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Etude des projets de lois nos 257, 54 et 55
(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales et de l'environnement est
réunie afin d'étudier article par article les projets de loi no
257, no 54 et no 55.
Les membres de cette commission sont M. Alfred (Papineau), M.
Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun),
M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) s'il y
a des changements en cours de route, vous allez me les donner, s'il vous
plaît M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault (Châteauguay), M.
Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois), M. Léger
(Lafontaine), M. Léonard (Laurentides-Labelle), Mme Ouellette (Hull), M.
Saindon (Argenteuil), M. Tardif (Crémazie), M. Vaugeois
(Trois-Rivières), M. Verreault (Shefford).
Il faudrait maintenant proposer un rapporteur, s'il vous
plaît!
M. Goldbloom: Le député de Papineau, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord, M. le
député de Papineau accepte d'être le rapporteur.
M. Caron: Au même salaire!
Le Président (M. Laplante): On nous demande de
présenter comme première loi la loi privée no 257.
J'aimerais que les membres de la commission m'indiquent leur
préférence sur les lois 54 et 55. Laquelle aimeriez-vous
étudier après la loi 257?
M. Goldbloom: M. le Président, si le ministre n'a pas de
préférence prononcée, j'opterais pogr la loi 54 d'abord,
et la loi 55 après, mais ce n'est qu'une suggestion.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Goldbloom: Si le ministre préfère l'ordre
inverse...
M. Tardif: Non. Il me semble préférable, en effet,
d'étudier la loi 54 d'abord, et d'enchaîner avec l'autre par la
suite.
Le Président (M. Laplante): Selon l'ordre du jour, M. le
maire est ici, avant que je l'appelle, aimeriez-vous que je suspende deux
minutes?
M. Tardif: Deux minutes, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont suspendus
pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 18)
Reprise de la séance à 10 h 23
Le Président (M. Laplante): M. Alfred (Papineau).
M. Alfred: Etant donné que je suis dans
l'impossibilité d'être présent assidûment à
cette commission, je voudrais que soit nommé à ma place M. Roland
Dussault comme rapporteur de la commission.
Le Président (M. Laplante): Adopté? M.
Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): M. Roland Dussault,
député de Châteauguay, est nommé rapporteur de cette
commission.
Projet de loi no 257
J'appelle maintenant la loi 257, avec M. le maire Irénée
Forget et M. Pierre Vermette, secrétaire de Saint-Louis-de-Terrebonne.
Si vous voulez, s'il vous plaît, vous avancer?
Pour les fins du journal des Débats, si vous voulez vous
identifier, M. le maire, et identifier la personne qui vous accompagne ainsi
que la municipalité que vous représentez?
M. Forget (Irénée): Je suis Irénée
Forget, maire de Saint-Louis-de-Terrebonne, et je suis accompagné de mon
secrétaire municipal, M. Pierre-Yves Vermette.
Le Président (M. Laplante): Merci, monsieur. M. le
député de Terrebonne.
M. Fallu: Merci, M. le Président.
On a sous les yeux, ce matin, le projet de loi 257, qui a
été déposé en première lecture,
récemment, à l'Assemblée nationale. Or, la même
journée, il y a également le projet de loi no 252 qui a
été déposé, et que le député de
Laprairie n'appellera pas devant cette commission pour la bonne et simple
raison qu'on sait que le projet de loi 55 et le projet de loi 54 seront
modifiés de telle sorte qu'on avalisera, à toutes fins pratiques,
les dispositions qui avaient déjà été prises, lors
de l'adoption d'un projet de loi privé, relativement à la
construction d'un CLSC dans la ville de Richelieu.
Le principe général de la construction de CLSC par les
villes et municipalités étant admis, et étant admis,
d'autre part, que le projet de loi
55 et le projet de loi 54 vont apporter des amendements, on peut donc
tenir pour acquis que, au niveau strictement législatif, on a un pas de
fait.
Néanmoins, on propose quand même ce matin un projet de loi
privé, le 257, pour la bonne et simple raison qu'il y a un
échéancier dans le projet de loi. L'article 3, notamment, est
capital, en l'occurrence, puisqu'il s'agit d'accélérer, pour
ainsi dire, la procédure municipale.
Au moment où la corporation municipale a déposé son
projet de loi, il n'était nullement question à ce qu'on
sache, du moins on n'avait pas encore appris, à ce moment, que des
amendements seraient d'une part apportés et, d'autre part, la
municipalité avait déjà pris des engagements, mais,
attention, quand je dis des engagements, il ne s'agit pas d'engagements
financiers, il n'y a aucun contrat de signé, ni contrat de services, ni
offre d'achat ou quoi que ce soit. Il faut vraiment mettre les choses comme
elles sont. Ce qui est enclenché, c'est le mécanisme municipal,
à savoir l'avis de motion, l'assemblée de citoyens, l'acceptation
d'un règlement d'emprunt, etc., mais sans que quoi que ce soit ait
été fait.
C'est pour cela que l'article 1 de la présente loi est fait
depuis le 20 octobre 1977, ce qui aurait pour conséquence, entre autres,
de permettre, puisqu'on peut prévoir une sanction avec
l'échéancier qu'on connaît ici à l'Assemblée
nationale, jeudi prochain, à la municipalité de Saint-Louis
d'acheter le terrain sur lequel il y a une réserve, j'allais dire
morale, une lettre d'intention de la compagnie venderesse à
d'excellentes conditions. J'allais même dire qu'une entreprise
privée collabore à ce moment-ci avec la municipalité pour
mieux servir l'Etat du Québec, ce qui pourrait donc permettre,
dès la sanction, l'achat et, qui plus est, le début des travaux
en période d'hiver. On y voit deux aspects fort intéressants au
moment d'une relance économique. Je crois avoir expliqué pour
l'essentiel ce dont il s'agissait, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que M. le ministre a
quelque chose à ajouter?
M. Tardif: M. le Président, c'est
précisément pour donner suite au débat qui avait eu lieu
en cette commission parlementaire au cours de l'été lors de
l'étude du projet de loi privé pour la ville de Richelieu,
où mon prédécesseur au ministère et
député de D'Arcy McGee avait dit: Si c'est bon pour la ville de
Richelieu, pourquoi est-ce que ce n'est pas bon pour toutes les autres villes?
Effectivement, d'autres villes s'étant présentées pour
demander de semblables pouvoirs nous avons maintenant
Saint-Louis-de-Terrebonne, nous avions Greenfield Park, de sorte que les
amendements ont été introduits aux projets de loi 54 et 55
à cet effet. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je vous ai
demandé tantôt de suspendre quelques instants la séance
pour savoir si ces amendements nécessitaient quand même l'adoption
de 257. Vous avez en- tendu les représentations du parrain du projet de
loi, le député de Terrebonne; peut-être M. le maire
voudrait-il ajouter certains éléments? Si je comprends bien,
malgré les dispositions de la loi générale qui habilitera
toutes les municipalités du Québec, il y a évidemment des
des engagements non pas financiers, mais en quelque sorte moraux,
vis-à-vis d'un particulier qui a un terrain à vendre et que la
municipalité veut bien avoir comme site du futur CLSC. Des avis de
motion ont été donnés; il s'agit d'avaliser en quelque
sorte des actes passés. Même si on amendait la loi
générale pour permettre aux municipalités
d'acquérir des terrains ou des immeubles pour fins de construction d'un
CLSC, il faudrait néanmoins, si on voulait ne pas empêcher la
municipalité de Saint-Louis-de-Terrebonne de fonctionner, avoir un
article dans la loi générale qui donnerait cet effet
rétroactif, nous pourrions dire, par exemple, au dépôt du
projet de loi. Je pense toutefois qu'en l'occurrence, ce serait peut-être
préférable, compte tenu que la loi 54 pourrait peut-être
prendre quelque temps de discussion. Je pense qu'il y a lieu, encore une fois,
ainsi que l'ont souligné les députés présents
à cette commission, de féliciter et d'encourager les
municipalités qui veulent prendre des initiatives dans le domaine social
et ne pas leur mettre des empêchements, si bien que, même s'il y a
devant la Chambre présentement une loi générale habilitant
toutes les municipalités, je pense que, pour permettre à la
municipalité de Saint-Louis-de-Terrebonne d'aller de l'avant avec le
projet qu'elle a conçu, il y a lieu d'adopter ce projet de loi 257.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis d'accord avec le
ministre. Il est toujours préférable que la loi
générale accorde des pouvoirs à toutes les
municipalités, mais je constate que, dans ce projet de loi, il y a une
date précise qui est maintenant cinq semaines derrière nous et
qu'il y a donc des choses à régulariser pour permettre à
la municipalité demanderesse de poser un geste utile. Nous ne voudrions
donc pas, de ce côté-ci de la table empêcher que les choses
tournent rondement et que ce soit réalisé.
Je ne voudrais pas empêcher le maire de l'occasion de faire son
vibrant plaidoyer, mais il me semble que nous pouvons procéder assez
rapidement à l'adoption de ce projet de loi, quant à l'Opposition
officielle. J'aurais une question à poser au ministre. Je dois vous
avouer, M. le Président, que j'ai été retenu à une
autre commission parlementaire, hier, quand le leader parlementaire du
gouvernement a indiqué en Chambre son intention de faire appeler ce
projet de loi par cette commission parlementaire. Je n'ai pas apporté la
loi que nous avons adoptée pour la ville de Richelieu. J'aimerais
simplement demander au ministre si ce texte est absolument superposable ou s'il
y a des différences. No-
tamment il y a deux points qui me frappent c'est de
mémoire que je parle mais il me semble que nous avions
discuté de ce qui paraît à la quatrième ligne de
l'article 5a, tel qu'imprimé ici, "en tout ou en partie". Nous avions
dit que le fait de permettre à la municipalité de procéder
à l'acquisition des lots, à la construction et à
l'aménagement d'un édifice pour un CLSC, c'est une bonne chose,
mais que si c'est en partie pour le CLSC et si les autres locaux vont
être loués, la municipalité est dans le commerce immobilier
et c'est une chose moins désirable. J'aimerais que nous
vérifiions si, effectivement, dans le cas de Richelieu, nous avons
conservé l'expression "en tout ou en partie".
M. Fallu: M. le Président, pourrais-je apporter une
réponse?
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Terrebonne.
M. Fallu: Effectivement, "en tout ou en partie",
c'est-à-dire que la majeure partie de l'édifice sera louée
au CLSC et le sous-sol deviendra les bureaux municipaux puisque la
municipalité de Saint-Louis n'a aucun bureau, elle est
déjà à loyer; elle va donc pouvoir se loger chez elle,
tout en rendant service au CLSC. Ce n'est donc pas pour fins de commerce.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe... Excusez, aviez-vous terminé, M. le
député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: Pour l'instant, oui, je céderai la parole au
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, quant à nous, nous
n'avons pas de... Concernant le fond de ce projet de loi, nous acceptons,
étant donné que nous avons déjà accepté un
projet similaire pour la ville de Richelieu. Par contre, avant que M. le maire
puisse adresser la parole, j'aimerais lui demander quelle est la population de
Saint-Louis-de-Terrebonne tantôt il va répondre, c'est une
réponse qu'il aura l'occasion de donner pour établir un
CLSC dans une paroisse régie par le Code municipal. J'aimerais
également souligner, à l'article 5a, le nom du service
communautaire "Lamater". J'aimerais savoir quelle en est la signification,
pourquoi on a choisi ce nom et si la Régie de la langue française
a été consultée. C'est que, chez nous on a eu un choeur de
chant qui a toujours fonctionné sous le nom de: Glorialaus, c'est du
latin et on lui a refusé l'incorporation parce que c'était du
latin. A deux reprises, ce choeur de chant a demandé l'incorporation du
nom "Glorialaus", c'est un choeur de chant qui se spécialise dans
le chant grégorien et on lui a refusé l'incorporation,
parce que c'était un terme latin.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous faites partie
de cette chorale, M. le député?
M. Cordeau: Non, mais c'est pour faire allusion à
cette...
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, est-ce que
vous voulez répondre?
M. Cordeau: Voilà quelques points d'interrogation qui me
venaient è l'esprit concernant ce projet de loi.
M. Tardif: M. le Président, dans le cas de la Ville de
Richelieu, c'était exactement le même texte et je peux vous lire
le projet de loi 242, à savoir: Que le conseil est autorisé
à acquérir le lot 55-108 du cadastre du Village de Richelieu,
à y construire et à aménager un immeuble. Il est
également autorisé en tout ou en partie à les donner
à bail au Centre local des services communautaires du Richelieu ou
à les aliéner à titre onéreux en faveur dudit
centre. En tout ou en partie, la même expression y était. On peut
concevoir que la ville ne se lancera pas vraiment dans le commerce immobilier
ou celui d'espaces à bureaux on construit un CLSC comme
loger l'association des scouts de la municipalité, par exemple, ou je ne
sais pas quel autre organisme. Quant au choix du nom qui, j'imagine, n'a pas
nécessairement de rapport avec le latin, donc, le caractère
maternel ou paternel de... Je vais laisser M. le maire l'expliquer puisque sans
doute il a des choses à nous dire là-dessus.
Le Président (M. Laplante): M. le maire Forget, à
vous la parole.
M. Forget (Irenée): Pour répondre au
député de Saint-Hyacinthe tout à l'heure, la population de
Saint-Louis-de-Terrebonne est de 11 700. En ce qui concerne la région,
il y a environ une population de 35 000 à 40 000 que le CLSC va
desservir. En ce qui regarde le nom de "Lamater", c'est que la région
qui est desservie comprend Mascouche, Lachenaie, La Plaine, Terrebonne et
Saint-Louis-de-Terrebonne. Pour former un nom, ils ont pris les lettres de
trois villes: pour "La", cela comporte Lachenaie et La Plaine; pour "ter",
c'est Terrebonne et Saint-Louis-de-Terrebonne; pour "ma", c'est Mascouche.
Alors, c'est de cette façon qu'ils ont formé le nom
"Lamater".
Le Président (M. Laplante): C'est quasiment la maternelle,
c'est vrai. Est-ce que vous auriez une autre défense à votre
projet de loi avant de commencer à discuter?
M. Forget (Irénée): En ce qui concerne la
construction du CLSC, si cela peut aller un peu plus vite, on a l'air de gens
pressés, c'est que déjà le CLSC est à location dans
un local trop petit actuellement; il ne peut pas donner les services qu'il
veut. Le bail se termine le 30 avril. Et nous, on avait pensé pouvoir
commencer la construction cet automne afin de pouvoir livrer la bâtisse
à la fin d'avril ou au début de mai. On avait une entente avec la
compagnie, comme le
député de Terrebonne, M. Fallu, a dit tout à
l'heure. On avait demandé à la compagnie à qui
appartiennent les terrains, de nous faire un prix, de nous retenir le terrain
pour un laps de temps. Le temps se termine la semaine prochaine,
c'est-à-dire qu'il se termine le 19 comme tel, mais j'ai
rencontré les dirigeants de la compagnie la semaine dernière et
j'ai demandé verbalement une extension; on m'a dit qu'on m'attendrait
encore une quinzaine de jours. Déjà une semaine s'est
écoulée, il me reste encore une semaine. Remarquez bien que ce ne
serait pas pour une journée près qu'ils vont le vendre, mais ils
ont déjà une offre d'une compagnie sur le terrain.
Le Président (M. Laplante): Merci monsieur. J'appelle
maintenant le projet de loi 257, loi concernant la municipalité de la
paroisse de Saint-Louis-de-Terrebonne. Article premier?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. 5a?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 2?
M. Goldbloom: M. le Président, une question au ministre,
une vérification. Est-ce que c'est le même pouvoir que nous avons
accordé à Richelieu? Si ma mémoire est fidèle, nous
avons dû exempter la municipalité des exigences normales parce
qu'il y avait déjà une entente qui permettait de procéder
à la construction, à des conditions avantageuses. J'ai cru
comprendre tout à l'heure, de la part du maire, que c'est ici une
situation analogue et que... Non?
M. Tardif: M. le Président, la mémoire du
député de D'Arcy McGee est excellente. En effet, il y avait dans
la loi 242 des dispositions qui prévoyaient d'accorder une certaine
dispense à cette municipalité en ce qui concerne les soumissions
publiques. Mais il y avait une raison précise, à savoir que le
ministère des Affaires sociales, qui avait lui-même pensé
à construire le CLSC, avait déjà procédé
à des soumissions. Il s'agissait donc de permettre à la
municipalité d'utiliser les soumissions déjà obtenues par
le ministère des Affaires sociales. C'est la raison pour laquelle on l'a
elle-même dispensée de faire un appel d'offres.
Dans ce cas-ci, toutefois, cet article n'a pas sa raison d'être
à moins que M. le maire veuille faire des commentaires à
ce sujet puisque la ville de Saint-Louis-de-Terrebonne demande si
j'ai compris le sens de l'intervention du parrain du projet de loi le
pouvoir de construire ce CLSC en régie, de le faire elle-même.
Dans ce cas, l'article 624 du Code municipal lui donne tous les pouvoirs et
elle n'a pas à se faire dispenser d'obtenir des soumissions publiques,
si elle veut le faire en régie. Si elle veut le faire par contrat, elle
devra demander des soumissions publiques, comme toute municipalité. La
seule raison d'être de l'article 2, ce serait le cas où la ville
voudrait le faire faire, par contrat à l'extérieur, mais sans
aller en soumissions. Mais là, je pense que ce n'est pas
justifié, ici, puisque nous ne sommes pas devant la même situation
que dans le cas de Richelieu. Si c'est pour le faire en régie et
j'aimerais peut-être entendre M. le maire nous confirmer cela il
n'est pas nécessaire d'avoir les pouvoirs demandés à
l'article 2, puisque la municipalité a déjà le pouvoir de
faire tous les travaux qu'elle veut en régie.
M. Forget (Irénée): On a peut-être
l'intention de le faire en régie, pour une partie. Si on avait
l'autorisation de commencer immédiatement, on pourrait faire les
fondations en régie et il y a peut-être une possibilité de
donner la balance sous contrat, mais il n'y a rien de décidé
encore, parce qu'on attend d'avoir le feu vert. Tout dépendra du laps de
temps qu'on aura.
M. Tardif: Pour la partie sous contrat, M. le maire, rien
n'empêche de demander des soumissions.
M. Forget (Irénée): Non, rien ne nous en
empêche.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 2 est-il
retiré ou si vous le laissez tel quel?
M. Tardif: Oui, l'article 2 serait retiré.
Le Président (M. Laplante): L'article 2 est retiré
et l'article 3 devient l'article 2. Il se lit comme suit: "L'article 1 de la
présente loi a effet depuis le 20 octobre 1977."
M. Fallu: On a déjà, je crois, justifié le
bien-fondé de cet article.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
L'article 4, qui devient l'article 3: "La présente loi entre en
vigueur le jour de sa sanction". Projet de loi 257 adopté avec
modifications?
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Forget (Irénée): Je vous remercie, messieurs, de
nous avoir entendus. Vous avez été bien aimables.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le maire.
M. Tardif: Bonne chance dans vos travaux de construction de CLSC,
M. le maire.
Projet de loi no 54
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant le projet
de loi 54, Loi modifiant la Loi des cités et villes.
M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je dois m'excuser
auprès des membres de l'Opposition que, malheureusement, je n'ai pu
rejoindre hier, lorsque l'annonce a été faite de la tenue de la
commission aujourd'hui personnellement, je l'ai su assez tard
également et je n'ai donc pu leur faire tenir à ce
moment-là les papillons qui étaient proposés à
divers articles.
Ces papillons résultent de représentations faites, dans
certains cas, par l'Union des municipalités, l'Union des conseils de
comté, pour ce qui est du projet de loi 55, et sont le résultat
de cette consultation que j'avais annoncé lors de ma présentation
en deuxième lecture.
M. le Président, sans plus de préambule, je vous
demanderais d'appeler les articles un par un. Nous pourrions reporter à
la fin, l'étude des articles pour lesquels des papillons ont
été remis tard, j'en conviens, les articles qui posent des
problèmes à l'Opposition. Après les explications
préliminaires données, les gens de l'Opposition sont priés
de vérifier plus amplement.
Le Président (M. Laplante): Avant de donner la parole au
député de D'Arcy McGee, on m'a signalé tout à
l'heure l'urgence de la loi 257 qu'on vient de passer. Il y a des membres qui
exprimeraient le désir qu'elle soit déposée en
troisième lecture le plus rapidement possible à
l'Assemblée nationale. Est-ce qu'il y aurait objection à ce qu'on
la retire d'ici, présentée par le rapporteur, M. le
député de Châteauguay?
M. Cordeau: Parfait, pas d'objection. Le Président (M.
Laplante): D'accord.
M. Dussault: M. le Président, c'était mon
intention, avant la fin de cette séance, de vous demander de faire un
rapport spécial sur ce projet de loi.
M. Goldbloom: Pas d'objection, M. le Président.
Certainement.
Le Président (M. Laplante): Le rapport spécial sur
la loi 257 est adopté par les membres. Merci. M. le député
de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je remercie le ministre de
ce qu'il vient de proposer. Nous avons l'intention de faire avec lui et avec
les membres de cette commission une étude sobre et constructive de ce
projet de loi. Je vais même surseoir à mon intention
antérieure de faire un grand discours sur le fait que, encore une fois,
nous faisons des modifications à la Loi des cités et villes au
lieu de procéder à l'étude des rap- ports de la Commission
de refonte des lois municipales, ayant été agacé à
ce sujet assez souvent dans le passé, à mon tour. Sans autre
préambule, M. le Président, quant à nous, nous sommes
prêts à étudier la loi article par article.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, quant à nous, nous
allons apporter notre collaboration et nous sommes fiers de constater que le
ministre a apporté des amendements que nous avions
suggérés lors de la deuxième lecture, et cela même
avant ses consultations avec les autorités municipales. Nous sommes
prêts à travailler.
Le Président (M. Laplante): Merci, monsieur. J'appelle le
projet de loi 54, article 1. M. le ministre.
Evaluation
M. Tardif: M. le Président, afin de bien comprendre
l'article 1, il serait peut-être préférable de regarder au
préalable l'article 14 puisque l'article 1 réfère au
paragraphe 1 de l'article 479.
M. Cordeau: ... papillon.
M. Tardif: L'article 14, M. le Président, si vous me le
permettez. Cet article 14, vous l'avez...
M. Cordeau: II y a un papillon, je crois, M. le ministre.
M. Tardif: ... modifie... Alors, c'est en ce qui concerne les
dates seulement. M. le Président, l'article 14 modifie les articles 478a
et 479 de la Loi des cités et villes. Si je vous réfère
immédiatement à la modification de l'article 14 qui amende le
479, c'est par référence ici, pour établir que l'article
479, nouveau, ... introduit ici deux paragraphes, à savoir au paragraphe
2: "Que le ministre des Affaires municipales peut décréter le
contenu d'un document que doit certifier le trésorier ou, selon le cas,
le directeur des finances et qu'il doit être annexé au budget de
la municipalité dès son dépôt et le demeurer." Il
s'agit là d'une disposition nouvelle qui est motivée par
l'introduction des amendements à la loi d'évaluation et aux
règlements, aux ordonnances de la loi d'évaluation.
En gros, il s'agit, pour les municipalités, de ne pas profiter de
la confection des nouveaux rôles d'évaluation pour percevoir une
taxe cachée. En d'autres termes, M. le Président, par suite de la
confection des rôles d'évaluation de façon dite
"scientifique", imaginons qu'une municipalité est présentement
évaluée à 50% de sa valeur, payant un taux
hypothétique de $1 les $100 d'évaluation et, la nouvelle
évaluation doublant la valeur à 100%, c'est-à-dire que, en
gardant le même taux, les revenus de la municipalité pour-
raient être doublés. Il s'agit donc d'exiger, par exemple,
que, à l'occasion de la confection des rôles d'évaluation,
un des renseignements qui pourraient être exigés, au -sens
prévu par l'article 14, c'est que les deux valeurs apparaissent et que
les deux taux apparaissent. De la sorte, le citoyen pourrait voir: ancienne
valeur, $10 000 à $1 les $100 et, deuxième valeur, selon le
nouveau rôle, $20 000, mais à $0.50 les $100. Le citoyen saura
que, s'il y a effectivement une augmentation, c'est par décision de son
conseil et non par suite de la confection des nouveaux rôles
d'évaluation.
Or, présentement, il n'y avait rien qui pouvait exiger des
municipalités qu'elles produisent ce genre de renseignement, surtout
dans cette phase de confection des nouveaux rôles; les renseignements
prévus ici sont donc à cet effet, d'accord?
Ce qui est également nouveau, dans le paragraphe 3, M. le
Président: "Le budget d'une municipalité doit être transmis
au ministre des Affaires municipales au cours du premier mois de l'année
financière avec laquelle ce budget coincide." et alors, "Le ministre
peut décréter que cette transmission se fait au moyen d'un
formulaire qu'il fournit à cette fin", c'est la partie nouvelle "le
ministre peut décréter... ". Il s'agit donc de fournir aux
municipalités des formules standards pour la formulation des budgets, ce
qui, évidemment, est susceptible de leur faciliter le travail, à
elles et à nous, lorsqu'il s'agit de comparer des budgets. Dans le cas
des cités et villes, par exemple, 250 municipalités qui auraient
leur budget préparé selon des chapitres ou des en-têtes
différents, vous voyez un peu ce à quoi ça peut mener.
M. le Président, ce sont les amendements en ce qui concerne le
budget et on verra tantôt les papillons quant aux dates.
Si on revient à l'article 1, c'est que ces dispositions
s'appliquaient à l'ensemble des cités et villes, sauf les villes
de Montréal, de Québec et de Laval. Or, M. le Président,
dans le cas de ces villes, il s'agit, par l'article 1, d'uniformiser la
procédure, dont on a déjà vu une partie à l'article
14, à l'ensemble des cités et villes du Québec. C'est par
un souci d'uniformité dans la présentation des budgets et autres
et c'est ce que vise ici l'article 1, essentiellement, M. le Président.
Je m'excuse d'avoir fait ce détour par l'article 14, mais il n'a
peut-être pas de sens en lui-même, à moins de le situer dans
le contexte.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le détour du
ministre était parfaitement justifié et je l'en remercie.
Je pense que nous sommes facilement d'accord avec l'objectif
visé. Il y a cependant un problème qui est soulevé par la
ville de Montréal. Je ne sais pas si le ministre en a été
saisi personnellement ou non, mais, bien amicalement, je dis au ministre qu'il
me semble un peu délicat d'apporter aujourd'hui, par le projet de loi
54, qui modifie la Loi des cités et villes, des modifications à
la charte de la ville de Montréal, et il en est de même,
sûrement, pour les villes de Québec et de Laval.
Quand nous avons eu devant cette même commission, il y a deux
semaines peut-être, la ville de Montréal comme demanderesse, nous
avons étudié, en grands détails, la Charte de la ville de
Montréal. Plusieurs articles ont été touchés. Nous
n'avons pas terminé l'étude de la Charte de la ville de
Montréal, la ville doit être convoquée de nouveau devant
cette même commission, et des personnes intéressées ont
signifié leur désir de se faire entendre.
La ville de Montréal fait valoir des difficultés qui
pourraient lui être imposées par l'adoption du texte que nous
avons devant les yeux. Sans, à ce stade-ci, en faire un amendement
précis, mais, pour fins de discussion, j'aimerais suggérer au
ministre que nous retirions du projet de loi no 54 les allusions à la
ville de Montréal, à celle de Québec et à celle de
Laval et que nous profitions du retour de la ville de Montréal devant
cette commission pour apporter directement à la Charte de la ville les
amendements qui sembleraient nécessaires, mais en permettant aux
intéressés de s'exprimer là-dessus.
Je termine là-dessus, pour l'instant, M. le Président.
J'aimerais avoir la réaction du ministre à ce que je viens de
soulever.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il y a peut-être, ici,
une distinction importante à faire sur le fond et sur la technique. Je
pense que l'objection du député de D'Arcy McGee et celle des gens
de la ville de Montréal ne sont pas sur le fond de cet article 1, mais
sur la technique utilisée, à savoir qu'ils
préféreraient qu'on procède par voie d'amendements
à la Charte de Montréal plutôt que par amendement à
la loi générale.
Là-dessus, on peut prendre deux attitudes. On peut dire: Oui, il
est peut-être souhaitable que tout ce qui régit la ville de
Montréal soit à l'intérieur d'un seul et même
document. Et, en conséquence, donc, on ne devrait procéder que
par voie d'amendement à la Charte de Montréal, celles de
Québec et de Laval. Ce faisant, je crois qu'il y a aussi des
dispositions d'application générale qui ne sont pas
particulières à la ville de Montréal, notamment celles de
présenter, comme c'est le cas ici, un budget dans les formes, et cela
s'applique à toutes les villes, quelle que soit leur taille.
Ce n'est donc pas quelque chose qui, vraiment, diffère ou qui
devrait être particulier du fait que c'est Montréal. Alors, je
comprends les arguments da Me Péloquin, du service du contentieux de la
ville, qui vous les a fait tenir, d'ailleurs, et son objection est beaucoup
plus en fonction du principe de la technique. Même si nous avons
étudié la Charte de la ville de Mont-
real en commission parlementaire, pendant une semaine fort sereine et
paisible, au dire de tous les consommateurs, ce document
vénérable qui est la Charte de la ville de Montréal et qui
remonte à 1840 contient énormément de dispositions. S'il
avait fallu ouvrir tout ce document, on aurait pu fort bien s'interroger sur la
pertinence des articles particuliers contenus dans la Charte. Pour donner
quelques exemples là-dessus, M. le Président, il y a des
articles, dans la Charte de la ville de Montréal, qui régissent
l'embaumement et le transport des cadavres. Il y a, depuis, la Loi sur les
services sociaux et des services de santé du ministère des
Affaires sociales qui réglemente ceci.
Il y a, dans la Charte de la ville de Montréal, des dispositions
qui permettent à la ville de faire des règlements interdisant la
visite des logements d'habitation par un propriétaire qui voudrait les
offrir en location entre telle heure et telle heure du jour, dans les 60 jours
qui précèdent l'expiration du bail. Or, cela avait
peut-être sa raison d'être en 1840, en 1800 ou en 1900 mais, ne
vous en déplaise, depuis ce temps, le Code civil est venu
réglementer cette chose, c'est-à-dire une loi
générale au Québec. Le chapitre VII du Code civil, le
louage de choses, est venu réglementer ceci.
Alors, tout cela pour dire que nous reconnaissons que Montréal,
de par sa taille, de par les problèmes particuliers qu'elle pose, peut
avoir parfaitement raison d'exiger, de demander des dispositions
spéciales en ce qui la concerne, lorsqu'il s'agit de dispositions
semblables, ici, à savoir la méthode de préparation du
budget. Mais l'objection de la ville même étant fondée sur
la technique et non pas sur le fond, je pense qu'à ce moment-là
c'est peut-être moins valable comme argument, mais
là-dessus...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le ministre a
raison en indiquant que de nombreuses lois du Québec sont venues rendre
caducs ou inopérants des articles de la Charte de la ville de
Montréal qui n'ont pas, pour autant, été retirés de
la charte. C'est vrai. Mais si le ministre, je sais qu'il a le document
entre ses mains refait la lecture des objections de la ville, il verra
que ces objections portent non seulement sur la technique législative
utilisée, mais aussi sur la technique de la présentation du
budget par la ville, sur le problème des documents, et le reste. Je
viens de relire ce commentaire du contentieux de la ville, du conseiller
juridique de la ville. Je pense, M. le Président, que les
éléments qui se trouvent dans ces commentaires ne sont pas
nécessairement inconciliables avec ce que le ministre veut proposer.
Je ne veux pas en faire un grand débat, ni une objection majeure
à l'adoption de l'article 1, à une condition. Nous avons
aujourd'hui une séance de la commission parlementaire pour
l'étude d'un projet de loi public. Pour cette raison, nous n'avons pas
d'opinant devant la commission parlementaire. Si les représentants de la
ville de Montréal étaient ici, en principe sauf s'il y
avait un consentement spécial et unanime de la part des membres de la
commission ces représentants de la ville de Montréal ne
seraient même pas en mesure de s'exprimer sur le projet de loi no 54.
De deux choses l'une, M. le Président: ou bien on doit retirer de
ce projet de loi les allusions à la ville de Montréal, à
la ville de Québec et à la ville de Laval et étudier des
modifications quand nous aurons les porte-parole de ces trois villes
successivement devant la commission parlementaire; ou bien, si le ministre
croit que c'est nécessaire de procéder à l'adoption de
l'article 1 tel quel, il me semble qu'il devrait nous indiquer sa
volonté de faire des ajustements quand nous aurons de nouveau la ville
de Montréal devant la commission parlementaire pour l'étude d'un
projet de loi privé, celui que nous avons déjà
étudié, mais qui pourrait être élargi si tel
était le mécanisme nécessaire.
L'Opposition officielle n'y ferait pas d'objection, car il me semble que
les membres du conseil municipal, les membres de l'administration municipale et
les conseillers juridiques de la ville seraient de meilleurs défenseurs
des intérêts de la ville que celui qui vous parle, qui est
obligé de s'improviser défenseur de ces intérêts en
vertu du mémoire qui a été envoyé au ministre et
à votre humble serviteur.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, d'abord, je tiens à
souligner encore une fois que les amendements, enfin, les commentaires du
service du contentieux de la ville de Montréal portent beaucoup plus sur
la technique que sur le fond puisque, si je regarde ici le document que j'ai
devant moi, le texte que j'ai devant moi, on lit: Le mot "document"
utilisé au paragraphe 2 est très vague, c'est-à-dire au
paragraphe 2 de l'article 14 modifiant 479.
On voulait savoir ce qu'était un document dont le ministre
pouvait exiger la teneur ou le contenu. Quand on a expliqué aux gens de
la ville qu'un document dont on pouvait exiger la teneur, ce serait à
peu près l'équivalent de ce qu'ils ont fait avec les comptes de
taxes cette année, avec la taxe olympique, soit prescrire les
renseignements devant apparaître sur le compte, ils ont dit: II n'y a pas
de problème; cela va, on peut faire cela.
Deuxième élément, M. le Président,
lorsqu'ils ont dit: "Aussi, étant donné les dispositions
précises de la charte en ce qui concerne le budget de la ville de
Montréal et vu le caractère très vague des termes
"document" et "formulaire" mentionnés au paragraphe 2", et qu'ils nous
ont demandé ce que c'était, nous avons dit: Ecoutez, à
l'heure actuelle, les communautés doivent déjà
présenter leur budget selon un formulaire, selon
une formule standard. Il s'agit dans ce cas de le faire également
selon un formulaire sur lequel nous nous serons entendus. Il n'y a aucun
problème là-dessus, non plus. Si bien qu'une fois les termes
"document" et "formulaire" précisés, ce qu'il restait de la part
de la ville, c'était beaucoup plus cette question de la technique
législative.
M. le Président, je dois dire deux choses: d'abord, la ville de
Laval est régie par la Loi des cités et villes elle aussi. Elle
n'a pas une charte spéciale comme Montréal et Québec. Elle
est quand même régie par la Loi des cités et villes.
Même s'il y a une loi qui en a ordonné la fusion ou qui l'a
créée en 1964, il reste que les dispositions
générales sont celles de la Loi des cités et villes. Donc,
on ne saurait l'exclure.
Deuxièmement, le projet de loi que nous avons devant nous a
été déposé en première lecture le 3
août 1977 et ni les villes de Québec et de Laval n'ont cru bon de
devoir faire des représentations à cet effet. Seule la ville de
Montréal en a fait en date du 22 novembre et, après consultation
entre les légistes du ministère et Me Péloquin du
contentieux, ils sont satisfaits des réponses données à la
définition du mot "document", à la définition
donnée au mot "formulaire". La technique ne leur plaît pas,
c'est-à-dire de régir la ville de Montréal ailleurs que
dans sa charte.
Là-dessus, nous nous sommes entendus avec eux en disant: Ecoutez,
il y a un certain nombre de dispositions, notamment la Loi sur
l'évaluation foncière qui régit la ville de
Montréal et qui a été adoptée ou proposée
par le député de D'Arcy McGee, ainsi que de nombreux amendements,
et qui ne fait pas comme telle référence à la charte. Nous
avons dit: Dans la mesure du possible, nous allons tenter de procéder
par voie d'amendements à la charte. Dans ce cas-ci, comme il s'agissait
quand même d'avoir une présentation uniforme sur le plan des
budgets, cela ne nous semblait pas quelque chose de vraiment majeur. C'est la
raison pour laquelle il nous semble préférable d'adopter ceci.
Encore une fois, il y a eu des explications.
M. Goldbioom: D'accord, M. le Président. J'aimerais tout
simplement demander au ministre de bien vouloir nous assurer que si, lors de la
prochaine comparution de la ville de Montréal devant cette commission,
la ville veut exprimer des commentaires additionnels je parle de
l'ensemble de ce projet de loi, parce qu'il y a d'autres commentaires dans le
mémoire des conseillers juridiques de la ville le ministre n'aura
pas d'objection à entendre et à prendre en considération
ce que pourra soulever la ville à cette occasion.
M. Tardif: M. le Président, aucune objection à
entendre toutes les représentations, non seulement de la ville de
Montréal, mais de tous les intervenants qui voudront se faire entendre
en commission sur la charte de Montréal.
M. Goldbioom: M. le Président, une dernière chose
avant l'adoption de l'article 1. A la quatrième ligne, j'aimerais
demander aux légistes du ministère de bien vouloir
vérifier si ce n'est pas par l'article 1 du chapitre 55 des Lois de
1969, plutôt que par l'article 2, que l'article 1a a été
modifié.
M. Tardif: Ah!
M. Goldbioom: La vérité a ses droits, M. le
Président.
M. Cordeau: Question de privilège. Une Voix: C'est
à la loupe, cela.
M. Goldbioom: J'ai fait le cheminement et j'ai trouvé que
c'était l'article 1, pas l'article 2 du chapitre 55.
M. Lavigne: II me semble que cela me paraît logique aussi,
même si je ne suis pas compétent en la matière.
M. Tardif: Le député de D'Arcy McGee demande donc
si, dans l'article 1, qui stipule que l'article 1a de la Loi des cités
et villes, Statuts refondus, chapitre 193, édicté par l'article
2, chapitre 55 des lois de 1968, cela ne devrait pas être fait par
l'article 1 du chapitre 55 des lois de 1968. On me dit qu'on
vérifie.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez, on peut
suspendre l'article 1, puisque vous étiez très près de
l'adopter, et continuer avec l'article 2. On reviendra pour l'article 1.
M. Tardif: Oui, tous les autres modifient l'article 2.
M. Goldbioom: M. le Président, ce n'est pas
nécessaire de suspendre l'article. S'il y a une erreur d'impression,
elle sera corrigée.
M. Tardif: D'accord.
M. Goldbioom: Dans le rapport final...
Le Président (M. Laplante): Je suis obligé de faire
une modification s'il y a eu une erreur ici et de la faire adopter par la
commission.
M. Lavigne: M. le Président, je serais curieux de le
savoir.
Le Président (M. Laplante): Moi aussi. M. Tardif:
On s'empresse de vérifier.
Le Président (M. Laplante): L'article 1 est suspendu pour
quelques instants. Article 2.
M. Cordeau: Est-ce qu'il n'y a pas 1a, ici? Il y a un
papillon.
M. Goldbioom: Oui.
M. Tardif: Justement, nous en venons à un premier papillon
qui crée un article 1a. Est-ce que tout le monde a des papillons? On
pourrait distribuer un jeu complet des papillons à tout le monde pour
que chacun ait ses papillons. Au complet, tout le paquet.
M.Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de d'Arcy McGee.
M. Goldbloom:... j'ai pris connaissance de ce papillon. Si je
comprends bien, c'est le prolongement à toutes les municipalités
du pouvoir que nous avons donné à Richelieu et à
Saint-Louis-de-Terrebonne. Quant à moi, c'est adopté.
Une Voix: Nous pouvons aussi l'adopter, bien sûr.
Le Président (M. Laplante): Adopté. M. Tardif:
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le papillon s'additionne
à l'article 2?
M. Tardif: Non, c'est l'article 1a, M. le Président. On
crée un nouvel article...
Le Président (M. Laplante): C'est un nouvel article.
M. Tardif: ... qui n'était pas inclus dans le projet de
loi; c'est un article qui confère à toutes les
municipalités régies par la Loi des cités et villes le
pouvoir d'acquérir, de construire, d'aménager dans la
municipalité des immeubles qui peuvent être donnés à
bail, à titre onéreux, etc., au profit d'établissements
publics au sens de la Loi des services de santé et des services sociaux,
bref, de faire des CLSC dans les municipalités.
Article 1a, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 1a, nouvel article,
adopté.
M. Tardif: Article 2. Le Président (M. Laplante):
Article 2. Annexions
M. Tardif: Cet article vise à substituer l'autorité
du ministre des Affaires municipales à celle du lieutenant-gouverneur en
conseil en matière d'approbation d'un règlement
décrétant l'annexion du tout ou d'une partie du territoire d'une
municipalité contiguë. En fait, on ne parle pas d'érection
de nouvelles municipalités ou de fusion de deux municipalités,
mais bien d'annexer les lots untels du cadastre untel à telle
municipalité, genre de choses qui se font généralement par
résolution des deux conseils municipaux concernés et qui, en
quelque sorte, passent comme une lettre à la poste et qui visent
à décharger le cabinet, le lieutenant-gouverneur en conseil de
ces approbations. C'est tout.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Ce que dit le ministre est une explication simple
et claire de ce qui est impliqué par l'article 2 de ce projet de loi. Il
y a cependant d'autres articles qui prévoient le transfert de cette
responsabilité du lieutenant-gouverneur en conseil, c'est-à-dire
du Conseil des ministres au seul ministre des Affaires municipales.
Je sais pertinemment, après plus d'une année de contact
maintenant, que ce n'est pas le député de Crémazie, actuel
ministre des Affaires municipales, qui est assoiffé de pouvoir et qui
veut faire toutes ces choses-là lui-même. Il y a cependant un
principe de partage de certaines responsabilités qui est impliqué
dans ces questions.
M. Tardif: M. le Président, je vois le
député de D'Arcy McGee attendant avec impatience le verdict des
légistes.
Le Président (M. Laplante): On va suspendre quelques
instants l'article 2 pour reprendre l'article 1 pour donner réponse.
M. Tardif: II me fait plaisir, M. le Président, de dire
que le député de D'Arcy McGee avait entièrement raison
dans ce cas, et, pour soulager les légistes, ceux-ci disent que c'est
une erreur de typographie.
Le Président (M. Laplante): C'est donc dire que l'article
1 se lirait comme suit: L'article 1a de la Loi des cités et villes,
Status refondus 1964, chapitre 193, édicté par l'article 1 du
chapitre 55...
M. Goldbloom: Non, non, non.
M. Tardif: C'est modifié par l'article 1 du chapitre 55
des lois de 1969.
M. Goldbloom: Edicté par l'article 2 du chapitre 55 des
lois de 1968, modifié par l'article 1 du chapitre 55 des lois de
1969.
Le Président (M. Laplante): C'est juste un chiffre.
M. Tardif: Alors, encore une fois, nos légistes sont
vraiment estomaqués.
M. Goldbloom: M. le Président, reprenons le débat
sur l'autre article.
Le Président (M. Laplante): Article 1, adopté en
son entier avec modification.
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): On revient à l'article
2, M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je disais simplement, M. le Président, que
je pense que nous devons être prudents en enlevant au Conseil des
ministres certaines responsabilités. Je ne parle pas
particulièrement de l'approbation des annexions, cela passe facilement,
mais c'est plutôt un principe général auquel se greffe un
problème additionnel. C'est que certains gestes qui peuvent être
posés par des ministres peuvent ne pas avoir une parfaite concordance
avec des gestes posés par d'autres ministres. Quand le tout vient devant
le Conseil des ministres, les autres réagissent et soulignent le manque
de concordance tandis que si chacun agit de façon autonome, il y a un
certain danger. Je ne parle point, et ceci est sûrement évident,
de mauvaises intentions, je parle simplement d'efficacité
administrative.
C'est un point qui a été soulevé par certaines
personnes et certains organismes qui ont lu le projet de loi no 54 et qui ont
vu que plusieurs pouvoirs, un certain nombre de pouvoirs étaient
transférés du Conseil des ministres au seul ministre. C'est le
seul commentaire que je voulais faire, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté?
M. Tardif: Adopté. Je ferais peut-être une remarque
additionnelle, M. le Président, c'est pour accélérer la
procédure. En éliminant des étapes, comme cela, en
n'allant pas au Conseil des ministres, on accélère la
procédure. Encore une fois il s'agit de choses pour lesquelles les deux
conseils ont adopté des résolutions en disant: On est d'accord
pour se céder des parcelles de territoire.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 3.
Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais simplement
comprendre si...
Le Président (M. Laplante): II y a un papillon à
l'article 3 qu'on me dit.
M. Tardif: M. le Président, c'est tout à fait
juste, sauf que ce papillon vise à changer, dans la dernière
ligne du paragraphe b) du premier alinéa, le mot "par" par le mot
"pour". Alors à l'article 3, qui modifie 43a, à l'alinéa
b), il faut lire: les personnes intéressées ne présentent
pas dans le délai prescrit la requête visée à
l'article 37, dans le cas prévu "pour" une telle requête, et non
pas "par" une telle requête.
Le Président (M. Laplante): C'est la seule
modification.
M. Tardif: Une seule modification, M. le Président. Ce qui
sans doute ne supprime pas pour autant la question du député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: C'était la question que je voulais
poser...
M. Tardif: C'est effectivement la question. M. Goldbloom:
Oui. La façon de laquelle...
M. Tardif: Le député de D'Arcy McGee a fait une
lecture vraiment attentive du texte de loi afin de vérifier les articles
et le français. Bravo!
M. Goldbloom: M. le Président, non, ce serait
prétentieux de dire cela. Je voulais simplement avoir un
éclaircissement quant à la portée du papillon parce que
d'après la façon dont le papillon est rédigé, on
pourrait l'interpréter comme remplaçant l'article 3 tel
qu'imprimé dans le projet de loi, ce qui n'est pas l'intention.
Maintenant, c'est clair et nous pouvons adopter l'article.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe, avez-vous quelque chose? Adopté. Article 3,
adopté en son entier. J'appelle l'article 4. Adopté? M. le
ministre?
M. Tardif: M. le Président, il s'agit à nouveau
d'un article qui vise, encore une fois, à substituer l'autorité
du ministre des Affaires municipales à celle du lieutenant-gouverneur en
conseil en matière, cette fois, d'annexion d'un territoire localement
non organisé. Donc, l'annexion des TNO à une municipalité
régie par la Loi des cités et villes. Premier amendement.
Deuxième aspect de cet amendement. M. le Président, cette
annexion de territoires non organisés à une cité ou ville
peut se faire par simple règlement du conseil, approuvé par le
ministre plutôt que par lettre patente, la procédure des lettres
patentes et du grand sceau...
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ... c'est là que vient le terme "peut" parce
que s'ils emploient l'autre procédure, vous n'avez pas à
l'approuver. A la deuxième ligne, le 45a, "le ministre des Affaires
municipales peut, avec ou sans modification, approuver le règlement
d'annexion".
M. Tardif: M. le Président, imaginons un endroit qui a, de
façon contiguë au territoire de sa municipalité, des
territoires non organisés. En Abitibi, le cas est peut-être plus
fréquent, il y a beaucoup de territoires non organisés. Il ne
peut y avoir de résolution des deux conseils, il n'y en a qu'un, l'autre
étant inorganisé. Or, la résolution du conseil de ville
est suffisante et ce n'est plus par lettre patente que se ferait l'annexion
des
territoires non organisés, mais par simple approbation par le
ministre du règlement adopté par le conseil. C'est tout
simplement cela. D'accord?
C'est bien évident qu'on ne dit pas que le ministre doit
approuver, parce que le ministre pourrait vouloir consulter, comme cela s'est
produit concrètement, par exemple, le conseil de comté pour
savoir ce qu'il a à dire sur l'annexion par une ville d'un territoire
non organisé et demander l'avis des intervenants. Il pourrait y avoir
là effectivement très peu de population résidente à
l'année, peut-être un paquet d'estivants qui ne se
présentent là que quelques mois par année mais qui,
néanmoins, voudraient être entendus.
Donc, c'est tout simplement ici dans le but de simplifier la
procédure, mais de ne pas la rendre rigide au point où, sur
simple résolution du conseil, une ville pourrait annexer corps et biens
tout le territoire non organisé autour d'elle. Il y a une nuance.
M. Cordeau: D'accord, merci.
Le Président (M. Laplante): Article 4, adopté tel
qu'inscrit il n'y a pas de papillon là-dessus au projet de
loi 54.
J'appelle maintenant l'article 5.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Façon de combler les vacances à un
conseil municipal
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 6.
M. Cordeau: Papillon, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): II y a un papillon sur
l'article 6. M. le ministre?
M. Tardif: M. le Président, l'article 6 est celui qui vise
à décréter des élections dans les
municipalités lorsque la charge de maire ou de conseiller devient
vacante. L'article proposé à l'origine disait six mois. Les
municipalités nous ont fait valoir que cela pouvait impliquer des
coûts pour une période de six mois et que, finalement, elles
préféraient soit le statu quo, soit, en tout cas, une formule
moins contraignante.
Après consultation avec les deux organismes des
municipalités, il a été convenu, d'une part,
d'étendre cette période à douze mois et, d'autre part
on le verra tantôt par les autres articles de faire en
sorte que, si c'est la fonction de maire qui devient vacante, celui-ci pourra
être élu par ses pairs et non pas nommé par la population
en général.
Le principe qui nous semblait inacceptable, c'était la nomination
par le conseil de quelqu'un qui n'avait pas été élu. Ce
qui nous semblait important, c'était de sauver le principe
électif et d'éliminer les nominations, nominations d'ailleurs que
pouvait faire le ministre aussi. Le ministre peut, lorsqu'il y a des postes
vacants nommer, lui-même des conseillers ou des gens à une charge
qui, normalement, aurait été élective.
Pas plus que mon prédécesseur je n'ai jamais, depuis un
an, nommé personne à un poste. Mon prédécesseur ne
l'avait pas fait non plus. Chaque fois qu'il y avait un poste vacant, on
décrétait une élection. Il s'agit ici de formaliser cela
quand arrive un décès ou autre et il faut le faire sans que ce
soit trop onéreux. Le délai d'un an a semblé aux
intervenants acceptable.
Le Président (M. Laplante): Les deux changements que vous
avez à l'article 6...
M. Tardif: M. le Président, lorsqu'on lit l'article 6, on
dit: "L'article 61 de ladite loi est modifié... Lorsque la charge de
maire ou de conseiller devient vacante", au lieu de "plus de six mois", cela se
lira "plus de douze mois" avant l'élection générale.
Deuxièmement, M. le Président, il faudrait aller à
la neuvième ligne. Il y a une erreur qu'on va appeler de typographie
encore une fois. Les typographes ne sont pas ici pour se défendre, mais
les légistes sont là. "Par la publication de l'avis prévu
à l'article 179," au lieu de 170 qui était écrit
là. Donc, cela devrait être 179. Deuxièmement, M. le
Président, il faut aller à l'alinéa b) qui commence par
"par le remplacement, dans la troisième ligne"; cet alinéa saute
complètement. Il n'a plus sa raison d'être.
Le Président (M. Laplante): L'alinéa b)
disparaît complètement.
M. Tardif: L'alinéa b) saute complètement.
L'alinéa c) devient donc l'alinéa b).
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 6 est adopté
tel qu'amendé.
M. Grenier: Nous remercions le ministre d'avoir apporté
cette modification qui, je crois, était une demande
générale de toutes les municipalités.
M. Tardif: M. le Président, il nous a fait plaisir de
tenir compte des gens du milieu qui avaient une expérience
concrète de la chose municipale, mais on voulait aussi sauvegarder un
principe qui était le principe électif.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 7.
Modification à l'article 7. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, j'ai déjà
donné l'explication tantôt. Je vais reprendre textuellement.
"Lorsque la charge de maire devient vacante", au lieu de "dans les six mois",
maintenant c'est "dans les douze mois", M. le Président. Egalement,
"lorsque le mandat d'un conseiller à la toute fin, M. le
Président expire", au lieu de "dans les six mois", c'est "dans
les douze mois qui précèdent l'élection
générale".
M. le Président, l'amendement que nous avons eu tantôt,
c'est de dire si un poste devient
vacant plus de douze mois avant la tenue d'une élection
générale, il y a une élection automatiquement. Si le poste
de maire devient vacant moins de douze mois avant la date prévue pour le
scrutin général, le maire sera élu par ses pairs du
conseil. S'il s'agit d'un conseiller, le poste reste vacant jusqu'aux
élections.
M. Caron: Est-ce que je pourrais demander au ministre, si on se
sert de la liste électorale de la dernière élection pour
procéder...
M. Tardif: M. le Président, j'imagine que...
M. Caron: Je devance peut-être le ministre, mais ce serait
bon de clarifier. Si on fait une nouvelle liste, cela peut être deux ans
et demi ou trois ans après. Une très bonne question.
M. Cordeau: C'est justement cela.
M. Tardif: Evidemment, on espère que les modifications
qu'on apportera, s'il n'y en a pas, c'est une autre affaire, on ne peut pas le
prévoir, mais que des modifications qui seront éventuellement
apportées à la Loi électorale visant à
généraliser l'usage de la liste électorale permanente du
Québec au niveau des municipalités sera utilisée.
Maintenant, il faut quand même se rendre compte qu'à
l'heure actuelle, les municipalités doivent utiliser une
multiplicité de sources pour confectionner leur liste électorale
comme telle. Ils peuvent parfois utiliser celle du Québec, le rôle
des valeurs locatives lorsqu'elles en ont, le rôle des
propriétaires et un paquet d'autres sources et que...
Une Voix: ...
M. Tardif: Pardon? Oui, des contribuables qui paient la taxe de
l'eau, et c'est à l'aide de cette multiplicité de sources que les
villes, finalement, confectionnent la liste électorale dans leur
territoire. Je ne pense pas que cet amendement viendra améliorer la
situation; il s'agira, évidemment...
M. Caron: Cela augmente vite, cela!
M. Tardif: ... de rendre la chose la plus équitable
possible, de s'assurer que les gens qui sont là aient droit de vote.
Une Voix: ...
M. Tardif: Pardon?
M. Cordeau: De quelle façon?
Le Président (M. Laplante): Article 7.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Tardif: Si vous le permettez, il y a l'article 160a de la Loi
des cités et villes qui parle des élections, des listes
électorales, et qui prévoit déjà des choses. "Si
une élection est tenue dans les douze mois qui suivent une
élection générale visée à l'article 173, le
président d'élections dépose la liste électorale en
vigueur lors de cette dernière élection dans les deux jours qui
suivent la date de publication de l'avis d'élection, et ce
dépôt tient lieu de l'énumération des
électeurs". Donc, c'est déjà prévu, et si c'est
dans les délais de douze mois, c'est la même liste. "Lors de la
révision, le bureau de révision doit, d'office, sur preuve
suffisante, retrancher de la liste le nom de toute personne n'ayant plus les
qualités requises d'un électeur". Maintenant, vous avez raison,
si c'est lors de la troisième année du mandat, là, il se
sera écoulé plus de douze mois, il faudra faire une liste, mais
cette liste sera utilisable lors de l'élection générale
qui suit.
M. Caron: Mais, M. le ministre, dans tout cela, vu qu'on en
parle, d'une élection à l'autre, dans les élections
municipales, les municipalités, avec toute la bonne foi qu'elles ont, ne
peuvent pas rejoindre tout le monde, et quand la journée des
élections vient, il y a beaucoup de personnes qui sont
mécontentes. On l'a vécu à Verdun et je suis bien à
l'aise pour en parler, il y a un parti politique qui s'en est plaint, à
tort ou à raison, remarquez bien. Je pense que les gens qui ont
travaillé à la liste ont fait leur possible pour rejoindre le
plus de monde possible, mais quand vous arrivez dans des maisons
d'appartements, c'est toujours le même problème: les gens ne
répondent pas, aussi bien quand on fait le recensement pour soutirer la
taxe d'eau.
Un jour ou l'autre, cela peut venir qu'on ait une liste officielle qui
servirait à tout, au scolaire, au municipal et au provincial. Je pense
que tout le monde pourrait voter, tout le monde serait heureux. M. le ministre,
pour faire plaisir à tout le monde là, je ne le dis pas de
façon à choquer qui que ce soit on devrait aboutir
à une liste permanente, une fois pour toutes, et on économiserait
de l'argent, à part de cela. Cela coûte énormément
cher aux municipalités et on a des gens qui sont mécontents. A
certains moments, on accuse les gens qui font la liste et je vous dis que ce
n'est pas leur faute. Je demande au ministre de prendre cela en
considération. Je sais que cela ne se fait pas du jour au lendemain,
mais s'il y avait possibilité de vendre l'idée au Conseil des
ministres, vous rendriez un grand service à la population du
Québec, tout en économisant.
Je sais que le gouvernement actuel le veut et ce serait une façon
d'aider les municipalités.
M. Tardif: II me fait plaisir d'annoncer à M. le
député-maire de Verdun que cela fait partie du mandat qui a
été confié à ce groupe de travail réunissant
des gens du ministère de mon collègue, M. Burns, à la
Réforme parlementaire et
électorale, et de mon ministère, donc, de voir la
possibilité de confectionner et d'utiliser une telle liste. Il y aura
toujours, évidemment, même dans l'éventualité d'une
liste permanente servant à toutes fins que de droit, le problème
de la mobilité des gens. C'est peut-être un autre des prix qu'il
faut payer pour la démocratie. A moins d'exiger des gens qu'ils
apportent leur résidence en arrivant dans une ville comme cela se fait
dans certains pays, il sera difficile de tenir compte des allées et
venues des gens. Mais, à tout événement, je vous dis. Cela
fait partie du mandat qui a été confié à ce groupe
de travail.
M. Caron: On peut toucher... M. Tardif: Non, d'accord.
M. Caron: On n'aura pas les 100%, mais, si on peut être
près des 100%, je pense que tout le monde en serait heureux. Merci.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, quel est la période
allouée pour remplacer un conseiller qui est décédé
ou qui a donné sa démission? Est-ce que le poste doit être
comblé dans l'élection à venir?
M. Tardif: Non. Tantôt à l'autre article, M. le
Président.
M. Cordeau: Pour le maire?
M. Tardif: L'article 6, M. le Président, que nous avons
adopté tantôt, répondait, je crois, à la question du
député de Saint-Hyacinthe puisque cet article modifiait l'article
61 qui dit: Lorsque la charge de maire ou de conseiller devient vacante plus de
douze mois avant l'élection générale fixée par
l'article 173, le président d'élection doit...
M. Cordeau: Cela m'avait échappé. M. Tardif:
D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 7, adopté tel
que modifié au papillon présenté par M. le ministre?
M. Lavigne: Je ne sais pas si vous aviez noté ma
demande.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, monsieur, je
l'avais notée, mais je l'avais oubliée.
M. Lavigne: A partir des questions qui avaient été
soulevées en ce qui a trait à la rédaction ou à
l'organisation des futures listes électorales municipales; je voudrais
savoir s'il n'y aurait pas lieu de penser au fait qu'actuellement il n'y a pas
que les personnes qui ont le droit de voter aux élections municipales,
mais il y a aussi les corporations. Je voudrais soulever ici la question. Je
pense que c'est favoriser les gens bien nantis, c'est donner plus de pouvoirs
aux possédants qu'aux gens qui possèdent moins. Vous avez
quelqu'un qui peut être propriétaire d'une ou de deux corporations
et lui va voter comme citoyen, il va aussi faire voter des personnes morales
représentant ses corporations. Je pense que c'est une lacune, en tout
cas, comme je le perçois. Je me demande s'il n'y aurait pas lieu ici de
se sensibiliser afin d'apporter un correctif à cette question.
M. Tardif: M. le Président, je dois, encore une fois, dire
au député qu'il s'agit d'une question que nous avons
également prié le comité d'examiner. Personnellement, ma
première réaction lorsqu'on m'a soumis le problème a
été de dire: Bien oui, c'est normal que le droit de vote, le cens
électoral soit fondé sur la personne et non sur la
propriété. C'est un beau principe et qu'on peut vouloir appliquer
à la lettre. Mais il reste que si M. le député
réside dans une ville où il vote comme résidant et qu'il a
un chalet ou une propriété dans une autre municipalité de
laquelle il est contribuable et dans laquelle il paie des taxes, il y a aussi
un autre principe qui dit: "No taxation without representation".
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, je vais
être obligé à ce moment-ci, de vous interrompre parce qu'on
viole complètement le règlement. J'ai toléré
jusqu'à cet instant et je pensais que cela allait finir.
M. Tardif: Tout ce que je voulais signifier, M. le
Président, c'est qu'on était sensible à la question et
elle ne se tranche pas aussi simplement que cela, mais on l'examine.
M. Lavigne: J'aurais eu un argument à apporter,
mais...
M. Tardif: A l'autre commission parlementaire qui étudiera
le rapport.
Le Président (M. Laplante): J'ai voulu être
libéral dans le bon sens du mot. Article 7, adopté tel que
modifié?
M. Tardif: Adopté.
M. Caron: Le président dit qu'il veut être
libéral, alors, c'est mieux.
M. Goldbloom: Mais pour être libéral, M. le
Président, j'allais vous offrir le consentement de l'Opposition
officielle, si vous vouliez permettre que cette discussion intéressante
se poursuive.
M. Tardif: On ne la tranchera pas aujourd'hui, M. le
Président.
Rémunération des membres d'un conseil
municipal
Le Président (M. Laplante): L'article 8, M. le
ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne veux pas couper la
parole au ministre pendant qu'il tourne ses pages. Je voudrais lui demander
tout simplement ceci. Il y a un calcul pour le traitement du maire et un calcul
pour le traitement du conseiller. Quand on regarde le résultat de cela,
on trouve que depuis assez longtemps, le conseiller reçoit à peu
près le tiers de ce que reçoit le maire. La question est simple.
Est-il vraiment nécessaire d'obliger chacune des 1500
municipalités, dont la majorité en nombre est petite en
population à faire tous ces calculs pour les conseillers? Ne serait-il
pas plus simple de dire que le conseiller reçoit le tiers de ce que
reçoit le maire?
M. Tardif: M. le Président, en fait, les
représentations que nous avons eues et qui sont en quelque sorte
incluses dans le projet de loi sont d'augmenter le ratio entre les maires et
les conseillers qui était de 3 à 1 à 3.5,
c'est-à-dire d'augmenter un peu plus la rémunération du
maire, compte tenu que finalement c'est sur ses épaules que repose une
bonne partie du travail de la gestion de la chose municipale.
Le deuxième effet a été d'accorder une
rémunération un peu plus élevée aux membres des
conseils de municipalités de moins de 5000 âmes; donc, dans leur
cas.
J'ai déjà fait distribuer à la commission
parlementaire des affaires municipales le tableau qui comprenait les calculs
découlant de la loi. Je ne vois pas vraiment comment on pourrait
procéder autrement et changer vu le principe qui est de baser la
rémunération sur la population, si ce n'est de mettre à la
disposition des municipalités des tables qui, pour des tranches de
population donnée, feraient les calculs déjà pour elles.
Nous pourrions le faire. Je pense que leur crayon est assez bien aiguisé
sur ce plan et que les maires et les conseils municipaux vont très vite
comprendre et calculer ce que cet article implique.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président... M. Cordeau:
Touché?
M. Tardif: Oui. La population de Verdun, M. le maire.
M. Caron: La population de Verdun... Je vais avoir une partie de
mon salaire en impôt.
Le Président (M. Laplante): Cela vous donne combien comme
maire?
M. Caron: Je ne l'ai pas calculé.
M. Tardif: On peut vous le dire, quelle est la population de
Verdun?
M. Caron: Environ 78 000, près de 80 000.
M. Goldbloom: Et tout heureuse, M. le Président.
M. Tardif: A titre d'exemple, pour une population de 75 000
âmes le salaire du maire avant l'adoption de la loi était de $17
875; il passera à $22 100.
Une Voix: Nos félicitations, M. le maire.
M. Tardif: Dont environ le tiers non imposable à titre
d'allocation de dépenses.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Caron: Avant de l'adopter, est-ce que cela va être
rétroactif? Ce n'est pas dans mon cas, je viens de commencer.
M. Tardif: En date du 1er janvier dernier.
M. Caron: C'est que je veux penser au maire sortant pour lui
faire un cadeau. Adopté.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Terrebonne, vous aviez une remarque?
M. Fallu: A l'article 8, M. le Président, il est question
de la population de la municipalité. Il faut donc l'établir,
cette population. Est-ce qu'il s'agit du recensement municipal, du recensement
qui est fait également... Il y a trois recensements: le recensement
municipal, le recensement qui nous vient de la Commission municipale, si je ne
m'abuse, et le recensement fédéral. Or ces trois recensements ne
tombent pas aux mêmes dates. Le recensement municipal est beaucoup plus
exact, plus à jour que les autres. Enfin, je ne saurais dire
toujours.
M. Tardif: Ceci est déjà prévu à
l'article 4b de la loi qui dit que, pour les fins de la présente loi et
de toute charte d'une cité ou d'une ville, même si elle n'est pas
visée à l'article 1 de la présente loi, la population
d'une cité ou d'une ville est celle qui est indiquée au dernier
dénombrement fait pour l'ensemble de la province ou de la
municipalité et reconnue valide à ces fins par un
arrêté du lieutenant-gouverneur en conseil publié dans la
Gazette officielle de Québec.
Annuellement, vers le 30 juin à peu près, il y a toujours
un arrêté en conseil. Cet arrêté en conseil s'appuie
généralement sur les données démographiques des
recensements décennaux et quinquennaux qui sont ajustés pour les
périodes interdécennales ou intradécennales, devrais-je
dire. Il est bien évident qu'il se pose
des problèmes d'ajustement et nous venons d'en vivre en 1977,
alors que les extrapolations de population sont toujours basées sur les
tendances historiques. Or, ces tendances historiques ont été, par
exemple, pour la décennie 1961 à 1971, à la hausse dans un
bon nombre de municipalités du Québec. On s'est ramassé,
après cela, pour la période de 1971 à 1976, avec des
chiffres qui étaient vraiment sans aucune mesure avec la
réalité, si bien qu'avec le recensement fédéral de
1976, le dernier en date, des rajustements ont dû être
effectués. De 1976 à 1981, nous devrons de nouveau
procéder par les méthodes statistiques habituelles à des
rajustements. Nous nous appuyons, pour les périodes fixes de
recencement, c'est-à-dire tous les cinq ans, puisque, pour la
population, il y a le recensement interdécennal, sur les données
du fédéral rajustées annuellement par la suite et
publiées dans la Gazette officielle.
Le Président (M. Laplante): Article 8, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 9. M.
le ministre, je crois qu'il y a un papillon.
Destruction de documents
M. Tardif: En effet, il y a un papillon en ce qui concerne cet
article. Cet article innove sous deux aspects. D'abord, il permet aux
municipalités de se départir, par destruction, aliénation
ou autrement, de certaines pièces dont le greffier a la garde et dont,
selon l'article 85 de la Loi des cités et villes, il ne peut se
désister de la possession que sur l'ordre d'un tribunal, avec la
permission du conseil. En d'autres termes, à l'heure actuelle, sauf sur
ordonnance d'un tribunal, le greffier d'une municipalité doit tout
garder. Il est bien évident que ceci devient encombrant. Cet article a
donc pour effet de permettre la destruction ou l'aliénation de documents
et d'autoriser le ministre des Affaires municipales à faire des
règlements concernant la conservation de ces documents.
Ces règlements ne sont pas ici présentement, ils seront
adoptés après consultation avec les organismes municipaux
concernés. Il y a peut-être l'effet du papillon qui est devant
vous présentement, M. le Président, et qui est introduit,
après l'alinéa a), quand on dit "établir des règles
concernant"... L'article 9 modifie donc l'article 85a, alinéa a),
"établir des règles concernant la conservation"... Nous avons
enlevé le classement et cela devient maintenant "la conservation et la
destruction des pièces dont le greffier"... et là, il faut
ajouter maintenant "le trésorier ou, selon le cas, le directeur des
finances a la garde". Il y a deux personnages de plus. Il y a des documents
dont la garde est plutôt confiée parfois au trésorier ou au
directeur des finances de par la loi même.
Deuxièmement, à l'alinéa b), on dit
"déterminer lesquelles de ces pièces, sur résolution du
conseil, peuvent être distraites de la garde du greffier, du
trésorier ou, selon le cas, du directeur des finances par
concordance, c'est ce qui vient d'être dit plus haut et autrement
conservées, aliénées ou détruites nonobstant toute
disposition législative au contraire, mais sous réserve toutefois
de la Loi sur les biens culturels." C'est un amendement, un ajout, après
consultation avec le ministre des Affaires culturelles.
Il pourrait être décidé, en vertu de la Loi sur les
biens culturels, de considérer comme faisant partie de notre patrimoine
les lettres manuscrites dans telle municipalité, par exemple de telle
époque à telle époque, et si bien que nous voudrions les
considérer comme des pièces d'archives et ne pas
nécessairement les détruire. Ceci n'implique pas
évidemment que tous les documents, tous les papiers d'une
municipalité ont la même valeur. On devrait le considérer.
Voilà le sens du papillon que vous avez ici, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander d'abord
au ministre s'il y a eu des conversations avec les porte-parole de la ville de
Montréal à cet égard aussi?
M. Tardif: Oui, M. le Président, il y a eu des rencontres
avec la ville de Montréal qui s'opposait justement à ce qu'on
parle du classement. On dit: Que vous fassiez des règlements sur la
conservation, sur la destruction, on veut bien, mais sur le classement, sur la
façon de classer et de classifier ces documents, laissez-nous donc cela.
On a dit: On est bien d'accord et c'est pour cela que vous ne retrouvez plus le
mot classement là-dedans.
M. Goldbloom: C'est une objection de la part d'autres
municipalités aussi, M. le Président, parce que les
municipalités du Québec ne sont de la même taille, n'ont
pas les mêmes services, le même personnel. Je trouve que c'est une
heureuse amélioration.
La deuxième question que je voulais poser est la suivante:
Où est-ce que la définition de ce que constituent les archives
d'une municipalité se trouve ou se trouvera? On me fait remarquer qu'il
y a certains documents qui peuvent ne pas être de nature à faire
partie des archives à un moment donné, parce qu'il ne serait pas
désirable que ces documents soient publics. Si, par exemple, il y a une
cause en expropriation qui est devant les tribunaux, le rapport de
l'évalua-teur pourrait ne pas être un document dont on voudrait
donner connaissance à tout le monde avant le jugement du tribunal
et des choses de cet ordre.
M. Tardif: M. le Président, l'article 84 de la Loi des
cités et villes est actuellement devant la difficulté
précisément de définir ce que consti-
tuaient une archive ou des archives et dit ceci: "Le greffier a la garde
des livres, registres, plans, cartes, archives, et autres documents et papiers
appartenant à la municipalité ou qui sont produits,
déposés ou conservés dans le bureau de la
municipalité." Le législateur, jusqu'à maintenant, n'a pas
défini, ne s'est pas aventuré à définir ce que
constituaient une archive ou des archives et a mis une définition
très large. Il se pose à ce moment-là des problèmes
de définition ou d'exclusion, si bien que ce qui est prévu ici,
ce n'est pas une définition ou enfin, ce qui sera fait
éventuellement, par règlements, c'est-à-dire que tel type
de documents ou de pièces, par exemple, pourront être
détruits, mais sans s'engager dans une définition parce que,
là, on aurait une grande série d'exclusions. Alors...
M. Goldbloom: II ne s'agit pas seulement de la question de
destruction des documents, M. le Président, mais également de
leur disponibilité aux contribuables qui voudraient les consulter. Si,
par exemple, une ville était en litige contre un de ces contribuables,
avait reçu un avis juridique par rapport à ce litige et devait
passer devant les tribunaux ultérieurement, il ne me semble pas
raisonnable que cette ville soit tenue de dévoiler le contenu de cet
avis juridique avant le jugement du tribunal; ce serait favoriser la partie
adverse d'une façon qui ne serait pas possible dans d'autres
circonstances. Alors, le document ne serait pas nécessairement
défini comme faisant partie des archives.
M. Tardif: Non.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 9, adopté tel
que modifié au papillon que le ministre nous a présenté.
Article 10, adopté?
Inspecteur agraire
M. Tardif: L'article 10, M. le Président, vise à
permettre aux municipalités de cités et de villes de nommer un
inspecteur agraire, la raison de ceci étant que certaines
municipalités de cités et de villes qui ont annexé des
territoires régis par le Code municipal auparavant n'avaient plus ce
pouvoir de nommer un inspecteur agraire pour les questions de clôtures,
de mauvaises herbes et toutes ces questions que surveille un inspecteur
agraire. Elles nous ont fait des représentations à savoir
qu'elles devaient avoir ce pouvoir, pour les territoires de
municipalités annexées uniquement et auparavant régies par
le code municipal.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est également le
cas et je suis certain que le ministre voulait les inclure dans ce qu'il
vient de dire des municipalités constituées par fusion
où une municipalité rurale a été englobée
dans une nouvelle ville. Je trouve que c'est néces- saire de faire cette
modification. Je dois quand même faire remarquer au ministre ce
qu'il sait probablement que l'inspecteur agraire a des pouvoirs
extraordinaires.
M. Tardif: Extraordinaires, M. le Président.
M. Goldbloom: C'est un dictateur dans une démocratie.
M. Tardif: C'est la raison pour laquelle nous avons bien voulu
circonscrire son action ou sa compétence à ces seuls territoires
et non pas à l'ensemble de la municipalité.
M. Goldbloom: Circonscrire pour ne pas faire l'exercice
illégal de la pédiatrie!
Le Président (M. Laplante): Article 10, adopté? M.
le député de Saint-Hyacinthe? Adopté. J'appelle l'article
11.
Demande de référendum
M. Tardif: M. le Président, cet article étend de 25
à 30 jours après l'adoption du règlement le délai
au cours duquel doit être tenue la procédure d'enregistrement en
vertu de laquelle les personnes intéressées notamment dans un
règlement d'annexion, d'emprunt ou de modification au zonage peuvent
demander que ce règlement fasse l'objet d'un référendum.
Evidemment, ceci vise à faciliter le recours aux journaux hebdomadaires
pour la publication des avis requis par la procédure d'enregistrement.
Il faut penser que, dans beaucoup de municipalités du Québec
où il n'y a pas de quotidien mais où il n'y a que des hebdos,
à ce moment-là la période de 30 jours permet mieux de
publier, par exemple, tous les sept jours, et à trois ou quatre
reprises, que dans les 25 jours. Il s'agit de prolonger de cinq jours les
délais pour tenir compte des hebdos et de leur date de
tombée.
Le Président (M. Laplante): Article 11, adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M. Fallu:
Une question, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Terrebonne.
M. Fallu: Ce n'est pas que je sois contre l'article 11, loin de
là. Il y a eu de nombreuses représentations notamment par l'Union
des municipalités, les conseils de comté, relativement à
ces référendums. Sans doute qu'un jour on devra se pencher sur
ces modalités, sur certains accommodements qui sont peut-être un
peu trop largement accordés actuellement aux municipalités, pour
savoir quelle sorte d'amendements faire. Enfin, pour ma part, c'est
soulevé assez régulièrement. On sait que les
référendums dans
les municipalités sont très nombreux, on en calcule un bon
millier à travers le Québec depuis une dizaine d'années.
C'est une tradition qui est bien implantée mais c'est quelquefois,
là aussi, un outil qui, à la limite, va contre j'allais
dire jusqu'à un certain point, entre guillemets une certaine
démocratie par rapport à l'efficacité.
J'aimerais souligner le fait en passant, pour qu'on le retienne pour
étude et analyse par la suite.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, la loi relative à la
tenue de référendums dans les municipalités a
été amendée en 1975 par l'ancien gouvernement. Depuis
cette date, nous n'avons pas eu de représentations formelles de la part
de l'Union des municipalités et de l'Union des cons.eils de
comté, bien qu'il y ait eu certains maires qui ont posé des
questions.
J'ai demandé aux gens de mon ministère de procéder
à un échantillonnage des consultations populaires tenues par les
municipalités depuis les amendements à la loi pour voir si,
effectivement, la loi ou les objectifs visés à l'époque
avaient été atteints après deux ans d'usage. S'il
s'avérait nécessaire de modifier à nouveau la loi, nous le
ferions à la lumière de cette étude.
Le Président (M. Laplante): L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12, avec les modifications du ministre. M.
le ministre.
Parcs et terrains de (eu
M. Tardif: Oui, M. le Président. Dans le cas de l'article
12, nous ajoutons un paragraphe a) qui n'y était pas avant le 12a.
Alors, vous avez actuellement le paragraphe 12 qui commence par l'alinéa
a) et qui dit: Par l'insertion au paragraphe 12 du paragraphe suivant... et
12a. Alors, le paragraphe a) actuel deviendrait b). Le a) est contenu dans le
papillon qu'on vous a remis. Ce paragraphe a) dit ceci...
L'article 12 commencerait de la façon suivante, après le
préambule: Les paragraphes a et b de l'article 12 du projet de loi 54
sont remplacés par les suivants: a) Par le remplacement des 19e, 20e et
21e lignes du septième alinéa du paragraphe 8, par ce qui suit:
Et qui ne peut servir qu'à l'achat ou à l'aménagement de
terrains à des fins de parcs ou de terrains de jeu.
Pour ceci, M. le Président, il faut se référer
à l'article 429 de la Loi des cités et villes qui obligeait un
promoteur ou développeur à donner à la municipalité
l'équivalent de 10% du terrain à des fins de parcs,
l'équivalent en terrains ou en argent. Le produit de ce paiement,
disait-on, lorsqu'il s'agissait d'un paiement en argent, devait être
et je cite l'article 429, M. le Président : "Le produit de
ce paiement doit être versé dans un fonds spécial qui ne
peut servir qu'à l'achat de terrains destinés à
l'établissement ou à l'aménagement de parcs et de terrains
de jeu et ces terrains cédés à la corporation municipale
en vertu du présent paragraphe ne peuvent être utilisés que
pour des parcs ou des terrains de jeu.
Donc, ce que l'on disait dans cet article, c'était que, lorsqu'un
promoteur faisant un développement et donnait 10% du terrain ou
l'équivalent en argent, cet argent ne pouvait servir qu'à l'achat
de terrains destinés à l'établissement ou à
l'aménagement de parcs. Ici, M. le Président, on dit que cet
argent ne peut servir qu'à l'achat ou à l'aménagement de
terrains de jeu ou à l'achat de terrains à des fins de parcs ou
de terrains de jeu.
La municipalité pourrait déjà posséder des
terrains, donc elle n'aurait pas à en faire l'achat ou l'acquisition,
mais elle pourrait utiliser l'argent pour les développer, pour les
construire. Tel que l'article était libellé, c'était
uniquement pour l'achat de terrains de jeu ou de parcs alors que maintenant on
dit: Peut servir soit à l'achat, soit à l'aménagement
même. C'est le sens de ce papillon.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que c'est une
souplesse que l'on ajoute. Je fais remarquer au ministre que cette nouvelle
phraséologie pourrait avoir pour effet de ne pas vraiment augmenter les
espaces verts, ne prévoir que l'aménagement d'espaces existants;
mais je pense quand même que c'est une souplesse qui est utile et
j'accepte la modification.
M. Cordeau: Moi de même. Le développeur
précédent pourrait avoir donné un terrain pour un parc et
l'autre à côté serait obligé encore d'en donner pour
un autre parc. Alors, ce serait une anomalie tandis que maintenant on pourrait
aménager le premier parc.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Goldbloom: Pas encore, M. le Président.
M. Cordeau: A l'article 12a, il y a deux autres...
Abattage des arbres
M. Tardif: Dans le cas de l'article 12a, M. le Président,
au premier alinéa, il n'y a pas de modification dans le papillon par
rapport à ce qui est dans le projet de loi. Il s'agit donc "de permettre
aux municipalités d'exiger que toute personne désirant
déplacer un immeuble en utilisant une voie de communication dans la
municipalité obtienne au préalable un permis à cet effet."
C'est textuellement ce qui est dans le projet de loi, mais à l'article
12b, il y a des modifications pour tenir compte de représentations qui
nous ont été faites à la fois par les services
d'utilité publique, Hydro-Québec, Bell Téléphone
notamment et d'autre part, les municipalités.
Ce qui est modifié dans le projet de loi, M. le Président,
il faudrait aller pour cela... Je vais lire en entier alors, "par l'addition,
à la fin du para-
graphe 36, de ce qui suit, pour régir le pouvoir incidemment,
pour régir et interdire sans l'obtention d'un permis livré selon
un tarif que le conseil détermine, dans tout le territoire de la
municipalité ou dans une partie seulement, l'abattage", on a
enlevé le mot, émondage, "des arbres plantés ou
conservés pour l'ombre ou l'ornement". Je m'excuse, M. le
Président, il faut référer au papillon à ce
moment-là, je lisais le texte original, "l'abattage des arbres
situés hors d'une pépinière ou hors d'un boisé au
sens de la Loi sur l'évaluation foncière."
Donc, à ce moment-là, M. le Président, il est bien
évident que les arbres plantés dans une pépinière,
en principe, sont faits pour être revendus et replantés ailleurs;
interdire l'abattage ou l'enlèvement des arbres dans ce cas-là ou
dans un boisé au sens de la Loi de l'évaluation nous paraissait
aller plus loin que l'intention originale des municipalités de pouvoir
conserver à l'intérieur des limites, tant sur la
propriété privée que publique les arbres. Nous avons tenu
compte des représentations de l'Hydro-Québec en ce qui concerne
l'émondage, parce que, dit-elle, dès lors qu'il s'agit de fils
électriques, pour enlever quelques branches, il faut avoir un permis de
la municipalité, ce n'est pas très pratique.
D'autre part, pour l'abattage, on a exclu les fermes, les boisés
et les pépinières.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, en ce qui regarde les
propriétés privées, je crois que les municipalités
vont avoir le droit d'imposer un tarif pour l'abattage d'un arbre qu'elles
désirent abattre sur leurs propriétés privées. Je
me demande si ce n'est pas aller un peu loin en ce qui regarde la
propriété privée. Si un arbre est rendu trop gros et
malade, un type va être obligé de payer $5 à la
municipalité pour abattre son arbre. Enfin, le tarif sera chargé
par la municipalité.
M. Tardif: M. le Président, à ce sujet, je vous
ferais remarquer que ce droit, qui apparaît nouveau au
député de Saint-Hyacinthe, n'était pas entièrement
du droit nouveau dans la mesure où certaines villes avaient obtenu, par
projet de loi privé, le pouvoir de faire ceci.
Deuxièmement, M. le Président, c'est à la demande
des municipalités qui voulaient se prévaloir de ce pouvoir par
voie de projet de loi privé qu'on a pensé l'inclure dans la loi
générale à la place, selon les principes qu'on a
déjà vus tantôt. Ce qu'il est important de souligner, c'est
qu'on dit que la municipalité a le pouvoir de faire ceci, mais si elle
ne le veut pas, dans les limites de la municipalité, elle a le pouvoir
non seulement d'émettre des permis, de faire un règlement pour
régir et interdire l'abattage des arbres, mais de le faire dans les
conditions qu'elle déterminera et au tarif qu'elle
déterminera.
Je pense que le forum normal pour discuter de ceci, ce sera le conseil
municipal.
M. Goldbloom: M. le Président, une dernière
question au ministre et par son intermédiaire, à ses conseillers
juridiques. Il y a des gens qui, à la lecture de ce texte, ont
exprimé la crainte que la phraséologie suivante, "sans
l'obtention d'un permis délivré selon un tarif que le conseil
détermine", ne permettrait pas à la municipalité de
refuser un permis. C'est une question d'interprétation, mais la question
ayant été soulevée, je crois que nous avons besoin d'une
réponse à cette inquiétude.
M. Tardif: M. le Président, c'est tout à fait juste
que si la personne satisfait aux conditions du permis, la ville devra le
délivrer. Et elle ne peut pas refuser de le délivrer.
Il faut quand même penser à ce que peut représenter
l'abattage d'un arbre d'un pied, deux pieds ou trois pieds de diamètre,
dans une ville; l'arbre risque de tomber sur les fils, dans le milieu de la
rue, etc. Il y a quand même un minimum de sécurité à
prendre et, sur ce plan, à partir du moment où on donne le
pouvoir aux villes de régir l'abattage des arbres, ce sera aux
conditions que détermine le conseil.
Vous avez raison, elle ne peut pas refuser l'émission d'un permis
comme tel.
M. Goldbloom: Ce qui veut dire que si une personne veut faire
abattre un arbre, même si, par exemple, les voisins allèguent que
l'arbre est en santé, et est un attrait au quartier, tout cela, il n'y
aurait pas moyen, pour la ville, de refuser ce permis et l'arbre serait
abattu?
M. Tardif: En effet, M. le Président, à partir du
moment où la personne qui demande satisfait aux conditions
stipulées au permis, la ville ne peut pas en refuser
l'émission.
M. Caron: Chez nous actuellement, aucun arbre en santé
n'est abattu. Les règlements du conseil ont pour but de garder de la
verdure. Je ne sais pas si on va trop loin. C'est une question que je pose.
Certaines personnes vont vouloir faire abattre des arbres, pour le plaisir de
la chose.
M. Tardif: M. le Président, on m'informe que les
dispositions du règlement de la ville de Verdun, s'il y en a un,
seraient tout à fait légales, à partir du moment où
il ne s'agit pas d'une disposition discriminatoire. Il pourrait y avoir un
règlement, une disposition, qui dise que tout arbre sain et en
santé ne pourrait être abattu, à moins que... Cela fait
partie des conditions du règlement.
M. Goldbloom: Cela veut dire que par un règlement
municipal, la ville pourrait se donner le pouvoir de refuser un permis si elle
juge que l'arbre doit être conservé?
M. Tardif: Cela revient à cela. M. Goldbloom: Si
c'est cela...
M. Tardif: Mais sur les critères autres que strictement la
raison de dire non, il faudra qu'il y ait des critères définis
dans le règlement.
M. Goldbloom: Si c'est cela, M. le Président, je suis
parfaitement satisfait.
M. Tardif: M. le Président, les légistes du
ministère me signalent que, dans le Code municipal, il y a un article
qui est encore plus contraignant jusqu'à un certain point, à
savoir que l'article 399 dit que toute corporation locale peut faire amender ou
abroger des règlements pour: 1-Empêcher d'abattre, d'endommager ou
de détruire des arbres plantés ou conservés pour l'ombre
ou l'ornement, tant sur la voie publique que sur la propriété
privée; 2- Pour prévenir ou faire cesser tous les abus
préjudiciables à l'agriculture, au sujet desquels la loi ne
contient aucune disposition. Le reste n'a rien à voir.
Donc, c'est déjà là.
M. Goldbloom: C'est dans le Code municipal.
M. Tardif: Dans le Code municipal, M. le Président.
M. Goldbloom: Mais dans la Loi des cités et villes, on
n'a...
M. Tardif: Ce n'est pas aussi spécifique, M. le
Président.
M. Goldbloom: Est-ce que l'on peut inviter le ministre à
se pencher sur la concordance à établir entre les deux?
M. Tardif: M. le Président, on m'informe qu'en fait, les
municipalités locales ont ce pouvoir depuis un certain nombre
d'années. J'essaie de voir à quel moment cette disposition a
été adoptée; savons-nous à quel moment ces
dispositions ont été adoptées? La raison pour laquelle les
légistes ont préféré le mettre de façon plus
restrictive ici dans un premier temps, c'est qu'on ne connaît pas l'usage
qui a été fait par les municipalités locales de ce pouvoir
qu'elles avaient et que, le faire de façon plus limitative semblait une
étape et que s'il s'avérait nécessaire de le rendre plus
contraignant, il serait toujours temps de le faire dans une deuxième
étape. Ces dispositions se trouvent d'ailleurs dans la section VIII du
Code municipal: Des abus préjudiciables à l'agriculture; on ne
sait vraiment pas quel usage on en a fait dans les municipalités locales
et c'est la raison pour laquelle il a été
préférable d'attendre, avant peut-être de le prolonger tel
quel.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le fait
d'avoir sensibilisé le ministre à cette considération
suffit pour l'instant. Vous lirez l'histoire du Québec et vous
apprendrez pourquoi je suis chatouilleux sur la question de l'abattage des
arbres.
Le Président (M. Laplante): Article 12, adopté, tel
que modifié par le papillon du ministre.
M. Goldbloom: Adopté.
Urbanisme
Le Président (M. Laplante): Article 13? Il y a aussi un
papillon.
M. Tardif: L'article 13, M. le Président, est
entièrement remplacé. C'est l'article qui... Je m'excuse, M. le
Président, on me dit... Oui, mais alors ceci n'est pas reproduit dans le
papillon?
M. le Président, je m'excuse. Le papillon ne reproduit pas tous
les alinéas de l'article 429. Nous allons devoir les prendre un par un.
Mais, substantiellement, M. le Président, voici ce qui se passe
là-dedans: II s'agissait, par l'article 13 tel que formulé dans
le projet de loi, de donner au lieutenant-gouverneur en conseil le pouvoir de
faire des règlements, un règlement qui s'appliquerait dans tout
le Québec édictant des normes minimales en matière
d'urbanisme. Ces normes minimales visant, d'une part, à prescrire la
superficie minimale des lots, d'autre part, à réglementer ou
prohiber la division ou la subdivision dans les plaines d'inondation, dans les
endroits où pouvaient se produire des glissements de terrain, à
réglementer l'emplacement, l'implantation de maisons mobiles et de
roulottes, donc à déterminer les utilisations du sol
réglementaire, par exemple, le long des routes et autres endroits.
Il s'agissait, comme je l'ai mentionné dans mon discours de
deuxième lecture, de normes vraiment de base qui auraient
peut-être dû être adoptées il y a longtemps. En ce qui
concerne notamment la superficie minimale des lots, de s'assurer qu'il s'agit
de lots, ou d'usagers, ou de maisons, en vue de maisons; de résidences
qui ne seraient pas desservies par un réseau d'aqueduc et
d'égout, par exemple, de prévoir que, si on doit être
doté d'une autonomie de services avec une pointe d'eau et une fosse
septi-que, on ne sera pas bâti sur un terrain de 50 pieds sur 100 pieds
de sorte que la fosse septi-que de l'un polluera le puits de l'autre, des
choses aussi élémentaires que cela.
La réaction des deux associations, parce qu'on verra que, pour
l'Union des conseils de comtés et le projet de loi 55, c'est la
même chose, a été de dire: Nous reconnaissons qu'il est
impératif de faire des normes minimales visant à nous permettre
d'interdire le lotissement, par exemple, dans les plaines d'inondation ou
d'avoir ces normes minimales pour la superficie des lots, mais nous ne voyons
pas d'un bon oeil que ce soit le gouvernement du Québec qui le
fasse.
Evidemment, il est toujours possible pour nous de nous retourner et de
dire: Pourquoi ne l'avez-vous pas fait jusqu'à maintenant? Voici ce qui
est proposé ici dans l'article 13, c'est de dire
aux municipalités: Vous pouvez faire des règlements pour
régir ces choses-là, d'une part.
D'autre part, le ministre des Affaires municipales peut vous ordonner
d'en faire. A partir du moment où il vous a ordonné d'en faire,
vous avez douze mois pour les faire. Si vous ne les faites pas dans ces douze
mois, il les fera à votre place. Pourquoi ne pas avoir, comme je croyais
qu'il serait peut-être possible de le faire au début,
c'est-à-dire l'article 13 qui se lirait de la façon suivante:
Toute municipalité doit, dans les douze mois de l'adoption de cette loi,
adopter des règlements, des normes minimales telles
qu'édictées, et à défaut pour les
municipalités de ce faire, le ministre des Affaires municipales ou le
lieutenant-gouverneur en conseil adoptera un règlement pour le
faire.
J'aurais pu procéder de la façon suivante, mais il se
produit qu'un certain nombre de municipalités ont déjà des
règlements, touchant un certain nombre de points qui sont là, si
bien que c'est la raison pour laquelle, dans un premier temps, nous disons: Le
conseil peut, par règlement, faire ceci.
Celles qui l'ont fait ou qui le feront, de façon satisfaisante,
il n'y a aucun problème. Il y a, par ailleurs, des endroits où
c'est moins urgent qu'ailleurs de faire de tels règlements, alors qu'il
y a des endroits où c'est plus urgent. Par exemple, tout le long de la
rivière des Mille Iles, un endroit où j'ai un chalet, il y a des
inondations assez fréquemment. Il peut être urgent d'en faire pour
interdire les constructions, lotissements le long de ces terrains qui sont
régulièrement inondés. Pour ces cas précis, le
ministre pourrait enjoindre la municipalité de voir à faire de
tels règlements. Elle a un délai d'un an pour le faire. On
rejoint leur objectif de leur donner un délai pour s'exécuter
elles-mêmes, et à défaut de ce faire dans un délai
de douze mois de l'ordonnance, un règlement édicté par le
ministre entrera en vigueur.
Une autre différence majeure: Pourquoi le règlement
serait-il fait cette fois par le ministre et non pas par le
lieutenant-gouverneur en conseil, comme le projet de loi original le
prévoyait? Lorsqu'il s'agit d'un règlement d'application
générale, pour toutes les cités et villes, il est bien
évident que c'est le lieutenant-gouverneur en conseil. Dès qu'il
s'agit d'enjoindre une ville, en particulier, de faire un règlement,
cela n'a plus sa place que de faire cela par le biais du lieutenant-gouverneur
en conseil. C'est le sens des amendements proposés à l'article
13, si bien que vous avez l'article 429b où on dit que le conseil peut,
par règlement, au lieu de "le gouvernement peut adopter des
règlements, à l'égard de l'ensemble, etc." La
première partie, c'est "le conseil peut, par règlement".
Maintenant, l'alinéa a), si je comprends bien, demeure le
même.
Je suis mieux d'en faire la lecture, M. le Président: a)
Prescrire la superficie minimale et les dimensions minimales des lots lors
d'une subdivision ou d'une redivision, compte tenu soit de la nature du sol,
soit de la proximité d'un ouvrage public, soit de l'existence ou, selon
le cas, de l'absence d'installation septique ou d'un service d'aqueduc et
d'égouts sanitaires. Dans ce cas, il y a l'expression "d'égouts
sanitaires" qui a été ajoutée au paragraphe original,
"d'égouts et d'installations septiques", on ne le disait pas, c'est
cela. b) De réglementer ou de prohiber la division, la subdivision ou la
construction jusqu'à la fin de l'ouvrage, compte tenu soit de
l'emplacement du terrain, soit de la proximité d'un cours d'eau ou d'un
lac, soit des dangers d'inondation, d'ébou-lis, de glissement de terrain
ou d'autres cataclysmes, toute prohibition faite en vertu du présent
sous-paragraphe pouvant être totale ou ne viser que certaines
catégories d'immeubles que détermine le règlement. c)
Réglementer l'emplacement et l'implantation de maisons mobiles et de
roulottes. d) Déterminer les utilisations du sol et les
opérations réglementaires en vertu du présent article pour
lesquelles un permis doit être obtenu d'y fixer les droits exigibles par
la municipalité pour la délivrance d'un tel permis.
Donc, les municipalités pourront faire elles-mêmes les
règlements. Dans un deuxième temps, il est proposé que le
ministre des Affaires municipales peut ordonner à une
municipalité d'adopter un règlement disposant sur l'un ou l'autre
des objets prévus au paragraphe 1. Cette ordonnance entre en vigueur
à compter de la date de sa publication dans la Gazette officielle du
Québec. Le règlement adopté suivant l'ordonnance
prévue au présent paragraphe n'entre en vigueur qu'après
son approbation avec ou sans modification par le ministre des Affaires
municipales et, sous réserve des autres dispositions de la loi. A
défaut par la municipalité d'adopter ou de transmettre le
règlement prescrit au ministre des Affaires municipales dans les douze
mois suivant l'ordonnance de ces derniers, celui-ci peut édicter
lui-même les dispositions nécessaires à l'accomplissement
de cette ordonnance. "Le ministre fait publier sa décision selon
l'article 391 de la Loi des cités et villes mutatis mutandis et, le cas
échéant, cette décision a les mêmes effets, à
tous égards, que si elle avait été adoptée par le
conseil de la municipalité en vertu d'un règlement
requérant et ayant reçu l'approbation du ministre des Affaires
municipales". Egalement, le paragraphe 3: "Le ministre des Affaires municipales
peut exercer les pouvoirs que lui confère le paragraphe 2 même
à l'endroit d'une municipalité dans le territoire de laquelle un
règlement a été adopté ou promulgué en vertu
du présent article".
Alors, en vertu du paragraphe 1, on dit que le conseil peut, par
règlement, faire des normes minimales. Mais il est bien évident
que si ces normes n'étaient pas suffisantes pour atteindre l'objectif
visé, le pouvoir du ministre d'ordonner qu'elles se conforment
effectivement à des normes minimales dans le délai de douze mois
serait là quand même.
En gros, M. le Président, ce sont les amen-
dements à l'article 13. Cela, c'est pour l'alinéa b).
Quant à l'alinéa c), il demeure tel quel. L'alinéa d), M.
le Président, est éliminé complètement, n'a pas sa
raison d'être, puisqu'il s'agit, à ce moment-là... On
disait: "Aucun enregistrement d'un plan de division ou de subdivision, en vertu
de l'article 2175 du Code civil, ne peut être valablement effectué
à l'encontre du règlement visé à l'article 429b".
Alors, à partir du moment où il s'agissait d'un règlement
provincial édicté par le lieutenant-gouverneur en conseil, nous
pouvions assujettir l'enregistrement et la subdivision faits en vertu... sous
l'autorité du ministère des Terres et Forêts à ce
règlement. Mais, à partir du moment où il s'agit de
règlements municipaux, le problème est différent, M. le
Président, et c'est la raison pour laquelle cet article est
supprimé. L'article 429e, l'article 429f ainsi que l'article 429g
demeurent tels quels.
Le Président (M. Laplante): Ce qui voudrait dire, M. le
ministre, messieurs les membres de la commission, qu'en retirant l'article
429a, l'article 429f devient 429e et 429g devient 429f.
M. Tardif: Pardon? Non, M. le Président, l'article 429b du
projet de loi no 54...
Le Président (M. Laplante): Est retiré?
M. Tardif: ... est remplacé par l'article 429b contenu au
papillon que vous avez.
Le Président (M. Laplante): Est remplacé.
M. Tardif: Remplacé complètement, 429b.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Tardif: II y a déjà un article 429a dans la Loi
des cités et villes qui demeure, lui. C'est l'article 429b qui est
remplacé par le nouvel article 429b contenu au papillon. L'article 429c
demeure. L'article 429d est éliminé, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): C'est exact.
M. Tardif: L'article 429e devient dono 429d.
Le Président (M. Laplante): C'est exact.
M. Tardif: L'article 429f devient l'article 429e.
Le Président (M. Laplante): C'est exact.
M. Tardif: L'article 429g devient l'article 429f.
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le fait que le ministre ait
accepté de remplacer un texte qui commençait par les mots "le
gouvernement peut adopter des règlements" par un texte qui commence par
les mots "le conseil peut, par rè- glement", change, en profondeur,
l'esprit de ce que nous faisons et c'est un heureux changement. Je n'ai
vraiment pas de commentaire à faire sur cet article tel que
rédigé maintenant, sauf que je devrai, encore une fois, surseoir
au grand discours que j'avais l'intention de faire pour souligner que nous
n'avons pas encore devant nous un projet de loi-cadre de l'urbanisme et de
l'aménagement du territoire.
Nous avons, cependant, des éléments d'une telle
législation dans l'article tel que rédigé maintenant et
pour cette raison, je surseois à mon discours et je propose l'adoption
de l'article.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je dois reconnaître l'ouverture d'esprit du
ministre qui répond, par ses modifications, aux demandes de plusieurs
organismes et également des membres de l'Opposition, demandes que nous
avons faites en deuxième lecture.
Alors, parfait, je n'ai rien à ajouter.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Terrebonne.
M. Fallu: S'il y avait eu un débat sur la
recevabilité de l'amendement, à savoir si oui ou non, on
remettait en cause le principe de l'article 13, je pense qu'il aurait
été intéressant de souligner qu'au fond, l'esprit est le
même. Ce sont des modalités qui ont été
aménagées.
Je me dois très rapidement d'intervenir sur cet
article 13 puisqu'encore lundi dernier, on rencontrait l'ensemble des maires de
la région de Montréal avec le ministre Bérubé
à propos des solutions qui sont apportées actuellement, aux
correctifs apportés aux inondations dans la plaine de Montréal et
on n'entend plus maintenant d'argument à l'effet qu'on enlève
certains droits acquis ou qu'on contraint des gens au point que, par certains
zonages, on leur enlève la possibilité du libre exercice de la
revente avec bénéfice de leur terrain ou autres.
Je pense que l'aspect social a vraiment prévalu dans les
mentalités de telle sorte que cet article arrive à point
nommé, j'allais même dire avec le souhait formel de chacune des
municipalités.
Le Président (M. Laplante): Article 13. Adopté?
M. Tardif: M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Tardif: ... pour l'information de cette commission, le projet
de règlement qui aurait été édicté par le
gouvernement en vertu de l'article 13 était prêt et à titre
d'information toujours, je me suis engagé vis-à-vis de l'Union
des munici-
palités, l'Union des conseils de comté de leur faire tenir
ce projet de règlement qui pourrait leur être
présenté selon la tradition peut-être américaine des
"model acts", comme une espèce de règlement modèle que les
municipalités pourraient adopter tel quel si elles le voulaient.
Donc, à titre de service aux municipalités en plus
de...
M. Caron: Vous n'en enverrez jamais assez. Gardez les budgets le
plus bas possible.
M. Goldbloom: C'est une excellente initiative. Je dois,
cependant, dire au ministre que le ministre délégué
à l'environnement et avant lui le ministre de la Santé et celui
du Bien-être social ont fait de même et n'ont pas obtenu tous les
résultats escomptés. Des municipalités ont réduit
les exigences considérablement et le règlement n'a pas eu l'effet
qu'il aurait eu s'il avait été un règlement provincial, il
faut l'admettre. Mais c'est quand même une heureuse modification que le
ministre a apportée.
M. Tardif: Article 13. Adopté?
Le Président (M. Laplante): Article 13. Adopté.
Article 14.
M. le ministre des Affaires municipales.
Dépenses en immobilisation
M. Tardif: D'abord l'article 14 visait en quelque sorte à
étendre à l'ensemble des cités et villes du Québec
ce qui a été d'abord fait à propos de la ville de
Montréal avec le projet de loi 82 sur la dette olympique,
c'est-à-dire de prévoir la préparation de plans triennaux
d'immobilisation.
Dans un deuxième temps, cette exigence a été
étendue aux communautés urbaines et maintenant, nous
l'étendons à l'ensemble des cités et villes du
Québec.
Le papillon qui vous est présenté répond à
la demande des cités et villes qui nous demandent en quelque sorte de
ramener les délais à ce qu'ils sont pour la préparation du
budget.
Alors, il est dit à l'article 14 que l'article 478a de la Loi des
cités et villes édicté par l'article 14 du projet de loi
54 est modifié: a) par le remplacement, dans la deuxième ligne du
paragraphe 1, de la date du 30 octobre par la date du 31 décembre. Donc,
le conseil doit, au plus tard le 31 décembre de chaque année...
En bref, c'est de faire concorder la date de préparation de ce plan
triennal d'immobilisation avec les dates du budget, au lieu que les dates
soient différentes.
Dans le b), M. le Président, il s'agit de remplacer, dans la
quatrième ligne du paragraphe 3, le mot novembre par le mot janvier et,
dans les troisième et cinquième lignes du troisième
alinéa du paragraphe 5, les mots février et mars par les mots
avril et mai respectivement. Cela est pour tenir compte du fait que le budget
de la ville de Québec est présenté à une date
différente de celle de l'ensemble des cités et villes. Enfin, M.
le Président, l'article 479 de la Loi des cités et villes est
remplacé par l'article 14 du projet de loi 54 et modifié par le
retranchement dans les troisième et quatrième lignes du
paragraphe 1 des mots "par règlement".
Alors, nous avons vu tantôt l'article 14, M. le Président,
pour expliquer un peu la teneur de l'article 1, et nous y revenons cette fois.
On disait: "Le conseil doit, entre le 15 novembre et le 30 décembre de
chaque année, préparer et adopter, par règlement, le
budget de la municipalité". Donc, les représentations faites par
les municipalités nous ont indiqué que la procédure
d'adoption d'un règlement ne leur apparaissait pas nécessaire
dans ce cas-là. Nous faisons donc sauter strictement les mots "par
règlement".
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, certains porte-parole
municipaux avaient suggéré que la date du 30 octobre soit
remplacée par celle du 31 janvier. Le ministre la déplace un peu
moins loin, soit le 31 décembre, avec les autres concordances qui en
découlent. Est-ce que dans ses discussions avec les représentants
municipaux cette question a été discutée? Est-ce que c'est
un compromis qui a été accepté à la fin?
M. Tardif: Oui, M. le Président, cela a été
discuté avec les représentants de l'Union des
municipalités et nous nous sommes entendus sur le fait que nous
prendrions exactement les mêmes dates que la loi prévoit pour
l'adoption du budget. Ce sont exactement les mêmes lois, les mêmes
dates.
M. Goldbloom: Adopté, quant à nous, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Article 14, adopté.
Article 15.
Surtaxe sur les terrains non construits
M. Tardif: M. le Président, cet article met en application
une disposition du discours du budget du 12 avril dernier qui permet aux
municipalités, aux cités et villes, d'imposer une surtaxe sur les
terrains vagues desservis par les services d'aqueduc et d'égouts.
Alors, le seul amendement, le seul papillon que nous présentons
ici, M. le Président, est pour préciser, à l'alinéa
b) si je vous réfère à l'article 15, 521a, 1a), 1b)
"qui est adjacent à une rue publique en bordure de laquelle les
services d'aqueduc et d'égouts sanitaires sont disponibles". Il faut
ajouter le mot "sanitaires", et non pas pluviaux. Ce n'est pas dans
l'amendement.
Le Président (M. Laplante): Article 15, adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, cet article constitue une
amélioration par rapport à une situation qui existe dans beaucoup
de municipalités et qui nuit au développement ordonné de
ces mêmes municipalités.
On voit des services implantés, on voit très peu de
développement par rapport à l'existence de ces services et en
même temps, on voit du développement ailleurs dans la
municipalité, le tout, sans plan directeur d'urbanisme dans bien des
cas. Que le ministre veuille apporter plus de cohérence au
développement des municipalités, nous ne pouvons que l'appuyer
dans cet objectif.
Mais il y a quand même... il y a quelqu'un qui proteste?
Le Président (M. Laplante): Votre voix résonne.
M. Goldbloom: II y a, M. le Président, certaines
difficultés d'application et je présume que dans ses
conversations avec les dirigeants municipaux, le ministre a pu en prendre
connaissance. J'en ai mentionné une dans mon discours en deuxième
lecture, le fait que dans certaines villes, ce n'est pas nécessairement
une chose que je souhaiterais, mais il y a des promoteurs qui ont payé
les services en question. Il ne serait pas juste qu'ils soient appelés
à les payer deux fois, d'abord directement et, ensuite, par l'imposition
d'une taxe additionnelle.
S'il s'agit de deniers publics utilisés pour la construction des
réseaux d'aqueduc et d'égouts, que la municipalité pose un
geste pour récupérer ces deniers au moyen d'une taxe
additionnelle, c'est parfaitement raisonnable. Mais quand ce ne sont pas les
deniers publics qui ont servi au départ à la construction des
réseaux en question, il me semble injuste que la municipalité
puisse taxer davantage.
D'autres objections ont été soulevées, notamment
par les gérants municipaux qui se sont exprimés là-dessus.
J'en prends un peu au hasard. Il y a des municipalités où il y a
un réseau d'aqueduc, mais l'épuration des eaux usées se
fait individuellement, maison par maison à l'aide de fosses septiques.
Selon la rédaction, parce que le projet de loi, l'article parle des
services d'aqueduc et d'égouts sanitaires, la ville ne serait pas en
mesure de taxer additionnellement les lots vacants si le réseau
d'égouts n'était pas en place. Et pourtant, la décision
urbanistique pourrait avoir été prise de laisser les
propriétaires individuels des éventuelles maisons installer des
fosses septiques.
Il y a des situations où le ministère des Richesses
naturelles refuse l'émission de permis à cause de risques
d'inondation. Il ne serait pas juste que ces propriétaires soient
taxés davantage, parce que ce n'est pas leur faute, une fois que le
ministère des Richesses naturelles est intervenu, si le permis de
construire n'est pas émis.
J'en passe, M. le Président, parce que je pense avoir
illustré le point, j'aimerais que le mi- nistre nous donne ses
réflexions sur de telles considérations.
M. Tardif: M. le Président, ce qu'il importe de souligner
ici, c'est que l'article 15 donne ou habilite les municipalités à
prélever une taxe foncière générale de 50% sur les
terrains vacants desservis. C'est donc un pouvoir habilitant, ce n'est pas
contraignant à l'endroit des municipalités.
Deuxième remarque. On parle de taxes foncières
générales et non pas de taxes de services, de taxes de secteur,
par exemple. C'est-à-dire que si la municipalité, comme c'est le
cas dans beaucoup d'autres, en plus de la taxe foncière
générale, il y a une taxe de l'eau, il y a une taxe de secteur
pour le développement, une taxe pour la cueillette des ordures
ménagères, je ne sais trop quoi, ceci n'est pas du tout
affecté par cela. Mais le promoteur qui aurait lui-même
payé le coût des infrastructures, on sait qu'en fait, il y a sept
municipalités au Québec qui exigent du constructeur, du
promoteur, qu'il paie en entier le coût des infrastructures.
A ce moment-là, elle pourrait fort bien dégager ces
constructeurs des taxes de secteur, des taxes de services, mais non pas de la
taxe foncière générale.
A ce moment-là, M. le Président, ce pouvoir habilitant
vis-à-vis de la taxe foncière générale ne cause pas
préjudice comme tel puisqu'il ne porte pas sur les taxes de services et
les taxes de secteur.
Voilà, en gros, ce que nous avions comme commentaire
là-dessus.
Le Président (M. Laplante): Article 15, adopté?
M. Goldbloom: Un dernier mot, s'il vous plaît, M. le
Président. Il me semble que c'est un article dont l'application devrait
faire l'objet d'une surveillance assez détaillée pour que nous
soyons en mesure, d'ici deux ou trois années, d'évaluer les
résultats obtenus. Il me semble que nous devrions être vigilants
quant aux injustices possibles qui pourraient en résulter et il me
semble aussi et j'en parle maintenant pour que le ministre planifie
cette surveillance que nous devrions être en mesure, d'ici deux ou
trois ans, de fournir des statistiques quant au développement qui
résultera de l'application de ces mesures. Est-ce que, effectivement,
nous aurons réduit sensiblement le pourcentage de lots vacants desservis
mais non bâtis évidemment, s'ils sont vacants? Ainsi, nous
pourrons juger si nous avons posé un geste parfait, ou peut-être,
à certains égards, imparfait, comme il arrive, dans la
législation.
M. Tardif: La remarque du député de D'Arcy McGee
est reçue de très bonne part. En effet, comme les
municipalités doivent transmettre au ministère tous leurs
règlements, nous allons voir, dans les mois qui viennent, l'utilisation
qui sera faite de ce pouvoir qui leur est accordé.
Je dois dire également que, depuis le mois de novembre dernier,
la ville de Montréal a un tel pouvoir, puisque la taxe olympique
prévoyait un taux différencié de taxe, pour, notamment,
les terrains vacants viabilisés et que, jusqu'à maintenant, nous
n'avons pas eu de réaction négative quant à l'application
de cette taxe.
Mais il est tout à fait juste que nous devons surveiller son
application au cours des mois qui viennent.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, j'avais dit
que c'était mon dernier mot, mais je remarque c'est un tout petit
point de linguistique, de français que le mot "égout" est
mis au singulier. Et chaque fois, lorsque j'étais ministre de
l'environnement, que l'on parlait "d'égouts", c'était au pluriel.
Est-ce que cela a une importance? Je ne le sais pas, mais je mentionne cela en
passant.
M. Tardif: M. le Président, si on parle d'un
système d'égout sanitaire, au singulier, c'est l'égout
sanitaire. Et si on parle des égouts dans le sens qu'on comprend les
diverses ramifications, ou tous les bouts de tuyau qui font partie de cela,
c'est une autre chose. Mais je pense que, lorsqu'on parle de service d'aqueduc,
on parle de l'aqueduc au singulier et non pas au pluriel, M. le
Président, de même qu'on pourrait parler d'égout au
singulier.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est ce que j'ai toujours
remarqué, que l'on parlait d'aqueduc au singulier et d'égouts au
pluriel. Mais je n'entraînerai pas le ministre plus loin dans les
égouts.
Le Président (M. Laplante): Article 15, adopté,
avec la modification que le ministre a voulu apporter?
M. Goldbloom: Oui.
Obligations municipales
Le Président (M. Laplante): Article 16. Il n'y a pas de
papillon à cet article.
M. Tardif: II n'y a pas de papillon, M. le Président.
C'est un service que nous offrons aux municipalités... Je m'excuse, M.
le Président.
Le Président (M. Laplante): C'est de la concordance, je
crois.
M. Tardif: II s'agit donc ici de remplacer le mot "adjudication"
par le mot "ouverture de soumission". C'est un amendement purement technique,
dans un premier temps. Et, deuxièmement, de supprimer l'obligation qui
est faite aux personnes, aux courtiers, de déposer 1% de la valeur du
montant d'emprunt.
M. Cordeau: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, pourrait-on demander au
ministre les raisons qui l'ont incité à enlever cette obligation
faite aux courtiers de fournir 1%, de fournir un certain pourcentage de
dépôt?
M. Tardif: La principale raison de ceci est qu'aujourd'hui, les
principaux soumissionnaires sont des banques, des firmes de courtiers,
suffisamment solvables et suffisamment contrôlées par la
Commission des valeurs mobilières sans qu'il ne soit nécessaire
d'exiger d'elles, en plus, qu'elles fassent le dépôt de 1%. Cela
semblait une exigence superflue en l'occurrence.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, les gérants
municipaux font le commentaire que l'actuel troisième alinéa de
l'article 592 empêcherait un soumissionnaire de retirer sa soumission et
que le fait de faire disparaître cet alinéa permettrait à
un soumissionnaire de retirer sa soumission.
Le ministre vient de répondre à la deuxième
objection des gérants. C'est que la preuve de solvabilité se
trouve dans cet alinéa également. Le ministre considère
que cette preuve n'est plus nécessaire dans les termes employés
dans l'actuel texte de la Loi des cités et villes, mais cette question
du retrait de la soumission me laisse un peu perplexe.
M. Tardif: Permettez-moi de vérifier, M. le
Président.
L'avis des légistes du ministère est que la conservation
ou l'élimination du troisième alinéa de l'article 592 ne
change rien sur le plan du retrait des soumissions, c'est-à-dire
qu'à l'heure actuelle, un courtier qui ferait une soumission pourrait la
retirer après. Cela ne change rien sur ce plan. Cela fait partie des
responsabilités des courtiers en cette matière. Cela ne vient pas
enlever un pouvoir additionnel aux pouvoirs qu'avaient les municipalités
sur ce plan.
M. Cordeau: Mais un courtier qui retirerait sa soumission
perdrait-il son dépôt? Auparavant, perdait-il son
dépôt?
M. Tardif: Absolument pas, puisque la loi prévoyait
simplement que le courtier dont la soumission n'est pas acceptée se voit
remettre son dépôt.
M. Cordeau: Mais si la soumission était
acceptée?
M. Tardif: Celui dont la soumission est acceptée, à
ce moment-là, doit exécuter les conditions de la soumission.
M. Cordeau: S'il arrive un conflit...
M. Caron: Un type a le contrat. Mais, à un certain moment,
il voit qu'il va perdre de l'argent. S'il se désiste, automatiquement,
il perd son dépôt.
M. Cordeau: Son dépôt doit être
confisqué.
M. Tardif: De deux choses l'une, M. le Président. Ou bien
la soumission est acceptée par la municipalité et il doit
s'exécuter ou bien elle n'est pas acceptée et son
dépôt lui est remis. La municipalité ne peut pas garder les
dépôts. Elle n'a aucun pouvoir à cet effet.
M. Caron: Sûrement, il faut qu'elle le remette, mais si, la
plus basse soumission étant acceptée, le type se rend compte,
chemin faisant, qu'il va perdre de l'argent...
M. Tardif: II est trop tard. M. Caron: II est trop
tard.
M. Tardif: II doit exécuter les conditions de la
soumission, si bien que le montant de 1% ne remplissait aucune fonction sur ce
plan.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis prêt à
accepter l'adoption de l'article 16. Je voulais vous demander la permission de
revenir pour quelques secondes à l'article 15, après, pour poser
une question au ministre, c'est tout.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Article 16,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je voulais demander au ministre, puisque la ville
de Montréal avait exprimé certaines objections à la
formulation de l'article 15, si ces objections avaient fait l'objet d'une
discussion aussi?
M. Tardif: Oui, mais la principale représentation de la
ville de Montréal en ce qui concerne cet article 15, c'est que le
gouvernement devrait laisser le soin aux cités et villes du
Québec de fixer le quantum de la surtaxe sur les terrains vacants
viabilisés. Est-ce que ce sera 10%, 20%, 25%, 30%, 40% ou 50%?
Là-dessus, je ne veux pas entrer dans un grand débat, à
savoir qu'une loi sur l'évaluation foncière est venue tenter
d'uniformiser les choses au Québec sur le plan d'évaluation et
que, d'autre part, il y a le discours du budget qui a permis aux
municipalités de prélever une taxe allant jusqu'à 50% de
la valeur. Sur ce plan, il ne nous apparaît pas souhaitable dans le
contexte immédiat de se rendre aux désirs exprimés par la
ville de Montréal, c'est-à-dire de fixer elle-même le
quantum. On dit: Vous avez le pouvoir de le prélever si vous voulez ou
non. C'est un pouvoir "habilitant", encore une fois.
M. Goldbloom: M. le Président, je remercie le ministre et
je veux vous informer que, quant à l'Opposition officielle, je ne veux
en rien préjuger des intentions de notre collègue de
Saint-Hyacinthe, mais nous serions prêts, avant 13 heures, à
adopter les articles 17, 18 et 19.
Le Président (M. Laplante): Article 17, adopté. M.
le député de Saint-Hyacinthe.
M. Goldbloom: Les articles 18 et 19... M. Cordeau:
D'accord.
M. Goldbloom: ... corrigent une expression qui était
imparfaite dans la loi. Nous avons fait un grand débat là-dessus
déjà.
Le Président (M. Laplante): Article 17, adopté?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Laplante): Article 18, adopté?
M. Cordeau: Oui, adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 19, adopté?
M. Goldbloom: Adopté. M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Laplante): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 59)
Reprise de la séance à 16 h 56
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
Reprise de la commission des affaires municipales et de l'environnement
sur l'étude des projets de lois 54 et 55. Les membres de cette
commission sont: M. Alfred (Papineau), M. Beauséjour (Iberville), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M.
de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault
(Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois), M.
Léger (Lafontaine), M. Léonard (Laurentides-Labelle), Mme
Ouellette (Hull), M. Saindon (Argenteuil), M. Tardif (Crémazie), M.
Vaugeois (Trois-Rivières), M. Perreault (Shefford).
Lorsque nous avons quitté les lieux ce midi, nous étions
rendus à l'article 20 du projet de loi 54.
M. le ministre.
M. Tardif: Si je comprends bien, nous avions terminé
l'article 19.
Le Président (M. Laplante): Exactement, il a
été adopté.
Adjudication de certains contrats
M. Tardif: Nous en étions à l'article 20. L'article
20 précise quels sont les contrats comportant une dépense de $10
000 ou plus qui ne peuvent être adjugés qu'après demande de
soumissions publiques par annonce dans un journal. En fait, il y avait
déjà une procédure de soumissions publiques de
prévue, sauf qu'on ajoute à ceux mentionnés dans le texte
actuel le cas de la fourniture de services autres que des services
professionnels, évidemment, et, d'autre part, l'article définit
le contrat de fourniture de matériel comme comprenant tout contrat de
location d'équipement assorti d'une option d'achat.
Essentiellement, cet article ne fait que préciser encore plus la
portée de l'article actuel. Quant au montant, il est toujours de $10
000.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'aimerais d'abord suggérer et je
pense que c'est dans ce sens que le ministre a abordé l'étude de
cet article que nous le fassions de façon morcelée, parce
qu'il y a divers éléments là-dedans. Je voudrais d'abord
poser au ministre la question que je lui ai posée à plusieurs
reprises au cours de nos débats. Je note que la ville de Montréal
a fait des commentaires sur les articles 20 et 21, et j'aimerais
connaître du ministre le résultat de ses entretiens ou des
entretiens, de ses conseillers juridiques avec ceux de la ville, s'il demeure
un problème, une divergence de vues à cet égard.
M. Tardif: L'objection fondamentale de la ville de
Montréal aux articles 20 et 21 est la même, c'est-à-dire
que la ville de Montréal tient à avoir sa loi particulière
et que les dispositions qui la régissent ne soient pas tantôt dans
sa charte, tantôt dans la loi générale. Remarquez qu'en
introduisant une mesure d'application générale pour toutes les
villes au Québec, comme, par exemple, l'obligation de demander des
soumissions publiques, dans tous les cas de contrats de fourniture de
matériaux de plus de $10 000, il s'agit là d'une règle
générale qui ne souffre pas d'exception dès lors qu'il
s'agit d'une cité ou d'une ville, peu importe sa taille.
Si bien que nous nous trouvons devant la situation paradoxale où,
en introduisant une telle mesure générale, nous devons faire
modifier trois lois; si j'exclus pour l'instant le Code municipal; nous avons
modifié la Loi des cités et villes, la Charte de Montréal
et la Charte de Québec, pour répéter exactement la
même chose. Cela nous apparaît pour le moins redondant. Maintenant,
l'objection de la ville de Montréal, en ce qui concerne l'article 20,
n'est que sur la technique. Lorsqu'on arrive à l'article 21 si
vous me permettez, M. le Président, de déborder, à ce
stade-ci, puisque les deux articles ont trait aux soumissions publiques
à ce moment-là, c'est sur le quantum, le montant. En fait, ce qui
est nouveau ici, M. le Président, c'est qu'on dit: Pour toute
dépense de plus de $10 000, il faudrait qu'il y ait soumission publique.
Mais pour les dépenses entre $1000 et $10 000, vous devrez
procéder à des appels d'offres sur invitation ou demandes de
soumissions par voie d'invitation auprès d'au moins deux entrepreneurs
ou deux fournisseurs. Il s'agit donc, en fait, pour les municipalités:
pour moins de $1000, on fait les achats qu'on veut; entre $1000 et $10 000, on
demande deux ou trois prix à des fournisseurs sans appel d'offres formel
ou appel d'offres sur invitation.
La ville de Montréal n'a rien contre ce principe. Ce qu'elle nous
dit, cependant, c'est: $1000 pour une ville comme la nôtre, c'est trop
bas. Nous suggérons que ce soit $5000 dans ce cas. Pour moins de $5000,
on pourrait procéder sans soumission, sans même appel sur
invitation; entre $5000 et $10 000, on serait d'accord; pour plus de $10 000,
soumissions publiques. Mais leur objection fondamentale étant toujours
sur la technique; sur la technique, ce devrait être dans notre
Charte.
M. le Président, vous remarquez que sur le premier point,
c'est-à-dire l'obligation pour toutes les villes, y compris
Montréal, d'aller en soumissions publiques pour $10 000 et plus, ceci
peut être dans la loi générale. Pour ce qui est de
l'accommodement particulier, c'est-à-dire que ce soit $500 ou lieu de
$10 000, dans le cas de la ville de Montréal, étant donné
que, je ne sais pas si les avis ont été envoyés, mais la
ville de Montréal revient devant cette commission le 8 décembre,
je crois...
M. Goldbloom: La date est fixée?
M. Tardif: J'avais cru comprendre que ce pouvait être le 8
décembre prochain.
M. Goldbloom: Merci de l'avis.
M. Tardif: Enfin, il y a un règlement qui prévoit
sept jours; alors, sept jours, c'est demain ou aujourd'hui... M. le
Président, on me fait remarquer, qu'à cause de la concordance de
l'article 20 avec l'article 21, en mettre une partie dans la loi
générale et une partie dans la Charte de Montréal, cela
pourrait peut-être poser plus de problèmes. Donc, nous allons
retirer l'application des articles 20 et 21 à la ville de
Montréal, quitte à ce que le ministre des Affaires municipales,
d'office, lorsque la commission étudiera les amendements à la
Charte de Montréal, suggère que cet article soit introduit avec
l'accommodement voulu quant au montant pour le cas de la ville de
Montréal, si la commission n'y voyait pas d'objection, la semaine
prochaine. Est-ce que cela va?
M. Goldbloom: D'accord, certainement, M. le Président.
M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Laplante): C'est que vous avez un
amendement que je pourrais apporter à l'article 20? Non, c'est que les
articles 20 et 21 demeurent au projet de loi.
M. Tardif: Non, M. le Président. Les amendements, je
demande à nos légistes de vérifier, M. le
Président... Mais il est bien évident que lorsqu'on dit
"Nonobstant..." Un petit moment... Il doit y avoir un paragraphe qui dit que le
présent article s'applique nonobstant... Je m'excuse, d'accord, M. le
Président. A l'article 610c, lorsqu'on dit...
Le Président (M. Laplante): Vous êtes à
l'article 21, je crois.
M. Tardif: Oui, mais M. le Président...
Le Président (M. Laplante): II faudrait passer l'article
20, qu'est-ce que vous faites avec l'article 20?
M. Goldbloom: On y reviendra.
M. Tardif: L'article 20, pour l'instant, on n'y touche pas, je
vais vous expliquer pourquoi maintenant. Je vais aller à 610c...
Le Président (M. Laplante): On va suspendre l'article 20
et on s'en va à l'article 21.
M. Tardif: Voici. L'article 20 modifie l'article 610, d'accord?
L'article 21 modifie les articles 610a et 610b. D'accord? Voici ce qu'on dit
c'est ceci à 610c: Les articles 610a et 610b s'appliquent à
toutes les municipalités de cités ou de villes, quelle que soit
la loi qui les régit, même à celles qui ne sont pas
visées à l'article 1 et prévalent sur toute disposition
inconciliable d'une loi spéciale, sauf que, etc.. Nos légistes
vont ajouter quelque chose pour exclure Montréal de cela. D'accord?
M. Goldbloom: D'accord.
M. Tardif: C'est par le biais de la charte que ce sera
réintroduit, peut-être pas plus tard que la semaine prochaine.
Le Président (M. Laplante): On va suspendre
temporairement, tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas le texte officiel, les
articles 20 et 21, et on va procéder à l'article 22.
M. Tardif: Ils sont en train de faire...
Le Président (M. Laplante): Etes-vous d'accord avec
cela?
M. Tardif: Tout le monde est-il d'accord avec le contenu des
articles 20 et 21?
Le Président (M. Laplante): On ne peut pas les adopter
tout de suite. On va les suspendre pour aller à l'article 22.
M. Tardif: Y a-t-il d'autres points, d'autres questions sur le
contenu de l'article 21?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe, sur 20 ou 21?
M. Cordeau: Dans le mémoire ou dans une publication de
l'Association des gérants municipaux du Québec, on aimerait que
les mots "services professionnels" soient définis dans la loi. On
voudrait savoir si c'est limité aux personnes régies par le Code
des professions ou aux personnes engagées à un taux horaire.
M. Tardif: On m'informe que cette expression "services
professionnels" ou l'exclusion en faveur des services professionnels est
déjà dans la loi, notamment la Loi des communautés
urbaines, depuis leur existence en 1969, cela fait donc huit ans. Cela ne cause
pas de problème majeur. Quant à viser à mieux cerner la
réalité, à savoir s'il s'agira de professions dûment
patentées, dûment incorporées en vertu du Code des
professions ou non, ou si c'est en voie de l'être, il ne nous
apparaît pas que ce soit ici la place pour cela. Il y a une espèce
d'usage qui s'est créé depuis huit ans et il ne semble pas que
cela pose des problèmes que d'exclure les services professionnels des
demandes de soumissions publiques.
M. Cordeau: Mais les gérants municipaux se posent la
question...
M. Tardif: Mais, alors, c'est peut-être qu'ils n'ont pas eu
quoique ces dispositions...
M. Cordeau: On ajoute même dans le mémoire: "Nous
avons vainement tenté d'obtenir du contentieux du ministère des
Affaires municipales une clarification à ce sujet, mais sans
succès."
M. Tardif: Excusez-moi, M. le Président, j'étais en
conciliabule.
M. Cordeau: Même que les gérants municipaux
ajoutaient: "Nous avons vainement tenté d'obtenir du contentieux du
ministère des Affaires municipales une clarification à ce sujet,
mais sans succès." Si les gérants municipaux se posent cette
question, peut-être que si le ministre pouvait apporter quelques
éclaircissements, cela leur rendrait certainement service.
M. Tardif: Encore une fois, c'est vrai que l'association des
gérants a demandé des renseignements au ministère, mais,
dans l'entendement des trois communautés urbaines qui fonctionnent avec
des dispositions semblables depuis quelques années, quand on parle de
fourniture de services autres que des services professionnels, par exemple des
services d'enlèvement de la neige, de nettoyage, d'entretien, de
gardiennage, ce sont autant de services qui peuvent se faire par voie de
soumissions publiques. Les municipalités devront demander des
soumissions publiques pour la fourniture de services autres que des services
professionnels.
Dans le cas de la Loi de la commission municipale par exemple, on
m'informe que des dispositions analogues existent depuis des années et
que cela ne pose pas de problèmes. Je vais vous lire ici les
dispositions de la Loi de la commission municipale, deuxième
alinéa, qui dit ceci: "Toute convention par laquelle une corporation
municipale engage son crédit doit, pour le lier, être
approuvée par la commission, sauf s'il s'agit d'une convention qui
l'oblige au paiement d'honoraires pour services professionnels ou d'une
convention concernant un acte d'administration courante pour une période
n'excédant pas douze mois": Encore là, il ne s'agit donc pas de
droits nouveaux pour les municipalités où cette notion
d'honoraires pour services professionnels pourrait vraiment leur causer des
problèmes. Encore une fois, je pense que, dans le cas par cas, si jamais
il y avait des zones grises, nous pourrions, au ministère, demander
conseil à la commission, à savoir dans quelle catégorie se
range telle sorte de service.
M. Cordeau: Les gérants sont peut-être plus
pointilleux étant donné qu'ils sont responsables, d'après
la loi, de certains gestes posés par le conseil ou les conseils...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: Je voudrais savoir du ministre pour quelle raison on
fait une distinction entre un contrat qui pourrait être accordé
à un bonhomme qui se prévaut d'enlever la neige, par exemple,
dans la rue. On lui demanderait une soumission et quand il arriverait le temps
de donner des contrats à des ingénieurs ou à des
architectes, on exclurait systématiquement ce pouvoir aux
municipalités de demander des soumissions? Avec tout le respect que j'ai
pour les firmes d'ingénieurs ou d'architectes, j'ai autant de respect
pour les entreprises en camionnage ou les entreprises en pavage et en
excavation. Je ne verrais pas pour quelle raison on encadrerait les
municipalités quand ii s'agit de leur demander des soumissions pour
certains types de services et qu'on ne le ferait pas pour un autre type de
services.
M. Tardif: C'est qu'on nous demande de régler, par le
biais d'un amendement à la Loi des cités et villes, tout le
problème des privilèges, des professions ou des membres des
professions, ou des corporations professionnelles, de fixer elles-mêmes,
en quelque sorte, une valeur à côté de leurs services. Je
ne vous dis pas que cela ne devrait pas être
réévalué, mais je pense que ce n'est pas le moment. Qu'on
soit pour ou contre il pourrait y avoir un débat là-dessus
mais il y a des professions dont les honoraires professionnels sont
fixés par...
Une Voix: L'association.
M. Tardif: Bon. Et qui sont contenus dans des documents qui sont
disponibles à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Tardif: Mais c'est un autre débat.
M. Goldbloom: M. le Président, à cet égard,
je pense que le ministre pourrait aller encore plus lorn et indiquer que le
fait, pour ces professions, d'avoir le droit d'établir certaines
échelles d'honoraires, empêche la concurrence. La concurrence est
défendue et l'annonce est défendue. Pour cette raison, il ne
serait pas possible de demander des soumissions. Par contre, c'est l'habitude
et je suis certain que c'est une habitude suivie par l'actuel ministre
de recevoir, de plusieurs firmes d'ingénieurs ou d'autres firmes
de professionnels, des propositions que l'on évalue par la suite, et
l'on en fait la comparaison, mais pas sur le prix, parce que le prix est une
chose déterminée selon des barèmes établis au
niveau professionnel.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, est-ce que
l'article...?
M. Tardif: Ce qu'il est peut-être important de
préciser ici, c'est qu'auparavant aucune soumission publique n'avait
à être demandée par les municipalités pour la
fourniture de services, quels qu'ils soient. Maintenant nous disons: Vous allez
devoir demander des soumissions
publiques, à l'exclusion toutefois des services professionnels.
Encore une fois, cela sous réserve de ce qui sera éventuellement
peut-être discuté ou apporté par le gouvernement sur ce
plan. Il s'agit donc de prendre un paquet de services qui étaient
dispensés dans les municipalités; on peut penser aux collectes
d'ordures ménagères, déneigement, remblaiement,
émondages des arbres, que sais-je. Ce sont des contrats de services pour
lesquels des soumissions publiques peuvent être demandées. Je ne
vous dis pas qu'on bouche toute la gamme des possibilités, mais en tout
cas il y en a un certain nombre qui n'existent plus, qui existaient auparavant
et qui n'existeront plus avec cela.
M. Goldbloom: M. le Président, une seule question et je
pense que nous pourrons adopter le paragraphe a) de l'article 20. Cette
question porte toujours sur le mémoire des gérants municipaux,
qui s'inquiètent des cas d'exclusivité ou d'exception dans les
demandes de soumissions publiques. Est-ce que le ministère s'est
penché là-dessus? Est-ce que les conseillers juridiques du
ministre indiquent qu'il y a effectivement un problème ou qu'il n'y en a
pas?
M. Tardif: Le Code des exclusions, je m'excuse, M. le
Président...
M. Goldbloom: Non, des exclusivités. Si je comprends bien
le mémoire des gérants, il y a des cas où il n'y a qu'une
seule firme qui peut fournir les services en question.
M. Tardif: Ce ne sera pas long, M. le Président.
Je dois avouer, M. le Président, à la lecture de ce
passage du mémoire des gérants, que c'est ambigu et que nos
légistes se demandent encore ce que signifient ces cas
d'exclusivité ou d'exception.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'un autre moment
viendra où nous pourrons en discuter si les gérants sont toujours
inquiets; j'accepterai, pour ma part, que le paragraphe a) soit adopté
et j'aimerais faire des commentaires sur le paragraphe b).
Le Président (M. Laplante): Faites vos commentaires. Le
paragraphe a) est adopté!
M. Goldbloom: M. le Président, nous en avons parlé
pendant le débat en deuxième lecture et le ministre a
donné une explication que je voudrais citer aussi fidèlement que
possible. C'est que, dans certains cas, l'effet des critères
publiés par le gouvernement, quant à l'octroi de certaines
subventions, serait de nature à exclure certains soumissionnaires. Mais
la loi permettrait quand même à ces soumissionnaires de proposer
leur candidature pour certains contrats et, par la suite, la
municipalité pourrait se trouver dans la situation où la
soumission conforme la plus basse viendrait d'une firme de l'extérieur
du
Québec. Si ma mémoire est fidèle, c'est l'exemple
donné par le ministre, la municipalité serait autorisée,
dans ce cas, à rejeter, nonobstant sa conformité, cette
soumission la plus basse et à prendre une autre soumission qui ferait
l'objet de l'octroi de la subvention gouvernementale.
M. le Président, je comprends l'esprit dans lequel ce paragraphe
est rédigé, mais il y a deux choses qui m'inquiètent quand
même. C'est que l'explication fournie par le ministre en deuxième
lecture est beaucoup plus précise que le texte de l'article. Le texte
est plus général et il n'est pas précisé de
circonstances. Il serait possible à une municipalité de rejeter
une soumission qui serait la plus basse et qui serait autrement conforme aux
devis publiés. Deuxièmement, j'aimerais que le ministre nous
explique pourquoi il a voulu inscrire dans ce paragraphe les mots "sans
l'autorisation du ministre".
Il me semble que dans d'autres cas où l'on accorde à une
municipalité une voie d'évitement possible, il y a une
approbation qui est quand même exigée soit du ministre, soit de la
Commission municipale du Québec. Et voici que l'on accorde à la
municipalité une liberté d'action sans contrôle. Ce sont
les deux préoccupations que j'ai à l'égard plus
précisément du paragraphe 8 qui serait ajouté à
l'article 610.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais rappeler à
cette commission que la teneur de cet article est substantiellement ce qui a
été adopté l'été dernier en ce qui concerne
les communautés urbaines, article si ma mémoire est
fidèle que le député de D'Arcy McGee a d'ailleurs
contribué à bonifier puisque le texte original n'était pas
aussi précis que celui-ci et après un débat qui
s'était engagé, la commission s'était entendue sur ce
texte.
Deuxième élément, M. le Président: En effet,
en vertu de l'article 610, paragraphe 7, de la Loi des cités et villes,
il est bien dit ceci: "Le conseil ne peut, sans l'autorisation préalable
du ministre des Affaires municipales, accorder de contrat à une personne
autre que celle qui a fait, dans le délai fixé, la soumission la
plus basse". Pourquoi ici dispense-t-on la municipalité d'obtenir la
permission du ministre? La réponse est la suivante: C'est que c'est le
ministre qui transmet à la municipalité les conditions
d'obtention de la subvention. Par exemple, dans le cas du programme PAIRA, nous
pourrions, nous pouvons et nous le faisons sans que ce soit obligatoire
présentement pour les municipalités. Nous ne faisons, à
l'heure actuelle, que les inciter à... dire que, pour obtenir une
subvention pour la construction du réseau d'aqueduc et d'égouts,
la municipalité devra utiliser des matériaux fabriqués au
Québec. Donc, c'est le ministre qui, dans la lettre de transmission de
la décision gouvernementale, fixe les conditions. A partir du moment
où la ville obtempère à ces conditions, elle n'a pas
à venir faire avaliser l'octroi de la soumission à un
soumissionnaire qui ne serait pas conforme.
Je voudrais ajouter un élément, M. le Président,
puisque le député de D'Arcy McGee a cité
le cas d'entrepreneurs hors du Québec, à savoir que la
politique d'achat du gouvernement est ainsi faite que dans des cas
frontaliers... le rayon de demande de soumission peut être
outrefrontières.
Le Président (M. Laplante): Satisfaction, M. le
député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: Je pense que oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): C'est que l'article...
M. Goldbloom: Je m'excuse, il y avait un tout petit point. Les
gérants avaient suggéré que le mot "conforme" soit
ajouté après le mot "soumission" à la sixième
ligne. Je ne sais pas si c'est jugé important ou non par les conseillers
juridiques du ministre.
M. Tardif: Soumission la plus basse.
M. Goldbloom: La soumission conforme la plus basse. Est-ce
nécessaire de préciser cela?
M. Tardif: On m'informe, M. le Président, que l'addition
du mot "conforme" n'ajouterait rien puisque la soumission, pour être
acceptée et acceptable par la municipalité, doit par
définition être conforme.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président, merci.
Le Président (M. Laplante): Article 20, adopté au
complet?
M. Goldbloom: Non, pas encore, M. le Président.
M. Tardif: Non, pas encore.
M. Goldbloom: Nous sommes rendus à une partie de b), le
paragraphe 8. Il y a maintenant le paragraphe 9 qui s'en vient. Les
gérants ont fait le commentaire que le fonctionnaire municipal n'est pas
la personne responsable des prises de décision et ils se demandent
pourquoi il serait tenu solidairement avec le conseil, d'une telle
décision. Une question qui est posée et qui mérite une
réponse, je pense.
M. Tardif: M. le Président, le mot important est le mot
"sciemment". Il s'agit, en quelque sorte, d'un acte illégal que
l'administrateur municipal, qu'il soit gérant, secrétaire,
trésorier, etc., aurait posé sachant qu'il était
illégal, et qu'il l'aurait posé quand même. Il ne s'agit
donc pas d'un acte dont il n'aurait pas été partie en aucune
façon ou qui aurait été décidé sans qu'il
soit présent ou qu'il ait eu, en quelque sorte, à intervenir
d'une quelconque manière.
Je pense que l'appréhension manifestée ici, lorsqu'on a vu
les autres articles qui ont été mo- difiés de façon
à enlever... par exemple, il y avait une expression
"tacitement" qui ont été éliminés; cela
suppose presque la participation active, à la commission, de
l'infraction, le mot "sciemment".
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président, l'article 20
adopté quant à...
Le Président (M. Laplante): Quant à vous. M.
Goldbloom: ... celui qui vous parle...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 20 est adopté
tel qu'inscrit au projet de loi. D'accord?
M. Tardif: Dans le cas de l'article 21, M. le Président,
il y a un papillon. Le papillon, M. le Président, que l'on a devant
nous... L'article 21, je l'ai mentionné tantôt, M. le
Président, établit une procédure de soumissions sur
invitation pour les dépenses entre $1000 et $10 000. Le papillon, que
vous avez devant vous, contient l'article 1 qui est biffé puisque nous
réglerons le cas de la ville de Montréal ailleurs; à ce
moment-là, M. le Président, c'est l'article 2. Je m'excuse, M. le
Président, on pourrait commencer à l'article 21 dans le projet de
loi par le 610a, s'il n'y a pas d'objection là-dessus, pour ensuite
passer au 610b parce que l'article 2 du papillon modifiait le 610b.
M. Goldbloom: Oui, c'est cela. M. Tardif: D'accord?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez dire
que l'article 21, dès le début, inscrit dans le projet
imprimé "Ladite loi est modifiée par l'addition, après
l'article 610, des articles suivants"? On commence.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président. Le 610a resterait
tel qu'il est.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, je note que les
gérants expriment l'avis que le montant de $1000 est trop faible et
irréaliste; c'est leur mot et ils aimeraient que ce montant soit
établi à $5000. Je ne sais pas si le ministre a des commentaires
là-dessus.
M. Tardif: Là-dessus, M. le Président, dans le cas
des communautés urbaines, par exemple, le montant est de $5000. Nous
croyons qu'il est légitime de faire droit à la demande de la
ville de Montréal pour que ce montant soit aussi de $5000. Dans le cas
des autres cités et villes, pour les dépenses au-dessus de $1000
qu'on procède
par soumission privée sur invitation. Cela veut dire quoi? Si on
décide d'acheter, par exemple, une voiture; cela implique qu'on appelle
trois garages et qu'on obtienne trois prix ou deux prix, on dit deux
fournisseurs, même pas trois. Ce n'est quand même pas une
procédure contraignante à l'extrême pour les
municipalités que celle-là, demander des prix à deux
fournisseurs possibles selon une procédure très sommaire. Et on
nous dit que de toute façon il s'agit d'une pratique qui a cours dans
bon nombre de municipalités que de faire semblable, et sans sens
péjoratif, "marchandage".
M. Goldbloom: Accepté, M. le Président, 610a.
610b?
M. Tardif: A 610b, M. le Président, il y a des amendements
qui ont effet ici, dans les cas de force majeure, et je lis l'article: "De
nature à mettre en danger la vie et la santé de la population ou
à détériorer sérieusement les équipements
municipaux, le maire peut décréter toute dépense qu'il
juge nécessaire et octroyer tout contrat nécessaire pour
remédier à la situation. Dans ce cas, le maire doit faire un
rapport motivé au conseil dès la première séance
qui suit. Cependant, si la municipalité est dotée d'un
comité exécutif et si ce comité siège avant la
première séance du conseil qui suit, le maire fait un rapport
motivé à ce comité. Le rapport du maire est alors
déposé au conseil dès la première séance qui
suit".
La principale différence avec l'ancien article 610b est la
suivante: à l'origine, il était dit que si, dans la
municipalité, il y avait un comité exécutif,
c'était le comité exécutif, sur requête
écrite de son président, qui pouvait décréter toute
dépense jugée nécessaire ou octroyer tout contrat
nécessaire pour remédier à la situation d'urgence. L'Union
des municipalités nous a fait des représentations surtout
les villes un peu plus populeuses, qui ont une telle structure avec un
comité exécutifque c'était lourd dans les cas
d'urgence, et on a plutôt demandé qu'encore là ce soit le
maire qui prenne la responsabilité d'octroyer des contrats ou de faire
des dépenses dans les cas d'urgence ou de force majeure, quitte à
ce qu'il fasse rapport au comité exécutif dans les meilleurs
délais de la prochaine séance et que le rapport soit quand
même déposé au conseil, plutôt que de laisser cela au
comité exécutif. Les représentations de l'Union des
municipalités nous ayant semblé légitimes, nous avons
modifié l'article 610b en conséquence.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: En ce qui regarde l'article 610b, on spécifie
le maire, mais, en l'absence du maire, il me semble qu'il serait
préférable de désigner d'autres personnes. Peut-on
connaître l'opinion du ministre?
M. Tardif: Là-dessus, les dispositions
générales de la loi prévoient que le maire
suppléant, en l'absence du maire, a tous les pouvoirs de ce dernier.
C'est déjà prévu dans la loi générale.
M. Cordeau: Serait-il possible de dire le maire ou le
gérant, si la ville a un gérant? En l'abscence du maire ou du
maire suppléant s'il y a un cas d'urgence en fin de semaine, s'il y a un
directeur général à la ville qu'il ait l'autorisation
de...
M. Tardif: L'éventualité, d'abord, de travaux de
force majeure, deuxièmement, de l'absence du maire,
troisièmement, de l'absence du maire suppléant, nous amène
à des cas rarissimes et je me demande s'il serait bon de faire enlever
ce pouvoir d'urgence de dépenser des deniers publics pour le mettre aux
mains de fonctionnaires. Si, à l'expérience, il s'avérait
que c'était trop limitatif, il sera toujours temps d'y voir, mais je
n'ai pas l'impression...
M. Cordeau: Vous préférez laisser l'article tel
qu'il est?
M. Tardif: Pour l'instant. M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Laplante): L'article 21 est adopté
tel que modifié par le ministre?
M. Goldbloom: M. le Président, une dernière
question. Les gérants s'inquiètent du fait qu'à leurs
yeux, il n'est pas précisé dans la loi que le conseil municipal
serait lié par la décision prise d'urgence par une personne.
C'est de nouveau une question d'avoir les commentaires au ministère
là-dessus.
M. Tardif: En effet, M. le Président, les légistes
sont formels, ils ont regardé à deux fois cet article
après les représentations de l'Association des gérants.
Dans le cas où le maire a décrété, dans le cas de
force majeure de nature il faut quand même tenir compte de
l'économie générale de l'article à mettre en
danger la vie, la santé, nous donnons pouvoir au maire d'intervenir. Il
ne fait que déposer son rapport au conseil et le rendre public. Il dit
pourquoi il a agi, pourquoi c'est un cas de force majeure, qu'il était
contraint de prendre les mesures qu'il a prises. Il ne s'agit donc pas, pour le
conseil, de remettre en question l'action du maire, il a posé son
geste.
M. Goldbloom: C'est peut-être dans l'intérêt
du conseil de ne pas être lié par un geste auquel il n'a pas
participé. D'accord, M. le Président, adopté.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, M. le ministre,
l'article 610c.
M. Tardif: A l'article 610c, M. le Président, nos
légistes suggèrent qu'à la cinquième ligne,
où on dit "même à celles qui ne sont pas visées
à l'article 1" on ajoute "sauf à la ville de Montréal" et
on continue "et ils prévalent sur toute disposition inconciliable d'une
loi spéciale..." Donc, il faudrait dire "sauf à la ville de
Montréal".
Le Président (M. Laplante): Est-ce que cela vous
satisfait, M. le député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: Certainement, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 610c,
adopté.
M. Tardif: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Laplante): Tel qu'amendé. Article
21, adopté au complet, tel qu'amendé.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 22. Il y a
un papillon, une correction en somme.
M. Goldbloom: II y avait une autre petite erreur d'impression, M.
le Président. J'aimerais simplement faire remarquer au ministre et
à son équipe que nous avons introduit dans ce projet de loi un
article 1a. Si les articles sont renumérotés, l'actuel article 5
deviendrait l'article 6 et il faudrait faire de nouveau ce changement.
M. Tardif: M. le Président, je note le souci d'exactitude
du député de D'Arcy McGee. Sans aucun doute, les légistes
vont s'assurer que le tout est...
M. Goldbloom: Puisque nous avons adopté l'autre article
additionnel comme 1a, il faut accepter la modification proposée par le
ministre.
Le Président (M. Laplante): Article 22, adopté?
M. Tardif: Article 22, adopté, tel que modifié par
le papillon, qui devient l'article 5 mais qui pourra devenir l'article 6 par
souci de renumérotation.
Le Président (M. Laplante): Article 22a, c'est quoi? Vous
avez l'article 22a ici, en modification.
M. Tardif: A l'article 22a, M. le Président, le papillon
qui est là dit ceci: "La charge de maire ou de conseiller devenue
vacante avant et là, il faudra insérer la date
d'entrée en vigueur du projet de lot no 54 est comblée
selon la loi en vigueur au moment où est survenue cette vacance".
Puisqu'on vient de changer les règles du jeu, si le poste est devenu
vacant avant le changement des règles du jeu, ce sera selon les
anciennes règles.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Laplante): Adopté.
M. Goldbloom: Maintenant, M. le Président, si vous me le
permettez, parce que nous arrivons aux deux derniers articles qui ne concernent
que l'entrée en vigueur de la loi, vous vous rappellerez que, ce matin,
quand nous avons ajourné les travaux de la commission sine die, nous ne
prévoyions pas l'ordre de la Chambre de siéger cet
après-midi. Notre collègue de Verdun voulait être
présent, mais il a dû s'absenter à cause d'une
assemblée de plusieurs centaines de personnes à laquelle il doit
assister, et son désir d'être présent était
motivé notamment par son intention de proposer un amendement
additionnel.
Je voudrais demander, par votre intermédiaire, M. le
Président, c'est par courtoisie, puisque, si je comprends bien, le
ministre ne demandera pas à la commission de faire un rapport
séparé pour le projet de loi no 54 nous l'avons fait pour
le projet de loi privé de ce matin mais si ce n'est pas
l'intention du ministre de demander que la commission fasse rapport
précisément sur le projet de loi no 54 sans avoir
étudié le projet de loi no 55, j'aimerais demander, dis-je, que
ce droit de parole et d'intervention du député de Verdun, par
rapport au projet de loi no 54, soit préservé jusqu'à la
prochaine séance de la commission pour qu'il puisse proposer le
changement qu'il voudrait.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je ne sais pas si le ministre veut
répondre...
Le Président (M. Laplante): Est-ce sur le même
sujet?
M. Cordeau: C'est sur l'article 24, avant l'adoption.
Le Président (M. Laplante): Avant l'adoption, il y a un
autre article, 23...
M. Tardif: L'article 22b, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): L'article 22b n'a pas
été adopté.
M. Cordeau: Si le ministre veut répondre...
Le Président (M. Laplante): Mais est-ce que les membres de
la commission sont d'accord pour qu'on réserve le droit de parole,
même si on adopte le projet de loi 54, au député de Verdun,
lors de l'étude du projet de loi 55? C'est adopté.
M. Cordeau: Mais étant donné que c'est un
amendement qui ne doit pas seulement nous donner le droit de parole, si
l'amendement est jugé recevable...
M. Goldbloom: C'est de laisser...
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, mais il s'agit
d'un nouvel article ou d'un amendement, par exemple, à l'article 22b ou
à l'article 23 ou d'un nouvel article.
M. Goldbloom: M. le Président, très
honnêtement, je ne suis pas au courant de la nature précise de la
modification que voudrait proposer le député de Verdun. Si les
membres de la commission étaient consentants qu'à la prochaine
séance, même si nous terminons entretemps l'étude du projet
de loi no 54, le député de Verdun puisse intervenir, la
commission jugera à ce moment-là de la recevabilité de son
amendement.
Le Président (M. Laplante): Oui, les membres de la
commission sont d'accord à la suite de l'intervention du
député de D'Arcy McGee. Maintenant, M. le ministre, vous auriez
aussi l'article 22b...
M. Tardif: Alors l'article 22b...
Le Président (M. Laplante):... qui est un nouvel
article.
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, mais je n'en
ai pas reçu le texte.
Le Président (M. Laplante): Je viens de le
découvrir.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, l'article 22b est
retiré. Il s'agissait de donner possiblement un effet rétroactif
à l'article concernant la possibilité pour les
municipalités d'acquérir des immeubles pour les fins d'un CLSC,
avec effet rétroactif. Mais puisque nous avons adopté
spécifiquement, dans le cas de Saint-Louis-de-Terrebonne, la loi 257 ce
matin, nous n'avons plus besoin de cet article 22b.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'article 22a adopté,
l'article 22b retiré. L'article 23?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Cordeau: Oui.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 24?
M. Cordeau: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aimerais connaître les raisons pour
lesquelles les articles 20 et 21 entreront en vigueur seulement sous
proclamation du gouvernement?
M. Tardif: M. le Président, le but de retarder l'adoption
de ces deux articles 20 et 21 sur les soumissions publiques, est tout
simplement que le gouvernement veut s'assurer que les nouvelles dispositions
concernant ces soumissions publiques n'auront pas force de loi tant que les
administrateurs municipaux n'auront pas reçu, du ministère des
Affaires municipales, toute l'information requise quant à leur
interprétation et quant à leur modalité d'application.
Par exemple, sur cette question des contrats de services, de fournitures
de services, M. le député de Saint-Hyacinthe a soulevé, M.
le Président, des questions pertinentes, et nous croyons qu'il est bon
que le ministère transmette au préalable aux municipalités
un certain nombre de directives qui pourraient les guider dans la
préparation des soumissions du type de la fourniture de services. C'est
la raison pour laquelle un délai est prévu pour cette
période d'information au sein des municipalités et que,
même si le projet de loi a été déposé au mois
d'août, cela fait quatre mois que les municipalités l'ont. Il
reste qu'elles pourraient avoir des questions fort légitimes à
poser sur cette nouvelle procédure et que la loi entrera en vigueur une
fois cette période d'information effectuée.
M. Cordeau: M. le Président, je remercie M. le ministre
pour ses explications.
Le Président (M. Laplante): Article 24 est
adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Projet de loi 54, Loi
modifiant la Loi des cités et villes, adopté sous réserve
d'une intervention du député de Verdun.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Merci. J'appelle maintenant...
pardon?
M. Cordeau: C'est correct. Est-ce qu'on finit à six
heures?
Projet de loi no 55
Le Président (M. Laplante): Non, on finit seulement
à... on ne soupe pas ce soir. J'appelle maintenant le projet de loi 55,
Loi modifiant le Code municipal. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, nous avons un papillon
dès le départ avec un article 0.
Le Président (M. Laplante): Avant de procéder
article par article, est-ce que vous avez des explications à donner sur
la loi?
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee?
M. Cordeau: M. le Président, est-ce que M. le ministre a
plusieurs papillons à nous donner concernant cette loi? Nous n'en avons
pas reçu.
M. Tardif: A peu près autant que sur les amendements
à la Loi des cités et villes. Ce sont substantiellement les
mêmes articles avec les accommodements que cela suppose dans les deux
lois.
M. Cordeau: Parfait.
M. Tardif: Donc, il n'y a vraiment pas grand-chose de nouveau sur
ce plan-là. On va retrouver d'ailleurs à peu près les
mêmes articles.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, j'appelle
l'article 1. Attendez un tout petit peu. Vous l'appelez article 0; je ne crois
pas que cela existe dans un projet de loi.
M. Tardif: Moins 1 alors.
Le Président (M. Laplante): Ce qu'on peut suggérer
actuellement, c'est que cela devienne l'article 1-1, 1a, quoi?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que ce que nous
devons faire, c'est l'adopter comme l'article 0 et les légistes feront
le renumérotage.
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. Tardif: II
sera renuméroté. D'accord.
M. Goldbloom: On aurait pu dire que le gouvernement est un gros
zéro mais...
Le Président (M. Laplante): Ne faites pas le
méchant là!
M. Cordeau: Le président est censé être
neutre.
Le Président (M. Laplante): Je suis très
neutre.
M. Goldbloom: Je constate que c'est un article que nous avons
déjà vu dans un autre contexte et que nous pouvons adopter
rapidement.
M. Tardif: C'est cela, c'est pour habiliter, cette fois, les
municipalités régies par le Code municipal elles aussi à
acquérir des immeubles pour les fins de la Loi des services de
santé et des services sociaux, qui est donc exactement le même
texte que nous avions ce matin dans la Loi des cités et villes.
Le Président (M. Laplante): Article je n'aime pas
beaucoup dire ce mot-là zéro, pour la forme,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 1. J'aimerais recevoir
les papillons, s'il y en a, pour tous les articles, s'il vous plaît.
M. Tardif: Oui, est-ce qu'on a distribué l'ensemble des
papillons pour le Code municipal? On m'informe que ceux-ci seront
distribués au fur et à mesure puisqu'un certain nombre doivent
être réexaminés en cours de route.
Le Président (M. Laplante): Article 1, s'il vous
plaît.
M. Tardif: L'article 1 est un article de concordance avec
l'article 15. En effet, l'article 15 qui est le pendant de ce que nous avons
adopté ce matin en ce qui concerne la tenue d'élections lorsque
la charge de maire ou de conseiller devient vacante plus de douze mois avant la
date prévue pour le scrutin général. Etant donné
cet article qui prévoit maintenant qu'il devrait y avoir des
élections, l'article 1 du Code municipal qui prévoyait des
nominations qui pouvaient être faites par le lieutenant-gouverneur en
conseil, ne s'applique plus, n'a plus sa raison d'être.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Pas d'objection à cet article, avec la seule
remarque que, ici comme au projet de loi no 54, il y a un certain transfert de
pouvoirs du Conseil des ministres vers le ministre des Affaires municipales. Je
pense que nous n'avons pas besoin de refaire le débat là-dessus,
mais simplement le commentaire que nous notons ce transfert.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe, des remarques? Article 1 adopté? Adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 2?
M. Tardif: L'article 2 est, encore une fois, le pendant d'un
autre article que nous avons vu ce matin, c'est-à-dire que dans les cas
de proclamation d'une annexion d'un territoire non organisé ou d'une
partie d'un tel territoire, que l'autorité en la matière sera
celle du ministre et non pas du lieutenant-gouverneur en conseil.
Le Président (M. Laplante): Pouvoir accru, c'est ce que
j'allais dire, M... Article 2, des remarques? Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 3.
M. Tardif: Même remarque. Cette fois il ne s'agit pas non
plus d'annexion de territoires non organisés, mais d'annexion totale ou
partielle d'une municipalité par une autre sur résolution des
deux conseils consentants à s'unir. La sanction du ministre dans ce cas
est celle de l'officiant qui ne fait que constater, être témoin,
de l'union. Ce n'est pas lui qui la consomme. Encore une fois, ce n'est pas du
désir du ministre d'avoir plus de pouvoirs, mais bien de réduire
la bureaucratie là-dedans.
M. Cordeau: Tout à fait d'accord.
Le Président (M. Laplante): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je n'ai pas de commentaire?
Le Président (M. Laplante): Pas de commentaire?
M. Goldbloom: ... sur le choix de mots du ministre.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 4.
M. Goldbloom: Les articles 4, 5 et 6 sont de concordance...
M. Tardif: Oui, de concordance avec les amendements qui viennent
d'être adoptés. 4, 5 et 6, en effet.
Le Président (M. Laplante): Article 4, adopté.
Article 5, adopté. Article 6, adopté.
M. Tardif: L'article 7, M. le Président... Le
Président (M. Laplante): Article 7.
M. Tardif: ... même commentaire à nouveau. C'est que
le ministre des Affaires municipales peut approuver les règlements
d'annexion, avec ou sans modification, après réception du rapport
de la commission. Encore là, c'est de substituer le ministre des
Affaires municipales au lieutenant-gouverneur en conseil.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a des
remarques?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 7, adopté.
Article 8.
M. Tardif: L'article 8, M. le Président,
réfère au tableau que j'ai produit ce matin. C'est l'article qui
accorde aux édiles municipaux, dans les municipalités
régies par le Code municipal, une augmentation de leur traitement, de
leurs in- demnités, selon les modes de calcul prévus et
décrits ce matin.
Le Président (M. Laplante): Article 8, adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 9.
M. Tardif: Cet article, M. le Président, est de
concordance avec l'article 15 que nous avons vu tantôt, partiellement,
parce qu'il a été question de l'article 1, mais que nous allons
voir plus à fond tantôt, lorsqu'on dit...
M. Goldbloom: Pas de problème, M. le Président. Les
articles 9, 10 et 11 sont de concordance et nous n'y avons pas d'objection.
Le Président (M. Laplante): Article 9, adopté.
Article 10.
M. Tardif: L'article 10 est de concordance également avec
l'article 15.
Le Président (M. Laplante): Article 10, adopté.
Article 11, adopté.
M. Tardif: Autre article de concordance, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Article...
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Est-ce que j'ai bien compris que le ministre a
l'intention, quand nous nous rendrons à l'article 15, de modifier les
six mois pour douze mois?
M. Tardif: Exactement, comme il a été fait pour les
cités et villes.
M. Goldbloom: Je n'ai pas relu les autres articles en
détail; cela ne cause pas de problème de concordance?
M. Tardif: Aucun problème, M. le Président. M.
Goldbloom: D'accord, merci.
Le Président (M. Laplante): Article 11, adopté.
Article 12.
Novembre, mois de la préparation des
estimations budgétaires
M. Tardif: M. le Président, dans le cas, cet article fixe
au mois de novembre à l'époque de l'année où le
conseil de comté doit faire les estimations de ses revenus et
dépenses pour l'année financière qui suit et, à
cette fin, le code est
modifié de manière que la session que doit tenir
statutairement le conseil de comté au mois de décembre, dans la
loi actuelle, soit avancée au mois de novembre. Il s'agit là d'un
article de concordance avec l'article 39 que nous verrons plus loin.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que cet
ajustement est désirable. Il y a une question que j'aimerais poser au
ministre. Puisque la fonction que devra accomplir chaque conseil de
comté, le troisième mercredi de novembre, est une fonction assez
importante et que cette réunion du troisième mercredi de novembre
me semblerait obligatoire, pourquoi laisser les mots qui paraissent à
partir de la huitième ligne et que je cite: "... mais tout conseil de
comté peut, par règlement, ordonner que les sessions ordinaires
ou générales ci-dessus soient tenues seulement le deuxième
mercredi des mois de mars et de septembre"? On dit qu'il faut tenir une
réunion le troisième mercredi de novembre. Le ministre nous a
indiqué les raisons pour lesquelles c'est une nécessité
impérieuse mais on laisse au conseil de comté la liberté
de ne pas tenir cette réunion.
M. Tardif: Un moment, M. le Président, évidemment
la loi prévoit actuellement que les sessions ordinaires ou
générales du conseil de comté sont tenues le second
mercredi de chacun des mois de mars, juin, septembre et décembre,
c'est-à-dire quatre réunions par année. Par ailleurs, il y
a un article qui existe présentement et là, on ne le modifie pas
substantiellement, on devance la réunion du mois de décembre pour
la tenir au mois de novembre puisque, maintenant, les conseils de comté
devront faire un budget et on pense que, pour faire un budget, ils doivent
avoir une réunion avant le mois de décembre pour le
préparer, donc on dit le mois de novembre.
Or il y a un article qui dit: "Le conseil peut, par règlement,
ordonner que les sessions ordinaires ou générales ci-dessus
soient tenues seulement le deuxième mercredi des mois de mars et de
septembre". Donc, il était prévu que même si la
première partie de l'article dit qu'il y aura quatre réunions par
année, il y a une autre partie de l'article qui dit qu'il pourra ne s'en
tenir que deux. Par ailleurs, il y a un autre article quelque part qui
prévoyait la tenue d'une réunion des conseils de comté au
mois de décembre pour élire le préfet de comté. Si
vous voulez, on ne complique pas la situation, elle reste la même qu'elle
était auparavant: quatre réunions par année, sauf qu'il y
en a une de prévue au mois de novembre pour adopter dès lors le
budget.
M. Goldbloom: Si ma mémoire est fidèle, M. le
Président, nous avons avancé la date de cette réunion pour
l'élection du préfet parce qu'il y avait une période assez
longue entre la date...
M. Tardif: La tenue des élections.
M. Goldbloom: ... traditionnelle des élections et le choix
du préfet. Il ne faudrait pas que l'on se trouve dans un goulot
d'étranglement avec cela si cette réunion ne doit porter que sur
le choix du préfet.
M. Tardif: M. le Président, on m'informe effectivement que
la deuxième partie de l'article 112 pourrait être
éliminée complètement, c'est-à-dire que les quatre
réunions statutaires prévues seraient là. A ce
moment-là, M. le Président, l'article défait, dans sa
deuxième partie, ce qui est contenu dans la première partie. On
dit qu'il y en aura quatre mais qu'il pourra y en avoir deux sur
règlement, puisqu'il doit y en avoir statutairement une pour le budget.
Nous pourrions donc éliminer, à partir de la huitième
ligne de l'article 112, "tout conseil, de comté peut, par
règlement, ordonner que les sessions ordinaires ou
générales ci-dessus soient tenues seulement le deuxième
mercredi des mois de mars et de septembre". Il y a cinq lignes complètes
qui pourraient être éliminées.
M. Goldbloom: Les lignes huit, neuf, dix, onze et douze. On
conserverait cependant les dernières lignes qui parlent des
réunions du comté local.
M. Cordeau: II est presque 18 heures.
Le Président (M. Laplante): Peut-être que vous
aimeriez adopter l'article 12.
M. Cordeau: II y a aussi l'article 12a.
Le Président (M. Laplante): Non, oubliez l'article 12a,
c'est un nouvel article.
M. Cordeau: Peut-être que le ministre pourrait nous
apporter le texte exact, lorsqu'on se réunira de nouveau.
M. Tardif: M. le Président, si vous me permettez, je ne
suis pas opposé à ce qu'on suspende l'étude de cet
article, qu'on le fignole correctement, d'autant plus que, pour répondre
à la question du député de D'Arcy McGee, l'article 90 du
Code municipal dit: "Le préfet est nommé par les membres du
conseil de comté au mois de décembre de chaque année".
Sauf qu'on dit bien, à l'article 112, dernier paragraphe: "Toute chose
qui, avant le avant la date de l'entrée en vigueur devait
selon le présent cas être faite par le conseil de comté au
cours de la session de décembre doit, depuis cette date, être
faite au cours de la session de novembre". Il n'y a pas là de
problème. L'effet immédiat d'enlever ces quatre lignes, c'est de
dire: II y aura maintenant quatre réunions par année des conseils
de comté; au lieu d'être les mois de mars, juin, septembre et
décembre, ce sera mars, juin, septembre et novembre, puisqu'il y a,
d'une part, le fait que les élections se tenant au début de
novembre, on
pourrait élire le préfet de comté peu de temps par
la suite et présenter le budget avant la fin de l'année.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis d'accord que nous
le suspendions, quoique j'aurais été prêt à accepter
l'adoption de l'article. Il me semble que l'élimination de ces cinq
lignes se justifierait en vertu du fait que nous avons, il n'y a pas longtemps,
permis aux conseils de comté de se constituer une espèce de
comité exécutif, de comité administratif. Il me semble
que, si nous n'insistons pas dans la loi sur au moins les quatre
réunions par année, ce serait fatalement ce comité
administratif qui assumerait une responsabilité plus grande, ce qui ne
serait pas nécessairement dans l'intérêt des
municipalités locales.
M. Tardif: On peut le suspendre, M. le Président, d'autant
plus qu'il est 18 heures...
Le Président (M. Laplante): L'article 12 est suspendu et
les travaux sont ajournés à demain, 10 heures?
M. Tardif: Non, nous devons avoir un ordre de la Chambre.
M. Cordeau: II n'y a pas d'ordre de la Chambre.
Le Président (M. Laplante): Je répète que
l'article 12 est suspendu et les travaux de cette commission sont
ajournés sine die.
(Fin de la séance à 18 h 2)