire un montage financier puis qui se demandaient : Est-ce qu'on
peut établir une entente, quelque chose qui va faire qu'on va avoir une assurance que c'est le même
traitement qu'ailleurs, et, sachant qu'est-ce qui va arriver, on va pouvoir
faire une offre intéressante, soit de
prix, soit de loyer, soit de services? Et donc ils se demandaient : Est-ce
qu'on peut établir des ententes ou
des... Est-ce qu'on peut être un partenaire aussi? Les partenaires du
ministère, ou des agences, ou des centres, c'est uniquement
des partenaires non privés, autrement
dit. Est-ce que, comme privés qui
veulent démarrer une entreprise, qui
veulent faire vivre du monde dans leur région, dans leur ville, est-ce qu'on peut avoir une possibilité d'avoir des ententes?
Et ce que
vous nous dites, M. le sous-ministre, tantôt, entre autres c'est qu'on parle
d'engagement à la résidence, parce que, bien sûr, avec les fonds
publics, on ne veut pas payer deux fois le même service, c'est bien évident.
Mais, s'il y a des gens qui aimeraient
pouvoir offrir ces services-là en même temps, qu'offre la résidence, à
condition évidemment qu'il y ait une
entente de partenariat avec l'agence ou avec le CSSS… Et est-ce que, ce que
vous nous dites là, ça va exclure ou ça va inclure? J'avais l'impression
que ça pourrait inclure une clarté dorénavant dans les relations entre le CSSS responsable des services et une résidence qui
voudrait effectivement offrir ce genre de services là et, par exemple, avoir,
en résidence, quand c'est assez gros, avoir
du personnel qui est infirmier, du personnel même de certains services qu'on
peut rendre et donc d'avoir une entente pour
que, financièrement, tout le monde est gagnant, personne n'est perdant puis
on ne paie rien en double, là. Et les gens
sont intéressés à ça, mais c'est un des obstacles d'incertitude, dans ces
projets-là, que moi, j'ai vu, de personnes qui considéraient faire ce
genre de projet là.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le sous-ministre.
M. Gagnon
(Sylvain) : Bien,
essentiellement, premier élément, là, c'est clair que, pour parvenir à répondre
aux besoins de notre population, avec
ce qu'on connaît, là, on va devoir avoir une multitude de partenaires, pas...
Il ne faut pas compliquer
l'intervention, là, de sorte qu'on aurait trop d'intervenants puis trop de
roulement, là, auprès des personnes, parce
que ce que les personnes ont besoin, c'est d'avoir des figures qui sont stables
et qui sont continues dans le temps. Mais
c'est important que... Je ne crois pas, personnellement, qu'on puisse répondre
à… puis relever ce défi-là si on ne le travaille
pas avec différents partenaires, de sorte que c'est très, très important qu'on
maintienne une gestion publique, un financement puis une gestion
publics, mais on doit travailler effectivement avec différents partenaires.
Puis je le
dis souvent, là, certains pensent, là, qu'à travailler avec les résidences
privées ou à travailler avec les entreprises
d'économie sociale, l'État se désengage. Pour moi, là, je veux le dire
clairement auprès des parlementaires puis
de la population, là, quand on regarde aujourd'hui, en 2013, 50 % du
budget du Québec est consacré à la santé j'ai toujours dit que l'analyse était un peu courte pour ceux qui pensent que
l'État se désengage. L'État est pleinement engagé dans le domaine de la santé. Et, pour relever le
défi, on aura besoin des résidences privées, des entreprises d'économie sociale. Puis il faut s'assurer de la qualité des
services. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a adopté une loi qui vient encadrer
le travail en résidence privée.
Puis là,
revenons sur nos résidences privées. Ce sont des partenaires puis, à partir du
moment — puis je
viens à votre question — où un promoteur serait intéressé à
développer des services, ce qui est prévu maintenant dans la loi, c'est qu'il doit se présenter à l'agence pour déposer un
dossier, ce qu'on appelle une attestation temporaire, donc l'idée étant,
là, qu'avant que les investissements par le
promoteur se fassent on puisse s'assurer justement qu'il y a un besoin, qu'il
répond à différentes exigences, là, et que
cette attestation temporaire là conduit à la fameuse entente CSSS avec la
résidence privée pour justement définir quels seront les liens de
collaboration et qui fera quoi.
Et
nécessairement si on revient maintenant, de sorte qu'on a des éléments
structurels pour organiser ça puis si on le prend sur le plan clinique maintenant, donc le promoteur, il a de la
place, il s'installe, là, le travail qu'on veut faire, c'est évaluer nos personnes qui reçoivent des
services puis, autour, justement, du Réseau intégré de services, du gestionnaire
de cas, qu'on soit en mesure de dire :
La résidence offre tel type de service soutien-assistance… Puis ça, c'est
clair, dans le plan de services, que
la personne va le recevoir de la résidence. Elle pourrait le recevoir également
en partie d'une entreprise d'économie
sociale. La partie des services professionnels sera assurée par
l'établissement. Donc, le plan de services, qui est l'opération clinique au quotidien, va venir s'assurer que les
services se donnent, mais ça va se faire à l'intérieur d'une entente-cadre
que le CSSS va prendre avec sa résidence, dans le cas qui nous intéresse.
• (17 h 40) •
M.
Reid :
Ces ententes-là, en fait, ce que vous disiez tantôt, qui se préparent ou qui se
développent, c'est un élément qui est
associé à une ouverture, jusqu'à un certain point, à ce type d'entrepreneuriat.
Les Québécois sont très entreprenants, ils peuvent très bien
entreprendre les éléments… des entreprises de ce type de services.
Et maintenant j'ai
une question qui s'applique à la fois à des décisions au niveau des résidences
et aux achats de services, si on peut dire.
C'est ce que le vérificateur appelle l'achat de services. Je ne sais pas, parce
que dans le domaine de la santé il y
a toujours un vocabulaire un petit peu spécial et un peu différent que vous comprenez tous très bien, mais, au fond, on a un petit peu de difficultés.
Mais enfin, l'achat de services, je
pense que tout le monde comprend ce que ça veut dire,
là. Donc, une entreprise privée, ça peut être aussi une entreprise, disons, d'économie sociale ou coopérative, etc., mais une entreprise a des services à offrir. Et là on voit une grande
diversité, disparité, entre les cas qui ont été étudiés. J'imagine que, si on prend le Québec
au complet, ça doit être encore, disons, plus différent. On parle de 15 % environ d'achats de services pour l'ensemble du Québec, je pense, d'après ce
qu'on a vu ce matin. Et donc ça veut dire que les décisions se prennent, à toutes fins pratiques, au
niveau des CSSS ou peut-être au niveau des agences. Ou est-ce que le ministère a des éléments facilitants ou pas, ou
est-ce qu'on sait pourquoi il y en a qui en font plus, d'autres en font moins?
Est-ce que c'est la disponibilité
d'entreprises de qualité qui offrent des services effectivement de qualité, ou
la non-disponibilité qui fait… ou si c'est une philosophie?
Parce
que ça existe, les philosophies. À Magog, par exemple, ça fait déjà au moins
sept, huit ans, je pense, si ce n'est
pas plus, qu'on est très orientés dans le maintien à domicile. Et donc ça
existe peut-être… Il y a peut-être des philosophies concernant : Oui ou non on pense que c'est
bon ou pas bon — c'est
des conseils d'administration — d'aller vers du privé. Est-ce que vous pouvez m'éclairer un petit peu sur
ça, et dans une perspective d'avenir, où, s'il y a des gens qui veulent partir des entreprises d'économie sociale — parce qu'il y en a aussi — ou privées pour répondre à des besoins? Dans
mon contexte à moi, à Magog, le privé,
c'est aussi des gens qui vont chercher de l'argent dans les poches de privés,
pas uniquement dans les poches de
ceux qui sont hospitalisés ou qui ont des besoins et qui sont pris en charge
par l'État, et… Oui?
Le
Président (M. Marcoux) : Là-dessus, justement, parce que le
vérificateur dit dans ses notes, là : «…ni ces établissements ni les agences vérifiées n'ont
effectué d'analyse afin de savoir si [l'achat de services] est à privilégier.»
Certains centres de santé achètent peu de
services des partenaires externes comme… alors que d'autres le font beaucoup.
Pour l'aide à domicile, le taux varie de 9 % à 72 %.
M. Gagnon
(Sylvain) : En fait, je vais…
Le Président (M.
Marcoux) : Je voulais simplement…
M.
Reid : Oui. Moi, c'est terminé. Essentiellement, je voudrais
que vous preniez la perspective — n'oubliez pas — la
perspective d'un député qui, dans son comté où il y a beaucoup de monde qui ont
des problèmes de trouver des bons emplois, qui sont encore en âge de
faire du travail pendant 10, 20 ans et qu'il y a des gens qui sont intéressés à
développer des entreprises, qui voient qu'il y a une opportunité, en quelque
sorte, est-ce qu'il y a une ouverture?
Le Président (M.
Marcoux) : M. le sous-ministre.
M. Gagnon (Sylvain) : En fait — nécessairement,
c'est le gestionnaire qui va parler, là — plus on sera clairs sur nos intentions à venir… Donc là, il y a des
travaux importants qu'on fait sur le régime de soutien à l'autonomie. Plus
on sera clairs sur nos intentions et plus on
sera précis sur l'offre de services publics, donc plus on sera clairs, plus on
sera précis, bien ça va permettre
effectivement de préciser les règles du jeu puis la part que nos partenaires
pourront occuper dans la réponse aux
besoins des aînés, de sorte que les résidences privées au Québec, de mémoire,
là, c'est 123 000 unités de logement dans 2 500 résidences qui
sont certifiées. C'est clair que c'est un partenaire majeur, et on ne pourrait
pas répondre à l'ensemble des besoins si ce partenaire-là n'était pas présent.
Les
entreprises d'économie sociale, on a 103 entreprises d'économie sociale au
Québec, 6 000 emplois, donc c'est très,
très clair qu'ils ont une place. Et c'est pour ça notamment, dans la réflexion
qu'on fait, c'est pour ça qu'il y a une consultation. Puis au plus fort le consensus sera autour de ces
orientations-là, bien, plus précis on pourra l'être. Mais c'est clair que tout le volet des soutien et assistance,
là, donc avec une bonne formation, avec un bon suivi en termes de qualité,
nos entreprises d'économie sociale, qui,
pour… Il y a 58 % des entreprises qui sont déjà dans ce qu'on appelle les
activités de la vie quotidienne, donc soutien et assistance, c'est clair
qu'ils peuvent… ils sont appelés à jouer un rôle très, très important. Je le dis, là, la réponse aux
différents besoins va procéder de la capacité de travailler avec différents
partenaires.
Le Président (M.
Marcoux) : Merci, M. le sous-ministre. Maintenant, je me tourne
vers le…
M.
Cardin :
Une dernière chose, M. le Président.
Le Président (M.
Marcoux) : M. le vice-président.
M.
Cardin : …pour finir, là. Je n'irai pas dans les grandes
théories futuristes, mais je vais y aller simplement.
Le Président (M.
Marcoux) : Ça pourrait être intéressant.
M.
Cardin : Mais, vous
savez, je vous endors à chaque fois.
Une voix :
Il va nous parler de l'eau, là, M. le Président. Ça s'en vient, là.
M.
Cardin : Non. C'est
sûr qu'il y a eu une politique. Il y a 10 ans, en 2003, le vérificateur a fait
son analyse et il a pointé, évidemment, des
lacunes, des lacunes qu'il semblerait, selon… je vous crois, je vais enlever
mon «semblerait» — des lacunes que vous avez prises, là, à
bras-le-corps, là, puis que vous avez dit : On va régler le problème.
Mais il n'en demeure pas moins que, depuis
cette politique-là jusqu'à aujourd'hui,
il y a eu des choses qui ont cloché. Donc,
je voulais savoir qu'est-ce que vous prévoyez... Je veux dire, on ne peut pas
fonctionner de vérification en
vérification pour voir s'il y a des choses
qui clochent à l'intérieur de certaines pratiques. Et je me demande même
comment ça qu'on ne l'a pas su — bien, là, dans ce cas-ci, je
n'étais pas là — mais
pourquoi l'appareil gouvernemental et/ou les autres personnes proches n'ont pas vu venir tout ça puis qu'il a fallu attendre
le Vérificateur général. Donc, j'imagine qu'il ne faut pas attendre à
chaque fois le Vérificateur général.
Donc, à
l'intérieur de votre fonctionnement, est-ce que vous avez mis des petites
sonnettes, des petits points, là, qui
peuvent vous aviser dans l'évaluation de comment va se dérouler la suite des
choses? Parce qu'il me semble que, là, vous
êtes décidés à… On a parlé de rigueur. Ça fait que cette rigueur-là, j'imagine
qu'elle va demeurer, elle va être installée, puis il va toujours y avoir à quelque part un petit système d'alarme qui
va vous prévenir s'il y a des choses qui… Allez-vous avoir les outils
pour prévenir ce qui s'est passé, là, dans les dernières années?
M. Gagnon (Sylvain) : En fait…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, M. le sous-ministre.
M. Gagnon
(Sylvain) : …je veux
être clair. Puis, au risque de me répéter, là, ce que le Vérificateur général
nous dit, c'est quelque chose, là,
qu'on avait déjà observé. Donc, nécessairement, ce que le VG nous dit, ça vient
confirmer un certain nombre
d'éléments. Puis le plus bel exemple de ça, c'est que, très concrètement, avant
même que le rapport d'examen, le travail
d'examen se fasse, on était déjà dans un exercice majeur d'optimisation au
Québec. Parce qu'effectivement, là, c'est
important qu'on puisse faire davantage avec les ressources puis mieux avec les
ressources dont on disposait, ce qui fait
que, ça, je veux être clair, là, on avait déjà un certain nombre, là,
d'éléments de préoccupation. Ça, c'est vrai pour nos efforts d'optimisation puis dans le travail, effectivement, là,
d'allocation des ressources, cette préoccupation-là d'une meilleure
équité, elle était déjà présente depuis quelques années.
On travaille
sur plusieurs éléments aujourd'hui, donc. Et puis là il faut voir dans le
temps. On s'est donné une première
génération de système d'information, avec le I-CLSC, qui est un système
d'information qui permet d'avoir un certain nombre de données pour
l'ensemble des clientèles qui sont desservies dans nos CLSC, donc la composante
CLSC dans nos installations. On a implanté
un système au cours des années, qui est le RSIPA, le volet informatique,
là, de notre système d'information,
pour avoir justement une intervention qui est intégrée. Aujourd'hui, nécessairement — vous savez comment les technologies avancent, là — on doit intégrer ces systèmes-là pour avoir
effectivement davantage de performance,
être en mesure de mieux suivre, effectivement, nos clientèles. On a vu que, sur
nos listes d'attente, là, il faut
refaire un tour de roue additionnel pour s'assurer que les cliniciens, les
intervenants, le personnel administratif font les bonnes codifications pour être certains qu'une donnée sur une
attente, là, qu'elle soit à Montréal ou qu'elle soit en Gaspésie, sera
la même, de sorte qu'on a plusieurs travaux en ce sens-là qui ont cours.
Et très
certainement, puis là je me répète, mais l'intervention du Vérificateur général
est très intéressante parce qu'il
nous donne des pistes, des repères. Ça donne… ça confirme la pertinence du
travail qui est en place puis qui se fait de façon continue depuis plusieurs
années mais qui doit effectivement… Le rappel également, c'est de se
dire : On n'est pas arrivés à
terme, il faut remettre le collier, poursuivre, parce que les besoins sont là.
Puis il reste des gains d'amélioration puis de performance à faire.
Peut-être, les collègues, s'ils ont d'autres…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, est-ce que… Mme Leduc, est-ce que vous voulez intervenir?
Mme Leduc
(Lucie) : Vraiment,
je trouve que ce que Sylvain vient de faire, c'est parfait. Mais je pense qu'il y a
un élément peut-être qu'il ne faut pas oublier, c'est que tout ce qui
est en dessous, là, la philosophie, l'intention en dessous du soutien à domicile, c'est de permettre aux gens
de vivre dans leur domicile quelle que soit la formule qu'ils choisissent,
que ce soit en résidence privée, à domicile,
vraiment, dans leur maison ou ailleurs, et c'est là-dessus
que les efforts doivent être mis pour
leur permettre de vivre le plus longtemps possible puis, dans le fond, y décéder. C'est
notre souhait à tous, je pense. Non pas de décéder, mais de…
M.
Cardin : Merci, M.
le sous-ministre, je m'attendais à avoir cette réponse-là. Je la souhaitais.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci. Oui, M. le député d'Orford, il reste quelques minutes.
• (17 h 50) •
M.
Reid : Oui. Écoutez, on a eu une longue commission spéciale mourir dans la dignité dans
laquelle on a parlé de… — j'en fais partie, de la commission — on a parlé de soins palliatifs et on a
beaucoup insisté, pour les mêmes raisons, sur les soins palliatifs à domicile parce que les gens veulent mourir
chez eux. Souvent ils sont là, puis, dans les trois derniers jours avant leur mort, même, des fois, dans les quelques
heures, on les transfère à l'hôpital
juste avant de mourir, ils sont complètement désaxés, ils sont complètement perdus, et ce
n'est pas une belle mort, là, tu sais… enfin, ce qu'on a entendu. Puis je
pense que les gens des hôpitaux le savent, que ce n'est pas l'idéal non plus.
Comment
est-ce qu'on envisage, là, si… Comment est-ce qu'on regarde, disons, ce qui se
fait déjà, mais qu'on regarde dans
l'avenir des soins palliatifs à domicile et comment est-ce que ça s'intègre
avec l'effort dont on parle aujourd'hui, de soins à domicile, plus
largement? Autrement dit, on parle d'en arriver au moment où les besoins sont beaucoup plus intenses, parce qu'on parle de soins
palliatifs. Comment est-ce qu'on envisage ça? Parce que je n'ai pas eu
l'occasion d'en savoir plus. On a fait la recommandation mais…
M. Gagnon (Sylvain) : En fait,
c'est…
Le Président (M. Marcoux) :
Brièvement, M. le sous-ministre.
M. Gagnon
(Sylvain) : Très brièvement,
là. C'est l'idée d'un continuum, nécessairement. Quand on prend en charge la personne, là, pour des soins de longue
durée, nécessairement avec une autonomie qui est décroissante, bien, on arrive à la fin de vie, puis nécessairement
l'étape des soins palliatifs, là, peut être présente, de sorte que c'est
important de situer le geste à
domicile dans un continuum, mais, en matière de soins palliatifs, il est
également important dans chacune des
régions — et c'est
ce qui se fait actuellement, là — de s'assurer qu'on a une offre de services
qui est diversifiée en matière de soins palliatifs. Donc, il faut
s'assurer qu'à domicile on doit en faire plus qu'on en fait actuellement, donc prolonger effectivement l'accompagnement à
domicile, mais on a besoin également de soins palliatifs en centre hospitalier,
dans nos centres d'hébergement, et surtout,
je vous dirais, là, avec du personnel qui est bien formé pour accompagner, et
ça, c'est une des priorités pour le
ministère, c'est de bien former le personnel soignant, le personnel qui
accompagne la personne dans les étapes.
M.
Reid :
À tous les niveaux. C'est ce qu'on avait trouvé, c'est que c'était un élément…
Bien, c'est une de nos recommandations,
mais c'est un élément majeur parce que c'est à tous les niveaux, c'est autant
les médecins, les infirmières, à tous les niveaux.
M. Gagnon (Sylvain) : Tout à fait,
tout à fait. Vous avez tout à fait raison.
M.
Reid : Merci, c'est
très intéressant.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci. Oui, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Juste une question
parce que j'entends des chiffres différents. Actuellement, j'ai rencontré une infirmière tout récemment qui m'a dit que c'est à
peu près à 30 % qu'on répond aux besoins de soins palliatifs. Est-ce
que vous êtes capables de confirmer ce
chiffre-là? Elle est vraiment… elle travaille au Royal Vic dans ça depuis
longtemps. Mais il y a différents chiffres qui sont mis de l'avant. Pour
répondre aux besoins en soins palliatifs.
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, brièvement, parce que ça fait moins partie du…
Mme Weil : Oui, on va dans un
autre sujet, mais puisque ça a été ouvert…
Le Président (M. Marcoux) :
Ça ne fait pas partie du mandat de la commission, là.
Mme Weil : Non, c'est ça.
Le Président (M. Marcoux) :
Vous avez certainement une courte réponse.
Mme McCann
(Danielle) : M. le
Président, donc très brièvement.
D'ailleurs, dans l'effort qu'on fait en soutien à domicile, on a eu de l'ajout de ressources en soins palliatifs, on était très heureux de ça aussi. Et il y a
un effort qui va se faire, notamment
au niveau du taux. On a un
établissement à Montréal, un CSSS, où est-ce qu'on a un taux de 55 % de
morts à domicile et effectivement on veut
aller dans ce sens-là. Et, quand on parlait de partage de meilleures pratiques,
on enclenche des travaux là-dessus, à
Montréal, et on vise plus élevé. On vise d'atteindre même le taux de
l'Angleterre, là, qui est quand même beaucoup plus élevé. Ah, je pense
qu'il dépasse le 60 %, 70 %, c'est très, très élevé.
Le Président (M. Marcoux) :
Merci.
M.
Reid :
Je comprends, M. le Président, que l'intégration est déjà même en train de se
travailler, là. On est en train… On est là-dedans déjà, là.
Mme McCann (Danielle) : Oui.
M.
Reid : O.K., c'est
intéressant.
Le
Président (M. Marcoux) : Merci. S'il n'y a pas d'autre
question, je voudrais peut-être, si vous me permettez, il reste une
couple de minutes…
Une voix :
Vous avez tous les droits, M. le Président.
Le
Président (M. Marcoux) : …M. le vice-président, poser quelques
questions. On a parlé, là, du mécanisme de repérage. Dans le plan d'action du ministère, on parle du déploiement
pour l'été 2014. Est-ce que… J'avais cru comprendre tout à l'heure que ça serait déployé un peu plus tôt que ça
ou c'est vraiment, là… Vous dites : Ça va être déployé dans toute
la province à l'été 2014. C'est ce que…
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, tout à
fait. Dans le plan d'action, là, il faut faire le rappel sur la question de
l'outil de repérage…
Le Président (M. Marcoux) :
Oui, oui, c'est ça.
M. Gagnon
(Sylvain) : …effectivement,
pour qu'on ait une information puis qu'on ait une ligne directrice pour s'assurer
qu'on a un effet, effectivement, là, dans l'ensemble du territoire pour l'été
2014, d'autant que les outils sont présents. Donc, ce n'est pas quelque chose
de…
Le Président (M. Marcoux) :
Non, non. C'est déjà… il y a un bon outil, donc c'est en… Bon.
M. Gagnon (Sylvain) : Tout à fait.
Le
Président (M. Marcoux) : Deuxièmement, pour ce qui est des
délais d'attente, est-ce que… qu'est-ce qui serait mis en place, là, pour avoir une certaine standardisation ou
codage, dont vous avez parlé, d'ailleurs, pour les délais d'attente? Parce que, là, ça varie selon les
régions parce qu'on n'a pas nécessairement le même type, là, de normes ou de
codage.
M. Gagnon
(Sylvain) : Oui, tout
à fait. En fait, on fait des travaux sur le système d'information actuellement,
donc l'outil. Là, il faut travailler avec
les experts pour être certains… les experts qui sont dans nos établissements,
pour s'assurer, là, qu'on identifie
bien les repères en ce qui concerne l'attente. Une fois que, ça, ça va être
fait, on doit ajuster les systèmes
d'information, ce qu'on appelle le cadre normatif, les données, pour être
certains, quand on va saisir l'information, qu'on aura le système d'information pour supporter ça. Il doit y avoir,
là… Nécessairement, une fois que
les systèmes sont
modifiés, là, il faut — ce
qu'on appelle — déployer
ces systèmes-là à
l'intérieur du réseau, former
l'ensemble des intervenants. L'objectif, c'est qu'au printemps 2015, donc autour de 2015, on puisse
effectivement avoir complété l'opération. Donc, 2015 n'est pas un objectif
à atteindre, là, c'est... Si on peut le faire plus tôt, tant mieux, mais
c'est...
Le Président (M. Marcoux) :
C'est la date ultime, printemps 2015?
M. Gagnon (Sylvain) : Printemps
2015, tout à fait, tout à fait.
Le Président (M. Marcoux) :
On a parlé, puis des gens ont abordé la question du temps consacré, là, par les
professionnels, par jour. Donc, ça touche l'organisation du travail, effectivement. Dans votre plan d'action, au paragraphe
10, quand vous parlez d'accroître les
heures de services à domicile — je
pense que c'est ça qui était l'objectif — pour
les personnes, vous dites : L'échéance est en continu. Est-ce qu'il
y a peut-être certaines dates de cran d'arrêt avant «en continu»? Je comprends que c'est en continu, là. Parce que
vous avez parlé, tout à l'heure — je
ne sais pas si c'est pour ça — de projets pilotes de
réorganisation du travail. Je ne sais pas si c'était en lien avec ça ou non,
là. Alors... Parce qu'«en continu», moi, ça m'interpelle toujours un peu, je
veux dire, oui...
M. Gagnon
(Sylvain) : Peut-être qu'on devrait avoir la sagesse pour se donner des
repères dans le temps, donc pour être
certains, là, que… Au-delà du fait que c'est un travail qui est continu, parce que
le développement des connaissances et
autres... mais la sagesse indique qu'il faut peut-être rappeler des repères
dans le temps. Puis le meilleur repère, c'est la planification stratégique.
2015. L'objectif d'amélioration de la productivité était de 10 %. Je vous
l'ai dit, on a 80 %, là, du
chemin qui est fait, il nous reste encore du travail à faire, puis très
certainement que ce 20 % là doit se faire, là, d'ici 2015. Mais effectivement vous avez raison, là,
peut-être qu'il sera sage, avec nos travaux sur la politique, là, qu'on puisse
s'assurer de repères, mais très certainement
dans le temps… Puis c'est accompagné de plusieurs projets d'organisation,
de démarches cliniques, de révision, là, de
nos outils, qui vont faire en sorte qu'on va poursuivre l'amélioration en
continu.
Le
Président (M. Marcoux) : Et, M. le sous-ministre, quand vous
parliez de projets pilotes, il me semble que j'ai pris une petite note en disant… Vous avez parlé de projets pilotes
de réorganisation du travail. Est-ce que vous pourriez nous indiquer un
petit peu de quoi il s'agit, là, ou...
M. Gagnon
(Sylvain) : Avec la
direction générale, là, de la main-d'oeuvre au ministère, dans le cadre des
ententes, du renouvellement des
conventions collectives, il y a eu un partenariat très, très intéressant, là,
avec les centrales syndicales pour
qu'une partie du financement qui est consacré généralement, là, aux masses
salariales… qu'on puisse effectivement se
garder une partie de ces argents-là pour expérimenter, revoir l'organisation du
travail. Ça fait qu'à l'intérieur de nos établissements ça se fait de
façon paritaire. Il y a probablement des exemples qui pourraient être donnés,
où, là, on va travailler sur des objets
très, très précis, donc c'est pour ça qu'on vous parle de projets pilotes,
améliorer l'accessibilité des services en ergothérapie — j'en ai quelques-uns sous les yeux — l'organisation du... revoir — puis ça, ce secteur-là est plus névralgique, là — l'intervention psychosociale, là.
Nécessairement, on ne la mesure pas toujours de façon précise, là, mais, avec, justement, les travailleurs
sociaux, les intervenants, on arrive effectivement, pour les trajectoires de
services précises, à définir, donc,
ce que pourraient être des temps d'intervention, ce qui fait qu'il y a
plusieurs projets pilotes, donc, avec
nos établissements, avec nos partenaires syndicaux, qui permettent
effectivement d'agir sur une amélioration de la performance. Puis il faut s'assurer… c'est ça aussi, puis c'est pour ça
qu'on les finance, on les supporte centralement, il y a l'obligation, par ailleurs, qu'on puisse, une fois
qu'on a développé des nouvelles pratiques, des nouvelles connaissances,
on puisse les faire connaître puis justement disséminer l'information auprès
des différents collègues, des différents établissements, là, de la région et de
la province.
Le Président (M. Marcoux) : Merci. Dernière question. Vous avez
parlé de la loi n° 16, la question des résidences privées, l'encadrement de l'offre de services,
justement — je pense
que c'est intéressant, il y a des questions des collègues qui ont été posées à cet égard-là — de revoir le bail, services de base. Est-ce
que vous avez une date cible à cet égard-là aussi?
• (18 heures) •
M. Gagnon (Sylvain) : On a plusieurs échéanciers en ce qui concerne, là, la mise en vigueur du
règlement d'application, là, beaucoup
d'éléments sur notamment toute la question de la vérification des antécédents
judiciaires — donc,
ça, on a des délais précis — tout le volet de la formation des préposés
en résidence privée, donc des grands repères. Mais ce que je peux vous confirmer, c'est un effort
très, très important d'ici 2015,
donc, pour être en mesure, là, d'avoir mis en place l'ensemble des exigences en matière de formation, antécédents
judiciaires, toute la question de s'assurer que les installations sont conformes en termes de sécurité
incendie, présence du personnel 24 heures par jour, et autres, de sorte qu'il
y a plusieurs mesures qui vont nous permettre effectivement d'améliorer
l'organisation des services en RPA.
Le Président (M.
Marcoux) : Et donc d'en arriver aussi à des meilleurs
partenariats éventuellement.
M. Gagnon
(Sylvain) : Tout à fait. Oui.
Le
Président (M. Marcoux) : À cet égard-là, est-ce
qu'il serait possible pour vous, là — parce que je comprends que vous avez déjà un plan — peut-être de transmettre les grandes lignes
aux membres de la commission pour dire : Voici, là, je pense que ça
s'inscrit vraiment dans une démarche d'optimisation des ressources pour les
services, là, qui sont offerts aux personnes aînées?
M. Gagnon (Sylvain) : Oui. On pourra déposer effectivement, là, à la commission, là, le plan
de travail en ce qui concerne tout le volet de l'encadrement des
résidences privées. Tout à fait.
Remarques
finales
Le
Président (M. Marcoux) : Bien, merci beaucoup. Je n'ai pas
d'autre question. M. le vérificateur, est-ce que vous avez des
commentaires?
M.
Michel Samson, Vérificateur
général par intérim
M.
Samson (Michel) : Merci, M. le Président. Peut-être deux
commentaires pour terminer. Écoutez, j'ai bien entendu tous les échanges qui ont eu lieu cet après-midi, et c'est
certain que je profite de l'occasion pour inviter tous les représentants
du ministère, des agences et des CSSS à poursuivre leurs efforts pour assurer
aux personnes âgées des services équitables,
que ce soit en termes d'accès aux services ou au niveau de l'offre de services,
et ce, peu importe l'endroit où ces gens-là demeurent au Québec.
Mon
deuxième point, M. le Président, je veux reprendre publiquement un petit peu
les propos que je vous ai tenus ce
matin à l'effet qu'il s'agissait aujourd'hui de la 12e audition de la
Commission de l'administration publique, depuis janvier 2013, sur un rapport du Vérificateur général. Alors, j'en
profite pour remercier tous les membres de la commission ainsi que vous,
M. le Président et les vice-présidents, de l'intérêt que vous portez à nos
rapports.
Je pense que la tenue
d'une audition, d'une audition publique comme aujourd'hui est un très bel
exemple de l'exercice du contrôle parlementaire
qui est peut-être moins visible, mais qui n'en demeure pas moins très important
puis qui contribue, c'est certain, à améliorer la gestion des fonds
publics. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Marcoux) : Merci, monsieur. M. le sous-ministre,
vous… je vous fais l'invitation ainsi qu'aux autres personnes. Vous avez
un dernier commentaire à faire?
M.
Sylvain Gagnon, sous-ministre adjoint à la
Direction générale des services sociaux du
ministère de la Santé et des Services sociaux
M. Gagnon (Sylvain) : Très brièvement, si ce n'est que de réaffirmer tout l'engagement qu'on
aura, là, à l'actualisation des
recommandations du rapport du Vérificateur général. Je le dis d'entrée de jeu,
là, c'est un très bon rapport, donc, et on va s'assurer, là, d'y
travailler…
Des voix :
…
M. Samson (Michel) : C'est
toujours plaisant à entendre.
M. Gagnon
(Sylvain) : Et très
certainement que… Puis c'est important parce qu'à notre niveau puis pour avoir
échangé avec les collègues les rapports du Vérificateur général, puis
particulièrement celui-là, sont vus comme une opportunité
d'amélioration de nos services. Ils ne sont pas vus comme un contrôle qui est
harassant, là. C'est perçu et vu comme
des éléments d'amélioration, de sorte qu'ayez l'assurance qu'on va travailler
avec toute l'énergie qui est la nôtre, à notre niveau, au niveau des
agences et des établissements, et surtout, là, en lien avec l'ensemble du
travail que nos intervenants font quotidiennement pour soutenir nos personnes
qui sont dans le besoin. Ça, je veux les remercier puis remercier, donc, les membres de la commission pour le travail,
effectivement, puis les questions très pertinentes que vous nous adressez. Puis c'est notre obligation de
rendre compte de notre gestion, et ça, c'est toujours agréable de le faire en
toute transparence.
Le Président, M. Yvon Marcoux
Le
Président (M. Marcoux) : Merci. Pas d'autres commentaires?
Bien, merci beaucoup. Je voudrais remercier évidemment le Vérificateur général et son équipe, remercier également vous,
M. le sous-ministre, les membres de votre équipe, Mme McCann, Mme
Boussion, Mme Leduc, M. Beaudoin ainsi que les membres de vos équipes
respectives.
Vous savez,
et le Vérificateur général le mentionnait, vous savez, l'objectif des
parlementaires, c'est que nous puissions
collectivement… — parce
que je pense que nous sommes membres évidemment de toute l'équipe, là, sur le
plan gouvernemental — qu'on puisse répondre aux services et aux
besoins des personnes qui sont vulnérables dans notre société, je pense que nous le reconnaissons tous,
parfois qui ne sont pas capables de faire valoir leur point de vue ou qui
ont de la difficulté, justement, à exprimer
leurs besoins. Et c'est de notre devoir, je pense, sur le plan des services
publics, d'être capables d'aller les
chercher, et de donner des services, et de le faire d'une façon qui est
optimale sur le plan de l'utilisation des fonds publics. Vous le
mentionniez vous même, il y a déjà 50 % du budget de la province, là, qui
est consacré à santé et services sociaux. Ce
n'est pas infini. Et donc il est essentiel — je pense que c'est le point de vue des
parlementaires — que ces argents-là puissent être utilisés de
la façon la plus optimale possible et puis de rendre, donc, les
meilleurs services possible. Et, à cet égard-là, je voudrais vous remercier
pour votre engagement.
Ce que nous
notons aussi, et ce n'est pas la première fois, je crois, c'est qu'il y a des
expériences fort intéressantes qui se
font, comme je disais, sur le terrain, on l'a vu cet après-midi, avec le Centre
de santé Ahuntsic—Montréal-Nord
et le Centre de santé Gatineau, au niveau des agences, sur le plan
régional. Et parfois nous avons l'impression, peut-être à tort, que
ces bonnes pratiques, là, restent un peu locales ou régionales, et il nous
semble que, même si ça ne peut pas s'adapter
parfois intégralement, mais que ça peut servir ailleurs. Et ça, nous avons
parfois l'impression — c'est vrai dans le domaine de la santé, c'est parfois vrai dans le domaine de l'éducation, notamment dans les réseaux — qu'il
semble difficile de partager ou de rendre accessibles ces expériences,
là, qui semblent fort intéressantes.
Alors, on
vous fait le message. Mais en tout cas, c'est la perception que nous avons
assez souvent, je pense, puis, à mon
avis, les autres membres de la commission partagent également ces
commentaires-là. Alors, on vous fait le message. Je pense que, comme on dit... ne pas réinventer la roue quand c'est
possible. C'est sans doute votre préoccupation, mais on dirait que ça se perd un petit peu dans la nuit
des temps. Alors, nous voulons vous faire le message, parce que je pense
que c'est important.
Alors, merci beaucoup, merci aux membres, merci
parce qu'on sait que ça prend beaucoup de préparation, ça mobilise beaucoup de
temps.
Une voix : Ça mobilise aussi
beaucoup de personnes.
Le
Président (M. Marcoux) : Beaucoup de personnes. Alors, nous
vous remercions et nous reconnaissons le travail que vous devez faire
pour préparer une audition comme celle-là. Alors, merci beaucoup. Bonne fin de
journée.
Nous allons
suspendre la séance quelques minutes pour vous permettre de quitter et puis
nous allons terminer, faire nos conclusions. Alors, merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 7)