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Etude des projets de loi nos 96 et 237
(Dix-sept heures trente minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
est réunie pour faire l'étude article par article du projet de
loi no 96, Loi modifiant la Loi pour favoriser la conciliation entre locataires
et propriétaires, le Code civil et d'autres dispositions
législatives, ainsi que le projet de loi privé no 237, Loi
concernant la ville de Malartic. S'il y a consentement, nous commencerons par
le projet de loi no 96.
M. Tardif: M. le Président, ce serait peut-être plus
gentil à l'endroit de ceux qui sont ici uniquement pour le projet de loi
237, de faire celui-là en premier, sauf que les légistes du
ministère sont en route entre le G et ici ils vont arriver dans
quelques instants si bien que si la commission était d'accord,
nous pourrions commencer l'étude de 96 et aussitôt qu'ils
arrivent, nous prenons 237 qui a deux articles, on le finit et on revient
après à 96. Est-ce que cela vous irait?
M. Goldbloom: Aucune objection, M. le Président.
M. Tardif: Nous commencerions par 96. Ils vont arriver d'une
minute à l'autre, j'imagine. J'ai appelé; cela ne répond
plus.
M. Goldbloom: M. le Président, un seul petit point. En ce
qui concerne...
Une Voix: Je m'excuse, M. le Président, mais vous n'avez
pas nommé les membres de la commission et le rapporteur.
Le Président (M. Marcoux): Les membres de la commission
sont M. Alfred (Papineau).
M. Alfred: Présent.
Le Président (M. Marcoux): M. Beauséjour
(Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun) remplacé
par M. Lavoie (Laval); M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon) remplacé par M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska); M. Dussault (Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy
McGee), M. Lavigne (Beauharnois) remplacé par M. Grégoire
(Frontenac); M. Léger (Lafontaine) remplacé par M. Boucher
(Rivière-du-Loup); M. Léonard (Laurentides-Labelle)
remplacé par M. Lefebvre (Viau); Mme Ouellette (Hull) remplacée
par M. Paquette (Rosemont); M. Saindon (Argenteuil), M. Tardif
(Crémazie), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Ver- reault
(Shefford). Je vous proposerais d'ajouter M. Samson immédiatement par
consentement. Je crois qu'il est le proposeur du projet de loi 237.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a consentement
pour ajouter le nom de M. Samson aux membres de la commission?
M. Grégoire: Sur division.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
M. Samson: Si je n'ai pas le consentement, je vais m'asseoir de
l'autre côté de la barre et je vais représenter la
ville.
M. Grégoire: Accepté.
M. Lavoie: Oui, M. le maire.
Le Président (M. Marcoux): Sur le projet de loi 237, M. le
ministre. Vous avez une remarque préliminaire?
M. Tardif: 96 d'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, il était entendu que
nous commencions par le projet de loi 96, mais que nous prenions 237 dès
l'arrivée des légistes du ministère, mais je voulais faire
une suggestion au ministre. Dans le passé, cette commission a pris
l'habitude, quand il s'est agi d'une modification aux délimitations
d'une municipalité, de suspendre ses travaux pour quelques minutes afin
que les membres puissent, ensemble, regarder la carte et voir exactement. A un
moment opportun, j'aimerais proposer cela.
Le Président (M. Marcoux): Commençons par le projet
de loi 96. M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques
générales à faire avant de...
M. Tardif: Non, M. le Président.
Projet de loi 96
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee, est-ce que vous avez des remarques générales avant
de... non? M. le représentant de l'Union Nationale?
M. Fontaine: Non, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): J'appelle immédiatement
l'article premier du projet de loi 96. M. le ministre.
M. Tardif: L'article premier ajoute le mot "chambre " à la
définition d'une maison.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? Article premier,
adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 2.
M. Tardif: L'article 2, M. le Président, implique
évidemment que la fin du bail du locateur d'une chambre entraîne
la fin du bail du chambreur également; d'accord? A partir du moment
où le locateur ne serait pas le propriétaire de l'immeuble, mais
lui-même un locataire, qui serait locateur d'une chambre, c'est ce que
ça implique.
Cependant, il y a un addendum à l'article 2, à la toute
fin, où il est dit: "Pour l'application je pense qu'on vous a
distribué le papillon du présent alinéa, un bail
reconduit tacitement, renouvelé ou prolongé n'est pas
réputé avoir pris fin." C'est une précaution que les
légistes ont cru bon d'ajouter à la fin de cet article.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a des questions
ou des commentaires?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 2, adopté avec
amendement. Article 3.
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 3, je
constate que le ministre... Non, je m'excuse, c'est à l'article 4 qu'il
nous propose un papillon. C'est l'article 3 qui, si je comprends bien, a
l'effet de rendre l'application de la loi permanente au lieu d'annuelle, et
c'est par un mécanisme exprimé avec une simplicité
désarmante: "L'administrateur peut prolonger le bail pour toute
période qu'il juge équitable et juste pour les parties".
Est-ce que le ministre peut étoffer un peu cela pour nous
expliquer ce pouvoir qui, à première vue, paraît totalement
discrétionnaire? Il y a sûrement des conditions qui s'appliquent
à l'exercice de ce pouvoir, qui entourent l'exercice de ce pouvoir.
J'aimerais que le ministre nous explique assez clairement ce qu'il nous demande
de voter.
M. Tardif: L'article 20a disait que l'administrateur peut
prolonger le bail pour toute période qu'il juge équitable et
juste pour les parties, mais n'excédant pas le terme de la
présente loi.
Comme la loi n'a plus de terme, à ce moment-là, on ne
pouvait plus laisser une telle périphrase dans l'article et à ce
moment-là, on l'a laissé ouvert. Si la commission était
d'avis qu'il est préférable de fixer un terme en durée
cette fois, nous n'aurions pas d'objection à l'inclure.
M. Goldbloom: Je crois, M. le Président, que ce serait
sage de le faire, parce que tel que rédigé, l'administrateur
pourrait je ne dis pas qu'il le ferait, je ne dis pas qu'il agirait
d'une façon irresponsable mais le texte de la loi lui permettrait
de renouveler un bail pour cinq ou six ans, ce qui me semblerait
exagéré.
M. Fontaine: Sur ce même point, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Tenant compte des remarques que j'ai citées
tout à l'heure à l'Assemblée nationale, du
député de Frontenac, par exemple, qui disait que les
administrateurs de la Régie des loyers ne sont pas nécessairement
les gens les plus compétents, je pense qu'il serait
préférable, de fixer un terme à cette prolongation, pour
qu'il n'y ait pas d'injustice pour personne...
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à ce que l'on ajoute à ce moment-là: "L'administrateur
peut prolonger le bail pour toute période qu'il juge équitable et
juste pour les parties, mais qui ne peut excéder un an".
Le Président (M. Marcoux): L'amendement: Ajouter
après les mots "pour les parties ", les mots mais qui ne peut
excéder un an".
M. Goldbloom: Certainement, M. le Président. M.
Fontaine: Oui, adopté tel que modifié.
Le Président (M. Marcoux): Amendement a-dopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 3, adopté, avec
amendement. Article 4?
M. Tardif: II y a un papillon à l'article 4, M. le
Président. "L article 20e de ladite loi, édicté par
l'article 6 du chapitre 76, est modifié par le remplacement du premier
alinéa par le suivant; "20e. L'administrateur qui rejette une demande de
reprise de possession, de conversion, de subdivision ou de démolition de
l'immeuble en vertu des articles 23, 26b, 27, 27a ou 27b ou de
résiliation du bail en vertu de l'article 25 doit prolonger le bail et
fixer le loyer conformément à l'aticle 20a.";
Cette partie est celle qui est actuellement dans l'article 4. Il y a
maintenant une addition au paragraphe b), par l'addition à la fin du
deuxième alinéa, de ce qui suit: "II s'applique aussi dans le cas
d'une demande de résiliation de bail lorsque l'adjudication
définitive intervient après l'expiration du délai
prévu par l'article 1661 du Code civil.";
II y a également le paragraphe c), l'alinéa c), par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "Dans le cas d'un
immeuble visé dans l'article 34b, l'administrateur prolonge le bail sans
fixer le loyer".
Je vous rappellerai qu'il s'agit là de HLM dont la fixation du
loyer est faite en fonction d'autres critères que ceux des coûts
de fonctionnement et en vertu de l'échelle Rogers notamment pour ce qui
est de la fixation du loyer des HLM. Ce n'est plus, dans
ce cas, une demande de prolongation de bail et de fixation de loyer.
Le Président (M. Marcoux): Avez-vous des questions ou des
commentaires? M. le député de D'Arcy McGee.
NI. Goldbloom: Pas d'objection, M. le Président, un seul
petit point, une question de français. Est-ce qu'on dit "visé
dans l'article 34b " ou "visé à l'article 34b"? "à", je
pense.
M. Tardif: Me Robert, vice-président de la Commission des
loyers m'informe que les renseignements pris auprès des légistes
du ministère de la Justice diraient que ce serait "visé
dans".
M. Goldbloom: Accepté, M. le Président. M.
Tardif: On vise dans le mille.
Le Président (M. Marcoux): Les deux amendements sont
adoptés. Article 4, adopté?
M. Fontaine: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 5?
M. Tardif: L'article 5 est strictement un article de
concordance.
Le Président (M. Marcoux): Article 5, adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 6?
M. Tardif: L'article 6 limite les recours pour éviction,
strictement après l'entrée en vigueur de la présente loi,
évidemment. La modification, dans ce cas, est la suivante: L'article 23,
c'est la même chose jusque "à la fin", à la
cinquième ligne, après les mots "à la fin", on lit "du
quatrième alinéa de ce qui suit":...
Le Président (M. Marcoux): II faut ajouter "de ce qui
suit".
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): II n'y a aucun changement
à part de cela.
M. Tardif: Non, "à la fin du quatrième
alinéa de ce qui suit". A ce moment, c'est exactement le même
texte. Pardon? C'est seulement dans la présentation de l'article. Au
lieu de dire: "à la fin de l'alinéa suivant", c'est "à la
fin du quatrième alinéa de ce qui suit". "A la fin du
quatrième alinéa, de ce qui suit": "Toutefois... " et c'est la
même chose pour ce qui suit.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre a fait imprimer à
nouveau le projet de loi?
ivi. Tardif: Si je l'ai fait imprimer à nouveau?
M. Fontaine: Si vous allez le faire imprimer à
nouveau?
M. Tardif: II va bien falloir.
Le Président (M. Marcoux): Adopté, avec
amendement?
M. Lavoie: Lorsqu'il sera adopté. M. Tardif:... un
nouveau principe.
Le Président (M. Marcoux): Article 6, adopté avec
amendement?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Marcoux): Article 7?
M. Goldbloom: M. le Président, pas tellement sur l'article
7, mais sérieusement amicalement mais sérieusement
je dois quand même protester contre la remise de quatorze papillons sur
31 articles, à la toute fin de notre travail. Il me semble que c'est un
peu difficile pour nous. Je n'ai pas encore pris connaissance des papillons qui
viennent de nous être remis, mais il me semble que le travail aurait pu
être fignolé avant le dépôt du projet de loi,
d'autant plus que le ministre nous a dit qu'il a attendu la publication du
livre blanc pour déposer le projet de loi; donc, le texte devait
être entre ses mains pendant un certain temps.
M. Tardif: M. le Président, je ne puis qu'accepter les
remarques et les commentaires qui sont formulés. A ce moment-ci de
l'année, le comité de législation est
débordé et, encore une fois, on s'en rendra compte en regardant
les papillons; ce ne sont que des amendements de pure forme qui sont
amenés là; un point, c'est tout.
L'article 7, M. le Président, précise, en fait, les
chambres auxquelles la loi ne s'applique pas.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a des questions,
des commentaires sur l'article 7? Article 7, adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 8. M. le ministre.
M. Tardif: II n'y a aucun commentaire particulier, M. le
Président. Evidemment, si on regarde l'article 34b, c'est
peut-être répugnant à lire comme ça: Les articles
19a, 20, 20a, 20f, 23, et suit une nomenclature, et le paragraphe 7 ne
s'appliquent pas à un immeuble d'habitation à loyer modique.
Alors, ce sont les dispositions particulières en ce qui concerne, par
exemple, les articles concernant la fixation des loyers, les reprises de
possession, les cas des nouveaux locataires et l'exemption de cinq ans dans ces
cas-là, qui étaient toutes des mesures qui frappaient des
logements ordinaires et qui ne s'appliquent pas dans ces cas-là.
Le Président (M. Marcoux): Article 8, adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 9?
M. Tardif: A l'article 9, M. le Président, il y a un
papillon. D'abord, cela supprime la référence faite quant
à la fin de la loi. Pardon?
Une Voix:... à l'article 9? Une Voix:II
faut avoir la foi!
M. Tardif: Cet article, monsieur... M. le Président, on
n'en fera pas la lecture, si vous permettez, et alors, on va sauter
immédiatement aux trois dernières lignes:... "est de nouveau
modifié par la suppression, dans les quatrième et
cinquième lignes, des mots et chiffres..." au lieu de dire "et prend
fin", c'est "et prendra fin". On le met au futur.
M. Fontaine: Sur cet amendement...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Sur cet amendement qui est proposé... J'ai
suivi un cours de rédaction des lois avec M. Jean-Charles Bonenfant,
à l'université, et il nous a toujours appris que la loi doit
toujours parler au présent. Je ne sais pas pourquoi cela peut avoir
changé maintenant.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Goldbloom: De D'Arcy McGee, s'il vous plaît!
Le Président (M. Marcoux): De D'Arcy McGee,
excusez-moi.
M. Goldbloom: Vive la différence! Il s'agit de supprimer
des mots qui existent déjà dans la loi, il faut donc supprimer
ceux qui s'y trouvent.
M. Tardif: Actuellement, dans la loi, c'est "et prendra fin".
Actuellement, dans la loi, l'article 6, du chapitre 51, des lois de 1976...
Le Président (M. Marcoux): C'est vraiment une
concordance.
M. Alfred: Adopté.
M. Tardif: Oui, c'est cela. C'est de supprimer exactement le
texte.
Le Président (M. Marcoux): "et prendra "? Des Voix:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Alors, article 9, adopté
avec amendement?
M. Grégoire: Qu'est-ce qui prend fin le 1er juillet?
M. Tardif: On supprime dans la loi cette expression qui faisait
que l'article 38 concerne la fixation des baux...
M. Lavoie: Par contre, si vous changiez tout l'article? Si vous
disiez: "La présente loi entre..." On ne pourrait pas dire, "La
présente loi entre en vigueur entre..."
M. Tardif: L'article 38 actuel se lit donc: "La présente
loi entrera en vigueur à la date qu'il plaira au lieutenant-gouverneur
en conseil de fixer par proclamation et prendra fin le 1er juillet 1978".
L'article était édicté d'année en année. Ce
qui reste, c'est que la présente loi entrera en vigueur à la date
qu'il plaira au lieutenant-gouverneur en conseil de fixer par proclamation.
Le Président (M. Marcoux): L'article 9 est adopté
avec amendement. Article 10.
M. Tardif: M. le Président, est-ce qu'on peut suspendre
pour trois minutes?
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux
suggérer que nous profitions de cette suspension pour regarder la carte
de Malartic?
M. Tardif: Vous pouvez, si la commission est d accord.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'elle est
arrivée? Nous allons suspendre quelques minutes pour nous permettre de
regarder la carte de Malartic.
(Suspension de la séance à 17 h 48)
Reprise de la séance à 17 h 58
Projet de loi no 237
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, messieurs! Avec le
consentement, on revient au projet de loi 237. Est-ce qu'il y a des remarques
générales de la part du ministre ou d'autres membres de la
commission?
M. Tardif: M. le parrain du bill, peut-être.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Très rapidement, il s'agit d'annexer, à
partir d'un territoire non organisé, à la ville de Malartic le
lot 27 du rang 1 et de "désan-nexer" de la ville de Malartic six lots
qui apparaissent à l'article 2, et qui retourneront en territoire non
organisé faisant partie de la corporation de comté du
comté d'Abitibi. pourquoi aujourd'hui n'avez-vous pas les gens de la
ville de Malartic? C'est que ce n'est que ce matin qu'on a pu savoir qu'on
pourrait passer aujourd'hui, et d'ailleurs j'ai
en main, et c'est dans le dossier du ministère vous les
avez aussi les résolutions de la ville m'autorisant à agir
en son nom pour la présentation du projet de loi; j'ai également
un télégramme qui est daté d'aujourd'hui, 1 h 50, par la
ville de Malartic, m'autorisant aussi à la représenter pour les
fins de la présentation du présent projet de loi. C'est tout ce
que j'ai à dire, M. le Président. L'annexion du lot 27 permettra
d'agrandir le parc industriel, et la 'désannexion ' de six autres lots,
c'est pour corriger une erreur technique qui avait été faite lors
de la dernière présentation d'un bill privé en 1975.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai profité de la
suspension pour examiner la carte de la ville. Les explications fournies par le
député de Rouyn-Noranda me semblent tout à fait claires
et, pour l'Opposition officielle, nous sommes prêts à l'adoption
des trois articles du projet de loi, sans autre discussion.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, je n'ai qu'une question
à poser au représentant de la ville de Malartic.
Une Voix: Au maire.
M. Samson: Au fondé de pouvoir.
M. Cordeau: Cette demande de détachement d'une partie d'un
territoire a été faite par les propriétaires, et ils ont
donné leur consentement.
M. Samson: Je vous donne ma parole parce que j'ai
oublié ce dossier-là, mais je l'ai en main que les
propriétaires des lots concernés, c'est-à-dire 29, 30, 31,
32, 33 et 34, du rang 5, canton Malartic, m'ont fait la demande de se faire
"dé-sannexer ", mais je les ai référés à la
ville de Malartic pour qu'ils s'entendent.
Suite à une réunion qu'il y a eu entre les
représentants de la ville de Malartic et ces propriétaires
je peux vous faire la nomenclature des noms si vous voulez la ville de
Malartic a accepté de demander cette "désannexion".
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre. M. Tardif:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 1. Adopté.
Article 2. Adopté. Article 3. Adopté. Le projet de loi no 237 est
adopté par la commission des affaires municipales et de l'environnement
sans amendement.
M. Samson: Sans amendement. Merci, M. le Président. Mais
je pense qu'il serait dans l'ordre que je dépose le
télégramme que j'ai reçu de la ville de Malartic me
mandatant d'agir en son nom.
Le Président (M. Marcoux): II n'y a pas de
dépôt de document, officiellement, en commission parlementaire,
mais vous pouvez le faire distribuer, vous pouvez le donner au ministre.
Une Voix: Consentement.
M. Samson: Merci, M. le Président, merci M. le
ministre.
Le Président (M. Marcoux): Je vous remercie de votre
collaboration, M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Cordeau: Troisième lecture, prochaine session.
M. Paquette: Pour session ultérieure.
Projet de loi no 96 (suite)
Le Président (M. Marcoux): Nous revenons à
l'étude du projet de loi no 96. Nous étions rendus à
l'article 10. Article 10?
M. Lavoie: Adopté.
M. Tardif: Pas de commentaire à faire. C'est un article
repris d'année en année, M. le Président.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 10. Adopté.
Article 11.
M. Tardif: A l'article 11, M. le Président, il y a un
papillon. Il consiste à ajouter un paragraphe 4, à la fin, qui
dit "que le présent article ne s'applique pas à un immeuble
loué à des fins de villégiature".
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Tardif: C'est textuellement l'ancien article 16 de la loi.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est adopté.
Article 11, adopté.
M. Grégoire: M. le Président, j'aurais une
précision à demander ici. On mentionne qu'à partir du 1er
janvier 1978, "nul ne peut demander l'autorisation d'enregistrer une
déclaration de copropriété sur un immeuble". Est-ce que
c'est un immeuble d'un logement, de deux logements, ou est-ce que ça
peut être un immeuble de 48 logements, et est-ce qu'à ce
moment-là, un individu se verrait priver du droit de se prendre un
associé, d'avoir la copropriété à deux?
M. Tardif: Non. Quand on parle de copropriété, ici,
il s'agit de copropriété divise, où chacun des
copropriétaires serait propriétaire d'une partie de l'immeuble.
On ne parle pas de copropriété indivise.
M. Grégoire: Même sur un immeuble de 48 logements,
un propriétaire voudrait acheter la moitié divise de l'immeuble,
ce sera défendu?
M. Tardif: La copropriété indivise est interdite
par cet article qui est le même que celui des années
antérieures.
M. Grégoire: Pourquoi est-ce que vous dites... M.
Tardif: La copropriété divise, pardon.
M. Grégoire: Pourquoi est-ce que vous interdisez
ça?
M. Tardif: La copropriété divise est interdite
déjà depuis quelques années et je pense que l'interdiction
vaut en Ontario notamment et dans un certain nombre d'états
américains, à cause des problèmes énormes que ceci
a posés. Cette méthode a donc été utilisée
bien souvent pour vendre leur logement aux locataires. Ceux-ci
généralement ne pouvaient pas assumer les coûts de I'achat,
étaient évincés et cela amenait véritablement
toutes sortes de difficultés, difficultés qui avaient
amené le gouvernement antérieur à imposer ce moratoire sur
les transformations d'immeubles en copropriété. Remarquez que
ceci s'applique uniquement aux immeubles existants. Cela ne s'applique pas
à un immeuble qui serait construit pour des fins de
copropriété dès le départ.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même article, le
député de D'Arcy McGee et ensuite, le député de
Laval. Le député de Frontenac.
M. Grégoire: Si un type est propriétaire d'un
immeuble de 48 logements et qu'il veut en vendre 24 en
copropriété divise, à quelqu'un qui l'achète, non
pas pour l'occuper et veut expulser un locataire, est-ce qu'à ce
moment-là, il y a une objection?
M. Tardif: A ce moment-là, il n'a qu'à l'acheter,
en copropriété donc indivise. Il est copropriétaire avec
vous, de l'ensemble de l'immeuble et c est tout.
M. Grégoire: Je vais vous donner un exemple et vous allez
comprendre. Un immeuble se construit, ici, à Québec, d'à
peu près 140 condominiums. Il y en a 60 qui sont vendus, il y en a 30
qui sont loués, et il en reste à peu près 50 qui ne sont
ni loués ni vendus, qui ne sont pas occupés. Le
propriétaire doit encore un montant au contracteur et le contracteur,
pour se payer, achète en copropriété divise un bloc de 20
logements qui ne sont pas occupés, dans lesquels il n y a aucun
locataire, et il les achète en copropriété.
M. Tardif: Si on se réfère au paragraphe 2, nul ne
peut directement ou indirectement aviser un locataire que le local
d'habitation... Dans ce cas-là, il n'y a pas de locataire d'abord.
Ensuite, vous parlez d'un condominium dont déjà une partie des
logements serait vendue. Ce n'est pas le même genre de problème
que celui de la transformation d'un immeuble antérieurement locatif
qu'on décide de vendre en pièces détachées.
M. Grégoire: Le cas se pose et il n'y a rien ici qui
peut... En fait, le contracteur en achète un bloc de 20 qui ne sont pas
occupés...
M. Tardif: II n'y a aucun problème, à ce qu'on me
dit.
M. Goldbloom: Je pense, M. le Président, que le ministre a
raison. Tout l'article est fondé sur le principe que c'est l'occupation
par le locataire qui détermine la restriction. Je voudrais simplement
faire le même commentaire que j'ai fait en deuxième lecture. En
prolongeant le moratoire, on conserve presque entière une situation
où 80% des citoyens de Montréal sont des locataires. On voudrait
encourager les Québécois à devenir propriétaires,
à accéder à la propriété, et voilà un
empêchement qui est maintenu pour encore une année.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: J'aimerais que le ministre réponde
peut-être à cette partie-là avant.
M. Tardif: II reste encore une fois qu'iI est toujours possible
aux locataires de se porter collectivement acquéreurs de l'immeuble en
copropriété indivise ou de former une coopérative pour le
faire.
M. Lavoie: Donnez-moi un cas pratique. Donnez-moi un cas qui
s'est réalisé dans cette forme-là.
M. Tardif: Les raisons qui avaient amené les
complications, les problèmes de I'enregistrement de la
copropriété quant aux services communs, les mêmes raisons
qui existaient et qui ont amené le décret de ce moratoire, sont
toujours présentes et encore une fois, de nombreux Etats
américains et les autres provinces ont dû revoir cette question de
transformation d'anciens immeubles en copropriété.
Est-ce que nous aurons, à l'occasion de I'étude du livre
blanc, réussi à cerner assez bien le problème pour pouvoir
ouvrir à nouveau cette possibilité. C'est du domaine du possible,
mais, pour linstant. il nous semblait peu sage d'ouvrir à nouveau cette
porte à ce moment-ci.
M. Lavoie: J'ai les mêmes remarques de portée
générale que le député de D'Arcy McGee a faites,
parce qu'il faut reconnaître que c'est quand même un accès
des plus intéressants à la propriété pour les
locataires. Ils peuvent devenir propriétaires, souvent à
très bon compte, si on compare avec le coût soit des logements
neufs, même en copropriété, soit des maisons individuelles
ou d autres formes de logements. Cela leur permet d'acquérir leur logis
souvent à des prix très abordables. Au point de vue taxation, on
sait qu'il y a énormément d'avantages, parce qu ils n ont pas les
taxes d'amélioration locale et tout. Dans la plupart du temps, elles
sont payées depuis de très nombreuses années.
On ne pourrait pas reporter d'année en année
ce moratoire. Il faudrait qu'il y ait une décision rendue sur
cela.
M. Tardif: Encore une fois, je pense qu'à l'occasion du
livre blanc, nous aurons l'opportunité de revoir cet article. L'objectif
souhaité, à savoir faire en sorte que les locataires deviennent
propriétaires de leur logement, est tout à fait louable, mais,
cependant, l'expérience a démontré que ce ne sont pas les
locataires justement qui deviennent propriétaires de leur logement, mais
bien d'autres personnes.
Je connais personnellement un certain nombre de ces édifices dans
les environs de l'Université de Montréal, les rues Lacombe et
Gatineau, dans ces coins où, précisément, des locataires
qui payaient auparavant un loyer raisonnable et qui se logeaient très
bien dans ces logements ont été évincés à
partir du moment où cela a été offert en vente de cette
façon. Et, ce qu'on retrouve aujourd'hui, ce sont des professeurs de
l'université qui faisaient à peu près le double du salaire
des locataires qui étaient là et qui assument une
mensualité à peu près le double d'ailleurs de celle des
anciens locataires. Mais on n'a fait que déplacer véritablement
des locataires.
L'objectif visé, à savoir faire en sorte que les gens
prennent possession de leur logement, est tout à fait louable sauf qu'en
pratique, ce n'est pas cela qui se passe et on n'a pas la solution à ce
moment-ci...
M. Lavoie: Je vais vous donner un exemple. J'en connais un autre
dans le bout de la rue Sherbrooke, dans l'ouest, où la moitié des
logements a été achetée effectivement...
M. Tardif: Par les locataires. M. Lavoie: ... par les
locataires.
M. Tardif: II faudrait peut-être que le gouvernement ait
des programmes d'aide, d'accès à la copropriété
divise par les locataires des immeubles. Là-dessus, je voudrais bien m'y
pencher.
M. Grégoire: Je voudrais, dans la même veine,
appuyer ce que le député de Laval vient de dire ainsi que le
député de D'Arcy McGee. On empêche, par ce moratoire qui se
renouvelle d'année en année, l'accès à la
propriété. Vous mentionnez qu'un professeur de
l'Université de Montréal a pu acquérir un logement et
payer le double, mais il ne faut pas oublier que, dans le double, il y a
également l'acquisition de la propriété. Dans son
paiement, il se trouve à s'enrichir en même temps c'est
à peu près l'équivalent de 50% de la maison qu'il
pourra revendre et, à ce moment-là, il reprendra
l'équivalent de la partie du double qu'il a payée en trop. C'est
ni plus ni moins qu'un plan d'épargne pour lui qu'il aura pour plus tard
quand il aura fini de la payer, quand ce sera à son tour de recevoir le
double pour sa maison.
On empêche l'accès à la propriété. Les
chiffres donnés dans le livre blanc de couleur verte, en fait, sont
nettement indicateurs qu'avec 80% de locataires, à Montréal, il
faudrait se demander si ce ne sont pas les lois qui empêchent le petit de
devenir propriétaire.
M. Lavoie: La difficulté se trouve dans la qualité
de la construction. C'est plus facile, peut-être, en Europe où la
qualité de la construction est meilleure qu'ici en
général. Souvent la construction étant solide, cela peut
se diviser beaucoup plus facilement en copropriétés, alors que
dans certains logements qu'on a bâtis ici à des fins locatives,
souvent la structure est en bois ou autre. Cela cause des difficultés.
Je comprends le problème, mais il faudrait quand même trouver une
solution. Maintenant, j'aurais une dernière remarque à faire sur
l'article 11. C'est au point de vue strictement de la rédaction, au
premier paragraphe. Les légistes que vous avez en arrière de vous
qui sont sans doute très bien éclairés, pourront nous
éclairer à notre tour. "Nul ne peut, à compter du 1er
janvier 1978, demander l'autorisation d'enregistrer une déclaration de
copropriété sur un immeuble en vertu de la loi pour favoriser la
conciliation entre locataires et propriétaires, ni enregistrer une
déclaration de copropriété sur un immeuble occupé
par un locataire, quelle que soit la date du commencement des travaux de
construction". Est-ce que le ministre ou ses légistes peuvent m'assurer
que cela ne bloque pas, tel que c'est rédigé, la construction de
nouveaux condominiums, comme cela se fait actuellement dans la ville de
Saint-Laurent où cela jouit d'une très grande popularité.
Cela a été un très grand succès. A certains
endroits, il s'en est vendu 200 ou 300, mais bâtis à des fins de
condominiums. "Nul ne peut, à compter du 1er janvier 1978, demander
l'autorisation d'enregistrer une déclaration de
copropriété sur un immeuble... ' C'est seulement au point de vue
technique.
M. Tardif: On confirme, en effet, que d'une part, pour pouvoir
enregistrer une déclaration de copropriété, il faut qu'il
s'agisse d'un immeuble existant, et que d'autre part, il faut que cet immeuble
soit occupé par un locataire. Quant à la partie du paragraphe
"quelle que soit la date du commencement des travaux de construction ", il faut
penser qu'ailleurs, dans cette loi, il y a une exemption de cinq ans, en ce qui
concerne, par exemple, la fixation des loyers, et dans ce cas, cela ne
s'applique pas. On dit "les logements neufs de moins de cinq ans sont
exemptés de la fixation, mais ne le sont pas pour les fins de
transformation en copropriété". Je pense que c'est très
rare qu'on va avoir une transformation de copropriété dans un
immeuble relativement neuf, à moins qu'il soit déjà
construit à ces fins.
M. Lavoie: A la première partie de l'article, "nul ne
peut, à compter du 1er janvier 1978, demander l'autorisation
d'enregistrer une déclaration de copropriété", à
moins que cela ne soit couvert par les mots qui suivent "sur un immeuble, en
vertu..."
M. Grégoire: Ce serait seulement pour les immeubles qui
sont déjà soumis à la Régie des loyers.
M. Lavoie: Si vous m assurez que c'est cela, d'accord...
M. Tardif: Oui, c'est textuellement...
M. Lavoie: On a déjà vécu une année,
dans le cas de Val-Martin, où on pensait avoir rédigé
l'article en bonne et due forme, mais il y a eu des décisions des
administrateurs qui ont tout renversé l'esprit des
législateurs.
M. Tardif: Ici, c'est textuellement l'ancien article 16, alors
que le cas de Val-Martin était dans I article 16a ou 16b, c'était
un autre paragraphe. C était dans un ensemble immobilier de plus de cent
logements, vous vous souviendrez, M. le député de Laval.
Le Président (M. Marcoux): Si je comprends bien, le
député de Laval ne voulait pas lier Val-Martin à cette
discussion, un exemple de malformation.
M. Lavoie: Non. C'est un aparté.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, un dernier commentaire. Le
ministre a expliqué les raisons qui, dans son esprit, justifient le
renouvellement du moratoire. J'aimerais lui offrir la considération
suivante: Quand le rapport entre l'occupant et le propriétaire est un
rapport de location, il y a des mécanismes de la loi qui offrent une
protection, pas simplement pour défendre au propriétaire de poser
certains gestes, mais aussi pour agir en tribunal et déterminer
où se trouve la justice entre les deux personnes. Quand il s'agit d'une
conversion en copropriété, nous constatons le ministre
vient de le souligner que, souvent, les montants demandés, le
montant forfaitaire au départ, la mensualité par la suite,
peuvent dépasser de beaucoup les moyens de l'occupant. Mais si le
tribunal pouvait dire au propriétaire dans un tel cas: Mais, monsieur,
vous exagérez. C'est trop! Et comme l'administrateur peut le faire dans
le cas d'un loyer, c'est-à-dire réduire les montants,
peut-être que nous pourrions voir des conversions avantageuses à
des coûts raisonnables.
Il y a une différence entre prolonger le moratoire et accorder au
quasi-tribunal une autorité en cette matière.
M. Tardif: M. le Président, j'ai pris bonne note des
observations et, encore une fois, à l'occasion de la commission
parlementaire qui se réunira, à la suite, sans aucun doute, de la
présentation, soit du livre blanc, soit du projet de loi qui sera
préparé à partir du livre blanc, nous aurons certainement
l'occasion d'aborder cette question plusieurs fois.
M. Goldbloom: Nous avons hâte, M. le Président.
M. Grégoire: ... une remarque à faire au ministre.
Souvent, dans un bloc à logements tout construit, le propriétaire
veut le convertir en condominium. Ce que le ministre veut éviter, la
Régie des loyers veut éviter, c'est qu'on mette des locataires
dehors. Mais il y a une autre loi qui dit que pour qu'un condominium soit
reconnu comme tel, il faut qu'il y ait 50% des logements qui soient vendus.
Alors, le propriétaire qui veut vendre ses logements, plutôt que
d'en garder I'administration, voyant que ces 50% doivent être vendus, va
être obligé, sur le lot, d'en mettre dehors. Si on enlevait ce
montant de 50%, un type qui a un bloc de 24 logements, par exemple, et qui, en
1977, peut en vendre trois, ce sont trois logements qui sont dans le
condominium. L'année suivante, il en vend cinq à ceux qui sont
déjà là et qui consentent. Il s'agirait peut-être
d'enlever ce chiffre de 50% de logements vendus dans un condominium pour que
cela devienne réellement un condominium.
M. Tardif: Nul doute que l'expérience du
député de Frontenac en commission parlementaire dans le domaine
immobilier nous sera d'un précieux appui.
Le Président (M. Marcoux): Article 11 adopté avec
amendement. Article 12?
M. Tardif: Alors, M. le Président, à l'article 12,
il y a un papillon aussi. On me dit que c'est au point de vue de la langue
également. Au paragraphe 1, au lieu de dire "au sens du présent
article", il faudrait dire "pour I application du présent article ,
semble-t-il.
Le Président (M. Marcoux): Amendement adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: Au paragraphe b)...
Une Voix: Où ça?
M. Tardif: Pardon ? Au tout début de I article 12,
paragraphe 1, au lieu de "au sens , ce serait "pour I'application du
présent article ".
M. Lavoie: C'est seulement ça qui a été
accepté, seulement l'amendement.
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. Lavoie: D'accord.
M. Tardif: Deuxième papillon, par la suppression, dans les
sixième et septième lignes du paragraphe 3. de ce qui suit: "les
lots 378 à 459". Donc, c'est une erreur dans la nomenclature des lots.
M. le Président, sixième et septième...
Le Président (M. Marcoux): Amendement adopté?
M. Tardif: ... lignes, par la suppression des lots 378 à
459. Et c) par le remplacement du paragraphe 6 par le suivant: Le
présent article ne s'applique pas, a) à un immeuble dont les
travaux de construction ont commencé après le 31 décembre
1973 c'est la même chose b) à un immeuble
loué à des fins de villégiature."
M. Goldbloom: Ça va.
Le Président (M. Marcoux): Amendement adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Lavoie: J'ai un cas, dans la première partie du premier
paragraphe et dans le deuxième paragraphe, j'ai un cas précis qui
me vient à l'esprit, d'un propriétaire qui a quatre immeubles de
seize logements, dans un ensemble, et sur chaque immeuble il a des prêts
individuels; il est le seul propriétaire de l'ensemble. Je pense que ce
sont quatre ou cinq immeubles, mais c'est secondaire. Il a un terrain de
stationnement commun à deux immeubles, et un autre terrain de
stationnement commun aux deux autres immeubles. Un terrain de jeux en commun
pour les 64 logements...
M. Grégoire: Une seule piscine.
M. Lavoie: Peut-être. En vertu de cela, il ne pourrait pas
vendre un de ces immeubles. Un immeuble de seize logements, il ne pourrait pas
le vendre au complet. Quitte à donner c'est normal, cela se fait
couramment un droit de passage ou des droits de stationnement ou une
servitude d'usage au terrain de jeux ou quoi que ce soit. En vertu de votre
article, il serait obligé de vendre tout l'ensemble d'immeubles.
M. Grégoire: II parle de services, cela pourrait
être le même concierge pour les quatre.
M. Lavoie: Je trouve que...
M. Tardif: M. le Président, pour comprendre le sens de cet
article, il faut plonger à nouveau... d'abord dans le chapitre 84 des
lois de 1975, adopté par l'ancien gouvernement et le projet de loi 78
adopté lors de la dernière session. Il y avait trois articles,
16, 16a et 16b. L'article 16, c'était le moratoire sur l'interdiction de
transformer en copropriété; 16a, c'était le cas de
Val-Martin. Il était précisé là-dedans que nul ne
peut vendre un ensemble immobilier de plus de 100 logements etc. Et 16b,
c'était l'article qui, à défaut de pouvoir mieux cerner
cette réalité que constitue un ensemble immobilier, parce qu'il y
avait des trous dans la définition on l'a vu et nous
avions à ce moment-là les cas de Connaught, de McLynn, de
Elmhurst Development, où se présentait le même
problème, mais c'étaient des ensembles immobiliers beaucoup moins
importants que celui de Val-Mar- tin où même établir un
plafond dans un ensemble immobilier de plus de 100 logements ne jouait plus;
nous avions dit à ce moment-là: La seule façon,
finalement, d'empêcher la vente en pièces détachées
de ces immeubles, c'est de décréter un gel des
évictions.
Ceci a été fait l'an dernier, et il nous semble que
c'était à juste titre; d'ailleurs je pense que le
député de Laval l'avait mentionné. Est-ce qu'on ne
pourrait pas, au lieu de décréter un gel total des
évictions... A défaut de pouvoir mieux définir, on a dit:
Si on ne peut pas empêcher la vente de ce genre d'immeuble, en
empêchant les évictions, il n'y a plus d'intérêt pour
le propriétaire de vendre puisque ce moment-là il ne peut plus
promettre à l'acquéreur éventuel l'occupation du local. La
question avait été posée, notamment, je me souviens, par
le député de Laval. Est-ce qu'on ne pourrait pas imposer un seuil
inférieur, six logements, douze logements pour essayer de définir
ce qu'est un ensemble immobilier.
Effectivement, nous avons tenté de joindre
l'élément nombre de logements d'une part et
l'élément relation fonctionnelle ou structurelle qu'il peut y
avoir entre des immeubles, à savoir services, accessoires, ou
dépendances en commun pour établir que ces ensembles immobiliers
qui avaient été construits encore une fois à des fins
locatives il faut quand même bien se mettre cela dans la
tête au départ, c'est cela l'idée générale
ne puissent être changés de leur destination.
Là, ce n'est pas au député de Laval que je vais
apprendre les difficultés techniques que pose la vente en pièces
détachées de projets du genre Val-Martin, Connaught ou McLynn qui
sont dotés de services communs d'entrée d'égouts ou
même de fils électriques qui peuvent passer dans un immeuble pour
aller dans l'autre, etc. escaliers communs, même aire commune en
arrière parce qu'on a vu qu'à Val Martin, par exemple,
où chaque acquéreur était propriétaire de 1/44
indivi des aires communes à l'arrière donc les
problèmes étaient posés et il nous a semblé que
cette formulation pouvait assez bien cerner ces ensembles immobiliers.
Là, on pose la question finalement. On dit: II y a quatre blocs
de seize logements chacun et il en vendrait seulement un. Est-ce que la vente
comme telle pourrait, d'un immeuble entier, poser des problèmes,
étant donné qu'il y a des aires de services communes, par exemple
un terrain de stationnement. J'ai l'impression que non, cela ne devrait pas
poser de problème attendu que les servitudes, j'imagine pourraient
être consenties comment appelez-vous cela, servitude de bon
père de famille, je ne sais pas quoi.
M. Grégoire: Droit de passage. M. Tardif:
Là, à moins que...
M. Lefebvre: Qu'est-ce qui arrive, si ce sont déjà
deux propriétaires qui sont dans votre bloc, votre ensemble de quatre.
Si un propriétaire est déjà propriétaire de deux
maisons et un autre est
propriétaire de deux autres, qu'est-ce qui arrive? Ils ne peuvent
ni vendre ni acheter, ni un ni l'autre. M. Lavoie: En vertu de la
loi?
M. Lefebvre: Avec cet article-là. M. Grégoire:
Cela va dans le... M. Lavoie: Je ne pense pas.
M. Grégoire: L'un ne peut pas acheter l'autre pour en
faire un seul groupe?
M. Lavoie: Non.
M. Grégoire: En vertu de cela, non?
M. Lavoie: Même, quelqu'un peut avoir huit duplex sur la
rue Bordeau, à Montréal, qui sont bâtis depuis 20 ou 25
ans, huit duplex en ligne et s'il y a un terrain de stationnement commun ou
quoi que ce soit, il ne pourrait pas vendre un duplex, même si c'est
bâti avec des murs mitoyens et que cela ne créerait aucun
problème. Quelqu'un peut en avoir acheté huit sur n'importe
quelle rue à Montréal et avoir quelques services en commun,
même un concierge. Il ne pourrait pas vendre un duplex!
M. Grégoire: Même pas à l'hôpital.
M. Lavoie: Même pas.
M. Grégoire: Un père de famille aurait ses quatre
immeubles d'habitation. Il a deux gendres deux enfants, il a 65 ans. Il
voudrait en vendre un à chacun des quatre, à ses deux gendres et
à ses deux garçons, et il ne peut pas.
M. Vaugeois: On est en plein drame.
M. Tardif: Evidemment, au départ, ce qu'on avait à
l'idée en termes de service accessoires ou dépendance en commun,
ce sont ces services qui...
M. Lavoie: Entrées communes d'égouts, d'aqueduc ou
quoi que ce soit.
M. Tardif: ... qui établissent des relations non seulement
fonctionnelles, mais même structurelles entre des immeubles. Dans le cas
d'un terrain de stationnement, le fait de vendre un immeuble
séparément, indépendamment du terrain de stationnement, ne
rend pas cet immeuble non viable comme tel, et je me demande si...
M. Grégoire: ... à la suite d'une vente et vous
empêchez toutes les ventes.
M. Tardif: Mais c'est d'empêcher les ventes lorsque les
immeubles ne sont pas autonomes, c'est ça. Lorsque I immeuble est
relié structurellement, lorsque vous avez quatre duplex en ligne, mais
qu'il y a un même toit ce qui est le cas à Val-Martin
notamment que c'est le même toit qui chapeaute les quatre duplex,
par exemple, si le toit coule à un endroit, qu'il y a quatre plafonds
d'endommagés, qui est responsable de cela? Il n'y a pas de coupe-feu, de
séparation entre chacun des toits. Et les architectes qui ont
examiné ça disent que si effectivement, dans les quatre duplex,
on en supprimait deux de chaque côté, et si on en laissait un
central, ils ne se supporteraient pas tout seuls. Ils sont structurellement
reliés.
On veut donc, dans ce cas-là, vraiment interdire la vente,
lorsqu'il y a relations structurelles entre des immeubles. Mais lorsque les
immeubles sont autonomes et indépendants et que ce qui est commun, c'est
un stationnement et que si ce stationnement, on pouvait le supprimer et
bâtir un autre édifice dessus, ça n'enlèverait rien
à la viabilité de l'immeuble ou à son existence comme
telle ça ne semblerait pas poser de problèmes.
Ici. la définition de services accessoires ou dépendances
en commun, quoiqu'on pourrait toujours concevoir que le déneigement d'un
terrain, son entretien, à supposer que le terrain soit commun à
trois propriétaires, pourrait poser des problèmes... A ce
moment-là, se poserait un problème d enregistrement de
copropriété ou je ne sais pas quoi avec partage des frais ou tout
ça.
M. Fontaine: Je me demande pourquoi, au paragraphe i, on parle de
services. Si on définit un ensemble immobilier comme étant des
immeubles qui ont des services en commun, nécessairement cela entre...
Au deuxième paragraphe, lorsqu'on dit qu'un ensemble immobilier ne peut
être vendu, s'il y a des services en commun, ils ne peuvent être
vendus. D'autre part, je me demande sur quels critères on s'est
basé pour dire que cela doit être douze. Cela aurait pu être
huit, cela aurait pu être vingt.
M. Tardif: Vous avez raison, cela aurait pu être huit, cela
aurait pu être vingt, comme cela aurait pu être deux aussi. Ce
qu'on a dans Val Martin, ce sont des ensembles de deux duplex, quatre duplex,
huit duplex. A ce moment-là, pourquoi avoir fixe le nombre douze? Entre
autres, c'est par expérience concrète empirique sur le terrain de
l'analyse des cas de Connaught, McLynn et Elmhurst, où c'étaient
des projets qui avaient une telle ampleur. Généralement, il faut
se rappeler aussi qu'un bon nombre de ces projets sont des projets à
dividendes limités, qui impliquent la construction d'un certain nombre
de logements. Ce n'est pas uniquement deux, trois ou quatre qui ont
été construits.
M. Fontaine: Et est-ce que c'est pour toucher seulement le cas
Val Martin ou si c'est pour...
M. Tardif: Non, Val Martin, c'est une autre chose. Val Martin est
couvert dans le paragraphes.
M. Fontaine: D'accord.
M. Tardif: Dans le paragraphe 2, ce sont ces autres ensembles de
type Connaught, McLynn et Elmhurst, entre autres, qui ont été
portés à notre
attention et d'autres semblables qui pourraient exister.
M. Grégoire: Je vais vous donner un exemple. Le Jardin des
Seigneurs, en arrière de l'Auberge des Gouverneurs. Il y a plusieurs
immeubles et il y a un système de chauffage commun. Le type aurait eu
des propriétaires pour acheter chacun des blocs qui avaient 48, 60, 72
et même 96 logements. Il en avait 600 comme cela. Il n'a pas
été capable de trouver un seul Québécois pour
acheter le groupe à ce moment-là. Il l'a vendu à des
Américains.
Dans votre loi, s'il n'avait pas trouvé des gars pour acheter
chaque groupe, il les aurait vendus à des Américains. Il en a
vendu un groupe à un, mais le reste à des Américains.
M. Tardif: M. le Président, la formulation de cet article,
encore une fois, il faut se reporter, depuis déjà deux ans, 1975,
on avait essayé de fixer uniquement un seuil quant au nombre de
logements, tout ensemble immobilier de plus de 100 logements, sans entrer dans
les caractéristiques qui pouvaient faire qu'ils pouvaient ou non
être vendus. On a tenté d'aller plus loin, et les légistes
du comité de législation et des gens de l'INRS-Urbanisation
également que nous avons consultés, qui ont travaillé,
entre autres, à la préparation du livre blanc, en viennent
à la collaboration qu'hormis ces caractéristiques-là, il
n'était pas possible de mieux cerner, dans un texte de loi, à
moins d'entrer dans une définition vraiment détaillée et
très technique, ce qui pouvait être vendu impunément pour
les futurs acquéreurs et ce qui ne pouvait pas l'être.
M. Lavoie: La première fois qu'on a
légiféré sur le cas Val Martin, le but était
d'empêcher la vente à la pièce, logement par logement.
C'était le but. Duplex par duplex.
M. Tardif: Duplex par duplex.
M. Lavoie: Mais on ne voulait pas empêcher Netherwood de
vendre. S'il avait un huit logements, il avait le droit de le vendre en bloc,
son huit logements...
M. Tardif: Non, pas dans le chapitre 75. M. Lavoie: Dans
la première législation?
M. Tardif: Dans le chapitre 84 des lois de '975, c'est: Nul ne
peut vendre ou promettre de vendre un immeuble situé dans un ensemble
immobilier de plus de 100 logements. C'est le paragraphe 7. A compter du 26
novembre 1975 et sous réserve du paragraphe 4, nul ne peut directement
ou indirectement, dans un ensemble immobilier comprenant au moins 100 locaux
d'habitation, construire et utiliser principalement à des fins de
location résidentielle, vendre ou promettre de vendre, ni offrir en
vente un local d'habitation...
M. Lavoie: Un local d'habitation. M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: On voulait empêcher la vente d'un local, d'un
condominium soit de deux logements ou quelque chose comme cela, mais on ne
voulait pas l'empêcher de vendre un immeuble d'habitation de huit
logements. On voulait lui défendre de diviser quatre duplex. On ne
voulait pas lui enlever son droit de propriété de vendre huit
logements à la fois, tandis que là vous empêchez la vente
de l'immeuble global.
Je suis bien d'accord avec vous, dans votre cas, si la rédaction
était faite pour empêcher les ventes pièce par
pièce. Que le type vende un immeuble d'habitation de huit logements ou
de quatre logements, cela change de propriétaire, ce n'est pas dans le
but d'évincer les locataires. La plupart du temps, il garde les
mêmes locataires.
M. Grégoire: II est le seul propriétaire de
l'immeuble, si le toit coule, c'est lui qui est responsable.
M. Lavoie: C'est cela.
M. Grégoire: Ce n'est pas comme les huit maisons qui ont
le même toit.
M. Fontaine: Prenez un local d'habitation dans un article...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais d'abord vous
assurer que l'Opposition officielle n'a fait aucun effort de recrutement
auprès du député de Frontenac. Il est venu proprio motu de
ce côté-ci de la table.
M. Paquette: ...
M. Lavoie: On n'a pas émis sa carte de parti.
M. Grégoire: J'espère que vous m'acceptez tout de
même comme membre...
Une Voix: Votre contribution.
M. Grégoire: ... comme apportant ma contribution
à...
M. Goldbloom: M. le Président, si je peux me permettre
d'exposer une considération qui me vient spontanément à
l'esprit... Le ministre, en décrivant les problèmes qui peuvent
se présenter, qui se sont présentés, a fait allusion
à des entrées d'aqueduc en commun, à des fils
électriques, à des toits en commun.
Le député de Laval, en posant le problème qui le
préoccupe, a parlé de terrains de stationnement et de terrains de
récréation. Ils sont donc à l'exté-
rieur des bâtiments en question. Est-ce qu'il y a moyen de faire
une distinction entre les services comme le terrain de stationnement et le
terrain récréatif et les services à l'intérieur de
la structure même du bâtiment? Je pose la question, sans avoir la
compétence pour y répondre.
M. Tardif: Les légistes que j'ai consultés me
disent qu'ils se refusent à rédiger un amendement sur le coin de
la table sur ce sujet...
M. Lavoie: Je ne les blâme pas.
M. Tardif: ... très compliqué où, encore une
fois, à de multiples occasions, nous avons eu des difficultés sur
ce problème de ce que constitue un ensemble immobilier et ce que ne
constitue pas un ensemble immobilier.
Ce que je proposerais... Il faut quand même se situer dans le
contexte. L'année passée, enfin jusqu'à maintenant
il était même interdit d'évincer un locataire dans
des locaux de cette nature. Maintenant, on élargit, on ouvre quand
même la porte passablement plus grande. Ils pourront le vendre, mais en
bloc.
Je dis, comme première étape...
M. Fontaine: Ce n'est pas cela qui est dit dans la loi.
M. Tardif: Pardon?
M. Fontaine: Ce n'est pas cela qui est dit dans la loi.
M. Tardif: Oui, dès qu il y a moins de douze, sinon ils
pourront le faire.
M. Fontaine: Oui, moins de douze. M. Tardif: C est
cela.
M. Grégoire: Même 12, dans un ensemble de 48, dans
un complexe de 4 immeubles de 12. Ils ne peuvent pas vendre celui de 12. Ils ne
peuvent même pas en vendre 24.
M. Tardif: Ecoutez...
M. Fontaine: M. le Président...
M. Tardif: C'est cela. L'an dernier, ils ne pouvaient même
pas en vendre deux ou trois. On nous a dit l'an dernier: Finalement, ce que
vous faites, c'est que vous empêchez même la vente de petits
duplex. On dit: Non, ce n'est quand même pas cela. En fait, c'est ce que
cela a eu comme résultat. Ici, étant donné que la
majorité des logements sont quand même constitués au
Québec de duplex et de triplex, à part de l'unifamilial, quand on
tombe dans plus de douze, c'est quand même une très petite
portion. On vient d'ouvrir et d'élargir la porte. Je dirais que, compte
tenu de la difficulté de cerner la réalité ici, on part
d'une situation où elle était vraiment fermée, on l'ouvre
pour les locaux ou les ensembles de moins de douze logements, attendu que les
ensembles immobiliers de plus de douze logements, doivent constituer quand
même une très faible minorité des 950 000 logements
locatifs que nous avons au Québec. A ce moment, je veux bien reprendre
toute la question lors de I étude du projet de loi permanent et refondu
qui sera présenté, attendu que pour l'instant, au moins, on ouvre
la porte pour la majorité des petits propriétaires
québécois.
Quant aux grands propriétaires fonciers québécois,
ce n'est peut-être pas mauvais qu'ils laissent dormir un peu leur argent
et leurs propriétés.
M. Grégoire: Ce n'est pas le temps de laisser
dormir...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: J'ai seulement une dernière question. Est-ce
que je comprends bien que ce qu'on veut faire, c'est d'empêcher qu'un
local d'habitation soit vendu séparément?
M. Tardif: C'est cela, lorsqu'il a ses caractéristiques,
ensemble locatif, unité de gestion, unité d'administration et
dépendance commune.
M. Fontaine: Etant donné qu'on emploie les mots
«locaux d'habitation», «douze locaux d'habitation».
on emploie ces derniers mots pourquoi, au lieu de dire
«promettre de vendre ni offrir en vente un immeuble» ne dirait-on
pas «promettre de vendre, ni offrir en vente un local d'habitation
compris dans un tel ensemble»?
M. Grégoire: M. le ministre, je pense que j'ai saisi votre
point. Ce que vous voulez défendre, c'est la vente d'une partie des
unités d'un immeuble, et non pas tout l'immeuble, même s'il y a
des services et accessoires communs avec un autre.
M. Tardif: C'est exactement le cas à Val-Martin.
M. Lavoie: C'est parce qu'ils ne vendent pas un local, ils
vendent deux locaux.
M. Tardif: On ne vend pas un local, on vend deux locaux. On vend
des duplex.
M. Grégoire: Relié par le même toit.
M. Tardif: Pas seulement par le toit, par en haut, par en
bas...
M. Grégoire: Si vous ajoutez à cela des immeubles
séparés, comme par exemple, plusieurs immeubles qui sont
situés à proximité les uns des autres, dites,
«rattachés» les uns aux autres, alors.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois...
M. Grégoire: Si vous enlevez «à
proximité» pour mettre «rattachés les uns aux
autres»...
M. Tardif: Encore une fois, je crois qu'il n'est pas sage
vraiment de s'improviser rédacteur dans ce sens, surtout quand on
connaît tous les litiges qui sont nés de l'interprétation
d'ensemble immobilier, et compte tenu, encore une fois, qu'on part d'une
situation de gel quasi absolu vers une situation de dégel relatif. Il me
semble que comme étape, cela devrait suffire pour l'instant, attendu que
la majorité des ensembles immobiliers n'ont pas...
Le Président (M. Marcoux): Si les membres de la commission
sont prêts à adopter l'article 12?
M. Grégoire: Adopté. Une Voix: Sur
division.
M. Fontaine: Pas tout pour l'article 12, M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. Fontaine: J'aurais seulement une question...
Le Président (M. Marcoux): Une autre question encore
à l'article 12, oui? Le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Oui. Au paragraphe 3... M. Tardif: Oui.
M. Fontaine: ... lorsqu'on dit: Nul ne peut directement ou
indirectement vendre, promettre de vendre, ni offrir en vente un local
d'habitation occupé par un locataire; ça, il s'agit du cas
Val-Martin, n'est-ce pas?
M. Tardif: Oui.
M. Fontaine: On sait qu'il y a des locaux d'habitation dans le
projet Val-Martin qui ne sont pas occupés par un locataire. Alors, si on
laisse "occupé par un locataire", ça pourrait permettre au
propriétaire de vendre ceux qui ne sont pas occupés.
M. Tardif: Dans ce cas-là, moi, M. le
Président....
Je remercie le député de Nicolet-Yamaska d'avoir
porté à notre attention cette déficience du texte, et nos
légistes suggèrent que les mots "occupé par un locataire
et" soient enlevés, tout simplement biffés. Alors, "... ni offrir
en vente un local d'habitation situé sur les lots 380, etc.", parce que
ça couvre les logements vacants, ça.
M. Fontaine: Une opposition constructive et vigilante.
Le Président (M. Marcoux): Biffer, au paragraphe 3,
quatrième ligne, "occupé par un locataire et".
M. Tardif: Oui. Le texte dit: "... ni offrir en vente un local
d'habitation situé sur les lots...".
M. Fontaine: Est-ce que le ministre pourrait, succinctement, nous
faire état de la situation à Val-Martin présentement?
M. Tardif: Au moment où nous nous parlons, l'entente
devrait être terminée, l'entente entre Netherwood Realties et la
Société d'habitation du Québec, au moment où nous
nous parlons.
M. Goldbloom: Et les actions retirées?
M. Tardif: On m'informe qu'à 4 h 30, aux dernières
nouvelles, les négociations se poursuivaient.
M. Fontaine: Et les poursuites judiciaires?
M. Tardif: Pardon?
M. Fontaine: Les poursuites judiciaires?
M. Tardif: C'est une autre affaire.
M. Lavoie: ... quittances?
M. Tardif: Je ne signe plus rien.
Le Président (M. Marcoux): Article 12 adopté avec
amendement.
M. Goldbloom: Nous avons dit sur division.
Le Président (M. Marcoux): Adopté avec amendement
sur division.
M. Grégoire: Article 13, pas de problème,
adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 13 adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 14?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 15.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 16, il y a un
amendement.
Une Voix: II y a un papillon.
M. Tardif: L'article 16 du projet de loi est modifié par
le remplacement dans la première ligne des mots et chiffres "ou 12", par
les mots "12 ou 21". En fait, le nouvel article se lirait "Un avis donné
en contravention des articles 11, 12 ou 21". D'accord?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté avec
amendement.
M. Tardif: Même chose à 17, c'est "11, 12 ou
21".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 18. Alors 17
adopté avec amendement.
M. Tardif: L'article 18, ce sont les articles "11 à 17 et
21". Il faut ajouter "et 21".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 18 adopté avec
amendement.
Une Voix: Adopté.
M. Tardif: Article 19, il n'y a rien là.
M. Goldbloom: II ne faut donc pas l'adopter.
Le Président (M. Marcoux): Article 19 adopté, tel
quel.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: A 20, il y a un mot à changer. L'article 20 du
projet de loi est modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, du mot "en" par le mot "de". Ce n'est pas en
bonne foi, c'est "de" bonne foi. Tantôt on a vu à l'article 12
qu'on disait: "Nul ne peut vendre ou promettre de vendre etc." Ici, on
crée une exception en faveur des petits acquéreurs
propriétaires qui pourront vendre, mais il y a un droit de
préemption de la société.
Le Président (M. Marcoux): Article 20 adopté avec
amendement.
M. Alfred: Adopté.
M. Goldbloom: Un instant, s'il vous plaît. Je m'adresserai
par votre intermédiaire au député de Papineau, M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): C'est un jeune homme
dynamique.
M. Goldbloom: Et impatient.
M. Lavoie: La question m'a été posée par des
propriétaires sur le cas de Val-Martin. J'espère que vous avez
complété votre entente avec la compagnie. En ce qui concerne les
propriétaires individuels de duplex, est-ce votre intention de continuer
des négociations avec eux pour l'achat de leur duplex?
M. Tardif: Tel que l'article est libellé, s'ils ont une
offre d'achat, ils doivent l'offrir d'abord à la société.
Nous n'attendrons évidemment pas. Un certain nombre d'entre eux, une
quarantaine, ont déjà manifesté le désir de
conclure une entente avec nous aussitôt que cela serait
réglé, et ce d'autant plus que le loyer moyen dans ces immeubles
est de $100 par mois et que leur titre de propriétaire leur coûte
actuellement $250 par mois.
M. Lavoie: Oui, mais par contre ils acquièrent quand
même quelque chose.
M. Tardif: Oui.
M. Lavoie: Ce n'est pas de l'argent jeté par les
fenêtres.
M. Tardif: Ils ont manifesté, de toute façon et,
encore une fois, ils sont assurés de la libre jouissance des lieux, tant
et aussi longtemps qu'ils voudront, comme propriétaires.
M. Lavoie: Mais vous continuez vos négociations pour
acquérir, dans des conditions convenables et acceptables aux parties,
pour que vous soyez propriétaires au complet de l'ensemble.
M. Tardif: Redonner sa vocation originale à
l'ensemble.
M. Lavoie: Vous croyez que cela pourrait se terminer assez...
M. Tardif: La sagesse m'a appris à ne plus fixer de date,
M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 20, adopté avec
amendement?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 21.
M. Tardif: M. le Président, il y a des amendements
à I'article 21, d'abord par le remplacement du paragraphe 1 par les
suivants: "Pour l'application du présent article, on entend par maison
mobile une construction mobile érigée sur un châssis et
conçue pour être utilisée comme habitation avec ou sans
fondations permanentes lorsqu'elle est raccordée aux services
adéquats". En fait, nous avons repris ici la définition de maison
mobile contenue dans la Loi d'évaluation foncière, et nous
l'avons incluse dans cette loi. Je m'excuse, c'était la Loi de la taxe
sur la vente en détail.
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas d objection,
même si, normalement, on met les définitions à l'article 1
d'un projet de loi, cela n'a pas trop d'importance.
Le Président (M. Marcoux): Premier amendement.
L'amendement est adopté?
M. Tardif: Premier amendement sur le paragraphe à
l'article 1, M. le Président. A l'article 2, il y a des mots à
ajouter ici, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Deuxième paragraphe de
l'article 1.
M. Tardif: L'article 1 actuel, qui devient le nouvel article 2,
dit: "A compter du c'est la date du dépôt de la loi
le locataire d'un terrain destiné à l'installation d'une maison
mobile il faut ajouter utilisée à des fins
résidentielles, ne peut être évincé du terrain qu'il
occupe..." C'est la même chose pour le reste.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il faut
préciser la date immédiatement?
M. Tardif: Pardon?
Le Président (M. Marcoux): La date du dépôt.
On connaît la date du dépôt du projet de loi.
M. Tardif: Donc, après le mot "mobile", à la
troisième ligne, c'est: "utilisée à des fins
résidentielles ". La date du dépôt du projet de loi...
C'est mardi dernier. Avant-hier. On n'a pas besoin...
M. Goldbloom: ... de perdre du temps avec cela, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Cela va.
M. Beauséjour: Ici, il est question... Il ne peut pas
être évincé, d'après ce que je peux voir, il peut
être évincé du terrain qu'il occupe. Je ne peux pas
préciser quelle est la cause devant les tribunaux, mais si des maisons
mobiles étaient installées en contravention d'un règlement
municipal et qu'une cour en arrive à cette conclusion, est-ce que cela
veut dire que cet article permettrait à ceux dont la maison est
installée déjà d'y rester?
M. Tardif: Non. Ceci ne vient pas en contravention avec la
réglementation municipale, M. le Président. Il s'agit donc d'une
éviction par un propriétaire signifiée à son
locataire de terrain, dans ce cas-là.
M. Beauséjour: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est
adopté.
M. Tardif: Le paragraphe 2 actuel, M. le Président,
devient le paragraphe 3.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Tardif: A c), par l'addition à la fin du paragraphe
renuméroté 3 de ce qui suit, "le tribunal peut annuler ou
réduire toute clause qui, en tenant compte des circonstances, est
abusive, excessive, ou exorbitante".
Le Président (M. Marcoux): Amendement adopte?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Tardif: Le paragraphe 3 est renuméroté 4.
te?
Le Président (M. Marcoux): Amendement adopte.
M. Tardif: Et quant au paragraphe 4, il est remplacé par
le suivant, paragraphe 5, "Le présent article ne s'applique pas a),
à un terrain servant à I installation d'une maison mobile
utilisée à des fins de villégiature; b), pendant la
première année de la location d'un terrain servant à
l'installation d'une maison mobile utilisée à des fins
résidentielles."
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Fontaine: Pourquoi ça? Pourquoi la
dernière...
M. Tardif: M. le Président, le dernier alinéa?
M. Fontaine: Oui, b).
M. Tardif: L'équivalent, en fait, des raisons qui font
que, pendant une période initiale de cinq ans, les locaux d'habitation
sont soustraits de la loi pour ce qui est de l'habitation; donc on dit qu'il
peut être normal que pour un premier bail, pour une première
année, le propriétaire d'un terrain qui doit établir des
services, n'ait pas évalué le coût des services en question
et qu'il puisse, au cours de cette première année, jouir d'une
liberté quant à la fixation, mais pour le renouvellement, pour
ladeuxième année, il y devient soumis. D'accord?
M. Fontaine: D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, une seule question. Les
avocats parlent de la balance des inconvénients, si ma mémoire
est fidèle... En présentant cet article, en étendant
l'application de la loi aux maisons mobiles, le ministre donne une protection
à ceux qui louent un terrain et y installent une maison mobile.
Il y a un inconvénient qui peut être infligé
à un tel locataire, s'il n'y a pas de telle protection dans la loi. De I
autre côté, il y a, pour de nombreuses municipalités, un
inconvénient majeur qui est la présence de maisons mobiles un peu
partout. Ce n'est pas nécessairement une chose à encourager et
pourtant, indirectement, on encourage la permanence relative ou, disons, la
présence prolongée des maisons mobiles.
Alors, je dois comprendre que le ministre a évalué cette
balance d'inconvénients et a décidé de la façon que
nous voyons devant nous présentement.
M. Tardif: M. le Président, ceci n'a pas pour effet,
encore une fois, d'interférer avec les règlements de zonage des
municipalités qui pourraient permettre ou ne pas permettre. Il s'agit de
constater qu'il existe environ 180 parcs pour maisons mobiles, qu'il s'y fait
une location de terrains là dont les prix peuvent varier entre $10 et
$95 par mois d'après l'échantillonnage que nous avons fait, de
constater que ces gens sont installés, n'ont aucune espèce de
protection, peuvent se faire dire à tout moment: Accrochez votre
roulotte et partez, et pour toutes sortes de raisons, des clauses abusives,
vous n'avez pas le droit de
circuler à plus de huit milles à l'heure, vous n'avez pas
le droit d'avoir des chiens, vous n avez pas le droit d'avoir ci, vous n'avez
pas le droit d'avoir ça et, encore une fois, sans que locataire qui est
ainsi... et quand on sait ce que ça peut coûter pour
déplacer une maison mobile, c'est quand même aussi, sinon plus
coûteux, qu'un déménagement et il y a plus
d'inconvénients.
Il nous a semblé que la balance des inconvénients, sans
vouloir encourager la multiplication de cette forme d habitat, était
nettement, dans ce cas-là, en faveur d'une plus grande protection
accordée aux gens qui vivent là-dedans et c'est plus de 100 000
Québécois qui sont logés de cette façon.
M. Goldbloom: Une réponse très satisfaisante. M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: J'avoue que j'appuie le ministre a 300%.
Le Président (M. Marcoux): L'article 21 est sûrement
adopté avec amendement. Article 22.
M. Grégoire: Le député de D'Arcy McGee a...
M. Tardif: Adopté.
M.Grégoire: Non. A l'article 22, ce qui se produit
à l'heure actuelle, c'est que, lorsque vient le temps d'augmenter les
loyers, le propriétaire envoie un avis et dit: Voici, les taxes dans la
municipalité ont augmenté de 9%, 10%. Il envoie même la
coupure du journal qui a publié cela. On peut facilement lui dire que
les taxes de l'Hydro-Québec ont augmenté de 18%. Le
propriétaire donne cela et dit: En conséquence, votre loyer sera
porté à tant. Je crois que c'est suffisant. Si le locataire
trouve que c'est trop élevé, il va à la Régie des
loyers.
Ce qu'on demande de faire ici, c est d ajouter le loyer en vigueur, le
loyer demandé et les motifs sur lesquels l'augmentation est
fondée. On ajoute "Un avis d'augmentation insuffisamment motivé
est néanmoins valable, à moins que le locataire ne prouve qu'il a
subi un préjudice sérieux."
Dans la Loi de conciliation, ce qu'on appelle la conciliation entre le
locataire et le locateur, on inscrit une autre source de chicane additionnelle.
Avant de commencer à contester le prix de son logement, le locataire va
commencer par dire qu'il subit un préjudice sérieux, parce que
l'avis d'augmentation n était pas suffisamment motivé.
Donc, il va y avoir premièrement une chicane autour de cela,
deuxièmement une autre chicane autour du prix. Je me demande pourquoi on
vient avec cela. Cela y était d'avance. On lui permet une chicane de
plus.
M. Tardif: Avant cela, la loi parlait d'avis, sans donner aucune
indication quant à cet avis. Cela pouvait être un avis dont la
forme pouvait varier à I'infini. On a vu toutes sortes de genres d'avis.
Par exemple: Veuillez être informés que votre loyer sera augmente
de pas moins de 8%. Le locataire pense qu il va avoir une augmentation de 3% et
il se réveille avec une augmentation réelle de 15% ou 20%.
Ce que nous disons, c'est que le propriétaire devra s'engager
à donner deux choses. D'abord le loyer réel de l'année
antérieure, et les facteurs d'augmentation. Si vous parlez d'une
augmentation des tarifs d'électricité de I'ordre de 15%, si vous
parlez d'une augmentation du coût du chauffage de tant, des taxes, et de
tous autres frais qui sont admissibles, ceci doit pouvoir se dire. Et on va
présumer que les locataires ne sont pas plus imbéciles que la
moyenne des propriétaires et qu'ils peuvent, sur simple lecture d'un
document, se rendre compte si cela a de l'allure ou si cela n en a pas. Le
locataire, en voyant cela, au lieu de s'adresser directement à la
régie, ce qu'il risquerait ou pourrait risquer de faire, s'il ne
recevait qu'un montant, qu'un avis que son loyer passe de $100 à $150,
il dit: Je vais aller à la régie. Si on lui expliqueet qu'il voit
cela, on peut présumer qu'il saura si cela a de l'allure ou si cela n en
a pas.
L'idée de mettre le deuxième alinéa, "un avis d
augmentation insuffisamment motivé est néanmoins valable à
moins que le locataire", est pour cette phase de transition entre cela et ce
qui découlera du livre blanc, où l'avis sera
préparé par la Régie des loyers, sur un formulaire que le
propriétaire n'aura qu'à remplir, en donnant un minimum de
renseignements. J'espère qu ils ne seront pas aussi nombreux et aussi
compliqués que la RN-1, j'en conviens, car la RN-1 actuelle qui est
utilisée pour la fixation du loyer...
M. Grégoire: Elle a 12 pages plus 6 annexes.
M. Tardif: Je conviens que c'est vraiment une formule
conçue par des fonctionnaires, pour des fonctionnaires, et que c'est
quand même très répugnant à l'endroit des
propriétaires et des locataires. Ceci dit, il reste qu'entre un avis de
douze pages, avec six annexes et un billet de papier disant; Veuillez
être informé que votre loyer n'augmentera pas moins de 8% cette
année, il y a une place pour un juste milieu.
Au départ, on a voulu simplement donner une indication du
contenu, le loyer antérieur le facteur d augmentation et le nouveau
loyer et, lors de la loi qui succédera à celle-ci, nous
essaierons ensemble, et avec I'aide du député de Frontenac, de
rédiger un avis qui pourrait paraître convenable à toutes
les parties intéressées pour pouvoir donner un minimum
d'informations.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Rosemont.
M. Grégoire: M. le Président, sur la même
chose, sur le même point...
M. Paquette: C'est sur le même point, moi aussi.
M. Grégoire: ... sur la réponse du ministre. Le
ministre dit dans sa réponse, d'une prémisse qui, à mon
avis, est un peu spéciale, si le ministre me permet et m'excuse; Le
propriétaire envoie un avis à
son locataire lui disant que son augmentation ne sera pas de moins de
8%. Cela ne constitue pas un avis d'augmentation de loyer. Un avis
d'augmentation de loyer n'est constitué que par un chiffre
précis. Si j'envoie un avis d'augmentation de loyer en disant: Votre
loyer sera augmenté de pas moins de 8% et que, quand vient le temps de
percevoir le loyer, c'est à 16% je vous garantis qu'il n'y a pas une
Cour supérieure, pas une Cour provinciale, pas une Cour de magistrat,
même pas la Régie des loyers non plus, même si je ne l'ai
pas en très haute estime, qui acceptera cela comme avis d'augmentation.
Il n'y a personne qui acceptera cela comme avis d'augmentation d'envoyer un
avis en disant que cela sera augmenté de pas moins de 8%. Je pense que
mon collègue est avocat lui aussi. Il n'y a pas un tribunal qui
accepterait non seulement cela, mais le propriétaire qui aurait
envoyé un avis comme cela se verrait obligé de percevoir le
même loyer que celui de l'année précédente, parce
que son avis serait nul et non valable.
La prémisse...
M. Tardif: C'est pour ceux qui feraient appel à la
régie.
M. Grégoire: Même s'ils font appel aux tribunaux,
ils vont faire appel à la régie, s'ils reçoivent une
augmentation de 16%, après un avis que ce ne sera pas moins de 8%, ce
qui est nul et non valable, c'est évident. Cela ne justifie pas ceci
ici. Mais lorsqu'on arrive avec des motifs sur lesquels l'augmentation est
fondée, prenons l'exemple typique qu'on veut nous envoyer une feuille de
papier avec des chiffres ce sont les explications que j'ai eues
nous donnant des chiffres indiquant que l'électricité a
augmenté de tant, j'envoie mes avis d'augmentation au mois de
février. Je ne saurai pas avant le mois de mars, d'avril de mai et
même pas avant un an quelle est l'augmentation de mon taux
d'électricité, sauf que je sais que c'est 18%, tel que
mentionné par l'Hydro-Québec; autrement je ne le sais pas, parce
que, sur douze mois d'électricité, on m'envoie six comptes.
Là-dessus, il y en a en hiver, cela inclut le chauffage, il y en a en
été.
Si j'envoie un avis d'augmentation basé sur janvier, c'est
évident que cela va être beaucoup trop haut. Même là,
à l'heure actuelle, celui de janvier ne comprendra pas les
dernières augmentations, cela va venir seulement en mars.
M. Tardif : Je pense bien que vous n'enverrez pas comme cela le
compte de taxes ou d'électricité, celui prisau mois de janvier en
période de pointe de chauffage électrique.
M. Grégoire: Vous calculez cela sur un an. Les comptes de
taxes, on les reçoit au mois de mars, à la fin de mars, mais
c'est au mois de février qu'on envoie les avis d'augmentation. Tout ce
qu'on peut savoir, à l'heure actuelle, c'est que cela augmente de 18%
à Sainte-Foy, on sait cela. Les justifications, aux périodes
où on les donne, où on nous demande de les fournir, on ne peut
pas les fournir. C'est pour cela que je dis, comme c'est là qu'on envoie
quelque chose disant: Vous avez vu, j'envoie la coupure de journal disant que
la taxe, à la ville de Sainte-Foy, augmente de 18%. J'envoie l'avis de
l'Hydro-Québec, je leur dis: Votre loyer va et reporté à
tant, montant fixe. Si le gars n'est pas content, il va devant la Régie
des loyers, comme vous lui suggérez de le faire ici. Vous évitez
une période supplémentaire, une source supplémentaire, une
source supplémentaire de chicane, parce que le locataire va commencer...
Dites-vous bien une chose. Ce n'est pas tout le monde qui va devant la
Régie des loyers. Je n'ai vu encore personne qui ait réussi
à me faire baisser un loyer de $1 parce que le prix n'ont jamais
été exagérés. Ce sont ceux qui sont plutôt
malcommodes et qui veulent faire de la brouille continuellement. Quelqu'un doit
commencer par aller prouver qu'il a subi un préjudice parce que
l'augmentation n'était pas suffisamment motivée. Tous les
délais sont retardés et c'est encore plus de
problèmes.
Vos formules, quand vous parlez de les réduire, c'est vrai. Celui
qui a vu la formule RN-1 de la Régie des loyers se dit que cela va
prendre une fichue de transformation avant que ce groupe nous propose des
formules plus souples, c'est-à-dire plus simples. Non seulement cela, si
vous avez un locataire qui part le 1er mars, il faut que vous fassiez un bilan
pour une période d'un an se terminant le 1er mars. S'il part le 1er
novembre, il faut que vous fassiez un nouveau bilan pour une période se
terminant le 1er novembre. Vous faites votre bilan, règle
générale, le 1er janvier; cela veut dire que vous êtes
obligé d'engager des comptables trois fois pour faire des bilans. La
Régie des loyers a réussi à trouver cela, elle. Vous
voulez compliquer encore plus la patente.
M. Tardif: M. le Président...
M. Grégoire: Je vais aller plus loin, quand j'envoie un
avis d'augmentation à un locataire, il faut que je le lui envoie par
lettre enregistrée. Ce n'est pas un gros prix, c'est $1 ou $1.25,
mettons $3. Vous arrivez devant la Régie des loyers, et ce n est pas
considéré comme dépense. C'est un avocat qui juge cela. On
lui demande: Vous, M. l'avocat, quand vous envoyez une lettre d'avocat, combien
exigez-vous? Ici à la Régie des loyers, on ne considère
pas cela comme dépense. C'est obligatoire de l'enregistrer
d'après la Régie des loyers; un avis d'augmentation
enregistré ou remis de main à main, signifié par
personne...
M. Fontaine: Non, c'est un avis écrit. M.
Grégoire: Non, tu le verras.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'ai des réserves sur
l'article 22, mais peut-être pas tout à fait pour les mêmes
raisons que celles du député de Frontenac. Je comprends que le
ministre ne puisse pas avoir actuellement à sa disposition des formules
plus simples que le fatras de paperasses dont vient de nous parler le
député de Frontenac et qui, en même temps, remplissent
l'objectif d'information aux locataires pour qu'ils puissent prendre une
décision
sur des données précises. Je me dis qu'à l'article
22, quant à faire en sorte de donner aux locataires des motifs
incomplets, on est peut-être aussi bien de laisser cela comme c'est
là. En fait, cela ne changera pas grand-chose, de toute façon.
Cela peut créer une source supplémentaire de conflits ou de
chicanes. Il y a deux termes vagues. Il y a avis d'augmentation insuffisamment
motivé et il y a le locataire qui prouve qu'il en subit un
préjudice sérieux et, dans certaines causes devant la
régie, cela peut simplement créer des problèmes. Je me
demande, par contre, s'il ne serait pas possible, sans aller dans les
détails d'un formulaire, de préciser les choses qui devraient
apparaître sur l'avis. De façon très simple, à mon
avis, cela pourrait être les facteurs qu'on retrouve essentiellement dans
le rapport d'impôt, c'est-à-dire qu'on pourrait en mettre quatre
ou cinq clairement en évidence, où le propriétaire devrait
donner son coût pour l'année précédente, la
dernière année où il a des chiffres, et son coût
pour l'année visée.
Si on ne peut pas faire cela à ce moment, je me demande si on ne
serait pas mieux de revenir à la formulation actuelle en attendant la
formule.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je veux dire tout simplement que, si le
député de Rosemont a des réserves, cela doit être
sérieux, parce que j'ai siégé à une autre
commission où il n'a pas eu souvent de réserve.
Le Président (M. Marcoux): Ce sont des remarques ad
hominem. Article 22, adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Vaugeois: J'aurais une question...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Ecoutez! Je vais jouer au capitaliste, moi aussi. Je
vais faire l'aveu que j'ai des logements. Et j'ai eu un problème...
parce que je renonce à augmenter mes loyers. J'ai des logements par
défaut. Je suis obligé d'avoir des logements dans le
bâtiment que j'occupe, par ailleurs. Je ne veux pas être
ennuyé par les locataires et j'exige le moins cher possible. Sauf,
qu'à un moment donné, les taxes augmentent sans cesse, et qu'il y
a une révision de l'évaluation, énorme. Là, je me
pose quand même des questions. C'est beau d'être fou, mais pas
trop! Je suis allé au bureau de révision. J ai donné,
entre autres, les revenus du bâtiment, et ils m'ont dit que je n exigeais
pas assez cher de loyer. Cela a été mon... Ce n'est pas encore
réglé, cette affaire, parce qu'ils me disent que je n'exige pas
assez cher de loyer et que c'est moi qui suis dans l'erreur. Ils me font la
preuve, à ce moment-ci, qu'il faudrait que je corrige mes loyers, pour
rejoindre le montant dévaluation municipale qu'ils m'ont corrigé.
Je ne suis pas capable d'augmenter mes loyers, de toute façon, à
ce moment-ci. Je suis dans une impasse, et eux aussi. Je ne veux pas de
réponse. Sauf qu'à un moment donné, on ne devrait pas nous
obliger à augmenter nos loyers si on ne veut pas le faire et,
conséquemment, il ne devrait pas y avoir de correction
d'évaluation municipale arbitraire comme celle-là.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre.
M. Tardif: ...je remercie le député de
Trois-Rivières de faire preuve d'autant d'altruisme, mais il n'est pas
question ici de forcer les propriétaires à demander des
augmentations de loyer. Il est libre d envoyer un avis ou de ne pas en envoyer.
S'il n'en envoie pas. c'est que le bail est reconduit aux mêmes
conditions. S il en envoie un, il y a un minimum de renseignements que vous
devez donner. Ce minimum de renseignements, de deux choses I'une, ou bien on
fournit un formulaire précis...
M. Vaugeois: Ce n'est pas la question.
M. Tardif:... qui constitue l'avis d'augmentation, ou bien...
M. Vaugeois: La question n'est pas là. Il s'agit des
révisions d'évaluation municipale. A un moment donné,
l'évaluation de ton bâtiment passe de $50 000 à $75 000,
comme ça, tout d'un coup! Tu vas au bureau de révision leur
demander: Qu'est-ce qui se passe? Ils te demandent le rendement de ton
bâtiment. Tu donnes le rendement de ton bâtiment, ils regardent tes
loyers et disent: Ah! Vous ne louez pas assez cher. Il faut que vous corrigiez
vos loyers. Toi. tu ne veux pas les corriger, tes loyers. Eux ne veulent pas
corriger leur montant d'évaluation, et ils te disent: Augmentez vos
loyers!
M. Tardif: Evidemment, les municipalités sont en droit
d'exiger pour les services qu'ils fournissent à votre logement, au
logement... Les municipalités sont en droit d'exiger, pour les
propriétés auxquelles elles fournissent des services
d'égout, d'aqueduc, de trottoir, de protection contre l'incendie et tout
ça, des taxes en fonction de la valeur. Et si, encore là, vous
devez néanmoins assumer la valeur des taxes dans la municipalité.
Ceci est indépendant, sauf que j'imagine qu une partie de
l'argumentation dans le cas que vous citez, sans doute, au bureau de
révision, M. le député de Trois-Rivières, a
été fondée justement sur le revenu que
générait labâtisse pouren déterminer la valeur. A ce
moment-là, si un député ou un propriétaire
décide que, malgré les augmentations de taxes, de chauffage et
d'électricité, il veut maintenir ses loyers à un certain
plafond, il consent à payer la différence de sa poche.
M. Vaugeois: Je reparlerai de cette question une autre fois.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Monsieur...
M. Vaugeois: M. le Président, cette question, je ne la
considère pas comme réglée, mais non pertinente ici, j'en
conviens.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais tout
simplement dire que je considère que les explications fournies par le
ministre sont satisfaisantes dans les circonstances. Il s'agit d'une
étape transitoire et le deuxième paragraphe indique que c'est
l'avis d'augmentation qui est néanmoins valable, ce qui nuit, en aucune
façon, au processus selon lequel un locataire qui le souhaite peut se
présenter devant la régie. Il s'agit d'un avis d'augmentation
insuffisamment motivée. Avec ce libellé, je ne vois pas comment,
dans l'étape transitoire, en attendant le formulaire qui
découlera plus tard d'une législation issue de l'étude du
livre blanc, il pourrait présenter des difficultés
considérables.
Le Président (M. Marcoux): Dans l'ordre, le
député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je me demande pourquoi ce
deuxième paragraphe est nécessaire. Je voudrais que le ministre
nous explique un peu... Le deuxième, il y a seulement deux paragraphes
dans l'article.
M. Tardif: Le sens de ce deuxième paragraphe pourrait
venir de ce qu'on pourrait contester la validité d'un avis qui ne
contiendrait pas tous les facteurs d'augmentation. Si le propriétaire
indique le coût des taxes, le coût du chauffage, de
l'électricité et qu'il oublie les coûts d'assurances, ou
tel autre coût, mais qu'il estime, néanmoins, que l'augmentation
devrait être de l'ordre de tant, et il n'a pas suffisamment donné
de renseignements, ceci aurait pour effet de rendre non valide l'avis et, en
conséquence, de prolonger le bail aux mêmes conditions. On dit que
comme période transitoire, un minimum de renseignements est
demandé jusqu'à ce que nous formulions ou nous donnions un
avis-type; cela nous apparaissait une situation préférable
à la situation actuelle.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: Je vais donner un exemple bien simple au
ministre. Dans Sainte-Foy, concernant le budget voté en décembre,
on dit, dans les journaux: augmentation de taxes de 18%. J'envoie mes avis
entre six et trois mois avant l'expiration du bail, par exemple en mars. Sur
mon avis, je mets: augmentation de 18% des taxes. Quand je reçois le
compte réel, c'est-à-dire vers la fin d'avril, il y a une
augmentation de seulement 11% sur cet immeuble particulier; s'il y avait eu une
augmentation de 21%, sur un autre immeuble, sur celui-là, il y en a eu
une de 11%. Le locataire va devant la régie des loyers et dit: L'avis
est insuffisamment motivé et j'en subis un préjudice
sérieux parce que j'avais cru que c'était 18%. Il fait donc
annuler l'avis. Il n'y a pas eu de mauvaise foi de la part du
propriétaire, mais il ne peut pas avoir d'augmenta- tion de loyers parce
qu'il a cru ce que la ville de Sainte-Foy a publié, augmentation...
M. Tardif: Votre avis est néanmoins valable.
M. Grégoire: A moins que le locataire ne prouve qu'il a
subi un préjudice sérieux parce que ce n'est plus 18% dans cet
immeuble, mais 11%.
M. Goldbloom: II me semble que n'importe qui, qui subit des
préjudices sérieux, devrait avoir des recours.
M. Grégoire: C'est pour cela que c'est nécessaire
de l'indiquer.
M. Tardif: Qu'un propriétaire envoie un avis
d'augmentation des loyers fondée sur une coupure de presse disant que,
dans une municipalité, le taux moyen d'augmentation de taxes est de
l'ordre de 18%, sans savoir que dans son quartier, ou sur son immeuble en
particulier, le taux peut être différent, il profite d'une
situation et à ce moment-là, si le locataire qui s'en rend compte
estime que...
M. Grégoire: On le sait pour chaque maison quand la ville
le publie, pas avant.
M. Tardif: Oui, mais dans ce cas-là...
M. Grégoire: Oui, mais avec la méthode d'avant, ils
ne les cotaient pas.
Le Président (M. Marcoux): Oui, la parole est au
député de Frontenac.
M. Alfred: II a assez parlé. M. Paquette: M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): A I'ordre! M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: Je voudrais simplement faire part de
l'inquiétude que j'ai qui est justement exemplifiée par le
député de Frontenac. Un propriétaire donnant des motifs
partiels induit le locataire à penser qu'une augmentation de loyer est
justifiée. Par exemple, si on dit: Les taxes ont augmenté de 18%,
je pense que nous tous, à cette table, on sait que cela n'implique pas
une augmentation de loyer de 18%. Mais il y a des gens qui, pour ne pas avoir
de problèmes, pour ne pas avoir à faire les démarches de
la régie, parce qu'ils sont mal informés, parce qu'ils n'ont pas
eu la chance de faire des études très poussées, pourraient
être tentés de penser: On va le payer; et ils se créent
à eux-mêmes des préjudices graves. Je pense que dans
l'optique d'une politique où on veut de plus en plus protéger le
consommateur, et je pense que le locataire entre dans cette catégorie,
sous cet aspect que je mentionne actuellement, une information tronquée
est peut-être sou-
vent plus néfaste que pas d'information du tout. C'est cela qui
me dérange dans le fond. Je me demande si on ne devrait pas même
dire au locataire qu'il ne doit pas donner les motifs ou qu'il doit les donner
tous. Comme on n'est pas prêt à fournir une formule, on ne peut
pas exiger de lui qu'il les donne tous. C'est un peu l'inquiétude que
j'ai.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: Etant donné le dépôt du livre
blanc qui a été fait par le ministre ce matin, étant
donné les explications données par le ministre, lesquelles ont
été corroborées amplement par le député de
Deux-Montagnes, je vous demanderais l'adoption de l'article 22.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 22 serait
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Grégoire: Non, sur division.
Le Président (M. Marcoux): Adopté...
M. Grégoire: Je me demande même s'il n'y a pas lieu
de faire un vote là-dessus.
M. Vaugeois: Un instant, on a un collègue... M.
Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): J'ai demandé s'il
était adopté. S'il y a des gens qui veulent parler encore, le
droit est entier.
M. Paquette: C'est parce que j'aurais aimé qu'on
réponde à ma question. Il me semble que ce n'est pas une question
farfelue et j'aimerais être informé là-dessus avant
d'adopter l'article, tout simplement.
M. Tardif: II y a une autre remarque qui s'impose ici, M. le
Président; c'est que cet article n'entre pas en vigueur avant le 1er
mars, de façon à nous donner le temps de faire de l'information,
de renseigner la population à ce sujet. Est-ce que c'est aussi cette
modalité qui serait susceptible de satisfaire les députés
qui se posent des questions sur cet article. Il faut référer pour
cela à l'article 30 qui dit: Les articles 22, 25 et 26 prendront effet
à compter du 1er mars 1978.
M. Vaugeois: M. le Président, je serais un peu de l'avis
de mon collègue d'en face, mais je trouve que, quand on aura l'occasion
de reprendre tout ça, il faudra chercher à simplifier les choses.
C'est rendu, je trouve, qu'on complique la vie des propriétaires, des
locataires. Dans mon comté, je constate que ni les uns, ni les autres ne
sont contents de la Régie des loyers. Ça m'a l'air d'être
un enfer. Je trouve qu'on ne peut plus faire les choses simplement.
M. Tardif: M. le Président...
M. Grégoire: On a une chose qui règle le
problème, ça va entrer en opération le 1er mars. Alors,
les avis envoyés avant le 1er mars, n'auront pas... Ça ne s
applique pas pour l'année prochaine.
M. Tardif: Oui, parce que pour les baux commençant le 1er
juillet...
M. Grégoire: Les avis peuvent être envoyés en
janvier et février.
M. Tardif: Ils peuvent être envoyés en janvier et
février, mais ils peuvent être aussi envoyés au cours du
mois de mars, jusqu'au 31 mars.
M. Grégoire: Mais si on les envoie en février, la
loi ne s applique pas.
M. Tardif: C'est ça.
M. Grégoire: Pour le bail se terminant le 31 juin.
M. Tardif: C'est ça.
M. Grégoire: D'accord. Cela ne s'applique pas.
Le Président (M. Marcoux): Donc, je pense que I'article 22
est adopté?
M. Grégoire: Cela ne s'appliquera pas avant l'adoption de
la nouvelle loi.
M. Tardif: Techniquement, ce qu'on constate, c'est que pour les
baux commençant le 1er juillet, ça ne s'appliquerait
véritablement que pour une courte période de trente jours. Si la
commission était d'avis que ça semblait poser plus de
problèmes que de vraiment faciliter la négociation entre un
propriétaire et un locataire, je n'aurais pas d'objection a le laisser
tomber pour l'instant, compte tenu du fait qu'on le reprendra dans le projet de
loi qui va être préparé dès le début de la
rentrée de la session.
M. Grégoire: D'autant plus que ça ne coûtera
pas...
Le Président (M. Marcoux): II y a une proposition visant
à retrancher l'article qui en modifiait un. L article étant
retiré... Est-ce que l'article est retire? D'après une motion du
ministre.
M. Fontaine: Est-ce qu'il y a une motion?
Le Président (M. Marcoux): II y a une motion de retrait de
la part du ministre, si j'ai bien compris?
M. Tardif: Ecoutez, le contenu de l'entrée en vigueur est
que finalement, elle ne s'appliquerait que pour les avis envoyés entre
le 1er et le 31 mars, à toutes fins pratiques, c'est ça? Et que
le
projet de loi complet... nos amis pourraient être prêts,
à ce moment-là?
Ecoutez, on le reprendra.
Le Président (M. Marcoux): L'article 22 est retire.
Article 23.
M. Grégoire: Adopté, pas de problème.
M. de Bellefeuille: Merci Gilles.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Article 24.
M. Goldbloom: Quant à celui qui vous parle, les autres
articles sont adoptés, y compris les trois papillons.
M. Tardif: A l'article 24, il y a un papillon à la fin qui
se lit: Pour l'application du présent alinéa, un bail reconduit,
tacitement renouvelé ou prolonge n'est pas réputé avoir
pris fin". L'article 24, tel que modifié, est adopté.
M. Grégoire: Quelle est la différence entre les
articles 26 et 22?
M. Tardif: Entre l'article 26 et l'article 22, M. le
Président: l'article 22 était pour les baux
indéterminés alors que l'article 26 est pour les baux à
durée fixe.
M. Grégoire: C'était surtout sur ceux-là,
moi. Dans les baux à durée indéterminée, il n'y a
pas d'avis...
M. Tardif: Oui, il peut y avoir quand même avis. Mais, par
souci de concordance, l'article 26 va être supprimé
également.
Le Président (M. Marcoux): Un instant. L'article 25 est
adopté tel quel. L'article 26 est retiré.
M. Goldbloom: M. le Président, vous comprenez pourquoi je
n'ai pas fait de recrutement.
Le Président (M. Marcoux): Article 27. M. Tardif:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Cela se complique. Je voulais
faire une fur et à mesure. L'article 23 devient l'article 22. L'article
24 devient l'article 23. L article 25 devient l'article 24. L'article 27
devient I article 25. L'article 28 devient l'article 26.
Est-ce que l'article 25 est adopté? Des Voix:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 26? M. Tardif:
Adopté.
M. Grégoire: Oui, mais avec une remarque au ministre.
Parce qu'on prolonge l'actuelle loi indéfiniment, ça ne veut pas
dire qu'il faut qu'il s'en satisfasse.
Le Président (M. Marcoux): Le nouvel article 27. Un
instant. Est-ce qu'il y a des modifications dans les numéros?
M. Tardif: Non.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 30.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, l'article
30...
Le Président (M. Marcoux): Cela va se lire: L'article 25
prendra effet le 1er mars 1978.
M. Grégoire: Qui devient l'article 24.
Le Président (M. Marcoux): ... devenu 24.
M. Tardif: L'article 24 prend effet... On le met au
présent maintenant. Tantôt, on l'avait mis au futur parce qu'il
s'agissait de biffer un texte existant, mais c'est: prend effet le 1er mars
1978.
Le Président (M. Marcoux): L article 24 prend effet le 1er
mars 1978. Est-ce que c'est adopté?
Des Voix: Adopté.
M. de Bellefeuille: Article 29, adopté.
M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Un instant. Article 29,
adopté.
Le projet de loi no 96... L'article 30...
Le projet de loi no 96 a été adopté avec
amendements. Je ferai rapport en votre nom à l'Assemblée
nationale que la commission des affaires municipales et de l'environnement a
complété ses travaux.
La commission des affaires municipales et de I'environnement ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 33)